prepa
pe nn er 7
as der
EE
ce
Fate
AC
dt us
© COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES
DE 4
DES SÉANCES ET MÉMOIRES DE LA
DCIÈTÉ DE BIOLOGIE
2
7
e ù
ï 2
Se à 3
4 + (2. :
sy ELLE
G+ DER SI = = Ce
s Ÿ 2 à
À _ 7 A > MONS
5
e = , , É
Fri i
£, » _ #
PR =
Le | - ee
L ue “ 3
‘ . ) fe
= #4 »
COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES
DES 'SÉANCES ET MÉMOIRES
DE LA
. SOCIÈTE DE BIOLOGIE
LES RÉUNIONS DE BORDEAUX, MARSEILLE, NANCY,
PETROGRAD, LILLE, BARCELONE, STRASBOURG, LYON,
BUENOS-AIRES, LISBONNE, ATHÈNES : LES RÉUNIONS ROUMAINE
: (BUCAREST, CLUJ ET JASSY), DANOISE, DE SUÈDE ET
DE LEITONIE ;
LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE.
brie Année)
ANNÉE 1991 - TOME I!
(QUATRE-VINGT-CINQUIÈME TOME DE LA COLLECTION)
PARIS
MASSON ET Ci, ÉDITEUPS
LIBRAIRES DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6€)
+ {921
PERTE
w,
LISTE
DES
MEMBRES DE LA SUCIÉTÉ DE BIOLOGIE
>, AU 31 DECEMBRE 1921
ABRÉVIATIONS
A À M, associé de l’Académie de médecine.
A s, associé de l’Académie des sciences.
F M, agrégé à la Faculté de médecine.
F P, agrégé à la Faculté de pharmacie.
1P, assistant à l’Institut Pasteur.
M, assistant au Muséum.
x, chirurgien des Hôpitaux.
£, chef de laboratoire.
s, chef de service.
A M, correspondant de l’Académie de médecine,
A S, correspondant de l’Académie des sciences.
D», directeur.
D À, directeur adjoint.
» z, directeur de laboratoire.
Frs, membre de la Société royale de Londres.
M A M, membre de l’Académie de médecine.
MAS, membre dé l’Académie des sciences.
>: Mers, maître de conférences à la Faculté des sciences.
4 _ M, médecin des Hôpitaux.
#4 M # H, médecin honoraire des Hôpitaux.
=
AMONMONONEMPMENP UP
M 1, membre de l’Institut.
P c F, professeur au Collège de France.
P E M, professeur à l’Ecole de médecine.
P E v, professeur à l'Ecole vétérinaire.
P F M, professeur à la Faculté de médecine.
P F P, professeur à la Faculté de pharmacie. à
Pr s, professeur à la Faculté des sciences.
P H, pharmacien des Hôpitaux.
P H....., professeur honoraire.
P 1 A, professeur à l’Institut agronomique,
P1P, professeur à l’Institut Pasteur.
P M, professeur au Muséum. :
_ PU, professeur à l’Université.
Cu
ur
— I —
ANCIENS PRÉSIDENTS
Présidents perpétuels.
MM.
+ Rayer (1848-1867). + Claude Bernard (1868-1878). + Paul Bert (1879-1886).
Présidents quinquennaux.
MM.
+ Brown-Séquard (1887-1892). + Chauveau (1892-1896). Bouchard (1897-
1901). + Marey (1902-1904). + Giard (1905-1908). + Malassez (1909). + Das-
tre (1910-1917).
ANCIENS SECRÉTAIRES GÉNÉRAUX
+ Dumontpallier (1868-1899). Gley (1899-1909).
COMPOSITION
DU BUREAU
(1921).
Président.
Vice-présidents.
Secrétaire général.
Adjoint au secrétaire général.
{
Secrétaires ordinaires. . . . :
\
Trésorier.
Archiviste.
M. Ch. Richet.
\ M. André Thomas.
: l M. P. Portier.
M. À. Pettit.
M. N. Fiessinger.
MM. Armand Delille.
Bridel.
P. Girard.
_ Mouton.
M. J. Jolly.
M. H. Laugier.
MEMBRES HONORAIRES
MM. .
Albert I° (S. À. S.), Prince de Mo-
nacO, AAS, AAM.
Arrhenius (Sw.), cAs, pu, à Stock-
holm.
Bordet, AMM, cas, FRS, DIP, à Bru-
xelles.
Bruce (Sir David), cas, cam, FRS,
Major general, Royal Army Me-
dical Corps.
Cajal (Ramon y), cas, AAM, pu, à
Madrid.
Golgi (C.), AAM, pu, à Pavie.
Heger (P.), pau, à Bruxelles.
MM.
Loeb (Jacques), cas, P, à l’Institut
Rockefeller, à New-York.
Pavloff, cas, aaAM, P à l’Institut de
médecine expérimentale, à . Pé-
trograd.
Ray-Lankester (Sir), Frs,
Londres.
Roux (E.), Mas, MAM, FRS, pp, 25,
rue Dutot, Paris (15°).
Schafer (Sir Edw.A.Sharpey),rre,
PU, à Edimbourg.
Vries (H. de), cas, pu, à Amster-
dam.
Waller (A.), Frs, Prs, à Londres.
Wilson (Edm.), pu, à New-York.
AAS, à
: Carnot (Paul), ma,
MEMBRES TITULAIRES
Achard, mMAM, PFM, MH, 37, rue Ga-
lilée (16°).
Arsonval (A. d’), MAS, MAM, PCF,
49 bis, avenue de la Belle-Ga-
brielle, Nogent-s.-Marne (Seine).
Babinski, mam, mu, 170 bis, boule-
vard Haussmann (8°).
Balzer, Mau, max, 8, rue de l’Ar-
cade (8°).
-Barrier, mA, inspecteur général
des Ecoles vétérinaires, 5,
Bouley, à Alfort (Seine).
Bierry (H.), mc à l'Ecole des Hau-
tes Etudes, 11, avenue de la
Grande-Armée (16°).
Bonnier (Gaston), mas, Prs, 15, rue
de l’Estrapade (5°).
Bohn (G.), prs, 2, rue des Arènes
(5°).
Borrel, PFM, à Strasbourg ; 207,
rue de Vaugirard (15°).
Bouvier, mas, PM, 55,r. deBuffon (5°).
Branca (A.), AFM, 5, r.Palatine (6°).
Camus (Jean), AFM, Mn, 19, rue de
Varenne (7°).
Camus (Lucien), mam, chef tech-
nique de l’Institut supérieur de
vaccine à l'Académie de méde-
cine, 14, rue Monsieur-le-Prince
(6°).
rue
- Capitan, MaAM, chargé de cours cr,
5, rue des Ursulines (5°).
PFM, MH, 8.
avenue Elisée-Reclus (7°).
Caullery, PFs, 6, rue Mizon (15°).
Chabrié, Prs, 83, rue Denfert-Ro-
chereau (14°).
Claude (H.), PrM, mn, 62, rue de
Monceau (8°)
HONORAIRES
MM.
Courtade (D.), czrM, 166, rue du
Faubourg-Saint-Honoré (8°).
Coutière (H.), am, PrP, 4, avenue
de l'Observatoire (6°).
Darier, MAM, MH, 77,
Malesherbes (8).
Delezenne (C.), mMam, pre, 6,
Mizon (15°).
Desgrez, MAM, PFM, 78, boulevard
Saint-Germain (5°).
Dopter (Ch.), mam, Pp, au Val-de-
Grâce, 21, rue Denfert-Roche-
reau (5°).
Dupuy (E.), 50, rue Saint-Louis,
à Versailles.
Fabre-Domergue, ancien inspec-
teur général des pêches mari-
times, 65, bd Arago (13).
Galippe, Mam, 2, av. des Tilleuls.
villa Montmorency (16°).
Garnier (M.), AFM, Mn, 1; rue d’Ar-
genson (8°).
Gellé, 40, avenue de la Grande-
Armée (17°).
boulevard
rue
* Gilbert, MAM, PFM, mu, 27, rue
Rome (8°).
Gley, MAM, por,
le-Prince (6°).
Gravier (Ch.), PM, 55, rue de Buf-
fon (5°).
Grimbert, MaM, prP, PH, 47, quai
de la Tournelle (5°).
Guieysse-Pellissier (A.), arm, Di-
recteur de section à l’Institut de
recherches biologiques de Sè-
vres, 26, rue Vavin (5°).
14, rue Monsieur-
Guignard, Mas, Mau, PrP, 6, rue
du Val-de-Grâce (5°).
Hallion, mam, pa, à l'Ecole des
Hautes Etudes, 54, rue du Fau-
bourg-Saint-Honoré (8°).
— IV —
MM.
Hanriot, mMaM,arM,à la Monnaie(6°).
Hayem (G.), MAM, PHFM, MHH, 91,
avenue Henri-Martin (16°).
Henneguy, Mas, MAM, PCF
rue Thénard (5°).
Henri (Victor), pu, à Zurich.
Héricourt, p, à l'Ecole des Hautes
Etudes, 12, rue de Douai (9°).
Hérissey, AFP, PH, 184, rue du Fe
St-Antoine (11°).
Jolly, n à l'Ecole des Hautes Etur-
9,
?
des, 56, avenue de Breteuil (7°).
Josué, mx, 7, av. de Villiers (17°).
Kaufmann, MaAM, PEv, à Alfort
(Seine).
Langlois (J.-P), mam, arm, 155,
boulevard Saint-Germain (6°).
Lapicque, prs, 21, boul. Henri-IV
(4°).
Larcher (O.), 97, r. de Passy (16°).
Laveran, Mas, MAM, 25, rue du
Montparnasse (6°).
Letulle, Mau, PFM, Man, 7, rue de
\Magdebourge (16).
Levaditi (C.), crie, 54, rue des Vo-
lontaires (15°).
Linossicr, caAu, 51, r. de Lille (7°).
Loisel, »_ à l'Ecole des Hautes
Etudes, 6, rue de l’Ecole-de-Mé-
decine (6°).
Maillard, cam, PrM, à Alger.
Mangin, mas,DM, 57, r. Cuvier (5°).
Manouvrier,p du Laboratoire d’an-
thropologie, 1, rue Clovis (5°).
Marchal, mas,prA, 45, rue des Ver-
rières, Antony (Seine).
Marchoux, csrr, 96, rue Falguière
(159.
Marie (Pierre), Ma,
rue de Lille (7°)
Martin (Louis), vu. sous-prp. 205.
rue de Vaugirard (15°).
Mayer (André), prM, à Strasbourg.
PFM, MH, 76,
-
MM.
Meillère, Mam, PH, 15, r. du Cher-
che- Midi (6°).
Menegaux, am, 59,
(59)
Mesnil (F.), mas, prP, 21, rue Er-
rue de Buffon
_ nest-Renan (15°).
Moussu, PEv, pra, à Alfort (Seine).
Mulon (P., AFM, 27, avenue Bu-
geaud (16°).
Nageotte, PcF, MH, 82, rue Notre-
Dame-des-Champs (6°).
Netter, MAM, AFM, Mu, 104, bou-
levard Saint-Germain (6°).
Nicloux, cam, PFM, à Strasbourg.
Nicolas (A.), Mam, PrM, 7, rue Ni-
cole prolongée (5°).
Pagniez, Mn,24,r.Jean-Goujon(s°).
Pérez (Ch.), prs, 1, rue Victor-
Cousin (5°).
Pettit (Auguste), crrp, 28, avenue
de Montsouris (14°). ÿ
Portier (Paul), prs, p à l’Institut
océanographique, 195, rue Saint-
Jacques (5°).
Prenant,
lier (5°).
Rabaud, prs, 3, rue Vaua (5)
Railliet, Mau, PpEv, 9, avenue de
l'Asile, à Saint-Maurice.
Ranvier, Mas, MAM, PHCF, à Thélys,
CU% de Vendrange, par Saint-
Symphorien de Lay (Loire).
Regnard (Paul), maM, D de l'Insti-
tut océanographique, 195, rue
Saint-Jacques (5°).
MAN. PFM, 6, rue Toul-
Rénon, MAM, PFM, Mi, . vue de ‘
Constantine (7°).
Retterer, arm, 59, boulev. Saint-
Marcel (13°).
Richer (Paul), mr,
Guynemer (6°).
Richet (Ch.), mas, maw,
rue de l'Université (7°).
MAM, 30, rue
PFM, 15,
LEE
MM.
Robin (Alberl), MAM, PFM, MH, 18,
rue Beaujon (8°).
Roger (H.), maM, PFM, MH, 85,
boulevard Saint-Germain (6°).
Teissier (P.-J.), MAM, PFM, MH,
142 bis, rue de Grenelle (7°).
Thomas (André), 17, rue Quentin-
Bauchart (8°).
Tissot (J.), pu, 57, rue Cuvier (5°).
Trouessart, pu, 57, rue Cuvier (5°).
Vallée, p. du laboratoire des re-
cherches vétérinaires. à Alfort
(Seine).
MM.
Varigny (IH. de), 18, r. Lalo (16°).
Vaquez, MAM, PFM, MH, 27, rue du
Général-Foy (8°).
Vincent, vam,au Val-de-Grâce (5°).
Weiss (G.),MaM,PFM, à Strasbourg.
Widal, mas, MAM, PFM, MH, 155,
bd Haussmann (8°).
Weil (P.-Emile), mn, 24 bis, ave-
nue du Trocadéro (16°).
Weinberg (M.), czip, 159, rue de
la Convention (15°). .
Wintrebert (P.), préparateur rs,
41, rue de Jussieu (5°).
MEMBRES TITULAIRES
MM.
Ambard (Léon), PFM, à Strasbourg
(9 mars 1918).
André (Gustave), pra, AFM, 120, bd
Raspail (5°) (21 décembre 1918).
Armand-Delille (P.-F.), mn, 44,
av. du Bois de Boulogne (16°)
_ (13 novembre 19,20).
Balthazard, mam, Pprm, 6, place
Saint-Michel (6°) (28 juin 1919).
Bezançon (F.), Mau,PrmM,ux, 76,r.
de Monceau (17°) (6 juill. 1918).
Bridel (M.), px, 2, rue Ambroise-
Paré (10°) (20 mars 1920).
Brumpt, Mau, PFM, 1, rue Dupuy-
tren (6°) (24 mai 1918).
Cardot, cceu, 164, r. Jeanne-d’Arc
prolongée (13°) (11 mai 1918).
Chatton (E.), ucrs, à Strasbourg
(16 mai 1914).
Clerc (A.), arm, mn, 52, avenue de
Wagram (17°) (3 mai 1913).
Comandon (J.), Président de sec-
ton à la direction des [Inven-
tions, 7, rue Avice, Sèvres (S.-
et-O.) (10 juillet 1920).
- Debré, aru, un, 8, rue Solférino
(7) 8 juin 1919).
MM.
Fauré-Fremiet (E.), préparateur
au Coilège de France, 46, rue
. des Ecoles (5°) (8 juin 1918).
Fiessinger (Noël), AFM, mx, 48, av.
de La Bourdonnais (7%) (21 dé-
cembre 1918).
Fourneau (E.), Mau, cri, 28, rue
Barbet-de-Jouy (7°) (10 juillel
1920).
Girard (Pierre), 87, bd St-Michel
(5°) (15 juin 1920).
Guillain, MAM, AFM, MH, 215 bis,
boulevard Saint-Germain (7°) (24
mat 1919). -
Guilleminot (Ed.-H.), cLrm, 184,
r. de Rivoli (1*) (15 nov. 1919).
Guyénot,pu, à Genève (11 mai 1918).
Kollmann (M.), mers, à loulouse
(22 février 1919).
Labbé (Marcel), Mau, PrM, MH, 9,
rue de Prony (9°) (17 déc. 1921).
Laugier (Henri), 5, rond-point Bu-
geaud (16°) (22 mars 1919).
Launoy (L.), Arp, atP, 17, rue de
Lorraine. St-Germain-en-Laye
(Seine-et-Oise) (23 nov. 1918).
tt —
MM.
Lecène (P.), PFrM, cx, 51, bd Ras.
pail (6°) (23 novembre 1918).
Legendre (R.), pLcr, 27, rue d'Alé-
sia (14°) (14 juin 1913).
Lœper (M.), arm, MH, 15, r. Paul-
Louis-Courrier (#) (12 - juin
1920).
Mazé (P.), csrp, 26, rue Dutot (15°)
22 février 1919).
Mawas (J.), répétiteur à lEco'e
des Hautes Etudes, 141, boule-
vard Saint-Michel (5°) (15 no-
vembre 1919).
Mestrezat, ap, 29, rue Dutot (15°)
(5 février 191).
Molliard (M.), Prs, 16, rue Vau-
quelin (5°) (22 mars 1919).
Morel (L.-E.), cLrm, 31, boulevard
Raspail (7°) (13 décembre 1919).
Mouton, mers, 42, rue Mathurin
Régnier (15°) (20 mars 1920).
Nègre (L.), czre, 23, rue des Fos-
sés-St-Jacques (5°) (5 nou. 1921).
Nicolas (E.), PEv, 79, rue de Paris,
Charenton (21 ‘février 1920).
Pasteur-Vallery-Radot (L.), ua, 5.
av. Constant-Coquelin (7°) (7
mai 1921).
Piéron (H.), D à l’École des Hau-
tes Etudes, 52, route de la Plaiï-
MAL.
ne, Le Vésinet (S.-et-O.) (27 dé-
cembre 1913).
Pinoy: (E.); CLIP, 25 ne Due
tot (15°) (22 novembre 1913).
Pozerski (Ed.), a1P, 16, rue Sauf-
froy (17°) (13 décembre 1919).
Rathery (F.), arm, mx, 108, bou-
levard Saint-Germain (6°) (22 jé-
vrier 1913).
_Regaud (CL.), Pr, 12, square De-
lambre (14°) (14 mars 1914). :
Roubaud (E.), cc, 96, rue Fal-
guière (15°) (8 juin 1918).
Roule (L.), PM, 57, rue Cuvier (5°)
(25 janvier 1913).
Roussy (G.), arm, 31, av. Victor-
Emmanuel-IIl (8°) (18 juin 191).
Sacquépée, P, au Val-de-Grâce (5°)
(20 juin 1914).
Schaefler (G.), chargé de cours
FM, à Strasbourg (6 juillet 1918).
Slodel, 15, bd. Delessert (16°) (13
novembre 1920).
Terroine, Pprs, à Strasbourg (14 jé-
vrier 1914).
Tiffeneau (M.), arm, 12, rue Rosa-
Bonheur (15°) (26 octobre 1918).
Violle (H.), ocre, 18, rue de Gre-
nelle (7°) (21 février 1920).
MEMBKES ASSOCIÉS
MM.
Arthus, cam, pu, Insütut de phy-
siologie, à Lausanne,
Bataillon, cas, Recteur, à
mont-Ferrand.
Bergonié,cas,caM,PrM,à Bordeaux.
Calmette, cas, MAw, |
SOUS-DiP, 61, boulevard des In-
valides (7°).
Cler-
FRS, PHFM,
MM.
Fano, pu, à Rome.
Flexner (S.), aam, D Institut Roc-
kefeller, à New-York. |
Fredericq (Léon), aam,pu, à Liège.
Hamburger (J.), pr. Praædinius-
singel, 2, Gronimngen.
Jolyet, cam, PHFM, à Arcachon.
Laguesse (Ed.), cam, PrM, à Lille.
— VII —
MM.
Lambling, cAM, PFM, à Lille.
Lillie, pu, à Chicago.
Magnin, PHu, à Beynost (Ain).
Morgan (E.-H.), pu, à Columbia,
University.
Nicolle (Charles), cas, AAM, DrP, à
Tunis.
Nicolle (Maurice), pre, à Paris.
Perroncito (E.), cas, cAM, PU, à
Turin.
Pitres, «am, PFM, 119, cours d’Al-
sace-Lorraine, à Bordeaux.
MM.
Salomonsen (C.-J.), »p, de llns-
ütut bactériologique à Copen-
hague.
Sauvageau, cas, prs, à Bordeaux.
Sherrington, FRS ,PU, à Oxford.
Starling, FRS, P University Col-
lege, à Londres.
Vejdovsky, pu, à Prague.
Wertheimer, cam, PFM, à Lille.
Wright (Sir A.), aaAmM, cas, P à
l'Hôpital Sainte-Marie, Londres.
MEMBRES CORRESPONDANTS NATIONAUX
MM.
Abelous,: cam, PFM, à l'oulouse.
Alezais, PEeM, à Marseille.
Ancel, PrM, à Strasbourg.
Arloing, PrM, à Lyon.
Bardier, PrM, à Toulouse.
Bouin (P.), PrM, à Strasbourg.
Carrel (A.), «am, P, à Rockefeller
Institute, New-York.
Üazeneuve (P.),Aam,PHFM,à Lyon.
Cotte, PEeM, à Marseille,
Courmont (Paul), cam,
Lyon.
_Cuénot, cas, Prs, à Nancy.
Curtis, PFM, à Lille.
Debierre (Ch.), cam, PrM, à Lille.
Delaunay, arm, à Bordeaux.
Derrien, PFM, à Montpellier.
Dévé, cAM, PEM, à Rouen.
Dhéré, Prs, à Fribourg (Suisse).
Doyon (Maurice), PrM, à Lyon.
Dubois (Ch.), arm, à Lille.
Dubois (Raphaël), pars, à Lyon.
Duboseg (O.), Prs, à Montpellier.
Gilis, cam, pr, à Montpellier.
Guilliermond, chargé de cours rs,
à Lyon.
Hédon, cam, pru, à Montpellier.
Herrmann (G.), PFM, à Toulouse.
PFM, à
MM.
. Hugounenq, cam, Pr“, à Lyon.
Imbert, cAM, PFrM, à Montpellier.
Jourdan, PFs, PEM, à Marseille.
Lambert, PFM, à Nancy.
Lécallon, prs, à Toulouse.
Lefèvre (J.), Pr Lycée Pasteur,
Neuilly-sur-Seine (Seine).
Léger (L.), prs, à Grenoble.
Leger (Marcel), p. de l'Institut de
biologie, A.0.F., à Dakar.
Lignières (José), cam, PF d’agro-
nomie et d'agriculture, à Bue-
nos-Aires.
Lisbonne (M.), Pru, à Montpel-
lier. -
Maignon (François), PEv, à Lyon.
Malaquin, Prs, à Lille.
Mathis (C.), médecin principal des
troupes coloniales, à Pmonpenh
(Cambodge).
Mercier, PFs, à Caen.
Morel (A.), PrM, à Lyon.
Moynier de Villepoix,
Amiens.
Pachon, cAM, PFM, à Bordeaux.
Policard, PrM, à Lyon.
Porcher, PEv, à Lyon,
PEM, à
— VI —
MM.
Remlinger, cam, piP, à Tanger.
Rodet, PHrM, à Eyon.
Sabrazès, PrM, à Bordeaux.
Sellier, chargé de
Bordeaux.
cours FM, à
Sergent (Ed.), cam, pr, à Alger.
Sergent (Et.), cLie, à Alger.
Seurat, PFS, à Alger.
Sigalas, PrM, à Bordeaux.
MM.
Simond, CAM, médecin inspecteur
des troupes coloniales de réser-
ve, à Valence (Drôme).
lestut (Léo), aaAM, PFM, à Lyon.
Tourneux (Fréd.), cam, PrM, à
Toulouse. A
Vaney, Prs, à Lyon.
Vialleton, PrM, à Montpellier.
Weber, pu, à Genève. ï
Weill (E.), cam, PrM, Max, à Lyou.
MEMBRES CORRESPONDANTS ÉTRANGERS
Australie.
MM.
Haswell, pu, à Sydney.
Belgique.
Brachel (A.), GAs, cam, pu, Parc
Léopold, à Bruxelles.
De Meyer, Insutut physiologique,
Parc Léopold, à Bruxelles.
Dollo, pu, conservateur du Musée
d'histoire uaturelle, à Bruxelles.
Julin (Ch.), pu, à Liège.
Massart (Jean), cas, pu, à Bruxel-
les.
Nolf, pu, à Liège.
Pelseneer (P.), Secrétaire perpé-
tuel de l’Académie royale de
Belgique, à Bruxelles.
Van der Stricht (0.), ru, à Gand.
Zunz (Ed.), P, Instütut physiologi-
que, Parc Léopold, à Bruxelles.
Canada.
Vincent (Suale), pr. à Toronto.
Danemark.
Madsen (Th.), D de l’Institut séro-
thérapique, à Copenhague.
Tscherning, pu, à Copenhague.
Espagne.
Pi Suñer, prM, à Barcelone.
MM.
Turré (R.), » du Laboratoire ue
nicipal, à Barcelone.
Etats-Unis.
Cannon (W.-B.), pe, Harvard Unr
versity. 5
Carlson (A.-J.), eu, à Chicago
Graham-Lusk, pu, Medical Col-
lege, à New-York.
Harvey-Cushing, P, Harvard Uni-
versity, à Cambridge. |
Lombard (N.P.),Pu, à Ann Arbor.
Novy (F.-G.), pu, à Ann Arbor.
Porter (1.),r‘Harvard University.
Stiles (CI. W.), cam, Chief ef the
Division of Zoology U. S, Pu-
blic Health and Marine Hospital
Service, à Washington.
Finlande
Tigerstedt (R.), pu, à Helsingfors.
Grande-Bretagne
Bateson, » de l’Insuitut biologique
John-Irmes (Merton, Surrey).
Bayliss (W. M.), Frs, P Univer-
sity College, à Londres.
Ferrier (sir David), Frs, P King's
College, 34, Cavendish square,
à Londres-W.
Goodrich (E. S. T.), pu, à Oxford.
Mere
MM. Fe MM.
Halliburton (Gowland), Frs, pu, | Houssar (B.-A.), Peru, à Buenos-
à Cambridge. Aires.
Langley, Frs, Pu, à Cambridge. | Roffo, PFM, à Buenos-Aires.
Hollande. | Roumanie. -
Pekelharing(C.-A.),Pau,à Utrecht. | Athanasiu, pu, à Bucarest.
Zwaardemaker, pu, à Utrecht. Babes, cam, PrM, à Bucarest.
| Cantacuzène (J.), cam, Prm, à Bu-
Italie. PTarest.
Bottazzi (Fil), u, à Naples. a Co on u 2
carest.
Monticelli, Prs, p de la Station
zoologique de Naples. Reteine PU, à Clu].
Japon. | Russie.
Noguchi, ». à Rockefeller Insti- | Dogiel, pu, à Kazan.
tute, New-York. Famintzin, à Pétrograd.
ET Gamaleïa, à Petrograd.
| Norvège . | Mendelssohn (M.), cam, 49, rue
Holst (Axel), pu, à Christiania. de Courcelles, Paris (8°).
Metalnikov (S.), pu, à Pétrograd.
Pologne. Mislavsky, pu, à Kazan.
Godlewski (E.) junior, pu, à Cra- | Wedensky, pu, à Pétrograd.
covie.
Jan-Tur, pu, à Varsovie. Serbie.
| D 0 Crcovee Georgevitch (J.), pu, à Belgrade.
Portugal. . | Giaja, pu, à Belgrade.
-Athias (M.), pu, à Lisbonne.
3 Suisse.
| République-Ar i
: publique-Argentine Bugnion, pu. à Lausanne; La Lu-
Gallardo (A.), pu, 2, Piazza del Es. ciole, Aix-en,Provence.
- quilmo, à Rome. Prévost, Pau, à Genève.
* Paris. 1 yp A. Davy et Fils aîné, 52, rue Madame. — Tél.: Saxe 04-19,
Tome LXXXV. 1921 k Ne 20
COMPTES RENDUS
des Séances
DE LA
Société de
iologie
PUBLIÉS EE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE
‘ Séance du % Juin 1921
en Sr
:
É | PARIS |
4 MASSON ET Ci, ÉDITEURS
2 LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vie)
Les comptes rendus paraissent ehaque semaine sauf pendant les vacances de la Société.
_ PRIX DE L'ABONNEMENT POUR LE 2: SEMESTRE (Juin-Décembre) 1921 :
: Le 1° semestre (t. LXXXIV) 1921 est épuisé,
France : 25 fr. — Etranger : 30 fr.
Prix pu NUMÉRO : 2 Ïr. 50
\ Les abonnements sont reçcs par MM. MASSON et Ci« Éditeurs,
‘ . 120. Boulevard Saint-Germain, Paris
DEP PR LES MA ATOS I DU Ce MENT NRA
dr RAS SA FRS ÿ:
Et RE dt à: ? à
PAÉITAN ne
SEANCE DU 11 JUIN 1921
En comité secret, à 17 h. 30 :
Discussion du rapport de la Commission pour le Titulariat
sous forme de dactylographies, ne
|
Ne Toutes les notes doivent être remises
varietur, Sans lectures douteuses ;
: ne doivent pas dépasser l’étendue
| réglementaire. : |
Ces conditions sont formelles.
TARIF DES TIRÉS A PART
Le prix des tirés à part est abaïissé à :
13 francs rour 50 tirés à part (2 pages).
145 — — 100 — (2 pages)
18 — — 50 — (4 pages).
21 — — 100 — (4 pages).
Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra-
phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. ù
Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs
notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue
Madame, Paris 6°.
dm D RE IL eh
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DE LA SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE
SÉANCE DU & JUIN
ABELOUS (J.-E.) et SouLa (L.-
C.):Cholestérine dusang du cœur
droit et du cœur gauche. Action
cholestérolytique du poumon...
CHABANIER (H.), LEBERT (M.) et
Lono-Oxezz (C.) : Du mode d’ac-
tion des régimes anhydrocarbo-
nés chez les diabétiques. .......
Guizcain (G.), Larocme (G.) et
LecHELLE (P.) : Technique sim-
plifiée de la réaction du benjoin
colloïdal pour le diagnostic de la
syphilis du névraxe............
Lozwe (L.) et Srrauss (L.) :
Etudes expérimentales sur l’en-
céphalite épidémique ........
Tzaxok (A.) : Essai de désensi-
bilisation de certains eczémas
Protesstomnels. trente
Réunion de la Société belge
de biologie.
Bruyxo:ne (R.) : Au sujet de
la guérison des germes devenus
résistants au principe bactério-
DRE CR ee den ue ve
Dusrix (A.-P.) : Déclench:-
ment expérimental d’une onde
cinétique par injection intrapeé-
HDNÉAle de SÉLUMI 07 2.
Dusrix (A.-P.) : Influence du
mode d'introduction, sous-cutané
ou intrapéritonéal, d’une albu-
. mine étrangère sur le déclenche-
ment de l’onde de cinèses..
FrepericQ (H.) et Descamps
(A.): La caféine, poison paraly-
10
25
BroLoct£. COMPTES RENDUS. — 10217.
1921
SOMMAIRE
sant du sympathique...........
Graria (A.) : L’autolyse trans-
missible du Staphylocoque et l’ac-
tion coagulanté des cultures
INSÉRER ee ro
KurreratTu (H.) : Sur la forme
et la culture du Bacterium coli
et d’autres microbes sur gélose
minéralisée lactosée............
Prerers (C.) : Nouveau colo-
rant pour les grains de Neisser
des Bacilles diphtériques..
Peeters (C.) : Sur une nou-
velle méthode d'’inclusion à la
paraffine.….
Rosxkam (3. :Globulins et es
dé saignement. 22 2
“Van SacEcHEM (R.) : La trans-
fusion sanguine dans l’hyperim-
munisation des Bovidés contre la
peste bovine toner rer Eee
Van SacecHEeM (R.) : Le pétrole
dans le trailement de la fièvre
récurrente et de la trypanoso-
MTS CM men ee OU it rclointe
Réunion biologique
de Buenos-Aires.
Ezizazne (P.-I.) et PuENTE (J.-
J.) : Dégénérations graisseuses-
viscérales chez un nouveau-né...
GaLAN (J.-C.) Action des
extraits d’hypophyse sur la mo-
PRICE CIS PAQUE RC EU TE
Giusti (L.) : Conséquences de
la destruction des surrénales chez
le Crapaud (Bufo marinus (L.)
T. LXXXV.
12
II
(AS)
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Schmid) et la Grenouille (Lepto- DÉS 2 24 en rennes sm PS 33
dactylus ocellatus (L.) Gir.)..... _830 Houssax (B.-A ) : Les surré-
Grusri (L.) et Houssay (B.-A.): nales n’ont aucun rôle dans la
Sur la vagotomie bilatérale chez production des effets vasculaires
ACTE ER Rom nes Tate 00 29 | de l’extrait d’hypophyse........ 35
Houssay (B.-A.): Les contra- Pico (0.-M.) et MurrTacx (J.-
dictions dans les études sur les J.) : Effects de l’énervation des
actions des extraits hypophysai- reins sur la diurèse hydrique... 36
Présidence de M. Ch. Richet.
Du MODE D'ACTION DES RÉGIMES ANHYDROCARBONÉS
CHEZ LES DIABÉTIQUES,
par H. CaaBanierR, M. LeBerT et GC. LoBo-ONErL.
On sait que : 1° chez certains diabétiques, la glycosurie peut
diminuer ou disparaître lorsqu'on les soumet à un régime pauvre
en hydrocarbonés, et ne pas reparaître ou ne pas augmenter lors-
que, plus tard, on élève dans la ration alimentaire la proportion
des hydrocarbonés. La « tolérance » est la quantité maxima d'hy-
drocarbonés qu'un sujet peut ingérer sans éliminer de sucre ; 2°
certains diabétiques privés totalement d'hydrocarbonés peuvent,
après avoir présenté de l’acétonurie, la voir disparaître peu à peu,
éventualité considérée actuellement comme une amélioration du
diabète. Nous avons voulu analyser le mécanisme de ces deux
phénomènes chez 10 diabétiques (5 gras et 5 maigres). Par la
détermination quotidienne (pendant 30 à 60 jours) de Ia glycé-
mie, de la glycosurie, de l’acétonurie, nous avons cherché com-
ment se comportent les deux repères essentiels suivants : la gly-
cémie critique et le seuil de sécrétion du glucose par lé rein (r).
I. Action d'un régime anhydrocarboné sur la glycémie critique.
Rappelons que la glycémie critique est le taux de la glycémie au-
dessous duquel, et (condition essentielle dont nos recherches ac-
tuelles nous ont montré l'importance), toutes choses étant égales
du côté des graisses ingérées, un sujet devient acétonurique. Ce
taux, variable suivant les sujets, permet d’étalonner l'intensité
du trouble du métabolisme qui est l'essence même du diabète, Or,
sous l'influence d’un régime anhydrocarboné, nous n'avons guère
constaté jusqu'ici que deux éventualités : a) Ou bien il ne se pro-
duit aucune modification dans la valeur du taux critique, et, par
(1) Les observations paraîtront en totalité dans le Bulletin de la Soc. fran-
çaise d’uroloçie.
2
Co
SÉANCE DU # JUIN
suite, l'intensité du diabète reste la mème. C'est le cas habituel,
b) Ou bien on constate une élévation du taux critique, c est-à-dire
une aggravation du diabète. Cette aggravation, certaines fais,
nous a paru être simplement le fait d'une coïncidence, mais d'au-
tres fois, elle nous a bien semblé avoir été déterminée par la res-
triction en hydrates de carbone.
Ajoutons que si certains diabétiques soumis à une diète hydro-
carbonée prolongée peuvent voir leur acétonurie diminuer, puis
disparaître, ils ne le doivent pas à une amélioration du trouble
basal du diabète, maïs au fait que leur glycémie, qui s’est abaissée
bien au-dessous du taux critique au début de la diète, remonte
bien au-dessus de ce taux si la diète se prolonge, à condition tou-
tefois que la ration alimentaire contienne une quantité suffisante
de protéines.
II. Influence d'un régime anhydrocarboné sur les rapports du
seuil et de la glycémie. D'une manière générale, le seuil de sécré-
tion des diabétiques soumis à un régime mixte présente des varia-
tions de même sens que la glycémie : l'écart entre la glycémie
et le seuil augmentant toutefois à mesure que la glycémie s'élève,
sous l'influence de la suppression des hydrocarbonés les rapports
du seuil et de la glycémie peuvent devenir très différents : celle
étude des variations du seuil en fonction de régimes divers donne
la clef du phénomène dit de « tolérance ».
1° Diabétique gras. Sous l'influence d’un régime anhydrocar-
boné, le seuil qui, à un régime mixte était écarté de la glycémie,
vient se « coller » à elle, et lui adhérant étroitement, en suit les
variations spontanées. Si l’on restitue progressivement les hydro-
carbonés, on constate que tant que les apports en hydrocarbonés
ne dépassent pas une certaine limite, et malgré l'accroissement
parfois très accentué que présente alors la glycémie, le seuil de-
meure collé à la glycémie. Etudier la « tolérance » d’un diabétique
aux hydrocarbonés revient à chercher le taux maximum de ces
substances dans la ration à partir duquel, le seuil cessant d'être
plastique, se décolle de la glycémie : le phénomène de « tolé-
rance », on le voit, est uniquement d'ordre rénal ; contrairement
à l’opinion généralement admise, il est sans rapport direct avec
le trouble essentiel qui constitue le diabète.
2° Diabète maigre. a) Au régime mixte, tout comme dans l’obser-
vation de L. Ambard et H. Lux, rapportée à une précédente
séance, nous avons observé ce fait (dont ces deux auteurs ont
montré l'importance dans la pathogénie du diabète maigre), qu'à
égalité de glycémie, le seuil est plus écarté de la glycémie que chez
le diabétique gras. b) Au régime sans hydrocarbonés, parfois
le seuil adhère à la glycémie comme dans le diabète gras, mais
cette éventualité est peu fréquente et, en tout cas, passagère
À SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
EE ———_—_—_——_—_—_—_——_——————-——"————.—————————————————————.-
tôt ou tard, en effet, malgré la prolongation du régime, le seuil
se détache de la glycémie et la glycosurie se manifeste à nouveau.
Elle apparaît encore plus vite si l’on restitue à la ration des hydro-
carbonés, füt-ce en faible quantité.
Dans la plupart des cas, le seuil, même au début de la diète, ne
se rapproche que très peu ou pas du tout de la glycémie. Il est
donc à peu près impossible chez un diabétique maigre de modifier
par la diète hydrocarbonée le seuil du glucose et d'obtenir la di-
minution de la glycosurie et le rétablissement au moins partiel de
l'équilibre des bilans hydrocarbonés. É
Ainsi, le diabète maigre présente les trois caractéristiques prin-
cipales suivantes : 1° la glycémie critique est élevée ; 2° le seuil
est plus écarté de la glycémie que chez un diabétique gras pour
un régime de teneur égale en hydrocarbonés (Ambard et Lux): 3°
le régime anhydrocarboné ne modifie que peu ou point la plasti-
cité du seuil vis-à-vis des variations de la glycémie.
TECHNIQUE SIMPLIFIÉE DE LA RÉACTION DU BENJOIN COLLOÏDAL
POUR LE DIAGNOSTIC DE LA SYPHILIS DU NÉVRAXE,. |
par GEORGES GuILLAIN, GUY LaRoCHE et P. LECHELrE.
La technique de la réaction du benjoin colloïdal telle que nous
l'avons exposée dans notre première note (1) à la Société de bio-
logie doit être employée pour les études méthodiques du liquide
céphalorachidien, lorsque l’on désire avoir des précisions sur les
limites et les phases de la réaction chez les svphilitiques, lorsque
l’on veut aussi rechercher par exemple les zones spéciales de pré-
cipilation du benjoin dans des cas de méningite tuberculeuse.
Cette technique comportant 16 tubes avec des dilutions du li-
quide céphalorachidien variant de 1/4 à 1/16384 nous paraît Ia
technique la meilleure pour les recherches complètes.
Au point de vue de la pratique médicale nous indiquons dans
celte nouvelle note une technique très simplifiée pour le diagnos-
tic rapide de la syphilis du névraxe. Cette nouvelle technique ne
comporte que 4 tubes et un tube lémoin ; nous avons supprimé
le tube 1 de notre technique originale, tube contenant o e.c. 75
de liquide céphalorachidien, et nous avons remplacé dans cette
réaction simplifiée la solution de chlorure de sodium à o gr. 10
P. 1.000 par de l’eau bidistillée ; des expériences comparatives
(1) Georges Guillain, Guy Laroche et Lechelle, Réaction de précipitation du
benjoin colloïdal avec les liquides céphalorachidiens pathologiques. C. R. de la
Soc. de biol.. 17 juillet 1020, P. 1.077
141€
TJ
SÉANCE DU # JUIN
nous ont en effet montré que dans ces premiers tubes de la réac-
tion la solution chlorurée n’est pas indispensable.
Notre réaction simplifiée s'effectue ainsi avec 5 tubes à hémo-
lyse. On verse
Dans le 1° tube o c.c. 5o d’eau bidistillée ;
Dans le 2° tube r c.c. bo d’eau bidistillée ;
Dans le 3° tube 1 c.c. d’eau bidistillée ;
Dans le 4° tube r c.c. d’eau bidistillée ;
Dans le 5° tube r c.c. d’eau bidistillée.
On ajoute ensuite, en brässant soigneusement le mélange :
dans le r° tube o c.c. 5o du liquide céphalorachidien à examiner,
dans le 2° tube o c.c. 50, puis on prélève de ce 2° tube (contenant
1 C.c. bo d'eau bidistillée et o c.c. 5o de liquide céphalorachidien),
r c.c. de la solution qu'il renferme, on reporte ce centimètre cube
dans le troisième tube, on brasse le mélange avec la pipette en
aspirant plusieurs fois le liquide, puis on prend de ce tube 1 c.c.
que l’on reporte dans le quatrième tube ; on prélève de ce die
Hub CC: que l’on jette, sans le reporter dans le cinquième tube,
lequel sert ainsi de témoin, pod il ne renferme pas de liquide
céphalorachidien.
Nous avons ainsi 4 tubes contenant le liquide loin
dilué dans l’eau bidistillée suivant la proportion suivante : 1°
tube, dilution 1/2 ; 2° tube, 1/4 ; 3° tube, dilution 1/8 ; 4° tube
dilution 1/16. Le tube 5, comme nous l'avons dit, sert de témoin.
On verse enfin dans chacun de ces cinq tubes r c.c. de la solu-
tion contenant en suspension la résine de benjoin (x) ; on laisse
ensuite la réaction s'effectuer à la température du laboratoire :
la lecture de la réaction peut être faite 12 à 24 heures après qu'elle
a été effectuée. Dans les cas de syphilis de névraxe, on observe la
précipitation du benjoin dans les tubes 1, 2, 3, 4, le tube 5, qui
_ sert de témoin, reste trouble.
Cette réaction très simplifiée ne nécessite donc que de l’eau
bidistillée et une solution de benjoin. Elle offre de plus cet avan-
tage de supprimer le tube qui contenait o c.c. 75 de liquide cé-
phalorachidien, ce qui permet d'effectuer la réaction dans des
cas où l’on ne dispose que d’une très faible quantité de liquide
- céphalorachidien et où l’on veut cependant pratiquer d’autres re-
cherches (dosage de l'albumine, dosage du glycose, réaction de
Wassermann).
(x) Nous rappelons que cette solution se prépare avec la technique suivante :
On fait dissoudre 1 gr. de résine de benjoin dans 10 c.c. d’alcool absolu ; on
laisse cctte dissolution s'effectuer durant 24 heures, on décante et on n'utilise
_ que Île liquide limpide ainsi obtenu ; on prélève 0,8 c.c. de cette solution que
l’on verse lentement dans 20 c.c. d’eau bidistillée chauffée à 35°, de façon
à obtenir une suspension très homogène. Cette solution doit être fraîchement
préparée.
(TRE SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
——————_———@— er
CHOLESTÉRINE DU SANG DU COUR DROIT ET DU COUR GAUCHE,
ACTION CHOLESTÉROLYTIQUE DU POUMON.
par J.-E. Agecous et L.-C. Soura.
Au cours dès recherches que nous poursuivons (1) sur la cho-
lestérogenèse et la cholestérolyse, nous avons pu constater dans de
nombreux dosages, qu'il y avait constamment plus de cholesté-
rine dans le sang du cœur droit que dans celui du cœur gauche.
Les chiffres suivants montrent bien cet excès de cholestérine
dans le sang veineux. Ils représentent en milligramines la quan-
tité de cholestérine par litre de sérum et ont été déterminés par
la méthode colorimétrique de Grigaut.
Sang du cœur droit Sang du cœur gauche
Chien normalsalimenté .............. 1.613 - 1.360
NE An A A EE L'on 1,141 922
Chien monmaletjenni etes dre 1,945 1,196
Chien recevant alimentation grasse DT 1,707
» » se 2,044 1,720
» » 2,697 2,162
Nous constatons donc, en moyenne, 259 milligr. de plus dans
le sang du cœur droit. Ces 25q milligrammes ont évidemment
été arrètés par le poumon. Il est permis de penser que la choles-
térine fixée par cet organe sert à protéger l'épithélium pulmo-
naire contre les agents nocifs qui peuvent l’atteindre et que la
_cholestérine joue au niveau du poumon le même rôle défensif que
dans la peau. Maïs si on songe à la quantité de cholestérine qui
serait ainsi simplement fixée par le poumon, en la rapportant
à la quantité de sang qui traverse cet organe en 2/4 heures, on se
rendra facilement compte qu'une forte proportion de cette cho-
lestérine doit y subir un processus de destruction.
Le poumon est, en effet, un organe fortement cholestérolysant ;
s’il est normalement l'organe le plus riche en cholestérine, com-
me l'avaient montré les analyses de Mayer et Schaeffer, nous
avons pu constater qu'il possède un pouvoir cholestérolvtique
considérable. I suffit, pour s’en convaincre, de doser la choles-
térine sur un fragment de poumon prélevé sur un Chien qui
vient d'être sacrifié par hémorragie, et de faire le même dosage
sur des lots de même poids maintenus à la température du labo-
ratoire (0°) dans 10 c.c. d’une solution de fluorure de sodium
à 2 p. 100, de 24 heures en 24 heures. Les résultats obtenus sont
significatifs.
(x) C: FR. de l’Acad. des sc., 8 mars 1920, t. CLX, p. 619. C. R. de la Soc. de
biol., 15 avril 1920, 4. LXXXIIT, p. 495. Ibid., 8 mai 1920, 1. LXXNIIT, p. 663,
Ibid., 8 mai 1920, t. LXXXIII, p. 660.
SÉANCE DU À JUIN pi
Cholestérine en milligr.
pour 100 gr. de poumon see
Dosage immédiat ..........:.......... 1.990
autbout de 2/1 heures meer MENT RTE 625
Au bout de Ho Neurest. AMOR 919
Ainsi, le poumon qui possède un pouvoir glycolytique mar-
qué (1) comme l’on sait, est doué également d’un fort pouvoir
cholestérolytique. Quel est le mécanisme de cette destruction?
Nous ne pouvons le dire. Nous pensons qu'il s’agit d’une oxyda-
tion, mais quel que soit ce mécanisme, on peut conclure que le
poumon n'est pas seulement une surface d'échanges gazeux entre
l'air et le sang, mais un organe doué d'une activité chimique
particulière, un foyer de combustions comme l'avait dit Ch. Bohr,
en 1886.
- (Institut de physiologie de la Faculté de médecine de Toulouse).
EruDESs EXPÉRIMENTALES SUR L'ENCÉPHALITE ÉPIDÉMIQUE,
par Leo LŒœŒwE et ISRAËL STRAUSS,
De nos propres études, que nous poursuivons depuis mars 1919,
et des recherches entreprises après nous par d'autres investiga-
teurs, il faut conclure qu'on trouve constamment associé avec
l'encéphalite épidémique un agent spécifique, infectieux, filtrant.
Le même agent infectieux, qu'on a identifié dans les cas humains,
agit chez les animaux souffrant de la maladie expérimentale. Dès
le début de nos travaux, il était évident que nous avions à faire
à un virus filtrant et ce fait nous a naturellement conduits à l'ap-
plication de la méthode tissu-ascite pour les recherches microbio-
logiques. En partant des tissus d'hommes ou d'animaux atteints
d'encéphalite, nous avons obtenu des cultures d'un germe fil-
trant, anaérobie. Non seulement nous avons réussi à produire les
tableaux cliniques et pathologiques caractéristiques chez les ani-
maux injectés avec les cultures du virus des divers types clini-
ques, mais il nous a été possible de retrouver l'organisme dans
les cerveaux des animaux ainsi inoculés et de reproduire la ma-
ladie avec des repiquages. Les cerveaux des Lapins et des Maca-
ques qui ont succombé aux inoculations intracräniennes ou intra-
veineuses du virus font voir les mêmes lésions qu'on trouve chez
l'Homme et dont les traits saillants sont les infiltrations périvas-
culaires de cellules rondes, plus marquées dans le mésencéphale.
(1) L’excès de sucre dü sang de la veine cave sur le sang du cœur gauche,
peut être de o gr. 640 par litre.
S ; SOCIÉT:. DE BIOLOGIE
On pourrait empècher l'apparition de ces lésions chez les Lapins
injectés après trépanation, en neutralisant préalablement le virus
ou la culture par l'addition de sérum de convalescents d’encépha-
lite épidémique. Voici notre façon de procéder : on prépare une
série de verres contenant le virus ou la culture, mélangés en pro-
portions variables avec du sérum de convalescents et une deuxiè-
me série de verres, contenant un mélange dans les mêmes propor-
tions de virus ou de culture avec du sérum normal qui serviront
comme contrôle. Pour essayer la virulence du virus ou de la cul-
ture, on fait usage d’une troisième série de verres contenant des
dilutions (au même titre) de virus et de culture, dans lesquelles
le sérum a été remplacé par une solution physiologique saline.
Tous les verres furent laissés à la glacière pendant 6-18 heures.
Nous avons ensuite pratiqué des injections sous-durales de la
substance de chaque verre à 2-4 Lapins. Jusqu'à ce jour, nos ex-:
périences nous permettent de conclure que les animaux, injectés
avec le sérum ou la culture préalablement traités par le sérum des
convalescents, sont épargnés. La moitié tout au plus des Lapins,
qui avaient une immunité naturelle, survivait aux inoculations
de la substance virulente à laquelle on avait ajouté du sérum
normal.
Comme nous l'avons démontré dans des travaux publiés ail-
leurs, une immunité acquise est conférée aux Macaques à la suite
de l'inoculation sous-dure-mérienne du virus. Ces animaux ont
résisté à l’inoculation intra-durale subséquente avec des doses
mortelles du mème virus.
Nous avons aussi essayé les diverses réactions sérologiques,
comme la déviation du complément et l’agglutination, mais, à
cause des difficultés techniques, il nous a fallu les abandonner.
Un phénomène significatif que nous avons observé, c’est la for-
mation de chaïneltes quand on ensemence les organismes dans
le sérum des convalescents — phénomène analogue à la soi-disant
réaction de Pfaundlier relative au Bacille typhique, que Libman a
obtenue ensuite avec le Bacillus coli.
Les organismes employés dans nos expériences sont de petits
corpuscules fillrants, que nous avons constamment isolés des ma-
tériaux d'origine humaine ou animale, après ensemencement
dans un milieu liquide de tissu-ascite de Noguchi modifié. L'anaé-
robiose a été assurée par la présence d’un fragment de rein et en
recouvrant le liquide d'huile de vaseline stérilisée.
La réussite dépend, le plus souvent, des conditions dans les-
quelles se trouve l’ascite ; ce liquide doit être stérile et dépourvu
de bile ; les liquides, contenant de la fibrine et ayant un poids
spécifique élevé sont préférables ; parmi les autres facteurs, la
concentration en ions d'hydrogène est de première importance.
SÉANCE DU # JUIN 9
Le liquide ascite conservé longtemps devient trop alcalin. On
peut remédier à cet inconvénient par le titrage chlorhydrique
décinormal ou en le diluant avec un bouillon de dextrose acide.
Pour faire des préparations miscroscopiques, on procède de la
façon suivante : on étale sur la lamelle une portion de la culture
prélevée avec l’anse de platine ; on laisse sécher, puis on fixe à
l’alcool méthylique. Pour colorer, on emploie le bleu de méthy-
lène de Lœæffler, la solution de Giemsa ou bien le bleu de méthy-
lène polychrome. Pour imprégner les organismes d'une manière
satisfaisante avec le bleu de LϾffler, il faut laisser la lame dans
le bain colorant pendant longtemps (1-2 heures) et chauffer à peu
près à l’ébullition. Avec ce colorant, les organismes paraissent
comme de menus corpuscules violacés, punctiformes, isolés ou
rangés en Diplocoques, en chaînettes ou en grumeaux.
À plusieurs reprises, nous avons eu recours, chez le Lapin, aux
inoculations intraveineuses de virus ou de cultures pour démon-
trer une affinité élective pour l'axe cérébro-spinal. Les animaux
ainsi inoculés manifestent, après une période d'incubation de
7-14 jours, des symptômes semblables à ceux présentés par les
animaux qui ont subi l’inoculation intracrânienne. On ne peut
pas distinguer ces lésions de celles qu'on trouve dans les cerveaux
des animaux qui suecombent aux injections intracrâniennnes de
virus où de culture. Une expérience est particulièrement frap-
pante : en essayant d'obtenir un sérum spécifique chez le Mouton,
nous avons pratiqué quelques inoculations intraveineuses de cul-
tures tuées, suivies d'une dose assez forte d’une culture virulente.
Après un laps de 4 semaines, le Mouton manifesta des symptômes
de méningoencéphalite et succomba en 8 jours. Le liquide cépha-
lorachidien contenait 85 Iÿmphocytes par mme. A l’autopsie, nous
trouvàämes une encéphalite intense, les autres organes ne présen-
tant pas d'anomalies. En pratiquant des inoculations intravei-
neuses et intracräniennes, à une série de Lapins, avec une émul-
sion dans l’eau physiologique et des filtrats sur bougies Berkefeld
du cerveau de ce Mouton, nous avons reproduit la maladie avec
tous ses aspects cliniques et pathologiques. De plus, les mêmes
organismes furent obtenus par culture du cerveau de Mouton
ainsi que des cerveaux de plusieurs Lapins de cette série. Les cul-
tures faites sur les milieux ordinaires de laboratoire furent néga-
tives.
Dès que nos études expérimentales seront complétées, nous en
ferons connaître les résultats dans une publication ultérieure.
(M° Sinaï Hospital, New-York).
10 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Essai DE DÉSENSIBILISATION DE CERTAINS ECZÉMAS PROFESSIONNELS,
par À. Tzancx.
On appelle eczémas professionnels des épidermodermites nais-
sant sous l'influence de produits irritants, employés dans cer-
taines professions. L'eczéma des blanchisseuses, par exemple, est
rapporté à l'action du savon, du carbonate de soude, de l’eau de
Javel, ete... On sait qu'habituellement l'emploi de ces substances
est parfaitement toléré pendant un temps variable et même de
nombreuses années’; mais, il arrive qu à un moment donné ces
agents irritants donnent lieu à des poussées eczémateuses'; dès
lors de nouvelles poussées surviennent à chaque contact. On
accuse, en pareils cas, des troubles digestifs, la ménopause, des
troubles nerveux, etc... pour expliquer la répétition des poussées
et la persistance de cette susceptibilité. Les substances sont les
mêmes mais le malade est changé ; il x a là une idiosyncrasie
acquise : le malade a subi une sensibilisation.
Partant de la notion qu'on peut obtenir la désensibilisation par
divers procédés vis-à-vis de certaines substances alimentaires ou
médicamenteuses, nous avons cherché à réaliser cette désensibi-
lisation pour les eczémas professionnels. Parmi les techniques,
nous avons choisi l’autohémothérapie comme la plus simple et
la plus inoffensive (1).
Nous procédons de la marière suivante : nous recommandons
au malade de continuer l'usage de la pommade ou de la pâte:
simple ou ichtryolée, qui, jusque là, améliorait l’éruption sans
guérir le malade car elle n'agissait pas sur sa sensibilisation.
Nous injectons tous les 3-7 jours, dans la fesse, 10 c.c. de som
sang prélevé dans la veine. À partir de la deuxième injection,
nous encourageons le malade à se soumettre délibérément à l’ac-
tion des substances irritantes qu'il ne pouvait pas supporter.
Nos résultats actuels nous donnent 7 guérisons sur 11 malades
traités. Nous nous proposons de continuer cette thérapeutique en
l’étendant à d’autres dermites artificielles, telles que les dermites
par teinture, par exemple.
(Service du D" Darier),.
(1) L'autohémothérapie a été employée d'abord par Sicard et Gutmann dans:
l’épilepsie et par Ravaut dans quelques dermatoses.
RÉUNION
DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE
SÉANCE DU 28 MAI
1921
il
SOMMAIRE
Bruyvo:ue (R.) : Au sujet de Kurreratu (H.) : Sur la forme
la guérison des germes devenus et la culture du Bacterium coli
résistants au Die bactério- et d’autres microbes sur gélose
PRE RE nee ee 10 | minéralisée lactosée ........... 6.
Dusrix (A.-P.) Déclenche- Peeters (C.) : Nouveau colo-
ment expérimental d’une onde rant pour les grains de Neisser
cinétique par injection intrapé- des Bacilles diphtériques....... 5
ritonéale de sérum............. 13 -Peerers (C.) : Sur. une nou-
Dusrn (A.-P.) : Influence du velle méthode d'’inclusion à la
mode d'introduction, sous-cutané HÉVANES dodo dbeo vob do dodo 5
ou intrapéritonéal, d’une albu- Roskam (J.) : Globulins ettemps
mine étrangère sur le déclenche- de Saienement tech rec 8
ment de l’onde de cinèses ...... 15 Van SACE :HEM (R.) : La trans-
_ FrepericQ (H.) et Descamps fusion sanguine dans l’hyperim-
(A.) : La caféine, poison paraly- munisation des Bovidés contre la
sant du sympathique........... OM DeSte DOME Te ec >
GRaTIA (A.) : L’autolyse trans- Van SaceGHEM (R.) : Le pétrole
missible du Staphylocoque et l’ac- dans le traitement de la fièvre
tion coagulante des cultures récurrente et de la trypanoso-
DSÉCSR ee r NUn Ces Ton lniacentes Vo Neo PIN Aa ï
Présidence de M. V. Grégoire.
LE PÉTROLE DANS LE TRAITEMENT DE LA FIÈVRE RÉCURRENTE
ET DE LA TRYPANOSOMIASE,
par RENÉ SACEGHEM.
Le salvarsan ou le néosalvarsan, administré en injection intra-
musculaire ou mieux intraveineuse, est le traitement spécifique
de la fièvre récurrente. Cette action spécifique se manifeste sur-
tout lorsqu'on traite au premier accès ; dans cette condition, on
peut obtenir la guérison avec une seule injection de 0,30 gr. de
- néosalvarsan.
Dans le Ruanda, la fièvre récurrente est très commune et sévit
surtout dans les grands centres tels que Kigali et Nyansa. Le pé-
irole est administré per os ; une grande cuillère le matin et une
12 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (2)
le soir, pendant quatre jours consécutifs, est le traitement qui
est appliqué avec succès. Les guérisons obtenues sont nombreuses
parmi les indigènes qui prennent la fièvre spirillaire. Le pétrole
se compose d’un grand nombre d'essences plus ou moins vola-
tiles ; nous ignorons quel est le principe actif.
J'ai essayé le pétrole dans le traitement des trypanosomiases
animales, mais sans succès. Administré per os, le pétrole agit
comme purgatif, mais ne fait pas disparaître les Trypanosomes
de la circulation. Les animaux tolèrent bien les injections intra-
veineuses de pétrole. Une Chèvre a reçu 2 c.c. de pétrole dans
la veine jugulaire sans présenter le moindre symptôme de ma-
laise. |
J'ai injecté à un Bovidé trypanosé 10 c.c. de pétrole dans la
veine jugulaire. Immédiatement après l'injection, j'ai observé
de la dyspnée et de l'angoisse. Deux heures après l'injection,
l’animal ne présentait plus rien d’anormal. Au moment de l'in-
jection, on trouvait 1 à > Trypanosomes par champ microsco-
pique. Deux heures après l’injection, il y en avait ro et plus.
Au lieu d’avoir une action curative, le pétrole en injection intra-
veineuse semble plutôt favoriser la multiplication des Trypano-
somes dans le sang. En injection intraveineuse, le pétrole n'agit
plus comme purgatif.
(Laboratoire vétérinaire du Ruanda belge).
L
LA TRANSFUSION SANGUINE DANS L'HYPERIMMUNISATION DES BOovipés
CONTRE LA PESTE BOVINE,
par RENÉ SACEGHEM.
La peste bovine, venue de l'Uganda anglais, a envahi le Ruanda
belge. Ainsi nous avons été ainenés à préparer de grandes quan-
tités de sérum antipesteux. Grâce aux installations que nous
avions prévues sur une île du lac Kivu, nous sommes arrivés, en
très peu de temps, à obtenir de grande quantités de sérum anti-
pesteux que nous envoyons vers tous les points menacés, où le
personnel du service vétérinaire territorial l'utilise pour vacciner
le bétail. Notre production est actuellement de 500 à 1.000 doses
par Jour.
Le procédé classique, qu'on emploie pour hyperimmuniser les
animaux producteurs de sérum, consiste à injecter sous la peau
de ces animaux 3-4 litres de sang pesteux défibriné ou citraté. Ge
procédé nous à paru long ; il exige, en effet, beaucoup de mani-
pulations et il ne donne qu'une hyperimmunisation moyenne.
Actuellement, j’hyperimmunise {ous mes animaux par transfu-
(3) SÉANCE DU 28 MAI 13
sion directe du sang d’un animal atteint de peste dans la veine de
l'animal que je désire hyperimmuniser.
La technique de l'opération est bien simple. L'animal atteint
de peste est placé dans un travail situé à 1,50 m. au-dessus du
niveau du sol, où se trouve un deuxième travail dans lequel est
maintenu l'animal qui doit être hyperimmunisé. On fait ensuite
la transfusion, par un raccord en caoutchouc, en reliant un tro-
cart, implanté dans la veine jugulaire d'un animal, à un trocart
fixé dans la veine jugulaire de l’autre bovidé. La veine de l'animal
producteur de sang est comprimée sous le trocart, celle de l’ani-
mal qui reçoit le sang est laissée libre. On connait le débit de son
appareil à transfusion et on laisse transfuser 3-4 litres de sang. Le
raccord en caoutchouc est divisé par un tube en verre qui permet
de contrôler l'écoulement du sang. À la fin de la transfusion, on
commence par enlever le trocart à l'animal qui donne le sang.
On soulève le tube en caoutchouc jusqu'à ce que le sang contenu
dans le tube s'écoule complètement dans la veine ; à ce moment,
le tube en verre se vide et on peut être assuré que toute la transfu-
sion s'est bien effectuée.
L'hyperimmunisation s'obtient ainsi très aisément sans donner
lieu à aucune complication. Les animaux hyperimmunisés par
voie intraveineuse fournissent un sérum supérieur à celui obtenu
par l’ancienne méthode.
. (Laboraloire vétérinaire du Ruanda belge).
LA GAFÉINE, POISON PARALYSANT DU SYMPATHIQUE,
par HENRI FREDERICQ et ADbRIEN Descames.
L'administration de caféine a pour effet, chez le Chien, d’aug-
menter l'excitabilité des filets cardiaques du pneumogastrique
(Henrijean et Honoré (1), Henri Fredericq) (2). La même drogue
supprime, au contraire, l’excitabilité des fibres accélératrices con-
tenues dans l'anneau de Vieussens: L'’excitation de cette partie
du système sympathique chez le Chien caféinisé n'est pas suivie
d'une accélération cardiaque (Henri Fredericq) (3). I n'était pas
sans intérêt de déterminer d'une façon plus étroite le mécanisme
= Herveux où myocardique — de cette action. Nous nous sommes
demandé si la caféine ne devait pas être considérée comme un
(1) Henrijean et Honoré. Mém. Acad. roy de Médecine de Belgique, 1909,
t. XX, fasc.4, p. 74.
(>) Henri Fredericq. Arch. intern. de physiol., 1913, t. XIII, p. 107-114.
(3) Henri Ffedéricq. Arch. inlern. de physiol., 1913, t. XI, p. 115-195.
14 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (4)
poison paralysant de l’ensemble du système sympathique. Dans
le but de résoudre ce problème, nous avons vérifié son action
sur des parties du sympathique autres que les filets accélérateurs
du cœur. :
Pour des raisons techniques, nous nous sommes adressés aux
filets vasoconstricteurs et pupillodilatateurs contenus dans le sym-
patique cervical du Lapin. Comme dans l'expérience classique de
Claude Bernard, nous avons utilisé des Lapins blancs. L'animal
est anesthésié par ingestion de 15 à 20 c.c. d'alcool à 50 p. 100.
On isole et on lie un des troncs sympathiques au cou. On observe
que cette ligature détermine une vaso-dilatation dans l'oreille cot-
respondante et une constriction de la pupille du même côté. On
vérifie l’effet vasoconstricteur et pupillodilatateur d’une faradisa-
tion du tronc nerveux. On injecte alors dans le torrent circula-
toire une forte dose de benzoate double de caféine et de soude
(12 c.c. d’une solution à 2 ou à { p. 100). Cette dose est renou-
velée au besoin. On faradise le sympathique et on constate que le
nerf a perdu, après caféinisation, toute propriété vasoconstrictive
et pupillodilatatrice. Il a été paralysé par la caféine.
Trois expériences exécutées sur trois Lapins différents ont
donné des résultats très nets : paralysie absolue du sympathique
exploré. Trois autres expériences, exécutées avec une caféine de
provenance différente, nous ont donné, dans un cas, une dimi-
nution nette, sans abolition totale, de l’excitabilité du sympathi-
que ; dans deux autres cas, aucune diminution de cette excita-
bilité.
Nos expériences tendent à généraliser l’action paralysante de
la caféine vis-à-vis des divers territoires du sympathique. On peut
les rapprocher des résultats obtenus par Béco et Plumier (1), qui
ont montré que la caféine exerce une action vasodilatatrice locale;
et de ceux de Solman et Pilcher (2), qui ont observé que la caféine
peut jouer le rôle d’antagoniste vis-à-vis de l’action vasoconstric-
tive de l’adrénaline. Dans ce cas, elle neutraliserait les effets d'une
substance dont l’action, d’après les doctrines classiques, se mani-
feste dans le même sens qu'une excitation du grand sympathique.
C’est peut-être aussi par une paralysie du sympathique, nerf inhi-
biteur du péristaltisme intestinal, qu'il faut expliquer la diarrhée
qui apparaît souvent dans l’intoxication par la caféine.
CS
>
(Institut de physiologie de l'Université de Gand).
(x) Béco et Plumier. Journ. de Physiol. el palhol. gén., 1906, t. VIIT, p. 10-27.
(2) Solman et Pilcher, Journ. of Pharmacology, 1915, t. HI, p. 79.
(à) SÉANCE DU 28 MAI 15
NOUVEAU COLORANT POUR LES GRAINS DE NEISSER
DES BACILLES DIPHTÉRIQUES,
Note de Consranr PEETERS, présentée par M. Néris.
Pour la mise en évidence des grains de Neisser dans les Bacilles
diphtériques, il existe plusieurs méthodes, toutes délicates et trop
compliquées pour faire partie d'un diagnostic courant. Ceci est
surtout vrai quand on se trouve devant le contrôle des porteurs de
germes et qu'on a 2-8 fois par semaine une centaine et plus d’exa-
mens à faire. Je suis parvenu à constituer un colorant en une
seule solution qui peut s’employer couramment. De cette façon,
lors de l'examen, un élément des plus importants, l'existence des
grains de Neisser ou de Babes, se joint d'emblée à la disposition
typique et aux propriétés morphologiques des Bacilles.
Notre colorant se compose d’une combinaison de 2 colorants
basiques. Il se prépare de la façon suivante : dissolvez 5 gr. de
vert diode dans « litre d’eau distillée et ajoutez 0,5 c.c. d'une
solution alcoolique saturée de rouge d’aniline (Diamant-Fuchsin).
-On obtient ainsi une solution stable, qui s'emploie comme le colo-
rant habituel, soit simple solution de violet ou mélange colorant
de Roux. C'est-à-dire qu’on colore les préparations pendant 1/2 à
1 minute. Le corps microbien est vert bleuâtre, les grains étant
rouge-pourpre. Les autres Bacilles et Cocci sont colorés très bien
et délicatement.
}
SUR UNE NOUVELLE MÉTHODE D'INCLUSION A LA PARAFFINE,
Note de Consranr PEETERS, présentée par M. Néris.
IF est difficile de se procurer de l'alcool absolu dans le com-
merce et la préparation en est laborieuse ; ceci m'a conduit à
essayer un autre déshydratant et un autre solvant de la paraffine.
-La méthode à l’acétone semblait toute indiquée comme étant un
procédé économique et d'exécution facile ; cependant, la grande
volatilité de ce solvant semble devoir être cause de dégâts assez
appréciables dans les tissus lors de l’immersion dans le bain de
paraffine. Je me suis adressé à l’alcool amylique et je résume ei-
dessous ma manière de procéder :
La pièce, bien imprégnée d'alcool à 95°, passe successivement
dans trois bains d'alcool amylique. La durée d'immersion dépend,
comme pour tous les solvants, des dimensions de la pièce. De
l’alcool amylique, la préparation est portée dans un bain à parties
égales de‘paraffine et d’alcool amylique qui se trouve dans l’étuve
46 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (6)
[LE
55°. Puis, la pièce passe dans trois bains successifs de paraffine
55° et est incluse dans la paraffine du dernier bain.
Cette courte description montre la simplicité et l’économie du
procédé. Il supprime, en effet, l'alcool absolu et les solvants inter-
médiaires tels que xylol ou toluène.
L'alcool amylique dissout parfaitement la paraffine en toute
proportion, à la température de 45°-50° et il se mélange à l'alcool
à 92° et même à 70°. La déshydratation peut donc se faire avec
de l’alcool à 95° ou à 90°. Mème en présence d'une grande quan-
tité de tissu collagène, le durcissement des pièces n’est pas à
craindre, comme c’est le cas pour le xylol et surtout l’alcool ab-
solu; les cellules sont bien conservées et les colorations ultérieures
ne sont nullement gènées.
Le procédé m'a déjà donné toute satisfaction pour le traite-
ment d'environ 70 pièces de toute nature et provenance. Les di-
mensions des morceaux étaient parfois assez considérables, soit
4 sur 3 em. et 0,5 cm. d'épaisseur ; l'inclusion était toujours par-
faite. Des cytologistes qui emploieraient la méthode pour leurs
recherches pourraient, le cas échéant, nous communiquer leurs
impressions.
Il est digne de remarque que l'alcool amylique peut être, par
simple distillation fractionnée, facilement déshydraté et débar-
rassé de l'alcool à 95° qu'il a dissous. On peut se contenter de
distiller jusqu'à ce que le thermomètre placé dans le déflegma-
teur marque 1o1° et employer le résidu du ballon. En effet, l’al-
cool et l’eau sont chassés à ce moment, quoiqu'une faible propor-
tion d'alcool amylique ait été entraînée. On peut ainsi récupérer
presque tout l'alcool amylique qui a été employé pendant les di-
verses opérations.
@
SUR LA FORME ET LA CULTURE pu Bacterium coli
ET D'AUTRES MICROBES SUR GÉLOSE MINÉRALISÉE LACTOSÉE,
par H. KUFFERATH.
Les nombreuses races de Colibacille examinées présentent toutes
les caractères morphologiques et de culture que nous avons dé-
crits dans notre première note. Nous avons étudié à cet égard,
non seulement des Colibacilles provenant de l'Homme, mais aussi
d'autres origines, isolés d’excréments de Cheval, de Bovidés, de
Chiens, de Moutons ,de Porcs, de Lapins, de Poules, ainsi que de
la terre, des eaux et du lait, le Colibacille pathogène d'Herelle.
Comparativement, nous avons effectué des cultures sur gélose au
bouillon. Sur gélose ordinaire, tous ces Colibacilles se ressemblent
extrèmement ; ce sont des bâtonnets courts et trapus, ayant sou-
(7) SÉANCE DU 28 MAI 17
=
vent des formes de Cocci et de Diplocoques. Les microbes, dont le
grand axe dépasse deux fois la largeur, sont rares ; les formes fila-
menteuses sont exceptionnelles. Dans le liquide de condensation
et le bouillon, les germes sont en général plus bacillaires, plus
grands.
Sur gélose minéralisée, lactosée, tous les Colibacilles essayés
ont donné la forme typique en 8 allongé. Les diverses races ne se
comportent pas de même : les unes donnent des microbes (que
nous qualifions de coliformes) très allongés ; d’autres sont très
trapus ; la largeur des germes peut varier dans de grandes limites;
alors que certains sont allongés, flexueux, bacillaires, d’autres
sont renflés dans les boucles en 8 et pourraient, d’après leur vo-
lume, être pris pour des levures. Ces formes ne sont d’ailleurs
pas constantes et, dans une même culture, on peut les observer
_ côte à côte. |
Bacterium prodigiosum pousse moyennement, sans coloration
rouge, sur gélose lactosée ; on voit de petits bâtonnets droits, à
bouts arrondis, non coliformes.
Bacterium fluorescens liquefaciens se développe très faiblement
sur gélose lactosée et ne produit pas de fluorescence ; on observe
au microscope des cellules dégénérées se colorant mal et présen-
tant fréquemment des formes en haltères.
Bacterium aerogenes donne un enduit faible, humide, inco-
lore, formé de bitonnets, isolés ou par deux, à bouts arrondis,
parmi lesquels on trouve quelques cellules ayant un aspect coli-
forme peu marqué.
Bacterium typhi pousse faiblement sur gélose lactosée et y
donne des Bacilles courts, rarement filamenteux, non coliformes.
Le Paralyphus A se développe à peine et donne des Bacilles
cocciformes ou très courts, non coliformes.
Le Paratyphus B donne une culture délicate où l'on trouve des
Bacilles courts et petits, non coliformes avec un petit nombre
de gros filaments d’involution, un peu irréguliers.
Le Bacille pyocvanique pousse een et montre des formes
bacillaires normales.
Le Bacterium pestis se développe à peine et donne des Bacilles
courts, parfois en Diplocoques, comme on les voit dans le bouil-
ion. Il n'y a pas de formes d'involution.
Dans le groupe des Bacilles dysentériques, le Bacille de Shiga
produit un enduit très faible, où l’on trouve des bâtonnets ro-
bustes, parfois très filamenteux ; on y distingue souvent des Ba-
cilles radios rappelant les formes toutes du Colibacille en
Diplocoques un peu allongés.
Les Bacilles de Strong et de Flexner donnent un. enduit faible
où l'on voit des bäâtonnets grêles, courts, avec des formes filamen-
BroroGtE. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 2
£S RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE . (8)
teuses très longues, bacillaires, plus fréquentes däns la race
Strong. Il n'y a pas de cellules coliformes.
Le Baciile de Hiss se développe aussi faiblement sur gélose lac-
tosée et y produit quelques bâtonnets droits, et des Coccobacilles
non coliformes. |
Parmi les Vibrions, nous avons essayé le choléra de Bombay qui
se développe très faiblement et donne des formes vibrioniennes
normales. Un Vibrion non cholérique, provenant d’une eau de
Schaerbeek, donne une culture faible avec des bâtonnets pee et
de rares formes virgule.
Un Aclinomyces banal donnant une culture jaune, ne
développée sur gélose lactosée n'a fourni que des bâtonnets droits
gardant le Gram. :
De tous les microbes passés en revue jusqu'ici, seuls, le Bacille
de Shiga et le Bacterium fluorescens liquefaciens présentent des
bâtonnets coliformes, les autres microbes ne donnent pas ces for-
mes sur gélose lactosée. On les distinguera aisément par leurs
particularités culturales et biologiques.
Il y a pourtant des Bacterium donnant sur gélose lactosée des
Bacilles coliformes typiques et que l’on confondrait avec les Coli-
bacilles vrais, mais ils ne produisent pas d’indol en eau peptonée.
Nous avons rarement rencontré de tels germes, dans le lait, deux
fois sur environ deux mille analyses.
Pour nous résumer, nous pouvons donc affirmer que la gélose
minérale, lactosée, constitue un excellent milieu pour une dia-
onose rapide, facile et élégante des Colibacilles. ;
(Laboratoire intercommunal de Bruxelles).
GLOBULINS ET TEMPS DE SAIGNEMENT,
Note de JacouEes Roskam, présentée par P. Norr.
Dans une précédente note, j'ai montré combien le nombre des
globulins dans le sang circulant a peu d'influence sur la durée
du lemps de saignement, le temps de coagulation du sang in vitro
restant normal. Au cours de nouvelles expériences sur le Chien,
j'ai provoqué de l’hypoglobulinémie et diminué la coagulabilité
sanguine, tant au moyen d'injections intraveineuses brusques de
solution isotonique de gélatine, que par des injections intravei-
neuses d'extrait de têles de Sangsues. Ces expériences m'ont
prouvé que la coagulabilité sanguine joue un rôle important dans
la détermination du temps de saignement ; ce rôle, toujours net
chez le Chien injecté d'extrait de têtes de Sangsues, se manifeste
chez le Chien injecté de gélatine, surtout lorsque le nombre dés
(9) SÉANCE DU 28 MAI 19
Re TT
globulins est fortement réduit. Voiei avec quelques détails, le
résultat de ces expériences.
I. Chiens injectés de gélatine. Chez ces animaux, le temps de
saignement est prolongé par la diminution de la coagulabilité du
_sang. Get allongement du temps de saignement est d'autant plus
marqué que le nombre. des globulins dans le sang circulant est
plus réduit : Fhypoglobulinémie joue donc un rôle important
da. la détermination du temps de saignement, lorsque le sang
csi peu coagulable. C’est ce que montre le tableau suivant qu'il
est intéressant de comparer au premier tableau de ma précédente
note.
Nombre moyen Durée moyenne Durée moyenne
de globulins du temps de saignement de la coagulation in vitro (1;
PE. (4 ll 72
278.47 h7 2» HET)
É 1 LD
> 120.407 9 7
_r açe/ / 1
{0.107 DT 8 42
Dans deux opérations seulement, j'ai réussi à provoquer une
diminution considérable et relativement permanente de [a coagu-
labilité, le sang ne présentant aucun caillot après 24 et 12 heures.
Dans ces deux expériences, les temps de saignement, mesurés
quelques minutes après l'injection de gélatine, furent de 50° et
_ 47/30". A la fin de ces temps de saignement, le nombre des glo-
bulins était revenu à-130.182 dans la première expérience, à
220.000 dans la seconde ; à ce moment, le sang était encore in-
coagulable, et pourtant les temps de saignement étaient relative-
ments courts : 4'30", 8’, 7 30° dans la première expérience, 5'30”
dans la seconde ; mais les caillots obturant la plaie vasculaire et
mettant fin à l'hémorragie étaient si peu adhérents que le plus
petit mouvement de l'oreille les détachait : la plaie se remettait
aussitôt à saigner. Les globulins ne peuvent donc, à eux seuls,
obturer de façon efficace une plaie vasculaire ; le « clou hémosta-
lique » nest pas seulement une formation globulinique : il est
un agrégat de globulins unis par un ciment, le réticulum fibri-
neux.
I. Chiens injectés d'extrait de têtes de Sangsues. C’est chez les
_ Chiens injectés d'extrait de têtes de Sangsues que j'ai obtenu les
plus longs temps de saignement de nez. Sur 5 Chiens, quatre fois
j'ai sacrifié l’animal avant la fin de l’hémorragie, 4 h. 27°, 3h. 9’.
2 h. 1” et 1 h. 46” après l'injection d'extrait ; à ce moment, le
sang avait recouvré une notable partie de sa coagulabilité et le
nombre des globulins s'était rapproché fortement de la normale.
Chez un seul Chien, j’obtins des temps de saignement de 13'30” et
_ (x) Durée moyenne normale de la coagulation du sang de Chien in vitro :
3! 50”, -
:
20 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (10)
de 12’, trois-quarts d'heure environ après le début de l'injection :
le sang, redevenu plus instable que dans les autres expériences,
se coagulait, à ce moment, après 22° et 10’, le nombre des globu-
lins élant respectivement 174.230 et 202.835. Il semble donc que
l'extrait de têtes de Sangsues exerce, en dehors de son action sur
la coagulabilité sanguine, une action empêchante sur l’adhérence
des globulins entre eux et principalement sur leur fixation aux
lèvres de la plaie.
Chez le Chien, la diminution de la coagulabilité sanguine par
injection de gélatine ou d'extrait de têtes de Sangsues augmente
donc la durée du temps de saignement. Cette augmentation est
extrêmement intense après injection d'extrait de têtes de Sang-
sues, probablement à cause d’une action empèchante exercée par
cet extrait sur l'adhésion des globulins aux lèvres de la plaie ; elle
est très nette aussi après injection de gélatine, lorsque l’hypo-
globulinémie est intense : ce dernier fait permet de comprendre
laction favorable qu'exercent les médications coagulantes sur les
hémorragies des purpuriques, l'augmentation de la coagulabilité
sanguine qu'elles entraïnent compensant les effets de l’hypogla-
bulinémie.
(Laboratoire de recherches de la clinique médicale,
Université de Liége).
AU SUJET DE LA GUÉRISON DES GERMES DEVENUS RÉSISTANTS
AU PRINCIPE BACTÉRIOPHAGE,
par R. BRUYNOGHE.
Dans notre publication précédente, nous avons établi que les
cultures devenues résistantes à l’action du principe bactériophage
contiennent au moins deux espèces de germes. Les uns sont ré-
sistants et producteurs de bactériorhage, les autres également
résistants n'en p:°duisent plus, Nes recherches ne nous ont pas
permis de préciser dans quelle proportion ces deux espèces de
germes se rencontrent dans les cultures résistantes.
Dans celles ensemencées en bouillon, il n’est guère possible de
résoudre le problème, étant donné que le dit liquide peut contenir
plus de bactériophage que de germes. Dans ces conditions, en
utilisant la méthode des dilutions successives pour la numération
(méthode de Pasteur), on trouve encore du bactériophage dans
celles qui, ensemencées en bouillon, ne fournissent plus de déve-
loppement. Dans d’autres cultures (surtout dans celles provenant
des repiquages des résistants), l’activité du bactériophage peut
être inférieure à la teneur microbienne des dites cultures et, dans
(11) SÉANCE DU 28 MAI 21
à CU M Res te A CS Ne
certains de nos essais, il a fallu plus de 5o germes pour que la
semence fournisse un développement contenant du bactériophage.
Quand on ensemence une culture résistante sur gélose de façon
à obtenir des colonies isolées, peu de celles-ci, ensemencées en
bouillon, produisent du bactériophage et celles qui en fournis-
sent, donnent, quand on les réensemence sur gélose, des colonies
filles également dépourvues pour la plupart de la propriété de
produire le principe. De ces constatations, il résulte que la pro-
priété de fournir du bactériophage n'est ni un caractère constant
ni un caractère définitif des germes devenus résistants.
Les recherches décrites dans la présente note établissent qu'il
en est de même de leur résistance.
En examinant les propriétés des cultures provenant des colo-
nies filles isolées des microbes (Bacille de d’Herelle) devenus ré-
sistants au principe bactériophage, nous avons à diverses reprises
isolé des germes qui se comportaient d'emblée ou après quelques
repiquages comme la souche de d'Herelle normale, c'est-à-dire
qui avaient perdu leur résistance et subissaient nettement l'in-
fluence du bactériophage.
Grâce à cette évolution l’activité de ce dernier est plus étendue,
étant donné que les microbes devenus réfractaires, en perdant
leur résistance, redeviennent à nouveau aptes à subir son action.
Ce fait permet d'envisager, pour le principe bactériophage, un
rôle plus étendu dans l’assainissement des milieux extérieurs.
Dans une note publiée en mars 1921, Bordet et Giuca nous
avaient appris que l’on pouvait dépouiller le Bacille de d’'Herelle
de sa résistance au bactériophage en le cultivant sur gélose en
contact avec du sérum antibactériophage.
À cette date, nous faisions des essais identiques sur les cultures
_ Shiga mais, au lieu de pratiquer les ensemencements sur gélose
en contact avec le sérum antilytique, nous cherchions à guérir
les Bacilles devenus résistants, en les cultivant dans un mélange
à parties égales de bouillon et de sérum spécifique. Les colonies
isolées de ces cultures, après six repiquages sur le mélange de
bouillon et de sérum, se comportaient toutes comme parfaitement
réfractaires à l’action du bactériophage. |
_ Nous avons refait, dans la suite, cet essai, en suivant la tech-
nique préconisée par Bordet et Ciuca. Après quatre repiquages
sur gélose recouverte de sérum antibactériophage Shiga, les colo-
nies, isolées du dernier ensemencement, nous ont donné des cul-
tures qui toutes étaient encore tout à fait résistantes au hactério-
phage. | :
Sans vouloir conclure de ces essais qu'il est impossible de
transformer les cultures résistantes Shiga en cultures normales
- (nos essais n’ont pas été assez nombreux pour permettre cette
02 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (42)
conclusion), nous croyons pouvoir certifier que la guérison des
cultures résistantes Shiga est beaucoup moins aisée que celle du
Bacille de d'Herelle. Il est à remarquer que ce résultat ne provient
pas de l'inactivité de notre sérum antilytique (antibactériophage
Shiga), étant donné que ce dernier a guéri des souches résistantes
du Bacille de d'Herelle qui sont restées résistantes au bactério-
phage après plusieurs repiquages sur gélose ordinaire et sur gé-
lose recouverte de sérum anti-Hérelle normal.
Quant à la guérison des cultures résistantes du Bacille de d'He-
relle, nous avons pu l'obtenir en suivant la technique de Bordet
et Ciuca ainsi qu'en cultivant les microbes en question dans Île
mélange de bouillon et de sérum spécifique.
Au cours de ces recherches, nous ayons pu constater que les
cultures résistantes deviennent d'autant plus rapidement nor-
males, c'est-à-dire aptes à subir l’action du bactériophage qu'elles
sont plus récentes (développées depuis moins a dans le
milieu contenant du bactériophage).
Nous avons réussi à rendre tout à fait normaux des cultures de
résistants récents, en leur faisant subir 2 ou 3 repiquages sur
sélose recouverte de sérum spécifique. Quand nous utilisions, à
cet effet, des vieilles cultures résistantes, il ns habituellement
un plus grand nombre d'ensemencements successifs sur mikheu.
+ additionné de sérum pour arriver au même ee
Le sérum de Lapin vacciné avec le Bacille normal de d'Herelle
et le sérum de Lapin ordinaire arrivent également à rendre les
cultures résistantes normales, c'est-à-dire réceptives à l’action du
bactériophage. Pour arriver à ce résultat, il faut habituellement
repiquer un peu plus longtemps les cultures sur ces milieux et
utiliser à cet effet des cultures résistantes récentes. En cultivant
ces dernières sur de la gélose additionnée de sérum humain soit
frais, soit inactivé à 56°, nous ne sommes pas parvenu à obtenir
leur guérison.
La nature de l'action de ces sérums nous échappe. Nous tente-
rons de résoudre le problème par de nouvelles recherches. A notre
avis les sérums actifs agissent soit en neutralisant le bactériophage
(ferment),soit en exerçant une action germicide sur le virus.
Conclusions. — Les éléments des cultures résistantes à l’action
du bactériophage peuvent, dans la suite, perdre la propriété de
fabriquer du bactériophage et celle de résister à son action. Ni
lune ni l’autre propriété ne constitue un caractère définitif des
germes des cultures résistantes. Ces dernières peuvent devenir:
normales, d’une façon spontanée quand elles ne subissent plus
l'influence du bactériophage. En présence de celui-ci, les cultures
pour redevenir normales doivent être repiquées et mises en con-!
fact avec un sérum antilytique. Le sérum normal de Lapin peut.
(13) SÉANCE DU 28 MAI 23
aussi, jusqu'à un certain degré, transformer ces cultures en cui-
tures normales.
(Institut de bactériologie de Louvain).
DÉCLENCHEMENT EXPÉRIMENTAL D'UNE ONDE CINÉTIQUE
PAR INJECTION INTRAPÉRITONÉALE DE SÉRUM,
par À.-P. Dusnn.
Nos recherches antérieures sur lhistophysiologie du thymus
nous ont montré que cet organe réagissait essentiellement par
ses petites cellules aux modifications du métabolisme. Le jeûne,
la suppuration, la maturation des produits sexuels, l'allaitement
s'accompagnent d'une diminution par pyenose du nombre des
petites cellules. La suralimentation, particulièrement si elle est
faite au moyen de substances riches en nucléine, produit la mul-
tiplication cinétique des cellules souches et l'augmentation de
volume de l'organe. Ces résultats nous amènent à envisager au-
jourd'hui le problème d’une façon plus générale. Le thymus se
distingue-t-il des autres organes, autrement que par une poten-
tialité toute particulière à réagir par la mitose ou par la pyenose?
La facilité avec laquelle on peut provoquer l’apparition de ci-
nèses dans le thymus — et semble-t-il aussi, depuis les anciennes
recherches de R. Blumenthal, dans la moelle osseuse — par l’in-
jection intrapéritonéale de substances diverses (vitellus d'œuf de
Poule, par exemple), se retrouve-t-elle dans d’autres organes) Et
ainsi, par extension, nous nous trouvons face à face avec un pro-
blème plus vaste et encore plein d'inconnues : quand, comment
et pourquoi des mitoses se produisent-elles dans les divers tissus
d'un métazoaire arrivé à l’état adulte, et par quel mécanisme le
nombre et la topographie de ces mitoses se trouvent-ils déter-
iminés?
Nous avons entrepris une série de recherches destinées à éluei-
der, si possible, quelques-uns des aspécts de cette vaste question.
L'entreprise serait grandement facilitée si nous disposions d'un
moyen de nature à provoquer expérimentalement une poussée
imitotique ; il suffirait ensuite de s'appliquer à en préciser le dé-
terminisme. ie
Nos premières expériences ont porté sur la Grenouille rousse
dont les réactions nous étaient connues à la suite de nos recher-
ches expérimentales sur les variations du thymus. Mais après une
série d'essais, nous nous décidions à choisir un autre matériel
d'expérience. Le cycle saisonnier des Batraciens, les difficultés
d'alimentation en captivité, la possibilité de réactions très diffé-
9% RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (14)
=.
rentes de celles se passant chez les animaux à sang chaud nous
ont amené à préférer la Souris à la Grenouille comme objet d'in-
vestigation.
La méthode expérimentale consiste à injecter dans la cavité
péritonéale, de r à 3 c.c. de sérum étranger aseptique ; en l'espèce,
du sérum humain, que l’on peut se procurer facilement dans les
laboratoires. Les animaux résistent en général très bien et leurs
os permettent d'établir les lois suivantes :
° Une injection intrapéritonéale de sérum étranger po
déclenche une onde de cinèses chez l'animal injecté ;
° Les cinèses n'apparaissent en nombre appréciable que vers
le 3, ou le 4° jour et disparaissent complètement du 6° au &° jour,
il existe donc une période de latence de 3 ou 4 jours ;
3° Ces cinèses se sont pas localisées au thymus ou à la moelle
osseuse, mais semblent se produire partout où se trouvent des cel-
lules aptes à se multiplier : rate, plaques de Pevyer, ganglions lym-
phatiques, thymus, épithélium intestinal, épididyme même.
4° Ces phénomènes de multiplications cellulaires se révèlent
macroscopiquement par une augmentation nettement visible du
volume des organes : thymus, rate, ganglions lymphatiques, fol-
licules clos, paroi intestinale, etc.
5° Les mêmes effets sont obtenus avec le sérum frais et avec le
sérum chauffé à 56° pendant 30 minutes.
6° Une seconde injection pratiquée le 13° jour donne les
mêmes effets à partir du 17° jour, soit 4 jours plus tard.
Divers problèmes demandent à être résolus à la suite de cette
expérience.
Le sérum lui-même renferme-t-il la substance, ou tout au
moins une partie indispensable du complexe, provocateur de la
mitose? D'après des constatations faites antérieurement sur la
Grenouille, et la correspondance du temps de latence avec la di-
gestion intraleucocytaire de l’albumine étrangère, nous serions,
dès à présent, tentés d'admettre que la substance active est en réa-
lité le produit de la digestion de l’albumine étrangère par les leu-
cocyles.
Nous déterminerons ultérieurement les effets provoqués par des
sérums prélevés chez l'Homme ou chez des animaux maintenus
dans des conditions expérimentales variées.
(15) SÉANCE DU 28 MAI Ds
INFLUENCE DU MODE D'INTRODUCTION
—— SOUS-CUTANÉE OU INTRAPÉRITONÉALE —
D'UNE ALBUMINE ÉTRANGÈRE SUR LE DÉCLENCHEMENT
DE L'ONDE DE CINÈSES,
par A.-P. Dusrin.
Dans la note précédente, nous avons montré quels étaient les
effets d’une injection intrapéritonéale de sérum humain faite à
la Souris. Nous avons voulu voir si l'injection sous-cutanée était
de nature à provoquer les mêmes phénomènes. À cet effet, deux
séries de 10 Souris ont reçu chacune une injection de 3 c.c. de
sérum humain frais, les unes dans la cavité péritonéale, les autres
dans le tissu cellulaire sous-cutané. La résistance des animaax fut
parfaite dans les deux cas. Les animaux de la série « sous-cuta-
née » se distinguent des « intrapéritonéaux » par les deux carac-
ières suivants
1° La réaction cinétogène est moins intense, mais cependant
très nette.
2° Cette réaction est plus tardive et n'apparaît nettement que
vers le 5° jour.
L'AUTOLYSE TRANSMISSIBLE DU NSTAPHYLOCOQUE
ET L'ACTION COAGULANTE DES CULTURES LYSÉES,
Note d'ANDRÉ GRATIA, présentée par J. Borper.
Etant donnée la similitude des observations de Twort (1) avec
le phénomène de d'Herelle dont elles précèdent la découverte de
deux ans, nous avons tenté avec succès d'obtenir un principe Iv-
tique pour le Staphylocoque.
Rappelons brièvement nos résultats que nous avons déjà com-
muniqués, par ailleurs, dans une note préliminaire (2). Nous
avons ensemencé 12 tubes de gélose inclinée, à l’aide de pulpe
vaccinale fraîchement récoltée et non glycérinée. La culture,
composée de Staphylocoques dorés, de Staphylocoques blanes et
de Colibacilles, paraît normale dans tous les tubes, à l'exception
d’un seul qui présente quelques petites taches de clarification fort
suspectes. Le matériel, prélevé au niveau de ces taches, donne,
en bouillon, une culture lente, dont le filtrat exerce une action
inhibitrice et lytique très marquée sur les cultures de Staphylo-
(OEtReTanceterors tele por our.
: (2) Proc. Soc. exper. Biol. and Med., 1927, 20 avril.
26 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (16)
coques. Une goutte de ce filtrat, déposée à la surface d’un tube
de gélose ne née. rend toute la zone touchée par la goutte im-
propre à la culture du Staphylocoque.
Ainsi quil a été observé pour d’autres espèces microbiennes, il
existe de grandes différences de sensibilité non seulement entre
les différentes souches de Staphylocoques — certaines souches
étant invulnérables, — mais encore parmi les organismes d'une
mème culture, quelques rares individus étant généralement ca-
pables de résister.
Une conséquence accessoire de nos résultats fut de nous appor-
ter la confirmation de nos recherches antérieures sur l’action toa-
gulante que le Staphylocoque exerce sur tout plasma non sponta-
nément coagulable (1 DE
Nous avions été amené à conclure que le Staphylocoque pro-
duit une substance (staphylocoagulase), capable de faire coaguler
le fibrinogène du plasma, sans utiliser le mécanisme normal de
la coagulation et, notamment, sans le concours de la thrombine.
Dans un plasma oxalaté, coagulé par le Staphylocoque et défi-
briné, on retrouve, en effet, les substances mères de la thrombine
(cytozyme et prosérozyme), intactes et non utilisées. Le Staphy-
locoque, en outre, coagule des plasmas (oxalatés, filtrés, phospha-
tés) privés des substances mères de la thrombine et qui, de plus,
ont été additionnés de grandes quantités d'antithrombine (hi-
rudine). Ë
Pourtant, il nous fut objecté que le Staphylocoque pourrait fort
bien ne pas posséder de substance coagulante propre, mais, agis-
sant à la facon des Algues marines qui concentrent, en quantités
notables, à l’intérieur de leurs cellules, les traces d'iode existant
dans l’eau de mer, condenserait les traces d’oxalate calcique qui
sont solubles, les traces de cytozyme et de sérozyme qui auraient
échappé à nos méthodes d'extraction et, protégeant ces substances
actives contre l'hirudine ajoutée au plasma, permettrait ainsi au
mécanisme normal de la coagulation de se dérouler.
L'objection tombe si l’on peut obtenir la même action coagu-
lante non plus avec le microbe lui-même, mais avec un extrait
microbien, et c'est précisément ce que l’autolyse transmissible du
Staphylocoque nous a permis de réaliser.
Un filtrat stérile, obtenu aux dépens d’une culture de Staphy-
DATE lysé (ainsi que nous l’avons décrit ci-dessus), coagule, en
2-3 heures, du plasma oxalaté et, indifféremment, que celui-ci
soit additionné d'hirudine ou non.
(Laboralories of the Rockefeller Inslilute for medical Research,
Vei-York)
(1) Ces Comples rendus, 1919, 1 LXXXIT, p. 1.245. 1.247, 1.393, 1920, t.
LXXXHIT, P. 584, 585, 6/9.
() | 27
RÉUNION
BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES
SÉANCE DU 4 AVRIL 1920
SOMMAIRE
Exizazpe (P.-1.) et PUENTE (J.- LRO DAME Ne nee neue 3
-J.) : Dégénérations graisseuses Houssay (B.-A.) : Les contra-
viscérales chez un nouveau-né.. r | dictions dans les études sur les
GALAN (J.-C.) : Action des actions des extraits hypophysai-
extraits d’hypophyse sur la mo- ee RS MO ECO ENS 7
LICLLÉASASULIQUE, 8: 24 een ee à 6 Houssax (B.-A.) : Les surré-
Grusrr (L.) : Conséquences de nales n’ont aucun rôle dans la
la destruction des surrénales chez production des effets vasculaires
le Crapaud (Bufo marinus (L.) de l’extrait d'hypophyse........ 9
Schmid) et la Grenouille (Lepto- Pico (0.-M.) et Murracu.(J.-
dactylus ocellatus (L.) Gir.)...-. h | J.) : Effets de l’énervation des
Grusri (L.) et Houssay (B.-A.) : reins sur la diurèse hydrique... 710
Sur la vagotomie bilatérale chez
Présidence de M. B.-A. Houssay.
DÉGÉNÉBRATIONS GRAISSEUSES VISCÉRALES CHEZ UN NOUVEAU-NÉ,
par PF BrwarneretJ 17 Puenre:
Le cas que nous avons observé fait partie du groupe mal étudié
des morts fœtales qui ne sont causées ni par le traumatisme ni
par les infections. Il nous a été fourni par la Maternité de l'hôpital
Rivadavia (P° Peralta Ramos); le fœtus étudié est le cinquième
qu'a eu la mère (3 naissances prématurées et 2 mort-nés). Les
pères n'avaient aucune maladie ou stigmate et leur Wassermann
était négatif. :
Le travail se prolongea pendant 2 jours, sans progresser, ce
qui décida à une intervention, car on observa une perte de méco-
nium. On pratiqua une opération césarienne abdominale, avec
_ anesthésie éthérée (en tout 30 gr.). Le nouveau-né était flasque,
son cœur battait r00 fois à la minute, mais on ne put le ranimer
et il mourut quelques minutes après. À l'opération, on constata
28 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (2)
l’existence d’une paroi transversale du col utérin ; cet obstacle
avait empêché la progression du travail.
Le fœtus à terme était de taille normale et couvert de méco-
nium. À l’autopsie, on trouva comme lésions importantes : des
poumons crépitants, qui avaient respiré, avec de la congestion et
de l’æœdème ainsi que de l'aspiration de méconium dans les
bronches moyennes ou fines. Cœur flasque, dilaté et mou. Foie
jaunâtre et mou, avec un pointillé obscur visible. Histologique-
ment, on trouva une forte dégénération graisseuse du cœur et
du foie (soudan II). Les fibres cardiaques prenaient mal l’éosine
et contenaient des gouttes graisseuses moyennes ou fines. Le foie
était très altéré, surtout la partie centrale des lobules (environ
les 4/5) où les cellules étaient très fortement chargées de graisse.
Dans le rein, le glomérule était normal, mais il y avait des lésions
dégénératives des tubes contournés, leurs cellules présentant une
intense dégénération graisseuse. On ne trouva nulle part des Tré-
ponèmes en employant la méthode de Levaditi.
Le fœtus n'avait souffert d'aucun traumatisme opératoire et on
ne trouva aucune infection à incriminer. L'évolution clinique
nous porte à considérer deux facteurs essentiels qui aient pu pro-
voquer ces intenses dégénérescences : d’une part, l’anesthésie
éthérée, de l’autre, la souffrance fœtale (asphyxie). Il est probable
que l’éther a achevé de provoquer les lésions amorcées par l’as-
phyxie partielle prolongée.
(Institut d'anatomie pathologique de la Faculté de médecine).
(3) SÉANCE DU 4 AVRIL 29
SUR LA VAGOTOMIE BILATÉRALE CHEZ LE COBAYE,
par L. Grusri et B.-A. Houssay.
La section ‘bilatérale des nerfs vagues produit chez le Cobaye
des symptômes presque immédiats de dyspnée, avec respiration
ralentie (de 60-80 à 8-10), inspirations convulsives en ouvrant la
bouche, etc., avec une intensité que l’on ne retrouve chez aucune
autre espèce. La dyspnée entraîne la mort rapidement et l'on
trouve, à l’autopsie, les poumons congestionnés et œdémateux.
Ces phénomènes ont été observés et analysés successivement par
Beaunis (r), Dubois (2), Lœwit (3), Pighini (4), Giusti et Hous-
say (5), de Waele (6), Ozorio de Almeida (5).
Les symptômes dyspnéiques ne sont pas düs à un obstacle la-
ryngé, car ils apparaissent également quand on pratique la tra-
chéotomie où qu'on laisse ouverte la trachée pendante. Il n’y a pas
vraisemblablement d’obstacle bronchial (par spasme ou paraly-
sie), car l’insufflation rythmique d’air, par la trachée, dilate aussi
bien le thorax avant qu'après la vagotomie. La respiration artifi-
cielle par aspiration et refoulement excentrique en suivant la
technique de Golla et Symes, ne permet pas non plus d'observer
aucun obstacle à l'entrée de l'air. La dyspnée ne paraît pas avoir
une origine cardiaque ou circulatoire, car la pression artérielle ne
varie pas ou baisse lentement jusqu à la période préagonique où
elle fléchit fortement.
Ozorio de Almeida (8) attribue les symptômes dyspnéiques à
une excitation, qui, partant du bout central des nerfs vagues
coupés, inhiberait les centres bulbaires. Il affirme que l’anesthé-
sie de ces nerfs, tout en produisant de la bradypnée, n’entraîne
pas les symptômes dyspnéiques graves et intenses. Mais cela tient
à ce que l’auteur n'a employé que des solutions de novocaïne à
1-2 F 100, Car si on applique, pendant 30 minutes, des solutions
à 2,5-10 p. 100, au moven de petits fragments d’ouate enroulés
des nerfs. le tout enveloppé"par une gaine de caoutchouc,
on observe la dyspnée presque immédiate, avec exactement les
mêmes symptômes et le même temps de survivance que quand on
coupe les nerfs au bistouri. Des témoins, dont les nerfs vagues
x
(x) CG. R. de la Soc. de biol., 1885, t. XXXVII, p. 70.
(2) G. R. de la Soc. de biol:, 1913, t. LXXXIV, p. 1.057.
(3) Arch. exp. Path. u. Pharm., 1914, t, LXXVII, p. 186.
(4) Pathologica, 1916, t. VIII, p. 151.
(5) Journ. physiol. path. gén., 1918, t. XVII, 244.
(6) Bull. Acad. r. méd. Belgique, 1919.
(7) Mem. Inst. O. Cruz, 1920, t. XII, p. 5.
(8) Journ. of Physiol., 1913, XLVI. (Proc. Phys. Soc., p. XXXVII).
30 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (4)
furent enveloppés de la mème façon dans des fragments d’ouate
imprégnée de solution physiologique, ne présentèrent aucun
symptôme.
À notre avis, on doit interpréter ainsi les faits : la section des
nerfs vagues supprime des stimulations qui sont nécessaires, chez
le Cobaye, pour la régulation de la respiration ; ceci a comme
conséquence une bradypnée extrêmement marquée, avec inspi-
rations convulsives ; les perturbations respiratoires (longues pé-
riodes d'apnée, inspirations profondes) et la tachycardie amè-
nent la congestion pulmonaire ; celle-ci et le vide alvéolaire pen-
dant l'inspiration produisent l’œdème. OEdème et congestion pul-
monaire amènent la mort.
(Institut de physiologie de la Faculté de médecine).
CONSÉQUENCES DE LA DESTRUCTION DES SURRÉNALES
CHEZ LE CrApAUD (Bufo marinus (L.) Schmid)
ET LA GRENOUILLE (Leplodactylus ocellatus (L.) Gir.),
par L. Gruüsrr.
Depuis 1918, nous avons pratiqué tous les ans, de novembre
à mars (fin printemps, été, automne) des cautérisations ignées
des surrénales. À cette époque, les animaux ont plus de vivacité
et de vigueur, résistent mieux aux opérations et ont leurs ovi-
ductes vides. |
Il ne convient pas d'aborder les surrénales par voie ventrale,
car nombre d'animaux (surtout L. ocellalus) cicatrisent mal
et on observe une mortalité très forte. Nous nous sommes décidés
à faire deux incisions longitudinales sur les côtés de la masse
vertébrale, car elles permettent d'aborder les reins très facilement
et les blessures cicatrisent vite et bien. Les animaux furent anes-
thésiés par l’éther. Sitôt réveillés, ils reprirent un aspect et une
démarche normaux.
Les expériences faites sur 300 Crapauds et 200 Grenouilles com-
prirent toujours à groupes d'opérations : a) cautérisation ignée
des deux surrénales ; b) cautérisation d’une surrénale et du rein
opposé, en respectant Ja surrénale ; c) cautérisation linéaire bila-
térale des deux reins, tout en respectant soigneusenient les sur-
rénales,
La mortalité fut beaucoup plus élevée chez les animaux à sur-
rénales détruites, surtout chez les Grenouilles, car 80 p. 100 de.
celles-ci moururent dans les 48 heures suivantes et 20 p. 100 mou-
rurent dans les 8 premiers jours après l'opération. On observa que
(5) SÉANCE DU À AVRIL 31
33 p. 100 des Grenouilles, dont une seule surrénale avait été dé-
truite, survivait encore 3 mois après, ainsi que {o p. 100 des
Grenouilles à reins caulérisés.
Le Crapaud, bien plus résistant aux traumatismes opératoires,
convient mieux pour ces recherches. Trois mois après l'opération,
il survit 30 p. 100 de ceux dont les deux capsules avaient été
détruites, 70 p. 100 de ceux dont une seule capsule avait été
cautérisée, et 37 p. 100 des témoins à reins cautérisés linéairement.
Le seul symptôme observé chez les animaux à surrénales dé-
truites fut l’asthénie, mais elle apparut tardivement et progressa
en peu d'heures ou de minutes jusqu'à la mort. Avec le D' Gu-
glielmetti, nous avons étudié l’excitabilité des nerfs et des mus-
cles. Nous avons bien trouvé de la curarisation avec chronaxie
du muscle augmentée du double, mais elle ne s’observa qu'à la
période agonique. D'ailleurs on la trouva également à la période
agonique chez les témoins et les animaux à surrénales intactes.
Nous n'avons pas obtenu de greffes surrénales qui nous per-
missent de faire des contre-épreuves.
Nous pouvons donc confirmer la conclusion d’Abelous et Lan-
glois (1) que la destruction des deux surrénales produit chez les
Batraciens une mortalité considérable qu'on ne peut attribuer au
traumatisme opératoire. La survivance possible (Crapauds) est
semblable à celle qu'on observe chez les Rats et les Lapins.
Mais nous ne pouvons pas considérer la curarisation comme un
symptôme spécial à l'insuffisance sprrénale, car nous ne l'avons
observée que chez les animaux à la période agonique, aussi bien
chez ceux dont les surrénales étaient intactes que chez ceux dont
les surrénales étaient détruites. à.
(Laboratoires de physiologie des Facullés de médecine humaine
et de médecine vélérinaire).
(x) C. R. de-la Soc. de biol., 1897, t. XLUI, p. 79 et 805.
39 RÉUNION BIOLOGIQUI. DE BUENOS-AIRES (6)
ACTION DES EXTRAITS D'HYPOPHYSE SUR LA MOTRICITÉ GASTRIQUE,
par J.-C. GALAN.
L'action des extraits hypophysaires sur l'estomac a été étudiée
par Houssay (1911-13-18), Bonis et Midulla (1911), Parisot et Ma-
thieu (1914-1920); Rogers, Rahe, Fawcett et Hackett (1916); Gins-
burg, Tumpowski et Hamburger (1916); Pancoast et Hopkins
(1917); Ginsburg et Tumpowski (1918).
Les expériences ont été faites sur l'organe isolé de la Grenouille
(Houssay, Bonis et Midulla, Parisot et Mathieu), du Crapaud et du
Cobaye (Houssay); et sur l’estomac in situ chez le Chien (Hous-
say, Rogers, Rahe, Fawcett et Hackett, Ginsburg et Tumpowski);
chez le Lapin (Houssay, Parisot et Mathieu, par perfusion); chez
l'Homme (Houssay, Behle, Bell, Pancoast et Hopkins, etc.).
Quelques résultats sont contradictoires, ce qui peut être dû :
1° à l'altération subie à cause du mode de préparation de l'extrait -
(comme dans les expériences de Rogers, Rahe, Fawcett et Hackett)
ce qui lui fait perdre le pouvoir excito-moteur et fait apparaître
une action inhibitrice) ; 2° à l'acidité de l’extrait (quelques expé-
riences de Houssay) qui relâche l'organe isolé ; 3° aux substances
conservatrices (expériences de Parisot et Mathieu), par exemple
la chlorétone qui inhibe l'organe isolé et survivant.
Nos expériences ont été faites sur l'estomac isolé ou resté en
place nous avons confirmé que les doses faibles de pituitrine
excitent l'estomac isolé des Grenouilles (Leptodactylus ocellatus
L. Gir.), tandis que les doses fortes font cesser les contractions.
Mais cet effet est dû à la chlorétone, qui possède cette action à la
même dose que dans la pituitrine (solution de 5 milligr. par c.c.).
D'autre part, l'extrait préparé avec l'hypophyse fraïche (décoction
à 20 p. 100, lobe postérieur, dans du Ringer pendant 5 minutes),
produit toujours des effets excitants qui augmentent avec la dose.
Si on ajoute de la chlorétone, cu observe sen action antagoniste
à divers degrés. Les doses faibles d extrait a hÿpophy:e augmentent
généralement la fréquence des contractions. Les doses plus fortes
produisent une contracture complète ou incomplète, suivie géné-
ralement par de fortes contractions rythmées. Ces effets furent
obtenus avec nos extraits de glande fraîche et avec l’hypoloïd de
Burroughs Wellcome. Les mêmes effets excitants, mais plus ac-
centués et croissant avec la dose, furent obtenus sur les estomacs
isolés de Chats, Chiens, Rats blancs, Cobayes et Lapins.
Sur l'organe en place, nous avons étudié chez le Chien l'effet
de l'injection intraveineuse (0,5 c.c.) de l'extrait d’hypophyse.
Chez l'animal chloralosé on inscrivait séparément les contractions
(7) SÉANCE DU 4 AVRIL 33
du pylore et de l’antre pylorique (méthode de Wheelon et Tho-
mas) (1). Après l'injection d'extrait d'hypophyse, on observait une
diminution passagère de la hauteur des contractions, puis une
augmentation assez considérable et persistante de leur force. Le
rythme pylorique s’accéléra plus que celui de l’antre et on observa
des périodes de contracture incomplète.
Conclusions. L’extrait d'hypophyse a toujours une action exci-
tante sur le tonus et les contractions de l'estomac isolé ou in situ.
(Institut de pathologie de la Faculté de médecine).
LES CONTRADICTIONS DANS LES ÉTUDES
SUR LES ACTIONS DES EXTRAITS HYPOPHYSAIRES,
par B.-A. Houssay.
Les travaux sur l’action des extraits hypophysaires arrivent sou-
vent à des conclusions opposées. Et cependant, sauf des diffé-
rences faibles (espèce animale, âge, sexe), les glandes fraîches
ont une action remarquablement fixe, surtout quand on prépare
les extraits, comme c’est le cas habituel, avec un mélange de
glandes de la même espèce. À quoi peut-on donc attribuer ces
discordances? 1° À la façon de préparer les extraits. Ainsi l’ébul-
lition prolongée altère les extraits, mème très rapidement en mi-
lieu alcalin ou fortement acide. Un traitement préalable par l’al-
cool-éther, suivi de l’action du chloroforme, diminue le pouvoir
hypotensif initial. On obtient très facilement, en variant leur pré-
paration, des extraits de pouvoir vaso-rénal complètement diffé-
rents.
2° À l’altération des extraits qui peut se produire quand on
les prépare ou quand on les conserve. Le pouvoir hypertensif est le
premier qui diminue et disparaît, puis suit l’action cardiaque et
_enfin le pouvoir d'exciter les fibres musculaires lisses ; l’action
hypotensive, augmentée au début de l’altération s'atténue plus
tard lentement. Les actions sur la glande mammaire et le centre
respiratoire sont des dernières à disparaître. Souvent apparaît le
pouvoir de relâcher les organes musculaires lisses.
3° Substances conservatrices. Quelques-unes, comme le chloré-
tone, peuvent à forte concentration relâcher les fibres musculaires
lisses et empêcher l'effet contracturant et excitant de l'extrait
d'hypophyse. C'est à cette cause, ainsi qu à la précédente, qu'il faut
attribuer les résultats d’un certain nombre d’auteurs pour les-
(x) Journ. {abor. and clin. Med., 1920, t. VI, p. 124.
Broocre, ComprEs RENDUS, — 1921. T. LXXXV, à 3
34 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (8)
quels des extraits d’hypophyses ont produit les actions banales de
relâchement des vaisseaux isolés. <
h° Doses. Quelques effets (bronches, intestin) peuvent ne pas
s’obtenir avec des doses insuffisantes. L'effet hypotensif initial
s’observe bien avec les doses fortes et peu ou pas avec les doses
faibles.
5° Espèces animales. On ne peut pas généraliser les faits obser-
vés chez une espèce. Ainsi un même extrait sera diurétique chez
le Chien et le Chat, mais produira de l’oligurie chez Le Lapin et le
Cobaye.
6° Conditions expérimentales. L’anesthésie profonde ou le choc
traumatique peuvent empêcher ou diminuer les effets sur les
bronches ou l'intestin.
L’extrait d'hypophyse a une composition complexe et insuffi-
samment connue. Plusieurs de ses effets sont dûs à des substances
banales. Mais même pour les substances spécifiques de l'extrait,
il n’a jamais été démontré qu'elles soient sécrétées et aient une
action physiologique réelle. On ne peut aucunement, par l'effet
d'un extrait d'hypophyse, déduire que la glande a une action phy-
siologique semblable. D'autant plus que l’on peut préparer des
extraits à propriétés différentes ou obtenir des effets opposés, rien
qu'en changeant l’espèce à laquelle on les injecte.
(Institut de physiologie de la Faculté de médecine).
ne 2e mr 0 er 2eme 0 co à
(9) SÉANCE DU À AVRIL 35
LES SURRÉNALES N'ONT AUCUN RÔLE
DANS LA PRODUCTION DES EFFETS VASCULAIRES
DE L’EXTRAIT D'HYPOPHYSE,
par B.-A. Houssay.
Kepinow (1) a démontré qu'une injection intraveineuse préa-
lable d'extrait d'hypophyse augmente l’action hypertensive de
l’adrénaline. Tout en confirmant ce fait, avec Giusti et Accame
(2) nous avons démontré qu'il y a antagonisme pour d’autres ef-
fets entre ces deux substances (sur l'intestin, les bronches, la
pupille, etc.). Hoskins et Mc Peek (3) démontrèrent que l’action
vasculaire de la pituitrine ne se modifiait pas quand on liait les
vaisseaux surrénaux chez le Lapin ou le Chien. Mais il faut in-
jecter des doses faibles de pituitrine, à intervalles assez longs,
pour obtenir de nouveau l'effet hypertensif. Mais récemment, Ke-
- pinow (4) est arrivé à des conclusions complètement opposées. Il
affiume que quand les veines surrénales sont liées ou pincées,
l'injection de pituitrine ne produit aucun effet vasculaire ; mais
celui-ci apparaît si l’on retire les pinces qui compriment les veines
surrénales.
Il y a quelques années que nous avions confirmé les résultats de
Hoskins et Mc Peek, mais nous avons répété cependant les expé-
riences, sur 5 Chiens : elles nous permettent d'être affirmatif.
Les Chiens furent anesthésiés par le chloralose. On extirpait la
surrénale droite par voie postérieure. On disséquait la veine lom-
bo-capsulaire, en aval de la surrénale gauche, ce qui permettait
de mettre deux pinces sur ce vaisseau et d'empêcher à volonté
la sortie du sang surrénal. On inscrivait en même temps la pres-
sion artérielle au moyen d’un manomètre inscripteur.
Dans 3 expériences on injecta 0,3-0,4-0,5 c.c. respectivement
de pituitrine Parke-Davis, quand Ia veine surrénale était pincée,
puis on Ôtait les pinces et 30-60 minutes après on répétait l’injec-
tion de pituitrine. Dans deux autres expériences, on injecta pre-
mièrement la pituitrine avant de lier la veine, puis 30-60 minutes
après la ligature.
Dans tous les cas, on obtint le même résultat : l'injection de
(x) Arch. exper. Path. u. Pharm., 1912, t. LXVIT, p. 247.
(2) Rev. assoc. med. argent, 1912, t. XX, p. 541. — Wien. klin. Woch.,
1913, n° 19. — La accion fisiologica de los extractos hipofisiarios, Buenos-Aires,
1918. : à
(3) Amer. Journ. of Physiol., 1913, t. XXXII, p. 241.
(4) GC. R. de la Soc. de biol., 1920, t. LXXXIIT, p. 1.134.
36 - RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (10)
piluitrine produisit exactement le même effet (hypertension et
bradycardie) avant et après la ligature des veines surrénales.
(Institut de physiologie de la Faculté de médecine).
EFFETS DE L’ÉNERVATION DES REINS SUR LA DIURÈSE HYDRIQUE,
par O.-M. Pico et J.-J. Murracx.
Nous avons signalé (1920) que les Chiens à reins énervés et re-
mis de l'opération éliminent par jour un taux d’urine inférieur
à celui des Chiens normaux, quand on les soumet à l'inanition
tout en ajoutant chaque jour une quantité fixe d’eau. Cependant
avec leur diurèse moindre, les Chiens à reins énervés éliminent les
chlorures à une plus haute concentration.
M. le P° Houssay nous fit remarquer qu'il pourrait bien ÿ avoir,
après l’ingestion d’eau, une diurèse immédiate, avec décharge
chlorurée, suivie d’une diminution compensatrice pendant le
reste du nycthemère.
Les recherches que nous avons faites démontrent, au contraire,
que la diurèse hydrique chez les Chiens à reins énervés, mesurée
pendant 3 heures, est inférieure à celle des Chiens normaux. Cinq
Chiens à reins énervés 4 mois auparavant et à élimination rénale
normale de l’urée et de la phénolsulfonphtaléine, après 4 heures de
jeûne, reçurent par la sonde gastrique 30 c.c. d’eau par kgr.
Dans les mêmes conditions, on employa des animaux normaux
comme témoins. La quantité d'urine dans les 3 premières heures
fut de 30, 32 p. 100 pour les énervés (moyenne de 14 observa-
tions), tandis que les témoins urinèrent 59,13 p. 100 de l’eau
ingérée. Il n’y a donc pas de polyurie, maïs une réduction ou un
retard de la diurèse hydrique après l’énervation des reins. Eppin-
ger a trouvé une réduction semblable chez les animaux éthyroï-
dés ; il en déduit qu'il y a un rôle régulateur de la thyroïde eus
le métabolisme hydrique. Ce mécanisme régulateur n'est pas aussi
simple qu'il le suppose ; le fait observé par nous, montre une
évidente action du système nerveux et il doit y avoir encore d’au-
tres influences. Très vraisemblablement, le métabolisme de l’eau
doit être réglé par un mécanisme complexe, à la fois humoral et
nerveux.
(Institut de physiologie de la Facullé de médecine).
Imn. À. DAVY et FILS Aîné, 5, rue Madame. Paris Le Gérant: A. DAVY.
La SYNCAÏÎNE, qui est l'éther paraaminobenzoïque du
diethylaminoetnanol, possède identiquement la même constitution
chimique et les mêmes propriétés que l’anesthésique, produit d’origine
allemande, délivré sous le nom de ‘‘Novocaine”.
FORMES : I. TUBES STÉRILISÉS CLIN ne SYNCAÏNE cae 4, 2,5 et 10 cc.)
seule ou associée à l’Adrénaline. Tous dosages usuels.
II. SOLUTIONS ADRANESTHÉSIQUES :
SYNCAINE : Ogr. 005 (ampoules de 5, 10, 25 cc.)
ADRÉNALINE : 4mgr. (ampoules de 1 cc.)
SYNCAÏNE { Ogr. 04 (ampoules de 2 cc.)
ADRÉNALINE: 4 mgr. (ampoules de 1 cc.)
SYNCAÏNE : Ogr.05 (ampoules de 2 cc.) -
ADRÉNALINE : imgr. (ampoules de 1 cc.)
4544
LABORATOIRES CLIN, 20, Rue des Fossés-St-Jacques, PARIS
à tous médicaments pour injections hypodermiques
La nomenciature de nos préparations hypodermiques comprend la généralité des médica-
ments injectables. Nous exécutons eu outre toutes les formules qui nous sont confiées.
Nous rappelons que les LABORATOIRES CLIN qui, depuis l’origine de la médication
hypodermique. préparent les médicaments en tubes stérilisés, ont l'expérience la plus
longue et la plus complète des diverses techniques que supposent l'établissement des solu-
tions et leur division en ampoules (vérification de pureté, dosage. isotouisation, stérilisation),
Sérum de HAYEM, de FLEIG, de CHÉRON, de CROCO, Sérum quininé, e{c.
Ampoules de 50, 125, 250, 500 cc. pour injections massives
Les Sérums artificiels (eau physiologique, sérums de Hayem) sont délivrés dans des
ampoules qu'un dispositif particuiier: permet de suspendre à là hauteur voulue pour obtenir
le passage du liquide dans les tissus par le seul fait de la pesanteur.
Nous préparons dans la série des solutions pour: injections massives, les diverses formuleg
de sérums du D’ Charles FLEIG, sérums achlorurés glucosés iso et hypertoniques. dont les
indications sont celles de la solution salée. avec des avantages notubles sur cette dernière,
Tous nos sérums sont préparés avec une eau fratchement «iistillée. pratiquement privée de
guz corbonique, exempte de matières organiques et stérilisée le jour même de sa préparas
tion. (Envoi sur demande de la Notice spéciale).
COLLYRES STÉRILISÉS à tous médicaments
(formules usuelles : Solutions aqueuses et buileuses)
Flacons-Ampoules-Compte-gouttes de 10 cc.
Ces collyres préparés avec tout le soin voulu au point de vue du dosage et de la
stérilisation sont enfermés dans des ampoules comptes-gouttes calibrées. Les médecins
peuvent ainsi être assurés de la stérilité parfaite d’un produit qui ne subit aucun
trunsvasement pour atteindre la partie malade. -
NOTA. — Envoi de notre Catalogue complet franco à MM. les Docteurs. sur leur demande.
LABORATOIRES CLIN, 20, Rue des Fossés-Saint-Jacques, PARIS. 4502
pe 4
(ce Var
Pa 2 9
7 TRIANGULAIRE Ca
HAUMEX
PATION
Ne pas les confondre avec les Gvules Chaumel
pour pansements vaginaux.
Exiger le Nom de RAQUIN
F1. de 64 Capsules,
1/28. 48 Capsules,
É
AE
CAPSULES
PF À KE
: ©
29 © C2
PAIE VA TE
DE SOUDE
G à 12 par jour.
Établissements
FUMOUZE
78, Faubourg Saint-Denis
PARIS
Brochure jaune.
ET SUR LES
= Souflrances des Enfants =
Facilite la sortie des Dents
et prévient tous les Accidents de la Dentition.
Exiger le NOM de Delabarre et le TIMBRE de l'Union des Fabricants.
Établissements FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS.
Flacon entouré de
la
ds
& y:
a
PY Ne dl
‘ L
14
î
Tomé LXXXV. l 1921 N° 21
COMPTES RENDUS
des Séances
DE LA
ociété de Biologie
PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE
Séance du 11 Juin 1921
PARIS
MASSON ET @:, ÉDITEURS
LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vi®)
PE
et
: "AG
Les comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société.
PRIX DE L’ABONNEMENT POUR LE 2° SEMESTRE (Juin-Décembre) 1921
Le 1° semestre (t. LXXXIV) 1991 est épuisé,
France : 25 fr. — Etranger: 30 fr.
Prix pu NUMÉRO : 2 fr. 50
Les abonnements sont reçus par MM. MASSON et Ci Éditeurs,
120, Boulevard Saint-Germain, Paris
* 4
À
\
varietur, sans lectures douteuses ;
elles ne doivent pas dépasser l’étendue
réglementaire.
Toutes les notes doivent être remises
sous forme de dactylographies, ñne
Ces conditions sont Penelles.
TARIF DES TIRÉS A PART
Le prix des tirés à part est abaissé à :
43 francs rour 50 tirés à part (2 pages).
145 — — 100 — (2 pages.
18 — — 50 — . (4 pages).
21 — 100 = (4 pages).
Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra-
phies; les factures réglées directement à l'imprimerie.
Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs
notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue
Madame, Paris 6°.
Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité,
14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
s
Ï:
4
SÉANCE DU
[l JUIN
1921
LA SOCIETÉ DE BIOLOGIE
SOMMAIRE
ALoy (J.) et Bru (P.): Action Sur un moyen de vaincre rapide-
de l’eau de la Bourboule sur la ment la résistance de la spore
LU DD TOTR Eee ne ro 38 | charbonneuse à l’action de l’al-
Banu (G.) Bour:ur:xon (G.) et CORÉEN SRE EN SU 58
ES . a a. Er Réunion biologique de Bordeaux.
Heymans (C.) et Maicre (Et.) : FaBre (R.) et DEezmas-MaRsa-
Action du bleu de méthylène sur LET (R.) : Sur le contrôle capil-
l’app reil cardio-inhibiteur de la laroscopique de l’exactitude de la
Grenouille eoeuneite 45 | détermination oscillométrique de
Lecenpre (R.\ : Action du chlo- la tension artérielle maxima ... 09
ral et du chloralose sur les fibres Lacoste : Le tissu de soutien
ME MÉLISES UE Sie area hh | de la glande interstitielle du tes-
Levaprri (C.), Marie (A.) et ticule chez le Sanglier et chez le
Isaïcu : Recherches sur la spiro- MERE AU Re AR NC 66
chétose spontanée du Lapin..... 51 Mourainter : À propos de la
Lirscuürz (A.), Orrow (B.) et communication de MM. V. Pa-
Wacner (Ch.) : Nouvelles obser- chonvet Fabre tr re 63
vations sur la castration partielle. 42 Facnon (V.) : À propos du cri-
Mangais (S.) : Bacilles encap- tère de la pression minima. Ré- ;
sulés et indol, artichaut et rouge ponsertR=Moulinier: 000 65
MOTTE RENE Re 48 Pacnon (V.): Remarques à l’oc-
Mesrrezar (W.)et Lepegr (S.) : casion de la communication de
Des dixlysats de sérum équilibrés MM. R. Fabre et P. Delmas-Mar-
_in vitro. Le rôle compensateur OPERA D EE 0 nee de 71
des clones ee ere ao ee 55 PorTmanx : Recherches sur le
Preron (11.) : Comparaison des sac et le canal endolymphati-
temps de latence sensorielle en ques. Sac et canal endolÿymphati-
excitation Iumineuse brève et ques chez le fœtus humain et
DEOIOMeÉe RE LME En | Co En RE Se den co TaoeE 72
Sous (Pl): 1 éosinophilie SaBrazës (J.) : Modalités ana-
RÉMOclASIQUe er onnnUR re ho | tomo-pathologiques du tabes an- .
SrauB (A.) et For:EoT (P.) : cién chez les sens àgés.. 00 7
BioLocie. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 4
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Q2
| &2)
Présidence de M. Gh. Richet.
PRÉSENTATION D'OUVRAGES.
G. Boux. — J'ai le plaisir d'offrir à la Société de Biologie un
livre, La Forme et le Mouvement, qui vient de paraître dans la
Bibliothèque de Culture générale (Flammarion). C'est un essai
de dynamique de la vie. En faisant l'étude analytique des facteurs
du milieu extérieur, en montrant qu'ils ont une influence sur la
marche plus ou moins rapide et sur le changement de sens de
phénomènes biologiques, telles que la translation des animaux et,
la croissance des plantes, en suivant ces phénomènes, non seule-
ment dans le temps, mais encore dans l’espace, je suis arrivé petit
à petit, à considérer les êtres vivants, comme des systèmes oscil-
lants et polarisés, et à rechercher l'origine de leurs propriétés
dans les mouvements vibratoires des molécules et leur orienta-
tion réciproque (eristaux liquides). J'ai pu ainsi envisager dans
ce livre, sous des aspects nouveaux, les problèmes suivants : dyna-
mique de l'œuf, immunité, régénération, morphogénèse, symé-
trie métabolique, etc. Je ne me dissimule pas que ma tentative
puisse paraître quelque peu hasardeuse pour le moment, mais elle
a, au moins, le mérite d'engager les recherches expérimentales
dans une voie que je crois féconde. Je compte apporter prochai-
nenient à la Société, les résultats de mes recherches sur la crois-
sance des plantes, Factivation des bourgeons et la forme des
feuilles.
ACTION DE L'EAU DE LA BOURBOULE SUR LA NUTRITION.
Note de J. Aïrox et P. Bru, présentée par E. GLEY.
Dans Le bal d'apporter notre contribution à l'étude de Paction
des médicaments arsenicaux sur la nutrition, nous avons recher-
ché l'influence de l'eau de la Bourboule, source Choussy (o gr. 028
d'arséniate de soude par litre) sur les échanges respiratoires el
sur F'excrétion azotée, Nous avons utilisé les appareils respiratoi-
res créés par Laylanié dans le laboratoire de Physiologie de
l'école vétérinaire de Toulouse.
Un Chien de 5 kgr. 200, adulle, est soumis à une ration d'en-
tretien (pain So gr., lait condensé sucré 100 gr.) déterminée
par des expériences préalables et placé dans une chambre respi-
vatoire, el ses échanges sont déterminés par l'analyse eudiométri-
SÉANCE DU 11° JUIN 39
que. L'animal avait été habitué préalablement à séjourner dans
la chambre respiratoire. Les résultats sont rapportés à 24 heures
(à o° et à 760 mm. de Hg.). Après une période d’épreuve de 4 ou
5 jours, on ajoute à la ration des 24 heures, pendant #4 à 5
jours consécutifs, 300 c.c. d’eau de la Bourboule (o gr. 0084 d'ar-
séniate de soude) correspondant à des doses normales, éloignées
des doses toxiques pour le Chien.
Les résultats sont consignés dans le tableau ci-dessous
_Oxygène. Calories dépenstes
Première série consommé en d'après Jempéraiure Poids
{1 février au 16 mars litres, 24 h. O? cousommé moyeunc de l'animal
Ration normale .......... 110 : 565 Ti) b kor. 150
Bouxboule (300,6.c.)......... 119 558 TSrO »
Ration normale ....... FAT TOUR 520 1205 »
Bourboule (800 c.c.) ...... 108 504 1909 5 kgr. 200
Ration normale ..... PRES 00 h7o - 1309 »
1 Cgr. arséniate de soude . 97,7 478 102 5 kger. 250
Ration mormale, - 2.4... 91,6 458 100) »
Bourboule (300 c.c.) ...... 91,0 449 Re 5 ker. 300
Ration normale (r5 j. après) 91,5 449 1405 »
Deuxième série
2avrilau 13" mai
Ration normale ..:....... 91,5 449 1115) 5 kKgr. 300
Bourboule (300 c.c.) ...... S6 428 1005 »
Ration nonmaless.." "0: 80 392 16° »
Ration normale (8 j. après) 8o 392 19° b kgr. 406
Pour interpréter ces résultats il est nécessaire de tenir compte
des variations de la température extérieure. l
Pendant les premiers jours de l'expérience, les variations des
combustions et celles de la température moyenne de l'enceinte
sont en sens inverse l’une de l’autre, conformément aux lois de
la régulation thermique, mais dès le 15° jour, tandis que la tem-
pérature se maintient sensiblement constante (12°,5 à 13°,5) pen-
dant une vingtaine de jours, les combustions continuent à baisser.
1 CA
_Le quotient respiratoire — qui au début oscillait entre
0,930 et 0,9b0 atteignit ensuite 0,960 et 0,980, ce qui indique la
consommation prédominante des hydrates de carbone et une éco-
_nomie des graisses de la ration.
L'excrétion azotée et le rapport azoturique n’ont pas été senei
blement modifiés :
N urée
Deuxième série Durée N lolal en 2% h. Not
Bémiodes préliminaires... :. 9 jours Do 0 Ober Nr
2° période, 300 c.c. Bourboule .... 5 jours CUT O gr: 85 -
3° période (sans Bourboule) ...... 5 jours LDIAATE © gr. 87
40 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Il est donc permis de: conclure que l'administration prolongée
d’eau de la Bourboule (par périodes de 4 à 6 jours séparées par
des intervalles de 4 jours) diminue les combustions et que cette
action se poursuit pendant les périodes intercalaires. Cependant,
cette persistance ne paraît pas dépasser une. semaine, ee
8 jours après la fin de la deuxième série d'expériences et r5 jours
après la fin de la première série, la consommation d'oxygène a
été trouvée identique à celle des derniers jours de la série corres-
pondante, bien que la température moyenne eùüt augmenté de 1°
environ. Cette diminution des échanges respiratoires, accompa-
gnée de l’augmentation du poids de l'animal, peut être attribuée
soit à une action modératrice de l’arsenic sur le système nerveux
el sur le métabolisme général, soit à une utilisation plus parfaite
des principes nutritifs, grâce à une amélioration du métabo-
sie cellulaire ou à un meilleur rendement du métabolisme in-
termédiaire.
En outre, les effets immédiats se manifestent, le premier et Ic
deuxième jcur, par une hausse passagère des combustions que
l'on peut rapporter à une sorte de coup de fouet, à une action
excitante primitive de l’arsenic sur les échanges nutritifs.
Oxygène consommé en 24 heures
en PE SN EE ES ENS
Epreuve préliminaire Eau de la Bourboule (300 ec cc. =;
Ne ni940) ; 119,8; 145,7; AA ro Lrr: Dore res
TPM 05 3: 00 0/00 202;2 94,3; 90,0; 86.4; 70,4.
Ce phénomène se reproduit régulièrement avec plus ow moins.
d'intensité, mais il est constant. Avec l’arséniate de soude, l'effet
excitant est moins rapide et apparaît seulement le deuxième ou
le troisième jour (r).
L'ÉosnoruiriEz HÉMOCLASIQUE,
par PAUL ScirrF.
L'augmentation transitoire des éosinophiles paraît être un phé-
nomène constant au cours du choc hémoclasique. Gette éosino-
philie ne dépend pas de l’agent provocateur du choc ; on la
rencontre dans le traitement par les métaux colloïdaux comme
dans les hémoclasies par ingestion de substances sensibilisantes
et même après une simple cutiréaction au moyen de ces substan-
(1) Nous remercions Monsieur le PT Lafon des conseils techniques qi il a
bien voulu nous donner pour l’exéeution de ces: recherches.
SÉANCE DU {1 JUIN 41
ces (ax). La cutiréaction, qui provoque une plaque urticarienne,
amène une éosinophilie plus forte que la cutiréaction asthmati-
gène : on savait déjà que le taux aes éosinophiles est plus fort
dans l’urticaire vrai que dans l'asthme vrai (2). L'éosinophilie gé-
nérale (3) par cutiréaction se montre aussi en dehors de tout re-
tentissement clinique. Enfin, cette éosinophilie existe encore au
cours du choc hémoclasique que provoque, dans l'insuffisance
de la fonction « protéopexique » du foie, l’absorption d’une tasse
de lait. Notre collègue, le D° Fahri, a même observé un cas de
choc hémoclasique à prédominance éosinophilique chez un al-
coolique invétéré, opéré pour cholécystite calculeuse chronique
les épreuves fonctionnelles et les épreuves de laboratoire témoi-
snaient d'une insuffisance hépatique nette ; l’hémoclasie diges-
tive, selon Widal, amena des variations peu accusées du taux
leucocytaire, tandis que les éosinophilies passaient de o à 8 p. 100
en une demi-heure.
‘La signification de cette éosinophilie est encore obscure ; mais,
on sait, par de nombreux exemples, que l’absorption et la résorp-
tion d’albumines hétérogènes peut augmenter le taux des éosino-
philes. L'’éosinophilie du choc anaphylactique est bien connue (4),
l'eosinophilie du choc hémoclasique est un nouvel argument en
faveur de l'identité des deux phénomènes.
. D'autres faits sont à rapprocher. On connaît d'une part la
constance des troubles vago-sympathiques dans les états colloïdo-
clasiques, asthme, crise nitritoïde, etc... Or, Bertelletti, Falta et
Schweeger (5),augmentent l'éosinophilie du Chien, en excitant par
le nerf vague par des injestions de pilocarpine ; ils la diminuent
l'injection d’adrénaline. D'autre part, Liebreich (6) a trouvé une
éosinophilie marquée à un certain stade de la coagulation du
_caillot sanguin normal. Le foie est le principal régulateur de la
coagulation du sang et on sait que, pour Widal et ses élèves, le
do hémoclasique est dû, avant tout, à une insuffisance hépa-
tique et que ce choc comporte des variations accusées dans la
coagulation du sang. Des expériences nouvelles sont nécessaires
pour nous renseigner sur les rapports qui peuvent exister entre
ces deux genres de phénomènes : troubles vagosympathiques,
troubles hépatiques. Mais, il semble que si les affirmations de
on
() A Jacquelin et Ch. Richet fils. C. R. de la Soc. de biol., 8 janvier 197.
= P. Schiff. Cuti-réaction et choc hémoclasique, Rev. méd. Suisse romande,
juin 1927.
(2) Leredde et Lœper. RÉAMRDEe leucocytaire. Presse médicale, 25 rats 1889.
(3) Cuti-réaction à un bras ; prises de sang aux doigts du ot opposé
(1 Voir Schwarz. Ergebn. cc Path. (Lubarsch-Ostertag), 1914, t. T, D. 130.
(5) Bertelletti, Falta et Schweeger. Zeilsch. f. klin. med., & LXXI.
(6) Licbreich. Schiwveiz. med. Woch.. 1927, n° 12.
AD; SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Bertelletti et celles de Liebreich sont vérifiées, ces deux espèces
de troubles pourraient être invoqués pour expliquer l’éosinophi-
lie hémoclasique.
(Clinique médicale du Pr. Roch, à Genève).
NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA CASTRATION PARTIELLE.
Note de À. Lrrscaurz, B. Orrow et Can. WAGxnER,
présentée par E. GLEY.
Dans une communication précédente (1), nous avons établi
qu'un fragment très petit de testicule peut fournir à l'organisme
la quantité de sécrétion interne nécessaire au développement
normal des caractères sexuels. Le poids de ces fragments oscillait
autour du 1/16 de la masse testiculaire normale totale. Nous
avons constaté que le reste d’un testicule sectionné ne s’hyper-
trophie pas dans le sens d'une augmentation de son poids total,
contrairement à ce qu'on observe après la castration unilatérale
où se produit une hypertrophie très nette du testicule intact.
L'examen microscopique de ces restes, qui se trouvaient au-
dessus de la queue de l’épididyme et étaient, par conséquent,
nourris par l'artère déférente, a montré que nous avions, en
réalité, pesé, avec les restes du testicule, des parties considéra-
bles de l’épididyme. Aussi, doit-on conclure que la quantité de
tissu testiculaire était, effectivement, plus petite que ne l'indi-
quaient les chiffres de notre première communication. On doit,
donc, supposer que, dans nos premières expériences, moins de
5 p. 100 du poids total testiculaire a suffi pour la masculinisation
normale. Ces observations concordent avec les observations et les
calculs que Pézard a faits, dans le laboratoire de Gley, sur des
Gallinacés.
Dans des expériences poursuivies sur des Cobayes, nous avons
appréeié plus exactement les dimensions des petits restes testi-
culaires et nous avons démontré que la quantité de masse testi-
culaire suffisante pour une masculinisation normale est encore
beaucoup plus petite qu'on ne pourrait le supposer. Nous avons
enlevé, à deux Cobayes âgés de 8 à 10 jours, un testicule entier
et la majeure partie de l’autre testicule, en ne laissant dans l'or-
ganisme qu'une petite calotte du pôle supérieur ; ce reste était
nourri par l'artère spermatique interne, Nous avons observé ces
animaux pendant plus de 4 mois et nous avons comparé leur
AN CR de Ta Soc. Je MOL. 1020; 1340.
SÉANCE DU 11 JUIN 43
développement à celui d’un animal normal de contrôle el à
celui d’un animal complètement châtré. Un de nos « presque chà-
trés » s’est développé normalement. Le pénis et ses appareils
annexes, si caractéristiques chez le Cobaye, caractères sexuels
secondaires au sens génétique du mot, étaient très bien déve-
loppés ; il en était de même des vésicules séminales. Le second
« presque châtré » élait visiblement arriéré, en ce qui concerne
le développement des caractères sexuels ; mais ces derniers
étaient très différents des caractères sexuels d’un châtré ordi-
naire : le « presque châtré », arriéré, présentait, dans le cul-de-sac
du pénis, les cornes épidermiques qui sont toujours absentes
chez un animal châtré à l’âge prépubère ; à en juger d’après leur
longueur et leur largeur, les vésicules séminales se rangeaient
entre celles d’un animal normal et celles d'un animal châtré.
Pour calculer exactement la masse testiculaire présente dans
les deux cas mentionnés, nous avons débité les restes en coupes
sériées. Nous avons admis que le reste, étant une calotte du pôle
supérieur du testicule, représente un segment de globe et nous
avons fait le calcul, en prenant, comme base de ce segment, la
surface de la coupe la plus grande, et comme hauteur, le pro-
duit de l'épaisseur par le nombre total de coupes : le volume des
restes testiculaires sus-indiqués s’est ainsi trouvé, dans un cas,
égal à 18 mme. et dans l’autre à 9 mme., ce qui correspondrait
à un poids approximatif de ro ou 20 mgr. Le poids total des
deux testicules de l'animal normal témoin était de plus de
2800 mgr. Ainsi, les restes testiculaires ne représentaient qu'en-
viron 0,7 et 0,36 p. 100 du poids testiculaire normal total. Il
est vrai que tous ces calculs sont approximatifs ; mais, même
en admettant que la valeur des erreurs soit de 5o ou même de
100 p. 100, ce qui est tout à fait improbable, les quantités trouvées
resteraient extrèmement petites.
Par conséquent, un reste, ne représentant environ que 1 p. 100
de la quantité testiculaire normale, peut fournir la sécrétion in-
terne nécessaire pour la masculinisation normale d’un Mammi-
fère et un reste d'environ 0,5 p. 100 peut suffir pour une mas-
ceulinisation incomplète.
Nous discuterons dans une de nos prochaines communications
les objections dont cette conclusion serait passible.
(Institut physiologique de l'Université de Dorpat-Tartu, Esthonie).
44 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
ACTION DU CHLORAL ET DU CHLORALOSE SUR LES FIBRES NERVEUSES,
par R. LEGENDRE.
Récemment, M. et Mme Chauchard ont étudié l'influence du
chloral et du chloralose sur l’excitabilité des nerfs, mesurée par la
rhéobase et la chronaxie, selon la technique de M. Lapicque (x).
Opérant sur des Grenouïlles et trempant dans des bains de ces
substances, soit le nerf sciatique seul, soit la préparation neuro-
musculaire formée par le sciatique et le gastrocnémien, ils ont
observé avec le chloral et le chloralose des effets tout différents.
Dans le cas du chloral, qu'on baigne le nerf seul ou toute la
préparation dans une solution à 1 p. 100, on assiste dans les deux.
cas à la disparition de l’excitabilité en une demi-heure environ.
Le chloral agit donc sur le nerf. Dans le cas du chloralose, l’im-
mersion du nerf seul ne provoque aucun changement de la rhéo-
base et de la chronaxie, quelle que soit la concentration de la so-
lution, tandis que le trempage de la préparation neuro-musculai-
re dans une solution à 2 p. 100 seulement supprime l’excitabilité
en un peu plus d’une heure. Le chloralose agit donc sur le
muscle.
[1 m'a paru intéressant de rechercher, par la technique d’obser-
vation microscopique que j'ai décrite en 1914, les altérations con-
comitantes des fibres nerveuses, qui s'étaient révélées à M. et Mme
Lapicque et à moi, constamment parallèles aux variations d’exci-
tabilité du nerf pour un grand nombre d'autres poisons nerveux.
Chloral. — La solution à 2 p. 100 dans l’eau physiologique qui,
dans les expériences de M. et Mme Chauchard, supprime lexcita-
bilité après 15 minutes, produit les phénomènes suivants : quel-
ques minutes après le premier contact du nerf avec la solution,
la myéline des fibres commence à gonfler ; progressivement, :
elle grossit dans toute la longueur des fibres en même temps
que s’atténue sa réfringence particulière ; puis apparaissent en de
nombreux points de larges protubérances rappelant celles ‘que
nous avons déjà décrites sous l’action de la cocaïne. Leur crois-
sance lente et continue les amène en divers endroits à occuper
la presque totalité du cylindraxe qui s'y trouve réduit à un
espace quasi virtuel. La suite de ces phénomènes se déroule en
une vingtaine de minutes.
La solution à r p. 100, qui provoque l’inexcitabilité en 30 mi-
nutes fait assister à la progression des mêmes altérations en un
temps un peu plus long. Dans une expérience, le gonflement
à) M.,et Mme Chanchard. CR. de Ta Soc. de biol., t. LXXXIV, 7 mai 1921,
p. 826.
_
SÉANCE DU ÎL JUIN 45
de la myéline devint manifeste 8 minutes après le premier contact
avec la solution de chloral ; le changement d'éclat de la myéline
et les premières protubérances apparurent à la douzième minute ;
le bloquage du cylindr axe fut presque total après 25 minutes.
La solution à 0,9 p. roo ne supprime pas l’excitabilité, puisque
dans les expériences de M. et Mme Chauchard celle à 0,85 ne
provoque, après un contact d’une heure, qu’une élévation du
voltage rhéobasique de 0,20 volt à 0,60, sans changement nota-
ble de la chronaxie. Les changements morphologiques sont aussi
beaucoup moins marqués que dans les cas précédents : le gonfle-
ment de la myéline ne devient apparent qu'après une vingtaine
de minutes, les quelques protubérances qui s’esquissent ensuite
cessent de croître avant même d'avoir atteint le milieu du
cylindraxe ; au bout d’une heure, les gaines de myéline sont
encore brillantes et faiblement épaissies.
Chloralose. — Klectriquement, le chloralose ne modifie pas
l’excitabilité du nerf ; morphologiquement, il n'altère aucune-
ment sés fibres. Un nerf péronier de Grenouille baigné pendant
une heure dans une solution de chloralose à 0,8 p. 100 coulant
lentement autour de lui, conserve son aspect normal, L'opposi-
tion avec l’action du Dior al est très nette.
Ces deux séries d'observations s'ajoutent à celles antérieurement
publiées par M. et Mme Lapicque et moi-même pour montrer
que les substances qui modifient ou suppriment l’excitabilité par
action sur le nerf provoquent également des altérations mani-
festes de l’aspect microscopique des fibres nerveuses, tandis que
ceux qui agissent exclusivement sur le muscle laissent les fibres
nerveuses morphologiquement inaltérées.
(Laboratoire de physiologie comparée de
l'Ecole des Hautes Etudes).
ACTION DU BLEU DE MÉTHYLÈNE SUR L'APPAREIL CARDIO-INHIBITEUR
DE LA GRENOUILLE.
Note de GC. Ireyaraxs et ET. MAIGRE, présentée par E. GLex.
Une note antérieure a inontré que le bleu de méthylène peut,
jusqu'à un certain point, contrarier les effets de la strychnine et
de la toxine tétanique (r). Nous avons voulu reconnaître si le
(1) Et. Maigre. De l’action du bleu et de l’azur de méthylène sur les cellules
veineuses médullaires : action antagoniste vis-à-vis de la toxine télanique et de
la strychnine. C. R. de la Soc. de biol, 19 juillet 1919, t. LXXXII, p. 845. La
solution de strychnine employée était au dix-millième et non pas au millième
comme il fut imprimé dans cefte note par erreur.
46 Sn SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
colorant vital du système nerveux exerce une influence sur le
mécanisme cardio-inhibiteur (1).
Nos expériences ont porté sur des Grenouilles. Après destruction
de la mœlle et du cerveau, le pneumogastrique, isolé au niveau
de l’are mandibulaire, était excité par un courant induit suffisant
pour arrêter le cœur. L'animal recevait ensuite, dans la veine
cardinale, une dose déterminée de bleu en solution de Ringer.
Voici le résultat d’une de ces expériences :
Grenouille verte @ P = 60 gr.
Fig. 7.
Fig. 3.
o' Excitalion du pneumogastrique 2 volts, 3 mcbs. Arrèt du cœur (graphi-
que Î).
6’ Injection de 4/10 c.c. de bleu à 1 0/0.
12° Excitation du pneumogastrique 2 volts, 3 mcbs. Aucune modification
‘graphique IT).
20° Excitation du pneumogastrique 2 volts, 6 mcbs. Augmentation du tonus,
sans ralentissement (graphique TT).
Le bleu de méthylène peut donc supprimer l’action cardio-
inhibitrice du vague. Et le phénomène est constant ; nous l'avons
reproduit sur une cinquantaine de Grenouilles.
Quand on prend des solutions faibles (de titre variant entre
1/00 et 1/2500) on trouve, par exemple, qu'il faut passer de A
(x) Très sensible à l’action de diverses substances (Voir Langley, J. of. Phy-
siology. 18 octobre 1938, t. LV).
SÉANCE DU 11 JUIN AT
5 microcoulombs pour déterminer l'arrêt du cœur. Avec des solu-
tions plus concentrées, telles que celles à 1/200 et à 1/100, quelle
que soit l’augmentation de l'intensité, cet arrêt ne se produit
plus ; on peut toutefois le voir reparaître au bout d'un temps
plus ou moins long, qui dépend de la dose injectée et de l'animal
en expérience (dix minutes, par exemple, pour une Grenouille de
33 gr., après injection de 4/10 c.c. de bleu à 1/5oo).
Aux doses actives, l'excitation du pneumogastrique, quand elle
est suffisante, augmente le tonus du cœur (graphique IT) et par-
fois accélère son rythme. Ces effets peuvent être rapportés aux
fibres sympathiques qui accompagnent le vague dans son trajet
extra-cranien.
Lorsque la dose est très forte (par exemple r c.c. de bleu à
2/100), on constate d’abord l'arrêt ventriculaire, les oreillettes et
le sinus continuant à battre pendant un certain temps. Et le
ventricule ne réagit plus alors aux excitations : le muscle est
donc atteint.
La disparition du phénomène cardio-inhibiteur, dans les cir- .
constances ci-dessus énoncées, ne dépend évidemment pas de la
faible augmentation de la pression sanguine provoquée par l'in-
jection de bleu, puisque celle d’une quantité mème très supé-
rieure de Ringer (soit 1,5 c.c. chez une Grenouille de 35 gr.)
ne l'influence nullement. D'autre part, l’imprégnation d'une cer-
taine étendue de la portion extra-cardiaque du nerf par une solu-
tion à 2/100, n'a pas modifié la réaction. Nous avons constaté que
l'imprégnation d'un sciatique ne supprime pas, non plus, son
excitabilité. L'action du bleu de méthylène doit donc se localiser
dans le cœur. Il nous est actuellement impossible d’être plus
précis, et de dire si le colorant vital agit par un mécanisme mus-
culaire ou nerveux, intéressant alors soit les filets intra-cardiaques
du vague soit les ganglions du cœur. Ehrlich (1) n'a-t-il pas
observé, dans les oreillettes de cœurs de Grenouilles encore ani-
mées de battements, certaines fibres musculaires « spéciales »
s’imprégnant autant que le riche plexus nerveux dont la vive
couleur tranche sur celle, à peine modifiée, de l’ensemble du
muscle ?
Nous noterons cependant que les ligatures de Stannius produi-
sent encore leur effet normal, ce qui différencie l’action du bleu
de celle de la muscarine, de l’acétylcholine et de la pituitrine, où,
après la première ligature, il n’y a pas d’arrêt ventriculaire (2),
et que la pilocarpine n’a, ici, aucun effet antagoniste.
(x) Deutsche medicinische Wochenschrift, 1886, p. 5o.
(2) Frôhlich et Pick. Archiv für exp. Path. und Pharmak, 1918, t. LXXXIV,
p. 267.
4s SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
-Nous avons employé du bleu de méthylène pour eolorations vi-
tales, de Merck, et du bleu provenant des laboratoires Bruneau.
Des expériences sur l’animal à sang chaud sont en cours.
(Laboratoire du P° Gley, Collège de France).
BACILLES ENCAPSULÉS ET INDOL, ARTICHAUT ET ROUGE NEUTRE,
par S. MarBais.
Les recherches, que nous poursuivons, sur les Bacilles encap-
sulés (1) nous ont amené à aborder le problème des rapports de
ces Bacilles avec le Colibacille immobile et le Bacterium coli d'Es-
cherich. Nous avons expérimenté avec 18 souches de Bacilles, dont
16 ont été isolés par nous des produits normaux et pathologiques
divers et deux offerts par MM. Lecroux et F. Besançon.
À l’aide du sérum de Lapin jeune et de la Souris — injectée
dans la cavité péritonéale — nous avons séparé dans un premier
groupes 8 souches de Bacilles encapsulés. Les 10 autres, bien qu ils
Fnrené immobiles, ne présentaient pas de capsules.
L. Culture sur Artichaut. — L'Artichaut est coupé avec un cou-
teau en acier. En ensemençant les 18 souches à l'étude, plus une:
souche de Bacterium coli sur de l’Artichaut, plongé dans de l’eau
peptonée, 24 heures après ce milieu de culture est devenu vert
tant dans les tubes des ro souches de Bacilles non encapsulés
que dans les 8 tubes à Bacilles encapsulés. Peut-être, dans ces
derniers tubes le vert est-il moins foncé et limité plûtôt au foin ;
mais, pratiquement, on me peut pas dire que le milieu ne
soit pas verdi.
Conclusion : les Bacilles encapsulés et les Colibacilles immobi-
les verdissent l’Artichaut aussi bien que le Baclerium coli.
IT. Culture sur gélose au rouge neutre R.A.L. glucosé. — La
sélose devient jaune canari et « fragmentée » 4 heures après Pen-
semencement.
IT. A. Cullure sur gélose au rouge neutre R.A.L. — Tous les
tubes deviennent jaunes sans aucune différence entre eux.
C., Cullure sur gélose au rouge neutre Gubler. —- En employant
ce milieu, on constate quelques différences : 3 souches sont res-
tées rouges dans ce milieu sans glucose, et ont viré au lilas,
dans le même milieu glucosé. Mais ces trois souches ne peuvent
être rangées dans un groupement à part ; il y à : J. Tr.,
Phinobacille encapsulé ; Dassonville, un Urinobacille encapsulé
et Baudry, un Urinobacille non encapsulé.
{r} €. Ti. de la Soc. de biol., 1919. p. 84. ER
SÉANCE DU Il Juin 49
Conclusion : les milieux au rouge neutre ne peuvent pas servir
à distinguer les Bacilles encapsulés des Colibacilles tmmobiles
ou du Colibacille classique.
HI. Culture en eau peptonée. Rechercive de l'indol. — Toutes
ces souches troublent ce milieu en 24 heures. Presque toutes
y forment une collerette, le Colibacille compris. Mais, ce sont
seulement les 8 Bacilles encapsulés qui forment une collerette
blanche, crèmeuse, épaisse. La réaction de Salkowsky est franche-
ment négative avec les souches du premier groupe, même sr
on la pratiquait après un mois d’étuve. Par contre, elle est po-
sitive avec les ro autres souches, aussi bien qu'avec la culture
du Colibacille classique.
Conclusion : Les Bacilles encapsulés provenant de la pnewmo-
nie, de la rhinite, de la bactériurie ne produisent pas d'indol dans
l'eau à la peptone pancréatique. Les Bacilles immobiles non
encapsulés en produisent aussi bien que le Colibaciïlle.
En résumé, les Bacilles encapsulés ressemblent au Colibacille
mobile ou immobile en ce qu'ils verdissent l’Artichaut, jaunissent
et fragmentent la gélose au rouge neutre R.A.L. et dessinent une
collerette sur l’eau peptonée ; ils en diffèrent en ce qu’ils sont en-
capsulés, que la collerette est épaisse, crèmeuse et qu'ils ne pro-
duisent pas d’indol dans l’eau peptonée.
LA CHRONAXIE CHEZ LE NOUVEAU-NÉ,
par G. Banu, G. Boureuienon et H. LAUGIER.
En raison de la précision et la sensibilité de la mesure de l’exci-
tabilité par la chronaxie, il nous a semblé intéressant de suivre
le développement neuro-musculaire des nouveau-nés avec cette
méthode. Nous l’avons d’abord appliquée aux nouveau-nés de
moins d'un mois et nous avons limité nos recherches à la chro-
naxie prise sur le point moteur du muscle.
Nous avons employé la technique simplifiée de l’un de nous (1).
Nous avons étudié quatre nouveau-nés d'âge compris entre
quatre jours et un mois (2). e
Le fait constant que nous avons observé est que, chez le nou-
veau-né, la chronaxie est toujours plus grande que chez l’adulte.
En gros, la chronaxie des muscles des nouveau-nés est une
fois et demie à dix fois plus grande que celle des muscles de
(x) G. Bourguignon. C. R. de la Soc. de biol., 30 avril 192.
(2) Nous devons d’avoir pu étudier ces nouveau-nés à l’obligeance de M. le
PT Marfan et de M. le P' agrégé Le Lorier. Nous les en remercions vivement.
50 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
l'adulte. La rapidité fonctionnelle des muscles de l'enfant
qui vient de naître, est beaucoup moindre que celle des mus-
cles de l'adulte. En outre, il ressort de nos mesures que les diffé-
rences de chronaxie des muscles antérieurs et des muscles posté-
rieurs est beaucoup moindre que chez l'adulte de sorte que, en
général, pour un muscle donné, l'écart entre la chronaxie du
nouveau-né et celle de l'adulte est d'autant plus grand qu'il s'agit
d'un muscle ayant, chez l'adulte, une chronaxie plus petite. En-
fin, il est à remarquer que, en valeur absolue, chez le nouveau-né,
les chronaxies du segment proximal sont plus grandes que celles
du segment distal, contrairement à ce qui se passe chez l'adulte.
Ce fait correspond à l'observation courante que les nouveau-nés
remuent beaucoup plus les extrémités que la racine de leurs mem-
bres. Les chiffres suivants mettent bien ces faits en évidence : la
dernière colonne donne les valeurs normales de la chronaxie des
muscles correspondants de l'adulte.
Nouveau-nt Adulte
19 Membre supérieur
deltonte st enr ai en nt ete den OS OOITO 0$,00008 à 05,00016
DiCeps rer oe DAT ER à de OS,0OHTO.- 0 05,00008 à 08,00016
vaste externe. du triceps brachial ........ OS,00100...... 0$S,00020 à 05,00029
fléchisseur profond des doigts .......... 08,000)0...... 0$,00020 à 085,00089
extenseur commun des doigts............ OS OUOROE RCE 05,0004 à 0s,00070
2° Membre inférieur :
vaste interne du quadriceps crural ...... OSOOTDO Cr 0$8,00010 à 08,00016
TU NN one dd De do-010 AO DIE de Ho bois 05,00/00....+.05,000)0 à 05,00070
lon epéroniens Jatéralee remet 05,00070: 1476 05,00028 à 05,00036
L'étude de ce tableau montre que la chronaxie est dix fois plus
grande que chez l'adulte dans les muscles antérieurs du bras et
de l'épaule, aux membres supérieurs, et de la cuisse, aux membres
inférieurs. Les muscles postérieurs du bras ont une chronaxie
quatre à cinq fois plus grande que chez ladulte. Les muscles
antérieurs de F'avant-bras ont une chronaxie environ deux fois
plus grande chez Ie nouevau-né que chez l'adulte et les museles
postérieurs ont une chronaxie à peine supérieure à celle de
l'adulte. Les muscles postérieurs de la jambe ont une chronaxie
environ huit fois plus grande chez le nouveau-né que chez
Fadulte, et les muscles antéro-externes ont une chronaxie envi-
ron deux fois plus grande que chez l'adulte. C’est donc bien au
segroent proximal, et dans les muscles qui ont, chez ladulte, Les
chronaxies les plus petites, qu'on trouve, chez le nouveau-né, les
chronaxies les plus grandes.
[ ressort aussi de ce tableau que l'écart des chronaxies entre les
muscles antérieurs et postérieurs est beaucoup plus petit que chez
l'adulte, |
SÉANCE DU 11 JUIN o1
RCE RE
On voit que la différenciation des fonctions musculaires qui,
comme l'a montré l’un de nous (1), en étudiant les chronaxies,
est si précise chez l'adulte, est beaucoup moins poussée chez le
nouveau-né, dont les muscles sont à la fois moins rapides et moins
différents entre eux que ceux de l'adulte. Ce n'est que pendant
les premiers mois de la vie que la différencialion s'accentue, se
précise, au cours d’une évolution qui peut être suivie par des me-
sures de chronaxie : c’est là l’objet de recherches en cours.
Nos résultats concordent avec ceux des recherches physiolo-
giques de F. Meyer, Soltman, G. Weiss, Westphal, eet., qui, sans
apporter de mesure précise de lexcitabilité, démontrent que la
courbe de la secousse musculaire des nouveau-nés dans l'espèce
humaine et chez les Mammifères, est notablement plus allongée
dans tous ses éléments, que celle des muscles de l'adulte. À ces
contractions lentes de enfant correspondent des chronaxie s plus
grandes que chez l'adulte.
La sensibilité des mesures d'excitabilité par la chronaxie, nous
permettra de suivre l’évolution du développement des muscles
de l'enfant, ce qui, à notre connaissance, n'a pas été tenté, et ne
pouvait l'être que de façon difficile et imprécise, par l'étude de la
contraction seule.
(Laboratoire d’électro-radiothérapie de la Salpélrière).
RECHERCHES SUR LA SPIROCHÉTOSE SPONTANÉE DU Lapin,
par CG. Levaprrr, A. Marre et Isaïcu.
L'existence, chez le Lapin domestique, d'une maladie provo-
quée par un Spirochète ressemblant au Treponema pallidum, et
dont les lésions, localisées aux organes génitaux et parfois aux
narines, ressemblent à celle de la syphilis humaine, a été signalée
par Arzt et Kerl (>), en r914, et étudiée par Schereschew JS (3),
Klarenbeek (4) et Jakobsthal (5). Ce dernier dénomme Spirochaelt«
cuniculi, le germe qui engendre cette spirochétose spontanée du
Lapin : aucune dissemblance morphologique ne peut-être relevée
entre Jui et le Tréponème de Schaudinn.
{1) G. Bourguignon. C. R. de l’Acad. des se, t. 163, p. 68 el p. MORTE
p- 249 ct p. 866... — C. R. de la Soc. de biol., 1%. juillet TON LC nou
Revue neurologique, avril-mai 1917, juillet 1917. = Soc. d’électrothérapie,
janvier et février 1920.
0 (2) Art et Kerl. Wiener Gesellch. für Aerzte, avril 1914; Wiener. Klin.
Wach, 1914, n° 29.
€) Schereschewsky. Bert. Klin. ve » 1920, n° 48, p. 1.14
‘ #4) Klarenbeek. Arin. Pasteur, t. XXXV, DODTMTOND ED A
52 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Nous avons étudié, en collaboration avec M. Nicolau, la même
maladie sur des animaux fournis à l’Institut Pasteur, par divers
éleveurs. Trois souches sont actuellement en notre possession :
Lapin À, mâle, porteur de lésions ulcéro-croûteuses des narines,
contenant de nombreux Spirochètes. Passage par scarification
préputiale sur les Lapins 69 et 70. Le premier contracte la maladie
et montre des Spirochètes après 5o jours, le second après 86 jours.
Un troisième passage, sur le Lapin 72, se montre positif, après
une incubation de 14 jours.
Lapin B, femelle : lésions exclusivement nasales. Un passage
est pratiqué par raclage de la muqueuse vaginale, sur le Lapin
femelle 30 M ; résultat positif après 25 jours. Au même moment,
nous prélevons du matériel spirochétien au niveau des narines
chez la Lapine B, et l'inoculons au vagin du même animal : appa-
rition de papules riches en Spirochètes, le 22° jour.
Lapin GC, femelle : lésions vaginales identiques à celles obser-
vées chez les animaux précédents.
Nos recherches ont porté sur le mode de transmission de la
maladie, l’histologie fine des lésions, La virulence du Sp. cuni-
ce et la chimiothérapie.
1° Histologie pathologique. Les altérations intéressent, à la fois,
le revêtement épithélial et le derme. Les cellules épithéliales de
la couche de Malpighi renferment des granulations basophiles ;
le protoplasma se vacuolise au voisinage du noyau, lequel est
rétracté et entouré d'un espace clair. Au niveau de la couche ger-
minative, on constate de nombreuses caryocinèses ; d’ailleurs,
tout le revêtement épithélial, surtout au niveau des narines, est
le siège d’une prolifération intense. Des prolongements épithé-
liaux, plus ou moins ramifiés, pénètrent au loin dans le derme
et le tout prend l'aspect de végétations papillomateuses. De nom-
breux polynucléaires s’infiltrent entre les cellules épithéliales ;
leur accumulation dans les espaces intercellulaires, donne nais-
sance à des petits abcès miliaires. Des lésions identiques aux pré-
cédentes existent au niveau des follicules pileux. Le bulbe pileux
est grossi et les cellules germinatives disséquées par des polynu-
cléaires ; ces derniers envahissent la racine du poil et se dirigent
vers la surface, entraînant avec eux des débris de cellules épi-
théliales.
Quant aux papilles dermiques, elles sont le siège d’une infiltra-
tion intense par des mononucléaires : rares macrophages, nom-
breux lymphocytes et cellules plasmatiques. Aucune disposition
péri-vasculaire bien marquée. Les vaisseaux ne paraissent pas
d’ailleurs altérés. Ces lésions infiltratives envahissent la couche
musculaire.
Les Spirochètes offrent une topographie toute particulière (im-
Ot
O2
SÉANCES
prégnation par la méthode Levadili-Manouélian). On les décèle
en plus grand nombré au niveau de la couche germinative de
l'épiderme. Ici, toutes les cellules épithéliales sont comme en-
chassées @ans un épais feutrage de Spirochètes ; une quantité
incalculable de parasites entoure la cellule de tous côtés, et cer-
lains germes paraissent envahir le protoplasma cellulaire. Les
Spirochètes deviennent d'autant plus rares que l’on se rapproche
de la surface. Tout se passe comme si la pullulation intense du
microbe au niveau de la couche germinative exerçail sur elle une
excitalion néo-formative, aboutissant à la croissance papilloma-
teuse de l’épiderme.
Les Spirochètes se multiplient également dans les papilles der-
miques ; ils forment un réseau parasitaire dans les mailles duquel
sont enclavées les cellules infiltratives : lymphocytes et éléments
plasmatiques. Enfin, on les décèle entre les épithéliums des bulbes
pileux, et aussi dans l’exsudat leucocytaire qui entoure la racine
de certains poils ; ils s’éliminent ainsi au dehors, le long de ces
poils.
L'exainen histologique des organes ne montre que des lésions
sans lien étiologique avec la maladie (infiltration péri-portale du
foie, dilatation des sinus spléniques, riches en mononueléaires
pigmentés). La méthode à l'argent ne révèle pas de Spirochètes
dans ces organes (cerveau, foie, rein, poumon, rate, cœur).
»° Mode de transmission. La maladie peut être transmise par
scarification et dépôt de matériel infectieux au niveau des or-
ganes génitaux (c. f. Schereschewsky et Klarenbeek). La trans-
mission peut également avoir lieu par simple contact sexuel, à
l'exemple de la contamination sexuelle du Treponema pallidum,
variété neurotrope, démontrée antérieurement par Levaditi,
A. Marie et Banu (1), ainsi qu'il résulte de l'expérience suivante :
Expérience : Lapin mâle 69, porteur de lésions préputiales
riches en Tréponèmes, est accouplé avec le Lapin neuf femelle
59. La femelle met bas six petits, 31 jours après. Elle montre des
- lésions vaginales spirochétiennes, le 52° jour.
Une expérience analogue a été publiée par Schereschewsky.
L'étude histologique nous. a révélé des lésions infiltratives au
niveau des follicules pileux (V. plus haut), ainsi que l'élimination
du Sp. cuniculi vers la surface, le long des poils. Tout porte à
croire que cette élimination du germe joue un rôle important
dans la propagation de la maladie. En effet, lors du contact
sexuel, ou du simple contact entre animaux malades et Lapins
bien portants, le germe, s'éliminant par les poils de la zone lésée,
(x) Levaditi, A. Marie, G. Banu. C. R. de l’Acad. des se., séance du 26
avril 1920.
Brorogre. CoMPTES RENDUES. —- 1921. T. LXXXV. 5
24 - SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
contamine la peau saine, en pénétrant dans l'intimité des tissus
le long de ces poils.
3° Virulence. Le Sp. cuniculi est pathogène pour le Lapin,
animal constamment réceptif. Il engendre une maladie exclusive-
ment locale, qui ne paraît pas influencer l’état général. Jusqu'à
quel point l'infection peut agir sur la progéniture, c'est ce que
montreront des recherches actuellement en cours. Le germe n'est
pas pathogène pour le Rat blanc et la Souris.
Etant donnée la ressemblance entre le Treponema pallidum et
le Sp. cuniculi, il était intéressant de préciser la virulence de ce
dernier pour l'Homme, afin de déterminer : 1° si le contact de
l'Homme avec les Lapins infectés offre quelque danger ; 2° si,
le cas échéant, le Sp. cuniculi, se comportant à l’égard du Trépo-
nème comme la vaccine vis-à-vis de la variole, ne provoquerait
pas chez l'Homme, une légère lésion locale, capable de conférer
l’état réfractaire contre la syphilis.
Une expérience prouve que le Sp. cuniculi est dénué de viru-
lence pour l'Homme. En l'absence de lésion locale, si minime füt-
elle, et de modification humorale appréciable, nous avons jugé
inopportun de rechercher si l’inoculation du Spirochète du Lapin
:vait conféré à l'Homme, l’état réfractaire contre la syphilis. Le
contraire est plus que vraisemblable. Des expériences en cours,
faites sur le Macacus cynomolqus, élucideront définitivement le
problème.
4° Chimiothérapie. Ainsi que l’un de nous l’a montré, en col-
laboration avec Sazerac (1), la spirochétose du Lapin guérit défi-
nitivement lorsqu'on administre au Lapin le tartrobismuthate
de potassium et de sodium, en injection intramusculaire. Même
résultat avec le traitement par le novarsénobenzol (inoculation
intraveineuse).
Conclusions. La spirochétose spontanée du Lapin, provoquée
par le Spirochaeta cuniculi (Jakobsthal) est une maladie exclusi-
vement locale, sans retentissement général appréciable et qui se
transmet par contact direct (sexuel ou autre). Les follicules pileux
paraissent jouer un rôle important en ce qui concerne la propa-
gation de l'infection. Le Sp. cuniculi n’est pas pathogène pour
l'Homme.
(Institut Pasteur de Paris el Laboratoire de médecine expérimen-
lale de la Faculté de médecine de Cluj, Roumanie).
(1) Sazcrac et Levadili. C. R. de l’Acad. des sce., séance du 29 mai 1921.
4
LA
SÉANCE DU 11 JUIN
DES DIALYSATS DE SÉRUM ÉQUILIBRÉS in viro.
LE RÔLE COMPENSATEUR DES CHLORURES,
par W. MESTREzAT et S. LEDEBT.
L'attention des auteurs s’est portée jusqu'ici sur le filtrat, sous
pression, de sérum sur collodion (Cushny) ou sur la dialyse de
tel constituant du plasma contre de l’eau pure ou des solutions
de concentration variable d’un cristalloïde donné (dialyse com-
pensée de Rona).
Le cas le plus simple, celui que l'organisme réalise exclusive-
ment, en dehors de glandes différenciées, n'a été l’objet d'aucune
recherche. Le liquide issu du plasma ou de la lymphe intersti-
tielle, à travers une membrane colloïdale (dite dialvsante, si les
pores en sont suffisamment serrés), demeure normalement, en
effet, au contact de celle-ci. Or, si l’on veut considérer qu’un équi-
libre complexe, osmotique et ionique, est rompu, par le seul fait
de la séparation de tout, ou partie des colloïdes du milieu géné-
rateur (albumines, lipoïdes, savons, etc.), des échanges « com-
pensateurs » de nature cristalloïde apparaissent comme inévi-
tables entre le filtrat et le milieu primitif, autant, du moins, que
l’on est en présence d’une membrane non polarisée. La composi-
tion du « filtrat » de sérum étudié par les auteurs n'aura, de ce
fait, que des rapports éloignés avec le liquide; éminemment biolo-
sique, pour lequel l'équilibre physico-chimique se trouvera réta-
bli.
C’est l'étude des « dialysats équilibrés » que nous avons entre-
prise et dont nous faisons connaître ici les premiers résultats.
Ces recherches sont étroitement liées à nos connaissances sur
la nature et la composition du liquide céphalorachidien, suivant
une conception développée par l’un de nous.
Nous avons réalisé un contact prolongé entre le liquide filtré et
le septum générateur, en inversant les conditions ordinaires de la
dialyse, suivant un dispositif déjà imaginé par Delezenne, dans
des recherches antérieures.
Un sac de collodion à deux ou trois couches, stérilisé dix mi-
nutes à 110°, reçoit 4o à 5o c.c. d’eau pure ou d’eau salée à 5 gr.
P- 1.000 et se trouve immergé dans 7 à 800 c.c. de sérum récent
de Cheval. A l’aide de prises quotidiennes et d’une microméthode,
on suit la variation des chlorures à l'intérieur du sac. Le sérum
environnant est renouvelée trois ou quatre fois, tant qu'un équi-
libre définitif n’est pas atteint dans le sac. Nous avons opéré à
10° GC. et dans des conditions d’une asepsie rigoureuse.
Quatorze expériences ainsi conduites, nous ont donné douze
D6 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
fois des « dialysats équilibrés » limpides, absolument incolores,
renfermant moins de o gr. 10 d'albumine par litre. Deux fois seu-
lement, nous avons noté une légère coloration jaune, avec 2 gr.
et 4 gr. 8o d’albumine par litre. Les abaissements cryoscopiques
des dialysats équilibrés sont identiques à ceux des sérums utilisés :
Dialysats équilibrés Sérum
— 02557 — 0°59
— 02569 — 0256
Le fait le plus frappant est, toutefois, l'augmentation notoire et
absolument constante du taux des chlorures. Les différences obser-
vées peuvent atteindre ou même dépasser un gramime, le chlore
étant exprimé en NaCI par litre, comme dans nos expériences &
et 12. On sait (Cushnÿ) que, pour les « filtrats » de sérum, ainsi
que nous l'avons vérifié, le taux des chlorures est le même, ou
très voisin, dans le filtrat et le sérum primitif. Par contre, et mal-
gré l'opinion, en apparence contradictoire, de Starling, les poids
eryoscopiques des filtrats sont différents de ceux du sérum géné-
rateur.
Les chiffres suivants précisent la grandeur des différences oh-
servées (1)
CI 2n grammes de NaCI par litre.
Rapport
Sérum Dialysal DRE,
de Cheval équilibré (40°C) Différence SÉTUM
EADÉMCNLE MNT 70 Dao 6,55 +0,81 1,14
) RE M ST DA 6.40 + 0.50 A AE
» NE CE ae DE 5,93 + 0.58 MST
» (Or Moi be, 5.06 5.90 +0,84 1.10
» RSS TE DATE Done +0,55 Ho
» SR Te 1,96 Ayo rl T,20
» (CARRE RER DA 6,52 +0,60 en
» TOR PANNE 5,68 6,13 +0,50 —
» TT srl 5.063 G,rt +0,48 Le
» TR -Cecece 5,98 6.38 + 1,00 1,18
) LES A Diet. 507 6.47 +0,94 à M,
» 1e e PR Ver 2.09! 16,371 +0,59 à EN)
CI dialysat équilibré
RS en Cu
CI sérum :
On remarquera que le rapport
1) Le dosage des chlorures a été effectué pour le sérum par la méthode Char-
peutier-Volhard, suivant une technique rigoureuse, que nous donnerons el que
nous avons homologuée avec l'incinéralion magnésienne el le procédé Mac Lean-
Van Slvke. Dans les dialvsats, cette détermination à été faite, soil de la même
facon, soit par une micreméthode dont les résultats sont superposables aux
précédents. Si une erreur s#tait glissée dans nos résultats, ce serait ‘une
erreur de quelques centigrammes par défaut, ce qui ne modifierait pas nos
conclusions. mais. au contraire. Îles renforcerait.
SÉANCE DU ÎL Jüum Girl
des limites relativement étroites, tout autant qu'il s’agit de sérum
n'ayant pas déjà servi.
La possibilité de l'existence d'une coneentration ionique diffé-
rente de part et d'autre d’un septum séparant deux liquides en
équilibre osmotique, dont l’un renferme des colloïdes, a déjà été
signalée (Osborne, 1906).
Les chiffres de sucre de nos dialysats et des sérums que nous
avons ulilisés sont très voisins ; nous y reviendrons.
Sans vouloir insister sur les autres constituants des « dialysats
équilibrés », il est cependant intéressant de comparer aux valeurs
trouvées, celles obtenues avec l'humeur aqueuse de Cheval :
Résultats en grammes par litre.
Dialysals
équihbrés de Humeur aqueuse
sérum de Cheval de Cheval
moyenne) (Mestrezal
D EE MR Ra A ne à 1.008,06 1.007,D
Snbstances res TOO 10,47 10,78
Matières minérales... 1... :. 8,52 8,44
(CAO AMIS RES er A ee 0,125 0,105
MISO: ie ce Soda de none 0,039 0,030
PACS EIRE RS 0,108 0,073
On voit la parenté évidente de ces deux liquides, qui rapproche
d'un façon étroite les « dialysats équilibrés » des humeurs décrites
par l'un de nous comme des dialysats naturels.
En résumé : 1° Les faits précédents constituent la première dé-
monstration du rôle « compensateur » que peuvent jouer les chlo-
rures dans la génération, aux dépens du sang, d’un liquide moins
riche que lui en colloïdes, suivant une conception entrevue par
Winter.
2° Ce rôle, essentiellement dévolu au chlore, de par son abon-
dance même dans les humeurs, ne semble pas intéresser exclusi-
vément cet ion, ainsi que le montrent les auginentations légères
du calcium, du magnésium et des phosphates.
3° La très grande similitude de composition des « dialysats
équilibrés », obtenus à partir du sérum avec des liquides orga-
niques, tels que le liquide céphalorachidien et l'humeur aqueuse,
fournit un nouvel argument en faveur de la nature dialysée des
humeurs précédentes, auquel des expériences poursuivies in vivo
donneront une valeur décisive.
Laboratoire de physiologie de l’Institut Pasteur).
58 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
SUR UN MOYEN DE VAINCRE RAPIDEMENT LA RÉSISTANCE
DE LA SPORE CHARBONNEUSE A L'ACTION DE L'ALCOOL-ÉTHER,
par À. SrauB et P. Forceor.
Dans une précédent note (1), nous avons indiqué que la spore
charbonneuse résistait à l’action de l’alcool-éther pendant au
moins 4 heures. Cette résistance nous avait obligés, pour la pré-
paration de notre antigène, à écarter les races ordinaires de bac-
téridies et à utiliser une race ‘asporogène.
L'insuffisance de la protection conférée au Cobaye par notre
sérum contre la culture sporulée, nous a incités à rechercher si,
par la prolongation du temps de contact des spores avec l’alcool-
éther, nous ne pourrions pas également faire entrer celles-ci dans.
la composition de notre antigène (germes tués par l’alcool-éther),
et obtenir ainsi, un sérum aussi actif pour le. Cobaye, vis-à-vis.
de la culture sporulée qu'il l’est à l'égard de la culture asporogène.
Nous avons constaté que si, après 25 jours de contact, l’action de
l’alcool-éther était encore nulle, au bout de 31 jours, les spores
étaient rendues inactives.
La lenteur de cette méthode la rendant peu pratique, nous en
avons cherché une autre.
Nous nous sommes demandé s’il n'y aurait pas lieu de rappro-
cher la spore charbonneuse des spores végétales et de tenter, au
moyen des procédés employés pour dissoudre la cellulose, de
vaincre la résistance que confère au protoplasma l’enveloppe de
la spore charbonneuse. Nous avons eu recours au réactif de
Schweitzer (liquide cupro-ammoniacal) et nous avons constaté
qu'effectivement, après un contact, même très court, avec ce:
réactif, la spore charbonneuse devenait facilement accessible à
l’alcool-éther qui la rend inactive. Notons que les spores perdent
peu à peu, dans le liquide de Schweitzer, leur acido-résistance.
Tandis que, après une demi-heure de contact, la double colora-
tion par la méthode de Müller donne des spores encore entière-
ment rouges, après six heures, au contraire, la majorité de ces
spores a perdu la faculté de garder le Ziehl et se colore en bleu.
Enfin, après 24 heures, on ne trouve plus que quelques ‘rares:
spores roses, toutes les autres étant teintes en bleu.
Nos expériences étaient conduites de la façon suivante : une
culture du charbon (2) de quatre jours sur gélose, très riche en
4) Production rapide d’un sérum anticharbonneux actif vis-à-vis du Cobaye.
C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIV, p. 718.
(2) Cette race de bactéricide, très virulente, a été isolée d'un cas de charbom
spontané du Bœuf.
SÉANCE DU Î1 JUIN
CT
Le
spores, est émulsionnée dans du liquide de Schweitzer. Des pré-
lèvements sont ensuite effectués et centrifugés avec l'appareil de
Jouan. Le liquide surnageant est décanté et nous obtenons un
culot qui sert à faire :
1° un ensemencement en bouillon ; 2° un ensemencement en
bouillon, porté immédiatement pendant dix minutes à 70°, tem-
pérature qui, dans les conditions habituelles, tue les filaments,
mais respecte les spores ; 4° une émulsion dans l'alcool-éther (4à).
Le liquide est évaporé après 24 heures de contact et nous recou-
vrons de bouillon le dépôt desséché. Les résultats sont résumés
dans le tableau suivant :
Ensemencement en bouillon
Temps de contact me
avec le liquide sans avec après 24 heures de
de Schweitzer . chauffage chauflage contacl alcool-Clher
HS DeUTES eue - CCUITUXE culture pas de culture
M NEULC = 25 encre ide ee — — en
DRAC UIRES tr met nee — = nes
DRREUTeS- 22h eee = = ==
HR EUTES 1 dc Dao — = _
ORAN Rec een == — _
SA. AIG MORE — - pas de culture —
Témoin (émulsion en eau
DV RP _— culture cuilure
Ce tableau montre que les spores, après un court contact d'une
demi-heure avec le réactif de Schweitzer, bien qu'ayant gardé
leur faculté germinative, même après un chauffage à 70°, sont
tuées par l’alcool-éther en 24 heures. D'autre part, la conserva-
tion de leur acido-résistance, après ce laps de temps, montre que
nous ayons touché aussi peu que possible à leur constitution. C’est
lc résultat que nous nous proposions d'obtenir, ayant écarté d’em-
blée le procédé trop radical du chauffage habituellement em-
ployé, pour détruire la vitalité de la spore, mais qui endommage
le pouvoir antigène des microbes.
Nous sommes donc actuellement en possession de deux procé-
dés susceptibles de nous fournir des antigènes alcool-éther sporu-
lés, dont nous nous proposons de comparer la valeur.
(Institut Pasteur et laboratoire militaire de recherches vétéri-
naires).
60 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
COMPARAISON DES TEMPS DE LATENCE SENSORIELLE EN EXCITATION
LUMINEUSE BRÈVE ET PROLONGÉE,
par HENRI PIréRox.
La latence d'une sensation lumineuse est fonction inverse de
l'intensité d’excitation. Avec une durée d’excitation illimitée, la
décroissance du temps de latence, quand l'intensité augmente à
partir de la valeur correspondant au seuil de base, est due pour
une très grande part à la diminution du temps d'action de la lu-
wière nécessaire pour que, par accumulation d'effets, par somma-
tion, soit franchi le seuil de la sensation. J'ai montré, en effet,
que les temps d'action correspondant au seuil de base pouvaient
atteindre 1 à 3 secondes (1). Or, les temps de réaction à des ex-
citations liminaires, qui comprennent, en plus du temps de la-
tence de la sensation, les durées d’association sensori-motrice et
d'exécution, ne dépassent guère o see. 6 à o sec. 9. On peut même
se demander pourquoi ces temps restent relativement aussi courts.
Cela tient à ce que la nécessité d'effectuer une réaction rapide au
moment où la sensation est perçue entraîne une élévation du seuil
d'origine centrale : or, le temps d'action liminaire ne se montre
pas constant dans ces conditions : il dépend des conditions péri-
phériques et de l'intensité absolue d'excitation ; dès lors, si le
seuil est doublé sous des influences psychologiques, le temps
d'action correspondant à cette nouvelle valeur du seuil est le
même que quand cette valeur représentait le double de l'intensité
liniinaire initiale. Aussi l'élévation du seuil tenant aux conditions
d'expérience entraine-t-elle une réduction notable des temps d'ac-
tion liminaires. En tout cas, il était légitime de se demander
si la variation des temps de latence — se traduisant par la
variation des temps de réaction — n'était pas entièrement due
à la variation des temps d'action, une très grande similitude
des lois approchées de la variation de ces deux catégories de
temps étant bien en faveur de l'hypothèse, comme je l'avais
signalé (2).
Pour le vérifier, il fallait éliminer à peu près complètement l'in-
fluence des temps d'action, et procéder à des excitations brèves.
C'est ce que j'ai fait avec le tachistoscope de Michotite, en assu-
rant, grâce au dispositif optique de l'appareil, une fixation définie
de l'œil avant l'excitation. Les expériences furent faites, après
(1) CG. R. dé l’Acad: des$sc:, 1920, |. CLXX, D: DDC P: 1203.
(2) C. R. de l’Acad.-des sc., 1919, t CLXVIITI, p. 1123 ét C. R: deliS0c
de biol., 1919, t. LXXXITI, p. 1.162. |
en
| ne]
SÉANCE DU 1 Jun
adaptation à l'obscurité, en vision fovéale (lumière blanche) avec
excitation exclusive des cônes, et en vision périphérique (à 20°
du centre fovéal, sur l’arc supérieur temporal d'un grand cercle
incliné de 30° sur l'horizontale), avec excitation à peu près exclu-
sive des bâtonnets (lumière bleue) ; enfin, après adaptation à une
lumière assez intense en vision fovéale.
Voici les résultats obtenus, avec les Lemps trouvés movens (tr),
en millièmes de seconde, comparés aux temps calculés (t2), d’après
les formules d'interpolation du type que j'ai antérieurement dé-
terminé (branches d’hyperbole). K, a et b sont des constantes,
i cst l'intensité d’excitation
1. Adaptation à la lumière H. Adaptalion à l'obscurité HE. Adaplation à l'obscurit:
Vision fovéale | Vision fovéale Vision périphérique
Durée de l'excilation : IS5ü Durée de l’excitalion : 1S5G Durée de l'excitation : 19:
i t, to 1 ti n t: t
I 2 E7:0 Dee) I 312,8 312,0 I 325.5 3299
To 107, 205,0 1,5 264,6 261.8 2 DDAE 269
2 198,4 199.8 2 230, 290,3 5 230,9 299.9
3 192,3 199.9 3 209,8 210,8 10 DOTE 219
5 190,8 189,9 5 194,0 190./ 20 293 200.2
8 188.9 187,0 10 171.9 D7D Tr bo 191,9 202.5
D RO T0) 19 1707 170.0 100 192,1 201,2
a die k ja — 35 20 150.9 107,4 250 182 201
= == =
i tk = 7182 Vente ee Norte eo
L a \ d T9 à 90)
écart moyen % : 1.2 = — + - = —+k :
2 i lk — 159.8 i =— 200,9
écart moyen % : 0.9 écart moyen % : 4,4
Comparons ces décroissances à celles que nous avons obtenues
avec des excitations prolongées (1)
\
. Adaptalion à la lumière IL. Adaptation à l'obscurité Ji. Adaplation à l'obscurité
Vision fovéale Vision fovéale Vision périphérique
Durée dexcilation : ind finie Durée d’excilation : indéfinie Hurée d'excilation : 825 5
1 t, to JL ti to i t Lo
I 530 530 I 619 6r9 Er LC02,02 882.2
2,64 316,8 31/4 1,5 422,6 137 DIVOONRE 587 .2
279 260 2 363,0 369 5 439:r 400 ,6
5 236,9 242 3 270,6 AIT DONS EEE 310,3
10 219 206 ! “5 200 AM 5o 328,1 292,3
20 209), / 188 10 262,7 21% ,8 100 294,7 366,2
50 184,5 sy 71e) 20 233,9 DOTE) 5oo 25 281 .4
6.000 DyL,T 170 200 198,2 220,2
MA 10,2 VARIE O0 onine OST T0)
a a — 360 a \ 27 a \ 100
= — + Et — + k b—0o,4 = EME ï
1 Kerr 0 i-b lip i / K=bS0: 0
= 21
écart moyen % : 3,4 écart moyen % : 3,5 écart moyen % : 6.4
(1) La série I correspond à des chiffres anciens, déjà publiés : les séries FF et
IIL ont été faites dans les mêmes conditions que les séries analogmes en exci-
tation brève.
G2 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Dans l'adaptation à l'obscurité, pour l'excitation des cônes fo-
véaux, au seuil, dans les conditions d'expérience, le temps d'action
représente à peu près 29/4 © (619 — 325) pour une excitation de
durée indéfinie ; si l’on élimine la partie réactionnelle du temps
(correspondant approximativement à la constante k ou du moins
à la plus grande fraction de celle-ci), la latence de la sensation au
seuil, d'environ 4oo 6, se divise à peu près en deux parts, dont
l'une est triple de l’autre : 300 ç pour le temps d'action, 100 5
pour le reste.
Pour l'excitation prolongée des bâtonnets périphériques
(825 6), le temps d'action représente environ 497 5 (882 — 325).
La latence e la sersalion, d’à peu près 600 6, comprend envi-
ron dc ç pour le temps d'action ; 100 ç pour le reste.
Dans ce reste doit intervenir encore une part périphérique :
en effet, le temps d’action dont on dispose, celui de la lumière,
est le temps nécessaire pour que le taux de décomposition pho-
tochimique (pourpre ou substance inconnue des cônes) atteigne
une certaine valeur liminaire ; mais il faut ensuite que se pro:
duise l'excitation du nerf par les produits de la réaction photo
chimique, ceux-ci représentant l’excitant vrai, mais dont l’expé-
rimentateur ne peut régler le temps d'action. Les excitations
fovéales, au cours de l'adaptation à une lumière assez intense,
permettent, en diminuant, de manière à la rendre à peu
près négligeable, l'influence de ce temps d’excitation de nerf, de
se rendre compte de la valeur du résidu variable du temps de
Jstence, fonction inverse de l'intensité d’excitation. Ge résidu se-
rait inférieur à 50 ç (35 dans les expériences relatées), comprenant
la partie variable du retard de franchissement des synapses, à
valeur liminaire maxima.
La durée n'est certainement pas négligeable ; toutefois, elle se
montre assez pelite vis-à-vis de celle des processus périphériques,
ce qui vérifie, pour la vision du moins, l'hypothèse que j'avais
émise dès le début de ces recherches (1914), à savoir qu'au seuil
l'allongement du temps de latence était dû, pour la plus grande
part, à l'allongement de Ia phase périphérique de l'excitation sea-
corielle.
(4)
63
REUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX
ù SÉANCE DU 7 JUIN 1921
SOMMAIRE
Fagre (R.) et Dezmas-Marsi- ponscusR Mounier er RECRUE
LET (P.) : Sur le contrôle capil-
laroscopique de l'exactitude de la
détermination oscillométriquede
la tension artérielle maxima....
Lacoste : Le tissu de soutien
de la glande interstilielle du tes-
ticule chez le Sanglier et chez le
Mourir : À propos de la
communication de MM. V. Pa-
CHOC AADRE dre
Pacuon (V.) : À propos du cri-
tère de la pression minima. Ré-
Pacuon (V.) : Remarques à l’oc-
casion de la communication de
MM. R. Fabre et P. Delmas-Mar-
Sale ARR en
Porrmanx : Recherches sur le
sac et le canal endolymphati-
ques. Sac et canal endolymphati-
ques chez le fœtus humain et
en EESE RAe
SABRAZÈS (J.): Modalitis ana-
tomo-pathologiques du tabes an-
cien chez les gens âgés......
Présidence de M. V. Pachon.
À PROPOS DE LA COMMUNICATION DE MM. V. Pacnon ET FABRE,
par RENÉ MouLINIER.
_ Mon attention s'arrête sur la phrase suivante de la communi-
cation de MM. Pachon et Fabre (Réunion biologique de Bordeaux,
de mai 1921) : « Le critère précis de la pression minima ne
« saurait être placé au voisinage de la plus grande oscillation...
« comme semblait le confirmer la note toute récente d’Alexan-
« dre et Moulinier. »
Notre communication du 5 avril 1921, à laquelle MM. Pachon
et Fabre font allusion ne place par Mn « au voisinage de la plus
« grande oscillation », mais, au contraire, l’en éloigne. Et, dans
cette réunion du 5 avril, à laquelle M. Pachon assistait, nous
donnions comme critère de Mn, le même point anguleux que
MM. Pachon et Fabre devaient un
valeur.
mois plus tard donner à cette
G# RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (2)
J'écrivais avec mon collaborateur et ami Alexandre : « La
« valeur de la tension minima ne nous est donnée que par l'ob-
« servation d'un changement d'allure de la courbe, d'un point
« anguleuæ... » (1) Ce point anguleux, identique à celui de MM.
Pachon et Fabre de mai 1921, je lé montrais aux personnes pré-
sentes à la Réunion biologique d'avril 1921, sur les courbes
que j'avais recueillies chez des malades et, pour prouver sa gé-
néralité, sur des courbes de M. Heitz dans un article des {r-
chives des maladies de cœur.
Le schéma qui illustre notre communication d'avril 1921,
(C. R. de la Soc. de biol. p. 697), reproduit et situe ce point
anguleux qui est fort loin du faîte de [a courbe.
A cette Réunion du 5 avril 1921, en développant la pensée que
- notre note résumait, je soulignais ce qu'avait de nouveau et
de personnel, notre conception en disant : « Je puis me tromper,
« l'erreur est chose huinaine..., mais j'ai la ferme conviction
« d'exprimer une chose vraie et c'est pour cela que j'ose la dire. »
J’insistais sur nos théories nouvelles dans un article du Jour-
nal de médecine de Bordeaux, du 25 avril 1921, ayant pour titre :
« Où placer Mn sur la courbe oscillométrique ? ». Après avoir
soutmis le 15 avril 1921 à la Société de médecine et de chirurgie
de Bordeaux, des courbes démontrant la valeur du critère nou-
veau, j'écrivais : « Cepoint Mn ne doit pas être situé au faite
« des courbes cliniques, mais bien au-dessous, entre le o et le
« faite » (2}.
Nous pensions et pensons encore avoir défini la situation de
Mn dans nos communications d'avril 1921. Nous avons eu souci
de préciser avec insistance les raisons qui nous faisaient situer
Mn bien au-dessous du faite de la courbe et en un point anguleux
très spécial. Les oscillations qui sont au-dessus de ce point angu-
leux expriment un effet de « dynamique cardiaque » et corres-
pondent, à un état de « la charge statique de l'artère » que nous
analysions sous ces termes en novembre, décembre 1920, et
janvier, avril 1921. Nous émeltions en cela une conception nou-
velle et toute personnelle également. Nos déductions, patient
travail de logique et d'observations médicales, poursuivi dans
le silence du cabinet d’un simple praticien, sont confirmées au-
jourd'hui par des expériences de laboratoire. Mais nous tenons
à affirmer la priorité et surlout le caractère personnel d'une con-
ception nouvelle en cardiologie.
(1) C. R. de lu Soc. de biol., 5 avril rg2r. p. 698$.
(2) Journal de médecine de Bordeaux, 95 avril 1921.
(3) SÉANCE DU 1 JUIN $ G5
A PROPOS DU CRITÈRE DE LA PRESSION MINIMA.
Réponse à René MouLiMEer, par V. Paco.
Si j'ai bien compris R. Moulinier, il estime : d'une’ part,
qu'une phrase de ja note publiée par R. Fabre et moi le ro mai
dernier ne reproduit pas exactement sa pensée sur le critère de
la pression minima et, d'autre part, que R. Fabre et moi pla-
cons ce critère au même point anguleux où le fixait la note
publiée par lui et R. Alexandre le 5 avril 1921.
Voici ma réponse à chacun des deux points en question
1°. — Dans le texte reproduit par KR. Moulinier il y a une sus-
peusion de points quil est préférable, à mon sens, de remplacer
par le texte même. Ce texte complet se trouve être le suivant .
« Le critère précis de la pression minima ne saurait plus être
placé au voisinage de la plus grande oscillation, comme l’admel-
tait l'un de nous, et comme semblait le confirmer une note toute
récente d Alexandre et Moulinier. » (1).
La question est donc celle-ci : la note de MM. Alexandre et
Moulinier « semblait-elle » confirmer ce que j'admettais
alors ? Pour en décider, voilà exactement comment se termi-
nait cette note (2)
« Il en ressort nettement que la pression minima ne coïncide
pas avec le faite de la courbe, mais bien comme le P° Pachon
l'enseigne, avec l'oscillation inférieure à ce faîte ». C'est bien
là, en effet, ce que j'admettais. Et si ce texte ne m 'autorisait pas
à penser quil « semblait » confirmer ma manière de voir, c'est
alors que le langage prend, sous certaines plumes, un sens que
je ñe saurais deviner. R. Moulinier n'écrit même pas « avec une
oscillation inférieure à ce faite », il écrit « avec l’oscillation
inférieure à ce faite ». Or, « l’oscillation inférieure » à ce faîte
est l'oscillation toute proche de ce faîte. Si, après cela, il y a
“dans le contexte de la note de MM. Alexandre et Moulinier
ou dans d'autres publications de R. Moulinier, des passages prè-
ant à d'autres interprétations, c'est à lui d'expliquer ces diffé-
rences. Îl ne m'appartient pas de mettre l'unité de pensée là où
elle n'est pas. Hs
2°, — KR. Moulinier estime que R. Fabre et moi plaçons Mn
au même point que lui et R. Alexandre. En cela, R. Moulinier
se {trompe tout simplement. Et c'est la courbe même qu'il à
publiée, qui va montrer toute la différence — el tout l’éloigne-
ment — de son critère el du nôtre. Qu'on veuille donc bien se
(x) €. R. de la Soc. de biol., 1921, p.89r.
(2)NC. R: de la Soc.’ de. biol., 19271, p. 69€.
66 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (4)
reporter à cette courbe (loc. cit., 697). Mn y est placée par MM.
Alexandre et Moulinier à un point anguleux, assez peu distant (x)
d’ailleurs du faîte de la courbe (2). Or, sur cette courbe, FR.
Fabre et moi, en raison du critère que nous avons donné de
Mn, sommes obligés de le reporter bien au-delà du point fixé ici
par MM. Alexandre et Moulinier. Nous avons écrit : « Le critère
de la pression minima, dans la méthode oscillométrique, est
constitué par le début d’une zone terminale et distincte d’oscilla-
tions à pente propre » (loc. cit., 874). C’est donc au début de cette
zone terminale et distincte que KR. Fabre et moi plaçons Mn sur
la courbe de MM. Alexandre et Moulinier, c'est-à-dire là où elle
se trouve coupée à gauche, par une verticale pleine. C'est en un
point semblable que se trouve fixée Mn sur les courbes que nous
avons publiées (loc cit., 873). La courbe supérieure, justement
analogue à la courbe de MM. Alexandre et Moulinier, marque
encore toute la différence de lecture de Mn pour ces auteurs et
pour R. Fabre et moi.
Aussi, bien loin de réclamer une priorité quelconque pour
la fixation du critère de la pression minima à « un point angu-
leux (3), toujours difficile à saisir, et trop profondément atteint
par des erreurs multiples » (Alexandre et Moulinier), R. Fabre
et moi nous en tenons, jusqu’à plus ample informé et d’après
l'expérience, à un critère de Mn « constitué par le début d’une
zone terminale el distincte d’oscillations à pente propre », critère
nettement défini, et qui seul, à notre sens, fixe la loi générale.
LE TISSU DE SOUTIEN DE LA GLANDE INTERSTITIELLE DU TESTICULE
CHEZ LE SANGLIER ET CHEZ LE VERRAT,
par ANDRÉ LACOSTE.
On sait que la glande interstitielle du testicule des Mammi-
fères présente de nombreuses variations suivant les types consi-
dérés. Les Suidés de nos pays sont particulièrement bien pourvus
à ce point de vue ; c’est là un fait classique. La glande intersti-
tielle, en effet, réduite chez beaucoup de Mammifères et spécia-
lement l'Homme a de faibles groupes cellulaires très discrète-
ment distribués dans le tissu conjonctif qui sépare les tubes
(1) PR. Moulinier écrit : « fort loin » ; le lecteur appréciera.
(>) Etant donné que, d’après ma technique, on a coutume de procéder à
l'exploration oscillométrique par décroissance des contre-pressions de cm. en
cm., l'angle indiqué par Mn peut parfaitement correspondre, ici, juste-
ment à mon ancien critère de l’oscillation inférieure à l'oscillation maximale.
(3) Et lequel ?... le premier, le second, le troisième P
2
(b) SÉANCE DU T7 JUIN 67
—————__—_—_—_—_——
séminifères se présente chez ces animaux sous forme de larges
et puissantes travées continues dans toute l'étendue du lobule
testiculaire considéré et remplissant la totabilité des espaces inter-
tubulaires. La glande interstitielle revêt de la sorte l'aspect d’un
véritable parenchyme dense, parcouru par de nombreux vais-
seaux capillaires, formé de cellules polyédriques dont les carac-
tères morphologiques et cytologiques comme le rôle fonctionnel
sont bien connus. Par places et plus particulièrement au voisi-
nage de la paroi du tube séminifère, ces cellules peuvent s'or-
donner en rangées épithélioïdes.
Frie. 1. — Testicule de Sanglier. Fixation : Liquide de Tellyeniczky. Impré-
gnation à l’argent, méthode de Bielchowsky. 1, tubes séminifères : 2, glande
interstitielle ; 3, vaisseau capillaire. — Gr. 990 Diam.
L'étude des formations de soutien de ce parenchyme glandu-
laire si fortement développé n'a pas été à ma connaissance l’objet
d’investigations spéciales. Les résultats dont l'exposé va suivre
tendent à préciser ce point et à ajouter un fait à l’histoire des
formations de soutien des organes glandulaires. Nous avons étu-
dié par les méthodes électives de colorations du tissu conjonctif
(picro-ponceau, Bielchowsky, Mallory) le testicule du Verrat et
celui du Sanglier. Malgré des différences notables dans l’âge
des sujets observés, les dispositions constatées nous ont paru
identiques ou en tout cas suffisamment semblables pour qu'il
soit possible de les réunir dans une seule et même description.
Du point de vue technique, il y a lieu de remarquer que si
la coloration par le picro-ponceau permet d’avoir quelques don-
nées sur les dispositifs du tissu de soutien elle ne donne cepen-
68 RÉUNIOS BIOLOGIQUE DE BORDEAUX .-(6}
—
dant que des résultats insuffisants qu'il est indispensable de
compléter par l'emploi de la méthode de Bielchowsky et de la
méthode de Mallory. Il semble, en effet, que ce dernier procédé
permettant d'obtenir très aisément des fonds remarquablement
purs révèle les détails de structure difficilement apparents, le
plus souvent, dans les imprégnations argentiques, plus démons-
tratives à d'autres égards. Des résultats analytiques donnés par
les diverses images obtenues il est possible de tirer la description
synthétique suivante. ne
La glande interstitielle du testicule chez le Sanglier et chez le
Verrat est parcourue par un grand nombre de fibrilles extrè-
mement délicates se teignant en bleu pur par la méthode de.
Mallory et s'imprégnant d'un noir franc par le nitrate d'argent
réduit. Elles présentent les caractères généraux des fibres grilla-
gées telles qu'on les connaît bien dans le foie. Ces fibres, ondu-
leuses, courent entre les faces des cellules glandulaires et for-
ment dans leur ensemble une série de mailles dont chacune sem-
ble occupée à un premier examen par une cellule glandulaire.
Sur des coupes un peu épaisses il est facile de se rendre compte
en faisant varier la mise au point qu'une face considérée d'une
cellule quelconque est tapissée par plusieurs fibres indépendan-
tes les unes des autres, marchant dans des directions différentes
et dans des plans séparés. L'ensemble constitue un treillis de à
plus grande richesse et la plus parfaite élégance. Les coupes
traitées par la méthode de: Mallory révèlent en plus des fibres pa-
rallèles au plan général de la coupe l'existence de fibres perpen-
diculaires ou obliques à ce plan. Ces fibres ne sont pas sans
une certaine analogie avec les fibres ascendantes du réticulum du
foie humain, récemment décrites par Collin.
Les fibres du réticulum de la glande interstitielle se raccor-
dent d’une part à la paroi conjoncetive des tubes séminifères, et
d'autre part on les voit s'appuyer à la paroi des capillaires
qu'elles rencontrent le long de leur trajet.
ar leurs connections, leurs dispositions réciproques et leur
grande abondance elles arrivent à constituer un appareil de sou-
tien certainement très résistant malgré son extrème délicatesse.
Des dispositions analogues ont d’ailleurs été observées dans d'au-
tres glandes à texture parenchymateuse, en particulier, par Go-
molli dans la surrénale humaine et par Clark dans le corps jaune
de la Truie à une certaine période de son évolution.
(Laboratoire d'anatomie générale et d'histologie de la Faculté de
médecine).
=
(7) SÉANCE DU 7 JUIN 69
SUR LE CONTROLE CAPILLAROSCOPIQUE DE L'EXACTITUDE DE LA
DÉTERMINATION OSCILLOMÉTRIQUE DE LA TENSION
ARTÉRIELLE MAXIMA,
par R. FABrE et P. DELMAS-MARSALET.
L'observation directe de la circulation capillaire chez l'Homme,
c'ést-à-dire la capillaroscopie ou méthode de Lombard (1912) a
permis à Moog et Neumann de montrer que « la méthode palpa-
toire de Riva-Rocci indique pour la pression systolique un chiffre
trop faible » et que « la contre-pression qui entrave les pulsations
de la radiale est inférieure de 2 à 4 centimètres de mercure à celle
qui détermine l'arrêt de la circulation » (1). Gette expérience
vient donc trancher d'une manière décisive la question de la
valeur de la méthode de Riva-Rocei dans la détermination de
la tension artérielle maximum et démontre définitivement son
inexactitude, si souvent discutée depuis que le P' Pachon attirait
l'attention il y a plus de dix ans sur l'erreur de principe de cette
.méthode (2).
Les divers raisonnements et expériences que l’on a apportés
pour ou contre l'exactitude du Riva-Rocci seront d’ailleurs spé-
cialement examinés et discutés par l’un de nous dans un travail
prochain (3).
Il nous a paru intéressant et nécessaire de faire l'expérience
complémentaire consistant à rechercher par le contrôle de la ca-
pillaroscopie l'exactitude ou l’inexactitude de la méthode oscillo-
métrique pour la détermination de la tension artérielle systolique.
La technique que nous avons employée et le dispositif réalisé
sont des plus simples. Notre instrumentation se compose essen-
tiellement d’une source lumineuse relativement puissante —
lampe électrique à filament punctiforme — munie d’un miroir
réflecteur sphérique. Cet éclairage latéral est dirigé horizonta-
lement à l’aide d'une lentille — séparée de la platine du micros-
cope par une cuve à eau à faces parallèles pour éviter l’échauffe-
ment de la région explorée — de telle façon qu'il converge exac-
tement sur la région dorsale et au niveau de la racine de l’ongle
(x) Cité d’après Weiss. La capillaroscopie. Presse médicale, 5 février 1921,
Pp. 106.
(2) V. Pachon. Sur l'erreur de principe de la méthode de Riva-Rocci pour la
détermination de la pression artérielle chez l'Homme. C. R. de la Soc. de biol.,
12 juin 1909, p. 955.
(3) R. Fabre. De la valeur comparée des méthodes palpatoire, auscultatoire
et de l’oscillométrie pour la détermination de la tension artérielle maxima chez
l’Homme. (Thèse de Bordeaux, 1921).
Biorocie. COMPTES RENDUS. —- 1921. T. LXXXV. 6
70 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (8)
du doigt exploré, placé à plat sur la platine d'un microscope
ordinaire. La source lumineuse est séparée de l’observateur par
l’interposition d'un voile noir et le tout disposé dans une chambre
noire pour rendre maximum la visibilité et la netteté du phé-
nomène. Un objectif n° 3 et un oculaire n° 4 conviennent parti-
culièrement à ce genre de recherches. Le doigt du sujet est préa-
lablement savonné, passé à l’éther, et une goutte d'huile de cèdre
déposée sur la région à examiner.
II nous a semblé que la zone élective d'observation des capil-
laires correspondait à la peau limitant la racine de longle et de
préférence celle des extrémités de la lunule. Après quelques tà-
tonnements on aperçoit nettement de belles anses capillaires se
détachant en rouge sur un fond clair. Un examen attentif permet
de distinguer le courant sanguin. Si dans ces conditions on pra-
tique l'exploration oscillométrique, il est évident que le chiffre
de contre-pression qui sera nécessaire et suffisant pour produire
l’arrêt du courant capillaire sera juste égal à la valeur de la ten-
sion artérielle maximum au niveau du segment comprimé.
Etant donné un sujet, la manchette de l’oscillomètre ou une
large manchette humérale est donc appliquée au bras, qui est ici
choisi comme lieu d'exploration pour une plus grande commodi-
té générale de l'expérience. Après avoir mis au point quelques
anses capillaires et s'être accommodé à la vue du courant san-
guin on comprime lentement et progressivement la manchette.
On assiste alors au ralentissement progressif de la circulation
jusqu'à arrêt total du courant capillaire, qui se produit au mo-
menñt où la contre-pression brachiale devient égale à Mx.
On a ainsi le chiffre réel de la tension artérielle maximum au
bras (x).
Si maintenant on continue à comprimer de 4 ou 5 em. de
mercure et que l’on construise alors, en décomprimant, le dia-
gramme ordinaire des oscillations lues à l’oscillomètre, on voit
que la valeur capillaroscopique de Mx se trouve exactement cor-
(x) Une remarque importante doit loutefois être présentée. Si au lieu d’opé-
rer par compression progressive on décomprime après avoir atteint un chiffre
notablement supérieur à Mx, on peut constater pendant quelques instants un
phénomène particulier constitué par de légers déplacements des globules dans
les anses tantôt dans le sens normal du courant et tantôt en sens inverse,
comparables à des mouvements vermieulaires et dûs sans doute aux réactions
vaso-motrices, Pour éviter ces mouvements vermiculaires et ces petits courants
successifs el de sens opposé qui se produisent chez certains sujets après l’oblité-
ration complète de l'artère comprimée, et qui pourraient géner l'observation
au cours d’une décompression progressive, nous avons systématiquement dans
nos expériences effectué la mesure au cours d’une lente compresion et noté
toujours le chiffre de contre-pression qui correspond à l'arrêt du courant capil-
laire,
(9) SÉANCE DU 7 JUIN 71
1
respoudre à l'angle de jonction des oscillations surpra-maxima-
les et des grandes oscillations. Or, c’est justement là le critère
classique de la détermination de la pression maximum par la
méthode oscillométrique que « tout le monde est d'accord pour
placer à l'union des grandes oscillations et des oscillations supra-
maximales (1) Gallarvardin), où à « l'entrée dans la zone des oscil-
lations croissantes » (2) (Pachon), ou encore, si l’on veut, au chan-
gement de pente qui sépare la zone des pulsations d’infundibuitum
de la zone des pulsations de décollement — toutes expressions
équivalentes.
Conclusions. — Le note de la détermination clinique de la
pression systolique peut être fait par l'observation directe de la
circulation capillaire au doigt. Cette méthode capillaroscopique,
qui avait démontré déjà d'une manière décisive l’inexactitude de
la méthode de Riva-Rocci, démontre d’une manière non moins
nette l'exactitude de la valeur oscillométrique de la pression
maximum, fixée par le critère classique constitué par « l'union des
grandes oscillations et des oscillations supra-maximales » ou par
« l'entrée dans la zone des oscillations croissantes ».
(Laboratoire du P° Pachon).
REMARQUES A L'OCCASION DE LA COMMUNICATION
DE MM. R. Fagre et P. DErmas-MARSALET,
par V. Pacron.
Il y a douze ans je monirais que la disparition du pouls radial,
au moment où on la constatait dans l'épreuve de Riva-Rocci, coïn-
cidait avec la manifestation, à ce même moment, de pulsations
importantes de la zone humérale comprimée. L’oscillomètre, grà-
ce à ses conditions spécifiques de sensibilité, traduisait l’impor-
tance particulière c'est-à-dire la grande amplitude de ces pulsa-
tions humérales, synchrones de l'extinction du pouls radial.
Il ne pouvait s'agir, dès lors, de prendre cette disparition du
pouls radial, dans de telles conditions de manifestation conco-
mitante du pouls huméral, comme le critère de la pression
maxima.
Il est d’ailleurs facile, comme je le fais chaque année dans mes
cours, de reproduire sur schéma de circulation les conditions
(x) Gallavardin. La tension artérielle en clinique. Paris, Masson, 1920, p. 140.
(2) V. Pachon. La mesure de la pression artérielle par la méthode des oscilla-
Hons. L’oscillomètrie pratique. Paris médical, 1% juillet 1911.
72 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (10)
,
de l'épreuve de Riva-Rocci. On voit ainsi, dans des conditions.
immédiatement apparentes, à une phase de la compression, la
coexistence de la disparition du pouls d’aval avec la manifestation
concomitante de battements de la zone artérielle comprimée en
amont. Cn assiste là, comme je l'ai dit, à un phénomène physi-
que banal d'amortissement, la zone artérielle comprimée se
trouvant détendue à une phase de la compression et jouant alors
le rôle de lame vibrante — d’où extinction ( à la manière d'un
anévrysme) de l'onde pulsatile en aval et uniformisation du cou-
rant circulatoire. Je n'ai jamais compris qu'on püt considérer
comme une « hypothèse » un fait physique inéluctable. -
Quoi qu'il en soit, on a beaucoup discuté autour de la con-
ception que j'avais émise. On a cru même parfois en établir le
mal fondé. La thèse de mon élève Fabre démontrera où étaient
les erreurs d'expériences ou d’interprétations. La capillaroscopie
vient apporter aujourd'hui un argument décisif au débat. Elle
constitue, sans conteste, la méthode étalon de contrôle de l'arrêt
du cours du sang dans l'exploration sphygmomanométrique. Elle
fait ainsi la preuve, d'une part, de l’inexactitude de la méthode
de Riva-Rocei et, d'autre part, de l'exactitude de l’oscillométrie
dans la détermination de la pression artérielle maxima. La sures-
limation fictive de la Mx oscillométrique sort de la légende et la
sous-eslimalion réelle de la Mx palpatoire entre dans le domaine
des faits. RU
RECHERCHES SUR LE SAC ET LE CANAL ENDOLYMPHATIQUES,
SAC ET CANAL ENDOLYMPHATIQUES CHEZ LE FOETUS HUMAIN
ET L'ENFANT,
par GEORGES PORTMANN.
Dans une communication récente au Congrès de l'Association
des Analomistes, nous avons exposé les résultats de nos recher-
ches sur l'oreille interne membraneuse de l'Homme. Nous n’a-
vions alors envisagé que l'adulte normal : il nous a paru indis-
pensable de compléter ces premières notions en étudiant si le
sac et le canal endolymphatiques présentaient chez le fœtus et
l'enfant le mème développement et les mêmes rapports que chez
l'Homme fait.
Nous avons employé pour ces recherches la méthode des cou-
pes en séries de rochers munis d’une portion de cervelet inclus
dans la celloïdine suivant la technique indiquée dans nos notes
antérieures.
(41) | SÉANCE DU 7 JUIN 13
Les reconstructions de labyrinthes membraneux qu'a nécessi-
tées cette étude, nous ont permis de constater que la disposition
générale du sac, du canal endolymphatique et du saccule est
sensiblement la même que chez l'adulte.
Ces trois cavités ne constituent en réalité que trois portions
d'un seul organe en bissac formé d'une partie moyenne rétrécie :
le canal endolÿymphatique et de deux extrémités progressivement
dilatées : une intra-crânienne, le sac endolymphatique ; une
vestibulaire, le saccule.
Sac endolymphatique. — “Toujours appliqué contre la face
pétreuse endocränienne il en suit les différentes orientations au
fur et à mesure du développement du crâne et de la formation
de la fosse cérébelleuse de l'adulte. Il passe ainsi du plan ver-
tical antéro-postérieur à un plan légèrement incliné de haut en
bas et d'avant en arrière et situé dans un sens transverso-oblique
faisant avec le plan frontal un angle de 45° environ.
Ce mouvement de demi-torsion, parfaitement explicable d’ail-
leurs, est commandé par les modifications successives que l'os
pétreux subit pour devenir le rocher.
Les dimensions du sac sont toujours considérables et dépassent
de beaucoup celles du saccule au moins en surface, car le sac,
chez le fœtus et l'enfant se présente avec l'aspect aplati du sac
adulte, véritable {tambour physiologique. Ces dimensions sont
les 2/3 ou le double du saccule, en hauteur et en largeur (les
mensurations faites chez un fœtus de six mois 1/2, par exemple,
nous ont donnés 4 mm. 200 pour le sac et 2 mm. {oo pour le
saccule).
Les rapports du sac varient suivant l’âge. Recouvrant la tota-
Bité du sinus latéral et le débordant mème en arrière chez l’em-
bryon alors qu'il n'existe pas encore de fossette endolymphati-
que pour le recevoir, il présente avec le sinus des rapports de
moins en moins étendus et chez le jeune enfant affleure, comme
chez l'adulte, le bord antérieur de la gouttière sigmoïde. Complè-
tement inclu sans l'épaisseur de la dure-mère, il est aplati entre
la face pétreuse d’une part et les méninges et le cervelet d’autre
part.
Canal endolymphatique. — Il constitue à son origine endo-
cränienne un rétrécissement infundibuliforme du sac et il n’est
pas possible de fixer une ligne de démarcation définie entre ces
deux organes. Il se rétrécit peu à peu jusqu’au tiers antérieur de
son parcours où il augmente de dimensions et arrivé dans le ves-
tibule se continue insensiblement par le saccule sans qu'il soit
possible, là aussi de fixer entre ces organes une limite nette.
La direction du canal endolymphatique varie suivant l’âge.
D'abord presque rectiligne et très légèrement oblique de haut
=1
EE
RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (12)
en bas et d'arrière en avant, il se coude peu à peu à mesure que
le sac change d'orientation et chez le fœtus de 6 mois, il pré-
sente déjà une courbe à concavité antéro-inférieure à peu près
analogue à celle que l’on constate chez l'adulte.
Enfin, c'est en un point déjà très élargi de son parcours intra-
vestibulaire, où il est par conséquent devenu saccule qu'il va
entrer en communication, par deux camalicules, avec l’utrieule
d’une part et le canal cochléaire de l’autre.
Conclusions. — Chez le fœtus humain et chez l'enfant, l'oreille
interne membraneuse ne diffère en rien du labyrinthe membra-
neux de l’adulte. Le sac, le canal endolymphatique et le saccule
constituent par leur développement et leurs rapports récipro-
ques un seul organe en.bissac : l'organe vestibulo-crânien, in-
termédiaire entre l'oreille de l'équilibre et celle de l'audition et
dont la constance dans les nombreuses espèces que nous avons
éudiées : Sélaciens, (Torpille, Myliobatis aquila) (x), Téléos-
tééns (Leuciscus rutilus, Cyprinus carpio, Aturius béarnensis) (2),
Batraciens (Bufo vulgaris, Rana esculenta, Rana temporaria) (3),
Oiseaux - (Pigeon) (4), Mammifères (Gobaye, Chien) 6),
Homme (6), permet de supposer l'importance physiologique et
pathologique.
(Laboratoire d'anatomie générale et d'histologie
de la Faculté de médecine).
MODALITÉS ANATOMO-PATHOLOGIQUES DU TABES ANCIEN
CHEZ LES GENS AGÉS,
par J. SABRAZÈS.
Comment se présente un tabes non traïté ? Voici un cas de ce
genre provenant d’un asile. [1 s'agit d’une tabétique âgée de 74
ans, veuve d’ophtalmoplégique. Elle est morte subitement, éma-
ciée, ne pesant plus que 34 kilos. Elle n'était mi tuberculeuse, ni
néoplasique. Notons à la convexité, l’opacité des méninges molles,
parsemées de petits foyers Iymphocytiques ; les dentelures de
sclérose névroglique en panache de l'écorce cérébrale, la présen-
ce de kystes séreux dans les plexus choroïdes.
(x) C. R. de la Soc. de biol. , t. LXXXIIT, P- 1857.
(2) 4C. R.-de la Soc. de biol...t, EXXAIV, P- 510.
(3) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIV, p. 155.
h) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXTIT, p. 1.488. A
(5) C. R. de la Soc. de biol., t, LXXXIT, p. 1.384, t LXXXIITI, p. 45.
(6) Congrès de l’Associalion des Anatomisles, Paris, 7 mars 1921.
(43) SÉANCE DU 7 JUIN 75
La moœælle est extraordinairement rapetissée par rapport à
l'épaisseur des méninges molles. Celles-ci un peu troubles, don-
nent insertion à quelques plaques nacrées. Toutes les racines
sont grèles. La diminution de calibre de cette mœlle par rap-
port à la normale n'est pas due à la fixation ; elle est telle
qu'on croirait être en présence d’une mœælle de tout jeune enfant.
Cette mϾlle mesure en moyenne cinq mm. dans son grand
diamètre. Ses coupes offrent l'image d'un tabes très avancé
atteignant le bulbe. Tous les faisceaux endogènes et exogènes des
cordons postérieurs sont détruits, selérosés, sauf les fibres juxta-
commissurales qui persistent en assez grand nombre. Les autres
faisceaux sont à peu près indemnes. La sclérose névroglique em-
piète cependant un peu en accent circonflexe de chaque côté, en
avant des racines postérieures. Les cellules des ganglions rachi-
diens sont surchargées de pigment jaune.
Le processus de ce tabes si avancé n'est nullement éteint.
L'activité de la réaction méningée à prédominance radiculaire
postérieure se traduit par un épaississement des méninges molles,
surtout au point d'émergence des racines postérieures, des deux
côtés. Cette inflammation se retrouve, beaucoup plus discrète, sur
les autres parties de la circonférence médullaire. Ce qui est ex-
ceptionnel latéralement et en avant, est la règle et s’accuse dans
la zone postérieure : arachnoïde, pie mère, périphérie de la
moœælle se confondent en une sorte de symphyse sur une épaisseur
de 5oo u, or, en avant, les méninges molles ne mesurent pas
plus de 165 u, cette méningite postérieure productive est d’au-
tant moins scléreuse qu'on s'approche davantage du pourtour de
la molle et des zones radiculaires ; elle montre des capillaires
sanguins ectasiés. Une nappe de lymphocytes petits et moyens,
denses, agminés, et dont on surprend des figures de lympho-
blastes en division mitosique, cerne la lumière des vaisseaux, se
diffuse dans la pie-mère, dans l’espace sous-arachnoïdien autour,
le long et dans l'intimité des racines postérieures.
Dans ce croissant de méningite enserrant l'arc postérieur de
la molle, veinules, artérioles, capillaires, en outre de la sur-
charge de leur paroi et de leur voisinage en lymphocytes, pré-
sentent des lésions d’endovascularite végétante. Aux cellules [ym-
phocytiques s'associent, comme vous le voyez, des cellules plas-
matiques, parfois vacuolisées ou à enclaves acidophiles, des fi-
broblastes plus ou moins allongés à noyau long et grêle. Dans les
mailles de l’espace sous-arachnoïdien les cellules des travées sont
en prolifération mêlées à des lymphoblastes, des lymphocytes,
des plasmocytes, des fibroblastes et à quelques hématies. Pas de
lymphocytose intra-vasculaire. Les lymphocytes ne sont nulle-
ment hématogènes, pas plus que les autres éléments cellulaires
=
176 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (14)
agglomérés dans ces infiltrats ; ils naissent sur place aux dépens
des cellules mésodermiques antérieurement quiescentes mais que
la présence du virus irrite et incite constamment à se différencier.
Ainsi, malgré l'ancienneté de la maladie qui remontait à une
quarantaine d'années au moins, on retrouve dans la moœælle le
double mécanisme pathogénique des lésions tabétiques : mé-
ningite lymphocytopoiétique due au virus, principalement mar-
quée au niveau des racines postérieures ; processus de dégénéres-
cence ganglionnaire, radiculaire, cordonale aboutissant dans la
moœlle à une sclérose névroglique substitutive. La dégénérescence
des cordons ne s'opère pas strictement au prorata de la méningite
et de la radiculite, la substance médullaire pouvant elle aussi
héberger le virus et se trouver directement lésée de ce chef.
Ce type anatomopathologique de tabes, en activité malgré
l'ancienneté du processus, n’est pas le seul qu'on observe chez
les vieillards. Nous avons étudié une forme, à foyers méningiti-
ques éteints, sans Iymphocytose rachidienne, les dégénérescences
radiculaires et cordonales représentant seules la maladie modifiée
par le traitement spécifique ou par ses tendances naturelles. Ce.
sont là deux types extrêmes entre lesquels on trouve tous les in:
termédiaires.
imp. A. UAVY et FILS Alné, 59, rue Madame. Paris Le Gérant: A. DAVY.
PER ONS COLLOIDALES À
&, Métaux colloïdaux électriques à petits grains.
Colloïdes électriques et chimiques de métalloides.
9 <————
ELECTROCUPROL «, cencee
= Eee co à Tuberculose,
Toutes les mpoules de cc. par boîte Maladies
; Ampoules de 10 cc. (3 par botte).
(argent) maladies Coliyre en amp. ÉORte -gouttes. infectieuses.
pneus se FU É par Dole infectieuses Traitement
mpoules de 10 cc. (3 jar boite i
Ampoules de 25 cc. ( par botte) spécificité ELECTROSÉLENIUM s.} du
acons de e cc, A oules d : $
Gollyre en amp compte-souttes.} Pour l'agent mpoules de 5 cc. (3 par boite) Cancer.
Ovules (6 par botte). paihogène.
Pommade (tube de 30 grammes). ELECTROMARTIOL (Fer)
: En Ampoules de 2 cc. (12 par botte).
À FLECTRAURO (Or) Ampoules de 5 cc. (6 par boîte). Syndrome
Ampoules de 1 cc. (12 par botte). É anémique.
Ampoules de 2 ce. |12 par botte). ARRHA NOMARTIOL
Ampoules de 5 cc. 6 par boite). (Fer colioldal + Arsenic organique)
Ampoules de 10 cc. (3 par boite). _ pr | Amp.del cc.(42 p'hoîte) et Gouttes
ELECTROPLATINOL (Pt) ÉLECTRARGOL COLLOTHIOL re | Toutes les
est également indications de À
ELEGTROPALLADIOL (Pd) employé dans Elixir -- Ampoules de 3 cc. la Médication ;
Ampoules de 5 ce. (6 par boîte). | le traitement (6 par botte). — Pommade. sulfurée,
! Ampoules de 10 cc. (3 par boîte). ca de «
è nombreuses omplexe
ELECTRORHODIOL (Rd) | 'afectons | IOBLYSOL o-siycogene) | Cures iotée
Ampoules de 5 cc. septiques. Ampoules de 2 cc. (12 par boîte).
(Boîtes de 3 et 6 ampoules).
À ELECTR=He (our) | 107" ELEGTROMANGANOL Aections
formes de la (Manganèse) noie
Ampoules de 5 cc. (6 par botte). Syphilis. Ampoules de2 cc. (12 par boîte). G
Ê 4545
(CHLORHYDRATE)
Principe actif des Capsules surréneles.
—+0 —
SOLUTION D’ADRÉNALINE CLIN 2 ::000-
FLacon de 5 c.c. et de 30 c.c.
COLLYRE D'ADRÉNALINE CLIN … 3:00: et au 1000
En AmpPoures ComPprTE-GouTrEs de 10 c. c.
Associations: COLLYRES CLIN en Ampoules compte-gouttes de 10 c. c.
Adrénaline-Cocaïne. — Adrénaline-Esérine.
GRANULÉS D'ADRÉNALINE CLIN dosés à1/4 de milligr.
SUPPOSITOIRES D'ADRÉNALINE CLIN cr.
TUBES Re D'ADRÉNALINE CLIN 25roareue
Solutions titrées à: 4/10 mgr. — 4/4 mgr. — 1/2 mgr. — 1 mgr.
No Associations: TUBES STÉRILISÉS CLIN
à l'ADRÉNALINE-COCAÏÎNE..-
à lADRÉNALINE-STOVAINE
à lADRÉNALINE-SYNCAINE
LABORATOIRES CLIN, 20, Rue des Fossés-Saint-Jaoques, PARIS.
Tous dosages usuels
en boîtes de 6 et 12 ampoules.
1479
LA
REINE
CE
ANÉMIE
CONVALESCENCE
NEURASTHENIE
TUBERCULOSE
El
Et
El
;
=
I
avec les
EU
E
E]
Depôt Général de la Carnine Lefrancq :
ÉTABLISSEMENTS FUMOUZE
PARIS - 78, Faubourg Saint-Denis
COTE TE
LL
-
LT TELL TUE Cf:
ATEN AUCUNE Tr
eZ _—_—_—_—
Paris. — Typ. 4. Davy, 52, rue Madame. — Téléphone Sare44-14.
Tome LXXXV. 1921 N° 22
COMPTES RENDUS
des Séances
de DE LA
Société de Biologie
et de ses filiales :
les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd,
Lille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne,
Athènes ; les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy),
danoise et de Suède ; la Société belge de biologie.
PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE
CS
Séance du 18 Juin 1921
a
o PARIS
MASSON ET Ci, ÉDITEURS
LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vie)
» Les comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société.
PRIX DE L’ABONNEMENT POUR LE 2: SEMESTRE (Juin-Décembre) 19271
Le 1: semestre (L. LXXXIV) 1921 est épuisé,
France : 25 fr. — Etranger : 30 fr.
Prix Du NUMÉRO : 2 Îr. 50
Les abonnements sont reçus par MM. MASSON et Ci Éditeurs,
- 120, Boulevard Saint-Germain, Paris
EEE
Toutes les oe doivent être remises
sous forme de dactylographies, ne
varietur, Sans lectures douteuses ; |
elles ne doivent pas dépasser l’étendue
réglementaire. —
Ces conditions sont formelles.
TARIF DES TIRÉS A PART
Le prix des tirés à part est abaïssé à :
13 francs pour 50 tirés à part (2 pages).
AD 100 — (2 pages.
18 — — 50, — (4 pages).
21 — —+ 100 — (4 pages).
Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra-
phies; les factures réglées directement à l'imprimerie.
Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs
aotes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue
Madame, Paris 6°.
Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité,
14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
SÉANCE DU
Lisoaütz (A.), Orrow (B.) et
Wacner (Ch.) : Sur des modifi-
cations histologiques subies par
des restes du pôle inférieur du
testicule dans la costration par-
MONS SES S SES RAR RER
LirscaüTtz (A.), Orrow (B.) et
Wasner (Ch.): Sur des modifi-
cations histologiques subies par
des restes du pôle supérieur du
testicule dans la castration par-
HOME RE a en de
Mamgais (S.): Bacillus irrever-
SUSRCODS UT USER ae rie dore
Mssrrezar (W.)et Lepegr (S.) :
Sur la composition des dialysats
ÉQUIPÉ MMAULDO eee eee
Mirosevic (Borivoje Dim.\ : Sur
les altérations des caractères
sexuels secondaires chez un Coq
BED MA ne er cu cu
Micogyevic (Bor do Din. ) : Sur
les transformations du car yo-
some chez les Grégarines, à pro-
pos d’une nouvelle espèce, Gre-
TOMATE NES
_. Moucror (A.) et Perir (P.):
Sur les variations de deuxième ct
de troisième ordre de la pression
artérielle chez l'Homme d’après
Poscilosraphies eh.
Nicoras (E.) et Rinsarp (P.) :
Les injections intra-veineuses de
sang virulent dans l’hyperimmu-
nisation des animaux vaccinés
contre la peste bovine..........
78
82
BioLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1921.
2 an
18 JUIN 1921
SOMMAIRE
Réunion biologique de Lyon
ARLOING (F.) et LAN:ERON (L.) :
Influence du choc anaphylactique
sur le pouvoir alexique du sérum
ACÉCODAVE Rene ile
Couvreur (E.) et CHanovirox
(X.) : Remarques à propos de la
noterde AOPAUIIOtE ERA 10/
GuiLLIERMOND (A.): À propos
de l’origine de l’anthocyanc.... 98
Pic (A.),Bonnamour(S.) et Ray-
Monp : Action anti-convulsivante
du chlorure de calcium. Chlorure
de calcium et strychnine....... 96
Porcner (Ch.) et TAPpERNOUx
(A.) : Recherches sur la rétention
lactée. Relations entre le lactose
résorbé au niveau de la mamelle
et letlactose urinaire #4... 101
Réunion biologique de Strasbourg.
AnOoN (M.) : Sur la glande in-
terstitielle du testicule embryon-
naire chez les Mammifères...... 107
ARoN (M.) : Sur le développe-
ment des voics biliaires intrahé-
patiques ct l’établissement de la
fonction biliaire du foic........ 110
Becrkeric (A.) et Encez (G.) :
Au sujet de la centrifugation
appliquée à l’agglutination ..... 105
Bzum!L Det (E.) et Hausk-
NECHT (R.) : Le mécanisme de
1e du chlorure de sodium
et du chlorure de potassium dans
T. LXXXV. 7
78 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
les néphrites hydropigènes . .... 129 | © CAMOTE nee ee PC ECC 118
CxHarTron (E.) : Régulateur à Nic£zoux OM. ) : Technique de
fléau bimétallique pour thermos- l’inhalation de l’oxygène pur.
tats à chauffage électrique...... 116 | Application au traitement d'un
Docxox (A.): Sur la pression .cas d'intoxication aiguë par.
osmotique de quelques Algues loxYdede carbone rer 120
marines. Ses rapports avec l’assi- Rae (M.) : Dispositif simple
milation chlorophyllienne...... 112 | pour la distillation d’épreuve des
Kreis (Th.) : Recherches clini- cultures bactériologiques..... 5426
ques sur la vagotonie et la sym- STROHL (A.): Sur la résistance
DatlicotonientesR tee 0 114 | électrique apparente du corps
NrczLoux (M.) : Eudiomètre pour humain pour les courants de fai-
de petites quantités de gaz. Appli- ble durée... 7e 129
Es
Présidence de M. P. Portier, vice-président.
SUR LES VARIATIONS DE DEUXIÈME ET DE TROISIÈME ORDRE
DE LA PRESSION ARTÉRIELLE CHEZ L'HOMME
D'APRÈS L'OSCILLOGRAPHIE,
par À. Mouceor et PAUL Perte.
Nous possédons dans l’oscillographie une instrumentation et
une technique excellentes pour inscrire et lire les pressions arté-
rielles et leurs variations rapides chez tous sujets. Plusieurs cen-
taines de tracés nous autorisent à affirmer que dans l'espèce hu-
maine et à l'état physiologique la pression artérielle maxima est
ss fixe, la pression minima constamment varia-
ble, même en l'absence d’arythmie sinusale.
Contrairement à ce que l’on croit sur la foi des tracés prélevés
avec les sphygmographes, les pulsations sont constamment iné-
sales chiez l'Homme, même avec rythme cardiaque très régulier.
Aussi avons-nous, avec M. Lœper (1) proposé d'ouvrir, en seméio-
logie cardio-vasculaire, le nouveau chapitre des « anisos-
phygmies » ou inégalités de force et d'amplitude des pulsations
artérielles, en tant que ces inégalités sont indépendantes de toute
arvthmie, Transportant de suite la question dans le domaine mé-
dical et clinique, notre importante collection d'oscillogrammes
nous amène à poser comme fait acquis qu'il existe des anisos-
phygmies, prédominant sur Ia pression maxima, qui nous parais-
sent toujours pathologiques, et des variations périodiques portant
d'une façon tout à fait élective sur la pression minima, seul objet
de la présente note :
‘1) Presse médicale, g mars 1927.
SÉANCE DU LS IUEN 1
À. Pour continuer (1) leur étude méthodique, nous avons ins-
crit délibérément et simultanément le tracé de l’amphation respi-
ratoire du thorax, et l’oscillogramme prélevé à la région humé-
rale, avec une eontre-pression égale à la pression intra-artérielle
minima. Ainsi nous pouvons aborder l'étude du sens physiolo-
gique et des variations pathologiques du phénomène.
Ce qui paraît constituer le type physiologique, ce sont les va-
riations de la pression minima dans un sens isochrone et paral-
lèle à la courbe respiratoire de l’ampliation thoracique, c'est-à-
dire que la pression artérielle minima s'élève dès le début de
l'inspiration et s’abaisse dès le début de l'expiration. Le sens est
done absolument opposé à l’effet que peut exercer la diminution
inspiratoire de la pression intra-thoracique (par aspiration du
contenu des gros troncs veineux) sur la pression veineuse, la
pression capillaire et par vis a tergo, sur la pression artériolaire
diastolique.
Il faut donc admettre que le type physiologique représente l’ef-
fet d'une vaso-constriction périphérique périodique, et nous y
voyons un mécanisme compensateur de régulation de la pression
sanguine, par lequel une vaso-constriction vient, à chaque inspi-
ration, lutter contre la diminution des résistances périphériques
causée par l'abaissement de la pression veineuse. En même temps,
(HACER EE ln Soc. de biol., 27 novembre 1920.
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
(#2)
©
nous observons, sur nos oscillogrammes prélevés à contre-pres-
sion minimale, une fixité relative de Ia hauteur des ascensions
sphygmiques.
Dans ces faits, il semble que tout se passe comme si, au moment
de l'augmentation périodique de tonus du centre respiratoire qui
se traduit par un mouvement d'inspiration, il se produisait en
mème terips une vague vaso-constrictive à point de départ cen-
tral, allant agir à la périphérie et de plus pour compenser le tout,
une légère inhibition cardiaque. Cette dernière action inotrope
négative serait d'ordre vagotonique, tandis que la vague vaso-
constrictive serait d'ordre sympathicotonique. Et ici encore, nous
retrouverions coimme aboutissant de notre travail analytique, une
preuve de l'équilibre physiologique entre les deux portions anta-
sonistes du système nerveux autonome.
Telle est la base physiologique qui nous permettra d'aborder
avec fruit l'étude des variations périodiques pathologiques, des
variations respiratoires de la pression artérielle minima (types in-
verses, exagération du type normal) et de l’état de conservation
des mécanismes compensateurs pneumo-cardio-vasculaires.
B. Sur nos tracés comportant, avec la courbe d’ampliation tho-
racique, l’oscillogramme huméral prélevé avec une contre-pres-
sion infra-minimale, c'est-à-dire inférieure de 1 à 2 em. de Hg
à la pression artérielle minima, se voient des variations pério-
diques dont les phases sont beaucoup plus lentes que les phases
respiratoires. Elles portent d’une façon tout à fait élective sur la
pression minima, et figurent évidemment les ondes de troisième
ordre, d’origine vaso-motrice, et probablement à point de départ
périphérique dans le système nerveux périartériel ou le tonus des
fibres lisses des parois vasculaires.
À cette contre-pression infra-minimale, qui met si bien en
lumière les ondes de troisième ordre, les ondes de deuxième ordre
sont généralement effacées, et si leur visibilité persiste encore
leur sens est rendu difficile à reconnaitre par l’interférence des
ondes de troisième ordre. Peut-être est-ce là l’origine de l'opinion
attribuée à Snyder (1), d’après laquelle le sens des variations de
deuxième ordre serait inversé suivant qu'on les inscrit à contre-
pression minimale ou à contre-pression infra-minimale. En réa-
lité, ce prétendu changement de sens ne nous a paru qu’une mé-
connaissance des ondes de troisième ordre.
1) Amer. J. of Physiology, t. XXXV, n° 4, mars 1915.
SÉANCE DU 18 JUIN SL
SUR LA COMPOSITION DES DIALYSATS ÉQUILIBRÉS in VIVO,
par W. MEsrTrezar et S. LEDEBT.
Nous avons répété in vivo nos expériences de « dialyse équi-
librée », de façon à obtenir un liquide qui corresponde au milieu
intérieur de l'animal à 37°.
Un sac de collodion d’une dimension adéquate, protégé contre
les déformations possibles par un manchon intérieur en verre
ajouré, est, à cet effet, rempli aux trois quarts d'eau salée à
5 p. 1.000, fermé au fil ou par obturation, à la lampe, du man-
drin sur lequel il est fixé, et introduit dans la cavité abdominale
d’un Chien, d’un Lapin ou d’un Cobaye. Le système dialyseur
et son contenu auront été stérilisés à 110° ; la laparatomie sera
exécutée avec des gants et une asepsie rigoureuse. La suture se
fera plan par plan, même pour les petits animaux. Si l’on observe
ces précautions, l'animal supporte son sac abdominal et celui-ci
échappe à l’enkystement infectieux.
Les résultats que nous avons obtenus confirment et étendent
nos conclusions antérieures.
Les « dialysats équilibrés » retirés des sacs, quand il n'est pas
survenu d'incident, sont limpides et absolument incolores.
L'abaissement cryoscopique qu'ils présentent est très voisin de
celui du sang carotidien examiné : —0°59 (dialysat), —0c°60o
(plasma).
Le taux des chlorures est toujours plus élevé que celui du
plasma et présente des valeurs supérieures à 5 gr. par litre, c'est-
à-dire des chiffres très voisins des chiffres les plus élevés que l’on
rencontre dans quelques humeurs de l'organisme (liquide céphalo-
rachidien et humeur aqueuse).
Voici les chiffres obtenus chez deux Chiens et un Lapin :
Chlore (en gr. de NaCI par litre)
Plasma Dialysat organique
carotidien équilibré Différences Rapporl(s
CiteenoOme Rs erre 6,74 TL 0.40 1,20
CGlenn0/4e... 10 6,38 720 0,87 —
LAN PES ARSE 6,30 6,85 0,55 —
Le taux du sucre des dialysats équilibrés dans la cavité abdo-
minale est toujours inférieur à celui du plasma carotidien, con-
trairement à ce que nous avons observé avec le sérum. Nous
rev.undrons sur ce fait.
joutons que, chez deux Cobayes, l’alexine n'a pas diffusé dans
les sacs de collodion, malgré le peu d'épaisseur des couches et la
légère xanthochromie des liquides obtenus.
La composition des « dialysats équilibrés » in vivo, dans les
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
(@2)
tt)
conditions précitées, est très voisine de celle du liquide céphalo-
rachidien. Voici les moyennes obtenues chez deux Chiens de
OK OT. (nel)
Substances Substances
A minérales fixes Albumine Sucre Chlorures
—
(en grammes par litre)
Dialysat «équilibré ».... 0°,59 9,39 TE,07 0,90 0,70 (faib.) 7,19
Liquide céphalorachidien #
de Chien (moyenne).. 0,60 9:99 11,90 0,20 0,78 (faib). 7,68
L'identité de composition n’est pas absolue, au sens strict du
mot, pas plus que l'humeur aqueuse et le liquide céphalorachidien
d'un même animal ne sont parfaitement ‘équilibrés. Il y a une
question de circulation locale et de membrane dont nous aurons
à tenir compte. :
Ces différences sont, d’ailleurs, minimes, et ne rentrent pas
en ligne de compte, si l'on compare aux chiffres précédents ceux
fournis par les sérosités variées ; enfin, surtout si l’on vient à
considérer le produit de sécrétion des glandes différenciées, où
le remaniement des éléments organiques et minéraux prend des
proportions sur lesquelles il est inutile d'insister.
De toute manière, les restrictions que nous avons tenu à for-
muler n'atteignent en rien le fait fondamental que les expé-
riences rapportées laissent se dégager, à savoir : qu’il est possible
d'obtenir in vivo, en dehors de toute intervention protoplasmique,
par dialyse sur sac de collodion, un « dialysat équilibré » dont la
composition est superposable, dans son ensemble, à celle du
schéma général des humeurs que l’un de nous a élé amené à
considérer, pour des raisons différentes, comme des « dialysats
naturels ».
LES INJECTIONS INTRAVEINEUSES DE SANG VIRULENT
DANS L'HYPERIMMUNISATION DES ANIMAUX VACCINÉS
CONTRE LA PESTE. BOVINE,
par E. Nicozas et P. Rixyanp.
Au cours d’une mission en Belgique (aoùt-décembre 1920),
pour la préparation du sérum contre la peste bovine, nous avons
eu l’occasion de pratiquer quelques essais relatifs à l’hyperimmu-
nisation, par la voie veineuse, d'animaux vaccinés par la méthode
habituelle des injections contemporaines de sérum et de virus.
C’est le résultat de ces essais que nous voulons communiquer à
la Société.
À six Vaches immunisées (animaux n° 4o, 80, 83, 98, 106 et
SÉANCE DU 18 JUIN 83
107, ayant servi au titrage de certains des sérums obtenus) (x),
nous injectons, un temps variable après la vaccination (53 jours
pour le n° 4o, 24 jours pour les 8o et 83, 14 pour le 98, 7 pour
les 106 et 107), des doses de sang virulent, fraichement récolté el
citraté, qui diffèrent et vont de 200 à 5oo c.c., suivant les ani-
maux (200 pour 80 et 83, 4oo pour 106 et 107, 500 pour 4o et 98).
Cette première recharge, qui suit la vaccination, est parfaitement
supportée et on n’observe pas le moindre incident au cours de-
l'injection chez aucun des sujets en expérience, ni la moindre
réaction consécutive à l’inoculation.
On renouvelle 2 fois les précédentes injections des mêmes doses
à 3 et 7 jours d'intervalle. On ne constate pas davantage de phé-
nomènes anormaux, soit pendant l'introduction, faite sans pré-
cautions spéciales, du sang dans la jugulaire, soit dans les heures
ou les jours qui suivent l'opération.
Une quatrième recharge est effectuée 6 jours après la dernière,
et les doses de sang virulent administrées sont portées respecti-
vement à 400, 600 et 8oo c.c. Cette fois, des manifestations plus
ou moins bruvantes se produisent chez {4 des animaux, les n° 80,
83, 4o et 98. Le n° So présente d’une facon marquée, vers la fin
de l'injection, une symplomatologie tout à fait comparable à celle
qu on observe d'ordinaire dans l’hypersensibilité ou anaphylaxie,
symptomatologie qui s'atténue et disparait rapidement en un
quart d'heure à une demi-heure. Quatre heures après, l’état
général du sujet paraît excellent ; sa température seule est montée
à 41°1, niveau auquel elle ne se maintient pas longtemps, puis-
que, le lendemain matin, elle est redevenue normale. Le 83 se
comporte, à l'intensité près, comme le précédent ; chez lui, les
manifestations immédiates, quoique encore nettes, sont plus dis-
crètes ; la température, quatre heures après, ne dépasse pas 39°,6.
Le n° 4o réagit très faiblement pendant l'inoculation et montre
simplement un peu d'accélération respiratoire ; mais, au bout
de quelques heures, il présente de l’abattement, de la diminution
de l'appétit et une hyperthermie notable (40°,3) ; le lendemain
matin, tout est rentré dans l'ordre. Le n° 98 réagit violemment :
après avoir reçu de 600 à 650 c.c. de sang, il manifeste une
dyspnée, qui s’accentue rapidement et devient très intense ;
l'animal, haletant, ouvre la bouche pour respirer et tousse fré-
quemment. En présence de signes aussi alarmants, on arréte
l'injection (la quantité donnée est à peu près de 700 c.c.) et on
reconduit la bête à sa place, qu’elle regagne en chancelant. Au
bout de quelques instants, l'état paraît s'améliorer et le sujet
(1) Pour le titrage, les sérums ont été injectés sous la peau en même temps
que le virus, lequel a été employé à la dose uniforme de o c.c., 2.
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
62
[es
devoir se remettre, mais cette amélioration n'est qu'apparente ou
du moins est toute passagère, car, trois heures après, la toux rede-
vient fréquente et quinteuse et la dyspnée reparaîït ; la bête mani-
feste de l'angoisse respiratoire et, le cou tendu, la bouche ouverte,
excitée, trépignant sur place, essayant, semble-t1l, de lutter
contre l’asphyxie, finit par tomber et meurt en quelques minutes.
Sa température, peu de temps avant la mort, était de 4o°,6. L’au-
topsie révèle uniquement la présence d’un œdème considérable
du poumon : l'organe volumineux et pâle est gorgé d’une séro-
sité très légèrement rosée qu'il laisse abondamment couler sur la
coupe. Le sang est incoagulé.
Chez l'animal dont il s’agit, pas le moindre doute, la mort est
certainement due à de l’œdème aigu du poumon survenu acci-
dentellement au cours de l'injection intraveineuse de sang viru-
lent, qui lui a été faite. Quelle est la cause exacte de cet œdème ?
S'agit-il d’une manifestation d'ordre anaphylactique ou toxique ?
Nous l’ignorons. Toujours est-il que le virus pestique, s’il inter-
vient, ne paraît pas indispensable à l’éclosion des accidents dont
nous venons de parler. C’est du moins ce que semblent démontrer
les essais complémentaires suivants.
Les cinq animaux restants, les n°° 8o, 83, 4o, 106 et 107 (ces
deux derniers n'ayant présenté aucune réaction d'aucune sorte
à la précédente recharge) reçoivent, deux jours après une prise
de sang de 200 c.c. pratiquée le 10° jour qui suit la dernière injec-
tion, des volumes de sang citraté et récolté la veille sur des
Bœufs vaccinés, qui sont respectivement de 55o c.c., pour les
80 et 83, et de 700 pour les autres. Chez le {o et chez les 106
et 107, on n'observe aucun phénomène particulier au cours de
l'injection, ou seulement une légère accélération respiratoire.
Chez les deux autres, par contre, on assiste à des manifestations
graves. Chez l’un, le 8o, ces manifestations sont de celles qu'on
voit se produire le plus souvent chez les grands animaux dans les
crises dites d’anaphylaxie : accélération respiratoire, abattement
profond, tête et oreilles tombantes, yeux clos, titubation, pouls
imperceptible, évacuations alvines abondantes, réflexe lombaire
nul, ensemble de symptômes qui traduit une dépression ner-
veuse très marquée, contemporaine d’un brusque affaissement de
la pression sanguine et qui s’amende pour disparaître presque
aussi vite qu'il est apparu (une demi-heure après, tout est fini).
Chez l’autre, les manifestations sont, comme chez l'animal 98,
celles de l’œdème aigu du poumon et diffèrent de celles constatées
chez le précédent sujet : peu d’abattement, dyspnée très intense
accompagnée d'une toux fréquente à caractère quinteux. Comme
au bout d'une demi-heure, le sujet, toujours très essoufflé, est
dans un état alarmant, qui ne semble pas devoir s'améliorer, on
SÉANCE DU Î8 JUIN 85
lui fait une saignée de près de 7 litres, qui le soulage fortement, et
est suivie d'un retour progressif à la santé (le lendemain matin,
l'état est excellent).
La constatation d'accidents au cours de l’hypérimmunisation
par la voie veineuse de bovins, que l’on recharge avec du sang
citraté (1), montre que, même avec des doses relativement peu
élevées de sang homologue fraîchement récolté, la méthode n’est
pas sans danger et demande à être maniée avec prudence. La
transfusion directe ne s’accompagnerait d'aucun incident si l’on
en croit une note récente et concise de Van Saceghem (2). Etant
donnée la difficulté, pour ne pas dire l'impossibilité pratique, de
déterminer le volume exact de sang introduit, volume sans doute
variable avec les animaux en expérience, nous n'avons pas eu
recours à cette méthode, qui, lorsqu'elle était utilisée chez
l'Homme, n’a pas été non plus sans produire des accidents (voir
Guillot, Dehelly et Morel). En ce qui concerne l’activité du sérum
des animaux que nous avons hypèrimmunisés par la voie veineuse
et dont certains ont reçu près de deux litres de sang virulent,
administrés en plusieurs fois, elle s’est montrée inférieure à celle
du sérum de Vaches rechargées sous la peau avec une quantité
de virus à peu près identique, également donnée par fractions,
puisque 100 c.c. de ce sérum ont été impuissants à protéger un
animal contre o c.c. 2 de virus pestique (dose avec laquelle nous
avons toujours tué nos producteurs de virus), alors que la même
_ quantité du second sérum s’ést montrée nettement efficace.
(x) Au cours des hyperimmunisations, que nous avons pratiquées par la voic
sous-cutanée, nous n'avons observé qu'une fois des phénomènes immédiats
pouvant être rapportés à l’anaphylaxie.
(2) C. R. de la Soc. de biol., 4 juin 1921. L'un de nous, au cours de la
guerre, pendant le séjour qu'il fit au service de sérothérapie militaire de
l’Institut Pasteur, a été témoin d'une transfusion opérée, d’un Cheval à sérum
antitétanique à un Cheval neuf, par simple jonction des deux jugulaires au
moyen d’un conduit caoutchouc — verre — caoutchouc, procédé que vient d’uti-
liser Van Saceghem. L'opération a duré de dix à douze minutes, le temps d’une
saignée de 6 à 7 litres et s’est passée sans incident, mais la quantité de sang
transfusé du premier animal au deuxième est restée indéterminée,
_
86 OCIÉTÉ DE BIOLOGIE
on
a
SUR DES MODIFICATIONS HISTOLOGIQUES SUBIES PAR DES RESTES
DU POLE INFÉRIEUR DU TESTICULE DANS LA CASTRATION
PARTIELLE.
Note de À. Lirscaurz, B. Orrow et CH. Wacxer, présentée
par Ê. GLEY.
Dans une note précédente (1), nous avons supposé que le tissu -
germinatif, dans le reste d’un testicule sectionné, est en état de
dégénérescence comme après section ou ligature du vas deferens.
Les observations microscopiques, que nous avons faites sur de
petits restes se trouvant au-dessus de la queue ce l’épididyme,
ont confirmé notre supposition.
Il s’agit de restes de testicules sectionnés chez 4 Ce âgés
d'environ 15 jours, alors que les canaux séminifères sont encore
très peu développés. Deux mois après, nous avons pu constater
dans ces restes, contrairement à l'une de nos autres suppositions,
une spermatosenèse plus ou moins complète. Maïs il se trouve
très peu de canaux sans traces des dégénérescences qui intervien-
nent dans la spermatogenèse. La dégénérescence commence par
un relâchement des cellules spermatogènes de la lignée murale
des canaux, qu'on trouve remplie d’amas de cellules spermato-
gènes. C'est le stage de desquammation, qui peut aboutir à une
disparition complète de la lignée spermatogénique ; persistent
seulement les cellules de Sertoli et, même, ces dernières peuvent
disparaitre, de sorte que du canal ne subsiste qu'une membrane
de tissu conjonctif. Au stade de desquammation, les canaux sont
élargis d'une facon très accentuée, de manière à former des sacs
ou des kystes. Ces sacs peuvent se rompre, de sorte que des
cellules spermatogènes peuvent s’écouler dans les espaces inter-
canaliculaires. Le nombre et les caractères des cellules intersti-
tielles, au stade de desquamation et d’élargissement des canaux,
peut être normal comme dans un de nos cas ; dans deux cas,
leur nombre était augmenté (le quatrième reste ne montrait plus
de canaux ; voir plus loin).
Les canaux (dont la lignée murale n'est constituée que par des-
cellules de Sertoli) peuvent se rétrécir jusqu’à présenter un diamè-
tre plusieurs fois plus petit que celui des canaux normaux. Les
canaux, de diamètre normal ou diminué, sont remplis d’une
masse striée et vacuolisée, se colorant très nettement par l’éosine.
La masse striée peut se solidifier et les vacuoles disparaissent
plus ou moins complètement. On pourrait désigner ce stade de
transformation comme stade d'infiltration. Dans les restes, exa-
(1) C. R. de la Soc. de biol., 1920, p./1340.
SÉANCE DU 18 JUIN - 87
minés environ 2 mois après la section du testicule, le nombre
des canaux ou stade d'infiltration était très restreint, la plupart
de ceux-ci étant en desquamation. Le nombre des cellules in-
terstitietles était souvent considérablement augmenté autour des
canalicules infiltrés. |
Dans les quatre restes, Ià où le testicule était sectionné, débute
la cicatrisation : on y observe la plus forte proportion de canali-
licules déjà infiltrés, avec des signes de dégénérescence dans
les cellules de Sertoli ; les canaux sont ici souvent déformés et
rompus et des cellules spermatogènes isolées sont comprimées
par du tissu conjonctif. Le reste de testicule est en voie de cica-
trisation scléreuse. Les cellules interstitielles sont les dernières
qui résistent.
En résumé, dans un reste du pôle inférieur du testicule, sec-
tionné au moment où la spermatogenèse vient de commencer,
celle-ci peut s’accomplir jusqu à la formation de spermatozoïdes ;
mais la spermatogenèse est interrompue par une dégénérescence
aboutissant à une destruction complète du tissu germinatif et à
une cicatrisation du reste.
Dans de prochaines communications, nous démontrerons que
_ cette destruction et celte cicatrisation ne sont pas dues à une
infection causée par l'opération, mais très probablement à une
vascularisation insuffisante du reste du pôle inférieur ; le reste
du pôle supérieur, vascularisé par l'artère spermatique interne,
se comporte d'une manière différente de celle du reste inférieur.
Nous démontrerons aussi que la notion de « dégénérescence » du
canal séminifère, après section des voies épididymaires, n’est pas
justifiée, la transformation du canal étant, en réalité, un phé-
nomène du même ordre que ceux que le zoologiste russe E.
Schulz a désignés sous le terme de « développement rétrograde ».
Nous discuterons, ultérieurement, nos observations au point de
yue de la théorie de la sécrétion interne d’une glande intersti-
tielle ou d’une glande de la puberté.
{Institut physiologique de l'Université de Dorpat-Tartu, Esthonie).
(@2)
Ce)
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
DU PÔLE INFÉRIEUR DU TESTICULE DANS LA CASTRATION PARTIELLE-
PÔLE SUPÉRIEUR DU TESTICULE DANS LA CASTRATION PARTIELLE.
Note de À. Lipscaurz, B. Orrow et Cu. Wacxer, présentée
par E. GLEY.
L'examen histologique a montré que les restes du pôle supé-
rieur du testicule subissent des transformations considérables,
comme ceux du pôle inférieur. Nous n'envisagerons ici que les
observations faites sur les deux restes mentionnés dans notre
note « Nouvelles observations sur la castration partielle (x) ».
Les canaux séminifères étaient, quatre mois après l’opération,
au stade d'infiltration ; la lignée murale ne consistait qu'en
une couche de cellules de Sertoli ou peut-être de cellules germi-
natives primitives. Ayant entre les mains une série complète de
ces restes, nous avons contrôlé tous les canaux : nous n'avons
jamais vu plus d'une seule couche ; dans quelques canaux seule-
ment, surtout près du rete testis, nous avons vu quelques cellu-
les spermatogéniques dans la cavité canaliculaire. Les canaux
étaient tous transformés de même façon, comme ils le sont après
ligature ou section du vas deferens (tel est le cas dans le cryp-
torchisme, après traitement par les rayons X, après transplan-
tation, etc...). Nous parlerons une autre fois des expériences
qui établissent que ce n'est pas à la section du testicule elle-
même qu'est due cette transformation dans les petits restes, mais
à la section des voies de l’épididyme.
Ce qui frappe surtout dans les coupes de ces deux restes supé-
rieurs, c'est l’augmentation considérable du nombre et des di-
mensions des cellules interstitielles. Entre les canaux sémini-
fères, on observe des masses de cellules interstitielles, dont l’épais-
seur, en général, égale le diamètre d’un canal. En outre, les cellu-
les interstitielles forment des amas d'un diamètre atteignant
parfois 500 u. Ce n'est pas une exagération de dire que, dans un
reste qui ne représente que 1 p .100 ou moins de la masse testi-
culaire normale, le nombre total des cellules interstitielles est,
dans tous les cas, aussi grand que dans deux testicules entiers.
Nous n'avons pas fait le calcul exact de ce nombre ; mais, sans
aucun doute, le nombre des cellules interstitielles dans les deux
restes mentionnés est beaucoup plus grand que dans des testicu-
les cryptorchiques, transplantés, etc... Dans les grands amas, les
cellules interstitielles sont disposées en lobules séparés les uns
des autres par du tissu conjonctif.
La vascularisation de ces restes était abondantes, le plexus
(1) Voir le n° précédent des C. R. de la Soc. de biol. ,
SÉANCE DU LS JUIN 89
pampiniforme avait les dimensions normales. Les restes du pôle
supérieur ne présentaient de signes ni d’une dégénérescence com-
plète ni de la cicatrisation si caractéristique pour les restes du
pôle inférieur.
À en juger d'après l'hypertrophie énorme des cellules intersti-
tielles dans les petits restes du pôle supérieur, on aurait tendance
à admettre une hypertrophie compensatrice. Mais certaines ob-
servations semblent prouver qu'il ne peut être ici question d’une
hypertrophie compensatrice, attendu que l’hypertrophie énorme
des cellules interstitielles est düe à une fonction sécrétoire in-
terne exagérée. Nous avons déjà vu que le nombre des cellules
interstitielles dans les restes du pôle inférieur est très loin d’at-
teindre celui des cellules interstitielles d’un reste du pôle supé-
rieur et que, pour le moins, les restes du pôle inférieur fournissent
aussi une quantité de sécrétion interne suffisante pour une mas-
culinisation normale. De nouvelles expériences, que nous discute-
_rons prochainement, établissent qu'une hypertrophie énorme
des cellules interstitielles peut avoir lieu dans une calotte du pôle
supérieur, au Cas où la masse totale testiculaire est très peu rédui-
te. C'est pourquoi la grande différence observée entre les restes
du pôle inférieur et ceux du pôle supérieur semble être düe
surtout à une vascularisation plus favorable dans le dernier cas.
(Institut physiologique de l'Université de Dorpat-Tartu, Esthonie).
SUR LES ALTÉRATIONS DES CARACTÈRES SEXUELS SECONDAIRES
CHEZ, UN Coo TUBERCULEUX,
par Bonrivose Dim. Micosevic.
Sans vouloir faire aucune hypothèse pour le moment, nous rap-
porterons simplement dans cette note un cas intéressant d’altéra-
tion des caractères sexuels secondaires chez un Coq tuberculeux
provenant d'un marché de Belgrade. Le Coq avait l'apparence
d'une Poule, si bien que personne n'aurait dit que ce füt un sujet
male. [l était plus petit que les jeunes Coqs ayant à peu près le
_ même àge. Son corps, un peu large, était porté par des jambes
courtes et au lieu d'être redressé, il se tenait parallèlement au
sol, ce qui est un caractère des Poules. Le cou était aussi un peu
plus court que d'ordinaire. Sa tête était relativement petite et
ronde. La crête était à peine développée. Le plumage montrait
une différenciation très légère des plumes du cou et c'était
l'unique caractère qui fit douter de son sexe, tandis que la queue
ressemblait parfaitement à celle d’une Poule. Il était timide et
ne montrait point d’instincts combattifs. Or, tous les caractères
90 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
secondaires étaient profondément modifiés, excepté les plumes
du cou (ce qui n’est nullement étonnant, étant donné que, chez les
Coqs, on n'agit pas sur leur plumage, mème en les châtrant).
Quant à l’ergot, il n’était pas encore visible.
Le Coq est mort à l’âge d'environ 6 ou 7 mois. À l’autopsie,
pratiquée une heure après la mort, nous avons constaté qu’on
avait à faire à un Coq et non à une Poule. La mort était causée
par une tuberculose généralisée. Le poumon droit était complè-
tement infiltré, tandis que le poumon gauche ne semblait pas
être affecté. En dehors d'innombrables petits foyers tuberculeux
disséminés dans presque tous les organes, il y en avait dans
le péritoine quatre très grands et en état caséeux : deux derrière
les poumons et deux autres dans la région lombaire. L’intestin
grèle était partiellement hyperhémique. À en juger d’après les
modifications générales des organes internes, la maladie devait
avoir atteint le sujet pendant les premières semaines, ou tout au
plus pendant les deux premiers mois de son développement pos-
tembryonnaire.
Etant donné que les caractères sexuels secondaires sont tribu-
taires de la glande interstitielle, nous avons porté toute notre
attention sur l’étude histologique de cette glande. Le tissu testi-
‘culaire fut fixé dans le mélange fixateur de Bouin et les coupes
furent colorées à l’hématoxyline de fer et à l’hématoxyline de
Delafield, en combinaison avec le Bordeaux rouge et l’éosine.
Bien que nous eussions fait un assez grand nombre de prépara-
tions des testitucules du Coq en question, de même que de Coqs
normaux d’un âge à peu près égal (et aussi d'ovaires d’une jeune
Poule), nous n’avons pu déceler une différence claire et décisive
entre le nombre et la forme des cellules constitutives des glandes
interstitielles mâles chez les sujets étudiés.
Ancel et Bouin (1905) ont observé chez les Hommes atteints
de maladies infectieuses aiguës et de maladies chroniques (en
particulier dans la phtisie), des changements hypertrophiques
dans leurs glandes interstitielles. Les auteurs attribuent à cette
hypertrophie le rôle de défense de l’organisme. Cependant, cette
hypertrophie, d’après ces mêmes auteurs, peut faire défaut, ce
qui était aussi le cas chez notre Coq tuberculeux. Ancel et Bouin
observèrent, dans wn certain nombre de cas, l’atrophie à peu
près totale de la glande interstitielle à la suite d’une longue
cachexie. Ils déterminèrent, sur des Rats blanes et des Cobayes,
des intoxications chroniques par la toxine tuberculeuse, des infec-
tions tuberculeuses, charbonneuses, etc. Dans ces conditions expé-
rimentales, les auteurs ont pu constater soit ume hypertrophie
(au début d’une intoxication ou d’une infection), soit une atro-
phie de la glande ïnterstitielle (chez les Cobayes atteints d'une
SÉANCE DU 18 JUIN 91
tuberculose généralisée expérimentale). Les auteurs ne nous
disent pas s'ils ont opéré sur des sujets jeunes ou adultes, et si
les maladies ont déterminé aussi des altérations des caractères
sexuels secondaires en dehors de l’atrophie et de l’hypertrophie
des glandes interstitielles.
En résumé, le cas rapporté dans cette note montre qu'une cause
pathologique peut altérer les caractères sexuels secondaires sans
qu'on puisse constater des altérations morphologiques des glandes
sexuelles et interstitielles.
(Université de Belgrade).
SUR LES TRANSFORMATIONS DU CARYOSOME CHEZ LES GRÉGARINES
(A PROPOS D'UNE NOUVELLE ESPÈCE : Gregarina mräzeki),
par Borivose Dim. MiLoyevic.
Le plus souvent, on a vu le caryosome des Grégarines se
désagréger au commencement de la phase sexuelle et notamment
après l’enkystement. C'est pour cette cause peut-être qu'on attri-
buait aux transformations du caryosome la valeur d’un fait rat-
taché aux phénomènes sexuels. On croyait y voir une épuration
ou peut-être une forme de réduction de la substance chromatique
ou, enfin, la séparation des deux sortes de chromatine — la chro-
matine trophique et la chromatine générative.
Cependant, le caryosome peut subir des changements caracté-
ristiques, presque à toutes les phases de la vie végétative des Gré-
garines. On peut s'en convaincre rien qu'en comparant entre
eux les faits constatés chez diverses espèces d'un même genre.
Nous eiterons comme exemple le genre Gregarina. Sur nos prépa-
rations de Gregarina blattarum, nous avons trouvé le caryosome
presque exclusivement chez les jeunes céphalins, le caryosome
chez cette espèce étant une formation très passagère et se désagré-
geant au début de la phase d’accroissement. Les grains chroma-
tiques du caryosome éparpillé forment une sorte de chapelet plus
où moins clair. Chez Gregarina ovata, le caryosome persiste aussi
après le stade de céphalin, mais il est de règle qu'il commence
à se désagréger chez les très jeunes sporadins. Le résultat de ces
changements est la formation d’un chapelet chromatique comme
chez G. blaltarum. Les sporadins de Gregarina mräzeki (1) con-
(x) Nous avons vu cette espèce pour la première fois en été 1913. Nous la
dénommons G. mräzeki en l'honneur de l’infatiguable chercheur tehèque, le Pr
À. Mräzek. Cette nouvelle espèce parasite le tube digestif des Chenilles d’Ephestia
kühniella, un Micprolépidoptère vivant dans les moulins. Les sporandins sont li-
92 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
servent leur caryosome jusqu'à la fin de l'accroissement. C’est à
ce stade, parfois même avant que l'accroissement ait atteint son
terme, que le caryosome subit des changements profonds. Il perd
la plus grande partie de sa chromatine et devient très semblable
à un noyau vésiculaire, pendant que la poudre chromatique,
sortie du caryosome, envahit tout le reste du noyau. Les sporadins
accouplés montrent un caryosome presque dépourvu de sa chro-
matine, qui se retire à la périphérie à peu près invisible du caryo-
some. Ces changements rappellent vivement les « métamor-
phoses cycliques du caryosome » de Hartmann. Enfin, les trois
espèces de Gregarina vivant dans le tube digestif des larves de
Tenebrio molitor : G. cuneata, G. polymorpha, G. steini, ne per-
dent leur caryosome qu'après l’enkystement. C’est à ce stade seu-
lement que le caryosome commence à perdre ses substances chro-
matiques.
Le reste de la phase sexuelle chez toutes les Grégarines est
caractérisé par des noyaux dépourvus de caryosome. Le caryo-
some est toujours une néoformation et il apparaît au commen-
cement de la période de l'accroissement, c'est-à-dire chez les
sporozoïtes ou un peu plus tard. Or, le caryosome a un dévelop-
pement cyclique.
À notre avis, il ne faut pas conclure des faits cités ci-dessus
que le rôle du caryosome chez les Grégarines soit purement tro-
phique, ainsi que le voulait Siedlecki pour sa Caryotropha mes-
nili. Au contraire, nous avons vu le premier noyau génératif se
former chez Gregana cuneala, au sein même du caryosome du
noyau primaire (1). Le caryosome a donc une fonction générative
de première ponte: Cependant, les changements qu'il subit
au cours de l’évolution des Grégarines n'ont aucune relation avee
ses fonctions sexuelles : ces changements sont d’un ordre pure-
ment trophique. Il n’est pas sans intérêt, peut-être, d’insister sur
le fait que, chez toutes les espèces de Grégarines des larves de
Tenecbrio molilor, le caryosome persiste jusqu'à la même période
du cycle évolutif, et que la vie végétative de ces diverses espèces
se développe sous l'influence de facteurs identiques.
(Université de Belgrade).
bres : il n'y a d'acouplement qu'immédiatement avant l’enkystement. C’est:
pourquoi les couples de sporadins sont très rares. Le kyste est régulièrement
sphérique. Pendant les premières 24 heures on voit les deux individus séparés
par une zône hyaline de plasma transparent ct leurs cytonlasmes se mélangent
ensuite complètement. Les kystes forment plusicurs sporoductes. Les spores
ovoïdes sont légèrement obtuses aux deux extrémités. Nous avons coloré: nos
frottis à l'hématoxyline de Delafield.
(x) Glisnik Hrvatskog Prirodoslounog, Drustva, t. XXXI, I, 1920. — C. R. de
la Soc. de biol., t. LXXXIV, p. 99-100, 1921.
SÉANCE DU 18 JUIN 93
Bacillus irreversus capsulalus,
par S. MarBais.
Dans une communication antérieure (1), j ai montré que les
cultures de Bacilles encapsulés du type de Friedländer, présentent
une réaction réversible sur la gélose inclinée, tournesolée et
sucrée. Ces milieux deviennent rouges 24 heures après l’ensemen-
cement, puis ils redeviennent violets ou bleuâtres un jour plus
tard. Par contre, la réaction acide obtenue dans les cultures de
Bacillus lactis aerogenes ne se modifient plus, mème au bout de
plusieurs mois. Cette conclusion infirmerait les recherches si
précises de Grimbert. La cause de ce désaccord résidait simple-
ment dans le fait que nous avons donné le même nom de Bacillus
lactis aerogenes à des espèces en réalité différentes. J'ai repris
cetle question en employant dans mes recherches le vrai Bacte-
rium lactis aerogenes d'Escherich, provenant de féces de nonr":s-
sons, et j'ai trouvé que ce Bacille ressemblait parfaitement au
Bacille de Friedländer ; il attaque la dulcite et ses cultures sont
réversibles.
En continuant ces recherches pour ma thèse de doctorat en
médecine (2), je suis arrivé à étudier un Bacille encapsulé tout à
fait particulier qui, comme nous le verrons, fait la liaison entre le
groupe du Bacille de Friedländer et le groupe du Colibacille.
C'est un Bacille que j'ai trouvé dans les urines qui m'ont été en-
voyées par le D° E. L. Gautier, et provenant de Dass, atteint
depuis dix ans d'urétro-cystite et prostatite chroniques.
Bacille immobile, Gram négatif, qui trouble le bouillon et
l'eau peptonée, où il produit une collerette épaisse, crèmeuse ;
dans le sérum du Lapin jeune et dans le péritoine et le sang
de la Souris, il produit de très belles capsules. Sur gélose, il
pousse en formant deux sortes de colonies, qui sont en rapport,
ainsi que je l'ai observé, avec le degré de concentration de ce
milieu. Sur gélose fraîche, les colonies se déveléppent comme
celles du Pneumobacille : grosses, opaques, luisantes, irisées
comme de la nacre, qui coulent le long du tube ; sur gélose an-
cienne dure, ces colonies sont au contraire plates et disposées
en cocardes ; un plateau central rond de 4 mm., entouré d'une
_circonférence dentelée radialement, de 2 mm. de largeur. La troi-
sième zone est composée d’une bande large, circulaire vers le
centre de la colonie et sinueuse à la périphérie. En repiquant,
dans deux tubes d’eau peptonée, le Bacille de ces deux espèces
(1) Le Pneumobacille réversible et le Bacillus lactis aerogenes. C. R. de la
Soc. de biol., 1919, p. 34.
(2) Les Pneumobacilles à culture de réaction réversible. Thèse, Paris, 1927.
Biorocie. ComMPpres RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 8
94° SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
de colonies, on obtient de l’indol dans les deux tubes. Il verdit
l’Artichaut et jaunit la gélose au rouge neutre simple ou addi-
tionnée de glucose. Sur gélose inclinée, tournesolée et sucrée, il
rougit, en 2/4 heures, les tubes au galactose, au glucose, à la
sly cérine, au léy ulose, au maltose, à la mannite et au xylose ; il
n'attaque pas les tubes à la dulcite, à l’inuline, au lactose et au.
saccharose, tout en donnant pourtant une culture très abondante.
Mais, fait important, le troisième jour et les suivants, on ne cons-
tate pas de changement dans la réaction d'aucun de nos onze
sucres divers. Il ne coagule pas le lait. Il tue la Souris en 5 1e
après une inoculation dans la cavité péritonéale.
C’est donc un microbe encapsulé intéressant, qui diffère des
autres Bacilles encapsulés par la fixité de sa réaction acide sur
les milieux sucrés, par la production d'’indol et par les formes
différentes de ses colonies sur gélose fraiche et sur gélose dure.
Il constitue vraiment une espèce particulière, ayant à la fois quel-
ques caractères des Bacilles encapsulés du type Friedländer et des
caractères appartenant à un autre type de Bacilles immobiles et
sans capsule, qui ressemblent au groupe du Colibacille.
C'est à cause de la fixité de la réaction acide sur les milieux
sucrés que je l’ai appelé Bacillus irreversus capsulatus.
ÉLECTION D'UN MEMBRE TITULAIRE.
Liste de présentation.
Première ligne : M. G. Roussy.
Deuxième ligne : M. NÈèGRE. :
Troisième ligne : MM. BaBonneix, Broceo-Rousseu, GRIGAUT et
M. LaBpé.
VOTE.
Votants : Ar.
M. G. Roussy obtient : 28 voix. Elu.
M. Broco-Rousseu —. 5 voix.
M. BaBonweix — 3 voix.
M. M. Lapré — 2 VOIx.
M. GricaAuT — 2 VOix.
M. Nècre — I VOIX.
(2)
95
SEANCE DU 13 JUIN 1921
SOMMAIRE
ARLOIN: (F.) et LANGERON (L.) : Pic (A.),Boxxamour (S.) et Ray-
Influence du choc anaphylactique MONp : Action anti-convulsivante
sur le pouvoir alexique du sérum du chlorure de calcium. Chlorure
LE CONVERSE Reese 1 | de calcium et strychnine ....... 2
Couvreur (E.) et CHanoviren Porcuer (Ch.) et Tapernoux
(X.) : Remarques à propos de la (A.) : Recherches sur la rétention
HOMERAS Pallot nes 10 | lactée. Relations entre le lactose
GuiLLIERMOND (A.) ; À propos résorbé au niveau de la mamelle
de l’origine de l’anthocyane .... He betiletlactose urinaire. 47%. se 7
Présidence de M. Maignon.
INFLUENCE DU cuoc ANAPHYLACTIQUE
SUR LE POUVOIR ALEXIQUE DU SÉRUM DE COBAYE,
par FERNAND ArLoixG et L. LANGERON.
Dans une communication antérieure (Réunion Biologique de
Lyon, 23 mai 1921), nous avions montré que le choc anaphylac-
tique était sans action modificatrice régulière sur le pouvoir agglu-
tinant des sérums d’animaux expérimentalement préparés vis-
à-vis du Bacille tuberculeux et du Bacille pyocyanique.
Dans une série parallèle de recherches nous avons examiné si
le choc anaphylactique déclenché par injection sous dure-
mérienne de sérum de Cheval normal, chez des Cobayes sensi-
bilisés avec ce même sérum, amenait des changements du pouvoir
complémentaire des animaux choqués, en recherchant la quan-
tité minima de sérum nécessaire pour réactiver un système
hémolytique Lapin anti-Mouton. |
Chez six Cobayes, nos dosages ont établi que la quantité minima
96 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (2)
de complément nécessaire à la réactivation du système hémoly-
tique a été sensiblement la même avant et après le choc anaphy-
lactique. Citons à titre d'exemple
Cobaye n° 27. Avant le choc, il faut o c.c. 3 de complément
dilué à 1/10° pour obtenir l'hémolyse totale ; après le choc, même
dose de o c.c. 3. L'animal présente une crise hémoclasique nette.
Le nombre des globules blancs passe de 9.900 à 6.250. Phéno-
mènes de choc intenses ; mort de l’animal au bout d'une heure.
Cobaye n° 47. Avant le choc, o c.c. 4 de complément à 1/10°
sont nécessaires pour noter l’hémolyse totale. Après le choc,
même dose. Phénomène de choc d'intensité moyenne avec leuco-
pénie de 7.500 à 5.750.
En somme, le choc anaphylactique ne semble pas provoquer de
baisse brusque du pouvoir alexique parallèlement aux autres élé- .
ments du syndrome hémoclasique. Si une légère variation peut
s’observer, son intensité ne dépasse pas les variations spontanées
du pouvoir alexique couramment observées.
(Laboratoire de médecine expérimentale et comparée
de la Faculté de médecine.)
ACTION. ANTICONVULSIVANTE DU CHLORURE DE CALCIUM.
CHLORURE DE CALCIUM ET STRYCHNINE, EPA
par À: Pic, S. Boxvamour et Raymonp.
Î
Le chlorure de calcium exerce une action modératrice sur les
centres nerveux ; de là son emploi dans le traitement de l’épi-
lcpsie, de la tétanie, du spasme de la glotte, de la laryngite stri-
deuleuse, des convulsions. Cette action modératrice se manifeste
nettement dans l’intoxication expérimentale des Grenouilles par
la strychnine, comme le prouvent les expériences suivantes. Les
injections utilisées sont une solution de sulfate de strychnine à
T p. 10.000 et une solution de chlorure de calcium à 1 p. 10.
Expérience 1 : Deux Grenouilles (1 et 2) de taille semblable
reçoivent, à 16 heures, chacune sous la peau de la cuisse, 0,5 c.e.
de la solution de strychnine. À 16 heures 55, elles présentent
toutes les deux, au moindre choc, des secousses spasmodiques
avec bonds, raideur, contracture, jambes postérieures en exten-
sion, À Ja Grenouille 2, à 17 heures 10, on injecte r c.c. de la
solution de chlorure de calcium. À 17 heures 20, tandis que la
Grenouille 1 est toujours télanisée, la Grenouille 2 est paralysée,
flasque, ne réagissant plus, même à une piqüre.
Expérience IT : Trois Grenouilles (3, 4 et 5) reçoivent, à
(3) SÉANCE DU 13 JUIN 97
11 heures 10, sous la peau, 0,5 c.c. de la solution de sulfate de
strychnine. À 12 heures 30, elles sont toutes les trois en pleine crise
convulsive. À 12 heures 35, la Grenouille 3 reçoit 0,5 c.c. de la
solution de chlorure de calcium ; la Grenouille 4, 0,75 c.c. de la
même solution. À 12 heures 45, tandis que la Grenouille 5 est
tétanisée, la Grenouille 3 l’est aussi, mais moins fortement ; la
Grenouille 4 est paralysée.
Expérience III : Trois Grenouilles (6, 7 et 8) reçoivent, à
16 heures 20, 0,75 c.c. de la solution de strychnine. Immédiate-
ment après, la Grenouille 7 reçoit 0,75 c.c. de la solution de
chlorure de calcium, la Grenouille 8, 0,5 c.c. de la même solu-
tion. Un quart d'heure après, la Grenouille 6 entre en tétanisation,
les Grenouilles 7 et 8, au contraire, se paralysent et restent para-
lysées sans avoir présenté aucune convulsion tétanique.
Expérience IV : Une Grenouille (9) reçoit, le 26 mai, 0,75 c.c.
de la solution de strychnine. Une autre (n° ro) reçoit la même
dose et immédiatement après, 1 c.c. de la solution de chlorure
de calcium. Ün quart d'heure après, la Grenouille 4 est en pleine
crise convulsive, la Grenouille ro est paralysée. Le lendemain,
27 mai, les deux Grenouilles reçoivent chacune 0,5 c.c. de la
solution de strychnine. Consécutivement, la Grenouille 9 se téta-
nise, la Grenouille ro reste absolument normale. Le 28 mai, à
14 heures 55, on fait aux deux mêmes Grenouilles une nouvelle
injection de 0,5 c.c. de la solution de strychnine. À 15 heures 45,
la Grenouille 4 entre en tétanisation, la Grenouille 10 reste nor-
male. À 16 heures 20, tandis que la Grenouille 9 est en tétani-
sation complète, la Grenouille ro présente, pour la première fois,
de la contracture et des secousses spasmodiques qui disparaissent
rapidement par une injection de 0,5 c.e. de la solution de
chlorure. ”
Conclusions. 1° Chez la Grenouille, le chlorure de calcium
en injection sous-cutanée fait disparaître les secousses convul-
sives produites par la strychnine.
2° Injecté à dose suffisante, en même temps que le sulfate de
strvchnine, il empêche l'apparition de secousses tétaniques.
3° Son action anticonvulsivante persiste au moins 48 heures.
(Faboratoire de thérapeutique de la Faculté de médecine.)
98 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (4)
À PROPOS DE L'ORIGINE DF L'ANTHOCYANE
2
par À. GUILLIERMOND.
La question de l’origine de l’anthocyane a été récemment l’objet
d’une controverse entre Politis et Pierre Dangeard (1). Comme il
nous apparaît que cette controverse repose sur l'interprétation
erronée de faits très exactement observés, nous croyons utile d’ex-
poser une autre interprétation qui diffère de celles des deux
auteurs.
C'est nous qui, pour la première fois (1913), avons fait con-
naître le mode de formation des pigments anthocyaniques. L'ob-
servation vitale des jeunes feuilles de Rosiers nous a permis de
démontrer que l’anthocyane apparaît sous forme d'éléments tout
à fait semblables, morphologiquement, à des mitochondries.
Nous avions donc cru pouvoir conclure que les pigments antho-
cyaniques ont une origine mitochondriale, conclusion d'autant
plus légitime que les autres pigments végétaux naissent dans les
mitochondries et que les travaux de Prenant venaient de montrer.
que les pigments animaux se forment de la même manière. Le
mode de formation de l’anthocyane est général et a été retrouvé
depuis par un grand nombre d'auteurs dans les plantes les plus
diverses. Il est donc indiscutable que l’anthocyane présente à son
origine des formes morphologiquement semblables à des mito-
chondries. C’est là le fait. Il s’agit maintenant de l'interpréter.
Les recherches de Pensa ont montré que les figures mitochon-
driales de l’anthocyane ne se conservent ordinairement pas par
les méthodes mitochondriales et ne paraissent par conséquent
pas être des mitochondries. Celles de P.-A. Dangeard ont démon-
tré, d'autre part, que le système vacuolaire des végétaux dont on
ne connaissait pas jusqu'ici l’évolution, apparaît d'ordinaire dans
les cellules embryonnaires sous des formes de mitochondries et
que le mode de formation de l’anthocyane n’est qu’un cas parti-
culier du mode général de formation des vacuoles. De nouvelles
recherches de notre part ont confirmé les résultats de ces auteurs
et ont démontré que les figures mitochondriales de l’anthocyane
n’ont pas les caractères microchimiques des mitochondries et se
rattachent à des formes spéciales, jusqu'ici inconnues, que peut
revêtir le système vacuolaire dans certaines phases.
Pour Politis, qui s'appuie sur des observations vitales et qui
n'a sans doute pas eu connaissance de nos dernières recherches,
J’anthocyane se forme dans des mitochondries. Pour Pierre Dan-
(NC FR de lAcad. des se. r927
(5) SÉANCE DU 43 JUIN 99
seard, comme pour nous, les figures mitochondriales de la for-
mation de l’anthocyane appartiennent au système vacuolaire,
mais l’auteur admet que ce que l’on a décrit jusqu ici sous le nom
de mitochondries représentent de simples aspects que peuvent
revêtir, dans certaines phases des éléments de nature, d'origine
et de signification différentes, appartenant au système vacuolaire,
aux aies , et à des granulations spéciales, désignées par P. A.
Dangeard sous le nom de microsomes, ce qui aboutit à la né-
gation de la notion du chondriome. Cette théorie est en désaccord
avec tous les faits et la question a une trop grande importance
pour que nous ne tenions à la discuter pour ee des confusions
regrettables qui pourraient en résulter. Il est bon de remarquer
d'abord que les observations vitales étant très difficiles en cyto-
logie animale, c’est presque exclusivement par les techniques
mitochondriales que l'on a abordé l'étude du chondriome de la
cellule animale. L'un des caractères essentiels des mitochondries
est donc de se colorer par ces techniques. C’est aussi par ces
méthodes qu'on à démontré la présence de mitochondries dans
les Végétaux, mais la cellule végétale étant très favorable aux ob-
servations vitales, on a cherché ensuite à retrouver les mito-
chondries sur le vivant. Mais il faut tenir compte qu'il y a des
éléments très visibles sur le vivant (système vacuolaire et granu-
lations lipoïdes), qui ne se retrouvent plus dans les coupes fixées
parce qu'altérés ou dissous. Au contraire, d'autres éléments dif-
ficiles à observer sur le vivant parce que d'une réfringence peu
différente de celle du cytoplasme, se différenciant avec beaucoup
de netteté sur coupes fixées et colorées (détails de structure du
noyau et chondriome). Il est donc nécessaire d’écarter toute cause
d'erreur par une comparaison aussi précise que possible de la
cellule vivante et de la cellule fixée, sans jamais négliger les
résultats apportés par la méthode des coupes fixées et colorées. Or,
nos observations les plus récentes ont démontré qu'il existe dans
le cytoplasme, en dehors du chondriome, des éléments qui res-
semblent par leurs formes aux mitochondries, mais qui ne corres-
pondent pas aux formations bien caractérisées connues sous ce
nom, parce qu'elles ne se conservent pas par les méthodes mito-
chondriales. On voit que l'existence de ces formes pseudomito-
chondriales inconnues jusqu'ici en eytologie animale, a pu être
une source d'erreurs qu'une analyse plus précise de la cellule a
permis de rectifier. Il en résulte que les observations vitales, sans
le secours des techniques mitochondriales, sont insuffisantes, et
c'est précisément sur des observations de ce genre que Écpose
la théorie de Pierre Dangeard.
A côté du chondriome nettement défini par ses caractères mor-
* phologiques évolutifs, microphysiques et microchimiques, il
1C0 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (6)
existe toujours, en effet, dans la cellule végétale, un système
vacuolaire renfermant des substances variées à l’état de solution
colloïdale. Ce système vacuolaire, dont la connaissance des formes
évolutives est due à P.-A. Dangeard, apparaît fréquemment dans
les cellules embryonnaires sous forme d'éléments morphologi-
quement semblables aux mitochondries et que, dans nos pre-
mières recherches sur l’origine des pigments anthocyaniques dans
les feuilles de Rosiers, nous avions pris pour telles. Ces formes
pseudomitochondriales du système vacuolaire, sont semi-fluides :
elles s’anastomosent en réseau, puis se gonflent par absorption
d'eau et se fusionnent les unes aux autres pour constituer de
grosses vacuoles fluides typiques. Mais les figures mitochondriales
du système vacuolaire n'ont, avec les mitochondries, qu’une res-
semblance de formes. Or, il est aujourd'hui démontré, à la suite
de nos recherches, que la forme ne suffit pas, à elle seule, à carac-
tériser les mitochondries. Ces formes pseudo-mitochondriales du
système vacuolaire se distinguent facilement du chondriome par
le fait qu'elles fixent instantanément la plupart des colorants vi-
taux que laissent incolores les mitochondries. Les mitochondries
s’altèrent facilement au cours des observations vitales, mais l’al-
tération n'est pas la même dans les deux cas. Enfin, elles n’ont
aucun des caractères microchimiques des mitochondries. Elles
ne se conservent et ne se colorent pas par les méthodes mitochon-
driales, sauf dans de rares exceptions ; même dans le cas où elles
se colorent par ces techniques, elles se distinguent facilement des
mitochondries par le fait qu'étant plus fluides que le cytoplasme,
le fixateur contracte leur contenu, qui apparaît entouré d’une
auréole hyaline. Les formes mitochondrialies du système vacuo-
laire sont très loin d'ailleurs de se retrouver dans tous les Végé-
taux et n'existent que dans une phase très limitée de la vie cellu-
laire. Elles ne répondent donc pas à la définition des mitochon-
dries de la cellule animale et l’on ne peut les assimiler à elles.
Au contraire, elles se rapprochent beaucoup des formations con-
nues dans la cellule animale sous le nom de canalicules de Holm-
oren et peut-être, en partie aussi, de l'appareil réticulaire de
Golgi, qui ne se colorent pas par ces techniques mitochondriales et
n'ont jamais été confondues avec les mitochondries.
iestent les granulations, improprement désignées par P.-A.
Dangeard, sous le nom de microsomes ; celles-ci sont de simples
gouttelettes lipoïdes, produit du métabolisme cellulaire, qui n’ont
aucune ressemblance avec les mitochondries et ne se colorent pas
par les techniques mitochondriales.
Ainsi, la majeure partie des formations que Pierre Dangeard
attribue aux mitochondries, n’ont pas les caractères des mitochon-
dries : ce sont des formations bien visibles sur le vivant, mais
SÉANCE DU 13 JUIN 101
=
1
SL
qui ne se conservent pas el ne se colorent pas par les méthodes
milochondriales. On voit qu'en fin de compte la notion du chon-
driome subsiste dans toute son intégrité et que les mitochondries
ne sont pas des éléments disparates, mais correspondent à une
catégorie bien déterminée d’organites.
RECHERCHES SUR LA RÉTENTION LACTÉE.-
RELATION ENTRE LE LACTOSE RÉSORBÉ AU NIVEAU DE LA MAMELLE
ET LE LACTOSE URINAIRE,
par Cu. Porcuer et À. TAPERNOUXx.
Dans un travail antérieur (1), l’un de nous a fait remarquer
que, toutes les fois qu'il y à dans la mamelle une rétention du
lait antérieurement sécrété, du lactose est résorbé et on le retrouve
dans l'urine ; le lactose urinaire ne peut provenir, cela est incon-
testable, que de la mamelle. Une question subsidiaire, mais pleine
d'intérêt, et qui exige cette fois des données quantitatives, se
pose maintenant : le lactose résorbé au niveau de la mamelle
passe-t-il entièrement ou partiellement dans l'urine ; en d’autres
termes, sen perd-t-il, en reste-t-il en chemin ?
Dans les circonstances très variées, physiologiques ou patho-
logiques, où l'on observe de la lactosurie par suite de rétention
lactée, il est impossible de répondre exactement à cette question,
parce qu'on ne peut pas savoir avec précision quelle est la quan-
tité de lactose qui est sécrétée, quelle est celle qui est résorbée.
La seule donnée chiffrée que l’on possède nous est donnée par le
lactose urinaire, mais dire si celui-ci répond, avec ou sans pertes,
au lactose résorbé, c'est fort difficile puisque nous manquons
d'un déterminisme expérimental incontestable.
Il y a cependant un*moyen de résoudre la question facilement,
c’est de s'adresser à une femelle laitière dont la mamelle est
« sèche », c’est-à-dire au repos (2), et d’injecter, dans cette
mamelle, par les trayons, une solution de lactose d’un titre connu,
de recueillir les urines, d'y doser le sucre, et, enfin, de voir ce
(1) Ch. Porcher. La rétention lactée. Arch. de méd. des enfants, octobre-no-
vembre 1920.
(2) Le repos de la mamelle chez une femelle qui a déjà donné du lait n’est
jamais absolument complet ; il est presque toujours possible de retirer quelques
gouttes, voire même quelques c.c. (4 ou 5 chez la Chèvre, ou un peu plus chez la
Vache) de la glande ; ce lait, lait de rétention au premier chef, est très pauvre
er lactose ; quoi qu'il en soit, une telle sécrétion n’a pu troubler nos expéricnecs.
102 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON D CRE (8}
qui est resté dans la glande mammaire ; le bilan sera donc facile
à établir.
C'est ce que nous avons fait en nous adressant à une Chèvre
mise en cage et nos expériences sont résumées dans le tableau
annexé.
On a injecté chaque fois 200 c.c. ou à peu près (100 c.c. par
trayon) d'une solution stérilisée de lactose rendue isotonique par
addition de chlorure de sodium ; le troisième jour,-cependant, la
solution non chloruré-sodique était hypertonique, puisqu'elle
contenait 80 gr. de lactose dans 200 c.c. de solution.
Taux par Liquide Tauxdu Quan- Lactose Lactose perdu
Urine litre recueilli lactose tité du retrouvé Re
re- dulac- Quantité dansla con- lactose (urine Lactose 0/0 du
Lactose cueillie tose de lactose mamelle teuu mammaire eltma- ré- en lactose
Daies injecté en c.c. urinaire urinaire enc.c. enc.c. restant melle) sorbé poids résorbé
e
mars.
18. S. 500 0
19.M. 9,65 450 O
S. 635 5,65 60 {5,10
20.M. 18,25 440 53,40 1,500 * 110 1250 1,35 6,45 8,30 3,20 38,0:
S. 745 8,00 SCO) ro
21. M. 12825) 430 6,25 2270) 7 1011010 1.20 9-00 1705 58 BCD
S. 680 8,65 5,901, = |
92. M. 250 9,05 2,25) * 135 15,45 1,10 9,85 26,55 18,40 69,30
S. 450 O
23. M. 39) O0
Dans cette expérience, aux résultats si nets, la perte du lactose
est importante ; elle croît avec la quantité de sucre injecté. Une
grande partie du lactose résorbé est donc restée en route, et, plus
que vraisemblablement, elle à dû être employée presque toute
par le foie, qui n'a pas été sans en recevoir, à faire du glycogène,
bien que le lactose n'ait qu’un pouvoir glycogénétique assez res-
treint. Y a-t-il lieu de faire état des ferments de défense d'Ad-
berhalden pour expliquer la disparition dû Jactose ? Nous ne le
pensons pas, car les recherches faites dans cette direction, et
que nous ne pouvons reproduire dans cette note, nous ont montré
que le sérum de la Chèvre ne jouissait pas d'un pouvoir lactoso-
Ivtique qu'on puisse faire intervenir.
L'étude du bilan du chlorure de sodium est également à mettre:
en relief. Le liquide, recueilli dans la glande mammaire le len-
demain des injections, est toujours isotonique.
A =—0°,555 ; —0°,565 ; —0°,55. Il renferme des quantités de
chlorure de sodium d’un taux par litre de 6 gr. 43, 6 gr. 19,
6 ©T. 05.
(9) SÉANCE DU 13 JUIN 103
Notons que le troisième jour, il n'y avait cependant pas eu
d'injection de chlorure de sodium, la solution de lactose étant
hypertonique ; le liquide, récueilli dans la mamelle le lendemain,
renferme cependant 6 gr. ob de chlorure de sodium au litre.
Nous verrons ultérieurement si les phosphates alcalins ne peu-
vent pas également intervenir ici. Dans une prochaine note, nous
nous occuperons de ce que devient le lactose injecté sous la peau.
Les conclusions à tirer des faits présentés dans cette note sont
celles-ci : 1° Le lactose éliminé par le rein, au cours d’une lacto-
surie, ne répond pas au lactose résorbé au niveau de la mamelle ;
il y a des pertes en cours de route, pertes qui peuvent être très
élevées ; 2° conséquemment, il peut y avoir résorption de lactose
au niveau de la mamelle, sans lactosurie subséquente, si la quan-
tité du lactose résorbé est faible.
(Laboratoire de chimie de l'Ecole vétérinaire.)
104 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (10)
REMARQUES A PROPOS DE LA NOTE DE À. PAILLOT,
par E. CouvreuRr et CHAHoviIToH.
Nous ne ferons point de réponse à la note de M. Paillot (C. R.
de la Soc. de biol., n° 19, 1921). Nous prierons seulement les
lecteurs impartiaux. de se reporter aux deux notes de M. Paillot
(Comptes rendus de l’Académie des sciences, 8 décembre 1919,
n° 4, 1921), et à notre propre note aux mêmes Comptes rendus,
n° 11, 1921). [ls verront alors si les conceptions de M. Paillot sont
dencre identiques et même analogues.
REUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG
SÉANCE DU 10 JUIN 1921!
SOMMAIRE
ARoN (M.) : Sur la glande in- marines. Ses rapports avec l’assi-
terstitielle du testicule embryon- milation chlorophyllienne...... ù)
naire chez les Mammifères...... 3 Kreis (Th.) : Recherches clini-
- Arno (M.): Sur le développe- ques sur la vagotonie et la sym-
ment des voies biliaires intrahé- DaAtRiICOlLONe EEE cn re)
patiques et l’établissement de la NicLoux (M.) : Eudiomètre pour
fonction biliaire du foie........ 6 | de petites quantités de gaz. Appli-
BecxerIcE (A.) et ENGEL (G.) : CULIOMSS Re ane 1/
Au sujet de la centrifugation Niczoux (M.) : Technique de
appliquée à l’agglutination ... . 1 | l’inhalation de l’oxygène pur.
Bzum(L.), Ausez (E.)et Hausx- Application au traitement d’un
NECHT (R.) : Le mécanisme de cas d'intoxication aiguë par
l’action du chlorure de sodium Poxyde deicarbone mer 10
et du chlorure de potassium dans Ruein (M.) : Dispositif simple
les néphrites hydropigènes..... 19 | pour la distillation d’épreuve des
Cuarron (E.) : Régulateur à cultures bactériologiques....... 22
fléau bimétallique pour thermos- STROEHL (A.) : Sur la résistanc:
tats à chauffage électrique. ..... 12 | électrique apparente du corps
- Docxox (A.): Sur la pression hum in pour les courants de fui-
osmotique de quelques Algues Dee ee ee ou
Présidence de M. Georges Weiss.
AU SUJET DE LA CENTRIFUGATION, APPLIQUÉE À L AGGLUTINATION,
par À. Beckericu et G. ENGEr.
Proposé en 1906 par Gäthgens (1), qui se borne à indiquer une
durée optima de 10° sans préciser les caractéristiques de ses ap-
pareils, ce procédé nous semble le plus pratique en raison de sa
rapidité, à la condition d'employer des vitesses suffisamment
élevées. |
I. — Obtention d'un taux de 1/30.000 à des régimes variés
(rôle de la vitesse) :
(1) Gäthgens. Bte. zur Agglutination technik. Arbeit.a.d.kaiserl. Ges. Amk.,
t. XXV:
106 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (2)
EEE a et
Nombre total
Diamètre de tours Durées
Régimes : 400 tours (turbine à eau) 27 CM. 40.000 100”
1.500 — = — 22.000 19’
2.500 — (appareils électr.) — 12.500 5!
Nous avons déjà fait connaître les motifs qui nous condui-
sent à adopter une durée de 5/, avec un régime de 2.500
tours et une centrifugeuse de 27 cm. (2). |
Il. Obtention des taux successifs à divers régimes (comparai-
son avec d'autres procédés).
Nous saisirons le mode de progression des titres par ce procédé,
en rapprochant les courbes d’ascension des chiffres, (en fonction
(o)
des temps) d’une agglutination soumise comparativement: 1° à
Graphique 1, (procédés mécaniques).
1/30.000 0 | 2
1/ Doc RARE _ Lt |
11 4000 DACARIESE v TEE
d'
1/ 5.000. 4 ne
a ET 71]
1/ 1.000 bee : ———- ae
{ 2107 Parts à
1/ Too ae ;
€ 7 de | t ce
rot
Temps . a 5 "15 30° 100 135 * 6h 18h 24h 6oh
1/30.000
1/.100
Temps: 30” 15'30' 100 135 ‘6h 18h 2#h60h
Graphique IT, (procédés statiques).
(>) Nos chiffres ne valent, du reste, que pour un volume centrifugé de 1 c.c.
(un volume de 5 c.c. ue toutes choses égales, la formation des agelutinats).
(3) SÉANCE DU [0 JUIN 107
es tu RU MA EP eV RUr L
des vitesses centrifuges différentes ; 2° à l’action d'un agitateur
mécanique (1) ; 3° à l'action de diverses températures.
Il arrive qu'on obtienne en quelques instants des taux très
élevés par la centrifugation rapide (a°) ; mais on observe aussi
couramment, comme dans les autres tracés (a° b. e.), une pro-
gression régulière des titres, avec ralentissement graduel à l'ap-
proche du taux final. Il semble, et cela résulte de la comparaison
avec le tracé propre à l'agitateur (c.), qu'on puisse exclure toute
action de concentration des germes et des agglutinines dans les
parties profondes des tubes centrifugés, et retenir seulement la
multiplication des rapports de contact, dans les procédés rapides.
La centrifugation à vitesse médiocre relie, du reste, les procédés
dynamiques (a. b. c. e.), aux procédés statiques (d. f. g. h.) qui
obéissent à la même régularité de progression (2).
(Institut d'hygiène).
æ
SUR LA GLANDE INTERSTITIELLE DU TESTICULE EMBRYONNAIRE
CHEZ LES MAMMIFÈRES.
par M. Aron.
L'étude du testicule embryonnaire à divers stades évolutifs
chez certains Mammifères, particulièrement le Porc et le Mouton,
nous a convaincu que la glande interstitielle, qui apparaît dès le
début de l’ontogénèse, n’est nullement identique à celle de l’ani-
mal adulte. Bouin et Ancel (3) ont déjà montré que, chez le Cheval,
la glande interstitielle embryonnaire régresse vers la naissance
et qu'il se forme ensuite une nouvelle glande diastématique qui
atteint son développement complet à l’époque de la présperma-
togenèse. Nous pensons qu'il y a lieu de considérer comme géné-
rale cette évolution en deux temps du tissu interstitiel dans le
testicule.
(x) Imprimant à une plate-forme un mouvement horizontal de va-et-vient de
5 cm. d'amplitude (150 secousses à la minute). Ce procédé empèche cependant
Ja constitution d’amas volumineux : la violence des chocs les disloque à partir
d’une certaine taille. l
(2) Nous avons tenté de suivre un rythme de fixation des agglutinines en arrè-
tant la centrifugation aux diverses étapes. Trois moyens s'offrent de séparer
les agglutinines libres : la filtration sur bougie, qui retient même les aggluti-
nines ; la filtration sur buvard, qui laisse passer des amas de ro-r5 Bacilles ;
enfin, la décantation. Mais, elle suppose la clarification totale et celle-ci une
centrifugation prolongée (1 heure et plus). Les agglutinines ont alors disparu ;
seulement, on ignore leur variation préalable.
(3) Arch. de zool. expér. et gén., t. III, 1905.
103 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (4)
Chez le Porc, à un stade précoce de la vie intra-utérine (em-
bryon de 18 mm.), les cellules interstitielles se montrent déjà
très abondantes et remplissent tous les intervalles entre les cor-
dons sexuels. Volumineuses, de forme souvent irrégulière, elles
possèdent un protoplasma d'aspect trouble partiellement occupé
par une zone achromatique qui répond à la sphère attractive.
Au sein de ce protoplasma, la méthode d’Altmann met en évi-
dence, le plus souvent un seul, parfois plusieurs grains fuchsino-
philes de dimensions considérables : il s’agit là, vraisemblable-
ment, d'une forme de condensation du chondriome au repos.
Chez les embryons plus âgés (de 35 à 140 mm.), la glande in-
terstitielle diminue progressivement d'importance. Cette dimi-
nution parait au début, essentiellement relative et due à ce que
le développement du tissu endocrine ne suit pas celui du restant
de la glande. Plus tard, elle reconnait pour cause la disparition
des cellules interstitielles, dont on voit dégénérer un nombre de
plus en plus considérable à mesure que l’on considère un stade
plus avancé. Cependant, se produit aussi une évolution sécrétoire
de la part de certains éléments, dont le corpusecule fuchsinophile
se résout en granulations multiples qui remplissent le cytoplasma.
On assiste, chez les embryons de 145 à 170 mm., à la régres-
sion presque totale de cette première glande interstitielle. Les
tubes séminifères, jusqu'alors fort espacés, se rapprochent sen-
siblement et, dans les intervalles étroits qui les séparent encore,
on observe beaucoup d'éléments en dégénérescence.
À partir du stade de 180 mm. jusqu'à la fin de la gestation,
une nouvelle glande diastématique se forme rapidement aux dé-
pens du mésenchyme intertubulaire, jusqu’à atteindre, dans les
jours qui précèdent la naissance, un développement considéra-
ble. Les cellules qui la constituent sont régulières, de petite
taille. L'existence d'une sphère attractive près du noyau est
le seul lien de parenté qui les rattache aux cellules de la première
génération. De fines mitochondries occupent la périphérie du
protoplasma. Les éléments de cette deuxième glande interstitielle
ont des caractères cytologiques voisins de ceux des cellules inters-
ütielles de l'adulte ; mais, ces dernières sont beaucoup plus
grosses et manifestent une activité glandulaire qui n'appartient
pas encore aux précédentes. Bien que nous n'ayons pas eu à
notre disposition les pièces nécessaires pour poursuivre en sé-
rie l'étude de l’évolution de l'organe, nous considérons comme
hors de doute qu'il y a transformation régulièrement progres-
sive du tissu interstitiel en glande adulte à partir de la naissance.
La transformation se termine vraisemblablement à l'époque de
la préspermatogénèse, laquelle, chez le Porc, s’installe vers 4
HIOIS,
(5) SÉANCE DU 10 JUIN 109
en ee se
Les Mammifères, chez qui la puberté est plus tardive, repor-
jent dans des limites plus étendues cette double évolution. C'est
là, d’après les observations de Bouin et Ancel, le cas du Cheval,
dont le testicule présente encore quelques mois après la naissan-
ce des vestiges de la glande interstitielle dé première génération
et commence, alors seulement, à développer sa glande de deuxiè-
me génération. Tel doit être également, d’après nos propres
constatations, le cas du Mouton : très importante, comme chez
le Porc, chez l'embryon jeune, la glande interstitielle régresse,
d'abord rapidement, puis plus lentement, jusqu'à la fin de la
gestation, sans qu'apparaissent, pendant la vie intra-utériue,
d’autres éléments endocrines ; parmi ceux qui subsistent de la
glande primitive, d’aucuns contiennent des grains fuchsinophi-
les nombreux et volumineux et, par là, diffèrent tolament des
cellules interstitielles observables chez l’animal adulte. Rappe-
ons que la puberté chez le Mouton s’installe plus tardivement
que chez le Porc et qu'il y a tout lieu d'admettre que la seconde
glande interslitielle n'apparaît qu’un certain temps après la
naissance.
- Quelle est la signification de la première glande interstitielle?
Nous ne saurions aventurer d’hypothèse à cet égard. Mais, ce
qu'il est permis d'avancer, c’est que le déclenchement physiolo-
gique de la « glande de puberté », mis en lumière par les tra-
vaux de Bouin et Ancel, marche bien de pair avec son évolution
morphologique, tandis que la glande de première génération
joue un rôle tout à fait différent. Il semble qu’à cette dernière il
faille retirer toute spécificité d'ordre sexuel, et accorder une si-
gnification assez générale, car nous avons, dans plusieurs cas,
chez le Porc, observé dans l’ébauche ovarique jeune elle-même,
parini les cordons sexuels (qui sont, comme on sait, les homo-
logues des futurs tubes séminifères du mâle, mais destinés ici à
disparaître), de nombreuses cellules interstitielles absolument
A
identiques à celles du testicule embryonnaire.
Conclusion. — La première glande interstitielle, qui naît dans
le testicule, est morphologiquement différente de la glande in-
terstitielle adulte et vouée à la régression: Il paraît vraisemblable
que, chez les Mammifères en général, la deuxième n'aiteint son
maximum de développement et sa structure définitive qu'à l’épo-
que de l'installation de la préspermatogénèse.
Nos observations apportent un nouveau fait en faveur de cette
idée que l'embryon a une physiologie qui lui est propre et que
(comme nous l'avons déjà montré à propos des îlots de Langer-
tans) (rt), certaines de ces glandes endocrines disparaissent au
(1) C. R. de la Soc. de biol., 1920, p. 1445.
BioLocte. ComPpres RENDUS. — 1921. T. LXXXV. | 9
EURE RÉUNICN BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (6).
cours du développement, pour renaître ensuite avec un aspect
structural nouveau.
(Institut d'histologie de la Faculté de médecine).
SUR LE DÉVELOPPEMENT DES VOIES BILIAIRES INFRAHÉPATIQUES
ET L'ÉTABLISSEMENT DE LA FONCTION BILLIAIRE DU FOIE,
par M. ARoN.
Le développement des voies biliaires intrahépatiques est mal
connu. Pourtant, une telle question offre de l'intérêt, tant en
raison du processus histogénique mème que de l'interprétation
physiologique qu'il suggère. Nous avons pratiqué cette étude chez
l'Homme, sur des préparations 2 foie embryonnaire à différents
stades évolutifs.
Il y a lieu d'envisager suecessivement le développement topo-
sraphique et l’histogénèse des canaux biliaires.
D'une manière générale, on peut dire que le développement
topographiques di voies baies intrahépaliques est commandé
par celui de la ramification portale. La veine porte augmentant
d'importance et de calibre parallèlement à l'extension de son ter-
ritoire tributaire, c'est-à-dire de la sphère intestinale, ses princi-
paux rameaux ont la même destinée. On assiste donc, à partir du
hile, soit à la pénétration dans l'organe de grosses branches
veineuses, soit à l'élargissement de proche en proche des bran-
ches déjà existantes. Chez l'Homme, on les identifie aisément
parce quelies s'entourent d'une large atmosphère conjonctive.
Ox, les premiers canaux biliaires naissent, chez l’embrvon de 8
semaines, à la périphérie des branches-porte les plus volumi-
neuses. Corrélalivement, le cordon plein qui, jusqu'alors, ratta-
chait à l'intestin l’ébauche hépatique, se creuse d’une lumière,
conslituänt le canal hépatique primitif. Dans ce conduit viennent
s'ouvrir les canaux biliaires les plus précocement développés au
voisinage du hile. La genèse des voies biliaires périportales se
poursuit activement vers la profondeur et se produit, en dernier
lieu, dans Îes parties de l’organe le plus tardivement atteintes
par les branches-porte. Chez l'embryon de 10 semaines, les ca-
naux biliaires périportaux sont déjà bien développés et présen-
tent un calibre considérable autour des grosses veines afféren-
tes proches du hile, tandis que, loin de cette zone, ils commen-
cent à peine à naître. Chez l'embryon de 3 mois, la ramifica-
tion des voies biliaires PEROU s’est étendue à tout l’organe.
Mais, en tous points du foie, à toutes les périodes de l’ontogénèse,
Rs PRE NE rt
(7) SÉANCE DU 10 JUIN 111
D
les troncs-porte principaux continuent à engendrer des branches
autour desquelles se poursuit la formation des canaux biliaires.
Seules, les ramifications de la veine porte demeurent le point
de départ de ce processus. Jamais les branches de la veine om-
biliale ou les veines hépatiques efférentes ne se montrent envi-
ronnées de canaux biliaires en formation.
__ L'histogénèse des voies biliaires répond aux phénomènes sui-
vants. Avant l'apparition des canaux proprement dits, on voit
en tout premier lieu, dans le voisinage immédiat des vaisseaux
porte, les cellules hépatiques en de nombreuses travées s'orien-
ter radiairement autour d’une lumière centrale et se constituer
ainsi une véritable série d’acini qui, à la lisière de l’adventice
du vaisseau considéré, arrivent à se juxtaposer, puis à se fusion-
ner, de sorte que prennent naissance en bordure de la veine, des
canaux de trajet de plus en plus considérable. En même temps,
la parei de ces canaux se modifie ; les cellules perdent leur ca-
ractère glandulaire et se transforment en éléments plus plats,
plus colorables, qui prennent peu à peu l'aspect de cellules indif-
férentes des voies biliaires ; cette transformation atteint primi-
tivement les éléments les plus proches de la veine ; ultérieure-
ment, de part et d'autre de la lumière, les cellules apparaissent
transformées et le canalicule biliaire primitif se trouve constitué.
A l’origine, il se crée, de par ce mode de développement, en bor-
dure des espaces portes primitifs, un réseau si serré de tels ca-
nalicules, qu'il semble par endroits qu’on ait affaire, non à des
canaux, mais à une sorte de sinus biliaire marginal à double
paroi plus ou moirs étendu. Mais, rapidement, surviennent des
modifications. La lumière de certains canaux se dilate sensible-
ment. Puis la partie dilatée s'isole du parenchyme hépatique et
. s'enfonce dans le tissu conjonctif périportal. 11 se constitue ainsi
au voisinage des plus volumineuses branches porte un réseau
de gros canaux biliaires indépendants du parenchyme et qui re-
présentent l’'ébauche des voies biliaires principales (canaux inter-
lobulaires). À ces canaux aboutissent des tubes excréteurs plus
étroits, bordés de cellules plus plates et qui, par l’interposition
de tissu conjonctif, se sont également « décollés » des travées
hépatiques ; ils représentent l'ébauche des canaux périlobulaires;
enfin, la source de ces derniers est dans les canalicules margi-
naux qui demeurent étroitement adhérents au parenchyme et
dans lesquels viennent se jeter les capillaires biliaires : ils sont
la première image des passages de Hering.
Les premiers canaux excréteurs de la bile formés, on voit,
dans leur voisinage immédiat, aux stades précoces du développe-
ment, des acini ou tubules identiques à ceux qui ont été le point
de départ de leur genèse, et qu'il est permis de regarder comme
eo
412 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (8)
les premiers éléments du foie auxquels est dévolue la fonction
exocrine ; à ces tubuies se substituent, à un stade plus avancé,
de vrais capillaires biliaires ; ces derniers forment un réseau de
plus en plus étendu à partir des espaces porte primitifs et mar-
quent l’envahissement progressif du parenchyme par la fonction
biliaire.
Conclusion. — La genèse des canaux biliaires procède de l’ap-
parition, au début du 3° mois de la gestation, dans le voisinage
immédiat des branches-porte afférentes, de véritables acini ou
tubules sécréteurs. Le déterminisme de cette évolution du foie,
jusqu'alors glande endocrine pure, dans le sens exocrine, semble
résider en une incitation d'ordre chimique émanée du sang porte.
Il paraît opportun de rapprocher ce phénomène de la sécrétion
récemment décrite par Parat (1) dans l'intestin de l'embryon et
de se demander s’il n'existe pas une corrélation étroite entre
l'établissement de ces manifestations sécrétoires et la mise en
jeu de la fonction biliaire hépatique. Il y a lieu de noter à ce
sujet que la fonction zymogénique du pancréas apparaît sensi-
blement à la même période, au cours du 3° mois de la vie intra-
utérine.
(Institut d’histologie de la Faculté de médecine).
SUR LA PRESSION OSMOTIQUE DE QUELQUES ALGUES MARINES.
SES RAPPORTS AVEC L'ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE
par À. Docnon.
Ayant été amené à penser que les différences considérables
de pression osmotique que j'ai chservées entre diverses Algues (2),
étaient en rapport avec des modalités différentes de la fonction
x
chlorophyllienne, j'ai cherché, dans un cas particulier, à mettre
en évidence cette relation. Ces expériences ont été poursuivies, en
août r920, au laboratoire Lacaze-Duthiers, à Roscoff.
J’ai choisi une Laminaire, Saccorhiza bulbosa, facile à se pro-
curer et à conserver intacte, et se prêtant particulièrement bien
à des mesures cryoscopiques précises. Cette Algue est remar-
quable par sa forte teneur en mannite (jusqu’à 20 o/o du poids
sec) et sa forle pression osmotique (moyenne : 30,5 atm.). Les
échantillons en expérience étaient placés dans de vastes bacs à
eau courante, soit éclairés par Ja Jumière diffuse, soit plongés
dans l’obscurité absolue,
(1) C. KR. de lu Soc. de biol., 1921, p. 91.
(2 C. R. de la Soc. de biol., 21 mai 1921, p. 947.
(9) SÉ ANCE DUAO JUIN 115
Résultats
I: Saccorhiza restée 1 jour 1/2 à l'obscurité : A=—2°,315 Il =29,7 atm.
Socconhizartémoineh see Se Ce NN 1 =30,9 atm.
- L'Algue précédente, restée à l'obscurité, dont une partie seule-
ment du bulbe avait servi aux mesures, est replacée pendant 2
jours dans les conditions normales d’éclairement.
Elle donne alors :
À =—20,38 M —=30,5 1 atm.
soit une augmentation de pression de près de 1 atmosphère.
IL. Saccorhiza restée 3 jours à l’obscurité : A =—20,19 II —=27,1 atm.
HS accornizaitemoin ANR... A DE HO rate
La même Algue, replacée 2 jours dans les conditions norma-
les, donne alors
A ——20,37b II =30,9 atm.
en augmentation de plus de 3 atmosphères.
Toutes les expériences ont été de même sens.
IT. Etudiant, sur une même bulbe de Saccorhiza, les varia-
tions quotidiennes-de la pression osmotique, j'ai trouvé les ré-
sultats suivants :
HA A ROMMAEURÉS — 2. ne eo À =—929,32 I —29,7 aton.
SOIR MINEURES 20. re enr —90,/05 30,8 »
SO RTS MORE SE Re ces —2°,369 JO O
MAIN STOMNEUTES NE... A en —2°,24 28,7 D
œ
Des variations analogues ont été trouvées par un certain nom-
bre d'auteurs sur des plantes aériennes, mais dans ce cas, la discri-
mination des facteurs en cause est impossible. On a surtout mis
en ayant l'influence de la chaleur et de l'humidité, beaucoup plu-
tôt que celle de la lumière et de l'assimilation. Dans le cas d’une
Aleue marine, les facteurs température et humidité sont évidem-
ment éliminés.
J'ai de plus observé, comme on pouvait s’y attendre, que la
teneur en mannite de l’Algue expérimentée variait presque du
simple au double en passant de l'obscurité à la lumière. Nous
avons trouvé 11 o/o du poids sec pour un échantillon resté 3
jours à l’obscurité, et environ 20 0/0 pour un échantillon nor-
malement éclairé. On peut calculer facilement que cette différen-
ce correspond bien aux différences de pression observée à la
lumière et à l'obscurité. D'après les augmentations de pression
plus haut données, on peut se faire une idée de l'intensité de l’as-
similation connaissant la teneur en eau (88 o/o) et le poids molé-
culaire (182) de la mannite, le seul corps organique à considérer
pratiquement ; il est facile de calculer le poids P de mannite, ac-
cumulé par 100 gr. d’Algue (poids sec) ; on a :
414 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (40)
0,78 JC 182 -xXCA
roro = ON
On trouve ainsi que dans l'expérience IIF où les variations
d’éclairement restent naturelles, il s’est accumulé 5,6 gr. de
mannite par 100 gr. de Saccorhiza, de 10 heures à 14 heures 30.
Dans l'expérience If, on a, en 2 jours, accumulation de
13,5 gr., de mannile par 100 de substance sèche (le bulbe était
toujours seul en expérience). Ces chiffres, cependant élevés, sont
cependant loin d'exprimer les quantités formées, beaucoup plus
considérables. Îl y a, en effet, perte constante, peut-être par diffu-
sion, certainement par condensation.
Le rapport étroit qui existe entre l'éclairement et la pression
osmotique me semble montrer que Fassimilation est le facteur
prépondérant de la surpression des À‘ ïes hypertoniques, dont
les variations peuvent permettre d'apprécier quantitativement
son intensité.
(Laboratoire de biologie maritime de Roscoff).
RECHERCHES CLINIQUES SUR LA VAGOTONIE ET LA SYMPATHICOTONIE,
par Th. Kres.
On a recherché le tonus du sympathique et du parasympathi-
que sur des sujets avec troubles manifestes de la sécrétion in-
terne (aménorrhées, dysménorrhées, ménorrhagies, Basedow,
myxoedème) par le procédé suivant : sujet à jeun et alité depuis
la veille jusqu’à 12 heures du jour de l'épreuve ; injection sous-
cutanée de o,o1 gr. de pilocarpine ; o,5c.c. adrénaline (solution
1 Pp. 1000) ; atropine 0.000 gr. à 8 heures 1/2 ; ; une injection
par jour. On examine, avant et après. l'injection, à partir de 8
heures 1/2, le pouls, Îe réflexe oculocardiaque, la tension arté-
rielle, la réaction dermographique, le réflexe pilomoteur, la for-
mule leucocytaire dans les espaces de 10,20 et 30 minutes après
les 30 minutes. À titre de comparaison, l'examen des urines éli-
minées toutes les demi-heures a été fait préalablement sans in-
jection.
_ On observe une lutte continue antagoniste, qui se traduit en
chiffres variants pour le réflexe oculocardiaque, le pouls et la
tension artérielle, pour les réflexes cutanés par la variabilité d’in-
tensité, par la disparition ou apparition. L'antagonisme se traduit
fréquemment par une contre-réaclion, qui peut être : 1° tempo-
raire : a, générale ; b, segmentaire ; 2° continue : à, générale ;
b. sewmentaire,
(44) SÉANCE DU A0 JUIN 415
LS RO RE A m PRE PR ES
Elle est d'autant plus forte aux dépens du protagoniste excité
que l'antagoniste est plus vigoureux ou prédominant. Ces effets
sont affirmés par la réaction à l'atropine.
La vagotonie se traduit dans l'épreuve : mA DpDari un réflexe
oculocardiaque exagéré ; 2°, par le ralentissement final du pouls;
3°, par la vasodilatation dermographique augmentée ou la dis-
parilion de la vasoconstriction préexistante ; 4°, par l’augmenta-
tion ou l'apparition du réflexe pilomoteur ; 5°, par l'amplitude
diminuée de la tension artérielle ou baisse de la maxima. Il est
caractéristique pour la vagotonie que ces phénomènes se produi-
sent même après injection d'adrénaline ou d’atropine, qui ce-
pendant devraient agir dans le sens contraire,
La sympathicotonie se traduit par une équivalence d'effets pro-
duits par l’adrénaline et l’atropine, qui consistent en : 1° réflexe
n saaue négatif de différents degrés suivant le sujet ;
9°, vasoconstriction exagérée ou apparente n’existant pas aupara-
. 3°, diminution, disparition ou non existence du réflexe
pilomoteur ; h°, élévation de tension artérielle. Il est caractéris-
tique que ces phénomènes sont à peine ou nullement influencés
par la pilocarpine. |
La formule leucocytaire peut montrer une réparation totale
de la proportion dérangée des globules blanes, dans la vagoto-
nie, 2 à 3 heures après injection d'adrénaline jusqu'à la Bande
normale dans la sympathicotonie par injection de pilocarpine ;
quant à la variation du nombre des éosinophiles ou des lym-
phocytes, pas de phénomènes çonstants. La pilocarpine aug-
mente le débit des chlorures, mais point, en apparence, le débit
de l’eau. L’adrénaline diminue le débit des chlorures, augmente
le débit de l’eau. L’atropine agit de la même manière.
Le vagotonique, sous l'influence de l’atropine, peut augmenter
le débit des chlorures, même après privation de NaCI. Le’ sym-
paticotonique peut diminuer les chiorures après injection de pi
locarpine.
Les examens du débit urinaire sous l'influence nerveuse sont
encore à approfondir.
Le sujet normal réagit quant aux réflexes par une indifférence
presque totale vis-à-vis de ces épreuves grâce à l'équilibre antago-
niste rapidement rétabli. Il augmente le débit des chlorures après
injection de pilocarpine, diminue le débit des chlorures et aug-
mente le débit de l’eau après injection d'adrénaline. Ces varia-
tions sont sensiblement moins prononcées que sur le sujet pa-
thologique.
(Clinique obslétricale et gynécologique).
—————— —
116 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG = (12)
RÉGULATEUR A FLÉAU BIMÉTALLIQUE POUR THERMOSTATS
A CHAUFFAGE ÉLECTRIQUE,
par ÉDOUARD CHATTON.
Le directeur de l’Institut zoologique ayant décidé de supprimer
les feux permanents des étuves à gaz de nos laboratoires, nous
avons été amenés à substituer à ces appareils des thermostats à
chauffage électrique.
Pour les cultures, nous avons adopté les étuves de Jouan qui
nous donnent toule satisfaction. Pour les inclusions en paraffi-
ne, nous avions d'abord tenté d'utiliser les anciennes étuves au
gaz, en cuivre, à paroi d'eau, en ne les chauffant que d'une
manière intermittente. Mais leur fonctionnement dans ces con-
ditions exige une surveillance très attentive et qui n’exclut d’ail-
leurs point les aléas pour les pièces à inclure, surtout quand le
séjour à l'étuve doit se prolonger. Aucun des régulateurs usuels,
d’après notre expérience, ne permet d'atteindre à la fois rapide-
ment, automatiquement et sûrement, le degré de température
fixé par un premier réglage. à
Des appareils à chauffage électrique pouvaient seuls donner ces
résultats. Mais le prix de ceux qu'on trouve dans le commerce ne
permettait pas d'en doter tous les travailleurs. Ils ne répondent
d’ailleurs pas à toutes les nécessités techniques. Il importe au
moins, que dans une étuve pour inclusions, à chauffage inter-
mittent, la paraffine puisse être fondue très rapidement dans un
compartiment à température plus élevée que celui où se fait l’in-
clusion. ;
Nous avons réalisé une étuve satisfaisant à ces besoins.
Sa pièce essentielle est le régulateur. Il a été étudié non seule-
ment en vue de son emploi dans les étuves à paraffine, mais
aussi en vue de son montage extemporané et facile dans n’impor-
te quelle caisse ou récipient, de manière à pouvoir improviser
des thermostats et à disposer d’une échelle très large de tempé-
ratures nécessaires à certaines recherches expérimentales.
Nous avons utilisé le principe bien connu de la dilatation iné-
gale des deux métaux d’un couple ; l'originalité du régulateur
réside dans le mode de suspension du couple qui, lui laissant
ure liberté absolue d’inflexion dans les deux sens, exclut toute
déformation permanente, quelles que soient les variations de tem-
pérature entre o° et 90°. C’est là la condition essentielle du main-
tien du réglage en régime intermittent.
Le couple est formé par une lame de zinc de 1 x 200 x 19 mImn.,
soudée à urñe lame d'acier laminé droit de mêmes dimensions.
4
Nr
(13) SÉANCE DU 10 JUIN 117
—
Ce couple porte du côté zinc, en À, une pastille d'argent de 5 mm.
de diamètre sur 1 mm. d'épaisseur et qui est un des pôles du
contact. À la lame d'acier du couple, en son milieu B, est soudé
un axe transversal évidé à ses deux bouts.
La planche du régulateur, qui en rend toutes les parties soli-
daires, est une lame de laiton de 2 x 00 x 25 mm., percée de
deux irous pour l’accrochage aux parois verticales.
Sur cette planche sont fixés : 1°, en B le suspenseur du couple
portant deux vis pointeaux à écartement réglable, qui s’engagent
dans les évidements de l'axe transversal du couple. Le réglage
assure le libre frottement de l’axe sur ses pointeaux. Ge suspen-
seur est en même temps l’une des bornes du circuit, non isolée
du support. 2°, en À, l’autre borne du circuit, isolée du support
par une plaque d’ébonite. Elle porte l’autre pôle du contact, sem-
:blable au premier (1). 3°, en C une vis de réglage à pas de
0,75 mm., normale au couple, sa pointe tournée vers l'acier. Un
curseur de laiton de déux grammes, mobile sur le segment B C
du couple, assure le contact en A.
On saisit facilement le fonctionnement de l’appareil. Le contact
a lieu en À tant que le couple ne fait point pression sur la vis
de réglage en GC. Si la température monte, l'extrémité GC du cou-
ple se rapproche de la vis jusqu’à la toucher. Le contact est alors
rompu en À. Le courant étant supprimé, la température baisse,
et le contact se rétablit. Si l’on coupe le circuit, le couple s’inflé-
chit librement, en s’écartant en GC de la pointe de la vis. Il s’in-
curve non moins librement si, pour une cause imprévue, la tem-,
pérature continue à monter après rupture du contact (2). Le
réglage est obtenu à un demi-degré près.
Nos étuves à ‘paraffine comportent un compartiment infé-
- rieur de chauffe, un compartiment moyen d’inclusion éclairé par
une lampe intéricure, et un compartiment supérieur de séchage.
Pour 55° dans le compartiment moyen, on a r10° dans l’infé-
rieur et 4o° dans le supérieur. La paroi est en bois, formé de pit
(x) C’est le contact employé par Jouan, et qui, après bien des essais, s’est
montré supérieur à tous les autres.
_ (2) Le fait peut se produire quand on utilise comme moyen de chauffage deux
résistances, l’une sur le circuit continu, l’autre sur le régulateur et quand la
température que donne la première devient supérieure à celle en vue de
laquelle le réglage a été fait,
118 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (14)
ces assemblées, jouant indépendamment les unes des autres, et
partant sans déformations d'ensemble. Elle est revêtue d'amiante.
La température fixée par un premier réglage, suivi d’extinc-
tion, est après rallumage, atteinte automatiquement en un maxi-
mum de 2 heures et maintenue constante à partir de ce moment.
On conçoit quene peut être l'économie réalisée par la discon-
laboratoires de l'institut cn
Tout d'une pièce, indépendant de l'enveloppe isolante des
étuves, facile à accrocher à n importe quelle paroi, ce régulateur
peut servir au montage des appareils les plus divers destinés au
maintien d'une atmosphère à température constante.
(Institut zoologique de l'Université).
EUDIOMÈTRE POUR DE PETITES QUANTITÉS DE GAZ. APPLICATIONS,
par Maurice Nicroux.
L'analyse de petites quantités de gaz présente pour le physio-
logiste, le même intérêt que les méthodes de micro-dosage en
général et déjà un certain nombre d'instruments opens de
Krogh, ou de Barcroft, ou de Van Slyke), quoique construits sur
des principes différents, ont donné la solution de ce problème
d’une façon tout à fait satisfaisante. Il faut noter, cependant, que,
jusqu'ici, l'eudiométrie malgré tous les avantages quelle présen-
te, n'a pas fait l'objet d'une étude particulière. Le petit appareil
très simple que j'ai l'honneur de présenter aujourd’hui à la
Réunion biologique permet de combler cette lacune.
Son principe est celui de l’eudiomètre à eau de Gréhant “HE
le rappelle : un fil de platine, servant d’inflammateur, est coiffé
par une cloche à gaz quelconque, mais graduée, contenant le
gaz à faire exploser ; le fil de platine, porté au rouge par un cou-
rant électrique, provoque l'explosion ; la lecture des volumes g'a-
zeux, avant et après celle-ci, — l'acide carbonique, s'il s’en est
formé dans la combustion, avant été absorbé donne tous les
éléments du calcul de l'analyse. |
Pour transformer l’eudiomètre de Gréhant en micro-eudiomè-
tre, on pourrait penser, a priori, qu'il suffit d'opérer avec des
cloches à gaz étroites, mais, outre les difficultés que présenterait
la construction de l’inflammateur, on aurait à craindre la com-
bustion incomplète qui est de règle quand on fait exploser un
mélange gazeux, même en présence d’un excès d'oxygène, dans
un tube de faible diamètre, L'interdiction d'utiliser des cloches
(45) SÉANCE DU 10 JUIN 119
noce. he ie permettant une très grande précision, paraît
donc formelle. Il n’en est rien, cependant, si l’on dissocie
en quelque sorte l'analyse en deux temps : l'explosion réalisée
dans un tube suffisamment large, la mesure du gaz faite dans
un tube très étroit. Voici comment on y arrive et comment se
présente alors le micro-eudiomètre.
Une cloche de 12 mm. de diamètre, dans laquelle
on pourra faire pénétrer linflammateur de l’eudio-
mètre de Gréhant, est surmontée d’un tube étroit et
long, d’un volume de 2 c.c. à 2,5 c.c. gradué en
1/50 de c.c. ; on apprécie très facilement le quart
d'une division, soit 0,005 c.c. La cloche porte un
petit appendice en forme de boule, dont nous ver-
rons l'utilité dans un instant.
La petite masse gazeuse à faire exploser, dont le
volume ne doit pas dépasser le volume du tube
étroit, soit 2 c.c. à 2,5 c.c., est supposée transvasée
dans la cloche du micro-eudiomètre. Il faut, tout
d'abord, en mesurer exactement le volume ; comme
la bulle ne peut pénétrer d'elle-même dans le tube
étroit servant de mesureur, étant donné le faible -
diamètre (un peu plus de 3 mm.) de ce tube, il faut
recourir à un artifice et le plus simple m'a paru
être le suivant : toujours sur la cuve à eau, on intro-
duit un fil de cuivre bien propre dans l’eudiomètre
et on le pousse jusqu'à l'extrémité supérieure du
tube mesureur. Tout de suite, grâce au fil de cui-
vre qui lui sert de conducteur, le gaz commence
à pénétrer dans le mesureur et, en quelques
instants, il s'y trouve accumulé ; on retire alors
le fil et on lit le volume de gaz sur une cuve
= à eau à température constante. Il reste main-
tenant à le faire exploser. À cet effet, le tube est transporté
sur la cuve à eau et retourné dans une position inclinée, à 45°
environ, la partie graduée en bas, le diverticulum coutfie sur
la cloche regardant le haut. De nouveau, avec le fil de cuivre ser-
vant de conducteur, on déplace le gaz : les bulles, une à une, tra-
versent la cloche, mais, au lieu de s'échapper hors de l'appareil,
elles sont collectées dans le diverticulum (1). L'appareil est alors
retourné, replacé dans la position primitive, le mesureur en
haut ; on fait passer sans la moindre difficulté le gaz du diverti-
culum dans la cloche et, pour le faire exploser, il suffit d'en coif-
(x) Je pratique parfois cette manipulation à l’air libre en prenant la préçau-
tion de boucher la cloche avec le doigt dès qu'on retourne l'appareil .
120 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (46)
fer l’inflanmateur et de porter le fil de platine au rouge suivant
la technique habituelle. L'explosion, inutile de le dire, se fait
dans d’excellentes conditions : tube large, masse gazeuse sou-
mise en entier à l’action du fil de platine, etc. Si le mélange
gazeux est trop pauvre en gaz combustible, auquel cas l’explo-
sion n'a pas lieu, on assure la combustion complète en portant
le fil de platine au rouge blanc, par de rapides alternances, une
cinquantaine de fois. Finalement, le micro-eudiomètre étant
porté sur la cuve à eau, on absorbe l'acide carbonique, sil y a
lieu, par la potasse, on renvoie le gaz au moyen du fil de cuivre,
comme il a été dit plus haut, dans le mesureur et on lit le nouveau
volume de gaz sur la cuve à eau à température constante. L'ana-
lvse est terminée, la réduction de volume fournissant, en He
tous les éléments de son calcul.
Les expériences de contrôle de cette méthode d'analyse eudio-
métrique si simple, l'erreur dont elle est susceptible, ainsi que
les applications de ce micro-eudiomètre, parmi lesquelles je cite-
rai la détermination de la capacité respiratoire sur 2 c.c. de sang
seulement, celle du coefficient d’empoisonnement dans l’intoxica-
tion oxycarbonique sur des quantités réduites de sang, feront
l’objet d’un mémoire qui paraîtra dans un des prochains numé-
ros du Bulletin de la Société de Chimie biologique.
(Institut de Chimie physiologique de la Faculté de médecine. ne
nn
TECHNIQUE DE L'INHALATION DE L'OXYGÈNE PUR.
APPLICATION AU TRAITEMENT D'UN CAS D'INTOXICATION AIGUË
PAR L'OXYDE DE CARBONE
par Maurice Nicroux.
La respiration de l’oxygène pur, qui s'impose dans certains
cas d'intoxication, celle par l’oxyde de carbone notamment, et
qui serait vraisemblablement très précieuse en clinique, chaque
fois que l’hématose se fait mal, a été jusqu'ici d’une application
difficile. En effet, pour être efficace, elle doit faire pénétrer le gaz
jusqu'à l’alvéole pulmonaire et ce desideratum ne peut être réalisé
que par la séparation des gaz de l'inspiration de ceux de l’expi-
ration ; dès lors, l’emploi d’un masque à soupape s'impose. Jai
songé à utiliser dans ce but le masque A. R.S$S. de l’armée fran-
çaise, et cet appareil, d’une mise en place facile et instantanée,
fonctionnant dans toutes les positions, m'a donné immédiatement
toute satisfaction (1).
(1) Il va sans dire que tout autre masque, présentant les mèmes avantages
que le A.PB.S., conviendrait tont aussi bien.
ER TT
D'ONIRUTE POPSRT roe
di:
lin it Land, bit jé
se lon dirt po des à
(47) SÉANCE DU 10 JUIN 121
La technique et l’appareillage de l’inhalation’ de l'oxygène pur
deviennent alors d'une simplicité extrème, les voici : à
Un sac de caoutchouc cylindrique, entoilé (r), d'un volume de
ko à 5o litres, porte un tube de caoutchouc à chacune de ses
extrémités ; l’un, de diamètre moyen, pouvant être oblitéré par
une pince, est mis en relation avec un obus d'oxygène ; l’autre,
de fort diamètre, présente sur son parcours un robinet en ébo-
nite à voie large, et pourra, au moment voulu, être mis en com-
munication avec le masque. Ce sac, jouant le rôle de volant,
constitue en définitive un réservoir que le patient vide de son
oxygène, d'une part, et que l’obus d'oxygène, qui n’a nul besoin
d'être muni d'un mano-détendeur, alimente d'autre part.
Quant au masque, à la place même de la cartouche absorbante,
on dispose un bouchon de liège ou de caoutchouc, traversé en
son centre par un tube de verre ou de métal de large diamètre,
auquel viendra aboutir le gros tube de caoutchouc du sac.
Tel est l'appareil. Avant tout emploi, j ai voulu m'assurer de
son efficacité et, pour cela, j'ai prélevé, par un petit dispositif
spécial, sur lequel je n’insiste pas, un échantillon de l'air expiré ;
j à trouvé (l'oxygène respiré étant à 98 p. 100 de gaz pur) la
composition suivante
Analyse I Analyse II
CXNSeHC ee. ere te rer 89,3 89,1
ABITCRCATH ONE see 3,16 3,9
Aote PAT dé rence)2e - 2-0... ver + on 7
Ces analyses dispensent de tout commentaire. Si l'air expiré
renferme, en chiffres ronds, go p. 100 d'oxygène, on peut
affirmer que ce gaz pénètre bien jusque dans l’alvéole pulmo-
naire ; le but que l’on s'était proposé est atteint.
Application. L'occasion vient de m'être donnée de fournir la
démonstration clinique de l'efficacité de l'administration de l’oxy-
gène pur, en employant la technique décrite ci-dessus. Il s’agit
d'un cas d'intoxication aiguë, où, parallèlement, à la respiration
_ de l'oxygène, j'ai dosé l’oxyde de carbone dans le sang. Voici cette
observation très résumée, me réservant de la publier ailleurs inté-
gralement (2) et de la discuter, ce que je ne puis faire ici, faute
de place. |
Le 2 juin 1921, dans la matinée, un ouvrier gazier travaillant
dans une tranchée ouverte, occupé à déboucher une conduite
maitresse de gaz, est pris de vertige et tombe sans connaissance.
Après avoir reçu les premiers soins des pompiers (respiration
(1) Fabriqué par la Manufacture alsacienne de caoutchouc, à Strasbourg.
(2) In Presse médicale.
122 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (18)
d'oxygène par le « Pulmotor Draeger », il est amené à l'hôpital
civil, clinique médicale À du P° Bard. Là, il est pris de convul-
sions, sans perte de connaissance, toutefois, la crise terminée, il
peut répondre assez facilement aux questions qu'on lui pose.
On fait une prise de sang pour y doser l’oxyde de carbone ;
on trouve : hémoglobine oxycarbonée en % de l'hémoglobine
totale = 37,1.
Il y a r heure 25 que l'accident est arrivé. Dès la prise de sang
effectuée, on fait respirer l’oxygène en quantité assez importante,
mais qui aurait pu être beaucoup plus grande. r heure 5 après, on
fait une seconde prise de sang et on trouve : hémoglobine oxycar-
bonée en % de l'hémoglobine totale=25,4. L’oxygène et l'air sont
alors respirés alternativement : l’oxygène 20 minutes, l’air 4o
minutes. Après 4 heures d’un tel traitement, on fait une troisième
prise de sang, on dose l’oxyde de carbone et l’on trouve : hémo-
globine oxycarbonée en % de l'hémoglobine totale =8,3.
On cesse alors tout traitement, le malade se sentant très bien.
Le soir, à 7 heures 30, il est complètement rétabli ; je le trouve
levé et jouant aux cartes avec des camarades.
Le lendemain, je fais une quatrième et dernière prise de sang ;
le sang ne renferme plus que des traces d'oxyde de carbone de
l’ordre de grandeur de celles que l’on trouve normalement dans
le sang. Le malade sort de l'hôpital.
Cette observation, on le voit, présente tout l'intérêt et a toute
la valeur d’une expérience de laboratoire. Comme je l'ai dit
plus haut, je ne puis la discuter longuement ; je voudrais cepen-
dant insister brièvenient sur les points suivants : en ce qui con-
cerne les inhalations d'oxygène, elles ont été, sans contredit, très
efficaces. Dès le début, elles ont fait rétrocéder le vertige et la
céphalée. L'élimination de l’oxyde de carbone aurait pu, sans
doute, être plus rapide, si l’on n’avait fait respirer que de l’oxy-
gène, du moins au début. C’est ce que je conseillerai dans l'avenir
si un nouveau cas se présente. On pourrait alors administrer
l'oxygène, tout d'abord 45 minutes à une heure, sans interrup-
tion, et, ensuite; alternativement avec de l'air, une demi-heure
par heure, et cela durant 4 à 5 heures.
À un autre point de vue, je me permets de souligner le fait
que si la vie n’esi pas compatible avec des doses de 60 à 70 p. 100
d'hémoglobine oxycarbonée, comme nous l'avons signalé, Bal-
thazard et moi, elle l’est parfaitement avec des doses moins fortes.
J'avais déjà trouvé, dans un cas de survie, 43 p. 100 ; or, il est
clair, que dans l'observation qui vient d’être relatée, le pourcen-
tage d'hémoglobine oxycarbonée devait dépasser, au moment de
l'accident, le chiffre de 37 p. 100, que j'ai trouvé dans le sang
A UV
CES TR
thés ÿ:
(19) SÉANCE DU 40 JUIN 123
a ——
1 heure 25 après. Cette donnée est à retenir et pourra intéresser,
je crois, le médecin légiste.
Quoi qu'il en soit, et pour conclure, la technique de la respi-
ration de l'oxygène pur, qui fait l'objet de cette note est simple
et d’une application facile, elle est aussi d’une très grande
efficacité. Je la conseille, dans tous les cas d'intoxication oxYÿcar-
bonée et, aussi, dans ceux où, la respiration se faisant mal, un
appoint d'oxygène peut être d'une utilité indéniable.
(Institut de Chimie physiologique de la Faculté de médecine.)
LE MÉCANISME DE L'ACTION DU CHLORURE DE SODIUM ET DU CHLORURE
DE POTASSIUM DANS LES NÉPHRITES HYDROPIGÈNES,
par Léon BLum, E. Ausez et R. Hausknecur.
L'étude comparative de l’action du K CI et du Na CI, au cours
des néphrites hydropigènes, nous à amenés à conclure, dans un
précédent travail, au rôle prépondérant des cations Na et K. Afin
de démontrer la réalité de cette proposition nous avons examiné
les variations du poids en fonction de l'élimination urinaire du
K et Na (la presque totalité de ces éléments minéraux étant
excrétée par les urines).
La technique suivie par les dosages a été décrite précédemment.
Les chiffres relatés dans ce tableau, ainsi que ceux que nous
avons obtenus dans une autre période d'administration de K CI
mettent en évidence les faits suivants :
_ À. Sodium. — 1°, Le malade soumis à un régime déchloruré
sévère (renfermant approximativement 1 gr. de sodium par jour)
retient du Na (13, 14 juillet).
2°, Après addition de 13 gr. de Na CI au régime, il se produit
une rétention de Na atteignant jusqu’à 87 o/o des quantités in-
gérées (20 et 21 juillet).
_ 3°, Après absorption de K Cl, il y a élimination d’un excédent
de Na : 12,86 gr. dans la période du 3 au 12 juillet, 2,51 gr. dans
la période du 15 au 19 juillet.
B. Potassium. — 1° Dans la période de régime déchloruré
(renfermant environ 3,5 gr. de K par jour), les entrées et les
sorties de K s’équilibrent.
>”, Après ingestion de K CI (25 gr. par jour), il y a rétention
de quantités considérables de K (25,25 gr. dans la période du 3
= au 12 Juillet, 27,08 gr. dans la période du 15 au 19 juillet).
5°, Après ingestion du Na CI, le malade élimine du K en excès
: sur son ingestion (20 au 21 juillet).
124 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (20).
A. .
DNA Hrercte Omar c.
Dates [Uisé Joids CL dt Et Wet 1e La Et Obravations
Sutard fo lopétl LE, bd Lise ln Las Jet Le gl 14/65] 25 APE
[1050 1672 Huet ERGR TES Reel gg | à re :
5 |1500 |66,) 0 REF amet let. 1
6 » |1k00 |GbE -06 +1 1255115 17 113 | | « |. De
a - 450 662 oo o [145512021465
8 1300 |66,2 “IP US2-35 és) 182 118 | « |
9 4500 |65,0 H8 bebe BE LA M» À 4 Le
(O0 » |1250 |65,5 -hk is |-4 8612411256) «
Me Rolws) Ligron-aslti img) |: |.
A + |h0 656 02 HA [148 12011452 | Fa -
lHosLos2 +05 | 3oclous Law | à |, 35 | 0 ee
1 s | a |656
1 | 360 (66 L066|-056 1-04! 444 lou 1345) . |. |. ;
1 * |1000 [661 60 4084-82 | 810 11.041566 | 45 |. 166 | 25 NE
16: 1200166, SO 2-66 ja gr | « | + |. :
Fe GG Lars 2 Le | :
18 1150 |058 06 00-87 bol 42 Hal à | e | + '
10“ |1150 [656
20 ‘ | 66e
al" | 580)08
An " 00 GES
15 + |Borl6ts
25 08 323142481438 patl . |. |, ;
k2 63011) 66 108 146 1108 162 135 |3œ Na CU
DO 682421 1486/1088 156 |, |. |. d
AGE SE M RE) LOL A0) 4 185 | A5q X@
=095 +118 625 1051278 14095, |, ls :
C. Variations du poids du malade en fonction de l'élimination
du Na et du K. :
La rétention de Na est régulièrement suivie d’une augmenta-
tion de poids ; inversement, l'élimination d’un excédant de Na
est accompagnée d’une diminution de poids. Une rétention de
K, même considérable, n’a aucune influence durable sur le
poids. |
L'élément dominant est donc le sodium ; c’est ce minéral que
le rein malade élimine avec difficulté ; c’est sa rétention qui
à ù 4 “ à F 4 f
RON PTE NAT PU CPE, 7,
sn po ani dde néon ii dc ml son dd 1
a Lt el 4 pla tas: PT A
(21) SÉANCE DU Â0 JUIN 125
conditionne l'augmentation de poids, son élimination, la dimi-
nution de poids. Le potassium n'intervient que d’une manière in-
directe, en agissant sur l'existence du sodiuin. Quant au Cl, son
rôle apparaît comme subordonné à celui de K et de Na
(Clinique médicale B. de la Faculté de médecine).
SUR LA RÉSISTANCE ÉLECTRIQOLE APPARENTE DU CORPS HUMAIN
POUR LES COURANTS DE FAIBLE DURÉE,
par À. STronr.
En étudiant réceminent comment variait, avec le voltage, là
résistance électrique du corps humain pour des courants de
2/10000 à 3/10000 de seconde produits à l'aide de l'égersi-
mètre (r), nous avions émis l'hypothèse que cette résistance n’avait
pas le temps de changer pendant la durée très courte du passage
du courant. Depuis, nous nous sommes proposé d'étendre nos
recherches à des courants de durées plus longues et nous nous
sommes aperçus que le rapport des résistances, pour des durées
égales et des voltages différents, variait suivant la longueur du
courant considéré, ce qui indiquait une variation rapide de l’in-
tensité avec le temps. Nous avons alors repris la question d’un
point de vue général. Voici quelle a été notre technique.
Dans le circuit d'utilisation de l’égersimètre se trouve le COTpS
humain dont on explore la résistance électrique, une boîte de
résistances etalonnées et un galvanomètre balistique. On déter-
mine la courbe des quantités d'électricité passées dans le circuit
en fonction du temps pour un voltage donné. Cette courbe nous
permet de connaître l'intensité du courant aux différents mo-
ments, cette intensité étant représentée par la tangente de la
courbe précédente au point ayant pour abcisse le temps consi-
déré. Comme nous avons, au prélable, déterminé les courbes
de quantités et d’intensités électriques lorsque le circuit ne con-
tient que des résistances métalliques de valeurs connues, nous
POuvens par Comparaison savoir quelle est la résistance équi-
valente à celle du circuit aux différents moments du passage du
courant. Voici les résultats d’une expérience.
4 juin. Electrodes impolarisables de Bourguignon. Large élec-
trode à la partie antéro-supérieure de la cuisse : petite électrode
sur le point moteur du. jumeau externe. 1900 ohms (y compris
le galvanomètre) en série avec le corps humain.
() A Strohl C. R. de Ta Soc. de biol:,. LXXXIV, p. gg. toor.
Brorocig. Comptes RENvDus. LOI TENCXNVE 10
126 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (22)
Résistances du corps humain et des électrodes (x).
Durées Vollag s
en 10-# secondes 90 v. EE LD A 80 Eee
A A D No on te 3.700 3.000 2.700
DOM ME ei 11.000 7.100 3.000
DE Ed 0 00 0 00800000 00 Sù 6O0 7.200 s 2.900
TAB LOS 01010 0 00 00 pes 48.600 6.500
DOM RS nn mule ee 50.000 6.200
TD OMS NA Re A 48.000 6.000
DONS DL Da meer nee AE 48.000 5.800
Ce Ne Poe +2 11.000
Nous constatons que la résistance électrique apparente du corps
humain varie grandement dès les premiers instants qui suivent
la fermeture du circuit. Du tableau précédent et d’autres expérien-
ces que nous avons faites, nous tirerons les conclusions suivan-
ies
1°, La résistance électrique apparente du corps humain com-
mence par croître pendant les premiers dix millièmes de secon-
de qui suivent la fermeture du circuit, pour diminuer ensuite
progressivement. Elle passe donc par un maxirum.
2°, Ce maximum semble être d'autant plus rapproché de la
fermeture du circuit que le voltage est plus élevé.
3°, Lorsque le voltage augmente, la résistance diminue, et le
rapport entre les résistances pour le plus petit et le plus grand
voltage augmente, au moins entre certaines limites avec l'inter-
valle de temps écoulé depuis la fermeture du courant.
Nous n'envisagerons pas aujourd'hui l'explication que l’on
peut donner de ces phénomènes.
(Institut de physique biologique de la Faculté de médecine).
DisPOStrriE SIMPLE
POUIX LA DISTILLATION D'ÉPREUVE DES CULTURES BACTÉRIOLOGIQUES,
par M. Rue. ?
