prepa pe nn er 7 as der EE ce Fate AC dt us © COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE 4 DES SÉANCES ET MÉMOIRES DE LA DCIÈTÉ DE BIOLOGIE 2 7 e ù ï 2 Se à 3 4 + (2. : sy ELLE G+ DER SI = = Ce s Ÿ 2 à À _ 7 A > MONS 5 e = , , É Fri i £, » _ # PR = Le | - ee L ue “ 3 ‘ . ) fe = #4 » COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES 'SÉANCES ET MÉMOIRES DE LA . SOCIÈTE DE BIOLOGIE LES RÉUNIONS DE BORDEAUX, MARSEILLE, NANCY, PETROGRAD, LILLE, BARCELONE, STRASBOURG, LYON, BUENOS-AIRES, LISBONNE, ATHÈNES : LES RÉUNIONS ROUMAINE : (BUCAREST, CLUJ ET JASSY), DANOISE, DE SUÈDE ET DE LEITONIE ; LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE. brie Année) ANNÉE 1991 - TOME I! (QUATRE-VINGT-CINQUIÈME TOME DE LA COLLECTION) PARIS MASSON ET Ci, ÉDITEUPS LIBRAIRES DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6€) + {921 PERTE w, LISTE DES MEMBRES DE LA SUCIÉTÉ DE BIOLOGIE >, AU 31 DECEMBRE 1921 ABRÉVIATIONS A À M, associé de l’Académie de médecine. A s, associé de l’Académie des sciences. F M, agrégé à la Faculté de médecine. F P, agrégé à la Faculté de pharmacie. 1P, assistant à l’Institut Pasteur. M, assistant au Muséum. x, chirurgien des Hôpitaux. £, chef de laboratoire. s, chef de service. A M, correspondant de l’Académie de médecine, A S, correspondant de l’Académie des sciences. D», directeur. D À, directeur adjoint. » z, directeur de laboratoire. Frs, membre de la Société royale de Londres. M A M, membre de l’Académie de médecine. MAS, membre dé l’Académie des sciences. >: Mers, maître de conférences à la Faculté des sciences. 4 _ M, médecin des Hôpitaux. #4 M # H, médecin honoraire des Hôpitaux. = AMONMONONEMPMENP UP M 1, membre de l’Institut. P c F, professeur au Collège de France. P E M, professeur à l’Ecole de médecine. P E v, professeur à l'Ecole vétérinaire. P F M, professeur à la Faculté de médecine. P F P, professeur à la Faculté de pharmacie. à Pr s, professeur à la Faculté des sciences. P H, pharmacien des Hôpitaux. P H....., professeur honoraire. P 1 A, professeur à l’Institut agronomique, P1P, professeur à l’Institut Pasteur. P M, professeur au Muséum. : _ PU, professeur à l’Université. Cu ur — I — ANCIENS PRÉSIDENTS Présidents perpétuels. MM. + Rayer (1848-1867). + Claude Bernard (1868-1878). + Paul Bert (1879-1886). Présidents quinquennaux. MM. + Brown-Séquard (1887-1892). + Chauveau (1892-1896). Bouchard (1897- 1901). + Marey (1902-1904). + Giard (1905-1908). + Malassez (1909). + Das- tre (1910-1917). ANCIENS SECRÉTAIRES GÉNÉRAUX + Dumontpallier (1868-1899). Gley (1899-1909). COMPOSITION DU BUREAU (1921). Président. Vice-présidents. Secrétaire général. Adjoint au secrétaire général. { Secrétaires ordinaires. . . . : \ Trésorier. Archiviste. M. Ch. Richet. \ M. André Thomas. : l M. P. Portier. M. À. Pettit. M. N. Fiessinger. MM. Armand Delille. Bridel. P. Girard. _ Mouton. M. J. Jolly. M. H. Laugier. MEMBRES HONORAIRES MM. . Albert I° (S. À. S.), Prince de Mo- nacO, AAS, AAM. Arrhenius (Sw.), cAs, pu, à Stock- holm. Bordet, AMM, cas, FRS, DIP, à Bru- xelles. Bruce (Sir David), cas, cam, FRS, Major general, Royal Army Me- dical Corps. Cajal (Ramon y), cas, AAM, pu, à Madrid. Golgi (C.), AAM, pu, à Pavie. Heger (P.), pau, à Bruxelles. MM. Loeb (Jacques), cas, P, à l’Institut Rockefeller, à New-York. Pavloff, cas, aaAM, P à l’Institut de médecine expérimentale, à . Pé- trograd. Ray-Lankester (Sir), Frs, Londres. Roux (E.), Mas, MAM, FRS, pp, 25, rue Dutot, Paris (15°). Schafer (Sir Edw.A.Sharpey),rre, PU, à Edimbourg. Vries (H. de), cas, pu, à Amster- dam. Waller (A.), Frs, Prs, à Londres. Wilson (Edm.), pu, à New-York. AAS, à : Carnot (Paul), ma, MEMBRES TITULAIRES Achard, mMAM, PFM, MH, 37, rue Ga- lilée (16°). Arsonval (A. d’), MAS, MAM, PCF, 49 bis, avenue de la Belle-Ga- brielle, Nogent-s.-Marne (Seine). Babinski, mam, mu, 170 bis, boule- vard Haussmann (8°). Balzer, Mau, max, 8, rue de l’Ar- cade (8°). -Barrier, mA, inspecteur général des Ecoles vétérinaires, 5, Bouley, à Alfort (Seine). Bierry (H.), mc à l'Ecole des Hau- tes Etudes, 11, avenue de la Grande-Armée (16°). Bonnier (Gaston), mas, Prs, 15, rue de l’Estrapade (5°). Bohn (G.), prs, 2, rue des Arènes (5°). Borrel, PFM, à Strasbourg ; 207, rue de Vaugirard (15°). Bouvier, mas, PM, 55,r. deBuffon (5°). Branca (A.), AFM, 5, r.Palatine (6°). Camus (Jean), AFM, Mn, 19, rue de Varenne (7°). Camus (Lucien), mam, chef tech- nique de l’Institut supérieur de vaccine à l'Académie de méde- cine, 14, rue Monsieur-le-Prince (6°). rue - Capitan, MaAM, chargé de cours cr, 5, rue des Ursulines (5°). PFM, MH, 8. avenue Elisée-Reclus (7°). Caullery, PFs, 6, rue Mizon (15°). Chabrié, Prs, 83, rue Denfert-Ro- chereau (14°). Claude (H.), PrM, mn, 62, rue de Monceau (8°) HONORAIRES MM. Courtade (D.), czrM, 166, rue du Faubourg-Saint-Honoré (8°). Coutière (H.), am, PrP, 4, avenue de l'Observatoire (6°). Darier, MAM, MH, 77, Malesherbes (8). Delezenne (C.), mMam, pre, 6, Mizon (15°). Desgrez, MAM, PFM, 78, boulevard Saint-Germain (5°). Dopter (Ch.), mam, Pp, au Val-de- Grâce, 21, rue Denfert-Roche- reau (5°). Dupuy (E.), 50, rue Saint-Louis, à Versailles. Fabre-Domergue, ancien inspec- teur général des pêches mari- times, 65, bd Arago (13). Galippe, Mam, 2, av. des Tilleuls. villa Montmorency (16°). Garnier (M.), AFM, Mn, 1; rue d’Ar- genson (8°). Gellé, 40, avenue de la Grande- Armée (17°). boulevard rue * Gilbert, MAM, PFM, mu, 27, rue Rome (8°). Gley, MAM, por, le-Prince (6°). Gravier (Ch.), PM, 55, rue de Buf- fon (5°). Grimbert, MaM, prP, PH, 47, quai de la Tournelle (5°). Guieysse-Pellissier (A.), arm, Di- recteur de section à l’Institut de recherches biologiques de Sè- vres, 26, rue Vavin (5°). 14, rue Monsieur- Guignard, Mas, Mau, PrP, 6, rue du Val-de-Grâce (5°). Hallion, mam, pa, à l'Ecole des Hautes Etudes, 54, rue du Fau- bourg-Saint-Honoré (8°). — IV — MM. Hanriot, mMaM,arM,à la Monnaie(6°). Hayem (G.), MAM, PHFM, MHH, 91, avenue Henri-Martin (16°). Henneguy, Mas, MAM, PCF rue Thénard (5°). Henri (Victor), pu, à Zurich. Héricourt, p, à l'Ecole des Hautes Etudes, 12, rue de Douai (9°). Hérissey, AFP, PH, 184, rue du Fe St-Antoine (11°). Jolly, n à l'Ecole des Hautes Etur- 9, ? des, 56, avenue de Breteuil (7°). Josué, mx, 7, av. de Villiers (17°). Kaufmann, MaAM, PEv, à Alfort (Seine). Langlois (J.-P), mam, arm, 155, boulevard Saint-Germain (6°). Lapicque, prs, 21, boul. Henri-IV (4°). Larcher (O.), 97, r. de Passy (16°). Laveran, Mas, MAM, 25, rue du Montparnasse (6°). Letulle, Mau, PFM, Man, 7, rue de \Magdebourge (16). Levaditi (C.), crie, 54, rue des Vo- lontaires (15°). Linossicr, caAu, 51, r. de Lille (7°). Loisel, »_ à l'Ecole des Hautes Etudes, 6, rue de l’Ecole-de-Mé- decine (6°). Maillard, cam, PrM, à Alger. Mangin, mas,DM, 57, r. Cuvier (5°). Manouvrier,p du Laboratoire d’an- thropologie, 1, rue Clovis (5°). Marchal, mas,prA, 45, rue des Ver- rières, Antony (Seine). Marchoux, csrr, 96, rue Falguière (159. Marie (Pierre), Ma, rue de Lille (7°) Martin (Louis), vu. sous-prp. 205. rue de Vaugirard (15°). Mayer (André), prM, à Strasbourg. PFM, MH, 76, - MM. Meillère, Mam, PH, 15, r. du Cher- che- Midi (6°). Menegaux, am, 59, (59) Mesnil (F.), mas, prP, 21, rue Er- rue de Buffon _ nest-Renan (15°). Moussu, PEv, pra, à Alfort (Seine). Mulon (P., AFM, 27, avenue Bu- geaud (16°). Nageotte, PcF, MH, 82, rue Notre- Dame-des-Champs (6°). Netter, MAM, AFM, Mu, 104, bou- levard Saint-Germain (6°). Nicloux, cam, PFM, à Strasbourg. Nicolas (A.), Mam, PrM, 7, rue Ni- cole prolongée (5°). Pagniez, Mn,24,r.Jean-Goujon(s°). Pérez (Ch.), prs, 1, rue Victor- Cousin (5°). Pettit (Auguste), crrp, 28, avenue de Montsouris (14°). ÿ Portier (Paul), prs, p à l’Institut océanographique, 195, rue Saint- Jacques (5°). Prenant, lier (5°). Rabaud, prs, 3, rue Vaua (5) Railliet, Mau, PpEv, 9, avenue de l'Asile, à Saint-Maurice. Ranvier, Mas, MAM, PHCF, à Thélys, CU% de Vendrange, par Saint- Symphorien de Lay (Loire). Regnard (Paul), maM, D de l'Insti- tut océanographique, 195, rue Saint-Jacques (5°). MAN. PFM, 6, rue Toul- Rénon, MAM, PFM, Mi, . vue de ‘ Constantine (7°). Retterer, arm, 59, boulev. Saint- Marcel (13°). Richer (Paul), mr, Guynemer (6°). Richet (Ch.), mas, maw, rue de l'Université (7°). MAM, 30, rue PFM, 15, LEE MM. Robin (Alberl), MAM, PFM, MH, 18, rue Beaujon (8°). Roger (H.), maM, PFM, MH, 85, boulevard Saint-Germain (6°). Teissier (P.-J.), MAM, PFM, MH, 142 bis, rue de Grenelle (7°). Thomas (André), 17, rue Quentin- Bauchart (8°). Tissot (J.), pu, 57, rue Cuvier (5°). Trouessart, pu, 57, rue Cuvier (5°). Vallée, p. du laboratoire des re- cherches vétérinaires. à Alfort (Seine). MM. Varigny (IH. de), 18, r. Lalo (16°). Vaquez, MAM, PFM, MH, 27, rue du Général-Foy (8°). Vincent, vam,au Val-de-Grâce (5°). Weiss (G.),MaM,PFM, à Strasbourg. Widal, mas, MAM, PFM, MH, 155, bd Haussmann (8°). Weil (P.-Emile), mn, 24 bis, ave- nue du Trocadéro (16°). Weinberg (M.), czip, 159, rue de la Convention (15°). . Wintrebert (P.), préparateur rs, 41, rue de Jussieu (5°). MEMBRES TITULAIRES MM. Ambard (Léon), PFM, à Strasbourg (9 mars 1918). André (Gustave), pra, AFM, 120, bd Raspail (5°) (21 décembre 1918). Armand-Delille (P.-F.), mn, 44, av. du Bois de Boulogne (16°) _ (13 novembre 19,20). Balthazard, mam, Pprm, 6, place Saint-Michel (6°) (28 juin 1919). Bezançon (F.), Mau,PrmM,ux, 76,r. de Monceau (17°) (6 juill. 1918). Bridel (M.), px, 2, rue Ambroise- Paré (10°) (20 mars 1920). Brumpt, Mau, PFM, 1, rue Dupuy- tren (6°) (24 mai 1918). Cardot, cceu, 164, r. Jeanne-d’Arc prolongée (13°) (11 mai 1918). Chatton (E.), ucrs, à Strasbourg (16 mai 1914). Clerc (A.), arm, mn, 52, avenue de Wagram (17°) (3 mai 1913). Comandon (J.), Président de sec- ton à la direction des [Inven- tions, 7, rue Avice, Sèvres (S.- et-O.) (10 juillet 1920). - Debré, aru, un, 8, rue Solférino (7) 8 juin 1919). MM. Fauré-Fremiet (E.), préparateur au Coilège de France, 46, rue . des Ecoles (5°) (8 juin 1918). Fiessinger (Noël), AFM, mx, 48, av. de La Bourdonnais (7%) (21 dé- cembre 1918). Fourneau (E.), Mau, cri, 28, rue Barbet-de-Jouy (7°) (10 juillel 1920). Girard (Pierre), 87, bd St-Michel (5°) (15 juin 1920). Guillain, MAM, AFM, MH, 215 bis, boulevard Saint-Germain (7°) (24 mat 1919). - Guilleminot (Ed.-H.), cLrm, 184, r. de Rivoli (1*) (15 nov. 1919). Guyénot,pu, à Genève (11 mai 1918). Kollmann (M.), mers, à loulouse (22 février 1919). Labbé (Marcel), Mau, PrM, MH, 9, rue de Prony (9°) (17 déc. 1921). Laugier (Henri), 5, rond-point Bu- geaud (16°) (22 mars 1919). Launoy (L.), Arp, atP, 17, rue de Lorraine. St-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise) (23 nov. 1918). tt — MM. Lecène (P.), PFrM, cx, 51, bd Ras. pail (6°) (23 novembre 1918). Legendre (R.), pLcr, 27, rue d'Alé- sia (14°) (14 juin 1913). Lœper (M.), arm, MH, 15, r. Paul- Louis-Courrier (#) (12 - juin 1920). Mazé (P.), csrp, 26, rue Dutot (15°) 22 février 1919). Mawas (J.), répétiteur à lEco'e des Hautes Etudes, 141, boule- vard Saint-Michel (5°) (15 no- vembre 1919). Mestrezat, ap, 29, rue Dutot (15°) (5 février 191). Molliard (M.), Prs, 16, rue Vau- quelin (5°) (22 mars 1919). Morel (L.-E.), cLrm, 31, boulevard Raspail (7°) (13 décembre 1919). Mouton, mers, 42, rue Mathurin Régnier (15°) (20 mars 1920). Nègre (L.), czre, 23, rue des Fos- sés-St-Jacques (5°) (5 nou. 1921). Nicolas (E.), PEv, 79, rue de Paris, Charenton (21 ‘février 1920). Pasteur-Vallery-Radot (L.), ua, 5. av. Constant-Coquelin (7°) (7 mai 1921). Piéron (H.), D à l’École des Hau- tes Etudes, 52, route de la Plaiï- MAL. ne, Le Vésinet (S.-et-O.) (27 dé- cembre 1913). Pinoy: (E.); CLIP, 25 ne Due tot (15°) (22 novembre 1913). Pozerski (Ed.), a1P, 16, rue Sauf- froy (17°) (13 décembre 1919). Rathery (F.), arm, mx, 108, bou- levard Saint-Germain (6°) (22 jé- vrier 1913). _Regaud (CL.), Pr, 12, square De- lambre (14°) (14 mars 1914). : Roubaud (E.), cc, 96, rue Fal- guière (15°) (8 juin 1918). Roule (L.), PM, 57, rue Cuvier (5°) (25 janvier 1913). Roussy (G.), arm, 31, av. Victor- Emmanuel-IIl (8°) (18 juin 191). Sacquépée, P, au Val-de-Grâce (5°) (20 juin 1914). Schaefler (G.), chargé de cours FM, à Strasbourg (6 juillet 1918). Slodel, 15, bd. Delessert (16°) (13 novembre 1920). Terroine, Pprs, à Strasbourg (14 jé- vrier 1914). Tiffeneau (M.), arm, 12, rue Rosa- Bonheur (15°) (26 octobre 1918). Violle (H.), ocre, 18, rue de Gre- nelle (7°) (21 février 1920). MEMBKES ASSOCIÉS MM. Arthus, cam, pu, Insütut de phy- siologie, à Lausanne, Bataillon, cas, Recteur, à mont-Ferrand. Bergonié,cas,caM,PrM,à Bordeaux. Calmette, cas, MAw, | SOUS-DiP, 61, boulevard des In- valides (7°). Cler- FRS, PHFM, MM. Fano, pu, à Rome. Flexner (S.), aam, D Institut Roc- kefeller, à New-York. | Fredericq (Léon), aam,pu, à Liège. Hamburger (J.), pr. Praædinius- singel, 2, Gronimngen. Jolyet, cam, PHFM, à Arcachon. Laguesse (Ed.), cam, PrM, à Lille. — VII — MM. Lambling, cAM, PFM, à Lille. Lillie, pu, à Chicago. Magnin, PHu, à Beynost (Ain). Morgan (E.-H.), pu, à Columbia, University. Nicolle (Charles), cas, AAM, DrP, à Tunis. Nicolle (Maurice), pre, à Paris. Perroncito (E.), cas, cAM, PU, à Turin. Pitres, «am, PFM, 119, cours d’Al- sace-Lorraine, à Bordeaux. MM. Salomonsen (C.-J.), »p, de llns- ütut bactériologique à Copen- hague. Sauvageau, cas, prs, à Bordeaux. Sherrington, FRS ,PU, à Oxford. Starling, FRS, P University Col- lege, à Londres. Vejdovsky, pu, à Prague. Wertheimer, cam, PFM, à Lille. Wright (Sir A.), aaAmM, cas, P à l'Hôpital Sainte-Marie, Londres. MEMBRES CORRESPONDANTS NATIONAUX MM. Abelous,: cam, PFM, à l'oulouse. Alezais, PEeM, à Marseille. Ancel, PrM, à Strasbourg. Arloing, PrM, à Lyon. Bardier, PrM, à Toulouse. Bouin (P.), PrM, à Strasbourg. Carrel (A.), «am, P, à Rockefeller Institute, New-York. Üazeneuve (P.),Aam,PHFM,à Lyon. Cotte, PEeM, à Marseille, Courmont (Paul), cam, Lyon. _Cuénot, cas, Prs, à Nancy. Curtis, PFM, à Lille. Debierre (Ch.), cam, PrM, à Lille. Delaunay, arm, à Bordeaux. Derrien, PFM, à Montpellier. Dévé, cAM, PEM, à Rouen. Dhéré, Prs, à Fribourg (Suisse). Doyon (Maurice), PrM, à Lyon. Dubois (Ch.), arm, à Lille. Dubois (Raphaël), pars, à Lyon. Duboseg (O.), Prs, à Montpellier. Gilis, cam, pr, à Montpellier. Guilliermond, chargé de cours rs, à Lyon. Hédon, cam, pru, à Montpellier. Herrmann (G.), PFM, à Toulouse. PFM, à MM. . Hugounenq, cam, Pr“, à Lyon. Imbert, cAM, PFrM, à Montpellier. Jourdan, PFs, PEM, à Marseille. Lambert, PFM, à Nancy. Lécallon, prs, à Toulouse. Lefèvre (J.), Pr Lycée Pasteur, Neuilly-sur-Seine (Seine). Léger (L.), prs, à Grenoble. Leger (Marcel), p. de l'Institut de biologie, A.0.F., à Dakar. Lignières (José), cam, PF d’agro- nomie et d'agriculture, à Bue- nos-Aires. Lisbonne (M.), Pru, à Montpel- lier. - Maignon (François), PEv, à Lyon. Malaquin, Prs, à Lille. Mathis (C.), médecin principal des troupes coloniales, à Pmonpenh (Cambodge). Mercier, PFs, à Caen. Morel (A.), PrM, à Lyon. Moynier de Villepoix, Amiens. Pachon, cAM, PFM, à Bordeaux. Policard, PrM, à Lyon. Porcher, PEv, à Lyon, PEM, à — VI — MM. Remlinger, cam, piP, à Tanger. Rodet, PHrM, à Eyon. Sabrazès, PrM, à Bordeaux. Sellier, chargé de Bordeaux. cours FM, à Sergent (Ed.), cam, pr, à Alger. Sergent (Et.), cLie, à Alger. Seurat, PFS, à Alger. Sigalas, PrM, à Bordeaux. MM. Simond, CAM, médecin inspecteur des troupes coloniales de réser- ve, à Valence (Drôme). lestut (Léo), aaAM, PFM, à Lyon. Tourneux (Fréd.), cam, PrM, à Toulouse. A Vaney, Prs, à Lyon. Vialleton, PrM, à Montpellier. Weber, pu, à Genève. ï Weill (E.), cam, PrM, Max, à Lyou. MEMBRES CORRESPONDANTS ÉTRANGERS Australie. MM. Haswell, pu, à Sydney. Belgique. Brachel (A.), GAs, cam, pu, Parc Léopold, à Bruxelles. De Meyer, Insutut physiologique, Parc Léopold, à Bruxelles. Dollo, pu, conservateur du Musée d'histoire uaturelle, à Bruxelles. Julin (Ch.), pu, à Liège. Massart (Jean), cas, pu, à Bruxel- les. Nolf, pu, à Liège. Pelseneer (P.), Secrétaire perpé- tuel de l’Académie royale de Belgique, à Bruxelles. Van der Stricht (0.), ru, à Gand. Zunz (Ed.), P, Instütut physiologi- que, Parc Léopold, à Bruxelles. Canada. Vincent (Suale), pr. à Toronto. Danemark. Madsen (Th.), D de l’Institut séro- thérapique, à Copenhague. Tscherning, pu, à Copenhague. Espagne. Pi Suñer, prM, à Barcelone. MM. Turré (R.), » du Laboratoire ue nicipal, à Barcelone. Etats-Unis. Cannon (W.-B.), pe, Harvard Unr versity. 5 Carlson (A.-J.), eu, à Chicago Graham-Lusk, pu, Medical Col- lege, à New-York. Harvey-Cushing, P, Harvard Uni- versity, à Cambridge. | Lombard (N.P.),Pu, à Ann Arbor. Novy (F.-G.), pu, à Ann Arbor. Porter (1.),r‘Harvard University. Stiles (CI. W.), cam, Chief ef the Division of Zoology U. S, Pu- blic Health and Marine Hospital Service, à Washington. Finlande Tigerstedt (R.), pu, à Helsingfors. Grande-Bretagne Bateson, » de l’Insuitut biologique John-Irmes (Merton, Surrey). Bayliss (W. M.), Frs, P Univer- sity College, à Londres. Ferrier (sir David), Frs, P King's College, 34, Cavendish square, à Londres-W. Goodrich (E. S. T.), pu, à Oxford. Mere MM. Fe MM. Halliburton (Gowland), Frs, pu, | Houssar (B.-A.), Peru, à Buenos- à Cambridge. Aires. Langley, Frs, Pu, à Cambridge. | Roffo, PFM, à Buenos-Aires. Hollande. | Roumanie. - Pekelharing(C.-A.),Pau,à Utrecht. | Athanasiu, pu, à Bucarest. Zwaardemaker, pu, à Utrecht. Babes, cam, PrM, à Bucarest. | Cantacuzène (J.), cam, Prm, à Bu- Italie. PTarest. Bottazzi (Fil), u, à Naples. a Co on u 2 carest. Monticelli, Prs, p de la Station zoologique de Naples. Reteine PU, à Clu]. Japon. | Russie. Noguchi, ». à Rockefeller Insti- | Dogiel, pu, à Kazan. tute, New-York. Famintzin, à Pétrograd. ET Gamaleïa, à Petrograd. | Norvège . | Mendelssohn (M.), cam, 49, rue Holst (Axel), pu, à Christiania. de Courcelles, Paris (8°). Metalnikov (S.), pu, à Pétrograd. Pologne. Mislavsky, pu, à Kazan. Godlewski (E.) junior, pu, à Cra- | Wedensky, pu, à Pétrograd. covie. Jan-Tur, pu, à Varsovie. Serbie. | D 0 Crcovee Georgevitch (J.), pu, à Belgrade. Portugal. . | Giaja, pu, à Belgrade. -Athias (M.), pu, à Lisbonne. 3 Suisse. | République-Ar i : publique-Argentine Bugnion, pu. à Lausanne; La Lu- Gallardo (A.), pu, 2, Piazza del Es. ciole, Aix-en,Provence. - quilmo, à Rome. Prévost, Pau, à Genève. * Paris. 1 yp A. Davy et Fils aîné, 52, rue Madame. — Tél.: Saxe 04-19, Tome LXXXV. 1921 k Ne 20 COMPTES RENDUS des Séances DE LA Société de iologie PUBLIÉS EE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE ‘ Séance du % Juin 1921 en Sr : É | PARIS | 4 MASSON ET Ci, ÉDITEURS 2 LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vie) Les comptes rendus paraissent ehaque semaine sauf pendant les vacances de la Société. _ PRIX DE L'ABONNEMENT POUR LE 2: SEMESTRE (Juin-Décembre) 1921 : : Le 1° semestre (t. LXXXIV) 1921 est épuisé, France : 25 fr. — Etranger : 30 fr. Prix pu NUMÉRO : 2 Ïr. 50 \ Les abonnements sont reçcs par MM. MASSON et Ci« Éditeurs, ‘ . 120. Boulevard Saint-Germain, Paris DEP PR LES MA ATOS I DU Ce MENT NRA dr RAS SA FRS ÿ: Et RE dt à: ? à PAÉITAN ne SEANCE DU 11 JUIN 1921 En comité secret, à 17 h. 30 : Discussion du rapport de la Commission pour le Titulariat sous forme de dactylographies, ne | Ne Toutes les notes doivent être remises varietur, Sans lectures douteuses ; : ne doivent pas dépasser l’étendue | réglementaire. : | Ces conditions sont formelles. TARIF DES TIRÉS A PART Le prix des tirés à part est abaïissé à : 13 francs rour 50 tirés à part (2 pages). 145 — — 100 — (2 pages) 18 — — 50 — (4 pages). 21 — — 100 — (4 pages). Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. ù Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue Madame, Paris 6°. dm D RE IL eh COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU & JUIN ABELOUS (J.-E.) et SouLa (L.- C.):Cholestérine dusang du cœur droit et du cœur gauche. Action cholestérolytique du poumon... CHABANIER (H.), LEBERT (M.) et Lono-Oxezz (C.) : Du mode d’ac- tion des régimes anhydrocarbo- nés chez les diabétiques. ....... Guizcain (G.), Larocme (G.) et LecHELLE (P.) : Technique sim- plifiée de la réaction du benjoin colloïdal pour le diagnostic de la syphilis du névraxe............ Lozwe (L.) et Srrauss (L.) : Etudes expérimentales sur l’en- céphalite épidémique ........ Tzaxok (A.) : Essai de désensi- bilisation de certains eczémas Protesstomnels. trente Réunion de la Société belge de biologie. Bruyxo:ne (R.) : Au sujet de la guérison des germes devenus résistants au principe bactério- DRE CR ee den ue ve Dusrix (A.-P.) : Déclench:- ment expérimental d’une onde cinétique par injection intrapeé- HDNÉAle de SÉLUMI 07 2. Dusrix (A.-P.) : Influence du mode d'introduction, sous-cutané ou intrapéritonéal, d’une albu- . mine étrangère sur le déclenche- ment de l’onde de cinèses.. FrepericQ (H.) et Descamps (A.): La caféine, poison paraly- 10 25 BroLoct£. COMPTES RENDUS. — 10217. 1921 SOMMAIRE sant du sympathique........... Graria (A.) : L’autolyse trans- missible du Staphylocoque et l’ac- tion coagulanté des cultures INSÉRER ee ro KurreratTu (H.) : Sur la forme et la culture du Bacterium coli et d’autres microbes sur gélose minéralisée lactosée............ Prerers (C.) : Nouveau colo- rant pour les grains de Neisser des Bacilles diphtériques.. Peeters (C.) : Sur une nou- velle méthode d'’inclusion à la paraffine.…. Rosxkam (3. :Globulins et es dé saignement. 22 2 “Van SacEcHEM (R.) : La trans- fusion sanguine dans l’hyperim- munisation des Bovidés contre la peste bovine toner rer Eee Van SacecHEeM (R.) : Le pétrole dans le trailement de la fièvre récurrente et de la trypanoso- MTS CM men ee OU it rclointe Réunion biologique de Buenos-Aires. Ezizazne (P.-I.) et PuENTE (J.- J.) : Dégénérations graisseuses- viscérales chez un nouveau-né... GaLAN (J.-C.) Action des extraits d’hypophyse sur la mo- PRICE CIS PAQUE RC EU TE Giusti (L.) : Conséquences de la destruction des surrénales chez le Crapaud (Bufo marinus (L.) T. LXXXV. 12 II (AS) SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Schmid) et la Grenouille (Lepto- DÉS 2 24 en rennes sm PS 33 dactylus ocellatus (L.) Gir.)..... _830 Houssax (B.-A ) : Les surré- Grusri (L.) et Houssay (B.-A.): nales n’ont aucun rôle dans la Sur la vagotomie bilatérale chez production des effets vasculaires ACTE ER Rom nes Tate 00 29 | de l’extrait d’hypophyse........ 35 Houssay (B.-A.): Les contra- Pico (0.-M.) et MurrTacx (J.- dictions dans les études sur les J.) : Effects de l’énervation des actions des extraits hypophysai- reins sur la diurèse hydrique... 36 Présidence de M. Ch. Richet. Du MODE D'ACTION DES RÉGIMES ANHYDROCARBONÉS CHEZ LES DIABÉTIQUES, par H. CaaBanierR, M. LeBerT et GC. LoBo-ONErL. On sait que : 1° chez certains diabétiques, la glycosurie peut diminuer ou disparaître lorsqu'on les soumet à un régime pauvre en hydrocarbonés, et ne pas reparaître ou ne pas augmenter lors- que, plus tard, on élève dans la ration alimentaire la proportion des hydrocarbonés. La « tolérance » est la quantité maxima d'hy- drocarbonés qu'un sujet peut ingérer sans éliminer de sucre ; 2° certains diabétiques privés totalement d'hydrocarbonés peuvent, après avoir présenté de l’acétonurie, la voir disparaître peu à peu, éventualité considérée actuellement comme une amélioration du diabète. Nous avons voulu analyser le mécanisme de ces deux phénomènes chez 10 diabétiques (5 gras et 5 maigres). Par la détermination quotidienne (pendant 30 à 60 jours) de Ia glycé- mie, de la glycosurie, de l’acétonurie, nous avons cherché com- ment se comportent les deux repères essentiels suivants : la gly- cémie critique et le seuil de sécrétion du glucose par lé rein (r). I. Action d'un régime anhydrocarboné sur la glycémie critique. Rappelons que la glycémie critique est le taux de la glycémie au- dessous duquel, et (condition essentielle dont nos recherches ac- tuelles nous ont montré l'importance), toutes choses étant égales du côté des graisses ingérées, un sujet devient acétonurique. Ce taux, variable suivant les sujets, permet d’étalonner l'intensité du trouble du métabolisme qui est l'essence même du diabète, Or, sous l'influence d’un régime anhydrocarboné, nous n'avons guère constaté jusqu'ici que deux éventualités : a) Ou bien il ne se pro- duit aucune modification dans la valeur du taux critique, et, par (1) Les observations paraîtront en totalité dans le Bulletin de la Soc. fran- çaise d’uroloçie. 2 Co SÉANCE DU # JUIN suite, l'intensité du diabète reste la mème. C'est le cas habituel, b) Ou bien on constate une élévation du taux critique, c est-à-dire une aggravation du diabète. Cette aggravation, certaines fais, nous a paru être simplement le fait d'une coïncidence, mais d'au- tres fois, elle nous a bien semblé avoir été déterminée par la res- triction en hydrates de carbone. Ajoutons que si certains diabétiques soumis à une diète hydro- carbonée prolongée peuvent voir leur acétonurie diminuer, puis disparaître, ils ne le doivent pas à une amélioration du trouble basal du diabète, maïs au fait que leur glycémie, qui s’est abaissée bien au-dessous du taux critique au début de la diète, remonte bien au-dessus de ce taux si la diète se prolonge, à condition tou- tefois que la ration alimentaire contienne une quantité suffisante de protéines. II. Influence d'un régime anhydrocarboné sur les rapports du seuil et de la glycémie. D'une manière générale, le seuil de sécré- tion des diabétiques soumis à un régime mixte présente des varia- tions de même sens que la glycémie : l'écart entre la glycémie et le seuil augmentant toutefois à mesure que la glycémie s'élève, sous l'influence de la suppression des hydrocarbonés les rapports du seuil et de la glycémie peuvent devenir très différents : celle étude des variations du seuil en fonction de régimes divers donne la clef du phénomène dit de « tolérance ». 1° Diabétique gras. Sous l'influence d’un régime anhydrocar- boné, le seuil qui, à un régime mixte était écarté de la glycémie, vient se « coller » à elle, et lui adhérant étroitement, en suit les variations spontanées. Si l’on restitue progressivement les hydro- carbonés, on constate que tant que les apports en hydrocarbonés ne dépassent pas une certaine limite, et malgré l'accroissement parfois très accentué que présente alors la glycémie, le seuil de- meure collé à la glycémie. Etudier la « tolérance » d’un diabétique aux hydrocarbonés revient à chercher le taux maximum de ces substances dans la ration à partir duquel, le seuil cessant d'être plastique, se décolle de la glycémie : le phénomène de « tolé- rance », on le voit, est uniquement d'ordre rénal ; contrairement à l’opinion généralement admise, il est sans rapport direct avec le trouble essentiel qui constitue le diabète. 2° Diabète maigre. a) Au régime mixte, tout comme dans l’obser- vation de L. Ambard et H. Lux, rapportée à une précédente séance, nous avons observé ce fait (dont ces deux auteurs ont montré l'importance dans la pathogénie du diabète maigre), qu'à égalité de glycémie, le seuil est plus écarté de la glycémie que chez le diabétique gras. b) Au régime sans hydrocarbonés, parfois le seuil adhère à la glycémie comme dans le diabète gras, mais cette éventualité est peu fréquente et, en tout cas, passagère À SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE EE ———_—_—_——_—_—_—_——_——————-——"————.—————————————————————.- tôt ou tard, en effet, malgré la prolongation du régime, le seuil se détache de la glycémie et la glycosurie se manifeste à nouveau. Elle apparaît encore plus vite si l’on restitue à la ration des hydro- carbonés, füt-ce en faible quantité. Dans la plupart des cas, le seuil, même au début de la diète, ne se rapproche que très peu ou pas du tout de la glycémie. Il est donc à peu près impossible chez un diabétique maigre de modifier par la diète hydrocarbonée le seuil du glucose et d'obtenir la di- minution de la glycosurie et le rétablissement au moins partiel de l'équilibre des bilans hydrocarbonés. É Ainsi, le diabète maigre présente les trois caractéristiques prin- cipales suivantes : 1° la glycémie critique est élevée ; 2° le seuil est plus écarté de la glycémie que chez un diabétique gras pour un régime de teneur égale en hydrocarbonés (Ambard et Lux): 3° le régime anhydrocarboné ne modifie que peu ou point la plasti- cité du seuil vis-à-vis des variations de la glycémie. TECHNIQUE SIMPLIFIÉE DE LA RÉACTION DU BENJOIN COLLOÏDAL POUR LE DIAGNOSTIC DE LA SYPHILIS DU NÉVRAXE,. | par GEORGES GuILLAIN, GUY LaRoCHE et P. LECHELrE. La technique de la réaction du benjoin colloïdal telle que nous l'avons exposée dans notre première note (1) à la Société de bio- logie doit être employée pour les études méthodiques du liquide céphalorachidien, lorsque l’on désire avoir des précisions sur les limites et les phases de la réaction chez les svphilitiques, lorsque l’on veut aussi rechercher par exemple les zones spéciales de pré- cipilation du benjoin dans des cas de méningite tuberculeuse. Cette technique comportant 16 tubes avec des dilutions du li- quide céphalorachidien variant de 1/4 à 1/16384 nous paraît Ia technique la meilleure pour les recherches complètes. Au point de vue de la pratique médicale nous indiquons dans celte nouvelle note une technique très simplifiée pour le diagnos- tic rapide de la syphilis du névraxe. Cette nouvelle technique ne comporte que 4 tubes et un tube lémoin ; nous avons supprimé le tube 1 de notre technique originale, tube contenant o e.c. 75 de liquide céphalorachidien, et nous avons remplacé dans cette réaction simplifiée la solution de chlorure de sodium à o gr. 10 P. 1.000 par de l’eau bidistillée ; des expériences comparatives (1) Georges Guillain, Guy Laroche et Lechelle, Réaction de précipitation du benjoin colloïdal avec les liquides céphalorachidiens pathologiques. C. R. de la Soc. de biol.. 17 juillet 1020, P. 1.077 141€ TJ SÉANCE DU # JUIN nous ont en effet montré que dans ces premiers tubes de la réac- tion la solution chlorurée n’est pas indispensable. Notre réaction simplifiée s'effectue ainsi avec 5 tubes à hémo- lyse. On verse Dans le 1° tube o c.c. 5o d’eau bidistillée ; Dans le 2° tube r c.c. bo d’eau bidistillée ; Dans le 3° tube 1 c.c. d’eau bidistillée ; Dans le 4° tube r c.c. d’eau bidistillée ; Dans le 5° tube r c.c. d’eau bidistillée. On ajoute ensuite, en brässant soigneusement le mélange : dans le r° tube o c.c. 5o du liquide céphalorachidien à examiner, dans le 2° tube o c.c. 50, puis on prélève de ce 2° tube (contenant 1 C.c. bo d'eau bidistillée et o c.c. 5o de liquide céphalorachidien), r c.c. de la solution qu'il renferme, on reporte ce centimètre cube dans le troisième tube, on brasse le mélange avec la pipette en aspirant plusieurs fois le liquide, puis on prend de ce tube 1 c.c. que l’on reporte dans le quatrième tube ; on prélève de ce die Hub CC: que l’on jette, sans le reporter dans le cinquième tube, lequel sert ainsi de témoin, pod il ne renferme pas de liquide céphalorachidien. Nous avons ainsi 4 tubes contenant le liquide loin dilué dans l’eau bidistillée suivant la proportion suivante : 1° tube, dilution 1/2 ; 2° tube, 1/4 ; 3° tube, dilution 1/8 ; 4° tube dilution 1/16. Le tube 5, comme nous l'avons dit, sert de témoin. On verse enfin dans chacun de ces cinq tubes r c.c. de la solu- tion contenant en suspension la résine de benjoin (x) ; on laisse ensuite la réaction s'effectuer à la température du laboratoire : la lecture de la réaction peut être faite 12 à 24 heures après qu'elle a été effectuée. Dans les cas de syphilis de névraxe, on observe la précipitation du benjoin dans les tubes 1, 2, 3, 4, le tube 5, qui _ sert de témoin, reste trouble. Cette réaction très simplifiée ne nécessite donc que de l’eau bidistillée et une solution de benjoin. Elle offre de plus cet avan- tage de supprimer le tube qui contenait o c.c. 75 de liquide cé- phalorachidien, ce qui permet d'effectuer la réaction dans des cas où l’on ne dispose que d’une très faible quantité de liquide - céphalorachidien et où l’on veut cependant pratiquer d’autres re- cherches (dosage de l'albumine, dosage du glycose, réaction de Wassermann). (x) Nous rappelons que cette solution se prépare avec la technique suivante : On fait dissoudre 1 gr. de résine de benjoin dans 10 c.c. d’alcool absolu ; on laisse cctte dissolution s'effectuer durant 24 heures, on décante et on n'utilise _ que Île liquide limpide ainsi obtenu ; on prélève 0,8 c.c. de cette solution que l’on verse lentement dans 20 c.c. d’eau bidistillée chauffée à 35°, de façon à obtenir une suspension très homogène. Cette solution doit être fraîchement préparée. (TRE SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ——————_———@— er CHOLESTÉRINE DU SANG DU COUR DROIT ET DU COUR GAUCHE, ACTION CHOLESTÉROLYTIQUE DU POUMON. par J.-E. Agecous et L.-C. Soura. Au cours dès recherches que nous poursuivons (1) sur la cho- lestérogenèse et la cholestérolyse, nous avons pu constater dans de nombreux dosages, qu'il y avait constamment plus de cholesté- rine dans le sang du cœur droit que dans celui du cœur gauche. Les chiffres suivants montrent bien cet excès de cholestérine dans le sang veineux. Ils représentent en milligramines la quan- tité de cholestérine par litre de sérum et ont été déterminés par la méthode colorimétrique de Grigaut. Sang du cœur droit Sang du cœur gauche Chien normalsalimenté .............. 1.613 - 1.360 NE An A A EE L'on 1,141 922 Chien monmaletjenni etes dre 1,945 1,196 Chien recevant alimentation grasse DT 1,707 » » se 2,044 1,720 » » 2,697 2,162 Nous constatons donc, en moyenne, 259 milligr. de plus dans le sang du cœur droit. Ces 25q milligrammes ont évidemment été arrètés par le poumon. Il est permis de penser que la choles- térine fixée par cet organe sert à protéger l'épithélium pulmo- naire contre les agents nocifs qui peuvent l’atteindre et que la _cholestérine joue au niveau du poumon le même rôle défensif que dans la peau. Maïs si on songe à la quantité de cholestérine qui serait ainsi simplement fixée par le poumon, en la rapportant à la quantité de sang qui traverse cet organe en 2/4 heures, on se rendra facilement compte qu'une forte proportion de cette cho- lestérine doit y subir un processus de destruction. Le poumon est, en effet, un organe fortement cholestérolysant ; s’il est normalement l'organe le plus riche en cholestérine, com- me l'avaient montré les analyses de Mayer et Schaeffer, nous avons pu constater qu'il possède un pouvoir cholestérolvtique considérable. I suffit, pour s’en convaincre, de doser la choles- térine sur un fragment de poumon prélevé sur un Chien qui vient d'être sacrifié par hémorragie, et de faire le même dosage sur des lots de même poids maintenus à la température du labo- ratoire (0°) dans 10 c.c. d’une solution de fluorure de sodium à 2 p. 100, de 24 heures en 24 heures. Les résultats obtenus sont significatifs. (x) C: FR. de l’Acad. des sc., 8 mars 1920, t. CLX, p. 619. C. R. de la Soc. de biol., 15 avril 1920, 4. LXXXIIT, p. 495. Ibid., 8 mai 1920, 1. LXXNIIT, p. 663, Ibid., 8 mai 1920, t. LXXXIII, p. 660. SÉANCE DU À JUIN pi Cholestérine en milligr. pour 100 gr. de poumon see Dosage immédiat ..........:.......... 1.990 autbout de 2/1 heures meer MENT RTE 625 Au bout de Ho Neurest. AMOR 919 Ainsi, le poumon qui possède un pouvoir glycolytique mar- qué (1) comme l’on sait, est doué également d’un fort pouvoir cholestérolytique. Quel est le mécanisme de cette destruction? Nous ne pouvons le dire. Nous pensons qu'il s’agit d’une oxyda- tion, mais quel que soit ce mécanisme, on peut conclure que le poumon n'est pas seulement une surface d'échanges gazeux entre l'air et le sang, mais un organe doué d'une activité chimique particulière, un foyer de combustions comme l'avait dit Ch. Bohr, en 1886. - (Institut de physiologie de la Faculté de médecine de Toulouse). EruDESs EXPÉRIMENTALES SUR L'ENCÉPHALITE ÉPIDÉMIQUE, par Leo LŒœŒwE et ISRAËL STRAUSS, De nos propres études, que nous poursuivons depuis mars 1919, et des recherches entreprises après nous par d'autres investiga- teurs, il faut conclure qu'on trouve constamment associé avec l'encéphalite épidémique un agent spécifique, infectieux, filtrant. Le même agent infectieux, qu'on a identifié dans les cas humains, agit chez les animaux souffrant de la maladie expérimentale. Dès le début de nos travaux, il était évident que nous avions à faire à un virus filtrant et ce fait nous a naturellement conduits à l'ap- plication de la méthode tissu-ascite pour les recherches microbio- logiques. En partant des tissus d'hommes ou d'animaux atteints d'encéphalite, nous avons obtenu des cultures d'un germe fil- trant, anaérobie. Non seulement nous avons réussi à produire les tableaux cliniques et pathologiques caractéristiques chez les ani- maux injectés avec les cultures du virus des divers types clini- ques, mais il nous a été possible de retrouver l'organisme dans les cerveaux des animaux ainsi inoculés et de reproduire la ma- ladie avec des repiquages. Les cerveaux des Lapins et des Maca- ques qui ont succombé aux inoculations intracräniennes ou intra- veineuses du virus font voir les mêmes lésions qu'on trouve chez l'Homme et dont les traits saillants sont les infiltrations périvas- culaires de cellules rondes, plus marquées dans le mésencéphale. (1) L’excès de sucre dü sang de la veine cave sur le sang du cœur gauche, peut être de o gr. 640 par litre. S ; SOCIÉT:. DE BIOLOGIE On pourrait empècher l'apparition de ces lésions chez les Lapins injectés après trépanation, en neutralisant préalablement le virus ou la culture par l'addition de sérum de convalescents d’encépha- lite épidémique. Voici notre façon de procéder : on prépare une série de verres contenant le virus ou la culture, mélangés en pro- portions variables avec du sérum de convalescents et une deuxiè- me série de verres, contenant un mélange dans les mêmes propor- tions de virus ou de culture avec du sérum normal qui serviront comme contrôle. Pour essayer la virulence du virus ou de la cul- ture, on fait usage d’une troisième série de verres contenant des dilutions (au même titre) de virus et de culture, dans lesquelles le sérum a été remplacé par une solution physiologique saline. Tous les verres furent laissés à la glacière pendant 6-18 heures. Nous avons ensuite pratiqué des injections sous-durales de la substance de chaque verre à 2-4 Lapins. Jusqu'à ce jour, nos ex-: périences nous permettent de conclure que les animaux, injectés avec le sérum ou la culture préalablement traités par le sérum des convalescents, sont épargnés. La moitié tout au plus des Lapins, qui avaient une immunité naturelle, survivait aux inoculations de la substance virulente à laquelle on avait ajouté du sérum normal. Comme nous l'avons démontré dans des travaux publiés ail- leurs, une immunité acquise est conférée aux Macaques à la suite de l'inoculation sous-dure-mérienne du virus. Ces animaux ont résisté à l’inoculation intra-durale subséquente avec des doses mortelles du mème virus. Nous avons aussi essayé les diverses réactions sérologiques, comme la déviation du complément et l’agglutination, mais, à cause des difficultés techniques, il nous a fallu les abandonner. Un phénomène significatif que nous avons observé, c’est la for- mation de chaïneltes quand on ensemence les organismes dans le sérum des convalescents — phénomène analogue à la soi-disant réaction de Pfaundlier relative au Bacille typhique, que Libman a obtenue ensuite avec le Bacillus coli. Les organismes employés dans nos expériences sont de petits corpuscules fillrants, que nous avons constamment isolés des ma- tériaux d'origine humaine ou animale, après ensemencement dans un milieu liquide de tissu-ascite de Noguchi modifié. L'anaé- robiose a été assurée par la présence d’un fragment de rein et en recouvrant le liquide d'huile de vaseline stérilisée. La réussite dépend, le plus souvent, des conditions dans les- quelles se trouve l’ascite ; ce liquide doit être stérile et dépourvu de bile ; les liquides, contenant de la fibrine et ayant un poids spécifique élevé sont préférables ; parmi les autres facteurs, la concentration en ions d'hydrogène est de première importance. SÉANCE DU # JUIN 9 Le liquide ascite conservé longtemps devient trop alcalin. On peut remédier à cet inconvénient par le titrage chlorhydrique décinormal ou en le diluant avec un bouillon de dextrose acide. Pour faire des préparations miscroscopiques, on procède de la façon suivante : on étale sur la lamelle une portion de la culture prélevée avec l’anse de platine ; on laisse sécher, puis on fixe à l’alcool méthylique. Pour colorer, on emploie le bleu de méthy- lène de Lœæffler, la solution de Giemsa ou bien le bleu de méthy- lène polychrome. Pour imprégner les organismes d'une manière satisfaisante avec le bleu de Lœæffler, il faut laisser la lame dans le bain colorant pendant longtemps (1-2 heures) et chauffer à peu près à l’ébullition. Avec ce colorant, les organismes paraissent comme de menus corpuscules violacés, punctiformes, isolés ou rangés en Diplocoques, en chaînettes ou en grumeaux. À plusieurs reprises, nous avons eu recours, chez le Lapin, aux inoculations intraveineuses de virus ou de cultures pour démon- trer une affinité élective pour l'axe cérébro-spinal. Les animaux ainsi inoculés manifestent, après une période d'incubation de 7-14 jours, des symptômes semblables à ceux présentés par les animaux qui ont subi l’inoculation intracrânienne. On ne peut pas distinguer ces lésions de celles qu'on trouve dans les cerveaux des animaux qui suecombent aux injections intracrâniennnes de virus où de culture. Une expérience est particulièrement frap- pante : en essayant d'obtenir un sérum spécifique chez le Mouton, nous avons pratiqué quelques inoculations intraveineuses de cul- tures tuées, suivies d'une dose assez forte d’une culture virulente. Après un laps de 4 semaines, le Mouton manifesta des symptômes de méningoencéphalite et succomba en 8 jours. Le liquide cépha- lorachidien contenait 85 Iÿmphocytes par mme. A l’autopsie, nous trouvàämes une encéphalite intense, les autres organes ne présen- tant pas d'anomalies. En pratiquant des inoculations intravei- neuses et intracräniennes, à une série de Lapins, avec une émul- sion dans l’eau physiologique et des filtrats sur bougies Berkefeld du cerveau de ce Mouton, nous avons reproduit la maladie avec tous ses aspects cliniques et pathologiques. De plus, les mêmes organismes furent obtenus par culture du cerveau de Mouton ainsi que des cerveaux de plusieurs Lapins de cette série. Les cul- tures faites sur les milieux ordinaires de laboratoire furent néga- tives. Dès que nos études expérimentales seront complétées, nous en ferons connaître les résultats dans une publication ultérieure. (M° Sinaï Hospital, New-York). 