Au cours de recherches sur des microbes phénologènes, j’eus
à procéder à de nombreuses distillations de bouillons de culture
pour y déceler la présence de phénol. Gette opération prenait,
avec l’appareillage ordinaire, beaucoup de temps et, pour l’écour-
ter, j'ai fait construire le dispositif simple, représenté sur la figüre
ci-contre.
G) Nous avons vérifié que les électrodes n'entraient que pour une part négli-
gréable dans la variation de la résistance totale,
(23) SÉANCE DU 10 JUIN 127
Il est fait entièrement de verre et se place sur une fiole d'Er-
lenmeyer, contenant le liquide à distiller. L'une des deux parties,
dont il se compose (A), s’emboîte dans l’autre (B). La partie À, un
large tube rempli d’eau froide et fermé par un bouchon de liège,
fait fonction de réfrigérant. La partie B est constituée par un
tube, un peu plus large que À, qui se termine dans sa partie
inférieure en un appendice (D), dont la paroi est munie d'un petit
orifice (G). Les vapeurs, sortant de la fiole d’Erlenmeyer par le
trou (C), se condensent au contact de la paroi froide du réfrigé-
rant, et tombent en gouttes dans l’appendice D. On distille
Jusqu'à ce que le distillat atteigne l'ouverture C. Pour recueillir
le distillat, on sort le réfrigérant et on verse le contenu de D
dans un tube à essai, en ayant soin d'incliner le dispositif de
manière à ce que le distillat ne sorte pas par C. Un petit bec, qui
se trouve sur le côté opposé au trou È (il n'est pas visible sur la
figure) permet d'éviter cela.
Pour procéder à la distillation d'un autre liquide, il suffit de
laver la fiole et l'appareil et de rempiacer l’eau, devenue chaude
dans le réfrigérant, par de l’eau froide.
En prenant soin, au cours de l'opération, de ne pas chauffer
128 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (24)
—
trop fort, la presque totalité des vapeurs se condense et rien né
sort par l’espace libre entre A et B.
Ce petit apareil présente, outre l'avantage de l'économie de
temps, celui de ne nécessiter aucune conduite d'eau. Depuis un.
an que je l’emploie, il m'a rendu d'excellents services (1).
En bactériologie, il peut être utilisé pour la détermination
rapide de certains corps dont la recherche ne peut être faite que
sur le distillat, tels que phénols, indol (2), alcool, acétone, acides
gras volatifs, ammoniaque et autres produits de fermentation. Il
peut servir de cette façon au diagnostie de certains microbes.
En clinique, le dispositif peut rendre des services entre autres
dans la recherche des corps urinaires suivants : acétone (3), indol
libre, phénols.
Dans l'examen des eaux potables, la recherche qualitative de
l’'ammoniaque et de l’acide azoteux, principaux indices de souil-
lure, est rendue plus sensible en faisant la réaction sur le distillat.
Comme j'ai pu m'en apercevoir, en examinant des eaux souillées,
la concentration de ces corps est assez nette dans le distillat
obtenu avec l'appareil pour déceler des traces, là où l'examen
direct sur l’eau était resté négatif. L'appareil, qui est d’un trans-
port facile, peut donc aussi être utilisé pour l'examen rapide sur
place des eaux potables. |
(Institut d'hygiène.)
(1) L'appareil est construit par la maison Meschenmoser, à Strasboure.
(2) En se rappelant toutefois les recommandations de Porcher et Panisset,
C. R. de l’Acad. des sc., t. CXLVIII, p. 1336, 1900.
(3) L'appareil indiqué récemment par Citron, pour la recherche de l’acétone
dans l’urine (D. mediz. Wochenschr., 1920, p. 1439) a une certaine ressem-
blance avec le dispositif décrit, mais paraît être de construction "esez délicate.
Imp. A. DAVF et FILS Aîné, 52, rue Madame. Paris [e- Gérant: A. DAVY.
à
Anesthésie Locale, Régional
La SYNCAËÎNE, qui est l'éther paraaminobenzoïque du
diethylaminoetnanol, possède identiquement la même constitution
chimique et les mêmes propriétés que l’anesthésique, produit d’origine
allemande, délivré sous le nom de ‘‘Novocaine”.
FORMES : I. TUBES STÉRILISÉS CLIN pe SYNCAÏRE çde 4, 2,5 et 10 cc.)
seule ou associée à l'Adréneline. Tous dosages usuels.
II. SOLUTIONS ADRANESTHESIQUES ë
SYNCAÏNE : 0 gr. 005 (ampoules de 5, 40, 25 cc.)
ADRÉNALINE : 1 mgr (ampoules de 4 cc.)
SYNCAÏNE « Ogr. 04 (ampoules de 2 cc.)
ADRÉNALINE: 4 mgr. (ampoules de 1 cc.)
SYNCAÏNE : Ogr.05 (ampoules de 2 cc.)
ADRÉNALINE : 1 mgr. (ampoules de 4 cc.)
LAB
4514
ORATOIRES GLIN, 20, Rue des Fossés-St-Jacques, PARIS
à tous médicaments pour injections hkypodermiques
La nomenciature de nos préparations hypodermiques comprend la généralité des médica-
ments injectables. Nous exécutons en outre toutes les formules qui nous sont confiées.
Nous rappelons que les LABORATOIRES CLIN qui, depuis l’origine de la médication
hypodermique, préparent les médicaments en tubes stérilisés, ont l'expérience la plus
longue et la plus complète des diverses techniques que supposent l'établissement des solu=
tions et leur division en ampoules (vérification de pureté, dosage, isotonisation, stérilisation),
SER! IFIGIELS
Sérum de HAYEM, de FLEIG, de CHÉRON, de CROCOQ, Sérum quininé, etc.
: Ampoules de 50, 125, 250, 500 cc. pour injections massives
Les Sérums artificiels (eau physiologique, sérums de Hayem) sont délivrés dans des
ampoules qu'un dispositif particulier permet de suspendre à là hauteur voulue pour obtenir
le passage du liquide dans les tissus par le seul fait de la pesanteur:
Nous préparons dans la sérde des solutions pour injections massives, les diverses formules
de sérums du D’ Charles FLEIG, sérums achlorurés glucosés iso et hypertoniques. dont les
indications sont celles de la solution salée, avec des avantages notables sur cette dernière,
ous 05 sérums sont préparés avec une eau fraîchement uistillée, pratiquement privée da
guz carbonique, exempte de matières organiques et stérilisée le jour: même de sa prépara-
tion. (Envoi sur demande de la Notice spéciale).
-|GOLLYRES STÉRILISÉS à monédemens
(formules usuelles : Solutions aqueuses et huileuses)
Flacons-Ampoules-Compte-gouttes de 10 ce.
Ces collyres préparés avec tout le soin voulu au point de vue du dosage et de la
stérilisation sont enfermés dans des ampoules comptes-gouttes calibrées. Les médecins
peuvent ainsi être assurés de la stérilité parfaite d'un produit qui ne subit aucun
lransvasement po atteindre la partie malade. ;
NOTA:— Envoi de notre Catalogue complet franco à MM. les Docteurs, sur leur demande.
- LABORATOIRES CLIN, 20, Rue des Fossés-Saint-Jacques, PARIS. 45094
LS
Cvules et Pessaires Chaumel aux principaux médicaments
Efficacité
accrue par 13 Tolérance.
en GLOBULES FUMOUZE à enrobage Duplex (htino-résineux).
Insolubles dans l'Estomac.
Graduellement solubles dans l'intestin grêle.
PRESCRIRE : GLOBULES FUMOUZE en ajoutant le nom du médicament. @)
Todure de Potassium Protoiodure Hg.
Iodure de Potassium Protoiodure Hg... 2. (Ogr.
D Iodure de Sodium - Extr. Thébaïque…..| "°° (0 gr. 005)
œ Iodure de Sodium Biiodure (Hg°) À
Antiasthmatiques Biiodure ioduré............ (0,005-0,25)
rl
PSP
2 à
HN)
CES
1
© ©
>
--)
Oo =
19
6
EL
mu
Facilite la sortie des Dents. 4
et prévient tous les Accidents de la Dentition..
Exiger le NOM de Delabarre et le TIMBRE de l'Ünion des Fabricants.
Établissements FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS.
Paris — Typ. À. Davy, 52, rue Madame — Téléphone Sare-01-19:
Tome LXXXV. 1921 N° 23
COMPTES RENDUS
des Séances
DE LA
Société de Biologie
et de ses filiales :
les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd,
Lille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne,
Athènes ; les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy),
danoise et de Suède ; la Société belge de biologie,
PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE
Séance du 25 Juin 1921
(2
rm
PARIS
MASSON ET Ci, ÉDITEURS
LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN. (Vic)
Les comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société.
PRIX DE L’ABONNEMENT POUR LE 2° SEMESTRE (Juin-Décembre) 1921
Le 1e semestre (t. LXXXIV) 1921 est épuisé,
France: 25 fr. — Etranger: 30 fr.
Prix pu NUMÉRO : 2 fr. 50 |
Les abonnements sont reçus par MM. MASSON et Ci Éditeurs,
120, Boulsvard Saint-Germain, Paris
Toutes les notes doivent être remises
sous forme de dactylographies, ne
| varietur, sans lectures douteuses ;
elles ne doivent pas dépasser l'étendue
réglementaire.
Ces conditions sont formelles.
TARIF DES TIRÉS A PART
Le prix des tirés à part est abaïssé à : |
13 francs rour 50 tirés à part (2 pages).
145 — — 100 — (2 pages.
18 — — 50 == (4 pages).
21 — — 100 — (4 pages).
Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra-
phies; les factures réglées directement à l'imprimerie.
Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs
notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue
Madame, Paris 6».
+
Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité,
14, tue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
SÉANCE DU 25 JUIN
AzezAiS (H.) et PEyron (A.) :
Les vestiges de l'intestin post-
anal dans la région caudale des
LUE HN TON OISE
Bacaracx (E.) et Carnot (H.) :
Contractilité et excitabilité du
flagelle de l’Escirgot . ....,....
Brumprt (E.) : Recherches sur
le déterminisme des sexes et de
l’évolution des Anguillules para-
sites (Strongyloïdes)...........
Errava (G.) et Pozersi (E.) :
De l’action destructive des sels
de quinine sur le bactériophage
decdrHerelle.#.:....: OU à
GuiLzLaiN (G.) et Garpin (Ch.) :
Etude de la réaction de Weich-
brodt dans le liquide céphalora-
CITE de ddr
Harrron (L.) : Réaction vaso-
- motrice de la surrénale à l’adré-
LAINE D 00 Je ROSE
Heymans (C.) et Marcre (Et.) :
Le bleu de méthylène, corps
hyperthermisant
contrepression pneumatique ..
Levaprri (C.), Harvier (P.) et
Nicorau (S.) : Preuves de l’exis-
tence des porteurs sains de virus
Encephalitique 2.2,
Lorper (M.), DeBray et CHair-
LEY-BERT
mentales sur l’hypotension par
lesproduits-alliacés.. : 52... 2.
Mangas (S.) : Culture des Ba-
Recherches expéri- :
139
143
140
1AT
160
(921
SOMMAIRE
cilles encapsulés dans l'urine hu-
maine normale, chauffée à 1202
et additionnée de leucocytes.....
NETTER (A.) Remarques à
propos de la communication de
MM. Levaditi, Harvier et Nicolau.
Nicoras (E.) et RixsarD (P.):
La production du virus destiné à
l'hyperimmunisation des Bovidés
fournisseurs du sérum contre la
peste bovine ee
Nicocas (E.) et Rinsarp (P.) :
Sur la transmission de la peste
des Bovidés au Porc de race cel-
MOMIE no done an oi UE ame
Pacniez (Ph.) et Mouzon (J.) :
Procédé de numération des pla-
UETTESIUES AN E PARNEEE
Rerrerer (Ed.) et VoroNorr
(S.) : Evolution du testicule après
ligature ou résection du canal
déférent et après ligature des
vaisseaux testiculaires..........
Rouvière (H.): Sur la texture
des disques intervertébraux.....
TcHAHoTINE (S.) : Nouveau dis-
positif pour la méthode de la ra-
diopuncture microscopique.....
Zorra (G.) : Sur la transmis-
sion expérimentale du Lepltomo-
nas pyrrhocoris Z. chez des In-
sectes divers
000 ° 0. + ° «
DICO CDD AO OACIONC CIO NG1080.0
166
Réunion biologique de Lille.
Cornier (P.) : Lésions syphili-
tiques des os observées sur un
squelette demonter mere e
Doumer (Edmond) : La me-
sure du taux des substances qui
BioLociE. CoMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV.
IÔI
II
130 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
abaissent la tension superficielle de-Gaulaibar. SAR Re 183
eleurine tr rene I Re : : :
re GS ER di 77 | Réunion biclogique de Marseille.
température sur la formation de Borxer (L.) : Kyste hydatique
l’amidon dans les cellules végé- Étde/lanrate. rer ER 191
tale Ce Ne ne rte 179 Corre (J.) : Sur le phototro-
MorvizLez et PoLonowsKi : Lo- pismeides A CITES PEER 188.
calisation des ferments et pro- Corre (J.) : Sur le stéréotro-
cessus diastasiques dans la fève PISE eue COM REE 185:
Présidence de M. G. Achard, ancien vice-président.
PRÉSENTATION D OUVRAGE.
M. Cauilery, au nom de la Fédération française des Sociétés de
Sciences naturelles, a l'honneur d'offrir à la Société le second fas-
cicule de la Faune de France, publiée par les soins de l'Office
central de Faunistique : les Oiseaux, par P. Paris (1). Cet ouvrage,
qui permettra la détermination précise et commode de tous les
Oiseaux de notre territoire, est conçu sur le plan déjà indiqué ici
à propos du fascicule sur les Echinodermes.
Il est juste de dire que la publication des deux premiers fasei-
cules de la Faune de France n'a été possible que grâce à une
importante subvention de l'Académie des Sciences.
LES VESTIGES DE L'INTESTIN POST-ANAL
DANS LA RÉGION CAUDALE DES MAMMIFÈRES,
par H. Arezas et À. PEYRON.
Dans une note antérieure (>), nous avons exposé l'évolution
chez le fœtus humain des vestiges coccygiens du tube neural
Leur topographie et leur évolution, assez constantes pour chaque
type de Mammifère, permettent de leur attribuer avec vraisem-
blance, quelque rôle ou corrélation dans l’organogénie de la
région caudale.
À la différence des précédents, les vestiges de lintestin post-
anal sont inconstants ou très rares, et leur évolution est difficile
à suivre : Jusqu'ici, c'est sur les fœtus de Mouton et de Porc que
nous les avons rencontrés le plus souvent sous forme de vésicules
(1) Paris {Lechevallier), 473 p., 490 fig.
(2) Réunion biologique de Marseille, février 1920.
SÉANCE DU 2) JUIN < 131
ou d'amas épithéliaux pleins, situés au voisinage de l'artère sacrée
moyenne, sur la fâce antérieure des corps vertébraux ou de leurs
disques. Parfois multiples, ils siègent ordinairement vers la base
de l’appendice caudal. :
Gina
Fic. 1. — Vestige de l'intestin post-anal. Fœtus de Pore de 27 em. Vésicule
siégeant à la face antérieure des vertèbres vers la partie moyenne de la queue.
Revêtement épithélial de type cylindrique avec cellules caliciformes. Bouin.
Hématéine-éosine.
1° Les vésicules sont généralement allongées suivant l’axe ver-
tébral, leur forme devient toutefois irrégulière lorsque la confi-
guration des parties voisines le permet. On peut observer alors
des parois d'aspect papillaire, ou même une disposition bilobée du
microkyste primitif, accompagnée de différences histologiques
dans le revêtement des deux cavités. Après fixation au Bouin,
la paroi des vésicules se montre parfois constituée exclusivement
par des éléments polyédriques répartis en plusieurs assises, et
dont le cytoplasme clair, est délimité par une membrane cellu-
laire très nette. Mais, le plus souvent, on trouve à une des extré-
mités de la vésicule des cellules allongées, cylindriques ou pris-
matiques, constituant une paroi uni-stratifiée très régulière,
doublée à sa périphérie par une membrane basale. Les affinités
morphologiques de ces derniers éléments avec l’épithélium de
132 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
l'intestin primitif, ne sont pas douteuses : on observe par places
des cellules caliciformes entre lesquelles sont interposés des élé-
ments à plateau strié ; au niveau d'un micro-kyste distendu par
le mucus en rétention, nous avons observé des cils vibratiles dont
la longueur dépassait celle du corps cellulaire. Ces vésicules, dont
la paroi accuse ainsi la différenciation plus ou moins rudimen-
taire ou transitoire d’un type intestinal, s’observent surtout vers
la base de l’appendice caudal. |
Rire}
Fcœtus de Mouton de 4 em. Vésicule de forme bilobée sur la face
postérieure, éléments épithéliaux de revêtement ; sur la face antérieure, cellules
cylindriques et cubiques formant une paroi régulière. Bouin, Trichrome.
5° À mesure qu'on se rapproche de la pointe le type-épithélial
plein prédomine, succédant vraisemblablement aux: formes pré-
cédentes dont la lumière a disparu par épaississement ou des-
quammation de la paroi. Les dispositions peuvent alors rappeler
celies d’une ébauche chordale ou adamantine par le contraste
entre le réticulum épithélial de la partie centrale et l’assise géné-
ratrice à éléments cylindriques de la périphérie. La comparaison
des formes observées tend à montrer que le réticulum épithélial
se développe secondairement lorsque les amas épithéliaux pleins
sont soumis aux pressions diverses résultant, en particulier, du
développement des vertèbres caudales. À la périphérie de ces
vestiges épithéliaux, s’observe une gaîne de mésenchyme dense
qui paraît bien distincte du tissu conjonctif prévertébral.
.
SÉANCE DU 29 JUIN 158
La persistance dans l’appendice caudal de ces vestiges de l’in-
testin primitif se trouve signalée dans les travaux anciens de
Braune (1) et de Tourneux (2), mais le matériel de ces auteurs,
comme le reconnaît en particulier Tourneux, ne leur avait pas
permis de préciser avec certitude leur origine et surtout leurs
caractères distinctifs vis-à-vis des formations neuro-épithéliales
dérivées du segment caudal du névraxe. Les caractères morpholo-
giques que nous venons de résumer permettront peut-être de rap-
porter aux vestiges de l'intestin post-anal, certaines tumeurs
kystiques précoccygiennes d'interprétation encore douteuse. Tou-
tefois, nous n'avons pas réussi, jusqu'ici, à retrouver des vésicules
analogues à celles du Porc et du Mouton, sur près de 4o embryons
ou fœtus-humains dont la région coccygienne a été débitée en
coupes sériées.
(Laboratoire d'anatomie de l'Ecole de médecine de Marseille
et Institut Pasteur, Paris).
CULTURE DES BACILLES ENCAPSULÉS DANS L'URINE HUMAINE NORMALE,
CHAUFFÉE A 120° ET ADDITIONNÉE DE LEUCOCYTES,
par S. Marpais.
Dans cette note, nous envisagerons le problème suivant : étant
donnée l'existence de nombreuses espèces bacillaires du groupe
de Pneumobacille à cultures de réaction réversible ou irréver-
sible, peut-on démontrer l'existence d’un seul type bacillaire et
sa transformation possible en espèces différentes d’après la com-
position différente des milieux de culture ?
Nous savons que le Bacille de Friedländer et le Bacterium
lactis aerogenes vrai d'Escherich, attaquent la dulcite et que
d'autres Bacilles, provenant soit des crachats, soit des urines, ne
lattaquent. pas. Nous allons donc employer ce criterium comme
base de: cette étude.
Quand on ensemence les: Bacilles: encapsulés, provenant. des
crachats, des:urines et de fécès dans de l'urine humaine, chauffée
à 120°, on constate un trouble assez abondant dans tous les tubes.
Par contre, si l'on emploie de l’urine normale, stérile, non chauf-
fée, on constate que les urines ensemencées avec ces Bacilles
encapsulés restent claires même après quelques jours d’étuve. En
faisant un passage de ces urines ensemencées sur du bouillon,
on n'obtient aucune culture. Ce fait nous prouve que la semence
(1) Braun. Arch. für anatom. und Entwickelungsg, 1882.
(2) Tourneux et Hermann. Journal de l'anatomie, 1883.
134 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
a été tuée par l'urine normale. D'un autre côté, si on ensemence
tous les cinq jours un Pneumobacille, cultivé en série dans de
l’urine chauffée à 120°, sur de la gélose dulcitée, on constate que
ce Bacille n’a pas perdu la propriété de faire virer au rouge le
tournesol du milieu, même après 30 passages journaliers sur ce
produit de sécrétion. Le Pneumobacille classique et le Bactérium
lactis aerogenes conservent donc la faculté d’attaquer la dulcite
même après son adaptation dans l'urine où poussent d’autres
espèces bacillaires qui n'attaquent pas la dulcite.
Il résulte de ces recherches que les Bacilles encapsulés qui n’at-
taquent pas la dulcite constitueraient une espèce différente de
celle du Pneumobacille qui l'attaque, et que cette dernière ne
pourrait pas être transformée en l'espèce qui ne l’attaque pas.
Mais le problème est loin d'être résolu par ces expériences, car, en
ensemençant dans de l'urine normale, non chauffée, les ailes
encapsulés, ceux-là mème qui ont été cle des urines de malades,
nous n'avons pu constater aucune culture. Par conséquent,
l'urine normale humaine ne constitue pas un milieu de culture
favorable au développement des Bacilles encapsulés. Ayant
observé que ceux-ci sont très abondants dans l'urine chargée de
pus, nous avons préparé un milieu de culture, constitué par de
l'urine non chauffée, additionnée de pus retiré d'un abcès froid.
Dans ce milieu, tous les Bacilles encapsulés, sans exception, pous-
sent très bien et à l'examen de leurs frottis, on voit qu'ils sont
encapsulés. Si en repique sur de la gélose dulcitée les souches de
ces Bacilles, cultivées dans de l’urine purulente, on constate qu'il
n'y à rien de changé dans leurs propriétés biochimiques : les
Bacilles encapsulés, qui n’attaquaient pas la dulcite, continuent à
ne pas l’attaquer ; les Bacilles du type de Friedländer, qui atta-
quaient ce sucre, ne perdent pas cette faculté, même après 15
jours de culture “ce l'urine additionnée de pus.
Au bout de 23 jours de thermostat, ce dernier microbe est
mort, contrairement aux autres. |
En résumé, les souches de Bacilles encapsulés, qui ont tant de
points communs entre eux, constituent des espèces tout à fait
différentes, dont les caractères restent propres et immuables,
malgré les changements dans les conditions de culture.
n PC
SÉANCE DU 29 JUIN 135
SUR LA TRANSMISSION EXPÉRIMENTALE
pu Leplomonas pyrrhocoris Z. CHEZ DES INSECTES DIVERS,
par G. ZOTTA.
Je résume, dans cette note, les expériences d'inoculation directe
du Leptomonas pyrrhocoris dans la cavité générale des insectes
cités plus bas, et qui sont indemnes de toute flagellose propre
la Chenille de Galleria mellonella, le Carausius morosus, Calli-
phora sp. (1), Tenebrio molilor (larves). A celles-ci je dois ajouter
les observations que j'ai faites en Roumanie sur le Notonecta
glauca et Naucoris cimicoides, qui possèdent un Leptomonas
intestinal propre. ;
Voici les résultats de ces expériences
1° Le Leptomonas pyrrhocoris, 2, parasite normal du Pyrrho-
coris aplerus, peut être inoculé avec succès dans la cavité géné-
rale de Nofonecta glauca et de Naucoris cimicoïides, de Galleria
mellonella (Chenille), Calliphiora sp. Les flagellés y trouvent un
milieu excellent pour se développer, et, déjà 24 à 36 heures après
l'inoculation, ils sy multiplient — surtout chez les larves de
Tenebrio molitor et de Galleria mellonella — d'une manière pro-
digieuse. Cette multiplication suit toujours une marche ascen-
dante et, après le 3° ou 4° jour, ils pullulent par milliers dans le
champ du microscope. Après quelques passages, la virulence de
Leptomonas est augmentée assez fortement, pour que de très
petites quantités de sang infecté suffisent à reproduire l'infection.
Les larves de Tenebrio molitor et surtout celles de Galleria mel-
lonella, supportent assez longtemps la maladie ; par passages
réguliers, on arrive à conserver indéfiniment les flagellés dans
ces insectes ; à ce point de vue, la Chenille de Galleria mellonella
se montre comme un réservoir de virus de laboratoire, excellent
et parfaitement maniable (2).
2° Je n'ai pas réussi la transmission chez l'adulte de Hydro-
philus piceus (en Roumanie). Le Carausius morosus (Phasmide)
est également réfractaire : en général, je n'ai pas obtenu d’rnfec-
tion durable chez cet Orthoptère, ni après inoculations répétées
dans la cavité générale, ni par voie rectale. Toutefois, la résis-
tance de Carausius ne me paraît pas être absolue et la persistance
de flagellés, fortement dégénérés, il est vrai, dans sa cavité géné-
(x) Ces larves ascptiques ont été gracieusement mises à ma disposition par
M. le D' Wollman, qui entretient depuis longtemps des élevages de Mouches
aseptiques à l’Institut Pasteur.
(z) Je remercie M. le P' Metalnikow de m'avoir offert ces larves, qu'il élève
à l'Institut Pasteur.
136 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
rale, encore 10 à 12 jours après l’inoculation, peut faire espérer
qu’en modifiant la technique, on arrivera à produire des infec-
tions positives durables et transmissibles en série.
3° Chez les insectes sensibles, la réaction leucocytaire est très
forte et on assiste à une phagocytose intense, massive, avec
gigantisme des phagocytes (je décrirai dans une étude ultérieure
la réaction leucocvtaire dans ces flagelloses des insectes). Malgré
son intensité, la phagocytose est pourtant incapable d'arrêter l'in-
fection qui suit son cours. Chez Carausius morosus, où l'infection
n'aboutit pas d’une manière: certaine, il doit y avoir, à-côté de la
phagocytose, toujours très intense, une forte réaction humorale,
a en juger d'après la dégénérescence des flagellés libres dans le
plasma ; il y a diminution notable de taille (apparition de formes
« naines »), perte de flagelle et arrêt des mouvements, dispersion:
de la chromatine, etc...
4° Pour Galleria mellonella, l'infection est; en général, fatale ;
les Chenilles arrivent assez souvent à se transformer en pupes;
qui sont toujours infectées ; mais les pupes meurent avant leur
transformation en insectes parfaits. Chez Tenebrio molitor, au
contraire, l'infection se maintient pendant toute la métamor-
phose : les insectes parfaits qui en sortent possèdent toujours
les Leptomonas dans leur sang.
5° Chez la Chenille de Galleria mellonella, l'infection ne se
limite pas uniquement à la cavité générale, mais elle gagne aussi
l'intestin. À partir du 6°-8& jour, après l’inoculation, l'intestin
antérieur et moyen est couvert d’une couche très épaisse formée
de flagellés libres, tassés les uns contre les autres’; on y rencontre
aussi des Phagocytes géants, bourrés de parasites. Sur les coupes;
on peut voir la musculeuse entamée en divers endroits, c’est par
là que les flagellés gagnent l’épithélium digestif ; ceux-ci pénè-
trent dans les cellules digestives, et de là dans la lumière intes:
tinale. On voit donc que, chez ces larves, le Leptomonas pyrrho-
coris introduit dans la cavité générale, n'y donne pas seulement
une culture, mais que, accomplissant en sens inverse la marche
suivie chez Pyrrhocoris apterus, il revient à son habitat normal,
dans l'intestin du nouvel hôte. Le contenu intestinal de ces larves
est virulent pour les larves neuves.
De tous ces faits, il résulte qu'il est possible de transmettre
par inoculation dans la cavité générale, le Leptomonas pyrrho-
coris à une série de représentants de plusieurs classes d'insectes :
Hémiptères, larves de Coléoptères, Diptères, Lépidoplères. Malgré
son allure de généralité, cette transmissibilité ne paraît pourtant
pas être absolue, car Carausius morosus est, au moins dans les
conditions où j'ai expérimenté, réfractaire. Enfin, dans le cas de
la Chenille de Galleria mellonella, le flagellé ne se borne pas à
SÉANCE DU 29 JUIN 137
une « culture » dans le sang, mais il redevient un parasite intes-
tinal, comme presque tous les Leptomonadés. Pourtant, pour
pouvoir parler d’une adaptation véritable et définitive du Lepto-
monas pyrrhocoris chez ces divers hôtes, on doit aussi réaliser
l’infection per os. C'est de ces essais que je m'occuperai dans une
communication ultérieure.
(Laboratoire du P° F. Mesnil, Institut Pasteur).
NOUVEAU DISPOSITIF
POUR LA MÉTHODE DE LA RADIOPUNCTURE MICROSCOPIQUE,
par SERGE TCHAHOTINE.
J'ai décrit (1), il y a quelque temps, une méthode de radio-
puncture microscopique, qui permet de pratiquer des microvivi-
sections sur des organes ou parties très petites des cellules, tels
que le noyau (2), au moyen d’un faisceau de rayons ultraviolets.
Le centrage et la manœuvre de l'appareil sont quelque peu com-
pliqués : un banc optique porte une série de supports armés de-
lentilles, fentes, etc. Le centrage de toutes ces: pièces-exige de
l’habileté et une grande perte de temps; or, si les pièces sont
_ déplacées, les din. de la radiopuncture changent, l'intensité
photochimique n'est plus la même et Le la ne sont plus
comparables.
Je me sers actuellement d'un dispositif plus fixe et plus sûr.
Dans ce but (voir la figure), j'emploie deux microscopes: l’un
À, sert comme appareil d'observation, l’autre, B, incliné sous un
angle de go°, remplace le. banc optique. De ce dernier, on enlève
l’oculaire et la partie supérieure du tube. C’est par cet orifice que
les rayons ultraviolets, après avoir traversé les prismes en quartz,
pénètrent dans le tube. L'autre extrémité du tube porte un ob-
jectif (Or) en quartz (6 mm. monochromate) ; on le met au point
de telle manière qu'il projette une image réelle ultraviolette de
la source lumineuse, dans le plan de la platine à chariot ; ici, se
trouve fixée la fente (F) qui peut être aussi bien un diaphragme
iris ; sa position est réglée par le chariot. Vient, ensuite, dans la
douille de l’appareil Abbé, un oculaire (Oc) en quartz, par exem-
ple ro (Zeiss) ; l’image réelle ultraviolette, que projette l'ob-
jectif (Or) dans le plan de la platine et qui est limitée par la fente,
est ensuite projetée par l’oculaire dans l’espace entre ce dernier
(x) S. Tchahotine. C. R. de l’Acad. des sc., 13 décembre 1920. .
(2) S. Tchahotine. C. R. de la Soc. de biol., 1920, t. LXXXIIT, p. 1598 ; 1921,
t LXXXIV, p. 464.
138 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
et le prisme à réflexion totale (Pr), fixé sur le microscope À, à la
place du miroir. Ainsi, le faisceau ultraviolet reste étroit sur son
parcours et ne perd pas d'intensité. Vient ensuite l'objectif (O2),
en quartz 6 mm. monochromate (Zeiss), dans la douille de l’appa-
reil Abbé du microscope À, comme nous l'avons décrit. Pour
pouvoir observer l'élément à piquer avant, pendant et après la
piqüre, ce qu'on peut faire seulement avec l'éclairage normal, je
place entre l'oculaire et le prisme (Pr) un miroir troué (M),
comme celui des ophtalmoscopes ; il réfléchit la lumière d'une
lampe électrique (L) placée derrière le microscope A, dans la
direction du prisme et de la préparation (P) avec la cellule repo-
sant sur la platine du microscope À. En même temps, le faisceau
des rayons ultraviolets, qui donne l’image ultraviolette de piqüre
étant assez étroit, à proximité de F’oculaire, passe sans inconvénient
à travers le trou du miroir. Pour la mise au point de cette image
ultraviolette, on abaisse simplement un écran (Ec) devant la
lampe électrique (L), ce qui a pour effet l’obscurcissement total
du champ. On voit, alors, le point vert brillant dans la solution
de fluorescéine sur le fond noir et on l'indique par la pointe de
l'aiguille de l’oculaire à index. Ceci fait, on n'a plus qu’à enlever
l'écran.
Les deux microscopes reposent sur un support (E) en bois,
dont les dimensions et la construction sont telles que les axes de
SÉANCE DU 29 JUIN 139
deux microscopes se coupent sous un angle de 90° ‘au milieu du
prisme à réflexion totale (Pr;.
(Laboratoire de physiologie de M. François Franck,
Collège de France.)
DE L'ACTION DESTRUCTIVE DES SELS DE QUININE
SUR LE BACTÉRIOPHAGE DE D HERELLE,
par G. Ezrava et E. Pozersxi.
La recherche de l’action des antiseptiques sur le bactériophage
de d'Herelle est rendue difficile lorsqu'on fait agir ces substances
sur les mélanges de bactériophage et de Bacille à Iyser (Bacille de
Shiga, par exemple), du fait que l’antiseptique peut agir à la fois
sur les deux facteurs en présence.
Pour tourner cette difficulté, nous avons traité, par diverses
substances chimiques, des dilutions très étendues de filtrat bacté-
riophage dans de l’eau physiologique. Après 24 heures de contact,
une anse de bactériophage ainsi traité était ajoutée à une culture
de Bacille de Shiga:; avec ce dernier mélange, on faisait un
ensemencement en bouillon et un étalement sur gélose. On pou-
vait ainsi juger l’action exercée par l’antiseptique sur le bactério-
phage pendant les 24 heures de contact. La quantité d’antisep-
tique apportée ensuite par l'anse dans la culture de Bacille de
Shiga était tout à fait insigniliante.
_ Nous avons tout d’abord expérimenté avec les antiseptiques
étudiés par d'Herelle, d'Herelle et Bablet, puis par Kabeshima.
Nous avons constaté que l'acide phénique, le fluorure de sodium,
à des concentrations de 2,5 p. 100, n atténuent en rien le pouvoir
lytique de la dilution de bactériophage, dans les conditions de
l'expérience.
Les sels de quinine, au contraire, exercent une action destructive
sur le bactériophage. Pour étudier l’action de ces composés nous
avions tout d'abord additionné de chlorhydrate de quinine le
bactériophage en bouillon. Mais, en opérant ainsi, on obtenait
toujours un précipité plus ou moins abondant. L’atténuation du
bactériophage pouvant être mise sur le compte d’un entrainement
par le précipité, il fallait donc en éviter la formation. Pour cela,
‘au lieu d'employer directement le bouillon bactériophage, nous
en avons dilué 5 gouttes dans 10 c.c. d’eau physiologique. Cette
dilution n’est pas empirique ; nous l’avons choisie de façon à ce
qu'une anse ajoutée à une émulsion de Bacille de Shiga donne un
mélange qui, étalé immédiatement sur gélose, donne sur toute la
140 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
hauteur du tube 8o' à 90 taches confluentes de baetériophage, tout
en donnant en bouillon une lyse totale. On pouvait ainsi juger:
ensuite de la diminution plus ou moins grande du pouvoir bac-
tériophage, par la raréfaction du nombre de taches négatives et la
diminution de leur diamètre.
Partant d’une telle dilution de bactériophage dans de l'eau
salée, nous l'avons additionnée de quantités variables d'une solu-
tion stérilisée de chlorhydrate de quinine à 10 p. 100.
Notre expérience peut se résumer dans le tableau suivant :
Résultat de l'ensemencement
Dilution Chlo:'hydrate d'une anse du mélange
de bactériophage de-quinine A —
N° en eau salée 10 0/0 en bouillon sur gélose
RP AU 10 €.C. (e lyse 80 à go taches
confluentes de
G
= diamètre égal
= (2 mm. environ).
= û
'du000 do 10) C.C O CC. 25 5 Iyse id.
Re Co 0 MO 10 CC. OC-C DORE lyse id.
hérees TORC-6: O CRC. E7DR ©. Ivse 10 à 15 taches
ce éparses de dia-
mère variable.
DE TONCC: ALICE pas de Ilyse pas de taches.
Ainsi donc, dès que la concentration du chlorhydrate de qui-
nine atteint dans le mélange 0,75 p. 100 (tube n° 4), on note une
modification. très marquée de l'aspect. du tube de gélose ; les
taches beaucoup moins nombreuses (10 à 15 au lieu de 8o à go)
sont d'un diamètre variant de 2 mm. (diamètre normal) à une
pointe d'épingle.
Le bactériophage étant capable de se en da. en rene
avec le Bacille de Shiga, il est naturel que, dans la série n° 4, om
note une divergence apparente entre les résultats en bouillon et
sur gélose. L’étalement immédiat sur gélose, qui fixe en des en-
droits bien déterminés de la surface les éléments bactériophages,
nous montre l’atténuation en nombre et en intensité de ces
éléments, tandis qu'il suffit de la présence dans le bouillon d'un
seul de ces éléments actifs pour que sa reproduction en milieu:
liquide assure la lyse totale de la culture.
Uné concentration en chlorhydrate de quinine de 1 p. 100
(tube n° 5) détruit complètement le pouvoir bactériophage.
Le bichlorhydrate de quinine nous a donné des résultats tout
à fait semblables. Mais, ce sel étant très acide, nous nous sommes
demandé quelle était alors la part. de l'acidité dans le phéno-
mène. Nous avons, pour cela, traité la dilution de bactériophage:
en eau salée par des quantités variables d'acides. chlorhydrique;
sulfurique, oxalique. D'autre part, nous avons fait une série
parallèle avec une solution normale de soude.
SÉANCE DU 29 JUIN 141
Quels que soient l'acide ou la base employés, nous avons
constaté que le bactériopliage conserve tout son pouvoir Iytique
dans les limites de Px variant entre 2,5 et 8,4. Le bactériophage
perd, au contraire, toute son activité dans les milieux de Px infé-
rieur à 2,9 et supérieur à 8,4. Les mesures de Px ont été faites par
la méthode électrométrique, grâce à l’amabilité de M. Henri
Mouton.
Toutes nos expériences avec les sels de quinine ayant toujours
été faites dans des milieux de Px compris entre 2,9 et 8,4, l’atté-
nuation et la disparition du pouvoir bactériophage ne peuvent
être attribuées qu à l’action de la quinine elle-même. Notons que,
dans les conditions de nos expériences, les sels de quinine n’exer-
cent aucune action empêchante sur les ferments solubles.
(Laboratoire de physiologie de l'Institut Pasteur).
LE BLEU DE MÉTHYLÈNE, CORPS HYPERTHERMISANT,
par GC. Heymaxs et Er. MAïcRE.
Soit, d'abord, le résumé de deux expériences faites sur des
Chiens non anesthésiés, dont le museau, serré par un lien, l'était
assez pour empêcher une forte évaporation buccale et pulmo-
naire, pas assez pour gèner sensiblement la polypnée :
I. Chien n° 5, ©, jeune, bâtard, poids 6 kgr. Fixé à r h. 30 en
position ventrale. Canule dans la veine saphène gauche. '—
1 h. 35, température rectale prise au thermomètre coudé
39,2. — rh. o, injection, dans la veine saphène, de 5 c.c.
d’une solution de bleu de méthylène à r p. 100 dans l’eau salée
29 p. 1.000. -— rh. 45, injection de b c.c..— 1 h. 47, TL. =30°,8 :
PoNpRÉe rh injechon de cc 1h 1 Do;
Hiore polypnée ; salivation. — 2 h. 17, injection de 5 ct. —
DEN 9, —nd0. 2h fo Lo. #3 h:06, 1-—=/13% on
enlève le lien qui maintenait fermée la gueule de l'animal. —
So neo 5h; 20, re 5h.) Dr;
crise convulsive ; contracture généralisée et mort.
Il. Chien n° 7, ©, jeune, bâtard, poids 7 kger. Fixé à 1 h. 35.
Canule dans la veine saphène gauche. — r h. 40, T.—38°,9. —
11h. 5o, injection, dans’ la veine saphène, de 5 c.c. de bleu à
Dao Lo nb 09 160,0; polypnéet: = 120
— 2 h. 5, injection de 5 c.c. — Puis de 2 h. 5 à 3 h. 28, injection
de 25 c.c. de bleu de méthylène, par doses fractionnées de 5 c.c.
injectées toutes les dix minutes environ. — 3 h. 28, D=S00r
iorte polypnée. — 3 h. {o, T.—39°,7. — De 3 h. 4o à 4 h. /o,
142 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE =
injection de 20.c,c. de bleu par dosessde Dci
0,7 = 58h2 10, dE OA 20 UE OR RE
V:=43:— 5 h 97,7. —=/4322 = 6h22; 7/29; conulsens
caractéristiques, précédant la mort par hyperthermie ; mort.
Ces deux expériences ont été choisies, la première comme type
de réachvn rapide, la seconde comme type de réaction lente.
Avec des Chiens anesthésiés par le chloralose, dont la gueule
n'était pas maintenue fermée, les résultats furent semblables.
Chez l'animal anesthésié la déperdition de calorique est, on le
sait, beaucoup plus grande ; l’action hyperthermisante du bleu
de méthylène s’est donc montrée moins rapide et moins forte.
Par exemple, un vieux Chien, bâtard, de 7 kgr., chloralosé, a
dù recevoir par doses fractionnées o gr. 43 de bleu de méthylène,
soit o gr. 06, par kgr., pour passer, en 4 heures 15, de 39° à 41°,2.
De ces expériences, il résulte que le bleu de méthylène, en
injections intraveineuses, donné par doses fractionnées de
o gr. oo toutes les dix minutes en moyenne, jusqu'à ce que sa
quantité totale atteigne environ 10 centigr. par kgr., détermine
chez le Chien une élévation très considérable de la température
(43°), accompagnée de polypnée. La mort survient alors par
hyperthermie.
La polypnée réflexe est supprimée par le chloralose, et nous
avons constaté que celle des Chiens chloralosés se déclenche
lorsque la température atteint le degré qui détermine la polypnée
d’origine centrale.
La dose de 10 centigr. par Kgr. n'est pas forcément mortelle.
Si l’hyperthermie n'atteint pas 42° el n'est pas trop prolongée,
l'animal peut survivre.
Enfin, les Chiens chloralosés qui avaient servi à une autre
expérience, et dont la température était inférieure à 36°, ont
pu être réchauffés jusqu'au delà de 40°, par des injections de bleu
de méthylène.
Cette action hyperthermisante du colorant vital n’a rien de
surprenant, sauf, peut-être, son intensité. Hans Meyer, en effet,
a remarqué que les substances thermogénétiques de composition
chimique bien définie, telles que la tétrahydronaphtylamine, la
caféine, la cocaïne, l’atropine, l’adrénaline, ent une action, soit
excitatrice du système sympathique, soit inhibitrice des appareils
nerveux antagonistes (1). Or; nous avons précédemment constaté,
chez Ja Grenouille, que le bicu de méthylène rentre dans cette
catégorie de corps (2). D'ailleurs, chez le Chien, d'injection intra-
(1) H. Meyer et R. Gottlicb. Die experimentelle Pharmakologie als Grundlage
der Arzneibehandlung, Berlin ct Vienne, Urban et Schwarzenberg, 1914, p. 44S-
(2) C. Heymans et Et. Maigre. Action du bleu de méthylène sur l’apparcil
cardio-inhibiteur de la Grenouille. C. R. de la Soc, de biol.,xx1 juin 1921
85:44 [42
SÉANCE DU 29 JUIN 143
veineuse de bleu de méthylène provoque une réaction circula-
toire très nette : la pression sanguine subit une brusque et forte
élévation (2 ou 3 cm. de mercure pour des injections de o gr. 10
chez un Chien de 7 kgr.), et cette augmentation de pression s’ac-
compagne d'un accroissement de l'amplitude des mouvements
cardiaques et d'une accélération du rythme du cœur. Durée de ces
réactions : une à deux minutes pour la dose injectée.
Le bleu utilisé provenait des laboratoires Bruneau.
(Laboratoire du P° Gley, Collège de France).
ÉTUDE DE LA RÉACTION DE WEICHBRODT
DANS LE LIQUIDE CÉPHALORACHIDIEN,
par GEORGES GUILLAIN et CH. GARDIN.
Nous apportons dans cette note les résultats d’une étude que
nous avons poursuivie sur la réaction de Weichbrodt dans le
liquide céphalorachidien.
R. Weichbrodt (1) a décrit, en 1916, une réaction spéciale
obtenue avec certains liquides céphalorachidiens pathologiques ;
la réaction se produit en mélangeant 3 parties d’une solution de
sublimé à 1 p. 1000 avec 7 parties de liquide céphalorachidien (2).
Lorsque le liquide céphalorachidien est normal, le mélange reste
clair, la réaction est négative ; lorsque le liquide céphalorachidien
est pathologique, il se produit tantôt un trouble immédiat si la
réaction est fortement positive, tantôt un trouble après deux ou
trois minutes si la réaction est faiblement positive ; il peut y
avoir d’ailleurs plusieurs degrés dans le trouble obtenu. Weich-
brodt a constaté que la réaction positive s’observe surtout dans les
affections syphilitiques du système nerveux.
Käthe Hupe (1), étudiant cette réaction dans 100 cas, l’a trouvée
parfois positive dans des affections du névraxe non syphilitiques
et parfois négative dans des affections du névraxe syphilitiques ;
il en conclut qu'il s'agit simplement d’une réaction de l'albumine.
(t) R. Weichbrodt. Eine cinfache Liquorreaktion. Wanderversammlung der
südwestdeutschen Neurologen und Psychiater in Baden-Baden am 3 und 4 Juni
1916 in Neurologisches Centralblatt, 1916, p. 828.
(2) D’après J. Horstmann une réaction analogue avec une so'ution de su-
blimé à r p. 100 aurait été décrite en 1915 par A. Gordon (de Philadelphie).
(1) Käthe Hupe. Erfahrungen mit der von Weichbrodt angegebenen « einfa-
chen Liquorreaktion ». Zeitschrift für die gesamte Neurologie und Psychiatrie,
1915, B. XXXVI, H. 3 und 4.
144 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
R. Weichbrodt (1), en réfutant ces conclusions, spécifie que sa
réaction n'est pas une réaction banale de l'albumine, qu'elle n'est
pas non plus en rapport avec la lymphocytose, et que, somme
toute, il s'agit d’une réaction indiquant des lésions organiques
des centres nerveux et spécialement des lésions syphilitiques.
Karl Eskuchen (2) a comparé la réaction de Weichbrodt avec
la phase I de ja réaction de Nonne et avec la réaction de Wasser-
mann. Pour cet auteur, la réaction de Weichbrodt n'est pas une
réaction simple de l’hyperalbuminose, mais, d’autre part, ce n'est
pas une réaction spécifique de la syphilis. K. Eskuchen pense que
V, vollage liminaire T. durée de l'excitation
(en dixièmes de volls) (en millièmes de sec.) VT
DD ne et eee DO Re St en ee
DS OS EE EN ESS nec NET CAE 127
CAD ct NON M ee A nl
OO M era te OS TA Der NL Me RO ee AS 420
DD ce ob SN CON RO RENE 390
DO eee Dore TR ere 350
DD aie die ans à OS SR A D A rates de 328
OP OOE EE Re rer DOME re Uis chntesde 310
Les nombres précédents définissent, comme on le voit, une-
chronaxie de o sec. 09. D'autres déterminations nous permet-
472 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
tent de dire que la chronaxie du flagelle est comprise norma-
lement entre o sec. o6 et o sec. ro, chez Helix pomatia.
En résumé, le flagelle de l’Escargot constitue, par la facilité
avec laquelle on l'isole, par sa très grande résistance et par les
beaux graphiques qu'il peut fournir, un intéressant objet d’expé-
rience. Si l’on considère, de plus, qu'il doit bien se prêter, à cause
de son faible diamètre, à la pénétration des solutions salines ou
CP D :
OPAFEE VATÉE |
DE SOUDE :
}
6 à 12 par jour. :
Etablissements
FUMOUZE
78, Faubour£ Saint-Denis "
PARIS
PAPE HN
LRNINE LEFRAN
DOTE 4 1
| ||
A
il {|
Établissements FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS Nom
DD 72 MEL" HALLE TE GA AIT
Paris. — Typ. À. Davy, 52, rue Madame. -— Téléphone Saxe-01-14. Î
Tomé LXXXV. 1921 Ne 24
COMPTES RENDUS
des Séances
Société de Biologie
et de ses filiales :
__ les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd,
Lille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne,
Athènes : les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy),
danoise et de Suède ; la Société belge de biologie.
PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE
Séance du 2 Juillet 1921
om rm
| PARIS
MASSON ET Ci, ÉDITEURS
LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE
se 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vie)
= cisaenxoaet
Les comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société.
PRIX DE L’'ABONNEMENT POUR LE 2° SEMESTRE (Juin-Décembre) 1974
Le 1° semesire (t. LXXXIV) 1921 est Cpuisé.
- France : 25 fr. — Etranger : 230 fr.
Prix pu NuMÉRO : 2 ir. 50
Les abonnements sont reçus par MM. MASSON et Ct:- Éditeurs,
120, Boulevard Saini-Gerraain, Paris
VACANCES DE LA SOCIÉTÉ
La dernière séance de l’année classique 1920-1921 sera tenue le.
23 juillet 1921. La Société vaquera ensuite et reprendra le cours régu-
lier de ses séances le 15 octobre 1921.
Au cours de la séance du 15 octobre, constitution d’une Commis-
sion pour le Titulariat.
La Société serait obligée aux personnes qui pourraient disposer en
sa faveur d’ on . du n° 3, 1921, des Comptes rendus de la Société
de Biolo;ie.
sous forme de dactylographies, ne
rames sans lectures douteuses ;
elles ne doivent pas dépasser l’étendue
réglementaire.
Toutes les notes doivent être remises
Ces conditions sont formelles.
on — =—
TARIF DES TIRÉS A PART 1
Le prix des tirés à part est abaissé à : :
43 francs rour 50 tirés à part (2 pages). L
145 — — 100 — (2 pages. ÿ
18 — — 50 — (4 pages). à
21 — — 100 — (4 pages). À
Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra-.
phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. : 10
Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leur
notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue.
Madame, Paris 6°. :
14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57
:
Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité, |
k
à
4
LR |
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
SÉANCE DU 2 JUILLET
BexanD (R.) : Réaction du ben-
join colloïdal et réaction de Bor-
= de Wassermann dans la syphilis
: (E.) : Mode de péné-
tration des Nématodes dans l’or-
ganisme des Mammifères, histo-
tcopisme et histodiagnoitic......
LaPproque (L.) : Sur la pression
osmotique des Algues marines.
_ Laricoue (L.) “et (M: Aug-
mentation de la chronaxie du
nerf par les solutions hypertoni-
UE Pet sr she
LEGENDRE (R. ) : Influence de la
salinité de l’eau de mer sur l’as-
similation chlorophyllienne des
etes en se he sie Fe
Levaorrti, (P.), Harvier (C.) et
Nicocau (S.) : Réponse aux ré-
flexions de A. Netter, à propos
de notre note du 25 juin 1921:
« Preuves de l’existence de por-
teurs sains du virus encéphaliti-
MD Re des de semer me
Levaorri (C.), Harvier (P.) et
Nicozau (S.) : Conception ne
gique de l'encéphalite épidémi-
CAR A ere ete
Mertaznixkow ($S.) ct GASCHEN
(H.) Sur la rupidité d'immuni-
sation chez la Chenille de Galle-
ee M nn ie Due
NETTER (A) : Remarques à pro-
pos de la communication de Leva-
BroLoGiE. COMPTES RENDUS. — 1921
219
203
207
210
222
199
213
224
1921
SOMMAIRE
diti, Harvier et Nicolau-:. 2.
PENAU (H.) cet SIMONNET (H. )e
Les extraits alcooliques de levure
de bière dans la
AVTALDER AS Re Ne
Rerrerer (Ed.) : De l° accrois-
sement des dents en longueur...
Rogert (L.) : Sur onze cas de
bronchite sang'ante (maladie de
Castellani), à association fuso-
spinillairende Vincent fre...
SCHRUMPF-PIERRON (P.) : Sur le
moyen d'éviter la « maladie de
rayons » en radiothérapie pro-
SON RE ie me con iieae
TonsnoTinE (S.) : Un dispositif
pour la narcotisalion d:s Infu-
soires et autres animaux micros-
COPIES RE EC rec
ZortA (G.) : Un Leptomonas
du type L. davili Lef. chez des
Euphorbes de France.
Réunion de la Société bebe
de biologie.
BesseMans (A.) : La réaction de
Bordet-Gengou dans le diagnos-
ticidé domaine 2e "rer Ce
Biource (Ph.) : La notion du
C-PIOS OP Er PER
BruyNo:ue (R.) : Au sujet de
Ja nature du principe bactério-
phiGe RE RE neEERCEee ene
Cmrusropne (L.) : Note sur le
mécanisme de l’ostéogenèse de
. T. LXXXV.
DOn Ste 1
200
230
217
226
256
254
208
15
19%
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
r‘paration et le processus de ré-
sorption de certains greffons os-
OU MOPISO 0 0.0:9-00 000 0001020100 pu
Demoor (J.): Action de la thy-
roïde de Chien sur le cœur isolé
du Lapin neuf et du Lapin sen-
sibilisé vis-à-vis de la thyroïde de
Cine ones cnarvodauesc
De WAELe (H.): Sur les modi-
fications de la composition du
sang au cours du choc anaphy-
lactique : I. La sécrétion d’anti-
thrombine est rapide et courte.
De Waece (H.) : Sur les modi-
fications de la composition du
sang au cours du choc anaphylac-
tique : II. Variations du taux de
la fibrine, des globulines et de
albamine ste Teener
DE WiniwaRTER (H.): La for-
mule chromosomiale dans l’es-
pece RUMAINE Rene
Dusrn (A.-P.) : L’onde de cy-
nèses et l’onde de pycnoses dans
le thymus de la Souris après in-
jection intr apéritonéale de sérum
étranger.
Dustin (A. 2 )et Wicrems (E.) :
Sur une méthode de Biels:howsky
rapide par l’emploi de solutions
fortes de nitrate d’argent.......
Fasry (P.) : Sur l’agglutina-
tion des microbes atténués..
FrepericQ (H.) : Pour servir à
l'interprétation de l’électrocar-
diogramme (E.-C.-G.) : [. Le tra-
jet et la vitesse de l’onde d’exci-
tation dans le ventricule de la
ts
234
260
FrRenerico (H.) : Pour servir à
l'interprétation de l’électrocar-
| diogramme (E.-C.-G.) : If. La po-
sition de l’onde T dans la contrac-
tion alternante du cœur de la
FrReDpERicQ (H.) : Pour servir
à l'interprétation de l’électrocar-
diogramme (E.-C.-G.) : III. L'é-
lectrogramme de cavités cardia-
ques isolées du cœur de la Tor-
HEC Obo0 So oo oMabesdacoponooc
GOVAERTS (P.\: L’agglutination
plasmatique, facteur d'instabilité
des particules introduites dans la
CiFCUIaTIONS A ENS PE CC EEE
Govagrts (P.) : Variations de la
stabilité du Bacille typhique in-
jecté dans le sang du Cobaye..
GRATIA (A.) : ”Autolyse trans-
missible et variations microbien-
OR D D D 0 m0 Co
Ie (M.) : Une critique berli-
noise du @bivs hs Eee
Nozr (P.): Action du chloro-
forme sur le sérum inactif.....
Rosxam (J.) : La fonction an-
tixénique des globulins.........
Warrin (M. de L’hypercholes-
térinémie de la grossesse. ......
WarTrin (M.): La réaction de
Hecht dans la grossesse. .......
Zunz (E.) et © GOVAERTS (PAR
Action du sérum antiplaquetti-
que sur les effets ae du sé-
rum traité par l’agar. De
SÉANCE DU 2 JUILLET 195
Présidence de M. A. Netter, ancien vice-président,
puis de: M. Auguste Pettit, secrétaire général.
À PROPOS DU PROCÈS-VERBAL.
RÉPONSE AUX RÉFLEXIONS-DE À. NETTER
A1 PROPOS DE NOTRE NOTE DU 22 JUIN 1921
PREUVES DE L'EXISTENCE DE PORTEURS SAINS DE VIRUS
ENCÉPHALITIQUE »,
par G. Levaprit, P. Harvier et S. Nicorau.
Nous nous permettons de répondre à A. Netter que nos recher-
-ches, qui permettent d'affirmer la présence du virus encéphali-
tique dans la salive de sujets normaux, n'ayant jamais eu la
moindre manifestation d’encéphalite, ne sauraient être identifiées
avec celles de Loewe et Strauss, qui ont démontré l'existence du
virus dans les sécrétions naso-pharyngées des malades et non dans
celles des sujets bien portants. Nous reconnaissons volontiers
que À. Netter a déjà émis cette idée que l’encéphalite épidémique
peut se propager par l'intermédiaire de porteurs sains. Mais ce
n'était là qu'une hypothèse basée sur des observations cliniques,
—et sans confirmation expérimentale, qui pouvait être risquée sans
danger par tous ceux qui connaissent l'épidémiologie de la polio-
myélite. Nous sommes heureux que nos expériences confirment
les prévisions de A. Netter.
A. Netter, raisonnant encore par analogie, à également affirmé
la présence du virus encéphalitique dans la salive et dans la
glande salivaire des malades, sans en avoir jamais fourni la
preuve. En collaboration avec Césari et Durand (x), il a soutenu
que les glandes salivaires des Lapins inoculés par voie cérébrale
avec le virus de l’encéphalite, renferment le germe de la maladie.
Nous avions fait antérieurement des expériences sur ce sujet, avec
d'autant plus d'intérêt que l’un de nous, en collaboration avec
Landsteiner, a pu déceler le virus poliomyélitique dans la glande
salivaire d’un Singe infecté. Or, tous les résultats obtenus par
nous ont été constamment négatifs. A. Netter nous ayant objecté
que nous n'avions fait — contrairement à nos habitudes —
qu'une seule expérience, nous lui en apportons aujourd’hui une
série, faite depuis la publication de sa note, et qui prouvé que
ses conclusions sur la présence du virus dans les glandes sali-
vaires des Lapins inoculés par voie cérébrale, sont, pour le moins,
difficiles à confirmer.
(x) Netter, Césari et Durand. C. R. de la Soc. de biol., 14 mai 1927.
196 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Ces expériences nouvelles sont au nombre de huit. Nous avons
utilisé trois variétés de virus, ayant subi tous trois un nombre
de passages importants : un virus Ac., d'origine salivaire (4 es-
sais) ; un virus Ch., provenant de ee naso-pharyngées.
d'une malade (2 a ue ; notre virus fixe C., d’origine cérébrale
(2 essais). |
Expérience I, 25-5-2r. Lapin 85-O, inoculé par voie cérébrale
avec le virus Ac., mort d’encéphalite le 4° jour. Lésions caracté-
ristiques. Les glandes salivaires sous-maxillaires et parotides sont.
triturées et émulsionnées. L’émulsion est inoculée dans le cerveau
au Lapin 5-B, animal encore vivant à l'heure actuelle (35 jours).
Expérience IT, 25-65-21. Lapin 9o-0O, inoculé par voie cérébrale:
avec virus Ac., mort le 3° jour : lésions typiques. Inoculation
cérébrale d’une émulsion des glandes salivaires dans le cerveau
du Lapin 7 B. L'animal meurt lè 27° jour — mais d'infection
secondaire et non d’encéphalite. Cultures du cerveau et du sang
du cœur : positives. Son passage 43 S meurt de noie micro-
bienne le lendemain.
Expérience HI, 25-56-21. Lapin 89 Me, inoculé par voie oculaire
avec virus Ch., mort le &° jour : lésions manifestes d’encéphalite.
Inoculation cérébrale d'une émulsion de glandes salivaires au
Lapin :11-B, encore vivant actuellement (33° jour).
Expérience IV, 28-5-21. Inoculation d'émulsion de glandes sa-
livaires du Lapin 92. Mort d’encéphalite le 5° jour après inocu-
lation cérébrale de virus GC., au Lapin 15 Bc. L'animal meurt le
17° jour, non pas d'encéphalite, mais d'infection secondaire
(pleurésie et péritonite purulentes).
Expérience V, 29-65-21. Lapin 1-B, inoculé dans le cerveau avec
virus Ch., mort le 6° jour : lésions caractéristiques d’encéphalite.
Une émulsion de ses glandes salivaires est inoculée par voie céré-
brale aux Lapins 20-B et 21-Bc. Les deux animaux sont encore
vivants (31° jour).
Trois autres expériences, disposées de façon identique, avec les
virus C. et Ac., sont restées également négatives.
Ces faits nouveaux, joints à ceux relatés antérieurement, nous
permettent de répéter qu'il nous est impossible de décles le
virus de l’encéphalite dans les glandes salivaires des Lapins ino-
culés par voie cérébrale ou oculaire.
Conclusion : L'unique preuve expérimentale, indubitable, de.
l'existence du virus encéphalitique dans la salive de sujets sains
a été fournie par nous dans nos deux notes du 7 mai et du 25:
juin dernier. Dôerr et Schnabel (1) n’ont publié leurs recherches :
sur la présence du virus kératogène dans la salive, qu'à la suite :
(1) Doerr et Schnabel. Schweizer med, Woch., 16 juin 1920.
SÉANCE DU 2 JUILLET 197
de notre première communication, ainsi que A. Netter à bien
voulu le reconnaître lui-même.
Quant à l'identité entre le virus et l'herpès et celui de l’encé-
phalite, elle fut entrevue pour la première fois par Blanc (r), après
que nous eùmes montré qu'il était possible de déterminer une
kératite avec le virus cncéphalitique. Dôerr et Schnabel (2) nous
ont devancé dans la publication de nos recherches sur l’immu-
nité croisée entre le virus salivaire et celui de l’encéphalite, mais
non sans avoir pris en considération notre communication sur
la présence du virus encéphalitique dans la salive de sujets sains.
À la dernière séance, A. Netter a prétendu que nos recherches
sur l’immunité croisée entre les différents virus étaient en con-
tradiction avec celles de Dôerr et Schnabel. Nous regrettons qu'il
n'ait pas reconnu publiquement son erreur, qui tient sans doute
à ce qu'il a préféré, à la lecture de notre note du 7 mai, celle
du travail allemand de Dôüerr et Schnabel, dans lequel nos con-
clusions sont inexactement rapportées.
À. NerTTER. — C. Levaditi croit que je me suis borné à émettre
une hypothèse au sujet de la propagation par les porteurs sains
et que cette hypothèse pouvait être risquée sans danger. J’ai
invoqué des observations épidémiologiques qui ne pouvaient s’ex-
pliquer que par cette intervention. |
Sans méconnaitre la valeur de l’expérimentation, je suis de
ceux qui admettent la valeur de l’observation, et personne ne
démentira que la médecine avait déjà une grande valeur alors
que l'expérimentation n'existait point.
J'ai dit que GC. Levaditi, en refusant à la salive et aux glandes
salivaires un rôle dans la propagation de l’encéphalite, s'était
basé sur une expérience unique, c'est que ses notes ne citaient
qu'une expérience. Il ne dépendait que de lui de dire s’il avait
fait d’autres expériences négatives.
Le nombre de résultats négatifs obtenus par lui dans son étude
sur l’inoculation des centres nerveux démontre qu'un fait négatif
_ne saurait suffire.
J'en dirai autant, ne lui en déplaise, de ses derniers résultats
Æxpérimentaux, en contradiction avec les nôtres.
Pour ce qui est de la mention de l'objection de Dôüerr
et Schnabel, que je croyais justifiée, j'ai reconnu mon erreur,
difficilement explicable, et en ai fait part au président. Je n’ai,
d’ailleurs, pas fait mention de cette objection dans la note du
25 juin.
(x) Blanc. C. R: de l’Acad. des sc., mars 1925, n° 51.
(2) Doerr et Schnabel. loc. cit.
EEE conne
198 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
LES EXTRAITS ALCOOLIQUES DE LEVURE DE BIÈRE
DANS LA POLYNÉVRITE AVIAIRE,
par H. Pexau et H.'SIMoNNeT.
Quoique les propriétés antinévritiques de la levure de bière et
des produits dérivés soient bien connues, et que leur étude ait
donné lieu à de nombreux travaux, nous avons cru devoir la
reprendre en nous plaçant spécialement au point de vue du pou-
voir préventif de ces substances chez Je Pigeon recevant un ré-
gime artificiel dit synthétique, carencé en facteur B.
Deux sortes d'extraits alcooliques ont été emplovés : le premier
préparé par ‘épuisement à chaud (So-85°) de la levure de bière
sèche Byla, pendant 20 ‘heures à l'alcool à 65°, renouvelé trois
fois, le second par épuisements méthodiques :à froid (15-20°) de
cette même poudre : 7 :épuisements de 48 heures chacun par
re à 65° (poids sec du premier extrait : 75 gr. ; du septième :
ot. 6). Dans les deux cas, le rendement total en extrait est
à environ 16 p. 100. Par suite de son importance, nous ne pou-
vons, dans cette note, qu’indiquer le sens des résultats obtenus :
1° À la dose quotidienne de o,10, l'extrait alcoolique préparé
à nn permet l'entretien normal et la croissance du Pigeon pe
Le de longues périodes (au moins trois mois).
À la dose quotidienne de o,10, l'extrait préparé à froid
no des résultats du même ordre (durée de l'expérience :
5 mois). Ces résultats mettent bien en évidence la valeur préven-
tive de l'extrait alcoolique, puisque sur 4 animaux, l'expérience
peut se poursuivre normalement pendant 8 mois, alors que les
témoins meurent en {o-{5 jours.
3° Les ‘extraits alcooliques préparés à froid paraissent légé-
rement supérieurs à ceux obtenus par l'extraction à chaud ; ce
fait s'explique, car, s’il est prouvé que le facteur antinévritique:
résiste à l’action de la chaleur, ïl n’est pas surprenant qu'une
légère diminution de son activité puisse se produire pendant l’ex-
traction alcoolique à la température de 80°. Ne sait-on pas, d’ail-
leurs, que :le pouvoir curatif de la levure est amoindri par un
chauffage prolongé à 100°, et que la vitamine de Funk, elle non
plus, ne supporte pas la stérilisation.
4° Toutes choses égales, d’ailleurs, ‘le temps de protection réa-
lisé par l’adjonction d’une dose ‘quotidienne de 0,10 d'extrait au.
régime artificiel, n'excède pas 5-r0 jours, quand on supprime cet
extrait à l'animal. La durée de cette période ne paraît pas être
influencée par l'ancienneté de l’expérience.
(1) C. R. de la Soc. de biol., 4 décembre 1920.
SÉANCE DU 2? JUILLET 199
L'examen des courbes pondérales, établies au moyen de
pesées journalières, montre que la dose minimum quotidienne
d'entretien pour des ingesta de 70-100 gr., oscille entre 0,07 et
0,10 d'extrait pour le Pigeon de 300 gr. Cette dose est insuffisante
pour le Pigeon de 500 gr., et dans ce cas, il faut l’élever à 0,15.
6° Les variations de la courbe pondérale suivent celles des
doses d'extrait administrées, avec un décalage de 3-5 jours. Il en
est de mème de la courbe thermométrique.
L’extraction fractionnée à froid de la levure de bière sèche
donne des produits de moins en moins actifs à dose égale, sans
que cependant les produits de septième extraction soient totale-
ment dépourvus de valeur antinévritique.
8° La levure de bière épuisée à fond par l’alcool chaud ou froid
possède encore des propriétés préventives et curatives, ce qui
corrobore les expériences de Funk, qui a montré, en effet, que
l'extraction de la levure par l’alcool n'était pas quantitative, au
contraire de l’autolyse.
9° En combinant en proportions nieu- bles. la levure épuisée
et l'extrait correspondant, on constate que les propriétés de la
levure épuisée et celles de l'extrait sont du même ordre, et qu’elles
s’additionnent simplement.
10° L’extrait alcoolique préparé à froid est curatif à la dose de
0,10. Cette dose ne représente pas la limite inférieure d'activité
à litre curatif, mais Ja cure ne devient permanente que si l'on
poursuit quotidiennement l'administration de l'extrait à la dose
de
L'activité des extraits alcooliques n’est pas abaissée par la
ES in à la température ordinaire, en flacons bouchés exsic-
cateurs, pendant une période d'au moins 6 mois.
12° La partie soluble de l'extrait repris par l'alcool à 10° con-
serve,ses propriétés préventives et curatives, mais cette extraction
n'est pas quantitative.
13° En traitant l'extrait par l’acétate de plomb, le filtrat obtenu,
débarrassé de l’excès de plomb par l'hydrogène sulfuré et évaporé,
possède des propriétés préventives et curatives, mais l'extraction
n'est pas quantitative, et comme dans le cas précédent, le nouvel
extrait paraît moins actif que l'extrait alcoolique primitif.
De ce qui précède; il résulte donc que, pour maintenir le
Pigeon en état d'équilibre nutritif, pendant une période de
8 mois au moins, il paraît nécessaire et suffisant de compléter le
régime artificiel déficient en facteur B par une quantité d'extrait
alcoolique brut de levure de bière sèche égale à environ
500
,
du poids sec de la ration.
200 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Quoique l’on puisse déterminer à répétition l’éclosion complète
des accidents et en obtenir la cure définitive, l'animal guéri ne
semble pas ramené à son état primitif. Il nous paraît indispen-
sable d'étudier à titre préventif la valeur des substances supposées
actives, car il importe essentiellement d'éviter le développement
de troubles fonctionnels ou de lésions anatomiques vis-à-vis des-
quels la substance active employée curativement pourrait se
trouver insuffisante.
(Laboratoires de recherches biologiques des Etablissements Byla).
DE L'ACCROISSEMENT DES DENTS EN LONGUEUR,
par ÉD. RETTERER.
La plupart des dents ne s’accroissent en longueur que pen-
dant un temps fort court, tandis que d’autres ont une croissance
indéfnie. À quoi tient cette différence d'évolution ? Pour m'éclai-
rer sur ce point, j ai choisi les incisives du Rat et du Cobaye, et
j'ai poursuivi, comparativement avec d’autres dents, leur déve-
loppement et leur structure. Ces recherches présentent de grandes
difficultés techniques : les membranes molles qui réunissent les
incisives de ces Rongeurs à la mâchoire ne dépassent pas l’épais-
seur de o mm., 2 à o mim., 3 ; il est impossible de les isoler pour
les exaininer séparément. Aussi, les incisives inférieures du Rat
et du Cobaye sont-elles un objet de choix pour cette étude. Re-
courbées en demi-cercle, elles entrent dans l'os mandibulaire de
plus de la moitié de leur longueur et occupent toute l'étendue
de la barre jusque près de la première molaire. La gaîne osseuse
que leur forme la mandibule, est mince, et, après fixation et dé-
calcification, on peut débiter gaine osseuse, tissu inter-dento-
maxillaire et dent, en coupes sériées de 8 à 10 p.
I. Rat (Mus decumanus Pallas). Décrit sous les noms de périoste
alvéolo-dentaire, de gaine membraneuse, de péricément, de tissu
péridentaire, de ligament dentaire, etc., le tissu qui remplit l’in-
tervalle entre la dent et la mandibule n’a pas une structure uni-
forme. Appelons-le, par abréviation, complexus inter-dento-
maxillaire. Il a, de plus, une constitution différente, suivant la
région. Sur la portion convexe et externe de l'incisive, ainsi que
sur ses parties avoisinantes des faces latérales, il est séparé de la
dent par un espace vide que limite en dehors une rangée de cel-
lules épithéliales (adamantoblastes des auteurs). Ces cellules sont
cylindriques, hautes de 25 nu, et leur noyau occupe l'extrémité
adhérente ou externe. L’extrémité interne, qui circonscrit l’espace
/
SÉANCE DU 2 JUILLET 201
libre, est coiffée d’une cuticule très hématoxylinophile, de r ou
2 u. L'extrémité basale ou adhérente de ces cellules est conti-
guë à une couche claire, épaisse de ro à 12 u, et comprenant 3 à 4
rangées de noyaux serrés, réunit entre eux par de minces liserés
de cytoplasme transparent. La troisième couche, épaisse de
o mm., 7, est formée de travées fibreuses peu Vasculaires, riches
en cellules, et se prolongeant du côté du maxillaire, entre les
gros et nombreux vaisseaux qui sillonnent la quatrième couche,
épaisse de o mm., à à o mm., 6 et revêtant la paroi osseuse de
l’alvéole. En passant sur les faces latérales de la dent, les cellules
cylindriques de la couche interne diminuent de hauteur, mais
elle restent revêtues de la cuticule qui adhère en ce point à la
dent. Vers le milieu, le bord antérieur des faces latérales, et sur-
tout sur la face interne ou linguale de la dent, cette couche épi-
théliale se transforme en une couche réticulée, épaisse de 20 u,
de structure analogue à celle que j'ai décrite et figurée sur les
dents du Chien et de l'Homme, sous le nom de zone précorti-
cale (x). À cette couche réticulée, font suite, en dehors : 1° la
couche fibreuse peu vasculaire ; 2° la couche fibreuse très vas-
culaire.
IT. Cobaye (Cavia cobaya Schreb.). Sur la face externe et la
partie externe des faces latérales, existe la même assise de cellules
épithéliales cylindriques (adamantoblastes des auteurs). Leur base
confine à la couche de petits noyaux (couche réticulée). Ces deux
couches sont continues, épaisses chacune de o mm., 2 à
o mm., 25. En dehors, se trouve la couche fibreuse peu vascu-
laire, épaisse de o mm. r, et contenant unréseau de cordons épi-
théliaux. Ensuite, vient la couche fibreuse très vasculaire, tapis-
sant la paroi osseuse de l’alvéole. Sur les parties internes des
faces latérales, et la face interne de l’incisive, les cellules cylin-
driques se sont, comme sur le Rat, transformées en couche réti-
culée, séparée de la dentine par la cuticule, et épaisse de 15 p.
Plus en dehors, viennent les couches fibreuses, la première peu
vasculaire, la seconde très vasculaire.
Les incisives de Rat et de Cobaye manquent de cortical osseux.
Le complexus inter-dento-maxillaire est, en grande partie, fibreux
sur la face interne et la moitié interne des faces latérales, et at-
tache plus ou moins solidement la dent à l’os ; mais, sur la face
externe et les parties avoisinantes des faces latérales, la dent est
libre par rapport au complexus, qui, en ces points, est essentielle-
ment cellulaire. Ces connexions nous rendent compte de la forme
recourbée en arrière que prend, en s’accroissant, l’incisive des
Rongeurs. Quant à la dent elle-même, elle a la structure des.
* (x) L'Odontrlogie, 1920, p. ror.
202 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
dents à racine, et la dentine évolue, sur la face externe, en émail.
Cependant, au lieu d'être Sinaplemuent arrondie, comme dans les
dents à racine, l'extrémité libre de la papille se divise en plu-
sieurs digitations dont le tissu réticulé continue à faire de la
dentine.
Résultats et critique. Dire avec Blandin (1836), M. Milne Ed-
wards (1869), et nombre d’autres, que les incisives de Rongeurs
s’accroissent de façon continue parce que la dentine ne se dépose
pas en couches serrées autour de l'extrémité profonde de la pa-
pille, c'est énoncer un fait réel ; mais, en ajoutant que la forma-
tion de zones concentriques de dentine comprime les vaisseaux,
étrangle la papille et empèche la croissance en longueur, ces au-
teurs émettent une hypothèse gratuite.
… En découvrant, en 1835, en gane prédentaire des incisives de
la Souris, Raschkow a porté . Retzius (1837), Wenzel (1868)
et Mac Gillavry (1855), à lui attribuer la croissance indéfinie de
ces dents. « La dentine nouvellement formée, dit Gallavry, ne fait
que glisser sur cet organe épithélial sans l’atrophier, et lui per-
met de fonctionner toute la vie ; d’où la croissance continue de
ces dents. » Selon À. v. Brunn (1887), l'organe prédentaire serait
pénétré et dissocié par le tissu conjonctif du côté concave ou
lingual de l’incisive, mais persisterait à l’état épithélial, du côté
convexe ou externe. Rôtter (1889), et Sachse (1894), n’ont pas.
constaté pareille dissociation et restent dans le doute en ce qui
concerne les facteurs déterminant la croissance continue des inci-
sives de la Souris.
C’est pour n'avoir pas étudié les origines et la structure du
complexus inter-dento-maxillaire que les auteurs n'ont su com-
prendre ni l’éruption des dents ni l'allongement indéfini des in-
cisives des Rongeurs. Ils admettent à tort que ce complexus pro-
vient uniquement du tissu mésodermique (paroi conjonctive du
follicule dentaire). De nombreux histologistes y ont vu des cor-
dons ou îlots épithéliaux, mais ils attribuent la présence de cet:
épithélium à une évolution anormale de l'organe prédentaire,
Ce dernier (organe de l’émail) serait voué normalement à l’atro-
phie, et si, chez l’adulte, il en persiste quelques éléments (débris
paradentaires), ceux-ci finiraient par donner naissance à des
tumeurs. L'organe prédentaire disparaît avec l’âge, non point
par atrophie, mais parce que ses cellules épithéliales se transfor-
ment peu à peu en tissu conjonctif. Tant que l'organe prédentaire
possède une couche interne épithéliale, il est libre par rapport à
la dentine, et la dent peut s’accroître el glisser sur lui. Une fois.
que cet épitbélium s’est transformé en tissu réticulé, celui-ci peut
encore, dans une certaine mesure, se prêter à celte extension et à
ce glissement, de telle sorte que la dent, en s’accroissant, fasse
SÉANCE DU 2? JUILLET 293
saillie à l'extérieur (éruption). Dès que les tissus du complexus
inter-dento-maxillaire ont évolué en travées fibreuses ou ostéo-
fibreuses (cortical osseux), la dent a contracté avec la mâchoire
des adhérences si solides qu'elle est fixée de façon définitive. La
papille continuant à édifier de nouvelles couches de dentine,
celles-ci se déposent en dedans des anciennes et ne font qu'épais-
sir la partie enchâssée de la dent (racine).
Dans les incisives de Rongeurs, l'organe prédentaire persiste
à l’état épithélial du côté convexe et externe de la dent, qui est
libre en ce point. Pu côté lingual et concave, une couche de
tissu réticulé, qui, tout en unissant la dent aux travées du com-
plexus, lui laisse un certain jeu.
Incessamment chassée vers l'extérieur, l'extrémité profonde
des incisives des Rongeurs ne peut ni s’épaissir ni se fermer ; ces
dents n'auront pas de racines. Adhérente à la paroi alvéolaire par
les masses fibreuses et le cortical osseux, l'extrémité profonde des
autres dents acquiert une épaisseur de plus en plus grande, grâce
aux couches nouvelles de dentine qui se déposent autour de la
_base de la papille.
‘Conclusion. Tant que la partie enchâssée de la dent est ent-
tourée d’épithélium ou de tissu réticulé, elle peut s’allonger et
sortir de l’alvéole ; une fois que le complexus inter-dento-maxil-
laire est devenu fibreux ou ostéo-fibreux, la dent est sertie dans
la mâchoire ; elle peut s’épaissir encore ; mais elle ne s’allonge
plus.
MODE DE PÉNÉTRATION DES NÉMATODES
DANS L'ORGANISME DES MAMMIFÈRES, JIHISTOTROPISME
ET HISTODIAGNOSTIC,
par E. BRuMmPT.
Les êtres vivants, placés dans des conditions où leur activité
peut se manifester, réagissent aux excitations des corps extérieurs
par des phénomènes réguliers, précis, inévitables qui constituent
- les tropismes ou tactismes.
Les parasites présentent des tactismes Sartaales. suivant l’es-
pèce à laquelle ils appartiennent et suivant leur ide évolutif ‘et
leur état physiologique. C'est ainsi qu'une éspèce donnée sera
attirée vers un organe ou une cellule déterminée, que, d’autre
part, dans une même espèce, l'embryon, la larve et l’adulte, pré-
sentent des tactismes très différents et souvent contraires ; enfin,
nous savons que les animaux à jeun et ceux qui sont repus ne:
204 SOCIÉTÉ DE BICLOGIE
réagissent pas de la même façon. Tous ces phénomènes sont des
adaptations favorables à la conservation des espèces et leur carac-
ière nécessaire actuel a du se développer progressivement.
Un assez grand nombre de parasites végétaux et ani:aaux sont
susceptibles de s'enfoncer dans les tissus d'êtres vivants ou morts.
On peut donner à ce phénomène particulier le nom d'’histo-
tropisme.
Cette propriété de pénétrer dans les tissus peut appartienir à
tous les êtres parasites d’une même espèce ou seulement à quel-
ques individus d'une espèce donnée et s'exercer vis-à-vis d'un
seul hôte et parfois @e telle cellule de cet hôte (histotropisme spé-
cifique) soit de plusieurs hôtes et même de divers corps étrangers
(histotropisme indifférent). Fa
L'émigration de parasites à travers les tissus semble être un.
moyen de défense utilisé par un grand nombre de formes lar-
vaires pour fuir un milieu qui leur est définitivement ou momen-
tanément défavorable. Ces êtres sont mus par un instinct com-
parable à celui qui détermine certains animaux à chercher un
refuge dans des galeries souterraines. C’est ce-même instinct qui
entraîne des larves de Nématodes libres et certains Acariens des
fumiers à se fixer sur les Insectes coprophiles pour s'éloigner d’un
milieu défavorable et se faire transporter ailleurs. C’est pour les
mêmes raisons que les émbryons hexacanthes de l'Hymenolepis
nana s'enfoncent dans l'épaisseur de la muqueuse intestinale pour
y évoluer en un Scolex qui, lui, sera apte à vivre dans le tube
digestif. Plusieurs espèces d’Ascarides, un grand nombre de
Strongylidés, d'Angiostomidés, un Trichosomoïdes, un Tricho-
céphale introduits dans le tube digestif sous la forme larvaire
traversent les parois-intestinales et, après des migrations de quel-
ques heures ou de quelques jours à travers les tissus et divers
organes, reviennent au tube digestif. Si ce milieu est favorable,
c'est-à-dire si l’être parasité est un hôte normal en âge d'héberger
des parasites, ceux-ci se développeront.
Cet histotropisme se conserve chez certains parasites chaque
fois que le milieu est défavorable. C’est ainsi que certains para-
sites hétéroxènes (Cestodes, Nématodes, Linguatules), ingérés par
des hôtes non favorables, traversent les lissus de ces derniers et se
« réencapsulent ».
L.-G. Seurat a cité de nombreux exemples de la phénomène
chez les Nématodes héléroxènes (Spirocerca sanguinolenta, Phy-
socephalus sexalalus).
C’est en 1898, que Looss, au Gaire, a signalé le premier exem-
ple d'histotropisme cutané en montrant le mode de pénétration
des larves d’Ankylostome à travers la peau humaine. Ce mode
je pénétration a été signalé ensuite chez Strongyloïdes fulleborni
SÉANCE DU 2? JUILLET 205-
(Van Durme, 1902), Ankylostomum caninum et Strongyloïdes
sitercoralis (Looss, 1901-1903), Necalor americanus (Gomes de
Faria et Feitosa, 1903), Strongyloïdes papillosus (Marzocchi, 1907),
Filaria bancrofti et Filaria immitis (Fulleborne, 1908), Stepha-
nurus dentatus (Noël Bernard et Bauche, 1914), et tout récem-
ment chez Strongyloïdes westleri (de Blieck et Baudet, 1921).
En plus de ces expériences faites sur des hôtes vivants, la péné-
tration de larves de Strongyloïdes intestinalis dans des fragments
de muqueuse stomacale de Souris, à été signalée par Fülleborn
en 1914, et celle des cercaires du Schisiosomum japonicum, dans
des fragments de peau de divers animaux par Fujinami et
Srapaen ED ee
Au cours d’études que nous poursuivons sur l’évolution et les
migrations de divers Nématodes parasites de l'Homme et des
animaux et sur l’'immunité des êtres infestés, nous nous sommes
servi de l’histotropisme. Nous avons constaté d’abord qu’un frag-
ment de cordon ombilical de Veau nouveau-né exerçait une attrac-
tion considérable sur les larves infectieuses du Strongyloïides
viluli, tandis que des fragments d'organes de Souris les laissaient
indifférentes. En quelques heures, on trouve des centaines de
larves réunies en colonies dans l'épaisseur du cordon ombilical.
On peut constater cependant que près de 99 p. 100 de larves ne
présentent pas ce tactisme et restent dans le milieu de culture. Si
nous injectons ces larves indifférentes dans le rectum d’un Rat,
toutes s’enfoncent dans la muqueuse pour fuir le contenu rectal
et cherchent à gagner la cavité générale. Ge fait montre bien que
ce phénomène est un moyen de défense déclenché en pr ésence de
circonstances défavorables.
Ces mêmes larves indifférentes des cultures mises dans la bou-
che d’une Souris émigrent à travers la muqueuse buccale, la
paroi de l’æœsophage et la région pylorique de lestomac. En deux
heures, une Souris peut succomber et montrer des centaines de
larves dans le médiastin, le diaphragme, les globes oculaires et
quelques larves dans le cerveau, alors que le foie peut ne pas
en présenter, ce qui montre bien que les larves eheminent acti-
vement dans les tissus et empruntent rarement la voie circula-
toire. Cette expérience montre donc que les larves, qui semblaient
incapables de traverser le cordon ombilical et vraisemblablement
la peau peuvent infecter les animaux à condition d’être ingérées
passivement par eux. C'est d’ailleurs ce qui s’observe dans un
certain nombre d'helminthiases où les animaux nouveau-nés
s'infestent en têtant et en léchant leur mère dont le poil est
souillé par les cultures de parasites qui s'effectuent naturellement
dans les étables ou dans les élevages mal tenus.
En nous servant du cordon ombilical humain, nous avons pu
206 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
constater qu'il attire et se laisse pénétrer par les espèces sui-
vantes : Necalor americanus, Strongyloïides papillosus du Mou:
ton et du Lapin, S. stercoralis, S. suis, S. vituli, S. sp. d’un Ma-
caque, S. sp. d'un Cercopithèque, Strongylus equinus et S. vul-
garis du Cheval, Characostomum longemucronatum du Porc,
Trichostrongylus (retortæformis ?) du Lapin et par une larve
d’un parasite du Mouton (Chabertia ?).
Nous avons vu, plus haut, que depuis la découverte de Looss,
en 1898, on avait pu démontrer, jusqu'en 1921, c’est-à-dire en
23 ans, le mode de pénétration cutané de ro larves de Nématodes.
En quelques semaines, grâce à « l'histodiagnostic », nous avons
pu confirmer ce fait pour trois d'entre elles et ajouter à cette
liste g espèces dont le mode de pénétration était inconnu. Des
expériences faites avec des cordons ombilicaux de Veau, de
Brebis, nous ont donné des résultats identiques. Nous croyons
inutile d’insister sur l'importance de cette méthode biologique
solidement établie par les chiffres cités ci-dessus. |
On pourra nous objecter que la faculté présentée’par des larves
infectieuses de certains Nématodes de pénétrer dans le cordon.
ombilical ne prouve pas qu'elles soient susceptibles de traverser
la peau.
Le résultat positif que nous avons ae dans une seule expé-
rience de contrôle faite sur. nous-même avec des larves de Stron-
gyloïdes vituli et le prurit consécutif qui a duré près d’un mois,
nous a semblé assez probant. Il nous permet de croire que les
phénomènes se produisent dans la peau comme dans le cordon
ombilical et quelles que soient les larves étudiées.
Pour terminer, nous croyons bon de signaler que sur les 16
espèces de larves étudiées par nous, 12 présentaient de l’histo-
tropisme, ce qui nous permet d'affirmer que les larves effectuent
des migrations chez leurs hôtes avant de devenir adultes. Ce fait
montre la fréquence des traumatismes que les larves peuvent
exercer au cours de leurs migrations. D'autre part, nos expé-
riences établissent que des vers qui, normalement, n’infestent pas
l'Homme, sont certainement capables: d’émigrer dans ses tissus
comme si elles étaient chez leur hôte habituel. Ce fait présente
en pathologie un intérêt tout spécial surtout depuis les remar-
quables recherches de Borrel et surtout de J. Fibiger, sur le
rôle de Nématodes dans la production du cancer des Rongeurs.
(Laboratoire de parasitologie de la Faculté de médecine de Paris).
SÉANCE DU 2? JUILLET 207
SUR LA PRESSION OSMOTIQUE DES AÂLGUES MARINES,
par Louis LAPICQUE.
Dans deux notes récentes, A. Dognon ayant observé que la
pression osmotique est, chez certaines Algues, à peine supérieure
à celle de l'eau de mer, tandis que chez d’autres elle présente
un excès de pression notable, formule la théorie suivante : l’assi-
milation chlorophyllienne est le facteur prépondérant de la sur-
pression des Algues hypertoniques ; les produits solubles de l’as-
similation, notamment la mannite, s’accumulant dans les cel-
lules, augmenteraient leur concentration moléculaire.
- Les recherches que je poursuis depuis 3 ans sur ces végétaux
m'ont amené, dès le début, à l'opinion diamétralement opposée,
et celte opinion n a fait que se confirmer par la suite.
. 1° En 1919, sur des chiffres pris tout au long de l’année, je
montrais que du printemps à l'automne, à mesure que l’éclai-
rement solaire augmente et accumule ses effets, Laminaria flexi-
‘ caulis s’appauvrit en cendres solubles en même temps qu’elle
s'enrichit en hydrates de carbone ; et dès ce moment, j'émettais
l'hypothèse d'une substitution isotonique. Depuis lors, j'ai re-
cueilli et analysé de nombreux échantillons, j'ai toujours observé
ce qu'on peut appeler, par une simplification schématique, le
balancement des sucres et des sels.
2° Le chlore est encore plus significatif que les cendres solu-
bles. La proportion de chlore varie dans Laminaria flexicaulis,
en centièmes de poids sec, de 12 au printemps à 4,5 à l'automne ;
l’Algue d'automne, il est vrai, laisse 24 p. 100 de substance sèche,
au lieu de 16 p. 100 dans l’Algue de printemps, mais le chan-
gement de proportion ne tient pas à l'addition pure et simple
d'hydrates de carbone ou de matières organiques quelconques
accumulées en sus des chlorures ; un calcul simple sur les don-
nées ci-dessus indique, en effet, pour 1.000 parties d’Algue fraî-
che, deux fois plus de chlore au printemps qu'en automne, et
pour 1.000 parties d'eau dans ces Algues, 24 au printemps et
15 en automne.
Sur quelques échantillons (pris à l'état sec et après un certain
temps de conservation), j'ai déterminé la proportion insoluble
dans l’eau (à chaud) ; j'ai trouvé sensiblement la moitié (47,8 et
51,9 p. r00) au printemps, et le tiers (32,8 p. 100) à l’automne.
Comme, d'autre part, l'échantillon d'automne contenait 33 p. 100
(1) G. R. de l’Acad. des sc., décembre 1919.
208 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
de laminarine (1). Les choses se passent donc comme si cette
laminarine s'était ajoutée au résidu sec du suc cellulaire; la
laminarine est soluble ; la grandeur de sa molécule est indéter-
minée, mais sûrement considérable ; on trouve, en outre, à l’au-
tomne, au lieu d’une simple trace au printemps, 8 à 10 de man-
nite en centièmes du poids sec, soit, pour 1.000 d’eau, une tren-
taine de grammes, un sixième de molécule, cette mannite, à
elle seule, augmenterait le À de o°, 30 environ ; mais la dispa-
rition de près de 10 gr. de chlore (et de la quantité de base équi-
valente) dans le même volume du solvant correspond à une dimi-
nution de A d'environ 1°, c’est-à-dire compense facilement l’as-
cumulation de laminarine et de mannite.
3° Ayant traité par l’eau bouillante des échantillons secs de
printemps et d'automne (environ 100 gr. d'eau distillée pour
10 gr. d'Algue sèche) jusqu'à équilibre de concentration, vérifié,
des matières solubles dans l’eau d’imbibition et dans le liquide
libre, j'ai mesuré dans ce liquide l’abaissement A des points cryos-
copiques, et la conductivité électrique, K ; j'ai trouvé dans le
premier cas, A=1°,59, K=—41.10* dans le second, A=0,97;
K= 18.10". Si, par le calcul, on ramène les À à l'égalité, on trouve
que le K correspondant de l’Algue d'automne n’est que les 7/10 du
K de l’Algue de printemps.
h° Dans quelle mesure ce balancement des sucres et des sels,
qui nest pas douteux, maintient-il une pression osmotique
constante ? C’est ce qu'on ne pourra voir que dans de nouvelles
recherches au bord de la mer ; je me propose d'entreprendre ces
recherches aussitôt que je le pourrai, et c’est maintenant très pro-
chain, je l'espère. :
Mais dès l'hiver dernier, sur les échantillons d’Algues sèches
que je possédais, j'ai essayé une première approximation par le
procédé suivant. Soit un échantillon de poids p, dont le poids
frais P est connu ; on traite cet échantillon par un volume V
d’eau distillée, comme il est dit ci-dessus. On mesure l’abaisse-
ment à du point de congélation de ce liquide, on calcule que
V
=D 2
Théoriquement, je rapporte, comme on voit, la concentration
non au volume de la solution, difficile à évaluer, mais au volume
du solvant, ce qui, d’ailleurs, est correct d’après les données ré-
centes de la physique. Pratiquement, je suppose : 1° que l’abais-
sement du point cryoscopique est inversement proportionnel à
la dilution, ce qui est exact à très peu près pour certaines subs-
lances, beaucoup moins pour d’autres, mais de toute façon, V
le À de l’Algue fraîche était A= à
(1) Dans tout ceci, je considère uniquement la partie moyenne de la lame.
SÉANCE DU 2? JUILLET 209
n'étant pas beaucoup plus grand que P-p, il ne peut y avoir
grande erreur de ce chef ; 2° qu'il n'y a pas eu de molécules
dédoublées ni par la dessication préalable, ni par l’eau bouil-
lante. Ce second point est incertain et même peu probable. C'est
pourquoi je ne comptais pas publier les chiffres obtenus, ne leur
demandant qu'une indication provisoire à travers des variations
indéterminée. Ils parlent en faveur d'une quasi constance
osmotique.
Voici deux chiffres à titre d'exemple
N° 133. L. flexicaulis d'automne, très riche en laminarine
(36 p. 100) et pauvre en chlore (4,9 p. 100 du poids sec), m'a
donné A—:2°,66. |
N° 371. L. flexicaulis d'automne, mais plante jeune, plutôt
pauvre en laminarine (13 p. 100) et riche en chlore (10,6 p. 100),
-m'a donné un A de 2°,60.
C'est, pratiquement, l'égalité.
Je ne veux pas dire que le A d'une Algue donnée soit inva-
riable. Mais l'hypothèse à laquelle m'amènent ces observations,
rapprochées de mes observations sur le comportement d'Ecto-
carpus (hypothèse assez hardie, je le reconnais). C'est que la
pression osmotique d’une cellule donnée, maintenue en présence
d'une solution donnée, est une constante cellulaire ; constante
qui, convenablement exprimée, doit permettre aussi de repré-
senter la pression osmotique de cette cellule en fonction de la
concentration ambiante. IL s'agirait d’un tonus osmotique en
vertu duquel la cellule puiserait des sels dans le milieu extérieur
pour assurer sa turgescence et les y rejetterait quand elle s’enri-
chirait en sucres. Cette accommodation, comme tout phénomène
de diffusion ou d’osmose, ne saurait être instantanée ; une assi-
milation chlorophyllienne active peut donc très bien donner
lieu à une surpression temporaire. D'autre part, le tonus osmo-
tique, comme toutes les propriétés physiologiques, doit varter
avec la vitalité de l'être ; ce ne serait point une objection contre.
son existence si une plante, commençant à s'étioler après 2 ou
3 jours d'obscurité, montrait une certaine hypotonie. C’est ainsi
que jinterpréterais certains résultats des intéressantes expé-
riences de A. Dognon.
Tout cela n’est qu'une hypothèse de travail que je ne me serais
pas encore hasardé à publier sans la présente discussion. Mais,
comme À. Dognon, je pense que les conditions de vie des Algues
sont particulièrement favorables pour l'étude des lois générales
des échanges cellulaires. Les Algues marines, les plus typiques,
ne nous sont pas facilement accessibles dans nos laboratoires. Je
crois devoir formuler tout de suite mes idées, afin que, si
À. Dognon a encore l’occasion d'utiliser les ressources de a
BioLoGiE. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 16
210 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Station biologique de Roscoff, il puisse soumettre ces idées, en
même temps que moi, de mon côté, à la critique expérimentale.
Il serait très intéressant que nous puissions nous mettre rapi-
dement d'accord dans un sens ou dans l’autre.
AUGMENTATION, DE LA CIHRONAXIE DU NERF
PAR LES SOLUTIONS HYPERTONIQUES,
par Louis et MARCELLE LAPICQUE._
Dans nos inultiples recherches sur l'excitabilité, nous n'avions
jamais rencontré un seul poison, un agent pharmacodynamique
quelconque, qui augmentât la chronaxie du nerf (1). Gette aug-
mentation n'a élé constatée que sous des influences physiques
(refroidissement, catelectrotonus), ou mécaniques (striction) (2).
Aussi, lorsque nous la rencontrâmes à la suite d’un badigeonnage
du nerf avec de la glycérine, nous avons pensé tout de suite à une
action osmotique ; en effet, la glycérine diluée ne donna plus
ce résultat. .
Nous avons alors entrepris une investigation systématique sur
l’action des solutions hypertoniques. Nous nous sommes servi
de saccharose, ajouté, dans la proportion de un ou plusieurs
dixièmes de molécule par litre, à de l'eau physiologique ; nous
n’ayons pas employé de solution de saccharose pur, qui soustrail
trop rapidement les sels aux tissus vivants et supprime ainsi leur
excitabilité par un mécanisme différent de celui que nous vou-
lions étudier. La concentration effective globale de nos solutions
mixtes étaient, dans chaque cas, mesurée par eryoscople.
Le sciatique de la Grenouille (R. esculenla ou fusca) disséqué
du milieu de la cuisse à ses origines lombaires, était plongé dans
la solution avec la jambe attenante. De ro en 10 minutes, à peu
près, on mesurait sa chronaxie (électrodes impolarisables à cou-
vercle, condensateurs avec shunt de 10.000 w).
Voici les chiffres d'une double expérience. Rhéobases en cen-
üèmes de volt ; chronaxie en F. 10”.
1® juin. Les 2 patles de la même Grenouille sont traitées :
L. par une solution de A=1°, et IL. par une solution de A=1°,%0.
(1) Les sels de calcium établissent seulement la chronaxie normale, qu nd
eelle-ci a 66 diminuée par les sels décalcifiants. C. R.'de la Soc. de biol., 14 f6-
W'iCr 1914. AT #7
(>) Lapicque et Laugier. C. R, de lu Soc. de biol., 2 juillet 1970.
SÉANCE DU 2 JUILLET 211
l l
En Sr RTE rennes 27 oser mi AL ETTE
Rhcobase Chroraxie Rhtobase Chronaxie
Avant l’action ....... 39 48 30 45
Ton. d'ACLIONN -. 0 35 6o 25 80
DO M ON RCE ce 25 80 20 91
30 m. DRASS — — 26 100
ho m. » nc EN EMANERE 39 bo —- ——
5o m. DA rar ee Mere 4o 45 30 5o
60 m. D ie lie — — 2 lo
Dans la généralité de nos expériences, la variation suit réguliè-
rement la marche qui est bien visible ci-dessus ; la chronaxie
augmente, passe par un maximum, et revient à peu près à son
point de départ ; la rhéobase diminue d’abord, puis se relève
pour dépasser son niveau primitif. Dans les solutions très con-
centrées (AZ 2°), on passe à l’inexcitabilité sans que la chronaxie
soit revenue à la normale. Ces solutions provoquent, pendant
leur phase d’action, des contractions fibrillaires.
s
CHRONAXIE.
5e
A pe La SOLUTION
Ode de-m---- casse mm mm mm mm
D A
Si on classé les expériences par À croissant et qu'on recalcule le
maximum atteint par la chronaxie en faisant égale à 1 la vaieur
trouvée avant l’action, on voit que ces maxima vont régulièrement
en croissant (jusqu'à 5 pour A=—3°,60). Portés en graphique sur
les A en abcisse, ils jalonnent une courbe qui est presque une
droite, et qui passerait par la valeur 1 de la chronaxie pour un A
voisin de o0°,5, c'est-à-dire du point cryoscopique du sang de la
‘Grenouille (voir fig. ci-dessus).
L'’excitabilité musculaire est modifiée dans le même sens, mais,
en raison du volume de l’organe, plus lentement et progressi-
. vement de la périphérie au centre ; on a toujours des fibres à dif-
férents degrés d’altération et, par suite, on ne peut faire aucune
212 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
mesure précise. Le retard sur le nerf est assez grand avec les
solutions un peu concentrées pour entraîner un hétérochronisme
plus grand que de r à 2, mais on n’a pas de curarisation ;°ce qui
se comprend fort bien : les rameaux nerveux à l'intérieur du
muscle, atteints progressivement par le phénomène osmotique,.
doivent présenter une variation en pente douce, et non la discon-
tinuité qui est la condition du décrochement fonctionnel.
La curarisation se produit quelquefois au moment du retour à
la normale où les conditions de décalage sont différentes.
Les solutions hypertoniques purement minérales (contenant
0,02 molécule de KCI et de CaCl pour 1 mélécule de NaCl, ow
bien de l’eau de mer pure ou diluée) ont une action analogue,
mais elles sont moins efficaces, en ce sens que l’augmentation de
chronaxie ne devient sensible que pour un AZo°,90, tandis
qu'avec le saccharose, l’action se manifeste pour AZo°,5o. En
fonction de leurs À croissants, les solutions salines donnent une
autre courbe très voisine de celle des solutions sucrées pour les
concentrations assez fortes, à partir de A=71°,5, mais un peu
au-dessous ; pour les concentrations ph faibles, l'écart s’accentue
(voir fig. ci-dessus).
pion de cet ensemble de faits no nc none,
en première ligne des facteurs agissants la pression osmotique
des solutions ; mais il est manifeste, d'autre part, qu'il y a
échange de sels entre les tissus et le bain ; dans les solutions
sucrées, le tissu cède des sels, comme nous l’a montré l’accrois-
sement de conductivité électrique de la solution ; c’est proba-
blement à cette spoliation des sels qu'il faut rapporter le relè-
vement secondaire de la rhéobase, qui commence par baisser,
suivant la règle, quand la chronaxie augmente, mais remonte
plus vite que celle-ci ne diminue et finit par rester au-dessus
de son niveau primitif. S
D'autre part, la moindre efficacité des solutions salées paraît
indiquer l'entrée des sels du bain dans le tissu ; celui-ci, dans
un cas comme dans l’autre, à condition que l’action n'ait pas
été trop intense dès l’abord, reprend à peu près son excitabilité
normale dans le nouveau milieu au bout d’un temps qui est pour
le nerf de l’ordre d’une heure. Il y a là un rapprochement que
nous ne voudrions pas trop préciser maintenant, mais qui s'im-
pose, avec les variations de turgescence des Eclocarpus dans des
solutions diverses (x).
En dehors de ces complications, le phénomène essentiel, l’aug-
mentation de chronaxie de la première demi-heure, dans toute
solution hypertonique, doit être concomitant à une spoliation
(1) C. R. de la Soc. de biol. 14 mai 1921, p. 855.
ÿ
LAN NE
#
ss
Er
1
SÉANCE DU 2 JUILLET 213
-
d’eau, à une diminution de volume de la fibre nerveuse. Il serait
séduisant de trouver là le mécanisme même de l’action de ces
solutions par application de la loi qui lie, dans les cylindraxes
pris à l’état normal, la section et la rapidité. Si tel est le cas, on
doit trouver une diminution de diamètre proportionnelle à la
racine carrée de l’augmentation de la chronaxie ; par exemple,
dans une solution de A=2°,5 ou 3°, la chronaxie étant 4, le dia-
mètre devrait être devenu 1/2. C’est facilement mesurable. Mais
un premier essai d'examen au microscope nous a montré un fort
plissement de la gaïîne de myéline qui complique la question
et rend les lectures difficiles ; c'est une question qui vaudrait la
peine dètre reprise.
CONCEPTION ÉTIOLOGIQUE DE L'ENCÉPHALITE ÉPIDÉMIQUE,
par GC. Levapriri, P. Hanvier et S. Nicorau.
Nous désirons exposer dans cette note l’ensemble de nos recher-
ches sur la nature des divers virus filtrants qui offrent des rap-
ports étroits avec celui de l’encéphalite épidémique, à savoir le
virus salivaire kératogène (Levaditi, Harvier et Nicolau), le virus
des porteurs sains (mêmes auteurs) et le virus dit de | « herpès »
(Lôwenstein, Dôerr et Vôüchting, Blanc et Caminopetros). Ces
recherches nous conduiront à une conception d'ensemble, basée
sur l’expérimentation de l’étiologie de la maladie de v. Economo.
I. Virus salivaire. L'inoculation à la cornée du Lapin de salive
provenant de sujets sains, n'ayant jamais eu d’encéphalite, pré-
disposés ou non à l’herpès, reste sans effet, ou bien engendre
uné kérato-conjonctivite comparable à celle provoquée par le
virus fixe de l’encéphalite. Cette action kératogène n’est pas due
aux microbes cultivables de la salive (Levaditi, Harvier et Ni-
colau), ni aux Spirochètes salivaires, mais à un germe filtrant
qui se conserve dans la glycérine. Ce germe ne provient pas
de la sécrétion de la glande salivaire, car si l’on cathétérise le
canal de Sténon et que l’on inocule séparément à la cornée, d’une
part, la salive mixte, d'autre part, le liquide obtenu par le
cathétérisme, la première seule engendre la kératite, tandis que
le second reste sans effet. Le virus paraît vivre au contact des
éléments figurés de la salive mixte, en particulier des cellules
épithéliales plates de la bouche. Il est même possible qu'il cons-
titue un parasite de ces éléments.
La virulence de ce germe filtrant est inégale ; elle varie d’une
salive à l’autre. Certains échantillons salivaires engendrent une
kératite légère, guérissant en quelques jours, tandis que d’autres
21% SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
LA
provoquent une kératite térébrante de longue durée. Il nous a été
impossible de réaliser indéfiniment des passages de cornée à
cornée avec ce virus ; les passages s'arrêtent d'autant plus vite
que sa virulence est plus atténuée. Enfin, le virus salivaire ne
provoque jamais d'encéphalite mortelle. Nous désignerons cette
première variété sous le nom d’« ultravirus kératogène sali-
vaire », e
IT. Virus salivaire des porteurs sains. Nous avons décrit, dans
une note précédente, les propriétés de cette seconde variété de
virus et nous n'y reviendrons pas. Ce virus se différencie du
précédent par les caractères suivants : 1° Il est transmissible
indéfiniment de cornée à cornée ; 2° il engendre non seulement
la kératite, mais encore l'encéphalite mortelle. Nous le désigne-
rons sous le nom d’ « ultravirus kératogène et encéphalitogène
salivaire ». Se
IT. Virus dit de l’ « herpès ». Ce virus a été découvert dans
l'herpès de la cornée par Grüter, dans l’herpès labialis par Lô-
wenstein et par Dôerr et Vôchting ; il fut étudié par Dôerr et :
par Blanc et Caminopetros. Nous rappelons que c'est à la suite
de nos constatations (qui ont établi que le virus de l’encéphalite
provoque la kératite chez le Lapin), que Blanc, le premier, entre-
vit un rapport entre le germe décelé dans l'herpès et celui de.
l’'encéphalite. Le virus de l’herpès, dont nous avons pu étudier
les propriétés, grace à l'obligeance de G. Blanc, ne saurait être
différencié de celui de la maladie de v. Economo. Toutefois.
sa virulence est moindre. On peut appeler cette variété : « ultra-
virus kératogène et encéphalitogène d’origine herpétique ».
IV. Virus proprement dit de l’encéphalite épidémique, prove-
nant du cerveau des sujets morts d’encéphalite ou des sécrétions
naso-pharyngées des malades (Strauss, Hirshfeld et Loëwe, Leva-
diti et Harvier), dont nous avons étudié les propriétés dans nos
travaux antérieurs. Nous l’appellerons : « ultravirus kératogène
et encéphalitogène d’origine cérébrale ».
Rapports entre ces différentes variétés’ d'ultravirus. Toutes les
recherches expérimentales auxquelles nous avons soumis ces dif-
férents virus permettent de conclure qu'ils sont de même nature,
mais de virulence inégale ; ou, mieux encore, d'affinité dissem-
blable. Ts se comportent, l’un vis-à-vis de l’autre, comme des va-
riétés plus on moins pathogènes de certains germes cultivables,
tels le Streptocoque, le Méningocoque ou le Pneumocoque. Nous
allons les envisager successivement, en nous plaçant au point
de vue de l’immunité croisée |
a) Ullravirus salivaire, En général, cette variété, de virulence
faible, vaccine contre elle-même (immunité homologue) ow
contre un échantillon encore moins virulent, mais non pas contre
SÉANCE DU 2 JUILLET : 215
EE
une salive plus virulente. À fortiori, elle ne vaccine pas contre
le virus des porteurs, ni contre celui de l'herpès ou de l’encé-
phalite. Il y a cependant des exceptions à cette règlé générale, et
ce sont précisément celles-ci qui prouvent l'identité de nature
entre l'ultravirus kératogène salivaire et ceux. de l'herpès et de
l'encéphalite. En effét, par deux fois, dans nos expériences, le
germe salivaire a conféré l'immunité, non seulement contre lui-
même, mais aussi contre les trois autres types de virus (porteurs,
herpès, encéphalite). Le virus salivaire kératogène n'est donc,
qu'une variété peu virulente du virus de l'herpès et de l’encépha-
lite épidémique. Dôerr et Schnabel, après avoir confirmé notre
découverte du virus salivaire, ont montré récemment, de leur
côté, l'identité entre ce virus et celui de l'encéphalite.
b) Uliravirus des porteurs sains. Nous avons démontré pré-
cédemment (1x) l'identité entre ce virus et celui de l’encéphalite ;
il ne se différencie de celui des salives kKératogènes que par son
plus haut degré de virulence. :
c) Ultravirus de l'herpès. Des expériences d'immunité croisée
nous ont montré que les animaux, qui acquièrent l’état réfrac-
taire contre l'ultravirus des porteurs et celui de l’encéphalite,
résistent également au germe de l'herpès et inversement. Les
Lapins vaccinés contre ce dernier virus se montrent réfractaires
à l'égard du germe de l'encéphalite (porteurs et malades). Düerr
a fait une constatation analogue. Par ses propriétés biologiques,
comme par Ja nature des lésions qu'il provoque, cet ultravirus
ne saurait être distingué des autres. Il n’est dissembiable que par
son activité pathogène, qui est moins marquée que celle du virus
de l’encéphalite (survie de certains des animaux inoculés à la
cornée).
d) Uliravirus de l’encéphalite (origine cérébrale). L'identité
de nature entre cette variété de virus et les précédentes résulte
des expériences d’immunité croisée (C.f. notre note antérieure
et ci-dessus C). De plus, nous avons constaté que ce germe,
inoculé à la peau du Lapin (procédé de Calmeite et Guérin) pro-
voque une derimite contenant du virus kératogène. Tout en pro-
venant du cerveau, il engendre, par conséquent, des lésions cu-
tanées comme le virus de l’herpès.
Conception éliologique de l’encéphalite épidémique. La ma-
ladie de v. Economo, quels que soient ses aspects cliniques, est
provoquée par un agent filtrant spécifique, l’ultravirus encépha-
litique, dont la plupart des caractères sont bien définis actuelle-
ment. Get ultravirus possède une virulence variable. Il existe :
a) sous une forme atténuée, dans la salive de certains sujets sains,
(x) Levaditi, Iarvier et Nicolau. C. R .de la Soc. de biol., 25 juin 1921, p. 16%.
216 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
où il paraît fixé aux cellules épithéliales de la bouche (affinité
exclusivement épithéliotrope, pouvoir kératcgène exclusif ; b)
sous une forme plus virulente dans les vésicules d’herpès quil
provoque, ou qu'il contamine en provenant de la salive ; il offre
une affinité obligatoire épithéliotrope et une affinité facuitative
neurotrope ; €) sous une forme très virulente dans la salive des
porteurs sains (affinité épithéliotrope et neurotrope obligatoires) :
d) sous la même forme très virulente dans les centres nerveux
des encéphalitiques (même affinité que le précédent).
Il est démontré (Blanc) que la variété peu virulente, presque
exclusivement épithéliotrope, peut, par des passages cérébraux
successifs, se transformer en une variété à la fois épithéliotrope
et neurotrope (1). Dès-lors, nous devons admettre qu'avant l’éclo-
sion des épidémies d’encéphalite, le virus de la maladie existait
déjà dans la salive et dans certaines manifestations banales, telles
que l’herpès ou les angines herpéliques sous sa forme alténuée,
dénuée d’affinilés neurotropes. Par suite d’une exagération pro-
gressive ou plus ou moins brusque de sa virulence, ce virus, à
affinité exclusivement épithéliotrope, a acquis une aptitude nou-
velle : celle de s'attaquer aux cellules nerveuses du mésocéphale
(affinité neurotrope). 11 déclencha ainsi la maladie de v. Economo
sous sa forme épidémique et végéta ainsi dans la salive des por-
teurs de germes. En définitive, il ne saurait être question ni d'un
virus de l’herpès, ni d'un virus salivaire, ni même d'un virus
encéphalitique, tous ces virus n'étant que des variantes, à pou-
voir pathogène inégal, d’un même germe : ultravirus encépha-
litogène. É
S'il est juste de faire remarquer que les hygiénistes, À. Netter
entre autres, ont déjà soutenu cette idée que la maladie de
v. Economo, tout en étant rigoureusement spécifique, n’est pas
une maladie nouvelle, il faut reconnaître aussi que cette con-
ception est sortie aujourd’hui du domaine de l'hypothèse, puis-
qu'elle peut être logiquement déduite de constatations expéri-
mentales rigoureuses.
(Institut Pasteur de Paris el laboratoire de médecine expérimentale
de la Facullé de médecine de Cluj, Roumanie).
(x) Ceci résulte également de ros nouvelles recherches sur la vâccine, que
nous relaterons prochainement.
PP TONTE
SÉANCE DU ? JUILLET
[AS
=
1
SUR LE MOYEN D'ÉVITER LA « MALADIE DES RAYONS »
EN RADIOTHÉRAPIE PROFONDE,
par P. ScHRUMPF-PIERRON.
Lorsqu'on pratique des applications de rayons X prolongées,
dépassant une à deux heures, et principalement lorsqu'on se
sert de rayons homogènes et très pénétrants (ampoules travaillant
à 4o em. d’étincelle équivalente), on constate, chez la plupart des
malades, les symptômes que Béclère a appelés « maladie des
rayons » et que les Allemands désignent sous le nom de « Rünt-
genkater ». Ceux-ci consistent en des maux de tête el principa-
lement des nausées, souvent suivies de vomissements très vio-
lents. L'état nauséeux ne se prolonge en général pas au-delà des
douze à vingt-quatre heures qui suivent l’irradiation.
Après avoir adopté comme principe celui d'appliquer, en radio-
thérapie, la dose de rayons que nous jugeons nécessaire en une
seule séance, séance pouvant, dans certains cas, durer jusqu'à
douze heures consécutives, nous avons, au début, été considéra-
blement gèné par l'apparition des troubles que nous venons d'es-
quisser. Nous n'avons pu les éviter en partie pendant la durée
de l'irradiation, que grâce à l'injection de morphine-scopolamine
à haute dose, provoquant ainsi chez nos malades un sommeil pro-
fond. Mais, une fois l'irradiation terminée et l'effet du narcotique
allant en s’atténuant, nos malades montraient presque tous des
troubles souvent violents, analogues à ceux qu'on observe après
une mnarcose au chloroforme ou l'absorption de fortes doses
d'alcool.
Nous avons toutefois trouvé le moyen, très simple, d’atténuer
considérablement et même d'éviter dans la plupart des cas,
complètement la « maladie des rayons », et cela quelque longue
que soit notre séance d'irradiation et quelque élevée que soit la
dose des rayons que nous appliquons.
Lorsqu'on touche du doigt un sujet soumis à l’action des
rayons, principalement lorsque la porte d'entrée de ceux-ci dé-
passe 10 cm. carrés, on constate que le malade est fortement
chargé d'électricité ; dans certains cas, on peut en faire jaillir
des étincelles de 3 à 4 cm. de longueur. Nous nous sommes donc
demandé si ce n’était pas simplement cette charge d'électricité
du malade, formant condensateur, qui provoquait La « maladie
218 -SOCIÉTÉ DE BiOLOGIE
des rayons », et non l’action des rayons X proprement dite. Et
l'expérience a prouvé la justesse de notre hypothèse.
Car, il suffit de relier le malade à la terre pour voir disparaître,
dans leur plus grande partie, tous les troubles que l’on attribuait.
jusqu à présent à l’action spécifique des rayons. Il faut toutefois:
que celte dérivation soit assez complète pour que, touchant le
malade, on ne sente plus ni étincelles, ni fourmillements.
Depuis que nous usons de ce moyen, nous avons pu pratiquer
des séances allant jusqu'à douze heures, sans provoquer chez
notre malade aucun trouble gênant, et avons pu nous passer,
dans la plupart des cas, de narcotiques ; nous ne provoquons de:
légères nausées que chez les malades dont nous sommes forcé.
d'irradier la contrée du plexus splanchnique.
La preuve de l'efficacité du moyen que nous indiquons peut
ètre démontrée de la façon suivante : lorsque, au cours d’une-
irradiation, pendant laquelle le malade est relié à la terre, on
détache le fil qui le relie, on constate qu'il se charge d'électricité.
et au bout d’une demi-heure à une heure, on voit apparaître l’état.
nauséeux ; celui-ci disparaît lorsqu'on rétablit le contact.
Par le fait que nous relions le malade à la terre, nous dimi-
nuons naturellement la différence de potentiel existant entre lui
et l’ampoule ; il nous faudra donc, d'une part, ne jamais placer
l’axe de l’ampoule parallèlement à l'axe du malade, d'autre part,
ne pas rapprocher le col de l’ampoule à plus de 4o em. du sujet.
Dans les cas où le mode d'irradiation nécessite une inclinaison
très forte de l’ampoule, il est bon de placer entre son col et le-
malade une plaque isolante.
Nous pouvons du reste constater que, en dehors de l'action
des rayons X, l’action de courants électriques de haute tension
provoque ies symptômes de nausées que nous constatons en
radiothérapie. C’est ainsi qu'ils sont connus de tous les ouvriers-
électriciens qui travaillent dans les usines de transformation élec-.
trique, et se trouvent à proximité d' appareils produisant des cou-
rants électriques de haute tension. De même aussi, on constate,.
en hiver, dans la haute montagne, lorsque l'air est. extrêmement
sec et pur, que le corps peut se charger de doses relativement
fortes d'électricité ; car on voit se produire de petites étincelles
dès que l’on touche la peau d’une personne qui vient de frotter
ses semelles sur un tapis de laine. Là aussi, nous voyons appa-
raitre des troubles nerveux, des maux de tête et des nausées.
Nous conseillons, enfin, pour éliminer toute autre cause de-
troubles pendant une irradiation prolongée,’ d’écarter toute pos-
sibilité d'absorption d'ozone pendant la durée de celle-ci. Car
lozone provoque, on le sait, souvent de: violents maux de tête.
C'est pourquoi, au service de radiothérapie du P° VaqueZ, nous.
SÉANCE DU 2 JUILLET RL
Re . ORRSRRER RE ES" En
avons placé notre appareil dans une chambre, et l’ampoule dans
une salle contiguë ; le mur mitoyen est percé d’une ouverture
fermée par une vitre qui est traversée par les câbles et à travers
laquelle l’assistante peut apercevoir le milliampèremètre. En
outre, nous ouvrons toujours largement les fenêtres de la cham-
bre dans laquelle nous irradions nos malades.
Chez les personnes que nous traitons à hautes doses pour des
néoplasmes. nous constatons souvent au moment où la tumeur
commence à se résorber, des symptômes qui consistent en une
léoère élévation de la température, des maux de tête et de légères
nausées. Ces phénomènes ne sont pas imputables à l’action directe
des rayons et ne peuvent être considérés comme faisant partie du
syndrome de la « maladie des rayons ». Ils sont dus à la submer-
sion de l'organisme par des produits albuminoïdes provenant de:
la dissolution des masses néoplasiques. Ils sont done inévitables.
(Laboratoire de thérapeutique de là Pilié}.
RÉACTION DU BENJOIN COLLOÏDAL
ET RÉACTION DE BORDET-WASSERMANN DANS LA SYPHILIS. NERVEUSE,.
par RENÉ BENARD.
Dans une série de communications, G. Guillain, G. Laroche
et Léchelle ont décrit une technique de réaction des liquides
_ céphalorachidiens qui ont, entre leurs mains, fourni les résultats.
les plus intéressants au cours de la syphilis nerveuse.
Le plus souvent, ainsi qu'ils l’ont montré, cette réaction est
parallèle à celle de Bordet-Wassermann (paralysie générale, tabes,
formes évolutives de la syphilis cérébro-spinale, réactions ménin-
gées intenses de la syphilis secondaire). Dans certains cas, la
réaction du benjoin est négative, alors que celle de Bordet-
Wassermann est positive (réactions méningées légères de la sy-
philis secondaire, quelques cas, plus rares de syphilis ancienne).
Il est plus exceptionnel de constater une réaction du benjoin
positive, alors que la réaction de Bordet-Wassermann est néga-
tive. Guillain et Laroche ont rapporté le cas d’une paralysie
guérie de la ITT° paire chez un svphilitique. Duhot et Crampon (r)
font mention d'un cas de syphilis cérébro-médullaire positive
avec le benjoin, et dont le Bordet-Wassermann, négatif, ne dé-
(1) Duhot et Crampon. C. R. dela Soc. de biol., 1920, p. 14or.
220 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
vint positif que huit jours plus tard, à la suite d'une injection
de novarsénobenzol. Enfin, Hubert (1) rapporte quatre cas de
syphilis nerveuse à benjoin positif, alors que le Bordet-Wasser-
mann du sang était négatif et que celui du liquide céphalora-
chidien était deux fois douteux et deux fois négatif:
Un cas personnel, rentrant dans cette dernière catégorie, nous
paraît digne d'être rapporté, à cause de la contribution qu'il
apporte à l'utilité de cette méthode.
Notre malade est un Homme de 43 ans, de bonne santé habi-
tuelle, père de famille, chez qui on ne retrouve aucune notion
de syphilis antérieure, si ce n’est celle d’une fausse couche de
sa Femme 14 ans auparavant. Brusquement, en pleine santé, il
s'aperçoit un jour que les muscles des doigts de la main gauche
e
PTS
al 9 3 4 5 6 FL 8 9 AOL EMIGAUO IEEE TAPANT
lui refusent tout service. Cette impotence dure l'espace d'une
matinée, et disparaît dans l'après-midi. Mais, le lendemain, c'est
la jambe gauche qui est prise à son tour, et le surlendemain, la
face, qui se dévie à droite. À part une diminution minime de la
force musculaire, une légère exagération des réflexes articulaires
au membre inférieur, une ébauche de clonus, l'examen clinique
ne révèle rien, notamment ni Romberg, ni Babinski, ni troubles
pupillaires. La tension artérielle est de 14-8, ct l'urée sanguine
de 0,32 centigr.
Une ponction lombaire donne issue à un liquide eau de roche,
fortement hypertendu, contenant 60 lymphocytes au mime. et
0,71 centigr. d'albumine par litre. Malgré les dénégations du
malade, les résultats fournis par cet examen amènent à soup-
çonner la syphilis. Des réactions de Bordet-Wassermann sont
alors pratiquées. Dans Île sang la réaction de Iecht, en sérum
frais, aussi bien que la réaction-type, sont négatives. Dans le
liquide céphalorachidien, la réaction faite à cinq reprises, en
variant les doses de liquide et de complément, est cinq fois néga-
tive. Dans ces conditions, nous pratiquons la réaction du benjoin
(1) Hubert. C. R. de la Soc. de biol., 12 mars 1921.
x ls
AL nee at NE dr em
PRE N
Es
6 aise ts je
SÉANCE DU 2 JUILLET 221
RE PE en Re
colloïdal : de son côté, notre ami G. Laroche, avec une complai-
sance dont nous le remercions, veut bien la contrôler au labora-
toire de G. Guillain. Elle est complètement positive (fig. 1).
Se basant sur ce signe, on institue un traitement spécifique,
qui consista en dix piqüres d’hectine à 0,20 centigr., en l'espace
de deux semaines, et dix autres de cyanure de mercure de
0,015 mmgr., pendant les deux semaines suivantes.
Cinq jours après la fin de ce traitement, nous pratiquons Îles
mêmes réactions que plus haut. Nous obtenons alors
Réaction de Heicht-sang : complètement positive H° H° H° H°.
Réaction de Bordet-Wassermann-sang : partiellement positive
LIÉE EL. È
2
4 £ -3 à 5 G 7 C) 9 10 41 12 13 14 15 TE
Le liquide céphalorachidien, moins hypertendu, ne donne plus
que 28 lymphocytes au mme. et 0,22 centigr. d’albumine. La
réaction de Bordet-Wassermann y est devenue faiblement posi-
tive H H2 H: H°.
Quant à la réaction du benjoin, elle est notablement modifiée,
se rapprochant du type négatif (fig. 2).
_ Cette observation est intéressante à un double titre. D’une part,
elle montre l'influence du traitement sur la réductibilité de l’in-
tensité de la réaction. D'autre part, et du point de vue purement
pratique, nous notons que le traitement mis en œuvre, traitement
dont l'amélioration clinique et les signes sérologiques de réacti-
vation ont montré ultérieurement le bien fondé, a été institué
sur la foi de la réaction du benjoin, alors qu’on eût pu être tenté
de le rejeter, en raison des résultats formellement négatifs fournis
par les diverses réactions de Bordet-Wassermann.
La réaction de Guillain, Laroche et Léchelle nous paraît donc
devoir entrer dans la pratique courante, puisqu'elle peut parfois,
en l’absence des réactions habituelles de la syphilis, déficientes,
nous fournir à elle seule des indications du plus haut intérêt pour
le diagnostic de la syphilis nerveuse et la conduite de son
traitement.
222 -SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
INFLUENCE DE LA SALINITÉ DE L'EAU DE MER.
SUR L’ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE DES ÂLGUES,
par R. LEGENDRE.
Les notes récentes de A. Dognon (1) sur les rapports de la
pression osmotique et de l'assimilation chrophyllienne de di-
verses Algues marines m'incitent à publier les résultats de quel-
ques expériences faites plusieurs années avant la guerre, au labo-
ratoire maritime de Concarneau, relativement à l'influence de
la densité de l'eau de mer sur l'assimilation echlorophyilrenne
d'Ulva lactuca.
Ces recherches m'avaient été suggérées par la constatation (2)
que la teneur de l’eau de mer littorale, en oxygène dissous, n'est
pas strictement liée aux facteurs physiques, qu'elle varie aux
divers moments de la journée, et qu’elle peut même, vers la
fin de l'après-midi, sur une côte couverte d'une abondante végé-
tation d'Algues, dépasser nettement le maximum de solubilite,
sans que j'aie réussi à expliquer le mécanisme de cette sorte de
sursaturation dans une eau constamment en mouvement ou
même agitée. Ces faits ont d’ailleurs été constatés depuis par
divers auteurs, et notamment par Jacobsen, pendant l’expédition
danoise de Schmidt en Méditerranée.
Pour juger de l'importance de l’assimilation chlorophyilienne
des Algues littorales, j'avais commencé quelques expériences sur
Ulva lactuca, plante d’eau saumâtre, d’estuaire, supportant fort
bien de grandes variations de Sn :
Une simple expérience qualitative, qui peut êlre aisément re-
produite n'importe où au bord de la mer, suffit à montrer le
phénomène sur lequel je veux attirer l'attention. Si l'on prend
des poids égaux, 20 gr. par exemple, d’Ulves rincées dans l’eau
de mer, puis égouttées, et qu’on les répartisse dans une série de
flacons tous pareils, de 250 ou 5oo c.c., remplis d'eaux de densités
différentes et retournés dans des vases plus grands, pleins de
la même eau, formant fermeture hydraulique, puis qu'on
expose tous les flacons dans les mêmes conditions d’éclairement
ou d’insolation, on constate, au bout d’un certain temps, par le
volume des bulles de gaz dégagées, que l’assimilation chlorophyl-
lienne est d'autant plus intense que la densité de l’eau est -plus
faible, jusqu’à un. optimum qui s’observe vers 1.010. Dans des
caux plus douces encore, le dégagement gazeux est ralenti en
même temps que l’Algue s’altère.
(1) GC. R. de la Soc. de biol., 19271, t. LXXXIV, p. 947, t. LXXXV, p-r12.
(2) Bull. de l’Institut Océanogr., n° 144, 1909 ; Bull. de la Station biol. d’Ar-
Cuchon, 1909.
SÉANCE DU 2 JUILLET 223
J'ai fait quelques dosages de la quantité d'oxygène produit, par
la méthode d'Albert Lévy et Marboutin, au bichromate de potas-
siuim. Voici les résultats de ces expériences
18 avril 1908. 3 lots de »o gr. d'Ulves sont placés, chacun
dans 250 e.c. d'eau à 14°,5, au soleil. Après 1 heure 35, Faug-
mentation de la teneur en oxygène dissous de ces eaux est de
Faut concentrée nee » 1,091 9,0 mor, » ë
ÉHauvwnormale......... 1,027 b\ mer. par litre
BE CITÉS ME MPRRSOUEE » 1,024 7,h mer. »
5 septembre 1908. 3 lots de chacun r00 gr. d'Ulves sont placés
dans 4 litres d’eau à 17° et exposés de 10 heures à midi à la lu-
imière. Soleil intermittent. Ils produisent
DMMnonmale eee D=1,0276 5,6 .mgr. d'oxygène par litre
eut Ciné 606000 1,210 11,0 mor. d'oxygène par litre
DENT CHNTÉE RARES 1,010/4 13,3 mor. d'oxygène par litre
0 avril 1908. Pour rendre encore plus évidente linfluence
de la salinité de l’eau sur le dégagement d'oxygène, je fais l’expé-
rience croisée suivante : 2 lots d'Ulves, de 14 emq. chacun, sont
exposés à la lumière diffuse, à 14°, l’un dans de l’eau de mer
normale à 1,027, l’autre dans de l’eau diluée à 1,020. Après une
heure et demie, le premier a enrichi l’eau de 1,7 mer. d'oxy-
gène par litre, l’autre de 2,9 mgr. On intervertit alors les condi-
tions de l'expérience. Le lot baigné dans l’eau normale est placé
dans de l’eau diluée et inversement. Après deux nouvelles heures
«d'exposition, à la lumière diffuse, les Algues maintenant dans
l'eau à x 07 ont fourni 2,4 mgr. d'oxygène et celles dans l’eau à
1,020, 3,41 MET.
Il apparaît donc nettement que l'assimilation oo hell he
«es-Ulves augmente quand la salinité de l’eau diminue. Les indi-
vidus sur lesquels j’expérimentais provenaient du fond de vase
d'un des bassins du laboratoire de Concarneau, où les apports
d’eau douce étaient à peu près nuls ; ces plantes n'étaient donc
pas habituées à une dessalure marquée ; mais les Ulves étant
normalement une plante d’estuaire, on peut supposer qu'elles
s'adaptent aisément à une eau saumâtre, Le même phénomène
s’observerait-il aussi sur des Algues moins eurvhalines ? L’expé-
rience mérite d’être faite, et je ne puis actuellement y répondre,
n'ayant expérimenté que sur une seule autre espèce, également
curyhaline, Fucus serralus, qui m'a d’ailleurs fourni des résultats
du même ordre que les Ulves, comme le montre l'expérience
suivante mous
23 août 1908. Des ions de Fucus a sont choisies aussi
semblables que possible, et réparties en quatre lots de 100 gr.
tÙ
(ao)
RS
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE -
chacun. Ils sont exposés à la lumière diffuse pendant 3 heures
dans des vases contenant 4 litres d’eau à 18°,5. L’eau s'enrichit
en oxygène de :
Eau de D=1,0270 4,1 mgr. par litre
» 1,0239 5,3 » »
» 1,0212 7020) »
» 1,0190 BTE D) »
Je n'ai pas cherché, dans ces expériences, à observer les varia-
tions de l’alcalinité de l'eau de mer, par suite de son mélange
avec l'eau douce dans les milieux dilués. Il est possible également
qu'opérant en milieu limité, les variations d'équilibre des car-
bonates et des bicarbonates aient une influence sur le phénomène
observé. Pour le moment, je ne fais que signaler le fait global
d'une augmentation de la production d'oxygène par les Ulves et
les Fucus, en rapport avec la diminution de densité, sans diseri-
miner ce qui peut revenir dans ce phénomène aux variations de
Ja salinité et à celles de l’alcalinité.
SUR LA RAPIDITÉ D'IMMUNISATION CHEZ LA CHENILLE DE Galleria,
par S. MEraznixow et H. GASCHEN.
Comme nous ‘avons démontré dans des publications précé-
dentes (1), les Chenilles de la mite des Abeilles sont très facile-
ment immunisées contre différents microbes. Les premières ex-
périences furent faites avec le B. perfringens, des Pneumoco-
ques, des Bacilles dysentériques, typhiques et paratyphiques.
Les cultures jeunes de tous ces microbes sont très virulentes
pour les Chenilles et les tuent en 15-20 heures. à
L'immunisation se produit très facilement par différentes mé-
thodes : 1° par l'injection d'une vieille culture atténuée ; 2° par
une Se virulente chauffée à 58° ; 3° par des doses très mini-
mes de cultures jeunes virulentes. Une nouvelle inoculation faite
24 heures ou plusieurs jours après la première, avec une émul- -
sion de microbes virulents ne détermine plus de maladie mortelle.
Dernièrement, nous avons repris ces expériences avec des mi-
crobes très virulents pour les Chenilles, comme les Proteus,
B. coli et vibrion cholérique.
C'est grâce à l’amabilité du D' Legroux que nous avons pu
avoir à notre disposition une grande quantité des différentes cul-.
Gi) ©. R, de la Soc. de biol., t. LXXXIHIT ct Ann. Inst. Pasteur, t. AXXW.
SÉANCE DU © JUILLET 229
tures de la collection de l'Institut Pasteur. Nous nous faisons un
plaisir de le remercier.
Les premiers essais que nous avons faits nous ont démontré
que les Chenilles s'immunisent très facilement contre les mi-
crobes les pus dangereux pour elles, comme les Proteus, Coli
et vibrion cholérique. Mais il faut prendre, pour l’immunisation
les doses les plus minimes, ou, encore mieux, les émulsions de
microbes chauffés à 58° pendant 45-50 minutes. Les microbes
chauffés à 100° ne donnent pas l’immunité.
Expérience n° 318. — I. 5 Chenilles reçurent 1/80 c.c. d’une
émulsion de vibrion du choléra asiatique chauffée à 58°, le 8 fé-
vrier. Le lendemain (9 février), ces mêmes Chenilles reçurent une
dose mortelle de choléra très virulent ; 24-48 heures après l’in-
fection, toutes les Chenilles restèrent vivantes. — IT. 5 Chenilles
(témoins), non immunisées, reçurent la même dose de culture
virulente ; 1-24 heures après cette infection, toutes les Chenirtes
sont mortes. — II[T. 5 Chenilles reçurent, à titre de vaccin, une
culture de choléra chauffée à 100° pendant 1/2 heure. Le len-
demain, ces Chenilles reçurent la même dose de culture virulente
de choléra ; 24 heures après, toutes les Chenilles sont mortes.
Ce qui est étonnant dans ces expériences, c’est la rapidité avec
laquelle l’immunité est acquise. Quelques expériences, que nous
avons faites l’année passée, nous ont fait croire que les Cacmiles
peuvent s'immuniser encore plus vite.
Pour étudier ces questions, nous avons entrepris toute une série
d'expériences.
Expérience n° 41o. — I. 5 Chenilles reçurent 1/80 c.c. d’une
émulsion du choléra, chauffée à 58°, à 9 heures 45 ; à r heure,
ces mêmes Chenilles reçurent une dose minima mortelle d’une
culture virulente de choléra ; 24-48 heures après, toutes les Che-
nilles sont vivantes et bien portantes. — IT. 5 Chenilles (témoins)
reçurent la même dose de choléra ; 15-24 heures après, toutes
sont mortes.
Expérience n° Arr. —1I. 5 Chenilles reçurent 1/80 c.c. d’une
émulsion très diluée de choléra vivant à 9 heures 45. À 12 heu-
res 45, c'est-à-dire 3 heures après le commencement de l’immu-
nisation, ces mêmes Chenilles sont infectées par une dose mi-
nima mortelle de choléra ; 24-48 heures après cette infection,
toutes les Chenilles sont vivantes et bien portantes. — IT. 5 Che-
nilles de contrôle, infectées par la même dose, sont mortes en
15-24 heures.
Expérience n° 412. — I. 5 Chenilles reçurent 1/80 c.c. d’une
émulsion très diluée (r anse pour 1 c.c. d’eau physiologique)
d’une culture de choléra chauffée à 58° ; 6 heures après, ces
mêmes Chenilles sont infectées par une dose mortelle ; 24-48
Broocre. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 17
226 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
heures après, toutes les Ghenilles sont vivantes et bien portantes.
— Il. 5 Chenilles reçurent, à titre de vaccin, une très forte dose
(1/4o c.c.) d'une émulsion épaisse de culture chauffée à 58° ;
6 heures après, toutes ces Chenilles sont infectées par une dose
mortelle ; 24 heures après cette infection, toutes les Chenilles
sont malades ; 48 heures après, toutes les Chenilles se rétablis-
sent et restent vivantes. — III. 5 Chenilles de contrôle, qui reçu-
rent la même dose, sont mortes en 15-24 heures.
Toutes ces expériences nous montrent avec certitude que les
Chenilles peuvent s'immuniser avec une rapidité surprenante.
3 heures après l'injection d’un vaccin, les Chenilles sont bien
immunisées vis-à-vis de doses sûrement mortelles.
L’immunisation se produit plus rapidement avec les doses fai-
bles de vaccin, qu'avec les doses fortes.
Les expériences qui suivent nous montrent que les Chenilles
_qui ont acquis l’immunité, la conservent très longtemps et la
transmettent aux Papillons.
Expérience n° 408. — 10 Chenilles étaient immunisées deux
fois par le choléra chauffé à 58° : Le 26 avril et le 28 avril. Toutes
ces Chenilles se transformèrent en chrysalides et Papillons vers le
15 mai. — I. 5 Papillons immunisés reçurent, le 20 mai, une
dose minima mortelle de choléra vivant ; 24 heures après, 4 Pa-
pillons vivants, r mort. — IT. 5 Papillons de contrôle, non im-
munisés, reçurent la même dose de choléra vivant ; 24 heures
après, tous les Papillons sont morts.
(Laboratoire du P° Mesnil, Institut Pasteur).
Un LeproMowAs pu 1YPpE L. davidi LAr.
CHEZ DES ÉUPHORBES DE FRANCE,
par G. ZOTTA.
J’ai rencontré ce flagellé dans deux espèces d'Euphorbes, E.
esula L. var. mosana D. C. et E. helioscopia L., provenant des
environs de la commune de Ponligné, département de Maine-et-
Loire (1). Dans les deux plantes, il se présente avec les mêmes
caractères morphologiques, qui sont assez exactement ceux du
Leptomonas davidi Laf. (descriptions de A. Lafont, C. Franca,
etc., etc.). ÿ
C’est un trypanosomide à corps rigide, aciculaire, un peu ren-
Gi) Les Euphorbes m'ont été procurées par J. Le Clerc, Inspecteur des Eaux
et Forûts :; elles ont &5 déterminées au Muséum d'Histoire Naturelle per le Dr
Magrou, de l’Institut Pasteur, Je leur exprime ici toute ma reconnaissance.
AS)
tÙ
=)
SÉANCE DU © JUILLET
PV PRE ee
flé au tiers antérieur, qui se termine en avant par une pointe
fine. Dans les deux tiers postérieurs, le corps, aplali, souvent
tordu en hélice sur lui-même, s'effile progressivement jusqu à
l'extrémité. Le noyau, mesurant 1,5-2X1-1,9 u, est situé très
en avant, dans le tiers renflé antérieur. Le blépharoplaste, situé
à 2 u en avant du noyau, est assez développé. Le flagelle prend
naissance à une petite distance en avant du blépharoplaste et il
sort du corps sans trace de membrane ondulante. Les dimensions
du corps varient entre 14-23 x 2 u ; celles du flagelle de 15-25 w.
Par ses dimensions, ainsi que par l’aspect du corps, très affilé
en arrière, rubanné et tordu en hélice, ce flagellé correspond
assez exactement au Lepltomonas davidi Laf., auquel je l'identifie.
Dans le latex des Euphorbes cités plus haut, il est toujours
agité de mouvements très vifs ; il est assez transparent, ce qui fait
que souvent on le distingue difficilement des très nombreuses
particules suspendues dans le latex.
Les Euphorbes que j'ai examinées étaient infectées dans une
proportion de 15 p. 100, je n’ai pas observé, pour le moment,
des modifications importantes dans les exemplaires parasités. Il
est vrai, d'ailleurs, que les flagellés ne sont pas nombreux dans
le latex. Dans les lots que j'ai examinés, j'ai trouvé chez Euphor-
bia helioscopia L. moins de flagellés que chez E. esula var.
mosana. Sur le même pied, tous les rameaux ne sont pas infectés.
Depuis la découverte par À. Lafont des Leptomonas parasites
des Euphorbes, des flagellés du même type ont été rencontrés par
les protistologistes, chez différentes espèces d'Euphorbes, dans
presque toute l'Afrique tropicale, par A. Lafont (1), G. Bouet et
E. Roubaud (2), À. Léger (3), dans l'Inde, à Madras par C. Do-
novan (4), en Nouvelle-Calédonie par Lebœuf et Javelly, à la
Martinique par F. Noc et L. Stévenel, au Paraguay par L.-E.
Migone, etc. |
En Europe, les mêmes flagellés n’ont été rencontrés jusqu'à
présent, qu'au Portugal, par CG. Franca (5), qui leur a consacré
deux remarquables mémoires ; et en Italie, par R. Monti, A. Vi-
sentini (6) et par À. Laveran et Franchini (7).
(x) A Tafont. C. R. de la Soc. de biol., t. LXNI, 19 juin 1909, p. ror1 ; et
Ann. Institut Pasteur, t. XXIV, 25 mars 1910, p. 205-2r9.
(2) G. Bouet et E. Roubaud. C. R. de la Soc. de biol., t. LXX, 14 janvier 1911.
(3) À. Leger. Bull. de la Soc. de pathol. exot., t. IV. novembre 1911, p. 625.
- (4) C. Donovan. The Lancet, 20 novembre 1909, p. oB:
(5) C. Franca. Bull. de la Soc. de pathol. exot., t. IV, octobre, 1911, p. 532 ;.
Arch. f. Protistenkunde, t. XXXIV, 1914, p. 108-130 ; Ann. Inst. Pasteur, t.
XXXIV, juillet 1920, p. 432-465.
(6) Rendiconti d. r. Acad. d. Lincei, t. XXIIT, 20 décembre 1914, p. 665,
(7) A. Lavedan et Franchini. Bull. de la Soc. de pathol. exot-: t. XIII, dé-
cembre 1920, p. 796.
228 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
On n'avait pas encore rencontré des Leptomonas chez des Eu-
phorbes en France, où ils ont été recherchés dans les Euphorbes
de la région parisienne (7). Leur présence en France, démontrée
dans cette note, élargit encore, pour l’Europe continentale, l’aire
de répartition géographique de ces curieux Leptomonades lati-
cicoles,
(Laboratoire du P° F. Mesnil, Institut Pasteur).
UN DISPOSITIF POUR LA NARCOTISATION DES INFUSOIRES
ET AUTRES ANIMAUX MICROSCOPIQUES,
par SERGE ÎCHAHOTINE.
per
Dans les travaux de cytologie expérimentale, on peut avoir à
faire à des cellules immobiles, tels les œufs microscopiques, les
érythrocytes, les cellules isolées des tissus, certains Protozoaires,
mais aussi à des cellules mobiles, comme les Infusoires, les leuco-
cytes, les Amibes, etc. IL s’agit alors d'appliquer à la cellule tel
ou tel agent physique, de pratiquer telle ou telle lésion, comme
dans la méthode de la radiopuncture microscopique (1). Dans le
cas d'une cellule mobile, comme, par exemple, un Infusoire, la
tâche devient difficile. On doit, avant tout, immobiliser le Pro-
tozoaire.
Cutre une immobilisation mécanique, que j'ai décrite (2) ail-
leurs, en rapport avec certaines expériences, j'ai essayé d'obtenir
Fimmobilisation des Infusoires au moyen de la narcose. Il est
important, dans ce cas, de ne pas dépasser une certaine limite
de narcotisation et aussi de la faire durer le minimum de temps
possible, juste pendant le temps nécessaire à la piqûre, et d’éli-
miner le narcotique aussitôt. Parfois, c’est une question de quel-
ques minutes ou même de fractions de minutes. La pratique m'a
montré que le dispositif suivant pouvait servir à ce but.
Sur une lame en quartz (substance transparente aux rayons ul-
traviolets) on met une goutte de paraffine fondue. Après qu'elle
s’est solidifiée, on y creuse une excavation au milieu, qui la per-
fore totalement. Dans ce petit godet (g) ainsi formé, on met
une goutte d’eau et on y introduit l’animal à expérimenter. La
goutte d’eau doit dépasser les bords du godet, en faisant au-dessus:
d'eux une surface bombée. Ensuite, on met sur la lame un petit
appareil, constitué par une lamelle, reposant par ses quatre bords
(1) S. Tchahotine. C. R. de l’Acad. des sc., 13 décembre 1920.
(:) S. Tchahotine, C. R. de l’Acad. des sc., juin 1921.
SÉANCE DU 2 JUILLET 229
sur des petits morceaux d’ébonite, ou quelqu'autre matériel ana-
logue. Deux d’entre eux sont perforés et laissent pénétrer par en
haut les extrémités des deux petits tubes de laiton ou de verre.
Le tout est fixé par de la cire à cacheter ou une substance ana-
logue. On place cet appareil sur la lame, de telle sorte que la
goutte d’eau vienne en contact avec la lamelle et s’aplatisse. L’ap-
pareil est fixé ensuite hermétiquement sur la lame par de la paraf-
fine fondue. Le bout libre du tube 1 porte un petit tube de
caoutchouc, dont le bout plonge dans une cuve contenant de
l'éther ou du chloroforme, etc. ; le bout du tube 2 porte un
caoutchouc plus long, dont on prend l'extrémité libre dans la
bouche. Tout en regardant sous le microscope, on aspire par le
tube 2 un peu de narcotique dans le tube 1, et on ferme celui-ci
aussitôt par une serre-fine. Le narcotique s'évapore du côté libre,
c'est-à-dire vers l'intérieur de la chambre contenant le godet ; ïl
est absorbé par l’eau et agit sur l’animal, dont les mouvement se
ralentissent et cessent peu à peu, comme on s’en rend compte
au microscope. Le tout est placé alors sur la platine du micros-
cope à radiopiquer. On desserre ensuite la serre-fine, on souffle
dans le tube 2, ce qui expulse le narcotique du tube r, et on ra-
diopique la cellule aussitôt. Après la radiopiqüre, le couvercle est
soulevé et une goutte d’eau fraiche est ajoutée dans le godet à
x .
paraffine. L'Infusoire commence à se mouvoir.
(Laboratoire de physiologie de François Franck,
‘Collège de France).
ao)
(uw)
30 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
SUR ONZE CAS DE BRONCHITE SANGLANTE (MALADIE DE CASTELLANI)
ASSOCIATION FUSO-SPIRILLAIRE DE VINCENT,
par LéoPozr ROBERT.
Depuis 1917, nous avons recherché systématiquement, dans
les crachats soumis à notre examen, la spirochétose broncho-pul-
monaire telle que l’a décrite Castellani, en 1906. Nous l'avons
rencontrée onze fois et nous avons été assez heureux pour suivre
‘l’évolution clinique de dix de ces cas et être à même de procéder
à de nombreux examens microscopiques. L'histoire clinique de
ces malades sera en entier publiée ailleurs, en raison de certaines
particularités intéressantes. Nous ne retiendrons, dans cette note,
que les résultats des examens microscopiques.
Nos 11 cas appartiennent à des Siamois et des Chinois habitant
Bangkok (S Hommes et 3 Femmes). Dans 5 de ces cas, la spiro-
chétose était associée (c'est la seule association pathogène ren-
contrée) à de la tuberculose pulmonaire : dans 3 cas, elle a com-
pliqué de la tuberculose pulmonaire déjà existante (3 décès),
dans 2 cas, elle a été suivie elle-même de tuberculose (x décès,
I Cas era de vue).
Jusque là, rien de bien nouveau, si ce n'est l'existence, pour
la première fois signalée, à Bangkok, de cette curieuse affection.
Mais un fait plus digne d'intérêt est la présence constante, dans
l’erpectoration de nos 11 malades, à côté du Spirochète, du Ba-
cille fusiforme de Vincent.
Les recherches ont été pratiquées sur chaque échantillon par
l'examen entre lame et lamelle et à l’aide dés modes de coloration
suivants : recherche des Spirochètes et des Bacilles fusiformes :
méthodes de Fontana-Tribondeau ou Hollande, Ziehl, violet de
gentiane, Gram, Giemsa, procédé de Sabrazès aux bleus de méthy-
lène ou de toluidine phéniqués ; recherche du Bacille tuberculeux
(extrèmement importante en raison des confusions fréquentes et
du pronostic différent quand il y a une double infection) : mé-
thode de Spengler, infiniment plus sûre que le procédé de Lieh]-
Neelsen classique.
Si nous insistons sur ces détails, c’est que l'emploi de tous ces
procédés de coloration est, à notre sens, indispensable à une lec-
ture correcte des crachats,' les procédés à l’argent permettant à
coup sûr de déceler les Spirochètes, malgré l'inconvénient qu'ils
ont de les empâter, les autres méthodes permettant à leur tour
une étude plus poussée de la morphologie des Spirochètes et des
Bacilles fusiformes, ce qui-revêt une importance particulière
surtout en ce qui concerne ces derniers.
La prédominance d’un des composants de la symbiose appar-
1
SÉANCE DU 2? JUILLET 231
tenait, dans 6 cas, au Spirochète ; dans les 5 autres cas, l’associa-
tion fusospirilaire existait dans son type le plus pur ( de ces
cas sont encore suivis actuellement).
Caractères des Spirochètes. L'examen à l'état frais entre lame
et lamelle, à l’aide de l’appareil à fond noir, permettait de voir
l’extrème mobilité des Spirochètes.
Nous avons aussi constaté dans nos préparations le polymor-
phisme.déjà signalé par tous les auteurs.
Nous n avons pas vu de formes aussi courtes que celles signalées
par Delamare (1) à 3 u, les dimensions variant entre 5 u et 25 u
et les formes moyennes de 7 u à 15 u étant, de beaucoup, les plus
nombreuses. Les granulations des Spirochètes dans les éléments
moyens, mises en évidence par le violet de gentiane, d'après
Delamare, n'ont pu être rencontrées qu'exceptionnellement, de
même que les étoiles d’agglutination. [l nous a paru voir, à diffé-
rentes reprises, après colorations au Ziehl, les extrémités tou-
jours effilées des Spirochètes, se terminer l’une et l’autre par
un flagelle court.
Des nombreuses numérations des spires auxquelles nous avons
procédé, résulte le pourcentage suivant : 2 spires, 2 p. 100;
3 spires, 50 p. 100 ; 4 spires, 34 p. 100 ; 5 spires, 8 p. 100 ; 6
spires, 4 p. 100 ; 7 spires, 2 p. 100.
Caractères des Bacilles fusiformes. A l’état frais entre lame et
lamelle, les Bacilles fusiformes ne sont pas mobiles. Après colo-
ration par les procédés appropriés, ils paraissent pouvoir être
divisés en trois principales variétés : S
- 1° Variété courte : Bacilles rectilignes de 4 à 8 u, à fuseau
net, trapu, facilement colorable et de coloration homogène ;
2° Variété moyenne : Bacilles de 8 à 15 u, rectilignes, ou in-
curvés en fin croissant de lune, ou ondulés, à fuseau net, élégant.
Ils se subdivisent eux-mêmes en : a) Bacilles fusiformes sans
granulations : cytoplasma homogène, prenant difficilement la
matière colorante et rappelant par leur coloration celle des Spiro-
chètes de la même préparation ; b) Bacilles fusiformes à granu-
lations : présence de fines granulations, soit isolées et sphériques,
soit, plus rarement, étranglées en forme de sablier, prenant éner-
giquement la matière colorante alors que le corps du Bacille reste
peu coloré.
3° Variété longue : Bacilles fusiformes de 15 u et au-dessus, à
caractères semblables à ceux de la variété précédente. /
(Institut Pasteur de Bangkok).
(1) G. Delamare. Sur quelques cas de spirochétose broncho-pulmonaire. C. R.
de la Soc. de biol., 10 mai 1919, n° 13, p. 450.
232 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
ERRATA
Note de D. MAESTRINI.
T. LXXXIV, p. 617, ligne 16. Au lieu de : extrait, lire : amidon.
Id., ligne 17. Au lieu de : extrait, lire : amidon. |
Note de L. Bium, E. AuBez et R. HAUSK«NECHT.
T. EXXXV, p. 123, ligne 32. Au lieu de : 12,86 gr. lire ° 13,87
Id’\lisne So Au lieu de "2508 gr, lire: 2072
Id., p. 124, au tableau « Bilan du Na 3 juillet ». Au lieu de :
+2,84, lire : +3,35.
Id., « Bilan du Na 4 juillet ». Au lieu de : +1,14, lire : +1,44.
Id., « Bilan du K 15 juillet ». Au lieu de : —8,2, lire : —10,84.
Id. « Bilan du K 20 juillet ». Au lieu de : — 1,1, lire : +x,1-
Id., p. 125, ligne 3. Au lieu de : existence du sodium, lire :
élimination du sodium.
Note de Louis LAPIGQUE.
Il x EXXV, : 173 ligne 20 (OU tableau, Le colonne janvier L
11522) 3 , J ?
chlore a, au lieu de : 26,5 lire : 02°
(17)
RÉUNION
DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE
SÉANCE DU 25 JUIN 1921
Bessemans (A.) : La réaction de
Bordet-Gengou dans le diagno:-
Hicrdedaidourine.s en nets
Bruyno:ne (R.) : Au sujet de
la nature du principe bactério-
phage
CarisTopue (L.) : Note sur le
mécanisme de l’ostéogenèse de
réparation et le processus de ré-
sorption de certains greffons os-
SEURAMONIS EE Fe ere
Demoor (J.) : Action de la thy-
roïde de Chien sur le cœur isolé
du Lapin neuf et du Lapin sen-
sibilisé vis-à-vis de la thyroïde de
CREER ire add è
De Waece (H.) : Sur les modi-
fications de la composition du
Sang au cours du choc anaphy-
lactique : I. La sécréti n d'’anti-
thrombine est rapide et courte. .
DE WAELE (H.) : Sur les modi-
fications de la composition du
sang au cours du choc anaphylac-
tique : Il. Variations du toux de
la fibrine, des globulines et de
ANTON RER Se
De Winiwarter (H.) : La for-
mule chromosomiale dans l’es-
ce AMENER
Dusrin (A.-P.) : L’onde de cy-
nèses et l’onde de pycnoses dans
le thymus de la Souris après in-
jection intrapéritonéale de sérum
étranger. Do Te IE To re
Dusrin (A.-P.)et Wiccems (E.):
Sur une méthode de Bielschowsky
rapide par l’emploi de solutions
fortes de nitrate d’argent.......
Fasry (P.): Sur l’agglutina-
. tion des microbes atténués......
esse 0 ee 0 00 © 0
CCC ONCE CEE
SOMMAIRE
55
19
21
FrepericQ (H.) : Pour serv'r à
l'interprétation de l’électrocar-
diogramme (E.-C.-G.) : [. Le tra-
jet et la vitesse de l’onde d'’exci-
tation dans le ventricule de la
Freperice (H.) : Pour servir à
l'interprétation de l’électrocar-
diogramme:(E.-C. G.): II. La po-
sition de l’onde T dans la contrac-
tion alternante du cœur de là
oNiO- 00
à l’interprétalion de l’électrocar-
diogramme (E.-C.-G.) : IT. L’é-
lectrogramme des cavités cardia-
ques isolées du cœur de la Tor-
LUE er te me rene
Govarrts (P.) : L’agglutination
plasmatique, facteur d’instabilité,
des particules introduites dans la
CHECU THON.
Govagrrs (P.) : Variations de la
stabilité du Bacille typhique in-
jecté dans le sang du Cobaye...
GRatia (A.): Autolyse trans-
missible et variations microbien-
NÉ Da cn et one TO o
Ine (M.) : Une critique berli-
no Eu eDIOSe re
Norr (P.): Action du chloro-
forme sur le sérum inactif.....
Roskam (J.): La fonction an-
tixénique des globulins
WarTrin (M.) : L’hypercholes-
térinémie de la grossesse... ...
WATRIN (M.): La réaction de
Hecht dans la grossesse. .........
Zunz (E.) et Govarrts (P.):
Action du sérum antiplaquetti-
que sur les effets toxiques du sé-
CUT AITEMDAR AT AR EEE Ce
COMMODE CO MO COS
233
D
LL
20
28
234 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (18)
Présidence de M. Jules Bordet.
SUR LES MODIFICATIONS DE LA COMPOSITION DU SANG -
AU COURS DU CHOC ANAPHYLACTIQUE,
I. LA SÉCRÉTION D,ANTITHROMBINE EST RAPIDE ET COURTE,
par HENRI DE WAELE.
Quand on prélève à la carotide d’un Chien au moment dun
choc plusieurs centaines de grammes de sang incoagulable, qu'on
lui injecte par la veine jugulaire une quantité équivalente de
liquide physiologique, et qu'on recueille ensuite à la carotide une
seconde portion de sang, on peut évaluer la dilution subie par
le sang, soit en faisant une numération des hématies, soït en
déterminant le taux d'hémoglobine au colorimètre.
On prépare du séroplasme aux dépens de ces deux portions et
on ramène le second à la même concentration que le premier, :
soit par dilution de ce dernier, soit par évaporation partielle du
second dans un courant d'air sec à 35° CG. On ajoute alors des
doses décroissantes (0,9, 0,23, 0,125, 0,09 c.c.) à 1 c.c. de sang
de Lapin normal. On observe que le retard de coagulation, absolu
aux fortes doses, décroit bien plus rapidement pour le séroplasme
de la seconde portion. Ceci veut dire que le séroplasme de la
seconde saignée est notablement moins actif et contient donc
proportionnellement moins d’antithrombine.
C'est une nouvelle preuve que la sécrétion d’antithrombine se
produit comme une décharge rapide et courte. Rappelons les
preuves apportées par les expériences de circulation croisée (Nolf,
Manwaring, nous-même) et par les injections dans le foie préa-
lablement extirpé (Nolf).
SUR LES MODIFICATIONS DE LA COMPOSITION DU SANG
AU COURS DU CHOC ANAPHYLACTIQUE.
IL. VARIATIONS DU TAUX DE LA FIBRINE, DES GLOBULINES,
DE L’ALBUMINE,
par HENRI DE WAELE.
Quand, dans une autre série d'expériences, on traite les deux
portions, recueillies comme il est dit dans la note précédente, de
(19) = SÉANCE DU 25 JUIN 235
façon parallèle pour précipiter: 1° la fibrine, par dilution avec
5 volumes d’eau distillée; 2° les globulines, par la demi-satura-
tion par le sulfate d’ammonium; 3 l'albumine par la saturation
par le sulfate d'ammonium, on trouve:
1° Que la quantité de fibrine de la première portion est remar-
quablement inférieure à celle donnée comme normale; que celle
de la seconde portion est notablement supérieure à celle que l’on
s'attend à trouver en tenant compte de la dilution subie par le
sang de la seconde saignée;
2° Qu'il en est de même des globulines;
3° Que le rapport globulines-albumine, qui, normalement,
varie d après les auteurs de 1/0,49 à 1/1,17, est d'environ de 1/2
dans la première portion et de 1/1 dans la seconde, c'est-à-dire
que le taux d’albumine, contrairement à ce qui se passe pour les
globulines, augmente au moment du choc et diminue après.
Il ressort de ces expériences qu'au moment d’un choc il y a
précipitation de fibrine, donc diminution de fibrinogène dans le
sang (incoagulable) circulant, mais que le phénomène s'étend
aussi aux globulines. Au contraire, la portion d’albu-
mine augmente à ce moment. Après le choc, le taux de fibrine
et de globulines remonte, celui de l’albumine diminue.
ACTION DE LA THYROÏDE DE CHIEN SUR LE COEUR ISOLÉ DU Lapin
NEUF ET DU LAPIN SENSIBILISÉ VIS-A-VIS DE LA THYROÏDE DE CHIEN,
par JEAN DEMGoR.
Les recherches sont faites sur le cœur du Lapin jeune. Le dis-
positif expérimental permet la facile substitution d'un liquide
d'irrigation à un autre. La canule fixée dans l'aorte étant pour-
vue de deux branches en V, reliées à deux serpentins identiques
couchés dans le même bain-marie, et en rapport avec deux fla-
cons de Mariotte, une simple manœuvre de deux pinces entraine
le remplacement d'un liquide de perfusion par un autre ayant
‘exactement les mêmes vitesse, température et pression. Le cœur,
suspendu dans la chambrette de appareil, où règne une tempé-
rature de 38°, est en rapport avec un myographe au moyen d’un
- il fixé au niveau de sa pointe par une petite pince.
Le cœur du Eapin, irrigué par le liquide de Locke (NaCl:
0,92 p. 100 ; KCI ‘0,042 p. 100 ; CaCF :'0,024 p. 100 ; CO'H Na :
0,019 p. 100+0,1 p. 100 glucose), oxygéné, à 38°, et sous une
pression de 60 em., bat pendant plusieurs heures. Les variations
936 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (20)
SL cu dm ee ei ee ne ee ee do
brusques et temporaires (arythmies, alternances, groupes de Lu-
ciani et changements dans l'amplitude et la vitesse des contrac-
tions), qui surgissent quelquefois dans son travail sans cause
appréciable, annoncent rarement sa mort; celle-ci survient tar-
divement par épuisement très progressif. Les variations des con-
ditions physiques de la circulation artificielle et les manipula-
tions du cœur entraînent des changements dans le travail. Les
expériences sont donc poursuivies avec beaucoup de précautions
et les effets des substitulions des liquides d'irrigation sont tou-
jours observés pendant un temps assez prolongé.
Action de l'extrait thyroïdien de Chien sur le cœur du Lapin
neuf. — La thyroïde de Chien, privée autant que possible de
sang, est broyée avec du sable dans de l’eau distillée. La centri-
fugation est faite après 24 heures de macération. L'extrait d'un
lobe de thyroïde est ajouté à {oo c.c. de sérum de Locke.
La substitution du Locke thyroïdé au Locke normal, passant
déjà dans le cœur depuis 15 à 20 minutes, amène : 1° une phase
d’excitation (qui manque quelquefois) de courte durée, caractéri-
sée par une rapidité et une amplitude exagérées des systoles;
2° une phase de fléchissement, au cours de laquelle, en général,
l'amplitude des systoles diminue d’abord, la vitesse du travail
faiblit ensuite, l’arythmie s’installe quelquefois, et l'arrêt du
cœur survient finalement. Quelquefois, l’arrêt complet ne sur-
vient pas, et l’orgarie continue à battre très faiblement et irré-
gulièrement.
Le retour du Locke normal ramène l’activité régulière du cœur
au bout de quelques minutes.
Dans certaines expériences, ayant duré plus de 3 heures, nous
avons successivement arrêté trois fois un cœur, auquel le liquide
de Locke redonnait après cela une allure fonctionnelle normale
(pas de tachynhylaxie).
Deux expériences, failes avee un extrait thyroïdien obtenu
après 48 heures de macération, ont donné des résultats peu nets:
action excitante très légère, pas de phase de fléchissement.
Action de l'extrait hyroïidien du Chien sur le cœur du Lapin
soumis préalablement à l'aclion de la thyroïde du Chien. — Les
Lapins qui doivent servir à ces expériences reçoivent dans je pé-
ritoine: a) les uns trois fois, à cinq jours d'intervalle, l'extrait
d’un 1/2 lobe de thyroïde de Chien; leur cœur fut étudié 4 à 8
jours après la dernière injection; b) les autres une dose massive
de thyroïde (1 lobe); ils furent étudiés, l’un 9 jours, l’autre
20 Jours après celte injection.
Les cœurs de ces sniimeux sensibilisés furent soumis d’abord,
‘
(21) SÉANCE DU 25 MAIL 237
pendant 15 à 20 minutes, à l'action du Locke uormal. Ensuite, ils
furent perfusés avec du Locke thyroïdé.
Dans les 7 expériences, le fléchissement cardiaque a fait défaut,
tandis que l'excitation, signalée à propos de l'animal neuf s'est
fait sentir et quelquefois d’une façon très intense, notamment
chez les deux Lapins soumis à l'injection massive unique.
Dans les cas où l'excitation produite par la thyroïde fut mani-
feste, elle fut aussi très persistante et continua à se montrer long-
temps pendant le passage ultérieur du Locke normal à travers le
cœur.
Il est utile d'insister sur le fait que les phénomènes, signalés
dans cette note, surgissent, dans le cœur, en dehors de toute in-
tervention du sang. Nous pensons que nos expériences, après
celles de Launoy, Zlatogoroff, Willanen, Frôlitch, Schuliz, Dale,
démontrent que certains organes interviennent spécifiquement au
cours des réactions dont l'organisme devient le siège tandis qu'il
est influencé par des antigènes.
(Institut de physiologie de l'Université de Bruxelles).
SUR L'AGGLUTINATION DES MICROBES AITÉNUÉS.
Note de Paur FABrx, présentée par E. Mazvoz.
J'ai publié, antérieurement (1), une note au sujet de l’agglu-
tination des microbes atténués. Ces expériences semblaient dé-
montrer que le Bacille typhique, cultivé pendant un certain temps
dans du bouillon phéniqué à 0,15 p. 100, devient plus aggluti-
nable par un sérum agglutinant, que le Bacille typhique de même
souche cultivé en bouillon normal.
J'ai répété ces expériences sur le Bacille de Shiga avec les mè-
mes résultats. Une culture de Bacille de Shiga normal est ense-
-mencée, en premier lieu, dans 10 c.c. de bouillon additionnés de
o,1 c.c. de phénol à 5 p. 100; les Bacilles poussent très bien dans
ces conditions. Le lendemain, on réensemence ces Bacilles dans
un nouveau tube contenant pour 10 c.c. de bouillon, 0,2 c.c. de
phénol à à p. 100 et, ainsi de suite, pendant quelques jours. On
arrive, par ces additions progressives de phénol, à maintenir en
vie le Bacille de Shiga dans 0,4 c.c. de phénol à 5 p. 100 pour
10 c.c. de bouillon, ce qui fait une concentration de 0,2 p. r00
de phénol pur.
Il convient alors de maintenir, pendant plusieurs jours, le Ba-
(x) C. R. de la Soc. de biol., 21 février 1920.
230 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (22}
cille de Shiga dans ces conditions et de le repiquer, chaque jour,
dans 10 c.c. de bouillon additionné de 0,2 p. 100 de phénol pur.
Il arrive fréquemment que le Bacille de Shiga meurt dans ces
conditions; aussi, il est utile d'ensemencer, pour chaque opéra-
tion, une série de deux ou trois tubes. Si, après une quinzaine de
jours, on ensemence le Bacille de Shiga ainsi cultivé en milieu
phéniqué, sur gélose inclinée, les microbes poussent très bien, et
on peut faire l'étude de l’agglutination par un Shiga-sérum ob-
tenu en immuuisant des Cobayes contre le Bacille de Shiga ordi-
naire, d'où on est parti pour ces expériences.
Les expériences exécutées démontrent que les Bacilles culti-
vés en milieu phéniqué sont plus agglutinables que les Bacilles
cultivés en milieu normal, par le Shiga-sérum. Exemple:
Shiga-sérum. Shiga normal. Shiga phénolé.
Dilutions.
1/20 + + + +
1/46 + +
1/80
1/160
1/320
1/640
1/1280
Témoins sans sérum.
Sérum normal de Lapin.
; +
POS RS RARSER
| LT +
On sait que certains agents chimiques agglutinent les micro-
bes (Malvoz). Des expériences semblables furent exécutées dans
lesquelles le sérum agglutinant était remplacé par de l'acide acé-
tique glacial: »
Acide acétique glacial F
dilué à : Shiga. normal. Shiga phénolé.
1/3 FR Ur She
1/6 SP er
3/12 —= HT
1/24 == +
1/45 = 1" +
Tube témoin sans acide. — —
On voit par le tableau ci-dessus que l'acide acétique agglutine
plus fortement le Bacille de Shiga « phénolé » que le même Ba-
cille cultivé en bouillon normal.
On peut donc conclure que le Bacille de Shiga, comme le Ba-
cille typhique, devient plus agglutinable quand il est cultivé
pendant un certain temps dans les milieux additionnés d'une
quantité suffisante, mais non mortelle, de phénol.
(Inslilul de bactériologie de l'Université de Liége).
TA
(23) : SÉANCE DU 29 JUIN 239
POUR SERVIR A L'INTERPRÉTATION DE L'ÉLECTROCARDIOGRAMME
(GG)
[. Le TRAJEI ET LA VITESSE DE L'ONDE D EXCITATION
DANS LE VENTRICULE DE LA TORTUE,
par HENRI L'REDERICQ.
Après décapitation, on rend accessible le cœur d'une Tortue
(Eniys europea). On ouvre largement le péricarde. Deux éleciro-
des impolarisables (genre électrodes d'Arsonval) sont appliquées
à une faible distance l’une de l’autre à la surface du cœur, dans
la région basale du ventricule. Une seconde paire d'électrodes
est disposée de la même façon dans la région de la pointe. Un
commutateur permet de dériver à volonté les courants d'action
à partir de la première ou à partir de la seconde paire d’électrodes.
Ces’ courants sont enregistrés sur papier photographique, au
moyen d'un galvanomètre à corde d'Einthoven, modèle Bull-
Boulitte.
Le ventricule, en se contractant, agit, par l'intermédiaire d’un
fil, sur une petite cié à mercure dont l'ouverture ou la fermeture
fait fonctionner un signal électrique. Le signal inscrit ses mou-
vements sur le papier photographique à côté des oscillations de
la corde galvanométirique.
Ses indications serviront à situer dans le temps les manifesta-
tions mécaniques de la systole ventriculaire; à les rapporter suc-
cessiveinent à l'apparition de l’électronégativité à la base ou à la
pointe du ventricule et à permettre ainsi la comparaison entre
les moments d'apparition de cette électronégativité aux divers
endroits considérés. Le temps est inscrit en cinquantièmes de
” seconde.
Grâce à ce dispositif, on peut constater que chez la plupart des
Tortues considérées, l’onde de négativité parcourt la face anté-
rieure du ventricule dans la direction base-pointe, et la face pos-
térieure dans la direction pointe-base. (En désaccord avec Meek
et Eyster (1) qui n’admettent pas un retour de la pointe vers la
base).
L’appréciation métrique de la distance qui sépare les deux pai-
res d'électrodes impolarisables (5 à 8 min.) et la mesure du temps
nécessaire pour que l’électronégativité les atteigne successivement
(x) W. J. Meek et J. A. S. Eyster. The Course of the Wave of Negativity
which passes over the Tortoise’s Heart during the normal Beat. Americ. Journ.
of Physiol., rgx2, XXXI, 37.
240 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (24)
(3 à 6 centièmes de seconde) permet de calculer la vitesse de l'onde
de négativité.
Cette vitesse varie de 10 à 80 cm. par seconde.
De ces expériences, on peut conclure que:
1° Les différentes parties du ventricule de la Tortue sont loin
d'être atteintes toutes en même Lemps par la négativité électrique,
Ceci paraît un lruisme, car les recherches de nombreux travail-
leurs (Waller, Bayliss et Starling, Schlüter, Fauconnier, etc.) ont
montré qu'il en est bien ainsi dans les diverses espèces animales.
Mais, il ne me paraît pas inutile de multiplier les démonstrations
de ce fait pour pouvoir définitivement rejeter les interprétations
de l'E. C. G. ventriculaire, qui continuent à s'appuyer sur la doc-
trine périmée de la simultanéité de l'excitation des diverses par-
ties du myocarde ventriculaire (Erfmann, Clément).
2° L’explication de l'E. C. G. ventriculaire, donnée en 1907 par
Gotch, reprise ultérieurement par Kraus et Nicolaï, par Hering et
d'autres (explication d’après laquelle la phase QRS et la phase T
de l'E. GC. G. ventriculaire correspondent au cheminement de
l'onde d’excitation à travers les divers territoires des ventricules)
ne résiste pas à la comparaison entre la vitesse de l’onde d'’excita-
tion et la longue durée (1 seconde à 1,4 seconde) qui sépare les
deux parties constitutives QRS et T (ou TU) de l'E. C. G. ventri-
culaire.
Si l'interprétation de Gotch était exacte, on devrait admettre:
soit un arrêt de l'onde d’excitation en un point donné de son
trajet de retour vers la base, soit un parcours extrêmement com-
pliqué et extrêmement long (25 à bo fois la distance qui sépare la
base de la pointe chez la Tortue) de l'onde d’excitation. Ces deux
hypothèses sont également insoutenables.
(Institut de physiologie, Gand).
Pour SERVIR A L'INTERPRÉTATION DE L'ÉLECTROCARDIOGRAMME
(ECG)
IT. LA POSITION DE L'ONDE T DANS LA CONTRACTION ALTERNANTE
DU COŒUR DE LA TORTUE,
par HENRI FREDERICO.
Lorsqu'on expérimente sur le cœur, in silu, mais mis à nu, de
la Tortue (Emys europea), il n'est pas rare de voir survenir une
contraction alternante du myocarde, Cette éventualité, d’ailleurs,
se présente très fréquemment en physiologie (quelles que soient
(25) SÉANCE DU 25 JUIN 2%1
les espèces animales considérées) à la suite des légères modifica-
tions que l'expérience a introduites dans les réactions circula-
toires (1).
Chez la Tortue j'ai pu faire une constatation qui me paraît pré-
senter un certain intérêt au point de vue de l'interprétation de
l'E. C. G. ventriculaire. Il m'est arrivé d'observer une série de sys-
toles ventriculaires alternativement longues et courtes. J'ai me-
suré le temps qui s'écoule entre le sommet de l’ondulation R et
le sommet de l’ondulation T de l'E. C. G. ventriculaire (2).
Cette durée (0,94 seconde dans un cas) fut invariable, qu'il
s'agisse d’une systole longue ou d’une systole courte, c'est-à-dire
que le relâchement ventriculaire survienne tard ou survienne tôt.
Il en résulte que nous ne pouvons adopter l'interprétation fournie
par Einthoven (3) de l'E. C. G. ventriculaire.
D'après cet auteur, le complexe QRS traduirait la présence de
l’onde d’excitation qui parcourt très rapidement les ventricules.
L'état isoélectrique, qui s'étend entre QRS et T, proviendrait de
ce que, à ce moment, l’ensemble du myocarde étant contracté, il
n'y a pas de territoires relâchés, donc pas de points électropositifs
par rapport aux points contractés, électronégatifs.
L'apparition de T marquerait le début du relâchement de cer-
tains territoires ventriculaires qui deviennent électropositifs par
rapport aux parties encore en élat de contraction. Cette interpré-
tation n’est pas compatible avec le résultat de mes expériences,
puisque T ne varie pas dans le temps, bien que le moment du.
relâchement soit variable.
Elle n’est pas compatible non plus avec les E. C. G. classiques
des Mammifères : T est presque toujours complètement terminé
quand les myÿogrammes mécaniques commencent à montrer un
début de relâchement du muscle ventriculaire.
(Institut de physiologie, Gand).
(x) Henri Fredericq. Bull. Acad. roy. de Belgique. (CI. des sc.), 1912, n° 4. —
Arch. intern. physiol., 1912, XII, 47. — Arch. f d. ges. Physiol., 1913, CLI,
t. 106. — La biologie médicale, nov. 1973.
(2) E. C. G. recueilli par application d’électrodes impolarisables à la surface
du ventricule. Enregistrement au moyen du galvanomètre à corde d’Einthoven;
modèle Bull-Boulitte.: 3
(3) Einthoven. Ueber die Deutung des Elektrokardiograms. Arch. f. d. ges:
Physiol., rg12, CXLIX, 65
BioLocie. ComPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 18
242 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (26)
POUR SERVIR A L'INTERPRÉTATION DE L'ÉLECTROCARDIOGRAMME.
L'ÉLECTROGRAMME DES GAVIIÉS CARDIAQUES ISOLÉES DU CŒUR
DE LA TORTUE,
par Henri FREDERIC.
Chez la Tortue (Emys europea) on peut, en appliquant une
paire d’électrodes impolarisables successivement sur chacun des
étages du cœur, recueillir les courants d'action de l'étage consi-
- déré à l'exclusion des étages limitrophes. Si l’on veut, à coup sûr,
mettre hors de cause l’activité électrique des cavités voisines, il
suffira de procéder à la ligature ou à l’écrasement (au moyen
d’une pince) de la région auriculo-ventriculaire ou de la région
sino-auriculaire. Pour ma part, je préfère, à la ligature, l’écra-
sement qui a l'avantage de ne pas interrompre le cours du sang
à l’intérieur des cavités. L'enregistrement des tracés se fait au
moyen du galvanomètre à corde d'Einthoven, modèle Bull-Bou-
litte.
Cette technique fournit les résultats suivants
a) Une paire d’électrodes impolarisables appliquées transversa-
lement sur la base ou sur fa pointe du ventricule fournit un élec-
trocardiogramme à plusieurs ondulations, parmi lesquelles on peut
toujours distinguer une variation rapide monophasique ou poly-
phasique, rappelant le complexe QRS de l’électrocardiogramme
total, et une ou plusieurs variations lentes, de même sens ou de
sens opposé à la première, rappelant les variations T et U de
l’électrocardiogramme total.
b) Une paire d’électrodes impolarisables appliquées transver-
salement ou longitudinalement sur loreiilette droite, fournit,
pendant l'arrêt du ventricule, un électrocardiogramme du même
genre, composé de deux variations: l’une, initiale, rapide; l’autre,
finale, lente.
c) Une paire d'’électrodes impolarisables appliquées (suivant
une direction perpendiculaire à l'axe du corps) sur la portion
pulsatile, voisine du cœur, des veines caves, fournit également,
pendant l'arrêt des oreilleltes et du ventricule, une courbe poly-
phasique à plusieurs sommets dont les premiers sont plus rapides
que les derniers. (Corde galvanométrique fortement détendue).
Ces constatations tendent à faire admettre que dans chaque
étage du cœur, le courant d'action comprend au moins deux
phases successives, l’une rapide, la seconde plus lente. Elles sont
en accord avec des faits du même genre observés par Straub sur
l’orcillette de la Grenouille, par Noyons sur celle de la Tortue et
TON Se
LE
(27) SÉANCE DU 2D JUIN 243
de la Carpe, par Samojloff sur celle du Chat, par Kahn, Henri
Fredericq et Hering sur celle du Chien, par Kahn sur celle du
Cheval, etc.
Elles corroborent des observations que j'ai publiées en 1917 et
1912, dans lesquelles je montrais que des lambeaux de la paroi
auriculaire ou de la paroi ventriculaire du Chien, se contractant
spontanément ou à la suite d'excitations faradiques, fournissent
un électrocardiogramme polyphasique, formé d’une variation ra-
pide et d’une variation lente (1). Ces faits ont été confirmés en ce
qui concerne la Grenouille, par Veen et Rümke (2).
La conséquence de ce qui précède, c’est que dans l’électrocar-
diogramme humain, l’ondulation P ne traduit qu'une partie de
l’activité électrique des oreillettes.
Ii faut admettre en outre, que la courbe électrique de chaque
élément contractile du myocarde (sinusal, auriculaire, ventricu-
laire) est formée de deux variations successives, l'une rapide,
l’autre lente.
Il est probable que l’ondulation initiale rapide R et l'ondulation
finale lente T représentant, comme l'ont affirmé Straub, Sa-
mojloif, Kahn, De Meyer, etc., des processus totalement différents
de l’activité contractile du muscle.
Ces données sont en accord avec l’idée que j'ai soutenue depuis
1912, idée qui fait de la systole du myocarde (auriculaire aussi
bien que ventriculaire) une forme sui generis de contraction, ne
présentant que peu de ressemblance avec la secousse musculaire
simple ou la contraction tétanique des muscles du squelette.
Je pense qu'il faut voir dans l’ondulation initiale R la traduc-
tion de l’activité des fibrilles striées et dans Fondulation finale il
la traduction de l’activité toxique du sarcoplasme.
(nslilut de physiologie, Gand).
(x) Henri Fredericq. Arch. intern. Physiol., 1911, XI, 243. — Arch. intern.
Physiol., 1911-12, XI, 253. — Bull. de l'Acad. roy. de Belgique (CI. Sc.), 1912,
n° 3. — Biologica, 1913, p. 298.
(2) H. C. Rümke. Ned. Tydschr. voor Geneeskunde, 1916, II, 462.
244 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (28)
EE. "oO ONE NNM IP ONCE
L'AGGLUTINATION PLASMATIQUE, FACTEUR D INSTABILITÉ
DES PARTICULES INTRODUITES DANS LA CIRCULATION,
par PAUL GOVAERTS.
On sait depuis longtemps que les microbes introduits dans la
circulation d’un- animal en sont en général éliminés très rapide-
ment. Cependant, certaines espèces microbiennes se comportent
d'autre manière. Ainsi, des Pneumocoques virulents injectés dans
les veines d’un Lapin restent stables dans le sang et déterminent
d'emblée une septicémie intense. Par contre, ces mêmes micro-
bes, injectés dans la circulation d’un Chien, disparaissent en quel-
ques minutes.
Des faits du même ordre s’observent si l’on injecte dans le sang
des globules rouges ou des particules minérales. Après la trans-
fusion, les globules humains peuvent être rapidement éliminés
du sang du récepteur ou bien, au contraire, y rester en suspension
pendant un grand nombre de jours. Enfin, certaines encres de
Chine sont stables dans le sang du Lapin, tandis que d’autres en
sont éliminées en quelques minutes.
Ces constatations portent à admettre que la stabilité ou l’insta-
bilité des particules étrangères introduites dans la circulation dé-
pendent des conditions physiques qui interviennent à la surface
de contact entre les particules et le plasma. Ces facteurs contri-
buent à permettre ou à entraver le développement d’une infection
septicémique.
On connaît très mal, jusqu'ici, les caractéristiques physiques de
la surface d’un microbe et les moyens de les modifier. Par contre,
on entrevoit un peu mieux les facteurs plasmatiques qui déter-
minent l'élimination des microbes ou des particules introduites
dans la circulation.
L’instabilité des microbes se traduit par deux phénomènes :
1° l’agglutination des microbes entre eux: 2° l’accolement des mi-
crobes aux plaquettes sanguines, aux leucocytes et à certains élé-
ments de l’endothélium vasculaire (en particulier aux cellules de
Kupifer). Ces deux processus sont sous la dépendance d’actions
humorales que l’on désigne sous le nom de pouvoir agglutinant
naturel et de pouvoir opsonique, mais dont le mécanisme nous
échappe encore.
C. Bull (1) avait pensé que la mesure du pouvoir agglutinant
nature] du sérum d’un animal vis-à-vis d’un microbe permettait
(1) C. G. Bull. Journ. of exper. med., 1915, t. XXII, p. 475-483.
(29) SÉANCE DU 25 JUIN 245
ne Re ee
de prévoir si ce microbe était capable ou on de déterminer une
infection septicémique. Pour cet auteur, | agglutination naturelle
constituait par excellence la propriété qui protège un ame
contre une septicémie. Gette nolion est certainement trop étroite
et l’on a reconnu que des microbes, vis-à-vis desquels le sérum
a'un animal était dépourvu de tout pouvoir agglutinant, étaient
éliminés en peu de temps du sang circulant. Nous avons d'autre
part établi ce fait avec Delrez (1) pour du Bacille typhique rendu
inagglutinable par le chauffage.
En étudiant l'élimination d’encres de Chine introduites dans le
sang circulant, j'ai constaté récemment une forme particulière
d'agglutination qui me paraît offrir un intérêt général.
Certaines encres de Chine sont parfaitement stables dans le
sérum de Lapin. Par contre, si on les ajoute à du plasma pur ou
oxalaté à 1 p. 1.000, elles sont immédiatement agglutinées. L’oxa-
late ne joue pas de rôle dans ce phénomène, car l'encre ne s’ag-
glutine pas dans le sérum oxalaté. : ;
Injectées dans la circulation du Lapin, ces encres s’éliminent
très rapidement.
Nous avons signalé avec Delrez une action tout à fait analogue
du Staphylocoque dans du plasma pur ou citraté de Lapin et nous
l'avions dénommée flocculo-agglutination. Je pense qu'il est pré-
_ férable de désigner ce phénomène sous le nom d’ « agglutination
plasmatique ». Cette propriété me paraît devoir s'ajouter aux fac-
teurs qui peuvent intervenir dans l'élimination des microbes in-
troduits dans la circulation.
(nstilut de thérapeutique de l'Université de Bruxelles),
—— —— ——_—
VARIATION DE LA STABILITÉ DU BAGILLE TYPHIQUE
INJECTÉ DANS LE SANG DU COBAYE,
par PAUL GovAERTS.
En essayant de faire varier expérimentalement la faculté que
possède un animal d'éliminer les microbes introduits dans son
Sang, je me suis heurté à une difficulté importante : c’est que
l'élimination d'un même microbe varie dans des proportions
énormes d’un animal à un autre.
J'ai utilisé un Bacille typhique cultivé sur gélose et repiqué
(1) L, Delrez et P: Govaerts, Trav. Amb. Océan, 1918 t. II, fast, 1,
26 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (30)
toujours sur ce même milieu. On injecte à des Cobayes 0,5 à
1,5 c.c. de l’émulsion obtenue en râclant ces cultures dans 10 c.c.
de sérum physiologique. On prélève alors du sang à la carotide
d’abord, après l'injection, puis de ro en ro minutes ; on dilue
o,1 c.c. dans 2 c.c. d’eau distillée et on mélange cette dilution
à un tube d’agar fondu que l’on coule en plaque de Pétri. La ri-
-chesse de l’émulsion est calculée par le même procédé, en ense-
mençant 0,1 c.c. d’une dilution au 1/100°. Connaissant le poids
du Cobaye, on peut présumer le volume de son sang.et calculer
quel devrait être le nombre de colonies par 0,1 c.c. de sang si le
microbe se répartissait uniformément et restait dans la circu-
lation. Ce nombre est signalé dans la colonne IT du tableau ci-
dessous, qui renferme les résultats de 15 expériences.
Poids Nombre de microbes
Numéro du Nombre théorique p. 100 restant Age de J'aux de
de l'expé- Cobaye de microbes par c.c. dans le sang la l’agelutination Survie
rience engr de sang— 100 p.100. aprèsi/2heure culture en 24 heures ou mort
I 5oo 25.400.000 3 2 jours — ==
2 3:5 23.440.000 0:47 2 jours — _
3 625 8.900.000 28,D I jour ==
l 330 5.650.000 1,27 1 jour D —
5 600 19.500.000 0,13 2 jours — —
6 h4o 10.136.000 0,19 I jour — —
7 750 8.000.000 0,078 2 jours Nr) 20 mort après
| I jour
8 650 id. ï id. 1/10 survie
9 h5o id. 0,77 id. 1/15 tué immédia-
tement
1O 275 12.190.000 25 3 jours 1/20 mort après
2 jours
II 275 id. 19 id. — survie
12 570 id. 8,4 id. r/20 survie
13 300 15.2/0.000 1949 h jours 1/15 survie
14 300 id. 6o 160 1/10 mort après
2 jours
14 320 id. 53,8 id. 1/15 survie
Dans les 6 premières expériences, les diverses émulsions injec-
tées proviennent des repiquages successifs. Les variations dépen-
dent à la fois du microbe et du Cobaye. Après une demi-heure
on retrouve de 0,13 à 28,5 p. 100 des microbes injectés, soit une
variation de 1 à 219. Dans les 9 expériences suivantes, j’ai injecté
une même émulsion microbienne à 3 Cobayes, simultanément.
Les variations sont beaucoup moins marquées ; cependant, elles
atteignent encore l’amplitude de r à r2.
Les facteurs de stabilité dépendant du microbe varient donc
davantage que ceux qui résident dans l’état du plasma.
a) Des cultures obtenues par repiquages successifs d’une même
(34) SÉANCE DU 25 JUIN 247
»-
souche de Bacille typhique manifestent, dans la circulation du
Cobaye, une stabilité très variable.
b) D'un Cobaye à l’autre existent des différences individuelles
notables dans la vitesse avec laquelle un même Bacille typhique
est éliminé de la circulation.
c) L’agglutination du Bacille typhique par le sérum des divers
Cobayes n’est pas parallèle à la vitesse d'élimination de ce microbe
introduit dans la circulation, mais ce point devrait être étudié
d’une manière plus précise.
d) Dans ces expériences, la nocivité d’une émulsion de Bacille
typhique ne paraît pas en rapport avec la stabilité du microbe
dans le sang.
En effet, la suspension microbienne très stable des expériences
13 à 15 ne s’est pas montrée plus nocive que celle, très instable,
des expériences 7 à 9. Il est tout à fait remarquable que des
microbes puissent se maintenir dans la circulation de manière si
stable que, une demi-heure après l’injection, on retrouve encore
dans le sang 50 p. roo des germes introduits et que, cependant,
ils soient détruits par la suite. Ce fait me paraît d’une portée
générale. Les micro-organismes très stables dans le sang et aptes
à donner une septicémie, ne sont pas nécessairement les plus dan-
gereux (ex. trypanosomiases et spirilloses).
Il est intéressant de rapprocher ces résultats des faits récem-
ment signalés par C.-K. Drinker et L.-A. Shaw (1). Ces auteurs
étudient, par des dosages chimiques, l'élimination de particules
de bioxyde de manganèse injectées dans le sang du Lapin. Ils
observent des différences allant de r à 20 dans le pourcentage
des particules qui restent dans le sang des animaux au bout d’un
même laps de temps.
(Institut de thérapeutique de l'Université de Bruæxelles).
(x) Journ: of exper. medic.,t. XXXIII, p. 77-78.
248 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (32)
ACTION DU SÉRUM ANTIPLAQUETTIQUE
SÛR LES EFFETS TOXIQUES DU SÉRUM, TRAITÉ PAR L'AGAR,
par Encarp Zuünz et PAUL GovABRTS,
Divers auteurs (4) ont signalé la diminution du nombre des
plaquettes dans le sang des gros vaisseaux et leur agglutination
dans les capillaires, au cours des accidents anaphylactiques. Pour
Behring (2), les troubles cireulatoires ainsi déterminés explique-
raient bon nombre des symptômes observés lors du choc anaphy-
lactique et pourraient même être l’une des causes de la mort.
Or, on parvient, en utilisant du sérum antiplaquettique, à faire
diminuer d'une manière très notable le nombre des plaquettes
dans le sang. Aussi, y avait-il lieu de rechercher si la diminution
ainsi provoquée du nombre des plaquettes dans le sang circu-
lant influençait, chez le Cobaye, les accidents d’anaphylaxie
sérique et les effets toxiques de l'injection intraveineuse de sérum
traité par l’agar. Cette seconde partie du problème fait seule
l'objet de la note actuelle.
Le sérum anaphylactique a été obtenu en injectant à un Lapin
de 2 kgr., à 3 reprises, à 3 jours d'intervalle, les plaquettes con-
tenues dans 20 c.c. de plasma de Cobaye. Ces plaquettes ont été
lavées au moyen de solution physiologique oxalatée, puis de solu-
tion physiologique, par centrifugations répétées, pour les débar-
rasser du plasma. Le Lapin a été sacrifié ro jours après la der-
nière injection. Nous avons opéré avec deux échanüllons de
sérum antiplaquettique ainsi préparé ; ils ont fourni des résultats
analogues.
Injecté dans les veines du Cobaye, ce sérum détermine l’agglu-
tination des plaquettes. À la dose de r c.c., il peut entraîner la
mort en quelques minutes. La voie intraveineuse nous a, par
conséquent, paru contre-indiquée pour nos expériences. Nous
avons injecté dans le péritoine de Cobayes de 250 à 300 gr. 0,8 à
1 c.c. de sérum antiplaquettique additionné du même volume de
sérum physiologique. Le lendemain, le sang renfermait très peu
de plaquettes (50 à 60.000, au lieu de 350 à 400.000) (3). Ainsi
(1) Ch. Achard et M. Aynaud. C..R. de la Soc. de biol., t. LIX, p. 898-900,
1908 ; t. LX, pp. 554-556, 724-725, 1908 ; C. Sacerdotti. Arch. per le scienze
mediche, t. XXXIT, n° 18, 1o11, t. XXXV, pp. 127-148,1908 ; Arch. ital. de
biol., "1907, 1. miIL/"p. 152-770. l
(2) P. von Behring. Deut. med. Wochench., 1914, t. XL, p. 1857-1860.
(5) On peut s'assurer de la diminution du nombre des plaquettes par un
procédé plus facile que celui de la numération. Si l’on fait centrifuger à faible
vitesse, ce sang (citraté à 5 p. 1000) on constate que le plasma est clair,
tandis que du sang de Cobaye normal fournit dans les mêmes conditions un
plasma rendu très trouble par la présence de nombreuses plaquettes:
à
OIAINS SI0891 SOWQJduukS
a
G‘c °U QI R 9 U9 JIOUW ‘S1059[ SOWQJAuAS G‘c
OIAINS ‘SI089[ SOUQJAUTAS Cote ‘U &I R 9 Uo JIOU ‘soArIS SOQJAuTÂS Gic
& SoIN9U QI LR 9 u? SoJnurut L U9 JION g‘c
Es jiouut ‘sio8or sourds g‘& SanuIU Ç U2 JMOÏ ge
S9JNUIUI G U9 JON g‘z OTAINS ‘S9APIS Sa] SowQjdurkÇ ç
c/1 Soinoy G uo S9JNUIUI Q U9 JON ç.
jiour ‘soaviS sourodurkS (e SopnuIut L uo JO Ç
‘U ÿ ue jiout ‘soaris ‘JdurÂg ( So)nUIU $ U2 JO (Che S9NUIUI Q U9 JON Ç
S9JNUIUT Q& U2 JON Ç SoJNuIUu L U9 JON g‘c SoJNUIU Ÿ U9 JO che
sopnutur L Uo JO (e S9JNUIUI G US JION G°g SOJNUIUT G U9 JION y AI
OTAINS ‘9J[NU UOTJOUOY IL'T 5
*S9IN0U QI E 9
u9 JIOuI ‘SI089[ SaUOJdurÂe yo‘c
a € 2
z OTAINS ‘OJ[NU UOTJOLAY CAC
= OIAINS ‘O[[NU UOTJILAN cc
10 otAINS ‘s1989[ sotuQ}du kg Lie oTAINS (S9APIS 691] SOWOIduÂS 96°1
@ S9JNUIUI 9 U9 JON 0‘ orAMnS ‘sIo89 souwojdurK& DS: OTAINS ‘S9APIS S91] SOWOJduTAS 6o‘c
= OTAINS SI059 SOWQIduT AS L'LÔMre oTAINS ‘SI0891 souwro}du fs 00‘& SoJNUIU Q U9 JON (hic
Fa SoJNUIUT Q U9 JION Gr‘e SOJNUIU G U9 JIO QI‘c sojnurut L U9 JON 19 III
©
z. OTAINS ‘OJINU UOTJOPAY yet orAïns ‘si089 sowuoqdurfg Gy‘x
= eTAINS ‘oJINU UOTJOPAU GT orAINS ‘sI089 sowrg}durKQ G‘1 ‘I $I R 9 U9 JiOouu ‘soauis Sowodur fs CO‘x
Sojnuruu L U9 JO (a S9JNUIUI G U9 JION (ro S9JNUILU ‘O U9 JON c‘c
SoJNUIUI G U9 JON Ç saJnuTut L Uo JON Ç S9/NUIUI Ÿ U9 JO DA II
OTAINS ‘O[[NU UOTJIPOU Ç
OTAINS ‘ONU UOIJOPOU ( soJNuUIUI ÿ U9 JION (s
‘SoIn9U © 9p Jn0q SOU € U9 JION (o
ne Jour ‘s19591 souwroqdufg ç SoJnUTUL G U9 JON € S9nurur Ç U9 JON Ç J
uorjoofur | 9P 32] oÂeqon ap ‘13 06% uorjoofur y 9p SIaJA 9Âeqo!) op:18 093 uorj2olur y op SJ ofeqon op oouort
Jed ‘9:9 wo Jed ‘ou ‘28 063 -9dx9[9P :
SNAUTOAPIJUI 910A ASNOUTDACAJUI O10A Jed'92'9 u9 oJjunN]
ed 9979ofur aed'o949ofur 93NOUT9AELJUI
Je8e 1 sed 97rea) de8e | ed 9J1ex) aroa 1edo97oofur!
EX wun19s wna9s 1898, Jed 9714}
Qe) ap 9J1juen() op sjquen() UN I9S 9p ?}H}uEn()
mn) NE RE EE. CE) CEE — > mm © —" “*
= onbréoçorsâqd uornços op onbtsoçorsâyd uornyos op ! -xneuiou s9Âeq0r)
atun[0A omou np auuorrppe anbryjonberdrue aUWUNIOA ag np puUOrTppe urderr ap
ÉÉÉÉÉÉÉ ÉEE EE
LUNIYS 2P ‘00 y E 80 ouroqod 9j SUEP Op A ©{ n9o4 jueÂe soÂeqon
250 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (34)
que Lee et Robertson (1) l'avaient déjà observé, il s’est déve-
loppé en même temps, chez le Cobaye, un purpura hémorra-
gique : de nombreuses pétéchies et parfois des ecchymoses éten-
dues s'observent dans les muscles de la paroi abdominale, le mé-
senière, la région rétropéritonéale et la peau. En outre, il existe
souvent des hémorragies punctiformes dans les poumons. Parfois
même, le Cobaye peut succomber à des hémorragies intestinales,
mais, en général, les accidents purpuriques n'’entraînent pas la
mort,
Le plus souvent, au moment où nous utilisions les Cobayes, 24
heures après l'injection de sérum antiplaquettique, ces animaux,
bien que présentant du purpura, ne paraissaient pas malades,
On pouvait se demander si l'introduction intrapéritonéale de
sérum de Lapin n'influençait pas les effets de l'injection intra-
veineuse de sérum traité par l’agar. Nous avons donc pris comme
témoins, outre des Cobayes normaux de 250 à 300 gr., des ani-
maux de même poids qui recevaient, la veille de l'expérience,
0,8 à 1 c.c. de sérum de Lapin normal, additionné du même vo-
lume d’eau physiologique.
Le tableau ci-dessous résume les résultats de nos essais.
De l’ensemble de nos expériences, il résulte que l'injection
préalable de sérum antiplaquettique atténue légèrement les effets
nocifs du sérum traité par l’agar. Cette atténuation n’est pas due
au seul fait d'introduire un sérum étranger dans le péritoine,
puisque l'injection intrapéritonéale de sérum de Lapin n’exerce
pas, 24 heures plus tard, d'effet protecteur appréciable.
Le degré de cette atténuation varie d'une expérience à l’autre.
Elle a été beaucoup plus marquée dans la première que dans les
trois autres. On aurait peut-être observé des effets plus nets, soit
en employant d’autres doses de sérum antiplaquettique, soit en
procédant à l’injection du sérum homologue traité par l’agar, à
d’autres intervalles. Maïs, en tout cas, nos expériences montrent
qu'on peut encore obtenir tous les phénomènes dif choc anaphy-
lactique, par l'injection intraveineuse de sérum traité par l’agar,
chez des Cobayes dont le nombre des plaquettes dans le sang
circulant est considérablement réduit. Certes, l’action du sérum
antiplaquettique est complexe, et nos animaux préparés ne diffè-
rent pas des Cobayes normaux uniquement par une diminution
du nombre des plaquettes dans le sang circulant. Cependant, les
faits observés ne tendent pas à faire attribuer aux plaquettes un
rôle essentiel dans la genèse des accidents consécutifs à l’injec-
tion intraveineuse de sérum traité par l’agar. Des expériences en
(1) R. T. Lee and Robertson, Journ. of med. research., 1916, t. XXXIIT, p.
929,
(35) SÉANCE DU 25 JUIN 95
cours nous portent à croire qu'il en est de même en ce qui con-
cerne l’anaphylaxie sérique.
(Institut de thérapeutique de l'Université de Bruxelles).
ne)
AUTOLYSE TRANSMISSIBLE ET VARIATIONS MICROBIENNES,
Note d’Anpré GrarTrA, présentée par J. Borper.
Nous avons rapporté précédemment comment, par simple des-
siecation, nous avions pu dissocier la culture originale de Coliba-
cilles de Bordet et Ciuca (Coli O) en deux types d'organismes de
propriétés différentes — le Coli S et le Coli R (1). D'autre part,
au moment où Bordet et Ciuca communiquaient leurs observa-
tions sur le pléiomorphisme du Coli modifié (2), nous avions
déjà signalé par ailleurs (3) la présence, dans le Coli modifié, de
deux variétés de colonies, les unes mucoïdes (Coli Mir) et les
autres non-mucoïdes (Coli M)).
Depuis lors, nos observations se sont multipliées et nous possé-
dons une douzaine de variétés différentes provenant toutes de
la même souche de Coli O. Nous ne pouvons ici décrire ni leurs
caractères distinctifs, ni la façon dont nous les avons isolées. Ces
questions seront traitées in extenso dans un mémoire ultérieur ;
nous nous contenterons, ici, de montrer, à titre d'exemple, quel-
ques variations du Coli modifié.
Ayant conservé, depuis plusieurs mois, en tube scellé, une
culture sur gélose de Coli modifié typique, nous avons vérifié que
transplantée régulièrement sur gélose inclinée, elle reste mucoïde
et lysogène ; mais, si nous en étalons une trace en stries succes-
sives sur plaque de gélose, nous observons la présence de deux
espèces différentes de colonies : les unes, les plus nombreuses,
sont mucoïdes, opaques et très fluorescentes (Coli M1), les autres,
non-mucoïdes et translucides (Coli M2). Ces 2 types sont mobiles
et non lysogènes. Repiqué chaque jour, le Coli M2 conserve ses
caractéristiques ; mais il suffit d'en soumettre une culture en
bouillon à l’action dissolvante du principe lytique pour que,
rapidement, on y trouve la présence d’un grand nombre de Ba-
cilles mucoïdes. De son côté, le Coli mucoïde Mr, repiqué chaque
jour en stries successives, sur plaque de gélose, reste indéfini-
ment mucoïde. Néanmoins, on voit, de temps à autre, une colonie
x
mucoïde présenter, à sa périphérie, une échancrure translucide,
(x) C. R. de la Soc. de biol., 26 mars 1921, LXXXIV, pp. 747-748.
(2) C. R. de la Soc. de biol., 26 mars 1921, LXXXIV, pp. 750-753.
(3) Proc. Soc. Exper. Biol, and Med., 9 mars 1921, XVIII, pp. 192-193,
252 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOCIE (36)
non mucoïde. Cette transformation du Coli mucoïde en Coli non:
mucoïde, offre, au inicroscope, un aspect fort caractéristique que
nous devons renoncer à décrire ici. Si l’on repique le matériel
constituant l’'échancrure, on obtient une culture pure de Coli
non-mucoïde qui, chose curieuse, ne ressemble en rien au
Coli M2, mais qui possède, par contre, tous les caractères du
Coli O. Il s’agit d’un retour au type originel, c’est-à-dire, d’une
réversion.
Ayant observé au microscope qu'une culture en bouillon de
Coli Mr contient un petit nombre d'individus non-mobiles, une
très grande majorité d'individus de motilité moyenne et, enfin,
quelques très rares individus extrêmement rapides, nous nous
sommes demandé si la descendance de ces derniers organismes
posséderait une motilité variable ou, au contraire, uniformément
la même grande motilité. C'est cette dernière éventualité que l’ex-
périence suivante vérifie. Nous ensemençons le Coli Mr par pi-
qüre, dans une des branches d’un tube en U contenant de la
gélose semi-solide. Les individus immobiles croissent au niveau
même de la piqüre, tandis que les autres diffusent dans la gélose
et atteignent d'autant plus vite l’extrémité de l’autre branche
qu'ils sont plus rapides. Afin de sélectionner les premiers arrivés,
nous prélevons, à l’aide d’une pipette, toutes les heures, à partir
de l’ensemencement, une trace de gélose à la surface de la branche
efférente du tube en U, et nous transplantons le matériel ainsi
obtenu respectivement dans des tubes de bouillon. Les quatre
premiers tubes restent stériles, le cinquième est le premier à
donner une croissance. Celle-ci est constituée d’organismes tous
également très mobiles, produisant en gélose semi-solide, un
trouble uniforme, et qui, repiqués sur plaque de gélose, nous
x
ont donné, à notre grande surprise, des colonies non-mucoïdes.
Cette variété ne ressemble en rien ni au Col M2, ni au Col O.
Par la simple sélection des plus mobiles, parmi les individus cons-
tituant une culture de Coli Mr, nous avons obtenu une race nou-
velle qui ne nous était jamais apparue au cours de nombreux re-
piquages quotidiens. Ceci prouve que des variations peuvent
exister à notre insu au sein d’une culture pure sans que nos
méthodes ordinaires d'isolement en trahissent la présence. II est
inutile d’insister sur le rôle que la sélection doit donc jouer dans
l'apparition de. races nouvelles, et notamment dans les phéno-
mènes d'adaptation au milieu, ainsi que dans les phénomènes
d’exaltation ou d'atténuation de la virulence des espèces pa-
thogènes.
(37) | SÉANCE DU 25 JUIN 253
ÜNE CRITIQUE BERLINOISE DU ( BIOS »,
par M. Ip.
En juin 1919, paraissait le premier numéro de la Zeitschrift
für technische Biologie ; et ce numéro porte, comme sous-titre,
« Biosnummer ». En effet, P. Lindner, de Berlin, son rédacteur
en chef, le consacre entièrement à battre en brèche le bios de
Wildiers, l'espèce de vitamine de la levure, étudiée à mon labo-
ratoire depuis 1900. C'est, par hasard, que ce numéro nous tombe
entre les mains, en juin 1921. H. Naumann commence le numéro
par la revue historique du bios, mais les travaux de mon labo-
ratoire y sont rendus méconnaissables. Jugez-en
Dans un article « über Wildiers Bios », de 1907, j'avais
réfuté l’assertion de Pringsheim, qui avait prétendu que la levure
peut s’habituer au milieu minéral, sans bios. Naumann cite lon-
guement Pringsheim, puis, par ce qu'il dit de ma réplique,
personne ne devinerait même que je me suis occupé de
Pringsheim !
Le mérite de Devloo est d’avoir montré que la lécithine,
purifiée par l’éther anhydre, contient le bios sous forme lipoïde ;
puis, qu'après saponification, le bios se retrouve parmi les bases
libérées de la lécithine (ancienne terminologie) et que ce n'est
pourtant ni la choline, ni la glycolamine, mais une autre in-
connue, précipitable par le sublimé et la baryte. Jamais, depuis
lors, on n'a été plus près de la purification du bios. Or, Naumann
dit simplement, qu'outre les sources indiquées par Wildiers,
Devloo a encore trouvé du bios dans la IESUME commerciale de
la firme Givaudan !
3° Les conclusions de Kossowicz, de Vienne, sont tout Spies
ment renversées.
4° Constatant la dégénérescence graisseuse des levures dans
tout mauvais milieu de culture, Lindner a eu l’idée, dans la
deuxième moitié de 1917, que cette dégénérescence graisseuse
était la cause de l'insuffisance apparente du milieu minéral de
Wildiers. Il décrit longuement des levures en dégénérescence
graisseuse, fait bien connu.
De ce qui précède, Lindner se croit autorisé à conclure : « Die
Annahme eines « Bios » ist nicht mehr nôütig.
Lindner ne voit-il donc point que son argumentation ne répond
pas à la question suivante : Comment quelques centigrammes de
bios sont-ils nécessaires et suffisants pour empêcher la dégéné-
rescence graisseuse et rendre toute vitalité aux levures ?
Depuis 1919, le bios, si pas identique, du moins inséparable
254 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (38)
de la vitamine antibéribérique est un des sujets les plus étudiés
en Amérique, en Angleterre et à l’Université ressuscitée de
Louvain.
(Institut de pharmacodynamique expérimentale
de l'Université de Louvain).
LA NOTION DU « BIOS »,
par Pu. BIouRGE.
Si, dit Lindner, dans un article intitulé « Verflüchtigung des
Biosbegriffs » (1), les cellules de levure ne se multiplient pas, dans
les expériences de Wildiers, c'est parce que, en présence de sels
ammoniacaux et de beaucoup d'air, elles se remplissent de
graisse, et par là, deviennent incapables de multiplication. C’est
très simple, presque simplet. Il est très vrai qu'on ne trouve
jamais de vieilles cellules de levure sans globules graisseux. Cela
n'empêche pourtant pas des cellules de levures, vieillies au con-
tact de l’air durant 10, 15, 20 ans, de se multiplier dans des li-
quides riches en « bios », comme l'eau de touraillons ou le moût
de bière, quoique graisseux.
Là n'est pas la question. Le fait fondamental du travail de
Wildiers est celui-ci : dans les solutions minérales classiques
additionnées de saccharose pur et de corps azotés qui peuvent
être : les sels ammoniacaux, l’asparagine, l’urée, l’alanine, a
tyrosine, les bases nucléiniques, adénine et guanine, l’acide nu-
cléinique du thymus, la créatine (Merck), les produits de diges-
tion pepsinique ou trypsinique d’albumines chimiquement pures,
comme l’édestine et l’ovalbumine, les cellules ne développent
jamais de fermentation vive ; tandis qu'il suffit d'ajouter au li-
quide endormi quelques gouttes d’extrait de malt (moût de bière),
d'extrait de Liébig, ou de peptones commerciales, pour qu'en un
jour ou deux une fermentation vive se manifeste, fermentation
d'ordinaire terminée en 6 jours. On peut chicaner sur le sens des
expressions : « ne présente pas de vie », « ne se développent
pas » et autres. Wildiers a parfaitement précisé sa pensée (2) :
le développement lent, plus de cent fois plus lent dans les milieux
sans « bios », n’entre pas en cause. |
À ce fait fondamental et à son interprétation authentique, ni
Lindner, ni Hans Naumann, ni Kossowicz, ni personne, n’oppo-
(1) Zeilschr. {. lechn. Biologie, juin 1909.
(2) La Cellule, t. XVIII, f. 2, p. 828.
(39) SÉANCE DU 25 JUIN 255
sent de fait indiscutable, si même ils n’apportent une confirma-
tion à la thèse. Par exemple : Kossowicz observe 21 fois sur 22
que la « cellule unique » ne se multiplie pas du tout en milieu
minéral sucré ; que dans des semis de « quelques centaines » de
cellules, il y a multiplication, mais sans fermentation visible. Il
attribue la faible multiplication observée, à des substances encore
inconnues qui existeraient dans son milieu. Avec des semis d’un
million de cellules et davantage, il y a multiplication et fermen-
tation forte visible.
Et la même suspicion d’impureté restera attachée à la peptone
de Pringsheim, au glucose de Lindet, à la gomme de seigle, à la
gomme arabique de Naumann, et surtout à sa tourbe, si l’on
songe aux expériences toutes récentes de Bottomley.
Enfin, chose bien intéressante, dans la vingt-deuxième expé-
rience de Kossowiez, avec « celllue unique », un développement
actif s’est produit, avec fermentation visible. Explication ? L'in-
fection par des moisissures ou du Mycoderme permet à la levure
de fermenter c’est-à-dire fournit du « bios ». Qu'on appelle cela
co-enzyme, vitamine ou « bios » ce n’est qu’une question de mots.
À ce sujet, voici une expérience en cours. À la demande de
mon collègue Malengreau, je prépare un certain poids de levure
développée avec un minimum de « bios ». Dans un matras Cham-
berland, j'ai stérilisé 125 c.c. de milieu minéral sucré, additionné
d'une unité de « bios », c’est-à-dire ce qu'il faut pour que la
fermentation finisse en 6 jours. En même temps, j'ai stérilisé
5 litres du même liquide minéral sans « bios » ; quand la fer-
mentation fut en plein dans le matras, j'en distribuai, dans 26
flacons, au moyen d’une burette graduée stérile, 1 c.c. par
125 c.c. de milieu sans « bios », donc 1/100° d'unité, et je cou-
chai les flacons pour augmenter l’action de l’air. Semés le 20 mai,
avec des millions, sinon des milliards, de cellules de levure, 23
flacons sont encore, aujourd'hui 16 juin, à la croissance lente
et ne produisent que de rares bulles de 1 ou 2/10° de mm. de
diamètre, ou même pas de bulles du tout.
Trois flacons ont montré, il y a douze jours, une multiplication
abondante de levure, puis de grosses bulles de 1, 2, 3 mm. ;
aujourd hui, les fermentations sont finies. Pourquoi ? Parce que,
dans les trois cas, une spore de moisissure est entrée dans le vase
au moment du semis et a donné une colonie. Dans chacun de
ces cas, les grosses bulles se formaient au contact immédiat du
mycélium, mais la levure se multipliait à grande distance. Ne
vous semble-t-il pas que l’action de l'air, productrice de graisse,
et l’action de la graisse elle-même, auraient pu se manifester,
dans ces trois derniers flacons, comme dans les autres ?
256 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (40)
Ïl faut bien convenir que, loin d’être volatilisée, la notion du
« bios » prend une valeur dont nous ne pouvons prévoir l’ex-
tension.
(Institut Carnoy, Université de Izouvain).
La RÉACTION DE BORDEïT-GENGOU DANS LE DIAGNOSTIC DE LA DOURINE. -
Note d'A. BEssemaNs, présentée par R. BRUYNOGKE.
Depuis le principe établi par Citron, que la réaction de la dé-
viation du complément peut être mise en évidence dans les try-
panosomiases, de nombreux auteurs (1) ont recherché le phéno-
mène chez divers animaux de laboratoire artificiellement in-
fectés. Or, quelques-uns l’ont observé de façon assez régulière,
tandis que la plupart concluent à son inconstance et à sa non-
spécificité. De même, l'accord n’est pas fait au sujet de la valeur
pratique du procédé comme moyen de séro-diagnostic de la dou-
rine chez les Equidés. En effet, d’aucuns (Lopez Flores, Mohler-
Eichhorn-Buck, Watson, Reynolds-Schoening, Waldmann-Kuth),
admettent la présence de la réaction chez tous les animaux at-
teints, en même temps que son absence chez tous les sujets
sains ; d’autres (Wysschelesky-Winkler, Zwick-Fischer, Comi-
notti), croient à son défaut fréquent, certain même (Pavlosevici),
à sa totale inexistence.
Pour notre part (2), nous avons pu examiner 8r sérums de
Chevaux normaux, suspects ou atteints de dourine, et nous y
avons étudié la déviation du complément vis-à-vis des Trypano-
somes du surra, du nagana et de la dourine (3).
Comme antigène, nous nous sommes servi, à l'exemple de
beaucoup de chercheurs, d’une émulsion fraîche de parasites ex-
traits du sang de Rats ou de Cobayes fortement infestés. Le sang,
recueilli dans de l’eau citratée, est centrifugé une première fois
jusqu'à complète précipitation des hématies. Nous décantons et
tenons en réserve l’émulsion blanche qui surnage, nous repre-
nons le culot avec de l’eau physiologique et nous effectuons une
{G) Ce sont Weber, Manteufel, Landsteiner-Müller-Pôtzl, Hartoch-Yakimoff,
Schilling-Hosslin, Manteufel-Woithe, Levi della Vida, Levaditi-Muttermilch,
Pavlosevici, Marzocchi-Messinco, Mc. Intosh, Teichmann-Braun, Offermann,
Woods-Morris. |
(2) Grâce à l’obligeance de MM. Deroo, Hermans, Van Goidtsenhoven, Leynen
et Vanmiddelen. C’est ce dernier qui a d’abord établi le diagnostic clinique de
la dourine sévissant actuellement en Belgique.
(3) Nous tenons nos souches respectivement de MM. de Blieck, Broden, Mesnil
et Mohler. È
(4:) es SÉANCE DU 25 JUIN 257
nouvelle centrifugation semblable à la première. Nous répétons
ces opérations une seconde, voire une troisième fois, de façon que
la quasi totalité des Trypanosomes soit extraite. Le mélange de
toutes les émulsions blanches est alors centrifugé à fond et le
culot, lavé à l’eau physiologique, est émulsionné dans un petit
volume de glycérine-eau physiologique (environ 5 c.c. pour
x Cobaye ou pour 3 Rats). Celte dernière émulsion est éventuel-
lement conservée quelques jours à la glacière et diluée au 10° au
moment de son emploi.
Les sérums de Chevaux sont inactivés 30 minutes à 56°. Le
complément est un mélange de plusieurs sérums frais de Cobaye.
Le système hémolytique est représenté par des globules de Mou-
ton et par du vieux sérum chauffé de Lapin anti.
Quant à la réaction elle-même, nous l'avons menée comme
suit :
1° Dosage du complément du jour vis-à-vis de 1 unité hémo-
lytique (détermination de l'unité complémentaire) (1) ;
2° Détermination du pouvoir hémolytique : a) des sérums à
examiner : jamais nous n'en avons découvert une trace dans
1 c.c. au plus ; b) des antigènes : nous l'avons toujours trouvé
nul dans 3 c.c. au plus ; : ù
3° Détermination, vis-à-vis de l'unité complémentaire (2), du
pouvoir autodéviateur : a) des sérums à examiner : ce pouvoir est
{rès variable, parfois net à la dose de 0,2 c.c., parfois nul encore
à la dose de 0,5 c.c. ; b) des antigènes : très variable également,
quoique rarement décelable dans moins de 2 c.c. ;
4° Dosage du pouvoir antigénique des antigènes vis-à-vis d’une
forte dose non anticomplémentaire (au moins 0,1 c.c.) d’un
sérum normal et d'un sérum très alteint (3). Ge pouvoir fut une
première fois mis en évidence, comme point de départ, à l'égard
du sérum de Cheval, microscopiquement diagnostiqué par
Broden et Van Goidtsenhoven (4) ; ultérieurement, à chaque
épreuve, il le fut à l'égard de deux sérums reconnus positifs au
cours de l'épreuve précédente. D'une façon générale, la limite
inférieure du pouvoir antigénique de nos divers antigènes a
Oscillé entre o,r ct 1 c.c.
(x) Getle unité hémolytique cest d'abord déterminée une fois pour toutes
vis-à-vis de 0.05 c.c. (excès) d’un mélange d’un grand nombre de sérums de
Cobaye et de 0,5 c.c. de globules à 5 p. 100. Cette dernière quantité nous
sert uniformément d'unité globulaire ct nous lisons invariablement nos rt-
sultats hémolytiques après une 1/2 heure de séjour à 37°.
(2) Nous laissons le contact perdurer 60 minutes à 47° ; nous ajoutons en-
suite lPunité globulaire et 2 unités hémolytiques. La même technique nous.
sert au 4° ct au 5°.
(3) Iei encore et de même au 5° nous utilisons r unilé complémentaire.
(4) C. R. de la Soc. de biol., tr, n° 16, D. 839
Biorocie. Comptes ReNDUS. — 1a21. T. LXXXV. 19
258 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (42)
5° Examen de différents sérums inconnus, à une forte dosé
non anticomplémentaire, vis-à-vis d’une forte dose nettement
antigénique et nullement anticomplémentaire d’antigène. Nos
résultats furent tels que, d’une part, tous les sérums de Chevaux
cliniquement atteints et non traités (7 cas) donnèrent une réac-
tion positive, tandis que tous les sérums de Chevaux clinique-
ment indemnes (20 cas) donnèrent une réaction négative. D'autre
part, sur 17 animaux cliniquement atteints et traités à l’atoxyl,
les 3 seuls qui avaient subi un traitement intense et prolongé se
sont montrés négatifs à l'épreuve. Quant aux sujets suspects.
(soit par leurs lésions, soit par leur histoire); sur 37 cas, nous:
avons obtenu 19 réactions négatives, 11 faiblement positives et
positives nettes. Il est à remarquer que pour tous ées cas,
aucune discordance ne fut observée entre les données de Ha cli-
nique et du laboratoire ; nous avons même eu un cas où d'évi-
dents symptômes de dourine vinrent ÉONAPMEr une HÉaotIon
antérieurement positive.
Nos trois antigènes (surra, nagana et . nous ont donné:
sensiblement les mêmes résultats. Par contre, des émulsions de
Spirochètes (1) et des extraits d'organes pour le Wassermann
se sont montrés totalement inactifs. Notre expérience confirme:
donc le fait qu'il s'agit d’une véritable réaction de Bordet-Gengou
uniquement un pour le genre Trypanosoma.
En pratique, comme en Belgique, en dehors de la Sos
aucune trÿypanosomiase chevaline n’est actuellement connue, nous.
pensons que la réaction décrite, effectuée dans de bonnes condi-
tions, est, pour le moins, un précieux élément de sou de-
la dourine chez nos Chevaux,
(Laboratoire central du Service de santé el de l'hygiène,
Ministère de l'Intérieur, Bruxelles).
…
AU SUJET DE LA NATURE DU PRINCIPE BACTÉRIOPHAGE,
par À. BRUYNOGHE.
Trois théories ont été émises pour expliquer le phénomène de
la lyse bactérienne transmissible. D’après d'Herelle, celle-ci serait
l'œuvre d’un virus invisible capable de parasiter les microbes et
de provoquer leur dissolution. Kabeshima admet qu'il existe, dans
les microbes aptes à subir la lyse, une prodiastase qui peut être:
activée par le filtrat du contenu intestinal (catalyseur). La com-
(1) Souches pallidum Noguchi, que cet auteur nous a gracieusement offertes.
(43) DA CANCER DD 201 TN 259
binaison catalyseur-prodiastase constituerait un ferment auto-
lvsant qui, par dissociation, sitôl la lyse opérée, libérerait le cata-
lyseur qui, se trouvant ainsi indéfiniment prêt à agir, simulerait
la culture. Enfin, notre savant collègue Bordet a émis, en colla-
boration avee Ciuca, une théorie très ingénieuse qui explique la
plupart des particularités du phénomène. D'après cette concep-
tion, le bactériophage serait un: ferment sécrété par les microbes
à la suite d’une viciation survenue dans leur nutrition.
De ces trois théories, celle’ de Kabeshima nous paraît la moins
plausible (1). Entre l'hypothèse de d'Herelle et celle de Bordet,
il n'y a de différence que dans la provenance du ferment [ytique.
D'après d'Herelle, ce dernier est fourni par le virus parasitant les
microbes, alors que Bordet le considère comme un produit de
sécrétion de ceux-ci. Nous n'avons nullement la prétention de
trancher cette question encore discutée ; notre communication
n à d'autre but que d'émettre quelques eonsidérations qui pour-
raient éventuellement contribuer à élucider le mécanisme de cet
on phénomène.
* Les recherches de d’Herelle, de Bordet et Ciuea, de er
et mn autres, ont établi qu'un D de totalement inactif
pour certains microbes, peut, par une symbiose appropriée, de-
yenir actif pour eux. Récemment, nous sommes arrivé à rendre
notre bactériophage virulent pour une dizaine de souches de
Bacilles paratyvphiques en le faisant passer, une fois devenu actif,
d'une souche à une autre. Nous avons constaté que cette adapta-
tion ne se faisait pas toujours suivant la filiation biologique des
souches de Bacilles paratyphiques. Cette adaptation s'explique, à
notre avis, aisément, quand on considère le bactériophage comme
un être autonome pouvant, à l'instar des microbes, modifier ses
propriétés (virulence) par les passages successifs.
Non seulement le principe Ijtique peut, par adaptation, de-
venir actif pour des germes qui, au début, échappaient à son
action, mais il peut, par symbiose prolongée avec un microbe
donné, exalter sa virulence pour ce dernier et devenir totalement
inactif pour les germes qui ne subissent plus son contact. Cefté
spécialisation du bactériophage, observée par Maisin, ne s’expli:
que pas quand on considère le principe en question commé une
substance dépourvue de vitalité propre. >
3° Enfin, l'absence de spécificité du bactériophage plaide ee
lement pour la théorie du virus.
Quand on injecte à un ‘animal des doses appropriées d'un fit ät
_bactériophage, on obtient, dans ces conditions, un sérum néutra-
lisant pour tous les Hasiérhpihes quelle que soit leur provenance.
(1) D’Herelle. C. R, de la Soc. de biol. 1920, n° 29.
260 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (14)
Maisin a établi ce fait très nettement par des recherches publiées
dans ces Comples Rendus (1) et nous avons pu vérifier cette
vestion encore récemment. |
Il nous semble que si le bactériophage était un produit de
sécrétion des microbes, il devrait présenter, d'après sa prove-
nance, une certaine différence biologique. Il en est notamment
ainsi pour d’autres ferments et entre autres pour le ferment liqué-
fiant la gélatine. Comme mon regretté ami Bertiau (2) l’a établi,
les gélatinases sécrétées par les microbes sont distinctes pour
chaque espèce, étant donné que le sérum obtenu en injectant
un animal avec une gélatinase donnée n'est neutralisant que pour
cette gélatinase et est sans action sur le ferment protéasique
sécrété par une autre variété de microbes. Gette question a été
reprise récemment par Launoy (3) et ses recherches sont venues
confirmer les conclusions formulées par mon ancien élève.
Etant donné que la gélatinase est distincte pour chaque espèce
de microbes, il est assez étrange que le bactériophage, en tant que
ferment lytique sécrété par les microbes, ne présente aucune
spécificité. Par contre, ce fait trouve son explication quand on
considère le ferment, non pas comme un produit de sécrétion des
microbes, mais comme une substance formée par un seul et
même virus capable de parasiter diverses espèces de microbes.
(Laboratoire de bactériologie de Louvain).
L'ONDE DE CINÈSES ET L'ONDE DE PYCNOSES
DANS LE THYMUS DE LA SOURIS,
APRÈS INJECTION INTRAPÉRITONÉALE DE SÉRUM ÉTRANGER,
par AP. Dusrin:
Dans des travaux antérieurs, nous avons montré que l'appa-
rition des pycnoses à l’intérieur du parenchyme thymique corres-
pondait à une des manifestations fonctionnelles fondamentales de
l'organe ; d'autre part, dans une note présentée ici même, le
mois derriier, nous montrions que l'injection intrapéritonéale
d’un sérum étranger aseptique provoque l'apparition d'une véri-
table onde de caryocinèses, non seulement dans le thymus, mais
dans toute une série d’autres organes. Par la présente note, nous
avons cherché à montrer les relations qui pourraient éventuelle-
(1) C. R. de la Soc. de biol., n° 14, 1921:
(>) Bertiau. Centralbl. für Bakt,, 1914.
(3) Launoy. Ann. Inst. Past., 1920.
(45) SÉANCE DU 25 JUIN : 264
ment exister entre le nombre des pycnoses et le nombre des
mitoses, et à établir la courbe de ces deux phénomènes, dans le
temps. Les résultats que nous vous présentons, nous ont été
fournis par l’étude de trois séries d’une douzaine de Souris cha-
cune, les animaux de première série ayant reçu une injection
intrapéritonéale de 2 c.c. de sérum humain frais ; ceux de la
seconde série, une injection de 2 c.c. de sérum humain chauffé
à 56°, et ceux de la troisième série, une injection de 2 c.c. de
sérum de Cheval chauffé à 56°. Les résultats fournis pour les
trois séries d'expériences furent identiques et exactement super-
posables.
Si nous examinons le nombre des pyenoses intrathymiques
dans les jours qui suivent l'injection, nous constatons que ec
nombre atteint un maximum le 3° jour, diminue fortement le
b° jour, se relève légèrement le 7° jour, pour se rapprocher,
dans les jours qui suivent, des chiffres normaux. Si nous éva-
luons le nombre des mitoses, au contraire, nous constatons que
ce nombre diminue jusqu'au 3° jour, atteint son maximum le
b° jour, pour rediminuer le 7° jour et reprendre, après, une
allure voisine de la normale. Nous voyons donc que la poussée
mitotique obéit exactement aux lois formulées dans notre dernière
note ; quant aux pycnoses, leur nombre suit exactement une
courbe inverse de celle fournie par le nombre des mitoses. Ces
résultats nous amènent tout d'abord à considérer la pycnose
nucléaire non pas comme un phénomène dégénératif accidentel
d'importance secondaire, mais bien comme un processus d’im-
portance biologique générale. Si nous voulions essayer d'inter-
préter les courbes fournies par nos expériences, nous serions
tentés d'admettre que les deux poussées pycnotiques successives
correspondent, la première à une révolution fonctionnelle thy-
mique ayant pour but de libérer les constituants nucléiniens
nécessaires à la poussée leucocytaire succédant à l'injection ; l'in-
Jection elle-même ayant déterminé, dans le thymus, un accrois-
sement anormal du nombre des mitoses, la deuxième onde pyce-
notique du 7° jour apparaît plutôt comme un phénomène de
régulation.
La pycnose des petites cellules thymiques est suivie d’un phé-
nomène de résorption par phagocytose ; il resterait à déterminer
si, comme nous l'avons suggéré dans notre note précédente, il
existe un rapport direct entre cette digestion intracellulaire de
noyaux thymiques et l’onde de cinèses qui se produit peu après
dans l'organe. C’est ce que nous nous efforcerons de préciser
dans des recherches ultérieures.
(Institut d'anatomie pathologique de l'Université de Bruxelles).
262 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (#6
SUR (UNE MÉTHODE DE BIELSCHOWSKY RAPIDE
PAR L'EMPLOI DE SOLUTIONS FORTES DE NITRATE D'ARGENT,
par A.-P. Dusrn ct E. Wuews.
Dans Fultilisation des diverses méthodes à l'argent réduit pro-
posées pour la coloration du système du tissu nerveux, l'emploi
de solutions très concentrées de nitrate d'argent de ro à 20 p. 100)
nous à paru présenter fréquemment des avantages très appré-
ciables. Nous ne voulons, aujourd'hui, vous présenter qu une des
applications de ces solutions fortes.
Il peut ètre intéressant, tout particulièrement en anatomie
pathologique, d'obtenir très rapidement une bonne coloration
des cylindraxes «et des neurofibrilles. La méthode suivante permet
d'atteindre ee résultat en quelques minutes. Les pièces fixées au
formol sont débitées au microtome à congélation. Un premier
examen peut être fait en colorant directement les coupes au violet
de crésyl ; les coupes que l’on veut traiter par l'argent sont pla-
eées de 2 à 5 minutes dans une solution de nitrate d'argent de
10 à 20 p. 100, maintenue à l'obscurité ; après un rinçage rapide
à l’eau distillée, les coupes sont placées dans l'argent ammoniacal
de Bielschowsky, puis réduites par le formol, virées et montées
suivant les procédés classiques. En cas de surcoloration, on peut
très avantageusement traiter les coupes par le procédé de Veratti
et procéder à une coloration des noyaux par le violet de crésyl.
Les coupes que nous vous soumettons vous montreront que cette.
méthode, quoique extrêmement rapide, ne le cède, en finesse el
en précision, à aucun autre procédé. D'autre part, si l’on opère
avec quelques précautions et si l'on maintient soigneusement sa
solution au nitrate d'argent à l'obscurité, cette solution peut
servir pour de très n5mbreuses coupes et pendant un temps très
considérable.
(Institut d'anatomie pathologique de l'Université de Bruxelles).
(41) __ SÉANCE DU 25 JUIN. ER 25
L'HYPERCHOLESTÉRINÉMIE DE LA GROSSESSE.
Note de M. Warmin, présentée par H. DE WinIWARTER.
Ayant dosé la cholestérine, par le procédé colorimétrique de
Grigaut, dans une centaine de sérums aux différentes époques
de la grossesse, nous avons constaté que l'hypercholestérinémie
existait toujours dans la seconde moitié de la gestation, tandis
qu'elle était exceptionnelle dans les trois premiers mois.
Toutefois, l'hypercholestérinémie constante dans la seconde
moitié de la grossesse, n’attcint qu'exceptionnellement les taux
élevés décrits par Chauffard. Elle oscille entre 1 gr. 80 et 2 gr.
Dans 10 cas d'éclampsie, qui se sont terminés par la guérison
cette hypercholestérinémie oscillait au-dessus de » gr., la plus
forte atteignait 2 gr. 70.
Dans ces ro cas, les urines contenaient des sels biliaires et de
l'urobiline en excès. Nous avons observé 2 autres cas d’éclampsie
à issue mortelle dans lesquels l'hypercholestérinémie était anor-
malement élevée et atteignait plus de 3 gr. Cette hypercholestéri-
némie anormale s'’accompagnait de cholémie avec réaction de
Grimbert positive dans le sérum et les urines qui contenaient
aussi des sels biliaires. De plus, nous constations, dans ces 2 cas,
par la méthode dialytique, que le sérum contenait en abondance
des substances biurétiques dialysables que le foie déficient n'avait
pas été capable de démolir. Cette forte hypercholestérinémie coexis-
tant avec des symptômes évidents d'insuffisance hépatique, nous
à engagés à examiner systématiquement les urines de Femmes
arrivées au terme de leur grossesse. Sur plusieurs centaines
d'urines examinées, nous avons constaté, dans plus de 20 p. 100
des cas, la présence de sels biliaires et d’urobiline en excès. Nous
constations en plus que les fortes hypercholestérinémies coïnei-
daient avec des signes de petile insuffisance hépatique.
Nous pensons que l’hypercholestérinémie de la grossesse est la
conséquence de la légère déficience hépatique re dans cet
état et n'est pas le résultat de la fonction endocrinienne du corps
jaune, comme l’admet Chauffard. Depuis plus d’un an, nous re-
cueillons, au cours de laparotomies, les corps jaunes menstruels,
à différents moments de leur évolution. Ils sont étudiés au point
de vue histologique, et les éthers de cholestérine y sont dosés.
Les corps jaunes, à leur période d'état, contiennent toujours des
‘enclaves graisseuses et lipoïdiques abondañites. C'est à cette phase
de maturité.que;le taux des éthers de cholestérine est de’ plus
levé. Cette maturité du corps jaune menstruel précède habituel-
lement :de quelques: jours les. règles, et à ce moment, d'après
Ghauffard, on. constaterait.une . hypercholestérinémie. Poux notre
264 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ SELGE DE BIOLOGIE (48)
part, malgré de nombreux dosages faits durant les jours qui pré-
cèdent les règles, nous n'avons jamais observé d’une façon évi-
dente cette hypercholestérinémie prémenstruelle.
D'autre part, nous avons eu l’occasion d'étudier histologique-
ment des corps jaunes vrais durant les trois premiers mois de la
grossesse et de doser leurs éthers de cholestérine. Hs n’en conte-
naient pas plus que les corps jaunes menstruels à maturité. De
plus, les trois corps jaunes atrophiés, recueillis au cours de césa-
riennes faites à terme, contenaient moins d’éthers de cholestérine
que les corps jaunes menstruels. Donc, il nous paraît impossible
d'admettre que l'hypercholestérinémie de la grossesse, qui n’ap-
paraît nettément que dans la seconde moitié de celle-ci, soit sous
la dépendance de la fonction endocrinienne du corps jaune, qui,
lui, commence déjà son involution dès le troisième mois de la
gestation.
Au reste, l’hypercholestérinémie constante dans le sang fœtal,
nous parait aussi infirmer cette hypothèse endocrinienne. Car,
pour Chauffard, les capsules surrénales seraient des centres cho-
lestérigènes importants nécessaires à l'édification du système
nerveux fœtal. Pourquoi deux centres cholestérigènes actifs, la
surrénale chez les fœtus, le corps jaune chez la mère, détermine-
raient-ils, chez l'un une hypocholestérinémie et chez l’autre une
hypercholestérinémie.
Etant donnée, d'une part, la coexistence a d'une hyper-
cholestérinémie élevée, avec d’autres signes d'insuffisance hépa-
tique et d'autre part, l'état de régression du corps Jaune, au
moment où l'hypercholestérinémie apparaît, nous pensons qu'il
est logique d’admeltre que l'hypercholestérinémie de la gros-
sesse résulte d'une légère déficience hépatique. La cholestérine,
lipoïde important, puisqu'il existe dans tous les tissus de notre
organisme, lui est apportée vraisemblablement par la nourriture
végétale surtout riche en stérine. Le taux de la cholestérine dans
le sérum reste constant dans tous les états physiologiques ; c'est
le foie, vraisemblablement, qui est chargé de maintenir cette
copstante lipoïdique.
(Laboratoire de la clinique gynécologique
de l'Université de Liége).
LA RÉACTION DE HECHT DANS LA GROSSESSE.
Note de M. Warrix, présentée par I. pe WiNIWARTER.
Le pouvoir hémolytique du sérum gravide vis-à-vis des glo-
bules rouges de Mouton, est plus élevé et plus constant qu'er
(49) SÉANCE DU 25 JUIN 265
dehors de la gestation ; aussi la réaction de Hecht nous paraît,
à eause de sa simplicité et de sa sensibilité, particulièrement uti-
lisable dans une Maternité.
Dans le but de rechercher le rôle de La syphilis dans les nom-
breuses fausses couches que nous observons à la Maternité, nous.
avons expérimenté la réaction de Hecht sur plus de 100 sérums.
Nous avons toujours constaté, sans une seule exception, que l'hé-
molyse totale est obtenue rapidement (une demi-heure au maxi-
mum) en faisant agir 0,2 c.c. de sérum sur 0,3 c.c. d’une émul-
sion globulaire à 5 p. 100, additionnée de 0,5 c.c. de sérum.
physiologique. :
En employant un antigène convenablement titré, c'est-à-dire:
incapable d'empêcher cette hémolyse naturelle et suffisamment
actif pour fixer le complément du sérum syphilitique, nous avons
toujours obtenu des résultats concordant avec la réaction de
Wassermann.
La réaction de Fecht est-une réaction simple et rapide d’orien-
talion, puisque, négative, elle dispense de faire le Wassermann,
qui sera certainement négatif, étant donnée la sensibilité plus
grande de la réaction de Hecht. Le sérum du cordon, au con-
iraire, n'a pas le pouvoir naturel d’hémolyser les globules rouges
de Mouton. Il ne contient pas la sensibilisatrice naturelle ; tandis.
que le complément existe, ce qui est facilement démontrable. Si,
en effet, à o,r c.c. de sérum fœtal, on ajoute o,r c.c. de sérum
maternel inactivé à 56°, ce mélange hémolyse toujours, en une:
demi-heure, 0,2 c.c. d’une émulsion globulaire à 5 p. 100.
En conclusion donc : 1° la réaction de Hecht est une réaction
toujours utilisable avec le sérum gravide.
»° Le sang fœtal ne contient pas de sensibilisatrice anti-
Mouton, mais contient du complément.
D'autres réactions biologiques différencient encore le sang du
cordon de celui de la mère.
3° Le sang du cordon ne contient jamais le ferment placen-
talytique d’Abderhalden, qui existe toujours dans le sang de la
mère.
1° Le pouvoir antitryptique du sérum fœtal, de même que son
pouvoir activant l'hémolyse par le venin de Cobra, est toujours
inférieur à celui de la mère.
9° L'hypercholestérinémie est constante dans le sang de la
mère, tandis qu'il y a toujours hypocholestérinémie dans le sang
du cordon.
(Laboratoire de la clinique gynécologique
de l'Université de Liége).
M SRE EE
266 RÉURION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (50)
LA FORMULE CHROMOSOMIALE DANS L’'ESPÈCE HUMAINE,
par H. pe WiniwaRrERr.
Des recherches relatives à la spermatogenèse chez l'Homme (1)
m'ont permis de fixer le nombre des chromosomes dans Îles
diverses générations de cellules sexuelles, de la manière sui-
vante : 47 pour les spermatogonies, 24 pour les eytes À, et 23 et
> pour les cytes IL. Je laisse de côté la question de l’hétérochro-
imosome, pour nenvisager que les résultats numériques. Mes
chiffres ont été controuvés par la majorité, sinon par tous les
auteurs qui s'occupèrent de cette détermination. On admet, en
effet, que le nombre des chromosomes oscille autour de 12 dans
les cytes T et on en déduit = nombre somatique qui serait double,
C'esta-dire 24, / É
Ayant eu l'occasion de recueillir du nouveau matériel, j'ai
refait quelques numérations qui, dans les cytles [, les plus faciles
à étudier, m'ont de nouveau conduit au chiffre 24. Aussi, me
suis-je abstenu de procéder aux numérations délicates des gonies
et des cytes IT. Je maintiens donc mes résultats antérieurs. Mais
alors, il convient de rechercher pourquoi mes données restent
isolées et en contradiction complète avec celles des autres ? Pour
comparer ou superposer valablement des observations d'auteurs
différents, il faut tenir compte de la provenance du matériel, de
sa qualité, des méthodes d'investigation et enfin de l’observa-
teur lui-même.
Je conteste plus que jamais les images que nous offrent les
tissus prélevés sur le cadavre. Des expériences, notamment de
R. Hance (2), ont démontré que des détails histologiques délicats
s’altèrent rapidement, déjà quelques minutes après la mort.
J'ai toujours été convaincu de la nécessité de travailler sur les
objets fixés sur le vivant, au point de ne jamais utiliser des
matériaux d’une autre origine. Et, même dans les conditions les
plus favorables, les diverses couches d'un fragment sont loin
de présenter une conservation identique ni également bonne.
La plupart des auteurs ne tiennent pas compte de ce facteur pri-
mordial et se contentent de lissus prélevés sur des suppliciés ou;
ce qui est pis encore, sur des individus morts à la suite d’affec-
ions graves. Il me parait assez singuliér que ces mêines. auteurs,
méconnaissant cette précaution’ ‘élémentairé, cherchent à! explil
quer la divergence des chiffres en invoquant des divergences de
race ou de provenance. I est: vrai que: la plupart des travaux
(1) Arch, biol., t.XXVIL.
(2) R. Hange. Anat. Rec., 1917.
451) Fte nt X2 SÉANCE DU 25 JUIN 267
américains, par exemple, reposent sur des pièces d’origine nègre.
Mais comme, d'autre part, des observations sur la race blanche
ont amené les mêmes discordances, on a dù proposer d’autres
hypothèses telles que des fragmentations de chromosomes ou des
anomalies locales : individus à nombre double de chromosomes.
I me paraît difficile d'admettre que j'aurais eu la malchance de
toujours rencontrer des anomalies dans toutes mes observations,
æt ces anomalies finiraient par constituer la règle. Sans vouloir
mier la possibilité de variations de la formule chromosomiale
€hez l'Homme, j'estime qu'on ne peut l’admettre que lorsqu'on
aura prouvé la réalité des chiffres proposés. Et ceux-ci me reste-
ront suspects tant que l'on n'aura pas observé, pour les tissus
humains, les HRncues précises que réclame tout travail cyto-
logique sérieux.
Je ne discuterai ni les fixateurs ni les colorations dont jai
parlé ailleurs (1). Ici encore, les travaux de Allen et Hance me
donnent raison en démontrant que le liquide de Flemming cons-
titue le fixateur par excellence des mitoses et des chromosomes.
Reste enfin la question de l'observateur. Elle est plus impor-
tante qu'on ne se l’imagine, car, en somme, tout dépend de l’idée
que l'observateur se fait d'une unité chromosomiale. Il m'a
semblé, notamment lorsque je montrais des préparations à des
collègues, que la plupart des auteurs, hantés par l’ancienne con-
ception de la tétrade, s'efforcent de retrouver cette forme dans
les mitoses de maturation chez l'ilomme. Pour peu que la fixa-
tion ne soit pas irréprochable, il est, dès lors, très facile de
« construire » des tétrades en réunissant des chromosomes isolés,
procédé qui fausse évidemment le résultat. À mon avis, la seule
méthode légitime consiste à compter séparément tous les élé-
ments isolés, quelle que soit leur forme ou leur grandeur, en
ayant soin, par des colorations appropriées, d'éliminer tout ce
qui n’est pas chromatine. Ensuite, de répéter cette opération un
grand nombre de fois sur des images entières et bien claires et
de reprendré les mêmes observations à intervalles plus ou moins
longs. Il me semble que cette méthode doit nécessairement
aboutir à résoudre le problème. de
J'ai repris cette question parce que je la considère comme
importante au point de vue anatomo- pathologique et je reste
procédés était ultérieurement mélangé à un volume d’une émul-
sion, en solution physiologique, de Bacilles paratyphiques B et
à deux volumes de plasma de Eapin oxalaté à 1 p. 1.000 ; dans
d'autres expériences, un volume de l’émulsion de globulins tués.
était mélangé à un volume d’une émulsion, en solution physiolo-
gique, de Bacilles paratyphiques B, préalablement sensibibisés-
par du sérum frais de Lapin, puis lavés, et à deux volumes de
liquide physiologique. Dans ces différentes expériences — volon-
tairement calquées sur celles qui permirent à Govaerts, de cons-
tater l'intervention des opsonines dans le phénomène d’accole-
ment des microbes aux globulins vivants, — j'ai constamment
observé la formation d'agglutinats de microbes et de globulins.
morts, agglutinals généralement plus petits que ceux qui se
forment dans les mêmes circonstances, aux dépens de globulins
vivants, mais extrèmement nets et englobant l’immense majorité
des Bacilles de l’émulsion microbienne.
On pouvait objecter à ces expériences que l'isolement et la mise
en émulsion des globulins sont des manœuvres brutales, irritant.
ces éléments si délicats, déterminant ainsi la sécrétion des subs-
tances qu'ils mettent en liberté lorsqu'ils arrivent au contact.
dans le plasma, de particules étrangères ; ces substances, ther-
mostabiles, resteraient adhérentes à la surface des globulins après
leur mort et interviendraient dans leur accolement aux microbes:
dans cette hypothèse, la fonction antixénique des globulins serart
un phénomène actif : l’agglutination des microbes par les globu--
lins tués ne serait que la prolongation, après leur mort, de l’ac-
tivité de ces éléments, comme la digestion d’un aliment ingéré
pendant la vie de l'animal, se poursuivant après sa mort, est un
phénomène dépendant directement de la vie de cet animal. Pour
répondre à cette objection, j'ai recueilli du sang oxalaté en vase:
paraffiné, en ai laissé la sédimentation s’opérer, puis ai lente-
ment et progressivement élevé la température du plasma trouble
surnageant jusqu'aux environs de 48°-50°, température à laquelle:
je l’ai maintenu pendant r heure 30. Après ce laps de temps, j'ai
inis deux volumes de ce plasma trouble, riche en globulins, au
contact d’un volume d’une émulsion de Bacilles paratyphiques 5
et d'un volume de solution physiologique. Dans certains cas, des
agglutinats de globulins et de microbes se formèrent aussitôt :
dans d’autres cas, microbes et globulins restèrent isolés, mais il
suffisait alors de remplacer le volume de liquide physiologique
par un volume de plasma oxalaté à r p. 1.000, non chauffé et
débarrassé de tout globulin, pour que l’accolement' se produisit
aussitôt : le plasma seul avait été inactivé par le chauffage pro-
longé à 48°-50° C.; les globulins avaient conservé toute leur
agglutinabilité.
(55) nr SÉANCES DU 25 JUIN 0 2 27
\
L'accolement des globulins aux particules étrangères me sem-
ble donc être un phénomène purement passif, dépendant uni-
quement de modifications de l'équilibre colloïdal du plasma, au
contact des corps étrangers mouillables. Ce fait constitue une
nouvelle analogie entre la première phase de Ia phagocytose et
la fonction antixénique : Levaditi et Mutermilch, Sawtehenko
et Barikine ont montré, en effet, que la phase de fixation des
corps phagocytables aux leucocytes est indépendante de La vie
de ces derniers ; de même lagglutination des particules étran-
gères par les globulins ne dépend pas de la vie de ces éléments.
- (Laboratoire de recherches de la clinique médicale,
Université de Liége).
NOTE SUR LE MÉCANISME DE L'OSFÉOGÉNÈSE DE RÉPARATION
ET LE PROCESSUS DE RÉSORPTION
DE CERTAINS GREFFONS OSSEUX MORIS.
Note de L. Curisropne, présentée par L. DELREz.
Le matériel réuni. en vue de l'étude des greffes osseuses fixées
et conservées à l'alcool m'a permis d du. à nouveau le
mécanisme de l'ostéogénèse de réparation. Mes observations
m ont amené à une conceplion de ces phénomènes assez diffé-
rente des idées classiques à ce sujet. J'ai constaté notamment
que la partie distale de l'os fracturé, celle qui, en quelque sorte.
plonge dans le foyer de fracture, est frappée de mort plus ou
moins rapide ; les ostéoblastes meurent, le noyau se tasse, devient
très chromatophile et est typiquement un noyau en pyenose ;
il disparaît progressivement ; il semble qu'il y ait fonte de la
cellule, les ostéoplastes restant complètement vides. À ce premier
stade, la substance compacte est normale, uniforme.
À un stade plus avancé, la substance fondamentale devient
grenue, irrégulière, une espèce de trame très grossière se dessine,
les espaces cellulaires disparaissent. L'étude du processus de
résorption des transplants osseux fixés et implantés dans la masse
musculaire sacro-lombaire m'a montré — la pyenose du noyau
mise à part — un processus identique. Ultérieurement, la subs-
tance fondamentale se désagrège entièrement, la fonte osseuse
est complète. On ne découvre cependant pas d'ostéoclastes ; à ce
moment seulement, entre les faisceaux conjonctifs, apparaissent
des Iymphocytes. Il est donc manifeste que des processus impor-
tants s’accomplissent dans le bout fracturé, avant. l'intervention
212 RÉUNION LE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (56)
cellulaire : l’os meurt, la substance fondamentale, osséine et scls
calcaires sont libérés : il y a lyse du bout distal.
Entre temps, la formation du cal est entrée en pleine activité.
Des îlots osseux nouveaux se sont formés et souvent même pren-
nent pour support le bout nécrosé de l'os fracturé : À l’origine, ce
sont des dépôts, précipitations d'une substance qui n'est pas
encore calcareuse, qui n’est pas cartilagineuse, et qui est peut-
être déjà de l’osséine ; elle prend très faiblement l’éosine au début
-et se colore d'autant plus que le dépôt est plus ancien. Or, ces
blocs, particulièrement nombreux dans la virole interne, ne ren-
ferment pas de cellules et l’on en voit qui ne sont pas encore
recouverts de cellules ostéoblastiques. Ces formations ne s’expli-
quent pas par la théorie de l'estéch'aste « sécréleur d'os », elles
servent de centres d'attraction pour les cellules ostéoblastiques
qui finissent par leur former une couronne complète et se font -
progressivement enclaver dans la substance fondamentale. Cette
évolution s’observe très bien dans le tissu conjonctif de la virole
externe du cal, là où les fibres conjonctives sont nombreuses,
les faisceaux conjonctifs passent insensiblement du stade con-
jonctif typique au stade hyalin qui devient progressivement
osseux ; les cellules conjonctives prennent dans la profondeur
l'aspect d’ostéoblastes.
Les dépôts primitifs de substance fondamentale se produisent
sans l'intervention cellulaire et j'ai la conviction qu'ils relèvent,
à l'origine, d'un processus purement plasmatique.
En résumé donc, la formation du cal consiste essentiellement
en un processus sérique : après la mort et la disparition des ostéo-
blastes, par Iyse et non par phagocytose, dans la partie terminale
-du fragment osseux, les sels calcaires et l’osséine sont repris par
la Iymphe. En même temps, à d’autres endroits, des sels osseux
se précipitent, créant des centres d’ossification nouveaux qui at-
tirent les cellules conjonctives et les enclavent progressivement.
Ces vues sont à l’opposé de Ia théorie de l’ostéoblaste sécréteur
d'os ; elles impliquent une prédominance des facteurs sériques
dans l’origine de la réparation des fractures.
(Laboraloire de pathologie chirurgicale de l'Universilé de Liége).
HIMp. A. DAVY ct FILS Aîné, 52, rue Madame. Paris. Le Gérant: A. DAVY.
| Anesthésie Locale, Régionale «Rachi-Anesthésie :°
SYNCAÏNE |
La SYNCAÎNE, qui est l'éther paraaminobenzoïque du
1 diethylaminoetnanol, possède identiquement la même constitution
chimique et les mêmes propriétés que l’anesthésique, produit d'origine
allemande, délivré sous le nom de ‘‘Novocaïne”.
FORMES : I. TUBES STÉRILISÉS CLIN pe SYNCAÏNE (ae 4, 2, 5 et 10 ce.)
seule ou associée à l'Adrénaline. Tous dosages usuels.
II. SOLUTFIONS ADRANESTHÉSIQUES :
SYNCAÏNE : Ogr. 005 (ampoules de 5, 10, 25 cc.)
ADRÉNALINE : 4 mgr. (ampoules de { cc.) -
SYNCAÏNE { Ogr.04 (ampoules de 2 cc.)
ADRÉNALINE: {1 mgr. (ampoules de 4 cc.)
SYNCAÏNE : Ogr.05 (ampoules de 2 cc.)
ADRÉNALINE : 4 mgr. (ampoules de 1 cc.) ….
LABORATOIRES CLIN, 20, Rue des Fossés-St-Jacques, PARIS
à tous médicaments pour injections hypodermiques
La nomenciature de nos préparations hypodermiques comprend la généralité des médica-
ments injectables. Nous exécutons en outre toutes les formules qui nous sont confiées.
Nous rappelons que les LABORATOIRES CLIN qui, depuis l’origine de la médication
hypodermique. préparent les médicaments en tubes stérilisés, ont l'expérience la plus
longue et la plus complète des diverses techniques que supposent l'établissement des solu-
tions et leur division en ampoules (vérification de pureté, dosage. isotonisation, stérilisation),
TIFIGIELS
Sérum de HAYEM, Ge FLEIG, de CHÉRON, de CROCQ, Sérum quininé, e{c.
Ampoules de 50, 125, 250, 500 cc. pour injections messives
Les Sérums artificiels (eau physiologique, sérums de Hayem) sont délivrés dans des
ampoules qu'un dispositif particulier permet de suspendre à là hauteur voulue pour obtenir
le. passage du liquide dans les tissus par le seul fait del la pesanteur.
ous préparons dans la sérde des solutions pour injections massives, les diverses formules
de sérums du D’ Charles FLEIG, sérums achlorurés glucosés iso et hypertoniques, dont les
indications sont celles de la solution salée, avec des avantages notables sur cette dernière
Tous nos sérums sont préparés avec uve eau fratchement «istillée. pratiquement privée de
gaz cerbonique, exempte de matières organiques et stérilisée le jour même de sa prépara-
tion. (Envoi sur demande de la Notice spéciale).
COLLYRES STÉRILISÉS à tous médicaments
(formules usuelles : Solutions aqueuses et huileuses)
Flacons-Ampoules-Compte-gouttes de 10 cc.
Ces collyres préparés avec tout le soin voulu au point de vue du dosage et de la
stérilisation sont enfermés dans des ampoules comptes-gouttes calibrées. Les médecins
peuvent ainsi être assurés de la stérilité parfaite d'un produit qui ne subit aucun
trinsvasement pour atteindre la partie malade.
NOTA: — Envoi de notre Catalogue complet franco à MM. les Docteurs, sur' leur demande.
LABORATOIRES CLIN, 20, Rue des Fossés-Saint-Jacques, PARIS.
415094
Cvules et Pessaires Chaumel aux principaux médicaments
AIRIS RS RSR RSR RS
: Efjicacité r- °
accrue par 3 Tolérance.
Insolubles dans l’'Esfomac.
en GLOBULES FUMOUZE à enrobage Duplex (eutinrésiiten G
Graduellement solubles dans l'Intestin grêle. é
(R) PRESCRIRE : GLOBULES FUMOUZE en ajoutant le nom du médicament.
Di de Potassium ....... (0gr.25) Ÿ Protoicdure Hg.............. (0 gr. 05) de
Iodure de Potassium ....... (0 gr. 10) Protoiodure Hg... (0 gr. 05)
Li Iodure de Sodiura........... (0gr.25) ? Extr. Thébaïque… {associés (0 gr. 005)
(6 Iodure de Sodium ESC, (0 gr. 10) Biiodure (Kg?) EPP ME NE LE à (0g T. 01)
Antiasthmatiques..….. (K1=0gr.2) ? Biiodure ioduré.........…. (0, 008.0 2 à
ÉTABLISSEMENTS FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS 1
dé DS R PRO RO RP PL E S)
a ARR td
is
DS
Facilite la sortie des Dents
et prévient tous les Accidents de la Dentition.
Exiger le NOM de Delabarre et le TIMBRE de l'Union des Fabricants,
Établissements FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS.
Flacon entouré de
la Brochure jaune.
=
a):
s:
ù |
A
=
#1]
Er
C2
= |
6)
4.
Ë ET SURLES à:
: Souffrances des Enfants :
Paris. — Typ. À. Davy, 52, rue Madame, — Téléphone Sare-01-19.
Tome LXXXV. | 1521 N° 25
COMPTES RENDUS
des Séances
DE LA
Société de Biologie
et de ses filiales :
les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd,
Lille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne,
Athènes ; les réunions roumaine (Bucarest, Clui et Jassy,,
danoise et de Suède ; la Société belge de biologie.
PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE
Séance du 9 Juillet 1921
PARIS
MASSON ET Ci, ÉDITEURS
LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vit)
1
… Les comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Sociéte.
PRIX DE L’ABONNEMENT POUR LE 2: SEMESTRE (Juin-Décembre) 1924
Le 1° semestre (L. LXXXIV) 1921 est épuisé.
France : 25 fr. — Etranger : 30 fr.
. Prix pu NuMÉRO : 2 fr. 50 ’
Les abonnemenis sont reçzs par MM. MASSON et Ci Éditeurs,
120, Boulevard Saint-Germain, Paris
3
VACANCES DE LA SOCIÉTÉ
La dernière séance de l’année classique 1929-1921 sera tenue le
23 juillet 1921. La Société vaquera ensuite et reprendra le cours régu-
lier de ses séances le 15 octobre 1921.
Au cours de la séance du 15 octobre, constitution d’ ane Commis-
sion pour le Titulariat.
La Société serait obligée aux personnes qui pourraient disposer en
sa faveur d' exemplaires du n°3, 1921, des Comptes rendus de la Société
de A
Toutes les notes doivent. être remises
| sous forme de dactylographies, ne
varietur, sans lectures douteuses :
eiles ne doivent pas dépasser l’étendue |
réglementaire. A |
| Ces conditions sont formelles.
TARIF DES TIRÉS A PART
= (mess
md di oo mm à à
Le prix.des tirés à part est abaissé à :
13 francs rour 50 tirés à part (2 pages).
145 — — 100 — (2 pages.
18 — —. 50 = (4 pages).
21 — — : 100 — (4 pages).
Les demandes de, tirés à part doivent être portées sur les dactylogra-
phies; les factures réglées directement à l'imprimerie.
Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs
notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 59, rue
Madame, Paris 6°.
Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité,
14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DE LA SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE
. SÉANCE DU 9 JUIiLLET 1921
ArsAUD (R.) : Sur le bourgeont
des épithé-
ARMAND-DELILLE (P.), Hicre-
MAND et Lesroquoy : Abaissement
de la teneur en anticorps tuber-
culeux du sérum des malades,
sous l'influence des injections
sous-cutanées d’oxygène........
BarDier (E.), Lecrerc (P.).et
SOMMAIRE
284
307
STILLMUNKES (A.) : À propos de la.
glycosurie adrénalinique. La ca-
féine, poison paralysant du sym-
LAN COS NOM ooceoc-vobe
Branc (G.), Tsiminaxis (J:) et
CamivoPerros (J.). : Recherches
expérimentales sur l’herpès.....
BLocu (R.) Camus(J.)et Hertz:
Rachistovaïnisation et rachisyn-
caïnisation expérimentales ; leurs
accidents, les moyens d’y remé-
SIP RES CEE
Camus (J.) et Roussy (G.): Syn-
drome adiposo-génital et diabète
insipide expérimental (présenta-
bond'un Chien)...
CHaurrarpD (A.), Bropin (P.) et
Zraws : Du taux glycémique au
cours des cirrhoses du foie et de
_ ses rapports avec la glycosurie
alimentaire provoquée..........
Crerc (A.) et Pezzi (C.) : Trou-
281
200
297
290
30)
| bles de conductibilité intracardia-
que sous l'influence de la qui-
NE 0 6 DD 0 à 0 D 0-70 01e 9 NEO 0 6. 0eid 0
DorcencourT (H:), Banu (G.)
et PAYCHÈRE (A.) : Leucopénie et
hyperleucocytose chez le nour-
risson, par ipgestion de minimes
quantiies diode ec.
GRYNFELTT (E.) et Laronr
304
(R.) : Sur la porphyrinurie expé- :
rimentale. Lésions du foie chez
un Lapin porphyrinurique après
intoxication chronique par le sul-
fon les Reel enr DE
_ GuizzauME (A. C.) : Etude des
variations pléthysmographiques
digitales passives et leur applica-
tion au contrôle des méthodes
cliniques de détermination des
pressions vasculaires. ..........
Guyénor (E.) et ZImMERMANN
(A.) : Elevages aseptiques d’An-
guillula acelien milieu artificiel.
JacoBson (J.) : Action cataliti-
que de l’alcool benzylique ......
Laront (R.) et Portes (F.) :
Essai de porphyrinurie expéri-
Méntale ere nt
Levapiri (C.), Harvier (P.) et
Nicorau (C.): L’affinité cutanée
du virus encéphalitique........
Lorrer(M.), Desray et ToNNeT
Brorocie. CoMPTES RENDuS. — 1921. T. LXXXV.
20
274
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
(J.) : L'action de la radiothérapie
sur le passage dans le sérum des
albumines des tumeurs ......
MarBais (S.) : Stéapsine hu-
maine anti-huile d'Olive, provo-
quée par le vaccin tuberculeux à
lhuletdiOhvert rer re
Marran (A.-B.)et DoRLENCOURT
(H.) : Recherches sur les réducta-
ses des selles des nourrissons, à
l’état normal et à l’état patholo-
gique. Application à l’étude des
modifications des pigments bi-
liaires dans la dyspepsie du lait
déMVache PR EEE ere.
Mouceor (A.) et Petit (P). Les
types pathologiques des variations
respiratoires de la pression mi-
nimarchez Homme..."
Préron (H.) : À quoiest dû le
phénomène de la « stroboscopie
rétinienne » (Figure radiée appa-
raissant au cours de la rotation
des disques à secteurs) P. .......
RoBerT (L.) : Sur le rôle de
l’association à fuso-Spirochètes de
Vincent, dans l’étiologie de la
bronchite sanglante de Castel-
288
205
27
300
Réunion biologique
de Buenos-Aires.
ArRILLAGA et WALDORP : Action
du sulfate de quinidine sur la
fibrillation auriculaire..........
Errzazpe (P.-1.). Vivozr (D.) et
Marrmwez (F.) : Examen ultrami-
croscopique du plasmasanguin ci-
LATE A ARTE
Grusri(H.): Sensibilité aux toxi-
ques des Crapauds acapsulés ou
sans hypophyse.......
Houssay (B.-A) et Huc (E.) : La
diurèse normale et provoquée des
Chiens sans hypophyse.........
_Mazza (S.) : Méthode thermique
pour l'élimination du pouvoir
anticomplémentaire des sérums
dans la réaction de Wassermann.
SORDELLI (A.) : Préparation ra-
pide des sérums antidiphtériques
dehaute valeur ee
SOoRDELLI (A.) et WERNICKE (R.) :
Recherches sur l’oligodynamie.
Activation de l’eau par le cuivre.
eee
19
318
SÉANCE DU 9 JUILLET 279
Présidence de M. P. Portier, vice-président.
Décès pe M. MarrucHoïT.
Le Président annonce la mort de M. Matruchot, résume l'œuvre
de notre collègue et fait part des regrets très vifs que cause à la
Société ce décès.
ROUBLES DE CONDUCTIBILITÉ INTRACARDIAQUE SOUS L INFLUENCE
DE LA QUININE,
par À. Crerc et C. Pezzi.
Dans une note présentée à cette Société, le 8 novembre 1919 et
dans un mémoire paru dans la Presse médicale (x), nous avons
montré que la quinine, en dehors des autres phénomènes qu’elle
détermine au niveau du cœur, provoque un allongement notable
de l’espace AS-VS, qui peut devenir double et même triple de
l’espace normal. Généralement, on admet que ce retard dans la
propagation du stimulus de l'oreillette au ventricule siège pres-
que exclusivement au niveau des fibres du nœud de Tawara ;
c'est Hering (2), qui, le premier, prouva expérimentalement que
cette région est bien le siège du retard précité, car l'excitation du
faisceau, au-dessous de la région nodale, détermine une contrac-
tion ventriculaire notablement plus précoce ; en d’autres termes,
la période latente de cette contraction est alors beaucoup plus
courte que si l'excitation parcourt le nœud de Tawara lui-même.
Les recherches de GC. Weil (3), entreprises à l’aide des méthodes
récentes d’excitation introduites en physiologie par L. Lapicque,
ont montré que chez la Grenouille et la Tortue, la chronaxie, au
niveau des fibres unitives auriculo-ventriculaires, est triple de
celle des autres parties du cœur. Cet accroissement révèle préci-
sément la moins grande conductibilité du faisceau en question.
Mais, si tout porte à croire que le retard dans la transmission
du stimulus a son siège dans les fibres unitives, rien ne prouve,
comme le font remarquer Th. Lewis (4) et CG. Weil, qu'il se produise
exclusivement au niveau du nœud de Tawara. Pour tâcher
(x) Presse médicale, 1920, n° 34.
(2) Hering. Pflugers Arch., 1910, vol. CXXXI.
(3) C: Weil. Thèse Faculté des sciences, Paris, 1019.
(4) Th. Lewis. The Mecan. of the Heart Beat, 1920, Londres.
2176 SOCIÉTÉ DÉ BIOLOGIE
d’éclaircir le problème, nous nous sommes adressés à la quinine
qui provoque, à coup sûr, comme nous l'avons dit plus haut, un
allongement considérable de l’espace AS-VS.
On sait qu'un extra stimulus portant par exemple sur le veniri-
cule droit, fait contracter d’abord ce ventricule, puis (avec un cer-
tain retard) le ventricule gauche ; l'excitation gagne ce dernier
d’une façon détournée, en remontant les voies de conduction du
ventricule droit (fibres de Purkinje et branche droite du faisceau
de His) pour gagner ensuite la branche gauche et les fibres de
Purkinje du même côté. Les contractions successives des deux
ventricules sont séparées par un intervalle de temps minime, ne
dépassant pas quelques centièmés de secondes, avec de très légères
différences qui tiennent à l'épaisseur plus ou moins grande de
la zone musculaire stimulée et à la longueur plus ou moins grande
des fibres à parcourir, suivant l'étage excité.
Ceci posé, nous avons réalisé les expériences suivantes. Chez
un Chien chloralosé, après ouverture du thorax et installation.
de la respiration artificielle, nous enregistrions les battements des
ventricules gauche et droit, en reliant au tambour manipulateur
la région moyenne de chaque ventricule par de petits hameçons
munis de fil. Ensuite, nous provoquions, par un choc d’induc-
tion, une extra-systole au niveau soit du ventricule droit, soit du
ventricule gauche ; puis nous mesurions le retard entre les con-
tractions de chaque ventricule, retard qui, à l’état normal, n'était
pas supérieur à 0/,04. Nous injections ensuite, dans la saphène,
une solution de chlorhydrate de quinine au 1/10 (en général, une
dose de 2 ou 3 centigr. par kgr. suffisait à provoquer un allonge-
ment manifeste de l’espace AS-VS) : une fois ce phénomène réa-
Hisé, nous provoquions de nouveau des extra-systoles droites et
wauches et nous mesurions le retard de la contraction du ventri-
cule non directement excité ; nous constations alors que ce re-
lard devenait considérable, variant de 0/09 à o/11, c’est-à-dire
dépassant de plus du double celui constaté à l’état normal. Il est
évident que dans ces conditions ce retard considérable est dü,
pour la plus grande partie, à l’action de la quinine sur les voies
de conduction intra-ventriculaires (branche du faisceau de His et
fibres de Purkinje), sans que le seul nœud de Tawara doive inter-
venir.
Cette constatation nous permet de supposer que l'allongement
de l’espace AS-VS provoqué par la quinine n’est pas dû à une
action exclusive de cet alcaloïde sur le dit nœud de Tawara, mais
aussi à une imprégnation de tout le système unitif amenant une
diminution considérable de sa conductibilité et même de son
excilabilité, ce dernier fait étant démontré par la difficulté que
l'on éprouve ; dans le cas ci-dessus, à provoquer électriquement
| SÉANCE DU 9 JUILLET 217
D Te ee 0 OR TR ee
des extrasystoles. Cette constatation amène d’ailleurs à une con-
clusion plus générale et permet de supposer que l'allongement de
l'espace AS-VS, constaté en diverses conditions, soit physiolo-
giques, soit pathologiques, ne serait pas uniquement sous la
dépendance du nœud de Tawara.
Enfin, si l'on réfléchit au retard considérable réalisé par la
quinine, outre les contractions des deux ventricules, au point
d’engendrer une quasi-hémysystolie, nous nous demandons si on
ne pourrait pas appliquer la connaissance de ce fait, au diagnos-
tic clinique de certains troubles de la conductibilité intraventri-
culaire, surtout au niveau du réseau de Purkinje. Il est possible,
par exemple, que, dans le cas d’extrasystole ventriculaire, par
suite d’un retard dans la transmission du stimulus d’un ventri-
cule à l’autre, la vibration, soit des deux valvules auriculo-ven-
triculaires, soit des sigmoïdes aortiques et pulmonaires, ne se
fasse plus d’une manière synchrone et qu'ainsi le dédoublement
d'un des bruits se trouve réalisé. Il s’agit pourtant, nous l’avoue-
rons, d’une simple supposition qui appelle des observations cli-
niques plus approfondies,
i
LES TYPES PATHOLOGIQUES DES VARIATIONS RESPIRATOIRES
DE LA PRESSION MINIMA CHEZ L HOMME,
par À. Moucror et Pauz PEr1r.
Nous avons précédemment établi (r) la technique oscillogra-
phique de l'inscription des variations périodiques respiratoires de
la pression minima chez l'Homme, et aussi leur sens physiolo-
gique qui est parallèle à la courhe de l’ampliation thoracique.
Armés de ces notions, nous abordons l'étude méthodique des
troubles pathologiques que peuvent présenter ces variations, dans
le but d'approfondir la question des « anisosphygmies ».
Dans les cas pathologiques, la courbe peut affecter deux types
anormaux : d’une part, l’inversion du sens, de telle sorte que la
pression minima croît pendant l'expiration et diminue pendant
l'inspiration, suivant ainsi la courbe de la pression intra-tho-
racique. D'autre part, l’exagération de l'amplitude des variations
qui conservent le sens physiologique. Il en résulte que dans ce
type, que nous appellerons le iype inverse (par rapport au tracé
d’ampliation thoracique) les tracés du périmètre thoracique et de
la pression minima sont constamment inverses.
(x) C. R. de la Soc. de biol., 7 novembre r920, et 4 juin roor.
278 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Jusqu'ici, le type exagéré avec conservation du sens normal,
nous apparaît être l’apanage des hypertensions pures avec excel-
lente compensation cardiaque, et aussi des scléroses aortiques
et rénales d’un degré discrét et bien tolérées grâce à un léger
degré d’hypertension systolique parfaitement compensée par
l'augmentation d'énergie du ventricule gauche. Rappelons, sans
répéter notre précédente note, que dans ce phénomène, il s’agit
des vagues périodiques de vaso-constriction, et dès lors ce type
exagéré représente à nos yeux un état pathologique d’éréthisme
vaso-constricteur dont l’étude des types pathologiques des varia-
tions de 3° ordre nous réserve un exemple encore plus démons-
tratif, ainsi que nous comptons l’exposer dans une note ultérieure.
Quant au type inverse, nous sommes certains qu’il n’a rien à
voir avec le chiffre brutal de 1a pression minima, car nous
l'avons enregistré sur des malades grands hypertendus dys-
pnéiques, présentant des pressions minima de 14, 15 et 16 cm.
de Hg, et aussi des malades atteints d'insuffisance aortique (rhu-
matismale pure ou syphilitique ou athéromateuse) appartenant à
tous les âges de la vie, et présentant tous des valeurs extrêmement
basses de pression artérielle minima, qui atteignent 4, 3 et même
2 em. de Hg. Le lien commun qui réunit tous les malades pré-
sentant ce type inverse, c'est précisément l'insuffisance ventri-
culaire gauche. L'état actuel de nos observations, déjà fort nom-
breuses et précises, nous amène à accorder au type inverse des
variations respiratoires de la pression minima chez l'Homme une
grande valeur séméiologique, et à voir en lui un signe précoce et
précieux de défaillance fonctionnelle du ventricule gauche. Le
mécanisme du phénomène nous paraît aisé à comprendre. Lors-
que le myocarde a perdu ce que l’on a heureusement appelé son
énergie de réserve, non seulement il ne peut suffire lors de
l'effort, d’où la dyspnée, mais il ne peut non plus compenser les
variations que tendent à imprimer au débit ventriculaire les alter-
natives de la pression intra-thoracique. Il en résulte que les
variations respiratoires de la pression minima révélées à nous
par la précieuse méthode de « l’oscillographie à contre-pression
rationnelle » deviennent parallèles à la courbe des pressions intra-
thoraciques et inverses à la courbe d'ampliation du périmètre
thoracique.
D'une façon exceptionnelle, nous avons recueilli, sur un même
malade, et à quelques jours d'intervalle, des tracés sur lesquels
les variations respiratoires de la pression minima étaient ambi-
guës ou bien changeaient de sens à quelques jours d’intervalles
ou quelquefois même d’une minute à l’autre, sans que la contre-
pression pneumatique ait été modifiée. Il s'agissait de sujets at-
teints de sclérose rénale avec hypertension et avec compensation
SÉANCE DU 9 JUILLET 279
cardiaque instable. Ces modifications dans le sens des variations
respiratoires de la pression minima doivent être attribuées, à
notre avis, soit à des interférences des ondes de 3° ordre, soit à
ce que la compensation cardiaque est arrivée à son extrême limite.
Nous voyons même le type inverse faire place au type parallèle
sous l'influence cardio-tonique des bains hydrocarboniques de
Royat.
Les variations respiratoires de la pression minima se révèlent,
non seulement par les alternatives de profondeur constatées
pour les bas-fonds diastoliques, mais mieux encore par la mor-
phologie des pulsations. En effet, lorsque le brassard est insufflé
au degré optimum de contre-pression, on voit que les pulsations
revêtent tantôt le type minimal, tantôt la forme supra-minimale,
suivant la phase respiratoire.
L'ACTION DE LA RADIOTHÉRAPIE SUR LE PASSAGE DANS LE SÉRUM
DES ALBUMINES DES TUMEURS,
par M. Losrer, Desray et J. Tonner.
Dans les recherches antérieures, publiées ici-même, nous
avons insisté sur l’albuminose paradoxale du sérum de certains
cancéreux, sur sa richesse relative en globuline et montré qué
cette albumine était en partie déversée dans le sang par la tu-
meur elle-même.
Si cette conception est exacte, et elle paraît l'être, pour les
grosses tumeurs molles et riches en suc, dont ia généralisation
n'est pas trop hâtive, les méthodes thérapeutiques qui agissent
sur les tissus néoplasiques et tentent d'en provoquer la fonte plus
ou moins appréciable, doivent accroître encore ces variations
albumineuses.
La radiothérapie intensive et prolongée est une de ces mé-
thodes et c’est elle que nous étudierons aujourd'hui. Nous avons
fait irradier par Belot et Nahan, des tumeurs inopérables et volu-
mineuses du colon, de leromae. du foie, du testicule et du sein
dans lesquelles pénétraient jusqu'à 18 unités H pendant il
3 heures. Les albumines, sérine et globulines, ont été rigoureu-
sement dosées, dans des conditions d’alimentation et de boisson
identiques, avant l'application radiée et 2, { et 6 jours après elle.
Le tableau suivant indique les résultats obtenus dans quelques
Cas :
280. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
En ————————__———————————
alb. totale sérine globuline
M.
cancer du colon, avant ........ 55 42 13
-— 2 jours après. 67,50 ‘7,70 19,80
P:
cancer testicule, avant ........ 72,50 52,50 20
— 2 jours après. 76 49 27
I.
cancer estomac, avant ....:.... 54,50 32 27,DC
— 3 jours après. 65 L2 23
F.
cancer estomac, avant ........ 64 47 17
— h jours après. 71,00 h7,50 2/
C.
Cancer 1oie, avant .:.......... Gr 43 18
— h jours après. 66 h3,50 22,00
C. :
cancer ioles avant es e trier 66 A3 18
— 6 jours après. 58 36 22
Ainsi, dans presque tous les cas, la proportion p. 100 d’albu-
mine totale s'accroît notablement. La sérine peut rester parfois
remarquablement fixe. Maïs dans 4 cas au moins, sur 6, c'est la
globuline qui fait tous les frais de l'augmentation, puisqu'elle
s'élève de 4, 6, 8 et 9 p. 100 de l’albumine totale. Dans un cas
même où le total de l’albumine avait diminué, le pourcentage de
la Igobuline a varié néanmoins et notablement de 29 à 38 p. 100.
Il semble que cet accroissement de l’albumine, et surtout de
la globuline, soit assez rapide et déjà perceptible au 2° jour. II
est plus marqué cependant au 4° qu'au 2°.
Nous avons, parallèlement à ces variations albumineuses, étudié
l’équilibre azoté du sérum et sa richesse en érepsine. On sait que
le rapport azotémique des cancéreux est souvent abaissé, que les
acides aminés y sont accrus et que le taux de l’érepsine y est assez
élevé. Fait remarquable, les dosages que nous avons pratiqués
après la radiothérapie, nous montrent des variations inverses de
celles des albumines. Les acides aminés diminuent au 2° jour
de 16 à 17 centigr., et remontent seulement 6 jours après l’irra-
diation. Quant au taux de l’érepsine, mesuré par l’action du
sérum sur une solution titrée de peptones, il s’abaisse les pre-
miers Jours et ne se relève que secondairement. Voici un
exemple
Activité éreptique avant.....,... 5 0,60 0,90 . +0,30
—— 2 jours après. 0,43 0,60 +0,17
SÉANCE DU 9 JUILLET 281
Ces faits tendent à prouver que la radiothérapie fait passer dans
le sang une notable proportion des albumines des tumeurs et
qu’elle diminue, par contre, au moins les premiers jours, le taux
de l’érepsine et des produits de transformation protéique. Nous
étudierons dans une prochaine note les variations produites par
la sérothérapie,
À PROPOS DE LA GLYCOSURIE ADRÉNALINIQUE.
LA CAFÉINE, POISON PARALYSANT DU SYMPATHIQUE,
par E. Barnier, P. Lecrerc et À. SrIcLMUNKES.
Dans une note récente (1), Fredericq et Descamps ont exposé
une série de faits expérimentaux permettant de considérer la
caféine comme un poison paralysant du système nerveux sym-
pathique. Nous avons été vivement intéressés par ce travail qui
nous à inspiré l'idée, au cours de recherches sur la glycosurie
adrénalinique, de recourir aux propriétés pharmacodynamiques
de la caféine, pour paralyser le sympathique sur nos animaux
en expérience.
De fait, dans le déterminisme de la glycosurie adrénalinique,
une part importante est dévolue, d’après de nombreux auteurs,
à l'excitation du sympathique. Il ÿ aurait, comme dans le cas
de glycosurie par piqûre du plancher du quatrième ventricule,
une relation de cause à effet entre l'excitation du sympathique
produite par l’adrénaline et le passage du sucre dans les urines,
Cette opinion s'appuie sur de nombreuses raisons d'ordre expé-
rimental.
Les substances toxiques à action paralÿysante sur le sympa-
thique, comme la nicotine, devaient tout naturellement être uti-
lisées pour résoudre la question. Mais comme Starkenstein (2),
nous avons observé que des Lapins nicotinisés présentent une gly-
cosurie marquée à la suite des injections sous-cutanées d’adréna-
line, tout comme des animaux normaux. Il en va, tout diffé-
remment sur des Lapins caféinisés. Nous nous sommes SeTVI,
comme Frédéricq et Descamps, d’une solution de benzoate double
de caféine et de soude à 2 p. 100 en solution physiologique. De
Suite après l'injection intraveineuse de quelques c.c. de cette
solution, nous pratiquions une injection sous-cutanée d’une dose
() C. R. de la Soc. de biol., 4 juin -rger. :
(2) Starkenstein. Zeitschrift für Exp. Path, u. Therap., t. X, p. 78, 1972.
282 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
D RE DE ie NORRIS DA EE RE EEE
d'adrénaline (solution d’adrénaline Clin à :/ro00) suffisante
pour provoquer normalement de la glycosurie. Voici les résul-
tats de nos premières expériences.
>2 juin. Lapin 2 ker. : Injection intraveineuse de 10 €.c. de
la solution de benzoate double, soit o gr. 10 de benzoate de
caféine par kgr. De suite après, injection sous-cutanée de
o,4o mmgr. d’adrénaline par kgr. 3 heures après, récolte de
5o c.c. d'urine, sans sucre. 21 heures après, l’animal à émis 4o c-c.
d'urine, sans sucre. Le lendemain 160 c.c. d'urine, sans sucre.
Le »3 juin, on fait une expérience de contrôle. en injectant sous
la peau 0,40 mmgr. d’'adrénaline par kgr. Le 24, émission de
roo c.c. d'urine. Glycosurie : 1 gr. (10 gr. par litre).
92 juin. Lapin 1.500 gr. : Injection intraveineuse de 4 c.c. de
la solution de benzoate double, soit 0,054 gr. de benzoate de ca-
féine par kgr. Injection sous-cutanée consécutive de 0,60 mmgr.
d’adrénaline par kgr. 24 heures après, récolte de 7o c.c. d'urine.
Pas de sucre (réaction d'hydrate cuivreux colloïdal). Le 23 juin,
récolte de 70 c.c. d'urine. Pas de sucre. Le 27 juin, expérience de
contrôle en injectant sous la peau 0,60 mmgr. d'adrénaline par
kgr. Dans les 24 heures consécutives, on recueille 35 c.c. d'urine.
Glycosurie : 0,21 gr. (6 gr. par litre).
24 juin. Lapin 1.200 gr. : Injection intraveineuse de 3 c.c. de
la solution de benzoate.de double, soit 0,05 gr. de benzoate de
caféine par kgr. Injection sous-cutanée consécutive de 0,50
mmger. d'adrénaline par kgr. 24 heures après, récolte de 25 c.c:
d'urine. Pas de sucre. Le 25 juin : 70 c.c. d'urine sans sucre. Le
27, expérience de .contrôle avec une injection sous-cutanée de
0,5o mmegr. d’adrénaline par kgr. 24 heures après, récolte de
5o c.c. d'urine. Glycosurie : 0,37 gr. (7,bo gr. de sucre par litre).
Le résultat est constant. Nous n'avons pas davantage trouvé
de sucre dans l’urine de nos animaux préparés comme précédem-
ment, et qui sont morts dans la nuit consécutive, par suite de
l’administration d’une trop forte dose de benzoate double.
Ces expériences viennent à l’appui de celles de Frédéricq et
Descamps et permettent, jusqu'à plus ample informé, de ratta-
cher l’action inhibitrice de la caféine, vis-à-vis de la glycosurie
adrénalinique à son action paralysarte sur le sympathique,
(Laboratoire de pathologie expérimentale de la Faculté de,
médecine de Toulouse).
SÉANCE DU 9 JUILLET 283
EEE TT CO
ÉLEVAGES ASEPTIQUES p'Anguillula @celi EN MILIEU ARTIFICIEL,
par Eine Guyéxor et A. ZIMMERMANN.
Ces expériences ont été entreprises dans le but de vérifier si
les résultats obtenus par l’un de nous, au moyen d'élevages asep-
tiques de Drosophila ampelophila, étaient susceptibles de géné-
ralisation.
es Anguillules du vinaigre vivent, comme les larves de Dro-
sophiles, dans des milieux organiques en fermentation (vinaigre,
colle de pâte aigrie, ete.). La stérilisation de ces organismes a été
obtenue au moyen de lavages réitérés à l'eau oxygénée pure, pra-
tiqués -deux fois par jour pendant 10 jours. Après 10 minutes de
contact, dans un filtre stérile spécial, l'eau oxygénée est aspirée
à l’aide du vide et remplacée par de l'eau stérilisée, puis par du
vinaigre stérile dans lequel les vers sont conservés entre chaque
lavage antiseptique. Ce procédé nous à permis, à plusieurs re-
prises, d'obtenir des Anguillules aseptiques, dont l’asepsie a été
contrôlée avec le plus grand soin. Voici les principaux résultats
de ces recherches :
1° Les Anguillules aseptiques, élevées sur vinaigre stérilisé ou
sur colle de pâte fraîche stérilisée, meurent en quelques jours.
2° Elevées sur mère de vinaigre broyée ou sur colle de pâte
fermentée, filtrée et stérilisée, les Anguillules aseptiques se déve-
loppent aussi bien que dans les conditions aseptiques normales.
Elles se nourrissent, avant tout, des microorganismes vivants ou
morts, que renferment les milieux organiques:
3° Les milieux nutritifs artificiels composés de peptone + sels
ou de peptone + sels + lécithine, ne permettent qu'une survie
de quelques jours, sans aucun phénomène de reproduction.
h° Un milieu formé de peptone + sels + autolysat de levure
permet la vie des individus pendant une durée considérable
(plus de 5 mois), mais sans que ceux-ci se reproduisent.
5° L’addition au milieu peptone + sels + autolvsat d’une quan-
tité variable de lécithine, permet non seulement la vie des indi-
vidus aseptiques, mais leur reproduction intense. Dans'une expé-
rience, par exemple, des Anguillules qui étaient restées en vie,
sur des milieux peptone + sels + autolysat, pendant 5 mois, sans
se reproduire, présentèrent au bout de quelques jours, une mul-
tiplication intense, après que l’on eût ajouté au milieu de la léci-
thine. Il semble que les substances de l’autolysat interviennent
surtout en permettant l'assimilation des lipoïdes indispensables
aux phénomènes de reproduction sexuée,
284 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
ER de D Sie ou te CR ——
6° L'autolysat brut de levure peut être remplacé par un extrait
de cet autolysat dans l'alcool à 90°, évaporé et repris par l'eau.
7° En extrayant l'autolysat sec par l'alcool absolu bouillant,
on dissout une partie des substances de l'autolysat. Celles-ci, étant
très peu solubles dans l’alcool absolu froid, précipitent par re-
froidissement. On obtient ainsi, après dessiccation, une poudre
blanchâtre que l’on peut purifier par des dissolutions répétées
dans l'alcool absolu bouillant, suivies de refroidissement. Cette
poudre est extrêmement soluble dans l’eau. Elle exerce dans les
milieux de culture une action identique à celle de l’autolysat
total et en représente la partie essentielle. À l'inverse des vita-
mines, cette substance ne perd pas ses propriétés biologiques, mal-
gré des stérilisations répétées à l’autoclave, à 120°. I est possible
qu’elle soit de nature très différente. On pourrait aussi penser
qu'il s’agit d’une substance de même ordre que les vitamines,
qui n’agirait sur les Vertébrés que lorsqu'elle a conservé sa consti- -
tution chimique intacte, tandis que les Invertébrés pourraient
en utiliser les produits d'hydrolyse ou de décomposition. Ces re-
cherches confirment, en tous points, les résultats obtenus sur les
Drosophiles aseptiques.
(Laboratoire de zoologie et anatomie comparée de l'Université
de Genève).
SUR LE BOURGEONNEMENT NUCLÉAIRE DES ÉPITHÉLIUMS,
par R. ArGaun.
Dans une note antérieure (1) nous avions signalé l'existence d’une
sécrétion nucléaire particulière dans la muqueuse salpingienne.
Nous envisagions cette sécrétion comme pouvant jouer un rôle
nutritif ou peut-être comme étant la conséquence d’une altération
nécrobiotique par suractivité. D’après Courrier (2), il s'agirait
de cellules émises par division amitotique de l’épithélium tu-
baire, cellules qui joueraient un rôle phagocytaire, par exemple
vis-à-vis des cellules granuleuses entraînées avec l’ovule.
Nous avons eu, depuis, l’occasion, maintes fois répétée, d’ob-
server pareil phénomène sur un certain nombre d’organes C’est
ainsi que l’épithélium du cul-de-sac antérieur de l'intestin, chez
l'embryon de Mouton de 3 millimètres, paraît revêtu, sur la
coupe, d’un véritable chapelet nucléaire, chaque noyau reposant
29 HP dr OA ’
À ms um AIDE 5 ed
. de la Soc. de biol., 5 février 19251, p. 256. +
(2) C. R, de la Soc, de biol., 19 Mars 1921, p. 971.
SÉANCE DU Ÿ JUILLET 289
sur l'extrémité apicale de chaque cellule ou sur un interstice
intercellulaire. De même, les cellules tapissant les cavités adéno-
mateuses d’un kystome de la mamelle présentaient une image
identique, et il ne s'agissait pas, dans ce cas particulier, de sé-
crétion lactée si fréquente dans les tumeurs de cet organe. L'ap-
pendice iléo-cæcal d’une Femme d’une quarantaine d'années
montrait également à la surface de son épithélium, une disposi-
tion absolument semblable, etc...
Dans ces cas nouvellement observés, il ne nous parait pas,
davantage, que l’on ait affaire à des cellules fraichement émises
par amitose, puis énucléées entre 2 cellules hypertrophiées. La
plupart des noyaux extériorisés sont, en effet, libres, sans proto-
plasma, très arrondis, sans aucune trace de lamination ; leur
ligne de contour nettement circulaire, renferme une susbtance
claire avec de 4 à 6 blocs chromatiques. D'autre part, les cellules
épithéliales sous-jacentes sont à peu près toutes de mêmes dimen-
sions, et, au moins dans le tube digestif embryonnaire, ne pré-
sentent, nuflement, çà et là, des formes allongées, étirées, carac-
iéristiques des éléments comprimés ou vidés. L’épithélium tout
entier est régulièrement nivelé, sans aucun de ces plis qui appa-
raissent inévitablement dans les nappes cellulaires s’étalant par
multiplication intense de leurs éléments.
En somme, quel que soit le mécanisme qui conditionne cette
extériorisation de chromatine, on doit lui accorder une significa-
tion d'ordre beaucoup plus général que celle envagée primiti-
vement et il est fort probable que toutes les cellules des épithé-
liums sécréteurs éliminent, à certain moment, dans un but qui
n'est pas encore élucidé, une bonne partie de leur chromatine à
l’état figuré.
SUR LE RÔLE DE L'ASSOCIATION À FUSO-SPIROCHÈTES DE VINCENT
DANS L'ÉTIOLOGIE DE LA BRONCHITE SANGLANTE DE CASTELLANI,
par Léoporp ROBERT.
Dans une note précédente, nous avons étudié les microroga-
nismes existant dans les sécrétions bronchiques des malades
atteints de bronchite sanglante de Castellani, et exposé la tech-
nique employée pour ces examens.
Le Spirochète que nous avons observé, et qui présente les ca-
ractères de Spirochæta Vincenti était associé au Bacille fusiforme
décrit également par ce dernier auteur. Nous avons signalé les
particularités morphologiques du Spirochète et du Bacille fusi-
forme dans les crachats des malades.
286 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
D Re D 0 OR Rien 0 OR a ee de
La présence de association fuso-spirillaire de Vincent dans
nos onze cas de bronchite sanglante type (maladie de Castellani)
vient donc s'ajouter à ceux de Rothwell (1), Chamberlain C)
Roubier et Gautier (3), Delamare (4).
Il ne paraît pas utile d’insister, comme certains l'ont fait, sur
la possibilité de la contamination par la symbiose fuso-spirillaire,
au niveau du pharynx, des crachats examinés. Les Spirochètes et
les fusiformes sont en tel nombre, si également répartis dans le
matériel d'examen, qu'il s'agisse d'expectoration muqueuse ou
mucopurulente ou de crachats complètement sanglants, qu'une
telle contamination est pratiquement impossible.
Mais un point qui paraît devoir particulièrement retenir l'at-
tention, est la nécesisté de rechercher d’une façon: systématique
et à de multiples reprises en cas d'examen négatif, le Bacille tu-
berculeux, dans les expectorations même très riches en fuso-
spirilles. Alors que le pronostic de la bronchite sanglante due à
une association fuso-spirillaire pure demeure, en effet, essentielle-
ment favorable, la double infection tuberculose et fuso-spiroché-
tose pulmonaires, revêt un caractère de gravité particulière.
Enfin, la présence constante, dans nos r1 cas, du Bacille fusi-
forme de Vincent, à côté du Spirochète, jointe à l'identité mor-
phologique absolue de Sp. bronchialis et de Sp. vincenti, est un
bien solide argument en faveur de la pathogénicité de la sym-
biose fuso-spirillaire dans la bronchite sanglante de Castellani
et de la nécessité d'identifier Sp. bronchialis Castellani Fantham
à Sp. vincenti Blanchard (1906), son devancier.
(Institut Pasteur de Bangkok).
(x) J.-H. Rothwell. Americ. Med. Assoc., juin 1910.
(2) Chamberlain. The Philippine Journal of Science, B., TOUT MER ONATE p. 489.
(8) Ch. Roubier et Cl. Gauthier. C. R. de la Soc de biol., 12 avril 1919,
368.
(4) Gabriel Delamare. C. R. de la Soc. de biol., 10 mai 1919, t. LXXXIL
n° 29, p:0450:
p.
SÉANCE DU 9 JUILLET 281
LIRE TR ERP EE EE
L'AFFINITÉ CGUTANÉE DU VIRUS ENCÉPHALITIQUE,
par C. Levaorni, P. Hanvier et S. Nicorau.
Des expériences antérieures, montrant l'identité du virus dit
de l’herpès et du virus encéphalitique, d'une part ; des recherches
actuellement en cours concernant les rapports entre le virus de
l'encéphalite et ceux de la vaccine, de la rage et de la poliomyé-
lite [groupe des épithélioses neurotropes (1)] d'autre part, lais-
saient prévoir que le germe de la maladie de v. Economo devait
avoir quelque affinité pour le revêtement épithélial de la peau.
Les faits que nous relatons ci-dessous confirment cette prévi-
sion ; ils prouvent : 1° que l’inoculation de ce germe à la peau
du Lapin engendre des lésions locales ; 2° que cette inoculation
cutanée peut être suivie d’une infection, qui aboutit à une encé-
phalite mortelle, transmissible en série.
Exp. 1. Virus fixe de passage, d’origine cérébrale humaine. Une
émulsion épaisse du cerveau est appliquée par badigeonnage sur
la peau du Lapin 4/$S, par le procédé de Calmette-Guérin (peau
rasée, scarification à la pipette brisée). Le surlendemain, l'animal
présente une légère irritation de la peau, qui, les jours suivants,
se recouvre de petits squames, et une infiltration du derme. Çà
et là, on constate de petites papules qui:se recouvrent de croûtes
rougeâtres. L'animal meurt le 11° jour. Cultures du cerveau néga-
tives. Examen histologique : lésions d’encéphalite parenchyma-
teuse et manchons périvasculaires, localisés surtout au niveau du
mésocéphale, méningite à mononucléaires de la région basale.
Un passage cérébral est fait sur le Lapin 52/S, qui meurt le
3° jour (cultures négatives, lésions typiques d’encéphalite à pré-
dominance de polynucléaires). Un deuxième passage, 79/5,
meurt le 5° jour, avec des lésions caractéristiques.
Exp. II. Virus des porteurs Ac: Même dispositif expérimental
sur le Lapin 45/S. Le lendemain, on constate, sur la peau, des
stries rouges qui, le lendemain, sont surélevées, d'aspect papu-
leux, couvertes de squames. Ces lésions s’accentuent jusqu’au
6° jour. À ce moment, la croûtelle enlevée, laisse voir une sur-
face érodée et légèrement suintante. Le ro° jour, il existe une
infiltration diffuse du derme. L'animal meurt le 12° jour. Une
émulsion de son cerveau est inoculée dans le cerveau et à la cor-
née du Lapin 39/E : kératite intense le 3° jour. L'animal meurt
d'encéphalite le 5° jour. Les lésions cutanées renferment le virus
de la maladie, ainsi que le prouve l'expérience suivante : sur le
@) Le terme d’épithéliose a été créé par Borrel pour désigner la variole-
yaccine, la variole du Pigeon et la clavelée du Mouton.
288 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Lapin 45/S, on prélève les 3° et 6° jours, au niveau de ces lésions
cutanées, un peu de sérosité obtenue après râclage, que l’ôn ino-
cule à la cornée du Lapin 72/$, à l'œil droit, puis à l'œil gauche :
apparition d’une kératite bilatérale, qui guérit au bout de quel-
ques jours. L'animal meurt d'encéphalite le 14° jour.
Conclusion. L'inoculation à la peau du virus encéphalitique
d'origine cérébrale et salivaire (après passage cérébral sur le La-
pin), provoque des lésions cutanées, caractérisées par une der-
mite papulo-squameuse contenant le virus de la maladie. Cette
inoculation est suivie d’une localisation du virus dans le cerveau,
déterminant la mort de l’animal par encéphalite. Il est intéres-
sant de rapprocher ces résultats positifs de ceux qui démontrent
l'innocuité du germe encéphalitique introduit dans le tissu cellu-
laire sous-cutané, ou dans le derme lui-même (1). C’est là une
nouvelle preuve de l’affinité épithéliotrope dont ce virus est
doué. Nous avons montré antérieurement que le virus chemine
le long des nerfs ; il est probable, qu'après avoir pullulé au ni-
veau de l’épiderme, il envahit les terminaisons nerveuses de la
peau et emprunte la voie des nerfs centripètes, pour atteindre le
système nerveux central.
(Institut Pasteur de Paris et Laboratoire de médecine expérimen
tale de la Faculté de médecine de Cluj, Roumanie). ;
STÉAPSINE HUMAINE ANTI-HUILE D OLIVE
PROVOQUÉE PAR LE VACCIN TUBERCULEUX A L'HUILE D OLIVE,
par S. Marais.
Hanriot a établi la présence dans le sang d’une monobutyrinase
et Weinland, E. Abderhalden ont montré que le sang acquiert un
pouvoir lipolytique beaucoup plus prononcé qu'auparavant,
après introduction dans le sang, de graisses telles que l'huile de
Colza et le suif de Mouton (2). Pour notre part, nous avons voulu
voir comment se comporte, vis-à-vis de l’huile d'Olive, le sérum
des malades ayant reçu du vaccin tuberculeux prnnlsiqune dans
de l'huile d'Olive.
Quand on utilise dans la thérapeutique humaine les vaccins tu-
berculeux à Fhuile d'Olive, on obtient deux sortes d'anticorps :
un anticorps spécifique contre l’antigène tuberculeux (Wasser-
mann, Danielopol, Calmette, Besredka, etc.) et un anticorps
(1) Levaditi et Harvier. Ann. de l'Institut Pasteur, t. XXXIV, 1920, p. 911.
(2) E. Abderhalden, Les ferments de défense de l'organisme animal, O. Doin
et fils, p. 78,
SÉANCE DU 9 JUILLET 289
—— — —————
contre l'huile d'olive, anticorps qui m'a semblé être dépourvu de
spécificité.
Les vaccins dont nous nous sommes servi sont au nombre
de trois : un vaccin à Bacilles rendus atoxiques par l'action pro-
longée de l'huile d'Olive ; un vaccin à la toxine et enfin un vac-
cin mixte. Tous ces vaccins, que nous avons préparés en 1912 à
l'Institut Pasteur (1), sont lugolés et émulsionnés dans de l'huile
d'Olive. Qu'ils soient administrés par la voie cutanée, musculaire
ou intraveineuse, on décèle dans le sang des malades la présence
d’une lipase assez active vis-à-vis de l’huile d'Olive.
Voici, par exemple, dans ces tubes, deux réactions faites avec
le sérum de deux malades, atteints de lichen plan, chez lesquels
le vaccin huileux à la toxine tuberculeuse a été injecté dans la
veine et sous la peau. Cette dernière injection est pratiquée à titre
anti-anaphylactique, comme nous l'avons déjà montré pour les
globules rouges de Mouton (2). Le liquide du fond des tubes n° 1
et n° 2, est composé du sérum de malade, 0,1 c.c. et 0,2 c.c. addi-
tionné d’eau potable, après agitation préalable du sérum et de
l'huile. Le tube n° 3 contient seulement de l’eau potable. La par-
tie supérieure est occupée par l'huile d'Olive. Dans le tube té-
moin n° 3, on voit nettement le contact de l’eau et de l'huile.
Au contraire, dans les tubes au sérum de malade, un diaphragme
blanc apparaît entre les deux liquides. Si à la place de l'huile
d'Olive, on met de l'huile d'Arachide, on obtient une émulsion
aussi intense dans les tubes témoins que les tubes à sérum ; seu-
lement, dans ces derniers tubes, il se forme après repos, égale-
ment un disque blanc entre les deux liquides superposés. IL est
à remarquer que ces disques blancs sont plus épais dans les tubes
à l'huile d'Arachide que dans les tubes à l'huile d'Olive.
En répétant les mêmes expériences avec le sérum d’Homme
normal, nous avons obtenu les mêmes disques avec l'huile
d'Olive et avec l’huile d’Arachide. Seulement, dans ces cas, les
disques blancs sont de moindre importance.
_ On obtient les mêmes résultats, si, à la place d’eau potable, on
ajoute de l’eau physiologique, après agitation des tubes conte-
nant le sérum et Fhuile. L’addition d’eau distillée à ces tubes
provoqué la formation de disques plus nets et plus opaques.
Dans ces autres tubes, aucun disque n’est apparu en employant
{1} S. Marbaïis. Rapport des chefs de service de l’Institut Pasteur sur le
fonctionnement de leurs laboratoires pendant l’année 1913. :
(2) Voir, à ce sujet, F. de Gaspari. Préparation de sérums hémolytiques et
leucolytiques par l'injection de petites doses préventives, d’après le procédé
dé Besredka. C.-R. de la Soc. de biol., 1910, t. IL., p. 282. — $. Marbais et T.
Rachewsky. Préparation d’une forte hémolysine par l'injection bigéminée dé
émulsion hématique. C. R. de la Soc. de biol., tp1r, t. LXX, p. 974.
BIoLOGiE. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 21
290 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
je sérum d’une phtisique, qui avait reçu 6 c.c. de vaccin à l'huile
d'Olive, en trois injections bigéminées journalières. Il y a donc
une phase négative vis-à-vis de l'huile d'Olive injectée et aussi
vis-à-vis de l'huile d'Arachide prise comme antigène témoin.
En résumé, dans le sérum humain normal, il existe une stéap-
sine, qui émulsionne une petite quantité d'huile d'Olive et d’Ara-
chide. Elle se manifeste mème après une forte dilution du sérum
dans l’eau distillée. Sa quantité augmente pour ces deux sortes
de graisses, dans le sang des sujets, injectés uniquement avec du
vaccin à l'huile d'Olive. Il est possible que la recherche des acides
gras et des savons fournira un élément sûr quant à la spécificité
de ces anticorps émulsionnants ; mais, en nous appuyant sur ces
recherches grossières, nous conclurons provisoirement que l’aug-
mentation de la lipase, obtenue par l'injection de vaccin à l'huile
d'Olive, est dépourvue de toute spécificité.
RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR L'HERPÈS
2
par GEORGES BLANC, J. Tsimivaxis et J. CAMINOPETROS.
I. Action de la bile sur le virus de l’'herpès. Comme le virus de
la rage, comme celui de Levaditi et Harvier, le virus herpétique
est rapidement détruit par la bile.
Expérience [. Le cerveau d'un Lapin (A 23) mort d'encéphalite
herpétique donne un passage positif par inoculation de quelques
gouttés d’'émulsion cérébrale sous la dure-mère d’un Lapin neuf
(A 31). Ce virus est mélangé à parties égales moitié avec de l’eau
physiologique, moitié avec de la bile. Les dilutions sont conser-
vées 20 heures à la glacière, puis inoculées respectivement à
deux Lapins par scarification de la cornée. Le Lapin A 32 qui
geçoit le mélange virus bile ne réagit pas. Le Lapin A 35 qui
reçoit le mélange virus eau D leetoe réagit fortement, avec
les symptômes classiques, après 48 heures.
Expérience IT. Le virus cérébral d’un Lapin, éprouvé par pas-
sage, est dilué moitié avec de l’eau physiologique, moitié avec de
la bile à parties égales dans les deux cas. Les dilutions sont mises
l'étuve à 37° pendant 5 heures, puis inoculées à deux Lapins
sur la cornée. L'un, À 40, reçoit le mélange virus bile et ne réagit
vas. L'autre, À 20, reçoit le mélange virus eau physiologique et
après 24 heures, il présente une réaction caractéristique.
Il. Action du rouge neutre. À l'encontre du virus vaccinal,
le virus herpétique n’est pas détruit par le rouge neutre.
Expérience I. Le Lapin A 68 fournit un virus qui est dilué à
SÉANCE DU 9 JUILLET 291
parties égales avec une solution de rouge neutre au 1/1.000, une
solution de rouge neutre au 1/10.000 et de l'eau physiologique.
Les trois mélanges sont mis à la glacière et à l'obscurité pendant
0 heures, puis inoculés à trois Lapins, sur la cornée. Les trois
Lapins réagissent fortement et dans le mème laps de temps.
Une partie des mêmes mélanges, conservée 5 heures à la lu-
mière, par temps gris, donne sur d’autres Lapins, les mêmes ré-
-sultats positifs.
Expérience Il. Le virus provenant du Lapin À 76 est mélangé
à parties égales avec une solution de rouge neutre au 1/10, au
1/1.000, au 1/10.000 et avec de l'eau physiologique. Le tout est
exposé à la lumière solaire à 34°, pendant 4 heures, puis avec les
quatre dilutions, quatre Lapins sont inoculés, un seul réagit, le
Lapin A 78, qui a reçu le mélange virus et solution de rouge
neutre au 1/1.000. Dans cette expérience, à noter seulement l’ac-
tion virulicide des rayons lumineux. Le rouge neutre n'a nulle-
ment développé cette action.
III. Action des sérums de Lapins immunisés contre "le virus
herpétique et de malades atteints où quéris d'encéphalite épidé-
mique. Cette action est nulle comme il ressort des expériences
suivantes.
Expérience I. — Le 11 mars, le virus provenant du Lapin A 3
est mélangé à parties égales avec le sérum du Lapin À 6 et avec
le sérum d'un malade atteint d'encéphalite épidémique. Le La-
pin À 6 a été inoculé deux fois, le 20 janvier et le 16 février, avec
du virus heérpétique sur la cornée de l'œil droit et de l'œil
gauche." Il a réagi fortement. Le 17 février, il a reçu du virus
sous la dure-mère, virus qui s'est montré actif pour un Lapin
témoin; le Lapin À 6 a résisté. Le malade est atteint d'encéphalite
depuis un an environ, il a présenté des phénomènes oculaires,
de la somnolence et actuellement garde une asthénie et une abou-
lie marquées. Il a le visage « figé » caractéristique. Le mélange
virus + sérum est laissé à la glacière 20 heures en même temps
qu'un mélange témoin virus + eau physiologique. Trois Lapins
inoculés sur la cornée avec les trois dilutions réagissent forte-
ment et dans le même laps de temps.
La même expérience est faite après un séjour de 5 heures à
l'étuve à 37°. Le même sérum de Lapin est utilisé. Le sérum de
malade provient cette fois d'une Femme qui a présenté des
symptômes classiques d’encéphalite léthargique, il y a un an, et
qui, actuellement, semble parfaitement guérie. Cette fois encore
3 Lapins sont inoculés et tous 3 présentent après 24 heures d’in-
cubation une réaction caractéristique de la cornée.
(Institut Pasteur et Astyclinique de l'Université, Athènes).
292 SOCIÉTÉ DÉ BIOLOGIE
SUR LA PORPHYRINURIE EXPÉRIMENTALE.
_ LÉSIONS DU FOIE CHEZ UN LAPIN PORPHYRINURIQUE
_ APRÈS INTOXICATION CHRONIQUE PAR LE SULFONAL,
Note de E. GRYNFELTT et R. LAFoNT, présentée par L. VrALLETON.
Nous avons étudié histologiquement les divers viscères d'un La--
pin, qui, du 2 janvier au 5 mai, avait ingéré, une semaine entre
autres, quotidiennement, une dose de 0,20 gr. à 0,25 gr. de sul-
fonal, et qui, à chaque période d'intoxication avait répondu par
une crise de porphyrinurie. L'animal a été sacrifié en pleine crise,
par piqûre du bulbe, et les organes prélevés immédiatement, ont
été fixés par les procédés les plus divers (liquide J. de Laguesse,
de Ciaccio, de Regaud, de Bouin, alcool absolu, formol salé, su-
blimé salé).
Le foie, au point de vue macroscopique, ne présentait aucune
lésion appréciable. Mais l'examen histologique a révélé dans tout
le parenchyme des lésions diffuses et d’une façon générale légères.
Les lobules conservent leur disposition normale. Dans la zone
centrale, en raison d’un certain degré d’atrophie des cellules, les
travées, alternant avec des capillaires béants, offrent une dispo-
sition radiée plus nette que chez le Lapin normal ; dans la zone
péri-portale, au contraire, les travées sont étroitement serrées et
le parenchyme est très compact.
Les cellules hépatiques comparées avec celle d’un Lapin témoixz
(se trouvant, au point de vue nutritif, dans des conditions iden-
tiques), traitées par les mêmes méthodes histologiques, sont nota-
blement modifiées. Le cytoplasme, normalement creusé de grandes
vacuoles qui donnent à la cellule un aspect clair, est devenu, chez
le Lapin intoxiqué, compact et granuleux. La méthode de Regaud
met en évidence un appareil mitochondrial qui a subi deux
ordres de modifications : 1° transformation des chondriosomes.
filamenteux (1) en mitochondries, très fines et régulières ;
2° margination de mitochondries, groupées en amas réguliers à
la périphérie du corps cytoplasmique. Entre ces amas marginaux
et le noyau, le cytoplasme est formé d’une masse finement gra-
nuleuse, acidophile, compacte ou creusée de très fines vacuoles
plus ou moins nombreuses. Dans toutes ces cellules, le noyau
conserve sa forme régulière et sa structure normale, à cela près
que l'appareil nucléolaire paraît être le plus souvent hypertrophié.
Au point de vue des enclaves histologiquement décelables, l’in-
(1) Chez le Lapin, ainsi que l’a décrit Arnold, et contrairement à ce qu’ad-
mettent certains auteurs le chondriome normal, au moins dans certains états
fonctionnels, renferme un grand nombre de chondriocontes courts et flexueux.
is LOS Qu CORTE
PA Va Va Va Va Va Va Va VA Va Va Va Va Va Va V2 Va Va Va VA 4 VA Va Va Va V4 92 V2 V3 Va Va Va a Va Va 9 92 VA V9 V2 V2 Ve V2 V2 4 VA V4 © 93 A Vi VA VA 7 V4 V4 © 94 V9 V2 04 VA V4 VA 02 V4 9 0 04 94 Ve 0
Produits F.HOFFMANN-LA ROCHE C"
21, Place des Vosges. — PARIS
A "à
AN?
Section biochimique
Acides aminés et diaminés, glycocolle, arginine, édestine, leu-
cine, histidine, tryptophane, phénylalanine, etc.
Section des colorants
Colorants « Roche >» (formule Crétin) pour la bactériologie et
l'histologie. :
AAA AAA LU VV AA AAA VU UT
ALGALOIDES ET GLUCOSIDES
PRODUITS CHIMIQUES ET BIOLOGIQUES
PEPTONE BAGTÉRIOLOGIQUE, ETC.
SA RAT OA A AS RACE AAA A AAA AAA CA EP AA TE A AC AA A GA AA A A AA ES
B ] S C U dl T S.
AU CHARBON DE AU CHARBON DE PEUPLIER EF
PEROXYDE DE PrroxvDeine Nactrsls (Me OÙ) PeroxyYDE DE Macnésie (Mg Of)
CF
ADULTES :
2 à 4 par jour
(==)
ENFANTS | UMANDES DANS
| LA THÉRAPEUTIQUE INFANTILE
suivant l'âge.
ET
Fermentations acides, Eructations, Aig$reurs, Pyrosis
Entérites - Selles fétides
LABORATOIRE DU CHARBON FRAUDIN, BOULOGNE PRÈS PARIS
| au CHorhydro-Phoe RE Chaux me
= Anticatarrhale et Antiseptique
Œupeptique ei &econstituante. | -
HINDICATIONS : Toutes Affections des Poumons et des ||:
Bronches, Tuberculose, Bronchite Chronique,Rhumes, ||
Coqueluche : Convalescence des Maladies Infectieuses, de la Al:
Grippe, de la Rougeole : : Scrofule, Rachitisme. 1
Fa 5o centigr. de Chlorhydro-Phosphate de Chaux:
DOSES ne te IO centigr. de Créosote pure de hêtre.
MODE D'EMPLOI : La cuillerée à potage dans un demi-verre d’eau sucrés on €
d’eau gazeuse immédiatement avant les repas.
RAC HITISME
SÉANCE DU Ÿ JUILLET 293
toxication par le sulfonal, n'apporte pas de modifications pro-
fondes. Il n'y a pas de sidérose. Le glycogène, autant qu'on peut
en juger par la méthode de Fischer, paraît aussi abondant que
dans les cellules normales ; il se colore de façon moins intense
par la gomme iodée. Les graisses sont représentées uniquement
par des substances osmio-réductrices, dont la répartition est nor-
male : les lipoïdes colorables au soudan 111 par la méthode de
Ciaccio font totalement défaut. Bien que la dilatation manifeste
des capillaires biliaires intercellulaires dénote, dans les zones
péri-portales surtout, une exagération de cette sécrétion, il n'y a
pas de pigments biliaires visibles dans les cellules,
Ces lésions sont du même ordre que celles que nous avons
relevées, récemment (1), dans l’intoxication aiguë par le sul-
fonal, mais elles sont plus accusées. Elles rappellent, au point de
vue de l’aspect général de la cellule, ce que Fiessinger décrit sous
le nom de « condensation granuleuse acidophile » au cours de
diverses intoxications expérimentales du foie. Et il est intéressant
de constater que malgré le nombre des intoxications successives
et la durée de l’expérience (4 mois), ces lésions en restent géné-
ralement à ce stade précoce (que dénote aussi l’état du chon-
driome). Ce n’est que très exceptionnellement que l’on rencontre
sur les travées hépatiques granuleuses une cellule nécrosée, avec
noyau pycnotique et cytoplasme en dégénérescence hyaline.
(Laboratoire d'anatomie pathologique de l’Institut
Bouisson Bertrand).
ESSAI DE PORPHYRINURIE EXPÉRIMENTALE.
Note de R. Larowr et F. Portes, présentée par L. VIALLETON.
I. Expérience « in vivo » (2).
Dans le but de préciser les lésions anatomiques et d’élucider
la pathogénie des parphyrinuries, nous avons essayé, en partant
des données de Nencki, Zaleski, Neubauer, etc., de rendre porphy-
rinuriques un certain nombre d'animaux de laboratoire : Souris
blanches, Cobayes et Lapins, par ingestion de sulfonal.
Les Souris en recevaient journellement une petite dose
(0,00026 par gr. d'animal), enrobée dans une boulette de pain, et
dont on surveillait l’absorption. Un dispositif permettait de re-
cueillir les urines. Malgré des expériences répétées, nous n’avons
(x) Soc. Scienc. médi. et biol. de Montpellier, 8 juillet 1927.
(2) Pour le détail des expériences, voir la thèse que soutiendra R. Lafont, en
Juillet 1921, devant la Faculté de médecine de Montpellier.
294 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
—_——
jamais pu constater de porphyrine pendant la vie, et la recherche
du pigment dans le foie, après la mort de l'animal, n’a pas donné
de résultat.
Même résultat négatif avec des Cobayes ; mais, avec ces ani-
maux, la richesse en pigments de l'urine est telle que toute re-
cherche spectroscopique et micro-chimique, par les procédés.
courants, est très difficile.
Par contre, avec le Lapin, nous avons obtenu les résultats les
plus nets, comparables à ceux de Neubauer. En 5 à 6 jours, nous.
sommes arrivés à rendre ces animaux porphyrinuriques en leur
administrant une dose journalière de 0,20 gr. à 0,25 gr. de sul-
fonal par ingestion.
Dans le but d'obtenir des lésions plus caractérisées, nous avons
cherché à déterminer une intoxication chronique. Nous sommes
arrivé à faire vivre un Lapin du 2 janvier au 5 mai, en provo-
quant chez lui une série de crises d’une semaine de durée alter-
nant avec une semaine de repos, et cela dans le but d'éviter la
mort de lanimal, qui survient d'habitude du 12° au 15° jaur,
quand l’intoxication est ininterrompue.
L'étude histo-pathologique de ses organes sera publiée dans
une autre note, nous nous contenierons, dans celle-ci, de r'ap-
porter un point intéressant sur la physio-pathologie de lintoxi-
cation par le sulfonal : à savoir que, au fur et à mesure que les
intoxications se multiplient, le moment où la porphyrine appa-
rait dans l'urine est de plus en plus rapproché du moment de
l’ingestion (6 jours au début et 24 heures à peine à la fin). Les
injections intraveineuses et sous-cutanées de globules rouges en
solution physiologique à 70 p. 1.000, n ont pas modifié la teneur
des urines en porphyrine. Des injections sous-cutanées d’'hyoscine,
à rapprocher du sulfonal, pour ses propriétés hypnotiques, n’ont
point provoqué de porphyrinurie. |
IT. Expériences « in vitro ».
Il s'agissait de savoir si le foie, qu'on suppose faire la porphy-
rine in vivo, en ferait aussi in vitro. Pour cela, nous avons laissé
des foies de Lapins normaux et de Lapins porphyrinuriques
s’autolyser en présence de sulfonal. Nous n'avons pu constater la
production de porphyrine. L'expérience a été interrompue après
1 jours, pour éviter l'erreur due à l’autolyse aseptique (x).
Dans toute une série d'expériences, nous avons mis en présence
du sulfonal les divers pigments sanguins : oxyhémoglobine,
hémoglobine réduite, hémaline en solution alcoolique, hémine,
hémochromogène. Ces expériences ont été faites à l’étuve à 37°,
(1) Hoagland et Mac Bryde. (Journal of agricultural Research, Washington,
1916) ont obtenu la formation de porphyrine dans le muscle du Bœuf pendant
l’autolyse aseptique. re
SÉANCE DU 9 JUILLET 295
dans l'obscurité. Le sulfonal est resté intact, il n'est pas apparu de
porphyrine.
Notre expérimentation sur l'action du sulfonal intimement
mêlé par broyage avec des organes de Cobaye frais : foie, rein,
cœur, prélevés aseptiquement et portés à l’étuve à 37° pendant
15 jours, n’a pas été plus heureuse.
De ces diverses expériences, on peut conclure
I. Qu'il est possible, en alternant les périodes d'intoxication
avec des périodes de repos, de créer une intoxication chronique
chez le Lapin. Chaque période d’ingestion est suivie de l'appa-
rilion de porphyrine dans les urines, et cela d’une façon d'autant
plus précoce que l’animal a été plus longtemps intoxiqué. Le lieu
de formation du pigment et le mécanisme de cette formation
restent encore obscurs.
IL. In vitro, le sulfonal mis en présence du sang où du paren-
chyme des divers organes qui jouent un rôle dans le métabo-
lisme de l'hémoglobine ne détermine pas la formation de por-
phyrine, en dehors de toute production par autolyse tissulaire.
Il y a là un phénomène biologique qui nous échappe encore.
Nous avons cru utile de publier même les résultats négatifs
pour éviter à d'autres chercheurs un travail inutile.
(Laboratoires d'anatomie pathologique
de l’Institut Bouisson Bertrand
et de chimie biologique de la Faculté de médecine de Montpellier).
RECHERCHES SUR LES RÉDUCTASES DES SELLES DES NOURRISSONS
A L'ÉTAT NORMAL ET A L'ÉTAT PATHOLOGIQUE.
; APPLICATION À L'ÉTUDE DES MODIFICATIONS
DES PIGMENTS BILIAIRES DANS LA DYSPEPSIE DU LAIT DE VACHE,
par À.B. Manran et H. Dorrencourr.
En nous servant des réactifs de Schardinger (solution de bleu de
méthylène seul ; solution de bleu méthylène formolé), nous
avons pu nous assurer que les selles dés nourrissons normaux
renferment une réductase directe, qui est en grande partie fixée
sur les particules solides et en faible partie dissoute dans le mi-
lieu aqueux où ces particules sont en suspension. Cette réductase
est plus abondante dans la selle neutre ou alcaline. de l'enfant
nourri de lait de Vache que dans la selle de celui qui est au sein.
Dans les selles pathologiques, le défaut, la présence ou l'excès
1
296 L SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
de réductase est en rapport avec la réaction acide, neutre ou alca-
line des matières fécales. Cette substance fait défaut ou est en
petite quantité dans la selle acide de la diarrhée des enfants au
sein. Dans la selle dite « mastic », qui caractérise la dyspepsie du
lait de Vache, et qui est très alcaline, la réductase est abondante.
Dans les diarrhées des enfants privés du sein, elle est présente
ou abondante, si la selle est neutre ou alcaline, elle est peu active
ou même absente si la selle est acide. Des expériences de neutra-
lisation nous ont montré que, si l’acidité peut masquer parfois
la présence de réductase, la décoloration du bleu n'est pas fonc-
tion de la réaction des selles ; cette réaction nest que le témoin du
défaut, de la présence ou de l'excès de la réductase. La réaction
des selles est en rapport avec le degré de putréfaction du contenu
intestinal ; elles sont d'autant plus alcalines que la putridité est
plus accusée. Il semble donc que la production de réductase est
surtout en rapport avec l’activité des microbes protéolytiques.
_ Invitro. La réductase fécale, révélée par le réactif de Schar-
dinger, n’exerce pas d'action réductrice sur la bilirubine. Ce fait
est important pour la solution d'un problème que nous avons
déjà abordé (1) et dont nous poursuivons l’étude : la pauvreté
en pigments biliaires de la selle « mastic », qui caractérise la.
dyspepsie du lait de Vache. Cette pauvreté a été attribuée à ce que
les pigments sécrétés en quantité normale par le foie, seraient
réduits par les processus putrides bien au-delà du stade « sterco-
bilinogène » et ne seraient plus décelables par les procédés ordi-
naires. Cette manière de voir est en désaccord avec le fait que
nous venons de signaler. Celui-ci est plutôt en faveur de la
théorie qui attribue la décoloration de la selle « mastic » à ce que
le foie ne sécrète plus de pigments biliaires en quantité suffisante.
SYNDROME ADIPOSO-GÉNITAL ET DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL
(PRÉSENTATION D'UN CHIEN),
par JEAN Camus et G. Roussy.
Nous présentons à nouveau un Chien chez lequel nous avons
déterminé, à la fin de l’année 1919 (il pesait à cette époque
15 kgr.) une lésion expérimentale de la base du cerveau, dans la
région hypophysaire. Ce Chien, à la suite de cette Jésion, a été
atteint de diabète insipide permanent et nous avons vu s'installer
chez lui le syndrome adiposo-génital typique ; son poids est passé
à 26 kgr. I] a fait l’objet d’une présentation à la Société de bio-
logie, il y a exactement un an. À cette époque, quelques mem-
4) C. R. de la Soc. de biol., 17 juillet 1920, p. 1080.
SÉANCE DU 9 JUILLET 297
"a
bres de la Société ont pensé qu'il serait intéressant de suivre
l’évolution des diverses manifestations réalisées chez cet animal
-encore relativement jeune. Depuis un an, son état est resté iden-
tique ; il est toujours atteint de diabète insipide (3 ou 4 litres
d'urine par 24 heures) et le syndrome adiposo-génital n'a pas
varié. La verge est restée très petite ; les testicules ne se sont
pas développés, les bourses absentes, les instincts génésiques ne
sont pas apparus. Îl est toujours obèse.
RACHISTOVAÏNISATION ET RACHISYNCAÏNISATION EXPÉRIMENTALES ;
LEURS ACCIDENTS, LES MOYENS D'Y REMÉDIER,
par RENÉ BLocu, JEax Camus et HERTz.
Au cours d'interventions chirurgicales après rachistovaïnisation
et rachisyncaïnisation, Bloch et Hertz ont, dans quelques cas,
observé des syncopes graves, et ont combattu ces accidents par
l'injection intrarachidienne de caféine (1).
Les effets favorables de ce procédé employé chez l'Homme nous
ont incité à l’étudier expérimentalement. Les accidents observés
chez l'Homme se présentent avec l'allure d’une intoxication bul-
baire, c’est pourquoi il a paru que la technique expérimentale la
plus simple consistait à intoxiquer le bulbe directement en injec-
tant les anesthésiques dans le liquide céphalorachidien entre
l’atlas et l’occipital.
Pour la même raison, les antidotes ou substances susceptibles
‘de se comporter comme tels ont été injectés par la mème voie.
_ Nos recherches ont porté du 26 Chiens. Dans ce groupe, 14
expériences ont porté sur la stovaïne, 9 sur la syncaïne et 3 à la
fois sur la syncaïne et la stovaïne.
Expériences sur la stovaine : Chien 1, P=5 kgr. 600 : une dose
de 2 centigr. de stovaïne lui donne anesthésie et paralysie motrice
avec ralentissement de la respiration : survie. — Chien 2,
P=:1/, kgr. : une dose de A centigr. de stovaïne ralentit puis
parait arrêter la respiration (pas de graphique) ; 12 centigr. de
caféine font reparaître la respiration et donnent des convulsions :
survie. — Chien 3, P=ro kgr. Soo : 3 centigr. stovaïne donnent
arrêt respiration, 6 centigr. caféine sont injectés sans résultat :
mort. — Chien 4, P= 16 kgr. 700 : À centigr. stovaïne donnent
arrêt respiration ; 5 centigr. caféine sont injectés sans résultat
. mort. — Chien 5, P—9 kgr. {oo : 4 centigr. stovaïne donnent arrêt
(x) Presse médicale, 19271, n° 33.
298 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
respiration, 12 centigr. caféine avec respiration artificielle manuelle
ramènent la respiration : survie. — Chien 6, P=3 kgr.: 5 centigr.
stovaïne, suivis de 25 centigr. caféine, petites convulsions : accé-
lération du rythme respiratoire. Pas de syncope. — Chien 3,
P=10 kgr. 500 : 10 centigr. stovaïne et en même temps 25 centigr.
caféine, arrêt respiration. Mort malgré respiration artificielle
manuelle. — Chien 8, P=13 kgr. 5oo : 14 centigr. stovaïne et
en même temps 50 centigr. caféine. Mort immédiate. — Chien 9,
P=—9 kgr. 400 : 8 centigr. stovaïne et en même temps 25 centigr.
caféine, pas d'arrêt respiratoire. Guérison (ce Chien a reçu quel-
ques jours avant {À centigr. de stovaine). — Chien ro, P=
10 kgr. : 8 centigr. stovaïne, puis 25 centigr. caféine : mort. —
Chien 11, P=5 kgr. : 3 centigr. stovaïne, puis 25 centigr. ca-
féine : mort. — Chien 12, P=37 kger. 600 : 1/2 milligr. adrénaline,
puis 7 centigr. stovaïne. Mort malgré respiration artificielle ma-
nuelle. — Chien 13, P= 10 kgr. : 3 centigr. stovaïne, arrêt respi-
ration, respiration artificielle manuelle : respiration reparait ;
15 milligr. stovaine : arrèt respiration, injection de 25 centigr-
caféine sans effet : mort. — Chien 14, P=r4 Kker. : 5 centier.
stovaïne, arrêt respiration, respiration artificielle manuelle qui
ramène la respiration faiblement ; 25 centigr. de caféine donnent
aussitôt grande amplitude de la respiration et augmentation de
la pression artérielle : survie.
Expériences sur stovaine et syncaïne. : Chien 15, P=8 kgr. 500 :
8 centigr. syncaïne, puis 20 centigr. caféine, puis 1 milligr.
adrénaline, puis supporte bien 65 milligr. de stovaïne, mais une
nouvelle dose de 15 centigr. stovaine donne la mort. — Chien 16,
P=8 kgor. {oo : 5 centigr. syncaïne, puis 20 centigr. caféine,
puis 14 centior. stovaine > mort: immédiate. =VOrenten
P=7 kgr. 5oo : 10 centigr. syncaïne, puis 3 centigr. stovaine,
arrêt respiration ; 20 centigr. caféine sont sans effet : mort.
Expériences sur Syncaine * Clien 18, P=7 Kerr S2Ncentuor
syncaïne par doses successives jusqu'à syncope, caféine sans effet :
mort. — Chien 19, P=S kgr. : 42 centigr. syncaïne par doses suc-
cessives Jusqu'à syncope, caféine ou adrénaline sans effet : mort.
— Chien 20, P=6 kgr. 300 : 27 centigr. syncaïne par doses suc
cessives jusqu'à syncope, caféine, adrénaline, sans effet : mort. —
Chien 21, P=S8 kgr. 400 : 8 centigr. syncaïne, syncope, mort, —
Chien 22, P=5 kgr. : 5 cenligr, syncaïne, ‘puis 2o/"centign-4ca
féine, augmentation nette du rythme respiratoire. Survie. —
Chien 23, P=8 kgr, 4oo : 20 centigr. syncaïne par doses succes-
sives jusqu'à syncope, puis 2 milligr. strychnine : mort. —
Chien 24, P=3 kgr. : 30 centigr. syncaïne, par doses successives.
jusqu'à syncope. La respiration artificielle au soufflet électrique
pendant 2 heures, puis,20 centigr. caféine, puis 0,5 milligr. d'adré-
SÉANCE DU Ÿ JUILLET 299
naline sont sans effet : mort. — Chien 25 ,P=7 kgr. 300 : 35
centigr. syncaïne, par doses successives jusqu'à syncope. Respi-
ration artificielle au soufflet électrique pendant 65 minutes
retour de la respiration : survie. — Chien 26, P—9 kgr. 200
35 centigr. syncaïne, par doses successives jusqu à syncope. Res-
piration artificielle avec soufflet électrique 1 heure 15. Retour de
la respiration : survie.
Conclusions. De ces 26 expériences, résumées trop brièvement,
et qui gagneraient beaucoup à être illustrées des graphiques qui
ont été pris, nous tirerons les principales indications suivantes,
dont quelques-unes sont connues, dont d’autres ont besoin d'être
précisées. |
La stovaïne et la syncaïne déterminent des accidents bulbaires
et frappent plus spécialement les centres respiratoires. La syncope
respiratoire peut sa produire avec des doses non habituellement
mortelles, sous l'influence, semble-t-il, d'un changement de po-.
sition, d'un mouvement brusque imprimé à l'animal.
La stovaïne est hautement plus toxique, pour les centres respi-
ratoires, que la syncaïne et la marge entre la dose anesthésiante
et la dose mortelle est plus étroite pour là première de ces subs-
tances.
La caféine est susceptible d’exciter les centres respiratoires et
de combattre une syncope qui se produit fortuitement ave une
dose d’anesthésique inférieure à la dose habituellement mortelle.
Elle ne neutralise pas les effets d'une dose d'anesthésique süûre-
ment mortelle, que l'injection de caféine soit faite avant, pendant
ou après l'injection d’anesthésique.
Il est recommandé d'employer la respiration artificielle en
mème temps que la caféine. La respiration artificielle faite
à la main rend de grands services, la respiration bien réglée avec
un soufflet électrique est très supérieure ; elle doit être prolongée
jusqu'au retour de la respiration spontanée, c'est-à-dire durer
1 heure et demie et plus, l'élimination de l’anesthésique deman-
dant enyiron cette durée.
ACTION CATALYTIQUE DE L'ALCOOL BENZYLIQUE,
par J. JAcogson.
Dans nos communications antérieures (1) nous avons signalé le
fait que l’alcool benzylique empêche les actions des diastases :
que des doses mortelles de toxines et de tuberculine brute, addi-
(x) GC. R. de la Soc. de biol., 6 mars, 24 avril, 17 juillet et 30 octobre 1920.
300 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
tionnées d'alcool benzylique et injectées à des animaux ne pro-
voquent pas la mort ; enfin, que la culture de Bacilles de Koch,
mélangée à l'alcool benzylique et injectée à des animaux ne pro-
voque pas même un abcès froid.
Quel est le mode de cette action ? Dans notre note du 30 octobre
1920, nous avons supposé que l'alcool benzylique agit comme
agent d'oxydation. Tout en nous réservant de revenir sur cette
question, nous nous sommes demandé si, avant l'oxydation, l’al-
cool benzylique ne provoque pas la rupture de la molécule.
Pour nous rendre compte de ce phénomène, nous avons étudié
l’action de l'alcool bénzylique sur l’eau oxygénée et sur l’amidon.
a) Eau oxy gene Dans deux tubes, on met 1 c.c. de liqueur.
de Fehling et 4 c.c. d’eau distillée. Dans le premier tube, servant
de témoin, on ajoute quelques gouttes d’eau oxygénée. Dans
l’autre tube, on ajoute l’eau oxygénée mélangée avec de l’alcool
benzylique (5 c.c. d’eau oxygénée, 3 gouttes d’aleool benzÿlique,
on agite et on laisse reposer pendant ro minutes). En comparant
colorimétriquement la réduction temporaire de la liqueur de
Fehling dans les deux tubes, laquelle se produit à froid par l'eau
oxygénée (1), on constate que, pour le second tube, il faut em-
ployer deux fois plus d’eau oxygénée que pour le tube témoin.
b) Amidon. Dans un tube, on met 1 c.c. d'empois d’amidon à
6 p. 100, 9 c.c. d'eau distillée et 3 gouttes d'alcool benzylique ;
on agite Here et l’on ajoute quelques gouttes d’iode-iodurée.
On constate alors que la coloration bleue caractéristique de l’ami-
don ne se produit pas et que le liquide prend une teinte violet-
marron caractérisée pour la dextrine.
Ainsi, le dédoublement d’eau oxygénée et d’amidon par l'alcool
benzylique nous permet de conclure que cet alcool exerce une
action catalytique.
À QUOI EST DU LE PHÉNOMÈNE DE LA ( STROBOSCOPIE RÉTINIENNE »
(FIGURE RADIÉE APPARAISSANT
AU COURS DE LA ROTATION DES DISQUES A SECTEURS) D},
par HExR1I PrÉRON.
Lorsqu'on fait tourner, avec une vitesse croissante (2), un disque
comportant des secteurs alternativement clairs et sombres, il se
(1) Ad. Wurtz, Dict., t. TIT, eau oxygénée.
(2) Ces observations ont été faites en utilisant un dispositif de rotation spé-
cial, à vitesse réglable et modifiable .de façon continue que j’ai fait construire,
et qui est entraîné par un moteur électrique à vitesse constante.
: SAVONS ANTISEPTIQUES VIGIER
HYGIENIQUES ET MÉDICAMENTEUX
SAVON doux ou pur. S. surgras au Beurre de cacao. S. Panama. S. Panama et Goudron.
S. Naphtol. S. Naphtol soufré. S. Goudron et Naphtol, S, Sublimé, S. Boriqué. S. Créo-
line: S: Eucalyptus. S,. Résorcine. S. Salycilé. S. Salol. S. au Solvéo!. S. Thymol. S. à
Pex\ide de zinc. S. à la Formaldéhyde.
AVON à l'Ichthyol. S. Panama et Ichthyol. S. Sulfureux. S. à l'huile de cadée. S. Goudron.
S. Boraté. S. Goudron boriqué. S. Iodé à 5 p. 100 d’'iode. S, mercurie là 33 4 100 de
mercure. S. au Tannoforme contre les sueurs, 5. à l'huile de Chaulmoogra, contre
la lépre, le psoriasis. S. Baume du Pérou ét Pétrole (gale, parasites).
DAV ON IDE EREEICE WEIGNEEE
LE MEILLEUR DENTIFRICE ANTISEPTIQUE pour l'entretien des dents, des
gencives, des muqueuses, Il prévient les accidents buccaux,
Pharmacie VIGIER et HUERRE, Docteur ès-sciences
Fe 12, Boulevard Bonne-Nouveille. PARIS
AÉCOIESRS
S Az’ HUI |
"TOUTES INDICATIONS 0e L'IODE ET DE LA THIOSINNAMINE
= JABES, ARTERIO-SCLEROSE, Affections GANGLIONNAIRES, SCROFULE, et.
nn Littérature et Echantillons: A. COGNET & C", 43, Rue de Saintonge, PARIS
Thiosinnaminéthyliodide G6
ÉNALEPTINE
{Adrénaline pure, cristallisée, lévogyre)
Les contrôles :
PHYSIQUE : notamment la détermination du pouvoir
rotatoire, ef
PHYSIOLOGIQUE : 1a détermination du coefficient
toxique et du pouvoir vaso-constricteur,
_ sont pratiqués systématiquement pour chaque fabrication
de notre RÉNALEPTINE. ;
Nous pouvons donc 1 la plus formelle garantie de son For
thérapeutique et de la constance de celle-ci.
INDICATIONS :
Indications médicales. — Insuffisance surrénale ; défaillance
cardio-vasculaire et hypotension ; vomissements incoerciblés de la
grossesse ; dyspepsie atonique ; asthme essentiel, rachitisme,
ostéomalacie, crises nitritoides, etc.
Indications chirurgicales. — Dans tous les cas ou il ést néces-
saire d'obtenir une ischémie locale temporaire,
Présentation :
Pour les prescriptions par voie gastrique. — En flacon de 15 gr. d’une
solution au millième.
Pour injections hypodermiques. — En boiles de 10 ampoules de 1 c. c.
stérilisées,contenant 1 milligramme ou 1 demi-milligr.de Rénaleptine.
—FÉ—
LITTÉRATURE FRANCO SUR DEMANDE
Les Etablissements POULENC Frères
92, Rue Vieille-du-Temple;, PARIS (Il)
SÉANCE DU Ÿ JUILLET 301
produit une fusion progressive, d'abord incomplète avec du papil-
lotement, puis homogène. Toutefois, dans certaines conditions,
apparaît un phénomène curieux : Lorsque la fusion est réalisée
et que la vitesse continue de croître, un papillotement se mani-
feste à nouveau (1), qui bientôt devient plus net, et l’on remarque
des secteurs alternativement plus clairs et plus sombres tournant
en sens inverse de la rotation réelle avec une vitesse qui décroit,
et, pour une certaine vitesse critique de la rotation réelle, on a
l'apparence d'une figure radiée immobile, dont les secteurs fan-
tômes reproduisent exactement l'aspect des secteurs réels, sauf
en ce quils sont respectivement, les clairs moins clairs, et les
sombres moins sombres. Lorsque cette vitesse critique est dé-
passée, les secteurs fantômes se remettent à tourner, en sens in-
verse, cette fois, c’est-à-dire dans le sens même de la rotation
réelle du disque ; leur rotation s'accélère, le papillotement repa-
rait, satténue, et la fusion se réalise. À partir de ce moment,
quelle que soit l'accélération de la vitesse, le disque garde wn
aspect homogène.
Pour des vitesses moins fréquentes que la vitesse critique, et
qui sont avec elles dans un rapport simple, de moitié par exemple,
on peut obtenir encore l'apparence d’une figure radiée immobile,
mais le nombre des secteurs fantômes est alors doublé.
Quand, au cours des recherches sur la persistance rétinienne, je
me trouvai en présence de ce phénomène curieux, je m'enquis,
pour savoir s'il avait été déjà constaté. Or, je le trouvai décrit
par Charpentier, sous le nom de « stroboscopie rétinienne », à
l’appui de sa théorie des oscillations propres de la rétine, dans les
termes suivants (2) :
« Nous pouvons retrouver ces oscillations sous une autre forme
bien frappante qui nous fournit, en outre, une méthode plus
précise pour mesurer leur fréquence. Cette méthode est celle de
la stroboscopie rétinienne. On sait que si deux disques rotatifs,
percés d'un nombre égal de secteurs et placés sur un fond éclairé,
tournent dans le même sens l’un devant l’autre, avec une vitesse
peu différente, l'œil voit des apparences diverses suivant la vitesse
relative de ces deux disques ; la lumière ne passant en un point
donné qu’au moment des coïncidences de deux secteurs vides, et
ces coïncidences pouvant avoir lieu en des points et à des mo-
ments variables, il en résulte l’apparence d’une figure radiée qui
se déplace ou qui reste fixe, suivant que le disque antérieur tourne
(x) Avec des disques tournants ayant un nombre suffisant de secteurs, le
phénomène décrit se produit avant même que soit réalisée la fusion première.
On a ainsi un double papillotement.
(2) Charpentier. Impressions lumineuses sur la rétine, in : Traité de Physique
biologique, t. IT, 1903, p: 878.
302 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
plus vite, moins vite ou aussi vite que le disque postérieur ;
dans le premier cas, la figure semble tourner en sens inverse
du mouvement des disques, plus lentement qu'eux et d'autant
plus lentement que leur vitesse est plus voisine ; dans le second,
même mouvement apparent, mais dans le sens de la rotation des
disques ; dans le troisième cas, la figure reste intermittente sur
place. Or, j'ai trouvé que des phénomènes analogues pouvaient
se produire avec un seul disque, lorsque sa vitesse de rotation
est voisine d’une certaine valeur déterminée, celle pour laquelle
les fréquences du passage de chaque secteur éclairé devant un
point donné de la rétine sont les mêmes que celle des oscillations
qui se produisent à chaque excitation lumineuse... On peut, avec
quelques tätonnements, produire des phénomènes stroboscopi-
ques avec des fréquences d’excitations deux, trois, quatre, six fois
.moindres. »
Au lieu d'oscillations rétiniennes propres, je pensai, pour ma
part, à l'intervention d’une phase réfractaire d'excitation du nerf,
dont la valeur eût été, d'après mes vitesses critiques, de 5 milliè-
mes de seconde, chiffre très vraisemblable.
Je procédai à une analyse systématique, dans le détail de
laquelle il est inutile d'entrer. ;
Pour m'assurer du bien fondé de mon hypothèse, je cherchai
en particulier à vérifier une de ses conséquences : du fait de
l'existence de la phase réfractaire, quand on regarde le disque
tournant, à la vitesse critique donnant l'apparence d’une figure
radiée immobile, il devrait y avoir comme une photographie
instantanée de la position des secteurs à l'instant où l'on com-
mence à regarder. Dès lors, cette position devrait être différente
pour plusieurs observateurs regardant brusquement les disques
tournants. Or, en fait, avec des disques à deux secteurs clairs
seulement, je constatai que la position des secteurs fantômes était
toujours identique pour tous les observateurs ; elle paraissait bien
déterminée objectivement.
Je recherchai dès lors la cause objective du phénomène dans
les conditions où j’opérais, c’est-à-dire à la chambre noire avec
éclairage artificiel défini, comme le faisait sans doute aussi
Charpentier.
Je m'aperçus bientôt que cette cause résidait dans le mode
d'éclairage : ampoule à incandescence sur courant alternatif. La
pseudo-période réfractaire, où les pseudo oscillations rétiniennes
se ramenaient aux oscillations inaperçues de l’intensité lumineuse
du filament métallique soumis aux alternances du courant. En
courant continu, je n’obtenais rien de tel, à moins de réaliser,
avec un diapason, un certain nombre d’interruptions par seconde.
SÉANCE DU 9 JUILLET 303
Les vitesses critiques s'adaptaient, alors, dans chaque cas, aux
fréquences d’interruptions.
L'immobilité des secteurs fantômes de la figure radiée est
obtenue lorsque l'intervalle de temps entre les débuts de passage
de deux secteurs clairs consécutifs séparés par un secteur sombre
— ou de deux secteurs d'une même couleur, séparés par un sec-
teur de couleur différente (1) — en un point donné, est égal à
l'intervalle qui s'écoule entre deux renforcements consécutifs de
la source lumineuse : cet intervalle est, par exemple, de
0,020 sec., avec une lampe à incandescence sur continu subissant
5o interruptions par seconde ; de fait, avec un disque à 5 secteurs
clairs séparés par 5 secteurs sombres, l'immobilité est alors
obtenue quand la vitesse de rotation est exactement de ro tours
par seconde ; en doublant le nombre des secteurs, la vitesse doit
être réduite de moitié.
N'ayant jamais obtenu le phénomène avec un éclairement
stable, et bien que j'ignore les conditions exactes des expériences
de Charpentier (dans lesquelles il y aurait eu 37 ou 38 renforce-
ments par seconde), je puis affirmer que la « stroboscopie réti-
nienne » n'a rien à voir avec des oscillations propres de la rétine,
et est conditionnée par des oscillations d'origine extérieure.
Deux conséquences de ce phénomène sont à signaler : La pre-
mière, cest que, pour étudier la persistance rétinienne et le seuil
_ de fusion, ou pour faire de la photométrie de papillotement
(flicker photometry), il faut éliminer rigoureusement l'éclairage
par lampes à incandescence sur courants alternatifs ou inter-
rompus, et, d’une façon générale, tout mode d'éclairage suscep-
üible d’oscillations propres, même non perceptibles.
La seconde, c'est que, en employant du courant alternatif dont
on connait la période, on peut contrôler une vitesse de rotation
par la méthode des disques à secteurs. L'’immobilité de la figure
radiée est, en outre, un témoin excellent de la constance d’une
vitesse de rotation, là moindre oscillation en plus ou en moins
de cette vitesse entraînant un déplacement des secteurs fantômes,
déplacement dont le sens indique le ralentissement ou l’accélé-
ration.
(x) Lorsque le disque est composé de secteurs de grandeurs inégales, il
existe une vitesse critique, donnant la figure radiée immobile, correspondant
à la durée de passage de chaque secteur ou de chaque groupe de secteurs.
304 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
LEUCOPÉNIE ET HYPERLEUCOCYTOSE CHEZ LE NOURRISSON
PAR INGESTION DE MINIMES QUANTITÉS D'IODE,
par H. DorcencourT, G. Banu et À. Paycnère.
Les travaux que nous poursuivons sur la leucocytose digestive.
du nourrisson (1) nous ont conduit à étudier les modifications
subies par la leucocytose normale du fait de l’ingestion de cer-
taines substances chimiques définies. Les résultats obtenus en ce:
qui concerne l’iode, méritent, croyons-nous, d’être rapportés.
Si l’on numère les leucocytes et qu'on établisse la formule leu-
cocytaire d'un nourrisson normal, qu'aussitôt après il ingère
bo gr. d'eau plus 5 gr. de saccharose, puis que de 20 en 20 miï-
nutes durant 3 heures, on refasse numération et formule, on ne
constate aucune variation leucocytaire appréciable. Si, au même
sujet, on donne à absorber le mélange précédent additionné de
VIT gouttes de Hquide de Gram (2), on constate des variations.
leucocytaires importantes, l'observation ci-dessous réalise le pro-
totype le plus souvent observé.
Nombre Polynu- Gds Mono- Moy. Mono- Eym- Eosino-
de cléaires nucléaires nucléaires phocytes ‘philes
1péoos H 6 mois leucocyles p- 100 p. 100 p. 100 p. 100 p.100
Avant l’ingestion ........ 13.400 38 9 20 33 ()
Ingestion : Eau.... 5o gr.
SACCHATOSE 2e mens DST
Liqg. de Gram VIT gouttes
(lode : 2 mmgr. 8)
20/ après l’ingestion .. 8.600 36 A 20 4o Ce)
ho! — PI 0 000 30 8 5 6x O
6o/ — HeO 200 27 5 6 62 (e)
80/ — .. T0. 400 25 5 le 65 I
120/ —- 17-000 36 7 ET 46 (e]
Ainsi donc, l'absorption de 2 mmgr., 8 d’iode (1 métalloïdi-
que=o,oo12 gr. | de KI=o,0016) détermine l'apparition d’une
leucopénie sanguine importante, 4.800 éléments, dont le maxi-
mum est d'environ 20 minutes après l’ingestion, puis il s'effectue
un relèvement leucocytaire rapide, tel que le taux initial est
atteint en 1 heure environ, il est bientôt dépassé et 2 heures après
l’ingestion il existe une hyperleucocytose souvent accusée (4.500
(1) Dorlencourt et Banu. La leucocytose digestive chez le nourrisson normal.
Société de Pédiatrie, juillet 1920. — Congrès de Physiologie, 1920. La leucocy-
tose digestive au cours des diarrhées communes de la première enfance. C. R.
de la Soc. de biol., 5 mars 1921. — Dorlencourt. Considérations sur la leuco-
pénie digestive chez le nourrisson normal. Société de Pédiatrie, mai 1921.
(2) Formule de Ja liqueur de Gram : eau, 300 c.c. ; iode, 1 gr. ; iodure de
K, 2 gr.
SÉANCE DU 9 JUILLET 305
éléments). Puis les leucocytes diminuent pour, vers la 3° heure,
faire retour au taux initial et s'y stabiliser. L'ensemble de ces
réactions est constant et s'observe, pour des conditions d'expé-
rience identiques, dans tous les cas. La formule leucocytaire qui,
chez le nourrisson, est déjà à prédominance mononucléaire, varie
généralement vers le sens de l’exagération de la monoxueléose et
surtout de façon très nette de la Iymphocytose, mais ces variations
sont moins nettes, moins constantes, que les modifications quan-
titatives et varient fréquemment d'un sujet à un autre.
Nous avons cherché à déterminer la dose minima d'iode capable
de provoquer les modifications leucocytaires que nous venons de
signaler : 2 mmgr. d’iode ([ métalloïdique 0,0008, I de KI 0,0012)
(moyenne de 4 expérimentations) provoquent une leucopénie de
2.800 et une hyperleucocytose de 2.400 éléments.
8/10 de mmegr. d'iode (I métalloïdique 0,00032, I de KI 0,000)
(moyenne de 3 expériences) donnent une leucopénie de 1.300, une
hyperleucocytose de 1.500 éléments. Dans 1 cas, la leucopénie
fut nette, 1.400 éléments, l’hyperleucocytose manqua.
4/10 de mmegr. d’iode (1 métalloïdique 0,00015, I de KI 0,00025)
(3 expériences). Dans un cas seulement, il y a eu leucopénie (1.300
éléments), l'hyperleucocytose a été extrêmement peu marquée ou
nulle. :
Ainsi donc, des doses d'’iode aussi minimes que celles comprises
entre 4/10 et 8/10 de mmgr. sont encore capables, en ingestion,
de provoquer une leucopénie et une leucocytose appréciables.
Quand la dose est extrêmement faible, la leucopénie seule apparaît.
Ce qu'il est, croyons-nous, essentiel de remarquer, c’est que
l’iode aux doses homéopathiques que nous venons d'indiquer
provoque en ingestion chez le jeune enfant des réactions leuco-
evtaires — leucopénie initiale, hyperleucocytose — en tous points
identiques, superposables à celles qu'on observe après l’absorp-
tion d’un repas lacté normal et telles que nous les avons antérieu-
rement déerites chez le nourrisson. Ce fait est, pensons-nous,
d'une importance théorique capitale, c’est ce que nous envisa-
gerons dans un prochain travail.
LÉ
Du Taux GLYCÉMIQUE AU COURS DES CIRRHOSES DU FOIE
ET DE SES RAPPORTS AVEC LA GLYCOSURIE ALIMENTAIRE PROVOQUÉE,
_ par À. CaaurFraARD, P. Bron et Zizine.
Au cours de recherches récentes pratiquées chez des malades
atteints de cirrhoses du foie, à la période d'état, nous avons cons-.
Biorocre. CoMPTEs RENDUS, — 1901. T. LXXXV. Se 22
306 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
taté, en règle générale, l'existence d'un syndrome humoral carac--
térisé par l'urobilinurie, la chlolalurie, l’'hyperglycémie.
De ces trois éléments, nous ne voulons retenir que le dernier.
et nous nous proposons de montrer que chez les cirrhotiques, l'hy-
perglyeémie est presque constante, qu'elle permet de comprendre
le mécanisme de la glycosurie alimentaire provoquée, et que le.
dosage du sucre du sang peut utilement se substituer. à l'épreuve.
de Cora
Le tableau suivant résume les faits que nous avons observés.
Noms Diagnostic Glycémie Glycosurie alimentaire
Kieeeeree. Cirrhose hypertrophique- 1,10 positive
Cr Cirrhose atrophique 1,14 positive
DEStEreE cr Cirrhose hypertrophique 1,18 positive
Cadres Cirrhose hypertrophique 1,20 positive
(Ce : Cirrhose biliaire 1520 négative
Diese Cirrhose atrophique 1,40 positive
CURE Cirrhose atrophique 1,50 positive
BAe cocon a Cirrhose graisseuse 1,574 positive
Bou ere Cirrhose atrophique 1,97 positive
Grd re Cirrhose atrophique 1,80 positive
CNE re ou Cirrhose atrophique 1,97 positive
Le premier fait qui ressort de ce tableau, c'est que tous nos:
cirrhotiques étaient des hyperglycémiques, mais à des degrés dif-
férents : 5 d’entre eux donnaient des taux glycémiques variant
entre 1,10 gr. et 1,25 gr. Parmi les 6 autres, 1 avait 1,102
et 5 oscillaient entre 1,50 gr. et 1,87 gr. Chez tous ces malades,
l'épreuve de la glycosurie alimentaire provoquée a été faite en
leur administrant le matin à jeûn une dose de 150 gr. de glu-
cose. Sur ces 11 sujets,-10 ont eu une glycosurie nettement posi-
tive, pour un seul, atteint de cirrhose biliaire hypertrophique
avec ictère chronique, l'épreuve a été négative.
Il est facile de comprendre par quel mécanisme physiologique
apparaît, dans les cas de ce genre, la glycosurie provoquée ; il
semble bien prouvé que malgré l’action d’arrêt protectrice du
foie, l'ingestion d’une dose massive de glucose, chez un sujet sain,
provoque une hyperglycémie transitoire, mais sans glycosurie.