10 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Essai DE DÉSENSIBILISATION DE CERTAINS ECZÉMAS PROFESSIONNELS, par À. Tzancx. On appelle eczémas professionnels des épidermodermites nais- sant sous l'influence de produits irritants, employés dans cer- taines professions. L'eczéma des blanchisseuses, par exemple, est rapporté à l'action du savon, du carbonate de soude, de l’eau de Javel, ete... On sait qu'habituellement l'emploi de ces substances est parfaitement toléré pendant un temps variable et même de nombreuses années’; mais, il arrive qu à un moment donné ces agents irritants donnent lieu à des poussées eczémateuses'; dès lors de nouvelles poussées surviennent à chaque contact. On accuse, en pareils cas, des troubles digestifs, la ménopause, des troubles nerveux, etc... pour expliquer la répétition des poussées et la persistance de cette susceptibilité. Les substances sont les mêmes mais le malade est changé ; il x a là une idiosyncrasie acquise : le malade a subi une sensibilisation. Partant de la notion qu'on peut obtenir la désensibilisation par divers procédés vis-à-vis de certaines substances alimentaires ou médicamenteuses, nous avons cherché à réaliser cette désensibi- lisation pour les eczémas professionnels. Parmi les techniques, nous avons choisi l’autohémothérapie comme la plus simple et la plus inoffensive (1). Nous procédons de la marière suivante : nous recommandons au malade de continuer l'usage de la pommade ou de la pâte: simple ou ichtryolée, qui, jusque là, améliorait l’éruption sans guérir le malade car elle n'agissait pas sur sa sensibilisation. Nous injectons tous les 3-7 jours, dans la fesse, 10 c.c. de som sang prélevé dans la veine. À partir de la deuxième injection, nous encourageons le malade à se soumettre délibérément à l’ac- tion des substances irritantes qu'il ne pouvait pas supporter. Nos résultats actuels nous donnent 7 guérisons sur 11 malades traités. Nous nous proposons de continuer cette thérapeutique en l’étendant à d’autres dermites artificielles, telles que les dermites par teinture, par exemple. (Service du D" Darier),. (1) L'autohémothérapie a été employée d'abord par Sicard et Gutmann dans: l’épilepsie et par Ravaut dans quelques dermatoses. RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE SÉANCE DU 28 MAI 1921 il SOMMAIRE Bruyvo:ue (R.) : Au sujet de Kurreratu (H.) : Sur la forme la guérison des germes devenus et la culture du Bacterium coli résistants au Die bactério- et d’autres microbes sur gélose PRE RE nee ee 10 | minéralisée lactosée ........... 6. Dusrix (A.-P.) Déclenche- Peeters (C.) : Nouveau colo- ment expérimental d’une onde rant pour les grains de Neisser cinétique par injection intrapé- des Bacilles diphtériques....... 5 ritonéale de sérum............. 13 -Peerers (C.) : Sur. une nou- Dusrn (A.-P.) : Influence du velle méthode d'’inclusion à la mode d'introduction, sous-cutané HÉVANES dodo dbeo vob do dodo 5 ou intrapéritonéal, d’une albu- Roskam (J.) : Globulins ettemps mine étrangère sur le déclenche- de Saienement tech rec 8 ment de l’onde de cinèses ...... 15 Van SACE :HEM (R.) : La trans- _ FrepericQ (H.) et Descamps fusion sanguine dans l’hyperim- (A.) : La caféine, poison paraly- munisation des Bovidés contre la sant du sympathique........... OM DeSte DOME Te ec > GRaTIA (A.) : L’autolyse trans- Van SaceGHEM (R.) : Le pétrole missible du Staphylocoque et l’ac- dans le traitement de la fièvre tion coagulante des cultures récurrente et de la trypanoso- DSÉCSR ee r NUn Ces Ton lniacentes Vo Neo PIN Aa ï Présidence de M. V. Grégoire. LE PÉTROLE DANS LE TRAITEMENT DE LA FIÈVRE RÉCURRENTE ET DE LA TRYPANOSOMIASE, par RENÉ SACEGHEM. Le salvarsan ou le néosalvarsan, administré en injection intra- musculaire ou mieux intraveineuse, est le traitement spécifique de la fièvre récurrente. Cette action spécifique se manifeste sur- tout lorsqu'on traite au premier accès ; dans cette condition, on peut obtenir la guérison avec une seule injection de 0,30 gr. de - néosalvarsan. Dans le Ruanda, la fièvre récurrente est très commune et sévit surtout dans les grands centres tels que Kigali et Nyansa. Le pé- irole est administré per os ; une grande cuillère le matin et une 12 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (2) le soir, pendant quatre jours consécutifs, est le traitement qui est appliqué avec succès. Les guérisons obtenues sont nombreuses parmi les indigènes qui prennent la fièvre spirillaire. Le pétrole se compose d’un grand nombre d'essences plus ou moins vola- tiles ; nous ignorons quel est le principe actif. J'ai essayé le pétrole dans le traitement des trypanosomiases animales, mais sans succès. Administré per os, le pétrole agit comme purgatif, mais ne fait pas disparaître les Trypanosomes de la circulation. Les animaux tolèrent bien les injections intra- veineuses de pétrole. Une Chèvre a reçu 2 c.c. de pétrole dans la veine jugulaire sans présenter le moindre symptôme de ma- laise. | J'ai injecté à un Bovidé trypanosé 10 c.c. de pétrole dans la veine jugulaire. Immédiatement après l'injection, j'ai observé de la dyspnée et de l'angoisse. Deux heures après l'injection, l’animal ne présentait plus rien d’anormal. Au moment de l'in- jection, on trouvait 1 à > Trypanosomes par champ microsco- pique. Deux heures après l’injection, il y en avait ro et plus. Au lieu d’avoir une action curative, le pétrole en injection intra- veineuse semble plutôt favoriser la multiplication des Trypano- somes dans le sang. En injection intraveineuse, le pétrole n'agit plus comme purgatif. (Laboratoire vétérinaire du Ruanda belge). L LA TRANSFUSION SANGUINE DANS L'HYPERIMMUNISATION DES BOovipés CONTRE LA PESTE BOVINE, par RENÉ SACEGHEM. La peste bovine, venue de l'Uganda anglais, a envahi le Ruanda belge. Ainsi nous avons été ainenés à préparer de grandes quan- tités de sérum antipesteux. Grâce aux installations que nous avions prévues sur une île du lac Kivu, nous sommes arrivés, en très peu de temps, à obtenir de grande quantités de sérum anti- pesteux que nous envoyons vers tous les points menacés, où le personnel du service vétérinaire territorial l'utilise pour vacciner le bétail. Notre production est actuellement de 500 à 1.000 doses par Jour. Le procédé classique, qu'on emploie pour hyperimmuniser les animaux producteurs de sérum, consiste à injecter sous la peau de ces animaux 3-4 litres de sang pesteux défibriné ou citraté. Ge procédé nous à paru long ; il exige, en effet, beaucoup de mani- pulations et il ne donne qu'une hyperimmunisation moyenne. Actuellement, j’hyperimmunise {ous mes animaux par transfu- (3) SÉANCE DU 28 MAI 13 sion directe du sang d’un animal atteint de peste dans la veine de l'animal que je désire hyperimmuniser. La technique de l'opération est bien simple. L'animal atteint de peste est placé dans un travail situé à 1,50 m. au-dessus du niveau du sol, où se trouve un deuxième travail dans lequel est maintenu l'animal qui doit être hyperimmunisé. On fait ensuite la transfusion, par un raccord en caoutchouc, en reliant un tro- cart, implanté dans la veine jugulaire d'un animal, à un trocart fixé dans la veine jugulaire de l’autre bovidé. La veine de l'animal producteur de sang est comprimée sous le trocart, celle de l’ani- mal qui reçoit le sang est laissée libre. On connait le débit de son appareil à transfusion et on laisse transfuser 3-4 litres de sang. Le raccord en caoutchouc est divisé par un tube en verre qui permet de contrôler l'écoulement du sang. À la fin de la transfusion, on commence par enlever le trocart à l'animal qui donne le sang. On soulève le tube en caoutchouc jusqu'à ce que le sang contenu dans le tube s'écoule complètement dans la veine ; à ce moment, le tube en verre se vide et on peut être assuré que toute la transfu- sion s'est bien effectuée. L'hyperimmunisation s'obtient ainsi très aisément sans donner lieu à aucune complication. Les animaux hyperimmunisés par voie intraveineuse fournissent un sérum supérieur à celui obtenu par l’ancienne méthode. . (Laboraloire vétérinaire du Ruanda belge). LA GAFÉINE, POISON PARALYSANT DU SYMPATHIQUE, par HENRI FREDERICQ et ADbRIEN Descames. L'administration de caféine a pour effet, chez le Chien, d’aug- menter l'excitabilité des filets cardiaques du pneumogastrique (Henrijean et Honoré (1), Henri Fredericq) (2). La même drogue supprime, au contraire, l’excitabilité des fibres accélératrices con- tenues dans l'anneau de Vieussens: L'’excitation de cette partie du système sympathique chez le Chien caféinisé n'est pas suivie d'une accélération cardiaque (Henri Fredericq) (3). I n'était pas sans intérêt de déterminer d'une façon plus étroite le mécanisme = Herveux où myocardique — de cette action. Nous nous sommes demandé si la caféine ne devait pas être considérée comme un (1) Henrijean et Honoré. Mém. Acad. roy de Médecine de Belgique, 1909, t. XX, fasc.4, p. 74. (>) Henri Fredericq. Arch. intern. de physiol., 1913, t. XIII, p. 107-114. (3) Henri Ffedéricq. Arch. inlern. de physiol., 1913, t. XI, p. 115-195. 14 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (4) poison paralysant de l’ensemble du système sympathique. Dans le but de résoudre ce problème, nous avons vérifié son action sur des parties du sympathique autres que les filets accélérateurs du cœur. : Pour des raisons techniques, nous nous sommes adressés aux filets vasoconstricteurs et pupillodilatateurs contenus dans le sym- patique cervical du Lapin. Comme dans l'expérience classique de Claude Bernard, nous avons utilisé des Lapins blancs. L'animal est anesthésié par ingestion de 15 à 20 c.c. d'alcool à 50 p. 100. On isole et on lie un des troncs sympathiques au cou. On observe que cette ligature détermine une vaso-dilatation dans l'oreille cot- respondante et une constriction de la pupille du même côté. On vérifie l’effet vasoconstricteur et pupillodilatateur d’une faradisa- tion du tronc nerveux. On injecte alors dans le torrent circula- toire une forte dose de benzoate double de caféine et de soude (12 c.c. d’une solution à 2 ou à { p. 100). Cette dose est renou- velée au besoin. On faradise le sympathique et on constate que le nerf a perdu, après caféinisation, toute propriété vasoconstrictive et pupillodilatatrice. Il a été paralysé par la caféine. Trois expériences exécutées sur trois Lapins différents ont donné des résultats très nets : paralysie absolue du sympathique exploré. Trois autres expériences, exécutées avec une caféine de provenance différente, nous ont donné, dans un cas, une dimi- nution nette, sans abolition totale, de l’excitabilité du sympathi- que ; dans deux autres cas, aucune diminution de cette excita- bilité. Nos expériences tendent à généraliser l’action paralysante de la caféine vis-à-vis des divers territoires du sympathique. On peut les rapprocher des résultats obtenus par Béco et Plumier (1), qui ont montré que la caféine exerce une action vasodilatatrice locale; et de ceux de Solman et Pilcher (2), qui ont observé que la caféine peut jouer le rôle d’antagoniste vis-à-vis de l’action vasoconstric- tive de l’adrénaline. Dans ce cas, elle neutraliserait les effets d'une substance dont l’action, d’après les doctrines classiques, se mani- feste dans le même sens qu'une excitation du grand sympathique. C’est peut-être aussi par une paralysie du sympathique, nerf inhi- biteur du péristaltisme intestinal, qu'il faut expliquer la diarrhée qui apparaît souvent dans l’intoxication par la caféine. CS > (Institut de physiologie de l'Université de Gand). (x) Béco et Plumier. Journ. de Physiol. el palhol. gén., 1906, t. VIIT, p. 10-27. (2) Solman et Pilcher, Journ. of Pharmacology, 1915, t. HI, p. 79. (à) SÉANCE DU 28 MAI 15 NOUVEAU COLORANT POUR LES GRAINS DE NEISSER DES BACILLES DIPHTÉRIQUES, Note de Consranr PEETERS, présentée par M. Néris. Pour la mise en évidence des grains de Neisser dans les Bacilles diphtériques, il existe plusieurs méthodes, toutes délicates et trop compliquées pour faire partie d'un diagnostic courant. Ceci est surtout vrai quand on se trouve devant le contrôle des porteurs de germes et qu'on a 2-8 fois par semaine une centaine et plus d’exa- mens à faire. Je suis parvenu à constituer un colorant en une seule solution qui peut s’employer couramment. De cette façon, lors de l'examen, un élément des plus importants, l'existence des grains de Neisser ou de Babes, se joint d'emblée à la disposition typique et aux propriétés morphologiques des Bacilles. Notre colorant se compose d’une combinaison de 2 colorants basiques. Il se prépare de la façon suivante : dissolvez 5 gr. de vert diode dans « litre d’eau distillée et ajoutez 0,5 c.c. d'une solution alcoolique saturée de rouge d’aniline (Diamant-Fuchsin). -On obtient ainsi une solution stable, qui s'emploie comme le colo- rant habituel, soit simple solution de violet ou mélange colorant de Roux. C'est-à-dire qu’on colore les préparations pendant 1/2 à 1 minute. Le corps microbien est vert bleuâtre, les grains étant rouge-pourpre. Les autres Bacilles et Cocci sont colorés très bien et délicatement. } SUR UNE NOUVELLE MÉTHODE D'INCLUSION A LA PARAFFINE, Note de Consranr PEETERS, présentée par M. Néris. IF est difficile de se procurer de l'alcool absolu dans le com- merce et la préparation en est laborieuse ; ceci m'a conduit à essayer un autre déshydratant et un autre solvant de la paraffine. -La méthode à l’acétone semblait toute indiquée comme étant un procédé économique et d'exécution facile ; cependant, la grande volatilité de ce solvant semble devoir être cause de dégâts assez appréciables dans les tissus lors de l’immersion dans le bain de paraffine. Je me suis adressé à l’alcool amylique et je résume ei- dessous ma manière de procéder : La pièce, bien imprégnée d'alcool à 95°, passe successivement dans trois bains d'alcool amylique. La durée d'immersion dépend, comme pour tous les solvants, des dimensions de la pièce. De l’alcool amylique, la préparation est portée dans un bain à parties égales de‘paraffine et d’alcool amylique qui se trouve dans l’étuve 46 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (6) [LE 55°. Puis, la pièce passe dans trois bains successifs de paraffine 55° et est incluse dans la paraffine du dernier bain. Cette courte description montre la simplicité et l’économie du procédé. Il supprime, en effet, l'alcool absolu et les solvants inter- médiaires tels que xylol ou toluène. L'alcool amylique dissout parfaitement la paraffine en toute proportion, à la température de 45°-50° et il se mélange à l'alcool à 92° et même à 70°. La déshydratation peut donc se faire avec de l’alcool à 95° ou à 90°. Mème en présence d'une grande quan- tité de tissu collagène, le durcissement des pièces n’est pas à craindre, comme c’est le cas pour le xylol et surtout l’alcool ab- solu; les cellules sont bien conservées et les colorations ultérieures ne sont nullement gènées. Le procédé m'a déjà donné toute satisfaction pour le traite- ment d'environ 70 pièces de toute nature et provenance. Les di- mensions des morceaux étaient parfois assez considérables, soit 4 sur 3 em. et 0,5 cm. d'épaisseur ; l'inclusion était toujours par- faite. Des cytologistes qui emploieraient la méthode pour leurs recherches pourraient, le cas échéant, nous communiquer leurs impressions. Il est digne de remarque que l'alcool amylique peut être, par simple distillation fractionnée, facilement déshydraté et débar- rassé de l'alcool à 95° qu'il a dissous. On peut se contenter de distiller jusqu'à ce que le thermomètre placé dans le déflegma- teur marque 1o1° et employer le résidu du ballon. En effet, l’al- cool et l’eau sont chassés à ce moment, quoiqu'une faible propor- tion d'alcool amylique ait été entraînée. On peut ainsi récupérer presque tout l'alcool amylique qui a été employé pendant les di- verses opérations. @ SUR LA FORME ET LA CULTURE pu Bacterium coli ET D'AUTRES MICROBES SUR GÉLOSE MINÉRALISÉE LACTOSÉE, par H. KUFFERATH. Les nombreuses races de Colibacille examinées présentent toutes les caractères morphologiques et de culture que nous avons dé- crits dans notre première note. Nous avons étudié à cet égard, non seulement des Colibacilles provenant de l'Homme, mais aussi d'autres origines, isolés d’excréments de Cheval, de Bovidés, de Chiens, de Moutons ,de Porcs, de Lapins, de Poules, ainsi que de la terre, des eaux et du lait, le Colibacille pathogène d'Herelle. Comparativement, nous avons effectué des cultures sur gélose au bouillon. Sur gélose ordinaire, tous ces Colibacilles se ressemblent extrèmement ; ce sont des bâtonnets courts et trapus, ayant sou- (7) SÉANCE DU 28 MAI 17 = vent des formes de Cocci et de Diplocoques. Les microbes, dont le grand axe dépasse deux fois la largeur, sont rares ; les formes fila- menteuses sont exceptionnelles. Dans le liquide de condensation et le bouillon, les germes sont en général plus bacillaires, plus grands. Sur gélose minéralisée, lactosée, tous les Colibacilles essayés ont donné la forme typique en 8 allongé. Les diverses races ne se comportent pas de même : les unes donnent des microbes (que nous qualifions de coliformes) très allongés ; d’autres sont très trapus ; la largeur des germes peut varier dans de grandes limites; alors que certains sont allongés, flexueux, bacillaires, d’autres sont renflés dans les boucles en 8 et pourraient, d’après leur vo- lume, être pris pour des levures. Ces formes ne sont d’ailleurs pas constantes et, dans une même culture, on peut les observer _ côte à côte. | Bacterium prodigiosum pousse moyennement, sans coloration rouge, sur gélose lactosée ; on voit de petits bâtonnets droits, à bouts arrondis, non coliformes. Bacterium fluorescens liquefaciens se développe très faiblement sur gélose lactosée et ne produit pas de fluorescence ; on observe au microscope des cellules dégénérées se colorant mal et présen- tant fréquemment des formes en haltères. Bacterium aerogenes donne un enduit faible, humide, inco- lore, formé de bitonnets, isolés ou par deux, à bouts arrondis, parmi lesquels on trouve quelques cellules ayant un aspect coli- forme peu marqué. Bacterium typhi pousse faiblement sur gélose lactosée et y donne des Bacilles courts, rarement filamenteux, non coliformes. Le Paralyphus A se développe à peine et donne des Bacilles cocciformes ou très courts, non coliformes. Le Paratyphus B donne une culture délicate où l'on trouve des Bacilles courts et petits, non coliformes avec un petit nombre de gros filaments d’involution, un peu irréguliers. Le Bacille pyocvanique pousse een et montre des formes bacillaires normales. Le Bacterium pestis se développe à peine et donne des Bacilles courts, parfois en Diplocoques, comme on les voit dans le bouil- ion. Il n'y a pas de formes d'involution. Dans le groupe des Bacilles dysentériques, le Bacille de Shiga produit un enduit très faible, où l’on trouve des bâtonnets ro- bustes, parfois très filamenteux ; on y distingue souvent des Ba- cilles radios rappelant les formes toutes du Colibacille en Diplocoques un peu allongés. Les Bacilles de Strong et de Flexner donnent un. enduit faible où l'on voit des bäâtonnets grêles, courts, avec des formes filamen- BroroGtE. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 2 £S RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE . (8) teuses très longues, bacillaires, plus fréquentes däns la race Strong. Il n'y a pas de cellules coliformes. Le Baciile de Hiss se développe aussi faiblement sur gélose lac- tosée et y produit quelques bâtonnets droits, et des Coccobacilles non coliformes. | Parmi les Vibrions, nous avons essayé le choléra de Bombay qui se développe très faiblement et donne des formes vibrioniennes normales. Un Vibrion non cholérique, provenant d’une eau de Schaerbeek, donne une culture faible avec des bâtonnets pee et de rares formes virgule. Un Aclinomyces banal donnant une culture jaune, ne développée sur gélose lactosée n'a fourni que des bâtonnets droits gardant le Gram. : De tous les microbes passés en revue jusqu'ici, seuls, le Bacille de Shiga et le Bacterium fluorescens liquefaciens présentent des bâtonnets coliformes, les autres microbes ne donnent pas ces for- mes sur gélose lactosée. On les distinguera aisément par leurs particularités culturales et biologiques. Il y a pourtant des Bacterium donnant sur gélose lactosée des Bacilles coliformes typiques et que l’on confondrait avec les Coli- bacilles vrais, mais ils ne produisent pas d’indol en eau peptonée. Nous avons rarement rencontré de tels germes, dans le lait, deux fois sur environ deux mille analyses. Pour nous résumer, nous pouvons donc affirmer que la gélose minérale, lactosée, constitue un excellent milieu pour une dia- onose rapide, facile et élégante des Colibacilles. ; (Laboratoire intercommunal de Bruxelles). GLOBULINS ET TEMPS DE SAIGNEMENT, Note de JacouEes Roskam, présentée par P. Norr. Dans une précédente note, j'ai montré combien le nombre des globulins dans le sang circulant a peu d'influence sur la durée du lemps de saignement, le temps de coagulation du sang in vitro restant normal. Au cours de nouvelles expériences sur le Chien, j'ai provoqué de l’hypoglobulinémie et diminué la coagulabilité sanguine, tant au moyen d'injections intraveineuses brusques de solution isotonique de gélatine, que par des injections intravei- neuses d'extrait de têles de Sangsues. Ces expériences m'ont prouvé que la coagulabilité sanguine joue un rôle important dans la détermination du temps de saignement ; ce rôle, toujours net chez le Chien injecté d'extrait de têtes de Sangsues, se manifeste chez le Chien injecté de gélatine, surtout lorsque le nombre dés (9) SÉANCE DU 28 MAI 19 Re TT globulins est fortement réduit. Voiei avec quelques détails, le résultat de ces expériences. I. Chiens injectés de gélatine. Chez ces animaux, le temps de saignement est prolongé par la diminution de la coagulabilité du _sang. Get allongement du temps de saignement est d'autant plus marqué que le nombre. des globulins dans le sang circulant est plus réduit : Fhypoglobulinémie joue donc un rôle important da. la détermination du temps de saignement, lorsque le sang csi peu coagulable. C’est ce que montre le tableau suivant qu'il est intéressant de comparer au premier tableau de ma précédente note. Nombre moyen Durée moyenne Durée moyenne de globulins du temps de saignement de la coagulation in vitro (1; PE. (4 ll 72 278.47 h7 2» HET) É 1 LD > 120.407 9 7 _r açe/ / 1 {0.107 DT 8 42 Dans deux opérations seulement, j'ai réussi à provoquer une diminution considérable et relativement permanente de [a coagu- labilité, le sang ne présentant aucun caillot après 24 et 12 heures. Dans ces deux expériences, les temps de saignement, mesurés quelques minutes après l'injection de gélatine, furent de 50° et _ 47/30". A la fin de ces temps de saignement, le nombre des glo- bulins était revenu à-130.182 dans la première expérience, à 220.000 dans la seconde ; à ce moment, le sang était encore in- coagulable, et pourtant les temps de saignement étaient relative- ments courts : 4'30", 8’, 7 30° dans la première expérience, 5'30” dans la seconde ; mais les caillots obturant la plaie vasculaire et mettant fin à l'hémorragie étaient si peu adhérents que le plus petit mouvement de l'oreille les détachait : la plaie se remettait aussitôt à saigner. Les globulins ne peuvent donc, à eux seuls, obturer de façon efficace une plaie vasculaire ; le « clou hémosta- lique » nest pas seulement une formation globulinique : il est un agrégat de globulins unis par un ciment, le réticulum fibri- neux. I. Chiens injectés d'extrait de têtes de Sangsues. C’est chez les _ Chiens injectés d'extrait de têtes de Sangsues que j'ai obtenu les plus longs temps de saignement de nez. Sur 5 Chiens, quatre fois j'ai sacrifié l’animal avant la fin de l’hémorragie, 4 h. 27°, 3h. 9’. 2 h. 1” et 1 h. 46” après l'injection d'extrait ; à ce moment, le sang avait recouvré une notable partie de sa coagulabilité et le nombre des globulins s'était rapproché fortement de la normale. Chez un seul Chien, j’obtins des temps de saignement de 13'30” et _ (x) Durée moyenne normale de la coagulation du sang de Chien in vitro : 3! 50”, - : 20 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (10) de 12’, trois-quarts d'heure environ après le début de l'injection : le sang, redevenu plus instable que dans les autres expériences, se coagulait, à ce moment, après 22° et 10’, le nombre des globu- lins élant respectivement 174.230 et 202.835. Il semble donc que l'extrait de têtes de Sangsues exerce, en dehors de son action sur la coagulabilité sanguine, une action empêchante sur l’adhérence des globulins entre eux et principalement sur leur fixation aux lèvres de la plaie. Chez le Chien, la diminution de la coagulabilité sanguine par injection de gélatine ou d'extrait de têtes de Sangsues augmente donc la durée du temps de saignement. Cette augmentation est extrêmement intense après injection d'extrait de têtes de Sang- sues, probablement à cause d’une action empèchante exercée par cet extrait sur l'adhésion des globulins aux lèvres de la plaie ; elle est très nette aussi après injection de gélatine, lorsque l’hypo- globulinémie est intense : ce dernier fait permet de comprendre laction favorable qu'exercent les médications coagulantes sur les hémorragies des purpuriques, l'augmentation de la coagulabilité sanguine qu'elles entraïnent compensant les effets de l’hypogla- bulinémie. (Laboratoire de recherches de la clinique médicale, Université de Liége). AU SUJET DE LA GUÉRISON DES GERMES DEVENUS RÉSISTANTS AU PRINCIPE BACTÉRIOPHAGE, par R. BRUYNOGHE. Dans notre publication précédente, nous avons établi que les cultures devenues résistantes à l’action du principe bactériophage contiennent au moins deux espèces de germes. Les uns sont ré- sistants et producteurs de bactériorhage, les autres également résistants n'en p:°duisent plus, Nes recherches ne nous ont pas permis de préciser dans quelle proportion ces deux espèces de germes se rencontrent dans les cultures résistantes. Dans celles ensemencées en bouillon, il n’est guère possible de résoudre le problème, étant donné que le dit liquide peut contenir plus de bactériophage que de germes. Dans ces conditions, en utilisant la méthode des dilutions successives pour la numération (méthode de Pasteur), on trouve encore du bactériophage dans celles qui, ensemencées en bouillon, ne fournissent plus de déve- loppement. Dans d’autres cultures (surtout dans celles provenant des repiquages des résistants), l’activité du bactériophage peut être inférieure à la teneur microbienne des dites cultures et, dans (11) SÉANCE DU 28 MAI 21 à CU M Res te A CS Ne certains de nos essais, il a fallu plus de 5o germes pour que la semence fournisse un développement contenant du bactériophage. Quand on ensemence une culture résistante sur gélose de façon à obtenir des colonies isolées, peu de celles-ci, ensemencées en bouillon, produisent du bactériophage et celles qui en fournis- sent, donnent, quand on les réensemence sur gélose, des colonies filles également dépourvues pour la plupart de la propriété de produire le principe. De ces constatations, il résulte que la pro- priété de fournir du bactériophage n'est ni un caractère constant ni un caractère définitif des germes devenus résistants. Les recherches décrites dans la présente note établissent qu'il en est de même de leur résistance. En examinant les propriétés des cultures provenant des colo- nies filles isolées des microbes (Bacille de d’Herelle) devenus ré- sistants au principe bactériophage, nous avons à diverses reprises isolé des germes qui se comportaient d'emblée ou après quelques repiquages comme la souche de d'Herelle normale, c'est-à-dire qui avaient perdu leur résistance et subissaient nettement l'in- fluence du bactériophage. Grâce à cette évolution l’activité de ce dernier est plus étendue, étant donné que les microbes devenus réfractaires, en perdant leur résistance, redeviennent à nouveau aptes à subir son action. Ce fait permet d'envisager, pour le principe bactériophage, un rôle plus étendu dans l’assainissement des milieux extérieurs. Dans une note publiée en mars 1921, Bordet et Giuca nous avaient appris que l’on pouvait dépouiller le Bacille de d’'Herelle de sa résistance au bactériophage en le cultivant sur gélose en contact avec du sérum antibactériophage. À cette date, nous faisions des essais identiques sur les cultures _ Shiga mais, au lieu de pratiquer les ensemencements sur gélose en contact avec le sérum antilytique, nous cherchions à guérir les Bacilles devenus résistants, en les cultivant dans un mélange à parties égales de bouillon et de sérum spécifique. Les colonies isolées de ces cultures, après six repiquages sur le mélange de bouillon et de sérum, se comportaient toutes comme parfaitement réfractaires à l’action du bactériophage. | _ Nous avons refait, dans la suite, cet essai, en suivant la tech- nique préconisée par Bordet et Ciuca. Après quatre repiquages sur gélose recouverte de sérum antibactériophage Shiga, les colo- nies, isolées du dernier ensemencement, nous ont donné des cul- tures qui toutes étaient encore tout à fait résistantes au hactério- phage. | : Sans vouloir conclure de ces essais qu'il est impossible de transformer les cultures résistantes Shiga en cultures normales - (nos essais n’ont pas été assez nombreux pour permettre cette 02 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (42) conclusion), nous croyons pouvoir certifier que la guérison des cultures résistantes Shiga est beaucoup moins aisée que celle du Bacille de d'Herelle. Il est à remarquer que ce résultat ne provient pas de l'inactivité de notre sérum antilytique (antibactériophage Shiga), étant donné que ce dernier a guéri des souches résistantes du Bacille de d'Herelle qui sont restées résistantes au bactério- phage après plusieurs repiquages sur gélose ordinaire et sur gé- lose recouverte de sérum anti-Hérelle normal. Quant à la guérison des cultures résistantes du Bacille de d'He- relle, nous avons pu l'obtenir en suivant la technique de Bordet et Ciuca ainsi qu'en cultivant les microbes en question dans Île mélange de bouillon et de sérum spécifique. Au cours de ces recherches, nous ayons pu constater que les cultures résistantes deviennent d'autant plus rapidement nor- males, c'est-à-dire aptes à subir l’action du bactériophage qu'elles sont plus récentes (développées depuis moins a dans le milieu contenant du bactériophage). Nous avons réussi à rendre tout à fait normaux des cultures de résistants récents, en leur faisant subir 2 ou 3 repiquages sur sélose recouverte de sérum spécifique. Quand nous utilisions, à cet effet, des vieilles cultures résistantes, il ns habituellement un plus grand nombre d'ensemencements successifs sur mikheu. + additionné de sérum pour arriver au même ee Le sérum de Lapin vacciné avec le Bacille normal de d'Herelle et le sérum de Lapin ordinaire arrivent également à rendre les cultures résistantes normales, c'est-à-dire réceptives à l’action du bactériophage. Pour arriver à ce résultat, il faut habituellement repiquer un peu plus longtemps les cultures sur ces milieux et utiliser à cet effet des cultures résistantes récentes. En cultivant ces dernières sur de la gélose additionnée de sérum humain soit frais, soit inactivé à 56°, nous ne sommes pas parvenu à obtenir leur guérison. La nature de l'action de ces sérums nous échappe. Nous tente- rons de résoudre le problème par de nouvelles recherches. A notre avis les sérums actifs agissent soit en neutralisant le bactériophage (ferment),soit en exerçant une action germicide sur le virus. Conclusions. — Les éléments des cultures résistantes à l’action du bactériophage peuvent, dans la suite, perdre la propriété de fabriquer du bactériophage et celle de résister à son action. Ni lune ni l’autre propriété ne constitue un caractère définitif des germes des cultures résistantes. Ces dernières peuvent devenir: normales, d’une façon spontanée quand elles ne subissent plus l'influence du bactériophage. En présence de celui-ci, les cultures pour redevenir normales doivent être repiquées et mises en con-! fact avec un sérum antilytique. Le sérum normal de Lapin peut. (13) SÉANCE DU 28 MAI 23 aussi, jusqu'à un certain degré, transformer ces cultures en cui- tures normales. (Institut de bactériologie de Louvain). DÉCLENCHEMENT EXPÉRIMENTAL D'UNE ONDE CINÉTIQUE PAR INJECTION INTRAPÉRITONÉALE DE SÉRUM, par À.-P. Dusnn. Nos recherches antérieures sur lhistophysiologie du thymus nous ont montré que cet organe réagissait essentiellement par ses petites cellules aux modifications du métabolisme. Le jeûne, la suppuration, la maturation des produits sexuels, l'allaitement s'accompagnent d'une diminution par pyenose du nombre des petites cellules. La suralimentation, particulièrement si elle est faite au moyen de substances riches en nucléine, produit la mul- tiplication cinétique des cellules souches et l'augmentation de volume de l'organe. Ces résultats nous amènent à envisager au- jourd'hui le problème d’une façon plus générale. Le thymus se distingue-t-il des autres organes, autrement que par une poten- tialité toute particulière à réagir par la mitose ou par la pyenose? La facilité avec laquelle on peut provoquer l’apparition de ci- nèses dans le thymus — et semble-t-il aussi, depuis les anciennes recherches de R. Blumenthal, dans la moelle osseuse — par l’in- jection intrapéritonéale de substances diverses (vitellus d'œuf de Poule, par exemple), se retrouve-t-elle dans d’autres organes) Et ainsi, par extension, nous nous trouvons face à face avec un pro- blème plus vaste et encore plein d'inconnues : quand, comment et pourquoi des mitoses se produisent-elles dans les divers tissus d'un métazoaire arrivé à l’état adulte, et par quel mécanisme le nombre et la topographie de ces mitoses se trouvent-ils déter- iminés? Nous avons entrepris une série de recherches destinées à éluei- der, si possible, quelques-uns des aspécts de cette vaste question. L'entreprise serait grandement facilitée si nous disposions d'un moyen de nature à provoquer expérimentalement une poussée imitotique ; il suffirait ensuite de s'appliquer à en préciser le dé- terminisme. ie Nos premières expériences ont porté sur la Grenouille rousse dont les réactions nous étaient connues à la suite de nos recher- ches expérimentales sur les variations du thymus. Mais après une série d'essais, nous nous décidions à choisir un autre matériel d'expérience. Le cycle saisonnier des Batraciens, les difficultés d'alimentation en captivité, la possibilité de réactions très diffé- 9% RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (14) =. rentes de celles se passant chez les animaux à sang chaud nous ont amené à préférer la Souris à la Grenouille comme objet d'in- vestigation. La méthode expérimentale consiste à injecter dans la cavité péritonéale, de r à 3 c.c. de sérum étranger aseptique ; en l'espèce, du sérum humain, que l’on peut se procurer facilement dans les laboratoires. Les animaux résistent en général très bien et leurs os permettent d'établir les lois suivantes : ° Une injection intrapéritonéale de sérum étranger po déclenche une onde de cinèses chez l'animal injecté ; ° Les cinèses n'apparaissent en nombre appréciable que vers le 3, ou le 4° jour et disparaissent complètement du 6° au &° jour, il existe donc une période de latence de 3 ou 4 jours ; 3° Ces cinèses se sont pas localisées au thymus ou à la moelle osseuse, mais semblent se produire partout où se trouvent des cel- lules aptes à se multiplier : rate, plaques de Pevyer, ganglions lym- phatiques, thymus, épithélium intestinal, épididyme même. 4° Ces phénomènes de multiplications cellulaires se révèlent macroscopiquement par une augmentation nettement visible du volume des organes : thymus, rate, ganglions lymphatiques, fol- licules clos, paroi intestinale, etc. 5° Les mêmes effets sont obtenus avec le sérum frais et avec le sérum chauffé à 56° pendant 30 minutes. 6° Une seconde injection pratiquée le 13° jour donne les mêmes effets à partir du 17° jour, soit 4 jours plus tard. Divers problèmes demandent à être résolus à la suite de cette expérience. Le sérum lui-même renferme-t-il la substance, ou tout au moins une partie indispensable du complexe, provocateur de la mitose? D'après des constatations faites antérieurement sur la Grenouille, et la correspondance du temps de latence avec la di- gestion intraleucocytaire de l’albumine étrangère, nous serions, dès à présent, tentés d'admettre que la substance active est en réa- lité le produit de la digestion de l’albumine étrangère par les leu- cocyles. Nous déterminerons ultérieurement les effets provoqués par des sérums prélevés chez l'Homme ou chez des animaux maintenus dans des conditions expérimentales variées. (15) SÉANCE DU 28 MAI Ds INFLUENCE DU MODE D'INTRODUCTION —— SOUS-CUTANÉE OU INTRAPÉRITONÉALE — D'UNE ALBUMINE ÉTRANGÈRE SUR LE DÉCLENCHEMENT DE L'ONDE DE CINÈSES, par A.-P. Dusrin. Dans la note précédente, nous avons montré quels étaient les effets d’une injection intrapéritonéale de sérum humain faite à la Souris. Nous avons voulu voir si l'injection sous-cutanée était de nature à provoquer les mêmes phénomènes. À cet effet, deux séries de 10 Souris ont reçu chacune une injection de 3 c.c. de sérum humain frais, les unes dans la cavité péritonéale, les autres dans le tissu cellulaire sous-cutané. La résistance des animaax fut parfaite dans les deux cas. Les animaux de la série « sous-cuta- née » se distinguent des « intrapéritonéaux » par les deux carac- ières suivants 1° La réaction cinétogène est moins intense, mais cependant très nette. 2° Cette réaction est plus tardive et n'apparaît nettement que vers le 5° jour. L'AUTOLYSE TRANSMISSIBLE DU NSTAPHYLOCOQUE ET L'ACTION COAGULANTE DES CULTURES LYSÉES, Note d'ANDRÉ GRATIA, présentée par J. Borper. Etant donnée la similitude des observations de Twort (1) avec le phénomène de d'Herelle dont elles précèdent la découverte de deux ans, nous avons tenté avec succès d'obtenir un principe Iv- tique pour le Staphylocoque. Rappelons brièvement nos résultats que nous avons déjà com- muniqués, par ailleurs, dans une note préliminaire (2). Nous avons ensemencé 12 tubes de gélose inclinée, à l’aide de pulpe vaccinale fraîchement récoltée et non glycérinée. La culture, composée de Staphylocoques dorés, de Staphylocoques blanes et de Colibacilles, paraît normale dans tous les tubes, à l'exception d’un seul qui présente quelques petites taches de clarification fort suspectes. Le matériel, prélevé au niveau de ces taches, donne, en bouillon, une culture lente, dont le filtrat exerce une action inhibitrice et lytique très marquée sur les cultures de Staphylo- (OEtReTanceterors tele por our. : (2) Proc. Soc. exper. Biol. and Med., 1927, 20 avril. 