Si le taux de la glycémie dépasse les limites physiologiques, l’hy-
perglycémie alimentaire provoquée, qui vient sy surajouter, se
trouve assez élevée pour atteindre le seuil de sécrétion pour.le glu-
cose et la glycosurie n’est que la projection au dehors de l'hyper-
glycémie totale préexistante et provoquée. Il faut également tenir
compte de ce fait très probable que chez un sujet déjà en état
d'hyperglycémié, il existe un trouble du métabolisme hydro-
carboné qui le rend incapable de détruire rapidement un apport
massif de glucose. La glycosurie alimentaire ne fait, en somme,
SÉANCE DU Ÿ JUILLET 307
que traduire ici le trouble du mécanisme régulateur de la gly-
colyse.
Mais, par cela mème, cette glycosurie alimentaire provoquée
perd de son importance physiologique et ne nous apparaît plus
que comme un signe de seconde étape constaté sur le plan uri-
naire et qu'il y a tout intérêt à remplacer par la constatation sur
le plan sérique de l’hyperglycémie, d’où la conséquence qu'il est
préférable, en clinique, de remplacer l'épreuve de Colrat par la
recherche du taux glycémique plus précise et plus proche de la
réalité physiologique des faits.
L'interprétation de ces hyperglycémies cirrhotiques est chose
encore assez incertaine, cependant, en comparant les observations
cliniques de nos malades, nous avons été frappés de ce fait que les
cas à hyperglycémie notable s’accompagnaient d'une circulation
collatérale très développée. Si l’on considère cette circulation
collatérale comme donnant jusqu'à un certain point la mesure
de l'hypertension portale profonde, nous pouvons nous demander
si le degré de la stase veineuse viscérale ne retentit pas plus ou
moins sur le pancréas et ne nous explique pas ainsi le taux sur-
élevé du sucre sanguin.
Depuis la thèse de Desbouis, on admet, en effet, que dans l'in-
suffisance glycolytique, c'est l'insuffisance pancréatique qui est
en cause beaucoup plus que l'insuffisance du foie ; aussi, est-ce
l'interprétation qui nous paraît la plus probable, bien qu'on ne
puisse la considérer encore comme pleinement démontrée. Si cette
manière de comprendre les faits se confirmait, l'hyperglycémie
deviendrait un témoin de la gêne de la circulation portale sous
hépatique et par cela même pancréatique.
ÂBAISSEMENT DE LA TENEUR EN ANTICORPS TUBERCULEUX
DU SÉRUM DES MALADES co
SOUS L'INFLUENCE DES INJECTIONS SOUS-CUTANÉES D'OXYGÈNE,
par P. Armann-DertLze, HiLLEMAND et LEsTroQuoy.
Ayant eu l'occasion de pratiquer des injections sous-cutanées
d'oxygène sur une série de 27 malades de notre service de Femmes
tuberculeuses à l’hospice d’'Ivry, nous avons pu constater un fait
intéressant : chez presque tous nos sujets, il s’est produit, sous
l'influence du traitement, une baisse de la teneur du sérum en
anticorps tuberculeux.
- Ces anticorps ont été dosés par la méthode des doses croissantés
d'alexine de Calmette et Massol, en employant de l’antigène mé-
308 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
thylique, préparé par Bocquet et ie Voici les résultats que
nous avons obtenus
Dose d’alexine par c.c. de sérum
Avant traitement - Après traitement Résultat clinique
Formes de début non bacillifères.
P. h,44 De Amélioration
B. 13,33 999 »
SE 10 8,33 »
CNE 10 6,66 »
Im. 6,066 1,06 »
C2 16,66 5 »
M. 18,33 3,33 »
Hu. 5 1,66 »
Fr. 33,33 . 6,66 Aggravation
SA AR 03284 6,66 Amélioration
Ve. 53 45 »
Conclusion : Sur 11 malades, 10 diminutions d'anticorps, 1
augmentation.
Dose d'alexine par c.c. de sérum
Avant traitement Après traitement Résultat elinique
Formes fibrocaséeuses bacillifères.
; 8,33 1,66 Etat stationnaire
G. 6,66 6,66 Amélioration
Ha. 1,66 6,66 Amélioration
Sa, 5 ‘13,33 Etat stationnaire
M. : 1,66 6,66 Amélioration
R. 329 323 Etat stationnaire
Conclusion : Sur 6 malades, 1 diminution, 2 sans changement,
3 augmentations.
Dose d'alexine par c.c. de sérum
Avant {raitement Après traitement Résultat elinique
Formes cavitaires.
JE 10.33 8,33 Amélioration
G. 6,66 5 Aggravation
Ger. 20 8,33 Amélioration
Gir. 16,66 1,66 »
Rec. 8,33 5 »
Pol. 10 3:99 »
Ca 16,33 1,66 »
Seu. 6,66 10 Aggravation.
Ph. 19259 3,33 »
je 5 10 Amélioration
Conclusion : Sur 10 malades, 8 diminutions, 2 augmentations.
La question de la signification des anticorps tuberculeux dans le
sérum n’est pas encore élucidée. Il semble cependant, d’après les
dernières recherches, qu'il ne faut plus considérer les anticorps
SÉANCE DU 9 JUILLET 309
—————— ———"———]———]——_—————————————————…—…—…—…"…"…"…"…"…”…"’_"_ _-_-—— —__———…."…".…"—.….…"…"…"_—"…"_"— .—…"— —"_…" ÛÀû
/ s AE
comme l'indication d’une réaction de défense, mais bien comme
des témoins du processus tuberculeux en activité.
D'après les chiffres que nous venons de citer, la diminution des
anticorps, dans les cas que nous avons envisagés, paraît être en
rapport avec une augmentation du processus de défense. Elle
semble corroborée par d’autres faits que nous exposerons ultérieu-
rement et avons déjà observés dans un certain nombre de cas, à
savoir que l'opération du pneumothorax artificiel fait presque en-
tièrement disparaître les anticorps chez les malades traités.
(Service des tuberculeux de l'hospice d'Ivry
et du laboratoire du P' Calmette, Institut Pasteur).
ÉTUDE DES VARIATIONS PLÉTHYSMOGRAPHIQUES DIGITALES PASSIVES
ET LEUR APPLICATION AU CONTRÔLE DES MÉTHODES CLINIQUES
DE DÉTERMINATION DES, PRESSIONS VASCULAIRES,
par A.-C. GUILLAUME.
Poursuivant une série de recherches sur l'étude comparative
des chiffres fournis par les diverses méthodes de détermination de
la pression artérielle, j'ai tenté la réalisation d'un procédé de
contrôle par l'étude de la courbe pléthysmographique digitale,
enregistrée simultanément aux variations de pression produites à à
. d'un manchon compresseur, placé en des points varia-
bles du membre.
La courbe qui traduit les variations pléthysmographiques re-
produit une série de phases qu'il est toujours possible d”° Hu es
ce sen les suivantes :
° Pression croissante dans le manchon compresseur partant
de zéro pour atteindre une pression supérieure à la maæxima. La
courbe pléthysmographique est faite : a) d’une montée rapide (ac-
croissement du volume digital), avec augmentation progressive
d'amplitude du pouls digital ; b) tendance de la courbe à réaliser
un plateau, égalité d'amplitude oscillatoire ; €) diminution gra-
duelle des oscillations de la pulsation digitale, la courbe étant à
peu près en plateau ; d) abolition complète des oscillations du
es
° Pression décroissante dans le manchon compresseur, par-
tant d'une pression supérieure à la maxima pour le gagner le zéro.
La courbe pléthysmographique est faite : a) d’un plateau sans
oscillation ; b) d’une reprise des oscillations du pouls digital qui
vont graduellement croissantes, avec montée rapide de la courbe
(accroissement de volume digital s’ajoutant à celui réalisé dans la
‘310 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
phase de compression) ; c) courbe en plateau avec amplitude des
oscillations pulsatiles ; d) chute rapide de la courbe (diminution
de volume digital), aboutissant à un volume sr à celui
qui précède le deu de la compression.
L'étude simultanée des pressions montre que ces diverses
phases répondent aux stades suivants des pressions vasculaires.
Phases de compression croissante exercée par le manchon
compresseur. a) La montée rapide avec augmentation d'amplitude
répond à la compression veineuse ; b) le plateau avec oscillations
égales répond à l'intervalle compris entre la compression vei-
neuse totale et le début de la compression artérielle (minima) ;
c) le plateau avec diminution graduelle des oscillations répond à
la compression progressivement croissante des artères, la dispa-
nan de l’oscillation traduisant la maxima.
° Phases de décompression du manchon. a) L'apparition de
l'oscillation traduit la maxima, la montée rapide avec augmenta-
tion graduelle de l’oscillation traduit la décompression artérielle,
à la fin de cette période est la minima ; b) le plateau, avec oscil-
lations égales, traduit la période séparant la décompression arté-
rielle du début, de la décompression veineuse ; c) le début-de la
chute de la core répond à la pression veineuse, sa fin à la ces-
sation de toute compression vasculaire.
Grâce à cette méthode, il m'a été El de faire l'étude
comparative des diverses méthodes de détermination des pres-
sions artérielles ; il m'a, de plus, été possible de trouver, suivant
les sujets, des variations individuelles dans la forme générale de
la courbe, variations qui semblent se reproduire dans divers états
pathologiques.
ERRATA.
Note de J. Roskam.
Tome LXXXV, p. 19, ligne 17. Au lieu de : Dans deux opéra-
tions seulement j'ai réussi..…, lire : Dans deux expériences seule-
ment jai réussi.
Id., ligne 37. Au lieu de : les plus longs temps de saignement
de nez. Sur 5 Chiens..., lire : les plus longs temps de saignement.
Sur 5 Chiens.
{4) 311
REUNION
BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES
SÉANCE DU 12 MAI 1921
SOMMAIRE
ARRILLAGA et WaLporp : Action Chiens sans hypophyse......,., 15
-du sulfate de quinidine sur la Mazza (S.) : Méthode thermique
fibrillation auriculaire.......... 13 | pour l'élimination du pouvoir
Ezrzazne (P..1.), Vivozr (D.) et anticomplémentaire des sérums
Marmiwez (F.) : Examen ultrami- dans la réaction de Wassermann. 11
-croscopique du plasma sanguin ci- SORDELLI (A.) : Préparation ra-
MEALÉ Sa ee crue rec 18 | pide des sérums antidiphtériques
Giusri (L.) : Sensibilité aux toxi- dehantewvaleura- rer 14
ques des Crapauds acapsulés ou SORDELLI (A.) et WERNICKE (R.) :
sans hypophyse....... ..,....... 12 | Recherches sur l’oligodynamie.
Houssay (B.-A.) et Hu: (E.) :L Activation de l’eau par le cuivre. 17
diurèse normale et provoquée des
Présidence de M. B.-A Houssay.
MÉTHODE THERMIQUE { OUR L'ÉLIMINATION DU POUVOIR
ANTI-COMPLÉMENTAIRE DES SÉRUMS DANS LA RÉACTION
DE WASSERMANN,
par S. Mazza.
Quelques sérums humains ont un pouvoir anti-alexinique, ou
bien celui-ci apparaît par vieillissement. Cette propriété gêne
T'observateur qui pratique la réaction de Wassermann et l’oblige
à recourir à quelques-uns des procédés dont on a conseillé l'usage
pour éviter cette action.
Nous croyons avoir trouvé une méthode pratique qui atténue le
pouvoir anti-complémentaire. Si, après avoir observé le système
hémolytique, on observe qu'après contact à 37° il ne se produit
pas d'hémolyse dans le tube qui contient uniquement le sérum
du malade et le système hémolytique, on porte tous les tubes dans
un bain-marie chauffé exactement à 50°. A cette température, le
pouvoir anti-complémentaire disparaît et on peut observer le ré-
sultat de la réaction. À 50° l'hémolyse est plus rapide qu'à 37°,
312 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (12)
ainsi un sérum actif à 1 p. 2.000 en 30 minutes à 37°, produit à
5o° l'hémolyse au même titre, mais en 10 minutes. La valeur du
complément et de l’antigène ne change pas non plus à 50°.
Nous croyons que l’atténuation du pouvoir anti-complémentaire
du sérum par chauffage à 50° doit être attribué à un changement
dans l’état colloïdal des globulines.
La méthode que nous proposons est utile pour décider si les
sérums conservés ou transportés de loin et ayant acquis un pou-
voir anti-complémentaire donnent ou non la réaction de Was-
sermann.
(Laboratoire central de l'Hôpital national des cliniques).
SENSIBILITÉ AUX TOXIQUES DES CRAPAUDS ACAPSULÉS
OU SANS HYPOPHYSE,
par L. Grusri.
La vérification de J.-T. Lewis (1) de la sensibilité des Rats acap-
sulés aux divers toxiques, nous a décidé à rechercher si un fait
semblable s’observe chez les Crapauds acapsulés.
Albanese (2} a signalé que les Grenouilles acapsulées succom-
bent à une dose de neurine (0.0005 gr.) huit fois moindre que celle
qui tue les Grenouilles saines (0.004 gr.) : la sensibilité à la strych-
nine et à l’'atropine ne varie pas. Boinet (3) confirme que les Gre-
nouilles acapsulées succombent avec la moitié ou le tiers de la
dose mortelle pour les animaux non opérés ; les Grenouilles acap-
sulées et fatiguées sont encore plus sensibles. Abelous (4) ob-
serva qu'une Grenouille acapsulée succomba à une dose d’atro-
pine qui fut supportée par une autre dont une capsule et le rein
opposé avaient été cautérisés. Mais toutes ces expériences ont été
faites presqu'immédiatement après la destruction des capsules.
Nous avons jugé convenable de n'expérimenter que sur des ani-
maux opérés 23 à 28 jours avant et complètement remis. Nous
avons déterminé la toxicité par injection sous-cutanée, comparati-
vement : 1° chez des témoins intacts ; 2° chez des témoins à reins
cautérisés linéairement ; 3° chez des animaux dont les deux Cap-
sules avaient été cautérisées ; 4° chez des animaux sans hypo-
physe; 5° chez des témoins craniotomisés sans que l'hypophyse ait
(:) C. R. de la Soc. de biol., 1921, t. LXXXIV, p. 163.
(2) Arch. ilal. biol., 1893, &. XVIII D. 40:
(3) C. R. de la Soc. de biol.. 1890, t.XLVIT, p. 36/4.
(4) C. R. de lu Soc. de DO T0 EX TEVIITE p. A58.
(43) + SÉANCE DU 12 MAI 313
—_—__ _——__—_]_——————
été enlevée. L'examen histologique démontra que les destructions
des capsules n'étaient pas complètes, car des fragments échap-
pèrent au thermocautère.
Les résultats obtenus sont les suivants
Dose mortelle pour 100 gr. de Crapaud
Cbhlorhydrate Sulfate n.
de morphine d'atropine Vératrine F Curare
Témoins Sans .rre.ce 0,12 -0,050 0,0003 0,0016
A reins cautérisés .... 0,12 0,020 0,0003 0,0016
AGAPSUIES ES 0. 10,08. 1-00) 0,0002 0,0015
Hypophysectomisés .... 0,12 c,000 0,0003 0,0016
Craniotomisés .... .... 0,12 0,090 0,0003 0,0016
Nos expériences démontrent donc que les Crapauds acapsulés
sont plus sensibles aux toxiques (surtout morphine et vératrine)
que les Crapauds sains ou à reins cautérisés, ou hypophysectomi-
sés, ou craniotomisés,.
(Laboratoire de pyhsiologie de la Faculté de médecine vélérinaire).
ACTION DU SULFATE DE QUINIDINE SUR LA FIBRILLATION AURICULAIRE,
par F.-C. ArrirraGa et C.-P. Warpore.
La quinine a été employée depuis bien longtemps par les cli-
niciens. Wenckebach (:), Pezzi et Clerc (2), puis Schrumpf (3)
l'ont préconisée plus récemment Walter Frey (4) a conseillé de
la remplacer par la quinidine (et son sulfate) pour traiter la fibrilla-
tion auriculaire, Benjamin et Kapff (5) ont obtenu, par son inges-
tion, la régularisation cardiaque dans 18 cas sur 27 traités.
Nous avons traité 8 cas cliniques de fibrillation auriculaire et
nous avons obtenu, dans tous, la recomposition du rythme nor-
mal. Chez ies 8 malades, on a recueilli des électrocardiogrammes,
avant, pendant et après le traitement. Cinq de ces observations
ont été publiées par nous (6) en détail. Dans un des cas, on
passa de la fibrillation au rythme normal. Dans un autre, de la
fibrillation à la tachysystolie auriculaire, puis à la recom-
(x) Berl. Klin. Woch., 1918, n° 22.
(2) Presse médicale, 2 mai 1920.
(3) Presse médicale, 31 juillet 1920.
(4) Berl. Klin. Woch., 1918, n°® 18 et 19 ; 1919, n° 36.
(5) Deutsch. Med. Woch., 1921, n° 1.
(6) Rev. asoc. med. argent., r921.
314 | RÉUNION BIOLOGIQUI: DE BUENOS-AIRES (14)
position d'un rytlime à tachycardie. L'amélioration clinique pro-
duite par la régularisation du cœur se produit très rapidement.
L’onde T devient petite et s'éloigne de R. L'’onde P est anormale;
elle est quelquefois diphasique ou bifide ou bien elle change à
chaque contraction. Quelquefois il y a allongement de l'intervalle
P.-R. Il convient de digitaliner préalablement les malades jusqu à
diminuer la fréquence veniriculaire, puis on discontinue la digi-
tale et on donne par jour 3 cachets de 0.30 gr. de quinidine.
PRÉPARATION RAPIDE DES SÉRUMS ANDTI-DIPHTÉRIQUES
DE HAUTE VALEUR,
par À. SORDELLI.
Nous nous sommes déjà occupé dans deux mémoires d'étudier
l'immunisation rapide des Chevaux destinés à fournir le sérum
anti-diphtérique. =
Nous avons trouvé que l'on obtenait les sérums les plus actifs,
quand l’immunisation était très rapide. On arrivait alors à un titre
maximum.
La méthode que nous allons décrire a déjà été employée.
Shiga (1) conseille d'employer une toxine très active et de l’injec-
ter à des Chevaux ayant de l’anti-toxine normale (à peu près 1/50
d'unité), les chevaux sans anti-toxine normale ne donnant pas de
bons sérums. Dean (>) commence l’immunisation avec une dose
plus forte que Roux et répète les injections à de courts intervalles,
ce qui lui permet de compléter ses séries en /{o jours.
Nos déterminations sur l’anti-toxine normale nous ont démon-
tré que le sérum des Chevaux âgés contient par c.c. entre o,r et
une unité. Avec un pouvoir tel qu’un €.c. contint 1/10 d'unité et
que la valeur Lo de la toxine fut de 6,20, il suffisait à peu près
de 10 c.c. de sang pour neutraliser r c.c. de toxine pure.
Nous avons donc commencé à immuniser nos Chevaux avec
1 ©. ©. de toxine (c’est-à-dire 200 fois la dose habituelle). Cette
dose et les suivantes furent toujours bien tolérées.
Notre technique consiste à employer des Chevaux de plus de
1> ans et une toxine très active (L+égal à 0,30 au moins). On in-
1) Handbuch der Technik de Krauss-Levaditi, édition sous presse.
(2) Bacteriology of Diphteria de Nuttall et Graham, p. 508.
(15) SÉANCE DU 12 MAI 315
AUS SRE ts
jecte par voie sous-cutanée de la façon suivante : 1° lundi : r c.c. ;
; Jante 9 CC 2 lundi 10 CC PMU É07C:C.:59; lundi”
HOULC.C.: 3 Jeudi: 300 C.c.,:4° lundi 500 c.c., Goo c.c. où plus:
a in de l’immunisation dans nos expériences oscilla entre 23
et 32 jours. La saignée se faisait partielle ou à blanc.
Sur 34 Chevaux, 27 donnèrent plus de 500 unités (c'est-à-dire
79 p. 100). Les titres de plus hauts furent de 3.200 unités et de
2.200 unités. La valeur moyenne fut de 730 unités par c. c.
Cette méthode permet d'obtenir en 30 jours un sérum anti-diph-
térique de haute valeur, sans que l’on ait, pendant l’immunisa-
tion, aucune difficulté ni aucun accident.
(Institut baclériologique du département national d'hygiène).
LA DIURÈSE NORMALE ET PROVOQUÉE DES CHIENS SANS HYPOPHYSE,
par B.-A. Houssax et E. Huc.
On attribue souvent à l'hypophyse un rôle important dans la
régulation de la diurèse, mais quand il s’agit de le préciser, on se
trouve en présence des opinions les plus contradictoires, car, tour
à tour, on soutient :
1° Que l'hypophyse produit une sécrétion diurétique qui est
versée dans le liquide céphalorachidien, passe dans le sang et
excite la sécrétion rénale (Cushing et ses élèves, Cow.). L’exalta-
tion de cette fonction amène la polyurie.
2° Nombre d'auteurs modernes affirment que la sécrétion glan-
dulaire inhibe la diurèse. Celle-ci s’exagère SOS une) quand fai-
blit la fonction glandulaire.
5 POUr dune (Camus et Roussy, Houssay, etc.) l’ablation
glandulaire ne modifie pas la diurèse. La polyurie, quand elle se
présente, est due à la lésion du cerveau qui avoisine l'infundi-
bulum.
L'examen de la diurèse chez 45 Chiens soumis à des ablations
hypophysaires (à peu près la moitié du total) ou à des opérations
sur les régions voisines, nous a permis de constater les faits sui-
vants :
1° Un certain nombre de Chiens auxquels on extirpe l’hypo-
physe (voie latérale) ont de la polyurie pendant 3 à 5 jours après
l'opération, puis le taux d'urine revient au chiffre primitif.
Seulement, dans un cas, la polyurie se prolongea pendant quel-
ques semaines. Elle s'obtient beaucoup plus fréquemment chez
les jeunes Chiens (qui supportent beaucoup mieux l'opération).
Nombre de Chiens ont de l'oligurie pendant quelques jours (anes-
816 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES _ (46}
SR TR re CN A RP A 2
thésie par le chloral-morphine, dépression post-opératoire, ano-
rexie). Mais, dans tous les cas, après une oligurie ou une polyurie
brèves, le taux d'urine revient au chiffre normal et y reste.
° Nous avons recherché si l’'hypophysectomie modifie la diu-
rèse hydrique, Gow affirme que l’hypophyse la gouverne, car l’eau
ingérée en passant par le duodénum entraîne des substances qui
excitent l’hypophyse et lui font secréter de la substance diuré-
tique. Mais les expériences de cét auteur sont subtiles et compli-
quées, ce qui les rend peu probantes. Nous avons étudié la diu-
rèse hydrique provoquée par l’ingestion (sonde gastrique) de
bo c. c. d’eau courante par kgr. de poids, chez des Chiens soumis
au jeûne absolu depuis 6 heures. On recueillait l’urine d'heure
en heure, pendant 3 heures, par cathétérisme vésical. Les expé-
riences furent faites sur 7 Chiens témoins sains, 3 témoins opérés
sans extraction de l’hypophyse et 5 hypophysectomisés 4 à 5 mois
avant. (Deux sont morts depuis, ils n'avaient que des débris mi-
croscopiques d'hypophyse insignifiants, HAS à l'examen mi-
croscopiques).
La moyenne de ces expériences nous donna :
Poids 0/0 d'eau ingérée éliminée pendant
Nombre moyen 2 Leures 3 heures
Sans hyvpophyse ...... 5 11.200 29 46
OPÉLÉSPIÉMOMEM THE 3 9.206 9 64
Témoins non opérés 7 11.485 43 Go
Chez les Chiens sans hypophyse, la diurèse en 3 heures est
moindre que chez les témoins. La quantité horaire d'urine aug-
menta plus lentement et fut égale à la 2° et 3° heure chez les hy-
pophysectomisés, tandis que chez les témoins on observa un taux
élevé à la 2° heure et très faible à la 3°. Un des Chiens hypophy-
sectomisés eut cependant une diurèse forte.
Il est possible que ces chiffres (confirmés dans 2 expériences)
varient avec un plus grand nombre d'animaux ; mais ce qui nous
paraît hors de doute, c’est que la diurèse hydrique faible et lente
des hypophysectomisés, contredit la théorie qui soutient que l’hy-
popituitarisme produit de la polyurie. Les deux Chiens chez les-
quels Ja diurèse hydrique fut moindre, avaient de l’atrophie testi-
culaire (macro et microscopique). Nous ne discuterons pas mainte-
nant, si elle a eu une origine hypopituitaire ou nerveuse,
Les reins des hypophysectomisés fonctionnaient bien, comme
le démontrent les analyses d'urine et l'élimination de DHénolut
phonphtaléine (5 mgr. par voie veineuse), car, en une heure, on
obtint une élimination urinaire moyenne de Fe p. 100 chez 6 hy-
pophysectormisés (5 d’entre eux soumis préalablement à l'épreuve
(17) __ SÉANCE DU 12 MAI 317
de la diurèse hydrique) et de 60 p. 100 chez les témoins.
L'injection veineuse de 1 c. c. d'extrait hypophysaire Burrough
Wellcome C°, produisit une augmentation de diurèse beaucoup
plus faible chez les hypophysectomisés que chez les Chiens té-
moins ou ceux dont les reins avaient été énervés.
Conclusions. — Les Chiens privés d’hypophyse émettent la
même quantité d'urine que les témoins.
La polyurie ou l'oligurie post-opératoire sont des phénomènes
transitoires de très faible durée.
La diurèse hydrique fut plus basse (en 3 heures) et progressa
plus lentement chez les Chiens hypophysectomisés que chez les
témoins.
L'extrait d’hypophyse produisit une diurèse beaucoup plus fai-
ble chez les hypophysectomisés. L’élimination rénale de phénol-
sulphonphtaléine fut trouvée normale.
(Laboratoires de physiologie des Facullés de médecine humaine
et de mmédecine vétérinaire).
RECHERCHES SUR L'OLIGODYNAMIE. ACTIVATION DE L'EAU
PAR LE CUIVRE,
par À. SorpeLLi et R. WERNICKE.
Des opinions très contradictoires ont été émises pour expiquer
le fait qu'après contact avec des métaux ou leurs sels insolubles,
l’eau devient bactéricide ou hémolytique. Nombre d'auteurs
acceptent qu’il y a toujours dans ces cas dissolution du métal, tan
dis que d’autres croient qu'elle peut exister ou non, mais qu'elle
n’est pas une condition nécessaire. Il était donc logique de re-
chercher si l’action oligodynamique s’observe quand le métal ne
se dissout pas.
Naegeli appela du nom d'oligodynamie l’action mortelle des so-
lutions métalliques extrêmement diluées sur des Algues (Spiro-
gyra). On démontra des effets semblables sur des Bactéries, Infu-
soires et quelques Vertébrés inférieurs. Ces solutions sont hémo-
lytiques (Wollmann, Doerr, Hess et Reitler), elles détruisent la
toxicité des toxines (Baumgarten et Luger, Lautenheimer), dé-
truisent la diastase, trypsine, etc. (Baumgarten et Luger, H.
Lange). :
L'action oligodynamique s’observe dans les solutions métalli-
318 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (18)
D ER A Ce ee M MR Re PE
ques diluées, mais aussi dans l'eau distillée et les milieux liqui-
des ou solides de culture, mis en contact avec les métaux « ac-
tifs ».
Nos expériences ont été faites avec de larges tubes d'essai en
verre d'Iéna, chauffés dans un courant d'hydrogène, pour élimi-
ner l'oxygène adsorbé par les parois ; puis on introduisait du cui-
vre pur (électrolytique de Kahlbaum) que l'on avait réduit au
rouge un peu avant, en courant d'hydrogène. On ajoutait de l'eau
rédistillée un peu avant, en courant d'hydrogène. Toutes les ma-
nipulations étaient faites dans latmosphère choisie, en évitant.
tout contact avec l'air. Quand le tube contenait le Cu ou Cu O0,
l’eau et le gaz, on soudait au chalumeau.
Dans ces conditions, nous avons préparé des tubes où l’eau
était mise en contact avec Gu ou Cu O, dans des atmosphères
H?, 0°, CO?, ou d'air. Après un temps (jusqu'à 62 jours) de con-
tact à la température du laboratoire, l’eau était extraite. On dé-
terminait la quantité de cuivre au moyen du réactif de Rôhmann--
Spitzer et on recherchait l'action bactéricide sur le paratyphi-
que À. Le germe était laissé en suspension pendant 24 heures dans
l’eau à essayer, puis on semait sur plaques et on comptait les co-
lonies. Pour comparer, on semait des plaques avec une suspen-
sion du germe, pendant 24 heures, dans l’eau bidistillée.
Il y eut toujours un parallélisme absolu entre l'apparition du
pouvoir oligodynamique et la solubilisation du cuivre. L’oxygène
est nécessaire, mais il ne suffit pas: L'hydrogène est inefficace.
Dans l'oxygène, l’eau est « activée » quand il y a CO? ou un autre
acide, et c'est dans ce cas que l’on trouve le Cu. Dans CO? pur
l’eau devient bleuâtre. On obtient les mêmes résultats pour le Cu
ele Cu 0
(Institut baclériologique du Département national d'hygiène).
EXAMEN ULTRA-MICROSCOPIQUE DU PLASMA SANGUIN CITRATÉ,
par P.-l. Ezrzarve, D. Vivozr et F. MarTmez.
Depuis six mois, nous faisons des observations sur des forma-
tions intéressantes dans le plasma citraté. Nous croyons utile de:
répéter ces déterminations dans le sang de l'Homme ou des ani-
maux infectés par des Protozoaires.
Dans des tubes à essai contenant 2 ce. c. de citrate de soude à
2,9 p. 100 stérilisé, nous ajoutons 3 à 4 c. c. de sang veineux.
Après agitation, les tubes sont mis pendant 2 heures à 32°-37°.
Une goutte de plasma, étalée entre lame et lamelle, est soumise
(19) SÉANCE DU 12 MAI 319
EE —————…—— —————
à l'examen ultra-microscopique (oculaire 2, objectif à immer-
sion r : 12 Leitz) que l'on peut répéter pendant 8 à 10 heures. Nous
avons examiné le sang d'une centaine de malades, presque tous
de la ville ou de la province de Buenos-Aires. Une partie de ces
malades étaient des syphilitiques à divers degrés, d'autres étaient
sains.
Dans un certain nombre de cas, nous avons trouvé des forma-
tions mobiles ou non, dont la sir ucture, quelques fois, changeaït
ou évoluait pendant l'observation.
Les formes observées furent les suivantes : 1° Corps ronds, vus
de front, de 2 à 3 u, avec 3 ou 4 corpuscules brillants : de profil,
ils sont ovalaires, mesurant 1/4 de u et contiennent 2 vacuoles
brillantes près des extrémités. Pas de flagelles ; 3° Corps en ra-
quette, de forme peu variable, à un corpuscule briflant près du
manche, l’autre au pôle opposé. Ils se meuvent par rotation ou
contractions longitudinales, mouvements lents ; 3° Corps arcifor-
nes de 10 à 12 u, quelquefois fusiformes ou bien presque sphé-
riques (de 2 à 2,5 u) avec des prolongements. Forme très chan-
geante ; 4° Des corps shériques ou ovoïdes de taille variant de
hAàaG6uet de 9 à rx w, présentent un bord festonné, puis apparais-
sent des rayons qui segmentent en 4, 6, 8 parties, en donnant une
apparence de rosette. Après quelques heures, ils se segmentent en
des fragments ovoïdes de 1 u, avec deux corpuscules brillants
très réfringents quise meuvent irrégulièrement ; 5° Quelques-uns
des corps (4) émettent des flagelles, de 0.5-1 u de longeur, ter-
minés par un corpuscule {rès brillant. Ces flagelles ondulent et
finissent par se détacher et progresser à grande vitesse. Ces fila-
ments spirochétiformes ont de 2 à 2 u de longueur et ils présen-
‘tent deux corpuscules brillants à leurs extrémités. D'autres for-
mes sont moins fréquentes : corps ronds avec un panache de fla-
celles à une extrémité, corps piriformes à long prolongement,
chaînes de 10 à 12 anneaux, corps en forme de concombre, etc.
Ces éléments ne se trouvent pas dans le sang normal frais. Sont-
ils des germes? Ontils quelque relation avec les maladies que
présentaient ces sujets? Ces questions seront résolues par les re-
cherches postérieures que l’on fera à ce sujet.
(Institut d'anatomie pathologique de la Faculté de médecine).
PicLAapo-Maru&u. — J'ai observé la forme 2 et d’autres formes
que je considère comme des phases évolutives du germe de la
syphilis.
Liameras. — Ces formes sont des produits artificiels dus à l'hé-
molvse. On les observe dans le sang des Moutons traités comme
320 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES — (20)
Findique P.-J. Elizade. Elles n'ont pas été colorées jusqu à pré-
sent.
Giso. — J'ai vu des formes semblables aussi bien dans l’exsu-
dation séreuse du chancre syphilitique que dans celle du chanere
simple, ou bien dans du sérum sanguin citraté de sujets sains ou
syphilitiques.
Mazza. — Des formes analogues ont été observées par Gastou
dans le chancre syphilitique. Il est probable que ce sont des pré-
cipitations colloïdales.
ErizALne. — J'ai signalé simplement ces formes sans mention-
ner si elles sont d’un germe. Je n'ai pas dit qu’elles aient une re-
lation quelconque avec la syphilis.
go oo
Irmmp. A. DAVY et FILS Aîné, 52, rue Madame. Paris. Le Gérant: A, DAVY.
PRÉPARATION COLLOÏDALES
Métaux colloïdaux électriques à petits grains.
Colloïdes électriques et chimiques de métalloïdes.
2 3 ———
ELECTROCUPROL PATES
© (Cu) Tuberculose,
ELECTRARGOL Toutes les Ampoules de 5 cc. (6 pur: botte). Maladies ‘
(A rgent ) moladies émpouss de 10 cc. (3 par: DORE infectieuses.
* Ampoules de 5 cc. (6 par boîte). | infectieuses Re en CARS Sn Nr ;
Ampoules de 10 cc. (3 jar bot e). É ÉREE Traitement
Fee de 25 cc. ê par boîte) spécificité ELECTROS LEN UM se) du
butte e gouttes.] pour l’agent po CeGipareitel Cancer.
Ovuies (6 par botte). paihogène.
Pommade (tube de 30 grammes). ELECTROMARTIOL (Fer)
CS Ampoules de 2 cc. (12 par botte).
ELECT RAUROL (Or) Ampoules de 5 cc. (6 par bolte).| Syndrome
Ampoules de 1 ce. (12 par boîte). É \ anémique .
Ampoules de 2 cc. (12 par boîte). ARRH NOMARTIOL
Ampoules de 5 cc. :6 par boite). (Fer col:oldal + Arsenic organique)
Ampoules de 10 cc. (3 par boîte). _ pr | Amp.del cc.(42p"bolte, et Gouttes
N. B.
ELECTROPLATINOL (Pt) ELECTRARGOL COLLOTHIOL Gun) | Toutes les
est également inaications de
ELES TROPALLADIGL (Pd) employé dans Elixir Ampoules de 2 ce. laMédication
Ampoules de5 cc. (6 par botte). | le traitement (6 pa: boîte). — Pommade. : sulfurée,
Ampoules de 10 cc. (3 par boîte). ee de (
nombreuses omplexe dée
ELE C TR OR h 0D I0L (Rd) affections IOGLYSOL iode-glycogène) ce loes
Ampoules de 5 cc. _septiques. . Ampoules de 2 cc. (12 par boîte).
(Boîtes de 3 et 6 ampoules).
ELECTR He Marie) | Toutes ELEGTROMANGANOL Affections
formes de la (Manganèse) ur
Syphilis. À Ampoules de? cc. (12 par boîte). ques.
4545
Ampoules de 5 cc. (6 par botte).
{CHLORHYDRATE)
Principe actif des Capsules surrénales.
——.0 —
| SOLUTION D'ADRÉNALINE CLIN 2 24000.
FLacon de 5 c.c. et de 30 c.c.
| COLLVRE D'ADRÉNALINE CLIN au 1/5000° et au 1/1000!.
En AmPOuLES ComprTe-GouTrEs de 10 c. c.
Associations: COLLYRES CLIN en Ampoules compte-gouttes de 10 c. c.
Adrénaline-Cocaine. — Adrénaline-kserine.
GRANULÉS D'ADRÉNALINE CLIN dosés à 1/4 de milligr.
| SUPPOSITOIRES D'ADRÉNALINE CLIN : umo.
| TUBES STÉRILISÉS D'ADRÉNALINE GLIN 2:2msctions
. Solutions titrées à: 4/10 mgr. — 4/4 mer. — 1/2 mgr. — 1 mer.
Associations: TUBES STÉRILISÉS CLIN
à l'ADRÉNALINE-COCAÏNE..:
à l'ADRÉNALINE-S TOVAINE
à lADRÉNALINE-SYNCAINE
. LABORATOIRES CLIN, 20, Rue des Fossés-Saint-Jaoques, PARIS.
Tous dosages usuels
an boîtes de 6 et 12 ampoules.
1479
De
+ (e)
€" TRIANGULAIRE Ce
pas les confondre avec les Ovules Chaumel
pour pansements vaginaux.
Exiger le Norm de RAQUIN
Fi. de 64 Gapsuies,
1/21. 40 Capsules,
CAPSULES
DE SOUDE
G à 12 par jour.
Établissements
FUMOUZE
78, Faubourg Saint-Denis
ZOMOTHÉRAPIE
æ RE.
loué LXXXV. 1921 N° 26
COMPTES RENDUS
des Séances
CRU SET SEEN
£ DE LA
ociété de Biologie
et de ses filiales :
les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd,
Lille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne,
Athènes : les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy),
danoise et de Suède ; la Société belge de biologie.
PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAÏNE
Le
Séance du 16 Juillet 1921
PARIS
MASSON ET Ci, ÉDITEURS
% LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vie)
L PRIX DE L’ABONNEMENT POUR LE 2° SEMESTRE (Juin-Décembre) 1921
3 Le 1° semestre (1. LXXXIV) 1921 est épuisé.
LR France : 25 îfr. — Etranger: fr.
Prix pu NUMÉRO : 2 fr.
” Les abonnements sont reçus par MM. per ei Ci? Éditeurs,
120, Boulevard Saint-Germain. Paris
VACANCES DE LA SOCIÉTÉ
La dernière séance de l’année classique 1920-1921 sera-tenue le”
23 juillet 1921. La Société vaquera ensuite et reprendra le cours régu-
lier de ses séances le 15 octobre 1921.
Au cours de la séance du 15 octobre, constitution dune Commis-
sion pour le Titulariat.
La Société serait obligée aux ur qui pourraient disposer en
sa faveur d' exemplaires du n° 3, 1921, des Comptes rendus de la Société
de Biologie.
sous forme de dactylographies, ñme
elles ne doivent pas dépasser l'étendue
| | réglementaire. | |
Ces conditions sont formelles.
|
varielur, sans lectures douteuses;
Ô $ Pa » É a be ss & ci ,
TARIF DES TIRÉS A PART
Le prix,des tirés à part est abaissé à :
43 francs rour 50 tirés à part (2 pages).
45 — — 100 — (2 pages.
18 — — 50 == (4 pages).
21 — — 100 — (4 pages).
Les demandes de'tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- |
phies; les factures réglées directement à l'imprimerie.
Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs
notes, le jeudi à 10 neures, chez les SARAMENSS, MM. Davy, 52, rue
Madame, Paris 6°.
Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité,
14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 »
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
SÉANCE DU
16 JUILLET
1921
SOMMAIRE
ABELous (J.-E) et ALoy (J.) :
Oxydase et oxhydridase. Oxyda-
One AydArolÿSe en... 331
ALOY (J.) et VALDISUIE (A.) :
Sur l’oxhydridase du lait....... 333
Banu (G.) et Boursuicnon (G.) :
Evolution de la chronaxie des
nerfs et muscles du membre su-
périeur des nouveau-nés. LO A0
Dérraup (R.) et LAUGIER (H.)
Action comparée du on
drate de cocaïne et de la syn-
caïne sur l’excitabilité.......... 324
Laucier (H.) : Chambre à exci-
tation pour l'étude des actions
DHarmacolosiques :2..:2:.1. 323
LEGENDRE (R.) : Remarques à
propos de la communication de
Mie Dériaud et H. Laugier...... 327
Levapiti (C.) Hanvier (P.) et
Nicozau (S.) : Affinités neuro-
tropes du virus de la vaccine.... 8345
> Levanrri (C.), Mar (A.) et
Isaïcu (L.) : Etude expérimen-
tale de l’hérédité syphilitique... 342
Logper, DEBRAY et FoREsSTIER
(3. : La propagation au bulbe
de certains ee ou ferments
de l’estomac.
MarBaIs (S.) : Éczéma d'ori-
gine tuberculeuse .. Te 1998
- Peyre (E.) : Dosuge compara-
nifde l'urée du sang prélevé par
entouses scarifiées et por ponc-
l
MLONAVEINEUSE. Sr ee core 339
& Porter (P.): L. oi 322
RETTERER (Eb.) et NEUVILLE
(H.) : Des ganglions Iymphati-
ques du Dauphine #7". 328
TarcowLza (R ) : Note sur la
réaction du benjoin colloïdal,
dans la syphilis et l’hérédo-syphi-
lis nerveuses non évolutives..... 356
WaLLEer (A.-D.) : La réaction
émotive normale observée en
(ROIS TES SEE NE CEE 340
Réunion biologique de Bordeaux.
Creyx et Massras : Xanthochro-
mie, hyperalbuminose considé-
rable et coagulation spontanée
du liquide céphalo-rachidien dans
un cas de méningite tuberculeuse.
Réaction du benjoin colloïdal.. 355
Decauway : De la répartition £
de l’azote non protéique dans
l’organisme....... 360
MassrAs : L. sérodiagnostie de
la tuberculose au moyen de l’an-
tisène de Besredka, par le pro-
cédé du sérum non chauffé.... 356
PuymaLy (DE) : Sur une Clado-
phoracée marine (Rhizoclonium
riparium), adapté à la vie aé-
MOINE 20 pre ae oi QUES Die de 308
Réunion danoise de biologie.
E3x (R.) ct HEenriQues (V.) :
Recherches sur la concentration
du sang en ions hydrogène après
ingestion -abondante d’acides ou
de bases, et pendant les attaques
BioLocre. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 23
222 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
tétaniques consécutives à l’extir- physiologique entre les ovaires et
pation des glandes parathyroïdes. 389 | l’utérus............... ....... 368
ÉLLERMANN (V.) : Le polymor- NoxrviG (J.) : Recherches sur
phisme de la leucose des Poules. 381 | les anomalies de métabolisme
Hecxscuer (H.) : Détermina- dans les psychoses. I. L’épilepsie
tion néphélométrique des émul- dite « épilepsie au sens propre ». 363
sions bactériennes ............. 378 Purpy (H.-A.) et Warsum
Jensen (G.-0.) : Métamorphose (L.-E) : L'action exercée sur l’hé-
provoquée par l’injection de pré- molyse par différents sels métal-
parations thyroïdiennes etde thy- liques Un Lee 274
roxine (Kendall), à des Axolotls WazBum (L.-E.) : L'action Me 2
ayant subi la thyroïdectomie. divers sels métalliqies sur la
Toxicité élevée des combinaisons production de staphylolysine.... 376
iodées dans le cas d'animaux thy- Wesenser3-Lunn (C.) : Les
TOIHeCLOMISÉS AO SET Re re 391 | Anophélinés du Danemark et les
Krasx (J.) : Diverticules tu- fièvres paludéennes. 386.
berculeux de l’œsophage (soi-di- WEesEenBer3-Luxc (C.): Sur les
sant diverticules de traction)... 369 |-causes du changement intervenu
Luvpscaarp (C.) et BEYERHOLM dans le mode de nourriture de
(O.) : Nouvelle méthode pour l’Anopheles maculipennis ....., 303
mesurer la vitesse de propagation Wuzrr (F.) : Classement -par
de l'onde pulsatile artérielle ... 871 | types de Méningocoques, isolés
Niezsen (E.) : De la corrélation AUPDANeMaALREAEESEREEEEE 207
Présidence de M. P. Portier, vice-président.
Louis MATRUCHOT
2
par Paüz PorTIER.
La Société de biologie vient de perdre un de ses membres les
plus distingués : M. L. Matruchot, professeur à la Sorbonne et à
l'Ecole normale supérieure, a succombé à la suite d'une inter-
vention chirurgicale.
M. L. Matruchot avait été élu, en 1918, au moment où la Société
avait décidé de s'adjoindre de nouveaux représentants des sciences
biologiques.
Ses recherches sur la biologie végélale, el notamment sur les
diverses branches de la cryptogamie, l’avaient depuis longtemps
mis en évidence.
Avec M. Costantin, il avait fait faire d'importants progrès à
la culture d’un grand nombre de Champignons comestibles
Tricholoma nudum, T.amelhystinum, Lepiota procera, Pleurotus
cornucopioides, Morille. 11 étudie la germination de la spore de la
Truffe et parvient à acclimater la Truffe du Périgord dans
l'Auxois.
Avec M. Dassonville, il fait l’étude méthodique d’un grand
dés 2": 1ive
D hr Fee
CD
0
O5
SÉANCE DU 16 JUILIHET
nombre de Champignons parasites : Tricophylon, Microsporon,
dermatomycose des Poules, etc...
* Avec M. Molliard, il étudie le Fhythophiora infestans, qui est La
cause de la maladie de la Pomme de terre. C'est encore avec ce
dernier savant qu'il poursuit d'importantes recherches de physio:
logie générale : action du froid sur les cellules végétales ; modifi-
cation de structure des cellules subissant la fermentation propre.
De nombreux travaux originaux, dont plusieurs ont fait l'objet
de thèses de doctorat ès sciences, sont sortis du laboratoire de
L. Matruchot, qui suivait avec une constante sollicitude les tra-
vaux de ses élèves.
Ces occupations multiples, auxquelles se joignait la préparation
à l'agrégation des élèves de l'Ecole normale supérieure, ne suffi-
saient pas à absorber l’activité de notre collègue. Il trouvait encore
le temps de participer à la direction des fouilles d’Alésia, localité
voisine de son pays d'origine.
La loyauté, l’aménité, la jovialité bourguignonne qui éma-
naient de la personne de L. Matruchot lui avaient acquis la pro-
fonde affection de ses élèves. Ses amis souffriront longtemps et
cruellement de cette séparation si brusque et si inattendue.
Je propose à la Société de biologie d'adresser à la famille de
notre collègue l'assurance de sa profonde et respectueuse sympa-
thie dans les douloureuses circonstances qu'elle traverse.
a ——
CHAMBRE À EXCITATION
POUR L'ÉTUDE DES ACTIONS PHARMACOLOGIQUES,
par H. Laucrer.
Je présente à la Société une petite chambre, disposée pour
permettre d'étudier facilement les modifications de l’excitabilité
neuromusculaire par les divers agents pharmacologiques. Les di-
mensions de cette chambre (1) sont prévues pour le cas où l’on
utilise la préparation classique sciatique-gastrocnémien de Gre-
nouille. :
Les deux schémas ci-contre en donnent une représentation
sur un plateau d’ébonique 2, sont collées les parois 13 de Ja
chambre elle-même, dont le fond 14 est en liège. La chambre est
recouverte par une lame de verre 12 ; quatre tubes 3, 4, 5, 6,
aboutissent à la chambre, les tubes 3 et 4, tubes d'arrivée, les
tubes 5 et 6, tubes d'écoulement ; 7 et 8, sont deux électrodes
d'argent, distantes de 2 em. environ ; 9 est le nerf ; ro, le muscle;
(x) Construite par Pirard et Cœurdevache:
324 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
11, une petite cloison en ébonite permettant de subdiviser la
chambre en deux compartiments, dont l’un ne contient que le
nerf ; 1 est un thermomètre. :
0
SN
277
«
A
D À
DZ
NS
XL
eo 27 7
ls
NZ
+ LAS 7 À L
À V7
N RN
ET 2
LL
N
NS
Aa
(=)
RS
Quand la 2 est fixée sur la plaque de liège qui fait
le fond de la chambre, on peut, par les tubes d’arrivée et d'écou-
lement, faire circuler autour du nerf seul, ou autour de la prépa-
ration entière (suivant que l’on utilise ou non la petite cloison 11)
les solutions diverses dont on veut étudier l’action. La prépara-
tion restant fixe et les électrodes immobiles, les contacts entre
nerf et électrode ne varient pas sensiblement et l’on est dans les
meilleures conditions pour faire des séries de déterminations-.
successives.
(Laboratoire de physiologie de la Sorbonne).
ACTION COMPARÉE DU CHLORHYDRATE DE COCAÏNE ET DE LA SYNCAÏNE
SUR L'EXCITABILITÉ, |
par R. Dérrau» et H. Laucier.
L'étude des caractéristiques de l’excitabilité, définies par
M. et L. Lapicque (rhéobase et chronaxie) permet de suivre et
de comparer avec facilité et précision l’action de ces anesthési-
ques locaux sur la préparation neuro-musculaire de la Grenouille.
Technique. On utilise la chambre à circulation décrite par l’un
de nous dans une note précédente, chambre qui permet d'amener
au contact de la préparation des solutions diverses sans provo-
quer de déplacement du nerf sur les électrodes ; ainsi, au cours
SÉANCE DU 16 JUILLET 32)
des déterminations successives, on n'a pas de variations acciden-
telles de rhéobase dues aux modifications des surfaces de contact
entre le nerf et les électrodes. Electrodes d'argent. Excitation par
décharges du condensateur. Courant descendant. Les solutions
circulantes sont, d’une part, une solution physiologique qui,
préalablement essayée conserve d’une façon satisfaisante l’excita-
bilité de la préparation pendant la durée habituelle des expé-
riences ; d'autre part, des solutions de chlorhydrate de cocaïne et
de syncaïne, à des concentrations variées dans le liquide physio-
logique précédent.
I. Action du chlorhydrate de cocaïne. Rana esculenta, mâle.
Sciatique gastrocnémien gauche. Etude de la concentration
0,70 p. 1.000, concentration suffisamment active et dont l’action
modérée permet de suivre de très près le phénomène et de
saisir tous les stades intermédiaires. Température 14°,5.
On détermine la rhéobase et la chronaxie de la préparation
neuromusculaire normale, on s'assure de leur stabilité, puis on
remplace le liquide physiologique par la solution à étudier soit
ici, chlorhydrate de cocaïne à 0,75 p. 1.000. Par des détermina-
tions successives espacées de 10 en 10 minutes, on suit les varia-
tions des 2 caractéristiques de l’excitabilité. La rhéobase croît
d’une façon continue, et corrélativement la chronaxie diminue,
tombe environ à la moitié de sa valeur primitive, se stabilise pour
cette valeur correspondant d’ailleurs au maximum de la rhéobase.
La préparation est alors immergée dans du liquide physiolo-
gique pur et revient à son excitabilité normale par un processus
inverse du précédent : diminution progressive de la rhéobase,
augmentation continue et correspondante de la chronaxie.
Dans cette expérience, l’immersion dans la cocaïne a duré
1 heure 30 minutes ; le retour à la normale a duré 6 heures 18 ;
on voit que la perturbation produite met à se réparer environ
quatre fois plus de temps qu'elle n’en met à s'établir.
La courbe ci-jointe met nettement en évidence ces deux phé-
nomènes.
On porte en abscisses les temps, en ordonnées les rhéobases
et les chronaxies.
Si, dans cette expérience, on prolonge d'environ 30 minutes
l’action de l’anesthésique considéré, les contractions musculaires
diminuent d'amplitude et on arrive à l’inexcitabilité du muscle
par le nerf, ce qui rend impossible l’étude du retour à la normale.
Celui-ci s'effectue d’ailleurs d'autant plus lentement que la con-
centration employée est plus forte et l'immersion plus prolongée.
Exemple :
CO
(AS)
D
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE:
Concentration Immersion Retour à la normale
O2: DID 000 1h 60 - 6 h. 18
Oo gr. 50 he x6 24h:
À 1 p. 1.000, le chlorhydrate de cocaïne agit avec une rapidité
extrême, on se rend compte de l'allure générale du phénomène
mais l’intoxication est trop rapide pour que l'observation puisse
être faite avec une précision suffisante.
À 0,50 gT. p. 1.000, au contraire, les variations d'excitabilité se
poursuivent avec lenteur, la chronaxie se stabilise pour une va-
leur à peu près égale aux 2/3 de la normale et on n'aboutit pas
à l'inexcitabilité, même après { heures d'immersion.
IT. Action de la syncaïne ou éther paraaminobenzoïque du
diéthylaminoéthanol. Comparons l'action du chlorliyvdrate de
cocaïne et de la syncaïne à la même concentration (0,75 gr.
2. 1.000), celle qui s'était montrée propice dans les expériences
précédentes. |
L'étude est faite sur les préparations droite et gauche d'une
même Grenouille. 5
On détermine les valeurs de rhéobase et chronaxie d'abord sur
la préparation normale, puis après 1/4 d'heure d'immersion dans
les solutions actives.
1° expérience. Rana fusca mâle : sciatique gauche.
Rhéobases Chrouaxies
(en centièmes (en, cenlièmes
de volls) de microfarads)
Valeursenormales een ere 51 17
Après r/X d'heure cocaïne 0,75 p. 1.000.:. 12/ 14
Sciatique droit
Valeur Amermale serre ee. 46 15
MEL OR D. . jnexcitable (r4 volts)
2° expérience. Rana fusca femelle : sciatique gauche.
Rhéobases - Chronaxies
(enscentièmes (en centièmes
de volls) de microfarads)
Valeurs normales ti MP CAT RAR Re 50 1/
Cacaine#o;"D RUE EAU. CE UE 19D 10
- Sciatique droit
Valeurs PnOrnUUsSr LE TL ee Net 69 13
Syncaïine: 0,75-.p..7:000::.. 4442200 . inexcilable (14 volts)
On voit done que la syneaïne est beaucoup plus active que la
cocaïne et que, à la concentration de 0,75 p. 1.600, on ne peut
suivre les variations d’excitabilité qui sont lrop intenses et ‘trop
rapides, On est ainsi amené, par des essais successifs, à consi-
dérer comme approximativement équivalente à la solution de
r na ar
SÉANCE DU 16 JUILLET 327
cocaïne à 0,75 p. 1.000 une solution de novocaine 0,07 gr.
p. 1.000. On constate alors une action absolument comparable à
celle obtenue avec le chlorhydrate de cocaïne à 0,75 gr. p. 1.000
encore légèrement plus rapide.
IMMERSION DANS LA SOLUTION PHYSIOLOGIQUE
LA COCAINE
LL / 7 TEMPS
La chronaxie tombe à la moitié de sa valeur primitive en
AS minutes environ ; on peut suivre avec précision les variations
continues, correspondantes et de sens inverse, des 2 caractéris-
tiques d’excitabilité. Le retour à la normale s'effectue dans les
mêmes conditions qu'après l’action de la cocaïne.
De l'ensemble des expériences, on peut donc conclure que
les deux produits étudiés ont, sur la préparation neuromusculaire
de là Grenouille, une action analogue : ils modifient l’excitabilité
et produisent une augmentation de la rhéobase et une diminution
_de la chronaxie.
Mais les mêmes modifications sont obtenues pour des concen-
trations huit fois plus faibles avec Fa syncaïne qu avec la cocaïne.
(Laboratoire de physiologie de la Sorbonne).
FR. EEBGENDRE. — En 1914, au cours des recherches entreprises
par M. et Mme Lapicque et moi, sur les altérations morpholo-
giques des fibres nerveuses mryéliniques sous l'action de divers
anesthésiques, l’un de nous avait fait diverses mesures des varia-
tions d’excitabilité du nerf sous l'influence de a cocaïne. Elles
avaient montré une diminution d'excilabilité earactérisée par
un abaissement du voltage rhéobasique et une augmentation de
328 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
la chronaxie. La série de mesures plus complètes que présentent
aujourd'hui Mile Deriaud et H. Laugier, confirment nos obser-
vations. Elles y ajoutent la constatation du retour très lent et
progressif à l’état initial, après qu'a cessé l’action du poison.
Dans nos expériences, la disparition des protubérances myélini-
ques était également lente et restait toujours-incomplète après.
une heure de lavage du nerf par l’eau physiologique. On pourra
juger de l’allure du phénomène morphologique par une série:
de photographies que nous nous proposons de publier prochaïi-
nement dans le Journal de physiologie et de pathologie générales.
En ce qui concerne la novocaïne (scurocaïne), mes observations.
morphologiques sont également d’accord avec les mesures élec-
triques de Mile Deriaud et de H. Laugier. L’altération des fibres
sous l'influence de cette substance est plus rapide et se manifeste:
avec des solutions moins concentrées que lorsqu'on expérimente-
avec le chlorhydrate de cocaïne.
DES GANGLIONS LYMPHATIQUES DU DAUPHIN,
par Én. Rerrerer et H. NEuvILLE.
Nous avons eu la bonne fortune de pouvoir fixer dans le
formol les ganglions lymphatiques du médiastin d’un Dauphin
(Delphinus delphis L.), encore chaud. Cet animal, capturé dans
un filet, était en parfait état de santé ; sa taille (2 m. 5o), attei-
gnait le maximum que puisse présenter le Dauphin commun ;
sa dentition ne décelait aucune trace de caducité.
Voici la structure de ces ganglions, étudiés sur des coupes
sériées de 8 u, colorées soit à l’hématoxyline à l’eau après mor-
dançage avec le perchlorure de fer, soit à l’hématoxyline à l’alun,
et avec surcoloration à la fuschine acide, à l’éosine et à l'orange.
La capsule périphérique, fibreuse et mince (0,1 mm.), est riche
en vaisseaux lymphatiques. Il s’en détache des trabécules fibreuses.
de 0,08 mm. environ, qui se continuent vers le centre de l’organe
avec des travées de 0,5 mm. à 0,6 mm. Ces travées fibreuses
émettent de nombreuses branches qui se subdivisent et se rami-
fient de plus en plus. Dans cette charpente fibreuse sont contenus
les gros vaisseaux sanguins. Quant au parenchyme de l'organe, il
varie dans le cortex et dans le centre.
Dans le cortex, on voit, sur une épaisseur de 1 mm. en
moyenne, des nodules ou follicules qui atteignent 0,6 mm. près
de la capsule, puis diminuent de volume vers le centre, ‘où ils
n'ont plus que o,1 mm. Chacun de ces nodules comprend une
SK: V
SÉANCE DU 16 JUILLET 329
portion centrale composée d’un protoplasma commun semé de
noyaux de 6 u (syncytium) et dans lequel on peut mettre en
évidence des filaments ou un réticulum hématoxylinophile très
délicat. Vers la périphérie du nodule, les noyaux deviennent plus
petits, plus nombreux, le réticulum plus épais et plus serré, tan-
dis que le protoplasma transparent s'est résorbé en majeure
partie. Enfin, il ne reste plus qu’un espace de 0,02 mm. à
0,2 mm., cloisonné par quelques filaments qui vont s'attacher
sur une travée fibreuse : cet espace figure une partie des sinus
centraux. ou profonds.
La portion centrale ou médullaire du ganglion est essentielle-
ment formée des mêmes éléments, mais le syncytium y est plus
réduit et le tissu réticulé, qui est à mailles en majeure partie
vides et à noyaux de 5 u, y occupe une étendue beaucoup plus
grande. C'est là ce qu'on décrit sous le nom de système caver-
neux et de cordons médullaires. Il est facile d’y étudier les trans-
formations que subissent les éléments cellulaires. À côté de
noyaux de 5 à 6 uw, très chromatiques, on en voit qui sont encore
contenus, c’est-à-dire sertis, dans le cytoplasma commun; ces
derniers se teignent par l'éosine et l'orange d’une façon aussi
intense que les hématies se trouvant dans la lumière des vais-
seaux sanguins et qui mesurent 5 « en moyenne. Plus loin, on
en voit de libres, c'est-à-dire que les noyaux hémoglobiques
transformés en hématies constituent des amas de globules san-
guins en plein tissu ganglionnaire. Enfin, en de nombreux
points existent des taches brunâtres ou ardoisées, visibles à l'œil
nu, dues, comme le montre l'examen microscopique, à la dé-
composition des hématies (pigment hématogène).
Résultats et critique. Pour les classiques, le ganglion Iympha-
tique est une charpente de tissu réticulé dont les mailles sont ”
occupées par des lymphocytes ; ces derniers s’y seraient réfugiés
pour proliférer à leur aise.
Cette conception repose sur une série de défectuosités techni-
ques et sur l’indétermination des conditions dans lesquelles fonc-
tionne le ganglion lymphatique. Pour étudier les éléments de
ces organes, les uns emploient des solutions altérantes qui dé-
truisent une portion du cytoplasma ou l'hémoglobine ; les autres,
tout en fixant bien les tissus, colorent insuffisamment, et, voyant
des hématies en plein tissu ganglionnaire, ils expliquent leur
présence en invoquant la diapédèse ou la phagocytose. On né-
glige d’ailleurs couramment d'indiquer l’âge de l’animal auquel
sont empruntés les matériaux d'étude, de même que l’on passe
sous silence son état de nutrition et l’ensemble des circonstances
dans lesquelles il vivait. L’histologie ou l’histogénèse faite dans
330 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
A ————
ces conditions indéterminées ne saurait donner que des résultats
douteux, flottant dans l'espace.
Le ganglion lymphatique débute toujours à l'état d'un amas
de tissu plein (syncytium). Plus tard, certaines parties de ce
dernier élaborent une charpente conjonctive ou fibreuse ; les
autres parties persistent sous la forme synecytiale et produisent
un tissu réticulé dont le cytoplasma se fluidifie, tandis que les
novaux deviennent libres (lymphocytes) ; ces derniers se trans-
forment, sur place ou après avoir été versés dans le torrent eir-
culatoire, en hématies.
Pour démontrer -ces propositions, l’un de nous (1) a eu
recours, dès 1900, à l’expérimentation, et il a tenu compte, pour
expliquer les faits, des conditions organiques ou physiologiques
dans lesquelles se trouvait le ganglion étudié.
Si on lie le vaisseau efférent d’un ganglion lymphatique, la
lymphe qui s'accumule en amont de la ligature, est, dans les
premières heures, très riche en Iymphocytes, et 24 ou 36 heures
après, on n'y voit plus que des hématies. On obtient les mêmes
résultats sur un animal soumis au jeûne ou à la saignée, alors
que les autres ganglions, non ligaturés, sont vides de IJympho-
cytes et d'hématies, parce que le courant lymphatique, plus
intense, a cntrainé ces éléments pour les verser dans le sang.
Sur les animaux bien nourris, les ganglions, surtout ceux de la
périphérie (c’est-à-dire situés en dehors du grand courant IFvm-
phatique) prennent une teinte rose, et leur parenchyme montre
des amas de tissu réticulé dans lesquels les noyaux sont en voie
de transformation hémoglobique.
Les ganglions des sujets morts de maladies chroniques sont
gorgés d’'hématies ; la circulation lymphatique s’affaiblissant ou
cessant à peu près totalement, ces hématies ne sont plus entrai-
nées ni versées dans la lymphe et le sang ; s'accumulant ainsi
dans les lieux de leur formation, elles transforment le ganglion
en masse semée de globules rouges.
Sur les fœtus de ! Maminitères, aussi bien que sur l'enfant à la
naissance, les ganglions sont riches en amas de lymphocytes en
voie de transformation hémoglobique, ou en hématies défini-
tives, parce que, pendant cette période de la vie, la circulation
el les combustions sont peu actives. On a pris ces amas ou ilots
sanguins pour des nenneeoee émanant des. capillaires sanguins
c'est là une erreur ; ce sont des îlots d'hématies développées au
sein et aux dépens mêmes du tissu ganglionnaire (2)
En considérant tous ces faits, dus à Fobservation el à l’expéri-
LA
(1) Voir l'Index des recherches de Retterer in Journal de l’Analomie, 1916,
p: 119:
>) Voir Retterer, €. R. de la Soc. de biol., 7 el 14 juin 1914.
y
F
SÉANCE DU 10 JUILLET 391
mentation, et en tenant comple des conditions dans lesquelles se
trouvent les Cétacés, on s'explique naturellement la richesse
en hématies des ganglions du Daüphin. Chacun a pu voir, sur
les côtes de l'Océan, des bandes de Dauphins ou de Marsouins
rester plusieurs minutes immergées ; ces Mammifères ne respi-
rent donc que rarement. L'un de nous (1) a eu maintes fois
l’occasion de constater, montre en main, que les grandes Ba-
leines du Nord (Balénoptères) ne viennent puiser l'oxygène à la
surface qu'une fois toutes les dix minutes. P. Bert a montré que
non seulement le Marsouin a plus de sang que les Mammifères
terrestres, mais qu'une même quantité de sang est capable d'em-
magasiner, chez cet animal, une plus forte proportion d'oxygène.
Si la Baleine, et les Cétacés en général, peuvent ne respirer
qu'une fois pendant que nous respirons cent cinquante fois, c’est
qu'ils possèdent une masse sanguine considérable, et les héma-
ties qui se développent dans leurs ganglions peuvent y demeurer
longtemps. Il y en a même qui ne passent pas dans la circu-
lation et se décomposent sur le lieu de leur production, en for-
mant dans le parenchyme du ganglion de grandes taches noires
comme nous venons d'en signaler ci-dessus.
Conclusion. Les ganglions IfNmphatiques du Dauphin sont des
organes hématiformateurs.
a —————————_—————
OXYDASE ET OXHYDRIDASE. ÜOXYDATION ET HYDROLYSE,
par J.-£. Agerous et J. Aroy.
Des nombreux travaux faits sur le mécanisme des oxydations
dans les organismes vivants ressort la conclusion qu'il existe
deux sortes de diastases oxydantes : Îles oxydases proprement
dites, du type laccase, tvrosinase, très abondantes chez les végé-
taux et les animaux inférieurs, qui, pour agir, empruntent l'oxy-
gène de l'air ou l'oxygène dissous dans l’eau et les liquides orga-
niques et qui ne peuvent agir en l'absence d'oxygène libre, et
les oxhydridases ou diastases oxydantes et hydrogénantes qui se
procurent l'oxygène et l'hydrogène qu'elles mettent en jeu par
une décomposition de l'eau en ses ions. Ces derniers ferments
n'ont pas besoin d'oxygène libre el agissent très bien, sinon
mieux, en son absence — comme c'est le cas dans l'intimité
méme des tissus. Ces oxhydridases, qui décomposent l'eau, ne
sout, à proprement parler, que des ferments hydrolysants, quand
lhydrogène et l'oxygène se fixent sur une même substance.
- Voir Retterer, La Baleine, etc. Revue scientifique, 1890.
332 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Ainsi H° et O, se fixant sur l’aldéhyde salicylique, donnent
un produit d'hydrogénation, l'alcool salicylique, et un produit
d'oxydation, l'acide salicylique.
CSH5 . CSH5
| STE | Alcool salicylique
COH CH20H
C5H5 CS5H°
| + O := { Acide salicylique
COH COOH
À ce point de vue, F. Batielli a eu raison de faire remarquer
que, quand on fait agir l'extrait de foie sur de l’aldéhyde sali-
cylique, il y a hydrolyse de cet aldéhyde ; une moitié de ce
corps seulement fixant de l'oxygène donne de l'acide, l’autre
moitié fixant l'hydrogène donne la saligénine. Mais si on ajoute
à l'extrait hépatique une substance avide d'hydrogène comme
le bleu de méthylène ou le carmin d'’indigo, l'alcool salicylique
ne se forme plus ; seul l'acide salicylique apparaît, parce que
l'hydrogène libéré est retenu par la matière colorante.
L'expérience suivante le montre bien. On fait un extrait
aqueux de foie de Cheval en faisant macérer, à l’étuve à 38°,
300 gr. de pulpe hépatique dans 300 c.c. d’eau saturée de chlo-
roforme. On filtre, on passe à la presse, le filtrat est précipité
par 4 fois son volume d’alcool à 95°. On filtre, le précipité
essoré est dissous dans 300 c.c. d’eau. On fait 2 lots : À et B.
A ces deux lots, on ajoute 1 c.c. d’aldéhyde salicylique et au
lot À 50 gouttes d'une solution de bleu de méthylène à 0,25
p. 1.000. Les flacons contenant les deux lots sont plongés dans
un bain-marie à 45°. Rapidement le lot À se décolore — on
l’agite, ainsi que le lot B, et ainsi de suite jusqu’à ce qu'il n°
ait plus de décoloration du bleu. À ce moment, l'expérience est
terminée. On extrait l’acide salicylique et on le dose. On trouve :
pour À, 0.043 gr. d'acide salicylique ; pour B, o,o21 gr. d'acide
salicylique. Le lot À au bleu de méthylène a donc fourni deux
fois plus d’acide salicylique que le lot B, qui renferme, par
contre, de la saligénine qu'on ne trouve pas dans le premier.
C'est que l'hydrogène libéré par le ferment a trouvé dans le
bleu de méthylène un accepteur qui l'a fixé ; l’aldéhyde n'a eu
affaire qu'à l'oxygène et dès lors n’a pu donner que de l'acide
salicylique. Il y a eu hydrolyse dans un cas, oxydation dans
l’autre. Les ferments d’oxydation qui agissent en l'absence
d'oxygène libre dans l'intimité des tissus, sont bien, au fond,
dés diastases hydrolysantes, mais dont l’action hydrogénante est
supprimée vis-à-vis des substances oxydantes par la présence .
d'accepteurs d'hydrogène. 11 nous semble que des chromopro-
EF
SÉANCE DU 16 JUILLET 333
téides telles que l’oxyhémoglobine ou l'oxyhémocyanine (1)
pourraient être considérées comme de tels accepteurs.
————— mm pe
SUR L'OXHYDRIDASE DU LAIT,
par J.-Aroy et A. VarpiGuie:
Abelous a montré, en collaboration avec l’un de nous, l’exis-
tence chez les animaux, et aussi dans le règne végétal, de dias-
tases oxydo-réductrices provoquant la transformation des nitra-
tes en nitrites et l'oxydation de l’aldhéhyde salicylique.
Le ferment du lait, découvert par Schardinger, qui décolore le
bleu de méthylène en présence de formol, appartient à cette
classe de ferments à la fois oxydants et hydrogénants et mérite
bien la dénomination d’oxhydridase.
Il nous à paru intéressant d'effectuer de nouvelles recherches
en vue d'isoler l'oxhydridase du lait et de préciser sa nature en
même temps que son rôle physiologique.
Isolement du ferment. Les méthodes classiques de préparation
des ferments solubles conduisent à la séparation du complexe
(caséine-ferment). Nous avons obtenu l’oxhydridase par la mé-
thode suivante. Le lait fraîchement trait est sursaturé de chlo-
rure de sodium en poudre et abandonné pendant 12 heures à
la température du laboratoire. La caséine se précipite, on filtre.
Le filtrat limpide réduit le bleu de méthylène en présence d’al-
déhyde comme le lait frais. Toutefois, ce filtrat chloruré ne ren-
ferme pas seulement l’oxhydridase, il présente les réactions des
catalases (coloration avec le gaïacol, la phénolphtaléine, le pyra-
. midon en présence d’eau oxygénée) et colore en bleu le mélange
de naphtal-4 et le diméthylparaphénylènediamine (réaction des
oxydases vraies).
Pour isoler le ferment, l’on peut faire intervenir, soit l’action
de la température, soit celle de réactifs chimiques, tels que le
sulfate d’ammoniaque. Le filtrat chloruré, chauffé à 60°, ne
décolore plus le bleu de méthylène en présence d’aldéhyde, mais
présente encore les réactions de la catalase et des oxydases.
L'oxhydridase est donc plus sensible à l'élévation de température
que ces derniers ferments. Le sulfate d'ammoniaque à demi-satu-
ration précipite également l’oxhydridase de sa solution chlorurée.
Nature du ferment. L'oxhydridase séparée par les méthodes
précédentes, présente les réactions des matières protéiques, elle
(x) Chez 1e végétaux des polyphénols GARE pourraient constituer de tels
accepteurs Diners
394 SUCIÉTÉ DE BIOLOGIE
est insoluble dans l’eau, soluble dans les solutions de sels neutres
et précipitée de ces solutions par l'acide acétique. Elle renferme
du phosphore en proportions notables et du fer. C’est donc une
phosphoprotéide.
Rôle de l’oxhydridase. Dans une note antérieure (1), lun de
nous à montré, avec Âbelous, que cette diastase oxydait un assez
grand nombre de corps, des substances du groupe de l'acide
urique (guanine, sarcine, xanthine, alloxane) ; des alcaloïdes
(quinoléine, morphine, cicutine, muscarine), des toxalbumines
(ricine, abrine), enfin, surtout les produits de l’hydrolyse des
protéiques (protéoses, peptones). |
Relativement à ces dernières substances, l'expérience suivante
montre bien l’action de l'oxhydridase. On soumet du lait bouilli
et du lait non bouilli à la digestion par la pancréatine à une
température de 37°. Après 12 heures de séjour à l’étuve, on
filtre, on fait bouillir le filtrat pour en séparer l’albumine qui
peut rester, on filtre à nouveau. Le filtrat Himpide du lait bouilli
digéré, additionné de lait frais et de bleu de méthylène, décolore
le bleu rapidement à la température de 55-60° ; le filtrat du
lait non bouilli digéré ne le décolore pas. C'est que, pendant la
digestion des laits, l’oxhydridase du lait non bouilli a oxydé
certaines substances (du groupe des leucomaïnes ?) qui se for-
ment dans les premiers stades de la protéolvse. Cette oxydation
ne se produit pas dans le lait bouilli, l’ébullition ayant tué le
ferment.
Les peplones commerciales renferment également une ou
plusieurs substances qui servent d'accepteurs d'oxygène et,
comme telles, permettent la réaction de Schardinger. Les subs-
tances peuvent être extraites par l'alcool. Après ce traitement,
les peptones commerciales ne constituent plus des accepteurs
d'oxygène alors que la solution aqueuse du résidu de l'extrait
alcoolique de ces mêmes peptones se montre très actif.
(1) C. R. de là Soc. de biol., 1918. p. 786.
sd il de
Re et et rs
SÉANCGE DU 10 JUILLET 539
DosAGE COMPARATIF DE L'URÉE DU SANG
PRÉLEVÉ PAR VENTOUSES -SCARIFIÉES ET PAR PONCTION VEINEUSE,
par Enouarp PEYRE.
Cn considère couramment comme indifférent le prélèvement
du sang par ponction veineuse ou par ventouse scariliée pour le
dosage de l’urée. Nous avons repris ces recherches et pratiqué
des dosages comparatifs d'urée. dans les sérums prélevés en
même temps par ventouse scarifiée et par ponction veineuse.
Nos examens portent sur 71 cas et les résultats sont des plus
variables : 22 fois seulement, le taux de l’urée est sensiblement
égal dans les deux sangs recueillis, là différence étant nulle ou
inférieure à d centigr., 26 fois le taux de l’urée est plus élevé dans
le sang veineux ; l'écart moyen étant de 12 centigr. et l'écart
maximum de 30 centigr. (1,26 gr. dans le sérum de la veine et
0,77 gr. dans le sérum pris par ventouse). 23 fois, enfin, cest
dans le sérum recueilli par ventouse scarifiée que le taux de
l'urée est le plus important : écart moyen 11,60 centigr. ; écart
maximum : 22 centigr. (1,62 gr. dans le sang de la ventouse et
1,40 gr. dans le sang veineux).
Que conclure de cette discordance dans les résultats ? Le sang
des veines du pli du coude nous revient ayant accompli son
travail ; il doit bien représenter la teneur moyenne en urée de
la masse sanguine. Autre chose serait le sang de la veine cave
inférieure au débouché de la veine rénale ou au débouché des
veines hépatiques et sus-hépatiques. Mais grande est la varia-
bilité du taux de l'urée dans le sérum veineux ; si l’on s'en rap-
porte, en effet, aux recherches de À. Weill, relatées dans sa
thèse, chez un même sujet normal, le taux peut varier du simple
au double selon les différentes heures d’une même journée.
. Le sang extrait par ventouse est, d’une part, souillé par les
sécrétions cutanées : sebum, graisse et sueur surtout, dont la
teneur normale en urée est variable, d’après les auteurs (Favre,
Shottin et Funque). D'autre part, nous avons remarqué que les
sujets maigres nous donnent un taux quasi égal dans la veine
et la ventouse, tandis que les obèses et les infiltrés nous per-
mettent de constater une dissociation nette. Chez ces derniers,
nous trouvons un équilibre uréique plus stable pour le sang de
la ventouse. En effet, un sujet chez lequel, à 3 reprises, nous
avons pratiqué des dosages comparatifs, nous a donné, pour la
ventouse : 0,35 gr., 0,22 gr., 0,23 gr. et pour la veine : 0,50 gr.,
0,26 £T., 0,21 :0T. pare
Il semble donc résulter de ces constatations que pour un
336 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
simple dosage de l’urée du sérum la ventouse donnerait peut-
être une idée plus exacte de la teneur uréique moyenne. Inver-
sement, pour la recherche du rapport uréo-sécrétoire, c’est le
sang veineux, qui doit être prélevé, car doivent être appréciées et
la teneur en urée du sérum sanguin et la concentration urinaire
de la même heure.
(Laboratoire de l’hospice Paul Brousse, à Villejuif,
service du D Roussy).
NOTE SUR LA RÉACTION DU BENJOIN COLLOÏDAL
DANS LA SYPHILIS ET L'HÉRÉDO-SYPHILIS NERVEUSES NON ÉVOLUTIVES,
par RENÉ TARGowLA.
Dans les cas de syphilis non évolutive du névraxe, acquise ou
héréditaire, le liquide céphalorachidien présente fréquemment
une lymphocytose irréductible, à laquelle peut s'associer une
précipitation du benjoin d’allure subpositive, constituant, en
quelque sorte, un « type résiduel » de la réaction de Guillain,
Laroche et Léchelle.
Cas I. M.., 20 ans. Imbécillité Hérédo-syphilis. Ponction
après réactivation. Leucocytes 10,8 ; albumine 0,20 ; globuline 0 ;
réaction de Bordet-Wassermann négative ; réaction de Guillain
100001222200000 (1).
+
Cas II. T.., 22 ans. Imbécillité. Hérédo-syphilis ; gommes
sous-cutanées. Deux ponctions, Ia seconde après douze injec-
tions de bi-iodure.
Réaclion de Bordet-Wasserman
D
= liquide Réaclion
Leucocytes Albumine Globulines sérum céphalo-rachidien de Guillain
120 O,II O ONDES O I111002222100000
1 : APGE £
128,8 0,30 + 10 À o OII1001222100000
+
Cas III. Affaiblissement intellectuel, épilepsie jacksonienne
généralisée. Syphilis ancienne avouée. Leucocytes, 7 ; albumine,
(1) La numération des leucocytes a été faite à la cellule de Nageotte et vé-
rifiée par examen sur lame du culot de centrifugation (formule lymphocytaire) ;
le dosage des albumines, au tube de Sicard et Cantaloube ; la recherche des
globulines, par la réaction de Pandy ; les réactions de Bordet-Wassermann (mé-
thode des dilutions) sont dûes à l’obligeance de notre ami, Île AE
notation de la réaction au benjoin est celle que nous avons proposée (Soc. clin.
de éd. menl., 21 mars 1921), elle correspond aux courbes de Guillain-La-
roche et Léchelle.
SÉANCE DU 16 JUILLET 331
15 ; globuline, o ; réaction de Bordet-Wassermann, négative ;
réaction de Guillain, 111001222000000.
Nous avons également rencontré ce type dans deux cas de
paralysie générale fixée, dont le diagnostic, non douteux, avait
été antérieurement vérifié par la ponction lombaire.
Cas IV. Leucocytes, r ; albumine, 0,40 ; globuline, + ? ; réac-
tion de Bordet-Wassermann, négative; réaction de Guillain,
OII1001222210000.
—
Cas V. Trois ponctions, la seconde après réactivation
Réaction de
= … Bordet-Wasserman
Liq. céphalo- - Réaction
Dates Leucocytes Albumines Globulines sérum rachidien de Guiliain
DRAC 3 0,19 Ar à ». >) o1110 (Techn. réduite}
2 +
DO NDRO 3 0,39 + 0 (o) 121002222100000
Or EE 8 0,3 + 9 2 Y (e) 021002222100000
La dissociation : réaction de Bordet-Wassermann négative —
réaction du benjoin positive, que l’on voit exceptionnellement
dans la syphilis évolutive et même dans la paralysie générale,
est ici la règle. La réaction de Guillain apparaît donc comme
plus sensible que celle de Bordet-Wassermann. Toutefois, elle
_ peut disparaître avant la Iymphocytose et même avant l’albu-
minose. ee
On observe cependant, dans ces cas, une précipitation très
minime avec changement de teinte des premiers tubes, qui
deviennent grisätres. Ce fait paraît dù à une ébauche de floccula-
tion amenant l'agglomération partielle des micelles, mais
n’aboutissant pas à la précipitation. Nous l’avons indiquée par
le signe : o ; il serait préférable, malgré le caractère subjectif
d'une telle notation, d'adopter une échelle plus étendue, allant
de o à 3 ou à 4, qui permettrait de représenter les différentes
modalités de la flocculation du benjoin. On peut aisément appré-
cier à l'œil nu cette réaction ébauchée, par comparaison avec
les tubes négatifs francs et le tube témoin.
e
(Service du D° Toulouse, asile de Villejuif).
Broro@iE. CoMptrEs RENDUS. —- 1921. T. LXXXV. 24%
338 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
ECZÉMA D'ORIGINE TUBERCULEUSE,
par S. Manrpais.
Si l'eczématisation peut naître d’une série frès étendue de con-
ditions internes ou externes, nous pensons, avec Sabouraud, que
_l'étiologie de l’eczéma reste entièrement à découvrir. Malcome
Morris, Gastou, Darier, ont fait un réel progrès dans cette voie,
quand ils ont saisi la relation existant entre l'eczéma, les tuber-
culides et la scrofulo-tuberculose. Re
Affection chronique ou rémittente, l'eczéma présente des alter-
nances avec les fluxions pleuro-pulmonaires, considérées au-
jourd'hui comme des manifestations de la tuberculose inflam-
matoire. Résultant d’une infiltration toxi-tuberculeuse du derme,
la peau ezcématique ne se laisse pas contaminer (d’après Besnier)
par l'élément tuberculeux externe. Bien qu'il ne parle pas de la
nature bacillaire de l'eczéma, Brocq à constaté que cette derma-
tose disparaît le plus souvent chez les vieillards. Autrement dit,
l'eczéma disparaît au moment où l'Homme arrive, par june
longue immunisation, à guérir ses foyers de tuberculose.
Insister sur l'anatomie pathologique de l’eczéma, c'est irouver
encore un argument eu faveur de sa nature tubereuleuse, car la
sérosité des ve oule eczématiques rappelle la composition de
J'épanchement séro-hémato-fibrineux de la pleurésie tubercu-
leuse de Landouzy.
La découverte du Bacille de Koch, ou au moins de son anti-
gène dans les plaques d'eczéma, pourra seulement résoudre ce
problème. En attendant ces recherches; nous voulons exposer
brièvement les raisons qui nous font penser que l’eczéma peut,
dans certains cas, être de nature tuberculeuse et également at-
tirer l'attention sur l'efficacité de la vaccinothérapie spécifique,
ru par nous dans cette dermatose.
° Presque tous les cas d’eczéma que nous avons eu l'occasion
de Arte évoluaient sur des malades qui avaient, en même temps
des lésions franchement tuberculeuses ou des lésions considérées
comme telles : phtisie, pleurésie, mal de Pott, spina ventosa,
tumeur blanche du genou, phlébite, endocardite, anémie, ete...
Dans quelques cas très rares, nous n'avons décelé aucune autre
lésion viscérale manifeste. |
> Quand on pratique Ja réaction de déviation du complé-
ment avec le sérum sanguin de ces malades, on constate qu'elle
est positive vis-à-vis de tous les antigènes tuberculeux employés
antigène à l'œuf (Besredka), tuberculine brute (Armand-Delille),
tuberculine purifiée (école allemande, Danielopol).
PA VE Ne
SÉANCE DU 16 JUILLET 339
3° Mais la réaction précédente est impuissante, dans la majo-
rité des cas, à nous montrer dans l'eczéma une affection tuber-
leuse localisée. Pour obvier à cet inconvénient, nous avons em-
ployé la réaction de l’anaphylaxie morbidique. En effet, en
injectant du vaccin tuberculeux fort sous la peau des malades à
eczéma chronique stationnaire, nous avons remarqué, le lente-
main de la piqüre, l'apparition des poussées congestives aiguës,
identiques aux exacerbations spontañées de la dermatose. Cette
réaction na pas été remarquée sur des malades présentant de
l'acné, elc..., et sur la peau normale.
4° Dans l'eczéma compliqué de lésions à Staphylocoque,
Wright a constaté que le vaccin staphylococcique guérit ces
lésions ; mais que le traitement laisse intacte la lésion de
l'eczéma, fait qui réfute (disons-le en passant) la théorie de
Unna. Dans de pareils cas d’eczéma compliqué, nous avons ob-
servé, par contre, que le vaccin tuberculeux guérit rapidement
la lésion eczématique et que, sur les régions ainsi nettoyées, on
voit persister les pustules, les folliculites, ete.. dues aux Staphy-
locoques. Ces dernières affections disparaissent ultérieurement,
sans aucun traitement, ou par l'emploi du staphylo-vaecin.
5° L'application de la vaccinothérapie tuberculeuse nous a
montré, enfin, par les remarquables résultats obtenus, le bien
fondé de la conception de la nature tuberculeuse de l’eczéma ;
elle nous a donné, en outre, un moyen efficace, sûr et rapide
pour guérir de cette affection rebelle. Nous avons employé, avec
le même résultat, des vaccins très variés : de la culture de Ba-
cilles humain, chauffés à 60° ; des Bacilles rendus atoxiques
par l’action de l'huile d'Olive, de la macération des fungo-
sités de tumeur blanche fixées à la solution de Lugol, etc. Deux
ou. rarement trois injections de vaccin ont suffi à guérir mes
25 Cas d'eczéma vrai; et cette guérison, remontant parfois à
quelques années, se montre durable.
L'ensemble de toutes ces considérations nous ont amené à re-
garder l’eczéma comme une affection de nature tuberculeuse.
340 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
LA RÉACTION ÉMOTIVE NORMALE OBSERVÉE EN TROIS TEMPS,
par A.-D. Warren.
La démonstration, dont je donne aujourd’hui communication:
à la Société de biologie, fait suite à celle que j'ai présentée ici.
même il y a quelques mois, et qui a été faite en votre présence
sur la personne de notre président, M. Charles Richet. Sa main,
munie de deux électrodes appliquées aux surfaces dorsale et.
palmaire, formait le quatrième élément d'un pont de Wheat-
stone, et a accusé une diminution de résistance à chaque execita-
tion sensorielle, diminution qui, comme toujours, a été forte
ou faible suivant les intensités variées de l'excitation.
Déplaçant alors les électrodes de la main pour les appliquer
à l’avant-bras, et répétant les excitations aussi régulièrement
que possible, nous avons observé une réponse sur l’avant-bras-
presque aussi nette sur la main, d’après laquelle nous nous
sommes crü autorisés (autant qu'il est permis de conclure d'après:
une expérience sommaire faite en séance publique) que notre
éminent président appartient à la classe 1, dans l'échelle d’émo-
tivité ci-dessous
Echelle de l’émotivité. Excitations moyennes, non doulou-
reuses.
Classe Bras Main
SSSR er Eee 50 R. R.
ÉPANormQUXE PE Eee Le O. R.
NPENÉDATIS EE RP EEE CC Où 0.
N. B. — KR. signifie une réaction au galvanomètre indiquant
une chute de résistance (par poro-dilatation ultra-microscopique)
supérieure à 5 p. 100 de la résistance avant l'excitation.
Pour bien observer les différences de réaction qui se mani-
festent à la main (surface palmaire) et à tout autre point de la
surface du corps, il est nécessaire de doubler l'appareil afin
d'observer (et au besoin enregistrer) la réaction simultanée sur
deux points de la surface avec la même excitation provocatrice.
Grâce à l’amabilité de M. L. Bull, j'ai pu installer à l’Institut
Marey, dans les conditions favorables de tranquillité, une telle:
instrumentation composée de deux galvanomètres, deux ponts.
de Wheatstone, etc., au moyen de laquelle j'ai pu répéter l’ob-
servation suivante sur une série de cinq sujets normaux, c’est-
à-dire appartenant à la classe [IT d’émotivité, classe qui forme la
grande majorité des sujets (M. et J.), sur lesquels j’ai pu faire
de bonnes observations.
J'insiste surtout sur la condition de tranquillité comme utile
PPS
RÉ C7 2102 FRE per à
°
SÉANCE DU 16 JUILLET 341
et nécessaire — utile pour l’expérimentateur, nécessaire pour le
sujet et, à défaut de laquelle, de bonnes observations sont im-
posibles.
La démonstration — que je me permets de qualifier de nor-
male — se fait en trois temps, sur un sujet normal armé de deux
paires d’électrodes rattachées : À, à la main ; B, à l’avant-bras.
Premier temps. Le sujet, étant bien tranquillisé (on pourra
observer pendant l'établissement de cet état que c'est seulement
la mouche indiquant l’état de la main qui se déplace, tandis que
celle de l’avant-bras ne bouge pas) est soumis à une petite exci-
tation quelconque — bruit, attouchement, menace d’un coup
d'épingle — et on constate qu'à chaque excitation (après un
temps perdu de deux secondes) une réponse À, indiquant une
diminution de résistance d’au moins 5 p. 100, se produit à la
main, tandis que la résistance à l’avant-bras ne change pas.
Deuxième temps. On explique au sujet (s'il ne le sait pas
déjà) qu'en forçant la note, en lui appliquant une excitation
vraiment forte et douloureuse, qu'on arrivera bien à le faire
réagir au niveau du bras. Chez un sujet normal, qui se prête à
cette démonstration, il se produit {oujours une énorme dévia-
tion à la main avant toute excitation réelle, et quelquefois une
déviation à l’avant-bras. Ces effets sont provoqués par l’état du
sujet, dont la volonté se tend pour supporter une douleur ima-
ginaire ; mais, si, en fin de compte, cette excitation vraiment
douloureuse est faite, une très grande déviation à l’avant-bras
(ainsi qu’à la main) en est le résultat,
Troisième temps. Le sujet étant revenu au repos après l’exci-
tation forte, on répète sur lui les excitations faibles comme dans
le premier temps. Ces excitations, qui ne produisaient rien sur
T'avant-bras pendant le premier temps, sont maintenant suivies
d’une réaction franche et nette. La peau de l’avant-bras, ne ré-
pondant pas à l'excitation dans le premier temps, a été sensi-
bilisée par l'excitation forte du deuxième temps.
Théorie. La réaction émotive de la surface entamée dépend
d'une dilatation par voie nerveuse des pores ultra-microscopi-
ques que traversent les ions électriques. Chez le sujet normal,
cette dilatation se produit facilement à la paume de la main (et
à la plante des pieds) difficilement en toute autre région de la
surface du corps. Chez les « sensitifs », la dilatation se produit
facilement sur toute la surface du corps. Chez les sujets nor-
maux, il est possible, par des excitations fortes et douloureuses,
de forcer le passage et de rendre ainsi perméable à la réaction
émotive, une région relativement imperméable.
_ En terminant, je tiens surtout à remercier vivement les cinq
personnes qui ont bien voulu se prêter à cette série d’observa-
342 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
tions qui peuvent être tant soit peu pénibles pendant le deuxième
temps de la démonstration. Grâce à la tranquillité de l'Institut
Marey, cette démonstration — qui n’est guère de nature à pou-
voir être faite dans toute sa netteté en séance publique, où
le sujet se trouve exposé à toutes sortes de perturbations émo-
tives — a pu être conduite à bonne fin sans défaut ni exception
dans l'ordre des résultats que je viens de vous exposer.
(Laboratoire de l'Institut Marey).
ÉTUDE EXPÉRIMENTALE DE L'HÉRÉDITÉ SYPHILITIQUE,
par GC. Levapiri, À. Marx et L. Isaïcu.
Depuis la publication de notre note concernant la transmis-
sion, par contact sexuel, de la syphilis expérimentale du Lapin,
provoquée par le Tréponème neurotrope [provenant du sang de
paralvtiques généraux (1)], nous avons continué nos recherches,
principalement au point de vue de l'hérédité de l'infection. Nous
Y avons associé des expériences entreprises avec le Tréponème
dermotrope et le Spirochaeta cuniculi, dont nous avons parlé
dans nos dernières communications à la Société de biologie (2)
et à l'Académie des sciences (3).
Sans entrer dans les détails de ces recherches, qui seront pu-
bliés ailleurs, nous désirons insister ici sur les points suivants :
1° Quelle que soit la variété de Spirochètes employée, le Tré-
ponème dermotrope (virus Ravaut et virus Fournier-Schwartz),
le ‘Tréponème neurotrope ou le Spirochaela cuniculti, jamais
nous n'avons constaté de transmission héréditaire de l'infection.
Bon nombre des rejetons, issus de père infecté et de mère nor-
male, de mère contaminée et de père normal, ou de deux géné-
rateurs porteurs de lésions à Spirochètes, sont morts sitôt après
leur naissance ou quelques semaines après. Or, chez aucun de
ces rejetons, nous n'avons découvert de Spirochètes dans le sang
et les organes (examen ultramicroscopique). Il en fut de même
des embryons ou des fœtus examinés in ulero, à l’occasion de la
mort de la mère, par suite d'une maladie intercurrente, survenue
pendant la grossesse. Et, cependant, il s'agissait de procréateurs
dont l'infection datait de plus d'un an et qui élaient porteurs
(1) Levaditi, Marie et Banu, GC. R. de Acad. des se., t. 1750, 206 avril 1920.
(2) Levaditi, Marie et Isaïcu.: C. R: de‘la Soc. de biol., t. LXXXN/Np-517;
11 juin 1921.
(3) Levaditi, Marie ct Nicolau, C. R. de l’Acad. des sç., 1! CXXI, p. 1542,
13 juin 1921.
72
» a 3 DE
SÉANGE DU 16 JUILLET ae
de lésions spirochétiennes intenses, localisées aux organes géni-
taux ou ailleurs. Il est vrai que chez aucun de ces procréateurs
nous n'avons décelé de Tréponèmes dans les organes, ni d’alté-
rations indiquant une généralisation quelconque de la maladie.
Nous n'avons pas observé non plus de modifications de Ia sper-
matogénèse chez les mâles procréateurs. Ces constatations nous
autorisent à conclure que la syphilis expérimentale du Lapin,
ainsi que la spirochétose spontanée de cette espèce animale, ne
sont pas transmissibles héréditairement, en tant qu'infection
spirochétienne. Tout au plus peut-on parler de certaines dys-
trophies, d’arrêts de croissance ou de mortinatalité exceptionnelle
des rejetons, dont on pourrait incriminer les procréateurs in-
re par l’un ou l’autre des Spirochètes étudiés par nous.
>° Parmi les descendants de ces procréateurs, quelques-uns
arrivent à l’âge adulte. Jouissent-ils alors d’une certaine immu-
nité, parce qu'ils ont été conçus par des parents porteurs de
lésions spirochétiennes ? En d’autres termes, la loi de Profeta
trouve-t-elle une vérification lorsqu'on s'adresse à la syphilis
expérimentale du Lapin ou à la spirochétose provoquée par le
Sp. cuniculi ? L'expérience répond négativement, du moins en
ce qui concerne les rejetons issus de générateurs porteurs de
lésions à Tréponème neurotrope, ainsi qu'il résulte de l’obs2r-
valion suivante
Observation. Le 20 mars 1920, on accouple la Lapine neuve
12 B avec le Lapin 5 M, porteur de belles lésions préputiales,
riches en Tréponèmes. Le 10 avril, la femelle montre des papules :
vaginales contenant des Spirochètes (contamination par contact
sexuel). Elle met bas, le 26 mai, 7 rejetons, dont 5 meurent du
18 juin au 6 juillet. Deux petits Lapins, n° 58 M, mâle et
n° 73 M, femelle, survivent. La mère r2 B meurt d'infection se-
iortee le r6 ait (Spirochètes dans les vaginales,
absence de parasites dans les divers organes). 2 septembre
1920, nous essayons la réceptivité des deux survivants
en leur inoculant, au niveau de organes génitaux, du virus ho-
mologue, en mème temps qu'à deux témoins, les Lapins 3 M
et 4 M. Les quatre animaux contractent la maladie et montrent
des lésions spirochétiennes le 30 septembre. Les deux rejetons
_ des procréateurs infectés se sont donc montrés aussi réceptifs que
les animaux neufs, à l'égard de l'infection d'épreuve, pratiquée
sur eux alors qu'ils étaient âgés de trois mois et six jours.
Cette observation permet de conclure que les descendants de
générateurs porteurs de lésions tréponémiques, non seulement
n héritent pas de l'infection spirochétienne de leurs parents, mais
ne jouissent d'aucun état réfractaire. Ils ne transmettent pas
non plus la maladie à leurs rejetons, comme il résulte de l'his-
344 ‘SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
toire du Lapin 78 M, qui sera exposée ailleurs (1). Klarenbeek (2)
vient de relater des observations analogues (Sp. cuniculi).
Il y a donc une différence fondamentale entre ce qui se passe,
au point de vue hérédité, dans la syphilis humaine d’une part,
la syphilis expérimentale du Lapin et la spirochétose spontanée
de cette espèce animale, d'autre part. Rien de ce que l’on ob-
serve chez l'Homme, ni la transmission héréditaire de l'infec-
tion, ni les phénomènes qui entrent dans le cadre de la loi de
Profeta, ne se rencontrent chez le Lapin, du moins si l’on en juge
d’après nos expériences. Hormis les arrêts de développement,
la mort prématurée des rejetons et la morti-natalité, qui ne sau-
raient d'ailleurs être attribués avec certitude aux facteurs héré-
ditaires, tout se passe comme si les rejetons avaient été pro-
créés par des générateurs sains. .
Ces différences s'expliquent aisément. Chez l'Homme, la sy-
philis est une infection généralisée qui ne tarde pas à toucher
les cellules germinales et à se transmettre aux rejetons par le
sperme, l’ovule ou le sang. Chez le Lapin, au contraire, qu'il
s'agisse de syphilis expérimentale où de spirochétose spontanée,
la maladie semble se localiser à l'accident primitif ; en tous cas,
elle est loin d'offrir cette tendance à la généralisation que montre
la syphilis humaine. Elle épargne ainsi les cellules germinatives
et ne se transmet aux descendants ni sous forme d'infection, ni
sous forme d’immunité. On peut donc concevoir que chez
l'Homme également, alors qu'une syphilis légère évolue sans
trop se généraliser et sans porter atteinte aux éléments repro-
ducteurs, les procréateurs engendreront des rejetons non con-
taminés et non réractaires. Or, c'est là un fait que la clinique,
loin de contredire, confirme.
(Institut Pasteur de Paris
el Laboratoire de médecine expérimentale
de la Faculté de médecine de Cluj, Roumanie).
(1) De nombreuses expériences conformes aux précédentes sont actuellement
en Cours.
(2) Klarenbeek. Tydschrift voor Diergeneeskunde, juillet 1927.
S
ee SRE
SÉANCE DU 16 JUILLET 345
AFFINITÉS NEUROTROPES DU VIRUS DE LA VACCINE,
par C. Levanin, P. Harvier et S. Nicorau.
IL était nécessaire, pour l'étude (1) comparative des divers
ultravirus neurotropes (groupe encéphalitique, rage, poliomyé-
lite), d'examiner le virus de la vaccine, au point de vue de ses
affinités pour le système nerveux central. Nous apportons dans la
présente note les faits établis à ce sujet.
A. Marie, dans une note présentée l’an dernier à la Société de
biologie (2), a montré que le virus vaccinal frais, introduit dans
le cerveau du Lapin, engendre une maladie mortelle, évoluant
en quelques jours. L’encéphale et la moelle épinière des Lapins
infectés sont virulents pour d’autres animaux de la même espèce
(possibilité de transmission en série). Le germe existe dans le
filtrat de cerveau. Après avoir pullulé dans le système nerveux
central, il est encore capable de provoquer une kératite vacci-
nale, mais semble avoir perdu sa virulence pour la peau (3).
Il résultait de ce travail que le germe filtrant de la vaccine
possède une affinité marquée pour le cerveau, en plus de celles
qu'il a pour la cornée, le revêtement cutané et le testicule
[orchite vaccinale, Noguchi (4)]. Nous avons entrepris la vérifi-
cation des données publiées par A. Marie et nous sommes arrivés
aux conclusions suivantes
Expérience. Le 6 mai, nous avons inoculé dans le cerveau de
deux Lapins 5/o et 8/o de la pulpe vaccinale glycérinée ; un
troisième Lapin 7/0 reçoit la même pulpe dans le testicule, et,
après scarification, à la cornée. Les deux premiers animaux
survivent indéfiniment, le troisième montre une kératite et
une orchite vaccinales intenses. Le testicule de ce Lapin 3/0 fut
le point de départ de toutes les expériences, qui continuent en-
core à l'heure actuelle. Il fut d'abord inoculé dans le cerveau
d'un animal neuf, sans déterminer aucun trouble apparent, puis
(après avoir subi un nouveau passage testiculaire), dans l’encé-
phale des Lapins 76/0 et 75/0. Ces derniers succombent avec
des signes de paralysie, l’un le 4° jour, l’autre le 6° jour (cul-
tures stériles). Or, le cerveau du Lapin 75/0 fut capable de pro-
voquer une orchite chez le Lapin 2 B. Le virus, puisé dans le
testicule de ce Lapin 2 B, se montra virulent pour deux Lapins,
injectés également par voie cérébrale (morts en 5 jours). À son
(x) Gette étude sera publiée bientôt.
(2) A: Marie, C. R. de da Soc. de biol., 17 avril 1920.
_ (3) Cette dernière constatation nous a été communiquée par A. Marie.
(4) Noguchi. Journ. of experim. Med., 1915, t. XXI, p. 530.
340 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
tour, l'encéphale de ces Lapins, administré par la même voie
aux Lapins 33 B et 50 B, provoqua la mort après 6 et 8 jours
d'incubation (deuxième passage). Un troisième passage cérébral
resta toutefois négatif, malgré la présence du virus vaccinal
dans le cerveau des Lapins 33 B et 50 B.
Cette expérience, qui n'est pas unique et dont nous ne don-
- nons que les principaux détails, montre que si le virus vaccinal
(sous forme de pulpe vaccinale), inoculé directement dans le
cerveau, ne se montre pas pathogène, par contre, dès qu'il subit
un ou plusieurs. passages testiculaires, engendre une maladie
mortelle chez les Lapins infectés par la même voie. Cette ma-
ladie est transmissible en série (un ou deux passages, au plus).
Qu'est-ce que cette maladie ?
Elle est provoquée par le virus de la vaccine, attendu que
les cultures du cerveau, pratiquées sur les, milieux habituels,
restent stériles, el que le virus peut être mis en évidence dans
le cerveau, avec toutes ses propriétés. En effet, avec l’encéphale
d'un Lapin de deuxième passage, il nous a été possible d'engen-
drer, non seulement la kératite et l’orchite vaccinales, mais aussi
la plus belle éruption de pustules cutanées (procédé de Cal-
mette et Guérin). De plus, ce cerveau fait apparaître la kératite
chez un animal vacciné contre l'un ou l’autre des virus encé-
phalitiques en notre possession ; inversement, le germe de J’'en-
céphalite se montre pathogène pour les animaux guéris de la
kératite vaccinale (expériences d'immunité croisée).
Contrairement à lencéphalite expérimentale du Lapin,
l'encéphalite vaccinale ne peut pas être transmise indéfiniment
en série, par passages cérébraux réitérés. Le virus semble néces-
siter une vivification préalable par culture testiculaire, avant de
récupérer sa virulence pour le cerveau, perdue au bout de deux
passages exclusivement cérébraux.
3° Il s'agit bien d’une méningo-encéphalite, ainsi que le
prouve l'examen histologique des centres nerveux des animaux
inoculés dans l’encéphale. Les lésions intéressent la dure-mère,
la pie-mère et l'écorce cérébrale. Au niveau de la dure-mère, il
forme une véritable pustule vaccinale, qui provoque l’adhé-
rence de la membrane aux méninges séreuses et au cerveau.
Histologiquement, on constate à ce niveau une grande accumu-
lation de polynuc re (çà et à de véritables cellules géantes).
La pie-mère montre une méningite à mononucléaires à disposi-
tion périvasculaire nette, altération que l'on retrouve le long des
septa. Enfin, il existe des ébauches de manchons périvasculaires
el des signes d'encéphalite aiguë à polynucléaires. Toutefois, ces
altérations n'intéressent jamais la « zone élective », si constam-
iment atteinte dans la maladie de v. Economo expérimentale, ét
SÉANCE DU 16 JUILLET 347
il y a absence totale de lésion des cellules nerveuses, rappelant
la neuronophagie engendrée par le virus de cette dernière
maladie. -
Ajoutons que le germe vaccinal peut également être décelé
dans le ‘cerveau des Lapins infectés exclusivement par la voie
oculaire et testiculaire (quoique en plus petite quantité).
Conclusions. En résumé, le virus de la vaccine, ainsi que l’a
montré À. Marie, peut se cultiver dans le cerveau du Lapin,
d'une manière bien moins constante cependant que ne l’a cons-
taté cet auteur (1). Par rapport au germe de l’encéphalite, le
virus vaccinal offre une affinité neurotrope intermittente et non.
pas obligatoire. Tandis que l'ultravirus encéphalitique (encé-
phalite, herpès, porteurs) se greffe aisément sur la cornée (Leva-
diti, Harvier et Nicolau), sur la peau (mêmes auteurs) et surtout
sur le cerveau, celui de la vaccine ne s'adapte que difficilément
au milieu cérébral. Des recherches ultérieures montreront si, par
suite de nombreux passages alternants de testicule à cerveau et
inversement, il sera possible de conférer au germe vaccinal une
affinité neurotrope obligatoire (2), peut-être au détriment de
l’affinité cutanée.
(Institut Pasteur de Paris
el Laboratoire de médecine expérimentale
de la Faculté" de médecine de Cluj, Roumanie).
() Les différences entre nos recherches et celles de A. Marie peuvent tenir
aux échantillons de virus vaccinal employés.
(2) À l’occasion de ces essais sur la vaccine, il nous a éfé donné de constater,
pour la première fois, la contagion spontanée de cage, avec le virus de l'encé-
phalite. 5
348 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
LA PROPAGATION AU BULBE DE CERTAINS TOXIQUES OU FERMENIS
DE L'ESTOMAC,
par LoEPErR, DEBRAY et J. FORESTIER.
Dans des recherches antérieures (1), nous avons tout d’abord
montré la diffusion dans le pneumogastrique de certains pro-
duits toxiques introduits dans l'estomac malade et ligaturé ; en-
suite, l'imprégnation quasi. constante, quoique plus marquée
pendant la digestion, du nerf vague par des ferments et des sels
venus de l'estomac normal. Ces divers produits pénètrent sans
doute dans le tronc nerveux par la gaine qui l'enveloppe et se
répandent dans les espaces lymphatiques interfasciculaires. Il
est impossible de dire s'ils abandonnent les liquides lympha-
tiques pour se fixer sur l'élément nerveux lui-même.
Le fait, intéressant certes au point de vue de l'anatomie et de
l'histologie pures, ne l'est guère au point de vue physiologique
et pathologique. Il suffit que ferments et poisons se puissent
retrouver dans le tronc nerveux envisagé comme un tout physio-
logique. Les toxines et les ferments ne s'arrêtent point au nerf
vague ; ils peuvent poursuivre leur ascension jusqu'au bulbe.
Voici les expériences qui prouvent cette ascension
I. Nous avons pris deux Chiens à jen. Nous avons provoqué
des érosions gastriques soit avec une sonde, soit avec du verre
pilé ; nous avons ligaturé le pylore et injecté dans l'estomac com-
plètement évacué du formol en solution dans l’eau glycérinée.
Après 2 heures, nous avons examiné le pneumogastrique, le
bulbe et le sciatique. Le nerf donne une réaction typique. Le
bulbe une réaction douteuse. Le sciatique une réaction nulle.
IT. Nous avons fait la même recherche suivant la même tech-
nique, avec la toxine tétanique. Après 4 heures, nous avons broyé
le pneumogastrique, le bulbe et le sciatique et nous avons in-
jecté la macération dans la patte de 3 Cobayes. Le Cobaye injecté
avec le vague fait, au 2° jour, une contracture de la patte qui
va s’accentuant et qui est à peine moins marquée que celle d’un
‘témoin inoculé avec la toxine même. Le Cobaye injecté avec le
bulbe fait une contracture moindre et plus tardive, une parésie
discrète mais authentique, et guérit. Le Cobaye injecté avec le
sciatique ne fait aucune réaction. L'injection, 4 heures aupa-
ravant d'antitoxine, prévient cette contracture.
Aussi, douteuse avec le formol, l'expérience devient positive
avec la toxine télanique. Elle suffit à prouver que les poisons
diffusés de l’estomac peuvent, quand la muqueuse est irritée et
(1) C. R: de lu Soc. de biol., 19-février, 5 mars, 7 et 28. mai 1g2r.
SÉANCE DU 16 JUILLET 349
le pylore imperméable, poursuivre dans le nerf vague leur as-
cension jusqu'au bulbe. Le résultat est négatif dans l'estomac
sain et perméable.
La difficulté de ces expériences réside dans leur brièveté
mème : chaque Chien ne pouvant ètre conservé que quelques
heures.
III. Dans une troisième série d'expériences, nous avons re-
cherché si la pepsine, que l’on retrouve si aisément dans le tronc
du nerf vague gauche du Chien en digestion, pouvait être égale-
ment décelée dans le bulbe. Le résultat est cette fois absolument
positif. Nous avons pris le Chien en digestion. Nous avons extrait
son pneumogasirique gauche, son bulbe et son cerveau. Nous
avons broyé des quantités égales de 1,78 gr. de bulbe et de cer-
veau dans l’eau physiologique et mis la macération en contact.
avec une solution titrée d’albumine d'œuf préalablement
chauffée, avee 1 goutte de HCI. Nous rappelons que le pneumo-
gastrique est doué d’un pouvoir peptique élevé. Le bulbe donne
une transformation de 0,50 centigr. d’albumine. Le cerveau est
dépourvu de toute activité.
Cette dernière épreuve prouve l'ascension dans le vague et la
diffusion dans le bulbe, et le bulbe seul, de la pepsine à l’état
normal.
Elle est à rapprocher de la constatation que nous avons faite
sur la présence de la pepsine dans le liquide rachidien.
EVOLUTION DE LA CHRONAXIE
DES NERFS ET MUSCLES DU MEMBRE SUPÉRIEUR DES NOUVEAU-XÉS.
Note de G. Bant et G. BourGuiGnon, présentée par H. CARDor.
Dans une note antérieure (1), en collaboration avec H. Lau-
gier, nous avons donné les valeurs de la chronaxie chez le nou-
veau-né, de la naissance jusqu à un mois. ,
Poursuivant nos recherches, nous avons suivi le développe-
ment neuromusculaire du membre supérieur de l'enfant par
‘l'évolution de la chronaxie, jusqu’au moment où il n’y a plus de
différence avec l'adulte. N'ayant pu suivre le même enfant depuis
la naissance jusqu’au terme de cette évolution, nous avons me-
suré la chronaxie de muscles pris comme types, parmi les
groupes établis par l’un de nous (2), chez des enfants d'âges
(1) C. R. de la Soc. de biol., 11 juin r9ÿr.
(2) G. Bourguignon, C. R. de l’Acad. des sc., 17 juillet 1916, :q janvier 1917.
C. R. de la Soc. de biol., 1° juillet 1916.
390 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
—
différents, compris entre la première semaine et le vingtième
mois.
Nous avons ainsi suivi l’évolution de la chronaxie au point
moteur d’un fléchisseur et d’un extenseur, au bras, et d’un flé-
chisseur et d'un extenseur, à l’avant-bras, d'une part, et celle du
nerf médian et du nerf radial (filets des extenseurs), d’autre
part. Nous avons ainsi construit les courbes que nous présentons
en portant en abscisses les mois et en ordonnées les chronaxies
(voir figure).
RE (Seuil des Extenseurs |
5 l'&vent-bras)
do010 |: RE ÉTS | |
| | | | | |
ae
. 00008 ER A |
5 | eo) 1
$ 00008 | ee NE
è ar fente ee
£ 00007 seed JF Et |
© | Aa nee Exle
2 00006 | sas SN pl lo.=$ des doigts.
& æ* Te Si = —
Ÿ 0,006 LM SEP
[2] Ï i | T = +
Ÿ 00004 ESA NEA lee
+ F U
3 RÉTESS REEE j a RER
S 0,0003 Sec + orne ee.
Vésle exlerre
Piceps.
Mois: o nee RE RE ——
S 3 54 15 16 17 18 19 20
| | | |
tee ra |
ER PR PR
| | | |
=: T | | !
| le)
xl RE ;
Ti bmemimebenin = Nerf Rsdisl
me |
ET PET |
more tenoee Nerf Médian
T 1 Ï ===:
|
!
|
T nt
L
CON ONE OR CT EE ITENRS
MOiS:0 71
Chronazxie des nouveau-nés.
A. Chronaxies des points moteurs des muscles.
B. Chronaxies des nerfs médian et radial.
A la naissance, comme nous l'avons montré précédemment,
Jes chronaxies des points moteurs des muscles du bras sont plus
grandes que celles des muscles de l’avant-bras. Dans le cours de
l'évolution, les courbes d’un extenseur et d’un fléchisseur, au
même segment, ne se coupent pas, mais les courbes des mus-
cles du bras coupent celles des muscles de l’avant-bras et passent
au-dessous d'elles vers le quatrième mois. Dans chaque segment,
les différences sont moins grandes à la naissance que chez
PES "7 1
SÉANCE DU 16 JUILLET 591
l'adulte entre les extenseurs et les fléchisseurs, mais elles sont de
même sens. Les différences s’accusent au cours de l'évolution
de la différenciation musculaire.
Les muscles du bras, qui ont des chronaxies plus différentes
de celles de l'adulte que les muscles de lavant-bras, mettent plus
de temps qu'eux à atteindre les valeurs de l'adulte : les muscles
du bras ont la chronaxie de l'adulte entre le 16° et le 20° mois,
tandis que les chronaxies des muscles de l’avant-bras sont les
mêmes que chez l'adulte dès le 7° mois.
Les muscles qui seront les plus différenciés chez l’adulte sont
donc les moins différenciés à la naissance et évoluent pendant
plus longtemps, rapidement au début, plus lentement ensuite.
Quand on étudie les nerfs, on voit que leurs chronaxies sont
très peu différentes de celles de l'adulte dès la naissance et
arrivent aux valeurs de l'adulte très rapidement, dès le
2° mois. Nous n'avons pu étudier les nerfs innervant les muscles
du bras, à cause des difficultés que présente leur excitation, par
suite de leur situation anatomique. Pour le nerf médian et le
nerf radial (filets des extenseurs) il y a, à la naissance, et jus-
qu’au 7° mois, un hétérochronisme marqué entre le nerf et le
point moteur du muscle, hétérochronisme qui disparaît au
cours de cette évolution.
Si, antérieurement à nos travaux, il a été fait quelques recher-
ches sur l'évolution de l’excitabilité chez les nouveau-nés, lies
résultats en sont lrès imprécis parce quil ne s'agit que d'études
faites au moyen du faradique ; et, à notre connaissance, cette
étude na pas été poursuivie au-delà de la première semaine.
A. Westphal a montré qu'il y avait hypoexcitabilité dans la pre-
mière semaine. Nos courbes d'évolution, très précises grâce à la
sensibilité et à la précision de la chronaxie, apportent donc des
faits nouveaux.
. Pour ce qui est du développement rapide des nerfs, nos re-
cherches physiologiques sont d'accord avec les recherches histo-
logiques de A. Westphal (1), qui a montré que, au bout de trois
à six semaines, il n y a presque plus de différences histologiques
entre les nerfs de l'adulte et ceux du nouveau-né ; le moment où
l’évolution histologique est complète varie d’ailleurs, d'après cet
auteur, avec les divers nerfs d'individus différents et même sur les
divers nerfs du même enfant.
Deux enfants, qui nous avaient été donnés comme normaux,
avaient, vers le 7° mois, des chronaxies du même ordre de gran-
deur qu'à la naissance : elles ne figurent pas dans nos courbes.
(x) A. Westphal, Archiv. für Psychiâtrie und Nervenkrankheiten, t. XXNI,
1894.
392 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Or, l’évolution de ces enfants a montré que c'étaient deux dé-
biles. L'un d’eux a présenté tous les signes de la débilité avec
arrêt de son développement quelques semaines après notre exa-
men, et l’autre est mort débile un mois après. Ces deux obser-
vations fortuites montrent l'intérêt que peut présenter l’étude de
la chronaxie, en révélant, d’une façon précoce, un état de débi-
lité, qui, cliniquement, ne se révèlera qu’un peu plus tard.
Nos recherches présentent donc un double intérêt : 1° Elles
fixent très nettement la marche du développement normal des
nerfs et muscles du nouveau-né ; 2° elles permettent d'établir,
aux différents âges, une valeur moyenne de la chronaxie des
enfants, qui servira de point de comparaison dans les différents
états pathologiques neuromusculaires de l'enfance.
(Laboratoire d’électro-radiothérapie de la Salpétrière).
ee
REUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX
SÉANCGEÉ DU 5. JÜIÉRER 1921
SOMMAIRE
. Creyx et Massras : Xanthochro- l'organisme tr rec 22
mie, hyperalbuminose considé- MAssIas : Le sérodiagnoslic de
rable et coagulation spontanée la tuberculose au moyen de l’an-
du liquide céphalorachidien dans tigène de Besredka, par le pro-
un cas de méningite tubercu- cédé du sérum non chauffé..... 1
leuse. Réaction du benjoin col- Puymazy (pe) : Sur une Clado-
Po ane ane sac 15 | phoracée marine (Rhizoclonium
Derauxay : De la répartition - riparium), adapté à la vie aé-
de l’azote non protéique dans MENDNOS LS one uen on bre 20
Frésidence de M. Pachon.
XANTHOCHROMIE, HYPERALBUMINOSE CONSIDÉRABLE ET COAGULATION
SPONTANÉE DU LIQUIDE CÉPHALORACHIDIEN DANS. UN CAS DE
MÉNINGITE TUBERCULEUSE. RÉACTION DU BENJOIN COLLOÏDAL,
par Creyx et CHarRrEes Massras.
Le syndrome dit de Froin (coagulation massive xanthochromi-
que et hémolymphocytose du liquide céphalorachidien), est rare
quand il est complet (38 cas publiés) (r). Les formes frustes plus
ou moins ébauchées en sont plus fréquentes. Ce syndrome, fré-
quent dans les compressions méningo-médullaires, est rare dans
les méningites. 11 peut se rencontrer dans les méningites à Ménin-
gocoques avec cloisonnement des espaces sous-arachnoïdiens,
comme l'un de nous en a signalé un cas avec J. Sabrazès (2). Debré
(x) CF. Lantuéjoul. La coagulation massive ct spontanée du lyuite céphalara-
chidien. Revue neurologique, 1950, n° 4. p. 340-350.
(2) J. Sabrazès et Ch. Massias. Li ventriculaires ramenant à la nor-
male Ie réfleX*c oculo-cardiaque inversé dans un cas de pyocéphalie méningo-
coccique. Gazette hebdom. des sc. méd., Bordeaux, 14 mars 1920, D-U127:
Biorocre. Comptes RENDUS. — 1921. T. LXXXV. à 25
/
304 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (16,
et Paraf (1) ont signalé le premier cas certain de méningite tuber-
euleuse avec syndrome de coagulation du liquide céphalorachi-
dien ; dans leur observation, l’albumine n’a pas été dosée. J. Sa-
brazès (2) a publié un cas de méningite-granulique, avec xantho-
chromie, sans excès de globulines, sans culot hématique, sans
coagulation massive, avec lymphocytose intense et macrophagie
de pigment hématique, syndrome dû à des suffusions sanguines
des leptoméninges corticales. :
Chez notre malade, âgé de 25 ans, l'affection débuta par des
hallucinations et du somnambulisme en mars 1921, puis le
19 mai 1921 survint une hémiparésie droite (face et membre su-
périeur), sans signes méningés, avec fièvre légère (38°), sans
modification des réflexes pupillaires et oculo-cardiaques. Le li-
quide céphalo-rachidien était normal au point de vue chimique
et cytologique. Réaction de Bordeit-Wassermann négative dans le
sang et le liquide céphalorachidien. Réaction de Besredka posi-
tive dans le sang, négative dans le liquide céphalorachidien. Le
sommet pulmonaire droit était obscur, voilé à la radioscopie. Ba-
cilles tuberculeux dans les crachats. Le 3 juin, le liquide céphalo-
rachidien, normal jusqu'alors, montre une réaction méningée
63 cellules par mm.c. (lymphocytes, lymphoblastes, monocytes),
2 gr. 20 d'albumine, absence de glycose. À partir de ce jour, évo-
lution classique de méningite tuberculeuse, avec inversion du ré-
flexe oculo-cardiaque dans les derniers jours ; mort le 12 juin.
La veille de Ia mort, le liquide céphalorachidien (30 c.c., retiré
sous assez forte pression), était très xanthochromique, se coagulait
spontanément en 15 minutes (coagulum peu dissociable, rétrac-
tile) ; albumine 14,50 gr. ; sucre, néant. Polynucléés neutrophiles
(en cytolyse) 83 p. 100, lymphocytes 13,6, lymphoblastes 1,2,
monocytes 2; très nombreux Bacilles tuberculeux, longs,
granuleux, par amas, 4 à 6 tous les champs en moyenne. Le jour
de la mort, le liquide était visqueux, coulait à gouttes très espa-
cées, se coagulait en 15 minutes, et était très xanthochromique
(jaune urine), Albumine totale 30 gr. (sérine 18 gr., globuline
12 gr.) ; sucre néant. Culot hématique. Beaucoup moins de leuco-
cyles, polynucléés 68 p. 100, lymphocytes 23,9, monocytes 7,54:
(certains étaient des hématomacrophages). Un seul Bacille tuber-
culeux long, granuleux. Les réactions de Bordet-Wassermann ont
été négatives dans ces deux liquides, la réaction du benjoin col-
loïdal de Guillain Laroche-Léchelle était positive dans les tubes x
el >, subpositive dans les tubes 3 et 4, positive dans les tubes 5, 6,
7 ct 8, négative dans les tubes 9, 10, 11, 12.
4 » .
(1) Presse médicale, 22 novembre 1913, p. 952.
(2) Gazelle hebdom. des sc. médic. Bordeaux, 23 février 1919.
LU
Da
K
(47) - SÉANCE DU D JUILLET 399
Notons dans ce cas l'énorme hyperalbuminose (30 gr.), le taux
considérabie des globulines (12 gr.), la coagulation spontanée ra-
pide avec cailiot rétractile, l'intense xanthochromie et l'énorme
quantité d'hématies. Ce syndrome a dû être causé par des suffu-
sions sanguines, des hémorragies microscopiques au niveau des
vaisseaux méningés altérés. Comme l’un de nous Fa déjà si-
gnalé (1), la polynucléose coïncidait avee une grande abondance
de Bacilles tuberceuleux et traduisait une réaction puissante des
méninges à une agression intense, massive par les Bacilles tuber-
culeux. ;
La précipitation du benjoin colloïdal avec le liquide non chaulté
était positive dans la « zone syphilitique (tubes r à 4, se produisait
aussi dans la zone normale (tubes 5 à 8), la première zone de pré-
cipitation pouvant être attribuée à la xanthochromie (2), la
deuxième au cycle de la « réaction de la méningite tubercu-
leuse » (RSS 5
(1) Charles Massias. Méningite tuberculeuse avec polynueléose et nombreux
Bacilles tuberculeux. Gazette hebdomadaire des sc. médic., Bordeaux, 5 sep-
tembre 1919. ;
(2) Guillain et Laroche. C.R. de la Soc. de biol., 28 mai 1921.
(3) C. R. de la Soc. de biol., 15 janvier 41921; p. Sr.
356 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (18)
LE SÉRO-DIAGNOSTIC DE LA TUBERCULOSE AU MOYEN DE L'ANTIGÈNE
DE BESREDKA PAR LE PROCÉDÉ DU SÉRUM NON CHAUFFÉ,
par CHARLES Massras.
Nous avons pratiqué la réaction de fixation du complément par
l'antigène Besredka avec le sang ou le liquide céphalorachidien
de 140 individus tuberculeux ou non tuberculeux. Nous avons em-
ployé une technique imitée de celle de Hecht, utilisée pour le
diagnostic de la syphilis, comme l'ont déjà fait Fried et Golden-
berg (x).
Le sérum frais, de préférence 24 heures après la saignée, titré
au point de vue de son index hémolytique (en général index 1 à 4)
est réparti dans trois tubes à la dose de r c.c. ; l’antigène est em-
ployé à doses croissantes 0,1 , 0,2, 0,3 ; on complète avec de l’eau
physiologique q. s. pour un volume de o, 4 c. c.. Après une heure
à 37°, on ajoute la quantité de globules de Mouton à 1/20 suivant
l'index hémolytique, et on lit les résultats après 30 minutes à
37°. Le liquide céphalorachidien est employé à la dose de 0,8.
Chez 4o tuberculeux pulmonaires évolutifs, avec Bacilles dans
les crachats, nous avons obtenu 40 réactions positives (dont 4 at-
ténuées) ; 3 fois.la réaction de Wassermann fut positive, à cause
d’une syphilis certaine surajoutée. 21 tuberculoses fermées, tor-
pides, fibreuses : 17 réactions positives, 4 négatives, 21 réactions
de Wassermann négatives. 1 typhobacillose, r réaction positive. .
3 pleurésies séro-fibrineuses, 2 réactions positives, une négative
(cas terminé par granulie);un empyème chez un tuberculeux,réac-
tion négative. 1 tuberculose rénale ancienne fermée, réaction po-
sitive faible. Pleuro-péritonite ancienne guérie, réaction négative.
Sept tuberculoses ganglionnaires : 6 non suppurées, 3 réactions
positives, 3 réactions négatives ; une forme suppurée, réaction
positive. Dans un cas de tuberculose hépatique vérifiée histologi-
quement, la réaction fut positive atténuée. Dans 7 cas de tuber-
culose chirurgicale des os, des articulations, la réaction fut posi:
tive 3 fois, la réaction de Bordet-Wassermann étant positive très
atténuée deux fois. Le sang, dans trois cas de méningite tubercu-
leuse, donna une réaction positive un peu atténuée, dans un
autre cas, la réaction fut négative.
Nous avons pratiqué la réaction dans diverses affections non
tuberculeuses. La réaction fut négative dans 2 cas d’emphysème,
2 cirrhoses hépatiques, 5 cancers (estomac, pancréas, utérus, œæso-
phage, langue), un diabète, 4 ulcères gastriques, 2 anémies, une
(1) C. R. de la Soc. de biol., 6 nov. 1920, p. 1370.
Ar
Plats Fi du 1 SE
À k
(19) _ SÉANCE DU D JUILLET 357
urticaire, une typhoïde, une sténose mitralé, une streptococcie,
> ictères par lithiase, 2 sciatiques, 4 néphrites azotémiques, une
cirrhose hypertrophique, une hypertension. Chez neuf syphiliti-
ques, à Bordet-Wassermann positif, nous n'avons eu que deux
réactions positives atténuées (dans ces deux cas, la tuberculose
était probable). La réaction de Besredka n'a été positive qu'une
fois dans le liquide céphalorachidien de quatre méningites tuber-
culeuses. Pratiquée sur 3 liquides céphalorachidiens syphilitiques,
elle a été négative constamment, de même dans cinq liquides cé-
phalorachidiens à Bordet-Wassermann négatif.
Sur 73 réactions de Besredka positives, nous avons trouvé
5 fois la réaction de’Wassermann positive ; dans ce cas, il y avait
association de tuberculose et de syphilis.
La réaction de fixation avec l’antigène de Besredka, surtout avec
3 doses d’antigène, si elle est positive, est un excellent signé d’in-
fection tuberculeuse, et mérite d'entrer dans la pratique courante.
398 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (20)
SUR UNE CLADOPHORACÉE MARINE (Rhizoclonium riparium Harv.}
ADAPTÉE A LA VIE AÉRIENNE,
par À. DE Puymazry.
Les Algues aériennes, ainsi que le démontrent les faits, repré-
sentent des espèces primitivement aquatiques qui ont peu à peu
émigré dans l'air. Or, l’eau météorique n'étant pas salée, le milieu
aérien semblait a priori plus favorable à l'émigration des espèces
d'eau douce et ce sont elles, en effet, qui ont fourni la plupart des
représentants de la flore algologique aérienne. Les Algues ma-
rines, cependant, ne sont pas complètement étrangères à la for-
mation de cette flore. à
En 1897, Kuckuck (1) décrivait deux Ectocarpées nouvelles
(Ectocarpus lucifugus et Lepionema lucifugum), qui vivent sur
le littoral d'Helgoland, dans des grottes où la vague ne les atteint
jamais directement et rarement par ses embruns. La même
année, Sauvageau (2) mentionnait, à Biarritz, sous l’établissement
des bains du Port-Vieux, une petite Floridée, le Rhodochorton
rothii Näg, qui, dans cette station, mène une vie exclusivement
aérienne. Îl en est de même du Rh. islandicum de Rosenvinge (3),
découvert par Helgi Jénsson, dans des cavernes de l'Islande. Or,
les espèces précédentes ont pour caractère commun de se nicher
dans des endroits abrités, peu éclairés, frais et humides, toutes
causes qui, en réduisant les pertes d’eau au minimum, favorisent
leur végétation aérienne.
Bien différentes sont les conditions dans lesquelles vit le
Rhizoclonium riparium Harv., entre Biarritz et Guéthary. Dans
cette région, la plage sableuse ou rocheuse, seule recouverte par
le flot, est surmontée de falaises herbeuses, qui dépassent le plus
souvent 30 mètres de hauteur. C’est sur les parties nues de ces
falaises que s'étale la plante sous forme de nattes assez denses
d’un vert clair, jaunâtre dans des endroits bien ensoleillés, d'un
vert plus foncé dans les points moins éclairés (4). Assez souvent
(1) Kuckuck (P.) Ueber zwei hôhlenbewohnende Phascosporeen. Wiss. Meere
suntersuchungen, N. F. II, H. 1, Abt. 2, p. 350.
(2) Sauvageau (C.). Note préliminaire sur les Algues marines du Golfe de
Gascogne. Extr. du jour. de bot. de Morot, 1. XIT, p. 19.
(3) Kolderup-Rosenvinge (L.) Note sur une Floridée aérienne (Rhodochorton
islandicum, nov. sp.). Botanisk Tidsskrift, XXXIT, 1900.
(4) La teinte vert jaunâtre est peut être dûe à une destruction partielle de
chlorophylle sous l'influence d’une insolation trop intense et peut-être aussi
à une production plus abondante de lipochromes, qui, d’après les idées ac-
tuelles, auraient pour rôle d’amoindrir cette destruction, et surtout celle des
diastases, chez les plantes sonmises à un fort éclairement.
(5€)
OS
te]
(21) SÉANCE DU 5 JUILLET
accompagnée du Zygnema ericetorum Hansg., elle vit à la surface
de la terre argileuse ou marneuse. Mais je l’ai également observée
sur des murs calcaires couronnant les falaises : l’un d'eux, notam-
ment, faisant face à la mer, avait sa partie inférieure revêtue de
nattes épaisses, denses, crépues, laineuses, d’un vert foncé et
adhérant intimement au support. Dans de telles stations, le
Rh. riparium ne dispose évidemment que d’une infime quantité
de sel marin. Ses conditions d'existence sont donc ici bien diffé-
rentes de celles de son milieu d’origine et de celles qui, à ma con-
naissance, ont été mentionnées jusqu'à présent (1). Toutefois, les
effluves marines, si faible que soit la quantité de sel qu'elles
charrient, semblent indispensables au développement de cette
espèce, qui se trouve exclusivement cantonnée dans le voisinage
immédiat de la côte ; je ne l'ai pas rencontrée à plus de 200 mètres
du rivage.
M."C. Sauvageau ayant bien voulu me rapporter à plusieurs
reprises ce Rhizoclonium de Guéthary, j'ai pu suivre sa végéta-
tion : depuis mars dernier jusqu’à ce jour l’Algue n'a cessé de se
maintenir en bon état, du moins dans certaines stations, et il est
à peu près certain qu'elle y passe l'été. Cette espèce, d’ailleurs,
paraît très résistante à la dessiccation : des échantiHons conservés
dans des sachets de papier étaient encore parfaitement vivants
au bout de 4 semaines et plus ; la structure des cellules n’était
guère modifiée ; les noyaux ne paraissaient pas altérés, ce dont
on pouvait s'assurer par coloration vitale ou après fixation ; le
thalle, enfin, recommençait à végéter activement lorsqu'on le
plaçait sur substratum plus ou moins imbibé d’eau salée.
(x) Les seules sortes de stations relevées dans les auteurs et dans les collec-
tions sont : zone marine littorale ; eaux saumâtres ; marais salés ; près des
salines sur la terre et sur les bâtiments de graduation. Dans ce dernier cas,
l’Algue vit dans l'air, mais sur un substratum salé, ce qui n’a pas lieu à
Guéthary. Le Jolis dans sa « Liste des Algues marines de Cherbourg », dit bien
que «’la plante exondée forme un tapis ras... », mais cela ne prouve pas
qu'il l’ait observée strictement aérienne. Je dois, en effet, à l’extrême obli-
geance de M. Corbière, professeur honoraire au Lycée de Cherbourg, les ren-
seignements suivants : le Rh. riparium « vit à sec sur les murs des quais de
Cherbourg à une hauteur qui ne dépasse guère 2 où 3 mètres au-dessus du
niveau moyen de la pleine mer... on ne peut pas dire que, de temps à autre du
moins, et surtout lors des grandes marées, cette Aloue, chez nous. ne soit
pas plus ou moins baignée par l’eau de mer ».
300 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (22)
DE LA RÉPARTITION DE L'AZOTE NON PROTÉIQUE DANS L'ORGANISME,
par HEexrr DELAUNAY
La technique consiste essentiellement à prélever sur l’animal
sacrifié par hémorragie 2,5 gr. de tissu, qui est aussitôt broyé
dans un mortier en présence de sable lavé. Par petites affusions
d'eau bouillante (environ 180 c.c.) on épuise le tissu. Le tout est
versé dans une fiole jaugée de 200 c.c. et la désalbumination s'ef-
fectue par addition de métaphosphate de soude à 5 p. 100 et
d'acide sulfurique étendu (Denigès). Le filtrat est ensuite con-
centré au bain-marie à 60° ou mieux, dans le vide à basse tempé-
rature. Le dosage de l’azote non protéique total, de l’azote aminé,
de l’azote ammoniaque, de l'azote uréique, s'effectue selon la tech-
nique que j'ai déjà utilisée pour l'étude de l'azote non protéique
du sang (x).
Pour apprécier la quantité d’albumine et de peptones, on ajoute
à 5 c.c. du filtrat (non concentré), 2 c.c. de réactif de Tanret. Le
trouble qui se manifeste, disparaît comme on sait, lorsque l’on
porte le tube au bain-marie à r00°, puis réapparaît par refroidisse-
ment. L'intensité de ce trouble peut être appréciée par comparai-
son, si l’on prend soin de préparer une série de tubes contenant
une solution convenablement diluée de peptones, dont on connaît
la teneur en azote.
Cette étude, poursuivie chez divers Mammifères (Chien, Chat,
Lapin, Cobaye), soit à jeün, soit en digestion, adultes ou nou-
veau-nés, etc., et que je compte étendre à toute la série animale,
m'a permis tout d’abord de confirmer les observations déjà an-
ciennes que j'avais faites sur la présence constante, en quantité
notable, d'acides aminés dans le sang et les tissus des Vertébrés (2).
Il s’en dégage, en outre, d’autres observations qui peuvent être
ainsi résumées : |
1° Rapport de l'azote indélerminé à l'azote non protéique total.
L'azote indéterminé, qui comprend par définition l'azote de tous
les corps qui n’appartiennent pas à l'azote dosé (urée, acides
aminés, ammoniaque, polypeptides), ne forme, pour l'urine,
qu'environ 10 à 15 p. 100 de l'azote total. Pour le sang, la propor-
tion est plus forte (30 à 5o p.100). Pour les organes d’un même
animal, il existe une sorte de chiffre moyen, en général infé-
rieur à celui du sang. Les variations d’un organe à un autre, chez
le même animal, sont, en effet, peu marquées. Par contre, suivant
l’état physiologique, la valeur de ce chiffre moyen d’azote indé-
(1) C. R. de la Soc. de biol., mars 1914.
(2) Thèse de Bordeaux, 1970.
4 ANA Let
Re a das 4:
KL
(25) SÉANCE DU 5 JUILLET 301
terminé des organes, peut varier considérablement, mais il affecte
toujours une valeur importante (40 à 70 p. 100 environ).
Rapport de l'azote aminé.
Ainsi que cela ressort bien de l'examen du graphique où j'ai
classé les organes suivant leur richesse relative en azote aminé,
certains organes (muqueuse de l'intestin, rate, foie), prennent le
premier rang, que l'animal soit à jeùn ou en digestion. Ils ont
nettement une charge relative en azote aminé plus grande que les
autres organes. Viennent ensuite, par ordre décroissant, qui d’ail-
leurs peut varier, le poumon, le cerveau, le muscle, le rein, et
enfin le sano.
10. (Chien a jean)
N (Uee)
ML
ÿ
«
1
—
—
_—
pr
_
— |
—
=
==
TT AE
!
N atnine -
RCTTTTNTENT
6 Tnt estun. | To oc | Foumon À muse.
e L: em atquense) fRsse
3° Rapport de l'azote ammoniacal.
La quantité pour 100 de cet azote est toujours très faible. Elle
varie de 1 à 6, alors que le pourcentage de l’azote aminé varie de
15 à 35. Le muscle et le foie paraissent relativement un peu plus
chargés en NH° que les autres organes.
Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, il n'existe aucun
parallélisme dans le pourcentage de l'azote aminé et de l'azote am-
moniacal.
4° Rapport de l'azote uréique. -
Le sang s'est toujours montré relativement plus riche en urée
que tous les organes étudiés, alors qu'il est souvent le plus pauvre
302 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (24).
en azote aminé. Le rein est ensuite l’organe le plus chargé en
urée. Le pourcentage de l'azote uréique pour les autres organes.
s'établit autour d'un chiffre moyen, inférieur à celui du rein et
du sang.
5° Rapport de l'azote titrable au Tanrel.
On ne trouve qu’une très faible quantité de cet azote, inférieure
à 2 p. 100 de l’azote non protéique total. La rate donne toujours
la plus forte réaction, elle semble l'organe le plus chargé en albu-
moses et en peptones. Viennent ensuite la muqueuse intestinale
et le foie. Le muscle donne une réaction très faible. Le rein, le
poumon et le cerveau donnent une réaction plus intense que le
muscle, mais bien moins nette que les organes digestifs.
De ces recherches préliminaires, il paraît surtout se dégager
qu'à jeûn comme en digestion, la charge relative en acides
aminés, albumines et peptones, est maxima pour certains organes.
qui jouent un rôle important dans la digestion (intestin, foie,
rate). Capables de fixer avec plus d'intensité que les autres tissus
les acides aminés en circulation au cours de la digestion, ils sem-
blent aussi, à l’état de jeüne, capables d'en former une plus
grande quantité. Ils apparaissent ainsi jouer un rôle important.
dans la régulation du métabolisme azoté.
ee en
—»,
ns
= _—
RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE
SPANCE DU 2 JUIN
1921
Ece (R.) et Henriques (V.) :
Recherches sur la concentration
du sang en ions hydrogène, après
ingestion abondante d'acides ou
de bases, et pendant les attaques
tétaniques consécutives à l’extir-
pation des glandes parathyroïdes.
ErzcEerManNN (V.): Le polymor-
phisme de la leucose des Poules.
Hecxscuer (H.) : Détermina-
tion néphélométrique des émul-
SIDASPDACIÉEIENNES. 7-0...
Jensen (C.-0.) : Métamorphose
provoquée par l'injection de pré-
parationsthyroïdiennes ct de thy-
roxine (Kendall), à des Axolotls
ayant subi la thyroidectomie.
Toxicité élevée des combinaisons
iodées dans le cas d'animaux thy-
roïdectomisés ........... MÉCne
KrA5x (J.) : Diverticules tu-
berculeux de 1 œsophage (soi-di-
sant diverticules de traction)...
LunpssaaRrD (C.) et BeyerHoLM
(O.) : Nouvelle méthode pour
- mesurer la vitesse de propagation
SOMMAIRE
I)
16
29
de l’onde pulsatile artérielle.
Niezsen (F.) : De la corrélation
physiologique entre les ovaires et
IÉUTÉTUS APR ones ete
NogrviG (J.) : Recherches sur
les anomalies de métabolisme
dans les psychoses. I. L’épilepsie
dite « épilepsie au sens propre ».
Purpy (H.-A.) et WazLBum
(L.-E.) : L'action exercée sur l’hé-
molyse par différents sels métal-
IUUES 2 Ces Rue cu NN:
Wazeum (L.-E.) : L'action de
divers sels Hall qe sur la
production de staphylolysine
WesseNBER3-LunD (C.) Les
Anophélinés du Danemark et les
févres paludeéennes= 6e".
WEsENBERG-LunG (C.) : Sur les
causes du changement intervenu
dans le mode de nourriture de
l’Anopheles maculipennis......
Wuzrr (F.): Classement par
types de Méningocoques. isolés
au Danemark
rhmrO OI OI ONOMLO IC MTO
Présidence de M. Th. Madsen.
303
105
RECHERCHES SUR LES ANOMALIES DE MÉTABOLISME DANS LES PSYCHOSES.
L’ÉPILEPSIE DITE « ÉPILEPSIE AU SENS PROPRE »,
par JoHANxEs NOERvIG.
Les recherches résumées dans la présente communication ont été
entreprises en vue de continuer celles qui ont déjà été publiées
par Bisgaard et Noervig (r).
_ Le rôle joué par l’ammoniaque dans l'effort de l'organisme pour
maintenir. constante la concentration du sang en ions hydrogène
(1) C. R. de la Soc. de biol.,
décembre 1920 et janvier 1921.
364 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (2)
avait été établi par Hasselbalch dans son travail sur l’ammoniaque, :
régulatrice de la neutralité physiologique (1).
Le même auteur avait montré que le mécanisme régulateur qui
a pour expression graphique la courbe individuelle du taux d’am-
moniaque était, parmi les facteurs régulateurs neutralisateurs,
celui qui intervient le premier en cas de production abondante
d'acide dans l'organisme. :
L'établissement, par Hasselbalch, du fait que chez les Femmes
enceintes la courbe individuelle du taux d’ammoniaque montait
vers la droite à mesure que progressait la grossesse, pour repren-
dre, après la délivrance, la situation d'avant l’état de gestation,
sugoéra à Bisgaard l'idée qu'il pourrait bien y avoir une relation
de cause à cet effet entre les troubles de la règlementation neutra-
lisatrice de l'organisme et les modifications concomitantes de l’ha-
bitus psychique chez les Femmes enceintes.
Il fallait compter avec la possibilité de troubles de métabolisme
analogues chez les aliénés. |
D'après la méthode de Hasselbalch, j'ai entrepris des analyses
portant sur 10 sujets adultes, Hommes et Femmes, en bonne santé,
et sur 22 épileptiques (21 Hommes et 1 Femme). Chez ces sujets,
je déterminais, dans des urines éliminées en 24 heures, la concen-
tration en ions hydrogène, d'après Soerensen (en désignant par
Pa, l’exposant du taux de concentration ionique) et le taux d’am-
; NITS-N \
moniaque a 100 ) ;
En réunissant dans un système de coordonnées les valeurs de
Pa et les taux de NH° on obtenait une hyperbole (Hasselbalch).
Î
Y9 ve Se SV SE 62 #6 De y TA LED 80 90 VA AV dv 11e
Ps,
FIG: 47.
(1) Biochem., Zeitschr., & LXXIV, r916.
LAN ET CURE
(3) SÉANCE DU 2 JUIN 305
A en Re EN Te EE
Cette hyperbole était toujours située de mème pour un même
individu. Les variations qui s'observaient dans les valeurs du P#
et du taux de NH° se faisaient régulièrement, de sorte qu'à des
Pa plus élevés correspondaient des taux de NH° plus faibles, qui
se plaçaient suivant la courbe hyperbolique et réciproquement.
Les points relevés étaient toujours situés dans l'hyperbole, soit
dans la branche montante, soit dans la branche descendante.
Ceci revient à dire qu'à un Pn donné répondra toujours un taux
de NH° déterminé.
Par taux deu NH” réduit, Hasselbalch entend Île taux de
NH° qui correspond à un Pa=5,8.
_ L’hyperbole à branches Bacs se trouve exprimée par l'équa-
tion xy — constante (x — abscisse = PH; y = ordonnée = taux de
NH). Une valeur des taux correspondants Px et NH° suffit pour
déterminer la forme de l'hyperbole, les autres points pouvant se
calculer par l'équation ci-dessus.
Plutôt que de construire l'hyperbole de chaque jour, j'ai pré-
féré noter le taux de NH° réduit, ce chiffre impliquant les deux
grandeurs nécessaires et suffisantes peur la construction de l'hy-
perbole.
Exemple destiné à montrer le calcul du taux de NH réduit
_ Dans une portion d’urines, éliminées en 24 heures, on constate
- le taux de NH° — 3,1 et le Pr = 6,2 (= 5 oc)
Donc 0 net e 5 0 xÿ — 10,5
19,0
D'où le taux de NHréduil= Te nn =3,9.
Dans le cas d'individus à règlementation normale, l'hyperbole
occupera tous les jours la même place ; le point de la courbe qui
marque le Pr=5,8 restera le même de jour en jour ; par consé-
quent le taux réduit de NH° ne changera pas. Inscrits dans un
_ diagramme, les taux réduits de NH se trouveront tous situés en
ligne droite (fig. 2).
4)
EJEJFATAE ZE 728518750657
[1 SERA
Es
E
E
El
RER RRE RMC
CT
(Lt RE
(AE Pa AE =.
LTETT Tes
ERSRRRRE
D QE
Have
[]
366 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (4)
RD RER
Les analyses que j'ai eu l'occasion de réaliser sur des personnes
bien portantes viennent confirmer les résultats obtenus par Has-
selbalch.
Les épileptiques présentaient ous un état différent de l'état
normal : les taux réduits de NH° changeaient d’un jour à l'autre,
de manière à donner, au lieu des droites fournies par les individus
sains, des courbes d’une allure très inégale, dépassant, tantôt vers
le haut, tantôt vers le bas, les limites normales. C’est à peine si,
parmi les taux réduits de NH° on en trouvait deux d’identiques.
L'examen de chaque sujet se faisait par périodes de 8.jours à
> à 3 mois ; dans un certain nombre de cas, l'examen s’étendait
sur des périodes consécutives dont quelques-unes étaient clini-
quement mauvaises. Toujours, on constatait des perturbations de -
règlementation, avec cette différence, cependant, que les écarts
les plus considérables du taux réduit de NH° étaient relevés pen-
dant les périodes mauvaises au point de vue clinique. Les fig. 8
et 4 représentent le même phénomène sous un aspect différent.
[1
HÉRSSSSRELSESSSRERES
SPEED SRE E
SNSE bre EE
nn
2 ŒE DE
Fic. 3.
Dans la fig. 3 qui représente le Pu et le taux absolu (non ré-
duit de NH° Ga cm.) chez une personne normale, on voit ces deux
facteurs fournir des proportions à marche inverse tout à fait ré
gulières, où le produit des termes reste le même. La fig. 4 mon-
tre la marche des taux Pu et NH° chez un épileptique. Ici, pas
trace de régularité. Il arrive même que les courbes Pa et NH° ont
des écarts situés du même côté.
Deux enfants atteints de télanie manifeste et latente offraient
la même perturbation de la courbe du taux réduit de NH° que les
épileptiques. 3 dispsomanes présentaient également des irrégula-
rités de la courbe du taux réduit de NH rappelant celle des épi-
leptiques. Ensuite, ma recherche se porta sur des malades sujets
à des convulsions épileptiformes provoquées par des altérations
(5) SÉANCE DU ® JUIN | 367
d'ordre anatomique du cerveau (2 malades atteints de démence pa-
ralytique, r malade atteint de sclérose atrophique d'Alzheimer et
2 malades atteints de démence précoce avec convulsions). Chez
tous ces malades, la réglementation a été trouvée normale en ce
sens que les taux réduits de NI° se suivaient tous en ligne droite.
Pendant les périodes d'observation, quelques-uns de ces malades
ont eu des attaques épileptiques et alors les urines des 24 heures
montraient un Pa en EE mais, en revanche, un
AU
EY
AI
BE
CT
EE
DE
|]
C1
CT]
LT ETITAN
[1
SUSE
'ÉBESUBÉEEBE
(A om
BELLES EE
l
taux de N° plus élevé, de sorte que le taux réduit de NH° est resté
le même ; l’organisme gardait son pouvoir régulateur en dépit des
acides produits par les convulsions. Ses moyens de défense étaient
une élimination considérable d'éléments acides par la voie des
reins et une production activée d'ammoniaque.
Le problème se pose de caractériser de plus en plus par le ta-
bleau clinique et par la détermination de la courbe du taux réduit
de NH° 1’ « épilepsie au sens propre » en tant que maladie sui
generis.
(Clinique psychiâtrique du D° Bisgaard, Roskilde).
308 RÉUNION DANUISE DE BIOLOGIE (6)
RS RS
DE LA CORRÉLATION PHYSIOLOGIQUE ENTRE LES OVAIRES ET L'UTÉRUS,
par FOLMER NiELsEx.
Dans une série d'essais réalisés sur des Lapines, jai étudié, sui-
vant la méthode indiquée par Leo Loeb (ouverture de segments
d’utérus déterminés par des sections transversales complètes des
cornes utérines), les réactions de l’utérus contre cette interven-
tion, dans des conditions physiologiques différentes. Dans tous
les cas ci-dessous mentionnés, où le sujet en expérience avait
copulé, on avait fait la ligature des tubes immédiatement après la
copulation.
Voici les résultats
1° Dans les cas où l'ouverture des segments s'opérait de 3 à
7 jours après l'ovulation (à un moment, par conséquent, où les
corps jaunes étaient en voie de développement dans les ovaires)
apparaissaient aux points d'ouverture les placentomes décrits par
Loeb, c’est-à-dire des tumeurs constituées par de la muqueuse à
altérations déciduales ; 2° Contrairement à ce que Loeb avait cons-
taté chez le Cobaye, l’irritation de la muqueuse utérine, provoquée
par des tiges de verre introduites dans la lumière de l'utérus 3 à
7 jours après que l'ovulation eut eu lieu (dans ces cas, on n'opérait
pas d'ouvertures) ne déterminait jamais des altérations déciduales
chez la Lapine ; 3° Quand l'opération était réalisée 3 à 7 jours
après une copulation n'ayant pas donné lieu à une ovulation, ni,
par conséquent, à la formation de corps jaunes, l’ouverture de
segments ne déterminait pas la formation de placentomes, mais
celle de « pseudoplacentomes », comme je les appelle, c’est-à-dire
de tumeurs produites par le recourbement des bords de l’incision
vers le mésentère et la prolabation simultanée de la muqueuse uté-
rine présentant une hypertrophie diffuse, mais aucune altération
déciduale ; 4° L'extirpation d’ovaires ou de corps jaunes nouvel-
lement formés, pratiquée en même temps que l'ouverture utérine,
3 à 7 jours après l'ovulation, entraîne la formation de pseudo-pla-
centomes analogues à ceux mentionnés dans le cas précédent ;
5° Une Lapine châtrée est traitée, avant et après l’ouverture d’un
segment d'utérus par injection intraveineuse d'extrait de corps
Jaunes de Lapine, aussi bien que d'extraits de la glande ovarienne
interstitielle de Lapine, l'ouverture des segments utérins a donné
lieu à la formation d’un pseudoplacentome, tandis que l’ouver-
ture de la paroi utérine, opérée sur des Lapines traitées, soit
par le seul extrait du corps jaune, soit par un extrait provenant
@) Centralbl. f. allg. Path. u. path. Anat., 18, p. 568 et Ach. f. Entwic-
klungsmechanik d. Organismen, :7 et 31.
(1) SÉANCE DU ® JUIN 369
uniquement de la glande interstitielle, cicatrisait sans prolapsus
ni hypertrophie de la muqueuse.
De l’ensemble des expériences réalisées (elles sont au nombre de
18), il résulte que les altérations de structure qui représentent les
réactions des divers segments utérins à l'opération de l'ouverture,
peuvent être ramenées à l’un des trois types bien caractérisés, et
que dans chaque cas particulier le caractère du type réalisé dé-
pend des conditions physiologiques sous lesquelles s'effectue l'ou-
verture. Le type I est celui des « placentomes » de Loeb. Le type II
est représenté par le « pseudoplacentome ». Le type IT comprend
les cas de guérison simple de l'ouverture, sans prolapsus ni hyper-
trophie de la muqueuse. Le type I ne se réalise que dans les cas
où les ovaires renferment des corps jaunes, nouvellement for-
més, au moment où s'opère l'ouverture. Le type Il apparaît tant
dans les cas où la glande ovarienne interstitielle est complétée
dans son fonctionnement par un appareil folliculaire bien déve-
loppé (voir plus haut, au point 3) que dans ceux où elle est se-
condée par une faible action du corps jaune (cf. les points 4 et 5
ci-dessus). Le type IT se produit quand l'utérus est influencé par
l’action exclusive, soit de la glande interstitielle, soit du corps
jaune (extraits).
Ces résultats font croire à une similitude des influences physio-
logiques de l’épithélium folliculaire et du corps jaune, puisque
une action énergique de l’épithélium et une faible action du corps
jaune produisent le même effet sur la faculté de la prolifération
de la muqueuse utérine. En outre, les essais de substitution sem-
blent montrer que l'intervention de la glande ovarienne intersti-
tielle est la condition nécessaire pour que le corps jaune ou les
cellules de l’épithélium, respectivement, agissent sur la muqueuse
utérine.
(Laboratoire de zoophysiologie de l'Ecole vétérinaire
et d'agriculture, P° H. Moellgaard).
DivERTICGULES TUBERCULEUX DE L'OESOPHAGE
(SOI-DISANT DIVERTICULES DE TRACTION),
par JExs KRAGn.
On sait qu'au début a prévalu la conception (Rokitansky,
Zenker) qui attribuait la formation, dans l’æœsophage, des diver-
ticules dits de traction, à une traction, déterminée, dans la paroi
œsophagienne, par le rétrécissement de ganglions Iÿmphatiques
tuberculeux ou anthracosiques avoisinants. Contre cette manière
de voir qui, pendant de longues années, n'avait pas été contestée,
Biorocie. ComPrEes RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 26
310 RÉUNION PDANGISE DE BIOLOGIE (8)
s'était élevé récemment Ribbert, pour qui l'existence des diverti-
cules en question s’expliquerait par un arrêt de croissance congé-
nital, à savoir : par le développement incomplet de la paroi
médiane qui accuse, dans l'intestin céphalique du fœtus, la sépa-
ration de la trachée et de l'æœsophage.
La thèse de Ribbert fut combattue dans une série de travaux et
notamment dans les mémoires de Hausmann, Riebold et Brosch ;
mais la question de la genèse des diverticules de traction attend
toujours sa solulion.
Dans la première hypothèse, il devait être possible de constater
des stades préparatoires du développement des diverticules, soit
sous la forme de Iymphadénites empiétant sur l'œsophage et s'y
manifestant par des adhérènces de ganglions enflammés, soit
sous celle de diverticules à l’état naissant.
C'est pourquoi, ne trouvant pas rapportées, dans la littérature
existante, des recherches approfondies sur les stades préliminaires
des diverticules, j'ai entrepris une étude comprenant une série de
556 autopsies, étude qui m'a permis de constater dans 14 cas des
adhérences recherchées. Dans tous ces cas, les ganglions Impha-
tiques, intimement soudés à l’œsophage, présentaient des altéra-
tions tubereuleuses et la soudure était due, partout où elle a été
constatée, à l’'empiètement du processus tuberculeux sur Fœso-
phage, dont la paroi se trouvait attaquée, soit dans ses couches
extérieures seulement, soit dans toute son épaisseur ; et même,
dans quelques cas, une perforation de la paroi s'était produite.
Un examen plus approfondi a fait découvrir, dans un certain
nombre des cas examinés, de petits appendices creux, diverticu-
liformes, ouvrant sur la lumière de l'œsophage. Ces cavités, ou
pochettes, étaient le résultat de deux processus, souvent simul-
tanés. D'une part, elles étaient dues à la formation, — par suite
d'une néerose de la paroi œsophagienne, du tissu adjacent et des
ganglions Iymphatiques du voisinage, — de cavernes minimes
de destruction dont les parois se trouvaient revêtues d'un épithé-
lium pavimenteux, qui, venant de l'œsophage, avait envahi, en
les tapissant, les foyers de ramollissement. Dans d'autres Gas,
les pochettes étaient l'effet d’une rétraction de la paroi œsopha-
gienne, résultant d'un processus inflammatoire fibreux dans les
ganglions tuberculeux en voie de guérison. Souvent les pochettes
œsophagiennes s'expliquaient comme provoquées, à la fois, par
un ramollissement nécrotique, suivi d'invasion épithéliale, et par
une rétraction.
L'examen microscopique de 51 diverticules de traction bien
développés, débités en coupes sériées, a donné des résultats
concordants. Souvent on constatait — effet de l'invasion, déjà
mentionnée, de l'épithélium œsophagien — de petites cavités
(9) SÉANCE DU 2 JUIN 914
tapissées d’épithélium et présentant vers la lumière de l’œsophage
des orifices de communication aciculaires, ou bien on trouvait
des îlots d'épithélium enclos dans du tissu cicatriciel ou dans du
tissu musculaire. Le plus souvent, on notait, outre cet indice
d'une rétraction, que dans les cas où le tissu musculaire œsopha-
gien avait été conservé, il suivait le contour du diverticule. Dans
aucun des cas examinés, on n’a constaté d'altérations pouvant
s'interpréter dans le sens d’une déformation ou d'un arrêt con-
génital de croissance. Partout, les diverticules étaient intimement
reliés à des ganglions lymphatiques qui, presque toujours, of-
fraient des lésions d’une tuberculose en cours d'évolution ou
déjà guérie. Dans deux ou trois cas seulement, la nature tuber-
culeuse des Iymphadénites fibreuses n'était pas nettement carac-
térisée, mais il n'a pas été possible de constater une autre
origine. Enfin, il a été établi que la situation des diverticules
dans l’æœsophage correspondait exactement à la topographie des
ganglions [vmpbhatiques.
D'après ce qui précède, les diverticules œsophagiens, dits de
traction, ne seraient donc pas dus à une déformation congénitale :
il faudrait y voir l'aboutissement d'une inflammation tubercu-
leuse de ganglions Ilymphatiques situés aux environs de
l'œsophage. ;
Les processus qui réalisent, par leur concours, la formation des
diverticules, seraient : 1° la nécrose tuberculeuse, issue des gan-
glions Iymphatiques et empiétant sur l’œsophage, déterminant
dans sa paroi des foyers de ramollissement ; 2° l'invasion de ces
foyers par l’épithélium œsophagien, et 3° la cicatrisation de la
paroi œsophagienne et la rétraction des tissus et des ganglions
lymphatiques avoisinants.
Le fait que la formation des diverticules considérés ne dépend
pas de la seule traction et que la tuberculose joue un rôle domi-
nant dans leur étiologie, semble autoriser la substitution de
l'expression diverticules tuberculeux à celle de diverticules de
traction.
(institut di OARONNe pathologique de l'Université de Copenhague.
PA J.Fibraenr)"
- NOUVELLE MÉTHODE POUR MESURER LA VITESSE DE PROPAGATION
DE L'ONDE PULSATILE ARTÉRIELLE,
par Carisren LuxpséaaRD et Orro BEYERHOLM.
. Etant donnée la facilité avec laquelle s'inscrivent, par lélectré-
cardiographe, non seulement les oscillations du fil par lequeb-
OU RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (10)
passe le courant d'action du cœur, mais aussi, et simultanément,
les courbes du pouls veineux, celles du pouls artériel et les car-
diogrammes (1), nous avons eu l’idée de nous servir de l’électro-
cardiographe (2) pour la détermination de l'onde artérielle.
Notre procédé est le suivant. Les deux pelotes artérielles sont
appliquées, comme d'habitude, à la carotide et à la radiale. Deux
Luyaux de caoutchouc d’égale longueur transmettent les mouve-
ments de ces pelotes (transmission par l'air) à deux autres, dis-
posées dans un support approprié, de façon que leurs leviers enre-
gistreurs se trouvent à une distance de 20-30 cm. de la fente.
étroite de la chambre photographique de l’électrocardiographe,
_ Fro. 1. — Courbes obtenues sur un individu normal. En haut, une courbe
de: la carotide ; en bas, celle de la radiale. Vitesse de mouvement de la plaque
photographique : 3,8 mètres à la minute. L’intervalle (temps) qui sépare les
apparitions de deux ondes artérielles consécutives est de longueur normale
(»/2B% de seconde environ). La durée se trouve indiquée à l’aide de droites
parallèles verticales, perpendiculaires à la direction des courbes artérielles. La
distance entre deux droites représente 1/25 de seconde. Chaque cinquième
droite est plus accusée que les autres et la distance entre deux droites noires
représente donc l’espace d 1/5° de seconde.
qu'ils séparent du système d'éclairage. Le chronographe de l'ap-
pareil fonctionne comme dans l'enregistrement des électrocardio-
grammes. Dès qu'on aura glissé la plaque photographique dans
[1 chambre noire, derrière la fente, les mouvements des leviers
S'y inscriront en même temps que ceux du chronographe.
Comme la fente est très étroite, les deux points de leviers dont
on verra inscrits les mouvements seront toujours des points cor-
(1) Voir Th. Lewis. The Mechanism of the Heart Beat. Tomes I et IT. Londres
rg11 ct 1920, etc. :
(>) La technique ci-dessous décrite est réglée sur l’électrocardiographe de
Cambridge, mais, avec des modifications légères, elle pourra être rendue ap-
pliceble aux autres types d’électrocardiographes couramment employés.
(41) SÉANCE DU 2 JUIN 313
D RE Pnpne er it PRRNeR
respondants : la droite qui les relie formera toujours un angle
droit avec la direction de mouvement de la plaque et elle sera
parallèle aux droites qui marquent Île temps. Ainsi, on évite les
difficultés de mise au point et de mesure qui entachent les mé-
thodes où s'emploie un tambour à bandes de papier noirci et,
aussi, l'inconvénient très considérable d'un travail dans lobscu-
rité (méthode de Ruschke).
A la vérité, l’électrocardiographe n’est pas un élément absolu-
ment indispensable dans notre procédé. On peut se contenter
d’une chambre photographique à caissette automatiquement mo-
bile, ou d’un film tournant sur un rouleau à marche régulière,
d’un chronographe et d’une source lumineuse de grande intensité
avec un système de lentilles pour projeter la lumière dans la fente
de la chambre photographique. Mais, au cas où lon aurait un
électrocardiographe à sa disposition, ce dernier est préférable,
=:
EEE LE : = ET
: Fic. >. — (Courbes de la carotide et de la radiale et électrocardiocraniue
enregistrés simultanément sur un malade présentant la fibrillation de ele
lettes et l’arythmie perpétuelle. Vitesse de la plaque photographique : 2,5 mè-.
tres por minute. Intervalle d'ondes normal. On remarquera qu'un dnai
nombre des battements du cœur vont se perdre dans le système artériel. LA
contraction du cœur qui à été marquée par un x dans l’élcctrocardiogramme
fournit une onde qui est très peu distincte dans la carotide et qu’ on
ment parlant à disparu dans la radiale. L’impossibilité où l’on est de Ja rele-
ver ici moyennant palpation explique ce « déficit du pouls » qui se démontre
directement dans notre méthode.
car il permet d'enregistrer l'électrocardiogramme en mène temps
que les deux courbes artérielles. Ce dispositif a l'avantage d'indi-
quer à quelle contraction déterminée du cœur correspond telle ou
telle onde du pouls, ce qui est très utile pour l'étude de la vitesse
des ondes artérielles chez les malades présentant diverses formes
d’arythmie et au sujet desquels on a beaucoup discuté la question
des vitesses respectives des grandes et des petites ondes artérielles.
374 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (12
La plaque photographique doit se mouvoir avec une vitesse 2-3
fois supérieure à celle employée pour enregistrer des électrocar-
diogrammes (1). Les points de départ des ondes artérielles doivent
s’accuser nettement. C'est là une particularité que souvent ne
présentent pas les pelotes ordinaires, aussi y avons-nous intro-
duit quelques modifications. La pelote qui s'applique à la radiale
repose sur deux éclisses armées de pièces de caoutchouc triangu-
laires entre lesquelles descend, dans un espace qu'elles laissent
libre, le bouton de la pelote. La pelote de la carotide glisse, vers
le haut ou vers le bas, dans un cylindre métallique ouvert et dont
le bord inférieur exerce contre les parties molles du cou une pres-
sion appropriée, tandis que le bouton de la pelote descend libre-
ment au centre du fond de la pelote. Les courbes obtenues avec
ce dispositif se lisent, sans appareil auxiliaire, avec une exactitude
de 1/125-1/150 de seconde. L’intervalle qui sépare l’apparition de
deux ondes artérielles consécutives étant généralement d'environ
2/55 de seconde chez les individus normaux, l'erreur de la mé-
thode sera d'environ 10,5 p. 100. Les fig. I et IT reproduisent quel-
ques exemples de courbes enregistrées suivant cette méthode.
Par la suite, seront publiés les résultats d’une assez grande série
d'expériences réalisées sur des personnes bien portantes ou ma-
lades par l’un des auteurs (Beyerholm).
(Clinique médicale du P° Knud Faber).
L'ACTION EXERCÉE SUR L'HÉMOLYSE PAR DIFFÉRENTS SELS MÉTALLIQUES,
par Hezex À. Pürpy et L.-E. WarBum.
Dans une note communiquée par Walbum dans la présente
séance, il est question du rôle joué par les sels métalliques dans
la production de la staphylolysine, et à ce propos l’auteur signale
l'influence qu'ont les mêmes sels sur la sensibilité des globules
du sang à l’égard de la staphylolysine. Nous avons étendu le
champ de ces recherches en les faisant porter non seulement sur
le cas staphylolysine-globules de Chèvre, mais aussi sur les cas
saponine-globules de Cheval et alexine-ambocepteur-globules de
Mouton.
Les résultats obtenus font voir que tous les sels métalliques
expérimentés exerçaient une action (soit activante, soit entravante)
sur la résistance des globules, — abstraction faite des sels de
Li, Be et Pt, qui restaient sans action sur la sensibilité des glo-
bules de Cheval en présence de la saponine.
1) Le plus souvent il sera bon d'employer une vitesse d'environ 4 mètres
à la minute.
(13) SÉANCE DU 2 JUIN 319
Les résultats peuvent se résumer par les séries ci-dessous, où la
comparaison entre les actions des divers sels à été effectuée par
la détermination des quantités minima dont laction put être
constatée. Par «activant », il faut entendre : activant l'hémolyse ;
par « entravant » : entravant l’hémolyse ; l’action va en crois-
sant dans le sens de la flèche.
Globules de Chèvre-staphylolysine.
<—— =
Au-Hg-Co-Ag-Mn-Pt-Ni-Mo-Cd-Li Sr-Ba-Ca-Zn-Pb-Cu-Al-Be-Cr-Fe
Globules de Cheval-saponine.
a —— ———————— —
Au-Ho-Ag-Pb-Co-Mn-Ba-Mg-Ca-Sr | Cd-Ni-Zn-Al-Cu-Fe-Cr
Globules de Mouton-alexine-ambocepteur.
———— | —————
Ni-CoHg-Mg-Ag-Li. Me-Ca-Sr-Ba-Cd-Ag-Be-Cr-Hg-Ph-Al-Fe-Cu-Zn-Mn-Pt-Au.
activané : | entravant :
L'action exercée sur les diverses combinaisons d'hémolysine
et de globules est très variable: on remarquera surtout que
l’Au, qui est l’activant le plus énergique à l'égard de l'hémolyse
des globules de Chèvre additionnés de staphylolysine et des glo-
bules de Cheval additionnés de saponine, est, d'autre part, l'agent
répresseur le plus actif à l'égard de l’hémolyse complexe. Dans
la série reproduisant l’hémolyse complexe, on trouve reptésentés
dans les deux catégories de métaux, les Hg, Ag et Mg. C’est que
les sels de ces métaux ont, à telle concentration, une action acti-
vante, et à telle autre, une action entravante.
En outre, nous avons réalisé des expériences où les quantités
des divers sels métalliques ajoutées aux globules étaient voisines
des quantités maxima qui pussent être appliquées, sans engen-
drer, par elles-mêmes, l’hémolyse, l’agglutination ou le chan-
gement de couleur.
À l’examen, la sensibilité, à l'égard des substances hémoly-
tiques, des globules ainsi traités a beaucoup varié même au cours
d’une seule et même expérience, et cette variabilité entraînait une
incertitude des essais telle que la valeur des résultats obtenus en
devenait assez problématique.
Afin de reconnaître si les actions activantes ou réprimantes à
l'égard de l’hémolyse étaient dues au cathions ou aux anions des
sels, nous avons institué quelques essais sur des chlorures, des
sulfates et des nitrates des métaux Me, Mn, Zn et Ni, essais qui
ont montré que les anions sont absolument étrangers à ce
phénomène.
Quant à la question de savoir si l’action considérée des sels
peut être attribuée à une action directe sur l’agent hémolytique
v
316 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (14):
SR ee Re A en D Re ee
(destruction de l’alexine, etc.), ou sur les globules, il faudra:
l’étudier dans des recherches ultérieures.
(Institut sérothérapique de l'Etat danois, D” Th. Madsen).
L'ACTION DE DIVERS SELS MÉTALLIQUES
SUR LA PRODUCTION DE STAPHYLOLYSINE,
par L.-E. WarBum.
On sait l'influence très considérable que peuvent avoir sur le:
développement des microbes (Raulin, Biernacki, Bertrand, etc.)
et sur certaines autres de leurs manifestations vitales telles que
la fermentation, la formation d'acides, ete. (Richet, Duclaux,.
Bertrand, ete.), la présence dans les milieux de culture de certains.
sels métalliques, même s'ils ne s'y trouvent contenus qu'à dose
faible. La question de savoir si de tels sels métalliques (cataly-
seurs) peuvent influencer la formation de toxines bactériennes,.
n'a pas encore fait l'objet d'une étude expérimentale.
Sul. bye 601 (Dyson Solo Ne oi Ly-
Fi- sal. sine sal. sine sal. sine sal. sine sal. sine
Sel mélallique trenAc-cRunll AC: CE unit. cc. UNI AMEICIC, unit. C.c. unil
HiClRaeeRe NE oO oo 1001070 80 10,09 1 1001 007170)
ACER EE) Po O O,1 O0) 807 0,01 T0 0000
SLNO EEE . DO 20 TT ONT 175 0:00 0 DTONRO OI 4h 0,009 107
BAND N/3%0:b 20001 250 0,09, 07 O:07 143 0,00 143
Pb{C2H592)2 -N/20 0,5 TOO AR 50° 0,05: 111 0,07 1493 0:00 089
Berre Nero 71 70;D1 100 20,1, 149 0,00 rernrotPo 0e
MeSO Er ».. 5:01 D00.:2,0 1500 10: 470 07 8700 0200
ARS} Peoe 06: » 0,060 200 0,03. 200 0,01 200 0,000 1740-00 ES
ACIER EE DO D 36. o,2 CANON AT AS NOTE DOS MODO PONTS
CusO£ = 22 1 0:09 4 lo 0,021 15H root 167 0,000 1 20/1000
NiC 12 1-2. 0h “0,0: 971 0,02 200% 001: 2067. 10,001 54h 0 correnbTE
CONOSPAT » 0,0) SOL NO OI 2h "0,00 1070 00010049
HEC SEEREE D ENO DE 310 20 MOI 070,09 59 0,01 80
Mn$O4 ....... » 1,0 19 000 20 40,100 230 0109 200 ND OPEN
CLOS TO TO 80 o,1 r67 10;0p 222 ANODI 167
ALISON 0 PR NON 2 MO HO OLT 200 : 0,0 200
ASNOSRELC N/10 1,0 10 0, DHRION bo -0,05 ! 16740;07 5200
H£CL 22.2 N/10 0,2 + 143 (0,1 491 10,00 0 107 00,0100 0 Mo one
HCIAuCI5 .:.. N/r0 2,0 SO TO DOMNO DE D R ONU 278 NO,0) 0008
2HGIPICIÉ- 7. :N/T0%2;0 29 1,0 GPO DEN DO NEO 383-100 A 1908
Des essais préliminaires ayant montré que les sels de magnésie
exerçaient une action extrêmement activante sur la production
de staphylolysine et ces sels se trouvant normalement représentés
dans les bouillons peptonés, j'ai entrepris des expériences dans
lesquelles j’employais un bouillon exempt de magnésium (le
Mg avant été éliminé sous forme de phosphates ammoniaco-
(15) SÉANCE DU 2 JUIN 311
magnésiens) additionné, à des concentrations différentes, de solu-
tions des sels métalliques respectifs. Ges sels ayant souvent pour
effet d'augmenter, ou de diminuer, dans des proportions notables
la résistance des globules à Tee de la staphylolysine (Purdy
et Walbum), il a fallu faire en sorte que la concentration en sel
métallique des cultures ne füt pas assez forte pour qu'à l’occasion
des mesures hémolytiques subséquentes on ajoutât, aux émulsions
globulaires, des doses de sel métallique trop élevées pour que la
sensibilité des globules ne s'en ressentit pas. Or, il résulte des
expériences effectuées que, même dans les cas où ils étaient
employés en dose trop peu considérable pour avoir cet effet per-
turbateur, certains des sels expérimentés exerçaient une action
prononcée sur la production de la Iysine. Dans le tableau ei-
contre, qui fournit les moyennes de trois séries d'expériences,
quelques-uns des résultats obtenus se trouvent résumés.
Des échantillons de 100 c.c. du bouillon de culture étaient
aditionnés des doses de solutions salines indiquées dans le tableau
après la mise au point du Px dans le voisinage de 6,5, le
mélange était porté à l’autoclave ; après ensemencement, on lais-
sait pendant 6 jours les cultures à 37° ; puis on les soumettait
à l'analyse relative à l’hémolysine ; la teneur en hémolysine se
trouve consignée dans le tableau, en unités par c.c. Dans les
cas où la dose de sel métallique est inférieure à 2 c.c., ce fait
signifie qu'une quantité notablement plus grande que celle indi-
quée entrave la croissance des Staphylocoques.
La culture de contrôle, non additionnée de sel métallique. con-
tenait 143 unités de lysine par €.c.
IF ressort des expériences résumées dans le tableau qu'à l'ex-
ception du HgCF, tous les sels expérimentés ont une action,
activante ou inhibitrice, sur la production d’hémolysine ; la con-
centration du sel métallique est d'une très grande importance
souvent un même sel exerce une action activante à telle concen-
tration et retardatrice à telle autre.
Ces expériences ont toutes un caractère provisoire ; il faudra
en élargir beaucoup les cadres pour élucider les phénomènes
mes
Ce qu'on peut établir dès maintenant, c’est que les sels de Me,
Mn, Ni, Cd, Au et Pt, ont, à des concentrations convenables,
- une action favorisant la production de staphylolysine, tandis que
d’autres, et notamment le sel de calcium, exercent une influence
fortement retardatrice.
(Institut sérothérapique de l'Etat danois, D° Th. Madsen).
318 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (16)
DÉTERMINATION NÉPHÉLOMÉTRIQUE DES ÉMULSIONS BACTÉRIENNES,
par Hans HEckscHEer.
La turbidité des émulsions de cultures, c'est-à-dire le pouvoir
qu’elles ont de réfracter Ia lumière, peut se déterminer par com-
paraison avec des émulsions étalons. :
Technique (procédés de Mc. Farland et de Dreyer et Gardner
ultérieurement développés) : Une série d’émulsions étalons est
réalisée en diluant avec une solution de NaCl-formol (1/2 p. 100
de NaCI et > p. 100 de formol) un bouillon de culture de Goli-
bacilles, âgé de 4 heures, jusqu'à ce qu'on obtienne un taux de
350 millions de Bacilles par e.e., nombre vérifié par la numéra-
(47) SÉANCE DU © JUIN 31
tion des microbes. Avec cette émulsion étalon, on prépare les taux
suivants par dilutions ultérieures. Toutes les dilutions étalons sont
réparties dans de petits tubes à essai de capacité un peu supérieure
à 2 c.c., de verre incolore et absolument transparent. La dilu-
tion s'opère à l’aide de pipettes et de microburettes graduées de
1/50 c.c. ; on procède d’après le tableau suivant
Teneur en émulsion Teneur eu émulsion
N° n°, 4 par 2c.c. N° nJNpar2 cc:
a 2,00 6 0,04
T,,-2 1,93 0,,-7 0,61
HP) 1,06 67 0,29
I -2 1,80 6. -7 0,07
TIACOR 1,79 6-7, 0,54
Do 1,66 COMTE, 0,25
2 1,60 7. 0,50
2,,-d 1,9/ 7,,-8 0.48
2,3 1,48 7, 8 0,406
DES) 1,43 7 8 0,49
DICO 97 UC 0.13
D TROT 7 8, 0,41
Je 1,26 8 0,40
3,,-4 F2 8 ,»- 0,38
3, -A 1,17 8, - 0,37
3 = 1,13 8 -Q 0,36
3 -4, 1.08 8 -0;, 0,34
a te 1,04 R -9,, 0,33
4 1,00 9 0,32
4,,-5 0,96 Q:,-10 O,31
4, -5 0,03 9: “10 0,30
h -5 0,90 9 -10 0,29
& -5, 0,86 9 -10, 0,28
#4 =5,, 0,83 9 -10;, 0,27
9) 0,80 10 0,26
5,,-6 0,77 1O,,-I1 0,25
5, -@ 0,74 10, -IT 0,24
5 0 0,72 TONI 0,23
5 -6, 0,69 RON ES 0,22
GE 0 0,66 TON DT O,21
(RE 0,64 ne HNO20
‘On prépare, pour chaque tube étalon, une quantité de 2 c.c.
-en ajoutant aux doses de l’émulsion primitive, qui se trouvent
indiquées dans le tableau, de la solution de NaCIl-formol jusqu’à
concurrence de 2 c.c.. On réalise ainsi une série de 21 tubes qui
-sont fermés à l’aide de bouchons de liège et de cire à cacheter
(entre les numéros étalons consécutifs du tableau, on a indiqué
des séries de numéros d’interpolation).
Comme il ressort du tableau, chaque échantillon étalon contient
‘80 p. 100 environ de la quantité de Bactéries tenues en suspension
380 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (18)
dans le numéro précédent. Le n° 1r contient exactement 1/11
de ce qu'il y a dans le n° 1. Avec le n° rr, on réalise une quan-
tité plus abondante qui servira à préparer les tubes suivants :
on suivra le procédé indiqué dans le tableau, en remplaçant, cette
fois, le n° 1 par le n° rr. Le n° 12 contiendra donc 1/10 de la
teneur en Bactéries du n° 2, et ainsi de suite. Le n° 21 contiendra
1/100 de la teneur en Bactéries du n° r, soit 3-5 millions de Bac-
téries par cc.
Les mélanges se conservent pendant des mois ; il faut les agiter
énergiquement toutes les fois qu’on va en faire usage. Quand les
Bactéries se seront tassées en grumeaux trop compacts, il faudra
procéder à la préparation d’une nouvelle série. :
Quand on veut connaître le nombre de microbes contenus dans
une émulsion, on la compare avec les échantillons étalons ; pour
cette comparaison, on a recours à un néphélomètre et au dispo-
sitif dont nous donnons ci-dessous la description. (Voir la figure
ci-contre). Le néphélomètre (1) est constitué par une caissette
divisée, par des cloisons, en trois compartiments complètement
isolés l’un de l’autre. Chaque compartiment renferme une petite
loge, placée de biais et destinée à recevoir l’un des tubes à essai
ci-dessus mentionnés, et deux galeries, dont une: horizontale, for-
mant un angle de 45° avec la loge du tube, et laissant pénétrer la
lumière ; et une autre, oblique, perpendiculaire à la loge, et par
laquelle on observe le tube. Les axes des deux galeries et de la
loge se trouvent situés dans un même plan vertical ; leur dispo-
sition et leur longueur ont été choisies de manière à ce qu'aucun
-rayon de lumière ne puisse passer par l'appareil sans subir de
réfraction. Les galeries ont été noircies intérieurement et tapissées
de velours de coton noir. Le dispositif reproduit dans la figure
ci-contre est celui que nous avons employé pour les expériences.
Comme source de lumière, on emploie une ampoule électrique
mate de 50 bougies (3), enfermée dans une caisse imperméable
à la lumière et où l’on a ménagé une petite fenêtre, en regard
du centre de la lampe. Devant la fenêtre, on a disposé une len-
tille (2), dont la distance à l’ampoule à été choisie de façon à
ce qu'après leur passage par la lentille les rayons lumineux se
trouvent parallèles. Le néphélomètre (1) est installé sur une lon-
gue caisse en bois (4) de telle sorte que les ouvertures des galeries
horizontales soient situées à la hauteur du centre de l’ampoule et
que les rayons parallèles venant de l’ampoule soient dirigés sur
les galeries. Le néphélomètre est muni d’un écran (6) qui garantit
l'observateur de la lumière gênante de la lentille: La caisse (5)
et l'écran sont de couleur noir. Les tubes doivent être soigneu-
(1) Ce néphélomètre se vend au Laboratoire Strüer, Copenhague.
àÿ ‘6,
(19) CÉANCE DU 2 JUIN 381
sement essuyés immédiatement avant l'expérience. La lecture à
lieu dans une pièce obscure. L'émulsion qui fait l'objet de la
détermination est placée dans la loge du milieu, les émulsions
étalons dans les deux loges de côté ; on choisit par tâätonnement
les deux tubes étalons consécutifs dont l’un soit plus fort et
l’autre plus faible que l'émulsion donnée, et quand on les aura
trouvés, on évalue, au jugé, les écarts qui séparent l'émulsion
inconnue des émulsions étalons, et l’on choisit, en conséquence,
le numéro d'interpolation, qui s'applique à celle-là. Tant que les
Bactéries n'auront pas formé de grumeaux, les émulsions exami-
nées de la sorte émettront une lumière brumeuse diffuse et c’est
la densité de cette brume lumineuse qu'il s'agit d'évaluer.
Comme le montre le tableau, on a jugé utile d’intercaler cinq
numéros d'interpolation entre deux échantillons étalons consé-
cutifs, ce qui fait un intervalle entre les valeurs de 3-4 p. 100.
Notre méthode comporte une précision de cet ordre, cela ressort
d'une longue série de déterminations où les écarts ne dépassaient
jamais un iutervalle d’interpolation de part et d'autre d’une
valeur moyenne.
En vue d'obtenir une précision plus grande que celle qui ré-
sulte d'une simple lecture effectuée de la sorte, on pourra réaliser
une série de dilutions de l’émulsion à connaître (en tel nombre
qu'on trouvera bon) et déterminer chacune de ces dilutions par
rapport aux tubes étalons (supérieur et inférieur).
Voici comment se fait le calcul des résultats : on divise, par
la dose de l'émulsion primitive à connaître contenue dans cha-
cune des dilutions secondaires qu'on vient de réaliser [mettons
0,00 c.c. (par 2 c.c.)], la dose de l’émulsion étalon primitive con-
tenue dans le numére étalon correspondant (mettons 0,90 c.c.).
On obtient ainsi une série de valeurs (dans notre exemple :
,90
0,90
rapport entre l’émulsion à connaître et l’'émulsion étalon, en
d’autres termes, elle représente la valeur néphélométrique
cherchée.
L'erreur moyenne par lecture ne dépasse pas 5 0/0.
—1,00}. La moyenne arithmétique de ces valeurs indique le
(Institut d'hygiène de l'Universilé de Copenhague).
LE POLYMORPHISME DE LA LEUCOSE DES POULES,
par V. ELLERMANN.
La leucose des Poules est une maladie qui rappelle beaucoup
les affections leucémiques de l'Homme. On en a constaté la pré-
382 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (20)
sence, tant en Europe, qu'en Amérique. On peut l’inoculer à
des animaux sains par l'injection intraveineuse d’une émulsion
d'organes leucémiques. Après une période d’incubation de plu-
sieurs mois, la maladie apparaît chez quelques-uns des animaux
inoculés (1) et détermine une mort rapide. Des prélèvements
opérés sur ces malades peuvent servir à infecter des animaux
sains, et ainsi de suite. Si l’on filtre la matière à inoculer sur
un filtre de Berkefeld, on obtient un liquide clair qui, ense-
mencé sur les milieux de culture ordinaires, se montre stérile,
mais qui est néanmoins capable de produire la maladie absolu-
ment comme la matière non filtrée. Il en ressort que nous ne
nous trouvons pas en présence d'une transplantation cellulaire.
L'hypothèse d'un empoisonnement est à écarter pour différentes
raisons. On ne peut expliquer les expériences de filtration que par
la présence d'un virus filtrant.
Un fait des plus intéressants est le polymorphisme nn et
histologique de la maladie. Les différents cas peuvent être ra-
menés à trois types principaux : la forme myéloïde, la forme
lymphatique et la forme intravasculaire lymphoïde.
La forme myéloïide, ordinairement, est leucémique. Dans les
cas de cette catégorie, le sang contient de grandes quantités de
cellules leucocytaires immatures (200.000-500.000 par mme.).
Quelquefois, les myélocytes prédominent, en d’autres cas, on
trouve seulement des cellules myéloïdes non granulées (myélo-
blastes). L’autopsie révèle une tuméfaction du foie et de la rate,
causée par une hyperplasie du tissu myéloïde.
La forme lymphatique se présente toujours Sou-
rent le sang est tout à fait normal ; quelquefois, on observe une
anémie terminale qui ne comporte pas une augmentation du
nombre des globules blancs. À l’autopsie, on constate une tumé-
faction du foie, de la rate et des reins. Dans la plupart des eas,
ces organes présentent à à leur surface de nombreuses taches blan-
châtres. L'examen microscopique décèle des amas de lympho-
cyles dans les régions périportales du foie, des follicules hyper-
plasiques de Ja rate, des infiltrations interstitielles des reins.
La leucose intravasculaire lymphoïde est la forme qui est
peut-être la plus curieuse. En examinant l'animal ‘vivant, on
constate de l’anémie. Dans les préparations de sang se trouvent,
d'une part de nombreux érythroblastes, d'autre part des cellules
lymphoïdes. Comme on peut trouver des cellules intermédiaires
entre les érythroblastes et les cellules Iymphoïdes, ces dernières
cellules doivent être considérées non pas comme des leucocytes,
mais comme des érythroblastes primitifs (érythrogonies. Leur
(AC Ne Tan S ce de biol:, L''IPXXNINE P: 1472
(21) SÉANCE DU 2 JUIN 383
noyau est relativement grand, d'aspect homogène et de coloration
foncée, leur protoplasme mince est d’une basophilie très marquée.
L'interprétation des cellules lÿmphoïdes comme érythrogonies se
confirme à l'examen histologique. En effet, on ne trouve que des
altérations intravasculaires, notamment une accumulation con-
sidérable d'érythrogonies dans les capillaires du foie, de la rate,
et de la moelle d'os, tandis qu'il n'y a aucune hyperplasie. ni du
système myéloïde, ni du système lymphatique. Ainsi, il s'agit
d'une anémie sévère à régénération pathologique très prononcée,
c'est-à-dire d'une anémie pernicieuse. Cette interprétation s’ac-
corde bien avec le fait que dans plusieurs cas d'anémie perni-
cieuse de l'Homme, on trouve de semblables érythrogonies, non
seulement dans la moelle d'os, mais aussi dans le foie et dans
la rate (+). -
Les différents types de la maladie sont dus probablement au
même virus, puisqu'ils peuvent s'intriquer dans la même expé-
rience. Îci se pose une question importante. Pourquoi les indi-
vidus réagissent-ils d’une manière si différente en présence du
même virus ? Je suis porté à croire qu'il faut chercher dans la
constitution variable des animaux le facteur qui détermine la
forme clinique et histologique de la maladie. Cette manière de
voir s'appuie sur les résultats de Schauman, qui a démontré qu'il
existe des familles dont les membres sont fort disposés aux ané-
mies. De mème, dans l’anémie vermineuse de l'Homme (Bothrio-
cephalus), la constitution est le facteur principal, parce que,
parmi les milliers de sujets infectés, quelques-uns seulement de-
viennent anémiques.
(Institut de médecine légale de l'Université de Copenhague).
SUR LES CAUSES DU CHANGEMENT INTERVENU
DANS LE MODE DE NOURRITURE DE L'Anopheles maculipennis,
par GC. WEesE\BERG-Lun.
Quant aux causes qui ont pu déterminer le changement du
mode de nourriture de l’A. maculipennis, on peut alléguer les
faits suivants.
Jadis, l'élevage des Pores se faisait dans les forêts ; les Chevaux
et les bestiaux pacageaient une bonne partie de l’année, et quel-
quefois même toute l’année ; les Hommes eux-mêmes vivaient
dehors, en plus grand nombre qu'aujourd'hui, dans les champs
pendant de longues heures, surtout à la saison des moissons. A
(r) GC. Fe. de hr Soc. de biol., t. LAXXIIF, p. &r8.
384 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (22)
cette époque, le Danemark était essentiellement un pays de cul-
tures céréales. Vers le milieu du siècle dernier, au moment, à
peu près, où s'opérait la baisse, jusqu ici définitive, des courbes
de malaria, notre pays abandonnaïit la culture des céréales pour
se livrer à la production de viandes et de matières grasses. En
conséquence, l'élevage des bestiaux change de caractère ; désor-
mais, les animaux domestiques resteront enfermés dans les éta-
bles ou les écuries ; pendant le temps du vol des Anophélines,
il ne se trouve plus de grands Mammifères aux champs. En
même temps, le nombre toujours croissant des grandes étables,
avec leurs émanations, leur température, beaucoup plus élevée
que celle de l'air extérieur — surtout au printemps et en automne
et la lumière qui en rayonne le soir, exercent une action thermo
et phototactique sur les Anophélines et les attirent en masses de
plus en plus considérables d'année en année. La suralimentation
à laquelle ils se livrent a pour effet de transformer ces animaux
au vol rapide en des créatures hébétées, de mouvements lents et
qui ne recherchent plus l'air libre et la nature que sous l'impul-
sion de l'instinct de la copulation et de la ponte. Mais si l’A. ma-
culipennis a pu, en moins d’un siècle, changer du tout au tout
son mode d'existence, devenant de culcidé vagabond qu'il était,
s’attaguant souvent à l'Homme, une bête d’étable, de vie séden-
taire, °ne fréquentant plus son hôte des anciens jours, la chose
s'explique en partie par notre situation géographique, l'Anophèle
en question se rapprochant, au Danemark, de l’extrème limite
nord de son espèce. En effet, pendant la période où s’opérait la
variation biologique de l’Anophèle — période caractérisée au
surplus par une série d'’étés à température relativement fraiche
— le traitement de l'Homme à la quinine s’est montré particu-
lièrement efficace. Or, les recherches de Mitxmain et de Roubaud
ne laissent guère douter que l’hivernage de plasmodies n'ait lieu
exclusivement dans le sang de l'Homme, en d’autres termes que
les contingents en Anophèles, qui sucent le sang au printemps,
ne soient toujours exempts de germes paludéens, et ne puissent
infecter l'Homme avant d’avoir été infectés eux-mêmes, en
piquant des impaludés. Par conséquent, le traitement à la qui-
nine, institué au cours d’une période où iles Anophèles se trouvent
réduits à sucer de préférence, non le sang de l'Homme, mais celui
des animaux domestiques, amènera rapidement la diminution
des fièvres paludéennes dans un pays où la période du ‘vol est dé
courte durée, comraençant plus tard qu'ailleurs, et où le nombre
des générations et la richesse des pontes sont relativement faibles.
On sait que, conformément à ce qui s’est produit au Danemark,
les fièvres paludéennes dévastaient autrefois de grandes régions
de l'Europe, où elles ont maintenant beaucoup diminué de vio-
(23) SÉANCE DU À JUIN 385
lence, ou tout à fait disparu. Ceci est vrai surtout pour les pays
situés au nord des Alpes. Et il est curieux de noter qu'aujourd'hui
l'A. maculipennis, qui reste partout en Europe l'agent transmet-
teur par excellence de la contagion paludéenne, est toujours au
sud des Alpes — où il sévit surtout dans la péninsule baikanique
et les autres contrées méditerranéennés — un animal de plein
air, comme il l'était probablement au nord des Alpes, il y a un
siècle. Dans le Midi, ies bestiaux passent, encore de nos jours, la
plus grande partie de l’année dehors, les vastes étables y sont
moins nombreuses qu'au Danemark. Circonstance significative :
par suite de leur- existence sédentaire et de la nourriture abon-
dante, la taille des Anophèles a augmenté au nord des Alpes.
ZLiemen a montré que plus on avance vers le nord, plus le som-
met de la courbe paludéenne se déplace vers la gauche; les
_ courbes ont rarement deux sommets. Ce phénomène a été expli-
qué par Koch en ce sens que par le chauffage de nos habitations
et de leurs dépendancés, nous créons, pendant l'hiver, et au début
du printemps, des températures méditerranéennes qui invitent les
Anophèles à quitter leurs abris et à piquer. Selon moi, cette expli-
cation ne s applique pas à notre pays. Une hypothèse qui me pa-
rait probable, mais dont la vérification demanderait des recher-
ches ultérieures en Allemagne, c'est qu'aujourd'hui les Anophèles
piqueurs d'Hommes sont ceux qui viennent de passer l'hiver,
tandis que toutes les générations de l'été ne s’alimenteraient que
… de sang d'animaux. Ainsi s'expliquerait l'allure des courbes palu-
déennes qui, vers le nord, n'ont généralement pas deux sommets,
mais un seul, tombant en, mai. Notons ce fait que les courbes
paludéennes, annuelles aussi bien que séculaires, présentent tou-
jours des longueurs d'onde variables et reconnaissons que, tout
en tenant compte des facteurs climatériques, des cures de qui-
nine, elc., nos connaissances actuelles sur les fièvres paludéennes
el sur leurs voies de propagation laissent encore à désirer ; il
nous manque particulièrement des éléments d'information sur
la vie des plasmodies pendant les périodes où les épidémies res-
rent stationnaires.
Par une coïncidence curieuse, le professeur Roubaud et l’auteur
de la présente communication — sans connaître encore Îes tra-
vaux l'un de l’autre — ont entrepris, respectivement, en avril
1920, à des points de vue absolument différents, l'étude du mode
d'existence de l’A. maculipennis en France et au Danemark. Je
constate avec une satisfaction réelle que les deux auteurs ont
._ obtenu des résultats presque entièrement identiques, dont ils
_ tirent des conclusions concordantes relativement à la disparition
des fièvres naludéennes. Sur un seul point, une divergence s’ac-
cuse. D'après Roubaud, les variations survenues dans !e mode
ESS bo débu d/+ LE Sidi rfi Se él
à
… Brorocte. CoMpres RENpUS. — 1921. T. LXXXV. 97
386 : RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (24)
d'existence de l’A. rnaculipennis seraient les effets d’ « une évo-
lution lente et durable des habitudes alimentaires de l’Anophèle,
c'est-à-dire d'une évolution d’habitudes acquises ». J’y vois, au
contraire, un phénomène réalisé rapidement, et même avec une
vitesse presque incroyable. Pour moi, l'A. maculipennis vivant
au nord des Alpes ne constituerait poini une sous-espèce, variété
ni race particulière, mais seulement des contingents d'individus
circonscrits dans les limites géographiques et culturales déter-
minées et développant aujourd'hui des propriétés physiques et
physiologiques autres que celles qui caractérisent généralement
l’espèce à laquelle ils appartiennent. A l'heure qu'il est, le lien se
trouve brisé entre l'Homme et l’'Anophèle, sous notre latitude ;
mais le cycle pourra se refermer un jour ou l’autre ; à la vérité,
la chance est infime d’un renouvellement des grandes épidémies
paludéennes, mais les conditions vitales de ces épidémies, pour
autant qu'elles dépendent des Anophèles, sont aujourd'hui ce
qu'elles étaient jadis. ;
(Laboratoire de biologie fluvio-lacustre Hilleroed).
LES ANOPHÉLINÉS DU DANEMARK ET LES FIÈVRES PALUDÉENNES,
par C. WEsENBERG-LUND.
Nous avons, au Danemark, trois espèces d’Anophèles : l’Ano-
pheles plumbeus, l'A. bifurcatus et l'A. maculipennis (). L’A.
plumbeus est rare en Danemark ; l’A. bifurcatus vit de préférence
dans les forêts ; il pique à la nuit tombante. À l’époque où j'entre-
prenais cette étude, l'A. maculipennis était presque introuvable.
Des recherches systématiques, poursuivies pendant deux ans, ont
permis de constater que l’A. maculipennis reste presque toute sa
vie attaché aux habitations de l'Homme, fréquentant, en été, les
étables, en hiver les dépendances : ce n’est qu’au moment de la
copulation et de la ponte, qu'il les quitte pour l'extérieur. Les
Anophèles sucent le sang de nos animaux domestiques : Coclions,
bestiaux et Chevaux, et ne s’attaquent à l'Homme que faute de
bétail. Les femelles sont d’une indolence, d’une inertie extrêmes,
elles pondent souvent en quantité presque invraismblables aux
murs et au plafond ; on ne les rencontre, pour ainsi dire, jamais
dans la nature. Le soir, elles n’entrent pas par les fenêtres dans
les locaux d'habitation.
Actuellement, les fièvres paludéennes ont disparu du Dane-
fi Voir l'ouvrage de Pauteur, intitulé Contributions Lo: the Biology of the
Danish Culicidac. Académie royale des sciences et des lettres du Danemark,
1920, p. 7-210.
(25) SÉANCE DU 2 JUIN 381
mark. Depuis r900, on n'a pas enregistré dans ce pays un seul
cas de fièvre paludéenne indigène, tandis qu'autrefois, et notam-
ment dans la première moitié du xix° siècle, elles y faisaient des
ravages sérieux. Je considère comme étant hors de doute que
cette malaria, si tant est qu'il se soit vraiment agi de malaria
typique — na pu être transmise que par des Anophélinés et,
selon toute probabilité, par une seule et même espèce, |A. macu-
lipennis, qui, de nos jours, aurait cessé, pratiquement parlant,
de piquer les hommes pour s'en tenir aux animaux domestiques.
C’est là, en effet, selon moi, l'explication de la disparition de
la malaria au Danemark : l’Anophèle en question ayant perdu
tout rapport avec les Hommes, la chaîne de phénomènes qui con-
ditionne l'existence du paludisme se trouve de ce fait interrompue.
- CLASSEMENT PAR TYPES DE MÉNINGOCOQUES ISOLÉS AU DANEMARK,
par Fer. Wüuzrr.
La présente étude se base sur le pouvoir d'absorption que pos-
sèdent les Méningocoques à l'égard de l’agglutinine réalisée ad
modum Gordon. Les souches, ajoutées à un antisérum mono-
valent, qui se montraient susceptibles d'absorber l’agglutinine
de là souche homologue du même sérum, étaient groupées en
type avec celte souche comme souche-type (en entendant par
souche-type la souche dont le sérum servait de réactif dans le
classement des souches à connaitre). Je ferai remarquer que
j opérais les absorptions avec une émulsion 8 fois plus épaisse
que celle employée par Gordon, sans quoi les antisérums obtenus
donnaient souvent des résulte peu clairs. -
D'après le procédé de Gordon, je laissais à l’étuve (à an) pen-
dant 1 heure, le mélange en expérience, pour l’abandonner
ensuite, à la température du laboratoire, jusqu'au lendemain.
D'ailleurs, un repos aussi prolongé n’est pas nécessaire, des expé-
riences ayant montré que déjà après 5 minutes (à 37°) la plus
grande partie de la quantité d’agglutinine 'absorbable se trouvait
fixée et que le repos de r heure n'V ajoutait'que peu de chose.
L'agglutination des Méningocoques (tant par le sérum absorbé
que par le sérum non absorbé — agglutination de contrôle)
sopérait à 55°, cette température permellant une agglutination
plus intense et plus manifeste que celle de 37°. La technique em-
ployée dans les essais d'absorption, était ile qui est décrite
dans les recherches de Gordon.
Nous avons étudié 283 souches de Méningocoques — 50 souches
22
_ (r) Medical Research Committee.
388 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (26)
recueillies dans du liquide spinal, 13 souches cueiliies dans des
pétéchies (ces souches pétéchiales ont toutes été prélevées sur des
inalades atteints de septicémie meningococcique non accom-
pagnée de méningite) el 220 souches prélevées dans la gorge.
Les 283 souches en question ont été prélevées chez 268 sujets,
11 individus atteints de méningite avant fourni des Méningo-
coques provenant non seulement du liquide spinal, mais encore
de la gorge, et 4 personnes atteintes de septicémie méningococ-
cique ayant fourni des Méningocoques prélevés soit dans des
pétéchies soit dans la gorge.
Les souches d'origines spinale et pétéchiale 50+13, ont pu
être classées suivant 5 types : À, B, G, D, E. Dans le type À,
rangeaient toutes les souches pétéchiales et 46 souches spinales.- -
Sur 63 souches d'origine spinale et pétéchiale, il n'y avait donc
que 4 souches d'origine spinale, qui ne pussent être classées dans
ce tvpe À. Ces À souches exclues différaient entre elles (repré-
sentant respectivement les types B, G, D, E). =
Ls souches prélevées dans la gorge se répartissaient suivant
les 5 types pathogènes ci-dessus ne és, comme suit : 93 dans
le type À, 2 dans le type D, 5 dans le type E. :
Etaient donc représentés par 2
Type À : 46 souches spinales, 1 souches pétéchiales, 93 souches
faucales — 152 souches.
Type B : r souche spinale, o souche pétéchiale, o souche fau-
cale = 1 souche. >
Type GC : r souche spinale, o souche pétéchiale, o souche fau-
caler souche
Type D : r souche spinale, o souche pétéchiale, 2 souches fau-
cales — à souches.
Type E : r souche spinale, o souche pétéchiale, 5 souches fau-
cales — 6 souches. | |
Les souches du type À se trouvaient constituer un type nette-
ment circonscrit : en choisissant pour souche-type (c’est-à-dire
souche dont le sérum était employé comme réactif dans l'épreuve
des souches à déterminer) d’autres souches que celle primitive-
ment employée, on voyait se ranger dans ce type À les mêmes
souches précisément, qui s’y étaient classées à l’aide de la pre-
mière. JI en était de même pour les trois souches du type D,
tandis que l'étude du type pathogène E faisait découvrir des cas
de transition vers des souches d’origine faucale, qui n'apparte-
naient à aucun des types pathogènes établis.
Des souches d’origine faucale, qui ne se rangeaient dans aucun
des 5 types pathogènes, présentaient entre elles des relations très
compliquées et se montraient réfractaires à tout groupement en
types bien définis, Même dans le cas de deux souches apparentées
Bréeon st.)
.
LS
(27) SÉANCE DU 2 JUIN 389
(absorbant mutuellement, dans le sérum de l’autre, son aggluti-
nine) on n'arriverait pas à grouper autour d'elles exactement les
mêmes souches formart Lype. Si, pour commencer, on faisait
de l’une d'elles la souche-type, autour de laquelle on groupait
d’autres souches faisant [ype, on voyait, en prenant l’autre pour
souche-type (c'est-à-dire en se servant, comme réactif, du sérum
de cette souche, au lieu de celui de la première), que les cadres
se déplaçaient, de nouvelles souches y entrant, landis que d’autres
en sortaient. ;
Quant aux expériences réalisées avec des souches d’origine
faucales non pathogènes, la moitié à peu près de ces souches se
sont montrées apparentées entre elles, de la façon ci-dessus indi-
: quée, tout en ne constituant pas de type bien défini. En dehors de
ce groupe de souches, voisines les unes des autres, on en a trouvé
dont la constitution était plus différenciée que celle de certaines,
au moins, des souches appartenant au groupe principal, puisque
aucune (ou un petit nombre des souches) n’absorbait l'agglutinine
dans les sérums de ces dernières souches.
Résumé. Toutes les souches d'origine pétéchiale (13) et presque
toutes les souches d'origine spinale (46 et 5o) appartenaient au
mème type (type A). |
Une communication prochaine rapportera les résultats d’une
comparaison opérée entre Îles types anglais et danois.
(Institut sérothérapique de l'Etat danois, D' Th. Madsen).
RECHERCHES SUR LA CONCENTRATION DU SANG EN IONS HYDROGÈNE
APRÈS INGESTION ABONDANTE D'ACIDES OU DE BASES,
ET PENDANT LES ATTAQUES TÉTANIQUES
- CONSÉCUTIVES À L'EXTIRPATION DES GLANDES PARATHYROÏDES,
par Ricu. Ece et V. HeNRIQUES.
Depuis quelques années, la question des réactions du sang
appelle de plus en plus l'attention des physiologistes et des patho-
logistes. Grèce aux méthodes instituées par Hasselbalch, on est
actuellement en mesure de déterminer, avec une grande préci-
sion, [a concentration du sang en ions hydrogène, et, de ce fait,
a été rendue possible l'étude des variations de la valeur Pa, varia-
tions qui, jusqu'ici, ont été trouvées très faibles.
Jarloev a montré que le Ps réduit du sang (sous ce nom on
désigne, d’après Hasselbalch, la valeur Pa à 38° et sous une
pression de 4o mm. C0*) est, chez l'Homme normal, de 5,33, avec
des limites extrèmes de 7,30 et 7,34. Dans des conditions parti-
culières, les déplacements du Pr réduit du sang deviennent encore
390 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (28)
plus considérables, allant, pendant le travail musculaire intensif,
dans le sens acide (7) ; chez les épileptiques, Jarloev a relevé,
au cours de certaines phases, un déplacement dans le sens alcalin
atteignant jusqu à 7”.
Comme il semble y avoir intérêt, pour les physiologistes et
les pathologistes, à connaître les limites supérieures et inférieures
alteintes par le Px réduit du sang avant que la mort ne survienne,
et comme, en outre, l'étude des symptômes qui accompagnent
lès déplacements du Pr ne paraît pas dénuée d'importance, nous
avons entrepris des recherches relatives aux variations. pouvant
se produire expérimentalement chez des animaux auxquels on
faisait ingérer — par la bouche — des quantités considérables
d'acides et de bases.
Les expériences ont porté sur des .Chèvres et des Chiens. Le
Pa se déterminait et se calculait, d’après Hasselbalch, par la
teneur en acide carbonique du sang, sous une pression de CO?
donnée. En outre, on déterminait le taux de NH° du sang et de
l'urine, et dans certains cas, on recherchait la teneur en sucre
du sang. La quantité d'hémoglobine se déterminait également.
De ces recherches, il résulte que, chez la Chèvre, le Px réduit
du sang est très constant, dans des conditions normales, et iden-
tique à ce qu'il est chez l'Homme. En faisant ingérer, pendant
une période d’une certaine durée (24 jours), de l'acide (r.000 c.c.
HCI normal au 1/5) à une Chèvre (de 24 kgr.), on voyait se
produire un déplacement prononcé du Pa dans le sens acide ;
aux 23° et 24° jours, on relevait des Px de 6°° et de 6”, respecti-
vement. Aux deux derniers jours de l'expérience, l’animal avait
perdu lappétit, maïs, à part cela, on ne remarquait rien d’anor-
mal. Donc, la réaction du sang peut devenir neutre et même légè-
rement acide sans que pour cela la mort survienne nécessai-
rement. Autant qu'on pouvait en juger, la respiration de l'animal
était tout à fait normale. La teneur en NH° de l’urine avait aug-
menté dans de fortes proportions ; le taux de NH, (c’est-à-dire le
NH,-N exprimé comme chiffre pour r00 du N total) s'était beau-
coup élevé et les urines devenaient, de basiques qu'elles étaient
normalement Pir 8,5), acides (Pr 6,1). La concentration du sang
en NH restait normale. Des résultats absolument analogues ont
été obtenus dans toute une série d'expériences. Chez quelques-
uns des sujets, la teneur en sucre du sang était également notée,
elle augmentait jusqu’au double pendant l’ingestion d’acide.
Le cas du Chien n’est pas très différent. Toutefois, la réaction
du sang accuse, après ingestion d'acides, un déplacement moins.
considérable des Pr relevés, le minimum était de 7°, ce qui s’ex-
plique sans doute par une production plus intense de NH, ; Pin-
gestion acide peut faire monter le taux NH,-N de l’urine jusqu à
TT
a
(29) SÉANCE DU 2 JUIN 391
concurrence de la moitié du N total. Néanmoins, la concentration
en NH; du sang reste normale.
En faisant ingérer du NaHCO* à une Chèvre (jusqu’à 1.000 c.c.
1/r NaHCO’ par jour), on à pu déplacer le Pa réduit du sang
dans le sens alcalin jusqu à 7°. Le déplacement dans le sens
alcalin est moins considérable que dans le sens acide, cependant
la réaction obtenue chez les animaux en expérience allait plus
loin dans le sens basique que chez les épileptiques étudiés par
Jarloev ; ces derniers représentent, à notre connaissance, les
seuls cas connus d'un déplacement appréciable, dans Île sens
alcalin du Pn réduit du sang.
Il résulte donc des essais ci-dessus résumés, que la concen-
tration, réduite en ions hydrogène du sang, peut se déplacer
dans des limites assez larges de part et d'autre de,son état normal.
Fait à noter : même pendant les variations les plus extrèmes dé
la réaction du sang, la respiration ne s’est jamais montrée in-
fluencée. Que le sang donnât des réactions acides ou alcalines, elle
restait apparemment normale. Dans aucun des cas considérés,
il n’y a eu d'accès convulsifs. À mesure que progressait l'empoi-
sonnement par l'acide ou l’alcali, les animaux perdaient l'appétit ;
à la fin, ils cessaient de prendre de la nourriture. En mème temps
se Hanifestait de l’atonie.
Le Pa réduit du sang a été déterminé chez les Chiens après
extirpation des glandes parathyroïdes (et de la glande thyroïde).
Les déterminations s’effectuaient toutes pendant les attaques téta-
niques, et dans tous les 10 cas le Pr réduit à été trouvé au-dessous
de l’état normal — variant de 7°° à 7°; moyenne 7°. Ces valeurs
concordent assez bien avec celles du Pr réduit constatées chez des
Hommes exécutant un travail musculaire intensif.
(Institut physiologique de l’Université de Copenhague,
- P° Vald. Henriques).
MÉTAMORPHOSE PROVOQUÉE PAR L'INJECTION DE PRÉPARATIONS
THYROÏDIENNES ET DE THYROXINE (KENDALI)
À DES AXOLOTLS AYANT SUBI LA THYROÏDECTOMIE.
ToxICIrTÉ ÉLEVÉE DES COMBINAISONS IODÉES DANS LE CAS D'ANIMAUX
THYROÏDECTOMISÉS,
par C.-0. JENSEx.
Dans une note précédente (x), j'avais donné communication
d'essais montrant que la métamorphose peut être provoquée chez
l'Axolotl adulte, non seulement par les substances thyroïdiennes
spécifiques, mais aussi par l'injection de doses considérables
(1) CR. de la Soc. de biol., 1920.
392 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (30)
d'iodocaséine, tandis que d'autres albumines iodées, de même
que la 3-5 diiodotyrosine, se montrent inefficaces à cet égard. Des
recherches ultérieures ont établi que chez l'Axolotl jeune, âgé de
six mois, au plus, l'injection d’iodoséroglobuline et d'iodoséro-
albumine peut déterminer également ia métamorphose et qu'au
contraire l’iodoovoalbumine et l’iodcgliadine n'ont pas cet effet.
Kendall (1) a réalisé, avec des matières provenant de la glande
thyroïde, une combinaison cristalline, l'acide trihydrotriiod-
oxy-5-indolpropionique, dans laquelle il voit l'hormone popre-
ment dit de cet organe. Le produit a été réalisé ensuite par voit
synthétique et a reçu le nom de thyÿroxine. Dans mes expériences,
la thyroxine synthétique (E. R. Squibb and Sons, New-York), s’est
montrée susceptible de déterminer une métamorphose à allure
rapide chez des Axoilotls qui l'avaient recu en injections intra-
péritonéales.
La question s’est posée de savoir si la imétamorphose déter-
minée par l'injection d'iodocaséine ou d’autres albumines iodées
est l'effet direct de ces combinaisons chimiques, ou bien si ces
substances sont absorbées et transformées par la glande thyroïde
de l'Axolotl (organe qui présente d’ailleurs un état de dégénéres-.
cence cystique plus ou moins avancé) et si, par conséquent, la
métamorphose ne leur est due que d’une façon indirecte. Pour
trancher cette question, d'une importance fondamentale, il fallait
avoir recours à des expériences sur animaux thyroïdectomisés.
La thyroïdectomie se réalise sans difficulté sur l'Axolotl. L'opé-
ralion est bien supportée et l'absence de l’organe n'entraine,
mème après des années, aucun effet appréciable dans l’état de
santé des animaux.
il faut considérer la toxicité très forte des combinaisons iodées
à l'égard des Axolotls thyroïdectomisés : des doses insuffisantes
pour délerminer la métamorphose entraînent la mort de l’ani-
mal. C'est pourquoi la question ci-dessus formulée n'est pas
encore prète à recevoir une solution définitive. Cependant, ül
ressort d'expériences jusqu'ici réalisées, que, inême chez des
Axolotis thyroïdectomisés, on peut provoquer le début de la mé-
tamorphose, tant pas ingestion de parties de la glande thyroïde
provenant d’un Mammifère, que par l'injection de thyroxine, et
que, dans ces cas jusqu’à ce que la mort survienne, la métamor-
phose s’accomplit suivant les mêmes formes que chez les indi-
vidus qui n’ont pas subi l’ablation de la glande thyroïde.
Les résultats obtenus plaident donc en faveur de l’hypothèse
qui veut que la thyroxine soit l'hormone de la glande thyroïde.
(Institut Sérothérapique
de l'Ecole royale vétérinaire et d’agricullure de Copenhague).
The Journal of Biology. Chemistry, 1919,
Imp. A DAVY et FILS Aîné, 52, rue Madame. Paris. Le Gérant: A DAVY
RS : Glycérovhosphate de soude © gr. 10 L } <
ne 2e CCC LIEN NET SE CALE Centiètre Get12 roues
Sulfate de strychnine 4/2milligr. eut de 1 c.c
ou n° 796 Sulfate de strychnine 4 milligr. Lite FR
——— p> 04
L'INJECTION CLIN STRYCHNO-PHOSPHARSINÉE réunit à doses thérapeu-
tiques le phosphore, l’arsenic organique et la strychnine. Elle assure réellement,
grâce à sa composition rationnelle et constante, la médication basée sur ces
trois agents thérapeutiques. Elle doit toujours être enrployee de préférence auæ
associations de glycérophosphate de soude et cacodylate de Strychnine qui ne
contiennent qu'une quantité infnitésimale d'acide cacodylique et ne
doivent pas être compiées comme arsenicales.
Tonique général du Système nerveux,
reconstiiuant, antianémique.
GUTTES CLIN STRYCHNG-PROSPHARSINÉES
réalisent la même médication par voie digestive,
à tous médicaments pour injections bypodermiques
La nomenciature de nos préparations hypodermiques comprend la généralité des médica-
ments injectables. NouS exécutons en outre toutes les formules qui nous sont confiées,
Nous rappelons que les LABORATOIRES CLIN qui, depuis l'origine de la médication
hypodeimique. préparent les médicaments en tubes stérilisés, ont l’exnérience la plug
longue et la plus complète des diverses techniques que supposent l'établissement des solu=
tions et leur division en ampoules (vérification de pureté, dosage. isotonisation, stérilisation),
Sérum de HAYEM, de FLeIG, de CHÉRON, &e CROCQ, Sérum quininé, e{c.
Ampoules de 50, 125, 250, 509 cc. pour injections massives
Les Sérums artificiels (eau physiologique, sérums de Häayvem) sont délivrés dans des
ampoules qu'un disposirif particulier permet de suspendi:e à là hauteur voulue pour obtenir
le passage du liquide dans les tissus par le seul fait de la pesanteur, À
Nous »réparons dans la série des solutions pour injections massi\es. les diverses formules
de sérums du D’ Charles FLEIG, sérums achlorurés muvosés iso et hypertoniques, dont les
indications sont celles de la solution salée, avec des avantages notubles sur cette dernière
Tous nos sérumgs sont préparés avec une euu fraichemeut wistillée. pratiquement privée da
gez carbonique, ekempte de metières organiques et stérilisée le jour même de sa préparas
tion. (Envoi sur demande de la Notice spéciale).
OLLYRES STÉRILISES à tous médicaments
(formules usuelles : Solutions aqueuses ct huileuses)
Flacons-Ampoules-Compte-gouttes de 10 cc.
Ces collyres préparés avec tout le soin voulu au point de vue du dosage et de la
stérilisation sont enfermés dans des ampoules comptes-gouttes calibrées. Les médecins
peuvent ainsi être assurés de la stérilité parfaite d'un produit qui ne subit aucun
transvasement pour atteindre la partie malade.
NOTA. — Envoi de notre Catalogue complet franco à MM. les Docteurs. sur leur äemande.
LABORATOIRES CLIN, 20, Rue des Fossés-Saint-Jacques, PARIS. 45094
Ovules et Pessaires Chaumel 2 aux < principaux médicaments
Po. CON NC
pres SZ FRS ES ETES)
… E ité
. ne par ia
4
Tolérance.
>MOUZE à enrobage Duplex (glutino-résineux).
Insolubles dans l’Estomac. :
Graduellement solubles dans l'Intestin gréle.
de PRESCRIRE : GLOBULES FUMOUZE en ajoutant le nom du médicament.
en GLOBULES
Re Potassium ....... (0gr.2%5) $ Protoiodure Hg.…............ (0 gr. 05)
Iodure de Potassium ....... (0gr.10) $ Protoiodure Hg. assoctés (08r.05) Ë
Iodure de Sodium........... (0gr.25) ? Extr. Thébaïque… es (0 gr. 005)
ê Iodure de Sodium........... (0 gr.10) Biiodure (Hg°)............... (0 gr. 01)
Antiasthmatiques..... (Ki=—0gr.20) { Biiodure ioduré........... (0,005-0,25) :
4 ÉTABLISSEMENTS FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS | |
RS
£
10 re Be Be pe © 2
Facilite la sortie des Dents
et prévient tous les Accidents de la Dentition.
Exiger le NOM de Delabarre et le TIMBRE de l'Union des Fabricants,
Établissements FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS.
Flacon entouré de
la Brochure jaune
Paris. — Typ. À Davy, 52, rne Madame — Téléphone Sarxe-01-19:
Re UE ET PS DUR
4 à |
d
k
Tous LXXXV. in oh dot Ne 27
COMPTES RENDUS , SE
des Séances sl / va
Société de
et de ses filiales :
les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd,
Lille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne,
- Athènes ; les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy),
: danoïse et de Suède ; la Société belge de biologie.
PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE
PR PR ET Te Po PNEU PORTES UT
Séance du 23 Juillet 1921
PARIS
# MASSON ET Ci, ÉDITEURS
LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vie)
Les mule rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de læ Société.
PRIX DE: L’'ABONNEMENT POUR LE 2° SEMESTRE (Juin-Décembre) 1921
Le 1°" semestre (&. LXXXIV) 1921 est épuisé.
France : 25 fr. — Etranger : 20 fr.
Prix pu NuMÉRoO : 10 FRANCS
_ Les abonnements sont reçzs par MM. MASSON et Ci® Éditeurs,
F 120, Boulevard Saint-Germain, Puris
|
VAGANCES DE LA SOCIÉTÉ
La Société reprendra le cours régulier de ses séances le 15.
octobre 1921.
Au cours de la séance du 15 octobre, constitution d’une Commis-
sion pour le Titulariat.
La Société serait obligée aux personnes qui pourraient disposer en
sa faveur d'exemplaires du n° 3, 1921, des Comptes rendus de la Soctété
de Biologie.
varietur, sans lectures douteuses ;
elles ne doivent pas dépasser l’étendue
réglementaire.
Ces conditions sont formelles.
pe
Toutes les notes doivent être remises
sous forme de dactylo graphes, ne |.
TARIF DES TIRÉS A PART
Le prix,des tirés à part est abaissé à :
43 francs rour 50 tirés à part (2 pages).
45 — —+ 100 — (2 pages.
18 — — 50 —— (4 pages).
21 — — 100 — (4 pages).
Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra-
- phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. “4
Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de Lursl
notes, le jeudi à 10 heures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue
Madame, Paris 6». |
Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité, 4
14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 |
ES
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
SÉANCE DU 23 JUILLET
1921
SOMMAIRE
2
BLaricuem (L.): Autotomie de
fleurs provoquée par des mutila-
tions....
CARNOT Ce ), Rataery (F.) et
GéranrpD (P.) : La technique de la
perfusion ie appliquée à l’é-
tude des diurétiques ...........
Dozrrus (R.-Ph.) : Sur les cel-
lules à mucus de l’Huître (Ostrea
edulis L.) et la mycose de Pettit.
Dracoru (J.) et FAURÉ-FREMIET
(E.) : Divers aspects de la cellule
hépatique chez les Têtards de
Rana temporaria nourris avec de
I CROIRE ROIS OMEAETE
Dracoru (J ) et FAURÉ-FREMIET
(E.) Etude histologique des phé-
nomènes provoqués chez le Tétard
de Rana temporaria par l’alimen-
tation thyroïdienne.........
Frourn (A.) et GUILLAUMIE (M. :
Action des sels de rhodium,
bismuth, de terres rares et de na
bium dans le traitement du na:
gana chez la Souris........
Gizserr (A.), Coury (A. Ÿ et
Bénarp (H.): Les injections in-
traveineuses de salicylate de soude
dans le traitement du rhumatisme
2 TOUT UNS ESA EM SANTE
” GRyNFELLT (E.) et LAFONT (R.) :
Signification physio-pathologi-
que de la margination des chon-
driosomes de la cellule hépatique
au cours de l’intoxication par le
0.0...
BioLociE. COMPTES RENDUS.
ho
Al2
h49
434
437
446
421
—— 1921.
SUOMI MAN AIeRS
HEYMANS (CL) : Sur l’anaphy-
laxie du cœur isolé du Lapin...
JAEGER (Ed.) : Etude pharma-
codynamique de l’adrénalone. Ac-
tion vasoconstrictive et respira-
toire; effets sécrétoires.........
LaBgé (M.), LABBé (H.) et Nep-
VEUX (F.) : Glycémie et hyper-
glycémie expérimentale chez les
SU CES EN OR AU PER PNA
LABBé (M.), LaBsé (H.) et Nep-
VEUX (E.) : Hyperglycémie expé-
rimentale chez les glycosuriques
etrlestdiabétiques een
Levapiti(C.) : Comparaison en-
tre les divers ultra-virus neuro-
tropes (Ectodermoses neurotro-
DES) TERRE CR SR cn
Levapirr (C.) : Réponses aux
observations de A. Netter.......
Lorper, DEeBray et Toner (J.):
Le rapport lipocholestérinique
du sérum des cancéreux.......:
NetTER (A.) : Observations à
propos de la note de C. Levaditi.
PÉrARD (Ch.) et Descazeaux
(J.) : Sur le parasite de la péri-
bronchite nodulaire du Cheval..
PErtir (A.) : Observations à
propos de la note de R. Dollfus.
Poisson (R.): Grégarines de
Crustacés Amphipodes. Sur les
Grégarines parasites du tube di-
gestif du Gammarus pulex L..
T. LXXXV.
AT19
432
397
309
4o3
-28
394
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Portier (P.) et Rortraays (Mi!
R. de) : Disparition spontanée de
certains caractères sexuels secon-
daires chez un Coq. Etude histo-
logique du testicule. ........."
SazerAc (R.) et Levapiri (C.) :
Action du bismuth sur.le Tryÿpa-
nosome du nagana... .
SERGENT ( (Et et Edm.) : For-
mes leishmaniennes et leptomo-
nadiennes chez les Punaises de
Chauves-souris 2 Eten. nt
SERGENT (Edm.) : Sur l’hypo-
thèse de l’évolution des Sarcocys-
tis du Bœuf chez un Insecte héma-
tophage, hôte définitif. ........
Tawara (S.) : Du mode d'ac-
tion de l’adrénaline et des acides
vis-à-vis des toxines bactériennes.
Weser (A.) : Développement
expérimental d'œufs de Crapaud
dans l’oviducte de la femelle
adultes. ce.
Wegser (A.): Recherches sur
le développement de l’œsophage
chez quelques Reptiles algériens.
444
430
h13
, O8
ho L
A15
hx7
Réunion biologique de Lyon.
ALLEMAND-MARTIN (A.) : Del'in-
fluence des variations thermiques
des eaux de hauts fonds sous-ma-
rins sur la répartition et le déve-
loppement des larves de Hippo-
spongia equina de Tunisie......
Bouser et Noër : Du rôle de
défense anti-placentaire des élé-
ments leucocytaires de la ca-
duque re Mere Petite
Courmont (P.): Comparaison
des séro-réactions d’agglutination
et de déviation du complément
dans la tuberculose pulmonaire:
Gricoraki et PEsu : Sur une
nouvelle espèce de levure du
genre Debaryomryces : D. matru-
CN add doc 28 ie Bb
GuizztErmonD (A.) : Sur l’évo-
lution du chondriome et la for-
mation des chloroplastes dans
l’Flodearcmadensis tv e-ecr cer
GUILLIERMOND (A.) :
chondriome des Conjuguées et
des Diatomées. Vence
Morez (A.). MouriQuanp (G. ),
Micuez (P.) et Tnévenon (L.)
Sur l’absence de troubles électifs
du métabolisme du calcium os-
seux dans le scorbut expérimen-
Mouriquan» (G.) et Micnez
(P.) : Le jus decitron stérilisé
453
456
457
459
A62
466
469
est-il antiscorbutique ..........
Nicocas (J.) et Favre (M)
Traitement radiothérapique de la
lymphogranulomatose inguinale
SUDATOUE NE CPR PÉTER
Poricarp (A.) et Micxon (E.) :
Sur la détection histo-chimique
des carbures (huile de vaseline,
dans les tumeurs provoquées par
injection de ces corps dans les
LISSUS ERNEST MARRREESRRRE
Weizz (E.), Durourt (A) et
CHanovrrex (X.): Sur la réaction
de précipitation du benjoin col-
loïdal avec les liquides céphalo-
rachidiens pathologiques.......
h72
L73
475
Réunion biologique de Strasbourg.
ARroN (M.) : Sur le conditionne-
ment des caractères sexuels se-
condaires chez les Batraciens Uro-
JOleSE NN RE CCR ORE ;
Bzum (L.), Ausez (E.)et Haus-
«necur (R.) : Les variations de la
teneur du sang et des humeurs
en sodium et en potassium après
ingestion des sels de sodium et de
DOÉASSIUER.. 2e REA
Boëz (L.): Schizogonie et lé-
sions pulmonaires dans un cas de
toxoplasmose spontanée du Chien.
Courrier (R.) : Action de l’in-
gestion de corps thyroïde sur la
glande germinative mâle.
COURRIER (R.) : Sur le condi-
tionnement des caractères sexuels
secondaires chez les Poissons....
Josr (A.) : Sur un procédé spé-
cial de préparation du cerveau,
visant à rendre plus facile, dans
les pavillons de dissection, l’étude
de cet organe.......
LaBoRDE et LEMAY : Action des
substances radioactives sur l’a-
mylase/s 22e Re ee EEE
ScuwartTz (A.) et MEYER (P.) :
Un curieux phénomène d’auto-
matisme chez l’Homme.........
SrrogL (A.) : Sur la loi d’exci-
tation électrique. .......
VLÈs (F.) : Sur les varialions
de l’indice de réfraction de l’œuf
d'Oursin pendant la division...
Viès (F.): Technique pour me-
surer l'indice de réfraction d’un
œuf d’Oursin en évolution. .....
....:.
Réunion biologique de Lille.
Desoiz (P.) : Note zoologique
sur la larve d’Anthrenus museo-
TUM sv.
482
498: |
479
484
486
488
5o8
SÉANCE DU 23 JUILLET
Dunor (E.) et Gernez (Ch.) :
Variation physiologique de la
tension superficielle des urines.. 5o6
Poconowski (M.) et Dunor (E.):
Remarques sur les dosages du su-
crelen biblio nie ac bot
WERTHEIMER (E.) et Dusors
(Ch.) : SE? expérience de Regnier
de Graaf et les fonctions des vé-
Sicules séminales.:.....:.:..:.t 504
Réunion biologique de Nancy.
Corzix (R.) : Sur la présence
de corpusecules de Vater-Pacini
dans les ganglions Ilymphatiques
UE ARR trade Ce ds oO
CozziN (R.): Sur la structure
des corpuscules de Vater-Pacini
chez le Ghat::2,.::.. PRES 1. 0019
Hozcanpe (A.:Ch.) : Remar-
ques au sujet de l” emploi de l’al-
cool amylique en histologie..
JacouEs et AuBrior SÉébione
périostique du corps de la man- .
ROUTE RU à Mn tee DIS
Jacques el AuBRIor : Sur un
kyste congénital de la région mas-
TONTEMNEN LE eue ar sut net 515
Laurent (Mile M.) : À propos
des injections sous-cutanées de
lait en thérapeutique infantile... 20
Moncor (R.) et JENNESSEAUX
(L.) : Etude histologique et chi-
mique d’un kyste chyleux du
MÉSENÉSNTEM Eee Me er 000
Murtez : Les aspects parlicu-
liers de l’architecturé du corps
vertébral chez les Mammifères,
bipèdes ou quadrupèdes et chez
les Mammifères pisciformes.... Bor
Perrin (M.) et Remy (A.): Or-
tie et tuberculose... .. Fee 2. b20
PERRIN (M.\ et REMY (A. : Sur
quelques effets de l’extrait fluide
HOrHecneche Pre y
WATRIN (J.) : Modifications
fonctionnelles des cellules des
plexus choroïdes......::.. 4711020
Réunion roumaine de biologie.
Boroca (V.) ct GoLpner (J.):
Sur la structure de la paroi pro-
pre des canalicules séminipares . DS6
Botez (A.): Collection phleg-
moneuse à Bacilles d’Eberth au
cours de la fièvre typhoïde...... 589
BorTez (A.): Coloration vitale
‘ du Bacille de Lôffler par le violet
HET IeS AR AC Ana 568
Borez (A.) : La bactériolyse en
série par le violet de méthyle... 585
395
Borez (A.) : Contribution à l’é-
tude de la coloration vitale au
violet de méthyle
Crura (J.) : Sur la source d'’in-
lestation par l’Eustrongle géant.
DaneLopozu (D.)et Danuresco
(V.): Action de l’ésérine dans la
dissociation auriculo-ventriculai-
LE COMPILE Dane ere
DanEezoPpozu (D.) et Danuresco
(V.): Action de l’ésérine dans la
fibrillation auriculaire. .........
Daniezopogu (D.) et DanuLesco
(V.) : Recherches sur l’action de
la compression oculaire dans la
dissociation auriculo-ventriculai-
RE COMPISLE MANN ES RARE
HaATzE AN (J.) et Goïa (J.) :
Recherchés d'hématolowie expé-
rimentale chez l’Homme........
Ioxes:o (D.) et NasTA (M. ):
Sur la production du choc hémo-
clasique au cours de la glycosurie
PRIOR AITQUEN AE ANGES
Marinesco (G.) : Encéphalite
épidémique el grossesse. .......
Mariesco (G.) : Structure fine
de corpuscules tactiles. .........
MaRiNesco (G.) et RAscanu :
Contribution à la physiologie du
DAT IDSOMISERE EEE ENTER :
Micuaiz (D.): Sur l’éosinophi-
lie locale dans les affections ocu-
VITESSE D EN 5
Mina (J.) : Gigahitocytose cé-
ÉDralorsEmILe ASS SERRE Ne
=
@s
Norca : Aphasie sensorielle...
Norca : Sur l’aphasie motrice.
Norca : Sur le rôle du cervelet
dans la phonation......... dre
Pauzesco : Action de l'extrait
pancréatique injecté dans lesang
chez un animal diabétique... ..
PauLesoo : Action de l'extrait
pancréatique injecté dans le sang
chez un animal normal. :.......
Pauresco : Influence de la
quantité de pancréas employée
pour préparer l'extrait injecté
dans le sang chez un animal dia-
Dé tITCESREREEER Re
Paucesco : Influcnce du laps
de temps écoulé depuis l’injee-
ion intraveineuse de lextrait
pancréatique chez un animal dia-
HÉICUIE 06 0 dblob demo diapo 0e
ScriBAN (I.-A.) : Sur la pré-
sence des fibres musculaires aty-
piques dans la musculature de la
queue des Têtards de Batracien
Anoures et dans les myopathies
558
258
396 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
ee
primitives pseudo-hyÿpertrophi-
ŒUGS ME ÉD LA SR Een
Trancou-Rainer (M.): Etat du
trophoblaste d’un œuf humain
retenu près d'un an dans l’uté-
Trancou-Rainer (M.) : Etude
histologique de la muqueuse uté-
rine in situ dans un cas de gros-
sessettuDaires PAPE ere
UrecuiA (C.-I1.) : Les inclusions
cellulaires de l’encéphalite épidé-
OO RUBLS 0 50:00 014 3 0910 5 D DID NU on à
Vasiciu (T.) : Métaplasie mé-
dullaire dans le tissu cellulaire
DÉTICANCÉREUX RES ER Lee
Vasizru (T.)et CHerNBACH (M.) :
Note sur deux cas d’encéphalite
hémorragique avec syndrome lé-
ÉhATOIQUE PP ERREUR
Vasiziu (T.) et Roru: Diverti-
culitetuberculeuse 20h rc
Réunion biologique
de Buenos-Aires.
ARRILLASA (F.) et Guszrrez-
METTI (J.) : Action du chlorhy-
drate d’émétine sur le cœur...
Damranovica (H.) : Quelques
recherches sur la vitamine B...
Grusri (L.) ét Houssay (B.-A.) :
Altérations cutanéeschez les Cra-
pauds hypophysectomisés.......
Hu: (E.) : Influence des lésions
cérébrales et cérébelleuses sur la
D ATRESOS A EE do 0 80 d'A do A D ot
Pizcano Marueu (C.): Recher-
ches cliniques sur la vitamine B.
567
580
588
593
Réunion biologique de Lisbonne
Arronso (C.) : Un cas d’abcès
périnéphrétique à Bacilles typhi-
7
QUES A EEE CPR PR ERRCR 6or
AnciAEs (J.-H-C. de) : Sur les
altérations régressives du tissu
élastique dans l’utérus gravide.. 599
SALAzaAR (A.-L.) : Le chon-
driome tanophile lipogène (et
cristallogène ?) des cellules in-
terstitielles de l'ovaire de la La-
Réunion danoise de biologie
BissaanD (A.), HeNDRtKsEN (V.)
et Lansex (E.-J.) : Déréglemen-
tation neutralisatrice consécutive
à l’ablation des glandes thyroïdes
et parathyroïdes A ere #00
Ece (R-)et HENRIQUES (V.) :
Recherches comparatives sur la
teneur en glucose du sang arté—
riel et du sang veineux venant
desimuscies er PMP AE ERP EE 6ro
Heckscuer (H.) : Nouvelle mé-
thode pour la numération des
Bacilles vivants contenus dans
une ÉMUISLON. -- 0 AERCIRUE 6r2
Niezsen (F.) : Action exercée
par le corps jaune sur la matu-
ration des follicules et sur la cha-
leur dedastapines PMPEEREERRE 61/4
Norvic (J.) : Sur les anoma-
lies du métabolisme dans les
DSYChOSESL LEE PR CORPS Gr6
WazBum (L.-E.): Action du
chlorure de manganèse sur la
production de la foxine diphté-
Tiquers einen one Gr9
Wuzrr (F.): Etude compara-
tive sur les Méningocoques (types
anglais et danois) LP PIERRE 620
WuLrr (F.) : Recherches rela-
tives à la question des Méningo-
coques-tVpes.....:...#2. "05
SÉANCE DU 29 JUILLET 397
Présidence de M. P. Portier, vice-président.
GLYCÉMIE ET HYPERGLYCÉMIE EXPÉRIMENTALE
CHEZ LES SUJETS NORMAUX,
par M. Laseé, H. LaBBé et F. NEPvEUx.
Le taux moyen de la glycémie déterminé chez un sujet normal,
le matin, à jeûn et au repos, a été fixé, par les recherches d'assez
nombreux auteurs, entre 1 gr. et 1,10 gr. par litre. Mais les
variations autour de ce chiffre moyen sont importantes. Gilbert
et Baudouin ont noté que les différences, en plus ou en moins,
autour de la moyenne sus-indiquée, pouvaient atteindre 0,20 gr.,
soit donc environ 20 p. 100.
Nos propres constatations nous autorisent à admettre des varia-
tions plus fortes encore. La moyenne des glycémies de sept sujets
normaux étudiés par nous étant de 1,07 p. 1.000, le chiffre maxi-
_mum observé a été de 1,42 p. 1.000, le chiffre minimum observé
a été de 0,90 p. 1.000. L'écart du chiffre le plus élevé, avec la
moyenne, est de 0,35, soit plus de 30 p. 100. L'écart entre le
chiffre le plus élevé et le chiffre le moins élevé, représente
5o p. 100 du chiffre moyen. -
Deux d’entre nous ayant apporté à la microméthode de déter-
mination du glucose de Bang, généralement considérée comme
l’une des meilleures, quelques modifications dans le manuel
opératoire qui en augmentent la précision, nous avons jugé inté-
ressant de chercher à construire, en utilisant des dosages corres-
pondant à des prises très rapprochées, la courbe de l'hypergly-
cémie survenant après ingestion de glucose, chez des sujets nor-
maux à jeûn et au repos:
Nous avons fait ingérer à nos sujets, en une seule fois, 100 gr.
de glucose cristal dissous dans 150 c.c. d’eau (ce qui correspond
sensiblement à 45 gr. de glucose pur et une certaine proportion
de dextrine). La Done initiale était déterminée 5 minutes
avant l’ingestion, puis ensuite de 10 en 10 minutes ou de 15 en
15 minutes.
Dans ces conditions très précises, nous avons fait une série de:
constatations intéressantes. L’hyperglycémie alimentaire est la
règle chez les sujets normaux. Elle se produit avec une très
grande rapidité. Déjà manifeste à la première prise de sang (soit
5 à ro minutes après ingestion), elle atteint son acmé en 49 mi-
nutes en moyenne avec des extrèmes de 1 heure 30 et 20 minutes.
598 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Contrairement aux indications précédemment fournies par Ja-
cobsen, la moyenne de la flèche glycémique (ordonnée maxima
de la courbe) n'a pas dépassé 0,27 dans nos expériences. Chez
aucun de nos sujets, nous n'avons pu noter la glycosurie. Le
temps total nécessaire à l'élévation et à la descente jusqu’au retour
à la glycémie initiale, a atteint un peu moins de 2 heures, soit
1 heure 54 minutes en moyenne, avec des extrêmes de 45 minutes
et 2 heures 5o minutes.
La plupart des auteurs qui ont étudié la glycémie expérimentale
avaient noté que la glycémie s’abaissait parfois à la fin de l’expé-
rience à une valeur inférieure à celle du début. En poussant sys-
tématiquement plus loin que le retour à la glycémie de début !a
construction de la courbe, nous avons pu établir que l'hypogly-
cémie est presque toujours constatable. Son explication réside
dans le fait que la courbe d'hyperglycémie se rapproche d'une
sinusoïde. À une ordonnée maxima positive (point de l’axe des X
coïncidant avec la glycémie initiale) correspond quelque temps
après une ordonnée négative. ’
Nous avons constaté ce caractère sinusoïdal de la: courbe de
glycémie expérimentale chez 6 de nos sujets. Nous avons été
assez heureux pour fixer, chez l'un d'entre eux, aux 3 ordonnées 4
positives et 2 ordonnées négatives maxima :
Ê PURE Ordonnées positives Ordonnées négatives
Glycémie initiale maxima maxima
Levée seras 0,98 FOR AE 0,15 DT RE 0,98
DR Sen rase 0,09 DE tee ete) p)
DS Res de 0,09
Cette alternance d’hyper et d’hypoglycémie peut se comparer
aux oscillations d’un liquide dans un tube autour de sa position
finale d'équilibre. L’explication peut résider dans le fait que la
teneur du sang en glucose dépend à chaque instant d’un ensemble
complexe de phénomènes susceptibles d'agir en sens divers
déversement du glucose dans le sang après son absorption intes-
tinale ; dilution du volume sanguin ; échanges osmotiques entre
le sérum, les cellules, les lacs interstitiels ; rôle régulateur du
foie, etc... La courbe qui représente en fonction du temps la te-
neur en glucose du sang est nécessairement une courbe résultant
de la composition de ces divers facteurs. Aussi nous réservons-
nous de rechercher si, en dehors des périodes qui suivent une
ingestion de glucose, la glycémie d’un sujet normal ne subit pas
également des oscillations régulières se traduisant sur une courbe
d'allure sinusoïdale.
ee mes ee ce
5,
&
"
:
À
SÉANCE DU 23 JUILLET 399
HYPERGLYCÉMIE EXPÉRIMENTALE
CHEZ LES GLYCOSURIQUES ET LES DIABÉTIQUES,
par M. Laseé, H. Lasgé et F. NePvEux.
Après avoir déterminé la courbe moyenne d’hyperglycémie
expérimentale chez les sujets normaux, nous avons procédé à la
mème étude chez les diabétiques et les glycosuriques. Les sujets
choisis étaient témporairement aglycosuriques. Chez tous, l’inges-
tion de glucose (100 gr. de glucose cristal) a provoqué de la gly-
cosurie passagère, disparue avant la fin de l'expérience.
Le tableau ci-dessous résume les principales caractéristiques de
l'épreuve d'hyperglycémie chez 13 glycosuriques et diabétiques.
Ordonnée Ordonnée Temps d'arrivée
Glycémie positive négalive à l'ordonnée Temps
Sujets initiale maxima maxima positive maxima (lotal Glycosurie
BON MAT NERUr AS 1,29 1,9 0,12 1 h. 20 4 h. 5o' +.
Com NN Sas 0,91 1,09 » NA DOMN ES Ne +
ID RARE NES Gr 0,79 o,6r 1 h. 30’ 3 h. 50’ +
DOS RENE MR ER (I) 1,05 1,24 0,25 x h. 45! Sins Si +
Darinnuer Se Are 1,48 1,87 » 3 h. env.7 h. +
Ne OPEN AP ERCESENERSS 1,40 1,71 0,66 TN ATOL 3 h: 15° +
(COS EE MAR ER (I) 1,03 1,00 0,22 In ot 9h20! +
Coch. (Il) quatre jours :
AH eee 0,99 o,67 0,39 OA DE 2h50) +
CA ER NRA At 1,00 2,27 Oups rh 5 4 h. 45’ +
Jac. (polyurie dia. insi.) 0,95 0,93 o,14 1h. 45! Sn UE +
Val. (diab. non réduite). 1,55 hd) 0,14 o h. 4o' HAINE
Game near Mt 1,70 0,80 » On ST oN +
ÉTÉ ARR RENE a 1,58 052 100) na eat h h. 30! “
Moyennes 2% NT 25 1,20 0,29 Thror h h. +
A
Ces résultats, comparés à ceux que donne l'épreuve d’hyper-
glycémie chez les sujets normaux, suggèrent quelques remarques
intéressantes. Chez les glycosuriques et diabétiques réduits (agly-
cosuriques), la glycémie à jeûn, le matin, au repos, est un peu
plus élevée que chez les sujets normaux : 1,25 au lieu de 1,07. La
marge séparant les chiffres extrêmes (de 0,91 à 1,70) est élevée. Le
taux de l’hyperglycémie maxima est supérieur à celui qu'on ob-
serve chez le sujet normal, mais le temps nécessaire pour y
arriver est plus long : r heure r9 minutes au lieu de 49 minutes.
L’hyperglycémie dure plus longtemps. L’allure de la portion des-
cendante de la courbe est plus traînante : { heures au lieu de
1 heure 54 minutes. L'apparition de la glycosurie est la règle. Elle
est souvent forte et disparaît avant la fin de l'épreuve dans les
cas que nous avons étudiés. La courbe est également sinusoïdale
mais les ordonnées maxima positives et négatives, au lieu d’être
400 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
r
presque égales comme chez les normaux, sont différentes. L'or-
donnée négative est plus petite que l’ordonnée positive, les oscil-
lations sont moins brusques. L'organisme est plus lent à rétablir
l'équilibre en glucose entre le sang et les tissus et à faire dispa-
raître l'excès des hydrates de carboné en les métabolisant. Le
rein prend, de son côté, une part plus ou moins importante à
cette élimination.
jee
ethpéumentat APE hot Oua x,
Couvbe modenne d cn
Couxt o moyenne d ñ pue Ly tenu a
Lyperu men Eal on q bye vus qe Æ
À, dub ét ques
En résumé, la dissemblance des courbes de glycémie expéri-
mentale chez les normaux, les glycosuriques et les diabétiques,
est frappante. L'établissement de cette courbe chez un malade
permet de déterminer en lui un trouble dans le métabolisme des
hydrates de carbone et de se faire une idée de sa gravité.
SÉANCE DU 23 JUILLET AO1
Du MODE D'ACTION DE L'ADRÉNALINE ET DES ACIDES
! VIS-A-VIS DES TOXINES BACTÉRIENNES,
par S. TAWARA.
Dans ces Comptes rendus (1), À. Marie a établi que l’adrénaline
neutralisait la toxine tétanique. Cette action établie, j'ai voulu
en rechercher la cause.
Au Japon, Tachigara est arrivé aux conclusions suivantes
Quand on injecte chez un Lapin, dans la veine auriculaire, une
solution de glucose ou d’adrénaline produisant l’hyperglycémie,
l'animal ne meurt pas, même si on fait postérieurement une
injection intraveineuse de virus en quantité suffisante pour tuer
l'animal en moins de deux heures. On est même arrivé à sauver
des Lapins, après leur avoir injecté environ dix fois la dose mor-
telle. An
Avant voulu vérifier ce fait par moi-même, j'ai procédé à des
expériences, d’abord sur des Souris, avec de la toxine tétanique.
. La solution que j'ai utilisée est une solution de chlorhydrate
d'adrénaline Takamine à r p. 1.000. Je résume les résultats
obtenus.
Avant d'injecter à une Souris, sous la peau de la patte, une
dose mortelle de toxine tétanique, j'ai soin chaque fois d’en véri-
fier la toxicité sur d’autres sujets. J’ai injecté de l’adrénaline, à
diverses doses, aux différentes pattes de la même Souris et à des
heures différentes, soit immédiatement avant l'injection de la
toxine, soit 3o minutes, ou 1, 2, 3 heures auparavant : chaque
fois l'animal a succombé. C’est dire que les résultats que j’ai
obtenus diffèrent de ceux de À. Marie.
En employant le même procédé, j'ai essayé, au lieu d’adré-
naline, différentes quantités d’une solution de glucose à 70 p. 100,
mais le résultat a toujours été le même : je n’ai pas pu sauver
l'animal. [Il m'a donc été également impossible d'obtenir le ré-
sultat qu'a obtenu Tachigara avec des Bactéries vis-à-vis des
Lapins. ;
Ensuite, après une injection préalable de toxine, j'ai continué
à injecter, sous.la peau, des doses variables d’adrénaline ou de
glucose à différents intervalles : si on administre la dose conve-
nable au moyen dun nombre approprié d’injections, on peut
prolonger la vie de l’animal, mais une trop grande quantité ou
des injections trop fréquentes entraînent la mort immédiate.
Même appliqué avec tout le soin voulu, ce procédé ne prolonge la
(1)-C. R. de la Soc. de biol., n° 16, 1919.
402 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
vie de la Souris que de quelques jours, sans jamais la sauver défi-
nitivement. Le résultat n’est donc guère satisfaisant.
Ultérieurement, j'ai été amené à injecter, sous la peau de la
Souris, un mélange d’adrénaline et de toxine tétanique : dans
ces conditions, j'ai constaté une neutralisation notable. Par
exemple, l’injection de o,r c.c. d’adrénaline à 1 p. 1.000 assure
la survie d’une Souris ayant reçu 2,5 doses mortelles de toxine.
De même, une Souris a été sauvée par une quantité double d’adré-
naline pour quatre doses mortelles de toxine, par une quantité
triple d’adrénaline pour cinq fois la dose mortelle de toxine (solu-
tion à 0,2, 0,3). |
Poussant plus loin mes essais, j'ai ajouté à la solution toxique,
au lieu d’adrénaline, de l’eau salée ou du glucose (30 p. 100) :
aucune action de neutralisation ne s’observe. Le mélange de ces
solutions s'effectue dans une seringue, en une minute, à la tem-
pérature ambiante, afin de soustraire la toxine et l’adrénaline à
l'influence de la lumière, de l’air, de la chaleur, etc.
Pour déterminer la cause de la neutralisation produite par
l’adrénaline mélangée à la toxine tétanique, j'ai fait les essais sui-
vants : le chlorhydrate d’adrénaline Takamine, dont je me suis
servi, présentait une réaction acide, et j’ai pu vérifier qu'il ren-
fermait 0,03 p. 100 d’acide chlorhydrique ; pour conserver la
solution en bon état; on y ajoute, en effet, 0,03 p. 100 d’acide
-chlorhydrique et 2 p. 100 d’acide borique. L'idée m'est alors
venue de préparer, avec de l’eau distillée, une solution renfermant
les proportions ci-dessus d'acide chlorhydrique et d’acide borique,
et, diluant la toxine dans cette solution, j’ai injecté le tout sous
la peau de la Souris. Ce mélange a présenté la même action neu-
tralisante que l’adrénaline. Cela m'a amené à supposer que
l’action est causée par l'acide.
Ensuite, j’ai recherché, par les mêmes procédés, l’action de
différents acides vis-à-vis des toxines. Les plus forts sont les acides
chlorhydrique et nitrique, puis l'acide sulfurique, ensuite les.
acides oxalique, succinique et acétique, et enfin, le plus faible,
l’acide borique. Cela explique que la force de neutralisation dé-
pend de la valeur de dissociation des ions H.
Les mêmes résultats ont été obtenus pour la toxine diphtérique,
en expérimentant sur des Cobayes.
Mes recherches m'ont amené à comparer mes expériences avec
celles de Tachigara. Mais, dans le cas de Tashigara, il s’agit de
neutraliser, par l’adrénaline et le glucose, les Bactéries injectées
dans la veine auriculaire du Lapin : mes essais me paraissent
tout à fait différents quant au mécanisme de neutralisation.
(Travail fait sous la direclion du P° Mita).
SÉANCE DU 23 JUILLET 403
GRÉGARINES DE CRUSTACÉS AMPHIPODES.
SUR LES (GRÉGARINES PARASITES DU TUBE DIGESTIF
pu Gammarus pulex L.,
par R. Porssox.
Les différents auteurs qui ont étudié les Grégarines parasites
du tube digestif du Gammarus pulex L. ont constaté l'existence
de différentes formes. C’est ainsi que nous connaissons
Gregarina longissima Siebold 1839,
Gr. longissima. Sieb. (Formes &, 6 et y ?} Kôlliker 1848,
Gregarina longissima Sieb et Gr. gammari Dies. L. Plate 1886,
Gregarina longissima Sieb. et Gregarina sp. L. Pfeiffer 1895.
De cette courte revue bibliographique, il résulte que si les di-
verses observations concordent en ce qui concerne Gr. longissima.
il n'en n’est pas de même en ce qui concerne Gr. gammari.
J'étudierai tout d’abord les stades de la vie végétative, ainsi
que les principaux caractères de la première forme.
Gr. longissima=Didymophyes longissima Sieb. a été rangée
dans les Didymophyidae par À. Labbé (1899), qui s’est basé sur
les observations de Külliker (1848), lesquelles mentionnent la
disparition du septum dans les syzygies ägées. Les plus jeunes
stades que j'ai observés sont fusiformes avec un noyau peu chro-
matique. Ils sont piqués sur le plateau des cellules épithéliales de
l'intestin moyen du Gammarus et dans la région antérieure de
cette portion : ils mesurent de 7 à 8 nv de longueur (fig. r). Ce
stade est de très courte durée ; le parasite s’affaisse sur lui-même,
sa région antérieure s'étale considérablement jusqu'à recouvrir
complètement le plateau de la celule épithéliale (fig. 2). Lorsque
cet étalement est terminé, le parasite a pris un aspect massif et
sa croissance commence. La différenciation des différentes ré-
gions du corps débute par la partie postérieure, et ce qui donnera
le deutomérite semble sortir progressivement de la masse sous
forme d’un gros mucron cylindrique. Ce mucron, au début,
apparaît entouré d’une sorte de collerette (fig. 3) ; puis la colle-
rette disparaît (fig. 4-5) et le mucron continue son accroissement
pour donner le deutomérite (fig. 6-7). Lorsque le parasite atteint
une longueur de 12 u, sur une largeur de 8 à 10 u (1) environ,
la zone en contact avec le plateau cellulaire décroît progressive-
ment ; une première cloison se forme, puis une deuxième (fig. &)
et la jeune Grégarine, dont’ l'allongement s’est encore accentué,
(1) Largeur prise au niveau du noyau.
404 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
x
Fig. 1 à 11 >< 1200 (voir texte). ANT
Fig. 19 a >< 550. — Fig. 12 blet c (noyaux du primite et du satellite L
au voisinage de l’enkystement) >< 550.
SÉANCE DU 23 JUILLET 405
est complètement différenciée. Elle se compose d’un épimérite (1),
en forme de mucron cylindro- conique de 2 u de longueur, d'un
protomérite très court de 3 u à 3,5 u et d'un grand deutomérite
mesurant de 25 à 30 w et contenant le noyau qui possède un gros
nucléole (fig. 9). La Grégarine ne tarde pas à se détacher et à
devenir libre ; mais elle se détache toujours avec son épimérite
(fig. 10-11). Elle peut, dès ce moment, s’accoupler ; l'épimérite du
satellite pénètre dans le deutomérite du primite par refoulement
et son protomérite se moule sur lui. La syzygie ainsi formée con-
tinue sa croissance ; elle peut se refixer temporairement, à l’épi-
thélium intestinal de l'hôte, par l'intermédiaire de l’épimérite du
primite. Le couple peut atteindre de 5oo à 650 y de longueur, le
primite étant généralement d’une taille un peu inférieure à celle
du satellite. Parmi ces syzygies quelques-unes présentent un satel-
lite si intimement accolé au primite que le septum, dont la paroi
est très mince, est très difficilement visible, mais, dans la règle,
ce septum reste parfaitement visible (fig. 12 a). Ce caractère, joint
à la permanence de l’épimérite, contribue à différencier la Gré-
garine du G. pulex des autres Didymophyidae des Insectes, les-
quelles perdent, dans la règle, leur épimérite et sont si intime-
ment fusionnées dans les syzygies que Stein (1848) avait pris ces
dernières pour des individus solitaires à deux noyaux. Cette erreur
a été corrigée dans la suite par L. Léger (1892).
Les syzygies anormales à 2 ou 3 satellites sont assez fréquentes
(formes $ de Kôlliker). Assez souvent aussi, on peut observer,
mêlés aux syzygies, de grands sporadins solitaires mesurant, jus-
qu'à 40o u de longueur.
Les kystes sont très difficiles à recueillir ; ils sont sphériques et
ne présentent pas de sporoductes. Des couples non enkystés sont
parfois rejetés avec les excréments ; peut-être certains d’entre eux
sont-ils capables, à maturité, de s’enkyster ainsi en dehors de
l'intestin.
Les différents caractères de Gr. longissima sont donc : 1° per-
sistance de l’épimérite ; 2° persistance, dans la règle, du us
du satellite ; 3° absence de phase intracellulaire au cours du déve-
loppement ; 4° absence de sporoductes aux kystes. Ces caractères
sont suffisants, à mon avis, pour retirer cette Grégarine du genre
Didymophyes et pour la placer dans le genre Uradiophora (2). Ce
genre comprend donc actuellement :
(x) Cet épimérite enfoncé dans l’épithélium joue le rôle d’organe de fixa-
tion (type 2 Pyxinia de Léger et Duboscq, 1904).
(2) Le genre Uradiophora a été créé par Mercier (1912) pour la Grégarine de
la Caridine. Chez cette Grégarine (U. cuenoti) le deutomérite du satellite pré-
sente un segment atrophique (appendice caudal), mais ce caractère est plutôt
un caractère spécifique qu'un caractère générique ainsi que Mercier l’avait
déjà soupçonné.
406 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
U. Cuenoti Mercier 1912, Grégarine parasite du tube digestif de
la Caridine (Atyäephyra desmaresti Millet) ; U. mercieri Poisson
1921, Grégarine parasite du tube digestif d'Orchestia littorea
Mont. ; U. longissima Sieb. 1839 (Poisson 1921), parasite du tube
digestif du Gammarus pulex I.
Quant à la seconde Grégarine du G. pulez, tour à tour identifiée
sous le nom de Gregarina gammari Dies, de Gregarina (forme Y)
Kôlliker, de Gregarina n. sp. L. Pfeiffer, c’est très vraisemblable-
ment une Cephaloidophora. Mais l'hôte normal de cette seconde
Grégarine n'est probablement pas le G. pulex. En effet, j’ai
observé que dans les G. pulex provenant de stations où cette
forme existe seule, on trouve uniquement U. longissima. On
sait, par contre, que le tube digestif de l’'Echinogamunarus
berilloni Catta est parasité par une Cephaloïdophora (C. echt-
nogammarti Poisson 1921). Or, quand les deux espèces de
Gammarides vivent côte à côte dans une même station, c’est
alors que l’on peut trouver dans l'intestin du G. puilex la Gré-
garine à allure de Cephaloïdophora. Vraisemblablement, les Gam-
marus pulez s’infectent au contact des £. berilloni.
SIGNIFICATION PHYSIO-PATHOLOGIQUE
DÉ LA MARGINATION DES CHONDRIOSOMES DE LA CELLULE HÉPATIQUE
AU COURS DE L'INTOXICATION PAR LE SULFONAL,
par Ë. GRYNFELTT et R. LAFoNr.
Dans une note récente (1), nous avons indiqué que le chon-
driome de la cellule hépatique du Lapin réagit à l’action toxique
du sulfonal par un double processus: 1° transformation des chon-
driocontes en mitochondries ; 2° margination des mitochondries,
qui se groupent en amas à la périphérie du corps cellulaire, des-
sinant une bordure irrégulière presque continue (fig. 2).
Cet aspect de l'appareil mitochondrial, si différent de celui de
la cellule normale (fig. :), s’observe à peu près constamment
dans les cellules de nos aniriiaux à expérience. Au cours de l’in-
toxication aiguë, la margination s’accuse déjà par l’affluence des
chondriosomes le long des travées intervacuolaires du cytoplasme,
indice de leur émigration de la portion juxta-nucléaire du chon-
driome vers la périphérie. Elle n’est complètement réalisée que
dans l’intoxication chronique.
Il s’agit vraisemblablement de mouvements passifs. Nous pen.
(1) C. R. de la Soc. de biol., 8 juillet 1921, t. LXXXV, p. 292.
SÉANCE DU 23 JUILLET 407
sons, avec Policard (1), qu'il existe normalement une véritable
circulation des chondriosomes, entraînés par un lent chemine-
ment du protoplaäsme, au sein duquel se créent des courants com-
parables à ceux que l’on observe, sur le vivant, dans la « cy-
close », chez les protistes. Dans les foies intoxiqués, le sens de
celte circulation est sans doute modifié, de telle sorte que les
Figure 1.
4
chondriosomes sont entraînés vers la périphérie des cellules hépa-
tiques, et y restent. Ils s'accumulent au-dessous de ses faces
latérales, en contact avec les capillaires, vecteurs du poison.
La situation nouvelle qu’occupent les mitochondries, amène à
penser qu'il s’agit d’une attitude de défense de la cellule hépa-
tique. Il semble qu'elles sont douées d’une sorte de chimiotac-
Figure 2.
tisme positif pour la substahce toxique, et qu’elles sont reteriues
dans les zones où se fait la pénétration du poison, c’est-à-dire à la
périphérie. Elles réalisent ainsi un appareil de protection vis-à-vis
de ce produit, soit qu'elles l’'annihilent en le décomposant et en
fixant ses éléments, soit qu’elles élaborent des substances anti-
< ?
(a) C- À. de la Soc. de biol., 27 janvier 1912, t. LXXXII, p. 137.
408 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
toxiques qui le neutralisent. La constitution chimique du chon-
driome et son rôle, actuellement bien connu, d'appareil de fixa-
tion et d'élaboration des substances chimiques les plus diverses,
rendent vraisemblable cette hypothèse, dont la cytochimie pourra
seule fournir la démonstration.
En résumé, au cours de certaines intoxications légères et long-
temps prolongées, telles que nous les avons réalisées par le sul-
fonal (r), la vitalité de la cellule hépatique n’est pas gravement
compromise, mais son chondriome subit dans la répartition de
ses éléments, des modifications très nettes, aboutissant à la mar-
gination des mitochondries. On doit interpréter ce phénomène,
semble-t-il, comme une réaction de défense de la cellule vis-à-vis
de la Sens toxique.
SUR L'HYPOTHÈSÉ DE L'ÉVOLUTION DES 9Sarcocyslis Du Bosur
CHEZ UN INSECTE HÉMATOPHAGE, HÔTE DÉFINITIF,
/
par Em. SERGENT.
Pour prélever le sang des gros animaux en vue d’un examen
microscopique nous piquons la peau avec un vaccinostyle, pro-
cédé très simple qui ne lèse pas les tissus comme la section par
des ciseaux. Chez un Veau de 10 mois, de race croisée, une gout-
telette de sang obtenue par piqûre de la peau de la joue nous a
montré des spores de Sarcosporidies. On a compté 5o spores sur
un étalement de sang, au milieu de 3 à 4 millions de globules
rouges, c'est-à-dire dans moins d’un millimètre cube.
Ces spores sont de deux types. Nous donnerons d’abord leurs
caractères communs, puis les particularités de chaque type.
Préparation colorée au Giemsa. Les spores ont une forme ova-
laire ou bien une forme arquée avec une extrémité obtuse et
l’autre aiguë. Elles se laissent facilement déformer par les glo-
bules rouges voisins ou par les hasards de l’étalement. Elles sont
parfois repliées sur elles-mêmes. L’extrémité étroite est remplie
par une masse chromatique homogène, d’une couleur rouge ou
rose uniforme. Cette tache rose occupe un quart environ du
corps (capsule polaire P). Elle est parfois plus réduite de volume.
La limite de cette masse chromatique, du côté du cytoplasme, des-
sine une ligne irrégulière, souvent concave, parfois déchiquetée.
Cette limite est parfois nette, et parfois la teinte rose s’adoucit
progressivement vers le cytoplasme. On n'a pas vu de striation.
(1) Le détail de nos expériences paraîtra dans Ja thèse de Mlle Lafont, Mont-
pellier, juillet 1921.
SÉANCE DU ?3 JUILLET 469
/. €
Le cytoplasme occupe le 2° et le 4° quart du corps. Il est parfois
bleu intense pommelé, parfois bleu-vert clair ou mauve. Il est
parsemé de grains chromatiques. On voit parfois aussi ces grains
sur la tache rose de l’extrémité aiguë. Le noyau occupe le 3° quart
du corps, au milieu du cytoplasme. Il se présente sous la forme
d'une tache rose contenant des filaments chromatiques enchevé-
trés. Il est arrondi ou bien dessine une bande transversale. Les
spores étaient 4 fois réunies par 2, 1 fois elles formaient un
groupe compact de 5 éléments accolés.
Dimensions. Longueur moyennne : sur 46 spores, 34 ont de
13,5 u à 14,5 L de longueur. Longueur maxima : 18 n pour une
spore très étirée par l’étalement ; minima : 13,2 u Largeur
moyenne : 29 sur 46 ont de 5 u à 6 n de largeur. Largeur maxima :
6,8 mu; minima : {4 u. En résumé, dimensions moyennes : 14 u
de longueur sur 5,75 u de largeur.
Dimorphisme. Ceci étant le tableau général, on peut distinguer
2 types parmi les spores : l’un est plus petit ; son cytoplasme est
fortement coloré en bleu profond ; la masse chromatique de l’ex-
trémité étroite est compacte, d’un rouge sombre uniforme, avec
un bord net quoique sinueux ou échancré du côté du cytoplasme.
L'autre type est plus volumineux, plus large surtout, ovalaire au
lieu d'être réniforme ; le cytoplasme est pâle, rose, ou mauve, ou
bleu-vert ; la masse chromatique de l'extrémité étroite est très
peu abondante, sa teinte, qui est rouge sombre à l'extrémité de
l'élément, s’adoucit progressivement du côté du cytoplasme, les
2 teintes de la masse apicale et du cytoplasme se fondent l’une
dans l’autre par une transition insensible. On dirait une fonte
de la masse chromatique apicale. Ce dimorphisme est particuliè-
rement facile à constater en 2 points de la préparation, où l’on
voit chaque fois 2 parasites de type différent, accolés tête-bêche.
Le premier type a les caractères des éléments femelles, le second
celui des éléments mâles.
Ces spores ressemblent, par leur forme et leurs dimensions, à
celles de Sarcocystis blanchardi, qui ont environ 13 u sur 4 u dans
le dessin publié par Doflein (1).
Leurs dimensions sont bien supérieures à celles de Sarcocystis
besnoiti Marotel 1912 (=Gastrocyslis besnoili, =Besnoilia bes-
noiti). Besnoit et Robin donnent, pour les spores de S. besnoili,
les dimensions de 5 à 8 u sur 2 u, avec forme en banane et noyau
unique (2). Franco et Borges indiquent 4, 5 u sur 1 u à 1,8 u avec
(x) Lehrbuch den Protozoenkunde, 4° éd., 1916, p. 1071.
(2) Ch. Besnoït et V. Robin. Sarcosporidiose cutanée chez une Vache. Revue
vétérinaire, t. XXXVIT, novembre 19712.
BioLocre. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 29
AÏQ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
forme fuselée ou arquée et noyau central (r). Il y a loin de ces
dimensions aux 14 u sur 5,75 u des spores de notre Veau.
La peau de la joue, qui avait été piquée, était d’un aspect abso-
lument normal. Le sang du Veau était examiné toutes les se-
maines de la même façon ; les spores ne furent vues dans le sang
qu'une seule fois ; les autres piqûres, des semaines précédentes
et des semaines suivantes, effectuées dans la même région, n’en
montrèrent pes.
On peut se demander si les spores éparses dans le sang qui
sourd à la peau étaient libres dans le courant sanguin à l'inté-
rieur des vaisseaux, ou bien si elles proviennent simplement d’une
Sarcosporidie des muscles peauciers ou des muscles des parois
vasculaires, déchirés par le vaccinostyle en même temps que le
vaisseau sanguin (2). Watson (3) dit avoir trouvé des spores dans
le sang circulant. D'autre part, Besnoiïit et Robin, puis Franco et
Borges ont décrit une sarcosporidiose cutanée de la Vache, qui
n’est pas toujours accompagnée de lésions bien apparentes de la
peau. Nous avons vu plus haut que les spores de la sarcosporidiose
de Besnoit et Robin sont d’ailleurs très différentes de celles que
nous avons observées.
Quoi qu'il en soit de l’origine des spores, il reste le fait qu'elles
sont intimement mêlées au sang de la petite plaie. Si celle-ci était
due non pas à un vaccinostyle, mais à la trompe d’un Insecte pi-
queur et suceur de sang, cet Insecte ingurgiterait une grande
quantité de spores. On peut donc penser qu’un Insecte vulnérant
et hématophage est peut-être le second hôte de la Sarcocystis.
Cette hypothèse a déjà été exprimée en 1912 par Minchin (4) &
propos de la constatation, par Watson, de la présence de spores
dans le sang.
D'autre part, Darling (5) a émis, en 1915, l'idée que les Sar-
cosporidies sont des formes aberrantes, chez le Vertébré, de para-
sites provenant d’Insectes ou d’autres Invértébrés. J.-W. Scott (6).
qui avait d’abord pensé que les Vertébrés ne sont que des hôtes
occasionnels et que l'hôte définitif renfermant les stades sexués
(1) E. Franco et I. Borges. Sur la sarcosporidiose bovine. Arq. Instit. bact.
Camara Pestana, t. IV, f.3, 1915, p. 269-2809. Voir les figures 14, 18, 19, 20, 21.
(2) En faveur de cette seconde hypothèse, nous citerons la figure formée en
un point de la préparation par 5 spores, ayant les caractères d'éléments fe-
mélles. Elles sont accolées les unes aux autres, disposées radiairement, leur
extrémité obtuse en dehors.
(3) Journ. comp. Pathol. and Therapeut., t. XXIT, n° r mars 1909, Pp. r-10.
(4) An introduction to: the study of the Protozoa, 1912, p. 420.
(5) S. T. Darling. Sarcosporidia encountered in Panama. Journ. of Parasilo-
l0gY, €. "x, n°3, 1919, D. #19-120:
(6) J.-W. Scott. Some Notes and Experiments on Sarcocyslis tenella Raïlliet.
Journ. of Parasil., t. IT, 1915, p. 20-24, et t. V, 1918, pp. 45-60.
sax
SÉANCE DU 23 JUILLET Alt
du parasite est vraisemblablement un Insecte, se montre, dans
un travail récent (x); d’un avis différent. Galli-Valerio (2) se rallie
à l'hypothèse de Darling.
En résumé, notre observation montre que dans une seule
piqûre un Insecte, tel qu'un Taon ou un Stomoxe pourrait avaler
des centaines ou des milliers de spores des Sarcocystis de Bovins,
et que ces spores sont dimorphes, ayant, les unes des caractères
d'éléments mâles, les autres des caractères d'éléments femelles.
Ces constatations sont favorables aux hypothèses de Minchin et
de Darling.
(Institut Pasteur d'Algérie).
SUR LE PARASITE DE LA PÉRIBRONCHITE NODULAIRE DU CHEVAL,
par Cu. PÉraRp et J. DESCAZEAUXx.
La péribronchite nodulaire du Cheval est une affection saison-
nière (juillet et août), se traduisant par l'apparition, dans le
parenchyme pulmonaire superficiel, de nodules de la grosseur
d’une noisette ow d’une noix (boutons de chaleur des bouchers),
dont le centre est occupé par une bronchiole. La nature parasi-
taire de ces lésions a été mise en évidence par Liénaux en r9o»,
par Césari et Alleaux en 1908 (3).
Ces derniers auteurs ont extrait des lésions, par dissociation,
une larve de Nématode mesurant 1,650 min. de longueur sur 70 x
de largeur ; que. Raïlliet et Henry ont estimé devoir être « vrai-
_semblablement la larve du Spiroptère de l'estomac ».
Nous avons, à différentes reprises, isolé des nodules jeunes de
péribronchite, une larve vivante de Nématode. Cette larve est
logée dans la bronchiole qui occupe le centre du nodule: pour l’at-
teindre, il suffit d'ouvrir avec de fins ciseaux la petite bronche qui
s'enfonce dans la tumeur, en la suivant dans toutes ses ramif-
cations. En arrivant vers le centre, on constate que la lumière
de la bronchiole et de ses ramifications est obstruée par un magma
. blanc jaunâtre ; fibrineux, dans les lésions jeunes ; caséeux, puis
calcaire, dans les lésions âgées. Le contenu des bronchioles, pré-
levé avec une aiguille lancéolée, est dissocié dans l’eau distillée,
dans le couvercle d’un tube Borrel, sur la platine du binoculaire.
(x) J:=W. Scoït, Idem, t. VI, 1920, p. 157-166.
(2) B. Galli-Valerio Are Sarcosporidia aberrant Forms of Cnidosporidia of
Vertebrates ? Journ. of Parasit., t. II, 1916, p. 126-198.
(3) Césari ct Alleaux, in H. Martel. Rapport annuel sur les opérations du
_ service sanitaire de la Seine, 1908, p. 269.
AÏ£ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Dans les lésions jeunes, la larve est vivante, et se dégage rapide-
ment ; elle est généralement douée de mouvements très actifs.
Cette dissection permet de suivre la formation des lésions ;
la larve, après avoir remonté les bronches, est obligée de s'arrêter
dans une bronchiole lorsque ses dimensions ne lui permettent
pas d'aller plus loin. À ce niveau, elle provoque, par sa présence
irritante, une inflammation de la bronchiole, avec épaississement
très accusé de la muqueuse ; il se produit ensuite une réaction
péribronchique atteignant le parenchyme contigu.
Fr. ee ; AE
Jlête «4 Queuc a à Vanr 44 pen ren cite nodularre
190 p
Les larves que nous avons isolées sont toutes semblables ; elles
présentent les caractères suivants : corps régulièrement cylin-
drique, finement strié transversalement, légèrement atténué aux
deux extrémités. L’extréimité antérieure présente immédiatement
en arrière de la bouche une espèce de collet ; la queue recourbée
vers la face dorsale, se termine par un bouton garni d'épines. La
longueur est de 2,8 mm. à 3 mm. ; la largeur varie entre 6o u et
90 u. La tête présente une ouverture circulaire, donnant accès
dans un court veslibule, limité par deux lèvres épaisses et chiti-
neuses. Ce vestibule est prolongé par un pharynx étroit, cylindri-
que, jusqu'à 8o uw de l'extrémité antérieure. L’œsophage cylin-
drique, à lumière étroite, va en s’élargissant jusqu’à 700 & de
l'extrémité antérieure ; il se continue par un intestin cylindrique, :
occupant les 2/3 de la largeur du corps, se terminant par un
anus en clapet, à 100 u de l'extrémité postérieure. À environ 165 u
de l'extrémité antérieure, on note la présence d’un anneau
nerveux,
Cette larve diffère sensiblement par sa longueur de celle isolée
par Césari et Alleaux; il doit néanmoins s'agir de la même espèce.
Notre larve est identique à celle que l’on trouve en France dans
1
SÉANCE DU 23 JUILLET A3
. les plaies d'été, à celle trouvée par l’un de nous dans la trompe
de la Mouche domestique (1) et dans les tumeurs jeunes de l'es-
tomac du Cheval, dues à l’Habronema megastoma.
Nous croyons donc pouvoir identifier cette larve à celle d’Ha-
bronema megasioma.
Le mode d'infection n'est pas élucidé ; il est probable que, pour
la production de ces nodules parasitaires du poumon du Cheval,
la Mouche domestique joue le même rôle d'hôte intermédiaire que
pour les plaies d'été, rôle qui, pour ces dernières, a été démontré
ar les recherches de Van Saceghem (2), Descazeaux (3 ull (4).
par | herches de Van Saceghem (2), Descazeaux (3), Bull (4)
(Laboratoire du Professeur Mesnil, Institut Pasteur).
FORMES £LEISHMANIENNES ET LEPTOMONADIENNES CHEZ LES PUNAISES
DE CHAUVES-SOURIS,
par Et. et Ed. SERGENT.
Chatton et Courrier ayant observé, en Alsace, un Trypanosome
de la Chauve-souris dont l’évolution rappelle celle de Schizotry-
panum cruzi se sont demandés si les Chauves-souris ne jouaient
pas le rôle de réservoir de virus du goître de l'Homme et « sug-
gèrent le rôle probable, comme vecteurs, de Diptères à larves
aquatiques » (5).
Or, les Punaises des Chauves-souris piquent volontiers l’Hom-
me. Les habitants de la gare de Debrousseville (département
d'Oran) nous ont signalé, depuis de nombreuses années, qu'ils
sont incommodés par les piqûres des Punaises des Chauves-souris
qui habitent sous le toit de la gare. On voit ces Punaises descendre
le long des murs. Nous avons examiné, en juin 1921, le sang du
cœur de 9 Chauves-souris en même temps que les frottis des or-
ganes de 9 Punaises prélevées sur elles.
Nous avons donné, en 1905, la première description des Try:
panosomes de Chauves-souris et montré la fréquence de ces para-
(x) Descazeaux. Contribution à l’étude des plaies d'été. Bull. Soc. centrale
méd. vétér., 1920, t. XCVI, n° 12, p. 200. S
(2) Van Saceghem. Bull. de la Soc. de path. exot., t. X, n° 8, 1915, et t. XI,
DO 7 TOES.
(3) Descazeaux. Loc. cit.
. (4) Bull, in Sanülary Entomology, Relations of Insects to the parasitics Worms
“of Vertebrates, Ransom.
- (5) Ed. Chatton et R. Courrier. Sur un Trypanosome de la Chauve-souris.
Hypothèse relative à l’étiologie du goître endémique. C. R. de l’Acad. des se.,
t. 172, 17 mai 1921, p. 1254-1257. — C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIV, 13
mai 1921, p. 943-046.
AT4 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
sites en Algérie (r). Les Chauves-souris de Debrousseville n’en
ont pas montré lors de notre examen. Par contre, une Punaise
a présenté des Leptomonas et une autre des formes leishmanien-
nes. Il s’agit de Cimex pipistrelli Yenins r839 (2).
Formes leishmaniennes et leptomonadiennes des Cimeæ pipistrelli.
Les Leptomonas, longs et effilés, ont un corps de 186 y et un
flagelle de 10 uw. Le noyau est à ro n de l'extrémité postérieure ;
il a 2,5 u de longueur et le centrosome est à 1,3 a du noyau.
Les formes leishmaniennes sont ovalaires ou arrondies, les plus
grosses ont de 7 à 8 u de longueur, sur 6,5 Kw à 7,5 n de largeur.
Elles se laissent déformer par les corps voisins. Le noyau est
compact, de forme irrégulière, le plus souvent allongé, de 2 à
5 pu de longueur. Le centrosome, punctiforme, est quelquelois
réuni au noyau par un filament chromatique simple ou double.
(1) Ed. et Et. Sergent. Sur les Trypanosomes des Chauvés-souris. C. KR. de
la Soc. de biol., t. LVIIT, 4 janvier 1905, p. 53. \
(>) Détermination de M. de Bergevin que nous remercions vivement de son
amabilité.
NAT REZ
SÉANCE DU 23 JUILLET 415
Un fin piquelé chromatique est parfois visible entre le noyau et
le centrosome.
On peut se demander s'il existe un rapport entre les formes
leishmaniennes et leptomonadiennes des Punaises et les Trypa-
nosomes des Chauves-souris d'Algérie.
D'autre part, notre enquête sur la répartition du goître en Al-
gérie (1) nous a montré son absence dans la vaste plaine de
lHabra dont Debrousseville occupe le centre.
(Institut Pasteur d'Algérie).
DéveLOPPEMENT EXPÉRIMENTAL D'OEUFS DE CRAPAUD DANS
L'OVIDUCTE DE LA FEMELLE ADULTE,
par À. WEBER. -
Lorsqu'on greffe, chez les Anoures, un œuf fécondé dans la
cavité péritonéale ou sous la peau, il se développe un certain
temps et quand il a pu survivre au stade de la gastrula qui est
un point critique, il est capable de donner naissance à une petite
larve pourvue de houppes branchiales ; mais bientôt apparais-
sent des phénomènes de dédifférenciation qui manifestent l’ac-
tion victorieuse des substances coordinatrices de l'organisme
adulte sur lindividualité du germe embryonnaire. Ce dernier
à pu conserver un certains temps son unité morphologique en.
utilisant ses réserves, mais lorsqu'il fait appel au milieu inté-
rieur de l’adulte pour y puiser des produits nutritifs, il est sou-
mis aux harmozones qui s'opposent à son évolution ultérieure
normale. En d’autres termes, l'embryon ne peut survivre, comme
individu, parce qu'aucune disposition anatomique n'établit, pour
lui, l'isolement physiologique.
Il n’en est pas de même chez les Mammifères où certaine par-
tie du placenta, probablement la couche syneytiale ou tropho-
blaste, constitue une barrière entre l’unité physico-chimique de:
la mère et l’individualité de l'embryon. Lorsque cette barrière
n’est-pas totalement fermée, les deux individualités entrent en
lutte et c’est aux troubles, qui en résultent du côté de la mère,
qu'il faut sans doute rattacher, chez la Femme, les vomisse-
ments incoercibles et l’éclampsie.
Chez les Batraciens, rien ne semble correspondre au tropho--
blaste des Mammifères et pourtant, chez certains d’entre eux,
(x) Et. Sergent. Distribution géographique du goître endémique en Algérie.
Bull: de la Soc. de path. exot., t. V, 14 février 1912, p. 122-124.
+
1370 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
7
les larves se développent normalement dans l’oviducte de la
mère, jusquà une ponte tardive. L’isolement physiologique de
embryon est, sans doute, assuré dans ce cas-là, par la paroi du
conduit génital. C'est ce que j'ai cherché à vérifier en réalisant
expérimentalement le développement des œufs d’un Batracien
ovipare, le Crapaud commun (Bufo vulgaris) dans l’oviducte
maternel.
Au prix de grandes difficultés, je suis arrivé à introduire dans
l’'oviducte de femelles adultes un certain nombre d'œufs, seg-
mentés ou non, et de jeunes larves avant l'éclosion. Les œufs
sont maintenus en place par une ligature. L'oviducte se gonfle
très rapidement par le fonctionnement exagéré de ses glandes
albumineuses, dont le réflexe sécrétoire est sans doute déclanché
par la présence des corps étrangers dans la lumière du conduit
génital. [1 se passe là un phénomène analogue à celui que l’on
observe parfois autour des corps solides qui ont pénétré dans
l’'oviducte des Poules. |
Les œufs greffés dans l’oviducte des Crapauds baignent ainsi
dans une masse albumineuse qui les isole des parois. C’est sans
doute la sécrétion extraordinairement abondante de ce produit
qui empêche le développement prolongé des embryons. Au bout
d'un temps relativement court, ils meurent asphyxiés et sont
alors phagocytés, grâce à une diapédèse abondante qui amène,
dans la gangue albumineuse une grande quantité de globules
blancs. L’œuf se développe d’autant plus longtemps qu'il a été
greffé à un stade moins avancé. Un œuf fécondé non segmenté
survit plus de trois jours et dépasse le stade gastruléen ; les
larves introduites dans l’oviducte meurent beaucoup plus rapi-
dement. Godlewski, A. Drzewina, G. Bohn, etc., ont déjà montré
que les œufs et les larves de Batraciens ont un besoin d'oxygène
d'autant plus impérieux que leur développement est plus avancé ;
d'autre part, l'inhibition des oxydations n’amène que rarement des
manifestations d'ordre tératologique.
Aucun des germes que j'ai obtenus dans les oviductes de Cra-
paud n’est monstrueux. Je n’ai constaté aucune trace de différen-
ciation chez les larves ; leur développement n’est arrêté que par
l’accumulation de la masse albumineuse dans laquelle elles meu-
rent asphyxiées ; leur isolement physiologique est assuré par les
parois de l’oviducte, sans doute par son épithélium qui les sépare
du sang, milieu intérieur de l’adulte, chargé des harmozones.
À part l'hypersécrétion des glandes albumineuses, tout semble se
passer comme chez les Batraciens ovo-vivipares. La comparaison
peut même être poussée plus loin. On sait que chez les Salaman-
dres, par exemple, plusieurs œufs tombent dans chaque oviducte
ct y sont fécondés. Un seul œuf survit de chaque côté et semble
SÉANCE DU 23 JUILLET HAT
se nourrir et se développper aux dépens des autres qui dégénè-
rent et se désagrègent. J'ai observé un phénomène identique dans
mes expériences sur le Crapaud. J'ai greffé dans l’oviducte un
certain nombre d'œufs fécondés : un petit nombre seulement, un
sur quatre environ, survit et se développe ; les autres, inhibés
par un mécanisme qui reste à déterminer, ne se RÉ pas,
meurent et se désagr ègent.
Il est intéressant aussi d'attirer l'attention sur ce fait que chez
les larves isolées physiologiquement par leur situation dans l'ovi-
ducte de la femelle adulte, la forme gastruléenne ne correspond
pas à une phase particulièrement critique du développement. II
semblerait que, dans d’autres conditions, le stade gastrula des
Batraciens est spécialement sensible aux corrélations physico-
chimiques du milieu interne de l'adulte.
RECHERCHES SUR LE DÉVELOPPEMENT DE L OESOPHAGE
CHEZ QUELQUES REPTILES ALGÉRIENS,
par À. WEBer.
On sait que chez la plupart des Vertébrés, sinon chez tous,
l'intestin céphalique s'obture complètement, à un certain stade,
dans la région qui correspondra à l’œsophage. Quelques auteurs
discutent encore la question de savoir si la transformation du
tube digestif en un cordon plein est totale à ce niveau chez les
Mammifères et spécialement chez l'Homme ; la chose n’est pas
douteuse pour les Reptiles. À une époque précoce de leur .léve-
loppement, l’œsophage est un cordon épithélial compact qui unit
l'extrémité postérieure de l'intestin branchial, immédiatement en
arrière de l’ébauche du larynx, à la portion crâniale du futur
‘estomac.
_ Peu à peu, le cordon œsophagien se creuse d’arrière en avant ;
il ne persiste plus, pendant assez longtemps, qu'une lamelle épi-
- théliale large et mince qui isole le pharynx de l’œsophage et que
F. Tourneux et Ch. Faure ont nommée cloison pharyngo-æso-
phagienne. Lorsque cette cloison a disparu, le tube digestif est
de nouveau perméable dans sa portion antérieure.
Mes recherches ont porté sur des embryons de Reptiles algé-
riens : Gongylus ocellatus, Varanus griseus, Cerastes cornutus.
‘Chez des embryons de Gongyle d'environ 20 mm., l’ébauche de
J'œsophage vient de s’obturer ; les parois snélles se sont ac-
colées ; il persiste, çà et là, des traces de lumière ; là où le cordon
est parfaitement compact, il.y a une multiplication des éléments
_ cellulaires qui épaissit le tractus épithélial et lui donne, en coupe
A8 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
transversale, une structure irrégulière par chevauchement des
cellules les unes sur les autres.
Cet état compact du tractus œsophagien ne dure pas chez le
Gongyle. Les embryons d'environ 30 min. montrent le creuse-
ment du cordon épithélial. Ce creusement se fait d’arrière en
avant jusqu'à ne laisser qu'une mince lamelle qui donnera la
cloison pharyngo-œsophagienne. Les modalités de la réappari-
tion de la lumière de l’œsophage sont très discutées. Schultze,
Kreuter, Lewis, F. Tourneux et Ch. Faure ont bien vu qu'il se
produisait là une série de petites cavités qui se rejoignaient et.
formaient ainsi un canal complet. Schridde, qui n’admet pas le
stade compact de l’œsophage chez ies Mammifères, prétend que
les limites de ces fausses vacuoles ne sont que des ponts épithé-
liaux dus à la prolifération des parois de l’œsophage et qui traver-
sent la lumière de ce canal.
Chez les Reptiles, l’état compact de lébanche œsophagienne
n’est pas douteux. J’ai pu préciser l’origine des vacuoles et cons-
tater qu'il ne s’agit nullement, comme Forssner l’a prétendu, de
la formation d'espaces intercellulaires, pas plus que de dégéné- …
rescence, comme certains observateurs plus anciens avaient cru
le reconnaitre.
Les vacuoles œsophagiennes apparaissent à l’intérieur même
des cellules épithéliales du cordon plein. Elles se forment au voi-
sinage du noyau, du côté central de la cellule. Le plus souvent
les portions en contact de plusieurs cellules présentent le même
phénomène sécrétoire. Ces vacuoles intracellulaires s’accroissent
beaucoup, accolées les unes aux autres par une mince couche
J
d’ectoplasme. Finalement, elles s'unissent entre elles et: cette:
confluence constitue alors les cavités qui ont été conte par les
auteurs précédemment nommés.
Il est possible que quelques cellules épithéliales isolées tombent
dans ces grandes vacuoles et y dégénèrent.
Le phénomène est identique he Gongylus ocellatus et Geraies
cornulus, mais tandis que chez le Gongyle les cavités devenues
extracellulaires forment une série régulière de vacuoles en cha-
pelet, tout le long du cordon œsophagien, chez la Vipère à cornes.
ces vacuoles extracellulaires restent petites, Ro dis-
tribuées.
Chez le Varan, le CE en question ne se produit que
dans la portion postérieure de l’ébauche œsophagienne ; pendant
longtemps le cordon de l’æsophage reste en grande partie com-
pact ; ses cellules bourgeonnent même sur les côtés. avant la
formation de la cloison pharyngo-æsophagienne.
ni a) Sal A dm eh de 2.4
ee ne EN EE AT
SÉANCE DU 23 JUILLET : 419
SUR L'ANAPHYLAXIE DU COEUR ISOLÉ DU LaAPIN,
par GC. Heymans.
Nous avons entrepris une série d'expériences sur le cœur isolé
du Lapin neuf et du Lapin anaphylactisé, en les soumettant à
faction du venin de Cobra. Le cœur suspendu à l'appareil de
Pachon (1), légèrement modifié, est perfusé successivement avec
une solution de Tyrode (o,8 p. ro0o NaCI — 0,02 p. 100 CaCF —
0,02 p. 100 KCI 0,01 p. 100 MeCl? — o,r p. 100 NaHCO° —
0,00 p. 100 Na POf — o,1 p. 100 glucose) oxygénée, à la
température de 38° et à la pression de 8 em. de mercure ; en-
suite, par une solution de Tyrode et venin de Cobra à diverses
concentrations.
1° Action du venin de Cobra sur le cœur isolé de Lapin neuf.
venin de Cobra en solution produit l'arrêt systolique du cœur ;
le ventricule gauche est atteint d’abord, et ensuite le ventricule
droit ; les oreillettes continuent à battre pendant quelque temps.
Le muscle du cœur arrêté est complètement rigide ; la perfusion
ultérieure, avec du Tfyrode normal, ne permet point de ranimer
les mouvements. Les essais avec du sérum antivenimeux dans le
Tyrode ont également donné des résultats négatifs. L'action du
venin de Cobra sur le cœur s’accentue avec sa concentration. En
voici quelques exemples :
Moment de l'arrêt
systo ique du cœur
Poiis du Lapin Concentration du venim après perfusion du
enter dans le Tyrode Tyrode-venin, en minutes
1450 1/200.000 9
1420 * 1/500.000 TO
1420 1/750.000 23
1340 1/1.000.000 es. 35
L'observation « in situ » du cœur du Lapin qui a reçu une
dose suffisante de venin de Cobra et est soumis à la respiration
artificielle, permet de constater que le cœur de cet animal passe
par les mêmes phases que le cœur isolé et s’arrête en systole. La
mort par dépression tardive du Lapin injecté s'explique donc
par une action directe du venin sur le cœur.
° Action du venin de Cobra sur le cœur isolé du Lapin ana-
phylactisé. Les Lapins anaphylactisés furent préparés par des in-
jections sous-cutanées de peptone Witte ou du venin de Crotalus
adamanteus. Les cœurs de ces animaux furent perfusés avec une
(x) Pachon. Appareil de perfusion à température et os constantes .C. in.
de la Soc. de biol., 27 novembre 1909.
420 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
solution de Fyrode normal pour en laver tout le sang, ensuite,
avec une solution de Tyrode-venin. Voici trois résultats de ces
séries d'expériences
Lapin 1.700 gr., deux injections sous-cutanées de 2 c.c. d'une
solution de peptone à 5 p. 100 à cinq jours d'intervalle ; huit
jours après la dernière injection, perfusion du cœur isolé avec
une solution de Tyrode-venin à 1/1.000.000 : arrêt systolique car-
diaque après 4 minutes de perfusion au lieu de 35 minutes
comme chez le cœur du Lapin normal.
Lapin 2.350 gr., trois injections de peptone à cinq jours d’in-
tervalle ; huit ci après la dernière injection, perfusion du
cœur isolé avec une solution de Tyrode-venin à 1/1.000.000
arrêt systolique cardiaque après 2 minutes 5 secondes de perfu-
sion.
Les cœurs isolés des Lapins anaphylactisés par le venin de
Crotalus adamanteus ont donné des résultats identiques, mais -
moins ponose un exemple
Lapin 1.725 gr., deux injections sous-cutanées de 2 c.e. de
A
venin de Crotale à 1/20.000 à cinq jours d'intervalle ; huit jours
après la dernière injection, perfusion du cœur avec solution de
x
Tyrode-venin à 1/1.000.000 : arrêt systolique cardiaque après 8
minutes 4o secondes de perfusion.
Ces expériences permettent de conclure : 1°, la dépression im-
médiate mortelle par injection de venin de Cobra chez les La-
pins anaphylactisés s'explique par un choc anaphylactique car-
diaque ; 2°, l'intensité de la réaction anaphylactique du cœur isolé
sous l’action du venin de Cobra va en s’accroissant avec la prépa-
ration anaphylactique du Lapin ; 3°, le choc anaphylactique du
cœur est. une réaction tissulaire et non pas humorale ; 4°, l’ana-
phylaxie du cœur du Lapin n’est pas spécifique.
(Institut de physiologie de Lausanne).
SÉANCE DU 23 JUILLET 421
LES INJECTIONS INTRAVEINEUSES DE SALICYLATE DE SOUDE
DANS LE TRAITEMENT DU RHUMATISME ARTICULAIRE AIGU,
par À. Gigerr, ALrrep Coury et H. BÉNARD.
Depuis assez longtemps déjà, nous pratiquons des injections
intraveineuses de salieylate de soude dans le traitement du rhu-
matisme articulaire aigu. Cette question ayant été récemment
mise à l’ordre du jour par l’intéressante communication de
R. Lutembacher (séance du 21 mai 1921), nous croyons utile d'ap-
porter ici le résultat de nos essais cliniques et expérimentaux
qui remontent au début de 1919.
Gr JT:
déleglole fu mue
”
0710 ù
RAIN DNA T3
2e" vaktylaf À Voute— je hÿ ue.
4 do auf 19/9 a 14 Lee
Count. Amaun dci elmu a km
du vil a 4.
0,08
_
Le)
D Q
Da =
©
av d
Se es
1° Dans plusieurs cas de rhumatisme articulaire aigu grave,
où la complication endocarditique nous paraissait imminente ou
récemment constiluée, nous avons jugé utile d'administrer, à titre:
de traitement adjuvant, le salicylate de soude en injections intra-
veineuses. Cette tentative thérapeutique, inoffensive d'ailleurs,
ainsi que le démontrent nos expériences sur les Chiens et nos
observations cliniques, nous a paru un moyen rationnel de porter
le médicament au contact plus direct de l’endocarde. Nous avons
utilisé une solution de salicylate de soude à 25 gr. pour 100 c.c.
d’eau distillée stérilisée, chaque c.c. de la solution renfermant
0,25 gr. de salicylate de soude. Les doses que nous avons em-
ployées ont varié de 0,25 gr. à 2 gr. par injection matin et soir
et cela sans préjudice du traitement habituel par voie digestive
maintenu aux doses usuelles. La voie veineuse ayant été utilisée
par nous comme méthode adjuvante, nous n'avons pas jugé utile
de dépasser la dose intraveineuse de 4 gr. par jour. Nous pen-
sons néanmoins que cette dose pourrait être facilement dépassée.
Les résultats nous ont paru favorables : dans deux cas, notam-
ment, nous avons pu assister à une modification des signes d’aus-
cultation cardiaque pouvant être interprétée dans le sens d’une
résolution du processus endocarditique. Sur un nombre assez
422 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
important dinjections, nous n'avons observé aucun accident
immédiat ou tardif, local ou général.
Expériences sur le Chien. La dose quotidienne de 12 gr.
de salicylate de soude, administrée en deux injections intravei-
neuses de 6 gr., matin et soir, dose à laquelle nous sommes
arrivés progressivement, a été parfaitement tolérée par l’animaf
et n’a produit aucun accident général, ni aucune induration vei-
neuse. Chez des Chiens atteint antérieurement d’albuminurie,
nous n'avons pas constaté d'augmentation de cette albuminurie.
Chez un animal même la quantité d’albumime diminua nettement.
Grunke AT
Aer Pete rmine :
Æ
A AVR Minuit L4Ÿ 1ç di dal
2. < dt daue — À C7 a Panz 224
Uri, Ce fie rer
0,12 Am Ju ality AG 7
3° Elimination du salicylate de soude en injection intraveineuse
chez l'Homme. Pour l'étude du cycle d'élimination, nous avons
naturellement écarté toute autre voie d'administration du salicy-
late, en nous assurant de l’absence de traces du médicament dans
les urines des rhumatisants pendant les 24 heures qui précédaient
l'injection intraveineuse. L'élimination commence dès la pre-
mière demi-heure qui suit l'injection salicylée ; elle atteint son
maximum entre la première et la deuxième heure, puis se main-
tient sensiblement en plateau durant les 5 ou 6 heures qui suivent
l’injection, pour décroître progressivement à partir de la sixième
heure ; l'élimination est à peu près terminée vers la onzième ou
la oiitune heure.
Comme on le voit par les courbes ci-dessus la durée de l’él-
mination ne constitue pas une objection contre la méthode des
injections intraveineuses (x).
(1x) Le dosage qui a permis d'établir nos nombreuses courbes a été ‘fait
colorimétriquement par le perchiorure de fer chlorhydrique. L’étalonnage à
été effectué avec l’urine recueillie avant l'injection et additionnée d’une quan-
tité connue de salicylate. Nous tenons à remercier ici M. Deval, chef de labo-
ratoire de chimie à J'Hôtel-Dienu, qui a bien voulu effectuer ces dosages, pour
son précieux concours.
SÉANCE DU 23 JUILLET 423
Er D DE ne ONE 22
4° Conclusions. En dépit de l’innocuité du salicylate de soude
en injections intraveineuses aux solutions et doses employées
par nous, innocuilé tant générale que locale en ce qui concerae
l’endoveine, en dépit de l'élimination relativement lente du médi-
cament et des bons résultats de la méthode, nous ne pensons pas
que la voie veineuse puisse se substituer à la voie stomacale,
mème en cas d'intolérance gastrique. À notre sens, la voie vei-
neuse, méthode adjuvante et qui ne permet pas facilement la
répétition des doses, reste une méthode d’exception, qu'on doit
réserver aux cas graves et aux comphHcations endocarditiques ou
cérébrales.
LE RAPPORT LIPOCHOLESTÉRINIQUE DU SÉRUM DES CANCÉREUX,
par Losper, DEBRAY et J. ToNNET.
Il existe chez certains cancéreux des variations intéressantes de
la cholestérine du sérum et des lipoïdes totaux. La cholestérine
se montre quelquefois abaissée, mais les lipoïdes sont, par contre,
très fréquemment accrus. Pour ces deux raisons, le rapport entre
la cholestérine et les autres lipoïdes est habituellement assez
faible ; très inférieur en tous cas à celui que donnent les sérums
de sujets normaux examinés dans les mêmes conditions d’alimen-
tation et en dehors des repas.
Le tebleau suivant, qui résume les dosages effectués dans plu-
sieurs cas, suivant des méthodes aussi précises que possible, est,
sur ce point, très explicite.
_ Cholestériue Aulres lipoïdes Rapport
PACanceremassite du foie ete eee 1,30 1,70 0,76
Pa CARCEP EP ASIIqUe Le caler DUO 4:29 O,7/4
PACancenateShioule ere 1,90 2,50 0,60
Cr Cancer -fole-rétention .:.:.1..... DES 3,97 0,03
He Caneer oastrique 1.0.1... 1,60 ho O,47
ECC Hennmere en ir ss, DB 5,65 0,40
NAGaneer -pylore 3 26 se 1002 h,58 o,41
HARCANCErS loterie EN de 1,60 4,ho 0,36
PAGaneerssastriques MERS, LR 1,50 4,50 0,33
M'Cimcer /duvcolon: +... VE Re 0,9 3,0) O,31
LCA ASTON RM SERRE 1,92 8,08 0,23
Ainsi, sur 11 examens, le rapport lipocholestérinique se tient
7 fois au-dessous de 0,50, malgré des chiffres souvent quasi nor-
maux de cholestérine.
Et ce rapport chez le sujet sain oscille, d’après nos recherches
personnelles, autour de 0,60, dont 1,60 de cholestérine et 3 à 4
d’autres lipoïdes.
19% SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Les rapports les plus -bas correspondent aux plus gros néo-
plasmes et aussi aux plus actifs. Ils sont d'autant plus faibles que
l’anémie est plus marquée.
Il y a lieu de faire exception pour les cancers accompagnés de
rétention biliaire où l'accroissement de la cholestérine vient
contrebalancer l'excès des lipoïdes. Ce balancement n'existe pas
à la période ultime où la destruction du foie supprime la produc-
tion biliaire et où le développement de la tumeur accroît le taux
des lipoïdes.
C’est ainsi que nous avons vu, au fur et à mesure de l’extension
du processus néoplasique et de la diminution de la bile, le rap-
port tomber, chez un cancéreux du foie, de 0,60 à 0,32.
Il est intéressant de comparer les chiffres obtenus dans le
sérum à ceux que l’on peut obtenir dans la tumeur elle-même.
Les travaux faits sur ce point par d'autres auteurs n'ont pas
permis de conclusions définitives. Ici, la cholestérine peut être
dé 0.60, 1, 1,90 et mème: p, 1.000. Et le taux des "hpoides
atteint jusqu'à 8, 12 et 14 p. 1.000. Il est difficile de dire le rôle
de l’une et des autres dans l'accroissement de la tumeur ; néan-
moins, les plus gros chiffres appartiennent aux tumeurs les plus
malignes. Fait curieux, le chiffre le plus élevé de lipoïdes séri-
ques : 10p 1.000, a été obtenu chez un cancéreux dont la HER
donnait aussi le chiffre énorme de 14 p. 1.000.
Les causes des variations inverses de la cholestérine et des
lipoïdes peuvent être déterminées, en partie, par la radiothérapie.
Après irradiation, la cholestérine du sang ne subit guère de modi-
fication, le taux des lipoïdes s'accroît au contraire notablement.
Un cancer du foie qui nous donnait 5,50 de lipoïdes totaux, nous
donne après une première irradiation 5,60, et une deuxième 6,50,
et le rapport s’abaisse de 0,63 à 0,30.
Peut-être peut-on conclure que la cholestérine est consommée
par la tumeur et que les lipoïdes sont, au contraire, en partie
excrétés par elle. La diminution de l’une et l'augmentation de
l’autre doivent être, en tous cas, pour une part, dans la produc-
tion de l’anémie et de certains troubles généraux.
Æ
AS)
OX
ANCE DU 23 JUILLET
COMPARAISON ENTRE LES DIVERS ULTRA-VIRUS NEUROTROPES
(ECTODERMOSES NEUROTROPES),
par C. Levaprri.
Nous avons étudié, en collaboration avec P. Harvier et S. Ni-
colau, les diverses affinités des ultravirus neurotropes, à savoir
les virus du groupe encéphalitique, le virus de la rage (virus fixe
et virus des rues) et celui de la poliomyélite. Nous avons com-
plété cette étude par celle de la vaccine (r), de sorte qu'il nous
est possible de synthétiser les données acquises et de déduire les
conclusions suivantes :
I. Envisageons d'abord ces ultravirus au point de vue de leurs
propriétés générales : il devient frappant qu'ils appartiennent
au même groupe, puisqu ils sont tous filtrants et invisibles, qu ils
se conservent à l'état sec et dans la glycérine, qu'ils se détruisent
vers la même température, qu'ils n'ont pas été cultivés sur les
milieux habituels, mais seulement en symbiose avec les éléments
cellulaires (in vitro) (2), etc. Ils sont cependant spécifiquement
différents, attendu quils n'agissent pas de la même manière
sur les diverses espèces animales et qu'ils ne vaccinent pas l’un
contre l’autre (expériences d'immunité croisée, Levaditi, Harvier
et Nicolau).
IT. Considérons ensuite-leur affinité pour les divers tissus, en
tenant compte des feuillets embryonnaires auxquels ces tissus
appartiennent : l'ectoderme et le mésoderme. Rappelons surtout
que le système nerveux central et ses expansions ne sont autres
que de l’ectoderme invaginé. Définissons, d’autre part, le terme
« affinité », par la propriété que possède le germe, lorsqu'il est
inoculé dans un tissu donné, de s'y implanter et d'y engendrer
une lésion locale.
Comparons ces divers virus au point de vue de leurs affinités
pour l’ectoderme (cornée et peau), pour l’ectoderme invaginé
(système nerveux central et périphérique, organes sensoriels), et
pour le mésoderme (sang, péritoine, tissu cellulaire sous-cutané,
etc. : etc.).
° Les ultravirus neurotropes n'ont pas d’affinité marquée
(1) Levaditi, Harvier et Nicolau. C. R. de la Soc. de biol., 6 juillet rg21.
_ L’analogie entre la vaccine et le virus encéphalitique résulte également des
caractères de l’immunité. Nous avons établi que ce virus (variété herpès), qui
vaceine la cornée infectée, ne vaccine pas la cornée opposée, et encore moins
la peau, du même animal.
(2) Vaccine : Harde. Jubilé de Metchnikoff, 1921, p. 107. Poliomyélite ;
- rage : Levaditi. C. R. de l’Acad. des sc., 1914, p. 284 et C. R. de la Soc. de
bio, 1914. |
BioLOciE. COMPTES RENDUS. — rg21. T. LXNXV. 39
426 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
pour les tissus qui dérivent du mésoderme. Inoculés sous la peau,
dans la circulation générale ou dans le péritoine, ils se montrent
ou totalement inoffensifs, ou bien doués d’une virulence faible et
inconstante, variable d’après l’espèce animale.
° Par contre, ces ultravirus offrent une affinité élective pour
les tissus dérivant de l’ectoderme (cornée, peau et système mer-
veux), et les segments supérieurs de cet ectoderme (muqueuse
naso-pharyngée et buccale).
A. Vaccine. Le virus vaccinal offre une affinité constante et
obligatoire pour la peau et la cornée, et une affinité variable
facultative pour l’encéphale (A. Marie ; Levaditi, Harvier et Ni-
colau). L’affinité neurotrope semble se développer au détriment
de l’affinité dermotrope. En effet, le virus vaccinal ‘adapté au
æerveau par À. Marie semblait avoir perdu son affinité pour
la peau.
B. Groupe encéphalitique. Le virus salivaire et celui dit de
\'herpès, offrent une affinité constante pour la cornée et la
peau (x) (Levaditi, Harvier et Nicolau), et une affinité variable,
facultative pour le cerveau. Le germe de l’encéphalite (salive
fe porteurs sains et encéphalite) montre une affinité obligatoire
pour l'ectoderme, considéré dans son ensemble (cornée, peau,
système nerveux central et périphérique).
C. Le virus rabique se comporte comme celui de l’encéphalite,
avec cette différence que si son affinité pour la peau et la cornée
lui permettent d’envahir l'organisme, pour se diriger le long des
nerfs vers l’axe cérébro-spinal, par contre elle ne se traduit par
aucune lésion locale. On peut, en effet, transmettre la rage par
api-Ucation de virus (fixe ou des rues) sur la cornée scarifiée, ou
sur là peau préalablement rasée (Levaditi, Harvier et Nicolau ;
Remlinger) et cependant l’inoculation n’est suivie ni de kératite,
ni de lésions cutanées. Plus encore, la cornée transparente d'un
Lapin infecté par la voie cornéenne et qui contracte la rage,
renferme du virus transmissible par la même voie à un animal
neuf (expérience inédite). En somme, le virus rabique jouit d'une
affinité marquée pour la peau et la cornée (non suivie de lésions
locales) et d’une NE obligatoire pour l’axe encéphalo-mé-
dullaire.
D. Le virus de la olomnélie ne présente aucune affinité pour
l'épiderme et la cornée, mais seulement pour le système nerveux
central et, plus particulièrement pour la substance grise de la
moelle épinière (Landsteiner et Levaditi). Il est impossible de
(1) Le wirus de l’hrrpès (plus dermotrope) engendre des pustules vario-
loïques, tandis que celui de l’encéphalite: (plus neurotrope), provoque un éry-
ème papuleux discret
SÉANCE DU 23 JUILLET A2T.
conférer la poliomyélite au Singe par la voie cornéenne ou cu-
tanée (Levaditi, Harvier et Nicolau) ; le virus poliomyélitique ne
provoque pas de kératite chez le Lapin.
E. J’ajouterai que pour certains de ces ultravirus, l’affinité pour
l’ectoderme maso-pharyngé et buccal ne laisse aucun doute. Le:
virus de la poliomyélite et celui du groupe encéphalitique ont
été décelés dans les sécrétions du nez et de la gorge, ainsi que:
dans {a salive, où ils semblent intimement attachés aux cellules
épithéliales (Levaditi, Harvier et Nicolau). Il n’est pas impossible
qu'il en soit de même du virus rabique qui, pareil à celui de
l’encéphalite, pourrait fort bien être un parasite des cellules épi-
théliales de la bouche plus qu’un germe excrété par les glandes.
salivaires.
La figure ci-dessous schématise les diverses affinités des ultra-
virus neurotropes.
é Éctodermoses neuro tropes
.cornéenrie |À
Virus salivaire
Ke ue
Hecpes Labial
Virus salivaire des
EE
porteurs
Virus encé phalitique
Polio myélite
À
à ED —
Conclusion. Ces données montrent que les ultravirus neuro-
tropes, spécifiquement différents, mais appartenant au même
groupe, jouissent d’une propriété commune, à savoir leur affinité
pour l'épithélium des feuillets embryonnaires ectodermiques. Il
y a donc lieu de désigner les affections qu'ils provoquent par le
terme d’ectodermoses (1) et puisque, chez tous, nous retrouvons
une affinité marquée (facultative ou obligatoire) pour l'axe cé-
(1) Par opposition avec mésodermoses, maladies infectieuses provoquées par
la plupart des microbes visibles et cultivables. Il s’agit là d’une loi géné-
rale, sur laquelle nous reviendrons.
428 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
rébro-spinal, ces affections sont des ectodermoses neurotropes.
La peau (épiderme) et la moelle épinière se trouvent aux deux
extrêmes de l'échelle des affinités des divers ultravirus neuro-
tropes. Il semble que plus un virus acquiert de l’affinité pour
l’ectoderme proprement dit, moins il est apte à s attaquer au sys-
tème nerveux central et inversement. À ce point de vue, la vac-
-cine est le moins neurotrope des ultravirus étudiés, tandis que le
germe de la poliomyélite est le plus rigoureusement acclimaté à
Vaxe spinal, le plus exclusivement neurotrope ; l’encéphalite et
la rage font transition. On saisit facilement les analogies entre
ce neurotropisme et celui du Treponema pallidum (Levaditi et A.
Marie). Ici, aussi, plus le germe est dépourvu d'affinité dermo-
trope, plus il s'acclimate au cerveau (paralysie générale) ou à la.
moelle épinière (tabès), et inversement.
A. NETTER. =— Sur les cinq maladies à virus filtrant que G. Le-
vaditi rapproche, en se basant sur ses expériences et celles d’au-
tres auteurs, il en est trois dont la parenté étroite s’imposail en
raison de la clinique de l'étiologie, de l'anatomie pathologique :
la rage, la poliomyélite, l'encéphalite léthargique. Plus d'un mois
avant la première note de Levaditi et Harvier (28 mars 1920),
dans une conférence du 15 février, au corps médical des domai-
nes français de la Sarre, à Sarrebrück, je m'exprimais très nette-
ment sur ce sujet, en faisant d’ailleurs état des Ge entee de
Eoewe, Hirschfeld et Strauss.
Aux trois maladies précitées, j'ajoutais une quatrième, Îles
oreillons, dont C. Levaditi reconnaîtra le caractère neurotrope,
en raison de la fréquence des phénomènes nerveux et de la quasi
eonstance des réactions inflammatoires du liquide céphalo-
sachidien.
Entre ces quatre maladies, je mettais en lumière un élément
eommun, dont C. Levaditi pourrait faire état et qui me parait
plus intéressant encore que les manifestations du côté de la peau
et de la cornée, dont la clinique montre rarement l'existence. Il
s’agit de la participation des glandes salivaires, connue depuis
là plus haute antiquité, pour la rage et les oreillons, établie pour
Fencéphalite, par nous-même et ne Gordon, pour la poliomyé-
lite, par Gordon.
Le virus de l'herpès n'échappe pas à cette affinité. Déerr et”
Vôchtling, Blanc et Caminopetros, ont, en effet, signalé, chez plu-
sieurs Lapins de leurs expériences, une salivalion profuse,
que nous avons pu contrôler.
J'ajoutais, à Sarrebrück, que le rapprochement, én matière
d'oreillons, où jusqu'à présent l’expérimentation a peu rendu,
était particulièrement séduisant. On avait peine à expliquer com-
SÉANCE DU 23 JUILLET 429
EE ]— — — ———— — — ———— —]————— a ——— —
ment le virus des oreillons peut se porter. sur de nombreux or-
ganes, comme les glandes salivaires, les testicules, la prostate,
les ovaires, les glandes mammaires, le pancréas, le système ner-
veux, dont l’origine embryonnaire est fort diverse. Tenant compte
de la localisation interacineuse des lésions inflammatoires
(Dopter), de la présence dans ces espaces interacineux de nom-
breuses cellules nerveuses, j'ai été amené à penser que dans les
divers organes aussi bien que dans les glandes salivaires, le virus
ourlien se fixe dans les éléments nerveux. S'il n'a pas été
possible encore d'en fournir la preuve dans les oreillons ou dans
l'encéphalite, elle a été publiée, .dès r914, pour la rage, par
Manouélian, dont les belles figures montrent les corpuseules de
Negri situés dans les cellules nerveuses de la parotide.
GC. Levaditi objecte que la salive obtenue par le cathétérisme
du canal de Sténon ne renfermait pas le virus de l’encéphalite ;
mais je n'ai jamais soutenu que la salive fût un moyen constant
d'élimination de ce virus. Fixalion du virus dans les cellules ner-
oeuses des espaces interacineux n'implique en aucune façon éli-
mination constante du virus par la salive. Cette élimination est
loin d’être constante chez le Chien enragé. Elle l’est certainement
moins encore chez l'Homme enragé : on conteste l'existence d’ob-
servations authentiques de rage contractée à la suite de la morsure
par un Homme enragé.
C. Levanrrr. — A. Netter n'a jamais publié de données concer-
nant les rapprochements que je viens dénoncer, pour le simple
motif qu à l'époque où fut faite sa conférence, il ne pouvait con-
naître les propriétés kératogènes du virus de l’encéphalite, ni les
affinités du virus de l’herpès pour la peau, découvertes récentes.
A. Netter propose d'introduire les oreillons dans le tableau des
ectodermoses neurotropes. Je ne demande pas mieux, mais pas
avant que À. Netter ait fourni des données expérimentales pré-
cises au sujet de la nature du virus ourlien.
A. Netter insiste à nouveau sur la présence du virus encépha-
litique dans les glandes salivaires des Lapins infectés. Je consi-
aère la question elose ; je n’y reviendrai plus.
430 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
ACTION DU BISMUTH SUR LE TRYPANOSOME DU NAGANA,
par R. SazeraAc et C. ÉEvaprri.
Dans une note précédente (1), nous avons montré brièvement
“que le bismuth, sous forme de tartrobismuthate de potassium et
de sodium, exerce une action curative assez notable sur la trypa-
nosomiase du nagana, chez le Cobaye. Nous donnons ici de nou-
veaux détails en ce qui concerne nos expériences à ce sujet.
Nous avons utilisé, comme virus, le Trypanosome du nagana,
dont la race est conservée, à l’Institut Pasteur, par passages suc-
cessifs sur la Souris ; il tue la Souris de 20 gr. au bout de 4 à 5
jours. Nos expériences ont porté sur le Cobaye. Ces premiers essais
ont. été conduits dans le. but d’expérimenter le pouvoir curatif
du bismuth. Nous avons administré ce corps par voie sous-cu-
tanée : ce mode d'injection ne provoque, le plus souvent, aucune
réaction locale permettant de conclure à l'intolérance, lorsqu'on
“emploie une solution du tartrobismuthate à 2 p. 160. On observe
seulement un peu d'induration (2). :
Chez le Cobaye inoculé avec le virus que nous employons, et
qui a été entretenu par plusieurs passages sur cet animal, la
maladie se déclare en général au bout de 6 à 7 jours et, dans tous
les cas que nous avons pu observer, la mort survient dans un
délai de 15 à 30 jours environ. Le Cobaye malade supporte assez
bien, quoique en accusant un certain amaigrissement, une dose
de bismuth correspondant à 200 milligr. par kgr. d'animal. Dans
mt sud lit) ee SALES Er
SÉANCE DU 23 JUILLET 435
tique sont plus marquées sans montrer toutefois aucun signe d’al-
tération proprement dit.
Aspect du noyau. Le noyau de la cellule hépatique renferme un
ou deux nucléoles doubles dont une partie est fortement baso-
phile et l’autre peu colorable. Sur les préparations de Tétards
fixées au liquide de Champy, le suc nucléaire est finement préci-
pité et bien colorable ; on constate alors la présence d’un espace
clair nettement limité, sorte de vacuole qui peut atteindre une
dimension assez importante, et dont l’intérieur ne renferme
aucun élément figuré. Après fixation au liquide de Bouin, la
structure du noyau est toute différente, mais on retrouve encore
cette vacuole sous forme d’un espace clair à contour imprécis et
mal délimité par le réseau de linine et les granulations chroma-
tiques environnantes.
Il est difficile de se prononcer sur la signification de ces va-
cuoles intranucléaires, mais leur présence constante traduit cer-
tainement quelque phénomène nucléaire particulier. On cons-
tate en même temps que le noyau apparaît après l’action des dif-
férents fixateurs, non turgescent, comme chez le Tétard témoin,
mais avec un contour irrégulier.
Parasomes. La présence, également constante, des formations
intracytoplasmiques que nous pouvons identifier à des para-
somes, est intéressante à mettre en parallèle avee les aspects nu-
cléaires constants qui viennent d’être décrits. Ces formations ap-
paraissent en nombre variable à la périphérie du noyau sous la
forme d’un épaississement, d’une calote, d’une demi-lune, appli-
quée à la face externe d’un segment de la membrane nucléaire
et dans lesquelles on peut déjà distinguer un début d'organisa-
tion lamelleuse. Ces formations s’éloignent peu à peu de la mem-
brane nucléaire et deviennent sphériques ou ovoïdes ; on distin-
gue alors, dans chacun de ces parasomes, un granule central,
réfringent, peu colorable et entouré de lamelles concentriques
imbriquées comme dans un bulbe d'oignon ; parfois deux para-
somes accolés peuvent être entourés par une nouvelle série de
lamelles concentriques et former ainsi un parasome double.
Chez les Tétards, nourris tout d’abord avec du thymus seul ou
associé à l'amidon et soumis ensuite au régime thyroïdien, le
développement de ces parasomes est tout particulièrement con:
sidérable, car il atteint ou dépasse le volume du noyau; dans
ces cas, 11 n'en existe qu'un par cellule, dont il semble occuper
tout le contenu ; lorsqu'au contraire, leur nombre est plus con-
sidérable (il peut atteindre 3 ou 4 dans une même section cel-
lulaire), leur volume est restreint.
Ces parasomes semblent identiques à ceux que Laguesse, Pa-
caut et Vigier, etc., ont décrit dans diverses cellules.
436 Ÿ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Il est difficile de préciser toute leur évolution. On sait que plu-
sieurs auteurs ont admis une origine nucléaire pour ces forma-
tions ; il est certain, dans le cas qui nous occupe, qu'aucun élé-
ment figuré ne sort du noyau, mais si nous considérons : 1° le
faitque le parasome apparaît dès l’origine au contact de la mem-
brane nucléaire, et 2° que le noyau lui-même présente les modi-
fications caractéristiques signalées plus haut, on peut supposer
que le noyau joue un rôle dans la formation de ces corps. |
Différents aspects semblent montrer, d'autre part, que le para-
some peut se désagréger en lamelles et filaments chromophiles
épars dans le cytoplasma ; il s’agit alors de formations ergasto-
plasmiques bien distinctes des mitochondries (1). En effet, celles-
ci persistent dans les mêmes cellules, mais sont généralement
transformées en grosses granulations fortement colorables en -
noir par l'acide osmique, après fixation au liquide de Champy,
tandis qu'après fixation au liquide de Zenker, on n’observe plus
que des vésicules à parois, épaisses et colorables par l'hématoxy-
line. Nous pensons qu'il s’agit de formations lipoïdes intermé-
diaires entre les « plastes » et les grosses granulations mitochon-
driales décrites par Mayer, Rathery et Schaeffer, dans les cas
d'homogénéisation de la cellule hépatique.
Au point de vue de la signification physiologique des para-
somes, nous pouvons seulement constater leur développement
lorsque le foie du Tétard semble être en état d'hyperactivité du
fait de l’augmentation des échanges et des phénomènes d’auto-
lyse. musculaire déterminés par l’ingestion de thyroïde.
Nous n'avons jamais observé les parasomes dans le pan-
créas (2) où, cependant, ils ont été si souvent décrits par les
auteurs ; mais, par Contre, nous avoris constaté dans cet organe.
une activité mitotique remarquable.
(Laboratoire d'embryogénie comparée du Collège de France).
(x) Zotta (1915) a observé une involution analogue du parasome dans les
cellules folliculeuses de l’ovaire chez quelques Hydrocorises.
(2) Platner, Nussbaum, Ogata, Lagucsse, Prenant, Pacaut et Vigier, Zotta,
cetc., en ce qui concerne les parasomes du pancréas, des glandes saliv: --"et
d’autres organes excréteurs.
SÉANCE DU 293 JUILLET 13
ee —
ÉTUDE HISTOLOGIQUE
DES PHÉNOMÈNES PROVOQUÉS CHEZ LE TÊTARD DE Rana lemporaria
PAR L'ALIMENTATION THYROÏDIENNE,
par J. Dracoiv et E. FAURÉ-FREMIET
. On sait, depuis les recherches de Gudernacht, que l’alimenta-
tion thyroïdienne hâte la métamorphose chez le Tétard de Gre-
nouille ; l'étude histologique des phénomènes ainsi provoqués à
été abordée par Lim (1919) (1). Il est admis que l’action générale
des sécrétions thyroïdiennes se traduit par un accroissement du
métabolisme, particulièrement de l’excrétion azotée. L'accéléra-
tion des phénomènes mitotiques, fréquemment constatée, est
vraisemblablement en rapport avec cet effet qui semble dû à
l’iodothyrine et qui peut être obtenu avec d’autres composés
iodés. On peut exposer les phénomènes histologiques observés
_chez les Têtards nourris avec du tissu thyroïdien (organe frais,
bouillon ou organe en poudre), en prenant cette notion pour
guide. En étudiant l'accélération de la métamorphose provoquée
dans ces conditions, nous avons suivi : la régression de la queue,
l'apparition des membres, le renouvellement de la muqueuse
intestinale et les modifications corrélatives observées dans quel-
ques organes internes, tels que le foie et le rein.
Régression de la queue. Chez les très jeunes Têtards mis au
jeûne sitôt après leur éclosion et jusqu'à la consommation de leurs
réserves, puis nourris avec de la thyroïde pendant 7 à 15 jours,
nous observons une régression progressive de la queue, dont la
longueur diminue rapidement des deux tiers ; la membrane cau-
dale présente un contour crénelé, un aspect flétri. L'extrémité
postérieure est pigmentée.
Au point de vue histologique, on constate une sarcolyse
intense avec désagrégation des fibrilles dont les disques aniso-
tropes persistent mais se dispersent dans le sarcoplasma, sous la
forme de grains isolés ou de chaînettes colorables par l’hématoxy-
line ferrique ou par la méthode de Kull. Les noyaux sont sphéri-
ques ou ovoïdes et disposés en file au milieu de la colonne sarco-
plasmique qui s’étrangle entre chacun d'eux. Il apparaît à la
périphérie de nombreuses et très fines granulations pigmentaires
de couleur brun foncé, tandis qu’au centre et autour des noyaux
on observe des gros gras de couleur brun clair.
(x) L'article récent de Strohl (R. G. des Sc., 15 mai 1921), et le volume de
Schafer sur les glandes à sécrétion interne (r921) donnent une bonne biblio-
graphie de la question.
438 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Au stade plus avancé de cette autolyse, il reste une masse sarco-
plasmique entourée d'une sarcolemme et ne renfermant, à côté de
nombreux noyaux, que de très rares mitochondries. Si l’on ajoute
de l’amidon au régime thyroïdien, les effets sont les mêmes.
Chez des Têtards maintenus au jeûne jusqu’à l'épuisement des
réserves, puis nourris avec du thymus ou de l’amidon, ou les
deux à la fois, pendant une huitaine de jours, avant de recevoir
un régime purement thyroïdien, l’autolyse est semblable en ce
qui concerne les fibres musculaires périphériques ou terminales’;
mais les myomères, situés à la base de la queue présentent des
transformations moins brutales : les fibres sont fragmentées en
tronçons dans lesquels persiste la structure fibrillaire «et qui
sont entourés par des sarcolytes. On observe donc ici, en dernier
lieu, la phagocytose décrite par Metchnikoff et Bataillon, laquelle
aboutit à la formation de résidus musculaires contournés en tire-
bouchons ; comme l'a montré Lim, ces débris phagocytés se re-
trouvent dans le sang circulant.
Formalion des membres. Dans le premier des deux cas précé-
dents, les pattes postérieures apparaissent après huit à dix jours
de régime thyroïdien et les pattes antérieures un peu plus tard,
la gauche toujours avant la droite. Les bourgeons des membres,
blancs, sont absolument dépourvus de pigment ; ils sont cons-
titués par des tissus normaux dans lesquels on observe des mitoses.
Dans le second cas, les Têtards, préalablement nourris avant
d'être mis au régime thyroïdien, présentent déjà les premiers ves-
tiges de leurs pattes postérieures sous la forme d’un bourgeon
très peu développé. Après quatre jours de régime thyroïdien, les
membres sont complètement développés, ainsi que tous les doigts;
ils ne sont pas pigmentés et le cartilage, bien développé, n'est pas
calcifié.
Pendant ce temps, la dimension du Têtard diminue beaucoup,
c'est ainsi qu'une larve de 17 mm. a pu se transformer en 4 jours
en une « Grenouille mouche » longue de 6,5 mm.
Intestin. Dans les deux cas examinés on assiste au renouvel-
lement de la muqueuse intestinale, bien connue dans la méta-
morphose normale et décrite par Lim dans la métamorphose.
thyroïdienne. L’épithélium primitif montre une dégénérescence
pigmentaire avec vacuolisation des cellules qui tombent dans la
lumière. Cette muqueuse est remplacée en quelques jours, pen-
dant le régime thyroïdien, par un épithélium de nouvelle for-
mation dont les cellules présentent une grande activité mitotique.
Nous rappellerons ici que les réserves contenues dans l'œuf de
Grenouille sont partiellement utilisées pendant le développement
embryonnaire proprement dit et permettent au Têtard de vivre
normalement pendant 12 jours après l’éclosion ; au bout de ce
SÉANCE DU 23 JUILLET 439
iemps, le fètard ne possède plus de réserves énergétiques dispo-
nibles et ses réserves azotées (tablettes, vitelines) sont presque
totalement épuisées (1). Si, dans ces conditions, on détermine
chez le Têtard, par l’action de la thyroïde ingérée, un accroisse-
ment du métabolisme, on constate que l’animal détruit ses pro-
pres tissus ; s’il a pu reconstituer quelques réserves par une courte
période d'alimentation préalable, cette destruction apparaît déjà
moins brutale. Mais il faut remarquer aussitôt que les tissus at-
teints par cette autolyse sont précisément ceux qui doivent nor-
malement disparaître au cours de la métamorphose.
Inversement, cette augmentation du métabolisme atteint d’au-
tres tissus du Têtard en leur fournissant les moyens de s’accroître :
tels sont les bourgeons des membres pour lesquels on constate
d’ailleurs un développement plus rapide si le Têtard a été nourri
quelques jours avant de recevoir l'alimentation purement thv-
roïdienne, que s'il a épuisé ses propres réserves par le jeûne.
Nous avons alors cherché si ces processus simultanés de des-
truction et d’accroissement tissulaire n'avaient pas un retentis-
sement sur des organes tels quel le foie et le rein du Têtard et
l'étude histologique de ces organes nous a montré, en effet, les
signes d’une hyperactivité manifeste.
Les cellules hépatiques présentent, suivant les cas, un chon-
driome d'aspect normal, mais très développé, ou bien des mito-
chondries transformées en gros granules osmio-réducteurs et for-
tement colorables par la fuchsine (méthode de Kull). Il peut y
avoir surcharge graisseuse ; il existe presque toujours des « para-
somes » ; parfois, enfin, on peut constater une véritable dégéné-
rescence graisseuse de certaines travées hépatiques.
De son côté, le rein montre fréquemment, dans les cellules épi-
théliales du segment à bordure striée, la présence de gros corpus-
culs chromatophiles identiques à ceux décrits par Policard chez
la Grenouille à la suite d’une alimentation purement carnée, ou
après l’ablation d’une importante partie du foie.
(Laboratoire d’embryogénie comparée du Collège de France).
(x) Nous publierons prochainement nos recherches biochimiques sur le
cycle de croissance autotrophe du Tétard. Voir aussi Fauré-Frèemiet et Du Vi-
vier de Streel. Société de Chimie biologique, 1927.
{40 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
AUTOTOMIE DE FLEURS PROVOQUÉE PAR DES MUTILATIONS
par L. BLARINGHEM.
A. Giard décrit, dans les Controverses transformistes (p. 154
et suiv.), de nombreux cas de séparation brusque d'organes,
pattes, antennes, segments du corps observés dans la série am.
male. Des chocs brusques, des mutilations, la présence localisée
de parasites déterminent la chute immédiate ou lente d’appeu-
dices et l'individu échappe par ce moyen sommaire aux consé.
quences fâcheuses des lésions. Les exemples d’autotomie provo-
quée dans le règne végétal sont plus rares, à moins qu'on y rat-
tache les cas, nombreux mais normaux, de caducité florale étudiés
dans leur ensemble par H. Lecomte (r910; (1). Souvent les fleurs
mâles (Chanvre, Rumex) tombent d’une pièce après la dispersion
du pollen et mème lorsqu'une circonstance accidentelle en retarde
l’épanouissement; de même beaucoup de fleurs hermaphrodites
ou femelles non fécondées se détachent spontanément lorsqu’on
en éloigne le pollen : un grand nombre d'hybrides horticoles
(Bégonias, Camélias, Choux, etc...) perdent leurs fleurs de cette
façon et la grande majorité des Pommes de terre cultivées actuel-
lement offrent ce caractère à tel point qu'on ne peut en obtenir
aucun fruit malgré la propagation par tubercules sur des cen-
taines d'hectares.
H. Lecomte a montré que la chute prématurée des fleurs est
corrélative du développement spontané et rapide d’une zone très
peu épaisse de cellules jeunes qui forme le bourrelet ou l’articu-
lation florale. Les circonstances externes les plus légères déter-
minent ou accélèrent l'activité du méristème ; un arrosage intem-
pestif, une insolation de courte durée, la chute de pluie ou même
la trépidation suffisent pour entraîner la chute des fleurs des
Gesnéracées, ou des Bégonias. Une accumulation anormale d’eau
dans les organes parait être la cause profonde du phénomène qui
se rapproche à divers points de vue des mouvements spontanés ou
provoqués des folioles des Légumineuses (Sensitive).
Au cours de castrations faites en 1920 et en 1921, j'ai noté plu-
sieurs exemples inédits d’autotomie et j'en décrirai ici deux
exemples bien différents. Je ne crois pas, d'autre part, qu’on ait
signalé l'efficacité directe des mutilations pour déterminer le
phénomène, à moins qu'il ne s'agisse de la chute des boutons à la
suite de piqûres d’Insectes et autres parasites.
Dans le genre Linum, j'ai isolé ou castré, en vue d’hybrida-
1) H. Lecomie. Les articulations florales, N. arch. Muséum, t. ÎI, r910o, ct
La chute des fleurs. Mém. Soc. hist. nat., Autun, t. 23, 1910.
SÉANCE DU 23 JUILLET A4
tions ultérieures, un grand nombre de fleurs de plus de vingt
espèces différentes. Une seule, Linum grandiflorum Desf., dont
je possède la forme rouge vif et la variation rose, donne lieu à la
réaction d’autotomie lorsqu'on enlève, dans le bouton, les an-
thères et les pétales. Cette espèce, orginaire du Maroc, se distingue
d’ailleurs nettement de tous les autres Lins par ses fleurs très
grandes, son pollen brun et ses appendices foliacés, dentés, ciliés.
Dans mes essais de 1921, j'ai castré, le {4 juin, 25 boutons longs
de r centim. ; le 8 juin, rr fleurs étaient détachées par étran-
glement à 1 centim. du sépale inférieur ; le r2 juin, toutes les
fleurs, mèmes celles fécondées artificiellement le 8 juin, étaient
tombées. La castration de fleurs très jeunes, de moins de 5 mm.
n'entraine pas l’autotomie, mais la dessiccation, comme d’ailleurs
chez les autres espèces de Lins. Il y a donc, dans l'évolution du
bouton de cette espèce une époque de sensibilité spéciale au
traumatisme (1)
Le second exemple est beaucoup plus frappant parce que la
réaction est instantanée. Lorsqu'on détache avant l’anthèse un
fragment de la corolle de l’hybride Verbascum thapsiforme x V.
blattaria toute la corolle tombe, alors que sans traumatisme elle
persisterait deux jours de plus. Il y a dans cette réaction, dont
je vais faire une étude approfondie, une analogie profonde avec
les mouvements bien connus de la Sensitive. Les parents de l'hy-
bride ne possèdent pas-cette réaction au traumatisme, du moins
à un degré sensible ; tous les hybrides en fleurs, au nombre de
29 la Dossédent.
(Laboratoire de biologie agricole de l'Institut Pasteur).
(1) Velenovsky (1904) signale des articulations florales dans le genre Linum :
il prétend même que les fleurs isolées, ne donnant aucune capsule, se déta-
chent en bloc par leur désagrégation ; je n’ai rien observé de semblable
pour toutes les espèces étudiées, sauf pour le grandiflorum ; au contraire, la
plupart des fleurs stériles des Lins conservent leurs pétales qui, d'ordinaire,
sont cadues. Il est probable, mais l’auteur ne le dit pas dans son mémoire
{Bot. Centralbl. Beihefte, t. XVI, p. 294) que ses observations se rapportent: au
L. grundiflorum.
BroLocte. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LAXXV, "oi
449 | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
LA TECHNIQUE DE LA PERFUSION RÉNALE
APPLIQUÉE A L'ÉTUDE DES DIURÉTIQUES,
par P. Carnot, F. RaTHery et P. GÉRARD.
La technique de la perfusion rénale chez l'animal vivant, telle
que nous l’avons décrite ici même (1), nous a permis d'étudier
divers médicaments diurétiques, notamment l’allylthéobromine,
la caféine, le chlorure de potassium, la lactose, l'extrait hypo-
physaire, etc.
Cette technique rend possible la comparaison, à tous moments,
du sang perfusant et de l'urine sécrétée ; on peut en estimer les
concentrations, les débits et le rendement (rapport des débits uri-
naires et sanguins) pour les divers constituants (eau, NaCl,
urée (2), glucose).
On peut, d'autre part, isoler circulatoirement un rein du reste
de l’organisme vivant, auquel il n’est plus relié que par son sys-
tème nerveux. Aussi, cette technique permet-elle, en introduisant
le diurétique tantôt dans la circulation générale, tantôt dans le
liquide de perfusion, de dissocier son action indirecte par voie
nerveuse (nerfs vasomoteurs et one et son action directe
sur le rein.
Nous n indiquons dans cette note, et à titre d'exemple, que les
résultats généraux obtenus, grâce à cette technique, avec l’allyl-
théobromine, diurétique soluble : les effets en sont assez cons-
tants, même dans les cas où les Chiens présentent, avant l’action
du diurétique, de grandes différences individuelles d'activité
rénale. à
Les détails et les tableaux de dosage seront donnés dans un
mémoire d'ensemble. è
° Action indirecte par voie nerveuse. Si l’on injecte un diuré-
tique dans la circulation générale, il ne peut agir ni par action
directe sur le rein, ni par action humorale, puisque la circu-
lation rénale est entièrement extériorisée (3) : l’action est donc
indirecte et ne peut s'exercer que par voie nerveuse. Néanmoins,
cette action est très nette et tend, dans tous les cas, à augmenter
le rendement urinaire : autrement dit, le débit urinaire s'élève
notablement pour une même quantité de sang perfusé.
(1) C. R. de la Soc. de biol., juin rg21. :
(2) Pour les facilités du dosage, nous avons dû ajouter, dans la perfusion,
ane certaine quantité d’urée à l’urée normale du sang.
(3) Nous nous sommes assurés, par injection d’une solution iodure de po-
fassium dans Ja circulation générale, qu'aucune trace d’iode ne passait dans
le sang de perfusion, ni dans l’urine du sang perfusé, tandis qu’on trouvait
Piode dans l'urine de l’autre rein.
.*
épi ee - ns
SÉANCE DU 23 JUILLEI 443
Les modalités de celte action sont un peu variables, mais le
résultat est identique. Par exemple, dans une de nos expériences
(exp. 114), l'introduction d’allylthéobromine (1,5 centigr. par
kgr.) dans la circulation générale, provoque une vasoconstriction
des vaisseaux du rein, et, de ce fait, une diminution notable du
débit sanguin (la vitesse du sang par minute tombant de 22 c.c.
à 15 c.c.), une augmentation inverse du débit urinaire (la quan-
tité d'urine sécrétée montant de 0,12 à 0,23 par minute). Le ren-
dement augmente donc, pour une double raison, et passe de
5,4/1000 à 15,3/1000.
Dans une autre expérience (exp. 116), alors même que l’action
vasoconstrictive à distance de l’allythéobromine sur le rein est
moins nette et que le débit sanguin reste stationnaire (36 c.c. par
minute et 36,8 c.c.), le débit urinaire augmente de 0,59 c.c. à
0,88 c.c., en sorte que le rendement est, ici encore, augmenté et
passe de 16,4 à 23,9.
Enfin, dans un-troisième type d'expérience (exp. 115), le débit
sanguin à travers le rein s’abaisse de 55,1 c.c. à 29,8 c.c. : le
débit urinaire s’abaisse de 0,75 c.e. à 0,55 c.c. Mais, ici encore,
le rendement est augmenté et passe de 13,6 c.c. à 18 ACC Le
rendement de l’urée monte de 23,5 à 32,7; celui des chlorures
passe de 11,3 à 16,03.
On voit, en résumé, que si, d'habitude, l’allylthéobromine in-
jectée diminue le débit sanguin et augmente le débit urinaire, il
n'en est pas toujours ainsi; mais que, même alors, il y a une
plus grande quantité sécrétée pour une seule quantité de sang
perfusé. Cette donnée paraît donc établir la réalité d’une action
diurétique indirecte par voie nerveuse. L'action est, d'habitude,
antagoniste sur les vaisseaux et sur la sécrétion ; mais il n’en est
pas toujours ainsi et l'augmentation du rendement reste le seul
dass constant.
2° Action directe sur le rein. Dans d'autres expériences, COM-
binées ou non aux précédentes, l’allylthéobromine a été ajoutée
au sang de perfusion; elle passe donc à travers le rein et peut
en influencer directement les vaisseaux ou l’épithélium. On peut,
d’ailleurs, supprimer complètement l’action nerveuse en section-
nant le pédicule du rein perfusé, mais, comme cette énervation
augmente déjà, par elle-même, l’activité sécrétoire (ainsi que
nous l’avons montré antérieurement), les phénomènes risquent
de s’enchevêtrer. L’addition d’allylthéobromine (0,20 par litre)
au liquide de perfusion provoque une augmentation considérable
du débit sanguin et une augmentation simultanée du débit uri-
naire ; par là même, le rapport de ces débits (rendement) ne subit
pas une augmentation aussi nette que dans le cas précédent ; il est
néanmoins encore sensible.
{4% ù SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Par exemple, dans l'expérience 114, le débit du sang passe de
22 C.c. (expérience témoin), à 15,4 c.c. (allylthéobromine dans la
circulation générale), et à 63 c.c. (allyithéobromine dans le li-
quide de perfusion). Le débit urinaire augmente également et
passe de 0,12 à 0,23 et à 0,62. Le rendement passe de 5,4 à 15,3
et à 9,81 (x).
Dans l'expérience 125, le débit sanguin passe de 64,4 c.c. (ex-
périence témoin), à 48 c.c. (diurétique dan la circulation géné-
rale) et à 140 c.c. (diurétique dans le liquide de perfusion) ; le
débit urinaire passe de o,21 c.c. à 0,22 c.c. et à 0,67 c.c. Ee ren-
dement passe alors de 3,3 à 4,5 et 4,3 pour les raisons précédem-
ment indiquées. Simultanément, le débit de NaCI passe de 0,0013
par minule à o0,0014 et 0,0038 ; le débit de N uréique passe de
0,000 à 0,0002 et à 0,0014.
Nous n'indiquerons, pour le moment, que ces quelques chif-
fres, très remarquables par les augmentations numériques cons-
tatées el qui montrent l’utilité de la technique de la perfusion,
bien que celle-ci ne puisse être concédée comme l’image exacte
de la sécrétion physiologique.
DISPARITION SPONTANÉE DE CERTAINS CARACTÈRES SEXUELS
SECONDAIRES CHEZ UN COQ. ETUDE WISTOLOGIQUE DU TESTICULE,
‘par P. Porrier et Mile R. pe RorTays.
Un Coq né dans le département de l'Aube en juin r919 se
développe normalement. Il acquiert, dans les limites de temps
habituelles, le plumage, les organes érectiles, les allures d’un
Coq en parfaite santé ; il présente en particulier les manifesta-
tions caractéristiques de l'instinct sexuel. Au mois de juin 1920,
&onc à l’âge d’un an, il subit, sans cause appréciable, une modifi-
cation rapide et frappante dans ses allures et dans ses caractères
extérieurs. Il s’isole dans un coin de la basse-cour, devient triste, :
ne chante plus , semble indifférent à la présence des Poules, ce
qui fait dire à la personne qui l’a élevé que son Coq est devenu
« neurasthénique ». En même temps, ses organes érectiles su-
bissent une régression très marquée ; il conserve cependant à
peu près le plumage habituel du Coq (présence du camail, et
(1) Le troisième chiffre est en augmentation sur le premier, mais en dimi-
nution sur le second, les deux termes du rapport subissent, en effet, l’un et
l’autre, une augmentation, inégale d’ailleurs ; pour le deuxième chiffre (15,5),
au contraire, le numérateur augmente pendant que le dénominateur diminue,
d'où une élévation plus nette du rendement.
SÉANCE DU 23 JUILLET 445
des faucilles à la queue, celles-ci, un peu moins développées que
chez le Coq normal) (x).
C'est à ce moment que nous voyons cet Oiseau, qui vient d'être
transporté dans une nouvelle basse-cour. Là non plus, il ne
s'occupe nullement des Poules qui l'entourent : il se promène,
triste, à l'écart ; il maigrit et dépérit progressivement. A la fin
d'août, il meurt avec une baisse marquée de la température et
une paralysie des membres inférieurs. On prélève ses testicules.
Ils ont subi une atrophie très marquée. La longueur du testicule
est de 12 mim., dimension habituelle d’un testicule de Coq de
deux mois et demi environ. Le poids de deux testicules est d’'en-
viron 0,60 gr., landis que les mêmes organes d’un Coq normal
oscillent entre 14 et 4o gr.
Modificalions histologiques du testicule. Les glandes sont fixées,
l’une par le liquide de Bouin (formule de Hollande), l’autre par
le liquide de Tellvesniczky. Les coupes sont colorées par diverses
méthodes : hématoxyline au fer, trichromique Masson, etc...
On observe les modifications suivantes : le diamètre des cana-
licules testiculaires est considérablement réduit. Il a, en moyenne,
44 u de diamètre, tandis qu'à l'état normal, il oscille entre 200
et 320 u.
L'examen de l'intérieur du canalicule montre que cet organe
a subi une régression très remarquable. Il est revenu à l’état em-
bryonnaire. Il ne contient, en général, qu'une seule couche de
cellules épithéliales assez mal limitées les unes des autres. Tous
les noyaux de ces cellules sont au repos. La lumière du canalicule
est presque toujours vide ; cependant, on aperçoit, çà ét là, quel-
ques amas de cellules altérées qui se sont détachées de la paroi.
En aucun point de l'organe, ces cellules ne subissent leur évolu-
tion normale : les spermatozoïdes font complètement défaut dans
tous les points de la glande. Le tissu conjonctif interstitiel est
abondant. L’albuginée est épaisse. Les artères, qui sont au centre
de l'organe, présentent des parois très épaisses ; la tunique des
fibres musculaires lisses est, en particulier, très développée. Il
est, d'ailleurs, difficile de décider s’il y a eu hypertrophie des
parois artérielles ou si les vaisseaux primitifs n’ont pas suivi la
même régression que celle de l'organe.
Conclusions. Un Coq se développe normalement, il acquiert
tous ses caractères sexuels secondaires, puis au bout d’un an,
le testicule subit spontanément, ou tout au moins, sans cause
externe appréciable, une atrophie progressive et un retour à
5 PIE 33, du travail de Pézard : Le conditionnemen 1YSiO-
(x) La fig. x2, page 33, du travail de Pézard : Le condition ent ph:
logique des caractères sexuels secondaires chez les Oiseaux, Paris, 1918, donne
une idée très exacte de l'apparence du Coq en question à cette période de son
æxistence.
446 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
l’état embryonnaire. Ces modifications entraînent l’atténuation
ou la perte de certains caractères sexuels secondaires (organes
érectiles, manifestations de l'instinct sexuel), les autres carac-
tères, notamment le plumage, caractéristique du mâle, persistant
sans changement notable.
Ces faits viennent confirmer ceux qui ont été obtenus ex-
périmentalement par ablation des testicules (Pézard).
Il nous semble surtout très remarquable que les testicules en-
core présents, bien que très réduits, n'aient pas été capables d’as-
surer la conservation des caractères sexuels secondaires déjà ac-
quis. Leur poids total, 0,6 gr., était près de la limite inférieure
de celle que Pézard estime être indispensable au conditionnement
des caractères sexuels secondaires. Et surtout, ces testicules avaient
perdu leur fonction normale d'élaboration des spermatozoïdes ;
ils étaient revenus à l’état embryonnaire : l’épithélium du canali-
cule avait perdu tout pouvoir de prolifération. Cette constatation
confirme l'opinion des physiologistes qui localisent la sécrétion
interne du testicule des Oiseaux dans les cellules du canalicule,
dans l’épithélium sertolien, ce qui les différencie des Mammifères,
où cette sécrétion s'élabore au niveau du tissu interstitiel.
ACTION DES SELS DE RHODIUM, DE BISMUTH, DE TERRES RARES
ET DE NIOBIUM DANS LE TRAITEMENT DU NAGANA CHEZ LA SOURIS,
par À. Frou et M. GUILLAUME.
Nous avons étudié l’action des sels de rhodium, de bismuth,
des terres du groupe cérique et du groupe yttrique, ainsi que celle
des sels de niobium chez les Souris inoculées avec du nagana.
Les sels de niobium nous paraissaient offrir un intérêt tout
particulier, parce que les propriétés chimiques de ce corps pré-
sentent de grandes analogies avec l’arsenic et l’antimoine, dont
l’action thérapeutique est établie dans le traitement de diverses
trypanosomiases. Les résultats que nous avons obtenus en injec-
tant sous la peau 0,4 c.c. à 1,2 c.c. d’une solution à 0,5 p. 100
de citrate double de niobium et de sodium n'ont pas vérifié cette
hypothèse. Le traitement, institué r2 ou 24 heures après l’infec-
tion et répété tous les jours, n’a pas fait disparaître les Trypano-
somes ni prolongé la vie des animaux.
A. Eug. Robert et B. Sauton ont montré, en 1914, que les
sels de bismuth ont une action des plus nette sur la spirillose
des Poules. Voici les conclusions de cet intéressant travail :
(1) À. Eug. Roburt et B. Saalon. Jubilé de E. Metchnikoff, Paris, 1927.
Ed
SÉANCE DU 23 JUILLET 447
« L'étude de la spirillose des Poules ne présentant d’ailleurs qu'urs
intérêt théorique, nous espérons pouvoir une fois exposer les
résultats de nos expériences interrompues concernant l’action
du bismuth sur la fièvre récurrente et sur la syphilis. Nos pre-
miers essais de traitement préventif et curatif des affections à
Trypanosomes nous ont donné, chez le Cobaye, des actions posi-
tives comparables par l'emploi des composés suivants : phos-
phate soluble, hyposulfite double de potassium et de bismuth,
bismuthotartrate de sodium, citrate ammoniacal. » Les conclu-
sions de ce travail viennent d'être confirmées par R. Sazerac ei
G. Levaditi, pour ce qui a trait à la syphilis et au nagana.
Nous avons obtenu des résultats de même ordre, en employani
le sous-nitrate, dont on trouve quelques échantillons se dissol-
vant facilement à la dose de 1 p. 100 dans des solutions de man-
nite à 10 p. 100. On observe une action nette sur la disparition
des Trypanosomes et la survie des animaux. Voici les résultats
obtenus avec le sous-nitrate de bismuth dissous dans la mannite.
Le traitement est institué 24 heures après l'infection et les injec-
tions sous-cutanées sont faites tous les jours au début du traite-
ment, puis tous les 2 jours.
Nombre de gouttes de la solution Survie des animaux
de sous-nilrate à 1 p. 100 . Nombre d'injeclions eu jours
L h [
2 7 GG
1 rot
À
5 ” Xe
41 2 }
La Souris témoin est morte en 5 jours.
Voici une autre expérience dans laquelle nous avons associé
fa solution bismuthique à l’ensemble des terres du groupe céri-
que en solution à 1 p. 100. Les résultats, obtenus par Grenet et
Drouin, avec les sels cériques dans le traitement de certaines
formes d’accidents primaires ou secondaires de la syphilis, qui
résistent à l’arsénobenzol, justifiaient cet essai d'association, bien
que les sels du groupe cérique, à eux seuls, ne produisent que des
survies de 24 ou 48 heures chez les Souris infectées.
Solutions injectées Nombre d’injections Survie en jours
Other 0 PTONLIES 2 eee DÉdone 7 7
HÉDEESMTATES 2 DOULIES LL à een een e J00 00 5 8
3 IT
4 13
7 plus de 6o
GR Saizerac et C: Levaditi. C. R. de l'Acad des sc:,.t. CLAXII, 1921, P.
1391.
448 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Les Trypanosomes disparaissent après la quatrième injection ;
quelques Souris ont eu des rechutes : ou 8 jours après et sont
mortes ; chez d’autres, sous l'influence du traitement, les Trypa-
nosomes disparaissent de nouveau pendant 8 à ro jours ; une
nouvelle rechute amène la mort.
Nous avons obtenu des résultats du même ordre en associant
au_bismuth les sels de l’ensemble des terres du groupe yttrique.
Les Trypanosomes disparaissent après la quatrième ou cinquième
injection, mais ne reparaissent plus chez les Souris, lorsque le
traitement est institué 24 ou 48 heures après l'infection.
Avec le chlorure de rhodium à 1 p. 100, injecté sous la peau
chaque jour, à la dose de o,1b c.c., chez des Souris présentant
des Trypanosomes dans le sang, on obtient des survies de 2 à
1O jours, sans observer la disparition des Trypanosomes. Le
chlorure de rhodium paraît donc prolonger la vie des animaux
traités, soit en augmentant la résistance des animaux, soit en
neutralisant une substance toxique élaborée par les Trypanosomes.
Si on injecte le chlorure de rhodium 12 heures après l’infec-
tion, on obtient des résultats plus nets. Voici les résultats d'une
de nos expériences : 15 Souris sont inoculées avec du nagana;
3 témoins meurent en 6 jours ; 12 sont traitées par RH?CF ; elles
reçoivent 0,1 c.c. d’une solution à 1 p. 100 toutes les 36 heures.
3 de ces Souris ont eu des Trypanosomes 12 jours après l’infec-
tion et sont mortes en 17 et 22 jours ; 2, après avoir reçu 10 in-
jections de rhodium, sont mortes en 27 et 36 jours ; 3, en 54
jours, ces 5 animaux n'ont jamais présenté de Trypanosomes.
A sont vivantes et paraissent en bonne santé trois mois après
l’inoculation et le traitement. 5
Nous ferons remarquer que le RH°CI°, aux doses employées,
(o,15 c.c. de solution à r p. 100 dans 1 c.c. d’eau salée), injecté
sous la peau, est caustique, et qu'il est possible que cette action
thérapeutique soit plus manifeste par injection intraveineuse.
SÉANCE DU 23 JUILLET
SUR LES CELLULES A MUCUS DE L'HUIÏrRE (Ostrea edulis L.)
ET LA MYCOSE DE PETTIT,
_ par RoBERT Pr. Doczrus.
Chez la généralité des Métazoaires, l’épithélium intestinal rem-
plit trois fonctions : absorbante, sécrétrice ou glandulaire, et ex-
crétrice. Les cellules à mucus sont à la fois sécrétrices et ex-
crétrices.
Si nous examinons une coupe de l'intestin de l'Huitre, nous
remarquons, parmi les cellules ciliées, des cellules à mucus.
L'existence de ces cellules est constante, mais leur nombre est
plus ou moins grand selon les individus ; il varie sous l’influence
de circonstances diverses que nous nous proposons de préciser ;
mais, d'ores et déjà, il nous est possible de dire que certains états
pathologiques en provoquent l'augmentation dans une propor:
tion anormale. C'est un fait du reste bien connu qu'il y a des
cellules ciliées qui se transforment en cellules à mucus. Divers
épithéliums autres que l'épithélium intestinal, montrent aussi
des cellules muqueuses.
La structure et l'aspect d’une cellule à mucus varient considé-
rablement avec son état fonctionnel. Au début, avant la phase
sécrétrice, le cytoplasma a une structure réticulée ; aux nœuds
du réticulum, on observe des granulations (mitochondries),.qui
sont le point de départ de la formation du mueus. Ainsi que nous
l'avons pu remarquer sur des coupes, colorées à l’hémalun, de
l'intestin d'O. edulis L., la substance intertrabéculaire donne la
réaction métachromatique ; elle apparaît en bleu de ciel. À me-
sure que les granulations grossissent, le réticulum disparaît :
lors de la phase fonctionnelle, on ne voit plus qu’un eytoplasma
sgranuleux ; le noyau, refoulé à la périphérie, finit par dégénérer,
Si ces transformations cytologiques des cellules à mucus ont
‘été relativement peu suivies chez l'Huître, elles l'ont été
très fréquémment, dans divers épithéliums, chez les animaux
les plus différents. Je rappellerai que von Ellermann (1900,
p. 182-189, voir en particulier sa fig. 4) (1), a étudié la structure
réticulaire du cytoplasma des cellules muqueuses de l’épithélium
de l’oviducte des Amphibiens, et que F. Ladrevyt (1918, p. ro et
pl. x, fig. 2, cellules vibratiles et cellules gandulaires) (2), à
propos de l’épithélium cilié de l'intestin de Sipunculus nudus L.,
(x) Ueber die Schleimsecretion im Eïileiter der Amphibicn. Anatomischer Anzeï-
ger, t. XVIII, n° 8, 1900, p.-182-189, fig. 1-6.