26 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (16) coques. Une goutte de ce filtrat, déposée à la surface d’un tube de gélose ne née. rend toute la zone touchée par la goutte im- propre à la culture du Staphylocoque. Ainsi quil a été observé pour d’autres espèces microbiennes, il existe de grandes différences de sensibilité non seulement entre les différentes souches de Staphylocoques — certaines souches étant invulnérables, — mais encore parmi les organismes d'une mème culture, quelques rares individus étant généralement ca- pables de résister. Une conséquence accessoire de nos résultats fut de nous appor- ter la confirmation de nos recherches antérieures sur l’action toa- gulante que le Staphylocoque exerce sur tout plasma non sponta- nément coagulable (1 DE Nous avions été amené à conclure que le Staphylocoque pro- duit une substance (staphylocoagulase), capable de faire coaguler le fibrinogène du plasma, sans utiliser le mécanisme normal de la coagulation et, notamment, sans le concours de la thrombine. Dans un plasma oxalaté, coagulé par le Staphylocoque et défi- briné, on retrouve, en effet, les substances mères de la thrombine (cytozyme et prosérozyme), intactes et non utilisées. Le Staphy- locoque, en outre, coagule des plasmas (oxalatés, filtrés, phospha- tés) privés des substances mères de la thrombine et qui, de plus, ont été additionnés de grandes quantités d'antithrombine (hi- rudine). Ë Pourtant, il nous fut objecté que le Staphylocoque pourrait fort bien ne pas posséder de substance coagulante propre, mais, agis- sant à la facon des Algues marines qui concentrent, en quantités notables, à l’intérieur de leurs cellules, les traces d'iode existant dans l’eau de mer, condenserait les traces d’oxalate calcique qui sont solubles, les traces de cytozyme et de sérozyme qui auraient échappé à nos méthodes d'extraction et, protégeant ces substances actives contre l'hirudine ajoutée au plasma, permettrait ainsi au mécanisme normal de la coagulation de se dérouler. L'objection tombe si l’on peut obtenir la même action coagu- lante non plus avec le microbe lui-même, mais avec un extrait microbien, et c'est précisément ce que l’autolyse transmissible du Staphylocoque nous a permis de réaliser. Un filtrat stérile, obtenu aux dépens d’une culture de Staphy- DATE lysé (ainsi que nous l’avons décrit ci-dessus), coagule, en 2-3 heures, du plasma oxalaté et, indifféremment, que celui-ci soit additionné d'hirudine ou non. (Laboralories of the Rockefeller Inslilute for medical Research, Vei-York) (1) Ces Comples rendus, 1919, 1 LXXXIT, p. 1.245. 1.247, 1.393, 1920, t. LXXXHIT, P. 584, 585, 6/9. () | 27 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES SÉANCE DU 4 AVRIL 1920 SOMMAIRE Exizazpe (P.-1.) et PUENTE (J.- LRO DAME Ne nee neue 3 -J.) : Dégénérations graisseuses Houssay (B.-A.) : Les contra- viscérales chez un nouveau-né.. r | dictions dans les études sur les GALAN (J.-C.) : Action des actions des extraits hypophysai- extraits d’hypophyse sur la mo- ee RS MO ECO ENS 7 LICLLÉASASULIQUE, 8: 24 een ee à 6 Houssax (B.-A.) : Les surré- Grusrr (L.) : Conséquences de nales n’ont aucun rôle dans la la destruction des surrénales chez production des effets vasculaires le Crapaud (Bufo marinus (L.) de l’extrait d'hypophyse........ 9 Schmid) et la Grenouille (Lepto- Pico (0.-M.) et Murracu.(J.- dactylus ocellatus (L.) Gir.)...-. h | J.) : Effets de l’énervation des Grusri (L.) et Houssay (B.-A.) : reins sur la diurèse hydrique... 710 Sur la vagotomie bilatérale chez Présidence de M. B.-A. Houssay. DÉGÉNÉBRATIONS GRAISSEUSES VISCÉRALES CHEZ UN NOUVEAU-NÉ, par PF BrwarneretJ 17 Puenre: Le cas que nous avons observé fait partie du groupe mal étudié des morts fœtales qui ne sont causées ni par le traumatisme ni par les infections. Il nous a été fourni par la Maternité de l'hôpital Rivadavia (P° Peralta Ramos); le fœtus étudié est le cinquième qu'a eu la mère (3 naissances prématurées et 2 mort-nés). Les pères n'avaient aucune maladie ou stigmate et leur Wassermann était négatif. : Le travail se prolongea pendant 2 jours, sans progresser, ce qui décida à une intervention, car on observa une perte de méco- nium. On pratiqua une opération césarienne abdominale, avec _ anesthésie éthérée (en tout 30 gr.). Le nouveau-né était flasque, son cœur battait r00 fois à la minute, mais on ne put le ranimer et il mourut quelques minutes après. À l'opération, on constata 28 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (2) l’existence d’une paroi transversale du col utérin ; cet obstacle avait empêché la progression du travail. Le fœtus à terme était de taille normale et couvert de méco- nium. À l’autopsie, on trouva comme lésions importantes : des poumons crépitants, qui avaient respiré, avec de la congestion et de l’æœdème ainsi que de l'aspiration de méconium dans les bronches moyennes ou fines. Cœur flasque, dilaté et mou. Foie jaunâtre et mou, avec un pointillé obscur visible. Histologique- ment, on trouva une forte dégénération graisseuse du cœur et du foie (soudan II). Les fibres cardiaques prenaient mal l’éosine et contenaient des gouttes graisseuses moyennes ou fines. Le foie était très altéré, surtout la partie centrale des lobules (environ les 4/5) où les cellules étaient très fortement chargées de graisse. Dans le rein, le glomérule était normal, mais il y avait des lésions dégénératives des tubes contournés, leurs cellules présentant une intense dégénération graisseuse. On ne trouva nulle part des Tré- ponèmes en employant la méthode de Levaditi. Le fœtus n'avait souffert d'aucun traumatisme opératoire et on ne trouva aucune infection à incriminer. L'évolution clinique nous porte à considérer deux facteurs essentiels qui aient pu pro- voquer ces intenses dégénérescences : d’une part, l’anesthésie éthérée, de l’autre, la souffrance fœtale (asphyxie). Il est probable que l’éther a achevé de provoquer les lésions amorcées par l’as- phyxie partielle prolongée. (Institut d'anatomie pathologique de la Faculté de médecine). (3) SÉANCE DU 4 AVRIL 29 SUR LA VAGOTOMIE BILATÉRALE CHEZ LE COBAYE, par L. Grusri et B.-A. Houssay. La section ‘bilatérale des nerfs vagues produit chez le Cobaye des symptômes presque immédiats de dyspnée, avec respiration ralentie (de 60-80 à 8-10), inspirations convulsives en ouvrant la bouche, etc., avec une intensité que l’on ne retrouve chez aucune autre espèce. La dyspnée entraîne la mort rapidement et l'on trouve, à l’autopsie, les poumons congestionnés et œdémateux. Ces phénomènes ont été observés et analysés successivement par Beaunis (r), Dubois (2), Lœwit (3), Pighini (4), Giusti et Hous- say (5), de Waele (6), Ozorio de Almeida (5). Les symptômes dyspnéiques ne sont pas düs à un obstacle la- ryngé, car ils apparaissent également quand on pratique la tra- chéotomie où qu'on laisse ouverte la trachée pendante. Il n’y a pas vraisemblablement d’obstacle bronchial (par spasme ou paraly- sie), car l’insufflation rythmique d’air, par la trachée, dilate aussi bien le thorax avant qu'après la vagotomie. La respiration artifi- cielle par aspiration et refoulement excentrique en suivant la technique de Golla et Symes, ne permet pas non plus d'observer aucun obstacle à l'entrée de l'air. La dyspnée ne paraît pas avoir une origine cardiaque ou circulatoire, car la pression artérielle ne varie pas ou baisse lentement jusqu à la période préagonique où elle fléchit fortement. Ozorio de Almeida (8) attribue les symptômes dyspnéiques à une excitation, qui, partant du bout central des nerfs vagues coupés, inhiberait les centres bulbaires. Il affirme que l’anesthé- sie de ces nerfs, tout en produisant de la bradypnée, n’entraîne pas les symptômes dyspnéiques graves et intenses. Mais cela tient à ce que l’auteur n'a employé que des solutions de novocaïne à 1-2 F 100, Car si on applique, pendant 30 minutes, des solutions à 2,5-10 p. 100, au moven de petits fragments d’ouate enroulés des nerfs. le tout enveloppé"par une gaine de caoutchouc, on observe la dyspnée presque immédiate, avec exactement les mêmes symptômes et le même temps de survivance que quand on coupe les nerfs au bistouri. Des témoins, dont les nerfs vagues x (x) CG. R. de la Soc. de biol., 1885, t. XXXVII, p. 70. (2) G. R. de la Soc. de biol:, 1913, t. LXXXIV, p. 1.057. (3) Arch. exp. Path. u. Pharm., 1914, t, LXXVII, p. 186. (4) Pathologica, 1916, t. VIII, p. 151. (5) Journ. physiol. path. gén., 1918, t. XVII, 244. (6) Bull. Acad. r. méd. Belgique, 1919. (7) Mem. Inst. O. Cruz, 1920, t. XII, p. 5. (8) Journ. of Physiol., 1913, XLVI. (Proc. Phys. Soc., p. XXXVII). 30 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (4) furent enveloppés de la mème façon dans des fragments d’ouate imprégnée de solution physiologique, ne présentèrent aucun symptôme. À notre avis, on doit interpréter ainsi les faits : la section des nerfs vagues supprime des stimulations qui sont nécessaires, chez le Cobaye, pour la régulation de la respiration ; ceci a comme conséquence une bradypnée extrêmement marquée, avec inspi- rations convulsives ; les perturbations respiratoires (longues pé- riodes d'apnée, inspirations profondes) et la tachycardie amè- nent la congestion pulmonaire ; celle-ci et le vide alvéolaire pen- dant l'inspiration produisent l’œdème. OEdème et congestion pul- monaire amènent la mort. (Institut de physiologie de la Faculté de médecine). CONSÉQUENCES DE LA DESTRUCTION DES SURRÉNALES CHEZ LE CrApAUD (Bufo marinus (L.) Schmid) ET LA GRENOUILLE (Leplodactylus ocellatus (L.) Gir.), par L. Gruüsrr. Depuis 1918, nous avons pratiqué tous les ans, de novembre à mars (fin printemps, été, automne) des cautérisations ignées des surrénales. À cette époque, les animaux ont plus de vivacité et de vigueur, résistent mieux aux opérations et ont leurs ovi- ductes vides. | Il ne convient pas d'aborder les surrénales par voie ventrale, car nombre d'animaux (surtout L. ocellalus) cicatrisent mal et on observe une mortalité très forte. Nous nous sommes décidés à faire deux incisions longitudinales sur les côtés de la masse vertébrale, car elles permettent d'aborder les reins très facilement et les blessures cicatrisent vite et bien. Les animaux furent anes- thésiés par l’éther. Sitôt réveillés, ils reprirent un aspect et une démarche normaux. Les expériences faites sur 300 Crapauds et 200 Grenouilles com- prirent toujours à groupes d'opérations : a) cautérisation ignée des deux surrénales ; b) cautérisation d’une surrénale et du rein opposé, en respectant Ja surrénale ; c) cautérisation linéaire bila- térale des deux reins, tout en respectant soigneusenient les sur- rénales, La mortalité fut beaucoup plus élevée chez les animaux à sur- rénales détruites, surtout chez les Grenouilles, car 80 p. 100 de. celles-ci moururent dans les 48 heures suivantes et 20 p. 100 mou- rurent dans les 8 premiers jours après l'opération. On observa que (5) SÉANCE DU À AVRIL 31 33 p. 100 des Grenouilles, dont une seule surrénale avait été dé- truite, survivait encore 3 mois après, ainsi que {o p. 100 des Grenouilles à reins caulérisés. Le Crapaud, bien plus résistant aux traumatismes opératoires, convient mieux pour ces recherches. Trois mois après l'opération, il survit 30 p. 100 de ceux dont les deux capsules avaient été détruites, 70 p. 100 de ceux dont une seule capsule avait été cautérisée, et 37 p. 100 des témoins à reins cautérisés linéairement. Le seul symptôme observé chez les animaux à surrénales dé- truites fut l’asthénie, mais elle apparut tardivement et progressa en peu d'heures ou de minutes jusqu'à la mort. Avec le D' Gu- glielmetti, nous avons étudié l’excitabilité des nerfs et des mus- cles. Nous avons bien trouvé de la curarisation avec chronaxie du muscle augmentée du double, mais elle ne s’observa qu'à la période agonique. D'ailleurs on la trouva également à la période agonique chez les témoins et les animaux à surrénales intactes. Nous n'avons pas obtenu de greffes surrénales qui nous per- missent de faire des contre-épreuves. Nous pouvons donc confirmer la conclusion d’Abelous et Lan- glois (1) que la destruction des deux surrénales produit chez les Batraciens une mortalité considérable qu'on ne peut attribuer au traumatisme opératoire. La survivance possible (Crapauds) est semblable à celle qu'on observe chez les Rats et les Lapins. Mais nous ne pouvons pas considérer la curarisation comme un symptôme spécial à l'insuffisance sprrénale, car nous ne l'avons observée que chez les animaux à la période agonique, aussi bien chez ceux dont les surrénales étaient intactes que chez ceux dont les surrénales étaient détruites. à. (Laboratoires de physiologie des Facullés de médecine humaine et de médecine vélérinaire). (x) C. R. de-la Soc. de biol., 1897, t. XLUI, p. 79 et 805. 39 RÉUNION BIOLOGIQUI. DE BUENOS-AIRES (6) ACTION DES EXTRAITS D'HYPOPHYSE SUR LA MOTRICITÉ GASTRIQUE, par J.-C. GALAN. L'action des extraits hypophysaires sur l'estomac a été étudiée par Houssay (1911-13-18), Bonis et Midulla (1911), Parisot et Ma- thieu (1914-1920); Rogers, Rahe, Fawcett et Hackett (1916); Gins- burg, Tumpowski et Hamburger (1916); Pancoast et Hopkins (1917); Ginsburg et Tumpowski (1918). Les expériences ont été faites sur l'organe isolé de la Grenouille (Houssay, Bonis et Midulla, Parisot et Mathieu), du Crapaud et du Cobaye (Houssay); et sur l’estomac in situ chez le Chien (Hous- say, Rogers, Rahe, Fawcett et Hackett, Ginsburg et Tumpowski); chez le Lapin (Houssay, Parisot et Mathieu, par perfusion); chez l'Homme (Houssay, Behle, Bell, Pancoast et Hopkins, etc.). Quelques résultats sont contradictoires, ce qui peut être dû : 1° à l'altération subie à cause du mode de préparation de l'extrait - (comme dans les expériences de Rogers, Rahe, Fawcett et Hackett) ce qui lui fait perdre le pouvoir excito-moteur et fait apparaître une action inhibitrice) ; 2° à l'acidité de l’extrait (quelques expé- riences de Houssay) qui relâche l'organe isolé ; 3° aux substances conservatrices (expériences de Parisot et Mathieu), par exemple la chlorétone qui inhibe l'organe isolé et survivant. Nos expériences ont été faites sur l'estomac isolé ou resté en place nous avons confirmé que les doses faibles de pituitrine excitent l'estomac isolé des Grenouilles (Leptodactylus ocellatus L. Gir.), tandis que les doses fortes font cesser les contractions. Mais cet effet est dû à la chlorétone, qui possède cette action à la même dose que dans la pituitrine (solution de 5 milligr. par c.c.). D'autre part, l'extrait préparé avec l'hypophyse fraïche (décoction à 20 p. 100, lobe postérieur, dans du Ringer pendant 5 minutes), produit toujours des effets excitants qui augmentent avec la dose. Si on ajoute de la chlorétone, cu observe sen action antagoniste à divers degrés. Les doses faibles d extrait a hÿpophy:e augmentent généralement la fréquence des contractions. Les doses plus fortes produisent une contracture complète ou incomplète, suivie géné- ralement par de fortes contractions rythmées. Ces effets furent obtenus avec nos extraits de glande fraîche et avec l’hypoloïd de Burroughs Wellcome. Les mêmes effets excitants, mais plus ac- centués et croissant avec la dose, furent obtenus sur les estomacs isolés de Chats, Chiens, Rats blancs, Cobayes et Lapins. Sur l'organe en place, nous avons étudié chez le Chien l'effet de l'injection intraveineuse (0,5 c.c.) de l'extrait d’hypophyse. Chez l'animal chloralosé on inscrivait séparément les contractions (7) SÉANCE DU 4 AVRIL 33 du pylore et de l’antre pylorique (méthode de Wheelon et Tho- mas) (1). Après l'injection d'extrait d'hypophyse, on observait une diminution passagère de la hauteur des contractions, puis une augmentation assez considérable et persistante de leur force. Le rythme pylorique s’accéléra plus que celui de l’antre et on observa des périodes de contracture incomplète. Conclusions. L’extrait d'hypophyse a toujours une action exci- tante sur le tonus et les contractions de l'estomac isolé ou in situ. (Institut de pathologie de la Faculté de médecine). LES CONTRADICTIONS DANS LES ÉTUDES SUR LES ACTIONS DES EXTRAITS HYPOPHYSAIRES, par B.-A. Houssay. Les travaux sur l’action des extraits hypophysaires arrivent sou- vent à des conclusions opposées. Et cependant, sauf des diffé- rences faibles (espèce animale, âge, sexe), les glandes fraîches ont une action remarquablement fixe, surtout quand on prépare les extraits, comme c’est le cas habituel, avec un mélange de glandes de la même espèce. À quoi peut-on donc attribuer ces discordances? 1° À la façon de préparer les extraits. Ainsi l’ébul- lition prolongée altère les extraits, mème très rapidement en mi- lieu alcalin ou fortement acide. Un traitement préalable par l’al- cool-éther, suivi de l’action du chloroforme, diminue le pouvoir hypotensif initial. On obtient très facilement, en variant leur pré- paration, des extraits de pouvoir vaso-rénal complètement diffé- rents. 2° À l’altération des extraits qui peut se produire quand on les prépare ou quand on les conserve. Le pouvoir hypertensif est le premier qui diminue et disparaît, puis suit l’action cardiaque et _enfin le pouvoir d'exciter les fibres musculaires lisses ; l’action hypotensive, augmentée au début de l’altération s'atténue plus tard lentement. Les actions sur la glande mammaire et le centre respiratoire sont des dernières à disparaître. Souvent apparaît le pouvoir de relâcher les organes musculaires lisses. 3° Substances conservatrices. Quelques-unes, comme le chloré- tone, peuvent à forte concentration relâcher les fibres musculaires lisses et empêcher l'effet contracturant et excitant de l'extrait d'hypophyse. C'est à cette cause, ainsi qu à la précédente, qu'il faut attribuer les résultats d’un certain nombre d’auteurs pour les- (x) Journ. {abor. and clin. Med., 1920, t. VI, p. 124. Broocre, ComprEs RENDUS, — 1921. T. LXXXV, à 3 34 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (8) quels des extraits d’hypophyses ont produit les actions banales de relâchement des vaisseaux isolés. < h° Doses. Quelques effets (bronches, intestin) peuvent ne pas s’obtenir avec des doses insuffisantes. L'effet hypotensif initial s’observe bien avec les doses fortes et peu ou pas avec les doses faibles. 5° Espèces animales. On ne peut pas généraliser les faits obser- vés chez une espèce. Ainsi un même extrait sera diurétique chez le Chien et le Chat, mais produira de l’oligurie chez Le Lapin et le Cobaye. 6° Conditions expérimentales. L’anesthésie profonde ou le choc traumatique peuvent empêcher ou diminuer les effets sur les bronches ou l'intestin. L’extrait d'hypophyse a une composition complexe et insuffi- samment connue. Plusieurs de ses effets sont dûs à des substances banales. Mais même pour les substances spécifiques de l'extrait, il n’a jamais été démontré qu'elles soient sécrétées et aient une action physiologique réelle. On ne peut aucunement, par l'effet d'un extrait d'hypophyse, déduire que la glande a une action phy- siologique semblable. D'autant plus que l’on peut préparer des extraits à propriétés différentes ou obtenir des effets opposés, rien qu'en changeant l’espèce à laquelle on les injecte. (Institut de physiologie de la Faculté de médecine). ne 2e mr 0 er 2eme 0 co à (9) SÉANCE DU À AVRIL 35 LES SURRÉNALES N'ONT AUCUN RÔLE DANS LA PRODUCTION DES EFFETS VASCULAIRES DE L’EXTRAIT D'HYPOPHYSE, par B.-A. Houssay. Kepinow (1) a démontré qu'une injection intraveineuse préa- lable d'extrait d'hypophyse augmente l’action hypertensive de l’adrénaline. Tout en confirmant ce fait, avec Giusti et Accame (2) nous avons démontré qu'il y a antagonisme pour d’autres ef- fets entre ces deux substances (sur l'intestin, les bronches, la pupille, etc.). Hoskins et Mc Peek (3) démontrèrent que l’action vasculaire de la pituitrine ne se modifiait pas quand on liait les vaisseaux surrénaux chez le Lapin ou le Chien. Mais il faut in- jecter des doses faibles de pituitrine, à intervalles assez longs, pour obtenir de nouveau l'effet hypertensif. Mais récemment, Ke- - pinow (4) est arrivé à des conclusions complètement opposées. Il affiume que quand les veines surrénales sont liées ou pincées, l'injection de pituitrine ne produit aucun effet vasculaire ; mais celui-ci apparaît si l’on retire les pinces qui compriment les veines surrénales. Il y a quelques années que nous avions confirmé les résultats de Hoskins et Mc Peek, mais nous avons répété cependant les expé- riences, sur 5 Chiens : elles nous permettent d'être affirmatif. Les Chiens furent anesthésiés par le chloralose. On extirpait la surrénale droite par voie postérieure. On disséquait la veine lom- bo-capsulaire, en aval de la surrénale gauche, ce qui permettait de mettre deux pinces sur ce vaisseau et d'empêcher à volonté la sortie du sang surrénal. On inscrivait en même temps la pres- sion artérielle au moyen d’un manomètre inscripteur. Dans 3 expériences on injecta 0,3-0,4-0,5 c.c. respectivement de pituitrine Parke-Davis, quand Ia veine surrénale était pincée, puis on Ôtait les pinces et 30-60 minutes après on répétait l’injec- tion de pituitrine. Dans deux autres expériences, on injecta pre- mièrement la pituitrine avant de lier la veine, puis 30-60 minutes après la ligature. Dans tous les cas, on obtint le même résultat : l'injection de (x) Arch. exper. Path. u. Pharm., 1912, t. LXVIT, p. 247. (2) Rev. assoc. med. argent, 1912, t. XX, p. 541. — Wien. klin. Woch., 1913, n° 19. — La accion fisiologica de los extractos hipofisiarios, Buenos-Aires, 1918. : à (3) Amer. Journ. of Physiol., 1913, t. XXXII, p. 241. (4) GC. R. de la Soc. de biol., 1920, t. LXXXIIT, p. 1.134. 36 - RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (10) piluitrine produisit exactement le même effet (hypertension et bradycardie) avant et après la ligature des veines surrénales. (Institut de physiologie de la Faculté de médecine). EFFETS DE L’ÉNERVATION DES REINS SUR LA DIURÈSE HYDRIQUE, par O.-M. Pico et J.-J. Murracx. Nous avons signalé (1920) que les Chiens à reins énervés et re- mis de l'opération éliminent par jour un taux d’urine inférieur à celui des Chiens normaux, quand on les soumet à l'inanition tout en ajoutant chaque jour une quantité fixe d’eau. Cependant avec leur diurèse moindre, les Chiens à reins énervés éliminent les chlorures à une plus haute concentration. M. le P° Houssay nous fit remarquer qu'il pourrait bien ÿ avoir, après l’ingestion d’eau, une diurèse immédiate, avec décharge chlorurée, suivie d’une diminution compensatrice pendant le reste du nycthemère. Les recherches que nous avons faites démontrent, au contraire, que la diurèse hydrique chez les Chiens à reins énervés, mesurée pendant 3 heures, est inférieure à celle des Chiens normaux. Cinq Chiens à reins énervés 4 mois auparavant et à élimination rénale normale de l’urée et de la phénolsulfonphtaléine, après 4 heures de jeûne, reçurent par la sonde gastrique 30 c.c. d’eau par kgr. Dans les mêmes conditions, on employa des animaux normaux comme témoins. La quantité d'urine dans les 3 premières heures fut de 30, 32 p. 100 pour les énervés (moyenne de 14 observa- tions), tandis que les témoins urinèrent 59,13 p. 100 de l’eau ingérée. Il n’y a donc pas de polyurie, maïs une réduction ou un retard de la diurèse hydrique après l’énervation des reins. Eppin- ger a trouvé une réduction semblable chez les animaux éthyroï- dés ; il en déduit qu'il y a un rôle régulateur de la thyroïde eus le métabolisme hydrique. Ce mécanisme régulateur n'est pas aussi simple qu'il le suppose ; le fait observé par nous, montre une évidente action du système nerveux et il doit y avoir encore d’au- tres influences. Très vraisemblablement, le métabolisme de l’eau doit être réglé par un mécanisme complexe, à la fois humoral et nerveux. (Institut de physiologie de la Facullé de médecine). Imn. À. DAVY et FILS Aîné, 5, rue Madame. Paris Le Gérant: A. DAVY. La SYNCAÏÎNE, qui est l'éther paraaminobenzoïque du diethylaminoetnanol, possède identiquement la même constitution chimique et les mêmes propriétés que l’anesthésique, produit d’origine allemande, délivré sous le nom de ‘‘Novocaine”. FORMES : I. TUBES STÉRILISÉS CLIN ne SYNCAÏNE cae 4, 2,5 et 10 cc.) seule ou associée à l’Adrénaline. Tous dosages usuels. II. SOLUTIONS ADRANESTHÉSIQUES : SYNCAINE : Ogr. 005 (ampoules de 5, 10, 25 cc.) ADRÉNALINE : 4mgr. (ampoules de 1 cc.) SYNCAÏNE { Ogr. 04 (ampoules de 2 cc.) ADRÉNALINE: 4 mgr. (ampoules de 1 cc.) SYNCAÏNE : Ogr.05 (ampoules de 2 cc.) - ADRÉNALINE : imgr. (ampoules de 1 cc.) 4544 LABORATOIRES CLIN, 20, Rue des Fossés-St-Jacques, PARIS à tous médicaments pour injections hypodermiques La nomenciature de nos préparations hypodermiques comprend la généralité des médica- ments injectables. Nous exécutons eu outre toutes les formules qui nous sont confiées. Nous rappelons que les LABORATOIRES CLIN qui, depuis l’origine de la médication hypodermique. préparent les médicaments en tubes stérilisés, ont l'expérience la plus longue et la plus complète des diverses techniques que supposent l'établissement des solu- tions et leur division en ampoules (vérification de pureté, dosage. isotouisation, stérilisation), Sérum de HAYEM, de FLEIG, de CHÉRON, de CROCO, Sérum quininé, e{c. 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Établissements FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS. Flacon entouré de la ds & y: a PY Ne dl ‘ L 14 î Tomé LXXXV. l 1921 N° 21 COMPTES RENDUS des Séances DE LA ociété de Biologie PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE Séance du 11 Juin 1921 PARIS MASSON ET @:, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vi®) PE et : "AG Les comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société. PRIX DE L’ABONNEMENT POUR LE 2° SEMESTRE (Juin-Décembre) 1921 Le 1° semestre (t. LXXXIV) 1991 est épuisé, France : 25 fr. — Etranger: 30 fr. Prix pu NUMÉRO : 2 fr. 50 Les abonnements sont reçus par MM. MASSON et Ci Éditeurs, 120, Boulevard Saint-Germain, Paris * 4 À \ varietur, sans lectures douteuses ; elles ne doivent pas dépasser l’étendue réglementaire. Toutes les notes doivent être remises sous forme de dactylographies, ñne Ces conditions sont Penelles. TARIF DES TIRÉS A PART Le prix des tirés à part est abaissé à : 43 francs rour 50 tirés à part (2 pages). 145 — — 100 — (2 pages. 18 — — 50 — . (4 pages). 21 — 100 = (4 pages). Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue Madame, Paris 6°. Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité, 14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES s Ï: 4 SÉANCE DU [l JUIN 1921 LA SOCIETÉ DE BIOLOGIE SOMMAIRE ALoy (J.) et Bru (P.): Action Sur un moyen de vaincre rapide- de l’eau de la Bourboule sur la ment la résistance de la spore LU DD TOTR Eee ne ro 38 | charbonneuse à l’action de l’al- Banu (G.) Bour:ur:xon (G.) et CORÉEN SRE EN SU 58 ES . a a. Er Réunion biologique de Bordeaux. Heymans (C.) et Maicre (Et.) : FaBre (R.) et DEezmas-MaRsa- Action du bleu de méthylène sur LET (R.) : Sur le contrôle capil- l’app reil cardio-inhibiteur de la laroscopique de l’exactitude de la Grenouille eoeuneite 45 | détermination oscillométrique de Lecenpre (R.\ : Action du chlo- la tension artérielle maxima ... 09 ral et du chloralose sur les fibres Lacoste : Le tissu de soutien ME MÉLISES UE Sie area hh | de la glande interstitielle du tes- Levaprri (C.), Marie (A.) et ticule chez le Sanglier et chez le Isaïcu : Recherches sur la spiro- MERE AU Re AR NC 66 chétose spontanée du Lapin..... 51 Mourainter : À propos de la Lirscuürz (A.), Orrow (B.) et communication de MM. V. Pa- Wacner (Ch.) : Nouvelles obser- chonvet Fabre tr re 63 vations sur la castration partielle. 42 Facnon (V.) : À propos du cri- Mangais (S.) : Bacilles encap- tère de la pression minima. Ré- ; sulés et indol, artichaut et rouge ponsertR=Moulinier: 000 65 MOTTE RENE Re 48 Pacnon (V.): Remarques à l’oc- Mesrrezar (W.)et Lepegr (S.) : casion de la communication de Des dixlysats de sérum équilibrés MM. R. Fabre et P. Delmas-Mar- _in vitro. Le rôle compensateur OPERA D EE 0 nee de 71 des clones ee ere ao ee 55 PorTmanx : Recherches sur le Preron (11.) : Comparaison des sac et le canal endolymphati- temps de latence sensorielle en ques. Sac et canal endolÿymphati- excitation Iumineuse brève et ques chez le fœtus humain et DEOIOMeÉe RE LME En | Co En RE Se den co TaoeE 72 Sous (Pl): 1 éosinophilie SaBrazës (J.) : Modalités ana- RÉMOclASIQUe er onnnUR re ho | tomo-pathologiques du tabes an- . SrauB (A.) et For:EoT (P.) : cién chez les sens àgés.. 00 7 BioLocie. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 4 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Q2 | &2) Présidence de M. Gh. Richet. PRÉSENTATION D'OUVRAGES. G. Boux. — J'ai le plaisir d'offrir à la Société de Biologie un livre, La Forme et le Mouvement, qui vient de paraître dans la Bibliothèque de Culture générale (Flammarion). C'est un essai de dynamique de la vie. En faisant l'étude analytique des facteurs du milieu extérieur, en montrant qu'ils ont une influence sur la marche plus ou moins rapide et sur le changement de sens de phénomènes biologiques, telles que la translation des animaux et, la croissance des plantes, en suivant ces phénomènes, non seule- ment dans le temps, mais encore dans l’espace, je suis arrivé petit à petit, à considérer les êtres vivants, comme des systèmes oscil- lants et polarisés, et à rechercher l'origine de leurs propriétés dans les mouvements vibratoires des molécules et leur orienta- tion réciproque (eristaux liquides). J'ai pu ainsi envisager dans ce livre, sous des aspects nouveaux, les problèmes suivants : dyna- mique de l'œuf, immunité, régénération, morphogénèse, symé- trie métabolique, etc. Je ne me dissimule pas que ma tentative puisse paraître quelque peu hasardeuse pour le moment, mais elle a, au moins, le mérite d'engager les recherches expérimentales dans une voie que je crois féconde. Je compte apporter prochai- nenient à la Société, les résultats de mes recherches sur la crois- sance des plantes, Factivation des bourgeons et la forme des feuilles. ACTION DE L'EAU DE LA BOURBOULE SUR LA NUTRITION. Note de J. Aïrox et P. Bru, présentée par E. GLEY. Dans Le bal d'apporter notre contribution à l'étude de Paction des médicaments arsenicaux sur la nutrition, nous avons recher- ché l'influence de l'eau de la Bourboule, source Choussy (o gr. 028 d'arséniate de soude par litre) sur les échanges respiratoires el sur F'excrétion azotée, Nous avons utilisé les appareils respiratoi- res créés par Laylanié dans le laboratoire de Physiologie de l'école vétérinaire de Toulouse. Un Chien de 5 kgr. 200, adulle, est soumis à une ration d'en- tretien (pain So gr., lait condensé sucré 100 gr.) déterminée par des expériences préalables et placé dans une chambre respi- vatoire, el ses échanges sont déterminés par l'analyse eudiométri- SÉANCE DU 11° JUIN 39 que. L'animal avait été habitué préalablement à séjourner dans la chambre respiratoire. Les résultats sont rapportés à 24 heures (à o° et à 760 mm. de Hg.). Après une période d’épreuve de 4 ou 5 jours, on ajoute à la ration des 24 heures, pendant #4 à 5 jours consécutifs, 300 c.c. d’eau de la Bourboule (o gr. 0084 d'ar- séniate de soude) correspondant à des doses normales, éloignées des doses toxiques pour le Chien. Les résultats sont consignés dans le tableau ci-dessous _Oxygène. Calories dépenstes Première série consommé en d'après Jempéraiure Poids {1 février au 16 mars litres, 24 h. O? cousommé moyeunc de l'animal Ration normale .......... 110 : 565 Ti) b kor. 150 Bouxboule (300,6.c.)......... 119 558 TSrO » Ration normale ....... FAT TOUR 520 1205 » Bourboule (800 c.c.) ...... 108 504 1909 5 kgr. 200 Ration normale ..... PRES 00 h7o - 1309 » 1 Cgr. arséniate de soude . 97,7 478 102 5 kger. 250 Ration mormale, - 2.4... 91,6 458 100) » Bourboule (300 c.c.) ...... 91,0 449 Re 5 ker. 300 Ration normale (r5 j. après) 91,5 449 1405 » Deuxième série 2avrilau 13" mai Ration normale ..:....... 91,5 449 1115) 5 kKgr. 300 Bourboule (300 c.c.) ...... S6 428 1005 » Ration nonmaless.." "0: 80 392 16° » Ration normale (8 j. après) 8o 392 19° b kgr. 406 Pour interpréter ces résultats il est nécessaire de tenir compte des variations de la température extérieure. l Pendant les premiers jours de l'expérience, les variations des combustions et celles de la température moyenne de l'enceinte sont en sens inverse l’une de l’autre, conformément aux lois de la régulation thermique, mais dès le 15° jour, tandis que la tem- pérature se maintient sensiblement constante (12°,5 à 13°,5) pen- dant une vingtaine de jours, les combustions continuent à baisser. 1 CA _Le quotient respiratoire — qui au début oscillait entre 0,930 et 0,9b0 atteignit ensuite 0,960 et 0,980, ce qui indique la consommation prédominante des hydrates de carbone et une éco- _nomie des graisses de la ration. L'excrétion azotée et le rapport azoturique n’ont pas été senei blement modifiés : N urée Deuxième série Durée N lolal en 2% h. Not Bémiodes préliminaires... :. 9 jours Do 0 Ober Nr 2° période, 300 c.c. Bourboule .... 5 jours CUT O gr: 85 - 3° période (sans Bourboule) ...... 5 jours LDIAATE © gr. 87 40 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Il est donc permis de: conclure que l'administration prolongée d’eau de la Bourboule (par périodes de 4 à 6 jours séparées par des intervalles de 4 jours) diminue les combustions et que cette action se poursuit pendant les périodes intercalaires. Cependant, cette persistance ne paraît pas dépasser une. semaine, ee 8 jours après la fin de la deuxième série d'expériences et r5 jours après la fin de la première série, la consommation d'oxygène a été trouvée identique à celle des derniers jours de la série corres- pondante, bien que la température moyenne eùüt augmenté de 1° environ. Cette diminution des échanges respiratoires, accompa- gnée de l’augmentation du poids de l'animal, peut être attribuée soit à une action modératrice de l’arsenic sur le système nerveux el sur le métabolisme général, soit à une utilisation plus parfaite des principes nutritifs, grâce à une amélioration du métabo- sie cellulaire ou à un meilleur rendement du métabolisme in- termédiaire. En outre, les effets immédiats se manifestent, le premier et Ic deuxième jcur, par une hausse passagère des combustions que l'on peut rapporter à une sorte de coup de fouet, à une action excitante primitive de l’arsenic sur les échanges nutritifs. Oxygène consommé en 24 heures en PE SN EE ES ENS Epreuve préliminaire Eau de la Bourboule (300 ec cc. =; Ne ni940) ; 119,8; 145,7; AA ro Lrr: Dore res TPM 05 3: 00 0/00 202;2 94,3; 90,0; 86.4; 70,4. Ce phénomène se reproduit régulièrement avec plus ow moins. d'intensité, mais il est constant. Avec l’arséniate de soude, l'effet excitant est moins rapide et apparaît seulement le deuxième ou le troisième jour (r). L'ÉosnoruiriEz HÉMOCLASIQUE, par PAUL ScirrF. L'augmentation transitoire des éosinophiles paraît être un phé- nomène constant au cours du choc hémoclasique. Gette éosino- philie ne dépend pas de l’agent provocateur du choc ; on la rencontre dans le traitement par les métaux colloïdaux comme dans les hémoclasies par ingestion de substances sensibilisantes et même après une simple cutiréaction au moyen de ces substan- (1) Nous remercions Monsieur le PT Lafon des conseils techniques qi il a bien voulu nous donner pour l’exéeution de ces: recherches. SÉANCE DU {1 JUIN 41 ces (ax). La cutiréaction, qui provoque une plaque urticarienne, amène une éosinophilie plus forte que la cutiréaction asthmati- gène : on savait déjà que le taux aes éosinophiles est plus fort dans l’urticaire vrai que dans l'asthme vrai (2). L'éosinophilie gé- nérale (3) par cutiréaction se montre aussi en dehors de tout re- tentissement clinique. Enfin, cette éosinophilie existe encore au cours du choc hémoclasique que provoque, dans l'insuffisance de la fonction « protéopexique » du foie, l’absorption d’une tasse de lait. Notre collègue, le D° Fahri, a même observé un cas de choc hémoclasique à prédominance éosinophilique chez un al- coolique invétéré, opéré pour cholécystite calculeuse chronique les épreuves fonctionnelles et les épreuves de laboratoire témoi- snaient d'une insuffisance hépatique nette ; l’hémoclasie diges- tive, selon Widal, amena des variations peu accusées du taux leucocytaire, tandis que les éosinophilies passaient de o à 8 p. 100 en une demi-heure. ‘La signification de cette éosinophilie est encore obscure ; mais, on sait, par de nombreux exemples, que l’absorption et la résorp- tion d’albumines hétérogènes peut augmenter le taux des éosino- philes. L'’éosinophilie du choc anaphylactique est bien connue (4), l'eosinophilie du choc hémoclasique est un nouvel argument en faveur de l'identité des deux phénomènes. . D'autres faits sont à rapprocher. On connaît d'une part la constance des troubles vago-sympathiques dans les états colloïdo- clasiques, asthme, crise nitritoïde, etc... Or, Bertelletti, Falta et Schweeger (5),augmentent l'éosinophilie du Chien, en excitant par le nerf vague par des injestions de pilocarpine ; ils la diminuent l'injection d’adrénaline. D'autre part, Liebreich (6) a trouvé une éosinophilie marquée à un certain stade de la coagulation du _caillot sanguin normal. Le foie est le principal régulateur de la coagulation du sang et on sait que, pour Widal et ses élèves, le do hémoclasique est dû, avant tout, à une insuffisance hépa- tique et que ce choc comporte des variations accusées dans la coagulation du sang. Des expériences nouvelles sont nécessaires pour nous renseigner sur les rapports qui peuvent exister entre ces deux genres de phénomènes : troubles vagosympathiques, troubles hépatiques. Mais, il semble que si les affirmations de on () A Jacquelin et Ch. Richet fils. C. R. de la Soc. de biol., 8 janvier 197. = P. Schiff. Cuti-réaction et choc hémoclasique, Rev. méd. Suisse romande, juin 1927. (2) Leredde et Lœper. RÉAMRDEe leucocytaire. Presse médicale, 25 rats 1889. (3) Cuti-réaction à un bras ; prises de sang aux doigts du ot opposé (1 Voir Schwarz. Ergebn. cc Path. (Lubarsch-Ostertag), 1914, t. T, D. 130. (5) Bertelletti, Falta et Schweeger. Zeilsch. f. klin. med., & LXXI. (6) Licbreich. Schiwveiz. med. Woch.. 1927, n° 12. AD; SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Bertelletti et celles de Liebreich sont vérifiées, ces deux espèces de troubles pourraient être invoqués pour expliquer l’éosinophi- lie hémoclasique. (Clinique médicale du Pr. Roch, à Genève). NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA CASTRATION PARTIELLE. Note de À. Lrrscaurz, B. Orrow et Can. WAGxnER, présentée par E. GLEY. Dans une communication précédente (1), nous avons établi qu'un fragment très petit de testicule peut fournir à l'organisme la quantité de sécrétion interne nécessaire au développement normal des caractères sexuels. Le poids de ces fragments oscillait autour du 1/16 de la masse testiculaire normale totale. Nous avons constaté que le reste d’un testicule sectionné ne s’hyper- trophie pas dans le sens d'une augmentation de son poids total, contrairement à ce qu'on observe après la castration unilatérale où se produit une hypertrophie très nette du testicule intact. L'examen microscopique de ces restes, qui se trouvaient au- dessus de la queue de l’épididyme et étaient, par conséquent, nourris par l'artère déférente, a montré que nous avions, en réalité, pesé, avec les restes du testicule, des parties considéra- bles de l’épididyme. Aussi, doit-on conclure que la quantité de tissu testiculaire était, effectivement, plus petite que ne l'indi- quaient les chiffres de notre première communication. On doit, donc, supposer que, dans nos premières expériences, moins de 5 p. 100 du poids total testiculaire a suffi pour la masculinisation normale. Ces observations concordent avec les observations et les calculs que Pézard a faits, dans le laboratoire de Gley, sur des Gallinacés. Dans des expériences poursuivies sur des Cobayes, nous avons appréeié plus exactement les dimensions des petits restes testi- culaires et nous avons démontré que la quantité de masse testi- culaire suffisante pour une masculinisation normale est encore beaucoup plus petite qu'on ne pourrait le supposer. Nous avons enlevé, à deux Cobayes âgés de 8 à 10 jours, un testicule entier et la majeure partie de l’autre testicule, en ne laissant dans l'or- ganisme qu'une petite calotte du pôle supérieur ; ce reste était nourri par l'artère spermatique interne, Nous avons observé ces animaux pendant plus de 4 mois et nous avons comparé leur AN CR de Ta Soc. Je MOL. 1020; 1340. SÉANCE DU 11 JUIN 43 développement à celui d’un animal normal de contrôle el à celui d’un animal complètement châtré. Un de nos « presque chà- trés » s’est développé normalement. Le pénis et ses appareils annexes, si caractéristiques chez le Cobaye, caractères sexuels secondaires au sens génétique du mot, étaient très bien déve- loppés ; il en était de même des vésicules séminales. Le second « presque châtré » élait visiblement arriéré, en ce qui concerne le développement des caractères sexuels ; mais ces derniers étaient très différents des caractères sexuels d’un châtré ordi- naire : le « presque châtré », arriéré, présentait, dans le cul-de-sac du pénis, les cornes épidermiques qui sont toujours absentes chez un animal châtré à l’âge prépubère ; à en juger d’après leur longueur et leur largeur, les vésicules séminales se rangeaient entre celles d’un animal normal et celles d'un animal châtré. Pour calculer exactement la masse testiculaire présente dans les deux cas mentionnés, nous avons débité les restes en coupes sériées. Nous avons admis que le reste, étant une calotte du pôle supérieur du testicule, représente un segment de globe et nous avons fait le calcul, en prenant, comme base de ce segment, la surface de la coupe la plus grande, et comme hauteur, le pro- duit de l'épaisseur par le nombre total de coupes : le volume des restes testiculaires sus-indiqués s’est ainsi trouvé, dans un cas, égal à 18 mme. et dans l’autre à 9 mme., ce qui correspondrait à un poids approximatif de ro ou 20 mgr. Le poids total des deux testicules de l'animal normal témoin était de plus de 2800 mgr. Ainsi, les restes testiculaires ne représentaient qu'en- viron 0,7 et 0,36 p. 100 du poids testiculaire normal total. Il est vrai que tous ces calculs sont approximatifs ; mais, même en admettant que la valeur des erreurs soit de 5o ou même de 100 p. 100, ce qui est tout à fait improbable, les quantités trouvées resteraient extrèmement petites. Par conséquent, un reste, ne représentant environ que 1 p. 100 de la quantité testiculaire normale, peut fournir la sécrétion in- terne nécessaire pour la masculinisation normale d’un Mammi- fère et un reste d'environ 0,5 p. 100 peut suffir pour une mas- ceulinisation incomplète. Nous discuterons dans une de nos prochaines communications les objections dont cette conclusion serait passible. (Institut physiologique de l'Université de Dorpat-Tartu, Esthonie). 