(2) Contribution à l’étude de la nutrition, 5o pages, 3 pl., fig. 1-13, in-4°,
Beausoleil, 1918. =
450 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
s'exprime ainsi : « Au début de leur évolution, les cellules glan-
dulaires présentent un cytoplasma nettement réticulé. »
Récemment, A.Pettit (1921, p. 235-230, fig. 1-3) (x), a observé
et figuré, dans l’épithélium intestinal d’Ostrea edulis L, des cel-
lules à cytoplasma présentant l'aspect réticulaire normal et carac-
téristique de celui des cellules à mucus à leur début ; mais ik
a voulu voir dans ce pseudo-réseau cytoplasmique le mycelium
d'un Champignon parasite.
Le regretté P° Matruchot, ayant examiné les préparations faites.
par À. Pettit, estima que l'on se trouvait « sans doute en présence
d'un microorganisme du groupe des Actinomycètes, à classer
provisoirement dans le genre Nocardia », d’où le nom de « Nocar-
dia matruchoti », donné par A. Pettit, malgré l’absence de tout
caractère de Nocardia et d’'Actinomycète.
Il est utile de préciser que l’on n'observe de granulations dans
le réticulum que là où il y a entrecroisement de trabécules, et
non pas, comme peut le faire croire la figure 3 de la note de:
A: Pettit-(bid., p. 238), cà et là le long de ces trabéceles:
Sur des préparations de même provenance, nous avons re-
marqué que, dans les régions de l'intestin où il n’y a pas de cel-
lules à mucus, il y a infiltration de leucocytes éosinophiles dans
>
l’épithélium. Il semblerait donc que, là où les cellules à mucus.
manquent, des leucocytes suppléent à leur fonction excrétrice.
Dans ses études sur l’histologie des Lameéllibranches, D. Ca-
razzi (1896, p. 401-402) (2) a comparé les cellules sécrétrices de
l'intestin d'Ostrea edulis L. à celles homologues des branchies et.
des valves du même Molusque. Dans les cellules claviformes de
l'intestin de l’Huitre, décrites et figurées par Carazzi (ibid.,
pl: XVIFE, fig. 12, 15, r4 et rh. bis) (voir, aussi, Carazzi 1697
pl. XIII, fig. 13) (3), on reconnaît nettement les éléments épithé-
liaux attribués par A. Pettit à une infiltration mycosique.
Depuis le début de l’été 1920, une mortalité anormale sevit sur
les Huîtres (O0. edulis L.) des côtes de France, de Hollande et
d'Angleterre. Nous avons examiné l'extension de la maladie en
France et la symptomatologie des Huitres atteintes dans une:
suite de rapports adressés à l'Office scientifique et technique des
Pêches maritimes. Les Huîtres étudiées par A. Pettit, sur la de-
mande de l'Office, étaient des sujets, soit expédiés comme étant.
(x) Mycose de l’Huitre comestible. Bull. de l’Acad, de méd., 8° série, t. EXXXV..
n° ©, séance du 28 février 1921.
(>) Contributo all” istologia e alla fisiologia dei Lamellibranchi. r. Ricerche-
sulle Ostriche verdi. Mitt. der 7001. Station Neapel, t. XIT, 1896, p. 381-431,
pl. XVIII, fig. 1-20.
(3) Ricerche sull? assorbimento del fero nell’ Ostrea edulis L. Journ. intern.-
d’anat. el de physiol., t. XIV, 1897, p. 117-147, pl. XIII.
SÉANCE DU. 23 JUILLET A5E
supposés malades par les ostréiculteurs, soit présumés malades par
A. Pettit, en raison de certains caractères externes. Les Huîtres
examinées par nous étaient des Huîtres certainement malades, et
nous avons aussi examiné, à litre de comparaison, des Huîtres-
bien portantes. Nous poursuivons actuellement des recherches.
pour découvrir la cause de la mortalité anormale de 1920-1921
chez les Huîtres, estimant que cette cause est encore inconnue, la
mycose de Pettit ne pouvant être retenue (r;.
Addition à la note précédente. On a recherché, en Angleterre, si
la mortalité anormale des Huîtres, en 1920-1921, n'était pas due.
à une maladie microbienne. Jno. Eyre a remis, au Ministère Bri-
tannique de l’agriculture et des pêches, un rapport préliminaire
où il a mentionné qu'il avait isolé un microorganisme particu-
lier (Bacille courbe ou Vibrion) de quelques Huîtres malades de
Whitstable, mais il n’a pu lui reconnaître une action pathogène.
sur les Huîtres ; il en fut de même pour diverses autres espèces
microbiennes.
D'autre part, dans des cultures faites à partir d'Huîtres malades.
et jamais dans celles faites à partir d'Huîtres saines, J. Eyre et
J.-H. Orton ont obtenu un microorganisme qu'ils regardent
comme un Champignon, mais que J. Eyre a désigné sous le nom
de Cladothrix dichotoma (2). Les auteurs anglais n’ont pas, jus-
qu'à présent, à notre connaissance, mis en évidence une relation.
entre ce microorganisme et la mortalité anormale des Huîtres, qui
continue à sévir.
À. PETTIT. — Au cours des recherches que l'Office des Pêches
m avait prié d'entreprendre, j'ai communiqué successivement les.
résultats obtenus à R. Dollfus. Avant la publication de ma note,
je lui ai remis un certain nombre de préparations ; brusque-
ment, R. Dollfus vient à la Société nier la présence d’un Cham-
pignon dans les Huiîtres que j'ai examinées.
Je n'ignore pas combien est épineuse la discrimination entre
les détails d'organisation et les parasites intracellulaires : à peu.
(:) Il est intéressant de rappeler que Alexander G.-R. Foulerton (1910, p. 17).
rapporte qu’il a eu l’occasion d'isoler une espèce typique de Sreptothrix (ac-
tuellement Nocardia) des sucs viscéraux d’une Huitre, voir : The streptotri-
choses and Tuberculosis (being the Microsc. Lectures for 1910), London, rg910,
68 p., 4 pl.
(2) Cladothrix dichotoma Macé 1888, nee Cohn 1875, n’est pas un vrai Cla--
dothriz ; il appartient au genre Nocardia ainsi que l’ont admis Chalmers et
Cbristophers (1916, p. 270). Voir À sudanese Actinomycosis. Annals for tro--
pical Medic. and Parasit., 30 sept. 1919, t. X, n° », p. 293-289, pl. VIII-IX.
Les vrais Cladothrix n’ont rien à voir avec les Nocardia et les Actinomycètes :
ec ne sont pas des Champignons.
452 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
près tous les faits de structure des éléments anatomiques, Îles
spermatozoïdes y compris, ont été tour à tour confondus avec des
microorganismes.
Néanmoins, les considérations émises par R. Dollfus ne prou-
vent pas que la diagnose de L. Matruchot est erronée ; elles n'’in-
firment pas non plus le résultat acquis par J. Eyre et J.-H. Orton :
l'isolement en culture pure d’une Nocardia provenant des tissus
de l'Huitre. D'ailleurs, en accord avec mes collègues anglais, je
n'ai pas préjugé du rôle du microorganisme en question dans
l’épizootie actuelle.
En définitive, la question est la suivante : l'Huître peut-elle
héberger une Nocardia, dont le rôle est à déterminer ? La réponse
est fournie par les cultures de J. Eyre et J.-H. Orton.
(1)
REUNION BIOLOGIQUE DE LYON
SEANCE DU 4 JUILLET
ALLEMAND-MARTIN (A.): De l’in-
fluence des variations thermiques
des eaux de hauts fonds sous-ma-
rins sur la répartition et le déve-
loppement des larves de ne
spongia equina de Tunisie
Boucer et Noër : Du rôle de
défense anti-placentaire des élé-
ments leucocytaires de la ca-
TEE 0 de Ro ADO EIRE
Courmont (P.) : Comparaison
des séroréactions d’agglutination
et de déviation du complément
dans la tuberculose pulmonaire.
Gricoraki et PéIu : Sur une
nouvelle espèce de levure du
genre Debaryomyces : D. matru-
DORE A ne aline flot
GuiLLtERMOND (A.) : Sur l’évo-
lution du chondriome et la for-
mation des chloroplastes dans
PElodeavcanadensis: 2...
GuirLiERMoND (A.) Sur le
chondriome des Conjuguées et
HeSDIatOmÉES 22.000 :
|
II
|
14
15
17
20
oh |
P92
SOMMAIRE
Morez (A.), MouriQuanp (G.),
Micuez (P.) ct Tunévenon (L.):
Sur l’absence de troubles électifs
du métabolisme du calcium os-
seux dans le scorbut expérimen-
Lol Re ee Re a
MouriQuanr (G.) et Micuez
(P.) : Le jus de citron stérilisé
est-il antiscorbutique ?... . ...
Nicozas (J.) et FAVRE (M) :
Traitement radiothérapique de la
lymphogranulomatose inguinale
SUPER RTE
Poricarp (A.) et Micuon (L.) :
Sur la détection histo-chimique
des ccrbures (huile de vaseline)
dans les tumeurs provoquées par
injection de ces corps dans les
HÉSUS RSR ar con
Weizz (E.), Durourr (A.) et
Canovirou (X.) : Sur la réaction
de précipitation du benjoin col-
loïdal avec les liquides céphalo-
rachidiens pathologiques.......
0
Présidence de M. A. Morel.
DE L'INFLUENCE DES VARIATIONS THERMIQUES
DES
EAUX DE HAUTS-FONDS SOUS-MARINS
SUR LA RÉPARTITION ET LE DÉVELOPPEMENT
DES LARVES DE Hippospongia equina DE TUNISIE,
par À. ATLEMAND-MartTiN
O2
Q©
Dans nos premières études de Sfax, publiées en 1906, sur la
biologie de l’Eponge Hippospongia equina (Var. el. Lend) et de
45% RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (12)
sa larve (suivies de notre note avec R. Dubois, 1908, Soc. Linn.,
Lyon), nous nous étions attachés, après avoir décrit cette larve,
‘et établi l’époque de sa mise en liberté, à préciser les propriétés
biologiques susceptibles de fournir des applications à l’industrie
Nous avions attiré l'attention sur l'importance de l’action des
agents physiques sur la fixation de la larve, spécialement des ra-
diations lumineuses et de la chaleur. En dehors du graphique des
températures moyennes prises pendant près de trois ans, nous
avions noté bon nombre d'observations et signalé, en particulier,
les déformations de la larve sous l'influence des variations ther-
miques. Ces expériences nous avait poussé à rechercher com-
ment ces mêmes faits peuvent se reproduire dans la nature. De
1906 à 1911, de nouvelles observations s'étant ajoutées pendant
chacun de nos séjours et de nos voyages en Tunisie, nous avons
résumé au congrès de l'A. F. A.S., 1913, Tunis, les résultats
obtenus à Sfax, en particulier sur la culture de l'Eponge : un
fait prédominait, c'était la faible proportion de larves fixées dans
les hauts-fonds, et nous terminions ainsi : « De l’examen de tous
ces faits, on doit se demander si c’est la variabilité de la tempé-
rature des eaux superficielles ou l’action de la lumière qui joue
le principal rôle (pour gêner la fixation) ; ou encore le change-
ment de composition chimique dû au trouble constant des eaux
de surface. Serait-ce aussi la présence d'animaux destructeurs de
ces larves P Tels sont, entre autres, les points qu’il importe d'étu-
dier pour compléter les essais industriels en petite profondeur. »
La revision de toutes les données recueillies, et le rapprochement
de certains faits répétés nous font aujourd'hui considérer les
variations thermiques comme le facteur le plus important dans
la répartition des larves ; pour compléter ces observations biolo-
giques, nous avons tenu à préciser par l'étude anatomique les
causes des déformations de la larve sous l'influence de tempé-
ratures plus ou moins élevées, en présentant à l’Académie des
Sciences (1), avec M. Vaney, une note appuyée sur de très
bonnes coupes de larves d’H. equina.
On sait que l'importance de la variation de température, en bio-
logie, est telle, qu'elle peut suffire à expliquer à elle seule la répar-
tition de certaines espèces en zones bien déterminées. Les expé-
riences de Regnard sur les Poissons, ont confirmé que, si ces
variations sont lentes ou brusques, il peut y avoir ou adaptation
d'espèces nouvelles, ou disparition complète ; nos expériences
de 1906 nous avaient amenés à des conclusions semblables sur
les larves d’H. equina. Nous avions ajouté que des différences de
cinq ou six degrés pouvaient provoquer la mort rapide et dit que
(1) C. R. de l’Acad. des sc., 191$.
{13) : SÉANCE DU 4 JUILLET 455
ces différences avec la température optima de vie étaient beau-
coup plus sensibles sur la larve que sur l'Eponge adulte.
Ce qui se produit au laboratoire peut souvent se généraliser
dans la nature, et là est sans doute la véritable explication du
fait, qu'il ne se fixe dans les hauts-fonds, compris entre le rivage
et les profondeurs de 4 à 5 m., qu'un nombre infime de larves
sur l’énorme quantité émise au mois de mai. Nos observations
thermométriques nous ont permis de constater l'existence de
variations d'autant plus accentuées entre la matinée et la soirée
que l'épaisseur d’eau est plus faible.
Le contact des eaux avec les hauts-fonds surchauffés des côtes
orientales tunisiennes (dont les faibles profondeurs s'étendent en
pente douce à plusieurs kilomètres du continent, sur de vastes
surfaces), crée certainement des courants de convexion, et la
différence de chaleurs spécifiques des eaux, de l'air et du sol
sous-marin peut également augmenter les écarts. La larve
d'H. equina, redoutant des températures inférieures ou supé-
rieures à 17° (optimum de vie et de fixation), semble fuir ces
régions à températures variables. Nos expériences sur le rôle -
des radiations ne viendraient qu’au second plan, les variations
thermiques étant suffisantes (toutes autres conditions égales)
pour expliquer la répartition des larves, à partir des fonds de
4 à 5 m. Cela nous prouve que si l’étude des températures moyen-
nes des grandes profondeurs importe au plus haut point en
biologie, ainsi que le font remarquer Joubin et Berget, nous
devons admettre aussi que l'étude détaillée des variations de tem-
pératures dans les eaux superficielles, dominant les hauts-fonds
de rivages, a une importance capitale lorsque ceux-ci caracté-
risent ces vastes étendues constituant l'habitat des organismes
ayant une valeur industrielle, où, de plus, le brassage des eaux
est peu accentué en raison des faibles mouvements de marée
il faut donc conclure qu'il sera inutile de répéter les expériences
sur la fixation ds larves d'Eponges dans les hauts-fonds dont la
température trop variable leur nuit, mais à partir des profon-
deurs de 4 à 5 m. à température plus constante et voisine de la
température optima, 17°.
496 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (14)
Du RÔLE DE DÉFENSE ANTIPLACENTAIRE
DES ÉLÉMENTS LEUCOCYTAIRES DE LA CADUQUE,
par Boucer et Noëz.
En 1910, Durante à cru pouvoir affirmer que la présence de
leucocytes nombreux, dans une caduque épaissie, lors de l'évo-
lution de certaines moles hydatiformes était directement liée à
une réaction de défense de l'organisme utérin contre l’envahisse-
ment molaire.
Nous venons d'avoir l’occasion d'examiner une pièce (paroi
utérine, insertion placentaire et bord du placenta), qui nous avait
été confiée par le regretté P° Fabre. Il s'agissait d’une rupture
utérine au cours d’une grossesse normale itérative après césa-
rienne abdominale. L'intervention, faite il y a plus d’un an, s ‘était
accompagnée de fièvre les cinq premiers jours.
La rupture siégeait sur l’ancienne cicatrice, au point où le pla-
centa s insérait. C'est à ce nive si qu'à porté l'examen.
Nous avons constaté que : 1° la couche musculaire plexiforme
s'était complètement reconstituée ; 2° la rupture s'était faite sans
aucune des altérations classiquement invoquées ; il n’y avait ni
modifications du tissu élastique (on n'en trouve pas trace dans
nos préparations), ni dégénérescence graisseuse ; 3° 1l existe des
modifications intéressantes de la caduque : a) épaississement
avec phénomènes d'endométrite déciduale intense ; cellules espa-
cées et rares et pycnose en certains points ; b) une infiltration
très intense de polynucléaires, infiltration qui gagne même en
certains points les couches musculaires.
Ces lésions de la caduque, en tous points comparables à celles
décrites par Durante dans la mole, ne peuvent être mises ici sur
le compte d’une réaction de défense à l’envahissement placen-
taire. Il s’agit d’une réaction inflammatoire chronique, du type
de celle fréquemment constatée au niveau d’une cicatrice.
En présence de faits semblables, on est en droit de se deman-
der, si, dans le cas de mole, comme dans le cas présent (ainsi que
l’écrivaient Bonnaire et Letulle, en 1901) cette infiltration ne
démontre pas simplement l’origine inflammatoire de la mole,
plutôt qu'elle ne représente une organisation défensive antipla-
centaire.
(Clinique obslétricale el laboraloire d’histologie
de la Facullé de médecine).
(15; : SÉANCE DU 4 JUILLET 457
COMPARAISON DES SÉRO-RÉACTIONS D'AGGLUTINATION
ET DE DÉVIATION DU COMPLÉMENT DANS LA TUBERCULOSE PULMONAIRE,
par PaAuLz CouRrMoONr.
La séro-réaction agglutinante a été employée pour la pre-
mière fois en 1898 (1), avec les cultures de tuberculose homo-
gènes, par S. Arloing, puis nous-même, pour le diagnostic, et,
depuis, pour le pronostic de la tuberculose humaine. De très
nombreux travaux ont confirmé nos résultats depuis vingt ans.
La réaction de Bordet-Gengou a été appliquée pour la pre-
mière fois à la tuberculose par Widal et Le Sourd. L'emploi de
nouveaux antigènes a ramené cette question à l’ordre du jour.
Comme nous le disions récemment, il est de grand intérêt de
comparer chez les mêmes malades ces deux séro-réactions entré
elles et avec les réactions à la tuberculine (2). En 1909, avéc
F. Arloing (3), nous avions comparé séro-agglutination et ophtal-
mo-réaction chez le vieillard. Le pourcentage des réactions posi-
tives était à peu près le même (66 p. 100), mais ce n'étaient pas
toujours les mêmes sujets qui montraient la réaction positive ;
dans 55 p. 100 des cas seulement, les résultats des réactions étaient
concordanis.
Nous venons de comparer, chez 50 tuberculeux pulmonaires
en évolution, les réactions d’agglutination, de déviation du com-
plément et de cuti-réaction. La réaction agglutinante a été faite,
suivant les règles que nous avons maintes fois publiées, avec les
cultures homogènes diluées. La déviation du complément a été
cherchée par la méthode Calmette-Massol, avec des quantités
d'alexine variant de 0,3 à o,4 pour un même sérum (4 tubes).
La cuti-réaction a été faite chez la plupart des malades.
Nos résultats peuvent être groupés et discutés ainsi qu'il suit :
1° Avec le sérum de 50 tuberculeux pulmonaires, la réaction
agglutinante a été positive 32 fois (64 p. r00). Chez 33 de ces
malades, la cuti-réaction a été faite et trouvée positive 17 fois
et négative 6 fois (cas très graves). Chez 12 malades, la déviation
a été positive et l’agglutination négative. Chez 3, l’agglutination
a été positive alors que la déviation était négative. Chez 6, les
(x) S. Arloing et Paul Courmont. Recherche et valeur clinique de l’agglu-
tination du Bacille de Koch par le sérum sanguin de l'Homme. C. R. de l’Acad.
des sc., 19 septembre 1898.
(2) Paul Courmont. La séro-agglutination du Bacille de Koch. Conférence
internationale contre la tuberculose, Masson, Paris, 1920.
(3) Paul Courmont, F. Arloing et Bérard. Séro-réaction et ophtalmo-réaction
comparées chez le vicillard. Lyon médical, 20 juin 1909.
Brozocre. Comptes RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 32
(8 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (16)
deux réactions ont été négatives ; dans ce dernier cas, il s’agis-
sait de formes très graves et rapidement mortelles.
2° Avec la sérosité pleurale de 5 pleurésies sûrement tubercu-
leuses, la déviation a été positive 3 fois, et la séro-agglutination
1 fois seulement. Il ne s'agissait pas de pleurésies séro-fibrineuses
elassiques, à évolution bénigne (cas dans lesquels l’agglutination
est presque toujours positive), mais de pleurésies pyoïdes ou
purulentes à évolution grave ou interminable.
3° Application au diagnostic. Au premier abord, ces résultats
sembient en faveur d’une utilité plus grande de la réaction
de déviation pour le diagnostic. En réalité, nos malades étaient
tous des tuberculeux pulmonaires avérés, de diagnostic clinique
évident, des formes évolutives à pronostic le plus souvent grave.
Dans ces cas, l'utilité des réactions de laboratoire est beaucoup
moindre pour le diagnostie. Dans un seul cas, le diagnostic ne
fut pas fait pendant la vie ; il s'agissait d’un cas de granulie pris
pour une pneumonie ; précisément, les deux séro-réactions et la
euti-réaction furent défaillantes, négatives et contribuèrent à
Éerreur. Si on observe, non plus seulement des tuberculeux
graves d'un service spécialisé, mais, comme nous l'avons fait
autrefois, des tuberculeux de toutes catégories comme on les
irouve dans les services de médecine ordinaire, y compris les
formes légères (pleurésies séro-fibrineuses, sommets fibreux, for-
mes guéries), la séro-agglutination est positive dans 90 p. 100
des cas environ (r). Les 10 p. 100 de séro-agglutinations négatives
eoncernent précisément les cas graves, dont nous avons eu un
très grand nombre dans nos observations actuelles.
4° Applications au pronostic et à l'étude de l’évolution. Dans
fes cas de tuberculose avérée, où les deux séro-réactions sont néga-
tives, le pronostic semble extrêmement grave. Nous avons montré
depuis longtemps que l'absence de réaction agglutinante, et sux-
out sa décroissance ou sa disparition au cours de la tuberculose
iscérale et surtout pulmonaire, sont d’un pronostic réservé ou
grave (2). Il est donc de grande utilité de suivre la courbe d’ag-
glulination au cours de la tuberculose pulmonaire. Le dosage ‘du
pouvoir agglutinant étant très facile (variations de o à 5 à 20, 40
et au-delà), cette courbe est facile à obtenir, et ses variations sont
d'un grand intérêt. La réaction de déviation étant beaucoup plus
souvent positive dans les cas graves et ses variations étant moins
(1) Paul Courmont. Valeur sémiologique de la réaction agglutinante chez les
tuberculeux ; séro-diagnostic, séro-pronoslic. Congrès de l’Associalion française
pour l'avancement des sciences, Lyon, août 1906.
(5) Paul Courmont. Valeur sémiologique de la réaction agglutinante chez
ls tuberculeux : séro-diagnostic, séro-pronostic. Congrès de l'Association fran-
enise pour l'avancement des sciences, Lyon, août 1906. |
»
{17) SÉANCE DU 4 JUILLET 439
grandes et moins faciles à déterminer, nous semble à ce point
de vue d’une utilité plus restreinte. Jusqu'ici, nous avons trouvé
des réactions de déviation intenses (dans les 4 tubes), aussi bien
dans les cas très graves que dans les formes moins sévères. Nous
avons observé le même fait pour les liquides de pleurésies puru-
lentes : la réaction de déviation, dans les 3 cas où elle fut pra-
tiquée, confirmait le diagnostic ; mais la réaction agglutinante
négative dans ces cas, indiquait, conformément à la clinique, une
évolution grave ou chronique. Nous savons qu'au contraire, dans
les pleurésies séro-fibrineuses l’agglutination est presque toujours
positive, en accord avec l'évolution bénigne ordinaire ; lorsqu'elle
est absente, il s’agit de cas très graves (x).
Conclusions. L'étude comparée des réactions d’agglutination,
de déviation du complément et de la tuberculine doit être faite
systématiquement chez les mêmes malades. La concordance des
séro-réactions et de la cuti-réaction chez les tuberculeux, renforce
mutuellement leur valeur : pour le diagnostic, lorsqu'elles sont
positives ; pour le pronostic, lorsqu'elles sont négatives.
Dans les formes graves de tuberculose, la réaction de déviation
a été plus souvent positive que l’agglutination.
La séro-réaction agglutinante semble de plus grande valeur
pour le pronostic et l'étude de l’évolution de la maladie.
SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE DE LEVURE DU GENRE Debaryomyces
(D. matruchoti),
par GRIGORAKI et PEJU.
L'un de nous a prélevé des matières fécales d’un malade atteint
d’helminthiase, une nouvelle espèce de levure que nous décri-
rons ici.
Sur moût de bière à 25°, cette levure forme un dépôt et au bout
de 48 heures, de faibles traces d’anneau. L'anneau devient assez
développé par la suite, mais il ne s’est pas produit de voile au
bout de deux mois. Examinées au bout de 24 heures sur moût,
les cellules sont toujours sphériques ou légèrement ovoïdes
(3 u 6 à 5 u 4 de longueur, sur 1 u 8 à 3 u de large). Plus tard,
dans les vieilles cultures, elles deviennent souvent ovales. De
irès bonne heure, les cellules montrent dans leur intérieur un
gros globule graisseux. Dans les vieilles cultures sur gélose de
Gorodkowa, on trouve quelques cellules allongées et réunies for-
a) Paul Courmont. Séro-pronostic des pleurésies tuberculeuses. Presse médi-
cale, 8 novembre 1905. |
460 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (13)
mant des rudiments mycéliens. Les températures maxima pour
le bourgeonnement sont situées entre 37° et 38°.
La levure sporule facilement sur gélose de Gorodkowa et sur
carotte. La sporulation est précédée d’une copulation hétéroga-
mique. Cette copulation s'effectue entre deux cellules de dimen-
sions inégales. Elle parait pouvoir s'effectuer entre deux cellules:
de parenté très voisine. Elle peut s’opérer entre une grosse cellule
mère et l’une des petites cellules issues de cette dernière et encore-
accolée à elle. D’autres fois, elle se produit entre des cellules voi-
sines, dont il est difficile de préciser la parenté et parfois sépa-
rées entre elles par un certain nombre de cellules. La différence
entre les gamètes est très variable et on trouve de nombreuses
formes de transition entre l’isogamie et l’hétérogamie ; souvent.
le gamète mâle est seulement légèrement plus petit que le gamète-
femelle. Les deux gamètes forment de petits becs qui s'unissent
en un canal de copulation, plus ou moins long, selon que les.
gamètes se trouvent plus ou moins rapprochés. Le contenu du
gamète mâle émigre dans le gamète femelle où s'opère le mé-
lange de deux protoplasmes et qui se transforment en un asque-
L'asque renferme toujours une seule ascospore, ronde, avec um
globule graisseux au centre et une membrane verruqueuse, dont
les verrucosités s’atténuent lorsque les ascospores ont achevé leur
croissance. Dans quelques cas, les gamètes n'arrivent pas à se
fusionner immédiatement et orne plusieurs becs qui témoi-
gnent de tentatives infructueuses d'union. Nous n'avons jamais
Done de parthogénèses. Les ascospores germent par bour-
geonnement ordinaire. Les températures limites maxima de spo-
rulation sont situées entre 30° et 32°
Sur moût gélosé à 25°, au bout d'un mois, la colonie géante
offre la dimension d’une pièce de 2 franes ; elle est d’un blanc
éclatant. Le centre forme une sorte de rosace. Les bords sont
unis, avec de larges lobes.
Sur moût gélatiné à 15-20°, au bout d'un mois, la colonie
géante offre 1e dimensions d'une pièce de bo centimes ; sa cou-
leur est blanche, légèrement jaunâtre. Le centre est a et
de son pourtour partent des sillons qui dessinent des lobes s
le bord. La gélatine n’est pas liquéfiée après deux mois.
Les vicilles cultures sur gélose de Gorodkowa prennent une
couleur chocolat.
La levure invertit fortement le saccharose. Par la méthode des
petites fermentations de Lindner, elle a paru faire fermenter
faiblement le mannose, mais n’a montré aucune action sur les
dextrose, lévulose, maltose, galactose, lactose, raffinose et
dextrine.
Par ses asques dérivés de copulation hétérogamique et ses asco-
(19) SÉANCE DU 4 JUILLET 46T
RO —
spores à parois verruqueuses, la levure se rattache au genre Deba-
ryomyces créé par Klücker (1) en 1909. On sait que pendant long-
temps on n’a connu que deux espèces du genre Debaryomyces,
D. globosus (Klücker) et D. tyrocola (Konokotine) (2). Les travaux
de Guilliermond et Cesari (3) ont fait connaître un grand nombre
d'espèces nouvelles appartenant à ce genre ettrouvées dans les pro-
duits de préparation des saucissons. Enfin Guilliermond et
of
(1) Klôcker. C. R. lab. Carlsberg, 1900.
(2) Konokotine. C. R. trav. Ec. méd. Petrograd, 1972.
(3) Césari et Guilliermond. Annales de d’Institut Pasteur, 19:0 ; Guikier-
imond. Société mycologique de France, 1920. EN E
LIENS.)
Z462 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (20
3
l'un de nous en ont décrit deux autres, l'une isolée d’un sycosis.
de la barbe, l’autre dans une angine. Il semble donc que lé genre
Debaryomyces, connu depuis peu, renferme de nombreuses.
espèces. L'espèce que nous venons de décrire ne montre aucun.
des caractères des espèces connues jusqu'ici ; il s’agit donc d’une
espèce nouvelle à laquelle nous donnons le nom de Deb.
matruchoti, en l'honneur du mycologue bien connu.
(Laboratoire de botanique de la Faculté des sciences de Lyon).
em
SUR L'ÉVOLUTION DU CHONDRIOME
ET LA FORMATION DES CHLOROPLASTES DANS L' Elodea canadensis,
par À. GUILLIERMOND.
Le bourgeon d'Elodea canadensis, étant un objet de choix pour
l'étude de l'origine des chloroplastes, a -été le point de départ.
d'une série de recherches qui, cependant, ont abouti aux résultats-
les plus contradictoires. Arthur Meyer (1), par des observations.
vitales datant de 1883, a retrouvé des chloroplastes dans toute:
les cellules des plus jeunes feuilles, sous forme de petits corpus-
cules légèrement verts. De nos jours, Lewitsky (2), dans une
très importante. étude sur l'origine des chloroplastes dans ce
mème bourgeon, a démontré, par l'emploi des méthodes mito-
chondriales contrôlées par l'observation vitale, que les chloro-
plastes dérivent d'une différenciation de chondriocontes typiques.
Une courte étude de notre part (3) a confirmé les résultats de
Lewitsky, contestés par Sapehin (4). Cependant, tout récemment,
un auteur allemand, Noack (5) prétend avoir observé, sur le
vivant, des chloroplastes nettement distincts des mitochondries,
dans le méristème du bourgeon et de la racine de l'£Elodea cana-
densis ; ces chloroplastes auraient la forme arrondie décrite par
A. Meyer et se distingueraient facilement des mitochondries, qui
coexistent toujours avec eux, par leurs plus fortes dimensions et
leurs caractères microchimiques : ils se conserveraient par les.
liquides de Bouin et de Lenossék qui détruisent les mitochondries.
L'auteur se risque à affirmer que les plastes n'offrent aucune:
ressemblance morphologique avec les mitochondries et ne pré-
sentent jamais la forme de chondriocontes. Cette affirmatiom
(1) A. Meyer. Das Chlorophyllkorn. Leipzig, 1883.
2) Lewitsky. Ber. de d. bot. Ges., 1972.
3) Guilliermond. Annales des sciences naturelles, 1919.
‘4) Sapehin. Odessa, 1914.
(5) Noack. Zeitschr. f. Botan., 1920.
(24) SÉANCE DU 4 IUILLET 465
montre que l’auteur à négligé de lire les nombreuses recherches
publiées dans ces dernières années et s’en est tenu exclusivement
aux anciens travaux de À. Meyer, sans quoi il aurait vu que dans
la très grande majorité des cas, les amyloplastes offrent, au con-
traire, pendant toute leur évolution, les formes caractéristiques,
ainsi que toutes les propriétés microchimiques des chondrio-
contes que l’on observe dans la cellule animale. La simple obser-
vation vitale des cellules épidermiques des pétales de Tulipe
et des feuilles d’Iris germanica aurait suffi à lui en fournir une
preuve indéniable. Aussi ne nous serions-nous pas soucié de
discuter les résultats de Noak, si nous n'avions poursuivi en
même temps que lui des recherches sur l'origine des chlora-
plastes dans le bourgeon d’Elodea, que nous nous proposions de
publier lorsqu’a paru son travail.
‘Les racines de l'Elodea canadensis, que nous avons observées,
ne renfermaient de chlorophylle que dans les régions avoisinant
la tige ; elles se sont montrées très peu favorables à l'observation
vitale. Cependant, il était facile äe s'assurer, par leur examen,
que les cellules du méristème ne renferment pas de plastes diffé-
renciés. Les coupes traitées par la méthode de Regaud, nous ont,
par contre, fourni d'excellentes préparations. Dans les cellules du
méristème, on observe un chondriome constitué par des bâton-
nets et des grains et surtout des chondriocontes, et présentant une
allure absolument semblable à celui de la cellule animale (fig. r).
Les chondriocontes, peu allongés dans les cellules les plus jeunes
du méristème, deviennent très longs et très onduleux dans les
régions plus âgées, surtout dans le plérome (fig. 2). Dans les
cellules tout à fait différenciées des divers tissus de la racine, un
grand nombre de ces chondriocontes, et parfois quelques bâton-
nets, s'épaississent légèrement et forment sur leur trajet de petites
vésicules occupées par des petits grains d’amidon (fig. 2 à 5, A).
‘Ce sont donc surtout les chondriocontes qui représentent les
amyloplastes, tandis que la majorité des grains et des bâtonnets
et quelques chondriocontes ne jouent pas de rôle dans l’amy-
logénèse.
L'observation vitale des bourgeons permet de constater que le
méristème de la tige et que Îles plus jeunes ébauches des feuilles
sont dépourvus des chlorophylle. Il est généralement impossible,
dans les régions de la pointe du méristème de la tige et dans les
ébauches des plus jeunes feuilles de distinguer le chondriome
et l’on observe seulement le noyau et un certain nombre de gra-
nulations lipoïdes très réfringentes. Cependant, une observation
minutieuse permet de distinguer assez nettement dans les ébau-
ches des feuilles un peu moïns jeunes (4o u de longueur environ), :
‘bien qu'encore incolores, des chondriocontes disposés autour du
4
RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (22)
464
* À Pa
#4
+4fa
AA
AAA VE
(23) SÉANCE DU 4 JUILLET 465
noyau. Par contre, ces éléments deviennent très distincts dès que
la chlorophylle commence à apparaître, c’est-à-dire dans les
Æbauches des feuilles légèrement plus développées (60 uw environ)
et il est très facile de constater que les chloroplastes affectent
les formes de chondriocontes typiques. On peut ensuite, dans les
ébauches plus âgées, suivre la transformation de ces éléments
en chloroplastes typiques. Ce n'est que dans les cellules où les
chloroplastes sont déjà assez différenciés qu'on peut observer les
mitochondries qui ne participent pas à la photosynthèse et qui
apparaissent sous forme de grains, de bâtonnets, parfois de chon-
-driocontes typiques. Les écailles qui se trouvent dans l’aisselle des
_jeunes feuilles et qui ne produisent pas de chlorophylle, mon-
trent avec une très grande netteté leur chondriome constitué par
des chondriocontes allongés, des bâtonnets et des grains.
Les coupes traitées par la méthode de Regaud donnent de très
belles préparations dans lesquelles on peut suivre dans tous leurs
détails les processus de différenciation des chloroplastes. Dans
_les cellules du méristème de la tige et dans les ébauches des plus
_jeunes des feuilles, le chondriome est semblable à celui du méris-
ième de la racine (fig. 6 et 7). En observant les ébauches des
feuilles plus développées, on peut suivre avec la plus grande
netteté la différenciation des chloroplastes aux dépens d’un cer-
fain nombre de chondriocontes, selon le processus décrit par
Lewitsky. Les chondriocontes s’épaississent légèrement (fig. 8
à 11), puis se transforment directement en chloroplastes arrondis
ou en bâtonnets, ou bien, ce qui est le cas le plus fréquent,
“orment Sur leur trajet de petits renflements qui s'isolent par
æupture des parties effilées qui les réunissent ; ceux-ci grossissent
“peu à peu et deviennent de gros chloroplastes. Dès le début de
eur différenciation, les chloroplastes peuvent élaborer de petits
Trains d’amidon (A) qui leur donna l'aspect de vésicules. Les
chloroplastes définitivement formés continuent à se colorer
comme les mitochondries (fig. r2) ; tous les autres éléments du
-chondriome, c'est-à-dire les grains et les bâtonnets, ainsi que
«quelques chondriocontes, ne contribuent pas à la formation des
_° groupe. Cobayes cliniquement et anatomiquement scorbu-
tiques.
Régime : Orge et herbe d'Orge desséchée à 36° (2 sujets).
Régime : Orge et herbe d'Orge stérilisée 10 minutes à r10° en
présence de vapeur d’eau (4 sujets).
Régime : Orge et herbe d'Orge stérilisée 1 h. 1/2 à 126°
vase clos (4 sujets).
Moyenne des 10 sujets. Pour 100 d'os secs : cendres, 58,17 ;
chaux, 26,9.
3° groupe. Cobayes morts d'intoxication alimentaire, sans lé-
sions scorbutiques.
Régime : Orge et herbe d'Orge, stérilisée par les vapeurs d’al-
cool bouillant et additionnée de l'extrait alcoolique (4 sujets).
Moyenne des 4 sujets. Pour 100 d'os secs : cendres, 59,21 ;
chaux, 26,8.
* groupe. Cobaye à l’inanition absolue (1 sujet) a donné les
chiffres suivants : Pour 100 d’os secs : cendres, 51,4 ; chaux, 25,7.
Conclusions. Ces résultats nous semblent here que le alté-
rations osseuses du scorbut expérimental ne sont pas fonction
d'un appauvrissement électif du squelette en matières minérales
et spécialement en chaux.
Pour les interpréter, il est nécessaire de pratiquer des examens
histologiques, qui sont en cours d'exécution.
(Laboratoire de chimie organique et de pathologie géniale
de la Faculté de médecine).
LE Jus DE CITRON STÉRILISÉ EST-IL ANTISCORBUTIQUE },
par G. MouriQuaxp et P. Mrcnez.
Dès les premières recherches sur la valeur antiscorbutique des
aliments frais et des jus de fruits en particulier, on s’est occupé
de l’action possible de la stérilisation à cet égard. Holst et
Frôblich, cités par Funck, admettent que le jus de Citron chauffé
(1) Funck. Die Vitamine, Ergebnisse der Physiologie, Wiesbaden, 1913, p. 77.
«(29) SÉANCE DU 4 JUILLET 471
à 110° ne perd pas son pouvoir antiscorbutique. Hess et Unger (1),
bien que n'ayant pas étudié spécialement le jus de Citron, esti-
ment que le jus d'Orange, dont le pouvoir antiscorbutique se
rapproche de celui du jus de Citron, chauffé 45 minutes à 120°,
conserve une certaine activité et peut guérir le Cobaye scorbu-
tique. Ils remarquent cependant que les sujets sont moins bril-
lants que les témoins recevant la même quantité de jus frais.
Holst et Frôühlich admettent, pour expliquer la persistance du
pouvoir antiscorbutique après stérilisation du jus de Citron, que
la substance antiscorbutique est protégée et comme stabilisée
‘par la présence de l'acide citrique. Les jus acides de Groseille et
«d'Oseille garderaient, pour la même raison (présence d’un acide)
leur pouvoir antiscorbutique après stérilisation.
Pour vérifier ces données, spécialement en ce qui concerne
le jus de Citron, nous avons repris des expériences à ce sujet et
nous avons ajouté à notre régime habituel d'Orge et de foin ces
doses de 5 à 10 c.c. de jus de Citron stérilisé r h. 1/2 à r20°
{1 at. 1/2). À ce régime, nous avons obtenu régulièrement un
-scorbut intense mais remarquable à différents points de vue.
1° Ce scorbut a un début extrêmement retardé. Ce n’est qu'après
une période de 85 à 110 jours, pendant laquelle l'animal se déve-
loppe normalement et garde un état général excellent qu appa-
raissent les signes habituels. 2° Il affecte un type chronique par-
ticulier. L'affection évolue pendant des semaines alors que le
scorbut habituel emporte l’animal en 4 ou 5 jours. Ceci-a, du
æeste, fait l’objet de notre part d’une communication à la Société
de biologie le 18 avril dernier. 3° Ge scorbut est susceptible de
rétrocéder spontanément et complètement, sans aucune modifi-
cation de régime. Tout se passe comme si l'organisme, après une
lutte plus ou moins prolongée, était capable de s'adapter aux
troubles nutritifs qu ‘entraîne ce régime. Mais malgré tout, cette
adaptation reste précaire et tous nos animaux ont fait des icchutes
à échéance parfois lointaine (107 jours, dans un cas, après la
prémière poussée). L'un d'eux n’a pas fait moins de 8 récidives
de storbut authentique séparées les unes des autres par des inter-
valles où les signes cliniques disparaissaient à peu près complè-
tement. 4° Il convient de noter qu'à ce régime le scorbut est
“apparu à des périodes où l’état général et l’'embonpoint du sujet
étaient parfaitement satisfaisants, avec augmentation très notable
du poids.
De ces expériences, il semble découler quelques conclusions
pratiques intéressantes : 1° La stérilisation du jus de Citron est
an facteur important de perte de’son pouvoir antiscorbutique.
{1) Hess et Unger. J..bioi. Chem., 1918, t. XXXV, p. 487.
LE
12 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (30
SE
Cette notion est spécialement à retenir à propos de la préparation
du « lime-juice » utilisé dans la marine anglaise en particulier.
Le scorbut expérimental ainsi obtenu se rapproche encore da-
vantage du scorbut humain, puisque, comme lui, il n'apparaît
qu'après une période prolongée de régime carencé. L’addition du.
jus de Citron stérilisé empêche ainsi la brutalité d'action du mé-
lange Orge et foin et permet d'étudier plus facilement la théra-
peutique des états scorbutiques. 3° Enfin, comme nous l'avons.
rappelé à maintes reprises, toutes les fois que l’on veut juger
expérimentalement de l’action antiscorbutique d’un régime ou
d'un aliment, il convient de pousser l'expérience extrêmement
loin, jusqu’à 150 jours et plus. Sans cette précaution, on risque-
d'aboutir à des conclusions erronées, qui expliquent probable-
ment les résultats dissemblables obtenus par certains expéri-
mentateurs.
(Laboratoire de pathologie et thérapeutique générales
de la Faculté de médecine).
TRAITEMENT RADIOTHÉRAPIQUE
DE LA LYMPHOGRANULOMATOSE INGUINALE SUBAIGUE,
par J. Nrcoras et M. FAVRE.
La maladie que nous avons décrite sous ce nom, en 1912, avec
Durand, n'est plus contestée comme un syndrome anatomo-
clinique bien caractérisé, et nettement individualisé. Elle débute,
on se le rappelle, par une petite ulcération herpétiforme génitale,.
puis surviennent. des adénopathies inguinales plus ou moins dou-
loureusés à évolution subaiguë , lentement extensives, avec for-
mation d'abcès multiples intraganglionnaires, pouvant entrainer
à leur suite de la périadénite inflammatoire, aboutissant à la for-
mation de larges placards indurés du pli de l’aine, avec foyers.
multiples et successifs de suppuration, laissant de nombreuses.
fistules. Un point très particulier est la tuméfaction dure et peu.
douloureuse du ganglion et de la fosse iliaque, signe constant
chez tous nos malades. Cette adénopathie iliaque, chose digne de
remarque, n ‘aboutit pas à la suppuration externe. Après une
première période où les phénomènes douloureux et les symp-
tômes généraux s’accusent nettement, l’adénopathie tend à deve-
nir peu phlegmasique et les symptômes généraux susdits s’atté-
nuent peu à peu.
La chronicité est un des traits caractéristiques de l’affectiore
souvent prise, actuellement encore, par les cliniciens, pour des
(31) SÉANCE DU 4 JUILLET 473
adénopathies tuberculeuses ou chancrelleuses subaiguës, alors
que toutes les preuves cliniques et expérimentales permettent
d'éliminer avec certitude l’une ou l’autre de ces étiologies.
La nature de cette affection a fait, récemment, l’objet d'études
intéressantes de Ravaut. Nous comptons revenir prochainement
sur ce point.
La thérapeutique fut, au début, purement chirurgicale. Mais,
depuis plusieurs années déjà, pour éviter les délabrements, les
immobilisations prolongées, les complications lymphatiques avec
éléphantiasis observé dans quelques cas, nous avons cherché à
appliquer la radiothérapie à la cure de ces adénopathies. Cette
méthode nous a donné de bons résultats, surtout dans les formes
non ouvertes. Dans les formes fistuleuses, les résultats sont par-
fois incomplets. Il persiste des infiltrations dures, dans lesquelles
les fistules restent intarissables, et pour la cure desquelles le trai-
tement chirurgical a dû intervenir ultérieurement. Dans ces cas,
traités antérieurement par la radiothérapie, on a trouvé une réac-
lion scléreuse très étendue rendant plus délicate l’exérèse chirur-
gicale. Dans l’ensemble, le traitement radiothérapique constitue
un perfectionnement pour la cure de cette adénopathie, dont nous
avons signalé la fréquence surtout masculine. Nous avons enre-
gistré avec plaisir la confirmation apportée par les recherches
de Ravaut, qui, en quelques moïs, a pu observer une quinzaine de
cas de cette affection si particulière, cas qu'il a rapportés à la
Société Médicale des Hôpitaux de Paris. Le temps permettra de
comparer la valeur du traitement radiothérapique, du traitement
chirurgical et du traitement par l’'émétine, proposé récemment
par Ravaut.
SUR LA DÉTECTION HISTOCHIMIQUE DES CARBURES (HUILE DE VASELINE)
DANS LES TUMEURS PROVOQUÉES PAR INJECTION DE CES CORPS
DANS LES TISSUS,
par À. Porrcann et L. Mrcxox.
Dans l'étude histologique des tumeurs qui se développent à la
suite des injections d'huile camphrée à base de vaseline liquide,
le problème de la détermination de la nature chimique des parti-
cules huileuses microscopiques rericontrées dans les tissus se
pose souvent. Une gouttelette de graisse ou un dépôt adipeux
constaté sur une coupe sont-ils des constituants normaux des
tissus ou, au contraire, représentent-ils les éléments étrangers
(vaseline) provocateurs de la lésion ?
Pour établir ce diagnostic histologique, on a préconisé divers
Brococre. COMPTES BENDUS. — 1921. T. LXXXV. 33
ATX RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON : (82}
moyens. En particulier par l'emploi successif d'acide osmique
et de rouge écarlate ou de rouge soudan on colore en noir les
graisses organiques, graisses vraies qui rénferment des acides gras
non saturés, et en rouge tous les autres corps dits gras, dont les
carbures insaponifiables qu'il faut déceler (Fauré-Fremiet). Ce
procédé est bon, mais il arrive souvent que l'huile de vaseline
impure renferme des corps réducteurs de l'acide osmique. Elle
peut avoir dissous des éléments adipeux des tissus et devenir ainsi
osmioréductrice. Ces gouttelettes de carbure prendront ainsi une
teinte grisâtre et en‘imposeront pour des graisses naturelles.
Par une technique simple, on peut arriver à déterminer d'une
facon certaine la nature saponifiable ou non de gouttelettes mi-
croscopiques de graisses constatées dans une coupe. Après fixa-
tion au formol et coupe au microtome, à congélation, une coupe
est placée sur la lame et examinée immédiatement. On note les
différents amas adipeux que leur réfringence caractérise très fa-
cilement. Sur la lame même, on procède alors à la saponification.
De l'alcool sodé à 10 p. ro0 est placé sur la coupe ; on recouvre
d’une grande lamelle de verre ou de mica (36-22 mm.) et on main-
tient la préparation pendant une quinzaine de minutes aux alen-
tours de 60°, en ayant soin de remplacer, au fur et à mesure, par
de l'alcool ordinaire, celui qui a disparu par évaporation. Il faut
avoir un soin extrême d'éviter l’ébullition de l'alcool sous la
lamelle.
Sous l'influence de ce traitement, les coupes se rétractent assez
fortement spécialement celles qui sont riches en tissu conjonctif,.
ce qui est le cas habituel. Mais la disposition anatomique géné-
rale n’est pas modifiée, parce qué la rétraction est à peu près
uniforme. Les graisses saponifiables sont détruites et dissoutes.
Les lobules adipeux apparaissent vidés de toute leur graisse. On
ne rencontre plus, dans la coupe que les seules gouttelettes de
graisses insaponifiables, c’est-à-dire, pour le cas envisagé, les
gouttelettes d'huile de vaseline ; celles-ci n'ont pratiquement subi
aucune dissolution. Leur disposition histologique est peu modifiée
si l'alcool n’est pas entré en ébullition ; elles sont demeurées en
place avec leur réfringence caractéristique. Seulement, si en un
point donné, il y avait plusieurs petites gouttelettes très voisines,
celles-ci se sont fusionnées en un seule plus grosse. Si l'opération
a été menée avec précaution, les gouttelettes n'ont pas bougé
de place. Il est évident que si, du fait de l’ébullition ou de toute
autre raison, la coupe a été déplacée, les gouttelettes de vaseline
pourront avoir glissé et même s'être échappées en dehors du
champ de Ia coupe.
Nous avons appliqué cette technique très simple à l'étude de
deux cas de tumeurs provoquées par l'injection d'huile cam-
(33) -SÉANCE DU 4 JUILLET 47
phrée à base d'huile de vaseline. Dans les deux cas, la distinc-
tion des gouttelettes de carbure et des formations adipeuses natu-
relles fut extrèmement facile.
Il nous a paru intéressant de signaler cette méthode très facile
à mettre en œuvre et indiscutable au point de vue chimique,
dans un moment où l'attention est particulièrement attirée ‘par les
réactions si curieuses provoquées dans les tissus par des carbures
d'hydrogène comme la vaseline.
‘(Laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine).
SUR LA RÉACTION DE PRÉCIPITATION DU: BENJOIN COLLOÏDAL
AVEC LES LIQUIDES CÉPHALORACHIDIENS PATHOLOGIQUES,
par E. Weizz, À. Durourr et X. CHauovrrex.
Dans une note (1), G: Guillain, G. Laroche et Lechelle ont
décrit une nouvelle réaction colloïdale qui, par ‘la simplicité de
sa technique et par sa facilité d’être lue, est d’une portée pratique
infiniment plus simple que la réaction de Wassermann ou de
Lange. Dans une seconde note (2), les auteurs décrivent que les
liquides céphalorachidiens des paralytiques généraux, des tabé-
tiques en évolution ou de sujets atteints d’une svphilis diffuse du
névraxe, présentent des précipitations dans les tubes 1 à 9 (par-
fois: r à 13), la réaction débutant ‘toujours par.le tube 1. Les
liquides céphalorachidiens normaux, ceux des sujets atteints de
réactions méningées non syphilitiques ou dé sujets présentant
des affections diverses du système nerveux, ne donnent pas une
semblable réaction de précipitation. Plus tard (3), ces auteurs
étudient cette réaction dans 11 cas de méningite tuberculeuse où
le liquide céphalorachidien contenait des Bacilles de Koch, pré-
sentait de l'hyperalbuminose et uné lymphocytose accentuées. Ils
ont constaté dans ces cas, contrairement à ce que l’on observe
dans la svphilis évolutive du névraxe, l'absence de précipitation
dans les premiers tubes de la série, mais, par contre, une préci-
pitation qui commence au tube 5 et qui, entrecoupée ou non,
se poursuit souvent jusque vers les tubes 11 et 12. Ces consta-
tations offrent un intérêt pour la diagnose des états méningés et
(1) G. Guillain, G. Loc et Lechelle. C. R. de la Soc. de biol., 17 juillet
1920.
(2) G. Guillain, G. Laroche et Lechelle. C. R. de la Soc. de biol., 31 juillet
1920.
(8) G. Guillain, G. Laroche ct ch lle C. R. de la Soc. de biol., 15 janvier
1921. |
476 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (34)
il paraît légitime de décrire à côté de la réaction syphilitique du
benjoin colloïdal, la réaction « méningitique très spéciale dans la
méningite tuberculeuse ».
Nous avons voulu nous rendre compte de la valeur de cette
réaction chez les nourrissons et les enfants. Nous avons suivi
littéralement la technique que les auteurs ont décrite dans leur
première communication et nous présentons aujourd’hui les ré-
sultats de 14 examens de liquide céphalorachidien. 1° Neuf cas
de. méningites tuberculeuses confirmées par l’analyse chimique :
hyperalbuminose, diminution .du sucre, lymphocytose, et par
l’autopsie : présence de granulations sur les méninges. La réac-
tion de précipitation du benjoin colloïdal fut la suivante : dans
trois cas, nous avons eu la précipitation au tube 5 à 12 et même
à 13, c'est donc la réaction méningitique tuberculeuse que les
auteurs ont décrite. Dans les six autres cas, nous avons eu la
précipitation à partir du premier tube jusqu'au tube 13 et même
14. Donc, dans ces cas, la réaction colloïdale était ‘en faveur
dela syphilis. 2° Un liquide céphalorachidien retiré d’un enfant
jui avait subi un traumatisme du crâne, présentait la réaction en
faveur de la méningite tuberculeuse et elle n'existait pas à l’au-
topsie. 3° Un cas qui, à la première ponction avait donné un li-
quide ne présentant pas la réaction colloïdale, fournit, à une
ponction plus éloignée, une réaction de Lange négative et une
réaction du benjoin en faveur de la méningite syphilitique. L'au-
topsie montra des granulations méningées. 4° Un enfant qui fit,
à la suite d'une otite aiguë, des phénomènes méningés, eut une
réaction du benjoin en faveur de la méningite syphilitique.
5°.Dans deux cas où il s'agissait de méningisme, la réaction fut
négative. ,
Il nous semble donc que, étant donnés les résultats bien con-
trädictoires auxquels nos recherches ont abouti, il est difficile
d'être affirmatif en ce qui concerne les états méningés des nour-
rissons et des enfants, sur la signification de la réaction du ben-
join colloïdal. Nous ne croyons pas notamment qu'elle puisse
servir à départager les méningites tuberculeuses des méningites
syphilitiques.
=
(25) Des AT
REUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG
SÉANCE DÙU 8 JUILLET 1921
SOMMAIRE
ARON (M.): Sur le condition- Josr (A.): Sur un procédé spé-
nement des caractères sexuels se- cial de préparation du cerveau,
condaires chez les Batraciens Uro- visant à rendre plus facile, dans
TONER RP PRESS 30 | les pavillons de dissection, l’étude
Brun (L.), Ausez (E.) et Haus- deCeloOrATe Re EC ere. : 36
kNECHT (R.) : Les variations de la LABoRDE et Lemay : Action des .
teneur du sang et des humeurs substances radioactives sur l’a-
en sodium cet en potassium après MNRÉO Dons een onc venons 45
ingestion de sels de sodium et de SCHWARTZ (A.) et MEYER (P.) :
potassium ........... ie 46 | Un curieux phénomène d’auto-
Boëz (L.) : Schizogonie et lé- matisme chez l’Homme......... 38
sions pulmonaires dans un cas de STROHL (A.) : Sur la loi d’exci-
toxoplasmose spontanée du Chien. 27 | tation électrique............... 25
Courier (R.) : Action de l’in- VLiès (F.) : Sur les variations
gestion de corps thyroïde sur la de l’indice de réfraction de l’œuf
glande germinative mâle. .... . 32 | d’Oursin pendant la division... 42
Courrier (R.): Sur le condi- VLès (F.) : Technique pour me-
tionnement des caractères sexuels surer l'indice de refraction d’un
seconduires chez les Poissons... 34 | œuf d’Oursin en évolution...... -4o
Présidence de M. Paul Bouin.
SUR LA LOI D'EXCIFATION ÉLECTRIQUE,
par À. STROHL.
Nous avons, au moyen de l’égersimètre (1), construit les courbes
des quantités d'électricité qui donnent le seuil en fonction de Ja
durée d’excitation chez l’animal (Grenouille) et l'Homme. Ce sont
les résultats de ces expériences que nous nous proposons de
résumer succinctement. Sur la Grenouille, les courbes ont été
construites en portant en ordonnée le produit du voltage observé
pour les différentes durées par les durées elles-mêmes. Vu la faible
intensité de courant nécessaire pour exciter un nerf de Grenouille
(1) GC. R. de la Soc. de biol., t. LXXXV, p. 125, 1921.
{78 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (26)
mis à nu, il est possible de mettre en série, avec la préparation,
des résistances ohmiques considérables qui permettent de consi-
dérer l'intensité du courant comme constante et proportionnelle
au voltage. On obtient ainsi une courbe que l’on peut décom-
poser en à parties
Pour des durées d'action supérieures environ à deux mil-
lièmes de seconde, la loi d’excitation est représentée par une
droite dont le prolongement passerait par l'origine. C’est la région
pour laquelle la durée de passage du courant n'intervient pas
pour modifier l'intensité du seuil. -
Pour des durées plus courtes, on obtient une autre partie
zectiligne qui coupe l’axe des ordonnées à une certaine hauteur.
Cette droite correspond à la loi de Weiss.
3° Enfin, pour des temps de passages inférieurs à quatre dix-
millièmes de seconde environ, on voit nettement la courbe s'in-
fiéchir vers l'axe des temps, ainsi que l'avaient déjà signalé
Lapicque et ses élèves.
Chez l'Homme, la question se complique du fait que la résis-
tance électrique du corps humain subit, comme nous l'avons
montré dernièrement (x), des variations d’une rapidité et d'une
amplitude insoupçonnées dans les premiers instants qui suivent
la fermeture du courant. Pour nous mettre à l’abri de l’erreur
qui consiste à faire intervenir dans les calculs une intensité va-
riable et indéterminée, nous avons directement mesuré au balis-
tique les quantités d'électricité qui produisent le seuil d'excita-
tion. On arrive ainsi à construire des courbes d’une grande régu-
larité. En ies comparant avec celles obtenues sur la Grenouille. on
a
° Que l’abscisse du point à partir duquel la durée n'intervient
He pour modifier le seuil est un peu plus grande chez l'Homme
que chez la Grenouille. Mais, il faut aussi tenir compte de ce fait
que, dans le premier cas, les courants utilisés ne sont pas abso-
lument continus et que cette durée varie avec la forme de la
décharge employée.
Que l'inflexion de la courbe Fe l’axe des temps est moins
accusée, tout au moins au-dessus du 1/10000 de seconde que chez
la Grenouilie, ou, ce qui revient au même, que cette inflexion
ee débuter pour des durées plus faibles.
° Que Ja caractéristique d'excitabilité (chronaxie) (1), chez
ne est en général plus pelite que chez la Grenouille.
D'après nos déterminations, elle resterait comprise entre 1/10000
et 3/10000 de seconde. Nous n'avons pas observé, dans les diffé-
rents museles de l'Homme, des écarts aussi élevés que ceux trou-
1) Abscisse du point où la droite Q=a+bt coupe l’axe des temps.
(27) SÉANCE DU 8 JUILLET 479
vés récemment par Bourguignon (1) avec le pistolet de Weiss. Le
nombre encore restreint de sujets que nous avons examinés ne
nous permet pas d'infirmer les conclusions de cet auteur. Nous
croyons, cependant, que les variations de résistance électrique
mentionnées plus haut peuvent, dans une certaine mesure, expli-
quer comment, en prenant comme valeur de la chronaxie le
temps minimum pendant lequel doit agir, pour être efficace, un
courant émis avec un voltage double de celui du seuil galvanique,
on risque de trouver un chiffre trop fort. D'autre part, il résulte
d'expériences récentes faites en commun dans Je laboratoire de
G. Bourguignon, el au cours desquelles les seuils ont été trouvés
pour des durées tout à fait semblables, avec l’égersimètre et le
pistolet de Weiss, que la chronaxie (2) du muscle extenseur des
doigts peut parfois atteindre des chiffres plus bas que ceux pré-
cédemment donnés par Bourguignon et être inférieure à 3 et
nième 2/10000 de seconde.
(Institut de physique biologique de la Faculté de médecine).
SCHIZOGONIE ET LÉSIONS PULMONAIRES
DANS UN CAS DE TOXOPLASMOSE SPONFANÉE DU CHIEN (3),
par L. Boëz.
La toxoplasmose spontanée du Chien n'est actuellement
connue que par six observations dont deux, celles de N. et K.
Yakimoff et de Blanc, sont sujettes à caution en tant que toxo-
plasmoses spontanées ; les cas étudiés. par ces auteurs concer-
nent, en effet, des Chiens inoculés antérieurement avec du virus
de leishmaniose de l'Institut Pasteur de Tunis, qui entretient
des élevages de Gondis infestés de toxoplasmose. La toxoplas-
mose du Chien n’a pas été, jusqu'ici, signalée en France.
Le cas que nous rapportons a été observé chez un Chien de
fourrière, d’origine inconnue, mort spontanément au chenil de
l’Institut d'hygiène de Strasbourg. L'autopsie démontre la pré-
dominance des lésions pulmonaires ; les poumons étaient con-
gestionnés et criblés de nodules blanchâtres, dont les dimen-
_ (1) G. Bourguignon. (C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIV, p. 440, 1951).
(2) Calculée en doublant le voltage du seuil galvanique.
(3) J’adresse mes remerciements à M. Chatton, Maître de conférences à l’Uni-
versité de Strasbourg, qui m'a fourni pour l'étude de ce cas de toxoplasmose
-des indications précieuses et je renvoie, pour la bibliographie de la question,
au mémoire qu'il a publié en collaboration avec G. Blanc dans les Archives de
l’Institut Pasteur de Tunis, t. X, fase. I et II, octobre 1915.
480 RÉUNION BIOLOGIQUE DE- STRASBOURG (28)
sions variaient du volume d'une tête d’épingle à celui d’un petit
pois. Les ganglions du hile étaient hypertrophiés et atteignaient
les dimensions de grosses amandes. Contrastant avec l'intensité
des lésions pulmonaires, la rate et les autres viscères paraissaient
normaux.
Des frottis de poumon colorés par le May-Grünwald-Giemsa
montraient l'existence de nombreux Toxoplasmes : petits crois-
sants hétéropolaires de 3 à 6 u de long sur 2 à 3 u de large (fig. a);
le noyau est légèrement reporté vers l'extrémité arrondie et l’ex-
trémité effilée présente une zone ombrée (plage paranucléaire de
Chatton et Blanc).
Au point de vue des formes de multiplication, nous avons
observé le mode classique de division binaire longitudinale
(figure a).
Légende : a) Toxoplasmes isolés et forme de division binaire longitudinale
(frottis May-Grünwald-Giemsa) ; b) Schizonte jeune libre ; c) Cellule à
poussière contenant un schizonte jeune, coccidiforme (js) et un schizonte
en voie de division ; d et e) Deux schizontes inclus dans les cellules a
poussière ; f) Schizonte adulte inclus dans la paroi de lalvéole (hématoxyline
ferrique) ; g) Cellule à poussière contenant des Toxoplasmes dont certains:
en voie de résorption (hématoxyline ferrique). Gross. 1200.
Outre ce mode de division, il existe encore une schizogonie
dont l'existence chez le Toxoplasme n'a pas été admise par tous
les auteurs. Chatton et Blanc ont donné pour le Toxoplasme du
Gondi des figures indiscutables de schizogonie. Les schizontes
que nous avons observés sur frottis et coupes sont sphériques
et mesurent de 4-25 un; ils possèdent un nombre variable de:
(29) SÉANCE DU 8 JUILLET 481
noyaux de 1-60 environ, correspondant à des stades successifs
de schizogonie. Les schizontes jeunes sont arrondis et présentent
une vésicule nucléaire volumineuse, munie d'un gros caryosome.
Cette forme, déjà signalée par Chaton et Blanc chez le Gondi,
a une signification importante, car elle contribue, avec la schi-
zogonie, à montrer l'affinité, soutenue par ces auteurs, des
loxoplasmes pour le groupe des Coccidiomorphes.
Les schizontes sont libres ou plus généralement situés dans des
cellules à poussière. La plupart des schizontes paraissent s'être
développés d’une manière extracellulaire au voisinage d'un
capillaire de la cloison alvéolaire (fig. f) ; ils sont, en réalité,
inclus dans des cellules à poussière, fixées aux parois de l’alvéole
et dont le noyau n'est pas compris dans la coupe. Dans quelques
figures, on assiste à la segmentation du schizonte et à la dissé-
mination des schizoïtes dans l’alvéole. Les schizontes vrais, cons-
titués par une masse protoplasmique plasmodiale multinucléée,
doivent être distingués des pseudo-schizontes constitués par des
amas de Toxoplasmes accumulés en très grand nombre dans les
macrophages. Certains éléments parasitaires paraissent subir,
dans les cellules, des phénomènes de résorption avec caryolyse.
Les lésions nodulaires, observées sur des coupes, présentent
une zone périphérique d'extension caractérisée au point de vue
parasitaire par une infection plus discrète et au point de vue
histologique par de la congestion avec ectasie des capillaires et
irruption dans l’alvéole d'hématies, de cellules à poussière et
d'éléments lymphoïdes (mononucléaires et polynucléaires). La
zone centrale du nodule inflammatoire montre de nombreux
Toxoplasmes libres ou inclus dans les macrophages : les parasites
sont situés dans l’alvéole, dans la cloison alvéolaire ou même
dans la lumière des capillaires ectasiés, où ils peuvent s’accu-
muler en assez grand nombre. L'afflux des éléments lymphoïdes
est considérable avec prédominance des mononucléaires. Les
cloisons alvéolaires sont épaissies et l’organisation .fibreuse est,
en certains points, tellement avancée, que l’on reconnaît diffi-
cilement la disposition alvéolaire. Dans les ganglions hilaires
hypertrophiés, on retrouve de nombreux Toxoplasmes avec
quelques formes schizogoniques jeunes.
L'extrème dissémination des foyers pulmonaires, l'intensité
des lésions du poumon contrastant avec l'intégrité des autres
viscères et la présence de nombreux parasites dans les capillaires
pulmonaires permettent de supposer que l'infection a pu se faire
par la voie veineuse et que les parasites ont été retenus par le
filtre pulmonaire qui se comporte expérimentalement de ma-
nière identique, chez le Lapin, vis-à-vis des inoculations intra-
veineuses de Bacilles tuberculeux (Borrel).
482 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (30)
Deux Chiens inoculés: largement avec la pulpe de nodule
pulmonaire, l’un par voie sous-cutanée, l’autre par voie intra-
péritonéale, n'ont présenté aucun symptôme après un an d’ob-
servation ; l’un d'eux, sacrifié, ne montra aucune lésion, mais
l'inoculation, ayant été faite 24 heures après la mort de l’animal,
a pu rester négative en raison de l’altération des parasites.
(Institut d'hygiène et de bactériologie).
SUR LE CONDITIONNEMENT DES CARACTÈRES SEXUELS SECONDAIRES
CHEZ LES BATRACIENS ÜRODÈLES,
par M. Aron.
Depuis que les travaux de Bouin et Ancel ont apporté la preuve
que, chez les Mammifères, le développement des caractères sexuels
secondaires mâles est conditionné par la glande interstitielle du
testicule, de nombreux auteurs ont abordé le même problème
dans les autres classes de Vertébrés. Mais, tandis que les résultats
obtenus par R. Courrier permettent d'étendre désormais aux
Poissons les conclusions précédemment obtenues chez les Mam-
mifères, des observations telles que celles de Pézard (Oiseaux),
de Champy (Batraciens); mettent en question l'existence, chez
les espèces considérées, de. facteurs identiques à ceux qui régis-
sent l'apparition et-le maintien des caractères sexuels secondaires
des Mammifères. Nous avons nous-même entrepris, il y a plus
d’un an, chez les Batraciens Urodèles, des recherches morpholo-
giques et expérimentales en vue d’élucider le conditionnement
de l’apparition de la parure et de l’activité sexuelle périodique du
mâle. L'objet choisi a été le Triton crêté (Molge cristalä). Au
début du printemps se développe, chez le mâle pubère, une.
parure nuptiale constituée par une crête dorso-caudale, haute de
plusieurs millimètres, par une ligne pigmentaire argentée bar-
rant longitudinalemient la partie latérale de la queue et par une
marbrure de la face dorsale de la tête. La parure nuptiale dis-
paraît à la fin de la période du rut, vers mai-juin. Il n’en persiste
qu'une crête atrophiée, souvent de moins de 1 mm. et une ligne
argentée très effacée. Or, l'examen histologique du testicule chez
les Tritons ne révèle, à aucune période, l'existence d’un tissu
glandulaire interstitiel. On observe, par contre, à l’époque des
amours, un tissu riche en enclaves lipoïdiques, superficiellement
situé au niveau du hile du testicule, au voisinage des cystes à
spermatozoïdes. Et on est amené à se demander si ce tissu para-
testiculaire n’est pas l'homologue, de par sa fonction, de la glande
(31) SÉANCE DU 8 JUILLET 483
interstitielle des nec. Pour résoudre cette question, il
importe de déterminer : 1° si le tissu riche en graisses, dont il
s’agit, a bien les saraciores d’un tissu glandulaire endocrinien ;
2° si son apparition et sa disparition coïncident avec celles de la
parure nuptiale et des manifestations du rut ; 3° si sa suppression
expérimentale entraïne la régression des caractères sexuels se-
condaires. $
Le tissu paratesticulaire se forme de la manière suivante
dans la partie du lobe à spermies müûres correspondant au hile,
un certain nombre de eystes remplis de spermies sont le siège
d’une transformation particulière. Les cellules nourricières se
multiplient par amitose, donnant naissance à des éléments volu-
mineux dont le protoplasme se charge de grosses granulations
‘osmioréductrices. Ces éléments co par de complète-
ment la cavité du cyste, cependant que dégénèrent les sperma-
tozoïdes qui y demeuraient emprisonnés. Ainsi, prennent nais-
sance de véritables glandules dont chacune, de par son mode
-de formation, donne, conime l’a déjà noté Champy, l'impression
d’une sorte de faux corps-jaune atrésique tel qu'il s’en constitue
‘dans l'ovaire de certains Mammifères. La paroi propre de ces
glandules disparaît. Sans perdre complètement leur individualité,
elles s'unissent alors en un tissu abondamment vascularisé qui
prend nettement les caractères d’une glande endocrine. La fonc-
tion des pseudo-corps-jaunes constitutifs de cette glande est éphé-
mère. Leurs cellules s’atrophient rapidement et une espèce de
tissu cicatriciel, semé de globules graisseux, se substitue à chaque
sms glanduliforme.
° La genèse du tissu glandulaire paratesticulaire débute avec
il ban de la parure propre au mâle. Des pseudo-corps-jaunes
nouveaux prennent naissance tant que dure le rut. Leur formation
cesse en même temps que régresse la crête et que s’efface la ligne
argentée. En bref, il v a concomitance étroite entre le dévelop-
pement du tissu glandulaire et celui des caractères sexuels.
3° L'ablation des testicules entraîne la régression des caractères
sexuels externes. Ce fait a été mis en lumière, dès 1910, par
‘G. Bresca, mais sans que cet auteur ait complété, par des obser-
vations morphologiques, ses constatations expérimentales. Pour
notre part, nous avons noté que l’orchidectomie bilatérale, pra-
tiquée au début du rut, quand le tissu paratesticulaire vient de se
constituer, provoque la disparition presque complète, dans un
délai de 3 semaines environ, de la parure nuptiale. Les choses se
passent alors comme elles se produisent normalement à la fin
du rut, alors que dégénère le tissu glandulaire. Par contre, la
castration opérée à cette dernière période ne modifie pas sensi-
blement le cours de la régression de la livrée. Il semble donc
484 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (32):
avéré qu'on agisse dans le premier cas par la suppression du tissu
glandulaire. Nous sommes, d’ailleurs, arrivé à détruire complète-
ment, par galvano-cautérisation, le tissu paratesticulaire que son.
abondante sécrétion graisseuse rend visible à la surface de l’or-
gane sous forme d'une plage jaunâtre et, de fait, aisément acces-
“ble Bien que tous les autres éléments constitutifs du testicule-
s de la lignée germinale, cellules nourricières — demeu-
rassent Dartitemient intacts, l'intervention a abouti à une atrophie-
des caractères sexuels aussi marquée qu'à la suite de la castration.
totale. Quand la galvano-cautérisation supprime incomplètement
le tissu glandulaire, elle reste, par contre, absolument sans effet.
Diverses autres expérimentations — castration partielle, irradia-
tion par le radium, etc... — ont confirmé ces résultats ; nous-
reviendrons sur ce sujet dans un travail plus étendu.
Conclusion. Les caractères sexuels secondaires, chez les Batra-
ciens Urodèles, sont conditionnés par la sécrétion interne d’um:
tissu glandulaire à développement périodique, issu de la proli-
fération des cellules nourricières des spermies. La détermination:
physiologique des caractères sexuels chez les Urodèles se super-
pose donc à celle que Bouin et Ancel ont mise en évidence chez:
les Mammifères, bien que le substratum de l’action endocrine:
s'écarte, par sa genèse et par sa localisation, du type de la glande:
interstitielle des Mammifères.
(Institut d'histologie de la Faculté de médecine),
ACTION DE L'INGESTION DE CORPS THYR(ÏDE
SUR LA GLANDE GERMINATIVE MALE,
par R. CouRRIER.
Par des expériences maintes fois répétées et confirmées depuis.
Gudernastch put provoquer, en 1912, la métamorphose des-
Têtards d’Anoures en leur faisant ingérer du corps thyroïde. Il:
était intéressant de rechercher si l’ingestion de cette substance,
qui accélère le développement du soma, provoque également des-
modifications dans la maturation de la glande génitale.
Les faits d'observation et d’expérimentation semblent, d’ail-
leurs, démontrer qu'il existe des rapports étroits entre la glande
thyroïde et le testicule. Chez les myxœdémateux, le testicule:
demeure à l’état infantile, et, après la thyroïdectomie, les organes
génitaux ne se développent que très imparfaitement. Les hor-
mones thyroïdiennes paraissent donc produire une excitation tro-
phique sur la glande génitale. Certains auteurs, cependant, ne:
(33) SÉANCE DU 8 JUILLET 485
se rangent pas à cet avis. Houssay et Hug signalent que des Pou-
lains thyroïdectomisés arrivent à un développement génital
-complet. Allen constate chez les Batraciens que la croissance
des gonades n'est pas affectée par l’ablation du corps thyroïde.
On a envisagé, aussi, l'effet de l'hyperthyroïdisation sur le testi-
cule. En 1912, Monterosso (1) donne à des Rats adultes des frag-
ments de thyroïde fraîche de Porc ; après une vingtaine de jours,
J'épithélium séminal est en pleine dégénérescence. L'auteur con-
clut que le corps thyroïde ingéré provoque l'atrophie des élé-
ments SéMInaux.
. Mais, il ne faut pas oublier, dans ces expériences, que l'ali-
mentation thyroïdienne augmente considérablement le métabo-
lisme. A l’action exercée par l'organe ingéré peut s'ajouter l'effet
de la dénutrition, si on ne surveille pas attentivement le
bilan (2). Dans les expériences de Monterosso, tous les animaux
diminuent de poids ; or, on sait que le jeûne entraine l’atrophie
génitale. On est donc en droit de se demander si les conclusions
de l’auteur sont justifiées ; n’attribue-t-il pas à la glande thy-
soïde une action qui peut n'être due qu'à la dénutrition ? Pour
résoudre cette question, nous nous sommes servi de Rats blancs
ui recevaient par jour une certaine quantité de thyroïde fraîche
de Veau ou de Porc ; on compensait l’augmentation du mélabo-
lisme par une alimentation plus riche et plus abondante, de
manière à maintenir les animaux en bilan positif. Entre autres
résultats, un Rat de trois mois a été traité pendant 21 jours ; il
a ingéré, pendant ce temps, 75 gr. de thyroïde et a augmenté
de 3o gr. ; l'examen histologique de ses testicules a montré qu'ils
étaient entièrement normaux (3). Lorsque l’on s arrange de ma-
nière à éviter l’action de la dénutrition, le corps thyroïde ingéré
ne cause donc pas la dégénérescence du testicule.
En possession de ce premier résultat, nous avons alors étudié
l'influence de l'alimentation thyroïdienne sur la maturation
-génitale. Pour savoir si l’ingestion de cette glande provoque
Ja maturation génitale, nous nous sommes adressé au Chat,
animal de choix pour cette expérience, car son testicule con-
serve une structure embryonnaire de longs mois après la nais--
sance. Les animaux ont ingéré 0,50 gr. de thyroïde par jour
pendant 2 et 3 mois ; leur croissance fut normale. À l'examen
(1) Archives de biologie, 1912. -
(2) Dans ces Comptes rendus, en janvier 1921, nous avons déjà eu l’occasion
4e montrer que lé thymus ne dégénère après alimentation thyroïdienne que
dans le cas d’un bilan négatif. Ce n’est pas une action spécifique du corps
thyroïde c’est l’effet de la dénutrition.
(3) Monterosso avait donné 72 gr. en 25 jours, dans son expérience la plus.
iongue.
%
486 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (34)
histologique, les testicules ne révélèrent rien de particulier ;
ils wrésentaient la même structure que ceux des témoins
grandes et petites cellules germinatives. En donnant du corps
thyroïde à de jeunes Rats en préspermalogénèse, nous ne som-
mes pas non plus arrivé à l’accélérer.
Conclusions : Le corps thyroïde en ingestion ne provoque pas
l’atrophie de la glande génitale mâle, ni la dégénérescence de la
lignée séminale à condition de maintenir les animaux en bilan
positif. La maturation du testicule n'est pas provoquée par l’ali-
mentation thyroïdienne, qui semble n’exercer aucune influence
accélératrice sur la préspermatogénèse. D'après les résultats de
la thyroïdectomie, le corps thyroïde paraît provoquer une exci-
tation trophique sur le testicule ; il y a probablement un ‘opti-
mum qui est assuré par les hormones thyroïdiennes normales ;
l'hyperthyroïdisme expériniental n'entraîne aucune modifi-
cation (1). à
{Institut d'hisiologie de la Faculté de médecine).
SUR LE CONDITIONNEMENT (DES CARACTÈRES SEXUELS SECONDAIRES
CHEZ LES Poissons,
par it. COURRIER.
Etudiant le déterminisme des caractères sexuels secondaires
chez ies Mammifères, Bouin et Ancel ont mis en évidence qu'ils
étaient conditionnés par les hormones issues de la glande inters-
titielle du testicule. Des recherches semblables furent entreprises
ensuite chez les Oiseaux (Pézard, Massaglia, etc.), et chez les Ba-
traciens (Nussbaum, Champy, Aron, etc.). L'étude des Poissons
n'a pas encore élé abordée à ce point de vue et c’est la raison qui
nous à incité à entreprendre des recherches histophysiologiques
dans ce groupe de Vertébrés. Ïl existe chez ces animaux des carac-
tères sexuels secondaires qui, dans certaines espèces, sont très
précis. Kopec (2) constata, chez le Vairon, que la parure de noces
du mâle n'apparaît pas quand il a été castré ; elle est donc sous la
dépendance du testicule. Quelle est la partie de la glande génitale
mâle qui assume cette fonction ? Y a-t-il chez les Poissons une
(1) Ces résultats obtenus avec les Mammifères sont à rapprocher de ceux
obtenus par Swingle chez les Batraciens ; l’auteur conclut que l'alimentation
thyroïdienne n'’accélère pas la croissance des glandes génitales de la Gre-
nouille.
2) Extrait des C. R. de l’Acad. des Sc. de Varsovie, 1918.
(35) SÉANCE DU 8 JUILLET A8ST
glande interstitielle comme chez les Mammifères ? Si oui, cette
glande condilionne-t-elle les caractères sexuels secondaires ?
Pour ‘répondre à ces. questions, nous avons choisi FEpinoche
(Gasterosteus aculealus). Le mâle possède, au moment de la re-
production, des caractères sexuels secondaires très nets : sa région
ventrale devient rouge écarlate et son rein: se transforme totale-
ment ; les néphrocytes se chargent de grosses granulations sécré-
toires qui fournissent une quantité abondante de mucus (1).
Quel-est le déterminisme de ces caractères sexuels secondaires ?
L'étude histologique du testicule faite d’une façon suivie, avant
et pendant la reproduction, montre qu'il présente une évolution
cyclique. Au début de mars, il est en préspermatogénèse. Les
ampoules spermatiques sont distendues par les divers éléments
de la lignée séminale ; elles sont étroitement appliquées les unes
contre les autres, de sorte que les espaces intertubulaires sont
presque virtuels et ne renferment pas de cellules interstitielles.
La spermatogénèse se fait très rapidement et, fin mars, les canaux
séminifères ne contiennent plus que des spermatozoïdes en très
orand nombre, et de rares spermatogonies. Au début d'avril, sur-
viennent d'intéressantes modifications dans les espaces intertubu-
laires. Ils s’'agrandissent et se remplissent d’un tissu abondant qui
écarte les ampoules spermatiques. Si l’on examine un testicule
en mai ou en juin, on voit, entre les canaux séminifères, une
erande quantité de cellules dont le protoplasme est chargé de
mitochondries et de grains de sécrétion. Elles se rangent autour
des capillaires sanguins qui sont devenus très abondants. [Il s'est
donc développé dans le testicule de l'Epinoche, après la fin de la
spermatogénèse, une glande interstitielle qui fonctionne active-
ment. Gest exactement à l’époque où prend fin la spermatogénèse
et où apparaît la glande interstitielle que se révèlent les carae-
tères sexuels secondaires indiqués plus haut. Nous ferons remar-
quer le synchronisme parfait qui existe entre l’apparition de la
glande interstitielle et l'apparition des caractères sexuels secon-
daires. On peut trouver, en mai ou en juin, des Poissons qui ne
présentent pas de livrée nuptiale ; l'examen histologique montre
que le rein de ces animaux n’a subi aucune modification et que
le testicule ne renferme pas trace de cellules interstitielles. Il
existe cependant dans un tel testicule des spermatocytes et des
spermatogonies ; ces éléments n’assurent donc pas la fonction
endocrine de l'organe.
Cette étude nous amène aux conclusions suivantes : 1° comme
les Mammifères, les Poissons (Epinoche) possèdent une glande
interstitielle testiculaire; mais elle ne se différencie qu'à une pé-
(1) Borcea. Bull. Soc. zool., 1904, p. 140.
488 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (36)
riode déterminée de l’année et n’a qu'une durée limitée ; 2° cette
glande ne peut remplir un rôle trophique vis-à-vis des cellules
séminales, puisqu'elle n'existe pas au moment de la spermato-
génèse ; 3° les cellules séminales ne peuvent être l’origine de la
sécrétion interne du testicule qui conditionne les caractères
sexuels secondaires, puisqu'elles ont disparu quand ceux-ci font
leur apparition ; 4° ces hormones testiculaires proviennent très
probablement des cellules interstitielles puisque, dès qu’elles
entrent en activité, les caractères sexuels secondaires se mani-
festent.
Les faits établis par Bouin et Ancel chez les Mammifères sem-
blent donc s'appliquer entièrement à des Vertébrés inférieurs,
tels que les Poissons. é
(Institut d'histologie de la Facullé de médecine).
SUR UN PROCÉDÉ SPÉCIAL DE PRÉPARATION DU CERVEAU.
VISANT À RENDRE PLUS FACILE, DANS LES PAVILLONS DE DISSECIION,
L'ÉTUDE DE CET ORGANE (1),
par ALBERT Josr.
Disons, en quelques mots, que l’on distingue pour la prépa-
ration de lencéphale, deux méthodes principales : ces deux
méthodes, dites l’une humide et l’autre sèche, constamment amé-
liorées et d’ailleurs variées à l'infini, n'ont pourtant pas donné
de tels résultats, qu'elles rendent inutiles de nouveaux procédés.
Les méthodes humides et sèches ayant chacune des qualités parti-
culières, nous nous sommes demandé si l’on pourrait, par un
procédé spécial, réunir les avantages des deux méthodes.
Les détails de notre procédé sont les suivants : après enlève-
ment du cerveau hors de la boîte crânienne, on le fixe comme
d'habitude, pendant 3-4 semaines, dans une solution de formol
à { ou 5 p. 100, et on momifie ensuite le cerveau ainsi fixé. C'est
un fail connu, que de petites pièces anatomiques, fixées d’abord
au formol et abandonnées à l'air libre se momifient en diminuant
de volume, mais sans déformation ou autre dommage. Pareil
procédé ne fut, à notre connaissance, employé que par Schaw-
lowsky, pour le cerveau humain. Et, en effet, le cerveau de
volume considérable, ne sèche pas facilement, aussi, le déshy-
dratons-nous tout d’abord, par l'alcool à go°, durant 10 jours
environ.
L'arachnoïde et la pie-mère, ne se détachant pas facilement
(1) Le travail in exlenso paraîtra prochainement.
.
(37) SÉANCE DU $ JUILLET 489
d'un cerveau ayant séjourné dans l'alcool, seront tout de suite
enlevées, en sortant la préparation du formol. Le cerveau est retiré
de l'alcool et prêt à être desséché ; mais il nous a paru préférable,
au lieu de le laisser entier, de le diviser : une première section
tranche les pédoncules cérébraux, à l’entrée du seuil ; une se-
conde, sagittale et paramédiane, sépare les dux hémisphères
cérébraux ; enfin une troisième, à travers les pédoncules céré-
belleux, détache le cervelet du tronc cérébral. Exposons à l'air ces
quatre pièces et retournons-les de temps en temps. Au bout de
quelques jours, la surface prend une coloration brunâtre, qui
fonce progressivement. Par ailleurs, et en même temps quil
durcit, on assiste à la rétraction progressive de l'organe et à l’élar-
gissement de ses sillons. Ce dessèchement dure un temps variable,
énviron 4-6 semaines, suivant le volume de l'organe et la saison
où l'on opère. Le cerveau ainsi momifié marque, avec une netteté
souvent merveilleuse, circonvolutions, sillons et scissures, mais
il présente les désavantages de toutes les préparations sèches, il
est très dur, assez rétracté et d’un ton brun foncé, donnant plutôt
l'impression d'une pièce artificielle. Pour remédier à ces désa-
vantages, reprenons maintenant, par voie humide, le traitement
de l'organe et le plongeons d'abord dans l’eau pure ; mais comme
une matière banchâtre, exsudée du cerveau, souille cette eau, au
bout d’un ou deux jours, jetons-la et remplacons-la quotidien-
nement par de l’eau propre. Au cours de ce bain, le cerveau rede-
vient peu à peu élastique, récupère presque complètement son
volume et reprend enfin en partie sa couleur. Tous ces change-
ments s'opèrent dans un laps de temps qui varie de 8-15 jours,
après lesquels le cerveau, retiré de l’eau, est placé dans l’alcool
faible (40°). Là, il ne subit plus guère de changement ; il s’éclair-
cit simplement.
Les pièces ainsi préparées sont bien plus résistantes et plus
fermes que celles obtenues par les méthodes humides, et, d’autre
part, elles sont plus souples que les préparations sèches. Leur
consistance est assez comparable à celle du caoutchouc, de sorte
qu'on peut, dans une certaine mesure, écarter les différentes
circonvolutions les unes des autres, et mesurer ainsi la profondeur
des sillons, en même temps qu'on peut apercevoir les plis de pas-
sage qui les traversent. Comparée à un cerveau frais, notre prépa-
ration est légèrement ratatinée, mais sans arriver jamais à la
rétraction, souvent défigurante, des pièces sèches. Ce ratatine-
ment léger, et qui n’augmente d’ailleurs plus, ne nous a pas
semblé un désavantage, car, ainsi, bien des détails s'accusent
plus manifestement. Vis-à-vis des méthodes humides, cette mé-
thode a le désavantage de fournir des pièces présentant parfois
de petites fentes superficielles.
Brorocrr. COMPTES RENDÜS. — 1921. T. LXXXV. 34
490 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (38}
r
Tout compte fait, nous jugeons utile, aux travaux pratiques,
de s’en tenir aux préparations au formol pour l'étude de l’organi-
sation générale du cerveau, de la disposition des méninges et.
vaisseaux, mais pour tous autres détails d'anatomie macrosco-
pique de l'organe, nous croyons notre procédé plus avantageux.
(Laboratoire d'anatomie normale de la Faculté de médecine).
UK CURIEUX PHÉNOMÈNE D'AUTOMATISME CHEZ L'HOMME,
par À. Scawar1z et P. Meyer.
L'un de nous a été témoin récemment d’une curieuse expé-
rience de physiologie neuro-musculaire, qui, au dire de la per-
sonne qui lui en a fait la démonstration, servirait de jeu aux
élèves de certains collèges en Angleterre. Le singulier phéno-
mène auquel nous avons assisté nous ayant paru avoir un réel
intérêt scientifique, nous en donnons ici, ne l’ayant trouvé men-
tionné nulle part, une description suivie d’un essai d'interpré-
tation. Voici en quoi consiste l'expérience, que chacun peut aisé-
ment faire sur soi-même. On se place de profil au voisinage im-
médiat d’un objet fixe et résistant : un mur par exemple, puis on
élève le bras le plus voisin du mur jusqu’à ce que le dos de la
main vienne le toucher. Le mur s’opposant à la continuation du
geste, on appuie alors de toutes ses forces sur lui comme si on
voulait le répousser au moyen du bras tendu. Grâce à cette ma-
nœuvre, les muscles du bras, notamment le deltoïde, sont forte-
ment tendus, mais non raccourcis. Au bout de 10 à 15 secondes
d'efforts, on s'éloigne du mur et on cesse d’innerver ses muscles.
En agissant ainsi, on supprime donc, en même temps, et l’obs-
tacle qui entravait la liberté du mouvement et les impulsions vo-
lontaires qui maintenaient les muscles en tension. Ceci fait, le
phénomène va se manifester. À l’étonnement de tous ceux qui
ont fait l'expérience, le bras se soulève lentement de lui-même,
reste quelque temps dans une position plus ou moins horizontale,
puis retombe peu à peu. Pendant toute la durée du phénomène,
le sujet a nettement l'impression qu’une force étrangère, entière-
ment indépendante de sa volonté, fait mouvoir le bras et le main-
tient en place. Nous sommes donc en présence ici du fait curieux
qu’un mouvement, amorçé en quelque sorte par la volonté, peut
se réaliser sans elle. Quelle est la cause de cette singulière mani-
festation d'activité musculaire involontaire ? Nous ne voyons ici
que deux éventualités : 1° le muscle se contracte pour des raisons
qui sont en lui. Le phénomène aurait donc une origine purement,
Da S :
(39) SÉANCE DU 8 JUILLET 491
musculaire. 2° Le mouvement s'exécute parce que la musculature
du bras reste soumise à des impulsions motrices émanant de
centres nerveux sous-jacents à l'écorce cérébrale, et doués tem-
porairement d’un fonctionnement automatique.
Fhéoriquement, il n’est pas difficile de trancher la question en
faveur de l’une ou de l’autre de ces hypothèses. Il suffirait, pour
cela, de sectionner les nerfs moteurs du bras au moment où le
mouvement automatique se déclanche. Cette expérience étant na-
turellement impraticable, nous avons songé à résoudre le pro-
blème au moyen de l'examen de l’état électrique du deltoïde pen-
dant la durée de sa contraction involontaire. Voici pourquoi
l'étude galvanométrique de muscles striés, maintenus em contrac-
tion durable par des impulsions émanant des centres nerveux, a
montré que, pendant toute la durée de l’excitation nerveuse, les
muscles émettaient des courants d'action à oscillations très rapides
attestant la discontinuité des impulsions reçues. Que celles-ci pro-
viennent de l'écorce cérébrale (contractions volontaires), ou de
centres sous-corticaux ou médullaires (rigidité de décérébration
de Sherrington, par exemple), le résultat est le même. Toute
contraction musculaire permanente entretenue par l’activité des
centres nerveux normaux (1) a, par conséquent, un caractère
nettement tétanique. Les contractures d'origine purement muscu-
laires (2), par contre, quelles qu'aient été leurs causes (forte téta-
_nisation électrique, par exemple, empoisonnements divers (2), ne
s’accompagnent pas de courants d'actions et ne peuvent, par con-
séquent, influencer le galvanomètre. Si, par conséquent, la
contraction musculaire, conditionnant notre mouvement involon-
taire, donne lieu à des phénomènes électriques discontinus, nous
aurons la quasi-certitude de son origine nerveuse.
Dans le cas contraire, son origine purement musculaire serait
extrèmement vraisemblable. Or, l’expérience, que nous avons
faite au moyen du galvanomètre à corde, a prouvé que pendant
toute la durée de l’élévation automatique du bras et du maintien
de celui-ci en position horizontale, la corde n’a cessé de vibrer
avec la même fréquence que pendant l’innervation volontaire pré-
cédente. L’amplitude seule des oscillations a diminué, ce qui est
naturel, étant donné le peu d'efforts nécessités par l'élévation du
(x) Nous disons normaux, parce que dans certains états pathologiques, sous
Jinfluence par exemple de l’empoisonnement des centres nerveux par la
toxine du Bacille tétanique on voit se produire des contractures qui, bien que
leur dépendance vis-à-vis du système nerveux ait été démontrée, sont cvpen-
dant électriquement inertes.
(2) La contracture des muscles vératrinisés ferait cependant, d’après certains
auteurs, exception à cette règle ; mais, la question est encore loin d’être en-
tièrement élucidée.
192 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG | (40)
bras dégagé de toute entrave. L'origine nerveuse de notre mouve-
ment automatique nous paraît donc certaine.
Il est intéressant de rapprocher ces faits d'expériences récentes
d'Hoffmann (1) relatives à l'influence dynamogénique des cen-
tres moteurs corticaux sur l’activité des centres moteurs méaul-
laires. Hoffmann a, en effet, mis en évidence le fait très intéres-
sant que le pouvoir réflexe de la moelle était considérablement
accru pendant la durée d’une innervation volontaire. Notre expé-
rience prouve, selon nous, que cette suractivité momentanée ne
disparaissait pas immédiatement après la cessation des impulsions
qui l’avait provoquée. Nous donnons donc, sous toutes réserves,
l'explication suivante de notre phénomène : la moelle, rendue
temporairement hyperexcitable par suite de l’innervation volon-
taire, est en état de réagir plus fortement qu’à l'ordinaire aux
multiples impulsions qui lui viennent de la périphérie et qui,
on le sait, conditionnent le tonus musculaire. Il en résulte, par
conséquent, temporairement une forte hypertonie musculaire,
c'est-à-dire une forte tendance des muscles au raccourcissement
et le mouvement automatique se déclenche. Nous ne nions pas
l'intervention éventuelle d’autres centres moteurs (cérébelleux,
par exemple), mais elle ne nous semble pas indispensable à l'in-
terprétation du phénomène.
Un point reste encore à considérer. Peut-on volontairement
empècher le phénomène de se produire ? L'expérience prouve.
‘que nous avons ce pouvoir ; nous pouvons à tout moment forcer
le bras à redescendre ou l'empêcher de se lever. D'après quel
mécanisme, c’est ce que nous ne saurions dire avec certitude.
Il'est possible qu'il s'agisse d’une innervation des muscles anta-
sonistes, mais l'hypothèse d’un arrêt du mouvement par inhibi-
lion est non moins plausible.
TECHNIQUE FOUR MESURER L'INDICE DE RÉFRACTION
D'UN ŒUF D'OURSIN EN ÉVOLUTION,
par FREep VLEs.
L'indice de réfraction est une des constantes physiques dont
on peut espérer retirer les notions les plus intéressantes sur les
processus internes d’une cellule en évolution ; mais sa recherche
est rendue délicate par la nécessilé d’une méthode assez rapide
pour permettre de suivre le déroulement de phénomènes aussi
(1x) Zeilschr. für Biologie, t. LXVIIT, p. 351.
= ts à
(41) SÉANCE DU 8 JUILLET 493
fugitifs que la division d’un œuf d'Oursin. En particulier, les
méthodes très précises d'immersion et de franges, que nous avons
décrites autrefois (1911), sont trop longues et nous avons dû
chercher une méthode directe.
Celle-ci consiste enssentiellement à assimiler l'œuf, sphere
ou ellipsoïde réfringent, à une lentille dont on calcule l'indice de
réfraction à partir de la mesure de sa distance focale (1). Si F est
cette distance focale, r le rayon de courbure de la surface réfrin-
: ; : 1 1
gente et n l'indice de réfraction, on a == (n—1) © _ ce qui,
N 1P 1 \ ,+
pour une sphère, par exemple, donne n = Tr: ({). L'in-
dice n, donné par cette formule, est l’indice relatif de la subs-
tance de la sphère par rapport au milieu qui entoure celle-ci, soit
RE (LD), net n, étant les indices absolus de la sphère et
n (eo)
du milieu extérieur. On voit donc que la mesure nécessitera
1° la déterminalion de la courbure moyenne de l'œuf, ce que l'on
peut avoir, tant que l’œuf est sensiblement sphérique, en mesu-
rant au micromètre oculaire divers diamètres de cet œuf; à partir
du moment où, dans l’élongation de la division, l’œuf se déforme
et cesse d’être assimilable à une sphère, il peut être quelquefois
nécessaire de traiter l'œuf comme un système astigmatique, et de
distinguer les courbures particulières de certaines surfaces en les
évaluant par des procédés graphiques à partir de quelques cotes
micrométriques ; 2° la déterminalion de la distance focale de
l'œuf. Pour cela, l'œuf étant immergé dans l’eau de mer, entre
deux surfaces parallèles, et placé sur la platine d’un microscope,
on fait fournir à cet œuf l’image d’un objet à l'infini : croisillon
de fenêtre ou filament de lampe électrique ; on mesure, par un
relèvement du tube du microscope, la distance entre la visée du
plan équatorial de l'œuf et la visée de l’image (plan focal posté-
rieur). Dans ces conditions, la distance focale brute f, ainsi me-
surée, doit subir une correction du fait que l'œuf et l'image sont
observés dans l’eau, et qu'il y a par réfraction (effet Chaulnes)
erreur à la fois sur la position réelle de l’œuf et celle de l’image
qu'il fournit : la distance focale réelle est F=/fno (II) (2). On. a
(1) La membrane extérieure de l’œuf fécondé ne doit intervenir que d’une
façon négligeable dans le phénomène de réfraction totale ; son indice propre
doit être extrêmement voisin de celui de l’eau de mer.
(2) En effet, si les positions réelle et observée sont respectivement G et G?
pour le centre de l’œuf, F et F’ pour le foyer, on a GF=F, G'F'—}f, F=ÿ—
FF’+GG’ ; E étant l’épaisseur d’eau d'indice n° comprise entre les deux
lames parallèles, et O le point de contact de l’œuf avec la lame inféricure
49% RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (42)
donc finalement, en réunissant (1), (I) et (HI), l'indice absolu n,
de la substance de l'œuf, à partir de l'indice connu du milieu
extérieur n , la distance focale observée f et le rayon äe courbure
moyen r :
72
Os = 2f no e
SUR LES VARIATIONS DE L'INDICE DE RÉFRACTION DE L'ŒUF D'OURSIN
PENDANT LA DIVISION,
par FRreEp VLës.
Au moyen de la méthode de mesure précédemment décrite,
nous avons pu suivre les variations de l'indice de réfraction de
l'œuf d'Oursin au cours de la première division (en lumière blan-
che). L'expérience a été effectuée successivement sur cinq œufs
différents, suivis chacun, pendant environ deux heures (jusqu au
stade de deux blastomères). On trouvera ci-dessous les détails
d'expérience pour l’un des œufs.
Diamètre en 10-53 ce m. - Indice de l’œuf
faisant avec la direction du (0 de
Temps : fuscau un angle de: Volume Focale l'eau de mer
(Fécondation ne uen CS IGUIE fl — 1,x40)
à O0 heurc) Do 90° 450 15 AIDES Ce cm. Temypér.:16° Observations
(CŒEuf vierge) : 9,84 0.84 — — 49,9 0,046 1,393 Sphère
6 (Féc.) . =: 4002 110;0 — = Sn he ch OS ».
Re ’ 3 Début du
DOMINENT 9,99 9,90 — — 7,2 0,027 1,982 os visible
à O h. 44.
Image dou-
ble focale de
DSMNINAE EE TO 0 9,90 — — HrS 0,0605 1,381 nette
mesurée seule
1h NO 0 0:84 :10,90k 10.840 0 DT, 0,0557 1,388 (d.
L'h) 267... 0/35 10,2t (ro, ro) 460 0,0384 1,405 ne tr
LM TET 10 85". 2500 — — 27,4 (x2 0,048 ‘1,379 M ie
— 54,8)
Les expériences montrent les faits suivants
1° Depuis la fécondation (temps zéro) jusque vers 45 minutes
environ après (à une température de 16-17°), l'indice de réfrac-
tion ne subit que des variations négligeables ; le phénomène préa-
sur laquelle il repose, le relèvement de l’image par l'effet Chaulnes est FF’? —
… + 1 I È
(E—0F)( 1— — Jet le relèvement de l'œuf Gü?=(E—06) ( —— =) ; d’où
Ho fo
I
en substituant : F = f+ es 2) dif
\ no
{43) SÉANCE DU 8 JUILLET 495
1
lable de la fécondation paraît se traduire par une légère perturba-
tion de l’ordre de 5/1000 au plus sur l’indice, et de sens incons-
tant (le plus souvent, il y a une baisse de l'indice, mais l'inverse
s’observe aussi), qu'il est difficile d'interpréter encore, parce que
l'irrégularité fréquente des courbures de l'œuf avant la féconda-
tion diminue la précision des mesures sur l'œuf vierge.
Vers 45-5o minutes, en coïncidence approximative avec l'ap-
parition du diaster, s’observe une croissance nette de l'indice
pouvant atteindre 1,7 p. 100 ; cette hausse persiste à l'apparition
du sillon externe, puis semble régresser au moment de la sépa-
ration des blastomères. La période de cette ascension de l'indice
correspond assez exactement à la fin de l’une des périodes d'im-
perméabilité relative, décrites dans le cycle de l'œuf par Herlant ;
cette coïncidence peut ne pas paraître du hasard.
3° À partir du moment où l'œuf s’étire, on constate un dédou-
blement focal, dû vraisemblablement à un astigmatisme prononcé
que prend le système (1) ; l’écart relatif des focales peut être de
l’ordre de 10 p. 100.
Phase hemipermeable
— Scission
me
oh. nor n 1%30
Fic. 1. — Evolution d’une division d'œuf d'Oursin. Trait plein, indice de
réfraction n ; trait brisé, volume v de l’œuf, en ro-$ c.c.
Un raisonnement grossier peut indiquer une interprétation de
{a croissance de l'indice pendant la période de perméabilité mi-
nima. On sait que, dans une solution, il y a, en toute première
approximation, entre l'indice de réfraction n de la solution,
celui n du solvant, la concentration €, le poids moléculaire M
du corps dissous et la somme des réfractions atomiques Z Rz de
Se Le (2 ee eus
celui-ci, une relation de la forme : =; Z Ra+n. Si l’on assimile
(1) Comme Errera l’a indiqué pour des cellules végétales, et comme je l’ai
vérifié moi-même quelquefois sur des œufs en division, il n’y a pas, pendant
la division, de biréfringence appréciable.
496 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (44}-
x
l'œuf à une simple solution enfermée, à ce moment, dans une
paroi semi-perméable, une croissance de l'indice pourrait tenir,
soit à une croissance de la concentration (diminution du volume V
de l'œuf avec sortie d’eau), soit à une diminution du poids molé-
culaire moyen (par suite de scissions moléculaires, par exemple).
A (MM) eee Tr
Dans la première hypothèse, a or, il Y à souvent
nn,
effectivement, à cette période de la division, une chute de volume,
dont les mesures ci-dessus donnent un exemple ; mais le calcul
sur ces bases montre un désaccord, la variation relative de volume
pouvant être de 10 p. 100 dans des cas où la variation de (n-n,)
est de l'ordre de 30 p. 100 : le calcul est près de trois fois trop
faible par rapport à la réalité. Il faudrait donc admettre, par
compensation, que le poids moléculaire moyen n est pas une
constante et diminue (1).
On doit donc se demander si la période d’ascension de l'in-
dice n'est pas vraisemblablement pour l'œuf, en même temps que
le minimum de perméabilité, le témoin de désagrégations ou
de remaniements moléculaires, soit qu'en période de perméabilité
les produits de cette désagrégation puissent librement diffuser au
dehors et qu'une diminution du terme en € È? Ra masque une di-
nution de M, soit plutôt que cette désagrégation passe elle-même
par un maximum à la période d'hémiperméabilité.
(x) Comme nous l’avons dit, ce calcul grossier est une toute première ap-
proximation, puisque la formule employée n’est correcte que pour des solutions:
diluées ; mais une seconde approximation ne paraît pas l’infirmer ; pour des
solutions concentrées (2) (comme les proféiques de l'œuf), il s’introduit des
I
termes correctifs : N = —— a ÈR, + (no—1))]+1 ce qui conduit à :
1+Kc\M = k
A (n—1) AV A(n—1) L
— =—À ——. Or ——— mesuré est de l’ordre de 6 o/o ; en cal-
DT V n—I
culant À avec les constantes usuelles des protéiques [solutions entre 4o et 100 0/0,
Zi A(n=1)
AE 0,40,K= c,7 (5)], on trouverait que le calculé par la va-
2 n—I
riation de volume seule et de 3,5 à 3 fois trop faible : nous revenons à un
ordre de grandeur équivalent.
2) F. Vlès. Propriétés optiques des muscles. Paris, Hermann, 1911.
(45) SÉANCE DU 8 JUILLET 497
ACTION DES SUBSTANCES RADIOACTIVES SUR L'AMYSASE,
par LABORDE et LEMaAYy.
Nous avons étudié l’action des substances radioactives sur l’acti-
vité fermentaire de l’amylase. L'intérêt de ces recherches réside
dans ce fait que plusieurs ouvrages, et notamment « la radio-
activité et les principaux corps radioactifs » (x) signalent que les
substances radioactives, employées à faibles doses, augmententl’ac-
tivité des ferments solubles ou diastases. Nous nous sommes pro-
posé de vérifier si cette affirmation s’appliquait à l’amylase et à
la sucrase et, s’il en était ainsi, d'établir les conditions les plus
favorables pour porter au maximum la puissance d'action de ces.
deux ferments. Le choix de l’amylase et de la sucrase est justifié
par la facilité avec laquelle on dose les produits de l’action de
l’amylase sur l’empois d’amidon (c'est-à-dire du maltose) et de
l’action de la sucrase sur le saccharose (c’est-à-dire du sucre in-
terverti).
La présente note est relative aux résultats obtenus avec l’amy-
lase. Les substances radioactives utilisées dans ces expériences.
sont les bromures de radium, de mésothorium et de thorium X.
Dans une première série d'expériences, le bromure de radium a
été mis en contact direct avec l’amylase et l’empois d’amidon, et
le mélange a été introduit dans une étuve à 54°, en même temps
qu'un tube témoin contenant de l’amylase et l’empois d’amidon.
Dans une autre série d'expériences, le bromure de radium et
l’'amylase ont été mis en contact pendant un certain temps et on
a ensuite comparé l’activité de l’amylase ainsi traitée à celle d’une
solution renfermant la même quantité d'amylase. Afin d'éviter
toute action microbienne, la solution d’amylase a été additionnée
de fluorure de sodium. Pour apprécier l’action des bromures de
mésothorium et de thorium X, on a opéré comme pour le bro-
mure de radium.
Le maltose provenant de la saccharification de l’amidon sous
l'influence du ferment, a été dosé par le procédé Gabriel Bertrand.
Les tableaux ci-après résument les résultats obtenus
Première série d'expériences.
Quantité de Solution Dosage du Dosage du
bromure deradium d'amylase à Empois d'amidon maltose après mallose dans le
en microgramme 0,30 p. 0/0 à 10 p. 0/0 1 heure d'action tube témoin
DO, 10 C.C. 100 C.C. 8,766 er 8,704 gr
3/2c en IO €.C. 100 C.C. 8,74 or. 8,760 gr
LES ENOSES 10 C.C. 100 C.C. 8,770 gr. 8,758 gr.
DR tee de IO €C.C. 100 C.C. 6,708 8,760 gr.
1 TOO SEE 10 C.C. 100 C.C. 8,762 gr. 8,70 gr
@) Huguet, Doin et Fils, Paris, 1915.
A98 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (46)
Deuxième série d'expériences.
Quaatilé de Solution Dosage du Dosage du
bromure de radium d'amylase à Empois d’amidon maltose après maltose dans le
10 microgrammes 0,30 p. 0/0 à 10 p. 0/0 1 houre = -tube témoin
ADRES ST BJOUT: 10 C.C. 100 C.C. 6,555 gr. 6,542 gr.
Après 7p jours. TO CC. MÉTODO ACC Cher. GHOST
ADIÉS RO MIOUTS AO CC. 100 C.C. 6,042 gr. 6,538. gr.
Après 15 jours. 10 c.c. 100 C.C. D 6,550 gr. 6,533 gr.
Les résultats obtenus avec le bromure de mésothorium et le
bromure de thorium X sont de même ordre. |
L'inspection des tableaux montre que les résultats observés
sont identiques dans tous les cas, dans les limites des erreurs
expérimentales, ce qui signifie que les solutions de sels radioactifs
mis en œuvre n'ont aucuné action sur l’activité fermentaire de
J'amylase.
LES VARIATIONS DE LA TENEUR DU SANG ET DES HUMEURS
EN SODIUM ET EN POTASSIUM
APRÈS INGESTION DES SELS DE SODIUM ET DE POTASSIUM,
2
par Léon BLüm, E. AuBeL et RENÉ HAUSKNECHT.
Dans des communications antérieures, nous avons montré
l'importance du rôle du sodium dans la physiopathologie des
ædèmes. Ce n’est pas le chlore, mais le sodium, qui est l’agent
régulateur des échanges hydriques. Le potassium exerce, lui
aussi, une influence sur les phénomènes d'hydratation, mais
celle-ci n’est qu'indirecte. Elle se produit par l'intermédiaire du
sodium, que le potassium fait éliminer en excès. Cette décharge
de sodium fournit l'explication de l’action diurétique des sels de
potasse et conslitue un mécanisme nouveau du mode d’action
d'un diurétique. L’élimination d’un excès de Na après ingestion
de K confirme, pour les états hydropiques, ce qui avait déjà été
établi chez l'Homme normal : l’action éliminatrice du K sur le
Na et inversement du Na sur le K (Bunge). Il existe donc entre les
deux minéraux un balancement ; c’est ce balancement que l’orga-
nisme s'efforce d’assurer autant que le permet la perméabilité
rénale,
Nous avons cherché à élucider le mécanisme de ce balancement.
Est-il la conséquence d’un processus ayant son siège dans les
lissus et dans les humeurs ? est-il la suite d’une action principa-
lement rénale ? Dans quelle mesure y a-t-il intervention des deux
processus ? Dans celte note, nous communiquerons les résultats
que nous avons obtenus en étudiant les variations du Na et du K
(47) SÉANCE DU 8 JUILLET 499
que présentent les humeurs après ingestion de sels de Na et de K.
1° Sérum sanguin. Ainsi que nous l'avons montré, le sérum
al, lea LR (et nornel Jerurs Zalleau DA (Era
Pape À 72 PE por Je
Tepert 7! Zepart « 5402 |o ar
l 1
À CON \350 |0e7 | 0081 Le Le
Repire derhlerire avec aéraose
ACC
Fégine dechlorure
A2
| Depart |$4|027| 2082 ee
OA \ 57 |\02 | Qors } acaose
COHEN déuarl | 533 |02 | O 087
el + CON | CHA lGwgz | co hédique
MC + CO | O'a |360
Aime xorrmal
Zableen À (Liquide d'asile)
Zableau V (Hide hbruiss)
Ne | À ri Diet 29
, À 32 0097
Depart F#4| G51|0 08e |
AT Jo 05% |\079| Tirer Lév| 08 | 00%
"7104 So los loo | 1€ J0%| 08 | 00%
£ : 2. 714 Z07| 084 | 00%
| cAT 45 | O& | Oo75
Déaart JOS| 0 2 | Oo?
LA 34 | QE | Gus
A : 40 | OF | Cozs
Dre Z4| 0% | Gots
cÂd £a | QE | Co?r7
Devart
xl Ce gr)
ft ce (8 AI
accuse, chez l'Homme sain soumis à un régime normal, une
composition fixe en Na et en K. Sous l'influence du régime dé-
chloruré, le Na baisse, le K reste constant (Tableau 1).
500 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (48)
Après ingestion de sels de Na, en particulier de NaHCO*, le
taux de Na monte, celui de K baisse. C'est le cas chez l'Homme
sain (tableau 1). Il en est de même chez le diabétique soumis à
une médication intensive par le bicarbonate de soude (tableau ID).
Après administration de sels de K, l'inverse se produit : le taux
du K monte, celui du Na baisse, aussi bien chez le sujet normal
(tableau 1) que dans les états morbides (tableau II).
>° Huineurs. Nous avons fait ces recherches sur des malades
présentant de l’ascite, chez lesquels il est facile de se procurer
journellement les quantités de liquide nécessaires aux dosages,
alors que les grandes ponctions répétées des œdèmes sont impos-
sibles. Les liquides d’ascite et d’œdème ont, du reste, le même
taux en Na et K. Après ingestion de KCI, nous constatons pour
le K un phénomène identique à celui qui s’observe pour le sang :
augmentation de K, souvent en proportions notables. Le sodium
diminue parfois ; parfois, aussi, il augmente considérablement.
Ces variations du taux de Na trouvent leur explication si l’on fait
intervenir l'élimination rénale : lorsque la diurèse se produit et
que le rein excrète du Na et du K, le taux de Na baisse. Lorsque,
au contraire, la diurèse fait défaut, nous constatons une aug-
mentaticn simultanée des deux minéraux. ‘
Les modifications des humeurs que nous avons constatées ne
suffisent cependant pas pour expliquer les fortes rétentions de
Na et de K, qui ressortent des bilans des entrées et des sorties.
Apparemment, en dehors des humeurs, les tissus doivent parti-
ciper dans une large mesure, au métabolisme des matières
minérales. É
3° Facteur K : Na. Le facteur K : Na permet de se rendre
compte des rapports réciproques des deux minéraux et de leurs
variations. Chez le sujet normal possédant une bonne fonction.
rénale, le facteur varie peu et accuse une grande tendance à re-
venir au chiffre normal. Dans les états morbides, ce facteur pré-
sente de fortes fluctuations. Assurément, les modifications de la
teneur en Na et K doivent avoir une répercussion sur tous les.
cathions qui participent au maintien de l'équilibre des cathions :
il en résulte la nécessité de tenir également compte du calcium
et du magnésium.
(Laboratoire de la clinique médicale B).
{9) 501
RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE
SÉANCE DU 4 JUILLET 1921
SOMMAIRE
Desorz (P.): Note zoologique Remarques sur le dosage du su-
sur la larve d’Anthrenus museo- Green DIOlOPIÉ. eee 9
FOTO DRE STÉRÉO CET ES 16 WERTHEIMER (E.) et Danse
Duuort (E.) et GERNEZ (Ch.) : (Ch.) : L'expérience de Régnier
Variation physiologique de la de Graaf et les fonctions des vé-
tension superficielle des urines.. 14 | sicules séminales .............. 12
PoLonowski (M.) et Duxor (E.) :
Présidence de M. Laguesse.
REMARQUES SUR LES DOSAGES DE SUCRE EN BIOLOGIE,
par M. Poroxowsktr et E. Duünor.
La détermination de la teneur en sucre des liquides de l’orga-
nisme présente de multiples difficultés, car très nombreux sont les
facteurs qui. interviennent au cours du dosage pour en modifier
les résultats, et rendre non comparables entre elles les données
numériques obtenues par des méthodes différentes. La plupart des
dosages, en effet, déterminent uniquement le pouvoir réducteur
de la liqueur déféquée, et il y a là de grandes divergences possi-
bles suivant le déféquant employé, non seulement parce que ce
dernier peut précipiter plus ou moins de substances réductrices,
mais encore parce qu'il peut augmenter de façon assez variable le
sucre dit « libre », le sucre immédiatement dosable.
- Il semble, en effet, y avoir in vivo entre le sucre libre et le
sucre « virtuel » (Lépine) un échange incessant que nous ne nous
expliquons que par une différence d'état physique plutôt que
chimique entre ces deux variétés. Tout se passe comme si une
partie du sucre n'était pas « physiquement libre » et se compor-
902 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (10}
tait comme un colloïde, participant en quelque sorte par absor-
tion peut-être de la nature colloïdale du milieu protéique. In vivo
la glycolyse est, on le sait, en partie contrebalancée par un enri-
chissement du sucre immédiatement dosable, phénomène que
nous proposons de désigner sous le nom de glycapolyse ( aout
libération).
Une longue série de dosages de sucre dans le sang et dans le
liquide céphalorachidien, en faisant varier une à une toutes les
conditions d'expérience, nous a montré que deux déterminations
ne pouvaient être comparables qui si l’on utilisait : 1° la même
méthode de récolte du sang ; 2° la même méthode de préserva-
tion anticoagulante et antiglycolytique ; 3° la même méthode de
défécation, et enfin 4° la même méthode de dosage. Il importe
donc d'ajouter toujours au résultat d’une détermination glycé-
mique ou glycorachique la méthode exacte dont on s’est servi
sucre « physiquement libre » dosable à tél procédé, ou sucre
« total » dosable à tel autre, etc...
Nous avons utilisé, d’une façon générale (1), la méthode de
Bertrand, après défécation du sang soit à l'alcool fort, puis à
l’acétate neutre de plomb, soit au Patein, et nos expériences nous
permettent d’énoncer les conclusions suivantes
1° La teneur en sucre d’un même sang varie suivant que celui-
ci a été reçu, aussitôt sorti de la veine, directement dans l'alcool
fort, ou bien dans une solution de FINa phosphaté, la coagulation
des albumines étant secondairement opérée quelques heures après
par l'alcool à 96°. On trouve en moyenne 10 p. 100 de sucre en
plus dans le deuxième cas, au bout de 3 heures.
2° Lorsqu'on divise en deux parties le sang fluoré, traité par
six fois son poids d’alcool à 96°, et que l’on traite alors à 24 heures
d'intervalle ces deux portions par le même procédé, on trouve,
d'une façon constante, une augmentation de sucre de 5 à
20 p. 100 dans le liquide-alcoolique qui fut abandonné 24 heures
à lui-même. |
3° Après distillation de l’alcool, le résidu peut être déféqué
indifféremment au Patein ou au Courtonne, les résultats sont
identiques ; mais, au contraire, si l’on traite directement le sang
par le réactif de Patein, on trouve toujours des résultats très dif-
férents de ceux que nous donne notre première méthode (soit
que l'alcool laisse dans le magma des globules et des albumines
coagulées du sucre « virtuel », soit que le réactif de Patein libère
des substances réductrices en plus grande quantité).
4° Lorsque par des dosages échelonnés à quelques heures d’in-
(1) Polonowski et Duhot. C. R. de la Soc. de biol., 11 avril 1927, t. LXXXIV,
P- 687,
(41) SÉANGE DU 4 JUILIET 003
tervalle on étudie les variations dues à la glycolyse et à la gly-
capolyse combinées sur des échantillons fluorés et non fluorés
d'un même sang conservé aseptiquement à 12°, on constate
a) que, dans le sang non fluoré, la teneur en sucre, après un
brusque abaissement (proportionnellement d'autant plus marqué
que la teneur initiale est faible) reste sensiblement stationnaire,
puis augmente légèrement de la 3° à la 6° heure, pour diminuer
enfin asymptotiquement à zéro ; b) que, dans le sang fluoré, la
slycolyse étant empêchée, il existe uniquement une légère aug-
mentation.
5° Quant au liquide céphalorachidien, conservé aseptiquement,
exempt de sang et d'hyperleucocytose, lorsque la teneur en sucre
y est élevée, la glycolyse paraît sensiblement nulle et la glycapo
lyse très faible. Au contraire, lorsque cette teneur est de moins
de 0,95 gr., la glycolyse est appréciable et inversement la glyca-
polyse sensible.
6° Signalons, en terminant, que nous avons pu confirmer les
expériences d'hypoglycémie alimentaire réalisées sur l'Homme en
Amérique et par Lépine sur le Chien : alors que chez un sujet
normal une ingestion de 100 gr. de glucose nous a donné une
légère augmentation moyenne de 0,15 gr. de sucre sanguin par
litre, sans glycosurie ; que chez un diabétique le sucre sanguin,
par litre, fut porté de 1,40 gr. à 2,50 gr., avec augmentation de
la glycosurie, au contraire, l'ingestion de très fortes quantités
de sucre (200 gr. de glucose, plus 200 gr. de saccharose, en 4 prises
espacées d'une demi-heure) fut suivie d’une hypoglycémie très -
nette avec hypoglycorachie concomitante, toujours sans glyco
surie. Prise de sang une demi-heure après la dernière ingestion
de sucre : sang 0,36, liquide céphalorachidien 0,30.
(Laboratoire de chimie biologique et clinique de la Charité
de la Faculté de médecine).
04 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (42)
L'EXPÉRIENCE DE RÉGNIER DE GRAAF
ET LES FONCTIONS DES VÉSICULES SÉMINALES,
par E. WerTHEeIMER et CH. Düugors.
Les traités d'anatomie humaine continuent à définir les vési-
cules séminales : des réservoirs où s’accumule le sperme dans
l'intervalle des éjaculations. Dans la plupart des traités de phy-
siologie et d’histologie les plus récents, on enseigne au contraire
que ces organes devraient s'appeler plutôt glandes vésiculaires
et qu'ils ne sont destinés qu'à contenir leur propre produit de
sécrétion. [l est incontestable que tel est, en effet, leur rôle ex-
clusif dans presque toute la série des Mammifères. Il y a d'ail
leurs toute une catégorie d'animaux pour lesquels la question ne
se pose même pas : ce sont ceux dont le canal déférent et celui
de la vésicule s'ouvrent dans l’urètre par des orifices distincts.
Mais il faut reconnaître que l'Homme fait exception à une
règle presque générale. Une première preuve, c'est la présence à
peu près constante de spermatozoïdes dans le contenu de la vési-
cule recueilli soit sur les sujets livrés à la dissection (x), soit sur
les suppliciés (Ch. Robin), ou obtenu par expression chez le
vivant (Rehfisch) (2).
Nous avons eu nous-mêmes occasion d'examiner, environ 12
heures après l'exécution, le contenu d’une vésicule d’un supplieié
(l'autre avait été, par mégarde, sectionnée au ras de la prostate).
Celle que nous avions à notre disposition ne renfermait plus que
trois à quatre gouttes d'un liquide grisâtre, dans lequel nous
avons trouvé, sur toutes les préparations, une vingtaine de sper-
matozoïdes, encore mobiles, par champ (objectif 7, oculaire 2 de
Reichert). Dans la seule observation que nous ayons faite sur des
vésicules prélevées dans une autopsie, nous avons compté une
centaine de spermatozoïdes par champ, dans toutes les pré-
parations.
Mais il est une expérience qui, à notre avis, ne peut laisser
aucun doute sur les fonctions de la vésicule chez l'Homme’: c’est
celle de Regnier de Graaf. Si l’on pousse une injection dans le
canal déférent, on voit la vésicule se distendre complètement
avant qu'une goutte de liquide apparaisse dans l’urètre. Gelte
expérience a été répétée par Guelliot (3), par Rehfisch et sans
(1) Malgré ses propres observations et celles de nombre d'auteurs, Kayser
dénie cependant aux vésicules le rôle de réservoirs du sperme. Thèse Berlin,
1890.
(>) Rehfisch, Deutsche medic. Wochenschr., 1896, p. 245.
3) Guelliot. Thèse Paris, 1883.
(13) SÉANCE DU 4 JUILLET 205
doute par d'autres encore ; nous l'avons faite avec les imèimes
résultats, en nous servant d’une solution de bleu de méthylène.
Mais il nous a paru surtout intéressant de rechercher, et c'est
là le principal objet de notre communication, ce que donne celte
expérience chez quelques animaux (Taureau, Bélier, Cheval),
dont la vésicule s’abouche, comme chez l'Homme, avec le canal
déférent. Chez le Taureau (4 expériences) comme chez le Bélier,
le liquide bleu injecté dans le canal déférent un peu au-dessus
de l’ampoule de Henle passe directement dans l’urètre sans qu'il
en pénètre une goutte dans la vésicule, à moins qu'on ne com-
prime intentionnellement l'orifice du canal éjaculateur. En
mème temps, on peut s'assurer que chez le Taureau, comme
- l'avaient déjà vu Kayser et Limon (1), la vésicule ne contient pas
de spermatozoïdes du tout, ou dans certains cas, deux ou trois
seulement, et non dans toutes les préparations. Chez le Bélier,
dans les deux cas, nous n'avons trouvé aucun spermatozoïde.
Chez le Cheval (3 expériences), nous avons vu aussi le liquide
s'engager directement dans le canal de l’urètre ; mais nous
n avons pu nous procurer que les organes de Chevaux hongres,
et il est possible que chez ceux-ci les modifications, anatomiques
consécutives à la castration faussent les résultats de l'épreuve.
Nous ne signalons donc ce fait qu'avec réserves, d'autant plus
que, d’après Guelliot, chez le Cheval, une injection poussée dans
le canal déférent pénètre d’abord dans la vésicule, et que, au
dire de Kayser et de Rebfisch, qui toutefois ne s'appuient pas
sur des recherches personnelles, la présence de spermatozoïdes
dans la vésicule serait à peu près constante chez cet animal. Getle
assertion est toutefois contredite par les observations de Voirin (2)
qui, dans les vésicules « d’un grand nombre de Chevaux, Rumi-
nants et Pores », n’a trouvé que peu ou pas de spermatozoïdes.
Il sera donc particulièrement instructif de confronter, chez
l'étalon, les résultats de l'expérience de Regnier de Graaf avec
ceux de l’examen du contenu vésiculaire. Il se vérifiera sans
doute encore que ceux-ci seront conformes à ceux-là, et qu'en
général dans les espèces animales chez lesquelles l'expérience aura
les mêmes effets que chez l'Homme, la vésicule remplira aussi,
comme chez ce dernier, l'office d’un réservoir du sperme.
(1) Limon. Journ. de l’anat. et de la physiol., 1907, p. 424.
(2) Voirin. Anal. in Zentralbl. f. Physiol., 1902, p. 706.
liocoste. CoMPres RENDUES, — 1921. T. LXXXV. 3D
27
206 ; RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (44)
VARIATIONS PHYSIOLOGIQUES DE LA TENSION SUPERFICIELLE DES URINES,
par E. Duaor et Cu. GERNEZ.
La stalagimométrie urinaire a pris, depuis quelques années, une
place importante dans l'étude des choluries salines : d'après les
travaux récents, les variations de la tension superficielle des
urines semblent susceptibles de fournir de précieuses indications
sur la quantité de sels biliaires éliminés et même d'en permettre
une sorte de dosage. Or, les premiers auteurs qui, dès 1907, étu-
dièrent la question (Meillière, Cluzet et Frenkel, Aman, Billard
et Dieulafé, en France ; Donnan, en Angleterre) conseillaient,
par contre, de ne pas accorder à la stalagmométrie une valeur
absolue comme élément de mesure de Félimination des sels
biliaires, et insistaient sur les variations Re de la ten-
sion superficielle des urines.
Devant ces avis, quelque peu contradictoires, nous avons étudié
Ja tension superficielle des urines de sujets normaux, et nous nous
sommes appliqués à préciser dans quelles limites varie cette
tension. :
I. Les urines des 24 heures, étudiées chez des sujets soumis au
même régime alimentaire, donnent des résultats très dissem-
blables. Par exemple, nous avons obtenu, dans une expérimen-
tation, les chiffres suivants : :
Vol. 24 h. Densilé Nomb. de gouttes lens. super.
LTÉSUTE) Coere DD ACC 1.01/ à 119 897
De SUNE PMR Er 12710 Ce Ce 1.015 I) 883
BCE CI, Pete 0 1.050 C.C. 1.027 191 783,6
II. L'urine des 24 heures, chez le même sujet, donne, elle
aussi, des valeurs assez différentes pour la tension superficielle,
selon que la concentration urinaire est plus ou moins élevée, que
les boissons ingérées ont été plus ou moins abondantes, que la
sudation a été plus ou moins considérable. Aïnsi, nous avons
trouvé, chez un Homme, les variations suivantes, à quelques
jours d'intervalle
Vol. 24 h. Densité N. de gouttes Tens. super.
Urire n° re mr OnONC:C 1.01/ 112 90,3
ÜUrme nn2%706r.250NC:C. 1.018 117,5 866,3
III. Si nous étudions maintenant l’urine d’un même sujet aux
différentes heures de la journée, nous trouvons des différences
plus considérables. En général, la tension des urines du matin
est la plus faible ; dans la journée, cette tension semble varier
avec les repas et la œuantité de boissons ingérées ; d'autre part,
(5) SÉANCE DU 4 JUILLET 507 -
le travail musculaire intensif, en provoquant une sudation éner-
gique, parait déterminer un abaissement de la tension. Dans les
conditions de vie normales, on obtient des résultats analogues.
à ceux-ci
Volume Densité N. gouttes Tens. super.
Urnine de 23 h°à87 5... 45o c.c. 1.022 123 830,8
Urine*de 7 h. à 12 h. 20 .. 690 c.c. 1.010 107,7 938
Urine de 12 h. 20 à 15 h. 45. 370 c.c. 1.010 113 893,7
Urine de 15 h. 45 à 18 h. .. 380 c.c. 1.006 106,3 946,7
Umine de ré h"a2r h. 30... ro0 cc. 1.020 115,4 883,3
L'ingestion de boissons abondantes amène des variations encore
plus marquées, par exemple de 8or à 940.
IV. Enfin, chez des sujets normaux, pris au hasard à diverses
périodes de la journée, les variations de la tension superficielle
sont beaucoup plus considérables encore. Nous extrayons de notre
registre d'expériences, les chiffres extrèmes suivants
Volume Densité N. gouttes Tens. super,
Urimerde, 13h àatr:5-h: .:.: 770 cc. 1.004 105,3 053
Urine de 16 h. à 16 h. 30 .. 420 c.c. 1.003,5 106 946,5
Urmerde r9 ha r6 h:7%0o .. 150 cc. T.009 104,5 061,7
UrinetderS he à en hr. 770 cie. 1.026 139,5 757
Ürinede 8h. 4 rr:h} 45 .: 90 c-c. 1.028 135 761,5
Unnerde=oth-/b}a 2h 357 "270 CC. 1.028 134 768
D'après les courbes que nous avons établies, ces variations sont.
en rapport, dans les grandes lignes, avec la densité de l'urine et
avec sa concentration.
Conclusions. La tension superficielle des urines est susceptible,
chez l'Homme normal, de varier dans de telles limites, qu'on ne
saurait tenir compte d’un seul examen d'urine quand les résultats -
obtenus sont supérieurs à 750. Par contre, la stalagmométrie
reste une méthode intéressante pour l'étude de l'élimination des
sels biliaires ou de certaines substances dénivellantes, à condition
de n’opérer que sur le même sujet et dans des conditions physio--
logiques identiques.
(Laboratoire de clinique médicale de la Charité).
908 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (16)
NOTE ZOOLOGIQUE SUR LA LARVE D'Anithrenus museorum L.,
A PROPOS DE SES DÉGATS DANS LES MAGASINS DE LAINE DE ROUBAIX,
par P. Desour. <
Pendant la période d'occupation de la région du Nord, les
magasins de laine de Roubaix furent utilisés par les Allemands
pour abriter des Chevaux, des harnachements et du matériel de
campement. Lorsqu'à partir de 1919, ces locaux furent rendus à
leur ancienne destination, les industriels furent désagréablement
surpris de constater que les bobines et tissus de laine étaient atta-
qués par une larve velue se comportant comme une mite, qu'ils
n'avaient jamais vue, avant la guerre, dans leurs usines, et qui,
sortant des planchers et des interstices des murs, gagnait les
paniers remplis de produits manufacturés. La larve forait des
trous dans les bobines de laine filée, ou encore érodait par places
les tissus de laine qu’elle réduisait en poussière. Elle s’attaquait
exclusivement à la laine pure, jamais au coton ni aux tissus
mélangés ; de préférence à la laine de belle qualité, et à la laine
blanche plutôt qu'à la laine de couleur.
L'élevage de ces larves, jusqu’à obtention de l'insecte parfait,
nous à permis de faire la détermination d'Anthrenus museorum.
L., petit Coléoptère qui, normalement, attaque les collections des
musées et toutes les matières animales, et que le matériel de
guerre avait attiré puis acclimaté dans ces magasins.
Descriplion signalétique de la larve. Elle est longue de
3 1/2 mm. à 4 mm. sur 1 1/2 min. de largeur. Vue par la face
dorsale, elle paraît nettement annelée de 12 à 13 anneaux brwss,
réunis par une surface blanche de glissement. Vue par la face
ventrale, elle est de couleur jaune fauve. Elle est cylindrique,
bombée dorsalement, aplatie ventralement, sauf dans sa partie
postérieure où les trois derniers anneaux se terminent en s’amoin-
drissant en tronc de cône. La tête est arrondie et porte 2 antennes
cylindriques à 3 articles ayant respectivement 32 un, 160 u, 64 u.
L'article terminal, plus effilé, porte à sa base un petit tubercule
latéral. Les yeux sont latéraux et petits. La bouche est ventrale,
armée de 2 mandibules noires, puissantes et saillantes, et de
2 mâchoires avec palpe. Les 3 premiers anneaux du thorax por-
tent chacun une paire de pattes à 4 articles : la première paire
mesure 784 un, la deuxième gro nu, la troisième, plus longue,
1,100 mm. Ces pattes sont couvertes de soies simples, et termi-
nées par un ongle long recourbé à son extrémité.
Ces larves sont remarquables par le développement extraor-
(17) SÉANCE DU À JUILLET 509
ERA pa =}
dinaire de leurs poils. Elles font, en effet, partie du groupe des
larves dites « porc-épie », qui caractérisent la tribu des Der-
mestiens. Ces poils sont de deux catégories
° Poils composés, gros, de ro à 14 u d'épaisseur, formés d’un
axe a barbelé sur toute sa surface de piquants courts dirigés
en avant ; ayant ainsi l'aspect d’un long épi. Ces poils sont atta-
chés mieu aux téguments sur une Lbnge élargie en bouton, el
persistent dans la déoutile larvaire.
>° Poils grèles de 3 à 4 u d'épaisseur, formés de superpositions
régulières autour d'un axe central de verticilles de 4 barbelures
formant une collerette ouverte en avant. Le poil semble ainsi
formé d’une série d'articles emboités, distants de 10 u. Le der-
nier s'évase pour supporter une partie renflée terminale piri-
forme de 45 u sur 14, en forme d'ombrelle repliée, dont le cadre
serait formé par la division de la tige centrale en rayons péri-
phériques. Ces poils ont une attache peu solide aux téguments.
Ils tombent au moindre contact et ne subsistent qu'en partie
dans la dépouille lavaire.
À la face ventrale, on ne trouve que des poils de la première
catégorie. Ils sont jaune fauve, courts (130 à 160 u) et de moindre
épaisseur (10 w), très serrés sur les anneaux abdominaux qu'ils
recouvrent comme d’une toison dorée, plus espacés sur les an-
neaux thoraciques.
À la face dorsale, on trouve, au contraire, des poils des deux
catégories, répartis en des zones distinctes : a) Les poils de la
première catégorie se rencontrent à la partie dorsale convexe des
anneaux, mais ils sont courts, très clairsemés suivant 2 ou 3
lignes irrégulières et ne masquent pas la coloration noire et bril-
lante du tégument. Ils sont plus denses au niveau de la tête qu'ils
recouvrent d'une véritable broussaille. A la jonction de l’arceau dor-
sale et de l’arceau ventral, ils se différencient dans chaque anneau
en touffes de longs poils épineux, raides, bruns, plus gros (14 w)
et plus longs (250 à 800 u), formant ainsi 2 rangées latérales de
piquants dressés très caractéristiques. Enfin, au dernier anneau,
on remarque, insérés au-dessus de l’anus, 2 faisceaux de 10 à 15
longs poils de plus de 1 mm., raides et se prolongeant à l'arrière
en forme de queue ; b) les poils de la seconde catégorie sont tous
de longueur à peu près uniforme : 650 à 800 u. Dans une pre-
mière zone de répartition, on les trouve très nombreux à la limite
postérieure de chaque anneau dorsal, suivant une étroite bande-
lette de 35 u, qui est véritablement criblée d’un semis serré de
petits pertuis, par où s'attache le poil. Latéralement, ils consti-
tuent des touffes spéciales en aigrettes, bordant les touffes de pi-
quants déjà décrits. Aux trois derniers anneaux, c’est-à-dire dans
- 510 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (18)
la partie tronc-conique de la larve, ils prennent un développe-
ment plus considérable et forment 3 larges panaches dirigés en
arrière, en forme de queue de Paon, venant envelopper les fila-
ments caudaux. Ces poils sont très caducs, mais rigides. Ils se
- détachent facilement, mais restent raides sans se plier ni se rom-
pre. La larve en sème dans tous ses parcours; à mesure qu'elle
-approche de la nymphose, elle en perd des touffes entières.
(4) SI
RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY
SEANCE DU 4% JUILLET 1921
SOMMAIRE
Cozzix (R.) : Sur la présence ! lait en thérapeutique infantile.. ro
de corpuscules de Vater-Pacini ji Morror (R.) et JeNNEssEAUx
dans les ganglions lymphatiques (L.) : Etude histologique et chi-
DNA AS ER ee 3 | mique d’un kyste chyleux du
Cozzin (R.) : Sur la structure HTÉSEMTÈLES RE à ae lee UR 13
des corpuscules de Vater-Pacini Murez : Les aspects particu-
CHE CAPES Ar Re ac 1 | liers de l’architecture du corps
Hozzanre (A.-Ch.) : Remar- : vertébral chez les Mammifères,
ques au sujet de l'emploi de l’al- . bipèdes ou quadrupèdes et chez
cool amylique en histologie. 5 | les Mammifères pisciformes.,. . 11
JAcQUuES et AUBRIOT : bonne Perrin (M.) et Remy (A.) : Or-
|
périostique du corps de la man- tie el tuberculose rer 16
dibules-ts:s NE ee Die 8 Perrin (M.) et Remy (A.) : Sur
JAcQUES et AuBrIOT : Sur un | quelques effets de l’extrait fluide
kyste congénital de la région mas- MOT Snecnes ser e 17
HET HMS ARE ee 7 | Watr J.) : Modifications
LaurENT (Mie M.) : À propos ! fonctionnelles des cellules des
des injections sous-cutanées de DIE USChONOINES Lee eee tee 19
Présidence de M. Haushalter.
SUR LA STRUCTURE DES CORPUSCULES DE VATER-PACGINI GHEz LE CHAT,
par R. CoLzix.
On décrit classiquement les corpuscules de Pacini comme
formés d’une coque décomposable en capsules concentriques et
d'une massue interne renfermant une fibre nerveuse axiale (fibre
sensitive appartenant au système cérébro-spinal) et une fibre
grêle (constituant l'appareil nerveux de Timofeew à laquelle
Dogiel attribue une origine sympathique). Ruffini a démontré que
la massue centrale est constituée par du tissu conjonctif fibril-
Jaire et à figuré ce tissu sous la forme de filaments ou de lamelles
concentriques à la fibre nerveuse axiale, mais il n’en considère pas
512 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (62;
moins la massue comme différente de la capsule, la première
n'étant, d'après lui, que la continuation de la gaîne subsidiaire
qui porte son nom, tandis que la seconde est la continuation de la
gaine lamelleuse de Henle. Sans vouloir discuter aujourd'hui de la
signification anatomo-microscopique de la massue interne, je
voudrais montrer dans cette note que sa structure n’est pas essen-
tiellement différente de celle de la coque qui l'entoure, ce qui res-
sort de l’observation des corpuscules jeunes. Pour la présente:
étude, j'ai utilisé le pancréas et le tissu conjonctif sous-péritonéal
de Chats âgés de 1 à 15 jours. Les pièces ont été fixées par les
liquides de Bouin, de Regaud, de Flemming et les coupes colorées,
suivant les cas, par les méthodes trichromiques de Cajal, de
Prenant, de Mallory ou par la technique d’Altmann modifiée.
Sur les coupes transversales, les lamelles de la coque nous
apparaissent sous la forme de fibrilles collagènes onduleuses con-
centriques à l'axe du corpuscule et réunies entre elles par des
anastomoses obliques. Les noyaux qui parsèment ces lamelles.
sont aplatis, ovalaires : le protoplasma qui les entoure, peu abon-
dant, ténu, renfermant de très fines mitochondries, semble pro-
longer leurs pôles sous forme d’expansions effilées. Les bords:
de chaque noyau sont longés par des fibrilles collagènes, de telle
sorte que la cellule conjonctivo-endothéliale semble emprisonnée-
entre deux fines lamelles collagènes parallèles, d’ailleurs réunies
entre elles, de distance en distance, par des anastomoses obliques.…
Il est important de noter que tout le système collagène de la
coque est ordonné par rapport à l’axe géométrique du corpus-
cule. La délimitation de la coque, vis-à-vis de la massue centrale.
est assurée, suivant les auteurs, par la lamelle la plus interne de:
celle-là. D'une façon assez constante, nous avons rencontré au
niveau de la surface externe de ce que nous continuerons provi-
soirement à appeler la massue centrale, un tractus collagène.
orienté comme ceux de la coque, mais généralement d’une épais-
seur plus grande. En dehors de ce tractus, il existe généralement
une grande accumulation de noyaux volumineux dont plusieurs
sont en voie de mitose. À l’intérieur de la massue, la disposition
est la suivante : la fibre sensitive axiale apparaît rarement sous
la forme d’un cercle : le plus souvent sa tranche horizontale est
ovalaire ou fusiforme, en d’autres termes la fibre nerveuse:
axiale n’est pas une tige cylindrique, mais une lame à deux tran-
chants. Cette fibre est étroitement engaînée de membranes colla-
gènes, d'autant plus serrées qu’elles sont plus centrales, qui vien--
nent s’insérer de part et d'autre d’une sorte de cloison verticale,
également collagène, répondant en coupe transversale, à un dia--
mètre du corpuscule passant par les deux bords de la lame ner-
veuse et coupant la lamelle la plus interne de la coque. I y a gé-—
(3) SÉANCE DU 4 JUILLET 013
néralement, en cet endroit, un point nodal important où viennent
se réunir plusieurs membranes. Les différentes membranes colla-
gènes de la massue centrale ne sont pas exactement parallèles les
unes aux autres, mais réunies par des anastomoses obliques, de
sorte que se trouvent ainsi délimités des espaces fusiformes oc-
cupés par des cellules conjonctivo-endothéliales souvent en état
de division indirecte. Ces cellules sont des éléments allongés, con-
caves du côté axial, convexes du côté périphérique, qui possèdent
un gros noyau ovalaire renfermant un ou deux nucléoles et de
fines granulations chromatiques. Aux deux pôles du noyau s’effile
un protoplasma très délicat, parsemé d’une poussière de mito-
chondries, limité à sa périphérie par les lamelles collagènes qui y
ont pris naissance. Ainsi les cellules de la massue centrale sont de
véritables fibroblastes en forme de ménisques occupant les’ al-
véoles d’un système de lamelles collagènes. Ces cellules, même
après la différenciation du collagène à leur surface continuent à se
diviser par mitose, les figures de division s’observant jusqu'au
voisinage immédiat de l’axe du corpuscule.
L'examen de coupes transversales des corpuscules jeunes, dü-
ment corroboré par l'observation de coupes longitudinales où
l’on voit, du centre à la périphérie du corpuscule, une succession
ininterrompue de lamelles collagènes emboîtées, démontre donc
qu'il n'y a pas de différence de nature entre la massue centrale et
la coque périphérique, toutes les deux étant de nature collagène
ainsi d’ailleurs que l’ont établi Ciaccic et Ruffini. Mais il semble
d’autre part que la massue centrale et les zones qui l'entourent
immédiatement puissent être considérées comme le centre germi-
natif des lamelles de la coque, celles-ci étant refoulées en dehors
au fur et à mesure de la production de nouvelles cellules. Chez
les animaux jeunes, il y a passage progressif des lamelles engai-
nantes les plus internes aux plus externes, ces dernières étant
simplement plus étirées que les premières, par suite de leur refou-
lement excentrique. Dès lors, la massue interne n'apparaît plus
comme une individualité histologique distincte, mais simplement
comme la partie la plus jeune du corpuscule de Vater-Pacini.
SUR LA PRÉSENCE DE CORPUSCULES DE VATER-PACINI
DANS LES GANGLIONS LYMPHATIQUES DU CHAT,
par R. Corrai.
On connaît, depuis longtemps, la présence de nombreux cor-
puscules de Vater-Pacini dans le tissu conjonctif du mésentère
et dans le pancréas du Chat. Les ganglions lymphatiques du mé-
_sentère chez le même animal peuvent en renfermer également
514 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (4)
comme le montre la figure r, au moins dans la région qui corres-
pond topographiquement au pancréas, qui a été seule explorée.
À ma connaissance, ce fait n'a pas encore été signalé. Le corpus-
cule de Vater-Pacini inclus dans le ganglion lymphatique repré-
senté par la microphotographie, a son pôle externe distant de
0,3 mm. de la surface de la capsule ; ses axes mesurent respecti-
vement 0,32 mm. et o,17 mm. ; il est plus petit qu'un corpus-
cule situé dans le tissu conjonctif périganglionnaire dont les axes
Fic. 1. — Coupe transversale d’un
ganglion lymphatique mésentéri-
que d’un Chai de 15 jours. X 124
c a, capsule ; s L p, sinus lym-
phatique périphérique ; f L y.
f 1 y, follicules lymphatiques :
s m, substance médullaire ; € P.
corpuscule de Pacini.
mesurent respectivement 0,42 mm. el 0,22 mm. Au point de vue
structural, il ne s’écarte en rien de la description classique des
organes de la même catégorie. Au point de vue topographique,
il jouxte d’un côté un follicule Iymphoïde à la surface duquel il
creuse une légère cavité, de l’autre il répond aux cordons follicu-
laires et aux chemins de la lymphe et l'examen de coupes en
série montre qu'il répond, à un moment donné, à une artériole
de la substance médullaire.
Cette observation, que nous proposons de compléter par l'étude
systématique de la répartition topographique des corpuscules de
Pacini chez le Chat, nous fait vraisemblablement saisir un des
mécanismes par quoi s'effectue la régulation de la circulation
sanguine dans le ganglion lymphatique. Le corpuscule de Vater-
Pacini représente l'extrémité périphérique d'un nerf sensitif du
système cérébro-spinal. L’excitation recueillie par le corpuseule de
Pacini traverse le protoneurone périphérique et parvient dans la
(5) SÉANCE DU 4 JUILLET 515
moelle au niveau d’un noyau moteur sympathique qui la réflé-
chit, par la fibre préganglionnaire de Langley jusqu'à la cellule
motrice d’un ganglion sympathique. L’axone de celle-ci ou fibre
post-ganglionnaire se distribue aux fibres musculaires lisses des
vaisseaux sanguins.
(Laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine).
REMARQUES AU SUJET DE L'EMPLOI DE L'ALCOOL AMYLIQUE
EN HISTOLOGIE,
par A.-Cx. HOLLANDE.
C. Peeters, dans une note récente à la Société belge de bio-
logie (x), vient à nouveau d'attirer l’attention des histologistes sur
l'emploi de l'alcool amylique au cours de l'inclusion des pièces
dans la paraffine. Suivant la technique de l’auteur, la pièce, à sa
sortie de l’aicool éthylique à 96°, est passée successivement dans
trois bains d'alcool amylique ; elle est ensuite mise à l’étuve à 55”;
de là, elle doit séjourner dans trois autres bains de paraffine à 55°
pour être finalement incluse dans le dernier de ces bains.
Déjà, en 1914 (2), j'ai indiqué l'alcool amylique comme rem-
placant de l'alcool éthylique à 100°, ainsi que du xyÿlol; toluène
où chloroforme, pour le montage des pièces à la paraffine. Au
début de mes essais, j'avais employé, comme le fait actuellement
C. Peeters, le passage direct de la pièce de l'alcool amylique à la
paraffine à 53°, maintenue fondue à l'étuve. En opérant de la
sorte, il fallait un temps très long pour que les tissus se soient
débarrassés de l'alcool amylique, des traces de cet alcool rendant
la coupe difficile ; il s’ensuivait un séjour de plusieurs heures à
l’étuve à 55°, ce qui nuisait considérablement à la conservation
de la pièce par suite du ratatinement dont elle devenait l’objet.
Je crois devoir rappeler actuellement la technique à laquelle je
m'étais alors arrêté : la pièce sortie de l’alcool éthylique à 96° est
déshydratée dans deux bains successifs d'alcool amylique pur,
elle y séjourne de 24 à 48 heures, — et même plus, — suivant
ses dimensions ; de là, elle est plongée, pendant 48 heures, dans
de l’huile de vaseline pure (neutre et incolore) que l'on renou.
velle à trois reprises différentes. (La pièce fixée, débarrassée de
son alcool amylique, peut être conservée plusieurs mois dans
l'huile de vaseline sans aucune altération.) Pour procéder à son
(1) Sur une nouvelle méthode d’inclusion à la paraffine. C. R. de la Soc.
de biol., 28 mai 1921.
(:) Les cérodécytes où « œnocytes » des Insectes au point de vue biochi-
mique. Arch. Anat. microsc., t. XVI, fasc. 1, 1914 (voir page 7).
516 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (6}
inclusion, elle est prélevée de l'huile de vaseline, puis placée quel-
ques secondes sur du papier buvard afin d'éliminer l'excès d'huile
de vaseline ; elle est alors portée dans deux ou trois bains succes-
sifs de paraffine à 40°, maintenue fondue à l’étuve ; elle devra
y séjourner de 4 à 5 heures, et, en dernier lieu, elle sera plongée
durant 1/2 heure dans de la paraffine à 53° fondue ; finalement,
l'inclusion sera faite dans cette paraffine. Par ce procédé, on
supprime le long séjour à 55° ; on a ainsi le précieux avantage de
conserver les ile cytologiques les plus délicats, sans qu ‘aucune
coloration soit empêèchée. -
J'ai, de plus, montré, en 1918 (1), que l'alcool amylique était
très avantageux pour le montage des préparations au baume de
Canada. Les coupes ou frottis sur lame de verre, après passage
dans la série des alcools éthyliques à 30°, 70°, 80°, 96°, sont
déshydratées dans deux bains successifs d'alcool amylique pur
(séjour de 5 minutes dans chacun) ; elles sont ensuite passées.
d'abord dans un mélange à parties égales d'alcool amylique et de
toluène, puis dans le toluène seul (qui dissout rapidement tout
l'alcool amylique) ; et enfin dans deux tubes de xylol pur ; elles.
sont alors montées au baume de Canada au oi ou au chloro-
forme.
Les préparations obtenues dans ces conditions sont très claires
et se conservent sans aucune altération de couleurs, si l’on a
soin de bien éliminer l'alcool amylique par le toluène et le xylol.
Les avantages de l'alcool amylique pur sur l'alcool éthylique-
à 100° sont nombreux ; l'alcool amylique. ne s’hydrate pratique-
ment pas à l’air (le même tube bouché par un simple couvercle
de verre peut servir plusieurs mois) ; il ne s’évapore que très,
lentement ; la déshydratation est rapide et complète ; il éclaircit.
les préparations ; il est parfaitement soluble, sans provoquer
aucun louche, dans le toluène, le xylol et le chloroforme ; il ne-
dissout que très lentement les couleurs d’aniline fixées par les:
cellules colorées, et ne les altère pas ; sa récupération est, de plus,
très aisée (2). Toutes ces propriétés font de l’alcool une un
produit de choix en technique histologique.
D'après les indications qui m'ont été fournies, il est du reste-
actuellement utilisé dans un grand nombre de laboratoires (3).
(Laboratoire de zoologie et parasitologie. Faculté de pharmacie).
(1) Emploi de l’alcool amylique en technique histologique et plus particu--
lièrement dans la méthode de Romanowsky. C. R. de la Soc. de biol., 9 mars.
(2) C. Pecters. C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXV, p. 16.
(3) D’autres alcools, bien que moins riches en carbone, tel l’alcool butylique,,.
ainsi que l’a montré récemment Mile Larbaud, peuvent également rendre,.
— à l'instar de l'alcool amylique, — de précicux services en histologic. C. R..
de l’Acad. des sc., 23 mai 1921.
(7) SÉANCE DU 4 JUILLET 917
SUR UN KYSTE CONGÉNITAL DE LA RÉGION MASTOIÏDIENNE,
par JAGQUES et AUBRIOT.
Nous avons eu l’occasion d'observer une affection assez peu fré-
quente de la région mastoïdienne qui nous a semblé intéressante
à relater.
Un jeune homme de :7 ans, atteint d'un kyste radiculo-den-
taire, intrasinusien, ouvert, du maxillaire gauche, porte, depuis
l'enfance, du même côté, mais à la région mastoïdienne, une
petite tumeur indolore dont il aimerait à être débarrassé en même
temps que de son abcès chronique de la bouche.
On constate, en effet, à la simple inspection de la région rétro-
auriculaire, un soulèvement des téguments d’ailleurs entièrement
normaux occupant assez exactement l'emplacement de la scissure
pétrosquameuse. La forme en est oblongue, à grand diamètre
presque horizontal ; les dimensions sont celles d'un gros Haricot.
À la palpation, on reconnaît qu'il s’agit d’une tumeur élastique
parfaitement limitée, lisse et non lobulée, totalement indépen-
dante des téguments dans toute son étendue, faiblement mobili-
sable sur les plans profonds. Elle est couchée dans une dépression
en gouttière de l’apophyse. La réductibilité est nulle, la consis-
tance est celle d’un sac renfermant du liquide sous une certaine
tension ; sensibilité nulle à la pression.
_ Découverte par une incision dans le sillon rétro-auriculaire,
elle apparut sous un aspect très analogue à celui d’un lobule
adipeux, uni, jaune, semi-translucide, sans aucune attache tégu-
mentaire. La libération d'avec le plan profond constitué par le
périoste mastoïdien nécessita une dissection assez minutieuse, et
découvrit une fossette a bords très mousses manifestement moulée
sur la petite tumeur. Il n'existait apparemment aucun pédicule
proprement dit, et la tumeur n’était rattachée au périoste que par
quelques tractus conjonctifs disposés en collerette, un peu plus
denses que le tissu cellulaire ambiant. Le kyste présentait le vo--
lume et la forme approximative d’un gros Haricot de Soissons ;
sa coque était formée d’une lame fibreuse très mince et transpa-
rente ; il contenait une substance jaune paille de consistance et
d'aspect assez semblables à ceux du cérumen frais. Après déca-
page, on pouvait constater, mais à une extrémité seulement, et
sur une surface égale au quart environ de la surface intérieure
totale, un fin revêtement de poils follets, de 1 mm. à r 1/2 mm.
de long. À l’examen microscopique de la région non pilifère, le
derme, très dense, composé de lamelles imbriquées, était revêtu
d'un épithélium pavimenteux stratifié, dont les cellules, à con-
tours flous et comme dégénérescentes, ne s’ordonnaient pas en
518 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (8}
une basale régulière. On ne constatait ni papilles ni annexes d’au-
cune sorte. La portion pileuse, au contraire, offrait les caractères
nets d’une muqueuse malpighienne, dont l'épithélium polyé-
drique recouvrait, par l'intermédiaire d’une basale parfaitement
régulière, un derme sans papilles, mais littéralement farci de
follicules pileux et de volumineuses et très nombreuses glandes
sébacées occupant par endroits sa presque totale épaisseur. La
vascularisation de ce derme était très faible. Le diagnostic de
kyste dermoïde s’imposait.
Nous avons, au cours de rapides recherches bibliographiques,
trouvé peu de cas semblables dans la littérature chirurgicale ;
Lévesque, dans sa thèse (Paris r907) n’a pu en réunir que g cas.
Poirier, dans son Traité d'Anatomie médico-chirurgicale, a attiré
l’attention sur ces kystes dermoïdes péri-auriculaires, déjà si--
gnalés par Gillette, Reclus, Steenbrugge, et qui seraient super-
ficiels ou intraosseux. Le mode de développement de la région
mastoïdienne expliquerait, selon lui, leur formation. « L’apophyse
mastoïde, dit-il, est formée par la réunion de deux points osseux
primitivement séparés. L’un de ces points appartient à l'écaille
du temporal et forme la moitié antérieure de l’apophyse. L'autre,
qui se développe au dépens du rocher ou par un point osseux
spécial, forme la moitié postérieure de l’apophyse. La soudure
entre ces deux moitiés se fait très tard, parfois même elle ne
s’achève jamais. Sur tous les temporaux d'adultes, on peut trou-
ver la trace de cette soudure. »
Cette conception ne saurait avoir qu'une valeur purezuent hy-
pothétique tant que nous ne serons pas fixés sur Îes rapports de
la région mastoïdienne avec l'extrémité de la première fente bran-
chiale, Les faits du genre de celui que nous signalons tendraient,
en tous cas, à faire admettre que celle-ci peut se prolonger au-delà
des bourrelets concourant à la constitution du pavillon, et persis-
terait dans une certaine mesure, sous les espèces de la suture
pétro-squameuse.
FIRROME PÉRIOSTIQUE DU CORPS DE LA MANDIBULE,
par JACQUES et AUBRIOT.
Les fibromes du squelette sont rares. Les maxillaires semblent
constituer pour eux un lieu d'élection. Mais c’est principalement
sous forme de tumeurs intraosseuses qu'on les a signalés. Quant
aux néoformations de cette nature originaires du périoste, on ne
les connaît guère que sous les espèces de l’épulis fibreuse, bour-
geon polypoïde plus ou moins volumineux inséré sur le bord
(9) SÉANCE DU 4 JUILLET 019:
alvéolaire de l'os. À vrai dire, les fibromes périostiques vrais, « ont
pour siège presque exclusif l'apophyse basilaire, et constituent la
singulière affection connue sous le nom de polypes naso-pha-
ryngiens. ». Cette opinion, déjà ancienne, de Poncet, n’a rien
perdu de son exactitude, si l’on veut bien toutefois substituer le
terme de « sphénoïde » à celui d’ « apophyse basilaire ».
Or, nous avons observé et étudié un cas de fibrome périos-
tique du corps de la mandibule, dont l’évolution clinique et les
caractères histologiques révèlent précisément une singulière affi-
nité avec le fibrome naso-pharyngien.
Observation. M. M..., 20 ans, a été opéré il y a deux ans, à
Epinal, d'un ganglion (?) sous-maxillaire, qui se serait presque
immédiatement reproduit et présente aujourd'hui un volume
supérieur à celui qu'il avait primitivement.
Nous constatons, en effet, à l'inspection, une déformation de
la région mandibulaire gauche caractérisée par une saillie ovoïde
à grand axe horizontal, du volume d’une noix, surchargeant la
face externe de la branche gauche au niveau de la région pré-
molaire et la débordant nettement en bas, pour empiéter sur la
loge sous-maxillaire. Les técuments, à ce niveau, sont un peu
rosés et portent la trace d'une incision opératoire ancienne. La
palpation, à peu près indolore, révèle l'indépendance des plans
superficiels en même temps qu’une étroite adhérence au squelette,
avec lequel se confond la tumeur à la manière d’un phlegmon
ostéo-périostique odontogène. La consistance est toutefois beau-
coup moindre et rappelle assez bien la pseudo-fluctuation qu’on
perçoit à l’exploration de certains Iÿmphômes tuberculeux. Le
patient accuse quelques tiraillements. douloureux irradiant vers
l’angle. La denture est intacte dans la région considérée du maxil-
laire. L’extirpation montra qu'il s'agissait d’une masse de tissu
coriace, entourée d’une capsule fibreuse intimement confondue
avec le périoste fortement épaissi de la face externe et du bord
inférieur de l’arc mandibulaire.
Au microscope, la tumeur apparut formée de tissu lamineux
pur, à faisceaux généralement orientés suivant deux directions
perpendieulaires, avec quelques foyers de prolifération et vais-
seaux dépourvus de paroi propre, ainsi qu'on les observe, mais
en plus grand nombre, dans les fibromes de la base.
520 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (10)
À PROPOS DES INJECTIONS SOUS-CUTANÉES DE LAIT
EN THÉRAPEUTIQUE INFANTILE,
par Mile M. LAURENT.
Nous avons employé dans quelques cas, à la clinique du
P° Haushalter, les injections de lait. Je vais vous résumer très
brièvement la méthode et nos résultats.
“Les injections de lait sont employées en thérapeutique infan-
tile dans deux buts différents : à titre antianaplylactique chez des
enfants qui ne tolèrent pas le lait qui leur est donné, soit lait
de Femme, soit lait de Vache ; ou bien, pour fournir par injec-
tion de lait de Femme, des ferments vivants et spécifiques à des
nourrissons soumis à l’allaitement artificiel.
La première méthode, préconisée par Weill, est employée dans
des cas très spéciaux et relativement rares d'intolérance. Il s’agit
d'un symptôme bien distinct de ceux que réalisent les divers
troubles digestifs de l'enfance, se manifestant surtout par des
vomissements, et occasionnant de la constipation, des troubles
nerveux, des accidents cutanés. Les vomissements surviennent
dès le début ou dans une période peu avancée de l'allaitement,
soit naturel, soit artificiel, se produisent après chaque tétée, sont
rebelles à la thérapeutique usuelle et entraînent peu à peu l’hypo-
threpsie et l’athrepsie. Cette intolérance est inexplicable, elle se
rapproche des accidents de grande anaphylaxie observés par
Hutinel chez des nourrissons ; mais ceux-ci sont aigus, fou-
droyants et se produisent seulement à la reprise de l'allaitement :
après la diète hydrique. Elle diffère aussi des faits d’anaphylaxie
alimentaire chronique étudiés par Laroche, Richet fils et Saint-
Girons. En effet, ces auteurs les expliquent par des lésions de la
muqueuse intestinale ou de la cellule hépatique dues à des trou-
bles digestifs antérieurs ; il n’y en a pas dans l'intolérance ; par le
passage dans le sang d’albumine hétérogène : or, l'intolérance
se produit aussi avec le lait de Femme. De plus, dans l’intolé-
rance, la période de sensibilisation n'existe pas toujours, comme
dans l’anaphylaxie, car certains enfants vomissent dès la pre-
mière têtée ; et si la guérison est obtenue, elle est durable : c’est
une immunisation, et non une désensibilisation.
Nous n'avons pas obtenu de succès dans nos deux cas ; les deux
nourrissons présentant de l'intolérance l’un au lait naturel et
l’autre au lait de Vache, étaient dans un état d'hypotrophie sans
doute trop profond. Peut-être existait-il des tares que nous n'avons
pu déceler, car les enfants qui nous sont adressés à l'hôpital en
sont rarement indemnes.
(11) SÉANCE DU À JUILLET 521
En revanche, nous avons eu deux succès, sur cinq cas, en ap-
pliquant la méthode dans le but préconisé par Marfan, puis
Rocaz, de fournir des ferments, ou enzymes, ou trophozymases
aux nourrissons allaités artificiellement. La carence du lait de
Femme étant un, des éléments importants de l’hypotrophie, la
restitution de ces ferments doit améliorer la nutrition générale.
La petitesse des doses nécessaires prouve précisément que les ré-
sultats sont dus, non pas à la valeur des matériaux nutritifs, mais
aux qualités biologiques des ferments vivants, de diverse nature
contenus dans le lait de Femme, ferments digestifs qui vont ex-
citer la muqueuse intestinale, trophozymazes de Marfan, qui agis-
sent sur les centres de la nutrition et de l’assimilation, produits
des glandes endocrines de la mère. Enfin, d’autres ferments, dits
de combat, exalteraient la défense de l’organisme contre l'infec-
tion, et leur existence expliquerait l’action des injections de lait
frais dans les maladies infectieuses du nourrisson.
Dans nos deux cas de guérison, les vomissements se sont es-
-pacés dès la première injection pour cesser à la troisième ou qua-
trième. Le poids a lentement, mais progressivement augmenté.
Nous avons fait chez le premier poupon 5 injections, et chez le
second 10 de lait frais recueilli aseptiquement, par traite ma-
nuelle.
Dans tous nos cas, heureux ou malheureux, les injections n’ont
causé aucun accident local ou général, la résorption du lait, en
particulier, s’est faite très rapidement. |
Dans la méthode anti-anaphylactique, il faut naturellement
injecter le lait non toléré, lait maternel frais ou lait de Vache
bouilli, et de minimes doses suffisent,
(Clinique médicale infantile du P' Haushalter).
LES ASPECTS PARTICULIERS DE L'ARCHITECTURE
DU CORPS VERTÉBRAL CHEZ LES MAMMIFÈRES, BIPÈDES OU QUADRUPÈDES
ET CHEZ LES MAMMIFÈRES PISCIFORMES,
par Mürez.
La colonne vertébrale, en dehors de son rôle de gaîne protec-
+rice de la moelle épinière, peut avoir deux fonctions : elle peut
être le point d'appui, le support des viscères, elle peut servir
de levier pour les mouvements : elle peut donc être organe de
soutien et organe de locomotion. Ces deux rôles sont surtout pas-
sifs et les agents actifs en sont les muscles statiques d’une part,
es muscles locomoteurs d'autre part.
Brorocre. Comptes RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 36
522 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (125
Il était intéressant de savoir si ces fonctions, ou la prédomi-
nance de l’une d'elles, imprimaient un caractère particulier à
‘architecture du corps vertébral.
Chez les Poissons, la colonne vertébrale possède également ces
deux fonctions ; elle est la pièce squelettique autour de laquelle
les organes s'orientent, sur laquelle ils s'appuient, et, elle joue
aussi un rôle important dans la locomotion : c’est un appareil de
réaction élastique contre les mouvements de flexion produits par
les muscles pour la progression. Ces muscles, latéro-dorsaux et
latéro-ventraux, s’insèrent indirectement sur les vertèbres par
l'intermédiaire des myoseptes. Si l'on examine l’image radiogra-
phique d’une coupe de vertèbre perpendiculaire à son axe, or
constate qu’à partir du centre partent, en s'irradiant vers la pé-
riphérie, une série de rayons, calcifiés ou ossifiés suivant l’animai
étudié. Les rayons se dirigent vers les régions de la surface ver-
tébrale qui supporteraient le maximum d'effort : en haut et ere
bas, vers les lignes d'insertion des hémapophyses, des neura-
pophyses et du myosepte sagittal, sur les côtés vers les lignes d'in-
sertion du myosepte transverse. La vertèbre du Poisson présente
donc une image centrée et radiée.
Chez les Mammifères bipèdes ou quadrupèdes, la colonne verté-
brale perd son rôle locomoteur ; une partie des muscles latéro-
ventraux entre dans la constitution de la musculature des parois
de la cavité viscérale et des membres locomoteurs ; les autres mus-
cles latéro-ventraux et la totalité des muscles ol de-
viennent des muscles spinaux ; la colonne vertébrale n’est plus
le sauelette de l’appareil locomoteur, elle est devenue essentielle-
ment un organe de soutien, elle est le squelette des muscles sta-
tiques. Ces muscles statiques, spinaux, s’insèrent sur les apo-
physes épineuses, sur les apophyses transverses, sur les lames ver-
tébrales, et la totalité de leurs efforts est transmise à la colonne
vertébrale, et, en particulier, à chaque vertèbre, par les pédicules
vertébraux ; l’image de Ia transmission de ces forces au Corps ver-
tébral nous est représentée sur un cliché radiographique par l’épa-
nouissement d’une série de travées osseuses qui s'échappent du
pédicule vertébral et s’irradient dans le corps.
Tous les Mammifères ne sont pas bipèdes ou quadrupèdes ; il
existe, par exemple, une série de Mammifères pisciformes, chez
qui la colonne dorsale, comme chez le Poisson, devient à la fois
organe de soutien et de locomotion. L'étude radiographique de
coupes de corps vertébral a été faite chez le Dauphin, chez le La-
mantin ; elle montre que le corps vertébral présente une série de
travées osseuses disposées régulièrement en formes de rayons ; la
disposition architecturale est centrée et rayonnée, image analogue
à celle de la vertèbre du Poisson. Morphologiquement, il existe
(43 SÉANCE DU À JUILLET 523
des pédicules vertébraux, ils sont même énormes chez le Laman-
tin, par rapport au corps vertébral, mais au point de vue dynami-
que, ils semblent insignifiants : car ils ne laissent échapper que
quelques rares travées osseuses, images concrètes des forces qu'ils
transmettent, qui ne pénètrent pas dans le corps vertébral, mais
se perdent rapidement à sa périphérie.
En résumé, la colonne vertébrale chez les Mammifères pisci-
formes est à la fois organe de soutien et organe locomoteur ; chez
les Mammifères quadrupèdes, elles est surtout organe statique et
elle remplit ce rôle à l’aide des muscles spinaux dont les efforts
lui sont transmis par des pédicules vertébraux. A cette différence
physiologique, correspond une différence, non pas de morpho-
logie extérieure, mais d'architecture osseuse : l'examen radiogra-
phique d'une coupe d’un corps vertébral faite perpendiculaire-
ment à son axe, montre, chez les Mammifères quadrupèdes, une
prédominance de travées osseuses irradiées à partir des pédicules
vertébraux, et chez les Mammifères pisciformes une prédomi-
nance de travées rayonnant du centre du corps vertébral vers sa
périphérie.
Une autre image encore plus frappante peut nous être fournie
sur cette différence de rapport entre le pédicule et le corps ver-
tébral chez les Mammifères quadrupèdes ou pisciformes. Elle
nous est donnée chez les animaux jeunes par l'étude des surfaces
de la diaphyse ou des surfaces diaphysaires de l’épiphyse. Chez
les animaux pisciformes, la surface diaphvsaire forme une image
ovalaire régulière, tandis que chez les quadrupèdes, elle est for-
tement échancrée à ses deux angles postéro-latéraux par les pédi-
cuies vertébraux qui la pénètrent tout en restant séparés pa une
lavelle cartilagineuse.
(Laboratoire d'anatomie de la Faculté de médecine).
ÉTUDE HISTOLOGIQUE ET CHIMIQUE
D'UN KYSTE CHYLEUX DU MÉSENTÈRE,
par RENÉ MorLor et LéoN JENNESSEAUX.
Les kystes chyleux du mésentère sont peu fréquents, et leur
pathogénie est encore obscure, aussi, semble-t-il intéressant, lors-
qu'un cas s’en présente, de l’étudier avec attention. Le kyste sou:
mis à notre analyse provient d’une Femme de 36 aps ; il est intra-
mésentérique, présente un aspect lisse, régulier, parfaitement
sphérique, de 12 em. de diamètre, de coloration bleu violacé, de
consistance assez dure; sectionné avant fixation, il s'en échappe
524 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (44)
.700 c.c. d'un liquide blanc rosé, laiteux, peu épais, de consistance
crémeuse, bien lié, sans grumeaux, dont une légère partie coagu-
lée, d'aspect crémeux, reste adhérente à la paroi interne du kyste.
Au point de vue de sa structure, l'épaisseur de la poche varie
de 1 mm. à 7 mm., elle est très vascularisée, parcourue en tous
sens par des vaisseaux visibles par transparence, elle paraît
fibreuse à l'œil nu.
La paroi est constituée par une couche interne sans endothé-
lium, formée de débris conjonctifs, d’hématies et de leucocytes
altérés, correspondant aux particules du contenu adhérentes ; au-
dessous, du tissu conjonctif lâche, lamellaire, avec nombreux
capillaires sanguins ; une couche conjonctive plus compacte suc-
cède, dont les lames se dissocient pour recevoir des nodules allon-
gés de lymphocytes. Ces follicules ne sont pas limités et les Iym-
phocytes s'infiltrent vers les régions internes. Dans une zone
plus externe, le tissu conjonctif est compact, on y découvre des
fibres musculaires lisses plus ou moins dégénérées ; une mince
bordure conjonctive lâche et diffuse, sans endothélium, forme la
couche externe.
Au microscope, le contenu du kyste est un magma amorphe
oris jaunâtre, avec quelques globules de graisse, quelques héma-
ties, de rares leucocytes et quelques cristaux d'acides gras et de
cholestérine.
À l’étude chimique, ce contenu est une émulsion parfaite, ho-
mogène, se conservant des mois sans altération ni dépôt ; l’addi-
tion d’eau ne permet mème pas de la séparer en ses éléments cons-
titutifs. Volume : 700 c.c.. Densité à 15° : 1004. Réaction : alca-
line. Odeur : fade. L’émulsion se coagule à la chaleur, et à froid,
par l'addition de HNO*, CH° CO OH; d'acide trichloracétique où
d'alcool fort (matières albuminoïdes). Evaporé au bain-marie, il
donne un extrait sec café au lait, qui, calciné au rouge vif, laisse
des cendres, où l’on constate chlorures et phosphates alcalins en
plus faible quantité. Agité en présence d’éther ou de liquide
d'Adam (alcool-éther ammoniacal), 11 se sépare en deux couches,
dont la supérieure laisse après évaporation une substance jaune
vif (matières grasses).
La composition du liquide est intéressante à comparer à celle
du chyle et des liquides kystiques mésentériques données par di-
vers auteurs :
(Les nombres indiquent la quantité de substance p. 100).
(15) / SÉANCE DU 4 JUILLET 52
+
Résullats personnels : Tuffier Reynier Letulle Proust Kuster Solman Chyle
HR OPERA 86,82 80,90 81,05 87,98 — -- — 92
Albuminoïdes. S,DI Oo NB 20 Nodemquanttr-2/Mbraces AN 3Ee
Gralsses VA EU 00 MMS; DÉMO TE MNNEL20 5,bo — 62,31 3,9
Cholestérine .. traces V\0,00 ojoo #o,09 gde.quant. 5,94 — traces
GIUCOSe PME 0,00 D;00MM O0 0OMMNIO; — _ — ==
MimÉTaux ARE NO; g D 12000020 OM 07 O,01 Htraces 0,8
Mat. solides ... — — — — — —— DT —
Ext. sec (Mat.
dissoutes) ..) 19,17 116720 — Lee GS
Noire analyse chimique qualitative et quantitative est presque
identique à celle des auteurs et à peu près à celle du chyle (d’aprës
Munk), elle nous permet d'affirmer que nous avons affaire à un
kyste chyleux ; la présence de graisses écarte d'emblée la compa-
raison avec la lymphe, qui en est entièrement dépourvue (Por-
tier). Les différences légères quantitatives sont attribuables aux
variations de concentration, d’ailleurs notre liquide a d’autres.
caractères communs avec le chyle : absente de coagulation, de
décomposition, de putréfaction, présence de fines gouttelettes
graisseuses donnant l’aspect lactescent.
Quant à sa genèse, notre kyste correspond au chylangiome
kystique, troisième type de la classification de Wegener, réétudiée
par Klemm. La présence de points folliculaires Iymphoïdes dans
la paroi semble en faveur de sa formation au dépens d'un gan-
glion, néanmoins, nous pensons que son origine est un chyli-
fère, peut-être oblitéré et peu à peu ectasié en amont et près d’un
ganglion ; l’endothélium du vaisseau a disparu par suite de sa
fragilité et de la forte distension; rares sont d'ailleurs les auteurs
(Klemm, Letulle, Ritter) qui ont décrit un revêtement endothé-
lial, dans ces kystes. La présence de fibres musculaires lisses,
déjà signalée par Brentano et Ramoino, dans la paroi de kystes
chyleux serait en faveur de la nature Iymphangiomateuse (Ritter);
nous appuyons.sur elle notre opinion en faveur de l'origine vas-
culaire et non ganglionnaire, car, chez l'Homme, les fibres mus-
culaires lisses ont normalement entièrement disparu de la cap-
sule des ganglions, ce n’est qu'exceptionnellement qu'elles y exis-
tent, d’ailleurs très rares et très peu développées (Heyfelder,
Brucke, His, Recklinghausen), tandis que leur présence est nor-
male et constante dans la tunique moyenne des lymphatiques
chylifères. |
Notre kyste chyleux du mésentère s'ajoute aux observations
identiques de Bramann, Elter, Bergmann, Cruveilher, Hahn, von
Hippel, Hinz, Kostlivy, rapportée par Kukula, Le Dentu, Lion,
Rokitanski, Rubeska, Schwarzenberger, Spaeth, Narath Ritter,
Tilger, Virchow, Werth, qui, tous, attribuent ces formations à
A A0) RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (16)
une obstruction et à une dilatation des chylifères, et ne divergent
d'opinion que sur la cause première de ce trouble.
(Laboratoire d'anatomie pathologique de la Faculté de médecine).
ORTIE ET TUBERCULOSE,
par Maurice PERRIN et ANDRÉ REMY.
Le Bulletin de la Société des Agriculteurs de France, de juillet
1920, contient une communication du comte Edouard de Dreux-
Brézé, signalant que, dans ses propriétés, plusieurs animaux,
réputés tuberculeux, ont été guéris après un séjour dans des prés
remplis d'Orties, soit que l'Ortie agisse par.sa richesse en subs-
tances azotées, soit qu'elle contienne un principe doué d’une ac-.
tion empêchante pour le développement du Bacille tuberculeux.
Maurice Boucherie, président de la section d'économie du bétail
de cette Société, et plusieurs autres membres, ont déclaré avoir
fait la même constatation. D'autre part, M. de Dreux-Brézé nous
a signalé que, dans le centre de la France, l’infusion d'Orties est
employée comme remède populaire contre la phtisie humaine.
Cette notion serait ancienne, car déjà Olivier de Serres, dans
son Théâtre d'Agricullure, signale que la « graine d'Ortie pulvé-
risée et bue avec du vin est bonne contre la courte haleine, la
pleurésie, l’inflammation du poumon, apaise la toux violente, fait
abondamment cracher. »- D'autre part, il existerait, dans les
archives de l’Académie de médecine, un pli cacheté contenant des
renseignements sur l'emploi thérapeutique de diverses prépara-
tions d'Ortie ; ce pli pourrait être ouvert actuellement, Mile Miot,
par qui il a été déposé, étant morte.
Notons qu'il s’agit ici des Orties du genre Urtica, soit de Urtica
urens (Ortie grièche, petite Ortie), soit de Urtica dioïca (Ortie
commune, grande Ortie) et non de ELamier blanc (Lamium
album), appelé Ortie blanche dans quelques pays.
Nous avons entrepris des recherches pour vérifier le bien fondé
des données ci-dessus en utilisant l'extrait fluide d’Ortie grièche
préparé par la maison Dausse.
Voici les résultats de notre première expérience :
Six Cobayes, provenant de 2 portées de trois Cobayes, ont été
divisés en trois lots contenant 1 Cobaye de chaque portée. Ces
animaux pesaient de 255 à 380 gr., les conditions d'existence et
d'alimentation étaient identiques. Il avait été vérifié dans des ex-
périences préalables que les Cobayes ne mangeaient pas les feuilles
d'Orties fraîches ou sèches mêlées à leurs aliments et que, seule,
le voie sous-cutanée est utilisable. Les Cobayes À et B reçoivent
/
=
(17) SÉANCE DU 4 JUILLET 521
d’abord tous les deux jours, pendant deux semaines, des injec-
tions d'extrait fluide d'Ortie grièche ; À en reçoit 0,5 c.c. à la fois,
B en reçoit 1 c.c.. Le quinzième jour, ils sont inoculés, les
mêmes injections d'Orties sont continuées jusqu'à leur mort. Les
Cobayes C et D ne reçoivent pas d’injections d'Orties avant l’ino-
culation tuberculeuse ; après celle-ci, ils en reçoivent tous les
deux jours : G 0,5 c.c., D 0,25 c.c.. E et F, témoins, ne reçoivent
pas d’injections d'extrait d'Ortie. Ces six animaux ont été inoculés
le même jour avec une quantité égale d’une dilution homogènr
de crachats riches en Bacilles de Koch.
À dater du jour de l’inoculation tuberculeuse, la survie des
animaux a été la suivante
A 63 jours C Gr jours E 53 jours
B 24 jours a D) 7b jours F 56 jours
En d'autres termes, des Cobayes ayant reçu des injections
d'Orties soit avant et après (À), soit seulement après (G et D)
l'inoculation tuberculeuse, ont vécu de 5 à 19 jours de plus que
les témoins E et F ; toutefois, le Cobaye B fait exception, il a
succombé le premier, mais il semble qu'il faille incriminer l’em-
_ploi d’une dose trop forte d'extrait d'Ortie : elle a amené dans
son organisme des perturbations trop importantes, qui se sont
ajoutées aux effets de l’inoculation tuberculeuse. :
_ Nous ne voulons pas tirer de cette première expérience une
conclusion ferme qui serait prématurée. D’autres expériences
sont en cours ou projetées (notamment avec des extraits non
alcooliques), mais nous tenons à signaler celte première série
parce qu'elle peut encourager les expérimentateurs à poursuivre
des recherches sur les effets physiologiques et thérapeutiques des
principes actifs contenus dans l'Ortie.
(Laboratoire de thérapeutique de la Faculté de médecine).
SUR QUELQUES EFFETS DE L'EXTRAIT FLUIDE D'ORTIE GRIÈCHE,
ee.
par MAURICE PERRIN et ANDRÉ REMY.
Les préparations d'Orties (aussi bien celles de Urtica urens
que celles de Urtica dioïca) sont indiquées par, Dujardin-Beau-
metz comme possédant des propriétés astringentes (tanin) justi-
fiant leur emploi comme hémostatiques et comme possédant une
action vasomotrice très accusée. Le Formulaire de Bouchardat
indique l'emploi du suc d'Orties contre les maladies de la peau,
ainsi que son utilisation contre les hémoptysies tuberculeuses.
Nos recherches cliniques n’ont pas jusqu'ici donné de résultats
D28 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (18}
appréciables, sans doute à cause de l'insuffisance des doses em:
ployées, doses que nous n’avons pas cru devoir élever, ni em-
ployer par d'autre voie que la voie gastrique jusqu'à preuve de
l’innocuité absolue de doses plus élevées. Expérimentalement, l’ex-
trait fluide d'Ortie se montre doué d’une action toni-cardiaque
et hypertensive ; il maintient la persistance de la contractilité
cardiaque bien au-delà de sa durée habituelle ; une communiea-
tion sera faite ultérieurement sur ce sujet par À. Remy et H.
Hermann.
Les feuilles d'Orties fraîches ou desséchées ne sont pas mangées
par les animaux de laboratoire, même lorsqu'on ne leur présente
aucune autre nourriture, d'où la nécessité d'employer en pratique
la voie sous-cutanée. Des doses relativement élevées d'extrait en-
trainent la mort des animaux avec des symptômes nerveux (hyper
excitabilité, phénomènes convulsifs ou plus souvent comateux
terminaux) et des phénomènes d’éréthisme cardiaque consi-
dérable.
Chez le Cobaye, la mort est presque immédiate après une in-
jection sous-cutanée de 1 gr. d'extrait fluide Dausse (à poids égal
de plante fraîche) pour 83 gr. de poids d'animal; r gr. pour
100 gr. de poids provoque la mort en 2 à 3 heures ; il n’y a pas de.
troubles immédiats lorsque la dose injectée est inférieure à r gr.
pour 118 er. : une dose de 1 gr. d'extrait pour 250 gr. d'animal,
répétée tous les deux jours, entraîne un état de malaise, elle
diminue l’appétit de l’animal, entraîne une diminution de poids.
assez rapide (par exemple 60 gr. en deux semaines). 5o centigr.
d'extrait pour 250 gr. de poids ont produit une diminution très
lente chez des animaux normaux. Par contre, les animaux tuber-
culisés ont augmenté de poids pendant les premières semaines
avec la même dose de 5o centigr. par 250 gr. de poids. La dose
de 25 centigr. s’accompagne d'augmentation de poids. Une dose
de 5o centigr., tous les deux jours, a été supportée sans aucun
trouble par une femelle pleine pesant {9o gr. ; une autre, pesant
450 gr., a succombé le quatrième jour, après la première de deux
injections, faites à 48 heures de distance.
Un Chien de 8 kgr. ayant reçu 7 c.c.'en trois ie SOUS-
cutanées, sans autre trouble que des modifications cireulatoires, et
ayant subi à cette occasion une ponction artérielle pour mensu-
ration de pression, a succombé moins de 24 heures après (pen-
dant la nuit).
Des Souris sont tuées rapidement par des doses, même diluées,.
correspondant au 1/86 de leur poids.
Les Poissons plongés dans de l’eau additionnée d’extrait d’Ortie
et observés suivant la méthode préconisée par Lesieur pour la
mensuration de la toxicité urinaire, ont donné les résultats sui-
(19) SÉANCE DU 4 JUILLET 529
vants : pas de troubles dans l’eau additionnée de 5 gr. d'extrait
fluide par litre ; agitation dans l’eau additionnée de 10 gr. par
litre, après 2 heures, les Poissons sont encore vivants ; placés
dans l’eau courante, ils survivent indéfiniment. Les Poissons
laissés pendant 4o minutes dans une dilution à 20 p. 1.000 et
replacés dans l’eau courante, succombent au bout de 7 heures ;
dans une dilution à 30 p. 1.000, les Poissons succombent en con-
tracture après 15 à 20 minutes ; ils ont présenté préalablement
des mouvements désordonnés ; si on les en retire pour les replacer
dans l’eau courante après 10 à 15 minutes, ils succombent néan-
moins.
Si on rapporte au kilogramme d’animal les doses ci-dessus, il
faut admettre qu'en moyenne des doses de 2 gr. par kilogramme
d'animal, répétées à 48 heures de distance, seraient supportées
par les Cobayes, sauf pendant les périodes de gravidité. Le Chien
ne paraît pas supporter une dose avoisinant 1 gr. par kilogramme
de son poids.
(Laboratoire de thérapeutique de la Facullé de médecine).
Mop1rICATIONS FONCTIONNELLES DES CELLULES DES PLEXUS CHOROÏDES,
par J. WATRIN.
La auestion des modifications fonctionnelles des plexus cho-
roïdes u est pas nouvelle et cette note ne fait que confirmer dans
leur ensemble les recherches de Peitit et Girard, de Grynfeltt et
Euzière, et de de Harven, pour ne citer que les principales. Nous
ayons constaté, en effet, comme ces auteurs, que les cellules qui
constituent l’épithélium des plexus choroïdes étaient susceptibles
de revêtir des aspects différents suivant les conditions dans les-
quelles elles étaient examinéés et en particulier suivant le mode
de mise à mort de l’animal sur lequel les plexus étaient prélevés.
Nous avons utilisé pour nos expériences des embryons, des
animaux nouveau-nés et des animaux jeunes ; les embryons ont
succombé par asphyxie, les autres ont été sacrifiés par des pro-
cédés divers : saignée, strangulation, asphyxie, chloroformisation.
Les plexus choroïdes ont été prélevés immédiatement après la
mort, puis fixés, coupés et finalement colorés par les méthodes
ordinaires ou par des méthodes mitochondriales, celle de Regaud
et celle d'Altmann, modifiée par Alzheimer.
En général, nous avons obtenu Îles images qu'ont décrites à
plusieurs reprises Grynfelti et Euzière, à savoir : chez les animaux
saignés, les celluies choroïdiennes sont hauies, claires, vacuoli-
Ot
Ü9
(=)
RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (20)
sées ; le protoplasme, à peine colorable, n'y est représenté que
par les parois minces des vacuoles ; le noyau est relégué à un
des pôles de la cellule, le pôle basal ou le pôle apical ; les forma-
tions mitochondriales sont extrêmement rares et sont réparties
sur les minces travées cytoplasmiques. Chez les animaux morts
par asphyxie ou par chloroformisation, ou par strangulation, les
cellules choroïdiennes sont granuleuses, sombres et présentent
un chondriome extrêmement riche ; les mitochondries y forment
de fins chondriocontes (cellules striées de Grynfeltt et Euzière)
ou, au contraire, s'accumulent aux deux pôles du noyau. Ges
aspects différents, que revèlent les cellules choroïdiennes, sont
bien d'ordre fonctionnel, comme le disent ces auteurs, et avec
eux Harven, qui vient d'étudier récemment les plexus choroïdes
des blessés de guerre morts soit par hémorragie, soit par choc ;
l'aspect vacuolaire que l’on observe au niveau des cellules chez
les animaux saignés traduit leur hyperfonctionnement, voire
même leur épuisement, déterminé par la production en excès de
liquide céphalorachidien ; cette hyperproduction est elle-même
liée à la diminution considérable de la tension sanguine intra-
crâänienne qu'engendre la saignée. Au contraire, l'aspect sombre
de ces mêmes cellules que l’on remarque chez les animaux dont
la tension sanguine intracrânienne est accrue (strangulation, as-
phyxie, chloroformisation), signifie un stade d'activité normale.
Cependant, et c'est ce qui nous a particulièrement frappé, ces
deux aspecis ne s’observent jamais exclusivement l’un ou l’autre
sur les plexus choroïdes d'un même animal examiné ; nous avons
toujours constaté, chez les animaux saignés, comme chez les
animaux chloroformés ou asphyxiés, la coexistence de plages
cellulaires claires et de ‘plages cellulaires sombres, de: cellules
vacuolaires et de cellules striées.
Ce phénomène est, du reste, banal, au cours des recherches
histo-physiologiques que l'on pratique sur les glandes ; il est une
nouvelle preuve de la nature sécrétrice de l’épithélium choroïdien
et démontre que les cellules qui le constituent sont, à des stades
différents de leur cycle sécréteur lorsque l’excitant (saignée, as-
phyxie, etc...) vient les frapper.
(Laboratoire d'hislologie de la Facullé de médecine).
REUNION ROUMAINE DE
Bococa (V.) et Gozpner (J.):
Sur la structure de la paroi pro-
pre des canalicules séminipares .
Borez (A.) : Collection phleg-
moneuse à Bacilles d’Eberth au
cours de la fièvre typhoïde
Borez (A.): Coloration vitale
du Bacille de Lüffler par le violet
HENTAI ICS ANENRONN ERP ESES
Borez (A.): Contribution à l’é-
tude de la coloration vitale au
violet de méthyle
531
BIOLOGIE
SOMMAIRE
55
Borez |A.): La bactériolyse en.
série par le violet de méthyle.
CrurEA (1.) : Sur la source d'in-
festation par l’Eustrongle géant.
Danrezopozu (D.) et DanuLesco
(V.) : Action de l’ésérine dans la
dissociation auriculo-ventriculai-
MÉCOMIPIOLer Rene Lt
Danrecopozu D.) et Danuresco
(V.) : Action de l’ésérine dans la
fibrillation auriculaire. ........
Daniezopozu (D.) et DanuLEesco
(V.) : Recherches sur l’action de
la compression oculaire dans la
dissociation auriculo-ventriculai-
LE Con ÉlORCEP Re
Harziecan (J.) et Goïa (J.):
Recherches d’hématologie expé-
rimentule chez l’Homme.......
Ioxesco (D.) et Nasra (M.) :
Sur la production du choc hémo-
clasique au cours de la glycosurie
DMomOzANmIquess sr. he.
Mamrinesco (G.) : Encéphalite
“épidémique et grossesse.
MARINES ao (G. )2 Structure fine
de corpuscules tactiles.........
Marinesco (G.) et Rascanu :
“Contribution à la physiologie du
DANS OMISMEN US ar er
Mrcaaiz (D.) : Sur l’éosinophi-
lie locale dans les affections ocu-
ACTES RQ REA POP EAEATR
Mixra (J.) : Gigantocytose cé-
TOME SMS A
(@2)
| Norca : Aphasie sensorielle ..….
| Norca : Sur l’aphasie motrice...
| : Norca : Sur le rôle du cervelet
, dans la phonation
Pauresco : Action de l’extrait
pancréatique injecté dans le sang
cnez un animal diabétique......
PauLesco : Action de l'extrait
pancréatique injecté dans le sang
chez un animal normal.........
PAULESCO Influence de la
préparer l'extrait injecté
sang chez un animal dia-
pour
dans le s
DÉLIQUE EAN PS
PauLesco : Influence du laps
de temps écoulé depuis l’injec-
tion intraveineuse de l’extrait
pancréatique chez un animal dia-
DÉLIQUIE NES En tr Eat
SCRIBAN (1.-A.) : Sur la pré-
sence des fibres musculairés aty-
piques dans la musculature de la
queue des têtards de Batraciens
Anoures et dans les myopathies
primitives pseudo-hypertrephi-
QUES ENS ANNEE Ne LAON US
Trancou-RaINER (M.) : Etat du
trophoblaste d’un œuf humain
retenu pendant près d’un an dans
ut SAUT
Trancou-Rainer (M.) : Etude
histologique de la muqueuse uté-
rine in situ dans un cas de gros-
SCSSEMELD ATEN
UrEcuiA (C. TL )D'Les inclusions
cellulaires de l’encéphalite épidé-
DOC OO dus DD IS Era EURE AA
Vasiriu (T.) Métaplasic mé-
dullaire dans le tissu cellulaire
péricancéreux
Vasiciu (T.) et CaernBacu (M. ):
Note sur deux cas d’encéphalite
hémorragique avec syndrome lé-
are que APR pee
Vasrzru (T.) et Rorx : Diverti-
Miculitienubercueuse PME AE
quantité de pancréas employée:
©
(@<)
44
30
aI
532 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE 2)
SECTION DE BUCAREST
SÉANCES CES 21 AVRIL, 19 MAI,
9 ET 23 JUIN 1921
Présidence de M. J. Cantacuzène
SUR LA SOURCE D 'INFESTATION PAR L'EUSTRONGLE GÉANT
(Eustrongylus gigas Run.),
par J. CIUREA.
L'Eustrongle géant a été observé deux fois en Roumanie, dans
un cas chez l'Homme (r), dans l’autre chez le Chien (2).
Au cours de l’année 19:14, j'ai trouvé un exemplaire d’Eus-
trongle géant chez le Chien, dans des conditions qui me parais-
sent donner des indications sur la source d’infestation, encore:
incertaine par ce Nématode.
Parmi les Chiens que je nourrissais avec différentes ee.
de Poissons du Danube, dans le but d'obtenir une infestation avec
des Opisthorchiidés, j'ai eu quatre Chiens de la même nichée,
élevés de façon à éviter toute autre infestation parasitaire.
L'un d’eux a été nourri, depuis le { novembre jusqu'au 11 dé-
cembre 1913, avec 14 exemplaires d’Ide jesse (dus idus L.). Le
31 mars 1914, j ai trouvé le Chien mort dans sa cage, sans avoir
pu observer aucun symptôme de maladie. À l’autopsie, je fus.
frappé par la présence d’un cordon rouge vif mêlé aux anses
intestinales. Après extraction de ce cordon, j'ai pu m'assurer qu'il
s'agissait d'un exemplaire femelle d’Eustrongle géant, mesurant
63 cm. de longueur sur 7 mm. de largeur, qui avait provoqué la
mort du Chien par péritonite sér bite ge
Cette observation paraît confirmer l'hypothèse d’ après laquelle:
les Poissons pourraient être considérés comme source d’infesta-
tion par l’Eustrongle géant, étant donnée la fréquence de ce:
Nématode chez les animaux ichthyophages.
Je cite, en faveur de cette opinion, le fait établi déjà que cer-
lains Oiseaux aquatiques ichthyophages s’infestent avec des Né-
1) À. Blanchard. Nouvelle observation de Strongle géant chez l'Homme.
C. R. de la Soc. de biol., p. 379, 1886.
2) P. Caplesco. Un caz de eustrogylozä renalà J4 cäine. Pevisia stinlilor-
medicale, 4. T, p. 480, 1905.
(3) SÉANCES DES 21 AvRiIL, 1G mar, 9 ET 28 JUIN 533
\
matodes du genre Eustrongylides Jägerskiôld (1) (Nématodes de la
même famille que l’Eustrongle géant), par le même mécanisme.
En admettant cette hypothèse, on pourrait expliquer aussi la
source d'infestation de l'Homme par l'Eustrongle géant ; dans
quelques pays, comme l'Allemagne (Prusse orientale) et chez nous
(les pêcheurs du Danube), on a l'habitude de consommer des
Poissons et spécialement l'Ide jesse, presque à l'état cru. A l'appui
de cette hypothèse, je citerai encore la présence, dans les muscles
d’une Ide jesse, d’une larve appartenant probablement à l'Eus-
La larve de l’Eustrongle géant (2) rr2.
trongle géant. En examinant au INICrOSCOpe, avec un Compres-
seur pour la Trichine, de petites portions de la musculaiure de
ce Poisson, dans le but de récolter des larves d'Opisthorchiidés,
j'ai observé une petite larve d’un Nématode qui, par des mouve-
ments ondulatoires, traversait la musculature comprimée avec
la plus grande facilité. La larve présentait les caractères suivants :
le corps, d’une grosseur presque uniforme, mesure 1,715 mm. de
long et 0,068 mm. de large ; l'extrémité antérieure est tronquée
(x) L. A. Jägerskiôld. Zur Kenntniss de Nematodengattungen Eustronqy-
lides und Hystrichis. Nova acta societatis scientiarum upsaliensis, ser. IV, t. IT,
n° 3, 1908.
D34 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (4)
et porte quatre petites éminences, l'extrémité postérieure est un
peu effilée. L'œsophage, cylindrique, occupe plus du quart de
la longueur totale du corps (0,374 mm.) ; il se raccorde à l’in-
testin par l'intermédiaire d’un bulbe. L’ébauche génitale se pré-
sente sous la forme d'un corpuscule réfringent réniforme. Consi-
dérant le fait qu'en dehors des larves d'Eustrongylides Jägerskiôld
on n'a trouvé que très rarement, jusqu à présent, dans les mus-
cles des Poissons, d’autres larves de Nématodes (1), comme d’ail-
leurs j'ai pu le constater chez les Poissons du Danube, il me
semble fort probable que la larve de l’Ide jesse pourrait repré-
senter celle de lEustrongle géant. La petitesse de cette larve et
l'agiiité avec laquelle elle traverse les muscles seraient les carae-
tères que devraient présenter la larve de l’Eustrongle géant.
Leuckart pensait aussi que la larve de ce Nématode devait être
très petite (2 ke
Je crois que l'Ide jesse serait l’un des hôtes ete haunes de
la larve de l'Eustrongle géant.
RECHERCHES SUR L'ACTION DE LA COMPRESSION OCULAIRE
DANS LA DISSOCIATION AURICULO-VENTRICULAIRE COMPLÈTE,
par D. DaxreLopozu et V. DANGULESCo.
Il nous a semblé intéressant de rechercher l’action de la com-
pression oculaire sur l'oreillette et le ventricule, dans un cas de
dissociation auriculo-ventriculaire complète, où la conductibilité
était totalement et définitivement interrompue (3). L’adrénaline,
à la dose de 2 milligr., injectée sous la peau, ne pouvait pas dé-
bloquer le cœur et ne faisait qu'accélérer indépendemment les
oreillettes et les ventricules.
Une compression monoculaire droite, exécutée pendant 7 se-
condes, produisait un ralentissement auriculaire énorme (de ro0
à 25) et un très léger ralentissement idio-ventriculaire (de 28,8
26,6). Le rythme présentait, de temps en temps, un bigémi-
nisme, par-extrasystole ventriculaire, suivant une contraction
idio-ventriculaire. Pendant et après la compression, l’étendue des
(1) Les larves de Nématodes du type Spiroptera bicolor von Linstov, Filaria
bicolor Creplin, qui est synonyme d'Agamonema bicolor Diesing, et proba-
blement Ascaris capsularia Diesing ne sont que des larves d’Eustrongylides
Jägerskiôld comme j'ai pu m'en convaincre en examinant les exemplaires types
de Filaria bicolor Creplin du Musée de Greifswald.
(>) R. Leuckart. Die menschlichen Parasiten, t. TT, fase. 2,10. 387, 1868.
(3) Vovez les détails de cette observation dans le Bull. de la Soc. méd. des
hôpilaux de Bucarest, 96 mars 1919, 10 avril 1919, janvier 1921.
(en SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 ET 23 JUIN 535
couples augmentait (de 2,8 secondes à 3,3 secondes) par lallon-
genient de la pause compensatrice. Une compression monoculaire
gauche, de même durée et autant que possible de même intensité,
produisait le même ralentissement auriculaire, mais n'avait
aucune influence sur le rythme idio-ventriculaire qui est resté à
30, avant et après l'excitation du vague.
Une compression binoculaire, de même degré et autant que
possible de même intensité, ralentissait au même degré les oreil-
lettes ét n'avait aucune influence sur le rythme idio-ventriculaire,
ni sur la longueur des couples quand le rythme était bigéminé,
Dans la dissociation complète et définitive, l’action du vague
sur le rythme idio-ventriculaire est nulle ou très légère. Nous
FIG. 2.
ne l'avons obtenue que par l'excitation du vague droit, et d'une
manière incomparablement plus faibie, sur le‘ventricule que sur
l'oreillette. Les ventricules battant automatiquement échappent
par conséquent à l’action des vagues et ne sont soumis qu'à l’ac-
tion des sympathiques, comme le prouve l'accélération idio-ven-
triculaire qu'on obtient dans le block complet à l’aide de l'adré-
naline. (Van Egmond et D. Routier chez le Chien ; nous-mêmes
chez l'Homme) (1). Le ralentissement ventriculaire énorme qu'on
peut obtenir sur un cœur à rythme normotope à l’aide de la
compression oculaire, n’est pas le résultat d’une action directe
sur le ventricule. Il se produit par l'intermédiaire des fibres ner-
veuses contenues dans le faisceau auriculo-ventriculaire.
2° Ces recherches nous conduisent à une conclusion pratique
un Plusieurs auteurs hésitent à donner la digitale dans
_. les cas de dissociation avec asystolie. S'il est vrai que ce médica-
(1 D. Danielopolu et V. Danulcsco. C. R. de la Soc. de ne
\
à
Et
CD
CD
RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (6)
ment peut augmenter la dissociation dans les cas où la conduc-
tibilité n'est pas totalement interrompue, il ne peut ralentir d'au-
cune manière le ventricule si la dissociation est complète et défi-
nitive. C'est pour cetle raison que, tout comme Mackenzie,
Wenckebach et Vaquez, nous administrons de petites doses de
digitale dans ces derniers cas. La conductibilité étant totalement
interrompue, la digitale ne peut plus exercer son action dromo-
tope négative.
D'un autre côté, nous avons vu plus haut que l'excitation du
vague n'a presque aucune action ralentissante directe sur le ven-
tricule battant automatiquement. Mais nous devons distinguer
ies cas dé block complets et définitifs, de ceux où la dissociation
complète est transitoire et où le cœur, sous l'influence de diffé-
rents facteurs d'ordre nerveux, peut se débloquer. Dans ces der-
aiers cas, la digitale peut augmenter les troubles de Ia conduc-
tibilité. C'est pour cette raison que nous recommandons, avant
d'administrer la digitale, de faire l'épreuve de l’adrénaline à
haute dose (2 milligr.), qui, dans les cas de block définitif, ne
rétablit nullement I& conductibilité, et d'être prudents dans l’ad-
ministration de la digitale chez les sujets à block complet tran-
sitoire. La digitale, par son action stimulante sur les centres
hétérotropes, ne pourrait avoir qu'une action accélératrice sur les
ventricules battant automatiquement. Mais, cette propriété doit
nous conduire d’un autre côté à n'administrer que de petites doses
de digitale, car, dans les recherches expérimentales entreprises
par Van Egmond, l’auteur a obtenu, avec la digitale et Ia stro-
phantine, après section complète du faisceau auriculo-ventricu-
laire, une excitation très intense des centres hétérotopes du ven-
tricule allant jusqu'à la fibrillation ventriculaire et à l'arrêt du
cœur.
(Deuxième clinique médicale de la Faculté de médecine).
L
ACTION DE L'ÉSÉRINE
DANS LA DISSOCIATION AURICULO-VENTRICULAIRE COMPLÈTE,
par D. Daxrecopozu et V. DANULESCo.
Dans un cas de dissociation auriculo-ventriculaire complète,
nous avons étudié comparativement l’action du pneumogastrique
(compression oculaire), de l’adrénaline et de l’ésérine. Nous avons
relaté, dans Ja communication antérieure, les résultats obtenus
par [a compression oculaire.
Les tracés, pris dans les trois dérivations le 16 mai 1916 (fig. 1),
montrent une dissociation complète avec lésion du tronc commun
() SÉANCES DES 21 Avril, 19 mar, 9 ET 23 JUIN 931
et des deux branches du faisceau auriculo-ventriculaire (1).
Rythme idio-ventriculaire 26,8 ; rythme auriculaire 93,5. 7 mi-
nutes après une injection sous-culanée de 1 milligr. de sulfate
d'ésérine, le rythme idio-ventriculaire monte à 27,7 et le rythme
auriculaire reste à 93,5. Même rythme après 15 et 0 minutes.
Mais entre les contractions idio-ventriculaires apparaissent, à
partir de la troisième minute après l’injection, de nombreuses
extrasystoles ventriculaires de différents types, disposées soit irré-
gulièrement, soit en rythme couplé, soit plus souvent à la file,
formant de vrais petits accès de tachycardie hétérotope ventri-
Free
culaire (fie. 2). Comptant pendant une minute entière, tant les
contractions idio-ventriculaires que les extrasystoles, le rythme
arrive après l’ésérine à 92. Pendant tout ce temps (20 minutes), le
rythme auriculaire reste stationnaire à 93,9. Ce n'est que 30-35
x
minutes après l'injection qu'il commence à se ralentir, arrivant
à 88, ensuite à 84 et à 70.
Plusieurs faits intéressants se dégagent de cette recherche
1° L’ésérine possède une légère action inhibitrice sur le centre
normotope qui conduit au ralentissement auriculaire et une action
stimulalrice intense sur les centres hétérotopes, qui accélère le
rythme idio-ventriculaire et provoque l'apparition de nombreuses
_extrasystoles. L'action stimulante des centres hétérotopes est due
à la propriété que possède l’ésérine d’exciter l'appareil moteur
intracardiaque ; l'inhibition sino-auriculaire est le résultat d’une
excitation du système modérateur. EN
(x) Voyez le détail de ces recherches dans le Bull. de la Soc. médic. des
hôpitaux de Bucarest, :6 mars 1919, 10 avril, 1919, janvier 1921.
O2
1
BIOLOGIE. COMPTES renprs. — 1go1. T. LXXXV.
\ *
538 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (8)
2° Dans le même cas, l’adrénaline, à la dose de 2 milligr., in-
jectée sous la peau, a produit une accélération indépendante tant
des oreillettes (de 88 à 106) que des ventricules (de 26 à 44,4) et
l'apparition d'extrasystoles. Le cœur ne s’est pas débloqué après
l’adrénaline.
L'ésérine se distingue, par conséquent, de l’adrénaline par cette
action opposée sur le centre normal et sur les centres hétérotopes
et se rapproche, à ce point de vue, de la digitale et des médica-
ments de son groupe. Mais, comme nous aurons l’occasion de le
démontrer dans une autre communication, en collaboration avec
sarniol, l’action ralentissante de l’ésérine sur le rythme sino-auri-
culaire est loin d'être constante et nous avons obtenu, dans plu-
sieurs cas, une accélération nette du cœur normal après une injec-
tion de cette substance.
(Deuxième clinique médicale de la Faculté de médecine).
7 r
ACTION DE L'ÉSÉRINE DANS LA FIBRILLATION AURICULAIRE,
par D. Daniecopozu et V. DantüzEsco.
Nous avons démontré, dans une communication antérieure, que
l’ésérine possède la propriété de stimuler les centres hétérotopes.
Il nous a semblé intéressant de rechercher l’action de cette subs-
tance dans la fibrillation auriculaire, qui est une arythmie par
hyperexcitabilité des centres hétérotopes.
Le sujet sur lequel nous avons entrepris ces recherches est
entré dans le service le 27 novembre 1916 en pleine asystolie avec
un rythme à 156. Fibrillation auriculaire. La digitaline Nativelle
(1,75 milligr. en une semaine), fit disparaître les phénomènes
d’asystolie et le rythme tomba à 64. La compression oculaire,
essayée plusieurs fois le 4 et le 5 décembre. nous donne constam-
ment un réflexe inversé : le rythme s'accélère, après la compres-
sion, de 96 à 124 (électrocardiogrammes). Les nombreux électro-
cardiogrammes pris chez ce malade présentaient tous les carac-
tères de la fibrillation auriculaire. Nous faisons, le 5 décembfe
1916, à un moment où le rythme était à 84 (fig. 1), une injection
sous la peau de 0,25 milligr. de sulfate d’ésérine. Le rythme
monte, après 10 minutés, de 84 à 96, et, au bout de 15 minutes,
à 110, conservant les caractères de la fibrillation., 15 minutes
après l'injection, nous exerçons une compression binoculaire
d'une durée de 7 secondes. Le rythme s'accélère progressive-
ment, et arrive en quelques secondes à 196-200 (fig. 2) ; il reste 4
200 pendant environ 20 secondes et diminue ensuite progressi-
vement, oscillant encore quelque temps autour de 130. Pendant
(9) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 ET 23 JUIN 939
ce temps, la malade a eu de fortes palpitations. Le rythme revient
après 4o minutes à 8o pulsations.
La forme du complexus ventriculaire démontre qu'il ne s’agit
pas d’un accès de tachycardie paroxystique ventriculaire. D'un
autre côté, le début et la fin progressive de la tachycardie et le
fait que, pendant la forte accélération, on ne trouve presque pas
deux contractions qui se suivent identiques comme forme, hau-
teur de crochets et intervalle de séparation, nous font écarter
l’idée d'un accès de tachycardie paroxystique auriculo-ventrieu-
laire et penser qu il s’agit tout simplement d’une forte accélération
au cours de l’arythmie complète. La fibrillation n’est plus visible
à cause du raccourcissement énorme de la diastole. Cette accé-
lération ne peut être expliquée que par une action dromotope po-
sitive de l’ésérine, qui a permis à un plus and nombre d'influx
moteurs de lorcilletie de se transmettre au ventricule. Il nous
est impossible de savoir si, en même temps, l’ésérine, par son
action stimulante sur les centres hétérotopes a augmenté le
nombre des contractions fibrillaires de l'oreillette.
En ce qui concerne ses propriétés sur les différents centres
myocardiques, l’ésérine se rapproche de la digitale, mais elle
s'en distingue par son action dromotope positive. Nous avons dit,
ea eflet, plus haut, que la digitale, par son action dromotope né-
gative, a ralenti le rythme ventriculaire, dans ce cas, de 156 à 64
Tant par son action excitante sur les centres hétérotopes que par
la propriété d'augmenter la conductibilité, l’ésérine paraît être,
par conséquent, contre-indiquée dans la tachycardie de la fibri]-
lation auriculaire.
540 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE: (10)
Quelle a pu être ici l’action de la compression oculaire ? On
peut supposer là une simple coïncidence, car l’action accélératrice
de l’ésérine avait commencé avant la compression. Mais il faut
ajouter que, dans ce cas, le réflexe oculo-cardiaque a toujours été
inversé, ce qui ne pouvait qu'exagérer les effets de l'ésérine.
(Deuxième clinique médicale de la Facullé de médecine).
SUR LA PRODUCTION DU CHOC HÉMOCLASIQUE
AU COURS DE LA GLYCOSURIE PHLORIDZINIQUE,
par D. Ioxesco et M. Nasra.
Les travaux de F. Widal et ses collaborateurs sur le choc hémo-
clasique, en mettant entre nos mains un procédé des plus sen-
sibles pour déceler la pénétration d’une albumine étrangère dans
le sang, nous ont, en même temps, enrichis, par l'application de
l'hémoclasie digestive à l'étude de l'insuffisance hépatique, d'une
méthode des plus précieuses pour l'étude des affections du foie.
Les dernières recherches de Widal, Abrami et fancovesco, sur
l'hémoclasie digestive à la suite d'ingestion de sucre par les diabé-
tiques, tout en nous offrant un moyen nouveau et très sensible
de diagnostic du diabète, semblent avoir mis la question de lhé-
moclasie digestive sur un nouveau terrain et soulevé de nouveaux
problèmes. Comme le font d'ailleurs remarquer ces auteurs
« I s’agit. en effet, dans ce cas, non plus d’une hémoclasie directe
provoquée par l'agent même qui en est responsable, mais d'une
hémoclasie indirecte, d’une hémoclasie par déplacement. » Mais,
étant donnée la complexité du métabolisme des hydrates de car-
bone, la participation à ce phénomène d'une série d'organes, de
cellules, des tissus et du sang lui-même, il est très difficile de pré-
ciser les facteurs de la crise hémoclasique.
Quel est donc le mécanisme de ce choc hémoclasique, certaine-
ment différent de celui provoqué par l’ingestion d’albumine dans
les cas d'insuffisance hépatique ? L'intervention du foie est-elle
nécessaire à la production de ce phénomène et ne peut-il être
déclenché en mettant en jeu d’autres organes ?. II nous a paru
imtéressant, dans le but d'élucider cette question, de nous adresser
à un seul organe, dans l’espèce le rein, en tâchant de nous mettre
dans les conditions les plus simples d'expérience et de lui faire
subir un travail bien déterminé, dont les conditions ont été préa-
lablement établies. Nous avons choisi, pour remplir ces condi-
tions, la phloridzine, qui provoque, comme on sait, une glyco-
surie dont le mécanisme est bien connu : elle ne s'accompagne
pas d’hyperglycémie et c’est exclusivement au niveau du rein
(11) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 ET 23 JUIN 541
qu'elle se produit, la phloridzine provoquant une perméabilité
anormale du rein pour le sucre du sang.
Nos recherches ont porté sur ro malades atteints d’affections
diverses. Nous avons exclu les cas de maladie cliniquement mani-
feste du foie ; d’ailleurs, chez la plupart de nos malades, nous
nous sommes assurés de l'intégrité fonctionnelle de cet organe
par l'épreuve préalable de l’hémoclasie digestive ainsi que la
recherche, dans les urinés, des sels et des pigments biliaires et de
l'urobiline. Nous avons administré la phloridzine en doses variant
de 1/2 à r milligr. en injection sous-cutanée. L'étude de l’hémo-
clasie a été faite en suivant les modifications de la tension arté-
rielle et du nombre des leucocytes, les écarts du nombre de leuco-
cytes, dont nous avons tenu compte, ayant varié de 3.300 à 7.009,
ceux de la tension artérielle maxima de 5 mm. à 1 1/2 mm. (os-
cillomètre de Pachon). La recherche du sucre a été faits au moyen
de la liqueur de Fehling.
Voiei quel a été le résultat de nos recherches. Sur les ro malades
que nous avons soumis à cette épreuve, chaque fois que la phlo-
ridzine a provoqué la glycosurie nous avons constaté simulta-
nément un choc hémoclasique marqué. Quatre fois sur dix, la
glycosurie ayant fait défaut, le choc homoclasique ne s’est pas pre-
duit non plus. À ce point de vue, Les observations 4 et 6, et 8 et ro
sont particulièrement dignes d'intérêt. Dans les deux premières,
il s'agit du même malade, ayant reçu 0,5 milligr. de phloridzine
qui n'a pas déterminé de glycosurie ; l’hémoclasie, de même, a
été négative; la seconde fois, le même malade ayant reçu : millier.
de phloridzine, la glycosurie s’est produite, accompagnée de choc
hémoclasique. Dans les deux observations 8 et ro, il s’agit aussi
d'un même malade, azotémique, ayant 1,21 p. 1.000 d'urée dans
dans le sang ; à ce moment, l'injection de r milligr. de phlo-
ridzine n ayant pas été suivie de glycosurie, le choc hémoclasique
ne s’est pas produit non plus, la seconde fois, le malade étant
sensiblement amélioré (0,47 p. 1.000 d'urée dans le sang) l'in-
jection de phloridzine a déterminé une glycosurie marquée, ac-
compagnée cette fois du choc hémoclasique.
Voilà donc le choc hémoclasique produit par une substance, au
point de vue chimique, un glycoside qui, pour provoquer la gly-
cosurie, ne met pas en jeu les organes nombreux et les méca-
nismes si compliqués qui influent sur le métabolisme des hydrates
de carbone pour engendrer l’hyperglycémie et la glycosurie consé-
cutive, ne provoquant pas non plus, aux doses de nos expériences,
une augmentation du métabolisme des protéines. Son action
s exerce sur les cellules rénales, soit des capillaires glomérulaires,
soit des cellules des tubes, en y provoquant des modifications
passagères, dont la nature intime ne nous est pas connue, mais
542 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (42}
qui les rendent perméables au sucre du sang, en permettant par
conséquent à une partie de ce sucre de passer dans l'urine.
Or, il ressort de nos observations, que ce n’est que dans les cas
où le sucre apparaît dans l’urine que le choc hémoclasique se
produit, en d’autres termes, ce sont les changements que la phlo-
Adzine détermine dans les cellules rénales et dont l'expression est
la glycosurie, qui déclenchent la crise hémoclasique.
Nous croyons donc avoir démontré qu'il suffit d’un trouble très
localisé et réversible, dans les cellules d’un seul organe, portant,
soit plus probablement sur la constitution physico-chimique des
colloïdes de la cellule, soit sur le métabolisme intracellulaire, pour
provoquer dans le sang le bouleversement exprimé par la crise
hémoclasique.
(Troisième clinique médicale de la Faculté de médecine).
STRUCTURE FINE DES CORPUSCULES TACTILES,
par G. MARINESCo.
La méthode de Cajal, comme d’ailleurs celle de Bielschowsky,
met en évidence, avec une grande clarté, le trajet et les modifica-
tions qu éprouvent les fibres nerveuses en pénétrant à l’intérieur
des corpuscules tactiles. On peut se rendre compte que, confor-
mément aux études de Cajal, de Tello, etc., l’axone, en pénétrant
dans le corpuscule tactile, décrit un trajet spiroïde très compliqué.
Mais les méthodes neurofibrillaires ne nous renseignent que d’une
manière imparfaite sur la structure fine des autres composants
des corpuscules tactiles. En effet, en employant d’autres méthodes,
telles que la coloration au soudan, au Pappenheim, et surtout la
méthode pour la coloration des oxydases, nous avons constaté
certains détails qui offrent de l’intérêt, non seulement au point
de vue de la morphologie, mais également au point de vue de”
la physiologie du corpuscule tactile et des terminaisons sensi-
tives en général. La coloration au soudan-hématoxyline, appli-
quée aux coupes obtenues par congélation, fait voir que la subs-
tance fondamentale du corpuscule est colorée en jaune orange, et
que, d'autre part, à son intérieur, il y a un système de fibres
minces, réunies en faisceaux ou isolées, dont la direction suit de
près celle des noyaux disséminés dans la substance fondamentale.
Le système trabéculaire, qui affecte la forme réticulée dans cer-
taines régions du corpuscule, se colore très bien par le mélange
de Pappenheim. En comparant les pièces obtenues par les mé-
thodes neurofibrillaires à celles obtenues par le Pappénheim,
fixées au formol, et qui n’ont pas subi l’action de lalcoo!l avant
(43) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 ET 23 JUIN 43
4
_la coloration, on s’aperçoit qu'il ÿ a une grande ressemblance
entre le trajet du neurite, qui forme un peloton très compliqué,
et le trajet des fibres de la charpente du corpuscule. C’est ainsi
que l’enroulement des fibres du peloton, étant tracé dans un plan
oblique ou transversal au grand axe du corpuscule, les travées
suivent également le même trajet (fig. 1). Sans entrer dans des
détails complets sur la structure des travées, nous pensons que
la charpente du corpuscule à la même valeur morphologique et
biologique que le syncytium de Schwann, qui existe, d’une part,
Fic. 1. — Coupe longitudinale d’un corpuscule de Meïssner (pulpe de l'index)
colorée au soudan-hématoxyline. On y voit la structure de la charpente du
corpuscule tactile, qui est constituée par des travées réunies en faisceaux (F),
partant de la gaîne de Schwann du cylindre axe (C) et s’irradiant à l'inté-
ricur du corpuscule. Les faisceaux de travées, comme ces dernières, ont la
même orientation que les noyaux (N) du syneytium de Schwann.
544 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (14)
dans les cordons du sympathique et, d'autre part, dans le plexus.
de régénération consécutif aux sections des nerfs périphériques.
La méthode pour la coloration des oxydases confirme cette ma-
nière de voir et nous fournit des informations importantes sur
Fic. 2. — Coupe longitudinale d’un corpuscule de Meissner (pulpe ae l'index
prélevée immédiatement après la mort) traitée par la méthode des oxydases.
On aperçoit à l’intérieur du corpuscule des disques (D) juxtaposés et à di-
rection tranversale. À leur surface, on voit un grand nombre de granulations,
qui ne sont autre chose que les ferments oxydants. À la périphérie du cor-
puscule, il ÿ a un certain nombre de noyaux (N). Les cellules de Malpighi
(M) contiennent également des granulations d’oxydases. À gauche, le cylindre
axe (C), avant de pénétrer dans le corpuscule, décrit un enroulement, il
possède quelques granulations d'oxydases. :
(15) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 ET 23 ruix D45
la structure de l’axone et de ses ramifications, ainsi que sur l'ho-
wmologie du syncytium, qui constitue la charpente du corpuscule.
Nous devons, tout d'abord, rappeler que nos recherches (1) ont
mis en évidence la différence qui existe entre la structure des
fibres à myéline et des faisceaux qui se trouvent à l'intérieur des
ganglions spinaux, et entre les fibres des cordons et des ganglions
sympathiques. En effet, tandis que les premières sont dépourvues
de granulations d’oxydases, celles-ci sont abondantes dans les
fibres nerveuses du sympathique. Or, le mélange de Winckler-
Schulze nous montre à l'intérieur des corpuscules tactiles des
disques remplis d'un grand nombre d'oxydases (fig. 2), qui
correspondent, évidemment, aux trajets spiroïdes du cylindre-
axe et particulièrement aux varicosités qu'offrent les fibres sur
leur trajet. fl faut ajouter que la densité des granulations d'oxy-
dases varie entre des limites assez larges et que nous voyons des
corpuscules plus riches que d’autres en ferments oxydants. D'ail-
leurs, chez certains sujets, les granulations d’oxydases sont beau-
coup plus nombreuses que chez d’autres. Les portions de fibre qui
unissent les varicosités sont à peu près invisibles, précisément
à cause du petit nombre de granulations qui sv trouvent.
Dans le protoplasma, qui se trouve entre ces disques, il y a des
granulations disséminées. À la notion de cellule tactile qui se
trouverait à l'intérieur des corpuscules de Meissner, il faut subs-
tituer la conception de syncytium semblable à celui qui a été
décrit, à la suite de J. Nageotte, par différents auteurs, dns les
nerfs en voie de régénérescence. Il n’y a-pas de cellules sensoriel-
les dans les corpuscules de type Meissner, comme il n'y à pas de
cellules de Schwann. |
Les corpuscules de Pacini offrent une structure analogue, au
point de vue de la’ présence des oxydases. En effet, la fibre ner-
veuse, après avoir perdu son enveloppe médullaire, est chargée
d’une quantité considérable de granulations d’oxydases, qui per-
mettent de suivre son trajet dans le bulbe granuleux central. Ces
oranulations peuvent être si denses quelles donnent au cylindre-
axe une coloration bleu foncé, et il est difficile d'individualiser les
granulations. La massue ou les massues terminales du neurite
sont également très chargées de granulations d’oxydases. Mais, il
y a quelque chose de plus ; le bulbe dans lequel circule le neu-
rite constitue une espèce d’atmosphère de ferments oxydants qui
l’accompagnent, sur tout son parcours. Les capsules concentri-
ques, qui entourent le bulbe granuleux central, sont très pauvres
(x) G. Marinesco. Recherches histologiques, sur les oxydases. C. R. de la
Soc. de biol., 8 février 1919. — Etudes histologiques, sur les oxydases et les
peroxydases. C. R. de la Soc. de biol., 52 mars 1919.
946 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (16).
ed
en granulations d’oxydases qui se disposent autour des noyaux.
La même richesse en oxydases est réalisée dans les corpuscules.
gustatifs de la papille foliée du Lapin, qui contraste, en raison de
cette accumulation de ferments, avec l’épithélium de Malpighi,
lui-même assez riche en ferments. Je dois ajouter que la fibre
nerveuse préterminale du corpuscule tactile de Pacini possède
elle-même des granulations d'oxydases, mais pas aussi nombreuses.
que dans les neurites qui la terminent. La présence des ferments
oxydants, en grande quantité dans les corpuscules sensitifs de
la peau, du derme et de la région gustative de la langue, cons-
titue la meilleure preuve en faveur de l'opinion que j'ai émise”
antérieurement, à savoir que les terminaisons sensitives sont des
générateurs d'énergie nerveuse, tandis que le cylindre-axe joue
plutôt un rôle de conducteur de cette énergie. Nous n'entendons
pas par là dénier toute production d'énergie dans la fibre
nerveuse.
CONTRIBUTION A LA PHYSIOLOGIE DU PARKINSONISME,
par G. Marinesco et Rascanu.
Dans une note antérieure, nous avons publié les observations.
de cinq cas de parkinsonisme, dans lesquels nous avons trouvé
un jeu alternatif des antagonistes dans les mouvements volon-
taires, de sorte que nous apportions ainsi une nouvelle preuve à
l’opinion soutenue par Sherrington et confirmée ensuite par Atha-
nasiu, à l’aide de la méthode graphique. Nous avons repris nos
recherches sur cinq autres malades, dont trois atteints de parkin-
sonisme et deux de la maladie de Parkinson, et nous avons cons-
taté chez eux quelques particularités à relever. La méthode graphi-
que nous montre que le parallélisme, qui existe normalement
dans le jeu des antagonistes, peut être en quelque sorte troublé,
dans les formes graves de parkinsonisme. En effet, dans la fig. x,
nous voyons que la contraction du triceps est lente et commence
avant que la contraction du biceps soit finie. Ainsi, le maximum
de.contraction du biceps ne correspond pas au maximum de relâ-
chement du triceps. Lorsque ces muscles accomplissent un tra-
vail pour élever un poids de 4-5 kor., la contraction du biceps est
encore plus lente (fig. 2). Il n’y a plus de correspondance par-
faite entre les deux périodes de contraction et de relâchement des
muscles antagonistes. La portion terminale (a) de la contraction
du biceps est simultanée avec le commencement (a”) de la con-
traction du triceps. Ce n’est qu’à ce moment qu’on peut parier
d’une action simultanée des muscles antagonistes dans le par-
kinsonisme,
Fire. 1. — Contraction des muscles biceps MB et triceps MT dans les mouve-
ments volontaires. La flèche dirigée vers le zénith indique la contraction.
La flèche dirigée vers le nadir indique le relâchement. C, chronographe
(secondes).
Fic. 2. — Contraction des muscles biceps et triceps ; le malade exécute un
travail. C, chronographe (secondes).
D48 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (18)
Cette perturbation est encore plus accentuée dans les mouve-
ments d'extension et de flexion du bras dans la maladie de Far-
kinson (fig. 3).
On constate que l'intensité de la contraction diminue d'une
façon notable pendant le travail, surtout dans les cas de Parkinson
avancé, et que la contraction musculaire se présente comme un
tétanos dissocié, ce qui indique que, chez ces malades, pendant
Fic. 5. — Contraction des muscles biceps et triceps pendant le travail dans ia
maladie de Parkinson. C, chronographe (secondes).
l'effort, le neurone moteur n'envoie pas au muscle un nombre
suffisant de vibrations nerveuses pour avoir un tétanos complet.
Plusieurs auteurs ayant constaté des troubles de réaction élec-
trique dans le parkinsonisme, nous avons pratiqué également
l'examen électrique des muscles : trapèze, deltoïde, biceps et
triceps.
Fic. 4. — Scéousses galvaniques + pôle positif, — pôle négatif ; lire le gra-
- 0 * “ g
phique de droite à gauche. C, chronographe (1/8 seconde).
Voici les remarques que nous avons faites. La secousse galva-
nique obtenue au pôle négatif (fig. 4), présente une période de
contraction brusque (a), suivie d’une période de décontraction
lente (b). Le sommet de la courbe offre une déformation : l’as-
cension brusque est suivie d’une légère descente, puis d’une as-
(19) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 ET 23 JuIN 049
PR RE EP ER Ant Een A AR PU
cension minime, suivie d'un relâchement prolongé du muscle.
La durée totale d'une pareille secousse est de 1°+4/87 par rap-
port à la durée moyenne de 8/100° d'une secousse normale. La
période d'ascension est de 1/87 tandis que le relâchement est
plus grand (r1/8”). Si l'on réchauffe le muscle examiné, on ob-
serve un changement évident de la secousse galvanique, la con-
D
Fi. 5. — Secousses galvaniques modifiées par la chaleur. CG, chronographe
(secondes).
traction est plus intense, la décontraction devient plus rapide et
se fait très lentement vers sa fin. Le phénomène des deux som-
mets tend à disparaître (fig. 5). On peut faire la même constata-
tion dans la réaction faradique de petite fréquence (70 interrup-
tions par minute (fig. 6-7); la secousse ainsi obtenue a une
longue durée et une décantractica lente. Les contractions sont
aussi modifiées par la chaleur ; leur durée est à peu près de 9/10.
HG. 6. mr Prey:
Fire. 6. — Secousses faradiques. GC, chronographe (secondes)
" : 3. û 7 : 1 » A
Fr. 5. — Secousses faradiques modifiées par la chaleur. C, chronographe (s:-
condes).
tandis que pour les muscles réchaufflés, la durée est plus courte,
1/27, comme dans l’état normal.
Quelle est l'interprétation, qu'on doit donner de ces phéno-
mènes spéciaux que présente la réaction électrique dans le par-
kinsonisme ? La contraction à deux sommets, et dans laquelle le
relâchement du muscle est lent, a été retrouvée 5ar Funke, em
550 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (20)
1874, dans les muscles soumis à la fatigue et au froid, et par Ch.
Richet dans ies myogrammes de l'Ecrevisse, par Mendelsohn,
dans le second stade de dégénérescence musculaire, par Yeo et
‘Cash (1883), pour les muscles refroidis de la Grenouille, par
Roesner (1900), dans les muscles soléaires de l'Homme, et par
Piéron dans les réflexes tendineux.
Conformément à la conception de Botazzi et Joteyko, ces myo-
grammes seraient la résultante d’une contraction clonique brève,
ayant pour substratum les myofibrilles, et d’une contraction to-
nique prolongée avec décontraction lente dont le substratum serait
le sarcoplasma ; à l'état normal, les deux contractions se super-
posent ; par l’action de différents facteurs (troubles pathologiques,
toxines, froid, fatigue), il apparaît une dissociation de la con-
traction dans ses éléments constitutifs : toniques et cloniques.
Dans nos cas de parkinsonisme, la dissociation est évidente et
les deux contractions clonique (a) et tonique (b) (fig. 4), diffèrent
par leur durée et leur forme, la première ayant une durée de
3/16” et la contraction tonique de 1+5/16”. Il y'a, par consé-
quent, une prédominance de contraction tonique. En ce qui con-
cerne la cause de ce phénomène, on ne saurait admettre une pré-
dominance du sarcoplasma par dégénérescence des myofibrilles,
car la contraction tonique tend à disparaître et la courbe reprend
sa forme normale par réchauffement du muscle. Il est fort possi-
ble que la température et les échanges gazeux de ces muscles
soient diminués, comme l'a constaté Snyder (1914), pour les mus-
cles lisses où prédomine la contraction tonique. Il est fort proba-
ble qu'il y à aussi une perturbation du métabolisme du musele,
car la quantité de créatinine, dans l’urine, a été trouvée augmen-
tée chez nos malades, par Alin Popesco.
SUR LE RÔLE DU CERVELET DANS LA PHONATION (1),
par Norca.
Nous avons eu l'occasion d'observer récemment un malade
qui a des troubles cérébelleux. Il présente des symptômes très nets .
de fixité, du côté des membres supérieurs, tandis que du côté des
membres inféricurs, ils sont presque nuls. La parole est saccadée,
interrompue, lente, monotone, non explosive, pénible et fati-
gante pour le malade.
Ceci m'a suggéré l’idée que peut-être le cervelet, par sa fonc-
(1) Noica. Le rôle de fixité du cervelet dans l’exécution des mouvements vo-
lontaires des membres. Revue neurologique, n° 2, 1921.
(21) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 ET 23 JUIN 091
tion de fixité, pourrait être la cause de ce désordre dans la pa-
role. En partant de cette idée, voilà ce que j'ai constaté chez ce
malade, en dehors des autres troubles de fixité, y compris l’adia-
dococinésie, décrits dans le travail déjà cité. On fait asseoir le
malade sur une chaise, devant une table, el on place en face de
lui un papier : mon malade n’est pas capable de faire, avec un
crayon des points dans un petit cercle de 3 mm. de diamètre,
dessiné d'avance par moi. Mais, s’il prend la précaution — l’idée
est venue au malade lui-même — de bien appuyer son coude sur
la table, et avec la main gauche d'immobiliser l’avant-bras droit,
il fait alors des points tout aussi précis qu'une personne normale.
Ce trouble de fixité, nous l'avons déjà indiqué dans notre travail,
en montrant que le malade cérébelleux ne peut pas frapper à
répétition dans un même point avec le bout d’un doigt, et qu'il
ne peut pas gratter avec la pulpe de l'index, continuellement dans
un même endroit. Si je demande à mon patient de tirer une
ligne de 15 cm. de longueur, par exemple, en maintenant le
coude en l'air, il tire une ligne irrégulièrement ondulée et inter-
rompue trois fois. Au contraire, s’il fixe son coude, en l’appli-
quant bien sur la table, et en tenant léoèrement l’avant-bras
avec la main gauche, il réussit à tirer une ligne presque aussi
droite et continue que chacun de nous.
Lés jours suivants, avec l'amélioration des autres symptômes,
la voix est devenue moins saccadée, et les lignes tirées sur le
papier sont moins irrégulières et pas du tout interrompues. Les
caractères de ces lignes ondulées irrégulièrement et interrompues
trois fois — au moins au début de l'examen — m'ont suggéré
l’idée de faire un rapprochement avec les troubles de la parole (1).
En eïfet, mon malade peut siffler, mais son sifflement n'est pas
aussi prolongé que celui d’une personne normale, et, de plus, il
est chevrotant. De même, il ne peut prolonger la voyelle «a que
pendant 5 secondes, tandis que nous, nous pouvons la prolonger
jusqu’à 20 secondes ; la voix est chevrotante tant qu'il prononce
la voyelle a. Si le malade veut prolonger la prononciation de la
voyelle a, tout aussi longtemps que nous, on observe que le la-
rynx descend et monte, ce qui correspond aux nouvelles reprises
que doit faire le malade. Au contraire, l'Homme normal maintient
le larynx immobile en haut pendant les 20 secondes que dure la
prononciation, et l’organe redescend seulement quand le sujet
cesse de dire a. ù
(x) Quand le malade écrit au début de la maladie, il prétendait qu'il ne
pouvait pas du tout écrire —, les ovales des grandes lettres surtout sont rem-
placés par de petites lignes droites, si bien que les ovales sont représentés par
des polygônes.
RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (22}
[1
Qt
tÙ
SUR L'APHASIE MOTRICE,
par Noica.
Un aphasique moteur a oublié tous les mots qu'il à appris —
mémoire d'évocation des mots — c’est-à-dire qu'il ne se rappelle
pas, par exemple, les noms des objets qu'il voit ; il a oublié aussi
le mécanisme nécessaire pour articuler ces mots — mémoire de
prononciation. Mais il a gardé la mémoire des connaissances ac-
quises, par exemple, des caractères des objets qui servent à les
reconnaître. La preuve, c’est qu'il reconnaît l’objet qu'il a devant
lui, un crayon, mais il ne trouve pas son nom, et, par consé-
quent, il ne sait pas non plus comment le prononcer. Lorsque nous
lui disons comment s'appelle cet objet, il nous approuve d'un
geste et il n'accepte pas que nous le trompions en lui indiquant
un autre nom. Rae
Le malade nous approuve, dis-je, si nous lui avons donné le
vrai nom de l’objet, mais lui-même ne peul pas le prononcer. Il
lui faut apprendre à le prononcer et, après beaucoup d’exercices,
lorsque nous lui disons que l’objet s'appelle crayon, non seule-
ment il nous approuve, mais il répète le mot'après nous. À partir
de ce moment, pour ce mot, il n’est plus un aphasique moteur pro-
prement dit, mais seulement un amnésique verbal. Pour que ceüe
mémoire d'évocation du mot lui revienne, c’est-à-dire qu'à la vue
de l’objet, il puisse spontanément se rappeler son nom, pour
pouvoir le prononcer immédiatement après, il faut qu'il s'exerce
encore davantage, en répétant après nous le mot crayon, ou
même tout seul, en se contrôlant par l'ouie.
La mémoire d'évocation du nom est celle qui revient avec le
plus de difficulté, comme aussi c'est celle qu'on perd le plus
facilement. D'ailleurs, cela arrive couramment, même aux per-
sonnes bien portantes, surtout à partir d'un certain âge, de ren-
contrer une connaissance, et de ne pas pouvoir se rappeler immé-
diatement son nom. Si quelqu'un vient nous le dire, nous l’ap-
prouvons tout de suite, et le répétons après lui, mais, si on ne
nous dit pas le vrai nom, nous ne l’acceptons pas. Pour ce mot
oublié nous sommes un amnésique verbal, mais non pas un apha-
sique moteur, car, il suffit que quelqu'un nous rappelle ce nom,
re que nous le prononcions tout de suite. Le caractère de
l’aphasie motrice est la perte de la mémoire de prononciation,
mais non pas la perte de la mémoire des noms.
[l ne faut pas nous imaginer qu'un aphasique moteur, qui a
1) Sur les mouvements associés des doigts, sur l’aphasie motrice, sur a
paralysie pseudo-bulbaire, Revue neurologique, 1921 (sous presse).
(25) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 et 28 sum 553
oublié tous les mots, est comme un enfant qui ne sait pas encore
parler, ou bien comme une personne qui veut apprendre une lan-
gue étrangère, car, à la suite de la peïte de la substance cérébrale
qui l’a rendu aphasique, il ne peut plus apprendre avec facilité,
comme autrefois, le jeu des muscles correspondant à la pronon-
ciation des mots et, surtout, il ne peut plus retenir les mots qu'il
vient d'apprendre de nouveau à articuler.
Analysons le phénomène de plus près encore. Invitons le ma-
lade à tirer la langue, et à la maintenir au dehors immobile. Nous
remarquerons qu'il ne peut le faire, car sans cesse la pointe de
la langue fait des mouvements de va et vient désordonnés. Invi-
tons le malade à ouvrir la bouche, la langue gardée en dedans, et
demandons-lui de dire a; on voit que la langue fait de légers
mouvements d'antépulsion et de rétropulsion sans quitter la
bouche et on aperçoit le fond de la gorge, avec sa voute palatine
qui s’agite en désordre. Si nous désirons que le phénomène soit
plus évident encore, regardons le fond de la gorge, ou deman-
dons au malade d'ouvrir largement la bouche, et de faire une
inspiration aussi forte et aussi longue que possible. Si on main-
tient l’abaisse-langue dans la bouche, ou si le malade s’efforce
de prolonger son inspiration de tout à l'heure, les yeux devien-
nent rouges, la face prend une expression de souffrance, et il
demande de cesser l'expérience, de retirer l’abaisse-langue, car
il a envie de vomir. Il prétend qu'avant sa maladie, ce réflexe
n'était pas tellement exagéré. Au contraire, chez une personne
normale, aussi longtemps qu'elle prolonge la prononciation de la
voyelle a, ou qu’elle fait une inspiration forte et prolongée, ou
pendant que nous regardons le fond de sa gorge, la langue, la
voute palatine, la paroi du fond de la gorge, le larynx, etc.,
restent fixes, et, par conséquent, la voix est continue.
D'après tout ce que nous venons d'observer, il est probable que
ce qui rend la parole saccadée, interrompue, fatigante, c’est que
le malade quand il parle, ou qu'il chante, ne peut pas maintenir
les organes cités plus haut en état de fixité, et ceci, probablement,
à cause de la lésion du cervelet,.
ÂPHASIE SENSORIELLE,
par Norca.
Un aphasique sensoriel a perdu la mémoire des connaissances
acquises antérieurement, ce qui fait qu’en voyant un objet, ou
bien le nom de cet objet écrit, ou s’il l’entend prononcer devant
lui, tout cela ne lui rappelle aucune des connaissances qu'il avait
Biorocie. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 33
094 RÉUNION ROUMAÏNE DE BIOLOGIE (24)
de cet objet. Ainsi, il ne reconnaît pas les objets que nous met-
tons devant lui, par exemple un cadenas, un citron, un bouchon
de liège, etc. Ce qui prouvé qu'il ne les reconnaît pas, c’est qu'il
ne sait que faire du cadenas, il m'approuve quand je prends le
bouchon et fais sembiant de le battre sur un talon comme un
clou, il pèle le citron comme une orange, et le mange en:
tranches. Si je lui dis un mot, ou si je lui écris, il ne comprend
pas le nom prononcé — surdité verbale — et ii ne peut exécuter
un ordre écrit non plus — cécité verbale.
En plus de cette perte de mémoire, il est incapable de se rap-
peler le nom d'un objet, mêine lorsqu'il a appris de nouveau à
le connaître. Par exemple, il met un chapeau sur sa tête, ce qui
prouve qu'il le reconnaît, mais il ne sait pas comme il s ‘appelle,
Par conséquent, à côté de la perte de la mémoire des connais-
sances acquises (caractères des objets qui l'entourent, noms, écrits
ou verbaux qui les caractérisent), il a perdu la faculté de se rap-
peler spontanément leurs noms — amnésie verbale. C’est ainsi
qu’on peut s'expliquer pourquoi ce malade accepte que nous ap-
pelions un chapeau une Hirondelle ; un bouchon de liège, un
clou ; un Citron, une Orange, etc., car le nom d’un objet ne lui
rappelle plus les connaissances qu'il avait antérieurement de cet
objet. Il accepte, contrairement à ce qui arrive avec un aphasique
moteur, que nous le trompions ainsi que se laisserait tromper un
étranger qui ne connaît pas notre langue, et auquel on dirait
« Pomme de terre » au lieu de « bonjour ». En d'autres termes,
dans les cas d’aphasie sensorielle, comme aussi dans les cas
d’aphasie motrice, la mémoire de se rappeler le nom des objets est
perdue, mais ce qui fait la différence, c’est que, tandis que l’apha-
sique sensoriel a perdu la mémoire des connaissances acquises
dans l’enfance sur les objets qui l'entourent, chez l’aphasique mo-
teur, cette mémoire est gardée, et c’est la mémoire dans la pro-
nonciation des mots qui est perdue, comme dans l'exemple pré-
cédent, les noms des objets qui l'entourent.
De ces deux mémoires perdues de l’aphasie sensorielle, il est
certain que la première qui s’est développée chez nous pendant
l'enfance, c’est celle des connaissances sur les caractères des ob-
jets, et puis celle des noms des objets. Cela explique, conformé-
ment à la loi de Ribot, pourquoi la première mémoire qui revient,
quand. l’aphasique sensoriel est en voie d’amélioration, c’est la
mémoire des connaissances des caractères des objets. La preuve,
c'est que notre malade à reconnu un chapeau, parce qu’il l’a mis
sur sa tête, mais il ne se souvient pas du nom. C'est pour cela
qu'il acceptait que nous puissions appeler le chapeau Hirondelle,
car ce mot ne lui rappelle, en l’entendant, aucune des connais-
sances que nous avons sur cet Oiseau. Après que je lui ai eu
de te.
(25) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 ET 23 sum 555
w
répété plusieurs fois que cel objet s'appelait chapeau, il à fixé
ce mot dans sa mémoire, et ne s'est plus laissé tromper. Et tout
de même, pour ce mot, il était encore un amnésique verbal, car
si, quelques minutes après, je lui demandais comment s'appelait
cet objet, — chapeau, — iloubliait de nous dire son nom.
Pouvons-nous comparer l'aphasique sensoriel à un enfant, qui
n’a pas encore appris à connaître les objets qui l'entourent, ni
leurs noms ? Non, certainement. L’aphasique sensoriel, à cause
de la perte de substance cérébrale survenue du fait de la lésion, se
_ trouve inférieur à l'enfant, car il a perdu la force de la percep-
tion auditive et visuelle qu'il avait lorsqu'il était enfant, bien que
cette perception ne fut pas développée comme chez l'adulte.
Si, aujourd'hui, le malade dont l’état s'est amélioré, est capable
de répéter, après nous, le mot Hirondelle, il. dit cependant
« ceata » (brouillard) au lieu de « tara » (campagne), « pio-tomo-
tomsas » au lieu de « pyopneumothorax », « hidoctoran », au
lieu de « hydrothorax », « Kôsimberg » au lieu de « Kônigsberg »,
etc. [| commet ces fautes, parce que la substance cérébrale qui
doit percevoir le bruit harmonieux qui constitue un mot manque
el, par conséqueni, le bruit n'arrive pas à elle avec tous ses dé-
tails. Il arrive avec l’aphasique sensoriel ce qui se produit avec
chacun de nous, relativement, car nous-mêmes, si nous compa-
rons la perception de notre ouïe avec celle d'un musicien, nous
nous trouvons en état d’infériorité. En effet, si nous devions
écouter aujourd hui, en compagnie d’un musicien, un morceau
inédit, il est certain que nous ne saisirions pas toutes les nuances
et toutes les beautés de cette musique comme lui. Le même phé-
nomène se retrouve aussi dans la perception visuelle chez l’apha-
sique sensoriel. Il ne peut percevoir comme autrefois. Nous avons
vu comment il ne peut pas copier ce que nous écrivons ; par
exemple, j'écris soleil, et il lit et écrit, en s’étonnant, le mot
{ SiTU », Qui n'a aucun sens.
ACTION DE L’EXTRAIT PANCRÉATIQUE INJECTÉ DANS LE SANG,
CHEZ UN ANIMAL DIABÉTIQUE,
par PAULESCO.
L'extirpalion lotale du pancréas produit — en plus des troubles
digestifs — trois sortes d'effets, qui constituent les symptômes
capitaux du diabète : 1° Une augmentation de la proportion de la
glycose dans le sang (hyperglycémie) et son apparition dans
l'urine (glycosurie) ; 2° une augmentation de la proportion de
556 RÉURIGN ROUMAINE DE BIOLOGIE (26)
l'urée dans le sang et dans l'urine ; 3° une augmentation de la
proportion des corps acétoniques dans le sang et dans l'urine.
Nous examinerons successivement l'influence de l'injection
intraveineuse d'extrait pancréatique, sur les proportions de ces
trois substances, dans le sang et dans l'urine.
I. — Glycose. Si, chez un animal, diabétique par ablation du
pancréas, on injecte dans une veine jugulaire, un extrait pan-
créatique (1), on constate une diminution, ou même une suppres-
sion passagère, de l’hyperglycémie, qüi peut être remplacée par
l'hypoglycémie, et aussi une diminution ou même une suppres-
sion passagère de la glycosurie. L'expérience suivante, prise entre
plusieurs semblables, servira de preuve.
Expérience 1.
Sang Urine
2 : Glycose Glycose
Pancréasectomie Injection p. 1000 c.c., en gr. p. 1000 c.c., en gr.
Avant 0,70 0,00
Après Avant 1,90 70,00
» Immédiatement après 1,40 —
» Après 1/4 d'heure 1,0/ =
» Après 1 heure 0,26 0,00
Les mêmes effets, c’est-à-dire une diminution ou même une
suppression passagère de l’hyperglycémie et de la glvcosurie, s'ob-
servent aussi lorsqu'on injecte l'extrait pancréatique, non plus
dans une veine périphérique, mais dans une branche de Ia veine-
porte, par exemple : dans une veinule mésaraïque ou dans une
veinule splénique. Cela ntontre que le passage à travers le foie
n'entrave pas l’action de l'extrait pancréatique.
D'ailleurs, à l’état normal, e pancréas déverse son sang dans
la veine splénique et dans d’autres branches intestinales de la
veine porte.
Comme preuve, démontrant ce que nous yenons d'affirmer,
nous citons l’expérience 3 (voir plus loin).
Il. — Urée (2). Si, chéz un animal, diabétique par ablation du
pancréas, on injecte, dans une veine jugulaire, un extrait pan-
créatique, on constate une diminution considérable de l’urée san-
guine, ainsi que de l’urée urinaire. Comme preuves, nous ap-
portons les deux expériences suivantes.
(1) Les procédés mis en œuvre pour enlever complètement le pancréas et
pour obtenir un extrait pancréatique stérile, ainsi que les comptes rendus
détaillés des expériences, se trouvent décrits dans l’article : Paulesco. Recher-
ches sur le rôle du pancréas dans l'assimilation nutritive. Archives internatio-
nales-de physiologie, t. XVI, IV fase. (Liège). Voir aussi : Paulesco. Traité de
physiologie médicale, t. IT, p. 321, Vigot, éditeur.
(2) Le dosage de l’urée dans le sang et dans l’urine a été fait par le procédé
à l’hypobromite de soude,
(27) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 ET 23 Juin 997
Expérience 2.
Sang
D
Glycose Urée
Pancréasectomie Injection p. 1000 c.e., en gr.
Avant — 1,04 0,390
Après Avant 2,00 0,750
» Après 1 heure 1,74 0,650
» Après 14 heures 2,00 0,80
» Après 18 heures 2,70 D, 120
Expérience 3.
Sang Urine
+ Glycose Urée Urée Glycose
Pancréasectomie Injection p. 1000 c.c., en gr. p- 1000 c.c., en gr.
Avant 0,96 0,0 15,00 0,00
Après Avant 1,56 1,20 44,00 24,20
» Après 1 heure 0,90 0,99 14,00 0,00
» Après 2 heures 0,62 0,90 26,00 0,00
» Après 16 heures 1,48 1,20 49,00 abondante
» Après 48 heures 2,00 1,80 abondante
IIT. Corps acéloniques (1).
Si, chez un animal, diabétique par
ablation du pancréas, on injecte, dans une veine jugulaire, un
extrait pancréatique, on constate une diminution notable de l’acé-
tonémié, ainsi que de l’acétonurie. Comme preuves, nous appor-
tons les deux expériences suivantes.
Expérience 4.
æ
Sang :
CRE
Glycose Acélone
Pancréasectomie Injection p. 1000. c.c.. en gr.
Avant 0,88 ?
Après Avant 12 0,027
» Après 2 heures 0,32 0,016
» Après 54 heures 1,66 0,029
Expérience 5.
Sang
j Glycose Acétone
Pancréasectomie Injection » 1000 c.c.. en gr.
Avant o,5/ 0,004
Après Avant 1,80 0,039
» Après 2 heures 0,44 0,013
(1) Le dosage des corps acétoniques dans l’urine et dans le sang a
Urine
Acélone Glycose
p.1000. e.c., en gr.
0,008 0,00
0,019 18,70
0,012 14,40
0,033 6,60
Urine
Acétone Glycose
p. 1000 c.c., en gr.
0,027
0,055
0,00
55,55
été fait
suivant le procédé de Denigès. Chimie analytique, 1913, p. 1192.
588 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (28)
INFLUENCE DU LAPS DE TEMPS ÉCOULÉ
DEPUIS L'INJECTION INTRAVEINEUSE DE L'EXTRAIT PANCRÉATIQUE
CHEZ UN ANIMAL DIABÉTIQUE,
par PAULESCO.
L'effet de l'extrait pancréatique, sur la glycémie et la glycosurie
commence immédiatement après l'injection. (Voyez l'expérience r).
Il atteint son summum au bout de 2 heures, et se prolonge en-
viron 12 heures.
Comme preuves, nous apportons les deux expériencessuivantes :
Expérience 6.
Sang rime
Glycose Glycose
Pancréasectomie Injection p: 1000 c.c., en gr. p. 1000 c.c., en gr.
Avant 120 0,00
Après Avant 2,70 65.50
» Après 1 heure Lx 58 —
» Après 2 heures 1,04 HD]
» Après 24 heures 2,08 54,50
» Après 2» jours r,c0
» Après 3 jours 2,02 83,00
Expérience 3.
Sang Ürine
Glycose Glycose
Pañcréasectomic Injection p. 1000 ç.e , en gr. p. 1000 c.c., en gr.
Avant : 0,88 0,00
Après Avant 2,02 D:,00
» Après 1 heure 1,0/ 20,00
» Après 6 heures 1,40 1,15
» Après 8 heures 1,40 fic
» Après 24 heures 2,00 48,00
INFLUENCE DE LA QUANTITÉ DE PANCRÉAS
EMPLOYÉE POUR PRÉPARER L'EXTRAIT INJECTÉ DANS LE SANG
CHEZ UN ANIMAL DIABÉTIQUE,
par PAULESCO.
L'effet de l'extrait pancréatique, sur la glycémie et la glyco-
surie, varie avec la quantité de la glande employée pour le pré-
parer. Ainsi, avec un tiers du pancréas, on obtient une diminu-
lion peu sensible de l'hyperglycémie et de la glycosurie, tandis
qu'avec deux tiers de cette glande, la diminution est beaucoup
plus accentuée.
(29) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 Et 23 JuIN 55€
Comme preuve, nous apportons l'expérience suivante
Expérience 8.
Season G Te Gide
Pancréasectomie Quantité Temps” p. 1000 e.c. en gr. p. 1060 c. c. engr
Avant 0,40 0,00
Après - 2 a Avant 1,40 45,40
» o 1e Après 1 heure 1,04 —
» = = a Après 2 heures 1,10 55,40
_» = à Après 3 heures 1,12 —
» Æ 2 Avant 2,10 83,30
» = 2 ë Après 1 heure 1,66 —
» 5 S Après 2 heures 1,30 Â0,00
» A Ex Après 3 heures 1,12 15,20
» Avant 2,28 55,40
ACTION DE L'EXTRAIT PANCRÉATIQUE INJECTÉ DANS LE SANG
CHEZ UN ANIMAL NORMAL,
par PAurEsco.
Si, chez un Chien normal, c’est-à-dire qui n’est pas diabétique,
on injecte, dans une veine jugulaire, un extrait pancréatique, on
constate une diminution sensible de la glycémie, ainsi que de
l'urée sanguine et de l’urée urinaire.
Comme preuve, nous rapportons l’expérience suivante
Expérience 9
Sang Ô
ER D re Urine
HIGIycoscies Urée Urée
Injection p. 1000 c.c. en gr. p. 1000 c.c. en gr.
Avant o,A/ 0,65 Ar,00
Après 1 heure 0,28 0,25 —-
Après 2 heures 0,44 0,65 —
Après 3 heures 0,44 0,70 9.20
Après :4 heures 0,4 0,75 18,00
Après 4o heures —— —— 29,0
Après 48 heures — — {2,00
560 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (30)
a ———————_——_——— "+
ETAT DU TROPHOBLASTE D'UN OEUF HUMAIN
RETENU PENDANT PRÈS D'UN AN DANS L'UTÉRUS,
par Marrue Trancou-Raier.
On a publié des cas de rétention encore plus longue, jusqu'à
17 MOIS, mais, à ina connaissance, l'étude histologique détaillée
des pièces n’est pas faite. C’est pourquoi j'ai eru devoir faire con-
naître les résultats des recherches faites su; un matériel, obtenu
dans les conditions suivantes
Femme nullipare, de 21 ans, jouissant d’un état général excel-
lent, mariée depuis 3 ans, sans antécédents génitaux, ayant tou-
jours été normalement réglée ; vient me consulter à cause d’une
aménorhée datant d'environ 11 mois. Pendant les premières
semaines de cette période, des signes subjectifs de grossesse, qui
disparaissent complètement au cours du deuxième mois. Pourtant,
divers médecins, consultés par la malade, lui ont toujours trouvé
l’utérus gros comme au troisième mois de la grossesse. Je passe
sur les autres renseignements, plutôt intéressants au point de vue
clinique, et j'insiste sur le fait que l'utérus avait diminué de vo-
lume quand la malade se présente de nouveau, deux mois plus
tard. Alors, le diagnostic n'était plus douteux. Je prends les me-
sures thérapeutiques indiquées dans ce cas, à la suite desquelles
l’œuf retenu est expulsé.
C’est un corps allongé (8 em. sur 4 cm.), à surface bosselée par
de nombreux hématomes, qui, d’ailleurs, constituent la plus
grande partie du matériel (r) de la masse et lui donnent un vo-
lume tout à fait disproportionné par rapport à l’âge que l’em-
bryon devait avoir au moment de sa mort (survenue apparem-
ment au cours du deuxième mois de la grossesse).
À cause de ces hématomes, la cavité de l’œuf, sise vers le mi-
lieu de la pièce, est réduite aux dimensions de 12 x 10 x 20 mm.
Aucune trace d’embryon. Après fixation dans le formol-alcool,
j'ai examiné un très grand nombre de fragments de cette pièce
sur plus de 600 coupes faites, soit après congélation, soit après
inclusion dans la celloïdine. En dehors des détails histologiques,
j'ai recherché aussi, à l’aide des méthodes actuelles, les diverses
infiltrations ou dégénérescences. Voilà les constatations les plus
intéressantes que j'ai faites :
1° L'espace intervilleux est occupé, en grande partie, par du
sang coagulé présentant les divers dégrés d’altération qu'on
trouve dans les caillots anciens. De l’infiltration leucocytaire
1) Selon la terminologie adoptée par certains gynécologues, il s’agit d’une
môle hématomateuse.
(31) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 ET 23 Juin 561
5
s’observe seulement dans le voisinage immédiat de la caduque
qui envoie aussi quelques pointes, très rares, de tissu de granu-
lation. Mais, entre ces caillots, il y a beaucoup d'anfractuosités,
souvent très irrégulières, sans paroi propre, dans lesquelles se
trouve du sang très bien conservé. Il est incontestable que le
contenu de ces anfractuosités a circulé.
2° Les villosités immergées, ou plutôt incrustées, se sont trou-
vées dans des conditions d’existence bien inégales. C’est leur
tissu fonctionnel spécifique qui s’en est ressenti, leur revêtement
trophoblastique. Celui-ci ne persiste que dans le voisinage du
sang circulant. C'est le plus souvent une bande syncytiale, semée
d’un ou plusieurs rangs de noyaux ; en général, il n’y a pas de
cellules de Langhans. Parfois, le syncytium émet des appendices
claviformes. Assez souvent, nous le trouvons en prolifération
plus active, mais alors sa substance s’individualise en grandes
cellules, à cytoplasma bien coloré. Elles essaiment dans le réseau
fibrineux environnant, ou bien forment des groupes plus serrés,
englobant un nombre plus ou moins grand de villosités. Il y a
beaucoup de glycogène (Best), coexistant avec beaucoup de
graisse neutre (écarlate, bleu Nil) dans les éléments du tropho-
blaste. Mais dans la plupart des villosités, le revêtement épithélial
fait défaut. Nous en constatons, d’ailleurs, la dégénérescence pro-
gressive à mesure de son éloignement du sang circulant.
Le stroma des villosités ne contient nulle part de vaisseaux, ce
- qui n'est pas à surprendre, ces vaisseaux desservant non la villo-
sité, mais l'embryon. Le tissu conjonctif du stroma, plus ou
moins sclérosé, présente tous les degrés de transformation hya-
line, jusqu'à disparition complète de toute structure. Là, où des
cellules conjonctives allongées persistent, elles sont bourrées, à
la fois, de glycogène et de graisses neutres, tout comme le tro-
phoblaste, tandis que dans les masses de fibrine, il n’y a du gly-
cogène que dans quelques polynucléaires sortis de la caduque.
C'est comme une stagnation de matériaux qui auraient dû
s’écouler vers le corps de l'embryon.
ETUDE HISTOLOGIQUE DE LA MUOUEUSE UTÉRINE in situ
DANS UN CAS DE GROSSESSE TUBAIRE,
par MarrnE TRANGOU-RAINER.
Les documents de cette catégorie sont bien rares. Leur intérêt
est incontestable.
Au cours d'une intervention chirurgicale pour une grossesse
562 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (32)
tubaire gauche, accompagnée d'un hématosalpinx droit, rompue
au cours du troisième mois, je me suis trouvée dans la nécessité
d’extirper aussi l’utérus sur une hauteur d'environ 5 cm.
Cet organe, de consistance molle, d’un volume correspondant
à une grossesse d’à peu près deux mois, présentait pourtant une
cavité tout à fait réduite, presque virtuelle ; c'était exclusivement
à l’augmentation de sa masse qu'était due l’augmentation de son
volume. Après fixation dans l’alcool-formol à 8 p. 100, je note
les dimensions de ses couches constitutives : 9 mm. pour la mus-
culaire, 6 mm. pour la muqueuse ; dans cette dernière, on distin-
gue, à l'œil nu, la couche compacte (environ 2 mm.) de la cou-
che spongieuse (4 mm.).
L'examen histologique de cette muqueuse, après coloration à
l’hématoxyline-éosine et au Van Gieson, nous montre les faits
suivants :
1° En ce qui concerne le tissu épithélial, la surface de la cou-
che compacte est revêtue de cellules cubiques ou plates. Le même
aspect se retrouve dans les glandes, dans leurs segments qui tra-
versent perpendiculairement ou obliquement la compacte, tandis
que, dans la couche spongieuse, c’est l'aspect endothélial des
cellules qui prédomine. Pourtant, dans cette dernière couche,
nous trouvons un assez grand nombre de glandes (aspect de
Opitz-Gebhard) pénétrant parfois dans la couche musculaire.
Nous retrouvons aussi, dans la spongieuse, la direction parallèle
à la surface de la muqueuse de la plupart des glandes, comme
dans la grossesse utérine. Dans cette dernière, c’est par la com-
pression exercée sur la muqueuse par l’œuf, qu’on a voulu expli-
quer ce fait, qui, en retour, aurait prouvé la réalité de cette
compression. Mais, comme on voit, il n’en est rien. C’est une
autre explication qu'il faut chercher. Peut-être pourrait-on la
trouver dans le fait que les deux couches en présence, la mu-
queuse et la musculaire, ne gardent pas le même rythme dans
l'accroissement de leur surface. À titre de curiosité, notons la
présence dans les glandes de la spongieuse, sur des cellules iso-
lées ou sur de petits groupes de cellules, d’une belle garniture de
cils vibratiles, fait, paraît-il, non signalé jusqu’à ce jour dans la
caduque. Dans l’intérieur des glandes, nous trouvons çà et là des
cellules desquamées en voie de transformation hyaline, ou quel-
ques Jleucocytes.
2° Les cellules du stroma de la muqueuse ont subi la trans-
formation déciduale, très belle et très étendue dans la couche
compacte, mais irradiant aussi par places entre les glandes de
la spongieuse, jusqu’à proximité de la musculaire. Je passe sur
d’autres détails pour arriver au fait qui m’a semblé le plus inté-
ressant : la constitution de la zone de clivage de la muqueuse.
s
(33) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 ET 23 Jun 562
x
La mort de l'embryon, à la suite de la rupture tubaire, avait dé-
clenché le processus devant aboutir à l'expulsion de la caduque.
C'est pourquoi, nous trouvons, vers le milieu de la muqueuse,
en pleine spongieuse, une bande de nécrose totale et d'infiltra-
tion hémorragique du tissu, de grosseur inégale, de 0,25 à
0, mm., plus considérable sur la paroi antérieure. Cette bande
est le siège d’une infiltration très dense de leucocytes, presque
exclusivement polynucéléaires. À cause de cette infiltration mas-
sive, elle tranche, à tous les grossissements, d’une façon frap-
pante sur les éléments qui l'entourent. Il s’agit, évidemment,
d'une action chimiotactique bien localisée. Ailleurs, dans le stroma,
on ne trouve que les quelques labrocytes, leucocytes, plus rare-
ment des cellules plasmatiques décrites dans la muqueuse gravi-
dique. Vers la surface de la muqueuse, ils deviennent très rares.
Von Werth, examinant au microscope des caduques utérines éli-
minées, après l'interruption d’une grossesse tubaire, avait cons-
taté l’infiltration leucocytaire de la couche profonde de ces mem-
branes. Il en avait déduit que la zone de clivage tout entière devait
être le siège de cette infiltration, à laquelle il supposait, mais sans
tenter de le préciser, un rôle dans le décollement de la caduque.
Mes préparations démontrent, à ce que je crois, l'existence de
cette zone d'invasion par les globules blancs, qui agiraient, soit
chimiquement, en ajoutant au processus d’autolyse des tissus
morts l’action de leurs ferments digestifs, soit, aussi mécanique-
ment, en relâchant par le fait même de l’infiltration, la texture de
la zone de décollement. Et la caduque sera éliminée en fragments
plus ou moins grands, selon l'intensité et l’étendue de ce phé-
nomène.
4 2
par Ce MARINESCO.
L'apparition des maladies infectieuses pendant la grossesse
constitue un problème des plus intéressants, au point de vue de
la contamination ou de l’immunité de l'enfant et de la gravité
de ces maladies pour l'organisme maternel. On savait déjà que
la mortalité est particulièrement élevée lorsqu'une maladie in-
fectieuse, telle que la fièvre typhoïde, la variole, la rougeole, etc.,
atteint les Femmes grosses et que, d'autre part, le fœtus peut être
contaminé. Mais cette contamination, qui serait sous la dépen-
dance de la nature du virus et de l’état du placenta, n'est pas
constante. En ce qui concerne la transmission du virus maternel
au fœtus, Arloing et Cornevin ont montré, en 1882, pour la pre-
564 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (34)
mière fois, qu'une Bactérie (microbe du charbon symptomatique)
peut traverser le placenta et envahir le fœtus. La même constata-
tion a été faite par Strauss et Chamberland pour le choléra des
* Poules, par Lœffler pour la morve, par Krüner pour la sépticémie
du Lapin, par Jehne pour la tuberculose, par Albert Spitz pour la
fièvre récurrente, par Lebedeff pour l'érysipèle, ete. Dans un
travail paru le 1° janvier 1921, dans la Revue neurologique (à),
nous avons envisagé, en nous basant sur deux observations per-
sonnelles; le rapport de la grossesse avec l’encéphalite épidémi-
que. Comme dans ces observations d’encéphalite, caractérisées
surtout par des mouvements rythmiques dans les membres, la
grossesse n'a pas exercé d'influence défavorable sur l’état de la
mère et comme, d'autre part, les nouveau-nés n’ont pas présenté
de phénomènes relevant de l'encéphalite transmise par la mère,
nous avions pensé que le virus de l’encéphalite, restant fixé dans
le système nerveux de la mère, n'avait pas traversé le placenta
pour envahir l'organisme fœtal. Cr, des publications, qui ont
paru depuis lors, en France, telles que les communications de
Mercier, Andrieux et Bonnaud (2), Achard (3) et surtout le travail
récent de Ricardo Jorge (4), montrent que, conformément à ce
qui se passe pour d’autres maladies infectieuses, si, dans certains
cas, l'encéphalite évolue vers la guérison et la grossesse vers l’ac-
couchement normal et à terme (nos deux observations, de même
que celles de Neal et Schulze en font preuve), dans d’autres, au
contraire, l'infection se termine par la mort de la mère, sans être
précédée de la délivrance. À l’appui de cette constatation nous
apportons l’observation suivante : |
Obs. I. Malade âgée de 32 ans, enceinte depuis 5 mois, est
amenée, le 23 janvier, dans un état de torpeur, dans le service
de la Clinique. D'après les renseignements donnés par la famille
(car la malade parle à peine), nous apprenons que l'affection a
débuté le 12 janvier 1921, par la diplopie, des douleurs violentes
dans le bras gauche, des troubles digestifs et de l’insomnie qui
a continué pendant 3 nuits. Le 4° jour (16 janvier), la malade est
tombée dans un état de somnolence, duquel on ne la faisait sortir
qu'en lui posant des questions pressantes. Ensuite, on a remarqué
che elle des tremblements dans les membres, du délire ; la tempé-
(1) G. Marinesco. Contribution à l'étude des formes cliniques de l’encé-
phalite léthargique. Revue neurologique, n° 1, 1921.
(2) Mercier, Andrieux et Bonnaud. Transmission placentaire de l’encépha-
lite épidémique. Bull. de l’Acad. de méd., 3 mai 1921.
(3) Achard. Sur le passage du virus de l’encéphalite léthargique de Ja
mère au fœtus. Bull. de l’Acad. de méd., 7 mai 1921.
(4) BR. Jorge. L’encéphalite léthargique et la grossesse, Transmission de la
mère du fœtus. Paris médical, 4 juin 1927.
(35) BÉANCES pes 21 AVRIL, 19 mar, 9 ET 23 JUIN 569
rature était élevée (39°). Le premier jour, elle a été constipée et,
ensuite, elle a eu de l’incontinence d'urine et des matières. Exa-
minée le 24 janvier, nous constatons chez elle un état de som-
imeii profond. La figure est congestionnée, la paupière droite est
plus tombante que la gauche. De temps en temps, on constate
des mouvements irréguliers et rapides du côté des muscles de la
figure. Elle serre les lèvres, sourit, fait des mouvements de cli-
gnement. Les doigts sont animés de petits mouvements très fré-
quents. En dehors de ces tremblements, il existe également un
tremblement des membres inférieurs. Il y a, en outre, chez elle,
d’autres mouvements, consistant dans l'exécution par les mem-
bres supérieurs, de mouvements de préhension. Du côté des mem:
bres inférieurs, il y a des mouvements alternatifs de flexion et
d'extension des orteils, de la jambe et de la cuisse. Les pupilles
inégales (la gauche plus dilatée) réagissent lentement à la lumière,
tandis que le réflexe à l’accommodation est aboli. Les réflexes ro-
tuliens sont abolis ; les réflexes olécrâniens et achilléens sont di-
minués. Troubles sphinctériens sous formes d’incontinence. On
peut la tirer de son état de sommeil en lui parlant à voix forte,
mais elle ne répond que par des mots entrecoupés ; sa voix est
chuchotante et elle retombe de nouveau dans le sommeil. La
langue, sèche, est chargée. À l'examen du sang, on constate
5.500.000 globules rouges, 8.500 globules blancs, 88,5 p. 100 de
polynucléaires neutrophiles, 0,5 p. 100 d’éosinophiles, 5 p. 100
de monocytes et 6 p. 100 de lymphocytes.
Le 26 janvier, la malade se plaint de vertiges et de céphalée
et est incapable de se lever du lit et de rester debout. Pendant
la journée, ses membres sont agités de mouvements automatiques
et de tremblements. De temps en temps, lorsque la malade est
réveillée, elle a du délire, elle parle de son enfant, elle sourit
et elle retombe dans le sommeil. Après une légère amélioration,
phase pendant laquelle la malade répond avec quelque précision à
nos questions, l’état général empire, la température s'élève
(4o° C.), la respiration devient plus fréquente, le pouls bat au-
dessus de 120 et atteint 140. Il n'y a pas de contracture ni de
catatonie. Les mouvements automatiques et choréiques des
membres supérieurs, de même que les tremblements et les mou-
vements des membres inférieurs s’accusent. Le sommeil devient
plus profond, le pouls est de plus en plus faible. Le 3 février, la
malade ne répond plus à nos questions, l’abdomen est encore plus
ballonné. Il apparaît de l’œdème des jambes ; la température
s'élève à 42°,3 avant la mort.
La malade présenté les signes somatiques d’une grossesse ar-
rivée au cinquième mois, mais on ne constate pas de mouve-
566 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (36)
>»
ments actifs du fœtus et les battements du cœur fœtal sont imper-
ceptibles.
L'examen histologique des centres nerveux montre une véri-
table poliomyélite plus accusée dans la région cervicale où l’on
constate une infiltration considérable des veinules et des capil-
laires de la substance grise antérieure et aussi des veinules situées
près de cette substance. L'infiltration est constituée par des
lymphocytes, des mononucléaires, quelques cellules plasmatiques
et quelques macrophages remplis de différents débris de cel-
lules englobées. Dans la paroi des capillaires, on constate surtout
des cellules plasmatiques. La plupart des cellules nerveuses, en
dehors des lésions qu'on doit attribuer à l’hyperthermie, n’offrent
pas de lésions graves, mais les cellules satellites sont hypertro-
phiées et même multipliées. Cependant, on trouve, autour de
quelques cellules nerveuses, de véritables nodules qui ressem-
blent à ceux que nous avons décrits dans l’encéphalite mararique
et le typhus exanthématique. Les cellules nerveuses, qui se trou-
vent au centre de ces nodules, sont atrophiées, maïs elles ne
subissent pas un processus de neuronophagie. Les lésions inflam-
matoires de la substance grise ont leur maximum dans le renfle-
ment cervical et diminuent d'intensité à mesure qu'on descend,
ou que l'on monte vers le bulbe, [a protubérance et le pédoncule.
Néanmoins, il y a une forte infiltration au niveau de la substance
noire où beaucoup de cellules ont souffert du processus de cyto-
lyse, que nous avons décrit antérieurement. L'écorce cérébrale
est presque indemne de lésions.
Nous avons examiné également le système nerveux central du
fœtus, sans pouvoir déceler de lésions dans la moelle ; dans le
bulbe, il y a une forte dilatation des petits vaisseaux et même des
hémorragies capillaires, assez rares d'ailléurs. Dans la lumière
des vaisseaux, on remarque beaucoup de leucocytes. En dehors
des hémorragies visibles à l'œil nu, on trouve des lésions vascu-
laires d’ordre inflammatoires dans les ganglions de la base et
surtout dans l’écorce. Ajoutons, cependant, que ces lésions n’ont
pas l'intensité de celles que nous avons décelées dans le système
nerveux de la mère. Nous considérons ces lésions légères, mais
réelles, comme l'expression de l’action du virus ayant traversé le:
placenta.
Obs. II. La seconde observation concerne une Femme multi-
pare âgée de 31 ans; gravide depuis 7 mois, qui est amenée à
l'hôpital Brancovan dans un état de torpeur profonde, réagissant
difficilement aux questions qu'on lui pose ; elle répond lorsqu'on
Jui parle à haute voix ; sa parole est lente, mais les réponses sont
justes. Elle retombe vite dans son état de sommeil profond. Pen-
dant qu'elle est réveillée, on constate un ptosis double et du
(37) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 er 23 JuIN 567
strabisme divergent. Nous apprenons que la maladie a débuté
5 jours auparavant par de la céphalalgie violente, avec inappé-
tence et fièvre. Les muscles de la face et des membres sont
animés de secousses rapides et irrégulières, sans déplacement des
membres. La respiration est fréquente et bruyante. Les pupilles,
égales, réagissent à la lumière. Les réflexes rotuliens et achilléens
sont très diminués. [Il n'y a pas de raideur de la nuque, ni de
Kernig. La déglutition est difficile. Il y a incontinence d’urine. Le
pouls bat à 120 ; la température est de 39°. On perçoit le pouls
fœtal. Le volume de l'utérus dénote une grossesse au 7° mois. La
quantité de glucose dans le liquide céphalorachidien dépasse
3,10 p. 100 ; légère lymphocytose. La quantité d’urée dans le
sang est de 2,87 gr. p. 100. La réaction de Wassermann est néga-
tive dans le liquide céphalorachidien et dans le sang. La rate
et le foie ont un volume normal. Il n’y a pas de sucre dans l’urine,
mais une légère albuminurie. Comme l’état de stupeur se main-
tient et l’état général de la mère est grave, on pratique une césa-
rienne conservatrice sans recourir à l’anesthésie. On extrait un
fœtus asphyxié qui succombe après quelques inspirations. L’uté-
rus se rétracte complètement. La malade n’a perdu de sang ni
pendant, ni après l'opération. Après l'opération, la température
descend à 35°. Le lendemain de l'opération, l’état de la malade
s'aggrave de nouveau, le pouls est petit et très fréquent, la respi-
ration difficile, la température monte à 40°,2, la malade entre
dans le coma et succombe une semaine après le début de la
maladie.
Je dois à l’obligeance du D’ Bonachi les détails concernant
l'observation clinique de cette malade.
568 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (38)
SECTION DE CLUJ
SÉANCES DES 3 MARS ET 5 AVRIL 1921
Présidence de M. D. Calugareanu.
COLORATION VITALE DU BACGILLE DE LÔFFLER
PAR LE VIOLET DE MÉTHYLE,
par A. BoTez.
Le procédé habituel consiste à colorer entre lame et lamelle ;
j emploie le violet de méthyle 5 B comme colorant vital du
Bacille de Lôeffler de la manière suivante : On émulsionne du
Bacille de Lôffler dans un tube contenant quelques c.c. de sérum
physiologique, puis on y introduit une anse de solution alcooli-
que saturée de violet de méthyle 5 B, de façon à obtenir une
teinte violet-lilas. On laisse sédimenter les Bacilles de Lôffler en
suspension, on décante et on fait des préparations entre lame et
lamelle. Ce procédé m'a permis d'obtenir une coloration admi-
rable des corps bacillaires et en même temps d'observer la colo-
ration bien plus intense des corpuscules métachromatiques, qui
fait contraste.
De nombreux essais ont montré que le procédé donne des résul-
tats sûrs et constants. Une variante consiste à introduire le colo-
rant dans une culture de Bacille de Lôffler en bouillon. Les
résultats sont les mêmes.
Comme on n’a besoin ni d’une culture jeune ni d’une culture
sur sérum coagulé, on peut obtenir, par ce procédé de coloration
simple, les résultats obtenus généralement par des moyens assez
compliqués.
Je poursuis mes recherches en ce qui concerne la coloration
vitale par le violet de méthyle, d’abord des Bacilles pseudo-
diphtériques, puis des autres Bactéries. Les résultats de ces essais
seront communiqués ultérieurement. .
(Institut d'hygiène de la Faculté de médecine).
(39) SÉANCES DES 9 MARS ET D AVRIL 56$
RECHERCHES D'HÉMATOLOGIE EXPÉRIMENTALE CHEZ L'HOMME,
par Juzes HATziEGAN et JEAN Goïa.
Les recherches d'hématologie expérimentale de Normet, sur
les animaux, semblaient bien devoir provoquer de vives et lon-
gues discussions dans le monde scientifique médical. Or, jusqu'à
présent, à notre connaissance, aucune communication n'est
venue confirmer ou infirmer les conclusions si hardies du savant
français. C’est précisément ce fait, joint à la circonstance parti-
culière que, dans notre service, se trouvent toujours des leucé-
miques, offrant des matériaux d'examen très propices et intéres-
sant, qui nous a amenés à reprendre ces expériences sur
l'Homme. Ne
Dans nos recherches, nous nous sommes servi d'un procédé
extrèmement simple. Avec une seringue de 10 c.c., dans laquelle
on avait mis au préalable 1,5 c.c. d’une solution de citrate de
soude à 10 p. 100, on extrait 8,5 c.c. de sang de la veine cubitale.
Le sang ainsi obtenu est mis dans un ballon qu'on place à
l'étuve. De 15 minutes en 15 minutes, on suit les modifications
par des préparations colorées d’après la méthode de Pappenheim.
En analysant ces préparations, nous avons constaté que les modi-
fications les plus accusées sont celles que présentent les polynu-
cléaires neutrophiles.
Dans la première phase, c'est-à-dire pendant les 4-6 premières
heures, on remarque une hétéroplasie assez accentuée : le cyto-
plasme, d’abord neutrophile, devient de plus en plus oxyphile,
jusqu'à ce que, vers la 12° heure, il présente à peu près la couleur
oxyphile des globules rouges. En même temps, apparaissent des
phénomènes de pycenose. Le noyau se fragmente en plusieurs
seoments de grosseurs différentes, mais ayant chacun une forme
arrondie. Quelques-uns de ces fragments gravitent vers la péri-
phérie de la cellule, tandis que, dans le corps même de celle-ci,
l'un d’eux se maintient, plus compact. Parallèlement, il se pro-
duit aussi un phénomène d’homoplasie, manifesté par la dimi-
nution du volume des cellules neutrophiles ainsi modifiées, Ce
processus s’accentue progressivement avec le temps, de sorte que,
aux approches des 20° et 23° heures, les neutrophiles présentent
les dimensions des globules rouges. À ce moment, la presque
totalité des polynucléaires se trouvent transformés en globules
rouges à noyau. Cà et là, on rencontre encore quelques formes
à évolution retardée, avec un noyau au centre et un autre à la
périphérie, sur le point de s’éliminer ; ou bien, on trouve à peine
un tout petit résidu du noyau périphérique, ayant l'aspect d'un
corpuscule de Jolly.
Brorocie. CoMpTEs RENDUS. — 1921. T. LXXXWV. 39
570 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (40)
à
Dans les préparations faites de la 48° à la 50° heure, on ne
trouve plus que des globules rouges sans noyaux.
Nous avons eu l'occasion de suivre ces phénomènes dans trois
cas de leucose et deux fois sur du sang normal.
À l'objection quon qu'on pourrait faire que des processus
analogues ont été décrits par d'autres auteurs, tels que Arneld et
Kiemensievicz, et considérés par Weidenreich comme des phéno-
mènes de dégénérescence, nous opposons ce fait que, dans nos
préparations, la coloration du cytoplasme, loin de s’affaiblir de
plus en plus, devient au contraire plus intense. Il faut également
remarquer qu'aucune forme de dégénérescence, telle ‘que la
vacuolisation des noyaux, n'a été observée.
Contre un processus de dégénérescence et en faveur d’un “phé-
_nomène régénérateur, militent, du reste, la présence des corpus-
cules de Jolly et le mode d'élimination du noyau par expulsion,
come on l’a décrit pour les normoblastes. Toutefois, nous tenons
pour prématuré de décider si cette transformation est de nature
physiologique ou pathologique. Mais, le fait que les normoblastes
peuvent provenir des oxyphiles et mème des polynueléaires neu-
trophiles semble être confirmé par certaines données cliniques,
comme l'absence des normoblastes dans les érythrémies et leur
présence dans les anémies à leucocytose neutrophile, ainsi que
dans les leucoses.
Pour ce qui est du mécanisme intime de cette transformation,
nous croyons qu'il est en rapport avec certaines modifications,
encore ignorées, qui surviennent dans le plasma sanguin. La
diminution de la coagulabilité du sang y joue, à coup sùr, un rôle
important. À l'appui de cette hypothèse, nous pourrions rappeler
la présence des globules rouges à noyau dans le choc anaphylac-
tique, ou dans la cerise hémoclasique où la coagulabitité, entre
autres modifications du plasma, se trouve diminuée.
Nous tenons à signaler, pour conclure, que, parallèlement à
ces recherches touchant, pour le moment, aux cellules neutro-
philes seules, d’autres recherches sont en cours, concernant
l’analyse des cellules de nature Iymphoïde, dont nous eroyons
que peuvent dériver des normoblastes à caractère basophile.
(Clinique médicale de l’Université).
(41) SÉANCES DES 3 MARS ET D AVRIL 071
SUR L'ÉOSINOPHILIE LOCALE DANS LES AFFECTIONS OCULAIRES,
par D. Mrcxar.
Nes connaissances sur la cytologie des liquides intraoculaires
et des sécrétions oculaires dans diverses affections de l'œil sont
à peine ébauchées.
On sait qu'il existe une forte éosinophilie dans la sécrétion
conjonctivale du catarrhe printannière, différant en cela de celle
du trachome, caractérisée surtout par l'abondance des cellules
plasmatiques. On a fait même de cette constatation un élément
capital du diagnostic différentiel de ces deux maladies, souvent
confondues dans la pratique.
Depuis quelque temps, je poursuis des recherches systémati-
ques sur la sécrétion conjonctivale des diverses conjonctivites,
en vue d'établir une formule leucocytaire pour chaque lésion in-
flammatoire spécifique de la conjonctive. Mes observations ont
porté sur la sécrétion conjonctivale telle qu'elle se présente dans
le sac conjonctival, non seulement avant tout traitement, mais
aussi à différents moments, à partir de l'administration d’un irri-
tant local, comme le nitrate d'argent ; la riche infiltration leuco-
cytaire, qui se trouve dans les mailles du derme conjonctival,
s’est ainsi trouvée mobilisée à la surface. Mes recherches ont été
surtout dirigées du côté de la conjonctivite qu’on appelle phlycté-
nulaire, lymphatique ou même folliculaire, affection d’un dia-
gnostic difficile au début, surtout avec le trachome. J’ai toujours
trouvé dans ces conjonctivites une éosinophilie marquée dans la
sécrétion conjonctivale, tout comme dans le catarrhe printanier ;
cette éosinophilie devient même exubérante après l’irritation con-
jonctivale par le nitrate d’argent. Elle peut servir à établir un
diagnostic différentiel avec le trachome, dans les cas douteux
au début. à
D'autre part, des recherches sur les yeux avec plaies perfo-
rantes récentes et sur ceux énucléés pour leurs lésions inflam-
matoires chroniques, m'ont amené à les diviser en deux caté-
gories, au point de vue cytologique
Chez les uns, on observe, d’une part, des foyers infiamma-
toires à grands mononucléaires et à nombreux lymphocytes, loca-
lisés surtout: dans la rétine et la papille du nerf optique ; d'autre
part, une inflammation diffuse à polynucléaires Duo
fe panophtalmique).
° Chez les autres, on trouve la même infiltration mononu-
EL . et Iymphocytaire, mais à siège surtout cyclo-choroïdien. De
plus, dans les yeux de cette catégorie, j'ai rencontré une très
riche infiltration à éosinophiles, surtout dans les couches ex-
RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (42)
:
tÙ
teines de la chorcide et des corps ciliaires, et, particulièrement
dans toute l'étendue du tissu suprachoroïdien.
Comme l'éosinophilie est actuellement considérée comme l’ex-
pression cytologique des maladies à caractère anaphylactique, il
semble qu'il faille admettre une origine anaphylactique pour les
affections oculaires étudiées ci-dessus. Je suis d'autant plus enclin
à voir dans là conjonctivite IJmphatique (phlycténulaire, folli-
culaire), une affection anaphylactique, que la clinique nous mon-
tre, tous les jours, l'étroite fiaison existant entre la tuberculose:
organique et la conjonctivite lymphatique, et que, jusqu'à pré-
sent, on n'a pu démontrer l'existence du Bacille tuberculeux dans
cette conjonctivite. La conjonctive se trouverait ainsi dans un
état de sensibilité tuberculeuse, qui déterminerait la conjonctivite
lymphatique à l’occasion d'un nouvel apport de Bacilles au niveau
de la conjonctive, soit par voie exogène, soit par voie endogène.
Quant à l’ophtalmie sympathique,, on a déjà émis l'opinion
qu'elle pourrait être aussi d'origine anaphylactique et que le
pigment choroïdien, mobilisé par le traumatisme ou par les phé-.
nomènes inflammatoires consécutifs, pourrait jouer le rôle d’un
antigène anaphylactisant.
(Laboratoire de la clinique ophialmologique).
GIGANTOCYTOSE CÉRÉBRALE SÉNILE,
par JEAN Mix.
Dans le cerveau d'une Femme morte centenaire, nous avons
trouvé dans diverses régions (2° frontale, corne d’Ammon), des
cellules géantes atteignant ou dépassant même le volume des
cellules de Betz et s'imposant à l'œil par leur volume, mème dans
le champ d’un objectif faible. Imprégnées d’après la méthode de
Bielschowskvy, ces cellules se sont montrées très argentophiles;
tandis que leurs congénères sont d'un brun plus ou moins clair,
elles sont tout à fait noires, c'est-à-dire que leur protoplasme
a subi une transformation relativement récente, ayant modifié
leur imprégnabilité dans le même sens que dans les végétations
neurofibrillaires axonales récentes. Dans le protoplasme de ces
cellules géantes, on ne peut reconnaître, même à un fort grossis-
sement, la moindre fibrillation ; le corps de la cellule est impré-
gné partout uniformément et a l'aspect d'un bloc contenant une
vacuole taillée à son intérieur pour loger le noyau. Nous avons
lrouvé aussi des formes de passage, moins hypertrophiées, à
l'intérieur desquelles on peut voir des cordons neurofibrillaires.
Les prolongements de ces cellules se présentent aussi avec des
Séar Dis “ n :à
(43) SÉANCES DES 3 MARS ET D AVRIL Di
caractères particuliers et différents des autres dendrites cellulaires.
Ils sont beucoup plus nombreux que d'habitude, mais, par com-
pensation, d'épaisseur plus réduite. Presque tous ont l'aspect de
petits cordons, qui se détachent du corps cellulaire et gardent
un calibre uniforme jusqu'au niveau de leur ramification. Celle-ci
commence à une assez grande distance du corps cellulaire et se
fait par dichotomie. À l'intérieur de quelques-uns, on peut dis-
tinguer une fibrillation. Ils peuvent être suivis sur une grande
étendue à cause de leur forte imprégnation et on voit, par en-
droits, de ces prolongements très longs et très noirs, qui doivent
provenir de cellules géantes semblables, non intéressées par la
coupe.
D'autres dendrites ne s’éloignent pas beaucoup de ia cellule qui
leur à donné naissance, mais décrivent diverses flexuoôsités à la
surface et au voisinage de celle-ci, ce qui lui donne un curieux
aspect fenestré. Parfois, les prolongements sont en si grand
nombre que la cellule semble entourée d'un plexus péricellulaire,
irrégulier, composé de fibres s’entrecroisant en toutes directions,
qui peuvent se localiser sur une portion limitée du corps cellu-
laire. On pourrait croire à un plexus constitué par des ramifi-
cations terminales venues d'ailleurs, si l’origine d'au moins quel-
ques-unes de ces fibres n'était pas visible sur le corps cellulaire
hypertrophié. On peut très bien distinguer parfois l’axone de la
cellule, qui est aussi fortement imprégné et conserve son aspect
particulier.
Le tissu cérébral voisin ne présente aucune réaction spéciale
vasculaire ou névroglique (inéthode de Cajal au chlorure d’or)
dans les régions où se trouvent ces cellules.
Les formations décrites ci-dessus ressemblent à s'y méprendre
aux cellules décrites par divers auteurs et surtout par Biel-
schowsky et Gallus dans la sclérose tubéreuse du cerveau. Ce.
nest pas seulement par leur volume, mais aussi par tous les carac-
tères de leurs prolongements que les deux sortes de cellules sé
juxtaposent. Cette analogie morphologique complète démontre,
à notre avis, que le mécanisme de production de ces cellules,
trouvées dans des cas si différents (sénilité et sclérose tubéreuse),
est le même, ainsi que leur signification anatomo-physiologique.
L'apparition de ces cellules géantes est un des phénomènes his-
tologiques caractérisant la sénilité et elles sont comparables à ce
-qu'a décrit Lafora dans le cerveau sénile. Cet auteur a trouvé
dans la corne d’Ammon d'un Chien très âgé, des végétations
neurofibrillaires assez importantes à l’extrémité de quelques den-
drites et il signale ces faits comme une néoformation de prolon-
gements du côté des rameaux protoplasmiques de la cellule ner-
D14 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (44) -
veuse, due à un processus progressif d'ordre irritatif ou
régénératif.
Notre gigantocytose est une manifestation encore plus expres-
sive de ce même processus dans la sénilité, les cellules étant
elles-mêmes hypertrophiées et ayant produit. aussi des prolonge-
ments nouveaux. À ce dernier point de vue, elles se rapprochent
des ceilules fenestrées avec des prolongements nombreux et
manifestement de nouvelle formation que Cajal a décrites dans
les ganglions spinaux séniles. in
Dans ie même cas, nous avons trouvé quelques plaques séniles
et la lésion d'Alzheimer dans quelques cellules de la corne
d’Ammon. Les plaques séniles présentaient un-degré d'évolution
très avancé. Lafora croit que ces néoformations dendritiques sont
produites de la mème manière que les plaques séniles, c’est-à-
dire par une substance provenant du métabolisme cellulaire, qui,
éliminée de la cellule, produit des phénomènes d'’irritation néo-
formative. D'après ce que nous voyons ici, il est possible que
cette substance, si elle existe, puisse causer une irrilation endo-
gène de la cellule nerveuse elle-même.
(Clinique neurologique).
SUR LA PRÉSENCE DES FIBRES MUSCULAIRES ATŸPIQUES DANS LA
MUSCULATURE DE LA QUEUE DES TÉTARDS DE BATRACGIENS ANOURES
ET DANS LES MYOPATHIES PRIMITIVES PSEUDO-HYPERTROPHIQUES,
par I.-A. ScRIBAN.
L'étude comparée de la musculature striée de la queue des
Batraciens Anoures pendant la métamorphose et de celle de la
muscufature des myopathiques, nous offre une série de caractères
communs expliquant l’origine embryonnaire des myopathies.
1° Ces deux atrophies musculaires sont primitives. Le processus
cytologique, par lequel se détruit la musculature caudale des
Batraciens Anoures (Rana lemporaria et Bombinalor pachypus)
en métamorphose, est identique à celui qu'on observe dans les
myopathies.
2° Il y a inégalité de calibre des fibres musculaires ; des fibres
naines entourent de grandes fibres hypertrophiques (fig. x).
3° Ces fibres naines proviennent du clivage longitudinal des
fibres hypertrophiques.
k° Les noyaux des fibres musculaires se multiplient d’une
façon exagérée, se disposant en files de 20.
D° Dans les deux cas, on voit des fibres aberrantes atypiques.
515
(45) _ SÉANCES DES 3 MARS ET DO AVRIL
Chez le Bombinator, nous observons des fibres musculaires fusi-
formes plus courtes que d'autres provenant du même myomère ;
elles sont pourvues d’un seul noyau médian vésiculeux, à contour
lécèrement lobé (fig. 2). Leurs myofibrilles sont homogènes,
complètement dépourvues de disques clairs et obscurs ; certaines
d’entre elles sont disposées concentriquement au noyau, d’autres
selon l’axe longitudinal de la fibre s’entrecroisent entre elles.
De pareilles fibres atypiques ont été entrevues par Bataillon, dans
son travail sur la destruction de la musculature de la queue des
Têtards de Batraciens (Alytes et Rana), mais l'interprétation de-
a
PDP es À
:
LÉ
Ge #
F
Ë a
- ”
Î 3
L #5
F à
2 :
fe
F
ne ë
pos #4
î
> 1
RE
a ”
é:
* è
Se cr
à. ÿ
LS
Be 1 — À, Bombinator pachypus : groupe de fibres musculaires-avant la :
métamorphose ; B, Rana esculenta : une fibre hypertrophique entourée de
fibres naines (Zenker formolé, hém. ferr., vert lumière ; oc. 4, obj. 3, Leitz).
cet auteur diffère totalement de la nôtre en ce qui concerne
l’origine de ces fibres musculaires. Des fibres musculaires atypi-
ques identiques existent dans les myopathies primitives (1) et
j ai montré ailleurs que cette structure intéressante est d’origine
embryonnaire. En effet, les fibrilles du système périphérique ne
sont pas annulaires, mais spiralées ; les membranes Z du système
des fibrilles spiralées sont intactes et solidement fixées selon des:
directions radiales au sarcolemme ; les noyaux périphériques du
système spiral sont transversaux. Il existe des noyaux axiaux
dans ces fibres, ce qui est encore un caractère embryonnaire.
Récemment, Doms (2) a produit expérimentalement de pareilles .
(x) C. Bacaloglu et I. A. Scriban. Bulletin de la sect. scient. de l’Acad.
roum., 1915 ; C. R. de la Soc. de biol., 1916.
(2) Doms Herbert. 4Uber den Einfluss der Temperatur auf dem Wachstum :
und Differenzierung des Organe während der Entwicklung von Rana esculenta..
Arch. f. mikrosk. Anat., t. LXXXVII, 1916.
OK
1
(en
RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE : (46)
fibres atypiques dans la musculature des Têtards, en exposant
l'œuf-de Grenouille, immédiatement après la fécondation, pen-
dant quelques heures, à une température supérieure de 10° à la
température normale de l'animal. Il a observé ainsi des fibres
musculaires atypiques identiques à celles que nous avons décrites
dans les myopathies (fig. 4). La chaleur, facteur déterminant
Fic. 2. — bombinaior pachypus. Fibre atypique : n, noyau ; f c, myofi-
brilles circulaires ; f L, myofibrilles longitudinales, et f {, coupées en travers.
(oc. 1, imm. hom. ; 1/12).
l'apparition de ces fibres atypiques, à agi sur l'œuf bien anité-
rieurement à l'apparition du mésoderme. Il s'ensuit donc que le
facteur chaleur a agi sur les particules représentatives contenues.
dans l’œuf, et, ainsi, indirectement, sur les fibres musculaires, .
où se sont plus tard séparés ces déterminants altérés. C’est de
la même manière que j'explique la genèse des fibres musculaires
aberrantes atypiques des myopathies, essentiellement familiales et
héréditaires. Des facteurs primaires, d'ordre toxique, toxi-infec-
tieux ou encore des hormones de glandes endocrines agissent, ici
encore, directement, en modifiant la structure des particules
représentatives de l'œil. L'hérédité intervient ensuite comme fac-
teur secondaire, qui fixe et transmet aux générations futures le
caractère atrophique de la musculature. [var Thulin (G) a décrit,
dans une certaine portion des muscles oculaires de l'Homme et du
Singe, des fibres musculaires atypiques riches en sarcoplasme et
(1) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXVI, 1914, p. 49o.
CN) SÉANCES DES 3 MARS ET D AVRIL DH
analogues à celles décrites dans les myopathies. Cette portion du
muscle, formée par des fibres à caractères embryonnaires, est
aussi caractérisée par une grande richesse en fibres nerveuses, ce
FiG. 3. — A, myopathie primitive : fibre musculaire aberrante atypique : n,
noyau du système spiralé ; f m s, f m l, myofibrilles longitudinales axiales.
‘(oc. 1., obj. b). ; B, fibre atypique, d’après Doms.
qui a fait dire à l’auteur que « les muscles oculaires constitue-
raient une espèce d’organe nerveux sensible, à fonction encore
inconnue ». Contre cette opinion plaide le fait que de pareilles
fibres atypiques se trouvent seulement dans des organes muscu-
578 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (48)
laires en voie d’atrophie, cellules myoïdes du thymus, tumeurs
musculaires à caractère embryonnaire (rhabdomyomes), dans la
musculature de la queue du Têtard et dans les myopathies. En
m'appuyant sur ces faits, j'estime que les fibres des muscles mo-
teurs oculaires doivent être en voie d'atrophie. D'autre part, leur
présence peut donner une indication sur l’origine du strabisme,
qui pourrait n'être qu'une myopathie primitive localisée aux
muscles moteurs oculaires.
6° Nous observons dans la queue du Têtard une phagocytose
active des fibres musculaires par les nombreux macrophages d’ori-
gine sanguine ; il en est de même dans les myopathies primitives.
7° On observe encore, dans les deux cas, une hypertrophie du
sarcoplasme dans lequel apparait la dégénérescence vacuolaire
décrite antérieurement par Mercier, de même:qu'une dégénéres-
cence vacuolaire du cytoplasme périnucléaire, qui apparaît sous
la forme d’un halo.
8° Au fur et à mesure que le tissu musculaire disparaît, il se
forme un tissu conjonctif de substitution.
9° Parallèlement à l’atrophie des fibres musculaires caudales,
on observe une tendance à la régénération de la musculature par
l'apparition de nombreuses fibres musculaires jeunes ; c'est ce
qu'on voit également dans les myopathies.
10° Enfin, le dernier caractère commun aux atrophies myopa-
thiques et métamorphiques est l’atrophie longitudinale des fibres
musculaires, analogue à celle décrite par W. Roth, et produite
par la dégénérescence collagène des extrémités d'insertion des
myofibrilles sur les myocomes. Il en résulte un raccourcissement
des fibres musculaires et l'apparition aux extrémités du myomère
d'un paquet de fibrilles collagènes considérées par one
comme des tendons normaux.
(Institut zoologique de l'Université).
1
19
(49) SÉANCES DES 3 MARS ET D AVRIL
MÉTAPLASIE MÉDULLAIRE DANS LE TISSU CELLULAIRE PÉRICANCÉREUX,
par Tiru Vasiriu.
Dans la myélose, et surtout dans la myélose chronique, on
trouve, quand on la cherche minutieusement, une métaplasie
_médullaire, non seulement dans les ganglions et les follicules
clos, mais aussi dans le tissu conjonctif sous-cutané, dans le péri-
toine, dans le mésentère. Des faits semblables n'ont jamais été
constatés dans les tumeurs métastatiques de la moelle osseuse,
affection beaucoup moins étudiée, quoique sa rareté ne soit pas
en cause. J'ai eu, dans ces dernières années, l’occasion d’en
étudier plusieurs cas (1) et l’un d’eux est particulièrement inté-
ressant par les déductions qui en découlent.
Il s’agit d’un cancer du rectum, chez une jeune Femme, avec
métastases dans le foie, le mésentère, autour du rectum et dans
les os du carpe, de la moelle osseuse des os longs, comme le
tibia, le fémur, etc. Les métastases dans la moelle avaient exacte-
ment la même structure histologique que la tumeur du rectum
et du foie : cordons cellulaires cubiques, irréguliers. Dans le
bassin, se trouvait une masse assez friable, presque gélatineuse,
qui recouvrait les parois et surtout le coccyx, où elle avait une
couleur rougeâtre, ressemblant à celle d’une moelle osseuse régé-
nérée. Nous n'avons pas pensé à une métaplasie médullaire si
forte au moment de l’autopsie, et nous avions cru à une tumeur
de même nature que celle qui entourait le rectum. Mais, à
l'examen microscopique, je fus frappé par le peu de tissu can-
céreux se trouvant dans ces masses et par la présence de cellules
médullaires, surtout de normoblastes, et de myélocytes. Pour plus
de certitude, j'ai pratiqué la réaction de synthèse par le bleu
d’indophénol (réaction de Schultze) et j'ai pu me convaincre
qu'il n'y avait presque exclusivement que des cellules à oxydases.
On doit donc bien considérer cette affection comme une myé-
lose aleucémique ou subleucémique et la faire rentrer dans la
classe des myéloses. La métaplasie poussée à un tel degré, en
dehors des organes hématopoïétiques, fait penser à une destruc-
tion de la moeile osseuse et à la nécessité de son remplacement.
(Institut d'anatomie pathologique de la Faculté de médecine).
(1) Un mémoire d'ensemble sur ces différents cas sera publié ultérieurement.
D80 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (20)
NOTE SUR DEUX CAS D'ENCÉPHALITE HÉMORRAGIQUE
AVEC SYNDROME LÉTHARGIQUE,
par Tiru Vasiziu et M. CHERNBACH.
Nous avons eu l'occasion d'étudier deux cas d’encéphalite hé-
morragique à issue mortelle, qui ont présenté pendant la vie des
symptômes léthargiques caractéristiques.
L'observation clinique de ces deux malades a été rapportée
par M. Hatziegan et l’un de nous, dans la séance du 12 février
de la Sociélé des sciences médicales de Cluj. La présente note
a pour but de relater nos observations anatomo-pathologiques et
expérimentales.
Comme lésions macroscopiques, nous avons noté de grandes
hémorragies cérébrales. Immédiatement sous l'écorce cérébrale,
on observait un pointillé considérable de taches ayant la gros-
seur de graines de moutarde ou de têtes d’épingles. Les taches
étaient répandues surtout dans la substance blanche, très abon-
dantes dans la capsule interne, dans le pédoncule cérébral et dans
le bulbe ; elles étaient presque absentes dans l'écorce cérébrale,
qui était légèrement rosée.
Au microscope, on voit des taches sanguines sans aucune paroi,
diffuses dans la substance blanche ; aucun vaisseau rompu n’a
pu être décelé. Les vaisseaux sont entourés de gaines solides de
cellules rondes et plasmatiques; ces gaines sont surtout fréquentes
dans le pédoncule et le bulbe. Il y a très peu de nodules dans
l'écorce et en général dans l’encéphale, mais le pédoncule et le
bulbe sont le siège d'une forte infiltration nodulaire. Nous n’avons
pas trouvé de neuronophages, mais une hypérémie considérable
des méninges et des foyers hémorragiques dans l'enveloppe du
cerveau. En résumé, les caractères histologiques sont ceux décrits
par v. Economo et Levaditi, dans l’encéphalite épidémique et
aussi ceux qu'on observe dans la rage, mais ce qui frappe dans
nos deux cas, c’est l'ampleur de l’hémorragie.
Nous avons inoculé (1) 3 Lapins dans le premier cas et r seul
dans le second. Dans le premier cas, sur le conseil de C. Levaditi,
nous avons fait un mélange de différentes portions du cerveau
écorce, pédoncules (locus niger), protubérance, bulbe ; dans le
second, seul le pédoncule, avec le locus niger, a été utilisé.
Deux des trois premiers Lapins, d’une extrême maigreur, sont
morts au bout de trois jours ; les autres sont en bonne santé, le
premier 54 jours, le second 30 jours après l’inoculation.
>
(1) Trépanation du crâne et pénétration avec l’aiguille dans Ja substance
cérébrale. 5
DS
(1) SÉANCES DES 93 MARS ET D AVRIL
Voici donc deux malades ayant présenté cliniquement la forme
« léthargique » décrite dans l’encéphalite épidémique ; les deux
cas n'ont pas été observés, il est vrai, pendant une véritable épi-
démie, mais en mème temps que d'autres cas d'encéphalite ; ils
ont présenté les signes anatomo-pathologiques décrits par les
auteurs et on doit rattacher évidemment ces deux cas au syn-
drome de l’encéphalite épidémique. Mais, l’inoculation est restée
sans effet, malgré la technique employée, malgré la virulence de
la forme clinique, surtout dans le premier cas (la -mort est sur-
venue le 5° jour). Doit-on conclure à une autre encéphalite
hémorragique, associée à une autre infection ? La grande héinor-
ragie viendrait à l'encontre de cette idée.
Nous nous contentons, pour le moment, de signaler ces faits :
et nous reviendrons sur ce sujet lorsque nos recherches auront
été étendues.
(Institut d'anatomie pathologique de la Facullé de médecine).
Les INCLUSIONS CELLULAIRES DE L'ENCÉPHALITE ÉPIDÉMIQUE
2 )
par C.-I. UrEcHrA.
_ En mai ra15, se produisit, à Bucarest, un premier cas d’encé-
phalite épidémique, qui a été publié, par nous, sous le titre d’en
céphalite hémorragique à Diplocoque encapsulé (1). À cette
époque, où la maladie n’était pas encore différenciée, nous avions
cependant signalé les infiltrations vasculaires avec lymphocytes
et plasmatocytes, de mènie que la présence d’un coceus ou Diplo-
coque encapsuié prenant le Gram. Nous avions encore signalé
une congestion, avec tendance hémorragipare, dans les organes
thoraciques et abdominaux et un infarctus splénique, montrant
les mêmes microbes sur les frottis et sur les coupes. Depuis la
publication de ce cas et dans l’espace d’une année, nous avons
autopsié encore, à Bucarest, quatre cas, dont deux ont présenté le
même aspect microscopique et les mêmes microbes, un cas à
type myoclonique (mai 1915), où nous avons été frappé du
grand nombre des nodules (existe-t-il un rapport entre les nodules
et les mouvements myocloniques ?) et un cas avec des hémor-
ragies purpuriques dans les séreuses, le cœur, -le rein, le pan-
créas, la thyroïde. Depuis que je suis à Cluj, j'ai fait encore
cinq nouvelles autopsies d’encéphalite et, dans deux de ces cas,
j'ai trouvé des hémorragies miliaires dans le cœur et les reins,
(x) Obregia, Urechia et Carniol. Spitalul, 1916, n° 15-18, p. 347.
582 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (52)
dans un cas des foyers de broncho-pneumonie comme dans la
erippe espagnole : dans trois de ces cas, le microbe de Wiessner
a pu être décelé. D'après l'examen de ces dix cas, j'ai l'impression
qu'il existe, dans l’encéphalite épidémique, une tendance hémor-
ragipare dans tout l’organisme et qu'il s’agit d’une septicémie
avec affinité spéciale pour le névraxe. Le Microcoque de Wiessner
doit coexister habituellement avec lc virus filtrable de cette ma-
ladie, comme cela a lieu pour le Proteus X, dans le typhus
exanthématique.
(53) SÉANCES DES 3 MARS ET D AVRIL 583
Considérant ia fréquence des inclusions plus ou moins spéci-
fiques dans les maladies à virus invisible, nous avons cherché et
trouvé, depuis le mois de janvier, des inclusions cellulaires
dans quatre de nos dix cas. Les pièces ont été fixées au formol
ou au sublimé et colorées, après inclusion dans la paraffine, par
‘ les méthodes de Krogh, de Lenz, de Gram, par le bleu de Lôffler,
la thionine, etc. On trouve dans l'intérieur des cellules, même
dans leurs prolongements, des corpuscules basophiles (bleus),
qui ont l'aspect d'un gros coccus entouré d'une zone claire ou
d'une virgule. Par fa méthode de Krogh, nous avons observé des
formations ayant une teinte brique. Les corpuscules sont inégale-
ment répartis dans lés coupes et quelquefois difficiles à trouver.
Nous poursuivons, d’ailleurs, nos investigations.
Tout récemment, Mittasch (2) vient d'annoncer, dans une
courte note préliminaire, qu'il avait trouvé, dans les pédoncules,
des inclusions acidophiles, voisines de celles de Nesri, des
miennes, de celles de Babes, de J. Koch et Rissling.
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA COLORATION VIFALE
AU VIOLET DE MÉTHYLE,
par À. Bortez.
Dans une note antérieure, j'ai montré qu'on pouvait obtenir la
coloration vitale du Bacille de Lôffler au moyen du violet de
méthyle et mettre en évidence des corpuscules métachromatiques
par cette méthode.
En employant toujours la même out j'ai essayé la colo-
ration vitale des Bacilles pseudodiphtérique typhique, paraty-
phiques À et B, dysentérique, du Colibacille, du Vibrion choléri-
que, de la Bclédie charbonneuse et, ann, du Bacille de la
tuberculose (2). :
J’ai obtenu la coloration vitale de tous ces germes. Cette colo-
ration met en évidence des corpuscules chromatiques terminaux
chez les Bacilles typhiques, paratyphiques A et B, chez le Vibrion
cholérique et chez le Bacille de la tuberculose. La Bactéridie
charbonneuse montre, par cette coloration, des masses chroma-
tiques aux extrémités et à la partie moyenne. Les Bacilles pseudo-
(x) Mittasch. Medizinische Klinik, 3 février 1921, p. 142.
(2) Le Bacille de la tuberculose ne pouvant être émulsionné en sérum phy-
siologique ou en bouillon j'ai utilisé de fines particules de culture que j'ai
émulsionnées, après leur coloration, en les triturant légèrement sur lame à
l’aide d’une baguette de verre.
584 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (54)
diphtériques et dysentériques, le Colibacille se présentent avec
un contour bien défini par la couleur ; mais la masse intérieure
des corps bacillaires se colore à peine.
Lorsqu'on emploie, pour les colorations, des cultures en
bouillon, et si la coloration a lieu au thermostat, on peut observer
un fait sur lequel j'ai déjà attiré l'attention en 1915 (x) dans la
série typhi-colt. Certains germes réduisent le violet de méthyle
en général après 24 à 48 heures. De même que le B. coli, le
Bacille pseudodiphtérique opère cette réduction ; mais les Bacilles
diphtériques, dysentériques, la Bactéridie charbonneuse et le
Vibrion cholérique, ne réduisent pas le violet de méthyle.
Enfis, il est un autre fait important qu'on observe à l’occasion
de la coloration vitale ; je veux parler d’une agglutination suivie
de sédimentation et lyse qui se produit avec certains germes. J'ai
constaté l’'agglutination suivie de lyse dès les premiers essais de
coloration vitale du Bacille diphtérique ; la masse microbienne
primitive se trouve considérablement réduite après 20-24 heures
de coloration ; on peut même obtenir une Iyse totale, si on
emploie soit des émulsions très faibles en bouillon, soit des
cultures très jeunes en bouillon. Je suis arrivé aux mêmes résul-
tats avec la Bactéridie charbonneuse et le Bacille dysentérique.
Le temps nécessaire pour la production de la lyse est fonction
de la quantité des germes et de celle du violet de méthyle. Enfin,
_ avant que les germes ne soient lysés, j'ai pu isoler des formes
aberrantes.
Les phénomènes lytiques, une fois produits, peuvent être trans-
missibles ; cette question fera l’objet d'une seconde commu-
1ication.
(Institut d'hygiène).
(IC SR de tar SocMdetbiol-ergrobe
(55) SÉANCES DES 3 MARS ET D AVRIL 089
LA BACTÉRIOLYSE EN SÉRIE PAR LE VIOLET DE MÉTHYLE,
par À. Borez.
L’agglutination suivie de bactériolyse, qu’on observe à l'occa-
sion des colorations vitales, mérite toute l'attention, lorsqu'on a
en vue, d'une part les travaux nombreux sur le phénomène de
d'Herelle, et d’autre part les utilisätions thérapeutiques possibles.
J’ai commencé par faire des essais sur l’action bactériolytique du
violet de méthyle sur le Bacille diphtérique. Puis, j‘ai poursuivi
des recherches semblables sur le Bacille dysentérique, la Bacté-
ridie charbonneuse et le pseudodiphtérique.
Les résultats sont des plus encourageants. Le Bacille diphté-
rique est lysé en 24 heures, même en culture abondante, si on
emploie une anse d’une solution alcoolique saturée de violet de
méthyle pour ro c.c. de culture en bouillon. Pour la Bactéridie
charbonneuse, les conditions de la lyse sont les mêmes. Le Bacille
dysentérique est Iysé avec quelque retard, quelquefois après
A8 heures. Quant au Bacille pseudodiphtérique, il réduit, après
24 heures, la première dose de violet de méthyle et successi-
vement la deuxième et la troisième dose ; mais, à partir de ce
moment, il ne réduit plus le violet et finit par être lysé.
Si, dans une culture lysée, on prélève, à l’aide d'une pipette,
0, à 1 c.c. du liquide limpide surnageant, dans lequel on a
constaté l’absence de germe vivant et si on introduit ce liquide
dans un tube de bouillon ensemencé avec une bonne anse de
culture en bouillon du même germe que le germe lysé, les
germes ne poussent pas : ils sont lysés. On peut introduire, après
2/ heures, une deuxième, puis, après encore 24 heures, une troi-
sième anse, mais les résultats restent toujours négatifs par rap-
port aux ensemencements de contrôle en bouillon ordinaire. On
peut puiser alors une certaine quantité de ce dernier tube à
résultat négatif et faire la série. Mais, si on ensemence une plus
grande quantité de germes, ceux-ci se développent.
Le violet de méthyle, à lui seul, n’est que le premier facteur
déterminant de la bactériolyse. La bactériolyse en série n’est pas
en fonction de traces de violet de méthyle, parce que les essais
que j’ai faits avec des doses décroissantes de violet de méthyle
m'ont donné des résultats négatifs : les germes poussent. Lorsque,
après avoir ensemencé une quantité plus grande qu'une anse habi-
tuelle, les germes ont poussé, la culture est, en général, très ré-
duite ; j'ai rencontré, dans ce cas, des formes aberrantes d’invo-
lution.
J'ai observé chez le Bacille diphtérique, en même temps des
Bioro&e. CoMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. lo
586 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (56)
formes en massue, des formes courtes et des formes granuleuses ;
chez le Bacille dysentérique, des formes globuleuses. Ces consta-
tations laissent à penser qu’on pourrait utiliser le violet de mé-
thyle pour provoquer des variations microbiennes, variations
dont je m'occupe depuis plus d’une dizaine d’années, en em-
ployant une autre méthode, et sur lesquelles je reviendrai ulté-
rieurement. Je me propose aussi d'étudier le rôle thérapeutique
possible du violet de méthyle et des lysats.
(Institut d'hygiène).
SUR LA STRUCTURE DE LA PAROI PROPRE
DES CANALICULES SÉMINIPARES,
par V. Boroca et J. Gorpxer.
La méthode de triple coloration du tissu conjonctif imaginée
par I.-A. Scriban (r), nous a permis d'étudier quelques détails
de structure de la paroï propre du canalicule séminipare et d'en
donner une description différente, en certains points, de celles
des auteurs. :
Nos recherches ont porté sur un matériel varié (testicules de
Taureau jeune et adulte, de Porc, de Mouton, de Chauve-Souris
et d'Homme) ; elles nous ont montré qüue la paroi propre des
canalicules séminipares est constituée par deux couches, entière-
ment distinctes par leur structure et leur réaction microchimique.
1° Au contact de l’épithélium séminal, se trouve une couche
interne, fibrillaire, collagène et élastique ; cette première couche
est très mince chez le Taureau, très épaisse chez le Porc et d’épais-
seur moyenne chez l'Homme ; elle se colore en violet par suite
d'une pseudochromasie causée par l'absorption égale de la
fuchsine-picrique et du vert-lumière par les fibres collagènes.
Son épaisseur est la même sur tout le pourtour des tubes, ses deux
bords étant parfaitement parallèles. Elle est constituée par des
fibrilles d’une ténuité et d’une longueur extrêmes, dont la dis-
position transversale, par rapport à l’axe longitudinal du tube,
indique clairement qu'elles sont concentriques. Ces faisceaux con-
Jonctifs sont émprisonnés dans les mailles d’un réticulum assez
(x) Pièces fixées au Flemming, au formol-bichromaté-acétique de Regaud ou
au bichromate-acétique de Teïlyeniczsky, postchromisation. ; paraffine ; colo-
ration : a, ferrique ; b, court passage dans la fuchsine-picrique, différencier
par l'alcool ; c, vert-lumière hydro-alcoolique (en solution picrique). Les fi-
bres coMagènes se colorent en violet, coloration qui respecte tous les autres
tissus,
f
(57) SÉANCES DES 3 MARS ET D AVRIL 587
lâche de fibres élastiques, bien mises en évidence par l’orcéine.
Parmi ces dernières, celles qui bordent l’épithélium séminal et la
‘couche endothéliforme externe, sont plus grosses, plutôt conti-
nues qu'interrompues et présentent plus de fibres anastomotiques:
que les autres.
2° En dehors de cette couche interne, et la revêtant de toutes
parts, il existe une seconde couche, que nous appellerons couche
externe endothéliforme ; elle est parfois stratifiée, parfois simple,
formée de cellules plates, imbriquées, se colorant en vert par le
vert-lumière : ces cellules ont l'aspect des cellules endothéli-
formes de la capsule lamellaire des fuseaux musculaires ou de
Ep.
Jesticule d’Homme (4o ans ; castration). Formol-bichromaté-acétique de
Regaud. Triple coloration de Scriban, orcéine. c i, couche interne collagène et
élastique ; c e, couche externe endothéliforme ; f c, fibres collagènes ; fe,
fibres élastiques.
‘ celles des corpuscules de Pacini. Les noyaux de ces cellules endo-
théliformes sont aplatis ; sur les coupes transversales ils se pré-
sentent en forme en biscuit ; de face, ils paraissent courbés en
fer à cheval ; leur chromatine est pulvérulente, leurs deux ou
trois nucléoles sont très chromatiques.
Il résulte de nos recherches que la ‘paroi propre du canalicule
séminipare n'est pas formée d’une lame homogène entourée d'une
couche endothéliale comme le prétendait von Ebner (1881).
D'autre part, ces deux couches décrites par nous diffèrent, en
tant que structure et affinités tinctoriales, des deux membranes
homogènes et d'épaisseur égale, séparées par une couche de cel-
lules conjonctives aplaties, endothéliformes, décrites par Regaud.
Notons que Veraglia Serafino et Toscani n’ont vu que des lamelles
connectives concentriques et des fibres élastiques et qu'ils ont, en
outre, décrit une vascularisation que nous n’avons pu que mettre
en évidence ; elle ne fait pas partie de la paroi propre et appar-
tient aux glandes interstitielles. La couche interne n’est pas trans-
parente, hyaline comme le pensaient Branca et Félizet. (1898,
1902) et Bezancon, mais bien fibrillaire et collagène. La couche
OT
Q0
2
RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (58)
externe n’est pas fibrillaire ; elle n’est pas une « zone extérieure
lamelleuse », car elle est formée de cellules endothéliformes.. Sa
présence à divers âges chez le même animal, l’absence de dégéné-
rescence hyaline, sont autant d'arguments contre la conception
de Branca et Félizet, qui veut que la couche interne, hyaline pour
eux, tire son origine de la dégénérescence hyaline et de la coales-
cence ultérieure des lamelles dégénérées.
(Laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine).
DIVERTICULITE TUBERCULEUSE >
par Trru Vasicit ét Roru. :
La tuberculose intestinale n’est pas rare et les sténoses consé-
cutives sont assez bien connues, mais sa localisation diverticu-
laire est très peu étudiée. Aussi, voulons-nous relater le cas sui-
vant, que nous venons d'observer.
Un homme âgé de 29 ans, avait, depuis deux ans environ, des
douleurs diffuses dans l'abdomen. A la suite d'un repas trop co-
pieux, il ressent des douleurs intenses et est amené à l'hôpital, où
il est opéré d'urgence. On trouve la cavité péritonéale remplie de
liquide purulent et une sténose de l'intestin grêle très près du
cæcum; on resèque une portion de 30 cm. d'intestin et on pra-
tique l’appendicectomie. Le malade suecombe peu de temps après
l'opération. À l’autopsie, nous trouvons un:second rétrécissement
de l'intestin, situé plus haut. La muqueuse, à ce point, ne pré-
sente qu'une ulcération minime et des rétractions légères ; la
paroi intestinale est épaissie et dure. Des préparations microsco-
piques montrent un tissu conjonctif très dense, scléreux, et pres-
que pas d'éléments caractéristiques de la tuberculose : pas de
nécrose, pas de cellules géantes ou à peine quelques formes peu
typiques ; pas d'infiltration lymphocytaire.
Dans la Tone intestinale extirpée ,on trouve deux petits ori-
fices de 0,5 em. de diamètre et très peu profonds (r ou.2 mm.),
qui font penser à des diverticules. L’histologie montre, en effet,
qu'il s’agit bien de diverticules intestinaux avec épithélium intes-
tinal, follicules et couche musculaire. La muqueuse et la sous-
muqueuse sont nécrosées ; on y trouve des cellules de Langhans
typiques et nombreuses.
Il s’agit donc ici d’une infection tuberculeuse de l'intestin,
secondaire, car le poumon présente une tuberculose nodulaire,
et localisée surtout aux diverticules. C’est cette diverticulite tuber-
culeuse, qui a été cause de la sténose et des phénomènes qui ont
(29) SÉANCE DES 3 MARS ET D AVRIL 089
suivi : nécrose, perforation, péritonite. On sait que l'appendice est
un point d'élection pour la tuberculose; or, le diverticule ressem-
ble beaucoup à l’appendice ; tous deux sont le siège d'infections
bacillaires lentes. On parle d'inflammations non spécifiques des
diverticules, mais, à notre avis, on ne pense pas assez à la diver-
ticulite tuberculeuse comme porte d'entrée de la tuberculose in-
testinale.
(Institut d'anatomie pathologique de l'Université).
COLLECTION PHLEGMONEUSE A BACILLES D'EBERTH
AU COURS DE LA FIÈVRE TYPHOÏDE,
par À. BoTez.
Les suppurations d’origine typhique sont aujourd'hui bien
connues. En général, on les rencontre pendant la convalescence,
ou même quelques années après la fièvre typhoïde. J'ai signalé,
-en 1910, une métrite à Bacille d'Eberth chez une convalescente de
fièvre typhoïde.
Le 1° novembre 1918, j ai reçu dans mon service de contagieux
un jeune soldat, malade depuis 8 jours, chez lequel, en dehors
des signes cliniques, l’hémoculture positive pratiquée le 2 no-
vembre confirma le diagnostic de fièvre typhoïde. Le ro novem-
bre, on nota une tuméfaction à la partie supéro-externe de
l’avant-bras droit. Le 13 novembre, on incisa la collection puru-
lente formée au niveau de la tuméfaction. Les ensemencements
-du pus donnèrent des cultures pures de Bacille typhique. Il s’agis-
sait donc, là, d’une suppuration à Bacille typhique au cours de
la fièvre typhoïde, fait considéré par les -auteurs, en général,
comme une impossibilité à cause de la leucopénie sanguine et de
l’action paralysante exercée sur les leucocytes par les endotoxines
-du Bacille d'Eberth. L'’incision fut pratiquée en pleine période
fébrile, et la fièvre se maintint après l'opération ; le 22 novembre,
à la veille de la mort du malade, elle était encore de 38°.
L'identification des deux souches de Bacilles d'Eberth provenant
-de ce malade, nous a donné le résultat suivant : le Bacille, prove-
nant dé l’hémoculture, possédait tous les caractères classiques du
Bacille- typhique ; il était Gram négatif, mobile, ne faisait fer-
menter ni le lait ni le rouge neutre glucosé ; il donnait des colo-
nies typiques sur Drigalski et était agglutinable à r1/1.000 au
“moyen d’un sérum spécifique.
Le Bacille isolé du pus possédait les mêmes caractères géné-
/
590 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (60)
raux ; néanmoins, il était infiniment moins agglutinable que son
congénère d’origine hématique ; je tiens aussi à signaler ce fait
paradoxal, que l’agglutination pratiquée sur les deux souches.
‘avec le même sérum agglutinant se faisait, pour la race isolée du
pus, bien plus rapidement et bien plus nettement aux titres élevés:
qu'aux titres inférieurs. ?
(21) 5yl
REUNION
BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES
SÉANCE DÙ 2 JUIN 1921
SOMMAIRE
ARRILLASA (EF.) et Gu:Liez- pauds hypophysectomisés ...... 27
METTi (J.): Action du chlorhy- Hu: (E.).: Influence des lésions
drate d émétine sur le cœur. .. 26 | cérébrales et cérébelleuses sur la
Damranovicx (H.) : Quelques CMS Loan ape dede bee ed 24
recherches sur la vitamine B..., 21 Przcano Martaeu (C.) : Recher-
Giusri (L.) et Houssay (B.-A.) : ches cliniques sur la vitamine B. 23
Altérations cutanées chez les Cra-
Présidence de M. B.-A. Houssay.
QUELQUES RECHERCHES SUR LA VITAMINE B,
par H. Damranovicx.
On n’a pas démontré, jusqu'à présent, si les vitamines agis-
saient à la façon d’activateurs des ferments. :
La catalase du foie et d’autres organes diminue chez les ani-
maux atteints de polyneurite aviaire [Dutcher et Collatz (1)] et
augmente de nouveau quand on leur donne un régime contenant
des vitamines. Ce fait a permis à ces auteurs de croire que ces
vitamines ont un rôle dans les processus d’oxydation de l’orga-
nisme. La vitamine B n'ayant point activé la catalase, ces auteurs
ont conclu qu’elle n’exerce pas une action activante directe, mais
qu'elle stimule la formation de ce ferment.
Dans nos recherches, l’action de la catalase du foie a toujours.
été renforcée par addition d'extraits riches en vitamines B,
obtenus en partant de la levure par adsorption par le loess ou par
précipitation fractionnée avec de l'alcool. Donc la vitamine B à.
une action renforçante directe sur les ferments. Les mêmes ex-
traits renforcèrent aussi l’action de la lipase sanguine. Leur acti-
vité, dans les deux cas, résista à l’ébullition.
(x) Jour. Biol. Chem., 1918, n° 3.
+
D92 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (22)
————————
Le pouvoir de renforcement de la catalase ou de la lipase et
l'accélération de la reproduction de la levure de bière et la fermen
tation alcoolique variaient dans le même sens.
La muqueuse de l'intestin grêle est riche en vitamine B, mais
on en trouve peu chez les Poulets avitaminés. Ces vitamines ont
peut-être un rôle dans la digestion et l'absorption intestinale. Nous
avons trouvé de grandes quantités de vitamine B dans le sang et
le pancréas des Poulets. Ces quantités diminuaient chez les ani-
maux ne recevant pas de vitamines B dans leur alimentation.
Nous avons trouvé que chez les Poulets soumis à un régime sans
vitamine B on trouve une quantité moindre (méthode de Wil-
liams) de cette vitamine, dans les testicules, que chez les témoins.
Chez les Coqs, on a observé les mêmes faits, plus accentués, et, à
l'examen histologique, il y avait atrophie séminale avec arrêt de
la spermatogénèse. Ces recherches ont une relation intime avec le
problème du rajeumesement organique et elles constituent une
ampliation de celles qu'à réalisées Houlbert.
Nous nous permettons, pour interpréter ces faits, d’° émettre l’ hy-
pothèse suivante : la vitamine B accélérerait ion des pro-
cessus diastasiques, les sécrétions internes et externes et surtout
la synthèse des nucléines.
(Institut de clinique médicale, hôpital Rawson).
Houssay. — Les extraits qui renforçaient l’action des ferments,
avaient une composition complexe : il faudrait démontrer que ia
vitamine était la substance active. Le rôle physiologique de ja
catalase n’est pas bien établi. La méthode biologique employée
(reproduction de levure) n’est pas sûre (Emmet et Luros, Souza et
Mac Callum), pour mesurer le facteur B. L’atrophie séminifère
constatée peut être due à l'inanition qu'on observe toujours à
divers degrés dans la diète de riz poli (multicarencée).
DamranovircH. — Il n’est pas nécessaire d'obtenir une vitamine
ou un ferment à l’état pur, si cela est possible, pour qu’on puisse
étudier leurs actions et propriétés. L'action sur les caractères
sexuels ne peut être qu'indirecte et se manifester en excitant l’ac-
tivité des testicules. De nouvelles recherches doivent être
entreprises.
(23) - SÉANCE DU À JUIN 993
RECHERCHES CLINIQUES SUR LA VITAMINE B,
par GC. Pizcano MArTHEu.
Nous avons étudié l'influence des vitamines B, ajoutées à la
ration alimentaire de 50 enfants malades.
L’addition de vitamine B (extrait préparé par H. Damianovich)
a augmenté l'indice de tolérance des nourrissons affectés de trou-
bles du métabolisme. Dans les « intoxications alimentaires », nous
avons soumis les malades à la diète hydrique, puis au lait dilué
additionné de vitamine, ce qui a produit une rapide amélioration.
Dans tous ces cas, nous avons observé que- l'addition de vita-
mine B produit une augmentation rapide de poids, qui com-
mence souvent 24-28 heures après la première ingestion. Dans
un cas, il y a eu augmentation de 5 kgr. en un mois. Les globules
rouges augmentent toujours rapidement, ainsi que les polynu-
cléaires et le taux de peroxydase. Il y a amélioration des forces,
de l'appétit, régularisation des selles, etc.
Dans deux cas de rachitisme, nous avons observé une influence
favorable, quoique l’on considère que, dans cette maladie, il n'y
ait pas déficience du facteur B. Nous avons obtenu des améliora-.
tions chez quelques enfants affectés de dysendocrinies.
. Comme les régimes habituels des enfants ne manquent pas de
vitamine À, nous avons cru que leur trouble nutritif pourrait
être attribué au manque de vitamine B, ou plutôt à une hypovita-
minose. Nous avons remarqué que les améliorations se produisent
brusquement, sitôt que l’on dépasse une dose critique de vita-
mine, qui, employée en moindre quantité, demeurait sans effet.
! Je crois que ces faits éclaireissent certaines notions actuelles peu
claires sur les troubles nutritifs et rendent possible une nouvelle
classification plus exacte.
(Institut de clinique médicale, hôpital Rawson).
GARRAHAN. — Plusieurs des cas présentés ne sont pas probants :
cest ainsi que certains troubles post-infectieux peuvent s'amé-
liorer spontanément sans que l’adjonction de vitamine B au ré-
gime joue aucun rôle. Mais, d’autres cas, qui avaient été soumis
à un régime approprié pendant un temps suffisant sans subir une
amélioration, ont eu une évolution favorable rapide (augmenta-
tion de poids, etc.) après introduction du facteur B ; ces cas
paraissent très intéressants et demandent à êlre confirmés par
des recherches de contrôle. |
594 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (24)
INFLUENCE DES LÉSIONS CÉRÉBRALES ET CÉRÉBELLEUSES
£SUR LA DIURÈSE,
par E. Huc.
Il se p'oduit une polyurie intense quand on lèse une certaine
région de la base du cerveau (Aschner, Camus et Roussy, Hous-
say), mais jusqu à présent on n'avait pas déterminé si elle pou-
vait s'obtenir par irritations d'autres parties de l’encéphale. Il est
vrai que Bechterew (1) et son élève Karpinsky ont obtenu une
augmentation des gouttes de l'urine fournie par une fistule uré-
térale, quand ils excitaient la partie interne de la section anté
(1) Arch. f. Anal. u. Physiol., 1905, p. 297
(25) SÉANCE DU 2 JUIN D95
rieure du gyrus sigmoïdeus du cerveau contro-latéral. Eckhard (1)
obtint des polyuries, chez le Lapin, en irritant la partie infé-
rieure du vermis cérébelleux.
Sur les conseils du P' Houssay j'ai pratiqué des piqûres ignées
avec un clou dans diverses zones de l’encéphale, en étudiant la diu-
rèse journalière spontanée pré- et post-opératoire. Les expériences
ont été faites sur des Chiens, dans des cages à métabolisme. Îls
étaient observés pendant 5 ou 6 jours, jusqu'à régularisation de
leur diurèse, puis sous anesthésie au chloral-morphine on incisait
jusqu’à l'os et on piquait à travers celui-ci avec un clou chauffé
au rouge. On mesurait l’urine pendant au moins 7 jours, puis on
sacrifiait les Chiens pour établir quel endroit avait été lésé.
Sur 3a Chieris, noùs avons pratiqué br piqüres, 37 cérébrales et
14 cérébelleuses (voir schéma). Nombre d'expériences qui ont
produit la mort n'entrent pas en compte. ni
Les résultats ont été constamment négatifs, sauf dans 7 cas.
Deux fois il y eut une légère oligurie (Chiens 8 et 33) et 5 fois une
légère polyurie, incomparablement plus faible que celle que l’on
obtient en piquant la zone polyurogène de la base du cerveau.
Deux des Chiens furent piqués dérrière le sillon crucial (6 et ro),
un en pleine zone pariétale (14) et deux dans la région occipitale
(24 et 25). La piqûre 14 b correspond au Chien ro déjà piqué et
en polyurie légère.
(Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine vétérinaire).
(x) Cité par A.-R. Cushny. The secretion of the urine, 1917, p. 102.
596 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (26)
ACTION DU CHLORHYDRATE D'ÉMETINE SUR LE COEUR,
par F. ARRILLAGA et J. GUGLIELMETTI.
Le chlorhydrate d'émetine, injecté à forte dose à la Grenouille,
produit la mort par arrêt du cœur, en diastole, après quelques
contractions. Avec des doses moindres, par voie veineuse, on
observe la dissociation auriculo-ventriculaire (rythme jusqu’à
7 : 1), puis le rythme se rétablit peu à peu.
L'électrocardiogramme montre, après une injection veineuse
d'émetine, la fusion des ondes auriculaire et ventriculaire avec
conservation de l’onde sinusale. Au commencement, l’onde auri-
culaire augmente d'amplitude.
Avec une injection veineuse de o,o1 gr. par kgr:, on produit
la mort, chez le Chien, en moins de 5 minutes. La mort s’observe
dans deux conditions : il y a parfois des altérations progressives
du complexe ventriculaire, qui arrivent jusqu’à la fibrillation,
pendant que l'oreillette se maintient apparemment normale;
d'autres fois, c'est l'oreillette qui s'intoxique précocement, et
quand le ventricule entre en fibrillation, toute activité auriculaire
a déjà cessé.
Les phénomènes observés chez les Mammifères se déroulent de
la façon suivante. Après l'injection, apparait d'abord une accé-
lération cardiaque, accompagnée d'augmentation d'amplitude des
ondes auriculaires P et ventriculaires T, tandis que l'onde KR di-
minue. Dans la plupart des cas T surpasse R. À mésure que l’in-
toxication progresse, P augmente jusqu'à surpasser toutes les
ondes du tracé. On constate presque toujours, chez le Chien, une
bifurcation de la phase S, peut-être due à une altération de la
conduction interventriculaire. Plus tard, le ventricule entre en
fibrillation de façon intermittente ; l'oreillette conserve son acti-
vité normale pendant un certain temps, puis ses contractions
s'espacent de plus en plus jusqu'à ce que survienne l'arrêt défi-
nitif du cœur. Dans l’autre forme de mort, l'oreillette a déjà cessé
de battre quand le ventricule entre en fibrillation.
Conclusions (1). Le chlorhydrate d’émétine doit être considéré
comme un poison cardiaque. Il produit fréquemment une disso-
ciation auriculo-ventriculaire. Son action s'exerce sur l'excita-
bilité et la conductibilité. Dans la plupart des cas, la mort sur-
vient avec de la fibrillation auriculaire.
La voie veineuse ne doit pas être employée en thérapeutique,
(1) Thèse de Guglielmetti, Bucnos-Aires, 1916.
(27) SÉANCE DU 2? JUIN 597
car elle expose à des accidents cardiaques et n'a aucun avantage
réel.
(Institut de physiologie de la Faculté de médecine).
ALTÉRATIONS CUTANÉES CHEZ LES CRAPAUDS HYPOPHYSECTOMISÉS,
par L. Grusri et B.-A. Houssay.
. L’extirpation de l'hypophyse se fait facilement par voie buccale
chez le Crapaud, en suivant la technique que Caselli (1), Gaglio
(2) et un de nous (3) ont suivie chez la Grenouille.
L'opération est bien supportée en été et en automne, et le plus
grand nombre des hypophysectomisés survivent plus de 15 jours ;
on en conserve même beaucoup pendant 3 mois. Cependant, les
coupes sériées du cerveau démontrent, chez ces derniers, que
l'ablation de l'hypophyse est totale.
On n’observe presque aucun symptôme sauf quelquefois que
ces Crapauds sans hypophyse ne se retournent pas quand on les
met sur le dos. Mais déjà, entre 3 et ro jours, la peau prend pro-
gressivement une couleur bronze foncée ou noire, tandis que
le ventre devient grisâtre ou brun. Beaucoup de ces animaux ont
des ulcérations aux points où ils touchent le sol et quelquefois
sur le museau et autour des yeux. Seuls les hypophysectomisés
(6o Crapauds) présentent invariablement cette teinte. Les -Cra-
pauds normaux, ou à surrénales détruites, ou craniotomisés (ro
Crapauds), ou auxquels on a fait des piqûres ignées près de l’hy-
pophyse (16 Crapauds) ne présentent jamais cet aspect. Cependant,
ces animaux sont tenus ensemble dans des bassins à eau courante.
Quand on frotte avec les doigts la peau des hypophysectomisés, on:
* voit se détacher de petits lambeaux bruns superficiels et on voit
reparaître la peau avec sa couleur normale.
À l'examen histologique, on ne trouve pas de différence dans
la couche des cellules pigmentées sous- épidermiques. On trouve
un nombre égal de cellules polyédriques : mais il y a, chez les
hypophysectomisés, une infiltration d’éléidine plus intense et
plus rapide, avec formation d’une couche cornée beaucoup plus
épaisse que chez les Crapauds normaux. La saison nous a obligés
à interrompre les expériences. Nous aurions voulu voir si les
(x) Studi anat. e sperim. sulla fisiopat. d. ghiand. pituitaria, Reggio Emilia,
TQCO. En
(2) Arch. ital. de biol., 1902, t. XXXVIIT, p. t
(3) Journ. physiol. et path. gén., 1917, t. XVII, p. 406.
598 RÉUNION BIOLOGIQUE DE- BUENOS-AIRES (28)
greffes d'hypophyse ou l'organiothérapie, modifiaient la peau des
hypophysectomisés.
fl est curieux de rapprocher ces résultats, de ceux de nombre
d'auteurs (Schmith (x), Allen (2), Atwell (3). qui ont démontré
que la destruction précoce de l’ébauche du lobe antérieur donne
lieu à la production de larves albinos qui ne se métamorphosent
pas. Doit-on rapprocher ces faits des nôtres? Peut-on croire que
des produits hypophysaires interviennent dans-la nutrition de la
peau ? Existe-t-il un changement du métabolisme général qui se
répercute sur la peau ? Ces questions et d’autres sont difficiles à
résoudre. Cependant, le fait observé nous semble devoir être
signalé.
Conclusions. L'hypophysectomie est bien supportée par les
Crapauds. Elle produit un noircissement de leur peau dû à un
épaississement de la couche cornée qui ne desquame pas.
(Laboratoire de physiologie des Facultés de médecine
humaine et vétérinaire).
(x) Science, 1916, t. XLIV, np. 280. Amer. Anat. Memoirs, 1920, n° xr.
(2) Seience, 1916, XLIV, p. 755.
(3) Science, 1919, t. XLIX, p. 48. Endocrinology, 1957, t. V, p. 227
“
RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE
SÉANCE DU 6 JUILLET (1921
SOMMAIRE
AFFoNso (C.) : Un cas d'abcès SALAZAR (A.-L.) : Le chon-
périnéphrétique à Bacilles typhi- driome tanophile lipogène (et
GNES LS TT TS INR 3 | cristallogène ?) des cellules in-
ANGIAES (J.-H.-C. de) : Sur les terstitielles de l’ovairc de la La-
altérations régressives du tissu Diese ANR eee te er 6
élastique dans l’utérus gravide.. I
Présidence de M. A. Bettencourt.
SUR LES ALTÉRATIONS RÉGRESSIVES DU TISSU ÉLASTIQUE
DANS L'UTÉRUS GRAVIDE,
par J.-H.-C. pe ANCHMES.
L'étude du tissu élastique de l'utérus a été déjà fait par plusieurs :
auteurs, parmi lesquels Schwarz, Iwanoff, Zilé, Demodiff et Pawi-
doff. La lecture de leurs travaux nous a engagé à exécuter quel-
ques recherches dans le but d’éclaircir certains points douteux.
Nous avons examiné une série d’utérus gravides au cours de la
gestation et à terme, ainsi que des utérus non gravides, les uns
normaux, d’autres présentant de l’hyperplasie élastique.
L'un des aspects observés a été la fragmentation fibrillaire.
Cette modification a été décrite, entre autres, par Ravenna, dans
des organes cirrhotiques et par Zilé dans un cas de rupture uté-
rine ; elle aurait une signification dégénérative. Dans nos prépa-
rations, nous l’avons rencontrée d’une manière constante dans
l’utérus gravide ; elle est peu visible à l’état de repos, mais très
intense dans l'utérus scléreux où il y a en même temps une forte
hyperplasie du tissu élastique (Schwarz).
Ces images de fragmentation fibrillaire dans l’utérus sont, à
nôtre sens, des aspects dus à la disposition compliquée que pren-
nent les éléments élastiques de l'organe. En effet, par suite de
l'hyperplasie gravidique du tissu élastique, celui-ci se montre
600 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (2)
formé par des fibres très nombreuses, extrèmement sinueuses,
disposées irrégulièrement et constituant un réseau dense, dans
tous les plans et dans toutes les directions. Il en résulte, sur les
coupes, une fragmentation apparente des fibres. Cette interpré-
tation est en harmonie avec deux faits : tout d’abord, cet aspect
est moins net dans l'utérus vide, où la distribution des éléments
élastiques est plus simple, réduite et systématisée. En second
lieu, cet aspect est bien plus accentué dans l'utérus avec hyper-
plasie non gravidique.
D'Urso, Taddei, Ranvier, Demidoff, Zilé, Neumann, Cesaris-
Demel, etc., ont décrit, aussi bien dans l’utérus que dans d’au-
tres organes, une modification à laquelle ils attribuent une signi-
fication dégénérative ; c'est la présence d’épaississements, de tu-
méfactions le long des fibres élastiques. Nous ne pouvons pas
considérer ces formes comme de nature régressive, étant donné
qu'elles existent dans des utérus gravides ou non, normalement
constitués, n'ayant aucun signe de dégénérescence, de même que
dans des utérus à tissu élastique hyperplasié, en parfait état de
conservation. Nous n'avons pas non plus de raisons pour croire,
avec certains auteurs, qu'il s'agisse, dans ces cas, de figures his-
togénétiques. 7”
Une autre particularité morphologique du tissu élastique con-
siste en la présence de masses amorphes, irrégulières, homo-
gènes, fortement colorables par les colorants spécifiques de l’élas-
tine; elle a été signalée par Ravenna dans des organes cirrhotiques,
par Taddei dans des cicatrices, par Woltke dans l'utérus (au-delà
de 70 ans) et par Iwanoff dans l’utérus puerpéral. Nous l’avons
rencontrée, à peine indiquée, au début de la gestation (troisième
mois), plus accentuée à partir du sixième mois. Nous lui attri-
buons une valeur régressive. Comme on le sait, pendant la gesta-
tion, le tissu élastique, le tissu musculaire et les vaisseaux utérins
s’hyperplasient notablement. A la fin de la gravidité, le tissu
musculaire régresse, les vaisseaux s’oblitèrent partiellement ; le
tissu élastique doit subir également un processus régressif. L’as-
pect correspond, selon nous, à cette involution. Il est probable
que ce processus conduit à une réduction post-gravidique des
éléments élastiques. Cette façon de voir s'accorde bien avec les
faits notés par Iwanoff et Woltke. Nous avons recherché, en
outre, des altérations chimiques des fibres élastiques, telles que Ia
transformation en élacine, l’imprégnation par le fer (Rona, hémo-
sidérine suivant Nishikawa) et la calcification. Dans quelques cas
seulement, nous avons rencontré de rares fibres prenant, partiel-
lement et sur une faible étendue, les colorants spécifiques de l’éla-
cine, au terme de la gravidité. Le bleu polychrome de Unna nous
a semblé préférable à la safranine pour mettre en évidence cette
(3) SÉANCE DU Ô JUILLET OUx
altération. Nous n'avons jamais observé l’imprégnation par le fer
ou la calcification des fibres.
(Institut de pathologie générale et d'anatomie pathologique
de la Faculté de médecine de Lisbonne).
UN cAs D’ABCÈS PÉRINÉPHRÉTIQUE A BACILLES TYPHIQUES,
par CASIMIRO AFFONSO.
Au mois d'avril dernier, il s’est présenté, à la clinique chirur-
gicale du P' GC. Cabeça, un individu âgé de 38 ans. Il se plaignait
surtout d’une douleur lombaire siégeant du côté droit. Son état
général laissait beaucoup à désirer ; la langue était sèche et la
température s'élevait à 38°. Voici, en deux mots, ce qu'il nous a
dit au sujet de ses antécédents cliniques : 8 mois auparavant, il
avait été atteint de fièvre typhoïde. Depuis cette époque, il a ac-
cusé toujours, à aäroite, à la région lombaire, une douleur qui
n'a jamais disparu et qui, depuis 3 semaines, n'a fait qu'aug-
menter, s’accompagnant de fièvre et de frissons. À l'inspection,
la région lombaire faisait saillie ; la pression provoquait de la
douleur intense à l'endroit correspondant au rein droit et, en
même temps, de la fluctuation. La cuisse droite se trouvait flé-
chie sur le bassin et en légère adduction ; son extension se fai-
sait avec difficulté et provoquait de la douleur ; à l’auscultation,
on ne remarquait rien du côté de l’appareil respiratoire
L'examen du sang a fourni le résultat que voici :
Hémoplobine MES sense AE 89: %
Hé S EST ne AR en er LE 4.928.000
BeUCOC Yes rent daube VA Nee Fe 29.600
LYMADHOCMLESS DE PA ee he nono NT D 10
Grands mononucléaires et formes de
CDD SION NO AR Ne Ne EE CEA
NEntrophiles enr mA Rent Rte RE HOME
BASO Dh TES SATA AE ar AA LUS
Voici le résultat de l'analyse de l'urine
Glucose : traces légères. Sérine : traces. Chlorure (en CINa)
4,08 gr. par litre. Urée: 20,5 gr. par litre. Sédiment : nom-
breux cylindres hyalins et granuleux. Cellules pavimenteuses et
globules de pus en abondance.
Le diagnostic d’abcès périnéphrétique a été posé et on s'est
décidé à opérer : il s'agissait d’un abcès rétrorénal évoluant vers
l’abcès sous-phrénique. On a recueilli du pus et l’examen bactério-
logique a donné le résultat suivant : l'examen direct du pus a ré-
Biococte. COMPTES RENDUS: — 1921. T. LXXXV. fx
602 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (4)
22
vélé un Baciile court, à extrémités arrondies, se décolorant par le
procédé de Gram. A l’ultramicroscope, l'examen d’une culture
en bouillon a permis de constater la présence d’un Bacille muni
de cils, doué d’une mobilité extrème.
Caractères de la culture : les colonies ensemencées sur gélose
fuchsinée d'Endo sont incolores. Le Bacille ne dégage pas de gaz
dans les solutions de peptone lactosée et glucosée. Il ne coagule
pas le lait. Le milieu de Barsiekow lactosé n’est pas altéré. Dans
le milieu de Barsiekow glucosé, on a remarqué un changement
de coloration et de coagulation. Le sérum de lait tournesolé (Pe-
truscky) ne s’est pas troublé et a pris une teinte rouge très légère.
La gélose au rouge neutre n’a pas été modifiée. Pas de réaction
de l’indol.
Agelutination : les épreuves d’agglutination qualitative et
quantitative (méthode de Dreyer modifiée), avec du sérum expé-
rimental (titre à 1/160000), furent positives jusqu'au titre du
sérum.
. Le Bacille d’Eberth était donc caractérisé bactériologiquement.
Aucune autre Bactérie n’a été isolée du pus. Il s'agissait par con-
séquent d’un abcès périnéphrétique provoqué par le Bacille
d’Eberth à l’état pur. La réaction de Widal, faite avec le sérum du:
malade, a été négative.
Après l'opération, la température, prise à plusieurs reprises, à
baissé ; l’état général s’est amélioré, et, 5o jours après, il a quitté
l'hôpital complètement guéri. Pendant son séjour à l’hôpital,
on lui a injecté du vaccin antityphique préparé avec la bactérie
retirée du pus du malade.
On a cherché à savoir si l’abcès était primitif ou secondaire. La
fréquence des lésions des os consécutive à la fièvre typhoïde étant
connue, nous avons recherché s’il n’y avait pas de lésions osseuses,
soit dans une vertèbre, soit dans une côte se trouvant à proximité
et pouvant donner lieu secondairement à l’abcès périnéphrétique.
Des radiographies ont été effectuées, qui n’ont révélé l'existence
d'aucune lésion des os. En outre, le malade, au cours de la conva-
lescence, n’a accusé, à la pression, aucun point sensible. À plu-
sieurs reprises, on a fait des analyses de l'urine, qui ont toujours
révélé, dans le sédiment, d’abondants globules de pus, ce qui
prouve l'existence d’une lésion rénale. Nous devons accepter la
lésion du rein comme primitive, consécutive à la fièvre typhoïde,
dont le malade affirme avoir été atteint il y a 8 mois et ayant
donné lieu secondairement à l’abcès périnéphrétique. Nous som-
mes d’accord sur ce point avec la plupart des auteurs, qui, dans
des cas identiques, considèrent la lésion rénale comme primitive.
Plus les analyse d’urine seront faites attentivement, plus la ‘fré-
quence relative des abcès périnéphrétiques primaires sera réduite.
\
HER
(5) ,- SÉANCE DU. Ô JUILLET -603
Duplay et Reclus, abordant l'influence du phlegmon périné-
phrétique sur le rein, disent qu'ils ne connaissent pas de suppu-
ration intrarénale consécutive à une infection périnéphrétique et
considèrent comme primitifs les abcès rénaux sus-capsulaires qui
ont été signalés dans ces cas. En ce qui concerne les agents de
la suppuration, les auteurs ne précisent pas trop les caractères
des Bactéries trouvées dans le pus des abcès périnéphrétiques.
Voici, par ordre de fréquence, celles qu'on a le plus fréquemment
trouvé : Staphylocoques et Streptocoques (Kuster, Albarran,
Israel) ; Pneumocoques (Tuffier) ; Colibacille (Albarran, Rodet,
Lejars) ; Bacille de Koch (Israel, Ponfick) ; Gonocoque (Maas) ;
Bacille d'Eberth (Guinard) ; Bactéries anaérobies (Veillon).
(Institut de bactériologie Camara Pestana
et deuxième clinique chirurgicale de la Faculté de médecine
de Lisbonne).
604 - RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE . (6)
/
LE CHONDRIOME TANOPHILE LIPOGÈNE (ET CRISTALLOGÈNE À)
DES CELLULES INTERSTITIELLES DE L'OVAIRE DE LA LAPINE,
par A.-L. SALAzAR.
La méthode au tanin-fer colore, dans les cellules interstitielles
de la Lapine, des éléments tanophiles qui se présentent sous la
forme de grains, de bâtonnets, de blocs anguleux volumineux ou
petits, ete. Les gros blocs sont parfois au nombre de un, deux
ou trois dans les celules adultes, non encore chargées de graisse
(fig. A) ; les cellules vieilles, chargées de boules lipoïdes, présen-
tent une véritable constellation de petits blocs, de grains et de
bâtonnets, présentant avec les boules lipoïdes des rapports très
nets (fig. B et C) : les blocs ou grains se vésiculent ; la vésicule, à
son tour, se transforme en boule lipoïde au fur et à mesure que la
substance tanophile diminue (fig. C) ; celle-ci disparaît plus tard.
En comparant ces éléments tanophiles avec les cellules fixées et
chromisées dans le liquide de Kolster, ou bien avec les figures
et la description d’'Athias (1), on voit quil s’agit du chondriome
lipogène. Or, le tanin-fer, avec fixation dans la liqueur de Bouin,
de Kolster ou de Flemming, ne colore pas le chondriome ordi-
naire ; il suffit de comparer des coupes fixées et chromisées dans
le liquide de Kolster et colorées à la laque ferrique, avec des
coupes traitées par le tanin-fer, pour voir que le chondriome des
cellules thécales, par exemple, très net dans les coupes traitées
par la laque ferrique, après chromisation, n'apparaît pas dans
celles qui ont été traitées par le tanin-fer. Donc, le chondriome
devient tanophile au moment où il va élaborer la graisse intersti-
tielle ; cette tanophilie présente ici des rapports manifestes avec
la fonction lipogène de la substance mitochondriale ; elle nous
montre que, pour élaborer la graisse, la substance mitochondriale
a dû changer de constitution : elle continue à se colorer par la
méthode de Benda où de Kolster, mais, en outre, elle devient
tanophile. Or, avant l'apparition du chondriome tanophile et de
la lipogénèse tanophile, il existe, dans la cellule interstitielle, nn
chondriome non tanophile et des lipoïdes. Il est done probable
qu'il existe dans cette cellule au moins deux sortes de lipogénèse
mitochondriale : lipogénèse aux dépens du chondriome non tano-
phile, qu'on peut appeler lipogénèse thécale ; lipogénèse aux dé-
pens du chondriome tanophile, qui apparaît dans une étape
(1) Athias. Recherches sur les cellules interstitielles de l’ovaire des Cheïr9-
lères. Arch, de biol., t. XXX, pl. IL, fig. 17-25.