44 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ACTION DU CHLORAL ET DU CHLORALOSE SUR LES FIBRES NERVEUSES, par R. LEGENDRE. Récemment, M. et Mme Chauchard ont étudié l'influence du chloral et du chloralose sur l’excitabilité des nerfs, mesurée par la rhéobase et la chronaxie, selon la technique de M. Lapicque (x). Opérant sur des Grenouïlles et trempant dans des bains de ces substances, soit le nerf sciatique seul, soit la préparation neuro- musculaire formée par le sciatique et le gastrocnémien, ils ont observé avec le chloral et le chloralose des effets tout différents. Dans le cas du chloral, qu'on baigne le nerf seul ou toute la préparation dans une solution à 1 p. 100, on assiste dans les deux. cas à la disparition de l’excitabilité en une demi-heure environ. Le chloral agit donc sur le nerf. Dans le cas du chloralose, l’im- mersion du nerf seul ne provoque aucun changement de la rhéo- base et de la chronaxie, quelle que soit la concentration de la so- lution, tandis que le trempage de la préparation neuro-musculai- re dans une solution à 2 p. 100 seulement supprime l’excitabilité en un peu plus d’une heure. Le chloralose agit donc sur le muscle. [1 m'a paru intéressant de rechercher, par la technique d’obser- vation microscopique que j'ai décrite en 1914, les altérations con- comitantes des fibres nerveuses, qui s'étaient révélées à M. et Mme Lapicque et à moi, constamment parallèles aux variations d’exci- tabilité du nerf pour un grand nombre d'autres poisons nerveux. Chloral. — La solution à 2 p. 100 dans l’eau physiologique qui, dans les expériences de M. et Mme Chauchard, supprime lexcita- bilité après 15 minutes, produit les phénomènes suivants : quel- ques minutes après le premier contact du nerf avec la solution, la myéline des fibres commence à gonfler ; progressivement, : elle grossit dans toute la longueur des fibres en même temps que s’atténue sa réfringence particulière ; puis apparaissent en de nombreux points de larges protubérances rappelant celles ‘que nous avons déjà décrites sous l’action de la cocaïne. Leur crois- sance lente et continue les amène en divers endroits à occuper la presque totalité du cylindraxe qui s'y trouve réduit à un espace quasi virtuel. La suite de ces phénomènes se déroule en une vingtaine de minutes. La solution à r p. 100, qui provoque l’inexcitabilité en 30 mi- nutes fait assister à la progression des mêmes altérations en un temps un peu plus long. Dans une expérience, le gonflement à) M.,et Mme Chanchard. CR. de Ta Soc. de biol., t. LXXXIV, 7 mai 1921, p. 826. _ SÉANCE DU ÎL JUIN 45 de la myéline devint manifeste 8 minutes après le premier contact avec la solution de chloral ; le changement d'éclat de la myéline et les premières protubérances apparurent à la douzième minute ; le bloquage du cylindr axe fut presque total après 25 minutes. La solution à 0,9 p. roo ne supprime pas l’excitabilité, puisque dans les expériences de M. et Mme Chauchard celle à 0,85 ne provoque, après un contact d’une heure, qu’une élévation du voltage rhéobasique de 0,20 volt à 0,60, sans changement nota- ble de la chronaxie. Les changements morphologiques sont aussi beaucoup moins marqués que dans les cas précédents : le gonfle- ment de la myéline ne devient apparent qu'après une vingtaine de minutes, les quelques protubérances qui s’esquissent ensuite cessent de croître avant même d'avoir atteint le milieu du cylindraxe ; au bout d’une heure, les gaines de myéline sont encore brillantes et faiblement épaissies. Chloralose. — Klectriquement, le chloralose ne modifie pas l’excitabilité du nerf ; morphologiquement, il n'altère aucune- ment sés fibres. Un nerf péronier de Grenouille baigné pendant une heure dans une solution de chloralose à 0,8 p. 100 coulant lentement autour de lui, conserve son aspect normal, L'opposi- tion avec l’action du Dior al est très nette. Ces deux séries d'observations s'ajoutent à celles antérieurement publiées par M. et Mme Lapicque et moi-même pour montrer que les substances qui modifient ou suppriment l’excitabilité par action sur le nerf provoquent également des altérations mani- festes de l’aspect microscopique des fibres nerveuses, tandis que ceux qui agissent exclusivement sur le muscle laissent les fibres nerveuses morphologiquement inaltérées. (Laboratoire de physiologie comparée de l'Ecole des Hautes Etudes). ACTION DU BLEU DE MÉTHYLÈNE SUR L'APPAREIL CARDIO-INHIBITEUR DE LA GRENOUILLE. Note de GC. Ireyaraxs et ET. MAIGRE, présentée par E. GLex. Une note antérieure a inontré que le bleu de méthylène peut, jusqu'à un certain point, contrarier les effets de la strychnine et de la toxine tétanique (r). Nous avons voulu reconnaître si le (1) Et. Maigre. De l’action du bleu et de l’azur de méthylène sur les cellules veineuses médullaires : action antagoniste vis-à-vis de la toxine télanique et de la strychnine. C. R. de la Soc. de biol, 19 juillet 1919, t. LXXXII, p. 845. La solution de strychnine employée était au dix-millième et non pas au millième comme il fut imprimé dans cefte note par erreur. 46 Sn SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE colorant vital du système nerveux exerce une influence sur le mécanisme cardio-inhibiteur (1). Nos expériences ont porté sur des Grenouilles. Après destruction de la mœlle et du cerveau, le pneumogastrique, isolé au niveau de l’are mandibulaire, était excité par un courant induit suffisant pour arrêter le cœur. L'animal recevait ensuite, dans la veine cardinale, une dose déterminée de bleu en solution de Ringer. Voici le résultat d’une de ces expériences : Grenouille verte @ P = 60 gr. Fig. 7. Fig. 3. o' Excitalion du pneumogastrique 2 volts, 3 mcbs. Arrèt du cœur (graphi- que Î). 6’ Injection de 4/10 c.c. de bleu à 1 0/0. 12° Excitation du pneumogastrique 2 volts, 3 mcbs. Aucune modification ‘graphique IT). 20° Excitation du pneumogastrique 2 volts, 6 mcbs. Augmentation du tonus, sans ralentissement (graphique TT). Le bleu de méthylène peut donc supprimer l’action cardio- inhibitrice du vague. Et le phénomène est constant ; nous l'avons reproduit sur une cinquantaine de Grenouilles. Quand on prend des solutions faibles (de titre variant entre 1/00 et 1/2500) on trouve, par exemple, qu'il faut passer de A (x) Très sensible à l’action de diverses substances (Voir Langley, J. of. Phy- siology. 18 octobre 1938, t. LV). SÉANCE DU 11 JUIN AT 5 microcoulombs pour déterminer l'arrêt du cœur. Avec des solu- tions plus concentrées, telles que celles à 1/200 et à 1/100, quelle que soit l’augmentation de l'intensité, cet arrêt ne se produit plus ; on peut toutefois le voir reparaître au bout d'un temps plus ou moins long, qui dépend de la dose injectée et de l'animal en expérience (dix minutes, par exemple, pour une Grenouille de 33 gr., après injection de 4/10 c.c. de bleu à 1/5oo). Aux doses actives, l'excitation du pneumogastrique, quand elle est suffisante, augmente le tonus du cœur (graphique IT) et par- fois accélère son rythme. Ces effets peuvent être rapportés aux fibres sympathiques qui accompagnent le vague dans son trajet extra-cranien. Lorsque la dose est très forte (par exemple r c.c. de bleu à 2/100), on constate d’abord l'arrêt ventriculaire, les oreillettes et le sinus continuant à battre pendant un certain temps. Et le ventricule ne réagit plus alors aux excitations : le muscle est donc atteint. La disparition du phénomène cardio-inhibiteur, dans les cir- . constances ci-dessus énoncées, ne dépend évidemment pas de la faible augmentation de la pression sanguine provoquée par l'in- jection de bleu, puisque celle d’une quantité mème très supé- rieure de Ringer (soit 1,5 c.c. chez une Grenouille de 35 gr.) ne l'influence nullement. D'autre part, l’imprégnation d'une cer- taine étendue de la portion extra-cardiaque du nerf par une solu- tion à 2/100, n'a pas modifié la réaction. Nous avons constaté que l'imprégnation d'un sciatique ne supprime pas, non plus, son excitabilité. L'action du bleu de méthylène doit donc se localiser dans le cœur. Il nous est actuellement impossible d’être plus précis, et de dire si le colorant vital agit par un mécanisme mus- culaire ou nerveux, intéressant alors soit les filets intra-cardiaques du vague soit les ganglions du cœur. Ehrlich (1) n'a-t-il pas observé, dans les oreillettes de cœurs de Grenouilles encore ani- mées de battements, certaines fibres musculaires « spéciales » s’imprégnant autant que le riche plexus nerveux dont la vive couleur tranche sur celle, à peine modifiée, de l’ensemble du muscle ? Nous noterons cependant que les ligatures de Stannius produi- sent encore leur effet normal, ce qui différencie l’action du bleu de celle de la muscarine, de l’acétylcholine et de la pituitrine, où, après la première ligature, il n’y a pas d’arrêt ventriculaire (2), et que la pilocarpine n’a, ici, aucun effet antagoniste. (x) Deutsche medicinische Wochenschrift, 1886, p. 5o. (2) Frôhlich et Pick. Archiv für exp. Path. und Pharmak, 1918, t. LXXXIV, p. 267. 4s SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE -Nous avons employé du bleu de méthylène pour eolorations vi- tales, de Merck, et du bleu provenant des laboratoires Bruneau. Des expériences sur l’animal à sang chaud sont en cours. (Laboratoire du P° Gley, Collège de France). BACILLES ENCAPSULÉS ET INDOL, ARTICHAUT ET ROUGE NEUTRE, par S. MarBais. Les recherches, que nous poursuivons, sur les Bacilles encap- sulés (1) nous ont amené à aborder le problème des rapports de ces Bacilles avec le Colibacille immobile et le Bacterium coli d'Es- cherich. Nous avons expérimenté avec 18 souches de Bacilles, dont 16 ont été isolés par nous des produits normaux et pathologiques divers et deux offerts par MM. Lecroux et F. Besançon. À l’aide du sérum de Lapin jeune et de la Souris — injectée dans la cavité péritonéale — nous avons séparé dans un premier groupes 8 souches de Bacilles encapsulés. Les 10 autres, bien qu ils Fnrené immobiles, ne présentaient pas de capsules. L. Culture sur Artichaut. — L'Artichaut est coupé avec un cou- teau en acier. En ensemençant les 18 souches à l'étude, plus une: souche de Bacterium coli sur de l’Artichaut, plongé dans de l’eau peptonée, 24 heures après ce milieu de culture est devenu vert tant dans les tubes des ro souches de Bacilles non encapsulés que dans les 8 tubes à Bacilles encapsulés. Peut-être, dans ces derniers tubes le vert est-il moins foncé et limité plûtôt au foin ; mais, pratiquement, on me peut pas dire que le milieu ne soit pas verdi. Conclusion : les Bacilles encapsulés et les Colibacilles immobi- les verdissent l’Artichaut aussi bien que le Baclerium coli. IT. Culture sur gélose au rouge neutre R.A.L. glucosé. — La sélose devient jaune canari et « fragmentée » 4 heures après Pen- semencement. IT. A. Cullure sur gélose au rouge neutre R.A.L. — Tous les tubes deviennent jaunes sans aucune différence entre eux. C., Cullure sur gélose au rouge neutre Gubler. —- En employant ce milieu, on constate quelques différences : 3 souches sont res- tées rouges dans ce milieu sans glucose, et ont viré au lilas, dans le même milieu glucosé. Mais ces trois souches ne peuvent être rangées dans un groupement à part ; il y à : J. Tr., Phinobacille encapsulé ; Dassonville, un Urinobacille encapsulé et Baudry, un Urinobacille non encapsulé. {r} €. Ti. de la Soc. de biol., 1919. p. 84. ER SÉANCE DU Il Juin 49 Conclusion : les milieux au rouge neutre ne peuvent pas servir à distinguer les Bacilles encapsulés des Colibacilles tmmobiles ou du Colibacille classique. HI. Culture en eau peptonée. Rechercive de l'indol. — Toutes ces souches troublent ce milieu en 24 heures. Presque toutes y forment une collerette, le Colibacille compris. Mais, ce sont seulement les 8 Bacilles encapsulés qui forment une collerette blanche, crèmeuse, épaisse. La réaction de Salkowsky est franche- ment négative avec les souches du premier groupe, même sr on la pratiquait après un mois d’étuve. Par contre, elle est po- sitive avec les ro autres souches, aussi bien qu'avec la culture du Colibacille classique. Conclusion : Les Bacilles encapsulés provenant de la pnewmo- nie, de la rhinite, de la bactériurie ne produisent pas d'indol dans l'eau à la peptone pancréatique. Les Bacilles immobiles non encapsulés en produisent aussi bien que le Colibaciïlle. En résumé, les Bacilles encapsulés ressemblent au Colibacille mobile ou immobile en ce qu'ils verdissent l’Artichaut, jaunissent et fragmentent la gélose au rouge neutre R.A.L. et dessinent une collerette sur l’eau peptonée ; ils en diffèrent en ce qu’ils sont en- capsulés, que la collerette est épaisse, crèmeuse et qu'ils ne pro- duisent pas d’indol dans l’eau peptonée. LA CHRONAXIE CHEZ LE NOUVEAU-NÉ, par G. Banu, G. Boureuienon et H. LAUGIER. En raison de la précision et la sensibilité de la mesure de l’exci- tabilité par la chronaxie, il nous a semblé intéressant de suivre le développement neuro-musculaire des nouveau-nés avec cette méthode. Nous l’avons d’abord appliquée aux nouveau-nés de moins d'un mois et nous avons limité nos recherches à la chro- naxie prise sur le point moteur du muscle. Nous avons employé la technique simplifiée de l’un de nous (1). Nous avons étudié quatre nouveau-nés d'âge compris entre quatre jours et un mois (2). e Le fait constant que nous avons observé est que, chez le nou- veau-né, la chronaxie est toujours plus grande que chez l’adulte. En gros, la chronaxie des muscles des nouveau-nés est une fois et demie à dix fois plus grande que celle des muscles de (x) G. Bourguignon. C. R. de la Soc. de biol., 30 avril 192. (2) Nous devons d’avoir pu étudier ces nouveau-nés à l’obligeance de M. le PT Marfan et de M. le P' agrégé Le Lorier. Nous les en remercions vivement. 50 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'adulte. La rapidité fonctionnelle des muscles de l'enfant qui vient de naître, est beaucoup moindre que celle des mus- cles de l'adulte. En outre, il ressort de nos mesures que les diffé- rences de chronaxie des muscles antérieurs et des muscles posté- rieurs est beaucoup moindre que chez l'adulte de sorte que, en général, pour un muscle donné, l'écart entre la chronaxie du nouveau-né et celle de l'adulte est d'autant plus grand qu'il s'agit d'un muscle ayant, chez l'adulte, une chronaxie plus petite. En- fin, il est à remarquer que, en valeur absolue, chez le nouveau-né, les chronaxies du segment proximal sont plus grandes que celles du segment distal, contrairement à ce qui se passe chez l'adulte. Ce fait correspond à l'observation courante que les nouveau-nés remuent beaucoup plus les extrémités que la racine de leurs mem- bres. Les chiffres suivants mettent bien ces faits en évidence : la dernière colonne donne les valeurs normales de la chronaxie des muscles correspondants de l'adulte. Nouveau-nt Adulte 19 Membre supérieur deltonte st enr ai en nt ete den OS OOITO 0$,00008 à 05,00016 DiCeps rer oe DAT ER à de OS,0OHTO.- 0 05,00008 à 08,00016 vaste externe. du triceps brachial ........ OS,00100...... 0$S,00020 à 05,00029 fléchisseur profond des doigts .......... 08,000)0...... 0$,00020 à 085,00089 extenseur commun des doigts............ OS OUOROE RCE 05,0004 à 0s,00070 2° Membre inférieur : vaste interne du quadriceps crural ...... OSOOTDO Cr 0$8,00010 à 08,00016 TU NN one dd De do-010 AO DIE de Ho bois 05,00/00....+.05,000)0 à 05,00070 lon epéroniens Jatéralee remet 05,00070: 1476 05,00028 à 05,00036 L'étude de ce tableau montre que la chronaxie est dix fois plus grande que chez l'adulte dans les muscles antérieurs du bras et de l'épaule, aux membres supérieurs, et de la cuisse, aux membres inférieurs. Les muscles postérieurs du bras ont une chronaxie quatre à cinq fois plus grande que chez ladulte. Les muscles antérieurs de F'avant-bras ont une chronaxie environ deux fois plus grande chez Ie nouevau-né que chez l'adulte et les museles postérieurs ont une chronaxie à peine supérieure à celle de l'adulte. Les muscles postérieurs de la jambe ont une chronaxie environ huit fois plus grande chez le nouveau-né que chez Fadulte, et les muscles antéro-externes ont une chronaxie envi- ron deux fois plus grande que chez l'adulte. C’est donc bien au segroent proximal, et dans les muscles qui ont, chez ladulte, Les chronaxies les plus petites, qu'on trouve, chez le nouveau-né, les chronaxies les plus grandes. [ ressort aussi de ce tableau que l'écart des chronaxies entre les muscles antérieurs et postérieurs est beaucoup plus petit que chez l'adulte, | SÉANCE DU 11 JUIN o1 RCE RE On voit que la différenciation des fonctions musculaires qui, comme l'a montré l’un de nous (1), en étudiant les chronaxies, est si précise chez l'adulte, est beaucoup moins poussée chez le nouveau-né, dont les muscles sont à la fois moins rapides et moins différents entre eux que ceux de l'adulte. Ce n'est que pendant les premiers mois de la vie que la différencialion s'accentue, se précise, au cours d’une évolution qui peut être suivie par des me- sures de chronaxie : c’est là l’objet de recherches en cours. Nos résultats concordent avec ceux des recherches physiolo- giques de F. Meyer, Soltman, G. Weiss, Westphal, eet., qui, sans apporter de mesure précise de lexcitabilité, démontrent que la courbe de la secousse musculaire des nouveau-nés dans l'espèce humaine et chez les Mammifères, est notablement plus allongée dans tous ses éléments, que celle des muscles de l'adulte. À ces contractions lentes de enfant correspondent des chronaxie s plus grandes que chez l'adulte. La sensibilité des mesures d'excitabilité par la chronaxie, nous permettra de suivre l’évolution du développement des muscles de l'enfant, ce qui, à notre connaissance, n'a pas été tenté, et ne pouvait l'être que de façon difficile et imprécise, par l'étude de la contraction seule. (Laboratoire d’électro-radiothérapie de la Salpélrière). RECHERCHES SUR LA SPIROCHÉTOSE SPONTANÉE DU Lapin, par CG. Levaprrr, A. Marre et Isaïcu. L'existence, chez le Lapin domestique, d'une maladie provo- quée par un Spirochète ressemblant au Treponema pallidum, et dont les lésions, localisées aux organes génitaux et parfois aux narines, ressemblent à celle de la syphilis humaine, a été signalée par Arzt et Kerl (>), en r914, et étudiée par Schereschew JS (3), Klarenbeek (4) et Jakobsthal (5). Ce dernier dénomme Spirochaelt« cuniculi, le germe qui engendre cette spirochétose spontanée du Lapin : aucune dissemblance morphologique ne peut-être relevée entre Jui et le Tréponème de Schaudinn. {1) G. Bourguignon. C. R. de l’Acad. des se, t. 163, p. 68 el p. MORTE p- 249 ct p. 866... — C. R. de la Soc. de biol., 1%. juillet TON LC nou Revue neurologique, avril-mai 1917, juillet 1917. = Soc. d’électrothérapie, janvier et février 1920. 0 (2) Art et Kerl. Wiener Gesellch. für Aerzte, avril 1914; Wiener. Klin. Wach, 1914, n° 29. €) Schereschewsky. Bert. Klin. ve » 1920, n° 48, p. 1.14 ‘ #4) Klarenbeek. Arin. Pasteur, t. XXXV, DODTMTOND ED A 52 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Nous avons étudié, en collaboration avec M. Nicolau, la même maladie sur des animaux fournis à l’Institut Pasteur, par divers éleveurs. Trois souches sont actuellement en notre possession : Lapin À, mâle, porteur de lésions ulcéro-croûteuses des narines, contenant de nombreux Spirochètes. Passage par scarification préputiale sur les Lapins 69 et 70. Le premier contracte la maladie et montre des Spirochètes après 5o jours, le second après 86 jours. Un troisième passage, sur le Lapin 72, se montre positif, après une incubation de 14 jours. Lapin B, femelle : lésions exclusivement nasales. Un passage est pratiqué par raclage de la muqueuse vaginale, sur le Lapin femelle 30 M ; résultat positif après 25 jours. Au même moment, nous prélevons du matériel spirochétien au niveau des narines chez la Lapine B, et l'inoculons au vagin du même animal : appa- rition de papules riches en Spirochètes, le 22° jour. Lapin GC, femelle : lésions vaginales identiques à celles obser- vées chez les animaux précédents. Nos recherches ont porté sur le mode de transmission de la maladie, l’histologie fine des lésions, La virulence du Sp. cuni- ce et la chimiothérapie. 1° Histologie pathologique. Les altérations intéressent, à la fois, le revêtement épithélial et le derme. Les cellules épithéliales de la couche de Malpighi renferment des granulations basophiles ; le protoplasma se vacuolise au voisinage du noyau, lequel est rétracté et entouré d'un espace clair. Au niveau de la couche ger- minative, on constate de nombreuses caryocinèses ; d’ailleurs, tout le revêtement épithélial, surtout au niveau des narines, est le siège d’une prolifération intense. Des prolongements épithé- liaux, plus ou moins ramifiés, pénètrent au loin dans le derme et le tout prend l'aspect de végétations papillomateuses. De nom- breux polynucléaires s’infiltrent entre les cellules épithéliales ; leur accumulation dans les espaces intercellulaires, donne nais- sance à des petits abcès miliaires. Des lésions identiques aux pré- cédentes existent au niveau des follicules pileux. Le bulbe pileux est grossi et les cellules germinatives disséquées par des polynu- cléaires ; ces derniers envahissent la racine du poil et se dirigent vers la surface, entraînant avec eux des débris de cellules épi- théliales. Quant aux papilles dermiques, elles sont le siège d’une infiltra- tion intense par des mononucléaires : rares macrophages, nom- breux lymphocytes et cellules plasmatiques. Aucune disposition péri-vasculaire bien marquée. Les vaisseaux ne paraissent pas d’ailleurs altérés. Ces lésions infiltratives envahissent la couche musculaire. Les Spirochètes offrent une topographie toute particulière (im- Ot O2 SÉANCES prégnation par la méthode Levadili-Manouélian). On les décèle en plus grand nombré au niveau de la couche germinative de l'épiderme. Ici, toutes les cellules épithéliales sont comme en- chassées @ans un épais feutrage de Spirochètes ; une quantité incalculable de parasites entoure la cellule de tous côtés, et cer- lains germes paraissent envahir le protoplasma cellulaire. Les Spirochètes deviennent d'autant plus rares que l’on se rapproche de la surface. Tout se passe comme si la pullulation intense du microbe au niveau de la couche germinative exerçail sur elle une excitalion néo-formative, aboutissant à la croissance papilloma- teuse de l’épiderme. Les Spirochètes se multiplient également dans les papilles der- miques ; ils forment un réseau parasitaire dans les mailles duquel sont enclavées les cellules infiltratives : lymphocytes et éléments plasmatiques. Enfin, on les décèle entre les épithéliums des bulbes pileux, et aussi dans l’exsudat leucocytaire qui entoure la racine de certains poils ; ils s’éliminent ainsi au dehors, le long de ces poils. L'exainen histologique des organes ne montre que des lésions sans lien étiologique avec la maladie (infiltration péri-portale du foie, dilatation des sinus spléniques, riches en mononueléaires pigmentés). La méthode à l'argent ne révèle pas de Spirochètes dans ces organes (cerveau, foie, rein, poumon, rate, cœur). »° Mode de transmission. La maladie peut être transmise par scarification et dépôt de matériel infectieux au niveau des or- ganes génitaux (c. f. Schereschewsky et Klarenbeek). La trans- mission peut également avoir lieu par simple contact sexuel, à l'exemple de la contamination sexuelle du Treponema pallidum, variété neurotrope, démontrée antérieurement par Levaditi, A. Marie et Banu (1), ainsi qu'il résulte de l'expérience suivante : Expérience : Lapin mâle 69, porteur de lésions préputiales riches en Tréponèmes, est accouplé avec le Lapin neuf femelle 59. La femelle met bas six petits, 31 jours après. Elle montre des - lésions vaginales spirochétiennes, le 52° jour. Une expérience analogue a été publiée par Schereschewsky. L'étude histologique nous. a révélé des lésions infiltratives au niveau des follicules pileux (V. plus haut), ainsi que l'élimination du Sp. cuniculi vers la surface, le long des poils. Tout porte à croire que cette élimination du germe joue un rôle important dans la propagation de la maladie. En effet, lors du contact sexuel, ou du simple contact entre animaux malades et Lapins bien portants, le germe, s'éliminant par les poils de la zone lésée, (x) Levaditi, A. Marie, G. Banu. C. R. de l’Acad. des se., séance du 26 avril 1920. Brorogre. CoMPTES RENDUES. —- 1921. T. LXXXV. 5 24 - SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE contamine la peau saine, en pénétrant dans l'intimité des tissus le long de ces poils. 3° Virulence. Le Sp. cuniculi est pathogène pour le Lapin, animal constamment réceptif. Il engendre une maladie exclusive- ment locale, qui ne paraît pas influencer l’état général. Jusqu'à quel point l'infection peut agir sur la progéniture, c'est ce que montreront des recherches actuellement en cours. Le germe n'est pas pathogène pour le Rat blanc et la Souris. Etant donnée la ressemblance entre le Treponema pallidum et le Sp. cuniculi, il était intéressant de préciser la virulence de ce dernier pour l'Homme, afin de déterminer : 1° si le contact de l'Homme avec les Lapins infectés offre quelque danger ; 2° si, le cas échéant, le Sp. cuniculi, se comportant à l’égard du Trépo- nème comme la vaccine vis-à-vis de la variole, ne provoquerait pas chez l'Homme, une légère lésion locale, capable de conférer l’état réfractaire contre la syphilis. Une expérience prouve que le Sp. cuniculi est dénué de viru- lence pour l'Homme. En l'absence de lésion locale, si minime füt- elle, et de modification humorale appréciable, nous avons jugé inopportun de rechercher si l’inoculation du Spirochète du Lapin :vait conféré à l'Homme, l’état réfractaire contre la syphilis. Le contraire est plus que vraisemblable. Des expériences en cours, faites sur le Macacus cynomolqus, élucideront définitivement le problème. 4° Chimiothérapie. Ainsi que l’un de nous l’a montré, en col- laboration avec Sazerac (1), la spirochétose du Lapin guérit défi- nitivement lorsqu'on administre au Lapin le tartrobismuthate de potassium et de sodium, en injection intramusculaire. Même résultat avec le traitement par le novarsénobenzol (inoculation intraveineuse). Conclusions. La spirochétose spontanée du Lapin, provoquée par le Spirochaeta cuniculi (Jakobsthal) est une maladie exclusi- vement locale, sans retentissement général appréciable et qui se transmet par contact direct (sexuel ou autre). Les follicules pileux paraissent jouer un rôle important en ce qui concerne la propa- gation de l'infection. Le Sp. cuniculi n’est pas pathogène pour l'Homme. (Institut Pasteur de Paris el Laboratoire de médecine expérimen- lale de la Faculté de médecine de Cluj, Roumanie). (1) Sazcrac et Levadili. C. R. de l’Acad. des sce., séance du 29 mai 1921. 4 LA SÉANCE DU 11 JUIN DES DIALYSATS DE SÉRUM ÉQUILIBRÉS in viro. LE RÔLE COMPENSATEUR DES CHLORURES, par W. MESTREzAT et S. LEDEBT. L'attention des auteurs s’est portée jusqu'ici sur le filtrat, sous pression, de sérum sur collodion (Cushny) ou sur la dialyse de tel constituant du plasma contre de l’eau pure ou des solutions de concentration variable d’un cristalloïde donné (dialyse com- pensée de Rona). Le cas le plus simple, celui que l'organisme réalise exclusive- ment, en dehors de glandes différenciées, n'a été l’objet d'aucune recherche. Le liquide issu du plasma ou de la lymphe intersti- tielle, à travers une membrane colloïdale (dite dialvsante, si les pores en sont suffisamment serrés), demeure normalement, en effet, au contact de celle-ci. Or, si l’on veut considérer qu’un équi- libre complexe, osmotique et ionique, est rompu, par le seul fait de la séparation de tout, ou partie des colloïdes du milieu géné- rateur (albumines, lipoïdes, savons, etc.), des échanges « com- pensateurs » de nature cristalloïde apparaissent comme inévi- tables entre le filtrat et le milieu primitif, autant, du moins, que l’on est en présence d’une membrane non polarisée. La composi- tion du « filtrat » de sérum étudié par les auteurs n'aura, de ce fait, que des rapports éloignés avec le liquide; éminemment biolo- sique, pour lequel l'équilibre physico-chimique se trouvera réta- bli. C’est l'étude des « dialysats équilibrés » que nous avons entre- prise et dont nous faisons connaître ici les premiers résultats. Ces recherches sont étroitement liées à nos connaissances sur la nature et la composition du liquide céphalorachidien, suivant une conception développée par l’un de nous. Nous avons réalisé un contact prolongé entre le liquide filtré et le septum générateur, en inversant les conditions ordinaires de la dialyse, suivant un dispositif déjà imaginé par Delezenne, dans des recherches antérieures. Un sac de collodion à deux ou trois couches, stérilisé dix mi- nutes à 110°, reçoit 4o à 5o c.c. d’eau pure ou d’eau salée à 5 gr. P- 1.000 et se trouve immergé dans 7 à 800 c.c. de sérum récent de Cheval. A l’aide de prises quotidiennes et d’une microméthode, on suit la variation des chlorures à l'intérieur du sac. Le sérum environnant est renouvelée trois ou quatre fois, tant qu'un équi- libre définitif n’est pas atteint dans le sac. Nous avons opéré à 10° GC. et dans des conditions d’une asepsie rigoureuse. Quatorze expériences ainsi conduites, nous ont donné douze D6 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE fois des « dialysats équilibrés » limpides, absolument incolores, renfermant moins de o gr. 10 d'albumine par litre. Deux fois seu- lement, nous avons noté une légère coloration jaune, avec 2 gr. et 4 gr. 8o d’albumine par litre. Les abaissements cryoscopiques des dialysats équilibrés sont identiques à ceux des sérums utilisés : Dialysats équilibrés Sérum — 02557 — 0°59 — 02569 — 0256 Le fait le plus frappant est, toutefois, l'augmentation notoire et absolument constante du taux des chlorures. Les différences obser- vées peuvent atteindre ou même dépasser un gramime, le chlore étant exprimé en NaCI par litre, comme dans nos expériences & et 12. On sait (Cushnÿ) que, pour les « filtrats » de sérum, ainsi que nous l'avons vérifié, le taux des chlorures est le même, ou très voisin, dans le filtrat et le sérum primitif. Par contre, et mal- gré l'opinion, en apparence contradictoire, de Starling, les poids eryoscopiques des filtrats sont différents de ceux du sérum géné- rateur. Les chiffres suivants précisent la grandeur des différences oh- servées (1) CI 2n grammes de NaCI par litre. Rapport Sérum Dialysal DRE, de Cheval équilibré (40°C) Différence SÉTUM EADÉMCNLE MNT 70 Dao 6,55 +0,81 1,14 ) RE M ST DA 6.40 + 0.50 A AE » NE CE ae DE 5,93 + 0.58 MST » (Or Moi be, 5.06 5.90 +0,84 1.10 » RSS TE DATE Done +0,55 Ho » SR Te 1,96 Ayo rl T,20 » (CARRE RER DA 6,52 +0,60 en » TOR PANNE 5,68 6,13 +0,50 — » TT srl 5.063 G,rt +0,48 Le » TR -Cecece 5,98 6.38 + 1,00 1,18 ) LES A Diet. 507 6.47 +0,94 à M, » 1e e PR Ver 2.09! 16,371 +0,59 à EN) CI dialysat équilibré RS en Cu CI sérum : On remarquera que le rapport 1) Le dosage des chlorures a été effectué pour le sérum par la méthode Char- peutier-Volhard, suivant une technique rigoureuse, que nous donnerons el que nous avons homologuée avec l'incinéralion magnésienne el le procédé Mac Lean- Van Slvke. Dans les dialvsats, cette détermination à été faite, soil de la même facon, soit par une micreméthode dont les résultats sont superposables aux précédents. Si une erreur s#tait glissée dans nos résultats, ce serait ‘une erreur de quelques centigrammes par défaut, ce qui ne modifierait pas nos conclusions. mais. au contraire. Îles renforcerait. SÉANCE DU ÎL Jüum Girl des limites relativement étroites, tout autant qu'il s’agit de sérum n'ayant pas déjà servi. La possibilité de l'existence d'une coneentration ionique diffé- rente de part et d'autre d’un septum séparant deux liquides en équilibre osmotique, dont l’un renferme des colloïdes, a déjà été signalée (Osborne, 1906). Les chiffres de sucre de nos dialysats et des sérums que nous avons ulilisés sont très voisins ; nous y reviendrons. Sans vouloir insister sur les autres constituants des « dialysats équilibrés », il est cependant intéressant de comparer aux valeurs trouvées, celles obtenues avec l'humeur aqueuse de Cheval : Résultats en grammes par litre. Dialysals équihbrés de Humeur aqueuse sérum de Cheval de Cheval moyenne) (Mestrezal D EE MR Ra A ne à 1.008,06 1.007,D Snbstances res TOO 10,47 10,78 Matières minérales... 1... :. 8,52 8,44 (CAO AMIS RES er A ee 0,125 0,105 MISO: ie ce Soda de none 0,039 0,030 PACS EIRE RS 0,108 0,073 On voit la parenté évidente de ces deux liquides, qui rapproche d'un façon étroite les « dialysats équilibrés » des humeurs décrites par l'un de nous comme des dialysats naturels. En résumé : 1° Les faits précédents constituent la première dé- monstration du rôle « compensateur » que peuvent jouer les chlo- rures dans la génération, aux dépens du sang, d’un liquide moins riche que lui en colloïdes, suivant une conception entrevue par Winter. 2° Ce rôle, essentiellement dévolu au chlore, de par son abon- dance même dans les humeurs, ne semble pas intéresser exclusi- vément cet ion, ainsi que le montrent les auginentations légères du calcium, du magnésium et des phosphates. 3° La très grande similitude de composition des « dialysats équilibrés », obtenus à partir du sérum avec des liquides orga- niques, tels que le liquide céphalorachidien et l'humeur aqueuse, fournit un nouvel argument en faveur de la nature dialysée des humeurs précédentes, auquel des expériences poursuivies in vivo donneront une valeur décisive. Laboratoire de physiologie de l’Institut Pasteur). 58 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR UN MOYEN DE VAINCRE RAPIDEMENT LA RÉSISTANCE DE LA SPORE CHARBONNEUSE A L'ACTION DE L'ALCOOL-ÉTHER, par À. SrauB et P. Forceor. Dans une précédent note (1), nous avons indiqué que la spore charbonneuse résistait à l’action de l’alcool-éther pendant au moins 4 heures. Cette résistance nous avait obligés, pour la pré- paration de notre antigène, à écarter les races ordinaires de bac- téridies et à utiliser une race ‘asporogène. L'insuffisance de la protection conférée au Cobaye par notre sérum contre la culture sporulée, nous a incités à rechercher si, par la prolongation du temps de contact des spores avec l’alcool- éther, nous ne pourrions pas également faire entrer celles-ci dans. la composition de notre antigène (germes tués par l’alcool-éther), et obtenir ainsi, un sérum aussi actif pour le. Cobaye, vis-à-vis. de la culture sporulée qu'il l’est à l'égard de la culture asporogène. Nous avons constaté que si, après 25 jours de contact, l’action de l’alcool-éther était encore nulle, au bout de 31 jours, les spores étaient rendues inactives. La lenteur de cette méthode la rendant peu pratique, nous en avons cherché une autre. Nous nous sommes demandé s’il n'y aurait pas lieu de rappro- cher la spore charbonneuse des spores végétales et de tenter, au moyen des procédés employés pour dissoudre la cellulose, de vaincre la résistance que confère au protoplasma l’enveloppe de la spore charbonneuse. Nous avons eu recours au réactif de Schweitzer (liquide cupro-ammoniacal) et nous avons constaté qu'effectivement, après un contact, même très court, avec ce: réactif, la spore charbonneuse devenait facilement accessible à l’alcool-éther qui la rend inactive. Notons que les spores perdent peu à peu, dans le liquide de Schweitzer, leur acido-résistance. Tandis que, après une demi-heure de contact, la double colora- tion par la méthode de Müller donne des spores encore entière- ment rouges, après six heures, au contraire, la majorité de ces spores a perdu la faculté de garder le Ziehl et se colore en bleu. Enfin, après 24 heures, on ne trouve plus que quelques ‘rares: spores roses, toutes les autres étant teintes en bleu. Nos expériences étaient conduites de la façon suivante : une culture du charbon (2) de quatre jours sur gélose, très riche en 4) Production rapide d’un sérum anticharbonneux actif vis-à-vis du Cobaye. C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIV, p. 718. (2) Cette race de bactéricide, très virulente, a été isolée d'un cas de charbom spontané du Bœuf. SÉANCE DU Î1 JUIN CT Le spores, est émulsionnée dans du liquide de Schweitzer. Des pré- lèvements sont ensuite effectués et centrifugés avec l'appareil de Jouan. Le liquide surnageant est décanté et nous obtenons un culot qui sert à faire : 1° un ensemencement en bouillon ; 2° un ensemencement en bouillon, porté immédiatement pendant dix minutes à 70°, tem- pérature qui, dans les conditions habituelles, tue les filaments, mais respecte les spores ; 4° une émulsion dans l'alcool-éther (4à). Le liquide est évaporé après 24 heures de contact et nous recou- vrons de bouillon le dépôt desséché. Les résultats sont résumés dans le tableau suivant : Ensemencement en bouillon Temps de contact me avec le liquide sans avec après 24 heures de de Schweitzer . chauffage chauflage contacl alcool-Clher HS DeUTES eue - CCUITUXE culture pas de culture M NEULC = 25 encre ide ee — — en DRAC UIRES tr met nee — = nes DRREUTeS- 22h eee = = == HR EUTES 1 dc Dao — = _ ORAN Rec een == — _ SA. AIG MORE — - pas de culture — Témoin (émulsion en eau DV RP _— culture cuilure Ce tableau montre que les spores, après un court contact d'une demi-heure avec le réactif de Schweitzer, bien qu'ayant gardé leur faculté germinative, même après un chauffage à 70°, sont tuées par l’alcool-éther en 24 heures. D'autre part, la conserva- tion de leur acido-résistance, après ce laps de temps, montre que nous ayons touché aussi peu que possible à leur constitution. C’est lc résultat que nous nous proposions d'obtenir, ayant écarté d’em- blée le procédé trop radical du chauffage habituellement em- ployé, pour détruire la vitalité de la spore, mais qui endommage le pouvoir antigène des microbes. Nous sommes donc actuellement en possession de deux procé- dés susceptibles de nous fournir des antigènes alcool-éther sporu- lés, dont nous nous proposons de comparer la valeur. (Institut Pasteur et laboratoire militaire de recherches vétéri- naires). 60 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE COMPARAISON DES TEMPS DE LATENCE SENSORIELLE EN EXCITATION LUMINEUSE BRÈVE ET PROLONGÉE, par HENRI PIréRox. La latence d'une sensation lumineuse est fonction inverse de l'intensité d’excitation. Avec une durée d’excitation illimitée, la décroissance du temps de latence, quand l'intensité augmente à partir de la valeur correspondant au seuil de base, est due pour une très grande part à la diminution du temps d'action de la lu- wière nécessaire pour que, par accumulation d'effets, par somma- tion, soit franchi le seuil de la sensation. J'ai montré, en effet, que les temps d'action correspondant au seuil de base pouvaient atteindre 1 à 3 secondes (1). Or, les temps de réaction à des ex- citations liminaires, qui comprennent, en plus du temps de la- tence de la sensation, les durées d’association sensori-motrice et d'exécution, ne dépassent guère o see. 6 à o sec. 9. On peut même se demander pourquoi ces temps restent relativement aussi courts. Cela tient à ce que la nécessité d'effectuer une réaction rapide au moment où la sensation est perçue entraîne une élévation du seuil d'origine centrale : or, le temps d'action liminaire ne se montre pas constant dans ces conditions : il dépend des conditions péri- phériques et de l'intensité absolue d'excitation ; dès lors, si le seuil est doublé sous des influences psychologiques, le temps d'action correspondant à cette nouvelle valeur du seuil est le même que quand cette valeur représentait le double de l'intensité liniinaire initiale. Aussi l'élévation du seuil tenant aux conditions d'expérience entraine-t-elle une réduction notable des temps d'ac- tion liminaires. En tout cas, il était légitime de se demander si la variation des temps de latence — se traduisant par la variation des temps de réaction — n'était pas entièrement due à la variation des temps d'action, une très grande similitude des lois approchées de la variation de ces deux catégories de temps étant bien en faveur de l'hypothèse, comme je l'avais signalé (2). Pour le vérifier, il fallait éliminer à peu près complètement l'in- fluence des temps d'action, et procéder à des excitations brèves. C'est ce que j'ai fait avec le tachistoscope de Michotite, en assu- rant, grâce au dispositif optique de l'appareil, une fixation définie de l'œil avant l'excitation. Les expériences furent faites, après (1) CG. R. dé l’Acad: des$sc:, 1920, |. CLXX, D: DDC P: 1203. (2) C. R. de l’Acad.-des sc., 1919, t CLXVIITI, p. 1123 ét C. R: deliS0c de biol., 1919, t. LXXXITI, p. 1.162. | en | ne] SÉANCE DU 1 Jun adaptation à l'obscurité, en vision fovéale (lumière blanche) avec excitation exclusive des cônes, et en vision périphérique (à 20° du centre fovéal, sur l’arc supérieur temporal d'un grand cercle incliné de 30° sur l'horizontale), avec excitation à peu près exclu- sive des bâtonnets (lumière bleue) ; enfin, après adaptation à une lumière assez intense en vision fovéale. Voici les résultats obtenus, avec les Lemps trouvés movens (tr), en millièmes de seconde, comparés aux temps calculés (t2), d’après les formules d'interpolation du type que j'ai antérieurement dé- terminé (branches d’hyperbole). K, a et b sont des constantes, i cst l'intensité d’excitation 1. Adaptation à la lumière H. Adaptalion à l'obscurité HE. Adaplation à l'obscurit: Vision fovéale | Vision fovéale Vision périphérique Durée de l'excilation : IS5ü Durée de l’excitalion : 1S5G Durée de l'excitation : 19: i t, to 1 ti n t: t I 2 E7:0 Dee) I 312,8 312,0 I 325.5 3299 To 107, 205,0 1,5 264,6 261.8 2 DDAE 269 2 198,4 199.8 2 230, 290,3 5 230,9 299.9 3 192,3 199.9 3 209,8 210,8 10 DOTE 219 5 190,8 189,9 5 194,0 190./ 20 293 200.2 8 188.9 187,0 10 171.9 D7D Tr bo 191,9 202.5 D RO T0) 19 1707 170.0 100 192,1 201,2 a die k ja — 35 20 150.9 107,4 250 182 201 = == = i tk = 7182 Vente ee Norte eo L a \ d T9 à 90) écart moyen % : 1.2 = — + - = —+k : 2 i lk — 159.8 i =— 200,9 écart moyen % : 0.9 écart moyen % : 4,4 Comparons ces décroissances à celles que nous avons obtenues avec des excitations prolongées (1) \ . Adaptalion à la lumière IL. Adaptation à l'obscurité Ji. Adaplation à l'obscurité Vision fovéale Vision fovéale Vision périphérique Durée dexcilation : ind finie Durée d’excilation : indéfinie Hurée d'excilation : 825 5 1 t, to JL ti to i t Lo I 530 530 I 619 6r9 Er LC02,02 882.2 2,64 316,8 31/4 1,5 422,6 137 DIVOONRE 587 .2 279 260 2 363,0 369 5 439:r 400 ,6 5 236,9 242 3 270,6 AIT DONS EEE 310,3 10 219 206 ! “5 200 AM 5o 328,1 292,3 20 209), / 188 10 262,7 21% ,8 100 294,7 366,2 50 184,5 sy 71e) 20 233,9 DOTE) 5oo 25 281 .4 6.000 DyL,T 170 200 198,2 220,2 MA 10,2 VARIE O0 onine OST T0) a a — 360 a \ 27 a \ 100 = — + Et — + k b—0o,4 = EME ï 1 Kerr 0 i-b lip i / K=bS0: 0 = 21 écart moyen % : 3,4 écart moyen % : 3,5 écart moyen % : 6.4 (1) La série I correspond à des chiffres anciens, déjà publiés : les séries FF et IIL ont été faites dans les mêmes conditions que les séries analogmes en exci- tation brève. G2 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Dans l'adaptation à l'obscurité, pour l'excitation des cônes fo- véaux, au seuil, dans les conditions d'expérience, le temps d'action représente à peu près 29/4 © (619 — 325) pour une excitation de durée indéfinie ; si l’on élimine la partie réactionnelle du temps (correspondant approximativement à la constante k ou du moins à la plus grande fraction de celle-ci), la latence de la sensation au seuil, d'environ 4oo 6, se divise à peu près en deux parts, dont l'une est triple de l’autre : 300 ç pour le temps d'action, 100 5 pour le reste. Pour l'excitation prolongée des bâtonnets périphériques (825 6), le temps d'action représente environ 497 5 (882 — 325). La latence e la sersalion, d’à peu près 600 6, comprend envi- ron dc ç pour le temps d'action ; 100 ç pour le reste. Dans ce reste doit intervenir encore une part périphérique : en effet, le temps d’action dont on dispose, celui de la lumière, est le temps nécessaire pour que le taux de décomposition pho- tochimique (pourpre ou substance inconnue des cônes) atteigne une certaine valeur liminaire ; mais il faut ensuite que se pro: duise l'excitation du nerf par les produits de la réaction photo chimique, ceux-ci représentant l’excitant vrai, mais dont l’expé- rimentateur ne peut régler le temps d'action. Les excitations fovéales, au cours de l'adaptation à une lumière assez intense, permettent, en diminuant, de manière à la rendre à peu près négligeable, l'influence de ce temps d’excitation de nerf, de se rendre compte de la valeur du résidu variable du temps de Jstence, fonction inverse de l'intensité d’excitation. Ge résidu se- rait inférieur à 50 ç (35 dans les expériences relatées), comprenant la partie variable du retard de franchissement des synapses, à valeur liminaire maxima. La durée n'est certainement pas négligeable ; toutefois, elle se montre assez pelite vis-à-vis de celle des processus périphériques, ce qui vérifie, pour la vision du moins, l'hypothèse que j'avais émise dès le début de ces recherches (1914), à savoir qu'au seuil l'allongement du temps de latence était dû, pour la plus grande part, à l'allongement de Ia phase périphérique de l'excitation sea- corielle. (4) 63 REUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX ù SÉANCE DU 7 JUIN 1921 SOMMAIRE Fagre (R.) et Dezmas-Marsi- ponscusR Mounier er RECRUE LET (P.) : Sur le contrôle capil- laroscopique de l'exactitude de la détermination oscillométriquede la tension artérielle maxima.... Lacoste : Le tissu de soutien de la glande interstilielle du tes- ticule chez le Sanglier et chez le Mourir : À propos de la communication de MM. V. Pa- CHOC AADRE dre Pacuon (V.) : À propos du cri- tère de la pression minima. Ré- Pacuon (V.) : Remarques à l’oc- casion de la communication de MM. R. Fabre et P. Delmas-Mar- Sale ARR en Porrmanx : Recherches sur le sac et le canal endolymphati- ques. Sac et canal endolymphati- ques chez le fœtus humain et en EESE RAe SABRAZÈS (J.): Modalitis ana- tomo-pathologiques du tabes an- cien chez les gens âgés...... Présidence de M. V. Pachon. À PROPOS DE LA COMMUNICATION DE MM. V. Pacnon ET FABRE, par RENÉ MouLINIER. _ Mon attention s'arrête sur la phrase suivante de la communi- cation de MM. Pachon et Fabre (Réunion biologique de Bordeaux, de mai 1921) : « Le critère précis de la pression minima ne « saurait être placé au voisinage de la plus grande oscillation... « comme semblait le confirmer la note toute récente d’Alexan- « dre et Moulinier. » Notre communication du 5 avril 1921, à laquelle MM. Pachon et Fabre font allusion ne place par Mn « au voisinage de la plus « grande oscillation », mais, au contraire, l’en éloigne. Et, dans cette réunion du 5 avril, à laquelle M. Pachon assistait, nous donnions comme critère de Mn, le même point anguleux que MM. Pachon et Fabre devaient un valeur. mois plus tard donner à cette G# RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (2) J'écrivais avec mon collaborateur et ami Alexandre : « La « valeur de la tension minima ne nous est donnée que par l'ob- « servation d'un changement d'allure de la courbe, d'un point « anguleuæ... » (1) Ce point anguleux, identique à celui de MM. Pachon et Fabre de mai 1921, je lé montrais aux personnes pré- sentes à la Réunion biologique d'avril 1921, sur les courbes que j'avais recueillies chez des malades et, pour prouver sa gé- néralité, sur des courbes de M. Heitz dans un article des {r- chives des maladies de cœur. Le schéma qui illustre notre communication d'avril 1921, (C. R. de la Soc. de biol. p. 697), reproduit et situe ce point anguleux qui est fort loin du faîte de [a courbe. A cette Réunion du 5 avril 1921, en développant la pensée que - notre note résumait, je soulignais ce qu'avait de nouveau et de personnel, notre conception en disant : « Je puis me tromper, « l'erreur est chose huinaine..., mais j'ai la ferme conviction « d'exprimer une chose vraie et c'est pour cela que j'ose la dire. » J’insistais sur nos théories nouvelles dans un article du Jour- nal de médecine de Bordeaux, du 25 avril 1921, ayant pour titre : « Où placer Mn sur la courbe oscillométrique ? ». Après avoir soutmis le 15 avril 1921 à la Société de médecine et de chirurgie de Bordeaux, des courbes démontrant la valeur du critère nou- veau, j'écrivais : « Cepoint Mn ne doit pas être situé au faite « des courbes cliniques, mais bien au-dessous, entre le o et le « faite » (2}. Nous pensions et pensons encore avoir défini la situation de Mn dans nos communications d'avril 1921. Nous avons eu souci de préciser avec insistance les raisons qui nous faisaient situer Mn bien au-dessous du faite de la courbe et en un point anguleux très spécial. Les oscillations qui sont au-dessus de ce point angu- leux expriment un effet de « dynamique cardiaque » et corres- pondent, à un état de « la charge statique de l'artère » que nous analysions sous ces termes en novembre, décembre 1920, et janvier, avril 1921. Nous émeltions en cela une conception nou- velle et toute personnelle également. Nos déductions, patient travail de logique et d'observations médicales, poursuivi dans le silence du cabinet d’un simple praticien, sont confirmées au- jourd'hui par des expériences de laboratoire. Mais nous tenons à affirmer la priorité et surlout le caractère personnel d'une con- ception nouvelle en cardiologie. (1) C. R. de lu Soc. de biol., 5 avril rg2r. p. 698$. (2) Journal de médecine de Bordeaux, 95 avril 1921. (3) SÉANCE DU 1 JUIN $ G5 A PROPOS DU CRITÈRE DE LA PRESSION MINIMA. Réponse à René MouLiMEer, par V. Paco. Si j'ai bien compris R. Moulinier, il estime : d'une’ part, qu'une phrase de ja note publiée par R. Fabre et moi le ro mai dernier ne reproduit pas exactement sa pensée sur le critère de la pression minima et, d'autre part, que R. Fabre et moi pla- cons ce critère au même point anguleux où le fixait la note publiée par lui et R. Alexandre le 5 avril 1921. Voici ma réponse à chacun des deux points en question 1°. — Dans le texte reproduit par KR. Moulinier il y a une sus- peusion de points quil est préférable, à mon sens, de remplacer par le texte même. Ce texte complet se trouve être le suivant . « Le critère précis de la pression minima ne saurait plus être placé au voisinage de la plus grande oscillation, comme l’admel- tait l'un de nous, et comme semblait le confirmer une note toute récente d Alexandre et Moulinier. » (1). La question est donc celle-ci : la note de MM. Alexandre et Moulinier « semblait-elle » confirmer ce que j'admettais alors ? Pour en décider, voilà exactement comment se termi- nait cette note (2) « Il en ressort nettement que la pression minima ne coïncide pas avec le faite de la courbe, mais bien comme le P° Pachon l'enseigne, avec l'oscillation inférieure à ce faîte ». C'est bien là, en effet, ce que j'admettais. Et si ce texte ne m 'autorisait pas à penser quil « semblait » confirmer ma manière de voir, c'est alors que le langage prend, sous certaines plumes, un sens que je ñe saurais deviner. R. Moulinier n'écrit même pas « avec une oscillation inférieure à ce faite », il écrit « avec l’oscillation inférieure à ce faite ». Or, « l’oscillation inférieure » à ce faîte est l'oscillation toute proche de ce faîte. Si, après cela, il y a “dans le contexte de la note de MM. Alexandre et Moulinier ou dans d'autres publications de R. Moulinier, des passages prè- ant à d'autres interprétations, c'est à lui d'expliquer ces diffé- rences. Îl ne m'appartient pas de mettre l'unité de pensée là où elle n'est pas. Hs 2°, — KR. Moulinier estime que R. Fabre et moi plaçons Mn au même point que lui et R. Alexandre. En cela, R. Moulinier se {trompe tout simplement. Et c'est la courbe même qu'il à publiée, qui va montrer toute la différence — el tout l’éloigne- ment — de son critère el du nôtre. Qu'on veuille donc bien se (x) €. R. de la Soc. de biol., 1921, p.89r. (2)NC. R: de la Soc.’ de. biol., 19271, p. 69€. 66 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (4) reporter à cette courbe (loc. cit., 697). Mn y est placée par MM. Alexandre et Moulinier à un point anguleux, assez peu distant (x) d’ailleurs du faîte de la courbe (2). Or, sur cette courbe, FR. Fabre et moi, en raison du critère que nous avons donné de Mn, sommes obligés de le reporter bien au-delà du point fixé ici par MM. Alexandre et Moulinier. Nous avons écrit : « Le critère de la pression minima, dans la méthode oscillométrique, est constitué par le début d’une zone terminale et distincte d’oscilla- tions à pente propre » (loc. cit., 874). C’est donc au début de cette zone terminale et distincte que KR. Fabre et moi plaçons Mn sur la courbe de MM. Alexandre et Moulinier, c'est-à-dire là où elle se trouve coupée à gauche, par une verticale pleine. C'est en un point semblable que se trouve fixée Mn sur les courbes que nous avons publiées (loc cit., 873). La courbe supérieure, justement analogue à la courbe de MM. Alexandre et Moulinier, marque encore toute la différence de lecture de Mn pour ces auteurs et pour R. Fabre et moi. Aussi, bien loin de réclamer une priorité quelconque pour la fixation du critère de la pression minima à « un point angu- leux (3), toujours difficile à saisir, et trop profondément atteint par des erreurs multiples » (Alexandre et Moulinier), R. Fabre et moi nous en tenons, jusqu’à plus ample informé et d’après l'expérience, à un critère de Mn « constitué par le début d’une zone terminale el distincte d’oscillations à pente propre », critère nettement défini, et qui seul, à notre sens, fixe la loi générale. LE TISSU DE SOUTIEN DE LA GLANDE INTERSTITIELLE DU TESTICULE CHEZ LE SANGLIER ET CHEZ LE VERRAT, par ANDRÉ LACOSTE. On sait que la glande interstitielle du testicule des Mammi- fères présente de nombreuses variations suivant les types consi- dérés. Les Suidés de nos pays sont particulièrement bien pourvus à ce point de vue ; c’est là un fait classique. La glande intersti- tielle, en effet, réduite chez beaucoup de Mammifères et spécia- lement l'Homme a de faibles groupes cellulaires très discrète- ment distribués dans le tissu conjonctif qui sépare les tubes (1) PR. Moulinier écrit : « fort loin » ; le lecteur appréciera. (>) Etant donné que, d’après ma technique, on a coutume de procéder à l'exploration oscillométrique par décroissance des contre-pressions de cm. en cm., l'angle indiqué par Mn peut parfaitement correspondre, ici, juste- ment à mon ancien critère de l’oscillation inférieure à l'oscillation maximale. (3) Et lequel ?... le premier, le second, le troisième P 2 (b) SÉANCE DU T7 JUIN 67 —————__—_—_—_—_—— séminifères se présente chez ces animaux sous forme de larges et puissantes travées continues dans toute l'étendue du lobule testiculaire considéré et remplissant la totabilité des espaces inter- tubulaires. La glande interstitielle revêt de la sorte l'aspect d’un véritable parenchyme dense, parcouru par de nombreux vais- seaux capillaires, formé de cellules polyédriques dont les carac- tères morphologiques et cytologiques comme le rôle fonctionnel sont bien connus. Par places et plus particulièrement au voisi- nage de la paroi du tube séminifère, ces cellules peuvent s'or- donner en rangées épithélioïdes. Frie. 1. — Testicule de Sanglier. Fixation : Liquide de Tellyeniczky. Impré- gnation à l’argent, méthode de Bielchowsky. 1, tubes séminifères : 2, glande interstitielle ; 3, vaisseau capillaire. — Gr. 990 Diam. L'étude des formations de soutien de ce parenchyme glandu- laire si fortement développé n'a pas été à ma connaissance l’objet d’investigations spéciales. Les résultats dont l'exposé va suivre tendent à préciser ce point et à ajouter un fait à l’histoire des formations de soutien des organes glandulaires. Nous avons étu- dié par les méthodes électives de colorations du tissu conjonctif (picro-ponceau, Bielchowsky, Mallory) le testicule du Verrat et celui du Sanglier. Malgré des différences notables dans l’âge des sujets observés, les dispositions constatées nous ont paru identiques ou en tout cas suffisamment semblables pour qu'il soit possible de les réunir dans une seule et même description. Du point de vue technique, il y a lieu de remarquer que si la coloration par le picro-ponceau permet d’avoir quelques don- nées sur les dispositifs du tissu de soutien elle ne donne cepen- 68 RÉUNIOS BIOLOGIQUE DE BORDEAUX .-(6} — dant que des résultats insuffisants qu'il est indispensable de compléter par l'emploi de la méthode de Bielchowsky et de la méthode de Mallory. Il semble, en effet, que ce dernier procédé permettant d'obtenir très aisément des fonds remarquablement purs révèle les détails de structure difficilement apparents, le plus souvent, dans les imprégnations argentiques, plus démons- tratives à d'autres égards. Des résultats analytiques donnés par les diverses images obtenues il est possible de tirer la description synthétique suivante. ne La glande interstitielle du testicule chez le Sanglier et chez le Verrat est parcourue par un grand nombre de fibrilles extrè- mement délicates se teignant en bleu pur par la méthode de. Mallory et s'imprégnant d'un noir franc par le nitrate d'argent réduit. Elles présentent les caractères généraux des fibres grilla- gées telles qu'on les connaît bien dans le foie. Ces fibres, ondu- leuses, courent entre les faces des cellules glandulaires et for- ment dans leur ensemble une série de mailles dont chacune sem- ble occupée à un premier examen par une cellule glandulaire. Sur des coupes un peu épaisses il est facile de se rendre compte en faisant varier la mise au point qu'une face considérée d'une cellule quelconque est tapissée par plusieurs fibres indépendan- tes les unes des autres, marchant dans des directions différentes et dans des plans séparés. L'ensemble constitue un treillis de à plus grande richesse et la plus parfaite élégance. Les coupes traitées par la méthode de: Mallory révèlent en plus des fibres pa- rallèles au plan général de la coupe l'existence de fibres perpen- diculaires ou obliques à ce plan. Ces fibres ne sont pas sans une certaine analogie avec les fibres ascendantes du réticulum du foie humain, récemment décrites par Collin. Les fibres du réticulum de la glande interstitielle se raccor- dent d’une part à la paroi conjoncetive des tubes séminifères, et d'autre part on les voit s'appuyer à la paroi des capillaires qu'elles rencontrent le long de leur trajet. ar leurs connections, leurs dispositions réciproques et leur grande abondance elles arrivent à constituer un appareil de sou- tien certainement très résistant malgré son extrème délicatesse. Des dispositions analogues ont d’ailleurs été observées dans d'au- tres glandes à texture parenchymateuse, en particulier, par Go- molli dans la surrénale humaine et par Clark dans le corps jaune de la Truie à une certaine période de son évolution. (Laboratoire d'anatomie générale et d'histologie de la Faculté de médecine). = (7) SÉANCE DU 7 JUIN 69 SUR LE CONTROLE CAPILLAROSCOPIQUE DE L'EXACTITUDE DE LA DÉTERMINATION OSCILLOMÉTRIQUE DE LA TENSION ARTÉRIELLE MAXIMA, par R. FABrE et P. DELMAS-MARSALET. L'observation directe de la circulation capillaire chez l'Homme, c'ést-à-dire la capillaroscopie ou méthode de Lombard (1912) a permis à Moog et Neumann de montrer que « la méthode palpa- toire de Riva-Rocci indique pour la pression systolique un chiffre trop faible » et que « la contre-pression qui entrave les pulsations de la radiale est inférieure de 2 à 4 centimètres de mercure à celle qui détermine l'arrêt de la circulation » (1). Gette expérience vient donc trancher d'une manière décisive la question de la valeur de la méthode de Riva-Rocei dans la détermination de la tension artérielle maximum et démontre définitivement son inexactitude, si souvent discutée depuis que le P' Pachon attirait l'attention il y a plus de dix ans sur l'erreur de principe de cette .méthode (2). Les divers raisonnements et expériences que l’on a apportés pour ou contre l'exactitude du Riva-Rocci seront d’ailleurs spé- cialement examinés et discutés par l’un de nous dans un travail prochain (3). Il nous a paru intéressant et nécessaire de faire l'expérience complémentaire consistant à rechercher par le contrôle de la ca- pillaroscopie l'exactitude ou l’inexactitude de la méthode oscillo- métrique pour la détermination de la tension artérielle systolique. La technique que nous avons employée et le dispositif réalisé sont des plus simples. Notre instrumentation se compose essen- tiellement d’une source lumineuse relativement puissante — lampe électrique à filament punctiforme — munie d’un miroir réflecteur sphérique. Cet éclairage latéral est dirigé horizonta- lement à l’aide d'une lentille — séparée de la platine du micros- cope par une cuve à eau à faces parallèles pour éviter l’échauffe- ment de la région explorée — de telle façon qu'il converge exac- tement sur la région dorsale et au niveau de la racine de l’ongle (x) Cité d’après Weiss. La capillaroscopie. Presse médicale, 5 février 1921, Pp. 106. (2) V. Pachon. Sur l'erreur de principe de la méthode de Riva-Rocci pour la détermination de la pression artérielle chez l'Homme. C. R. de la Soc. de biol., 12 juin 1909, p. 955. (3) R. Fabre. De la valeur comparée des méthodes palpatoire, auscultatoire et de l’oscillométrie pour la détermination de la tension artérielle maxima chez l’Homme. (Thèse de Bordeaux, 1921). Biorocie. COMPTES RENDUS. —- 1921. T. LXXXV. 6 70 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (8) du doigt exploré, placé à plat sur la platine d'un microscope ordinaire. La source lumineuse est séparée de l’observateur par l’interposition d'un voile noir et le tout disposé dans une chambre noire pour rendre maximum la visibilité et la netteté du phé- nomène. Un objectif n° 3 et un oculaire n° 4 conviennent parti- culièrement à ce genre de recherches. Le doigt du sujet est préa- lablement savonné, passé à l’éther, et une goutte d'huile de cèdre déposée sur la région à examiner. II nous a semblé que la zone élective d'observation des capil- laires correspondait à la peau limitant la racine de longle et de préférence celle des extrémités de la lunule. Après quelques tà- tonnements on aperçoit nettement de belles anses capillaires se détachant en rouge sur un fond clair. Un examen attentif permet de distinguer le courant sanguin. Si dans ces conditions on pra- tique l'exploration oscillométrique, il est évident que le chiffre de contre-pression qui sera nécessaire et suffisant pour produire l’arrêt du courant capillaire sera juste égal à la valeur de la ten- sion artérielle maximum au niveau du segment comprimé. Etant donné un sujet, la manchette de l’oscillomètre ou une large manchette humérale est donc appliquée au bras, qui est ici choisi comme lieu d'exploration pour une plus grande commodi- té générale de l'expérience. Après avoir mis au point quelques anses capillaires et s'être accommodé à la vue du courant san- guin on comprime lentement et progressivement la manchette. On assiste alors au ralentissement progressif de la circulation jusqu'à arrêt total du courant capillaire, qui se produit au mo- menñt où la contre-pression brachiale devient égale à Mx. On a ainsi le chiffre réel de la tension artérielle maximum au bras (x). Si maintenant on continue à comprimer de 4 ou 5 em. de mercure et que l’on construise alors, en décomprimant, le dia- gramme ordinaire des oscillations lues à l’oscillomètre, on voit que la valeur capillaroscopique de Mx se trouve exactement cor- (x) Une remarque importante doit loutefois être présentée. Si au lieu d’opé- rer par compression progressive on décomprime après avoir atteint un chiffre notablement supérieur à Mx, on peut constater pendant quelques instants un phénomène particulier constitué par de légers déplacements des globules dans les anses tantôt dans le sens normal du courant et tantôt en sens inverse, comparables à des mouvements vermieulaires et dûs sans doute aux réactions vaso-motrices, Pour éviter ces mouvements vermiculaires et ces petits courants successifs el de sens opposé qui se produisent chez certains sujets après l’oblité- ration complète de l'artère comprimée, et qui pourraient géner l'observation au cours d’une décompression progressive, nous avons systématiquement dans nos expériences effectué la mesure au cours d’une lente compresion et noté toujours le chiffre de contre-pression qui correspond à l'arrêt du courant capil- laire, (9) SÉANCE DU 7 JUIN 71 1 respoudre à l'angle de jonction des oscillations surpra-maxima- les et des grandes oscillations. Or, c’est justement là le critère classique de la détermination de la pression maximum par la méthode oscillométrique que « tout le monde est d'accord pour placer à l'union des grandes oscillations et des oscillations supra- maximales (1) Gallarvardin), où à « l'entrée dans la zone des oscil- lations croissantes » (2) (Pachon), ou encore, si l’on veut, au chan- gement de pente qui sépare la zone des pulsations d’infundibuitum de la zone des pulsations de décollement — toutes expressions équivalentes. Conclusions. — Le note de la détermination clinique de la pression systolique peut être fait par l'observation directe de la circulation capillaire au doigt. Cette méthode capillaroscopique, qui avait démontré déjà d'une manière décisive l’inexactitude de la méthode de Riva-Rocci, démontre d’une manière non moins nette l'exactitude de la valeur oscillométrique de la pression maximum, fixée par le critère classique constitué par « l'union des grandes oscillations et des oscillations supra-maximales » ou par « l'entrée dans la zone des oscillations croissantes ». (Laboratoire du P° Pachon). REMARQUES A L'OCCASION DE LA COMMUNICATION DE MM. R. Fagre et P. DErmas-MARSALET, par V. Pacron. Il y a douze ans je monirais que la disparition du pouls radial, au moment où on la constatait dans l'épreuve de Riva-Rocci, coïn- cidait avec la manifestation, à ce même moment, de pulsations importantes de la zone humérale comprimée. L’oscillomètre, grà- ce à ses conditions spécifiques de sensibilité, traduisait l’impor- tance particulière c'est-à-dire la grande amplitude de ces pulsa- tions humérales, synchrones de l'extinction du pouls radial. Il ne pouvait s'agir, dès lors, de prendre cette disparition du pouls radial, dans de telles conditions de manifestation conco- mitante du pouls huméral, comme le critère de la pression maxima. Il est d’ailleurs facile, comme je le fais chaque année dans mes cours, de reproduire sur schéma de circulation les conditions (x) Gallavardin. La tension artérielle en clinique. Paris, Masson, 1920, p. 140. (2) V. Pachon. La mesure de la pression artérielle par la méthode des oscilla- Hons. L’oscillomètrie pratique. Paris médical, 1% juillet 1911. 72 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (10) , de l'épreuve de Riva-Rocci. On voit ainsi, dans des conditions. immédiatement apparentes, à une phase de la compression, la coexistence de la disparition du pouls d’aval avec la manifestation concomitante de battements de la zone artérielle comprimée en amont. Cn assiste là, comme je l'ai dit, à un phénomène physi- que banal d'amortissement, la zone artérielle comprimée se trouvant détendue à une phase de la compression et jouant alors le rôle de lame vibrante — d’où extinction ( à la manière d'un anévrysme) de l'onde pulsatile en aval et uniformisation du cou- rant circulatoire. Je n'ai jamais compris qu'on püt considérer comme une « hypothèse » un fait physique inéluctable. - Quoi qu'il en soit, on a beaucoup discuté autour de la con- ception que j'avais émise. On a cru même parfois en établir le mal fondé. La thèse de mon élève Fabre démontrera où étaient les erreurs d'expériences ou d’interprétations. La capillaroscopie vient apporter aujourd'hui un argument décisif au débat. Elle constitue, sans conteste, la méthode étalon de contrôle de l'arrêt du cours du sang dans l'exploration sphygmomanométrique. Elle fait ainsi la preuve, d'une part, de l’inexactitude de la méthode de Riva-Rocei et, d'autre part, de l'exactitude de l’oscillométrie dans la détermination de la pression artérielle maxima. La sures- limation fictive de la Mx oscillométrique sort de la légende et la sous-eslimalion réelle de la Mx palpatoire entre dans le domaine des faits. RU RECHERCHES SUR LE SAC ET LE CANAL ENDOLYMPHATIQUES, SAC ET CANAL ENDOLYMPHATIQUES CHEZ LE FOETUS HUMAIN ET L'ENFANT, par GEORGES PORTMANN. Dans une communication récente au Congrès de l'Association des Analomistes, nous avons exposé les résultats de nos recher- ches sur l'oreille interne membraneuse de l'Homme. Nous n’a- vions alors envisagé que l'adulte normal : il nous a paru indis- pensable de compléter ces premières notions en étudiant si le sac et le canal endolymphatiques présentaient chez le fœtus et l'enfant le mème développement et les mêmes rapports que chez l'Homme fait. Nous avons employé pour ces recherches la méthode des cou- pes en séries de rochers munis d’une portion de cervelet inclus dans la celloïdine suivant la technique indiquée dans nos notes antérieures. (41) | SÉANCE DU 7 JUIN 13 Les reconstructions de labyrinthes membraneux qu'a nécessi- tées cette étude, nous ont permis de constater que la disposition générale du sac, du canal endolymphatique et du saccule est sensiblement la même que chez l'adulte. Ces trois cavités ne constituent en réalité que trois portions d'un seul organe en bissac formé d'une partie moyenne rétrécie : le canal endolÿymphatique et de deux extrémités progressivement dilatées : une intra-crânienne, le sac endolymphatique ; une vestibulaire, le saccule. Sac endolymphatique. — “Toujours appliqué contre la face pétreuse endocränienne il en suit les différentes orientations au fur et à mesure du développement du crâne et de la formation de la fosse cérébelleuse de l'adulte. Il passe ainsi du plan ver- tical antéro-postérieur à un plan légèrement incliné de haut en bas et d'avant en arrière et situé dans un sens transverso-oblique faisant avec le plan frontal un angle de 45° environ. Ce mouvement de demi-torsion, parfaitement explicable d’ail- leurs, est commandé par les modifications successives que l'os pétreux subit pour devenir le rocher. Les dimensions du sac sont toujours considérables et dépassent de beaucoup celles du saccule au moins en surface, car le sac, chez le fœtus et l'enfant se présente avec l'aspect aplati du sac adulte, véritable {tambour physiologique. Ces dimensions sont les 2/3 ou le double du saccule, en hauteur et en largeur (les mensurations faites chez un fœtus de six mois 1/2, par exemple, nous ont donnés 4 mm. 200 pour le sac et 2 mm. {oo pour le saccule). Les rapports du sac varient suivant l’âge. Recouvrant la tota- Bité du sinus latéral et le débordant mème en arrière chez l’em- bryon alors qu'il n'existe pas encore de fossette endolymphati- que pour le recevoir, il présente avec le sinus des rapports de moins en moins étendus et chez le jeune enfant affleure, comme chez l'adulte, le bord antérieur de la gouttière sigmoïde. Complè- tement inclu sans l'épaisseur de la dure-mère, il est aplati entre la face pétreuse d’une part et les méninges et le cervelet d’autre part. Canal endolymphatique. — Il constitue à son origine endo- cränienne un rétrécissement infundibuliforme du sac et il n’est pas possible de fixer une ligne de démarcation définie entre ces deux organes. Il se rétrécit peu à peu jusqu’au tiers antérieur de son parcours où il augmente de dimensions et arrivé dans le ves- tibule se continue insensiblement par le saccule sans qu'il soit possible, là aussi de fixer entre ces organes une limite nette. La direction du canal endolymphatique varie suivant l’âge. D'abord presque rectiligne et très légèrement oblique de haut =1 EE RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (12) en bas et d'arrière en avant, il se coude peu à peu à mesure que le sac change d'orientation et chez le fœtus de 6 mois, il pré- sente déjà une courbe à concavité antéro-inférieure à peu près analogue à celle que l’on constate chez l'adulte. Enfin, c'est en un point déjà très élargi de son parcours intra- vestibulaire, où il est par conséquent devenu saccule qu'il va entrer en communication, par deux camalicules, avec l’utrieule d’une part et le canal cochléaire de l’autre. Conclusions. — Chez le fœtus humain et chez l'enfant, l'oreille interne membraneuse ne diffère en rien du labyrinthe membra- neux de l’adulte. Le sac, le canal endolymphatique et le saccule constituent par leur développement et leurs rapports récipro- ques un seul organe en.bissac : l'organe vestibulo-crânien, in- termédiaire entre l'oreille de l'équilibre et celle de l'audition et dont la constance dans les nombreuses espèces que nous avons éudiées : Sélaciens, (Torpille, Myliobatis aquila) (x), Téléos- tééns (Leuciscus rutilus, Cyprinus carpio, Aturius béarnensis) (2), Batraciens (Bufo vulgaris, Rana esculenta, Rana temporaria) (3), Oiseaux - (Pigeon) (4), Mammifères (Gobaye, Chien) 6), Homme (6), permet de supposer l'importance physiologique et pathologique. (Laboratoire d'anatomie générale et d'histologie de la Faculté de médecine). MODALITÉS ANATOMO-PATHOLOGIQUES DU TABES ANCIEN CHEZ LES GENS AGÉS, par J. SABRAZÈS. Comment se présente un tabes non traïté ? Voici un cas de ce genre provenant d’un asile. [1 s'agit d’une tabétique âgée de 74 ans, veuve d’ophtalmoplégique. Elle est morte subitement, éma- ciée, ne pesant plus que 34 kilos. Elle n'était mi tuberculeuse, ni néoplasique. Notons à la convexité, l’opacité des méninges molles, parsemées de petits foyers Iymphocytiques ; les dentelures de sclérose névroglique en panache de l'écorce cérébrale, la présen- ce de kystes séreux dans les plexus choroïdes. (x) C. R. de la Soc. de biol. , t. LXXXIIT, P- 1857. (2) 4C. R.-de la Soc. de biol...t, EXXAIV, P- 510. (3) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIV, p. 155. h) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXTIT, p. 1.488. A (5) C. R. de la Soc. de biol., t, LXXXIT, p. 1.384, t LXXXIITI, p. 45. (6) Congrès de l’Associalion des Anatomisles, Paris, 7 mars 1921. (43) SÉANCE DU 7 JUIN 75 La moœælle est extraordinairement rapetissée par rapport à l'épaisseur des méninges molles. Celles-ci un peu troubles, don- nent insertion à quelques plaques nacrées. Toutes les racines sont grèles. La diminution de calibre de cette mœlle par rap- port à la normale n'est pas due à la fixation ; elle est telle qu'on croirait être en présence d’une mœælle de tout jeune enfant. Cette mœælle mesure en moyenne cinq mm. dans son grand diamètre. Ses coupes offrent l'image d'un tabes très avancé atteignant le bulbe. Tous les faisceaux endogènes et exogènes des cordons postérieurs sont détruits, selérosés, sauf les fibres juxta- commissurales qui persistent en assez grand nombre. Les autres faisceaux sont à peu près indemnes. La sclérose névroglique em- piète cependant un peu en accent circonflexe de chaque côté, en avant des racines postérieures. Les cellules des ganglions rachi- diens sont surchargées de pigment jaune. Le processus de ce tabes si avancé n'est nullement éteint. L'activité de la réaction méningée à prédominance radiculaire postérieure se traduit par un épaississement des méninges molles, surtout au point d'émergence des racines postérieures, des deux côtés. Cette inflammation se retrouve, beaucoup plus discrète, sur les autres parties de la circonférence médullaire. Ce qui est ex- ceptionnel latéralement et en avant, est la règle et s’accuse dans la zone postérieure : arachnoïde, pie mère, périphérie de la moœælle se confondent en une sorte de symphyse sur une épaisseur de 5oo u, or, en avant, les méninges molles ne mesurent pas plus de 165 u, cette méningite postérieure productive est d’au- tant moins scléreuse qu'on s'approche davantage du pourtour de la molle et des zones radiculaires ; elle montre des capillaires sanguins ectasiés. Une nappe de lymphocytes petits et moyens, denses, agminés, et dont on surprend des figures de lympho- blastes en division mitosique, cerne la lumière des vaisseaux, se diffuse dans la pie-mère, dans l’espace sous-arachnoïdien autour, le long et dans l'intimité des racines postérieures. Dans ce croissant de méningite enserrant l'arc postérieur de la molle, veinules, artérioles, capillaires, en outre de la sur- charge de leur paroi et de leur voisinage en lymphocytes, pré- sentent des lésions d’endovascularite végétante. Aux cellules [ym- phocytiques s'associent, comme vous le voyez, des cellules plas- matiques, parfois vacuolisées ou à enclaves acidophiles, des fi- broblastes plus ou moins allongés à noyau long et grêle. Dans les mailles de l’espace sous-arachnoïdien les cellules des travées sont en prolifération mêlées à des lymphoblastes, des lymphocytes, des plasmocytes, des fibroblastes et à quelques hématies. Pas de lymphocytose intra-vasculaire. Les lymphocytes ne sont nulle- ment hématogènes, pas plus que les autres éléments cellulaires = 176 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (14) agglomérés dans ces infiltrats ; ils naissent sur place aux dépens des cellules mésodermiques antérieurement quiescentes mais que la présence du virus irrite et incite constamment à se différencier. Ainsi, malgré l'ancienneté de la maladie qui remontait à une quarantaine d'années au moins, on retrouve dans la moœælle le double mécanisme pathogénique des lésions tabétiques : mé- ningite lymphocytopoiétique due au virus, principalement mar- quée au niveau des racines postérieures ; processus de dégénéres- cence ganglionnaire, radiculaire, cordonale aboutissant dans la moœlle à une sclérose névroglique substitutive. La dégénérescence des cordons ne s'opère pas strictement au prorata de la méningite et de la radiculite, la substance médullaire pouvant elle aussi héberger le virus et se trouver directement lésée de ce chef. Ce type anatomopathologique de tabes, en activité malgré l'ancienneté du processus, n’est pas le seul qu'on observe chez les vieillards. Nous avons étudié une forme, à foyers méningiti- ques éteints, sans Iymphocytose rachidienne, les dégénérescences radiculaires et cordonales représentant seules la maladie modifiée par le traitement spécifique ou par ses tendances naturelles. Ce. sont là deux types extrêmes entre lesquels on trouve tous les in: termédiaires. imp. A. UAVY et FILS Alné, 59, rue Madame. Paris Le Gérant: A. DAVY. PER ONS COLLOIDALES À &, Métaux colloïdaux électriques à petits grains. Colloïdes électriques et chimiques de métalloides. 9 <———— ELECTROCUPROL «, cencee = Eee co à Tuberculose, Toutes les mpoules de cc. par boîte Maladies ; Ampoules de 10 cc. (3 par botte). (argent) maladies Coliyre en amp. ÉORte -gouttes. infectieuses. pneus se FU É par Dole infectieuses Traitement mpoules de 10 cc. (3 jar boite i Ampoules de 25 cc. 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PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE CS Séance du 18 Juin 1921 a o PARIS MASSON ET Ci, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vie) » Les comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société. PRIX DE L’ABONNEMENT POUR LE 2: SEMESTRE (Juin-Décembre) 19271 Le 1: semestre (L. LXXXIV) 1921 est épuisé, France : 25 fr. — Etranger : 30 fr. Prix Du NUMÉRO : 2 Îr. 50 Les abonnements sont reçus par MM. MASSON et Ci Éditeurs, - 120, Boulevard Saint-Germain, Paris EEE Toutes les oe doivent être remises sous forme de dactylographies, ne varietur, Sans lectures douteuses ; | elles ne doivent pas dépasser l’étendue réglementaire. — Ces conditions sont formelles. TARIF DES TIRÉS A PART Le prix des tirés à part est abaïssé à : 13 francs pour 50 tirés à part (2 pages). AD 100 — (2 pages. 18 — — 50, — (4 pages). 21 — —+ 100 — (4 pages). Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs aotes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue Madame, Paris 6°. Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité, 14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU Lisoaütz (A.), Orrow (B.) et Wacner (Ch.) : Sur des modifi- cations histologiques subies par des restes du pôle inférieur du testicule dans la costration par- MONS SES S SES RAR RER LirscaüTtz (A.), Orrow (B.) et Wasner (Ch.): Sur des modifi- cations histologiques subies par des restes du pôle supérieur du testicule dans la castration par- HOME RE a en de Mamgais (S.): Bacillus irrever- SUSRCODS UT USER ae rie dore Mssrrezar (W.)et Lepegr (S.) : Sur la composition des dialysats ÉQUIPÉ MMAULDO eee eee Mirosevic (Borivoje Dim.\ : Sur les altérations des caractères sexuels secondaires chez un Coq BED MA ne er cu cu Micogyevic (Bor do Din. ) : Sur les transformations du car yo- some chez les Grégarines, à pro- pos d’une nouvelle espèce, Gre- TOMATE NES _. Moucror (A.) et Perir (P.): Sur les variations de deuxième ct de troisième ordre de la pression artérielle chez l'Homme d’après Poscilosraphies eh. Nicoras (E.) et Rinsarp (P.) : Les injections intra-veineuses de sang virulent dans l’hyperimmu- nisation des animaux vaccinés contre la peste bovine.......... 