(7) SÉANCE DU 6 JUILLET 605 :
plus avancée de l’évolution de la cellule. En effet, le chondriome
tanophile se montre dans la cellule adulte au moment où la cellule
va se charger de grosses boules lipoïdes et pendant une assez
longue période de la vieillesse de la cellule, pour disparaître plus
tard, quand la génèse lipoïde est terminée. Il semble donc y avoir
des rapports avec la formation de ces grosses boules lipoïdes
qui caractérisent les cellules interstitielles vieilles. Une autre dif-
férence importante existe entre le chondriome thécal et le chon-
driome tanophile. En effet, tandis que dans la lipogénèse tano-
phile, la vésiculation des blocs et grains tanophiles est un phéno-
mène constant et facilement observable, le processus lipogéné-
tique thécal est très obscur. On n'y voit jamais la vésiculation des
mitochondries ; -il s'agit donc, soit d'un phénomène de trans-
formation directe sans vésiculation, comme dans l'oocyte de la
Lapine, soit d'une action de présence. Ces faits doivent être rap-
prochés de ceux que Mulon (1) a décrits à propos des différents
caractères physiques et chimiques des lipoïdes interstitiels, et
aussi d’autres faits que nous signalerons ailleurs.
Dans les cellules interstitielles de l'ovaire de la Lapine, on
trouve fréquemment une, deux ou même un grand nombre de
fentes fusiformes, très nettes, de dimensions variables, isolées ou
coexistant avec de grosses boules lipoïdes (fig. C). Elles présen-
tent nettement l'aspect de fentes à cristalloïdes. Or, quelques-unes
de ces fentes apparaissent avant le chondriome tanophile, mais
certaines autres, qu’on trouve dans la cellule après l'apparition
de ce chondriome, présentent avec lui les mêmes rapports que
(:) Sur l'existence de graisses antitoxiques. C. R. dé la Soc. de biol., t.
LXIX, p. 389. — Sur une sécrétion lipoide nouvelle de la glande interstitielle
ovarienne. C. R. de la Soc. de biol., t. LXIX, p. 423. — Corps jaunes atrési-
ques de la femme. Leur pigmentation. C. R. de la Soc. de biol., t. LXXIV, P.
585.
‘606 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (8)
les grosses boules lipoïdes. On voit, en effet, de ces fentes entou-
rées de petits chondriosomes tanophiles, et même de gros blocs
tanophiles au sein desquels on trouve, non de petites fentes fusi-
formes, qui tantôt sont entièrement incluses dans le bloc, tantôt
dépassent, par leurs extrémités pointues, la périphérie du bloe
tanophile (fig. C). Le chondriome tanophile, outre son rôle lipo-
gène, possède-t-il un rôle cristallogène ? Pour le démontrer défini-
tivement, il ne reste qu'à colorer électivement la substance qui
remplit. les fentes fusiformes que nous venons de signaler.
(Institut d'histologie et d'embryologie, Faculté de médecine,
Université de Porto).
(91)
REUN'ON DANOISE DE BIOLOGIE
LE
SEANCE DU 30 JUIN 1921
SOMMAIRE
BissaaRD (A.), HENDRIKSEN (V.) par le corps jaune sur la matura-
et Larsen (E.-J.):: Déréglemen- tion des’ follicules et sur la cha-
tation neutralisatrice consécutive leur dela apiners HTC 35
à l’ablation des glandes thyroïdes Norrvis (J.) : Sur les anoma-
CD NRONdes Pen ce VE 31 | lies du métabolisme dans les
se (R.) et Hexriques (V.) PSYChOSESR A RAR NA ANEAUNRUEE Le)
Recherches comparatives sur la WazBumM (L.-E.) : Action du
teneur en glucose du sang arté- chlorure de manganèse sur la pro-
riel et du sang veineux venant duction de la toxine diphtérique. 43
désnnseles terne eur. 34 Wuzer (F.) : Etude compara-
Hecxscuer (H.) : Nouvelle mé- tive sur les Méningocoques (types
thode pour la numération des anglais et dardois).. 472627 hh
Bacilles vivants contenus dans Wuzrr (F.) : Recherches rela-
unerémulsion,..:...11.#..... 36 | tives à la question des Méningo-
Nrecsen (F.): Action exercée COLE MDES ER Mn CRC h7
Présidence de M. Th. Madsen.
DÉRÉGLEMENTATION NEUTRALISATRICE
CONSÉCUTIVE A L’ABLATION DES GLANDES THYROÏDES ET PARATHYROÏDES,
par À. BrscaarD, V. Henprixsex et E.-J. LARSEN.
Les études de Bisgaard et Noervig, de Hendriksen et Larsen,
ont permis de constater que, dans l’épilepsie, au sens propre,
il se produisait constamment des troubles dans la réglementation
neutralisatrice, troubles en rapport avec l'élimination de NH, et
la concentration ionique de l’urine par la méthode de Hasselbalch.
D'après la théorie qui attribue à des troubles des parathyroïdes.un
rôle. essentiel dans la pathogénie de l’épilepsie, il y avait intérêt
à rechercher si des perturbations analogues du métabolisme
pouvaient être constatées après ablation chirurgicale de parties
plus ou moins considérables des glandes en question ; notons
que de telles interventions entraînent souvent la résection de
tissu thyroïdien.
608 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (32)
Nous avons étudié deux cas de tétanie strumiprive ; de plus, un
Chien a été examiné avant et après l’extirpation totale des thy-
roïdes et des parathyroïdes. Un autre Chien avait été pris comme
sujet d'étude, mais sans grand succès : il offrait une. balanopos-
tite avec écoulement purulent et, lorsqu'un traitement approprié
y eut remédié, il présenta, assez souvent, une spermatorrhée
qui influençait, de façon notable, les résultats ; aussi, ayons-nous.
dû renoncer à nous en servir pour les expériences, momentané-
ment du moins. Les mesures électrométriques de la concentration
en ions hydrogène offraient des difficultés plus considérables dans
le cas de l’urine de Chien que dans celle de l'Homme, sans doute
à cause de la concentration moléculaire plus élevée. Il a fallu
remplacer, à plusieurs reprises, le platine des électrodes et, sou-
vent, le potentiel ne devenait constant qu'après r heure à
1 heure 1/2. On avait alors recours à des épreuves de contrôle et
on déterminait le Pa par voie colorimétrique, d’après la méthode.
de Soerensen.
Les deux malades étudiées étaient toutes deux atteintes de té-
tanie latente (Trousseau, Chvostek), consécutive à une thyroïdec-
tomie. Chez l’une, la tétanie était manifeste pendant les mens-
truations, mais ceci n'a pas pu être observé, les règles se trou-
vant supprimées du fait de la gravidité. Chez l’autre, au bout
d'un mois d'observation, une psychose avec inhibition, dépres-
sion et agitation, s’est déclarée. Un mois plus tard, elle eut une
ébauche de collapsus ; quelques mois après, quand, à la suite
de symptômes myxœdémateux, elle avait reçu 0,03 gr. de thy-
roïdine pendant environ 3 semaines, une syncope survint, aCCom-
pagnée de rigidité généralisée. Trois jours après, attaqué de
tétanie manifeste ; au bout de quelques semaines, nouvelle syn-
cope, semblable à la précédente. Quelques semaines après, elle
quittait la clinique en état d'amélioration. Les symptômes myxœæ-
démateux ont disparu par le traitement à la thyroïdine.
Chez ces deux malades, la courbe réduite de NH, montrait une
dérèglementation prononcée, analogue à celle des épileptiques.
Celle de la première, qui était enceinte et qui resta en observation:
pendant 3 mois environ, montait peu à peu vers des valeurs plus
élevées, conformément à la loi de Hasselbalch ; d’après celle-ci,
chez les femmes enceintes, l’hyperbole nditiduelle monte tou-
jours vers la droite, à mesure que progresse la gestation. La
même malade donnait souvent des valeurs relativement basses
de N-urée quand s'élevait le N total. C’est le contraire de ce à
quoi on devait s'attendre dans des conditions normales ; nous
retrouvons donc ici un état de choses qui a pour manifestation
extrème l’épilepsie au sens propre (Bisgaard et Noervig). La ma-
lade considérée n’offrait pas de signes de myxœædème, et de ‘trai-
(33) SÉANCE DU 30 JUIN 609
tement à la thyroïdine resta sans effet sur l'irrégularité des
courbes.
L'élimination de N, déterminé sous forme de N total, N-urée,
NH, et NEH,-N, présentait, chez les deux sujets, le même flotte-
ment que dans l’épilepsie. Il en était à peu près de même pour
l’ammoniaque-sang qui accusait, chez la femme enceinte, des
valeurs inférieures à la normale, voisines de zéro ; chez l’autre
malade, 0,28 milligr. de N par 100 c.c. Des recherches sur ce
même sujet seront entreprises sur des animaux.
Dans le cas du Chien, la réglementation neutralisatrice était,
avant l’extirpation totale des thyroïdes et parathyroïdes, catisfeis
sante ; mais l'opération fut suivie immédiatement d’une dérégle-
mentation accusée, caractérisée surtout par l'augmentation dis-
proportionnée du taux de l’ammoniaque. Un traitement énergique
par la thyroïdine resta sans résultat à cet égard, mais influença
favorablement l'appétit et l’état général de l’animal. Le Chien pré-
sentait de fortes convulsions et des soubresauts ; il succomba en
2 mois, à une attaque.
Conclusion. Les résultats de nos recherches viennent à l'appui
de la théorie suivant laquelle l'hypofonctionnement des parathy-
roïdes représente un facteur étiologique des états spasmophiles, et
notamment de la tétanie et de l’épilepsie idiopathiques, abstrac-
tion faite, en ce qui concerne cette dernière affection, des tares
“a elrele congénitales.
(Clinique psychiatrique du D° Bisgaard).
GTO RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (34)
RECHERCHES COMPARATIVES SUR LA TENEUR EN GLUCOSE
DU SANG ARTÉRIEL ET DU SANG VEINEUX VENANT DES MUSCLES,
par À. Ece et V. HeNriQuEs.
À côté de l'étude plus sommaire des échanges totaux de l’orga-
nisme, celle de la consommation en matières des divers organes
est d'une grande importance. Le nombre des travaux entrepris-
jusqu'ici sur le métabolisme des organes (abstraction faite des -
échanges respiratoires) est fort restreint ; ce fait s'explique par
la difficulté de nature analytique que comporte une étude &@e
ce genre.
Parmi les tentatives faites pour réaliser une telle détermination,
nous citerons en premier lieu les recherches classiques de Chau-
veau el Kauffmann sur la consommation en matières (en particu-
lier du sucre) d'un muscle déterminé. Toutefois, nous avons persé
qu il pourrait y avoir lieu de revenir sur ces recherches, en ce qui
concerne la consommation en sucre. Et, en effet, nous avons
trouvé que, sous ce rapport, le phénomène considéré était plus
complexe que ne le faisaient supposer les travaux de Chauveau
et Kauffmann.
Etant donnée la grande vitesse de circulation du sang, on ne
pouvait s'attendre à constater un écart considérable entre les te-
neurs en sucre du sang artériel et du sang veineux. Si on évalue à
5oo gr. la consommation journalière de l'Homme er hydrates de
carbone et à 5 litres le volume du cœur par minute, on arrive
à un écart moyen entre les teneurs en sucre du sang artériel et du
sang veineux — avant le passage de ce dernier par un organe pos-
sédant des réserves de sucre — de 0,007 p. 100, ce qui ferait,
dans les cas de concentration normale en sucre, 7 p. 100 du taux
total. Dans ces conditions, la microméthode de Bang pour le
titrage du sucre (modifiée par nous de façon que l'erreur des di-
verses déterminations soit d'environ 1,5) devait permettre Îa
constatation, par analyses. comparatives du sang artériel et
veineux, de la consommation en sucre des muscles, notamment si
les déterminations se basaient chacune sur 4-6 analyses, ce qui
était notre cas. |
Une condition absolue pour que les essais aient une signi-
fication réelle, c’est que la circulation soit normale ; en cas de
stase, le résultat se trouverait complètement dénaturé. Nos expé-
riences ont porté sur des Chèvres et sur des Chiens. Le plus sou-
vent, les expériences ont porté sur les muscles d’un membre pos-
térieur ; un cathéter était introduit par la veine crurale de l’autre
membre, de manière à ce que son extrémité fût placée dans la
veine cave au lieu exact où les deux veines se rencontrent.
30) | SÉANCE DU 90 JUIN 611
Mais les muscles peuvent être le siège, non seulement d'une
consommation, mais aussi d'une accumulation de sucre : l'écart
entre les teneurs en sucre artériel et veineux peut alors dépasser
le taux résultant de la combustion seule ; ou bien encore les mus-
cles peuvent se contenter de consommer leurs réserves d'hydro-
carbones : en ce cas, il n’y aura pas d'écart entre les taux de
sucre artériel et veineux ; enfin, il faut compter avec la possi-
bilité d'une mobilisation, dans les muscles, de quantités d'hydro-
carbones dépassant le besoin de la consommation : Ja concen-
tration en sucre dans la veine sera alors supérieure à celle de
l'artère.
Pour étudier la question dans des conditions aussi simples
que possible, nous avons procédé d’abord à des expériences sur
des animaux subissant, ou ayant subi, une période d’inanition
(+phloridzine), assez longue pour qu'on püt supposer que les
réserves en hydrocarbones étaient épuisées. Ces déterminations,
pratiquées sur des sujets au travail ou ‘au repos, ont donné,
dans les deux cas, le même résultat, à savoir un écart moyen
entre les concentrations en sucre du sang artériel et veineux
de 0,004. — 0,0008.
On en peut inférer que, même dans le cas où les réserves en
hydrocarbones se trouvent épuisées, il se fera, dans le muscle,
une combustion notable de glucose ; le glucose en question devra
être formé hors du muscle par des matières non hydrocarbonées
et apportées par la circulation.
L'écart entre les teneurs en sucre est réel : il n’est attribuable
ni à la réduction résiduelle ni à une modification des proportions
relatives du plasma et des globules sanguins.
En déterminant par injection de glucose dans le sang une
hyperglycémie alimentaire, on verra se produire, entre les con-
centrations en sucre artériel et veineux, un écart trop considé-
rable (il atteint 0,040 p. 100) pour pouvoir s'expliquer par une
simple combustion de glucose dans les muscles et provenant sans
doute d’une accumulation notable de glucose dans les muscles. La
conclusion qui s'impose, c’est qu’en cas d’hyperglycémie alimen-
taire, lorsque la faculté d'emmagasiner les hydrocarbones dans le
foie ne suffit pas pour maintenir la concentration en sucre au ni-
veau normal, il se produit rapidement dans les muscles un dépôt
considérable de glucose. Les réserves d'hydrocarbones accumulées
de la sorte dans les muscles produiront, à un moment où la con-
centration en glucose descendra vers la normale, une mobilisation
de glucose tellement considérable que la concentration en glucose
du sang veineux deviendra supérieure à celle du sang artériel.
(Institut physiologique de l'Université).
612 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (36)
NOUVELLE MÉTHODE POUR LA NUMÉRATION DES BACILLES VIVANTS
CONTENUS DANS UNE ÉMULSION,
par Hans HECxsCHER.
La méthode est fondée sur l'observation suivante : dans un
milieu liquide, ensemencé de Bacilles appartenant à une des
espèces suivantes : B. coli, Bacilles typhiques et paratyphiques
À et B, B. pyocyaneus et d’autres encore, les premières heures
de culture n’apportént aucune augmentation du nombre des mi-
crobes, mais seulement un changement dans leur morphologie :
chaque germe, capable de proliférer, se développe en un long
bâtonnet, dont la forme contraste fortement avec celle des
Bacilles incapables de prolifération et qui ne se transforment pas.
À l’aide de numérations différentielles faites au microscope,
il est donc possible de connaître quel est le nombre des Bacilles
enseimencés qui a dans les conditions données de
culture. On comptera : 1° La quantité de Bacilles éensemencés A ;
2° les Bacilles a, qui, un temps convenable ne montrent
aucun signe de prolifér ation ; 3° on calculera la quantité À — a,
C end le nombre des Bacilles capables de proliférer.
Une première condition, qui est indispensable pour l’applica-
tion de cette méthode, c'est d’avoir à sa disposition un procédé
exact de numération au microscope. Nous avons déjà décrit un
tel procédé (x). En second lieu, une différence accusée doit exister
entre les Bacilles ensemencés ef ceux qui, au moment choisi, se
présentent transformés, et même en nombre moins grand, nou-
vellement formés. Cette seconde condition restreindra sensible-
ment l'utilité de la méthode.
Voici comment on procède : un récipient, de la grandeur et
de la forme voulue, et contenant le milieu liquide choisi, est
ensemencé avec une certaine quantité de l’émulsion microbienne
dont on veut déterminer le nombre de Bacilles capables de proli-
férer. Pour contrôler la quantité ensemencée, on dénombre la
culture primitive ou la nouvelle culture. Le récipient est placé
à la température voulue. Au bout d’un temps à déterminer par
des essais préalables, on retire la culture et on compte le nombre
de Bacilles non trinfo tes
Il est difficile de savoir quel moment choisir pour examiner
la culture, c’est-à-dire quel temps il faut accorder aux Bacilles
ensemencés avant de voir quels sont ceux qui pourront nn
Il est clair que ce temps doit être aussi long que possible ;
effet, il n’est limité que par les Hope mêmes de la Haha
(1) Heckscher. C. R. de la Soc. de biol., 1921, t. LXXXIV, n° 19.
(37) SÉANCE DU 90 JUIN -613
traitée. D'abord, il faut pratiquer le dénombrement avant que
la division des longs bâtonnets ait formé de nouvelles générations
de petits Bacilles, qu'on pourrait confondre avec ceux qui ont
été ensemencés. En second lieu, il importe que la quantité totale
de microbes n'ait pas trop augmenté, car, dans ce cas, il faudfait
trop diluer la culture pour obtenir le liquide à placer sur les
porte-objets : par conséquent les Bacilles ne seraient représentés
que par un très petit nombre de Bacilles dans chaque préparation,
ce qui rendrait inexacts les calculs. En réalité, il semble qu'il y
a coïncidence entre les moments où ces deux conditions se trou-
vent réalisées et l'expérience que donnera la pratique de la mé-
thode enseignera bientôt quelle doit être la durée de la culture
dans chaque cas donné ; à ce point de vue, la méthode semble
donc praticable.
Pourtant, on objectera peut-être que, malgré tout, le temps
donné est trop court, c'est là une objection qu'on ne peut pas
négliger coment, La question est donc de savoir quelle
sera, dans les différentes recherches, l'influence relative de cette
cause d'erreur ? Il est évident qu’on ne saurait donner de réponse
générale à cette question ; tout ce qu'on peut dire, c’est que
l'erreur éventuelle dépendra des différences biologiques plus ou
moins grandes qui existent entre les Bacilles ensemencés, et que
cette erreur augmentera probablement avec un pourcentage crois-
sant de Bacilles incapables de proliférer. C'est là encore une
raison pour ne pas attribuer une valeur absolue aux chiffres
trouvés par cette méthode : du reste, on sait assez qe il ne ant
jamais compter avec des valeurs absolues.
Néanmoins, cette nouvelle méthode me semble avoir une cer-
taine valeur pour bon nombre de recherches. Elle a, sur la mé-
thode de dissémination de Koch, l'avantage d'employer un mi-
lieu liquide et de donner en quelques heures les renseignements
désirés. Elle vaut mieux que la méthode de dilution de Nägali et
de Lister, car elle exige bien moins de matière, étant, de ce fait
et malgré les dénombrements au microscope, plus rapide et moins
coûteuse. Enfin, notre méthode se distingue des deux méthodes
ci-dessus en ce qu’on peut étudier directement les relations entre
la morphologie des individus microbiens et leur faculté de proli-
fération. Elle me semblerait convenable pour des expériences à
faire sur un antagoniste, ou, au contraire, une symbiose qui exis-
terait entre les germes dans un semis plus ou moins grand de
Bacilles, et elle permettra de déterminer la résistance et la fécon-
dité des différents types morphologiques, ce qui est intéressant
pour l'étude des formes soi-disant « dégénérées ».
(Insiitut d'hygiène, P° Fridericia).
L]
614 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (38)
ACTION EXERCÉE PAR LE CORPS JAUNE
SUR LA MATURATION DES FOLLICULES ET SUR LA CHALEUR DE LA LAPINE
par Focmer Niessen.
On sait que Leo Loeb (1) a démontré, à l’aide de recherches
réalisées sur le Cobaye, que le corps jaune détermine dans l'ovaire
des modifications d'ordre cyclique constituées par des processus
de dégénérescence portant sur les follicules, et, en outre, que
l’extirpation de tous les corps jaunes exerce une influence acti-
vante sur la prochaine ovulation spontanée.
Sur les Lapines, chez lesquelles il ne se produit jamais d'ovu-
lation spontanée, j'ai extirpé tous les corps jaunes aux divers
stades de la période sexuelle, à savoir 4, 6, 9, 15 et 21 jours res-
pectivement après l'ovulation, et j'ai constaté ensuite, en mettant
journellement les animaux ainsi traités en présence du mâle, que,
dans le cas de femelles gravides comme dans celui de femelles
non gravides, l’extirpation des corps jaunes était suivie régulière-
ment, dans le délai de 1 à 2 jours, du rut, et, en cas de copula-
tion, d'ovulation. Que l'ovulation ait eu feu par suite du rut
déterminé par l'intervention opératoire, c'est ce que j'ai pu cons-
tater, soit à l’aide d’un examen Le gen des ovaires, soit par
la constatation de l’état de gestation (dans les cas où l’on n'avait
pas lié les trompes). L'appareil folliculaire présentant toujours un
état plus ou moins réduit dans les ovaires de Lapines renfermant
des corps jaunes à sécrétion intense.
Les follicules doivent arriver rapidement à maturité, une fois
les corps jaunes extirpés.
Dans les cas considérés, le rut est-il déterminé par l’ablation
des corps jaunes ou bien par la maturation des follicules ? Ayant
constaté chez un certain nombre de Lapines normales gravides
et non gravides, un rut prononcé (et la copulation) en dépit de
la présence, dans l'ovaire, de corps jaunes jeunes et à sécrétion
marquée, je ne vois pas dans les corps jaunes un obstacle absolu
à ce que. des femelles entrent en rut, tout en admettant qu’en
général cet organe joue un rôle dans la réglementation du rut
chez les femelles, en ce sens que, comme il a été dit plus haut,
il conditionne les modifications périodiques dans l'ovaire.
Il y a un fait qui me semble résulter d’une constatation que j'ai
souvent pu faire et qui semble montrer que la présence de folli-
cules arrivés à pleine maturité n’est pas une condition absolue
pour que la Lapine entre en rut. Le premier rut des jeunes La-
(1) Virchow’s Archiv., t. CCVI, 1911, p. 278 et Deulsche medicin. Wochen-
schr., t. XXXVII, 1911, p. 17:
(39) SÉANCE DU 930 JUIN 615
°
pines n entraine souvent pas, en dépit de la copulation, d'ovu-
lation (les ovaires étaient examinés au microscope, deux semaines
environ après la copulation). L'expérience suivante témoigne dans
le même sens. Au douzième jour de la gestation, les deux ovaires
d'une Lapine étaient transplantés, à travers les muscles abdo-
minaux, sous la peau, tout en conservant leurs rapports normaux
avec le mésovaire. La Lapine a mis bas en temps normal et a
présenté immédiatement après, un rut manifeste, comme c'est
généralement le cas pour les sujets normaux. À la nécropsie,
suivie d'examen microscopique, qui eut lieu 3 jours après, les
deux ovaires étaient en voie de guérison, complètement enve-
loppés de muscles et de tissu conjonctif ; l’épithélium embryon-
naire avait, en majeure partie, disparu et l'appareil folliculaire
était très réduit, sans follicules de grandes dimensions et, cela
va sans dire, sans follicules mürs. J’ai constaté, en outre, que
l'injection sous-cutanée de quantités mème très considérables de
liquide folliculaire provenant d’ovaires de Vache, n’ont pu déter-
miner le rut chez la Lapine, ni prolonger un rut normal pré-
existant.
La conclusion à tirer des expériences précédentes, c’est que, .
même en admettant que le développement et la maturité des folli-
cules ne sont pas sans importance pour la production du rut (et
c'est là, en effet, ce qui semble ressortir des premières expériences
rapportées ci-dessus, comportant l’extirpation des corps jaunes),
il paraît certain que la maturation des follicules ne représente
qu'un facteur, parmi tant d’autres, dont l’action se fait sentir dans
la réglementation, sans doute fort complexe, du rut, chez les
femelles des Mammifères.
(Institut agronomique et vétérinaire du Danemark
et Laboratoire de zoophysiologie, P° H. Moellgaard).
0
616 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (40)
SUR LES ANOMALIES DU MÉTABOLISME DANS LES PSYCHOSES,
par JoHANxES NoERvIG.
Les anomalies de réglementation constatées chez les sujets épi-
leptiques donnaient à penser qu'il pouvait bien s'agir de pertur-
bations des échanges intermédiaires, résultant d'une production
de NH, tantôt plus intense tantôt plus faible que la normale et qui
ne dépendait pas des besoins de la réglementation neutralisatrice
de l'organisme. On devait s'attendre à constater dans le sang des
augmentations ou des diminutions pathologiques du taux de NH.
Sur 14 sujets épileptiques ont été réalisées {1 analyses portant
sur la teneur en ammoniaque du sang et, le plus souvent, sur
le taux d’urée, également (procédé Van Slyke). La teneur en am-.
moniaque du sang normal est de 0,3-0,4 milligr. de NH,-N par
100 gr. de sang, et le taux d’urée est de 0,020-0,040 p. 100. Les
taux d'urée relevés étaient généralement normaux, tout en se
groupant de préférence dans le voisinage de la limite normale
inférieure qu'ils dépassaient dans certains cas. Pendant les pé-
riodes intercalaires, et immédiatement après les attaques, la
teneur du sang en ammoniaque était représentée par des valeurs
normales, quoique souvent très faibles, telles que 0-0,08 et 0,13
par 100 gr. de sang. Deux fois, j'ai fait l'analyse du sang de
malades présentant un état psychique épileptique, et j'ai trouvé
alors 0,56 et 0,63 milligr. de NH,-N par roo gr. de sang. Les pre-
mières 24 heures de cet état n'étaient pas suivies d'accès. À cinq
reprises, j'ai pu prélever du sang peu de temps (1-6 heures) avani
l’accès. Les valeurs de NH,-N constatées accusaient de 0,57 jusqu à
1,42 milligr. par 100 gr. de sang. Les résultats de ces recherches
témoignent dans le même sens que ceux obtenus au cours des
expériences portant sur la réglementation ; ils décèlent, dans le
métabolisme intermédiaire, des perturbations caractérisées par le
fonctionnement irrégulier des échanges ammoniacaux.
Il s'agissait alors d’élucider ces questions par des analyses relà-
tives aux éléments azotés contenus dans l’urine normale, ‘pour
reconnaître ensuite si, chez les épileptiques, ces substances se
trouvent en quantités normales, absolues et relatives. J’ai donc
institué une série d'expériences ayant pour objet le dosage de
N total, de N-urée, de NH,-N et de NEL-N, chez des sujets épilep-
tiques et. quelques dipsomanes. L'état de choses constaté chez
les épileptiques (au nombre de ro) s’écartait beaucoup de l’état
normal, les taux de N-urée du N total variant dans des propor-
tions inconnues chez les individus sains, entre 18 et go. Les
valeurs très basses étaient rares, mais on constatait assez souvent
en
(41) SÉANCE DU 90 JUIN 617
un taux de N-urée d'environ 50 p. 100. Les valeurs de NH,-N et
de Nif,-N n'étaient pas assez considérables pour compenser les
faibles valeurs de N-urée.
Les autres substances azotées, qui comptent parmi les éléments
constitutifs de l'urine normale (créatinine, créatine, acide hippu-
rique et acide oxyprotéique) ont été étudiées par divers auteurs.
Seules les matières puriques ont présenté des variations notables
qui se groupent toujours autour des périodes d'attaques. En ad-
mettant donc que ces substances azotées se trouvent toujours
en proportion normale dans l'organisme — ce qui ressortait d’ail-
leurs des prélèvements effectués — nous avons constaté souvent
des cas où les matières azotées contenues à l’état physiologique
dans l'urine, où l’urée était en proportion faible, ne représen-
taient que la moitié ou les trois quarts du N total.
En vue de fixer les idées sur la nature des matières en cause
dans les cas considérés, des expériences d'orientation ont été
réalisées. Dans des urines contenant des quantités considérables
de matières azotées indéterminées, on faisait des dosages de l’acide
hippurique, toujours présent à dose normale dans les urines de
24 heures (0,04 gr.). Une autre possibilité à envisager était la pré-
sence de produits de dédoublement des albuminoïdes indosables
par le formol, et dont, par conséquent, on pourrait constater la
présence après hydrolyse. Le dosage du N titrable au formol,
avant et après hydrolyse, n'a donné que des écarts insignifiants.
Ün autre essai a permis de constater que les matières azotées indé-
terminées ne se précipitaient pas en présence de l'acide phos-
photungstique. Des recherches ultérieures montreront quelles
sont les matières en cause.
L'étude d’un sujet épileptique, tenu d’abord au régime mixte
ordinaire et ensuite, pendant une quinzaine de jours, au régime
lacté exclusif, a montré que le changement de régime n'avait
pas d'influence sur les perturbations des échanges. Au sujet de
troubles analogues dans les échanges nutritifs au cours de la
tétanie et de la tétanie consécutive à la thyroïdectomie ou de la
parathyroïdectomie, troubles dont il est souvent fait mention
dans la littérature médicale, une théorie avait été émise suivant
laquelle l’hypofonctionnement des parathyroïdes représente un
facteur essentiel de la pathogénie de l’épilepsie au sens propre ;
par conséquent, il conviendrait de faire de cette dernière une
maladie sui generis, cliniquement différente des affections épi-
leptiformes qui sont dues, soit à des lésions profondes où à d’au-
tres altérations du système nerveux central, soit à des intoxica-
tions ou encore à d’autres causes exogènes ou endogènes. À ce
point de vue. j'ai recherché si une opothérapie de substitution,
basée sur l’ingestion d’extraits frais de parathyroïdes et de thy-
Brorocre. CoMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. L2
618 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (42)
roïdes, pouvait donner des résultats. Les glandes ont été recueil-
lies sur des Bœufs ou des Veaux aussitôt que possible après l’abat-
age ; une quantité de 12 à 15 gr. de parathyroïdes est broyée,
pressée et traitée ensuite par 4o c.c. environ d’une solution phy-
siologique de chlorure de sodium. Après quoi, on ajoute de la
solution phéniquée, de façon à obtenir un mélange renfermant
0,4 p. 100 de phénol. On centrifuge, on laisse à la température du
laboratoire pendant 24 heures et on refroidit dans la glace. Le
même procédé s'applique à l'extrait thyroïdien, avec cette. diffé-
rence toutefois qu'on emploie 5o gr. de glande par 5o gr.
d'extrait.
L'extrait a été essayé sur 3 épileptiques. On leur injectait sous
la peau, matin et soir, 0,2 c.c. d'extrait thyroïdien et o,8 c.c.
d'extrait parathyroïdien. Chez aucun des malades, ce traitement
n’a modifié l'aspect clinique de l'affection. Peut-être, son. peu
d'effet doit-il être attribué à la courte durée des. périodes, d’expé+
rience. (12-14 jours). Pour l’un des malades, on n a pas constaté
de modification dans la courbe réduite de NH.,. Pour les 2 autres;
Ja courbe irrégulière a changé d’allure, de facon à placer en ligne
droite les taux réduits de NH,, comme chez les individus noxr-
maux. Chez l’un de ces derniers malades, le traitement à. été inter-
rompu, en tout, 3 fois, et à chaque injection,les taux réduits de
NH, se plaçaient en ligne droite.
(Clinique psychiatrique du D° Chr. A. Bisgaard, Roskilde).
(43) SÉANCE DU 90 JUIN 619
ACTION DU GHLORURE DE MANGANÈSE
SUR LA PRODUCTION DE LA TOXINE DIPHTÉRIQUÉ,
par L.-E. WarBum.
Dans une communication précédente, j'ai appelé l'attention sur
le rôle joué par certains sels métalliques (catalyseurs) dans la for-
mation de la staphylolysine. Comme suite aux expériences que
j'ai rapportées, j'ai entrepris une série d'études relatives à l’ac-
tion exercée par le manganèse (MnCL,) sur la production des
toxines diphtériques. Le bouillon de culture se préparaït avec de
la viande de Veau, fermentée par le Colibacille, qu’on additionnait
de 1,5 p. roo de peptone de Witte, de 0,5 p. 100 de chlorure de
sodium et de 0,2 p. 100 de sucre inverti. Le bouillon mis à l’auto-
clave présentait son acidité normale (Pr=6,2 environ) et était
alcalinisé ensuite par l'addition de sodium calciné stérilisé (jus-
qu’à obtention d'un Pna=7,2, à 37°). C’est là un procédé qui s’est
montré pratique dans la préparation du bouillon destiné à la
production de la toxine diphtérique. En même temps que le
sodium stérilisé, on ajoutait la dose voulue de chlorure de man-
ganèse dissous dans un volume d’eau convenable et stérilisé en-
suite ; une fois la dissolution du sodium effectuée, on ensemençait
les ballons avec r goutte de culture de 24 heures (Park William
n° 8) et, après 12 jours d'étuve à 36°,5 (Px étant monté jusqu'à
environ 8,10), les diverses cultures étaient filtrées ; la concentra-
tion en ions hydrogène des extraits se déterminait par voie colo-
rimétrique, à 37° (1) et la teneur en toxine s’obtenaït par dosage
sur des Cobayes. Je résume ci-contre, à titre d'exemple, une expé-
rience dont la marche concorde, pour l'essentiel, avec celle de
toutes les autres.
Mn: Cl2 normal, en:c.c. ‘Pa de la Dose minima Unités
p. 1.000 toxine mortelle par c.e.
(e] 8.20 - _ 0:009 TTA
0,0001 S2O0N 0:007 143
0,0003 8.20 0.0085 154
O;001 8.0 0.006 107
©,003 8.00 0.0645 339
‘0,01 |. 1605 0.0615 667
0,03 7-70 0,008 129
ss O,1I 8.10 0.02 5o
TH ressort de ce tableau que, le MnClL,, à doses faibles, exerce
une influence extrèmement forte sur la production de la toxine
diphtérique ; la concentration optima paraît être située aux envi-
(x) L. E. Walbum. C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIII, p. 707, 1920.
620 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (44) |
rons de o,or c.c. d’une solution normale de MnCI, par 1.000 c.c.
de bouillon : dans le cas considéré, celte faible dose de manga-
nèse a sextuplé la production de toxine. Des doses plus élevées
ont pour effet d'entraver la production de toxine. Il se peut que
d’autres sels métalliques — ou mélanges de sels différents —
aient une action encore plus prononcée. Des essais ont été ins-
titués pour élucider la question.
Le fait que, parmi les métaux contenus dans le bouillon peptoné
ou cédés par la paroi de verre pendant le séjour à l’autoclave,
se trouvent représentés quelques-uns des activants ou paralysants
très énergiques, du moins à l'égard de la staphylolysine, suggère
l’idée de chercher là l’une des causes des variations souvent cons-
tatées dans la production de la toxine diphtérique.
(Institut sérothérapiqu® de l'Etat danois, D' Th. Madsen).
ÉTUDE. COMPARATIVE SUR LES MÉNINGOCOQUES,
TYPES ANGLAIS ET DANOIS,
par Ferp. Wüzrr.
Dans une communication précédente, j'ai exposé comment
des souches de Méningocoques danois, provenant de pétéchies de
13 malades atteints de septicémie méningococcique, non accom-
pagnée de méningite, et d'autres souches, recueillies dans le li-
quide spinal de 46 malades sur 5o atteints de méningite, s'étaient
toutes trouvées appartenir à un même type À. Les 4 souches res-
tantes, d'origine spinale, qui ne se rangeaient pas dans le type À,
représentaient chacune un type à part (types B, GC, D, E).
En outre, dans 11 cas de méningite et dans 6 cas de septicémie
(sans méningite), on n'avait isolé que des souches prélevées dans
la gorge ; ces souches étaient toutes du type À, et j’ai cru pou-
voir considérer comme infectés par ce type les 17 sujets en ques-
tion. En effet, dans les 15 cas où j'avais pu isoler tant les Ménin-
gocoques de la gorge que ceux du liquide spinal ou des pétéchies,
les cultures obtenues avaient représenté un seul et même type,
et de nème, au Danemark, l'immense majorité des cas de ménin-
gite et de septicémie étudiés (59 cas sur 63), avaient été provo-
qués par le type A.
Au total, on a déterminé le type des Méningocoques infectants
dans 61 cas de méningite, dont 57 provoqués par le type A et
dans 10 cas de septicémie méningococcique, tous provoqués par.
le type À. Le nombre global des malades, chez lesquels on a dé-
terminé le tvpe du Méningocoque, est de 8o ; sur ce nombre,
(45) SÉANCE DU 30 JUIN 621
95 p. 100 étaient infectés par le Mén'ngocoque du type À ; les
4 autres cas (1 adulte et 3 enfants, dont aucun ne présentait
d'exanthème), étaient causés par des Méningocoques différents
entre eux et différents du type À.
Les souches cultivées ont été obtenues essentiellement de cas
observés en 1919 et en 1920 (71 souches) ; 9 souches avaient été
isolées en 1918.
Quant au tableau clinique des cas d’où provenaient les Ménin-
gocoques cultivés, on y trouvait représentées toutes les formes
sous lesquelles se présente l'infection méningocoecique. Sur 80
malades atteints, bo présentaient de l’exanthème, le plus souvent
de caractère pétéchial ; cependant, les autres formes d’exanthème
(la scarlatinoïde, celle qui imite l'erythema nodosum) se trou-
vaient également représentées. 19 malades étaient atteints de sep-
ticémie sans méningite ; chez tous, on a constaté la présence du
Méningocoque du type A. Tous les cas d'infection méningococcique
à exanthème avaient, pour agent spécifique, le microbe du type A.
37 des malades considérés n'avaient pas 15 ans. Les cas étaient
soit légers, soit graves, entraînant souvent, en quelques heures,
l'issue fatale. |
Nous avons aussi examiné diverses catégories de porteurs
« sains » de Méningocoques : a. Civils. Parents et amis intimes
des malades atteints de méningite. Sur 215 individus examinés,
8 p. 100 ont été trouvés porteurs de méningite ; 6 p. 100 étaient
porteurs du Méningocoque du type À. b. Militaires. Entourage
immédiat des sujets atteints. Sur 328 individus examinés,
23 p. 100 ont été trouvés porteurs de Méningocoques ; 7 p. 100
étaient porteurs du type À. c. Des Méningocoques du type À ont
été trouvés chez les Hommes d’un contingent qui étaient au ser-
vice depuis plus d’un an et qui n'avaient pas eu de rapports avec
des malades atteints de méningite. Sur 163 individus, 33 p. ro0
ont été trouvés porteurs de Méningocoques ; 15 p. roo étaient
porteurs du type À.
Par conséquent, dans le contingent qui n'avait pas eu de rap-
ports avec des malades méningococciques, la proportion des por-
teurs sains du Méningocoque À était notablement plus élevée
que celle des porteurs sains ayant fréquenté des malades méningo-
cocciques. Il convient de remarquer que la garnison en question
semble avoir été le foyer de Méningocoques du type À, puisque,
dans la classe qui précéda et dans celle qui suivit la classe exa-
minée, on relevait un grand nombre de porteurs de Méningo-
coque À :; il y eut parmi eux des cas de méningite et de septi-
cémie méningococeique. d. Chez 565 conscrits, arrivant des di-
verses régions du pays, et principalement des villes, et qui furent
examinés 1-2 jours après la convocation, le Méningocoque du
(ei
FO
to
RÉUNION ‘DANOISE DE BIOLOGIE (46)
type À n'a pas été trouvé, mais on a constaté, chez 7 p. 100 de
ces conscrits, des Méningocoques appartenant à d’autres ‘types.
‘Une comparaison entre les Méningocoques-types danois et les
h types pathogènes de Gordon LILEH et IV (qui m'ont été gra-
cieusement communiqués par l’éminent chercheur) a fourni les
résultats suivarits : 1° Aucune des souches pathogènes ne se
ramène au type anglais FL. On trouve, au Danemark, des Méningo-
coques appartenant au type anglais |, mais ils rentrent tous dans
un grand groupe rhino-pharyngien de souches apparentées entre
elles et non pathogènes. 2° Le type anglais IT se rattache de très
près à l'une des souches pharyngiennes, non pathogènes dont ïl
a été question dans une communication précédente et qui sont
plus caractérisées que les autres souches appartenant au grand
groupe rhino-pharyngien (ci-desus mentionné) de souches appa-
rentées entre elles et non pathogènes. 3° Le type IT du classement
anglais est également pathogène au Danemark (type D), maïs il
est rare en ce pays, n'ayant été trouvé qu une seule fois comme
agent de méningite. On en a constaté 2 fois la présence dans la
gorge de porteurs sains de Méningocoques. Le représentant com-
muniqué du type anglais IV n’a pu être classé dans ‘aucun des
types danois.
Parmi les souches spinales recueillies à Varsovie, chez 5 ma-
lades atteints de méningite, aucune n'appartenait au type A.
Résumé. Au Danemark, on a trouvé chez 95 p. ro0o des sujets
examinés, atteints d'infection méningitique, un seul et même
type de Méningocoque (type A). Ce txpe ne paraît pas jouer, en
Angleterre, un rôle pathogène, et inversement, les types patho-
gènes anglais ont peu d'importance en Danemark, en tant que
types pathogènes, un seul de ces types, le type TI, ayant été
reconnu comme microbe morbifique dans un cas isolé.
(Institut sérothérapique de l'Etat danois, D° Th. Madsen).
(47) SÉANCE DU 930. JUIN 62:
CD
RECHERCHES: RELATIVES A LA QUESTION DES MÉNINGOCOQUES-TYPES,
par FER». WüLrr.
La note actuelle- est un supplément aux recherches publiées
par des auteurs anglais : Gordon, Flack, Fildes, Baker, etc., sur
le même sujet.
Rencontre-t-on chez un mème individu, plus d'un type de
Méningocoques ?
On a cultivé, dans 11 cas de méningite, des Méningocoques
prélevés dans le liquide spinal et dans le rhinopharynx et dans
L cas de septicémie méningococcique (sans méningite) des mi-
crobes morbifiques recueillis au niveau des pétéchies et dans le
rhinopharynx. Dans ces 15 cas, les Méningocoques du rhino-
pharynx étaient du même type (type À) que ceux du liquide spinal
ou des pétéchies.
L'examen de 25 lots de colonies, provenant chacune du pre-
mier ensemencement obtenu, en partant de 25 sujets, et prélevées
respectivement dans le rhinopharynx de 23 porteurs sains de
Bacilles et au niveau des pétéchies de 2 sujets atteints de septi-
cémie méningococcique,; a établi que, dans tous les cas consi-
dérés, les Méningocoques, recueillis sur un même individu,
étaient du même type, en l'espèce du type A.
Siabilité du type après isolement. L'étude de 66 souches, pen-
dant un espace de temps prolongé de 1 à 21 mois, a môntré que
le type des souches ne subissait pas de modification. Sur les 66
souches cultivées, 4o appartenaient au se À qui s’est conservé
immuable pendant 2 à 21 mois.
Stabililé des types dans le rhino-phurynæ.
Sur 11 porteurs sains de Ménin- Sur 10 convalescents de ménmegite ou
BorSUue. le lype élail identifié de seplicémie, le type était identi-
chez : fié chez :
2 avec 1 mois d'intervalle 1 avec 1 mois d'intervalle
DID) SE 0) » DÉADOES LD) »
DE D) D: LUC) » l D ER) »
Corot » D NON D
5 # I » UE » »
Tous les sujets en question (au nombre de 21) étaient porteurs
du type À et, chez tous, ce type est resté constant.
Il va sans dire qu'une telle étude (qui ne tient compte que de
21 porteurs de Méningocoques du type A) ne saurait servir de
base à des conclusions définitives sur la mutabilité ou J'immu-
tabilité des Méningocoques de ce type dans l'organisme humain,
mais elle fait supposer que, généralement, le type des Ménin-
gocoques rhinopharyngiens du type À se conserve-immuable.
/
624 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (48)
Quelle est la durée du parasitisme des Méningocoques chez les
hôtes sains ou convalescents ? Le séjour des Méningocoques, tant
chez les porteurs sains que chez les convalescents, peut s'observer
pendant des mois. Chez les porteurs sains, j'ai constaté la présence
de Méningocoques du type À pendant 3 mois. Pour les convales-
cents, la durée maximum de séjour des Méningocoques du type À,
constatée dans le pharynx, était de 7 mois, au moins, les suieis
examinés étant encore porteurs au moment où l'observation a
pris fin.
(Institut sérothérapique de l’Etat danois, D° Th. Madsen).
f
Imp. A. DAVY et FILS Aîné, 52, r. Madame, Paris. Le Gérant : A. DAVY.
PRÉPRATIONS COLLOIDALES
Colloïdes électriques et chimiques de métalloides.
9 <>
Cancer,
T ELECTROGUPROL «cu
LEC RARGOL Toutes les FLOUE de ne g par res Melle
mpoules de 10 cc. À;
(Argent) maladies Collyre en amp. ne uit infectieuses.
Ampoules de 5 cc. (6 par boite). | infectieuses
Ampoules de 10 cc. (3 par bolte). É Traitement
Roues de 25 se par boîte) spécificité ELECTROSÉL NIUMs du
nee couttes.| pour Pagent Ampoules de 5 cc. (3 par boîte). Cancer.
Ovuies (6 par boîte). pathogène.
RS ftube de de 30 grammes). ELECTROMARTIOL (Fer)
_— Ampoules de 2 cc.(12 par boîte).
ELECTRAUROL (Or) Ampoules de 5 cc. (6 par boîte).| Syndrome
A les de 1 12 par boîte). anémique .
M none de Dec a par botte) ARRHÉNOMARTIOL
‘Ampoules de 5 cc. (6 par boite). (Fer collofdal + Arsenic organique)
“Ampoules de 10 cc. (3 par boite). B. — L À Amp.del cc.(42 p'hoîte, et Gouttes
LECTROPLATINOL (Ps ÉLECTRARGOL Toutes les
E (PE) lost également | COLLOTHIOL (sous) lindicstmsde DR
LECTROPALEADIOL (Pa) employé dans Elixir — Ampoules de 2 co. laMédication
“Ampoules de 5 cc. (6 par botte). le traitement (6 par boîte). — Pommade. sulfurée.
Ampoules de 10 cc. (3 par boîte). Joel de «
nombreuses omplexe
ELECTRORHODIOL (Rd) | "atectons | IOGLYSOL oée-ccogene) | Gures logés
Donne ne Le. < En septiques. Ampoules de 2 cc. (42 par boîte),
oîtes de 3 et 6 ampoules
ELECTR=H Toutes ELECTROMANGANOL Fresnes
\ — MG (Mercure) formes de la (Manganèse) Col y PS
“Ampoules de 5 cc. (6 par botte). Syphilis. Ampoules de2 cc. (12 par boîte). ques.
&
1545
(CHLORHYDRATE)
% Principe actif des Cepsules surrénales.
Eh —
SOLUTION D'ADRÉNALINE CLIN 2 24000-
FLacon de 5 c.c. et de 30 c.c.
IGOLLYRE D'ADRÉNALINE CLIN :. 25000 et au 11000
En AmwpouLes CompTe-GoutTEs de 10 €. c.
Associations: COLLVYRES CLIN en Ampoules compte-gouttes de 10 c. ©.
Adrénaline-Cocaïne. — Adrénaline-Esérine.
GRANULÉS D'ADRÉNALINE CLIN dosés à 1/4 de milligr.
SUPPOSITOIRES D'ADRÉNALINE CLIN 472:mer.
TUBES STÉRILISÉS D'ADRENALINE CLIN E5podormques.
Solutions titrées à: 1/10 mgr. — 4/4 mgr. — 4/2 mgr. — 1 mgr.
#
Associations: TUBES STÉRILISÉS CLIN
mm à l'ADRÉNALINE-COCAÎNE..- Done do ocninenele
…._ 2 l'ADRÉNALINE-STOVAINE | en boîtes de 6 et 12 ampoules.
& l'ADRÉNALINE-SYNCAINE
LABORATOIRES CLIN, 20, Rue des Fossés-Saint-Jaoques, PARIS.
1479
<<
Ne pas les confondre avec les Ovules Chaumel
pour pansements vaginaux.
Exiger le Nom £e RAQUIN as re
… F1. de 64 Capsules,
1/2 11. 40 Capsules,
DE SOUDE
6 à 12 par jour.
” Établissements
| FUMOUZE
78, Faubourg Saint-Denis
Établissements FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS
Paris. — Typ. À. Davy, 52, rue Madame. — Téléphone Saxe-01-19.
Tomé LXXXV. 1921 N° 28
COMPTES RENDUS
des Séances
Société de Biologie
et de ses filiales :
les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd,
Lille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne,
Athènes ; les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy)
danoïse et de Suède ; la Société belge de biologie.
PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE
Séance du 15 Octobre 1921 | [= ses _ ee
PARIS
MASSON ET Ci, ÉDITEURS
LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vie)
“es compies rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société
PRIX DE L’ABONNEMENT POUR 1922 :
;. France : 50 fr. — Etranger : 60 fr.
à. Prix pu NUMÉRO : 3 FRANCS
À Les abonnements sont reçus par MM. MASSON et Ci Éditeurs,
120, Boulevard Saint-Germain, Paris
Ci-inclus Titre et Tables du 1% Semestre 1921
La Société serait obligée aux personnes qui pourraient disposer en
sa faveur d’ exemplaires du n° 3, 1921, des Comptes rendus de la Société
de Biologie.
Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylograz
phies; les factures réglées directement à l'imprimerie.
Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs.
notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, ruë
Madame, Paris 6. RIRES |
varietur, sans lectures douteuses ;
elles ne doivent pas AÉpESSeE l'étendue
réglementaire re
Ces conditions sont formelles.
Toutes les notes doivent être remises
sous forme de dactylographies, ne
jar
TARIF DES TIRÉS A PART
Le prix des tirés à part est abaïissé à :
13 francs rour 50 tirés à part (2 pages).
A5 — 100 — (2 pages,.
148 — — 50 nn (4 pages).
21 — — 100 — (4 pages).
Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité,
14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57
” l
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
SEANCE DU
Brinré (J.) : Sur le pouvoir
antiseptique (antigénétique) de
quelques couleurs d’aniline.....
Broco-Rousseu,Forceor et Ur-
BAIN : Sensibilisatrice due au
Streptococcus equi.............
Courin (F.) : Sur les formations
choroïdiennes des Urodèles.....
DéÉvé (F.) : Il n'existe pas de
kystes hydatiques primitifs de la
vésicmleNbillaire Neue
FAURÉ-FREMET (E.) : À propos
de la détection microchimique
des carbures injectés dans les
HERDS co ob2bocdbobobeomobvonte
GRIMBERG (A.) : Nouveau pro:
15 OCTOBRE 1921
SOMMAIRE
645
629
Gr.
632
638
cédé de broyage des microbes et
substances organiques..........
Guieysse-PELLISSIER (A.) : Sur
la présence de formations lym-
phoïdes diffuses dans le poumon.
Lausry (Ch.), BLocx (S.) et
Meyer (J.) : Etude de la circula-
tion du membre supérieur par
l’oscillographie, la pléthysmo-
graphie et la capillaroscopie si-
HAPITANÉ CS ER Ne en
LiscaüTz (A.), Orrow (B.) et
Wacxer (Ch.) : Sur le ralentisse-
ment de la masculinisation dans
la castration partielle..........
Merror (Mie E.) : L'action
mécanique des Lichens dans la
détérioration des vitraux d'église,
PEYRON (A.) : Développement
de métastases ovariennes rhabdo-
BroLociE. COMPTES RENDUS. — 1921
636
Gr
649
630
634
myomateuses dans l’évolution
expérimentale de la tumeur in-
fectieuse des Oiseaux........... 655
Ro:Eer (H.) et Biner (L.) : Le
pouvoir lipasique des sucs pan-
créatique et intestinal. Influence
dela bite ere RE enr Etre 648
SacquéPée (E.) : Les types de
Pneumocoques d’avril 1919 à
MAS RO 2 ee ee eloiele 630
Sraug (A.) et ForceoT (P.) :
Propriété immunisante de la Bac-
téridie charbonneuse tuée par À
l’alcooéther Ce r 646
Dissociation expérimentale des
effets vaso-consiricteurs et adré-
nalino-sécréteurs de l’excitation
planche RE EEE ECEECPEEE 657
Réunion de la Société belge
de biologie.
Czevers (J.) : Contribution à
l'étude de l’action de la glande
thyroïdesur les phénomènes d’im-
RAUNITÉ Rene steel 659
Freperico (H.) : Pour servir à
l'interprétation de l’électrocar-
diogramme (E. C. G.). IV. L’E.
C. G. des Sauriens et des Ophi-
dienshese NCIS Ra RARES 667
Le FÈèvre De. Arric (M.) : Les
propriétés adhésives des leuco-
cytes et de leurs extraits dans le
phénomène d’accolement des mi-
crobes à ces cellules............ 675
. T. LXXXV. 43
626
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Le FÈèvRE pe Arric (M.) : L'ob-
servation du phénomène d’acco-
Houssay (B.-A.) et SoRDELLI
(A.) : Formation d’anticorps chez
lement des microbes aux leuco- les animaux éthyroïdés......... 679
CMS ARR NAME ER AOC Houssay (B.-A.) et SorDezzI
Le FÈvre DE ArRiIc (M.) : Sur (A.) : Sensibilité des animaux
le facteur microbe dans le phéno- éthyroïdés envers les toxines et
mène d’accolement des microbes leBacille diphtérique PAPRRPE 677
AUREUCOCVLES LU AREA AU ALER 673
Govarrts (P.) : Action du sé- Réunion biologique
rum antiplaquettique sur l’élimi- de Buenos-Aires.
nation des microbes introduits
dans la)cireulation:! 122807 667 Lewis (J.-T.) : Sensibilité des
Ie (M.) : Sur le calcul des do- Rats acapsulés envers les toxiques. 685:
SESMTON LUE A 1 enr EN 669 Mazza (S.), Mey (C.) et Nino
Zunz (E.) et GovaAERTS (P.) : (F.) : Les réactions du benjoin et
Action dusérum antiplaquettique du mastic dâns le liquide cé-
sur l’anaphylaxie sérique....... 664N|/phalorachidien 252 FPE EAPPEE 686
Réunion biologique Re :69
: D RATE AENNRE
de Buenos-Aires. Mazzocco (P.): Le calcium
ARRILLAGA (F.-C.), Guzziez- sanguin chez diverses espèces... 690
METTI (J.) et Wazporp (C.-P.) : Mazzocco (P.) et Busros Moron
Action de la quinidine sur le (R.) : Le calcium sérique dans
CHŒUR Red eee mel ere: 683 | les états gravide et puerpéral ... G6o2
Houssay (B.-A.) et Huc (E.) : SORDELLI (A.) et RENNELLA(E.):
Action des extraits d’hypophyse Réactions colloïdales du liquide
sur la polyurie.cérébrale.... ".. 68r | céphalorachidien 1er re GRT
Présidence de M. André-Thomas, vice-président.
MM. Lrenrères et MApsen, membres correspondants, assistent à
la séance.
PRÉSENTATION D'OUVRAGES
M. L. TrouessarT. — J'ai l'honneur de faire hommage à la
Société d’un volume que je viens de publier sous ce titre : La Dis-
tribution géographique des Animaux. Malgré la ressemblance du
titre, ce livre n’est pas une nouvelle édition de la Géographie Zoo-
logique, publiée en 1890, il y a plus de 30 ans, et restée, depuis, le
seul traité en langue française, sur cette partie de la science. C'est
un ouvrage écrit sur un plan nouveau, dont tous les chapitres ont
été remaniés pour les mettre au courant des découvertes mo-
dernes. À ce point de vue, ceux qui concernent : la répartition an-
cienne des terres et des mers (avec cartes), les faunes marines et
d’eau douce, les migrations des oiseaux, sont, plus particulière-
ment, à signaler.
SÉANCE DU 15 OCTOBRE 627
M. F. Mesniz. — J'ai l'honneur de présenter à la Société de bio-
logie, au nom de l’auteur, M. Besredka, Professeur à l’Institut
Pasteur, un livre intitulé : Histoire d’une Idée, L'œuvre de
Meichnikoff (1), quil vient de publier. Dans son introduction,
l’auteur indique que, pour lui, l'œuvre de Metchnikoff, malgré
sa diversité, repose tout entière sur une idée, c'est que les élé-
ments morphologiques se développent dans tout le règne anumal,
selon un plan unique ; de là dériva la conception générale de l'il-
lustre savant sur la digestion intracellulaire, conception sur la-
quelle sont basées toutes les parties de son œuvre : embryogénie,
inflammation, immunité, sénescence, philosophie optimiste, à
chacune desquelles M. Besredka consacre un chapitre spécial de
son livre.
SUR LES FORMATIONS CHOROÏDIENNES DES ÜURODÈLES,
par FERNANDE Coup.
D'après Edinger (2), les Amphibiens sont de tous les Vertébrés
ceux dont l’encéphale a la conformation la plus simple et, parmi
les Amphibiens, les Urodèles sont considérés comme moins évo-
lués que les Anoures ; les formations choroïdiennes de ces der-
niers sont bien connues ; il nous à paru intéressant de rechercher
si les Urodèles présentaient des dispositions primitives dans les
toiles et plexus choroïdes.
Des coupes en série étaient pratiquées, après décalcification
complète du crâne, dans la tête entière afin de respecter les rap-
ports et les points d'attache des différentes toiles. Nos études ont
porté sur les Salamandres et les Tritons.
Le quatrième ventrieule est, comme chez les Anoures, complè-
tement fermé par la toile choroïdienne postérieure qui présente
de nombreux plis et des villosités qui flottent dans le quatrième
ventricule ; ces villosités n’atteignent pas un si grand dévelop-
pement que chez la Grenouille ou le Crapaud.
Le groupe antérieur des formations choroïdiennes atteint un
développement considérable ; la toile du troisième ventricule
forme la partie principale, les plexus choroïdes n'étant que ses
prolongements. De la partie centrale de la toile, située sous la
paraphyse, partent en avant une paire de plexus qui pénètrent
dans les ventricules latéraux, en arrière une paire de plexus qui
(1) x Vol., petit in-8° de 136 pages avec un portrait frontispice. Paris, Masson
æt Cie.
(2) Edinger. Vorlesungen über den Bau der nervosen Zentralorgane des
Menschen und der Tiere ; Leipzig, 1911.
628 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
s'étendent dans le diencéphale : ce sont les plexus antérieurs et
les plexus inférieurs.
De plus, il se détache de la toile choroïdienne des formations
impaires : un grand plexus médian, plexus du diencéphale, qui
s'étend dans le troisième ventricule et le ventricule moyen jusque
sous le cervelet et un plexus moins important situé entre la para-
physe et le plexus du diencéphale et qui constitue le plexus supé-
rieur. Le plexus du diencéphale correspond au plexus de l’aula
(terminologie de Burckardt) et la paraphyse au supraplexus.
Une disposition à peu près analogue a été décrite chez un
Urodèle de l'Amérique du Nord, le Necturus, par Osborn (x).
Ainsi que nous l'avons indiqué pour les Ichthyopsidés en géné-
ral (2), aucune communication n'existe, chez les Urodèles, entre
les ventricules cérébraux et les espaces sous arachnoïdiens dans
la toile choroïdienne postérieure. Il en est de même au niveau
des plexus choroïdes antérieurs ; le tissu conjonctif et les vais-
seaux pénètrent par la scissure interhémisphérique et atteignent
l’épithélium choroïdien, mais celui-ci est en continuité avec l’épi-
thélium des hémisphères cérébraux.
Afin d'établir la structure normale des cellules choroïdiennes,
nous avons extrait la toile postérieure et les plexus antérieurs
sitôt après sectionnement de la tête et nous les avons plongés dans
le liquide de Helly, en prenant soin de les étaler le plus possible :
les cellules sont basses, à protoplasma clair ; un noyau à quelques
caryosomes occupe un niveau assez variable dans la cellule, de
grands cils sont fixés à de grosses granulations basilaires. Le
chondriome est représenté par des mitochondries petites et peu
abondantes. A l’état normal, les cellules choroïdiennes de la Sala-
mandre et du Triton ont un caractère secrétoire peu accusé.
Les formations choroïdiennes des Urodèles sont, en résumé,
caractérisées surtout par leur très grand développement ; en par-
ticulier, la surface de la toile antérieure et de tous les plexus qui
s’y rattachent n’est atteinte dans aucun autre groupe ; à ce point
de vue, l’encéphale des Urodèles n’est peut-être pas aussi primi-
tif qu'Edinger l’a indiqué pour les parties pleines.
(Laboraloire de M. Pettit, Instilut Pasteur).
(1) Osborn. À Contribution to the internal Structure of the Amphibian Brain.
Journ. of Morphology, t. IT, 1888.
(>) F. Coupin. Sur la voûte du quatrième ventricule des Ichthyopsidés. C. R.
de la Soc. de biol., 21 mai 1921.
SÉANCE DU 15 OCTOBRE 629
SENSIBILISATRICE DUE AU Streplococcus équi,
par Broco-Rousseu, ForGEor et URBAIN.
La mise en évidence d'anticorps capables de dévier l’alexine, en
présence du Streptocoque équin, est irrégulière et difficile, qu'on
s'adresse au sérum d’animaux immunisés ou atteints de la mala-
die naturelle. Besredka signala, le premier, la présence d’une
sensibilisatrice, dans le sérum des animaux immunisés contre
le Streptocoque humain. Bemelmans la retrouva dans le sérum
d'animaux immunisés contre la gourme. Nous avons recherché
ees anticorps : 1° dans le sérum d'animaux immunisés par injec-
tions de Streptocoques traités par l’alcool-éther ; 2° dans le sérum
de malades gourmeux.
Nous avons dû abandonner comme antigène l’émulsion de
Streptocoques, et nous avons pris la poudre de corps microbiens
servant aux injections. Cette poudre est employée à raison de
1 CgTr. pour 20 c.c. d’eau physiologique. La technique suivie fut
celle de Calmette et Massol, pour la fixation et la numération des
unités d'anticorps.
Les résultats obtenus, sont exprimés dans le tableau suivant :
Date de l'injection Unités d'anticorps
1° Cheval Infutable immunisé 3 décembre 1920 50
par voie veineuse 15 février 1921 300
19 Mars — 2000
25 avril —— 1500
5 juin — 20000
2° Cheval Chalais immunisé 27 avril 1027 150
par voie sous-cutanée 13 — —- 1000
21 — — 1000
29 — —— 1000
7 mai —— 500
14 — — 1500
23 — — 1500
30 — — 1500
6 juin — 5o (abcès aseptique).
14 — — 500
25 — _ 500
1 juillet — store
15 — —— 200
23 — —— 100
31 — - 100
11 août = 100 (abcès aseptique).
18 — —— 100
La lecture de ce tableau montre que le taux des anticorps est
beaucoup plus élevé lorsque les injections sont faites par la voie
630 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
veineuse. Nous noterons que l’abcès du 6 juin à provoqué une
chute brutale des anticorps qui sont passés de 1.500 à 5o,unités.
Nous reviendrons plus tard sur ce phénomène.
Nous avons examiné, d'autre part, 20 sérums de Chevaux at-
teints de gourme depuis plus de 20 jours et présentant des abcès
de l’auge et de la région parotidienne. Dans r9 de ces sérums
nous avons décelé une sensibilisatrice ; le taux des anticorps mis
en évidence a varié de 15 à 35 unités.
Conclusions : Il existe une sensibilisatrice dans le sérum des
animaux immunisés par là voie veineuse. La même sensibilisa-
trice est mise en évidence, mais à un degré moindre, dans le
sérum des animaux immunisés par voie sous-cutanée. Il existe
une sensibilisatrice dans le sérum des animaux atteints de
gourme, et cette sensibilisatrice est du même ordre que celle irou-
vée dans le sérum des animaux immunisés, puisque toutes deux
se conduisent de même, vis-à-vis du même antigène. On peut
donc espérer que le sérum des animaux immunisés sera actif
contre la maladie spontanée.
(Laboratoire militaire de recherches vétérinaires).
SUR LE RALENTISSEMENT DE LA MASCULINISATION
DANS LA CASTRATION PARTIELLE,
par À. Lrrscaürz, B. Orrow et Cu. WAGNER.
Nous avons déjà montré que dans la castration partielle, on
observe parfois un ralentissement du développement des carac-
tères sexuels. Nous avons confirmé ce fait plusieurs fois dans des
expériences nouvelles. On pourrait penser que ce ralentissement.
est dû à une diminution de la sécrétion interne, par analogie
avec le ralentissement d’une fermentation dans le cas où la quan-
tité du ferment est diminuée. À en juger d’après des expériences
nouvelles que nous avons faites, et d’après l'examen histologique,
celte explication ne paraît pas correspondre à la réalité.
Nous avons pratiqué la castration partielle chez trois Lapins
âgés d’un à deux mois, en enlevant ün testicule entier et la moi-
tié ou les trois-quarts de l’autre testicule en laissant un fragment
au-dessus de la queue de l’épididyme. Nous avons observé ces:
Lapins de 2 mois 1/2, jusqu'à environ 8 mois après l’opération.
Tous montraient les signes somatiques de la castration : le pénis
du Lapin châtré est tellement différent de celui d’un Lapin adulte
normal qu'aucun doute sur ce caractère sexuel n’est possible.
(1) C. R. de la Soc. de biol., 1920, p. 1340.
SÉANCE DU 15 OCTOBRE 631
Nous avons observé des signes de castration plusieurs fois aussi
: chez des Cobayes, sur lesquels nous avons pratiqué la castration
partielle dans 22 cas. Dans les cas où des signes de castration
étaient présents, le reste du testicule sectionné avait dégénéré,
s'était Cicatrisé ou avait même disparu complètement. En con-
tradiction avec ces premières observations chez des Cobayes,
Fexamen histologique que nous avons fait chez deux des Lapins
mentionnés, nous a montré qu'ici le fragment testiculaire n'avait
pas disparu et n'était pas cicatrisé. Chez le premier Lapin observé
pendant deux mois et demi, le fragment est resté à un stade
juvénile correspondant à l’âge de l’animal lors de l'opération ;
le fragment avait peut-être un peu avancé dans son développe-
ment chez l’autre Lapin observé jusqu'au sixième mois après:
l'opération. Les cellules interstitielles chez le Lapin normal jus-
qu'à l'âge d'environ 10 ou 12 semaines sont très peu developpées,
comparativement avec celles d'un Lapin adulte, leur noyau étant
beaucoup plus petit, leur protaplasme ne représentant qu'une
couche mince autour du noyau et se colorant très peu par l’éosine.
Dans un état plus ou moins semblable, nous avons trouvé les
cellules interstitielles dans les deux cas mentionnés ; les ca-
naux séminifères étaient infantiles, formés d’une ou plusieurs
couches de cellules de Sertoli avec des archispermatocytes mon-
trant un « noyau poussiéreux ».
Comme des quantités minimes de masse testiculaire suffisent
à une masculinisation normale d’un animal, nous devons expli-
quer l'infantilisme dans les caractères sexuels chez les Lapins
mentionnés par l'infantilisme dans lequel persistaient chez eux
les fragments testiculaires.
Nous avons fait une observation semblable chez un Cobaye,
qui, six semaines après la castration partielle, était mort d’une
maladie accidentelle et montrait des signes de castration.
Nos observations concordent avec celles que Bouin et Ancel ont
faites sur des jeunes Lapins chez lesquels ils avaient pratiqué la
. figature du canal déférent (x).
Ainsi nous pouvons dire qu'une incision du testicule qui
touche aussi le canal de l’épididyme chez un animal jeune, peut
causer un infantilisme testiculaire, et par cela un infantilisme
dans les caractères sexuels. Aussi peut-on supposer que dans des
circonstances semblables, il ne s'agirait pas toujours d’un arrêt
complet du développement du testicule, mais seulement d'un
ralentissement plus ou moins prononcé. De nouvelles expériences
que nous avons faites avec F. Bormann, confirment cette suppo-
(1) GC. R. de l’Acad. des se., t. 138, 1904, p. 231.
" |
€
632 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
sition ; nous communiquerons plus au long dans une note pro-
chaine ces observations.
En prenant en considération les faits mentionnés ci-dessus et
le fait que des quantités minimes de masse testiculaire suffisent
pour une masculinisation normale, on devrait croire qu'il n'existe
pas de cas d'eunuchoïdisme causés par une insuffisance pure-
ment quantitative de la sécrétion interne du testicule ; il dérive-
rait que l’eunuchoïdisme est causé toujours, ou par un infanti-
lisme ou par un «développement rétrograde », ou par une des-
truction complète des tissus respectifs du testicule. Nous laissons
ici de côté la question de savoir si c’est l’infantilisme des cellules
interstitielles ou celui des canaux séminifères qui causerait l’eu-
nuchoïdisme ou le ralentissement dans le développement des
caractères sexuels.
Nos observations nous semblent importantes aussi au point de
vue théorique, c’est-à-dire au point de vue de la loi du « tout ou
rien » de Pézard (1), qui trouverait un nouvel appui dans les
relations indiquées.
(Institut physiologique de l'Université de Dorpat-Tartu, Esthonie).
ÎL N'EXISTE PAS DE KYSTES HYDATIQUES PRIMITIFS
DE LA VÉSICULE BILIAIRE,
par F. DÉvé.
Plusieurs publications récentes, notamment divers travaux
parus dans la littérature médicale hispano-américaine, nous en-
gagent à revenir sur une nolion que nous avions brièvement in-
diquée, ici-même, au cours d’une étude concernant l'ouverture
des kystes hydatiques du foie dans les voies biliaires (2).
Certains auteurs, et non des moindres, admettent l'existence
d’une échinococcose intra-cavitaire primitive de la vésicule bi-
liaire, origine de migrations hydatiques dans les grosses voies
biliaires. Ils citent plus particulièrement, à l’appui de leur opi-
nion, les observations de Bowman, Cavazzani, Mac Gavin, Lan-
genbuch, Nütznadel, Page, Thornton, etc. L'année dernière,
Alberto Galindez a rapporté un nouveau cas de « kyste hydatique
de la vésicule biliaire », opéré chez une malade de Luis Agote, et
si son interprétation n'a pas été sans soulever des réserves à la
Société de Chirurgie de Buenos-Aires, nous savons qu’elle est for-
(NC del'Acal desc, tt a00 Pr TOO
3
LU
2) C. R, de la Soc. de biol., mars-mai 1919 et octobre-novembre 1920.
SÉANCE DU 13 OCTOBRE 633
mellement maintenue par le P° Agote (communication écrite).
Il y a quelques mois, Domingo Prat (de Montévidéo) nous a com-
muniqué une observation opératoire inédite considérée par lui
comme un cas d'échinococcose primitive du cholécyste. D’ail-
leurs, en France, le P' A. Chauffard n’admet-il pas la réalité des
« échinococcoses intrabiliaires primitives » et n’a-t-il pas été jus-
qu à écrire (x) : « Nous pensons qu'il ne faut accepter qu'avec
réserves l’effraction des kystes hépatiques dans les voies biliaires
et que bien probablement, comme dans notre cas, c’est à l’infes-
tation directe de la vésicule qu'il faut attribuer cette localisation
si spéciale des hydatides, que celles-ci restent confinées dans la
vésicule ou, entraîinées dans le courant biliaire, aillent s'arrêter
dans le cholédoque au-dessus de l'ampoule de Vater ? »
Or, une étude critique de toutes les observations invoquées —
ce sont pour la plupart, des observations purement opératoires —,
nous à conduit à cette conclusion qu'aucune d'elles n’est authen-
tique ou du moins démonstrative. Dans quelques cas on avait eu
affaire à l'ouverture d’un kyste hépatique dans la vésicule biliaire ;
dans les autres, il s'était agi, sans aucun doute, d'un « envahis-
sement échinococcique rétrograde » de la vésicule par des hyda-
tides déversées dans quelque gros conduit biliaire par un kyste
hépatique profond, méconnu au cours de l'intervention san-
glante (2).
La conception erronée que nous dénonçons ici entraîne des con-
séquences thérapeutiques néfastes qui justifient cette note. Le chi-
rurgien ayant eu la surprise de trouver des hydatides à l’ouver-
ture de la vésicule biliaire explore le foie, par son incision de
laparotomie : il n'y découvre aucune poche hydatique ; d'autre
part, le cholédoque lui apparait normal et perméable. Il conclut
à une échinococcose primitive de la vésicule biliaire. Dès lors, il
pratique une cholécystectomie et, satisfait, referme le ventre,
croyant avoir ainsi supprimé la source des accidents d’obstruc-
tion biliaire hydatique. C’est la conduite qui fut suivie par Galin-
dez dans son cas opératoire dont on ignore, d’ailleurs, les suites
éloignées.
Une toute récente observation de Alberto Gutierrez montre bien
le danger d’une semblable pratique. La malade atteinte d’ « hyda-
(x) Annales de médecine, novembre-décembre 1917, p. 57r.
(2) F. Dévé. C. R. de la Soc. de biol., 12 avril 1919. — Nous connaissons, à
l'heure actuelle, 26 observations de cet ordre. Faisons remarquer que les faits
en question autorisent à se demander si la lithiase vésiculaire ne reconnait pas,
elle-même, dans certains cas, une origine secondaire, rétrograde. Il est permis
de supposer que de petites concrétions, nées dans la canalisation biliaire intra-
hépatique et arrêtées dans le cholédoque par un spasme du sphincter d’Oddi,
peuvent, tout comme des hydatides, être entraînées à fergo par la bile refluant
dans le réservoir cholécystique.
634
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
tidosis vésiculaire », chez laquelle l'opérateur s'était borné à pra-
tiquer une cholécystectomie, devait être reprise d'accidents d’obs-
truction biliaire peu de temps après sa sortie de l’hôpital et elle
mourait avant qu on ait pu réintervenir (x).
Aussi
jugeons-nous utile d’insister à nouveau sur une conclu-
sion déjà formulée par nous, à savoir que la découverte de vési-
cules ou de débris hydatiques (accompagnés ou non de cholé-
lithes) dans une vésicule qu’on supposait occupée par des calculs
biliaires communs — c’est une erreur qui, à coup sûr, sera en.
core comimise — cette découverte doit inviter Île chiriurgien :
1° non seulement à explorer extérieurement ,mais à inciser et à
draîner systématiquement la voie biliaire principale ; 2° à recher-
cher dans le foie la présence du kyste originel ouvert dans les
voies biliaires. Le kyste en question, assez souvent latent, siège
volontiers à la partie supéro ou postéro-externe du lobe hépatique
droit et devra, alors, être abordé par la voie trans-thoracique.
Nous devons ajouter, toutefois, que dans quelques cas lé drainage
de l’hépato-cholédoque paraît avoir suffi à assurer la vidange
complète de la poche hépatique profonde.
L'ACTION MÉCANIQUE DES LICHENS DANS LA DÉTÉRIORATION
DES VITRAUX D'ÉGLISE.
Note de Mile Erxez Merror, présentée par M. Morxrraro.
Dans une première note (2), j'ai montré que les vitraux d'église
sont fréquemment attaqués et détériorés par toute une végétation
de lichens dont j'ai déterminé une vingtaine d'espèces.
L'attaque du verre se fait à la fois chimiquement et mécanique-
ment.
On sait que la surface du verre a une forte affinité pour l'humi-
dité (3) et des recherches récentes. de Germann (4) ont montré
que la surface de la verrerie du laboratoire, dans une atmosphère
humide, est altérée chimiquement. Les silicates du verre sont plus
ou moins hydrolysés, avec formation d’acide silicique, d'hydrate
de calcium et de sodium. Les bases absorbant l'acide carbonique
de l’air produisent des carbonates acides de calcium et, de sodium
qui sont éliminés par le lavage. ;
Lorsque des lichens croissent sur un vitrail d'église, l'action chi-
1) La Semana medica, 9 juin 1921, p. 677.
(2) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIV, p. 650, 16 avril 1921:
(3) Moissan. C. R. de l’Acad. des sc.,‘t. 186, p. 123, 1908.
(4) Germann. American Chernical, Sociely, t. 43, p. 371, 1921.
SÉANCE DU 15 OcTOBRE 635
mique est accélérée par l'eau de pluie, laquelle est retenue par
capillarité (là où les plantes sont en contact avec le verre) et char-
gée davantage l'acide carbonique à cause de celui qui est dégagé
par les Liniheree
Cette augmentation de l’ Éetion chimique est rendue évidente par
le fait que le verre attaqué devient opaque et montre nettement
les points d'attache des crampons du thalle foliacé ainsi que le
contour même du thalle. Les vitraux ataqués par des thalles crus-
tacés ont parfois la surface irisée.
J'ai examiné, sous le microscope, du verre irisé et du verre
opaque. Celui-ci est formé de fragments inégaux portant des
fentes et de nombreuses stries parallèles rappelant fortement celles
que le flot de la mer fait sur le sable. Une autre forme ressemble
à des disques empilés. Les plus petits fragments sont des lamelles
de diverses formes, superposées et fendues. Des lamelles sem-
blables sont renfermées dans le verre irisé. J’en conclus que le
verre attaqué est désagrégé mécaniquement à la suite de l’élimi-
nation des produits de l’action chimique.
Des parcelles de verre ayant la même forme et les mêmes stries
que celles du verre attaqué se trouvent incorporées dans les cram-
pons de thalles foliacés et dans les thalles crustacés. J'en note
particulièrement dans des crampons de Xanthoria parietina, dans
les thalles de Placodium murorum, de Lecanora erysibe, de Per-
tusaria leucosora. Chez cette dernière espèce, des coupes d’une
épaisseur de o mm. 8 renferment, incorporées dans presque toute
ieur épaisseur, de nombreuses lamelles et disques de verre. Ges
coupes témoignent d'un enlèvement mécanique de la surface du
vitrail par les lichens.
Cette action mécanique des lichens est également prouvée par
le fait que la corrosion du verre apparaît d'abord aux endroits où
les lichens sont le plus appliqués sur le vitrail. Par exemple, où
se trouvent les crampons d’un thalle foliacé sur la surface d’un
vitrail, se remarquent aussi de petits trous ; la position des fruc-
tifications de Placodium murorum est également dessinée sur le
verre par des trous ; un thalle crustacé et sans fructification cor-
rode uniformément la surface du vitrail.
En résumé, j'ai découvert que les lichens vitricoles exercent
sur la surface des vitraux une action mécanique qui est la cause
immédiate de la corrosion.
Cete action mécanique suit l’altération chimique, toujours ac-
célérée par la présence des lichens.
(Laboratoire du P° Matruchot).
636 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
NOUVEAU PROCÉDÉ DE BROYAGE DES MICROBES
ET SUBSTANCES ORGANIQUES,
par ARTHUR GRIMBERG.
Le procédé consiste essentiellement à produire une collision
entre la matière à broyer et la limaille d’un métal magnétique
tel que du fer, la limaille ou le liquide étant animés, par rapport
l’un à l’autre, d’un mouvement obtenu par un courant magné-
tique, agissant sur la limaille pour la déplacer ou l’immobiliser
au sein du liquide suivant que celui-ci est fixe ou mobile. Nous
ajoutons de la poudre d’émeri au liquide pour augmenter les sur-
faces de choc de la limaille.
On peut réaliser ce procédé de diverses manières.
Le récipient contenant l’émulsion microbienne, la limaille et
la poudre d'émeri peut être mis en rotation entre les pôles (+)
et (—) d’un ou plusieurs électro-aimants. La limaille étant im-
mobilisée dans le champ magnétique, l’émulsion microbienne est
entraînée par la rotation du vase, vient s'y heurter et s'y fragmen-
ter. Nous avons fait construire un appareil où le vase restant
immobile de même que les aimants, nous produisons à l’aide
d’un commutateur tournant un champ magnétique tournant au-
tour du centre du vase contenant l’émulsion microbienne. L’ap-
pareil est composé de la façon suivante : Huit bobines électro-
magnétiques (Sr, S2,... S8) sont disposées en cercle dans le plan
horizontal sur un bâti en bois (C.). Ces bobines sont reliées par
un cercle en fer doux (B.). Au centre du cercle formé par les
bobines, plonge le noyau (n) d’une bobine (N). Cette dernière
est soutenue par deux lames de fer (A et A1) qui sont, d'autre
part, vissées au cercle de fer B. Un vase en verre (V) est placé au
centre sur le même plan que les bobines S. Le noyau n pénètre
dans le vase V, étant lui-même entouré par le tube en verre F.
L'appareil fonctionne sur le courant continu. Le bobinage est
fait de telle sorte que le noyau n de la bobine N, est toujours le
pôle nord (ou sud), tandis que les noyaux centraux de Sr, S2, etc.,
sont toujours du pôle sud (ou nord). À l’aide d'un commutateur
tournant, le courant passe successivement par N et Sr, N et 5»,
N et S8. Il se produit, par conséquent, un champ magnétique
tournant autour du noyau n ; ce champ magnétique entraîne la
limaille magnétique qui se trouve mélangée à l’émulsion micro-
bienne dans le vase V. Le produit du broyage est ensuite débar-
rassé par des aimants de la limaille de fer, filtré à travers du coton
pour arrêter la poudre d’émeri et ensuite filtrée à nouveau par
un filtre Chamberland.
SÉANCE DU 1) OCTOBRE 637
L'avantage de ce procédé sur les autres procédés de broyage
réside, d’une part, dans la vitesse plus grande du mouvement,
S
KKKS
4
Sn KP 2 À
[=]
=]
N'EFX NN
7/2 N
SES
=]
=]
F7 7
RS
D
Fig2
d'où choc plus considérable et surtout dans la petitesse des sur-
faces qui entrent en collision.
Si l’on considère des billes de fer, leur point de contact est pra-
638 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
- tiquement plan en regard de la petitesse du microbe. Par contre,
le grain de limaille à peine plus grand que le microbe et la poudre
fine d'émeri se touchent par une surface plus petite que le mi-
crobe, d’où broyage plus certain de ce dernier.
Nous obtenons un broyage qui n’est toutefois pas complet et il
nous semble qu'il reste au bout de quelques heures de marche,
encore la moitié des microbes non broyés.
À PROPOS DE LA DÉTECTION MICROCHIMIQUE DES CARBURES
INJECTÉS DANS LES TISSUS,
par E. FAURÉ-FREMIET,
De nombreuses recherches ont été faites depuis quelques années
dans le but de caractériser par des méthodes microchimiques, la
présence de carbures liquides ou visqueux (huiles de paraffines ou
pétroles) et d'huiles essentielles introduites accidentellemnt ou
volontairement dans les tissus et déterminant soit des sortes de
tumeurs (paraffinomes, vaselinomes), soit des abcès aseptiques,
tels que les abcès de fixation.
Policard et Michon ont indiqué ici-même (r) une méthode
excellente permettant de distinguer à coup sür les huiles miné-
rales des éthers de la glycérine en se basant sur le fait que les
premières se comportent toujours en présence de soude ou de
potasse, comme des susbstances insaponifiables, tandis que les
secondes donnent des savons solubles (2).
Dans un travail précédent (3), nous avons indiqué une tech-
nique analytique permettant de caractériser dans le pus ou la
sérosité de diverses lésions la présence de carbures liquides ou
visqueux et d’huiles essentieiles. Cette technique, basée sur les
recherches de Hollande, Ascarelli, Lasausse, etc., et sur celles
que j'ai poursuivies avec Mlle du Vivier de Streel, utilise la colo-
(x) Sur la détection histochimique des carbures (huiles de vaseline) dans les
tumeurs provoquées par injection de ces corps dans les tissus. C. R. de la Soc.
de biol., t. LXXXV, p. 473.
(2) On sait qu’il existe dans les tissus, en dehors de la cholestérine, des subs-
tances huileuses insaponifiables, telles que l'insaponifiable X de Kumagawa.
Ces substances sont normalement en si petite quantité qu'elles ne peuvent don-
ner lieu à aucune confusion. Cependant, dans certains cas pathologiques sur
lesquels nous reviendrons plus tard, ces substances peuvent apparaître en quan-
tités histologiquement très importantes. ÿ
(3) Etude sur les abcès provoqués par. injections de substances mon sepliques.
Méthodes de diagnostic. In Ann. d'hygiène publ. et de médecine légale, mai-
juin 1920:
SÉANCE DU 15 OoCTOBRE 639
rabilité des inclusions huileuses, leur solubilité et leur volatilité.
À propos de la solubilité, nous avons indiqué, particulièrement
dans les cas d'examen de pus desséché ou altéré, l'emploi de la
potasse alcoolique ou de l’éthylate de soude légèrement hydraté ;
ce dernier réactif produit, à la température du laboratoire, un
éclaircissement et une légère gélification des tissus ; en sa pré-
sence, les graisses et les huiles sont immédiatement saponifiées et
dissoutes ; les huiles de vaseline sont insolubles ; les pétroles, les
essences minérales, la benzine sont insolubles si la solution est
suffisamment hydratée ; les huiles essentielles enfin sont à peine
modifiées. D'autre part, nous avons préconisé également l'essai
de la solubilité des inclusions huileuses à caractériser dans l’al-
cool, l’acétone et l’aldéhyde éthylique (rx), la comparaison des
résultats obtenus avec trois solvants donnant de bonnes indica-
tions différentielles (2).
LES TYPES PNEUMOCOQUES D'AVRIL 1919 A MARS 1921,
par E. SACQUÉPÉE.
Les Pneumocoques étudiés proviennent de pneumonies, ou de
leurs complications, observées entre avril 1919 et mars 1921. Sou-
lignons que dans le milieu visé, cette période a été exempte de
toute épidémie grippale. Ils ont été obtenus le plus souvent par
ponction directe et ensemencement immédiat (poumon, plèvre,
sang), dans quelques cas par inoculation des crachats, après
lavage, sous la peau de la Souris, et ensemencement du sang du
cœur, ou par ensemencement sur plaques des produits d’expecto-
ration. Les souches, après vérification de leurs caractères, ont été
soumises à l’agglutination, suivant la technique indiquée par
M. Nicolle, Jouan et Debains, avec application éventuelle de la
méthode de Porges (r).
Aptitude agglutinative. Il a été étudié 36 souches différentes.
(x) Indiqué par Hollande.
(2) Les carbures liquides de la série grasse sont solubles dans l’alcool absolu,
peu solubles dans l'alcool hydraté et l’aldéhyde éthylique. Les huiles de vase-
line (comme les paraffines) sont insolubles ou très peu solubles dans l’alcool
absolu, l’acétone et l’aldéhyde éthylique. Les carbures benzéniques et les téré-
benthines sont très solubles dans les alcools forts, l’acétone et l’aldéhyde éthyli-
que. Les graisses et les huiles végétales sont solubles dans les alcools forts et
insolubles dans l’aldéhyde éthylique.
(3) Nous avons employé les sérums spécifiques anti 1, 11 et 111, préparés
par M. Truche, à qui nous adressons nos meilleurs remerciements. Les taux
limites d’agglutination sont généralement compris, pour les sérums utilisés,
entre 1 p. 4o et 1 p. 250 pour les sérums 1 ct 11, entre 1 p. 20 et 1 p. 100
pour le sérum 111.
640 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Sur ce nombre, 12 (soit 33 p. 100) se sont montrées agglutinables
d'emblée ; 22 autres ont pu être agglutinées par la méthode de
Porges ; 2 sont demeurées inagglutinables. Au total, la grande
majorité des souches, 34 sur 36 (environ 94 p. 100) ont donc pu
être identifiées par agglutination, à l’aide des sérums I, IL, ou I.
Répartition des types et antigènes. Les 34 souches agglutinabies
se répartissent ainsi : |
( Type I o
Types purs IT 23 Total : 26
/ ti 3
Types mixtes De L 73 de : Total : 8
Il est bon de totaliser également les fonctions antigènes, c’est-
à-dire de préciser combien de fois chacun des signes I, II ou III
est représenté parmi les 34 souches agglutinables. Ainsi l’anti-
gène Il, contenu dans le type pur II (23 cas), dans les types
mixtes [ + IT (4 cas) et IT + IIT (4 cas) est présent au total 37 fois.
L’addition donne, pour chacune des fonctions :
Fonction I. — 4 cas sur 36 soit 11 p. 100
en IT. — 31 cas sur 36 soit 86 p. 100
— III. — 7 cas sur 36 soit 19 p. too
Les résultats précédents conduisent à diverses remarques :
1° De beaucoup prédominant est le type IL pur, 23 cas sur 36
ne DC soit 63 p. 100.
2° La fonction antigène Il, déjà prédominante on les types
purs, s’est rencontrée, en outre, dans tous les échantillons de
types mixtes. Au total, cette fonction IT est présente 37 fois, soit
dans 86 p. 100 des cas. Elle se montre ainsi extrêmement répan-
due.
3° Le type I pur n'a pas été rencontré une seule fois dans cette
série. La fonction antigène I est la plus rare des trois.
4° Il existe quelques souches, 3 soit 8,3 p. 100, représentant du
Pneumocoque II pur.
Comparés aux chiffres obtenus par M. Nicolle et Debains, qui
envisageaient une époque antérieure, les résultats précédents n ap-
portent pas de modification essentielle : c'est toujours la même
prédominance du type IT et surtout de la fonction IT, mañs cette
prédominance de II s’accuse davantage, aux détriments de III
et surtout de I.
Ces constatations comportent un corollaire pratique pour l’ap-
plication de la sérothérapie antipneumococcique. On sait que
seuls, les sérums I et IT sont actifs. Lorsque, dans la période con-
sidérée, il y avait lieu d'appliquer le sérum sans que le Pneumo-
coque fût exactement déterminé, le mieux était de s'adresser sur-
tout au sérum II.
SÉANCE DU 15 ocTOBRE GAL
On voit, d'autre part, que le nombre de cas de pneumonie du
type IIT pur est peu élevé (8,3 p. 100), ce qui permet de moins
regretter l’absence d’un sérum III thérapeutique.
Il est bien entendu que les résultats précédents s'appliquent
exclusivement à la période considérée.
Nous verrons ultérieurement que l’apparition d’une poussée de
grippe devait les modifier sur certains points.
SUR LA PRÉSENCE DE FORMATIONS LYMPHOÏDES DIFFUSES
DANS LE POUMON,
par À. GUIEYSSE-PELLISSIER.
L'étude du développement des lésions tuberculeuses dans le
poumon, chez le Lapin, m'a amené à modifier Les conceptions
classiques sur la nature des cellules de l’alvéole pulmonaire. Je
voudrais montrer dans cette note qu'il existe, à côté des cellules
épithéliales, des éléments lymphoïdes formant dans le poumon
un vaste organe lymphoïde diffus.
Deux courants d'opinion se heurtent depuis longtemps sur la
nature des petites cellules alvéolaires. Les auteurs qui les ont étu-
diées à l’aide de l’histologie comparée et de l’embryologie en font
des cellules épithéliales. Après les travaux d'Elenz, Schmidt,
Kuthner, Cadiat, Kôülliker, Laguesse, etc., l'opinion classique s’est
fixée et, dans tous les traités d’histologie normale, cette petite cel-
lule est décrite comme une cellule épithéliale. On admet égale-
ment qu'elle participe à la défense du poumon ; Laguesse, chez
un supplicié, et moi-même, en étudiant l'absorption d'huile dans
le poumon, admettons que la cellule à poussières est bien une
cellule épithéliale détachée.
Cependant, avant qu'on ne connaisse la nitration, Todd et
Bowmann, Rainey, Zenker et surtout Villemin, se basant sur les
faits pathologiques, rejetaient l'existence de cet épithélium, ce
qui ne peut plus être admis aujourd'hui. La nécessité de l’exis-
tence d’un tissu lymphoïde était apparue à Villemin dans la lutte
contre la tuberculose ; cet auteur constate que les granulations
* sont formées d'éléments semblables à ceux que l’on retrouve dans
les tubercules des séreuses, des muqueuses, des ganglions, etc...
Reprenant l'étude de la paroi alvéolaire normale, il s'exprime
ainsi : « La paroi des vésicules se trouve ainsi, relativement à la
faible partie de sa surface non occupée par les vaisseaux, d’une
très grande richesse en cellules ; elle constitue de la sorte une
BroLoGiEe. COMPTES RENDUS, — 1921. T. LXXXV. 4h
642 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
variété de tissu conjonctif qui n'est peut-être pas sans analogie
avec les tissus adénoïdes ».
D'autre part, parmi les auteurs modernes, qui connaissent matu-
rellement l'existence de lépithélium alvéolaire, Metchnikoff.
Yersin, Borrel, etc..., admettent que les cellules tuberculeuses.
sont toujours formées par des éléments lIÿmphatiques. Borrel dit :
« La cellule tuberculeuse est toujours une cellule lymphatique et
ne dérive pas, tantôt d’une cellule pulmonaire, tantôt d’une cel-
lule hépatique, tantôt d'une cellule rénale ». Or, dans mes expé-
riences sur la tuberculose (après injection de bacilles dans la veine
de l'oreille), j'ai toujours vu de fortes alvéolites catarrhales avec
développement considérable des cellules alvéolaires, pouvant for-
mer des cellules polynucléées et ressemblant tout à fait aux cel-
lules des granulations tuberculeuses parenchymateuses. Ceci nous.
ramenait donc à la question d'origine de la cellule à poussières,
car ce sont évidemment les mèmes. Borrel en fait, dans la tuber-
culose, des éléments INmphatiques : « Le processus pneumonique
tuberculeux n'est pas dù à la desquamation des cellules épithé-
liales des alvéoles (comme le croyaient les partisans de la théorie
_de Baumgarten), mais à l’épanchement, à l’intérieur de ces al-
véoles, d'éléments Ilymphatiques analogues à ceux que nous trou-
vons dans les tubercules intralymphatiques ». Et Tchistowitsch
affirme que les cellules à poussières sont d'origine lymphatique.
On voit donc la difficulté de cette controverse ; d’une part, iles
anatomistes purs, se basant sur le développement et sur l’histo-
logie comparée, ne veulent voir dans les cellules de l’alvéole, en
dehors des cellules endothéliales des vaisseaux, que des cellules
épithéliales ; cellules qui peuvent se détacher et donner nais-
sance aux cellules à poussières. D'autre part, les pathologistes
voient dans les cellules qui forment les tubercules et dans celles
qui remplissent les alvéoles les mêmes éléments, éléments d’ori-
gine lymphatique ; seulement, ils ne nous disent pas d'où vien-
nent ces éléments.
Devant ces contradictions et à la suite de mes recherches per-
sonnelles, d'abord sur les lésions pulmonaires produites par les
gaz asphyxiants, ensuite sur l’évolution de la tuberculose chez le
Lapin, j'ai été amené à considérer deux groupes de cellules dans
les parois des alvéoles pulmonaires. Il y aurait, d’une part, les
petites cellules épithéliales, pouvant se développer rapidement
dans les cas d’alvéolite catarrhale et donner naissance aux cellules
à poussières et, d'autre part, des cellules lymphoïdes faisant partie
des éléments de la paroi et pouvant se développer également «et
former les tubercules parenchymateux. Ces deux groupes d'élé-
ments se ressemblent beaucoup, mais cependant on peut ÿ trouver
quelques différences.
SÉANGCE DU 13 ocToBRE GAS
Avant de commencer cette étude, nous citerons l'opinion de
Ribadeau-Dumas (dans le volume de la collection Sergent, Riba-
deau-Dumas et Babonneix), au sujet de la formation des tuber-
cules. « L'intervention du tissu lympho-conjonctif est indéniable,
aussi bien des cellules mobiles que des cellules fixes, si l’on tient
compte de ce fait que les cellules Iÿmphatiques ne sont que des
éléments d'évolution moins avancée que les cellules fixes. Quant
à la participation des cellules épithéliales à l’édification du folli-
cule, on peut admettre que celles-ci, subissant l’agression bacil-
laire, dégénèrent et constituent une variété de cellules épithé-
lioïdes ».
Ce n’est pas uniquement par le raisonnement que j'ai pu éta-
blir l'existence de formations lymphoïdes dans le poumon, Deux
groupes d'éléments, visibles sur les poumons sains (1), m'ont paru
rentrer dans cette catégorie. Nous avions déjà été frappés dans nos
études sur l’action des gaz de la fréquence de groupes cellulaires
que nous avions appelés des nids de noyaux ; d’autre part, nous
avions rencontré également chez des animaux divers, sains ou
pathologiques, des éléments monstrueux resemblant à des méga-
caryocytes. Ce sont ces deux groupes d'éléments que je crois de-
voir ranger dans la classe des éléments Iymphoïdes.
Je dirai d’abord que, sans atteindre la perfection des follicules
clos, les formations lymphoïdes sont excessivement abondantes
tout le long des bronches, même des bronchioles les plus fines.
Dans le chorion, on voit de place en place des accumulations de
petits éléments serrés les uns sur les autres, à noyau sphérique
très chromatique ; ces amas n’ont pas de forme définie, sont mal
délimités et sont de taille très variable.
Nous retrouvons ces mêmes éléments, par petits groupes, dans
les parois alvéolaires, souvent dans les points élargis où deux pa-
rois se rejoignent. Les éléments, chez le Chien, sont empilés au
nombre de cinq à dix et plus ; parfois l'empilement est excessi-
vement serré, d’autres fois, il est un peu plus lâche : ce sont là
des nids de noyaux. Il en est de même chez le Lapin, toutefois les
cellules sont moins nombreuses.
Ces cellules ne se distinguent que très diifieilement, des élé-
ments épithéliaux. Cependant, si nous les examinons avec atten-
tion, nous pouvons constater que généralement leur noyau est
plus sombre, plus chromatique et leur protoplasma peu visible :
ce sont bien des Doi Mais ce qui les distingue Ru sûre-
(1) Pour bien se rendre compte de la situation de ces éléments, il est asc
lument nécessaire que les parois alvéolaires soient fixées en état d’extension. On
‘y arrive assez facilement en injectant par piqûre be liquide fxateur dans Île
poumon.
644 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
ment, cest leur situation. Sur une coupe, on voit nettement que
la cellule épithéliale occupe une place tout à fait superficielle et
bombe dans l’alvéole ; les petits groupes de lymphocytes sont, au
contraire, placés dans la profondeur, en des points où les parois
alvéolaires sont élargies. Ce sont ces éléments qui réagissent dans
les irritations intéressant le parenchyme pulmonaire.
Les cellules à noyau monstrueux ressemblent aux mégacaryo-
cytes de la moelle des os. Elles sont assez rares, mais nous en
avons rencontré dans tous les groupes d'animaux que nous avons
étudiés (Homme, Chien, Lapin, Cobaye et même chez un Chat
nouvau-né) ; elles ont été vues pour la première fois par Arnold,
en 1893 ; puis étudiées par Aschoff, Lubarsch, Maximow, Engel-
mann, Foa, Sapegno. Bien que ces éléments ne ressemblent que
de très loin aux mégacaryocytes de la moelle, la plupart de ces
auteurs ont admis que c'étaient ces cellules, ou plutôt leur noyau
seul, qui, entraîinées par embolie dans le courant sanguin, ve-
naient se loger dans le poumon. Cette explication nous semble
singulière et je ne pense pas qu'elle ait jamais été appliquée aux
mégacaryocites si abondants dans la rate de la Souris blanche, du
Hérisson, etc.
Ces éléments sont à peu près réduits à leur noyau entouré d’une
faible couche de protoplasma. La taille et la forme varient à l’in-
fini ; il y en a qui ne sont qu'à peine monstrueux et qui sont sim-
plement un peu plus grands que des noyaux normaux et un peu
plus riches en chromatine, ce qui les distingue immédiatement
des autres noyaux. D’autres sont énormes et monstrueux ; en pas-
sant par tous les intermédiaires, on arrive à des masses mesurant
20 à 30 L Sur 10 à 12 u et auxquelles on ne peut décrire aucune
forme. Ces masses présentent des prolongements renflés, de pro-
fondes incisures, de brusques rétrécissements suivis de dilata-
tions volumineuses. Elles sont toujours hyperchromatiques, se
colorent énergiquement et tranchent par leur aspect sombre sur
les autres noyaux.
Ces éléments sont assez énigmatiques, mais les mégacaryocytes
de la rate des Souris blanches ne le sont pas moins, et c'est par
comparaison avec ces éléments que je crois pouvoir les ranger
dans la classe des éléments lymphoïdes. Etant donnée leur rareté,
je n'ai jamais pu me rendre compte s'ils jouaient un rôle dans
les réactions pathologiques.
Je signalerai également que j'ai toujours été frappé de l’abon-
dance des leucocytes polynucléaires dans les poumons sains et
pathologiques, particulièrement des leucocytes éosinophiles et je
suis persuadé, après mes recherches sur l’absorption de l'huile
dans le poumon, que ces derniers éléments se forment sur place.
D'après ces faits et en m'’appuyant sur les réactions patholo-
SÉANCE DU 15 OCTOBRE 645
giques, je crois pouvoir dire qu'il existe, dans le poumon, un
véritable organe lymphoïde diffus et que ce sont les éléments de
cet organe qui réagissent dans les réactions parenchymateuses du
poumon, en particulier dans la formation des granulations tuber-
culeuses. La cellule épithéliale, de son côté, donne naissance aux
cellules à poussières et aux amas de cellules qui apparaissent dans
les alvéolites .catarrhales.
(Institut de recherches biologiques de Sèvres).
SUR LE POUVOIR ANTISEPTIQUE (ANTIGÉNÉTIQUE)
DE QUELQUES COULEURS D'ANILINE,
par J. Brinré.
Les expériences rapportées ci-dessous ont été faites incidemment
et sont restées incomplètes. Toutefois, leurs résultats confirment
les observations de même ordre publiées par W. Churchmann, :
Ph. Eisenberg, Oberstadt, Krumwiedt, Fielder, Watson, etc... et
montrent l’action antigénétique remarquable qu'’exercent sur cer-
tains microbes, les couleurs telles que : le violet benzylé, le violet
hexaméthylé cristallisé pur, le vert brillant et même le bleu de
méthylène (1). Les dilutions de couleurs ont été faites dans |le
milieu de culture même, en partant d’une solution colorante mère
à 1 p. 1000 dans l’eau distillée. Le milieu de culture employé habi-
tuellement était le bouillon de bœuf, avec peptone Chapoteaut.
Les ensemencements étaient pratiqués au moyen dé la pipette,
chaque tube recevant 2 ou 3 gouttes de culture récente.
1° Staphylocoque (microcoque de Nocard)- Le milieu est im-
propre à la culture lorsque la dilution de la couleur atteint les taux
suivants : bleu de méthylène, 1 p. 30.000 ; violet benzylé,
1 p- 500.000 (ou : culture après 11 jours, dans une expérience) ;
violet hexaméthylé, 1 p. 1.000.000 ; vert brillant, 1 p. 1.000.000.
2° Bacille de Preisz-Nocard. Origine : lymphangite ulcéreuse
du Cheval (Bacille isolé par Truche). Le Bacille ne pousse pas
dans les dilutions de : bleu de méthylène à 1 p. 30.000 ; violet
benzylé à 1 p. 1.000.000 ; violet hexaméthylé à 1 p. 4.000.000.
(Dans un bouillon à la peptone Martin, le résultat s’est montré
légèrement différent ; le Bacille a poussé en 3 jours dans une di-
lution de violet héxaméthylé à r p. 2.000.000) ; vert brillant à
I P. 1.000.000.
(x) Les trois premières couleurs utilisées portaient la marque R. A. L.; le
bleu de méthylène était ancien et de provenance inconnue. À
646 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
3° Bacille diphtérique (Collection de l’Institut Pasteur). Pas de
eulture dans les dilutions de : violet benzylé à 1 p. 500.000 ; violet
hexaméthylé à 1 p. 5.000.000 ; vert brillant à 1 p. 1.000.000.
Le violet hexaméthylé s'étant montré d’une activité tout à fait
remarquable, quelques expériences ont été faites dans le but d'éta-
blir son action antigénétique sur le Bacille diphtérique dans un
milieu additionné de sérum. Le Bacille ne pousse pas dans les
milieux suivants : 1° bouillon 9/10 +sérum de Cheval à r/r0+vio-
let hexaméthylé, 1 p. 500.000; 2° bouillon 8/ro+sérum
2/10+ violet hexaméthylé, 1 p. 200.000 ; 3° bouillon 5/r0+sérum
5/10+ violet hexaméthylé, 1 p. 500.000.
Des expériences analogues pratiquées sur le Staphylocoque ont
donné les résultats suivants. Pas de culture dans : bouillon
9/10+sérum 1/10+ violet hexaméthylé, 1 p. 100.000 ; bouillon
8/ro+sérum 2/10+ violet hexaméthylé, 1 p. 100.000 ; bouillon
5/10+sérum 5/10 + violet hexaméthylé, 1 p. 10.000.
En résumé, le violet benzylé, le violet hexaméthylé; le: vert
brillant exercent vis-à-vis de certains microbes (qui gardent la
couleur par la méthode de Gram) une action antigénétique puis-
sante, dont l'effet est encore appréciable dans les dilutions pous-
I
r . à I K I ô 4 Fe
sées Jusqu'à — , — et même —= (violet hexamé-
1.000.000 2.000.000 5.000.000
thylé et Bacille diphtérique). Ce pouvoir antigénétique est sus-
ceptible de varier suivant le milieu de culture employé. Il se
montre moins actif dans les milieux additionnés de sérum.
PROPRIÉTÉ IMMUNISANTE DE LA BACTÉRIDIE CHARBONNEUSE
TUÉE PAR L’ALCOOL-ÉTHER,
par À. Sraus et P. FoRGEoT..
Depuis les expériences de Toussaint (1880) qui avait réussi à
conférer l’immunité aux Moutons par l'injection de sang char-
bonneux défibriné et chauffé ro minutes à 55°, un grand nombre
de chercheurs ont tenté de vacciner les animaux par les bacté-
ridies tuées. Les moyens employés pour tuer la bactéridie varièrent
avec les expérimentateurs : Roux et Chamberland (1888) eurent
recours à la chaleur ; en chauffant à 58° cinq jours de suite, une
heure chaque fois, du sang de Moutons morts du charbon, ils.
obtinrent un liquide vaccinant le Mouton. Roux (1891) utilisa
l’action antiseptique de l'essence de moutarde ; le sang d'un
animal tué par la bactéridie asporogène, mis en contact pendant
deux ou trois jours avec de l’eau saturée d’essence de moutarde
devient stérile et acquiert des propriétés vaccinantes. D'autres
SÉANCE DU 15 ocToBre G£7
chercheurs comme Marmier, Hankin, Arloing, ont tenté de réa-
liser l’immunisation au moyen de la toxine charbonneuse, Aucun
de ces savants n'a expérimenté sur le Cobaye, qu'ils estimaient
trop sensible au virus. Nous avons tenté l’immunisation de cet
animal au moyen de microbes tués par l’alcool-éther (1) pensant
utiliser ainsi à la fois les corps microbiens et les substances toxi-
ques qu ils peuvent contenir. Ces microbes tués par l'alcool-éther,
puis dilués dans l’eau physiologique, étaient injectés sous la ea
à doses croissantes. Le point délicat était d'établir la dose conve-
nable car, si on exagère celle-ci, les animaux ne tardent pas à se
cachectiser et parfois à mourir d'intoxication.
Dans une première série d'expériences nous avons fait 3 inocu-
lations successives aux doses suivantes : 5 mmgr., 10 mmgr.,
15 mmer. à 6 jours d'intervalle chacune. Au cours de cette série,
un animal ayant plus sensiblement maigri que les autres, n’a
pas reçu la troisième injection ; il n'en a pas moins résisté défini-
tivement, comme les autres Cobayes avant reçu trois injections, à
l'inoculation de 1/8 de c.c. de deuxième vaccin qui tue le témoin
en deux. jours.
Nous avons fait une deuxième série d'expériences en pr ratiquant
seulement deux injections vaccinales et en réduisant les doses de
la. façon suivante : 2,5 mmgr. et 5 mmgr. à huit jours d'intervalle.
L'expérience a porté sur 4 Cobayes qui, après chaque injection,
ont baissé sensiblement de poids. Ils ont tous été éprouvés 14
jours après la dernière injection avec 1/8 de c.c. de deuxième
vaccin tuant les deux témoins en 48 heures. Tous nos Cobayes
ont résisté définitivement ; un seul a présenté un œdème assez
étendu qui s’est résorbé à partir du quatrième jour.
En outre, nous avons comparé l’immunité conférée par notre
procédé à celle acquise par le Cobaye ayant reçu le premier vaccin
anticharbonneux sous la peau. Trois Cobayes ayant recu r/8 de c.c
de premier vaccin, furent éprouvés 14 jours plus tard et en même
temps que ceux de notre deuxième série par 1/8 de deuxième
vaccin ; deux seulement résistèrent.
On peut donc dire que le Cobaye acquiert vis-à-vis du deuxième
vaccin, par l'injection de microbes tués par l’alcool-éther, une
immunité supérieure à celle que lui confère l’inoculation de
1/8 c.c. de premier vaccin. Cette immunité n’est cependant pas
suffisante pour lui permettre de supporter l’inoculation d’une dose :
mortelle de charbon asporogène.
(Institut Pasteur et Laboratoire militaire de recherches
vétérinaires.)
(x) Bactéridie asporogène déjà utilisée par nous. (C. R. de la Soc. de biol.. 93
avril 1921).
G4S SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
LE POUVOIR LIPASIQUE DES SUCS PANCRÉATIQUE ET INTESTINAL.
INFLUENCE DE LA BILE,
par HER: Rocer et LÉON Biner.
L'extension du tubage duodénal, comme moyen d'exploration
fonctionnelle du pancréas, met à l’ordre du jour le problème des
lipases pancréatique et intestinale. Aussi, nous a-t-il semblé inté-
ressant de mesurer le pouvoir lipasique du suc pancréatique et du
suc intestinal, et de déterminer l'influence de la bile sur l’action
de ces deux liquides.
Le suc pancréatique a été recueilli sur des Chiens auxquels on.
pratiquait une fistule temporaire du canal principal, près de son
abouchement dans le duodénum. Le suc intestinal a été prélevé
sur un Chien porteur, depuis plus de deux mois, d’une fistule
Thiry-Vella.
Les mesures du pouvoir lipasique ont été faites à l’aide de la
méthode de P. Carnot et H. Mauban. Sur des plaques de gélose
additionnée de 2 p. 100 de graisse, on laisse tomber une série de
gouttes isolées du liquide qu’on veut étudier. Vingt-quatre heures
après, on traite la plaque par une solution d’acétate de cuivre, qui
forme avec les acides gras mis en liberté des savons cupriques
de couleur foncée.
Les sucs qui nous ont servi ont été dilués dans de l’eau salée à
8 p. 1.000 de la façon suivante :
N° des dilulions Quantilé de suc pour 1 e-c.
PARA PU MEN RE LA UE QE A AL UE ET T
ONE AA A A SON CEE one ro SOU A 0 0.5
EDEN OS PI CE PRE POLE AE OC SR EE 0.25
PS EN PANES E ON CHLORE CA OC EP ON 0.125
D EE PP PASS te A ATEN ET Reef pe del 0.0625
CAR ER Ar ER NAME RUE AS 0.012
D Ci EE in DES LE 09 Hia) n 0 BA n Dr ONg 0.015606
CS EE TE IR MS DD | dU A BI OR Et ARE LAC 0.0078
QAR PEAR SEVRES MN Ren R ee t 0.0039
DONS Pl Le RC ee eee ICE . 0.00109
RARE EE S O0 OISE dl a 2.0.0: 0 WU an olé n'a 0.0009
OR AT NS DR AA CURE Mes At URL ee Tes 0.00047
Le suc pancréatique produit un dédoublement appréciable jus-
qu'aux numéros 4 et 6, c’est-à-dire jusqu'aux dilutions comprises
entre 12,5 et 3,1 p. 100. Additionné de bile, il donne une réaction
positive jusqu’au numéro 12, répondant à 0.00047 soit 0.47 p. 100.
Le suc intestinal recueilli sur l'animal à jeûn s’est montré
inefficace. Si, trois heures avant l'expérience, l’animal avait fait
un repas riche en graisse, l’action lipasique apparaissait, mais elle
SÉANCE DU 195 OCTOBRE 649
était faible, s'arrêtant au numéro 2, c'est-à-dire à une dilution
de moitié.
L'adjonction de la bile, active le suc intestinal recueilli pendant
la période de jeûne et lui confère un pouvoir analogue à celui du
suc entérique pur de l'animal en digestion, les numéros r et 2
dédoublant alors les graisses.
Le suc intestinal recueilli pendant la période digestive, quand
on l’a additionné de bile, se montre actif jusqu'aux dilutions 6 et
HcoMprISeSs eENIre 3 r0et 3,0, D. 100:
Ces données confirment et complètent les travaux de Frouin,
d'Emile Terroine et de Mile Kalaboukoff, de P. Rochaix. Elles
mettent en évidence le rôle de la bile qui renforce le pouvoir lipa-
sique du suc pancréatique et du suc intestinal actif des animaux
en digestion, qui fait apparaître l’action lipasique du suc intes-
tinal inactif des animaux à jeün.
Les résultats que nous rapportons aujourd’hui peuvent être rap-
prochés de ceux que nous avons fait connaître dans une note anté-
rieure. En cas d’obstruction du cholédoque, la bile passant par
voie sanguine dans l'intestin, surtout quand celui-ci contient des
matières grasses, permet le dédoublement des graisses neutres, ce
qui explique leur faible proportion dans les matières fécales des
malades atteints de néoplasme pancréatique.
ÉTUDE DE LA CIRCULATION DU MEMBRE SUPÉRIEUR
PAR L'OSCILLOGRAPHIE, LA PLÉTHYSMOGRAEUIE
ET LA CAPILLAROSCOPIE SIMULTANÉES,
par CxarLes Laugry, Sicismonp BLocx et Jean Meyer.
T! nous à paru intéressant de reprendre à la lumière de 11 capil-
laroscopie l'étude des conditions locales de la circulation artérielle
et capillaire du membre supérieur, en comparant entre elles les
données des diverses méthodes graphiques.
Technique. Le sujet est étendu dans le décubitus dorsal, le bras
écarté, le poignet à la hauteur du cœur ; le brassard de l’oscillo-
mètre est appliqué au poignet et mis en relation avec une capsule
oscillographique.
Le RÉ SNbEpIe de Hallion et Conte est fixé à la face pal-
maire des 2° et 3° doigts et correspond à un tambour enregistreur.
Le {4° doigt repose dans la gouttière de notre appareil capillaros-
copique.
Nous exerçons d ’emblée une compression au delà de la tension
maxima et nous décomprimons graduellement. Nous enregistrons
620 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
alors les deux graphiques pendant que l'un de nous observe le
CT du micr oscope.
* La comparaison entre les données oscillographiques et capil-
a que. a été présentée par deux d’entre nous à la séance du
29 juin 1921.
Nous rappellerons seulement les points suivants :
La tension maxima correspond à l'apparition dans les capillaires
d'une circulation lente. En décomprimant, on voit subitement les
capillaires se dilater, le champ rougir, le sang circuler rapi-
dement. Plus tard, le champ s’éclaire, la circulation se ralentit. Ces
phénomènes sont indépendants de la tension diastolique.
* Comparaison entre la courbe pléthysmographique et l'oscil-
logramme.
La courbe pléthysmographique comporte à la décompression :
un premier segment horizontal ou légèrement descendant ; un
segment ascendant, atteignant son acmé en 2 ou 3 degrés ; un
court plateau auquel fait suite un segment descendant par éche-
lons jusqu’à la décompression totale.
L'ascension, c'est-à-dire l’augmentation du volume: du doigt,
commence nettement au-dessous de la tension systolique oscilla-
toire. Aucun point de la courbe ne coïncide de façon constante
avec la tension diastolique.
3° Comparaison entre la Sbnamnomie et la capillaroscopie.
Il existe une coïncidence entre le début de l’ascension de la
courbe et le moment où les capillaires deviennent le siège d’une
circulation rapide. Les différences n'excèdent pas un degré et
sont de l’ordre des erreurs que comportent l’observation du champ
microscopique et la sensibilité du pléthysmographe : celle-ci est
fonction de deux ordres de facteurs : un facteur anatomique, le
volume des doigts observés et un facteur physiologique, l’afflux
de sang dans les doigts, afflux qui peut être réduit par des causes
périphériques d'ordre capillaire ou par des causes centrales d'ordre
cardiaque.
Il semble donc que le parallèle entre ces deux méthodes mette
en évidence une donnée nouvelle : la contrepression permettant
la réplétion des capillaires.
D'autre part, la descente de la courbe pléthysmographique ré-
pond à l’éclairement du champ avec ralentissement de la circula-
tion. Malheureusement, il arrive souvent que la détermination de
ces points soit difficile, tant sur la courbe qu’au microscope. Il
est vraisemblable que ces phénomènes (descente de la courbe et
éclairement du champ) traduisent le rétablissement de la circula-
tion veineuse.
4° Si, au cours de la décompression, nous observons la réappari-
tion du pouls radial que nous prenons juste en aval du brassard,
SÉANCE DU 13 OCTOBRE 61
nous le percevons au moment où débute l'ascension du pléthys-
mographe, très rarement à 1/2 ou 1 degré au-dessus. Il y a donc
une relation entre la tension systolique prise par la palpation et
la contrepression qui permet la replétion des capillaires.
Il y a, d'autre part, comme nous l’avons répété, une coïnci-
dence entre la systolique enregistrée à l’oscillographe et l’appari-
tion dans les capillaires d'une circulation lente, sans dilatation.
A l'examen capillaroscopique, ce sont là deux images nettes et
parfaitement distinctes.
En pratique, dans un grand nombre de cas, les données oscil-
lographiques et palpatoires, capillaroscopiques et pléthysmogra-
phiques, ne présentent entre elles que de très faibles différences
et correspondent sensiblement à la même contrepression. Mais
chez les autres sujets, nous avons relevé entre les maxima oscillo-
graphique et palpatoire des différences de deux degrés et plus
C'est chez eux que les constatations sus-indiquées ont comporté
le plus de netteté.
DissSOCIATION EXPÉRIMENTALE DES EFFETS _ VASO-CONSTRICTEURS
ET ADRÉNALINO-SECRÉTEURS DE L'EXCITATION SPLANCHNIQUE,
l par À. TourNarE et M. CHaBrotz.
L’excitation du bout périphérique du nerf splanchnique élève la
pression artérielle avec une netteté et une constance remarqua-
bles. Le fait s'explique classiquement par la vaso-constriction qui
est alors engendrée dans le domaine de la circulation abdominale,
territoire de distribution du nerf.
La dépendance entre l'excitation nerveuse et la contraction arté-
riolaire n'est pas douteuse. Mais est-elle bien directe? La question
devait logiquement se poser le jour où on a découvert que le splan-
chnique commandait à l’activité glandulaire des surrénales : le
nerf n'était-il point vaso-constricteur parce qu'adrénalino-sécré-
teur ?
L'expérience s’est prononcée contre une interprétation aussi
exclusive : en effet, l'excitation du splanchnique détermine de
l'hypertension aussi bien chez l’animal surrénalectomisé, donc
réduit aux seuls appareils d’innervation vaso-motrice (Gley :t
Quinquaud), que chez le sujet qui, privé des appareils précédents
par éviscération du tractus gastro-intestinal, par contre a con-
servé intact le jeu de ses glandes adrénalinogènes (Asher, Elliott).
D'ailleurs, il est possible de reconnaître — autrement que par
cette suppression élective et alternée de chacun d’eux — l’habi-
622 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
tuelle dualité des mécanismes d’hypertension que régit le splan-
chnique : vaso-constriction directe et adrénalino-sécrétion —.
Leur dissociation s’ébaucherait déjà dans le temps, grâce au retard
hosgemil
Li 7
a
Tracé réduit de 1/2. De haut en bas s'inscrivent : 1) La pression carotidienne
du Chien A (le transfusé) ; 2) La pression carotidienne du Chien B (le donneur) ;
3) Les mouvements respiratoires du Chien B ; 4) L'excitation du splanchnique
droit de ce même Chien ; 5) Le temps en 1/2 seconde.
intégral de leur réponse respective à l'excitation du nerf. L'ascen-
sion de la pression artérielle, consécutive à la faradisation du
splanchnique se ferait, d'après Anrep, en deux étapes et dessine-
SÉANCE DU 15 OCTOBRE 623
rait sur la courbe une double marche d'escalier : la première se-
rait d'origine vaso-motrice pure, car elle subsiste après, ablation
des surrénales ou ligature de leurs veines ; la seconde serait d’ori-
gine adrénalinique, car les précédentes agressions la suppriment.
Mais Gley et Quinquaud ont contesté la constance et la significa-
tion de ces résultats : ils ont notamment retrouvé l’ascension de
la pression en deux phases chez des Chiens surrénalectomisés
dont ils excitaient le splanchnique.
Aussi bien la dissociation cherchée se réalise-telle- plus élégante
et plus démonstrative dans l’espace, chez deux animaux solidari-
sés par une anastomose veineuse surrénalo-jugulaire. Voici com-
ment :
Expérience (23 mars 1921). Deux Chiens mâles, un gros (B)
de 17 kilos et un petit (A) de 6 kilos, sont chloralosés : B sera le
« donneur », À le « transfusé ». On découvre chez B, par voie lom-
baire, la capsule surrénale droite, puis le splanchnique droit
qu’on lie et sectionne en vue d’excitations ultérieures. On dégage
la veine capsulo-lombaire à son implantation cave et on la lie
en ce point ; son autre extrémité est coupée et fixée dans le bout
cardiaque de la jugulaire du Chien A, par le procédé d’anasto-
mose, que nous avons fait connaître (1). La capsule surrénale
droite de B déverse donc désormais dans la circulation veineuse
de À, toute l’adrénaline qu'elle est susceptible de sécréter. Dans
ces conditions d'expérience, l'excitation du bout périphérique du
splanchnique droit de B manifestera ses effets adrénalino-secré-
teurs chez À, ses effets vaso-constricteurs directs chez B, s’il est
vrai que le nerf commande également à ces deux mécanismes.
L'enregistrement des pressions carotidienens montre qu'il en
est bien ainsi : l’excitation du splanchnique droit de B, pendant
15 secondes, détermine en effet, chez l’un et l’autre Chien, une
hypertension indiscutable : chez À, c’est après un temps perdu de
11 secondes, que la pression s'élève en même temps que le cœur
se ralentit ; le tracé est caractéristique d’une action adrénalinique
(« actionspuls » à pression différentielle très accusée). Chez B,
c'est une seconde à peine après le début de l'excitation que la
pression monte, assez accidentée — peut-être par les mouvements
respiratoires, eux-mêmes irréguliers.
Dans les deux cas, l'effet se prolonge 4o à 50 secondes après la
cessation de l'excitation et dure au total, un minute environ.
Le nerf splanchnique se révèle donc hypertenseur à double
titre : comme nerf vaso-constricteur ordinaire (effet chez B),
comme nerf adrénalino-sécréteur (effet chez A).
L'expérience est refaite à trois reprises avec le même succès.
(x) C. R. de la Soc. de biol., g avril 1921.
64 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
À l’autopsie, on vérifie l'exécution correcte de la ligature de la -
veine surrénale et de l’anastomose surrénalo-jugulaire.
En résumé, l’anastomose surrénalo-jugulaire, telle que nous
l'avons décrite, permet très heureusement la dissociation dans
l’espace des deux ordres de phénomènes physiologiques — vaso-
constricteurs et adrénalino-sécréteurs — que déclenche l’excita-
tion du splanchnique. Indiscernables chez le sujet normal, — où
ils interfèrent pour se confondre en un résultat commun, l’hyper-
tension, — les deux mécanismes, nerveux et humoral, s’affirment
au contraire distincts et se révèlent également efficaces chez les
animaux conjugués, où chacun d’eux trouve son lieu particulier
de réalisation exclusive.
Ainsi, mieux que tout autre, l’artifice expérimental que nous
proposons, permet de démontrer : l’action du splanchnique sur
l'activité sécrétoire des surrénales ; la réalité et le rôle efficient de
l’adrénalinémie ainsi engendrée.
(Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine d'Alger).
SÉANCE DU 19 OCTOBRE 653
DÉVELOPPEMENT DE MÉTASTASES OVARIENNES RHABDOMYOMATEUSES
DANS L ÉVOLUTION EXPÉRIMENTALE DE LA TUMEUR INFECTIEUSE
DES OISEAUX,
par À. PEyroN..
Dans des notes antérieures (1), j'ai exposé que Le champ d'ac-
tion de l'agent pathogène (virus filtrant) du sarcome du Poulet
n était pas limité, comme l'avaient cru les auteurs américains, au
seul tissu conjonctif. En étudiant à la fois dans le tissu conjonctif
et les muscles striés, l’histogénèse de la tumeur expérimentale
obtenue par un filtrat dépourvu d'éléments cellulaires, j'avais pu
voir que la néoplasie du pectoral, considérée par Peyton Rous
comme un sarcome simple dissociant les fibres musculaires, repré-
sentait plutôt une sorte de néoplasie mixte provenant de la pro-
lifération simultanée (et des plus inégales, suivant les cas) des
éléments conjonctifs interstitiels et des fibres musculaires. J’ai
décrit ailleurs (2) les principaux stades de cette différenciation
néoplasique expérimentale des éléments musculaires. Ultérieure-
ment par l'emploi d'un filtrat à marche lente réduisant au mini-
mum la réaction conjonctive, j'ai pu produire à l’état presque
pur, un rhabdomyome pectoral typique. J'ai 1. poursuivi et
réalisé dans le poumon le développement de métastases du même
ordre, afin d'écarter définitivement d objection d’un simple phéno-
mène de sarcoly se.
Depuis lors, j’ai pu obtenir dans l'ovaire, des métastases rhabdo-
myomateuses développées suivant le même mécanisme, mais
encore plus remarquables par leur caractère massif et la régula-
rité de leur histogénèse. Les figures ci-contre proviennent de
l'ovaire d'une Poule ayant reçu dans le pectoral 1.5 c.c. de filtrat
sur bougie Chamberland L2, sans adjonction de Kieselgurh. Six
semaines après, à l’autopsie, on trouve une tumeur pectorale de
l'aspect habituel et l'ovaire transformé en une masse volumineuse
régulière et lobée. Poumons et foie macroscopiquement indemnes.
À l'examen histologique, la tumeur ovarienne montre les dispo-
sitions rhabdomyomateuses de la tumeur primitive, mais beau-
coup plus régulières et homogènes. Les travées constituées par
des éléments fusiformes allongés rappelant la disposition clas-
sique du myosarcome des Mammifères, alternent avec des myo-
cytes volumineux et réguliers et s'y relient par des formes de
transition des plus variées. On observe un peu partout, après im-
prégnation à la laque ferrique, des myofibrilles à l'état homogène,
(: ) C. R. de l’Acad. des sc., ét C. R. de la Soc. de biol., janvier 1921.
(>) Bulletin Ass. Française du cancer, janvier 1921.
656 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
moniliforme ou segmenté. Dans les volumineux myocytes, leur
origine intracellulaire ne paraît pas douteuse (fig. 2), on les trouve
également au niveau des travées syncytiales qui unissent les élé-
ments fusiformes. Dans des points tels que celui de la fig. 3, les
connexions topographiques et probablement génétiques des myo-
fibrilles avec les travées du réticulum sarcoplasmique, paraissent
évidentes. L'évolution et la multiplication des cellules néoplasi-
ques s'effectuent suivant un cycle déjà exposé antérieurement
cinèses assez fréquentes au niveau des petits éléments fusifor-
mes, amitoses exclusives mais souvent incomplètes des grands
myocytes, conduisant à des formes plasmodiales plurinucléées.
A souligner l'intensité de la prolifération cellulaire à la périphérie
Fig. I. — Vue d'ensemble (1/440) d'un groupe de myocytes à limites cellu-
laires nettes. — En haut et à gauche (pointillé), forme de passage d’un myocyte
au syncytium. Bouin, Heidenhaiïn.
de la métastase, sous l’endothélium de revêtement, comme si les.
conditions offertes par le milieu péritonéal étaient particulière-
ment favorables à la culture des éléments musculaires. Ce fait
nouveau s'ajoute à la série de mes démonstrations antérieures au
cours desquelles je me suis efforcé de démontrer que le virus de
cette tumeur (sarcome primitif du tissu conjonctif) peut détermi-
ner au niveau d’un autre tissu sain (muscles), la série complète
des lésions néoplasiques: Ainsi se trouve rompu (sans doute sur
un poiñt seulement et pour un groupe spécial) l’obstacle que la
spécificité biologique des tissus avait opposé jusqu ici aux efforts
des expérimentateurs, et qui était considéré dans la pathologie
des tumeurs, comme une notion inébranlable.
Kon et Fugii (1) viennent de relater un fait qui confirme égale-
ment l'intérêt de la voie de recherches ainsi ouverte : ces auteurs
étudiant, au Japon, une variété de sarcome infectieux, voisine de
(1) Inoculation of sarcomatous tumours, into negro fowls. Journal of Cancer
Besearch, 1921.
SÉANCE DU 15 OCTOBRE 637
Fig. IT. — Myocyte de for-
me allongée. — Connexion:
des myofibrilles avec le reti-
culum (:1/1800). Bouin, Hei-
denhain.
Fig. IT. — Vue à un fort
grossissement (1/1800) du pe-
tit rectangle en pointillé de
la figure 1, montrant des
myofibrilles en continuité avec
le reticulum d’un grand myo-
cyte. Bouin, Heidenhain.
IDE E
BioLociE. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LAXXV. AS
658 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
celle qui sert à mes expériences, ont pu disposer de Coqs porteurs
de chromatophores spéciaux dans iles téguments, les viscères et,
en particulier, les os. Or, en injectant à l'intérieur d’un os long
le filtrat habituel, ils ont vu la tumeur expérimentale s’incorporer
les chromatophores et ceux-ci devenir néoplasiques, comme dans
les mélanomes. Malheureusement, leur texte ne mentionne pas
expressément la présence des éléments mélaniques dans les
noyaux métastatiques. Pour cette raison, jointe à quelques autres,
le fait n'a pas l'intérêt décisif que présente notre prolifération
métastatique du muscle strié. Néanmoins et sous ces réserves, je
le rapproche des faits précédents pour conclure que nous dispo-
sons actuellement, vis-à-vis du virus spécial du sarcome des Oi-
seaux, de trois groupes d'éléments cellulaires à réactions néopla-
sique, positive : tissus de substance conjonctive proprement dite,
chromatophores, muscles striés. Je propose de leur appliquer le
terme de cellules réceptrices, employé autrefois dans un sens très
général par Borrel (à propos du rôle éventuel des agents infectieux
dans l’étiologie du cancer) et qui, pour le cas particulier aura été
véritablement prophétique.
(Institut Pasteur).
(57)
RÉUNION
DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE
SÉANCE DU 30 JUILLET 1921
Crevers (J.) : Contribution à
l’étude de l’action de la glande
thyroïde sur les phénomènesd'’im-
SOMMAIRE
lement des microbes aux leuco-
CMLES ER CN ER Cie Riel
Le Fèvrg DE Anrric (M.) : Sur
DOTE NI KE LION ES APR NA RSSE AA A 57 | le facteur microbe dans le phéno-
Freperico (H.) : Pour servir à mène d’accolement des microbes
l’interprétation de l’électrocar- AUXACUCOCVLESR ER EIRE 7E
«diogramme (E. C. G.). IV. L’E. Govarrts (P.) : Action du sé-
C. G. des Sauriens et des Ophi- rum antiplaquettique sur l’élimi-
NET) EMA ia re) RE ES 59 | nation des microbes introduits
Le Fèvre DE ArRic (M.) : Les dans la circulation............. 65
propriétés adhésives des leuco- Ipe (M.) : Sur le calcul des do-
cytes et de leurs extraits dans le Ses OUEST AE RREEL 67
phénomène d’accolement des mi- Zunz (E.) et Govazrts (P.) :
robes aices cellules. 2... 73 | Action du sérum antiplaquettique
Le Fèvre DE ARRIG (M.) : L’ob- sur l’anaphylaxie sérique....... 62
servation du phenomène d’acco-
Présidence de M. L. Gedoelst.
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE L ACTION DE LA GLANDE THYROÏDE
SUR LES PHÉNOMÈNES D IMMUNITÉ,
Note de JEANNE CLEVERS, présentée par HENRI FREDERICQ.
Jusqu'ici, le rôle de la glande thyroïde dans les processus d’im-
munité n’a pas encore été établi de façon indiscutable. Au début
de janvier 1920 Am. Garibaldi (1) croyait pouvoir tirer de ses
expériences des conclusions différentes de celles de la plupart des
auteurs. D’après lui, l’extirpation du corps thyroïde favorise la
formation d'hémolysine. Pour Launoy et Lévy-Brühl (2), G. Lerda
et S. Diez (3), Fjelstad (4) et Frouin (5) l’ablation préalable de la
(1) Am. Garibaldi. C. R. de la Soc. de biol., 1920, t. LXXXIIT, p. 15.
(2) Launoy et Lévy-Brühl. C. R. de la Soc. de biol., 1913, t. LXXV, p. 55.
Annales Inst. Pasteur, 1915, t. XXIX, n° 5.
(3) G. Lerda et S. Diez. Rivist. Academ. di medico di Torino, 1905, t. XI,
18 mars.
(4) Fjeldstad. Amer. Journ. of Physiol., 1910, t. XXVI, p. 72.
(5) Frouin. C. R. de la Soc. de biol., 1910, t. 2, p. 287.
660 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (58)
thyroïde ne modifie en rien le degré de résistance des animaux
aux différentes infections. D'un autre côté, il semble établi que
l’administration de glandes thyroïdes excite les éléments généra-
teurs d’alexine. (Mile Fassin) (1). Marbé (2) est arrivé à cette
conclusion que des Cobayes auxquels on donne des corps thyÿroï-
des dans l’alimentation sont plus sensibles à l’intoxication diphié-
rique que des Cobayes normaux.
J’ai essayé de déterminer expérimentalement l’action de la
thyroïdectomie sur la production de précipitine antiovalbumine.
J’ai procédé de la façon suivante. L'expérience a porté sur 9 Lapins
dont 5 furent thyroïdectomisés, les 4 autres servirent de témoin.
Is étaient âgés de 2 à 3 mois et pesaient environ 1,5 kgr. Huit
jours après l'opération je leur ai injecté, à tous, sous la peau du
dos, 1 c. c. de blanc d'œuf pur, et j'ai répété ces injections tous
les 6 jours, jusqu'à leur avoir fait q injections, en augmentant
la quantité jusqu'à 2 c. c. de blanc d'œuf par injection. Ce pro-
cédé d'’immunisation est recommandé par Ch. Hollande et Gaté (3}
comme donnant un taux de précipitine plus élevé que le pro-
cédé massif d'injections intraveineuses. Avant chaque injection
de blanc d'œuf je prenais à chaque Lapin une petite quantité de
sang pour voir le moment d'apparition de la précipitine et pour
la titrer. Pour le titrage de la précipitine je me suis servi au début
de dilutions de blanc d'œuf à 1/100, 1/1000, 1/10000 et 1/20000,
que je mettais en présence du sérum à titrer. Seulement ce procédé
ne permettait pas de suivre l’augmentation du pouvoir précipitant
du sérum et je me suis servi d’une dilution de blanc d'œuf à 1/100
mise en contact avec des dilutions successives de sérum. Les ré-
sultats des réactions étaient notés après un séjour de 30/ à l’étuve
ALTO
Voici quels furent les pouvoirs précipitants maxima des sérums,
exprimés en dilution de sérum suffisantes pour produire encore
une réaction de précipitation :
Lapins Pouvoir précipitant
| I 1/40 après 7 semaines.
Ta | 3 1/40 après 7 semaines.
thradidectormises 39 1/45 après 6 semaines.
| ha 1/35 après 6 semaines.
| L2 1/50 après 6 semaines.
2 1/20 Après 5 semaines.
NE l 1/20 après 5 semaines.
Lapins témoins à c
| 38 1/30 après 5 semaines.
\ 4o 1/35 après 5 semaines.
(1) Mlle Fassin. C. R, de la Soc. de biol., 1907, mars-avril.
(2) Marbé. C. R. de la Soc. de biol., 1911, t. LXXI, p. 357.
(3) A.-Ch. Hollande et J. Gaté. C. R. de la Soc. de biol., 1918, t. LXXXI,
p. 148,
(59) SÉANCE DU 90 JUILLET 661
Du NE AS PR PR 2 EE M ee ER
On voit donc que le taux de précipitine est en général sensible-
ment plus élevé chez les Lapins éthyroïdés que chez les témoins.
De plus la précipitine apparaît chez les opérés, un peu plus tar-
divement que chez les autres. Il a fallu en général 6 jours de plus
pour voir apparaître le pouvoir précipitant chez les animaux pri-
vés de leur glande thyroïde.
Je pourrais done conclure, d’après ces résultats, que l’ablation
de la glande thyroïde favorise la production d’anticorps antioval-
bumine — ce qui semblerait venir à l’appui des résultats observés
par Am. Garibaldi au point de vue de l’hémolysine.
(Inslitut de physiologie, université de Gand).
POUR SERVIR A L'INTERPRÉTATION DE L'ÉLECTROCARDIOGRAMME
(E. C. G.). IV. L'E. C. G. pes SAURIENS ET DES OPHIDIENS,
par HENRI FREDERIC.
J'ai enregistré, au moyen du galvanomètre à corde d’Einthoven
(modèle Bull-Boulitte), l'E. C. G. de Chalcides tridactylus (1), en
dérivant directement les courants d'action à partir du cœur, qui
était mis à nu par ouverture du sac péricardique. Une électrode
impolarisable (genre électrode d’Arsonval) étant appliquée sur le
ventricule, l’autre étant appliquée sur les gros vaisseaux de la base
du cœur, à une faible distance de celui-ci, j'ai enregistré l'E. C. G.
total. Cet E. C. G. permet de distinguer les accidents suivants :
1° Une ondulation auriculaire P, diphasique dans un cas, tri-
phasique dans un autre. Chacun des sommets positifs ou néga-
tifs de cette ondulation correspond à un courant de 6,05 à o,1
millivolt.
° Vingt-cinq à soixante-dix centièmes de seconde après le début
de P, une brusque inflexion R, dénotant la présence d’un courant
de 0,05 millivolt environ, suivie d’une ondulation $ dont la gran-
deur est très variable (o, 15 à o,8 millivolt).
La durée totale du complexe RS est de 14 à 16 centièmes de se-
conde environ.
3° Quarante à quatre-vingt centièmes de seconde après le début
de R, commence à se manifester une ondulation T, dirigée, dans
les cas que j'ai observés, en sens inverse de R. Sa durée est de
18 à 26 centièmes de seconde environ. Elle correspond à un cou-
rant de 0,4 à 0,6 millivolt.
(x) Ou d’après l’ancienne dénomination : Seps chalcides.
La
662 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE |, (60):
A LT A RC Pi Re nee PR
4° Entre RS et T il n'y à pas d'état isoélectrique des deux élec-
trodes : la corde est déviée de sa position de repos dans le même
sens que T de o,r à 0,2 millivolt environ.
Dans un cas j'ai pu observer un block incomplet 2/1 auriculo-
ventriculaire. Une contraction sur deux des oreillettes était suivie
d'une contraction ventriculaire. L'autre contraction auriculaire
survenait en même temps que cette contraction ventriculaire.
Cette anomalie apparaît nettement sur l'E. CG. G. du cœur total
où lon voit entre RS et T se marquer les trois petites encoches
de la systole auriculaire supplémentaire (P triphasique).
L’écrasement de la région auriculoventriculaire arrête les con-
tractions du ventricule et permet par application directe des élec-
trodes impolarisables à la surface des oreillettes d’enregistrer
l’électrogramme de l'étage auriculaire considéré isolément. Une
diminution de tension de la corde donne plus de sensibilité au
galvanomètre et facilite l'inscription des faibles courants auricu-
laires.
L'électrogramme auriculaire montre dans ce cas une courbe
compliquée composée d'une ondulation assez rapide, parfois
polyphasique, analogue à R, suivie à trente centièmes de seconde
d'intervalle d'une ondulation monophasique analogue à T (dirigée
dans le même sens que R) ou biphasique analogue à TU.
Une technique du même genre m'a permis de faire chez Île
Lézard vert (L. viridis) et chez la Couleuvre à collier (Tropidonotus
natrir) des observations semblables, tant en ce qui concerne
l'E. C. G. total que l’électrogramme des oreillettes.
Quelques différences de détail se montrent chez ces animaux
relativement à l’amplitude ou à la durée de chacune des inflexions
de la corde, mais l'E. C. G. total montre toujours au moins les
pointes P, R et T : et l’électrogramme auriculaire, deux inflexions
l’une rapide, l’autre lente.
Ces expériences confirment les observations que j'ai faites anté-
rieurement (1) sur l'E. C. G. de la Tortue, ainsi que certaines par-
ties des travaux de plusieurs auteurs sur l'E. C. G. total des Repti-
les, des Poissons et des Batraciens, ou sur l’électrogramme auri-
culaire de la Grenouille (Straub), de la Tortue et de la Carpe
(Noyons), du Chat (Samojloff), du Chien (Kahn, H. Frederieq,
Hering), du Cheval (Kahn), etc.
Ces expériences montrent que : chez Chalcides tridactylus, chez
Lacerta viridis et chez Tropidonotus natrix, l'E. C. G. se compose:
des mêmes éléments primordiaux (P, R et T) que ceux qui com-
posent l'E, C. G. des homéothermes. Ces ondulations sont cepen-
(1) Henri Fredericq. €, R. de la Soc. de biol., 95 juin 1921.
Qi]
(61) SÉANCE DU 90 JUILLET 66
dant étirées sur un plus grand intervalle de temps que chez les
homéothermes. On peut en conclure que la disposition anatomi-
que du cœur est sans influence sur le type de l'E. C .G. ventricu-
laire (en opposition aux idées théoriques de Kraus et Nicolaï, de
Hering, etc).
L'électrogramme auriculaire enregistré seul montre les mé-
mes inflexions fondamentales (R ou RS et T ou TU) que l’éleetro-
gramme ventriculaire. Tout incite à croire que l'allure polyphasi-
que de l'E. C. G. est l'expression non pas d’une disposition mi-
croscopique du cœur mais de la structure histologique propre du
myocarde. Il faut sans doute voir dans l’ondulation KR et dans
l’ondulation T la traduction de phénomènes essentiellement dif-
férents, comme le seraient par exemple l’activité physiologique
des myofibrilles et celle du sarcoplasme.
(Institut de physiologie, Gand).
664 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (62)
/
ACTION DU SÉRUM ANTIPLAQUETTIQUE SUR L'ANAPHYLAXIE SÉRIQUE,
par Encarp Zuwnz et PAUL GovAERTS.
Nous avons montré récemment (1) que l'injection préalable
de sérum antiplaquettique atténue légèrement les effets du sérum
traité par l’agar. Nous exposerons maintenant les résultats obte-
nus dans l’anaphylaxie sérique.
Des Cobayes de 200 à 250 gr. ont été préparés par injection in-
trapéritonéale de 2 c. c. de sérum de Cheval. Trois semaines plus
tard on a pratiqué l'injection déchaïînante.
La veille du jour où l’on effectuait cette injection, les Cobayes
sensibilisés étaient partagés en trois lots. Les animaux du premier
groupe recevaient, par voie intrapéritonéale, 6,8 à r c. c. de sérum
antiplaquettique additionné du même volume de solution physio-
logique. Les Cobayes du second lot étaient traités de la même
manière, mais en remplaçant le sérum antiplaquettique par du
sérum de Lapin normal. Ceux du troisième groupe étaient réser-
vés comme témoins et servaient à fixer la dose de sérum de Cheval
sûrement mortelle lors de l'injection déchaînante.
Nos résultats sont résumés dans le tableau ci-joint. *
Dans l’ensemble, les Cobayes traités la veille par le sérum anti-
plaquettique ont présenté une résistance légèrement accrue au
choc anaphylactique : a) la quantité de sérum sûrement mortelle
était le plus souvent supérieure à celle que nécessitaient les té-
‘ moins ; b) pour üne dose déchaînante égale, les accidents étaient
un peu moins graves.
Toutefois cette atténuation est beaucoup plus nette chez les
Cobayes qui recevaient la veille de l’expérience non pas du sérum
antiplaquettique, mais la même quantité de sérum de Lapin
normal.
Des Cobayes chez lesquels on a beaucoup diminué le nombre
de plaquettes dans le sang circulant (et qui présentent du purpura
hémorragique) réagissent à l'injection déchaïînante à peu près
de la même manière que les animaux témoins. Nous avons montré
d'autre part qu il en était de même en ce qui concerne les effets
toxiques du sérum traité par l’agar. Ces faits portent à croire que
l’'agglutination brusque des plaquettes sanguines ne constitue pas,
comme le pensait v. Behring (2), une des conditions essentielles
des accidents anaphylactiques mortels.
Nos deux sérics d'expériences présentent des différences nota-
bles
1) C. FR. de la Soc. de biol., 25 juin 1921, p. 248-257.
5) E. von Behring. Deut. med. Wochenschr., 1914, t. XL, p. 1857-1860.
669
ET
JUILL
]
nt
2
SEANCE
(63)
‘OTAINS ‘S9APAS SOWIOIAUAS
"OTAANS ‘519891 SOWOIAWAS
"OTAANS ‘SI9S9T SOUUOJAUIAS
*OTAINS ‘SI9591 SOLMOJAUAS c£'0 ‘OTAANS ‘SOWOIAWAS 9P SEd ce'0 ‘U 81 U 9 U9 JIOU SoAas ‘JAUIAS
‘AIAINS ‘S9APIS SOUIOJAUAS G£'0 ‘OTAAINS ‘S9ALIS SOWIOJAUIAS ce'0 ‘SANUIU G U9 JION
‘U SI U 9 U® JIOUW ‘SoABAIS ‘IAUIAS cg'0 ‘Sa)NUIU ! U9 ON G£'0 ‘lt ‘U à U2 JAOU SoAPAs ‘JAWAS
‘OTAINS ‘SI9S91 SOWOJAWAS z'0 ‘OTAINS SI9591 SOUWIOJAUAS z'0 ‘GT ‘U I U9 JIOU ‘SaAPIS ‘JAUAS
‘U 8I E 9 U9 JIOU ‘S9ACIS ‘JAUWIAS £'0 "OTAANS ‘S9APIS SHUWOJAUIAS z'0 ‘SaJNUIUI 0 U9 JION
‘U SI R 9 U9 JIOU ‘S9AUIS ‘JAUUAS VA ‘alt ‘U LI U9 JAOUr ‘S9ABAS ‘JAUIAS y'0 ‘SaINUIU 9 U9 JON
‘DIAANS ‘SHAPIS SOWOIAUAS
‘Sa)NuUIU YF U9 JION
‘OIAINS ‘S9ACIS SOWOJAUAS
‘SaNUIUI GG U9 JON
‘OTAINS SOUWQJUAS 9P Std FT 0 ‘OTAINS ‘SOWOJAWISS 9P Std LT 0 ‘OTAANS ‘S9APAS SOWOQIJAWIAS
"OTAANS ‘SIO9S9[ SoWO)AWSAS YT'0 ‘OTAANS ‘SI9391 SOWIQIAUIAS T&: 0 ‘Sa)NUIU $ US JION
‘OTAANS ‘SI9S9I SOWOJAUAS LT'0 ‘OTAANS ‘SOAPIS SOUIQIAUIAS 070 ‘S2IN9U & U9 JIOU ‘S9ABAIS ‘JAUIAS
"OIAINS ‘S9APIS SOWOJAUAS && 0 ‘U SI U 9 U9 JIOUI ‘S9APIS J'AUAÂS 07‘0 ‘SanuIu 6 U9 JON
‘U 8 © 9 U9 JIOUI ‘S9ACIS JAWAS &y' 0 "OTAANS ‘SI9891 SOWQIOUAS 70 ‘SaNNUIUI ÿ U9 JION
‘S9ANou £ U9 JIOW ‘S9ACAS ‘JAUIAS AU > ‘OIAINS S9APIS SOWIOJ{WAS 19°0 ‘SaJNUIU 9 U9 JON
‘SaJnUTUI FI U9 JION 090 ‘OTAINS ‘SIAPAS SIWQUIWAS £9'0 ‘S2JNUIU G U9 JION
‘SaNUIU /& U9 JION £9'0 ‘OTAINS ‘SIAPIS SOWOMIWAS C9:0 ‘Sa)NUIUI £ U9 JION
‘OTAINS ‘SAUOJAUIAS 9P Sed GT 0 ‘ATAANS ‘SAUIOALUAÂS 9Pp Sea
‘OTAAINS ‘S9APAS SOWIOIAUAS GT 0 ‘OTAANS ‘SI9S91 SAWOJAAS
‘Sainutwu 08 U9 JON CT 0 ‘OIAANS ‘SAWIOIAUAS 9P SEd T'Ô ‘OTAANS ‘SI9S9T SOWOJAUAS
‘S91NUIU OT U9 JIOMN CT'0 ‘OTAAINS ‘SI9S91 SOWOIAWAS T'0 ‘OIAINS ‘SIAPIS SHWOJAUAS
‘SaJNUIU 6 U9 JON GT'0 ‘OTAANS ‘SIAPIS SIWOJAWAS GT 0 ‘S9PNUIUI $ U9 JION
‘S93NnUIUI 6 U9 JIOMN CT 0 ‘OTAINS ‘SHAPIS SIWOJAUIAS CT 0 ‘S9PNUTUI /, U9 JION
‘SaNUIU & U9 JION GT'0 ‘OTAINS ‘SOAPIS SHWOIAUAS GT'0 ‘S9inuTU y U9 JION
‘S9nUIUI 9 US JION GT'0 ‘SaJNUIU 6 U9 JON c'0 ‘SaJNUTU 9 US JION
‘OIAANS ‘SI9S91 SoWOIAWAS c0'0 ‘U 8} © 9 U9 JAOU ‘SoAPIS JAWAS
‘U S8I e 9 u9 JO ‘SaABAS ‘JAUIAS T'0 ‘SaNUIU /, US JON
‘U SI © 9 U9 JIOU ‘S9APIS ‘JAWIAS T0 ‘SaJNUIU y U9 JON
‘U 8I © 9 U9 JO ‘SAAPAIS ‘JAUAS ca 0 ‘Sa]NuTU G U9 JON
‘U SI © 9 U9 JIOU ‘S9APIS ‘JAUAS c& 0 S9JNUIU G U9 JON
‘S91NUIU 7 Ua JON c'0 ‘SaJNUIU $ U9 JON
uorjoolur | ap SJayJ 98407 9p ‘28 03 uorjoafur | 9P Sa 942407 9p ‘19 00 uoroafut,| op s12y4
4ed ‘99 us aed ‘o'o ua É
ASNAUIIABT}UI 910 A 2SN91I9ABAJUL 910A
aed o97oolut Jed o979ofur
[24249 9p Wni9s [PA9G") 9p nos
ap 9qnuen() * ap yJrquen()
TT _—_—— = —_ TT — =
onbr#ojoisÂ[d uornos 9p ownjoa ouigu np onbiSoçotsAqd uorinos ep awn[oa owetu np
guuorippe anhrmonberdiue auuouippe wurde 2p
CRT Es
LYS op ‘0:0 FE 8/0 euroqtod aj SUep ojfr2A e] n9o1 qjueÂe 9 Âeqo)
Ÿ
S
19 10 10 1Q
cA M 9 GÙ GÙ Qt Gt
SOS ss
SSssese ssecsesss
L
19 1910 1
QDNNRain© midi
19
948407 9p
‘48 063 aed
ASNAUTIAPT}ULL
910A
aed o979ofut
‘09 U9 [BA9U!)
2p tUn196
op gjtquen()
AT
III
IT
TI
2ouari
=ouxa |
en
OTHUNN
Tes |
666 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (64)
_
1° L'atténuation des effets nocifs de l'injection intraveineuse de
sérum traité par l’agar est plus marquée que celle des accidents
d’anaphylaxie sérique.
2° Le sérum de Lapin normal exerce une protection nette
contre les accidents dus à la réinjection de sérum de Cheval aux
Cobayes préparés. Cette action ne s’observe point pour les effets
du sérum traité par l’agar. La protection tient sans doute, dans le
premier cas, à un certain degré de désensibilisation (contre le sé-
rum de Cheval) provoquée par l'introduction intrapéritonéale de
sérum de Lapin.
3° Il existe entre les deux ordres d'expériences une contradic-
tion apparente. Le sérum antiplaquettique paraît agir, chez les
Cobayes auxquels on a injecté du sérum traité par l’agar, par sa
propriété « antiplaquettique », puisqu’en ce cas le sérum normal
est inactif. Au contraire, dans la séro-anaphylaxie, l’action « anti-
plaquettique » ne semble pas devoir être mise en cause, à pre-
mière vue, puisque le sérum de Lapin normal est plus protecteur
que le sérum antiplaquettique.
Il se pourrait cependant que le facteur « antiplaquettique » in-
tervienne dans les deux ordres d'expériences. Le sérum antipla-
quettique est, en effet, « anticobaye ». Peut-être un tel sérum
n'exerce-t-il plus l'effet désensibilisant que produit dans les mé-
mes conditions du sérum de Lapin normal. Dès lors l’atténuation
légère des accidents anaphylactiques par le sérum antiplaquettique
résulterait du facteur « antiplaquettique » et non de l'élément
« sérum étranger ». L'action du sérum antiplaquettique: serait
alors du même ordre pour l’anaphylaxie sérique et pour les effets
du sérum traité par l’agar.
Des expériences encore en cours plaident jusqu’à un certain
point en faveur de cette manière de voir. Nous avons injecté à un
Lapin, à trois reprises, du sérum de Cobaye. Le sérum de Lapin
ainsi préparé, injecté dans le péritoine de Cobayes sensibilisés par
le sérum de Cheval, n’a pas atténué les effets d’une injection dé-
chaînante pratiquée le lendemain, alors que le sérum de Lapin
normal se montrait nettement protecteur.
(Institut de thérapeutique de l'Université de Bruxelles).
(65) SÉANCE DU 90 JUILLET 667
ACTION DU SÉRUM ANTIPLAQUETTIQUE SUR L'ÉLIMINATION
DES MICROBES INTRODUITS DANS LA CIRCULATION,
par PAUL GOVAERTS.
J'ai étudié, dans une série de notes antérieures, l'intervention
des plaquettes sanguines dans l'élimination des particules étran-
gères introduites dans la circulation. On pouvait penser que l'éli-
mination des microbes serait modifiée si l’on diminuait le nom-
bre des plaquettes dans le sang circulant. Cette diminution s’ob-
serve après des injections intraveineuses de colloïdes étrangers à
l'organisme (peptone, gélatine, sérums étrangers), mais cette mo-
dification n’est que transitoire. En outre les plaquettes qui ont
disparu de la circulation ne sont pas détruites; elles s'accumulent
passagèrement dans les capillaires et leur accolement aux micro-
bes reste possible. Déjà, en 1917, nous avons constaté, avec
Delrez, qu’une injection préalable de peptone n'influençait pas
notablement l'élimination du para B chez le Lapin. |
Le sérum antiplaquettique injecté aux Cobayes permet d'obte-
nir une diminution très considérable du nombre des plaquettes
dans le sang circulant. Celle-ci se maintient pendant plusieurs
jours, et s'accompagne probablement d’une lyse de ces éléments.
J'ai utilisé les deux échantillons de sérum antiplaquettique dont
il a été question dans une note antérieure (1). La. veille du jour où
je pratiquais l'injection microbienne les Cobayes recevaient, dans
le péritoine, 1 à 2 ce. c. de sérum antiplaquettique additionné
d'une quantité égale d'eau physiologique. Le lendemain les ani-
maux ainsi traités présentaient régulièrement du purpura hé-
_morragique : taches purpuriques sur la peau ; pétéchies dans les
muscles, hémorragies dans le mésentère et la région rétropérito-
néale ; souvent pétéchies dans les poumons. Dans le sang on ob-
servait une diminution nette du nombre des globules rouges. Le.
nombre des plaquettes tombait aux environs de 50.000 par mme.
Le sang oxalaté, centrifugé à faible vitesse, donnait un plasma
presque transparent, différant beaucoup du plasma des animaux
témoins. rendu fort trouble par de nombreuses plaquettes en sus-
pension. Le chiffre des leucocytes ne paraissait pas influencé.
Les Cobayes ainsi préparés recevaient par voie intraveineuse 1 à
> ©. ©. d'une suspension épaisse de Bacille typhique dans l'eau
physiologique. La même quantité (calculée par rapport au poids
(1) E. Zunz et P. Govaerts. Action du sérum antiplaquettique sur les effets
toxiques du sérum traité par l’agar. C. R. de la Soc. de biol.. t. LXXXV, n° 24,
1020 UD: V248-
668 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (66)
de l'animal) était injectée à des Cobayes normaux. On numérait
les colonies dans le sang carotidien r minute, puis 3o minutes
après l'injection.
Bien que ne paraissant pas toujours très malades, certains des
Cobayes préparés (surtout si la dose de sérum antiplaquettique
dépassait 1 c. c.) supportaient beaucoup plus mal que les témoins
les petites saignées et l'injection de Bacille typhique. Souvent ils
mouraient peu de temps après la fin de l’expérience, presque tou-
jours dans la nuit suivante. Certains ont succombé queues mi-
nutes après l'injection microbienne.
Le nombre des colonies dans le sang prélevé une minute après
l'injection de Bacille typhique a présenté des variations irrégu-
lières et s’est montré, chez les Cobayes préparés, tantôt supérieur,
tantôt inférieur ou égal à celui que l’on observait chez des té-
moins.
Par contre une demi-heure après l'injection microbienne, j'ai
toujours trouvé, chez les animaux traités par le sérum antipla-
quettique, un nombre de colonies inférieur à celui des témoins.
Ainsi contrairement à ce que l’on eut pu prévoir, l'injection intra-
péritonéale de sérum antiplaquettique accélère l'élimination des
microbes injectés dans les veines, et cela à un moment où le
sang est très pauvre en plaquettes. Quelques expériences prati-
quées en injectant, au lieu de Bacille typhique, du B. coli, m'ont
fourni des résultats analogues.
Je ne puis m'expliquer jusqu'ici par quel mécanisme le sérum
antiplaquettique produit cet effet paradoxal. L'intervention des
plaquettes dans l’élimination des microbes injectés dans la cir-
culation d'un animal normal me paraît une donnée solidement
établie, mais cette élimination dépend de facteurs humoraux et
cellulaires très complexes sur lesquels j’ai déjà insisté précédem-
ment. Les Cobayes traités par le sérum antiplaquettique ne peu-
vent pas être considérés comme ne différant des animaux normaux
que par une diminution du nombre des plaquettes. Peut-être pour-
rait-on mieux comprendre l’action du sérum antiplaquettique en
étudiant les effets de l'injection de sérum de Lapin normal et de
sérum antileucocytaire.
(Institut de thérapeutique de l'Université de Bruæelles).
(67) SÉANCE DU 90 JUILLET 66€
SUR LE CALCUL DES DOSES TOXIQUES,
par M. Ipe.
En étudiant la narcose chloroformique avec le D' Magos (1),
nous constatons un fait qui nous paraît instructif pour l’appré-
ciation des doses mortelles en général. On prévoit facilement que
la dose mortelle de poison donnée en une fois s’élèvera si l’élimi-
nation permet de contrebalancer rapidement la résorption. Une
destruction ou une combustion rapide du poison aurait le même
effet. Pour le chloroforme, nous trouvons autre chose encore :
c'est une mise en dépôt inoffensif qui aboutit au même résultat.
Voici le fait. Un animal placé dans une atmosphère appropriée
de chloroforme sera narcotisé en 10 minutes. Théoriquement, il
a absorbé alors sa dose narcotique. Mais si on laisse l'animal dans
cette même atmosphère et qu’on poursuive le titrage du chloro-
forme, on constate que l'absorption du chloroforme se continue
assez uniformément durant toute la première heure et probable-.
ment durant beaucoup plus longtemps encore.
C'est surprenant, car d’autres expériences montrent : 1° que
le sang est en équilibre de tension chloroformique depuis la troi-
sième minute de l'administration, et 2° que le tissu nerveux a sa
pleine charge de chloroforme depuis la 30° minute. (Nicloux). Et
pourtant après ce délai, le sang veineux revient toujours des tissus
partiellement déchargé, il reprend une nouvelle charge au pou-
mon et cela se continue dans des proportions telles que, après une
heure, la dose réputée mortelle de dix centigr. par kgr. est plu-
sieurs fois dépassée. Pourtant à ce moment, l'animal est simple-
ment en narcose ordinaire et il en sortira lacet dès qu'on
cesse l’inhalation.
Un quart d'heure après la cessation de l’inhalation narcotisante,
l’animal nous présente un vrai paradoxe toxicologique. Comme
l'exhalation à l’air libre est environ 2 à 3 fois plus faible que
l'absorption dans l’atmosphère narcotisante, il se fera que l’animal
bien réveillé recèle encore dans ses tissus plusieurs doses soi-
disant mortelles de chloroforme. C’est ce fait qui nous semble
suggestif au point de vue général.
Pour Je chloroforme l'interprétation nous paraît simple : si l’a-
nimal continue d’absorber du chloroforme, c’est que certains
tissus ne sont peut-être jamais saturés du narcotique à la tension
donnée. par le sang. Ces tissus sont ici les tissus gras ; et d’après
de nombreuses analyses de Nicloux, ce ne sont plus les centres
{&) Travail sous presse dans les Archives Internat. pharmacodynamie.
670 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (68)
nerveux qui interviennent comme absorbants après 30’. C'est
donc dans les paquets dormants de graisse que le chloroforme
continue à s’écouler. Ge dépôt est inoffensif et il n'aura plus d'au-
tre effet que de faire trainer durant des heures la lente élimina-
tion post-narcotique. Transitoirement, il nous empêche de fixer
un chiffre pour la dose narcotique ou pour la dose mortelle de
chloroforme. Et ce qui est vrai pour le chloroforme semble
à priori devoir se réaliser pour tous les médicaments très solubles
dans les lipoïdes. C'est le revers de la théorie de Mayer-Overton.
Parce que lipo-soluble un médicament devra forcément être happé
au passage par le tissu gras dormant, (si nous pouvons le qualifier
ainsi) et ce sera autant de soustrait à la dose opérante.
Enfin ce qui s’est réalisé dans les tissus gras, pour les toxiques
lipo-solubles, doit aussi se prévoir pour d’autres catégories de
toxiques. Les métaux et métalloïdes étrangers trouveront sans
doute des accapareurs physiques dans les substances albuminoïdes
et la distribution du toxique entre milieux dormants et milieux
importants pour la vie, doit être une des causes les plus troublan-
tes dans le jeu des doses actives.
Même nous songeons aux glucosides et alcaloïdes, spéciale-
ment, à l'exemple suggestif de la digitale. Son principe actif.
nous le savons, disparait rapidement du sang, et quelques mi-
nutes plus tard nous trouvons (à dose suffisante) tous les muscles
striés ordinaires totalement inexcitables. Pour l'effet attendu de
la digitale sur le centre vagotonique, c’est au moins un dépôt :
inopérant qui se fait dans les muscles.
Tous ces faits doivent nous rendre circonspects, non seulement
dans l'appréciation des doses actives de médicaments, mais dans
ioutes nos conceptions théoriques, généralement beaucoup trop
simplistes. Nos organismes ne sont pas des Amibes, et même une
cellule est encore un petit nie et non une simple solution de
réactif pour nos poisons.
(69): SÉANCE DU 90 JUILLET Gr1
L'OBSERVATION DU PHÉNOMÈNE D'ACCOLEMENT DES MICROBES
AUX LEUCOCYTES,
par M. Le FÈvRE DE ARRIC.
- On sait que l’acte de la phagocytose se passe en deux temps et
que le premier d’entre eux est caractérisé par le phénomène de
l’accolement de l’objet phagocytable à l’élément phagocytaire. Ce
phénomène a été étudié notamment par Levaditi et Mutermilch (1)
pour les Trypanosomes, puis par Sawtchenko, (r910) et par
Barikine (2) pour les globules rouges. Ces auteurs utilisaient dans
ces expériences des Trypanosomes ou des globules préalablement
sensibilisés par l’immun-sérum convenable.
Si l’on tente, suivant les conditions de l’observation habituel-
le, de mettre des leucocytes et des microbes vivants en présence
d'un sérum opsonisant, dans l’espoir de répéter des expériences
similaires à celles rapportées plus haut, on ne parvient pas à ob-
server directement le phénomène de l’accolement.
Une observation attentive à l’ultramicroscope et dans des con-
ditions d'expériences particulièrement favorables, permet, tout au
plus, d'apercevoir le premier temps de l’acte phagocytaire. Comme
on sait, les leucocytes frais apparaissent dans l'éclairage latéral
comme des sphères brillantes, bourrées de petites granulations
très mobiles. Si l’on met en présence de ces leucocytes des micro-
bes mobiles comme le Vibrio metchnikovi, par exemple, on cons-
tate que certains éléments microbiens touchent dans leur course
les phagocytes et qu'ils disparaissent à cet instant, à la façon d’une
très petite goutte liquide qui se perdraïit brusquement dans une
autre plus volumineuse, avec laquelle elle entrerait en contact.
La présence des grains colloidaux qui s’agitent dans le protoplas-
me empêche de voir directement si le microbe a été réellement
incorporé, tandis que les préparations colorées démontrent l'ac-
complisement de la phagocytose.
_ Cette phagocytose active, par la rapidité de sa réalisation, ne
permet donc pas à M de distinguer la première phase
d’accolement. Mais, peu à peu, au cours de l’examen, un certain
nombre de leucocytes se sont collés à la lame ou à la lamelle et
étalés à la surface du verre, où ils rampent en émettant un ou plu-
sieurs bourgeons ; c'est à ce moment qu'il semble qu'on puisse
{
(1) Levaditi et Mutermilch. Mécanisme de la pheg vocytose. C. R. de la Soc. de
biol.,.t. LXVIT, p. 1079, roro.
(2) Barikine. Sur le mécanisme de la phagocytose in vitro. Zeitsch. f. Immu-
nitätsforsch., t. VIII, 1910. ,
RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (70)
_
tÙ
saisir une certaine adhésivité des microbes pour le’ protoplasme
leucocytaire. La chose devient plus nette encore lorsque la prépa-
ration vieillit et que, par suite de l’évaporation, les cellules com-
mencent à s’écraser entre lame et lamelle. II semblerait donc que
certaines conditions nouvelles, et d'importance apparemment mi-
nime, fussent-elles de nature mécanique, qui touchent l'appareil
phagocytaire, modifient son activité normale et permettent de
rendre plus saisissable le premier temps de l’acte phagocytaire.
Mais le phénomène d’accolement est manifestement observable
lorsqu'on utilise, non plus des -leucocytes vivants et frais, mais
bien des leucocytes morts, tués par la chaleur à 45°, ou bier pré-
férablement, des leucocytes paralysés par la conservation à la gla-
cière. On prélève les leucocytes d’un exsudat péritonéal, asepti-
quement provoqué chez le Cobaye, et on utilise ces cellules après
les avoir lavées et maintenues dans la solution physiologique pen-
dant deux ou trois jours à la glacière. Ces leucocytés étant mis en
présence de microbes mobiles (Vibrion cholérique ou Bacilles du
groupe typhique), et d’un immunsérum approprié, chauffé à 56°,
on observe, à l’ultra-microscope, que les microbes adhèrent aisé-
ment au protoplasme cellulaire au moindre contact forfuit. Ou
bien l'élément microbien touche le leucocyte et y demeure fixé,
ou bien, il y adhère par une de ses extrémités et se débat violem-
ment, ou bien encore il paraît arrêté dans sa course à très peu de
distance de la cellule, peut-être fixé par les cils, se comportant
donc à peu près comme les Bactéries soumises au phénomène de
l’agglutination véritable. Peu à peu d’autres microbes viennent
s'ajouter à côté des premiers, et, en quelques minutes, le leuco-
cyte se trouve entouré d’une masse feutrée de Vibrions ou de Ba-
cilles qui forment autour de la cellule une abondante chevelure.
On retrouve naturellement ces figures sur les préparations co-
Jorées, et on constate, sur ces dernières, qu’elles sont particulière-
ment nettes au niveau des gros macrophages. Les polynucléai-
res par contre portent moins de microbes accolés. Ils n’en portent
guère ou pas, si, au moment de l'expérience, ils étaient encore
capables de réaliser l’acte de l’englobement, ce dont nous avons
naturellement la preuve dans ce cas par la présence du grand
nombre de germes qu'ils peuvent contenir.
Aux cellules en voie de phagolyse adhèrent au contraire un
grand nombre de microbes. Ceci rappelle une observation déjà
ancienne de Metchnikoff, qui avait constaté au cours de ses re-
cherches sur le Vibrion cholérique, que celui-ci adhérait volon-
tiers aux macrophages en voie de phagolvse. Dans nos expérien-
ces les moindres débris leucocytaires sont abondamment chargés.
de microbes. En suivant la même méthode nous avons étudié l’ac-
colement de microbes divers, toutefois avec un succès inégal, ce
(71) SÉANCE DU 90 JUILLET 673
qui paraît dépendre de conditions particulières sur lesquelles
nous reviendrons ultérieurement.
(Laboratoire de M. Levaditi, à l’Institut Pasteur).
SUR LE FACTEUR MICROBE DANS LE PHÉNOMÈNE D ACCOLEMENT
DES MICROBES AUX LEUCOCYTES,
par M. Le FÈVRE DE ARRIC.
Nous venons de voir dans notre note précédente qu'on peut,
dans certaines conditions, observer aisément le phénomène d’ac-
colement des microbes au protoplasme leucocytaire, et, par consé-
quent, l'étudier plus soïgneusement.
L'accolement d’un microbe à une cellule au sein d’un liquide
véhiculaire suppose le concours de trois facteurs qu'il convient
d'examiner successivement : le microbe, ou objet phagocytable,
le leucocyte ou appareil phagocytaire, le liquide au sein duquel
l'action se passe. Le microbe n’adhère au leucocyte que pour au-
tant qu'il présente pour le protoplasme de ce dernier une affinité
de contact suffisante. Cette affinité, qui apparaît médiocre si on
l’étudie en solution physiologique, est considérablement accrue
par la présence d’une très petite quantité d’un sérum convenable.
Par le jeu normal de l’opsonisation, les humeurs impriment aux
microbes une modification physico- -chimique telle qu’elles les ren-
dent particulièrement aptes à adhérer aux éléments phagocytaires,
et ensuite à se laisser phagocyter.
C’est là ce que nous connaissons par les nombreux travaux an-
térieurs sur le mécanisme de la phagocytose, et c’est ce que l’on
peut observer directement pour la première phase de celle-ci.
En présence d’un immunsérum chauffé, on pourra voir s’accoler
intensément aux leucocytes paralysés par le séjour à la glacière,
des microbes qui, en d’autres circonstances, n’y adhèrent que mé-
diocrement. On pourra obtenir le même effet d’un sérum normal
frais si les microbes qu’on utilise sont peu virulents pour les ani-
maux sur les humeurs desquels on expérimente. Ainsi le sérum
de Lapin normal permet l’accolement facile du Bacille typhique,
et du Staphylocoque, favorise moins l’adhésion du Vibrion cholé-
rique, favorise moins encore l’accolement du Pneumocoque. De
plus en présence d’un même sérum, et dans les mêmes conditions,
des échantillons différents du même microbe se montrent inéga-
lement accolables. Nous avons ainsi essayé quelques souches de
Bacille typhique, et nous avons constaté que les moins propices
se trouvaient être celles qui avaient été isolées le plus fraîchement
Biorocie. CoMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV.. A6
674 RÉUNION DE LEA SOCIÉTÉ BEËGE DE BIOLOGIE (T2)
de cas humains graves ou mortels, que les plus favorables étaient
des cultures anciennes, et particuhèrement sensibles aux sérums
agglutinants.
Le fait que cette propriété favorisante thigmotrope, du sérum
normal pour certaines espèces peu virulentes, disparaît par le
chauffage à 56°, alors qu'elle résiste dans les résums spécifiques
pour des microbes virulents ou nôn, ainsi que certains détails
dépendant apparemment de la virulence du germe, prouve bien
qu'il s’agit ici, comme dans d’autres phénomènes bien connus, de
l’action opsonisante du sérum, telle que nous sommes habitués
à la connaitre. |
À la suite des observations sur les Trypanosomes dé Levaditi et
Mutermilch, de Laveran et Mesnil, Mesnil et Brimont, on en est
venu rapidement à considérer l’accolement de Fobjet phagocytable
au phagocyte comme un acte physico-chimique pour l’aecomplis-
sement duquel la vie du phagocyte lui-même n'était pas néces-
saire. La vie de Fobjet phagocytable ne l'est évidemment pas
davantage, mais si l'on désire utiliser des microbes morts, il im-
porte de choisir le moyen de tuer ces derniers. Aïnsi si lon tue
du Vibrio metchnikovi, en lexposant à une température de 56°
pendant une demi-heure, on constate que ce mierobe n’est plus
guère accolable. Au contraire, si l’on éteint la vitalité d’une émul-
sion de Vibrions par addition d’une quantité minime de formol
(dilution de r/100.000) contact agissant pendant r2 heures, et
qu'on reprend le microbe, et le lave, on obtient un élément mo-
difié qui s’accole cependant aisément, en présence de sérum sen-
sibilisant.
Le chauffage provoque dans ce cas particulier une modification
déjà appréciable de la surface du microbe que n’amène pas la so-
lution formolée.
De nombreuses questions peuvent être reprises à ce sujet, et
notamment celle de savoir l'importance que peut prendre dans ce
phénomène la formation des capsulés microbiennes, question dont
nous nous occuperons prochainement.
(Institut Pasteur de Bruxelles).
(73) SÉANCE DU 930 JUILLET 675
LES PROPRIÉTÉS ADHÉSIVES DES LEUCOCYTES ET DE LEURS EXTRAITS,
DANS LE PHÉNOMÈNE D ACCOLEMENT DES MICROBES A CES
CELLULES,
par M. Le FÈVRE DE ARRic.
La propriété adhésive du protoplasme leucocytaire pour les mi-
crobes n'apparaît à l’observation, comme nous l'avons vu plus
haut, que dans des conditions particulières, paralysie de la phago-
cytose active ou du phénomène de préhension, altération de la
vitalité cellulaire ; nous avons rappelé aussi que la vie de la cel-
lule n’était pas indispensable à cet accolement, et que d’ailleurs
les débris leucocytaires isolés manifestaient cette propriété à un
haut degré.
À considérer ces faits, il s’en dégage l’impression que les leu-
cocytes doivent contenir une substance douée de propriétés adhé-
sives spéciales, conduisant normalement à l’incorporation des ger-
mes rencontrés et plus ou moins bien préparés à cette fin par la
sensibilisation. Cette propriété ne deviendrait bien visible à l’ob-
servateur que lorsque les cellules, touchées dans leur équilibre
normal, deviennent incapables de poursuivre complètement l'acte
phagocytaire, ou peut être même, qu'étant mortes, elles permet-
tent à ce moment la diffusion du principe.
Dans cet ordre d'idées, nous avons voulu voir s’il était possible
d'extraire des leucocytes des substances jouissant de ces propriétés.
Nous nous sommes adressé au procédé de Gengou (1915) basé sur
l'emploi des acides dilués (1). Nous avons suivant sa technique
préparé des extraits de leucocytes de Lapin et de Cobaye. Dans de
tels extraits, nous avons placé de petites quantités de noir animal,
afin d’en adsorber le principe actif. Après 12 heures de contact à
la glacière, nous reprenons le précipité et le remettons en sus-
pension dans du liquide physiologique neuf. Une goutte de
cette suspension est alors ajoutée à une émulsion de microbes
neufs ou sensibilisés. Nous constatons dans ces conditions que le
précipité, préparé par l'extrait, a acquis la propriété d’accoler à
lui un grand nombre de microbes, et qu’il réalise ainsi artificiel-
lement ce que nous observons avec les leucocytes eux-mêmes. Si
l’on met en présence de précipité de noir animal ainsi préparé des
microbes mobiles, comme le Vibrio metchnikovi, on assiste à
l’accolement des germes à la surface des grains de noir.
(x) La technique en est exposée dans ses grandes lignes dans le Traité de l’im-
munité dans les maladies infectieuses, par J. Bordet, p. 194, Paris, Masson,
1920. Un mémoire spécial du P' Gengou relatif à ce sujet doit paraître inces-
samment.
676 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (74)
Ces masses d’abord inertes, sont bientôt chargés de Vibrions
accolés, et tiraillées par les microbes qui cherchent à s’en détacher;
elles se mobilisent et effectuent dans les préparations, observées
à l’exament direct ou mieux à l’ultramicroscope, des mouvements
d’oscillation-et de giration très curieux. L'expérience réussit d’au-
tant mieux que l’on opère en présence d’un sérum spécifique
chauffé, ou au moyen de microbes sensibilisés. L’extrait de leu-
cocytes de Lapin parait plus actif que celui de leucocytes de
Cobaye.
Le noir animal absorbe donc dans ces extraits une substance
adhésive pour laquelle les microbes manifestent une affinité spé-
ciale, et cela d'autant mieux qu'ils ont été préalablement sensibi-
lisés par un sérum convenable.
Le but de nos recherches ultérieures sera d'étudier ce que le
principe de ces extraits représente de spécifique dans la question
qui nous occupe, et d'évaluer l'intérêt que peuvent présenter des
faits de cet ordre dans l'interprétation de divers phénomènes bio-
logiques.
(Institut Pasleur de Bruxelles).
Sant TN 2 pig à de Th in lue Lie do lt RE
(29) 677
REUNION
BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES
SÉANCE DÙ 21 JUILLET 1921
SOMMAIRE
ARRILLAGA (F.-C.), GUGLIEL- Houssay (B.-A.) et SORDELLI
METTI (J.) et Warporp (C.-P.): (A.) : Formation d’anticorps chez
Action de la quinidine sur le les animaux éthyroïdés......... 31
COR en nn ne seen 30 Houssay (B.-A.) et SORDELLI
Houssay (B.-A.) et Huc (E.) : (A.) : Sensibilité des animaux
Action des extraits d’hypophyse éthyroïdés envers les toxines et
sur la polyurie cérébrale....... 591 le bBacrllerdiphtéciques-2. "7 - 29
Présidence de M. B.-A. Houssay.
SENSIBILITÉ DES ANIMAUX ÉTHYROÏDÉS ENVERS LES TOXINES
ET LE BACILLE DIPHTÉRIQUE,
par B.-A. Houssay et À. SoRDELLI.
Dans cette note et la suivante, nous exposerons, très briè-
vement, le résultat de nos nombreuses expériences ; celles-ci
seront publiées en détail, à Buenos-Aires, et nous y donnerons
une étude bibliographique complète des travaux publiés à ce
sujet.
_- Nous avons étudié la sensibilité des Cobayes et des Lapins
éthyroïdés aux toxines et aux germes infectieux.
Sensibilité des Lapins éthyroïdés au Bacille diphtérique. —
Nous avons injecté sous la peau des cultures en bouillon d’un
Bacille V. I. G. Dans un premier lot 5 Lapins éthyroïdés (depuis
15 jours) survécurent, tandis que r témoin sur 3 mourut. Un
second lot de 4 Lapins (opérés 1 mois avant) manifesta moins de
résistance que les témoins. Un troisième lot de 5 Lapins (opérés
depuis 2 mois 1/2) montra un peu moins de sensibilité que les
témoins. Le seul lot dans lequel la résistance était atténuée, se
composait d'animaux avec des symptômes trophiques très marqués
et la plupart presque cachectiques.
678 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (80}
Sensibilité des Lapins éthyroïdés à la toxine diphtérique. —
Trois séries d'expériences. Un premier lot de 4 Lapins, opérés
3 mois avant donna des résultats irréguliers (un animal survécut
avec 0,03 €. c. de toxine, deux moururent avec 0,02 et ©,D1I C. c.,
celui-ci était très amaigri). Les autres lots se composaient d'un
plus grand nombre d'animaux (opérés depuis 3 mois) ; ils pré-
sentèrent la même sensibilité que les témoins.
Sensibilité des Cobayes éthyroïdés à la toxine dipthérique. —
En enlevant les thyroïdes des Cobayes on enlève facilement les
parathyroïdes, ce qui produit une très forte mortalité, surtout
chez les jeunes. Dans trois séries, 11 Cobayes éthyroïdés bilaté-
ralement et 10 éthyroïdés unilatéralement présentèrent la même
sensibilité que Îles témoins. Chez quelques Gobayes éthyroïdés, om
observa un œdème local énorme ; les capsules surrénales avaient
l'aspect habituel. |
Sensibilité des Cobayes éthyroïdés envers la toxine tétanique.
— Pas de différence de sensibilité (délai de mort) entre 3 Cobayes
éthyroïdés (2 mois) et les témoins.
Sensibilité du Cobaye éthyroïdé envers le venin de Cobra. —
Les Cobayes éthyroïdés ne présentèrent, par rapport aux Cobayes
témoins, aucune différence de sensibilité.
Nos réuliais, qui concordent avec ceux de Ja users des au-
teurs qui ont étudié la question, démontrent que les Cobayes et
les Lapins éthyroïdés ont la même résistance que les animaux
normaux, sauf à la période d’affaïiblissement ou de cachexie, car .
alors la résistance diminue.
(Institut bactériologique du département national d'hygiène eë
Institut de physiologie de la Faculté de médecine).
dits €
(31) SÉANCE DU 21 aUULIET 679
FORMATION D'ANTICORPS CHEZ LES ANIMAUX ÉTHYROÏDÉS,
par B.-A. Houssay et A. SORDELLI.
Nous avons étudié la formation d'anticorps chez diverses espè-
ces (Lapin, Chien, Cheval) d'animaux éthyroïdés depuis long-
temps, en injectant divers antigènes par des voies différentes.
Hémolysines.— 5 Lapins éthyroïdés et 7 témoins furent immu-
nisés pendant 6 semaines, par voie veineuse, en injectant des glo-
bules rouges lavés de Mouton. Le titre hémolytique moyen du
sérum! différa peu, mais il fut toujours un peu plus haut chez
les Lapins éthyroïdés. L'administration de 0,02 de thyroïde sèche
(per os) pendant la seconde moitié de l'expérience ne produisit
aucun eflet.
Agglutinines. — Le sérum des Lapins éthyroïdés injectés avec
du Bacille d'Eberth (voie veineuse) possédait un pouvoir aggluti-
nant un peu plus fort que celui des témoins. Les Chevaux éthyroï-
dés donnèrent des sérums agglutinants (choléra, thyphoïde) par
immunisation veineuse, plus actifs que ceux des témoins.
Anlitoxines. — Les expériences ont été pratiquées sur des La-
pins, Chevaux et Chiens éthyroïdés. Chez ces derniers on ne laissa
que les parathyroïdes (45 p. roo moururent de tétanie, le reste
survécut ; autopsie).
Les Chevaux éthyroïdés (quelques : années avant) furent immu-
nisés par injections sous-cutanées de mélanges neutralisés de toxi-
nes-antitoxines, puis de toxine pure. Trois éthyroïdés donnèrent
un sérum toujours beaucoup plus faible que 8 témoins et suppor-
tèrent très mal la toxine. Les Chiens éthyroïdés et les témoins
produisirent irrégulièrement des antitoxines. Au commencement
la différence fut en faveur des éthyroïdés, puis elle s’équilibra.
Les Lapins éthyroïdés, (2 séries) immunisés par voie sous-cutanée
avec du toxoïde, puis de la toxine tétanique, donnèrent un sérum
moitié plus faible que les témoins. L'administration de thyroïde
n'eut aucune influence. Les Chevaux éthyroïdés immunisés (voie
sous-cutanée) par un procédé semblable donnèrent un sérum
constamment beaucoup moins actif que les témoins. La différen-
ce qui fut de r : 3 augmenta jusqu'à 1 : 20. Chez les Chiens
éthyroïdés (2 séries d'expériences : l’une avec 2 éthyroïdés et 6
témoins, l’autre avec 18 éthyroïdés et 18 témoins) nous avons pra-
tiqué la même immunisation. Certains animaux (témoins ou opé-
rés) reçurent chaque jour de la thyroïde per os. Les animaux
éthyroïdés, qui absorbaient de la thyroïde, donnèrent un sérum
4 fois plus actif que celui des Chiens normaux. Mais, par contre,
les éthyroïdés donnèrent un sérum de pouvoir semblable à celui
680 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (32)
des témoins ; l'administration tardive de thyroïde n'eut aucun
effet. Le résultat général montre plutôt que la thyroïdectomie
n'eut pas d'influence.
Ces expériences, qui ont consommé plusieurs centaines d’ani-
maux (surtout pour titrer rigoureusement les toxines et les sé-
rums) nous ont donné des résultats difficiles à expliquer et qui
ne se prêtent pas à une conclusion générale. Il est évident que la
thyroïdectomie n'a aucune influence, ni que même elle ne favo-
rise pas la production des hémolysines et des agglutinines. Le cas
des antitoxines est plus complexe. Chez le Lapin et surtout chez
le Cheval éthyroïdé, la production d’antitoxine dipthérique et té-
tanique fut plus faible que chez les témoins ; chez le Chien
éthyroïdé, au contraire, elle fut plutôt meilleure que chez les té-
moins. Il faudra rechercher si la différence est due au régime dis-
tinct ou à des différences qualitatives ou quantitatives des protéi-
nes ingérées. Il se pourrait aussi que l’extirpation de la thyroïde
modifie d’une façon différente la peau ou d’autres organes et que
ces changements influencent la production d’antitoxine, etc. Ac-
tuellement il est impossible de donner une conclusion générale.
De nouvelles recherches s pese dans les directions que nous
signalons.
(Institut bactériologique du département national d'hygiène et
de physiologie de la Faculté de médecine).
(33) SÉANCE DU 21 JUILLET 681
ACTION DES EXTRAITS D'HYPOPHYSE SUR LA POLYURIE CÉRÉBRALE,
par B.-A. Houssay et E. Huc.
Quand on étudie l’action des extraits d’hypophyse sur la diurè-
se, il faut distinguer nettement l’action produite dans les premiè-
res heures qui suivent l'injection et d’autre part les modifications
dans le taux d'urine des 24 heures (x).
L'injection veineuse ou sous-cutanée d'extrait d'hypophyse à
des animaux non anesthésiés, produit de l’oligurie chez le Lapin
et le Cobaye, tandis que l’on observe une augmentation de la
quantité d'urine chez le Chien et le Chat pendant les 2 ou 4 heures
qui suivent l'injection. Il n'y a qu'une exception relative : dans .
la diurèse hydrique, quand l’animal vient de recevoir de grandes
quantités d’eau dans l’estomac ou l'intestin, car alors son absorp-
tion est entravée par l'injection hypophysaire (1).
Tandis que l'effet diurétique immédiat produit par l'extrait
d'hypophyse est constant chez le Chien, on observe des effets va-
riables sur le taux d’urine des 24 heures. Ceci est dû à ce que
l'extrait injecté produit une dépression générale et les animaux
mangent et boivent généralement moins que d'habitude. Si après
la diurèse le Chien boit normalement, on observe une augmenta-
tion de la quantité d'urine dans les 24 heures. Si l'animal boit
- peu, il y a diminution pendant r-2 ou 3 jours. On observe des cas
intermédiaires.
Chez les Chiens en polyurie intense provoquée par extirpation
de l’hypophyse ou par lésion de la région optopédonculaire
(Aschner, Camus et Roussy, Houssay, Leschke), on observe des
effets semblables à ceux que l’on voit chez le Chien normal.
L'injection intraveineuse d'extrait d'hypophyse augmente la
quantité d'urine, chez les Chiens en polyurie, pendant 3 ou 4
heures. Ayant laissé les Chiens sans boire ni manger pendant
À heures, l’urine fut évacuée, puis retirée par cathétérisme, heure
par heure. Après deux extractions horaires régulières, on injecta
1 ©. c. de l'extrait d’hypophyse (décoction de lobe postérieur à
20 p. 100 ou Infundin B. Welcome), puis on recueillit l’urine
heure par heure 2 à 4 fois. Les extractions furent faites par cathé-
térisme.
_ Nous indiquons quelques résultats d'expériences, pratiquées
chez des Chiens, maintenus dans des cages à métabolisme.
I. Chien auquel on extirpe f'hypophyse 6 jours avant l’expé-
rience (fragment microscopique insignifiant à l’autopsie).
(1) Houssay (B.-A.), Galan (J.-C.) et Negrete (J.) C. R. de la Soc. de biol..
1920, p. 1244.
682 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (34)
II. Chien auquel on extirpe l’hypophyse 5 jours avant l'expé-
rience (fragment microscopique minuscule à l’autopsie).
Chez les autres Chiens on provoque la polyurie par piqûre ignée
de la zone optopédunculaire (vérifiée à l’autopsie).
Taux Urine en deux heures {Urine en deux heures
Taux d'urine normal pendant la polyurie avan{ l’ Hiecton après l'injection
ASE 260 1425 ë 65
HE 950 4027 4o 5o
THE 2070 430 OT h2
IV 200 360 19 26
Nes b 2710 320 22 28
NI 180 20 21 39
WI... lo * _A48o 30 43
VIE = 100 450 54 76
Dans 2 autres expériences sur des Chiens en forte diurèse,
l'augmentation après l'extrait d'hypophyse fut insignifiante.
Il y eut généralement augmentation des chlorures et peu ou pas
d'augmentation de l’urée après l'injection. Ces mêmes effets se
voient chez les Chiens normaux.
Chez ces mêmes animaux, et chez d’autres, nous avons observé
que l'effet sur le taux d'urine des 24 heures est variable. Si la
polyurie est très forte, l’extraît d'hypophyse n'a généralement au-
cune action, car l'animal continue à uriner et à boire. Si la
polyurie n’est pas si forte, il y a un bon nombre d'animaux chez
lesquels la diurèse en 24 heures diminue ; on observe que ces-ani-
maux ne boivent pas comme d'habitude.
Nous croyons que ces faits expliquent les constatations de Ca-
mus et Roussy (x).
Nous voyons donc que l'injection d'extrait d’hypophyse aug-
mente la diurèse à peu près aussi bien chez le Chiem polyurique
que chez le Ghien normal. Les variations de la quantité d’urine
en 2/4 heures chez le Chien, sont influencées surtout par la pré-
sence ou l’absence de l’action générale dépressive (anorexie, oligo-
dypsie) produite par l'injection de l'extrait.
L’extrait d’hypophyse ne produit donc pas, chez le Chien nor-
mal ou polyurique, la diminution de diurèse que l'on observe
chez l'Homme et surtout chez le Lapin normal ou polyurique.
Est-il nécessaire de rappeler que les effets vraiment düs aux
glandes endocrines ont un caractère très universel, par exemple
la diminution du métabolisme après thyroïdectomie ou la glyco-
surie après pancréasectomie.
Les faits que nous présentons démontrent une fois de plus que
(1) C. R. de la Soc. de biol., 1920, LXXXIII, p. 178.
(35) SÉANCE DU 21 JUILLET 683
les actions des extraits se prêtent mal pour fonder hâtivement des
généralisations sur les fonctions des glandes endocrines.
(Institut de physiologie de la Faculté de médecine).
EE]
ACTION DE LA QUINIDINE SUR LE CŒUR,
par F. ARRILLAGA, J. Guezrezmerri et C. P. Wazvorp.
Nous donnons dans cette note un bref résumé de nos expérien-
ces sur l'action pharmacodynamique de la quinidine.
L'injection veineuse produit chez le Chien une baïsse de la
pression artérielle. Elle est brusque, se répète à chaque injection
rapide et revient à un niveau un peu inférieur. Si l'injection (sol.
à 1 : roo) est continue et très lente, la pression diminue d’une fa-
çon graduelle depuis le commencement. Dans tous les cas, il sur-
vient des convulsions cloniques générales discontinues, qui com-
mencent après un certain temps et persistent jusqu'à la mort qui,
dans tous les cas, se produit par arrêt du cœur.
Il y a souvent une accélération initiale fugace du rythme du
cœur, suivie d’une bradycardie accentuée qui dure jusquà la
mort. Ce ralentissement s’observe chez le Chien et la Grenouille.
Aïnsi 0,04 gr., par kgr., chez le Chien et 2 mgr., chez la Gre-
nouille diminuent de moitié la fréquence du rythme.
La quinidine abaisse fortement l’excitabilité du cœur. Le cœur
isolé de Leptodactylus ocellatus double sa chronaxie après 30 mi-
nutes d'immersion dans une solution au 1/1000 ; elle augmente
de 2 à 5 fois en 3o minutes dans la solution au r/500o. Le cœur
devient aussitôt inexcitable dans une solution au 1/100.
L’excitabilité faradique du cœur de Grenouille ou de la pointe
isolée est diminuée par la quinidine. Sur le cœur en place on ob-
serve l'extension progressive de la période réfractaire, puis l’inexci-
tabilité diastolique complète. Après l'injection de quinidine, il
devient impossible de provoquer, chez le Chien, la fibrillation au-
riculaire par tétanisation faradique. Si l’on injecte la substance
pendant que l'oreillette droite est maintenue en fibrillation par
un courant tétanisant, on observe que le rythme auriculaire se
rétablit.
Il est extrêmement difficile de produire des trémulations dans
le ventricule du Chien fortement intoxiqué. On observe aussi
que, quand elles se produisent, elles cessent souvent avec réap-
parition du rythme normal.
Le cœur de Grenouille très intoxiqué présente des contractions
péristaltiques (base gauche, pointe, base droite). On observe des
684 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES . (36)
dissociations auriculo-ventriculaires pendant lesquelles la fré-
quence ventriculaire est habituellement inférieure ; mais le con-
traire peut se produire.
Le pneumogastrique devient vite inexcitable, aussi ben chez
la Grenouille que chez le Chien. Chez la Grenouille, la suppression
de l’inhibition par excitations du nerf se produit avant qu'il y ait
changement de l’action inhibitrice par excitaton du sillon sino-au-
riculaire, ce qui porte à penser qu'il y a primitivement une para-
lysie ganglionnaire, les fibres post- ganglionnaires se PR NS
aussi à la fin.
La tachycardie obtenue par excitation du ganglion étoilé du
sympathique n’est pas modifiée par la quinidine, sauf à une pé-
riode avancée d'intoxication. |
Chez le Chien intoxiqué par la quinidine, l'injection d’adré-
naline n'élève plus la pression artérielle et peut même la JTE
descendre.
L'action curative de la quinidine dans la fibrillation auriculaire
s’explique probablement par la diminution d’excitabilité et par
l'allongement de la période réfractaire.
(Institut de physiologie de la Faculté de médecine).
(37) 685
RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES
SÉANCE DU 4 AOÛT 192:
SOMMAIRE
Lewis (J.-T.) : Sensibilité des Mazzocco (P.) : Le calcium
Rats acapsulésenvers les toxiques. 37 | sanguin chez diverses espèces... * 42
Mazza (S.), Mex (C.) et Nino Mazzocco (P.) et Busros Moron
(E.) : Les réactions du benjoin et (R.) : Le calcium sérique dans
du mastic dans le liquide cc- les états gravide et puerpéral... 44
phalorachidient. 0... 38 SORDELLI (A.)et RENNELLA(E.) :
. Mazzocco (P.): Dosage du cal- Réactions colloïdales du liquide
CMS AN 7. 0 2e hr |Pcéphalorachidien. "#7" °""277 39
Présidence de M. B.-A. Houssay.
SENSIBILITÉ DES RATS ACAPSULÉS ENVERS LES TOXIQUES,
par J.-T. Lewis.
Le comportement des Mammifères sans surrénales vis-à-vis des
toxiques a été étudié par Marie ét Morax (1). Ces auteurs ont vu
que l’extirpation unilatérale ne produit aucun effet chez les
Cobayes, tandis que l’ablation bilatérale produit la mort. L'’opé-
ration en deux temps fut supportée par deux animaux, mais il
resta chez l’un d'eux o,18 gr. de glande. Chez le seul animal
survivant, une dose de toxine tétanique, inoffensive pour un
témoin, suffit pour provoquer un tétanos local. De cette seule
expérience, ses auteurs déduisent que l’extirpation des surrénales
augmente la sensibilité à la toxine tétanique. Une seule expérience
ne permet pas une telle conclusion, à cause des variations indi-
viduelles de la susceptibilité. Il est nécessaire de pratiquer de
nombreuses séries, comme nous l'avons fait dans notre note pré-
cédente.
L'adrénaline ne neutralise pas, in vivo, la toxine tétanique (2).
D'ailleurs, Schwarz (3) a observé que les Rats acapsulés sont très
(x) C. R. de la Soc. de biol., 1914, t. LXXVII, p. 699.
CO RE denarSoc der biol-r0r3, tEXXIVE ps 227
(3) Pfluger's Archiv., 1910, t. CXXXIV, p. 250.
686 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (38}
sensibles à l’adrénaline, ce que nous confirmons, car ils meurent
avec o,0001 mgr. d’adrénaline Parke-Davis par gramme d’animal
(voie sous-cutanée), tandis qu’il faut o,0005 mgr. par gramme
pour tuer les témoins.
Nous faisons actuellement des recherches sur le rôle respectif
- des substances médullaire et corticale dans les phénomènes que
nous étudions.
Nous avons observé que la forte sensibilité des Rats acapsulés
envers ia morphine s’atténue beaucoup après un certain temps.
Ainsi, nous avons obtenu les résultats suivants :
Rat acapsulé depuis r mois 1/2 O,1 ISF. par gr. survit
» » Dar HIS 0,5 » » meurt
» » » 2 mois 0,3 » » meurt.
» » » 6 mois OS 5 » _ vif
» » » 6 mois OH) » meurt
» » » 7 mois Ga, 5) » meurt
La dose mortelle est, chez les témoins, de 0,4-0,5 mgr. par
gramme.
Dans notre première note, nous avions affirmé que les Rats
acapsulés unilatéralement présentaient une diminution de résis-
tance à la morphine. Nous avons observé, depuis, que ce résultat
est inconstant et que des Rats, dans ces conditions, peuvent
résister aussi bien que les témoins. z
(Institut de physiologie de la Faculté de médecine.)
LES RÉACTIONS DU BENJOIN ET DU MASTIC
DANS LE LIQUIDE CÉPHALORACHIDIEN,
par S. Mazza, C. Mey et F. Nino.
Sur 110 échantillons de liquide céphalorachidien, nous avons
pratiqué re les réactions de Wassermann, du
mastic (Emmanuel), du benjoin (Guillain, Laroche et Léchelle)
et la numération des éléments cellulaires (Chambre de Nageotte
de 50 mmc.). Nous avons aussi dosé l'aibumine par Pacide nitri-
que (par comparaison avec l'échelle de Bloch) et recherché les
globulines par les réactions de Nonne Appelt (première phase),
Pandy, Noguchi et Boveri.
En général, les résultats des 2 réactions colloïdales concordent
avec ceux de la réaction de Wassermann. Sur 80 cas suivis et
diagnostiqués cliniquement, nous trouvons
CPE = SÉANCE DU 4 AOÛT
687
Nombre de cas Wassermann
Paiyse cénérale. "0... 21 dr
2 +
I +
Labes. 4... Se ee done 9 +
ï SE
3 De
Nombre de cas Wassermann
Tabo-paralysie ......-.. oo I —
Syphilis cérébrospinale ...... 3 +
3 Le
I =
IL ==—,
Nombre de cas Wassermann
— —
Syphilis secondaire sans
participation nerveuse .......,. 2
I
ï
2
Sans syphilis ............. of
; I
2
Benjoin
Benjoin
+
+
+
Benjoin
+
Mastre
[+++
Mastic
+
+
+
+
Mastic .
+
+
Ba réaction de Wassermann fut pratiquée avee 1 c.c. de liquide
céphalorachidien. Celle du benjoïin avec 5 tubes et r témoin, avec
de l’eau salée à o,r0 : rooo. Celle du mastic avec {4 tubes’ et 1
témoin, la solution électrolytique à 1,25 p. roo stabilisée avec
1 p. 100 de carbonate de potasse à 0,50 p. 100 (selon Cutting).
Les réactions du benjoin et du mastic ne sont pas plus sensi-
bles que celle de Wassermann pour diagnostiquer la syphilis
nerveuse. Elles sont cependant très spécifiques. Elle ne permet-
tent pas de bien différencier la paralysie générale et le tabes ou
la syphilis cérébrospinale.
(Laboratoire central de l'Hôpital des cliniques.)
RÉACTIONS COLLOÏDALES DU LIQUIDE CÉPHALORACHIDIEN,
par À. Sorpezre et E. RENNELLA.
Sur le liquide céphalorachidien de 130 malades, la plupart de
l'Hôpital nationale d’aliénés, nous avons étudié comparativement
les réactions de Nonne, Wassermann, Lange (or colloïdal), Em-
manuel (mastic), Guillain, Léchelle et Laroche (benjoin).
L'or colloïdal fut préparé en suivant la technique de Miller,
Brush, Hammers et Fellow (r), qui nous a donné presque sans
(x) Bull. of the J. Hopkins Hosp., déc. 1915, p. 3gr.
688 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (40)
exception des solutions d’or colloïdal de couleur rouge sans voile
(par réflexion), précipitables par le CINa à x p. 100 (1,7 c.c. pour
5 c.c. de solution d’or) et non par le CINa à 0,4 p. 100 (x c.c.
pour 5 c.c. de solution d’or).
Pour la réaction de Lange, nous avons suivi la technique habi-
tuelle ; pour la réaction du mastic, la technique d'Emmanuel et
la modification de Jacobstahl Kafka ; pour la réaction du benjoin,
la technique de Guillain, Léchelle et Laroche ; mais, les benjoins
“essayés nous obligèrent à préparer une dilution à 10 : 100, qui
fut diluée dans de l'alcool à 1 : ro au moment de l'emploi, puis
diluée à raison de 10 €.c. pour r00 c.c. d’eau à 35°, en 60 se-
condes. Cette solution était un peu moins sensibie que celle qu in-
diquent les auteurs, mais par contre les courbes négatives étaient
plus typiques. = ;
La réaction de Lange fut toujours plus sensible que les autres
réactions colloïdales. Nous avons obtenu la courbe paralytique
chez tous les paralytiques généraux et aussi chez un tabétique.
Dans les méningites, la courbe était déviée en haut. La réaction
de Lange concorde généralement avec le Wassermann.
La réaction du mastic fut moins sensible et les différences
étaient moins nettes entre les tubes troubles et les limpides ; les
courbes étaient moins spécifiques ; la sensibilité était inférieure
à celle de la réaction de Lange.
La réaction du benjoin fut moins sensible que celle de Lange
et la précipitation des tubes 4-5 à 8 a été très variable pour les
liquides céphalorachidiens normaux ; ceci nous obligea à consi-
dérer surtout les résultats des 3 premiers tubes et de ceux au-
dessus du huitième. Il est possible que ces difficultés soient évi-
tées en choisissant un benjoin type et une méthode perfectionnée
de préparer les solutions. Les résultats ont coïncidé, presque sans
exception, avec ceux des réactions de Wassermann, Lange et
mastic. Dans les méningites, nous avons observé des précipita-
tions irrégulières.
Le nombre de nos observations (130) ne suffit pas pour décider
de la valeur des méthodes, mais nous devons insister sur l'utilité
d'étudier systématiquement ces réactions colloïdales, en suivant
l’évolution clinique. Nous recommandons surtout la réaction de
Lange, qui donne des courbes plus typiques et qui est plus
sensible.
La préparation de l’or colloïdal n'est pas difficile, si on suit
une bonne méthode et une technique rigoureuse. Cependant, il
faut retenir qu’une réaction positive isolée ne doit pas suffir pour
établir un diagnostic clinique, car si les. réactions colloïdales
(41) SÉANCE DU 4 AOUT 682
sont les plus sensibles, elles ne sont pas, par contre, jusqu’à
présent, les plus spécifiques.
(Institut bactériologique du département national d'hygiène.)
DosAGE DU CALCIUM DU SANG,
par P. Mazzocco.
Après avoir essayé diverses méthodes, nous nous sommes
arrêté au procédé suivant, qui s'inspire dans son principe et ses
détails des méthodes connues, mais qui est, par comparaison, plus
rapide et surtout plus précis.
Au sérum (5 c.c.-1 c.c. au minimum) on ajoute volume égal
de solution à 15 p. 100 d'acide trichloracétique ; on mélange et
on filtre après 10 minutes sur filtre sans pli (n° 589, Schleicher
et Schull). Le précipité est séparé avec une baguette et on le
délaie, dans le même récipient, dans 10 c.c. d'acide trichlora-
cétique à 5 p. roo. On filtre sur le mème filtre, on lave et on
réunit tous les filtrats.
Le calcium est précipité en milieu légèrement alcalinisé par
l’ammoniac (2 c.c. d’oxalate d’ammonium à 2,5 p. 100). On fait
bouillir ro minutes et on laisse reposer 6 heures. Liquide et
précipité sont transvasés dans un tube à centrifuger, puis on
sépare le précipité par centrifugation et décantation (x).
Le précipité est lavé deux fois dans le même tube, par centri-
fugation, au moyen d'une faible quantité d’eau. [Il est alors
dissous dans 4 c.c. d'acide sulfurique à 5 p. 100, chauffé à 60° ;
puis on titre au moyen d’une solution de permanganate de po-
tassium.
Il est indispensable de préparer le permanganate de la façon
suivante : la dose est de 0,25 gr. par litre d’eau distillée et on
chauffe lentement, pendant 36 heures, dans un ballon à réfri-
gérant à reflux ; puis, on filtre sur un creuset de Gooch, avec de
de l’amiante calciné. On complète à un litre. Ainsi préparée,
la solution est stable pendant 2 mois. Nous la titrons tous les
3 jours par l'acide oxalique à 1,101 p. 1.000, dont, en général,
10 c.c. correspondent à 25 c.c. de la solution de permanganate.
Dans ce cas, 1 c.c. de celle-ci correspond à 0,00014 de calcium. :
Le permanganate est placé dans une microburette. On peut
improviser celle-ci en effilant l’extrémité inférieure d’une pipette,
dont l'extrémité supérieure est bouchée par un tube ou bouchon
(1) Il convient d’employer le dispositif de Halverson et Bergeim. Jour. of
biol. Chem., 1917, t. XXXII, p. 150.
BiocociEe. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. Â7
690 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (42)
de gomme, auquel fait suite un tube de verre coudé, puis un
tube de gomme avec une biile en verre. En pinçant le tube sur la
bille, le permanganate coule goutte à goutte sans prendre contact
avec aucune substance organique.
Nous avons comparé notre méthode avec celles de calcination
de Halverson et Bergeim, de Lyman (1), etc. Les moyennes obte-
nues sont les suivantes pour des dosages comparatifs sur des
sérums de Chien : Lyman, 9,0 mmgr. de Ca pour ro0 c.c. ;
Halverson et Bergeim, 9,10 pour 100 c.c. ; Mazzocco, 9,93 pour
100 C.c. ; la calcination, 9,62 pour 100 c.c.
Dans la méthode de Halverson et Bergeim, le précipité se dé-
pose mal. L’acide trichloracétique, proposé par H.-J. Ham-
burger (2) et employé par Lyman, convient bien, mais à condi-
tion qu'on lave le précipité comme nous l'avons fait. Ainsi, 5 c.c.
de sérum plus 15 c.c. d’acide trichloracétique à 15 p. 100 donne
un liquide dont 10 c.c. contenaient 9,92 mmegr. de Ca, tandis que
la somme du précipité et du liquide contenait 11,70 mmgr. de
Ca ; en lavant le précipité par notre méthode, le liquide final con-
tenait 11,98 mmegr. de Ca. Donc, si nous n'’excluons pas toute
perte de Ca, nous la réduisons au minimum.
Dans certains cas, nous avons fait toutes les opérations avec de
faibles quantités de sérum ; les précipitation, décantation, etc.,
furent faites dans le tube à centrifuger et nous avons employé du
permanganate dilué à 1/2.
(Institut de physiologie de la Faculté de médecine.)
ÎE CALCIUM SANGUIN CHEZ DIVERSES ESPÈCES,
par P. Mazzocco.
Nous avons dosé, par la méthode décrite dans la note précé-
dente, la teneur en Ca du sérum, plasma, sang total et globules
de nombreux animaux.
Pour le sang total, nous avons déféqué le sang.pur ou citraté
(1,5 pour mille), ou hirudiné (7 mmgr. d’hirudine Sachsse pour
20 C.c.), par l'acide trichloracétique à 20 p. 100, en lavant le pré-
cipité avec une solution à 10 p. 100. En même temps que l’oxa-
late d'ammonium, il faut ajouter 2 c.c. d’acétate sodique à
20 p. 100, pour empêcher la précipitation des phosphates et du
fer.
Les globules rouges sont recueillis par centrifugation du san
(x) Journ. of biol. Chem., 1917, t. XXIX, p. 169.
(2) Zeitschr. für physiol. Chem., 1909, t. LIX.
(43) SÉANCE DU 4 AOUT 691
citraté ou hirudiné, puis lavés deux fois par du CINa à 0,85 p. 100.
Les moyennes que nous avons obtenues, sont exprimées dans le
tableau suivant, en mmgr. de Ca pour 100 c.c. de chaque subs-
tance analysée :
Nombre
Espèce Sang Sang entier Plasma Sérum Globules de dosages
Homme ...... citraté 7,15 9,94 9:39 1,23 n
Chiens sn » 7, D 10,12 10,57 1,13 n
Cheval » 7,72 10,7 10,57 0,97 l
Rattblanch "te" » 6,77 8,60 8,66 TO 2
BOIRE à » 7,30 0,19 0,23 1,60 5
Papin eree non. ». 8,43 0:92 IO,O7 1,14 3
Ghatine precis » 7,19 0,83 O,21 0,83 n
Chevreuse » 8,07 10,13 10,63 1,09 5
Gobayen 2." » 6,02 7,68 7,84 | 0,98 l
Mouton ........ » 8,10 10,80 10,97 1220 5
BC A A AT » 6,43 8,37 8,37 1,13 n
Cochon teen » 712 9,22 9.30 1,44 A
On voit que les chiffres sont assez semblables, en général. La
quantité de calcium du plasma est un peu plus faible que celle
du sérum, probablement parce que le précipité albumino-fibri-
neux retient un peu plus de Ca.
On a beaucoup discuté pour savoir si les globules rouges con-
tiennent ou non du calcium. Marriot et Howland (1), Richter-
Quittner (2) et Jansen (3), affirment qu'ils n’en contiennent pas
ou qu'il existe dans les globules rouges du sang citraté ou hiru-
diné. Nous avons constaté, au contraire, que les globules con-
tiennent toujours une même quantité de calcium, quand ils pro-
viennent du sang citraté ou hirudiné. J'ai fait les dosages com-
paratifs suivants avec les mêmes sangs :
Espèce Sang hirudiné : Sang citraté : Nombre
CR. OS . — d’expé-
globules plasma globules plasma riences
HOMME Re ORNE TOILE 9,27 Te 9:27 2
D GEL LE UE ATEN A ET A ERUIES 1,04 0,04 PS TNT 9,06 2
CHIEN RE VERRE 1,04 9,29 TONT2 9,59 '
Conclusions. Le calcium est contenu surtout dans la partie
liquide du sang, à peu près dans les mêmes proportions dans
le sérum et dans le plasma. Les globules rouges contiennent tou-
jours un peu de calcium.
(Institut de physiologie Ze la Faculté de médecine.
(x) Journ. of biol. Chem., 1917, t. XXXII.
(C)Wien.Arch.\f.1nnMéd., r921, t. Il, p. 217.
(3) Bioch. Zeitschr., 1927.
692 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES . (44)
LE CALCIUM SÉRIQUE DANS LES ÉTATS GRAVIDIQUE ET PUERPÉRAL,
par P. Mazzocco et KR. Busros Moro.
On admet qu'il y a diminution du calcium de l’organisme des
femmes enceintes. Ceci a été rapproché du fait, connu depuis
Stein (1877), que l’ostéomalacie s’observe surtout dans cet état.
On a aussi accordé une importance considérable à cette pertur-
bation calcique pour expliquer différents troubles de la grossesse
(Loew).
Nous avons étudié le taux de calcium du sérum sanguin (veine
du pli du coude) de ro Femmes non gravides et saines, de 29 en
état gravide avancé et de 17 qui venaient d’accoucher récem-
ment. La méthode de dosage employée est celle qui a été décrite
par l’un de nous (voir note précédente).
Les résultats moyens furent les suivants
Femmes enceintes... 8,77 mmpgr. de Ca pour roo c.c-
Femmes en été puerpéral 8,79 mmgr. de Ca pour r00 c.c.
Femmes témoins ...... 9,19 mmgr. de Ca pour 100 c.c.
Il y a donc une réduction réelle mais faible du calcium sérique
pendant l’état gravide ou puerpéral. Le chiffre le plus faible fut
de 7,80 et le plus haut 9,73 chez des Femmes enceintes.
L'examen clinique et l’anamnèse ne nous permirent pas de
trouver la moindre relation entre le taux de la calcémie et l’évo-
lution de là grossesse, ou l'apparition des accidents gravidiques.
Nous n'avons examiné que deux sangs d’éclamptiques. Une
d'elles, qui mourut, avait 8,05 mmgr. de Ca sérique pour 100 c.c.;
l’autre (éclampsie puerpérale légère) avait 8,94 mmgr. pour
100 c.c. Deux cas ne permettent pas une conclusion générale.
Le taux de la calcémie ne permet pas le diagnostic de la gros-
sesse et ne renseigne pas sur l'existence ou la gravité des accidents
gravidiques.
(Institut de physiologie
et Maternité de la Faculté de médecine.)
Imp. A. DAVY et FILS Aîné, 52, r. Madame, Paris Le Gérant : A. DAVY.
DNS COLLOIDAL
« Métaux colloïdaux électriques à petits grains.
Colloïdes électriques et chimiques de métalloïdes.
C
FLECTRARGOL ELECTROCUPROL (eo à Tab culuse.
poules de 5 cc par: boîte
( Ar ge nt) Toute iles Ampoules de 10 cc. (3 par botte). Meladis à
Ampoules se Fos ê par nier infectieuses CRNUIEGN EE. COGUnTESS Tidiienens
Ampoules de 10 cc. (3 par botte
Amtones de 25 cc. (2 par boîte) spécificité ELECTROSÉLÉNIUM du
co outtes pour l'agent Ampoules de 5 cc. (3 par bolte). Cancer.
GE Ampoules de 2 cc. (12 par hotte).
ELECTRAUROL (Or) Ampoules de 5 cc. (6 par boîte).
hogène.
Pommade{tue ded0grammes).] "| ELECTROMARTIOL,.,
© Syndrome
b à 5 : anémique ,
ARE ue tO Dec AS Do Doltel ARRHENCMARTEGL
Ampoules de 5 cc. (6 par boîte): (Fer colioldal + Arsenic organique)
Ampoules de 10 cc. (3 par boite). , B. — L’ | Amp.delcc.(12p"boîte/et Gouttes
Toutes les
indications de
ELECTROPLATINOL (Pt) ÉLECTRARGOL COLLOTHIQL er
est également
ELECTROPALLADIOL (Pd) employé dans Elixir — ET de2 cc.
) la Médication
Ampoules de 5 cc. (6 par boîte). | le traitement (6 par boîte). — Pommade. sulfurée.
Ampoules de 10 ce. (3 par boîte). local de
| ELECTRORHODIOL (Rd) | 'éfecons | IOGLYSOL eogeney | Cures iodée
pes de 2e Le septiques. Ampoules de 2 cc. (12 par boîte).
ottes de 3 et 6 ampoules).
se ÉLEGTROMANGANOL ( Afiections
ELECTR=—Hc (Mercure) | Toute ur
1545
L (Complexe Cures iodée
formes de la (Manganèse)
Ampoules de5 cc. (6 par boîte). Syphilis. Ampoules de 2 cc. (12 par boîte).
(CHLORHYDRATE)
rineipe actif des Capsules surrénales.
090 —
SOLUTION D'ADRÉNALINE CLIN » :1000-
FLacon de 5 c.c. et de 30 c.c.
_COLLYRE D'ADRÉNALINE CLIN au 1/5000: et au 1/1000°. :
En AMPOULES ComPpTe-GouTres de 10 c. c.
SR AEECE : COLLYRES CLIN en Ampoules compte-gouttes de 10 c. ©
Adrénaline-Cocaine. — Adrénaline-Esérine.
GRANULÉS D’ADRÉNALINE CLIN amuser
SUPPOSITOIRES D'ADRÉNALINE CLIN mme
TUBES STÉRILISÉS D'ADRÉNALINE CLIN 222,2".
Solutions titrées à: 1/10 mgr. — 4/4 mgr. — 1/2 mgr. — 1 mgr.
Associations: TUBES STÉRILISÉS CLIN
:} à l'ADRÉNALINE-COCAÏNE..
à lADRÉNALINE-STOVAINE
à lADRÉNALINE-SYNCAINE
LABORATOIRES CLIN, 20, Rue des Fossés-Saint-Jacques, PARIS.
Tous dosages usuels
en boîtes de 6 et 12 ampoules.
1479
Flacon entouré de
Ovules et Pessaires Chaumel aux principaux médicaments
ns osiss.s |
TES VS PS De Pr De be
_ Efficacité
accrue par . Tolérance.
en GLÔBULES FUMOUZE à enrobage Duplex (glntino-résineux).
Insolubles dans l'Estomac.
GraduellemenF solubles dans l'Infeslin grêle.
PRESCRIRE : GLOBULES FUMOUZE en ajoutant le nom du médicament.
Iodure de Potassium ....... (0gr.25) $ Protoiodure Hg
Iodure de Potassium ....... .10) Ÿ Protoiodure Hg.
Iodure de Sodium once see , Extr. Thébaïque..
Moses ss.se
(De Iodure de Sodium........... (0gr.10) $ Biiodure (Ho):
la Brochure jaune. :
Sr Fire = 0 gr. Biiodure ioduré
ss...
Facilite la sortie des Dents
et prévient tous les Accidents de la Dentition.
Exiger le NOM de Delabarre et le TIMBRE de l'Union des Fabricants.
Établissements FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS.
z Jr?) VEN
1) .
D
Paris, — Typ. A. Davy, 52, rue Madame. — Téléphone Saxe-01-19.
© INSTRUCTIONS ‘4 (A
Ë © ETSURLES > 1
à Souffrances desEnfants 1 1
Tom£ LXXXV. > 1921 Ne 29
COMPTES RENDUS
des Séances
Société de Biologie
et de ses filiales :
les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd,
Lille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne,
Athènes : s les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy),
danoise, de Suède et de Lettonie; la Société belge de biologie.
PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE
9 58. 2 £ZN
Séance du 22 Octobre 1921
PARIS
MASSON ET Ci, ÉDITEURS à
LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (VIe)
- Les comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de’la Socisté
FE
Fic'mé
AC TA
PRIX DE L’ABONNEMENT POUR 1922 :
France : 50 fr. — Etranger : 60 fr.
Prix pu NUMÉRO : 3 FRANCS
Les abonnenenis sont reçus par MM. MASSON ei Cie Éditeurs.
120, Boulevard Saint-Germain, Paris
SÉANCE Dü 29 OCTOBRE
En Comité secret, à 17 h. 30, discussion du rapport de la
Commission pour le Titulariat.
Toutes les notes doivent être remises
sous forme de dactylographies, ne
varietur, Sans lectures douteuse
elles ne doivent pas dépasser l’étendue
réglementaire.
Ces conditions sont formelles.
TARIF DES TIRÉS A PART
Le prix des tirés à part-est abaissé à :
13 francs pour 50 tirés à part (2 pages).
15 — — 100 — (2 pages.
18 — — 50 — (4 pages).
21 — — 100 — (4 pages).
Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra-
phies; les factures réglées directement à l'imprimerie.
Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique dé VE
notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue
Madame, Paris 6°.
Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité,
14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57
—
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
SÉANCE DU 22 OCTOBRE 1921
BenarD (R.): La réaction du
ben join colloïdal dans les ménin-
gites des maladies infectieuses :
rubéole et oreillons............
Carrère (L.) : La méthode de
la déviation du complément ap-
pliquée au diagnostic de la tuber-
CUS OGUIAITE Lee 0.2.2
Cour (F.): Sur les forma-
tions choroïdiennes des Sélaciens.
Haxax (A.) : Critique du ra-
jeunissement selon Steinach....
Hereze (F. d’) et Ecrava (G.) :
Unicité du Bactériophage; sur la
lysine du Bactériophage. ......
Pozersri (E.) : Appareil pour
l’étude de l'influence des oscilla-
tions rythmiques sur les animaux
deNÉboratoiren Enr ner enr
RaBeau (H.) : Valeur comparée
de la réaction du benjoin colloï-
PAL N 4 000 TERRA PRRe
Ricuer fils (Ch.) : Contribution
à l’étude et à la thérapeutique
expérimentales du coup de cha-
ATP STE DOI TE AMIE UE
Ro:Eer (H.) : Action des extraits
de rein sur le pneumogastrique.
STUMPER (R.) : Le coefficient
de température de la locomotion
Les Porn NEO eee Reese
STUMPER (R.) : Le coefficient
thermique de la combativité des
PONT ÉIOA ANONENE AN PR SES
Tixez (J.) et SANTENOISE (D.) :
. Variations brusques de la formule
leucocytaire sous l’influence d’ac-
tions nerveuses immédiates... ..
710
BroLocie. COMPTES RENDUS. — 1921
SOMMAIRE
Viozce (H.) : Origine des Spi-
rochètes des régions buccale et
trachéo-bronchique""""#er0e 695
Réunion de la Société belge
de biologie.
APPELMANS (R.) : Influence des
sucres sur la production d’indol. 725
APPELMANS (R.) : Le Bactério-
phage dans l’organisme........ 722
Cuopar (F.) : Recherches sur le
principe antigénique du globule
FOSC en ee etant ne 590
Dercourt-BERNARD (E.): In-
fluence de faibles doses de pep-
tone sur l'élimination des mi-
crobes injectés dans le sang cir-
QU AN EE AR EE Ron en 738
DE Necker (J.) : Au sujet de
l’action inhibitive du principe
bactériophage sur le développe-
ment des microbes réceptifs.... 742
De Wicpeman (E.) : À propos
de l’autotomie chez les végétaux. 317
Firker (J.) : Action de la sapo-
nine sur les plaquettes et sur leur
RÉGÉNÉTA MONS ECM PEEANERE 730
FirkeT (J.) : Recherches sur
l’anémie expérimentale produite
PAM ANS ADOMNE SEC PEER NN Er
Govazrnts (P.) : Effets de l’in-
jection de plaquettes lavées sur
l’élimination des microbes circu-
lantidansilersan otre 745
Govarrrs (P.): Note sur la
coagulation du liquide encépha-
lorachidien dans trois cas de com-
pression médullaire............ 748
. T. LXXXV. 4S
694
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Movucuet (R.), Van NiTsen (R.)
et WaALRAVENS (P.) : La séroréac-
Kracx (J.) : Diverticules tu-
berculeux, dits diverticules de
tion de Bruck en Afrique tro- traction, de l’œsophage d’un
PIC aile EN ONAAS EN das Rs USA 720 M Bœut 7 ei SC AMNMArnRer 755
Rosxam (J.) : Fonction antixé- Luxp8erG (E.-G.) : Sur la pho-
nique, plasma et globulins (pla- tolabilité du complément....... 708.
ŒUEDÉES) LA A Ennne sert 733 SOnNE (C.)': Essais expérimen-
Van pex Eecxnour (A.) : Effets taux au sujet de l’influence-exer-
de l’arsenic sur le développement cée par le bain de lumière uni-
Dés IOS Rene TL NT en Ra 740 | versel sur l’action de la toxine
HAE - : ‘ diphtérique dans l’organisme... 750.
Réunion danoise de biologie Wazeum (L.-E.) : Action exer-
ELLERMANN (V.): Mesure des cée par le chlorure de manga-
angles des mitoses pour la dis- nèse et d’autres sels métalliques
tinction des diverses cellules lym- sur la formation de l’antitoxine
phoïdes (myéloblastes, lympho- diphtérique et l’agglutinine du
blastes, érythrogonies)......... DOM EUB COL ANNEES NO
Présidence de M. André-Thomas, vice-président.
M. F. DÉvé, membre correspondant, assiste à la séance.
a pe de ee
PRÉSENTATION D'OUVRAGE.
M. Caurceryx. — J'ai l'honneur d'offrir à la Société un volume
sur Le Parasitisme et la Symbiose qui vient de paraître dans l’En-
cyclopédie scientifique. J'ai essayé, dans cet ouvrage, de passer
en revue les principaux problèmes de biologie générale qui se:
présentent à pr Dors des associations Sériques d'organismes, ui
forment une série continue, depuis les cas groupés sous: le nom
de commensalisme, jusqu'à ceux où l'union est intime et con-
stante et auxquels on réserve le nom de symbiose. Ces derniers
sont présentement l’objet de nombreuses recherches et de décou-
vertes importantes, tant chez les animaux que chez les végétaux ;
j'ai essayé d'en présenter un tableau d'ensemble. Tout en me
plaçant dans ce livre, à un point de vue général, j'ai tenu. à rester
toujours au contact direct des faits et j'ai choisi de préférence
mes exemples dans les travaux récents.
SÉANCE DU 22 OCTOBRE 695
ORIGINE DES SPIROCHÈTES DES RÉGIONS BUCCALE
ET TRACHÉO-BRONCHIQUE,
par H. Vioize.
Parmi les microorganismes très fréquemment rencontrés dans
la cavité buccale, principalement au niveau de la zone alvéolo-
dentaire, se trouvent des Spirochètes. Dans certaines affections
intéressant soit cette région (pyorrhée alvéolaire), soit les or-
ganes Ivmphoïdes voisins (angine de Vincent), soit les grosses
bronches (spirochétose broncho-pulmonaire de Castellani ou
bronchite sanglante), les Spirochètes peuvent être extrêmement
abondants. Qu ils soient la cause de ces troubles morbides ou seu-
lement les témoins, qu'ils soient les hôtes banaux et inoffensifs
de ces régions ou qu'ils y provoquent des lésions par une recru-
descence de virulence, il reste, dans tous ces cas divers, égale-
ment intéressant de rechercher l’origine de leur introduction pre-
mière dans l'organisme.
Chez le nourrisson au sein, les Spirochètes banaux de la bouche
nous ont toujours paru faire défaut. Il en est de même, avec
quelques exceptions, chez l'enfant allaité artificiellement. D'ail-
leurs dans le lait distribué à Paris, nous n’en avons jamais trouvé:
Chez l'enfant et l'adulte, les Spirochètes banaux abondent et
il nous semble hors de doute qu'ils proviennent du sol. Dans les
boues et les eaux d'égouts de Paris, on décèle une proportion éle-
vée de Spirochètes, de toutes dimensions, de toute mobilité,
mais qui ne tardent point à disparaître assez rapidement de ce
milieu très alcalin, très riche en ammoniaque et contenant beau-
coup d'autres microbes antagonistes de toutes catégories.
Par contre, dans les boues activées, où, sous diverses influences
(oxydation, colloïdation), les microorganismes disparaissent
dans une proportion énorme, atteignant parfois go p. 100 du
taux initial, les Spirochètes restent, eux, encore nombreux. Dans
ce milieu sensiblement neutre, aéré, riche en nitrates, résultant
de l'oxydation de l’ammoniaque, ils vivent fort longtemps. Dans
les boues anciennement activées, laissées inactives dans le labo-
ratoire, durant plus d’un mois nous avons encore trouvé des Spi-
rochètes en vie. Dans des boues continuellement activées, et sans
cesse alimentées d’eau d’égout, depuis plus de deux ans (mises
à notre disposition par M. Cambier), nous avons vu des Spiro-
chètes en abondance. D'une façon générale, on trouve des Spire-
chètes dans les terres riches en matières organiques, de réaction
neutre ou légèrement alcaline, très humides et aérées.
L'infection paraît se faire donc chez l'enfant et est constam-
696 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
ment entretenue chez l'adulte par l'apport de particules de terres
mêlées à son alimentation. Elles sont ingérées avec les fruits, les
légumes, etc. qui viennent d'être récoltés et qui sont mal dé-
tergés de la terre qui recouvrait leur surface. Certaines popula-
tions d'Orient et d'Afrique qui prennent, pour leur alimenta-
tion et dans leur hygiène de la bouche, si peu de soins, sont
très sujettes, comme nous l'avons indiqué jadis, aux affections
spirochètosiques (buccale et broncho-pulmonaire).
Ces Spirochètes, une fois introduits dans l'organisme, s'y main-
tiennent, se cantonnant dans certaines zones de la cavité buccale,
où ils trouvent les facteurs propices à leur développement. Là.
ils peuvent indéfiniment persister, pouvant d’ailleurs déterminer
des angines, des trachéo-bronchites, etc...
De ces données, la prophylaxie se déduit aisément. Mais, au
point de vue thérapeutique, il est fort malaisé, malgré les excel-
lents agents chimiques dont nous disposons (arsénobenzols, bis-
muth, ete.), de détruire les Spirochètes d’une façon définitive.
LA MÉTHODE DE LA DÉVIATION DU COMPLÉMENT APPLIQUÉE
AU DIAGNOSTIC DE LA TUBERCULOSE OCULAIRE,
par L. CARRÈRE.
Les résultats obtenus par l'application de la méthode de dé-
viation du complément au diagnostic des diverses formes de tu-
berculose, m'ont incité à appliquer cette méthode au diagnostic
de la tuberculose oculaire. J'ai pratiqué, ou fait pratiquer la réae-
tion avec l’antigène à l'œuf de Besredka. Les procédés ont été
de deux sortes, procédé au sérum non chauffé, selon la technique
Lisbonne-Pellier, procédé au sérum chauffé, selon la technique
Besredka. Une réaction de Bordet-Wassermann est faite préalable-
ment pour éliminer les sérums syphilitiques. Les sérums pro-
venaient de malades hospitalisés, ou venus en consultation à la
clinique ophtalmologique (P' Truc).
Les affections oculaires tuberculeuses sont très rarement pri-
mitives, peut-être ne le sont-elles jamais. Quoi qu'il en soit, elles
évoluent, ou bien en même temps qu'une autre manifestation tu-
berculeuse, viscérale ou ostéo-articulaire, ou bien, en dehors de
toute manifestation tuberculeuse cliniquement décelable, chez des
individus ayant un passé tuberculeux. Nous avons systématique-
ment éliminé de nos recherches les sujets présentant une tuber-
culose en évolution, chez lesquels les manifestations oculaires
(kératite-iritis-uvéite..….), paraissaient être de même nature, ou,
d'étiologie complètement différente, évoluant alors fortuitement
SÉANCE DU 22 OCTOBRE 697
chez un tuberculeux (conjonctivite-plaie du globe...). Nous avons,
au contraire, conservé les individus cliniquement guéris d’une
tuberculose, car il nous a paru intéressant de voir la seule ma-
nifestation oculaire était suffisante pour provoquer une réaction
générale telle que puisse s'observer une déviation du complément
positive.
Nous avons classé en trois groupes les résultats obtenus :
1” groupe. Les affections oculaires, évoluant chez des indivi-
dus, ayant présenté antérieurement des manifestations tubercu-
leuses, pulmonaires, ostéo-articulaires, ganglionnaires, clinique-
ment guéris ou en période de latence, se décomposent de la fa-
çon suivante : 4 cas de kérato-ritis, avec 2 résultats positifs,
1 douteux, r négatif ; 3 cas d'’irido-cyclite avec glaucome secon-
daire, 2 résultats positifs, 1 négatif ; 2 cas d’uvéite, avec 2 résul-
tats positifs ; r cas de glaucome subaigu sans aucune inflamma-
tion oculaire apparente, avec 1 résultat positif. Au total, sur
10 sérums examinés, la réaction a été trouvée positive, 8 fois,
soit dans 80 pour 100 des cas.
2° groupe. Nous rangeons dans ce groupe des individus, géné-
ralement des enfants, présentant des stigmates de tuberculose
ganglionnaire, atteints de kérato-conjonctivite dite, selon les au-
teurs, eczémateuse, strumeuse, lymphatique, impétigineuse,
phlycténulaire.
* 7"cas, dont 5 chez des enfants de 5-11 ans, avec / résultats po-
sitifs, 1 négatif ; 2 cas chez des jeunes filles (17-19 ans) ; 1 ré-
sultat positif, 1 négatif. Au total, sur 7 sérums examinés, la réac-
tion a été trouvée positive 9 fois (soit 71 p. 100).
Ceci tendrait à démontrer la valeur de l'opinion qui enlève
ces affections à la scrofulose pour les faire entrer dans le cadre
de la tuberculose ou qui les considère comme des affections évo-
luant, presque toujours, sur un terrain nettement tuberculeux.
3° groupe. Il comprend les porteurs d’affections oculaires chez
lesquels il est impossible, cliniquement, de déceler des atteintes
antérieures de tuberculose. Dans ces cas, la tuberculose oculaire
paraît primitive ; mais je pense qu'elle est plutôt la première
manifestation, apparente, d'une tuberculose viscérale ou ostéo-
articulaire, encore latente ; l'œil, le premier, serait sensible à
l’action du Bacille de Koch ou de ses toxines. Nous trouvons : 5
cas de kérato-iritis, avec 2 résultats positifs, 1 résultat négatif ;
3 cas d'iritis ou irido-cyclite, avec 1 résultat positif, 2 négatifs;
1 cas d’uvéite chronique, avec 1 résultat négatif ; 4 cas de glau-
come (dont > glaucomes aigus) avec 2 résultats négatifs ; 2 cas
de glaucome chronique, avec 1 résultat positif, 1 négatif. Au
total, sur 11 sérums examinés, la réaction a été trouvée positive
dans 4 eas (soit 36 p. 100).
698 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Conclusions: Grâce à la réaction de déviation du complément
en présence de l’antigène tuberculeux de Besredka, on peut, en
ophtalmologie, préciser le réveil oculaire d'un processus tuber-
culeux cliniquement guéri (1° groupe) ; établir un diagnostic
étiologique soupçonné, mais encore controversé (2° groupe) ;
classer (3° groupe) comme ayant une origine tuperculeuse des
affections dont le diagnostic étiologique est cliniquement impos-.
sible. Dans ce dernier groupe, notons les résultats obtenus dans
certaines kérato-iritis et irido-cyclites.
(Laboratoire de microbiologie de la Faculté de médecine
de Montpellier, P° Lisbonne).
a —— — ————
CRITIQUE DU RAJEUNISSEMENT SELON STEINACH,
Note de A. HanaK, présentée par E. GLEy.
L'idée préconçue — au sens de CI. Bernard — qui a amené
Steinach à l’exécution de son expérience sur le rajeunissement
était la suivante : si le développement de tous les attributs de la
virilité, de tous les caractères sexuels du mâle, est réglé par le
testicule, il faut se demander s’il est possible de rendre ces at-
tributs et l’instinct sexuel à un individu châtré, pour ainsi dire
par l’atrophie sénile de ses testicules.
Examinons, maintenant, ce problème du rajeunissement selon
Steinach du point de vue de la physiologie générale. Nous sa-
vons que tous les organismes, tous les organes et tous les tissus
présentent trois phases évolutives au cours de leur vie: une
phase anaplastique, l'état stationnaire de leur développement
et la phase cataplastique ou vieillissement.
Or, pour ce qui concerne la phase anaplastique des organes, ül
est certain que, comme dans la nature nihil fit e nihilo, elle
implique des excitants anaplastiques, c’est-à-dire des substances
à action morphogène. C’est aussi la glande interstitielle qui com-
mence à se développer sous l'influence d’une telle substance agis-
sant comme l’excitant anaplastique. Cette substance, la connais-
sons-nous ? Elle provient, peut-être, du thymus qui s'atrophie
vers cette époque-là, chez les Mammifères, mais il n'y a encore
aucun fait expérimental décisif à l’appui de cette hypothèse.
Dès que la glande interstitielle est développée, elle produit à
son tour des substances à action morphogène déterminant l’évo-
lution des attributs de la virilité, etc.
Le viellissement ou la phase cataplastique des organes est
caractérisé non seulement par l’atrophie simple de leurs tissus,’
SÉANCE DU 22 OCTOBRE 599
mais par une série de phénomènes d'ordre plutôt pathologique :
infiltration pigmentaire, incrustation calcaire, dégénérescence
-graisseuse, intéressant surtout la substance grise du système ner-
veux central. Où est le point de départ de ces changements ré-
gressifs ? D'où vient le premier excitant caplastique, quel or-
gane du corps convmence à produire des substances à action des-
tructive ? Est-ce le testicule et, d'autre part, l'ovaire ? L'état ac-
tuel de nos connaissances nous autorise à le nier catégorique-
ment. D'un côté, il y a des changements régressifs au niveau
-de beaucoup de tissus du corps, surtout au niveau des cellules
nerveuses, qui devancent la phase cataplastique de la glande in-
terstitielle et, d'un autre côté, le vieillissement, chez les animaux
châtrés, chez les eunuques et chez la Femme après son époque
climatérique prend son cours normal.
Comme on le voit, le problème physiologique du rajeunis-
sement est étroitement rattaché au problème du vieillissement.
Pour le trancher, il faudra rechercher d’où viennent les excitants
cataplastiques, les substances à action destructive afin qu'on
puisse : arrêter tous les processus cataplastiques, dans tous les
organes du corps, et, amener la réparation de tous les change-
ments cataplastiques, au niveau des tissus du corps, de même
que leur reconstitution au moyen des substances adéquates et à
action morphogène.
Par rapport à ce que nous venons de déduire, il est évident
-que les substances à action morphogène au point de vue des ca-
‘ractères sexuels, produits par la glande interstitielle rajeunie
selon Steinach, constituent à peine des excitants adéquats pour
tous les organes atrophiés et dégénérés et c'est bien ce qui dé-
termine le danger de ce rajeunissement pour l'organisme vieil-
lissant.
(Institut physiologique de l'Université Charles, à Prague).
SUR LES FORMATIONS CHOROÏDIENNES DES SÉLACIENS,
Par FERNANDE Coupin.
Chez les Roussettes, les plexus choroïdes antérieurs sont très
-développés et constituent un matériel classique pour l’étude thisto-
. logique des cellules choroïdiennes, mais l’anatomie microsco-
pique de toutes les formations choroïdiennes n'est pas exacte-
ment connue.
Des dissections et des coupes en série nous ont montré que les
formations choroïdiennes de Scyllium canicüla, par exemple,
700 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
forment deux groupes. Le groupe postérieur est constitué par la
toile choroïdienne du quatrième ventricule, elle ferme le sinus
rhomboïdal ainsi que les recessus latéraux du quatrième ven-
tricule qui occupent une partie des lamelles latérales de la
moelle allongée. La toile choroïdienne du troisième ventricule et
les plexus choroïdes antérieurs forment le groupe antérieur ;
le toit du troisième ventricule comprend deux régions, la région
postérieure ou pinéale, la région antérieure ou toile choroïdienne,
homologue de la toile du quatrième ventricule, qui se prolonge
à l’intérieur des ventricules latéraux pour y former ce que l’on
appelle les plexus choroïdes antérieurs ; ceux-ci s’étalent et se
plissent dans les ventricules latéraux et viennent s'attacher à la
partie postérieure des hémisphères cérébraux ; ils appartiennent,
en apparence, au cerveau antérieur, mais il est plus rationnel de
les considérer comme des prolongements de la toile du troisième
ventricule et de les rattacher, par conséquent, au cerveau inter-
médiaire. Chez Scyllium stellare, Squalus acanthias, Galeus ca-
nis, Mustelus asterias, les formations choroïdiennes sont très voi-
sines de celles de la Roussette ; les toiles et plexus sont particu-
lièrement développés dans Squalus acanthias.
Les Raïes, qui présentent une quantité vraiment énorme de li
quide céphalorachidien, ont des formations choroïdiennes très peu
développées ; chez Raia asterias, par exemple, la partie du toit qui
reste épendymateuse dans le cerveau postérieur est réduite à une
étroite zone médiane qui se prolonge pour fermer les recessus
latéraux, la réduction est beaucoup plus considérable pour la
toile antérieure ; le troisième ventricule est bien fermé, comme
chez la Roussette, par la toile choroïdienne antérieure, mais
celle-ci ne se prolonge pas dans le cerveau antérieur ; il n’y a pas
de plexus choroïdes antérieurs dans les ventricules latéraux ;
ceux-ci sont d'ailleurs extrèmement réduits. ;
Raïa clavata, Raia stellaris, Raia batis, présentent les mêmes
dispositions que Raia asterias. Chez la Torpille, la toile du qua-
trième ventricule a une grande surface par suite de l'énorme dé-
veloppement de la moelle allongée qui forme l’électrencéphale
mais les villosités de cette toile sont très réduites.
Les formations choroïdiennes sont donc très inégalement dé-
veloppées dans les deux groupes qui constituent les Sélaciens. Il
est impossible actuellement d'attribuer une cause à cette iné-
galité.
(Laboratoire de M. Pellit, Instilul Pasteur).
SÉANCE DU 22 OCTOBRE 701
Uniciré pu BACTÉRIOPHAGE ;
SUR LA LYSINE DU BACTÉRIOPHAGE,
Par €. D 'HERELLE et G. ELrAvA.
Ün sérum anti-bactériophage contient-il une sensibilisatrice
pour l’ultramicrobe bactériophage ? Etant donné le sérum d’un
Lapin préparé par une série d’injections de culture du Bactério-
phage anti-Shiga, la preuve de l'existence, dans ce sérum, d’une
sensibilisatrice spécifique pour le Bactériophage anti-dysentérique
ne peut guère être faite : en effet, la culture du Bactériophage
anti-dysentérique ne peut-être qu'une suspension d'ultramicrobes
dans un liquide renfermant la substance dissoute des Bacilles
dysentériques aux dépens desquels les ultramicrobes se sont dé-
veloppés ; le sérum fourni par l’animal qui a reçu des injections
d'une telle culture renferme nécessairement deux sensibilisa-
irices, l’une spécifique pour le Bacille dysentérique, l’autre pour
l’ultramicrobe, et on ne peut séparer les deux actions; on
aura toujours une fixation du complément, sans qu'il soit pos-
sible de savoir sur lequel des deux antigènes présents elle se sera
effectuée. La question est pourtant résoluble d’une autre manière
bien autrement démonstrative.
L'un de nous a présenté, dans des notes antérieures, diverses
expériences démontrant l’unicité du Bactériophage. S'il en est
ainsi, la sensibilisatrice contenue dans le sérum anti-Bactério-
phage-Shiga doit se fixer sur tous les Bactériophages, la preuve
de la présence d’une sensibilisatrice devient donc possible, car en
opérant sur une culture d’un Bactériophage autre que l’anti-
dysentérique, rien ne vient plus troubler la réaction. Une culture
du Bactériophage anti-pesteux, par exemple, est une suspension
d'ultramicrobes dans un liquide contenant en solution la sub-
stance des Bacilles pesteux ; le seul élément commun dans une
culture de Bactériophage anti-dysentérique et dans une culture
de Bactériophage anti-pesteux, ne peut être que les ultra-mi-
crobes bactériophages ; le seul élément anti contenu dans le sé-
rum anti-Bactériophage-Shiga pouvant exercer une action sur
une telle culture, ne peut être qu'une sensibilisatrice pour le seul
‘ élément commun à toutes les cultures du Bactériophage, les
ultra-microbes bactériophages eux-mêmes.
C’est ce que l'expérience démontre ; le sérum anti-Bactério-
phage-Shiga contient une sensibilisatrice spécifique pour le Bac-
tériophage, quelle que soit la souche et quelle que soit l'espèce
bactérienne sur laquelle le Bactériophage ait agi. Le Bactério-
phage est un et le fait vient encore confirmer qu'il s’agit bien
d'un être vivant autonome.
702 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
La nature vivante du Bactériophage ressort encore des expé-
riences suivantes. L'un de nous a indiqué, à plusieurs reprises,
que l’ultra-microbe ne pouvait agir sur les Bactéries que par la
sécrétion de diastases dissolvantes, de lysines. Or, nous sommes
parvenus à isoler les lysines, libres d’ultramicrobes. 11 suffit,
pour les obtenir, de précipiter une culture du Bactériophage par
l'alcool : après 48 heures de contact, le précipité étant bien ras-
semblé, on vérifie que les ultramicrobes sont tués, car on n'ob-
tient plus l’action en série, et pourtant le précipité contient une
substance qui agit sur les Bactéries : il ne peut s'agir que des
lysines du Bactériophage. Mentionnons de plus que ces lysines
sont douées d’un pouvoir opsonique d'une puissance considé-
rable.
La possibilité d'isoler les lysines, diastases au moyen desquelles
le Bactériophage agit, et de séparer ainsi l’action vitale, c'est-à-
dire l’action en série, de l'action lytique elle-même, implique
nécessairement la nature vivante du Bactériophage.
Ces deux séries d'expériences viennent une fois de plus dé-
montrer que ie Bactériophage est un ultramicrobe parasite des
Bactéries, susceptible de s'adapter par accoutumance au parasi-
tisme vis-à-vis des espèces bactériennes les plus variées.
L'espace limité nous empêche de fournir ici les protocoles des
expériences justificatives : ils figureront dans un ouvrage d'en-
semble sur le Bactériophage, actuellement sous presse.
ne + 4
APPAREIL POUR L ÉTUDE DE L'INFLUENCE DES
OSCILLATIONS RYTHMIQUES SUR LES ANIMAUX DE LABORATOIRE,
par E. PozEersxr.
Sur l'initiative de M. Devize, administrateur de la Compagnie
transatlantique, certaines sociétés de navigation nous ont de-
mandé s’il était possible de faire des études de laboratoire sur le
mal de mer. Dans ce but, nous avons construit avec l’aide de
M. Jouan, ingénieur constructeur, un appareil qui permet de
soumettre les animaux de taille moyenne à des oscillations
rythmiques et répétées pendant un temps plus ou moins long.
Dans l'exécution de cet appareil nous avons cherché à nous rap-
procher le plus possible:des mouvements auxquels est soumis un
bateau, en essayant de reproduire à la fois des mouvements ide
roulis et de tangage.
L'appareil se compose essentiellement d’une planche rectangu-
laire longue de 3 m. et large de 4o cm. À chacune des deux extré-
mités de cette planche se trouvent fixée une cage à Lapin du mo-
SÉANCE DU 22 OCTOBRE 703
dèle employé couramment dans les laboratoires. Un moteur de
1/2 HP communique à cette planche deux mouvements d’oscilla-
tion : 1° Grâce à l’action de la bielle M, un mouvement de bascule
autour du petit axe AB qui permet de faire exécuter aux cages
une chute suivie d’une élévation se traduisant par une différence
de niveau de 1,25 m.; 2° Grâce à la rotation des deux cames
excentriques E et F, un mouvement de bascule autour du grand
axe CG D. Le premier mouvement de bascule se rapproche assez
du mouvement de tangage d’un bateau, le second simule celui
du roulis.
Pour étudier l'influence sur les animaux, du simple mouve-
ment d’élévation verticale, les cages sont dévissées et suspendues
par les poignées du couvercle aux deux anneaux G et H.
Un rhéostat permet de modifier le rythme des oscillations. On
peut obtenir ainsi des mouvements de tangage variant de 5 à 12
par minute.
Nous avons soumis aux oscillations rythmiques un certain
nombre d'animaux de laboratoire. Le Lapin, le Cobaye, la Poule,
le Pigeon m'ont jamais présenté aucun trouble physiologique ap-
parent, même après 6 heures de séjour dans l'appareil en mou-
vement. Pour le Chien, il en est tout autrement. Nous avons pu,
‘en expérimentant sur de très nombreux animaux, reproduire sur
un certain nombre d’entre eux des troubles rappelant ceux de la
704 SOCIÉTÉ DE. BIOLOGIE
naupathie. L'exposé de ces symptômes cliniques fera l’objet d’une
communication ultérieure.
(Laboratoire de physiologie de l'Institut Pasteur).
VALEUR COMPARÉE DE LA RÉACTION DU BENJOIN COLLOÏDAL.
Note de H. RaBrauU, présentée par G. GUILLANN.
Depuis une année dans le laboratoire du D° Ravaut, nous avons.
étudié la réaction du benjoin colloïdal, qui fut proposée par
G. Guillain, Guy Laroche et Lechelle à la Société de Biologie en
juillet 1920. Nous voulions apprécier d'une part sa sensibilité,
d'autre part, sa spécificité.
Cette réaction de technique simple et rapide, de lecture facile,
ne nécessitant aucun titrage a été appliquée par nous à l’examen
de 200 liquides céphalorachidiens. Nous avons employé la mé-
thode originale. Dans quelques cas, nous avons dû nous passer
des renseignements fournis par le tube r, du fait qu'il nécessitait
0,7 c.c. de liquide céphalorachidien. La réaction de Bordet-
Wassermann, suivant la technique des doses croissantes nous ser-
vit de terme de comparaison habituel.
Pour 112 de ces liquides, il s'agissait de syphilitiques certains,
présentant ou non, des signes de syphilis nerveuse. Les 88 autres.
provenaient de malades atteints d’affections du système nerveux,
dont la nature ne pouvait vraisemblablement pas être rattachée
à la syphilis. Voici les résultats de ces examens.
Au cours de la syphilis secondaire floride, la réaction du ben-
join s’est toujours montrée négativé malgré des réactions mé-
ningées d'intensité variable. Dans 2 cas sur 20, le Bordet-Wasser-
mann, était faiblement positif et le benjoin négatif. Les liquides
de malades atteints de méningites aiguës précoces cu présentant
des réactions méningées latentes, nous ont donné des résultats
parallèles au Bordet-Wassermann. Chez 2 malades soumises à
un traitement intensif, nous avons vu le benjoin devenir néga-
tif, alors que le Bordet-Wassermann était encore faiblement po-
sitif, le dernier disparaissant d'ailleurs un peu plus tard.
Les résultats comparés de la réaction du benjoin et de la réac-
tion de Bordet-Wassermann, au cours des méningites chroniques
nous ont fait voir une légère discordance dans 5 p. 100 des cas.
Les liquides donnaient un Bordet-Wassermann, faiblement po-
sitif alors que la réaction du benjoin prenait le type intermé-
diaire ou négatif.
Par contre, au cours du tabès et de la paralysie générale, nous
avons toujours obtenu des résultats identiques. La précipitation
SÉANCE DU 22 OCTOBRE 705
du benjoin est particulièrement rapide et nette au cours de la
paralysie générale et se prolonge pendant une longue phase tout
à fait caractéristique.
Dans 14 cas d’hérédosyphilis, nous avons eu des résultats com-
parables. Au cours d’un traitement, nous avons, comme chez
l’adulte, noté la disparition de la réaction du benjoin avant celle
de la réaction de Bordet-Wassermann.
La réaction de Bordet-Wassermann nous a donc paru d’ordi-
naire plus sensible et certains liquides donnant des fixations lé-
gères n'ont pas précipité la suspension du benjoin.
Chez les 88 malades atteints d’'affections nerveuses cliniquement
non spécifiques, la réaction du benjoin a toujours été négative.
Dans 10 cas d'encéphalite, benjoin et Bordet-Wassermann furent
négatifs. IL en fut de même au cours des méningites tubercu-
leuses (8 cas) de zonas étendus (2 cas), de tumeurs (10 cas), de
compressions pachyméningites pottiques (2 cas). Certains de ces
liquides contenaient des quantités considérables d’albumine
(3 gr., 4,5 gr., 6 gr., 8 gr.) dans lesquelles la globuline entrait
pour une forte part.
La réaction de benjoin colloïdal ne semble donc être provoquée
que par la syphilis.
Pour 50 de ces liquides, nous avons en outre, pratiqué la réac-
tion de Sachs et Georgi qui est basée sur la précipitation qui a
lieu entre les sérums syphilitiques et les extraits cholestérinés.
Cette méthode, qui s'applique bien à l'étude du liquide céphalo-
rachidien, est simple et rapide, toutefois, la préparation de l’ex-
trait cholestériné est assez délicate, certains extraits se montrant
tout à fait impropres et la quantité de cholestérine à ajouter de-
vant être déterminée dans des essais préalables. Dans 6 cas, nous
avons observé une discordance avec le Bordet-Wassermann dans
> cas seulement, cette discordance a existé entre le Bordet-Was-
sermann et le benjoin.
La mesure de la réaction de Sachs et Georgi, suivant l'inten-
sité de la précipitation, nous paraît de notation moins aisée que
celle de la réaction du benjoin ; en outre, elle nous a donné des
résultats moins souvent concordant que la réaction du benjoin et
nous estimons que cette dernière doit lui être préférée.
Conclusions : Dans les affections syphilitiques, la réaction du
benjoin a été au cours de nos examens presque toujours paral-
lèle à la réaction de Bordet-Wassermann. Dans de rares cas, nous
avons observé un Bordet-Wassermann faiblement positif avec
un benjoin négatif douteux. En dehors de la syphilis, elle s'est
toujours montrée négative. Pour ces raisons, elle nous semble
_très supérieure à la réaction de l'or colloïdal, de technique déli-
cate, de signification très limitée, à celle de Sachs et Georgi d'in-
706 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
terprétation parfois difficile et doit prendre place dans l'étude du
liquide céphalorachidien à côté de la réaction de Bordet-Wasser-
mann, dont elle viendra corroborer et, dans certains cas, préciser
la signification. Elle à l'avantage d’être beaucoup plus simple.
(Laboratoire du D° P. Ravaut, à l'hôpital Broca).
LE COEFFICIENT DE TEMPÉRATURE DE LA LOCOMOTION DES Fours,
Note de ROBERT SFUMPER, présentée par G. Bonn.
L'introduction de la notion de vitesse de réaction dans la bio-
logie à été extrêmement féconde. En effet, l'étude comparative
nous à fourni la preuve scientifique la plus importante de la pro-
fonde analogie, sinon de l'identité de la matière vivante et della
matière inerte. On a vérifié l'identité du coefficient de tempéra-
ture Q., des réactions chimiques et physiologiques dans un nom-
bre ‘toujours croissant d'exemples. La température joue égale-
ment un rôle très important dans la vie des Fourmis ; Forel en
_ disait déjà en 1873 : « En un mot, l'activité vitale des Fourmis,
comme celle des Insectes en général, augmente et diminue avec
la température ». C’est ce qui m'avait également frappé au début
de mes études myrmécologiques et ce que je voulais étudier quan-
titativemeent. J'avais déjà commencé mes recherches sur l’action
de la température sur l’activité locomotrice des Fourmis, quand
j'appris qu'un travail similaire avait déjà été entrepris par
J.-S. Szymanski (Pflügers Archiv, 1911). Cependant ces calculs,
x
basés sur une simple règle de trois donnent lieu à une critique et
à une révision, C'est pourquoi j'ai refait les expériences et corrigé
les chiffres de Szymanski.
Les observations faites sur la Formica rufa et résumées dans
ce petit travail ont été effectuées pendant ces 2 dernières années
et portent sur un nombre considérable de mesures. Pour avoir
des termes de comparaison rigoureux, j'ai toujours opéré dans
les mèmes conditions climatériques et atmosphériques, la seule
variable étant la température. La même colonie de Fourmis a été
mise en observation ; les mesures ont été faites toujours à la
même heure et au même endroit de la piste. J'ai mesuré le temps
que met une Fourmi à parcourir 10 centimètres et, des valeurs
trouvées, j'ai déterminé la vitesse de locomotion, c'est-à-dire le
chemin parcouru dans l’unité de temps (en ctm./sec.). Les chif-
fres obtenus et résumés dans les Tables IT et IV sont chacun la
moyenne arithmétique de 5o à 75 mesures.
Pour déterminer Q,,, le plus simple serait de prendre le quo-
SÉANCE DU 22 OCTOBRE 707
tient des vitesses trouvées à des intervalles de 10°. Mais ces con-
ditions ne sont que rarement réalisés dans la nature ; il faut, par
conséquent, le calculer. A cet effet, je me suis servi des formules
de Van't Hoff et d’Arrhenius, à savoir :
(1) logK—abT
Cette formule, que l’on peut d’ailleurs déduire de la première
formule trouvée par M. Berthelot (1862), donne la fonction li-
néaire du logarithme de la vitesse de réaction, par rapport à la
température. Pour trouver la constante b; on n'a qu'à faire deux
mesures à deux températures différentes T, et T, et calculer b par
la formule
log K; —logK,
Me TRE, qi
De ces données, on trouve Q par l'équation :
CD
KT +10
"10 10P
KT
(3) Q0 =
Dans les Tables I et Il, on lira les valeurs trouvées par Szy-
manski et les valeurs nouvelles corrigées d’après les formules 2-
EME
Table I
Temps de parcours Tempéra- Pression Conditions
Numéro Date des 10 ctm. en secondes Lure barométrique atmosphériques
AMIS VIDTE {,29 secondes 1150 729 m/m ciel couvert, vent
An IMII 9,09 — 1290 734 m/m ciel couvert, vent
“9 5a/VIT 1,66 — 2000 734 m/m nuageux, soleil
DM 2,94 — 230 794 my/m nuageux, soleil
Table II
; Résultats de Szymanski et résultats corrigés
— — — 7 —
Nes des Différences Valeurs corrigées
observations de Qio
comparées. lempéralures Rapports Szymanski b Q 10
19/3 822 Qs2 = 2,5 2,8 0,030172 YA)
144 1199 Qur9 = 18 1,4 0,02127 1,63
13,4 20 Q75 = 2,1 3,0 0,04296 : 2,70
14/4 fn 0) Gare auf 2 0,0130D 1,90
La moyenne des valeurs corrigées est 2,0. On est donc en droit
de conclure que la vitesse de locomotion des Fourmis double si la
température monte de 11° à 21°, ce que l'on exprime par le sym-
bole 03/4120;
J'arrive à mes propres recherches qui se trouvent réunies et ré--
sumées dans les tables II et IV.
T08 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Table III
Temps de parcours Vitesse en Tempéra- Pression Condilions
Numéro Date des 10 ctm. ctm/sec. ture barométrique atmosphériques
I 17/8 3,04 secondes 2,82 ctmpsec. 18° 736,4 soleil
S: 11/8 2,38 — 4,20 ctm/sec. 1805 739,2 soleil
3 18/8 3,19 — 3,13 ctm/sec. 19° 737,6 soleil
l 9/7 2,62 — 3,83 ctm/sec. 1925 734,5 nuageux
5 2/8 2,04 — 4,80 ctm/sec. 270 738,8 nuageux
6 25/7 1,70 — 5,85 ctm/sec. 28°5 736,3 nuageux
À partir de ces valeurs, j'ai calculé le coefficient de température
Q:9 en comparant entre eux les chiffres de la 4° colonne, à l’aide
des formules 2 et 3. Les résultats en sont indiqués dans la
Table IV.
Table IV
Nos des termes de Différences de
comparaison températ. corresp. Rapports b Q
5/1 9°0 4,8/2,82 0,02565 1,84
5/2 805 4,8/4,20 0,00647 1,19
5/3 8° 4,8/3,19 0,02275 1,69
5/4 70b 4,8/2,82 0,0301 2,00
6/1 1025 5,85/2,82 0,0301 2,00
6/2 10° 5,85/4,20 0,01438 1,39
6/3 9°5 b,85/5,19 0,02815 1,99
6/4 9° 5,85/3,83 0,0215/4 1,64
Moyenne 1,63
Ces résultats indiquent donc un coefficient thermique de la
locomotion des Formicides de 1,63, ou, plus exactement, le coeffi-
cient thermique entre les températures 18° à 28° est 1.63.
Résumons |
Szymanski trouve Q,, = 2,0, tandis que mes recherches don-
nent pour l'intervalle 18 à 28° Q,, = 1,63. Cela peut paraître
étrange au premier abord. Cependant c’est la règle générale. Pour
les réactions physiologiques Q,;, ne reste pas rigoureusement
constant, il diminue avec la température montante. Mais il n'y
a que les manifestations vitales qui montrent cette irrégularité
apparente : c'est une des caractéristiques des réactions chimiques
hétérogènes. Comme le protoplasma, le siège des réactions vi-
tales, est un système colloïdal, hétérogène, il n'y a donc pas lieu
de s'étonner outre mesure.
LE COEFFICIENT THERMIQUE DE LA COMBATIVITÉ DES FOURMIS.
Note de ROBERT STUMPER, présentée par Box.
Le myrmécologiste suisse R. Brun a avancé dernièrement l’as-
serlion que les Fourmis se trouvent continuellement dans un état
SÉANCE DU 22 OCTOBRE 709
de combativité, sous une certaine tension qui leur permettrait de
réagir toujours promptement aux attaques inattendues. C'est,
somme toute, une irritabilité très prononcée. Cette assertion fut
réfutée par le fameux psychologue H. Henning, car elle cadre
mal avec ses idées sur les qualités psychiques de ces Hyménop-
tères. Or, j'ai pu confirmer l'opinion de KR. Brun et démontrer
l'existence de cette irritabilité particulière. Quand on observe
attentivement le va-et-vient des Fourmis (notamment la
Formica rufa), on constate aisément ceci : les Fourmis d’une
même colonie, en se rencontrant, se traitent avec une « mé-
fiance » indéniable. Chaque fois qu'une Fourmi se heurte contre
une autre de la même colonie, les deux individus reculent un
petit peu, écartent leurs mandibules d’une façon menaçante el
peuvent même commencer à se combattre. Toutefois elles se
palpent mutuellement avec les antennes et finissent bientôt par
se reconnaître.
Mais il y a encore mieux. J'ai pu me convaincre que cette
combativité suit également la loi de Van't Hoff et d'Arrhenius.
Pour cela j'avais déterminé le pourcentage des rencontres « semi-
hostiles » sur une portion de piste de 10 sur 30 cm.
Les résultats étaient les suivants :
à la température de 20°, 11,2 p. 100 des rencontres étaient hos-
tiles ;
à la température de 28°, 18,8 p. 100 des rencontres étaient hos-
tiles.
Cela correspond à un coefficient de température de 1,87.
Toutefois ce cas est bien plus compliqué. On peut le ramener
en fin de compte à la sensibilité différentielle. Car d'une part, les
Fourmis se reconnaissent mutuellement en se palpant avec les
antennes, ce qui constitue sans doute un certain stimulus méca-
nique (des petits chocs, etc.). D'autre part, il est aisé de se con-
vaincre qu'une excitation mécanique plus forte provoque une
réaction nettement hostile, c’est-à-dire négative. Il doit par con-
séquent y avoir un certain seuil d’excitabilité à partir duquel le
signe de la réaction subit un changement, ce qui revient à dire
qu'il y a sensibilité différentielle.
Appliquons maintenant ce raisonnement à l'observation sur
le Q,, de la dite combativité. Nous savons que la vitesse de lo-
comotion de notre Fourmi se trouve doublée par une élévation
mv?
doit
de 10°. Or, comme la vitesse augmente, la force vive
2
également augmenter et il est dès lors facile de comprendre le
mécanisme du phénomènes qui nous occupe.
La réaction hostile serait donc, d'après notre raisonnement, une
fonction de la force vive du corps de la Fourmi, et comme celle-ci
BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 49
710: SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
est une fonction de la température, la combativité dépendrait éga-
lement de la température. Ge serait donc une fonction de fonction.
Il serait très intéressant de poursuivre ces études d’une façon plus
détaillée et de voir comment intervient le carré de la vitesse.
Il faut ajouter à l'explication développée ci-dessus que l’on
peut très bien adopter une seconde interprétation qui est la sui-
vante : l'augmentation de la température provoque une éléva-
tion de la dite combativité. Mais cette combativité n’est, somme
toute, rien d'autre qu'une irritabilité prononcée. On pourrait
donc admettre que l’augmentation de la température augmente
la sensibilité en provoquant des changements de l'état de la
substance nerveuse ce qui amènerait l’accroissement de l'irrita-
bilité. Ce petit problème reste donc entier.
ACTION DES EXTRAITS DE REIN SUR LE PNEUMOGASTRIQUE,
par H. Rocer.
Beaucoup d’expérimentateurs supposent que les cellules de
l'organisme déversent dans la circulation des substances qui mo-
difient la pression sanguine en agissant, directement ou indirec-
tement, sur les vaisseaux ou sur le cœur. Les recherches pour-
suivies sur la question, soulèvent une objection préalable ; on a
recours le plus souvent, à des extraits préparés en faisant macérer
à froid dans de l’eau salée, les organes finement hachés ; ou bien
on les soumet à l’action d’une presse ou à des gels et des dégels
successifs. Dans tous les cas, on obtient un liquide riche en al-
bumine. Or, les albumines sont les substances constitutives des
cellules et il est peu probable qu'elles s'en échappent, au moins
dans les conditions physiologiques.
Pour se rapprocher de ce qui doit se passer dans l'organisme,
j'ai pensé qu'il fallait expérimenter avec des extraits provenant de
tissus autolysés. Les résultats sont loin d’être analogues ; ainsi
les macérations de foie ou de poumon frais fournissent un li-
quide hypotenseur. Après autolyse, les mêmes organes aban-
donnent une substance fortement hypertensive. |
Contrairement au foie et au poumon, le rein autolysé donne
un produit hypotenseur. La pression baisse, en même temps que
les systoles deviennent lentes et énergiques ; quand l'injection est
terminée, la pression se relève et dépasse légèrement la normale,
les oscillations systo-diastoliques conservant pendant un certain
temps une lenteur et une amplitude remarquables.
Les tracés rappelant par certains points ceux qu’on obtient
en excitant le nerf pneumogastrique, je me suis demandé si le
2x Æ
SÉANCE DU 22 OCTOBRE java
rein ne renferme pas une substance qui serait pour la X° paire
ce que l’adrénaline est pour le sympathique.
L'emploi de l’autolyse rend l'étude délicate ; les tissus subissent
facilement la putréfaction et, si, pour empêcher le développement
des germes on ajoute un antiseptique, on introduit une substance
étrangère qui peut troubler l'expérience, mieux vaut s'adresser à
des procédés chimiques. Voici celui qui m'a donné les meilleurs
résultats. Le tissu finement haché est mélangé à une fois et demie
son poids d'eau, additionnée d’acide sulfurique à 3 p. 100. Après
un chauffage à 120° prolongé pendant 100 heures, on filtre ; on
neutralise par la baryte ; on traite par le sublimé, et, après avoir
chassé l'excès de sel mercurique par l'hydrogène sulfuré, on con-
centre dans le vide et on précipite par l'alcool. L'’extrait ‘alcoo-
lique est repris par l’eau et injecté à des Chiens et à ‘des Lapins
par la voie intra-veineuse.
Si le liquide est suffisamment concentré, le tracé obtenu chez
le Chien ou le Lapin rappelle celui que donne l'excitation fara-
dique du pneumogastrique, la chute de la pression se fait rapi-
dement, un peu moins brusquement cependant que par l'em-
ploi du courant électrique ; elle peut atteindre 6 et 7 em., en
même temps que les battements deviennent lents et amples.
Si l’on emploie un extrait plus dilué, la chute est peu marquée,
mais les battements deviennent extrèmement énergiques. Dans
une expérience faite sur le Lapin, le nombre de pulsations tomba
de 200 à 74 et leur amplitude passa de 4 mm. à 2,5 cm.
Les injections successives augmentent l'intensité des réactions.
Elles peuvent, au moins chez le Lapin, provoquer une syncope
mortelle, un arrêt brusque et définitif du cœur en diastole, les
mouvements respiratoires ne s'arrêtant que quelques secondes
plus tard.
Si on répète les mêmes expériences après section des deux
nerfs vagues, les manifestations sont identiques. La substance
_ rénale n’agit donc pe sur les centres bulbaires des pneumo-
gastriques.
Si on injecte dans les veines du sulfate neutre d’atropine, les
résultats sont bien différents. Une petite dose de l’alcaloïde
change les effets produits par le liquide ; loin de baisser, la pres-
sion s'élève légèrement. Une dose plus forte abolit complètement
l’action de l'extrait rénal. On peut introduire une quantité double
de celle qui tue par syncope ; l'animal résiste et la pression ne
subit aucune oscillation.
Les résultats permettent de conclure que le parenchyme rénal
renferme une substance qui agit sur les terminaisons cardiaques
du nerf pneumogastrique, et “dont les effets sont annihilés par
une injection préalable de sulfate neutre d° atropine.
742 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
LA RÉACTION DU BENJOIN COLLOÏDAL DANS LES MÉNINGITES DES
MALADIES INFECTIEUSES : RUBÉOLE ET OREILLONS,.
par RENÉ BENaRr.
G. Guillain, Laroche et Lechelle ont proposé, sous le nom de
réaction du benjoin colloïdal, un procédé qui a déjà donné nais-
sance à de nombreux travaux, ainsi qu'en témoignent les vingt-
“eux références indiquées par ces auteurs dans un article ré-
cent (1).
Nous avons ici-mème rapporté récemment une observation qui
montrait quels services peut rendre à la clinique la réaction du
benjoin colloïdal dans les cas de syphilis méconnues.
Cormime contre-partie, nous voudrions rapporter aujourd'hui
les résultats que nous avons obtenus en étudiant des liquides cé-
phalorachidiens provenant de malades qui présentaient des réac-
tions méningées au cours de deux maladies infectieuses : la ru-
béole et les oreillons.
La rubéole, maladie essentiellement bénigne, ne comporte pas,
classiquement, de complications ; les auteurs, notamment, ne si-
gnalent pas la méningite rubéolique. Pourtant au cours d'une
épidémie récente, portant sur 291 malades, nous en avons re-
levé 13 cas, sur les caractères cliniques desquels nous reviendrons
ailleurs. Ces 13 cas se répartissent de la façon suivante : 7 ma-
lades présentèrent un syndrome méningé clinique, avec élévation
thermique à 39°, pendant 24 à 36 heures, et d’une durée totale de
trois jours au plus, 3 autres présentèrent deux poussées ther-
miques, séparées par quelques jours d'intervalle. Un malade,
bien que ne présentant pas de syndrome méningé clinique, fit
au &° jour de sa maladie, un zona avec réaction méningée. Un
malade présenta, pendant vingt jours, un syndrome méningé
caractérisé par des phases d’exacerbation avéc poussées thermiques
à ha‘, coupées, à sept reprises, par des phases de rémission.
Chez tous ces malades, la réaction du benjoin colloïdal fut re-
cherchée, parfois même à deux et trois reprises chez un même
malade. Elle fut constamment négative. Elle fut notamment
névative dans le cas de zona, ce qui vient à l’appui de la constata-
tion faite par G. Guillain, Laroche et Lechelle. Une seule fois,
par contre la réaction fut trouvée par nous positive. Il s'agissait
d'un jeune homme de 21 ans, qui, au 4° jour d’une rubéole apy-
rétique fit une brusque ascension thermique à 40°, et présenta
un syndrome de méningomyélite ascendante aiguë, à type Lan-
(1) Guillain, Laroche et Lechelle. La réaction du benjoin colloïdal. Presse
médicale, 28 septembre 1921, p. 773.
SÉANCE DU 22 OCTOBRE 113
dry, à laquelle il succomba en trois jours. Les renseignements re-
cueillis auprès de la famille nous apprirent qu'il s'agissait d'un
sujet hérédo-syphilitique.
Depuis les recherches de notre maître P. Teissier, et de ses
élèves, on connaît bien les réactions méningées au cours des
oreillons. Nous avons à ce sujet étudié la réaction chez douze
malades qui se répartissent ainsi: 3 d’entre eux étaient des
ourliens simples, sans réaction méningée clinique, mais qui pré-
sentaient à un degré marqué de la bradycardie, et les diverses va-
riétés d'arythmie sinusale étudiées par P. Teissier et Roux ; 2
autres, qui présentaient un léger degré de Kernig, avaient, avec
de l'hypertension du liquide céphalorachidien, une cytose à
peine augmentée (4 à 6 éléments au mme.) ; 7 autres avaient un
“syndrome méningé au complet, avec céphalée, Kernig intense et
une réaction cellulaire qui fut de 10 à 20 éléments chez trois
d’entre eux, et de 0 à 5o pour les trois autres.
Dans ces douze cas, la réaction ou benjoin colloïdal fut trouvée
négative.
Nous sommes donc autorisés à conclure, que la valeur de cette
réaction, si utile dans le diagnostic de la syphilis nerveuse, se
trouve encore accrue par ce fait que, dans les réactions ménin-
gées au cours des maladies infectieuses — rubéole et oreillons —,
elle est négative.
(Service des contagieux et Laboratoire de l'Hôpital militaire
de Versailles).
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE ET A LA THÉRAPEUTIQUE
EXPÉRIMENTALES DU COUP DE CHALEUR,
par CHARLES RICHET rirs.
Nous avons cherché à établir dans l’insolation expérimentale
(ou coup de chaleur), un certain nombre de faits qui n'avaient
pas été étudiés, à notre connaissance.
Nos expériences ont porté sur des Souris et des Rats.
Tantôt nous mettions les animaux au soleil dans des bocaux
de verre, tantôt nous les placions dans un bocal mis dans une
étuve sèche. Voici les conclusions auxquelles nous sommes arri-
vÉs :
° Dans la mort par insolation, ce qui tue, ce ne sont pas les
rayons lumineux, ce sont les rayons thermiques (6 expériences
no Re.
° Les Souris nouveau-nées ou arte jeunes, résistent moins
ip Al SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
à la chaleur que les animaux adultes (2 expériences). Par contre:
les Souris adolescentes, c’est-à-dire de 2 à 8 semaines résistent
mieux que les adultes (3 expériences) ;
3° Les Souris adultes même de poids et d’âges semblables ré-
sistent un temps assez variable, autrement dit, il y a des diffé-
rences individuelles ;
4° Les Souris ou les Rats que l’on fait jeüner (4 expériences),
où que l'on a saignés (2 expériences), résistent moins que les ani-
maux normaux.
Bien que la médication physique par la ventilation, les affusions
d’eau tiède, etc., soient particulièrement efficaces, il était intéres-
sant néanmoins de voir quels médicaments retardaient la mort.
Toute une série de drogues ne semblent pas agir. Ce sont : l’é-
ther (2 ve l'alcool (3 expériences), la morphine (2 expé-
riences), l’adrénaline (3 expériences), la kola (2 expériences).
Deux médicaments nous ont paru avoir une action indubi-
table : la caféine et l'huile camphrée. Le tableau suivant résume
les cas où ces médicaments ont été injectés à dose thérapeutique.
Nombre de Nombre de
minutesandi- minutes in--
quant la sur- diquant la
Mode vie de l’ani- survie des
Série Substance injeclée d’échauffement ; Animal mal échauffé témoins
I. Huile camphrée 1/10 c.c: Etuve souris 35 36
L. id. id. id. GyNE bo
IE. id. id. id. 46 27
id. id. id. 74 45
IT Caféine, 0,5 mgr. Soleil (1) id. 17 ë
id. id. id. 17) 12
IV. Caféine, 2 mgr. id. rat 23 19
V. Caféine, 1 mer. id. Ha Tel 27 24
Caféine, 2 mgr. id. rat 29
En faisant schématiquement la moyenne, on voit que l'huile
camphrée el la caféine prolongent la vie des animaux chauffés, de:
ho p. 100 environ.
(Laboratoire du P° Roger).
(1) La température était ce jour là torride, 38° à l'ombre.
SÉANCE DU 22 OCTOBRE 715
VARIATIONS BRUSQUES DE LA FORMULE LEUCOCYTAIRE
SOUS L'INFLUENCE D ACTIONS NERVEUSES IMMÉDIATES,
par J. TINEL et D. SANTENOISE..
Au cours de recherches entreprises sur les variations de la for-
mule leucocytaire, dans quelques affections nerveuses et men-
tales, nous avons pu constater, chez nos malades aussi bien que
sur des sujets normaux, de curieuses modifications de la formule
sous l'influence d'actions nerveuses immédiates.
I. Le premier phénomène qui a suscité notre étonnement, c’est
l'existence de variations de la formule provoquées par le réflexe
oculo-cardiaque. Chez presque tous les sujets, et particulièrement
chez les vagotoniques où il est très accusé, le réflexe oculo-car-
diaque détermine instantanément sur le sang périphérique, re-
cueilli par piqûre au doigt, une chute considérable du nombre
des leucocytes, avec prédominance sur les polynucléaires et les
grands mononucléaires. En voici simplement quelques exemples:
Pouls Total Polynucl. G. mone. Lympho.
ro Avant le réflexe ...... 84 6.800 4.300 700 1.800 -
Pendant (au bout d’une
minute de compression) .. 64 3.500 1.600 hoo 1.500
Dre NS MIN) EE ne 76 6.200 3.300 600 2.300
Tolal Polynucl. Mono.
DO) NET rat AR AE EUGENE 10.800 6.700 4.100
Pendant eh ls 6.800 3.400 3.400
Aprés (b min.) .:.:.: 12.200 8.600 3.600
Total Polynucel. Mono.
SD TE ANSE NET 7.000 5.500 1.500
3.400 2.300 1.100
Pendant
2.800 2.000 80e
Apres ro min) (0 8.200 6.000 2.206
Nous pourrions multiplier ces exemples, ayant obtenu de sem-
blables résultats chez plus de 30 sujets normaux ou malades : il
nous paraît constant que le réflexe oculo-cardiaque, lorsqu'il est
positif, s’accompagne instantanément d’une chute du taux leu-
cocytaire, avec tendance à l’inversion de la formule. Cette chute
est progressive, à peu près parallèle au ralentissement du pouls ;
elle est suivie d’un retour rapide vers la normale, dès que cesse la
compression des globes oculaires, avec souvent même une hyper-
leucocytose légère et passagère de réaction.
Si le réflexe est négatif, on n’observe pas en général de modifi-
cation de la formule.
716 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Dans quelques cas de réflexe inversé, nous avons parfois ob-
tenu au contraire une élévation du chiffre des leucocytes.
IT. La constance de ces réactions, ainsi que la rapidité de leur
apparition, nous ont amenés à soupçonner l'intervention d’ac-
tions vaso-motrices dans ces variations de la formule leucocy-
taire.
Nous avons essayé de le contrôler par les expériences sui-
vantes :
1° La vaso-constriction provoquée sur un doigt par refroidisse-
ment de quelque secondes, au moyen d'un jet de chlorure d'é-
thyle, fait tomber instantanément le chiffre des leucocytes, de
2, 3 et même /.000. 2° L’excitation électrique d’un nerf mixte
détermine, par vaso-constriction, des phénomènes analogues.
3° La vaso-dilatation, locale par l’air chaud, générale par le
nitrite d'amyle, nous ont donné des élévations du chiffre des
leucocytes, atteignant 2 et 3.000 et portant encore surtout sur les
_polynucléaires. 4° Dans les cas de lésions nerveuses périphé-
riques, on peut enfin observer des différences considérables entre
le côté sain et le côté paralysé : une névrite du médian avec vaso-
constriction montre dans le territoire du nerf une diminution de
2.000 polynucléaires. Une leucopénie provoquée par réflexe
oculo-cardiaque, ne se manifeste pas dans un territoire nerveux
paralysé.
La formule leucocytaire peut donc être modifiée par diverses
actions nerveuses. Le réflexe oculo-cardiaque chez les vagoto-
niques, la réfrigération locale, l’excitation électrique d’un nerf,
et nous pouvons, croyons-nous, ajouter la douleur et l’émotion,
semblent provoquer par un mécanisme de vaso-constriction, une
leucopénie périphérique souvent considérable, qui prédomine
sur les polynucléaires et les grands mononucléaires, avec ten-
dance à l’inversion de la formule. Prédominant sur les éléments
les plus volumineux et directement proportionnelle à leur. taille,
cette leucopénie résulte peut-être de la gène apportée à leur cir-
culation par le calibre rétréci des petits vaisseaux contractés.
Enfin on ne peut s'empêcher de rapprocher nos chiffres de la
formule du choc hémoclasique. C’est peut-être à une action
vaso-motrice qu'on peut attribuer la leucopénie périphérique qui
accompagne ce choc. Elle ne ferait, en somme, que traduire la
participation du système organo-végétatif aux réactions de la
crise vasculo-sanguine.
(Clinique des maladies mentales).
—{
a
ŒU
RÉUNION
DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE
SÉANCE DU 8 OCTOBRE
AppELMANs (R.) : Influence des
1921
SOMMAIRE
Firrer (J.) : Recherches sur
-sucres sur la production d’indol. 83 | l’anémie expérimentale produite
APPELMANS (R.) Le Bactério- parla saponine ter Mere 85
phage dans l’organisme........ So Govazrts (P.) : Effets de l’in-
Cxopar (F.) Recherches sur le jection de plaquettes lavées sur
«principe antigénique du globule l’élimination des microbes circu-
OO LEA SUN NES SRE EMRETER 091 MlamtidansMletsanor "tte pense 103
Dercourt-BErNaRD (E.) : In- Govarzrts (P.) : Note sur la
fluence de faibles doses de pep- coagulation du liquide encépha-
tone sur l’éliminotion des mi- lorachidien dans trois cas de com-
crobes injectés dans le sang cir- pression médullaire........ 106
CORNE à do OEM 96 Moucer (R.), Van NiTsEN (Re. )
DE Necker (J.) : Au sujet ‘de el WALRAVENS (P.) : La séroréac-
l’action inhibitive du principe tion de Bruck en Afrique tro-
bactériophage sur le développe- PiCAl ER OR sr 8
ment des microbes réceptifs..... 100 Rosxam (J.) : Fonction antixé-
De Wizpeman (E.) : À propos nique, plasma cet globulins (pla-
derautotomiechezmlesvésétaue 1075) //quettes) re rene EE QI
Freker (J.) : Action de la sapo- Van DEN Erckuour (A.) : Effets
nine sut les plaquettes et sur leur de l’arsenic sur le développement
RÉ MÉHOTAION ec lee BE LEE Ov 00 Der D ERA à 98
Présidence de M. A. Gravis.
À PROPOS DE L'AUTOTOMIE CHEZ LES VÉGÉTAUX,
par E. pe WiLDEMAN.
Une note récente de notre confrère le D’
l'Institut Pasteur de Paris,
Blaringhem, de
attire l’attention sur la désarticula-
tion de fleurs à la suite de traumatismes (x). Il renvoie à des tra-
vaux du P' H. Lecomte, du Museum de Paris, publiés en
1910 (Bulletin Soc. d'Hist. nat. d’Autun et Archives du Muséum)
-où l’auteur a exposé l’état de la question des articulations flo-
rales.
| (1) Autotomie de fleurs provoquée par des mutilations. C. R. de la Soc. de
Mol MT ALXXXV I ELgT-n0E27, 00 440:
718 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (76)
Nous disions en 1906 dans Mission Laurent : « Le nombre de
végétaux qui sacrifient une partie de leurs tissus n’est guère
considérable », mais nous citions le « Castilla elastica qui se
débarrasse des rameaux au début de sa croissance et qui ont une
direction différente de ceux qui seront définitifs ».
Cette remarque était formulée parce que nous signalions l’au-
totomie observée par E. Laurent, chez le Barteria fistulosa (Fla-
courtiaceae) : parlant de la chute des feuilles, après floraison et
fructification, E. Laurent ajoutait : « Ce fait a souvent attiré
notre attention et nous pensons même que les rameaux fructi-
fères tombent après la maturation des fruits » (x).
Cette observation a été refaite par Winkler ; dans ses études.
biologiques sur des fleurs et des fruits de l'Afrique tropicale, il
dit de la mème espèce que ses rameaux ont une croissance et une
durée limitées ; qu'après la chute des feuilles et celle des fruits
les rameaux ton ben (1). Cette autotomie a été revérifiée par
Kobl : il a montré une photographie de la plante pendant qu’elle
se débarrassait des rameaux défeuillés ayant été habités par des.
Fourmis (2).
L'étude des articulations florales, plus répandues qu'on ne
le croit généralement, est, comme l’a dit H. Lecomte, pour di-
verses raisons, très importante. Nous y avons attaché beaucoup
d'attention, et en 1913 nous avons cité la présence d’articula-
tions florales chez un certain nombre de plantes de la flore
africaine (3).
La note de Blaringhem nous amène à attirer l'attention
sur l’autotomie des organes des fleurs de certains Vanilla afri-
cains. M. L. Guignard semble avoir signalé le premier pour un
Vanilla (v. aromatica) que « l'ovaire d’une fleur non pollinisée
ne s'accroît pas et tombe quelques jours après l’épanouisse-
ment » (3). H. Lecomte va, à propos des fleurs du V. ramosa
Rolfe (Congo français), un peu loin : «celles qui ne reçoivent
pas le contact du pollen, non seulement perdent leur périanthe,
mais au bout de quelques jours l’ovaire qui est resté petit se
détache et tombe inévitablement. » (4).
[ci donc déjà une double désarticulation est indiquée. Ce fait
ne semble pas avoir été resignalé et H. Lecomte lui-même dans
(1) H. Winkler. Engler Bot. Jahrb., t. XXXVIIL, 1906, p. 259.
(2) Kohl. Die Ameisenpflanzen des trop. Afrika mit besonderer Beruck-
sichtigung ihrer biol. Verhältnisse. Natur und Offenbarung, Munster, 1909,
p. 98 et 100, fig. 1.
(3) L. Guignard. Sur la pollinisation et ses effets chez les Orchidées. Ann.
Soc. nut., sér. 5%, t. IV, 1886, p. 206.
(4) H. Lecomte, La chute des fleurs. Bull. Soc. Hist. nat. d’'Autun, t. XXFII..
1910, pP. »)6T.
(11) SÉANCE DU S OCTOBRE 119
son travail des Archives du Museum me revient pas sur lui, il
déclare simplement : « Chez le Vaniüllier (Vanilla planifolia
Andr.) et chez beaucoup d’autres Orchidées, les fleurs non polli-
nisées, et par conséquent incapables de donner un fruit, se dé-
tachent au niveau de l'articulation, c’est-à-dire, pour le Vanil-
lier du moins, à la base de la partie qui paraît être un pédicelle,
mais qui est réellement l'ovaire » (x).
Chez toutes les espèces du genre Vanilla étudiées par nous,
on frouve une articulation à la base du pédicelle. Mais il existe
chez plusieurs Vanilla cette autre articulation, située au sommet
du pédicelle à la naissance du périanthe, et très visible sur le
bouton. Cette articulation fonctionne directement lorsque l’ovaire
n'est pas fécondé L'articulation des parties de la corolle et du ca-
lice a déjà été indiquée. H. Lecomte a attiré (loc. cit., p. 138) l’at-
tention sur elle par ces mots : « Rarement la corolle persiste au-
tour du fruit, le/plus souvent elle se détache de bonne heure,
etc., etc... ». La persistance de la corolle autour de l'ovaire se-
rait donc plutôt rare, et l’auteur ajoute : « En somme, en dehors
de quelques cas exceptionnels, la corolle est articulée et se dé-
tache nettement à son origine ». Chez certains Vanilliers, sépales
et pétales se désarticuleraient, mais il y aurait également dé-
sarticulation des organes de la reproduction généralement, il
est vrai, soudés au labelle.
Beaucoup de Vanilla sont donc à fleurs doabiecnt articu-
lées, la désarticulation des parties florales s’opérant avant celle
du pédicelle.
Le phénomène d’'autotomie consécutif à la non fécondation
et très semblable, pour le résultat, à celui suivant un trauma-
tisme des organes reproducteurs ou des enveloppes florales, se
fait chez ces Vanilla en 2 temps :
_ 1° enveloppes florales et organes reproducteurs se désarti-
culent au sommet du pédicelle : la désarticulation est très nette
et laisse au sommet du pédicelle un élargissement en plateau,
à l’état sec, généralement plus large que le reste du pédicelle ;
2° pédicelles ou ovaires non fécondés, qui peuvent rester adhé-
rents au rachis pendant longtemps, se séparent uliérieurement
laissant une trace nette à la base de la bractée sous-florale ;
bractées et rachis longtemps persistants.
La première de ces désarticulations est dûüe à la non féconda-
tion, car si l'ovaire se développe, les enveloppes florales per-
sistent, pendant un certain temps au moins, au sommet de
l'ovaire. Dans des échantillons de V. sereli provenant des ré-
coltes de M. Mestdagh (Libenge) comme dans des échantillons
(x) Nouv. Archives du Museum d'Hist. nal., sér. v, t. Il, Paris 1910, p. 222.
720 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (8)
de V. laurentiana du Nord-Est du Congo (Collection D’ J. Be-
quaert), on trouve au sommet de fruits jeunes, non seulement
des pétales et des sépales, ou leurs fragments, mais encore la
colonne.
Dans les cas anormaux, c’est-à-dire dans ceux où la fleur
remplit son rôle jusqu'au bout, il n’y aurait donc pas, chez les
Vanilliers, désarticulation rapide des enveloppes florales et de
l'ovaire.
Nous avons observé la double articulation chez les Vanilla
suivants :
Vanilla grandifolia Lindley ; V. imperialis var. congolana De
Wild. ; V. laurentiana De Wild. ; V. laurentiana var. gilletii De
Wild. ; V. lujae De Wild. ; V. sereti De Wild.
À cette liste, il faudrait ajouter, d’après les observations de
H. Lecomte : V. ramosa Rolfe.
LA SÉRO-RÉACTION DE BRUCK EN AFRIQUE TROPICALE,
par R. Moucner, À. van NiTseN et P. WALRAVENS.
Les médecins coloniaux, qui ont fréquemment à s'occuper de
syphilis et de pian, ne peuvent malheureusement pas, sauf dans
un petit nombre de postes bien outillés, se servir de la réaction
de Wassermann, n'ayant ni l’instrumentation, ni les éléments
nécessaires, surtout Cobayes et Moutons indispensables à la réac-
tion de déviation du complément.
Nous avons donc cherché parmi les méthodes de sérodiagnos-
tic de la syphilis, s’il n’y en avait pas une qui exigeait moins
de matériel que celle de Wassermann, et qui, par sa simplicité,
put être mise entre les mains de tous les cliniciens.
En revoyant les différents procédés publiés, nous nous
sommes arrêtés à la réaction de Bruck, qui semblait répondre
aux desiderata énoncés, elle est en effet facile et ne nécessite
que des réactifs aisés à se procurer.
On connaît la méthode ; dans un tube à réaction ordinaire,
on met 0,5 c.c. de sérum non chauffé du malade. On ajoute
2 c.c. d’eau distillée et 0,3 c.c. d'acide nitrique dilué à 25 p. 100
(de 1.149 de densité). On agite sans faire mousser et on laisse
reposer 10 minutes. Il se produit un fort précipité. Alors on
ajoute 16 c.c. d’eau distillée et on retourne le tube lentement
3 fois. En cas de réaction négative le précipité se redissout.
On lit le résultat après 24 heures.
Nous marquons comme positif + un dépôt de 0,5 à 1 cm. de
(79) SÉANCE DU 8 OCTOBRE 121
haut, positif ++ un dépôt de 1 à 2 cm., positif +++ un dé-
pôt de plus de 2 cm.
Nos essais ont porté sur 32 européens et 56 noirs.
Les résultats sont résumés dans les deux tableaux suivants :
EUROPÉENS.
Nombre Sujets Bruck + Bruck —
5 Syphilitiques à réaction de Wassermann +
Malariens chroniques certains ................
I Malariens douteux ...........:...,,..........
D E D ©
© © © o ©
D © mm ©
Anciens résidents sans fièvres depuis plus de 5 ans.
Nouveaux arrivés d'Europe
00. 0e ee
Sur les g malariens chroniques certains il a été fait 3 réac-
tions de Wassermann ; toutes ont été négatives, le Bruck étant
positif.
INDIGÈNES.
Nom're Sujets Bruck + Bruck +-+ Bruck+++ Bruck —
3 Normaux certains ......... d 3
9 Dysentériques bacillaires .... 3 6
I Darren entrer I
I Barios AMAR NRA ER MRRe I
2 Bronchites Le -re0e re I on
I DOME MISES SERRE I
I Conan Soon au I
1 Chancre syphilitique on
10 SCORE MES er Un arte 5 5
9 Brant OR OR one RO 0 6) 2
6 Pneumonies 4... 3 3
I chélevematébrie) cerner I
3 Fièvres indéterminées ...... I
3 Ulcères phagédéniques ...... 3 3 1
I Lèpre I
Sur les 9 cas de pian, il a été fait 7 réactions de Wassermann,
toutes positives, réaction de Wassermann également positive
pour le chancre syphilitique. 2 Wassermann faits sur les dysen-
tériques ont été négatifs. 6 Wassermann faits sur les ulcères ont
donné x positif et 5 négatifs.
On peut donc remarquer :
1° Au point de vue syphilis et pian, la réaction de Bruck est
positive quand le Wassermann est positif ;
2° La malaria donne un Wassermann négatif et généralement,
un Bruck positif’;
3° La presque totalité des noirs donne un Bruck positif. Or, en,
pratique, tout indigène est un malarien chronique.
En traitant des indigènes syphilitiques ou pianiques par les,
722 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (80)
arsénobenzols, on rend le Wassermann négatif, mais le Bruck
reste positif ; comme le montrent les quelques cas suivants .
1° Kaunda, pian traité aux arsénobenzols : 1° semaine Was-
sermann ++ Bruck +++; 2° semaine Wassermañn ++
Bruck +++; 3° semaine Wassermann ++ Bruck + ; 4° se-
maine Wassermann — Bruck ++.
2° Fulanga, pian traité aux arsénobenzols : 1° semaine Was-
sermann + Bruck + ; 2° semaine Wassermann + Bruck + ; 3° se-
maine Wassermann — Bruck +.
3° Mwanakulya, pian traité aux arsénobenzols : 1° semaine
Wassermann +++ Bruck ++ ; 2° semaine Wassermann + +
Bruck + + ; 3° semaine Wassermann + Bruck + ; 4° semaine
Wassermann + +: Bruck +; 5° semaine Wassermann — Bruck +.
4° Kakumbi, pian traité aux arsénobenzols : 1° semaine
Wassermann +++ Bruck + ; 2° semaine, Wassermann + +
Bruck + ; 3° semaine Wassermann ++ Bruck + ; 4° semaine
Wassermann ++ Bruck + ; 5° semaine Wassermann —
Pruckie,
5° Sulisa (Femme) pian traité aux arsénobenzols : 1° semaine
Wassermann + Bruck +++; 2° semaine Wassermann + +
Bruck ++ ; 3° semaine Wassermann — Bruck ++.
Conclusions. 1° La malaria chronique donne une réaction de
Bruck positive sans correspondance avec la réaction de Was-
sermann. Il serait intéressant d'étudier à cet effet d’autres affec-
tions chroniques ; :
2° La réaction de Bruck, en ce qui concerne les pays tropicaux
ne peut pas se substituer à la réaction de Wassermann.
LE BACTÉRIOPHAGE DANS L'ORGANISME.
Note de R. ApPELMANS, présentée par R. BRUYNOGKHE.
Nos recherches sur la valeur thérapeutique du bactériophage
nous ont amené à examiner la question de son sort dans l’orga-
nisme.
Nous avons recherché d’abord si le bactériophage fourni à
l'animal par voie digestive se résorbe. À cet effet, nous don-
nons à des Cobayes et des Souris, le filtrat lytique en question,
mélangé à du pain et nous examinons les selles et les organes
de ces animaux.
Les selles sont ajoutées à du bouillon, additionné d’un cristal
de thymol. Après 24 heures nous en prélevons une ampoule,
que nous chauffons à 56° pendant une heure. Nous mettons
deux goutttes du contenu de cette ampoule dans un tube de
bouillon, que nous ensemençons avec le microbe réceptif.
(81) SÉANCE DU 8 OCTUBRE 123
Nous constatons qu'il y a inhibition du développement dans ces
tubes ; ce que nous attribuons à la présence de bactériophage
et non à la trace de thymol. En effet, si nous chauffons le
contenu de ce tube à 56° pendant une heure, pour en porter
quelques gouttes dans un nouveau tube de bouillon, le déve-
loppement y fait encore défaut. D’après nos recherches le prin-
cipe bactériophage se retrouve régulièrement dans les selles
durant quelques jours ; il y reste plus ou moins longtemps sui-
vant qu'il y trouve ou non des microbes qu'il peut influencer
(parasiter). Cette persistance d’ailleurs s'explique parfaitement,
quand on tient compte de sa résistance aux acides et aux fer-
ments, qui rend sa destruction par les sucs digestifs impossible. (1)
Pour rechercher la présence du bactériophage dans les or-
ganes, nous sacrifions les animaux et nous prélevons asepti-
quement les divers organes, que nous introduisons dans les
tubes de bouillon. S'ils restent stériles pendant 24 heures, nous
énsemençons leur contenu avec le microbe réceptif, dont nous
surveillons le développement. Dans ces milieux nous ne déce-
lons pas trace de bactériophage. Le résultat reste également
négatif, quand nous ajoutons quelques gouttes du contenu des
tubes précédents, chauffés à 56° pendant une heure, à du
bouillon. Le principe bactériophage ‘ne franchit done pas la
muqueuse. intestinale ; ce fait est peut-être à rapprocher de
son inaptitude à la dialyse. (2)
Quant aux bactériophage injecté aux animaux, voici com-
ment nous avons procédé pour en déterminer le sort.
Nous en injectons des doses variables à des animaux, que
nous sacrifions après un temps plus ou moins long, afin de
prélever les organes et d'y rechercher la présence du principe
lytique suivant la technique exposée plus haut.
Dès les premières heures qui suivent ces injections, le bacté-
riophage se résorbe pour passer dans le sang, conformément
aux données de Bordet et Ciuca (3). Toutefois son séjour nv
est guère long, car il s’élimine progressivement de l'organisme,
par les reins et l'intestin, au point de disparaître complètement
au bout de 24 à 48 heures. La durée du séjour est quelque peu
variable avec la dose inoculée, mais après cinq jours nous n'en
avons plus jamais trouvé trace. À ce moment toutefois, la rate
en contient encore des quantités notables, ainsi qu'on peut le
voir dans le tableau ci-dessous. Ce fait est à rapprocher, nous
semble-t-il, du rôle que cet organe joue dans les infections, où
(x) Depoorter et Maisin. Archives internationales de Pharmacodynamie et
Thérapie, vol. XXV, fasc. V, VI.
(2) C. R. de la Soc. de biol., 26 février 1927.
(3) C. R. de la Soc. de biol., 29 janvier 1921.
124 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (82)
il intervient également activement pour retenir les microbes.
Dans la rate le bactériophage ne persiste toutefois pas, étant
donné que quinze jours après, elle en est tout à fait dépourvue.
A ce moment, la disparition résulte à notre avis, de la neutra-
lisation opérée par l’antibactériophage qui se forme dans l'or-:
ganisme, ainsi qu'il résulte des expériences de Bordet, Ciuca et
Maisin.
Voici les résultats fournis par des Cobayes injectés avec 0,6 »
c.c. du bactériophage de d’Herelle
Foie + Rein + Rate + Cœur + Sanz +
Herelle Herelle ‘ Herelle Herelle Herelle
Animal tué 24 h. après injection + + as + 4
» 5 jours » + + + — + + + +
» 15 jours » + + + + + + ++ + +
Contrôle d'en-
Urmes + Testicule + Poumon + semencement
Herelle Herelle Herelle (Herelle N).
Animal tué 24 h. après injection — a, de su
» 5 jours » + + + + + TE Ga me
D# « 15 jours » + + + + + + ++
Nota. — ++ Signifie développement abondant comme dans le tube con-
trôle : pas de bactériophage. — + Signifie développement considérablement
moindre que dans le tube contrôle : donc présence de bactériophage. —
— Signifie absence de tout développement : présence abondante de bactério-
phage. |
Nous tenons à faire remarquer que le bactériophage que nous
trouvons ainsi dans les organes, n’est pas le produit d’une mo-
dification opérée par ces organes sur le microbe pour le rendre,
conformément à la théorie de Bordet, apte à secréter le ferment
en question ; car ce principe faisait toujours défaut dans les
tubes de bouillon, où les microbes réceptifs au bactériophage
avaient subi le contact d'organes normaux ou d'organes d’ani-
maux nourris avec du bactériophage.
Conclusions : Le bactériophage ne se résorbe pas dans les
conditions normales par voie digestive.
Injecté, il passe rapidement dans le sang pour s'éliminer dans
l'urine et les selles.
IL persiste toutefois dans la rate, jusqu’au moment où on peut
admettre que les antibactériophages interviennent, pour l'y neu-
traliser et l’y détruire.
(Laboraloire du P° Bruynoghe,
Inslilut de bactériologie à Louvain).
(83) — SÉANCE DU 8 OCTOBRE 725
INFLUENCE DES SUCRES SUR LA PRODUCTION D'INDOL.
Note de R. APPELMANS, pésentée par R. BRUYNOGHE.
Divers auteurs ont signalé que l'indol fait défaut dans les
cultures de Colibacille en milieu sucré. Récemment Nachter-
gael (1) a examiné également cette question et ses recherches
ont établi que l’inhibition de la production d’indol varie d’après
les microbes et d’après les sucres.
Nous avons repris ce sujet dans le but d'’élucider autant que
possible la raison d'être de ces variations. Il nous avait semblé
dès le début de nos recherches, que linfluence exercée par les
sucres sur la production d’indol était en rapport avec leur fer-
mentation par les germes. À cet effet, nous avons examiné com-
parativement pour divers sucres leur action inhibitive sur la
formation d'indol et leur fermentation par les microbes. De ces:
essais il résulte que les sucres qui subissent de la part des mi-
crobes producteurs d'indol une décomposition avec dégagement
de gaz, exercent une action inhibitive sur cette production.
Nous avons mené ces essais comme suit. Nous cultivons les
microbes dans de l'eau peptonée, soit comme telle, soit addition-
née de 1 p. 100 de sucre. Après trois ou quatre jours d'étuve,
nous y cherchons la présence éventuelle d'indol d’après la
technique de Salkowski ; nous examinons la fermentation des
sucres en cultivant les microbes dans de l’eau peptonée sucrée
contenue dans des tubes d'Einhorn. Tous ces essais ont été pra-
tiqués en milieu aérobie et milieu anaérobie. Etant donné que
le pouvoir de fermentation et la production d'indol n'étaient pas
influencés par la présence d'air, nous nous contentons d'indi-
quer dans les tableaux ci-dessous les résultats en milieu aérobie.
Il va de soi que l'essai avec le Vibrion septique se rapporte à des
cultures faites en milieu dépourvu d'air.
Production d'indol.
Eau peptonée
Microbes Seule + glucose + mallose + mannile + saccharose + 'actose
ColibaciNePRE M Re CEE — — sc SEEN LL
» Sera ne 2 AE 26 — = — + + + =
» longres II. +++ — + = TOME Les
» RABcH oo + ++ ee ee Le ue ie
Eroteus DL Sc 0 ARR —= — + + — ++
SALON DORE MEN ae —= — + + — de AL
D roc een Lee me AE 2 = EE +
Dysenterie Flexner... SEE TR She SF + AE dE
» HS EE AE EE = 2 4 + + + +
MROlÉTA EE un ee 2E de 2 LE 2 + + +
Vibrion septique..... 2e — — + == 22,
(:) C. R. de la Soc. de biol., 3x juillet 1920.
BiorocrEe. COMPTES RENDUS. — 1921. T. I. XXXV. 5o
=]
(]
(en)
RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (84)
Production de gaz au cours de la fermentation.
Eau peptonée
Microbes glucose + maltose + mannite + saccharose —lactose
Cohbacrllé P5...... : +++ +++ +++ — nee
» SRE one AE , h p. 100 de ces sucres, on constate que la réaction d’indol fait
toujours défaut dans les fortes concentrations sucrées et pas dans
Jes faibles ;
»° Les diverses souches de Proteus vulgaris (x) obligeamment
mises à notre disposition par le P° Weinberg, dégageaient du
gaz dans les milieux additionnés de glucose, maltose, saccharose
et ne fermentaient pas la mannite et la lactose. Conformément
à l'idée exposée ci-dessus, la présence de ces deux derniers sucres
n’empêchaient nullement la production d'indol, alors que dans
(x) John J. Wenner and Leo F. Rettger (Journal of Bacleriology, n° 4,
July 19), considérèrent comme telles les souches de Proteus aptes à fermenter.
le maltose,
Te,
RS RS à
(85) SÉANCE DU 8 OCTOBRE 727
tous les autres milieux sucrés, l’indol faisait totalement défaut.
Il est à noter que si l’on recherche l’indol dans les cultures âgées,
on peut en découvrir dans des milieux additionnés de glucose ou
autres au moment où le sucre à subi une consommation com-
plète. C’est ce qui explique les quelques différences qui appa-
raissent entre nos résultats et ceux relatés dans le travail de Nach-
tergael ;
3° Les Bacilles pseudo-dysentériques, tout en fermentant sui-
vant les souches, le glucose, la maltose et la mannite produisent
malgré cela de l’indol dans ces milieux, sauf pour le glucose.
Il est à noter qu'ils ne produisent pas de gaz au cours de la fer-
mentation ;
4° Les cultures de choléra non productrices de gaz dans les mi-
lieux sucrés, donnent une réaction d'indol positive dans ces
mêmes milieux, si celle-ci est moins nette que dans l’eau peptonée
simple, cela tient plus au peu de développement du Vibrion qu’à
une action inhibitive exercée par les sucres ;
5° Le Vibrion septique fermente tous les sucres avec produc-
tion de gaz et fournit dans ces conditions une réaction de Sal-
kowski négative sauf avec la mannite. Nous croyons que la pro-
duction d’indol dans ce dernier milieu se fait de nouveau après
consommation du sucre.
Conclusion. La production d'indol par les microbes est in-
fluencée par la présence de sucres, pour autant que ceux-ci su-
bissent la fermentation avec production de gaz. Les pseudo-dysen-
tériques font toutefois exception à cette règle pour le glucose.
(Laboratoire du P° Bruynoghe,
Institut de bactériologie à Louvain).
RECHERCHES SUR L'ANÉMIE EXPÉRIMENTALE
PRODUITE PAR LA SAPONINE,
par JEAN FIRkET (1).
Nous avons eu l’occasion de voir, à la salle d’autopsie de Johns
Hopkins Hospital, un cas d’anémie grave fort intéressant. Clini-
quement, anémie progressivement fatale, évoluant en quatre
mois, avec peu ou pas de régénération sanguine, valeur globu-
laire 0,71, anisocytose, poikilocytose, très peu de plaquettes.
Fragilité globulaire normale. À l’autopsie, une disposition très
(x) Ces recherches ont été faites dans les laboratoires du professeur W.-G.
Mac Callum, en collaboration avec le D' de Souza Campos.
728 RÉUNION DE LA SOCIF 3ELGE DE BIOLOGIE _ /86}
curieuse des organes hématopoïétiques : moelle osseuse aplas-
tique, entièrement graisseuse, mais métaplasie myéloïde considé-
rable de la rate et du foie. Outre la difficulté du diagnostic cli-
nique — ni l’anémie pernicieuse, ni l’anémie aplastique pure
(Ehrlich), ni un empoisennement n'expliquaient toute la symp-
tomatologie — se posa un problème intéressant de pathologie
sanguine : par quel mécanisme se peut-il que, malgré l’urgence
de réparation des pertes sanguines, le tissu réparateur normal
reste inactif, tandis que du tissu myéloïde se forme là où sa pré-
sence est exceptionnelle ? Le même poison, interne ou externe,
qui maintient la moelle dans son ‘état graissux normal, ne de-
vrait-il pas agir dans le même sens et empêcher la formation
myéloïde dans la rate et le foie P
Les traités classiques enseignent que la saponine {Fppinger et
Foa) agent hémolytique puissant et comme tel anémiant pro-
duit expérimentalement une anémie aplastique avee métaplasie
myéloïde de la rate.
Nous commençâmes l'étude de l’action de la saponine comme
agent expérimental d’anémie pour répondre au problème défini
plus haut. Bientôt plusieurs autres problèmes relatifs à l’héma-
topoïèse se posèrent à nous.
Nos recherches portèrent sur 45 Lapins.
Dès les premières injections intraveineuses de saponine, l’ac-
tion hémolysante du poison se manifesta par une chute du
nombre des globules rouges avec hémoglobinémie et souvent
hémoglobinurie. En règle générale les Lapins se comportèrent
suivant deux types : les uns devinrent rapidement anémiques,
perdirent du poids, refusèrent toute nourriture et moururent au
bout de quelques jours ; d’autres, qui reçurent des doses à peu
près égales mais à intervalles plus longs, présentèrent les mêmes
symptômes au début puis, au bout de quelques jours, arrivèrent
à un état d'équilibre à la suite duquel la courbe des globules
rouges se relevait, et l’état général redevenait meilleur, malgré
que l’on continuât de leur administrer de la saponine. Dans Île
second groupe, les organes hématopoïétiques, après la période
critique du début, avaient pu entrer en activité suffisante pour
réparer, et au-delà, les pertes causées périodiquement par le
poison.
Pour bien comprendre l'allure générale de la courbe sanguine,
il nous fallut étudier d’abord l'effet destructeur de la saponine
sur les globules et ensuite la manière dont les tissus hémato-
poïétiques entraient en activité. Pour répondre au premier point,
nous établimes tout d’abord, pour chaque Lapin, avant l’admi-
nistration du poison, quelles dilutions de saponine dans du li-
quide physiologique produisaient, in vitro, l'hémolyse des glo-
CNT
(87) SÉANCE+ ‘8 OCTOBRE 129
bules rouges lavés. Les chiffres de dilutions furent très voisins
d'un Lapin à l’autre. La même recherche fut ensuite faite pour
des Lapins déjà injectés de saponine. Enfin, une troisième sé-
rie de systèmes hémolytiques analogues fut faite pour les La-
pins splénectomisés. ::
Résultats : 1° Au cours de l'administration de saponine chez le
Lapin, la résistance à ce poison des globules rouges lavés ne va
rie pas ;
2° La résistance à:la saponine des globules rouges lavés de La-
pins splénectomisés, est la même que celle des globules de La-
pins normaux, alors que les globules de Lapins splénectomisés
se montrent plus résistants vis-à-vis de solutions hypotoniques
que les globules des Lapins normaux.
Afin de “ous rendre compte de l’activité des organes hémato-
poïétiques,;mous sacrifiâmes les Lapins à toutes les périodes du
traitement. Systématiquement moelle osseuse entière, rate, foie
et ganglions Iymphatiques furent fixés au Zenker-formol et ca-
lorés soit au Wright, soit au Panchrome de Laveran.
Cette étude nous apprit que loin d’être un agent myélotoxique
produisant l’aplasie de la moelle, en raison de la destruction des
globules rouges du sang circulant, la saponine provoque une
réaction intense de tous les tissus mryéloïdes de l'organisme :
“la moelie osseuse, dont les capillaires, immédiatement après la
première injection, sont fortement dilatés, devient hyperplas-
tique en peu de jours ; la rate et le foie produisent des éléments
myéloïdes en abondance après trois ou quatre jours. Nous n'avons
jamais observé de vraie aplasie de la moelle osseuse, mais il
existe, dès le début, un facteur qui trouble l’hématopoïèse nor-
male : à la suite de la congestion des capillaires de la moelle,
des ruptures vasculaires se produisent : la circulation n'est plus
maintenue, des infarctus se produisent, remplacés bientôt par
du tissu fibreux. Quand le traitement se prolonge, presque toute
la moelle est transformée en tissu cicatriciel, parsemé de foyers
hémorragiques, dans lequel les éléments myéloïdes ne se multi-
plient et ne se différencient plus. Toute l’activité hématopoïé-
tique est alors assurée par la rate et parfois par le foie, où les
mêmes troubles vasculaires ne s’observent pas.
(Laboratoire de pathologie de Johns Hopkins medical School).
130 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (83)
ACTION DE LA SAPONINE SUR LES PLAQUETTES
ET SUR LEUR RÉGÉNÉRATION,
par JEAN FIRkET (1).
La métaplasie myéloïde de la rate de presque tous les Lapins
qui avaient reçu un petit nombre d’injections de saponine pré-
sente un caractère particulier. Dans la pulpe splénique, souvent
même dans les larges sinus veineux, tous les éléments constitu-
-tifs du tissu myéloïde étaient présents : myéloblastes, myélocytes
et métamyélocytes, cellules ancestrales des granulocytes, normo-
blastes et érythrocytes jeunes, mégacaryocytes. Pourtant l’abon-
dance relative de l’un et l’autre de ces éléments, était différeaie
de ce qu'elle est dans le tissu myéloïde normal. Il y avait uue
abondance inaccoutumée de mégacaryocytes, à tel point que dans
certains cas, on eut parlé non de métaplasie myéloïde, mais plu-
tôt de métaplasie mégacaryvocytaire. Très souvent, les mégacaryo-
cytes étaient déversés par l’intermédiaire des larges sinus veineux
de la rate, dans le torrent sanguin ; ils étaient portés au foie et
étaient arrêtés dans les capillaires du système porte, trop étroits,
ou s'il réussissaient à passer ceux-ci, ils étaient retenus dans les
capillaires du poumon. On les voit sur les coupes de cet organe
déformés, souvent réduits à un noyau géant, polylobé, dénudé
de son protoplasme.
L’abondance des mégacaryocytes attira notre attention sur l’ac-
tion de la saponine sur les plaquettes ; en effet la plupart des
hématologistes admettent aujourd'hui la doctrine de Wright sur
l’origine mégacaryocytaire des plaquettes (Naegeli, Cesaris-De-
mel, Ferrata, Asschoff, Foa, Guglielmo), bien que tout récem-
ment la question ait été remise en discussion par Pianèse et Per-
roncito. Afin de nous assurer s’il y avait une corrélation entre
l'abondance des mégacaryocytes et l’action de la saponine sur
les plaquettes, nous étudiâmes la courbe numérique de ces élé-
ments dans le sang circulant.
Nos numérations furent faites en diluant, dans la pipette à
globules rouges, le sang dans le liquide suivant :
30 c.c. d’une solution à 3 o/o de citrate de soude ;
1 c.c. d’une solution à 1/160 de brillant crésyl bleu
les deux solutions étant mélangées au moment de l'emploi et fil-
trées.
Une première série d'expériences établit nettement que le nom-
bre de plaquettes diminue considérablement au cours des heures
(1) Ces recherches ont été faites en collaboration avec le D’ de Souza Campos.
7
pd à
(89) SÉANCE DU 8 OCTOBRE 731
qui suivent l'injection. Un exemple: Lapin 4o, reçoit à 9 heures 45
une injection de 15 mmgr. de saponine dans 15 c.c. de solution
physiologique. Avant l'injection, le nombre total des plaquettes
par mmc. est 752.000 ; à 10 heures 15, 496.000 ; à 2 heures,
200.000 ; à 4 heures 15, 160.000.
Cette chute du nombre des plaquettes fut constante. Avant
nous, mais à notre insu au moment de l'expérience, Bunting
avait fait la même observation. Il crût pouvoir affirmer pour cela
que les plaquettes étaient détruites, alors que nous savons qu'une
série d'autres substances — la gélatine et la peptone par exemple
— débarrassent passagèrement le sang périphérique des pla-
quettes en les agglutinant, sans pour cela les détruire, les lyser.
Comme les plaquettes agglutinées par ces agents sont alors
retenues probablement dans le sang des organes profonds, nous
fimes quelques heures après l'injection de saponine, la numé-
ration des plaquettes en même temps dans le sang de la veine
marginale de l'oreille et dans le sang de la veine porte ou de
la veine splénique. Les chiffres ainsi obtenus furent très sensi-
- blement les mêmes et marquaient, dans les deux cas, la dimi-
nution du nombre des plaquettes.
Malgré la permanence de la diminution ainsi produite, nous
n'étions pas encore assurés de ce que la saponine produisit une
véritable Iyse des plaquettes analogue à celle qu’elle produit sur
les globules rouges. Nous étudiâmes l’action de la saponine sur
les plaquettes in vitro. Le sang fut mélangé dans la pipette à-glo-
bules rouges à des dilutions très faibles de saponine dans du li-
quide physiologique, dilutions qui dans nos tests hémolytiques
antérieurs n'avaient pas produit l’hémolyse. Les résultats des
numérations de plaquettes ainsi obtenues furent comparés à ceux
donnés lorsqu'on dilue le sang, pris dans la même goutte, soit
_dans du liquide physiologique, soit dans le liquide spécial pré-
cité, sans y ajouter de saponine. Les premiers chiffres indiquaient
une disparition presque totale des plaquettes : on en comptait
36.000, 48.000, où 40.000, alors que le sang de la mème goutte,
n'ayant pas subi l’action de la saponine, en contenait 428.000
par mmc. |
Nos expériences in vivo et in vitro nous firent admettre que
la saponine exerce sur les plaquettes contenues dans le plasma
une action lytique plus énergique encore que son action hémoly-
tique bien connue.
On pourrait s'étonner de ce que, in vitro, nous n’ayons pas ob-
tenu une disparition totale des plaquettes. IL est probable que,
comme les globules rouges, les plaquettes présentent une résis-
tance individuelle différente vis-à-vis du même agent lytique.
On sait notamment que les globules rouges jeunes résistent plus
132 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (90)
longtemps aux agents hémolytiques que les autres. Nous croyons
d’ailleurs que si l’action de la saponine avait pu être prolongée
davantage, nous aurions abouti à leur complète destruction. Il
ne fut pas possible de le démontrer parce que, la lyse des glo-
bules rouges commence alors également et que les fragments
d'érythrocytes lysés empêchent toute numération exacte (x).
Le nombre des plaquettes du sang circulant se relève après
quelques jours d'administration de saponine, lorsqu'une héma-
topoïèse active s'est déclenchée et surtout que la réaction méga-
caryocytaire de la rate s’est établie. Là où le tissu myéloïde est
le résultat d'une métaplasie, les cellules, qui se différencient en
premier lieu, sont précisément celles qui fournissent au sang cir-
culant les éléments dont il a le plus grand besoin.
Nos observations apportent un appui à la doctrine encore con-
testée de l'origine mégacaryocytaire des plaquettes. Nous ne sa-
vons pas pourtant si c’est là le seul mécanisme de production des
plaquettes dans l'organisme. Braun et Ferrata croient que des
monocytes peuvent contribuer à la formation de ces éléments.
Bunting parle dans le même sens de grands lymphocytes.
Un de nos Lapins splénectomisés fut particulièrement intéres-
sant pour le problème qui nous occupe. Il reçut pendant environ
un mois des injections de saponine, dont il réparait presque
journellement les effets. À l’autopsie, il présenta dans le foie une
légère métaplasie myéloïde. Les ganglions lymphatiques présen-
taient, comme seuls éléments mryéloïdes, des mégacaryocytes, ce
que nous n'avions jamais observé dans les ganglions des Lapins
qui avaient conservé leur rate. La potentialité myéloïde des gan-
glions lymphoïdes avait été stimulée en raison même de l’ab-
sence de la rate, mais elle n'avait été stimulée que pour la forma-
tion de ceux des éléments myéloïdes dont l’organisme avait à ce
moment le plus grand besoin.
(Laboratoire de pathologie de Johns Hopkins medical School).
(x) C'est probablement ce qui arriva également dans les expériences de
Aynaud (thèse 1909) 416 et 553 dont les conditions paraissent assez semblables
aux nôtres. Si Aynaud avait employé des dilutions plus grandes, ne produisant
pas encore l’hémolyse, et qu'il eut alors numéré les plaquettes, il en aurait
constaté la lyse. Dans ces conditions, nous n'avons pas vu d’agglutination.
(91) SÉANCE DU 8 OCTCBRE 133
FONCTION ANTIXÉNIQUE, PLASMA ET GLOBULINS (PLAQUETES),
Note de JAcQuEs RoskAM, présentée par JEAN FIRker.
J'ai montré dans une précédente note, que l’accolement: des
microbes aux globulins est un phénomène purement passif,
indépendant de la vie de ces éléments. Ce phénomène étant con-
ditionné par des modifications de l'équilibre colloïdal du plasma
ou du sérum au contact des particules étrangères, il était indiqué
de rechercher si le milieu humoral adhérent à la surface des
globulins n'est pas la cause de leur agglutination aux corps étran-
gers sensibilisés ; auquel cas, la fonction antixénique serait, avant
tout, un phénomène plasmatique, les globulins n'intervenant
que comme témoins du trouble du milieu humoral. Certes, il est
aisé de constater que le mélange de globulins lavés et de mi-
crobes non sensibilisés, tous deux émulsionnés dans du liquide
physiologique, n'est pas suivi de la formation si caractéristique
d’amas de globulins et de microbes (Govaerts) ; mais on peut
objecter à cette expérience que l'atmosphère de liquide physio-
logique qui baigne les microbes, les empêche d'entrer en con-
tact intime avec la fine couche de plasma restée adhérente aux
globulins, après les deux lavages classiques.
L'agglutination des particules d'encre de Chine (1) par le
plasma oxalaté à r p 1.000 m'a permis de résoudre ce problème.
Comme Govaerts l’a décrit récemment, certaines encres de Chine,
en présence de plasma, de plasma oxalaté (ou de sérum), sont
immédiatement agglutinées. Lorsque ces encres sont pures, les
plus forts grossissements permettent à peine d’en distinguer les
particules sous forme d’une ponctuation très ténue ; sitôt addi-
tionnées de plasma, leur équilibre colloïdal est rompu : de gros
amas compacts, visibles à l’œil nu, s’en séparent ; entre eux, cir-
culent des amas plus petits ; le plus souvent, la fine ponctuation
de l'encre intacte disparaît complètement.
J'ai constaté que le chauffage du plasma, en précipitant et en
altérant certaines des protéines qu'il contient (fibrinogène, etc.),
diminue ou supprime son pouvoir agglutinant sur les particules
d'encre de Chine: du plasma oxalaté à 1 p. 1.000 chauffé à
55°-56° GC. pendant 90 minutes, puis soigneusement filtré, est
encore susceptible de rompre l'équilibre colloïdal de l'encre de
Chine, mais les amas formés sous l'influence de plasma pareille-
ment chauffé sont plus petits que ceux que produit le plasma
(x) Pour ces différentes expériences, je me suis servi d’encres de Chine
à grains très ténus des maisons Nélis, Bourgeois et Günther Wagner (marque
Pélican).
134 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (92}
non chauffé ; entre eux, persiste une ponctuation ténue rappe-
lant celle de l'encre intacte. Chauffé à 65° C. pendant 30 minutes.
puis minutieusement filtré, le plasma oxalaté à 1 p. 1.000 devient
incapable de rompre l'équilibre colloïdal de l’encre de Chine : il
est inactivé.
Or, des globulins lavés au moyen de solution physiologique
oxtlaté à 1 p. 1.000, puis de solution physiologique pure, fina-
lement émulsionnés dans un petit volume de cette dernière solu-
tion, noircissent et s'agglutinent les uns aux autres s'ils sont
addi'ionnés d'encre de Chine (1). Chauffés à 55°-56° C. pendant
90 riinutes, ils perdent, en partie, cette faculté d’agglutiner
l’encre de Chine : à son contact, ils deviennent moins noirs et
s’'agglutinent moins les uns aux autres que les globulins non
chauffés. Portés à 65° GC. pendant 30 minutes, les globulins sont
totalement inactivés : en présence d’encre de Chine, ils restent.
incolores, hyalins et n'ont aucune tendance à l’agglutination ré-
ciproque.
Rien que ce parallélisme entre l’agglutinabilité d l'encre de
Chine par le plasma et par les globulins, avant et après chauffage
à différentes températures, tend à faire admettre que la fixation
des particules d'encre de Chine sur les globulins lavés est düe à
une mince couche de plasma restée adhérente à la surface de ces
éléments par les deux lavages classiques.
Pour confirmer cette hypothèse, j'ai essayé de restituer une
couche de plasma ou de sérum frais à des globulins inactivés par
chauffage. Différents essais furent infructueux : un contact plus
ou moins prolongé de ces globulins inactivés avec du plasma
oxalaté ou du sérum, suivi de deux lavages au liquide physiolo-
gique oxalaté ou non, ne leur rendit pas la propriété d'agglu-
tiner l'encre de Chine. On pouvait, d’ailleurs, s'attendre à ce
résultat : en effet, il est assez logique qu'il soit difficile, sinon
impossible, de remplacer, de façon stable, par une couche de
plasma ou de sérum frais, la couche de solution physiologique
immédiatement voisine du plasma inactivé adhérent aux globu-
lins lavés et chauffés.
C’est alors que j'ai essayé de débarrasser les globulins d'une
partie, au moins, de leur plasma, par des lavages répétés au li-
quide physiologique ; cette nouvelle série d'expériences m'a
donné des résultats très satisfaisants ; les plus favorables peuvent
être schématisés comme suit : tandis qu’au contact d'encre de
Chine, des globulins layés deux fois noircissent fortement et
s'asolutinent nettement les uns aux autres, des globulins lavés
quatre fois brunissent légèrement et présentent peu de tendance
(1) La technique de ces expériences sera publiée ultérieurement.
(93) SÉANCE DU 8 OCTOBRE | 735
à l’agglutination réciproque ; lavés six fois, ils se distinguent à
peine du fond par un mince trait noir les encerclant et par leur
teinte légèrement verdâtre ; leur tendance à l’agglutination réci-
proque est des moins marquées. Après huit lavages, espacés sur
une trentaine d'heures, j’ai réussi à obtenir, au cours d’une expé-
rience particulièrement heureuse, des globulins restant hyalins
et incolores au contact d'encre de Chine, notablement moins
hyalins, toutefois, que les globulins chauffés à 65° C. pendant
30 minutes. On peut conclure de ces expériences que des la-
vages répétés au moyen de solution physiologique diminuent
progressivement le pouvoir agglutinant des globulins vis-à-vis
des particules d'encre de Chine.
Tout se passe comme si l’agylutination des particules d'encre
de Chine par les globulins ne dépendait pas de globulins
eux-mêmes, mais bien de la couche de plasma qui adhère à
leur surface ; la fonction antixénique de l'organisme est donc
vraisemblablement, avant tout, une fonction plasmatique :
l’agglutination des particules étrangères par les globulins et des
globulins entre eux n’est très probablement que le témoin des
modifications de l'équilibre colloïdal du plasma déterminées par
le contact de cette humeur avec la surface des particules étran-
gères.
Mes expériences me paraissent fournir, en outre, le moyen de
déceler la présence, à la surface des globulins lavés, d’une très
mince couche de plasma. Ce moyen serait à employer, comme
test dans toutes les expériences ayant pour objet l'étude des pro-
priétés physio-pathologiques thermolabiles des globulins lavés.
(Laboratoire de recherches de la clinique médicale de
l'Université de Liège).
RECHERCHES SUR LE PRINCIPE ANTIGÉNIQUE DU GLOBULE ROUGE.
Note de FERNAND CHopaT, présentée par J. Borper.
On sait, depuis les recherches de Bordet, confirmées notam-
ment par celles de Muir et Ferguson, que cest aux éléments du
globule rouge insolubles dans l’eau distillée, c’est-à-dire à la
fraction contenant les stromas, qu’appartient le pouvoir de fonc-.
tionner comme antigène et de réagir avec les principes actifs des
sérums hémolytiques. La notion que l’hémoglobine n'est pas
antigène résulte clairement aussi des travaux plus récents de
Schmidt et Bennett. Mais il convient de por les deux ques-
ons suivantes :
736 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (94)
1° Peut-on définir plus exactement la substance qui dans le
globule rouge absorbe l’alexine en présence de l’anticorps ap-
proprié ?
2° Est-il possible d'extraire cette substance et de lui faire jouer,
à l’état isolé, le rôle qu'elle remplit dans l'élément figuré ?
Se fondant sur les méthodes de précipitation des globulines
du sérum par barbotage d'un courant de gaz carbonique en eau
distillée additionnée de traces d’une émulsion lipoïdique
aqueuse, on peut tenter d'obtenir une globuline du globule
rouge, en opérant de la même manière sur un liquide où des
globules se sont laqués. On emploie comme lipoïde l’antigène
syphifitique (extrait alcoolique de cœur de Veau tout d’abord
épuisé par l'acétone).
Nous nous sommes servi tout d’abord d’hématies de Cheval, la-
vées au moins quatre fois à la solution physiologique à 7,5 p. 1000.
On allonge de neuf volumes d’eau distillée une suspension de
ces hématies et l'on obtient un liquide presque limpide dans
lequel le barbotage de gaz carbonique produit un abondant pré-
cipité. Celui-ci est formé par l’agglutination des stromas. Un
examen au microscope même très attentif ne permet pas d'y dis-
tinguer des particules amorphes. Ajoutons que l'addition de
quelques gouttes d’émulsion lipoïdique facilite visiblement l'ag-
glutination des stromas.
Les mêmes opérations sont faites sur un liquide de globules
laqués, en milieu isotonique cette fois, par des congélations et
dégélations répétées ; le sang est fortement hémolysé et Jes
cellules restées intactes sont éliminées par une vigoureuse cen-
trifugation. Dans ce liquide limpide, le trouble que détermine
le passage du courant de gaz carbonique est encore dû à l'agglu-
tination des stromas qui, en raison de leur légèreté, ne s'étaient
pas déposés.
Des expériences analogues sont réalisées avec des hématies de
Lapin et les deux méthodes de laquage nous conduisent aux
mêmes conclusions.
Dans les liquides de globules laqués, même après des centri-
fugations énergiques (7.000 tours à la minute) et prolongées, ur
grand nombre de stromas restent en suspension sans troubler
visiblement le liquide. Ils s’agglutinent sous l’action du gaz car-
bonique et constituent ainsi un précipité sous l'influence de ce
réactif. :
Le fait que dans un tel précipité on-ne distingue que des stro-
mas n'exclut pas formellement l'hypothèse que ceux-Ci pour-
raient être accompagnés d’une substance amorphe, globuline par
exemple, que l'acide carbonique précipiterait également.
Et si l'hypothèse se vérifie, rien n’interdit de supposer que ce
(95) SÉANCE DU 8 CCTOBRE 137
pourrait être cette substance amorphe, et non point les stromas,
qui en réalité représente l'élément antigène capable de réagir
avec le sérum hémolytique.
En vue de trancher la question, nous avons eu recours à la
filtration sur bougie de sang laqué par congélation, avant d’allon-
ger d'eau distillée et de faire intervenir l'acide carbonique. La
bougie retient les stromas ; la substance amorphe doit, si son
existence est réelle, se retrouver dans le liquide filtré, puisqu'elle
n'a pas encore été insolubilisée par le gaz carbonique.
Or, si l’on fait passer ce gaz dans le liquide limpide obtenu de
la sorte, un précipité apparaît ; si on allonge ensuite d’eau dis-
tillée, le trouble devient plus intense et l'examen microscopique
révèle quil ne s’agit plus de stromas mais d’une précipitation de
nature colloïdale. D'autre part, la simple dilution par l’eau, sans
le concours du gaz, suffit à produire un trouble, moins prononcé
à vrai dire. L’addition d'émulsion lipoïdique ne renforce pas
sensiblement la précipitation.
Ces résultats, obtenus en partant de globules de Chèvre, se
vérifient pour ce qui concerne les hématies de Lapin, lesquelles
fournissent mieux encore cette substance que nous rangeons pro-
visoirement dans la catégorie des globulines, étant donné son
caractère d'insolubilité dans l’eau distillée.
On recueille par centrifugation ladite globuline, on la lave:
deux fois à l’eau distillée, puis on la délaie dans un volume d’eau
physiologique égal à celui du filtrat. On a de cette manière une:
émulsion de la substance extraite dont on va éprouver les pro-
priétés tant au point de vue antigénique que pour ce qui con-
cerne l'aptitude à absorber l’alexine en présence de sensibilisa-
trice. On constate que seul le liquide éprouvé avant filtration
possède le pouvoir fixateur. Il semble donc bien que seul le stro-
ma intervienne pour absorber l’alexine. D'autre part, nous avons
voulu confirmer cette notion du rôle des stromas en recherchant
les conditions d'apparition des accidents anaphylactiques.
A cet effet, nous avons injecté dans la jugulaire d’un Cobaye
un liquide de laquage filtré (correspondant originellement à 1
c.c. de sang de Lapin) et additionné d’un volume double de sen-
sibilisatrice anti-Lapin ; cette injection ne provoque aucun des
symptômes de l’anaphylaxie, tandis qu'une injection d’un mé-
lange identique sauf qu'il contient du liquide de laquage non
filtré détermine chez l’animal un choc typique.
Enfin, les expériences relatives à la production d’hémolysine
donnent un résultat concordant. Le liquide de laquage non fil
tré est antigène, mais la filtration lui enlève cette propriété.
En somme, l'identité des résultats auxquels conduisent les trois
méthodes permettant de rechercher quel est le principe actif du
7138 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (96)
globule rouge nous autorise à conclure que la globuline extraite
par le procédé sus-indiqué ne joue aucun rôle.
Et nous ne pouvons partager l'avis des auteurs américains
C. P. A. Schmidt et C. B. Bennett qui pensent avoir isolé par
une méthode tout à fait semblable une « CO°-globuline »,
comme ils la nomment, capable de fixer l’alexine et de produire
des phénomènes anaphylactiques. Nous avons refait minutieuse-
ment leurs expériences de préparation de cette CO?-globuline,
à cette différence près que nous nous sommes servi de globules
de Chèvre tandis qu'ils utilisaient des globules de Bæuf. Mais
nous avons décelé dans le précipité de CO*-globuline obtenu sui-
vant leur technique, l'existence de stromas. Car, en vue d'éli-
miner ces éléments, ces auteurs ont recours simplement à la
centrifugation du sang laqué ; ils font passer ensuite dans le li-
quide surnageant, décanté, un courant de gaz carbonique. Or, il
est certain que dans ces conditions une substance amorphe se
précipite, mais il est tout aussi certain que cette globuline est
mélangée à des stromas. Comme il a été dit plus haut, de nom-
breux stromas résistent à la centrifugation s'ils n’ont pas subi
l'influence de l’acide carbonique. En réalité, le précipité obtenu
par les savants américains doit ses propriétés non à la globuline,
mais aux stromas.
(Institut Pasteur de Bruxelles)
INFLUENCE DE FAIBLES DOSES DE PEPTONE SUR £ ÉLIMINATION
DES MICROBES INJECTÉS DANS LE SANG CIRCULANT.
Note de E. DELcourtT-BERNARD, présentée par L. DELrez.
Les microbes non virulents injectés dans le sang circulant
sont éliminés d'emblée ; il se forme dans le torrent sanguin des
amas de plaquettes qui englobent ces microbes. Ces amas sont
arrêtés par le foie où les microbes sont phagocytés (Caroll G. Bull,
Delrez, Govaerts, Le Fèvre de Arric). L’élimination très rapide au
début, est plus lente au fur et à mesure que le nombre des mi-
crobes diminue. Elle s'accompagne au cours des premières mi-
nutes d’une diminution du nombre des leucocytes et des pla-
quettes sanguines. Ces éléments reviennent en nombre norte
ou plus considérable après 15 minutes environ.
Il était intéressant d'étudier l'élimination des microbes chez
un animal dont on aurait au préalable diminué le nombre
de plaquettes dans le sang circulant. Or, la peptone, en injection
brusque dans les veines produit un choc colloïdoclasique, au
;
\
CA
3
(97) | ._ SÉANCE DU 8 OCTOBRE 7139
cours duquel on constate une disparition presque complète des
plaquettes. Mais ces phénomènes de choc sont accompagnés d’une
hypotension artérielle considérable et l’étude de l'élimination des
microbes injectés concomittamment en est rendue très difficile.
De plus, le Lapin est très résistant à l’action de la peptone. Il lui
faut des doses considérables pour réagir — jusqu'à 1 gr. 50 par
kilo. Il devient dès lors malaisé de graduer chez lui les phéno-
mènes de choc. Comme d’autre part nous n’avons pas réussi à
faire disparaître les plaquettes sans obtenir cette hypotension,
nous avons, pour nos expériences, donné le choix aux doses
Hubs (Oo vo4 Sr, 0,008 SP, 0,012: PF, 0,10 Sr, 0,20 gra, par
kor.) et injectées lentement.
Dans ces conditions, la peptone nous a paru agir de la même
manière, qu elle soit injectée avant, après ou en même temps
que les microbes (Staphylocoques). Elle accentue la diminution
du nombre des plaquettes et augmente légèrement la coagula-
bilité du sang. Injectée préalablement au microbes ou simulta-
nément, elle ne retarde en rien l’élimination des microbes. Dans
certains cas elle semble même l’accélérer, l'élimination peut être
irrégulière (1). La peptone contrarie la formation in vivo d'amas
volumineux de plaquettes, même au début de l’expérience, c'est-
à-dire au moment ou l'élimination est particulièrement rapide.
Mais en revanche, on voit alors 5, 6 microbes et plus accolés à
2 où 3 plaquettes. Done, si celles-ci n'ont que peu de tendance à
se grouper en amas, les microbes s’y accolent pourtant avec
énergie, ce qui établit une suppléance dans les pis Gene
d’ Horoato.
Chez le Cobaye nous avons obtenu des résultats identiques.
Mais en plus nous avons observé une phagocytose nette dans le
sang carotidien, r4 minutes après l'injection des microbes émul-
sionnés dans la peptone.
Chez le Lapin nous avons remarqué une phagocytose intense
in vitro déjà après 3 ou 4 minutes de contact entre sang, microbes
et peptone : nous ne l'avons pas observée sans peptone.
Conclusions : 1° La peptone à faible dose diminue les pro-
priétés d’affinité des plaquettes entre elles ;
2° Si les plaquettes sanguines participent au mécanisme de
l'élimination des microbes, cette élimination est indépendante
du volume des amas de plaquettes ;
3° Les deux phénomènes, formation des amas de plaquettes et
accolement des microbes aux amas formés, ne sont pas nécessai-
rement parallèles ;
(x) Une courbe jusque là normale se relève, puis retombe. Ces irrégularités
sont encore d’une interprétation délicate.
740 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (98)
4° La peptone, même à faible dose, favorise la phagocytose du
Staphylocoque dans le sang du Lapin et du Cobaye.
(Laboratoire du P° Delrez, Université de Liège).
ÉFFETS DE L'ARSENIC SUR LE DÉVELOPPEMENT DES OS,
par À. VAN DEN EECKHOUT.
Les auteurs classiques de pharmacodynamie sont d'accord pour
admettre que l’arsenic exerce une action stimulante heureuse sur
les phénomènes d'ossification. Mais, à lire ces auteurs, on re-
marque bien vite que toutes les données relatives à cette action
stimulante sont puisées dans le travail déjà ancien de Gies, pu-
blié en 1878 (1). À notre avis, ce travail n'est pas à l'abri des cri-
tiques surtout en ce qui concerne le choix des animaux d’expé-
riences. Pour ce motif et afin de déterminer si l’arsenic ne pour-
rait intervenir efficacement dans le traitement du rachitisme si
fréquent chez les animaux domestiques, nous avons repris cette
étude. |
Nous avons élevé nous-mêmes nos Lapins et nous avons pro-
cédé de telle façon que tout Lapin mâle ou femelle soumis à
l’action de l’arsenic avait son témoin mâle femelle de la
même nichée et sensiblement du même poids. Pendant la durée
de l'expérience, les témoins étaient tenus rigoureusement à
l'écart des arsénicophages ; mais tous les animaux étaient élevés
normalement et nourris de bons aliments.
Tout sujet devenant malade au cours des expériences ou mon-
trant, à l’autopsie, des lésions de maladie était écarté avec son
témoin respectif ou vice versa s’il s'agissait d’un témoin malade.
Afin de ne pas troubler les fonctions digestives, nous nous
sommes arrêtés à des doses légères d’arsenic (r milligr. par Jour
pendant 10, 20, 30 jours ; 1 mmgr. par jour pendant 20 jours,
puis 2 mmgr. par jour pendant 10 jours).
En opérant ainsi, nous avons pu retenir 24 sujets parfaitement
sains appartenant à 5 nichées, dont 12 ont reçu de l’arsenic. Ces
Lapins furent tués entre 3 mois et 12 mois 1/2. Le contrôle a
porté sur le poids des animaux ; le poids, la longueur et la struc-
ture du fémur et du tibia. La pesée des os fut faite après dessic-
cation préalable et dégraissage au moyen de l’éther.
Résultat : Au début de l'expérience, les douze sujets soumis au
traitement arsenical pesaient ensemble 12.70 gr. ; les douze La-
(1) Archiv für experimentelle Pathologie ünd Pharmakologie.
(99) : SÉANCE DU 8 OCTOBRE 741
pins témoins pesaient 12.910 gr. À l’autopsie, les premiers pe-
saient 19.030 gr. et les autres 18.600 gr. Sous l’action de l’arse-
nic, il s'était donc établi une exagération de poids en faveur des
premiers d'environ 3,5 à 4 p. 100. Parmi les Lapins médicamen-
tés, huit sujets étaient plus lourds que les témoins respectifs ;
mais les quatre autres étaient plus légers.
Les fémurs et les tibias des douze Lapins traités mnesuraient en-
semble 240,42 em. ; ceux des douze témoins mesuraient ensemble
234,69 cm. Il y avait donc en moyenne un excès de longueur en
faveur des premiers d'environ 2,24 p. 100. Parmi les sujets té-
moins, quatre Lapins avaient plus de longueur fémoro-tibiale
que les animaux médicamentés correspondants : ils étaient donc
plus grands que ceux-ci. Chez deux de ces Lapins, le fémur et le
tibia étaient tous deux plus longs que chez les témoins ; chez les
deux autres, le tibia seul était plus long. Un cinquième Lapin
avait le fémur plus long que l’arsénicophage correspondant.
Les fémurs et les tibias des douze Lapins traités pesaient en-
semble 130,169 gr. ceux des douze témoins pesaient ensemble
26/0771 07. [n'avait donc, chez les premiers, un excès de
poids moyen de 9,39 p. 100. À deux exceptions près les os des
Lapins soumis à l’action dé l’arsenie étaient plus lourds que ceux
des animaux normaux correspondants ; mais tous ces os, sans
exception, offraient une densité plus grande et montraient des
modifications caractéristiques dans leur structure.
Tous ces os étaient plus durs à sectionner ; ils présentaient,
surtout pendant la période de croissance entre 4 1/2 et 10 mois,
des amas de tissu compact aux extrémités des diaphyses et dans
les noyaux épiphysaires. Histologiquement, ils se différenciaient
des os des Lapins normaux : dans l'os arsenical, les systèmes de
Havers étaient moins nombreux ; mais chaque système haver-
sien était devenu plus grand et plus résistant par suite du rétré-
cissement du canal de Havers et de l’apposition de couches la-
melleuses concentriques ; le tissu fondamental ou de préossifi-
cation était en diminution de sorte que par endroits les sys-
tèmes haversiens se touchaient ; les ostéoplastes étaient moins
nombreux et plus petits.
Comme conclusion de ce travail, nous admettons que chez les
Lapins parfaitement sains et bien nourris, l’arsenie, administré
à petites doses, influence très peu l’état d’'embonpoint, le déve-
_loppement corporel et la taille des individus ; mais qu'il exerce
une action manifeste et constante sur les phénomènes d'ossifica-
tion, en ce sens qu’il modifie la structure intime des os de façon
à les rendre plus denses, plus lourds et plus résistants.
(Ecole de médecine vétérinaire de l'Etat, à Cureghem).
BioLocre. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 51
142 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (100}
AU SUJET DE L'ACTION INHIBITIVE DU PRINCIPE BACTÉRIOPHAGE SUR LE
DÉVELOPPEMENT DES MICROBES RÉCEPTIFS.
Note de J. ne NEckER, présentée par BRUYNOGHE.
Quand on ajoute au bouillon quelques gouttes d’un filtrat bac-
tériophage, les microbes réceptifs à son action introduits dans
ce milieu de culture, ne semblent pas se développer, ou du moins
ne produisent pas, durant un temps plus ou moins long, un
trouble du bouillon. Pour exprimer ce fait, on dit que le bacté-
riophage exerce sur le développement des microbes en question
une action inhibitive, jusqu’à ce qu'ils aient acquis la résistance
voulue pour ne plus subir son influence.
En réalité, cette action inhibitive pourrait être plus apparente
que réelle ; en effet, il suffirait que le microbe au fur et à mesure
du développement subisse une dissolution telle qu'il ne produise
à aucun moment un trouble visible.
Afin de vérifier cette hypothèse et d'établir si l’action du bac-
tériophage est une action inhibitive réelle, ou bien si elle produit
la dissolution des éléments provenant de la multiplication mi-
crobienne, nous avons par le procédé de la précipitation et celui
de la déviation de l’alexine, dosé la teneur en antigène dans les
cultures restées apparemment sans développement (bouillon +
bactériophage + semence) et dans celles qui, après un dévelop-
pement plus ou moins abondant, avaient subi une certaine disso-
lution par l'addition de quelques gouttes de filtrat bactériophage.
A cet effet, nous injectons à deux Lapins, à l’un, des cultures
tuées du Bacille de d'Herelle, à l’autre, une émulsion de Bacilles
de Voldagsen. Après cinq injections espacées de trois à quatre
jours et comportant chacune r c.c d'une émulsion d'une cul-
ture de 24 heures sur gélose, dans ro c.c. d'eau, nous avons
saigné les animaux et avons examiné l’activité des sérums, en
présence des lysats des microbes correspondants. Le sérum anti-
ferelle était dépourvu d'activité précipitante et de pouvoir dé-
viant, ce qui nous a obligé à faire nos essais exclusivement avec
le sérum anti-Voldagsen.
Ces essais ont été menés comme suit. Nous prenons quatre
tubes de bouillon, le premier reçoit quelques gouttes du filtrat
bactériophage, afin d'établir la stérilité microbienne du filtrat
en question, le deuxième est ensemencé avec une goutte de bac-
tériophage et une anse de culture de Voldagsen sur bouillon, âgée
de 4 heures. Les tubes 3 et 4 sont ensemencés avec une anse de
cette même culture. 5
Nous observons attentivement le développement dans ces divers
(101) SÉANCE DU 8 OCTOBRE 743
tubes. Les tubes r et 2 ne présentent après 48 heures aucun trou-
ble. Les tubes 3 et 4 montrent un développement normal au bout
de 24 heures. À ce moment nous ajoutons à l’un de ces deux
derniers, une goutte de bactériophage, à l’autre un grain de
thymol. Après 24 heures d'exposition à l’étuve, nous jugeons
du degré de Iyse opéré dans le tube additionné de bactériophage
par comparaison de l’opalescence qu'il présente avec celle du tube
additionné de thymol. D'après cet examen, la dissolution repré-
sentait sensiblement la moitié du développement de la culture.
Les tubes 2 et 3 (2, culture de Voldagsen en bouillon en présence
immédiate de bactériophage ; 3, culture de Voldagsen addition-
née, après 24 heures de développement, de filtrat bactériophage)
sont soumis à une centrifugation prolongée, afin d'obtenir un
liquide parfaitement clair et transparent, dépourvu de tout élé-
ment microbien ; ce liquide est alors chauffé une demi heure à
56° afin d'en assurer la stérilisation complète.
Nous dosons dans ces deux liquides la teneur en antigène,
d’abord en utilisant la méthode de précipitation spécifique : dans
ce but nous mettons dans deux rangées de tubes une dose con-
stante de précipitine (sérum de Voldagsen 3/r0 c.c.) et des doses
décroissantes des deux lysats en question.
Voici le résultat de ces essais :
A. Lysat de culture Voldagsen + bactériophage,
CC 210 CC 110 CC: 120 CC.
ae (e) O O
B. Lysat de culture âgée de 4 heures, additionné de filtrat
bactériophage,
Rée Ce 2110 CC HIO CC 1/2076-C.
+++ + 0 0
Les contrôles (Lysats seuls et sérum seul) ne donnent après
24 heures d’étuve aucun trouble.
De cette expérience, il résulte que le tube de bouillon n° 2
(culture de Voldagsen + bactériophage) ne contenait pas d'an-
tigène et qu’en conséquence, il ne peut ÿ avoir eu de développe-
ment microbien qui ait subi la lyse. Si r ce. de ce centrifugat
donne une trace de précipitine, cela résulte, d’après nous, de ce
que le bouillon, additionnée de culture Voldagsen + bacté-
riophage, présente toujours, malgré tout, dans les premières
heures, un léger développement suivi de lyse des éléments mi-
crobiens en question.
La quantité d’antigène y est dans ces conditions, après re
heures de culture, moindre que dans 1/10 c.c. du produit de
centrifugation de la culture de Voldagsen, additionnée après
744 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (102)
coup du filtrat bactériophage, et où la dissolution avait atteint à
peu près la moitié des éléments, ce qui correspond à dire que
dans 1 c.c. du premier, il y avait moins d’antigène que dans
1/10 c.c. du second.
Nous avons obtenu un résultat identique en dosant l’antigène
dans les deux liquides en question par la méthode de déviation
de l’alexine. À cet effet, nous mettons, dans deux séries de tubes,
une dose constante de sérum anti-Voldagsen, chauffé une demi-
heure à 56° notamment 1/20 c.c. de sérum, des doses décrois-
santes des deux lysats, et 1/20 c.c. d’alexine.
Après une heure d'étuve, nous y ajoutons le système hémo-
lytique constitué par un mélange à parties égales d'un c.e.
de globules rouges de Mouton dilué au vingtième dans de l’eau
physiologique et d’une solution d’hémolysine, telle, qu’un c.c.
constitue sensiblement dix fois le titre de celle-ci.
Les résultats de l'essai sont les suivants :
À. Lysat de culture, développée, additionnée de bactériophage,
biiorce vroicc 1Pocc 1100c
O O OU hémolyse incomplète ;
B. Centrifugat de la culture de Voldagsen en présence de bac-
tériophage,
DIHoeC : Mrouce 120 cc DAOCC
O 7 héme hém. hém.
Les contrôles : double dose de sérum et double dose d’antigène,
additionnés de 1/0 d’alexine, n’empêchent pas la dissolution du
système hémolytique, ajouté après une heure d'étuve.
De cette double série de recherches, il semble donc résulter que
le bactériophage exerce une action inhibitive réelle sur le déve-
loppement des microbes réceptifs à son action. |
- (Laboratoire de bactériologie de l'Université de Louvain).
(163) SÉANCE DU 8 OCTOBRE 745
EFFETS DE L'INJECTION DE PLAQUETTES LAVÉES SUR L'ÉLIMINATION
DES MICROBES CIRCULANT DANS LE SANG,
par PAUL GovaERTs.
Dans une série de publications antérieures, j'ai exposé les faits
qui mavaient conduit à attribuer aux creme sanguines une
fonction antixénique générale.
J'avais pensé que si l’on pouvait, chez l’animal vivant, dan
nuer le nombre des plaquettes, on observerait une élimination
moins rapide des microbes injectés dans la circulation. Cette
expérience se heurte malheureusement à des difficultés considé-
rables. Si l’on fait disparaître momentanément les plaquettes du
sang sirculant (par l'injection de sérums étrangers, de peptone
etc.), on diminue, en effet, en même temps le nombre des leuco-
cytes. En outre, les plaquettes qui ont quitté le torrent circula-
toire s'accumulent dans les capillaires et peut-être leur action
sur les microbes peut-elle encore s'exercer dans ces conditions.
Le sérum antiplaquettique paraissait offrir un moyen d'’inves-
ügation plus favorable : chez le Cobaye il fait disparaître les pla-
quettes sans influencer notablement le nombre des globules
blancs. Les résultats n’ont pas répondu à mon attente. Au con-
traire, chez les Cobayes soumis à l’action du sérum antiplaquet-
tique le Bacille typhique injecté dans les veines s’est éliminé un
peu plus rapidement que chez les animaux normaux.
Je ne puis fournir d'explication à ce résultat paradoxal ; peut-
être les produits provenant de la lyse des plaquettes sont-ils sus-
ceptibles d'exercer sur les microbes un effet agglutinant, mais ce
n’est là qu'une hypothèse. Au surplus l’action du sérum antipla-
quettique est complexe. Les Cobayes injectés présentent, en
effet, un purpura hémorragique intense (x) et différent certaine-
ment des animaux normaux par d’autres modifications que la
diminution du nombre des plaquettes.
Abordant le problème par la voie opposée, j'ai recherché si
l'injection intraveineuse de plaquettes lavées pouvait accé-
lérer l'élimination des microbes D introduits dans
la circulation.
Si l’on injecte dans les veines du Cobaye une émulsion de B.
typhique, le nombre des colonies par c.c. de sang diminue d'a-
bord rapidement, puis cette élimination se ralentit. Après 1/2
heure, deux prises de sang pratiquées à 5 ou ro minutes d'inter-
(x) Dans ma note précédente, j'ai omis de signaler que ce fait a été observé
par Ledingham (Lancet, 1913) et par Ledingham ct Bedson (Lancet, 1915),
avant Îes travaux de Lee et Robertson.
146 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE _ (104)
valle donnent des chiffres du même ordre de grandeur. C’est à
ce moment que j'étudiais l’action d’une injection de plaquettes.
Les expériences ont été conduites de la manière suivante :
Deux Cobayes, À et B, recevaient par voie intraveineuse une
quantité de B. typhique identique par rapport à leur poids. Envi-
ron 1/2 heure plus tard on prélevait au Cobaye À o,r c.c. de sang
carotidien qui, ensemencé sur plaque d’agar, servait à numérer
les microbes se trouvant alors dans la circulation. Puis on injec-
tait dans la jugulaire 3 c.c. d'une émulsion de plaquettes de
40
p
tx
L
,
/
É.
B
à I
Cobayes débarrassées de leur plasma et suspendues dans l’eau
physiologique. Cinq minutes après cette injection, nouvelle
prise de sang et nouvel ensemencement. On attendait alors 20
minutes environ puis on répétait les mêmes manœuvres en injec-
tant, au lieu de plaquettes, une suspension dans l’eau physiolo-
gique, de globules rouges de Cobaye.
Le Cobaye B était traité de la même manière, mais en inter-
vertissant l’ordre des injections ; la première consistant en glo-
bules rouges et l’autre en plaquettes. |
Les résultats obtenus me paraissent démonstratifs. Par suite
(105) SÉANCE DU 8 OCTOBRE 747
des conditions des expériences, on devait s'attendre à trouver,
en comparant deux prélèvements successifs, une diminution du
nombre des colonies.
En effet, l'observation porte sur une période où le sang de
Cobaye se débarrasse spontanément, mais assez lentement, des
germes injectés.