78 82 BioLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1921. 2 an 18 JUIN 1921 SOMMAIRE Réunion biologique de Lyon ARLOING (F.) et LAN:ERON (L.) : Influence du choc anaphylactique sur le pouvoir alexique du sérum ACÉCODAVE Rene ile Couvreur (E.) et CHanovirox (X.) : Remarques à propos de la noterde AOPAUIIOtE ERA 10/ GuiLLIERMOND (A.): À propos de l’origine de l’anthocyanc.... 98 Pic (A.),Bonnamour(S.) et Ray- Monp : Action anti-convulsivante du chlorure de calcium. Chlorure de calcium et strychnine....... 96 Porcner (Ch.) et TAPpERNOUx (A.) : Recherches sur la rétention lactée. Relations entre le lactose résorbé au niveau de la mamelle et letlactose urinaire #4... 101 Réunion biologique de Strasbourg. AnOoN (M.) : Sur la glande in- terstitielle du testicule embryon- naire chez les Mammifères...... 107 ARoN (M.) : Sur le développe- ment des voics biliaires intrahé- patiques ct l’établissement de la fonction biliaire du foic........ 110 Becrkeric (A.) et Encez (G.) : Au sujet de la centrifugation appliquée à l’agglutination ..... 105 Bzum!L Det (E.) et Hausk- NECHT (R.) : Le mécanisme de 1e du chlorure de sodium et du chlorure de potassium dans T. LXXXV. 7 78 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE les néphrites hydropigènes . .... 129 | © CAMOTE nee ee PC ECC 118 CxHarTron (E.) : Régulateur à Nic£zoux OM. ) : Technique de fléau bimétallique pour thermos- l’inhalation de l’oxygène pur. tats à chauffage électrique...... 116 | Application au traitement d'un Docxox (A.): Sur la pression .cas d'intoxication aiguë par. osmotique de quelques Algues loxYdede carbone rer 120 marines. Ses rapports avec l’assi- Rae (M.) : Dispositif simple milation chlorophyllienne...... 112 | pour la distillation d’épreuve des Kreis (Th.) : Recherches clini- cultures bactériologiques..... 5426 ques sur la vagotonie et la sym- STROHL (A.): Sur la résistance DatlicotonientesR tee 0 114 | électrique apparente du corps NrczLoux (M.) : Eudiomètre pour humain pour les courants de fai- de petites quantités de gaz. Appli- ble durée... 7e 129 Es Présidence de M. P. Portier, vice-président. SUR LES VARIATIONS DE DEUXIÈME ET DE TROISIÈME ORDRE DE LA PRESSION ARTÉRIELLE CHEZ L'HOMME D'APRÈS L'OSCILLOGRAPHIE, par À. Mouceor et PAUL Perte. Nous possédons dans l’oscillographie une instrumentation et une technique excellentes pour inscrire et lire les pressions arté- rielles et leurs variations rapides chez tous sujets. Plusieurs cen- taines de tracés nous autorisent à affirmer que dans l'espèce hu- maine et à l'état physiologique la pression artérielle maxima est ss fixe, la pression minima constamment varia- ble, même en l'absence d’arythmie sinusale. Contrairement à ce que l’on croit sur la foi des tracés prélevés avec les sphygmographes, les pulsations sont constamment iné- sales chiez l'Homme, même avec rythme cardiaque très régulier. Aussi avons-nous, avec M. Lœper (1) proposé d'ouvrir, en seméio- logie cardio-vasculaire, le nouveau chapitre des « anisos- phygmies » ou inégalités de force et d'amplitude des pulsations artérielles, en tant que ces inégalités sont indépendantes de toute arvthmie, Transportant de suite la question dans le domaine mé- dical et clinique, notre importante collection d'oscillogrammes nous amène à poser comme fait acquis qu'il existe des anisos- phygmies, prédominant sur Ia pression maxima, qui nous parais- sent toujours pathologiques, et des variations périodiques portant d'une façon tout à fait élective sur la pression minima, seul objet de la présente note : ‘1) Presse médicale, g mars 1927. SÉANCE DU LS IUEN 1 À. Pour continuer (1) leur étude méthodique, nous avons ins- crit délibérément et simultanément le tracé de l’amphation respi- ratoire du thorax, et l’oscillogramme prélevé à la région humé- rale, avec une eontre-pression égale à la pression intra-artérielle minima. Ainsi nous pouvons aborder l'étude du sens physiolo- gique et des variations pathologiques du phénomène. Ce qui paraît constituer le type physiologique, ce sont les va- riations de la pression minima dans un sens isochrone et paral- lèle à la courbe respiratoire de l’ampliation thoracique, c'est-à- dire que la pression artérielle minima s'élève dès le début de l'inspiration et s’abaisse dès le début de l'expiration. Le sens est done absolument opposé à l’effet que peut exercer la diminution inspiratoire de la pression intra-thoracique (par aspiration du contenu des gros troncs veineux) sur la pression veineuse, la pression capillaire et par vis a tergo, sur la pression artériolaire diastolique. Il faut donc admettre que le type physiologique représente l’ef- fet d'une vaso-constriction périphérique périodique, et nous y voyons un mécanisme compensateur de régulation de la pression sanguine, par lequel une vaso-constriction vient, à chaque inspi- ration, lutter contre la diminution des résistances périphériques causée par l'abaissement de la pression veineuse. En même temps, (HACER EE ln Soc. de biol., 27 novembre 1920. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE (#2) © nous observons, sur nos oscillogrammes prélevés à contre-pres- sion minimale, une fixité relative de Ia hauteur des ascensions sphygmiques. Dans ces faits, il semble que tout se passe comme si, au moment de l'augmentation périodique de tonus du centre respiratoire qui se traduit par un mouvement d'inspiration, il se produisait en mème terips une vague vaso-constrictive à point de départ cen- tral, allant agir à la périphérie et de plus pour compenser le tout, une légère inhibition cardiaque. Cette dernière action inotrope négative serait d'ordre vagotonique, tandis que la vague vaso- constrictive serait d'ordre sympathicotonique. Et ici encore, nous retrouverions coimme aboutissant de notre travail analytique, une preuve de l'équilibre physiologique entre les deux portions anta- sonistes du système nerveux autonome. Telle est la base physiologique qui nous permettra d'aborder avec fruit l'étude des variations périodiques pathologiques, des variations respiratoires de la pression artérielle minima (types in- verses, exagération du type normal) et de l’état de conservation des mécanismes compensateurs pneumo-cardio-vasculaires. B. Sur nos tracés comportant, avec la courbe d’ampliation tho- racique, l’oscillogramme huméral prélevé avec une contre-pres- sion infra-minimale, c'est-à-dire inférieure de 1 à 2 em. de Hg à la pression artérielle minima, se voient des variations pério- diques dont les phases sont beaucoup plus lentes que les phases respiratoires. Elles portent d’une façon tout à fait élective sur la pression minima, et figurent évidemment les ondes de troisième ordre, d’origine vaso-motrice, et probablement à point de départ périphérique dans le système nerveux périartériel ou le tonus des fibres lisses des parois vasculaires. À cette contre-pression infra-minimale, qui met si bien en lumière les ondes de troisième ordre, les ondes de deuxième ordre sont généralement effacées, et si leur visibilité persiste encore leur sens est rendu difficile à reconnaitre par l’interférence des ondes de troisième ordre. Peut-être est-ce là l’origine de l'opinion attribuée à Snyder (1), d’après laquelle le sens des variations de deuxième ordre serait inversé suivant qu'on les inscrit à contre- pression minimale ou à contre-pression infra-minimale. En réa- lité, ce prétendu changement de sens ne nous a paru qu’une mé- connaissance des ondes de troisième ordre. 1) Amer. J. of Physiology, t. XXXV, n° 4, mars 1915. SÉANCE DU 18 JUIN SL SUR LA COMPOSITION DES DIALYSATS ÉQUILIBRÉS in VIVO, par W. MEsrTrezar et S. LEDEBT. Nous avons répété in vivo nos expériences de « dialyse équi- librée », de façon à obtenir un liquide qui corresponde au milieu intérieur de l'animal à 37°. Un sac de collodion d’une dimension adéquate, protégé contre les déformations possibles par un manchon intérieur en verre ajouré, est, à cet effet, rempli aux trois quarts d'eau salée à 5 p. 1.000, fermé au fil ou par obturation, à la lampe, du man- drin sur lequel il est fixé, et introduit dans la cavité abdominale d’un Chien, d’un Lapin ou d’un Cobaye. Le système dialyseur et son contenu auront été stérilisés à 110° ; la laparatomie sera exécutée avec des gants et une asepsie rigoureuse. La suture se fera plan par plan, même pour les petits animaux. Si l’on observe ces précautions, l'animal supporte son sac abdominal et celui-ci échappe à l’enkystement infectieux. Les résultats que nous avons obtenus confirment et étendent nos conclusions antérieures. Les « dialysats équilibrés » retirés des sacs, quand il n'est pas survenu d'incident, sont limpides et absolument incolores. L'abaissement cryoscopique qu'ils présentent est très voisin de celui du sang carotidien examiné : —0°59 (dialysat), —0c°60o (plasma). Le taux des chlorures est toujours plus élevé que celui du plasma et présente des valeurs supérieures à 5 gr. par litre, c'est- à-dire des chiffres très voisins des chiffres les plus élevés que l’on rencontre dans quelques humeurs de l'organisme (liquide céphalo- rachidien et humeur aqueuse). Voici les chiffres obtenus chez deux Chiens et un Lapin : Chlore (en gr. de NaCI par litre) Plasma Dialysat organique carotidien équilibré Différences Rapporl(s CiteenoOme Rs erre 6,74 TL 0.40 1,20 CGlenn0/4e... 10 6,38 720 0,87 — LAN PES ARSE 6,30 6,85 0,55 — Le taux du sucre des dialysats équilibrés dans la cavité abdo- minale est toujours inférieur à celui du plasma carotidien, con- trairement à ce que nous avons observé avec le sérum. Nous rev.undrons sur ce fait. joutons que, chez deux Cobayes, l’alexine n'a pas diffusé dans les sacs de collodion, malgré le peu d'épaisseur des couches et la légère xanthochromie des liquides obtenus. La composition des « dialysats équilibrés » in vivo, dans les SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE (@2) tt) conditions précitées, est très voisine de celle du liquide céphalo- rachidien. Voici les moyennes obtenues chez deux Chiens de OK OT. (nel) Substances Substances A minérales fixes Albumine Sucre Chlorures — (en grammes par litre) Dialysat «équilibré ».... 0°,59 9,39 TE,07 0,90 0,70 (faib.) 7,19 Liquide céphalorachidien # de Chien (moyenne).. 0,60 9:99 11,90 0,20 0,78 (faib). 7,68 L'identité de composition n’est pas absolue, au sens strict du mot, pas plus que l'humeur aqueuse et le liquide céphalorachidien d'un même animal ne sont parfaitement ‘équilibrés. Il y a une question de circulation locale et de membrane dont nous aurons à tenir compte. : Ces différences sont, d’ailleurs, minimes, et ne rentrent pas en ligne de compte, si l'on compare aux chiffres précédents ceux fournis par les sérosités variées ; enfin, surtout si l’on vient à considérer le produit de sécrétion des glandes différenciées, où le remaniement des éléments organiques et minéraux prend des proportions sur lesquelles il est inutile d'insister. De toute manière, les restrictions que nous avons tenu à for- muler n'atteignent en rien le fait fondamental que les expé- riences rapportées laissent se dégager, à savoir : qu’il est possible d'obtenir in vivo, en dehors de toute intervention protoplasmique, par dialyse sur sac de collodion, un « dialysat équilibré » dont la composition est superposable, dans son ensemble, à celle du schéma général des humeurs que l’un de nous a élé amené à considérer, pour des raisons différentes, comme des « dialysats naturels ». LES INJECTIONS INTRAVEINEUSES DE SANG VIRULENT DANS L'HYPERIMMUNISATION DES ANIMAUX VACCINÉS CONTRE LA PESTE. BOVINE, par E. Nicozas et P. Rixyanp. Au cours d’une mission en Belgique (aoùt-décembre 1920), pour la préparation du sérum contre la peste bovine, nous avons eu l’occasion de pratiquer quelques essais relatifs à l’hyperimmu- nisation, par la voie veineuse, d'animaux vaccinés par la méthode habituelle des injections contemporaines de sérum et de virus. C’est le résultat de ces essais que nous voulons communiquer à la Société. À six Vaches immunisées (animaux n° 4o, 80, 83, 98, 106 et SÉANCE DU 18 JUIN 83 107, ayant servi au titrage de certains des sérums obtenus) (x), nous injectons, un temps variable après la vaccination (53 jours pour le n° 4o, 24 jours pour les 8o et 83, 14 pour le 98, 7 pour les 106 et 107), des doses de sang virulent, fraichement récolté el citraté, qui diffèrent et vont de 200 à 5oo c.c., suivant les ani- maux (200 pour 80 et 83, 4oo pour 106 et 107, 500 pour 4o et 98). Cette première recharge, qui suit la vaccination, est parfaitement supportée et on n’observe pas le moindre incident au cours de- l'injection chez aucun des sujets en expérience, ni la moindre réaction consécutive à l’inoculation. On renouvelle 2 fois les précédentes injections des mêmes doses à 3 et 7 jours d'intervalle. On ne constate pas davantage de phé- nomènes anormaux, soit pendant l'introduction, faite sans pré- cautions spéciales, du sang dans la jugulaire, soit dans les heures ou les jours qui suivent l'opération. Une quatrième recharge est effectuée 6 jours après la dernière, et les doses de sang virulent administrées sont portées respecti- vement à 400, 600 et 8oo c.c. Cette fois, des manifestations plus ou moins bruvantes se produisent chez {4 des animaux, les n° 80, 83, 4o et 98. Le n° So présente d’une facon marquée, vers la fin de l'injection, une symplomatologie tout à fait comparable à celle qu on observe d'ordinaire dans l’hypersensibilité ou anaphylaxie, symptomatologie qui s'atténue et disparait rapidement en un quart d'heure à une demi-heure. Quatre heures après, l’état général du sujet paraît excellent ; sa température seule est montée à 41°1, niveau auquel elle ne se maintient pas longtemps, puis- que, le lendemain matin, elle est redevenue normale. Le 83 se comporte, à l'intensité près, comme le précédent ; chez lui, les manifestations immédiates, quoique encore nettes, sont plus dis- crètes ; la température, quatre heures après, ne dépasse pas 39°,6. Le n° 4o réagit très faiblement pendant l'inoculation et montre simplement un peu d'accélération respiratoire ; mais, au bout de quelques heures, il présente de l’abattement, de la diminution de l'appétit et une hyperthermie notable (40°,3) ; le lendemain matin, tout est rentré dans l'ordre. Le n° 98 réagit violemment : après avoir reçu de 600 à 650 c.c. de sang, il manifeste une dyspnée, qui s’accentue rapidement et devient très intense ; l'animal, haletant, ouvre la bouche pour respirer et tousse fré- quemment. En présence de signes aussi alarmants, on arréte l'injection (la quantité donnée est à peu près de 700 c.c.) et on reconduit la bête à sa place, qu’elle regagne en chancelant. Au bout de quelques instants, l'état paraît s'améliorer et le sujet (1) Pour le titrage, les sérums ont été injectés sous la peau en même temps que le virus, lequel a été employé à la dose uniforme de o c.c., 2. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 62 [es devoir se remettre, mais cette amélioration n'est qu'apparente ou du moins est toute passagère, car, trois heures après, la toux rede- vient fréquente et quinteuse et la dyspnée reparaîït ; la bête mani- feste de l'angoisse respiratoire et, le cou tendu, la bouche ouverte, excitée, trépignant sur place, essayant, semble-t1l, de lutter contre l’asphyxie, finit par tomber et meurt en quelques minutes. Sa température, peu de temps avant la mort, était de 4o°,6. L’au- topsie révèle uniquement la présence d’un œdème considérable du poumon : l'organe volumineux et pâle est gorgé d’une séro- sité très légèrement rosée qu'il laisse abondamment couler sur la coupe. Le sang est incoagulé. Chez l'animal dont il s’agit, pas le moindre doute, la mort est certainement due à de l’œdème aigu du poumon survenu acci- dentellement au cours de l'injection intraveineuse de sang viru- lent, qui lui a été faite. Quelle est la cause exacte de cet œdème ? S'agit-il d’une manifestation d'ordre anaphylactique ou toxique ? Nous l’ignorons. Toujours est-il que le virus pestique, s’il inter- vient, ne paraît pas indispensable à l’éclosion des accidents dont nous venons de parler. C’est du moins ce que semblent démontrer les essais complémentaires suivants. Les cinq animaux restants, les n°° 8o, 83, 4o, 106 et 107 (ces deux derniers n'ayant présenté aucune réaction d'aucune sorte à la précédente recharge) reçoivent, deux jours après une prise de sang de 200 c.c. pratiquée le 10° jour qui suit la dernière injec- tion, des volumes de sang citraté et récolté la veille sur des Bœufs vaccinés, qui sont respectivement de 55o c.c., pour les 80 et 83, et de 700 pour les autres. Chez le {o et chez les 106 et 107, on n'observe aucun phénomène particulier au cours de l'injection, ou seulement une légère accélération respiratoire. Chez les deux autres, par contre, on assiste à des manifestations graves. Chez l’un, le 8o, ces manifestations sont de celles qu'on voit se produire le plus souvent chez les grands animaux dans les crises dites d’anaphylaxie : accélération respiratoire, abattement profond, tête et oreilles tombantes, yeux clos, titubation, pouls imperceptible, évacuations alvines abondantes, réflexe lombaire nul, ensemble de symptômes qui traduit une dépression ner- veuse très marquée, contemporaine d’un brusque affaissement de la pression sanguine et qui s’amende pour disparaître presque aussi vite qu'il est apparu (une demi-heure après, tout est fini). Chez l’autre, les manifestations sont, comme chez l'animal 98, celles de l’œdème aigu du poumon et diffèrent de celles constatées chez le précédent sujet : peu d’abattement, dyspnée très intense accompagnée d'une toux fréquente à caractère quinteux. Comme au bout d'une demi-heure, le sujet, toujours très essoufflé, est dans un état alarmant, qui ne semble pas devoir s'améliorer, on SÉANCE DU Î8 JUIN 85 lui fait une saignée de près de 7 litres, qui le soulage fortement, et est suivie d'un retour progressif à la santé (le lendemain matin, l'état est excellent). La constatation d'accidents au cours de l’hypérimmunisation par la voie veineuse de bovins, que l’on recharge avec du sang citraté (1), montre que, même avec des doses relativement peu élevées de sang homologue fraîchement récolté, la méthode n’est pas sans danger et demande à être maniée avec prudence. La transfusion directe ne s’accompagnerait d'aucun incident si l’on en croit une note récente et concise de Van Saceghem (2). Etant donnée la difficulté, pour ne pas dire l'impossibilité pratique, de déterminer le volume exact de sang introduit, volume sans doute variable avec les animaux en expérience, nous n'avons pas eu recours à cette méthode, qui, lorsqu'elle était utilisée chez l'Homme, n’a pas été non plus sans produire des accidents (voir Guillot, Dehelly et Morel). En ce qui concerne l’activité du sérum des animaux que nous avons hypèrimmunisés par la voie veineuse et dont certains ont reçu près de deux litres de sang virulent, administrés en plusieurs fois, elle s’est montrée inférieure à celle du sérum de Vaches rechargées sous la peau avec une quantité de virus à peu près identique, également donnée par fractions, puisque 100 c.c. de ce sérum ont été impuissants à protéger un animal contre o c.c. 2 de virus pestique (dose avec laquelle nous avons toujours tué nos producteurs de virus), alors que la même _ quantité du second sérum s’ést montrée nettement efficace. (x) Au cours des hyperimmunisations, que nous avons pratiquées par la voic sous-cutanée, nous n'avons observé qu'une fois des phénomènes immédiats pouvant être rapportés à l’anaphylaxie. (2) C. R. de la Soc. de biol., 4 juin 1921. L'un de nous, au cours de la guerre, pendant le séjour qu'il fit au service de sérothérapie militaire de l’Institut Pasteur, a été témoin d'une transfusion opérée, d’un Cheval à sérum antitétanique à un Cheval neuf, par simple jonction des deux jugulaires au moyen d’un conduit caoutchouc — verre — caoutchouc, procédé que vient d’uti- liser Van Saceghem. L'opération a duré de dix à douze minutes, le temps d’une saignée de 6 à 7 litres et s’est passée sans incident, mais la quantité de sang transfusé du premier animal au deuxième est restée indéterminée, _ 86 OCIÉTÉ DE BIOLOGIE on a SUR DES MODIFICATIONS HISTOLOGIQUES SUBIES PAR DES RESTES DU POLE INFÉRIEUR DU TESTICULE DANS LA CASTRATION PARTIELLE. Note de À. Lirscaurz, B. Orrow et CH. Wacxer, présentée par Ê. GLEY. Dans une note précédente (1), nous avons supposé que le tissu - germinatif, dans le reste d’un testicule sectionné, est en état de dégénérescence comme après section ou ligature du vas deferens. Les observations microscopiques, que nous avons faites sur de petits restes se trouvant au-dessus de la queue ce l’épididyme, ont confirmé notre supposition. Il s’agit de restes de testicules sectionnés chez 4 Ce âgés d'environ 15 jours, alors que les canaux séminifères sont encore très peu développés. Deux mois après, nous avons pu constater dans ces restes, contrairement à l'une de nos autres suppositions, une spermatosenèse plus ou moins complète. Maïs il se trouve très peu de canaux sans traces des dégénérescences qui intervien- nent dans la spermatogenèse. La dégénérescence commence par un relâchement des cellules spermatogènes de la lignée murale des canaux, qu'on trouve remplie d’amas de cellules spermato- gènes. C'est le stage de desquammation, qui peut aboutir à une disparition complète de la lignée spermatogénique ; persistent seulement les cellules de Sertoli et, même, ces dernières peuvent disparaitre, de sorte que du canal ne subsiste qu'une membrane de tissu conjonctif. Au stade de desquammation, les canaux sont élargis d'une facon très accentuée, de manière à former des sacs ou des kystes. Ces sacs peuvent se rompre, de sorte que des cellules spermatogènes peuvent s’écouler dans les espaces inter- canaliculaires. Le nombre et les caractères des cellules intersti- tielles, au stade de desquamation et d’élargissement des canaux, peut être normal comme dans un de nos cas ; dans deux cas, leur nombre était augmenté (le quatrième reste ne montrait plus de canaux ; voir plus loin). Les canaux (dont la lignée murale n'est constituée que par des- cellules de Sertoli) peuvent se rétrécir jusqu’à présenter un diamè- tre plusieurs fois plus petit que celui des canaux normaux. Les canaux, de diamètre normal ou diminué, sont remplis d’une masse striée et vacuolisée, se colorant très nettement par l’éosine. La masse striée peut se solidifier et les vacuoles disparaissent plus ou moins complètement. On pourrait désigner ce stade de transformation comme stade d'infiltration. Dans les restes, exa- (1) C. R. de la Soc. de biol., 1920, p./1340. SÉANCE DU 18 JUIN - 87 minés environ 2 mois après la section du testicule, le nombre des canaux ou stade d'infiltration était très restreint, la plupart de ceux-ci étant en desquamation. Le nombre des cellules in- terstitietles était souvent considérablement augmenté autour des canalicules infiltrés. | Dans les quatre restes, Ià où le testicule était sectionné, débute la cicatrisation : on y observe la plus forte proportion de canali- licules déjà infiltrés, avec des signes de dégénérescence dans les cellules de Sertoli ; les canaux sont ici souvent déformés et rompus et des cellules spermatogènes isolées sont comprimées par du tissu conjonctif. Le reste de testicule est en voie de cica- trisation scléreuse. Les cellules interstitielles sont les dernières qui résistent. En résumé, dans un reste du pôle inférieur du testicule, sec- tionné au moment où la spermatogenèse vient de commencer, celle-ci peut s’accomplir jusqu à la formation de spermatozoïdes ; mais la spermatogenèse est interrompue par une dégénérescence aboutissant à une destruction complète du tissu germinatif et à une cicatrisation du reste. Dans de prochaines communications, nous démontrerons que _ cette destruction et celte cicatrisation ne sont pas dues à une infection causée par l'opération, mais très probablement à une vascularisation insuffisante du reste du pôle inférieur ; le reste du pôle supérieur, vascularisé par l'artère spermatique interne, se comporte d'une manière différente de celle du reste inférieur. Nous démontrerons aussi que la notion de « dégénérescence » du canal séminifère, après section des voies épididymaires, n’est pas justifiée, la transformation du canal étant, en réalité, un phé- nomène du même ordre que ceux que le zoologiste russe E. Schulz a désignés sous le terme de « développement rétrograde ». Nous discuterons, ultérieurement, nos observations au point de yue de la théorie de la sécrétion interne d’une glande intersti- tielle ou d’une glande de la puberté. {Institut physiologique de l'Université de Dorpat-Tartu, Esthonie). (@2) Ce) SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DU PÔLE INFÉRIEUR DU TESTICULE DANS LA CASTRATION PARTIELLE- PÔLE SUPÉRIEUR DU TESTICULE DANS LA CASTRATION PARTIELLE. Note de À. Lipscaurz, B. Orrow et Cu. Wacxer, présentée par E. GLEY. L'examen histologique a montré que les restes du pôle supé- rieur du testicule subissent des transformations considérables, comme ceux du pôle inférieur. Nous n'envisagerons ici que les observations faites sur les deux restes mentionnés dans notre note « Nouvelles observations sur la castration partielle (x) ». Les canaux séminifères étaient, quatre mois après l’opération, au stade d'infiltration ; la lignée murale ne consistait qu'en une couche de cellules de Sertoli ou peut-être de cellules germi- natives primitives. Ayant entre les mains une série complète de ces restes, nous avons contrôlé tous les canaux : nous n'avons jamais vu plus d'une seule couche ; dans quelques canaux seule- ment, surtout près du rete testis, nous avons vu quelques cellu- les spermatogéniques dans la cavité canaliculaire. Les canaux étaient tous transformés de même façon, comme ils le sont après ligature ou section du vas deferens (tel est le cas dans le cryp- torchisme, après traitement par les rayons X, après transplan- tation, etc...). Nous parlerons une autre fois des expériences qui établissent que ce n'est pas à la section du testicule elle- même qu'est due cette transformation dans les petits restes, mais à la section des voies de l’épididyme. Ce qui frappe surtout dans les coupes de ces deux restes supé- rieurs, c'est l’augmentation considérable du nombre et des di- mensions des cellules interstitielles. Entre les canaux sémini- fères, on observe des masses de cellules interstitielles, dont l’épais- seur, en général, égale le diamètre d’un canal. En outre, les cellu- les interstitielles forment des amas d'un diamètre atteignant parfois 500 u. Ce n'est pas une exagération de dire que, dans un reste qui ne représente que 1 p .100 ou moins de la masse testi- culaire normale, le nombre total des cellules interstitielles est, dans tous les cas, aussi grand que dans deux testicules entiers. Nous n'avons pas fait le calcul exact de ce nombre ; mais, sans aucun doute, le nombre des cellules interstitielles dans les deux restes mentionnés est beaucoup plus grand que dans des testicu- les cryptorchiques, transplantés, etc... Dans les grands amas, les cellules interstitielles sont disposées en lobules séparés les uns des autres par du tissu conjonctif. La vascularisation de ces restes était abondantes, le plexus (1) Voir le n° précédent des C. R. de la Soc. de biol. , SÉANCE DU LS JUIN 89 pampiniforme avait les dimensions normales. Les restes du pôle supérieur ne présentaient de signes ni d’une dégénérescence com- plète ni de la cicatrisation si caractéristique pour les restes du pôle inférieur. À en juger d'après l'hypertrophie énorme des cellules intersti- tielles dans les petits restes du pôle supérieur, on aurait tendance à admettre une hypertrophie compensatrice. Mais certaines ob- servations semblent prouver qu'il ne peut être ici question d’une hypertrophie compensatrice, attendu que l’hypertrophie énorme des cellules interstitielles est düe à une fonction sécrétoire in- terne exagérée. Nous avons déjà vu que le nombre des cellules interstitielles dans les restes du pôle inférieur est très loin d’at- teindre celui des cellules interstitielles d’un reste du pôle supé- rieur et que, pour le moins, les restes du pôle inférieur fournissent aussi une quantité de sécrétion interne suffisante pour une mas- culinisation normale. De nouvelles expériences, que nous discute- _rons prochainement, établissent qu'une hypertrophie énorme des cellules interstitielles peut avoir lieu dans une calotte du pôle supérieur, au Cas où la masse totale testiculaire est très peu rédui- te. C'est pourquoi la grande différence observée entre les restes du pôle inférieur et ceux du pôle supérieur semble être düe surtout à une vascularisation plus favorable dans le dernier cas. (Institut physiologique de l'Université de Dorpat-Tartu, Esthonie). SUR LES ALTÉRATIONS DES CARACTÈRES SEXUELS SECONDAIRES CHEZ, UN Coo TUBERCULEUX, par Bonrivose Dim. Micosevic. Sans vouloir faire aucune hypothèse pour le moment, nous rap- porterons simplement dans cette note un cas intéressant d’altéra- tion des caractères sexuels secondaires chez un Coq tuberculeux provenant d'un marché de Belgrade. Le Coq avait l'apparence d'une Poule, si bien que personne n'aurait dit que ce füt un sujet male. [l était plus petit que les jeunes Coqs ayant à peu près le _ même àge. Son corps, un peu large, était porté par des jambes courtes et au lieu d'être redressé, il se tenait parallèlement au sol, ce qui est un caractère des Poules. Le cou était aussi un peu plus court que d'ordinaire. Sa tête était relativement petite et ronde. La crête était à peine développée. Le plumage montrait une différenciation très légère des plumes du cou et c'était l'unique caractère qui fit douter de son sexe, tandis que la queue ressemblait parfaitement à celle d’une Poule. Il était timide et ne montrait point d’instincts combattifs. Or, tous les caractères 90 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE secondaires étaient profondément modifiés, excepté les plumes du cou (ce qui n’est nullement étonnant, étant donné que, chez les Coqs, on n'agit pas sur leur plumage, mème en les châtrant). Quant à l’ergot, il n’était pas encore visible. Le Coq est mort à l’âge d'environ 6 ou 7 mois. À l’autopsie, pratiquée une heure après la mort, nous avons constaté qu’on avait à faire à un Coq et non à une Poule. La mort était causée par une tuberculose généralisée. Le poumon droit était complè- tement infiltré, tandis que le poumon gauche ne semblait pas être affecté. En dehors d'innombrables petits foyers tuberculeux disséminés dans presque tous les organes, il y en avait dans le péritoine quatre très grands et en état caséeux : deux derrière les poumons et deux autres dans la région lombaire. L’intestin grèle était partiellement hyperhémique. À en juger d’après les modifications générales des organes internes, la maladie devait avoir atteint le sujet pendant les premières semaines, ou tout au plus pendant les deux premiers mois de son développement pos- tembryonnaire. Etant donné que les caractères sexuels secondaires sont tribu- taires de la glande interstitielle, nous avons porté toute notre attention sur l’étude histologique de cette glande. Le tissu testi- ‘culaire fut fixé dans le mélange fixateur de Bouin et les coupes furent colorées à l’hématoxyline de fer et à l’hématoxyline de Delafield, en combinaison avec le Bordeaux rouge et l’éosine. Bien que nous eussions fait un assez grand nombre de prépara- tions des testitucules du Coq en question, de même que de Coqs normaux d’un âge à peu près égal (et aussi d'ovaires d’une jeune Poule), nous n’avons pu déceler une différence claire et décisive entre le nombre et la forme des cellules constitutives des glandes interstitielles mâles chez les sujets étudiés. Ancel et Bouin (1905) ont observé chez les Hommes atteints de maladies infectieuses aiguës et de maladies chroniques (en particulier dans la phtisie), des changements hypertrophiques dans leurs glandes interstitielles. Les auteurs attribuent à cette hypertrophie le rôle de défense de l’organisme. Cependant, cette hypertrophie, d’après ces mêmes auteurs, peut faire défaut, ce qui était aussi le cas chez notre Coq tuberculeux. Ancel et Bouin observèrent, dans wn certain nombre de cas, l’atrophie à peu près totale de la glande interstitielle à la suite d’une longue cachexie. Ils déterminèrent, sur des Rats blanes et des Cobayes, des intoxications chroniques par la toxine tuberculeuse, des infec- tions tuberculeuses, charbonneuses, etc. Dans ces conditions expé- rimentales, les auteurs ont pu constater soit ume hypertrophie (au début d’une intoxication ou d’une infection), soit une atro- phie de la glande ïnterstitielle (chez les Cobayes atteints d'une SÉANCE DU 18 JUIN 91 tuberculose généralisée expérimentale). Les auteurs ne nous disent pas s'ils ont opéré sur des sujets jeunes ou adultes, et si les maladies ont déterminé aussi des altérations des caractères sexuels secondaires en dehors de l’atrophie et de l’hypertrophie des glandes interstitielles. En résumé, le cas rapporté dans cette note montre qu'une cause pathologique peut altérer les caractères sexuels secondaires sans qu'on puisse constater des altérations morphologiques des glandes sexuelles et interstitielles. (Université de Belgrade). SUR LES TRANSFORMATIONS DU CARYOSOME CHEZ LES GRÉGARINES (A PROPOS D'UNE NOUVELLE ESPÈCE : Gregarina mräzeki), par Borivose Dim. MiLoyevic. Le plus souvent, on a vu le caryosome des Grégarines se désagréger au commencement de la phase sexuelle et notamment après l’enkystement. C'est pour cette cause peut-être qu'on attri- buait aux transformations du caryosome la valeur d’un fait rat- taché aux phénomènes sexuels. On croyait y voir une épuration ou peut-être une forme de réduction de la substance chromatique ou, enfin, la séparation des deux sortes de chromatine — la chro- matine trophique et la chromatine générative. Cependant, le caryosome peut subir des changements caracté- ristiques, presque à toutes les phases de la vie végétative des Gré- garines. On peut s'en convaincre rien qu'en comparant entre eux les faits constatés chez diverses espèces d'un même genre. Nous eiterons comme exemple le genre Gregarina. Sur nos prépa- rations de Gregarina blattarum, nous avons trouvé le caryosome presque exclusivement chez les jeunes céphalins, le caryosome chez cette espèce étant une formation très passagère et se désagré- geant au début de la phase d’accroissement. Les grains chroma- tiques du caryosome éparpillé forment une sorte de chapelet plus où moins clair. Chez Gregarina ovata, le caryosome persiste aussi après le stade de céphalin, mais il est de règle qu'il commence à se désagréger chez les très jeunes sporadins. Le résultat de ces changements est la formation d’un chapelet chromatique comme chez G. blaltarum. Les sporadins de Gregarina mräzeki (1) con- (x) Nous avons vu cette espèce pour la première fois en été 1913. Nous la dénommons G. mräzeki en l'honneur de l’infatiguable chercheur tehèque, le Pr À. Mräzek. Cette nouvelle espèce parasite le tube digestif des Chenilles d’Ephestia kühniella, un Micprolépidoptère vivant dans les moulins. Les sporandins sont li- 92 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE servent leur caryosome jusqu'à la fin de l'accroissement. C’est à ce stade, parfois même avant que l'accroissement ait atteint son terme, que le caryosome subit des changements profonds. Il perd la plus grande partie de sa chromatine et devient très semblable à un noyau vésiculaire, pendant que la poudre chromatique, sortie du caryosome, envahit tout le reste du noyau. Les sporadins accouplés montrent un caryosome presque dépourvu de sa chro- matine, qui se retire à la périphérie à peu près invisible du caryo- some. Ces changements rappellent vivement les « métamor- phoses cycliques du caryosome » de Hartmann. Enfin, les trois espèces de Gregarina vivant dans le tube digestif des larves de Tenebrio molitor : G. cuneata, G. polymorpha, G. steini, ne per- dent leur caryosome qu'après l’enkystement. C’est à ce stade seu- lement que le caryosome commence à perdre ses substances chro- matiques. Le reste de la phase sexuelle chez toutes les Grégarines est caractérisé par des noyaux dépourvus de caryosome. Le caryo- some est toujours une néoformation et il apparaît au commen- cement de la période de l'accroissement, c'est-à-dire chez les sporozoïtes ou un peu plus tard. Or, le caryosome a un dévelop- pement cyclique. À notre avis, il ne faut pas conclure des faits cités ci-dessus que le rôle du caryosome chez les Grégarines soit purement tro- phique, ainsi que le voulait Siedlecki pour sa Caryotropha mes- nili. Au contraire, nous avons vu le premier noyau génératif se former chez Gregana cuneala, au sein même du caryosome du noyau primaire (1). Le caryosome a donc une fonction générative de première ponte: Cependant, les changements qu'il subit au cours de l’évolution des Grégarines n'ont aucune relation avee ses fonctions sexuelles : ces changements sont d’un ordre pure- ment trophique. Il n’est pas sans intérêt, peut-être, d’insister sur le fait que, chez toutes les espèces de Grégarines des larves de Tenecbrio molilor, le caryosome persiste jusqu'à la même période du cycle évolutif, et que la vie végétative de ces diverses espèces se développe sous l'influence de facteurs identiques. (Université de Belgrade). bres : il n'y a d'acouplement qu'immédiatement avant l’enkystement. C’est: pourquoi les couples de sporadins sont très rares. Le kyste est régulièrement sphérique. Pendant les premières 24 heures on voit les deux individus séparés par une zône hyaline de plasma transparent ct leurs cytonlasmes se mélangent ensuite complètement. Les kystes forment plusicurs sporoductes. Les spores ovoïdes sont légèrement obtuses aux deux extrémités. Nous avons coloré: nos frottis à l'hématoxyline de Delafield. (x) Glisnik Hrvatskog Prirodoslounog, Drustva, t. XXXI, I, 1920. — C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIV, p. 99-100, 1921. SÉANCE DU 18 JUIN 93 Bacillus irreversus capsulalus, par S. MarBais. Dans une communication antérieure (1), j ai montré que les cultures de Bacilles encapsulés du type de Friedländer, présentent une réaction réversible sur la gélose inclinée, tournesolée et sucrée. Ces milieux deviennent rouges 24 heures après l’ensemen- cement, puis ils redeviennent violets ou bleuâtres un jour plus tard. Par contre, la réaction acide obtenue dans les cultures de Bacillus lactis aerogenes ne se modifient plus, mème au bout de plusieurs mois. Cette conclusion infirmerait les recherches si précises de Grimbert. La cause de ce désaccord résidait simple- ment dans le fait que nous avons donné le même nom de Bacillus lactis aerogenes à des espèces en réalité différentes. J'ai repris cetle question en employant dans mes recherches le vrai Bacte- rium lactis aerogenes d'Escherich, provenant de féces de nonr":s- sons, et j'ai trouvé que ce Bacille ressemblait parfaitement au Bacille de Friedländer ; il attaque la dulcite et ses cultures sont réversibles. En continuant ces recherches pour ma thèse de doctorat en médecine (2), je suis arrivé à étudier un Bacille encapsulé tout à fait particulier qui, comme nous le verrons, fait la liaison entre le groupe du Bacille de Friedländer et le groupe du Colibacille. C'est un Bacille que j'ai trouvé dans les urines qui m'ont été en- voyées par le D° E. L. Gautier, et provenant de Dass, atteint depuis dix ans d'urétro-cystite et prostatite chroniques. Bacille immobile, Gram négatif, qui trouble le bouillon et l'eau peptonée, où il produit une collerette épaisse, crèmeuse ; dans le sérum du Lapin jeune et dans le péritoine et le sang de la Souris, il produit de très belles capsules. Sur gélose, il pousse en formant deux sortes de colonies, qui sont en rapport, ainsi que je l'ai observé, avec le degré de concentration de ce milieu. Sur gélose fraîche, les colonies se déveléppent comme celles du Pneumobacille : grosses, opaques, luisantes, irisées comme de la nacre, qui coulent le long du tube ; sur gélose an- cienne dure, ces colonies sont au contraire plates et disposées en cocardes ; un plateau central rond de 4 mm., entouré d'une _circonférence dentelée radialement, de 2 mm. de largeur. La troi- sième zone est composée d’une bande large, circulaire vers le centre de la colonie et sinueuse à la périphérie. En repiquant, dans deux tubes d’eau peptonée, le Bacille de ces deux espèces (1) Le Pneumobacille réversible et le Bacillus lactis aerogenes. C. R. de la Soc. de biol., 1919, p. 34. (2) Les Pneumobacilles à culture de réaction réversible. Thèse, Paris, 1927. Biorocie. ComMPpres RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 8 94° SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de colonies, on obtient de l’indol dans les deux tubes. Il verdit l’Artichaut et jaunit la gélose au rouge neutre simple ou addi- tionnée de glucose. Sur gélose inclinée, tournesolée et sucrée, il rougit, en 2/4 heures, les tubes au galactose, au glucose, à la sly cérine, au léy ulose, au maltose, à la mannite et au xylose ; il n'attaque pas les tubes à la dulcite, à l’inuline, au lactose et au. saccharose, tout en donnant pourtant une culture très abondante. Mais, fait important, le troisième jour et les suivants, on ne cons- tate pas de changement dans la réaction d'aucun de nos onze sucres divers. Il ne coagule pas le lait. Il tue la Souris en 5 1e après une inoculation dans la cavité péritonéale. C’est donc un microbe encapsulé intéressant, qui diffère des autres Bacilles encapsulés par la fixité de sa réaction acide sur les milieux sucrés, par la production d'’indol et par les formes différentes de ses colonies sur gélose fraiche et sur gélose dure. Il constitue vraiment une espèce particulière, ayant à la fois quel- ques caractères des Bacilles encapsulés du type Friedländer et des caractères appartenant à un autre type de Bacilles immobiles et sans capsule, qui ressemblent au groupe du Colibacille. C'est à cause de la fixité de la réaction acide sur les milieux sucrés que je l’ai appelé Bacillus irreversus capsulatus. ÉLECTION D'UN MEMBRE TITULAIRE. Liste de présentation. Première ligne : M. G. Roussy. Deuxième ligne : M. NÈèGRE. : Troisième ligne : MM. BaBonneix, Broceo-Rousseu, GRIGAUT et M. LaBpé. VOTE. Votants : Ar. M. G. Roussy obtient : 28 voix. Elu. M. Broco-Rousseu —. 