Si, entre deux prélèvements, on a injecté une suspension de
globules rouges, la diminution des microbes reste faible. Au
contraire l'injection de plaquettes lavées est toujours suivie d’une
chute beaucoup plus accusée du nombre des colonies. Cet effet
s’observe avec une égale netteté, que l'injection des plaquettes soit
pratiquée la première ou qu’elle soit précédée de l'injection des
globules rouges.
Le schéma ci-joint traduit les résultats de trois expériences
. exécutées suivant la technique décrite plus haut et portant cha-
cune sur deux Cobayes À et B injectés simultanément du même
B. typhique. J'y ai représenté par 100 p. 100 le nombre des mi-
crobes observé avant une injection. Chaque colonne indique
quel pourcentagé de ce nombre on trouvait 5 minutes après une
injection soit de plaquettes (colonnes noires) soit de globules
rouges (colonnes hachurées).
On voit que la diminution du nombre des microbes est bien
plus accusée après l'injection des plaquettes qu'après l'injection
de globules rouges. Cet effet est constant et particulièrement
démonstratif, car la quantité des plaquettes injectées est relati-
vement faible : elle équivaut à peu près à celle que renferment
normalement 3 c. c. de sang, ce qui ne représente que le 1/5
environ de la masse sanguine des Cobayes sur lesquels j'ai expé-
rimenñté. :
Ces résultats fournissent un nouvel argument en faveur de la
fonction antixénique des plaquettes sanguines.
(Institut de thérapeutique de l’Université de Bruxelles).
7148 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (106)
NOTE SUR LA COAGULATION DU LIQUIDE ENCÉPHALORACHIDIEN
DANS TROIS CAS DE COMPRESSION MÉDULLAIRE,
par PAUL GOVAERTS.
La composition du liquide encéphalorachidien, dans les cas
d'altération ou d'inflammation des méninges, diffère en géné-
ral beaucoup de celle des exsudats qui se constituent dans les
séreuses ou les articulations. En effet, les substances plasma-
tiques et les éléments cellulaires qui exsudent au niveau des mé-
ninges sont dilués dans le courant de liquide encéphalorachi-
dien. Aussi la teneur en albumine du liquide retiré par ponction
lombaire n'excède-t-elle guère 3 à 4 gr. par litre, même dans
les méningites aiguës. La quantité de fibrinogène est faible et la
coagulation détermine seulement l'apparition d’un réticulum
lâche en toile d’araignée.
La circulation du liquide encéphalorachidien peut ètre entra-
vée soit par une augmentation du volume d'un segment médul-
laire (tumeur), soit par une compression d’origine méningée ou
extra-durable (pachyméningite, mal de Pott). En ces cas, la ponc-
tion pratiquée en-dessous de la compression ramène un liquid:
dont les caractères sont très voisins de ceux des exsudats des sé-
reuses ou des articulations. Ainsi se trouvent réalisée la « disso-
ciation albuminocytologique » de Sicard et Foix (hyperalbumi-
nose énorme avec très peu d'éléments figurés) ou le syndrome de
Froin (coagulation massive, xanthochromie et hématolympho-
cytose du liquide encéphalorachidien). Ces deux syndromes ne
sont que des degrés d’un même processus et l'on trouve entre eux
tous les intermédiaires.
J'ai eu l’occasion d'examiner le liquide enèéphalorachidien de
trois malades atteints de compression médullaire. Ces liquides
étaient très hyperalbumineux (7 à 10 gr.), très pauvres en élé-
ment figurés. Ils ne coagulaient pas spontanément mais don-
naient un caillot massif si on les additionnait de sérum frais.
J'ai recherché les causes de cette incoagulabilité spontanée (ab-
sence d'un des facteurs de la coagulation ou présence d’anti-
thrombine).
Il suffit d’additionner ces liquides de cytozyme, pour détermi-
ner leur coagulation. On évapore dans un verre de. montre
10 gouttes de la solution alcoolique de l’antigène de Bordet. Le
résidu est émulsionné dans 10 gouttes d’eau physiologique. À
o gouttes du liquide examiné on mélange une goutte de cette
émulsion.
a |
L
©
(107) SÉANCE DU 8 OCTOBRE
Les divers liquides étudiés ont coagulé par addition de cyto-
zyme au bout d'un temps variable, mais toujours plus lentement
que par addition de sérum frais.
Lym- Diution
pho- Coagu- par Lrois
cyles lation Addilion de sérum Addilion de cyto- volumes
Nature du N° de la par spon- frais : une goulle zyme:une goulle d'eau
cas étudié ponction Couleur Albumine mme. tanée pour 20 pour 10 distillée
Noel Tumeur 1° jaunâtre 10 gr. 2 (] Coagulation en 15” Coagulation en 25° 0
intrarachi- 2° coloralion
dienne moins
(2° dorsale). marquée G6gr. — + — — —
3e jaunâtre QT 0 Coagulalion en 20° Coagulation en 30! 0
No II Pachy-
méningite
(13e dor- jaune Coagulalion en Trouvé coagulé
sales). — cobalt 9er. 2 0 2 heures 12 heures plustard 0
Ne Ill Mal:
de Poil \
(4° dorsale) — incolore 8 gr. 7 0 Coagulation en 20° Coagulalion en 35’ 0
Je n'ai pas recherché avec précision quelle quantité d'anti-
thrombine contenaient ces divers liquides. Leur dilution par trois
volumes d’eau distillée ne provoque pas de coagulation en 24
heures. D'autre part, si ces liquides renfermaient une antithrom-
bine, celle-ci n'était, en tous cas, pas suffisamment active pour
empêcher la coagulation après addition de cytozyme.
Ces faits semblent démontrer que de tels liquides encéphalo-
rachidiens ne coagulent pas spontanément parce qu'ils ren-
ferment en quantité insuffisante le facteur de la coagulation qui
dérive des cellules.
Ces constatations peuvent être rapprochées des résultats obte-
nus par Nolf (1) dans l'étude des exsudats articulaires, puis par
: L. Delrez (2), dans celle des liquides d’hydrocèle. Certains de ces
exsudats coagulent spontanément, mais la plupart restent fluides
sauf si les additionne de sérum frais ou d'extraits d'organes.
Après la ponction d’une hydrocèle ancienne l’exsudat qui se re-
produit est tout d’abord spontanément coagulable, puis il rede-
vient stable et reprend ses caractères initiaux. Nous avons vu Îles
mêmes transformations se succéder dans le liquide encéphalo-
rachidien du cas n° 1. Le liquide de la première ponction était
stable. Celui de la deuxième, pratiquée 6 jours plus tard, a aban-
donné spontanément un caillot. Enfin un troisième échantillon,
prélevé après trois semaines, offrait les mêmes caractères que Île
liquide initial et exigeait, pour coaguler, l'addition de sérum
frais ou de cytozyme.
(x) Noïf. Arch. inter. physiol., 1908, t. VI, p. 186.
(>) L. Delrez. Bull. Acad. méd. Belgique, 25 janvier 1918.
RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (108)
Ces observations montrent que les liquides encéphalorachi-
diens très albumineux que l’on observe en cas de compression
médullaire, présentent des caractères de coagulabilité identiques à
ceux des exsudats des séreuses et des articulations.
(Clinique médicale de l'Hôpital Saint-Jean, à Bruxelles).
(49)
15
l
REUNION DANOISE DE BIOLOGIE
SEANCE DU 7 OCTOBRE
ELLERMANN (V.) : Mesure des
angles des mitoses pour la dis-
tinction des diverses cellules Iÿm-
phoïdes (myéloblastes, lympho-
1921
SOMMAIRE
SonnE (C.) : Essais expérimen-
taux au sujet de l’influence exer-
cée par le bain de lumière uni-
versel sur l’action de la toxine
blastes, érythrogonies) ......... 49 | diphtérique dans l'organisme... 57
Kracx (J.) : Diverticules tu- Wazsum (L.-E.) : Action exer-
berculeux, dits diverticules de cée par le chlorure de manga-
traction, de l’œsophage d’un nèse et d’autres sels métalliques
TOR Re Core due. 53 | sur la formation de l’antitoxine
Lunpserc (E. _G.) : Sur la pho- diphtérique et l’agglutinine du
iolabilité du complément....... DO DE COR rare ne nee de 59
Présidence de M. Th. Madsen.
MESURE DES ANGLES DES MITOSES POUR LA DISTINCTION DES DIVERSES
CELLULES LYMPHOÏDES (MYÉLOBLASTES, LYMPHOBLASTES, ÉRYTHRO-
GONIES),
par V. ELLERMANN.
Dans un travail précédent (1), j'ai décrit une forme curieuse de
mitose dans les cellules lymphoïdes de la moelle osseuse dans des
cas d’anémie parnicieuse. Le fuseau était extraordinairement long
et mince, l'angle du sommet très petit (20°). J’ai pu démontrer
ue les érythroblastes présentaient une figure de mitose tout à
fait semblable, tandis que les myélocytes présentaient un fuseau
considérablement plus court et plus large, dont l'angle du som-
met mesurait environ 70°. J'en ai conclu que dans l’anémie per-
nicieuse les cellules lymphoïdes étaient les prophases des érythro-
blastes (érythrogonies), et non pas des myéloblastes.
Le but du travail présent est, d’une part, de vérifier à l’aide
d’une meilleure méthode de mesure, les chiffres trouvés, d'autre
(1) C. R. de la Soc. de biol., février 1920.
102. RÉUNION DANCISE DE BIOLOGIE (50)
part, d'étendre le domaine de mes recherches à d’autres formes
de cellules, notamment aux myéloblastes et aux lymphoblastes.
On pourrait peut-être objecter à mes résultats antérieurs que les
cellules Iymphoïdes de moelle, possédant une mitose dont
l’angle est aigu, ressemblaient certainement aux mégaloblastes
plus qu'aux myélocytes, mais qu'elles pourraient néanmoins être
ou des myéloblastes ou les cellules-mères des deux formes de cel-
lules nommées. C'est pourquoi il était d’une grande importance
d'étudier l'aspect des mitoses et l'angle du sommet dans de vé-
ritables myéloblastes. Une autre question, qui s'imposait, était
de savoir si les myéloblastes et les lymphoblastes étaient iden-
tiques ou si ils différaient quant à la forme de la mitose.
Dans le présent travail j'ai mesuré directement les angles sous
le microscope au moyen d'un oculaire goniométrique. On obtient
par ce procédé une exactitude suffisante, comme le démontre le
calcul de l'erreur moyenne.
J'ai toujours mesuré au moins 4o angles de chaque catégorie
de mitose, et souvent deux ou trois fois plus. Plus loin je discu-
terai combien de mensurations il faudra exécuter pour distinguer
entre elles les cellules mentionnées ici.
Naturellement il faut que la matière examinée soit aussi bien.
conservée que possible, et que la fixation et la coloration soient
exécutées avec le plus grand soin. La méthode mise en œuvre
doit permettre de distinguer les différentes cellules des tissus
hématopoïétiques, en particulier elle doit colorer nettement les
granulations neutrophiles. Ces exigences sont satisfaites par la
méthode décrite dans le travail cité ci-dessus (1).
En résumant les résultats, on verra que les chiffres trouvés
peuvent être divisés en trois groupes, et que les différences
observées dans chaque groupe sont assez faibles pour être dues
au hasard.
1” groupe.
Mégaloblastes : .............. RÉ ORETS © 6= 72,2
Erythrogonies : ............ AND LS o=6°,3
e
| D 2 "eroupe
Lymphoblastes
Denleucéemie :#500200 cena A MSN) o= 9°,3
— Re MAR LE NET 38° o= 100,3
D’organes norm.. .......s....0e OO 6=14°,0
Myélocytes
Neutrophiles ..................... 66° o—" 00,0
Eosinophiles .....,..,,........:.. 73° o=11°,0
1) Voir aussi : Zeitschrift für wissenschaftliche Microscopie, 1919.
(51) SÉANCE DU 7 OCTOBRE 153
Myéloblastes
Leucémie chronique ...:.......... 68° DE
LENS ANSE 0006 TON OERAE 69° 07
Tandis que les chiffres moyens de chaque groupe sont, on le
voit, assez voisins et très différents de ceux des autres groupes,
il va sans dire que les mitoses de chaque espèce de cellules va-
rient sensiblement entre elles. Les érythrogonies pourront ainsi
avoir des valeurs situées entre 2° et 40°, les valeurs des lympho-
blastes pourront varier entre 6° et 74° et les valeurs des myélo-
blastes entre 32° et 106°. En général les érythrogonies et les
myéloblastes ne pourront pas être confondus ; d'autre part, il
sera le plus souvent impossible de distinguer les Iymphoblastes
d'avec les deux autres formes de cellules. On y parviendra pour-
tant en mesurant, non pas une mitose isolée, mais toute une
série, et il s’agit alors de savoir combien de mitoses il faut me-
surer pour obtenir une exactitude suffisante.
Si, par exemple, on se propose de mesurer 16 angles, on aura
une déviation moyenne :
En calculant les limites 2 © et 3 6 de la valeur trouvée on aura
les chiffres suivants :
—— 36 —— 26 Chiffre moyen + 26 + à
21° 24° 269
PAT 1 5° 1 8°
Erythrogonies ...... 16 18 (o= 1,6)
ho° 46° 48°
re 3 3/
Lymphoblastes ...... 320 94° (6= 2.8)
; 69° 75° Fes
Mvé ASUS. ee cree 5o° D30
Myéloblaste 60 69 (or)
Il n'y a donc plus de confusion des groupes : il sera toujours
possible de déterminer l'espèce des cellules par le chiffre trouvé.
Le chiffre des érythrogonies sera ordinairement situé entre 18°
et 24°, tandis que seulement dans 5 p. 100 des observations, Île
chiffre dépassera ces limites et sera compris entre 16° et 26°. De
même la valeur des angles des lymphoblastes sera généralement
intermédiaire entre 34° et 46°, et en tout cas ne dépassera pas 32°
et 48° ; quant aux myéloblastes, les angles seront ordinairement
compris entre 63° et 75° et ne dépasseront pas 60° et 78°.
Par ces recherches je crois avoir constaté, qu'il existe dans
dans la moelle osseuse deux espèces bien distinctes de cellules
lymphoïdes, savoir les érythrogonies et les myéloblastes. Ces
154 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (52)
deux formes de cellules sont différentes des lymphoblastes du
tissu lymphatique. Ces faits contredisent absolument la théorie
unitaire sur les globules du sang. La constatation des chiffres
relatifs aux myéloblastes, s'accorde bien avec les résultats obte-
nus dans les recherches antérieures sur les myélocytes, mais
les chiffres relatifs aux mitoses des lymphoblastes m'ont causé
quelque surprise. D'après Hansemann, les lymphoblastes au-
raient en effet un fuseau tellement surbaissé, en raison de leur
angle obtus, qu'il serait même difficile à distinguer. Je crois
qu'ici il y a une erreur. Le fait est qu'on peut trouver en plein
tissu lymphatique des vingtaines de mitoses à angle assez aigu et,
remarquons-le, dans des cellules qui sont indubitablement des
Iymphoblastes.
La mensuration des mitoses est une méthode qui exige cer-
tainement une technique soignée et quelque habitude, mais
elle a, sur l'observation simple, le grand avantage d'exprimer
par des chiffres les caractères distinctifs des cellules, tandis que,
jusqu'à présent, on n'avait que les détails inconstants et insai-
sissables sur la morphologie des noyaux.
Peut-être cette méthode pourra-t-elle aussi s'appliquer à
d’autres domaines de la cytologie. :
(b3) SÉANCE DU 7 OCTOBRE 755
DiVERTICULES TUBERCULEUX — DITS DIVERTICULES DE TRACTION —
DE L'OSOPHAGE D'UN BŒUF,
par Jens KRAGu.
La plupart des cours de pathologie vétérinaire, font mention
de diverticules de traction et en expliquent l'existence par un
processus identique à celui qui est généralement admis comme
origine de leur apparition chez l'Homme : la rétraction des gan-
glions lymphatiques. Cette explication du phénomène en ques-
tion provient sans doute, en partie, d'un raisonnement par ana-
logie sur ce qu'on sait du même phénomène étudié chez l'Homme,
car la littérature vétérinaire n'offre que très peu d'observations
de ces accidents. C’est pourquoi j’ai pensé qu'il y aurait peut-être
intérêt à décrire quelques diverticules trouvés chez un Bœuf,
d'autant plus qu'ils m’apparaissent comme déterminés par deux
processus qui se seraient développés côte à côte : une invasion
par l’épithélium œsophagien suivie d’une rétraction, comme c’est
eussi, selon moi, le cas pour les diverticules humains (1).
L'autopsie révéla, chez l'animal considéré, la tuberculose des
poumons et des ganglions bronchiques. Sur les parois internes
de l’æœsophage, on a relevé (1) à 12 em. au-dessus de la bifurca-
tion une petite perforation arrondie par laquelle la sonde abou-
tissait à un abcès tuberculeux sur la paroi externe de l’œso-
phage ; (I) à quelques centimètres plus bas, on a trouvé un ap-
pendice en forme de sac, dont le fond présentait une surface
très irrégulière ; on y notait, outre un lambeau flottant de
substance muqueuse, deux petites rétractions choanoïdes et une
perforation par laquelle la sonde passait dans un ganglion tu-
berculeux ; (HT) un peu au-dessus de la bifurcation on remar-
quait un diverticule profond, offrant la forme d'un cornet à
pointe perforé, par où la sonde s’enfonçait, à 4,5 cm., en bas
de la pointe, dans un abcès tuberculeux.
. I. En examinant au microscope la perforation considérée, on a
établi que l’épithélium œsophagien avait envahi les bords du
goulot d'entrée de la perforation dont elle tapissait les parois
jusqu’à 0,5 cm. de.son débouché dans l’œsophage ; toutefois,
dans la zone indiquée, le revêtement par l’épithélium n'était pas
complet : par places, la paroi se trouvait constituée par une
membrane d’abcès. Nous avons donc affaire, ici, à une image de
ce premier stade de développement des diverticules où un gan-
olion tuberculeux ayant causé une perforation ouvrant dans
(x) C. R. de la Soc. de biol., juin 1927.
1
O€
(en)
RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (54)
l’æsophage, l’épithélium œsophagien a envahi le creux ainsi pro-
duit sans qu'il se soit toutefois encore déterminé une diminution
par rétraction.
III. L'examen microscopique du diverticule confirme l'exis-
tence d’une communication directe avec un abcès tuberculeux.
L'épithélium était en grande partie détruit, cependant on a re-
cueilli, même dans la paroi profonde du diverticule et jusque
SAT
dans un foyer de ramollissement, des résidus d'épithélium pavi-
menteux détruit. Les muscles avaient subi des rétractions assez
considérables des deux côtés du diverticule et allaient se perdre
dans du tissu fibreux de consistance assez solide. Ici nous nous
trouvons en présence du second stade de la formation des diver-
ticules, celui où se rencontrent les deux processus de guérison :
l'invasion par l’épithélium et la rétraction. Si le diverticule se
présente sous la forme de ce qui s'appelle un diverticule de trac-
tion perforé c’est probablement que la guérison n’est pas encore
achevée.
IT. Le grand appendice en forme de sac n’a pas été examiné mi-
(55) SÉANCE DU 7 OCTOBRE 157
_
croscopiquement, à en juger l’image qu'il offrait, il s’explique-
rait sans doute par des lésions tuberculeuses, en partie guéries,
auxquelles était venue s'ajouter une dilatation en poche, déter-
minée par le passage du contenu de l’æœsophage.
Notre préparation présente ainsi les trois processus pathogé-
niques qui provoquent chez l'Homme les appendices circonscrits
locaux, à savoir ; invasion par l’épithélium ; traction ; pulsion.
Et les poches et appendices en question n'étant donc pas pro-
duits par la seule traction, le nom de diverticules tuberculeux
me semble indiqué, chez les animaux aussi bien que chez
l'Homme, pour désigner les diverticules qui ont pour facteur
étiologique la tuberculose, et pour facteurs pathogéniques l'in-
vasion par l’épithélium et la rétraction.
(Institut d'anatomie pathologique attaché à l'Institut royal agro-
nomique et vétérinaire de Copenhague, Directeur M. Foelger).
B1oLociE. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 5a
758 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (56)
SUR LA PHOTOLABILITÉ DU COMPLÉMENT,
Par E.-G..LunpBErG.
Les lois qui régissent les réactions du complément et d’autres
substances analogues vis-à-vis de la lumière n’ont pas été assez
étudiées jusqu'ici, c'est pourquoi j'ai entrepris quelques recher-
ches à ce sujet. Le complément employé était celui du sérum de
Porc, la technique était celle adoptée pour le titrage de l’hémo-
lyse à l'Institut de Sérothérapie de l'Etat danois.
Les expériences de la première série portaient sur. l’atténua-
tion du complément par. la lumière ; elles m'ont montré qu'ici,
aussi bien que dans l’atténuation provoquée par la chaleur, la
vitesse de [a réaction peut être exprimée par la loi des réactions
monomoléculaires.
Ensuite mon étude a eu pour but de déterminer la dépendance
entre la vitesse d'atténuation et la température. J'ai trouvé qu'elle
était minime, les différences constatées entre les températures de
26° à 46° étant presque nulles. Les températures plus élevées
n'étaient pas applicables, la destruction par la chaleur se faisant
trop sentir et ayant pour effet de compliquer la marche des
réactions. D'ailleurs cette faible dépendance à l'égard de la tem-
pérature est en parfaite conformité avec ce qui a lieu dans les
autres réactions photochimiques.
Nous avons constaté, en outre, que la vitesse de réaction se mo-
difie proportionneilement à l'intensité de la lumière, l’atténua-
tion du sérum déterminant une variation sensible de la vitesse
de réaction qui s'accroît à mesure qu'augmente l’atténuation.
Au cours de l’irradiation le sérum change de coloration, pas-
sant de l’orangé au jaune foncé ; en même temps, l’opalescence
va en augmentant
(Institut Sérothérapique de l'Etat Danois, D° Th. Madsen).
(51) . SÉANCE DU 7 OCTOBRE 120
ESSAIS EXPÉRIMENTAUX AU SUJET DE L'INFLUENCE EXERCÉE PAR LE
BAIN DE LUMIÈRE UNIVERSEL SUR L'ACTION DE LA TOXINE DIPHTÉ-
RIQUE DANS L'ORGANISME,
par CARL SONNE.
Dans des études précédentes, j'ai montré que les radiations
lumineuses visibles sont susceptibles de porter à 47°, 48° la tem-
pérature du sang contenu dans la peau et les couches sous-cuta-
nées de la portion irradiée du corps, et cela sans qu'il en résulte
de brülure. J'émettais cette hypothèse que c’est peut-être là ce qui
explique les effets produits par le bain de lumière universel.
Parmi les effets possibles de ce chauffage spécifique par rayons
lumineux, je vais signaler ici la destruction des toxines dans
l'organisme:
Famulener et Th. Madsen ont établi que la destruction des
toxines est activée, par les élévations de température, dans une
mesure qui dépasse de beaucoup ce qu'on voit se produire, aux
mêmes élévations thermiques, dans les réactions ordinaires et
particulièrement dans celles qui présentent un caractère enzyma-
tique. En regard, par exemple, des sucs des tissus, dont l’action
microbicide n’est portée qu’au double, tout au plus, par une
élévation thermique de 5°, l’atténuation des toxines se trouvera
portée, par le même échauffement, jusqu’à 80 fois sa valeur initiale.
Dans le cas de toxines susceptibles d’atténuations notables par le
fait de températures voisines de la température normale du corps.
une élévation thermique de quelques degrés (jusqu’à 40°-42°) pourra
donc avoir sur l’organisme une action salutaire à cet égard. Et
dans le bain de lumière universel, où la température du sang
cutané peut être portée jusqu'à 47°-48°, sans que la température
du corps subisse pour cela une élévation notable, l’action qui
détruit les toxines rendrait donc des services encore plus signa-
lés. Supposons, pour fixer les idées, que l’ensemble du sang ait
été porté pendant 15 minutes, au cours d’un bain de lumière de
2 heures, à une température de 47-48° ; les 2 heures de bain
_de lumière correspondant — comme effet destructeur de toxine —
à une journée, ou presque, de fièvre généralisée de 42° (80 x 15
min. = 20 heures. À ce compte, une fièvre de 4o° devrait s'étendre
sur plusieurs journées pour égaler, comme effet, un seul bain
de lumière.
J'avais vérifié préalablement que la toxine diphtérique est sen-
siblement atténuée par le chauffage, à 48°, in vitro, pendant
15 minutes, au moyen d'’injections faites à des Cobayes, avant
d'entreprendre les essais d'irradiation.
760 ‘ RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (58)
38 Cobayes recevaient, en injection sous la peau du ventre,
la dose mortelle minimum de toxine. La veille, on leur avait
épilé le dos en y appliquant une pâte de Bas.
La moitié des sujets qui, tous,étaient de couleur blanche, eurent,
immédiatement après l'injection, 2 heures de bain de lumière.
La source lumineuse était une lampe à arc de 5o ampères et de
7o volts, dont les radiations filtraient à travers une chambre en
verre contenant une couche d’eau, de 6 cm., qui interceptait la
partie la plus importante des rayons ultra-violets et infra-rouges.
Après l'irradiation, ces sujets étaient mis en cage avec les té-
moins et on avait soin de les tenir au chaud, à cause de l’épila-
tion. Pendant l’irradiation, les animaux se trouvaient placés aussi
près que possible de l’ampoule, sans cependant leur laisser con-
tracter une élévation considérable de la température du corps.
Une telle élévation thermique s'étant produite chez trois des
sujets en expérience, on a constaté chez eux une tendance au
collapsus, suivie de près par la mort.
Ces sujets, avec leurs témoins, ont été écartés. Ont été écartés,
également, 3 sujets atteints, après le bain de lumière, d’un coryza
violent, entraînant le décès à bref délai. Restaient 13 sujets irra-
diés qui se trouvent consignés, avec leurs témoins, dans le ta-
bleau ci-contre. ;
Sujets irradiés Témoins
Ne. poids mort après. … jours No poids mort après... jours
I 290 vit encore I 205 vit encore
2 270 vit encore 2 270 5
3 270 vit encore 3 325 k 1/2
A 205 vit encore A 265 (STE
5 230 ‘ vit encore 5 270 4 1/2
6 350 10 6 290 3 1/2
7 L1o 9 7 275 3 1/2
8 290 VI TE 8 230 3 1/2
9 280 7 1/2 9 255 3 1/2
10 280 6 1/2 10 330 2 1/2
11 270 5 II 255 2 1/2
12 270 h 1/2 12 235 D NUE
13 255 l 13 355 2
On voit immédiatement, à la seule lecture des colonnes, que
les sujets irradiés ont beaucoup mieux résisté à la toxine que
les témoins. Si, appliquant la méthode de la Place pour l’appré-
ciation des séries de ce genre (« méthode de position »), on
écarte 5 sujets en haut et en bas des deux séries, on a, pour les
sujets irradiés qui restent, une survie moyenne de 8,8 jours, et
3,9 jours pour les témoins, ce qui correspondrait, dans la nota-
tion d’Arrhenius et Madsen, a 0,56 et 0,97 unité de toxine, res-
(59) SÉANCE DU 7 OCTOBRE 761
pectivement, soit une destruction de 4o p. 100 due au bain de lu-
mière.
Tout en enregistrant ce résultat qui s'accorde bien avec l'hypo-
thèse provisoire ci-dessus énoncée, je me rends compte qu'à côté
de la théorie d’une destruction de la toxine par suite de chauffage
lumineux spécifique d’autres explications méritent d'être prises
en considération. Une possibilité à envisager serait que peut-être
le sang n'avait pas une teneur en toxine en rapport avec l’éva-
luation ci-dessus. Une autre possibilité serait que l'irradiation
avait renforcé directement la résistance de l'organisme contre
l’action de la toxine. Mais, nous nous engagerions ainsi, un peu
trop, dans le champ des conjectures.
Ce qui me paraît acquis par les essais ci-dessus Le c'est la
constatation expérimentale, sur des animaux, d’une action théra-
peutiquement utile du bain de lumière, et une explication quel-
que peu plausible du phénomène en question.
(Institut Finsen).
ACTION EXERCÉE PAR LE CHLORURE DE MANGANÈSE ET D'AUTRES SELS
MÉTALLIQUES SUR LA FORMATION DE L'ANTITOXINE DIPHTÉRIQUE ET
L'AGGLUTININE DU B. coli,
par L.-E. WarBum.
Pour activer la formation des substances antitoxiques dans
l'organisme immunisé, on a eu recours à des procédés divers.
C'est ainsi que Salomonsen et Madsen ont trouvé que des injec-
tions de pilocarpine déterminaient, non seulement une sécrétion
générale plus abondante, mais encore une augmentation de la
concentration en antitoxine du sang. Que des effets analogues
puissent résulter soit d’une forte saignée soit de plusieurs saignées
consécutives moins importantes, c’est ce qui a été montré par
Roux et Vaillard, Salomonsen et Madsen, Friedberger et Dorner,
Schroeder, Pfeiffer, Reymann, etc.. L'idée d’une corrélation pos-
sible entre la formation de nouveaux globules de sang et la for-
mation de l’antitoxine, a conduit Madsen et Tallquist à expéri-
menter l’action de diverses toxines hémolytiques telles que la
pyrodine et le pyrogallol et, en effet, ces substances provoquaient
également une montée de la courbe de l’antitoxine. Des expé-
riences analogues ont été réalisées avec l’hétol par Müller. Par la
suite, des effets similaires ont été observés, par Fürst, après in-
jection de bleu de méthylène, et par Walker après traitement par
le salvarsan.
762 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE
(£0)
Tout en admettant que le moment n’est pas encore venu de
discuter le caractère des processus en cause dans la formation
de l’antitoxine dans l'organisme, on est peut-être fondé, dès
maintenant, à penser qu'ici, comme dans toute autre activité cel-
lulaire, des échanges de nature enzymatique jouent un rôle plus
ou moins prépondérant, et, considérant, d’autre part, l'influence
Sa L. Cievre fmw. oh. Col Mu Le
h Ein guohdieuus de mangas
200-
i
loo- E
=
a
ë
&
Ÿ
[ox
é
do Dn 2 0 8 i0-n-0 1% #00 À
% 30 3
souvent très considérable, et même décisive, qu'exercent certains
sels métalliques sur l’action d’un grand nombre d’enzymes (cata-
lyseurs), j'ai été amené à envisager la possibilité d’une inter-
vention de sels de ce genre dans les processus auxquels nous de-
vons la formation d’antitoxines dans l’organisme animal. Dans
cette hypothèse, la diversité — comme nature et comme quan-
tité — de ces sels métalliques contenus dans l’organisme, pour-
rait bien être pour quelque chose dans les écarts individuels, sou-
vent très considérables, qui séparent les organismes au point de
(61) : SÉANCE DU 7 OCTOBRE 183
—————_——————— — —]—_—————————————…"…"…"…"….…’.————_—_—-—…"…_—.-—_. —
vue de leur production, plus ou moins énergique, d'antitoxine,
la nature et la quantité du sel déterminant, respectivement, dans
une certaine mesure, les propriétés qualitatives et quantitatives
de l’antitoxine. À ce compte, on pourrait s'attendre à voir, dans
bien des cas, résulter, d'un apport des sels considérés à l’orga-
nisme en cours d'immunisation, un accroissement des proces-
sus générateurs d’antitoxine.
SE Cuvar la ch dephthone Mu la.
350 = à
Unies
par eu”
Zoo -
20e -
oo -
DUR D ONE 6 Doeih no 8 #2 à
Ce raisonnement m’a conduit à entreprendre des expériences
portant sur des Chèvres immunisés contre le Bacillus coli et sur
des Chevaux immunisés contre la diphtérie ; l'injection des solu-
- tions de sels métalliques s’opérait par voie intraveineuse et à trois
époques différentes de l’immunisation. Les sels expérimentés
étaient, dans le cas de Chèvres, le chlorure de manganèse, le
- chlorure de nickel, le chlorure de cobalt et le chlorure de zinc ; la
764 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (62)
dose de chaque injection était de 25 c.c. d'une solution centinor-
male ; dans les expériences sur les Chevaux, seul le chlorure de
manganèse a été mis en œuvre à la dose de ro c.c. d’une solution
normale diluée au demi.
Ces injections, effectuées pendant la chute de la courbe de
l’antitoxine qui suivait la première montée, ont produit, chez
tous les sujets en expérience, une augmentation considérable
et souvent très rapide de la concentration en antitoxine du sang.
Je reproduis, à titre d'exemples, les deux expériences ci-contre
(Fig. I et ID ; elles font voir que non seulement la montée est
assez considérable mais encore (Fig. [) que des injections quoti-
diennes de manganèse suffisent pour empêcher, pendant un es-
pace de temps prolongé, la chute de la courbe de l’antitoxine.
Chez le Cheval immunisé contre la diphtérie (Fig. Il), on note
également une montée assez remarquable, maïs ici la concentra-
tion en antitoxine retombe malgré les injections réitérées de
manganèse. Cette chute de la courbe s'explique peut-être par le
fait qu'à l'époque considérée le sujet en expérience présentait, à
l’encolure, des infiltrations assez étendues autour du point où
s’opéraient les piqûres. De telles infiltrations se produisent volon-
tiers toutes les fois qu'il est laissé, dans le canalicule formé par la
piqûre, la moindre trace de la solution de manganèse ; elles en-
traînent souvent une chute de la courbe de l’antitoxine.
L'injection d’une solution de manganèse, effectuée sur des
Chevaux immunisés contre la diphtérie et poursuivie quotidien-
nement pendant une période plus ou moins prolongée, du temps
sur lequel s’étendait le traitement par la toxine (par exemple les
2-3 semaines, qui précèdent la saignée) a produit, dans la grande
majorité des cas, un accroissement considérable de la concen-
tration en antitoxine ; et chez des sujets anciens, Chevaux immu-
nisés contre la diphtérie et qui présentaient depuis des mois une
chute continue, ces injections ont déterminé, dans certains cas,
des élévations de la concentration du sang en antitoxine plus con-
sidérable que celles qu’on n'avait jamais obtenues au moyen de
l’immunisation habituelle, mettant en œuvre la seule toxine.
Au cas ou des recherches ultérieures montreraient que, d'une
façon générale, la formation des anticorps se laisse activer par
l'injection de sels métalliques, etc., l’utilité de ces « cataly-
seurs » dans le traitement des maladies infectieuses devrait être
prise en considération.
(Institut sérothérapique de l'Etat Danois, D' Th. Madsen).
1r0p. A. DAVY et FILS Alné, 52, r. Madame, Paris. Le. Gérant : A. IDAVY.
FRE © MER © NN € DRE 0 SV © RONA 6 EURE © HNME HSE 0 RP TUTO
NUJECTION CLIN À
Strychno-Phospharsinée à
:
i
: Glycérophosphate de soude 0 gr. 10 :
Injection Clin YOOPr OP gr: par Boites de
ÿ n° 596 Gacodylate de soude .. .... Ogr.0S (centimètre || 6er 12 ampoules
Sulfate de strychnine...... 4/2milligr. cube de 1 c.c
ou n° 796 Sulfate de strychnine...... 1 milligr. ‘ - 7
REA
L'INJECTION CLIN STRYCHNO-PHOSPHARSINÉE réunit à doses thérapeu=
tiques le phosphore, l’arsenic organique et la strychnine. Elle assure réellement,
grâce à sa composition rationnelle et constante, la médication basée sur ces
trois agents thérapeutiques. Elle doit toujours être employee de préférence auæ
associations de glycérophosphate de soude et cacodylate de strychnirie qui ne
contiennent qu'une quantité infinitésimale d'acide cacodylique et ne
doivent pas être comptées comme arsenicales. j
Tonique général du Système nerveux,
reconstituant, antianémique.
GOUTTES CLIN STRYCHNO-PHOSPHARSINÉES
réalisent la même médication par voie digestive.
JO LM EEE MON + ETS ETS 0 BRDE 0 FRURS MUC A
41464
à tous médicaments pour injections hypodermiques
La nomenciature de nos préparations hypodermiques comprend la généralité des médica-
ments injectabies. Nous exécutons en outre toutes les formules qui nous sont confiées.
Nous rappelons que les LABORATOIRES CLIN qui, depuis l’origine de la médication
bypode: mique. préparent ‘les médicaments en tubes stérilisés, ont l’exnérience la plus
longue et la jlus complète des diverses techniques que supposent l'établissement des solu-
tions et leur: division en ampoules (vérification de pureté, dosage. isotouisation, stérilisation),
_SÉRUMS ARTIFICIELS
Sérum de HAYEM, de FLEIG, de CHÉRON, de CROCO, Sérum quininé, ec.
Ampoules de 50, 125, 250, 500 cc. pour injections massives
Les Sérums æertificiels (eau physiologique, sérums de Hayem) sont délivrés dans des
ampoules qu'un disposirif particulier permet de suspendre à là hauteur voulue pour obtenir
le passage du liquide duns les tissus par le seul fait de la pesanteur:
Nous préparons dans la sérle des solutions pour injections massives, les diverses formules
de sérums du D’ Charles FLEIG, sérums achlorurés glucosés iso et hypertoniques, dont les
indications sont celles de la solution salée. avec des avantages noftubles sur: cette dernièr'e
Tous nos sérums sont préparés avec une eau fratchement «istillée. pratiquement privée de
gaz cerbonique. exempte de matières organiques et stérilisée le jour: même de sa prépara-
tion. (Envoi sur demande de la Notice spéciale). F
COLLYRES STÉRILISÉS à tous médicaments
(formules usuelles : Solutions aqueuses et huileuses)
Flacons-Ampoules-Compte-gouttes de 10 ec.
Ces collyres préparés avec, tout le soin voulu au point de vue du dosage et de la
stérilisation sont enfermés dans des ampoules comptes-gouttes calibrées. Les médecins
peuvent ainsi être assurés de la stérilité parfaite d'un produit qui ne subit aucun
tirinsvasement pour atteindre la partie malade. ;
NOTA. — Envoi de notre Catalogue complet franco à MM. les Docteurs. sur leur. demande.
Ÿ LABORATOIRES CLIN, 20, Rue des Fossés-Saint-Jacques, PARIS. 4509
>,
D @Ÿ TRIANGULAIRE
Ne pas les confondre avec les Ovules Chaumel |
pour pansements vaginaux.
Exiger le Nom de RAQUIN nn à :
FI. de 64 Capsules,
1/21. 40 Capsules,
COPAHIVAT
DE SOUDE
6 à 12 par jour.
Établissements :
FUMOUZE
78, Faubourg Saint-Denis
PARIS/\\ :
ZOMOTHÉRAPIE.
| Établissements FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS K =,
Paris, — Typ. À. Davy, 52, rue Madame. — Téléphone Saxe-01-19:
RC RE:
TomE LXXXV. 1921 N° 30
COMPTES RENDUS
‘des Séances
|
3 Ÿ Se ; DE LA :
Société de Biologie
et de ses filiales :
les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd,
Lille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne,
Athènes : les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy)
danoise, de Suède et_de Lettonie; la Société belge de biologie.
Se PARIS
MASSON ET Ci, ÉDITEURS.
æ LIBRAIRES DE L’'ACADÉMIE DE MÉDECINE
ie ne 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (VIe)
#
Les comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la prete.
4% . Se PRIX DE L'ABONNEMENT POUR 1922 :
2 : SRE France: 50 fr. — Etranger: 60 fr.
5 Prix pu NUMÉRO : 3 Francs
Les abonner ents sont reçcs par MM. MASSON et Ci Éditeurs,
120, Boulevard Saint-Germain, Püris |
elles ne doivent pas dépasser l'étendue
réglementaire.
Ces conditions sont formelles.
Toutes les notes doivent être remises
sous forme de Jaeniosnpnes ne
varietur, sans lectures douteuses ;
Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogre- |
phies; les factures réglées directement à l'imprimerie.
Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs
notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue
Madame, Paris 6°. |
TARIF DES TIRÉS À PART
Le prix des tirés à part est abaissé à : jeu
13 francs pour 50 tirés à part @ pages).
15 — — 100 ee (2 pages, : Nu
418 — — 50 : — (4 pages). UNE
21 — — 100 _ (4 pages). |
oo oo
Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité,
- 14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57
———— ‘
K
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
SÉANCE DU 29 OCTOBRE 1921
GuizLaix (G.), LAROCHE (G.) et
Leceze (P.) : Sur la technique
de la réaction du benjoin col-
LONTEU LE RS RASE
Herezce (F. d’) : L’ultrami-
crobe Bactériophage ...........
Pacxiez (Ph.): À propos des
variations brusques de la formule
leucocytaire sous l’influence d’ac-
tions nerveuses immédiates...
Pozerskr (E.) : Sur les trou-
bles produits chez le Chien par
les oscillations rythmiques. .....
SACQUÉPÉE (E.) : Les types de
. Pneumocoques dans les compli-
cations pulmonaires dela grippe.
ScauLMANN (E.) et Jusrix-Ber-
sANGON (L.) : Etude d’un coeffi-
cient de réduction organique ap-
précié par l'élimination du bleu
de méthylène. Les variations se-
RESTÉS ES Re 0 ee seule
Wozzman (E.) et GOLDENBERS
(L.) : Le phénomène de d’Herelle
et la réaction de fixation........
776
767
SOMMAIRE
Réunion biologique de Lisbonne.
BETTENCOURT (A.), Borses (I.)
et SEABRA (A. de): La bilharziose
vésicale en tant que maladie au-
tochtone au Portugal..........
Brires (G.) : Sur les « noyaux
au repos » de la tunique muscu-
laire de l’appendice cæcal dans
l’inflammation chronique......
Lépiërre (Ch.) : Un nouveau
type d’eaux minérales : les eaux
HÉTALÉ ES 2 M cie or ee ue
SALAZAR (A.-L.) : Sur l’évolu-
tion de l’ovaire adulte de la La-
Réunion biologique de Lettonie.
KIRCGHENSTEINS (A.) Sur la
structure et le mode de dévelop-
pement des Bactéries...........
LeBepinsk«y (N.-G.) :
tétard de Rana temporaria L. bi-
céphale..... 2 AMAEE CAR REE de
BioLocir. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV.
766 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Présidence de M. André-Thomas, vice-président.
À PROPOS DES VARIATIONS BRUSQUES DE LA FORMULE LEUCOCYTAIRE
SOUS L'INFLUENCE D'ACTIONS NERVEUSES IMMÉDIATES,
par Px. Pacnrez.
Dans la dernière séance Tinel et Santenoïise ont attiré l’atten-
tion sur les variations brusques qu'on peut voir survenir dans le
taux des leucocytes sous l'influence de diverses actions ner-
veuses, en particulier au cours de la recherche du réflexe oculo-
cardiaque. - É
Nous avons, en 1908, Jean Camus et moi (rx), publié ici même
le résultat d'expériences, faites chez le Chien et le Lapin, qui
nous avaient permis d'observer des variations leucocytaires se
traduisant par la leucopénie à la suite d’excitation du pneumo-
gastrique, et du nerf dépresseur (chez le Lapin). Ce sont des
faits qui nous paraissent être du même ordre que ceux qu'ont
observés Tinel et Santenoiïise. La leucopénie observée dans ces
conditions nous avait semblé être en rapport avec la chute de
pression.
Il serait intéressant de savoir si, dans les cas de leucopénie
consécutive à la compression oculaire, on observe aussi une hy-
potension concomitante.
Dans nos expériences, la leucopénie ne pouvait pas s’interpré-
ier comme un phénomène en rapport avec des troubles locaux
de circulation par modification vaso-motrice, car la chute du
nombre des leucocytes s'observait aussi bien dans le sang artériel
que dans le sang veineux. Il était plus vraisemblable de penser à
une immobilisation temporaire d'une partie des leucocytes dans
les viscères ou le long des parois vasculaires. x
Toutes ces expériences, aussi bien celles de Tinel et Santenoise
que les nôtres, permettent de penser, comme le supposent ces
auteurs, que la leucopénie qui s’observe au cours de choc hémo-
clasique peut relever d’un mécanisme nerveux, mais probable-
ment pas d'ordre purement vaso-moteur.
(1) J. Camus ct Ph. Pagniez. Relations entre les variations de la pression
artérielle ct la teneur du sang en leucocytes et en hématies. C. R. de la Soc.
de biol., 25 janvier 1608, p. 120.
sn d attitude 0 oi AE à
Maison, Gh. VERDIN >%X #ÿ
PN G. BOULITTE, sécs "
| Succ'
15-21, RUE BOBILLOT — AU (15°)
(Anciennement: 7, rue Linné) — Téléphone 28-33
EE EE ns
TES DE au
Servant en Physiologie, en Pharmacologie et en Médecineh
Enregistreurs Electriques de ue précision
ses très varia
… GENTRIFUGEUSES ELECTRIQUES A TRES "GRANDES VITESSES
CATALOGUES ou NOTICES SPÉCIALES sar demande \
Livraison directe -:- PROVINCE et ETRANGER
d'organes soigneusement£'récoltés, desséchés rapidement dans le vide, vers 0°
EQUIVALENT AUX ORGANES FRAIS
FORMULER : Comprimés. Cachets ou Pilules CHOAY, à l’'Extrait de... (Indiquer la sorte)
nes de 2? à 8 par jour aux repas. Enfants : 10 ans, 1/2 dose d’adulte; 5 ans,1/3; 2 ans 1/2, 1/4
… EXTRAITS INJECTABLES CHOAY * L_ OPOTHÉRAPIQUES
FORMULER : Ampoules CHOAY à l'Extrait..
SYNDROMES PLURIGLANDULAIRES
SYNCRINES CHOAVY
PRESCRIRE : Syncrines CHOAY,Cachets ou Comprimés ou Ampoules :une Boîte No...
pren 5 — Pluriglandulaire. Formule n. 5. — Thyro-Orchitique.
= . — Surréno-Hypophysaire. . — n. 6 — Hypophyso-Orchitique.
— à . — Surréno-Thyro-Hyr ophysaire. — 2.7. — Thyro-Hypophyso-0varienne.
—. n. 4 — Thyro-Ovarienne — mn. 8, — Peptosthénine.
Echantillons, Rise s, Posologie: Laboratoire CHOA Y, 44, av. du Maine, PARIS
Téléphone : Fleurus 13-07
ATELIERS A. COLLOT
C. LONGUE
fngénieur des Arts et Manufactures
226, Boulevard Raspail, PARIS (XIV:
Téléphone : Saxe 8. 75 Métropolitain : Station Raspail
PATES ET POIDS
de précision
BALANCES APÉRIODIQUE
Appareils et Étalons
pour la métrologie
VERRERIE
divisée et jaugée de précision
MACHINES
pneumatiques
APPAREILS
de métallographie
15 GRANDS PRIX
PRÉSIDENT OU MEMBRE DU JURY
AUX EXPOSITIONS UNIVERSELLES
Envoi sur demande
du Catalogue illustré
om
L.B. A. - Laboratoire de BIOLOGIE appliquée - L.B. A.
Téléphones { 96-64,
Produits biologiques CARRION
PRODUITS STERILISES — HYPODERMIE
OPOTHÉRAPIE
EVATMINE RETROPITUINE
(Traitement de l’asthme) (Lobe postérieur d’hypophyse)
{
ANALYSES MÉDICALES -
a
V. BORRIEN, Docteur en Pharmacie
SÉANCE DU 29 OCTOBRE 767
L’ULTRAMICROBE BACTÉRIOPHAGE,
Par F. D'HERELLE.
Dans un récent mémoire, Oscar Bail (r) expose ses idées sur le
Bactériophage : sans adopter l'hypothèse formulée par Bordet, il
émet l'opinion que le principe Ivtique provient de la Bactérie qui
subit Ia lyse.
Ce qu'il y a d’étrange dans cette discussion touchant la nature
du Bactériophage, c'est que chaque auteur qui émet une théorie
nouvelle omet de discuter les expériences que j'ai accumulées
en faveur de la nature vivante du Bactériophage, n'y fait même
_ pas allusion. Je me vois donc obligé de discuter leurs expériences
et de leur rappeler, une fois de plus, les miennes.
On peut, a priori, émettre trois hypothèses fondamentales
touchant [a nature du Bactériophage.
Première hypothèse : il provient de l'organisme supérieur qui
réagit par la production d’un « principe » qui provoque la des-
truction de la Bactérie qui tente d'envahir l'organisme. C'est
l'hypothèse émise par Kabeshima. Le seul fait de l’action en sé-
rie suffit pour la faire rejeter. Le « principe », diastase où pro-
diastase, sécrété par l'organisme supérieur, épuiserait rapide-
ment son action du fait des dilutions successives et serait éliminé
après quelques passages. L'hypothèse de Kabeshima s’appuyait
d’ailleurs sur une série d'expériences dont aucune ne résiste à la
vérification, comme je l'ai montré.
Bordet a voulu tourner la difficulté en considérant le « prin-
cipe » hypothétique comme un simple agent de déclenchement
qui provoquerait chez la Bactérie une « hérédité à la Iyse » :
nous tombons donc dans le cas de la seconde hypothèse que
nous examinerons dans un instant. J'ai voulu vérifier l’expé-
rience fondamentale de Bordet : les résultats que j'ai obtenus sont
différents des siens. Opérant sur trois séries de quatre Cobayes,
traités comme l'indique Bordet, je n’ai pu constater, dans aucun
des douze cas, la présence du Bactériophage anti-coli dans l’exsu-
dat péritonéal du Cobaye. Je sais que divers bactériologistes qui
ont tenté l'expérience ont obtenu un résultat semblable au mien.
Le résultat obtenu par Bordet est donc accidentel : en réalité
l'expérience ne donne un résultat positif que quand il y a pas-
sage du Bactériophage intestinal dans la cavité péritonéale. Ce
qui montre bien que cette interprétation est exacte, c'est que si
l’on fait ingérer au Cobaye en expérience, en même temps que
(1) Wiener klinische Wochenschrift, 15 septembre 1921.
) P
768 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
l'on donne la dernière injection, une grande quantité d’une cul-
ture du Bactériophage actif vis-à-vis de la Bactérie injectée (soit
2 c.c.), le résultat devient régulièrement positif.
Deuxième hypothèse : le Bactériophage provient de la Bactérie
lysée elle-même. Cette hypothèse implique nécessairement la
spécificité stricte du Bactériophage. C’est, en effet, ce que Bordet
avait déclaré dans sa première communication ; devant l'évi-
dence des faits il est revenu sur ses premières conclusions, sans
paraître s'apercevoir que la non-spécificité était incompatible
avec sa théorie : comment admettre, en effet, abstraction
faite de toutes autres objections, qu'un « principe » sécrété
par une espèce bactérienne influe sur l’hérédité d’une autre es-
pèce ? Bail soutient encore qu'il y a spécificité stricte : il base
son affirmation sur des résultats d'expériences effectuées au
moyen d'une technique de recherches de l’activité du Bactério-
phage primitive et absolument insuffisante pour permettre l’é-
tude du phénomène. Pour ma part, j'ai isolé plusieurs centaines
de souches différentes du Bactériophage et je n’en ai pas encore
trouvé une seule dont l’action fut limitée à une espèce bacté-
rienne ; toutes agissent, avec une intensité diverse mais tou-
jours susceptible d’exaltation, vis-à-vis d’un certain nombre d’es-
pèces différentes, souvent même fort éloignées les unes des au-
tres. La non spécificité de l’action du Bactériophage est un fait
suffisant pour rendre inadmisisble l'hypothèse de sa production
par la Bactérie lysée elle-mème.
Troisième hypothèse : le Bactériophage est un organisme au-
tonome, un ultramicrobe parasite des Bactéries. Toutes les expé-
riences concordent pour montrer que cette hypothèse est la vraie.
Vu l’espace limité dont je dispose, je ne citerai, parmi les nom-
breuses expériences fournies, que les suivantes : A. J’ai montré
que le principe qui provoque la lyse en série existe sous forme
de masses matérielles susceplibles de numération (1). Ce seul
fait suffit pour montrer qu'il s’agit d'un être vivant autonome.
B. Certains antiseptiques (glycérine, quinine), qui n'exercent au-
cune action sur les diastases et les toxines, stérilisent les cul-
tures du Bactériophage.
Enfin j'ai apporté, dans une communication faite à la séance
dernière, deux faits nouveaux qui exeluent également toute hy-
pothèse autre que celle du Bactériophage, ultramicrobe parasite
des Bactéries.
(1) €. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIV, p. 908, 21 mai 1951.
SÉANCE DU 29 OCTOBRE 769
SUR LES TROUBLES PRODUITS CHEZ LE CHIEN
PAR LES OSCILLATIONS RYTIHMIQUES,
par E. Pozerskt.
Dans une précédente note (1), nous avons décrit un appareil
destiné à étudier l'influence des oscillations rythmiques sur les
animaux. Nous avons vu que le Cobaye, le Lapin, la Poule, le
Pigeon peuvent être soumis pendant cinq heures à des mouve-
ments artificiels de roulis et de tangage, répétés avec un rythme
de 14 mouvements par minute, sans présenter le moindre trouble
physiologique apparent. Le Chien se comporte d’une façon diffé-
rente.
Nous avons expérimenté sur tous les Chiens pesant de 7 à
11 kgr. qui sont passés, pendant 18 mois, par le laboratoire.
Nous avons pu constater chez ces animaux trois. catégories d'in-
dividus. 50 p. 100 ne présentent aucun trouble après un séjour
de cinq heures sur l'appareil en mouvement ; 30 p. 100 des ani-
maux présentent des troubles rappelant ceux du mal de mer.
Les animaux atteints peuvent à leur tour être divisés en deux
catégories. Un tiers de ceux-ci présentent un mal de forme asthé-
nique ; les deux tiers sont atteints d’un mal de forme agitée.
Dans les deux cas, les animaux, dès les premières minutes de
leur séjour dans l'appareil en mouvement, sont pris d'une polyp-
née rappelant tout à fait la polypnée thermique. Cette polypnée
ne peut être attribuée aux efforts faits par l'animal pour se tenir
en équilibre puisque le plancher de l'appareil est muni d’une
claie qui empêche les animaux de glisser et que, d'autre part,
les animaux qui ne doivent pas prendre le mal de mer expéri-
mental ne présentent jamais cette polypnée, même après cinq
heures d'oscillation. Cette polypnée est presque toujours accom-
pagnée de pollakyurie. Puis, suivant la forme que doit prendre
le mal, les animaux présentent des symptômes tout différents.
Dans la forme asthénique l’animal se couche suivant l’axe où il
subit les mouvements de roulis les moins amples ; la polypnée
continue, se ralentit, pour reprendre de nouveau. Tant que dure
l'expérience, l’animal gît sur le plancher, indifférent à toure
excitation extérieure. Dans la forme agitée l’animal est très excité
dans sa cage ; la polypnée est violente. Le Chien a des nausées,
se lèche les pattes de devant, le nez, fait des efforts pour vomir et
y parvient finalement. La constatation de ces faits nous a conduit
à rechercher dans quelles conditions physiologiques se produi-
(x) GC. R. de la Soc. de biol., t. LXXXV. 1921, n° 29, p. 702.
710 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
saient ces troubles chez le Chien. Nous avons constaté que chez
les nombreux animaux que nous avons expérimentés, on n’ob-
serve jamais de troubles lorsque les animaux sont à jeun. La
plénitude de l'estomac est donc une condition nécessaire pour
déclencher le mal de mer expérimental chez le Chien.
Nous avons entrepris une étude physiologique plus appro-
fondie de ces phénomènes, mais nous nous sommes heurté à des
difficultés de deux ordres : 1° les animaux sujets au mal de mer
expérimental s’'accoutument rapidement et ne présentent plus
aucun trouble après la troisième traversée » ; 2° le psychisme
du Chien intervient au plus haut point : très souvent des Chiens
sensibles, ayant déjà été soumis à l'expérience, sont pris de po-
lypnée et même de vomissements lorsqu'on les porte sur l’appa-
reil avant même que celui-ci ne soit en mouvement.
En résumé, 30 p. 100 des Chiens soumis aux oscillations
rythmiques de notre appareil présentent les symptômes d’un mal
de mer expérimental caractérisé par la polypnée, la pollakyurie,
et les vomissements. On observe deux formes du mal : un mal
asthénique et un mal agité. La plénitude de l’estornac est une
condition nécessaire pour déclencher les symptômes.
_ Les animaux sensibles s’accoutument très vite aux oscilla-
tions rythmiques et ne. présentent plus aucun trouble après
trois ou quatre expériences.
(Laboratoire de physiologie de l'Institut Pasteur).
LES TYPES DE PNEUMOCOQUES DANS LES COMPLICATIONS
PULMONAIRES DE LA GRIPPE,
par E. SACQUÉPÉE.
Dans une note précédente (ces Comptes rendus, p. 639), nous
avons étudié les types de Pneumocoques rencontrés au cours de la
pneumonie en temps normal, et jusqu’en mars 1921. En avril
1921, survenait une épidémie de grippe, accompagnée de mani-
festations pulmonaires graves, pneumonies et broncho-pneumo-
nies. Les Pneumocoques isolés à cette occasion ont été étudiés
suivant la technique déjà indiquée. [ls proviennent de ponc-
tions directes (poumon, plèvre, sang, etc.) ; de prélèvements opé-
rés sur le cadavre ; dans quelques cas, des produits d’expecto-
ration, soit par ensemencement, soit après inoculation à la Sou-
T'1S.
Les résultats constatés amènént à envisager séparément deux
|'PRODUITS CHIMIQUES |
PURS SPÉCIAUX (Sur demande)
LIPOIDES PURS
Lécithine
Cholestérine
[socholestérine
ACIDES PURS
Acde nucléinique
Nuclémate de Na
Acide thymonuciéinique
| ACIDES AMINÉS ET DIAMINÉS
Histidine Tyrosine
Leucme Phenylalanine
Glycocolle Alanine
Acide hippurique, etc.
PROTÉINES PURIFIÉES
Fibrine
Elastisne
Hémoglobine, etc.
FERMENTS
Pepsine
Presure
_ Trypsine, etc.
PEPTONES BACTÉRIOLOGIQUES
LES ÉTABLISSEMENTS BYLA
Siège Social et Administration :
26, AVENUE DE L'OBSERVATOIRE :: . PARIS
USINES ET LABORATOIRES DE RECHERCHES : GENTILLY (Seine)
qi
cl
FOURNITURES GÉNÉRALES POUR LABORATOIRES
DE BACTERIOLOGIE ET D'HISTOLOGIE
Les Etablissements POULENC Frères
Atelier de Construction d'Appareils de précision
| scientifiques et industriels é
122, Boulevard Saint-Germain, PARIS
Siége social : 92, rue Vieille-du-Temple ;
Fabrique de
PRODUITS GHIMIQUES PURS © PRODUITS GHIMIQUES
%
POUR ANALYSES INDUSTRIELS
CENTRI- ETUVES
FUGEUSES _: : i L
| AUTOCLAVNES
MICROTOMES
TA
5 QU HT? À \
MICROSCOPES BALANCES
LIQUEURS NORMALES ET TITRÉES
pour
‘Alcalimétrie, Acidimétrie, Ghlorométrie, Hydrotimétrie
Dosage des sucres, des phosphates, des chlorures, etc. |
Préparation à la demande de tous autres réaclifs ou liqueurs titrées.
La pureté des matières premières et les titres des liqueurs sont garant
Papiers réactifs
PRODUITS POUR
(FIXATION — INCLUSION — COLORATION
Réactifs fixateurs ou colorants d'après toutes formules
COLORANTS FRANÇAIS marque R. A. L. pour Bactériologie et Histologie
PRODUITS DIVERS POUR
DIAGNOSTICS DE LABORATOIRE
Antigene, sérum hémolytique Pour réaction de Wassermann
Cultures tuées pour Séro-diagnostics
de fièvre typhoïde, paratyphoïde, fièvre de Malte, etc.
me 2 —
Tuberculine — Sporotrichosine
MILIEUX DE CULTURE:
Bouillon-peptone — Gélatine-peptone — Gélose-peplone — Gélose de Sabouraud
Gélose glycosée pour anaérobies — Sérum pour recherche de diphtérie
Ces milieux peuvent être livrés en tubes et en ballons
Verre français marque « LABO »
VERRERIE SOUFFLEE ET GRADUEE
Usines à Vitry-sur-Seine, Thiais, Montreuil (Seine),
Livron, Loriol (Drôme). Le Pouzin (Ardèche)
L=——
SÉANCE DU 29 OCTOBRE 171
groupes de faits, qui se rapportent les uns aux pneumonies, les
autres aux broncho-pneumonies.
Pneumonies. — Les types rencontrés se classent comme suit,
sur 11 échantillons étudiés :
VD DUC PRE nn Une O
== DÉS ns ere 6 Totall::7 = 03 p. 100
= OP SE 0 Sen SR
ANTONIN ARS USER Rte
— IH ERSERI RRER SE RAR 2
1 ee De
— 1 RS AURAS SENS I
En ce qui concerne la répartition des antigènes, ce tableau
montre que chacun d'eux a été rencontré :
à fois, soit dans 27 p. 100 des cas, le T ;
10 — . — 90 p. 100 — TE:
his — 36 p. 160 —— JL.
Dans l’ensemble, et sauf variations de détail, cès proportions
rappellent beaucoup celles que nous avons trouvées dans la pneu-
monie lobaire du temps normal. C'est la même prédominance
des types purs (Il surtout) sur les types mixtes, la même fré-
quence de l’antigène II ; les antigènes I et LIL sont toutefois un
peu moins rares (27 p. 100 et 36 p. 100 dans la pneumonie en
période de grippe contre 11 p. 100 et 19 p. r00 en temps habi-
tuel).
Broncho-pneumonies. — Il à été isolé 14 échantillons diffé-
rents qui appartiennent respectivement :
AU INDE = eee oc caeecen EE: \
— te APE à I Total : 4 = 28 p. roo
ne FRERE 2 )
au type mixte De ERIT 00... LE 3
— LA RS À 1 SE ntes Ro AS AN ie tee
— ANSE 3 ee da ci
— RTE; 2 :
Au point de vue de la fréquence respective des trois antigènes,
ce tableau nous donne :
antigène [, rencontré 9 fois, soit dans 64 p. 100 des cas
_— IT, — 8 fois, — 57 p. 100 —
— D, = 9 fois, — 64 p. 100 —
Ces résultats font ressortir que, parmi les Pneumocoques pro-
venant de broncho-pneumonies grippales :
1° Les types mixtes (71 p. 100) sont plus fréquents que les types
purs (28 p. 100) ;
=
1
(Re)
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
2° Les antigènes sont répartis de manière presque égale, puis-
qu on trouve [ et IT dans 64 p. 100 des cas, et IT dans 57 p. 100. On
assiste à une sorte d'éparpillement des antigènes.
Conclusion : Les caractères des Pneumocoques dans les pneu-
monies (en période de grippe comme en temps normal) d’une.
part, et les broncho-pneumonies d'autre part, se montrent ainsi
notablement différents.
Dans les pneumonies, survenant au cours de la grippe, les
types purs sont prépondérants, et la fonction antigène IL est très
prédominante. Ces caractères essentiels sont analogues à ceux des
pneumonies observées en dehors de la grippe.
Dans la broncho-pneumonie grippale, les types mixtes son
prépondérants, el les trois fonctions GRHGeReT 1, 11, et III sont à
peu près de même fréquence.
Au point de vue du traitement, et à défaut d'indication précise :
pour chaque cas particulier, la pneumonie grippale est généra-
lement justiciable du sérum If, comme la pneumonie habituelle.
Au contraire, dans les broncho-pneumonies grippales, il vaut
mieux employer en même temps les sérums I et IT. Encore cette
pratique laisse-t-elle communément inattaqué l’antigène TT, con-
tre lequel nous ne possédons pas de sérum thérapeutique efficace.
Ces conditions, jointes à l'intervention habituelle d’autres
germes, Streptocoque surtout, permettent de comprendre pour-
quoi la sérothérapie antipneumococcique est souvent moins ac-
tive dans la broncho-pneumonie grippale que dans la pneumo-
nie franche.
LE PHÉNOMÈNE DE D'HERELLE ET LA RÉACTION DE FIXATION,
par E. Worcmax et L. GOLDENBERG. :
D'Herelle à fait valoir de nombreuses raisons en faveur
de son hypothèse sur la nature du Bactériophage : agent vivant,
passant à travers les bougies. L'un de nous (1) a également ap-
porté des expériences qui ne semblent pouvoir s’interpréter que
dans cette hypothèse. De leur côté, Bordet et Ciuca aboutissent à
une tout autre conception de la bactériolyse : celle d'une auto-
lyse transmissible.
Il nous a semblé que la réaction de fixation pouvait aider
à préciser la nature du phénomène de d'Herelle (2). Dans l'hypo-
(1) E. Wollman. C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIV, p. 3, 1927.
(:) Dans une note présentée à la dernière séance de la Société d’Herelle a
également traité de la fixation par le Bactériophage, en se plaçant dans des
conditions différentes (Communication verbale).
SÉANCE DU 29 O TOBRE TTle:
thèse de celui-ci le bactériolysat devrait contenir deux antigènes :
la Bactérie lysée et le Bactériophage. En préparant des animaux
avec du bactériolysat, en saturant ensuite la sensibilisatrice pour
la Bactérie lysée, il devrait rester celle pour le Bactériophage.
C'est ce que nous avons essayé de mettre en évidence dans les
expériences suivantes.
Deux Lapins furent préparés, l'un avec du bactériolysat de
Shiga (sérum [), l’autre, fournissant le sérum témoin, avec du
Shiga (sérum IT).
Chacun des sérums (chauffé à 56°) fut mis, soit tel quel, soit
après contact (1 h. à 37°) avec une suspension de Bacille de Shiga
(qu'on éliminait ensuite par centrifugation) en présence des deux
antigènes : bactériolysat et suspension de Bacille de Shiga.
La table I donne les résultats obtenus dans trois séries d’expé-
riences (1).
Table T.
Exper. de 30/VII Exper. du 4/VIII Exper. du 8/IX
Doses d‘alexime _ 0,1 Doors OS] Tone 0,5 0,1 re 0,5
SE RE RD PN d dRoa/ie d pe E
Sen. DR Sn ER RS NS ne Re M = —
Sér TP LSh. + EE — — + + EE — — + + EE — —
(Sér. I — Sh)
+ Eee eee = = = =. —
(Sér. Len) ; ;
ER LE = = — + D = + EE == —
(Sér. II — Sh)
FE Eee = + EE — — + + — —
(Sér. II — Sh)
D UE De DE EP 2 A NUE SR
{Sér. I — Sh)
+ autolysat. ” LE LME PME
(Sér. II — Sh)
+ autolysat. DE PAR SUR AE) AE
On voit que le traitement par la suspension de Shiga n'’affecte
pas (pour les doses d’alexine employées) la teneur en sensibili-
satrice du sérum II (anti-bactériolysat). Ceci pourrait être inter-
.prété en faveur de l'existence d’un antigène autre que le Shiga :
le bactériophage. Toutefois, le fait que le sérum I (anti-Shiga)
lui aussi, fixe mieux l’alexine en présence du bactériolysat que
du Shiga intact (lignes r et 6 de la table) nous a fait supposer que
les résultats obtenus tiendraient surtout à la valeur antigène du
(1) Ser. [I = sérum anti-bactériolysat ; Ser. II — sérum anti-Shiga. Les deux
sérums sont employés à la dose de 0,2 c.c.. B. = bactériolysat. Sh. = Bacille de
Shiga. + indique une fixation complète, + fixation partielle, — fixation nulle.
L’alexine était employée à la dilution de 1/10. Le traitement du sérum par ja
suspension de Bacille de Shiga est indiqué par le signe (—Sh.). Le bactériolysat
n’exerçait aux doses employéés aucune action empêchante propre ; celle de a
suspension de Shiga ne dépassait pas o,1 c.c. d’alexine au 1/10.
714 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Shiga lysé. Des expériences faites avec de l’autolysat de Shiga
tué par l’éther et gardé à l’étuve à 37° confirment cette facon de
voir (lignes 9 et 10 de la table [ et table IF).
Table II
Sér. I + Sh. Set
Sér. 1 + autolysat + + + + +
Sér. I + B. RO
Sans exclure la possibilité de l'existence propre du Bactério-
phage, notre technique ne nous permet donc pas de l’affirmer.
Elle met, d'autre part, en évidence la valeur antigène des bacté-
riolysais oblenus par la méthode de d'Herelle. Ces bactériolysats
pourraient donc être employés avec avantage dans la réaction
de fixation, surtout pour les germes qui ne s’autolysent pas
aussi facilement que le Bacille de Shiga. Des recherches sont en
cours dans cet ordre d'idées.
(Institut Pasteur). -
ETUDE D'UN COEFFICIENT DE RÉDUCTION ORGANIQUE APPRÉCIÉ PAR
L'ÉLIMINATION DU BLEU DE MÉTHYLÈNE. LES VARIATIONS SELON LES
RÉGIMES,
par E. ScauzMann et L. Jusrin-BEsANGÇoN.
L'épreuve du bleu de méthylène, proposée par Achard et Cas-
taigne, demeure encore aujourd'hui un des meilleurs moyens
d'apprécier la valeur fonctionnelle du rein. On sait que l'élimi-
nation du colorant ne se fait pas exclusivement en nature : Ehr-
lich a montré que, dans l'organisme, le bleu subit une réduction
qui transforme en un leuco-dérivé, le chromogène, que l’on ra-
mène facilement au bleu par l’action de l'acide acétique à chaud.
La production de chromogène n'appartient pas au rein, elle
se fait dans les tissus où est injectée la matière colorante, et l’on
admet que la proportion relative de bleu et de chromogène de
l'urine ne peut fournir aucun renseignement sur l’état de la
perméabilité rénale. Le bleu injecté, totalement transformé en
chromogène lors de son passage dans le sang, revient en partie à
son état primitif lors de son incorporation à l’urine. C'est ce
phénomène d’oxydation que nous avons voulu étudier.
Technique. Nous injectons à nos sujets 1 c.c. d’une solution
de bleu à 5 p. r00 et nous examinons les urines d'heure en heure,
puis de 6 heures en 6 heures jusqu'à la fin de l'élimination, qui
VICHY
ETABLISSEMENT THERMAL
le mieux aménagé du Monde entier
BAINS - DOUCHES - PISCINES - MASSAGES
THERMOTHÉRA PIE : Air chaud Bains d'air chaud Bains de lumière
MÉCANOTHÉRAPIE COMPLÈTE
RADIOSCOPIE — RADIOGRAPHIE
RADIOTHÉRAPIE
ÉLECTROTHÉRAPIE COMPLÈTE
| Courants Galvanique, Faradique, Glavat o-faradique, Sinusoïdal
Electricité statique, Franklini sation Hertzienne, Haute Fréquence
AUTO-COND UCTION - LIT CONDENSATEUR - DIATHERMIE
Cure de l’Obésité par la méthode du Prof, BERGONIÉ
TRAITEMENT SPÉCIAL
des maladies de Foïe et d'Estomac, Goutte, sine Arthritisme
Eau de régime des ARTHRITIQUES
VICHY CELESTINS
Bouteilles et demi-bouteilles
HYGIÈNE DE L'ESTOMAC
Après les repas 2 ou 3
PASTILLES VICHY-ÉTAT
facilitent la digestion
ê
"|
|
À ER F CRE
\ Lactéol
Ù c D BOUCARD # F1
& Comprimes 4 4 s Ë . N-
à de ferment # Ë : Fe F
à loctique #7
PRET
-
| Entérites
PO OP ER ES
Échantillon, - Écrire D' BOUCARD, 30, Rue Singer - PARIS XVI.
OA
SÉANCE DU 29 OCTOBRE 175
dure de 3 à 6 jours. Les mesures sont faites aussitôt après la
miction pour éviter les oxydations extra-organiques.
Mesure colorimétrique du bleu total éliminé à chaque moment.
Nous plaçons dans un des godets du colorimètre l’urine oxydée
par l'acide acétique, et renfermant x de bleu, sous une épaisseur
connue n. À une quantité déterminée de l'urine oxydée nous
ajoutons une quantité connue B de bleu, sous forme d’une solu-
tion titrée à 1 p. 10.000. Nous portons cette urine contenant
æ + B de bleu dans l’autre godet et nous recherchons l'égalité de
teinte obtenue sous une épaisseur !. Nous pouvons ainsi calculer
le bleu éliminé par la formule.
LB
n— |
- Mesure de la proportion du chromogène. On mesure au colori-
mètre la différence de teinte entre l’urine éliminée par le sujet et
l'urine oxydée servant d’étalon.
Expression des résultats. Nous nous servons de la formule que
nous avons donnée pour connaître la quantité pondérale de bleu
éliminé. Pour suivre les variations de ce produit chez un mème
malade on peut employer les chiffres mêmes du colorimètre, qui
sont proportionnels aux chiffres réels, et peuvent suffire au tracé
des courbes. Le coefficient de réduction est la différence ue
__en poids entre le chromogène et le bleu total excrété.
Application clinique. Variations du coefficient de réduction se-
lon les régimes alimentaires. Dans une première série de re-
cherches nous avons voulu étudier les modifications du coeffi-
cient de réduction au cours des différents régimes alimentaires.
Nous avons tour à tour prescrit un régime mixte, lacté, hyper-
chloruré, hyperglycosé, hyperazoté et les résultats obtenus nous
amènent aux conclusions suivantes. Chez un sujet normal, sou-
mis au régime mixte, la courbe d'élimination du bleu est sen-
siblement parallèle à la courbe de réduction.
Au cours d'états pathologiques on observe, chez un même ma-
lade, en variant les régimes : 1° des variations du coefficient de
réduction; 2° des irrégularités dans le rythme de l'oxydation.
Ces modifications réductrices dans la quantité et dans le temps
sont, à nos yeux, aussi intéressantes que celles de l'élimination
du bleu habituellement considérées.
_ D'une manière générale le régime hyperglycosé augmente la
durée de l'élimination et celle de l’oxydation, alors que le régime
hyperazoté les diminue. Le régime hyperchloruré diminue le
pouvoir oxydant du rein. Une des difficultés d'appréciation est
que certains malades ont un coefficient de réduction infini, quel
que soit le régime ; il'est alors nécessaire, pour pouvoir évaluer
716 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
les résultats, d'apprécier, chez ces sujets, le seuil de la réduction
totale. La place des phénomènes d’oxydation et de réduction dans
la physiologie animale et végétale est capitale, la difficulté de
leur étude tient surtout à la singulière complexité de leur méca-
nisme, car, à côté de l'oxydation directe par fixation de l'oxygène
de l’air par le sang, il existe des processus sans nombre d’oxyda-
tion cellulaire que les recherches récentes du Pr Roger et de
Godlewski ont contribué à mettre en évidence in vitro.
Dans une note ultérieure nous tenterons d'indiquer la valeur
du coefficient de réduction dans certains états pathologiques.
(Laboratoire de pathologie expérimentale et comparée, P° Roger
et service du D° Sainton, à l'hôpital Tenon).
SUR LA TECHNIQUE DE LA RÉACTION DU BENJOIN COLLOÏDAL,
par GEORGES GUILLAIN, GUY LAROCHE et P. LECHELLE.
Dans une note présentée le 4 août 1921 à la Réunion biologique
de Buenos-Aires, A. Sordelli et E. Rennella (r), étudiant la réac-
tion du benjoin colloïdal, ont employé -une technique qu'ils dé-
crivent dans les lignes suivantes : « Nous avons suivi, pour la
réaction du benjoin la technique de Guillain, Laroche et Le-
chelle, mais les benjoins essayés nous obligèrent à préparer une
dilution à 10 p. 100 qui fut diluée dans de l'alcool à 1 p. 10 au
moment de l'emploi, puis diluée à raison de ro c.c. pour 100 c.c.
d’eau à 35°, en 60 secondes. »
Ce procédé, à notre avis, ne doit pas être adopté. En effet, la
modification de Sordelli et Rennella introduit dans le liquide
intermicellaire une quantité d'alcool telle que les granules de
benjoin y sont partiellement solubles et l’on s'éloigne ainsi des
conditions requises pour les suspensions colloïdales. De plus, au
point de vue pratique, ce procédé désensibilise notre réaction et,
d’après les expériences comparatives que nous avons faites, dé-
forme nos courbes.
(x) A. Sordelli et E. Rennella. Réactions colloïdales du liquide céphalo-rachidien.
Réunion biologique de Buenos-Aires, séance du 4 août r92r, C. R. de la Soc. de
biol., 19271,-t: EXXXV, p687.
Lite :
D à 2e Et TE PT —
1
RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE
SÉANCE DU 17 OCTOBRE 1921
SOMMAIRE
Berrencourt (A.). Bonces (I.) l’inflammation chronique...... 13)
et SEABRA (A. De) : La bilharziose LEPIERRE (Ch.): Un nouveau
vésicale en tant que maladie au- type d’eaux minérales : les eaux
tochtone au Portugal.......... LyA MTATÉCS EEE Re 9
Brites (G.) : Sur les « noyaux SALAZAR (A.-L.) : Sur l’évolu-
au repos » de la tunique muscu- tion de l’ovaire adulte de la La-
laire de l’appendice cæcal dans DIRE en ee 15
Présidence de M. Lepierre, vice-président.
UN NOUVEAU TYPE D'EAUX MINÉRALES : LES EAUX NITRATÉES,
par CHARLES LEPIERRE.
Dans l’article que Moureu a consacré à la composition chimique
des eaux minérales (1), ce savant dit très justement que « l’azote
« se trouve dans les eaux minérales, {oujours en faible propor-
« tion, sous forme d'azotates, de sel ammoniacal ou même d'azote
« Organique. »
En effet, les nitrates existent, en général, en petite quantité
dans les eaux naturelles et à l’état de traces dans les eaux miné-
rales, profondes et bien captées : leur présence est pour l'hygié-
niste la preuve d'une contamination par les matières animales
ayant subi les transformations, aujourd'hui classiques, par
stades fermentatifs successifs, de l'azote albuminoïde en azote
amidé, azote ammoniacal, azote nitreux, azote nitrique, ce der-
nier constituant avec l'azote libre la phase ultime de la régres-
sion de l'azote organique à l'azote minéral.
(x) Crénothérapie, 1910, p. 18.
(10) RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONXE
J’ai eu récemment l’occasion d'étudier une eau minérale, douée
de propriétés thérapeutiques, particulièrement riche en nitrates
alcalins ou alcalino-terreux : l’eau d’Ericeira (Portugal).
Ericeira est une petite ville, située au nord de Lisbonne, édifiée.
au bord de l'océan, sur les terrains secondaires (crétacé de Bellas).
L'eau minérale émerge du fond d’un puits de 15 m. de pro-
fondeur, à 5o m. de la mer. En voici l’analyse complète :
}
Eau d’Ericeira.-
Eau troide Densité mOn EEE In une I ,0020
Indice de réfraction (Féry).............. Dose » PET 09010 ADE "LE
Indice *crvoscopique AMP Crete nee 0220
RÉSISTINITÉ meer AR LA M Do 196 ohms
Conductibinté spécinque me er EEE Dir x 10-°
Alcalinité (solution N/r0, par litre)............ Dretee
Groupement hypothétique des éléments (par litre, en gr.).
Chlorure de soditm ::..°1...t. TS Po ie on 2,070 ,0b
— dé Pos AR ee ee sion re 0,260.77
— AÉRIENNE 0.011.937
— d’ammonium ....... A NES Gun nos 0,000.45
Nitrate tdle-sodomr etre re rire ele ee ie -0:657.75
= ade écale um ere Core eeen DEC 0,027.96
Bromure de potassium ...... HR ail dla Oo 0,022./9
Iodure de potassium ......................... : 0,001.87
Hinorure de Cal eme Re ONE 0,000.20
Sulfate de magnésium. ..............-.-...... 0,270.65
le Calc A ET rare LCL 0,036.03
Bicarbonate de calcium "prete re " 0,401.76 (x)
— de Dar Une RE -crorer 0,000.29
— de STOMIES Re re Creer De 0,000.56
— de ler mer ce NS tee AI A TAOID 0,012.66
— de manganèse |... RIDE 0,000.25
Arséniate de sodium ..... LRO BE CHE ro Ain L 0,000.02/
Borate (de Sodiimn ee. #02 creme te OCCE 0,000.09
Phosphate d'aluminium .......................:. 0,001.80
SI te RP RE ET Co Eee RD O e A ONE oo 0,007.25
Anhydride titanique ............................ 0,000.08
Matières organiques (en acide oxalique).......... 0,008.66
Cérium, rubidiaml Ferre ete SAME CIE traces nettes
LAS TRIER CRE RES lE
Minéralisation fixe .........&..,,.,... UT 3,799-984
Anhydride carbonique ..... FRET ER a D To EE Lo 0,100.80
Substances:idissoutes SRE MR ET 0 here el 3,900.784
Nickel Cobalt RANCE or So DORE Poe Dino TRE
Urane, Cuivre; plomb «Penser immreere css. ANUS EN OUMITES
Etain, bismuth, D Te LEE SR AE D NS
GO, libre. ..4..: 5o,9
Gaz dissous à o°/760 m/m Où uses cnrs 8,2
N,;, Ar, etc....,. 11,8
(1) en CO,NH.
71
handae hd tauiitiéiss
RS NÉ pt
LERTE Ju
cé Entaite
TOUTES MALADIES À STAPHYLOCOQUES
Authrax — Acné — Orgelets — Abcès du Sein
Usage interne : COMPRIMÉS AMPOULES, CACHETS
Usage externe STANNOXYL LIQUIDE,BAIN ‘POMMÂADE GLYCERÉ, GAZE
Produits à vase d’etaip et d'oxyde n’étzin préparts sous le contrôle scientifique de A. FROUIN
Communications : Acad ües Sciences, 4 mai 1917 Acad. de Méd, 29 mai 1917- 27 nov. .917. nov. 1918
Soc. Méd. des Hop. : 25 mai 1917.25 oct. 1918; Soc. de Chir., 27 juin 1917, Soc. de Biol.. 24 juil. 1916;
The Lancet :19-26 janv. 1918. 24 août 1918: Thèse Marcel PEROL, Paris 1917: Thèse A. BRIENS, Paris 1919
LABORATOIRE ROBERT er CARRIÈRE 37 Rue or BourGoëne PARIS |
BARRE PSE RSA ERE
INJECTIONS INTRA-VEINEUSES RHEUTE INJECTIONS INTRA-MUSCULAIRES
DISPOSITIF SELON LA TECHNIQUE. É, à GLUCO 914 (rormure ve BALZER)
ou D? RAVAUT Fe DOSES DE 0.10 4 0,60
: EU [en AMPOULES SERINGUES AUTO:INJECTABLES
Doues de 0.15 à 0,90 | ee (° if
avec éau bi-distillée
et Filtre aspirateur
fnjections indolores
aussi FACILES
et aussi
INOFFENSIVES
qu'une injection
Fire aspiraeun - Eao Frise Remplissage ?l quais : de Cacodylate.
HUILE GRISE INDOLORE uto-rjeétéote eu Anpouits as
INJECTION FACILE : — : DOSAGE RIGOUREUX — AMPOULES DE 0,05; 0,07, 0,08: cg: * etc. Hp. >
Tout ce qui concerne le Laboratoire
MICROGRAPHIE REA BACTÉRIOLOGIE mi PHYSIOLOGIE
"COGIT’
CONSTRUCTEUR D’INSTRUMENTS et
d'APPAREILS POUR LES SCIENCES
86, Roueraen Saint-Michel - PARIS
-:- Téléphone : Fleurus 08-58 -:-
Ateliers de Construction
Expéditions et Verrerie en Gros
19.rue Humboldt -:- PARIS
CELLCELLL EC]
AGENT GÉNÉRAL DES MICROSCOPES
S.O.M. type KORISTKA
Construits par la Sté d'Optique et de Mécanique
de Haute Précision. à Paris
Dépositaire des Colorants français R.A.I..
et des Colorants des D' TRIBONDEAU et HOLLANDE
Ecran
PRODUITS CHIMIQUES POUR LA Me ee
ET LA BACTÉRIOLOGIE
Autoclaves, Centrifugeurs, Installations complètes de
Laboratoires, Milieux de cultures stérilisés, Micro-
tomes de toutes marques.
APPAREILS et BROYEURS LATAPIE
NOUVEAU'MODÈLE D'ÉTUVES ÉLECTRIQUES
A TEMPÉRATURE CONSTANTE
Nouveaux appareils ‘de Physiologie
Marque * ASCO ” pour la médecine
et l’expérimentation
— 87° Année | —
D ECO) CU
|
|
; | EXTRAITS INTRAITS
de Bardane, Berberis, Cupressus, Osier rouge, Sauge, de rene Digitale, Gut, Marron d'Inde, Valériane,
Salicaire, Seneçon, etc, Strophanthus, etc. 7
2 Ni
4
SCLÉRAMINE COLLOBIASES {
lode ‘organique injectable «<> Chaulmoogra, Étain, Or bleu, 8oufre, “roses
Ampoules, Cache‘s et toutes prescriptions. Térébenthine, etc.
[ | gl
5 L
FONDANTS PAVÉRON r.
# h
de Condurango, Étain, lodotannique, Levure de bière, ’ Optum injectable, k
Mangano-ferreux, $oufre, Sallcaire, ete. . RAmpoules, Comprimés et toutes prescriptions. \
ï
SPÉCIMENS ET LITTÉRATURE ‘A MM. LES DOCTEURS ‘2
PARIS, Rue AuBriOT, N° 4, G Er 8. > USINE A vAPEUR : IVRY-SUR-SEINE.
ST TO
TPS ts M2 DS
< 7) RATOZ LE US DEANE AE +
119 SÉANCE DU 17 OCTOBRE (11)
Cette eau contient contient 2,336 gr. de chlorures (64 o/0 de la
minéralisation), 0,686 gr. de nitrates (18,8 o/o de la minéralisa-
tion) ; bicarbonates, 11 0/0 ; sulfates 8 o/o.
La radioactivité est assez prononcée et est due à l’émanation de
radium ; 82,2 millimicrocuries par ro litres d’eau ; pas de sels
de radium dissous.
Au point de vue bactériologique : quelques Bactéries banales :
pas de Colibacilles.
L'eau d'Ériceira est donc mésosaline, chlorurée sodique, ni-
tratée, bicarbonatée calcique, bromurée, iodurée.
Les eaux potables de la ville ne renferment que des traces de
nitrates. L'eau minérale n'a aucun contact avec la mer ; les eaux
océaniques du reste sont, on le sait, très pauvres en nitrates. La
présence de grandes quantités de nitrates est la caractéristique
fondamentale de cette eau : 686 mmgr. par litre ; cette teneur
est peu influencée par les pluies.
Nous ne connaissons aucune eau minérale où les nitrates soient
aussi abondants et ce fait soulève le problème intéressant de l’ori-
gine probable de ces sels. La formation de ces nitrates a, pour nous,
une origine très ancienne, contemporaine des terrains secondaires
d'où l'eau jaillit : il s'agirait d’un phénomène analogue à celui
qui a donné naissance aux puissants gisements du Chili.
- Plusieurs hypothèse ont été présentées (x) pour expliquer l’ori-
gine du nitrate américain : 1° la théorie guanique d’Ochssenius
selon laquelle des lagunes auraient été transformées en lacs par
surélévation orogénique ; le guano de la côte, transporté par les
vents, aurait, par oxydation, donné des nitrates, intimement mé-
langés aux sels marins ; 2° Noehlners attribue la formation des
nitrates aux varechs ; 3° la théorie électrique suppose la combi-
naison de l'azote de l'air par décharges électriques ; production
de nitrate d'ammonium ; double décomposition avec le sel ma-
rin; 4° la théorie microbienne de Müntz nous paraît la plus accep-
table et s'applique parfaitement au cas de l’eau d'Ericeira : les
matières organiques azotées, végétales et animales, par nitrifi-
cation, donnent du nitrate de calcium, accompagné de bromures,
d'iodures, sels que nous avons dosés dans l’eau étudiée. Toutes
les conditions de la nitrification se trouvaient réalisées à Eri-
ceira: terrain calcaire, présence de grottes ou anfractuosités résul-
tant de l’action érosive de l'Océan sur les falaises de la côte ; accu-
mulation à l'époque mésozoïque de végétaux et d'animaux dans
ces cavernes: transformation en nitrates, ces derniers s'étant trou-
vés relativement protégés de l'entraînement par les eaux pluviales
(x) Pluvinage. Industrie et commerce des engrais, 1912, p. 18.
780 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (12)
par suite de la disposition heureuse des strates recouvrant les
dépôts nitratés. |
Il s’agit donc là d’un phénomène biochimique et hydrologique
d'autant plus intéressant qu'à notre connaissance les conditions
nécessaires à sa réalisation intégrale semblent fort rares. Quant
à l’action thérapeutique de ces eaux, on en a tiré d'excellents
résultats dans certaines dermatoses, dans les gastrites hypochlo-
rhydriques, dans l’albumine, etc.
(Institut supérieur technique et l'Institut d'hydrologie)
de Lisbonne).
(13) SÉANCE DU 17 OCTOBRE 181
————_—_—_————_—_—_—_—MmI
SUR LES « NOYAUX AU REPOS ) DE LA TUNIQUE MUSCULAIRE
DE L'APPENDICE CÆCAL DANS L INFLAMMATION CHRONIQUE,
par GÉRALDINO BRITES.
En étudiant des coupes transversales d’appendice, dont la lu-
mière avait disparu par suite d’inflammation chronique oblité-
rante, Oberndorfer a le premier nettement décrit une disposition
singulière des noyaux des fibres circulaires du plan profond de
la tunique musculaire : dans une extension plus ou moins grande,
en des fibres qui se touchent, les noyaux se rangent parallèle-
ment en formant des bandes transversales sombres, séparées par
des bandes claires. Depuis cette première observation, le fait a
été confirmé par d’autres auteurs (Aschoff, Oppenheim, Mac
Carty, Wätzold, Francini, etc.). Cette disposition particulière des
noyaux des fibres lisses représenterait, pour Oberndorfer, l’état
de repos (Ruhestellung der Kerne) des fibres, conséquences de
l’immobilité causée par la formation du tissu de sclérose qui
ferme le lumen appendiculaire. Francini a observé le même fait
dans des cas d’appendicite chronique sans oblitération, en des
faisceaux musculaires isolés dans la couche sous-muqueuse et em-
prisonnés par du tissu sclérosant.
L'étude de 66 cas d’oblitération inflammatoire, recueillis dans
une série de 325 appendices de provenance opératoire, faite au
moyen de coupes sériées, nous a permis de constater les faits sui-
vants :
a) Les noyaux au repos se montrent dans le plan profond circu-
laire de la couche musculaire dans tous nos cas, un seul excepté,
la dissociation de toute la couche par le tissu de sclérose étant
très complète et des petits faisceaux se montrant isolés.
b) Cette disposition nucléaire est très répandue dans les cas
d'oblitération ancienne et atteint quelquefois tout le pourtour de
l’anneau musculaire ; par contre, elle s'observe sur de petites zones
seulement dans les cas où l’oblitération est récente.
c) L'état de repos des noyaux est très fréquent dans la couche
la plus interne du plan des fibres circulaires ; il est très rare dans
la couche moyenne de ce même plan et jamais nous ne l'avons
observé dans la couche externe.
d) Dans des faisceaux musculaires More par le tissu de
sclérose de la sous-muqueuse, nous avons souvent observé des
noyaux au repos.
e) Dans ces faisceaux et, de même, dans de petites étendues du
plan profond de la couche musculaire, on peut voir quelquefois
des noyaux au repos, dans les cas de sténose appendiculaire sans
BioLocre, Comptes RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 54
782 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (44)
oblitération, si la sous-muqueuse et la muqueuse sont en partie
envahies par la sclérose.
Nous avons observé, quoique très rarement, cette disposition
des noyaux dans le plan superficiel des fibres longitudinales,
soit dans des appendices oblitérés, soit dans des appendices sans
oblitération, mais atteints de lésions graves de sclérose de toute
la paroi appendiculaire.
On peut se demander si cette disposition nucléaire ne se trouve
pas dans d’autres organes pourvus de tissu musculaire lisse,
atteints de processus inflammatoires chroniques. À ce point de
vue, nous avons pu observer des bandes de noyaux en repos
dans les faisceaux musculaires de l'extrémité inférieure de l’æœso-
phage, au voisinage d’un carcinome ulcéré ; dans l’estomac au-
dessous d'ulcères chroniques et dans l'intestin ; dans le rectum,
au voisinage immédiat d'ulcérations cancéreuses ; dans l'utérus,
dans des cas de métrite chronique et, très rarement, dans la pa-
roi des trompes utérines. Nulle part, la netteté et l'étendue ne
reproduisent celles que nous avons vu dans l’appendice oblitéré.
Dans la couche musculaire de l’appendice, on trouve une épais-
seur, une régularité, une étendue qui, liées à la facilité d'oblité-
ration de la lumière par l’inflammation chronique, établissent
des conditions anatomiques qu'on ne trouve pas autre part.
Les organes cités ci-dessus présentent des faits absolument
comparables à ceux qui s'observent dans les faisceaux longitu-
dinaux et les faisceaux épars de l’appendice oblitéré ainsi que
dans l’appendice non oblitéré : la fréquence et l'étendue des
bandes des noyaux au repos, leur netteté, sont identiques. Les
noyaux au repos ne se trouvent jamais sans des lésions inflam-
matoires du tissu conjonctif environnant. Il y a ici une relation
de cause à l'effet : plus les lésioñs inflammatoires chroniques
sont graves, plus nettes sont les bandes de noyaux ; en d'autres
termes, la netteté et l'étendue des bandes nucléaires dépendent
de l'immobilisation plus ou moins grande déterminée par Île
tissu de sclérose.
La vérification de ces faits confirme l'hypothèse de Obern-
dorfer, en justifiant la désignation de « noyaux au repos ».
(Laboratoire de la première Clinique chirurgicale
de la Faculté de médecine de Lisbonne).
45) SÉANCE DU 17 OCTOBRE 183
SUR L'ÉVOLUFION DE L'OVAIRE ADULTE DE LA LAPINE,
par A.-L. SaLazar.
Notre note sur les cordons ovigènes de l'ovaire adulte de la
Lapine (1), ayant prêté à confusion (2), nous croyons utiles les
remarques suivantes. L'évolution de l'ovaire adulte dé la Lapine
est encore aujourd'hui à peu près inconnue : l'excellent travail de
Winiwarter s'arrête à quelques mois post-partum et il n'a pas été
continué, que nous sachions jusqu'à l’âge sénile. Or, la connais-
sance de cette évolution est fondamentale ; car, sans elle, toutes
les données histologiques, physiologiques et expérimentales res-
teront incertaines. De là aussi, en grande partie, la confusion bi-
bliographique sur l'ovaire de cet animal. Nous cherchons depuis
quelque temps à réunir le matériel nécessaire pour cette étude ;
ce matériel doit être recueilli dans des conditions absolument ri-
goureuses et scientifiques ; ceci est très long et l'étude de ce maté-
riel encore plus longue. En attendant, et sous ces réserves, nous
croyons utile de consigner ici quelques résultats provisoires :
d’abord, il faut simplifier le problème en mettant de côté Le corps
jaune ; aujourd'hui, on ignore encore si l’évolution chez la La-
pine est spontanée (à déterminisme endocrine) ou provoquée par
le coït ; dans le premier cas, la formation du corps jaune ferait
partie de l’évolution de l'ovaire, comme organe ; dans le second,
elle en serait exclue. Dans le doute, nous mettrons de côté, pour
le moment, le corps jaune.
L'ovaire adulte de la Lapine se présente sous des aspects va-
riés quon peut réduire à quatre.
a) Type ovigène. Ovaire avec des follicules petits, moyens et
gros ; plusieurs en atrésie du type adulte ; de nombreux corps
jaunes atrétiques typiques ; glande interstitielle adulte provenant
nettement des corps jaunes atrétiques avec développement
moyen. Zone ovigène occupant un secteur de l'ovaire ; elle est
en pleine activité et formée d’invaginations qui se continuent
avec un système de cordons anastomosés, où prennent naissance
des follicules primordiaux que le conjonctif libère. La base de
cette zone ovigène est constellée de follicules primordiaux.
b) Type folliculaire. De nombreux follicules petits, moyens et
gros : les moyens et gros, plus nombreux que dans le type précé-
(x) Ces Comptes rendus, t. LXXXIV, p. 235-237, 1921.
(2) Dans le résumé de cette note, publié dans le Berichte ueber die gesammte
Physiologie, t. VI, n° 516, p. 44x, l’auteur a ajouté, à propos des cordons ovi-
gènes : « Pflügersche Schlaüche ». Or, il n'y a rien de commun entre les cor-
dons ovigènes de l’ovaire du type ovigène et les cordons de Pflüger.
1
do
PS]
RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE : (46)
dent. Plusieurs en atrésie ; d'ailleurs, même ceux paraissant nor-
maux, sont pour la plupart atrétiques (période pré-chromato-
lytique). Zone ovigène (diffuse ou localisée) encore visible, sou-
vent avec des invaginations, mais déjà inactive. Glande intersti-
tielle adulte, avec développement moyen.
c) Type atrétique. Semblable au précédent, mais avec un nd
nombre de follicules en atrésie avancée et de nombreux corps
jaunes atrétiques. Zone ovigène diffuse ou circonscrite analogue
au cas précédent. Glande interstitielle adulte, avec développe-
ment moyen.
d) Type interstitiel. De très rares follicules ; glande intersti-
tielle énorme. Se présente sous deux aspects : cloisonné, formé
par une agglomération de faux corps jaunes, séparés par leurs
coques ; non cloisonné, formé par la glande interstitielle en
nappe, sans cloisons. Zone, ovigène inactive, très réduite, en
transformation fibreuse. On voit que ces types se sérient logique-
ment dans l’ordre suivant : ovigène, folliculaire, atrétique, inter-
stitiel cloisonné, interstitiel non cloisonné. Or, cela représente, ou
un mouvement cyclique greffé sur l’évolution de l'organe, ou bien
l’évolution même de l’organe. L'expérience nous a montré que le
type interstitiel se trouve chez les Lapines très lourdes et longues ;
le type atrétique et folliculaire, chez les Lapines à poids moyen ;
le type ovigène chez les Lapines adultes plus légères et plus pe-
tites. Donc, cela semble représenter l’évolution de l'ovaire adulte
comme organe. Cela montre aussi qu'il n'existe pas chez la La-
pine de néoformation continue d’ovules dans le sens de Paladino,
et s'accorde, dans ses lignes générales, avec ce que Winiwarter
a observé chez la Chatte et Araï chez le Rat. Il existe seulement
un point douteux : quel est, dans la sériation, le numéro d'ordre
de la prolifération des types ovigènes ? Ce type, d’après ce que
nous avons vu plus haut, semble occuper, précisément, le début
de l’âge adulte : nous croyons qu'il ne s’agit plus déjà de la troi-
sième prolifération de Winiwarter, mais d’une poussée posté-
rieure, qui finit, en languissant, au début de l’âge adulte, êt
dont les reliquats (inactifs) persistent jusqu'à l'étape interstitielle.
Quoique tout ce qui vient d’être exposé soit provisoire et sujet
à revision, nous croyons utile, dans les travaux sur l'ovaire de la
Lapine, d’° Annee toujours le type qui a servi de base à l'étude.
— — © 2 ——
(17) SÉANCE DU 17 OCTOBRE 155
LA BILHARZIOSE VÉSICALE EN TANT QUE MALADIE AUTOCHTONE
AU PORTUGAL,
par À. BerrencourrT, I. BorGEes et A. DE SEABRA.
Dans une communication présentée à la Société portugaise
des sciences naturelles (séance du 15 juillet 1921), l'un de nous
(I. Borges) a fait connaître qu'il avait trouvé, dans l'urine d’une
malade du D” Bastos Lopes, examinée le 5 juillet, des œufs
_EVpiques et des myracides de Schistosoma hæmatobium. Cette
malade, qui était atteinte depuis trois ans environ d'une cystite
hémorragique, a toujours vécu à Santa-Luzia, près de Tavira,
province de l’Algarve ; elle n'est jamais sortie du Portugal.
D’autres cas de la même maladie furent ensuite contrôlés par
nous dans la même région, ce qui nous a permis d'affirmer
l'existence d’un foyer autochtone de bilharziose vésicale au Por-
tugal.
En étudiant les Gastéropodes qui se trouvent dans les endroits
où les malades avaient pu contracter l'affection, nous avons ren-
contré des cercaires à queue bifide, provenant de deux Planor-
. bis corneus Lin., var. metigensis Forbes ; elles présentaient l’as-
pect des cercaires qui envahissent l'espèce humaine. Ces Pla-
norbes furent recueillis dans un point d'eau d’Atalaia, où des
Femmes lavent le linge et où elles entrent dans l’eau jusqu'aux
genoux ; des malades, infectés par le Schistosoma hæmatobium,
lavaient à ce point d’eau et souvent même y urinaient. Chez deux
Limneas peresi (?), pris dans une petite vasque, contenant de
l'eau du balnearium d’Atalaia, nous avons rencontré des sporo-
cytes que nous n'avons pas pu identifier.
Les Limaçons capturés dans ces deux endroits sont très peu
nombreux ; les cercaires obtenues furent également en nombre
réduit. Dans les mauvaises conditions où nous avons travaillé, il
nous à été impossible de les étudier d’une manière assez com-
plète pour arriver à les caractériser avec toute certitude. De nou-
velles recherches sont en voie d'exécution pour compléter cette
étude et tenter de reproduire expérimentalement la maladie chez
des animaux, etc. Comme le lavoir d’Atalaia se trouve dans des
conditions telles qu’il ne peut y avoir de contamination des
eaux par des matières non humaines pouvant produire des cer-
caires à queue bifide, on est porté à croire que, en Portugal, les
Planorbes servent d'hôte intermédiaire au Schistosomum hæma-
tobium ; il est vrai que ce genre de Gastéropodes n'a été jusqu'ici
186 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (18}
signalé comme hôte que du S. mansoni, mais certains faits re-
latifs à l'évolution des Schistosomidés prouvent que ces parasites
peuvent s'adapter à différentes espèces de Mollusques. Les re-
cherches auxquelles nous ayons procédé ne nous ont pas révélé
l'existence du genre Bulinus dans le lavoir en question.
(Mission de l'Institut Camara Pestana pour l'étude de Le
bilharziose dans l’Algarve).
(1) 787
RÉUNION BIOLOGIQUE DE LETTONIE
SÉANCE DU 10 SEPTEMBRE 1921
SOMMAIRE
KIRCHENSTEINS (A.) : Sur la LeBepinsey (N.-G.) : Sur un
structure et le mode de dévelop- tétard de Rana temporaria L. bi-
pement des Bactéries........... r|hcéphale PASS A A A tbe
SUR LA STRUCTURE ET LE MODÉ DE DÉVELOPPEMENT DES BACTÉRIES,
par AUG. KIRCHENSTEINS.
Mes premières recherches morphologiques ont porté sur les
Bactéries de grande taille qu’on rencontre dans l'intestin des Gre-
nouilles, ainsi que dans la flore buccale de l'Homme. Ces recher-
ches ont été étendues ensuite à toute une série de microbes de
petites dimensions appartenant aux groupes les plus divers, aux
Bacilles, Cocci, Vibrions, ainsi qu'à des Bactéries sporogènes.
Ce sont les microbes fraîchement isolés qui se prêtent le mieux à
ce genre d'études ; les microbes provenant de vieilles cultures
donnent rarement des résultats satisfaisants.
L'expérience m’ayant appris que les méthodes de coloration
classiques amènent une surcoloration et, par conséquent, ne
permettent point une différenciation nette des diverses parties du
corps bactérien, j'emploie les deux méthodes suivantes :
Dans la première, je me sers de colorants dilués, en général de
fuchsine phéniquée (1/5 ou 1/10) que je fais agir, pendant une
demi-seconde ou une seconde, sur la préparation traitée au préa-
lable par un mordant (acide chromique à 5 p. r00 ou acide ni-
trique à 15 p. 100). La culture est étalée sur le porte-objet rendu
humide par l'air de la respiration et coloré aussitôt après des-
sicceation. Cette méthode se prête particulièrement bien à l'étude
de la structure des Vibrions et des Pasteurella.
Dans l’autre méthode, on colore les Bactéries, traitées au préa-
188 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LETTONIE (2)
lable par un mordant, par les procédés habituels et on différen-
cie ensuite. J’emploie dans ce but des solutions alcooliques d’iode
ou d'acide picrique à des concentrations diverses (r). La durée
de ce traitement dépend de la nature des Bactéries à examiner,
1-10 secondes suffisent généralement. Dans les préparations bien
réussies, on arrive aisément à opérer une coloration double au
bleu de méthylène.
__ Voici, à titre d'exemple,.une des méthodes dont
je me sers dans la coloration du B. mycoïdes :
1° traitement à l'acide chromique ou acide ni-
trique (mordant) ; ° coloration avec la solution
de Lôffler (bleu de méthylène), pendant 10-15 se-
condes : 4° coloration avec la fuchsine phéniquée,
pendant 10-15 secondes : 4° fixation avec une so-
lution aqueuse d'acide picrique saturée, pendant.
10-15 secondes ; 5° fixation avec la solution de Lu-
sol ; 6° différenciation avec une solution alcoo-
RES
To ED a PE
{1 iique d'iode dans l’iodure ; 7° coloration avec du
A bleu de méthylène. Après chaque temps, on lave
; soigneusement.
û À l’aide de ces méthodes, je suis parvenu à con-
2
stater, dans le plasma de toutes les Bactéries, la
présence de particules granuleuses qui occupent
une position déterminée dans la cavité du corps
bacillaire. suivant le stade de développement du
Bacille. Ces granules peuvent être reliés entre eux
par des filaments, qui vont d'un bord à l’autre du
Bacille. Dans les Bactéries très allongées, il se
produit des figures en zig-zag, déjà décrites par
Swellengrebel. La preuve que ces fragments granu-
leux font partie intégrante du corps bacillaire et
ne constituent pas de matières de réserve est four-
nie par le fait que leur présence est constante,
comme est constante d'ailleurs leur position dans
Fig.t.— Divers le plasma. En outre, ces granules montrent une
sad deR te affinité plus grande pour la matière colorante
je de lits ue Je plasma lui-même. Ces faits permettent de
conclure nettement à la nature nucléaire de ces
eranules, conclusion qui est confirmée par les résultats obtenus
dans les recherches faites sur le mode de développement des
Bactéries.
Il ressort. en effet. de ces recherches que la plupart des Bac-
> AD CD ED EXT D
(3) La solution de Lugol diluée de son volume d’alcool à 96 p. 100, ainsi que
le réactif d'Esbach peuvent être employées avantageusement.
(3) SÉANCE DU 10 SEP:EMBRE \ 189
téries se divisent par amilose. Ce mode de division est cependant
plus compliqué chez les Bactéries que chez les Amibes, par
éxemple, en raison du fait que les granules nucléaires sont re-
liés par des filaments. Dans certaines conditions, des formes
triangulaires peuvent se produire qui, chez les Bactéries très
longues, décrivent alors des spirales. Les noyaux se divisent,
ainsi que les filaments, et la scission de l'individu se produit en-
suite.
Les Bactéries sporogènes se divisent au stade végétatif par un
mécanisme analogue. Mais, avant l’apparition de la spore, la di-
vision se produit d’après un mécanisme qui rappelle la mitose
qu'on observe dans les cellules des espèces supérieures. Chez les
Bactéries sporogènes de grande taille, comme le B. mycoïdes,
par exemple, on observe souvent l'apparition d’un fuseau qui
Fe ee 3
ia Q ÿ g :
0 Û À ÿ Ù ÿ
SN) 4 Î
A Q. 4 go Ê
0 Ü ga 6
a b c d
Fig. 2. — Mode de développement des Bactéries sporogènes.
a) B. anthracis. Division, formes en amas, formes triangulaires. — b) B. my-
coïdes. Formes en fuseau, centrosomes. — c) B. mycoïdes. Formation de la
spore. — d) B. anthracis. Germination de la spore.
reste dans le champ achromatique et qui se divise. Souvent
même, on observe des granules aux deux pôles du fuseau, en-
tourés également d’une zone achromatique. Avant que le bâton-
net se divise, le fuseau se scinde au milieu ; 6 corpuscules, 3
dans chaque moitié, apparaissent reliés par des filaments. La
spore prend naissance alors à la suite d’un rassemblement de
ces granules, toute la masse de chromatine se condense dans la
spore, sous la forme de granules. Dans les spores jeunes, on
distingue nettement ces granulations, tandis que la spore müre
apparaît homogène. Ce n’est que lorsque la spore commence à
germer que la masse de chromatine se présente de nouveau sous
la forme de granulations qui quittent la spore pour émigrer
dans le bâtonnet en formation.
Voici les conclusions essentielles qui se dégagent de mes
observations : les particules granuleuses, qu'on distingue dans
lé cytoplasma des Bactéries, font partie intégrante du Corps
bacillaire ; ces granules sont de nature nucléaire. Les « granules
790 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LETTONIE (4)
métachromatiques » de Babès, ainsi que les « granula » de di-
vers auteurs peuvent être désignés comme des « granules nü-
cléaires ».
La multiplication des Bactéries s'opère par deux voies : 1° par
amitose, rappelant cependant, à certains égards, la mitose, par
sa complexité ; 2° par milose, essentiellement analogue à celle
qu'on observe dans la division des cellules des espèces supé-
rieures.
La substance nucléaire des formes végétatives se condense
dans la spore pour émigrer au cours de la germinatiom.
La structure des Bactéries est ainsi analogue à celle des cellules
des végétaux supérieurs et des animaux.
Les « cytodes » de Haeckel ne se rencontrent donc pas parmi
les Bactéries.
(Laboratoire de microbiologie de l'Université).
(5) SÉANCE DU 10 SEPTEMBRE 191
SUR UN TÉTARD DE Rana temporia L. BICÉPHALE,
par N.-G. Lésépinsxy.
En examinant des têtards de Grenouille, âgés de deux jours,
conservés dans le formol, j'ai remarqué un exemplaire bicéphale.
La rareté relative d'anomalies de ce genre chez les Amphibiens (1)
m'engage à publier ce cas.
Figure 2.
Fig. r et 2. — Têtard bicéphale.
Le têtard en question est moins développé que les autres de
la même ponte. À la face ventrale, l’anomalie se manifeste par
deux têtes indépendantes, ainsi que par deux régions cervicales,
le corps et la queue étant uniques. La tête droite est plus volu-
mineuse que la tête gauche.
L’anomalie est encore plus nette sur la face dorsale (Fig. 1).
Le tronc est parcouru par deux colonnes vertébrales qui ne se
confondent qu'à la naissance de la queue. Les deux individus,
qui constituent ce monstre, se distinguent par leur volume et
(1) M. Loyez, Bull. de la Soc. zool. de France, t. XXII, 1897.
79% RÉUNION BIOLOGIQUE DE LETTONIE (6)
leur position : l'individu. principal, qui est aussi le plus déve-
loppé, paraît porter l’autre. La nageoire caudale est faiblement
développée ; elle est beaucoup plus étroite que la nageoire nor-
male. Les faces internes des deux têtes, c’est-à-dire celles qui se
regardent, sont moins longues et plus minces que les branchies
latérales. Cette disposition a déjà été observée par Spemann (x)
sur les Tritons doubles, obtenus artificiellement. Ici, également,
on observe souvent une asymétrie des jumeaux, dont les faces
céphaliques sont très peu développées.
Une coupe médio-ventrale met en évidence un cœur normal de
chaque côté, deux estomacs se confondant en arrière en un seul
intestin, deux cordes dorsales et deux troncs nerveux ne s’unis-
sant que dans la partie caudale de l'organisme.
C’est donc la confirmation de la règle établie par Kopsch,
Schmidt, Kaestner et Schwalbe (2), à savoir que le dédouble-
ment interne d’une organisation double est généralement plus
accentué que ne l'indique la morphologie externe.
Les canalicules rénaux du pronéphros sont développés norma-
lement sur la face externe et se confondent sur la face interne,
en avant, en une vessie commune disposée dans l'épaisseur du
tissu conjonctif : elle est visible dès qu'on jette les regards sur
le têtard : elle se traduit sur la face dorsale, entre les deux ré-
gions cervicales, sous la forme d’une poche.
Signalons, enfin, que chez les deux individus, le cœur et le
tube digestif offrent des positions normales et non inverses, phé-
nomène qu'on n'observe pas toujours dans les anomalies ana
logues.
(Institut d'anatomie comparée et de zoologie expérimentale
de l'Université).
(1) H. Spemann et H. Falkenberg. Archiv f. Entwicklungsmechanik, t. LVX,
DO LO ps na le URL PCT AT: USA ATEN En tr HET
(2) E. Schwalbe, Die Morphologie der Missbildungen.… IT. Teil. Die Doppel-
bildungen, 1903.
0 1
Imp. A. DAVY et FILS Aîné, 52, r Madame, Paris Le Gérant : A: DAVT.
LABORATOIRES CEIN.
DERNIÈRES PRÉPARATIONS
SÉDATIF et HYPNOTIQUE
> (l
S O 5: Fe Fe) M Y L Procure un sommeil tranquille, sans aucun effet
secondaire fâcheux.
- @& monobromisovalérylurée DOosk MOYENNE : : ou 2 comprimés avant le coucher.
Tubes de 12 comprimés à 0 gr. 30. Dose SÉDATIVE : 44 où À comprimé au repas.
V A LL. Î EVE Y L Mêmes ANT FE re
diéthylisovalériamide Activité CRRSIAR EE, pouce absolue.
Flacon de 75 perles dosées à O0 gr. 05. | Doscs: 4 à Sperles parjouren2 ou 3 fois, au milieu desrepas.
?
ANTIDIARRHÉIQUE
à A RS A QC E 1 dé Cu Libérant seulement dans l'intestin le tanin à l’état
5 naissant, le FANACETYI est le traitement de
choix et complètement inoffensif des diarrhées
acétyltanin de toute nature du nourrisson et de l’adulte.
Sr ES Doses: Nourrissons : À à 2 comprimés par 24 heures.
Tubes de 20 comprimés à 0 gr. 25. Enfants et Adultes : À à 3 comprimés par dose
3 fois par jour.
= LINIMENT ANTIRHUMATISMAL
S A | GC E R A L complétement inodore.
mono-salicyl-g'ycérine Traitement externe des affections rhumatismales,
Liniment de Salicéral à 20 7 pleurites, etc., en badigeonnages loco dolenti.
en flacon de 50 cc. | A Substituer dans tous lescasau salicylate deméthyle. 4565
Pharmaciens de 1*° Classe, Fournisseurs des Hôpitaux,
3 20,R desFossés ERREUR E PARIS - Dane EE (S.-et-0. |
COMAR « C°
Si D UNNAANNAANRANNNANTAReAANANnAnMAnAnRS
%
AAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA
”
$
;
;
$
LE
2
$
Ë
$
|
;
$
É
$
$
INNOZYL
Préparation à base de Cinnamate de Benzyle et de
Cholestérine pure constituant ue méthode d'immunisation
artificielle de l'organisme tuberculeux
+
Mopes D'EmPLot ET Doses. — La méthode doit être appliquée au
plus tôt vis-à-vis de l'organisme menacé par l'imprégnation bacillaire
tuberculeuse et dans la bacillose bactériologiquement confirmée.
Elle procède par étapes et ne vise pas les périodes ultimes de l'infection.
1° POUR LES FORMES DE DEBUT, mise en état de défense
duterrain contre l’imprégnation Due la dose quotidienne
suffisante et active de. Cinnozyl est de 5 c.c. (une ampoule).
2° DANS LES FORMES EN ÉVOLUTION (tuberculoses bac:
tériologiquement confirmées) 0n doublera rapidement cette dose
pour la porter à 10 c.c., soit deux ampoules.
FORMES : Le Cinnozyl est délivré en boîtes de 6 ampoules de à c.c.
e
ss
gs
1 :
\
PPPPPPPIS
| Laboratoires CLIN,COMAR ET 6°, fi A
AAA AAA AAAAAAAAAMANMANAAMANANAAMAAAAAAAAAAAAAAAA AAA AAA VA AS
TMS ASE VARIANT AD
AAAANAMAANRAAAAAA AAA ALL AAA LU VE LL UV LUUULL AA ©
RAA SAGE LA AC A A A AA A A
/
Rey
Ovules et Pessaires Ghaumel aux principaux mr
ns
a
accrue par la Tolérance.
en GLOBULES FUMOUZE à enrobage Duplex (tinorésens.
Insolubles dans l’Eslomac.
Graduellement solubles dans l'Intestin grêle.
(CG PRESCRIRE = GLOBULES FUMOUZE en ajoutant le nom du médicament.
ne. de Potassium ....... (0gr.25) $ Protoiodure Hg.............…. (0 gr. 05)
Iodure de Potassium Se (0 gr. 10) Protoiodure Hg... (0 gr. 05)
Li Iodure de Sodium........... (08r.25) Ÿ Extr. Thébaïque. “4 associés (Ogr.005) ||
PP Iodure de Sodium........... (0gr.10) $ Biiodure (Hg°)............... (0 gr. 01)
Antiasthmatiques..... (KI=0gr.20) ? Biiodure ioduré............ (0,005-0,25) ;
ro
a bin 78, ee Saint-Denis, PARIS .]
| ne mt
| PREMIÈRE DENTITION
ma: nee Ci
E: vil
4
2 PRET DAT pe
Facilite la sortie des Dents
et prévient tous les Accidents de la Dentition.
Exiger le NOM de Delabarre et le TIMBRE de l'Union des Fabricants,
Flacou entouré de
la Brochure jaune.
SUR LEMPLGROU
” INSTRUCTIONS
f
{
(emy£ D in 2e
a
| :
E
SC RS RÉ
Établissements FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS.
Paris. — Typ. À. Davy, 52, rue Madame, — Téléphone Saxe-Ü1-19.
Tomé LXXXV. 1921 Ne 31
COMPTES du
des Séances
DE LA
Société de Biologie
et d. ses filiales :
les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd,
Lille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne,
Athènes ;, les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy),
danoïse, de Suède et de Lettonie; la Société belge de biologie.
PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE
Séance du 5 Novembre 192
PARIS | Le
MASSON ET Ci, ÉDITEURS
LIBRAIRES DE, -L ‘ACADÉMIE DE MÉDECINE
. 120,. BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Viet)
| Les comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société
PRIX DE L’'ABONNEMENT POUR 1922 :
pérentes 50 fr. — Etranger : 60 fr.
HS SES Prix DU, NUMÉRO : 3 Francs
Les éoneents sont reçus par MM. MASSON et ce Éditeurs
120. Boulevard Saint-Germain, Paris
Toutes les notes doivent être remises
sous forme de dactylographies, ne
varietur, Sans lectures douteuses :
elles ne doivent pas dépasser l'étendue
réglementaire.
Ces conditions sont formelles.
EEE." ——".———_——"—"——.—.—.—.—"—"——.….—.——
TARIF DES TIRÉS A PART
Le prix des tirés à part est abaïssé à :
13 francs pour 50 tirés à part (2 pages).
145 — — 100 = (2 pages.
48 — — 50 = (4 pages).
21 — — 100 — , (4 pages).
Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra-
phies; les factures réglées directement à l'imprimerie.
Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs
notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue
Madame, Paris 6°.
A —— —_ Or
Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité,
14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57
a —…—…—…—…—…—…—…—…—…—…——— ER’
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 1921
Carpor (H.) : Action des solu-
tions de Ringer hypertoniques
sur le cœur isolé d’Helix pomatia.
CarRÈre (L.): L'’éosinophilie
locale dans les affections oculai-
HESSCHEOMIAUESS 2 --l-ceee
FALQuE (A.) : Pyocyanoïdes et
réaction de l’anti-protéase......
FauRÉ-FREMIET (E.) : La matu-
ration et l’activation exprimen-
tale de l’œuf chez les Sabellaria.
GriIsAUT (A.) et Tuiérx (J.) :
Procédé simplifié de dosage de
l’azote non protéique du sang...
LicHTENSTEIN (J.-L.) : Hypo-
coma patellarum n. sp.,acinétien
parasite de Patella cœrulea L..
LicaTENSTEIN (J.-L.) : Ophryo-
glena collini n. sp., parasite cœ-
lomique des larves d'Ephémères.
PRENANT (M.): Sur les localisa-
tions cytologiques d’une peroxy-
dase et sur sa présence dans des
cellniestsexnelles 275:
SoKkoLorr (B.) : Les lipoïdes et
leur influence sur les tumeurs
RATES MONET
STERN (L.) et Peyror (R.): Cri-
tique expérimentale du dosage
biologique du principe hyperto-
nisant de l’hypophyse......,...,
813
808
820
SOMMAIRE
VERNE (J.) : La méthode d’im-
prégnation de Del Rio-Hortega
appliquée à l'étude du pigment
JeSRCTUSLACESR NE SC Re CE 806
WEIL (M.-P.) : L’uricém'e té-
moin de l'insuffisance rénale. 810
Werz (M.-P.) : L'’uricémie des
RÉDALIQUESEe MER CE Cr 818
WOLLMAN (E. JS urule rôle
des microorganismes dans la pro-
duction des vitamines.......... £or
ZoœrLEer(Ch.): Bacille de Shiga
auto-agglutinable (caractères sé-
LOI OIQUES) AMEN ERES 800
Réunion biologique de Suède.
Forssman (J.) : Influence de
l’éther sur la séroréaction de
NYassenmann ee Pere re. 828
Kzinc (C.), Davine (H.) et Lir-
JENQUIST (F.) : Présence du virus
encéphalitique dans le liquide
céphalorachidien "tte 823
OLow (J.) : Sur la réduction du
sang pendant la grossesse, l’ac-
couchement et les suites de cou-
REENSTIBRNA (J.) : Sérum con-
tre le chancre mou, spécialement
contre les bubons chancreux.... 830
Biorocig. Comptes RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 55
194 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Présidence de M. Ch. Richet.
Ophryoglena collini n. sp.
. PARASITE COELOMIQUE DES LARVES D ÉPHÉMÈRES,
par JEAN-L. LICHTENSTEN.
Les Ophryoglena Ehrb. sont des Holotriches libres ; le seul cas
de parasitisme observé est celui qu’a signalé André (1909) en décri-
vant son Ophryoglena parasitica qui vit dans l'intestin de la Pla-
maire blanche. L'espèce dont je donne ci-dessous la diagnose
montre un parasitisme encore plus accentué. C'est un parasite
cœlomique des larves de Baelis (Ephemeridae), que j'ai rencon-
tré une seule fois dans une larve provenant d’un ruisseau des en-
Fig. 1. — Ophryoglena collini n.-sp., vu ventralement. Bouin-carmin.
virons de Montpellier. Ces Infusoires ciliés envahissent complète-
ment les cavités schizocælomiques de ces larves, se nourrissent
du sang, des tissus musculaire et adipeux, et, surtout des élé-
ments génitaux. |
Les Infusoires parasites des Insectes sont peu nombreux ; ceux
qu’on connaît vivent dans le tube digestif de leur hôte et cest
la première fois qu'est signalé un Cilié parasite cœlomique chez
un Hexapode. Ce qui est encore digne de remarque, c'est que ce
Cilié n’est nullement modifié par ce parasitisme.
Ophryoglena collini n. sp. est un gros Cilié de 200 à 300 de
long sur 120 à 230 n de large (Fig. 1). Il est piriforme, la partie
rétrécie étant en général antérieure. L'ectoplasme, recouvert
d’une cuticule, est net, et se montre tapissé uniformément de cils
ès nombreux et courts. Dans le plasma cortical on met en évi-
4
'
EE ————_] —_
VICHY
ETABLISSEMENT THERMAL
le mieux aménagé du Monde entier
BAINS - DOUCHES - PISCINES - MASSAGES
THERMOTHÉR A PIE : Air chaud, Bains d'air chaud,Bains de lumière
MÉCANOTHÉRAPIE COMPLÈTE
RADIOSCOPIE — RADIOGRAPHIE
RADIOTH SRAPIE
ÉLECTROTHÉRAPIE COMPLÈTE
Gourants Galvanique, Faradique, Glavar o-faradique, Sinusoïdal
Electricité statique, Franklini ation Hertzienne, Haute Fréquence
AUTO-CONDUCTION - LIT CONDENSATEUR - DIATHERMIE
Cure de l’Obésité par la méthode du Prof. BERGONIÉ
TRAITÉMENT SPÉCIAL
des maladies de Foie et d’Estomac, Goutte, Diabète, Arthritisme
Eau de régime des ARTHRITIQUES
VICHY CÉLESTINS
_ Bouteilles et demi-bouteilles
HYGIÈNE DE L'ESTOMAC
Après les repas 2 ou 3
PASTILLES VICHY-ÉTAT
facilitent la digestion
PS
Comprimes
de ferment
Enterites
SES AUS
Échantililon. - Écrire D:
Comprimes
de ferment
BOUCARD, 30, Rue Singor - PARI
SÉANCE DU D NOVEMBRE 795
dence, par l’hématoxyline ferrique, des trichocystes filiformes,
invisibles in vivo. Cette structure tégumentaire avec absence de
couche alvéolaire, correspond à celle qu'a décrite Maïer (1903).
L'endoplasme est bourré de sphérules qui donnent à l’animal vi-
vant une teinte blanc de lait. Il y a deux vacuoles pulsatiles. Le
système nucléaire comprend un macronucleus en croissant pou-
vant atteindre 90 u sur 16 u, occupant la région médiane de la
portion renflée du corps. On y distingue très nettement des ma-
crosomes et des microsomes. Dans sa concavité se trouve placé
un micronucleus très gros mesurant jusqu’à 25 u sur 8 u, fusi-
forme avec chromatine, en filaments parallèles très serrés, dis-
posée au centre ou à une extrémité. La bouche est bien visible
et tout à fait caractéristique ; elle est située vers le quart antérieur
du corps, un peu à droite de l’axe longitudinal. Son ouverture
est en demi-cercle avec concavité tournée vers la gauche ; les
_eils sont plus longs à son niveau et se prolongent dans une large
poche pharyngienne à l'entrée de laquelle, à gauche de l’ouver-
ture buccale, est appliqué l'organe « en verre de montre », cet
organite énigmatique et spécial au genre Ophryoglena. Au-des-
sous de cet organe, la poche pharyngienne est munie vers le
fond, sur sa paroi dorsale, d’une étroite membrane ondulante. Le
pharynx se prolonge jusque vers le milieu du corps dans l’endo-
doplasme, en un tube très mince, le plus souvent fermé. fl
n'existe pas de tache pigmentée. | |
Les caractères de ce parasite et plus particulièrement la struc-
ture de la bouche avec son organe en verre de montre, permet-
tent de le ranger à coup sûr dans le genre Ophryoglena d'Ehren-
berg (1831) tel que l'ont limité Claparède et Lachmann (r858) ;
cette bouche est très analogue à celle qu’a décrite Lieberküha
(1856), qui a découvert l’organe en verre de montre, chez O. flava
Ehrb. (flavicans Lieb.). On connaît actuellement six espèces rap-
portées à ce genre, à savoir : ©. flava (Ehrb.) Cl. et L. et O.
vorax Smith, qui n’ont pas de trichocystes : O.. flavicans Ehrb.
et O. atra Lieb., possédant des trichocystes, une tache pigmentée
et un macronucleus ellipsoïdal ; O. citreum Cl. et L. qui à un
noyau réniforme, mais une forme ovalaire et une seule vacuole.
Ces cinq espèces sont libres dans les eaux douces. Quant à O. pa-
rasitica André, la forme du corps et celle du noyau la distinguent
de O. collini ; en outre, d’après André, il n'y aurait pas de
pharynx et la bouche ne serait pas fonctionnelle. On devrait voir
là un fait de régression parasitaire. Mais on ne peut accepter
qu'avec prudence les affirmations d'André ; il nie, chez son es-
pèce, la présence d’un micronuleus, qu'il n’a certainement pas
su mettre en évidence.
796 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
En résumé Ophryoglena collini n. sp. doit être séparé des
autres espèces par l’ensemble des caractères suivants : forme en
poire et taille irès grande, macronucleus en croissant, pharynx
prolongé en un tube, présence de trichocystes et de deux va-
cuoles, pas de tache oculaire, parasitisme dans le cœlome des
larves de Baetis.
Je ne sais rien de son évolution n'ayant pu constater aucun.
phénomène de division ou de reproduction (r).
(Station zoologique de Cette).
Hypocoma patellarum n. sp.
ACINÉTIEN PARASITE DE Patella cærulea,
par JEAN.-L. LICHTENSTEN.
Je décris ci-dessous, sous le nom d’Hypocoma patellarum n. sp.
un Acinétien parasite nouveau qui s’observe assez rarement sur
les branchies de Patella cærulea L. des rochers de Cette. Tous les
Hypocoma Grüber, sont des ectoparasites ; on en connaît quatre
espèces dont trois vivent sur d’autres Infusoires fixés et la qua-
trième sur des Botrylles. Jamais encore on n'avait signalé le para-
sitisme des Acinétiens aux dépens des Mollusques.
Hypocoma palellarum n. sp. a une forme caractéristique en
« grain de café », aminci à l'extrémité antérieure et arrondi
postérieurement (Fig. r et 2) ; ses dimensions atteignent en lon-
gueur 29 à 30 u, sur 10 à 16 u de largeur et 10 à 11 u de hauteur.
C’est donc une petite espèce : seul H. zoothamni Plate est plus
petit. Légèrement asymétrique, il est un peu dévié vers la gauche,
comme H. acinetarum Collin, et H. ascidiarum Collin, mais d’une
façon moins accentuée (Fig. 3 et 4). La région antérieure se pro-
longe en un rostre rétractile à l'extrémité duquel se trouve
un orifice : c'est le tentacule unique. Son rôle est très im-
portant ici, non seulement comme appareil de succion mais
(1) Cette note était envoyée lorsque j'ai reçu en communication un travail
de Keilin (31 août 1921 in Parasitology, t. XIIT), qui décrit un Cilié, parasite
cœlomique d'une larve de Stegomya sculellaris, sous le nom de Lambornella
stegomyde n. g., n. sp. Ce parasite, qui avait été signalé par Lamborn (Parasi-
tology, t. XIII, 1921), envahit les cavités cœlomiques de son hôte, comme
Ophryoglena collini. On doit donc compter deux espèces de Ciliés, comme
parasites cœlomiques des Insectes. Le parasite de Keilin n’est pas du tout le
même que celui que j’ai décrit. Quoique l’auteur ne dise rien de sa position
systématique parmi les Holotriches il semble bien que ce soit aussi un
Chiliferidae comme les Ophryoglena, et peut-être voisin des Monochilum ou Ste-
gochilum, sinon une espèce d’un de ces deux genres ; mais il est difficile d’en
juger d’après une description trop succincte, en particulier en ce qui concerne
Ja structure du cytostome.
.
SÉANCE DU D NOVEMBRE 797
Hypocoma patellarum n. sp. 1° Deux individus fixés à la branchie de Patella
<ærulea : à droite vu de profil, à gauche vu ventralement, in vivo ; 2° Individu
fixé vu de trois quarts, in vivo ; 3° H. patellarum vu ventralement ; 4° vu dor-
salement in vivo ; 5° H. patellarum vu de trois quarts, frottis au Bouin-hémalun ;
6° Coupe transversale dans la région antérieure. Bouin-hém.-fer. ; 7° Coupes
longitudinales montrant le suçoir plongé dans la cellule hôte. Bouin-hém.-fer-
éosine.
aussi comme organe de fixation. C'est, qu'en effet, ces
Hypocoma sont constamment fixés fortement à l’épithélium des
branchies de l’hôte au moyen de ce tentacule qui s'enfonce pro-
fondément dans une cellule jusqu’à atteindre le noyau. On peut,
7198 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
dans certains cas, distinguer, sur le vivant, le tube interne de ce
tentacule (Fig. 2), qui apparaît nettement sur les préparations co-
lorées (Fig. 5 et 7.) Selon la phase de la succion on le voit comme
un tube droit cylindrique (Fig. 7), ou bien se terminant en une
vésicule qui donnera la balle alimentaire (Fig. 5). Sur les coupes
transversales ce tube sidérophile se montre sous la forme d'un
anneau (Fig. 6). La face dorsale de l’Acinète est convexe, légère-
ment aplatie (Fig.r). Sur la face ventrale nous distinguons anté-
rieurement la- zone ciliée. Elle est assez particulière. Chez
les autres Hypocoma,: les: cils sont disposés en ellipses con-
centriques occupant presque entièrement la face ventrale. Ici,
la zone ciliée est réduite à une région d'environ 16 u sur
TO u, placée dans une invagination antérieure de la face
ventrale (Fig 1 à 7) ; en outre les séries ciliées, au nombre de dix,
sont presque parallèles et ne se réunissent qu'antérieurement
(Fig 3). Je considère cette réduction de l'appareil ciliaire comme
le résultat d’un parasitisme plus intense que celui des autres.
Hypocoma. Ces derniers restent en effet presque toujours mo-
biles, errant sur l'hôte en se nourrissant à ses dépens. Chez H.
patellarum nu. sp., on est en face d’un parasite, constamment
fixé par son tentacule profondément enfoncé dans une cellule, :
qui finit par s’altérer, ainsi que le prouve l'aspect du noyau
(Fig. 7). |
L'appareil nucléaire se compose d’un macronucleus massif de
7 à ro u de diamètre, arrondi (Fig. 5) ou plus ou moins allongé
et recourbé (Fig. 7 à gauche), ou encore quelquefois fragmenté
(Fig. 7 à droite), mais jamais ne se présente rubanné ou en fer
à cheval comme chez d’autres Hypocoma. Je n’ai pu apercevoir
nettement le micronucleus ; dans quelques préparations cepen-
dant on distingue une petite sphère très colorable arrondie dans
ou contre le macronucleus (Fig. 7 et 5) qui représente peut-être
cet organite ; on sait que chez H. acinelarum, Collin (1912) na
pas réussi non plus à voir le noyau reproducteur. Le macro-
nucleus est placé dans la partie postérieure du corps. Une vacuole
pulsatile existe vers le milieu de l’animal, généralement à droite
(Fig. x et 2), mais sa position ne paraît pas constante et quelque-
fois aussi il peut y en avoir plusieurs (Fig. 3 et 4). Dans le cyto-
plasme, des inclusions sont disposées autour du noÿau ; ce sont
des balles alimentaires et des sphérules d’excrétion (Fig. 2 et 5).
Elles sont petites et assez nombreuses ; on n’a pas ici l'énorme
bol alimentaire occupant le centre du corps d’'H. acinelarum par
exemple. |
J'ai observé dans un frottis une figure de division qui paraît
longitudinale. Or, si chez les Hypocoma la division binaire
existe, elle est transversale ; mais je ne me perméts pas de tirer”
TOUTES MALADIES A STAPHYLOCOQUES
Authrax — Acné — Orgelets — Abcès du Sein
Usage interne : COMPRIMÉS AMFOULES, CACBETS
Usage externe STANNOXYL LIQUIDE,BAIN : ‘POMMADE SGLYCERÉ, GAZE
PreJuits à vase d'etain et d'oxyde a’étain préparés sous le contrôle scientifique de A. FROUIN
Communications : Acad ües Sciences, 4 mai eu Acad. de Méd., 29 mai 1917-27 nov. :917. nov. 1918
Sac. Méd, des Hop :25 mai 1917,25 oct. 1918; Soc. de Chir., 27 juin 1917; Soc. de Biol., 24 juil. 1916;
The Lancet :19-26 Fr 1918. 24 août 1918; Thèse Marcel PEROL, Paris1917; Thèse A. BRIENS, aris 1919,
RT Er CARRIÈRE 37 Rue or BourGoGNe PARIS |
ARRIÈRE TES SRE ESS
INJECTIONS INTRA- CUEINEUSES TE De MUSCULAIRES
DISPOSITIF SELON LA TECHNIQUE \ | GEUCO 914 (rormure ve BALZERI
ou D RAVAUT PA 7 DOSES DE 0.10 à 0.60
3 < 24 ( Jen AMPOULES SERINGUES AUTO-INJECTABLES
Doses de 0,15 à 0,90
avec eau bi-distillée
et Filtre aspirateur
fnjectrons indolores
aussi FACILES
et FALSE
INOFFENSIVES
qu'une injection
Ampoule Pire aspirateur : eu hr-dpule Aemplssage fl Hitrauon Rue - de Cacodylats
>
Tout ce qui concerne le Laboratoire
Jai
MICROGRAPHIE — BACTÉRIOLOGIE — PHYSIOLOGIE
#“COGIT”
CONSTRUCTEUR D’INSTRUMENTS et
d'APPAREILS POUR LES SCIENCES
86,Boulevard Saint-Michel - PARIS
-:- Téléphone : Fleurus 08-58 -:-
masnscezes
Ateliers de Construction
Expéditions et Verrerie en Gros
AGENT GÉNÉRAL DES MICROSCOPES
S.O.M. type KORISTKA
Construits par la Sté d’Optique et de Mécanique
e Haute Précision. à Paris \
Dépositaire des Colorants français R.A I.
et des Celoranis des D': TRIBONDEAU et HOLLANDE
PRODUITS CHIMIQUES POUR LA MICROGRAPHIE
ET LA BACTÉRIOLOGIE
Autoclaves, Centrifugeurs, Installations complètes de
Laboratoires, Milieux de cultures stérulisés, Micro-
tomes de toutes marques.
APPAREILS et BROYEURS LATAPIE
NOUVEAU'MODÈLE D'ÉTUVES ÉLECTRAIQUES
A TEMPÉRATURE CONSTANTE
Nouveaux apparells de Physiologie
Marque ‘‘ ASCO ” pour la médecine
et l’expérimentation
= 2
TS ll
2 DAUSSE &
TT =
ÈS
D. "
— 87° Année =: —
EXTRAITS INTRAITS
de Bardane, Berberis, Cupressus, Osier rouge, Sauge, de Colchique, Digitale, Gui, Marron d'Inde, Valériane,
Salicaire, Seneçon, etc. Strophanthus, etc.
Û
SCLÉRAMINE COLLOBIASES
lode organique Injectable <2 Chaulmoogra, Étain, Or bleu, Soufre, Sulfhydrargyre,
Ampoules, Cache‘s et toutes prescriptions. Térébenthine, etc. {
FONDANTS PAVÉRON
de Condurango, Étain, lodotannique, Levure de bière, Opium injectable,
Mangano-ferreux, Soufre, &alicaire, etc. a Ampoules, Comprimés et toutes prescriptions.
8PÉCIMIENS ET. LITTÉRATURE A MM. LES DOCTEURS
SO ME M NT :
TE) QUE PARIS, Rue AUBRIOT, N° 4, G er 8, ———— USINE A VAPEUR : ÎVRY-SUR-SEINE. EC
AE AANC
EST PASS CT
Ë PDP PRE
ER
(À
\ù NS
SÉANCE DU D NOVEMBRE 7199
œ
d'une observation isolée des conclusions qui pourraient aller
l'encontre des idées admises,
(Station zoologique de Cette),
PYoCYANOÏDES ET. RÉACTION DE L'ANTI-PROTÉASE,
Note de À. FALQUE, présentée par L. Lauxoy.
L'action spécifique anti-gélatinolytique du sérum obtenu après
injection chez le Lapin d’un filtrat de cultures en bouillon de Bac-
téries protéolytiques est maintenant un fait nettement établi par
les recherches de Kurt-Mevyer, Bertiau, (1), Launoy (2).
Au cours de son étude sur ls protéases du Bacille pyocyanique,
Launoy à montré que l’action de l’anti-protéase obtenue au moyen
d'une espèce donnée s'étendait aux protéases de toutes les races
et variétés de cette espèce, quelle que soit la nature du pigment
secrété par celles-ci.
Ces travaux ont suggéré l'emploi de la réaction de l’anti- pro:
téase pour denitedion des germes protéolytiques. En s’ap-
puyant sur les résultats de la réaction de l’anti-protéase, Gessard
(3) a pu ranger, à côté des Bacilles pyocyaniques proprement dits,
facilement identifiables au moyen des seules colorations qu'ils
font paraître dans des milieux convenablement choisis (bouillon,
eau peptonée, gélose- peptone- glycérinée), les Bacilles pyocyanoï-
des.
Ghez ces derniers, la propriété chromogène fondamentale ne
peut être décelée ; pourtant leur parenté pyocyanique ne saurait
être mise en doute puisqu'ils répondent positivement à la réac-
tion de l’anti-protéase pyocyanique (Launoy).
Il nous à été donné d'étudier quelques échantillons de Bactéries
probablement pyocyaniques, dégénérées au point de vue pigmen-
taire et qui néanmoins avaient conservé leur pouvoir gélatino-
lytique. Certains de ces germes avaient été dégradés volontaire-
ment par Gessard à la suite de culture en milieux variés au con-
tact de l’air ; les autres provenaient de suppurations diverses.
Pour ces différents échantillons, expérimentalement ou spon-
tanément dégradés, la forme de culture, l’odeur aromatique, une
vague fluorescence en bouillon, étaient les seuls vestiges qui sub-
sistaient des propriétés originelles et qui pouvaient inciter à leur
appliquer la réaction spécifique de l’anti-protéase- RU ELU
(1) P. Bertiau. Centralb. f. D. Orig, t. LXXIV, p. 374, 1914...
_ (2) L. Launoy. C. R. de la Soc. de biol., et Ann. Institut Pasteur, 1918- 1921...
(3) Gessard. Ann. Institut Pasteur, t. XXXIV, n° », février 1920.
800 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Sur 12 germes examinés, 7 d’entre eux ont réagi positivement à
la réaction de l’antiprotéase ; nous avons donc pu les identifier
comme pyocyanoïdes. Les autres étaient des fluorescents banaux.
Dans cette étude nous avons employé la technique décrite par
Launoy dans les différentes publications de cet auteur. Le détail
de nos résultats sera donné dans un mémoire d'ensemble.
Conclusions. — La réaction de l’anti-protéase nous a permis
d'étendre sur le Bacille pyocyanique la notion d'espèce, au delà
des limites jusqu'alors établies. D'une réalisation assez facile et
d’une grande sensibilité, elle est susceptible d'intervenir pour
classer une Bactérie protéolytique à l'étude quand les éléments
habituels de diagnostic font défaut.
(Institut Pasteur de Paris).
.BACILLE DE SHIGA AUTO-AGGLUTINABLE (CARACTÈRES SÉROLOGIQUES),
par Chr. ZOŒLLER.
Le Bacille de Shiga auto-agglutinable dans les milieux de cul-
ture habituels et dans le sérum physiologique (dont nous avons
décrit les caractères morphologiques et culturaux dans une pré-
cédente communication) présente au point de vue sérologique
les caractères suivants
Agglutination. — Nous avons utilisé, pour étudier son agglu-
tinabilité, une souche sur gélose de 24 heures, émulsionnée dans
ane solution de chlorure de sodium à 5 pour 1000. Dans ces con-
ditions, le Bacille atypique est agglutiné par les sérums de l’Ins-
üitut Pasteur aux taux suivants
100 -200 200 1000 2000
nn Sie PCA RE RE PEU
Sérum anti-Flexner,...... dirai ES Se dr 4
Cependant l’agglutination produite ne revêt pas le caractère
d'une agglutination massive ; le dépôt formé au fond du tube
n'est pas constitué par de gros flocons mais plutôt par une fine
poussière, qu'une légère agitation suffit à répartir à nouveau dans
le liquide surnageant.
Réaction de fixation. — Avec Rubinstein, nous avons pratiqué
Fa réaction de fixation comparativement avec une souche de Ba-
cille typique et une souche de Bacille atypique, chacun d’eux a
été employé comme antigène vis-à-vis des deux sérums expéri-
mentaux (typique et atypique). Les émulsions bacillaires et les
sérums expérimentaux ne possédaient aucun pouvoir anticom-
plémentaire.
SÉANCE DU D NOVEMBRE 801
La technique employée a été celle des doses croissantes d’a-
lexine. Le Bacille atypique fixe 0,4 d’alexine en présence du sé-
rum typique comme du sérum atypique. Le Bacille typique fixe
0,4 d’alexine en présence du sérum atypique comme du sé-
rum typique. Les deux Bacilles sont donc exactement semblables
au point de vue de la déviation du complément.
Immunité. — En ce qui concerne l’immunité, un Lapin, vac-
ciné au moyen d'une émulsion de Bacilles typiques tués par la
chaleur est vacciné contre le Bacille atypique et inversement.
Nous avons tenté de transformer un Bacille atypique en Bacille
typique en le repiquant à plusieurs reprises dans un milieu de
bouillon ordinaire étendu d’eau distillée, milieu dans lequel le
Bacille atypique pousse en trouble homogène ; mais, repiqué en
- bouillon ordinaire, il reprend aussitôt son caractère d’auto-agglu-
tinabilité.
(Laboratoire de vaccination antityphoïdique de l’armée.)
SUR LE ROLE DES MICROORGANISMES DANS LA PRODUCTION
DES VITAMINES;
par E. WorLMaAN.
À quel point la faculté de faire la synthèse des vitamines est-elle
répandue parmi les microorganismes ? La question s’est posée à
nous au cours de nos recherches sur la vie sans microbes : elle est
d’un intérêt général pour la compréhension du rôle des microor-
ganismes dans la nature.
Le fait que les animaux mis au régime avitaminé succombent
malgré la présence d’une riche flore bactérienne ;. celui encore
que les animaux (1) élevés dans des conditions d’asepsie parfaite
se développent au moins aussi bien que leurs témoins non asepti-
ques nourris d'aliments stérilisés, semblent fournir une réponse
négative en ce qui concerne les germes de la flore intestinale. On
pourrait, toutefois, objecter que la réaction alcaline du gros in-
testin, les conditions de résorption par la paroi de cet organe
constituent des facteurs défavorables à l’utilisation des vitamines
qui y seraient produites. Quoi qu'il en soit il semblait intéressant
d'étudier, au point de vue de la production de vitamines, des
germes appartenant à différents types, en se plaçant dans les con-
(x) Nous avons en vue les Mammifères et les Oiseaux. Les organismes infé-
rieurs se comportent tout autrement et s'élèvent, en générations nombreuses,
dans des conditions tout à fait incompatibles avec la vie des Vertébrés supé-
rieurs (Ces Comptes Rendus, t. LXXXIT, p. 593 et 1208). Des recherches sont
en cours pour élucider le rôle des vitamines chez les animaux inférieurs.
802 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
ditions les plus favorables pour la mise en évidence des vitamines.
produites. Nous rapporterons aujeurd’ hui les résultats de DE
séries d' expériences.
La première a porté sur la dicton de vitamine G (antiscor-
butique) par les Bacilles lactiques.: Ces germes se développent ra-
pidement et abondamment dans le lait et l’amènent à réaction
fortement acide. On-se trouve donc dans les meilleures conditions
de conservation de la SRsRnee si labile qu'est la vitamine an-
tiscorbutique.
Expérience. — Le 18 octobre 1920, 3 lots de Cobayes, de i ani-
maux chaque, sont mis au régime d’Avoine stérilisée (à 120°). De.
plus, le premier lot reçoit, par jour, 200 c. c. de lait stérilisé et
ensemencé 48 heures auparavant de Bacille bulgare. Le deuxième
lot (témoin) reçoit 200 cc. de lait stérilisé. Le troisième, destiné à
mettre en relief l'influence de traces de vitamine, reçoit 200 c.c.
de lait cru (il faut 100 à 150 c. e. de lait cru par jour pour protéger.
le Cobaye contre le scorbut). Les 4 Cobayes du lot r meurent en-
tre le 6 et le ro novembre ; 3 Cobayes sur 4, du lot témoin meu-
rent entre le q et le rr ; le quatrième, mis sur régime normal le
4 novembre, se rétablit. Les animaux morts présentent les signes
classiques’ du scorbut expérimental. : à
Pour ce qui est des Cobayes au lait cru, deux d’entre eux meu- .
rent avec un retard de 2 semaines (le 22 et le 24 novembre), un
troisième présente, à partir du ro novembre, une parésie du train
postérieur, sans perte de poids ; le quatrième est mis au régime
normal le ro novembre et se rétablit rapidement.
L'expérience montre donc avec netteté qu'il n'y a pas formation
de vitamine C par le Bacille bulgare.
La deuxième série d'expériences a porté sur la production de
vitamine antibéribérique (B?). Sur la suggestion du professeur
Calmette, nous nous sommes servi d’Amylomucor 8 (Delemar)
qui pousse abondamment sur Riz stérilisé.
Expériences. — Des Pigeons, mis d’abord sur régime de Riz dé-
cortiqué cru, sont ensuite nourris avec le même Riz stérilisé et
ensemencé avec l’Amylomucor. Dans une première expérience,
on avait fait alterner le Riz cru et le Riz à l’'Amylomucor : les Oi-
seaux sont morts après 24-25 jours de ce régime, c’est-à-dire 38-
39 jours après le début de l’expérience (paralysie).
Dans une deuxième expérience, les Pigeons furent mis au Riz,
ensemencé de Mucor, après avoir été nourris pendant ro jours
avec du Riz cru, 26 jours après le début de l’expérience, l’un d’eux
présente des accès typiques : gavé de Blé, il se rétablit complète-
ment. Un autre Pigeon meurt paralysé 32 jours après le début de
l'expérience,
en ampoules de 5°
. pour injections intraveineuses et instillations rectales. =—
Dre foufels eue ef les demandes d ‘Echantillons aux
USINES CHIMIQUES ouPECO, 9 ue Canbon ARS
d'organes soisnensement récoltés, desséchés rapidement dans le vide, vers 0°
ÉQUIVALENT AUX ORGANES FRAIS
. (Indiquer la sorte
FORMULER : Comprimés. Cuchets ou Pilules CHOAY, à l’'Extrait de.
ÉOnien de 2? à 8 par jour aux repas. Enfants: 10 ans, 1/2 dose d'adulte; 5 ans, 1/3; 2 ans 1/2, 1/4
A TOUS EXTRAITS
- EXTRAITS INJECTABLES CHOA CERTRÉRAPIQUES
FORMULER : Ampoules CHOAY à l’Extrait..
SYNDROMES PLURIGLANDULAIRES
SYNCRINES CHOAY
PRESCRIRE : Syncrines CHOAY,Cachets ou Comprimés ou Ampoules : une Boîte N°.
Formulen. 5. — Thyro-Orchitique.
Formule n. 1. — Pluriglandulaire.
— n.2. — Surreno-Hyrophysai’e. — n. 6 — Hypophyso-0Orchitique.
— mn. 3. — Surréno-Thyro-Hyrophysaire. — n. 7. — Thyro-Hypophyso-0varienne.
j — n. 8. — Peptosthéuine.
— n.4. — Thyro-Ovarienne
Echantillons, Indicatior s Posologie: Laboratoire CHOA Y, 44, av. du Maine, PARIS
Téléphone : Fleurus 13-07
ATELIERS A. COLLOT %
. LONGUE
[ngénieur des Arts et Manufactures
226, Boulevard Raspail, PARIS (XLV°) #3
Téléphone : Saxe É 75 Métropolitain ; Station Raspail 3
BALANGES ET POIDS
de précision
BALANCES APÉRIODIQUE
Appareils et Étalons
pour la métrolosie
VERRERIE
divisée et jaugée de précision
MACHINES
pheumatiques
APPAREILS
de métalographie
15 GRANDS PRIX
PRÉSIDENT OU MEMBRE DU JURY
AUX EXPOSITIONS UNIVERSELLES
Envoi sur demande
du Catalogue illustré
SR
en
L.B.A - Laboraloire de BIOLOGIE appliquée - L.B.A
Téléphones { 36-64
Produits biologiques CARRION .
t PRODUITS STERILISES — HYPODERMIE
OPOTHÉRAPIE
EVATMINE RETROPITUINE
(Traitement de l'asthme) (Lobe postérieur d'hypophyse) qe :
ANALYSES MÉDICALES
en ee md amer
V. BORRIEN, Docteur en Pharmacie
ee —
SÉANCE DU D NOVEMBRE 803
On voit par ces données qu'il n'y a pas eu trace de production
de vitamine antinévritique. Ce résultat est d'autant plus intéres-
sant que d’autres Champignons (levures) en sont une source très
riche...
(Institut Pasteur).
L'ÉOSINOPHILIE LOCALE DANS LES AFFECTIONS OCULAIRES CHRONIQUES,
par L. CARRÈRE.
L'étude de l’éosinophilie locale dans diverses affections oculai-
res, externes ou internes, a déjà été faite par quelques auteurs,
parmi lesquels, Pascheff (x), Fuchs (2), Michail (3). La lecture de
leurs travaux m'a engagé à rechercher systématiquement cette
éosinophilie sur les coupes d’Yeux, confiés à mon examen par la
Clinique Ophtalmologique (P° Truc), énucléés pour des lésions,
d'étiologie, d'évolution différente.
. Dans tous mes examens j'ai trouvé des cellules éosinophiles, en
général mononucléaires, plus rarement polynucléaires, localisées
en certains territoires et en plus ou moins grand nombre selon la
nature de l'affection. Les cellules éosinophiles accompagnent
quand elle existe, l’infiltration mononucléaire et Iymphocytaire de
l'iris, du corps ce. de la choroïde. On les trouve aussi, dans
ces mêmes membranes, en dehors de toute infiltration cellulaire.
Ainsi, sur les coupes d’Yeux glaucomateux, ou atteints d’uvéite,
d'iridocyclite avec séclusion pupillaire et glaucome secondaire on
trouve des éosinophiles mononucléaires, non pas en nappe, mais
isolés, au sein du parenchyme irien ou localisés dans la supra-
choroïde. On peut observer ces mêmes éosinophiles, siégeant au
niveau d'amas cellulaires, sous l’épithélium antérieur et dans les
espaces interlamellaires de cornées leucomateuses avec pannus, si-
tués au sein même des nappes ou des nodules d'infiltration, mais
autour d'eux, en marge, ou séparés d’eux par des travées conjonc-
tivales.
L'éosinophilie locale paraît donc habituelle dans les affections
intraoculaires chroniques. Il ne faut pas, par conséquent, lui at-
tribuer une signification étroitement spécifique et, comme le fait
Michail (3), admettre, l’éosinophilie étant actuellement considé-
(x) Pascheff. Recherches sur l’éosinophilie locale oculaire. Folia Hæmat, 1911,
t. XL, p.450:
(2) Fuchs. Modifications anatomiques dans l'irido-choroïdite chronique en-
dogène. Graef. Arch. f. Opht., 1919.
(3) Michail. Sur l’éosinophilie locale dans les affections oculaires. C. R. de læ
Soc. de biol., t. LXXXV, HP ADAM.
804 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE :
rée comme l'expression cytologique de maladies à caractère ana-
phylactique, que les affections oculaires, dans lesquelles se pré-
sente cette éosinophilie, ont une origine anaphylactique. Il s’agit
plutôt, comme nous l’avons signalé (1), d’une réaction du tissu
conjonctif ou conjonctivo-vasculaire vis-à-vis de toxines dont
quelques-unes inconnues ; c'est le cas pour les iritis, irido-cyclites,
uvéites.. dites endogènes ou rhumatismales, mais en réalité d’é-
tiologie encore indéterminée.
CRITIQUE EXPÉRIMENTALE DU DOSAGE BIOLOGIQUE DU PRINCIPE
HYPERTONISANT DE L'HYPOPHYSE.
Note de L. Srerx et René Peyror, présentée par C. DeLEZENNE.
Au cours de recherches entreprises dans le but de comparer le
mode d'action de plusieurs préparations organiques (liènine, ex-
traits d’hypophyse, adrénaline, etc.) sur les organes à fibres mus-
cuülaires lisses, nous avons constaté que l'intensité de l'effet pro-
duit par chacune de ces préparations sur un organe donné (utérus
de Cobaye, vaisseau, etc.) variait considérablement d’une expé-
rience à l’autre. En outre l'efficacité relative des diverses prépa-
rations, vis-à-vis d'un organe donné, présentait également des
divergences notables, d’une expérience à l’autre, malgré l’iden-
tité des conditions expérimentales.
Or, dans un travail récent, Trendelenburg et Borgmann (2)
ont estimé pouvoir déterminer quantitativement l'efficacité des
préparations d’hypophyse en comparant l’action de ces prépara-
tions avec celle produite par une quantité déterminée d'histamine
sur la corne utérine de Cobaye. L'emploi de ce procédé de dosage
implique naturellement que, pour la corne utérine de Cobaye,
on retrouve, dans toutes les expériences, un rapport constant en-
tre l'intensité de l'effet produit par l’histamine, d’une part, et l’ac-
tion produite par une préparation d'hypophyse donnée, d'autre
part.
Cette prémisse étant en contradiction avec certaines de nos ob-
servations nous avons été amenés à examiner de plus près le pro-
cédé de dosage préconisé par ces auteurs.
La méthode employée dans nos expériences est essentiellement
celle utilisée par Stern et Rothlin dans leurs recherches sur l’ac-
tion des extraits d'organes sur les fibres musculaires lisses (3).
Pour chaque substance à examiner on établit la dose minima né-
(1) Carrère. Eosinophilie locale dans les dacryocystites. Archives d’ophtalm.,
avril 1921.
(2) Biochem. Zeïlschr., t. CVI, p. 239.
(3) Journ. de physiol. et de pathol. gén., vol. 18. p. Ar et p. 752.
SÉANCE DU D NOVEMBRE 805
cessaire pour produire une augmentation nette du tonus muscu-
laire, ce qui permet de fixer, pour chaque organe, le rapport exis-
tant entre les quantités minimes efficaces de diverses prépara-
tions.
Dans le tableau suivant, nous rapportons les quantités minima
des diverses préparations, ayant produit une augmentation nota-
ble du tonus musculaire de la corne utérine de Cobaye. Les subs-
tances employées ont été une solution de chlorhydrate d’histamine
à 1 p. 1000 et trois préparations différentes d'hypophyse sous for-
me de solution aqueuse. Les valeurs indiquées expriment le poids
minimum (en grammes) de ces préparations.
Histamine Préparation Préparation Préparation
(chlorhydrate) d'hypophyse d’hypophyse d'hypophysc
Expériences 1 p. 1000 | A B C
N° rt O,001 0,0002 0,000 0,002
2 $ 2
N° © 0,0002 0,00004 O0,0001 0,001
No 3 0,0000 0,00015 0,000: 0,002
N° 0,0003 0,002 0,002: 0,003
No 5 0,0004 0,004 0,002 0,00/
N° 6 0,00/ 0,003 0,003 0,00/
Non 0,002 0,002 0,002 0,00/
11 résulte de ce tableau que, soit pour l'histamine, soit pour une
préparation donnée d'hypophyse, la dose minima efficace varie
considérablement pour chaque substance d’une expérience à l’au-
tre, malgré l'identité des conditions expérimentales. Aïnsi, pour
-l’histamine, les doses efficaces minima présentent des écarts al-
lant de 1 à 20. Pour la préparation d'hypophyse A ces écarts sont
encore bien plus considérables et vont de 1 à 100.
D'autre part, ce tableau montre, qu'en ce qui concerne l’inten-
sité de l’effet, il n'existe pas de rapport constant entre l’action
produite par l’histamine et celle produite par les diverses prépara-
tions d'hypophyse sur la corne utérine dans les différentes expé-
_riences.
En effet, en prenant pour chaque expérience, comme unité,
la dose efficace minima d’histamine on obtient, pour l'efficacité
des diverses préparations des valeurs variant considérablement
d'une expérience à l’autre, comme le montre le tableau suivant.
Histamine Préparation Préparation Préparation
Expériences (Chlorhydrate) S'hYPODRYEE HS HenINEe ‘ doutes
N° r T© 0,9 2,5 0,
N° © 1,0 5,o 2,0 0,2
No 3% 1,0 3,3 2,0 0,25
N° 4 1,0 1,5 1,5 1,0
No 5 1,0 1,0 2,0 1,0
N° 6 1,0 1,3 drTe 1,0
Nour 1,9 1,0 1,0 0,
806 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
de du Topo. entre D de l’histamine et celle
des diverses préparations d'hypophyse, ainsi que les divergences
que présentent, à ce point de vue, les diverses préparations d’ hypo-
physe entre elles, doivent être attribuées, d’après nous, aux im-
puretés accompagnant le principe actif de l’hypophyse et qui, sui-
vant le cas, masquent ou renforcent l’action de ce dernier.
Mais, quelle que soit la raison de cette divergence, la conclusion
qui s'impose est que la teneur des préparations d’hypophyse en
substance active ne peut pas être dosée d’une manière rigoureuse
par le procédé Diolgeiqne préconisé par Trendelenburg et Borg-
mann.
—
LA MÉTHODE D'IMPRÉGNATION DE DEL PRio-FioRTEGA APPLIOUÉE
A L'ÉTUDE DU PIGMENT DES CRUSTACÉS,
par J. VERNE.
Dans un travail, paru au cours de cette année (r), Del Rio Hor-
tega étudie à l’aide de sa nouvelle méthode d'imprégnation au car-
bonate d'argent ammoniacal, la disposition des chromatophores
dans la peau humaine. À côté des chromatophores chargés de mé-
lanine et déjà visibles auparavant, cette méthode lui permet de
mettre en évidence des éléments ayant la morphologie des méla-
nophores, mais impossibles à observer par d’autres procédés. Ces
éléments sont étoilés et l’argent y fait apparaître des granulations
pulvérulentes. Del Rio Hortega estime qu’il doit s’agir là de cellu-
les contenant un composé susceptible de former la mélanine. Ces
cellules étoilées existent du reste aussi dans les régions où la peau
reste blanche, mais n’y évoluent pas, les conditions nécessaires à
la mélanisation n'étant pas là réunies.
L'imprégnation argentique du pigment avait déjà été réalisée
par Bizzozero (2), par Schreiber et Schneider (3), par Masson (4),
entre autres. Les premiers de ces auteurs estimaient que, vraisem-
blablement, la mélanine était précédée par un produit incolore
contenu dans des cellules semblables aux mélanophores. Mais le
travail de Del Rio Hortega apportant des précisions nouvelles ‘et
une technique rigoureuse (5), il m'a paru intéressant d'appliquer
(1) Trabajos del lab. de histopalologia de la junta para ampliac. de esl.,
LATLMO TE:
(>) Giorn. Acad. med., Torino, an. 69, 1906.
(3) Münchener ÉC Wochenschr., 1908.
(4) C. R. de la Soc. de biol., 1914.
(5) Je remercie M. Del Rio-Hortega qui a bien voulu m'initier lui-même à
sa méthode, tin
eu 2
LIPOIDES PURS
Lécithine
Cholestérine
Isocholestérine
ACIDES PURS
Acide nucléinique
Nucléinate de Na
Acide thymonuciéinique
ACIDES AMINÉS ET DIAMIMES
Histidine Tyrosine
Leucine Phenylalanme
Glycocolle Alanine
Acide hippurique, etc.
PROTÉINES PURIFIÉES
Fibrine
Elastisne
Hémoglobine, etc.
FERMENTS
Pepsine
Presure
Trypsine, etc.
PEPTONES BACTÉRIOLOGIQUES
LES ÉTABLISSEMENTS BYLA
Siège Social et Administration :
26, AVENUE DE L'OBSERVATOIRE :: PARIS
USINES ET LABORATOIRES DE RECHERCHES : GENTILLY F0
EEE ELLE NRA TENTE
FOURNITURES GÉNÉRALES POUR LABORATOIRES
DE BACTERIOLOGIE ET D'HISTOLOGIE
Les Etablissements POULENC Frères
Atelier de Construction d Appareils de précision
sciertifiques et industriels
122, Boulevard Saint-Germain, PARIS
Siége social : 92, rue Vieille-du-Temple
Fabrique de
PRODUITS GHIMIQUES PURS 5 PRODUITS CHIMIQUES
PA
POUR ANALYSES INDUSTRIELS
CENTRI- L ee
FUGEUSES
AUTOCLAVES
MICROTOMES
MEN BALANCES
LIQUEURS NORMALES ET TITRÉES
pour
‘Alcalimétrie, Acidimétrie, Chlorométrie, Hydrotimétrie
Dosage des sucres, des phosphates, des chlorures, etc.
Préparauon à la demande de tous autres réaclifs ou liqueurs tilrées.
La pureté des matières premières et les titres des liqueurs sont garant
Papiers réactifs
PRODUITS POUR
FIXATION — INCLUSION — COLORATION
Réactifs fixateurs ou colorants d’après toutes formules
COLORANTS FRANÇAIS marque R. A. L. pour Bactériologie et Histologie
PRODUITS DIVERS POUR
DIAGNOSTICS DE LABORATOIRE
Antigene, sérum hémolytique POUr réaction de Wassermann
Cultures tuées pour Séro-diagnostics
de fièvre typhoïde, paratyphoïde, fièvre de Malte, etc.
Tuberculine — Sporotrichosine
MILIEUX DE CULTURE :
Bouillon-peplone — Gélatine-peplone — Gélose-peplone — Gélose de Sabouraud
Gélose glycosée pour anaëérobies — Sérum pour recherche de diphterie
Ces milieux peuvent être livrés en tubes ct en ballons
Verre français marque « LABO »
VERRERIE SOUFFLEE ET GRADUEE
.
=
Usines à Vitry-sur-Seine, Thiais, Montreuil (Seine),
Livron, Loriol (Drôme). Le Pouzin (Ardèche)
SÉANCE DU. D NOVEMBRE 807
sa méthode aux pigments que j'ai étudiés chez les Crustacés (1) et
de rapprocher ses résultats des miens.
Del Rio Hortega pratique des coupes par congélation. Ges cou-
pes étant difficiles à obtenir sur un tissu aussi mince que l'hypo-
derme des Crustacés, j'ai utilisé la méthode au carbonate d'argent
sur l’hypoderme étalé à plat. J'ai, du reste, vérifié sur d’autres tis-
sus membraneux que la méthode, employée par son auteur uni-
quement sur des coupes, était susceptible de donner d'excellents
résultats dans ces conditions. C’est ainsi que j'ai obtenu, avec la
plus grande facilité, de belles colorations des faisceaux conjonc-
tifs du mésentère, en suivant la variante indiquée pour le tissu
collagène. La méthode peut s'appliquer avec succès et mérite
d'être étendue à tous les tissus minces étalés. Dans le cas de l'hypo-
derme des Crustacés, j'étalais le tissu sur lame, je fixais 15 à 20
minutes dans une solution de formol à 10 p. 100 ; détachant alors
le lambeau de la lame, je le lavais rapidement, l'imprégnais 30 à
ho secondes dans la solution de carbonate d’argent ammoniacal et
obtenais la réduction dans du formol à 1 p. 100 pendant quelques
minutes ; un virage à l'or terminait l'opération. Il faut observer
très rigoureusement la durée des différentes phases, sinon l’impré-
gnation n'a pas lieu.
Mes-résultats sont tout à fait comparables à ceux de Del Rio
Hortega. Chez les Crustacés, les cellules contenant le pigment
que je considère comme donnant la mélanine par oxydation fer-
mentative — et que j'ai appelé pigment amino-acide — me four-
nissent les mêmes images que les cellules décrites par Del Rio
comme donnant naissance aux mélanophores dans la peau hu-
maine. La forme même des éléments, dans l’un et l’autre cas, est
à rapprocher : les cellules étoilées, délicatement ramifiées, que
l'on observe, ont beaucoup d’analogie. Mais leur contenu surtout
présente les mêmes caractères. Suivant la durée du séjour dans la
solution de carbonate d'argent, on se trouve en présence d’un
contenu cellulaire finement granuleux ou ayant l'aspect d'un
pointillé à peine visible, parfois presque homogène. Enfin, si l’on
prolonge la durée de la fixation au formol ou le traitement par
le carbonate d’argent ammoniacal, il devient impossible de mettre
en évidence le pigment qui a été dissous par l’action prolongée des
réactifs. Au point de vue de la répartition topographique, on ne
rencontre point de mélanophores sans trouver, à côté, les chroma-
tophores à pigment argentophile, bien que non mélanique. La
comparaison va plus loin. En l’absence de mélanine — lorsque
les conditions requises pour sa formation ne sont pas réunies —
on trouve ces chromatophores seuls ; c’est le cas réalisé, d’après
(x) Thèse de doct. ès-se. nat., Paris, 1921.
808 SOCIÉTÉ. DE BIOLOGIE
————
Del Rio, dans les régions non pigmentées de la peau chez l’hom-
me, régions plus étendues chez les races blanches, et, d’après
mes observations, dans la face inférieure de l’'hypoderme chez les
Crustacés décapodes Brachyoures et dans toute l'étendue des tégu-
ments chez les Macroures et les Anomoures.
La méthode au carbonate d'argent permet de bien mettre en
évidence des éléments difficiles à voir par d’autres techniques. Il
y à, à mon avis, la plus grande analogie, sinon homologie, entre
les cellules que j'ai appelées amino-acidophores et les cellules dé-
crites par Del Rio comme précédant les mélanophores. L’affinité
toute spéciale — avidité, dit Del Rio Hortega — que présente le
contenu des uns et des autres de ces éléments, pourrait dans les
conditions spéciales et précises où l’imprégnation a lieu, être ca-
ractéristique des produits de désintégration des matières protéi-
ques, notamment de ceux qui, en l'espèce, aboutissent à la for-
mation de mélanine.
SUR LES LOCALISATIONS CIMCILOIEIQUUES D'UNE PEROXYDASE
sel Di D SUR SA PRÉSENCE DANS DES CELLULES SEXUELLES,
par Marcel PRENANT.
_ Les recherches que j'ai entreprises par la benzidine et l'eau
oxygénée, recherches dont je discuteraï ultérieurement la techni-
que, -sur les localisations cytologiques d’une peroxydase dans la
série animale, montrent que cette peroxydase est exclusivement
series
L'interprétation de résultats négatifs doit être pr en Néan-
moins le bleuissement des noyaux par le réactif, est exceptionnel,
et, je le montrerai ailleurs, peut toujours être imputé à l’hémo-
globine qui, on le sait, donne les mêmes réactions que les per
oxydases.
Lorsque le cytoplasme oxyde la benzidine en présence d’eau
oxygénée, et que cette action n’est pas due à l’hémoglobine, la
réaction est toujours localisée sur des corps figurés. Généralement
ces corps ont une grosse analogie avec des grains de pigment ou
des mitochondries.
C’est ainsi que les cellules Ne des De donnent, à
une certaine phase, .une réaction positive très brutale. Chez Helix
aspersa Müll., il apparaît, dans les spermatocytes, des granulations
encore peu nombreuses, colorées en bleu violacé. Leur nombre
augmente rapidement, ainsi que l'intensité de la coloration, qui
devient d’un bleu franc. Lors des mitoses, les granulations colora-
bles sont exclues de la figure de division. Dans les spermatides la
SÉANCE DU © NOVEMBRE 809
— ——— ———— Ze
masse des granulations se concentre vers un des pôles du noyau.
Dès lors, on en distingue deux sortes : les plus proches du noyau
sont plus fines ; les plus éloignées sont plus nombreuses et plus
volumineuses. Lorsque la spermatide s’allonge en spermie, les
sranulations sont en partie rejetées avec des corps résiduels ; le
reste se dispose en hélice le long de la queue et perd son indivi-
dualité.
Cette description reproduit celle que divers auteurs, et, récem-
ment Gatenby (1), ont donnée, par les procédés courants, de l’évo-
lution du chondriome dans ce même cas. On y retrouve jusqu'à la
distinction, créée par Gatenby, entre les micromitochondries et
les macromitochondries. En somme, il n’est pas douteux qu'ici
les granulations à peroxydase soient les mitochondries.
_ Cette identité se vérifie jusque dans les variations de colorabi-
lité. Gatenby signale que les mitochondries des spermatocytes et
des spermatides se distinguent de celles des spermatogonies, et
aussi de la lignée germinale femelle, par une sidérophilie moins
grande ; à la formation de la queue la sidérophilie reparaît. De
même la colorabilité par le réactif que j'ai employé est spéciale,
parmi les éléments sexuels, aux cellulés séminales à partir du
spermatocyte, et s’atténue beaucoup dans la spermie mûre, sans
cependant y disparaître.
C'est la première fois, à ma connaissance, que l’on constate
microchimiquement la localisation tant de fois admise d’une dias-
tase sur certaines mitochondries. J’ai pu étendre ces résultats à
onze Pulmonés variés, et jusqu’au Pulmoné aberrant Oncidiella
celtica Cuv. Ils sont donc certainement valables pour tout l’ordre.
On peut se demander si cette observation ne matérialise pas le
rôle du spermatozoïde comme vecteur de ferments oxydants qui
manquent à l’ovule. J’ai donc recherché la même différence dans
les autres embranchements, les autres classes de Mollusques ou
les autres ordres de Gastéropodes. Sur 28 espèces examinées à des
moments favorables, je n'ai pu colorer le chondriome à aucun
moment de la spermatogenèse.
. De plus, chez les Lamellibranches et les Gastéropodes Proso-
branches dont j'ai examiné les ovules, c'est dans ceux-ci que de
nombreuses granulations mitochondriales, groupées parfois en une
sorte de noyau accessoire, se colorent ex bleu par le réactif. Si
donc un ferment oxydant essentiel à la fécondation manque à
l'ovule, il n’est pas identique à la peroxydase observée.
Lnnés la fécondation, chez les Pulmonés, les mitochondries
apportées à l'œuf par le spermatozoïde ne se colorent plus par le
(1) Gatenby. The cytoplasmic inelusions in the germ- GaIEe Quart. Journ.,
4. LXIT et LXIII, 1917-1970. ù ;
BioLocie. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 56
810 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
réactif, soit que la peroxydase ait disparu, soit que le milieu ovu-
laire l’inhibe. Chez les Lamellibranches et les Prosobranches, les
mitochondries ovulaires restent colorables : chez Purpura lapil-
lus L., elles le sont au moins jusqu’au stade 32 de la segmenta-
tion. Si les mitochondries spermatiques ne sont pas devenues
colorables par le changement de milieu, il y aurait peut-être là
un moyen de suivre séparément les unes et les autres.
- (Laboratoire de zoologie, école normale supérieure).
LA MATURATION ET L’ACTIVATION EXPÉRIMENTALE DE L'OŒUF
CHEZ LES Sabellaria,
par E. Fauré-FREMIET.
Les œufs des Sabellaria (S. alveolata et S. spinulosa) sont pondus
au stade d'oocytes ; leur forme est polyédrique, ils sont pourvus
d'une vésicule germinative très développée, d’un cytoplasma gra-
nuleux et d’un mince et très souple chorion préexistant. à
Peu après le contact avec l’eau de mer, ces œufs s’arrondissent,
le chorion se gonfle légèrement et se plisse autour de l’œuf ou
mème se détache entièrement de celui-ci dont il est séparé par un
étroit espace circulaire ; puis la vésicule germinative disparaît ;
la première mitose de maturation commence et s'arrête au stade
de plaque équatoriale ; ces phénomènes durent 50 à 45 minutes
aux températures de 18 à 22°. Si l'œuf est fécondé normalement,
la première mitose s'achève et le premier globule polaire est émis,
rapidement suivi du second, puis de la première mitose de seg-
mentation.
J'ai cherché quelles conditions simples pouvaient empêcher
l'œuf de commencer sa maturation au contact de l’eau de mer.
J'ai du éliminer l'influence de l’oxygène ; les œufs pondus dans
de l’eau de mer bouillie, refroïdie dans le tube à pyrogallate de
potasse de Legendre et Fabre-Domergue, et replacée dans ce tube
après la ponte, ont subi les premiers phénomènes de la matura-
tion aussi bien que les œufs pondus dans l’eau de mer contenant
du cyanure de potassium.
L'augmentation de la concentration saline ne fait que ralentir
la formation du premier fuseau ; des œufs pondus dans les solu-
tions telles que : eau de mer, 44 volumes ; Na Cl°2,5 N, 6 volu-
mes ; ou : eau de mer, 42 volumes ; Mg CE 2,5 N, 8 volumes,
sont restés près de deux heures àâu stade de vésicule germinative ;
cependant le premier fuseau s’est formé quand même un peu plus
tard, puis les œufs sont entrés en cytolyse,
SÉANCE DU D NOVEMBRE SEL
EE —————————
La neutralisation de l’eau de mer ou son acidification très légère
empêche absolument la transformation de la vésicule germinative
et l'apparition du fuseau. Il suffit pour obtenir ce résultat d’'a-
jouter à l'eau de mer une quantité d'acide N/r10 (acétique, chlor-
hydrique, sulfurique, etc.), telle que l’eau soit encore alcaline
au méthylorange et très légèrement acide (de l'ordre de N/3.000)
au rouge neutre, qui est sensible à l'acide carbonique. \
J'ai constaté d'autre part : 1° que les Sabellaria ® totales ont un
point de congélation constamment inférieur de 6 à 9 centièmes de
degré à celui de l’eau de mer environnante, et 2° que les tissus
maternels, surtout au voisinage des œufs, ont une alcalinité beau-
coup moins sensible que celle de l’eau de mer. On peut donc con-
clure qu'au moment de la ponte, l'œuf passe dans un milieu où
l'alcalinité est plus forte et la pression osmotique plus faible que
dans le milieu maternel, et que ces conditions nouvelles sont né-
cessaires et suffisantes pour déclencher les phénomènes mitoti-
ques, mais Jusqu'au stade de métaphase seulement.
J'ai cherché, dès lors, si une nouvelle variation de même sens
ne permettrait pas de forcer la résistance qui semble s'opposer à
l'achèvement de la première mitose, et l'expérience montre qu'un
séjour de l'œuf non fécondé dans de l’eau de mer suralcalinisée
par un peu de soude suffit, en effet, à déterminer l’achèvement de
la première mitose et l’émission des globules polaires. L’emploi
de l’eau de mer diluée ne suffit pas à déterminer l'achèvement de
la maturation, mais peut y contribuer efficacement.
De toute manière, l'expulsion des deux globules polaires n’est
que le début d’un développement qui se poursuit normalement en-
suite, jusqu à l'état de larve ciliée mobile tout au moins.
On remarquera donc que l'œuf des Sabellaria, en ce qui concerne
le déterminisme de la maturation et de l’activation expérimentale,
donne des résultats très exactement comparables à ceux que J.
_ Loeb a obtenus avec les œufs de Polynoe, de Nereis, de Siponcle,
etc, "etc-
L'œuf des Sabellaria, que l’on peut facilement se procurer en
quantités assez importantes, est un matériel intéressant au point
de vue expérimental. J'ai pu l'étudier avec quelques détails au
laboratoire de biologie marine du Croisic, station dépendant de
l’école de médecine de Nantes et dirigée par M. le professeur AE
phonse Labbé.
812 . SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
PROCÉDÉ SIMPLIFIÉ DE DOSAGE DE L'AZOTE NON PROTÉIQUE DU SANG
?
par À. Gricaur et J. THiIÉRY.
Ce procédé résulte de l'application au sang de la méthode de
destruction de la matière organique par l'acide trichloracétique
et le cuivre en milieu sulfurique que nous avons décrite récem-
ment (1). Il présente sur le procédé antérieur (2) l'énorme avan-
tage d'éviter la centrifugation que nécessitait la présence, dans la
mixture hydrolysée, de produits provenant de l'attaque du verre.
Le dosage de l’ammoniaque est pratiqué par nesslérisation au
moyen d’un réactif dont la composition est adaptée au milieu de
manière à éviter la formation de troubles. Car il est de toute
nécessité, en cclorimétrie, d'opérer sur des solutions parfaitement
limpides si on ne veut pas s'exposer aux erreurs les plus gros-
sières.
Solutions et réactifs nécessaires. — 1° Réactif de Nessler. Ilodure
de potassium, 12 gr. ; biiodure de mercure, 15 gr. ; lessive de
soude, 180 c.c. ; eau distillée q. s. p., 1.000 c. c.
Faire dissoudre l’iodure de potassium et le bfiodure de mer-
eure dans quelques centimètres cubes d’eau. Ajouter la lessive de
soude et compléter à un litre avec de l’eau distillée. On obtient
ainsi une liqueur trouble qu’on abandonnera au repos jusqu'à
clarification complète et dont on décantera la quantité nécessaire
au moment du besoin. N'employer qu'un réactif parfaitement
clair. et ne produisant aucun trouble avec la mixture d'hydrotyse.
Ce n'est qu'après trois mois de préparation que le réactif pourra
ainsi être utilisé. Pour la fermeture des flacons contenant le réac-
tif, il est bon de ne pas employer de bouchons en caoutchouc, de
manière à éviter la production de sulfure de mercure, cause irré-
ductible d'une formation de troubles pendant la nesslérisation.
2° Liqueur cupro-sulfurique : acide sulfurique à 66°, 100 c. c. ;
solution de sulfate de cuivre à 1 pour 200 ,100 c. c. ; 3° une solu-
tion d'acide trichloracétique à 0 pour 100 ; 4° solution étalon
de sulfate d'ammoniaque. Dissoudre 4,716 gr. de sulfate d’ammo-
niaque pur et desséché dans un litre de solution de SO‘H? N/5
(pour empêcher le développement des moisissures). Prélever 10
ce. c. de cette solution et les étendre à un litre. On obtient ainsi la
(1) A. Grigaut et J. Thiéry. Sur l’emploi de l’acide trichloracétique et du
sulfate de cuivre comme adjuvants dans la méthode de Kjeldahl. Application
à l’urine. C. R. de la Soc. de biol., 23 avril 1927, p. 716.
(2) A. Grigaut et F. Guérin. Dosage colorimétrique de l'azote non protéique
du sang par le réactif de Nessler. C. R. de la Soc. de biol., 7 décembre 1918,
P- 1139.
SÉANCE DU D NOVEMBRE 813
RE
solution étalon de sulfate d’'ammoniaque dont chaque cent. cube
correspond à 1/100 de milligramme d'azote.
Technique. — Désalbuminer le sang (sérum, sang total ou glo-
bules) par son volume d’acide trichloracétique à 20 pour 100. Agi-
ter et filtrer. Dans un grand tube à essai en pyrex, on place 2 c. c.
de filtrat trichloracétique (correspondant à 1 c. c. de sang), 1 ©. c.
de liqueur cupro-sulfurique et une perle de verre.
Chauffer le tube à essai fixé sur un support, d’abord fortement
pour éliminer l’eau, puis plus doucement lorsque la masse com-
mence à charbonner. Continuer la chauffe jusqu’à décoloration
complète de la liqueur qui ne garde plus alors qu'une légère
teinte bleue due à la présence du cuivre. Laisser refroidir et en-
traîner le contenu du tube au moyen d’eau distillée dans un bal-
lon jaugé marqué à 80 et à 100 c. ce. Compléter le volume à 80 c. c.
par de l’eau distillée.
Dans un second ballon jaugé semblable au précédent placer
25 c. c. de solution étalon de sulfate d’ammoniaque, 1 €. c. de
liqueur cupro-sulfurique et q. s. d’eau distillée pour 80 c. c.
Nesslériser simultanément les deux liquides en complétant les
volumes des deux ballons à 100 c. c. avec le réactif de Nessler pré-
cédent. Mélanger.
L'égalité de teinte des deux solutions correspond à 0,25 gr.
d'azote non protéique par litre, teneur normale du sérum. L'é-
cart des colorations sera apprécié au colorimètre de Duboseq et
on en déduira, par le rapport des hauteurs après unification des
teintes, la teneur en azote non protéique du sang examiné.
Dans le cas d’azotémie et pour les globules on opérera sur une
prise d'essai plus faible de manière à pratiquer toujours l’évalua-
tion colorimétrique sur une teinte voisine de celle de l’étalon.
On tiendra compte de cette moindre prise d'essai dans les calculs.
(Laboratoire de chimie du professeur Chauffard).
ACTION DES SOLUTIONS DE RINGER HYPERTONIQUES SUR LE COŒUR
ISOLÉ D'Helix pomatia,
par H. CARDoT.
Au cours de recherches sur l’action des solutions salines sur le
flagelle et le cœur de l’Escargot nous avons été amené à constater
de curieuses modifications provoquées dans l’activité de ce dernier
organe par des solutions de Ringer hypertoniques.
En désignant, pour abréger, par R., le liquide renfermant, par
litre ; NaCI : 9 gr., KCI : 0,42, CaCP°, 0,24, la solution physiolo-
2
814 . SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
gique pour l'Escargot, c’est-à-dire celle qui substituée à l’hémo-
lymphe ne produit pas de variations appréciables du rythme, de
l'amplitude des contractions et du tonus du ventricule isolé, est
comprise, comme concentration, entre R x 0,60 et R x 0,75. Ces
(Lire de gauche à droite et de haut en bas).
solutions assurent une conservation satisfaisante de l’activité pen-
dant 48 heures au moins.
La substitution à l’hémolymphe de solutions de Ringer hyper-
toniques comprises entre R et 2R (les solutions plus concentrées
provoquent seulement l'arrêt en diastole), détermine après une
période transitoire d'irrégularités, sur lesquelles nous revien-
drons, l'établissement d’un rythme lent, régulier, avec des systo-
SÉANCE DU D NOVEMBRE 815
les en général plus amples que celles. correspondant à l’immer-
sion dans l’hémolymphe ou dans une solution physiologique ; la
durée des systoles est augmentée, mais, proportionnellement,
beaucoup moins que celle des diastoles ; le tonus du muscle est
considérablement diminué. Gé régime peut se maintenir pendant
près de 24 heures, naturellement avec diminution progressive de
l'activité, avant que survienne l'arrêt définitif en diastole.
La période transitoire, qui débute dès l’arrivée de la solution
hypertonique, montre d’abord une rapide diminution de l’ampli-
tude des .contractions et une baisse du tonus. Ensuite deux cas
sont à considérer. Dans le premier, après quelques petites con-
tractions groupées, séparées par des pauses diastoliques, le cœur
reste au repos pendant 5 ou ro minutes ; puis réapparaissent de
lentes contractions, d’abord faibles et irrégulières, dont l’ampli-
tude augmente ensuite progressivement, tandis que le rythme se
régularise. Dans le second cas, la diminution graduelle de l’am-
plitude qui portait d’abord sur toutes les systoles s'accentue pour
certaines d’entre elles, tandis qu'il en apparaît çà et là de plus
hautes formant une série dont l'amplitude va progressivement en
croissant. Le cas le plus schématique est celui où la diminution de
l'amplitude s’observe seulement pour une systole sur deux, tandis
que les systoles intercalaires augmentent graduellement d’ampli-
tude et finissent par subsister seules. Le graphique (fig. [.) pré-
sente alors pour ainsi dire deux courbes superposées, l’une mon-
trant la disparition graduelle du régime primitif, l’autre, l’éta-
blissement du régime correspondant au Ringer hypertonique.
Les phénomènes observés sont légèrement différents, si, avant
de faire agir le Ringer hypertonique, on irnmerge au préalable,
pendant un certain temps, le ventricule dans une solution de
Finger physiologique. Dans ce cas, le passage du rythme rapide
au rythme lent se fait le plus souvent d’une façon graduélle. Par-
fois, cependant, on assiste à un curieux conflit entre les deux
rythmes : pendant plusieurs minutes le cœur bat suivant le
rythme lent, non parfaitement régularisé encore, ‘puis brusque-
ment reprend le rythme rapide avec petites systoles, et ces alter-
natives se répètent à plusieurs reprises avant l'établissement défi-
. aitif du rythme lent.
Ajoutons que les modifications provoquées par les solutions de
Ringer hypertoniques sont, dans une certaine mesure, réversi-
bles ; le tonus augmente, le rythme s'accélère quand le:ventricule
équilibré dans la solution hypertonique est remis dans un Ringer
physiologique. L’accélération est souvent précédée par une pé-
riode transitoire d’irrégularités, comparable à celle qui a marqué
le passage inverse, mais plus fugace qu’elle.
816 | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Enfin, les faits observés sont les mêmes, que le ventricule soit
complètement isolé ou qu'il reste relié à tout ou partie de l’oreil-
lette.
Quant à l'interprétation de ces pr emiers résultats, dont l'intérêt
nous paraît assez grand, nous espérons pouvoir, avec l'appui de
nouvelles expériences, la fournir dans un travail ultérieur.
(Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine).
L’URICÉMIE TÉMOIN DE L'INSUFFISANCE RÉNALE,
par MATHtu-PierRREe WEIx.
Après avoir observé une série de 11 néphrites où l’uricémie
était normale (x), Folin et Denis (2) montrèrent que dans les cas
de néphrite avancée pouvait exister dans le sang une teneur
anormalement élevée d'acide urique, susceptible de dépasser 0,10
par litre, la normale étant de o,o1 à 0,03 ctgr, par leur procédé de
dosage. Leurs observations furent confirmées par Myers et Fine
(3) qui obtinrent dans plusieurs cas de néphrite interstitielle
avancée des chiffres d’uricémie pouvant atteindre o,15 gr., et
même dans un cas, peu avant la mort, le taux énorme de 0,27 gr.,
chiffres inférieurs à la plupart de ceux observés dans la goutte.
Fine (4), par l’examen de pièces anatomiques, montrait la réten-
tion de cette substance dans les différents tissus où ses propriétés
physiques ne lui permettent pas d’ailleurs de se répartir de ma-
nière aussi uniforme que l’urée ou la créatinine. En 1916, Myers,
Fine et Lough (5) ont signalé que les fortes rétentions d’acide uri-
que dans le sang ne s’observaient pas seulement dans les cas.
avancés de néphrite interstitielle, mais même parfois de manière
précoce, avant la rétention de l’urée ou de da créatinine. Baumann,
Hausmann, Davis et Sfevens (6) font, de la concentration de l’a-
cide urique dans le sang, un indice de trouble de l'élimination
rénale. Upham et Higley (7) montrent la diminution, dans les
néphrites, du pouvoir de concentration du rein vis-à-vis de cette
(1) Folin et Denis. Journ. Biol. Chem., 1913, t. XIV, Pe20:
(2) Folin et Denis. Journ. Biol. Chem., 1914, t. XVII, p. 487.
o Myers et Fine. Journ. Biol. Chem., 1915, t. XX, p. 391.
(4) Fine.Journ. Biol. Chem., 1915, t. XXIII,p. 471.
(5) Myers, Fine et Lough. Arch. int. méd., 1916, t. XVII, p. de
(6) Baumann, Haussmann, Davis et Stevens. Arch. int. méd., 1919, t. XXIV,
p. 70.
(7) Upham et Higley. Arch. int. méd.. 1919, t. XXIV, p. 557.
SÉANCE DU D NOVEMBRE 817
en ee © RNERURERR OR Te
substance. Chauffard, Brodin et Grigaut (1) en France notent,
dans 13 cas de néphrite sur 14, un taux élevé d’uricémie, suscep-
tible de varier entre 0,055 gr. et 0,16 gr. au litre, la normale étant
de 0,045 gr. à 0,05 gr..par leur procédé de dosage.
D nc on l'acide urique du sang est en effet un
symptôme particulièrement saillant d’une déficience de l’élimi-
nation rénale. Nous l'avons dosé systématiquement dans le sérum
des brightiques du service de notre maître, le P° F. Bezan-
çon, parallèlement à l’urée, par le procédé colorimétrique
de Folin et Denis, modifié par A. Grigaut, les prélèvements de
sang étant toujours pratiqués le matin chez les malades à jeun
(normale 0,04 gr. à 0,05 gr. par litre.).
Le tableau suivant montre, qu’en général, l'élévation de l’uri-
cémie va de pair avec l'élévation de l’azotémie, sans que la ré-
tention des deux substances soit parallèle.
Ac. urique Urée
p. 1000 p. 1000
Weiss... Urémie azotémique ......... A NA Ed 0,09 1,62
Mare Néphrite azotémique "ere TC URr (1 dosage) 0,09 0,84
(2° dosage) o,18 IE
Fourn... Néphrite azotémique et hypertensive (30/18).... 0,10 ne Ji
Roz... Néphrite albuminurique et hypertensive (19/12).. 0,13 0,84
Nad.…. Compression des uretères par une tumeur pel- u
Vienne Velo dau 080 bone 0 6 (17 dosage) 0,12 1,30
(£® dosage) o,15 1 07
MouteNNéphrite par Sublimé. Mort, rer Cr ner 0,10 7,48
Dans certains cas, au contraire, la rétention peut porter de fa-
çon prédominante, voire exclusive, sur l’acide urique, la teneur
‘du sang en urée étant normale ou subnormale. Tels les malades
. suivants
Ac. urique Urée
p. 1000 p. {000
Faur... ‘Insuffisance ventriculaire gauche d’origine rénale. 0,071 0,59;
Labt.. Néphrite albumineuse et hypertensive (21/15).... o,0o71 0,0
Bed... Rhumatisme chronique déformant d’origine blen-
norragique. Constante d’Ambard=0o,13. Epreu-
ve de la phénol-sulfone-phtaléine= 17 p. 100.. 0,071 0,45
Goug... Néphrite hypertensive à la période de décom-
DénSatonCArdiaQqUenMoN CARPE PPSE ER NEEe 0,071 0,57
Beus.. Néphrite albumineuse et hypertensive (21/11).... 0,075 0,60
Chab Asthme cardio-rénal er ere EEE One 0,10 0,42
AI... Cyanose intense. Oligurie. Mort...... (1% dosage) 0,20 0,79
(29 dosage) o,16 0,65
Inversement, dans certains cas, la rétention uréique est prédo-
minante sinon exclusive, la teneur du sang en acide urique étant
au contraire normale ou subnormale. Tels les malades suivants.
co -Chauffard, Brodin et Grigaut. C. R. de la Soc. de biol., 1920,, t. LXXXIII,
p- 072. UT
S81S SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Ac. urique Urée
p. 1000 p. 1000
Maz. Néphrite azotémique, albuminurique, non hyper-
tensive (14/00). NE PeCEEMPEE Us Lee 0,062 1,62
Gir… Néphrite hypertensive et albuminurique ,.::... 0,05 0,87
Math... Hyposystolie. Oligurie ........ à A PARRES ee AOC DE 0,75
Boury... Cancer de l’estomac. Insuffisance rénale. Cons-
lante MréO-SeCRÉLOITeMEMNO 2 IMPERIAL AU 0,0/ 1,03
La rétention de l'acide urique dans le sang est donc bien un
symptôme fréquent de l'insuffisance rénale. Cependant, il n’existe
pas de parallélisme rigoureux entre la rétention d’acide urique et
la rétention d’urée, et il convient de doser systématiquement ces
deux corps dans le sang des malades suspects d’une déficience de
l'élimination rénale. por
(Service et laboratoire du P° F. Bezançon).
L’URICÉMIE DES HÉPATIQUES,
par Mararœu-Pierre WEir.
L'urine des hépatiques, le fait est classique, est particulièrement
riche en acide urique. Leur sang, au contraire, ne renferme à l’or-
dinaire que des quantités normales de ce corps, ainsi que nous.
avons pu nous en convaincre par l'examen d'un certain nombre
de malades du service de notre maître, le P' F. Bezançon.
Le fait a été signalé récemment par Boulud et Crémieu (x). Il res-
sort nettement du tableau suivant. Le dosage des corps puriques
a été pratiqué par le procédé colorimétrique de Kolin et Denis,
modifié par A. Grigaut. Il a toujours porté sur le sang pisse
F matin sur le mali à jeun.
Ac. urique Urée
p. 1000 p. 1000
Obs. 1. F1... Ictère néo-arsénobenzolique (guérison).... 0,041 0,35
Obs. 2. Val... Cirrhose alcoolique hypertrophique avec
ascite. Ictère grave en voie d'amélioration... 0,05 0:09
Obs. 3. Lech... Cirrhose alcoolique hypertrophique avec
ascite, Congestion des bases. Température 38°,5 0,05 0,0
Obs. 4. Lag.…. Hépatomégalie d'origine alcoolo-syphi-
ENT VER ARR MS à ro da Mo 1. D € 0,097 0,84
Obs. 5. Math... Foie: cardiaque. Hyposystolie 1° dosage. 0,05 0,79
2° dosage. 0,043 0,92
3° dosagc. 0,05 0,54
Obs. 6. Rég..…. Cirrhose alcoolique hypertrophique en
Ccnsende dé ATEMENSREA LE CEe AN 0,0) 0,32
Obs07. Mar. MORolecystite Tee ET RL De MONET, 0,038 6,84
Obs. 8. Turj..… Ictère catarrhal en décours ..... ANA 0,0/2 6,42
Obs. 9. Taïlh... Ictère catarrhal en décours .........,.. 0,03 | 0,63
ne Boulud et R. Crémicu. Journal de Médecine de Lyon, 20 février 1921,
27, P. 779.
Ce ur
SÉANCE DU © NOVEMBRE 819
Cependant on ne saurait généraliser le fait. Il comporte en effet
des exceptions. Tels les malades suivants.
Ac. urique Urce
p. 1000 p. 1000
Obs. 10. Av... Ictère post-néoarsénobenzolique. Mort.... 0,18 Ro
Obs. 11. Mart...Cancer généralisé du foie. Mort... ..... 0,143 1,40
Obs. 12. Lia... Ictère catarrhal bénin. Guérison........ 0,076 0,30
Obs. 13. Rots... Ictère catarrhal bénin. Guérison...... 0,07 o,01
Contrairement à l'opinion de Boulud et Crémieu, un certain
degré d’uricémie peut donc exister au cours des affections du foie.
Est-elle due à une insuffisance de cet organe, à un trouble de sa
fonction uricolytique, ou à une altération de la perméabilité
rénale ?
À l’autopsie de Mate . (obs. IF) nous avons trouvé un envahis-
sement du foie par le cancer tellement considérable qu'il n’exis-
tait plus que quelques zones extrêmement réduites de tissu hépa-
tique. Les reins apparaissaient sains. Cependant nous n'avions pas
exploré leur valeur fonctionnelle. À l’autopsie de Av... (abs. 10),
chez qui l'azote résiduel du sang était monté à 0,222, existaient
également d'énormes lésions hépatiques ; mais les lésions rénales
étaient aussi considérables. Nos deux autres hépatiques à uricémie
exagérée étaient atteints d’ictère catarrhal bénin (observ. 12 et 13),
or cette affection, quelle que puisse être la part que l’adultération
fonctionnelle que la cellule hépatique puisse y présenter (1), ne
passe pas cependant pour liée à une altération particulièrement
intense de cet organe. Par contre, dans ces deux cas, l'insuffisance
rénale était prouvée par une viciation de la constante uréo-secré-
toire et du pouvoir d’excrétion du rein vis-à-vis de la phénol-
sulfone-phtaléine : K — o,12 et réduction à 21 p. 100 (en r h. ro),
de l’excrétion de la phénol-sulfone-phtaléine dans un cas ; K —
o,11 et réduction de l’excrétion de la phénol-sulfone-phtaléine
à 20 p. 100 dans l’autre.
. Nous croyons donc que l'insuffisance rénale est susceptible de
jouer un rôle important, peut-être mème capital dans le mécanis-
me de l’uricémie des hépatiques.
L'absence d’uricémie chez les hépatiques, témoin peut- être de
lésions hépatiques relativement peu profondes, et, en tout cas,
d'une perméabilité rénale satisfaisante, est un facteur de pronos-
tic favorable. Ainsi nos deux malades Val. (obs. ID) et Rig... (obs.
VI) étaient entrés à l'hôpital dans un état grave, Rig..., en proie
à une crise de délirium tremens, Val... à un ictère grave confirmé
2) Mathieu-Pierre Weil et Louis Lagave. Archives des maladies de l'appa-
reil digeslif et de la nutrition, juillet 1911, p. 377:
820 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
avec délire, teint jaune sale et hémorragies cutanéo-muqueuses.
Malgré l'intensité des symptômes ils avaient tous deux une uri-
cémie normale qui allait d’ailleurs de pair avec un état normal
de la constante uréo-secrétoire (Val... K = 0,06, Rig... K = 0,04).
Or, Val... était guéri de son ictère grave en six jours et Rig... de
son delirium tremens en 36 heures.
(Service et laboratoire du P° F. Bezançon).
LES LIPOÏDES ET LEUR INFLUENCE
SUR LES TUÜUMEURS MALIGNES,
par Boris SOKkOLOFF.
Malgré d'innombrables recherches, le problème des tumeurs
malignes reste jusqu'à présent obscur et énigmatique. La cause
fondamentale de la croissance très intense des cellules cancéreu-
ses et sarcomateuses, ainsi que les facteurs qui stimulent ou gê-
nent le développement anormal des cellules malades, constitue:
un problème qui mérite de retenir l'attention. La question, à
laquelle j'ai consacré en partie aussi mes recherches, celle des en-
claves cellulaires qui stimulent la croissance des cellules can-
céreuses et sarcomateuses, présente beaucoup d'intérêt et a une
grande importance au point de vue du problème des tumeurs ma-
lignes. Toute une série de travaux est consacrée au rôle des lipoï-
des dans la croissance et la multiplication des cellules. Giaccio (x),
dans son travail, signale l’augmentation du nombre des éléments
lipoïdiques dans les cellules des tumeurs malignes, Wacker (2),
Wolff (3) et d’autres auteurs se sont occupés de l’augmentation du
coefficient des matières grasses et de la cholestérine dans les:
mêmes cellules.
Et, en même temps, comme je l’ai déjà démontré (4), les re-
cherches faites sur la vitalité des cellules des tumeurs malignes
pourraient éclairer le problème. Voilà pourquoi, je crois, qu’en
étudiant cette question, surtout au point de vue expérimental,
on doit s’occuper, avant tout, de la question de la vitalité du tissu:
cancéreux el sarcomateux.
La biologie moderne doit se préoccuper non seulement des:
(1) Ciaccio. Cent. f. Allg. Path. u. Anat. Bd. XXIV, p. 49, 1918.
(>) Wacker. Zeilsch. f. Phys. Chemie, 4% 80, p. 303.
(3) Wolff. H. Hofmeisters Beiträge Bd.
(4) Boris Sokoloff. Travaux du XIII Congrès méd. et B. russes, 1913. C. R.
de l’Institut scient. Lesgaft, 1921.
SÉANCE DU D NOVEMBRE 821
faits caractéristiques, biologiques et chimiques de ce tissu, mais,
avant tout, elle doit fixer les limites et l'intensité de cette vitalité.
C’est dans cette direction que j'ai dirigé mes recherches expéri-
mentales.
Partant de l'hypothèse, non encore vérifiée, suivant laquelle
les matières grasses et. les lipoïdes représentent le principe régu-
lateur de la croissance des tissus, qu’ils coordonnent jusque dans
une certaine mesure la croissance de tissu vivant, j'ai fait des ex-
périences avec les dissolvants des matières grasses et des lipoïdes,
surtout et avant tout avec l’éther. La tumeur cancéreuse ou sarco-
mateuse, qui devait être inoculée, était traitée préalablement du-
rant 10, 20 minutes et davantage par différentes solutions d'éthers
(1, 2, 3 et ro pour 100). Une tumeur, qui servait de témoin, était
inoculée au même animal (Chien ou Rat), sur le flanc gauche.
: Pour mieux élucider la question et pour vérifier mes expérien-
ces relatives à l’inoculation des tumeurs, j'ai faft des expériences
analogues avec des cultures in vitro de tissus cancéreux. Je n'ai
employé ni la technique, ni les méthodes de A. Wrzosek, qui in-
troduisait de l'alcool sous la peau et dans l'estomac des Souris
cancéreuses. J’estimais cette voie imparfaite et je faisais agir di-
rectement l’éther pendant la transplantation de la tumeur.
J'ai obtenu les résultats suivants : 1° L’éther, utilisé à de fai-
bles dilutions (1, 2 et 5 pour 100), stimule fortement la vitalité
des tissus cancéreux et sarcomateux, à condition que l'action de
l’éther soit de courte durée (1-20 minutes). 2° Le nombre des tu-
meurs qui sont inoculées, ainsi que l’intensité de croissance des
tumeurs et des cultures cancéreuses et sarcomateuses sont consi-
dérablement augmentés. 3° L'éther, utilisé à des dilutions plus
fortes (au-dessus de 5 pour 100), ou dans des conditions où il agit
plus longtemps sur la tumeur transplantée, diminue la virulence
du virus souche, mais l’activité, c’est-à-dire l'intensité de la crois-
sance, est exaltée.
822 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
ÉLECTION D'UN MEMBRE TITULAIRE.
Liste de présentation.
Première ligne : M. Nècre.
Deuxième ligne : M. M. Lassé.
Troisième ligne : MM. BaABonneix, Broco-ROUSsEU, GRIGAUT et
Ch. Ricuer fils.
VOTE.
Votants : 47.
M. NèGrE obtient : 3r voix. Elu.
Mme DEJERINE —— 3 voix.
M. M. LABBÉ — 3 voix.
M. BaBonneix — 2 VOIX.
M. Broco-Rousseu — 2 Voix.
M. CHampy — 2 NOIX:
M. GRIGAUT — 2 VOIX.
M. Ch. Ricuer fils — I Voix.
Bulletin nul —— VOIX
(1) 823
REUNION BIOLOGIQUE DE SUÈDE
SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1921
SOMMAIRE
Forssman (J.) : Influence de Ozow (J.) : Sur la réduction du
l’éther sur la séroréaction de sang pendant la grossesse, l’ac-
NVeSsermannepAer2r0 0 AU 6 | couchement et les suites de cou-
KuwG (C.), Davine (H.) et Lir- LE DE AUTRE EE PS NES 5
JENQUIST (F.) : Présence du virus REENSTIERNA (J.) : Sérum con-
encéphalitique dans le liquide tre le chancre mou, spécialement
céphalorachidien .........,..... 1 | contre les bubons chancreux....' ‘8!
Présidence de M. K. Petren.
PRÉSENCE DU WIRUS ENCÉPHALITIQUE DANS LE LIQUIDE
CÉPHALORACHIDIEN,
par C. Krwe, H. Davine et F. LiLJENQUIT.
En inoculant la substance cérébrale provenant de sujets morts
d’encéphalite léthargique, on a réussi à reproduire la maladie
chez des Singes [Me Intosh et Turnbull (1)],et des Lapins [Levaditi-
Harvier (2) et nous-mêmes (3)]. La maladie expérimentale s'est
montrée transmissible en série, ce qui prouve que les lésions céré-
brales sont provoquées par un virus vivant dans les centres ner-
veux. Le microbe (les, recherches faites par Levaditi-Harvier et
nous-mêmes l’ont démontré) est résistant à la glycérine, filtrant,
invisible et incultivable. En dehors du système nerveux, l'agent
(x) The brit. Journ. of exp. Pathology, t. I, n° 2, 1920.
(2) C. R. de la Soc. de biol., t. 83, 20 mars 1920.
(3) Rapport à l’administration médicale, 15 mars 1921 ; C. R. de la Soc. de
biol, 19 mars et 7 mai 1921.
8724 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUËDE (2)
de la maladie a été constaté dans les sécrétions naso-pharyngées
et le contenu intestinal [nous-mêmes (r)].
D'après Netter, Césari et Durand (2), le microbe existe aussi
dans les glandes salivaires des Lapins ayant succombé à l’encé-
phalite expérimentale, observation qui n'a pourtant pas été véri-
fiée par Levaditi et ses collaborateurs (3). En infectant la cornée
d'un Lapin avec de la salive recueillie d’un individu bien portant
mais ayant été en contact avec des encéphalitiques, lesdits sa-
vants (4) ont réussi, tout récemment, à engendrer une encépha-
lite paraissant d’un caractère spécifique. Par contre, les expérien-
ces faites en vue de transmettre la maladie aux animaux avec le
liquide céphalorachidien n’ont pas fourni, jusqu'ici, des résul-
tats positifs et concluants. Après plusieurs tentatives infructueu-
ses (Singe, Cobaye, Lapin), nous prétendons pouvoir donner main-
tenant une preuve expérimentale de la présence du virus dans le
liquide céphalorachidien.
Dans cette note, nous résumerons nos observations.
I. Femme K. E., 4o ans, de Gellivare, (Laponie), Tombe malade
subitement le 5 juin 1921 : agitations violentes, mutisme, trou-
bles d'esprit aboutissant à un état somnolent, incontinence d'u-
rine et des excréments. Température de 5985-38" Miuenr
bradycardie prononcée et hémiplégie du côté droit. Les jours sui-
vants, la malade dormait pour la plupart du temps mais répon-
dait aux questions par oui et par non ; la température variait
entre 37°5-37°6. Le 13, hémiplégie diminuée, état général amé-
lioré, de sorte qu'il n'y avait plus aucun danger de mort. Dia-
gnostic : Encéphalite léthargique. Le 7 juin, ponction lombaire.
Le liquide, examiné à notre laboratoire, était clair ; les cultures
sur gélose ascite ne donnaient pas de colonies. Le 10 juin, 4 La-
pins furent infectés avec 0,2 ce. c. de liquide céphalorachidien.
x) Loc. cit. Loewe, Hirshfeld et Strauss. (Journ. of infect. Dis., 1919, p. 378)
sont assez souvent cités, comme ayant les premiers démontré l'existence du
virus dans Jes sécrétions nasopharyngées. À notre avis, les résultats desdits
auteurs sont loin d’être convaincants. L'encéphalite expérimentale spécifique
a, selon nous, une évolution tout autre et beaucoup plus lente que celle dé-
crite par les auteurs américains. Nous n'avons jamais vu la maladie tuer les
Lapins en si peu de temps que 4 heures (animaux d'expérience n'$ 5, 9 et ro).
Les altérations histologiques de leurs animaux ne nous paraissent pas non
plus caractéristiques. Mais, c’est avant tout la présence dans la substance
cérébrale, de Bactéries visibles (globoid bodies), se laissant même cultiver
d’après la méthode de Noguchi, qui rendent leurs résultats douteux. Aussi,
Mc. Intosh et, tout dernièrement, Levaditi les citent-ils avec la plus grande
réserve.
(2) C. R. de la Soc. de biol., 14 mai 1921.
(3) C. R. de la Soc. de biol., 2 juillet 1921.
(4) C. R. de la Soc. de biol., 5 raai et 25 juin 1921.
2217
(3) - SÉANCE DL 26 OCTOBRE 825
Bien que, pendant les premiers 15 jours, les animaux d’expé-
rience fussent soumis à un examen rigoureux, nous n'avons pu
observer de symptômes appréciables d’affection cérébrale. La
courbe de température ne présentait rien d’anormal. Le 18 juillet
soit 38 jours après l’inoculation, les animaux paraissaient encore
parfaitement bien portants. Nos expériences antérieures nous fai-
sant soupçonner la possibilité d’altérations caractéristiques chez
les animaux, malgré l’absence de symptômes cliniques, deux des
Lapins furent tués le jour même (numéros 286 et 287) et les au-
Microphotographie 1. — Lapin infecté avec du liquide céphalorachidien. Infiltra-
tion mononucléaire autour des vaisseaux sanguins et par foyers dans l'écorce
cérébrale.
tres animaux deux jours plus tard (numéros 288, 289). L’autopsie
révéla que le cerveau était macroscopiquement intact et qu'il n’y
avait aucune lésion viscérale. Les cultures aérobies et anaérobies.
du cerveau (d’après Noguchi) HeStañent stériles. Dans les frottis.
pas de Bactéries.
Examen microscopique du cerveau. Chez deux des animaux,
aspect normal ; chez les deux autres, (287 et 289), par contre,
lésions typiques prononcées. Les méninges sont infiltrées de cel-
lules mononucléaires (lymphocytes, polyblastes), surtout autour
des vaisseaux sanguins. Dans l’écorce cérébrale et tout particuliè-
rement dans le mésocéphale, on constate des infiltrations péri-
BioLoG1E. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 57
826 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUËDE (4)
vasculaires présentant le même caractère que celles de la pie-
mère ; en outre, on y aperçoit des foyers, plus ou moins grands,
de cellules mononucléaires (voir microph. 1). Les vaisseaux san-
guins sont, par endroits, remplis de masses hyalines et de globu-
les blancs. Bien que la plupart des cellules nerveuses soient bien
conservées, 1l y en a aussi qui paraissent dégénérées. Quelques-
unes des petites infiltrations rappellent, quant à l'aspect et aux
dimensions, .les neuronophagies.
Les expériences ci-dessus démontrent que, par inoculation de
_ liquide céphalorachidien, il est possible de provoquer chez le La-
pin des lésions anatomo-pathologiques, analogues à celles qui se
retrouvent chez l'Homme atteint d’encéphalite léthargique. Ces
Microphotographie 2. — Lapin infecté avec du virus de passage (deuxième
génération): Infiltration périvasculaire dans le mésocéphale.
lésions, selon toute probabilité, sont le résultat de l’action du vi-
rus spécifique, l'absence de Bactéries indiquant qu’on ne se trouve
pas en présence d’une infection banale. Il est très étonnant qu'un
processus inflammatoire aussi prononcé puisse se produire dans
le cerveau du Lapin sans révéler sa présence par des symptômes
cérébraux plus apparents. Et, à maintes ‘reprises, nous avons été
à même de constater que l’encéphalite expérimentale peut évo-
luer chez le Lapin sans symptômes manifestes. Nous espérons
avoir sous peu l’occasion de revenir sur 6e sujet.
Après avoir établi le processus spécifique dans le cerveau des
Lapins, nous nous sommes posé la question de savoir si, au mo-
ment de la nécropsie, l’agent de la maladie conservait sa viru-
lence. Pour résoudre cette question, cinq Lapins furent infec-
tés, dont trois avec de la substance cérébrale provenant de l’ani-
pur nf
(5) SÉANCE DU 26 OCTOBRE 827
mal 287 et deux, du Lapin 89. Jusqu'ici, aucun de ces animaux
n'a manifesté de symptômes encéphalitiques appréciables. Cepen-
dant, le 23 août, soit 25 jours après l’inoculation, deux des La-
pins (numéros 328 et 331) furent tués. L'examen histologique du
cerveau des deux animaux décelait des altérations prononcées et
typiques (voir microph. 2). Il est donc évident que l’agent de la
maladie était virulent chez les Lapins 287 et 289. Actuellement,
nous étudions encore ce virus. Néanmoins, nous avons tenu à at-
tirer l'attention sur le fait que, par l'inocalation du Lapin, la pré-
sence du virus encéphalitique peut être con:tatée dans le liquide
céphalorachidien et que, par conséquent, on possède le moyen de
faire le diagnostic in vivo.
(Laboratoire bactériologique de l'Etat, Stockholm).
SUR LA RÉDUCTION DU SANG PENDANT LA GROSSESSE, L'ACCOUCHEMENT
ET LES SUITES DE COUCHES,
par J. OLow.
Les recherches, exécutées d’après la micr do pois de Bang, ont
raie les résultats suivants
° Pendant la dernière partie de la grossesse, la réduction du
sang se présente à peu près dans les mêmes conditions que chez
les femmes non gravides. Cependant, on constate chez les Femmes
enceintes une certaine labilité dans l'état réducteur : les oscilla-
tions quotidiennes, indépendantes des repas, sont nettement plus
distinctes que chez les Fenimes non gravides.Gela se voit surtout
dans le cas d'intoxication gravidique: d’une manière absolument
constante, la dispersion de la hauteur est double de ce qui s’observe
chez les Femmes non enceintes et élevée de plus d’un tiers par
comparaison avec les cas de grossesses normales.
2° Pendant le travail, la réduction n'a montré, dans quelques
cas, aucune déviation de la normale, mais's’est bornée à des oscil-
lations insignifiantes ne dépassant pas les limites habituelles. Par
contre, dans la plupart des cas, la réduction du sang a présenté,
pendant le travail, une élévation, parfois médiocre, souvent dé-
passant la limite normale supérieure et s’élevant dans quelques
‘cas à une hauteur considérable. En général, la hausse maxima
coïncide à peu près avec la fin du travail ; dans 2 ou 3 cas, elle
survint une heure ou deux après.
3° Pendant les couches, l’état réducteur du sang diffère consi-
dérablement de la normale : il est caractérisé par une labilité
frappante et de fortes variations, soit d’un jour à l’autre, soit aux
828 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUÈDE (6}
différentes heures de la même journée. Souvent, on observe de
fortes élévations isolées, dépassant de beaucoup les limites nor-
males ; en général, ces élévations équivalent à celles observées
pendant le travail ; assez souvent, elles les dépassent. Quant à l° Ex
poque des élévations maxima, les patientes diffèrent considéra-
blement entre elles : dans mes observations, j'ai constaté ces élé-
vations avec une fréquence à peu près égale et quotidienne, de
3 à 7 jours après l’accouchement ; parfois, je les ai observées à
une date antérieure ou postérieure, au deuxième jour ou du 8°-10°
jour après l'accouchement.
4° La réduction du sang de la veine Ombilieale est presque tou-
jours inférieure à celle de la mère à la même époque ; toutefois,
elle varie dans des limites assez considérables et diffère, en géné-
ral, de 0,01-0,04 p. cent, par rapport à la réduction mater-
nelle. R
(Clinique d’obstétrique et de gynécologie de la Faculté
de médecine de Lund). .
INFLUENCE DE L'ÉTHER SUR LA SÉRORÉACTION DE WASSERMANN,
par J. ForssmaN.
Dans une publication antérieure (1), sur la réaction de Was-
serman, (désignée par abréviation, par War), j'ai fait les consta-
tations suivantes : 1° j'ai vérifié l'opinion déjà ancienne, que la
substance, provoquant cette réaction (substance désignée par
Was), est précipitée avec les globulines ; 2° la dite substance
n'est pas elle-même une globuline ; 3° elle est détruite par l’alcool
dilué (comme Berczeller et Schillinger l’ont déjà prouvé), mais
non modifiée par l'alcool absolu ; 4° si d’un sérum positif on la
précipite avec les globulines et si on dissout le précipité dans une
solution à 0,8 p. cent de chlorure de sodium et à 1 p. 1.000
de carbonate de sodium, cette nouvelle solution, qui, après inac-
tüvation à 56° donne une War positive, dans le cas d’une extrac-
tion par l’éther avant l’inactivation, perd alors sa réaction posi-
live et, par conséquent, se montre négative. Je pensais que ce
résultat était provoqué par une dissolution de Ja Was ; aussi,
cette dernière me paraissait être soluble dans l’éther.
Mais, en évaporant non seulement l’éther employé précédem-
ment, mais encore l’éther nouveau avec une solution positive, je
elrouvais cependant la réaction positive. J'ai été ainsi conduit
(1) Biochem. Zeitschrift, t. CXXI.
(1) SÉANCE DU 26 OCTOBRE 829
à supposer, qu'à côté de la Was libre, qui seule était capable de
donner une War positive et qui était soluble dans l’éther, les
sérums positifs renfermaient de la Was en combinaison inactive,
dissociée par l'évaporation de l’éther ; il se formait ainsi une
Was libre et active, fournissant une réaction positive.
De nouvelles recherches m'ont conduit à une conception plus
simple de ces faits : si je mélange de l’éther et du sérum ou un
liquide analogue et si je veux en éliminer l’éther, il n'y a aucune
preuve que j'ai réussi à débarrasser le liquide des dernières traces
de ce corps. La présence ou l'absence de l'odeur de l’éther est en-
core le meilleur guide, mais, évidemment, il est insuffisant.
Même quand on ne peut percevoir aucune odeur d’éther, des traces
en peuvent persister et l’inactivation à 56° d’une solution positive,
telle que celle, qui a été ci-dessus indiquée, avec des traces d’é-
ther, transforme la réaction du liquide de positive en négative.
Cette sensibilité extrême de la Was pour l’éther est remarquable
et explique toutes les anomalies signalées précédemment.
Ainsi une solution, extraite au moyen de l’éther et inactivée,
devient négative, non pas à cause de l’extraction, mais grâce aux
traces d’éther, qui se trouvent dans la solution ; d’un autre côté,
si on supprime complètement ces traces d’éther par le vide à 30°
avant l’inactivation, la solution conserve sa réaction positive. Si,
après l’extraction par l’éther, on ajoute de l’éther nouveau et si
on évapore à 30° par le vide, après inactivation, la solution se
montre positive, parce que tout l’éther a été chassé avant l’inacti-
vation. |
À cause de la composition très variable des sérums, le traite-
- ment par l’éther donne aussi des résultats divers. Mais, au point
de vue de la War, on obtient les mêmes résultats avec de très
petites quantités d’éther (ajoutée avant l’inactivation) qu'avec une
extraction au moyen de grandes quantités, suivie de l’inactiva-
tion. Pick et Pribram (1) ont établi, qu’en faisant l’extraction des
sérums positifs au moyen de grandes quantités d’éther, ces sé-
rums empêchent l’hémolyse par eux-mêmes et ils ont supposé
que c'était l'effet de l'extraction. Mais, en réalité, le même effet
tout aussi marqué s'obtient par addition d’une petite quantité
d’éther, mais sans aucune extraction. Cette transformation des
sérums est donc dûe aussi à de petites traces d’éther, qui se trou-
vent dans les sérums, traités par l’éther, même quand, après dé-
cantation de l’éther, on a essayé de chasser le reste de l’éther,
dissous dans les sérums, par un chauffage à 38°, comme Pick et
Pribram l'ont fait ; en effet, si on ne combine pas l’action de la
(x) Biochem. Zeitschrift, t. XI.
830 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUËDE (8)
chaleur et du vide, il est presque impossible d'éviter qu’un peu
d'’éther ne subsiste dans les sérums ; aussi, n’obtient-on pas tou-
jours le résultat cherché.
L'effet de l’éther sur la War, non seulement pour les sérums,
mais aussi pour les solutions positives, s'explique aussi bien
comme une modification de la dispersion que comme une des-
truction d'une substance particulière.
(Institut pathologique de l'université de Lund).
SÉRUM CONTRE LE CHANCRE MOU, SPÉCIALEMENT
CONTRE LES BUBONS CHANCREUX,
par J. REENSTIERNA.
La préparation d’un sérum contre le Bacille du chanere simple
(Streptobacille Ducrey-Krefting-Unna) est un problème que, à
tout prendre, on n’a pas encore réussi à résoudre. À la vérité, Ito,
qui s'est consacré à l'étude de ce Bacille, a fait quelques faibles
tentatives dans ce sens : il injecte, dans le péritoine de deux La-
pins, un vaccin streptobacillaire. Chaque animal reçut.3 inocu-
lations à doses croissantes et à 5 jours d'intervalle, et 15 jours
après la dernière injection, l’animal fut saigné. Avec ce sérum, il
fit quelques essais de laboratoire, d’où il résulte l’absence de subs-
tances bactéricides. |
Depuis la fin de 1918, dans le laboratoire bactériologique de
l'Etat (MM. Pettersson et Kling), je m'occupe de la fabrication
d'un sérum antistreptobacillaire. Des Béliers ont reçu dans les
veines, pendant une période relativement prolongée, des doses
croissantes de Streptobacilles tués et vivants. Le sérum obtenu de
cette manière fixe l’alexine (déviation complète), au moins jus-
qu’à la quantité de 0,025 c. c., additionnée de 0,25 c. c., d’une
émulsion de Bacilles de Ducrey et d’une dose normale d’alexine.Le
pouvoir agglutinant du sérum n’a pas pu être précisé, l’émulsion
streptobacillaire révélant déjà antérieurement des flocons granu-
laires. Les travaux de laboratoire effectués dans le but de cons-
tater les propriétés préventives ont échoué, faute d'animaux d’ex-
périence appropriés.
Le sérum en question a été soumis à l’épreuve thérapeutique, à
la clinique de syphiligraphie de l’Institut Carolin (M. Almkvist).
IT a été appliqué à environ 100 cas de bubons chancreux, ulcérés
dans la plupart des cas. Voici le résultat des essais : à la suite d’une
injection intrafessière de 10 c. c. du sérum (dans un cas de bubon
(9) SÉANCE DU 26 OCTOBRE 831
gonflé, sensible, avec peau rouge), une amélioration apparente
s’est produite dès. le lendemain ; les douleurs ont diminué ou dis-
paru complètement et le gonflement et la rougeur ont décru.
Ayant constaté, avec le sérum antigonococcique que je prépare,
que les Gonocoques, sensibles à la chaleur, périssent plus facile-
ment (par exemple, dans une arthrite), si les anticorps du sérum
ont l’occasion d'agir en même temps que la température du ma-
lade s'élève, je me suis décidé à appliquer le même principe pour
les Streptobacilles, également sensibles à la chaleur. Depuis que
les premières expériences ont démontré que le sérum antistrepto-
bacillaire seul (de même que le sérum antigonococcique) exerce
une influence manifeste sur le processus correspondant provoqué
par le virus (influence probablement d'ordre antitoxique), je me
suis servi d'une préparation composée du sérum et d’une certaine.
quantité de Bacilles morts (par exemple, le Bacille typhique), sus-
ceptibles d'élever la température. L'emploi de cette préparation,
basée sur le principe anticorps-fièvre, a donné les résultats sui-
vants : tous les bubons non ouverts ou non incisés préalablement
(sauf 7, voir ci-dessous) ont guéri très rapidement en 5-10 jours,
en moyenne, en un peu plus d'une semaine. Dès le lendemain de
l'injection l'effet est ordinairement frappant. En règle générale,
j'ai fait deux injections à 4 ou 5 jours d'intervalle, dans quel-
ques cas seulement une, exceptionnellement trois. La récidive ne
s’est produite dans aucun ans. Dans les 7 cas sus-mentionnés, la
réaction a fait défaut. En examinant de plus près ces bubons (l’ul-
cération était pour la plupart déjà cicatrisée), j'ai constaté que le
diagnostic était erroné. L’ensemencement du pus sur la gélose ré-
vélait, pour tous ces cas, une abondance relative de Staphyloco-
ques. La réaction intradermique d’Ito donnait un résultat négatif.
Le fait que ces 7 cas n’avaient pas été modifiés est la preuve de
l’action spécifique du sérum sur le Bacille du chancre mou.
Le sérum exerce une influence très favorable aussi sur l’ulcère
mou. Dans la grande majorité des cas, celui-ci se cicatrise sous
l'influence de ce seul traitement ; dans quelques cas, toutefois,
la guérison ne s’est pas produite. Le mieux est donc de traiter si-
multanément, de la manière ordinaire, la surface de l’ulcère. La
guérison se fait alors très rapidement.
Une condition intermédiaire entre le bubon intact et “irc
(soit entre le processus fermé et le processus ouvert), est réalisée
par le bubon incisé préalablement ou ayant suppuré après large
destruction de la peau. Dans ces cas aussi, le sérum agit rapide-
ment sur l’infiltration. Quant à la surface de l’ulcère, elle doit
être traitée comme il est mentionné ci-dessus.
”. Les inconvénients du traitement par le sérum sont les suivants :
832 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUÈNDE (410)
frissons, température élevée après l'injection, grande sensibilité
au point d'injection pendant quelques jours et, aussi, sensibilité
moins vive dans les ganglions iymphatiques voisins. La durée du
traitement des bubons qui, d’après plusieurs statistiques, était de
1 mois et plus, a été réduite à un peu plus d’une semaine.
(Laboratoire bactériologique de l'Etat et de la Clinique
syphiligraphique, à Stockholm).
RAR PE TRE MERE D RPRR ES PER CAP RE Ps PR
imp. À. DAVY et FILS Aîlné, 52, r. Madame, Paris Le Gérant : A. DAVY.
TRAITEMENT ORGANOTHÉRAPIQUE À
dla DIATHÈSE URIQUE
Essentiellement différent
des solvants chimiques de l'acide urique
qui sont des substances étrangères à l’économie,
(ACIDE THYMINIQUE )
restitue à Fergeniene soumis l'éliminateur nature] |
(acide thyminique) élaboré normalement par lorganisme sain;
assure “%* maximum d'activité thérapeutique,
sans jamais produire la moindre action nuisible.
COMPRIMÉS dosés à 25 centigr: DOSE moyenne: 3 à 6 ee par jour
| LABORATOIRES CLIN, 20, Rue des Fossés-Saint-Jacques, PARIS 1345
Salicylarsinate de Mercure (38.46% de Hg. et 14,4 de As, disimls.
FAIBLE TOXICITÉ, 7 fois moindre que Hg I Valeur analeptique.
INDOLENCE DE L'INJECTION, signalée par tous les auteurs.
DOUBLE ACTION STÉRILISANTE SPÉCIFIQUE :
4e L'ÉNÉSOL agit comme Aydrargyrique. :
- Z L'ÉNESOL est, vis-à-vis du spirochète, un agent arsenical majeur. Introduit
dans l'organisme par Voie intramusculaire ou intraveineuse, il assure rapidement
une stérilisation durable, pratiquement vérifiée par l’atténuation puis la
disparition de la réaction de Wassermann.
PHARMACOLOGIE et BOSES :
Ampoules de 2 cc. et de 5 cc. d’une solution dosée à 3 cgr. par cc.
Dose MOYENNE : 2 cc. correspondant à 6 cgr. d'ÉNÉSOL par jour.
DosEs MASSIVES où de SATURATION : Injections intramusculaires de 4 à
6 cc. (soit 12 à 18 cgr. d'ÉNÉSOL), tous les 2 ou 3 jours. —
Injections intravemeuses de 2 à 10 cc. (soit 6 à 30 cer. d'ÉNÉSOL),
selon le sujet, l’urgence et la gravité, tous les 2 ou 3 jours.
LABORATOIRES CLIN, 20, Rue des Fossés-Saint-Jacques, PARIS.
TRIANGULAIRE Le LE
W/HOULTES
confondre avec les Ovules Chaumel
pour pansements vaginaux.
_ Exiger le Nom de RAQUIN
e pas les
FI. de 64 Capsules,
1/21. 40 Capsules,
DE SOUDE.
6 à 12 par jour. É |
a ; ; Etablissements
: FUMOUZE
78, Faubourg Saint-Denis
ZOMOTHÉRAPIE
des Séances
DE LA …,
ciété de Biologie
et de ses filiales :
rémione de Bordeaux, me. EU Fenosrins
PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE SGICA ANS:
ee RC N
È mis UE à k = - : 2 SAC &y \ A\
pare :
| MASSON ET Cie, ÉDITEURS
ES DE LE ACADÉMIE DE MÉDECINE ER
m0, | BOULEVARD SAINT-GERMAIN NEURSRS CR PR
| à
(|
1 26
|
|
1 Dons
SEANCE DU 19 NOVEMBRE
* Constitution d’une Commission pour ile {Titulariat
Toutes les notes doivent être remises
sous forme de dactylographies, ne
varietur, Sans lectures douteuses ;
elles ne doivent pas dépasser l'étendue
réglementaire. a + |
Ces conditions sont formelles.
TARIF DES TIRÉSS A PART
Le prix des tirés à part est abaissé à : a
13 francs rour 50 tirés à part e pages). . FSU
145 — — 100 — (2 pages. LE
18 — — 50 — (4 pages).
21 — — 100 — (4 pages).
Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylog ;
phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. l
Les auteurs peuvent contrôler la’correction typographique de’let
notes, le jeudi à 10 heures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, | om
Madame, Paris 6°.
Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité
14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 . 4
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DE
SÉANCE DU
Banu (G.), DériauD (R.) et Lau-
ciEr (H.) : Isochronisme du nerf
et du muscle et excitation uni-
polaire ....
Bezcour (C.) : Hémogrégarine
parasite d’Aspidophorus cata-
phractus Schonevelde..:.......
Bouveyron (A.) : Action de
produits ovariens sur les cuti-
réactions à la tuberculine..
Bouveyron (A.) : Augmentä-
tion considérable des réactions à
la tuberculine par addition d’a-
drénaline et action antagoniste de
la quinineet d’autres substances.
Franpix (Ch.) et Tzanck (A.) :
Mécanisme de l’incoagulabilité
du sang par les arsénobenzènes :
Action sur les globulins........
Lar:nez-Lavasnine (L.) et TINEL
(J.) : Présence d'acides gras dans
certaines plaques corticales de la
HEmence SENTE. 2e...
LEemeranD (P.) Dosage des
substances insaponifiables autres
que la cholestérine dansles tissus.
Pacniez (Ph.) : Observations à
propos de la communication de
MM. Santenoise et Tinel........
SANTENOISE . (D.) et TEL (J. ):
Action du gardénal sur les mani-
festations leucocytaires de l’hé-
moclasie digestive chez des épi-
LE UINO NS RET E RSR
Tup4a (A. ): Sur l’emploi du
nitrate d’urane dans la fixation
des mitochondries.............
Tzancx (A.) : Choc passif chez
BioLoGIE. COMPTES RENDUS.
0%. 0,200...
12 NOVEMBRE
S4I
837
— 1921.
1921
SOMMAIRE
le Cobaye par injection intracar-
diaque de sérum d’intolérants et
d'arsénobenzene eve ces
WazLer (A.-D.) et DE DECKER
(G.) : Observation comparative
de la dépense physiologique de la
marche, exprimée en calories :
À, d’après le CO et O:;.B, d’a-
pres lo COaseul ee rer
LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
839
Réunion biologique de Lyon.
CLÉMENT (f.) : Action du mé-
sothorium sur la fermentation
Abo ULHIESRAISINECe 7 00e
CLÉMENT (H.) : Contribution à
l’étude de l’action du mercure
sur le système nerveux central..
Favre (M.) et Devuxs (J.): Sur
l’homogénéisation des crachats
tuberculeux par auto-digestion
DONNÉE RE ee
Favre (M.) et Devuss (J.) : Sur
un moyen d'obtenir des colora-
tions nucléaires avec des pièces
SHCORROMÉEN AMEN.
GATÉ (J.) et Papacosras (G.) :
Antagonisme biologique entre le
Bacille de Lôffler et le Pneumo-
bacille de Friedlander.... .....
Kummer (H.) et Minxorr (G.) :
Dosage du calcium sanguin.....
Kummer (H.) et Mivxorr (G.) :
Teneur en calcium du liquide
céphalo EC diEnT EEE
Morez (A.) et Rocnaix (A.):
Recherches comparatives sur l’ac-
tion microbicide des vapeurs de
quelques essences végétales. ....
T. LXXXV.
856
855
858
834 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Mouriquanp (G.) et MicneL(P.): cytologiques relatives à l’hypo-
SCOFDUI EL ACIdOSE-. 2 BOHABDhVSE VS Re Free 871
MouriquaxD (G.), Micuez (P.) -__ Dusrix (A.-P.) et GérAnRp (P.):
et BARRÉ (L.) : Croissance et va- Sur l'existence de rapports de
miétes alimentaires rs tn. 865 | continuité directe entre parathy-
PapacosTas (G.) et GATÉ (J.) :: | roïdes, thyroïdes et nodules thy-
Remarques concernant l’action miques chez les Mammifères.... 876
du formol sur les sérums nor- Fagry (P.) : Etude de l’agglu-
maux et pathologiques. .... .... 869 | tination du Bacillus coli « modi-
fé par le-phénol 2227 886
Fasry (P.) : Modifications bio- |
Réunion de la Société belge : : S :
logiques du Bacillus coli en mi-
de biologie.
Heux-phéniqués. Rs 884
Bessemans (A.) : Effet du chauf- GRATIA (A.) et Jaumain (D.) :
fage sur les sérums de Cheval Dualité du principe lytique du
dans la réaction de Bordet-Gen- Colibacille et du Staphylocoque. 882
gou pour le diagnostic de la GRATIA (A.) et JAuMaIN (D.) :
JOUTIRÉ RS er ere 889 | Identité du phénomène de Twort
DE WizpeMan (E.) : À propos. - | et du phénomène de d’Herelle.. 880
de myrmécophilie...:...,..2.. 874 Van SACEGHEM (R.) : La vacci-
DE WiniwaRTER (H.): Notes nation contre la peste bovine... 878
: Présidence de M. Ch. Richet.
r
M. ArTHanasiu, membre correspondant, assiste à la séance.
AUGMENTATION CONSIDÉRABLE DES RÉACTIONS A LA TUBERCULINE
PAR ADDITION D ADRÉNALINE ET ACTION ANTAGONISTE DE LA
QUININE ET D'AUTRES SUBSTANCES,
par À. BOUVEYRON.
Nous avons pratiqué sur des tuberculeux réagissant nettement
à la tuberculine un nombre très considérable de cuti-réactions,
après avoir fait agir sur cette tuberculine des substances très di-
verses dans des conditions déterminées. Quoique cette méthode
d'étude soit très simple, même un peu grossière et de résultats
parfois douteux, elle nous a cependant donné pour certaines subs-
tances des résultats vraiment nets et invariables. Parmi les subs-
tances étudiées, beaucoup ne paraissent pas influencer la réaction,
un assez bon nombre l’atténuent ou la suppriment, quelques-unes
seulement l’augmentent et parmi elles, au premier rang, l’adré-
naline.
Par exemple, nous ajoutons une goutte de tuberculine brute de
l’Institut Pasteur, d’une part, à 0,5 c.c. d'eau physiologique et, :
d'autre part, à 0,5 c. c. de solution d’adrénaline naturelle à
1 p. 1000 ; et nous avons soin de pratiquer (dans des régions symé-
triques, sur la face antérieure des cuisses rasées) des cuti-réactions
comparatives d’une longueur uniforme d’un em., exsangues et
SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 835
aussi semblables que possible ; enfin, nous déposons sur chacune
d'elles une égale quantité du liquide à expérimenter (soit 0,10 c.c.),
que nous asséchons au bout d’une heure. Or, dans plusieurs cen-
taines d'expériences faites dans ces conditions, nous avons observé
invariablement que l’addition d’adrénaline augmente considéra-
blement la cuti-réaction à la tuberculine.
Chez des sujets réagissant moyennement à la tuberculine, voici
ce qu'on observe 24 heures après avoir pratiqué les cuti-réactions
comparatives indiquées plus haut : tandis que la réaction à la
tuberculine seule se présente sous la forme d'un érythème ou
d’une papule d’une largeur moyenne d'environ mm., la réac-
tion au mélange tuberculine-adrénaline se présente, en général,
sous une forme très papuleuse, infiltrée, d'un rouge un peu livide,
et d'une largeur moyenne d'environ 9 mm. (1). Cette réaction est
accompagnée de cuisson, de douleurs spontanées ou au contact ;
et la large et épaisse papule rouge produite est le plus souvent
entourée elle-même d’un œdème diffus d'une étendue beaucoup
plus considérable en général, mais sans modification de couleur
de la peau. Or, tandis que cet œdème périphérique né persiste. pas
habituellement plus de 2 ou 3 jours, l’exagération de la réaction
papuleuse n'est pas seulement transitoire, car, plusieurs jours et-
même une semaine et plus après avoir pratiqué les cuti-réactions
comparatives, on peut encore nettement distinguer, parmi toutes
les autres, les cuti-réactions qui ont été pratiquées avec le mé-
lange tuberculine-adrénaline, grâce à la rougeur livide et même
parfois à l’infiltration qui persistent notablement plus marquées
à leur niveau. Se
Des injections intra-dermiques de tuberculine pratiquées exac:
tement suivant la technique et la dose recommandées par Man-
toux donnent aussi des réactions très différentes d’étendue et d’in-
tensité, selon que la tuberculine est diluée au même degré dans
de l’eau physiologique ou dans une solution d'adrénaline à r/r000
ou même à 1/2000. Les injections intradermiques du mélange
tuberculine-adrénaline produisent des réactions d’une violence
dangereuse pour l'intégrité de la peau. :
De même encore, chez des tuberculeux, parfaitement apyréti-
ques qui avaient été amenés, par une lente progression des doses,
à tolérer, sans réaction aucune, une injection d’un mmgr. de tu-
berculine Calmette faite une semaine sur deux, — l'addition
d'un mmgr. d’adrénaline à cette dose produisit, à partir d’une
dizaine d'heures environ après les injections, du malaise général,
du mal de tête, de l’accélération du pouls et consécutivement
\ 1: . , . a . . r .
(x) Des dilutions de tuberculine à 1/4 produisent des cuti-réactions seulement
deux fois plus larges environ que des dilutions à 1/16.
836 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
. même des réactions congestives diffuses autour de foyers pulmo-
naires anciens et de l’amaigrissement.
Il ne semble pas que l’adrénaline forme avec quelque élément
de la tuberculine un composé hypertoxique. Gar si, au mélange
indiqué : tuberculine-adrénaline, on ajoute 5 cgr. de persulfate
de soude qui fait virer l’adrénaline au rouge, on obtient des cuti=
réactions dont la largeur moyenne est représentée par 3 mm. en-.
viron, comme celle d’un simple mélange tuberculine-persulfate,
tandis que la cuti-réaction à la tuberculine-témoin est représentée
par 4 et celle au mélange tuberculine adrénaline par 9 (en
moyenne).
L’adrénaline a son antagoniste physiologique presque parfait
dans la quinine, comme l'ont montré Clerc et Pezzi. Or, si on
ajoute une goutte de tuberculine (FBP) à 0,5 c.c. de solution à
1/5 de bichlorhydrate de quinine, la cuti-réaction devient nette-
ment moindre qu'avec la tuberculine-témoin. Et si l’on ajoute
10 egr. du même sel de quinine au mélange indiqué : tuberculine-
adrénaline, la euti-réaction se rapproche de celle de la tuber culine-
témoin et parfois aussi se trouve moins intense. Cr
L’antipyrine en solution aqueuse à 1/5 et le pyramidon à 1/10
ont encore à ces deux points de vue une action analogue à celle
de la quinine, mais moins marquée.
Ainsi, ces trois substances (quinine, antipyrine et pyramidon)
employées dans la fièvre des tuberculeux, ont pour caractère com-
mun de rendre-les tissus de la peau (et probablement tous les tis-
sus) moins sensibles à l’action de la tuberculine, tandis que l'a-.
drénaline a un effet inverse et très puissant.
A
ACTION DE PRODUITS OVARIENS SUR LES CUTIRÉACTIONS
A LA TUBERCULINE,
par À. BouvE#RoN.
Tandis que les cutiréactions comparatives que nous avons pra-
tiquées chez de jeunes femmes tuberculeusés étaient régulière-
ment et notablement plus intenses durant la période menstruelle
qu dehors de cette période, nous avons observé, au contraire,
que | e liquide des follicules d’ovaire frais de Vache, d’une part,
et que, d'autre part, des extraits glycérinés troubles et très con-
contrés soit de corps jaune de V ache, soit d’ovaire total, soit même
d’ovaire dépourvu et dépouillé: autant que possible de follicule
ou de corps jaune, avaient la propriété semblable de supprimer
complètement ou d’atténuer, à tout le moins très nettement, la
L
SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 837
————————————…—…—…—…—…— —….……….… ……—…—……— …—….—_—_…_
culiréaction à la tuberculine chez lous les sujets observés des deux
sexes.
Dans la proportion de 1 de substance pour > de glycérine en
poids, les extraits glycérinés élaient obtenus troubles par forte
expression et filtration grossière. Ils étaient, ainsi que le liquide
folliculaire, mélangés dans la proportion de 0,5 c.c. à une goutte
de tuberculine brute de l'Institut Pasteur, et employés en suspen-
sion homogène après une heure ou plus de contact.
Autour des cutiréactions pratiquées avec tous ces produits ova-.
riens se développe, au bout de dix minutes environ, un halo con-
cestif étendu qui persiste plusieurs heures, mais qui disparait
avant la réaction tuberculinique.
a ———_—_———_———
IÉMOGRÉGARINE PARASITE D'Aspidophorus cataphractus
Schonevelde,
par Cozas BELcouURr.
En étudiant des frottis de sang, colorés au Giemsa, provenant
d'un Aspidophorus cataphractus Schonevelde capturé à Luc-sur-
Mer (Calvados), j'ai observé une Hémogrégarine se présentant
sous les deux formes endoglobulaires suivantes
1° Type, fréquence 86,5 p. 100. Les dimensions du parasite
sont : longueur 7 w 5 à g u ; largeur 2 un 5 à 3 nu.
Le parasite a une forme de croissant largement ouvert. Ses
deux extrémités sont obtuses. Exceptionnellement l’on trouve
des formes « en virgule » présentant une extrémité acuminée
et recourbée, l’autre étant arrondie et renfermant, dans ce cas,
le noyau du parasite ; plus rarement encore on peut observer des
formes aux deux extrémités acuminées. Le cytoplasme, faible-
ment coloré, tranche peu sur celui de l’hématie parasitée. Il pré-
sente souvent dans la partie opposée au noyau, soit une vacuole,
soit une granulation chromatique, mais rarement ne présente ni
l’une ni l’autre. La noyau de 4 u 5 à 6 uw sur 2 u 5 se trouve
indifféremment médian ou dans une extrémité du parasite. [I
présente une chromatine répartie sous forme d’un lâche réticu-
lum, plus rarement condensée en une arête médiane où en un
liseré périphérique.
J'ai observé deux fois une ébauche de division du noyau. Dans
le premier cas le noyau présentait une simple échancrure externe,
tandis que dans le second celle-ci s’accompagnait déjà d'une con-
densation de la chromatine en deux noyaux distincts. Une seule
fois enfin, j'ai observé deux noyaux tout récemment formés. :
-838 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
L'hématie parasitée est souvent hypertrophiée (41 p. 100). Son
noyau occupe les positions les plus variées : tantôt médian ou
submédian, tantôt complètement rejeté à la périphérie. Il pré-
sente des zones plus claires soit à sa bordure, soit à l’un de ses
pôles. Toutefois j'ai observé que les noyaux des hématies non
parasitées se présentent sous un semblable aspect.
2° Type : fréquence 13,5 p. ro0. Les dimensions du parasite
sont : longueur 9 u, largeur 3 u. Cette forme se distingue de la
précédente par son aspect plus trapu, sa courbure sensiblement
moins accentuée, ses extrémités arrondies et son cytoplasme plus
coloré. Ce dernier présente non seulement une vacuole à l’extré-
mité opposée au noyau mais aussi une plage plus claire dans le
voisinage immédiat de celui-ci ; on peut observer parfois plu-
sieurs petites granulations chromatiques. Le noyau semble rela-
tivement plus volumineux que dans le type précédent. Le diamè-
tre de l’hématie parasitée, fortement hypertrophiée, atteint 13 u 5
à 14 u, alors que sa dimension normale est de 10 u 5, en moyenne.
Il semble que l’on pourrait rapprocher cette forme des gamètes
femelles étudiés par Minchin et Woodcock chez Hæmogregarina
rovignensis, par N. Kohl Yakimoff et W.-L. Yakimoff chez :
H. annarhicadis et plus récemment par Léger chez H. dakarensis.
Quant au premier type faut-il voir dans les formes à extrémités
acuminées et celles en forme de virgule, des schizontes et des
gamètes mâles ? Je ne saurais le dire.
L'Aspidophorus cataphractus -peut-être considéré comme assez
rare sur les côtes de la Manche.
- L’exemplaire chez lequel ce parasite a été observé et le seul
capturé en une période de trois ans par le personnel du Labo-
ratoire de Luc. Il est remarquable que cet unique exemplaire ait
été précisément parasité. On peut donc se poser la question, envi-
sagée déjà par Léger (r), et se demander si cette Hémogrégarine
est une forme spécifique propre à l’Aspidophorus ou si elle n’est
pas susceptible de se rencontrer chez des hôtes différents. Cette
question ne pourra être résolue qu'autant qu'on connaîtra plus
amplement le cycle évolutif des Hémogrégarines des Poissons ,
aussi je préfère attendre d’avoir rassemblé des observations plus
précises avant de nommer l'Hémogrégarine de l'Aspidophorus
cataphractus.
(Laboratoire de zoologie de Luc-sur-Mer).
(1) Leger. Liste des Hémogrégarines des Poissons téléostéens marins ; H. daka-
rensis de Diagramma mediterraneum. C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIII, p.…
1275,
SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 839
a —— — ———————
CHOC PASSIF CHEZ LE COBAYE PAR INJECTION INTRACARDIAQUE
DE SÉRUM D'INTOLÉRANTS ET D'ARSÉNOBENZÈNE,
par A. Tzanox.
Depuis 1913, en présence de chaque cas d'intolérance maxima
aux arsénobenzènes nous avons cherché: à reproduire chez le
Cobaye l'épreuve de l’anaphylaxie passive par injection préala-
ble du sujet intolérant suivie, le jour même ou le lendemain,
de l'injection de l’arsénobenzène incriminé.
Nos essais se sont jusqu'ici montrés constamment infructueux
et ces résultats négatifs ont été obtenus aussi par M. Milian. Mais
jusqu'à présent nous n'avions guère emprunté que la voie sous-
cutanée ou la voie intra-péritonéale.
En modifiant notre technique et en substituant l'injection in-
iracardiaque à l'injection sous-cutanée nous avons au contraire
obtenu des résultats positifs que nous voulons rapporter ici
L'injection intracardiaque, chez le Cobaye, de r c.c. de sérum
de sujet intolérant vrai au novarsénobenzol et de r centigr. de
sulfarsénol, par exemple, détermine, au bout de trois minutes en-
viron, une crise comparable aux phénomènes d’anaphylaxie pas-
sive (dyspnée vive, prurit, secousses convulsives, émission de bols
fécaux, etc.). Le tout rentre dans l’ordre en quelques minutes et
animal est aussitôt complètement rétabli. À titre de contrôle
nous avons constaté que ni l'injection du sérum seul, ni l’injec-
tion du sel arsenical seul ne déterminent (même avec des doses
doubles) des phénomènes comparables. Quatre sérums d’intolé-
rants graves nous ont donné des réactions positives des plus nettes
alors que trois sérums témoins de sujets tolérants n’ont DEOVOQE
aucune crise.
DOSAGE DES SUBSTANCES INSAPONIFIABLES AUTRES QUE LA
CHOLESTÉRINE DANS LES TISSUS,
par Pierre LEMELAND.
Nous avons décrit dans un travail antérieur (1) une méthode
de dosage des substances insaponifiables autres que la cholesté-
rine. Nous avons donné quelques chiffres indiquant les propor-
tions qu on peut rencontrer dans le sérum des mammifères.
(x) P. Lemeland. Recherches chimiques et physiologiques sur les matières
grasses et les lipoïdes du sang. Bulletin de la Société de chimie biologique,
ti; n°4, mai 1921.
840 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Kumagawa, Suto et léurs collaborateurs ont signalé l'existence
de ces substances dans tous les tissus vivants, mais les ont. tou-
jours dosées en bloc avec la cholestérine.
Wacker en 1912 (1) fit le premier des observations détaillées
sur ces composés. Îl étudia plus spécialement les substances insa-
ponifiables des réserves de graisses (mésentérique, sous-cutanée,
etc.), et leurs variations au cours des états pathologiques (cancer,
tuberculose, etc.). En dosant dans l’insaponifiable total la choles-
térine par la méthode de Windaus, il trouva que ce composé ne
faisait en général qu'un tiers de l’ensemble. Il décrit les autres
substances insaponifiables comme un mélange de matières cireu-
ses fondant entre 25 et 32°, dissolvant la cholestérine et en empê-
chant la cristallisation.
Etudiant le métabolisme des substances grasses et lipoïdiques,
nous avons été amenés à doser ces substances insaponifiables dans -
“les différents tissus, et à suivre leurs variations physiologiques et
pathologiques. -
On trouvera dans le tableau ci-dessous quelques résultats obte-
nus sur les Lapins normaux. :
Résultats en gr., pour 100 gr. de lissu sec.
FOIE
Insaponifiable Glolestérine Substances insapenifables
tolal total autres que la choles(érine
1299 0.668 0.60
1.345 PE O.7II 0.034
1.627 1.061 0.566
1.036 0.632 o.4o/
1.908 0.661 0.647
REIN
:.164 0.831 1.939
3.968 1.016 2.052
2.970 1.406 1.564
3.603 1.190 | DT
h.58x 1.810 ir à
POUMON
3.202 1.233 1.969
3.709 1.703 2.006
5.002 2,724 2.378
4.351 1.024 2.727
5.370 £,230 3.140
MUSCLE
0.586 0.132 0.454
0.901 0.121 0.380
0.636 0.191 0.485
0.319 0.159 0.190
0.276 0.150 0.126
(1) Wacker. Das Cholesterin und seine Beylestsubstanzen im Menschlichen
Depotfett bein Carcinom. Zeit. für physiolog, Chem., 1912, p. 388.
SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 841
L'examen de ces résullats montre que lès substances insaponi-
fiables dosées par nous, existent dans les organes en quantité sou-
vent supérieure à la cholestérine. Nos chiffres ne représentent que
des valeurs minima. Une partie de l’insaponifiable total étant vo-
latile à basse température, une modification des procédés de sé-
chage et d’évaporation employés au cours des opérations est in-
dispensable pour une détermination rigoureuse. Nous publierons
ultérieurement des dosages comparatifs. qui le prouvent. Etant
donnée l'importance quantitative de ces substances, aucune re-
cherche sur le métabolisme des corps gras ne devra les négliger.
Au point de vue de la chimie analytique, le fait que contraire-
ment à ce qui se passe dans le sérum, ces substances sont dans
les tissus en quantité égale ou supérieure à la cholestérine, rend
difficile le dosage de celle-ci par toute méthode autre que la mé-
thode pondérale de Windaus.
D'autre part, pour être exactes les méthodes colorimétriques né-
cessitent leur élimination intégrale. Wacker (r912), Gardner,
Williams et Fox (1921) (1) ont en effet montré que ces substances
insaponifiables donnent une couleur rouge-brun quand on les
soumet aux réactions colorées de Liebermann et de Salkowski.
ISOCHRONISME DU NERF, ET DU MUSCLE ET EXCITATION UNIPOLAIRE,
par G. Banu, R. Dérraup et H. Laucrer.
C'est un fait mis en évidence par L. Lapicque (2), maintes fois
confirmé depuis, que dans les conditions habituelles de l'excita-
tion bipolaire (deux électrodes suffisamment distantes placées soit
sur le nerf, soit sur le muscle), on trouve pour le musele et le
nerf qui le commande une même valeur de chronaxie (isochro-
nisme). C’est seulement dans des cas pathologiques ou sous l’in-
fluence d'actions pharmacologiques, se fixant électivement sur
le nerf ou sur le muscle, que des différences apparaissent entre
leurs chronaxies, différences d’où résultent des perturbations dans
le passage de l'excitation de l’un à l’autre (théorie de la curarisa-
tion).
Or, au cours d'expériences effectuées sur la Grenouille au moyen
(x) Wacker. Loc. cit. Gardner et Williams. À critical study of the method of
estimating cholesterol and allied substances. Biochemical Journal, vol. XV, n° 3,
p- 362. Gardner et Fox. Note on a source of error in the colorimetric methods
for the estimation of cholesterol in tissus fats. Ibid., p. 876.
(2) L. et M. Lapicque. Comparaison de l’excitabilité du muscle à celle de
son nerf moteur. C. R. de la Soc. de biol., 26 mai 1906. Variation d’excita-
bilité du muscle dans la curarisation. C.R. de la Soc. de biol., 9 juin 1906.
842 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
de la méthode d'’excitation dite unipolaire (une large électrode
positive, dite indifférente, placée dans la bouche ou sur la face
ventrale de la Grenouille et une fine électrode négative, à forte
densité, placée, soit sur le muscle, soit sur son nerf moteur), nous
avons observé que d’une façon constante, on trouve pour la chro-
naxie du nerf, une valeur plus petite que pour la chronaxie du
muscle ; elle descend souvent à la moitié quelquefois au tiers de
la valeur de la chronaxie du muscle. Le fait est net, et sans ambi-
guité possible. Voici deux expériences entre autres :
Expérience, 15 avril 1921 ; Rana fusca ; détermination de la
chronaxie du gastrocnémien et du sciatique correspondant au
moven du rhéotome balistique de Weiss ; excitation unipolaire ;
électrodes impolarisabies Ag, AgCI, NaCI ; modèle en verre rouge
de Lapicque (1).
Gastrocnémien gauche : chronaxie .......... O SeC. 00090
Sciatique correspondant : chronaxie ........ 20) SEC. 00022
16 avril 1921, Rana fusca ; mêmes conditions.
Gastrocnémien droit : chronaxie .......... o sec. 00097
Sciatique correspondant : chronaxie ........ o sec. 00035
Si, par contre, toutes choses égales d’ailleurs, on excite le nerf
sciatique, et le gastrocnémien par la méthode bipolaire (deux élec-
‘trodes suffisamment distantes placées soit sur le muscle, soit sur
le nerf), on obtient, pour le muscle et le nerf, des valeurs tout à
fait voisines, sinon complètement égales
Expérience du_14 avril, Rana fusca, excitation bipolaire.
Gastrocnémien droit : chronaxie .......... o sec. 00061
Sciatique correspondant : chronaxie ........ o sec. 00061
On voit donc que suivant le mode d’excitation employé on ob-
tient des mesures de la chronaxie notablement différentes. Dans
le cas de l'excitation bipolaire valeurs égales pour le nerf et le
muscle. Dans l'excitation monopolaire valeurs notablement dif-
férentes, plus petite toujours pour le nerf que pour le muscle. A
quoi tiennent ces différences, et quelles sont les valeurs réelle-
ment caractéristiques ?
Nous référant aux recherches effectuées par l’un de nous, d'une
part (2) sur l’action de la distance des électrodes sur la mesure
de chronaxie, d’autre part (1) sur les conditions de l’excitation
(1) L. Lapicque. Electrodes au chlorure d’argent. C. R. de la Soc. dé biol.,
25 juillet 1908.
(2) H. Cardot et H. Laugier. Influence de l’écartement des électrodes dans
les mesures d’excitabilité. C. R, de la Soc. de biol., 28 mars 1gr4.
3) M Cardot et H. Laugier. Localisation des excitations de fermeture dans
la méthode dite unipolaire. Journ. de phys. et de path. générales, t. XIV, n° 3,
Mai 1912, p. 476-489.
du
SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 843
unipolaire, nous avons pensé, que l’on pouvait trouver là l’ori-
gine de la faible valeur de la chronaxie nerveuse trouvée en ex-
citation monopolaire.
En effet, il y a lieu de considérer non les électrodes instrumen-
tales mais les électrodes effectives ; or, en excitation dite mono-
polaire, lorsque l’électrode différenéiée placée sur le nerf est néga-
tive, le courant qui sort du nerf par cette cathode, aborde le nerf
par une anode diffuse, électrode virtuelle qui est quelque part dans
les tissus au contact du nerf et des tissus voisins. Ainsi le courant
aborde le nerf par une région anodique qui peut être très voisine
de la cathode différenciée. Or, l’on sait que lorsque les électrodes
Fig. 1. Fig. 2
sont très rapprochées par suite de l’action réciproque de la pola-
risation cathodique et anodique la chronaxie diminue dans des
proportions considérables. On voit qu'ainsi les faits connus per-
mettent de donner une explication plausible de la diminution de
la chronaxie en excitation monopolaire.
Une vérification expérimentale s’imposait : placer un nerf ex-
cisé dans des conditions analogues à celles de l'excitation unipo-
laire, et, sans changer la position de la cathode, déplacer l’anode
Le de façon à faire varier la position du point où le
courant aborde le nerf. Dans ces conditions, on doit trouver une
chronaxie nerveuse d’autant plus faible que la position de l’anode
instrumentale crée une anode effective plus proche de la cathode
différenciée. C'est ce que l'expérience vérifie.
Expérience du 25 avril, Rana jee Sciatique et Er
disséqués et isolés de l’organisme. 1° Excitation bipolaire : élec-
trodes distantes de 2 em. en A et B (fig. 1) ; chronaxie 20 x 10°
844 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
microfarads. 2° Excitation monopolaire dans les conditions sui- :
vantes : le nerf est placé sur une masse de papier filtre imbibé
de solution physiologique ; les électrodes instrumentales utilisées
sont deux électrodes impolarisables. Ag, AoCI, NaCIl modèle en
verre rouge de Lapicque ; les électrodes sont placées comme suit :
L’électrode instrumentale négative est posée sur le nerf même
en À, et sa position reste inchangée pendant toute l'expérience :
c'est en ce point que le courant quitte le nerf ; c'est là que nait
l'excitation de fermeture. L’électrode instrumentale positive est
placée sur la masse de papier filtre en B, puis en C, puis en D,
puis en E ; dans ces conditions, sans qu'il soit possible de suivre
exactement le trajet des lignes de force du courant, on conçoit
qu'une partie considérable des dites lignes de force passe par la
masse de papier conductrice ; de sorte que le point où le courant
aborde le nerf dans des conditions de densité maxima (anode ef-
fective). ce point se rapproche de À, à mesure que l'électrode ins- -
trumentale positive se rapproche de À, et que, parallèlement, la
direction des lignes de force s’écarte davantage de la direction du
nerf (fig. 2).
Dans ces conditions, on observe
Anode en B chronaxie 13 X 10 microfarad
» (6 » "HOT CTOE »
» D » OCTO »
» FE » 8 X 1078 »
3° Contrôle en excitation bipolaire comme fig. 1:
Chronaxie : 20 x 10° microfarad.
Le fait expérimental est net : à mesure que l’électrode instru-
mentale positive s'est rapprochée de la cathode ; à mesure que les
lignes de force du courant s’écartent davantage de la direction du
nerf, c'est-à-dire à mesure que se rapprochent l’anode effective et
la cathode, la chronaxie diminue. Le fait que en excitation mono-
polaire on trouve de faibles valeurs pour la chronaxie nerveuse
n’est qu'un cas particulier de la diminution de la chronaxie avec
la distance des électrodes.
(Laboraloire de physiologie générale de la Sorbonne).
ACTION DU GARDÉNAL SUR LES MANIFESTATIONS LEUCOCYTAIRES
DE L'HÉMOCLASIE DIGESTIVE CHEZ DES ÉPILEPTIQUES,
par D. SantenoisE et J. Tiner.
Au cours d’une série de recherches chez les aliénés, nous avons
pratiqué systématiquement l'épreuve de l’hémoclasie digestive.
Nous l'avons rencontrée fortement positive pendant les périodes
SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 845
paroxystiques, chez les anxieux, les excités maniaques, les épilep-
- tiques. Mais chez ces derniers le traitement par le gardenal nous a
permis d'observer des particularités curieuses.
En effet, chez tous les épileptiques soumis depuis plusieurs jours
au traitement par le gardenal, il n'existait pas d'hémoclasie ali-
méntaire. Il a suffi de supprimer le médicament pour voir réap-
paraître la réaction digestive, de même qu'il a suffi de les remettre
au traitement pour la faire à nouveau disparaître. Ce phénomène
nous à paru manifester l'influence du système organo-végétatif
sur les variations leucocytaires du choc humoral consécutif à la
pénétration d'albumines hétérogènes.
Nous avons cherché à préciser cette action. En renouvelant nos
examens nous avons constaté que, les premiers jours, l’action du
gardenal ne se manifeste d’abord que par un ralentissement des
phénomènes vasculo-sanguins. Si on poursuit l'administration
du médicament, on arrive à la suppression complète de la leuco-
pénie, qui peut même se trouver remplacée par une hyperleu-
cocytose. Cette hyperleucocytose apparaissant quelques minutes
après l'ingestion de 200 gr. de lait, s’accentue progressivement,
puis fait place à uen leucopénie réactionnelle. Il y a donc quel-
quefois une véritable inversion de la réaction leucocytaire diges-
tive. Par contre, il semble que la suppression du médicament fait
réapparaître rapidement, au bout d'un ou deux jours, la leuco-
pénie digestive constatée avant le traitement.
_Poussant plus loin nos investigations cliniques nous avons re-
cherché si l’action du gardenal ne se traduisait pas parallèlement
par d’autres phénomènes. Nous avons remarqué, en particulier,
que-la compression des globes oculaires ne provoquait, chez les
épileptiques traités au gardenal, qu'un très faible ralentissement
du rythme cardiaque ou même quelquefois une accélération, tan-
dis qu'avant l'administration du médicament ou après sa suppres-
sion le réflexe oculo-cardiaque produisait un ralentissement nota-
ble.
Ce parallélisme entre l’action du gardenal sur l’hémoclasie di-
gestive et le réflexe oculo-cardiaque chez nos épileptiques est à
rapprocher de phénomènes analogues que nous avons rencontrés
chez les maniaques au cours des périodes intercalaires. Nous avons
signalé, en effet, dans une récente communication à la Société
de psychiätrie, l'irrégularité des résultats donnés chez ces sujets
par l’épreuve de l’hémoclasie digestive, et nous avons remarqué
que si cette épreuve était toujours positive lorsque la compression
oculaire provoquait un ralentissement notable du rythme car-
diaque, par contre, l’absence de la leucopénie coïncidait avec un
réflexe oculo- -cardiaque faible. Nous avons même constaté que,
chez ces maniaques ainsi que chez quelques épileptiques traités
846 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
au gardenal, l'hyperleucocytose relevée dans quelques cas au lieu
de la leucopénie habituelle ne se produisait que chez les individus
à réflexe oculo-cardiaque inverse.
Ces faits nous ont conduits à supposer qu'un état ne
du système neuro-végétatif, avec prédominance de l’un des sys-
tèmes antagonistes, était nécessaire pour que les chocs humoraux
puissent être révélés par des variations de la formule leucocytaire.
Nôtre hypothèse ne s appuie d’ailleurs pas uniquement sur des
constatations cliniques, mais encore sur des faits expérimentaux
que nous avons étudiés avec Garrelon et qui fer ont l’objet d’une
irès prochaine communication. :
PH. Pacnrez. — J'ai déjà attiré l'attention sur l'existence de
crises hémoclasiques d’origine alimentaire chez certains épilep-
tiques (1). D’après mes constatations, cette aptitude est loin d’être
un phénomène constant chez les malades de ee genre. Il y a des
épileptiques, même avec crises fréquentes, ue qui l’ingestion
d’un verre de lait à jeun n’entraîne aucune leucopémie.
D'autre part, j'ai pu constater, chez un épileptique qui présen-
tait de grandes crises hémoclasiques d'origine alimentaire, que
le traitement par le gardénal, qui se montrait parfaitement effi-
cace et supprimait temporairement les crises épileptiques, était
resté sans influence sur l’aptitude aux crises hémoclasiques (2).
On peut donc observer chez les épileptiques, dans cet ordre de
faits, des modes de réaction différents, qui, peut-être, sont en
rapport avec les types de malades étudiés.
Aux quelques réflexions sur l’intéressante communication de
Santenoise et Tinel, je voudrais ajouter une remarque d'ordre
général sur les crises hémoclasiques : il m'a semblé que lapti-
tude à réagir par une forte leucopénie à l’ingestion d'aliments va-
riés, ou d'un verre de lait, était, dans une mesure importante,
fonction du taux leucocytaire initial et ne s’observait guère que
chez les sujets ayant un chiffre de leucocytes élevé. Ceux qui ont
un chiffre Bas (3-4.000 leucocytes, par exemple) ne réagissent
presque jamais à l’ingestion alimentaire par une Jeucopénie pro-
portionnelle importante. Il serait intéressant de savoir où sem-
blable remarque a été faite par d’autres observateurs.
(1) Ph. Pagniez et Lieutaud. Presse médicale, 19 nov. 1919.
(2) Ph. Pagniez et J. de Léobardy. Bull. de la Soc. médic. des hôpitaux, 25
février 1921
SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 847
PRÉSENCE D'ACIDES GRAS DANS CERTAINES PLAQUES CORTICALES
DE LA DÉMENCE SÉNILE,
par L. LAIGNEL-LAVASTINE et J. Five.
Nous avons déjà attiré l'attention sur une forme, non décrite
encore, de plaques rencontrées dans la démence sénile : plaques
irrégulières, découpées, colorables par imprégnation argentique
et ne s'accompagnant d'aucune modification apparente du tissu
nerveux et en particulier d'aucune réaction névroglique. Ces for-
mations, très différentes, par conséquent, des plaques « séniles »
‘d'Alzheimer, se comportent comme de véritables dépôts ou incrus-
tations, superposés au tissu nerveux cortical, et souvent en nombre
considérable.
L'étude micro-chimique et physique nous a montré qu'elles
étaient en majeure partie composées d'acides gras. Sur coupes à
congélation examinées en lumière polarisée, on voit que ces pla-
ques se présentent comme des amas de cristaux biréfringents,
très caractéristiques. Ils prennent sous l’action du soudan et du
scarlach B une légère teinte rosée ; ils se colorent faiblement par
le bleu nil, le violet de méthyle, la fuchsine, et même l’éosine.
Mais colorés à chaud, au voisinage de leur point de fusion, ces
cristaux prennent une coloration intense, qui s’atténue du reste
par refroidissement. [Ils sont fusibles au voisinage de 72 degrés.
Ils se montrent faiblement solubles dans l'alcool à froid, le xylol,
l’acétone, le chloroforme; très solubles dans l’éther à froid et dans
- l’alcool à la température de 50°. Ils sont enfin susceptibles de for-
mer des savons insolubles, qui permettent aisément leur colora-
tion : savons de plomb, obtenus par une solution d’'acétate de
plomb -et révélés par le sulfhydrate d'ammoniaque ; savons de
‘cuivre par l’acétate de cuivre, savons de fer obtenus par l’action
de l’alun de fer ou du perchlorure de fer, permettant la formation
de laques hématoxyliques ; savons d'argent, expliquant enfin la
possibilité de l’imprégnation argentique qui nous les a révélés.
En dehors de la biréfringence qui permet de constater immé-
diatement leur présence, le meilleur procédé d'examen consiste
dans la coloration suivante : coupes à congélation ; séjour pen-
dant 24 heures dans une solution de bichlorure de fer à 5 p. 100
à froid ; lavage à l’eau distillée pendant une heure ; coloration
- pendant quelques minutes par l'hématéine alunée (à chaud, jus-
qu à émission des premières vapeurs) ; deshydrater et monter au
baume du Canada suivant la technique habituelle.
Les plaques apparaisent en noir violacé très intense, avec leur
aspect en amas de cristaux en aiguilles, sur le fond pourpre de
S48 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
la préparation ; on peut avec avantage décolorer légèrement par
le différenciateur de Weigert ou par l’eau acidulée (acide acétique
ou chlorhydrique faible).
Les plaques ont été rencontrées jusqu'ici dans 8 cas de démence
sénile, sur 12 cas examinés ; elles sont souvent les seules obser-
vées, mais dans plusieurs cas (83 sur 8) nous les avons vues coexis-
ter avec d’autres plaques du ne Alzheimer, où n'existent pas d’a-
cides gras.
Le mécanisme de leur formation et leur signification patholo-
gique nous échappent encore ; ii s’agit vraisemblablement d’un
processus de désintégration des lipoïdes cérébraux, aboutissant à
l'accumulation dans le cortex de dépôts constitués en majeure
partie par des acides gras.
(Clinique des maladies mentales).
SUR L'EMPLOI DU NITRATE D URANE DANS LA FIXATION :
DES MITOCHONDRIES,
par À. Tuüpa.
Au cours de nos études sur la cellule nerveuse et les mitochon-
dries qu’elle contient, nous avons constaté que le nitrate d’urane
peut être avantageusement substitué ou mieux encore associé au
bichromate de potasse pour la fixation de ces organites. ;
On sait actuellement que les fixateurs destinés à l'étude du
chondriome doivent nécessairement contenir de l'acide osmique
ou du formol, et on estime généralement que l’action du chrome
est nécessaire, soit au moment même de la fixation, soit ultérieu-
rement, sous forme d’acide chromique ou de bichromate de po-
tasse.
Cependant, Sjôbring a montré que le chrome n'était pas in-
dispensable et que le formol, à condition d’être employé à de.
très fortes concentrations, assurait une fixation correcte et suffi-
sante du chondriome. Cette vue a été confirmée par Duesberg,
Romeis, Bang et Sjôvall, Sapehin, Guilliermond entre aulres.
Pour notre part, le formol commercial pur (solution à 4o o/o
d’aldéhyde formique) ne nous a donné de résultats satisfaisants
que pour la fixation des mitochondries du foïe ; il s’est montré
insuffisant pour l'étude du chondriome des cellules nerveuses
(moelle et bulbe). Par contre, de nombreux essais nous ont mon-
tré les bons effets de l’adjonction du nitrate d’urane (x).
(1) Antérieurement, Fauré-Fremict, Mayer et Schacffer avaient déjà em-
ployé l’urane, particulièrement sous forme d’acétaté d’urane, dont une solu-
tion fixait les mitochondries et les colorait en gris après réduction par l’acide
pyrogallique.
SAS
Ce
SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 8149
Nous avons étudié les mitochondries du foie, du rein, de la mu-
queuse gastrique, de la moelle, du bulbe, avec les deux formules
suivantes
1° Solution de formol commercial à 20 0/0, 100 parties. — Ni-
trate d'urane, une partie.
2° Solution IV de Regaud, 100 parties. — Nitrate d'urane, une
partie.
Les pièces doivent être de petites dimensions ; elles doivent être
prélevées avec Le plus grand soin, afin d'éviter les altérations trau-
matiques qui désorganisent complètement le chondriome.
La zone utilisable succède à une mince couche de 150 u environ
d'épaisseur. où les cellules se colorent mal, soit à cause de l’action
trop brutale du fixateur, soit plutôt à cause des altérations dues
aux manœuvres du prélèvement.
Sous cette couche altérée, la zone où la fixation est à l’optimum,
est d'une épaisseur approximative de 200 à 300 u. Puis vient une
couche où la fixation devient graduellement moins bonne : les
mitochondries gonflent, pâlissent, puis disparaissent. Sur ce point
nos constatations concordent absolument avec celles de Bang et
Sjovall.
La durée de la fixation est de 18 à 24 heures ; on peut la pour-
suivre pendant 48 heures, sans inconvénient, mais aussi sans
avantage ; plus tard, la colorabilité des mitochondries diminue
progressivement. Après 8-r0 heures, il est bon de renouveler la
solution de bichromate-formoi-urane, qui noircit rapidement
sans se troubler.
Le post-chromage est tout à fait inutile et nous n'avons jamais
eu besoin d'y recourir.
Après fixation, les pièces sont lavées à l’eau courante (2-24
heures) déshydratées et incluses à la paraffine. Les coupes de
2 u 1/2 sont colorées à l’hématoxyline ferrique.
On peut également obtenir des coupes par congélation de 4 à
5 u qui sont colorées à l’hématoxyline ferrique par le procédé ra-
pide à chaud.
La fixation obtenue est très pure et très solide : les mitochon-
dries résistent à tous les solvants des lipoïdes. Les passages par
le xylol ou le toluène, nécessaires pour l'inclusion à la paraffine,
ne les altèrent pas. Nous avons soumis des coupes de foie obte-
nues par congélation à l’action des alcools, du xylol, du toluène,
de l’acétone, du sulfure de carbone, du chloroforme, de l’éther,
de l’alcool additionné d’ammoniaque, sans remarquer la moindre
différence dans la forme, le nombre et l'intensité de la coloration
des mitochondries. | ;
Déjà, après 4 heures de fixation dans le legaud IV-urane, le
chondriome du foie peut être coloré dans des coupes faites par
Brorocie, ComPpTEs RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 59
890 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
congélation et soumises à toutes les manipulations de dégraissa
ge énumérées ci-dessus.
Des fragments voisins des mêmes foies, fixés dans le formol
simple à 20 o/o (aldéhyde formique à 8 o/o), ou dans le liquide
IV de Regaud, pendant 24 heures, sans post-chromage, nous ont
donné des résultats bien différents : avec le formol simple, le
chondriome est très altéré et incolorable. Avec le liquide IV de
Regaud, la fixation est défectueuse, incomplète et inconstante.
Nous avons particulièrement étudié les effets de nos deux li-
quides fixateurs sur des foies de Rat et de Cobaye, et sur des moelles
épinières et des bulbes de Lapin. :
Dans le foie de la plupart de nos Rats et de nos Cbraves. le
chondriome affectait la disposition bien connue, décrite en par-
ticulier par Policard : chondriocontes droits ou incurvés, grou-
pés parallèlement ou s’entrecroisant, disposés radiairement en-
tre les vacuoles protoplasmiques, groupés autour du noyau, et
en bordure périphérique, toujours à une certaine distance de la
membrane cellulaire. |
Chez deux autres Rats, dont l’un était à jeun depuis 24 heures,
les vacuoles protoplasmiques étaient imperceptibles et le chon-
driome, plus condensé, était à peu près régulièrement réparti
dans toute la cellule. ;
Quel que soit le fixateur employé, formol-urane, ou bichro-
mate-formol-urane, le chondriome était toujours fixé avec préci-
sion, sans aucune altération, et coloré énergiquement par l’héma-
toxyline ferrique. Mais après le bFichromate-formol-urane, les
canalicules biliaires et les membranes cellulaires étaient dessinées
par l’hématoxyline ferrique, alors qu'ils ne l’étaient pas après le
formol-urane.
Nous avons étudié les mitochondries du système nerveux dans
les nerfs périphériques et dans les cellules de la moelle et du
bulbe.
L'addition de nitrate d’urane au liquide IV de nana permet
de colorer les mitochondries de la myéline et du cylindraxe des
nerfs périphériques.
Pour la conservation des mitochondries des cellules nerveuses,
encore plus que pour celles des mitochondries du foie, les plus
grandes précautions doivent être observées pour éviter les alté-
rations traumatiques.
Dans les cellules de la moœlle, elles se mettent bien en évidence
après l’un ou l’autre fixateur : elles affectent la disposition dé-
crite par J. Nageotte et occupent les espaces laissés par les corps
de Nissl, qui ne se colorent en gris pâle par l’hématoxyline ferri-
que, qu'après fixation par le bichromate-formol-urane.
Dans certaines cellules du bulbe, où le protoplasma est d’une
L 1 <
SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 81
épaisseur médiocre autour du noyau volumineux, elles se fixent
avec précision et se colorent avec vigueur.
Selon nous, le nitrate d’urane joue un rôle important dans la
conservation de ces mitochondries des cellules nerveuses, qui sont
ii rs à né
# Mitochondries du foie (Grossissement : 1700 diamètres)
…_ Fig. 1. — Rat-formol-urane ; congélation ; coloration rapide à l’hématoxyline
*, ferrique. (Vacuoles réduites au minimum).
10% Fig. 2. — Cobaye-formol-urane ; congélation ; coloration rapide à l’hématoxy-
La “HIT line ferrique. (Vacuoles bien développées).
Fig. 3. — Rat-bichromate-formol-urane ; paraffine ; hématoxyline ferrique.
(Les noyaux, les limites intercellulaires, les canalicules biliaires, les mito-
chondries de l’endothélium sont également colorés).
852 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
si difficiles à fixer, que des auteurs comme Duesbers en sont ve-
nus à nier leur use dans la cellule adulte.
La précision et la constance de la fixation, la solidité des mito-
chondries ainsi traitées vis-à-vis des différents liquides que doi-
vent traverser les pièces, la simplification et la rapidité apportées
dans la méthode par la suppression du post-chromage (qui exi-
geait de longs jours et durcissait certains organes jusqu’à les
rendre cassants et difficiles à couper), la possibilité d'obtenir, dès
le lendemain du prélèvement des pièces, de bonnes préparations.
du chondriome, dans des coupes à la congélation colorées par le
procédé rapide à l’hématoxyline ferrique — tous ces avantages,
dus à l'introduction du nitrate d’urane dans la technique mito-
chondriale, nous ont paru mériter d’être signalées.
(Travail du laboratoire d'Histologie comparée du
Collège de France).
MÉCANISME DE L’INCOAGULABILITÉ DU SANG PAR LES ARSÉNOBENZÈNES .
ACTION SUR LES GLOBULINS,
par Ch. FLanpix et À. Tzancx,
Nous avons mis en lumière l’action anticoagulante des arséno-
benzènes in vitro et in vivo (1).
Le fait, de recueillir du sang dans un tube de verre dont les
parois ont été complètement humectées d’une solution d’un arsé-
nobenzène (novarsénobenzol, sulfarsénol) à 10 p. 100 et l’agita-
tion du sang pour le mettre en contact avec l’arsénobenzène, à
pour effet ik rendre le sang incoagulable.
Par sédimentation, on dre au fond'du tube, les alébules Tou-
ges, à la partie supérieure le plasma limpide, entre les deux un
anneau lactescent comprenant les leucocytes, et les globulins.
Nous avons recherché si, dans cette couche, les globulins étaient
agolutinés, comme dans le sang rendu incoagulable, par la pep-
tone ou, au contraire, libres, comme dans le sang rendu incoagu-
lable par le citrate de soude. Les examens que nous avons prati-
qués nous ont montré que les globulins n'étaient pas agglutinés,
restaient séparés les uns des autres et conservaient leurs mouve-
ments browniens. PA
Par conséquent, en ce qui concerne l’action sur les globulins,
les arsénobenzènes paraissent se comporter comme le citrate de
soude.
(1) C. R. de la Soc. de biol., 22 janvier 192.
—
SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 323
OBSERVATION COMPARATIVE DE LA DÉPENSE PHYSIOLOGIQUE
DE LA MARCHE, EXPRIMÉE EN CALORIES : À,
D'APRÈS LE CO? Er O? ; B, p’ApRÈS LE CO*° SEUL,
par A.-D. Wazrer et G. DE DECKER.
Grâce à l’obligeance du P° Langlois et avec le concours des
D Chailley-Bert et Jaillie, nous avons pu prendre, sur le même
sujet qui s'était prêté à nos observations au mois de mai dernier
(1), une série de lectures, s’intercalant dans la série de lectures
faites par Langlois et Chailley-Bert, afin de comparer expérimen-
talement des résultats, exprimés en calories et obtenus : 1° par la
méthode usuelle, comportant la mesure du CO° et de l'O?, afin de
tenir compte du quotient respiratoire ; 2° par la méthode, que
nous recommandons, qui ne tient compte que du seul CO* et où
nous traduisons le c.c. de CO* en calories, en multipliant par le
facteur 5,333, ou, alternativement, en appliquant au CO* la for-
mule : r c.c. de CO? par seconde — 20 kilocalories par heure.
Voici les chiffres
A. Chiffres du P' Langlois.
{ c.e. GO? par
sec. — 20 ca-
Ventilation CO?enc.c. COencc. lories par Complant
en litres (CO? p. 100 par min. lpar sec. heure avec 02
AUMREEpOSR tee ne 6,6 HO 204 3,4 68 67
En marche 5 min. 22,5 4,0 900 15,0 300 297
» TOR D 25 4,7 963 16,9 330 318
» HE). 9) 18,0 DE 918 ne 306 309
» 20 » 50,9 4,2 861 14,3 286 284
» 251» {4.0 4,3 1032 17,2 344 34x
» 300» 24.0 A,7 984 10,4 328 331
REC DOS ee RO) 2.9 203 Sie) 66 67
B. Chiffres du P' Waller.
AURSEEDOS cie 6,4 02. — 3,4 68
Œn marche 5 min. 17,0 4,5 — 19,7 254
» 20 , » 20,25 h,7 — 15,8 316
» 27 0» 24,0 4,0 — 16,0 320
» 32 » 28,4 UT Eee 19,4 388
» 35 » 30,0 4,2 — 20,0 ere)
En général, comme on peut le voir, la concordance entre les
deux séries de chiffres est assez rapprochée. Ce rapprochement
est encore plus évident entre les moyennes des deux séries. Pour
la série À, nous avons, au repos, une dépense de CO?, de 3,4 et,
pendant la. marche, une dépense moyenne de 15,8, en consé-
‘quence une dépense nette de 12,4. Pour la série B, nous avons,
854 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
au repos, 3,4 ; en marche, une moyenne de 16,8 ; donc, une dé-
pense nette de 13,4 c.c. par seconde.
Le sujet, pesant 52 kgr. et marchant à une vitesse de 6 km.
à l'heure, soit 1,67 par seconde, a fait un travail équivalent à
86,84 kilogrammètres (horiz.) par seconde. La dépense de CO?
par kgm. (horiz.) a donc été, d’après les chiffres de la série A,
12,4/86,84 = 0,1428 c.c. et, d’après ceux de la série B, 13,4/86,84
Oo : | |
Les deux dernières colonnes de la série À servent à démontrer
que la différence du résultat, exprimé en calories, est sensiblement
la même si on tient compte de l'O? pour calculer selon le quotient
respiratoire, ou si on ne tient compte que du CO? seul, en appli-
quant une fois pour toutes une correction moyenne, par exemple
valeur correspondant à un Q. R. = o,9 et une température d’ana-
lyse de 16,5°, qui nous donne l’équivalence : 1 c.c. de CO? par
seconde — 20 kilocalories par heure.
'
(35) SD)
RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON
SEANCE, DU, 7 NOVEMBRE 1921
SOMMAIRE
CLément (H.) : Action du mé- ÿ Kummer (H.) et Mixkorr (G.):
sothorium sur la fermentation | Dosage du calcium sanguin. .... 43
MONTE MAIS EE 30 Kummer (H.) et Mixkorr (G.) :
CLément (H.) : Contribution à Teneur en calcium du liquide
l’étude de l’action du mercure lucéphalorachidienta ee tres hh
sur le système nerveux central... 35 Morez (A.) et Rocxaix (A.) :
Favre (M.) et Devuxs (J.) : Sur Recherches comparatives sur l’ac-
l’homogénéisation des crachats | tion microbicide des vapeurs de
tuberculeux par auto-digestion quelques essences végétales. .... x
SDOHPANÉE I lee los - D AO D Des 38 Mouriquaxp(G.) et MicueL (P.):
Favre (M.) et Devuns (J.) : Sur 1SCOnDUIMENACITOSER PRE RECEE 47
un moyen d'obtenir des colora- ; MouriQuanD (G.), Micez (P.)
tions nucléaires avec des pièces et BARRÉ (L.) : Croissance el va-
SHECRIONMMEC SEE eee 38 | riétés’ alimentaires. 4002 0. 45
GATÉ (J.) et Papacosras (G.) : Papacosras (G.) et GATÉ (J.) :
Antagonisme biologique entre le Remarques concernant l’action
Bacille de Lôffler et le Pneumo- du formol sur les sérums nor-
!
bacille de Friedlander.......... 39 | maux et pathologiques......... h9
Présidence de M. Mirancde.
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE L'ACTION DU MERCURE
SUR LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL,
par Hugues CLÉMENT.
Plusieurs bons esprits, en Allemagne-et en Suède surtout, ten-
tèrent de rejeter sur le mercure certains troubles (tabès) de l’axe
cérébrospinal, observés chez des syphilitiques soumis à ce produit.
Cependant si on consulte les traités les plus complets de toxico-
logie, on ne trouve dans ces ouvrages aucun fait permettant d’at-
tribuer à la médication mercurielle les désordres dont elle est ac-
cusée. Ayant eu pendant la guerre, l’occasion de rencontrer un
prisonnier badois porteur d'accidents ataxiques, affirmant que
plusieurs de ses camarades entrés comme lui très jeunes dans les
mines de mercure, présentaient des symptômes semblables aux
siens, nous avons pensé qu'il serait intéressant d'expérimenter
in anima vili et de rechercher l’action du métal en question sur
856 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (36)
un organisme sain. Laissant de côté toute considération médicale,
voici ce qu il nous fut donné d'observer.
Nos expériences furent faites sur le Chien. Nous avons choisi
cet animal, car, assez souvent, il présente très nettement des si-
gnes de lésions nerveuses centrales, infiniment moins visibles
chez d’autres mammifères en usage dans les laboratoires. Notre
sujet fut pendant plus de 2 ans soumis à une administration ré-
pétée du toxique. Ce qui, si on compare la durée moyenne de
l'existence d'un Chien à celle d'un Homme, représente pour ce
dernier 12 années de traitement. Les doses administrées furent,
nous allons le voir, considérables, la bête ne pesant que 17 kger.
En effet, elle reçut : 1° des injections d'huile grise (8 c.c. de mer-
cure par piqüre), par séries de 8, chaque fois suivies d'un repos
de 2 mois ; 2° des pilules de 2 cgr. de biodure mercurique, à rai-
son d’une par jour pendant 20 jours, avec ensuite repos de 3
semaines. Les deux médications furent sensiblement de même
durée. Nous avons dù interrompre les piqures, simplement par
suite d'accidents consécutifs à la mauvaise qualité d'une prépara-
tion utilisée (1). Plusieurs poussées de gingivite, de salivation et
de diarrhée montrant la bonne absorption des produits se mani-
festèrent. Mais, durant ce long traitement, l’animal soumis à l’ex-
périmentation n'a jamais présenté aucun trouble psychique ni
aucune altération motrice. Depuis 6 mois, il est au repos et con-
tinue à se porter parfaitement.
Conclusion. — De nos recherches, il résulte qu'un Chien peut
être soumis pendant plus de 2» ans à l’hydrargyration intensive,
sans présenter aucun trouble cérébromédullaire.
(Laboratoire de physiologie de la Faculté des sciences).
ACTION DU MÉSOTHORIUM SUR LA FERMENTATION DU MOUT DE RAISIN,
par Hugues CLÉMENT.
Une note récente de’ Laborde et Lemay (2) nous incita à
reprendre des expériences que nous avions faites, non comme ces
auteurs sur des diastases, mais sur des levures radioactivées.
(1) Par deux fois, les injections pratiquées produisirent une collection avec
escharification des tissus tégumentaires et ouverture à l’emporte-pièce, laissant
sourdre un liquide jaunâtre. Ces collections, sans microbes septiques, ren-
fermant la plus grande partie du mercure injecté, tenaient à l’emploi d’huile
de vaseline.
(2) Action des substances radioactives sur l’amylase. Réunion biologique de
Strasbourg, 8 juillet.
=
(37) SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 897
En 1913, un véritable engouement poussait les viticulteurs à
réclamer des produits radioactifs pour améliorer (disaient-ils)
leurs vendanges. Aussi, à cette époque, avons-nous institué une
série de recherches destinées à élucider l’action des matières ra-
dioactives sur la fermentation des vins. N'ayant pas de données
précises sur la valeur exacte des substances alors employées, nous
ne relaterons pas en détail cette série d'essais, retenant simple-
ment, pour mémoire, sa conclusion négative. |
_ Par contre, voici nos derniers résultats que nous croyons obte-
nus avec toutes les précautions possibles ; nous avons d’abord
préparé du moût d’Aramon, de Jacquez et de Cinsaut, avec des
grappes parfaitement saines, dépouillées de leurs graines douteu-
ses, puis soigneusement lavées à l’eau de pluie bouillie. Ce jus de
raisin fut ensuite divisé en deux parties : une servit à préparer
12 tubes témoins, garnis chacun de ro c.c. de liquide ; une autre
permit de confectionner 12 tubes semblables aux premiers, mais
additionnés de plus ou moins de bromure de mésothorium (1)
3 en renfermaient 1/8 de microgramme ; 3 en renfermaient
1/4 ; 3 en renfermaient 1/2 ; 3 en renfermaient 1 micro-
gramme. :
Pour rester dans des conditions rigoureusement identiques, le
lot témoin reçut 1/8, 1/4, 1/2, 1 c.c. d’une solution renfermant
par c.c. : glycérophosphate de sodium, 0,001 : bicarbonate de
sodium, 0,001 ; chlorure de calcium, 0,000 ; chlorure de potas-
-Sium, 0,0001 ; chlorure de sodium, 0,0065 ; cette solution ser-
vant de véhicule au mésothorium employé.
Les 24 tubes, une fois reliés à 4 petites éprouvettes pour déga-
gement de gaz, furent placés dans une pièce ensoleillée, dont la
_ température variait entre 2r et 24°.
Une observation attentive nous montra que : 1° la fermenta-
tion commença simultanément dans tous les vases ; 2° le volume
d’acide carbonique dégagé fut semblable partout : 3° au micros-
-cope, les moüts à mésothorium présentaient des levures identi-
ques aux moûts normaux, sans activité cellulaire spéciale, et en
nombre égal, si l’on examinait 10 champs pour chaque cas.
Conclusion. — Le bromure de mésothorium ne semble done
nullement influencer la fermentation normale des moûts.
(x) Mésothorium de Rhemda, préparé par la $. F. E. R. C.
858 È RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (38)
SUR L'HOMOGÉNÉISATION DES CRACHATS TUBERCULEUX
PAR AUTO-DIGESTION SPONTANÉE,
par M. Favre et J. Devuxs.
Sans réaliser, comme les méthodes d'homogénéisation plus
compliquées, la concentration de tous les Bacilles présents, l’auto-
digestion spontanée des crachats facilite la recherche du Bacille
de Koch, en produisant un enrichissement très appréciable en
Bacilles. Abandonnés à eux-mêmes à la température du labora-
toire pendant 4-5 jours, les crachats se séparent en 2 couches,
une supérieure liquide séreuse, une inférieure, verdâtre, pulvé-
rulente ou grumeleuse, égale au 1/3 ou à la 1/2 du volume pri-
mitif. La partie séreuse contient peu ou pas de Bacilles. La partie
inférieure s'étale sur lame aussi facilement que du sang, sans
grumeaux ài détritus. La richesse en Bacilles de Koch par rapport
au crachat frais est grossièrement proportionnelle à sa réduction
volumétrique. Le temps de sédimentation peut être porté à 10-15
jours ; il peut, d’autre part, être abrégé à 37° ou en été, mais il
y à, dans ce cas, pousse de la flore microbienne non tuberculeuse
des crachats, ce qui peut avoir des inconvénients.
En s’épargnant ainsi les manipulations longues de l’homogé-
néisation, on obtient néanmoins un résultat plus précis qu'en
prélevant par la technique ordinaire les parties purulentes du
crachat. Il semble qu'il y ait là un avantage surtout pour les re-
cherches en série sur un même malade ou pour l'examen d'un
srand nombre de crachats.
(Laboratoire de médecine expérimentale de la Faculté
de médecine).
SUR UN MOYEN D'OBTENIR DES COLORATIONS NUCLÉAIRES
AVEC DES PIÈCES SURCHROMÉES,
par M. Fasre et J. DEvuns.
Un séjour de plus de 24 heures dans les fixateurs chromiques
(Muller, Zenker, Tellyesniczky) gène notablement les colorations,
surtout nucléaires. Dans ces conditions, l’hématéine, par exemple,
colore les tissus en nappe, noyau et cytoplasma indistinctement.
Un moyen facile de remédier à cet inconvénient consiste à plon-
er les coupes une fois collées dans une solution forte de bicar-
bonate de sodium. Cette solution agit d’autant plus vite qu’elle
est plus concentrée, et on peut employer une solution saturée. Il
est bon de collodionner les coupes auparavant.
=
(39) SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 329
Nous résumons ainsi ce point de technique : déparaffinage des
coupes par xylol ou toluène ; alcool absolu ; alcool à 90° ; collo-
dionnage ; alcool à 70° ; solution de bicarbonate de sodium à
10 p. 100 gendant 5 à ro minutes. Lavages minutieux à l’eau
ordinaire. Coloration.
Cet artifice permet d'utiliser des pièces oubliées dans les fixa-
teurs chromiques et aussi de bénéficier de l'excellente fixation
donnée par un chromage prolongé.
(Institut bactériologique).
ANTAGONISME BIOLOGIQUE ENTRE LE BACILLE DE LOÔFFLER
ET LE PNEUMOBACILLE DE FRIEDLANDER,
par J. GATÉ et G. PAPAGosTAS.
Nous avons eu récemment l’occasion de suivre cliniquement et
bactériologiquement un certain nombre d’angines à Bacilles de
Lôffler et à Pneumobacilles associés. Or, dans tous les cas obser-
vés par nous, nous avons pu relever les trois faits suivants
a), ces angines se sont montrées constamment bénignes et cela
avec une régularité telle qu'il nous semblait bien improbable de
nous trouver en face d'une éventualité banale ; b), dans tous ces
cas, nous avons pu remarquer que le Bacille de Lôffler, nettement
constaté et identifié, disparaissait relativement assez vite de la
gorge des sujets infectés ; c), enfin, dans les cultures mixtes de
Pneumobacilles et de Bacilles de Lôffler obtenues par ensemence-
ment des angines précédentes, nous avons noté au cours des re-
piquages successifs la diminution progressive et ultérieurement
la disparition du Bacille de Lôffler.
L'importance de ces faits était assez manifeste pour justifier
leur publication. Notre maître, le docteur Favre, dans deux arti-
cles antérieurs, le premier en collaboration avec le docteur Bocca
et l’un de nous, le second avec nous, a déjà attiré l'attention sur
ce point. D'autre part, cette question a fait l’objet de la thèse de
Lacoste (Lyon, 1921), que nous avons inspirée. On trouvera, dans
ces différents travaux, l’exposé des constatations cliniques et bac-
tériologiques qui ont été faites et les hypothèses qu'on pouvait en
inférer sur un antagonisme possible entre le Bacille de Lôffler et
le Pneumobacille.
Nous avons cherché sur le terrain de l’expérimentation à con-
trôler la valeur de cette hypothèse et, dans le cas où elle répon-
drait à une réalité, à pénétrer le mécanisme de l’antagonisme vé-
rifié.
860 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (40)
1° Nous avons utilisé des souches différentes de Bacilles de
Lôffler (échantillon fourni par l’Institut Pasteur, microbes isolés
par nous, souche donnée par le service des sérums de l'Institut
bactériologique). Parmi ces Bacilles, il en était de virulents (ceux
isolés des gorges contaminées) ; les autres présentaient une viru-
lence atténuée par une longue conservation en milieux de cul-
ture. Nous pouvons faire la même remarque pour les différents.
types de Pneumobacilles expérimentés. D'autre part, nous avons
choisi comme milieux de culture des produits variés, gélose ordi-
naire, gélose-ascite, sérum gélifié. Sur ces milieux, nous avons,
dans de multiples essais, ensemencé, en même temps et en quan-
tité approximativement égale, des colonies de Lôffler et de Pneu
mobacilles. Dans ces conditions, avec les différentes souches et sur
les différents milieux, après une série de repiquages pratiqués
tous les deux jours, nous avons constamment observé une prédo-
minance progressive du Pneumobacille sur le Bacille de Lôffler
qui, dans tous les cas, finissait par disparaître dans un temps
variant entre 30 et 4o jours. Il est à noter que le sérum gélifié,
milieu d'élection du Bacille diphtérique s’est montré dans toutes
ces expériences le terrain sur lequel cet agent microbien associé
au Pneumobacille a le plus longtemps résisté. D'ailleurs, à cette
végétabilité progressivement déficiente du Bacille de Lôffler cor-
respondait une modification appréciable de ses caractères micros-
copiques et de ses affinités tinctoriales. Les Bacilles deveraient
moins granuleux et présentaient une tendance marquée à l'ho-
mogénéité. D'autre part, ils étaient souvent plus longs que de
coutume. Ils se montraient fréquemment dissemblables entre eux
par leurs dimensions ou par leur aspect. Enfin, ils prenaient mal
les colorants. Tous ces caractères rappelaient les formes d'invo-
lution bien connues pour certains germes microbiens entretenus
sur des milieux dysgénésiques et dans des conditions défavorables
de culture.
De ces premiers faits nous avons cru pouvoir conclure à un an-
tagonisme entre les deux agents microbiens considérés. Cette idée
d’un antagonisme paraissant établie, la question se posait immé-
diatement de savoir si le Pneumobacille entraînait la disparition
du Bacille de Lôffler, soit par lui-même, soit par les toxines qu'il
sécrète. L'expérience suivante nous à éclairés à ce sujet.
>° Sur sérum gélifié, nous avons, en un territoire limité, en-
semencé et cultivé du Pneumobacille. Au bout de quelques jours,
nous enlevions soigneusement, avec l’anse de platiné, les colonies
pneumobacillaires. Puis, en ce même point, nous ensemencions
du Bacille diphtérique.
Dans ces conditions, nous avons constaté que le Bacille de
Lôffler poussait très lentement et très mal, alors que sur le même
(41) SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 864
tube, en un point voisin, le même Bacille végétait abondamment.
Donc. le Pneumobacille arrête le développement du Bacille de
Lôffler, non par sa seule présence,. mais par la modification du
milieu cultural, soit par une soustraction peu probable de subs-
tances nutritives, soit plutôt par une sécrétion de substances em-
pèchantes, de toxines nuisibles à la végétabilité et à la vie normale
du Bacille diphtérique. C'est à cette conclusion que nous avons
cru pouvoir nous rattacher. Elle nous a, au reste, inspiré d’autres
recherches qui feront l’objet d’une note ultérieure.
(Service des diagnostics de l'Institut bactériologique).
RECHERCHES COMPARATIVES SUR L'ACTION MICROBICIDE DES VAPEURS
DE QUELQUES ESSENCES VÉGÉTALES,
par À. Morez et À, Rocraix.
But du travail. — Pour les huiles essentielles, le mécanisme
de leur activité thérapeutique, qui a été remise en honneur à pro-
pos du traitement de certaines plaies de guerre et de diverses
maladies contagieuses, est interprété de différentes façons. C’est
dire qu'il est mal connu et qu'il doit être l’objet de nouvelles
études. Pour apporter notre contribution à celles-ci, nous avons
commencé par des comparaisons entre les pouvoirs microbicides
des vapeurs des plus usités de ces produits. Nos résultats, venant
après ceux de Chamberland, de Cadéac et Meunier, de Miquel,
de Martindale, de Hall, etc..., nous semblent présenter cepen-
dant quelque intérêt à cause de la technique suivie, qui réalise:
des conditions aussi voisines que possible de la pratique. Ils se
distinguent également de ceux de Lucien Cavel, qui a étudié seu-
lement l’action infertilisante des huiles essentielles. |
Technique. — La méthode de Koch, dite « au fil », a été em-
ployée, parce que seule utilisable en l'espèce. Pour cela des cor-
delettes, imprégnées de cultures en bouillon approprié, ont été
. suspendues au centre de tubes à essai stérilisés, munis de bou-
chons de coton. Elles ont été dans cette position desséchées
à 37°, pendant 24 heures, sauf en ce qui concerne les tests à Mé-
ningocoque qui, ne résistant pas à la dessiccation, ont dü être:
employés humides. |
Au moment où commençait chaque expérience, nous introdui-
sions 1 c.c. de l'essence essayée dans le fond de chacun de ces
tubes et nous nous arrangions pour que l'extrémité de la corde-
lette vienne à 3 cm. au-dessus du liquide. Les tubes, ainsi pré-
parés, ont été placés aussitôt à l’étuve à 37° et maintenus pendant
862 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (42)
des temps déterminés, après lesquels on appréciait la vitalité des
microbes, en ensemençant aseptiquement un fragment de test
dans le milieu liquide convenable, dont on suivait l’évolution
pendant 792 heures.
Les microbes utilisés ont été : Méningocoque (type B), Bacille
d'Eberth, Staphylocoque doré, Bacille diphtérique, spores char-
bonneuses, représentant ainsi différents échelons de la résistance
et de la vitalité. |
Quant aux essences mises en œuvre, nous avons utilisé des
produits, répondant aux exigences du Codex, dont la plupart ont
été mis gracieusement à notre disposition par la pharmacie cen-
trale de France. à
Temps d'exposition aux vapeurs nécessaire pour tuer les microbes.
EEE
Spores
Nature de l'essence Méningocoque B. d’Eberth Staphyloc. B. dipht. charbon
heures heures heures heures
CLONES EEE Drrebiee 1/4 Le 2 7 co
IA débroones 550 1/4 1 5 EN 00
OLA MEL NE EE SEE 1/4 I 7 24 c'e)
Bergamoter 127% tete 1/4 2 24 7 00
Genre r CEE Ë I 1 24 524 ©O
CILOHES ERP EC PRCARUEE Mine 5 7 > 24 Le)
Gifronmelle mere MT I 2 24 >24 c'e)
lavande peer EEE 334 ro OA 24 of (2)
Coménol ee EUX I 24 24 24 c'e)
MNT ss pod nude nc 1/2 24 >24 >24 (ee)
Romarin ee" T2. 2 >24 >24 >24 2
SARA TS AE Ce Me 2 1/9 92 Don >24 c'e]
PUCAIN PUS MEET ECRC ETS Se LAS ONE do >24 ee)
BA GANT A Eee 2 1/205>94 >2/ >24 CO
Tests témoins ....... Je dE ASS co co
(dessiccation)
Dans cette première note ne figurent, pour la facilité des com-
paraisons, que les temps nécessaires à la destruction des micro-
bes, mais nous devons à la vérité de dire que nous avons observé
également pour des temps plus courts une action retardante sur
leur développement, qui n’est pas sans intérêt.
Conclusions. — 1° L'activité des vapeurs d’essence essayées pré-
sente des différences notables de l’une à l’autre, suivant les mi-
crobes, même vis-à-vis du Méningocoque, particulièrement sen-
sible aux antiseptiques. 2° Les essences dont les vapeurs nous ont
paru les plus actives, au point de vue microbicide, sont celles de
citron, de thym et d'orange. 3° Si l’on veut obtenir une stérili-
sation complète et non pas seulement un simple effet inhibiteur
il semble nécessaire," même vis-à-vis des microbes sensibles, de
prolonger le contact avec les vapeurs des huiles essentielles. Pour
(43) SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 563
agir sur le Bacille diphtérique, il faut un nombre d’heures consi-
dérable.
(Laboratoire de chimie organique et laboratoire d'hygiène
de la Faculté de médecine).
DOosAGES DU CALCIUM SANGUIN,
par Robert H. Küummer et G. Mixkorr.
Depuis des années, nous essayons les différentes méthodes pro-
posées pour le dosage du calcium sanguin et avons cherché à en
élaborer qui répondent aux exigences du clinicien, en réunissant
l'exactitude avec la simplicité d'exécution et la possibilité de ne
traiter que de minimes quantités de sang. Jusqu'au moment où
nous avons eu connaissance de la méthode de Kramer et Tisdall,
nous nous sommes heurtés à des difficultés qui rendaient impos-
sible de suivre le traitement du tétanique par les variations du
calcium de son sang. Dans le but de vérifier la méthode de Kra-
mer et Tisdall, nous avons pratiqué un certain nombre de dosages
dont voici les résultats :
Sujet c.c. de sérum c.c. KMnO# N/100 Ca p. 1000 Erreur p. 100
SA NS à à I 0,50 0,100
I 0,48 0,096 A
Ds Ne I 0,45 0,090
UT 0,50 0,100 10
Gt ee I 0,50 0,100
Ï 0,53 0,106 5,6
Dale NS à I 0,55 0,110
| I 0,60 0,120 . 8
CARO I 0,60 0,120
“ar 0,8 0,110 350
Sujet c.c. desérum c.c. de KMnO4N p. 100 Ca p. 1000 Erreur p.100
DRE de tree I 0,29 O,II
I 0,9) O,II O
AS A PRE I 0,20 0,10
L 0,20 0,10 (o]
OR EAE I 0,0 0,10
Le 0,0 0,10 o
Flag ox. NT 0,5 O,I1
1 0,99 O,IL o
HO RE I 0,0 0,10
I 0,90 0,10 O
AS: ; I 0,90 0,10
I 0,20 0,10 o
864 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (44)
Sujet c.c. de sérum c.c. de KMnO# N p.100 Ca p. 1000
TRANS ï 0,60 0,12
A as I 0,65 0,13
1 PAC PAERE TAN I 0,45 0,090
TNA AN Pr 0.43 0,080
TOLÉRSEN EE 2 1,10 O,II
DS De 2 1,0 0,10
IRON à cr 90 I 0,54 0,108
FOR Rte T 0,19 0,090
DO Ne 2 0,80 0,080
Comme on le voit, pour 11 sangs où le dosage a été fait en dou-
ble, 6 fois les résultats sont identiques, et 5 fois ils diffèrent ; l’er-
reur varie de 3-10 p. 100; suivant Kramer et Tisdall, l'erreur maxi-
ma serait de 5 p. 100, et nous pensons quil faut attribuer les plus
grosses erreurs de nos dosages non pas à la méthode elle-même,
mais à notre manque de pratique ; ce sont nos premiers dosages
faits avec cette méthode. Les chiffres qu'on obtient chez des sujets
normaux se rapprochent beaucoup de ceux qui ont été trouvés
avec des méthodes qui offrent de réelles garanties d’exactitude ;
Jansen, qui a beaucoup travaillé cette question, indique comme
normale, chez l’adulte, une teneur de 0,090 p. 1.000, Stehmann
indique de 0,086-0,092 p. 1.000, en moyenne.
(Clinique chirurgicale de l'Université de Genève).
TENEUR EN CALCIUM DU LIQUIDE CÉPHALORACHIDIEN,
par Robert H. Küummer et G. Mivrorr.
Pour autant qu’il nous a été possible de le contrôler, les publi-
cations sont muettes au sujet de la teneur en calcium du liquide
céphalorachidien. Nous nous sommes servi de la méthode décrite
par Kramer et Tisdall pour le dosage du calcium sanguin, après
avoir reconnu son exactitude malgré sa grande simplicité.
Technique. — Mettre r c.c. de liquide céphalorachidien dans
un tube à centrifuger ; ajouter goutte à goutte 2-3 c.c. d’eau re-
distillée, puis une goutte d'H,SO, I. N. et une goutte de NH, CI à
30 p. 100 enfin, 1 c.c. d’acide oxalique approximativement nor-
mal. Bien agiter après chacune de ces additions. Laisser alors re-
poser pendant une heure. Puis ajouter un c.c. d’acétate de so-
dium (solution saturée). Laisser de nouveau reposer une heure.
Amener à 6 c.c. environ, centrifuger, rejeter le liquide qui sur-
nage et laver trois fois avec de PNEE, à 2 p. 100. Dissoudre à chaud
le précipité d’oxalate de calcium avec 2 c.c. d'H,SO, I. N., puis
litrer avec du KMnO, N/ 100, jusqu’à ce que la teinte rose persiste
une minute.
(45) SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 365
L'erreur pour le calcium du sang serait de 5 p. r00 dans les cas
extrêmes, selon les auteurs de la méthode ; elle est généralement
beaucoup plus faible ainsi que de nombreux dosages ont pu nous
en convaincre.
Chez 4 sujets normaux, à qui on avait retiré une certaine quan-
tité de liquide céphalorachidien pour. pratiquer une anesthésie
rachidienne, nous avons trouvé les chiffres suivants :
Liquide céphalorachidien Ca p. 100
: DAC EE NES TACCS ‘ 0,050
ARR EE DO) 0,020
Een a ANS IE 0, 0,02
JADE RAS EE VAE 200) 0,020
Des recherches ultérieures montrèrent que ce chiffre de 0,05
pour 100 est bien le taux normal et constant du Ca dans le liquide
céphalorachidien.
Remarquons déjà maintenant la grande différence qui existe
à ce point de vue avec le sang dont la teneur normale oscille en-
ire 0,08 et 0,12 p. 100 de Ga.
(Clinique chirurgicale de l'Université de Genève).
CROISSANCE ET VARIÉTÉS ALIMENTAIRES,
par G. MouriQuan», P. Micuez et L. BARRÉ.
La croissance et son mécanisme intime ont donné lieu à de mul-
tiples recherches, mais le problème a été approfondi par les con-
quêtes récentes de la biologie (notion des facteurs dits accessoi-
res surtout étudiés par Mac Collum et ses collaborateurs ainsi que
par Osborne et Mendel, rôle des amino-acides indispensables, des
sels et même de l’état physicochimique de l’aliment, sur lequel
nous avons récemment attiré l'attention).
Toutes ces recherches biologiques, si intéressantes soient-elles,
ne tirent toute leur valeur qu'en s’appuyant sur la clinique. Celle-
ci pose avant tout le problème suivant : « Quelle forme diététique
et quelle combinaison d'aliments réalise la croissance optima ? »
IL est de notion classique d'admettre que la variété alimentaire
Joue un rôle important dans la croissance, sans doute en multi-
pliant l'apport des substances indispensables. L'un de nous avec
Weill, au cours d'expériences antérieures, a vu que des Pigeons
jeunes, nourris avec une seule espèce de graines complètes, sur-
vivaient indéfiniment, mais gardaient une courbe de poids en
plateau, tandis qu'avec une consommation égale de 2 espèces de
graines la croissance était normale.
Nous avons entrepris dans ce sens de nouvelles recherches en
nous servant de jeunes Poulets afin d’essayer de mieux préciser
Brococie.- CompTEs RENDUS. —— 1921. T. LXXXV. 60
866 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (46)
les rapports de la croissance avec l'alimentation. Nous avons pris
des sujets de mème race (bressane grise) et de même couvée et
nous les avons soumis à des conditions extérieures identiques,
au cours d’une expérience ayant duré 100 jours (x). Les Poulets
ont reçu un régime spécifique (grains de céréales) et pour cer-
tains un peu d'aliments frais sous forme d’herbe d’Orge. Deux
d’entre eux ont eu également du son'et du pain. Le poids de nour-
riture donnée a toujours été le même pour les divers groupes et
assez abondant pour qu'ils puissent gaspiller une partie, soigneu-
sement pesée. Tous Îles régimes avaient une valeur calorique sen-
siblement égale, et à ce point de vue, les Poulets au régime varié
avec son étaient désavantagés, ce dernier étant inférieur à ce
point de vue (2). Tous les sujets ont reçu en outre de l’eau à vo-
lonté, une ration de sable lavé et stérilisé, et, 2 fois par mois,
un peu de papier buvard, suivant les indications d'Osborne et
Mendel. |
Nos expériences ont porté sur deux points principaux : unifor-
mité et variété de l’alimentation ; rôle de l’aliment frais.
Voici le tableau résumant nos constatations au r00° jour :
Nourri'ure
Gain de poids consommée Coefficient
par jour par jour d'ulilisation
Alimentation variée avec herbe (graines di-
NOrSeS SO MAI) Mere Por enr Bhor-#50 43 gr. 54 12,64
Orge, Blé, Maïs: avec herbe (3)....... 3 gT. OI 36 gr. 82 9,20 %
Orge, BE, Maïs, sans herbe ..:....4%72 3 gr. 8p RH e ro ( 10,80 #
Orge crue” avec’ herbe :....... 02 SEL. 1DD 39 gr. 30 9,0% %
Orgecrue, sans herbe: r.:.:7.%4:.:200te JET H20 SONORE 6,56 %.
Orge stérilisée 1 h. 1/2 à r20° avec herbe. 2 gr. 45 ho gr. 79 6,01 %.
Orge stérilisée x h. 1/2 à 120° sans herbe. 2 gr. 075 4o gr. 86 5,07 %.
Riz décortiqué ayec herbe... M HMS 00 290ET: 00
Dans nos cas, tout s’est passé comme si la variété alimentaire
avait une importance essentielle au point de vue de la croissance.
Le poids a augmenté, proportionnellement avec elle. La stérili-
salion a paru altérer sensiblement la valeur nutritive d’un aliment
et son pouvoir excitateur de croissance. Enfin, nos expériences
montrent l’action de l’addition au régime d’un peu d'aliments
frais. L’herbe d’Orge non seulement semble parer en grande par-
tie aux défauts d’une alimentation monotone, mais a suffi à elle
seule à permettre la survie pratiquement indéfinie chez les Pou-
(1) Voir tous les détails dans la thèse prochaine de Barré (Lyon).
(2) Des expériences, parallèles au régime Orge crue, Maïs cru, n'ont pas
révélé de différences sensibles entre le pouvoir nutritif de l’Orge et du Maïs
chez des Poulets en était de croissance.
(3) Ces chiffres correspondent au 68e jour de l’expérience, l’un des sujets
ayant par suite souffert de la claustration.
=
(AT) SÉANCE DU 1 NOVEMBRE 867
lets nourris au Riz décortiqué. Les sujets, au même régime, mais
ne recevant pas d'herbe, n’ont pas survécu au-delà de 35-37 jours.
Nous ne rechercherons pas ici quelle sont les substances (vita-
mines?) introduites par le régime varié et l’aliment frais. Il nous
suffira de souligner dans nos cas, l’importante action que sem-
blent avoir exercé ceux-ci sur la croissance.
(Laboratoire de pathologie et thérapeutique générales de la
Faculté de médecine).
SCORBUT ET ACIDOSE,
par Georges Mouriquanr et Paul Mrcuez.
En 1919, Morgen et Berger (1) ont prétendu que des Lapins
nourris seulement à l’avoine, mouraient en quelques semaines,
alors qu’en additionnant de 1 p. 100 de bicarbonate de soude on
permettait une survie indéfinie. Ils concluent que les accidents
observés étaient dus à l’acidose. Un peu plus tard, Funk (2) à re-
pris ces expériences et arrive à des résultats assez discordants.
Tandis que chez le Lapin, l’addition d’un alcalin semble permet-
tre une survie assez prolongée, les Cobayes à ce même régime
meurent régulièrement de scorbut typique, et souvent même de
façon plus précoce que les témoins à l’avoine seule. Plus récem-
ment, Glanzmann (3) a étudié, sur le Cobaye nourri à l’Avoine
seule, l’action soit du bicarbonate, soit d’un mélange de bicarbo-
nate et de citrate de soude, soit de ces deux sels additionnés de
lactate de calcium, soit de levure de bière sèche. Ses résultats peu-
vent se schématiser de la façon suivante. Dans les deux premiers
groupes, scorbut inconstant tardif (entre r00 et 155 jours) et lé-
ger. À l’autopsie, on a souvent constaté de l’acétone dans
les urines.
Nous avons repris à notre tour ces recherches et nous en ap-
portons les résultats. Disons, tout d’abord, que nous n’avons pas
voulu discuter de la nature vraie de l’acidose (4) et que nous
nous sommes bornés à étudier l'effet thérapeutique de divers al-
calins 2 joutés au régime scorbutigène habituel.
(r) Morgen et Berger. Journ. phys. Chem., 1915, t. XCIV, p. 324.
(2) Funk. Journ. biol. Chemistry, 1916, t. XXV, p. 4oo.
(3) Glanzmann. Société suisse de pédiâtrie, 27 juin 1920, et communication
personnelle.
(4) Dans deux cas de scorbut banal, provoqué par le régime Orge et Foin,
la recherche de l’acétone dans les urines est restée négative, même post mortem.
858 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (48)
Dans une première série, un groupe d'animaux a reçu 25 gr.
d'Orge, et 10 gr. de Foin, 1 gr. de bicarbonate de soude par jour.
Survie moyenne : 31 jours. À l’autopsie, scorbut intense.
Un deuxième groupe consommait avec le même régime de base,
r gr. de bicarbonate de soude et 0,50 gr. de lactate de chaux.
Survie moyenne : 3r jours. À l’autopsie, scorbut intense.
Dans une seconde série, nous avons repris les doses exactes de
Glanzmann, et, pour chacune d'elles, nous avons expérimenté
sur un groupe de Cobayes nourris à l’avoine et un groupe nourri
à l'Orge et Foin
Groupe I Avoine. Orge et Foin.
Bicarbonate de soude. Mort à 23 jours. Mort à 27 jours.
2 gr. pro die. Scorbut intense. Scorbut ascez intense.
Groupe II
Citrate de soude. Mort à 22 jours. Mort à 29 jours.
Bicarbonate de soude. Scorbut moyen. Scorbnt assez intense,
Groupe III
Paquet de 2 gr. du
mélange
Lactate de CA... 100. Mort à 24 jours. Mort à 28 jours.
Citrate de Na... 50. Scorbut assez intense. Scorbut assez intense.
Bicarbonate de Na... 2£
Groupe IV
Paquet de 2 gr. du :
mélange ;
Lactate de Ca... 100. Mort à 24 jours. Mort à 28 jours.
Citrate de Na... 5o. Scorbut moyen. Scorbut moyen.
Bicarb. de Na... 25.
Lev. de bière sèche. 25.
Les mêmes doses données à des Cobayves consommant ie même
mélange d'Orge et d’herbe fraiche n'ont donné lieu à aucun ac-
cident.
Contrairement aux conclusions des auteurs précédents, nos re-
cherches nous paraissent démontrer que le scorbut expérimental
des Cobayes n'est pas fonction d’acidose, tout au moins si l’on
n'admet comme eux pour critérium de celle-ci, l'effet thérapeu-
tique de l'addition d’alcalins, sans vouloir préjuger de la défini-
tion exacte, encore mal précisée, de cette acidose. La clinique
avait du-reste déjà montré les différences profondes qui séparent
la genèse des troubles scorbutiques de celle des manifestations
pathologiques relevant de l’acidose.
(Laboraloire de pathologie et de thérapeutique générales
de la Faculté de médecine).
ÉEns ir
sat toi dt bé nt ont mnt indne à 0
LT re lame.
À
STE RER
(49) SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 869
REMARQUES CONCERNANT L'ACTION DU FORMOL SUR LES SÉRUMS
NORMAUX ET PATHOLOGIQUES,
par Papacosras et GATÉ.
En novembre 1920, nous avons fait connaître à la Société une
réaction assez curieuse, que présentent les sérums syphilitiques,
à réaction de Wassermann positive, vis-à-vis du formol du com-
merce à {o p. 100. Nous avons montré à cette occasion que, dans
des conditions d'expérience déterminées et faciles à réaliser, une
proportion infime de formol, soit [IT gouttes, amenait, en un
temps variant de 24-48 heures, la gélification et la prise en masse
d'un c.c. de sérum syphilitique, au point que le tube renfermant
le sérum pouvait être retourné sans qu'il s’écoulât la moindre
quantité de liquide. Cette réaction ne se produit pas avec les sé-
rums non syphilitiques, à Wassermann négatif. Dans nos essais,
nous avions alors trouvé entre la « formol-gélification » et la
réaction de Wassermann une concordance parfaite dans 85 p. 100
des cas. Depuis lors, nous avons pu trouver, dans la littérature
médicale, diverses communications, qui nous ont montré que
cette réaction avait au moins intéressé sinon convaincu d’autres
expérimentateurs, parmi lesquels nous citons M. Mackenzie, de
Londres, qui affirme dans le British medical Journal, du 11 juin
1921, avoir trouvé dans 23 examens comparatifs des résultats con-
cordants entre la réaction de Wassermann et notre réaction.
Aussi, ayons-nous jugé nécessaire pour nous faire une opinion
ferme de reprendre l’étude de cette réaction sur un très grand
nombre de sérums cliniquement syphilitiques ou non. Les recher-
ches sont actuellement en cours. Nous espérons pouvoir bienvor-
en communiquer les résultats à la Société.
Mais aujourd'hui, nous désirons signaler une réaction un peu :
différente qu’on obtient, dans d’autres conditions d'expériences
avec le formol, sur tous les sérums normaux ou pathologiques.
Si, dans des tubes disposés en série et contenant tous 1 c.c. de
sérum, on laisse tomber des quantités progressivement croissan-
tes de formol, on assiste au développement des phénomènes sui-
vants : la « formol-gélification », qui ne s'obtient qu'avec IIT gout-
tes de formol et après un temps moyen de 36 heures, n’est naturel-
lement pas réalisée dans cette expérience. Par contre, avec une
certaine quantité de formol, on aperçoit la production, dans le
mélange resté limpide, de petits grains en suspension. Avec une
quantité plus grande du réactif, le mélange vire au vert pâle et
prend un aspect fluorescent. Une proportion plus grande de for-
mol amène l'apparition de traînées opaques, d’un blanc laiteux,
870 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON | (50}
qui descendent comme un voile vers le fond du tube. Si, enfin,
on augmente encore la dose de formol, on voit se former de très
nombreux coagula, ressemblant à des grumeaux de lait, qui flot-
tent dans le liquide clair constitué par le formol en excès comme
des villosités choriales dans l’eau. À ce moment, il semble bien
qu'on soit arrivé au bout de la réaction et qu'un nouvel excès
de formol ne puisse plus entraîner aucune modification.
Cette réaction se produit avec tous les sérums normaux ou pa-
thologiques, syphilitiques ou non. Elle traduit à n’en pas douter
la précipitation des albumines du sérum par le formol qui, comme
on le sait, coagule les albumines. Toutefois, fait curieux, si nous
pratiquons cette réaction sur un sérum syphilitique, en nous
arrêtant à la limite de sa phase terminale, c’est-à-dire au moment
où apparaissent les coagula blanchâtres, on peut voir, le lende-
main, dans le tube conservé à la température du laboratoire, que
le liquide surmontant les grumeaux tombés au fond s’est pris en
masse, comme dans la « formol-gélification ». Ce dernier phé-
nomène ne se produit pas toujours ; il est vraisemblablement
conditionné par la finesse de la réaction initiale au formol, qui
doit avoir été arrêtée à temps, de façon à respecter certaines albu-
mines ultérieurement gélifiables. Il semble donc que le formol
agisse sur le sérum humain pour en précipiter les albumines, à
la condition que le réactif soit utilisé en quantité suffisante. Cette
réaction est banale, commune à tous les sérums, et se produit im-
médiatement. Par contre, le formol utilisé à la dose de III gouttes
amène en 36 heures environ la gélification des sérums syphiliti-
ques à réaction de Wassermann positive, alors que, dans les
mêmes conditions, il reste inactif vis-à-vis des sérums non syphi-
litiques à réaction de Wassermann négative. Cette dernière réac-
tion, qui répond peut-être à la gélification lente de certaines albu-
mines ou de certaines substances respectées ou non par la réac-
tion au formol à doses massives, se produit lentement, reste par-
ticulière aux sérums syphilitiques et répond, au reste, non à une
précipitation, mais à une gélification.
(Service des diagnostics de l’Institut baclériologique).
\
(109) 674
= RÉUNION
DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE
SEANCE DU 5 NOVEMBRE 1921
SOMMAIRE
Bessemans (A.): Effet du chauf- FaBry (P.) : Etude de l’agglu-
fage sur les sérums de Cheval tination du Bacillus coli « modi-
dans la réaction de Bordet-Gen- Hépspar le phénolrs "0" 12/4
gou pour le diagnostic de la Fagry (P.) : Modifications bio-
dourine SR Sn ne OR AO En 127 | logiques du Bacillus coli en mi-
DE WicpeMan (E.): À propos EDP hÉMIQUÉS MERS EP CEE 122
edesmyrmécophilie.......... 112 GrATIA (A.) et JAUMaIN (D.) :
De WiniwartTER (H.) : Notes Dualité du principe tique du
cytologiques, relatives à l’hypo- Colibacille et du Staphylocoque. 120
DDNÉE So Son NE RESTE 109 GRATIA (A.) et Jaumain (D.) :
Dusrin (A.-P.) et GéranD (P.): Identité du phénomène de Twort
Sur l'existence de rapports de et du phénomène de d’Herelle.. 118
continuité directe entre parathy- VAN SACEGHEM (R.) : La vacci-
roïdes, thyroïdes et nodules thy- nation contre la peste bovine... 116
miques chez les Mammifères.... 114
Présidence de M. L. Gedoelst.
- NOTES CYTOLOGIQUES RELATIVES À L'HYPOPHYSE,
par H. DE WiniIWARTER.
L'étude d’une série d’hypophyses de jeunes Chats, à partir de
la naissance jusqu à l’âge de six semaines, m'a permis de faire
les observations suivantes :
° L'augmentation de volume que l'organe présente à six se-
maines vis-à-vis de celui d’un Chat nouveau-né, résulte presque
entièrement du développement de la portion nerveuse. Celle-ci
double de volume, entraînant une extension de la couche palléale
(feuillet postérieur de la portion épithéliale). Cette dernière, d’a-
bord constituée de trois ou quatre rangées de cellules, comporte
alors huit à dix couches. En outre, les mitoses y sont toujours
abondantes : dans chaque coupe on peut en compter de ro-15,
- alors que le feuillet antérieur (portion glandulaire proprement
812 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (110)
dite) n’en possède que deux ou trois et pas même dans toutes les
coupes. Le lobe antérieur ne s’est pas épaissi d’une manière ap-
préciable.
2° Dans toutes les hypophyses étudiées, la portion glandulaire
est constituée de deux espèces cellulaires, connues comme cellu-
les chromophobes et chromophiles.
Les premières ont un protoplasme clair, finement ponctué, où
FrG 7.
se voit un idiosome avec deux corpuscules centraux. L’héma-
toxyline ferrique fait apparaître, en outre, des granulations grises *
ou noires, abondantes autour de l’idiosome et que je considère
come de nature plastosomiale. Les cellules chromophiles ne se
distinguent des premières que parce qu’elles sont bourrées de
fines granulations avides de matières colorantes et serrées au point
de masquer l’idiosome et parfois même le noyau. Contrairement
à ce qui est décrit dans la plupart des travaux relatifs à l’hypo-
physe, je n'observe, entre ces deux catégories de cellules, ni dif-
férences dans les limites cellulaires, toujours précises, ni dans
l'aspect du noyau, pourvu d’un nucléole mais pauvre en chro-
matine. Je n'ai pas davantage observé les prétendues images de
transition entre les deux formes. Quand les grains de sécrétion
existent, ils ont envahi tout le corps protoplasmique et se colo- :
rent par n'importe quel colorant. L'hypophyse étant un organe de
(111) SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 873
conservation délicate, je pense que les images de transition se
retrouvent surtout dans les pièces de fixation médiocre. D'autre
part, comme il est certain que les cellules chromophobes et chro-
mophiles ont une origine commune, on peut aussi conclure de
l'absence d'images de transition que la différenciation s'effectue
par poussées, séparées par des intervalles prolongés.
Le stock constitué pendant la vie intra-utérine, n'augmente
pas sensiblement jusqu’à six semaines. J’estime en outre que le
fonctionnement glandulaire des cellules de l’hypophyse ne suit
pas la marche décrite par la majorité des auteurs. L'expulsion des
grains de sécrétion, les variations d’abondance de ces grains et
leur renouvellement consécutif sont des phénomènes que l'on
doit pouvoir relever. Or, je ne constate rien de semblable et ce-
pendant l'organe fonctionne indubitablement, surtout chez des
animaux en pleine croissance. Il me paraît donc plus probable
que leur travail est analogue à celui des cellules de recouvrement
Fic. 2.
des glandes fundiques de l'estomac : les physiologistes ont cons-
taté en effet que les grains de sécrétion ne varient ni de nombre,
ni de volume, ni d'aspect pendant Jes diverses phases de la sé-
crétion, tandis que les cellules principales montrent ces phases
avec la plus grande facilité. Toutefois l’absence d'images de tran-
sition n'autorise pas à conclure à une différence physiologique.
Toute classification morphologique, basée provisoirement sur des
réactions colorantes, doit être vérifiée par les données de la
physiologie. é
. 3° Outre ces deux espèces cellulaires, l’hypophyse du Chat nou-
veau-né renferme une troisième variété d'éléments qui, à ma
connaissance, n’a pas encore été signalée. Il s’agit de grandes cel-
lules allongées (fig. 1), parfois énormes, à limites souvent peu
précises, et renfermant des granulations assez grossières, de ca-
libre très variable mais toujours supérieur à celui des grains
chromophiles. La triple coloration les teinte en rouge ou brun-
sale, jamais en violet. Le noyau est souvent bosselé ou étranglé.
Enfin, ces cellules occupent une zone caractéristique (fig. 2) : le
tissu conjonctif isole sur toutes les surfaces libres une bordure
épaisse de deux à trois rangées de cellules, séparée du restant par
une sorte d’albuginée secondaire comme dans l'ovaire. Or, les
874 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (142)
cellules en question siègent dans l'assise interne de cette couche,
mais uniquement à la face postérieure du feuillet antérieur, en
regard de la cavité de l’hypophyse et du feuiliet postérieur. Elles
constituent de la sorte une aire en demi-cercle où lon compte
jusqu’à quinze éléments par coupe. Ces cellules qui en imposent
à première vue pour des cellules glandulaires, ne sont que des
éléments en dégénérescence ; leur résorption conduit à la forma-
tion de véritables lacunes. Leur origine est obscure : l’existence
des granulations semble les rattacher aux cellules chromo-
philes ; mais celles-ci sont tout à fait exceptionnelles dans la ré-
gion occupée par les premières. D'autre part, il se pourrait que
ces vastes territoires soient le résultat de la confluence d’un grou-
pe de cellules dont les noyaux, en s’altérant, donneraient les gra-
nulations grossières. Ainsi pourraient s'expliquer les « amas de
noyaux libres » de certains auteurs comme Rogowitsch.
Quant à leur signification, en tenant compte de leur existence
éphémère au moment de la naissance, je crois pouvoir la rame-
ner à l’activité exagérée et passagère signalée à la même époque
dans une foule de glandes (ovaires, prostate, testicules, mam-
melles, etc.), encore que cette hypothèse n’explique en rien leur
localisation spéciale.
À PROPOS DE MYRMÉCOPHILIE,
par E. DE Wippeman.
A diverses reprises nous avons insisté sur la myrmécophilie des
végétaux, attirant l'attention sur ce que dans cette association il
faut rarement voir une véritable symbiose, mais plutôt un parasi-
tisme (1). Ce parasitisme nous semble même souvent accidentel,
car il ne paraît pas toujours indissolublement lié à un type spé-
cifique. |
Un certain nombre de biologistes considèrent la myrmécophilie
comme un moyen de protection des plantes, mais cette manière
de voir est battue en brèche par beaucoup de naturalistes et s'il
n’est pas possible de leur donner, dans tous les cas. complète-
ment raison, il faut reconnaître que fort souvent les Fourmis
sont, au point de vue protection, sans importance pour la
plante (2).
(1) E. De Wildeman. Sur les théories de la myrmécophilie. C. R. de l’Acad.
des sc., t. CLXXII, p. 124, séance du 10 janvier 1921.
(>) H. Kohl. Die Ameïsen des tropischen Afrika mit Berücksichtigung ïhrer
biol. Verhältnissen. Munster, 1909.
ol
(113) SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 815
M. J. Massart qui voit dans l'association « plantes et Fourmis »
un moyen de protection, classe les plantes myrmécophiles en
quatre groupes
Plantes avec inectaires. Ex. : Vicia. :
» » logement pour Fourmis. Ex. : Miconia.
» » logement et nectar. Ex.-: Batschia.
» » logement, nectar et substances albuminoïdes. Ex. : Cecro-
pia, Acacia. (x)
Ces 4 cas sont-ils les seuls ?
Nous ne le pensons pas, car il nous a paru que fréquemment
des Fourmis sont installées sur une plante sans y être attirées
spécialement par des cavités ou par des nectaires.
Au Congo, on rencontre des plantes portant, sur leurs parties
aériennes, des fourmilières réduites, non en rapport avec le sol.
Ces plantes ne paraissent nullement bénéficier de la présence des
Fourmis qui ont amené sur elles des coccides. Autour de ces
coccides, dont l’apport est dù dans la plupart des cas, sans le
moindre doute, aux Fourmis, ces dernières construisent des sor-
tes de nids à l’aide de débris végétaux réunis par un ciment. Dans
ces logements, les coccides sont abrités et s’alimentent en ex-
trayant certains principes des tissus de la plante ; leurs sécré-
tions servent ensuite à nourrir les Fourmis. L'association (plan-
tes et Fourmis) se réduit de la sorte à un parasitisme indirect.
Nous avons observé récemment cette formation de fourmiliè-
res aériennes sur les rameaux d’un Grewia subargentea sp. nov.
(Tiliacée) (2). Cette plante ne semble pas vraiment pouvoir être
classée dans une des séries proposées par M. J. Massart, car si ses
pétales possèdent des glandes nectarifères, elles ne semb'ent pas
spécialement attirer les Fourmis.
Les pieds du G. subargentea, sur lesquels des fourmilières fu-
rent observées provenaient de Avakubi et de Beni, des récoltes
de M. le docteur J. Bequaert ; ils formaient des arbustes lianifor-
mes croissant au bord des eaux. Les fourmilières sont localisées
sur les tiges, principalement aux aisselles des feuilles, autour des
pédoncules et des pétioles, et assez souvent dans les inflorescen-
ces, autour des points de ramification.
La myrmécophilie paraît être accidentelle chez ce Grewia, car
des échantillons de plantes, de même type, provenant d’autres
localités, entre Masisi et Walikale, Nala, recueillis dans la forêt,
ne nous ont pas montré de fourmilières aériennes.
Cette observation remettrait en vedette la théorie de Bus-
(x) J. Massart. Sommaire du Cours de botanique, 3e édition, 1919, p. 160.
(2) La diagnose de cette espèce paraîtra sous peu dans les Ann. Soc. scient.
de Bruxelles.
876 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (L14)
calioni et Huber, pour qui les plantes myrmécophiles sont nées
dans un milieu soumis à l'inondation, là où les Fourmis ne pou-
vant construire dans la terre ont cherché un logement au- dessus
de la terre à l'abri des eaux (ï).
Nous répéterons que nous considérons la myrmécophilie com-
me un phénomène très répandu chez les végétaux, mais qui ne.
peut être expliqué par une théorie unique. La plupart des plantes
pourraient, pensons-nous, devenir le support de fourmilières, et
devoir être rangées parmi les myrmécophiles. Ces sortes de four-
milières sont, comme on l’a dit, des étables où les Fourmis ins-
tallent des coccides pour extraire, d’une facon indirecte, du vé-
gétal une partie de leur nourriture. La myrmécophilie nous pa-
raît une association, fréquemment accidentelle, à bénéfice très
unilatéral, association qui finit toujours par porter préjudice à
la plante.
SUR L EXISTENCE DE RAPPORTS DE CONTINUITÉ DIRECTE ENTRE
PARATHYROÏDES, THYROÏDE ET NODULES THYMIQUES
CHEZ LES MAMMIFÈRES,
par À. P. Dusrin et Por GÉRARD.
.
Dans une série de travaux, publiés en 1911 et 1912 (2), Aimé
démontra chez les Chéloniens l’existence de connexions intimes.
entre les glandules thymiques et le tissu thymique.
Ces connexions subissent des variations saisonnières, sur Île
détail desquelles nous n'’insisterons pas dans cette courte note,
variations qui ont permis à Aimé d'émettre l'hypothèse que les
glandules thymiques interviendraient, au printemps, dans la ré-
génération du thymus.
L'un de nous (3), a pu, quelques années après, retrouver l'exis-
tence de phénomènes de confluence tissulaire directe entre glan-
dules et tissu thymique chez des Reptiles divers.
Il établit que ces connexions ne se retrouvent pas dans les
thymus de tous les Reptiles, que ces connexions sont en tous cas
secondaires ; il ne s’agit pas de la conservation d’une disposition
embryonnaire, mais bien d’un phénomène de fusionnement ac-
tif entre les deux tissus. Enfin tout une série d'arguments lui per-
(1) Eine neue Theorie des Ameisenpflanzen. Bot. Centralbl., Beïheft 17,
j, beft 2, 1900.
(:) C. R. de la Soc. de biol., t. LXX, LXXII et LXXTIT.
(3) Arch. de zoo. expérim., t. LIV, fasc. 7, 1914.
«7
(115) SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 577
mit d'inférer que dans la transformation du tissu glandulaire
les cellules épithéliales de ce dernier évoluent vers le type petite
cellule thymique et non vers le type myo-épithélioïde, hassalien
ou réticulaire.
Les préparations que nous avons l'honneur üe vous soumettre
aujourd'hui et qui proviennent de jeunes Chats de 6 maïs, ont
pour but de vous montrer que de pareilles connexions re sont
pas l’apanage exclusif du groupe des Reptiles, mais peuvent éga-
lement se rencontrer chez les Mammifères.
Nous avons observé : 1° la continuité tissulaire directe entre
les parathyroïdes et un nodule de tissu thymique : 2° la conti-
nuité tissulaire directe entre la parathyroïde interne et la thyroï-
de ; 3° la continuité tissulaire directe entre le tissu thymique et
le tissu thyroïdien.
Nous pouvons donc conclure que les dispositions décrites par
Aimé, et par l’un de nous, ne sont pas propres aux Reptiles, mais
peuvent se retrouver chez les Mammifères.
L'état actuel de nos recherches ne nous permet pas encore de
définir s'il s’agit, comme pour les Reptiles, de variations dues
à la saison ou à l’âge des sujets examinés. Ce que nous pouvons
affirmer c’est que les dispositions sont identiques et que les con-
sidérations déduites par l’un de nous, de l’examen des glandules
de Crocodilus, de Boodon, de Python trouvent leur complète ap-
plication à l'appareil thymo-thyro-parathyroïdien des Mammi-
fères.
875 RÉUNION ‘DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (116):
LA VACCINATION CONTRE LA PESTE BOVINE,
par René Van Sacecnem,
La vaccination contre la peste bovine est une question -inscrite
à l'ordre du jour. La récente épizootie de peste en Belgique où,
grâce à des mesures énergiques, on est parvenu très rapidement
à l’enrayer, l’épizootie de peste qui ravage tout l’est africain, sou-
lèvent une suite de problèmes qui ont spécialement trait à l’or-
ganisation de la lutte contre la peste (rx). La lutte contre le ter-
rible fléau se base sur un ensemble de mesures de police sanitaire
et surtout sur l'emploi de la vaccination et la séro-immunisation
contre la peste. La méthode de vaccination universellement ad-
mise actuellement est celle de Kolle ét Turner. C’est la méthode
dite simultanée. Elle consiste à inoculer sous la peau des bovidés
du virus pesteux et du sérum immunisant en deux injections con-
temporaines. La question de savoir quelle est la quantité de virus
et de sérum nécessaire pour obtenir une bonne vaccination a
donné lieu ces derniers temps à d’assez vives discussions. Kolle
et Turner avaient préconisé 0,66 c.c. de sang pesteux soutiré le
5° jour de la maladie et la dose de 25 à 5o c.c. de sérum, selon
le poids de l’animal. Le procédé de Schein consiste aussi en deux
injections contemporaines, mais le sang pesteux est remplacé par
1 C.c. d'une dilution de r cc. de sang pesteux au 1000° dans une
solution anticoagulante-physiologique. La quantité de sérum est
de 50 c.c. par 100 kgr. de poids de l’animal à vacciner. Croveri -
qui a discuté les expériences de Schein prouve que ce procédé
n’est pas applicable au bétail de Somalie, et je puis assurer qu'il .
ne pourrait donner aucun résultat sur le bétail du Ruanda. L’é-
norme masse de sérum inoculé par Schein neutralise, sans aucun
doute la faible quantité de virus injecté.
En pratique, il est très difficile de connaître la valeur réelle
des deux facteurs importants, virus et sérum. On s'expose souvent
à de graves mécomptes. Si, pour une dose donnée de sérum, le
virus administré est donné en trop grande quantité, ou est trop
virulent, le sérum ne pourra atténuer la maladie et l’animal peut
mourir de peste. Si au contraire, pour une dose donnée de sérum,
la quantité de virus donnée est trop faible ou que la masse donnée
est trop petite, le sérum va neutraliser le virus et il n’y aura ni
maladie, ni vaccination, ni immunité.
(1) Voir PR. Van Saceghem. Quelques indications pour l’organisation de la
lutte contre la peste dans les pays non civilisés. La vaccination contre la
peste. Bull. de méd. trop., 1921, Bruxelles.
RP TT EE CUS à CR NE
z
A
De...
(417) SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 879
D'autre part, j'ai constaté que la vaccination donne, très sou-
vent, chez les animaux affaiblis, une peste d’allure apyrétique qui
. se termine toujours par la mort.
Après six mois d'observations, je suis arrivé à conclure que la
vaccination par la méthode simultanée présente de grands désa-
vantages et donne des résultats très incertains. Je dois avouer
que j'ai bien de la peine à admettre que le virus pesteux peut
évoluer et donner une maladie, soi-disant atténuée, avec fièvre
élevée pendant plusieurs jours et tous les symptômes de la peste,
alors que persisterait dans l'organisme des anticorps antipesteux
apportés par le sérum inoculé. Ces anticorps inoculés en même
temps que le virus doivent à mon avis être rapidement neutralisés
au moi dans leur propriété antivirulente. Le sérum injecté
en même temps que le virus doit neutraliser une partie de la
dose infectante du virus et la maladie évolue comme si elle était
produite par une masse moindre de virus, ce qui ne peut avoir
qu’un effet salutaire sur l’évolution de la maladie.
J'utilise actuellement avec succès une nouvelle méthode de vac-
cination que, par opposition avec la méthode simultanée, je nom-
me méthode différée. Cette Lier consiste à inoculer de très
faibles doses de virus (1/10 de c.c. pour le bétail du Ruanda) ; je
laisse évoluer la maladie naturellement et le deuxième jour de la
fièvre ; injecte 50 €.c. de sérum dans la veine jugulaire. Mes ex-
périences ont prouvé que la voie veineuse est bien EhEs active que
la voie saus-cutanée.
Le grand avantage de cette méthode consiste à éviter les deux
grands écueils de l’ancienne. Nous ne devons plus craindre de
neutraliser notre virus puisque nous n'utilisons notre sérum que
_ lorsque !: maladie est en évolution. Notre sérum injecté lorsque
l’organisnie a commencé à réagir sera un précieux adjuvant qui,
au bon n0ment, viendra en aide à l’organisme et ne pourra plus
agir comme paralvsant de la défense.
860 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (118)
IDENTITÉ DU PHÉNOMÈNE DE ÎWORT ET DU PHÉNOMÈNE
DE D'HÉRELLE.
Note d'André GraTiA et D. JAUMAIN, présentée par J. Borper.
L'un d’entre nous a rapporté, au cours de notes préliminai-
res (1), comment, en reprenant les expériences de Twort, il a pu
confirmer les observations de cet auteur et, de plus, obtenir un
principe lytique permettant de reproduire avec le Staphylocoque
toutes les particularités du phénomène dont d'Hérelle revendique
la priorité et qu'il attribue au virus bactériophage. Les faits déjà
relatés dans ces notes ne laissent aucun doute quant à l'identité
du phénomène de Twort et du phénomène de d’Herelle, identité
que ce dernier auteur (2) a cru pouvoir contester.
Nous avons continué nos recherches sur ce sujet et nous renon-
çons à décrire ici les caractères de la Iyse transmissible du Sta-
phylocoque, tant ils sont la reproduction exacte de tout ce que
nous connaissons sur la lvse transmissible d’autres espèces, du Co-
Jibacille, par exemple. Au demeurant, s’il fallait une preuve de
plus, disons que nous avons pu récemment déclencher la lyse du
Staphylocoque, non plus en partant de la vaccine, mais en utili-
sant cette fois la méthode des exsudats leucocvtaires qui avait
réussi à Bordet et Ciuca pour le Colibacille.
Twort, déjà, signalait que toutes les souches de Microcoques
étaient loin d’avoir la même vulnérabilité, et c'est, d'ailleurs, ce
que l’on sait aussi pour le Colibacille ou encore pour le Bacille
typhique. Notre premier principe extrait de la pulpe vaccinale n'a-
vait qu un champ d'action très limité, ne s'étendant qu'à quel-
ques souches. Nous nous sommes efforcés de vaincre la résistance
d'un grand nombre de Staphylocoques de différents types et de
différentes origines (Staphylocoques blancs, dorés, de la peau,
de l’air, de la pulpe vaccinale, de furoncles, de folliculites, de pleu-
résies purulentes, d’ostéomyélites, etce.). Nous v avons réussi en
faisant des passages par des intermédiaires appropriés. Toutes les
souches de Staphylocoques, en effet, ne donnent pas invariable-
ment, en se dissolvant, un principe lytique d'égale activité ; les
les unes donnent des filtrats très actifs, dont le champ d'action
s'étend sur un très grand nombre de souches, alors que d’autres
donnent des filfrats d’un pouvoir plus restreint. 11 semblerait qu’un
Staphylocoque très sensible et capable, par conséquent, de se
(1) Gratia. Proc. of the Soc. for exper. Biology and Medicine, avril 1991,
t. XVIII, p. 217. C. R. de la Soc. de biol., 28 mai 1921, t. LXXXV, p. 25.
(2) D'Hérelle. C. R. de la Soc: de biol., 14 mai 1921, t. LXXXIV, p. 863.
OT,
(421) SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 883
Bordet et Ciuca (1) ont obtenu, comme on sait, un sérum neu-
tralisant le principe lytique coli. Nous avons pu confirmer que
cette neutralisation est absolue et définitive, même si l’on pro-
longe l'observation pendant des semaines. Une clarification sub-
séquente, telle que d'Herelle (2) l’aurait observée avec le Shiga,
peut se produire, cela va de soi, lorsque l’on emploie un sérum
antilytique trop faible ou par trop dilué. Nous avons pu obtenir
pareillement un sérum neutralisant de façon radicale le principe
lytique du Staphylocoque. Il importait de rechercher si le sérum
antilytique coli neutraliserait, non seulement son propre prin-
cipe lytique, mais aussi le principe Staphylococcique, et récipro-
quement.
Au cours de ces expériences, il est nécessaire de tenir compte
d'un fait important qu'on ne peut méconnaître sans risquer de
faire une erreur d'interprétation : c’est l’action entravante que le
sérum normal, lui-même, peut exercer sur la lyse transmissible.
Divers auteurs ont déjà signalé que le sérum normal gène quel-
que peu la lyse du Colibacille, mais nous avons constaté que cette
entrave est beaucoup plus importante lorsqu il s'agit du Staphylo-
coque. Le sérum normal de Lapin en effet, comme celui d’autres
animaux aussi du reste, agglutine le Staphylocoque et entrave
notablement sa dissolution sans que, toutefois, les deux phéno-
mènes soient nécessairement connexes, car on peut les dissocier
de diverses façons. Un sérum normal dilué au r/500 n'agglutine
plus le Staphylocoque, mais entrave encore sa lyse ; de même du
sérum normal chauffé à 60° perd son action agglutinante, tandis
que son action entravante résiste à 70° ; enfin, certaines souches
de Staphylocoques ne sont pas agglutinées par le sérum normal
et pourtant elles peuvent bénéficier, quoique dans une moindre
mesure, de son action protectrice. Quoi qu'il en soit, il est donc
à prévoir que le sérum antilytique coli tout comme le sérum
normal, exercera sur la [yse du Staphylocoque une inhibition qui.
à première vue, pourrait en imposer pour une neutralisation du
principe staphylococcique ; mais cette inhibition, comme celle
du sérum normal, n’est que passagère ; au bout de 20 à 30 heures
en général, la dissolution s'effectue. Seul, le sérum antilytique
staphylococcique entraîne une neutralisation absolue et définitive
du principe lytique staphylococcique. Réciproquement, le prin-
cipe lytique coli n’est neutralisé que par le sérum antilytique
coli, et n’est entravé par le sérum antilytique staphylococcique
que dans la mesure, faible du reste, où le sérum normal le fait.
(@) Bordet et Ciuca. C. R. de la Soc. de biol., 5 février rg21 , t. LXXXIV, p.
DÉC à
(2) F. d’Herelle. C. R. de la Soc. de biol., 23 avril 1927, t. LXXXIV, p. 7194:
884 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (422)
LED NE EE = Pom |
Ainsi se trouve démontrée par cette expérience cruciale, la spéci-
ficité des principes lytiques du coli et du Staphylocoque. Il ny.
a pas un principe lytique, mais des principes Iytiques. Ceux-ci,
bien entendu, peuvent être fort voisins, lorsque les microbes cor-
respondants sont eux-mêmes d'espèces voisines, tels le Bacille
coli, le Bacille typhique ou le Shiga, mais ils sont tout à fait dif-
férents, lorsque les microbes dont il s’agit sont aussi distants que
le sont, par exemple, le coli et le Staphylocoque.
(Institut Pasteur de Bruxelles).
MODIFICATIONS BIOLOGIQUES DU B. coli EN MILIEUX PHÉNIQUÉS.
Note de Paul FaBry, présentée par E. Mazvoz.
Ayant étudié l'influence du phénol, ajouté en quantités crois-
santes à des cultures en bouillon de B. coli, sur les propriétés
biologiques de ce microbe, j'ai pu observer que, dans ces cultu-
res, la production d'indol était arrêtée. J'ai constaté, en outre,
qu'après un certain nombre de cultures au phénol ce B. coli, re-
piqué en milieu non phéniqué, gardait cette propriété de ne plus
produire d’'indol, même après passages dans le péritoine de Co-
bayes ou dans des milieux nutritifs normaux les plus variés.
Le B. coli pousse encore très bien à la concentration de 0,05
p.. 100 de phénol dans du bouillon (Pa : 6,8). On arrive en peu
de temps à accoutumer le B. coli à vivre dans 10 c.c. de bouillon
x
additionné de 0,4 c.c. de phénol à 5 p. 100, soit une concentra-
tion de 0,2 p. 100 de phénol pur.
Après une trentaine de jours de passages dans ce bouillon phé-
nolé, le B. coli ensemencé en eau-peptone Dunham (peptone
Witte ou Difco), cesse de donner de l’indol, (réaction d'Ehrlich
négative).
Cette modification semble définitive, c’est-à-dire que, ense-
mencé en milieux exempts de phénol pendant une série indéfinie
de repiquages, ce B. coli donne en eau-peptone Dunham une réac-
tion d'Ehrlich négative. Le B. coli ainsi modifié a pu être repiqué
95 jours en eau-peptone Dunham ; chaque jour il fut examiné
au point de vue de sa production d'indol, et chaque fois la réac-
tion d'Ehrlich fut trouvée négative. Comme contrôle, un B. coli
normal (de la même souche primitive) était traité de même et
donnait chaque fois une réaction d'Ehrlich positive.
Ce B. coli « modifié » conserve sa propriété nouvelle en cul-
tures sur les milieux ordinaires, même après un mois de repos
à la température du laboratoire, il conserve d'ailleurs toutes ses
0
Ra. dos ét ons bb à dé dt +
(123) SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 885
autres propriétés, fait fermenter les sucres, se liquéfie par la gé-
latine, etc. ; examiné au microscope, il ne prend pas le Gram et
a la même forme que le B. coli normal. Les cultures additionnées
de phénol semblent seulement fournir des microbes plus petits
et moins réguliers que-les cultures sur milieux normaux. Ces dif-
férences de forme ne doivent d’ailleurs pas être nécessairement
rattachées à l'influence du milieu phénolé, car le B. coli est sus-
ceptible d’un assez grand polymorphisme, même en milieux or-
dinaires. Le B. coli reste tel après passage dans le péritoine du
Cobaye. Si l’on injecte dans le péritoine d'un Cobaye de 500 gr.
0,00 €,c. par 100 gr. d'animal, de bouillon de B. coli « modifié »,
l'animal meurt, dans certains cas, de péritonite dans les 48 heures.
On retrouve à l’autopsie dans le pus péritonéal, parfois dans le
sang du cœur, le B. coli injecté, qui pousse très bien sur gélose,
ne prend pas le Gram, et qui, ensemencé dans l’eau peptone Dun-
ham, ne donne pas d’indol, (réaction d'Ehrlich négative). IL va
de soi qu’un autre Cobaye témoin a reçu une même dose par
100 gr. de son poids du B. coli normal (indol présent) et à l’au-
topsie on retrouve ce B. coli qui donne, dans l'eau-peptone
Dunhanm une réaction d'Ehrlich positive. Cette expérience fut
répétée de nombreuses fois, toujours avec le même résultat. Si,
la dose étant moins forte, l’animal ne meurt pas, (o,2 c.c. par
100 gr.), on peut, par ponction péritonéale, le lendemain, retrou-
vers le B. coli « modifié » injecté, toujours privé de la propriété
de produire l’indol.
La persistance de la modification du B. coli se démontre mieux
encore par l'exemple suivant : Cobaye n° 613, injecté dans le pé-
ritoine avec du B. coli « modifié » le 28 mars ; a bien supporté
l'injection : présente depuis quelque temps des phénomènes d’a-
maigrissement et de cachexie ; en palpant le ventre on sent une
masse du volume d’une noix au milieu de la cavité péritonéale ;
cette masse, ponctionnée le 7 avril, contenait du pus ; ce pus en-
semencé sur gélose montre, après 24 heures, une culture pure
de B. coli, Gram négatif, qui fait fermenter les sucres, ne liqué-
fie pas lasgélatine, mais continue à ne pas donner d’indol. Voilà
donc un B. coli « modifié » retiré après ro jours environ de la
cavité péritonéale d'un Cobaye où il produit un abcès à évolution
lente, et qui reste néanmoins modifié quant à la propriété de ne
plus donner d’indol.
J'ai obtenu plusieurs fois le B. coli « modifié » en partant
chaque fois de B. coli « communis » de diverses provenances.
Cette nouvelle race de B. coli sera étudiée au point de vue de
son pouvoir pathogène par rapport au B. coli normal, aïnsi que
886 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (124)
les propriétés des sérums des animaux irjectés et immunisés
contre ce microbe (agglutination, fixation du complément, etc.).