5 voix. M. BaBonweix — 3 voix. M. M. Lapré — 2 VOIx. M. GricaAuT — 2 VOix. M. Nècre — I VOIX. (2) 95 SEANCE DU 13 JUIN 1921 SOMMAIRE ARLOIN: (F.) et LANGERON (L.) : Pic (A.),Boxxamour (S.) et Ray- Influence du choc anaphylactique MONp : Action anti-convulsivante sur le pouvoir alexique du sérum du chlorure de calcium. Chlorure LE CONVERSE Reese 1 | de calcium et strychnine ....... 2 Couvreur (E.) et CHanoviren Porcuer (Ch.) et Tapernoux (X.) : Remarques à propos de la (A.) : Recherches sur la rétention HOMERAS Pallot nes 10 | lactée. Relations entre le lactose GuiLLIERMOND (A.) ; À propos résorbé au niveau de la mamelle de l’origine de l’anthocyane .... He betiletlactose urinaire. 47%. se 7 Présidence de M. Maignon. INFLUENCE DU cuoc ANAPHYLACTIQUE SUR LE POUVOIR ALEXIQUE DU SÉRUM DE COBAYE, par FERNAND ArLoixG et L. LANGERON. Dans une communication antérieure (Réunion Biologique de Lyon, 23 mai 1921), nous avions montré que le choc anaphylac- tique était sans action modificatrice régulière sur le pouvoir agglu- tinant des sérums d’animaux expérimentalement préparés vis- à-vis du Bacille tuberculeux et du Bacille pyocyanique. Dans une série parallèle de recherches nous avons examiné si le choc anaphylactique déclenché par injection sous dure- mérienne de sérum de Cheval normal, chez des Cobayes sensi- bilisés avec ce même sérum, amenait des changements du pouvoir complémentaire des animaux choqués, en recherchant la quan- tité minima de sérum nécessaire pour réactiver un système hémolytique Lapin anti-Mouton. | Chez six Cobayes, nos dosages ont établi que la quantité minima 96 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (2) de complément nécessaire à la réactivation du système hémoly- tique a été sensiblement la même avant et après le choc anaphy- lactique. Citons à titre d'exemple Cobaye n° 27. Avant le choc, il faut o c.c. 3 de complément dilué à 1/10° pour obtenir l'hémolyse totale ; après le choc, même dose de o c.c. 3. L'animal présente une crise hémoclasique nette. Le nombre des globules blancs passe de 9.900 à 6.250. Phéno- mènes de choc intenses ; mort de l’animal au bout d'une heure. Cobaye n° 47. Avant le choc, o c.c. 4 de complément à 1/10° sont nécessaires pour noter l’hémolyse totale. Après le choc, même dose. Phénomène de choc d'intensité moyenne avec leuco- pénie de 7.500 à 5.750. En somme, le choc anaphylactique ne semble pas provoquer de baisse brusque du pouvoir alexique parallèlement aux autres élé- . ments du syndrome hémoclasique. Si une légère variation peut s’observer, son intensité ne dépasse pas les variations spontanées du pouvoir alexique couramment observées. (Laboratoire de médecine expérimentale et comparée de la Faculté de médecine.) ACTION. ANTICONVULSIVANTE DU CHLORURE DE CALCIUM. CHLORURE DE CALCIUM ET STRYCHNINE, EPA par À: Pic, S. Boxvamour et Raymonp. Î Le chlorure de calcium exerce une action modératrice sur les centres nerveux ; de là son emploi dans le traitement de l’épi- lcpsie, de la tétanie, du spasme de la glotte, de la laryngite stri- deuleuse, des convulsions. Cette action modératrice se manifeste nettement dans l’intoxication expérimentale des Grenouilles par la strychnine, comme le prouvent les expériences suivantes. Les injections utilisées sont une solution de sulfate de strychnine à T p. 10.000 et une solution de chlorure de calcium à 1 p. 10. Expérience 1 : Deux Grenouilles (1 et 2) de taille semblable reçoivent, à 16 heures, chacune sous la peau de la cuisse, 0,5 c.e. de la solution de strychnine. À 16 heures 55, elles présentent toutes les deux, au moindre choc, des secousses spasmodiques avec bonds, raideur, contracture, jambes postérieures en exten- sion, À Ja Grenouille 2, à 17 heures 10, on injecte r c.c. de la solution de chlorure de calcium. À 17 heures 20, tandis que la Grenouille 1 est toujours télanisée, la Grenouille 2 est paralysée, flasque, ne réagissant plus, même à une piqüre. Expérience IT : Trois Grenouilles (3, 4 et 5) reçoivent, à (3) SÉANCE DU 13 JUIN 97 11 heures 10, sous la peau, 0,5 c.c. de la solution de sulfate de strychnine. À 12 heures 30, elles sont toutes les trois en pleine crise convulsive. À 12 heures 35, la Grenouille 3 reçoit 0,5 c.c. de la solution de chlorure de calcium ; la Grenouille 4, 0,75 c.c. de la même solution. À 12 heures 45, tandis que la Grenouille 5 est tétanisée, la Grenouille 3 l’est aussi, mais moins fortement ; la Grenouille 4 est paralysée. Expérience III : Trois Grenouilles (6, 7 et 8) reçoivent, à 16 heures 20, 0,75 c.c. de la solution de strychnine. Immédiate- ment après, la Grenouille 7 reçoit 0,75 c.c. de la solution de chlorure de calcium, la Grenouille 8, 0,5 c.c. de la même solu- tion. Un quart d'heure après, la Grenouille 6 entre en tétanisation, les Grenouilles 7 et 8, au contraire, se paralysent et restent para- lysées sans avoir présenté aucune convulsion tétanique. Expérience IV : Une Grenouille (9) reçoit, le 26 mai, 0,75 c.c. de la solution de strychnine. Une autre (n° ro) reçoit la même dose et immédiatement après, 1 c.c. de la solution de chlorure de calcium. Ün quart d'heure après, la Grenouille 4 est en pleine crise convulsive, la Grenouille ro est paralysée. Le lendemain, 27 mai, les deux Grenouilles reçoivent chacune 0,5 c.c. de la solution de strychnine. Consécutivement, la Grenouille 9 se téta- nise, la Grenouille ro reste absolument normale. Le 28 mai, à 14 heures 55, on fait aux deux mêmes Grenouilles une nouvelle injection de 0,5 c.c. de la solution de strychnine. À 15 heures 45, la Grenouille 4 entre en tétanisation, la Grenouille 10 reste nor- male. À 16 heures 20, tandis que la Grenouille 9 est en tétani- sation complète, la Grenouille ro présente, pour la première fois, de la contracture et des secousses spasmodiques qui disparaissent rapidement par une injection de 0,5 c.e. de la solution de chlorure. ” Conclusions. 1° Chez la Grenouille, le chlorure de calcium en injection sous-cutanée fait disparaître les secousses convul- sives produites par la strychnine. 2° Injecté à dose suffisante, en même temps que le sulfate de strvchnine, il empêche l'apparition de secousses tétaniques. 3° Son action anticonvulsivante persiste au moins 48 heures. (Faboratoire de thérapeutique de la Faculté de médecine.) 98 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (4) À PROPOS DE L'ORIGINE DF L'ANTHOCYANE 2 par À. GUILLIERMOND. La question de l’origine de l’anthocyane a été récemment l’objet d’une controverse entre Politis et Pierre Dangeard (1). Comme il nous apparaît que cette controverse repose sur l'interprétation erronée de faits très exactement observés, nous croyons utile d’ex- poser une autre interprétation qui diffère de celles des deux auteurs. C'est nous qui, pour la première fois (1913), avons fait con- naître le mode de formation des pigments anthocyaniques. L'ob- servation vitale des jeunes feuilles de Rosiers nous a permis de démontrer que l’anthocyane apparaît sous forme d'éléments tout à fait semblables, morphologiquement, à des mitochondries. Nous avions donc cru pouvoir conclure que les pigments antho- cyaniques ont une origine mitochondriale, conclusion d'autant plus légitime que les autres pigments végétaux naissent dans les mitochondries et que les travaux de Prenant venaient de montrer. que les pigments animaux se forment de la même manière. Le mode de formation de l’anthocyane est général et a été retrouvé depuis par un grand nombre d'auteurs dans les plantes les plus diverses. Il est donc indiscutable que l’anthocyane présente à son origine des formes morphologiquement semblables à des mito- chondries. C’est là le fait. Il s’agit maintenant de l'interpréter. Les recherches de Pensa ont montré que les figures mitochon- driales de l’anthocyane ne se conservent ordinairement pas par les méthodes mitochondriales et ne paraissent par conséquent pas être des mitochondries. Celles de P.-A. Dangeard ont démon- tré, d'autre part, que le système vacuolaire des végétaux dont on ne connaissait pas jusqu'ici l’évolution, apparaît d'ordinaire dans les cellules embryonnaires sous des formes de mitochondries et que le mode de formation de l’anthocyane n’est qu’un cas parti- culier du mode général de formation des vacuoles. De nouvelles recherches de notre part ont confirmé les résultats de ces auteurs et ont démontré que les figures mitochondriales de l’anthocyane n’ont pas les caractères microchimiques des mitochondries et se rattachent à des formes spéciales, jusqu'ici inconnues, que peut revêtir le système vacuolaire dans certaines phases. Pour Politis, qui s'appuie sur des observations vitales et qui n'a sans doute pas eu connaissance de nos dernières recherches, J’anthocyane se forme dans des mitochondries. Pour Pierre Dan- (NC FR de lAcad. des se. r927 (5) SÉANCE DU 43 JUIN 99 seard, comme pour nous, les figures mitochondriales de la for- mation de l’anthocyane appartiennent au système vacuolaire, mais l’auteur admet que ce que l’on a décrit jusqu ici sous le nom de mitochondries représentent de simples aspects que peuvent revêtir, dans certaines phases des éléments de nature, d'origine et de signification différentes, appartenant au système vacuolaire, aux aies , et à des granulations spéciales, désignées par P. A. Dangeard sous le nom de microsomes, ce qui aboutit à la né- gation de la notion du chondriome. Cette théorie est en désaccord avec tous les faits et la question a une trop grande importance pour que nous ne tenions à la discuter pour ee des confusions regrettables qui pourraient en résulter. Il est bon de remarquer d'abord que les observations vitales étant très difficiles en cyto- logie animale, c’est presque exclusivement par les techniques mitochondriales que l'on a abordé l'étude du chondriome de la cellule animale. L'un des caractères essentiels des mitochondries est donc de se colorer par ces techniques. C’est aussi par ces méthodes qu'on à démontré la présence de mitochondries dans les Végétaux, mais la cellule végétale étant très favorable aux ob- servations vitales, on a cherché ensuite à retrouver les mito- chondries sur le vivant. Mais il faut tenir compte qu'il y a des éléments très visibles sur le vivant (système vacuolaire et granu- lations lipoïdes), qui ne se retrouvent plus dans les coupes fixées parce qu'altérés ou dissous. Au contraire, d'autres éléments dif- ficiles à observer sur le vivant parce que d'une réfringence peu différente de celle du cytoplasme, se différenciant avec beaucoup de netteté sur coupes fixées et colorées (détails de structure du noyau et chondriome). Il est donc nécessaire d’écarter toute cause d'erreur par une comparaison aussi précise que possible de la cellule vivante et de la cellule fixée, sans jamais négliger les résultats apportés par la méthode des coupes fixées et colorées. Or, nos observations les plus récentes ont démontré qu'il existe dans le cytoplasme, en dehors du chondriome, des éléments qui res- semblent par leurs formes aux mitochondries, mais qui ne corres- pondent pas aux formations bien caractérisées connues sous ce nom, parce qu'elles ne se conservent pas par les méthodes mito- chondriales. On voit que l'existence de ces formes pseudomito- chondriales inconnues jusqu'ici en eytologie animale, a pu être une source d'erreurs qu'une analyse plus précise de la cellule a permis de rectifier. Il en résulte que les observations vitales, sans le secours des techniques mitochondriales, sont insuffisantes, et c'est précisément sur des observations de ce genre que Écpose la théorie de Pierre Dangeard. A côté du chondriome nettement défini par ses caractères mor- * phologiques évolutifs, microphysiques et microchimiques, il 1C0 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (6) existe toujours, en effet, dans la cellule végétale, un système vacuolaire renfermant des substances variées à l’état de solution colloïdale. Ce système vacuolaire, dont la connaissance des formes évolutives est due à P.-A. Dangeard, apparaît fréquemment dans les cellules embryonnaires sous forme d'éléments morphologi- quement semblables aux mitochondries et que, dans nos pre- mières recherches sur l’origine des pigments anthocyaniques dans les feuilles de Rosiers, nous avions pris pour telles. Ces formes pseudomitochondriales du système vacuolaire, sont semi-fluides : elles s’anastomosent en réseau, puis se gonflent par absorption d'eau et se fusionnent les unes aux autres pour constituer de grosses vacuoles fluides typiques. Mais les figures mitochondriales du système vacuolaire n'ont, avec les mitochondries, qu’une res- semblance de formes. Or, il est aujourd'hui démontré, à la suite de nos recherches, que la forme ne suffit pas, à elle seule, à carac- tériser les mitochondries. Ces formes pseudo-mitochondriales du système vacuolaire se distinguent facilement du chondriome par le fait qu'elles fixent instantanément la plupart des colorants vi- taux que laissent incolores les mitochondries. Les mitochondries s’altèrent facilement au cours des observations vitales, mais l’al- tération n'est pas la même dans les deux cas. Enfin, elles n’ont aucun des caractères microchimiques des mitochondries. Elles ne se conservent et ne se colorent pas par les méthodes mitochon- driales, sauf dans de rares exceptions ; même dans le cas où elles se colorent par ces techniques, elles se distinguent facilement des mitochondries par le fait qu'étant plus fluides que le cytoplasme, le fixateur contracte leur contenu, qui apparaît entouré d’une auréole hyaline. Les formes mitochondrialies du système vacuo- laire sont très loin d'ailleurs de se retrouver dans tous les Végé- taux et n'existent que dans une phase très limitée de la vie cellu- laire. Elles ne répondent donc pas à la définition des mitochon- dries de la cellule animale et l’on ne peut les assimiler à elles. Au contraire, elles se rapprochent beaucoup des formations con- nues dans la cellule animale sous le nom de canalicules de Holm- oren et peut-être, en partie aussi, de l'appareil réticulaire de Golgi, qui ne se colorent pas par ces techniques mitochondriales et n'ont jamais été confondues avec les mitochondries. iestent les granulations, improprement désignées par P.-A. Dangeard, sous le nom de microsomes ; celles-ci sont de simples gouttelettes lipoïdes, produit du métabolisme cellulaire, qui n’ont aucune ressemblance avec les mitochondries et ne se colorent pas par les techniques mitochondriales. Ainsi, la majeure partie des formations que Pierre Dangeard attribue aux mitochondries, n’ont pas les caractères des mitochon- dries : ce sont des formations bien visibles sur le vivant, mais SÉANCE DU 13 JUIN 101 = 1 SL qui ne se conservent pas el ne se colorent pas par les méthodes milochondriales. On voit qu'en fin de compte la notion du chon- driome subsiste dans toute son intégrité et que les mitochondries ne sont pas des éléments disparates, mais correspondent à une catégorie bien déterminée d’organites. RECHERCHES SUR LA RÉTENTION LACTÉE.- RELATION ENTRE LE LACTOSE RÉSORBÉ AU NIVEAU DE LA MAMELLE ET LE LACTOSE URINAIRE, par Cu. Porcuer et À. TAPERNOUXx. Dans un travail antérieur (1), l’un de nous a fait remarquer que, toutes les fois qu'il y à dans la mamelle une rétention du lait antérieurement sécrété, du lactose est résorbé et on le retrouve dans l'urine ; le lactose urinaire ne peut provenir, cela est incon- testable, que de la mamelle. Une question subsidiaire, mais pleine d'intérêt, et qui exige cette fois des données quantitatives, se pose maintenant : le lactose résorbé au niveau de la mamelle passe-t-il entièrement ou partiellement dans l'urine ; en d’autres termes, sen perd-t-il, en reste-t-il en chemin ? Dans les circonstances très variées, physiologiques ou patho- logiques, où l'on observe de la lactosurie par suite de rétention lactée, il est impossible de répondre exactement à cette question, parce qu'on ne peut pas savoir avec précision quelle est la quan- tité de lactose qui est sécrétée, quelle est celle qui est résorbée. La seule donnée chiffrée que l’on possède nous est donnée par le lactose urinaire, mais dire si celui-ci répond, avec ou sans pertes, au lactose résorbé, c'est fort difficile puisque nous manquons d'un déterminisme expérimental incontestable. Il y a cependant un*moyen de résoudre la question facilement, c’est de s'adresser à une femelle laitière dont la mamelle est « sèche », c’est-à-dire au repos (2), et d’injecter, dans cette mamelle, par les trayons, une solution de lactose d’un titre connu, de recueillir les urines, d'y doser le sucre, et, enfin, de voir ce (1) Ch. Porcher. La rétention lactée. Arch. de méd. des enfants, octobre-no- vembre 1920. (2) Le repos de la mamelle chez une femelle qui a déjà donné du lait n’est jamais absolument complet ; il est presque toujours possible de retirer quelques gouttes, voire même quelques c.c. (4 ou 5 chez la Chèvre, ou un peu plus chez la Vache) de la glande ; ce lait, lait de rétention au premier chef, est très pauvre er lactose ; quoi qu'il en soit, une telle sécrétion n’a pu troubler nos expéricnecs. 102 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON D CRE (8} qui est resté dans la glande mammaire ; le bilan sera donc facile à établir. C'est ce que nous avons fait en nous adressant à une Chèvre mise en cage et nos expériences sont résumées dans le tableau annexé. On a injecté chaque fois 200 c.c. ou à peu près (100 c.c. par trayon) d'une solution stérilisée de lactose rendue isotonique par addition de chlorure de sodium ; le troisième jour,-cependant, la solution non chloruré-sodique était hypertonique, puisqu'elle contenait 80 gr. de lactose dans 200 c.c. de solution. Taux par Liquide Tauxdu Quan- Lactose Lactose perdu Urine litre recueilli lactose tité du retrouvé Re re- dulac- Quantité dansla con- lactose (urine Lactose 0/0 du Lactose cueillie tose de lactose mamelle teuu mammaire eltma- ré- en lactose Daies injecté en c.c. urinaire urinaire enc.c. enc.c. restant melle) sorbé poids résorbé e mars. 18. S. 500 0 19.M. 9,65 450 O S. 635 5,65 60 {5,10 20.M. 18,25 440 53,40 1,500 * 110 1250 1,35 6,45 8,30 3,20 38,0: S. 745 8,00 SCO) ro 21. M. 12825) 430 6,25 2270) 7 1011010 1.20 9-00 1705 58 BCD S. 680 8,65 5,901, = | 92. M. 250 9,05 2,25) * 135 15,45 1,10 9,85 26,55 18,40 69,30 S. 450 O 23. M. 39) O0 Dans cette expérience, aux résultats si nets, la perte du lactose est importante ; elle croît avec la quantité de sucre injecté. Une grande partie du lactose résorbé est donc restée en route, et, plus que vraisemblablement, elle à dû être employée presque toute par le foie, qui n'a pas été sans en recevoir, à faire du glycogène, bien que le lactose n'ait qu’un pouvoir glycogénétique assez res- treint. Y a-t-il lieu de faire état des ferments de défense d'Ad- berhalden pour expliquer la disparition dû Jactose ? Nous ne le pensons pas, car les recherches faites dans cette direction, et que nous ne pouvons reproduire dans cette note, nous ont montré que le sérum de la Chèvre ne jouissait pas d'un pouvoir lactoso- Ivtique qu'on puisse faire intervenir. L'étude du bilan du chlorure de sodium est également à mettre: en relief. Le liquide, recueilli dans la glande mammaire le len- demain des injections, est toujours isotonique. A =—0°,555 ; —0°,565 ; —0°,55. Il renferme des quantités de chlorure de sodium d’un taux par litre de 6 gr. 43, 6 gr. 19, 6 ©T. 05. (9) SÉANCE DU 13 JUIN 103 Notons que le troisième jour, il n'y avait cependant pas eu d'injection de chlorure de sodium, la solution de lactose étant hypertonique ; le liquide, récueilli dans la mamelle le lendemain, renferme cependant 6 gr. ob de chlorure de sodium au litre. Nous verrons ultérieurement si les phosphates alcalins ne peu- vent pas également intervenir ici. Dans une prochaine note, nous nous occuperons de ce que devient le lactose injecté sous la peau. Les conclusions à tirer des faits présentés dans cette note sont celles-ci : 1° Le lactose éliminé par le rein, au cours d’une lacto- surie, ne répond pas au lactose résorbé au niveau de la mamelle ; il y a des pertes en cours de route, pertes qui peuvent être très élevées ; 2° conséquemment, il peut y avoir résorption de lactose au niveau de la mamelle, sans lactosurie subséquente, si la quan- tité du lactose résorbé est faible. (Laboratoire de chimie de l'Ecole vétérinaire.) 104 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (10) REMARQUES A PROPOS DE LA NOTE DE À. PAILLOT, par E. CouvreuRr et CHAHoviIToH. Nous ne ferons point de réponse à la note de M. Paillot (C. R. de la Soc. de biol., n° 19, 1921). Nous prierons seulement les lecteurs impartiaux. de se reporter aux deux notes de M. Paillot (Comptes rendus de l’Académie des sciences, 8 décembre 1919, n° 4, 1921), et à notre propre note aux mêmes Comptes rendus, n° 11, 1921). [ls verront alors si les conceptions de M. Paillot sont dencre identiques et même analogues. REUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG SÉANCE DU 10 JUIN 1921! SOMMAIRE ARoN (M.) : Sur la glande in- marines. Ses rapports avec l’assi- terstitielle du testicule embryon- milation chlorophyllienne...... ù) naire chez les Mammifères...... 3 Kreis (Th.) : Recherches clini- - Arno (M.): Sur le développe- ques sur la vagotonie et la sym- ment des voies biliaires intrahé- DaAtRiICOlLONe EEE cn re) patiques et l’établissement de la NicLoux (M.) : Eudiomètre pour fonction biliaire du foie........ 6 | de petites quantités de gaz. Appli- BecxerIcE (A.) et ENGEL (G.) : CULIOMSS Re ane 1/ Au sujet de la centrifugation Niczoux (M.) : Technique de appliquée à l’agglutination ... . 1 | l’inhalation de l’oxygène pur. Bzum(L.), Ausez (E.)et Hausx- Application au traitement d’un NECHT (R.) : Le mécanisme de cas d'intoxication aiguë par l’action du chlorure de sodium Poxyde deicarbone mer 10 et du chlorure de potassium dans Ruein (M.) : Dispositif simple les néphrites hydropigènes..... 19 | pour la distillation d’épreuve des Cuarron (E.) : Régulateur à cultures bactériologiques....... 22 fléau bimétallique pour thermos- STROEHL (A.) : Sur la résistanc: tats à chauffage électrique. ..... 12 | électrique apparente du corps - Docxox (A.): Sur la pression hum in pour les courants de fui- osmotique de quelques Algues Dee ee ee ou Présidence de M. Georges Weiss. AU SUJET DE LA CENTRIFUGATION, APPLIQUÉE À L AGGLUTINATION, par À. Beckericu et G. ENGEr. Proposé en 1906 par Gäthgens (1), qui se borne à indiquer une durée optima de 10° sans préciser les caractéristiques de ses ap- pareils, ce procédé nous semble le plus pratique en raison de sa rapidité, à la condition d'employer des vitesses suffisamment élevées. | I. — Obtention d'un taux de 1/30.000 à des régimes variés (rôle de la vitesse) : (1) Gäthgens. Bte. zur Agglutination technik. Arbeit.a.d.kaiserl. Ges. Amk., t. XXV: 106 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (2) EEE a et Nombre total Diamètre de tours Durées Régimes : 400 tours (turbine à eau) 27 CM. 40.000 100” 1.500 — = — 22.000 19’ 2.500 — (appareils électr.) — 12.500 5! Nous avons déjà fait connaître les motifs qui nous condui- sent à adopter une durée de 5/, avec un régime de 2.500 tours et une centrifugeuse de 27 cm. (2). | Il. Obtention des taux successifs à divers régimes (comparai- son avec d'autres procédés). Nous saisirons le mode de progression des titres par ce procédé, en rapprochant les courbes d’ascension des chiffres, (en fonction (o) des temps) d’une agglutination soumise comparativement: 1° à Graphique 1, (procédés mécaniques). 1/30.000 0 | 2 1/ Doc RARE _ Lt | 11 4000 DACARIESE v TEE d' 1/ 5.000. 4 ne a ET 71] 1/ 1.000 bee : ———- ae { 2107 Parts à 1/ Too ae ; € 7 de | t ce rot Temps . a 5 "15 30° 100 135 * 6h 18h 24h 6oh 1/30.000 1/.100 Temps: 30” 15'30' 100 135 ‘6h 18h 2#h60h Graphique IT, (procédés statiques). (>) Nos chiffres ne valent, du reste, que pour un volume centrifugé de 1 c.c. (un volume de 5 c.c. ue toutes choses égales, la formation des agelutinats). (3) SÉANCE DU [0 JUIN 107 es tu RU MA EP eV RUr L des vitesses centrifuges différentes ; 2° à l’action d'un agitateur mécanique (1) ; 3° à l'action de diverses températures. Il arrive qu'on obtienne en quelques instants des taux très élevés par la centrifugation rapide (a°) ; mais on observe aussi couramment, comme dans les autres tracés (a° b. e.), une pro- gression régulière des titres, avec ralentissement graduel à l'ap- proche du taux final. Il semble, et cela résulte de la comparaison avec le tracé propre à l'agitateur (c.), qu'on puisse exclure toute action de concentration des germes et des agglutinines dans les parties profondes des tubes centrifugés, et retenir seulement la multiplication des rapports de contact, dans les procédés rapides. La centrifugation à vitesse médiocre relie, du reste, les procédés dynamiques (a. b. c. e.), aux procédés statiques (d. f. g. h.) qui obéissent à la même régularité de progression (2). (Institut d'hygiène). æ SUR LA GLANDE INTERSTITIELLE DU TESTICULE EMBRYONNAIRE CHEZ LES MAMMIFÈRES. par M. Aron. L'étude du testicule embryonnaire à divers stades évolutifs chez certains Mammifères, particulièrement le Porc et le Mouton, nous a convaincu que la glande interstitielle, qui apparaît dès le début de l’ontogénèse, n’est nullement identique à celle de l’ani- mal adulte. Bouin et Ancel (3) ont déjà montré que, chez le Cheval, la glande interstitielle embryonnaire régresse vers la naissance et qu'il se forme ensuite une nouvelle glande diastématique qui atteint son développement complet à l’époque de la présperma- togenèse. Nous pensons qu'il y a lieu de considérer comme géné- rale cette évolution en deux temps du tissu interstitiel dans le testicule. (x) Imprimant à une plate-forme un mouvement horizontal de va-et-vient de 5 cm. d'amplitude (150 secousses à la minute). Ce procédé empèche cependant Ja constitution d’amas volumineux : la violence des chocs les disloque à partir d’une certaine taille. l (2) Nous avons tenté de suivre un rythme de fixation des agglutinines en arrè- tant la centrifugation aux diverses étapes. Trois moyens s'offrent de séparer les agglutinines libres : la filtration sur bougie, qui retient même les aggluti- nines ; la filtration sur buvard, qui laisse passer des amas de ro-r5 Bacilles ; enfin, la décantation. Mais, elle suppose la clarification totale et celle-ci une centrifugation prolongée (1 heure et plus). Les agglutinines ont alors disparu ; seulement, on ignore leur variation préalable. (3) Arch. de zool. expér. et gén., t. III, 1905. 103 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (4) Chez le Porc, à un stade précoce de la vie intra-utérine (em- bryon de 18 mm.), les cellules interstitielles se montrent déjà très abondantes et remplissent tous les intervalles entre les cor- dons sexuels. Volumineuses, de forme souvent irrégulière, elles possèdent un protoplasma d'aspect trouble partiellement occupé par une zone achromatique qui répond à la sphère attractive. Au sein de ce protoplasma, la méthode d’Altmann met en évi- dence, le plus souvent un seul, parfois plusieurs grains fuchsino- philes de dimensions considérables : il s’agit là, vraisemblable- ment, d'une forme de condensation du chondriome au repos. Chez les embryons plus âgés (de 35 à 140 mm.), la glande in- terstitielle diminue progressivement d'importance. Cette dimi- nution parait au début, essentiellement relative et due à ce que le développement du tissu endocrine ne suit pas celui du restant de la glande. Plus tard, elle reconnait pour cause la disparition des cellules interstitielles, dont on voit dégénérer un nombre de plus en plus considérable à mesure que l’on considère un stade plus avancé. Cependant, se produit aussi une évolution sécrétoire de la part de certains éléments, dont le corpusecule fuchsinophile se résout en granulations multiples qui remplissent le cytoplasma. On assiste, chez les embryons de 145 à 170 mm., à la régres- sion presque totale de cette première glande interstitielle. Les tubes séminifères, jusqu'alors fort espacés, se rapprochent sen- siblement et, dans les intervalles étroits qui les séparent encore, on observe beaucoup d'éléments en dégénérescence. À partir du stade de 180 mm. jusqu'à la fin de la gestation, une nouvelle glande diastématique se forme rapidement aux dé- pens du mésenchyme intertubulaire, jusqu’à atteindre, dans les jours qui précèdent la naissance, un développement considéra- ble. Les cellules qui la constituent sont régulières, de petite taille. L'existence d'une sphère attractive près du noyau est le seul lien de parenté qui les rattache aux cellules de la première génération. De fines mitochondries occupent la périphérie du protoplasma. Les éléments de cette deuxième glande interstitielle ont des caractères cytologiques voisins de ceux des cellules inters- ütielles de l'adulte ; mais, ces dernières sont beaucoup plus grosses et manifestent une activité glandulaire qui n'appartient pas encore aux précédentes. Bien que nous n'ayons pas eu à notre disposition les pièces nécessaires pour poursuivre en sé- rie l'étude de l’évolution de l'organe, nous considérons comme hors de doute qu'il y a transformation régulièrement progres- sive du tissu interstitiel en glande adulte à partir de la naissance. La transformation se termine vraisemblablement à l'époque de la préspermatogénèse, laquelle, chez le Porc, s’installe vers 4 HIOIS, (5) SÉANCE DU 10 JUIN 109 en ee se Les Mammifères, chez qui la puberté est plus tardive, repor- jent dans des limites plus étendues cette double évolution. C'est là, d’après les observations de Bouin et Ancel, le cas du Cheval, dont le testicule présente encore quelques mois après la naissan- ce des vestiges de la glande interstitielle dé première génération et commence, alors seulement, à développer sa glande de deuxiè- me génération. Tel doit être également, d’après nos propres constatations, le cas du Mouton : très importante, comme chez le Porc, chez l'embryon jeune, la glande interstitielle régresse, d'abord rapidement, puis plus lentement, jusqu'à la fin de la gestation, sans qu'apparaissent, pendant la vie intra-utériue, d’autres éléments endocrines ; parmi ceux qui subsistent de la glande primitive, d’aucuns contiennent des grains fuchsinophi- les nombreux et volumineux et, par là, diffèrent tolament des cellules interstitielles observables chez l’animal adulte. Rappe- ons que la puberté chez le Mouton s’installe plus tardivement que chez le Porc et qu'il y a tout lieu d'admettre que la seconde glande interslitielle n'apparaît qu’un certain temps après la naissance. - Quelle est la signification de la première glande interstitielle? Nous ne saurions aventurer d’hypothèse à cet égard. Mais, ce qu'il est permis d'avancer, c’est que le déclenchement physiolo- gique de la « glande de puberté », mis en lumière par les tra- vaux de Bouin et Ancel, marche bien de pair avec son évolution morphologique, tandis que la glande de première génération joue un rôle tout à fait différent. Il semble qu’à cette dernière il faille retirer toute spécificité d'ordre sexuel, et accorder une si- gnification assez générale, car nous avons, dans plusieurs cas, chez le Porc, observé dans l’ébauche ovarique jeune elle-même, parini les cordons sexuels (qui sont, comme on sait, les homo- logues des futurs tubes séminifères du mâle, mais destinés ici à disparaître), de nombreuses cellules interstitielles absolument A identiques à celles du testicule embryonnaire. Conclusion. — La première glande interstitielle, qui naît dans le testicule, est morphologiquement différente de la glande in- terstitielle adulte et vouée à la régression: Il paraît vraisemblable que, chez les Mammifères en général, la deuxième n'aiteint son maximum de développement et sa structure définitive qu'à l’épo- que de l'installation de la préspermatogénèse. Nos observations apportent un nouveau fait en faveur de cette idée que l'embryon a une physiologie qui lui est propre et que (comme nous l'avons déjà montré à propos des îlots de Langer- tans) (rt), certaines de ces glandes endocrines disparaissent au (1) C. R. de la Soc. de biol., 1920, p. 1445. BioLocte. ComPpres RENDUS. — 1921. T. LXXXV. | 9 EURE RÉUNICN BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (6). cours du développement, pour renaître ensuite avec un aspect structural nouveau. (Institut d'histologie de la Faculté de médecine). SUR LE DÉVELOPPEMENT DES VOIES BILIAIRES INFRAHÉPATIQUES ET L'ÉTABLISSEMENT DE LA FONCTION BILLIAIRE DU FOIE, par M. ARoN. Le développement des voies biliaires intrahépatiques est mal connu. Pourtant, une telle question offre de l'intérêt, tant en raison du processus histogénique mème que de l'interprétation physiologique qu'il suggère. Nous avons pratiqué cette étude chez l'Homme, sur des préparations 2 foie embryonnaire à différents stades évolutifs. Il y a lieu d'envisager suecessivement le développement topo- sraphique et l’histogénèse des canaux biliaires. D'une manière générale, on peut dire que le développement topographiques di voies baies intrahépaliques est commandé par celui de la ramification portale. La veine porte augmentant d'importance et de calibre parallèlement à l'extension de son ter- ritoire tributaire, c'est-à-dire de la sphère intestinale, ses princi- paux rameaux ont la même destinée. On assiste donc, à partir du hile, soit à la pénétration dans l'organe de grosses branches veineuses, soit à l'élargissement de proche en proche des bran- ches déjà existantes. Chez l'Homme, on les identifie aisément parce quelies s'entourent d'une large atmosphère conjonctive. Ox, les premiers canaux biliaires naissent, chez l’embrvon de 8 semaines, à la périphérie des branches-porte les plus volumi- neuses. Corrélalivement, le cordon plein qui, jusqu'alors, ratta- chait à l'intestin l’ébauche hépatique, se creuse d’une lumière, conslituänt le canal hépatique primitif. Dans ce conduit viennent s'ouvrir les canaux biliaires les plus précocement développés au voisinage du hile. La genèse des voies biliaires périportales se poursuit activement vers la profondeur et se produit, en dernier lieu, dans Îes parties de l’organe le plus tardivement atteintes par les branches-porte. Chez l'embryon de 10 semaines, les ca- naux biliaires périportaux sont déjà bien développés et présen- tent un calibre considérable autour des grosses veines afféren- tes proches du hile, tandis que, loin de cette zone, ils commen- cent à peine à naître. Chez l'embryon de 3 mois, la ramifica- tion des voies biliaires PEROU s’est étendue à tout l’organe. Mais, en tous points du foie, à toutes les périodes de l’ontogénèse, Rs PRE NE rt (7) SÉANCE DU 10 JUIN 111 D les troncs-porte principaux continuent à engendrer des branches autour desquelles se poursuit la formation des canaux biliaires. Seules, les ramifications de la veine porte demeurent le point de départ de ce processus. Jamais les branches de la veine om- biliale ou les veines hépatiques efférentes ne se montrent envi- ronnées de canaux biliaires en formation. __ L'histogénèse des voies biliaires répond aux phénomènes sui- vants. Avant l'apparition des canaux proprement dits, on voit en tout premier lieu, dans le voisinage immédiat des vaisseaux porte, les cellules hépatiques en de nombreuses travées s'orien- ter radiairement autour d’une lumière centrale et se constituer ainsi une véritable série d’acini qui, à la lisière de l’adventice du vaisseau considéré, arrivent à se juxtaposer, puis à se fusion- ner, de sorte que prennent naissance en bordure de la veine, des canaux de trajet de plus en plus considérable. En même temps, la parei de ces canaux se modifie ; les cellules perdent leur ca- ractère glandulaire et se transforment en éléments plus plats, plus colorables, qui prennent peu à peu l'aspect de cellules indif- férentes des voies biliaires ; cette transformation atteint primi- tivement les éléments les plus proches de la veine ; ultérieure- ment, de part et d'autre de la lumière, les cellules apparaissent transformées et le canalicule biliaire primitif se trouve constitué. A l’origine, il se crée, de par ce mode de développement, en bor- dure des espaces portes primitifs, un réseau si serré de tels ca- nalicules, qu'il semble par endroits qu’on ait affaire, non à des canaux, mais à une sorte de sinus biliaire marginal à double paroi plus ou moirs étendu. Mais, rapidement, surviennent des modifications. La lumière de certains canaux se dilate sensible- ment. Puis la partie dilatée s'isole du parenchyme hépatique et . s'enfonce dans le tissu conjonctif périportal. 