ETUDE DE L'AGGLUTINATION DU B. coli « MODIFIÉE » PAR LE PHÉNOL.
Note de Paul FABry, présentée par E. Marvoz.
Par des cultures en bouillons phéniqués on peut obtenir une
race fixée de B. coli, ne produisant plus d'indol (B. coli « modi-
fié »). L'étude des propriétés agglutinantes des sérums des
Cobayes immunisés contre le B. coli norrnal montre que ces sé-
rums agglutinent le B. coli normal et le #3. coli « modifié » à
peu.près avec la même intensité L'agglutinabiulé du B: col
« modifié » semble accrue quand on se sert des spécimens-de ce
microbe récemment cultivés en milieu phéniqué, mais cette aug-
mentation n'est pas très marquée. Les expériences exécutées avec
du sérum d'animaux immunisés contre le B. coli « modifié » mon-
trent que ce sérum n’a acquis aucun pouvoir agglutinant contre
le B. coli normal, mais agglutine exclusivement le B. coli « modi-
fié ». Le B. coli « modifié » est plus agglutinable encore par le sé-
rum anti-coli « modifié ». 20 expériences de ce genre furent exécu-
tées avec les sérums de 8 Cobayes ou Lapins différents immunisés
contre le nouveau B.coli, et toutes donnèrent des résultats superpo-
sables. Comme contrôle, je me suis servi, soit de sérum de Lapin
anti-coli-normal, soit de sérum de Cobaye anti-coli-normal. Ces
sérums se comportaient de façon identique et agglutinaient, avec
la même intensité, à peu près, les deux espèces de B. coli étudiées
ici. Les tubes à agglutination étaient mis à l’étuve à 37° pendant
> heures, puis placés à la glacière ; la lecture était faite le lende-
main. Le tableau n° r montre une de ces expériences exécutées
avec du sérum de Cobaye ; les deux animaux ont été injectés, l’un
de B. coli normal, l’autre de B. coli « modifié » à son 42° repi-
quage en milieu normal.
r. Sérum anti-coli-normal.
Dilutions Tube n° C. normal CBI (28
1/30 1 +++ +++ +++
1/60 2 +++ + ++ +++
1/120 3 + ++ + + + +++
1/240 h + ++ +++ + +
1/480 5 + + + +
1/960 6 SL 4 iL- Le
1/1920 7 2 ee ue
1/3840 8 = Mn Le
T. sans sérum 9 — — ==
(125) SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 587
Sérum anti-coli « modifié ». Cobaye n° 615,
Dilutions Tube n° C, normal GC. 51 C. 29
1/30 I = SES nee Se
1/60 2 — one +++
1/120 3 À — + + ce ce
1/240 4 == + ++
1/480 5 — = +
1/960 6 — — =
1/1920 7 == _ 42
1/3840 8 == 2 LA
T. sans sérum 9 — — j EE
0
B. coli 51=B. coli « modifié » à son 51° repiquage en milieu sans phénol
B. toli 29—B. coli « modifié » à son 29° repiquage en milieu sans phénol
Cette expérience montre que le B. coli « modifié », tout en étant
agglutinable par le sérum anti-coli-normal, ne provoque, quand
il est injecté au Cobaye, que la formation d’agglutinines qui lui
sont spécifiques, et qui n’ont aucune action sur le B. coli normal
de même souche primitive. Certains des Cobayes produisaient
déjà le sérum spécifique anti-coli « modifié » après une seule
injection intrapéritonéale de B. coli « modifié ».
Des expériences comparables furent exécutées avec du sérum
de Lapin anti-coli-normal ou du sérum anti-coli « modifié ».
2. Sérum de Lapin n° r anti-coli-normal. :
Dilutions Tubes n° _ B. eoli normal B. coli n° 80
1/30 1 +++ +++
1/60 2 onu AE SE qe
1/120 3 SRE an RE Ar
1/240 4 he +++
1/480 - 5 + + + +
1/960 6 + +
1/1920 7 — me
1/3840 8 nu. Ps
T. sans sérum. 9 — —
3. Sérum de Lapin n° 2 anti-coli « modifié ».
Dilutions Tube n° B. coli normal B. coli n° 88
1/30 ï — + + +
1/60 2 — + + +
1/120 3 — + ++
1/240 . h — na mue
1/480 5 _— + +
1/960 6 — +
1/1920 7 2 ee
1/3840 8 == —
T. sans sérum. 9 Er _
888 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (126)
Inutile de multiplier les exemples ; toutes les expériences étant
absolument semblables quant au fait essentiel, c’est-à-dire dans.
l'absence totale d'agglutination du B. coli normal par les sérums
anti-coli- « modifié » », soit de Cobaye, soit de Lapin. Le con-
trôle était fourni par un tube sans sérum, ce qui permettait de
constater l'absence d'agglutination spontanée. Un aütre contrôle
était fourni par un sérum de Cobaye ou de Lapin neufs qui n’ag-
_glutinait aucun B. coli. D'autres expériences montrèrent que d’au-
tres races de B. coli n'étaient jamais agglutinées par les sérums
anti-coli « modifié ». Donc le B. coli « modifié », ne produisant
plus d'indol, injecté à des animaux fait apparaître dans le sang
de ceux-ci des agglutinines spécifiques pour ce nouveau B. coli,
exclusivement. Ces résultats sont un nouvel exemple à l'appui des
propriétés hautement spécifiques que peuvent acquérir certains.
germes au cours de l’immunisafion.
bed te ei
(127) SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 889
EFFET DU CHAUFFAGE SUR LES SÉRUMS DE CHEYAL DANS LA RÉACTION
DE BORDET-GENGOU POUR LE DIAGNOSTIC DE LA DOURINE.
Note d'A. BESSEMANS, présentée par R. BRruYN\oGHE.
S il est certain que j’accord n'est pas fait sur la valeur pratique
du séro-diagnostic de la dourine chez les Equidés par la méthode
de la déviation du complément (1), il faut remarquer que les dif-
Térents expérimentateurs inactivent leurs sérums de façon non uni-
forme, en les chauffant à des températures variant de 50 à 60 de-
grés et cela pendant une durée variant de 15 à 30 minutes.
Nos premiers essais furent effectués sur des quantités relative-
ment faibles (o,r à 0,15 c.c.) de sérums chauffés une demi-heure
à 56° ; aucune discordancé ne fut observée entre les résultats de
l'analyse et les données de la clinique (2). Mais peu après nous
eûmes le cas d’un sujet hongre absolument indemne, dont le sé-
rum traité suivant la technique adoptée jusque-là nous fournit
une déviation aussi forte qu’un sérum douriné. Nous nous rappe-
lâmes alors la remarque de Watson qu'en dessous de 58 à 60° il
persisterait dans les sérums sains des facteurs capables d'empè-
cher l’hémolyse en présence d’antigène douriné et nous nous
mimes à travailler systématiquement la question en examinant
simultanément diverses portions de mêmes sérums, les unes telles
quelles et les autres chauffées durant une demi-heure à des tem-
pératures différentes. Dans une note ultérieure, nous verrons
l'effet subi par les pouvoirs complémentaire, hémolytique et anti-
complémentaire de ces sérums. Ci-après nous nous bornons à
l'étude de leur pouvoir déviateur du complément en présence
d'antigène douriné (émulsion de Trypanosomes du surra, du na-
gana ou de la dourine extraits du sang de Rats ou de Cobayes
fortement infestés).
1° Sérums normaux. — Sur des lignes verticales représentant
. températures du chauffage auxquelles diverses portions d'un
même sérum ont été soumises pendant 3o minutes, indiquons
d’une part les doses minima de sérum qui sont anticomplémen-
(x) C. R. de la Soc. de biol., 1921, n° 24, p. 256.
(2) Nous avons ainsi pu observer que le sérum de Cheval est encore bien
liquide après 30 minutes de chauffage à 60° ; Ja teinte s’en est sensiblement
assombrie et l'aspect en est devenu laiteux à la lumière réfléchie. A 62°, cer-
tains échantillons deviennent plus ou moins visqueux. Après une demi-heure
à 64°, cinq sérums sur 2: sont encore assez liquides pour être aisément maniés
à la pipette, six sont devenus semi-solides. Ils sont coagulés. =
890 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (128)
taires (r) et d’autre part les doses minima qui dévient le com-
plément vis-à-vis d'antigène douriné (2). Réunissons les premiers
points par une ligne pointillée et les autres par un trait plein.
Nous obtiendrons deux courbes plus ou moins élevées suivant le
sérum examiné, mais toujours analogues dans leur allure générale
à celles de la figure 1.
Comme on voit, la courbe du pouvoir déviateur ne peut être
délimitée qu’en dessous de 60°, ce pouvoir y étant constamment
plus élevé que le pouvoir anticomplémentaire. À partir du sérum
non chauffé, la différence entre les doses minimales respectives
s’accentue d'ordinaire à 56° (3) pour de nouveau plus ou moins
se réduire vers 58°. À 60° la courbe du pouvoir déviateur rejoint
celle du pouvoir anticomplémentairé. Au-delà, se confond-elle
avec cette dernière ou la dépasse-t-elle vers le bas ? Nous pouvons
uniquement affirmer qu’en pratique elle a disparu.
Watson, le seul qui parle de ce pouvoir déviateur des sérums
normaux, estime qu'il s’agit à d’ une propriété anticomplémen-
taire accrue par la présence de l’antigène dourine. Nous pensons,
au contraire, qu'il s’agit d’une véritable déviation non spécifique
analogue à celle que l’on constate chez les sérums humains nor-
maux non chauffés vis-à-vis des antigènes colloïdaux dans la réac-
tion de Wassermann. Nous basons notre opinion sur la consta-
tation que les deux courbes décrites plus haut ne suivent pas une
marche parallèle, ensuite sur le fait que, ni la double dose d’anti-
gène, ni, souvent, le double de la dose de sérum nécessaire à la
mise en évidence du phénomène ne sont, séparément, anticom-
plémentaires.
2° Sérums dourinés. — Pour ces sérums comme pour les sé-_
rums normaux, tous deux examinés non chauffés, il existe habi-
tuellement une distance plus ou moins grande entre la dose mi-
nimale anticomplémentaire et la dose minimale déviatrice. Seu-
lement, chez les sérums dourinés, cette distance devient particu-
lièrement grande par le chauffage, du fait que le pouvoir dévia-
teur ne se réduit qu'en de très faibles proportions. De plus, au-°
delà de 60 et même encore à 64°, le pouvoir déviateur se main-
tient nettement au-dessus du pouvoir anticomplémentaire.
En raison de la destruction partielle que le chauffage fait Subir-
(1) Conformément à la technique exposée dans notré note déjà citée, nous
employons, pour toutes nos expériences, une unité globulaire, une unité com-
plémentaire et trois unités hémolytiques.
(2) La dose d’antigène employée est telle qu'au simple elle est fortement
antigénique, et au double nullement anticomplémentaire.
(3) Dans l'exemple qui nous occupe, la différence est plus grande éntre
0,5 et o,1 qu'entré 06,25 et 6,006,
(119) SÉANCE DU © NOVEMBRE 881
OR
dissoudre en très grandes quantités dans un volume donné de
bouillon devrait fournir un filtrat concentré, très actif. Il n’en est
rien ; c'est ainsi que 100 c.c. de bouillon, dans lesquels plus de
6 cultures sur gélose d’un Staphylocoque très sensible s'étaient
successivement dissoutes, n'ont donné qu’un filtrat de valeur
médiocre.
Bien que la dissolution d’une culture staphylococcique puisse
parfois être complète, le plus généralement elle ne se poursuit pas
jusqu à stérilité de la culture ; elle s'arrête à un moment donné
où s'établit une espèce d'état d'équilibre entre les deux processus
opposés de croissance d'une part et de dissolution d'autre part.
Lorsqu'une goutte d'une culture, ainsi incomplètement dissoute,
est ensemencée dans un nouveau tube de bouillon, il se produit
une croissance abondante et d'apparence normale, maïs qui bien-
tôt se redissout à son tour. On peut répéter le même phénomène
en série, un certain nombre de fois, et assister ainsi à une suc-
cession de vagues de croissance et de redissolution aboutissant
finalement au même état d'équilibre.
Ainsi qu'il avait déjà été observé pour les autres espèces micro-
biennes, une trace de culture lysée, étalée sur gélose, donne naïis-
sance à des colonies irrégulières vitreuses, qui sont Iysogènes et
à des colonies régulières opaques, non lysogènes. Ces colonies ré-
sistantes non lysogènes, surtout si elles proviennent d'individus
qui ont déjà subi plusieurs passages en bouillon lytique, peuvent
présenter des aspects bien variables. Les colonies résistantes, is-
sues de certaines souches, sont épaisses, visqueuses et forment de
gros cristaux ; d’autres, au contraire, sont extrêmement discrètes,
ne produisant plus sur gélose-qu'un mince enduit comparable à
une culture de Streptocoques ou de Pneumocoques. D'autres sou-
ches, après avoir subi la lyse, se dissocient en plusieurs types de
colonies, les unes riches, les autres pauvres en pigment, les unes
donnant en bouillon une culture diffuse, les autres une culture
qui s’agglutine spontanément, etc... Tous ces faits, sont absolu-
ment du même ordre que ce que l’on peut observer avec le Coli-
bacille. ;
Les cultures résistantes, non lysogènes, ont toutes une tendance
à la dégénérescence spontanée. Les cultures en bouillon, par
exemple, s’éclaircissent après quelques jours, et deviennent siru-
peuses, sans qu'il s'agisse toutefois de la lyse transmissible, le fil-
trat de ces cultures, même éclaircies, n'étant pas INtique. On pour-
rait se demander s’il ne s’agit pas néanmoins du même phéno-
mène, mais à l’état larvé.
(Institut Pasteur de Bruxelles).
BroLocie. ComprEs RENDUS. — 1921. T. LXXXV.
882 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (420)
DUALITÉ DU PRINCIPE LYTIQUE DU COLIBACILLE
ET DU STAPHYLOCOQUE,
Note d'André GRATIA et D. JAUMAIN, présentée par J. BoRpDEr.
S'il résulte de nos observations que le phénomène de la lyse
transmissible est incontestablement identique, qu’il s'agisse du
Staphylocoque ou du Colibacille, nous allons voir, par contre,
qu'il y a dualité des principes lytiques, celui du Staphylocoque et
celui du Colibacille se distinguant, en effet, par leur sensibilité
différente à la chaleur et aussi par la spécificité de leurs propriétés
antigéniques.
On sait que le principe lytique du Colibacille est détruit vers
70°. Twort, d'autre part, signale que le matériel vitreux consti-
tuant les colonies malades de Microcoques, perd la propriété de
transmettre la dégénérescence vitreuse lorsqu'il est chauffé à 60°.
Nous avons soumis au chauffage pendant r/2 heure, à différentes
températures, entre 56° et 50°, des mélanges à partie égale de
principe staphylococcique et de principe coli. Nous avons en-
suite éprouvé l’action de ces mélanges chauffés, d’une part, sur du
Staphylocoque et, d’autre part, sur du Colibacille et nous avons
constaté qu’à partir de 61°-62°, le mélange perd toute action inhi-
bitrice et lytique sur le Staphylocoque, alors qu'il conserve ces
mêmes propriétés sur le Colibacille jusqu’au delà de 65°.
Un même filtrat staphylococcique peut déjà perdre son pouvoir
inhibiteur à 56° et son pouvoir dissolvant à 60°, vis-à-vis d’une
souche À, alors que vis-à-vis d’une souche B, il ne perd ces pro-
priétés respectivement qu'à 60° et 62°. Lorsque du principe lyti-
que chauffé à 61°, dissout une culture de Staphylocoque B, il se
reforme, ipso facto, une nouvelle quantité de principe lytique qui
lui n’est plus du principe atténué, mais bien du principe normal
régénéré ; il a, en effet, récupéré la propriété d’inhiber et de
redissoudre non seulement la souche B, mais aussi la souche A.
En somme, la sensibilité du principe lytique à la chaleur n’a
pas de valeur absolue, c’est une question relative dans laquelle .
il y a lieu de considérer non seulement l'agent lytique, mais aussi
la souche qu’on soumet à son action. Il se pourrait donc que la
différence de sensibilité à la chaleur qui existe entre le principe
staphylococcique et le principe coli soit plus apparente que
réelle, et ne soit pas une base suffisante pour les distinguer.
Beaucoup plus tranchante est la distinction qui sépare les deux
principes au point de vue de leurs propriétés antigéniques.
Ferments lactiques
Her o Laon MS D
REX ER Su,
Lactéol
du D BOUCARD #
Comprimes 4
de ferment #
loctique #
ERREURS
\ Lactéo
à du D BOUCARD,
@ Comprimes 4
Qde ferment
lactique &
État saburral des Voies digestives.
ET TE PRE
Échantillon, - Écrire D: BOUCARD, 30, Rue Singer - PARIS XVI
3.
le mieux aménagé du Monde entier
BAINS - DOUCHES - PISCINES - MASSAGES
THERMOTHÉR A PIE: Air chaud, Bains d'air chaud Bains de lumière
MÉCANOTHÉRAPIE COMPLÈTE
RADIOSCOPIE — RADIOGRAPHIE
RADIOTH
ELECTROCUPROL cantee
LE : Re Qu : Tuberculose,
mpoules de 5 cc. (6 par: boîte ie:
(A rgent ) Taueales Ampoules de 10 cc. (3 par botte). AIRE
Ampoules de 5 cc. (6 par boîte). écttéiese Go Een Rico ROUES 1
Ampoules de 10 cc. (3 jar bot e). Ste ELECTROSÉLÉNIUM Traitement
Ampouies de 25 cc. (2 par boîte) spécificité | du
Flacons de 50 et 100 cc. P , Ampoules de 5 cc. (3 par Ms! Cancer
Goliyre -n amp compte-gouttes.} Pour l'agent °
Ep hogène.
Rp Pr roue ELECTROMARTIOL «..,
Er Ampotles de 2 cc. (12 par boîte).
ELECTRAUROL (Or) Ampoules de 5 cc. (6 par boîte). Syndrome
j è anémique ,
Re nue dléunr Dohe) = 'ARRHÉNOMARTIOL
Ampoules de 5 cc. 6 par boîte) (Fer col oldal + Arsenic organique)
Ampoules de 10 cc. (3 par bolte)- N. B. — L' | Amp.delcc.12p"hbolte, et Gouttes
ELECTROPLATINOL (pr) lELECTRARGOL Toutes les
t égal t |
ELEC TROPALLADIOL (pd) employé dans GOLLOTHIOL (sors) Jaae |
rue ne june HA le : aensnt (6 pui: boîte). — Pommade. suifurée.
poules de 10 cc. (3 par boîte
pb Compl
ELECTRORHODIOL (Ro) | "étectons | IOGLYSOL CE cogene) Cures iodés
panne “a 5 Êce le septiques. Ampoules de 2 cc. (12 par boîte). ;
oîtes de 3 et 6 ampoules). k
5 Toutes | ELECTROMANGANOL ( Afections
| ELECTR=Hc (Mercure) formes de la (Manganèse) A .
Ampoules de 5 cc. (6 par botte). Syphilis. pere de? cc. par boîte).
eu
1:45
(CHLORHYDRATE)
_ < Principe actif des Capsules surrénales.
a
SOLUTION D'ADRÉNALINE CLIN . au 1/1000:,
FLacon de 5 c.c; et de 30 c.c.
: COLLYRE D'ADRÉNALINE CLIN au 1/5000° et au 1/1000°.
En Auwupoures ComPpTe-GouTTEs de 10 c. c.
£ Austin : COLLYRES CLIN en Ampoules compte-gouttes de 10 c. c.
Adrénatine-Cocaïne. — Adrénaline-Æserine.
GRANULÉS D'ADRÉNALINE CLIN ao26e a 2/8 ao raunigr.
SUPPOSITOIRES D'ADRÉNALINE CLIN 20.
TUBES STÉRILISÉS D'ADRÉNALINE CLIN 255.40"
. Solutions titrées à: 1/10 mgr. — 4/4 mgr. — 1/2 mgr. — 1 mer.
Associations: TUBES STÉRILISÉS CLIN
à l'ADRÉNALINE-COCAÏNE..-
à l'ADRÉNALINE-STOVAINE
à lADRÉNALINE-SYNCAINE
LABORATOIRES CLIN, 20, Rue des Fossés-Saint-Jaoques, PARIS.
Tous dosages usuels
en boîtes de 6 et 12 ampoules.
1479
CE RSR RP RS RB RC
Fe
Efficacité
et prévient tous les
Typ. À. Davy, 52, rue Ma“
BRB RC
Sn |
accrue par la To
en GLOBULES FUMOUZE : à enrobage Duplex (gntine-ésinens).
Insolubles dans l’Esfomarc.
Graduellement solubles dans l'Intestin grêle.
(> PRESCRIRE : GLOBULES FUMOUZE en ajoutant le nom du médicament.
Facilite 12
Exiger le NOM de Delabarr'e et
Établissements FUMOUZEF,
= «
} < 1&
+
:
Do de Potassium ....... (0gr.%5) $ Protoiodure Hg.............. (0 gr. 05)
Iodure de Potassium ....... (0gr.10) $ Protoiodure Hg... (0 gr. 05)
Iodure de Sodium........... (0gr.2%5) Ÿ Extr. Thébaïque… = associés gr. 3 (
D Lure de Sodium........... (08r.10) $ Biiodure (Hg°)............... (Ogr.
= se. ee —0'gr.20) $ Biiodure ioduré.........…. (0 re
ÉTABLISSEMENTS FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS’
Lions
5ortie des Dents
Accidents de la Dentition.
le TIMBRE de l'Union des Fabricants.
78, Faubourg Saint-Denis, PARIS.
- Téléphone Saze-0L-19.
TomE LXXXV. - 1921 N° 33
COMPTES RENDUS
des Séances
DE LA
Société de Biologie
et de ses filiales :
les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd,
Lille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne,
Athènes ; les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy),
danoise, de Suède et de Lettonie; la Société belge de biologie.
ê&
PUBLIÉS LE VENDRE DI DE CHAQUE SEMAINE
Séance du 17 Novembre 1921
F : PARIS
MASSON ET Ci, ÉDITEURS
LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE.
120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vie)
A Les comptes nee paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société.
æ PRIX DE L’ABONNEMENT POUR 1922 :
R France : 50 fr. — Etranger : 60 fr.
| Prix pu NUMÉRO : 3 FRANCS
Les abonnements sont reçus par MM. MASSON et Ci Éditeurs,
120, Boulevard Saint-Germain, Paris
#
Toutes les notes doivent être remises
sous forme de dactylographies, n1e
varietur, sans jlectures douteuses;
elles ne doivent pas dépasser l'étendue
réglementaire.
Ces conditions sont formelles.
TARIF DES TIRÉS A PART
Le prix.des tirés à part est abaissé à :
13 francs pour 50 tirés à part (2 pages).
145 — — 100 — (2 pages,
18 — — 50 — (4 pages).
21 — — 100 — (4 pages).
Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra-
phies; les factures réglées directement à l'imprimerie.
Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs
notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue
Madame, Paris 6°.
EEE
Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité,
14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57
EEE EEE
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
SÉANCE DU
19 NOVEMBRE
1921
SOMMAIRE
AcarD (Ch.) et FeuILLIÉ (E.) :
Le choc sapo-protéosique....... 599
GARRELON (L.) et SANTENOISE
(D.) : Modifications des variations
leucocytaires du choc peptonique
consécutives à des modifications
_ de l’excitabilité du système ner-
veux organo-végétatif.......... 903
-GauTReLET (J.) : Contribution
à l’étude des réactions vasculai-
res et nerveuses consécutives à
l'injection de peptone, à l’aide
d’un complexe colorant........ 919
Jazcer (Ed.) : Etude pharma-
codynamique de l’adrénalone.
Siège de l’action vasoconstrictive
et effets de l’adrénalone en pré-
sence de diverses drogues vaso-
MONMCES 4.0.2 8088 000 ao iRRAe 910
Eran (C.) et Wezrti (El) : Les
bruits artériels supra-maximaux
dans la méthode sphygmomano-
métrique auscultatoire......... 909
Lrax (C.) et Wezri (H.) : Per-
ception de bruits artériels (souf-
Îles anévrysmaux et bruits sim-
ples) en aval d’une manchette
gonflée écrasant les vaisseaux
ÉuHEMeMPDre. 2... eut ce 907
Mercier (L.) : À propos de l’hô-
te de Leposphilus labrei Hesse.. 897
PRENANT (M.) : Sur l'apparition
. - de l’hémoglobine dans les héma-
Dhiesedies VErtÉDrés:. 1e. - YI2
Romœu (M.) : A propos du
spermatozoïde du Chétoptère... 896
RomEu (M.) : Sur la structure
ct le laquage de l’hématie des
BioLocie. COMPTES RENDUS. — 1921
GINCÉMENS ANNE SU 894
Turcormi (J.) et Lanreyr (F-) :
Sur la formation de la mélanine
dans la poche du noir de la Sei-
che (Sepia officinalis L.)....... 909
WALLER (A.-D.) et De DECKER
(G.) : Dépense en CO? pendant la
NEO NE CE SR RE CEE 902
Réunion biologique de Bordeaux.
ALEXANDRE (R.) et Mounier
(R.) : Problèmes d'’oscillométrie
médicale. Détermination de Mx
par une courbe dynamométrique. 929
ARNOZAN, CREYx et ADVIER :
Recherche du bruit de clapotage
stomacal par la succussion lom-
baire. Technique et résultats... 927
Damaxy (P.) : Recherches expé-
rimentales sur les phénomènes
de réparation de la rotule...... 924
GINESTE et SALLES : Sur un
mode pratique de préparation par
voie électrolytique de la liqueur
physiologique hypochlorée..... 922
Mauriac (P.) et Boyer (R.) :
Recherches expérimentales sur le
traitement de la distomatose par
les injections intraveineuses d’é-
EG GI CANARD SES AC CL 917
Mauriac (P.), PAUZzAT et SER-
VANTIE (L.) : Recherches expéri-
mentales sur les injections intra-
pulmonaires de sérum......... 91)
R'union biologique de Marseille.
Rawque cet SExEz : Influence
des sucres "sur la production de
. T, LXXXV. 6z
Han
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
l’indol, à propos d'une note de
SIMON (R.) et AroN (M.) : Sur
BF ADpelmansi te Lier 937 | la morphogénèse des os longs par
RayBaup (L.) : Sur la gomme la méthode des greffes embryon-
de l’Entada sudanica...... ; 089 M Taires.. >. dede PE 94
RavpAup (L.) : Sur l'emploi STROHL (A.) : Mesure de la
comme insecticide du ferrocya- force contre-électromotrice de
nure de potassium cristallisé, in- polarisation chez l’Homme..... 948
clus dans les végétaux. ...1:.1, 099
Réunion biologique de Strasbourg. Réunion biologique
BExoïr (J.) : Sur le rôle du de Buenos-Aires.
noyau dans la sécrétion DA BELTRAN (J.-R.) Dispositif
A da da 946 | pour déterminer le temps de
BLuu(L.),AuBez (E.) et Haus- BTE RO NE PL SIE0 d0 0.6 0 00 0 926
KNECHT (R.): Action diurétique Ezizazne (P.-[.) : Anatomie pa-
des sels de calcium. Mécanisme thologique des pneumonies syphi-
défcetle actions de Pere 900 1PTitiques ee ER Pre 958:
CourRIER (R.) : Sur l’existence EzrzALDE (P.-[.) et Lacoste (J.):
d'une glande interstilielle dans Cirrhose du pancréas accompa-
le testicule-des Poissons........ 939 | gnant la so HU TOIE SERRE 929
CouRRIER (R.) : Sur l’existence Huc (E.) : La thyroïdectomie
d’une sécrétion intranucléaire Chez Aesbovims ee ere 953
dans l’épithélium du sperma- Munoz (J.-M.) : Action de l’a:
thèque de la reine d’Abeille. Sa drénaline sur la courbe hypercal-
SRONTAGA RON Se seit L'or la cemique ee Pr 2 VOD
Présidence de M. Ch. Richet.
PRÉSENTATION D OUVRAGE,
E. Pozerskr — J'ai l'honneur de présenter à la Société l’ou-
viage de F. d'Herelle : Le Bactériophage, son rôle dans l'Immunaité
monographie de l'Institeur Pasteur). Dans cet ouvrage, l'auteur
expose l'ensemble de ses recherches qui ont fait l’objet de diverses.
notes présentées à la Société de biologie et à l’Académie des scien-
ces ; il relate les expériences justificatives que, faute d'espace, il
n avait pu introduire dans ses communications.
SUR LA STRUCTURE ET LE LAQUAGE DE L HÉMATIE DES M
par Marc Route,
Les hématies des Givcériens ont été découvertes par de Quatre-
fages en 1800. Ray-Lankester a montré, au moyen du spectros-
cope, qu'elles étaient chargées d’hémoglobine contrairement à l’o-
pinion de Krukenberg. J'ai pu vérifier par la réaction de Teïich-
mann qu'il en était bien ainsi. Ces hématies ont été étudiées som-
imairement au point de vue cytologique par Cuénot, Goodrich et
Kollmann. J'ai repris cette étude avec plus de détails sur Ja Glycera
RMS ne -
Ed ur Per
SÉANCE DU 19 NOVEMBRE S95
RER RER LE. RU et © in,
tesselata (Grube) et la Glycera capilata (Oersted). Voici quelques-
unes de mes observations.
Les globules rouges de ces deux espèces ont une forme.nette el
constante, en dehors des altérations qui surviennent sous des in-
fluences minimes. Ils sont comparables à des disques biconcaves
à bords mousses, souvent incurvés en écuelle. Parfaitement cir-
culaires, lorsqu'ils sont vus à plat, on se rend compte facilement
que les faces sont déprimées avec une légère saillie centrale ré-
pondant au noyau. La forme ovoïde répond à une vue oblique de
l'hématie ou à un début d’altération, altération qui aboutit pres-
que instantanément à la forme de Tee si on ne prend des pré-
cautions spéciales.
Le diamètre des hématies, assez variable, peut aller chez un
mème individu de Gl. tesselata de 7-10 u, les plus nombreux avant
de 20-30 & pour une épaisseur quatre ou cinq fois moindre. Leur
coloration est d'un jaune assez prononcé, même à un fort grossis-
sement. L'hématie est entourée d'une membrane très nette, in-
discutable, particulièrement bien visible sur les coupes minces
où j'ai pu la colorer vivement par l’éosine. Cette membrane est
douée d'une certaine élasticité, car tout en maintenant la cons-
tance de la forme, elle permet l’étirement et la déformation passa-
gère de l’hématie dont le contenu est en grande partie liquide.
Le noyau est invisible sur le vivant et ne le devient que par un
début de laquage. Le bleu de méthylène vital colore quelques fins
oranules dans l’hématie, mais pas le noyau. Ce dernier, généra-
lement sphéroïdal, est souvent un peu irrégulier même sur le vi-
vant. Le réseau nucléaire s'y montre serré avec une chromatine
en grains volumineux, ce qui lui donne un aspect sombre pres-
que compact, bien différent de l'aspect du noyau des leucocytes.
J'ai constaté fréquemment des phénomènes d'amitose déjà signa-
lés par Kollmann.
En ajoutant peu à peu de l’eau distillée au liquide cœlomique,
jai vu les hématies changer tout d’abord de forme. Elles pren-
nent l’aspect d’une cloche, puis ensuite d’une sphère qui garde
quelque temps une sorte de cicatrice, trace de la face excavée.
La transformation sphéroïdale est brusque si l’eau distillée est
ajoutée abondamment. Le noyau devient alors très net et réfrin-
gent et on voit dans l’hématie de nombreuses granulations fines
et irrégulières, colorées en jaune. La membrane apparaît, nette et
à double contour. Puis, on voit la teinte du globule diminuer d’in-
_tensité et on aperçoit l’hémoglobine fusant au dehors à travers
la membrane. J'ai eu l'impression que ce pigment existait, dans
l'hématie, à la fois sous la forme liquide et sous la forme de fines
granulations amorphes. Lorsque la cellule est totalement décolo-
rée, j'ai constaté en effet que les petits grains jaunes avaient dis-
896 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
paru. L'hématie apparaît alors comme un globe de cristal dont le
noyau est très visible. On aperçoit seulement quelques granula-
tions réfringentes qui semblent accolées à la membrane cellulaire.
Ces granulations, colorables par le bleu de méthylène vital et par
les colorants basiques après fixation, le sont aussi par la benzidine.
Le bleu de méthylène vital montre souvent une sorte de réseau qui
m'a paru ètre superficiel et qui est peut-être comparable à la subs-
tance granulofilamenteuse des hématies des Vertébrés.
Quoi qu'il en soit, l'hématie laquée ne manque pas d’analogie
avec les figures de laquage décrites par Meves et par Prenant sous
le nom de figures hémoglobiniques sphéruleuses (x).
En milieu hypertonique l'hématie devient irrégulièrement fri-
pée et bosselée et ce sont très probablement ces bosselures que
_Goodrich a prises pour des pseudopodes, parlant d'amiboïsme et
mème de phagocytose.
On voit par ces quelques observations que l'étude attentive de
l’'hématie des Glycériens peut avoir quelque intérêt pour l'inter-
prétation des questions encore obscures relatives à l'hématie des
Vertébrés.
(Laboratoire d'histologie de la Kaculté de médecine de Paris).
A PROPOS DU SPERMATOZOÏDE DU CHÉTOPTÈRE,
par Mare Rom.
J'ai décrit dans une précédente note la structure fine du sper-
matozoïde du Chétoptère (2). Je crois devoir ajouter à cette étude
quelques remarques d'une portée plus générale en comparant mes
résultats à ceux qu'à obtenus Retzius chez d'autres Annélides.
Dans ses remarquables travaux sur la morphologie des sperma-
tozoïdes, cet auteur décrit et figure les zoospermes d’une douzaine
d'espèces de Polychètes (3). Ces zoospermes représentent pour lui
une forme primitive. La tête serait arrondie ou ovale et le flagelle
directement appendu au pôle postérieur de celle-ci sans l’interpo-
sition d’une pièce d'union, ce qui représenterait un caractère d'in-
fériorité. Or, j'ai décrit, chez le Chétoptère, une pièce d'union
très bien marquée et dont l'existence ne peut être niée. Elle est
seulement d’une largeur égale à celle de la tête et la prolonge en
quelque sorte sans que le moindre étranglement l'en sépare. J'ai
eu, d'ailleurs, l’occasion d'étudier les spermatides et les formes
1) A. Prenant. C. R. Ass. anatomistes. 16° réunion, Paris, 1927.
(2) M. Romieu. C. R. de l’Acad. des sciences, t. CLXXIIT, p. 4gr. r9£r.
(3) Retzius. Biologische Untersuchungen. Neue Folge, t. XI et XIV.
SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 897
Re RERO RRRe VRRSSEREN Et Re eu EP AT
immatlures de ce spermatozoïde. J'ai constaté alors l'absence de la
pièce d'union qui n'est pas encore ébauchée à ce stade. La tête a
une forme sphérique ou ovoïde et montre au point d'origine du
flagelle plusieurs granulations qui sont ou bien étroitement grou-
pées en couronne autour du flagelle, ou bien encore dispersées
dans le cytopiasme de la spermatide. Ces spermatides ressemblent
tellement à certaines formes de zoospermes, figurées par Retzius
chez Nephtys, Glycera, Brada, Ammotrypane, que je ne suis pas
éloigné de penser que cet auteur a peut-être observé des formes
immatures, formes qui diffèrent notablement, comme je l'ai vu
chez le Chétoptère, du spermatozoïde mûr et ne présentent pas de
segment intermédiaire.
J'ai constaté que les granules colorables, qui entourent le fla-
selle à son point d'insertion, se fusionnent pour former une sorte
de couronne au contact du pôle postérieur du noyau lors de la
constitution de la pièce d'union. Retzius, quoique n'ayant pas
suivi leur filiation, considère ces granules comme des dérivés du
Nebenkern. Il n'a pu déceler de grains mitochondriaux. Or, j'ai
constaté, pour ma part, que ces granules étaient colorables par la
méthode de Regaud et je crois que le Nebenkernorgan de Retzius
doit être considéré comme un corps mitochondrial. Des observa-
tions qui précèdent, il résulte qu'il ne faut pas se hâter de con-
clure que les spermatozoïdes des Polyvechètes sont dépourvus de
pièce d'union et de corps mitochondrial, car il semble en être au-
irement chez le Chétoptère. à
(Laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine de Paris).
À PROPOS DE L'HÔTE DE Leposphilus labrei MESSE,
par L. Mercrr.
Leposphilus labrei Hesse, ce curieux Copépode dont la femelle
ressemble à première vue à un vulgaire Asticot, vit comme on le
sait dans les écailles d'un Poisson marin. Ce Poisson serait : 1° d'a-
près Hesse (1866) (1) le Labre vert (Labrus donovant) ; 2° d'a-
près Vogt (1855) (2) la Vieille (Labrus donovani) ; 3° d'après Qui-
dor 500) (3) le Crenilabre (Labrus donovani. D'autre part, M.
(1) Hesse. Observations des Crustacés rares ou nouveaux des côtes de
France. Ann. des sc. nat., 5° $., Zoologie, 1866, p. 268.
(2) Vogt. De la famille Elo de et en particulier du Lé posphi! ( des
Labres (Leposphilus labrei Hesse). Recherches côtières, 18--.
(3) Quidor. Sur le a labrei Hesse et sur la famille des Philichtydae.
CRE den AGudeEdes sc. tt CXLIT, 1000 p.230.
898 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
le P' Bouvier a bien voulu m'écrire qu'il a vu lui-même beaucoup
de Léposphiles à Saint-Waast sur des Poissons qu'on lui a dit être
le Labrus bergylta. De mon côté, j'ai recueilli, eette année, à Luc-
sur-Mer, un certain nombre de ces Copépodes qui tous étaient fixés
sur des Crénilabres (Crenilabrus melops L.) (:). ;
Si l'on s'en tenait uniquement à ces documents, on pourrait
être tenté d'admettre quil existe au moins deux hôtes susceptibles
d'héberger Leposphilus labrei, et donner ainsi satisfaction à Hesse
qui trouvait absolument extraordinaire de ne rencontrer ce Crus-
tacé que sur son Labre vert, alors qu'il existe plusieurs espèces du
même genre qui ont entre elles « une extrême analogie ». En.
effet, d'après les textes de Hesse, de Vogt et d’après la communi-
cation de M. le P° Bouvier, le Léposphile serait parasite d’un La-
bre : tandis que Quidor et moi l'avons observé sur un Crénilabre.
Mais cette façon de voir ne peut être acceptée & priori, car il
faut reconnaître que certains des auteurs cités n'ont pas apporté
tous leurs soins à la détermination du Poisson hôte. C’est ainsi
qu'il n'existe pas, dans l'état actuel de la nomenclature, de Créni-
labre s’appelant Labrus donovani. D'autre part, d'après Moreau
et Le Danois, par exemple, Labrus donovani Guv. et Val. est
synonyme de Labrus bergylta Ase., nom de la Vieille commune.
Enfin, on connaît le caractère qui permet de séparer les Labres des
Crénilabres, les premiers ont le préopercule à bord lisse, tandis
que chez les seconds ce bord est dentelé. Or, Hesse, tout en par-
lant de Labre vert (Labrus donovani) a représenté (fig. 17, pl. q)
un Poisson à préopercule dentelé et qui serait donc un Crénilabre.
La question de l'hôte de Leposphilus labrei est à reprendre entiè-
rement, car si mes observations établissent d’une façon indiscu-
table que ce Copépode est parasite de Crenilabrus melops L.. il
n'est pas permis cependant de nier «a priori sa présence sur un
Labre. I faut se souvenir en effet que certains Copépodes sont sus-
ceptibles de parasiter des Poissons d'espèces diverses. C'est ainsi,
par exemple, que Baudouin 1913 (2) a montré que le Sprat (Clupea
sprattus) peut être parasité, non seulement, par le Copépode Ler-
naeenicus spraltae, mais aussi par le L. sardinae parasite de la
Sardine (Clupea pilchardus) ; et réciproquement L. sprattae s'ob-
serve sur le Sprat et sur la Sardine.
Les observations que j'ai faites cette année m'ont permis de
(1) La détermination a été faite à l’aide de l’ouvrage de Moreau : Histoire
naturelle des Poissons dé Ja France, et de Ja Thèse de E. Le Danois : Contribu-
tion à l'étude systématique et biologique des Poissons de la Manche oceiden-
lale, Paris 1913.
2) Baudouin. Un deuxième fait de parasitisme du Sprat (Clupea spratta) par
le Lernaeenicus sardinae. Ass. franç. avanc. des sc., h2° session, Tunis 3915,
p- 364.
4 SÉANCE DU 19 NOVEMBRE S99
préciser certains points de la biologie du Léposphile. C'est ainsi
que Hesse dit, dans son mémoire, que la tumeur formée sur le
Poisson par suile de la présence de parasites dans les écailles est
généralement située du côté droit. Or, pour ma part, j'ai cons-
taté que les tumeurs sont aussi fréquentes sur le flanc gauche que
sur le flanc droit. C’est ainsi que sur quatre Crénilabres parasités
provenant d'une même pèche, deux présentaient une tumeur à
droite, tandis que chez les deux autres elle était à gauche.
Le dessin du mémoire de Hesse (fig. 17) auquel j'ai fait allusion
précédemment est destiné à montrer l'emplacement de la tumeur
déterminée par la présence de Léposphiles. Celle-ci est située à Ja
partie antérieure du corps, non loin de l'œil et au-dessus de la
ligne latérale. Or, chez tous les Crénilabres parasités que j'ai exa-
minés, les tumeurs étaient très exactement siluées sur la ligne
latérale. Dans ces tumeurs, il existe seulement deux ou trois écail-
les déformées ét creusées de cavités destinées à abriter les parasi-
tes, et toujours l'une de ces écailles appartient à la ligne Fatérale.
Par conséquent si les Léposphiles peuvent s s'attaquer à une écaille
quelconque (Hesse, Quidor); ils semblent néanmoins avoir une
préférence pour les écailles de Ja ligne latérale (Vogt).
Une même cavité peut renfermer plusieurs parasites : j'em ai
compté jusqu'à trois.
Notons enfin, qu'il paraît v avoir des années à Léposphiles.
. C'est ainsi qu'à Luc je n'ai pas trouvé un seul de ces Copépodes
au cours de l’année r920, tandis que cette année (r921), ils étaient
relativement abondants. |
(Laboratoire de zoologie, Caen).
LE CHOC S4PO-PROTÉOSIQUE.
par Ch. Acranp et E. Feuirrié.
Dans des communications antérieures, nous avons indiqué des
méthodes de recherche des albumoses dans le sang et les tissus, ef
notamment des procédés (éther, eau de chaux) qui nous parais-
sent aptes à mettre en évidence des protéoses que nous supposons
en liaison micellaire avec des lipoïdes (lipo-protéoses ou lipo-albu-
moses) et tout particulièrement avec des graisses, des acides gras
ou des savons (r). -
A Ho de cette conception, nous avons montré la forenation
1) C..R. dé li Se. de biol., séances des f!'xT et 18 décembre 1920, p. 5514,
1535 et 1584. Dpt Ed LÉ
900 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
———
in vitro d'un complexe « flocculable » ou « précipitable » en mé-
langeant des solutions de savons alcalins et d’albumoses : nous.
nous sommes servi surtout d'oiéate de soude et de peptone de
Witte (x).
Pour l’expérimentation in vivo nous avons pris le Lapin. Le
Chien, en effet, est fort sensible à l’injection intraveineuse d’al-
bumoses, même à faible dose. Au contraire, il est possible comme
l’a montré Arthus d’injecter dans les veines du Lapin 0,25 par
kgr. de peptone de Witte (essentiellement constituée de protéoses
peptiques) sans provoquer d'accidents généraux pos ou tar-
difs.
On connaît d'autre part la nocivité des fortes doses de savons
en injections intraveineuses. Munk (1890-1900) trouve avec 0,06.
par kger. des modifications du rythme cardiaque, l’abaissement de
la pression artérielle. Bottazzi (1899-1900) constate, en plus, la
narcose avec 0,10 kgr. G. Billard produit par injection de sa-
vons « un choc anaphylactique, avec un sommeil identique au
sommeil peptonique ». Gley trouve intéressant de constater la
toxicité de l’un des principaux produits de digestion des graisses,
comme de celui de la digestion des albumines.
Quant au mécanisme de la nocivité des injections de ce genre,
quatre explications ont été fournies : 1° pour Kopaczewski, varia-
tions dans les propriétés physiques des colloïdes ; 2° pour G. Bil-
lard, modifications de l'équilibre lipoïdique humoral et cellulaire ;
3° d'après Abelous et Soula, les savons précipitent le calcium qui
est le modérateur de l’action nerveuse : il en résulte une fragi-
lité nerveuse pouvant fournir une explication du choc anaphylac-
tique : 4° pour Lumière et Couturier, le choc est dû à la formation
de précipités faisant embolies.
Poursuivant in vivo notre étude des complexes sapo-albumosi-
ques (ou sapo-protéosiques) nous avons vérifié d’abord que d’après
Abelous, à la suite de l'injection intraveineuse de savon de soude
à la dose de 0,05 par kgr., le Lapin ne présente aucun trouble ap-
parent. Nous avons choisi la dose plus bénigne encore de 0,04
par kor.
Nous avons préparé des solutions (2), au même titre, d’oléate
de soude et de peptone de Witte à 0,04 pour 2 c.c. d’une solution
de NaCÏI à 9 p. 1.000. L'ensemble de nos expériences comporte
26 Lapins du poids de » à 3,400 kgr. |
(x) C. R. de la Soc. de biol., séance du 11 décembre 1920, p. 1537.
(2) Solutions bouillies et filtrées. L'oléate doit être neutre ; il ne doit pas
renfermer de soude libre. Nous nous sommes servi d’un oléate pur pâteux,
ayant l'aspect de cire jaune : la solution chaude filtrée doit être légèrement
opalescente, T1 est indispensable d’injecter avec une seringue tiédie pour éviter
la mort immédiate par embolics. 3
SÉANCE DU lŸY NOVEMBRE 901
Un Lapin de 3 kgr., par exemple, recevait successivement 6 c.c.
de chaque solution à à minutes d'intervalle.
Mais nous avons varié l’ordre d'injection : tantôt nous commen-
cions par le savon, puis cinq minules après, nous faisions l'injec-
tion d'albumoses : tantôt c'élait la solution d'albumoses que nous
injections la première. Or, les résultats sont tout différents dans
les deux cas.
1°Injection première de peptone de Witte, suivie à 5 minutes
d'intervalle, de l'injection de savon. — Les Lapins présentent tous
de la polypnée. Point capital, moins de deux heures après l'in-
jection, émission d'urine hémoglobinurique : le plus souvent la
miction d'urine rouge est précoce, comme sil existait un réflexe
réno-vésical : après 15 ou 30 minutes. Deux ou trois heures après
les injections la polypnée se calme : le Lapin se met à manger le
Chou mis à sa portée ; les urines sont abondantes : la première
miction seule est hémoglobinurique : l'animal survit avec aspect
normal.
2° Injection première de savon suivie, à 5 minutes d'intervalle,
de l'injection de peptone de Wilte. — Les Lapins présentent de la
polyvpnée, mais ils n’urinent pas : ils émettent rapidement au lieu
de crottes fermes des matières molasses moulées ; ils ont parfois
une véritable diarrhée glaireuse. Il n'v a pas d'hémoglobinurie,
pas d'émission d'urine. La mort survient dans dés temps varia-
bles, entre 15 minutes et 4S heures après la double injection
l'anurie persiste. jusqu'à la fin : l'animal né mange pas. Quant
nous avons assisté à la mort, nous l'avons vue précédée, pendant
3 à 6 minutes, par des crises espacées de violentes convulsions gé-
néralisées. L'un de ces 7 Lapins à survécu après une débâcle uri-
naire succédant à 48 heures de jeûne et d'anurie complets.
L'opposition des résultats est plus frappante encore en em-
ployant à la même dose une peptone de Witte épuisée à l'alcool par
macération et par séjour de 24 heures dans l'appareil de Kuüma-
gawa, et en utilisant la mème solution d'’oléate de soude :
1° Injection première de peptone de Witte épuisée par l'alcool,
et injection seconde d'oléate de soude. — Hémoglobinurie in-
tense : état redevenu normal après 2 ou 3 heures.
2° Injection première d'oléate de soude et injection seconde de
peptone de Witte épuisée par l'alcool. — À peine les injections
terminées, le Lapin se met doucement sur le flanc : il ne s'agit
plus de polvpnée mais de dyspnée, de difficulté respiratoire ; la
mort survient en 3 à 6 minutes.
Dans le premier cas, hémoglobinurie intense avec retour à l'état
normal en quelques heures : dans le second, mort rapide avec
difficulté respiratoire. :
Pour chercher à expliquer cette différence si frappante, nous ne
902 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
ferons que signaler ce fait que, in vitro, un excès de savon con-
serve plus longtemps à Fétat de suspension le complexe sapo-pro-
téosique, tandis qu'un excès d'albumioses provoque plus rapide-
ment la précipitation. Nous reviendrons sur ce point à propos de
létude anatomo-pathologique. Nous insisterons seulement sur la
pr duction, dans ces expériences, d'un choc sapo-protéosique (ou
sapo-albumosique) se présentant sous deux aspects différents sui-
vant l'ordre des injections : hémoglobinurie simple dans un cas :
mort rapide dans le second. ;
Ïl s’agit bien d'un choc spécial, puisque les deux injections faites
isolément ne sont suivies d'aucune manifestation pathologique.
Dépexse EX CO? PENDANT LA NAGE,
par A-D. Warrer et G. DE Decker.
Grâce à la bienveillance du médecin-major Boigev, nous avons
eu l'occasion de mesurer, sur le sergent Trial, nageur émérite,
ayant une capacité vitale de 6,3 litres, le travail physiologique
de la nage intensive. Cette observation fait suite à celles que l'un
de nous a présentée, en +919, à la réunion de la British Associa-
tion, à Bournemouth, sur une nageuse : a) à une allure modérée,
et b) nageant tranquillement sur le dos, en ramenant à terre un
sujet supposé noyé.
CO2 en ce.
: par see,
a) 90 mètres à 0,6 mètre par seconde .......... Ar Se 20-90
b) 18 mètres à 0,9 mèfre par seconde. .:..:..0.: 400002 : 26-34
Résultats relatifs à Trial
50 mètres à 1,562 mètre par seconde ....4...... nee el RS +. 50
100 mètres à 1,282 mètre par seconde ............, DAT RDC 53
100 mètres à 1,250 mètre par seconde ............. RASE TD cc 60
Nageant sur le dos moins de 1 mètre par seconde ....... eco 35
Quelques jours après (1Q novembre), nous avons réexpérimenté
eur le sergent Frial. [l a parcouru 50 mètres en 30 secondes, à
raison de $o c.c. de CO par seconde. Après quelques minutes de
repos, 1l a fait 100 mètres en $o secondes, à raison de r00 €.e.
de CO? par seconde. Mais après cet essai, il s'est senti très fatigué
cl n'a pas entrepris sa deuxième course habituelle de 100 mètres.
Les prises de l'air expiré ont eu lieu à la fin de chaque cflort de
nage : la ventilation pulmonaire était telle que nos sacs de 20 li-
tres se remplissaient avec 3 ou À expirations. Voici d'ailleurs les
chiffres de ces deux prises.
UF?
PAUSE
SÉANCÉ DU 19 NOVEMBRE
Ventilation
Temps en c:C. Co2 CO2enc.c. Nombre
ensec. lilres parsec. p. 100 par see. d'inspirat.
\ La € > © D 2 74
Après bo m. en 30 secondes... 9 15 2000 4,0 80,0 !
» Q a EX On]
Après 100 m. en So secondes.... 5 19 2714 9,7 100.4 3
J 1
ÉD DOS eme ere mire Dr AITOO 12 120 Sp) 4,2 —
Ï ressort de ces observations que le prix physiologique de fa
nage intensive est très élevé. Dans le dernier essai, il a dépassé
100 C.C. par seconde et même, après avoir retranché 4,2 pour sa
valeur de base, il reste le chiffre très élevé de 96 c.c. par seconde,
qui équivaut à 533 calories par seconde au 226,7 kilogrammiètres.
Ceci impliquerait pour une machine à rendement utile de r,3,.
une valeur de 1 HP pendant le travail intensif de la nage (x).
Mop&riCATIONS BES VARIATIONS LEUCOCYTAIRES DU CHOC PEPYONIOUE
CONSÉCUTIVES A DES. MODIFICATIONS DE L EXCITABILITÉ
DU SYSTÈME NERVEUX ORGANO-VÉGÉTATIF,
par L. GARRELOX et D. SANTENOISE.
Au cours d'une série d'observations eliniques où nous avons
systématiquement pratiqué l'épreuve de lhémoclasie digestive,
les variations de la formule leucocytaire nous ont semblé parallè-
les aux variations de Fexeitabilité du système ‘'neuro-végétatif. Ea
réaction digestive nous a paru d'autant plus rapide que les indi-
vidus étaient plus vagotoniques. Au contraire, chez les sujets hypo-
.vagotoniques, Fhémoclasie digestive faisait presque constamment
défaut. ;
I nous à alors paru intéressant de vérifier expérimentalement
ces. observations et d'étudier, sur Fanimal, les variations leuco-
cytaires après l'injection de substances modifiant l'excitabilité de
lappareiïl para-sympathique. Nous avons choisi comme substance
déchainant le choe, la peptone du commerce en injection intra-
veineuse. Cette injection nous paraît devoir être pratiquée assez
longtemps après l’anesthésie de l'animal en expérience, l’anesthé-
sique dont nous nous servons (chloralose) provoquant une petite
Teucopénie passagère et l'équilibre se rétablissant une heure ou
- une heure et quart après son administration.
Nous avons d’abord vérifié l'efficacité de notre peptone com-
merciale et constaté sur des animaux que les doses de 5 à 6 milligr.
par ker. provoquaient les réactions signalées par les auteurs.
Puis, nous avons étudié les variations leucocytaires en hyperexei-
o
(x) Dans la précédente note, p. 853, ligne 17, au lieu de 5,333, lire : 5.555.
904 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
tant le parasympathique par des injections de 1 centigr. de pilo-
carpine.
Résultats :
Polynucléaires Mononucléaires … Total
Avant l'injection -............ - 4.900 700 : 5.600
Injection de peptone et pilocarpine :
D'ÉRDNUteS MADreS- eee ces 2.600 1.000 1h 000
SD MINULESS APTES Arms sels ee 3.500 3.100 6.600.
La leucopénie était accompagnée d'une vasoconstriction péri-
phérique intense.
Nous avons ensuite pratiqué l'expérience inverse en inhibant
le parasympathique par injection de 1 milligr. d'atropine.
Résultats :
Polynucléaires Mononucléaires Total
Avant IAnjechon Eee ere ob 4.200 1.200 5.400
5 minutes après l'injection .... 4.600 1.600 6.200
DOMMINUTES ADrES ee serie 5.800 800 6.600
De ces expériences, nous pouvons conclure que la pilocarpine
n'empêche nullement les réactions leucocytaires consécutives à
l'injection d'albumines hétérogènes. Elle paraît augmenter la ra-
pidité de la réaction ordinaire et si des auteurs ont signalé seule-
ment l'hyperleucocytose consécutive à l'injection de pilocarpine,
on observe néanmoins, précédant cette réaction, une phase de
leucopénie dont la durée semble avoir été écourtée par suite de
l’action de la pilocarpine. |
L’atropine qui inhibe le parasympathique empêche le phéno-
mène de se produire et, de plus, l'injection de peptone-atropine,
aux doses que nous avons indiquées, n’est pas suivie d'hypoten-
sion. II semble donc que, dans la production du choc peptonique,
intervient le système neuro-végétatif.
Cette interprétation nous parait d' autant plus plausible que
nous avons pu observer des modifications du réflexe oculo-cardia-
que au cours de l'évolution des réactions consécutives à |’ EUR
de peptone.
Avant l'injection et pendant toute la durée de l'A
rythme normal 138.
Pendant la compression des globes oculaires. Rythme avant-
injection de peptone, 95. L'animal est vagotonique. Rythme 45
minutes après l'injection, 110. Rythme r heure 15 après l’injec-
tion, 138. TO
L'animal est devenu hypovagotonique.
Dans d'autres expériences nous avons obtenu de la son is
cotonie.
SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 905
PR ER Re
D'ailleurs, ces résultats cadrent bien avec des observations cli-
niques au cours desquelles nous avons remarqué une diminution
du réflexe oculo-cardiaque dans les heures qui suivaient le repas
d'épreuve
Peut- ême y a-t-il une relation entre la modification de l’excita-
bilité de l'appareil parasympathique et l'action immunisante
d'une première injection de peptone signalée par les auteurs.
(Laboratoire des travaux pratiques de physiologie de la Faculté
_de médecine).
SUR LA FORMATION DE LA MÉLANINE DANS LA POCHE DU NOIR
DE LA SeicHe (Sepia Officinalis L.),
par Jean Turommt et F. LADREYT.
La poche du noir se compose d’une glande, d'un réservoir, d'un
canal excréteur.
La muqueuse de la glande comprend trois zones : une zone gé-
nératrice claire, située dans la partie profonde de la glande, zone
où se forment sans cesse des lamelles épithélio-conjonctives ; une
zone périphérique noire, dans la partie moyenne, zone où les cel-
lules épithéliales se chargent de pigment mélanique ; une zone
orificielle dans la partie supérieure, zone où les cellules se disso-
cient, mettant en liberté le pigment.
Ces notions sont classiques depuis le travail de Girod (x).
L'étude cytologique de l’épithélium de la glande nous a paru
intéressante, car elle permettait de suivre les processus d’une mé-
lanogenèse intense. L'épithélium est partout simple, prismatique
et glandulaire. [1 repose sur une vitrée.
Au niveau de la zone génératrice, le noyau occupe dans les cel-
lules une situation basale. Il est riche en chromatine. Il s’observe
souvent en division. Il contient un ou deux gros nucléoles plas-
matiques. Dans la moitié inférieure des cellules, le cytoplasme
est rempli de chondriocontes lisses perpéndiculaires à la vitrée ;
dans la moitié supérieure, il est alvéolaire. Il a un aspect mu-
queux, mais ne renferme pas de mucus. Dans les cellules plus
évoluées, l'extrémité apicale des chondriocontes se fragmente en
mitochondries et bientôt apparaissent les premiers grains de mé-
lanine. Mitochondries et grains sont situés sur le réseau de la pu
tie inférieure du cyloplasme alvéolaire.
Au niveau de la zone noire périphérique, le noyau, légèrement
(1) Girod. Arch. de zool. exp. et gén., t. X, 188.
SOCIÉTÉ. DE BIOLOGIE
plus gros, s'est déplacé vers l’apex de la cellule. La chromatine,
moins basophile, parait s'être portée contre la membrane nu-
cléaire. Le nucléole est souvent entouré d’une vacuole. Les chon-
driocontes se fragmentent en chondriomites. Les chondriomites
s'égrènent en mitochondries. Des grains de mélanine de toutes di=
mensions, d’une teinte jaune-noirâtre ou noire, occupent le pôle
apical de l'élément cellulaire. Certaines cellules sont presque tota-
lement envahies par la mélanine.
Au niveau de la zone orificielle, le noyau est pycenotique et le
cytoplasme bourré de grains mélaniques. Le chondriome a dis-
paru.
Ces constatations nous permettent d'apprécier, au cours de la
sécrétion, des modifications nucléaires et des modifications eyto-
plasmiques.
Les modifications nucléaires se traduisent par une légère tur-
gescence, une antéropulsion marquée du moyau, des changements
dans la chromaticité et la répartition de la chromatine, un grand
développement du nucléole, une sécrétion nucléolaire.
Les seules modifications cytoplasmiques appréciables sont celles
du chondriome. Les chondriocontes, d’abord lisses, s’égrènent en-
suite à leur extrémité apicale en mitochondries. Les mitochondries
se transforment en grains. Les grains se mélanisent.
Nous pensons que la mélanine se forme aux dépens d'un dérivé
chondriosomique comme Prenant (1), Mulon (2), Asvadourova
(3), Luna (4) l'ont vu dans d’autres objets, parce que l'apparition
des grains est précédée de l’égrénement des chondriocontes en mi-
tochondries, parce que, d’un côté à l’autre d'une même cellule, on
observe parfois un balancement entre le nombre des grains et
celui des mitochondries.
Mais la mitochondrie ne se transforme pas directement en mé-
lanine. La dépigmentation, par la méthode de Mayer et Grynfeltt
par exemple, ne montre en effet aucun substratum mitochondrial
au grain mélanique.
Nous admeltons que la mitochondrie a subi une régression chi-
mique. Ses caractèrés ont été modifiés et elle est devenue apte à
jouer le rôle d’accepteur mélanisable par oxvdation. La constitu-
tion de cet accepteur est peut-être analogue à celle du prépigment
décrit par Verne (5) dans les mélanophores des Crustacés Déca-
podes.
(1) Prenant. C. PR. de la Soc. de ibiol., 1913.
(9) Mulan, C. R. de la Soc. de biol, 1913.
9) Asvadourova. Arch, anal. microse., 1012.
(4) Luna. Arch. f. Zellforsch., 1913.
(5) Verne. Th. doct, sc., Paris, 1024.
Mhianes . —
SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 907
D'autre part, du fer (Girod) et une Eyrosinase (Przibram) (1) ;
Gessard (2) ont été décelés dans la glande du noir.
Tous les facteurs de mélanisation réclamés par Prenant sont
ainsi présents dans cet organe : accepteur, oxygène, couple cata-
lytique avec sa complémentaire pigmentative, fer, et sa complé-
rmentaire pigmentante, tyrosinase,
La mélanine de l'encre de Seiche semble donc se former suivant
les processus généraux de la mélanogénèse. L'accepteur, qui peut
avoir diverses origines, est ici un dérivé chondriosomique.
(Laboratoire de M. Prenant à la Faculté de médecine de Paris el
Institut Océanographique de Monaco).
PERCEPTION DE BRUITS ARTÉRIELS (SOUFFLES ANÉVRYSMAUX ET BRUITS
SIMPLES) EN AVAL D'UNE MANCHETTE GONFLÉE, ÉCRASANT
LES VAISSEAUX D'UN MEMBRE,
par-C. Lrax et H. WeEzri. -
Nous avons constaté dans d'assez nombreux cas qu'une forte
compression écrasant les vaisseaux d’un segment de membre
n'empêche pas d'entendre des bruits artériels en aval du segment
de membre comprimé.
En particulier, nous avons noté ce phénomène dans 2 anévrys-
mes artério-veineux. Dans ces 2 cas où l’anévrysme siégeait à la
racine d'un membre, si l’on entourait le membre d’une manchette
sphygmomanométrique gonflée sous une pression supérieure de
10 ou 20 cm. de Hg à la pression artérielle maxima, on continuait
à percevoir en aval de la manchette ainsi gonflée le souffle con-
tinu de l’anévrysme artérioso-veineux. Dans les conditions préei-
tées, ce souffle était entendu avec un stéthoscope bi-auriculaire;
il l'était encore mieux lorsque le stéthoscope était relié au sachet
phonendoscopique du phono-sphygmomètre Lian : le dispositif
stéthoscopique étant appliqué soit sur le trajet des gros vaisseaux,
soit en dehors de ce trajet, au contact des parties molles ou au
contact d'un os comme l’olécrane par exemple.
Pareil phénomène a été constaté également par nous dans des
cas où les artères n'étaient le siège d'aucun bruit pathologique,
mais présentaient seulement des pulsations d’une très grande
amplitude. Dans ces cas, en aval d’un manchette écrasant les vais-
seaux du membre, on percevait un bruit artériel synchrone au
rzibram. Hofmeister’s Beiträge, 1907.
Ge
(2) Gessard. Ann. Inst. Pasteur, 1901.
908 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
pouls artériel se produisant en amont de la manchette. Ce bruit
artériel léger était entendu comme dans les deux cas précités,
soit sur le trajet des gros vaisseaux, soit en dehors de leur trajet.
Ces faits font ressortir l'importance de la transmission des bruits
et souffles artériels par la masse des tissus d’un membre.
Il aident à comprendre le fait qu'on peut mesurer la pression
artérielle dans un membre par la méthode auscultatoire, mème si
l’on n'’applique pas le dispositif phonendoscopique sur le trajet
des grosses artères du membre. Ce détail est intéressant à mettre
en relief pour les membres inférieurs où l’auscultation des artères
est loin d'être aussi facile qu'aux membres supérieurs.
L'étude minutieuse des 2 cas précités d’anévrysme artério-vei-
neux nous à montré, comme à Cazamian, que la transmission du
souffle se fait habituellement beaucoup plus loin qu'on ne l’a cru
longtemps. Ainsi, dans le cas d’anévrysme artério-veineux du pli
de l’aine, pour ne parler que de la propagation vers la périphérie,
nous avons entendu le souffle, non seulement jusqu’au pied du
côté malade, mais jusqu'au pied du côté sain. La transmission par
les tissus du membre intervient dans cette propagation lointaine,
comme l'indique la constatation suivante : dans le cas d’anévrysme
de la sous-clavière, une manchette écrasant l'artère humérale n'a
pas empêché d'entendre le souffle anévrvsmal dans l'artère ra-
diale.
ee
SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 909
LR ER ee
LES BRUITS ARTÉRIELS SUPRA-MAXIMAUX DANS LA MÉTHODE
SPHYGMOMANOMÉTRIQUE AUSCULTATOIRE,
par Lian et H. Wezri.
_ Lorsqu'en auscultant au pli du coude, en aval d'une manchette
brachiale écrasant l'artère humérale, on perçoit de faibles bruits
artériels, si l'on décomprime peu à peu le bras, on est averti par la
perception de bruits artériels forts que l’ondée sanguine artérielle
reprend son cours, c'est-à-dire que l’on est arrivé à la Mx. En
même temps, on sent avec le doigt la réapparition des pulsations
radiales.
Au contraire, au-dessus de la Mx, les bruits artériels sont fai-
bles. Il faut dépenser de l'attention pour les percevoir. En outre,
ils gardent rigoureusement les mêmes caractères pendant tout le
temps que dure la décompression jusqu'à ce qu'on soit arrivé à
la pression artérielle maxima. Enfin pendant qu'on entend ces
bruits artériels faibles, le pouls radial n’est pas perceptible.
Le phénomène des bruits artériels supra-maximaux, qui s'ob-
serve seulement chez des sujets dont le pouls est très ample (cer-
tains cas d'insuffisance aortique et d'hypertension), ne peut donc
pas constituer l'ombre d’une cause d'erreur dans la technique
sphygmomanométrique auscultatoire. Il suffit d'être averti de
cette éventualité pour ne pas pouvoir se tromper.
Après cette conclusion ferme d'ordre pratique, nous nous arrè-
terons à un détail qui, dans l'étude des cas précités, a retenu notre
attention.
Lcrsqu’il existe des bruits artériels supra-maximaux, si l’on
analyse bien ses sensations auditives, ce n’est pas seulement un
bruit artériel très fort qu’on perçoit lorsqu'on est arrivé à la pres-
sion maxima, mais c'est plus exactement un double bruit artériel.
La première partie du double bruit est faible, elle n’est pas
l'expression du rétablissement de la perméabilité artérielle sous la
manchette, elle est encore ce bruit faible, bruit de propagation
par les tissus du membre, qu’on entendait alors que la manchette
fortement gonflée supprimait la lumière artérielle. Mais ce bruit
faible, bruit de propagation, s’est à peine produit qu'il est main-
tenant couvert par le bruit fort dû à la réapparition des pulsations
artérielles en aval de la manchette.
Les remarques suivantes viennent à l’appui de cette interpré-
tation :
Supposons Mx 13, Mn 8. Au début de la pulsation humérale,
la pression artérielle met un certain temps à s'élever de 8 à 13.
Or, quand la manchette est gonflée sous une pression de 13, l'ar-
BioLocre. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 63
910 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
ière humérale reste écrasée au début de la pulsation artérielle pen-
dant ce court temps où la pression s'élève de 8 à 13. Donc, dans le
cours d'une décompression progressive de la manchette, le bruit
de distension des parois artérielles en aval de la manchette est,
au moment de sa réapparition, un peu postérieur au début de la
pulsation artérielle en amont de la manchette.
En effet, relions une manchette brachiale à un oscillomètre, et
auscultons l'artère humérale en aval de la manchette, tandis que
nous observons les pulsations de l'aiguille oscillométrique. Dans
ces conditions, nous avons remarqué que si la manchette est g'on-
flée sous une pression égale à la Mx auscultatoire, les bruits arté-
riels sont entendus pour chaque pulsation un très court instant
après le début du battement de l’aiguille oscillométrique.
Puis, tandis qu'on décomprime la manchette en descendant peu
à peu au-dessous de la pression maxima, le bruit fort huméral
se produit d'une façon de plus en plus précoce. Aussi, à quelques
centimètres de Hg au-dessous de la pression maxima, on n'entend
plus un double bruit artériel, mais un seul bruït très intense qui
commence, pour chaque pulsation, en même temps qué le batte-
ment de l'aiguille oscillométrique. Ces diverses constatations sont
tout à fait en harmonie avec l'interprétation admise plus haut pour
le double bruit artériel marquant la Mx dans les cas èn quéstion.
En somme, le phénomène peu fréquent des bruits artériels su-
pra-Mmaximaux ne constitue pas la moindre difficulté pour la tech-
nique sphygmomanométrique auscultatoire, mais l'étude de son
mécanisme nous a paru mériter de retenir quelque peu l'attention.
ETUDE PHARMACODYNAMIQUE DE L’ADRÉNALONE. SIÈGE DE L'ACTION
VASOCONSTRICTIVE ET EFFETS DE L'ADRÉNALONE EN PRÉSENCE
DE DIVERSES DROGUES VASOMOTRICES,
par Edmond JAEGER.
1° Siège de l’action vasoconstrictive de l’adrénalone.
Pour étudier le siège de l’action de l’adrénalone dans ses effets
sur la pression artérielle, j'ai pratiqué sur des Chiens chloralosés
la section sous-bulbaire de la moelle après avoir préalablement
coupé les nerfs vagues et installé la respiration artificielle. Dans
ces conditions, on peut, après injection intraveineuse d’adréna-
lone, observer une vasoconstriction rénale typique coïncidant
avec une élévation très marquée de la pression artérielle. En com-
parant les effets produits par des doses d’adrénaline et d’adréna-
lone sensiblement équivalentes quant à l'intensité de leurs effets
SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 911
ue | CR ARReO et ri «| lenteur
vasoconstricteurs on voit qu'il y a identité de l’action des deux
substances avec cette seule différence (1) à savoir que l’action de
l’adrénalone est plus durable. Ainsi, pour celle-ci comme pour
l’adrénaline la vasoconstriction n'est pas d’origine cérébro-bul-
baire. D'autre part, les eflets produits par l'application locale de
l’'adrénalone montrent que l’action de cette base est périphérique.
Une solution d’adrénalone mise en contact avec des muqueuses
les fait pâlir aussitôt ; de même, placée sur une plaie qui saigne,
elle arrête l'écoulement du sang. Une goutte d’une solution d’a-
drénalone au 1/10 injectée chez l'Homme dans la peau de l’avant-
bras produit, au lieu de l'injection, une grande tache blanche qui
reste visible pendant une vingtaine d'heures. Il y à donc constric-
tion vasculaire locale. Dans l'espoir de parvenir à serrer de plus
près le problème du siège de l’action de l’adrénalone, j'ai examiné
les effets de cette base en présence de diverses autres nee à
action vasomotrice.
° Action de l’adrénalone en présence des vasodilatateurs : ni-
troglycérine et histamine. :
Parmi les vasodilatateurs, j'ai étudié l’histamine et la nitro-
glycérine. Celle-ci à cause de son action un peu tardive et s’ac-
complissant pour ainsi dire en deux temps ne s’est pas montrée
favorable à ces recherches. Quant à l’histamine (B-imidazolyl-
éthylamine), son'action est bien antagoniste de celle de l’adréna-
lone, mais elle est très fugace et ne peut pas s'opposer d’une façon
rigoureuse à la vasoconstriction longue et durable de l’adrénalone,
de sorte que ces expériences he nous apportent pas de renseigne-
ments définitifs sur le siège exact de l’action périphérique de ces
deux drogues. Par contre, j'ai trouvé dans cette étude une mé-
thode précieuse de détermination de la valeur vasoconstrictive des
diverses adrénalines, méthode bien supérieure à celle à la nitro-
glycérine [Cameron (2)] et qui dispense de recourir à des compa-
raisons avec l’adrénaline dont il est difficile de se procurer des
étalons sûrs.
3° Action de l’adrénalone après l’administration d’ergotinine.
Injectée à dose forte (5 mgr. par kger.) l’ergotinine (3) ainsi que
l’érgotoxine (4) paraît se comporter comme un paralysant des
vasoconstricteurs, de sorte qu'on obtient alors avec l’adrénaline
une chute de pression, c’est-à-dire un renversement des effets de
l'adrénaline. L’adrénalone produit également, après l’ergotinine,
une chute de pression, toutefois cette hypotension fait bientôt
(x) C. R. de la Soc. de biol., séance du 23 juillet rg21.
(2) Cameron. Proceed. royal Society of Edinburgh, vol. 26, 1905-06.
(3) Tiffeneau. Bull. de la Soc. de thérapeutique, t. XXV, p. 289, 1920.
(4) Dale. Journ. of Physiology, t. XXXIV, p- 163, 1906. (NE
912 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
place à une élévation de la pression artérielle qui croît progressi-
vement et qui se maintient pendant un temps très long. Cet effet,
que la théorie de la paralysie ergotinique des vasoconstricteurs.
(Dale) ne suffit pas à expliquer, se produit à chaque nouvelle in-
jection d’adrénalone sans qu'il soit besoin de renouveler la dose
d’ergotinine et cela que le Chien ait été ou non atropinisé.
Conclusions. — 1° Le siège de l’action vasoconstrictive de l’a-
.drénalone est le même que pour l’adrénaline. Il se trouve dans
les terminaisons périphériques du sympathique, car, depuis les ex-
périences de Laugendorff et celles de Maass, il n’y a pas de rai-
sons d'admettre que l’adrénaline agisse sur un autre point.
2° L’adrénalone, comme l’adrénaline, est antagoniste des vaso-
dilatateurs. C’est surtout avec l’histamine que cette action est très
nette. On peut même recourir à cette action antagoniste pour le
dosage physiologique des substances adrénaliniques.
3° Après l’ergotinine, tandis que l’adrénaline est CR clnen eee
hy Dia l’adrénalone ne produit qu’une hypotension passa-
gère à laquelle fait immédiatement suite l'effet hypertenseur nor-
mal de cette base.
(Laboratoires de pharmacologie, P' Pouchet, et de physiologie,
PR ICREL)E
SUR L'APPARITION DE L'HÉMOGLOBINE DANS LES HÉMATIES
DES VERTÉBRÉS,
par Marcel PRENANT.
L'äpparition de l'hémoglobine dans les hématies est mal connue
au point de vue cytologique. Parmi les auteurs anciens, certains
ont pensé que l’'hémoglobine apparaissait de façon diffuse ; d’au-
tres ont cru voir qu'elle se montrait d’abord sous forme de gra-
nulations, plus tard dissoutes dans le cytoplasma. Plus récem-
ment, Meves (1) et Ciaccio (2) ayant décrit un chondriome aux
érythroblastes des Vertébrés, ainsi qu'aux érythrocytes mürs des
Batraciens et aux jeunes éd He déjà anucléés des Mammi-
fères, Schridde (3), qui a revu ce chondriome dans la moelle os-
seuse du jeune Apt lui attribue la production de l’hémoglo-
bine ; Ciaccio, par contre, se refuse à accorder au chondriome
plus qu un rôle indirect dans cette yroduction.
(1) Meves. Arch. f. mikr. Anat.,t. LXXVIT, 1911. i
(2) Ciaccio. Pathologica, 1. TT, 1911. Fol. haemalologica, 1913.
3) Schridde, Anal. Anz., t. XEÏII, 1912.
SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 913
Les observations de ces auteurs ont été faites par des techniques
mitochondriales générales. Je puis leur apporter des complé-
ments microchimiques, grâce à l'emploi de la benzidine et de
l'eau oxygénée, réactif bien connu de l’hémoglobine. On peut
faire des empreintes de moelle osseuse, les couvrir quelques ins-
tants d’une solution saturée de benzidine dans l’eau physiologi-
que très légèrement acétique, y ajouter une goutte d'eau oxygé-
née et examiner sous lamelle.
Sur la moelle fémorale d’un Oiseau adulte, on reconnaît ainsi
immédiatement les hématies müûres, lavées d’un bleu uniforme
où se détachent seulement un noyau compact et bleu sombre et
‘une bordure plus foncée. Dans les érythrogonies et les érythro-
blastes, le noyau est toujours coloré en bleu plus ou moins foncé
et plus ou moins uniforme, suivant le degré d'évolution de la
cellule.
Le cytoplasme des mêmes cellules contient, en outre, des gra-
nulations fines, bleu foncé, qui ont l'aspect et la situation du
chondriome. Dans beaucoup de cellules, en outre, le cytoplasme
prend une teinte générale bleu pâle, mais il arrive aussi que les
mitochondries et le noyau soient bleus, le cytoplasme restant par-
faitement incolore: ce fait exclut l'hypothèse qu'il y aurait simple-
ment condensation de l’hémoglobine par adsorption sur les gra-
nules mitochondriaux. Il arrive même que la coloration bleue des
mitochondries précède celle du noyau. À maturité, les mitochon-
dries ne sont plus décelables par ce procédé.
Sur la moelle fémorale d’un jeune Lapin de 4 semaines, les ré-
sultats sont très analogues.
Ces faits me semblent à interpréter de la façon suivante. Le
noyau joue un rôle essentiel dans la formation de l’hémoglobine,
qui y apparaît longtemps avant d'imprégner l’ensemble du cyto-
plasme et alors que celui-ci est encore très basophile. Dans le cas
du noyau il s’agit bien d’hémoglobine et non d’une peroxydase,
car le chauffage préalable à 100°, qui détruit les peroxydases,
n'empêche pas la coloration.
Un rôle est sans doute joué aussi dans la formation d’hémoglo-
bine par le chondriome. À la vérité, il pourrait s'agir d’une per-
oxydase, car le chauffage est un moyen brutal, qui détruit le
chondriome, et qu’on ne peut employer ici pour décider. Mais
j ai pu constater la rareté relative des formations mitochondriales
qui, d’une façon générale, se colorent par la benzidine et l’eau
oxygénée : il me paraît donc très probable qu'ici il s’agit bien
d'hémoglobine. En tous cas, pour un peu imprécis qu'il est chi-
miquement, ce procédé est bien supérieur à celui d’après lequel
Schridde à conclu à l’origine mitochondriale de l’'hémoglobine.
914 © SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Sapegno (1) avait observé déjà, sans l'interpréter, une A
du chondriome par la paraphénylène diamine.
Chez les Oiseaux, le noyau se charge de plus en plus d'hémoglo-
bine et devient de plus en plus homogène. Chez les Mammifères, à
cette phase succède une période où le noyau me paraît pâlir pro-
gressivement, sans être expulsé ni se fragmenter, et finit par se
perdre dans le cytoplasme hémoglobique.
Enfin, sur une question qui a opposé Schriddé à Meves et à
Giaccio, celle de la persistance du chondriome après la dispari-
tion du noyau chez les Mammifères, il me semble impossible, d’a-
près les figures données par Meves et Ciaccio, de ne pas admettre
cette persistance. Cependant, si certains jeunes érythrocvtes ont
encore un chondriome colorable par la benzidine, il est certain
que certains érythroblastes très évolués, mais présentant encore
un noyau, n'en ont déjà plus. Pour expliquer ces contradictions,
il faut admettre, d’abord que l’évolution du chondriome et celle
du noyau sont dans une certaine mesure indépendantes, ensuite
que le chondriome persiste, mais qu'une diffusion précoce de
l’hémoglobine qui le charge supprime sa colorabilité par la ben-
zidine.
‘5) Sapegno. Pathologica, t. Il, 1910.
SÉANCE DU 19 XOVEMBRE 915
CONTRIBUTION À L'ÉTUDE DES RÉACTIONS VASCULAIRES ET NERVEUSES
CONSÉCUTIVES A L'INJECTION DE PÉPIONE, À L'AIDE
D'UN COMPLEXE COLORANT,
par Jean GAUTRELET.
Nous avons antérieurement montré, comment, à l’aide de la
thionine, il était possible d'obtenir, même après plusieurs jours,
des réactions cardiovasculaires caractéristiques d’une injection
antérieure d’adrénaline (phénomène du rappel) (1).
Les faits que nous rapportons aujourd'hui font saisir de manière
plus frappante le pouvoir adsorbant de la thionine et montrent le
parti intéressant que l’on peut tirer de cértains colorants suscepti-
bles de réaliser de véritables révélateurs et réactifs physiologiques.
À l'encontre du bleu de méthylène, comme nous l'avons publié
en 1913 (2) la thionine quoique appartenant au même groupe, est
totalement inactive vis-à-vis du cœur et de la pression du Chien
normal, même injectée dans les veines, à la dose de 1, 2, 3 cer.
par ker.
Il n’en est pas de même de la nigrosine, colorant appartenant
au groupe des indulines. La nigrosine (marque R. A. L., comme
tous les colorants utilisés) à la dose de 0,5 et 1 centigr. par ker.
provoque une baisse très marquée et durable de la pression. A
la suite de l'injection dans la saphène du Chien de 0,5 centigr.
par kgr., la pression carotidienne tombe rapidement aux envi-
rons de 5-6 cm. de mercure, et après 3/1 d'heure, elle n'a pas at-
teint son chiffre primitif.
Si l'injection de nigrosine a été précédée d’une injection de
thioniné (x centigr. par kgr), la baisse de pression est plus mar-
quée encore, atteignant presque le o manométrique et reste très
basse pendant plus d’une heure,
_ L’oncographe traduit une vasoconstriction en rapport avec la
dilatation des vaisseaux splanchniques. L’atropine, l’adrénaline,
l’ergotoxine ne suppriment pas la baisse de pression.
Nous retiendrons par contre, que si l’on pratique une injection
de pilocarpine (1 mmgr. par kgr.) suivie d’une injection de thio-
nine, la nigrosine consécutive est sans effet.
En un mot, le complexe thionine-nigrosine, provoque un abais-
sement marqué et durable de la pression sanguine chez le Chien
normal et il semble logique de reconnaître que la vasodilatation
(1) C. R. de la Soc. de biol., 26 juillet 1913.
(2) C. R. de l’Acad. des sc., 23 déc. 1913. Pour s'expliquer le choix des colo-
rants sélectionnés par nous parmi tant d’autres, on se reportera également à
notre note à l’Académie des Sciences, 24 juin 1907.
916 à SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
trouve son origine dans la paralysie des vasomoteurs parasympa-
thiques. |
Mais vient-on, dans la veine d'un Chien, qui a reçu 4 heures
auparavant 10 centigr. de peptone de Witte par kgr., à in-
jecter d’abord 1 centigr. de thionine, on n'observe pas de pres-
sion sanguine, le fait est normal, mais quelques minutes plus tard
injecte-t-on dans la veine 1/2 ou même s: centigr. de nigrosine
par kgr., on n'observe jamais la moindre baisse de pression.
Le fait est absolument constant : chez l'animal peptoné depuis
24 heures, le complexe hypotenseur thionine-nigrosine n'entraîne
aucune modification cardiaque ou vasculaire.
Nous avons observé qu'il suffisait de transfuser pendant 1 mi-
nute le sang du Chien A peptoné à un Chien B pour voir ce Chien
B ne pas réagir à l'injection du complexe thionine-nigrosine.
L'injection de thionine est nécessaire : si on injecte au Chien pep-
toné, atropiné ou non, la nigrosine seule elle abaisse la pression.
Mais durant la période d’hypotension, injecte-t-on quelques cen-
ticubes de thionine, on voit aussitôt la pression se relever et at-
teindre en moins de 5 minutes son chiffre primitif.
Nous voyons donc que la thionine est indispensable, apparem-
ment (nous poursuivons nos recherches), pour fixer, adsorber la
substance circulante apparue à la suite de la peptone et dont
l’inefficacité de la nigrosine a hypotensive va jee
ensuite la présence.
Cette substance, d’après ce que nous avons vu plus haut, se com-
porte pharmacologiquement comme la pilocarpine, c’est-à-dire
comme un excitant parasympathique.
Nous soulignerons l’ importance de l'apparition d’une telle subs-
tance au point de vue général des réactions de l’organisme à une
première injection et l'intérêt du complexe thionine-nigrosine en
tant que réactif physiologique susceptible de la révéler.
(Laboratoires de physiologie de la Faculté de médecine et de
biologie expérimentale des Hautes-Etudes).
(25) MT
REUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX
SÉANCE DU 8 NOVEMBZXE 1921
SOMMAIRE
mode pratique de préparation par
voie électrolytique de la liqueur
physiologique hypochlorée..... 3o
Mauriac (P.) et Boyer (R.) :
ALEXANDRE (R.) et Mouzinier
(R.) : Problèmes d'’oscillométrie
mdicale. Détermination de Mx
par une courbe dynamométrique. 37
ARNOZAN, GREYX et ADVIER : Recherches expérimentales sur le
Recherche du bruit de clapotage | traitement de la distomatose par
stomacal par la succussion lom- . les injections intraveineuses d'’é-
bireRechnique et résultats. 10395 |"métique 2.1.1. 000R. 25
Damawy (P.) : Recherches expé- Mauriac (P.), PAUZAT et SER-
rimentales sur les phénomènes VANTIE (L.) : Recherches expéri-
de réparation de la rotule...... 32 | mentales sur les injections intra-
Givesre et SALLES : Sur un pulmonaires de sérum. ........ 27
Présidence de M. Delaunay.
RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LE TRAITEMENT DE LA DISTOMATOSE
PAR LES INJECTIONS INTRAVEINEUSES D'ÉMÉTIQUE,
par Pierre Mauriac et R. Boxer.
À une séance pour l'avancement des sciences aux Indes néer-
landaises, M. de Langen avait cité un cas de distomatose humaine
traité avec succès par les injections intraveineuses d’émétique.
L'un de nous ayant trouvé dans les selles d’une malade des œufs
de Fasciola hepatica, nous décidâmes, en même temps que la
cure par l'émétique, de poursuivre des recherches expérimentales
chez le Mouton.
_ Nous choisîmes quatre Moutons de race tarbaise dont les selles,
examinées par la méthode de Carles et Barthélémy, contenaient
des œufs de grande Douve, de petite Douve et de Strongle. Nous
avons fait les injections d’émétiques, soit dans la veine saphène
918 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (26)
externe, soit dans la veine sous-cutanée de l’avant-bras, soit dans
la veine jugulaire avec une solution à 4 p. 100.
Au premier animal, il fut fait, en 16 jours, des injections quo-
tidiennes et progressives de 1-12 cgr., soit au total 0,86 cgr. Au
cours du traitement, nous ne constatâämes ni troubles de la rumi-
nation, ni diarrhée, ni dépression nerveuse, ni amaigrissement.
E° ral fut sacrifié à la suite du traitement. A l’autopsie, on ne
trouva, ni dans le péritoine, ni dans l'intestin, aucune Douve vi-
vante ou morte. Le foie qui présentait un état cirrhotique accusé
contenait 56 grandes Douves, toutes vivantes et mobiles, sans
modification de leur coloration, ni rétrécissement de leur extré-
mité caudale. Enfin, de très nombreuses petites Douves, parfaite-
ment, vivantes sortaient à la simple pression du parenchyme LéREe
tique.
Le deuxième animal reçut deux séries d’injections ane |
ses, au total 2,16 gr. d’émétique. Au cours du traitement, nous
avons noté un amaigrissement de deux kgr. et un état asthéni-
que progressif ; enfin, les signes d'intoxication apparurent aux
doses de 0,28 et 0,30 cgr. : inappétence, abattement, etc. À l’au-
topsie, on trouva 7 grandes Douves mobiles, de très nombreuses
petites Douves vivantes et des Strongles dans l'intestin. Enfin, le
troisième Mouton reçut, en trois séries échelonnées sur trois se-
maines, un total de 3,71 gr. d’émétique. Les signes d'intoxication
apparurent aux doses de 0,28 et 0,30 cgr. L’autopsie montra, dans
le foie, trois grandes Douves vivantes, et d'innombrables petites
Douves vivantes.
Pour tous ces animaux, l'examen des selles nous montra tou-
jours en cours de traitement des œufs de Douve nullement mo-
difiés.
Le quatrième Mouton, qui nous servit de témoin et qui ne su-
bit aucun traitement, fut trouvé porteur à l’autopsie de trois
grandes Douves vivantes et de trois cents petites Douves environ
et de Strongles. Donc, chez le Mouton, l'injection intraveineuse
d’émétique est sans action sur la Douve du foie.
L'observation clinique, que nous avons pu faire d’une jeune
Femme atteinte de Fasciola hepatica; vient confirmer cette con-
clusion. Elle avait subi les traitements les plus variés, et tous
inefficaces, par l’émétine, le thymol, le novarsénobenzol, l'extrait
éthéré de fougère mâle à fortes doses, quand nous lui fimes des
injections intraveineuses d'émétique. Du 7-17 mai, elle reçut 10
injections à doses progressives, de 1-9 cgr., soit au total 6o cgr.
Des accidents toxiques apparurent à Ja dose de 7 cer. et devinrent
dramatiques à la dernière dose de 9 egr. : une douleur très vio-
lente se produisit,, localisée d’abord au point d'injection, puis
s’irradiant le long de la veine dans tout le bras ; une petite toux
(27) SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 919
quinteuse apparut avec de l'angoisse, de la pâleur, des nausées,
une diarrhée profuse et impérieuse, un pouls petit, filant, bat-
tant à 190. Ces troubles toxiques durèrent ro minutes et dispa-
rurent sans laisser de traces. Signalons que la solution d'éméti-
que a une action irritante très marquée sur l’endoveine, et rend
impossible la répétition des injections en un mème point. À la
suite de ce traitement, les œufs de Douve, qui ne disparurent ja-
mais, semblèrent pendant un jour ou deux dégénérés : contour
irrégulier, contenu rétracté. Mais ils réapparurent bientôt nor-
maux, quoique moins nombreux. ÿ
Une autre série d’injections fut faite trois semaines plus tard.
La malade reçut un total de 75 cgr. d'émétique, mais nous ne
dépassâmes par la dose maxima de 8 cgr. Aucume modification
ne fut obtenue dans l'émission des œufs, qui persistèrent dans les
selles jusqu’à la mort de la malade (octobre).
Ainsi, nos recherches expérimentales et cliniques nous condui-
sent à la même constatation : l’inefficacité des injections intra-
veineuses d'émétique comme traitement de la distomatose hu-
maine et ovine.
Pour terminer, nous insistons sur la nécessité, quand on veut
juger de l’action d’un médicament sur les œufs de parasites, de
faire des examens de selles fréquents et prolongés. Car les œufs
peuvent disparaître des selles pendant plusieurs jours consécutifs.
sans qu'on puisse en déduire la mort de l’animal ; ils réapparais-
sent souvent si on a soin de répéter les examens.
(Laboratoire des services hospitaliers des hôpitaux).
RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LES INJECTIONS
INTRAPULMONAIRES DE SÉRUM,
Par Pierre MaAuRrAC, PAUZAT et L. SERVANTIE.
Pour le traitement des pneumococcies pulmonaires, l’un de nous
préconisa les injections de sérum antipneumococcique dans le
parenchyme pulmonaire (1). Les bons résultats cliniques qu'il en
obtint chez plusieurs malades gravement atteints furent confirmés
ultérieurement par les observations de Nobécourt et Paraf. Slobo-
ziano, reprenant la question du point de vue expérimental, fit
des injections intrapulmonaires de sérum chez les Chiens por-
teurs de foyers de bronchopneumonie artificiellement provoqués :
-des lésions locales profondes furent constatées que l’auteur im-
(&) P. Mauriac. Journ. de médecine de Bordeaux, 10 mars 1920.
#
920 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (28)
pute à ce mode de traitement (1). Bien plus, si l’on injecte à des
Chiens normaux du sérum dans le parenchyme pulmonaire, on
produit de façon constante des lésions graves que décèle l’autop-
sie : hémorragie en foyer par déchirure due à l’aiguille, apo-
plexie diffuse par infiltration, infarctus limités et nombreux sié-
geant partout, même à la partie supérieure des lobes supérieurs.
Sloboziano expérimenta sur 6 Chiens normaux dont il donne en
détail les 2 observations les plus typiques, les autres étant équi-
valentes ; et, après avoir tenté de donner une explication des lé-
sions à distance, il attira l'attention des cliniciens « sur les con-
séquences possibles d’une telle thérapeutique » (2). C’est à véri-
fier ces résultats que nous nous sommes attachés. Déjà l’un de
nous, avec Jouhaux, ayant pratiqué des injections intrapulmo-
naires de sérum chez le Cobaye n'avait constaté aucun trouble
apparent ; et. à l’autopsie faite 48 heures après, il était difficile
de retrouver trace de la piqüre. Sur coupe, on ne trouvait dans
les bronchioles qu’un léger exsudat hémorragique au niveau de
la zone injectée ; bref, aucune lésion grave (3).
Nous avons expérimenté chez le Chien, en sacrifiant l’animal
par piqûre du bulbe, comme l'indique Sloboziano :
Chien n° r, 13 kgr. Injection dans lobe inférieur du poumon
droit, en 5 minutes, de 8 c.c. de sérum antipneumococcique. Lé-
gère dyspnée passagère. Mort et autopsie 3 heures après la pi-
qüre. Au niveau de la piqüre, zone hémorragique de la grosseur
d’une grosse lentille en surface et s'étendant peu en profondeur
(5 mm. environ). La surface des deux poumons à un aspect abso-
lument normal et les coupes ne montrent que de petites zones
congestives aux bases, sans infarctus. Les préparations microsco-
piques montrent, au niveau du point d'injection, une déchirure
avec épanchement sanguin limité, plus loin les alvéoles et les
bronchioles remplies de globules rouges. À la périphérie, l'infil-
tration sanguine diminue ; certaines alvéoles sont dilacérées, la
plupart sont dilatées et remplies d’un exsudat muqueux, les vais-
seaux et les bronches sont libres.
Chien n° 2, 6,800 kgr. Le Chien ayant remué, l'injection fut
poussée en partie dans le lobe inférieur droit, en partie dans la
plèvre, le poumon étant traversé de part en part ; rien à signaler
au niveau des poumons en dehors du point d'injection. Mort 3
heures après la piqûre.
Chien n° 3,15 kgr. Injection de 10 c.c. sérum antipneumococ-
(x) Presse médicale, :9 septembre 1920, n° 70.
(>) Presse médicale, 9 février 1921, p. 116.
(3) La thérapeutique et la sérothérapie intrapulmonaires par injections trans-
thoraciques. Thèse de Bordeaux, 1919. | 4
(29) SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 921
cique en 5 minutes dans le lobe inférieur du poumon droit. Mêmes
résultats que chez le Chien n° r : aucune lésion en dehors de la
zone hémorragique et œdématiée du point d'injection. Mort et
autopsie 3 heures après la piqüre.
Chien n° 4, 10 kgr. Dans les deux poumons, injections de sé-
rum antipneumococcique, 10 c.c. de chaque côté ; à droite, l’in-
jection s'accompagne d’une quinte de toux qui dure 30 secondes :
à gauche, l'opération est mouvementée, car l’animal mal attaché
se débat, et l’aiguille, enfoncée dans le parenchyme pulmonaire,
est violemment mobiïlisée. Cependant, après l’injection, l’animal
ne paraît nullement incommodé et se jette avec avidité sur la
soupe qu'on lui présente. L’autopsie, faite six heures après, ne
montre, au niveau des deux poumons, qu'une petite zone hémor-
ragique au point d'innoculation. À gauche, 2 lobes ont été per-
forés. Nulle part, on ne voit traces de congestion, ni d'infarctus.
Cependant il existe à gauche un léger épanchement hémorragi-
que de la plèvre.
Enfin, comme nous avions constaté, au niveau des bases de
certains de nos Chiens, de légères zones congestives que nous
rattachions à l’agonie et non à la piqûre, nous avons sacrifié un
cinquième animal, sans lui avoir fait d'injection et nous avons
trouvé, en effet, les mêmes zones congestives, que l’on ne peut
donc imputer aux injections intrapulmonaires.
Bref, chez nos Chiens en expérience, l'injection intrapulmo-
naire de sérum antipneumococcique n'a produit aucune des lé-
sions à distance décrites par Sloboziano. Seule, l’hémorragie en
foyer par déchirure ou au niveau de la piqûre est constante, mais
ses dimensions sont toujours restreintes. Chez notre Chien n° 4,
nous serions tentés de mettre l’épanchement hémorragique cons-
taté sur le compte des mouvements violents ie fit l’animal au
moment de l'injection.
Ajoutons qu'aucun de nos Chiens ne parut vraiment incom-
modé (sauf en un cas : légère dyspnée passagère) par les injec-
tions que nous pratiquions sur eux, ce qui laissait déjà augurer
du peu d'importance des lésions produites. Enfin, ni entre nos
mains, ni entre celles de Nobécourt et Paraf, l'injection intrapul-
monaire chez l'Homme n'a donné d'accidents que l’on puisse
rattacher directement à la production d’infarctus ou de conges-
tions étendues.
(Laboratoire des services hospitaliers des hôpitaux).
922 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX. (30):
SUR UN MODE PRATIQUE DE PRÉPARATION, PAR VOIE ÉLECTROLYTIQUE.
DE LA LIQUEUR PHYSIOLOGIQUE HYPOCHLORÉE,
par GINESTE et SALLES.
L'hypochlorite de soude, en solution diluée, employé, soit
sous le nom de liqueur de Labarraque, soit sous celui de liquide-
de Dakin-Carrel, a été considéré à à juste titre comme un des anti-
septiques les plus puissants, mais aussi par rapport aux autres et
à pouvoir égal, comme le moins nocif pour les tissus organiques.
Dans leur remarquable rapport sur la valeur comparée des di-
versées solutions antiseptiques utilisées pour la « stérilisation des
plaies de guerre », rapport présenté à la IV° conférence chirur-
gicale cales (x), MM. Tuffier et Sacquépée mettent nette-
ment en dans la supériorité de l’hypochlorite de soude sur
tous les autres liquides antiseptiques, dans le traitement de ces
plaies, à la fois à cause de son pouvoir bactéricide éminemment
puissant et, d'autre part, par ses hautes propriétés phagocytaires.
Si, à forte concentration, l’hypochlorite de soude détruit énergi-
quement les germes morbides, à dose très diluée, il paraît exalter
les processus normaux de défense : « Une très large part doit
« être attribuée aux effets dissolvants de l’hypochlorite de soude
« sur les tissus morts ou nécrosés ; l'élimination de ces produits
« enlève, en effet, un terrain trop propice à leur développement.
« Cette action bien connue a fait l'objet de recherches démonstra-
« tives ». (Noël Fiessinger, Taylor et Austin).
L’hypochlorite de soude est un composé oxygéné du chlore,
d’une grande instabilité, qui peut exister en solution, qui n'existe
pas en cristaux, ce qui tient essentiellement à l'instabilité de son
atome oxygène, atome actif. L’atome chlore est désinfectant,
l'atome oxygène est régénérateur du tissu. En présence des tissus
organiques, essentiellement hydrogénés, il se produit une dé-
soxydation du corps et le résultat final est NaCI, qui fait partie
intégrante de la composition du sérum sanguin ; la teneur saline,
isotonique au plasma sanguin, du liquide initial et du composite
final est favorable à la reconstitution des tissus, dont elle évite la
plasmolyse des cellules, phénomène que l’on retrouve comme
aboutissant de toutes les autres solutions antiseptiques, qui sont
en même temps destructives. En résumé, activité lente et progres-
sive ; pas de déchets à la fin de la réaction : isotonie sérique
réalisée à la fin de l'opération ; tels sont les avantages que pré-
sente Ja solution hypochlorée dans la méthode du lavage antisep-
tique et reconstitutive des tissus de Dakin-Carrel.
(1) Archives de médecine et de pharmacie militaires, t. LXX, n° 2-5, 1918.
(31) | __ SÉANCE DU & NOVEMBRE | 923
Mais la solution hypochlorée est d’uné préparation délicate,
d'un dosage difficile qui tient à l'inégalité du titre chloré du chlo-
rure de chaux employé et enfin d’une conservation très douteuse,
malgré l’adjonction de stabilisateurs, tels que le bicarbonate de
soude. L'expérience nous a montré qu'après 24 heures de prépa-
ration, les solutions hypochlorées, même stabilisées, perdaient
les 2/5 de leur teneur en hypochlorite de soude, c’est-à-dire en
chlore et en oxygène actifs.
Or, il est de toute évidence, que les produits oxYÿgénés ou chlo-
ro-oxygénés nagissent réellement vis-à-vis des agents morbides
qu'ils Sean détruire, comme vis-à-vis des tissus qu'ils sont ap-
pelés à reconstituer, que lorsqu'ils sont extrêmement près de leur
moment de production chimique immédiat, ce que Denigès a.
bien défini sous les termes de « chlore actif » et « d'oxygène ac-
ES D:
C'est donc, non seulement une action chimique banale et pas-
sive, qui intervient dans la réaction du liquide vis-à-vis des tis-
sus, mais surtout une question d'état et c’est cet état de l’élément
actif, qui à dose égale produit des effets supérieurs. Ce qui re-
vient à dire que l’on peut diminuer la dose de l'élément actif
quand son état est naissant, autrement dit à la période la plus.
efficace de son activité qui est aussi celle qui le rend plus apte
à entrer en combinaison.
C’est ce qu'a cherché à réaliser l'appareil que nous présentons
aujourd'hui, qui n’est que l’application pratique et vraisembla-
blement intéressante de phénomènes physiques connus à une
préparation et à un emploi nouveau. Il fournit, au fur et à me-
sure des besoins, et seulement à ce moment, une liqueur hypo-
chlorée, isotonique au sérum sanguin, à la température de 35-38°
titrant 0,02 p. 100 d'hypochlorite de soude, soit le 1/20 environ
de la solution de Dakin-Carrel pure et concentrée et à l’état nais-
sant de sa production.
Le liquide mère est une solution de chlorure, de sodium au ti-
tre physiologique de 5 p. 100, contenue dans un tonnelet en
verre ; la partie productrice de la solution hypochlorée chaude
est le robinet d'écoulement lui-même.
Ce dernier, en ébonite ou en bakélite, avec vis pointeau de ré-
glage, porte deux ajutages en platine suffisamment distants, qui
prennent contact avec le liquide, uniquement au moment de l’é-
coulement de ce dernier. Le principe consiste dans l’électrolyse,
au fur et à mesure du passage du liquide dans le robinet, de la
solution isotonique de chlorure de sodium et l’utilisation de la ré-
sistivité du liquide pour obtenir l'élévation de la température,
par effet Joule. L'appareil est indéréglable ; il utilise indistincte-
ment tous les courants électriques en usage, continus, par prise
924 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (32)
directe, alternatifs par interposition de la très simple soupape
électrolytique.
Il permet d’avoir constamment à sa disposition une Sac
antiseptique hypochlorée chaude, pour les lavages, les pansements
et aussi l'irrigation continue des plaies ; il évite ainsi les délica-
tes et aléatoires manipulations qui président à la préparation des
solutions d’hypochlorite de soude utilisées dans les usages mé-
dicaux.
.
RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LES PHÉNOMÈNES DE RÉPARATION
DE LA ROTULE,
par Pierre Damaxy.
En 1907, Le Damany fit une série d'expériences sur la formation
du cal dans les fractures de la rotule du Lapin. Nous avons re-
pris plusieurs de ces expériences et nous avons poursuivi nos re-
cherches en nous plaçant dans les conditions les plus diverses.
Première série d'expériences. — Comme étude préliminaire et
pour nous servir en quelque sorte d'expériences témoins, nous
avons recherché comment se réparent les autres pièces osseuses
chez le même animal : a) dans l’épiphyse inférieure du fémur,
chez plusieurs Lapins, avec un bistouri faisant office de trépan,
pertes de substances variées ; avec ou sans cautérisation ignée..
Résection de métatarsiens sur une longueur de 1-3 mm. ; les
pertes de substances les plus étendues se réparent complètement
et parfaitement par du tissu osseux en 25-30 jours ; b) fractures
du fémur, du tibia, de l’astragale, etc., se réparent en 25-30
jours par un cal osseux formant le plus souvent un relief en
virole. |
Nous pouvons conclure de ces diverses expériences que dans
l'os normal les pertes de substances les plus étendues, les fractu-
res se réparent par des processus actifs et efficaces. Chez l’animal
jeune, le développement et la forme de l’os ne seront pas trow-
blés pourvu que le cartilage de conjugaison ne soit pas lésé.
Deuxième série d'expériences. — Sur la rotule, l’expérimenta-
tion aboutit à d’autres résultats. Les pièces obtenues sont sou-
mises à un examen macroscopique ; l’ébullition prolongée dans
une solution concentrée de carbonate de potasse fait disparaître
les parties fibreuses, seul l’os subsiste : nous pouvons vérifier ainsi
la nature du cal. Quelques pièces après fixation et décalcification
ont été examinées au microscope.
A. Perforalions el pertes de substances. — a) Lapins très jeunes
(33) SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 925
avant l'apparition du point d'ossification ou au moment de son
apparition (8-15 jours). On perfore la rotule au moyen d’un mi-
nime emporte-pièce : le point d'ossification est souvent élevé.
L'ossification reprend sans qu'il y ait de retard. Mais le point d’os-
sification a pris une forme annulaire ; en son centre existe et
persiste toujours la perte de substance qui se comble par du tissu
fibreux ; — b) Lapins plus âgés (1 mois, âge adulte). Dans ce cas,
la rotule garde sa forme et ses dimensions, son développement
se continue ; mais, après ébullition dans la solution carbonatée,
la perte de substance apparaît avec tous ses caractères primitifs,
en particulier avec un diamètre exactement égal, à celui de 1a
mèche perforante.
Nous avons fait ces expériences dans deux conditions : 1° Sans
toucher au quadriceps. Nous aboutissecus aux résultats ci-dessus,
mais la rotule perforée ou évidée se brise souvent sous l'influence
des contractions du quadriceps ; on a alors une fracture trans-
versale avec grand écartement et, dans ce cas, on constate que tou-
jours les fragments sont unis par un cal fibreux plus ou moins
long et si l'expérience a été faite avant le début de l’ossification,
dans chaque fragment, se développe un point d’ossification ; on
a ainsi l’apparence de deux sésamoïdes dans le tendon du qua-
driceps.— 2° Après section du quadriceps (soit du tendon rotulien,
soit du tendon quadricipital). On supprime ainsi l'influence des
contractions musculaires, mais on a créé des troubles trophiques
qui diminuent la valeur des résultats. La réparation se fait par du
tissu conjonctif ; il se fait, en plus, une résorption osseuse ame-
nant la formation d’une véritable caverne dans la rotule. Après
section du nerf crural à la base du triangle de Scarpa, nous abou-
tissons aux mêmes résultats.
B. Seclions transversales. — La coaptation des fragments est
- difficile ; les contractions musculaires ont vite fait de détruire
les moyens d'union. Pour supprimer l'influence du quadriceps,
nous avons sectionné son tendon au ras de la rotule que nous
avons rabattu au devant du tibia. Dans la plupart des cas, nous
avons obtenu un cal fibreux ; dans deux cas, cependant, il était
osseux mais incomplet, formant une sorte d'isthme réunissant
les deux fragments. Maïs ici les troubles trophiques peuvent jouer
un grand rôle.
Nous avons essayé de nous placer dans les conditions normales
d’une fracture transversale de la rotule. Après anesthésie et sous
le couvert d'une asepsie rigoureuse, nous avons combiné le cer-
clage au fil d'argent ou au catgut chromé avec la suture du sur-
tout fibropériostique ; puis, nous immobilisions le membre dans
une gouttière en carton solidement maintenue. Sur 4 expérien-
ces, où la coaptation était bonne, nous avons eu 2 cals fibreux
Biorocre. CoMpTEs RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 64
926 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (34)
RP De AU eo
et 2 cals osseux ; mais, ici encore, le cal osseux est imcomplet ;
la section reste marquée par un sillon surtout marqué à la face
articulaire.
C. Sections longitudinales. — Ici, la coaptation se fait mieux
les fragments ayant peu de tendance à s’écarter : 1° On aban-
donne la coaptation à elle-même ; dans un cas, nous avons ob-
tenu un cal osseux net mais incomplet. Dans 3 cas le cal était
fibreux. — 2° On rapproche les fragments à l’aide de deux boucles
de fil d'argent encerclant les tendons quadricipital et rotulien.
Sur 3 expériences, 3 cals fibreux. — 3° On combine l'expérience ci-
dessus avec la suture du surtout fibropériostique : cals fibreux. —
4° On suture uniquement le surtout fibropériostique : r cal fi-
breux. — 5° On fait un cerclage de la rotule au fil d'argent et on
suture le surtout : 3 cals osseux, mais toujours incomplets.
D. Sections verlicofrontales. — La coaptation peut être ici par-
faite. Dans un cas, nous encerclons avec une boucle de fil d’ar-
gent les tendons rotulien et quadricipital et nous suturons le sur-
tout ; nous obtenons un cal osseux déprimé ; dans un autre cas,
nous nous bornons à suturer le surtout : même cal.
E. Sections combinées. — Nous pratiquons une section verti-
cale, puis une section transversale. Dans les deux cas, malgré
l’écartement et la déformation de la rotule, nous avons eu un
cal osseux mais toujours incomplet.
Conclusions. — Les fractures de la rotule ont done une ten-
dance à se réparer par du tissu fibreux ; quand le cal est osseux,
jamais on n'obtient un cal exubérant, la ligne de fracture ou de
section reste marquée, au moins par un sillon, le plus fréquem-
ment par une fente. Si l’on songe que la rotule est située au mi-
lieu et dans l'épaisseur d’un tendon (sauf sur la face articulaire) ;
si l’on pense, d'autre part, à la pauvreté du tissu tendineux en
vaisseaux nourriciers ; si, enfin, on tient compte de la vasculari-
sation pauvre de la rotule, surtout quand elle est ossifiée, comme
l'ont montré Rôpke, Ducunigete, il est peut-être légitime de pen-
ser que la déficience du processus ostéogénique réparateur est
dûe, au moins en grande partie, aux mauvaises conditions de vas-
cularisation de cet os. Et, on sait combien les vaisseaux jouent
un rôle important dans l’ostéogénèse. En définitive, faute de
vaisseaux nourriciers abondants, de par sa situation comme os
sésamoïde intra-tendineux, la rotule fracturée ne peut faire que
des cals pauvres, le plus souvent fibreux, quelquefois ostéofi-
breux, rarement osseux.
D) < SAN : - D Uri
(39) SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 927
RECHERCHE DU BRUIT DE CLAPOTAGE STOMACAL, PAR LA SUCCUSSION
LOMBAIRE, TECHNIQUE ET RÉSULTATS,
par ARNOZAN, CREYx et ADVIER.
C'est presque exclusivement grâce à la radioscopie, après repas
bismuthé, que l’on apprécie aujourd'hui la valeur de la rétracti-
lité et la durée de l'évacuation gastriques ; les phénomènes se dé-
roulant sous les yeux, les constatations sont on ne peut plus ai-
sées. On ne doit cependant pas, nous semble-t-il, négliger Ia si-
gnification pathologique du clapotage, phénomène étudié de lon-
gue date par les auteurs et dont voici la définition: « bruit hydro-
aérique intrastomacal que le relâchement anormal des parois de
l'organe permet de provoquer par des manœuvres diverses ». Chez
un certain nombre de sujets, normaux ou malades, gastropathes
surtout, nous avons pratiqué cette recherche à l’aide de la suc-
cession hippocratique, du ballottement du Duplay, du procédé
classique de Bouchard. La manœuvre qui nous à paru tout à la
fois la plus commode et la plus sensible est dûe à l'un de nous ;
le nom de succussion lombaire lui conviendrait.
Déjà, Jean Ch. Roux avait signalé l'impossibilité de déprimer
suffisamment un épigastre tendu et douloureux et, dans ce cas,
il conseillait de rechercher le clapotage à l’aide d'un doigt placé
dans l’espace costo-iliaque gauche. Voici comment nous procé-
dons : le sujet, étendu sur le dos, jambes fléchies, sera dans le
plus complet relâchement musculaire possible et fera de grandes
inspirations. Le médecin se tient à gauche et insinue, dans l'es-
pace costo-iliaque correspondant, les 4 derniers doigts de la main
droite, tandis que la main gauche refoule vers le haut et yers la
gauche la région sous ombilicale, comme dans le procédé de
Glénard utilisé chez les ptosiques. La main lombaire imprime
à la région des secousses brèves et saccadées, pendant que lo-
reille, rapprochée de l’épigastre, ausculte. Il arrive souvent que
la main exploratrice perçoive l'onde de choc er retour du liquide
qu'elle vient de chasser. Nous ferons remarquer que la sensibilité
particulière de cette méthode vient de ce que, dans le décubitus
dorsal, le liquide intrastomacal se collectant dans les parties dé-
clives, au voisinage de la petite courbure, se trouve pour ainsi
dire sous la main ; une faible quantité suffit ainsi.à la production
du phénomène. Dans les estomacs peu rétractiles, il est aisé de
provoquer le clapotage par ce procédé à une période avancée
de la digestion, alors que, par les autres manœuvres, le résultat,
très net, au début, est devenu complètement négatif. Nous avons
observé ce fait à plusieurs reprises. La distension gazeuse du co-
f
928 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (36)
lon ne constitue pas un obstacle à la recherche. La transmission
de l’onde de choc est suffisante et même dans ces conditions défa-
vorables, un léger choc en retour du liquide peut être perçu.
Des sujets, sains ou malades, ont été examinés suivant les mo-
dalités ci-dessous : a) le matin à jeun, avant et après ingestion
de liquide ; b) après tubage préalable, puis ingestion de liquides
divers : eau, lait, ou bien repas complet. Après ingestion du re-
pas bismuthé qui précédait l’examen radiologique.
Voici les résultats obtenus : 1° le bruit de clapotage ne se ren-
contre à l’état normal, qu'au cas où la quantité de liquide, ingé-
rée en une seule fois, excède un litre. Encore ne persiste-t-il pas
dans ces conditions, au delà de l'heure qui suit l’ingestion ; 2°
l'estomac des ptosiques, des grands amaigris, des tuberculeux ou
des convalescents de maladies infectieuses, graves et prolongées
clapote dans les 2-6 heures qui suivent l’ingestion des liquides
ou du repas ; 3° tout clapotage, persistant 12 heures ou davan-
tage (16, 24 heures, etc...) après l’ingestion de liquide ou d’un
repas, implique l’idée d’une lésion pylorique, surajoutée à l’ato-
nie simple des parois de l’organe ; 4° le bruit de clapotage coïn-
cide toujours avec la présence d'images radiologiques, qui tra-
duisent le déficit de rétractilité, de tonicité de la musculature
stomacale.
(37) SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 929
PROBLÈME D'OSCILLOMÉTRIE MÉDICALE ; DÉTERMINATION DE Mx
PAR UNE COURBE DYNAMOMÉTRIQUE,
par Robert ALEXANDRE et René Mourir.
Dans nos travaux antérieurs (1), nous avons situé et défini la
valeur réelle de la tension minima artérielle des physiologistes,
(moment où T tension interne artérielle = P contrepression ex-
térieure du brassard), en un point anguleux que présentent les
courbes oscillométriques dans la partie de ces courbes qui va du
o du manomètre à leur faîte. Comme nous le disions au Congrès
de Strasbourg, la valeur Mn usuelle, que l’on a coutume de si-
tuer en un point plus élevé, près du faîte, ne représente pas cette
Fig. 1.
tension minima des physiologistes, mais bien un effet d'énergie
-
cardiaque libérée. Mn réel est aussi différent de Mn usuel qu'un
élat statique est différent d’un effet dynamique. Une erreur aussi
srande se rencontre dans les valeurs de Mx recherchées parmi les
oscillations terminales de la courbe dite oscillométrique, où ces
valeurs n’expriment en réalité que des effets parasites. Le calcul
démontre que l’on peut, des données recueillies à l’oscillomètre,
déduire la valeur Mx réelle par la détermination d’une courbe
dynamométrique.
Principes de la Méthode. — Plaçons-nous au moment où, en
contrepressions croissantes, nous venons de dépasser le point
P = T (2). À ce moment, l’élasticité artérielle est hors de cause.
Pendant la durée d’une expérience, la circulation sanguine
peut-être considérée comme un mouvement périodique, c’est-à-
(x) Société de biologie, 5 avril 1921.
(2) Voir notre communication à la Société de biologie, avril 1921, p. 696.
930 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (38)
dire qu à chaque pulsation, les mêmes phénoniènes se produisent
identiquement. Il en résulte que chaque puisation apporté au
niveau de l'artère explorée la. même quantité d'énergie E.
Au passage du brassard, cette énergie se divise en trois parties
principales : e,, énergie cédée au brassard pour le travaii de com-
pression de l'air contenu à l’intérieur du brassard ; e,, énergie:
cédée aux tissus circonvoisins pour vaincre leur élasticité ; ez,
énergie emportée par l’ondée sanguine qui poursuit sa route après
le brassard.
6, + € + e; = E — constante.
L'énergie se dépense en travail et trouve sa mesure dans l’im-
portance de ce travail.
Le travail fourni au brassard pendant une pulsation est le pro-
duit de la contrepression. P (sensiblement constante) par la va-
riation de volume V du brassard : = P. V.
D'autre part, l’oscillomètre est tel que l’amplitude de l’oscillation:
x est proportionnelle à la variation de volume V du brassard.
Donc, P.x est proportionnel à P.V. et par conséquent proportion-
nel à l’énergie transmise au brassard : P.x représente e..
Considérons maintenant ce qui se passe entre Mn et Mx. Tant
que la contrepression n’a pas atteint la valeur Mx, le sang! conti-
nue à passer, puisqu'à l’arrivée de la pulsation, sa pression Mx
est supérieure à la pression antagoniste P. La répartition de l’é-
nergie, E = e, + e, + e,, est conditionnée par divers facteurs.
Mais, dans l'intervalle considéré, P est la seule variable. Donc, e;
est fonction de P. Par conséquent, le produit P.x qui lui est pro-
portionnel est une fonction de P. : P.x = f (P).
Remarquons qu'entre Mn et Mx, c'est le moment où le brassard
reçoit le. plus d'énergie, c’est évident.
Nous atteignons Mx. Le sang ne passe plus. Le brassard s’apla-
tit, puisque le sang ne le soulève plus par son passage. Le sang
va venir buter contre la tranche du brassard. Dans ces conditions,
il est incapable de fournir au brassard l'énergie qu'il lui transmet-
tait précédemment. Donc, e, décroît brusquement. et ne suit plus
la même loi qu'entre Mn et Mx, mais devient une nouvelle fonc-
tion de P. Par conséquent, le produit P.x décroît brusquement,
au moment où P dépasse la valeur Mx et suit une nouvelle loi
Pac RUE )E |
Si, donc, nous traçons la courbe des produits P.x, à partir de
Mn, ils vont suivre d’abord la loi f (P), puis pour P — MXx, pré-
senteront une discontinuité en passant de la fonction f (P) à la
fonction f’ (P). Il y aura une chute brusque de la courbe. Cette:
chute de la courbe est le critère de Mx.
tésullats cliniques. — Appliquons ces données aux résultats
(39) SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 931
obtenus au cours d’un examen oscillométrique. Notons pour cha-
que valeur P des contrepressions, la grandeur x de l’oscillation (1).
Multiplions P par x et traçons la courbe de ces produits P.x en
portant, sur la ligne des abscisses, les valeurs P et, sur la ligne
des ordonnées, les valeurs P.x. Nous devons obtenir une courbe
qui en un point présentera une chute brusque, expression des
deux lois que nous venons de définir. Ce point anguleux qui mar-
quera la discontinuité de la courbe, critère de Mx, donnera la
valeur Mx réelle.
Pxse
5 6 7 8 ÿ 10 11 IL 13 14 17 16 77 18 19 20 &1 ét
É —— le (222 Be dy mamoméliique
Re oote os céèlu mé /1 cqgub,
à 4
Fig. 2. — Sujet à tension artérielle très élevée. Chez le sujet normal, Mx
déterminé par la courbe dynamométrique a une valeur voisine de 12-13 cm°
de mercure.
Cette courbe des produits Px que nous proposons de nommer
courbe dynamométrique permet de situer Mx réel pour une va-
leur de contrepression nettement définie. Au cours des centaines
de recherches que nous avons poursuivies par ce calcul, nous
avons trouvé Mx, dans la plupart des cas, chez les sujets normaux,
au voisinage de 12-13 cm. de mercure.
(x) Ces calculs sont indépendants de la variabilité de la sensibilité des
appareils. C’est la forme de la courbe qu'il importe de connaître et non sa
grandeur absolue.
JS RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX
RENOUVELLEMENT PARTIEL DU BUREAU.
Président : M. SAUVAGEAU.
Vice-présidents : MM. Pacuox et DENIGÈS (réélus).
Secrétaire : M. G. DUBREUIL.
Trésorier : M. PrcQue.
Membres du Comité : MM. Ferré et DuBourc (réélus).
Secrétaires des séances : MM. Deraunay et LAcosTEe (réélus)
ee em mn
(40)
(9) 933
RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE
SÉANCE DU 15 NOVEMBRE 1921:
SOMMAIRE
| de l’Entada sudanica.........…. 9
des sucres sur la production de | RaysauD (L.) : Sur l'emploi
l’indol, à propos d’une note de | comme insecticide du ferrocya-
RÉPApnelntanse 02. ELERTS EU 13 | nure de potassium cristallisé, in-
RayBauD (L.) : Sur la gomme | clus dans les VÉSÉLAUXS AE Ce II
Ranque et SENEez : Influence
Présidence de M. Olmer.
SUR LA GOMME DE L'Entada sudanica,
par L. RayBaun.
L'Entada sudänica Schweinf. est un petit arbuste de la sous-
famille des Mimosées, tribu des Adénanthérées (1) qui vit dans
l'Afrique Equatoriale française. M. Baudon, administrateur des
colonies, a eu l’extrème amabilité de nous adresser un échantillon
_ de gomme exsudée de ce végétal, et il nous dit que c’est en
janvier, mois dans lequel il a récolté la gomme, qu'elle est la
plus abondante. Elle se présente, généralement, en fines colon-
nettes libres, de calibre inégal (0,004 m. à o,o1 m), de longueur
très variable, mais qui ne dépasse pas cependant ro em., à sur-
face très souvent lisse, d’une couleur d’ambre jaune très clair et
très translucide, parfois veinée de brun, à cassure brillante. Il est
assez rare de rencontrer des morceaux qui soient entièrement
bruns. Parfois, les colonnettes sont accolées ét leur surface est
alors fréquemment craquelée. Elles adhèrent si fortement à l’é-
corce que des fragments de celle-ci demeurent attachés aux plus
gros échantillons et constituent, dans la gomme concassée, une
(1) Oliver. Flora of tropical Africa, Mol WE 6p 321:
934 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE (10).
certaine impureté. Les débris d’écorce ne dépassent pas en
moyenne 3 p. 100 dans les dosages que nous avons effectués.
La drogue n'est pas entièrement soluble dans l’eau froide, ni
dans l’eau chaude, mais la partie soluble présente bien les réac-
tions des sommes. (Ces réactions ont été faites avec une solution.
à r p. 100 du produit brut, après filtration à la pompe à vide).Cette-
solution donne, en effet, un louche léger avec l’acétate de plomb
à peine acide, mais un précipité abondant avec l’acétate basique.
Avec les sels de cuivre, elle forme un louche verdätre très peu
visible pour le sulfate, beaucoup plus accentué, surtout à chaud,
pour l’acétate. Après quelques heures, il se dépose un précipité au
fond du tube à essai.
Quelques gouttes d’une liqueur potassique à 10 p. 100 ne chan-
gent pas la couleur de la drogue. Le chlorure stanneux et le chlo-
rure mercureux troublent à peine la solution de gomme. Le sili-
cate de potasse donne un louche léger. Le perchlorure de fer ne
trouble ni ne colore en brun la solution à 1 p. 100, mais quand
elle est à 50 p. 100, une teinte brune se manifeste très nettement ; :
la liqueur de perchlorure de fer pénétrant avec difficulté dans la
solution très concentrée, on voit comme des boyaux brunûâtres
s’enfoncer lentement au sein de la masse beaucoup plus claire.
Si nous y ajoutons de l’eau, lorsque cette coloration l’a gagnée:
entièrement, une certaine partie de la drogue, pareille à une ge-
lée, demeure insoluble, mais l’acide acétique ne la dissout pas,
ce qui l'éloigne des sommes vraies (1).
Ce produit, en effet, ne doit pas être rangé parmi les gommes.
vraies, car il contient une petite quantité de gomme adragante,
que nous ayons séparée de la partie soluble par de multiples dé-
cantations, précédées de lavages et de périodes de repos. Nous
avons ensuite repris cette gomme adragante, que nous avons es-
sorée à la pompe à eau sur un filtre taré, puis nous l’avons séchée:
à l’étuve à 0° Par ce procédé, nous avons reconnu que 92 p. 100
du produit étudié était entièrement soluble dans l’eau froide et
que le reste (8 p. 100) était formé, en majeure partie, par de la
gomme adragante. Si l’on chauffe, en effet, la partie insoluble
dans l’eau froide, pendant 24 heures, au bain-marie, dans 5o fois.
son volume d’eau, la presque totalité du produit traité se trans-
forme en gomme soluble, qui perd là propriété de se gonfler après
dessiccation. Cette même transformation s'opère en quelques
heures, quand on y ajoute de l’eau acidulée à 1 p. 100 par l’acide
sulfurique. Nous avons, d’ailleurs, décelé dans la gomme la pré-
sence de composés pectiques, mais nous n'y avons pas trouvé trace:
d’amidon.
(1) Guichard. Chimie du distillateur, p. 67.
(1) SÉANCE DU 15 NOVEMBRE 935
RE ee ————
La portion tout à fait insoluble est constituée par des débris
cellulosiques colorés en rouge par le carmin et par une faible
quantité de masse gélatineuse qui est réfractaire à toute colora-
tion.
Le mélange de gomme adragante à la gomme soluble diminue
la valeur commerciale du produit. Mais la présence dans celui-ci
de sucre réducteur le déprécie également ; chauffé, en effet, avec
la liqueur de Fehling, il la réduit en donnant tout d’abord un
précipité verdâtre, qui vire ensuite au rouge. Or, Guichard range
ces sortes de gommes parmi les gommes inférieures (r):
En résumé, la gomme d'Entada sudanica, dont les 9/10 environ
sont solubles dans l’eau froide, s'éloigne cependant des gommes
vraies par la gomme adragante et le sucre réducteur qu'elle
contient.
SUR L'EMPLOI COMME INSECTICIDE DU FERROCYANURE DE POTASSIUM
CRISTALLISÉ, INCLUS DANS LES VÉGÉTAUX,
par L. RayBaun.
Le ferrocyanure de potassium a été employé, dès 1914, en Cali-
fornie, par Sanford Fernando, pour détruire la Cochenille (Icerya
purchasi) sur le Spartium junceum et sur le pêcher. Chez nous,
on retrouve cette Cochenille sur les Chrysanthèmes. Le procédé
pour la combattre consiste à pratiquer, en février, dans le tronc
une cavité cylindrique de 0,06 m. à 0,07 m. de profondeur et de
0,01 im. de diamètre, à la remplir du produit chimique cristallisé
et à en boucher ensuite hermétiquement l’orifice. Quelques jours
après cette opération tous les parasites sont morts, et Sanford Fer-
nando constate lui-même que d’autres, qui attaquent un peu plus
tard les végétaux traités, sont tués à leur tour. Ceux-ci ne seraient
pas sensibles au poison introduit et leurs fruits ne seraient pas
toxiques, puisque l’auteur lui-même dit en avoir mangé.
Nous avons pensé à appliquer ce procédé aux Figuiers de notre
région provencale, qui sont souvent envahis par une espèce de
Pou collant, de forme trapézoïdale : le Cereoplastes rusci ou Ker-
. Mmes caricæ, dont la présence facilite considérablement le dévelop-
pement des Fumagines. De sorte que l’arbre a finalement à lutter
contre deux parasites. Le premier prélève sur les branches, dans
les parties tendres, une grande quantité de matières nutritives,
tandis que ses excréments servent de bouiilon de culture à la moi-
(x) Guichard. Loc. cit., p. 67. Wurtz Chimie. t. II, p. 207.
936 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE (42)
sissure qui enveloppe les rameaux et les feuilles de l'hôte de sa
substance noire et l’étouffe (1). Si l’on pouvait donc se débarrasser
de ce Pou par le ferrocyanure de potassium, il serait ensuite plus
commode. de combattre les Fumagines. On atteindrait, ce but
par une taiile bien comprise, qui permettrait largement l'accès
de l’air et de la lumière dans l’arbre souvent trop feuillu.
Nous avons donc recherché l'effet produit par le ferroeyanure
de potassium sur le Kermes caricæ en appliquant la méthode pré-
cédente et cela pendant 2 années consécutives. Disons tout de suite
que nous sommes malheureusement loin des résultats obtenus
par l’auteur précité. Voici d’ailleurs comment nos expériences
ont été conduites : nous avons pratiqué, en février, à hauteur
d'Homme, sur des troncs de Figuiers qui avaient à cette distance
du sol de 0,15 m. à 0,30 m. de diamètre, une cavité tubulaire dont
la lumière était de 0,01-0,03 m. et dont la profondeur variait
entre 0,06 m. et 0,15 m. Sur certains arbres, la cavité a été rem-
plie du produit toxique, sur d’autres elle a été laissée telle quelle.
Mais toutes ont été fermées hermétiquement avec un bouchon de
liège ou de bois. Un liquide bleuâtre s’est écoulé de la blessure
que nous avions provoquée, et seulement sur les arbres qui conte-
naient ce produit toxique. Sur ces derniers se trouvaient des ra-
meaux qui avaient souffert, et dont le tissu des feuilles, quand ils
en possédaient déjà, était nécrosé quelques jours après l’opéra-
tion. Les bourgeons se flétrissaient, devenaient complètement secs
l’année suivante et les rameaux eux-mêmes prenaient l'aspect.
du bois mort. Les Kermès qui restaient encore sur ceux-ci-étaient
également tués. Par contre, ceux qui se trouvaient dans les au-
tres parties de l’arbre n'ont, à aucun moment, paru incommodés.
Quant aux branches de Figuiers, dont le tronc avait été seule-
ment creusé, elles étaient toutes très vivaces. La mort des rameaux
est donc bien due à l’action toxique du ferrocyanure de potassium
et l’arbre semble réagir en quelque sorte contre cette action toxi-
que par la présence du liquide coloré qui s'échappe de sa bles-
sure. Ces résultats ont été identiques aux deux endroits ou nous
avons poursuivi ces recherches : dans la région de Grasse et au
Jardin botanique du laboratoire.
Nous avons alors essayé de traiter d’autres végétaux : Pinus pi-
nea, Pinus sylvestris et le Troène (Ligustrum). Aucun d’eux n’a
paru souffrir. Un liquide bleuâtre, résineux chez les Conifères,
s’est seulement échappé, en faible quantité, de la blessure provo-
quée. Disons également que deux de ces Pins, couverts de Che-
nilles, n’en ont pas été débarrassés et que même aucune d’entre
1) 4 Ruby et L. Raybaud. L’Apiosporium oleæ, parasite de la Cochenilie de
Olivier. C. R, de la Soc. de biol., 11 juillet 1911.
(13) SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 937
elles n’a été trouvée morte dans le voisinage des troncs, quoique,
la dernière année, l'expérience fut tentée au moment même où
elles apparurent. Sans mettre en doute les résultats publiés par
Sanford Fernando, dont les expériences ont porté sur d’autres
arbres et sur d’autres parasites, nous pouvons dire, que : 1° le
ferrocyanure de potassium cristallisé, inclus dans le tronic du Fi-
guier, comme nous venons de l'indiquer, lui est nuisible. 2°
Pinus pinea, Pinus sylvestris ainsi que le Troène paraissent résis-
ter à son action toxique ; 3° cette action toxique ne se manifeste
pas sur les Chenilles des Pins traités. Si elle paraît s'exercer sur
le Pou du Figuier, elle n’est pas intéressante, puisque l'arbre lui-
même est tué dans les parties où les Poux le sont.
Nous croyons que la toxicité du ferrocyanure de potassium est
favorisée, chez le Figuiér, par la présence de laticifères, lesquels
n existent pas dans les autres végétaux qui ont résisté au poison.
Nous nous proposons d'entreprendre de nouvelles recherches pour
élucider cette question.
INFLUENCE DES SUCRES SUR LA PRODUCTION DE L'INDOL,
A PROPOS D'UNE NOTE DE À. APPELMANS,
par RANQUE et SENEZ.
Dans une note intéressante, communiquée à la séance du 8 oc-
tobre de la Société belge de biologie, Appelmans a signalé les con-
clusions auxquelles il était arrivé, au cours d’expériences, sur l’in-
fluence des sucres dans la production de l'indol. Nous sommes
très heureux de voir que cette communication confirme, en partie,
les travaux que nous avions faits sur cette question avec À. Besson
en 1918 (1). Cette étude, que nous avions poursuivie surtout avec
un échantillon de Colibacille, nous avait aussi montré que le Co-
libacille, cultivé en milieux sucrés, ne produit pas d'indol. Nous
étions même arrivés à deux conclusions, que, dans son travail
ultérieur, Appelmans n’a pas encore eu l’occasion de vérifier et
qui sont les suivantes ;
1° Si on fait varier la quantité de glucose incorporée à l’eau
peptonée, on s'aperçoit qu'il faut une dose minima de 4 gr. de
(x) Action biochimique des microbes sur les sucres et les alcools. (En colla-
boration avec A. Besson). C. R. de la Soc. de biol., 26 octobre 1918. — Sur la
vie du Colibacille en milieu liquide glucosé. (En collaboration avec A. Besson).
C. R. de la Soc. de biol., 25 janvier 1919. — Sur la vie des microbes en mi-
licu sucré. (En collaboration avec A. Besson). C. R. de la Soc. de biol., 8 f6-
vricr 1919. — Sur la vie du Colibacille en milieu liquide glucosé. Importance
des doses de glucose. C. R. de la Soc. de biol., 22 février 1919.
958 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE (44)
glucose par litre pour empêcher toute production d’indol dans les
cultures, (du moins dans les conditions de notre expérience).
2° Dans les cas où on emploie des doses moins élevées, le déve-
loppement du Colibacille s'y fait sous deux stades successifs : d’a-
bord un stade de. vie analogue à celui qui se produit dans les mi-
lieux sucrés : multiplication rapide et régulière dans le temps,
attaque du sucre avec gaz, absence d’indol ; puis, quand tout le
sucre est épuisé, le Colibacille vit suivant le rythme de la vie sans
sucre (1) : la multiplication suit un mouvement uniformément
retardé, la molécule de peptone est dédoublée en donnant de l'in-
dol, la vie de la culture continue fort longtemps, tandis que tous
les germes meurent rapidement quand la quantité de sucre dé-
passe 4 gr. È
Notre étude sur la fonction indologène n'avait été faite qu'avec
un seul sucre, le glucose.
Nous sommes très heureux de voir que les expériences d’Appel-
mans ont permis de généraliser ces phénomènes, que nous avions
observés, pour les sucres voisins et même pour les polyalcools
(mannite) dont il s'est servi.
(x) La vie microbienne dans les milieux de culture sucrés et les fermenta-
tions, au point de vue du diagnostic bactériologique. (En collaboration avec
A. Besson).
2) y39
REUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG
SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1921!
SOMMAIRE
Benoit (J.) : Sur le rôle du d’une sécrétion intranucléaire
noyau dans la sécrétion épididy- dans l’épithélium du sperma-
DONS SA de EMMA RER 56 | thèque de la reine d’Abeïlle. Sa
Bium (L.),AuseL (E.) et Haus- SSNICAU ON CT UD, Dr
KNECHT (R.) : Action diurétique Simon (R.) et Aron (M.) : Sur
des sels de calcium. Mécanisme la morphogénèse des os longs par
JÉRCELe ACTION NN ne 6o | la méthode des greffes embryon-
CourRier (R.) : Sur l’existence TRUE RAS AN DRE CAES HN 09
d’une glande interstitielle dans STROHL (A.) : Mesure de la
le testicule des Poissons........ kg | force contre-électromotrice de
Courrier (R.); Sur l’existence polarisation chez l’Homme..... 58
Présidence de M. Paul Bouin.
SUR L'EXISTENCE D'UNE GLANDE INTERSTITIELLE DANS LE TESTICULE
DES Poissons,
par R. COURRIER.
En parcourant la littérature traitant de la glande interstitielle
du testicule des Vertébrés, on s'aperçoit bien vite que, chez les
Poissons, l'existence d’une telle formation est loi d’être démon-
tirée. Ganfini affirme même qu'il n'y a pas de cellules intersti-
tielles dans le testicule de ces animaux. Cependant, Stéphan dé-
crit des amas de celluies granuleuses situés autour du canal dé-
férent chez Sargus annulatus et chez Smaris vulgaris. Il s’agit,
pour cet auteur, d'éléments endocrines dont les produits servent
à la nutrition des cellules séminales. Nous avons pu montrer (1)
existence d'une glande interstitielle périodique dans le testicule
de Gasterosteus aculeatus. Nous avons signalé, chez ce Poisson,
la relation étroite qui existe entre la présence de cette glande,
d’aspect endocrine, et l'apparition des caractères sexuels secon-
daires: Il est probable que, chez l’Epinoche, les cellules intersti-
telles se forment aux dépens de leucocytes qui viennent directe-
(x) C. R. de l’Acad. des se., mai 1921, et C. R. de la Soc. de biol., juil. rg2r.
940 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (20)
ment du rein. On trouve, en effet, entre les tubes rénaux des Té-
léostéens un tissu lymphoïde bien développé (Stannius, Leydig,
Drzewina, Policard et Mawas, Audigé). Cette origine des cellules
interstitielles est à rapprocher de ce que Bouin et Ancel ont décrit
au sujet de l’histogénèse de la glande diastématique chez le
Cheval.
Nous voulons signaler brièvement, dans cette note, la présence
de cellules interstitielles dans le testicule d’autres Poissons. On
trouve, chez le Gobius, un tissu interstitiel richement vascularisé
et très abondant, surtout du côté du canal excréteur. Le testicule
de l’Hemichromis bimaculata présente des cellules interstitielles
d'aspect glandulaire ; le mâle de cette espèce se distingue nette-
ment de la femelle par une pigmentation rouge de l’abdomen.
Chez Callionymus lyra, remarquable par l’extrème richesse de la
parure de noces du mâle à l’époque des amours, il existe une dif-
férence bien marquée dans la structure du testicule du mâle en
rut ou en repos. Tandis qu'au moment du repos sexuel les am-
poules spermatiques sont serrées les unes contre les autres, pen-
dant la période d'activité génitale, on trouve de larges espaces in-
terstitiels qui contiennent des îlots de cellules à noyau foncé et à
protoplasma plus ou moins abondant. Ces éléments paraissent
être d’origine lymphoïde. Il'existe également quelques amas de
cellules interstitielles dans le testicule de Girardinus reticulatus,
Poisson à dimorphisme sexuel très net. Signalons encore l’exis-
tence d’un tissu interstitiel très pigmenté dans le testicule du
Cotlus ,
Les cellules, découvertes par Leydig chez les Mammifères et
dont la fonction a été mise en évidence par Bouin et Ancel, exis-
tent donc, non seulement chez les Mammifères, les Oiseaux, les
Reptiles et les Anoures, mais on peut les rencontrer aussi dans la
glande génitale mâle de certains Poissons.
Il existe d’autres Poissons qui sont dépourvus de tissu inters-
titiel. On peut trouver, parmi ces derniers, des individus dont le
testicule présente un aspect particulier. C’est le cas du Blennius
qui possède, accolée au testicule, une glande de structure remar-
quable bien décrite par Champy. C’est également le cas des Séla-
ciens, comme la Roussette et la Raie, qui présentent au niveau du
UE un tissu d'aspect Iymphoïde, signalé par Policard et par
Drzewina ; chez ces Poissons, l'évolution de la glande génitale
mâle est à rapprocher de celle présentée par le testicule ii Uro-
dèles (C. Pérez, Champy, Aron). Stéphan, puis Bugnion et Po-
poff ont, en effet, décrit dans le testicule du Scyllium des forma-.
lions comparables à des corps jaunes et prenant naissance aux dé-
pens des cystes vidés de leurs spermatozoïdes.
Nous avons entrepris l’étude expérimentale de ces organes, (tissu
(54) SÉANCE pu 10 NOYEMBRE 941
interstitiel et autres) dans le but d'élucider le conditionnement
physiologique des caractères sexuels secondaires chez les Poissons,
(Institut d'histologie de la Faculté de médecine et Station
biologique de Roscoff).
SUR L'EXISTENCE D'UNE SÉCRÉTION INTRANUCLÉAIRE
DANS L'ÉPITHÉLIUM DU SPERMATHÈQUE DE LA REINE D ABEILLE,
SA SIGNIFICATION,
par KR. Courier.
Poursuivant nos recherches sur l'entretien des spermatozoïdes
dans les voies génitales (1), nous nous sommes adressés au récep-
tacle séminal des Abeilles. On sait que la jeune reine quitte la ru-
che, quelques jours après sa naissance ; elle s'accouple au cours
du vol nuptial et cette insémination unique suffit pour toute son
existence. Les spermatozoïdes pourront vivre pendant 3-4 ans
dans un spermathéque qui communique par un canal étroit avec
l'oviducte. Au moment des pontes, un certain nombre de ces sper-
matozoïdes sont expulsés et fécondent une partie des œufs.
Il était intéressant d'étudier par quel mécanisme sont entrete-
nues les spermies, qui peuvent séjourner un temps assez long
dans le réservoir de la reine. L’épithélium du spermathèque est
formé d'une couche syncytiale assez épaisse, dont l'étude cytologi-
que révèle les faits suivants. Les noyaux montrent les signes d'une
srande activité sécrétoire ; ils ont une structure granuleuse et
renferment un nombre considérable de petits caryosomes ; nous
n'ayons pas trouvé de nucléole plasmatique. On voit nettement se
former, aux dépens de la substance nucléaire (probablement de la
chromatine), des granulations éosinophiles qui augmentent très
rapidement de volume. Ces grains de sécrétion peuvent prendre
naissance à l’un des pôles du noyau ; ils font alors hernie dans
le protoplasme comme des bourgeons nucléaires. On en voit aussi
_se différencier au sein même de l'aire nucléaire, qu'ils envahis-
sent de plus en plus, tandis que la chromatine se raréfie. Puis, les
granulations: passent dans le cytoplasme, laissant un noyau réduit
à la membrane, où adhèrent encore quelques parcelles chroma-
tiques qui aideront sans doute à sa reconstitution.
Les grains de la sécrétion intranucléaire se modifient dans le
protoplasme ; d’abord envacuolés, ils se liquéfient complètement.
Les produits, éliminés hors de la cellule en traversant une mem-
brane qui tapisse l’épithélium, arrivent ainsi au contact des sper-
(x) G. R. de la Soc. de biol, janvier 1920 : février 1920 ; MAIS 1921.
Biorocir, COMPTES RENDUS, — 1991. T. LXXXV, 65
942 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (52)
mies contenues dans le réceptacle. Il se passe donc dans lépithé-
lium du spermathèque de la reine d’Abeïlle un processus sécré-
toire assez semblable à celui décrit par Hammar, Henry et Be-
noit dans l’épididvme de certains Vertébrés. Or, on a de fortes
raisons de penser que la sécrétion épididymaire peut servir de
milieu nutritif aux spermatozoïdes issus du testicule. Il est très
. probable également que la sécrétion que nous venons de décrire
\ KL : SRES
ss) à “ : Site
>
Fra) |
\ TR A 0
BU $ AE |
% F3; ee LA (FR |
no
= A.S OLLINET del.
En A, une partie de l’épithélium du spermathèque dans la cavité duquel
on aperçoit des spermatozoïdes. — En B, 4 noyaux du syncytium épithéblal,
montrant différentes phases de sécrétion intra-nucléaire. :
représente le matériel nourricier nécessaire aux spermies du ré-
ceptacle., Dans deux organes aussi différents que l’épididyme des
Vertébrés et le spermathèque des Abeilles, nous voyons que les
sécrétions qui remplissent la même fonction sont formées par des
processus cylologiques homologues.
Mais, il ne faudrait cependant pas croire que la sécrélion intra-
nucléaire est l'apanage des épithéliums tapissant les conduits ou
PPT)
{53) SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 443
RS
réservoirs à sperme. Nombreux sont les auteurs (1) qui ont déjà
décrit une participation directe du noyau à la sécrétion dans dif-
férents organes, qu'il y ait élimination dans le cytoplasme de
pyrénosomes nucléolaires, voire même de chromaline, ou qu'il Y
ait formation à litiéieur du noyau de granulations acidophiles
aux dépens des substances nucléaires dencionts, Il est, d’ail-
leurs, de toute évidence que des échanges continus ont lieu entre
le noyau et le protoplasme dans toutes les cellules ; mais la tech-
nique histologique ne permet pas de.les apereevoir toujours. Il
était, cependant, intéressant de signaler cette sécrétion intranu-
cléaire, car elle montre que certaines substances contenues dans le
noyau paraissent nécessaires à la nutrition des spermies ; elle in-
dique aussi que le chondriome cytoplasmique n’est pas toujours
indispensable à l'élaboration des granulations sécrétoires.
(Institut d'histologie de la Faculté de médecine).
SUR LA MORPHOGÉNÈSE DES OS LONGS PAR LA MÉTHODE
DES GREFFES EMBRYONNAIRES,
par R. Simon et M. Aro.
On sait que l’ossification normale d’un os long résulte de la
mise en jeu de processus variés (ossification enchondrale et péri-
chondrale), qui s’équilibrent en vue du déveioppement de la
forme et de l'architecture propres à l'organe. Nous nous sommes
demandé si la part de chacun de ces facteurs à l'édification de
l'os et les conditions de leur balancement ne pourraient être
éclairées par les greffes embryonnaires : il est, en effet, permis.
en iransplantant un os au cours de l’ontogénèse, d'assurer sa sur-
vie sous des influences morphogènes différentes de celles qui in-
terviennent normalement.
Nos expériences ont été faites chez le Co Nous avons greffé
à des animaux adultes, dans le tissu cellulaire sous-cutané du dos.
des os prélevés sur des fœtus de 55-95 mm. Nous avons pratiqué
les transplantations suivantes
1°. Os entiers, en connexion avec les os sus- et sous- -jacents, par-
tiellement tr ansplantés avec eux ;
2° Os entiers, libérés de toutes connexions avec les os et tissus
Voisins ;
3° Os entiers en connexion, à une extrémité seulement. avec les
os voisins ;
4° Fragments d'os comprenant l'épiphyse, libérée de toutes con-
_nexions et la moitié de la diaphyse ;
J
(x) Pour la bibliographie, voir le mémoire de : Maziarski, Arch. jür Zellfors-
chung, 1910.
944 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (54)
5° Fragments d'os comprenant l'épiphyse en connexion avec les
os voisins et une moitié de la diaphyse
6° Diaphyse seule.
Résullats. — Nous avons constamment obtenu la survie du
transplant, qui à contracté d’étroites adhérences avec le tissu cel-
lulaire de voisinage et reçu par son intermédiaire une abondante
vaseularisation. À propos de chacune des catégories sus-mention-
nées, nous avons fait les constatations suivantes
Fe. eue
; a <
à +
Î È ? OS:
È ‘ |
H Bi 1 tt
Ë -% |
| Fig. 3
HS
f
| :
}
|
| LAN EES
A. COLLINeT del.
Gr 2002
1° Dans tous les cas (fœtus de 90, 85, go et 95 mm. : humérus),
l'os, prélevé après les délais respectifs de 3 semaines (fon) 00
semaines (fig. 3), » et 4 semaines, à conservé des proportions nor-
males et un aspect sensiblement identique à celui du témoin
(fig. 2).
o° a. Dans 3 cas (fœtus de 55 mm. : fémur ; de 85 et go mm.
humérus) l'os, prélevé après les délais respectifs de », 5 (fig. 4), et
3 semaines (fig. 5), s'est montré modifié dans sa forme : accrois-
sement concentrique considérable des épiphyses entraînant une
augmentation de longueur totale, et épaissisement de la diaphyse;
re
dns. 52 CS
Ne
(59) SÉANCE DU {0 NOVEMBRE 945
en outre, l'os a subi un certain degré d'aplatissement dans le sens
de la pression exercée par la peau.
b. Dans » cas (fœtus de 95 mm. : humérus et tibia, prélevés
après 4 semaines), les modifications, quoique du mème type, ont
été bien moins sensibles.
3° Dans le seul cas observé (fœtus de go mm. : humérus, prélevé
au bout de 2 semaines), il s'est produit un accroissement concen-
trique de l’épiphyse libre et un épaississement marqué de la
diaphyse ; l'épiphÿse articulée est restée normale.
4° Dans tous les cas (fœtus de 90 mm. : fémur, de go mm.
idem, de 85 mm. : humérus), après des intervalles de 2, 8 et 5 se-
maines, l'épiphyse a subi le même accroissement concentrique
que celui noté aux paragraphes 2 et 4, mais, la partie adjacente
-de la diaphyse ne s’est pas modifiée.
b° Dans les expériences consignées au paragraphe premier.
l’'épiphyse n’a subi aucune transformation et la diaphyse a gardé
son calibre normal.
6° Un seul cas (diaphyse du tibia d'un fœtus de 95 mm.), pas
de variation sensible d'épaisseur après 1 mois.
Interprétation des résultats. — On assiste, dans le cas des ex:
périences 2 et 3, à la fois à des modifications de l'ossification en-
chondrale (développement anormal des épiphyses) et périostique
(épaississement diaphysaire). Les expériences du paragraphe
aboutissent à une perturbation de l’ossification enchondrale seule,
l'os périostique conservant son calibre normal. Enfin, les greffes
mentionnées aux paragraphes 1, 5 et 6 n'ont pas déterminé de
modification notable de la forme du transplant. On peut, sem-
‘ble-til, en inférer que : r° lorsqu'il se produit une prolifération
du cartilage épiphysaire dans un sens opposé à celui du dévelop-
‘pement normal, l'os -périostique y répond par un accroissement
excessif. Encore faut-il, pour que cette réaction ait lieu, que la
diaphyse conserve ses connexions avec les » épiphyses : la dia-
physe, isolée ou en rapport avec une seule épiphyse mème proli-
férante, ne subit pas de modification ; par contre, la diaphyse en
rapport avec les 2 “piplyess dont r seulement prolifère, se dé-
veloppe anormalement ; 2° pour que le cartilage épiphysaire con-
serve son mode régulier d’accroissement, il semble indispensable
que les os adjacents exercent sur lui leur action de présence. Le fait
(enregistré au paragraphe 2, en b) de l'absence de modification no-
table d'un os isolé, parait imputable au stade de l'ossification
épiphysaire, plus avancé que dans les autres cas au moment de
. Ja greffe. : |
Nous apporterons ultérieurement le résultat de l'examen histo-
946 RÉUNION BIOLOGIQUE DE. STRASBOURG (56)
logique des greffons ainsi que celui d'expérimentations complé-
mentaires.
(Institut d'hislologie de la Faculté de médecine).
SUR LE RÔLE DU NOYAU DANS LA SÉCRÉTION ÉPIDIDYMAIRE,
par J. Bexorr.
On sait que l'acte sécrétoire d'une cellule glandulaire consiste
dans la formation du produit élaboré aux dépens du eytoplasme,
et plus spécialement aux dépens du chondriome. Mais, le noyau
joue parfois un rôle de premier ordre dans l'élaboration des
produits de sécrétion. De nombreux auteurs (Ogata, Platner, La-
guesse, Henneguy, Hammar, Henry, Maziarski, Mme Phisalix-
Picot, Champy, Courrier), ont vu sortir du noyau des corps nu-
cléolaires ou chromatiques qui, tantôt s'associent au protoplasme
pour former le produit de sécrétion, tantôt le constituent d'em-
blée. Nous croyons pouvoir contribuer à l'étude de l’activité sécré-
toire directe du noyau en signalant certains faits observés par
nous dans l’épididyme de quelques Mammifères : Taureau, Che-
val, Chien, Homme, etc..., où nous avons pu suivre la forma-
tion et l’évolution du produit de sécrétion à l'intérieur même de la
substance du noyau.
Le canal épididymaire montre, sur toute sa longueur, une ac-
tivité sécrétoire plus ou moins intense. Particulièrement visible
dans la tête (cônes efférents) et le corps de l'épididyme, le pro-
duit de sécrétion se présente sous deux formes principales : tantôt
la cellule est bourrée de grains sphériques, acidophiles : tantôt
elle contient, généralement à sa partie basale, une seule masse
acidophile très volumineuse. Dans un tube épididymaire qui en
est à la première phase de son travail sécrétoire, les grains intra-
cYtoplasmiques sont encore assez rares. Les noyaux, après fixation
au Bouin et coloration au trichromique de P. Masson (hémato-
xyline, éosine, safran), montrent les détails suivants : dans
l'aire nucléaire, on aperçoit un ou plusieurs nucléoles composés,
constitués par une petite masse chromatique irrégulière et par
une sphérule qui lui est accolée (nucléole principal et corps juxta-
nucléolaire). Ce corps juxtanucléolaire est tout d'abord recouvert
d'une coque chromatique, assez épaisse pour masquer ses affinités
tinctoriales propres. 11 grossit ensuite et présente une réaction
nettement acidophile. Plusieurs de ces sphérules acidophiles peu-
vent se développer sur le même nucléole principal.
L'excrétion nucléaire peut s’accomplir à ce moment : la mem-
brane nucléaire se fronce, s’amincit généralement au pôle apical,
(7) SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 017
D eee ee nn te
et, dans certains cas, semble disparaître pour laisser passage aux
grains. Ceux-ci, au contact du protoplasme, augmentent consi-
dérablement de volume et constituent ainsi le produit de séeré-
tion qui sera rejeté dans la lumière. La phase d'excrélion nucléaire
peut être fortement retardée. Les grains restent longtemps dans
le noyau, augmentant de taille et de nombre. Tassés les uns contre
les autres, ils compriment excentriquement la chromatine et dis-
tendent la membrane nucléaire, qui finit par éclater. Les grains
grossissent dans le protoplasme et constituent de volumineuses
masses basales. Un tel processus s’oberve, très nettement chez le
Cheval, le Chien et l'Homme (chez l'Homme le canal déférent
présente exactement le même mode de sécrétion intranueléaire).
La phase de sécrétion intranucléaire est quelquefois plus diffi-
cile à mettre en évidence. La sortie des grains s'effectue elle aussi
plus discrètement. Dans la queue de l'épididyme du Cheval, ces
grains quittent le novau un à un, sans destruction brutale de la
membrane, gonflent dans le protoplasme et donnent naissance à
des mases de sécrétion assez irrégulières. Dans la queue de lépi-
didyme du Taureau, le noyau s’allonge en une massue piriforme,
dont l'extrémité basale effilée contient toute la chromatine con-
densée. Son extrémité apicale, claire, renflée, donne naissance,
par bourgeonnement, à des vésicules, qui contiennent quelques
fins granules acidophiles et du suc nueléaire. Ces vésicules ga-
gnent l'extrémité apicale de la cellule et s'ouvrent dans la lumière
du canal épididymaire.
Conclusion. — Nous vovons donc que le noyau de la cellule
épididymaire fabrique des produits de sécrétion par des procédés
_ différents ; aux dépens des nucléoles mixtes naissent des grains
Qui, augmentant de nombre et de taille, distendent la membrane
nucléaire, la-font éclater et tombent dans le cytoplasme ; là, ils
continuent le plus souvent à grossir et sont enfin rejetés dans la
lumière. Parfois les grains sortent plus discrètement du noyau
les uns après les autres, ils gagnent le protoplasme sans détruire
brutalement la membrane nucléaire. Dans d’autres cas, le noyau
bourgeonne et libère dans la lumière du canal épididymaire des.
vésicules contenant des granules acidophiles et du suc nucléaire.
À ces produits de sécrétion constitués par des substances nucléai-
res viennent s'ajouter, ainsi que nous le montrerons dans une
communication ultérieure, des produits de sécrétion d'origine
cyfoplasmique et des substances lipoïdiennes. Les spermatozoïdes,
dépourvus de substance cytoplasmique élaboratrice, et très éloi-
gnés de la source nutritive apportée par la circulation sanguine,
trouvent ainsi, fabriqués par les cellules épididymaires et défé-
rentielles, tous les matériaux nutritifs nécessaires à leur entretien
pendant leur Tong trajet dans les voies excrétrices du testicule.
9O4S RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (58)
Nous insistons sur l'abondance spéciale des produits d’origine nu-
cléaire, qui semblent bien être adaptés à l'entretien des spermies,
qui sont essentiellement de constitution nucléaire.
(Institut d'histologie de la Faculté de médecine).
NIESURE DE LA FORCE CONTRE-ÉLECTROMOTRICE DE POLARISATION
CHEZ L HOMME,
par À. STrRour.
L'observation, par une méthode balistique, de la conductibilité
du corps humain pour des courants d’une durée très courte (jus-
qu'à 1/10.000 secondes), nous a révélé qu'il se produisait, tout
de suite après la fermeture du circuit, une augmentation considé-
rable de la résistance apparente du sujet (1). Il était tout naturel
d'expliquer cet accroissement par l'apparition d’une force contre-
électromotrice de polarisation, d'autant plus que, tout au moins
pendant les premiers dix-millièmes de seconde, celle-ci se montre
à peu près indépendante du voltage employé. La valeur, que doit
posséder cette force contre-électromotrice pour rendre compte de
ces modifications de la conductibilité, atteint et même dépasse une
dizaine de volts, ce qui est un chiffre largement supérieur à celui
généralement adopté par les auteurs qui ont étudié cette ques-
tion. [1 nous à donc paru utile de chercher à mesurer directement
la valeur de cette force électromotrice. |
Nous nous sommes servi dans ce but de la méthode d’opposi-
tion convenablement modifiée. Nous ne pouvons entrer ici dans
des détails de technique ; qu'il nous suffise de dire qu’une pendule
actionnant l’une après l’autre et avec des intervalles de temps me-
surables 4 contacts électriques, nous permet de faire passer dans
l'organisme, pendant un temps déterminé, un courant et, im-
médiatement après (avec un temps perdu qui n'excède pas quel-
ques cent-millièmes de secondes), de mettre le corps humain en
opposition, par l'intermédiaire d’un galvanomètre sensible, avec
unc force électromotrice connue, cette opposition durant un temps
très court également mesurable. On en déduit, par application
ordinaire de la méthode, la force contre-électromotrice cherchée.
Dans l'expérience suivante, nous avons étudié comment celle-
ci variait avec la durée d’action du courant.
5 novembre. — Large électrode impolarisable sur le dos. Petite
électrode semblable sur le point moteur de l’extenseur commun.
(1) A. Strohl. Sur la résistance apparente du corps humain pour les cou-
rants de faible durée. C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXV, p. 125, 1921.
(59) SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 949
Résistance de 5.000 ohms en série avec le corps humain. Durée
d'opposition : 0,0002 seconde. Voltage : 20 v.
Durée d’aclion Valeur de Ja force
du courant contre électromotrice
en secondes ‘en volts
0,90018 2
0,00036 6,2
0,0009 &,2
0,0018 0:7
0,0036 8,2
0,018 7,5
6) . 4
Ce tableau montre que la force contre-électromotrice atteint,
au bout d’un temps très court, une valeur importante, de l'ordre
de grandeur de celle que l’on peut déduire des mesures de résis-
tance pour les mêmes durées. Après avoir passé par un maximum,
elle décroît progressivement.
Le passage du courant agit en diminuant la capacité, pour l'or-
ganisme, de donner naissance à une force contre-électromotrice.
Cette action dure un certain temps après l'interruption du cou-
rant. Aussi, faut-il avoir soin d'espacer les mesures.
Les déterminations faites par cette méthode donnent une va-
leur assez exacte de la force contre-électromotrice, mais appro-
chée par défaut, quoique la durée d'opposition soit très réduite.
La polarisation baisse, en effet, très rapidement dès que le cou-
rant est coupé. Dans une de nos expériences, elle n'avait plus que
le quart de sa valeur maxima, après une interruption de 0,007 se-
conde et que quelques dixièmes de volts après 7 secondes environ.
Ces résultats rendent compte de tous les faits observés jusqu'ici
sur les variations de résistance apparente du corps humain avec
le temps et le voltage.
_ (institut de physique biologique de la Faculté de médecine).
950 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (60}
ACTION DIURÉTIQUE DES SELS DE CALCIUM. MÉCANISME
DE CETTE ACTION,
par Léon Bzum, E. AugeL et R. HauskNecur,
Les sels de potassium exercent, ainsi que nous l'avons montré,
une action diurétique dans les rétentions d'eau d'origines les plus
variées, à condition d'être employés en doses importantes et avec
un régime pauvre en sodium ; l'étude du mode d'action de ces
sels nous a fait constater que le potassium agit grâce à son in-
fluence sur le sodium ; l'administration du potassium fait monter
le taux du potassium, baisser celui du sodium dans le sang et
dans les épanchements pathologiques ; le sodium est éliminé par
les reins lorsque la perméabilité rénale est suffisante et lorsque
la circulation rénale est assurée. Le départ de sodium est accom-
pagné d'une déshydratation, inversement la rétention de sodium
détermine uen rétention d'eau. Le potassium agit sur les phéno-
mènes d'hydratation par l'intermédiaire du sodium, qui est l'a-
gent réeulateur essentiel des échanges hydriques. Le rôle du
chlore den les phénomènes d'hydratation est subordonné à ce-
lui des minéraux auxquels il est combiné.
Si notre conception est exacte, on doit s'attendre à voir d'autres
sels agir à la façon du potasium sur le sodium et posséder par là
les mêmes vertus diurétiques. Les sels de calcium, que nous avons
choisis en raison de leur action antagoniste sur les sels de so-
dium dans les processus biologiques, sont de puisants diuréti-
ques. Nous allons prouver qu'ils agi$sent par un mécanisme iden-
tique à celui que nous avons constaté pour les sels de potassium.
Chez une malade atteinte d’œdèmes généralisés réfractaires au
traitement usuel des hydropisies, les sels de calcium provoquè-
rent une déshydratation dont l'importance se révèla par une
perle de poids de rr kgr. Grâce à un concours de circonstances
très favorables, l Senna püt se faire dans les meilleures con-
ditions. Durant toute la durée de nos recherches, la malade resta
soumise à un régime constant pour les aliments et pour les quan-
tités de liquides. La récolte des urines et matières fécales put être
pratiquée avec le maximum de précision qu'il est possible d'obte-
nir.
Nous avons dosé, dans les urines, le chlore, le sodium et le po-
tassium et établi le bilan des entrées et des sorties de ces minéraux
dont l'élimination se fait presque entièrement par la voie rénale.
Le bilan de calcium, dont la majeure partie quitte l'organisme
par l'intestin, sera l'objet d'une étude ultérieure. Nous ne donne-
rons Ici les chiffres de son élimination urinaire qu'autant qu'ils
se rapportent au problème que nous examinons.
(61) : SÉANCE DU 10 NOVEMBRE O5
(O1
Le tableau suivant résume les résultats obtenus :
- Tableau T.
r
Bts Ait Brlan | rerëté
2 HEC | 70 | AE) ;
20 ee | &e op
£4 »
<£ 7
és æ
4 | GS5| Ar 14 | | # | a&* Lapr
_e5 | Gr] rares5|-gulre#5] Ja | 14] 40 + | | 7
me féefælrsel o bedealulesl- [x]
er |6s|#or4x|-qul, pe es | Lbt de Gr
_<8 |c0s | 49 |r€y | Sos | 245 | 42 | *
2? |6Q5 | 150 | Lo | 22 (34 | +
so | e05\ 100 | 497 | 4 Le &
€ | 542 | 780 | 18 | ? ?
ÿ æ
# | / 3 | , æ
| cé à 6 Ho
| ,
. a&* 1724
| 7 6»
’ ,
LAC
| $ 7
Géé|- 44 |
#46 7100 1-07 )-ger|r 11 4er | 45
Nous étudierons successivement l'élimination rénale du sodium
et du potassium sous l'influence de l'ingestion des sels de Ca, puis
952 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (62)
nous examinerons les rapports entre les variations du poids et les
bilans de Na, de K et de CI. =
Elimination rénale du Na, K et Ca : +
a) Le sodium. Le calcium élimine du sodium, facilement au dé-
but, plus difficilement à fur et à mesure que l'hydropisie dimi-
nue, d'où la nécessité d'employer des doses de plus en plus fortes
de calcium.
b) Le potasium. De faibles doses de calcium déterminent plutôt
une rétention de potassium ; ce n’est qu'après de très fortes doses.
que le potassium est éliminé en excès.
c) Le calcium. Si le calcium provoque un départ en excès de
sodium, le sodium détermine réciproquement une élimination
considérable de Ca par voie rénale.
L'influence réciproque du calcium el du sodium est particuliè-
rement -prononcée conformément aux faits biologiques bien
connus. ;
Rapports des variations du poids et des bilans de Na, K et CI.
Toute rétention d'eau est accompagnée d’une rétention de
sodium ; toute perte d'eau, d'une élimination en excès de Na
Aucun rapport direct ne peut-être établi entre les bilans de
K et les variations du poids : augmentation ou perte de poids peu-
vent coïncider avec des rétentions ou des éliminations en excès
ou avec l'équilibre des bilans du potassium.
3° Pour le CI, nous constatons le même fait que pour le K. Ré-
tention, élimination en excès peuvent se présenter aussi bien
avec une diminution qu'avec une augmentation du poids. Il
n'existe aucun parallélisme entre le Cl et les variations du poids.
Le tableau numéro 2 fait ressortir ces faits avec une netteté par-
ticulière,
B Loue
/ = rem nue 7 RS ;
Phone PP CE Part
7- UM +0,94 | +287 477 À Sao Ca CÉ£
CRETE | PEU PPT ETCARL | Beer 6
NET EE AE ETS 4,4 + 4,400 YA CCE
L'analyse du mode d’action des sels de calcium confirme les
faits que nous avons constatés pour les sels de potassium : pour
les deux espèces de sels, ce mode d'action est le même : leur in-
gestion détermine une élimination de sodium qui est suivie d une
déshydratation.
(Clinique médicale B de la Facullé de médecine).
»
REUNION
BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES
SÉANCE DÙU 1° SEPTEMBRE 1921
SOMMAIRE
BectTran (J.-R.) : Dispositif Cirrhose du pancréas accompa-
pour déterminer le. temps de gnant la cirrhose du foie....... 51
FÉREHONRS DST Er 48 Huc (E.) : La thyroïdectomie
EzizaE (P.-[.) : Anatomie pa- Chez Mes bovins mere nue 45
thologique des pneumoniessyphi- Muxoz (J.-M.) : Action de l’a-
ATEN RRRe 50 | drénaline sur la courbe hypercal-
ErrzaLDe (P.-[.) et Lacoste (J.): CÉMIQUE 2... Hobreb Éd AU
Présidence de M. B.-A. Houssay.
LA THYROÏDECTOMIE CHEZ LES BOVINS,
EN,
par E. Hüc.-
Nous avons suivi pendant 19 mois l'évolution de 34 Veaux à qui
on avait extirpé la glande thyroïde à l'âge de deux mois (2) et
3 mois (1).
Aucun symptôme général ne fut observé, sauf un retard de la
croissance. Ainsi, à l’âge de 15 mois, les opérés avaient une taille
ei un poids inférieur à celui que présentaient les témoins de
rème race (Shorthorn). Les opérés pesaient 228, 280, 305 kor.,
tandis que le poids des témoins, de même âge, oscillait autour
de 380 kger. a
_ Les bovins éthyroïdés présentaient une conformation normale,
un aspect excellent ; les caractères sexuels secondaires se déve-
loppèrent bien,
La teneur en Ca du sang était la même que chez les témoins :
sang entier des éthyroïdés 6,17 mgr. pour 100 c.c., et 6,43 pour
lés témoins : plasma 8,40 mer. pour 100 c.c. chez les éthyroïdés
954 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (46)
et 8,31 chez les témoins : globules rouges 1,16 mgr: pour 100 €.c.
chez les éthyroïdés et 1,13 chez les témoins.
(Institut bactériologique du département national d'hygiène
et Institut de physiologie de la Faculté de médecine).
ACTION DE-L'ADRÉNALINE SUR LA COURBE HYPERCALCÉMIQUE,
par J.-M. Muxoz.
Nous avons étudié l'action de l'adrénaline sur la courbe d'hyper-
calcémie produite chez le Chien par une injection intraveineuse
de chlorure de calcium.
Les dosages ont été pratiqués en suivant la méthode décrite par
Mazzocco (1). Pour chaque détermination on employa 5 c.ce. de.
sérum ou de sang entier.
Le calcium fut injecté à la dose de o,or gr. de Ca (son équiva-
lent en chlorure) par kgr., par la veine jugulaire. Les témoins
reçurent seulement le calcium. Les autres Chiens reçurent, en
même temps, 1 c.c. d'adrénaline Parke Davis, à 1 p. 200.000 ;
cette injection d’adrénaline fut répétée après chaque prise de
sang, c'est-à-dire q fois, le mème jour. Les Chiens restèrent sans
boire ni manger depuis le soir précédent et pendant l'expérience.
Les recherches comprennent deux séries d'expériences. Dans Ja
première, nous avons déterminé comparativement la teneur en
calcium du sérum de 8 Chiens témoins et de 5 injectés avec de.
l’adrénaline. Les moyennes sont très semblables dans les deux
cas et les courbes, après 3-6 heures, reviennent ‘au chiffre initial,
puis descendent au-dessous et s'y maintiennent après 24 heures
(7 p. 100 au-dessous du chiffre initial).
Ca en milligr. pour 100 c.c. de sang
à ! Après
Te ©" —
Avant 5min. 15 min. 30 min. 1h. 2h. 8h. =: Gh 20/8 he he
Moyenne des lémoins.. LAON DO 2555 010 61000707 8,83 9.40 S.88 ,76
Moyenne des animaux sa
injeclés avec l'adré-
7 D TM ATEN 10,29 45,18 13,29 12,50 11,90 11,27 10,67 9,93 9,58 9,50
Pourcentage des variations
Témoins. 70 ere 100 149.25 129,76: 122,39 412,39 145,61 93.53 99,57 94,06, 92,79
Adrénalinés........... 100 147,52 129,16 12h47 115,64 109,52 103,69 96,50 93,10 92,32
On voit que le calcium sérique a baissé parallèlement, à peine
un peu plus vite, chez les témoins, au commencement. Ces mo-
difications ne peuvent être attribuées ni à l’inanition ni à l’hémor-
(1) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXV, 1921, p. 689.
cr es tnae Aa;
PS AREA,
(47) SÉANCE DU | SEPTEMBRE 955
ragie, qui ont cependant quelque action. Trois Chiens traités
comme les précédents, mais sans injection calcique, donnèrent
avant l'expérience, et 24 heures après les chiffres suivants : 9,63-
10,9-10,6 avant, et 9,41-9,81-9.38 après 24 heures. Deux autres
Chiens auxquels on ne fit que deux petites prises de 15 c.c. de
sang avant et 24 heures après l'injection de calcium, donnèrent
8,94 et 8,2 avant, et 24 heures après 7,52 et 7,88, soit une forte
diminution de 15 p. 100.
Dans la seconde série, nous avons dosé le Ca du sang total,
chez 5 témoins et 5 Chiens ayant reçu de l’adrénaline, tous injectés
avec o,or de Ca par ker. en suivant la technique décrite. Dans ces
expériences l'hypercalcémie moyenne fut plus haute au commen-
cement chez les adrénalinés, avec la particularité que la descente
au-dessous du niveau initial ne se produisit pas. Tandis que, chez
les témoins, le Ca descendit, après deux heures, au-dessous du ni-
veau initial et resta bas après 24 heures, chez les animaux avant
reçu l’adrénaline, le Ca se montra en quantité normale après sa
première descente et resta élevé jusqu'à 24 heures après.
Ca. en milligr. pour 100 c.c. de sang
Après
Avant 5min. 15 min. 30 min. 1h. 2 h. HE GEh- END ARE
- Moyenne des 5 témoins. 8,99 11.52 JT 03 81000:50 8,98 SONT CS ET IPN JS
Moyenne des 5 injections L
d'adrénaline......... 8,17 VE TE A0 410,25 9,32 8,98 22 US 21: 2201302028" 00
Pourcentage des variations
HÉMOINS tree 100 128,14 108,34 108.23 103,44 99,88 95,48 824
Adrénalinés ...... Re l00 143,06 127,78 125,45 114,07 109,91 100,61 102,
7 83,76 S$S,70
& 111.75 108,93
On voit que Îa calcémie, après 24 heures, était 0 p. r00 plus
haute chez les Chiens ayant reçu de l'adrénaline.
Conclusions. — L’injection intraveineuse de CI * Ca (0.01 de Ca
par kgr.), chez le Chien, produisit une hypercalcémie qui dura
3-6 heures, qui fut suivie d'une descente au-dessous de la normale,
qui persista encore 24 heures après.
Les injections répétées d’adrénaline ne modifièrent point la
courbe du Ca sérique de ces Chiens. Mais le Ca total ne descendit
pas au-dessous de la normale chez 5 Chiens ainsi traités, tandis
qu'il baïssa chez les témoins.
Nous reviendrons plus tard sur l'influence de l’adrénaline sur
le bilan calcique.
(Institut de physiologie de la Faculté de médecine).
956 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (48)
DisPOsiTIF POUR DÉTERMINER LE TEMPS DE RÉACTION,
par J.-R. BELTRAN.
Les applications, chaque jour plus grandes, des déterminations
psycho-physiologiques pour le choix des ouvriers, des aviateurs,
etc., nous a décidé à construire un dispositif transportable, pra-
tique, facile à manipuler et inscrivant directement les chiffres du
temps de réaction au moven d'un seul signal inscripteur.
1
Le principe qui nous sert de base, est employé depuis 1916
dans notre Institut ; il est dû à Sudnik et Garofalo (1). Sa réalisa-
tion plus simple est la suivante (fig. 1) : le courant d'une pile
traverse une clef L’, un signal Desprez (S), puis arrive à la pile
par deux conducteurs. En ouvrant la clef L, on excite le sujet et
au même moment les vibrations du diapason V font mouvoir
le signal $ silencieux jusqu'alors. Le sujet répond en L’ et ouvre
le circuit. Le temps de réaction s’est inscrit entre les ouvertures
de Let de L', en centièmes de seconde. < |
Notre dispositif est simple. Ses parties essentielles se montent
sur un petit tableau (fig. 2) : il peut être mis en marche par des
accumulateurs appliqués en X Y ou bien par le courant de ville
appliqué en E. Dans ce dernier cas le voltage et l'intensité sont
réduits au moyen d'un rédueteur de potentiel (fig. 2) et d'un
(1) Rev. cire. med, arq. y. e. eslud. medic., sept. 1916, p. 666,
(49) SÉANCE DU 1° SEPTEMBRE 957
RE TRS ER ER \
rhéostat de lampes (R L). L’excitation est pratiquée au moyen
de la clef L E, un commutateur permettant d'employer les exci-
tations lumineuses (L, petite lampe d'auto), tactiles (F, courant
faradique, bobine B), ou sonores (fort coup sur L E ; quelquefois
sonnette). Le sujet répond simplement en pressant sur la clef
L R sitôt qu'il perçoit l'excitation. Le signal ne commence à vi-
brer qu'au commencement de l'excitation et il s'interrompt quand
le sujet répond. On n'obtient donc, par le signal S, que l’inscrip-
tion du temps (en centièmes de seconde) qui s’est écoulé entre le
moment de l'excitation et celui de la réponse. L'inscription est
directe et se lit sans aucun calcul.
Dos 0
J
,
ï
;
#
:
q
;
:
;
;
css.
L-onemm-——--4
2
On peut employer comme inscripteur, un cylindre de papier
couvert de noir de fumée ou bien faire une inscription photogra-
phique des mouvements de $S, ce qui s'obtient facilement au
moyen d’un rouleau de papier sensible passant devant une fente
où l’on projette l’ombre de S au moyen d’une lampe.
Notre dispositif, par l'extraordinaire facilité de la technique,
nous semble appelé à se généraliser dans les hôpitaux, les usines
et les services d'aviation, etc.
(Unstitut de physiologie de la Faculté de médecine).
Biorocie. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 66
958 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (50)
ANATOMIE PATHOLOGIQUE DES PNEUMONIES SYPHILITIQUES,
par P.-L Ezrzarne.
Les gommes syphilitiques du poumon sont dues à la nécrose
produite par l'oblitération des vaisseaux (1). L'action directe du
Tréponème produit des lésions irritatives proliférantes et non des
lésions nécrosantes ou dégénératives comme le Bacille tubercu-
leux. j
Le Tréponème produit des lésions aiguës à l’origine, mais qui
évoluent pour devenir chroniques. Il y a une néoformation in-
flammatoire qui comprend diverses périodes : initiale, de crois-
sance, de réorganisation, de sclérose atrophiante. Il y a donc un
cycle évolutif qui arrive à se caractériser et se différencier en quel-
ques semaines ou quelques mois.
Les caractères histologiques et macroscopiques permettent de
DR nettement les périodes, qui sont successivement
- Dane catarrhale avec début de la néo-formation inflamma-
Li. : 2° période scléro-gommeuse sans bronchectasies et avec
replétion des alvéoles ; 3° période scléro-gommeuse avec bron-
chectasies et réperméabilisation des alvéoles ; 4° sclérose.
Les lésions initiales atteignent tous les tissus mésodermiques.
On observe d’abord une lésion exsudative, de type catarrhal qui
s’accompagne, peu de jours après, d’un processus prolifératif in-
tense où l’on trouve de grands fibroblastes polymorphes à rares
fibrilles et une assez grande quantité d'éléments lymphoïdes (pe-
its, moyens et grands), des polynucléaires dispersés, mais sur-
tout orientés vers les alvéoles (première période). Les fibroblastes
se multiplient et finissent par remplir les alvéoles, les bronches
alvéolaires et les petits vaisseaux. Les bronches acineuses restent
perméables et prennent l’aspect de formations glandulaires tubu-
laires. Les mononucléaires et les lymphocytes deviennent nom-
breux et des cellules plasmatiques apparaissent (deuxième pé-
riode). Ces néo-formations cellulaires ne s’accompagnent pas
d'une organisation vasculaire correspondante, ce qui les fait en-
trer en involution. Les alvéoles redeviennent perméables, de la
périphérie au centre du lobule, Le corps des fibroblastes diminue
de volume, tandis que les fibrilles augmentent, ainsi que lés mo-
dules Iÿmphoïdes de Darier ou les nodules périvasculaires d'Hu-
ünel. Les bronches deviennent ectasiques, tandis que persistent
les formations bronchiales ou alvéolaires à aspect de glandes tu-
bulaires (troisième période). La tendance fibreuse des fibroblastes,
(1) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIIT, 1920, p. 1500.
(2) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIIT, 1920, p. 1502.
(51) © séANCE DU 1° SEPTEMBRE 959
l'augmentation des nodules lymphoïdes (à fin stroma conjonctif),
l'élargissement des cloisons inter-alvéolaires et péribronchiales
et périvasculaires s’accentuent il y a de la péribronchite, des lam-
beaux de muqueuses se détachent ; on trouve de vraies alvéolites
desquamatives (quatrième période).
Macroscopiquement on trouve des lésions : à la première pé-
riode, de pneumonie catarrhale; à la seconde, un bloc massif, dont
la consistance rappelle celle du caoutchouc ; à la troisième, as-
pect semblable, mais avec des bronchectasies appréciables ; à la
quatrième, un bloc scléreux, peu élastique, comme du caoutchouc
sec.
Nous tenons à insister sur le fait que le Tréponème ne produit
directement que des lésions ayant leur origine dans les tissus mé-
sodermiques et que les nécroses gsommeuses n'apparaissent que
lorsqu'il y a des oblitérations des vaisseaux.
(Institut d'anatomie pathologique de la Faculté de médecine).
CIRRHOSE DU PANCRÉAS ACCOMPAGNANT LA CIRRHOSE DU FOIE,
par P.-I. Ezizazne et J. Lacoste.
Nous avons observé, depuis longtemps, que chez les cirrhoti-
ques, il y a très souvent de la sclérose du pancréas. Nous nous
sommes demandés, à maintes reprises, si elle avait une répercus-
sion fonctionnelle. Tout récemment Chauffard, Brodin et Zizine
(1) ont signalé l’hyperglycémie chez 10 cirrhotiques sur r1 cas.
Nous croyons qu'il conviendrait d'étudier systématiquement les
fonctions de sécrétion externe et interne du pancréas chez ces ma-
lades, ce qu'ont déjà fait Bonorino Udaondo, Casteigts et Mar-
tinez (2).
Les livres classiques (Cornil et Ranvier, Orth, Kauffmann) et
des travaux spéciaux (Klippel et Lefas, Steinhaus, d’Amato, Lando,
Poggenpohl, Chabrol) ont étudié la cirrhose pancréatique. Les
pancréas des cirrhotiques présentent divers degrés de sclérose,
jusqu’à la consistance“dure ; le volume, en général, est diminué,
mais quelques fois il est augmenté. La forme est habituellement
normale. Le tissu conjonctif augmente dans les parties où il
existe normalement. Dans les degrés avancés, la sclérose peut être
intraacineuse. Le tissu conjonctif est complètement organisé. II
y a de la sclérose des vaisseaux. Le tissu glandulaire peut ne pas
(1) C- R. de la Soc. de biol., t. LXXXV, 1921, p. 305.
(>) Actas 1° congreso nac. de medicina, Buenos-Aires, 1916, Il, 269-272.
960 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (82)
être modifié ; mais dans les organes moyennement ou fortement
sclérosés, on observe des acinus atrophiques et des dégénérations
cellulaires. Les lésions plus intenses se trouvent dans les acinus
périphériques des lobules. Les cellules prennent une coloration
peu nette, le protoplasme devient trouble, la chromatine nu-
cléaire y diffuse. Il y a donc un processus cellulaire dégénératif
qui précède l’atrophie des acinus. Il y a diminution du nombre
des ilôts de Langerhans et de la sclérose peri-insulaire ; exception-
nellement on voit des ilôts géants.
En présence de ces lésions anatomiques il est naturel de penser
que ces pancréas sont insuffisants. à
(Institut d'anatomie pathologique de la Faculté de médecine).
me
imp. À. DAVY et FILS Aîné, 52, r. Madame, Paris. Le Gérant : A. DAVY. -
OSpharsinée
Injection Clin Glycérophosphate de soude O0 gr. 10 ar Boites de
É Cacodyiate de soude .. ... Ogr.05 P , ; ;
n° 596 Sultate de strychnine... .. 1/2milligr. SRHNètEe Get Rae Eee
ou n° 796 Sulfate de strychnine 4 milligr.
——— #9 9 —
L'INJECTION CLIN STRYCHNO-PHOSPHARSINÉE réunit à doses thérapeu-
tiques le phosphore, l’arsenic organique et la strychnine, Elle assure réeliement,
grâce à sa composition rationnelle et constante, la médication basée sur ces
trois agents thérapeutiques. Elle doit toujours être employee de n1éjerenrce aux
associations de glycérophosphate de soude et cacoaylate de strychnine qui ne
contiennent qu'une quantité infinitésimale d'acide cacodyiique et ne
doivent pas être comptées comme arsenicales.
Tonique général du Système nerveux,
reconstituant, antianémique.
GOUTTES CLIN STRYCHNO-PHOSPHARSINÉES
réalisent la même médication par voie digestive.
4464
à tous médicaments pour injections hypodermiques
La nomenciature de nos préparations hypodermiques comprend la généralité des médica=
ment» injectables. Nous exécutons en outre toutes les formules qui nous sont confiées.
Nous appelons que les LABORATOIRES CLIN qui, depuis l’origine de la médication -
hyvode mique. preparent les médicaments en tubes stérilisés, ont l'expérience la plug
iongue'et la plus complète des diverses techniques que supposent l'établissement des solu=
tions et leur division en ampoules (vérification de pureté, dosage isotouisation, stérilisation),
_ SÉRUMS ARTIFICIELS
Sérum de HAYEM, de FLEIG, de CHÉRON, de GROCQ, Sérum quininé, eto.
Ampoules de 50, 125, 250, 500 cc. pour injections massives
les Sérumsg artificiels (eau physiologique, sérums de Hayem) sont délivrés duns des
amjioules qu'un dispositit particulier vermet de suspendre à là hauteur voulue pour obtenir
le. passage du liquide dans les tissus par le seul fait de la p«santeur.
Nou vréparons dan: la série des solutions pour injections massives. les diverses formules
de sérums du D’ Charles FLEIG, sérums achlorurés glucosés iso et hypertoniques. dont 1es
indications sont celles de la solution salé- avec des avantages notubles sur cette dernière
Tous nos sérums sont prépai'és avec une eau fratchement ‘istillée. pratiquement privée de
gaz carbonique, exempte de matières organiques et stérilisée le jour même de sa préparae
tion. (Envoi sur demande de la Notice spéviale).
CULLVRES STÉRILISÉS à tous médicaments
(formules usuelles: Solutions aqueuses ct huileuses) »
Flacons-Ampoules-Compte-gouttes de 10 cc.
Ces collyres préparés avec tout le soin voulu au point de vue du dosage et de la
stérilisation sont enfermés dans des ampoules comptes-gouttes calibrées. Les médecins
peuvent ainsi être assurés de la stérilité parfaite d'un produit qui ne subit aucun
lrunsvasement pour atteindre la partie malade.
NOTA:-- Envoi de notre Catalogue complet franco à MM. les Docteurs, sur leur demande.
LABORATOIRES CLIN, 20, Rue des Fossés-Saint-Jacques, PARIS. 4509
Ne pas les RES avec les Ovules Chaumel
pour pansements En
Exiger le Nom de RAQUIN AIRE
FL. de 64 Capsules,
1/21. 40 Capsules,
DE SOUDE.
6 à 12 par jour.
Établissements
F UMOUZE
78, Faubourg Saint-Denis
PARIS
ZOMOTHÉRAPIE
ME LXXXV. a. $ 3 1921 . N° # GIC
COMPTES RENDUS
des Séances
DE LA Re.
Société de Biologie
et de ses filiales : :
“ee réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd,
lle, - Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne,
hènes ; les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy),
oise, de Suède et de Lettonie; la Société belge de biologie.
_ _ PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE
Séance du 26 Novembre 1921
: _ PARIS . $
MASSON ET Ci, ÉDITEURS
| LIBRAIRES DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN Gr
ER PRIX DE | L'ABONNEMENT POUR 1922 :
France : 50 fr. — Etranger: 60 fr.
Prix pu Numéro: 3 Francs
Li abonnements sont reçus par MM. MASSON et Cie FRA
120, Boulevard LEE Püris ie
SÉANCE Db 3 DÉCEMBRE
En Comité secret, à [7 h. 30, discussion du rapport pour
le Titulariat.
varietur, sans lectures douteuses ;.
elles ne doivent pas dépasser l'étendue
de
Ces conditions sont formelles.
Toutes les notes doivent être remises
sous forme de dactylographies, ne
TARIF DES TIRÉS A PART
Le prix des tirés à part est abaissé à : |
- 13 francs pour 50 tirés à part (2 pages).
45 _— — 100 = (2 pages.
18 — — 50 — (4 pages).
21 — — 100 — (4 pages).
Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra-
phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. .
Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs
aotes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, pal rue |
Madame, Paris 6°. ;
Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité, |
14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 |
re
à |
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
t
LL
SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1921
BLocx (E.) : Le rôle des actions
mécaniques dans la croissance en
épaisseur des racines et des tiges.
Bouraur:Non (G.) et Tupa (A.) :
Chronaxie normale du nerf facial
et des muscles de la face chez
l'Homme. Leur classification fonc-
tionnelle par la chronaxie......
Canracuzène (J.) : Sur l’exis-
tence dans le sérum de Maia squi-
nado d’une substance antago-
niste empêchant ou retardant
Mhemolyse te"... eLeen..
FAURÉ-FREMIET (E. ): Disconti-
nuité dans l’évolution morpho-
logique du chondriome de l’œuf
de Sabellaria alveolata L.......
FLcanniN (Ch.) et Tzancx (A.) :
Anaphylaxie active aux arséno-
benzènes chez le Cobaye........
Hrrscazer (J.): Sur la des-
cendance de Triton cristatus pro-
venant du croisement de femelles
normales avec des mâles mélani-
ques par suite de l’extirpation
MAO eo diilau etet)s ulele
Mouceotr (A.) et Pertitr (P.):
Les ondes pléthysmographiques
de périodicité respiratoire en aval
d’unecontre-pression supprimant
les pulsations artérielles..... ..
Navarro (A.) : Traitement des
trypanosomiases expérimentales
par les acides arsiniques......
Poisson (R.): Lankesteria cyclo-
Brococie. COMPTES REXDUS. — 1921.
982
970
986
978
989
976
SOMMAIRE
pori n. sp., Grégarine parasite de
Cycloporus maculatus P. Hallez. 907
Ricuer fils (Ch.): Accoutu-
mance expérimentale à l’insola-
tion ou à la chaleur. Accoutu-
mance ou immunit#........... 980
Rouzau» et Taiéry : Relation
entre la viscosité sanguine et la
répartition de l’acide urique dans
le sérum et dans le sang total. 962
Rouzau» et TatéRY © Relation
entre la viscosité et la répartition
de la cholestérine dans le sérum
ebdansile sanetotalf "2040" 964
Vazcois (H.-V.) : La vertèbre
diaphragmatique et la séparation
des colonnes dorsale et lombaire
chez les Mammifères........... 974
VazLois (H.-V.): Reconstitution
de quelques muscles des Dino-
sauriens ornithopodes.......... 971
Vincent (H.) : Sur la vaccina-
tion de l'Homme contre la dysen-
terie bacillaire ......... ae 965
Réunion biologique de Lille.
Benoit (A.): Influence des tem-
pératures supérieures à 1000 sur
les propriétés oxydantes du sang
vis-à-vis des réactifs colorés..... 097
WERTHEIMER (E.) et Duviczier
(E.) : Sur l’excitabilité du nerf
splanchnique et sur les mouve-
ments de l'intestin, après l’abla-
tion desisurrénales.. 4,20." 997
T.. LEE 67
962 SOCIÉTÉ DE. BIOLOGIE
22
Réunion biologique (J.) : Proportions de neutralisa-
de Buenos-Aires. tion des venins par les sérums
Houssay (B.-A.) et Necrete anti-VeNIMEUX CCE RE CEE CEE 999
LiamBras (J.) et Ezrzazne (P.-
(J.) : Durée de l’activité des sé- I.) : Anatomie pathologique de
rums antiophidiques.. ........ 1002
Houssay (B.-A.) et NEGRETE
Présidence de M. Gh. Richet.
x
M. Arroc, membre correspondant, assiste à laséance.
RELATION ENTRE LA VISCOSITÉ SANGUINE ET LA RÉPARTITION
DE L'ACIDE URIQUE DANS LE SÉRUM ET DANS LE SANG TOTAL,
par Rouzaup et THiéry.
C'est un fait connu depuis longtemps et rappelé par Chauffard,
Brodin et Grigaut (1), Boulud et Crémieu (2), que l'acide urique
est inégalement réparti dans les trois éléments suivants : plasma,
sérum, sang total. Dans la grande majorité des cas, l'acide urique
prédomine dans le sang total. Les chiffres que nous ont fourni des
analyses pratiquées à l’aide de la méthode de Grigaut sur 120 mdi-
vidus, sains et malades, adultes, des deux sexes, soumis au régime
ordinaire et examinés à jeün, ont oscillé entre les valeurs extrêmes
suivantes : |
SET PAR NE RE ALES ee de 28 à 75 mgr. par litre.
DÉTUA Se eie D Abeee .. de 37 à 99 mgr. par litre.
Sang total .2%..201 ...-.44101de 56-2198 mgr.WparMlitre.
Pourquoi cette inégalité dans la répartition de l'acide urique
dans les trois éléments ci-dessus désignés ? Il ne semble pas, à
priori, que de tels écarts puissent être sans signification séméio-
logique ; la disproportion très grande entre la teneur en acide
urique du sang total et celle du sérum et du plasma ne peut vrai-
semblablement s'expliquer qu’en admettant une affinité toute
particulière de l’acide urique pour les hématies, ainsi que l'on
déjà dit Chauffard, Brodin et Grigaut (3), à l'encontre de l'opinion
de Boulud et Crémieu (4).
Si nous admettons que la viscosité sanguine est fonction du
1) C. R. de la Soc. de biol., 8 mai 1920. ÿ
2) Journal de médecine de Lyon, 20 février 1927.
3) Presse médicale, 23 février 1921.
(4) Loc. cit.
LEON NN DS ea DE à 1003.
D
r De 129
SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 963
—————— ro
nombre des hématies et mesure la teneur du sang en eau, nous de-
vons nous attendre à un certain parallélisme entre la viscosité et
le taux de l’acide urique du sang total. C’est ce qu'ont vérifié les
très nombreuses analyses effectuées par nos soins. L’uricémie
n’est certes pas fonction de cette viscosité : tel hypervisqueux,
parmi nos malades, avait un taux normal d'acide urique dans le
sang total, alors que tel hyÿpovisqueux, de race goutteuse, était
nettement hyperuricémique.
Mais la viscosité paraît conditionner la répartition de cet acide
urique dans le sérum et dans le sang total. Dans une première
série de recherches, chez les mêmes individus, examinés à quel-
ques jours d'intervalle, nous avons constaté qu'à une élévation
de la viscosité (déterminée au moyen du viscosimètre de Hess)
correspondait une élévation parallèle de l’acide urique dans le sang
le
total et une diminution correspondante dans le sérum ; l’abaisse-
ment de la viscosité entraînait des modifications inverses. Déter-
minant chez eux la valeur du rapport suivant :
taux de l’acide urique du sérum XX 100
_ taux de l’acide urique du sang total
nous avons constaté que ce rapport suivait une marche abso-
lurnent inverse de celle de la viscosité.
Dans une deuxième série de recherches, dont nous regrettons-
de ne pouvoir grouper les résultats dans un tableau, nous avons
également constaté que, chez des individus différents, le rapport
suivait la même marche inverse. D’après notre statistique person-
nelle on peut fixer entre 60 et 66 p. 100 la valeur normale du rap-
port R chez les sujets à viscosité normale. Nous la voyons descen-
dre à 38 et 35 p. 100 lersque la viscosité dépasse 6, tandis qu’elle
monte à 8o et 85 p. 100 lorsque la viscosité s’abaisse à 3,6 et 3,2. Il
nous est même arrivé, comme à Boulud et Crémieu, de trouver,
chez un malade, un taux d'acide urique plus élevé dans le sérum
que dans le sang total; et le rapport prenait la valeur de 109 p. 100
pour une viscosité de 2,8 ; dans ce cas, nous nous trouvions en
présezce d'une hypoviscosité très manifeste.
En résumé, la viscosité ne conditionne pas le taux absolu de
l'acide urique, mais elle joue un rôle très net dans la répartition
de celui-ci ; elle nous explique le balancement qui se produit dans
la teneur respective du sérum et du sang total suivant que la vis-
cosité augmente ou diminue. Chez les hypervisqueux le sérum
contient peu d'acide urique par rapport au sang total alors que
chez les hypovisqueux, anémiques où hydrémiques, le taux dans le
sérum s'élève pour dépasser même, exceptionnellement, celui du
sang total.
On se borne en général à doser l'acide urique dans le sérum.
964 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Tandis que chez les individus normaux, sans trouble de l’uricé-
mie, les variations de la viscosité peuvent n’entrainer que des diffé-
rences de quelques milligrammes dans le taux de l'acide urique
du sérum, il n’en est plus de même pour les hyperuricémiques,
chez lesquels une hypoviscosité peut entraîner une élévation con-
sidérable de l'acide urique dans le sérum. N'est-ce pas à ce dernier
que doivent être attribués les accidents de rétention que l'hydré-
mie contribuerait ainsi à déclencher ?
RELATION ENTRE LA VISCOSITÉ ET LA RÉPARTITION DE LA CHOLESTÉRINE
DANS LE SÉRUM ET DANS LE SANG TOTAL,
par Rouzau» et THiéRy. :
Dans sa thèse, Grigaut (1) a noté que la cholestérine totale,
dosée par son procédé colorimétrique, était inégalement répartie
dans le sérum et dans le sang total, et qu’elle prédominait en gé-
néral dans le sérum.
L'un de nous (2), dans une note antérieure, relatant les résul-
tats d'un nombre restreint d'examens, avait vérifié cette inégalité
dans la répartition de la cholestérine et signalé la relation entre
la viscosité sanguine et les valeurs du taux respectif dans le sérum
et dans le sang total de cette substance.
Nous avons poursuivi cette étude systématique chez 200 indivi-
dus sains et malades, des deux sexes, soumis au régime ordinaire
et examinés à jeün : les chiffres ont oscillé entre les valeurs ex-
trêèmes suivantes :
Miscoshédussans he cr eee is et 6,8
Cholestérine du sérum ........., 0,75 gr. et 3,68 gr. par litre.
Cholestérine du sang total ...... 0,92 gr. et 2,80 gr. par litre.
Pour rendre plus tangible la relation entre la viscosité sanguine
et la teneur en cholestérine du sérum et du sang total nous
avons déterminé chez nos sujets, la valeur du rapport suivant :
= taux de la cholestérine du sérum %X 100
taux de la cholestérine du sang total
La valeur normale susceptible d’être assignée à ce rapport pour
une viscosité normale, paraît évoluer entre rr0 et 115. Ce rapport
suit une marche absolument parallèle à celle de la viscosité : nous
le voyons, par exemple, monter à 120 et 125 pour des viscosités de
5,3 et de 6, descendre à 100, 97 et 86 pour des viscosités de 3,9;
RAT t
Dans les élats s'accompagnant d'une très forte hypercholesté-
1) Thèse de Grigaut. Le cycle de la cholestérinémic, Paris, 1919.
touzaud et Biscons, C. R. de la Soc de biol., janvier 1920.
SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 965
rinémie, ce rapport peut atteindre des valeurs très élevées jusqu'à
150, avec des élévations, même légères, de la viscosité ; mais, là
encore, le rapport suit une marche parallèle à celle de la viscosité.
Si nous admettons que c'est à la cholestérine du sérum que doivent
être attribués certains accidents de rétention ou d'élimination
(xanthélasma, athérome, calcul biliaire, etc.), il résulte de ces
faits qu'il n’est pas indifférent, pour un hypercholestérinémique
surtout, d'avoir une viscosité augmentée ou diminuée.
Peut-être cette relation entre la viscosité et la répartition de la
cholestérine permet-elle d'expliquer certains faits déjà observés.
1° Les Américains, Kahn (1) et Henes (2) par exemple, veulent
voir, chez les urémiques, un signe de fächeux pronostic dans un
abaissement progressif de la cholestérine du sérum ; sans doute,
l’'hydrémie de la période terminale urémique rend-elle compte du
faible taux de la cholestérine dans le sérum, comme elle détermine
parfois la diminution de l’urée dans le sérum (Castaigne), sans
qu'il soit nécessaire de faire intervenir la « diminution du pouvoir
antitoxique de l'organisme » pour expliquer cette hypocholestéri-
némie relative.
° Sans doute aussi, cette hydrémie, compliquant certains cas
de néphrite, a-t-elle pu masquer parfois l’hypercholestérinémie
que la plupart des auteurs s'accordent à retrouver dans les
néphrites chroniques ; tandis que ce taux dans le sérum est élevé
chez les hypervisqueux il s’abaissera progressivement si l'hvdré-
mie détermine une hypoviscosité manifeste.
3° Chez les hypercholestérinémiques lithiasiques, l’abaissement
de la viscosité permet de diminuer paient leur taux de
cholestérine sérique.
SUR LA VACCINATION DE L'HOMME CONTRE LA DYSENTERIE BACILIAIRE,
par H. ViINGENT.
Dans un travail antérieur (3), j'ai montré que l’immunisation
active contre la dysenterie bacillaire est d'application pratique et
parfaitement réalisable dans les collectivités contaminées, et
qu’elle donne des résultats préventifs très satisfaisants.
Il à été fait sur 2175 sujets un essai de vaccination avec des
doses réduites de vaccin antidysentérique polyvalent. Ces doses
(1) Kahn. Arch. of int. Med., Chicago, 7 janvier, 1920. Ê
(2) Henes. Arch. of int. Med., Chicago, 15 mars, 1920.
(3) H. Vincent. La vaccination contre la dysenterie bacillaire par l’éthéro-
vaccin. Congress of the royal Institute of public Health, Bruxelles, 1920 et
Revue d'hygiène, novembre 1920.
966 - SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
injectées, bien que très faibles (boo à 750 millions de Bacilles),
ont amené la régression rapide de l'épidémie due au Bacïlle de
Shiga.
L'immunisation vaccinale, ainsi qu'on l’observe pour tous les
vaccins, n'est pas immédiate. C'est seulement à partir du 5° ou 6°
jour qui suit l'injection que l'organisme a fait ses anticorps pro-
tecteurs. C'est ainsi que, sur les 2.155 sujets partiellement vacci-
nés, 33 cas de dysenterie sont survenus pendant les quatre jours
suivants. Les non-vaccinés ont offert, pendant cette période, un
pourcentage supérieur de cas. L'épidémie a ensuite régressé très
rapidement, donnant lieu à une morbidité de 16 pour 1.000 chez
les sujets ainsi soumis à cette vaccination partielle, et à 228 cas
pour 1.000 chez les non vaccinés.
Une nouvelle série de vaccinations antidysentériques a été faite
récemment dans un groupement important affecté par une sé-
rieuse épidémie de dysenterie à Bacilles de Flexner. Quelques ma-
lades avant été trouvés infectés par le Bacille de Shiga, on a em-
ployé le vaccin polyvalent (1). Le nombre des Bacilles inoculés
(2 milliards) a assuré une protection plus efficace que précédem-
ment. Les non vaccinés ont eu une proportion de cas égale À
70,57 pour 1.000 et de décès égale à 1,56 pour 1.000. Les vaccinés
ont eu 8,14 cas pour 1000 avec o décès. Ces cas ont été légers et
de durée brève (2 à 3 jours) ou moyenne (7 à 9 jours). La protec-
tion assurée par la vaccination a donc été très efficace.
Pendant les 5 premiers jours qui ont suivi la vaccination, il y
a eu, chez les vaccinés, r,o1 pour r00 de diarrhée simple et fu-
gace. L’injection de vaccin ne sensibilise donc pas l'individu per.
dant la phase de préparation de son immunité.
Il paraît utile d'attirer l'attention sur la nécessité pratique, en
cas d'épidémie, de déterminer au plus tôt, par l'examen bacté-
riologique, la nature exacte du Bacille infectant, afin d'employer,
de préférence, le vaccin approprié à l'épidémie. Bien qu'ils fas- .
sent partie d’une même famille microbienne, les Bacilles du type
Shiga et ceux du type Flexner-Strong et Hiss offrent une spécifi-
cité pathogène incontestée. Si l'emploi du vaccin polyvalent est,
en conséquence, indiqué dans les cas où la nature du germe ne
peut pas être sûrement établie, ou s'il permet de combattre l’épi-
démie préalablement à tout examen bactériologique, il n’en reste
pas moins que le vaccin monovalent, constitué uniquement et en
beaucoup plus forte proportion par le Bacille de même nature que
celui qui détermine l'épidémie, offrira une efficacité prophylacti-
[
[1] Ce vaccin renferme » milliards de Bacilles par c.c.. 11 est préparé avec
8 races de Bacilles de Shiga, 5 races de Bacilles de Flexner, 1 race de Strong
et 3 de Hise. Le vaccin monovalent préparé avec chacune de ces variétés, bacil-
laires renferme 1 milliard de Bacilles par c.c.
SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 967
EEE EEE TT TT PTE TT TT TT
que encore plus grande. La question de la prévention des dysen-
teries à Bacilles atypiques est encore réservée, bien qu'il soit pos-
sible, sinon probable, qu’elle puisse être résolue dans le même
sens.
Lankesteria cyclopori n. s. p. GRÉGARINE PARASITE
pe Cycloporus maculatus P. HALLEZ,. (1)
par R. Porsson.
La plupart des individus de Cycloporus maculatus Hallez, (Tur-
bellarié polyclade marin), recueillis cet été sur la plage de Luc-sur-
Mer (Calvados), étaient abondamment parasités par une Gréga-
rine monocystidée présentant certains caractères du genre Lankes-
teria Ming. ;
Cyele vital du parasite. Le sporozoïte, de 4,5 u à 5 u de longueur,
se pique sur une cellule de l’épithélium intestinal, puis pénètre
dans la cellule. [l prend alors une forme arrondie ; le parasite,
au début de son développement, est plus petit que le noyau de la
cellule épithéliale. Il s’allonge ensuite progressivement et lorsqu'il
atteint 20 à 30 u de long il présente la structure caractéristique de
l’adulte. À ce stade la jeune grégarine gagne souvent la lumière
intestinale pour achever son développement. Elle peut alors soit
rester libre, soit se réfixer temporairement sur une cellule épithé-
liale. Cependant, elle peut tout aussi bien conserver sa position
intracellulaire jusqu’à sa maturité sexuelle.
Adulte, la Grégarine mesure de go, à 120 v de long sur 20 à 25 u
de large. Son extrémité antérieure est arrondie et son extrémité
postérieure acuminée (fig. r). Le noyau occupe presque toujours
une position antérieure, il est plus ou moins sphérique et mesure
de 15 à 18 u de diamètre. [Il renferme un volumineux caryosome
et de nombreuses granulations chromatiques. Le parasite est pro-
tégé par une épaisse cuticule (épicyte), laquelle se détache très
aisément du cytoplasme à la moindre dessiccation (fig. 2). Le cyto-
plasme est lésèrement granuleux dans la région postérieure et
renferme souvent des corpuscules sidérophiles (fig. 1). Par contre
l'extrémité antérieure du parasite est hyaline avec un ectoplasme
très mince ; elle est suivie d’une région plus foncée et parsemée
de vacuoles (fig. 3). Chez les individus fixés l'extrémité antérieure
présente de nombreuses stries épicytaires et un pseudo-mueron
épiméritique sidérophile (fig. 4).
(x) P. Hallez. Catalogue des Turbellariés, Rhabdocælides, triclades, polyclades,
du nord de la France et de la côte boulonnaise. Revue biologique du nord de la
France, t. II, 1890.
‘
968 ) SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Lors de l’accouplement, lequel a lieu dans la lumière de l'intes-
tin, deux individus s'accolent par leur pôle antérieur ; puis, au
moment de l’enkystement, ils se replient l’un sur l’autre (fig. 5)
et sont alors animés d’un mouvement rotatoire assez rapide qui
se termine par la formation d'un kyste à membrane très raince.
Fig. 1,3, 4 >< 570. — Fig. 2, 5 >< 100 environ. — Fig. 6, 7, 8, 9, 10 X 2-000.
L'enkystement peut avoir lieu dans la lumière de l'intestin ; mais
avant de s'enkyster les syzygies peuvent tout aussi bien émigrer
soit dans l'épithélium intestinal, soit dans le parenchyme du Cy-
cloporus. L'enkystement peut même avoir lieu dans les ovaires de
l'hôte. Les kystes sont sphériques, parfois légèrement ovoïdes.
Le diamètre de ceux que j'ai observés variait entre 50 et 65 n. Ils
ne sort l'objet d'aucune réaction phagocytaire.
Dans les kystes l'individu d'est en général plus petit que
SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 969
l'individu 9 . Son cytoplasme, plus opaque, à mailles plus petites,
fixe plus électivement les colorants acides. Après les crises mito-
tiques les noyaux d' sont nettement plus petits que les noyaux 2
(fig. 6). Cette observation confirme celle que B. Swarczewsky à
faite sur des Lankesteria sp. parasites de Planaria sp. et Sorocoelis
sp. du lac Baïkal (1910). On observe un reliquat peu abondant à
la fin de l’évolution gamétogénétique. Les gamètes légèrement ani-
sogames dans leur forme, le sont un peu plus dans leur structure.
Les microgamètes sont un peu plus allongés que les macrogamè-
tes ; leur rostre est plus accusé; leur noyau est hyperchromatique
et prolongé vers le rostre par un petit cône sidérophile ; ils me-
surent de 3,5 u à 4 u (fig. 5). Les macrogamètes sont plus arron-
dis ; leur noyau est pauvre en chromatine :; ils mesurent de
huà4,5u (fig. SD)
La copula sphérique au début devient rapidement ovoïde. A
maturité elle renferme 8 sporozoïtes de 4,5 u à 5 u de longueur.
Le sporocyste a une forme ovoïde, il possède une paroi rigide et
résistante ; ses dimension sont les suivantes : longueur 5,5 u à
6 u ; largeur 3 u (fig. 9-10).
La déhiscence peut avoir lieu soit dans la lumière de l'intestin,
soit dans l’épithélium intestinal. Les sporocystes des kystes intra-
épithéliaux sont rejetés dans la lumière du cœcum par rupture
du plateau cellulaire et, avec ceux de l'intestin, ils sont éva-
cués par la voie digestive.
Quant aux spores provenant des kystes du parenchyme (kystes
cælomiques) elles sont transportées par des cellules migratrices
dans toutes les parties du corps de la Planaire. Certaines, véhicu-
lées par les phagocytes, traversent l’épithélium intestinal et de là
sont rejetées au dehors par les voies digestives. D'autres, trans-
portées au voisinage de la peau, sont rejetées directement, par
effraction, au dehors et on en observe fréquemment qui sont
collées au mucus périphérique. Le processus est identique à celui
observé par O. Fuhrmann pour une Grégarine parasite d’une Pla-
naire terrestre (1).
Les caractères précédemment décrits permettent de ranger pro-
visoirement la Grégarine du Cycloporus maculatus dans le genre
Lankesteria. Je la nomme L. cyclopori n. sp. Il est de toute évi-
dence, en effet, que le genre Lankesteria comprenant à la fois des
Grégarines parasites de Prochordés, de Turbellariés, d’Insectes, et
de Chaetognathes (2) est un mauvais genre qui devra être révisé
lorsqu'on connaîtra mieux les cycles évolutifs des différentes es-
pèces qu’il renferme actuellement.
(1), O0. Fuhrmann. Eine Ceoplana parasitierende Gregarine. Centralblatt f. Bak-
ter., Origin., t. LXXVIT, 1916.
(2) A. Labbé. Sporozoa. Das Tierreich, 1899.
970 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
SUR L’EXISTENCE DANS LE SÉRUM DE Maia squinado D'UNE SUBSTANCE
ANTAGONISTE EMPÊCHANT OU RETARDANT L'HÉMOLYSE,
par J. CANTACUZÈNE..
Ainsi que nous l'avons montré dans une note précédente (1)
les globules de Mouton sensibilisés par un sérum anti-Mouton
sont infiniment plus résistants à l’hémolysine de Maia squinado
que les globules non sensibilisés. Gette résistance est d'autant plus
accentuée que la proportion de sang de Maia mélangé à un volume
fixe de globules est plus forte ; elle est plus accentuée avec le
sérum de Maia ayant recu plusieurs injections de globules de
Mouton qu'avec celui de Maia normale : elle est indépendante de la
concentration saline du sérum ; elle disparaît par le chauffage à
57°.; enfin l’alexine de Lapin n’hémolyse pas les globules sensibi-
ses émulsionnés dans du sang de Maia.
Pour toutes ces raisons, nous avions conclu à l'existence dans le
Sang de Maia d’une substance thermolabile dont la proportion
augmente avec la vaccination et qui, adsorbée par les globules
rouges sensibilisés, s'oppose à la fixation du complément sur ces
globules. Cette constatation a son importance au point de vue
du mécanisme général des réactions d'immunité pe 1e Inver-
tébrés marins.
Voici des expériences qui démontrent le bien fondé de notre
hypothèse et prouvent l'existence, dans le sang de Maia, de cette
substance empêchante.
La méthode employée a consisté à laisser pendant plusieurs
heures au contact du sérum de Maiïa des globules de Mouton sen-
sibilisés ; les globules ainsi traités sont ensuite centrifugés à fond,
lavés au moyen de la solution isotonique d’eau de mer, émulsion-
nés dans un volume de solution isotonique égal à celui du sérum
decanté puis additionné d’alexine. Si notre hypothèse est exacte
ces globules ne doivent pas subir d’hémolyse.
Des globules rouges témoins, non sensibilisés préalablement
sont également laissés au contact du sérum de Maia, centrifugés,
lavés, émulsionnés dans la solution isotonique, puis ensuite sen:
sibilisés au moyen de sérum anti-Mouton et enfin additionnés
d’alexine. Ÿ
Les mélanges laissés en contact pendant cinq heures étaient
ainsi composés : émulsion à 1/20 de globules rouges, À c.c. ;.
,
sérum de Maia 10 c.c.
Les résultats de cette expérience sont d’une très grande netteté,
presque schématiques
(1) C. R. de la Soc. de biol,, t. LXXXIIT, p. 1572.
» LI
SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 974
RP e ", RORRERRRURENUR UR, ue
a) Les globules rouges non sensibilisés, maintenus au contact
du sérum de Maia, puis centrifugés, décantés, lavés, émulsionnés
dans la solution isotonique et sensibilisés après cette dernière opé-
ration, sont hémolysés énergiquement quand on ajoute l'alexine :
il n'existe par conséquent dans le sérum de Maia (pas plus chez la
Maia normale que chez la Maia vaccinée) aucune substance capa-
ble d'empêcher la sensibilisation des globules rouges.
b) Ilen va tout autrement lorsqu'il s’agit de globules rouges
préalablement sensibilisés puis ensuite soumis au contact du sé-
rum. Après centrifugation, lavage, émulsion dans la solution 1iso-
tonique et addition d’alexine la résistance à l’hémolyse est {rès
notable pour les globules qui ont été au contact du sérum de Maia
normale (tubes 5 et 6), absolue pour les globules qui ont été au
contact du sérum de Maia vaccinée (tubes 11 et 12).
Il s’agit donc là, non pas d’une action empèchante due à la
concentration saline du sérum (en éffet les résultats sont les
mêmes, que l'émulsion globulaire primitive ait été faite dans l'eau
de mer pure ou dans la solution isotonique) mais bien de la pré-
sence d’une substance empêchante qui se fixe sur les globules
sensibilisés avec une grande énergie et les rend inaptes à fixer
l’alexine.
c) Cette substance empêchante déjà présente chez Maïa normale
se développe abondamment au cours de la vaccination, circons-
tance qui a probablement pour résultat chez le vacciné de rendre.
extrêmement lente la lyse des globules dans les humeurs de l’ani-
mal vivant et de permettre aux phagocytes d'exercer plus complè-
tement leur action digestive. Ce pouvoir anti-alexique se développe
parallèlement au pouvoir hémolvytique, mais beaucoup plus rapi-
dement que ce dernier.
d) L'action empéchante n’a plus lieu si l’on a préalablement
chauffé le sérum de Maia à 57°. Il s’agit donc bien ici d'un anti-
corps thermolabile présent chez l'animal normal, mais que l'a-
nimal. vacciné élabore en quantité très considérable.
(Institut biologique de Roscoff).
RECONSTITUTION DE QUELQUES MUSCLES DES DINOSAURIENS
ORNITHOPODES,
par Henri V. Varrors.
Les tentatives de reconstitution de la musculature des Reptiles
fossiles sont très peu nombreuses. La plupart sont limitées aux
membres et. dans toutes, c’est la seule considération des saillies
072 SOCIÉTÉ -DE BIOLOGIE
et des empreintes osseuses qui fait préjuger de la direction des
muscles.
Un matériel permettant, à notre avis, une approximation beau-
coup plus grande est celui qui est offert par quelques Dinosau-
riens chez lesquels un certain nombre de tendons se trouvent fos-
silisés. Ces tendons qui, tous, appartiennent aux muscles spinaux,
ont bien été décrits, mais la recherche de leur signification a été,
jusqu'ici, négligée. La cause en est probablement que l’absence
à peu près complète de travaux sur la musculature spinale des
Reptiles actuels empêchait toute comparaison. Les études que
nous avons effectuées sur la structure de l’épisome des Verté-
brés (1) nous autorisent à envisager la question sous un jour dif-
férent.
C’est chez les Iguanodons de Bernissart que l'existence de ces
tendons a été, pour la première fois, constatée. Sur l’exemplaire
que nous avons pu étudier, ils occupent les faces latérales des
apophyses épineuses du tronc et de la partie antérieure de la
queue. Visiblement, ils appartiennent à deux couches : la couche
externe (superficielle) est faite de tendons obliques en arrière et en
haut. Chacun d'eux commence au niveau d’une apophyse articu-
laire, monte obliquement en arrière en croisant successivement
7 apophyses épineuses, et se termine un peu au-dessous du sommet
de la huitième. La couche interne (profonde) est faite de tendons
inversement disposés, mais la longueur de chacun n'est plus que
de 7 espaces intervertébraux. En avant, ces tendons se poursui-
vent jusqu'à D’. Ils cessent au cou, en même temps que dispa-
raissent les hautes apophyses épineuses. En arrière, ils couvrent
les faces latérales des apophyses épineuses sacrées, puis des ver-
tèbres du tiers antérieur de la queue. Au fur et à mesure que ces
apophyses décroissent, les tendons deviennent plus espacés ; ils
s'arrêtent au tiers moyen de l'organe où les Vertébrés n'ont plus
que de petites apophyses. |
Chez Corythosaurus casuarius (2), les tendons sont couchés sur
la face latérale des arcs neuraux et des apophyses épineuses, dorsa-
lement aux apophyses transverses ; on y distingue deux séries
superposées. La série externe est localisée à la région caudale anté-
rieure ; elle est composée de tendons obliques en arrière et en
haut, dont chacun commence à la base d’une apophyse épineuse,
croise 11 vertèbres et se termine sur la 12° apophyse épineuse pos-
térieure, au voisinage de son sommet. La série interne, sous-ja-
cénte et inversement disposée, occupe les régions dorsale, lombaire
1) C. R. de l’Académie des sc., 11 février 1920.
(2) B. Brown. Corythosaurus casuarius : Skeleton, Musculature and Epidermis.
Bull. of the amer. Mus. of nat. Hisl., 1. XXXV, art. 38, I, 1916.
SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 973
et caudale antérieure ; ses tendons, obliques en avant et en haut,
croisent chacun 7 vertèbres pour se terminer sur la huitième.
Chez Trachodon, ces deux séries de tendons sont reconnaissa-
bles et, au-dessous d'elles, il en existe une troisième, plus. pro-
fonde, parallèle à la série externe.
La comparaison des tendons des Dinosauriens avec les dispo-
sitions que nous avons décrites chez les Reptiles permet d'établir
facilement leur signification morphologique. C’est avec les Croco-
diliens que les ressemblances sont les plus nettes : la série des
tendons externes correspond évidemment à notre spinoarticularis
dont elle a la direction et la situation, les tendons de ce muscle
avaient 4 métamères de long chez les Crocodiliens ; ils en ont
8 chez Iguanodon, 12 chez Corythosaurus et Trachodon. La série
interne, sous-jacente, correspond à notre neuro-spiralis ; ses
tendons s’étendaient sur 4 métamères chez le Crocodile, 4 à 7 chez
PAlligator ; ici, ils embrassent 7 (Iguanodon) à 8 (Corythosaurus
et Trachodons) métamères. Seule, la 3° série, profonde, propre aux
Trachodons, n'a pas d'homologue chez les Reptiles actuels. -
Dans notre mémoire sur la musculature spinale des Crocodi-
liens (x), nous avons insisté sur le fait que la division du segment
juxta-vertébral de celle-ci en muscles superposés et réciproque-
ment perpendiculaires paraissait avoir surtout pour but d'assurer
la fixité du rachis et du tronc. C'est un solide appareil de conten-
tion analogue aux attaches en amarre des navires. Parmi les Ver-
tébrés actuels, cette disposition existe, mais rudimentaire, chez les.
Oiseaux et les Ophidiens ; elle est bien marquée chez les Prosau-
riens et les Autosauriens ; elle atteint son maximum chez les Cro-
codiliens. À ce point de vue, les Dinosauriens dépassent encore
ces derniers, comme le montrent la longueur de leurs tendons et
l'existence, chez Trachodon, d'une couche supvolémentaire, plus
profonde. Ces Reptiles se montrent ainsi comme des êtres dont le
peu que nous connaissons de leur musculature est profondément
adapté à la statique de leur tronc. En particulier, il est très dif-
férent de la disposition des mêmes muscles chez les Oiseaux. On
peut done voir là une preuve de plus en plus en faveur de l'opi-
nion qui pense que les ressemblances entre les Dinosauriens orni-
thopodes et les Oiseaux ont surtout un caractère de convergence.
(x) Bull. de la Soc. des Sc. médic. et biol. de Montpellier, janvier 1920.
974 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
LA VERTÈBRE DIAPHRAGMATIQUE ET LA SÉPARATION DES COLONNES
DORSALE ET LOMBAIRE CHEZ LES MAMMIFÈRES,
par Henri V. VarLors.
Deux conceptions différentes ont été émises pour la séparation
des vertèbres du tronc en dorsales et lombaires. |
Théorie classique : se basant uniquement sur l'existence d’arcs
costaux libres, elle considère comme dorsales toutes les vertèbres
pourvues de côtes et comme lombaires les autres.
Théorie de la vertèbre diaphragmatique : Galien le premier
avait remarqué que le rachis peut être centré par rapport à une
vertèbre spéciale, située vers la fin de la région dorsale. Pour
Strauss-Dürckheim (1845) et surtout Giebel (1853), cette vertèbre
(Y. diaphragmatique de Giebel, v. anticlinale de Bürmeister, v. li-
mite de H. Virchow) indique la véritable séparation des régions
dorsale et lombaire. Les caractères suivants sont invoqués en fa-
veur de cette théorie. De la première dorsale à dla vertèbre
diaphragmatique, Îles corps vertébraux diminuent progressive-
ment de volume, les apophyses épineuses diminuent de longueur
et s'inclinent de plus en pius en arrière. Les apophyses transver-
ses sont dépourvues de tubercules secondaires, mais ont des facet-
tes costales. Les apophyses articulaires, simples facettes dont
le plan de contact est oblique en bas et en avant, permet-
tent les mouvements de rotation. De la vertèbre diaphragrnati-
que au sacrum, les corps vertébraux croissent en volume, les apo-
vhyses épineuses augmentent de longueur ; elles sont, inclinées
en ayant mais se redressent progressivement. Les apophyses trans-
verses, également obliques en avant, s’allongent ; elles sont mu-
nies de tubercules mamillaires et styloïdes ; les apophyses articu-
laires ont leur plan de contact oblique ventralement et médiale-
ment, ce qui exclut la rotation. La vertèbre diaphragmatique (gé-
néralement la dernière des dorsales à côtes non flottantes) a des
caractères en rapport avec sa situation : corps le plus petit de
tous, apophyse épineuse trés basse et verticale, apophyses articu-
laires antérieures du type prédiaphragmatique, postérieures du
type postdiaphragmatique. :
Discussion. — À priori, la théorie de Giebel semble préférable
puisqu'au lieu de se baser uniquement sur la présence d’appen:
dices dont le nombre peut varier dans une même espèce, elle re-
pose sur la forme de toutes les parties des Vertèbres. Mais, la dif-
ficulté qu'offre parfois la détermination de la vertèbre diaphragma-
tique est cause que la majorité des auteurs a conservé la théorie
classique. Giebel lui-même, puis Alezais, H. Virchow ont souligné
ce fait. L'étude comparative du squelette et de la musculature,
/
SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 975
au double point de vue anatomique et fonctionnel, donnent la clé
des divergences présentées.
L'existence de la vertèbre diaphragmatique nous a paru essen-
tiellement liée à l'opposition des trains antérieur et postérieur lors
de la locomotion terrestre. C'est à ce niveau que se fait la jonction
entre ces trains, c'est là que se produisent les principaux mouve-
ments de flexion du tronc. Ce sera donc chez les animaux qui sau-
tent en détendant la colonne préalablement pliée en arc de cercle
que les différences entre vertèbres pré et postdiaphragmatiques se-
ront les mieux marquées : Ongulés à formes élancées, majorité
des Carnivores, des Rongeurs, des Insectivores et des Primates.
La disposition des muscles est en rapport avec celle du squelette
et nous avons établi (1) que les grands extenseurs du rachis sont
à cheval sur la vertèbre diaphragmatique : le spinalis unit les
apophyses épineuses postdiaphragmatiques aux ‘prédiaphragma-
tiques ; le semi-spinalis va des tubercules mamillaires des premiè-
res aux épineuses des secondes ; la grande masse de l’erector spi-
nae nait du bassin et des vertèbres postdiaphragmatiques et se
termine sur les côtes et les apophyses transverses des prédiaphra-
gmatiques. D'autre part, certains muscles courts, comme les in-
termamillares, sont localisés à la région postdiaphragmatique,
tandis que les rotatores le sont à la prédiaphragmatique.
Chez les Mammifères où, dans la locomotion, l'opposition entre
les deux trains ne se manifeste que peu ou pas, les caractères dis-
tinctifs de la vertèbre diaphragmatique se répartissent en plusieurs
vertèbres ou même disparaissent, le caractère des apophyses arti-
culaires étant le dernier à faire défaut : grands Ongulés (Elé-
phant, Rhinocéros), Ursidés, Edentés, Monotrèmes, majorité des
Marsupiaux, Chéiroptères, Mammifères aquatiques, Homme. La
disposition des muscles se modifie en conséquence.
Dans l’ensemble, la situation de la colonne entre lé oome et
l’hyposome explique bien les divergences des auteurs. Quand on
se place au point de vue de la musculature épisomatique, la divi-
sion de Giebel est primordiale, puisque c’est l’action de celle-ci,
sous l'influence des divers modes de locomotion, qui entraine la
forme et la direction de la plupart des apophyses. Mais quand on
se place au point de vue de l’hyposome, la division classique re-
prend toute sa valeur, puisqu'elle indique la limite entre le thorax
et l'abdomen. C'est donc, d’une façon générale, cette dernière
_ division qui doit prévaloir puisque, évidemment, l'étude de
l’hyposome domine la morphologie du tronc des Mammifères.
(1) C. R. de l'Association des Anatomistes, Paris, 1921.
976 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
FRAITEMENT DES TRYPANOSOMIASES EXPÉRIMENTALES PAR LES ACIDES
ARSINIQUES,
par Augusto Navarro.
Malgré certains avantages, tels que la constance de leur compo-
sition, la commodité de leur emploi, les acides arsiniques ont vu
leur étude négligée en faveur des dérivés arsénoïques, malgré que,
en bien des cas, leur action thérapeutique ne fut pas, inférieure
à celle des arsénos (spirochétose) et souvent supérieure (trypano-
somiases). La principale raison qui les à fait abandonner par
Ehrlich et ses élèves semble être leur action sur le système ner-
veux (1). En supposant que les phénomènes toxiques d'ordre ner-
veux observés par Ehrlich soient l'apanage des acides arsiniques,
il était surtout intéressant de définir à partir de quelle dose l’em-
ploi de ces acides devient dangereux. Il est bien évident, en effet,
que si la dose curative est très éloignée de celle à partir de la-
quelle apparaissent les troubles nerveux, ceux-ci n’ont aucune im-
portance et il n'y a aucune raison de maintenir l’ostracisme sur
des produits jouissant de qualités précieuses. J'ai donc essayé
systématiquement plusieurs produits arsenicaux organiques conte-
nant l’arsenic à l’état pentavalent. Tous ces corps provenaient du
laboratoire de M. Fourneau et de celui de M. Madinaveitia (Ma-
drid).
Les résultats les plus favorables ont été obtenus avec le sel de
soude de l'acide 3-amino-/-oxyphénylarsinique (189). Les autres
produits expérimentés sont : l’acétyl-amino-oxyphényl arsinate de
soude (190) ; l’urée de l’aminooxyphényl arsinate de soude (199) :
le sel de soude de l'acide arsinique phényl acétique (187) : le
chlorhydrate de l'acide arsinique benzyl-diméthylamine (188) :;
l'amide benzarsinique de l'acide aminophénylacétique (sel de
soude) (207).
Voici les résultats de mes recherches :
189. — Le 189 a été expérimenté sur: 1°, le Trypanosoma brucei
(nagana) ; 2°, le Tr. rhodesiense., La dose tolérée, pour la Souris de
20 gr., est de 0,030-0,035 gr. suivant le degré de pureté du produit.
[Nous considérons comme dose tolérée celle qui ne donne pas
d'accidents nerveux (Souris danseuses)].
| La dose mortelle est d'environ 0,040 gr. 1° Tr. brucei. Injec-
tion du 189, 48 heures après l’inoculation (5-15 Trypanosomes par
champ). Cette race de Trypanosomes tue les Souris en 4 jours.
La dose toujours efficace est de 0,007 gr. On a eu plusieurs gué-
FISONS avec 0,004 gr. Injections sous la peau, solution au 1/8.
(1) E. Fourneau, Ann. Inst. Pasteur, 2, 1921, p. 571.
1
SÉANCE DU 20 NOVEMBRE 977
9° Tr. rhodesiense. Injections du 189, 4-5 jours après l'inoculation
(5 à 6 Trypanosomes par champ). Cette race tue la Souris en 20-50
jours. Dose efficace comme pour le Tr. brucei.
On voit que la dose maxima tolérée est de 0,035 gr. La dose
curative est de 0,007 gr., le coeflicient chimiothérapeutique
GC /dose curative\
Fr ( dose tolérée
est donc de 1/5, coefficient beaucoup plus favorable que celui
de l’atoxyl (1/2) et de l’arsenophénylglycine (1/3).
J'ai comparé le 189 à un produit récemment étudié par Brown
et Mile Pearce : le phénylarsinate de soude glycine amide. Les au-
teurs attribuent à ce corps un coefficient thérapeutique égal à 1/8;
or, les résultats obtenus avec ce produit au laboratoire du P° Mesnil
par Leger et Tejera sur les trypanosomiases expérimentales (Tr.
venezuelense et Tr. evansi) sont à peine supérieurs à ceux obte-
nus avec l’atoxyl. Les essais que j'ai effectués sur le Tr. brucei et
le Tr. rhodesiense de la Souris confirment ceux de Leger et
Tejera : le coefficient thérapeutique ne dépasse pas 1/3.
En résumé, le sel de soude de l’acide aminophénylarsinique
(189) possède'un pouvoir trypanocide énergique ; son coefficient
T est supérieur à celui de tous les arsenicaux connus et, dans les
cas les plus défavorables, il atteint au moins 1/5. Il ne provoque
des accidents nerveux (Souris danseuses) qu'à des doses 5-6 fois
supérieures aux doses curatives. Il peut être injecté sous la peau
sans provoquer la moindre douleur et sans déterminer la forma-
tion de nécrose ou d’œdème.
190. — Le 190 est légèrement moins toxique que le 189, mais
il est beaucoup moins actif. Les phénomènes choréiques commen-
cent à partir de la dose de 0,04 gr. (Souris de 0 gr.). Dans aucun
cas, il ne fut possible de guérir les Souris naganées. Dans les
cas les plus favorables, on peut maintenir la circulation libre de
parasites pendant 24 etes ‘Les doses répétées se montrent inef-
ficaces.
199. — La toxicité du 199 est supérieure à celle des deux pro-
. duits précédents. La dose maxima tolérée étant de 0,015 gr. pour.
une Souris de 20 gr. les doses inférieures n'arrivent pas à dé-
barrasser les Souris naganées de leurs parasites.
187. — Le 187 est très toxique. La dose maxima tolérée (Souris
de 20 gr.) est de 0,0015 gr. Il agit sur le nagana, mais à des doses
très voisines de la dose mortelle.
188. — La dose tolérée du 188 est de 0,0045 gr. (Souris de 20 gr.)
L'action thérapeutique est nulle.
201. — Une Souris de 20 gr. supporte 0,050 gr. de 2or. Il faut
BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1927. T. LXXXV. 68
978 #OCIÉTÉ DE BIOLOGIE
injecter 0,35-0,/0 gr. pour obtenir une stérilisation permanente,
2 @ x r
par conséquent le rapport y St très défavorable malgré le peu
de toxicité du produit.
Les résultats obtenus avec ces acides arsenicaux confirment Ia
grande valeur ‘du 189.
(Laboratoires du P° Mesnil et de M. Fourneau, à l’Institut Pasteur).
SUR LA DESCENDANCE DE T1rilon crislalus PROVENANT BU CROISEMENT
DE FEMELLES NORMALES AVEC DES MALES MÉLANIQUES
PAR SUITE DE L'EXTIRPATION OCULAIRE,
Note de Jan HirscHLER, présentée par M. CauLrery.
À la fin de juillet et au début d'août 1918, j'ai pratiqué l’extir-
pation oculaire bilatérale chez 4o larves de Triton cristatus, lon-
gues de 2 à 3 cm. pourvues déjà de pattes postérieures. De ces lar-
ves, élevées à la lumière naturelle, j'ai obtenu, en automne 1918,
des individus métamorphosés, dont la coloration était noire (mé-
laniques) presque de la même nuance partout, tandis que, des
larves témoins, qui ont conservé leurs yeux, j'ai obtenu des indi-
vidus métamorphosés, de coloration normale (côté dorsal brun
olive, côté ventral jaune orange). Les animaux normaux et les
mélaniques furent élevés jusqu’au printemps 1920 sous l’action
de la Jumière naturelle et dans les mêmes conditions les uns et
les autres. En avril et en mai 1920, on a essayé de les croiser natu-
rellement, les mâles et les femelles mélaniques et, d’autre part, les
animaux mélaniques avec les animaux normaux. Ces essais cepen-
dant n'’amenèrent pas la fécondation des femelles ; de mème, les
essais répétés au début d'avril 1921 ont donné un résultat négatif.
Ne pouvant donc pas arriver à la fécondation des femelles par voie
naturelle, on a eu recours à la fécondation artificielle. Maïs les
femelles mélaniques n’ont presque pas eu d'œufs aptes à la fécon-
dation dans les oviductes et même les femelles normales n'en
avaient pas non plus (les unes et les autres capturées en 1918 et
tenues en captivité jusqu'à 1921); on a donc eu recours pour la
fécondation artificielle aux œufs provenant des femelles récem-
ment capturées. Les expériences respectives se sont développées
comme suit :
Expérience 1. — 50 œufs provenant des femellés normales fu-
rent fécondés, le 25 avril 1921, par le sperme des mâles mélani-
ques aveuglés à l’état larvaire en 1918. 43 œufs provenant des
mêmes femelles n’ont pas été exposés au contact du sperme et
Le ioû is
SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 979
aucun de ces œufs n’a commencé à se diviser. Des 5o œufs fécon-
dés, environ 30 ont commencé à se diviser, et, au total, on a eu
de ces œufs, entre le 6 et le 7 mai 192r, onze larves qu'on a éle-
vées jusqu au 12 juillet 1921 à la lumière naturelle, sur une
litière grise et, en général, dans les mêmes conditions que les
larves témoins (provenant de la fécondation artificielle des œufs
des femelles récemment capturées, par le sperme des mâles nor-
maux tenus en captivité en 1918-1921). Aucune distinetion de
coloration ne s’est présentée entre les larves provenant aussi bien
des pères mélaniques et des mères normales que des parents de
coloration normale : celle-ci était invariablement normale.
Expérience 2. — 386 œufs, provenant de femelles normales
sont fécondés, le 24 avril 1921, par le sperme de quelques mâles
mélaniques aveuglés en 1918 à l’état larvaire. 146 œufs prove-
nant des mêmes femelles ne furent pas exposés au contact du
sperme êt aucun de ces œufs n'a commencé à se diviser. Des 386
œufs fécondés, on a eu, entre le 6 et le 8 mai 1921, 68 larves qu'on
a élevées jusqu'au 12 juillet 1921 à la lumière naturelle, sur une
litière grise et, en général, dans les mêmes conditions, que les
témoins (voir l'expérience 1). Le résultat de cette expérience fut le
mème que celui de l'expérience tr.
Expériences 3. --— 156 œufs, provenant de femelles normales,
furent fécondés, le 26 avril 1921, par le sperme de trois mâles
qui, déjà métamorphosés et sexuellement adultes, furent, en août
1918, aveuglés par l’extirpation oculaire bilatérale ; cela avait eu
comme conséquence, quelques semaines plus tard, le noircisse-
ment homogène des faces, dorsale et latérale de leurs corps (sou-
mis à l’action de la lumière naturelle). 5o œufs provenant des
mêmes femelles n'ont pas été exposés au contact du sperme et
aucun d'eux n’a commencé à se diviser. Des 156 œufs fécondés,
on a eu, entre le 7 et le g mai 1921, 29 larves, qu'on a élevées
comme les témoins, à la lumière naturelle et sur une litière grise,
jusqu'au 12 juillet 1921. Le résultat de cette expérience fut le
même, que celui des expériences TETE
Épérience h. — Alors j'ai voulu savoir si les larves prov Ensnt
du croisement d’un mâle mélanique avec une femelle normale,
n'ont pas de tendance plus accentuée à une coloration plus foncée.
Quand on leur extirpe les yeux bilatéralement tout en les expo-
Sant à l’action de la lumière naturelle. J'ai donc pratiqué l’extir-
pation bilatérale, le 17 mai 1921, sur dix larves provenant du dit
croisement et sur dix larves provenant de parents normaux (toutes
ces larves provenaient de l'expérience 2). Je les ai élevées sur une
_ litière grise et sous l’action de la lumière naturelle, jusqu'au 1°
juillet r921. Les ro premières larves sont devenues is foncées,
sous l’action de la lumière naturelle, aussi bien que les dix autres
980 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
et la vitesse ce cette évolution a été identique dans les deux grou-
pes.
Pour le moment je présente ces faits sans les expliquer, mais
je note que Krammerer affirme avoir obtenu plusieurs fois des
larves faiblement mélaniques, provenant de Proteus anguineus
« aveugles de naissance » et dont la coloration est devenue méla-
nique sous l'influence de la lumière naturelle, et cela même dans
le cas, où, seul, le père était devenu mélanique.
(Institut zoologique de l'Université Jan Kazimierz, Lwow).
ACCOUTUMANCE EXPÉRIMENTALE A L'INSOLATION OÙ A LA CHALEUR
ACCOUTUMANCE OÙ IMMUNITÉ,
par Charles Ricnér fils.
Dans cette note, nous présentons les résultats obtenus chez les
: ae AA F Ê 2 ë \
Souris qui, insolées ou chauffées une première fois, sont, quelques
jours plus tard, soumises de nouveau à la chaleur ou à l’insola-
tion. Nous avons observé une véritable accoutumance dont la dé-
monstration expérimentale n'avait pas encore à notre connais-
sance été donnée ; cette accoutumance semble obéir dans une cer-
taine mesure aux lois de l’immunité.
Notre dispositif a déjà été décrit dans notre note d'octobre
dernier, nous n'y revenons pas.
Signalons tout d'abord les résultats observés chez les Souris
qui n’ont été chauffées que peu de temps, c'est-à-dire moins de 15
minutes par exemple. Dans ces conditions, même si le chauffage
(chauffage préparant), est intense et suffisant pour tuer la moitié
des Souris, il ne se produit pas d’accoutumance. Mais si on soumet
les Souris à une chaleur mème moins forte 36 à 40° par exemple,
pendant un certain temps, 20, 4o minutes ou mieux 1 heure
alors l’accoutumance apparaît, c’est ce qui ressort de la lecture
de notre tableau.
Dans ce tableau, on voit ceci :
Avant le 0° jour, il n'y a pas d’accoutumance. Il semble
même que les premiers jours de ces expériences et d’autres, non
relatées ici, il y ait légère hypersensibilité, ce qui tient probable-
ment à ce que les Souris ainsi chauffées sont encore malades
qe on les remet pour la 2° fois à l’étuve.
2° Du 20° au 4o° jour environ, il y a résistance plus grande des.
animaux à la chaleur puisque sur 13 animaux, 10 résistent plus
longtemps que les témoins, et 3 suecombent à peu près en même
temps qu'eux.
LS
Yi
15"
Re
SÉANCE DU 260 NOVEMBRE
20
il ny à plus d'accoutumance.
981
3° Après le 50° jour, autant qu'on peut le dire de 2 expériences,
Tableau indiquant la rapidité de la nvort par coup de chaleur chez
les Souris qui ont été chauffées ou insolées quelques
Jours auparavant pendant un certain temps.
Durée du
Mode du premier chauffage Mode du deu-
chauffage en minutes xième chauffage
1 Chaleur sèche 28 Chaleur sèche
2 Id. - Id. Id.
3 Id. Id. Id.
4 Id. Id. Id.
) Id. Id: Id.
6 Id. ho Id.
DAS Id. Id. Id.
8 Id. 39 id.
9 Soleil 17 Soleil
10 Chaleur sèche 35 Chaleur sèche
11 Soleil 60 Soleil
12 Id. 57 Chaleur sèche
19 Id. 15/4 Id.
14 Id. 60 Id.
Ainsi, dans certaines conditions,
à la chaleur et si on représente par
Nombre de minules pen
dant lesquelles résisten
Te
les animaux les animaux
Intervalles de
temps entre les
deux chauffages en expériences (émoins
2 jours 27 32
6 jours 39 Az
Id. 45 ho
12 jours 53 53
16 jours 292 20
30
20 jours 33 20
Id. 48 3
Id. 33 18
35 jours + de r04 60
+ de 104 97
+ de 104 104
36 jours 25 25
30
37 jours 89 57
92 57
37 jours 30 33
50 53
43 et zx jours 18 13
9 9
30 19
50 jours 13 1Â
25 17
on peut habituer les animaux
100 la résistance des témoins,
celle de ces animaux serait schématiquement de l'ordre de 130 à
150.
Cette accoutumance paraït être comparable à l’immunité, puis-
que, comme elle, elle exige pour apparaïtre un certain temps
d'incubation et que, comme elle, elle diminue ou disparaît plus
Dctard.
Néanmoins, nous n'avons pu transmettre de façon évidente
-cette immunité par injection de sang de Souris ou de Rats chauf-
fés, et les résultats de 5 expériences faites dans ce but sont restés
‘douteux.
Ajoutons qu'il n’y a pas de tachysynétie.
(Laboratoire du P° Roger).
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
CHRONAXIE NORMALE DU NERF FACIAL ET DES MUSCLES DE LA FACE
CHEZ L'HOMME. LEUR CLASSIFICATION FONCTIONNELLE
PAR LA CHRONAXIE,
par Georges BouRGuIGNON et A. Tupa.
L'un de nous, dans une série de travaux antérieurs (1) a montré
que la chronaxie classe les muscles des membres suivant leurs
fonctions. Outre l'intérêt qu'il y avait, au point de vue de l’élec-
trodiagnostic, à établir la valeur normale de la chronaxie des
muscles de la face, il était intéressant de rechercher si cette clas-
sification se retrouvait à la face.
‘
Dans ces recherches, nous avons mesuré la chronaxie avec la
technique simplifiée de l’un de nous (2), permettant d'appliquer
à l'Homme la méthode de Lapicque de mesure de la chronaxie à
l’aide des décharges de condensateurs (3). Les excitations sont
faites en méthode monopolaire avec des électrodes impolarisables.
d'argent et chlorure d'argent (4). L’électrode différenciée est un
petit tampon de 12 mm. de diamètre. Toutes les mesures ont été
faites ave® l’électrode différenciée négative.
La mobilité très grande de la peau de la face, et la difficulté
de bien immobiliser la tête, rendent la mesure de la chronaxie
un peu plus difficile à la face que sur les membres. Avec une ta-
ble d'appui, comme celle qui existe dans l'installation de l’un de
nous (5) et quelques précautions, on arrive à vaincre ces diffi-
cultés.
Nous avons d’abord fait les mesures sur nous-mêmes. Le D°
Banu a bien voulu se prêter aussi à nos recherches, et nous l'en
remercions. Nous avons ensuite fait quelques mesures sur cinq
sujets normaux quelconques. Nous avons obtenu des résultats très
concordants qui nous ont permis d'établir un tableau de la va-
leur normale de la chronaxie des principaux muscles de la face.
Pour un muscle donné, nous avons trouvé la même chronaxie
par excitation de son point moteur et par excitation du nerf. Sur
la même branche de division du nerf, nous avons pu, sans dé-
placer l’électrode, prendre la chronaxie de deux museles de chro-
naxie différente, et nous avons trouvé, pour chacun, la même
(1) G. Bourguignon. €. R. de la Soc. de biol., juillet 1917. C. R. de l’Acad.
des sc., 29 janvier 1917, 29 mai 1917, Revue neurologique, juillet 1913.
(2) Bourguignon. C. R. de la Soc. de biol., 30 avril 1927.
(3) L. Lapicque. C. R. de la. Soc. de biol., 7 mai 1910.
(4) G. Bourguignon. C. R. de la Soc. de biol., 14 juin 1913.
(5) G. Bourguignon. Soc, franç. d’électrothérapie el radiologie, janvier 1920.
SÉANCE DU 26 NOVEMBRE Q
O2
chronaxie qu'au point moteur. Voici un exemple de cette expé-
rience.
10 novembre 1920. — Petite électrode négative sur la branche
de division supérieure de la branche supérieure du nerf facial.
Sans déplacer l’électrode, on prend successivement le seuil de la
contraction du sourcilier et du frontal,
Nerf Point moteur
ET
Rhéobase Chronaxie Rhéobase Chronaxie
Sourcilier .. 25 V. 0,8 m.A. O S. 00028 35 NV. x1,1 m.A!' O S, 00024
HérontalW "07. 0,9 mA: 0 S. 0002 SON: r,2 m:A. 0 S. 00000
Voici le tableau de la valeur normale de la chronaxie des prin-
cipaux muscles de la face. Dans ce tableau, nous donnons, pour
chaque muscle, la chronaxie la plus grande et la plus petite trou-
vée dans le total des expériences sur le nerf et le point moteur
les écarts sont peu importants :
Chrouaxie
moyenne dé
Ne Muscles Chronaxie chaque groupe Fonctions
Orbiculaire de la |
paupière su-
périeure . ... 0,0002 0,00064 sec.
Orbiculaire de
la paupière in-
férieure....., 0,00092 0,00004 sec.
Branche Grand ER | cn ocelace Releveurs
supérieure du { tique .. . 0,00052 sec. M des trarise
nerf facial. JReleveur de l’ai-
le du nez .... 0,00044 0.,00052 sec.
Orbiculaire de la
lèvre supér. 0,00052 0,00068 sec.
Écontal Pr 0,00048 0.000068 sec. ]
Sourcilier...... 0,09024 0,00036 sec. |
Ce de
la lèvre infé- u Afbais-
Branche rieure ..... 0:00028 0,00056 s 000030 sec. seurs des
inférieure. Carré du men- “ À traits.
LONPAEPEECEE 0,0002$ 0,00030 $
Houppe du men
Hood coopbons 0,00028 : 0,00090 s
En étudiant ce tableau, on voit que tous les muscles inversés
par la branche supérieure du facial ont tous la même chronaxie,
sauf le sourcilier. Elle est du même ordre de grandeur, que celle
des muscles postérieurs de l’avant-bras (1), (extenseurs el supina-
teurs: + —=0°,00044 à 0°,00065), innervés par le nerf radial. Tous les
muscles innervés par la branche inférieure ont une chronaxie plus
petite, du même ordre de grandeur que celles des muscles anté-
rieurs de l’avant-bras (fléchisseurs et pronateurs : + =0°,00024 à
0°,00036), innervés par les nerfs médian et cubital. Enfin, il est
(1) G. Bourguignon, loc. cit.
984. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
remarquable de trouver encore à la face, dans le domaine du nerf
de grande chronaxie, un muscle, le sourcilier, qui a la même chro-
naxie que les una de petite chronaxie.
Il est facile de voir que, à la face comme aux membres, la chro-
naxie est en rapport avec la fonction. En effet, en laissant de côté
les orbiculaires, dont les fonctions sont difficiles à analyser, les
muscles de grande chronaxie relèvent les traits (frontal, zygomati-
ques, releveurs de l'aile du nez et de la lèvre supérieure), tandis
que les muscles de petite chronaxie les abaïissent (soucilier, mus-
cles du menton). On peut assimiler les premiers aux extenseurs
et les seconds aux fléchisseurs, et on trouve le même rapport.
(sensiblement :/2) entre la chronaxie de ces deux groupes à la face
ainsi qu'au niveau des membres.
La loi de la classification fonctionnelle des muscles par la chro-
naxie, établie sur les membres par l’un de nous, se e MéniHe donc
à la face.
(Laboratoire d’électro-radiothérapie de la Salpêtrière).
LE RÔLE DES ACTIONS MÉCANIQUES DANS LA CROISSANCE EN ÉPAISSEUR
DES RACINES ET DES TIGES.
Note de E. BLocu, présentée par M. Morriamn.
L'observation de plantes recueillies dans des moraines de gla-
ciers où elles avaient poussé en partie sous des plaques schisteu-
ses, et les dissymétries de structure paraissant résulter de leur vé-
sétation dans ce milieu, nous ont conduite à tenter des expé-
riences sur le rôle de l’action mécanique dans la croissance en
épaisseur des racines et des tiges. jo
Ces expériences ont été réalisées avec 2 types de dispositifs
employés pour emprisonner une portion de racine ou de tige.
L'un de ces dispositifs est composé de 2 plaques de verre (carrées
de 2,5 em. de côté) entre lesquelles on place une jeune germi-
nation, après quoi on immobilise les plaques de verre en enrou-
lant autour d'elles un fil de laiton. On remet la racine en terre.
Dans le »° dispositif, on remplace les plaques de verre par un
tube de verre cylindrique de faible diamètre intérieur (r, 2 ou
3 mm.) et de r cm. de longueur.
Ces tes ont été cultivées jusqu'à leur fructification, con-
curremment avec des témoins. Elles n'ont différé sensiblement
des échantillons témoins ni par le port, ni par la taille, ni par le
développe ment général. Mais on assiste néanmoins chez ces plan-
tes à des modifications locales profondes et très importantes à la
SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 985
——.———_— — — ——" —" " """"_——" — — ———————
fois au point de vue morphologique, anatomique, histologique et
physiologique.
Les déformations provoquées par les expériences que je viens
d'indiquer sont étroitement localisées à la partie emprisonnée. I
se forme un véritable isthme lamellaire ou cylindrique reliant
2 portions normales de racine ou de tige. (De nombreuses photo-
graphies servent de documents pour les modifications morpholo-
giques ainsi obtenues).
Dans les expériences utilisant l’action mécanique bilatérale,
l'étude anatomique révèle une structure symétrique par rapport
à un plan. Les tissus libéro-ligneux forment un anneau elliptique
souvent 5 à 6 fois plus épais suivant le grand axe de l’ellipse que
suivant le petit axe. Les tissus lignifiés sont beaucoup plus abon-
dants que dans les témoins (rayons médullaires lignifiés). Les for-
mations subéro-phellodermiques évoluent dans le même sens
au contact des plaques de verre, le liège, et, au dessous du liège,
l'écorce secondaire, sont moins développées (dans certaines espè-
ces 6 à 7 fois moins) qu'aux extrémités libres de l'organe soumis
à l'expérience. La moelle est très réduite. La taille des cellules et
des vaisseaux devient plus petite que dans les témoins (souvent
_ 2 fois plus petite) ; le nombre des vaisseaux est généralement di-
minué. Les membranes lignifiées peuvent atteindre une épaisseur
double de celle des membranes normales.
Dans les expériences utilisant l’action mécanique uniforme
(emprisonnement dans un tube de verre) les caractères que je
viens d'énumérer se retrouvent, sauf ceux qu'entraîne le dévelop-
pement d’une symétrie bilatérale. Nous n'insisterons pas ici sur les
autres modifications dues à cette action mécanique.
Le: résultat physiologique le plus important qui ressort de ces
séries d'expériences est le fait d’une circulation normale dans le
bois et le liber.
Ces racines et ces tiges, dont la forme et la structure sont com-
plètement altérées dans la région emprisonnée, réalisent au point
de vue physiologique un fonctionnement normal. La preuve la
meilleure que nous en ayons est le fait que les feuilles et les fleurs
végètent normalement : l’appel d'eau se fait donc dans le bois,
par la portion rétrécie de la tige ou de la racine, comme dans
les échantillons témoins. Pour le liber, l'indice le plus sûr que
nous ayons de son bon fonctionnement est la tubérisation qui se
fait au-dessous de l’emprisonnement (racine de Raphanus sati-
vus). À propos du liber, il est utile de noter que, dans les tiges
de Solanum nigrum, Fagopyrum tataricum, Helianthus annuus, il
se forme un bourrelet immédiatement au-dessus de la partie em-
prisonnée.
Si le fonctionnement de la plante est normal, comme il vient
985 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
d'être dit, il convient d'ajouter que la partie emprisonnée de la
tige ou de la racine réagit localement au point de vue physiolo-
gique : l'emmagasinement des réserves (amidon) ou la formation
de la Bleu de méthylène. — a) On injecte 5 c.c. d’une solution à
1 p. 100 dans la jugulaire droite d'un Chien de 17 kgr. Avant, on
a fait une fistule vésicale, une fistule biliaire ; une canule ayant
été ajustée à la jugulaire gauche pour la prise du sang. Au bout
de 36 minutes rien d'apparent, ‘ni dans le sang, ni dans Ja bile,
me — rem
Ferments lactiques
© du D BOUCARD
Comprimés ;
de ferment 4
, loctique 47
Lactéoi
à du D BOUCARD
ÆE ntérites
{
S
RSLEE \
4
État sabu rral des Voies digestives.
Échantillon. - Écrire D' BOUCARD, 30, Rue (Singer - PARIS XVI
ETABLISSEMENT THERMAL
le mieux aménagé du Monde entier
| BAINS - DOUCHES - PISCINES - MASSAGES
THERMOTH ÉRAPIE ‘Ar chand,Bains d'air chaud Bains de lumière
MÉCANOTHÉRAPIE COMPLÈTE
RADIOSCOPIE — RADIOGRAPHIE
RADIOTH heures 15, moment où l’on sacrifie l’animal. Il est impossible de
constater la moindre coloration nette du sérum après coagulation,
il a seulement une teinte jaunâtre. Dans la bile, 45 minutes après
l'injection, on peut déceler la présence du rouge qui va en aug
mentant jusqu'à la fin de l'expérience. Dans l’urine, 1 heure après
l'injection, apparition du rouge, qui est toujours très net 2 heu-
res 15 après l'injection, moment où l’on sacrifie l’animal.
A° Teinture de tournesol. — On injecte dans la jugulaire droite
d'un Chien de 10 kgr.,5 c.c. de tournesol neutre (teinture Pou-
lenc). L'on fait des prises de sang et d’urine à des intervalles régu-
liers. Jusqu'à 25 minutes après l'injection rien de visible dans le
sérum. À partir de ce moment, teinte légèrement violette qui est
toujours visible 1 heure 30 après l'injection. Si on acidifie légè-
rement ce sérum, il tourne au rouge ; si on l’alcalinise, il tourne
au bleu. De plus, l'examen spectroscopique vient confirmer la
présence de tournesol dans le sérum. Jusqu'à 25 minutes après
l'injection, rien de visible dans l’urine. Elle vire de teinte à ce
. moment, et cette coloration spéciale persistait encore 1 heure 30
après l'injection. moment où l'animal est sacrifié. L’examen spec-
troscopique montre que le tournesol dès la 25° minute a passé
dans les urines. La bile de cet animal fut examinée seulement
post-mortem. Ni l'examen direct, ni le spectroscopique ne permet-
tent de conclure à là présence du tournesol dans cette bile.
Deuxième cas. — La quantité de substance colorante injectée
dans le système veineux. déjà grande dans les cas précités, a été
encore renforcée, au point d’être vraiment colossale.
1° Lapin au rouge neutre. — Injection de près de 2 c.c. d’une
solution à 2 p. roo, à un Lapin de 1.650 gr. On le sacrifie 1 heure
15 après l'injection. Le sang émet ün sérum qui n’a rien de par-
ticulier sauf une légère teinte jaunâtre : la bile, l’urine sont très
fortement colorées. [1 en est de même des muscles. À noter une
1028 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON _ (54)
coloration très particulière au niveau de la partie terminale lym-
phoïde de l’appendice et des plaques de Peyer. ;
2° Lapin à l'éosine. — Injection de 4 c.c. d'une solution à rp. 125
à un Lapin de 1.680 gr. On le sacrifie rs heure 15 après l’injec-
tion. Le sang recueilli laisse échapper après coagulation un sérum
extrêmement coloré : la bile est, elle aussi, très fortement colorée.
Contrairement à nos cas précédents, les urines sont nettement tein-
tées. Enfin les muscles de l'animal présentent une couleur rose
très vive. |
Ces deux expériences montrent que, malgré une élimination
qui se fait surtout au niveau du rein et souvent au niveau du foie,
quand la dose de colorant est trop considérable, ce dernier en-
vahit plus ou moins tout l'organisme.
Conclusions. — Les matières colorantes par nous essayées, in-
troduites dans l’organisme d’un Mammifère (Chien, Lapin) s'éli.
minent activement par les reins, dans certains cas par le foie, et
dans d’autres, par les organes Iymphoïdes.
2° Malgré cette élimination, si la dose est trop forte, l’organis-
me est plus ou moins envahi par le colorant.
3° Certaines substances colorantes doivent être plus ou moins
détruites en des points qu'il reste à fixer, puisque, malgré une
introduction abondante, on ne-peut les déceler dans le sérum (bleu
de méthylène, rouge neutre).
4° Malgré les faibles quantités que contient le sang et que
trahit cette non-coloration apparente du sérum, une élection éli-
minatoire existe au niveau du rein et du foie puisque, dans le cas
du bleu, la bile et l'urine sont visiblement colorées, et dans le cas -
du rouge neutre l'urine. -
5° On est considérablement aidé pour la recherche, dans cer-
{ains liquides, des matières colorantes, par les caractères spectros-
copiques de ces dernières et aussi par les virages quelles présen-
tent en milieu acide et alcalin.
6° Les matières colorantes introduites dans le sang sont assez
rapidement éliminées, puisque dans un cas par nous cité, 24 heu-
res après l'injection, on ne pouvait plus déceler le colorant.
(Laboratoire de physiologie générale et comparée de la Faculté
des sciences). |
(55) SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1029
ACTION DU FORMOL SUR LES SOLUTIONS COLLOÏDALES AUTRES QUE LES
ÉRUMS HUMAINS. EXPÉRIENCES BASÉES SUR LA PRÉCIPITATION
mn
DES ALBUMINES DES SÉRUMS SYPHILITIQUES PAR LE FORMOL,
par GATÉ et G. Papacosras.
*_ Lorsque nous avons communiqué L'an dernier à la Société
nos premiers résultats concernant la formol-gélification, on nous
avait suggéré que, peut-être fallait-il voir dans ce phénomène
un trouble dans l'équilibre colloïdal du sérum et qu'il y aurait
un certain intérêt à voir expérimentalement comment se compor-
tent les autres solutions colloïdales par rapport au formol.
Nous avons expérimenté dans ce but divers colloïdaux, le pro-
targol, l’électrargol, la collobiase d’étain, l’or colloïdal, les solu-
tions de peptone, les sérums animaux de Cobaye, de Lapin, de
Cheval. Ces colloïdaux de nature diverse, traités par le formol, à
des taux variables, n’ont montré aucune modification de leur so-
lution. Un fait paraît donc acquis. Si, dans la formol-gélification,
ii y à simpie perturbation colloïdale, ce qui est probable, cette ac-
tion du formol reste particulière aux sérums syphilitiques.
2° Quel que soit le mécanisme de la formol-gélification, on pou-
vait se demandér si dans le « gel » n'étaient pas captées les subs-
—tances susceptibles de fixer le complément dans la réaction de
Wassermann. Nous avons donc eu l’idée d'extraire de ce gel, par
filtration sous pression, une certaine quantité de liquide, avec
laquelle nous avons dans un second temps pratiqué une réaction
de Wassermann. Dans le même but nous avons traité de la même
manière les « coagula » blanchâtres obtenus par la précipitation
en masse et rapide des albumines des sérums syphilitiques par le
formol en excès. Le liquide obtenu a, comme dans le cas précé-
dent, été expérimenté au point de vue de la réaction de Wasser-
mann.
Ïl aurait été curieux, dans ces conditions, d'obtenir des réactions
de Wassermann négatives. Mais dans tous les essais que nous
avons pratiqués, nous avons toujours constaté l'absence totale
d'hémolyse, même dans les tubes témoins necontenant pas d’an-
: sène. [Il fallait donc vraisemblablement incriminer l’action anti-
hémolvytique du formol. Celle-ci est certaine, car à petites doses
le formol empêche l’action du couple « complément de Cobaye-
sérum Hémobytique Lapin anti-Mouton » sur les hématies de
Mouton.
Le problème, qui s'était posé à notre esprit, reste donc entier.
Pour l’élucider, il faudrait débarrasser le liquide filtré du formol
qui y est contenu et qui s'y trouve en combinaison probablement
1030 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (56)
stable. Mais les manipulations qu'il faudrait dans ce but faire su-
bir au sérum l’altèreraient vraisemblablement et seraient suscep-
tibles de rendre la réaction de Wassermann ultérieurement im-
possible.
(Service des diagnostics de l’Institut baclériologique de :
SUR UN MODE D'ÉLABORATION DE GRAISSE OSMIO-RÉDUCTRICE
DANS LA CELLULE HÉPATIQUE DE SOURIS BLANCHE,
par R. Noëz.
° Le mécanisme histologique de la formation de la graisse dans
le cytoplasme a déjà fait l’objet de nombreux travaux. Altmann
et Metzner, Arnold, L: et R. Zoja, O. et R. Van der Stricht, Lams,
Van Durme, Bluntschli, Russo, Mile Loyez, Regaud, Dubreuil,
Luna, Hoven, Athias, ont déjà signalé que les granula, les plas-
mosomes, le chondriome, sont susceptibles d'élaborer de la
graisse. La plupart de ces observateurs ont décrit, dans des orga-
nes différents, des grains mitochondriaux renfermant dans leur
intérieur des substances graisseuses ou lipoïdes. Altmann, au
contraire, dans le foie de Grenouille, a vu la graisse apparaître
d’abord à la périphérie des granula, pOur gagner ensuite leur par-.
tie Lans
° Par l'emploi, sur la cellule hépatique de la Souris blanche,
de méthodes de recherches convergentes nous sommes arrivé aux
résultats suivants. L'’hématoxyline ferrique utilisée soit après. la
fixation de Regaud, soit après la fixation de Meves, montre une
alternance très nette entre le chondriome et la graisse intracel-
lulaire ; celle-ci est représentée, dans le premier procédé, par des
vacuoles vides de leur contenu qui a été dissous par l'alcool, et
dans le second procédé par des granulations noircies par l'acide
osmique. Là où les grains noirs sont très nombreux, le chondrio-
me est presque absent ; tandis qu’on retrouve un chondriome
abondant là où les granulations sont rares ou inexistantes.
Cette alternance fait songer à une élaboration mitochondriale
de graisse, et nous a poussé à en rechercher une preuve morpho-
logique nette. La méthode de Benda nous a montré des figures
en tous points superposables à celles obtenues par Altmann- À
côté de granulations entièrement noires, on aperçoit des mito-,
chondries granuleuses colorées en violet dont la périphérie est
tracée par un cercle noir ; souvent le cercle est incomplet; et
seule une partie de la circonférence de la mitochondrie est en-
tourée de noir. Mais n'est-ce pas là un effet d'optique, ou une
FOURNITURES GÉNÉRALES POUR LABORATOIRES
DE BACTERIOLOGIE ET D'HISTOLOGIE
Les Ftablissements POULENC Frères
Atelier de Construction d'Appareils de précision
sciertifiques et industriels
122, Boulevard Saint-Germain, PARIS
Siège social :, 92, rue Vieille-du-Femple .
Fabrique de
PRODUITS CHIMIQUES PURS 5 PRODUITS GRIMIQUES
POUR ANALYSES Y INDUSTRIELS
CENTRI-
FUGÉUSES |
ETUVES
AUTOCLAVES
MIGROTOMES
MICROSCOPES BAL ANCES
LIQUEURS NORMALES ET TITRÉES
pour
Alcalimétrie, Acidimétrie, Ghlorométrie, Hydrotimétrie
Dosage des ‘sucres, des phosphates, des chlorures, etc.
Préparation à la demande de tons autres réaclifs ou liqueurs tilrées.
La pureté des malières premières et les titres des liqueurs sont garanl
Papiers réactifs
! PRODUITS POUR 4
FIXATION — INCLUSION — COLORATION -
Réaclifs fixateurs ou colorants d'après toutes formules
GOLORANTS FRANGAIS marque R. À. L. pour Hd abse el Histologie
PRODUITS DIVERS POUR
DIAGNOSTICS DE LABORATOIRE
Antigene, sérum hémolytique pour réaction de Wassermann
Cultures tuées pour Séro-diagnostics
de fièvre typhoïde, paratyphoïde, fièvre de Malte, etc.
Tuberculine — Sporotrichosine
MILIEUX DE CULTURE :
Bouillon-peptone — Gélatine-peplone — Gélose-peptone — Gélose de Sabouraud
élose glycosée pour anaérobies — Sérum pour recherche de diphtérie
Ces milieux peuvent être livrés en tubes et en ballons
Verre français marque « LABO »
VERRERIE SOUFFLEE ET GRADUEE
Usines à Vitry- ee Thiais, Montreuil (Seine),
Livron, Loriol (Drôme). Le Pouzin (Ardèche)
| PRODUITS CHIMIQUES
PURS SPÉCIAUX (Sur demande)
LIPOIDES PURS
Lécithine
Cholestérine
: [socholestérine
ACIDES PURS
Acide nucléinique
Nucléinate de Na
Acide thymonucléinique ||
ACIDES AMINÉS ET DIAMINÉS
Histidine T'yrosine
Leucme Phenylalanine
Glycocolle Alanine
Acide hippurique, etc.
PROTÉÈINES PURIFIÉES
Fibrine
Flastisne
Hémoglobine, etc.
FERMENTS
Pepsine
\ Presure
_ Trypsine, etc.
PEPTONES BACTÉRIOLOGIQUES
LES ÉTABLISSEMENTS BYLA
Siège Social et Administration :
26, AVENUE DE L'OBSERVATOIRE :: PARIS
[ USINES ET LABORATOIRES DE RECHERCHES : GENTILLY (Seine) Fr
ri
AUS
RCA
.
(37) SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1031
_surcoloration de la périphérie de la mitochondrie par le violet ?
La preuve de la réalité de-ces figures nous a été fournie par l’exa-
men de pièces identiques, c'est-à-dire fixées par le mélange osmi-
que de Meves, mais non colorées par le cristallviolet. Sur ces ob-
jets, on aperçoit en effet des cercles noir foncé dont le centre très
faiblement osmio-réducteur présente une teinte gris clair. Les .
o e° ©
0 y
ps
De
Z
Figure 1. Vue d'ensemble de deux cellules hépatiques ; mitochondries cerelées
de graisse osmio-réductrice : granulations graisseuses définitivement consti-
tuées. (Meves-Benda). :
Figure 2. Dessin de détail montrant: 1° Un chondrioconte et des mitochon-
dries élaborant de la graisse à leur surface ; 2° des mitochondries vésiculeuses
élaborant un produit à leur intérieur (1) ; 3° des mitochondries granuleuses
et des bâtonnets au repos (Meves-Benda).
Figure 3. Premiers stades de l’élahoration de la graisse par les mitochondries
(Meves-Küll).
(D Sur quelques attitudes fonctionnelles du chondriome de la cellule hépa-
tique. C. R. de l’Acad. des sc., mai ro2r.
1032 - . RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (58)
préparations au scharlach R montrent des images superposables,
dont le centre est rose pâle et la périphérie rouge foncé. C’est la
confirmation des observations d’Altmann : la graisse commence
par se déposer à la périphérie de la mitochondrie.
Est-ce seulement les mitochondries granuleuses qui peuvent
élaborer de la graisse, comme certains auteurs le prétendent ?
Les chondriocontes ne peuvent-ils jouer un rôle analogue, sans
se fragmenter au préalable en plastes ? Pour résoudre cette ques-
tion nous avons examiné la périphérie de nos préparations fixées
au Meves, ou la fixation a saisi les éléments avant tout phénomène
autolytique. Plus ayant dans l’épaisseur de la coupe, vu la lenteur
de pénétration de l’acide osmique, on ne voit plus que des mito-
chondries granuleuses qui représentent pour une bonne part des
chondriocontes autolysés. En bordure de nos préparations, nous
avons retrouvé tous les stades du cycle évolutif sécrétoire du
chondriome. Nous avons observé des images absolument typi-
ques : l’une d’entre elles est figurée ci-contre à un très fort gros-
sissement ; il s'agit d'un chondrioconte coloré en violet par la
méthode de Benda et entouré sur tout son pourtour d’une coque
graisseuse noire. Il ne peut s’agir ici d’un faux aspect.
3. Sur des préparations traitées par les méthodes d’Altmann ou
de Kull, nous avons pu voir en certains points de minuscules gra-
nulations noires siégeant à la périphérie des mitochondries tein-
tées en rouge ; ces granulations d’abord uniques, augmentent de
nombre pour confluer ensuite en une bande qui cercle plus ou
moins complètement la périphérie du chondriome. Souvent ces
grains noirs sont situés dans l’aire de la sphère mitochondriale,
et ont parfois un aspect analogue à celui offert par une plaque
équatoriale dans une cellule en mitose. Ces figures, contrôlées
sur des préparations fixées par le Meves, mais non colorées, ne
nous paraissent pas relever d’une erreur ou d’un artifice de tech-
nique. Aussi nous émettons l'opinion, au moins à titre d'hypo-
thèse, qu’elles représentent le stade initial de l'élaboration d’une
graisse osmio-réductrice par le chondriome de la cellule hépati-
que.
h. En résumé, le chondriome de la cellule hépatique élabore
de la graisse. Cette élaboration se fait à la surface des éléments
mitochondriaux : mitochondries ou chondriocontes. Elle débute
par l'apparition de petits grains osmio-réducteurs d’abord sépa-
rés, qui confluent ensuite pour former une coque graisseuse en-
tourant complètement l’élément élaborateur.
(Laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine).
(59) SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1033
ORIGINE ET ÉVOLUTION DES VACUOLES DANS LES CELLULES VÉGÉTALES
é
ET GRAINS D'ALEURONE
par À. GUILLIERMOND.
Les travaux de Dangeard ont démontré que les vacuoles ren-
ferment toujours en solution colloïdale une substance douée du
pouvoir de fixer les colorants vitaux et que le système vacuolaire
est représenté, dans les points végétatifs, par un grand nombre
d'éléments très petits, constitués par une solution très concentrée
de cette substance et qui se présente sous forme de grains et de
filaments très semblables à des mitochondries. Grâce à la subs-
tance qui les constituent, ces éléments ont le pouvoir d’absorber
l’eau, ils s’hydratent et contractent des anastomoses, produisant,
des figures en réseaux, puis se fusionnent pour constituer, dans
les cellules plus différenciées, de grosses vacuoles très fluides dont
le suc renferme toujours, en solution très diluée, la substance ca-
pable de fixer les colorants vitaux.
Nos recherches ont démontré ensuite que les formes initiales
de ce système vacuolaire ne correspondent pas à ce que l’on en-
tend sous le nom de chondriome. Elles n'ont qu'une simple res-
semblance morphologique avec les mitochondries, mais s’en dis-
tinguent facilement par tous leurs caractères histo-chimiques ;.
pouvoir électif vis-à-vis des colorants vitaux, non conservation
par les techniques mitochondriales. Dans les préparations traitées
par les méthodes mitochondriales, elles apparaissent au sein du
cytoplasme sous forme de fins canalicules incolores.
Quant au produit colorable de ces vacuoles, il ne correspond
que dans les Champignons et quelques Algues à la substance que
nous avons désignée sous le nom de métachromatine. Au con-
traire, dans la plupart des Végétaux, il ne présente aucun des ca-
_ractères de la métachromatine, si ce n’est celui de fixer les colo-
rants vitaux. Il nous semble être constitué, au moins dans beau-
coup de cas, par des protéines solubles dans l’alcool auxquelles
s'ajoutent très souvent des composés phénoliques également capa-
bles de fixer des colorants vitaux.
Une note récente de Pierre Dangeard, vient de montrer que,
dans les Gymnospermes, les ou des diverses cellules de la
plantule en voie de germination dérivent directement des grains
d’aleurone :; ceux-ci existent dans toutes les cellules sous forme
de petits corpuseules arrondis, qui, dès le début de la germina-
tion, s’allongent en filaments.
Les recherches que nous poursuivons depuis quelques temps
tendent à confirmer ces résultats. Nous avons suivi l'évolution
1034 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (Gt)
du système vacuolaire dans un certain nombre de graines (Hari-
cot, Ricin, Orge). Avant la maturation et au début de la germi-
nation, toutes les cellules offrent des vacuoles dont le contenu
fixe les colorants, mais ne se colorent pas par les méthodes mito-
chondriales. Très petites dans la plupart des cellules peu diffé-
renciées de la plantule, elles offrent dans les cotylédons et l’albu-
men le caractère de grosses vacuoles. À la maturation, ces va-
cuoles se déshydratent et sont pour ainsi dire figées dans le stade
de développement où elles se trouvent ; elles correspondent alors
aux grains d’aleurone, qui, dès leur apparition, se colorent forte-
ment par les méthodes mitochondriales. Dès le début de la ger-
mination, ces grains d’aleurone, par hydratation, se transforment
de nouveau en vacuoles qui lorsqu'elles sont petites peuvent s’al-
longer en filaments et prendre des formes niitochondriales, mais
- dès ce moment les techniques mitochondriales ne les fixent -plus
et condensent leur contenu, au sein des vacuoles, sous forme de
corpuscules dont la coloration par les méthodes mitochondriales
diminue d'intensité et bientôt cesse de se produire.
Ces phénomènes sont très nets dans l’Orge. Dans une graine
à l’état de vie ralentie, préalablement gonflée dans l’eau, toutes
les cellules de la radicule, par exemple, renferment des grains
d’aleurone à l’état d'un très grand nombre de corpuscules ronds
colorables par le rouge neutre et à peine plus gros que les mito-
chondries (fig. 3). Dès le début de la germination ces éléments
s’allongent en bâtonnets, puis en filaments ressemblant tout à
fait à des mitochondries, ensuite ces filaments s’anastomosent
en réseaux (fig. 4 et 5), qui, par fusionnement, se transforment
peu à peu en grosses vacuoles typiques dont le contenu peut pré-
cipiter sous l'influence de colorants vitaux, sous forme de cor-
puscules. Les vacuoles filamenteuses paraissent se distribuer en-
tre les deux cellules-filles pendant les mitoses (fig. 3). Par les
techniques mitochondriales, les vacuoles filamenteuses se trans-
forment en canalicules incolores (fig. 1 à 3), dans lesquelles le
contenu apparaît parfois condensé en corpuscules (fig. 2 à 5), qui
rarement se colorent et en tous cas ne peuvent se confondre avec
les mitochondries.
Les faits que nous avons observés tendent en outre à prouver
qu'il paraît exister une certaine reversibilité entre les vacuoles
typiques à contours très fluides et les pelites vacuoles à formes
pseudomitochondriales. Il semble que les vacuoles typiques déri-
vées de l'hydratation et des fusionnements des vacuoles filamenteu-
ses à contours semi-fluides, peuvent à leur tour se morceler, se
déshydrater et se transformer en petites vacuoles filamenteuses.
Les faits observés par Emberger dans l’évolution du système va-
cuolaire des Ptéridophytes, ceux que nous avons signalés récem-.
ATELIERS A. COLLOT %
._ C. LONGUE
fngénieur des Arts et Manufactures
226, Boulevard Raspail, PARIS (XIV:
Téléphone : Saxe 5-75 ——————— Métropolitain : Station Raspail
BALANGES ET POIDS
de précision
BALANCES APÉRIODIQUE
Appareils et Étalons
pour la métrologie
VERRERIE
divisée et jaugée de précision,
MACHINES
pneumatiques
APPAREILS
de métallographie
15 GRANDS PRIX
PRÉSIDENT OU MEMBRE DU JURY
AUX EXPOSITIONS UNIVERSELLES
Envoi sur demande d
du Catalogue illustré
L.B.A. - Laboratoire de BIOLOGIE appliquée - L.B. A.
Ï FEAR DRE
Téléphones 36-64 c
Elysées 36-45 5
Produits
| biologiques C ar r on
PRODUITS STÉRILISÉS HYPODERMIE
EVATMINE HEMATOETHYROÏDINE RETROPITUINE
(Traitement de l’asthme) (Sérolhérapie antibasedowienne) (Lobe postérieur d'hypophyse)
VACCINS THERAPEUTIQUES
pue
V4
V. BORRIEN, Docteur en Pharmacie
SA, FAUROURG V, >
V,. Autrement dit, le volume régénéré sera intermédiaire entre le
volume enlevé et le volume correspondant à une surface égale à la
surface de régénération.
La vérification expérimentale est évidemment possible. La me-
sure des surfaces S, et S, n'offre aucune difficulté spéciale. Celle
des volumes V, V, et V, qui sont de l’ordre des m. m. c. est beau-
coup plus délicate, si l’on veut obtenir des chiffres qui ne soient
pas fantaisistes. Je reviendrai sur mon mode opératoire. J’ai fait
une trentaine de mesures, tant sur des individus isolés, (tous fe-
melles) que sur des groupes de dix individus. Voici quelques résul-
tats :
V en mme. Vi en mmc. Ve en mme.
Molge vulgaris ({ndividus isolés)..... Se 7,3 5,4 5,0
— — ee ee IO,I 6,9 5 »
— A CRE RE 6,8 4,8 OL
— = M le de ei 11,0 8,0 7,8
= AN RS ete de - 9,0 DRE 3,8
— à Me OU ERNE = DE à 8,7 5,9
Molge palmatus (groupes de 10)......... À 8,8 5,1 9,2
De Les Rte dl à TT 5,5 3,9
1048 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Les résultats obtenus sont tous conformes aux prévisions, sauf
deux ou trois. Dans certains cas, les différences entre le résultat
attendu et celui que j'obtenais étaient si énormes qu'il devait y
avoir un autre facteur en jeu. J'y reviendrai également.
En résumé l’un des facteurs qui règle le volume de la partie ré-
générée, c'est la valeur de la surface de régénération. En défini-
tive, cette dernière, résulte de la régulation. Nous pouvons donc
donner une réponse affirmative à la question posée dans notre
précédente note : la régulation inhibe la régénération, comme in-
versement la régénération entrave la régulation.
Est-ce le seul facteur ? Certainement non. D'une part, il est dif-
ficile de pratiquer une vérification expérimentale dans le 1/3 ter-
minal. L'incertitude dans les mesures y atteint une trop grande
importance. D'autre part, si on pratique la section dans le 1/3
proximal, 1/5 environ des cas donnent une différence énorme avec
le résultat attendu. Il y a là un facteur sur lequel je reviendrai.
Quoi qu'il en soit, la valeur de la surface de régénération est bien
le facteur essentiel qui joue dans le tiers moyen.
SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1049
DE L'ACTION MYOCLONISANTE POUR LE COBAYE DU SÉRUM
DE CERTAINS ÉPILEPTIQUES,
par Ph. Pacnrez, J. Mouzon et TURPIN.
M. Auguste Lumière a, dans une de ses communications sur
l’anaphylaxie, signalé accessoirement que le sérum d'’épileptiques
injecté dans le ventricule gauche du Cobaye provoque des acci-
dents d’épilepsie entraînant la mort (1). Nous avons voulu étudier
ce fait intéressant et entrepris à ce sujet quelques expériences (2).
Elles nous ont permis rapidement de constater que le phéno-
mène décrit par À. Lumière ne paraît se rencontrer chez le Co-
baye que d’une façon assez exceptionnelle. En effet, sur quinze
Cobayes neufs, auxquels nous avons fait une injection intracar-
diaque de 2 c.c. de sérum d’épileptique, trois seulement ont pré-
senté des convulsions généralisées suivies de mort. L'un de ces
animaux, et le seul de la série, avait reçu une injection de 4 c.c.
de sérum.
Par contre ces recherches nous ont permis de constater l’exis-
tence d’un autre phénomène, très curieux, consécutif aux injec-
tions de sérum d’épileptique. Quelques minutes après l'injection,
l'animal présente des secousses brusques, des myoclonies sié-
geant surtout dans les muscles du cou, du tronc, quelquefois dans
les muscles des membres. Sur les douze Cobayes qui n’ont pas eu
de convulsions généralisées, neuf ont présenté ce phénomène.
Pensant qu'il pouvait être dû à une action sur les centres ner-
veux, et pour éviter d’autre part les inconvénients des injections
intracardiaques qui sont toujours susceptibles de provoquer des
accidents d’hémopéricarde, troublant toute la symptomatologie,
nous avons eu recours dans neuf autres expériences à l'injection
de sérum dans le bout périphérique de la carotide. Pour être bien
supportée cette injection doit être faite lentement, à la dose de
I C.C. par minute, et en employant du sérum à 37°.
Dans ces conditions, un Cobaye d'environ {oo gr. ayant reçu
_2 c.c. de sérum normal présente des phénomènes de frissonne-
ment, du hérissement des poils, de l’incurvation du tronc, mais
point de phénomènes myocloniques. L'animal qui a reçu du sé-
rum d'épileptique présente, en plus, des secousses myocloniques
qui sont presque constantes (8 résultats positifs sur 9 expériences).
Ces secousses en décharge électrique sont quelquefois assez vio-
(x) A. Lumière. Rôle des colloïdes chez les êtres vivants, p. 136.
(2) Nous n’avons dans ces recherches utilisé que des Coboyes mâles, pour évi
ter les phénomènes de résistance spéciale des femelles en état de gestation, si-
gnalés par À, Lumière. :
1050 à SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
lezites pour faire sauter l'animal sur place. Elles se groupent géné-
ralement en séries, quelquefois de 4o, 50 secousses à intervalles de
20 à 830 secondes sans rythme régulier. Ces myoclonies peuvent se
reproduire pendant seulement quelques minutes ou persister quel-
quefois pendant plusieurs heures, se reproduisant alors en séries
survenant à intervalles plus ou moins éloignés. Les animaux que
ont présenté ces accidents ont, dans la règle, survécu.
La propriété myoclonisante manquait dans le sérum de deux
individus normaux, d’un cardiaque, d’un urémique, d’un diabé-
tique, d’un paralytique général. C’est une propriété thermolabile
que fait disparaître le chauffage du sérum pendant dix minutes à
58°. Elle n'est pas propre au sérum et consécutive à la coagulation
du sang, car le plasma citraté d’épileptique a la même ation que
le sérum. Une première injection d’une dose faible de sérum ne
préserve pas contre l’action myoclonisante d’une dose plus forte.
Nous poursuivons actuellement des recherches sur la question
de savoir si cette propriété myoclonisante du sérum est absolu-
ment spéciale à l’épilepsie, si elle est constante dans les diverses
variétés d'épilepsie, si elle est susceptible de variations. Nous
pouvons seulement dire que nous l’avons constatée dans le sérum
de quatre sujets, atteints d’épilepsie dite essentielle, et que chez
deux de ces sujets la médication par le gardénal ne la faisait pas
disparaître d’une manière constante.
SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE IG
VARIATION PÉRIODIQUE DE LA SENSIBILITÉ DE L'OEUF DE
Sabellaria alveolata L.., AUX SOLVANTS DES GRAISSES,
par E. FAURÉ-FREMIET.
Herlant a montré (1) que, chez l’œuf d'Oursin, le cycle de la
division cellulaire s'accompagne de variations périodiques de la
perméabilité ou de la sensibilité à divers composés chimiques. Ce
fait, basé sur de remarquables séries d'expériences, implique des
conclusions importantes pour la physiologie cellulaire.
Dans une note précédente (2), j'ai montré que la substance fon-
damentale du cytoplasma de l’œuf des Sabellaria se gonfle sous
l’action des solvants des graisses tels que l'alcool, l’éther, le chlo-
roforme en solution dans de l’eau de mer. Cependant, si l’action
d'un tel mélange est prolongé, ou si la proportion de ces corps
est augmentée, on observe une précipitation des albuminoïdes
cytoplasmiques, et une cytolyse rapide rappelant la « cytolyse
noire », de Loeb.
J’ai répété sur l'œuf de Sabellaria alveolata quelques-unes des
expériences d'Herlant relatives à l’action des solvants des graisses,
en partant de l’oocyte au moment de la ponte.
Une première série d'essais permettait de déterminer la compo-
sition des mélanges favorables pour une étude des variations pos-
sibles de la sensibilité de l’oocyte et de l'œuf de Sabellaria. Les
mélanges, alcool + éther ou encore alcool + chloroforme m'ont
donné les résultats les plus sensibles et les plus comparables. La
concentration d’un tel mélange dans l’eau de mer était ensuite
choisie de telle sorte qu’agissant sur des œufs de Sabellaria d'âge
différent, et intimement mêlés, ils provoquent la cytolyse chez
les uns tout en laissant les autres normaux. Pour l'expérience pro-
prement dite, les œufs pondus par une grosse femelle dans l’es-
pace d’une minute environ étaient lavés et placés dans un petit
cristallisoir, sous une couche d’eau de mer normale peu épaisse ;
à intervalle de temps régulier deux prises étaient faites avec une
pipette spéciale ; un volume déterminé du liquide prélevé et ren-
fermant environ 200 à 250 œufs était intimement mélangé avec
un volume également déterminé d’eau de mer additionné d'alcool
et de chloroforme par exemple, puis déposé sous forme d'une
grosse goutte sur une lame placée dans une grande chambre hu-
mide à sable. Après deux heures à deux heures et demie ces gout-
tes étaient examinées dans leur ordre chronologique et la propor-
(x) Le cycle de la vie cellulaire chez l'œuf activé. Arch. de biologie, -1920.
(>) C. R. de la Soc. de biol., 26 nov. 1921. Discontinuité dans l’évolution:
morphologique du chondriome de l’œuf de Sabellaria alveolata.
1052 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
tion des œufs cytolysés était calculée pour 100 après numération.
Le premier résultat de ces expériences est de montrer que la
proportion des œufs cytolysés peut varier pour un même mélange
entre o et 42 p. 100 par exemple et que cette variation considérée
en fonction du temps, est soumise à un rythme régulier.
Temps en Intervalle entre
minutes les maxima Œufs cytolysés p. 100 Stade
(Série A)
(e) » » » Ponte
5 » 39 » »
10 ; » 36 » Vésicule germinative
HE) 12 ». 5r » »
20 » - 52 » »
25 » ‘10 » Prophase de maturation
27 25 m. I » » S
30 » ï » Premier fuseau
32 D) n » »
35 » 39 » »
40 » 93 » Métaphase
45 » 38 » »
5o » 19 » »
55 » 6 » »
60 30 M. D » »
65 » 3 » »
70 » # Do » ; »
=5 » ho » »
80 » 36 » »
85 » I » »
90 30 M. qe (Série B Fécondation (Série B seule)
99 » O OA RON D)
100 » 35 28 »
105 » 10 23 1° globule polaire
110 » 5 6 » à
119 » 2 o » ‘
120 35 m (e) 3 »
125 » On (e) ».
130 » O 30 »
135 » 4x tar 2€ globule polaire
140 » 20 2 »
145 » 10 26 Métaphase du 1° fuseau de
segmentation
150 25 m (e) 0 »
155 » (e) 8 »
160 » () CO Stade IT
=,
163 » eo) (o) »
165 » » () »
150 » » Co) »
179 25 m » 25 Début du Stade IV
180 » » »
185 » » ho Stade IV
190 » » 30 »
SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1053
C'est ainsi que 5 minutes après la ponte, les œufs ont une sen-
sibilité moyenne, qui s'accroît bientôt pour descendre ensuite à
zéro puis remonter jusquà un maximum remarquable au début
de la métaphase de la première figure de maturation ; la sensibi-
lité diminue à nouveau avant de remonter encore et ainsi de suite:
après 2 heures 30 cependant, la sensibilité de l’oocyte s’atténue
sensiblement et perd son caractère périodique.
Si après une heure on sépare et on féconde une partie des œufs
étudiés, on constate qu'ils conservent leur rythme primitif, les
maxima de sensibilité de l'œuf correspondant cette fois à l’ana-
phase de chacune des divisions de maturation ; puis le rythme
se complique de maxima plus faibles intercalés aux demi-pério-
des, la sensibilité augmentant toujours, semble-t-il, au début et
à la fin des deux premières mitoses de segmentation (1) ; à partir
du stade IV, le rythme s’atténue et devient indistinct ; mais l’on
constate, en même temps, que, dans les meilleurs élevages, la
division des différents œufs ne se fait plus synchroniquement
après ce stade.
Les chiffres consignés dans le tableau suivant expriment la pro-
portion pour 100 des œufs cytolysés aux divers moments d’une ex-
périence qui à duré 3 heures 20 minutes et pendant laquelle la
température a varié régulièrement de 21°7 à 22°4.
La moitié du lot des œufs en expérience a été fécondée après
une heure 30 (série B), et les deux séries ont été étudiées parallè-
lement à partir de ce point. La périodicité des maxima de sen-
sibilité soulignés dans le tableau ci-joint oscille entre 25 et 35 mi-
nutes (moyenne : 28 minutes).
L'examen cytologique des œufs en expérience montre que pen-
dant les maxima de sensibilité, le cytoplasma de l'œuf se gonfle
fortement sous l’action de l’alcool-chloroforme, tandis que pen-
dant les minima il se gonfle moins ; mais dans ce dernier cas, les
globules graisseux se gonflent légèrement et peuvent même de-
venir colorables par le violet dahlia, tandis qu'il n’en est rien dans
le premier cas. On peut donc admettre que l'œuf est toujours per-
méable au mélange alcool-chloroforme, mais que le coefficient
de partage de ces solvants entre la phase cytoplasmique continue
et la phase lipoïde dispersée est variable ; d’où l’on peut conclure
que l'équilibre des substances lipoïdes réparties entre ces deux
phases (savons et éthers par exemple), varie normalement dans
l'œuf en voie de maturation et de segmentation, et varie suivant
un rythme régulier.
:
(x) Cet accroissement de la sensibilité à l’alcool et au chloroforme correspon:
dant au début et à la fin du processus mitosique est en concordance avec les
résultats obtenus par Herlant sur l’œuf d’Oursin.
1054 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Si l’on utilise, au lieu de l'alcool, l'éther, ou le chloroforme, un
solvant des graisses à propriétés aussi particulières que Facétone
qui précipite les phosphatides, l’action est très différente. FI sem-
ble que l’acétone détermine une précipitation superficielle du cyto-
plasma, précipitation parfaitement réversible d’ailleurs, si Fon
maintient la proportion de ce corps dans l’eau de mer en deça de
certaines limites. Maïs la sensibilité de l'œuf à cette action est
constante et ne présente plus aucun caractère rythmique.
D'après les résultats de ses expériences sur l’œuf d'Oursin, Her-
Tant a émis l'hypothèse que le « protoplasma serait une émulsion
de protéine et de lipoïdes dans laquelle les protéines sont tour à
tour phase exlerne ou continue et phase interne ou dispersée ».
L'hypothèse d’une simple variation périodique dans léquilibre
des substances grasses réparties entre la phase aqueuse continue et
la phase lipoïde dispersée est absolument équivalente. Comme
dans l’hypothèse de Herlant, on peut admettre que ces variations
modifient la viscosité de l'œuf ; ceci pourrait expliquer la concor-
dance de leur rythme propre avec celui des mitosiques,
par une relation de cause à effet.
(Laboratoire de biologie marine de l'Ecole de médecine de Nantes,
au Croisic et laboratoire d’embryogénie comparée du COe
de France).
SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1055
UN PROCÉDÉ DE CULTURE HOMOGÈNE RAPIDE DU BACILLE
TUBERCULEUX,
par À. VAUDREMER.
Dans des notes antérieures, nous avons montré que certains
échantillons de Bacilles tuberculeux poussaient sur gélose ordi-
naire et sur bouillon de pomme de terre, sans glycérine. Les cul-
tures obtenues par ce procédé sont composées de Bacilles qui res-
semblent au Pneumobacille de Friedlander, ne sont pas acido-ré-
sistants, se colorent au violet de gentiané phéniqué, restent colorés
au Lugol et ne produisent pas de tuberculine (1). Nous estimons
ces qualités indispensables pour réaliser la bactériothérapie de la
tuberculose, et, pour obtenir un vaccin, soit avec les Bacilles eux-
mêmes, soit, avec le milieu ayant servi à leur culture.
De nouvelles recherches nous ont montré que le Bacille tubercu-
leux poussait bien, non seulement sur le bouillon de pomme de
terre, comme nous l'avons dit, mais aussi dans ce bouillon. En
effet, une parcelle de voile prélevée d’une culture sur bouillon de
pomme de terre et immergée dans un milieu semblable, donne
une récolte abondante en 48 heures. En examinant ces cultures
en goutte pendante, on voit qu'elles sont composées de Bacilles
nombreux, séparés, immobiles.
A l’état sec ces Bacilles sont instantanément colorés par le v vio-
let de gentiane phéniqué et restent colorés au Lugol. Ils ressem-
blent beaucoup aux bactéroïdes des nodosités des Légumineuses :
certains éléments sont ramifiés ; d’autres ont encore l'aspect de
Bacilles moniliformes dont une extrémité est renflée et ovoïde ;
certaines de ces formes ovoïdes sont isolées : d’autres ressemblent
à des Diplocoques dont certains sont encapsulés. (La planche du
. mémoire de Barthel, sur les bactéroïdes chez les Bactéries des Lé-
gumineuses, dans le numéro d'octobre 1921 des Annales de l’Ins-
titut Pasteur, pourrait servir à illustrer la présente communica-
tion).
Devant ce polymorphisme, nous avons multiplié les contrôles
des souches d’ ensemencement et des milieux de culture. Les deux
étaient purs. >
Les Bacilles ainsi modifiés peuvent revenir au type classique
du Bacille tuberculeux. En dix jours les ensemencements sur pom-
me de terre glycérinée donnent naissance à des Bacilles typiques
(x) Nous estimons ces qualités indispensables pour réaliser la bactériothérapie
de la tuberculose, et, pour obtenir un vaccin, soit avec les Bacilles de -mêmes,
soit avec le milieu ayant servi à leur cuianse (G. R. de la Soc. de biol., 5 février
et 30 avril 1921).
1056 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
se colorant au Ziehl. Cela montre que les Bacilles modifiés sont
bien des Bacilles tuberculeux. Ün autre fait le prouve : ces Bacilles
sont agglutinables par le sérum de tuberculeux humain. Un tu-
berculeux pulmonaire cavitaire nous a en effet fourni un sérum
agglutinant à 1 p. 500 les Bacilles en question après une demi-
heure d’étuve ; un sérum témoin provenant d'un homme ayant
eu, il y a trente ans, une hémoptysie, a agglutiné faiblement les
mêmes Bacilles à 1 p. 30. Dans le premier cas, tous les Bacilles
étaient agglutinés, dans le second, presque tous étaient libres, seu-
les, quelques masses de Bacilles agglutinés apparaissaient.
Ces Bacilles récemment inoculés au Cobaye n'ont donné au-
cune réaction, ni locale, ni générale.
Pour obtenir ces cultures, il n’est pas nécessaire de partir d’un
Bacille cultivé préalablement en milieu spécial, on peut obtenir
le même résultat avec un Bacille cultivé sur bouillon glycériné,
qu'il s'agisse d’un Bacille humain, ou d’un Bacille bovin.
Un échantillon de Bacille bovin et deux de Bacilles humains
habituellement cultivés sur bouillon glycériné et ensemencés par
immersion dans du bouillon de pomme de terre, poussent abon-
damment en 24 heures, à 37°. Réensemencés sur gélose, ils ne
poussent pas, au moins dans les huit premiers jours. Ils se colo-
rent fortement au Lugol. Leur forme est encore naine, ce ne sont
plus les formes bactéroïdes des Bacilles habitués déjà au milieu.
Pour éviter toute cause d'erreur, comme il s’agit d'un milieu ri-
che en amidon, il faut bien laver les préparations à l'alcool, après
passage à la liqueur iodée.
Conclusions. — 1° Les Bacilles tuberculeux humains et bovins
ensemencés en surface poussent en voile sur bouillon de pomme
de terre, ensemencés en profondeur, ils donnent dans ce milieu,
des cultures homogènes qui troublent uniformément le bouillon.
2° Les Bacilles composant ces cultures homogènes sont aggluti-
nés par un sérum tuberculeux humain.
(Laboratoire du D’ Louis Martin à l'Institut Pasteur).
RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX
SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE
1921
SOMMAIRE
Brez (J.) : Modifications expé-
rimentales de la répartition de
l’azote urinaire par injection
sous-cutanée d’adrénaline.......
Cavazié et Maxpouz : Note sur
uns pirochète, le Spirochaeta per-
forans, nov. sp., rencontré cons-
tamment dans les lésions de la
polyarthrite alvéolo-dentaire ex-
puiser (pNorrhée) 0.24...
Dove (P.): Des oscillations de
l’attention au cours d’excitations
périodiques rythmées de la vue,
de lPouie et du toucher...-.....
Durrenox (J.): Sur des tumeurs
chancreuses de Diplodina casta-
DNETÉ SES ARMOR CCE HÉSESENE
Mauriac (P.) et SERVANTIE (L. ) :
Recherches sur le pouvoir glyco-
45
.
[SA
D
h
43
lytique du sang mesuré in vitro.
Paco (V.) et Fagre (R.) : La
notion d’un simple « point angu-
leux » est-elle suffisante comme
critère oscillométrique de la pres-
PorRTMANN (G.) : Recherches
sur la physiologie du sac et du
canal endolymphatiques. Valeur
fonctionnelle de l’organe endo-
lymphatique des Sélaciens.….. :
SABRAZÈS (J.), Bonn (H.) et
CHanproN (R.) : Ectasies vasculai-
res globuleuses des glomérules de
Malpighi dans la néphrite aiguë
YDHOMQUE ARE SE CRU PC
SABRAZES (J.) et Pauzar (D.) :
Myosite typhique suppurée expé-
TIME en one
de _ Présidence de M. Sauvageau.
MODIFICATIONS EXPÉRIMENTALES DE LA RÉPARTITION DE L'AZOTE
URINAIRE PAR INJECTION SOUS-CUTANÉE D'ADRÉNALINE,
par J. Brez.
4057
En injectant par voie sous-cutanée r mgr. d'adrénaline par kger.
d'animal (scurénine des usines du Rhône) à des Lapins normale-
ment alimentés, puis laissés à jeün, ou inversement à des Lapins
inanitiés puis réalimentés, nous avons observé certaines modifi-
cations dans la répartition de l’azote urinaire. La technique, l’ex-
BioLocie. COMPTES RENDUS.
— 1921.
T. LXXXV.
1058 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (42)
posé des expériences et l'examen des résultats font l’objet d’un
travail plus étendu, en voie de publication (1).
Les principaux faits observés sont les suivants : 1° Chez le Lapin
en bon état de nutrition et normalement alimenté (régime : choux,
carottes, salades), l'injection sous-cutanée d’adrénaline provoque
une élévation constante du rapport azoturique, et souvent une lé-
gère élévation du rapport de l’azote aminé à l’azote total. Pour
bien mettre en évidence ces modifications, il est indispensable de
tenir compte de l’albuminurie adrénalinique, c’est-à-dire de doser
l’azote protéique de l'urine et de soustraire le chiffre obtenu, de
celui représentant l’azote urinaire total.
2° Chez l'animal laissé à jeûn. — L'injection agit dans le même
sens : augmentation du rapport azoturique et du rapport azote
aminé à l’azote total. Mais il n’en est pas toujours ainsi. Au cours
de nos expériences nous avons pu constater, chez un animal sou-
mis à un jeüne prolongé, une baisse du rapport azoturique et une
légère amino-acidurie qui a persisté jusqu’à la mort.
3° Chez l’animal laissé à jeûn puis alimenté. — L'injection d’a-
drénaline peut provoquer des troubles notables mais passagers
dans la répartition de l’azote urinaire. Dans une de nos expérien-
ces le rapport azoturique s’est abaissé de 85 à 54, alors que le pour-
centage de l'azote ammoniacal passait de 0,13 à 26,0 et celui de
l'azote aminé de 0,38 à 11,3. 2:
4° Chez l'animal laissé à jeûn 4 jours et qui avait réagi norma-
lement à l'injection d’adrénaline par une élévation du rapport azo-
turique, des modifications analogues à l'expérience 3 ce sont ma-
nifestées dans la répartition de l’azote, lorsqu'il fut réalimenté
le lendemain de l'injection.
Quoique l'interprétation de ces faits soit délicate et nécessite
de nouvelles recherches, que nous poursuivons, il apparaît bien
que, contrairement à l'opinion de Noël Paton (r) l’adrénaline agit
favorablement sur l’uréogénèse. Sous son action les échanges azo-
tés deviennent plus parfaits, vraisemblablement parce que l’adré-
naline stimule la fonction amino-acidolytique du foie, dont l’im-
portance et le mécanisme ont été mis en évidence par les recher-
ches de H. Delaunay et Van Slycke. Lorsque cette fonction est dé-.
ficiente, apparaissent l’ammoniurie et l’aminoacidurie. L'inani-
tion prolongée et la réalimentation après jeûne paraissent provo-
quer une sorte d'insuffisance hépatique que révèle linjection
d’adrénaline.
(1) Contribution expérimentale à l'étude de l’action de l’adrénaline sur
les échanges azotés, Thèse de Bordeaux, médecine, décembre 1921. (Sous
la direction de H. Delaunäyÿ).
(>) Upon the Adrenalin Glycosuria. Journal of Physiology, London, t. XIX,
XXIV, 1903, p. 293 et suivantes.
(43) SÉANCE DU Ô DÉCEMBRE 1059
0
SUR DES TUMEURS CHANCREUSES DE Diplodina castaneae,
par JEAN DUFRENOY.
La forme, la modalité et le résultat de la réaction que manifeste
l'organisme végétal infecté dépendent essentiellement du temps
pendant lequel peuvent coexister et vivre en présence l'agent in-
fectieux et son hôte.
C’est ce que montrent, en particulier, les Chataigniers attaqués
par le Diplodina castaneae : ce parasite tue des cellules cambiales,
Ps
à
g
DS
CA
2
Sp
trant un des bourrelets cicatriciels, C 1, cambium en partie nécrosé ;
k, bois délignifié ; th, thylles comblant les vaisseaux du bois par excitation
3 4 D 2 M P
parasitaire à distance ; G, gomnie emplissant les cellules des rayons médul
laires ; x, bois normal ; C 2, cambium cicatriciel, en partie nécrosé sur
; P
la marge du bourrelet cicatriciel ; m, bois civatriciel, formé d'éléments hy-
pertrophiés, peu différenciés, et disposés sans ordre ; ph, phelloderme cica-
triciel ; f, fibres libériennes ; ox, oursins d’oxalate de chaux, extrêmement
abondants dans le phelloderme du bourrelet cicatriciel ; sp, assise généra-
trice subéro-phellodermique, fonctionnant comme assise cicatricielle.
Fig. 1. Coupe transversale d’un chancre de jeune tige de Châtaignier, mon-
provoque à distance dans le cambium fonctionnel voisin une hy-
pertrophie et une hyperplasie, et fait apparaître de nombreux thyl-
les dans les vaisseaux du bois profond.
_ Sur les jeunes perches, la nécrose envahit le cambium des bour-
1060: RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (44)
relets cicatriciels en formation autour de l'infection initiale : l’in-
fection progresse plus vite que la cicatrisation, et la mort est ra-
pidement déterminée par une nécrose cambiale annulaire.
Sur un tronc, les nécroses cambiales progressent moins vite
Fig. sc. Détail de l’assise subéreuse cicatricielle, traversant un paquet de
fibres péricycliques ; f, fibres ; f”, fibre peu différenciée (cellule seléreuse) :.
Sr, assise cicatricielle subéreuse générale ; S2, assise subéreuse entourant
les fibres ; f.d, fibres délignifiées ; p.l, phelloderme dont les membranes
cellulaires, gonflées, ont fixé des composés lignifiants ét se colorent en rouge
cerise par la safranine.
‘ eue «
—
D
_ À JD
AlVignac.
Fig. 3. Détail d’une assise subéreuse traversant un paquet de fibres péri-
cycliques, dans le phelloderme d’un Châtaignier âgé (Alvignac) ; f.d, fibres
délignifiées et gommifiées contenant chacune un prisme d’oxalate de chaux.
que la cicatrisation, et il se forme de volumineux amas de bour-
relets imbriqués en écailles ; il suffit en effet pour que l’évolution
du chancre soit durable, qu’un certain nombre de cellules cam-
ji ts dr
(45) SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1061
biales restent protégées par la barrière des assises subérifiées qui
se forment constamment dans les phellodermes. Cette barrière,
très sinueuse, décrit des méandres autour des fibres péricycliques,
celles-ci se délignifient, tandis que, dans le parenchyme voisin,
les membranes plus ou moins gonflées, fixent la lignine.
(Station biologique d'Arcachon).
DES OSCILLATIONS DE L’ATTENTION AU COURS D'EXCITATIONS
PÉRIODIQUES :RYTHMÉES DE LA VUE, DE L'OUÏE ET DU TOUCHER,
par P. Doper.
Un grand nombre d’observateurs avaient remarqué, après
Wundt, que l'attention, lorsqu'elle est sollicitée pendant un temps
assez long, subit des oscillations. Patrizi eut l'idée de donner la
transcription graphique de ces oscillations (1)
Il produisait des excitations auditives ou visuelles à des inter-
valles réguliers ; ces excitations s'inscrivaient sur un cylindre
enregistreur. Le sujet répondait en appuyant sur un signal télé-
oraphique, cette réaction s'inscrivant elle aussi sur le cylindre.
En réunissant par une ligne brisée les débuts de chaque réaction,
il obtenait le graphique des oscillations de l'attention.
Sur les indications de notre maître, le P' Billard, nous avons
étudié les irrégularités dans les temps de réaction par un procédé
conçu d’une manière un peu différente de celle employée par Pa-
trizi.
Pour ce, nous avons utilisé l’ergographe de Mosso, Louten
ainsi à la aus d'interprétation sensorielle, la fatigue dynamo-
métrique.
Notre cylindre est organisé de manière à ce qu à chaque révo-
lution une impression visuelle, auditive ou tactile soit. perçue.
Nous répondons alors à cette excitation par une flexion du mé-
dius droit qui soulève un poids de 2 kgr. Le cylindre enregistreur
se déplace sur un chariot, de telle façon qu'à chaque tour, la con-
traction répondant à l'excitation sensorielle, s’inscrit directement
au-dessus de la précédente.
Sur les tracés ainsi obtenus, en considérant les débuts de con-
tractions musculaires inscrites, on peut se rendre compte des va-
riations dans les vitesses relatives de réaction, c'est-à-dire lire les
fluctuations de l'attention.
(x) Patrizi. Graphique psychométrique de l'attention. Arch. ital. de bio-
…Jogie, t. XXII.
1062 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (46)
race n°
Nous nous sommes adressé aux trois sens les plus utiles à l’hom-
me : l’ouïe, la vue et le toucher. Les réponses au signal auditif,
Tracé n° 2
{
(roue dentée qui à chaque tour soulevait et laissait retomber une
petite pièce métallique produisant un bruit léger) oscillent, com-
me on le voit sur le premier tracé, dans des limites assez restrein :
tes.
(47) SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1063
——————_—_—_—_—_—_—_—_——— "|" "
Les excitations de l'appareil de la vision (marque blanche pas-
sant à chaque tour du cylindre derrière la petite fenêtre d’un
écran), donnent lieu à des variations assez importantes dans les
temps de leurs réactions (tracé n° »).
Les réponses au signal tactile (un stylet flexible venant frôler la
main) varient dans des limites au moins aussi larges que les ré-
ponses à la vue (tracé n° 3).
Tracé n° 3
Nous ajouterons, et c’est sans doute là l'explication de ces phé-
nomènes, que le sentiment de fatigue psychique assez grand dans
les réponses à la vue, était nul pour les réactions à l’ouïe et au
toucher. Dans tous les cas, les expériences ont été poussées jus-
qu à la fatigue musculaire du sujet.
Nos expériences reprises dans le laboratoire de notre maître, le
P° Pachon, avec l'emploi de seuils d’excitation pour l’ouiïe et le
toucher et d’excitants faibles pour la vue, nous ont donné des
résultats confirmant absolument les précédents.
De cela, nous croyons pouvoir conclure que, chez l'Homme,
l'appareil “le l'ouïe ne saurait être comparé avec ceux de la vue
et du toucher au point de vue qualitatif. Le premier apparaît,
. en effet, comme plutôt récepteur ; les deux autres sont surtout
adaptés à l’investigation.
Si la théorie de l'effort d'attention, sentiment musculaire de
Fechnér, rend compte des faits observés ici, ne peut-on pas pen-
ser aussi à une spécialisation de nos centres cérébraux auditifs,
visuels ou tactiles, le premier étant surtout adapté à un rôle pas-
1064 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (48)
sif de réception, les seconds plus aptes au fonctionnement actif
de la recherche ?
Et de ces faits ne ressort-il pas que la signification visuelle plus
fatigante pour le sujet, bien que supérieure en qualité, doit être
remplacée le plus possible par la signalisation auditive qui peut
être continuée pendant longtemps sans demander trop d'efforts
au sujet ?.
(Laboratoire de physiologie du P° Billard, Clermont-Ferrand).
MYOSITE TYPHIQUE SUPPURÉE EXPÉRIMENTALE,
par J. SABRAZES et D. PAUZAT.
Nous étudions expérimentalement les myosites typhiques.
On obtient facilement, chez le Lapin, une myosite suppurée
par inoculation intramusculaire, à la racine de la cuisse, de Ba-
cilles typhiques.
Nous injectons, à l'aide d’une aiguille fine, quelques gouttes
d’une suspension homogène de ce germe, provenant d’une culture
récente sur gélose. L'’émulsion est faite dans la solution saline
doi.
Dix-huit heures après l'injection, du pus est infiltré dans le mus-
cle. On en recueille à la pipette. Il montre des leucocytes polynu-
cléés granulo-graisseux très abondants, des monocytes assez nom-
breux, quelques macrophages et lymphocytes, de rares mastzel-
len. On trouve des Bacilles typhiques clairsemés ; on en voit qui
. sont inclus dans des leucocytes polynucléés.
Sur les coupes, après Zenker-formol et thionine picriquée, on
note la dissociation des fibres musculaires par le pus, leur turges-
cence, leur coudure, leur fragmentation, la perte de leur stria-
_tion, leur homogénéisation. On constate aussi des lésions de dé-
- générescence granuleuse et hyaline, et, ça et là, une réaction |
du sarcoplasme dont les noyaux se multiplient activement. La
gaine sarcolemmique cède au processus suppuratif. On remarque
dans les préparations des traînées de leucocytes qui se sont insi-
nués par ces brèches jusque dans l'intimité des faisceaux fibril-
laires.
Le tissu musculaire est un terrain de prédilection pour l'étude
des réactions inflammatoires. L’expérimentation inaugurée par
Cornil, en 1882, avec les germes du choléra des Poules et du char-
bon symptomatique ; poursuivie par Martinotti à l’aide de Sta-
phylocoques (1901), par Chauffard et Noël Fiessinger avec le Go-
nocoque (1909) réussit de même avec Île Bacille typhique comme
.
PP Re ST PAT
(49) SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1065
nous venons de l'établir (x). La guerre a fourni d'innombrables
occasions de démontrer, en outre, l'extraordinaire susceptibilité
des muscles à l'invasion des microbes anaérobies.
ECTASIES VASCULAIRES GLOBULEUSES DES GLOMÉRULES DE MaALPiGur
DANS LA NÉPHRITE AIGUE TYPHOÏDIQUE,
par J. SABRAZÈS, H. Boxxin et R. CHaANDRoN.
La néphrite s’observe surtout dans les épidémies de dothiénenté-
rie malignes. Nous avons eu l’occasion de vérifier ce fait pendant
la guerre dans une agglomération de travailleurs annamites qui
présentèrent des complications très graves, noma, myosites, pa-
rotidites, perforations intestinales multiples, etc... L’épidémie
céda à la vaccination antithyphique. L'un de ces malades eut une
forme anurique de néphrite ; il succomba ayant dans le sang une
extraordinaire rétention uréique (plus de ro gr. par litre).
En étudiant les reins de néphrite typhoïdique, dans les formes
aiguës congestives, nous avons été frappés par un état du glomé-
rule qui ne nous paraît pas avoir été signalé.
On n’en trouvera pas mention dans la longue étude sur la
néphrite typhique de Giovanni Cagnetto et Adelchi. Zancan (de
Padoue), publiée dans 11 Morgagni en septembre et octobre 1906.
Il se produit dans ces reins des ectasies ampullaires aux dépens
des pelotons vasculaires des glomérules. Tantôt ces ectasies dé-
bordent le pourtour glomérulaire formant des expansions sessiles,
exceptionnellement pédiculées, se projetant dans la cavité de la
capsule de Bowman ; tantôt elles occupent le corps même du glo-
mérule, soufflées comme une bulle sur la continuité du peloton
capillaire ou plus rarement des vaisseaux afférent et'efférent. Gé-
néralement, on ne trouve, dans le glomérule, qu'une seule ecta-
sie ronde de ce genre ; exceptionnellement il en existe deux. Tous
les glomérules n’en montrent pas. Les dimensions de ces poches,
qui sont parfois régulièrement arrondies et comme tracées au com-
pas n’excèdent guère 4o à 60 u. Elles contiennent des globules
rouges, un endothélium plus ou moins desquamé et un mince
liseré collagène.
Nous n'insisterons pas sur les autres tares anatomopathologi-
ques, d’ailleurs connues, des néphrites typhoïdiques ; bornons-
(r) Les lésions sont figurées dans une planche d’une monographie sur La
myosite typhique et les myosiles aiguës, par J. Sabrazès, qui va paraître dans les
Archives françaises de pathologie générale et expérimentale et d'anatomie
pathologique, Doin, Paris. 5
1066 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (50)
nous à énumérer les principales : exsudats albumineux, intra-cap-
sulaires, désagrégation du revêtement cellulaire de la capsule de
Bowman, cytolyse de l’épithélium des tubes contournés, intégrité
relative des éléments cellulaires des tubes droits, formation de
cylindres divers, précocité de l’apparition des cylindres colloïdes,
agminations lymphocytiques discrètes dans le tissu interstitiel,
petites suffusions hémorragiques, ete.
Nous soulignerons le caractère qu’affecte le tissu conjonctif des
tubes, des vaisseaux interposés, des capillaires glomérulaires
il a un éclat anormal vis-à-vis de la fuchsine acide et de l’éosine.
Il a subi une dégénérescence hyaline précoce.
Ce changement dans la structure du tissu de soutènement rend
compte des modifications morphologiques imprimées aux vais-
seaux des glomérules par les poussées congestives inhérentes à la
toxémie et à la bactériémie typhiques : il peut en résulter de mi-
nuscules expansions globuleuses rappelant en petit, mutatis mu-
tandis, les anévrismes miliaires des centres nerveux.
Mais les ectasies ampullaires que nous venons de décrire dans
les glomérules et qui se retrouvent aussi dans les réseaux vascu-
laires, autour des tubes, n’ont pas l’évolution des anévrismes mi-
croscopiques ; elles sont dépourvues de stratifications fibrineuses ;
leur paroi ne s'épaissit pas notablement, encore qu'un soupçon
de péri et d’endovascularite s’y trahisse çà et là.
A fortiori, ces dilatations des capillaires glomérulaires ne sau-
raient être confondues avec les micro-hématomes ou kystes hé-
morragiques glomérulaires signalés dans les néphrites diphtéri-
ques expérimentales. Nulle part nous n’avons constaté de foyers
de ce genre avec hématies altérées et caillot plus ou moins orga-
nisé.
Cette particularité est-elle spéciale à la néphrite typhoïdique ?
Nous ne le pensons pas ; mais, jusqu’à plus ample informé, nous
ne saurions nous prononcer sur ce point. Dans un cas de néphrite
ayant mis à mal un bon nombre d'appareils glomérulo-tubulaires,
les glomérules épargnés étaient considérablement augmentés de
volume et en état d'hypertrophie compensatrice ; or, on pouvait
y rencontrer des distensions globuleuses analogues à celles que
nous venons de décrire.
© ——— ——— —
(b1) SÉANCE DU Ô DÉCEMBRE 1067
RECHERCHES SUR LE POUVOIR GLYCOLYTIQUE DU SANG
MESURÉ in Viro,
par P. Mauriac et L. SERVANTIE.
- 3 LE i
Chez des sujets normaux et chez de nombreux malades nous
avons mesuré le pouvoir glycolytique du sang, d’après la techni-
que publiée par l’un de nous dans ces Comptes Rendus (1).
Le principe en est d'apprécier la glycolyse produite par quelques
gouttes de sang sur une solution titrée de glucose.
Chez 19 hommes normaux nous avons noté des variations de
l'indice glycolytique allant de 1,10 à 1,60 — chiffres extrêmes ; —
la moyenne fut de 1,35. Dix dosages faits chez le même individu
à la même heure et dans les mêmes conditions nous ont donné
comme chiffres extrêmes 1,20 et 1,50. L'influence du jeûne et de
la digestion n'est pas évidente.
Dans la tuberculose pulmonaire, le pouvoir glycolytique re-
cherché chez 11 malades fut plutôt diminué (moyenne 1,33). La
glycémie est nettement plus faible chez les malades qui maigris-
sent et ont une température plus élevée que chez ceux dont l’état
général se maintient bon. Cette différence est sans doute pour une
part d’origine alimentaire.
Dans huit cas de diabète, nous n'avons pas noté d’abaissement
du pouvoir glycolytique du sang (moyenne 1,36), malgré l'hyper-
glycémie constante (2 à 5 gr.).
Dans les néphrites chroniques, le pouvoir glycolytique du sang
est très légèrement augmenté (moyenne de ro cas, 1,49). La
glycémie fut généralement au-dessus de la normale, et s’il est
vrai qu'un fort chiffre d’urée sanguine coïncide généralement
avec l'hyperglycémie, ce n’est pas là une loi générale, et nous
avons observé un homme qui, avec une azotémie de 4,50, n'avait
que 0,60 cer. de sucre par litre de sang.
Dans les cirrhoses du foie le pouvoir glycolytique du sang est
normal (moyenne de 7 cas : r,43). La glycémie fut toujours éle-
1,6 gr. à 1,5 gr.. C’est dans les leucémies myéloïdes que
nous avons noté l’augmentation la plus nette du pouvoir glyco-
ltique du sang. Dans trois cas, il fut de 2,5—2,13—2,18. Cepen-
dant dans un cas de leucémie myéloïde avec grande anémie et
cachexie profonde, le pouvoir glycolytique du sang fut trouvé
normal. Dans un cas de leucémie lymphoïde le pouvoir glycoly-
tique du sang fut particulièrement faible (1,02).
Enfin dans tous ces cas de leucémie myéloïde, il y eut une di-
(x) C. R. de lu Soc. de biol., 1921, t. LXXXIV, p. 311.
1068 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (2)
minution très nette de la glycémie. Peut-être pourrait-on expli-
quer l’augmentation du pouvoir glycolytique du sang dans les leu-
cémies myéloïdes par l'abondance des globules blancs de la série
myéloïde, dont le pouvoir glycolytique est intense. (Chelle et
Mauriac). ; ;
Conclusions. — 1° Chez l'Homme normal, le pouvoir gly colyti-
du sang varie . des limites peu IHporAe
* Dans les états pathologiques, et même dans le diabète, les
. du pouvoir glycolytique sont peu marquées et il est
impossible de préciser une loi générale commandant ces varia-
tions. ;
NOTE SUR UN SPIROCHÈTE, LE Spirochaëla perforans Nov. SP.,
RENCONTRÉ CONSTAMMENT DANS LES LÉSIONS DE LA POLYARTHRITE
ALVÉOLO-DENTAIRE EXPULSIVE (PYORRHÉE À),
par CavaLté et Maxpour..
Nous avons présenté au congrès dentaire national tenu à Bor-
deaux (août 1921) les’premiers résultats des recherches que nous
poursuivons depuis longtemps aux points de vue étiologique, cli-
nique et thérapeutique sur la polyarthrite alvéolo-dentaire
(pyorrhée)
Nous nous sommes surtout attachés à essayer de déterminer l’a-
gent pathogène de cette affection.
Nous avions relaté 23 observations de polyarthrite alvéolo-den-
taire avec exsudat purulent où non purulent, dans lesquelles nous
avons noté la présence constante d’un Spirochète particulier que
nous avons appelé Spirochaela perforans, parce qu'il paraît suscep-
tible de traverser les tissus et qu'on le trouve dans les tissus circon-
voisins de la cavité alvéolaire, (les racines exceptées).
Depuis le mois d'août dernier, nous continuons nos investiga-
tions et nous avons toujours retrouvé le Spirochaeta perforans
dans tous les cas observés.
Un certain nombre d'auteurs, on le sait, ont incriminé les Spi-
rochètes dans l’étiologie de la polyarthrite alvéolo-dentaire expul-
sive (pyorrhée ?) notamment Kolle, Seguin et Kritchewski. Ces
derniers semblent faire jouer un rôle prépondérant, sous certai-
nes conditions, aux associations fuso-spirillaires. L'examen du pus
alvéolaire ou de l’exsudat non purulent permet, en effet, de cons-
later la présence, sinon constante, du moins presque constante de
3acilles fusiformes et de Spirochètes divers à côté de microorga-
nismes différents et variés. Pour notre part, nous avons observé
deux fois sur trois, la présence d'associations fuso-spirillaires.
(53) SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1069
Mais poussant plus loin nos investigations, dans les tissus cir-
cumvoisins, à la limite des lésions débordant sur les tissus sains,
nous avons trouvé constamment un Spirochèle particulier, tou-
jours le même, et non mélangé à d’autres Spirochètes ou à d’au-
tres microorganismes. Ge Spirochète a une longueur de 10 à 13 u,
une épaisseur de 2 u environ. Ses extrémités ne sont pas effilées,
elles se terminent brusquement, sans flagellum apparent. Il est
spiralé, mais tantôt avec trois à cinq tours de spire, tantôt avec
sept à neuf ; dans le premier cas, l'amplitude est grande et la hau-
teur des spires est faible ; on dirait un Spirochète déroulé ; dans le
deuxième cas, les tours de spire sont plus serrés et nets, mais leur
hauteur est faible: Nous avions pensé tout d’abord à deux formes
différentes de Spirochètes. Nous croyons qu'il s’agit de deux va-
riétés d'un Spirochète identique que nous appelons « Spirochaeta
perforans ».
Nous le retrouvons, en effet, en plein tissu osseux alvéolaire et
aussi dans les zones d’ostéite raréfiante, qui, comme on
le sait, représentent une des lésions anatomo-pathologiques domi-
nantes dans la polyarthrite expulsive. Le Spirochaeta perforans
est aussi rencontré dans la cavité alvéolaire et dans l’exsudat pu-
rulent ou non purulent de cette cavité ; mais il n’est plus isolé, il
est masqué en quelque sorte par tous les éléments qui ont pénétré
de la bouche dans l’alvéole ouvert. D'autre part, nous ne l’avons
pas trouvé dans l’épaiseur des racines, ni dans les canaux de ces
racines.
Enfin, il est absent dans les cas de mono-arthrite chronique pu-
rulente où non purulente où les lésions restent cantonnées à une
cavité alvéolaire, mais où on rencontre cependant des Spirochètes
variés et d’autres microorganismes. |
IL nous apparaît que le Spirochaeta perforans est un agent d’a-
vant-garde dont la présence, à l’état isolé, à la périphérie et dans
la zone même d'extension des lésions caractéristiques de la mala-
die nous fait supposer que cette forme de Spirochète représente
l’agent pathogène de la polyarthrite expulsive (pyorrhée?).
Des recherches en cours nous permettront d'arriver à une iden-
tification définitive de cet agent.
1070 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (54)
RECHERCHES SUR LA PHYSIOLOGIE DU SAC ET DU CANAL
ENDOLYMPHATIQUES. VALEUR FONCTIONNELLE
DE L'ORGANE ENDOLYMPHATIQUE DES NSÉLACIENS,
par GEORGES PORTMANN.
Nos recherches anatomiques sur l'oreille interne des Vertébrés,
dont les conclusions furent présentées à la Société de Biologie (x),
dans plusieurs notes antérieures, ont montré que l'organe endo-
lymphatique des Sélaciens se prête particulièrement à des recher-
ches physiologiques. Aboutissant à la face dorsale de l'animal, sous
la forme d’un orifice elliptique ou circulaire, cet organe endolym-
phatique fait communiquer le saccule et le milieu ambiant. La
portion la plus dilatée que nous avons appelée poche endolympha-
tique, est tout à fait superficielle, située entre la peau et le carti-
lage céphalique et isolée de tout organe important. Il était donc
indiqué de s'adresser aux Sélaciens pour expérimenter avec sécu-
rité et sans la crainte de lésions adjacentes graves, susceptibles de
troubler les résultats.
L’organe endolymphatique mettant en communication l'oreille
interne et l’eau de mer dans laquelle l'animal évolue, nous avons
pensé que l'intégrité de cet organe était nécessaire au bon fonc-
tionnement de l'oreille et que, si, par un procédé quelconque, on
arrivait à l’obturer, dans sa partie superficielle, les troubles con-
sécutifs pourraient nous éclairer sur la valeur fonctionnelle de
l’appareil endolymphatique. :
Nos expériences furent poursuivies aux Laboratoires marins
d'Arcachon sur des Leiobatis pastinaca.
Technique. — L'’obturation du canalicule de communication
de la poche endolymphatique avec l'extérieur fut obtenue au
moyen des deux procédés suivants : a) injection de paraffine dans
la partie externe de ce canalicule ; b) cautérisation superficieile
avec une fine pointe de thermo-cautère de son orifice cutané ex-
terne. Les animaux en expériences furent divisés en deux groupes
les uns : témoins, non opérés dont on examina la nage en diffé-
rents plans horizontaux ou verticaux, les autres : opérés, dont
les mouvements furent contrôlés avant et après l’obturation.
Résultats. — Nous allons envisager les animaux en mouve-
ment successivement dans un plan vertical et dans un plan hori-
zontal, les opérés présentant des troubles caractéristiques dans
l’un ou l’autre de ces plans ou dans les deux à la fois.
(x) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIL, p. 1984,; 4 LXXXIII, p'A9 4187,
1488 ; t. LXXXIV, p. 1953, 510 ; t, LXXXV, p. 72.
(55) SÉANCE DU Ô DÉCEMBRE 1071
————
PLAN VERTICAL. — Animal normal. — Le Leiobalis examiné
de profil à travers la paroi latérale vitrée d'un aquatium de très
grandes dimensions se meut dans un plan strictement horizontal,
le corps et la queue restant, en nage droite, dans la même direc-
tion.
Animal opéré. — Certains Leiobatis dont l'ouverture cutanée
de l'organe endolymphatique a été obturée ne peuvent se mainte-
nir dans le plan horizontal normal. Tantôt ils « piquent du nez »,
c'est-à-dire l'extrémité céphalique tend à s’enfoncer, tantôt au
contraire, elle tend à s'élever et l'animal ne peut se tenir autre-
ment qu'en position verticale, situation rendant impossible ou
très difficile toute manœuvre de translation. Le mouvement des
nageoires pectorales le font soit descendre,soit monter,quelquefois
même avec une telle vigueur qu'il émerge verticalemnt de la sur-
face de l’eau sur 1/3 de sa longueur. Ces troubles de l'équilibre
sont d'intensité et de durée variables, ou bien permanents et très
intenses, ou ne se produisant que sous la forme de chutes ou de
remontées passagères au cours d’une nage à peu près normale.
PLAN HORIZONTAL. — Animal normal. — Le Leiobatis pastinaca
examiné en plan, c'est-à-dire par un observateur placé au-dessus
de-l’aquarium et regardant à travers la surface de l’eau l’animal
évoluer, nage régulièrement, suivant une direction rectiligne
pendant de longs parcours, si aucun obstacle ne vient l'arrêter.
Le corps et la queue de l’animal restent dans le prolongement l’un
de l’autre, l’appendice caudal, formant gouvernail, ne s’inclinant
qu'aux changements de direction.
Animal opéré. — Certains Leiobatis à canalicule endolympha-
tique externe obturé sont complètement désorientés : tantôt ils
tournent sur eux-mêmes toujours dans le même sens, avec im-
possibilité absolue de nager en ligne droite, tantôt la désorien-
tation n’est pas aussi systématisée et l'animal tourne dans un sens,
_ puis dans l’autre. Comme les troubles constatés dans le plan verti-
cal, les troubles de l'équilibre dans le plan horizontal sont varia-
bles d'intensité et de durée. Ils sont parfois très intenses et Île
Leiobatis tourne sans arrêt et presque sur lui-même. Dans d’au-
tres cas, ces mouvements de giration sont passagers, l’animal évo-
luant normalement pendant quelques instants, puis brusquement
se mettant à tourner.
Enfin quelques animaux présentent des troubles complexes
avec désorientation dans les deux plans, vertical et horizontal,
l’association donnant de véritables mouvements en vrille ou des
mouvements variés de chute, de remontée, de giration, impossi-
bles à décrire.
Il est utile de faire remarquer que ces troubles se produisent
immédiatement après l’opération ou quelques heures, voire même
072 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (56)
quelques jours après. Leur durée était éminemment différente
suivant les cas : tantôt définitivement installée jusqu’à la mort de
l'animal, la déséquilibration disparaissait dans d’autres cas em
quelques jours.
En résumé, l’oblitération chez le Leiobatis pastinaca du cana-
Hcule de communication entre la poche endolymphatique et le
milieu ambiant, provoque des troubles de l'équilibre très mar-
qués. Il ne nous a pas encore été possible de les systématiser net-
tement, mais ils sont suffisamment caractéristiques pour nous
faire comprendre le rôle physiologique important de l'organe en-
dolymphatique dans l’équilibration de ces animaux.
(Laboratoire d'anatomie générale et d'histologie de la Faculté
= de médecine). |
(57) SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1073
LA NOTION D'UN SIMPLE ( POINT ANGULEUX » EST-ELLE SUFFISANTE
COMME CRITÈRE .OSCILLOMÉTRIQUE DE LA PRESSION MINIMA ),
par V. Pacuox et R. FABRE.
Dans une note antérieure (1) nous avons fixé le critère oscillo-
métrique de la pression minima et nous en avons donné la dé-
monstration expérimentale. Ce critère, avons-nous dit, est cons-
titué sur la courbe oscillométrique clinique, systématiquement
poursuivie jusqu'au zéro, par le « début d'une zone terminale
et distincte d’oscillations à pente propre ». R. Alexandre et KR.
Moulinier ont cru pouvoir confondre ce critère avec celui du point
anguleux formulé par eux dans une note antérieure à la Société
de biologie (2), (6 avril 1921).
Nous nous proposons de spécifier nettement ici toute la distance
qui sépare leur critère et le nôtre.
On peut lire dans la note du 5 avril de R. Alexandre et R. Mou-
linier — et c’est là leur conclusion : « Des diverses considéra-
tions que nous venons d'exposer, nous ou conclure à l’incer-
titude des résultats numériques fournis par la courbe oscillomé-
trique, telle qu'on l’inscrit actuellement. En effet, la valeur de la
tension minima ne nous est donnée que par l'observation d'un
changement d’allure de la courbe, d’un point anguleux, toujours
difficile à à saisir et trop profondément atteint par des erreurs mul-
tiples, et il peut être influencé par des variations anatomiques in-
dividuelles.. Il ressort nettement que la pression minima ne coïn-
cide pas avec le faîte de la courbe, mais bien, comme le P° Pachon
l'enseigne, avec l’oscillation inférieure à ce faîte et l'expérience dé-
montre qu'il n’est pas nécessaire de l’inscrire par une courbe pour
l’apprécier ».
C’est donc que R. Alexandre et R. Moulinier pensaient à ce
moment que le point anguleux auquel ils faisaient allusion coïn-
cidait avec notre ancien critère.
Il est vrai que ces mêmes auteurs ont écrit plus tard (3) : « Nous
avons eu souci de préciser avec insistance les raisons qui nous
faisaient situer Mn bien au-dessous du faîte de la courbe et en un
point anguleux très spécial ».
Dans ces conditions, comment d’une part devait-on lire Mn
(x) V. Pachon et R. Fabre. Réunion biologique de Bordeaux, 10 mai 19or.
in C. R. de la Soc. de biol., 14 mai rg21.
(2) R. Alexandre et R. Moulinier. Réunion biologique de Bordeaux, 5 avril
1921, in C. R. de la Soc. de biol., 16 avril 1921.
(3) Réunion biologique de Bordeaux, 7 juin 1921, in C. R. de la Soc. de
biol., 11 juin 1921.
BroLociE. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 75
1074 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (58)
« comme le P' Pachon l'enseigne à l'oscillation inférieure... » (note
du 5 avril, Alexandre et Moulinier) et d'autre part « bien au-des-
sous du faîte de la courbe? » (Alexandre et Moulinier. Note du
7 juin). Comment aussi le point anguleux « toujours difficile à
saisir » (note du 5 avril), devenait-il soudain un point anguleux
« très spécial ? » (note du 7 juin 1921). Comment aussi « l’incer-
titude des résultats numériques fournis par la courbe » (note du
5 avril) devenait chose précise ? Nous n'’insisterons pas sur ces:
contradictions ; il appartient au lecteur de juger.
rep:
0 19 [Le 46 48 £o Er
An
—>
A? ie
RER
4 6 8 J0 10 14 °/6 18 & 6 8 /0 18 /& 16 18 Lo
Figure 1. — Position arbitraire de Mn d’après la notion d’un simple « point
anguleux » (d’après Alexandre et Moulinier. Gaz. heb. sc, méd., Bordeaux,
26 juin 1921).
Mais maintenant éloignant du débat toute question de priorité,
d'intérêt assez médiocre vis-à-vis de l'intérêt scientifique propre,
nous désirons examiner la valeur même, suffisante ou insuffisante
de la notion d'un simple « point anguleux » comme critère os-
cillométrique de Mn.
Pour que le critère de Mn se trouve nettement défini par la
présence d’un « point anguleux » compris entre le zéro et le faîte
de la courbe oscillométrique, il suffit, mais il faut que cet acci-
dent soit unique sur la courbe, Or l'expérience démontre que la
grande majorité des. courbes cliniques présente plusieurs angles et
au moins deux. Nous donnerons pour illustrer cette affirmation
(59) SÉANCE DU Ô DÉCEMBRE 1075
justement des courbes publiées par R. Alexandre et R. Moulinier
eux-mêmes (r) reproduites par la figure r.
EL À 6/ ans
oe.
Tasuf néfrale
4 2 ans
/6
Ê Dans
Plefhore
9 18 ï
J ÉOans
Flefhore
1 £
fafñique
Figure 11. — Loi générale de la position de Mn sur les courbes oscillomé:
triques : « Début d'une zone terminale el dishincle d? oscillations à pente
propre ».
Ces courbes présentent, on le voit, plusieurs angles a, b, e,
d'ailleurs de natures différentes, soit rentrants, soit sortants, à
l’un quelconque desquels on pourrait fixer Mn d’après la notion
(1) Alexandre et Moulinier. Guz. heb. sc. méd., Bordeaux, 26 juin 1927.
1076 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX .. (60)
du simple point anguleux. Aussi bien les auteurs n’ont-ils donné,
dans chaque cas particulier, aucune raison de l’angle spécial choisi
ici par eux pour la fixation de Mn.
Le critère du « point anguleux » est donc essentiellement arbi-
traire et la preuve en est fournie par l'interprétation même des
courbes publiées par ses auteurs.
Au contraire, le critère que nous avons expérimentalement éta-
bli et constitué par le « début d'une zone terminale et distincte
d’oscillations à pente propre » est un critère précis, et fixe la loi
générale de la position de Mn sur les courbes oscillométriques.
Voici à titre d'exemple, dont nous avions déjà d’ailleurs donné
la figuration, une série de courbes (figure Il) dans lesquelles Mn
est fixée au début de la zone inframinimale indiquée par des ha-
chures et nettement évidente sur les courbes oscillométriques
poursuiviés systématiquement jusqu’au zéro. Sur les courbes mé-
mes publiées par R. Alexandre et R. Moulinier et bien qu'elles
soient incomplètes — c'est-à-dire non poursuivies jusqu'au Zéro
— nous placerions selon toutes probabilités Mn au niveau des
points b sur la deuxième courbe et c sur les deux autres, tandis
que ces auteurs placent la minima en. a et b (fig. 1).
Que le lecteur veuille bien comparer les deux planches et il
apercevra toute la différence entre le critère de R. Alexandre et
R. Moulinier et le nôtre.
Conclusions. — 1° Le critère oscillométrique de la minima
constitué par la notion d’un simple « point anguleur » est arbi-
traire, insuffisant et imprécis.
2° Le critère de Mn constitué par le « début d'une zone termi-
nale et distincte d’oscillations à pente propre » est un critère net-
tement défini et précis, qui fixe la loi générale de la position de
Mn sur les courbes oscillométriques.
(Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine).
(21) 4077
REUNION BIOLOGIQUE DE NANCY
SÉANCE DU 6 DECEMBRE 1921
SOMMAIRE
Bouin (M.) : La constante molé- LiENHART (R.) : Remarques à
culaire approchée..... CÉHoHE 33 | propos du sexe des œufs de Poule. 30
ETIENNE (G.) et VÉérain (M.) : Morcot (R.) et VERMELIN (H.):
* Sur le dosage du glucose dens les Deux cas de sténose congénitale
liquides de l’organisme......... 24 | de l’aorte chez le nouveau-16.., 26
LIENHART (R.) : Contribution à Parisot (J.) et Simonin (P.) :
l'étude de la biologie de Cicin- . Gangrène pulmonaire et Tricho-
dela germanica, L., sa prétendue TLONIQS ASTRA RE A TER 21
rareté aux environs de Nancy... 28
Présidence de M. Haushalter.
GANGRÈNE PULMONAIRE ET Jrichornonas,
par J. Parisor ET P. Simonix.
La présence, dans l’expectoration, de Flagellés du genre Tricho-
monas a été signalée à diverses reprises : constatation souvent ba-
nale du fait de la fréquente pullulation de ces Protozoaires dans
la cavité buccale ; ce n’est que très rarement que, chez des mala-
des atteints d’affections du poumon, les auteurs purent mettre en
évidence, de façon certaine, le parasitisme pulmonaire de ces ani-
maux.
Schmidt (1) observa dans un cas de gangrène pulmonaire, la
présence, dans les bouchons de Dittrich, d'un Trichomonas de
grande taille qu'il dénomma T. pulmonalis ; Artault rencontra
un Flagellé semblable dans un foyer de sphacèle du poumon. Ver-
dun (2) pense qu’appartiennent à la même espèce les Infusoires
(x) A. Schmidt. Uber parasitische Protozoen (Trichomonas pulmonalis) in
Auswurf, Münch. med. Wochenschr., 189, 42, n° br.
(2) S. Verdun. Précis de parasitologie humaïne, Paris, 2° édit., 1913, p. 156.
1078 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (22)
signalés autrefois par Leyden et Jaffé (1866), dans un cas de bron-
chite putride, et Gäbel (1) est porté à considérer comme Flagellés
également les Infusoires vus par Kannenberg (>) dans des cra-
chats de gangrène pulmonaire. Chez un sujet atteint de gangrène
du poumon, Dolby (3) signale la présence de Trichomonas intes-
tinalis rencontré seul, affirme-t-il, au niveau des foyers.
L'observation récente. d'un cas de gangrène pulmonaire nous
permet d'apporter un nouveau fait précis de parasitisme du pou-
mon par Trichomonas instestinalis.
Observalion resumée. — LL... Aug., 25 ans, assez sérieusement
intoxiqué par l'ypérite, en juillet 1918, conserve, à la suite de
cette atteinte, un certain degré de bronchite chronique avec em-
physème, sclérose pulmonaire et grosse adénopathie trachéo-bron-
chique ; lésions bien supportées jusqu’en février 192r. De février
à juin, de petites hémoptysies répétées font soupçonner une évo-
lution tuberculeuse, la recherche du Bacille de Koch, maintes fois.
répétée, dans les crachats alors muqueux et d'apparence banale,
reste négative même après homogénéisation et inoculation au
Cobaye. En juin, l’état général devient mauvais, le malade a dû
cesser tout travail. L'examen des poumons révèle à gauche une
zone étendue de submatité avec bronchophonie et pectoriloquie
aphone. Brusquement, le 22 juin, le malade fait une poussée
thermique, accuse un violent point de côté et, le lendemain, rejet-
te, par vomique, 1 litre environ de pus strié de sang et d'odeur
fétide, près de 2 litres le second jour, 1 litre encore le troisième
jour, cependant que la température s’abaisse en lysis. Des signes
nets d’excavation apparaissent alors à l’auscultation, à localisation
nette dans le tiers moyen du poumon gauche sur la ligne axillaire
postérieure. Toute intervention chirurgicale avant été refusée par
le patient, un traitement palliatif est institué (sérum antigangré-
neux, teinture d'ail, etc.) tendant surtout à atténuer la fétidité de
l’expectoration qui, toujours abondante, prend dès ce moment
un caractère nettement gangreneux. L'étude des crachats horri-
blement fétides révèle alors la présence, parmi de multiples ger-
mes d’un Flagellé que nous avons soumis à l'examen du P° Cuénot
ct qu'il pense, avéc nous, pouvoir identifier à Trichomonas intes-
tinalis (Leuckart, 1859). Ce Trichomonas se retrouve, de façon
constante, jusqu'au moment de la mort survenue fin juillet : il
pullule exclusivement dans certaines parcelles de pus concret
(1) M. Gäbel. Zur Pathogenität der Flagellaten. Arch. f. Protistenkunde,.
1914, t. XXXIV, p. 1-34.
(2) Kannenberg. Uber Infusorien in den Sputis bei Lungengangrän.
Zeitschr., {. klin. Med., &. T, 1880. — Uber Infusorien im Sputum. Virchow-
Archiv, &. LXXV, 1859.
(3) Dolby, in Verdun, loc. cit.
(23) SÉANCE DU Ô DÉCEMBRE 1079
flottant en abondance dans les crachats recueillis après nettoyage
buccal soigneux. :
Autopsie. — L'autopsie fut pratiquée aussitôt après la mort.
Les sommets des poumons ne montraient trace d'aucune manifes-
tation tuberculeuse. La base du poumon gauche portait, à la par-
tie postéro-interne, un abcès gangréneux du volume d’un abricot,
anfractueux, avec prolongements en forme de digitations, presque
tout le lobe inférieur, plus ou moins infiltré de pus, donnait l’as-
pect d'un foyer d'hépatisation grise en voie de gangrène ; un
deuxième abcès, de la taille d’une noix, affleurait le bord posté-
rieur. Or, de nombreux prélèvements permirent, par des examens
extemporanés, de situer 1’. intestinalis, mobile et abondant, non
seulement dans le pus des abcès et des bronches afférentes, dans
le produit de grattage des anfractuosités, mais encore en plein
parenchyme, en dehors de toute fonte purulente, dans les zones
où débutait la mortification. Aïlleurs, en dépit d’une flore micro-
bienne abondante et variée, on ne retrouvait aucun Flagellé.
Ces constatations nous permettent donc d'affirmer le parasitisme
pulmonaire de T. intestinalis, vu dans l’expectoration et mis en
évidence, in silu, au niveau de lésions infestées par lui.
S'il est vrai, d'après Noc (1), que ce Flagellé se rencontre dans
l'intestin de quantité d'individus buvant des eaux souillées et pré-
sentant des selles plus ou moins diarrhéïques, en relation avec
une flore intestinale composée surtout de colibacilles, de staphylo-
coques et de bactéries sporulées, Chassin et Billet, Bohne et
Prowazek, Anderson, Viereck, Brumpt (2) reconnaissent à T.'in-
testinalis un rôle nettement pathogène dans certaines dysenteries.
Sans vouloir rien préjuger de son action pathogène dans ce cas
particulier d'infestation pulmonaire, il est intéressant de noter sa
présence non seulement au sein de débris gangreneux qui peuvent
créer un milieu favorable au développement saprophytique de
cette espèce, mais aussi dans les zones non encore mortifiées et où
le processus de nécrose entre en activité.
( Noc. Bull: Soc. puth. exot., t. IV, 1911, p. 390.
) F.
)JiBrumpt. Bull. Soc. path. exot., t. V, 1912; p. 725-
1080 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (24;
SUR LE DOSAGE DU GLUCOSE DANS LES LIQUIDES DE L'ORGANISME,
!
par GEORGES ÉTIENNE et MARCEL VÉRAIN.
Le nouveau procédé de dosage que nous proposons est basé sur
la remarque suivante : lorsqu'on réduit partiellement une cer-
taine quantité de liqueur de Fehling par addition de glucose, la
teinte bleue, qu'elle présentait préalablement, pâlit et tout se
passe comme si elle avait été diluée. Nous avons prouvé par des
expériences que la réduction partielle était rigoureusement équi-
valente à une dilution. En d’autres termes, si à 4 c.c. de liqueur
de Fehling, qui exigent pour être totalement réduits ro mmgr. de
glucose, on ajoute 1, 2, 3 mmgr. de glucose, on fera disparaître x,
>, 3, dixièmes de la substance colorante. Prenons, comme terme
de comparaison, la liqueur type obtenue en amenant à 15 c.c., par
addition d’eau distillée, le volume de 4 c.c. de liqueur de Fehling.
Ajoutons 4 mmgr. de glucose à une deuxième préparation de li-
queur type : les 4 dixièmes de la matière colorante auront dis-
paru et il en restera les 6 dixièmes dans le même volume (15 c.c.).
Pour avoir la même coloration, il faudra examiner cette nou-
velle solution sous une épaisseur qui sera les ro sixièmes de la
précédente. Portons en abcisse les milligrammes de glucose ajou-
tés aux 4 c.c. de liqueur de Fehling et en ordonnées les épaisseurs
de liquide qu'il faudra utiliser pour obtenir la même intensité de
coloration. Par le calcul, on obtient une courbe qui présente l'as:
pect de la figure r, et a une asymptote verticale pour l’abcisse
10 mmgr. de glucose, puisque à ce moment la coloration est
égale à o.
Appareil employé. — Nous nous sommes servi du colorimètre
de Duboscq petit modèle. Nous avons opéré dans une chambre
rigoureusement noire pour conserver à la rétine toute sa sensi-
bilité.
Technique d'une détermination. — Faire une liqueur de Fehling
en deux solutions (formule Pasteur), telle que 4 e.c. soient com-
plètement réduits par 160 mmger. de glucose. Dans une première
dose, on ajoute le liquide dans lequel le glucose est à doser. On
porte à l’ébullition pendant 2 minutes, on refroidit brusquement,
on complète le volume à 15 c.c. et on centrifuge. On compare la
teinture obtenue à celle d'une solution étalon préparée identique-
ment de la même manière sans addition de glucose. Il est préfé-
rable de faire bouillir l'étalon pour éviter les causes d'erreur dues
à l'ébullition en présence de l'air. Après réglage du colorimètre
(moyenne de 10 lectures), on repère, sur la courbe correspondant
à l'étalon choisi, la quantité de glucose qui a été introduite.
(25) SÉANCE DU Ô DÉCEMBRE . 1081
Opérant avec des étalons pris sous 20, 25, et 30 mm. d’épais-
seur, les quantités de glucose déduites des graphiques coïncident, :
à 0,50 p. 100, pris, avec les quantités de glucose ajoutées pour
la préparation. On a tout intérêt, étant donné que c’est une mé-
thode colorimétrique, à opérer avec de grandes épaisseurs, car,
avec des épaisseurs faibles, la sensation colorée disparaît presque
complètement.
50
48
40
Gi G
EE on
Lectures eu Colorimetre en millimètres
N
à
Lg. 1
MAPS UT SN RE Se TS UNE CNRS QT SO DS ARR)
Âcrarn.es «5 Glucose
Cette méthode est applicable à tous les liquides de l'organisme.
On emploie les déféquants usuels et ce qui nous a donné les meil-
leurs résultats pour le sang, le liquide céphalorachidien et les uri-
1082 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (26)
nes est le réactif de Patein. En effet, avec celui-ci, on évite les er-
reurs qui peuvent provenir de la réduction de la liqueur de
Fehling par des corps tels que l’urée, l’acide urique ou la créa-
tinine. :
(Laboratoire de la clinique médicale de la Faculté de médecine).
DEUX CAS DE STÉNOSE CONGÉNITALE DE L'AORTE CHEZ LE NOUVEAU-NÉ,
par René Morror et HENRI VERMELIN.
En moins d’un an d'intervalle, nous avons eu à rechercher la
cause de la mort chez deux enfants nouveau-nés, ayant succombé
à des accès répétés de cyanose et de dyspnée. L’autopsie nous a
révélé quil s'agissait, chez l’un et chez l’autre, d’un rétrécisse-
ment de la portion initiale de l’aorte entre l’origine de la sous-cla-
vière gauche- jusqu'au point d’abouchement du canal artériel.
La première autopsie a déjà fait l’objet d’une communica-
tion (1). Il nous paraît néanmoins intéressant de mentionner éga-
lement la seconde et de réunir ainsi ces deux cas de la même ano-
malie, qui paraît relativement fréquente.
Dans le premier cas, la grossesse et l’accouchement étaient
normaux ; l'enfant du sexe féminin, bien constitué, ne présen-
tait rien d'anormal ; puis apparurent de la dyspnée, de la cyanose, :
et l'impulsion cardiaque devint intermittente et tumultueuse ;
il mourut le lendemain.
Dans le cas récent, grossesse et accouchement sans incident,
l'enfant du sexe masculin est un jumeau et présente comme par-
ticularités spéciales un œuf hydramniotique et un cordon ne con-
tenant qu'une seule artère ombilicale. Après sa naissance, il a de
nombreux accès de cyanose, surtout après chaque tétée. L’alimen-
tation, presque impossible, oblige à recourir à la sonde. Il meurt
au bout de deux jours.
L’autopsie, chez l’un et chez l’autre, permet des constatations
identiques : pas d’œdème, pas de cyanose en dehors des lividités
cadavériques. Sauf l’appareil circulatoire, les organes sont nor-
maux, les poumons sont fortement congestionnés, avec quelques
ecchymoses sous-pleurales dans le deuxième cas. Le cœur est d’ap-
parence générale normale, ses dimensions totales sont sensible-
ment normales, son épaisseur légèrement augmentée, sa forme
est globuleuse, le ventricule droit est nettement hypertrophié, sa
base à plus du double de largeur que celle du ventricule gauche,
sa hauteur est également plus grande, aussi la pointe du cœur
she nr
(1) Bull. Soc. anatom., février 1927.
(27) SÉANCE DU GÔ DÉCEMBRE 1083
est entièrement constituée par le ventricule droit. Le trou de Botal
est oblitéré chez le premier, pas chez le second. L’aorte, depuis les
sigmoïdes jusqu à la sous-clavière gauche, a un calibre normal
et l'émergence des branches, fournies par l'aorte sur ce trajet,
est du mode habituel, puis succède la partie horizontale de la
crosse aortique considérablement rétrécie en um court et étroit
canal de 7 mm. environ de longueur, et d’un diamètre de 3 mm.
dans le premier cas, de 4-5 mm. dans le second. Cette aorte sté-
nosée semble se jeter dans le canal artériel fortement ouvert, qui
continue, sans changement de calibre, l’artère pulmonaire et la
relie directement à l’aorte thoracique, de diamètre normal. L’ar-
tère pulmonaire prend comme d'ordinaire naissance dans le ven-
tricule droit. mais est très largement dilatée ; elle fournit à droite
et à gauche les artères aux poumons. L’artère pulmonaire, le ca-
nal artériel et l'aorte thoracique forment une crosse béante, de
large diamètre, par où le cœur droit, hypertrophié par nécessité
de fonction: lance le sang dans toute la partie inférieure du corps.
Au contraire, la véritable crosse aortique, rejetée à droite et en
arrière, n’est plus qu’un canal de seconde importance n'irriguant
que la partie supérieure du corps sous l'impulsion d’un cœur gau-
che peu développé, et insuffisant, soit pour vaincre l'obstacle dû
à la sténose aortique, soit pour assurer la suppléance par les artè-
res collatérales. Chez l’un et l’autre enfant, la mort est survenue
par asphyxie, par manque de sang artériel. La légère survie, dans
le cas récent, paraît düe à la sténose moins accentuée de l'aorte.
_ Ges deux cas rentrent dans le type le plus fréquent de sténose
congénitale. de l’aorte chez le nouveau-né, caractérisé par une
étroitesse anormale du segment aortique, situé immédiatement en
amont du canal artériel. Le plus souvent, on trouve un rétrécis-
sement peu considérable, sur une certaine longueur, ou le change-
ment de calibre se fait progressivement. Aucun auteur ne cite
d'oblitération complète, sauf l'observation rapportée par Farre
(1814), Peacock (1866) et Taruffi (1875), concernant un enfant de
9 jours, dont l’aorte était sans lumière avant de s'unir à sa portion
thoracique, faisant suite, directement et à plein calibre, à l'artère
pulmonaire. Il peut se faire que le canal artériel soit oblitéré dans
les cas où la sténose se produit après la naissance, à la suite de
lésions pathologiques. Dans nos observations, il ne paraît pas v
avoir eu de processus pathologique, mais simple arrêt de dévelop-
pement : la lumière vasculaire est alors d'autant plus fine que
l'arrèt de développement remonte à une époque plus lointaine de
la vie fœtale. :
La présence du trou de Botal peut être un facteur adjuvant en
facilitant le passage du sang artério-veineux dans l'aorte thoraci-
que et en diminuant ainsi l'utilité fonctionnelle de la première
1084 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (28)
partie de la crosse aortique, mais nous ne pensons pas, comme
certains auteurs, que ce soit une cause suffisante, vu la rareté des
rétrécissements et la fréquence de la perméabilité du trou de Botal.
Quant à la persistance du canal artériel, avec Loriga (1887), nous
croyons qu'elle est la conséquence de la sténose afin d’assurer la
circulation aortique inférieure.
Pour conclure : nous nous sommes trouvés-en présence de 2 cas
de sténose congénitale de l’aorte, en amont du canal artériel et en
aval de la sous-clavière, remontant à un arrêt de développement
pendant la vie fœtale, le canal artériel béant subsiste comme chez
le fœtus et abouche l’artère pulmonaire à l’aorte thoracique.
(Laboratoire d'analomie pathologique et de la clinique obstétricale
de lo Faculté de médecine).
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA BIOLOGIE DE Cicindela germanica L.;
SA PRÉTENDUE RARETÉ AUX ENVIRONS DE NANCY,
par R. LIENHART.
Cicindela germanica L. est une espèce de l’Europe centrale ;
on la connaît cependant en France, en Russie, et même en Sibérie.
Quelle que soit la région où on la trouve, elle est toujours localisée
aux expositions chaudes. Elle est adulte en juin, juillet. I faut la
rechercher sur les chemins, les herbes sèches, et dans les chaumes
où elle court avec rapidité. Contrairement aux habitudes de ses
congénères, Cicindela germanica L. ne vole jamais bien qu'ayant
des ailes normalement développées. Si on cherche à s’en saisir, elle
fuit en une course rapide, qui rend sa capture particulièrement
difficile, mais sans jamais se servir de ses ailes. À ce titre, cette
Cicindèle mérite d'être rangée parmi les Insectes qui ont perdu
l'habitude de voler. Il est même possible qu'il existe une atrophie
plus ou moins complète des muscles de l’aile comme cela a lieu
chez beaucoup d’Insectes qui ne volent plus, l'étude histologique
le montrera. Mais quoi qu'il en soit, c’est évidemment à cette ha-
bitude de ne plus voler que l’on doit rapporter la localisation très
caractéristique de cette espèce.
Girard et Bedel regardent Cicindela germanica L. comme rare
aux environs de Paris. Tous les catalogues de Coléoptères de l'Est
de la France la donnent comme peu commune dans nos régions.
Godron la signale à Nancy, à l'étang Saint-Jean, station aujour-
d'hui disparue et absorbée par les agrandissements de la ville, à
Epinal, à Darney (Lepaige), à Verdun (Liénard) : Fournel et Gé-
hin l’indiquent à Metz sans préciser la station. Wencker et Sil-
\
dt
(29) SÉANCE DU Ô DÉCEMBRE 1085
bermann la donnent comme peu commune dans les champs des
terrains calcaires des Vosges et d'Alsace, sans préciser de localité,
Bourgeois, dans son catalogue de la chaîne des Vosges, la signale
comme une espèce de plaine localisée sur les terrains calcaires,
mais toujours assez rare. Aux localités précédemment citées, il
ajoute : Saverne (Bourgeois), Kochersberg (Fettig), île des épis
aux environs de Strasbourg, sur les bancs de vase crevassés par
le soleil (Reiber), Dornac (Bourgeois), Borny (Leprieur). Scherd-
lin, dans son supplément au catalogue Bourgeois paru en 1914,
entre autres nouvelles localités, signale sur mon indication, l’espè-
ce à Nancy (côte d’Essey) ; il donne également pour notre faune
une précieuse indication de Drouet qui, en 1899, dit que cette
espèce pullulait au commencement de juillet sur certains plateaux
des environs de Nancy. J’ai eu la curiosité de vérifier cette observa-
tion de Drouet et d’en constater l'exactitude. J’ai constaté que l’a-
bondance de Cicindela germanica L. dans nos environs n’est pas
spéciale à l’année 1899. Cette espèce est excessivement abondante
chaque année sur tous les coteaux secs des environs de Nancy. J'ai
observé le fait toutes ces dernières années. L'espèce abonde au
plateau de Malxéville, au plateau du haut du Lièvre, au plateau de
Villers, au mont d'Amance, au Pain de Sucre, et il est très proba-
ble qu'on la trouverait sur tous les plateaux de notre région pré-
sentant uné exposition analogue aux stations citées. La réputation
de rareté faite à cette espèce par tous les catalogues régionaux de
Coléoptères doit donc être considérée comme surfaite. Je n’hésite-
rai même pas à dire que Cicindela germanica L. est une espèce
qui est et a foujours été très commune aux environs de Nancy.
Il est peu probable, en effet, qu’il s’agisse d’une introduction ré-
cente, il paraît plus simple d'expliquer la réputation de rareté de
cétte Cicindela par sa localisation et par le fait qu’elle n'existe à
l’état adulte que dans un laps de temps relativement court (fin
juin à fin juillet) et à une époque de l’année où les fortes chaleurs
n'invitent pas les entomologistes à la chasse des Insectes, princi-
palement sur les plateaux secs et exposés à toutes les ardeurs du
soleil. Cicindela germanica L. permet d’apprécier une fois de plus
le mot si juste de Girard : « Une espèce est le plus souvent répu-
tée rare parce que on ne sait pas la chercher ». (1).
(Laboratoire de zoologie de la Faculté des sciences).
1086 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (30)
REMARQUES À PROPOS DU SEXE DES OŒUFS DE POULE,
par À. Liexnarr.
Lorsqu'en 1919, j'ai donné une méthode permettant de distin-
guer le sexe des œufs de Poule, de nombreux éleveurs ont aussi-
tôt répété mes expériences et m'ont communiqué leurs résultats.
Conformes aux miens dans un grand nombre de cas, ces résultats
ne répondirent cependant pas tous à mes prévisions. Surpris par
ces échecs, j'ai entrepris d'en rechercher la cause. De nouvelles
expériences et une analyse attentive des conditions dans lesquelles
mes correspondants avaient opéré m'ont rapidement convaincu
que ces échecs étaient dus soit à des fautes réelles dans l’expéri-
mentation, soit, le plus souvent, à un malentendu regrettable au
sujet du terme race pure admis dans un sens trop large par beau-
coup d'éleveurs. C’est sur ce dernier point qu'il nous paraît utile
d'insister. |
Il existe un nombre considérable de races de Poules, chacune
correspondant à un type soigneusement défini constituant ce que
l’on nomme le standard de la race. Toutes ces races sont, bien en-
tendu, dites pures. Mais, en se plaçant au point de vue des ori-
gines, on doit cependant reconnaître que, parmi ces races, les unes
sont très anciennes et n'ont été améliorées que par une constante
sélection faite dans la race elle-même, sans introduction de sang
étranger ; les autres sont, au contraire, de création toute récente
et fabriquées, pour ainsi dire, par de nombreux croisements. Si la
création de cette seconde catégorie de races est justifiée, puis-
qu'elle répond à un but économique, il n’en est pas moins vrai
que ces nouvelles venues, issues de souches distinctes et par eon-
séquent hétérogènes, sont des inconnues au point de vue du po-
tentiel héréditaire et, de ce fait, ne doivent pas mériter le nom de
race pure. Les caractères extérieurs, que l’on à plus ou moins bien
réussi à fixer sur elles, ne sont qu'un masque qui dissimule les
multiples puissances héréditaires d’ancêtres différents. Or, la seule
chose, dont il faut tenir compte en matière d'élevage, c'est la con-
naissance de tous les facteurs héréditaires de l'individu, ce qu'on
1) Index bibliographique : L. Bedel. Faune des Coléoptères du Bassin de la
Seine, t. T1. — J. Bourgeois. Catalogue des Coléoptères de la chaîne des Vosges
et des régions limitrophes, Colmar, 1898. — Fournel et Gehin. Catalogue des
Insectes Coléoptères des environs de Metz. Bull. de la Soc. d’hist. nat. du dép.
de la Moselle, 1846. — Girard. Traité él. d’entomologie, t. I, p. 252. — Godron.
Zoologie de la Lorraine, Nancy, 1863. — P. Scherdlin. Supplément au cata-
logue des Coléoptères de la chaîne des Vosges. Decker, Colmar, 1914. — J.
Wencker et G. Silbermann. Catalogue des Coléoptères de l’Alsace et des Vosges,
Strasbourg, 1866.
(34) SÉANCE DU Ô DÉCEMBRE 1087
2071 PER CO SE SR RL A
nomme le génotype. La connaissance unique des caractères exté-
rieurs ou phénotype n'ayant d'intérêt que pour la transmission de
ces caractères eux-mêmes.
C'est à la méconnaissance de ces faits que j'impute les insuccès
obtenus dans l’application de ma méthode de reconnaissance du
sexe des œufs de Poule. Chaque race de Poule offre une constante
dans le poids de ses œufs. Il existe des races connues par la gros-
seur de leurs œufs et d’autres, au contraire, par leurs œufs petits.
Bien entendu, dans chaque race, le poids des œufs n’est pas abso-
lument fixe, il présente des oscillations, même assez considéra-
bles parfois. [l est cependant possible de déterminer, pour chaque
race, un poids moyen de l'œuf, poids absolument constant et ca-
ractéristique de la race envisagée. C'est ainsi, par exemple, que le
poids moyen de l’œuf est de 55 gr. pour les Poules de Houdan, et
de 60 gr. pour les Bresses. Nous avons acquis la certitude qué ce
caractère, poids moyen de l'œuf, n'a de valeur que pour les races
anciennes à sang non mêlé et n'a aucune signification dans les
races modernes à origines multiples. Pour le démontrer, prenons
un exemple concret : :
Dans les races anciennes et sans mélange de sang, nous connais-
sons la Houdan, qui a comme poids moyen de l'œuf 55 gr. avec
oscillations extrèmes, 50 et 62 gr., celle de Brahma avec un poids
moyen de 53 gr. et oscillations, de 48 à 60 gr., celle de Dorking
avec un poids moyen de 62 gr. et oscillations de 53 à 70 gr. Or,
la race récente et très hétérogène de Faverolles, qui a été précisé-
ment créée par le croisement des trois races que je viens de citer.
(Houdan, Brahma, Dorking) présente, comme poids moyen de
l'œuf, 60 gr., avec des oscillations allant de 50 à 70 gr., ce qui
donne une limite englobant la totalité des poids extrèmes de tous
les œufs des races originelles. Quelles conséquences peut-on tirer
de ces constatations ? Les éleveurs de Poules Faverolles se préoc-
cupent surtout de maintenir les caractères extérieurs, tels que le
plumage, nombre de doigts, taille de l'individu ; ils ne portent
leur attention que sur le phénotype de la race. En réalité, ces ca-
ractères apparents masquent dans les produits de l'élevage, une
série de familles qui ont conservé pour leur compte des caractères
propres à certaines des races ancestrales ; c’est précisément ce qui
a lieu pour le caractère poids moyen de l'œuf. Si donc dans un
élevage de Poules Faveroiles, sous une conformité d'aspect exté-
rieur, il existe, ou peut exister, des lignées ayant le poids moyen
caractéristique de l'œuf de la race Houdan, les autres celui de la
race Brahma, d’autres enfin celui de la race Dorking, on com-
prend facilement qu'il soit impossible dé séparer les sexes par
la simple pesée des œufs. En effet, si dans le but d'isoler les mà-
les, on prend dans un tel élevage tous les œufs lourds, c’est-à-dire
1088 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (32)
ceux d'un poids supérieur à 60 gr., poids moyen des œufs de la
race Faverolles, on prend du même coup, sans le savoir, une partie
des œufs légers de la lignée Dorking dont le poids moyen est, je le
rappelle, de 62 gr. Si, inversement, nous choisissons les œufs
les moins lourds, c'est-à-dire ceux au-dessous de 60 gr., l'erreur
est plus grande encore, et nous englobons dans ce choix tous ou
presque tous les œufs lourds des lignées Houdan et Brahma, dont
les poids supérieurs sont respectivement de 62 et de 60 gr. Après
un pareil choix, on se doute du résultat obtenu. Ce que j’expose
ici n'est pas simplement une hypothèse. Tous les éleveurs qui,
appliquant ma méthode, ont eu des échecs et me les ont fait con-
naître, avaient précisément expérimenté avec des races dè, Poules
à sang mêlé, telles que les Faverolles, les Mantes, les Coucous de
Malines et autres races à origines douteuses. Cet argument était
déjà puissant, mais j'ai tenu à expérimenter moi-même sur la race
Faverolles.
Dans l'élevage de cette race, j'ai mis à couver tous les œufs
lourds, par conséquent devant donner des mâles ; échec complet !
J'ai obtenu des femelles dans la proportion d’un tiers. Avec les
œufs les moins lourds qui auraient dû donner des femelles, j’ai
obtenu deux tiers de mâles ! Comme contre épreuve, j'ai séparé
ensuite les œufs lourds et les œufs légers pondus par une même
Poule de race Faverolles. Répétant plusieurs fois l'expérience, j'ai
obtenu chaque fois la séparation des sexes. Ces résultats semblent
bien confirmer ce que j'ai exposé précédemment ; il est, en effet
permis de les interpréter de la façon suivante : \
Dans le premier cas, opérant sur les œufs pondus par l’ensemble
des Poules de l'élevage, j’agissais au hasard en mélangeant en réa-
lité les œufs des lignées, le résultat devait en être négatif et il le
füt. Dans le second cas, en ne prenant que les œufs d’une même
Poule Faverolles, j'étais certain de n'opérer que sur ‘une seule li-
gnée, je devais obtenir la séparation des sexes, ce qui eut lieu.
Comme, par ailleurs, toutes les applications de ma méthode de
reconnaissance du sexe des œufs sur les races Léghorn, Bresse,
Minorque ont toujours donné des résultats satisfaisants, je ne
crois pas, qu'il soit trop hardi de conclure, que, d’une part, les
races Leghorn, Bresse, Minorque et autres races anciennes exemp-
tes de sang mêlé, présentent un poids moyen réel d'œuf et en
liaison avec le phénotype, formant un caractère héréditaire pro-
pre constituant un apport à la connaissance du génotype des races
susnommées. Et que, d'autre part, les races Faverolles, Mantes,
Coucou de Malines, et autres races à sang mélangé présentent un
poids moyen d'œuf non défini, sans aucun rapport avec le phéno-
type et empêchant {oute séparation raisonnable du sexe des œufs
par le poids.
(33) -_ . SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1089
Il serait intéressant de classer toutes les races de Poules connues
dans l’une ou l’autre de ces catégories ; nous le tenterons si nous
en avons un jour la possibilité.
(Laboratoire de zoologie de la Faculté des sciences).
—
LA CONSTANTE MOLÉCULAIRE APPROCHÉE,
par M. Bounx.
Dans une publication récente, Fonzes-Diacon étudie la constante
(5 lactose, + 5 fois le poids des cendres) que j'ai proposée pour
déceler les laits mouillés, et la compare à la constante moléculaire
simplifiée de Mathieu et Férée, qu'il prend pour étalon.
Tout en reconnaissant l'exactitude de l’observation que j'ai si
gnalée, à savoir qu'il existe une relation entre les cendres et le
lactose, les premières diminuant lorsque le lactose augmente, il
ajoute : mais la variation inverse des cendres est bien moins régu-
lière que celle des chlorures, aussi l'introduction de leur valeur
dans une constante me paraît devoir lui enlever de sa précision ;
et l'imprécision n’augmentera-t-elle pas encore lorsqu'on multi-
pliera le poids des cendres par 5 avant de l’additionner au poids
de lactose hydraté ?
Il est incontestable que l’isotonie du lactosérum est, en majeure
partie, assurée par le lactose et les chlorures, mais il existe dans
le lait d'autres sels, dont l’action, bien que moindre, n'est pas
tout à fait négligeable. Aussi, tout en reconnaissant la très grande
valeur de la constante de Mathieu et Ferée, ne doit-on la consi-
dérer que comme une valeur approchée qui ne peut servir de cri-
térium absolu pour apprécier une autre constante.
Il semble, bien que pas très nettement, que selon l’auteur, la
constante que j'ai proposée, serait moins exacte que la constante
de Mathieu et Ferée. Les chiffres qu'il donne infirment cette ma-
nière de voir. En effet, pour les laits de la région de Montpellier,
la constante (L + 50) a présenté des variations de 81, 90, 75, alors
que la constante moléculaire simplifiée a oscillé entre les valeurs
69.5 et 79,8. En exprimant ces variations en o/o, un calcul très
simple montre que sur les laits de Montpellier, la constante que
j'ai proposée n’a montré qu'une variation de 10,7 p. 100, tandis
que la constante moléculaire simplifiée a montré une variation de
plus de 13 p. roo. Il est bon de noter que ces constatations ont été
faites sur des analyses exécutées dans un tout autre but et au
cours desquelles un dosage rigoureux des cendres pouvait paraître
d’un intérêt secondaire.
BioLocir. COMPTES RENDUS. — 1991. T. LXXXV. =f
1090 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY = (34)
a 2
Fonzes-Diacon propose de modifier la constante que j'ai propo-
sée en faisant non plus la somme lactose + 5 fois le poids des
cendres, mais en substituant le facteur 3 au facteur 5, et cela afin
d'obtenir « une valeur très voisine de celle que les analystes ont
adoptée pour la constante moléculaire réelle ». C'est cette nou-
velle valeur numérique que l’auteur appelle « constante molé-
culaire approchée ». :
Je ne peux que m élever ‘contre l'idée de faire rentrer artifi-
ciellement les chiffres de la constante dans des limites arbitraire-
ment choisies ; cette manière de faire ne se comprendrait que s'il
en résultait une plus grande précision ou même une plus grande
commodité. Il n’en est rien, bien au contraire.
Vouloir faire concorder les valeurs rumériques de la nouvelle
constante avec celles de Ia eonstante moléculaire simplifiée est
illogique, parce qu'il n'y a aucune concordance entre ces deux
constantes. Enfin, en diminuant le facteur, on diminue la correc-
tion compensatrice. L'influence du lactose devenant prépondé-
rante, la constante donne des chiffres relativement très élevés dans
les laits de Vaches fraîches, à lait riche en lactose, et très faibles
dans les laits de Vaches vieilles, à lait pauvre en lactose.
En écrivant la constante sous la forme générale : (lactose +
cendres x K), on observe, en faisant varier K et en inscrivant les
courbes de variations, que c’est aux environs de K = 5 que la com-
pensation s'effectue le mieux, pour un nombre suffisant d’a-
nalyses. ra
En tous cas, alors que la constante (L + 5 C) présente, dans
mes analyses, des variations s'étendant de 81,70 à 89, soit une
variation de Q p. 100, la constante L + 3 C) oscille de 66,06 à
76,1, soit une variation de 13,2 p. 100 ; par conséquent, la subs-
titulion du facteur 3 au facteur 5 est à rejeter comme diminuant
irès sensiblement la valeur de la constante.
ELECTION DE © MEMBRES TITULAIRES.
MM. Horcanne et Remy sont nommés membres titulaires.
(1) La constante moléculaire approchée et les laits de Montpellicr. Ann. des
falsificalions, juillet-août, 1921,
(o) Ass, fr. av. des se., Congrès de Strasbourg, 1920. C. R. de la Soc. de biol.,
t. LXXXIIT, p. 1635, 1920.
(131) 1091
REUNION
DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE
SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1221
SOMMAIRE
APpPpELMAxs (R.) : Le dosage du Nozr (P.) : Les extraits aqueux
Baciétophage re. 198 | d'organes ne contiennent pas de
Borper (J.) et Cruca (M.): Sur prothrembine. ee RC - 156
la régénération du principe actif SLOSSE (A.) : Sur l’interven-
dans l’autolyse microbienne.... 199 | tion des cationsdans la glycolyse
Bruyno:He (R.) et Maisin (J.) : CHI RSS See ee 193
Au sujet de l'unité du principe SOKOLOFF (B.) : Contribution
Baclémiophane ee... 162 | au problème de la vitalité des
Bruynone (R.) et Marsix (J.) : OP DAMISTLRES eee ce een braniess 140
Essais de thérapeutique au moyen : SOKOLOFF (B.): Sur la question
du Bactériophage du oh de l'absorption chez les Proto-
COMME ee rene 100 Zaire A Er. 142
Bruyxo:ne (R.) et Maisin (J. ): Van Larr (H.) et LoMBAERS
Le principe bactériophage du Sta- (R.) ; Recherches sur l’influence
DANIOCO MES Le rennes, 198 | des variations de l'acidité libre
Demoor (J.) : Influence des dans la germination de l’Orge., 155
substances extraites du cœur de Van SAGE:HEM (R.) : L’anaphy-
la Tortue sur le cœur de la Gre- laxie dans l’hyperimmunisation
DONNER RSR Res 131 | des Bovidés contre la peste bo-
Demoor (J.) : Influence des NANE Oo reo e CDAn DATE DT PERTE 140
_ substances extraites de l’oreillette WinIWARTER (H. de) : Chias-
et du ventricule du Chien sur le matypie et réduction........... 149
cœur isolé du Lapin...... 139 Zunz (E.) et La Barre (J.): A
Dusrix (A.-P.) : Les phénomè- propos de la constitution du cyto-
nes de caryorhexis dans le thy- | zyme et de l’action des phospha-
RASE MAMAN: EE Le .. 143 tides dans la coagulation du sang. 147
Présidence de M. J. Bordet.
INFLUENCE DES SUBSTANCES EXTRAITES DU COUR DE LA TORTUE
SUR LE CŒUR DE LA GRENOUILLE,
par JEAN DEMoon.
Nos expériences ont#té entreprises à la suite de divers faits ob-
servés antérieurement sur le muscle et sur le cœur, et en vue de
préparer des recherches relatives à la cause intime des mouve-
ments propres du cœur,
‘1092 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (132)
Elles ont été poursuivies sur le cœur isolé de la Grenouille d'été;
la circulation artificielle étant établie de manière à permettre l’é-
tude pléthysmographique des variations de volume de l’organe.
Üne canule à double voie est engagée par le sinus veineux jusque
dans le ventricule. Le tube d'entrée, percé d’une ouverture au ni-
veau de l'oreillette et ouvert à son extrémité, amène le liquide
nutritif dans le cœur ; le tube de sortie, ouvert à son extrémité
plongée dans le ventricule, évacue facilement le liquide d’irriga-
tion. Après ligature du bulbe aortique, le cœur, fixé sur la canule
engagée dans le sinus veineux, est extrait du corps et suspendu
dans un tube pléthysmographique incomplètement rempli de
liquide de Ringer. Le bouchon de cet appareil donne passage à la
canule à doubie voie et à un tube qui, plongeant d’un côté dans
la chambre à air, est en rapport d'autre part avec une ampoule
de Marey. Le tube d'entrée de la canule est en communication
avec le ou les vases de Mariotte contenant les liquides d’irriga-
tion. Au tube de sortie est attaché un tube de caoutchouc faisant
office de siphon et permettant un écoulement se continuant sans
qu'il y ait une contrepression dans le cœur (1). :
Les variations pléthysmographiques du cœur, enregistrées par
l’ampoulé sont inscrites sur un cylindre.
Le cœur de Grenouille irrigué par le liquide de Ringer, glucosé
ou non, exactement défini par le D° Guerra, fournit un travail
très régulier pendant de nombreuses heures.
La substitution à ces liquides, des mêmes liquides enrichis d’ex-
trait aqueux de cœur de Grenouille obtenu par 30 heures de ma-
cération, ne détermine aucun changement dans l'acidité de l’or-
gane dont l’inotropisme et le chronotropisme restent constants.
La substitution au sérum normal, du sérum auquel a été ajouté de
l'extrait aqueux de cœur de Tortue (30 heures de macération),
amène, au contraire, des changements caractéristiques. Il arrive
quelquefois que ces effets ne surgissent pas immédiatement ; il
en est ainsi quand le cœur récemment préparé présente encore
une trop grande vitalité. Dans ce cas, les réactions provoquées
par les substances extraites du cœur de la Tortue surgissaient ulté-
rieurement au cours de l'expérience. Le plus souvent les effets
de l'extrait hétérogène apparaissent dès le début de son interven-
tion. L'extrait de Tortue provoque un inotropisme diminué et
un chronotropisme ralenti. Aussi longtemps que le liquide hété-
rogène passe, la réaction persiste sans amener de troubles sérieux
dans la vie du muscle ; dès qu'il cesse d’agir l’activité normale du
cœur réapparaît. L'extrait du tissu musculaire ordinaire de Tortue
fi) Celle méthode nous a été indiquée par le D' Guerra de Lisbonne qui a
travaillé cet été à l’fnstitut de physiologie,
(133) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1093
provoque, dans les mêmes conditions, des perturbations beaucoup
plus graves ; souvent il détermine rapidement l'arrêt du cœur.
Nos expériences ne sont pas assez complètes pour que des con-
clusions définitives s'imposent, mais elles permettent de dire :
À. L'extrait de nruscle de Tortue est toxique pour le cœur de
la Grenouille, dont il arrête rapidement les battements.
B. L’extrait du muscle cardiaque de la Tortue jouit probable-
ment d’une certaine toxicité vis-à-vis du cœur de la Grenouille ;
il possède aussi une propriété à la fois antagoniste de la première,
et excitatrice du cœur. Cet extrait imprime au travail cardiaque
de la Grenouille un rythme spécial différent du rythme propre
du cœur de la Grenouille.
(Institut de physiologie de l'Universilé de Bruæxelles).
INFLUENCE DES SUBSTANCES EXTRAITES DE L'OREILLETTE
ET DU VENTRICULE DU CHIEN SUR LE COEUR ISOLÉ DU Lapin,
_ par JEAN DEMoon.
Les effets excitateurs de l'extrait de cœur de Tortue sur le cœur
de la Grenouille font penser à l'existence, dans le tissu cardiaque,
de substances spécifiques capables d’agir sur les mouvements pro-
pres de l'organe.
Il est possible de démontrer qu'il en est réellement ainsi en ex-
périmentant sur le cœur de l'animal à sang chaud. Nos expé-
riences sont nettes, mais ne permettent pas encore d'analyser com-
plètement les faits constatés. Nous aurions voulu retarder encore
leur publication, mais le travail de Loewi, qui vient de nous par-
venir, nous engage à signaler dès aujourd'hui nos résultats. Loewi
constate que le sérum de Ringer, qui à séjourné dans un cœur de
Grenouille, entretient normalement le travail cardiaque d’une
autre Grenouille, et que le sérum qui se trouve dans le cœur ar-
rêté par excitation du pneumogastrique arrête les battements d’un
cœur neuf. Après avoir rappelé que l'excitation du pneumogas-
trique produit, chez le Crapaud, l’exagération de la force et de la
rapidité des battements du cœur, il signale que les liquides de
Ringer, qui ont séjourné dans le cœur normal ou excité, ont la
propriété, le premier, de ne pas troubler le cœur neuf de Crapaud
et le second d’exciter le travail de cet organe.
Nos recherches diffèrent beaucoup de celles de Loewi, mais
conduisent aussi à admettre l'existence de substances cardiaques
actives et spécifiques. Elles sont faites sur le cœur isolé du Lapin
109% RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (134)
jeune de {oo à 500 gr., entretenu au moyen de sérum de Locke
glucosé, à température constante et saturé d'oxygène, et dont le
travail est enregistré par l'intermédiaire d’un myographe mis en
rapport avec la pointe du ventricule droit. Les liquides étudiés
sont : le sérum de Locke glucosé + l'extrait aqueux d'oreillette du
cœur du Chien, le sérum de Locke glucosé + l'extrait aqueux du
ventricule gauche du Chien et le sérum de Locke glucosé + Lu
trait aqueux de muscle de Chien.
Les extraits d'oreillette sont obtenus en broyant très soigneu-
sement, avec du sable, dans 5o cc. de sérum de Locke : ) la mus-
culature totale de deux oreillettes (moins les aurieules) ; b) Ja mus-
culature de l'oreillette droite et de la paroï inter-auriculaire ou ec)
la musculature de la partie de l'oreillette droite qui entoure les
offices des deux caves. Le tissu écrasé reste au contact du Locke
pendant 30 heures. Au bout de ce temps, la macération est mise
à la centrifuge ; le liquide obtenu est filtré sur de l’ouate et dilué
dans la quantité voulue de sérum de Locke pour avoir une con-
centration de 5 p. 1000. Nos résultats paraissent démontrer que
les variations de la concentration n’ont pas une très grande im-
portance, tandis que la durée de l'extraction présente au contraire
un grand intérêt. |
Il est entendu que nous envisageons, dans cette note, exclusi-
vement les effets obtenus avec les substances extraites après 30
heures de contact du tissu broyé avec le sérum. :
Les extraits de ventricule et de musele sont préparés | en utili-
sant la même technique.
Dans toutes les expériences, le cœur irrigué d'abord avéce le li-
quide de Locke glucosé, fut soumis une série de fois à l’action du
sérum de Locke enrichi d'extrait d’oreillette, d’extrait de ventri-
cule ou d'extrait de muscle, chacun des passages de cés liquides
étant séparé du suivant por une irrigation avec du sérum glucosé
normal.
Le tableau résume les résultats très nettement enregistrés dans
les tracés présentés.
Extrait auriculaire Extrait ventriculaire Extrait musculaire
Exp. 1 (24 oct.).... — Fléchissement du cœur Fléchissement
OA dAE CEE Excitation (ino. et chron. {r.) » —
73 (29N/00L)-.7 Fort fléch. du cœur —
» 4 (3 nov.).... Excilation (Exag. du tonus) | Faible fléch. du cœur =
» DN(D nov.). 3. » » 0
5 :6 (8. nov.):::. (! (cœur trop gros) 0 0
» 1 (1200): Excilation faible Faible excitation du cœur —
» 8 (17 nov.).... Ex cilalion (ino. et chron. (r.) Faible fléch. du cœur —
9 (22 nov.).... | » Faible éxcitation —
Nous pouvons décrire ces résultats comme suit :
r. — L'extrait de l'oreillette de Chien exagère le plus souvent
l'inotropisme du cœur du Lapin, soit en augmentant l'amplitude
(135) SÉANCE DU À DÉCEMBRE 1095
du mouvement général, soit en exagérant le tonus. Le eœur de-
vient, dans ce second cas, globuleux et se contracte moins ample-
ment, le myographe enregistrant dès lors des mouvements rela-
tivement limités, mais dont le relâchement correspond à une li-
gne de repos fortement relevée par rapport à celle des contrac-
tions normales. Pour celte deuxième forme de réaction, le pro-
cédé d'inscription utilisé est imparfait ; nous essayons, en ce mo-
ment, de faire l'exploration pléthysmographique qui permettrait
de suivre graphiquement le phénomène très évident pour l'œil
-de l’expérimentateur. L'influence de l'extrait auriculaire paraît
être plus marquée sur le tonus que sur le dynamisme du muscle
cardiaque. Elle est quelquefois minime, ou nulle, au début de
l'expérience et ne se manifeste alors, qu'à la troisième ou qua-
trième substitution, quand l'organe, plus ou moins épuisé, ne pa-
rait plus trouver en fui-même les agents capables de combattre
l’action des substances spécifiques du Chien. Le chronotropisme
s'exagère, et souvent fortement, sous l'influence des substances
auriculaires. He
2. — L'extrait du ventricule du Chien déprime souvent Fino-
tropisme et le chromotropisme du cœur du Lapin. Son action,
d'ailleurs. très manifeste, n'a pas .un caractère toxique. Le cœur
- continue à travailler régulièrement, seule l'allure de son travail
est modifiée. Les effets du ventricule sont restés nuls dans une
série d'expériences.
8. — L'extrait de muscle ce Chien a agi très di d’une
manière toxique, le plus souvent son action fut peu nette ou nulle,
En somme, il résulte de ces expériences que l'extrait de l’oreil-
lette du Chien à une action excitatrice sur le cœur du Lapin, beau-
coup plus forte que celle de l'extrait du ventricule, et qui ne se
retrouve absolument pas dans l'extrait du musele de Chien.
(Institut de physiologie de l'Université de Bruxelles).
SUR LA RÉGÉNÉRATION DU PRINCIPE ACTIF DANS L' AUTOLYSE
2 MICROBIENNE,
par J. Borper et M. Cruca.
On sait qu'il suffit d'introduire une trace de liquide [tique
dans du bouillon pour rendre celui-ci impropre au développe-
ment du microbe (B. coli, par exemple), vis-à-vis duquel le li-
quide est actif. Divers auteurs ont constaté, d'ailleurs, que cette
propriété d’inhiber la culture résiste à certains réactifs, tels l’a-
1096 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (136)
cétone, le chloroforme, etc. D'autre part, si l’on ajoute une trace
de principe lytique à une suspension en bouillon de B. coli vi-
vant, ce principe augmente beaucoup en quantité tandis que la
lyse s'effectue ; on peut dire qu'il se régénère ; cette régénération
ne se produit pas dans le bouillon stérile ; la présence de microbes
vivants est nécessaire : il est même indispensable que ces micro-
bes vivants puissent se reproduire, c’est-à-dire soient alimentés :
nous reviendrons sur ce point,
Puisque le principe lytique a deux propriétés, celle d'empêcher
la culture, celle d’être régénéré en présence de microbes, il est
essentiel de rechercher si ces deux propriétés s'accompagnent ré-
gulièrement, et, notamment, si elles se manifestent encore toutes
deux avec la même intensité lorsque le liquide lytique a été sou-
mis à l’action de certains réactifs. Etant donné que des doses im-
pondérables de liquide lytique se montrent encore actives au point
de vue antiseptique, on ne peut démontrer la régénération que si
l’on a mis en œuvre des quantités tout à fait minimales de liquide
lytique. Voici comment nous procédons. On dispose de deux sé-
ries de six ou sept tubes contenant 7 c.c. de bouillon. On introduit
dans le premier tube une goutte de liquide lytique, on agite, trans-
porte deux gouttes de ce premier tube dans un second, puis, ayant
bien mélangé, deux gouttes de ce second tube dans un troisième,
et ainsi de suite. On prépare exactement de la même façon la se-
conde série de tubes. On ensemence alors tous les tubes de la pre-
mière série d'une goutte de culture fraîche en bouillon de B. col,
et porte à l’étuve les deux séries. On constate d'habitude que, dans
la première série, au bout de quelques heures, les trois premiers
tubes sont limpides tandis que le quatrième et le cinquième se
sont troublés. Mais, le lendemain, le quatrième s'est très forte-
ment éclairci, tandis que le trouble persiste dans le cinquième.
Le quatrième tube est donc le dernier dans lequel le principe se
trouve encore à dose suffisante pour déclencher nettement le phé-
nomène ; on ajoute à ce tube une goutte de suspension assez
épaisse de B. coli afin d'activer la régénération.
Cinq jours plus tard, on chauffe à 58° pendant une demi-heure
ce quatrième tube ainsi que le tube correspondant (qui n'a pas
été ensemencé mais qui avait reçu la même dose de principe) de la
seconde série, et Fon opère sur les deux liquides obtenus comme:
on avait opéré sur le principe lvtique, c'est-à-dire qu’on en intro-
duit, de Ja mème façon, dans des tubes de bouillon, des quanti-
tés décroissantes. L'ensemencement de tous ces tubes révèle alors”
qu'une régénération très active s’est effectuée dans le premier de
ces deux liquides, qui se comporte à peu près comme du principe
lytique non dilué, tandis qu'aucun changement n’est survenu
dans le second.
(137) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1097
Ajoutons à du principe Ivtique environ partie égale de chlo-
roforme, scellons le tube et agitons-le fortement chaque jour
pendant une semaine. Ensuite éliminons le chloroforme par cen-
irifugation et par séjour à l’étuve du liquide surnageant décanté.
En expérimentant comme il vient d'être dit, on constate que le
contact prolongé du chloroforme n'’altère aucunement le princi-
pe, ni pour ce qui concerne le pouvoir d'empêcher la culture, ni
au point de vue de l'aptitude à la régénération en présence de
microbes.
_ Reproduisons d'autre part la première expérience, en employant,
au lieu de bouillon, de la solution physiologique, et en ajoutant,
dans le quatrième tube de la première série, non plus une goutte
de culture en bouillon, mais deux ou trois gouttes d’une suspen-
sion assez épaisse de microbes développés sur gélose et délayés
en solution physiologique. Dans ces conditions, on n'observe pas
de lyse ni de régénération du principe. Mais il suffit d'ajouter
à ce tube un peu d'extrait de bouillon ou de solution concentrée
de peptone pour que la régénération s'opère. Gette expérience,
réalisée avec D. Jaumain, montre donc qu'il ne suffit pas que
les microbes soient vivants pour être aptes à régénérer le princi-
pé : il faut qu'on les alimente, c'est-à-dire qu'ils puissent se re-
produire.
En réalité, nous avons eu nettement l'impression, au cours de
nos recherches, que le phénomène de lyse apparaissant dans du
bouillon contenant du principe et ensemencé d’une trace de
B. coli, est toujours précédé d’une phase de multiplication mi-
crobienne. Plus grande ést la quantité de principe mise en jeu,
plus cette prolifération est discrète et fugace. On peut observer,
par exemple, 2-3 heures après l’ensemencement, qu'un bouillon
présente un trouble très léger dont on ne retrouve plus trace
1 Ou 2 heures plus tard. On peut admettre ainsi que même si le
principe agit à très grande dose, il y a toujours à un moment
donné une certaine multiplication, mais qui reste trop limitée
pour faire naître un trouble visible. La lyse serait donc toujours
précédée d'une vague de croissance plus ou moins prononcée ; en
d’autres termes, un microbe ne pourrait se lyser qu'après une
certaine période de vie active. Il est difficile de démontrer rigou-
reusement cette notion, mais elle est en harmonie avec les cons-
tatations relatives à la nécessité des matières nutritives, et avec
les observations que divers auteurs, Gratia (1) notamment, ont
consignées de leur côté.
(Institut Pasteur de Bruzxelles).
(1) Voir, notamment, ces Comptes Rendus, 1927, CNENXNNP ED TEE
1098 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (138)
LE DOSAGE DÜ BACTÉRIOPHAGE.
Note de R. APPELMANS, présentée par À. Bruynocse.
Dans une note publiée à la Société de’ biologie le 29 novembre :
1919, d Hérelle a indiqué une méthode de dosage du Bactério-
phage. Il met dans 10 c.c. d'une émulsion contenant environ 250
millions de microbes par c.e. r/50.000 de c.c. de Bactériophage
et de ce mélange il étale une anse (soit 1/100 de c.c.) sur un tube
de gélose inclinée. Il compte alors le nombre de plages de dissolu-
tion et estime d'après cela le nombre d’ultramicrobes. En effet le
Bactériophage n'agit pas à l'instar d'un liquide, en exerçant sur
toute la surface d’ensemencement la mème action ; la lyse ne se
produit qu'aux endroits où un : ultramicrobe a été se sur la
gélose.
Cette méthode est toutefois d'une exécution plutôt difficile parce:
que les plages de clarification peuvent être extrêmement peu
étendues et de ce fait peu apparentes. Ajoutons à cela que, quand
elles sont quelque peu vastes, on pourrait supposer que certaines
d’entre elles résultent d'un manque d'ensemencement à ce niveau.
Nous avons essayé pour le dosage le procédé des dilutions sue-
cessives préconisé par Miquel pour l'analyse de l’eau. À cet effet
nous introduisons, dans des tubes ensemencés avec le microbe
in à subir la Iyse, des quantités décroissantes de Bactériophage
1/10, 1/100, 1/1000, jusqu'à 1/1.000.000.000.000, d’après que le
microbe a un développement normal ou subit la lyse immédiate
ou ultérieure nous admettons la présence ou l'absence du Bacté-
xiophage en question.
Quand nous dosons le Bactériophage provenant de tubes, ense-
mencés avec le même nombre de gouttes de Bactériophage et le
même nombre de gouttes de culture, nous constatons de part
et d'autre la même activité. Il arrive toutefois de temps en temps
qu'une dilution donnée fournit un ensemencement négatif quant
au Bactériophage, alors que la dilution dix fois plus forte en con-
tient encore. Ceci s'explique ‘assez bien avec la notion de Bacté-
riophage supposé un être vivant. On observe d’ailleurs des faits
analogues dans la numération des germes de l’eau en utilisant la
méthode de Miquel.
Cette technique nous a permis de faire les constatations sui-
vantes
. Le Bactériophage introduit dans du bouillon ensemencé avec
dés microbes [ysables, y augmente quantitativement pendant le
séjour à l’étuvë. Cette augmentation est sensiblement la même
pour un Bactériophage et une culture donnée, que l’ensemence-
(139) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1099
ment ait été massif ou non avec la culture lysable ou avec le Bac-
tériophage, qu'il y ait eu inhibition immédiate sur le développe-
ment ou lyse tardive.
2. Le culot de centrifugation du Bactériophage (8.000 tours à
la minute pendant une heure) ne contient pas plus d'éléments
actifs que le liquide supérieur.
3. Certaines influences chimiques, qui apparemment laissent
le Bactériophage intact, réduisent toutefois considérablement son
activité quand on examine l'effet produit par ces agents par la
méthode de dosage. Ainsi quand on met le Bactériophage en
contact avec l'alcool à 50 p. 100 ou avec l'acide phénique à 5 p. 100
examinés massivement on trouve, dans ces filtrats, du Bactério-
phage encore actif, mais avec la méthode de dosage on constate
que la teneur y est considérablement réduite, ainsi qu'il se dégage
du tableau ci-joint : é
5 = Re =
KE = = TT TS = D
= le her en |e E =
= = S == = = —|£
2 le ess ses eme ss
CRE | NC RE = S = = =
So — |© Û D [=] =] = A
Te le IE ee een EEE
BH cemmenrtcli +". ne = = — + +
B. H. après 6 heures de con-
act avec DO De 100 AlCOO = 2 = D up ner
B. H. après 24 heures de con-
tact avec 50 p. 100 alcool — — — + O0 + + +
B. H. après 3 jours de con- ù
tact avec 5o p. 100 alcoo! — — — — — + + + + + +
B. H. après ro jours de con-
tact avec 5o p. 100: alcool —,— —= — — + + + + + +
B. H. après 50 jours de con-
FACR AVEC DOLP. TOO AÏCOO tn
B. H. après 24 heures de con-
tact avec 5 p. 100 ac. phé-
TRE LR ANR ner _— — + + Æ + + + + + +
B. H. après 8 jours de con-
tact-avec 5 p. 100 ac. phé-
ER A en ee en be Ne CAC RO Le pu ee
Nota. — B. H. signifie Bactériophage d'Herelle ; — signifie ab-
_ sence de développement du microbe et présence de Bactériophage ;
+ signifie développement normal de microbes et absence de Bac-
tériophage. Fait digne d’être signalé : sous l'influence de l'alcool
et de l'acide phénique, la réduction du Bactériophage se fait ra-
pidement, sans être progressive : elle s'arrête à un certain niveau.
comme si le filtrat contenait un certain nombre d'éléments plus
résistants aux agents nuisibles en question.
(Laboratoire de bactériologie de l'Université de Louvain).
1190 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (140)
DEP ss
CONTRIBUTION AU PROBLÈME DE LA VITALITÉ DES ORGANISMES.
Note de Boris SOKOLOFF, présentée par A.-P. Dusri.
La présente note est la suite de la communication que j'ai faite
à la Société de biologie avant la guerre ét concerne les recherches
poursuivies pendant les premières années de la guerre.
Pour beaucoup de personnes le problème de la a et
le problème de la croissance sont connexes.
Les faits principaux de mes recherches sur la régénération des
Protozoaires, étudiée expérimentalement, et qui furent sommai-
rement exposés dans cette précédente communication (x), dé-
montrent ce qui suit : chez les Infusoires existe une limite à la
capacité régénérative (2—1/100 de leur volume) au-delà de
laquelle la régénération n’a plus lieu.
Ainsi, chez le Dyleplus, au-dessous de la centième partie de la
grandeur primitive les segments ne se régénèrent plus, ils peu-
vent cependant se mouvoir et vivre pendant quelque temps. C’est
l’état particulier d'équilibre instable. L'examen histologique a
montré que quelques-uns de ces segments contenaient des élé-
ments nucléaires. Les fragments plus petits périssaient plus ou
moins vite : c’est l’état de désintégration.
Les limites de ces trois
et désintégration — peuvent être modifiées sous l'influence des
facteurs extérieurs et intérieurs.
Parmi les facteurs qui peuvent changer ces limites, j'ai spé-
cialement étudié l’inanition et son influence sur la régénération
des Infusoires. La question de l’inanition présente un intérêt tout
particulier, nous permettant d'étendre et d'approfondir le problè-
me qui nous occupe.
Les expériences de R. Hertvig, Kasantzeff et d’autres, ont dé-
montré que chez l'individu maintenu à jeün les « kernplasma-re-
lations » sont modifiées, le noyau s'agrandit. Les recherches très
détaillées de Hartmann et de Gerassimoff établissent que la crois-
sance et la multiplication de la cellule, lors du jeüne, s'arrêtent,
en même temps que l'appareil nucléaire s'agrandit fortement. La
pathologie de la famine se dessine le mieux chez les Protozoaires.
Les expériences de Hainsky et de Kasantzeff ont établi plus ou
moins complètement le tableau pathologo-cytologique de l'ina-
nition, chez les Infusoires : le manque de croissance, les altéra-
ions de la kernplasmarelation et la dépression.
Pour mes recherches je me suis servi des Infusoires Bursaria.
(x) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXV, p. 299, 1913.
(111) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1101
Les premiers jours du jeüne (2-4) pas de changement notable
plus tard commence l'agrandissement de l'appareil nucléaire ;
puis sa fragmentation en un nombre de particules ténues ; le
changement de la forme de l'animal, le flétrissement des cils et la
dépression.
Si on prend une Bursaria qui a jeûné 3 jours, et si on l’étudie
au point de vue de sa capacité régénérative, on verra que ni les
limites, ni la grandeur de sa capacité régénérative ne sont dimi-
nuées. Des fragments se reforment aux dépens des Bursaria to-
tales, relativement petites et ne grandissant plus. Plus encore,
- chez les Infusoires qui jeünent 2-3 jours on remarque parfois
l'augmentation de leur vitalité et de leur force régénérative.
Mais prenons une Bursaria qui a jeùné 4-7 jours, qui a déjà
sa kernplasmarelation altérée, on remarquera de suite que la ca-
pacité régénérative de l’animal est brusquement abaïissée. C’est
avec beaucoup de peine que se rétablissent les grands fragments
(plus que la moitié de la grandeur primitive).
Dans cet état ils n'ont ni la force de croissance, ni l'intensité de
la régénération.
La doctrine de la kernplasmarelation nous explique aussi le
fait que j'ai déjà souligné, que les fragments des Protozoaires,
qui contiennent un grand nombre d'éléments nucléaires et rela-
tivement peu de protoplasme, se montrent comme ayant très peu
d'activité vitale.
Ainsi : r. La kernplasmarelation est un des facteurs des plus
importants pour la vitalité des organismes. 2. L'inanition qui, au
commencement stimule l’activité vitale provoque ensuite l’alté-
ration de la kernplasmarelation et diminue sa force. 3. La force
de restauration (la capacité régénérative) peut se manifester dans
l'organisme mème dans le cas où la force de croissance est déjà
perdue par ce dernier.
Cette dernière circonstance nous prouve une fois de plus la jus-
tesse de la thèse qui considère les Infusoires et sans doute tous
les organismes, comme un système harmonique, équipotentiel à
pouvoir régulateur primaire (primâre Regulation de Driesch)
simplifié, nous confirmons, par conséquent, d’une façon indi-
recte, les conséquences que Driesch a tirées de la dite thèse.
.
2
Pa
41162 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (149)
SUR LA QUESTION DE L'ABSORPTION CHEZ LES PROTOZOAIRES.
LA MEMBRANE D'OVERTON.
Note de Boris SokOLOFF, présentée par A.-P. Dusrin.
L'étude de la physiologie des Protozoaires nous a amené à con-
sidérer le problème de l'absorption et de l’adsorption des diffé-
rentes matières par la cellule comme une des bases de la cytologie.
Il n'y a pas longtemps que le rôle immense, universel, de la
pression osmotique était reconnu par tout le monde ; cependant
un certain nombre d'expériences (Kônne, Gambourger et d’au-
tres) avaient prouvé l'existence de divergences considérables
d'avec la loi de Pfeffer. Fischer nie l'importance de la pression
osmotique dans la vie de la cellule.
_ Une première question se pose : existe-t-il ou non une mem-
brane semi-perméable ? (Overton et Natansohn). L'école de Fis-
cher, qui nie catégoriquement l'existence de cette membrane, est
en pleine contradiction avec les points de vue d'Overton, de
même qu'avec l'opinion de Koltzoff, qui admet, pour certains
organismes, la possibilité de l'existence de la dite membrane.
Go les travaux de Zavadovsky sur les œufs des Ascarides).
Dans plusieurs articles, parus de 1912 à 1914, j'ai signalé que
mes recherches sur la physiologie des Protozoaires confirment,
dans une certaine mesure, les théories de Fischer, surtout en ce
qui concerne la théorie de la neutralisation des ions. Pour
résoudre la question de la membrane semi-perméable, j'ai en-
repris toute une série d'expériences sur la régénération et la
mérotomie des Protozoaires. Ces expériences ont démontré le fait,
si non de l'existence morphologique, au moins d'une fonction
phy siologique.
J'ai commencé mes expériences sur les parasites, avec la Steno-
phora juli, à la physiologie de laquelle j'ai consacré des recher-
ches détaillées. Plus tard, ces expériences furent vérifiées sur les
autres Grégarines, Nina gracilis, Gregarina cuneata, etc.
Comme on le sait, la Grégarine possède une couche subeuticu-
laire de substance gélatineuse, dont j'ai étudié la composition
chimique. Cette couche entoure tout le corps de l'animal, né lais-
sant libre que le protomérite (Lühe, Scheviakoff).
La question de l'absorption par la Grégarine des matières exté-
rieures, ne paraît pas être résolue, pour beaucoup des protozoolo-
gues, plusieurs d’entre eux admettent que la Grégarine peut se
nourrir par toute sa surface (+)
(1) Voici quelques renseignements sur Ja technique dont je me suis servi,
technique spéciale, très simple mais très démonstrative. Je plaçais les Gréga-
1 LXXV, 1918.
(445) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE: 1105
Résultats. — 1. Chez la Grégarine entière, non mérotomisée,
le fer est absorbé exclusivement par le protomérite. Sous l’action
d'une plus longue durée, le fer pénètre aussi la deutomérite.
>. Si la Grégarine est coupée en morceaux, Fabsorption du fer
se fait, en ce cas aussi, par le protomérite. Au point coupé le pro-
toplasme se contracte, ce qui eimpèche la pénétration des ma-
tières au dedans. :
3. Le changement de la réaction du milieu, auquel la subs-
tance susdite est excessivement sensible (Sokoloff 1913) change
complètement l'aspect de l'expérience. La pénétration du fer se
passe d'une façon anarchique et dans l'endroit coupé elle est sou-
yent plus intense que dans le protomérite.
L'absorption du fer par la substance gélatineuse se produit nor-
malement si la concentration est faible.
Ainsi, la théorie de Fischer, qui considère la cellule comme
un complexe d’'albumines liophobes et liophiles, n’est pas en état
de donner une réponse satisfaisante à toute une série de faits pris
dans le domaine de la physiologie cellulaire. L'existence de la
membrane semi-perméable, qui absorbe et adsorbe activement,
paraît ètre avoir une existence physiologique chez les Protozoai-
res librement vivant et même être représentée morphologique-
ment chez les parasites (1).
LES PHÉNOMÈNES DE CARYORHEXIS DANS LE THYMUS HUMAIN,
par À.-P. Dusrn.
Nos recherches antérieures nous ont amené à considérer la
petite cellule thymique, ou thymocyte, comme un élément dont
l’évolution normale aboutit à la destruction sur place. Le mode
habituel de destruction, celui que l’on peut facilement observer
rines pendant 1/2-1 heure dans une solution à r p. 100 de FeCl (ou
FeCl), que l’animal supportait relativement bien. Puis je lavais la Grégarine
dans la dissolution physiologique (pour enlever le fer de sa surface), je la
fixais par un alcool faible et je la plaçais dans une «solution à 2 p. 100 de
Fe(CN)5Kt, puis de nouveau dans de l’alcool et du baume de Canada. Le fer
se précipitait sous forme de sédiment de bleu de Prusse, qu'on reconnaissait
bien sur la préparation.
(x) Bibliographie : Hamburger. Osmotischer Druck und Ionenlehre..., 1902.
— M. Fischer. Kolloïd Physiologie. — Overton. Studien über die Narkose-Tone.
— Scheviakoff. Zeitschr., f. w. Zoologie, t. LVIIT, n° 2. — Lühe. Arch. f.
Protistenkunde, t. IV. — Sokoloff. Arch. f. Protistenkunde, t. XXVIT, 1912.
Trav. labor. biologie (en russe), 1913 et 1914. C. R. de la Soc. de biol.,
1104 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (144)
chez de jeunes animaux soumis au jeünre absolu pendant 24 à
A8 heures, consiste dans la pycnose nucléaire suivie de phago-
cytose par de grands éléments macrophages, éléments dont l'o-
rigine prête, actuellement encore, à discussion.
Des recherches récentes faites sur le thymus de Yonne nous
ont montré qu'un autre type de destruction pouvait fréquemment
s observer.
Dans ce cas, on voit les noyaux, habituellement sphériques des
petites cellules thymiques, se déformer, s’échancrer, émettre des
prolongements souvent multiples et de formes diverses, puis se
fragmenter en une poussière nucléaire, cesser de fixer les colo-
rants de la chromatine et finalement disparaître. Il s’agit, en l'es:
pèce, d’un phénomène de caryorhexis, précédé d’une phase pen-
dant laquelle les noyaux des thymocytes subissent de profondes
altérations de forme, nous dicions volontiers une phase de « poïki-
locaryose ».
Quelle est la signification de ce phénomène ? Au point de vue
histophysiologique, nous le rapprochons de la pycnose ; il est
l'indice d’une destruction de chromatine au niveau du thymus,
pour faire face aux besoins de l'organisme.
Au point de vue histo-pathologique, nous pensons pouvoir ap-
porter un peu de précision dans la question. Le phénomène de
caryorhexis ne s’observe pas toujours. Il peut se développer à
côté de la pycnose, mais aussi en dehors d'elle.
Si nous considérons une trentaine d'exemples de thymus hu-
mains prélevés chez des individus de tout âge et morts de maladie
ou de traumatisme nous arrivons. aux constatations suivantes :
Chez l’adulle : Guère de caryorhexis chez les individus morts
en quelques heures des suites dé grands traumatismes ; apparition
de nombreuses caryorhexis chez des blessés morts en 24 ou 48
heures de gangrène gazeuse ou des suites d'infection de plaies
multiples. Caryorhexis abondantes dans un cas de section de la
moelle avec survie prolongée et mort par infection d’escharres.
Quelques caryorhexis dans le thymus hypertrophique d'un Base-
dowien, mort avec phénomène d’entérite aiguë.
Chez l'enfant : Nous observons de très nombreux noyaux en ca-.
ryorhexis. chez une enfant de 12 ans morte de typhoïde ;
caryorhexis assez abondantes dans les cas suivants : croup com-
pliqué de bronchopneumonie, rougeole avec abcès thyroïdien,
anémie aplastique chez une enfant de 12 ans ; caryorhexis peu
abondantes dans une série de cas de bronchopneumonie, enfin
guère de caryorhexis dans des affections à forme plus torpide tel-
le$ que méningite tuberculeuse et endocardite mitrale.
De ces observations, nous nous croyons autorisés à conclure que
ds) 6: si
(45) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 4105
les phénomènes de caryorhexis thymique chez l'Homme sont l'ex-
pression d’une atteinte, ou peut être mieux, d'une création aiguë
du thymus à des agents infectieux très actifs ; gangrène gazeuse,
septicémie, fièvre typhoïde.
La pycnose, au contraire, représenterait une modalité moins
brutale, plus physiologique, de destruction des petites cellules
_thymiques,
(Laboratoire d'anatomie pathologique de l'Université de Bruxelles).
L'ANAPIYLAXIE DANS L'HYPERIMMUNISATION DES Bovibés
CONTRE LA PESTE BOVINE,
par RENÉ VAN SACEGHEM,
Ainsi que je l’ai exposé dans une précédente note (1), on peut
très facilement obtenir l'hyperimmunisation contre la peste bovine
en opérant la transfusion veineuse directe du sang de l'animal pes-
teux aux Bovidés immuns contre la peste que l’on désire hyperim-
muniser. Seulement, ce nouveau mode d’hyperimmunisation ne
peut être utilisé qu'à la condition que l'animal immun soit vac-
ciné depuis plusieurs mois (six mois). Si cette transfusion est faite
à des Bovidés récemment vaccinés, guéris ou hypérimmunisés,
on peut obtenir de graves accidents d’anaphylaxie lors de la trans-
fusion. J'ai eu l’occasion d'exposer les observations que j'ai faites
dans une note intitulée : « L’anaphylaxie dans l’hyperimmunisa-
tion des Bovidés contre la peste bovine », envoyée en mai 19217, à
la Société belge de médecine tropicale.
Au cours de l’hyperimmunisation de plus de 300 têtes de bé-
tail contre la peste bovine, je n’ai jamais observé le moindre ac-
cident ou trouble anaphylactique chez les Bovidés hyperimmuni-
sés pour la première fois et qui avaient été vaccinés depuis plus
de six mois. Très régulièrement, j'ai constaté des phénomènes très
graves et parfois mortels dans l’hypérimmunisation par transfu-
sion veineuse directe chez les animaux vaccinés, guéris ou hy-
perimmunisés depuis peu de temps (quelques semaines).
En pratiquant la transfusion sanguine directe de la veine de
l’animal pesteux sous la peau de l'animal qu'on désire hypérim-
muniser, on n'observe jamais de phénomènes anaphylactiques,
même si l'animal qu'on hyperimmunise se trouve dans les meil-
leures conditions pour présenter des accidents anaphylactiques.
(x) €. R. de la Soc. de biol., 28 mai 1921.
BroLoctE. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV,. _e
1106 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (146
En me basant sur ces observations, je suis arrivé à formuler
l'hypothèse que l’anaphylaxie, au moins dans les cas que nous
venons d'observer, pourrait bien être due à la mise en présence,
dans la circulation péripherique, d’une quantité plus ou moins
grande d’antigène et d'un excès d'anticorps spécifique pour cet
antigène. Les anticorps spécifiques contre les toxines et virus pes-
teux ne peuvent se retrouver que-chez les animaux récemment
vaccinés, guéris où hyperimmunisés. Chez les animaux vaccinés,
guéris ou hyperimmunisés depuis plusieurs mois, il est recon-
nu que les anticorps spécifiques ont une tendance marquée à dis-
paraître de la circulation périphérique. Chez ces animaux ne per-
siste plus que la faculté de produire des anticorps antipesteux
quand l'organisme y est sollicité par la présence de virus ou toxi-
nes pesteuses. :
Si on opère la transfusion sanguine de la veine de l’animal at-
teint de peste directement sous la peau d’un animal vacciné, guéri
ou hypérimmunisé récemment, on ne peut obtenir des accidents
anaphylactiques. Lors de la transfusion directe sous la peau, il
se forme des poches de sang, la résorption se fait lentement. Il
est probable que, dans ces poches de sang, le virus et les toxines
pesteux sont influencés par les anticorps spécifiques et qu'ils arri-
vent dans la circulation périphérique sous une forme qui n’est
plus capable de déclencher les troubles anaphylactiques. Si, at
contraire cette même transfusion s'était faite directement et bru-
talement dans la veine nous aurions pu observer immédiatement
des symptômes d’anaphylaxie.
Il est facile de faire cesser très rapideent les symptômes d'a-
naphylaxie et de sauver les animaux en injectant D à 10 c.c. d'é-
ther sulfurique dans la veine. |
En pratique, on peut donc, sans craindre [e moindre accident,
hyperimmuniser par transfusion directe dans la veine Iles animaux
vaccinés depuis six mois. Au contraire la transfusion directe par
voie veineuse présente des dangers quand elle se fait chez des
Bovidés vaccinés, guéris ou hyperimmunisés récemment. Chez
ces animaux, l’hyperimmunisation doit se faire par transfusion
sanguine directe de la veine de l'animal pesteux sous la peau de
l'animal à hyperimmuniser.
Mes observations d'hypérimmunisations comportent plus de
trois cent cas el je puis assurer que je n'ai jamais observé d’ac-
cidents que je pourrais attribuer à l’injection de sang homolo-
gue. Tous les accidents que j'ai constatés doivent être attribués à
de l’anaphylaxie produite par inoculation intraveineuse des toxi-
nes et virus que contient le sang pesteux.
(Laboratoire de recherches du Ruanda à Kissengnie).
(147) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1107
= ———
À PROPOS DE LA CONSTITUTION DÜ CYTOZYME ET DE L'ACTION
DES PHOSPHATIDES DANS LA COAGULATION DU SANG,
par EncarD Zunz et Jean La Barre,
Le cytozyme de Bordet et Delange renferme des phosphatides
solubles dans l’alcool absolu et le toluol à la fois du type de la
lécithine (c’est-à-dire sans azote aminé) et du type de la cépha-
line (dont tout l'azote existe à l’état aminé). Le cytozyme contient,
en outre, parfois des acides aminés ou des peptides donnant la
réaction de la ninhydrine.
On peut remplacer le cytozyme de Bordet et Delange par la
céphaline de Levene (dont tout l'azote existe à l’état aminé). Il
suffit de mélanger, en présence de calcium, une très faible quan-
tité de ce phosphatide à du sérum issu de plasma très limpide
puis, après quelques minutes, d'ajouter à ce mélange soit du
plasma dioxalaté dilué, soit de la solution de fibrinogène pour ob-
tenir rapidement une coagulation totale.
On parvient, par contre, très difficilement à obtenir un caillot
complet en employant la lécithine de Levéne (sans azote aminé).
Mais l’addition de la lécithine à la céphaline accélère l’apparition
du caillot et permet de l'obtenir avec des doses extessivement fai-
bles de céphaline. Agitons à plusieurs reprises la céphaline de Le-
vène avec de l'alcool absolu, et séparons par centrifugation la so-
- lution alcoolique jaune et le fin précipité grumeleux qui s’est for-
mé, puis évaporons maintenant dans un courant d’air chauffé à
30° la solution alcoolique. Nous parvenons ainsi à diviser la cé-
phaline en deux portions, l’une soluble dans l'alcool absolu, le
‘toluol, le benzol, etc., l’autre insoluble dans ces réactifs. Cette
dernière portion représente la « céphaline proprement dite ». La
première portion présente tous les caractères de solubilité du
cytozyme de Bordet et Delange. Nous avons proposé de la dési-
gner jusqu à nouvel ordre sous le nom de « cytozymine » (x).
En effet, l'addition de cytozymine, en présence de calcium, à
du sérum issu de plasma très limpide, confère à ce sérum la pro-
priété de faire coaguler le plasma dioxalaté dilué ou la solution
de fibrinogène. Tel n’est pas le cas pour la céphaline proprement
dite. Des deux fractions en lesquelles nous avons divisé la cépha-
line de Levene, seule la portion soluble dans l'alcool absolu, c’est-
à-dire la cvtozymine, possède donc des propriétés cytozymiques.
Mais la céphaline proprement dite n’est pas dépourvue de toute
(x) Archiv. intern. de physiol., volume en l’honneur de Léon Frederieq.
1108 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ SELGE DE BIOLOGIE (148)
action dans la coagulation du sang (1). Tout comme la lécithine,
le glycocolle et la triglycine, la céphaline proprement dite favori-
se, à doses appropriées, l’action de la cytozymine (2).
Ces diverses substances accélèrent la coagulation du plasma
dioxalaté dilué ou de la solution de fibrinogène par le mélange
de sérum issu de plasma très limpide, d’eau physiologique calci-
fiée et de cytozymine et diminuent, dans une notable mesure, les
quantités, déjà très minimes (centièmes et même parfois millièmes
-de milligramme), de cytozymine nécessaires pour obtenir la for-
mation d’un caillot.
L'action favorisante de la lécithine (3), du glycocolle et de la
triglycine est encore plus marquée si l’on ajoute des quantités
convenables de ces substances à une suspension de céphaline de
Levene, c’est-à-dire à un mélange de cytozymine et de céphaline
proprement dite. Le mélange qui nous a, jusqu'à présent, permis
d'obtenir la coagulation la plus rapide et avec la dose la plus faible
de cytozymine était constitué de 2 parties de cytozymine, 1 partie
de céphaline proprement dite et 1 partie de lécithine. L’addition
d'une quantité relativement faible de triglycine à un tel mélange
parvient encore à en accroître l'efficacité. Un excès de céphaline,
de lécithine, de glycocolle ou de triglycine empêche la const
tion. Il en est de même d’un excès de cytozymine.
= [Pconvient de rechercher si les divers agents qui favorisent la
coagulation tant du plasma dioxalaté dilué que d’une solution de
fibrinogène, dont il a été question dans la présente communica-
tion (céphaline, lécithine, glycocolle, triglycine), agissent tous de
la même manière. Peut-être certains d’entre eux concourent-ils
à la formation de la thrombine, tandis que d’autres n'intervien-
nent-ils que lors de l'apparition de la fibrine (4).
Quoi qu'il en soit, nos résultats tendent à montrer que des com-
posés chimiques définis ou des complexes colloïdaux entre certains
phosphatides et certains peptides ou acides aminés interviennent
(x) Nous avons qualifié, dans une communication antérieure, cette action de
thromboplastique en rapprochant la cytozymine des agents thromboplastiques de
Nolf. Ceci était en réalité quelque peu prématuré, puisque nous ne connaissons
pas pour le moment le mode d'action réel de la céphaline proprement dite
dans la coagulation du sang.
(2) Nous avons, eu soin d'opérer avec des solutions de glycocolle et de tri-
glycine, ainsi qu'avec des suspensions de phosphatides dont la réaction corres-
pondait à Pn=7,0, c’est-à-dire se rapprochait autant que possible de Ja neu-
iralité réelle. |
(3) Nous n'’envisageons pas, dans la présente communication, les propriétés
cylozymiques peu accusées que la lécithine paraît présenter.
(4) Avant que cette question ne soit élucidée, il vaut mieux ne pas don-
ner d'appellation précise au mode d’action de ces divers agents.
{149) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1 1109
dans la coagulation du sang. Ceci vient à l'appui des idées émises,
dès 1893, par Wooldridge et des considérations auxquelles l’un
d’entre nous (1) a été amené par l'étude de l’action des divers dé:
rivés du scindage des protéines dans la coagulation du sang.
(Institut de thérapeutique de l'Université de Bruxelles).
al
CHIASMATYPIE ET RÉDUCTION,
par H. ne WiNIWARTER.
Si la conjugaison parallèle des chromosomes que, le premier,
jai décrite, il y a une vingtaine d'années, est actuellement admise
par la majorité des cytologistes comme un fait que l’on peut sui-
vre pour ainsi dire pas à pas, dans certains objets favorables, il
règne encore une grande incertitude au sujet des phénomènes qui
se passent au cours de cet appariement. Pour les uns cette union
temporaire a pour but d'assurer une répartition exacte des chro-
mosomes d’origine paternelle et maternelle et de réduire de moitié
le nombre type de l'espèce.
Pour Janssens (2), les faits sont plus complexes : en partant d'i-
mages de torsion des chromosomes, cet auteur pense que le cli-
vage passant au niveau des points de torsion, « des chiasmas »,.
conduit à l’échange de segments de chromosomes. Dans d’autres
formes, anneaux multiples par exemple, la position respective des
diverses portions d’un chromosome permet la séparation de par-
ties alternativement homologues et hétérologues ou, en d’autres
termes, une division à la fois réductionnelle et équationnelle selon
le secteur envisagé. Je ne puis ici entrer dans le détail de cette
-théorie que E.-B. Wilson et Morgan (3), ont discutée l’un du point
- de vue cytologique, l’autre du point de vue expérimental.
À la suite de recherches effectuées sur des Insectes, je désire à
mon tour présenter quelques remarques d'ordre cytologique. Il
est certain que la discordance entre le petit nombre de chromo-
somes que possèdent certains animaux et le nombre élevé de ca-
_ractères transmissibles par hérédité, nous force à considérer un
chromosome comme le support de tout un groupe de caractères.
Les combinaisons réalisables augmenteraient, pour ainsi dire, à
l'infini, si, au lieu de tenir compte simplement du nombre des
_ (x) E. Zunz et P. Gyôrgey. Arch. intern. de physiol, 1914, vol. 14, p. $12-
343, 383-427 ; vol. 15, p. 78-84. :
(2) Cellule, t. XXV ; 25 ; C. R. de la Soc. de biol., 1919.
(3) Am. Natur., 1920.
1110 . RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (150)
chromosomes, nous faisions intervenir des modifications de cha-
que chromosome individuellement. C’est à cela que tend la théorie
-de la chiasmatypie de Janssens. Elle essaye en outre, sans que
l’auteur le dise formellement, de fournir une explication satis-
faisante des deux mitoses de maturation : la réduction des chro-
mosomes partielle lors de la première cinèse, se parachèverait à
la seconde.
Une première objection résulte de ce fait que les formes chro-
mosomiales sur lesquelles repose la chiasmatypie ne représentent
qu'une minorité. La disposition en anneaux doubles ou multiples
fut surtout observée chez les Insectes et les Urodèles. Chez les
Mammifères, elle n’a guère été signalée que chez le Rat (Allen) ;
chez l'Homme (Winiwarter) (x), on ne rencontre que des anneaux
simples. En outre, comme le fait remarquer Wilson que je con-
firme pleinement, maintes fois la torsion des chromosomes n’est
qu’apparente. De profil, des bandes de chromatine rapprochées en
certains points, écartées en d’autres, irrégulières d'épaisseur et
souvent clivées à leur tour, simulent aisément des torsions. D’ail-
leurs, même réelles, ces torsions le plus souvent disparaissent au
fur et à mesure que les chromosomes se raccourcissent et se régu-
larisent, et, ce, par un phénomène où n'intervient en rien la
chiasmatypie que d'autre part on n’a pas encore réussi à obser-
ver de fait. Objection plus sérieuse : j'ai rencontré des torsions
sur les chromosomes des divisions goniales; cette disposition n’est
donc pas exclusive aux chromosomes conjugués et il est certain
0
qu’elle ne peut avoir, dans les gonies, la signification qu’elle pos.
séderait dans les cytes. Elle serait contraire à l’essence même d’une
division somatique.
Sans vouloir rejeter la possibilité de la chiasmatypie, je dois
me borner dans cette note forcément brève, d'énumérer les faits
qui rendent sa généralisation douteuse. Par contre, je croïs avoir
observé au cours de la période d’accroïissement des images qui
conduisent au même résultat que la chiasmatypie, mais par un
mécanisme différent. J'ai signalé, tant dans l’ovogénèse que dans
la spermatogénèse des Mammifères (Lapin, Chat, Homme), un
stade de gros cordon où la dualité primitive s’est Un ef-
facée. Ce stade a généralement été contesté : pour nier la dispa-
rition, d’ailleurs transitoire, de la fente correspondant au plan
d’accolement des chromosomes conjugués, on invoque les images
tirées de la spermatogénèse d’Insectes ou des arguments relatifs
à la fixation. Or, des recherches nombreuses me permettent d’af-
firmer que ce stade n’est pas illusoire. Ce stade n’est pas présent
(x) Arch, biol., 1912.
(451) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1111
dans tous les organes et ce serait une erreur de croire qu’un testi-
cule quelconque renferme toujours la série complète des stades
de la spermatogénèse. Au sortir de la centrotaxie, les cordons pen-
dant un temps très fugace sont constitués de disques ou de blocs
irréguliers tantôt simples, tantôt multiples suivant la largeur, mais
où, avec la meilleure volonté, on ne distingue aucune dualité.
Bientôt cette confusion rétrocède : le ruban chromatique offre
alors une suite révulière, très élégante, de grains alignés sur deux
files et correspondant exactement. Dans mes travaux antérieurs,
je re suis servi du terme de « fusion » ; je crois préférable de
l'éviter. Il évoque plutôt l'idée d’un mélange de deux corps semi-
liquides, alors qu'il s’agit du désordre momentané de particules
qui conservent leur individualité.
J'admets que c’est pendant ce stade que les chromosomes opè-
rent des échanges, « se remanient ». De même que la réduction
est un fait accompli longtemps avant la séparation définitive des
chromosomes conjugués, au moment de la première cinèse de
maturation, de même longtemps avant l'apparition des torsions,
des anneaux simples ou multiples, les chromosomes appariés ont
effectué des substitutions qui donnent aux nouvelles paires une
valeur toute différente de celle qu’elles possédaient au moment
de la conjugaison. Morgan attribue les écartements qui survien-
nent ultérieurement, à la répulsion entre les parties homologues
paternelles et maternelles. Je pense au contraire que les chromo-
somes maternels et paternels s’attirent et que cette affinité permet
à des éléments mélangés sans aucun ordre de se retrouver et de
s’accoler. L'échange de chromomères modifie ensuite la polarité
du système, si j'ose employer cette comparaison, ce qui se traduit
alors par des écartements.
Ma manière de voir ne s'oppose pas à l’explication du « cros-
sing over » ; des groupes de chromomères peuvent s’échanger au
même titre que des particules isolées. La raison de ce groupement
demeure inconnue, dans la chiasmatypie aussi bien que dans ma
conception. En tous cas, les divisions de maturation ne consti-
tuent pas le nœud du problème. Les adversaires de la conjugaison
‘parallèle ont raison de ne pas reconnaître de différences essen-
tielles entre ces deux divisions, mais ils n’ont pas accordé aux phé-
nomènes préparatoires l'attention qu'ils méritent. L'analyse désor-
mais devra porter surtout sur l'étude des phénomènes intimes
de la conjugaison.
Ma conception ne solutionne en rien la question des deux divi-
sions de maturation. À la lumière des travaux récents, ceux de
Herlant notamment, on pourrait proposer l'explication suivante :
la première division, réductionnelle, se conçoit aisément ; elle est
1112 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (152)
conditionnée par la nécessité de maintenir le nombre des chro-
mosomes et se rattache aux phénomènes d’hérédité. Aussi est-ce
cette première division qui avorte chez les organismes développés
parthénogénétiquement. La seconde division constitue l'énigme.
Toute division est suivie d’une phase d’accroissement pendant la-
quelle le noyau récupère ce que la division vient de lui enlever,
c'est-à-dire la moitié de ses constituants. C’est au cours de cet ac-
croissement et, peut-être, en partie, grâce à lui que s'effectue le
changement moléculaire indispensable à une nouvelle division
(Herlant). Or, si la fécondation n'était précédée que d’une seule
mitose de maturation, l’union de deux demi-noyaux reformerait
un noyau complet, incapable de s’accroître et partant de se divi-
ser, ou bien au contraire capable de s’accroître, mais alors dépas-
sant de beaucoup les limites normales et aboutissant à une mons-
truosité ; d’où la nécessité de réduire, par une seconde division,
le noyau au quart de ses constituants primitifs. Je n'ignore pas
que la notion de quantité soulève certaines difficultés, mais j’es-
time que, dans l’état actuel de nos connaissances, cette interpré-
tation tient compte du plus grand nombre de faits.
(453) . SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE | 1113
SUR J'INTERVENTION DES CATIONS DANS LA GLYCOLYSE ALCALINE,
par À. SLOSSE.
Les travaux de Lobry de Bruyn et Van Esckenstein ont démon-
_ tré que les solutions des alcalis caustiques dilués peuvent ébranler
les molécules du glucose. Dans une solution de d glucose pur,
digéré à une certaine température, en présence d’une solution
d’un hydrate alcalin, on peut reconnaître la présence du fructose,
du d mannose, à côté du d glucose. Les carbonates alcalins, l’am-
moniaque, l’'acétate de sodium exercent la même action. Ces mu-
tations sont dues à l’action des ions OH ; l’activité des solutions
s'accroît avec l’état de dissociation des corps. L'action des ions
OH ne s'arrête point là. Cette mutation ne constitue vraisembla-
blement que la première étape d'une dégradation progressive
_ qui à été bien étudiée depuis la publication du mémoire des au-
teurs hollandais. Ces recherches établissent aussi, qu'il existe une
certaine relation entre l’activité glycolytique des bases et leur état
de dissociation. |
Nous avons cherché à comparer entre elles, l’action de solutions
: He N
de soude et de potasse caustiques de titres bien définis ; LU
N A ° r , S
0 Les glycolyses avaient une durée d’une heure, à une tem-
pérature de 60° ; elles étaient pratiquées sur des solutions de glu-
cose filtrées sur bougie, et toute l'opération était conduite avec les
précautions en usage dans les laboratoires de bactériologie, afin
_de prévenir l’ingérence des microbes. Pour le dosage du glucose,
nous avons utilisé la méthode de G. Bertrand.
Voici quelques-uns des résultats obtenus.
TABLEAU lÎI.
Intensité glycolytique Durée de la digestion
p. 100 à 600
Titre de la solution alcaline
NaOH = : 5... no ae 70,28 1 heure
10
| N é
KOH A ir 67,57 »
N
Du SE Co toc ce TRE 77,78 »
N
KOH FT stsletelele eienele eo telele aleise K 75,93 »
NaOH N
a D 39, 3 DRE
N
COR 37,0 »
1144 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (154)
Ces expériences démontrent que des solutions isoalcalines exer-
cent leur action destructive sur le glucose, avec une intensité dif-
férente. Ces deux solutions sont cependant exactement titrées, au
moyen d’une solution d'acide sulfurique, rigoureusement exacte.
Si l’on accepte l'interprétation, qui attribue l’action glycolytique
aux ions OH, ces résultats sont faits pour surprendre. On sait,
en effet, que lés solutions de potasse caustique sont plus dissociées …
que les solutions de soude caustique de même concentration, et
l’on devait s'attendre à voir la solution la plus dissociée être la
plus active. or.
Nous avons cherché à nous rendre compte de cette contradic-
tion, en faisant agir des liqueurs contenant une même concentra-
tion en ions OH. Nous avons établi des solutions iso-hydriques,
par le calcul des valeurs de dissociation à concentration donnée.
. Les solutions réagissaient de la même façon avec la série des indi-
cateurs de Friedenthal. Afin d'éviter toute cause d'erreur due à
la pureté des réactifs, nous avons produit les hydrates alcalins,
en partant du potassium et du sodium métal, et d’eau distillée
trois fois sur refroidisseur d'argent, suivant les méthodes en usage
dans les travaux de physico-chimie.
Le tableau IT contient les résultats de quelques expériences.
TABLEAU Il.
p. 100 p. 100
5 N À
Ne OH rue 66,1 69,5 6 heures à 6o°
\ 10
KOH isohydrique .......... 6o;7 64,2 DS
Il résulte de ces données que la glycolyse ést influencée par
d’autres facteurs, que les ions OH. Les cations Na et K jouent cer-
tainement un rte à le cation Na favorise la glycolyse, ou bien le
cation K la contre
Si nos expériences ne permettent pas de définir la modalité de
l’action, elles établissent toutefois l'intervention du cation dans
la glycolyse. Ce fait ne doit pas surprendre le biologiste. Le rôle
des cations dans l’activité cellulaire n’est plus contesté aujour-
d’hui : on connaît des cations favorables à l’activité cellulaire et
d’autres qui lui nuisent. Les faits que nous apportons aujourd’hui
permettent d'admettre que le rôle endocellulaire des cations peut
dépendre d’une action chimique.
(155) SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1145
RECHERCHES SUR L'INFLUENCE DES VARIATIONS DE L'ACIDITÉ LIBRE
DANS LA GERMINATION DE L'ORGE,
par H. Van Larr et R. LomBarrs.
L'étude de la réaction du milieu a pris pendant ces dernières
années une importance considérable en biologie. Depuis les re-
cherches classiques de Sürensen (1), nous avons acquis dans ce
domaine une foule de données précieuses, notamment en bacté-
riologie et dans l'étude des diastases. D'une manière générale, on
a constaté que les phénomènes étudiés ne se produisaient avec une
certaine intensité qu'entre certaines concentrations limites en ions
H”, et qu'il y avait une concentration, un Px optimum.
L'application de cette méthode à l'étude de la germination est
encore assez restreinte ; le plus souvent, les auteurs (2) qui se
sont occupés de la question, ont eu en vue la germination des
grains entiers, c’est-à-dire une superposition de phénomènes com-
plexes.
Nous avons pensé qu'il serait intéressant de reprendre la ques-
tion en la simplifiant ; et nous avons répété, somme toute, les
belles expériences de Brown et Morris (3), en faisant, cette fois,
varier la réaction du milieu. Les savants anglais excisaient les
embryons d'Orge, opération facile lorsque le grain a trempé pen-
dant 24 heures, et les cultivaient sur différents milieux nutri-
tifs. Ils jugeaient la valeur de l'aliment employé, en pesant la ré-
colte obtenue après une dizaine de jours de germination.
Nous avons opéré de la même façon, en cultivant des lots de
5o embryons sur du sable soigneusement lavé à l’acide puis à l’eau
distillée jusqu’à complète neutralisation. Le sable était imbibé par
une solution de saccharose à 6 p. ro0, additionnée de phosphate
de potassium. La solution type renfermait du phosphate tripotas-
sique ; dans les autres cas on ajoutait, à [a solution type, des
: quantités déterminées d'HCI, de manière à obtenir les différents
Px, puis toutes les solutions étaient ramenées au même volume.
Les milieux et appareils de culture étaient évidemment stérilisés
et les acidités vérifiées par colorimétrie, 24 heures après stérili-
sation. L’Orge employée dans ces essaïs était une Orge à deux
rangs (Chevalier d'Australie), en variétés mélangées.
Nous communiquons ci-dessous les premiers résultats de cette
(x) Sérensen. C. R. lab. Carlsberg, 1909, SANTE 5
(2) Salter et Mc. Tlvaine. J. agric. Research., 1920, 19, 73. — Dons Ann.
Missouri bot. Garden, 1920, 7, 1
(3) Brown et Morris, J, Chem, Soc., juin 1950,
4146 RÉUAMION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE : (156)
étude. [ls permettent déjà quelques remarques intéressantes. La
zone de croissance de l’Orge est assez restreinte, entre les Px 4
et 7, avec un optimum dans la région acide : de plus, la courbe
obtenue avec ces essais correspond presque exactement à celle dé-
terminée par Sherman, Thomas et Baldwin (1) dans leur étude
sur l'influence de la réaction du milieu sur l’action saccharifiante
de l’amylase du malt.
RÉSULTATS.
Poids de 50 em- Augmentation
0/0 des em- bryons (germés de poids pen. Poids moyen d'un
bryons et non germés) dant la embryon germé
Pa germés en gr. germination en mmgr. Observations
Essai : :
Témoin » 0,080 » 1,60 Germination
10,0 ro) 0,080 » 1,60 OFJOUTS A 1208
8,1 78 0,128 -0,048 2,82 » :
6,5 86 0,215 0,199 4,54 »
4,6 88 0,221 O,147 4,80 »
2,0 18 0,084 0,004 2,00 2e)
Essai 2 : =
Témoin -» O,087 » 1,60 Germination
8,x 62 0,125 0,44 3,00 13 jours à 18°
7,0 8h 0,198 0,117 4,38 De)
5,4 - : 84 0,281 0,200 6802: »
D5) ) 0,08/ 0,003 1,61 »
Nous nous proposons dans un prochain travail d'étudier le phé-
nomène plus en détail en travaillant avec des espèces d’Orges, bo-
taniquement pures.
LES EXTRAITS AQUEUX D'ORGANES NE CONTIENNENT
PAS DE PROTHROMBINE,
HS:
par P. Norr.
Depuis que les expériences de Wooldridge ont attiré l'attention
des physiologistes sur l’action coagulante très puissante des ex-
traits aqueux d'organes sur les plasmas stables, de nombreux tra-
vaux ont été consacrés à l’étude de cette propriété. Wooldridge
avait déjà opposé à cette action coagulante si manifeste sur les
plasmas, l’inactivité des mêmes extraits à l’égard de la solution
de fibrinogène préparée suivant Hammarsten.Plusieurs auteurs ont
confirmé ces observations. Par contre, Pekelharing a soutenu,
(1) Sherman, Thomas et Baldwin. J. am. chem. Soc., 1919, Ar, 237.
(457) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1117
encore dans ces dernières années (1), qu'une substance-mère uni-
que de la thrombine, la prothrombine, existe dans tous les ex-
traits aqueux d'organes et qu'il suffit de la mettre en présence de
sels de calcium en proportion voulue pour la transformer en
thrombine et lui donner le pouvoir de coaguler la solution de fibri-
nogène. Quand on se propose d'étudier l’action coagulante des
extraits aqueux d'organes, il faut se garder d'employer la simple
macération d'un fragment de l'organe dans un peu d’eau distillée
ou de solution saline isotonique. Les substances actives sont, com-
me l’a montré Wooldridge, des constituants peu diffusibles du pro-
toplasme cellulaire. Elles ne passent qu'incomplètement à travers
un filtre de papier et sont arrêtées complètement par une paroi
de porcelaine dégourdie. Pour les mettre en solution, il faut que la
pulpe de l'organe soit broyée finement, au contact de sable lavé
ou de coton de verre, dans un faibie volume de solution chlorurée
sodique isotonique ; on se débarrasse des résidus insolubles par
centrifugation. J'ai pu m assurer au cours de très nombreuses ex-
_ périences faites sur des Poissons, des Oiseaux, des Mammifères,
que des extraits aqueux préparés de cette manière, au moyen d’or-
ganes dont le sang avait été préalablement chassé par un lavage
abondant des vaisseaux, coagulent tardivement mais régulière-
ment la solution de fibrinogène en présence de sels de calcium
et qu'ils la laissent habituellement fluide en milieu oxalaté. Ce ré-
suliat, qui paraît donner raison à Pekelharing, m'a toujours paru
devoir être interprété avec prudence. Car si le lavage des vais-
seaux sanguins peut débarrasser complètement ceux-ci du sang
qu'ils contenaient, il est de nul effet sur la lymphe qui remplit
les espaces lymphatiques. Cette lymphe possède toutes les protéi-
nes du plasma. Il était donc probable 4 priori que tous les ex-
traits aqueux d'organes préparés au moyen d'organes exsangues
contiennent et des protéines cellulaires et des protéines humora-
les, de sorte qu'il est impossible de faire la part des unes et des au-
tres.
Dans des expériences faites au cours de ces deux dernières an-
nées, j'ai eu l’occasion de faire survivre des cœurs de Poissons
(Anguille, Brochet), d'Oiseaux (Coq), de Mammifères (Lapin), en
les irrigant au moyen de solution de Ringer oxygénée. Il m'a paru
que les contractions rythmiques de cet organe soumis à un lavage
continu seraient peut-être assez énergiques pour expulser, après
un certain temps, toute la lymphe des espaces intercellulaires, et
qu'on pouvait espérer que l'examen des extraits faits avec des
(x) Pekelharing. Ein paar Bemerkungen über Fibrinferment. Biochem.
Zeitsch., 1908, XI, 1-11. — Uber den Einfluss von Phosphatiden auf die Blut-
gerinnung. Zeits. f. physiol. Chem., 1914, LXXXIX, 22-38.
1118 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (158)
cœurs ayant battu assez longtemps permettrait de trouver la solu-
tion du problème. Il convient d'affirmer d’abord que l'extrait
aqueux préparé au moyen d'un cœur prélevé au début d’une telle
expérience, dès que l'irrigation l’a privé des dernières traces de
sang, coagule la solution de fibrinogène pourvue de sels de cai-
cium à la façon des extraits préparés au moyen d'autres tissus
(rate, foie, etc.). Cette propriété va en s’atténuant avec la durée
de la survie et, quand le cœur à battu pendant trois à quatre
heures, elle est complètement perdue. Au moins en a-t-il été tou-
jours ainsi dans mes expériences, que l'organe provint du Pois-
son, d’un Oiseau, d’un Mammifère. Il convient d'ajouter que le
cœur a été broyé à un moment où il vivait encore, de sorte que
tous les extraits furent obtenus au moyen de protoplasme encore
vivant. L'extrait aqueux d’un cœur ayant battu pendant ‘plus
d'une heure, grâce à une irrigation de liquide salin, n'avait rien
perdu de son action coagulante sur les plasmas stables (plasma
de Poisson, d'Oiseau, etc.). Ces expériences établissent de façon
- définitive que les cellules des parenchymes ne produisent pas de
prothrombine au sens de Pekelharing. D’après des expériences per-
sonnelles publiées depuis longtemps, les cellules extravasculaires
ne paraissent intervenir dans les phénomènes de coagulation que
par des substances thromboplastiques.
’
LE PRINCIPE BACTÉRIOPHAGE DU STAPHYLOCOQUE,
par R. Bruynocne et J. Marsin.
En 1915, Twort (1) avait signalé que, parmi les colonies de Sta-
phylocoques isolées de la vaccine, quelques-unes pouvaient pré-
senter dans la suite une espèce de dissolution : il se formait no-
tamment au milieu d'elles de petites taches de clarification. En
prélevant au niveau de ces plages du matériel qu'il transportait
en bouillon, il constatait que, dans les tubes qui avaient reçu cette
addition, la culture normale introduite ne se développait qu'après
un retard de quelques heures et que les cultures développées su-
bissaient la dissolution du fait de cette addition. Ces données ont
été confirmées par les intéressantes recherches de Gratia (2) qui
a pu isoler de la vaccine non glycérinée un principe lytique iden-
tique. K
(1) Twort, Lancet, 1915.
(») Gratia. C. R. de la Soc. de biol,, 28 mai 1951. — Gratia ét Jaumain,
ibidem, 12 novembre 1921.
(459). SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1419
——————————————— …"— ——…—…—…—"…—…—"…—…"…—…"…"…"—"—"—"—"—"—
En partant de la vaccine fraiche nous avons pu également obte-
nir un Bactériophage très actif pour les mêmes germes. La lym-
phe vaccinale, que nous avions étalée sur gélose inclinée, nous
avait donné des colonies bien isolées de Staphylocoques dorés,
citrins et blancs. Ces colonies ne présentaient aucun aspect spé-
cial. Seulement, parmi les cultures massives, faites en partant de
chacune d'elles, l’une (dorée) présenta au milieu de l’ensemence-
ment massif des plages d’inhibition sur le développement. En
touchant avec une anse stérilisée ces plages et en transportant les
produits ainsi prélevés dans du bouillon ensemencé du Staphylo-
coque normal, nous avons pu constater que le développement su-
bissait un-retard d'une durée de 6 à 8 heures sur celui d’une au-
tre culture en bouillon, ensemencé de même mais non additionné
du matériel prélevé au niveau des plages claires.
Ces cultures tardives, soit filtrées sur bougie Chamberland, soit
stérilisées par une heure de chauffage à 56°, nous ont donné un
liquide jouissant des mêmes propriétés. Après quelques réense-
mencements ainsi pratiqués, nous avons obtenu un Bactériopha-
ge dont la virulence était suffisante pour arrêter le développement
du Staphylocoque normal pendant 15 à 24 heures. Il est intéres-
sant de noter que quand le tube de bouillon ensemencé avec du
Staphylocoque n’a reçu qu’une fraction de goutte de notre filtrat
bactériophage, il se produit d'abord un développement apparem-
ment normal, mais bientôt suivi de la dissolution totale de cette
culture.
Dans la suite il pousse dans ces milieux, restés clairs ou clari-
fiés, un microbe résistant à l’action du principe lytique. Il est à
remarquer que les résistants apparaissent beaucoup plus tardive-
ment dans les tubes où il y a eu d’abord un développement suivi
d’une dissolution consécutive. Comme il a été constaté pour le
Bactériophage de d'Herelle, les résistants, repiqués en bouillon
de 24 en 24 heures, transportent avec eux le pouvoir lysogène,
alors que-la plupart de leurs colonies, isolées de la gélose et réen-
semencées en bouillon, ne jouissent plus de cette propriété.
Nous avons examiné l’activité de notre bactériophage pour di-
verses souches de Staphylocoques. Des vingt souches qui ont été
utilisées toutes semblent également bien influencées. Peut-être
pourrait-on dire que la poussée des résistants se fait un peu plus
tardivement pour les variétés de Staphylocoques ensemencées en
présence du Bactériophage habitué à les lyser par des essais anté-
rieurs. 4
C’est en vain que nous avons essayé de rendre notre Bactério-
phage actif pour les microbes du groupe typhique et dysentéri-
que. Nous ne voulons pas en conclure qu’il y a lieu, à cause de
1120 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (460)
ces échecs d'admettre une distinction telle qu'il faille conclure
à une dualité de principe. En effet, tout le monde admettra que
la question de la virulence nous est actuellement trop peu connue
pour baser sur des essais infructueux d’exaltation de cette viru-
lence une différenciation entre deux germes.
Remarque. — Nous insistons sur ce fait que la colonie, d’où
nous sommes partis pour obtenir du Bactériophage, bien que ap-
paremment homogène devait en réalité être constituée de deux
espèces de Staphylocoques, la variété normale et la variété lyso-
gène, ou parasitée suivant la conception de la nature du principe.
Il est évident que si on injecte à un animal une semblable cul-
ture, il pourrait se faire que les éléments lysogènes prennent le
dessus, et on aura ainsi l'impression que l'influence leucocytaire
a fait naître la propriété Ivtique.
Nous ajouterons aussi que nous ayons chauffé et filtré nos cul-
tures normales sans jamais pouvoir y découvrir de principe lyti-
quéractif. = -
(Institut de bactériologie de l'Université de Louvain).
Essars DE THÉRAPEUTIQUE AU MOYEN DU Rene
DU STAPHYLOCOQUE,
par R. Bruynocne et J. Marsin.
Nous avons eu l’occasion d'utiliser le Bactériophage du Staphylo-
coque dans un but thérapeutique et les quelques résultats favora-
bles obtenus nous engagent à les signaler.
Cet essai nous semblait assez logique, étant donné que ces bac-
tériolysats contiennent un principe immédiatement nuisible aux
Staphylocoques et l’antigène staphylococcique indispensable à
toute vaccination sue dont les effets thérapeutiques ne peuvent
se manifester que 5 ou 6 jours plus tard.
Dans notre note précédente nous avons vu que le sérum nor-
mal du Lapin n'empêche nullement le Bactériophage d'opérer la
dissolution de ces microbes. Nous avons pu contrôler également
ce fait pour le sérum humain. Dans ce but nous ensemençons des
tubes de sérum stérile, d’un côté avec du Staphylocoque, d’un
autre côté avec du Bactériophage et du Staphylocoque : l’inhibi-
tion sur le développement de ce dernier s’opère comme dans les
cultures en bouillon. Il en est de même pour les essais de dissolu-
(161) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1121
tion de ces cultures déjà développées au moment de l’addition du
Bactériophage.
Ce n’est pas ici la place de donner des détails cliniques concer-
nant les malades que nous avons traités et nous nous contentons
de signaler que nous avons appliqué cette thérapeutique chez 6
patients atteints d’anthrax ou de furoncles. Nous avons injecté
aussi près que possible de la région malade, des doses de bactério-
lysats (stérilisées par une heure de chauffage à 56°) variant de 0,5
à 2 c.c. L'effet n’a pas tardé à se manifester par la diminution de
l'empâtement au niveau des lésions et souvent par la disparition
totale de ces dernières en 24 à 48 heures. Les infections déjà arri-
vées à la suppuration se vident et sèchent rapidement.
À la suite de ces inoculations, il se produit, chez certains mala-
des, une ascension fébrile, chez d’autres la température ne subit
guère de modification. Il nous a semblé que cette élévation de
la température se produit surtout chez ceux atteints de vastes lé-
sions et où la lyse rapide entraîne la résorption de grandes quan-
tités de produits microbiens. L'endroit d'injection est durant 24
heures douloureux et légèrement œdématié.
Nous avons essayé cette thérapeutique chez des patients atteints
d’anthrax ou de furoncles, mais il n’est pas impossible que d’au-
tres lésions telles que les acmés et les diverses complications sta-
phylococciques d’autres affections cutanées ne puissent DORE
de la même médication.
Ces observations ne sontévidemment pas assez nombreuses pour
établir définitivement la valeur de cette méthode et elles n’ont pu
être assez prolongées pour déterminer jusqu'à quel point ces ino-
culations protègent contre les rechutes.
(Institut de bactériologie de ! Biornarene de nn
BrorociEe, CompTEs RENDuS. — 1921. T. LXXKXV. 78
1122 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (162)
AU SUJET DE L'UNITÉ DU PRINCIPE BACTÉRIOPHAGE,
par R. BruyNnocue et J. Maisin.
Comme nous l'avons dit dans notre note précédente, le Bacté-
riophage, que nous avons isolé de la vaccine, était sans action sur
le développement du Bactériophage de d’Herelle, des Bactériopha-
ges de la dysenterie (Shiga et Hiss) et d’autres. Nos divers essais
d'adaptation nous ont donné des résultats totalement négatifs. De
plus, après 4 essais de culture en présence de ces microorganis-
mes, nous avons vérilié si notre Bactériophage, primitivement
ajouté, avait cultivé. Pour cela nous avons essayé l’action lyti-
que du filtrat de la dernière culture sur une couche lysable de
Staphylocoques : elle fut nulle. Donc notre principe nes était au-
cunement de aux dépens de ces Baciiles.
Ces résultats nous engageaient évidemment à considérer ce
principe comme distinct du Bactériophage de d’Heérelle, ainsi que
l’affirmaient Gratia et Jaumain dans leur dernière note (1). Tou-
tefois, ces résultats seuls ne permettent pas une telle conclusion,
étant donné que Twort lui-même a constaté que le Bactériophage
isolé de la vaccine avait une action évidente sur les Bacilles dysen-
tériques. Nos insuccès peuvent, en conséquence, résulter d'un
manque de virulence de notre principe vis-à-vis des microbes en
question.
Force nous était donc de chercher d'autres éléments pour éta-
blir ou infirmer l'unité ou la dualité des deux principes. 1° Au
point de vue de la résistance à la chaleur, il n'existe pas de diffé-
rence : l’agent lytique du Staphylocoque supporte le chauffage à
-o° durant une heure comme celui de d’Herelle. Nous ferons re-
marquer en passant que si l’on dose l’activité d’un bactériolysat,
qui a subi une heure de chauffage à 70°, on constate une réduc-
tion considérable de celle-ci. Mais, fait intéressant, cette réduc-
tion est quasi la même, que le chauffage: à 70° ait duré 5 à 10 mi-.
nutes ou 1 à 2 heures. Les choses se passent comme s'il existait,
dans le principe lytique en question, quelques éléments plus ré-.
sistants à l’action de la chaleur. Apparemment le Bactériophage
est détruit après un chauffage à 70°, car il permet un développe-
ment massif des microbes lysables. Toutefois, si l’observation se
prolonge, on constate une lyse complète de ceux-ci dans la suite
(18 heures à plusieurs jours). re
2° Dans une note antérieure (2) nous avions établi l'existence
(x) Gratia et Jaumain. C. R. de la Soc. de biol., 12 novembre 1921.
(2) J. Maisin. C. R. de la Soc. de biol., 26 mars 1927.
(163) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1193
DORE EN EE AR RSS NE PRE PR ER ARS
dans le sérum antibactériophage, de substances sensibilisatrices
aptes à fixer l’alexine sur l’antigène bactériophagé, quelle que .
soit sa provenance. D’Hérelle a répété ces expériences sur des Bac-
tériophages provenant de germes plus distincts au point de vue
biologique que ceux utilisés dans nos essais. Ces recherches ont
établi que c’est le même principe qui intervient dans la lyse trans-
missible, quels que soient les germes qui la subissent.
Il nous a paru intéressant de répéter ces essais pour le Bacté-
riophage du Staphylocoque et pour celui de d'Herelle. A cet effet,
nous avons injecté deux Lapins avec des doses progressivement
croissantes de bactériolysats récents : l’un d'eux a été inoculé avec
du Bactériophage pour Bacille typhique, l’autre avec du Bacté-
riophage pour Staphylocoques. Après 4 injections les animaux
ont été saignés aseptiquement et nous avons ulilisé leurs sérums
pour des recherches de déviation et de neutralisation, dont nous
parlerons ci-dessous.
La déviation a été exécutée selon la technique habituelle. Nous
avons ajouté à une dose appropriée d’antigène (Bactériophage du
Staphylocoque ou Bactériophage pour Bacille typhique ou Bacté-
riophage fraîchement isolé, actif pour le Bacille de la dysentérie)
des doses décroissantes des sérums antibactériophages additionnés
de 1/20 c.c. d'alexine. Après une heure d’étuve nous y avons
ajouté le système hémolytique habituel : r c.c. de globules char-
gés de ro fois le titre de leur hémolysine. Nous avons constaté
que le sérum antibactériophage pour Staphylocoque, aussi biea
que le sérum antibactériophage typhique, opérait la déviation de
l’alexine avec n'importe lequel de ces antigènes, alors qu'un sérum
normal, aux mêmes doses, fournissait pourtant des résultats né-
gatifs. Inutile de dire que les contrôles : double dose de sérum,
double dose d’antigène, ont été faits et qu’une hémolyse compiète
s’est produite dans tous ces tubes. Ces recherches ne pouvaient
‘être considérées comme démonstratives que pour autant que nos
sérums antibactériophages n’opéraient pas la déviation de Palexi-
ne du fait de l’existence dans les microbes employés d’antigènes
communs.
Afin d'éliminer cette cause d'erreur, nous avons étudié la dé-
viation de l’alexine opérée par nos sérums en présence des Bacilies
typhiques, des Staphylocoques, des Bacilles dysentériques et du
Bacille de d’Herelle. Nous avons pu constater qu’un sérum antibac-
tériophage n'opérait la déviation qu’en présence du microbe cor-
respondant à celui qu'il avait lysé, mais aucunement en présence
des autres. Il en résulte que la fixation de l’alexine, que nous
avons constatée en employant comme antigène des bactériolysats
divers, ne pouvait provenir que de l'existence dans ceux-ci d’anti-
gènes ultramicrobiens identiques ou fortement apparentés.
1124 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE -: (164)
3° Un autre point à vérifier était la neutralisation éventuelle
des bactériolysats par le sérum antibactériophage. Nos résultats
à ce sujét confirment les expériences de Gratia et Jaumain (1) sauf
toutefois que nous n'avons pu constater l’activité du sérum nor-
mal ni même du sérum spécifique aux doses indiquées dans le
travail de ces auteurs. Seul le sérum spécifique a dose élevée, neu-
tralise apparemment son Bactériophage alors que les petites doses
et les doses élevées du sérum normal n’exercent qu’une action neu-
tralisante transitoire. Probablement faut-il attribuer cette discor-
dance de résultats, entre celui fourni par la déviation de l’alexine
et celui résultant de la neutralisation, au fait que cette dernière
porte seulement sur les ferments [ytiques (Iysines) plutôt que sur
le principe bactériophage comme tel (virus bactériophage). Nous
ajouterons à ce sujet que, dans les tubes où nous constatons une
neutralisation apparente du bactériophage, la [yse se produit en
réalité tardivement (52 heures après ou davantage). De plus, si
nous chauffons une ampoule d’un tel tube une heure à 56°, nous
obtenons un liquide dont quelques gouttes, placées en bouillon,
arrêtent tout développement de microbes lysables. Le virus bac-
tériophage lui-même y est done resté intact et la neutralisation'n’a
porté que sur ses produits de sécrétion. Door
(Institut de bactériologie de l'Université d Louvain).
(1) Gratia et Jaumain. C. R. de la Soc. de biol., 12 novembre oo
Imp. A. DAVY et FILS Aîfné, 52, r. Madame. Paris Le Gérant : A. DAVX.
à
PRÉFARATIONS COLLOIDILES)
Métaux colloïidaux électriques à petits grains.
à Colloïides électriques ét chimiques de métalloides.
D A ———
# de Eu Tuberculose,
Toutes les mpoules de 2 cc par: boîte). Maladies
: Ampoules de 10 cc. (3 par boite).\ : î
(argent) maladies INT en US PA UE infectieuses.
Ampoules de 5 ce: (6 par boîte). infectieuses . AT é
Ampoules de 10 cc. (3 par botte). sans ELE CTRO SÉLENIUM Traitement
Ampoules de 25 cc. (2 par boîte). spécificité (Se) du
opte couttes. pour l'agent Ampoules de 5 cc. (3 par boite). Cancer.
Ovules (6 par boîte
). pathogène.
Pommade (tube de 30 grammes). ELECTROMARTIOL (Fer)
= Ampoules de 2 cc. {12 par: hotte).
ELECTRAUROL (Or) Ampoules de 5 cc. (6 par boite). Syndrome
Ampoules de 1 cc. (12 par boîte). ë 5 anémique .
SR nnonles de 2 Le Va PE boîte). ARRHENOMARTIOL
Ampoules de 5 ce. (6 par botte) (Fer col olu | + Arsenic organique)
Ampoules de 10 cc. (3 par bolte): N. B. — L | Amp.delcc.12p"bolte et Gouttes
LELECTROPLATINOL (4) lement | COLLOTHIOL (ouvre
est également
ELECTROPALLADIOL (Pd) employé dans Elixir Ampoules de2 cc.
Toutes les
indications de Ë
laMédication &
Ampoules de 5 cc. (6 par botte). le traitement (6 par boite). — Pommade. sulfurée.
Ampoules de 10 cc. (3 par boîte). lee de Gannee
k nombreuses C iodée
ELECTRORHODIOL (Rd) affections IOGLYSOL jode-glycogène) ibdurée:
… Ampoules de 5 cc. septiques. Ampoules de 2 cc. (12 par boîte).
(Boîtes de 3 et 6 ampoules). : : È
ELECTR=H touts | ELECTROMANGANOL Se
— FIG (Mercure) formes de la (Manganèse) cocciques
Ampoules de 5 cc. (6 par boîte). Syphilis. Ampoules de2 cc. (142 par boîte). :
_ LABORATOIRES CLIN
ADRÉNALINE CLIN
Principe actif des Capsules surrénales.
——4 24 —
SOLUTION D'ADRÉNALINE CLIN … 21000.
FLacon de 5 c.c. et de 80 c.e,
COLLYRE- D'ADRÉNALINE CLIN a 5000: ce au 272000
En AmwpPoOuLes ComPTe-GouTtTEs de 10 c. c.
Associations: COLLVRES CLIN en Ampoules compte-gouttes de 40 c. c.
Adrénatine-Cocaine. — Adrénaline-Eserine.
CRANULÉS D'ADRÉNALINE CLIN dosés à 1/4 de milligr.
SUPPOSITOIRES D'ADRÉNALINE CLIN 2 mor.
TUBES STÉRILISÉS D'ADRÉNALINE CLIN 25cm
Solutions titrées à: 4/10 mgr. — 4/4 mgr. — 1/2 mgr. — 1 mgr.
Associations: TUBES STÉRILISÉS CLIN
à l'ADRÉNALINE-COCAIÏINE..
à l'ADRÉNALINE-STOVAINE
à lADRÉNALINE-SYNCAINE
LABORATOIRES CLIN, 20, Rue des Fossés Saint-Jacques, PARIS. 4479 Pre
Tous dosages usuels
en boîtes de 6 et 12 ampoules.
Ovules et Pessaires Chaumel aûx principaux éd
PTE PS Pepe De Dem,
5 Efficacité ie
à accrue par
la Tolérance.
es
en GLOBULES FUMOUZE à enrobage Duplex (gltino-résineux) 4
née Insolubles dans l’Estomac. ©
W Graduellement solubles dans l'Intestin grêle.
PRESCRIRE : GLOBULES FUMOUZE en ajoutant le nom du médicament. D
Iodure de Potassium ....... (08r.25) Ÿ Protoiodure Hg...........…. (0 gr. 05) (
(0 gr. 005)
de
“ Re (0,005-0,25)
ÉTABLISSEMENTS FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS LA
1
3
PREMIÈRE DENTITION. .
Iodure de Potassium ....... (0 gr.10) Protoiodure Ha... De 0S
Todure de Sodium... (Ogr.25) Ÿ Extr. Thébaique.… { associés UE
Iodure de Sodium........... (0gr.10) $ Biiodure (Hg°)...........: (0 gr. 01)
Antiasthmatiques..... (KI—0gr.20) ? Biiodure ioduré
a ÿ S [ni #2 4 H
7 5 Roll ml
2 EE, €
5 fa Ars)
£e RÉ
0 = ROIS ae
… © En me €
0 2 a = FE PE a 2
D 2 0 Facilite la sortie des Dents ‘
S 12 = | LS « °2e 04
#« ESR 3 et prévient tous les Accidents de la Dentition.
WU = | } Re : ‘11
A ES Mi Exiger le NOM de Delabarre et le TIMBRE de l'Union des Fabricants.
enis, PARIS. :
Établissements FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-D
à PER. 90 here PARIS CET Le À
© © 2 —————— ——————— — © —
ù
Paris. — Typ. À. Davy, 5%, rue Madame — Téléphone Sare-01-19. à
;
| COMPTES RENDUS
. _des _ on
DE LA
Séance du 17 Décembre 1921
PARIS
| MASSON ET; CE, ÉDITEURS >
ae DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE
. 120, BOULEVARD SAINT- -GERMAIN (vie)
ct
Ë | France: 50 B=—= Etranger : 60 fr.
Prix DU RO - Francs
VACANCES DE LA SOCIÉTÉ
La Société vaquera les 24 et 51 décembre 1921;; elle reprendra
lie cours régulier de ses séances, Le 7 janvier 1922.
Toutes les notes doivent être rÉAISES :
sous forme de dactylographies, ne
varietur, , sans lectures : douteuses ;
elles ne doivent pas dépasser l'étendue.
lente re
_ Ces conditions sont formelles.
TARIF DES TIRÉS À PART
Le prix des tirés à part est abaïissé à :
43 francs pour 50 tirés à part (2 pages).
15. — — 100 — ‘(2 pages,
18 — — 50 — (4 pages).
21 — — 100 — (4 pages).
Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- :
phies; les factures réglées directement à l'imprimerie, :
Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs
aotes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, LUE Davy, B9, rue mn
Madame, Paris 6°. 4
Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité, 1
14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 ae
EEE
RAA LE Le |
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES.
DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
SÉANCE DU
Busquer (H.) : Le paradoxe
du potassium sur le cœur isolé
OPA DIN ET Se aus Ge cie aie roieiate
Doumer (Ed.) : L'action du
taurochlorate de soude sur la ten-
sion superficielle de l’eau......
Fauré-Fremier (E.) et GIRARD
(P.) : Endosmose électrique des
ns du foie chez le Rat blanc.
Fressin:Er (N.) : Hnrquee à
propos de la note de G.- . Re-
CORNE dE
LapicQuE (L. et M.) : Quelques
mesures de concentration en
chlore et en électrolytes et de
concentration moléculaire totale
chez les Laminaires............
RavauT et RaBeau : Sur la
virulence du liquide céphalora-
chidien de malade atteinte d’her-
DÉSRSÉMA ER neue. ee
REGARD (G.-L.) : L'action tryp-
tique des leucocytes fixés par
MÉCOOE ie ne ce
Rrerz (T.) : Tremblement pen-
dant l’anesthésie générale et
moyen de lempècher:..,%
STANKOVITCH (S.) : Sur quel-
ques Coccidies nouvelles des Pois-
Sons Gyprinides. ; 24. 41.0
VasLiano (M.) :
9...
de la digestion sur les élimina-
FIONSSUTINAITES: eee ee eee o
BrocociEe. COMPTES RENDUS.
17 DÉCEMBRE
1921
SOMMAIRE
11/42
1138
1140
AD.
1139
1132
1144
1134
1128
Des réactions .
leucocytaires consécutives à l’ino-
culation des Bacilles tuberculeux. r
Viozze (P.-L.) : De l’influence
— 1921.
Réunion biologique de Strasbourg.
ARoN (M.) : Observations histo-
chimiques sur la s'crétion bi-
Dares ER See
Bercoce (P:) : Sur quelques
particularités du vestibule de
l’enfant nouveau-né portant sur
sa forme, son trpnianen, son
ÉVOIULIONe SN nel
BLum (L. ): L'action antiphlo-
gistique des sels de calcium.....
Bzum (L.), Ausez (E.) et Haus-
KNECaT (R.) : Modificalions de la
composition minérale du sang et
des humeurs après ingestion de
chlorure de calcium.
HECKER :
menteux
dien
..,.
Sur l'appareil liga-
occipito-atloïdo-axoï-
1190
119
Réunion biologique de Lisbonne.
BETTENCOURT (A.), Bones (1I.)
et SEABRA (A. de): L’hôte inter-
médiaire du Schistosomum hae-
matobium au Portugal.........
Brites (G.) : Un nouveau pro-
cédé de montage des pièces ana-
tomiques incluses dans la géla-
tine
Fowtes (J.) : Action de la véra-
trine sur les muscles normaux et
en. voie de dégénérescence chez
ec sholstie olele delete (se.
“les Amphibiens. PCR CRE
REBELLO de ) et PeretRA (M. de
M. B.) : L’adrénaline est-elle
T. LXXXV.
1109
STE)
LOT
79
1126
conduite le long des nerfs?:.... 1163
REBELLO (S.) ‘et PEREmRA (M. de que du sang humain..... ..... 1199
M. B.) : Sur le mécanisme de SAND (K.): Vasectomie prati-
l’action à distance de l’adréna- quée sur un Chien dans un but
line nes Dore de 17667 |" de résénération., 7... 2 1201
Pure c - 5 WazBuM (L.-E.) : Action de la
Réunion biologique de Suède. a les globules de
Davine (H.) et Dern8y (G.-K.) : ChÈVTE Ne LT CORRE 1209
Etude sur la production de la Béunioa biolon
toxine diphtérique-...... 1077 Be SA
Dern8y (K.-G.) et ALLANDER Cr PHENOS ARTS
(B.) : Production de la toxine Acuna (M.) et GarranAM (J.-
TIC INOSS 50 0 NO Er 1181 | P.) : Résultats cliniques de l’em-
Kzinc (C.), Davibe (H.) et Lrr.- ploi de la vitamine B.......... 1218
JENQUIST (F.): L’encéphalite épi- Houssay (B.-A.) et Hu: (E.) : à
démique expérimentale chez le Action de l’hypophyse sur la
Lapin. I. Virus d’origine céré- CTOÏSSANCE- 2 -eereCoeE 1215
Dra le ARR re 1182 Houssay (B.-A.) et Lewis (J.-
Kzins (C.), Davine (H.) et Lir- T.) : Technique de l’extirpation
JENQUIST (F.) : L’encéphalite épi- de la partie médullaire des surré-
démique expérimentale chez le NaleSer ee. rc ep Ce 1209
Lapin. II. Virus d’ origine nasO- Houssay (B.-A.) et Lewis (3.
pharyagée.:.-:5...54.:...., 1100) 1.) Importance comparalime
: : =. des parties médullaire et corticale
Réunion danoise de biologie. des surrénaless nn 1210
Br (V.) : Influence de doses Houssay (B.-A.) et Lewis (J.-
massives de sérum antidiphté- T.): Diabète pancréatique chez
rique sur la mortalité dans Ja les Chiens privés de la partie mé-
diphtérie pharyngée... ...... 1189 | dullaire.des surrénales.. .... Tone
Bie (V.) : Influence du sérum Houssay (B. À.) et SORDELLI
antidiphtérique sur la tempéra- (A.) : Formation d’anticorps chez
ture AU COL ER cure 1192 | les animaux éthyroïdés......... 1220
Fexser (M.) : Sur des préci- Lewis (J.-T.) : Les surrénales
pités dans les tissus après fixation et l’intoxication par la morphine. 1274
par Tletormol ser Re ce 1190 Liamgras (J.) : Etude d’une
Hansen (T.) Influence du lésion nodulaire hépatique ren-
bain de lumière universel sur la fermant des cristaux........... 1207
Présidence de M. Ch. Richet.
PRÉSENTATIONS D'OUVRAGES.
M. E. Grey. — Le nouvel ouvrage de notre collègue, le profes-
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
teneur en agglutinine antityphi-
seur M. Arthus, que j'offre en son nom à la Société de biologie,
Précis de physiologie microbienne (1), a le grand mérite de réunir
et de coordonner une foule de notions éparses dans d'innombra-
bles travaux, dont beaucoup sont peu accessibles à la g
énéralité
des étudiants en sciences biologiques. Toutes ces questions : le
problème des générations spontanées, les conditions et les mani-
festations de la vie des microbes, les fermentations, les diastases
(1) Un vol.
in-12 de vi-4oz pages, Paris, Masson ct Cie, 1921.
SÉANCE DU 1] DÉCEMBRE {425
microbiennes, les maladies microbiennes, les toxines, les protéi-
nes toxiques et les venins, l’immunité antitoxique, les sérums.
antitoxiques, l’anaphylaxie, les sérums précipitants et les agglu-
tinants, les sérums bactériolÿtiques, hématolvtiques, cytotoxi-
ques, l'immunité antimicrobienne, les immunisations antimicro-
biennes ou vaccinations, les mécanismes de l’immunité acquise,
la résistance de l'organisme et la virulence microbienne, sont ex-
posés dans la manière claire et simple et sous la forme Donne ei
critique qui caractérisent le talent de l’auteur. Assurément la par-
tie du livre, consacrée à l'étude des réactions que déterminent les
microbes dans les organismes qu'ils envahissent, est beaucoup
plus développées que la physiologie proprement dite des micro-
bes (le chapitre II, Les conditions et les manifestations générales
de la vie des microbes, ne comprend que vingt pages) ; mais ül
faut reconnaître que ces réactions sont bien, dans la vie des micro-
bes, ce qui nous intéresse le plus et ce qui est aussi en soi un des
caractères les plus intéressants et les plus importants de cette vie.
Arthus a eu aussi l'excellente idée de rapprocher de l’action des
toxines microbiennes les effets des protéines et des sérums toxi-
ques, l'étude de ces effets éclairant singulièrement l’action des
toxines. Il n’est pas douteux que ce livre, nouveau témoin de l’ac-
tivité intellectuelle et de l'esprit didactique de notre collègue,
rendra de grands services à ceux pour qui surtout il a été écrit et
ne laissera pas d'être utile aux autres lecteurs qu’il pourra avoir.
M. LamBzinc. — J'ai l'honneur d'offrir à la Société un exem-
plaire de la troisième édition de mon Précis de Biochimie. Bien
que cette édition n’ait pas eu besoin d'être remaniée aussi profon-
dément que la précédente, elle a cependant reçu des additions ou.
des modifications importantes. La question de l’alcalinité ionique
du sang, celle des mécanismes qui maintiennent la fixité de cette
réaction, celle des-vitamines ont reçu le développement devenu :
nécessaire aujourd hui. Les autres modifications d’une certaine
importance sont relatives à l’état colloïdal, aux amines protéino-
gènes, aux pigments sanguins, à la dégradation des acides ami-
nés, à la production du à partir de ces acides, à la créati-
nine, au métabolisme des graisses, à l’urobilinurie et à l'héma-
toporphyrinurie, à l’action dynamique spécifique des aliments,
etc. Un assez grand nombre d’autres questions ont été en outre
plus ou moins retouchées.
1128 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
SUR QUELQUES COCCIDIES NOUVELLES DES Poissons CYPRINIDES,
par S. STANKOVITCH.
En poursuivant nos recherches sur les Coccidies des Poissons
d’eau douce, au laboratoire de pisciculture de l'Université de Gre-
noble, nous avons eu l’occasion de rencontrer plusieurs formes
nouvelles de ces parasites dans les Cyprinides, dont deux ont été
déjà signalées ici-même (1). Il convient maintenant de décrire
dans cette note les quelques autres formes non encore signalées.
I. Eimeria cyprinorum n. sp. Cette Coccidie tétrasporée, très
répandue, a été observée dans l'intestin des alevins (taille o à
5o mm.) du Gardon commun (Leuciscus rutilus L.), du Gardon
rouge (Scardinius erythrophihalmus L.),; du Barbeau (Barbus
fluviatilis Agass.), et du Vairon (Phoxinus laevis Agass.) prove-
nant de différents endroits (lacs et ruisseaux du Dauphiné, étangs
de Dombes, Loire). Le parasite paraît très commun dans une seule
ct même localité ; ainsi tous les alevins (une quarantaine) du
Gardon rouge provenant des étangs de Dombes, que nous avons
examinés, étaient atteints de coccidiose.
La nouvelle espèce est suffisamment caractérisée par la F
et la taille de ses spores ; elle ne peut être confondue ni avec
Coccidium wierzejski Hofer, d’ailleurs incomplètement décrit et
dont les spores sont ellipsoïdes et allongées, ni avec Goussia legeri
Stankovitch, les spores de cette dernière montrant une ligne de
déhiscence nette. |
C’est dans les cellules de l’épithélium intestinal que l’on ren-
contre le parasite et cela à tous les stades du développement. Nous
ne l'avons pas trouvé dans le tissu subépithélial. Les stades végé-
talifs et les schizontes, situés au-dessus du noyau de la cellule-
hôte, ont été observés plusieurs fois. Les schizontes, de forme
ovoïde, mesurent 11 à 12 u, et donnent 16 schizozoïtes (fig. r).
Les oocystes, à différents stades de sporulation, sont très nom-
breux ; on rencontre parfois des amas de r0 à 15 oocystes logés
dans l'épithélium intestinal. La maturation des spores s'effectue
dans les tissus mêmes de l'hôte. Nous n'avons pas observé de mi-
crogamètes ; les macrogamètes sont ronds, à protoplasma granu-
leux, et mesurent r2 mu. L'oocyste mûr (fig. 2) est sphérique ; sa
paroi est très mince et hyaline. Point de reliquat cystal. Taille de
l’oocyste : 12 à 13 . Quatre spores du type ovoïde régulier court,
à membrane mince sans ligne valvaire, avec un reliquat rond et
réfringent et deux sporozoïtes recourbés (fig. 3). Taille de la spore :
7 à 8 u sur 5 y.
(1) C. R. de la Soc. de biol., 5 juin 1920.
SÉANGE DU 17 DÉCEMBRE 1129
Le parasite ne paraît pas provoquer une entérite grave chez
l'hôte ; pourtant, les alevins infestés semblent plus chétifs que les
autres.
2. Eimeria cylindrospora n. sp. Cette jolie petite forme para-
site les alevins (taille r5 à 30 mm.) de l’Ablette (Alburnus lucidus
Heck.) provenant du lac d’Aiguebelette (Savoie), et n'est point
rare en été. En automne, les alevins de l’Ablette, devenus plus
robustes, semblent débarrassés du parasite, car eeux examinés
au mois d'octobre, s'en sont montrés indemnes.
Fig. 1-3 : Eimeria cyprinorum n. sp.
Fig. 4-5 : Eimeria cylindrospora n. sp.
Fio. 6-7: Eimeria soufiæ n. s.
Grossissement : 1.500. Explications dans le texte.
Par la forme cylindrobiconique de ses spores, cette Coccidie
montre une certaine ressemblance avec Goussia alburni Stanko-
vitch, qui parasite l’Ablette adulte ; les spores de cette dernière
sont cependant de taille bien plus grande, sans parler de la pré-
sence d’une ligne valvaire, caractère des Goussia.
Le parasite est logé dans les cellules de l’épithélium intestinal.
C’est surtout les stades de sporulation que nous avons observés
chez les alevins infestés ; la schizogonie n’a pas été vue. Les spores
mürissent à l’intérieur des tissus de l’hôte. L’oocyste mûr est sphé-
rique et montre une paroi excessivement mince ef hyaline. Point
de reliquat cystal. Taille de l’oocyste ro à 11 u (fig. 4). La spore
(fig. 5), à paroi mince, est du type cylindrobiconique aux angles
. mousses, et contient un reliquat rond et réfringent êt deux sporo-
zoïtes recourbés. Taille de la spore : 7 à 8 u sur 4 u. Les spores
sont placées dans l’oocyste, toujours par groupes de 2, le plus.
souvent parallèles (fig. 4).
Les alevins infestés par cette Coccidie peuvent héberger en
même temps Goussia legeri Stankovitch.
1130 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
3. Eimeria_ soufiae n. sp. Gette Coccidie provoque une entérite
mortelle chez les jeunes Suiffes (Squalius agassizi Heck.). Un
certain nombre de ces Poissons, pêchés dans la rivière Drac (Dau-
phiné) et mis en aquarium au laboratoire, mouraient au bout de
quelques jours déjà. L'intestin moyen des Poissons malades était
fortement envahi par le parasite logé dans l’épithélium. Celui-ci
montrait les différents stades de sporulation ; un bon nombre
d'oocystes mürs se trouvaient libres dans la lumière intestinale.
Cette. forme est relativement assez grande. L’oocyste mür (fig.
6), sphérique ou parfois ovoïde, à paroi mince et sans reliquat,
mesure 17 à 18 u ; il contient quatre spores du type ovoïde régu-
lier allongé. La paroi de la spore est également mince et sans li-
gone valvaire. Il existe un reliquat sporal granuleux avec, au mi-
lieu, un corpuscule rond et réfringent. Dimensions de la spore
11 à 12 u sur 6 u (fig. 7). Par la forme de ses spores, Æ. soufiae
montre quelques analogies avec E. subepithelialis Moroff et Fiebi-
ger de la Carpe ; elle s’en distingue cependant par la taille plus
petite de ses spores dont la paroi, en outre, est bien plus mince
que celles des spores de E. subepithelialis.
(Laboratoire de pisciculture de Grenoble).
DES RÉACTIONS EEUCOGYTAÏRES CONSÉCUTFIVES À L'INOCULATION
DES BACILLES TUBERCULEUX,
par M.-S. VAGLraNo.
À Ja suite des travaux de Metchnikoff sur la phagocytose, un
grand nombre d'auteurs se sont consacrés à l’étude de ace
leucocytaires provoquées par le Bacille tuberculeux.
Hulot et Ramond (1), Claude et Zakv (2), Jacobson (3), ne
trouvé, chez les Lapins inoculés avec les Bacilles vivants et la
tuberculine, une leucocytose plus ou moins prononcée, se tradui-
sant surtout par de la polyvnucléose. Achard et Lœper (4) ont cons-
taté, chez les Chiens, une leucocytose constituée surtout par une
mononucléose. OElsnitz (5) et Romanelli (6) distinguent, chez les.
Lapins, deux périodes : une première pendant laquelle l'animal
présente une moncnucléose avec hyperleucocytose, et une deu-
xième caractérisée par une polynucléose avec hypoleucocytose.
(1) C. R. de la Soc. de biol., 1899, p. 736.
î. de la Soc. de biol., 1902, p. 505.
3. de la Soc. de biol., 1918, p, 232.
. R. de la Soc. de biol., 1900, p. 1066.
(5) Thèse de Paris, 1903.
(6) Gazz. degli Osped., n° 6, 1905. Me Jai
Q
=
SÉANCE DE LT DÉCEMBRE IRESNI
Nos expériences ont porté sur des Lapins. Les inoculations ont
été faites par différentes voies : intraveineuse, intratrachéale, sois-
cutanée et intradermique. C'est le premier mode d’inoculation qui
nous donna les résultats les plus nets. Nous avons pratiqué pa-
rallèlement des réactions de fixation avec l’antigène de Besredka,
pour chercher s'il existe des rapports entre la réaction des leuco-
cytes et les propriétés fixatrices du sérum sanguin.
Nos expériences ont été faites avec des Bacilles tuberculeux hu-
mains et bovins ; ceux-ci, suivant les cas, étaient vivants ou
morts ; nous avons opéré également avec la tuberculine provenant
d'une culture âgée de 4o jours dans du bouillon à l’œuf de Bes-
redka.
A. Variations du nombre de globules blanes sous l'influence de
Bacilles tuberculeux, morts ou vivants :
a) Bacilles morts : dès les premiers jours de l’inoculation, le
nombre des globules blanes est toujours considérablement aug-
_menté ; ce phénomène persiste en général, jusqu'au 30° où 40°
jour.
b) Bacilles vivants : on constate un accroissement du nombre
de globules blancs. Après quelques jours (10-20) caractérisés par
un plateau, la courbe des leucocytes subit des fortes oseillations.
Deux ou trois mois après l’inoculation (suivant la virulence du
Bacille), la courbe leucocytaire reprend son aspect normal.
B. Variations du nombre de globules blancs sous l'influence
des Bacilles tuberculeux sensibilisés, morts ou vivants.
a) Bacilles morts : on ne constate chez les Lapins aucune aug-
mentation dans le nombre des leucocytes. Quelle que soit la voie
-d’inoculation, le taux de globules blancs reste toujours normal.
b) Bacilles vivants : le nombre reste normal jusqu'aux environs
du 10° jour, après quoi on constate une augmentation progressive
des leucocytes.
Dans les deux groupes, on obsérve une ee. plus ou
moins accusée dans les 24 heures qui suivent l’inoculation.
C. Variations de la formule leucocytaire.
à) Après l’inoculation de Bacilles morts, ordinaires où sensibi-
lisés, les mononucléaires subissent d’abord (dans les 24-72 heures)
une baisse plus ou moins notable. Entre le 9° et r2° jour, les mo-
nonucléaires dépassent déjà le taux normal et se maintiennent
dans cet état un temps variable. La réaction de fixation commence
à devenir positive vers le 12° jour. À ce moment, la mononu-
cléose est parfois très prononcée. :
b) Après l’inoculation de Bacilles vivants, ordinaires ou sensi-
bilisés, la courbe des mononucléaires montre des oscillations qui
sont à la fois très accusées et fort irrégulières. La phase d’hypomo-
_ nonucléose des premières 24 heures n'est pas toujours constante.
1132 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Les éosinophiles ne sont pas toujours augmentés de nombre.
Les basophiles sont, au contraire, toujours augmentés de nombre,
surtout après l’inoculation de Bacilles vivants. Cette augmenta-
tion est parfois assez importante.
L'injection de la tuberculine à l’œuf n’a donné lieu, chez les
Lapins neufs, à aucune réaction, ni au point de vue du nombre
de leucocvytes, ni au point de vue de leur formule.
(Institut Pasteur).
SUR LA VIRULENCE DU LIQUIDE CÉPHALORACHIDIEN DE MALADE
ATTEINTE D'HERPÈS GÉNITAL,
Note de Ravaur et RABEAU, présentée par G. GUILLAIN.
Déjà en 1903, l’un de nous (1), frappé, dans plusieurs cas, de
l'intensité des phénomènes nerveux au cours des herpès génitaux
avait été amené à rechercher si la ponction lombaire ne permet-
trait pas de déceler des modifications du liquide céphalorachidien.
Sur 26 cas étudiés à cette époque, il avait observé 21 réactions
d'intensité variable. Dans un cas d’herpès névralgique, le liquide
était trouble. Si ces réactions étaient parfois très intenses, elles
étaient, en tous cas, très fugaces. Ces faits montraïent la partici-
pation du système nerveux dans la production de l’herpès.
Récemment, Læœwenstein et Dœrr purent, en partant de divers
cas d’'herpès, reproduire par scarification sur la cornée du Lapin,
une maladie typique transmissible en série. Dans certains cas la.
kératite était suivie de troubles nerveux se terminant par la mort.
Blanc et Caminopetros reprirent l’étude de ce virus de l’herpès
et avec Levaditi, Harvier et Nicolau établirent les analogies entre
le virus de l’herpès et celui de l’encéphalite.
Nous avons recherché s’il ne serait pas possible, en partant du
liquide céphalorachidien, d'obtenir des résultats comparables.
Nous avons inoculé à la cornée de cinq Lapins le liquide céphalo-
rachidien de cinq malades différents atteints d’herpès. Voici ce
que nous avons observé dans l’une de nos expériences.
Expérience 74. Un Lapin est inoculé le 30 septembre 1921 par
scarification sur la cornée droite, avec le culot de centrifugation
et quelques gouttes de liquide céphalorachidien d’une malade at-
teinte d’herpès génital à tvpe névralgique. Ce liquide présentait
une réaction cellulaire nette, contenant 0,50 d’albumine. Was-
(1) Ravaut et Darré. Contribution à l’étude des herpès génitaux. Gazette des
hôpitaux, 15 octobre 1903. .
Ravaud et Darré. Les réactions nerveuses au cours des herpès génitaux. An-
nales de dermatologie, juin 1904. L
SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1453
_
sermann et benjoin étaient négatifs. Les jours suivants on n'ob-
serve pas de kératite. Les scarifications cornéennes disparaissent
sans laisser de traces. Le 15 octobre, 15 jours après l’inoculation,
l'animal commence à présenter des phénomènes nerveux. Il tourne
. la tète inclinée du côté droit, côté d'inoculation. Par moments,
il tombe de ce côté. On observe des secousses des membres. Après
une phase aiguë, ces phénomènes vont s’atténuant ; mais l’animal
maigrit et meurt le 12 novembre, soit 43 jours après l’inoculation.
L'autopsie ne révèle aucune lésion viscérale. Les centres nerveux
sont confiés à M. C. Levaditi et voici ce qu'il a constaté :
« Au niveau du cerveau la coupe montre une légère irritation
de la pie-mère se manifestant par une accumulation d'éléments
mononucléaires, surtout des Iymphocytes. Cette irritation se pro-
longe le long des septa. Aucune lésion de neuronophagie ou d’in-
flammation aiguë au niveau de la zone élective. Absence de man-
chons périvasculaires et de lésions d'encéphalite aiguë. Une coupe
intéressant le cervelet, l’aqueduc de Sylvius et le mésocéphale,
montre les altérations suivantes : certains vaisseaux de la sub-
stance grise et blanche sont entourés de manchons absolument
identiques à ceux de l’encéphalite humaine expérimentale et de
l’encéphalite herpétique. En plus on constate au niveau de l'a-
queduc de Sylvius la présence d’un véritable abcès constitué par
des polynucléaires en grande partie détruits, lésions qui n'ont
jamais été constatées dans le cerveau de Lapins morts d’encépha-
lite ou d'herpès expérimental. Les cultures faites avec le cerveau
prélevé aseptiquement mais conservé 48 heures en eau physiolo-
gique à la glacière ont été positives, c'est pour cette raison quil
n’a pas été fait de passage immédiat. Conservé 28 jours dans la
glvcérine il a servi à faire un passage intracérébral, sur un Lapin
actuellement en observation ».
Nous ajouterons que le liquide des vésicules d’herpès de celte
malade s’est montré virulent pour un autre Lapin, qui a fait, le
3° jour, une kératite typique, suivie le 7° jour, d’encéphalite.
De cette observation, il résulte que, chez une malade présen-
tant un herpès génital à type névralgique avec réaction méningée
nette, l’inoculation à la cornée d’un Lapin a été suivie de phéno-
mènes nerveux sans qu'on n'ait jamais constaté de réaction ap-
préciable de la cornée. |
En raison du temps relativement long qui s’est écoulé entre
l’inoculation et l'apparition des premiers phénomènes nerveux
(15 jours) et la persistance de ces accidents jusqu’à la mort (28
jours), en raison des lésions constatées dans ses centres nerveux,
nous concluons que l’on peut trouver, dans le liquide céphalo-
rachidien, le même virus que l’on rencontre couramment dans
les manifestations cutanées de l’herpès.
134 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
TREMBLEMENT PENDANT L'ANESTHÉSIE GÉNÉRALE
ET MOYEN DE L EMPÉCHER,
par F. Riez.
Au cours de l’anesthésie générale, les malades présentent parfois
des tremblements, qui peuvent gèner l'opérateur. Bien qu'il s’a-
gisse d'un phénomène assez fréquent, je n'ai pu en trouver men-
tion ni dans les manuels opératoires, ni dans les travaux relatifs
à l’anesthésie générale.
Le tremblement, qu'on observe no. lanehee consiste
en secousses fréquentes et rappelle les contractions musculaires
rythmiques ; parfois, il affecte la violence d’une crampe clonique;
il est Surtout manifeste au niveau des membres inférieurs et du
tronc ; il débute, en général, sans signe prémonitoire, sa durée
peut atteindre et même dépasser 5 minutes, si on n'inhibe pas le
processus par la manœuvre qui sera décrite plus loin.
Mes observations portent sur 31 Hommes et > Femmes, corres-
pondant à tous les âges au-dessus de 16 ans ; pour expliquer le
phénomène en question, on ne saurait incriminer m le passé du
malade, ni le mode d'examen, non plus que les conditions de
l’anesthésie: Le tremblement apparaît au début, ainsi qu'au réveil
du sujet soumis à la narcose profonde : celleci a été assurée par
l’éther dans la plupart des cas ; mais, quelques sujets ont été sou-
mis à l’anesthésie mixte par l’éther-chloroforme ; chez ces der-
niers, le tremblement s'est présenté ne les mêmes conditions
que chez les autres opérés.
On peut se demander si le tremblement n'est pas le résultat de
l'excitation cérébrale provoquée par le narcotique circulant dans
le sang. Dans cette hypothèse, j'ai tenté d'éviter l'apparition du
phénomène en comprimant, chez un malade, le creux carotidien.
L'effet fut immédiat : le tremblement cessa du même coup : dès
la suppression de la compression, les secousses réapparurent.
Mais après une pression un peu plus longue, le tremblement dis-
parût. De nouveaux essais m'ont montré que, par ce procédé, il
est possible d’inhiber le tremblement chez la plupart des sujets,
mais non point chez tous.
Sur un total de 33 sujets, j'ai appliqué la manœuvre 29 fois
l'effet a été immédiat dans 19 cas ; imparfait, dans 5 cas ; nul,
dans les 5 autres cas.
Comme on l'a vu, la réalisation de la compression est facile ;
mais, la pression doit être très forte, et parfois bilatérale. D'autre
part, on doit rechercher s’il s’agit bien d’une compression des
carotides et non d’un réflexe ayant son origine dans la douleur
SÉANGE DU {7 DÉCEMBRE 1135
provoquée ou dans des troubles du pneumogastrique. Enfin, des
pressions exercées en d’autres points du corps, notamment sur le
plexus brachial, n'ont eu aucune influence ; les pincements de la
peau n'ont pas plus d'action.
Je rappellerai, en terminant, que Ch. Richet a noté des secous-
ses chez des Chiens chloralosés ; ensuite, Hédon a réussi à inhiber
ces mouvements, en comprimant les pattes ; après section des
pneumogastriques, la manœuvre est sans effet.
(Hôpital de Vestervik, Suède).
QUELQUES MESURES DE CONCENTRATION EN CHLORE ET EN
ÉLECTROLYTES ET DE CONCENTRATION MOLÉCULAIRE
TOTALE CHEZ LES LAMINAIRES,
par L. et M. LAPIcQuE.
Nous avons effectué cet été aux abords de l’île Bréhat une série
de mesures sur diverses Laminaires.
Pour être mise en œuvre aussi fraiche que possible, l'Algue,
aussitôt pêchée, était amarrée par son stipe sur une ligne à l’ar-
rière du bateau, ramenée ainsi en remorque, flottant librement
dans l’eau, et finalement apportée à terre. dans un seau rempli
d’eau. On prenait alors la partie moyenne de la lame, éliminant
d’un côté 10 cm. voisins du stipe et s’arrètant, de l’autre, aux pre-
mières taches sorales ; on l’essuyait avec un linge sec pour enlever
l’eau de mer adhérente, on en pesait 30 gr. qu'on découpait avec
des ciseaux en fragments de quelques centimètres carrés ; ceux-ci
étaient jetés, au fur et à mesure, dans un vase d'Erlenmeyer taré,
contenant 30 à 4o gr. d’eau distillée maintenue à l'ébullition. Le
tout était ensuite maintenu au bain-marie pendant au moins :
heure 30, en agitant de temps en temps. Après refroidissement, le
flacon était pesé avec son contenu, et sur le bouillon on procé-
dait aux deux mesures suivantes : 1° abaissement du point eryos-
copique ; 2° conductivité électrique (par la méthode de Kohl-
rausch).
D'autre part, un échantillon de la même Algue, aussi sembla-
ble que possible au précédent, (généralement la partie correspon-
dante des lanières voisines), avait été essuyé de même, pesé, mis
à sécher au soleil, pour être ensuite envoyé au laboratoire de la
Sorbonne où l'on déterminait le poids sec exact, ainsi que la
proportion de divers éléments, notamment du chlore.
Une fois connu le poids p de matière sèche par gr. d’Algue,
connaissant P le poids du contenu du flacon, et à l’abaissement
1136 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
d P
| 30 (L-p)?
ce qui mesure la concentration moléculaire moyenne des liquides
du tissu mis en œuvre, à condition que l’abaissement du point de
congélation soit sensiblement en raison inverse de la proportion
d’eau ; supposition qui, dans le cas envisagé, nous paraît fondée,
d'après des essais comparatifs avec des dilutions diverses.
du point de congélation du liquide, nous ealculons À =
Pour la conductivité électrique, à partir de la conductivité E
KP
30 (1-p) -D) ‘10°
compte de l’accroissement de conductivité moléculaire avec la dis-
sociation des électrolytes. K n’est certainement pas la conductivité
que l’on observerait réellement sur les liquides de l’Algue vivante :
si on pouvait les soumettre à la mesure, attendu que la viscosité
de ces milieux ralentit les mouvements des ions, mais nous le
prenons comme mesure approximative de la teneur de l’Algue en
électrolytes.
mesurée sur le bouillon, nous calculons K = , pour tenir
Laminaria flexicaulis nous a donné des chiffres très divers, os-
cillant pour A, entre 2°r0 et 2°59 (le À de la mer, essayé à diver-
ses reprises, a toujours donné des valeurs très voisines de 2°05).
Nous n'avons pas tardé à remarquer que ces variations étaient liées.
aux grandes marées ; les Algues émergées souffraient des ardents_
rayons du soleil de cet été ; certaines mouraient ; beaucoup pre-
naient des taches vertes, qui blanchissaient le jour suivant, puis
tantôt se guérissaient, tantôt se nécrosaient, laissant un trou ou
une échancrure à leur place. Les parties d'apparence non changée
avaient néanmoins toujours, immédiatement après l’insolation,
un À à peine supérieur à l’eau de mer, remontant lentement au
cours des journées suivantes. 6 spécimens, recueillis soit un
temps suffisant après une grande marée, soit dans un gisement
ne venant jamais à sec, nous donnent pour À une moyenne de
>°5o, avec écarts compris entre 2°47 et 2°5q. À spécimens pris er
erande marée et porteurs de taches vertes, mais laissés plusieurs
heures dans l’eau de mer courante et examinés dans leurs parties
d'apparence saine, donnent une moyenne de 2°14, (individus de
een)
L'ensemble de nos L. cloustoni (13 spécimens) donne une
moyenne de 2°52, avec des écarts compris entre 2°33 et 2°69.
L. cloustoni vient tout au plus à fleur d’eau aux grandes marées.
Les chiffres les plus faibles ont été donnés par des Algues mani-
festement chlorotiques, vivant dans un chenal parcouru à chaque
jusant par l’eau de la baie de Paimpol, moins pure et moins frai-
che que l’eau du large.
SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1137
L.ochroleuca (1) ,dans notre région, reste immergée lors des plus
basses mers ; mais, toujours franchement chlorotique, elle ne
présente jamais les accumulations estivales d’hydrates de carbone
si remarquables chez ses congénères. 6 spécimens avec les valeurs
individuelles extrêmes de 2°53 et 2°8o donnent une moyenne de
JADE
Les quatre groupes de sujets dont nous venons de parler, pré-
sentent, en même temps que les A indiqués, les K portés dans le
tableau ci-dessous, où nous portons, en outre, leur proportion de
CI calculée en grammes pour 1.000 gr. d’eau dans les tissus de
la plante vivante. En vue d’une comparaison, nous ajoutons les
mesures s correspondantes prises por sur l’eau de mer.
A K. 10% 6 25°) CI
AAClOUSIONt er ee DD 34 15,
DATE TICAULS EEE NE 2,50 35 > 13,2
Id. insolés ..... 2,14 . 30 12,4
L. ochroleuca ..........:. 2,61 h4 15,3
Hausderment er. 2,05 5r 19,7
Âu commencement du présent mois de décembre, nous nous
sommes fait envoyer deux colis de L. flexicaulis du laboratoire de
Roscoff ; ces colis sont arrivés très rapidement ; la température
froide qui régnait alors les a conservés en excellent état sans les
congeler. Nous en avons traité 5 spécimens comme dans ce qui
précède et nous avons obtenu, avéc de faibles variations indivi-
duelles, les moyennes suivantes (2).
A K. 10% (à 25°) CI
2048 È 48 16,9
Ces mesures ont été faites en vue d’élucider la question con-
troversée de la pression osmotique dans les Algues marines (3),
mais on ne peut, sans discussion, passer de là à la pression cellu-
laire. Pour le moment, nous tenant sur le terrain des constatations
de fait, nous formulerons ainsi nos conclusions.
° La concentration moléculaire globale des substances solubles
est, chez L. flericaulis à l'état sain, notablement supérieure à
(1) De la Pylaïe = L. lejolisi Sauvageau. L’un de nous se propose d’indi-
quer ailleurs explicitement les raisons pour lesquelles cette indentification lui
paraît exacte, et, par suite, l’ancienne dénomination doit être reprise pour la
belle et curieuse espèce sur laquelle Sauvageau a récemment rappelé l’attention.
(:) Les réserves hydrocarbonées sont déjà très réduites. La laminarine, en
p. 100 du poids sec, n’est plus que de } en moyenne, tandis qu’en été elle
était de 33 chez L. flexicaulis, et de 34 chez L. cloustoni. L. ochroleuca, à la
mème saison, donnait seulement 5 de laminarine, mais cette espèce est relati-
vement riche en mannite. :
(3) Voir C. R. de la Soc. de biol., 2 juillet 1921, t. EXXXV, p. 207
1158 SOCIÉTÉ. DE BIOLOGIE
celle de l’eau de mer ; l'excès Doro pond à un ie du
ee de congélation d environ un demi-degré.
° En été et en hiver, cette concentration est sensiblement la
a mais se compose d'éléments différents ; les sels de l’eau de
. mer, mesurés par le chlore, en forment la moitié ou «un peu plus
en été et les 7/10 en hiver (1). La proportion d’électrolytes s’ac-
croit de l'été à l'hiver dans le même rapport. (L'évolution hiver-
nale n'est d'ailleurs pas terminée au début de décembre, et lé
cart va probablement s‘accroître encore).
3° L. ochroleuca, dont l'assimilation chlophy Hiea ne paraît,
à tout point de vue, moins active que chez L. flericaulis où clous-
loni, présente, en été, une concentration globale plus élevée que
ses congénères avec une proportion plus forte d’électrolytes ou de
chlorures.
4° Les actions nocives, qui diminuent ou compromettent la vi-
talité des cellules, diminuent l'excès de concentration sur l’eau de
mer ef peuvent ramener presque à zéro cet excès ; celui-ci se re-
constitue peu à peu quand l’Algue revient à l’état normal.
L'ACTION DU TAUROCHOLATE BE SOUDE SUR LA TENSION SUPERFICIELLE
DE L'EAU,
par Epmox» Doumer.
Nous avons établi, en collaboration avec le P' Doumer, la loi
de l’action du glycocholate de soude sur la tension superficielle
de l’eau. L'’abaïssement de cette tension se poursuit en fonction
du taux de ce sel suivant une courbe régulière qui tend vers une
limite et répond à l'expression :
=
nn
Sous l'influence de quantités croissantes de taurocholate de
soude la tension superficielle de l’eau diminue suivant une courbe
absolument superposable à celle qui traduit et représente l'action
abaissante du glycocholate de soude. E’action abaïissante de ces
(1) Le calcul s'établit de Ja manière suivante, à partir des proportions de.
chlore p. 1000 d’eau; soit G cette proportion dans l’Algue ayant À comme
abaissement du point cryoscopique ; soit Cm la proportion de chlore pour
1.000 gr. d’eau dans la mer, et Am l'abaissement cryoscopique de l’eau de mer;
CAM * À
on calcule re —— on trouve ainsi, avec es chiffres du tableau ci-dessus *
m
L. clousloni 0,51. L. fleæicaulis normale 0,55. Id. insolée 0,60. Id, en hiver
0,71. L. ochroleuca 0,61.
SÉANCE DU 17 DÉGEMBRE 1139
deux sels biliaires obéit donc à la même loi générale. La seule
différence qui les sépare est la suivante : à taux égal, le pouvoir
abaissant du taurocholate est plus faible que celui du glycocho-
late ; pour obtenir le mème effet il faut que son taux soit r fois
1/2 celui du glycocholate de soude.
_ Nous avons utilisé, pour ces recherches, du taurocholate de
soude de Chien, parfaitement pur, que nous devions à l’obligeance
du P' Lambling. Nous l'avons mis en solution dans de l’eau dis-
tillée additionnée de r décigr. de soude par litre, de façon à nous
_placer dans un milieu légèrement alcalin et à éviter certainement
sa transformation en acide.
Voici nos résultats expérimentaux. Nous avons mis en regard
Le * Le Q 3 Ô da
les valeurs théoriques déduites de l'expression = (ia ) pour
des concentrations en glycocholate de soude respectivement éga-
les aux 2/3 des concentrations de taurocholate de soude étudiées.
La concordance des chiffres expérimentaux et des valeurs théori-
ques prouve ce que nous venons d'avancer.
Taurocholate Abaissement Abaissement
de soude : Tens. sup. trouvé calculé
TAdÉCISE Darliires Are .e 970 30 27
2 a À RAT Re ‘954 46 48
3 — Re Reese 027 7 we)
l — Ans crane 909 OZ 88
6 : — Rs ei eus 88/4 z16 110
9 — RS Eee 857 143 er
12 —— Tr PR NO die DE 8306 16/4 16/
HD = icsivorons À 820 180 IST
En solution aqueuse de glycocholate et de taurocholate de sou-
de, l'effet obtenu est le résultat de la somme des pouvoirs abais-
sants de chacune de ces deux substances qui agit sur la tension su-
perficielie de l’eau suivant la loi générale que nous avons posée.
Tensions superficielles
DR NN
trouvées «calculées
Taurocholate . ses ee -
Glycocholate décor Dar litres .. 938 940
Taurocholate = je
Glycocholate $ décigr. par litre... 874 872
114{0 SOCIÉTÉ DK BIOLOGIE
EN\DOSMOSE ÉLECTRIQUE DES CELLULES DU FOIE CHEZ LE RAT BLANC,
par E. FaAuURÉ-FREMIET et PIERRE GIRARD.
L'un de nous a montré qu'il était possible, sur l'animal vivant,
soit de faire pénétrer par endosmose électrique, dans les inters-
tices cellulaires de différents tissus, en place et normalement irri-
gués, des solutions d'électrolytes réalisant ainsi de profondes im-
bibitions, soit au contraire, par exosmose électrique, de provoquer |
l’exsudation de la lymphe interstitielle ; le tissu se dessèche alors
et prend un aspect flétri.
Pour une valeur et une orientation fixées de la différence du
potentiel entre le tissu et la liqueur qui en baigne une face, c’est
de la constitution ionique de cette liqueur que dépendra le sens
du glissement des veines liquides dans les interstices cellulaires.
L'expérimentateur réalisera à son gré, suivant cette constitution
ionique, soit une imbition profonde, se traduisant par un gonfle-
ment du tissu, soit une déshydratation (réparée au bout d’un cer
tain temps) comme celle qu’on obtient très facilement sur la con-
Jonctive.
Nous laisserons de côté la représentation qu'on peut se je du
mécanisme du phénomène, les conditions physicochimiques réa-
lisées dans un tissu vivant, différant en somme notablement de
celles mises en œuvre us une expérience d'osmose électrique,
telle qu’on peut la faire dans un laboratoire de physique.
Le point particulier qui retiendra votre attention est le suivant:
lorsqu'on réalise, sur le vivant, par endosmose électrique, l’imbi-
bition d’un tissu normalement irrigué, les cellules qui constituent
les parois des interstices cellulaires, à travers lesquelles glissent les
veines liquides, sont-elles ici des témoins indifférents, où £ien, au
contraire, participent-elles au processus d’endosmose ?
Chez certains tissus comme la cornée, la conjonctive, etc., cette
participation n'a pas lieu. Le phénomène tout entier se localise
dans les interstices cellulaires, à travers lesquelles glissent les vei-
nes liquides. Mais il en est tout autrement pour les cellules du
foie. Les dimensions et la forme régulière, géométrique, des cel-
lules hépatiques rend l'observation particulièrement facile. Pour
une connexion polaire telle que, la cathode étant au corps de l’ani-
mal, l’anode plonge dans la solution électrolytique qui baigne la
face antérieure du lobe hépatique traité, on constate que seules
engendrent de l’endosmose (gonflement du tissu) les liqueurs
qui contiennent soit un léger excès d'ions H libres, soit des sels
neutres à cations polyvalents (le radical acide étant monovalent).
L'endosmose achevée, on sacrifie l’animal et on prélève un frag-
SÉANCE DU Î7 DÉCEMBRE 1141
ment du lobe hépatique, immédiatement fixé pour examen his-
tologique. Cet examen révèle un gonflement notable de la cel-
lule hépatique.
L'aspect cytologique réalisé par l’endosmose électrique est
très particulier ; on distingue dans le cytoplasma de chaque
cellule des espaces clairs figurant comme des vacuoles,
d’abord nombreux et de petite taille, puis confluents, volumineux,
repoussant le cytoplasma proprement dit en une mince couche pa-
riétale dont un épaississement enrobe le noyau ; la cellule hépa-
tique ressemble alors à une cellule végétale. Ces espaces clairs ne
renferment pas de glycogène ; les réactifs fixateurs précipitent leur
contenu sous la forme d’un granulum ou d’un rétieulum de na-
Fig. 1 : Cellules hépatiques de Rat, l’une normale et les autres gonflées par
‘ endosmose électrique.
è
ture albuminoïde d’autant moins dense que le gonflement est plus
considérable, et présentant des réactions tinctoriales très caracté-
ristiques ; sur une coupe de foie endosmosé, colorée par la métho-
de de Mallory par exemple, le cytoplasma proprement dit se colore
surtout par la fuchsine et présente une teinte violacée, tandis
que le contenu albuminoïde des vacuoles fixe uniquement le bleu
d’aniline et tranche nettement par sa teinte bleue très pure.
Le chondriome qui demeure dans le eytoplasma fuchsinophile
n'est aucunement altéré par cette inondation de la cellule ; ce
phénomène ne semble intéresser que la phase hydroalbuminoïde
- continue du cytoplasma, laquelle se scinde en deux parties diffé-
rant avant tout l’une de l’autre par leur degré d’hydratation et leur
état colloïdal. |
Brococie. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 80
1142 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Une telle forme d’altérations paraît être réversible. Elle est
absolument distincte des deux formies d'altération décrites par
Mayer et Rathery à la suite d'intoxications diverses, qui sont la
cytolyse (aspect clair) et l'homogénéisation. La cytolyse propre-
ment dite s’observe fréquemment dans toutes les expériences d’os-
mose électriques réalisées sur le foie ; elle est indépendante de l’al-
tération décrite ci-dessus et s’observe seule après l’action des ions
OH et des ions monovalents (chlorure de K, ferrocyanure de K)
qui ne provoquent pas l’endosmose électrique.
Conclusion. — L'osmose électrique — l’endosmose dans le cas
particulier que nous venons de décrire — constitue un moyen
nouveau d'imposer aux cellules d’un tissu vivant, en place, et nor-
malement irrigué, des modifications remarquables. Les altérations
décrites se réparent, et sur le foie d’un animal sacrifié quelques
jours après avoir subi l'épreuve de l’endosmose électrique, elles
semblent avoir disparu. Ce moyen d'action sur la cellule vivante
serait gros d'enseignement si les méthodes microchimiques nous
permettent un jour de savoir quels ions pénètrent dans la cellule
avec le flux endosmotique.
LE PARADOXE DU POTASSIUM SUR LE COUR ISOLÉ DE LAPIN,
par H. Busquer.
Dans une série de travaux publiés au cours de ces dernières an:
nées, Zwaardemaker (1) a montré que, pour entretenir les baite-
ments du cœur isolé de Grenouille, on peut substituer au potas-
sium, dans la solution nutritive, les divers métaux radioactifs. À
l'occasion de ces expériences, l’auteur décrit certains faits qu'il
qualifie de paradoxes et dont l’un mérite de retenir plus spéciale-
ment l'attention : c’est l'arrêt momentané du cœur quand on rem-
place la solution de Ringer-uranium (sans potassium) par la so-
lution de Ringer normale (avec potassium). Zwaardemaker attri-
bue cet arrêt à un conflit entre les charges électriques de signe
contraire du rayonnement Ur et du rayonnement K. ;
Libbrecht (2) a fait circuler, dans le cœur isolé de Grenouille,
d’abord une solution de Ringer sans K (et sans uranium) et en-
suite la solution de Ringer normale. Dans ces conditions, il a en-
(x) Cet important ensemble expérimental est résumé dans un récent mé-
moire de l’auteur, in : Archives néerlandaises de physiologie, t. V. 1927, 285.
(>) W. Libbrecht. Contribution à l'étude du rôle biologique du K sur le
cœur. Arch. intern. de physiologie, t. XV, 1920, 446. Id.. Le paradoxe car-
diaque, t. XVI, 1921, 448.
SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1143
core observé la réaction cardiaque décrite par Zwaardemaker ;
celle-ci n’a donc rien de commun avec un conflit de métaux ra-
dioactifs.
Mes expériences personnelles ont porté sur le cœur isolé de
Lapin. J'ai cherché à vérifier le paradoxe chez ce Mammifère et à
‘ voir s’il présente chez lui des modalités susceptibles de nous éclai-
rer sur la nature du phénomène.
Réalité du phénomène. — Dans le cœur isolé de Lapin, entre-
tenu en survie par une circulation coronaire réalisée avec le per-
fuseur de Pachon, j'ai fait passer successivement deux liquides
nutritifs. Le premier était la solution de Ringer-Locke sans po-
tassium et le second liquide la solution de Ringer-Locke classique
(0,20 gr. de K CI p. 1000). Dans ces conditions, après quelques
secondes de passage du deuxième liquide, on observe l'arrêt des
ventricules en diastole, les oreillettes continuant à battre faible-
ment. Cet arrêt ventriculaire dure 2 ou 3 minutes, et n'est jamais
définitif. Donc la privation de K et l’apport ultérieur de ce inétal,
même en proportion physiologique, produit la suspension mo-
mentanée des systoles ventriculaires. C’est le parcdoxe du potas-
sium, aussi net chez le Lapin que chez la Grenouille. Il convient
de noter ici que, pour obtenir ce paradoxe, le cœur doit être en
bon état ; s’il est épuisé par un long fonctionnement antérieur ou
par des toxiques, chlorure de lithium ou azotate d'uranium à
fortes doses, le paradoxe ne peut pas être provoqué.
Nature de l'arrêt paradoxzal. — On est tout d’abord conduit à
supposer qu'il s’agit d’une intoxication potassique du myocarde,
la toxicité du liquide nutritif normal résultant de l'adaptation an-
térieure du cœur à une solution non potassique. Si cette explica-
tion est exacte, l’arrêt paradoxal doit reproduire toutes les parti-
cularités que V. Pachon et moi-même (1) avons décrites relative-
ment à l'arrêt du cœur par le K, c’est-à-dire la diminution en es-
calier de l’ampiitude des battements et, après l'arrêt, la reprise
des contractions avec augmentation progressive de l'amplitude,
sans modifications notables du rythme. Or, il n’en est pas ainsi
pour l'arrêt paradoxal qui se fait brusquement, sans escalier préa-
_lable ; de même, à la reprise, les systoles atteignent d'emblée toute
leur amplitude, sans passer par une phase d’accroissement gra-
duel. En outre, le cœur arrêté par intoxication potassique a perdu
partiellement ou totalement son excitabilité électrique et mécani-
que ; le contraire à lieu pour les ventricules en arrêt paradoxal.
Enfin, pendant l'arrêt potassique le tracé décrit une ligne hori-
zontale, tandis que pendant le paradoxe le tracé descend suivant
une ligne oblique vers la ligne des abscisses (allongement consi-
(x) V: Pachon et H. Busquet. C. R. de la Soc. de biol., LXXIT, 1907. 785.
TILL SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
dérable et progressif du diamètre vertical du cœur). Le paradoxe
du potassium ne traduit donc pas l’imprégnation toxique de la
fibre musculaire cardiaque par ce métal.
On peut également se demander si le paradoxe ne correspond
pas à une excitation de l'appareil cardio-inhibiteur intrinsèque.
Cette hypothèse est d'autant plus rationnelle que l’arrêt paradoxal:
a tous les caractères de l'arrêt provoqué par le nerf vague (brus-
querie de l'arrêt et de la reprise des contractions, conservation de
l’excitabilité du myocarde pendant l'arrêt). Mais si on supprime
fonctionnellement l'appareil cardiomodérateur par addition d'’a-
tropine (0,10 gr. par litre) aux liquides nutritifs, le paradoxe n’en
continue pas moins à se produire. Il ne résulte donc pas d’une ex-
citation de l'appareil modérateur intrinsèque du cœur.
Enfin, on peut supposer que la succession d’un liquide nutritif
non potassique et d’un liquide nutritif potassique réalise, sur la
ñbre musculaire cardiaque, une action comparable à celle du
pneumogastrique. Cette conception est à rapprocher de la théorie
de Howell (1902), d'après laquelle le nerf vague agirait sur le myo-
carde, en libérant du K. Mais il convient de rappeler iei que l'in-
toxication de la fibre musculaire par le K ne ressemble ni à l'arrêt
par le pneumogastrique (V. Pachon et H. Busquet), ni à l'arrêt
paradoxal et, si le K intervient dans ces deux derniers phénomè-
nes, ce doit être suivant un mécanisme tout à fait différent de
celui de son action toxique.
Résumé. 1° Le paradoxe du K s’observe sur le cœur isolé de
a comme sur le cœur isolé de Grenouille.
° L'arrêt paradoxal n’a pas les caractères objectifs de l'arrêt
provoqué par l’intoxication potassique ; il ressemble, au contrai-
re, à l'arrêt produit par excitation du nerf vague.
3° Toutefois, le paradoxe se produit encore après paralysie de
l'appareil cardio-inhibiteur intrinsèque et résulte d’une action di-
recte sur la fibre musculaire cardiaque.
L'ACTION TRYPTIQUE DES LEUCOCYTES FIXÉS PAR L'ALCOOL,
par G.-L. REGARD
Nous avons retiré des globules blancs du sang. Nous les avons
mis en émulsion dans une petite quantité de sérum physiologi-
que, de manière à prévenir l'agglutination massive, puis, dans
le but de les conserver, nous les avons fixés par de l'alcool à 30°
et à 60°. La fixation par l'alcool permet dans ces conditions de
conserver les globules blancs pendant un temps plus où moins
prolongé sans qu'ils s’altèrent et sans qu'ils perdent leurs proprié-
SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1145
tés. Au bout d'une quinzaine de jours, d’un mois ou de deux mois,
on constate encore à l'aide du microscope des globules blancs par-
faitement conservés. Mais, à mesure que le temps s'écoule, surtout
si l’on a employé de l'alcool à 30°, les globules blancs diminuent
de nombre, deviennent rares et perdent leur structure. Le liquide
d'émulsion prend alors les propriétés qui sont propres aux globu-
les blancs : mis à l’étuve il attaque l’albumine cuite, la fibrine, la
caséine, et la peptone ; il coagule le lait et liquéfie la gélatine. En
résumé, la fixation par l'alcool permet de conserver les globules
blancs pendant un certain temps ; elle ralentit l’activité des fer-
ments leucocytaires sans les détruire ; en conséquence les leuco.
cytes finissent par se détruire eux-mêmes par autolyse et par libé-
rer les produits qu'ils renferment. À très forte concentration, l’al-
cool fixe les globules blancs d’une manière définitive et leur fait
perdre, en apparence, leur pouvoir tryptique.
Nous avons vérifié de la manière suivante que l'alcool dans les
conditions sus-indiquées ne détruit pas les ferments leucocytaires.
Nous avons pris des leucocytes et nous-les avons additionnés d’un
peu d’eau distillée, de manière à les détruire en temps qu'éléments
cellulaires et à en extraire les ferments. À cette solution, nous
avons ajouté de l'alcool à 30° et à 60°. Nous avons alors mis quel-
ques gouttes de ces liquides en contact avec de petits cubes d’al-
bumine cuite ou de fibrine et en présence de caséine, de peptone,
de gélatine, de lait et de trisulfure d’arsenic, puis nous avons
porté tous ces tubes à l’étuve. Au bout de 48 heures — et les tubes
sont présentés à la Société de biologie, avec des tubes témoins —
on constate, sur les tubes fixés par l'alcool à 30° et à 60°, que
l’albumine cuite, la fibrine et la peptone sont attaquées, que la
caséine est solubilisée, que la gélatine est liquéfiée, que le lait
coagule, enfin que le sulfure d’arsenic change d'aspect et de cou-
leur. Toutes ces réactions se passent pour ainsi dire comme s'il
n'y avait pas d'alcool. Elles paraissent cependant ralenties.
NoEz FIessiNGEr. — Le fait rapporté par G.-L. Regard est
connu depuis que l’on a étudié les influences qui s’exercent sur les
protéases leucocytaires. Celles-ci résistent au formol à 10 p. 100
pendant plusieurs mois. Leur résistance à l'alcool n’est qu’un des
caractères constants des diastases en général. Nous avons montré
en 1910 que l’on peut extraire chimiquement la protéase des leu-
cocytes comme les autres diastases par la précipitation à l’aide de
l’alcool dans les solutions glycérinées. Cependant l’action de l’al-
cool à 90° peut se montrer nocive si le contact avec la diastase
est prolongé durant la préparation.
1146 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
DE L'INFLUENCE DE LA DIGESTION SUR LES ÉLIMINATIONS URINAIRES,
par P.-L. Viorre.
Les nombreuses recherches qui ont été faites sur les variations
horaires de l’excrétion urinaire ont été entreprises, chez l'individu
normal, avec le souci de ne modifier en rien ses absorptions tant
liquides que solides, de lui conserver ses heures de repas fixes avec
ses boissons et ses aliments habituels, afin de pouvoir dresser un
tableau normal de ses éliminations urinaires journalières aussi
exactement que possible représentatif de ce qui se passe dans la
vie quotidienne de ce sujet en expérience.
Or, la recherche des variations horaires de l’excrétion urinaire
a, en fin de compte, pour but de mettre en évidence l'influence
de la digestion sur la diurèse. Et toutes ces expériences montrent
finalement beaucoup plus l’influence des boissons (abondantes
aux repas, nulles ou faibles entre le repas) que l’influence de la
digestion des aliments solides. Elles démontrent qu'après les re-
pas, il y a d’abondantes éliminations urinaires, dont le maximum
est, suivant les auteurs, 1, 2 ou 3 heures après ces repas, ce qui
évidemment, est beaucoup plus en rapport avec le régime des.
boissons qu'avec le régime alimentaire.
C’est pourquoi j'ai voulu reprendre ces expériences en me pla-
çant tout à fait en dehors de l'influence des boissons. Celles-ci
n'interviennent plus dans l'expérience. L'alimentation solide,
seule, joue son rôle. Ainsi nous avons pu mettre en évidence très
nettement l'influence de la digestion sur la diurèse.
L'expérience commence le matin, au réveil. Le sujet qui n’a
rien bu ni mangé depuis la veille au soir, 7 heures, vide sa vessie.
Puis, à partir de ce moment, il prend, régulièrement, pendant
toute la durée de l’expérience, la même quantité d’eau, soit r00 gr.
par heure, à raison de 25 gr. tous les quarts d'heure. Aux repas,
ce régime de boisson n’est pas changé, le sujet ne boit que ses
°5 or. d’eau simple par quart d'heure. Le repas est pris sans café,
ni potages. afin, le sujet reste pendant toute la durée de l’expé-
rience dans le décubitus dorsal ét, toutes les heures, régulière-
ment, se présente à l’urinal où il vide complètement sa vessie.
On voil ainsi se dessiner remarquablement la diminution des .
éliminations urinaires après les repas. Alors qu'avant le repas de
midi, la moyenne des éliminations est de 150 gr., elle tombe
brusquement pendant les 4 heures qui suivent le Eds à 45 g
Puis elle remonte à partir de la quatrième heure et atteint envi-
ron Îc niveau antérieur, pour redescendre après le repas de: 7
heures exactement cornme après le repas de midi.
SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1141
Cette expérience, plusieurs fois reprise, a donné des résultats
tout à fait concordants. La chute de la diurèse après les repas est
caractéristique. La quantité des chlorures éliminés est exacte-
ment proportionnelle à la quantité d’eau éliminée. La courbe de
l’urée suit approximativement celle des chlorures mais avec des
variations plus faibles.
Nos expériences s'accordent parfaitement du reste avec ce que
nous savons de l’état de la tension portale après les repas.
En effet, Rosapelly a montré que cette tension variait entre 7
et 14 mm. Hg en dehors des digestions, et entre 16 et 24 mm.
Hg pendant la période digestive. Il y a donc du fait de la digestion
une hypertension portale marquée, d’où opsiurie explicable. Cette
opsiurie physiologique pourrait donc être dénommée opsiurie di-
gestive.
(Institut d'hydrologie).
ERRATUM.
Note DE P. Fapry.
T. LXXXV, p. 884, 3° avant-dernière ligne :
Au lieu de : j'ai obtenu plusieurs fois le B. coli « modifié » en
partant chaque fois du B. coli « communis », lire B. coli « com-
munior DE
ÉLECTION D'UN MEMBRE TITULAIRE.
Liste de présentation.
. Première ligne : M. MARCEL LaABBé.
Deuxième ligne : M. Broce-Rovsseu.
Troisième ligne : MM. BaBonNEIX, GRIGAUT, HARVIER, RICHET
fils.
VOTE.
Votants : 43.
M. Marcez LABBé . obtient : 23 voix. Elu.
M. Broco-Rousseu — g Voix.
M. GRIGAUT __— 6 voix.
M. BABonweix =— 3 voix.
M. Harvier — T VOIX.
M. Ch. Ricmer fils à — I VOIX.
1148 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
ÉLECTION Du BUREAU ET DU CONSEIL.
VOTE. :
Votants : Ar.
- Sont élus à l’unanimité :
Vice-Présidents : MM. Bou et TEISSIER.
. Archiviste : M. LAUGIER.
Secrétaires annuels : MM. Mesrrezar, Nècre, Roussy et Var-
LERY-RADOT.
Membres du Conseil : MM. Axpré-THomas et PORTIER.
ÉLECTION D'UN MEMBRE ASSOCIÉ ET DE DEUX MEMBRES
CORRESPONDANTS NATIONAUX.
Votants : 4x.
MEMBRE ASSOCIÉ.
M. Ed. Lacuesse obtient : 4o voix. Elu.
M. Cuénor — T VOIx.
MEMBRES CORRESPONDANTS.
M. SicaLas obtient : 4r voix. Elu.
M. Wen = ho voix. Elu.
AI. Srrour 6 — TI VOIX.
Ca
OC
Prix LABORDE.
Le prix Laborde est attribué à M. CARDoT.
(63) ; 1149
REUNION B'OLOGIQUE DE STRASBOURG
SÉANCE OÙ 9 DECEMBRE 192!
SOMMAIRE
ARON (M.) : Observations histo- gistique des sels de calcium... ... 70
chimiques sur la sécrétion bi- Bzum (L.), Ausez (E.) et Haus-
RATE LS CR ESA EE 68 | «neouT (R.) : Modifications de la
Bezcoco (P.) : Sur quelques composition minérale du saig et
particularités du vestibule de des humeurs après ingestion de
l’enfant nouveau-né portant sur chlorure dercalcium 2, 73
sa forme, son orientation, son Hecker : Sur l'appareil liga-
ÉONMNONNE OS S 65 | menteux occipito-atloïdo-axoi-
Bzum (L.) : L'action antiphlo- ET ea don a ro DD no 65
Présidence de M. G. Weiss.
APPAREIL LIGAMENTEUX OCCIPITO-ATLOÏDO-AXOÏDIEN,
par HECKER.
Dans mes recherches sur l'appareil ligamenteux occipito-atloï-
do-axoïdien, j'ai relaté la disposition du système ligamenteux com-
plexe qui relie la base du crâne avec les vertèbres supérieures de
la colonne vertébrale, en particulier avec l’atlas et l’axis. Nous
avons constaté que ce système ne se présente pas dans une sta-
bilité bien précise. Les différentes descriptions des classiques et
les travaux originaux en sont la preuve évidente que bien des mo-
dalités peuvent se présenter. Cet état de choses me suggéra rapi-
dement le désir de rechercher par des investigations personnelles
les causes et les modalités de ces divergences. J’ai trouvé, en effet,
cette variabilité sur les pièces humaines que j’examinais, et j’éten-
dis bientôt mes investigations sur plusieurs espèces de la série
des Mammifères, tels que le Hérisson, l’Ecureuil, la Martre, l’'Her-
mine, le Chat, le Chien, les Lémuriens, le Cercocebus collaris, les
Cercopithèques et le Chimpanzé.
Dans le courant de nos examens, nous n’avons pas omis de
mettre en relief, d’une part, la conformation générale des vertè-
bres cervicales supérieures et les articulations qui les relient, de
l’autre. Chez les Singes et chez l'Homme, nous constatons des ver-
*
1150 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (64)
tèbres cervicales à corps courts, tassés par le poids de la tête re-
posant sur la colonne vertébrale à la suite de l’orthostatisme,
les articulations latérales serrées. Chez les Quadrupèdes, contrai-
rement, l’on trouve des corps vertébraux allongés, les capsules
articulaires latérales lâches et distensibles dans le sens longitu-
dinal, les faces glénoïdales dans un plan oblique presque vertical :
cette Le nAareton est explicable par le fait que ces espèces, Li
sent pendre leur tête ; cette dernière exerce une traction continue
dans le sens longitudinal. Il est certainement à prévoir que la
disposition et la formation des ligaments assurant les articula-
tions en question marquent des différences nettement reconnais-
sables chez les Quadrupèdes, d’une part, et les espèces jouissant
de l’orthostatisme de l’autre. Contrairement aux Quadrupèdes,
. les espèces se trouvant dans une position orthostatique et jouissant
d'une grande motilité de rotation, présentent une agglomération
considérable de faisceaux ligamenteux, garantissant et limitant
lès mouvements de rotation, tout en accomplissant les fonctions
de stabilisation de la tête sur la colonne vertébrale. Nous avons,
en effet, trouvé des ligaments adaptés à ces fonctions spéciales,
tel -que le ligament occipito-axoïdien latéral intrarachidien, aug-
mentant la valeur du ligament occipito-odontoïdien latéral, qui
sert aux mêmes fonctions. Nous rappelons, en outre, qu'il existe
chez les Singes et chez l'Homme un ligament cruciforme ; tandis
que les Quadrupèdes ne présentent qu'un ligament transverse ;
les piliers supérieurs et inférieurs d'un ligament cruciforme, chez
les Quadrupèdes, ne feraient qu'entraver les mouvements de ven-
tro et dorsoflexion chez ces espèces. >
Dans nos recherches d'anatomie comparée, nous avons pu éta-
blir en résumé une classification en trois grands types
° Le type à système ligamenteux simple, tel qu'il se trouve
chez le Hérisson, où le ligament transverse se trouve en syndes-
mosis fibreuse avec la dent axiale.
2° Le type se trouvant chez les Quadrupèdes, et ayant les ca-
ractères suivants : a) les vertèbres à corps allongés : b) les faces.
glénoïdales des articulations latérales à plan oblique, presque
vertical ; c) les articulations latérales lâches ; d) un système liga-
menteux, suspenseur de la dent, évitant une luxation dans le sens
longitudinal, fortement développé ; e) les angles formés par les
deux ligaments occipito-odontoïdiens latéraux de nature relati-
vement aiguë (Chat 84°, Chien 88°, Martre r04°, Ecureuil r08°) ;
f) existence d’un simple ligament transverse ; g) présence de li-
gaments latéraux peu développés en général, agissant comme sim-
ples renforçateurs des capsules articulaires.
3° Le Iype, existant dans les espèces qui jouissent d’une 6
tion orthostatique, et ayant les caractères suivants : a) les corps
(65) SÉANCE DU 9 DÉGEMBRE 1151
vertébraux à corps courts ; b) les faces glénoïdales à plan presque
horizontal ; c) prévalence de mouvement de rotation ; d) dévelop-
pement spécial de ligaments assurant et limitant les mouvements
de rotation et de stabilisation de la tête, ligaments occipito-axoï-
diens latéraux, et ligament d’Arnold ; e) existence d’un ligament
cruciforme ; f) l’angle formé par les ligaments occipito-odontoï-
diens de nature obtuse (Lémurien 128°, Cercocebus collaris 136°,
Cercopithecus cynosurus 138°, Chimpanzé 146°, et l'espèce hu-
maine 155° à 165° en moyenne).
Notre exposé aboutit à la conclusion suivante : l’orthostatisme,
la faible longueur des vertèbres cervicales, le plan horizontal des
faces glénoïdales, l’ordre primaire de rotation et de stabilisation
de la tête, la valeur élevée des angles des ligaments occipito-odon-
toïdiens, toutes ces valeurs sont en proportion directe au dévelop-
pement des ligaments collatéraux intrarachidiens, tout en parti-
culier du ligament occipito-axoïdien latéral intrarachidien.
k (Institut d'anatomie de la Faculté de médecine).
SUR QUELQUES PARTICULARITÉS DU VESTIBULE DE L'ENFANT
NOUVEAU-NÉ PORTANT SUR SA FORME, SON ORIENTATION,
SON ÉVOLUTION,
par Parrapre BELrocQ.
Des recherches antérieures faites sur l'oreille interne osseuse
chez l'Homme adulte (1) nous ont permis de montrer que le
vestibule se présentait sous deux formes. Nous les avons dési-
gnées sous le nom de « forme rectangulaire » et de « forme
étirée » en raison de leur assimilation possible avec un parallé-
lipipède rectangle dans le premier cas, oblique dans le second.
Celui-ci peut être considéré comme dérivant du précédent par
étirement au niveau de deux angles opposés. Ces mêmes recher-
ches nous ont également amené à constater que le vestibule
pouvait occuper deux positions dans le plan vertical perpendi-
culaire au bord supérieur du rocher : une « position droite » et
une « position oblique ». Les vestibules à forme rectangulaire
que l’on rencontre dans 4o p. 100 des cas sont toujours en posi-
tion oblique. Les vestibules à forme étirée, plus fréquents que
les précédents puisqu'ils répondent à 60 p. 100 des cas étudiés,
sont tantôt en position oblique, tantôt et plus souvent en position
droite. La position droite répond en,effet aux 2/3 des cas de vestr-
(1) Etude anatomique de l'oreille interne osseuse chez l'Homme adulte.
Masson et Cie r9r9.
1152 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (66)
bule à forme étirée, soit à 4o p. 100 de l’ensemble des cas étudiés.
L'examen de ces chiffres nous permet ainsi de constater que les
vestibules sont en position droite dans 40 p. 100 des cas, oblique
dans 60 p. 100 des cas. Ces faits, bien différents de ceux relatés
par les travaux les plus récents portant sur la question, vont nous
permettre de mieux saisir l'intérêt de certaines particularités pré-
sentées par le vestibule de l'enfant nouveau-né.
Nos recherches, qui ont porté jusqu'à présent sur 117 rochers
de fœtus ou nouveau-nés, nous ont montré, avec une netteté re-
marquable que le vestibule du nouveau-né se présentait toujours
sous un aspect identique. [Il possède une « forme étirée » et est
constamment en « position droite ». Nous reviendrons dans un
-mémoire ultérieur sur bien des points de cette étude du vestibule
du nouveau-né ; nous ne voulons, dans cette note, qu'attirer l’at-
tention sur l’un de ceux qui nous ont paru le plus intéressant.
Cette forme, toujours la même, sous laquelle se présente le ves-
tibule du nouveau-né, cette position constante dans laquelle
il se maintient s'opposent aux deux formes et aux positions re-
connues aux vestibules de l'Homme adulte. Ces modalités du.
vestibule adulte se combinent de façon à donner les trois dis-
oo. suivantes :
. forme étirée en position droite (4o p. 100 des cas) ;
forme étirée en position oblique (20 p. 100 des cas) ;
3. forme rectangulaire en position oblique (4o p. 100 des cas).
La première de ces trois dispositions est la seule qui reproduise
la disposition du vestibule du nouveau-né ; les deux autres s’en
différencient profondément. Nous sommes ainsi amenés à cons-
tater que, dans 60 p. 100 des cas, le vestibule du nouveau-né
subit au cours de la croissance des modifications importantes.
Tantôt il modifie seulement sa position, tantôt, et plus souvent, il
modifie sa forme et sa position.
Quelles causes peut-on invoquer pour expliquer ces transforma-
tions ? Les modifications portant seulement sur la position et
amenant un vestibule en position droite à passer en position
oblique semblent imposer l’idée d'un mouvement de bascule du ro-
cher. Ce mouvement qui s’effectuerait autour d’un axe sensible-
ment parallèle à l’axe du rocher se produirait d'avant en arrière,
portant ainsi en arrière le bord supérieur du rocher. Mais ce
mouvement de toute la masse du rocher ne saurait cependant
expliquer, au moins à lui tout seul, la formation de la troisième
disposition. Là, au changement de position, s'ajoute une modifi-
cation de la Fonte et cette dernière modification ne peut être
que la conséquence de transformations se passant au niveau
méme du vestibule. Celui-ci subit ainsi un remaniement qui l’a-
(67) SÉANCE DU Ÿ DÉCEMBRE 1153
mène à perdre sa forme étirée pour prendre une forme rectangu-
laire.
Ce remaniement est donc certain. Mais pouvons-nous en saisir
le mécanisme ? Nous avons dans ce but Procédé à des mensura-
tions nombreuses portant aussi bien sur 19s pièces d'adultes que
sur nos pièces de nouveau-nés. Elles nous o 1t montré d’une façon
extrèmement nette que la longueur du vesfibule, c'est-à-dire la
distance qui sépare les parois antérieure et postérieure, subit une
réduction au cours de la croissance. Le vestibule de l'Homme
adulte est plus court que celui de l'enfant nouveau-né. Cette dif-
férence s évalue par 0,5 à 1 mm. et cette différence est fort appré-
ciable, car nous sommes ici dans une région dont les diamètres
_ mesurent quelques millimètres. Ainsi un fait nouveau nous appa-
raît, fait ayant un caractère plus général que celui auquel nous
avait conduit la comparaison des vestibules rectangulaires de l’a-
dulte avec les vestibules de nouveau-nés. Le vestibule subit durant
la croissance, au moins suivant son diamètre longitudinal, un
processus de réduction qui, s’il est seul capable de changer la
forme du vestibule, peut aussi expliquer, au moins en partie,-les
modifications de position du vestibule.
Dès lors, voici nos conclusions.
Il existe une disposition unique de vestibule chez le nouveau-né:
forme étirée en position oblique. En raison de sa constance et pour
mieux marquer l'opposition qui existe entre le vestibule infantile
et le vestibule adulte, on pourrait désigner cette disposition du
vestibule du nouveau-né sous le nom de « type infantile ». On
soulignerait ainsi chez l’adulte la véritable signification de la dis-
- position : forme étirée en position droite.
Le vestibule, au cours de la croissance, subit dans 60 p. 100 des
cas des modifications qui l’amènent soit simplement à changer
sa position, soit encore à modifier sa forme et sa position. Il est,
en plus, normalement le siège d’un processus de réduction qui
diminue son diamètre longitudinal. Cette réduction, dans cer-
tains cas, s'effectuera sans rien changer à la, disposition du vesti-
bule. Nous aurons alors chez l'adulte la persistance du type infan-
tile (40 P. 100 des cas). Cette réduction, dans d’autres cas, se fera.
en changeant la forme du vestibule. Elle transformera l'angle
obtus formé par la paroi supérieure et la paroi postérieure en un
angle droit. La paroi supérieure restant toujours oblique sur l’ho-
rizon, il s’ensuit que la paroi postérieure cessera d’être verticale.
Elle se dirigera en bas et en avant. Ainsi sera réalisée la 3° dispo-
sition, forme rectangulaire en position oblique (40 p. 100 des cas).
Modifications de forme et de position sont ici solidaires. Le pro-
cessus de réduction subi par le vestibule entraîne donc, au moins
dans ce cas, avec un changement de forme, un changement de
1154 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (68)
position. Enfin les vestibules appartenant à la seconde disposi-
tion (forme étirée en position oblique, 20 p. 100 des cas) caracté-
risés seulement par un changement de position subissent eux
aussi le processus de ré luction suivant leur diamètre antéro-pos-
térieur. Ce processus wroduit-il, à lui tout seul, en rapprochant
les parois postérieure et antérieure du vestibule, cette obliquité
de la paroi postérieure du vestibule ? Il est possible, sans que nous
puissions nous prononcer encore, qu à cette action du processus
de réduction s'ajoute un mouvement de bascule du rocher venant
accentuer l’obliquité du vestibule.
(Institut d'anatomie de la Faculté de médecine).
OBSERVATIONS HISTOCHIMIQUES SUR LA SÉCRÉTION BiLIAIRE,
par M. ARoN.
Il est admis que, des divers composants de la bile, aucun n'est
décelable dans les conditions normales au sein de la cellule hépa-
tique. Contrairement à cette notion classique, nous avons fait
les peus ordres de constatations suivantes
° Chez toutes les espèces qui ont fait l'objet de notre étude,
à savoir, Cheval, Bœuf, Mouton, Veau et Porc, on observe dans
le foie, après fixation à l’alcool absolu et traitement par un colo-
rant basique tel que le Giemsa ou le bleu de toluidine, des inclu-
sions colorables en bleu au moyen de ces méthodes. Ces inclu- :
sions revêtent l'aspect de granulations irrégulières ou de petits
dépôts amorphes. Leur présence au pôle biliaire, dans le voisinage
immédiat du capillaire biliaire, permet de les considérer comme
des constituants normaux de la bile. Parfois la substance dont
il s'agit, précipitée par l'alcool au moment même de son passage
dans la lumière du capillaire biliaire, imprègne en bleu et marque
avec netteté la mince cuticule du canalicule. Les inclusions ainsi
mises en évidence sont constamment présentes dans le foie.
Mais leur abondance varie avec les périodes de la digestion et on
les voit, au cours de l’absorption intestinale, se répandre parti-
culièrement nombreuses dans tout le corps cytoplasmique des
cellules hépatiques, principalement au ‘voisinage des vaisseaux
_ afférents.
La nature probable de ces inclusions basophiles ressort des
constatations histochimiques suivantes : elles sont très peu solu-
bles dans l’eau, insolubles dans le chloroforme, l’alcool, l’acétone,
les alcalis ; très solubles par contre dans les acides forts. Si l’on.
confronte ces caractères avec ceux des divers éléments de la bile,
CS
(69) SÉANCE DU Ÿ DÉCEMBRE 1155
on arrive à la conclusion que vraisemblablement l’on a affaire
à des sels banaux tels que phosphates ou carbonates alcalins ou
alcalino-terreux et, qu'en raison de leur affinité pour les colo-
rants basiques, il s’agit surtout de sels acides. L'intérêt d’une
telle observation réside dans le fait que les substances en ques-
ton constituent un test de l’excrétion biliaire par la cellule hépa-
tique et traduisent jusqu à un certain point l'intensité de cette
excrétion. C'est ainsi que nous avons pu vérifier la constance
de l'élimination biliaire quelle que soit la période envisagée par
rapport à la digestion, et son affaiblissement manifeste chez les
animaux à jeun depuis un certain temps ;
° Chez certaines espèces seulement, Cheval, Mouton,
Bœuf, on note l'existence dans le foie, pendant l'absorption
digestive, d’un pigment constitué par de fines granulations,
arrondies, régulières, de couleur jaunâtre, qui se localisent au
pôle biliaire. Peu visible sur les coupes non colorées, à moins
qu'il ne se présente en quantité exceptionnelle, ce pigment est
mis nettement en évidence, après fixation à l'alcool absolu, par
des colorants tels que le Giemsa ou le bleu de toluidine qui,
_s'absorbant sur les granules, leur communique une teinte com-
posée d'un beau vert. L’abondance du pigment croît sensiblement
avec l'intensité de l’absorption intestinale, et il existe un parallé-
lisme constant entre la teneur du foie en glycogène; d’une part,
en granulations pigmentaires, d'autre part. Chez les animaux
à jeun, ces granules se réduisent à de rares et minimes amas au
voisinage des veines centrales des lobules, où même font complè-
tement défaut.
Au point de vue chimique, ils sont caractérisés par les pro-
priétés suivantes : insolubilité absolue dans l’eau, les alcalis ou
acides aux diversés concentrations, le chloroforme, l’acétone,
l’alcool absolu ou amylique ; absence de toute modification sous
l'influence des oxydants. Ces: caractères permettent de rejeter
l'hypothèse que l’on a affaire au pigment biliaire normal sous
forme de bilirubine ou de bilirubinate, à moins, suppôsition peu
plausible, qu'il ne s'agisse d’un composé organique de la bili-
rubine très différent des bilirubinates alcalins ou alcalino-ter-
reux contenus dans la bile. Il ne s’agit pas davantage de pigment
ferrugineux, car, ni directement, ni après démasquage, il n'est
possible d'obtenir aucune des réactions propres aux composés
de ce métal. Il est enfin peu probable que le pigment considéré
corresponde à un composé intermédiaire dans la formation du
pigment biliaire. L’hématoporphyrine en particulier est soluble
dans l'alcool, et la répartition du pigment considéré plaide aussi
contre une telle hypothèse : on constate en effet, quand l'ab-
sorption digestive est à son maximum, qu'il s’amasse beaucoup
3
CS
1156 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (70)
plus au centre des lobules, au voisinage des veines efférentes,
qu’à leur périphérie, près des voies d'apport à l'organe des maté-
riaux alimentaires. Cette inégalité de répartition s’accuse encore
ultérieurement, et on a l'impression que le pigment est destiné
alors à être éliminé en tout ou en partie.
Si l’on rapproche ces constatations du fait connu que, chez
les espèces envisagées, Cheval, Mouton, Bœuf, l'urine con-
tient des quantités notables d’urobiline, on arrive à se demander
si le pigment qu'on observe chez ces animaux ne représente pas
une forme de passage vers l’urobiline (1) du pigment biliaire
exceptionnellement abondant. Quoi qu'il en soit, comme le
corps considéré n'apparaît normalement et en grande quantité
que chez des Herbivores, comme, d’autre part, il s'apparente
certainement de façon étroite au pigment biliaire, comme il est
lié enfin à l’absorption digestive, on est en droit de supposer
que le régime propre à ces espèces entraîne une hypersécrétion
pigmentaire, et que l’excès de bilirubine produit se dépose dans
Ja cellule hépatique sous la forme décrite. Peut-être est-ce à la
richesse en chlorophylle, donc en phylloporphyrine et en noyaux
pyrrols, de l'alimentation, qu'est due cette hypersécrétion, et la
chlorophylle peut-elle, au même titre que l’hémoglobine, cons-
tituer une source du pigment biliaire ?
(Institut d'Histologie de la Faculté de médecine).
L'ACTION ANTIPHLOGISTIQUE DES SELS DE CALCIUM,
par Léon BLum.
En 1896,A.-E. Wright (2) constata que l’administration de chlo-
rure de calcium empêchait la formation de certaines inflamma-
tions cutanées telles que les éruptions urticariennes postsériques
et les œdèmes localisés provoqués par les injections de cultures
mortes ou vivantes de Bacilles typhiques ; il attribua cette pro-
priété à l’action du calcium sur les phénomènes de la coagulation
sanguine.
bu 1911, Chiari et Januschke (3) reprirent l'étude de cette ac-
tion anti-inflammatoire du chlorure de calcium et purent en
(1) Des recherches microspectroscopiques ont été obligeamment entreprises
à ce sujet par M. FE. Vlès. Le spectre fourni par le pigment présente une
bande qui, comme celle de l’urobiline, commence dans le vert. Mais il n’à
pas été possible jusqu'ici, étant donnée la faible masse de pigment renfermée
- dans les préparations, de déterminer la limite de cette bande vers le violet.
(2) The Lancet, 1896, I, p. 153 et 1905, IT, p. 1096.
(3) Archiv für experimentelle Pathologie u. Pharmacologie, t. LXV, p. 120
(74) - SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1157
A nee mien" 7, | ARR et Ni
constater la réalité dans des inflammations expérimentales d'’ori-
gines et de localisations très variées. Is firent la preuve que cette
action n'avait aucun rapport avec le rôle de la chaux dans la coa-
gulation du sang et eurent recours à l'hypothèse que les sels de
calcium déterminent une imperméabilité des parois des capillaires
sanguins et lymphatiques, imperméabilité qui empêche l'issue du
plasma et des cellules indispensables au processus inflammatoire.
L'étude du mécanisme de l’action diurétique des sels de cal-
cium nous a fait envisager une explication différente, beaucoup
plus simple qui a l'avantage de se prêter au contrôle de la vérifi-
vation expérimentale.
L'on sait que l’un des caractères fondamentaux de l'inflamma-
tion est l’exsudation. L’exsudat qui est ainsi formé est essentiel-
lement constitué d’eau, d’albumine et de chlorure de sodium. Il
semble évident que la formation d’un exsudat n’est possible qu’en
présence d'eau et de chlorure de sodium et que la suppression
de ces éléments empêche l’exsudation et par là mème l’inflamma-
tion. Tel est, à notre avis, le mécanisme par lequel agissent les sels
de calcium ; ils suppriment les disponibilités en sodium et en eau
nécessaires à l’exsudation et enlèvent ainsi aux tissus leur propriété
réactive.
Les preuves sur lesquelles s'appuie notre conception sont d'or-
dre expérimental et d'ordre clinique.
A. Preuves expérimentales. — Nous nous sommes servi d’ une
méthode imaginée par Chiari et Januschke. L'instillation d’une
goutte d'essence de moutarde dans le sac conjonctival d’un Lapin
ne détermine pas d'inflammation des membranes de l'œil et des
paupières chez l'animal traité préalablement par le chlorure de
calcium. Nous avons pu vérifier l'exactitude de ce fait et constater
en outre qu'une inflammation intense provoquée par une telle
instillation disparaît à la suite d’une injection intraveineuse de
doses suffisantes de chlorure de calcium.
° L'injection simultanée de chlorure de sodium et de chlorure
‘de calcium empêche l’action du calcium.
Expérience. — Lapin de 2 kgr. reçoit à 12 heures une goutte
d'essence de moutarde dans le sac conjonctival gauche ; r heure :
forte réaction inflammatoire ; » heures : forte ne des paupiè-
res et de la conjonctive, œil A ten fermé ; reçoit par in-
jection intraveineuse lente (durée 10 minutes), 3 c.c N
‘Ca CF. | 10
Immédiatement après l'injection, amélioration : l'œil peut être
ouvert. |
4 heures : amélioration notable.
Le même Lapin reçoit 8 jours plus tard à 12 heures une goutte
d'essence de moutarde dans le sac conjonctival droit.
_ BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — DODT- AIR SINNONVT 81
ASS RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG g (72)
x heure : forte inflammation des paupières et de la conjonctive.
2 heures : Le même reçoit un mélange de 3 c.c. N/r10 Ca CF et
3 c.c. N/r10 Na CI dans la veine marginale de l'oreille ; 3 heures :
‘inflammation plutôt augmentée ; 4 heures : l’inflammation con-
tinue.
>° Les Lapins réfractaires à l'inflammation accusent une dimi-
nution du taux du sodium dans le sang.
3° L'administration de chlorure de sodium aux Lapins, réfrac-
taires à l'inflammation, leur rend la réactivité normale et réta-
blit, en même temps, la teneur normale en sodium. :
* Expérience : Un Lapin reçoit le:21, 22, 23, 6 cc. N/20 Ca CE
par voie intraveineuse. Le 23, analyse du sang recueilli par ponc-
tion du cœur. Le 24 et 25, injection de 6 c.c. de N/20 Ca CE par
“voie intraveineuse. Le 25, instillation d’une goutte d'essence de
‘moutarde : pas d'inflammation ; analyse du sang recueilli par
ponction du cœur. Le soir, injection sous-cutanée de 20 e.c. de
sérum physiologique. Le 26 et le 28, 2 injections de 20 c.c. de sé-
rum physiologique le matin et le soir. Le 29, instillation d’une
goutte d'essence dans l'œil : inflammation considérable, analyse
du sang, recueilli par ponction du cœur. Après 3 heures, injec-
tion intraveineuse de 6 c.c. N/°0 Ca CF ; amélioration légère de
l'inflammation. Le 30, le matin, nouvelle injection intraveineuse
de 6 e.c. N/20 Ca CF, amélioration immédiate. Le soir, analyse
du sang recueilli par ponction cardiaque.
_K | Na Inflammation
Avant. GaGl2%.,%..7 AE O,21 - 3,4
Après 3 jours. CaCl2:..….. SN 0,26 3,2
ADres D jours ACaC:. 0 San : 0,92 2,9 néant
Après NaCl ...... RU ie te 0,20 3,34 très forte
Après L1° jour Ca0l.. 7.505 ee 0,20 332 faible
B. Preuves cliniques. — Nous résumerons brièvement ces preu-
ces dont nous communiquerons les détails ailleurs : dans les af-
fections inflammatoires des séreuses, nous avons pu, à volonté,
supprimer et reproduire l’épanchement et la fièvre, selon que
nous donnions du chlorure de calcium ou du chlorure de s0-
dium. Les résultats de nos expériences sur le Lapin et de nos re-
cherches cliniques côncordent complètement ; régulièrement le-
calcium supprime l'inflammation, le sodium la rallume.
‘L'action antiphlogistique du calcium repose done sur un mé-
canisme identique à celui que nous avons constaté pour l’action
diurétique de ce minéral : il détermine un déplacement de sodium
et d’eau et il en résulte le départ des éléments indispensables aw
processus inflammatoire.
(Clinique médicale B, Facullé de médecine).
(73) SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1159
MopiFiCATION DE LA COMPOSITION MINÉRALE DU SANG ET DES HUMEURS
APRÈS INGESTION DE CHLORURE DE CALCIUM,
par L. Bu, E. Auüsez et R. HAUSKkNECHT.
Nous avons examiné quelles étaient les modifications de la com-
position minérale des humeurs à la suite de l’administration de
fortes doses de Ca CF. Pour cela nous avons dosé le sodium et le
potassium dans le sérum d’après la méthode précédemment dé-
crite et dans le plasma, le calcium, d’après la méthode de Kramer
et Houland (1).
Voici quelques résultats :
1. Goître exophtalmique non compliqué.
K Na
par _litre de sérum
CAS press reolmes déCHIOTULE-S 20. 00e 0,107 3,40
Après administration de CaCI? ...,.... £ 0,205 3,24
2° cas. Après régime déchloruré ...... ob Be 0,218 3,36
Après administration de CaCl ....... z 0,172 2,40
IL faut noter que, dans le premier cas, l'administration de
Ca CI a provoqué de fortes diarrhées et ie. pour ce motif, l’ac-
tion du sel fut moindre que dans le second cas.
2. Néphrite avec œdèmes (forte action diurétique).
Sérum : Plasma
TT = CE
K Na . Ca Mg
Après régime déchloruré ..... : 0,30 3202 200,079 | OO2I1
Apres or jours de CaGl?.,.. 0,27 3,44 0,110 0,013
Apresso qjours-de Cal... 0,29 3,05 0;102 0,014
38. Asvystolie avec ascite par insuffisance iricuspidienne.
(1x) Journal of biological Chemistry, t. XLIIT, n° 1, p. 35, 1920.
(74)
1160 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG
Fr vV _
L'agfeau _21,
À Jotcs lrséré] 1 Pop |. re _
vd
qué| 0 | CE | DS SIT OI | SF
ST 1 mA] C4 | 25 LOS | 1597
LC © | GET | Ê 74 | O JO | 5 45
A4 lc 0&| 34 | aa | 357
Jet 0 |on]4#|. [culs]
F0 ar] © | C4 | 3,09 | Of |. 3500
3, 24 | Gosse | Osr | Sue | 0 10%
Jén | Oo Ces | 555 |.
Ÿ 4 |COI% | CA | S'79 CIN OEON
«S 40 | Q 08e L AE | 43
SAC | 0 7 É DIN TE O, 091
N
EN
N
N
SEK
NS
(ax
_. À
À. Pneumonie franche.
- Sérum
Na
Avant ingestion ...............es.esveossees 0,20 3,2
Après ingestion .......seessssesseessersee 0,23 3,4.
5. Broncho-pneumonie grippale.
| SCrum
E
Avant ingestion ........sessesssessseese 0,30 3,00
0,28 3,36
Après ingestion ....e.sssessessssssssere
6. Chez le Lapin injecté avec Ca CF, puis avec Na CI.
7 —
(73) SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1161
Tableau À.
dl LA Huant BC
gran = ;
Aares CEA
a
| 4
JET At a
RL
Apres Zyour de 8:
7 Deer A@
De ces résultats nous pouvons dégager les conclusions suivan-
tes :
1° Lorsque l'élimination rénale est possible et qu'il n’y à pas
rétention de sodium (œdèmes ou foyers inflammatoires) on cons-
tate, tant chez l'Homme que chez le Lapin, après administration
de Ca CF, une diminution nette du sodium dans le sang. Le taux
du potassium est soit augmenté, soit diminué, sans qu'actuelle-
ment nous puissions discerner la cause déterminant le sens de la
variation.
2° Lorsqu'il y a rétention de Na CI dans les processus inflamma-
toires (types pneumoniques), il Y a, après absorption de Ca CF,
augmentation du Na dans le sang et rétablissement d’un équili-
bre normal. ;
3° Lorsque l'élimination rénale est difficile (asystolie avec as-
cite) nous voyons s'établir, entre le sang et l’ascite, un balance-
ment. Le Na passe du sang dans l’ascite, aussi longtemps que le
calcium est donné, puis après cessation de la médication, il y &
passage du Na de l’ascite dans le sang.
4° Des faits analogues peuvent être constatés pour le Ca.
5° On constate, dans les humeurs, entre le Ca et le Na un anta-
S
gonisme analogue à celui observé par nous entre le K et le Na,
1162 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (76)
antagonisme qui aboutit, par déplacement du Na, à des modifica-
tions dans la composition minérale des humeurs.
(Clinique médicale B de la Faculté de médecine). :
BUREAU EI CONSEIL DE LA RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG
POUR 1922, :
Président. — GEorces Weiss.
Vice-présidents. — P. Bouin et JADIx.
Secrétaire général. — E. CHATTON.
Trésorier. — Forster. ee
Membres du conseil. — P: Axcez, Léon Bzum, C. Houarp, M.
Nicroux, À. SARrToRY, E. TERROINE. |
{19) | 1163 :
RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE
SÉANCE DU 3 D2CEMBRE 1921
SOMMAIRE
BETTENCOURT (A.), BORGESs (I.) en voie de dégénérescence chez
et SEABRA (A. de) : L'’hôte inter- les Amphibienaneer ee 27
médiaire du Schistosomum hae- | . ReBezzo (S.) et PEREIRA (M. de
matobium au Portugal..,...... 25 | M. B.): L'’adrénaline est-elle
Brites (G.) : Un nouveau pro- conduite le long des nerfs ?.,... 19
cédé de montage des pièces ana- | Resezro (S.) et Pereira (M. de
- tomiques incluses dans la géla- M. B.): Sur le mécanisme de
DIR cn ie de ce 28 | l’action à distance de l’adréna-
Fonres (J.): Action dé la véra- Bhine esse de roate sn ces Je
trine sur les muscles normaux et . Re
Présidence de M. A. Bettencourt.
L’ADRÉNALINE EST-ELLE CONDUITE LE LONG DES NERFS,
par Srvio REBELLO et M. pe M. BERNARDES PERETRA.
L'idée du transport de l’adrénaline le long des nerfs a été expo-
sée et soutenue la première fois par Lichtwitz (1) dans un travail
publié en 1908 ; les troncs nerveux conduiraient ce produit
comme les toxines diphtérique et tétanique. Cette hypothèse était
étayée par 16 expériences sur la Grenouille chez laquelle, selon
ce qui avait été démontré par Ehrmann (2), l'injection d’adréna-
line provoque de Fhypersécrétion cutanée ainsi qu'une dilata-
tion pupillaire marquée. Ayant réséqué un segment transver-
sal de la cuisse d’une Grenouille, à l'exception du nerf sciatique,
et lié les tissus mous de façon à empècher l'hémorragie, Lichtwitz
(1) L. Lichtwitz. Ueber Wanderung des Adrenalins im Nerven. Arch. f. exper.
Pathol. und Pharmakol, t. LVIII, 221, 1908. :
.() Ehrmann. Ucber d. Wirkg. des Adrenalins auf d. Hautdruesensekretion
d- Erosches. 1d:, 1: EIIT,;97, T909:
1164 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (20}
injectait 1 c.c.: de solution à 1 p. 1000 d’adrénaline Park, Davis
et C°, dans la jambe qui ne restait reliée au corps de l’animal que
par la continuité du tronc sciatique, respecté par la section. Get
auteur a obtenu, dans ces expériences, une dilatation pupillaire
plus ou moins marquée, mais toujours indubitable. Le temps né-
cessaire pour obtenir une mydriase persistante a varié entre ro et
So minutes. L'hypersécrétion cutanée, très forte, a été toujours
la règle. De ces expériences, Lichtwitz a conclu que l’adrénaline
était conduite le long du nerf sciatique.
Peu de temps après, Rosenbach (1) publiait ses recherches sur
le même sujet avec des résultats similaires. L’intervalle observé
entre l'injection et ses effets à distance a été de 30 à 4o minutes.
Cet auteur admet plutôt la conduction de l’adrénaline le long des
gaines Iymphatiques.
Meltzer (2) a combattu les idées de Lichtwitz, n’admettant au-
cune analogie entre la propagation de l’adrénaline et celle de la
toxine tétanique. Sur une quarantaine d'expériences faites d'après
la méthode de Lichtwitz, il n'a pas observé un seul cas où la
mydriase püt être indiscutablement attribuée à la conduction de
l’adrénaline par voie nerveuse jusqu'au corps de l'animal. Comme
indicateur du passage de l'adrénaline, Meltzer ne peut accepter
que la dilatation pupillaire avec rigidité et perte de réaction à la
lumière telle qu'on la voit après l'injection de cette substance
dans le sac lymphatique dorsal. Et il se demande si les résultats
obtenus, si dissemblables de ceux de Lichtwitz, ne dépendent pas
des Grenouilles dont il disposait (Rana pipiens ou R. clamitans)
ou d’avoir employé dans ses expériences l’anesthésie à l’éther.
Lépine (3), sur la R. temporaria, liait fortement les muscles de
la cuisse au lieu de les couper. Il a obtenu des résultats variables
sans jamais avoir observé aucune dilatation pupillaire accentuée
et comparable à celle qu'on obtient-par injection d’adrénaline
dans le sac dorsal. Cet auteur admet que « l’adrénaline produite.
au voisinage immédiat d’une fibre sympathique, pourrait bien
diffuser directement jusqu'à celle-ci, et, l’excitant spécifique-
ment, amener une excitation plus ou moins généralisée du sym-
pathique, avec ses conséquences ».
En 1911 Lichtwitz (4) publie un nouveau travail à l'appui
(1) H. Rosenbach. Ucber Adrenalinwanderung im Nerven, D. med. Wochen-
sCRT.,(p- 1251, 1908.
(2) S. J. Meltzer. Wandert Adrenalin im Nerven? Arch. f. exp. Path. u.
Pharmakol., t. LIX, 458, 1908.
(3) R. Fébite, L’adrénaline agit-clle sur les fibres sympathiques ? C. R. de la.
Soc. de biol., p. 565, 1908.
(4) x. Ernie Ueber den Mechanismus der Nebennieren-bezw. Adrenalinwir-
kung. Arch. f. exp. Path. u. Pharmakol., t. LAW, 214, 1911.
(21) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1165
de son hypothèse primitive. Il n’admet pas le critère de Meltzer.
Pour lui, la fixité de la pupille n’est point indispensable pour
la diagnose de l’action de l’adrénaline. {1 lui suffit une pupille
dilatée et circulaire. Essayant des doses décroissantes d’adréna-
line par voie sous-cutanée, 1/10 de mgr. suffit pour que la pu-
pille, tout en réagissant à la lumière, soit dilatée au maximum,
De nouvelles expériences viennent à l'appui de son hypothèse. En
même temps il a remarqué que, laissant la communication du
membre isolé se faire au moyen d’un pont musculaire à peu près
8 fois plus gros que le nerf, même après la section de ce dernier
on obtient l’action de l’adrénaline à distance avec la même in-
tensité que par la communication nerveuse el, à ce propos, il
parle du courant INmphatique. Lichtwitz, ayant obtenu dans quel-
ques expériences, l’immobilité pupillaire, conclut que, même
en admettant le critère de Meltzer, il a démontré la conduction
de l’adrénaline le long des nerfs.
L'un de nous (1) a fait une première série de 18 expériences.
d’après la méthode de Lichtwitz sur la R. esculenta, employant
des solutions d’adrénaline à 1 p. 1000 (Park, Davis et G° et Meis-
ter, Lucius et Brüning). Les variations pupillaires ont été dessi-
nées à l’aide de la chambre claire de Abbe appliquée sur une
loupe à dissection (x 5). On a obtenu des résultats variant entre
la grande hypersécrétion cutanée, mydriase totale avec rigidité
pupillaire à la lumière (2 cas), une action positive de moyenne
intensité (12 cas) et l'absence complète de réaction cutanée et
oculaire (4 cas). Dans les cas de mydriase persistante on a tou-
jours remarqué une exophtalmie très nette et non encore signalée
par les auteurs cités, permettant facilement la distinction entre
une dilatation accidentelle (douleur, mouvements) et la dilata-
tion par l’adrénaline. La période d'attente entre l'injection et la
réponse sympathico-tonique a été en moyenne de 32 minutes.
La mydriase ainsi provoquée a résisté à l’action topique de l'é-
sérine. ;
L'existence du phénomène observé par Lichtwitz (14 cas posi-
tifs sur 18) était indéniable. Il ne restait des doutes que sur l'in-
terprétation de cet auteur à laquelle nous ne pouvions nous ral-
lier. Pour éclaircir le problème, des recherches, qui font l’objet
d'une prochaine communication, ont été poursuivies.
(institut de pharmacologie et thérapeutique de la Faculté de
médecine de Lisbonne).
(x) M. de M. Bernardes Pereira. Sobre a conduçäo da adrenalina pelos troncos
nervosos. Thèse de Lisbonne, Institut de Pharmacologie et Thérapeutique.
(A paraître dans les Arch. de l'Université de Lisbonne).
ee
1166 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (22)
RP PO DO EE ON MR Sn
SUR LE MÉCANISME DE L'ACTION À DISTANCE DE L'ADRÉNALINE,
par Szvro REBELLO et M. ne M. BERNARDES PEREIRA.
L'injectin de solution d’adrénaline à t P: 1000 dans le membre
inférieur de la Grenouille, à peine relié au corps par le nerf scia-
tique, ayant produit un syndrome sympathico-tonique (exophtal-
mie, mydriase et hypersécrétion cutanée) dans 78 p. roo des cas,
il fallait préciser le mécanisme de cette action à distance.
Dans les mêmes conditions d'expériences, la simple attente
sans aucune injection, l'injection d'air, la provocation de mouve-
ments et de douleur, lFécrasemient même de la patte par une
pince de Kocher, n'ont rien produit de semblable aux résultats
de nos expériences antérieures. L'’immersion dans la solution d’a-
drénaline de l’extrémité libre du sciatique disséqué dans toute
sa longueur, après l’amputation de la cuisse, ne fait développer
aucun syndrome d’excitation sympathique.
Nous avons pu observer que la simple injection d' adrénaline
dans le sac Ivmphatique dorsal provoque une action beaucoup
plus rapide (5° à 10° après l'injection), plus intense et ne faisant
jamais défaut. L'injection dans une jambe non disséquée, même
après section du nerf sciatique, agit d’une façon tout-à-fait com
parable.
Dans des expériences faites selon la méthode de Litchtwitz
nous avons recherché l’adrénaline sur le pont nerveux qui, selon
cet auteur, servirait à sa conduction. Les réactions chimiques et
biologiqués ont été négatives. Cependant, comme réactif physio-
logique, on s’est servi de l'iris isolé de la Grenouille (1), très
sensible à une solution d’adrénaline à r/r million, encore sen-
sible à des solutions à 1/20 millions. Le pont nerveux était ré-
séqué lors d'une forte réaction sympathico-tonique oculo-cutanée
et, quand, au point de l'injection, on pouvait encore démontrer
la présence d'adrénaline : done, si passage il y a, en plein pas-
t
sage de la drogue. Le tronçon réséqué, écrasé dans quelques
gouttes de solution de Ringer, était mis en présence d'un iris
isolé. Dans une autre petite cuvette semblable, un iris té-.
moin était mis en contact avec le sciatique de la jambe nom.
opérée, réséqué avant l'injection d’adrénaline, Nous n'avons.
point obtenu de résultat positif, ce qui est important, vu la très.
grande sensibilité de la méthode.
Une série d'expériences où l’on a laissé, à l'exemple de Licht-
witz, un pont musculaire comme seule communication entre le
(1) H. Fühner, Nachwcis u. Bestimm. von Giften auf biolog. Wege. Berlin,
I911, à
(23) SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1167
membre amputé et le corps de l'animal, à donné des résultats
semblables jusque dans la moyenne de l'intervalle d'attente,
moyenne qui à été de 37 minutes.
Une autre série d'expériences, conservant le nerf sciatique
comme seul pont de communication avec le membre amputé où
lon fait l'injection, a donné des résultats intéressants. Par lin-
jection de simple solution de Ringer, nous avons eu 50 p. r00
de résultats positifs, comparables à ceux obtenus par l'injection
d’adrénaline. Par injection d'une solution d’atropine, on a pro-
qué également la mydriase et l’augmentalion de sécrétion cuta-
née. Avec l'ésérine, nous avons obtenu l'hypersécrétion et la
dilatation pupillaire. Ces résultats, qui n'ont jamais été aussi ac-
centués que pour l'adrénaline, sont dignes d'attention. Les ani-
maux qui avaient réagi positivement à la solution de Ringer,
d’atropine ou d'éserine, montraient une plus forte réaction à
- une deuxième injection si celle-ci était d’adrénaline. Sous lanes-
thésie à l'éther, nous avons observé des résultats positifs avec ces
mêmes solutions, au contraire de ce que Meltzer a obtenu avec
l’adrénaline ; ces résultats étant toujours plus accentués, en
{ous cas, pour l'adrénaline que pour les autres solutions essayées
Disposant de comprimés à + mer. de suprarénine synthétique,
gracieusement cédés par la maison Meister, Lucius et Brüning,
nous avons pu étudier l’action de solutions te concentrées que
le 11000 et sous différents volumes : : c.e. de solution de supraré-
nine à 5 p. 100o'et 0,1 c.c. de solution à r op. 1000 ont produit
les mêmes effets que 5 e.c. de solution à r/1000. Nous avons éga-
lement obtenu des résultats positifs par le simple dépôt d’un.
comprimé de suprarénine entre les muscles de la jambe, reliée
au corps par son nerf. Dans les cas d’injections à volume réduit,
les résultats ne sont jamais aussi intenses que pour les cas où
l’on injecte r c.c. Les concentrations d’adrénaline plus fortes que
le r/r000 n'’augmentent pas, à volume égal de liquide, l'intensité
des réactions.
Par l'injection de cocaïne, nous avons toujours obtenu des
résultats absolument négatifs. L'interruption de la continuité
nerveuse, par mise en place sur le tronc du sciatique d’un brin
de coton mouillé dans une solution de cocaïne, empêche toujours
l'apparition -du syndrome excito-sympathique dans tous les cas
où il se serait montré sans cette anesthésie de conduction.
Par conversation d’un pont musculaire comme seul moyen de
communication entre le corps et le membre amputé, nous avons
pu constater que non seulement l'injection d'adrénaline
(Lichtwitz), mais aussi les solutions de Finger, d’atropine ou
d'ésérine provoquaient le syndrome oculo-cutané. L'injection de
1168 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (24)
DR UE A Re SR dm
cocaïne dans le pont musculaire empêchait l'apparition du syn-
drome.
La conclusion qui s'impose de cet ensemble d'expériences est
que l'adrénaline n’est point conduite le long des nerfs, puisque
l'injection d'autres solutions provoque, quoique à un moindre
degré, l'apparition d'un syndrome semblable à celui causé par
Jadrénaline. L'excitation conduite par voie nerveuse dépend des
conditions individuelles de sympathicotonie et est transmise par
le sciatique ou par les filets nerveux conservés dans le pont
musculaire. À côté de l’action commune à toutes les solutions
essayées (NaCI, atropine, éserine ; non pas la cocaïne), nous
avons vu toujours une plus forte action de la solution d’adré-
naline, c'est-à-dire qu'en plus de l'excitation produite par le vo-
lume du liquide injecté, lequel est comme un facteur commun,
on doit admettre pour l’adrénaline une action excitatrice spé-
cifique, comme on l’a pu démontrer par la simple introduction
d'un comprimé dans le segment amputé, en l'absence de toute
masse liquide. La transmission de cette excitation centripète peut
être arrêtée par le blocage cocaïnique du tronc nerveux.
La période d'attente de 30 à 4o minutes nécessaire à l’appa-
rition du syndrôme n’est pas d'explication facile. Ce retard peut
être attribué au temps d'imbibition du nerf, qui serait le point
de départ du réflexe, ou de ses extrémités périphériques, et à une
lente pénétration de l’adrénaline, soit que celle-ci ajoute ses
effets spécifiques à l'effet commun de la masse liquide injectée
soit qu’elle ait été introduite sous la forme de comprimés et,
pour agir, doive se dissoudre dans le plasma interstitiel.
La conduction par voie nerveuse de certaines matières colo-
rantes est en voie d'étude dans notre laboratoire. Ces recherches,
non encore terminées, seront publiées ultérieurement.
(Institut de pharmacologie el thérapeulique de la Faculté de
médecine de Lisbonne).
2 2 ———— ——
(25) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1169
L'HOTE INTERMÉDIAIRE pu Schistosomum haematobium
AU PORTUGAL,
par À. Berrencourrt, |. Borces et À. DE SEABRA.
Nous avons signalé dans une communication antérieure l’exis-
tence de cercaires, appartenant probablement au cycle évolutif du
Schistosomum haematobium, chez Planorbis corneus var. metid-
Jensis Forbes, provenant d'un petit étang de Atalaia, (Tavira),
où se produit au Portugal, l'infestation par ce Trématode,
En poursuivant nos recherches, nous avons rencontré d’autres
cercaires, les unes ayant abandonné spontanément les Planorbes,
d’autres obtenues par dissection du Mollusque. C’est en utilisant
ce matériel que nous sommes parvenus à étudier leurs carac-
ières morphologiques qui, d’après les helminthologistes améri-
cains (Cort, Faust), sont suffisants non seulement pour distinguer
les trois cercaires des Schistosomes humains de celles des Schis-
tosomes des animaux, mais aussi pour les distinguer les unes des
autres. ; |
-Les cercaires que nous avons observées ont la queue bifurquée,
les branches ayant une longueur à peu près égale à la moitié
… de l’appendice caudal. Elles présentent une cuticule épineuse et
sont dépourvues de pharynx et de taches oculaires. La ventouse
orale est piriforme ; la ventouse ventrale, petite et située au tiers
postérieur du corps, est visiblement saillante chez les exemplaires
observés de profil. Trois paires de glandes à mucus (glandes cé-
phaliques de Gort) se trouvent situés symétriquement de chaque
côté du corps, la paire postérieure étant à peu près au niveau
de la ventouse ventrale. Ces glandes présentent un noyau bien
visible, elles sont acidophiles et s'ouvrent de chaque côté de la
bouche par trois canaux excréteurs bien visibles. La longueur
moyenne de nos cercaires, mesurées depuis l'extrémité antérieure
jusqu'à la bifurcation de la queue, est à peu près 0,400 m.m.,
le corps ayant 0,180 à 0,200 m.m., la queue 0,185 à 0,210 m.m. ;
pour les branches de la queue, nous avons trouvé 0,070 à
0,090 m.m.
Nous sommes donc convaincus que c’est en effet le Planorbis
corneus var. metidjensis Forbes l'hôte intermédiaire du Schistoso-
mum haematobium au Portugal. Nous rendrons compte plus tard
des expériences en cours ayant pour but d'infester les animaux
de laboratoire au moyen des cercaires sorties des Planorbes re-
cueillies sur place. Ces expériences constituent le complément
des recherches de ce genre. |
Nous devons citer aussi, dès à présent, un fait qui peut venir
à l'appui de notre opinion : c'est le résultat des essais d’infesta-
1170 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE | (26:
FRANS OR SAR TM PS TR NE TIRE rot
üon de Mollusques provenant d’autres régions que du lieu d'in-
festation des malades. Ayant mis ensemble des Planorbis et des
Physa, nous avons observés que les miracidiums étaient franche-
ment attirés par les Planorbis et pénétraient facilement chez eux.
Nous n'avons jamais vu la pénétration chez les Physa. C. França
avait déjà signalé ce fait dans une lettre adressée au journal
Medicina Comtemporänea perte avec Planorbis corneus,
Physa, Lymnaeae).
D'autre part, notre to nous amène à conclure que tous
les cas de bilharziose observés chez nous jusqu'à présent se rap-
portent exclusivement à des Femmes habitant à Santa Luzia,
petit village de pêcheurs, à 3 kilomètres de Tavira ou à des
Femmes de cette ville même, surtout des blanchisseuses, qui
restent longtemps dans l'étang d’Atalaia. Or, des recherches
précises, faites aux mois de septembre et novembre dans cet
étang, nous ont montré Fexistence exclusive des deux espèces,
Planorbis corneus var. metidjensis et Physa acuta (que nous
avons désignée autre part sous le nom de Lymnaeae).
L'étang d’Atalaia présente une surface de 4o m° environ et ne
peut avoir, dans sa plus grande profondeur, guère plus de 4o
à bo em. Cette circonstance facilite notablement toutes les re-
cherches de matériel et présente en outre, pour l'étude des infes-
tations naturelles des malades, des conditions qui réalisent une
véritable expérience de laboratoire. :
Si, comme nous l’espérons, les recherches que nous poursui-
vons actuellement viennent confirmer les résultats déjà obte-
nus, elles feront prévaloir l'opinion de Cort en démontrant que
les cercaires humaines peuvent s° ‘adapter à d’autres Mollusques
que leurs hôtes habituels. |
(Mission de l'Institut Camara Pestana pour l'étude de
bilharziose au Portugal).
+
(27) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1174
ACTION DE LA VÉRATRINE SUR LES MUSCLES NORMAUX ET EN VOIE DE
DÉGÉNÉRESCEENCE CHEZ LES AMPHIBIEXS,
par J. FoNres,
Dans deux notes présentées à la Réunion biologique de Lis-
bonne (1), nous avons étudié l’action de la vératrine sur deux
sortes de muscles de la Grenouille (le gastrocnémien et l'hyo-
glosse), avec des résultats absoluments différents. Tandis que la
courbe vératrinique du gastrocnémien ne surpasse pas en hau-
teur la secousse primaire qui, selon quelques auteurs, est düe à
-la contraction fibrillaire, la hauteur atteinte dans la courbe four-
nie par l'hyoglosse, après une forte intoxication vératrinique
(0,0036 gr., en maintenant le muscle en contact direct avec la
solution physiologique vératrinisée pendant 8 heures) surpasse
_ les fracés des secousses du même muscle n'ayant point subi l’ac-
tion du poison. Dans le but de chercher l'explication de ce phé-
‘nomène, nous avons essayé l’action de la vératrine sur d'autres
muscles. Le gastrocnémien du Crapaud (Bufo vulgaris) a été
soumis aux mêmes conditions que le gastrocnémien et l'hyoglosse
de la Grenouille. Après avoir obtenu une secousse de fermeture et
une autre d'ouverture, nous avons plongé le muscle, pendant
b minutes, dans du sérum isotonique auquel nous avions ajouté
deux gouttes de la solution vératrine à 1 p. 1000. La tem-
. pérature oscillait entre 24°-25. Grâce à cette intoxication, l'effet
vératrinique se voit déjà ; au un et à mesure que l’intoxication
augmente, la courbe prend la forme appelée « nez de Funcke ».
En augmentant l'effet de la drogue, les tracés obtenus ne res-
bien _pas à ceux du gastrocnémien de la Grenouille, mais
deviennent identiques à ceux que donne l'hyoglosse du même
animal, les contractions devenant de plus en plus hautes et
_ amples (0,002 de vératrine). Il se produit, en effet, une contrac-
ion très forte, suivie d’un allongement très lent (58 minutes).
Nous avons obtenu des courbes Pie à celles de la figure 3
de notre précédente note. L'interprétation des contractions de ce
type nous échappe. Les physiologistes ont attribué à la substance
anisotrope la contraction vératrinique et, selon cette théorie, les
effets que nous avons obtenus seraient dûs, soit à abondance de
“sarcoplasme dans ces muscles, soit à leur pauvreté en fibrilles.
Nous avons entrepris des études histologiques pour élucider cette
question. Il ne faut pas oublier que le gastrocnémien de Gre-
nouille est un musele à mouvements rapides, tandis que l'hyo-
glosse du même animal et le gastrocnémien du Crapaud exé-
(1) GC. R. de la Soc. de biol., 1921, pag. 247 et 1.000.
4472 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (28)
cutent des mouvements lents. L'effet vératrinique devrait être,
en conséquence, moins accentué dans celui-là que dans ceux-ci.
Cette conclusion faite à priori est confirmée par nos tracés.
En coupant le nerf d’un muscle celui-ci dégénère, ce qui nous
a suggéré l'idée d'essayer l’action de la vératrine sur le gastrocné-
mien énervé depuis quelque temps. Cette partie de notre travail
n'est pas encore terminée, mais les tracés obtenus dans ces
conditions sont tout à fait remarquables. La courbe vératrinique
du gastrocnémien de Grenouille avec son nerf ne surpasse jamais
le tracé de la secousse primaire, tandis que la même prépara-
tion musculaire énervée depuis plusieurs jours, donne, après l'in-
toxication vératrinique, des courbes semblables à celles de l’hyo-
glosse et du gastrocnémien du Crapaud. Des courbes analogues
ont été obtenues avec des muscles greffés dans le sac Iympha-
tique dorsal de la Grenouille. Bien que ces recherches ne soient
pas encore achevées, nous avons voulu communiquer ces résul-
tats assez intéressants qui pourront contribuer à l’éclaircissement
de certaines questions de la physiologie musculaire.
(Institut de physiologie de la Facullé de médecine de Lisbonne).
UN NOUVEAU PROCÉDÉ DE MONTAGE DES PIÈCES ANATOMIQUES
INCLUSES DANS LA GÉLATINE,
par GÉRALDINO BRITES.
Le procédé d’inclusion des petites pièces anatomiques dans la
gélatine est bien connu. Pour contenir cette gélatine on emploie
des boîtes de Petri, fermées par du plâtre coulé dans l’espace qui
reste entre la boîte et le couvercle, après l’emboîtement de l’une
dans l’autre. Ce procédé est relativement très coûteux et n’est ap-
plicable qu’à de petites pièces ; les montages qui en résultent
sont très fragiles et leur arrangement dans les rimes du musée
ne permet pas un examen facile.
Dans le Musée du service de la première clinique chirurgicale
du P' F. Gentil nous employons un procédé de montage de ces
pièces que nous croyons nouveau. Pour l’exécuter facilement, il
faut avoir des barres bien équarries dont le poids soit suffisant
pour assurer leur immobilité sur un plan horizontal poli. Dans
ce but, nous avons fait construire des barres en cuivre mesu-
rant 44x1,8x3 cm. et 44xo,8*3 cm., dont le poids est res-
pectivement 2.025 gr. et 880 gr. Huit de chacune de ces barres
suffisent à tous les besoins habituels. En plaçant 4 de ces barres
perpendiculairement sur un plan horizontal, nous aurons des
(29) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1173
boîtes rectangulaires, dont les surfaces peuvent varier -jusqu'à
0,1672 m° ; en plaçant ces barres sur leur face plus large ou sur
celle plus étroite, et de même en les plaçant sur d’autres barres
de la même ou de différente épaisseur, on peut donner aux pa-
rois de ces boîtes des hauteurs très variées. Pour mettre en pra-
tique notre procédé, il faut encore du plâtre fin à mouler, une
spatule de pharmacie ou, faute de mieux, une cuillère à soupe,
une écuelle pour préparer la bouillie plâtrée, un canif ordinaire,
un pinceau, de la vaseline et du vernis cristal. :
Dans la technique que nous avons mise en pratique, nous em-
ployons une demi-boîte de Petri ou un verre de montre ou seule-
ment des plaques de verre ordinaire.
a) Technique à suivre en employant une demi-boîte de Petri ou
un verre de montre fig. r,l et 11). La pièce, orientée de telle façon
que sa face plus intéressante soit tournée en bas, est placée dans
la demi-boîte de Petri CP ou au milieu du verre de montre VH
et couverte de gélatine liquéfiée par la chaleur. Après la solidifi-
. cation de la gélatine, on applique sur le bord de la boîte ou du
_verre de montre une couche de vernis et on couvre avec une
plaque de verre ordinaire V ; quelques heures suffisent pour sé-
cher le vernis, qui rend la fermeture hermétique. Au moyen des
barres métalliques, dont l'épaisseur est choisie d’après la hauteur.
_de la demi-boîte ou du verre de montre, placés sur un plan bien
poli, on forme les parois d’une boîte, dont la surface soit un peu
plus grande que la plaque V. Au fond de cette boîte, dont les
parois sont couvertes d’une très mince couche de vaseline, on
place la demi-boîte ou le verre de montre renversés, sur un
petit support quelconque (soit des petits morceaux de plaque de
verre), dont la hauteur doit être telle qu’il reste un petit espace
entre la plaque V et le fond de la boîte formée par les barres.
Dans cette boîte on coule du plâtre bien homogène. Par la solidifi-
cation de celui-ci le support AA est fait ; il sort du moule très
aisément. [1 ne réste plus qu'à retoucher le plâtre et à découvrit
Brococis. CoMPTEs RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 82
1174 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (30)
la partie centrale de la plaque V, ce qui s'obtient par l'emploi
d'un disque de carton épais, à l’aide duquel le tracé de la circon-
férence est tout à fait facile; de même, quelques coups de canif
suffisent à éliminer le plâtre attaché à la surface à découvrir.
b) Technique à suivre en employant 2 plaques de verre ordi-
naire (fig. 1, II et fig. 2). Trois temps : construction de la boîte en
plâtre, mise en place de la pièce, fermeture de la boîte. On com-
mence p& choisir un cristallisoir dont le diamètre soit supérieur
aux dimensions de la pièce dont le montage est à faire; on le place
renversé, au milieu d’une boîte formée par des barres métal-
liques, d’épaisseur convenablement choisie, placées sur un plan
poli. Après l'application d'une mince couche de vaseline sur les
parois et la surface extérieure du cristallisoir, on coule du plâtre
dans l'intervalle du moule et du cristallisoir. Une fois le plâtre
solidifié et le cristallisoir enlevé, nous aurons les parois latérales
de la boîte AA, Dans la face supérieure de cette boîte, on place
une plaque de verre Vi, un peu moindre que cette face ; dans la
partie non couverte par cette plaque, on fait des irrégularités et,
en plaçant, au centre, le même cristallisoir ou un autre dont Île
diamètre soit plus petit de quelques millimètres, après avoir
placé sur les premières barres d’autres de petite épaisseur, on
fait couler dans le vide limité par le cristallisoir, les nouvelles
barres, une partie de la lame Vr et la surface de AA, du plâtre
qui va former la couche Br et maintenir très solidement la lame
Vr. Sur la paroi interne de la boîte bien sèche, on applique alors
une couche de vernis qui empêche le ramollissement du plâtre.
L]
(31) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1179
La boîte est prète à recevoir la pièce et la gélatine. La couverture
V2 est placée suivant la mème technique, en profitant des parois
de la première boîte, dont la hauteur est augmentée d’autres
barres, en plaçant la plaque de verre V2, en réduisant l’espace
central avec le même cristallisoir, en irrégularisant la partie de
la surfec non couverte par le verre et, finalement en coulant du
plâtre.
Il y a des règles à rappeler ici et des petites particularités à
mentionner : les pièces préparées par le procédé de Kaiserling
sont celles qui se prêtent le mieux à l'inclusion dans la gélatine.
Il ne faut pas remplir entièrement les boîtes avec la pièce et la
gélatine, et il faut éloigner les bulles d'air avant la solidifica-
tion de la gélatine au moyen d'une aiguille flambée. La ferme-
ture des boîtes ne doit pas être faite tout de suite, mais seule-
ment après l'élimination du liquide qui apparaît pendant les pre-
mières heures qui suivent la solidification de la gélatine. Après le
séchage du plâtre, on peut écrire quelques indications sur les
montages, sur une mince couche de vernis. Les verres employés
pour le fond peuvent être dépolis ou colorés ; au moyen de verres
bleus ou rouges, on peut obtenir de magnifiques effets. Après la
retouche du plâtre et de son séchage, on peut le couvrir d'une
solution concentrée de paraffine dans le xylol. Nous emplovyons la
gélatine suivant la formule de Kaiser, en y ajoutant, au moment
de l'emploi, quelques gouttes de formol qui la rend non fusible
à la chaleur. On peut appliquer ce procédé de montage non seu-
lement à de petites pièces, mais aussi à des pièces de large sur-
face mais de petite épaisseur. Dans un cours, ces montages peu-
vent passer de main en main, ce qui permet un examen facile ;
on peut, en outre, les disposer aisément dans les vitrines des
collections. Pour obvier à la décoloration des pièces, à la colo-
ration jaunâtre plus ou moins foncée et à la formation de cre-
vasses dans la gélatine par desséchement, il faut éviter la lu-
mière et la chaleur. L’inclusion dans la gélatine de Kaiser for-
molée et la conservation dans un endroit sombre et frais, ren-
forcent les couleurs des pièces traitées par le procédé de Kaiïser-
Hine.
(Laboratoire de la Première clinique chirurgicale de la Faculté de
| médecine de Lisbonne).
1176 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (32)
ÉLECTIONS DE FIN D'ANNÉE.
Renouvellement partiel du Bureau.
Votants : tr.
Sont élus : ‘
* Vice-président : M. IzpEroNso BoRGES, par 9 voix.
Secrétaire adjoint : M. P: Rosenro CHAVES, par 10 voix.
ÉLECTIONS DE MEMBRES TITULAIRES.
Votants : 1r.
Sont élus à l'unanimité: MM. Arrren Ramarno et Joaqum
FoNTEs.
(11)
RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUËDE
SÉANCE DÙU 6 DECEMBRE
Davie (H.) et Dernsy (G.-K.):
Etude sur la production de la
toxine diphtérique
PS2
SOMMAIRE
démique expérimentale chez le
Lapin. I. Virus d’origine céré-
Sn des DD Dr les Re nd ci ED
Dernsy (K.-G.) et ALLANDER Kzine (C.), Davine (H.) et Liz-
(B.) : Production de la toxine JENQUIST (F.) : L’encéphalite épi-
tétanique rio dns den. 15 | démiqué expérimentale chez le
Kewc (C.), Davine (H.) et Lr- Lapin. If. Virus d’origine naso-
JENQUIST (F.) : L’encéphalite épi- PRADA RE LT. 20
* Présidence de M. K. Petrén.
ÉTUDE SUR LA PRODUCTION DE LA TOXINE DIPHTÉRIQUE,
par H. Dave et G.-K. DERN8Y.
Dans un article précédent (1) nous avons exposé les résultats de
nos expériences relatives à l'influence de la concentration des ions
‘hydrogènes sur la croissance et la production de toxine par le
Bacille diphtérique, et nous y avons remarqué que celui-ci se
développe dans un bouillon dont la réaction est établie entre les
limites Px = 6 et Pa = 8,3 et que l’optimum de la croissance se
trouve entre Pa = 7,2 et P4 — 5,6. Dans le cas où le bouillon
était exempt de sucre, la réaction, au cours du développement
de la culture, se modifiait pour devenir alcaline. Dans ladite
publication, nous avons aussi signalé la corrélation intime exis-
tant entre la concentration des ions (H), l’incubation et la produce-
_ tion de toxine. La toxicité du bouillon diminuait, lalcalinité de-
vénant trop grande, c’est-à-dire quand Pa était supérieur à
(x)Journal of Pathology and Bacteriology,; t. XXVT,
1921.
1178 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUËDE (12)
8,3. Moins la réaction initiale était alcaline, et plus il durait,
avant l'instauration de la réaction nuisible à la toxine. Nous avons
fait observer qu’on obtient une toxine forte (dose minimum
mortelle en règle = 0,002 c.c.) si, dans un bouillon mis en
fermentation par la levüre au point d’être exempt de toute trace
de suct et dont la réaction est établie à Pa = 7,2-7,3, on laisse
croitre [es Bacilles, jusqu'à ce que la réaction soit devenue au
maximum PH = 8,3, ce qui demande en général de 8 à 11 jours.
Cette méthode éprouvée pendant un laps de temps assez long
donnait constamment de bons résultats.
Puisque, à en juger par des expériences antérieures, le Bacille
diphtérique peut former une bonne toxine même dans un bouillon
dédoublé par la trypsine, il est permis de supposer que la désinté-
gration de l’albumine exerce une certaine influence sur la produe-
tion de la toxine. Nous nous sommes proposé de mettre à l'étude
cette question et, dans ce but, nous avons effectué des expériences
sur la croissance et la production de toxine par le Bacille diphté-
rique dans un bouillon à albumine décomposée par la trypsine.
Ci-dessous nous rendrons compte de la partie de notre travail
ayant trait au rôle que joue, pour le bouillon en question, la con-
centration des ions (EH).
En vue de déterminer la réaction optimale d'un bouillon dé-
doublé par la trypsine (1), nous avons étudié la croissance du Ba-
cille diphtérique dans des bouillons de Pa différents. Pour que
ceux-ci se maintiennent constants nous y avons — selon Soeren-
sen — ajouté des mélanges de phosphates. Dix tubes à essai con-
tenant chacun ro c.c. de bouillon ont été additionnés de quan-
tités différentes de phosphate N/5 (KH° PO* et Na HPO*), d'hy-
drate de potassium N/1Na OH) et d’eau, de sorte que le contenu
de chaque tube soit 12 c.c. Après la stérilisation, nous avons
déterminé la réaction, après quoi ceux-ci furent ensemencés de
la mème quantité d’un Bacille diphtérique cultivé dans notre la-
boratoire (Kling B).
Pour déterminer le degré de croissance, nous:-nous sommes ser-
vis des désignations suivantes : 1 = trace ; > — commencement
(1) Voici la manière dont se prépare le bouillon : mélanger 6 kgr. de viande
de Veau avec 12 litres d’eau chauffée à la température de 35° ; ajouter 10 gr.
le levure; placer la macération à l’étuve 4 heures; additionner ensuite de Na OH,
jusqu'à ce que la réaction soit Pn=6,5—7,0 (méthode Soerensen); ajouter 8 gr.
de trypsine ; laisser celte préparation dans l'étuve environ 12 heures ; la chauf-
fer ensuite à la température de 8o° pendant » heures et la filtrer sur élamine ;
placer le bouillon ainsi obtenu à la glacière pendant quelques heures, pour
qu'on puisse enlever soigneusement la graisse ; additionner le bouillon réchauffé
de 1.5 p. 100 de peptone, de 0,4 p. 100 de Na CI et d'une quantité convenable
de Na OH pour obtenir une réaction Pu=5;,r ; filtrer le bouillon sur papier
et le stériliser pendant vingt minutes à la température de r10°.
(13) SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1179
de formation de pellicule ; 3-4 = pellicule ; 5-6 = membrane
épaisse.
Tableau {
Pa Croissance au bout de
Numéros RE = A
: des tubes Initial au bout de 40 h, 20 heures 40 heures
I 6,0 6,0 I I
2 6,5 6,7 2 3
NE 6,9 7,0 A 6
ni aie 7,8 5 6
5 70 e 7,0 n 6
ô DEN 77 3 6
7 7,6 7,9 2 5
S 7,7 7,9 I 4
9 7 8,0 0 !
10 8,4 8,6 o 0
Les résultats indiqués au tableau | concordent très bien avec
ceux que nous avons obtenus en nous servant de bouillon dé-
composé par la levure seule. Cependant dans le cas présent les
limites de la réaction optimale sont plus écartées, soit P# = 6,9
HO.
Tableau II
Jours après Pa de la < Dose Unités
l'ensemencement toxine min. morl. par c.c
3 De O,01I 100
n 7,5 0,00 200
5 Gieg) 0,003 333
6 7,9 0,0009 2.000
7 8,0 0,000 2.000
8 8,4 0,007 1.000
9 8,6 0,003 339
10 L 8,7 0,00 200
Eee 9,0 0,005 200
12 9,0 0,007 145
13 c 9,0 0,007 143
TA 9.0 O,01I 100
Le tableau II montre les résultats atteints par l’une des expé-
riences que nous avons effectuées pour examiner la production
de toxine du Bacille diphtérique dans le bouillon préparé selon
notre méthode, cas où nous avons tenu compte de la différence
de la réaction et de la toxicité après la durée différente de l'incu-
bation. Nous avons mesuré la teneur en toxine de la manière
usuelle en employant des Cobayes du poids de 250 gr. ; le pre-
mier échantillon fut pris au troisième jour après l’ensemence-
ment. | $
Il est évident, d’après le tableau IT et la figure ci-contre que
1180 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUÈDE (14)
1° la toxicité était maximum le sixième et le septième Jour après
l'ensemencement ; 2° la toxicité commençait à diminuer dès le
huitième jour, alors que la réaction était devenue plus alcaline
(Pa — 8,4) pour descendre encore en même temps qu'augmentait
lalcalinité du bouillon ; 3° la toxicité au maximum était extrême-
ment forte (dose min. mort. = 0.0005, lim. + = 0,10).
152864 S° 0:08 SIDA PURES
Jours
Courbes de la toxine et de la concentration des ions hydrogènes.
D'autres expériences nous ont convaincus que, si la réaction
initiale du bouillon est peu alcaline (P#x = 6,9-7,2), la réac-
tion nuisible à la toxine n'entre en jeu qu'après un laps de temps
Supérieur à une semaine et qu'inversement si le Pn initial est
7:9-7,7, le point critique est atteint plus tôt.
Dans la fabrication en grand, nous avons obtenu les meilleurs
résultats, lorsque le bouillon avait une réaction initiale de
Pa = 7,1-7,2, et qu'il était retiré de l’étuve avant que la réac-
tion n’eût dépassé Pr = circa 8,2, ce qui, dans Ja règle, arrivait
au sixième ou au septième jour après l’ensemencement.
(15) SÉANCE PU Ô DÉCEMBRE 1181
Tant que nous nous sommes servi dé la méthode indiquée,
nous avons constamment obtenu une toxine très forte. Gette
méthode a encore l’avantage de permettre une production de
toxine plus rapide que si l’on emploie un bouillon décomposé par
la levure seule.
(Laboratoire bactériologique de l'Etat, Stockholm, D° C. Kling).
PRODUCTION DE LA TOXINE TÉTANIQUE,
par K.-G. DERNBY et B. ATLANDER.
_ C’est un fait avéré que; dans la fabrication du sérum antitéta-
nique, on se heurte à certaines difficultés, attendu que, périodi-
quement, on ne réussit pas à produire une bonne toxine. En
cherchant à analyser ce phénomène, on se trouve en présence de
plusieurs facteurs pouvant influencer la production de la toxine.
Parmi ces facteurs, qui, biologiquement et chimiquement ont le
plus d'importance, nous mentionnons : 1° le caractère spécifique
* du bacille tétanique ; 2° la composition du milieu, considération
spéciale prise des dérivés azotés ; 3° les quantités variables de
substances accessoires (sucres, sels) ; les substances inconnues dé-
signées sous le nom de « vitamines » ; 5° les catalyseurs métal-
liques ; 6° la réaction du milieu.
Nous nous proposons de rendre compte ici de nos expériences,
faites en vue d'étudier l'influence du dernier des facteurs cités
sur la production de toxine tétanique. À cet effet nous avons
suivi la méthode employée par Dernby et Davide (1), en nous
servant de Bacilles tétaniques d’ origine anglaise ou hollandaise,
Bacilles qui donnent de la toxine même en aérobiose.
Quand il s’agit d'établir l'influence de la réaction du milieu, il
importe de considérer aussi bien la croissance du Bacille que la
stabilité de la toxine fournie. En ce qui concerne la croissance
du Bacille, nous avons obtenu les valeurs ci-après (exprimées, se-
lon Soerensen, par les valeurs inverses des logarithmes des con-
centrations des ions hydrogènes = Pn) : les limites Pa = 5-8,5;
l’'optimum Pa = 7-7,6. Pour la stabilité de la toxine nous ayons
trouvé : les limites Po — 52%: l'optonum Pre 07
_ Il s'ensuit que la courbe de la croissance et celle de la stabilité
ne sont pas identiques. 11 est donc évident que le Bacille téta-
nique peut vivre et : se développer dans un milieu où il y a une
(1) Journal . Pathol. and Bacteriol., t. XXIV, 1927.
LI82 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUÈDE (16)
concentration des ions hydrogènes dans laquelle la toxine n’est
plus stable. La destruction de la toxine est instantanée, complète
et irréversible dans la zone acide. Dans la zone alcaline, par
contre, elle se fait plus lentement.
À en juger par ces expériences on ne doit pas s'attendre à la
toxicité du bouillon si la réaction finale est inférieure à Pa = 6.
Toutefois, dans la fabrication en grand, nous avons constaté que, .
pour obtenir une toxine forte, utilisable pour la production du
sérum antitétanique, il faut que la réaction finale soit PH = 7 ou
au-dessus.
En raison de ces motifs nous avons employé, ces derniers
temps, pour produire la toxine tétanique ; méthode suivante :
on stérilise légèrement le bouillon préparé avec de la viande
fraiche et additionné de 0,1 p. r00 de glycose, après quoi on
ajuste la réaction en la faisant Pa = 8. Au bout de deux jours, on
ouvre les ballons ensemencés pour en examiner la réaction. Si
celle-ci s’est acidifiée, on ajoute la quantité requise de NaOH nor-
male pour l'alcaliniser de nouveau (PH = 7,5-8). Par cette
réalcalinisalion, nous avons constamment réussi à obtenir de très
bonne toxines, dont une dose de o,0001 c.c. provoque, en moins
de 24 heures, le tétanos mortel chez la Souris.
(Laboratoire bactériologique de l'Etat, Stockholm, D' C. Kling).
L'ENCÉPHALITE ÉPIDÉMIQUE EXPÉRIMENTALE CHEZ LE LAPIN.
Ï. VIRUS D'ORIGINE CÉRÉBRALE,
par C. Kiic, H. Davis et F. LILJENQUIST.
Les recherches expérimentales faites depuis 1917 dans divers
laboratoires dans le but d’éclaircir l’étiologie de l’encéphalite lé-
thargique ont révélé que, à l'encontre de ce que l’on pourrait
supposer, le Singe — du moins les espèces simiesques ordinaire-
ment employées dans les laboratoires — est presque insensible à
l'infection. Les cas où l’on paraît avoir réussi à transmettre la
maladie de l'Homme au Singe sont, en effet, très rares. Les expé-
riences les plus concluantes à ce sujet ont été fournies par Mec In-
tosh et Turnbull (1). Le Lapin, par contre, s’est montré l’animal
d'expérience de choix, comme il ressort des recherches faites par
Levaditi et Harvier (2) et nous-mêmes (3). Mais le Lapin présente
1) The Brilish Journal of Exp. Pathology, 1. T, n° 2, 1920.
>) Ann, Inst. Pasleur, 1920, p. 911.
—
3) C. R. de la Soc. de biol., séance du 7 mai 1921.
(17) SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1183
une grande résistance naturelle à l’agent de la maladie, de sorte
que celui-ci ne contracte l'infection que pour une moyenne relati-
vement faible. Selon Levaditi et Harvier, l’encéphalite expéri-
mentale progresse rapidement après une incubalion relativement
courte — de trois à dix jours — et amène en quelques heures la
mort de l'animal. D'après ce que nous avons pu constater Févolu-
tion de la maladie est, chez le Lapin, en général très lente, quand
mème, dans quelques cas sporadiques, nous aussi nous avons eu
nue
UT ENe
a T1 °
Ÿ
Microphotographie I. — Coupe de cerveau d’un Lapin infecté par la voie intra-
crânienne avec la substance cérébrale d'un cas d’ encéphalite. Lapin sacrifié:
le dixième jour.
l'occasion d'observer la marche rapide, signalée par les auteurs
ci-dessus. |
Par cette note et quelques articles à suivre nous voulons ap-
peler l'attention sur cette évolution lente de la maladie expérimen-
tale chez le Lapin.
Nous allons d’abord fournir quelques exemples de l'aspect de
la maladie, lorsque l'infection est provoquée par un virus d'ori-
gine cérébrale. Deux Lapins, n° 26 et 27, furent inoculés, le
8 janvier 1921, avec 0,1 c.c. d'une émulsion provenant de la sub-
stance cérébrale (protubérance) d’un cas typique d'encéphalite —
cas microscopiquement constaté de la Suède centrale. Le 15 jan-
vier, soit huit jours après l’inoculation, une élévation de tempé-
_rature manifeste fut observée chez le numéro »7. La température,
1184 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUÈDE (18)
qui, chez le Lapin varie normalement entre 39° et 39°,5, s'était
élevée à 42°. L'animal paraissait affaibli, mais ne présentait pas
de symptômes cérébraux. La température se maintenait au-dessus
de 4ï degrés jusqu'au 17 janvier, jour où elle descendit à 39°.
Le Lapin fut sacrifié le jour même. L'autopsie ne révélait macros-
copiquement aucune lésion cérébrale ni viscérale. L'examen mi-
croscopique du cerveau, par contre, dévoilait des altérations encé-
phalitiques spécifiques : infiltrations mononueléaires dans les mé-
ninges, petits foyers et manchons périvasculaires formés de cel-
Microphotographie 2. — Coupe de cerveau d’un Lapin qui a reçu dans le
cerveau le filtrat (bougie Berkefeld) de la substance cérébrale d’un cas d’encé-
phalite. Le Lapin fut tué 7 mois après l’inoculation.
lules mononucléaires dans la substanc2 cérébrale surtout dans le
mésocéphale (voir microphotographie 1). L'examen bactériolo-
gique — frottis, cultures — donnait un résultat négatif. Il res-
sort donc de cette expérience qu'une encéphalite de caractère spé-
cifique à en juger par l'aspect des allérations anatomo-patholo-
gique et leur localisation peut évoluer, chez le Lapin, sans d’au-
ires symptômes appréciables qu'une élévation de température.
Or, on peut se demander si le processus inflammatoire se serait
développé ultérieurement ou non en cas que l'animal d’expé-
rience n'eût pas été tué. À en juger par d'autres exemples, que
nous Inentionnerons prochainement, il est possible que l'inflam-
mation ait enfin amené la mort de l'animal, mais il est aussi pos-
sible que l'organisme fût en train de triompher de l'infection.
(19) SÉANCE DU GÔ DÉCEMBRE 1185
Une circonstance plaide en faveur de cette dernière éventua-
lité ; les essais faits en vue de transmettre la maladie à des Lapins
neufs ont échoué.
Dans un article récemment publié (1) Sur la présence du virus
dans le liquide céphalorachidien, nous avons cité un autre
exemple de l'évolution lente de l’encéphalite expérimentale. Ici
nous nous contentons de rappeler que, malgré l'absence de symp-
tômes cérébraux appréciables, nous pouvions constater, au 38°
resp., 4o° jour après l'infection, une inflammation spécifique pro-
noncée dans le cerveau des animaux d'expérience. Dans ce cas, il
était possible de prouver l'existence d'un germe virulent dans
le cerveau inflammé, des lésions analogues pouvant être provo-
quées chez des animaux neufs.
Parmi les cas que, au cours de l'hiver 1921, nous avions l’oc-
casion de soumettre à l'examen bactériologique, il y en avait quel-
ques-uns où la substance cérébrale donnait en culture, quoique
petit nombre, des colonies de Bactéries ordinaires, Staphylo-
coques, Streptocoques et Pneumocoques (2). Même avec cette ma-
tière contaminée nous avons réussi à produire, chez le Lapin, des
lésions cérébralés typiques. Cependant dans ces cas l'infection
évolua beaucoup plus rapidement. Certains animaux succom-
bèrent au bout de 4 à 6 jours. En dehors des altérations carac-
téristiques (infiltrations mononucléaires) nous avons observé les
signes d’un processus aigu (leucocytes polynucléaires). Partant de
cette matière contaminée, nous avons réussi, à l’aide de procédés,
dont nous rendrons compte plus tard, à obtenir un virus purifié
que nous avons pu cultiver in vivo. Ici nous nous bornons à ren-
voyer à la microphotographie ei-contre (2), représentant les lé-
sions chez un Lapin que nous avons infecté en l'inoculant avec
le filtrat (bougie Berkefeld) d’une substance cérébrale contaminée
de Staphylocoques. Ce que ces expériences offrent d'intérêt spé-
cial, c'est que ce virus purifié, même après le passage par cinq
cerveaux de Lapin, confère à l'animal une infection qui se dé-
veloppe de la méme manière lente que dans les cas susmention-
nés.
(Laboraloire bactériologique de l'Etat, Stockholm).
(x) C. R. de la Soc. de biol., séance du 5 novembre 1927.
(>) Nous laissons de côté la question de savoir si ces microbes ont pénétré
dans la substance cérébrale après la mort ou s’il s’agissait d’une infection secon-
daire.
1186 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUÈDE (20)
L'ENCÉPHALITE ÉPIDÉMIQUE EXPÉRIMENTALE CHEZ LE LaApin.
IT. VIRUS D'ORIGINE NASOPHARYNGÉE,
par GC. Kiné, H. Davies et F. Lizrenquisr.
Dans une note antérieure (1) nous avons annoncé que, en
dehors du système nerveux, le virus encéphalitique existe dans
les sécrétions nasopharyngées et le contenu intestinal des ma-
lades, observations qui offrent un grand intérêt au point de vue
épidémiologique. Le virus provenant de ces sources présente les
mêmes caractères que celui d’origine cérébrale. Ci-après, nous
nous proposons de donner quelques exemples sur la marche de
l'infection provoquée par un virus d'origine nasopharyngée.
Le pharynx de deux individus, atteints d’une encéphalite ty-
pique depuis respectivement 1/4 et 19 jours, fut lavé avec de
l’eau salée le 94 et le ro août 1920. Les eaux de lavage fusionnées
(300 c.c.) furent concentrées à l’aide de l'appareil Faust-Heim
jusqu'à environ 25 c.c. L’émulsion fut flitrée d'abord sur papier,
ensuite par une bougie Heim (filtrat stérile). Le 14 août, 0.2 c.c.
du filtrat furent inoculés dans le cerveau de deux Lapins n° 8
et 9. Le 13 mars 1921, soit presque sept mois après l'infection,
l’un des Lapins, n° 8, fut trouvé mort. L'autopsie ne présentait
pas de lésions viscérales ; hémoculture négative: Le cerveau, hy-
perémique et œdémateux, ne révélait pas de Bactéries, mème en
culture. L'examen histologique, par contre, présentait des al-
térations distinctes et typiques, presque exclusivement limitées
au mésocéphale. La substance cérébrale, conservée à la glacière
dans de la glycérine concentrée, fut émulsionnée dans de l’eau
salée le 20 mars 1921, après quoi l'émulsion fut filtrée par une
bougie Berkefeld. Avec ce filtrat (0,2 c.c.) un Lapin, n° 155, fut
infecté par la voie cérébrale. Cet animal mourut quatre mois
plus tard d’encéphalite présentant le même aspect et la même
localisation que le Lapin n° 8. Il est donc manifeste que, chez
ces deux animaux d'expérience, les altérations cérébrales avaient
été engendrées par un agent vivant, invisible, incultivable, résis-
tant à Ja glycérine et susceptible de passer par une bougie Berke-
feld, Ces expériences démontrent en outre que le processus encé-
phalitique, après un délai suffisamment long, finit par amener la
mort de l'animal. Le germe paraît être devenu plus virulent au
cours de passage, le deuxième Lapin succombant au bout de
quatre mois, tandis que, chez le premier Lapin,-la mort ne sur-
vint qu’au bout de sept mois. Il semble en être de même d'un
mn tm M
(1) C. R. de la Soc. de biol., séance du 7 mai 1921.
(24) SÉANCE DU Ô DÉCEMBRE 1187
autre virus provenant également du naso-pharynx, comme l'in-
dique l'exemple ci-après.
Dans une famille de Ljusdal (Norrland méridional) trois enfants
âgés respectivement de 7, q et 16 ans tombèrent malades le 3
et le 4 mars 1921. Ils présentaient tous les symptômes typiques
de l’encéphalite. Le 13 du même mois, on leur lava le pharynx
avec de l’eau ordinaire. Les eaux de lavage, envoyées à notre la-
boratoire, y furent fusionnées (800 c.c.) et concentrées à 25 c.c.
Microphotographie 1. — Coupe du cerveau (mésocéphale) d’un Lapin infecté
avec du virus de passage d’origine naso-pharyngée. on
Le liquide concentré fut filtré, d'abord sur papier, ensuite par
une bougie Heim. Le 18 mars, le filtrat fut inoculé à la dose de
0,2 c.c.-dans le cerveau et de ro c.c. dans la cavité péritonéale
des Lapins a°% 148 et 149. Le Lapin n° 149 qui, pendant les pre-
mières semaines, paraissait parfaitement bien portant, commen-
cait ensuite à maigrir et le 30 juin, soit environ trois mois et demi
après l'inoculation, il manifestait tout à coup des symptômes
cérébraux apparents. L'animal, dont la respiration élail irrégu-
lière, restait affaissé sur le fond de la cage et semblait ne pou-
voir se lever. Il présentait sans cesse de légers mouvements hori-
zontaux de la tête. Plus tard dans la journée, le Lapin, étant co-
LISS8 - RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUÈDE (22)
inateux, fuf sacrifié. Aucune lésion viscérale appréciable ; hémo-
culture stérile. En dehors d’une congestion légère, le cerveau
était macroscopiquement intact. Dans la substance cérébrale point
de Bactéries. Examen microscopique ; infiltrations mononu-
cléaires dans les méninges, nombreux manchons périvasculaires
dans le mésocéphale donc aspect typique d’encéphalite léthar-
gique. Il ressort des expériences de passage opérées que, chez ce
dernier Lapin, le virus non seulement a conservé son pouvoir
pathogène mais que, au cours de sa pullulation dans la substance
cérébrale, il paraît même l'avoir augmentée ; car le Lapin n° 87,
qui, le 1° juillet, fut infecté par la voie cérébrale avec du virus
provenant du Lapin 149, mourut le 12 septembre, c'est-à-dire en-
viron deux mois et demi après l'infection, il vécut un mois de
moins que le premier animal (voir microphotographie).
Nous serions tentés de rendre compte de plusieurs autres cas
d’encéphalite provoquée chez le Lapin par un virus d'origine
nasopharyngée où l’évolution de l'infection a été encore plus
lente que dans les exemples cités, mais, faute de place, nous de-
vons y renoncer à présent.
(Laboratoire bactériologique de l'Etat, Stockholm).
RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE
SEANCE DU 1“ DÉCEMBRE 1921
SOMMAIRE
Be (V.) : Influence de doses ” Hansen (1.) : Influence du
massives de sérum antidiphté- | bain de lumière universel sur la
rique sur la mortalité dans la tencur en agglutinine antityphi-
diphtérie pharyngée........... Cas Pque dusaneenumainPrere "ter 79
Bre (V.) : Influence du sérum SAND (K.) : Vasectomie prati-
antidiphtérique sur la ce quée sur un Chien dans un but
ÉURERAHRCORDS AA ee re ile CMOS TÉMERIMONTÉRR ANTON SE 79
Fen:Eer (M.) : Sur des “préci- WazBum (L. E.) : Action de la
pités dans les tissus après fixation ae sur les globules de
nialetormol en. TON GROVR ON PERS or NA 79
Présidence de M. Th. Madsen.
+
INFLUENCE DE DOSES. MASSIVES DE SÉRUM : ANTIDIPHTÉRIQUE :
SUR LA MORTALITÉ DANS LA DIPHTÉRIE PHARYNGÉE,
par VALDEMAR BE.
À mon entrée en fonction, il y a 5 ans, comme médecin en chef
du Blegdamshospital (grand hôpital des maladies épidémiques à
Copenhague), le régime établi prescrivait, pour les cas de gravité
moyenne de diphtérie pharyngée, une dose de {.000-8.000 unités
antitoxiques d'Ehrlich, et, pour les cas graves, 12.000-21.000 uni-
tés, c'est-à-dire des doses plus élevées que celles ordinairement
employées à l'étranger. Néanmoins, j'ai trouvé que le résultat
obtenu par ce traitement laissait à désirer et j'ai tâché de réaliser
un état de choses plus satisfaisant en augmentant les doses dans
-des proportions assez fortes. J'administre toujours le sérum par
voie intramusculaire, m'appuyant sur des essais de résorption pu-
bliés, en 1908, par l'Institut sérothérapique de l'Etat danois (D°
Th. Madsen). Les cas graves sont traités en outre par injection
intraveineuse. Les doses sont réglées d’après l'étendue des fausses
membranes. Voici les doses auxquelles je me suis arrêté :
(E]
BrorociEe. COMPTES RENDUS, — 1921. T. LXXXV. | 8
l
1190 . RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (64}
1° Les cas légers ne sont pas traités par le sérum.
2° Dans les cas où les fausses membranes recouvrent à peine
les amygdales : 4.000-8.000 unités antitoxiques.
3° Dans les cas où les fausses membranes recouvrent les
amvedales : 16-°0.000 unités.
4° Dans les cas où les fausses membranes dépassent un peu
les amvgdales : aux sujets au-dessous de 10 ans, 32.000 unités ;
aux sujets au-dessus de 10 ans, 40.000 unités à leur entrée à l'hô-
pital et le jour d’après, au cas où les fausses membranes n’ont pas
diminué, même dose.
5° Dans les cas où les fausses membranes s'étendent jusque sur
le voile du palais, le recouvrant tout entier ou en partie : sujets
au-dessous de 10 ans : 80.000 unités à l'entrée ; après 12-24 heu-
res : 60.000 unités et, après un nouvel intervalle de 12 heures
20.000 unités, soit, en tout, 160.000 unités ; sujets au-dessus de
10 ans : 100.000 unités à l'entrée ; après 12-24 heures : 80.000
unités et, après un nouvel intervalle de 12 heures : {0.000 unités,
soit, en tout, 220.000 unités. Les sujets appartenant aux groupes
4 et 5 reçoivent, autant que possible, par voie intraveineuse 20 c.c.
d'un sérum particulièrement riche en antitoxine (1.000 à 1.500
unités par c.c.). À
Je n'ai pas observé d'effets nocifs du phénol (0,5 p. 100) con-
tenu dans le sérum ni de l’albumine hétérogène. Les accidents sé-
riques ne m'ont pas paru plus fréquents ni plus violents après les
doses massives qu'après les doses faibles. =
Au cours des années 1896, 1908 et 1915-1918, 115 malades sont
morts, à notre hôpital de diphtérie pharyngée. Sur ce nombre,
16 (14 p. 100) succombaient à la suite de paralysie respiratoire
dans la 6°-a° semaine. En r919, un seul malade, âgé de 4 ans et
qui n'avait pas recu des doses satisfaisantes de sérum à succombé
à une paralysie respiratoire ; en 1920 cette complication mortelle
ne s'est pas manifestée, en dépit du grand nombre de cas graves
que nous avons traités et parmi lesquelles on devait s'attendre à
une mortalité considérable par suite de paralysie respiratoire tar-
dive, Je ne crois pas me tromper en attribuant ce fait au traite-
ment plus énergique par le sérum.
Les recherches qui suivent portent uniquement sur la diphtérie
pharvngée, à l'exclusion des cas de diphtérie laryngée.
Une statistique de la mortalité par diphtérie pharyngée peut
laisser de côté les malades chez qui les fausses membranes ne dé-
passent pas les amygdales, ces sujets-là ne présentant qu'une mor-
talité très faible (0,03 p. r00 sur 6.546 malades traités en 1896,
1900, 1908 et 141). Le tableau ci-contre rend compte de la mor-
talité des cas graves et de gravité moyenne.
(65) SÉANCE DU 1° DÉCEMBRE 1191
————_—_————————————————
Morts après plus Nombre lotal des
de 24 h. de sé- guérisons el des
Guérisons jour à l'hôpital morts Mortalité p. 100
Te LS ne TT
RE
3: = = S a = g
RÉ UE SUR 2 de die ee
CARE (es) HEMOMERErNTE € (a) RC SNS EE
1806, 1400, 1908,
I eue too NES IPN 5250 1829 AT 4408) (69 233-0925 533 SOLDAT
HOT eee 6475920 0240112121 "0,233 189106) 220 434: 6AAAIEN O0" 7,6
INR Sornooeomb 201 454% 345 519 14 16 7 37 3% 170 352 556 41 9 2 6,7
1920-jan. fév.-1921. 42 161 329 532 12 8 1 21 54 169 330 553 2 NID RSS
Mono ocmeorteeen 84 TTL 1419 2974 55 89 16 160 139: 860 1435 2434
Le groupe 1 comprend les malades dont les amygdales et le
voile du palais, en totalité ou en majeure partie, se trouvent re-
couverts par les fausses membranes. Le groupe IF est constitué
par ceux chez qui les fausses membranes recouvrent les amygdales
et une portion réduite du voile du palais. Dans le groupe IIT se
classent les malades chez qui les fausses membranes dépassent un
peu les amygdales. Les malades appartenant aux groupes [ et IT
présentent le plus souvent une diphtérie des cavités nasopharyn-
gienne et nasale, des fausses membranes fétides, de la périadénite
sévère atteignant des dimensions comprises entre le volume d'une
prune et cet d'un œuf d’oie, et d’autres symptômes d'intoxica-
tion grave 2
eh ot du tableau que, comparée aux années 1896, 1900,
1908 et 19195 où s'appliquaient les doses, relativement modérées,
qui se trouvent indiquées au commencement du présent exposé,
la mortalité s'est réduite jusqu'à devenir, dans le groupe I, 1/5 ;
dans le groupe If, 1/3 ; et dans le groupe |, moins de 1/2 de ce.
qu elle était. J° appellera surtout l'attention sur le progrès réalisé
dans le groupe T, dont la mortalité n'est que 22 p. 100, en dépit
de la gravité de ces cas.
Ce bon résultat n’est pas dû à l'attribution erronée d’un certain
nombre de cas de gravité moyenne au groupe des cas graves.
C'est ce que montrent les rubriques du tableau ci-dessous où se
trouvent consignées la totalité des cas d' angine diphtérique trai-
tés, Lant légers que graves.
En 1896, 1900, 1908, 1915 sur 2.648 malades traités, 69 morts, soit 2,6 p. 100
En 1916 657 — admis, 10 — — 15 —
En 1917 869 — — ue — 1,6 —
En 1918 ee 968 — — 14 — he
En 1919 1.497 — — 93 — — 1,5 —
En 1920 et janv. -févr. 1921 sur 2.3/2 EE a Cr — 0,9 —
Du 1% sept. 1920 au 28 févr.
DO SUR rene D ee OUI — — 10 —
Il en résulte que, tout en ayant affaire, en 1920, à un nombre
particulièrement élevé des cas graves, savoir 54 contre 33 dans les
années 1896, 1900, 1908 et 1915 réunies ; 18 en 1916-19r et 34
— 0,7 —
1192 RÉUNION DANOISE DÉ BIOLOGIE (66)
————"——"——————
en 1918-1919 (voir le tableau ci-dessus), nous avons vu la morta-
lité des cas d’angine diphtérique se réduire à 1/3 de ce qu’elle était
(0,9 p. 100 contre 2,6 p. 100). Sur ce total de 54 cas graves, la
grande majorité a été traitée au cours du semestre s'étendant du
1® septembre 1920-28 février 1921 et néanmoins c'est pendant
cette période que la mortalité a atteint son minimum (0,7 p. 100).
En d’autres termes, à une époque où la diphtérie augmentait
notablement, quant au nombre des cas et à la gravité, la morta-
lité a diminué de beaucoup pendant l’année où les très grandes
doses étaient appliquées, et notamment pendant le dernier semes-
tre où leur application était établie avec le plus de rigueur.
Le résultat obtenu par l'application des doses massives de sé-
rum peut donc se résumer ainsi : 1° La mort par paralysie respi-
ratoire est supprimée ; 2° la mortalité n’atteint pas le tiers de ce
qu'elle était en moyenne pendant les années 1896, 1900, 1908 et
1915 ; 8° abstraction faite des cas tout à fait malins, témoignant
d'une intoxication très prononcée, la diphtérie du pharynx se
trouve réduite, par cette modification du traitement, à n'être plus
qu'une affection presque inoffensive, et, même, pour ces cas ma-
lins, la mortalité a passé de 52 p.'100 dans les 4 années de con-
trôle à 22 p. 100 pendant 1920 et les deux premiers mois de 1921.
(Blegdamshospitalet, Copenhague, médecin-directeur P° V. Bie).
INFLUENCE DU SÉRUM ANTIDIPHTÉRIQUE SUR LA TEMPÉRATURE
DU CORPS,
par VALDEMAR BE.
On a souvent rapproché l’action thérapeutique du sérum anti-
diphtérique et le pouvoir qu'il possédait de faire baïsser la tem-
pérature du corps. Pour élucider la question, j'ai étudié l’allure
des courbes thermiques chez un certain nombre de malades at-
ieints de diphtérie pharyngée, traités ou non par le sérum. Pour
une série de cas analogues, c’est-à-dire admis à l'hôpital au même
jour de la maladie, et présentant des fausses membranes .d’une
même étendue, j'ai calculé la température moyenne des divers
jours de la maladie.
La diphtérie pharyngée non traitée au sérum fournit des cour-
bes thermiques à peu près identiques dans les cas graves et dans
les Cas Iécers.
Généralement, on constate une élévation initiale considérable
(fig. 1), un peu moins forte, cependant, dans les cas légers que
Hans les cas graves.
1193
(67) SÉANCE DU 1° DÉCEMBRE
Le plus souvent la température atteint son maximum dans l&
1° journée. Dès la »° journée, elle commence à descendre en Iysis,
pour redevenir normale du 2°-5° jour de la maladie (fig. 1 et 2).
Rarement on constate une défervescence critique. Dans les cas
légers, les fausses membranes se détachent en deux ou {rois jours,
Courbe n° :
A
is] ee l'es el
En je Éd or
Suiet admis au 1% jour de la maladie. Fausses membranes de grande étendue.
D
Pas de sérum.
en même temps que la température revient à la normale ; dans
les cas graves, elles se détachent en 1-2 semaines, tandis que la
température redevient normale en 2-5 jours, à un moment ou les
fausses membranes ont encore toute leur étendue maximum, ou
commencent seulement à disparaître (fig. 1). La fièvre est donc
une réaction contre la formation des fausses membranes et non
pas contre leur existence. En cas de nouvelle production de faus-
ses membranes pharyngiennes ou de complication par une diphté-
rie nasale ou du laryngée, l'allure ci-dessus indiquée de la courbe
thermique se reproduit : élévation initiale rapide et, ensuite, dé-
fervescence en lysis s'étendant sur quelques jours.
Le traitement par le sérum n’a pas d'influence sur cette marche
. tout à fait typique de da température, témoin les courbes 2 et 3
qui sont tracées grâce aux moyennes thermiques de sujets pré-
sentant une même étendue des fausses membranes (recouvrant les
amvgdales) et admis dans la 2° journée de.laffection, mais dont
1194 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (68)
un groupe seulement avait été traité, à l'entrée, par injection in-
tramusculaire de sérum. Qu'ils l’eussent été ou non, l4 marche
Courbe n° 2.
| HA e
+$
le
ET
ITU
DHINTILUAT
1
DiMENINNNT
JL
J6° à
e
Courbe moyenne de 21 malades à fausses membranes d’étendue moyenne,
traités-en 1806-1897 et 1918 ét admis au 2° jour de la maladie. Pas de
serum. ‘
de la température était la même. Il arrive que la température pré-
sente une chute critique en concordance apparente avec l'injec-
tion de sérum, mais une telle chute se produit également chez les
Courbe n° 3
S € |
ne me |
390— ue es. — És
à Re te mi rer dé
n |
ran RE Em re |
389 PR PS ee Come ae
= Re Ben
: aan ce [Ans
; Jen Na lE ra C e non
J7 # ral een cs Ÿ NZ
dE. MERE
mea Hamel
LÉ -emrepe
EL rest Joe mon)
Courbe moyenne de 27 malades à fausses membranes d’étendue moyenne,
traités en 1918, et admis au 2° jour de la maladie. Sérum, par voie intra-
musculaire, à l’entrée. 7
malades qui n’ont pas reçu de sérum. L'injection intraveineuse
de quantités considérables d’antitoxine reste sans effet sur l'allure
de la courbe thermique. C’est ce que montre la courbe 4, cons-
truite avec les moyennes de 13 cas guéris, graves ou de gravité
(69) SÉANCE DU 1° DÉCEMBRE 1195
moyenne, et qui avaient été traités, à l'entrée, au 2° jour de la
inaladie, par le sérum en injections intraveineuses (8.000-1 2.000
Courbe n° 4.
71 ( 1 |
400 A RES + ae
a ne
eq D
390 SN BE
ere e n je
: lentes) RE)
ne F
D
gs RS
4 Pr à !
AO een nn | Nm Nr
Re V
———— L
360 ee
Courbe moyenne de 13 sujets guéris, à fausses membranes d’étendue moyenne
ou très grande, traités en 1920 et admis au 2° jour de la maladie. Sérum
par voie intraveineuse à l’entrée.
unités antitoxiques) et intramusculaire (près de 40.000 unités, en
général). La marche de la température ne fournit donc pas d'indi-
cation pour le traitement par sérum.
Courbe n° 5. :
400
J9°
3g0
970
JO0
Courbes moyenne de 16 malades, morts en 1920, et qui tous avaient été in-
jectés avec du sérum. ;
Pour le pronostic, la marche de la température n'est pas non
plus utilisable ; dans le cas d'issue fatale les sujets ont présenté la
mème allure thermique que les individus qui guérissent (cour-
bes 5 et 6).
1196 RÉUNION DANOÏSE DE BIOLOGIE (70}
L'injection de sérum ne détermine pas une élévation de la tem-
pérature (voir la fig. 7, qui est la courbe des températures moyen-
Courbe n° 6,
390 =
Courbe moyenne de 3r sujets, guéris en 1920, à fausses membranes d’étendue
moyenne ou très grande et qui avaient reçu à leur entrée une injection in-
traveineuse de sérum.
Courbe n° 7
Courbe moyenne de 10 sujets injectés avec du sérum, par voie intramuscu-
laire, à une époque où leur température était normale.
nes de 10 malades qui avaient reçu une injection intramusculaire
de sérum à un moment où leur température était normale).
SUR DES PRÉCIPITÉS DANS LES TISSUS APRÈS FIXATION PAR LE FORMOL,
par M. FEencer.
Au cours de recherches sur la présence de méconium dans les
poumons de nouveau-nés, j'ai rencontré dans les coupes certains
précipités, qui ressemblaient tout à fait à du méconium, mais qui,
en raison de leur situation interstitielle dans le tissu, devaient
être des artefacts.
(F1) SÉANCE DU 1° DÉCEMBRE 1197
Il faut remarquer qu'il ne s’agit point des: grains et des fines
aiguilles noirâtres, qu'on peut trouver au-dedans et autour des
vaisseaux dans des préparations fixées dans le formol. C’étaient
des masses volumineuses transparentes d'une couleur jaune-claire
ou jaune-brunâtre situées tantôt dans les alvéoles, tantôt en de-
hors de celles-ci. Pour la fixation je m'étais servi d’une vieille so-
lution de formol, dont la préparation remontait à plusieurs mois.
Dans les préparations, où les précipités furent trouvés, les globu-
les rouges étant fort mal colorés par l’éosine, on était natu-
rellement amené à conclure, que les précipités pourraient être un
composé constitué par l'hémoglobine et des composants du
formol.
Ces précipités là sont mentionnés par Hleile, qui a observé que,
outre les précipités, on pouvait voir une coloration brune du car-
tilage, ressemblant entièrement à la coloration ochronique (Pseu-
doochronose). Cette coloration du cartilage était fort prononcée
dans les préparations mentionnés ci-dessus. Heile supposait que
les précipités étaient le résultat d’une combinaison de formol et
d'hémoglobine. Ces recherches ont été’ critiquées par V. Poulsen,
qui, malgré de nombreuses recherches n'avait jamais réussi à
produire les précipités en question. Poulsen affirme que le formol
dont il s’est servi, était aussi pur que possible et ne contenait pas
plus de 0,05 p. 100 d'acide formique. Cependant d’autres auteurs
ont vu les précipités. Fahr les à vus dans des préparations de rein
fixées dans le formol. Dans ces préparations, les globules rouges
étaient toujours mal colorés. Il regarde ces précipités comme une
composition d'hémoglobine et de formol. En expérimentant avec
des solutions différentes de formol, il n'a pas réussi à les produire
régulièrement. Meulengracht a, lui aussi, trouvé les précipités
dans des préparations de la rate, sans pouvoir déterminer leur
origine. Ô
Afin d'examiner de plus près la question, j'ai essayé de fixer,
dans différents échantillons de formol, des fragments du même
poumon. Les précipités n'apparaissaient que lorsqu'on employait
pour la fixation le formol.ancien et dilué de l’institut. Gette solu-
tion renfermant beaucoup d'acide formique. En neutralisant l’aci-
de formique par addition de quantités équivalentes de soude co
les précipités n’apparaissaient pas ; d'autre part, si l’on ajoutait
au formol neutre 1-2 p. r00 d'acide formique, on trouvait des
précipités nombreux dans les coupes.
Les précipités sont done bien dus à l’acide formique, impureté
du formol, et il ne s'agit pas d’une combinaison de formol et d’hé-
moglobine, FH est aussi probable que l'acide formique est la ma-
1198 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (72)
tière active, puisque le formol pur est une substance réductrice
produisant de l’hémoglobine réduite, mais non pas d'hématine.
L'hémogiobine réduite est très aisément soluble dans les acides et
dans les alcalis, et c’est pourquoi elle ne peut pas donner de préeci-
pités. D'autre part, en présence de l'acide formique, l'hémoglobine
est convertie en hématine acide (ou hémochromogène, capable de
se transformer par oxydation en hématine aussitôt que cesse l'ac-
tion réductrice du formol). L'hématine est insoluble dans l’eau,
dans l’alcool et dans les acides dilués, tandis qu’elle est aisément
soluble dans des alcalis même très dilués. Cela explique pourquoi
les précipités peuvent être enlevés en traitant les coupes avec une
solution d'hydrate de potassium (Verocay) et de même pourquoi
elles apparaissaient seulement s'il ÿ a de grandes quantités d'acide
formique dans le formol ; le liquide alcalin qui imprègne le tissu
tenant en solution l’hématine devra d’abord être neutralisé. Puis
l'excédent de l’acide pourra précipiter l'hématine à l’état acide.
Le fait que le formol peut renfermer de l'acide formique n'est
point nouveau. Ainsi, dans plusieurs laboratoires, le formol est
conservé sur du carbonate de soude afin de maintenir sa réaction
neutre.
Quant à la queslion quantitative, j'ai pu démontrer que l’ad-
_dition de 0,5 — 1 p. 100 en volume d’acide formique était néces-
saire pour produire la précipitation. Les solutions de formol doi-
vent être conservées assez longtemps pour qu'il se forme une
telle quantité d'acide formique. C’est ce qui explique qu'on voit
rarement les précipités dans les grands laboratoires, dont la pro-
vision de formol est fréquemment renouvelée.
La condition nécessaire de l'apparition des précipités dans le
tissu, hors de vaisseaux, c'est une hémolyse cadavérique avec pé-
nétration de l’hémoglobine dans les tissus. Aïnsi, les précipités
font défaut si les pièces sont fixées à l’état frais. En exposant des
fragments d’un même poumon pendant 24 heures à la putréfac-
tion, on obtiendra de nombreux précipités dans les coupes.
Résumé : Les précipités qu'on trouve dans les coupes après fi-
xation dans le formol sont dus à la teneur en acide formique du
liquide fixateur. On pourra les éliminer en neutralisant le formol
avec de la soude
(Institut de médecine légale de l'Université de Copenhague,
P' Ellermann).
nn 2
(73) SÉANCE DU 1% DÉCEMBRE ES)
INFLUENCE DU BAIN DE LUMIÈRE UNIVERSEL SUR LA TENEUR
EN AGGLUTININE ANTITYPHIQUE DU SANG HUMAIN,
par THorvazD HANSEN.
Dès que Sonne eut énoncé l'hypothèse d’après laquelle l’influen-
ce exercée sur l'organisme par le bain de lumière universel s'ex-
pliquerait par la propriété qu'aurait le sang d’absorber les radia-
tions lumineuses et d'atteindre ainsi des températures assez consi-
dérables, la question se posait de savoir si on pouvait, au moyen
du bain de lumière, provoquer dans la teneur du sang en anti-
corps des changements analogues à ceux qu'y détermine une élé-
vation de la température du corps. Sans doute, le bain de lumière,
appliqué comme il l’est actuellement, ne produit qu'une faible
élévation de la température du corps (atteignant, au plus, 0°5),
mais le sang de la région cutanée irradiée peut atteindre une tem-
pérature très élevée, de 47° environ.
Les essais que j'ai entrepris à ce sujet ont porté sur l'aggluti-
nine antityphique, d'abord parce que cet anticorps est facile à ti-
trer exactement et ensuite parce que la teneur du sang en agglu-
tinine, relevée de jour en jour après une injection isolée de Ba-
cilles typhiques morts, suit une courbe déterminée permettant de
constater les variations éventuelles. Cette courbe, établie avec pré-
cision pour la première fois par Th. Madsen et À. Joergensen, pré-
sente une allure où se distinguent 4 phases différentes : 1° phase,
comprenant les 3-6 jours qui suivent l'injection et caractérisée
par l'absence d’agglutinine dans le sang ; 2° phase, pendant la-
quelle la teneur du sang en agglutinine augmente rapidement
pour atteindre son maximum du 5-13° jour ; 3° phase montrant
une chute rapide de la courbe ; 4° phase où la courbe descend len-
tement ou se maintient au même niveau. doi
30 malades, atteints, à des degrés peu avancés, de lupus ou de
tuberculose osseuse recevaient, en injection sous-cutanée, 1 €.c.
de vaccin antityphique. Après cette injection, mais après des dé-
lais différents, ces malades ont commencé les bains de lumière
les uns au 2°-5° jour, d’autres au 14° jour, d’autres encore au 20°
jour. Certains recevaient le bain de lumière tous les jours :; d'au-
tres, tous les deux jours. La durée du bain était de » heures 30,
chez les malades aecoutumés à la lumière ; 5 malades qui n'avaient
pas reçu, jusqu'alors, de bain de lumière, ont dû commencer par
une irradiation de 3/4 d'heure pour passer, petit à petit, à la durée
de 2 heures 30.
À l'Institut Finsen, on emploie comme source de lumière des
lampes à arc. Autour de 2 ampoules de 75 ampères, 50-55 volls,
se tiennent 8 malades dévêtus, les yeux abrités par une visière de
1200 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (74)
carton. De temps en temps, les malades changent de position, de
manière à recevoir la lumière sur l'un et l’autre côté du corps.
La distance qui les sépare des ampoules est aussi faible que pos-
sible, soit 1 m. environ.
Au cours des expériences on prélevait à l'oreille des malades,
environ 3 C.c. de sang ; au début ce prélèvement avait lieu tous
les jours, ensuite, tous les deux jours. Le sérum ainsi obtenu était
additionné de chloroforme avant d'être porté, à la glacière. A la
fin de l'expérience, les divers sérums provenant d’un seul et même
malade étaient analysés simultanément. Préalablement, chaque
sérum était étudié à des dilutions au 1/10°, au 1/100°, au 1/1000°,
etc. Le jour suivant, on exécutait le titrage définitif dans une série
de tubes contenant r2 dilutions différentes. La valeur réciproque
de la dilution contenue dans le tube où l’agglutinine était tout.
juste visible, fournissait la mesure de la teneur en agglutinine.
Les résultats s'incrivaient sous forme de graphique, en portant
sur l’axe des abscisses le temps, compté en jours, et sur l’axe des
ordonnées les teneurs en agglutinine. La place me manque pour
publier ici les courbes ; je me contenterai de donner les résultats.
Sur le nombre total des sujets en expérience, je commencerai
par en supprimer 7, partis ou tombés malades à une époque
trop rapprochée de l'injection pour que leurs courbes pussent ser-
vir. Pour les 23 qui restent, la courbe s’est trouvée influencée chez
14 ; dans 4 cas, elle présentait un plateau précédant la chute ;
dans 4 autres cas, on notait une chute lente ; et dans 6 cas, une
montée interrompait la chute déjà commencée. Ces modifications
de la courbe ont avec les bains de lumière le-rapport suivant
sur 11 malades recevant tous les jours des bains de lumière de
> heures 30, à partir du 2-5° jour après l'injection, il y en avait
10 qui présentaient une courbe influencée. Sur 2 malades rece-
vant tous les deux jours un bain de lumière de 2 heures 20, à par-
tir du 5° jour après l'injection, un seul avait une courbe modifiée.
Les courbes de 2 malades, ayant reçu tous les jours un bain de
lumière de 2 heures 30, à partir du 20° jour, se montraient l’une
et l’autre modifiées : une montée interrompait la chute, qui re-
prenait ensuite. Par contre, aucune modification de la courbe n'a
été constatée chez 7 malades qui recevaient, au 12-15° jour, un
bain de lumière de 3/4 d'heure, et qui ont augmenté peu à peu
la durée du bain, jusqu’à 2 heures 30. Chez un seul malade, com-
mençant au 7° jour par un bain de 3/4 d'heure, la courbe descen-
dait lentement.
De ce qui précède, il ressort que le bain de lumière universel
exerce une influence sur la teneur en agglutinine antityphique du
sang, influence manifestée soit par une augmentation du taux
d'agglutinine, soit par une diminution moins rapide que celle
(75) SÉANCE DU L® DÉCEMBRE 1201
qu'on voit normalement se produire. Cette influence dépend de
la durée des diverses irradiations, car dans les 7 cas où les mala-
des ont dû commencer par un bain de courte durée (3/4 d'heure),
l'irradiation restait sans effet. :
Quant à l'explication de cette influence exercée par les irradia-
tions sur l’agglutinine antityphique, il est difficile de se proncn-
cer à ce sujet dans l’état actuel de nos connaissances. On pour-
rait rapprocher ce phénomène de l'effet produit sur l'allure de la
courbe par d’autres médicaments non spécifiques, mais il me pa-
raît naturel d'y voir une action calorifique, puisqu'on sait qu'une
élévation de la température du corps détermine une augmentation
du taux d’agglutinine et que nous pouvons regarder désormais
comme acquis que l'irradiation fait monter la température du
sang. :
(Institut Finsen, D° C. Sonne).
VASECTOMIE PRATIQUÉE CHEZ UN CHIEN DANS UN BUT
DE RÉGÉNÉRATION, :
par KNüp Sann.
Actuellement, le problème de la régénération est étudié par
deux procédés : 1° transplantation des glandes sexuelles sur des
animaux âgés ere, Steinach, . : 2° ligature du canal
déférent (Steinach). Or, depuis 1914, je poursuis des recherches
expérimentales sur les glandes sexuelles (1), qui m'ont conduit
à m'occuper de l'endocrinologie de celles-ci : la présente note ré-
sumera une expérience qu'on elasserait communément parmi les
essais de rajeunissement, mais qui me paraît mériter plutôt l'ap-
pellation d’essais de régénération, de restitution ou de réactiva-
tion ; ladite expérience doit prendre place parmi celles qui ont
été tout d'abord réalisées par Bouin et Ancel, puis confirmées par
Sand ; rappelons, enfin, qu'en 1920 paraissait le mémoire de
Steinach sur les interventions chirurgicales ayant pour but le ra-
jeunissement du sujet.
L'expérience, qui fait l'objet de la présente communication,
consiste en une vasectomie bilatérale, ayant pour but le rajeus
nissement d’un Chien vieux et fatigué.
I. Je reproduirai tout d’abord le certificat établi par le proprié-
taire : Treff, Chien d'arrêt à 1 poil ras, né le 28 novembre 1900,
âgé a de 12 ans et 3 mois. De constitution robuste, il
était demeuré très résistant à la fatigue jusqu'à 8 ans. Ensuite,
(x) Journal de physiologie et de pathologie générale, juillet et octobre rgor.
1202 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (10)
son endurance a diminué légèrement, mais, ce n’est qu’en 1920
que le changement devient notable ; en même temps, le poil com-
mence à tomber. Le début de r92r, coïncide avec des symptômes
de sénilité accentuée : il marche lentement, la vision et l’ouïe
ont baissé : la maigreur est extrême ; la peau se dégarnit. Ce Chien
qui, jusqu'à sa 11° année, était resté bon quêteur, s orientant avec
facilité et qui pouvait encore être employé pour la chasse, à main-
tenant l'oreille dure et la mémoire affaiblie au point de ne retrou-
ver qu'avec difficulté le chemin de la maison, même quand il n’en
Five Avant l’opération. Fig. 2.
est pas très éloigné. Son appétit sexuel, qui dans ses jeunes années
était très vif, a fini par disparaître ; il en est de même de sa vigi-
lance. Plutôt que de le faire tuer, je préfère, en vous l’offrant,
comme sujet d'expérience, lui procurer une chance de salut.
IE. Voici maintenant le rapport du P° C.-H. Hansen, de l’Institut
vétérinaire et agronomique de Copenhague : 28 avril 1921, exa-
men d'un Chien de chasse, nommé Treff. Ce Chien porte l’em-
preinte de la sénilité au point que, dans un cas analogue, on con-
seillerait la mise à mort : regard éteint ; Yeux chassieux ; ouïe fort
mauvaise : poils se détachant aisément et laissant, par endroits,
la peau dégarnie, sèche et pleine de squames ; en outre, celle-ci
a perdu sa souplesse et présente, par places, des épaississements.
Les mouvements sont pénibles ; l'animal les évite même ; il trat-
ne les paltes et les jarrets plient sous lui ; sa maigreur est extrê-
me : il n'est plus continent ni pour les urines, ni pour les matiè-
res, D'une façon générale, l'état est piteux et lamentable. Tous ces
(77) HO SÉANCE DU 1° DÉCEMBRE 1203
nn
symptômes doivent être attribués à la sénilité, le sujet ne présen-
tant pas de signes d'’affections organiques, abstraction faite d’une
affection rénale, très commune chez les Chiens âgés. L'épreuve à
la tuberculine donne un résultat négatif.
IH. L'opération est pratiquée le 23 maï 1921, sous anesthésie par
l'éther : à gauche, vasectomie ; à droite, résection de l’épididyme,
suivant une technique visant à éviter la formation des sperma-
Fig. 3. Après l'opération. Fig. 4.
cystes, décrits par Tournade et par Sand et décongestionnant vrai-
semblablement la spermostase. L’incision gauche donne lieu à un
écoulement purulent, dont le Chien se débarrasse lui-même. Le
23 juin, les incisions sont cicatrisées ; les deux testicules parais-
sent fort tendus, mais le gauche n'atteint pas tout à fait les di-
mensions du droit. Le 30 juin, le Chien a toujours un aspect mi-
nable. Il sort de la clinique pour retourner chez son maître.
IV. Quelques mois après, le propriétaire établit la déclaration
suivante, datée du 25 octobre 1921 : à son retour, le Chien était
sensiblement dans le même état qu'avant le traitement. Il m'a
semblé, même, que les signes de décrépitude s’aggravaient. II
marchait toujours très lentement, les jarrets de derrière pliant
ous fui, el il restait fréquemment assoupi. Cependant, au bout
N
1204 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (78)
de 3-4 semaines, une amélioration sensible s’est produite ; les
pattes se redressent, l'appétit augmente, et, en même temps, le
Chien prend plus d'intérêt aux choses qui l'entourent. Pendant les
mois d'août et surtout de septembre, les progrès s’accentuent. La
vue et l’ouïe s’améliorent, les yeux deviennent vifs et le flair est
normal. L'état est tel que le Chien, emmené à la campagne,
chasse dans de bonnes conditions. Il précède ma bicyclette, à l’al-
lure de 15 km. à l'heure : il ne reste pas longtemps couché ; son
attrait pour les Chiennes augmenté ainsi que sa vigilance ; son
aboiement prend de l'éclat et il ne bave pas en dehors des repas.
Les muscles, ceux du cou, notamment, ont plus de tenue qu'ils
n’en avaient ces dernières années. Le poil est gras. Il porte 9 ans.
J'ai emmené Treff à la ville et l’idée ne me vient plus de le faire
tuer. Ultérieurement, les renseignements suivants sont fournis :
le 20 novembre 1921, Treff coïte. En octobre, il est présenté à des
médecins ainsi qu’à des employés de l’Institut qui le connaissaient,
pour l'avoir vu à son premier séjouf et qui tous sont surpris du
profond changement- qui s'est produit : le Chien montre une
grande vivacité, s'offre à jouer, poursuit avec tant d’ardeur les
autres sujets en expérience qu'on a peine à le retenir ; il ouvre
lui-même les cages à Rats, etc. Le testicule droit est très tendu ;
le gauche a considérablement diminué et sa consistance est ferme.
V. Voici, enfin, le bulletin du dernier examen, signé du P° C.-H.
Hansen, le 0 octobre 1921 : Treff a maintenant un aspect très
différent — dans l’ensemble et dans les détails — de ce qu'il était
auparavant : regard clair, yeux non chassieux. On est surtout
frappé du changement produit dans le pelage : le poil est gras et
luisant ; les anciennes squames formant des plaques dégarnies,
ont disparu : la peau est plus souple et les parties épaissies se sont
assouplies. La nutrition est à peu près normale ; la force et Le to-
nus des muscles sont satisfaisants ; le port est sensiblement nor-
mal : le Chien marche tête haute avec des mouvements dégagés ;
il semble plein de vie.
En résumé, je pense, avec mes assistants, que le changement
produit paraît dû à une régénéralion qui ne saurait provenir de
circonstances fortuites. En ce moment, la mise à mort de l'ani-
mal serait simplement absurde. Au printemps dernier, j'aurais
été très sceptique sur la possibilité d'un tel rétablissement.
Les figures montrent l'animal avant et après l'opération : les
clichés d'avant l'opération, pris par le propriétaire du Chien (avril
1921), donnent l'impression de son piteux état (figures r et 2). Les
figures 3 et 4 le représentent rajeuni (octobre 1927).
Nous sommes donc en présence d’une expérience où une vasec-
tomie bilatérale chez un Chien absolument décrépit, mais ayant
des organes sains, a fourni un résultat curieux et vérifié par les
(79) SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1205
experts. Ces résultats, tels que nous les connaissons jusqu'ici,
semblent cadrer avec ceux de Bouin et Ancel et de Sand, relati-
vement aux effets de la vasectomie chez:les animaux jeunes ; ils
rappellent les expériences de Steinach, relatives à la modification
de la sénilité. Il va sans dire que la portée de l'expérience devra
être réservée jusqu’au moment ou l’évolution ultérieure en sera
connue et où les testicules auront été examinés histologique-
ment.
Les circonstances ne me permettent pas de poursuivre ces re-
cherches sur des animaux d'aussi grande taille. Si je publie. cette
expérience isolée, c'est dans le désir d'encourager ceux qui sont à
même d'en faire sur les grands animaux. Les problèmes qui se
posent sont assez importants peur rendre désirables des études
poursuivies dans diverses directions.
(Clinique de l'hôpital municipal de Copenhague).
ACTION DE LA STAPHYLOLYSINE SUR LES GLOBULES DE CHÈVRE,
par L.-E. Wazsun.
L'action de la staphylolysine sur les globules de Chèvre se dis-
tingue par le fait que l'hémolyse r'a pas lieu à l'étuve, à 37° ou
du moins ne s'y produit que dans une faible mesure et seulement
sous l'influence d'un excès notable de Iysine : c'est au cours du
refroidissement subséquent qu'elle intervient. Ce phénomène qui,
à ma connaissance, n'avait été constaté dans aucun autre mélange
lysine-globules sanguins, a fait l'objet d'une mention succincte
dans une de mes études antérieures (r).
Pour mieux connaître l'influence exercée par la température
ct par sa durée sur le phénomène en question, j'ai réalisé quel-
ques séries d'expériences : des séries de tubes à centrifuger conte-
nant des mélanges des proportions indiquées de staphylolysine et
de 10 c.c. d'émulsion de globules de Chèvre à 5 p. 100, étaient
Jaissés au bain-marie ; après les temps portés dans le tableau, on -
_ agitait les mélanges, les abandonnait pendant 30 minutes, à o°
dans la glace fondante et on centrifugeait à fond. Après quoi la
proportion d'hémolysine contenue en on ho dans le mélange
se déterminait comme d'habitude.
Lysine 5 minules 30 minutes 1 heure 2 heures 3 heues 5 henres
— — _ _ —;? —
0,3 199 100 100 100 190 100
- 0,25 10 100 100 190 100 190
0,2 I 70: 100 100 . 190 100
0,19 (e) 28 10 65 FD RO
(x) Zeitschr. f. Imm., t. IIT, 1909.
Brorocte. CoMPTES RENDUS. — 1991. T. LXXXV. 84
RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (80)
4
205
Ii ressort du tableau que la durée du séjour des mélanges à 37°
joue un rôle important, puisque l'hémolyse produite au cours du
refroidissement subséquent augmente avec le temps de réaction ;
il paraît pourtant qu'après un séjour de 4-5 heures à 37° le pro-
cessus a pratiquement cessé d'évoluer.
En vue de rechercher si 14 température atteinte par le refroi-
dissement des mélanges et, aussi, la durée du refroidissement
avaient une influence sur l'intensité de l'hémolyse, les essais sui-
vants ont été effectués. On laissait à 37° un assez grand nombre
de tubes de centrifugation contenant, chacun, 0.14 c.c. de sta-
phylolysine et ro c.c. d'émulsion globulaire ; après r heure de sé-
jour à 37° et après on, on en refroidissait queue jus-
qu'à 20°, d'autres à 15°, d’autres à 10°, le reste à o°, et après les
durées (t), indiquées, en minutes, dans le tableau, on centrifu-
geait à fond les mélanges.
t. 200 15° 10° 0e
10 16 24 32 48
20 24 2139 ho 59
30 20 36 45 55
4o 30 36 45 55
6o 30 36 (D 55
90 30 36 45 55
120 30 36 3 45 55
Le tableau montre que non seulement la rapidité avec laquelle
se produit l’hémolyse dépend de la température, en ce sens qu’elle
s'accroit à mesure que baisse cette dernière, mais aussi que Île de-
gré d'hémolyse obtenu au moment où le processus atteint son ter-
me varie avec la température, en ce sens que le degré d’hémolyse
obtenu s'élève à mesure que baisse la température.
L'étroite dépendance où se trouve le degré d’hémolyse par rap-
port à la durée de l’action lytique et à la température atteinte lors
du refroidissement, est mise ultérieurement en évidence par cette
autre observation que, dans les mélanges qui ont été laissés pen-
dant 120 minutes à 20°, 15°, et 10°, respectivement, après addition
de l’émulsion globulaire et qui ont subi ensuite, pendant 30 minu-
tes, un refroidissement à 0°, et, enfin, la centrifugation, l’hémo-
lyse s'élève au même degré que dans les mélanges maintenus
tout le temps à o°
Dans les études D de ce genre, il ne suffira donc pas
d'employer une durée déterminée pour le chauffage au bain-marie
à 37° : on devra avoir soin, en outre, que la température de re-
froidissement atteinte par les mélanges soit la même dans toutes
les expériences. |
(Institut sérothérapique de l'Etat danois, D' Th. Moss
ETS PE NE
(59) 1207
REUNION
BIOLOGIQUE DE BUENOS-ATRES
SÉANCE DU 3 NOVEMBRE 1921
SOMMAIRE
Aouna (M.) et. GARRAHAM (J.- deSSUErénA les eue 62
P.) : Résultats cliniques de l’em- Houssay (B.-A.) et Lewis (J.-
ploi de la vitamine B...... .... 70 | T.): Diabète pancréatique chez
Houssax (B.-A.) et Hu: (E.) : les Chiens privés de la partie mé-
Action de l’hypophyse sur la dullaire des surrénales......... 64
ERREUR es (ie Houssay (B.-A.) et SORDELLI
Houssay (B.-A. ) et Lewis (J.- (A.): Formation d'anticorps chez
T.) : Technique de |? extirpation les animaux éthyroïdés......... 72
-de la partie médullaire des surré- Lewis (J.:T.): Les surrénales
DORE Se est ei nn ete eu ee Ôr | et l’intoxication par la morphine. 66
Houssay (B. -À.) et Lewis (J.- LiamBras (J.): Etude d’une
T.) : Importance comparative lésion nodulaire hépatique ren-
des parties médullaire et corticale fermant des cristaux........ SAS DO
Présidence de M. B-A. Houssay.
ÉTUDE D UNE LÉSION NODULAIRE HÉPATIQUE
- RENFERMANT DES CRISTAUX,
par J: LLaMBras.
Au cours d'une laparatomie ayant pour objet le traitement d’un
kyste hydatique du foie à contenu limpide qui fut refermé après
‘extraction des membranes et nettoyage, M. Finochieto observa
qu’il y avait, à la face supérieure du foie, des granulations jaunâ-
res, de 1 à 3 mm. saillantes et quelquefois ombiliquées. On pra-
tiqua une biopsie d' une tranche hépatique qu'on fixa au formol,
puis qu'on m'envoya..
Un nodule fut dilacéré dans de la glycérine pour faire un exa-
128 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (60) ;
men direct. Le nodule mesurait à peu près 1 mm. et faisait saillie
sous la capsule de Glisson un peu épaissie à cause d’une infiltra-
tion cellulaire et de la formation de fibrilles collagènes ; l’infil-
tration était formée par des polynucléaires, des Imphocytes et des
globules rouges. Le nodule était enveloppé par une capsule fibreu-
se. Le centre était constitué par une masse nécrotique infiltrée
de leucocytes et dont la périphérie présentait un aspect un peu
radié, rappelant celui des nodules d’actinomycose. À un fort gros-
sissement, cette partie est formée par des cellules conjonctives
disposées irrégulièrement en rayons et entre lesquelles on trouve
du pigment sanguin. On n'a pu colorer aucun germe dans ces no-
dules (Bacilles de Koch ou autres). |
Dans le centre surtout, mais quelquefois à la périphérie, on
trouve des cristaux fusiformes, jusqu’à 60 u de longueur et 8 u
d'épaisseur. Examinés dans la glycérine, ils sont incolores et bril-
lants ; dans les coupes leur section est hexagonale. Ils présentent
des stries perpendiculaires à leur axe principal. Leur extrémité
présente quelquefois des encoches angulaires.
Ces cristaux sont insolubles dans les acides (acétique, chlor-
hydrique et nitrique), dans la potasse, les alcools, le chloroforme,
l’éther, le benzol, et le xylol. Ils prennent les colorants habituels,
faiblement l'éosine et l'acide picrique, plus fortement les cou-
leurs basiques : bleu de méthylène et thionine, mais sans méta-
chromasie : ils prennent une couleur brunâtre par les imprégna-
tions argentiques de Levaditi ou Bielchowski.
Ces cristaux ne semblent pas être des sels inorganiques, ni d’a-
cides gras, ni de bilirubine. Nous supposons que ce sont des com-
posés organiques, peut-être des dérivés de l’acide urique.
(fnstitul d'analomie pathologique de la Faculté de médecine).
{61) SÉANCE DU 3 NOVEMBRE 1209
TECHNIQUE DE L'EXTIRPATION DE LA PARTIE MÉDULLAIRE
DES SURRÉNALES,
par B.-A. Houssax et J.-T. Lewis.
Après un certain nombre de tentatives, nous avons trouvé une
technique simple qui permet d’extirper à coup sür la partie mé-
dullaire des surrénales, tout en conservant la partie corticale en
bon état.
Anesthésie éthérée (ce qui est important). Chien couché sur le
<ôté droit. Incision de 17-25 cm. descendant le long de la masse
musculaire paravertébrale (depuis 5 em. au-dessus de la dernière
côte), puis, après avoir dépassé le niveau du rebord costal, s’in-
clinant en dehors. On garnit la peau de compresses. On incise
longitudinalement aussi haut que possible l’aponévrose forte qui
recouvre la masse lombo-vertébrale. On récline l’aponévrose en
dehors et on sectionne soigneusement la paroi abdominale. Il faut
lier d’arrière en avant, un paquet vasculo-nerveux lombaire. Il est
extrêmement important d'arriver aussi haut que possible, tout en
évitant d'ouvrir la plèvre : il faut arriver jusqu'au dernier paquet
vasculaire intercostal, sous la dernière côte. On sépare, avec l’aide
des mains, le tissu conjonctif lâche et on récline le rein en dedans
et en bas. On introduit une valve à la partie supérieure, avec sa
face plate appuyée sur le rebord costal. À partir de ce moment
l'opérateur doit être muni d'une lampe frontale. En réclinant le
rein en bas et en dehors, le champ opératoire est large. On aper-
çoit la surrénale gauche; on libère la veine lombocapsulaire sur la
face externe et le bord de la capsule jusqu'à ce qu'elle y adhère
fortement, au commencement de la face interne. Avec une sonde
‘cannelée on libère le pôle inférieur de la capsule, à peu près 1/5 de
l'organe, en coupant les adhérences ou vaisseaux. Puis on libère
le pôle supérieur en coupant les branches du nerf splanchnique
et dilacérant les vaisseaux. Si les deux libérations sont bien faites,
la capsule conserve une irrigation importante et devient mobi-
lisable. On récline la veine lombocapsulaire par-dessus le pôle
supérieur. On passe un long clamp courbe qui doit comprimer
suffisamment pour ne pas déraper, mais pas trop, car alors le pé-
dicule serait endommagé. On élève le clamp et l’on a ainsi la cap-
sule présentée par son bord externe.Avec une lame de rasoir Gillet-
te à un tranchant, on fend longitudinalement la capsule par son
bord externe. Il est indispensable de maintenir son axe longitudi-
nal bien droit, au moyen d'une pince à mors plats ét larges, ou
bien entre le pouce et l'index. La capsule étant fendue, on l’ouvre
— Cytologie. Winiwarrer (H: DE), 891.
— Dosage du principe hypertonisant.
STERN | (L.) et Peyror (R.), 804.
— Extraits et 1AO PGI gastrique. GALAN.
(TEC), 22.
— Extraits et rôle des surrénalkes et
polyurie cérébrale. Houssay (B.-A.);
33, 35. Houssay (B.-A.) et He (E:),
687.
— Syndrome adiposo-génitäl et diabète
insipide. Camus (J.) et Roussy (G.),
206.
.
IMMUNITE.
aux leucocytes. LE Fièvre de Arnic.
(M)::671,079; 0yo:
— Agolutination plasmatique ét élimi-
nation des microbes. GONE (P.);
244, 745.
— Bactéridie charbonedse tuée par
l’alcool-éther. Sraus (A.) et For:ror
(BP) 016:
— Immuñisation de Ja Chenille de
Galleria. METALNKOw et GASOHEN (H.),
224.
— Insectes, Couvreur (E.) et Crramo-
VITCH, 10/4.
— Microbes dans la circulation et sé-
rum antiplaquettique. GovaArrTs (P,),
667. \
— Peptone et élimination des microbes.
Dezcourt-Bernarr (E.), 738. Voir
THYROIDE.
INCLUSION. Voir CELLULE,
INDOL. Voir MICROBIOLOGIE.
INFUSOIRES. Acinélien parasite d’une
Patelle. Licarensrein (J.-L), 796.
— Parasites des larves d’Ephémères.
LicurensTeIN (J.-L.), 704.
— Vitalité. Sokocorr (B.), rr00. Voir
ANESTHESIQUES.
Accolement des microbes.
INSECTES — MICROBIO!IOGIE
1243
INSECTES. Anthrenus museorum. DE-
soiL (P.), 505.
— Cicindela germanica. De (R.),
1084.
— Ferrocyanure de potassium. Insecti-
.cide. Raysaup (L.), 935.
— Habrobracon johannsoni. Trouve-
LoT{B.), 1022. Voir SARCGOCYSTIS,
EPITHELIUM, LEPTOMONAS.
INSOLATION. Ricmer rizs (C.) 713,
980.
INTESTIN. Mouvements après abla-
tion des surrénales. \WERTHEIMER (E.)
et Duvizier (E.), 997.
— Noyaux de la tunique musculaire
de l’appendice. Brires (G.), 787.
— Région caudale des Mammifères.
ALEZATS (H.) et Peyrox (A.), 150. Voir
DIASTASES, TUBERCULOSE.
INTOXICATION. Morphine. Lewis
(J.-T.), z214.
— Oxyde de
d'oxygène.
FOIE.
IODE. Voir MORPHOLOGIE EXPE-
RIMENTALE, SANG, THYROIDE.
carbone et inhalation
Nicroux (M.), 120. Voir
K
KYSTE DERMOIDE. Je GES et Au-
BRIOT, 017.
— Kyste chyleux. Moncor (R.)
_ SEAUX (L.), 523.
) et JENNES-
IT
LACTOSE. Voir LAIT.
LAIT. Constante moléculaire appro-
chée. Bouin (M.), 1080.
—— Dyspepsie du lait de Vache chez les
. nourrissons. MaRFAx (A. -B.) et Dor-
LENCOURT (H.), 295.
— JInjections sous-cutanées.
(M.), 520.
— Lactose urinaire et lactose résorbé.
Porcouer (Ch.)et Tapernoux (A.),ror.
Voir DIASTASES.
LAMINAIRES. Voir ALGUES.
LEISHMANIA. Voir TRYPANOSO-
MES.
LEPTOMONAS.
(G.), 220.
— Transmission chez des Insectes. Zorra
(G.), 155. Voir TRYPANOSOMIASE.
LEVURE. Voir POLYNEVRITE.
ENS des vitraux. Mercor (E.),
» 684.
LAURENT
Eu phorbes. LorTA
LIPOIDES. Voir TUMEURS.
LIQUIDE CEPHALO - RACHIDIEN.
Voir PLEXUS CHOROIDES.
LOGOMOTION. Voir FOURMIS.
LUMIERE. Phototropisme des Acti-
nies. Corte (J.), 188.
— Teneur du sang en agglutinine. Hax-
SEN (T.), 1199. Voir DIPHTERIE.
ELECTROPHYSIOLOGIE.
M
MATA. Voir SANG.
MAMELLE. Voir LAIT.
MANGANESE. Voir DIPHTERIE.
MARGHE- Voir RESPIRATION.
MATRUGHOT. PortiIEr (P.), 322.
MEMBRE. Voir CHRONAXIE, PRES-
SION ARTERIELLE.
MENINGITE. Rubéole, oreillons et
benjoin colloïdal. Bexarp (R.), 712.
— Types de Méningocoques. WuLrr(F.),
387, 620,623. Voir TUÜBERGULOSE.
MERCURE. Voir SYSTEME NER-
VEUX.
MESOTHORIUM. Voir FERMENTS.
MIGROBIOLOGIE.
Technique.
— Agolutination et centrifugation. Bec-
KERICH (A.) et ENGEL (G.), 105.
— Broyage des microbes et substances
organiques. GRIMBER : (A.), 636.
— Dosage des émulsions bactériennes.
Hecxscuer (H.), 378.
— Numération des Bacilles vivants d’une
émulsion. Hesckscuer (H.), 612.
— Régulateurs pour thermostats. Caar-
TON (E.), 10.
Physiologie.
— Agolutination des microbes atténués:
Fasry (P.), 237.
— Coloration vitale des microbes et lyse.
Borez (A.), 568, 583, 585.
— Culture homogène du Bacille tuber-
culeux. VAUDREMER (A.), 1055.
— Distillation des cultures. Rein (M.).
126.
— Microbes et production de vitami-
nes. Worzman (E.), So.
— Modifications biologiques par milieux
phéniqués. Fasryx (P.), 884,.886.
— Pouvoir microbicide d’essences végé-
tales. Morez (A.)et Rocmaix (A.), 867.
— Structure des Bactéries. Krromens-
TEINS (A.), 787.
— Sucres et EL APPELMANS (R.), 725.
-
1244 - MOELLE — OUVRAGES
Mangpais (S.),48. RANQUE et SENEZ, 997. — Développement dans l’oviducte,
MOEBLLE OSSEUSE. Voir TU- WEBER (A.), 415.
MEURS. — Indice de réfraction en l’évo-
MORPHOLOGIE EXPERIMEN- lution et la division.VLès(F.), 492, 494.
TALE. Actions mécaniques et épais- | — Maturation et activation chez les Sa-
sissement des racines et des tiges. belles. FAURÉ-FREMIETÉ(E.), 810.
BLocu (E.), 954. — Sensibilité aux solvants des graisses
— Iode chez les Batraciens. H1RSCHLER chez les Sabelles. FAuRÉ-FREMIET (E.),
(J.), 978, 1006. 1251.
MUSCLES. Automatisme. ScawarTz | — Sexe. LIENHART (R.), 1086.
(A.) et Meyer (P.), 400. — Trophoblaste après rétention chez la
— Dinosauriens ornithopodes. VarLois Femme. Trancou-Rainer (M.), 560.
(H.-V.), 971. : OISEAUX. Voir POLYNEVRITE,
— Fibres atypiques dans la queue des TUMEURS.
Tétards et dans les myopathies. Scri- j OLIGODYNAMIE. Voir EAU.
BAN (I.-A.), 554. OPHIDIENS. Voir ELECTROPHY-
— Myosite typhique. Saprazès (J.\ et SIOLOGIE. ne
Pauzar (D.), 1 64. OPHRYOGLENA. Voir INFUSOI-
— Vératrine. FontEs (J.), 1191. Voir RES.
CHRONAXIE. OREILLE. Organe endolymphatique
MÜTILATIONS. Voir AUTOTOMIE. des Sélaciens. PORTMANN (G.), 1070.
MYCOSE. Voir HUITRE. — Sac et canal endolymphatiques du
MYOPATHIES. Voir MUSCLES. fœtus et de l’enfant. PorTmanx (G.),
MYRMECOPHILIE. Voir FOURMIS. 72
-OREILLONS. Voir REACTION DU
BENJOIN COLLOIDAL.
N ORGANES GENITAUX. Spermathè-
que de la reine d’Abeïlle. COURRIER
se (R.), 94r.
NAGE. Voir RESPIRATION. _ ORGE. Voir GERMINATION.
NAUPATHIE. Pozersri (E.). 703, 969. | ORTIE. Voir TUBERCULOSE.
NEMATODES. Elevages aseptiques |. OS. Arsenic et développement. VAN DEN
d’Anguillules. Guyénor (E.) et Zimmer- Ercxnour (À.), 740.
MANN (A.), 283. — Corps vertébral des Mammifères.
— Eustrongle géant. Crurea (J.), 532. MUTEL, 521.
— Pénétration dans l’organisme.BrumPr | — Fibrome périostique. Po et Au-
(E.), 203. BRIOT, D18.
— Péribronchite nodulaire du Cheval. | — Greffes embryonnaires. SIMON (R.) et
PéranrD (Cn.) et DEscazEAUXx (J.), 4rr. ARON (M.), 943, 1024.
NIOBIUM. Voir TRYPANOSO- | — Lésions syphilitiques. Corprær (P.),
MIASE. 181.
NITRATATION. Voir GELLULE. — Ostéogénèse ct résorption de greffons
NOUVEAU-NE. Voir ENFANT. morts. CHRISTOPHE (L.), 271.
NUTRITION. Voir EAUX MINE- | — Réparation de la rotule. Damany (P.),
RALES. 924.
— Vertèbre diaphragmatique. VALLOIS
(H.-V.), 974. Voir ALIMENTATION.
O OSCILLOGRAPHIE. Voir PRESSION :
ARTERIELLE.
OUIE. Voir SYSTEME NERVEUX.
ŒIL. Affections chroniques et éosino- | OURSIN. Voir ŒUF.
philie. Carrère (L.), 803. Mrcmarz | OUVRAGES OFFERTS. Faune de
(D) 57228 France, par Paris (P.), 130.
— Extirpation et mélanisation. Hrrs- Histoire d’une idée. L'œuvre de Met-
CHLER (J.), 978. : chnikoff, par BEsrenKA, 627.
— Stroboscopie rétinienne. Prérox (H.), | — La distribution géographique ‘des
300. Voir CŒUR, TUBERCULOSE. | animaux, par Trousssarr (L.), 626.
ŒSOPHAGE. Voir REPTILES, TU- | — La forme et le mouvement, par
BERCULOSE. Bonn (G.), 38.
ŒUF. Chondriome chez les Sabelles. | — Le Bactériophage, son rôle dans !? im-
FAURÉ-FREMIET (E.), 986. l munité, por Hereze (F. »°), 894.
ins à À
OUVRAGES
ae mm
— Le parasitisme et la symbiose, par
Cauzzery (M.), 694.
— Notice sur la vieet les travaux d'Emile
Bourquelot, par Hérissey et BoucauLr,
1043.
— Précis de biochimie,
(M:), xr25.
— Précis de physiologie microbienne,
par ARTHUS, 1126.
OVAIRE et utérus. tneER (HA) 666!
— Cellules interstitielles. SALAzAR (A.-
L.), 6o4.
— Corps jaune et maturation des folli-
cules. NIezsEn (F.), 614.
— Evolution. SazAzAR (A.-L.), 783.
— Extraits et tuberculine. Bouveyron
(A.), 836. Voir TUMEURS.
OXYDASE. Voir DIASTASES.
OXYDRIDASE. Voir DIASTASES.
OXYGENE. Voir INTOXICATION,
TUBERCULOSE.
par LAMBLING
P
PALUDISME. Anophélines du Dane-
mark. WesenBEerG-Lunp {C.),:383, 386.
PANCREAS. Absence de la médul
laïre des surrénales et diabète. Houssay
(B.-A.) et Lewis (J.-T.), r2r2.
— Cirrhose. Erizane (P.-J.), 959.
— Diabète et régimes anhydrocarbonés.
CHABANIER de ), LeBent (M.) et LoBo-
Oxezz (C.), 2
— Diabète insipide expérimental. Camus
(J.) et Roussy (G.), 296.
— Diabète phloridzinique et choc hémo-
D Joxesco (D.) et Nasra (M.),
540.
— Extrait chez un animal diabétique
ou normal. Pauresco, 555, 558, 559.
— Hyperglycémie expérimentale. LABBÉ
(M.), LaBsé (H.) et Nepveux (H.) 3909.
Voir DIASTASES.
PARATHYROIDES. Ablation et éli-
mination Azotée. Biscaarp (A.), HEn-
DRIKSEN (V.) et LARSEN (E.-J.), 6o7.
— Parathyroïdes, thyroïdes et thymus
chez les Mammifères. Dusrin (A.-P.) et
GÉRARD (P.), 876. Voir SANG.
PARKINSONISME. Voir SYSTEME
NERVEUX.
PEAU. Aulohémothérapie et dermato-
ses. Nicoras (J.), GATÉ (J.) et Dupas-
QUIER (D.), 1036.
— Désensibilisation d’eczémas
siornels. Tzaxck (A.), ro.
— Eczéma d’origine tuberculeuse. Mar-
BAIS (S.), 338. Voir HYPOPHYSE.
PEPSINE. Voir ESTOMAC.
profes-
em
-
————_——_—_—_—————————————
— POULS 1245
PEPTONE. Voir -ALBUMINOÏIDES.
PERIBRONCHITE. Voir CHEVAL.
PEROXYDASE. Voir FERMENTS.
PESTE BOVINE. Anaphylaxie. Van
SACEGHEM :R.), 1105.
— Immunisation et hyperimmunisation.
Nicocas (E.) et RinsarD (P.), 82, 166.
Van SACEGHEM (R.), 12, 878.
— Porc. Nicocas (E.) et Rivsarp (P.),
165.
PETROLE. Voir FIEVRE RECUR-
RENTE, TRYPANOSOMIASE.
PHONATION. Voir SYSTEME NER-
VEUX.
PHOTOTROPISME. Voir LUMIERE.
PIECES ANATOMIQUES. Inclusion
dans la gélatine. Brites (G.), 1172.
— Cerveau pour l'étude. Josr (A.),
188.
PIGMENTS. Crustacés. VERNE (J.), 806.
— Mélanine de la Seiche. Turcæini (J.)
et LADREYT (F.), 905.
PLACENTA. Eléments leucocytaires de
la caduque. Boucer et Noez, 456.
PLETHYSMOGRAPHIE. Voir PRES-
SION ARTERIELLE.
PLEXUS CHOROIDES. Calcium du
liquide céphalorachidien. Kummer (R.-
H.) et Mixxorr (G.), 864.
— Cellules. WATRIN (J.), 529.
— Coagulation du liquide céphalora-
chidien et compression médullaire.
GovAERTS (P.), 748.
— Ürodèles et Sélaciens. Courin (F.),
627, 699. Voir REACTION DE
WEICHBRODT. REACTION DU
BENJOIN COLLOIDAL.
PNEUMOBACILLE. Bacilles encapsu-
lés dans l’urine. MARBAIS (S.), 133.
— Bacillus irreversus capsulatus. MaR-
BAIS (J.), 93. Voir DIPHTERIE.
PNEUMOCOQUE. SacouéPée (E.), 639,
770:
PNEUMOGASTRIQUE. Voir SYS-
TEME NERVEUX.
POISSONS. Leposphilus labrei. Mer-
cER (L}), 897. Voir GOCGCIDIES,
OREILLE, SANG, SEXE, TESTI-
- CULE.
POLIOMYELITE. Affinités du virus.
Levaprri (C.), 425, 429, NETTER (A.),
H28.
POLYNEVRITE AVIAIRE. Levure de
bière. Penau (H.) et SIMonneT (H.),
198.
PORPHYRINURIE. Voir REIN.
POTASSIUM. Voir REIN, SANG.
POULE. Voir ŒUF, SANG.
POULS. Voir PRESSION ARTE-
RIELLE. |
POUMON. Action cholestérolytique.
1245
et SouLa (L.-C.), 6
ABELous (J.-E.)
GUIEYSSE-
— Formations lymphoïdes.
PELrissier (A.), 641.
— Gañgrène et Trichomonas.
(J.) ct SImoNIN (P. AO
= Injections de Sérum. Maurrac (P.),
Pauzar et ServanNTIE (L.), 019. Voir
CHIEN, GRIPPE, SYBHILIS,
PRESSION ARTERIELLE. Bruits ar-
tériels en aval d’une manchette gon-
flée. Lrax (C.) et Wezri (H.), 907, 900.
— Gapillaroscopie en aval d’une contre-
pression pneumatique. LauBry (L.) et
Meyer (J.), 175.
— Circulation du membre supérieur par
l’oscillographie, la pléthysmographie
ét la capillaroscopie. LauBry (Cx.),
Brocu (S.) et Meyer (J.), 6/9.
PañisoT
— Contrôle capillaroscopique. FABRE
(R.) et Dezmas-MarRsALET (P.), 69. Pa-
CHON (V.), 71.
— Hypotension par les produits allia-
cés. Losper (M.), DEBray et Cuarrey-
BERT, 160.
— Mesure de la vitesse de propagation
de l’onde pulsatile. Lunpssaarp (C.)
et BeYErRHoLM (O.), 371.
— Pression maxima. ALEXANDRE (R.) et
MouziniEer (R.), 920.
— Pression minima. Guicraume (A.-
C.), 1079. Movüzinier (R.). 68. PAcHoN
(V.), 65. Pacron (V.) et Fasre (R.),
1073.
— Respiration.
(P.), 277, 989.
—— Variations de la pression. Mou:E0oT
(A) et Petit {P), 78.
— Variations pléthysmographiques digi-
tales passives. GuiLLaume (A.:C.), 300.
— Vaso-motricité de la surrénale à l’a-
drénaline. Hazzion (L.), 146.
PRESSION OSMOTIQUE. Voir AL-
GUES.
PSYCHOSES. Voir SYSTEME NER-
VEUX.
PUNAISES. Voir
MIASE.
PUS. Sels de calcium antiphlogistiques.
BLuM (L.), 1156.
BACILLE
Mou:ror (A.)’ct Petit
TRYPANOSO-
Voir
PYOCGYANOIDES.
PYOCYANIQUE.
Q
QUINIDINE. Voir GŒUR.
QUININE. Voir BACTERIOPHAGE,
CŒUR. TUBERCULOSE.
POTMON — REIN
R
RACINE. Voir MORPHOLOGIE EX-
PERIMENTALE.
RADIOTHERAPIE. Albumines des tu-
meurs dans le sérum. Loper (M.).
Degray et ToNNeT, 270.
— Lymphog granulomatose; NicoLas CT
et Favre (M.), 472.
— Maladie des rayons.
RON (P.), pH
RAGE. Affinités du virus.
425, 429. NeTTer (A.), 428.
RAISIN. Voir FERMENTS.
RATE. Voir EGHINOCGOGCOSE.
REACTION DE BORDET-GENGOU.
LEVADITI,
Voir BACTERIOPHAGE, TRYPA-
NOSOMIASE, TUBERCULOSE.
REACTION DE BORDET-WASSER-
MANN. Forssman (J.), 828. Mazza
(S.), 311. Pevre (E.) et Tarsowra
(R.), 1079. LES
REACTION DE BRUCK. Moucuer
(R.), Nirsen (R. van) et WALRAVENS
(P.)
5 720;
RÉACTION DE HECHT. Warrix (M.),
264.
REACTION DE WEICHBRODT.
GuILLAIN (G.) et Garmin (Gr), 1438.
REACTION DU BENJOIN COLILOI-
DAT. Benarn (R.), 219, 712. OReyx
et Massras (Cx.), 353. Guizrain (G.),
Larocue (G.) et Leonerze (P.), 4, 776
Mazza (S.), Mey (C.) et Nino (F.), 686.
RaBEAu (H.), 704. Sorpezzr (A) et
TAR5OwLA (R.), -
ReNnezLA (E.), 687.
336. Werzc (E.), Durourt (A.) ét Cra-
HOVITCH (X.), 479.
REACTION DU MASTIC. Mazza (S.),
Mey (C.) et Nino (F.), 686. SoRDELLI
(A.) et RENNELuA (L.), 685.
REDUCTASE. Voir FÉRMENTS.
REGENERATION. Voir
CIENS.
REIN.
Physiologie normale et pathologique.
— Acide urique du sérum et viscosité
du sang. RouzauD èt TaréryY, 962.
— Chlorure de sodium et de potassium
dans les néphrites hydropigènes.
Brum (L.), Auger (E.) et Hausknecur-
(R-), 123, 2532,
— Diurèse, hypophyse et lésions céré-
brales ou cérébelleuses. Houssay (B.-
A.) et Huc (E.), 315. Huc (E.), 594.
— Elimination des colorants. Couvreur
(E.) et Crémenr (H.), 1025. Scauz-
MANN (E.) ct Jusrin-BEsaxçon (L.) 774.
SCHRUMPEF-PIER--
BATRA-
ED 5.
REIN
— Elimination et digestion. Vrocre (P.-
ÉD rrA0"
—"Enervation et diurèse hydrique. Prco
(O.-M.) et Murta:x (J.-J.), 86.
— Extraits et pneumogastrique. RO3ER
(H.), 710.
— Hyperglycémie et glycosurie. Dante
(M.), LaBsé (H.) ét Nerveux (F.),397,
399:
— Lactose urinaire. Porcuer (Cu.) et
TAPERNOUx (A.), 1017.
— Perfusion et diurétiques. Carnot (P.),
RarHery (F.) et GÉéranrD (P.), 442.
— Sels de calcium diurétiques. Brum
(L.), Ausez (E.) et HausxneGhr (R.),
950. : s
— UÜricémie. \Wæiz (M.-P.), 816, 818.
Urine.
— Bacilles encapsulés.
199: à
— Porphyrinurie expérimentale. Gryn-
FELTT (E.) et LaAronr (R.), 292. La-
FONT (R.) et Portes (F.), 293.
— Tension superficielle. Dunor (E.) et
GERNEz (Cu.), 506. Doumer (Ep.). 177,
1138. Voir ALIMENTATION. PAN-
CREAS, FIÈVRE TYPHOIDE,
HYPOPHYSE, SUCRES, SURRE-
NALES. :
REPTILES. OEsophage.
{x
RESPIRATION. Adrénalone.
(En.), 432.
_ — Dépense physiologique de la marche
et de la nage. Wazrer (A.-D.) et De
Decker (G. v 853, 902. Voir NUTRI-
TION, PRESSION ARTERIELLE.
Margais (S.),
WEBER (A.),
JAEGER
. RHIZOCLONIUM. Voir ALGUES.
- RHODIUM.
MIASE.
RHUMATISME et salicylate de soude
intraveineux. GILBERT (A.), Coury
(A.) et Béarn (H.), 421.
ROTULE. Voir OS, SQUÉLETTE.
RUBEOLE. Voir REACTION DU
BENJOIN COLLOIDAT..
TRYPANOSO-
Voir
SABELLES. Voir ŒUF.
SALICYLATE. Voir RHUMATISME.
SANG
Ultra-microscopie.
— Plasma citraté. Erizaze (P.-L.), Vr-
voLt (D.) et MARTINEZ (F.), 318
— SANG
1241
Chimie.
— Ammoniaque. NosrviG (J.), 863.
— Azote non protéique. Dezaunay (H.),
860. GrieauT (A.) et Tarérx (J.), 812.
— Calcium. Kummer (R.-H.)-et Mixkorr
(G.), 863. Mazzocao (P.), 689, 690.
Mazzocco et Busros-Moron (R.), 692.
—- Chauffage et propriétés oxydantes.
Bexorr (A.), 995.
— Cholestérine. . ABerous (J.-E.) et
Soura (B.-C.), 6: Warrin (M.), 263.
— Désalbumination. GuiLLAuMmnN (Cu.-
O.), 1043.
— Glucose des muscles.
HexriQues (V.), Gro.
— Glycémie, cirrhose du foie et glyco-
surie alimentaire. CHAUFFARD (A.),
Bron (P.) et Zi, 305.
— Glycémie ‘et hyperglycémie. LaBgé
QUE . LABé (H.) et Nepveux (F.). 307,
399 -
== nee accouchement et suites de
couches. Mazzocco (P.) et Busros-Mo-
RON (R.), 692. Ocow (J.), 827. Wa-
TRIN (M.), 265.
— Hypercalcémie et ol Munoz
(ME), 954.
— Ingestion de chlorure de calcium.
BLUM (L.), Augez (E.) et HaAusknecur
(K.), 159.
— Pouvoir glycolytique. Maurrac (P.)
et SERVANTIE (L.), 1067.
— Sodium etpotassium. BLum(E.), Au-
BEL (E.) et Hausxnecur (R.), 498.
— Urée. Peyre (E.), 335.
Chimie physique.
Ese (R.) et
— Jons hydrogène après ingeslion d’a-
cides ou de bases ou parathyroïdec-
tomie. E3e (R.) et HenriQues (V.), 389.
Viscosité.
— Acide urique, cholestérine dans Île
sérum et le sang total. RouzauD ct
Taréry, 962, 964.
Hématies.
— Anémie par la saponine. FirkeT (J.),
727 730: à
— Formation. HATIEGAN (J.) et Goïa (J.),
569.
— Glycériens. Romisu (M.), 894.
— Hémoglobine. PRENANT (M.), 9712.
— Principe antigénique. Cnopar (F.),
TA).
Plasma.
— Fonction antixénique. Roskan (J.),
9.9
29 ë
1248 SANG — SANG
ee 0
Clobuline — Prothrombine des extraits d'organes.
; ë Nozr (PS Arabe
— Arsénobenzènes. FLanpiN (Cx.) et
Tzanor (A.), 852. - Agglutination.
—- Elimination des microbes. DELCOURT- | __ Elimination des microbes. GovAERTS
BERNARD (E.), 738. GovAERTS (P.), 745. (P.), 244. : È a
— Fonction antixénique. Roskam (J.), À __ Lumière. Hansen (T.), 1199.
269; 735. ; — Séro-agglutination et déviation du
= de de saignement. Roskam (J.), complément. CourMonr (P.), 457.
18. :
— Numération. Paznrez (Pa.) et Mouzon Hémolyse.
(RTE — Sels métalliques. Purpy (H.-A.) et
— Régénération et saponine. Firketr | Wazsum (L.-E.), 374. WArBum (L.-E.),
LÉO 370.
— Sérum antiplaquettique. Zuwz (E.)\ et | — Staphylolysine et globules de Chèvre. .
GOVAERTS (P.), 248, 664, (610 ï WazBuM (L.-E.), 1205.
L — Substance antagoniste chez Maia
Sérum. squinado. CANTAGUzÈNE:(J.), 970.
— Action myoclonisante chez les épilep- ne
tiques. Pacniez (Pu.), Mouzon (J.) et Deucoeytes et EncoEns
TuRPIN, 1040. — Accolement des microbes. Le FÈvRE
— Albumines des tumeurs. Loper (M.), DE Arkic (M.), 671, 673, 675.
Degray et TONNET. 270. — Bacilles tuberculeux.Va5Lrano (M.-S.),
— Anaphylaxie et alexine. ARLoINs (F.) 1190. ë
et LANSERON (L.), 95. - — Choc hémoclasique et glycosurie
— Chloroforme sur sérum inactif. Nor phloridzinique. Jonesco (D.) et Nasra
(P.), 268. (M.), 540.
— Défense antiplacentaire. Boucer et
No, 456.
—— Fosinophilie des affections oculaires.
CaRRÈRE (L.), 803. Micxaiz (D.), 571. 2
— EFosinophilie hémoclasique. SCHIFF
(B.), do.
— Gardénal et hémoclasie digestive des
— Peste bovine. Nicozas (E.) et Rin- épileptiques. PacniEz (PH.), 846. Saw-
JARD (P.), 1 TENOISE (D.) et Tinez (J.), 844.
!
— Cinèses et sors après injection.
— Photolabilité du complément. Luxp- | — Ingestion d’iode chez le nourrisson.
|
|
|
|
Dustin (A.-P.), 25, 260.
— Dialysats équilibrés. MesTREzAT (W.)
et Lepezt (S.), 55, 8r.
— Formol gélification et solutions col-
loïdales. GATÉ et Papacosras, 1029.
Papacosras et GATÉ, 869. -
BERG (E.-G.), 798. DorzencourtT (H.), Banu (G.) et Pay-
— Sensibilisatrice due au Streptocoque. CHÈRE (A.), 304.
Broco-Rousseu, Forceor et URBAN, | — Mitoses des cellules lymphoïdes.
629 ELLERMANN (V.), 751.
— Sérum antiplaqueltique et anaphy- ! — Pouvoir tryptique après fixation.
laxie sérique. Zunz (E.) et GovaERTs RecarD (G.-L.), 1144. Fressin:Er(N.),
(P.), 664. 11/45.
— Sérum antiplaquettique et microbes | — Variations ct actions nerveuses,
dans la circulation. Govarrts (P.), GARRELON (L.), et Sanrenoise (D),
667. 903, Pazniez (Px..), 766. _— (di ) et
— Sérum antiplaquettique et sérum HÉHENCSE (D.), 715.
traité De l’agar. Zuxz (E.) et Goy AERTS
(P.), 24
Sérothérapie. D
— R: ee lipocholestérinique chez ‘es :
—_ Chancre mou. REENSTIERNA (J.), 830.
cancéreux. Loper, DEBrAY et TONNET | __ Diphtérie. BE (V.), 1189, 1192. Sor-
(I) 42S, DELLI (A.), 314.
: | — Injections intrapuimonaires de sérum.
Coagulation. ne (P.), Pauzar et SERVANTIE
— Arsénobenzènes. FLanpix (Cn.), et ? (L.), 9 |
Tzancr (A.), 852. | __ Sels AT antiloxine diphté- :
— Choc anaphylactique. De Waëe (H., | rique et agglutinine co!i. WALBUM »
234. (L.-E.); 707: Ga
— Cytozyme ct phosphatides. Zuxz (E.) | — Sérum anti-venimeux. foussay (B:-
ct La BARRE (J.), 1107. A.) et NE3R&TE (J.), 999, 1002.
A RL
SANG — SYNCAINE
1249
Autohémothérapie.
— Nicoras (J.), GATÉ (J.), et Dupas-
QUIER (D.), 1036.
Leucémie.
— Poules. ELLERMANN (V.), 381.
Tissu hémolymphatique.
— Corpuscules de Vater-Pacini dans
les ganglions. Coin (R.), 513.
— Ganglions lymphatiques du Dauphin.
Rerterer (Eo.) et Neuvizze (H.), 328.
— Poumon lymphoïde. Guieysse-PEL-
LISSIER (A.), G4r.
Parasitolo gie.
— Hemogrégarine D npiour BEz-
COUR (. E 837.
— Sarcocystis du Bœuf. SERGENT (En.).
ho8. Voir ANAPHYLAXIE.
SANGLIER. Voir TESTICGULE.
SAPONINE. Voir SANG.
SARGOGYSTIS. Voir SANG.
SAURIENS. Voir ELEGTROPHYSIO-
LOGIE.
SAVONS. Substances insaponifiables
des tissus. LEMELAND QE ), 839. Voir
ALBUMINOIDES.
SGHISTOSOMUM. TREMA-
TODES.
SCORBUT. Voir ALIMENTATION.
SECRETIONS et adrénalone. JAEGER
(E.), 432.
SEIGHE. Voir PIGMENTS.
SELACIENS. Voir OREILLE,
PLEXUS CHOROIDES.
SELLES. Voir ENFANT.
SELS DE TERRES RARES. Voir
TRYPANOSOMIASES.
Voir
SELS METALLIQUES. Voir SANG.
SERPENTS. Voir VENINS.
SEXE. Anguillules parasites.
(E.), 149.
— Caractères secondaires chez le Coq.
Micosevic (B.-D.), 89. Portier (P.)
et Rorraays (R. DE), 444.
Caractères secondaires des
ciens Urodèles. Aron (M.), 482.
— Caractères secondaires des Poissons.
Courrier (R.), 486.
— Caractères secondaires et castration.
_ Liscaürz, Orrow et Wacxer, 630.
— Rajeunissement. Hanar (A. ÿ 698.
SODIUM. Voir REIN.
SPIROCHETES. Bouche et voies respi-
ratoires. Vioe (H.), 695.
— Bronchite sanglante à fuso-Spiro-
chètes de Vincent. Rogserr (L.), 230,
200
BrumMPT
Batra-
— Polyarthrite alvéolo dentaire. CAvaLIE
et ManpouLz, 1068.
SPIROGHETOSE spontanée du Lapin.
Levapiri, MARIE et Isaïcu, 51,
SPORES. Voir CHARBON.
SQUELETTE. Disques intervertébraux,
Rouvière (H.), 156. Voir OS.
STAPHYLOCGOQUE. Staphylolysine et
sels métalliques. WazBum(L.-E.), 376,
1209. Voir BACTERIOPHAGE.
STEAPSINE. Voir TUBERCULOSE.
STEREOTROPISME. Corre (J.), 185,
STOVAINE. Voir ANESTHESIQUES.
STREPTOCOQUE. Voir SANG. -
STROBOSCGOPIE. Voir ŒIL.
STRYGHNINE. Voir GONVUL.-
SIONS.
SUGRES. Cations dans la glycolyse al-
caline. SLosse (A.), 1113.
— Dosage du glucose. ETIENNE (G.) et
VÉRAIN (M), “080. Poconovski (M.) et
Duuor (E.), 5or. Voir LAIT, MIGRO-
BIOLOGIE, PANCREAS, REIN,
SANG, SURRENALES.
: SULFONAL. Voir FOIE,REIN.
SURRENALES et hypophyse. Houssay
(B.-A.), 35.
— Ablation et mouvements de l'intestin,
WERTHEIMER (E.) et Duvirrer (E.),
997-
—— Ablation et toxiques. Lewis (J:-T.),
685.
— Adrénaline, acides et toxines bacté-
riennes. TAWARA (S.), 4or.
— Adrénaline et hypercalcémie, Muxoz
(J.-M), 954.
— Adrénaline et réaction à la tubercu-
line. Bouveyron (A.), 834.
— Adrénalone. JEaAcer (E.), 432, gro.
— Azote urinaire ct adrénaline. BREL
(007
— Crapauds acapsulés et toxiques. Giusrr
(L.), 312.
—— Destruction. Grusri (L.), 30.
— Excitation splanchnique, vaso-cons-
triction et adrénalino-sécrétion. Tour-
NADE (A.) et CHABRoL (M.), 6517.
— Extirpalion de la partie médullaire,
Houssay (B.-A.)et Lewis (J.-T.), 1209,
HO LO TO
— Glycosurie adrénalinique. BARDIER
(E.), Leczerc (P.) et SrinLuunxes
(A), 12817
— Intoxication par la morphine. Lewis
(J.-T.), 1214.
ji — Réaction vasomotrice à l’adrénaline.
Hazzron (L.), 146.
— Transport de l’adrénaline. REBELLO
(S.) et PererraA (M. pe M.-B.), 1165,
1166.
SYNCAINE. Voir ANESTHESIQUES.
1250
SYSTÈME NERVEUX — THYROIDE
SYSTEME NERVEUX. b. €. c
— Acides gras des plaques corticales de
la démence sénile. LAISNEL-LAVASTINE
(L.) et Tec (J.)#847.
— D pathologie dutabes.SaBrazès
(J.), 74
— Gigantoty tose cérébralesénile. Minea
(I.),572.
Physiologie normale et pathologique.
—— Ammoniaque du sang dans les
psychoses, Noervrs (J.), 616.
— Aphasie motrice et sensorielle. Norca,
5e Die
— Atropine et choc chloroformique,
GARRELON (L.), LeLeu (A.) et Taurr-
- LANT (R.), 1013.
— Attention au cours d’ excitations pé-
riodiques rythmées. Dopez (P.), ro61. :
— Automatisme. Scawartz (AÀ.) et
Meyer (P.), 490.
— Cervelet et phonation. Norca, 550.
— Effets vaso-constricteurs et adr énalino-
sécréteurs de l’excitation splanchnique.
Tournape (A.) et CHaBroL (M.), 657.
— Epilepsie et anomalies du raétabo-
lisme. Noervic (J.), 365.
— Excitabilité du splanchnique. Wer-
THEIMER (E.) et Duviczier (E.), 997.
— Excitation du splanchnique. Grey
(E.) et Quinouaun (A.), 1045.
— Lésions cérébrales et cérébelleuses et
diurèse. Hua (E.), 594.
— Mercure. CLÉMENT (H.). 855.
— Parkinsonisme. Marinesco (G.) et
PRascanu, 546.
— Pneumogastrique. GARRELON (L.),
Leceu (A.) et THuILLANT (R.), 10135.
Giusri (L.) et Houssay (B.-A.), 29.
Kreis (Tu.), 114. Rocer (H.), 710.
— Réaction émotive normale. WALLER
(A.-D.), 340.
— Variations de la formule leucocytaire,
Pacniez (Pu.), 966. Te (J.) et San-
TENOISE (D.), 715. GARRELON (L.) et
SANTENOISE (D.), 903. Voir ANES-
THESIQUES,ENCGEPHALITE, ES-
TOMAC, SYPHILIS, TOUCHER,
VACCINE.
SYSTEME SYMPATHIQUE. Caféine.
Barnier (E.), Lecrerc (P.) et Sric-
LMUNKËS (A.), 281. FrepericQ (H.) et
Descamps (A.), 15
— Vagotonie. Kreis (Tu.), 114.
SYPHILIS. Hérédité expérimentale,
Levaprrr, Marre et Isaïcu, 342.
— Pneumonies syphilitiques. EzizALDE
(P.-L), 958.
— Sérum contre le chancre mou. R£ENs-
TIERNA (J.), 830.
|
|
— Squelette. Corbier (P.), 187.
— Tabes. Sasrazës (J.), 74. Voir RE-
ACTION DE BORDET-WASSER-
MANN, REACTION DE WEICH-
BRODT, REACTION DU BEN-
JOIN COLLOIDAL.
T
TEMPÉRATURE. Voir FOURMIS.
TENSION SUPERFICIELLE. Voir
REIN.
TERATOLOGIE. Tétard de et.
bicéphale. LéBépinsky (N.-G.), 591.
TESTICULE. Castration partielle. Exps-
cHUTZ (A.), Orrow (B.) et WaAcner
(Cu.), 42, 86, 88.
— Glande interstitielle des
Courrier (R.), 939.
— Glande interstitielle: embryonnaire.
ArON (M.), 107.
— Ligature du canal déférent et des
vaisseaux. RETTERER (Ep.) et Voro-
NOFF (S.), 193.
Poissons.
— Sécrétion épididymaire. Benort (J.)
946.
— Spermatozoïde
MIEU (M.), 896. ï
— Structure des canalicules sémini-
pares. Boroca (V.) et Goznner (J.), 586.
— Tissu de soutien de la glande inters-
titielle du Sanglier et du Verrat.
Lacosre (A.), 66. Voir GOQ, THY-
ROIDE.
TETANOS. Toxine.
ALLANDER (B.), 1187.
THERMOGENESE. Bleu de méthy-
lène. Heymans (C.) et Marre (E.), 147.
THYMUS, parathyroïde et thyroïde
chez les Mammifères, Dusxin (A.-P.) et
GÉRARD (P.), 876.
— Caryorhexis. Dustin (A.-P.), 1103.
— Cinèses et pycnose après injection de
sérum. Dustin (A.-P.), 23, 25, 260.
THYROIDE, parathyroïdes et thymus
chez les Mammifères. Dusrin (A.-P.)
et GÉRARD (P.), 870.
— Ablation chez les Bovins. Hus (E.),
053.
us bts et élimination azotée. Brs-
GAARD (À.), HenpriKsen (V.) et LARSEN
(E.-J.), Go
du Chétoptère. Ro-
— Ablation je Loxicité de l’iode. JeNSEN
(G.-0.), 397.
— Ablation, sensibilité aux toxines et
anticorps. Houssay (B.-A.) et Sor-
DELLI (A.), 677, 1220. OLevens (J.),
659.
— Éou du Do neuf et sensibilisé.
Demoor (J.), 235.
Dernex (K.-G.) et
PT € CE TT
THYROIDE — VUE
oi
am ee
__ Ingestion et glande germinalive.
Courrier (R.), 484. Voir FOIE.
TIGE. Voir MORPHOLOGIE EXPE-
RIMENTALE.
TISSU ELASTIQUE. Voir UTERUS.
TORTUE. Voir ELECTROPHYSIO-
- LOGIE.
TOUCHER. Corpuscules de Vater-
Pacini. Coin (R.), 511, 513.
— Corpuscules tactiles. MariNesco (G.),
542.
TOXINE. Voir DIPHTERIE, ESTO-
MAC, SURRENALES, TETANOS,
THYROIDE.
TOXOPLASMOSE. Voir CHIEN.
TRACHEE. Voir SPIROCHETES.
TREMATODES. Schistosomum hæma-
fobium. BerrencourT (A.), Bon:Es (J.)
et SEABRA (A. DE), 1160.
TRICHOMONAS. Voir POUMONS.
TRYPANOSOMIASE et pétrole. Van
SACESHEM (R.), 11.
— Chimiothérapie. Frouin (A.) et Guiz-
LAUMIE (M.), 446. Navarro (A.), 976.
SazerAC (R.) et Levaprri (C.) 43.
— Dourine et réaction de Bordet-Gen-
sou. BesseMans (A.), 256, 889.
— Formes leishmaniennes et leptomona-
diennes chez les Punaises de Chauves-
Souris. SERGENT (Er. et Ep.), 413.
TUBERCULOSE oculaire et déviation
du complément. CarrèRe (L.), 696.
— Anticorps et injections sous-cutanées
d'oxygène. Armanp-DeciLce (P.), Hirre-
MAND et LESsroQuoY, 307.
— Auto-digestion des crachats. FAVRE
(M.) et Devuns (J.), 858.
— Caractères sexuels secondaires chez
le Coq. Miosevic (B.-D.), 89.
— Culture rapide du Bacille. VAUDREMER |
| —_ Extraits d'hypophyse. Houssay(B.-A.),
(A-), rob5.
— Diverticules de l’œsophage du Bœuf.
KraGa (J.), 369, 795.
— Diverticulite intestinale. Vasizru (T.)
et Rorx, 588.
— Eczéma. Marpais (S.), 338.
—— Ortie.PerriN(M.)et Rémy(A.),526,527.
— Réactions leucocytaires. VAGLIANO
(M.-S.), 1130.
— Séro-agglutination et déviation du
complément. Courmonr (P.), 457.
— Séro-diagnostic. Massras (Cu), 356.
— Syndrome de Froin. Creyx et Massras
(C.), 353.
— Tuberculine, adrénaline, quinine et
produits ovariens. BouveyroN (A.),
834, 830. <
— Vaccin à l’huile et stéapsine anti-
huile. MarBais (S.), 288.
TUMEURS.Albumines.Losper, DEBRAY
et ToNNET, 270.
|
|
_ mr +
Carbures dans les tissus. FAURÉ-
Fnemier (E.), 638. Poricarn (A.) et
Macon (L.), 475.
— Lipoïdes. SokoLorr (B.), 820.
— Métaplasie médullaire. Vasrciu (T.),
579 .
— Métastases ovariennes rhabdomyo-
mateuses. PEyron (A.), 655.
— Rapport lipocholestérinique du sé-
rum. LoPer, DeBray et Tonnet (J.),
h23.
— Tumeurs des végétaux. Durrenoy (J.),
1009.
Le)
URICEMIE. Voir FOIE, REIN.
URINE. Voir REIN.
URODELES. Voir PLEXUS CHO-
ROIDES.
UTERUS. Altérations du tissu élastique.
ANGIAES (J.-H.-C. DE), 599.
— Muqueuse et grossesse tubaire. TRan-
cou-Rainer (M.), 561. Voir ŒUF,
OVAIRE. -
V
VACCIN. Voir TUBERCULOSE.
VACOINE. Affinités du virus. Leva-
VADITI, 425, 429. NETTER (A.), 428. :
Levaniri (C.), Harvier (P.) et Nico-
LAU (S.), 349.
VACCINOTHERAPIE. Dysenterie ba-
cillaire. VincenT (H.), 965. Voir
PESTE BOVINE.
VAISSEAUX. Adrénaline et vasocons-
triction. JAEGER (E.), 452.
39.
— Réactions après injections de peptone
à l’aide d’un complexe colorant. GAu-
TRELET (J.), 919.
VASO-MOTRICITE. Voir SURRE-
NALES, SYSTEME NERVEUX,
VAISSEAUX.
VENINS. Neutralisation. Houssay
(B.-A.) et NeGReTE (J.), 999.
VERATRINE. Voir MUSCLES.
VERRAT. Voir TESTICULE.
VESICULES SEMINALES. WerTHEr-
Mer (E.) et Dugors (Cx.), 504.
VESSIE. Bilharziose. Berrencourr (A.),
Borces (J). et SeABRA (A. DE), 785.
VIANDES. Voir CHAMPIGNONS.
VIEILLARD. Tabes. SABrazs (J.), 74.
VITAMINES. Voir ALIMENTATION,
MICROBIOLOGIE.
VUE. Voir SYSTEME NERVEUX.
JOHN © MINS BRUN ET © NII DRE EM BEN HIT OP,
JECTION CLIN
Stychno-Phospharsinée
- Glycérophosphate de soude O gr. 10
Irj cor Clin Cacodylate de soude .. .... O0 gr.05
Sulfate de strychnine...... 4/2milligr.
par Boîtes de
centimètre || 6et 12 ampoules
ou n° 796 Sulfate de strychnine ...... 4 milligr. cube. DEC
Ce #12 — —— A
- L'INJECTION CLIN STRYCHNO-PHOSPHARSINÉE réunit à doses thérapeu-
tiques le phosphore, l’arsenic organique et la strychnine. Elle assure réellement,
, grâce à sa composition rationnelle et constante, la médication basée sur ces
trois agents thérapeutiques. Elle doit toujours être employee de préférence aux
associations de glycérophosphate de soude et cacodylate de strychnine qui ne
contiennent qu'une quantité infinitésimale d'acide cacodyiique et ne
doivent pas être compiées comme arsenicales.
Tonique général du Système nerveux,
_ reconstiluant, antianémique.
. GOUTTES CLIN STRYCHNO-PHOSPHARSINÉES
réalisent la même médication par voie digestive.
< S ë ;
à tous médicaments pour: injections hypodermiques
La nomenciatuve de nos préparations hypodermiques comprend la généralité des médica-
ments injectahles. Nous exécutons en outre toutes les formules qui nous sont confiées.
Nous rappelons que les LABORATOIRES CLIN qui, depuis l’origine de la médication
hypodermique, préparent les médicaments en tubes stérilisés, ont l'expérience la plus
longue et la plus complète des diverses techniques que supposent l'établissement des solu-
tions et leur: division en ampoules (vérification de pureté, desage. isotouisation, stérilisation),
SERUM FIGIELS
Sérum de HAYEM, de FLEIG, de CHÉRON, de CROCOQ, Sérum quininé, ec. -
_ Ampoules de 50, 125, 250, 500 ce. pour injections massives
Les Sérums artificiels (eau physiologique, sérums de Havem) sont délivrés dans des
ampoules qu'un dispositif particulier permet de suspendre à la hauteur voulue pour obtenir
le passage du liquide dans les tissus par le seul fait de la pesunteur.
Nous préparons dans la sérle des solutions pour: injections wiassives. les diverses formules
de sérums du D’ Charles FLEIG, sérums achlorurés glucosés iso et bypertoniques. dont les
” indications sont celles de la solution salée, avec des avantares notables sur cette dernière,
- Tous nos’sérums sont préparés avec une eau fratchement ‘tistillée. pratiquement privée de
gaz carbonique, exempte de matières organiques et stérilisée le jour même de sa prépara-
tion. (Envoi sur demande de lu Notice spévialc), : ,
LYRES STÉR
ILISÉS à tous médicaments
(formules usuelles : Solutions aqueuses et huileuses)
Ma -Fläcons-Ampoules-Compte-goutres de 10 ec.
FL Ces. collyres préparés avec tout le soin voulu au point de vue du dosage et de la
… stérilisation sont euf-rmés dans des ampoules comptes-gouttes calibr'ées. Les médecins
. peuvent ainsi être ussurés de la stérilité parfaite d'un produit qui ne subit aucun
Lirnsvasement, pour-atteindre la partie malade. + C
# \OTA. — Envoi de notre Catalogue complet franco à MM.les Docteurs, sur leur demande.
LABORATOIRES CLIN, 20, Rue des Fossés-Saint-Jacques, PARIS. 4509
nt mn D 2 s CET CR p"
PORÉERRRERES RE. TE F
pour pansements Ne
Exiger le Nom Fr RAQUIN ste
FI, de 64 Capsules,
1/21. 40 Capsules,
CAPSULES
RAQUI:
COPAMIVATE
DE SOUDE.
AN
4
6 à 12 par jour. FRE
RE Établissements
FUMOUZE
78, Faubouré Saint- Denis
ZOMOTHÉR APIE
CARNIN *
Établissements FUMOUZE, 78, Han Saint-Denis, rs
Paris, — Typ. À. Davr, 52, rue Med. — Téléphone Saxe-01-19
..
vs