11 se constitue ainsi au voisinage des plus volumineuses branches porte un réseau de gros canaux biliaires indépendants du parenchyme et qui re- présentent l’'ébauche des voies biliaires principales (canaux inter- lobulaires). À ces canaux aboutissent des tubes excréteurs plus étroits, bordés de cellules plus plates et qui, par l’interposition de tissu conjonctif, se sont également « décollés » des travées hépatiques ; ils représentent l'ébauche des canaux périlobulaires; enfin, la source de ces derniers est dans les canalicules margi- naux qui demeurent étroitement adhérents au parenchyme et dans lesquels viennent se jeter les capillaires biliaires : ils sont la première image des passages de Hering. Les premiers canaux excréteurs de la bile formés, on voit, dans leur voisinage immédiat, aux stades précoces du développe- ment, des acini ou tubules identiques à ceux qui ont été le point de départ de leur genèse, et qu'il est permis de regarder comme eo 412 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (8) les premiers éléments du foie auxquels est dévolue la fonction exocrine ; à ces tubuies se substituent, à un stade plus avancé, de vrais capillaires biliaires ; ces derniers forment un réseau de plus en plus étendu à partir des espaces porte primitifs et mar- quent l’envahissement progressif du parenchyme par la fonction biliaire. Conclusion. — La genèse des canaux biliaires procède de l’ap- parition, au début du 3° mois de la gestation, dans le voisinage immédiat des branches-porte afférentes, de véritables acini ou tubules sécréteurs. Le déterminisme de cette évolution du foie, jusqu'alors glande endocrine pure, dans le sens exocrine, semble résider en une incitation d'ordre chimique émanée du sang porte. Il paraît opportun de rapprocher ce phénomène de la sécrétion récemment décrite par Parat (1) dans l'intestin de l'embryon et de se demander s’il n'existe pas une corrélation étroite entre l'établissement de ces manifestations sécrétoires et la mise en jeu de la fonction biliaire hépatique. Il y a lieu de noter à ce sujet que la fonction zymogénique du pancréas apparaît sensi- blement à la même période, au cours du 3° mois de la vie intra- utérine. (Institut d’histologie de la Faculté de médecine). SUR LA PRESSION OSMOTIQUE DE QUELQUES ALGUES MARINES. SES RAPPORTS AVEC L'ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE par À. Docnon. Ayant été amené à penser que les différences considérables de pression osmotique que j'ai chservées entre diverses Algues (2), étaient en rapport avec des modalités différentes de la fonction x chlorophyllienne, j'ai cherché, dans un cas particulier, à mettre en évidence cette relation. Ces expériences ont été poursuivies, en août r920, au laboratoire Lacaze-Duthiers, à Roscoff. J’ai choisi une Laminaire, Saccorhiza bulbosa, facile à se pro- curer et à conserver intacte, et se prêtant particulièrement bien à des mesures cryoscopiques précises. Cette Algue est remar- quable par sa forte teneur en mannite (jusqu’à 20 o/o du poids sec) et sa forle pression osmotique (moyenne : 30,5 atm.). Les échantillons en expérience étaient placés dans de vastes bacs à eau courante, soit éclairés par Ja Jumière diffuse, soit plongés dans l’obscurité absolue, (1) C. KR. de lu Soc. de biol., 1921, p. 91. (2 C. R. de la Soc. de biol., 21 mai 1921, p. 947. (9) SÉ ANCE DUAO JUIN 115 Résultats I: Saccorhiza restée 1 jour 1/2 à l'obscurité : A=—2°,315 Il =29,7 atm. Socconhizartémoineh see Se Ce NN 1 =30,9 atm. - L'Algue précédente, restée à l'obscurité, dont une partie seule- ment du bulbe avait servi aux mesures, est replacée pendant 2 jours dans les conditions normales d’éclairement. Elle donne alors : À =—20,38 M —=30,5 1 atm. soit une augmentation de pression de près de 1 atmosphère. IL. Saccorhiza restée 3 jours à l’obscurité : A =—20,19 II —=27,1 atm. HS accornizaitemoin ANR... A DE HO rate La même Algue, replacée 2 jours dans les conditions norma- les, donne alors A ——20,37b II =30,9 atm. en augmentation de plus de 3 atmosphères. Toutes les expériences ont été de même sens. IT. Etudiant, sur une même bulbe de Saccorhiza, les varia- tions quotidiennes-de la pression osmotique, j'ai trouvé les ré- sultats suivants : HA A ROMMAEURÉS — 2. ne eo À =—929,32 I —29,7 aton. SOIR MINEURES 20. re enr —90,/05 30,8 » SO RTS MORE SE Re ces —2°,369 JO O MAIN STOMNEUTES NE... A en —2°,24 28,7 D œ Des variations analogues ont été trouvées par un certain nom- bre d'auteurs sur des plantes aériennes, mais dans ce cas, la discri- mination des facteurs en cause est impossible. On a surtout mis en ayant l'influence de la chaleur et de l'humidité, beaucoup plu- tôt que celle de la lumière et de l'assimilation. Dans le cas d’une Aleue marine, les facteurs température et humidité sont évidem- ment éliminés. J'ai de plus observé, comme on pouvait s’y attendre, que la teneur en mannite de l’Algue expérimentée variait presque du simple au double en passant de l'obscurité à la lumière. Nous avons trouvé 11 o/o du poids sec pour un échantillon resté 3 jours à l’obscurité, et environ 20 0/0 pour un échantillon nor- malement éclairé. On peut calculer facilement que cette différen- ce correspond bien aux différences de pression observée à la lumière et à l'obscurité. D'après les augmentations de pression plus haut données, on peut se faire une idée de l'intensité de l’as- similation connaissant la teneur en eau (88 o/o) et le poids molé- culaire (182) de la mannite, le seul corps organique à considérer pratiquement ; il est facile de calculer le poids P de mannite, ac- cumulé par 100 gr. d’Algue (poids sec) ; on a : 414 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (40) 0,78 JC 182 -xXCA roro = ON On trouve ainsi que dans l'expérience IIF où les variations d’éclairement restent naturelles, il s’est accumulé 5,6 gr. de mannite par 100 gr. de Saccorhiza, de 10 heures à 14 heures 30. Dans l'expérience If, on a, en 2 jours, accumulation de 13,5 gr., de mannile par 100 de substance sèche (le bulbe était toujours seul en expérience). Ces chiffres, cependant élevés, sont cependant loin d'exprimer les quantités formées, beaucoup plus considérables. Îl y a, en effet, perte constante, peut-être par diffu- sion, certainement par condensation. Le rapport étroit qui existe entre l'éclairement et la pression osmotique me semble montrer que Fassimilation est le facteur prépondérant de la surpression des À‘ ïes hypertoniques, dont les variations peuvent permettre d'apprécier quantitativement son intensité. (Laboratoire de biologie maritime de Roscoff). RECHERCHES CLINIQUES SUR LA VAGOTONIE ET LA SYMPATHICOTONIE, par Th. Kres. On a recherché le tonus du sympathique et du parasympathi- que sur des sujets avec troubles manifestes de la sécrétion in- terne (aménorrhées, dysménorrhées, ménorrhagies, Basedow, myxoedème) par le procédé suivant : sujet à jeun et alité depuis la veille jusqu’à 12 heures du jour de l'épreuve ; injection sous- cutanée de o,o1 gr. de pilocarpine ; o,5c.c. adrénaline (solution 1 Pp. 1000) ; atropine 0.000 gr. à 8 heures 1/2 ; ; une injection par jour. On examine, avant et après. l'injection, à partir de 8 heures 1/2, le pouls, Îe réflexe oculocardiaque, la tension arté- rielle, la réaction dermographique, le réflexe pilomoteur, la for- mule leucocytaire dans les espaces de 10,20 et 30 minutes après les 30 minutes. À titre de comparaison, l'examen des urines éli- minées toutes les demi-heures a été fait préalablement sans in- jection. _ On observe une lutte continue antagoniste, qui se traduit en chiffres variants pour le réflexe oculocardiaque, le pouls et la tension artérielle, pour les réflexes cutanés par la variabilité d’in- tensité, par la disparition ou apparition. L'antagonisme se traduit fréquemment par une contre-réaclion, qui peut être : 1° tempo- raire : a, générale ; b, segmentaire ; 2° continue : à, générale ; b. sewmentaire, (44) SÉANCE DU A0 JUIN 415 LS RO RE A m PRE PR ES Elle est d'autant plus forte aux dépens du protagoniste excité que l'antagoniste est plus vigoureux ou prédominant. Ces effets sont affirmés par la réaction à l'atropine. La vagotonie se traduit dans l'épreuve : mA DpDari un réflexe oculocardiaque exagéré ; 2°, par le ralentissement final du pouls; 3°, par la vasodilatation dermographique augmentée ou la dis- parilion de la vasoconstriction préexistante ; 4°, par l’augmenta- tion ou l'apparition du réflexe pilomoteur ; 5°, par l'amplitude diminuée de la tension artérielle ou baisse de la maxima. Il est caractéristique pour la vagotonie que ces phénomènes se produi- sent même après injection d'adrénaline ou d’atropine, qui ce- pendant devraient agir dans le sens contraire, La sympathicotonie se traduit par une équivalence d'effets pro- duits par l’adrénaline et l’atropine, qui consistent en : 1° réflexe n saaue négatif de différents degrés suivant le sujet ; 9°, vasoconstriction exagérée ou apparente n’existant pas aupara- . 3°, diminution, disparition ou non existence du réflexe pilomoteur ; h°, élévation de tension artérielle. Il est caractéris- tique que ces phénomènes sont à peine ou nullement influencés par la pilocarpine. | La formule leucocytaire peut montrer une réparation totale de la proportion dérangée des globules blanes, dans la vagoto- nie, 2 à 3 heures après injection d'adrénaline jusqu'à la Bande normale dans la sympathicotonie par injection de pilocarpine ; quant à la variation du nombre des éosinophiles ou des lym- phocytes, pas de phénomènes çonstants. La pilocarpine aug- mente le débit des chlorures, mais point, en apparence, le débit de l’eau. L’adrénaline diminue le débit des chlorures, augmente le débit de l’eau. L’atropine agit de la même manière. Le vagotonique, sous l'influence de l’atropine, peut augmenter le débit des chlorures, même après privation de NaCI. Le’ sym- paticotonique peut diminuer les chiorures après injection de pi locarpine. Les examens du débit urinaire sous l'influence nerveuse sont encore à approfondir. Le sujet normal réagit quant aux réflexes par une indifférence presque totale vis-à-vis de ces épreuves grâce à l'équilibre antago- niste rapidement rétabli. Il augmente le débit des chlorures après injection de pilocarpine, diminue le débit des chlorures et aug- mente le débit de l’eau après injection d'adrénaline. Ces varia- tions sont sensiblement moins prononcées que sur le sujet pa- thologique. (Clinique obslétricale et gynécologique). —————— — 116 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG = (12) RÉGULATEUR A FLÉAU BIMÉTALLIQUE POUR THERMOSTATS A CHAUFFAGE ÉLECTRIQUE, par ÉDOUARD CHATTON. Le directeur de l’Institut zoologique ayant décidé de supprimer les feux permanents des étuves à gaz de nos laboratoires, nous avons été amenés à substituer à ces appareils des thermostats à chauffage électrique. Pour les cultures, nous avons adopté les étuves de Jouan qui nous donnent toule satisfaction. Pour les inclusions en paraffi- ne, nous avions d'abord tenté d'utiliser les anciennes étuves au gaz, en cuivre, à paroi d'eau, en ne les chauffant que d'une manière intermittente. Mais leur fonctionnement dans ces con- ditions exige une surveillance très attentive et qui n’exclut d’ail- leurs point les aléas pour les pièces à inclure, surtout quand le séjour à l'étuve doit se prolonger. Aucun des régulateurs usuels, d’après notre expérience, ne permet d'atteindre à la fois rapide- ment, automatiquement et sûrement, le degré de température fixé par un premier réglage. à Des appareils à chauffage électrique pouvaient seuls donner ces résultats. Mais le prix de ceux qu'on trouve dans le commerce ne permettait pas d'en doter tous les travailleurs. Ils ne répondent d’ailleurs pas à toutes les nécessités techniques. Il importe au moins, que dans une étuve pour inclusions, à chauffage inter- mittent, la paraffine puisse être fondue très rapidement dans un compartiment à température plus élevée que celui où se fait l’in- clusion. ; Nous avons réalisé une étuve satisfaisant à ces besoins. Sa pièce essentielle est le régulateur. Il a été étudié non seule- ment en vue de son emploi dans les étuves à paraffine, mais aussi en vue de son montage extemporané et facile dans n’impor- te quelle caisse ou récipient, de manière à pouvoir improviser des thermostats et à disposer d’une échelle très large de tempé- ratures nécessaires à certaines recherches expérimentales. Nous avons utilisé le principe bien connu de la dilatation iné- gale des deux métaux d’un couple ; l'originalité du régulateur réside dans le mode de suspension du couple qui, lui laissant ure liberté absolue d’inflexion dans les deux sens, exclut toute déformation permanente, quelles que soient les variations de tem- pérature entre o° et 90°. C’est là la condition essentielle du main- tien du réglage en régime intermittent. Le couple est formé par une lame de zinc de 1 x 200 x 19 mImn., soudée à urñe lame d'acier laminé droit de mêmes dimensions. 4 Nr (13) SÉANCE DU 10 JUIN 117 — Ce couple porte du côté zinc, en À, une pastille d'argent de 5 mm. de diamètre sur 1 mm. d'épaisseur et qui est un des pôles du contact. À la lame d'acier du couple, en son milieu B, est soudé un axe transversal évidé à ses deux bouts. La planche du régulateur, qui en rend toutes les parties soli- daires, est une lame de laiton de 2 x 00 x 25 mm., percée de deux irous pour l’accrochage aux parois verticales. Sur cette planche sont fixés : 1°, en B le suspenseur du couple portant deux vis pointeaux à écartement réglable, qui s’engagent dans les évidements de l'axe transversal du couple. Le réglage assure le libre frottement de l’axe sur ses pointeaux. Ge suspen- seur est en même temps l’une des bornes du circuit, non isolée du support. 2°, en À, l’autre borne du circuit, isolée du support par une plaque d’ébonite. Elle porte l’autre pôle du contact, sem- :blable au premier (1). 3°, en C une vis de réglage à pas de 0,75 mm., normale au couple, sa pointe tournée vers l'acier. Un curseur de laiton de déux grammes, mobile sur le segment B C du couple, assure le contact en A. On saisit facilement le fonctionnement de l’appareil. Le contact a lieu en À tant que le couple ne fait point pression sur la vis de réglage en GC. Si la température monte, l'extrémité GC du cou- ple se rapproche de la vis jusqu’à la toucher. Le contact est alors rompu en À. Le courant étant supprimé, la température baisse, et le contact se rétablit. Si l’on coupe le circuit, le couple s’inflé- chit librement, en s’écartant en GC de la pointe de la vis. Il s’in- curve non moins librement si, pour une cause imprévue, la tem-, pérature continue à monter après rupture du contact (2). Le réglage est obtenu à un demi-degré près. Nos étuves à ‘paraffine comportent un compartiment infé- - rieur de chauffe, un compartiment moyen d’inclusion éclairé par une lampe intéricure, et un compartiment supérieur de séchage. Pour 55° dans le compartiment moyen, on a r10° dans l’infé- rieur et 4o° dans le supérieur. La paroi est en bois, formé de pit (x) C’est le contact employé par Jouan, et qui, après bien des essais, s’est montré supérieur à tous les autres. _ (2) Le fait peut se produire quand on utilise comme moyen de chauffage deux résistances, l’une sur le circuit continu, l’autre sur le régulateur et quand la température que donne la première devient supérieure à celle en vue de laquelle le réglage a été fait, 118 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (14) ces assemblées, jouant indépendamment les unes des autres, et partant sans déformations d'ensemble. Elle est revêtue d'amiante. La température fixée par un premier réglage, suivi d’extinc- tion, est après rallumage, atteinte automatiquement en un maxi- mum de 2 heures et maintenue constante à partir de ce moment. On conçoit quene peut être l'économie réalisée par la discon- laboratoires de l'institut cn Tout d'une pièce, indépendant de l'enveloppe isolante des étuves, facile à accrocher à n importe quelle paroi, ce régulateur peut servir au montage des appareils les plus divers destinés au maintien d'une atmosphère à température constante. (Institut zoologique de l'Université). EUDIOMÈTRE POUR DE PETITES QUANTITÉS DE GAZ. APPLICATIONS, par Maurice Nicroux. L'analyse de petites quantités de gaz présente pour le physio- logiste, le même intérêt que les méthodes de micro-dosage en général et déjà un certain nombre d'instruments opens de Krogh, ou de Barcroft, ou de Van Slyke), quoique construits sur des principes différents, ont donné la solution de ce problème d’une façon tout à fait satisfaisante. Il faut noter, cependant, que, jusqu'ici, l'eudiométrie malgré tous les avantages quelle présen- te, n'a pas fait l'objet d'une étude particulière. Le petit appareil très simple que j'ai l'honneur de présenter aujourd’hui à la Réunion biologique permet de combler cette lacune. Son principe est celui de l’eudiomètre à eau de Gréhant “HE le rappelle : un fil de platine, servant d’inflammateur, est coiffé par une cloche à gaz quelconque, mais graduée, contenant le gaz à faire exploser ; le fil de platine, porté au rouge par un cou- rant électrique, provoque l'explosion ; la lecture des volumes g'a- zeux, avant et après celle-ci, — l'acide carbonique, s'il s’en est formé dans la combustion, avant été absorbé donne tous les éléments du calcul de l'analyse. | Pour transformer l’eudiomètre de Gréhant en micro-eudiomè- tre, on pourrait penser, a priori, qu'il suffit d'opérer avec des cloches à gaz étroites, mais, outre les difficultés que présenterait la construction de l’inflammateur, on aurait à craindre la com- bustion incomplète qui est de règle quand on fait exploser un mélange gazeux, même en présence d’un excès d'oxygène, dans un tube de faible diamètre, L'interdiction d'utiliser des cloches (45) SÉANCE DU 10 JUIN 119 noce. he ie permettant une très grande précision, paraît donc formelle. Il n’en est rien, cependant, si l’on dissocie en quelque sorte l'analyse en deux temps : l'explosion réalisée dans un tube suffisamment large, la mesure du gaz faite dans un tube très étroit. Voici comment on y arrive et comment se présente alors le micro-eudiomètre. Une cloche de 12 mm. de diamètre, dans laquelle on pourra faire pénétrer linflammateur de l’eudio- mètre de Gréhant, est surmontée d’un tube étroit et long, d’un volume de 2 c.c. à 2,5 c.c. gradué en 1/50 de c.c. ; on apprécie très facilement le quart d'une division, soit 0,005 c.c. La cloche porte un petit appendice en forme de boule, dont nous ver- rons l'utilité dans un instant. La petite masse gazeuse à faire exploser, dont le volume ne doit pas dépasser le volume du tube étroit, soit 2 c.c. à 2,5 c.c., est supposée transvasée dans la cloche du micro-eudiomètre. Il faut, tout d'abord, en mesurer exactement le volume ; comme la bulle ne peut pénétrer d'elle-même dans le tube étroit servant de mesureur, étant donné le faible - diamètre (un peu plus de 3 mm.) de ce tube, il faut recourir à un artifice et le plus simple m'a paru être le suivant : toujours sur la cuve à eau, on intro- duit un fil de cuivre bien propre dans l’eudiomètre et on le pousse jusqu'à l'extrémité supérieure du tube mesureur. Tout de suite, grâce au fil de cui- vre qui lui sert de conducteur, le gaz commence à pénétrer dans le mesureur et, en quelques instants, il s'y trouve accumulé ; on retire alors le fil et on lit le volume de gaz sur une cuve = à eau à température constante. Il reste main- tenant à le faire exploser. À cet effet, le tube est transporté sur la cuve à eau et retourné dans une position inclinée, à 45° environ, la partie graduée en bas, le diverticulum coutfie sur la cloche regardant le haut. De nouveau, avec le fil de cuivre ser- vant de conducteur, on déplace le gaz : les bulles, une à une, tra- versent la cloche, mais, au lieu de s'échapper hors de l'appareil, elles sont collectées dans le diverticulum (1). L'appareil est alors retourné, replacé dans la position primitive, le mesureur en haut ; on fait passer sans la moindre difficulté le gaz du diverti- culum dans la cloche et, pour le faire exploser, il suffit d'en coif- (x) Je pratique parfois cette manipulation à l’air libre en prenant la préçau- tion de boucher la cloche avec le doigt dès qu'on retourne l'appareil . 120 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (46) fer l’inflanmateur et de porter le fil de platine au rouge suivant la technique habituelle. L'explosion, inutile de le dire, se fait dans d’excellentes conditions : tube large, masse gazeuse sou- mise en entier à l’action du fil de platine, etc. Si le mélange gazeux est trop pauvre en gaz combustible, auquel cas l’explo- sion n'a pas lieu, on assure la combustion complète en portant le fil de platine au rouge blanc, par de rapides alternances, une cinquantaine de fois. Finalement, le micro-eudiomètre étant porté sur la cuve à eau, on absorbe l'acide carbonique, sil y a lieu, par la potasse, on renvoie le gaz au moyen du fil de cuivre, comme il a été dit plus haut, dans le mesureur et on lit le nouveau volume de gaz sur la cuve à eau à température constante. L'ana- lvse est terminée, la réduction de volume fournissant, en He tous les éléments de son calcul. Les expériences de contrôle de cette méthode d'analyse eudio- métrique si simple, l'erreur dont elle est susceptible, ainsi que les applications de ce micro-eudiomètre, parmi lesquelles je cite- rai la détermination de la capacité respiratoire sur 2 c.c. de sang seulement, celle du coefficient d’empoisonnement dans l’intoxica- tion oxycarbonique sur des quantités réduites de sang, feront l’objet d’un mémoire qui paraîtra dans un des prochains numé- ros du Bulletin de la Société de Chimie biologique. (Institut de Chimie physiologique de la Faculté de médecine. ne nn TECHNIQUE DE L'INHALATION DE L'OXYGÈNE PUR. APPLICATION AU TRAITEMENT D'UN CAS D'INTOXICATION AIGUË PAR L'OXYDE DE CARBONE par Maurice Nicroux. La respiration de l’oxygène pur, qui s'impose dans certains cas d'intoxication, celle par l’oxyde de carbone notamment, et qui serait vraisemblablement très précieuse en clinique, chaque fois que l’hématose se fait mal, a été jusqu'ici d’une application difficile. En effet, pour être efficace, elle doit faire pénétrer le gaz jusqu'à l’alvéole pulmonaire et ce desideratum ne peut être réalisé que par la séparation des gaz de l'inspiration de ceux de l’expi- ration ; dès lors, l’emploi d’un masque à soupape s'impose. Jai songé à utiliser dans ce but le masque A. R.S$S. de l’armée fran- çaise, et cet appareil, d’une mise en place facile et instantanée, fonctionnant dans toutes les positions, m'a donné immédiatement toute satisfaction (1). (1) Il va sans dire que tout autre masque, présentant les mèmes avantages que le A.PB.S., conviendrait tont aussi bien. ER TT D'ONIRUTE POPSRT roe di: lin it Land, bit jé se lon dirt po des à (47) SÉANCE DU 10 JUIN 121 La technique et l’appareillage de l’inhalation’ de l'oxygène pur deviennent alors d'une simplicité extrème, les voici : à Un sac de caoutchouc cylindrique, entoilé (r), d'un volume de ko à 5o litres, porte un tube de caoutchouc à chacune de ses extrémités ; l’un, de diamètre moyen, pouvant être oblitéré par une pince, est mis en relation avec un obus d'oxygène ; l’autre, de fort diamètre, présente sur son parcours un robinet en ébo- nite à voie large, et pourra, au moment voulu, être mis en com- munication avec le masque. Ce sac, jouant le rôle de volant, constitue en définitive un réservoir que le patient vide de son oxygène, d'une part, et que l’obus d'oxygène, qui n’a nul besoin d'être muni d'un mano-détendeur, alimente d'autre part. Quant au masque, à la place même de la cartouche absorbante, on dispose un bouchon de liège ou de caoutchouc, traversé en son centre par un tube de verre ou de métal de large diamètre, auquel viendra aboutir le gros tube de caoutchouc du sac. Tel est l'appareil. Avant tout emploi, j ai voulu m'assurer de son efficacité et, pour cela, j'ai prélevé, par un petit dispositif spécial, sur lequel je n’insiste pas, un échantillon de l'air expiré ; j à trouvé (l'oxygène respiré étant à 98 p. 100 de gaz pur) la composition suivante Analyse I Analyse II CXNSeHC ee. ere te rer 89,3 89,1 ABITCRCATH ONE see 3,16 3,9 Aote PAT dé rence)2e - 2-0... ver + on 7 Ces analyses dispensent de tout commentaire. Si l'air expiré renferme, en chiffres ronds, go p. 100 d'oxygène, on peut affirmer que ce gaz pénètre bien jusque dans l’alvéole pulmo- naire ; le but que l’on s'était proposé est atteint. Application. L'occasion vient de m'être donnée de fournir la démonstration clinique de l'efficacité de l'administration de l’oxy- gène pur, en employant la technique décrite ci-dessus. Il s’agit d'un cas d'intoxication aiguë, où, parallèlement, à la respiration _ de l'oxygène, j'ai dosé l’oxyde de carbone dans le sang. Voici cette observation très résumée, me réservant de la publier ailleurs inté- gralement (2) et de la discuter, ce que je ne puis faire ici, faute de place. | Le 2 juin 1921, dans la matinée, un ouvrier gazier travaillant dans une tranchée ouverte, occupé à déboucher une conduite maitresse de gaz, est pris de vertige et tombe sans connaissance. Après avoir reçu les premiers soins des pompiers (respiration (1) Fabriqué par la Manufacture alsacienne de caoutchouc, à Strasbourg. (2) In Presse médicale. 122 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (18) d'oxygène par le « Pulmotor Draeger », il est amené à l'hôpital civil, clinique médicale À du P° Bard. Là, il est pris de convul- sions, sans perte de connaissance, toutefois, la crise terminée, il peut répondre assez facilement aux questions qu'on lui pose. On fait une prise de sang pour y doser l’oxyde de carbone ; on trouve : hémoglobine oxycarbonée en % de l'hémoglobine totale = 37,1. Il y a r heure 25 que l'accident est arrivé. Dès la prise de sang effectuée, on fait respirer l’oxygène en quantité assez importante, mais qui aurait pu être beaucoup plus grande. r heure 5 après, on fait une seconde prise de sang et on trouve : hémoglobine oxycar- bonée en % de l'hémoglobine totale=25,4. L’oxygène et l'air sont alors respirés alternativement : l’oxygène 20 minutes, l’air 4o minutes. Après 4 heures d’un tel traitement, on fait une troisième prise de sang, on dose l’oxyde de carbone et l’on trouve : hémo- globine oxycarbonée en % de l'hémoglobine totale =8,3. On cesse alors tout traitement, le malade se sentant très bien. Le soir, à 7 heures 30, il est complètement rétabli ; je le trouve levé et jouant aux cartes avec des camarades. Le lendemain, je fais une quatrième et dernière prise de sang ; le sang ne renferme plus que des traces d'oxyde de carbone de l’ordre de grandeur de celles que l’on trouve normalement dans le sang. Le malade sort de l'hôpital. Cette observation, on le voit, présente tout l'intérêt et a toute la valeur d’une expérience de laboratoire. Comme je l'ai dit plus haut, je ne puis la discuter longuement ; je voudrais cepen- dant insister brièvenient sur les points suivants : en ce qui con- cerne les inhalations d'oxygène, elles ont été, sans contredit, très efficaces. Dès le début, elles ont fait rétrocéder le vertige et la céphalée. L'élimination de l’oxyde de carbone aurait pu, sans doute, être plus rapide, si l’on n’avait fait respirer que de l’oxy- gène, du moins au début. C’est ce que je conseillerai dans l'avenir si un nouveau cas se présente. On pourrait alors administrer l'oxygène, tout d'abord 45 minutes à une heure, sans interrup- tion, et, ensuite; alternativement avec de l'air, une demi-heure par heure, et cela durant 4 à 5 heures. À un autre point de vue, je me permets de souligner le fait que si la vie n’esi pas compatible avec des doses de 60 à 70 p. 100 d'hémoglobine oxycarbonée, comme nous l'avons signalé, Bal- thazard et moi, elle l’est parfaitement avec des doses moins fortes. J'avais déjà trouvé, dans un cas de survie, 43 p. 100 ; or, il est clair, que dans l'observation qui vient d’être relatée, le pourcen- tage d'hémoglobine oxycarbonée devait dépasser, au moment de l'accident, le chiffre de 37 p. 100, que j'ai trouvé dans le sang A UV CES TR thés ÿ: (19) SÉANCE DU 40 JUIN 123 a —— 1 heure 25 après. Cette donnée est à retenir et pourra intéresser, je crois, le médecin légiste. Quoi qu'il en soit, et pour conclure, la technique de la respi- ration de l'oxygène pur, qui fait l'objet de cette note est simple et d’une application facile, elle est aussi d’une très grande efficacité. Je la conseille, dans tous les cas d'intoxication oxYÿcar- bonée et, aussi, dans ceux où, la respiration se faisant mal, un appoint d'oxygène peut être d'une utilité indéniable. (Institut de Chimie physiologique de la Faculté de médecine.) LE MÉCANISME DE L'ACTION DU CHLORURE DE SODIUM ET DU CHLORURE DE POTASSIUM DANS LES NÉPHRITES HYDROPIGÈNES, par Léon BLum, E. Ausez et R. Hausknecur. L'étude comparative de l’action du K CI et du Na CI, au cours des néphrites hydropigènes, nous à amenés à conclure, dans un précédent travail, au rôle prépondérant des cations Na et K. Afin de démontrer la réalité de cette proposition nous avons examiné les variations du poids en fonction de l'élimination urinaire du K et Na (la presque totalité de ces éléments minéraux étant excrétée par les urines). La technique suivie par les dosages a été décrite précédemment. Les chiffres relatés dans ce tableau, ainsi que ceux que nous avons obtenus dans une autre période d'administration de K CI mettent en évidence les faits suivants : _ À. Sodium. — 1°, Le malade soumis à un régime déchloruré sévère (renfermant approximativement 1 gr. de sodium par jour) retient du Na (13, 14 juillet). 2°, Après addition de 13 gr. de Na CI au régime, il se produit une rétention de Na atteignant jusqu’à 87 o/o des quantités in- gérées (20 et 21 juillet). _ 3°, Après absorption de K Cl, il y a élimination d’un excédent de Na : 12,86 gr. dans la période du 3 au 12 juillet, 2,51 gr. dans la période du 15 au 19 juillet. B. Potassium. — 1° Dans la période de régime déchloruré (renfermant environ 3,5 gr. de K par jour), les entrées et les sorties de K s’équilibrent. >”, Après ingestion de K CI (25 gr. par jour), il y a rétention de quantités considérables de K (25,25 gr. dans la période du 3 = au 12 Juillet, 27,08 gr. dans la période du 15 au 19 juillet). 5°, Après ingestion du Na CI, le malade élimine du K en excès : sur son ingestion (20 au 21 juillet). 124 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (20). A. . DNA Hrercte Omar c. Dates [Uisé Joids CL dt Et Wet 1e La Et Obravations Sutard fo lopétl LE, bd Lise ln Las Jet Le gl 14/65] 25 APE [1050 1672 Huet ERGR TES Reel gg | à re : 5 |1500 |66,) 0 REF amet let. 1 6 » |1k00 |GbE -06 +1 1255115 17 113 | | « |. De a - 450 662 oo o [145512021465 8 1300 |66,2 “IP US2-35 és) 182 118 | « | 9 4500 |65,0 H8 bebe BE LA M» À 4 Le (O0 » |1250 |65,5 -hk is |-4 8612411256) « Me Rolws) Ligron-aslti img) |: |. A + |h0 656 02 HA [148 12011452 | Fa - lHosLos2 +05 | 3oclous Law | à |, 35 | 0 ee 1 s | a |656 1 | 360 (66 L066|-056 1-04! 444 lou 1345) . |. |. ; 1 * |1000 [661 60 4084-82 | 810 11.041566 | 45 |. 166 | 25 NE 16: 1200166, SO 2-66 ja gr | « | + |. : Fe GG Lars 2 Le | : 18 1150 |058 06 00-87 bol 42 Hal à | e | + ' 10“ |1150 [656 20 ‘ | 66e al" | 580)08 An " 00 GES 15 + |Borl6ts 25 08 323142481438 patl . |. |, ; k2 63011) 66 108 146 1108 162 135 |3œ Na CU DO 682421 1486/1088 156 |, |. |. d AGE SE M RE) LOL A0) 4 185 | A5q X@ =095 +118 625 1051278 14095, |, ls : C. Variations du poids du malade en fonction de l'élimination du Na et du K. : La rétention de Na est régulièrement suivie d’une augmenta- tion de poids ; inversement, l'élimination d’un excédant de Na est accompagnée d’une diminution de poids. Une rétention de K, même considérable, n’a aucune influence durable sur le poids. | L'élément dominant est donc le sodium ; c’est ce minéral que le rein malade élimine avec difficulté ; c’est sa rétention qui à ù 4 “ à F 4 f RON PTE NAT PU CPE, 7, sn po ani dde néon ii dc ml son dd 1 a Lt el 4 pla tas: PT A (21) SÉANCE DU Â0 JUIN 125 conditionne l'augmentation de poids, son élimination, la dimi- nution de poids. Le potassium n'intervient que d’une manière in- directe, en agissant sur l'existence du sodiuin. Quant au Cl, son rôle apparaît comme subordonné à celui de K et de Na (Clinique médicale B. de la Faculté de médecine). SUR LA RÉSISTANCE ÉLECTRIQOLE APPARENTE DU CORPS HUMAIN POUR LES COURANTS DE FAIBLE DURÉE, par À. STronr. En étudiant réceminent comment variait, avec le voltage, là résistance électrique du corps humain pour des courants de 2/10000 à 3/10000 de seconde produits à l'aide de l'égersi- mètre (r), nous avions émis l'hypothèse que cette résistance n’avait pas le temps de changer pendant la durée très courte du passage du courant. Depuis, nous nous sommes proposé d'étendre nos recherches à des courants de durées plus longues et nous nous sommes aperçus que le rapport des résistances, pour des durées égales et des voltages différents, variait suivant la longueur du courant considéré, ce qui indiquait une variation rapide de l’in- tensité avec le temps. Nous avons alors repris la question d’un point de vue général. Voici quelle a été notre technique. Dans le circuit d'utilisation de l’égersimètre se trouve le COTpS humain dont on explore la résistance électrique, une boîte de résistances etalonnées et un galvanomètre balistique. On déter- mine la courbe des quantités d'électricité passées dans le circuit en fonction du temps pour un voltage donné. Cette courbe nous permet de connaître l'intensité du courant aux différents mo- ments, cette intensité étant représentée par la tangente de la courbe précédente au point ayant pour abcisse le temps consi- déré. Comme nous avons, au prélable, déterminé les courbes de quantités et d’intensités électriques lorsque le circuit ne con- tient que des résistances métalliques de valeurs connues, nous POuvens par Comparaison savoir quelle est la résistance équi- valente à celle du circuit aux différents moments du passage du courant. Voici les résultats d’une expérience. 4 juin. Electrodes impolarisables de Bourguignon. Large élec- trode à la partie antéro-supérieure de la cuisse : petite électrode sur le point moteur du. jumeau externe. 1900 ohms (y compris le galvanomètre) en série avec le corps humain. () A Strohl C. R. de Ta Soc. de biol:,. LXXXIV, p. gg. toor. Brorocig. Comptes RENvDus. LOI TENCXNVE 10 126 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (22) Résistances du corps humain et des électrodes (x). Durées Vollag s en 10-# secondes 90 v. EE LD A 80 Eee A A D No on te 3.700 3.000 2.700 DOM ME ei 11.000 7.100 3.000 DE Ed 0 00 0 00800000 00 Sù 6O0 7.200 s 2.900 TAB LOS 01010 0 00 00 pes 48.600 6.500 DOM RS nn mule ee 50.000 6.200 TD OMS NA Re A 48.000 6.000 DONS DL Da meer nee AE 48.000 5.800 Ce Ne Poe +2 11.000 Nous constatons que la résistance électrique apparente du corps humain varie grandement dès les premiers instants qui suivent la fermeture du circuit. Du tableau précédent et d’autres expérien- ces que nous avons faites, nous tirerons les conclusions suivan- ies 1°, La résistance électrique apparente du corps humain com- mence par croître pendant les premiers dix millièmes de secon- de qui suivent la fermeture du circuit, pour diminuer ensuite progressivement. Elle passe donc par un maxirum. 2°, Ce maximum semble être d'autant plus rapproché de la fermeture du circuit que le voltage est plus élevé. 3°, Lorsque le voltage augmente, la résistance diminue, et le rapport entre les résistances pour le plus petit et le plus grand voltage augmente, au moins entre certaines limites avec l'inter- valle de temps écoulé depuis la fermeture du courant. Nous n'envisagerons pas aujourd'hui l'explication que l’on peut donner de ces phénomènes. (Institut de physique biologique de la Faculté de médecine). DisPOStrriE SIMPLE POUIX LA DISTILLATION D'ÉPREUVE DES CULTURES BACTÉRIOLOGIQUES, par M. Rue. ? Au cours de recherches sur des microbes phénologènes, j’eus à procéder à de nombreuses distillations de bouillons de culture pour y déceler la présence de phénol. Gette opération prenait, avec l’appareillage ordinaire, beaucoup de temps et, pour l’écour- ter, j'ai fait construire le dispositif simple, représenté sur la figüre ci-contre. G) Nous avons vérifié que les électrodes n'entraient que pour une part négli- gréable dans la variation de la résistance totale, (23) SÉANCE DU 10 JUIN 127 Il est fait entièrement de verre et se place sur une fiole d'Er- lenmeyer, contenant le liquide à distiller. L'une des deux parties, dont il se compose (A), s’emboîte dans l’autre (B). La partie À, un large tube rempli d’eau froide et fermé par un bouchon de liège, fait fonction de réfrigérant. La partie B est constituée par un tube, un peu plus large que À, qui se termine dans sa partie inférieure en un appendice (D), dont la paroi est munie d'un petit orifice (G). Les vapeurs, sortant de la fiole d’Erlenmeyer par le trou (C), se condensent au contact de la paroi froide du réfrigé- rant, et tombent en gouttes dans l’appendice D. On distille Jusqu'à ce que le distillat atteigne l'ouverture C. Pour recueillir le distillat, on sort le réfrigérant et on verse le contenu de D dans un tube à essai, en ayant soin d'incliner le dispositif de manière à ce que le distillat ne sorte pas par C. Un petit bec, qui se trouve sur le côté opposé au trou È (il n'est pas visible sur la figure) permet d'éviter cela. Pour procéder à la distillation d'un autre liquide, il suffit de laver la fiole et l'appareil et de rempiacer l’eau, devenue chaude dans le réfrigérant, par de l’eau froide. En prenant soin, au cours de l'opération, de ne pas chauffer 128 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (24) — trop fort, la presque totalité des vapeurs se condense et rien né sort par l’espace libre entre A et B. Ce petit apareil présente, outre l'avantage de l'économie de temps, celui de ne nécessiter aucune conduite d'eau. Depuis un. an que je l’emploie, il m'a rendu d'excellents services (1). En bactériologie, il peut être utilisé pour la détermination rapide de certains corps dont la recherche ne peut être faite que sur le distillat, tels que phénols, indol (2), alcool, acétone, acides gras volatifs, ammoniaque et autres produits de fermentation. Il peut servir de cette façon au diagnostie de certains microbes. En clinique, le dispositif peut rendre des services entre autres dans la recherche des corps urinaires suivants : acétone (3), indol libre, phénols. Dans l'examen des eaux potables, la recherche qualitative de l’'ammoniaque et de l’acide azoteux, principaux indices de souil- lure, est rendue plus sensible en faisant la réaction sur le distillat. Comme j'ai pu m'en apercevoir, en examinant des eaux souillées, la concentration de ces corps est assez nette dans le distillat obtenu avec l'appareil pour déceler des traces, là où l'examen direct sur l’eau était resté négatif. L'appareil, qui est d’un trans- port facile, peut donc aussi être utilisé pour l'examen rapide sur place des eaux potables. | (Institut d'hygiène.) (1) L'appareil est construit par la maison Meschenmoser, à Strasboure. (2) En se rappelant toutefois les recommandations de Porcher et Panisset, C. R. de l’Acad. des sc., t. CXLVIII, p. 1336, 1900. (3) L'appareil indiqué récemment par Citron, pour la recherche de l’acétone dans l’urine (D. mediz. Wochenschr., 1920, p. 1439) a une certaine ressem- blance avec le dispositif décrit, mais paraît être de construction "esez délicate. Imp. A. DAVF et FILS Aîné, 52, rue Madame. Paris [e- Gérant: A. DAVY. à Anesthésie Locale, Régional La SYNCAËÎNE, qui est l'éther paraaminobenzoïque du diethylaminoetnanol, possède identiquement la même constitution chimique et les mêmes propriétés que l’anesthésique, produit d’origine allemande, délivré sous le nom de ‘‘Novocaine”. FORMES : I. TUBES STÉRILISÉS CLIN pe SYNCAÏRE çde 4, 2,5 et 10 cc.) seule ou associée à l'Adréneline. Tous dosages usuels. II. SOLUTIONS ADRANESTHESIQUES ë SYNCAÏNE : 0 gr. 005 (ampoules de 5, 40, 25 cc.) ADRÉNALINE : 1 mgr (ampoules de 4 cc.) SYNCAÏNE « Ogr. 04 (ampoules de 2 cc.) ADRÉNALINE: 4 mgr. (ampoules de 1 cc.) SYNCAÏNE : Ogr.05 (ampoules de 2 cc.) ADRÉNALINE : 1 mgr. (ampoules de 4 cc.) LAB 4514 ORATOIRES GLIN, 20, Rue des Fossés-St-Jacques, PARIS à tous médicaments pour injections hkypodermiques La nomenciature de nos préparations hypodermiques comprend la généralité des médica- ments injectables. Nous exécutons en outre toutes les formules qui nous sont confiées. Nous rappelons que les LABORATOIRES CLIN qui, depuis l’origine de la médication hypodermique, préparent les médicaments en tubes stérilisés, ont l'expérience la plus longue et la plus complète des diverses techniques que supposent l'établissement des solu= tions et leur division en ampoules (vérification de pureté, dosage, isotonisation, stérilisation), SER! IFIGIELS Sérum de HAYEM, de FLEIG, de CHÉRON, de CROCOQ, Sérum quininé, etc. : Ampoules de 50, 125, 250, 500 cc. pour injections massives Les Sérums artificiels (eau physiologique, sérums de Hayem) sont délivrés dans des ampoules qu'un dispositif particulier permet de suspendre à là hauteur voulue pour obtenir le passage du liquide dans les tissus par le seul fait de la pesanteur: Nous préparons dans la sérde des solutions pour injections massives, les diverses formules de sérums du D’ Charles FLEIG, sérums achlorurés glucosés iso et hypertoniques. dont les indications sont celles de la solution salée, avec des avantages notables sur cette dernière, ous 05 sérums sont préparés avec une eau fraîchement uistillée, pratiquement privée da guz carbonique, exempte de matières organiques et stérilisée le jour: même de sa prépara- tion. 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D Iodure de Sodium - Extr. Thébaïque…..| "°° (0 gr. 005) œ Iodure de Sodium Biiodure (Hg°) À Antiasthmatiques Biiodure ioduré............ (0,005-0,25) rl PSP 2 à HN) CES 1 © © > --) Oo = 19 6 EL mu Facilite la sortie des Dents. 4 et prévient tous les Accidents de la Dentition.. Exiger le NOM de Delabarre et le TIMBRE de l'Ünion des Fabricants. Établissements FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS. Paris — Typ. À. Davy, 52, rue Madame — Téléphone Sare-01-19: Tome LXXXV. 1921 N° 23 COMPTES RENDUS des Séances DE LA Société de Biologie et de ses filiales : les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd, Lille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne, Athènes ; les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy), danoise et de Suède ; la Société belge de biologie, PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE Séance du 25 Juin 1921 (2 rm PARIS MASSON ET Ci, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN. (Vic) Les comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société. PRIX DE L’ABONNEMENT POUR LE 2° SEMESTRE (Juin-Décembre) 1921 Le 1e semestre (t. LXXXIV) 1921 est épuisé, France: 25 fr. — Etranger: 30 fr. Prix pu NUMÉRO : 2 fr. 50 | Les abonnements sont reçus par MM. MASSON et Ci Éditeurs, 120, Boulsvard Saint-Germain, Paris Toutes les notes doivent être remises sous forme de dactylographies, ne | varietur, sans lectures douteuses ; elles ne doivent pas dépasser l'étendue réglementaire. Ces conditions sont formelles. TARIF DES TIRÉS A PART Le prix des tirés à part est abaïssé à : | 13 francs rour 50 tirés à part (2 pages). 145 — — 100 — (2 pages. 18 — — 50 == (4 pages). 21 — — 100 — (4 pages). Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue Madame, Paris 6». + Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité, 14, tue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU 25 JUIN AzezAiS (H.) et PEyron (A.) : Les vestiges de l'intestin post- anal dans la région caudale des LUE HN TON OISE Bacaracx (E.) et Carnot (H.) : Contractilité et excitabilité du flagelle de l’Escirgot . ....,.... Brumprt (E.) : Recherches sur le déterminisme des sexes et de l’évolution des Anguillules para- sites (Strongyloïdes)........... Errava (G.) et Pozersi (E.) : De l’action destructive des sels de quinine sur le bactériophage decdrHerelle.#.:....: OU à GuiLzLaiN (G.) et Garpin (Ch.) : Etude de la réaction de Weich- brodt dans le liquide céphalora- CITE de ddr Harrron (L.) : Réaction vaso- - motrice de la surrénale à l’adré- LAINE D 00 Je ROSE Heymans (C.) et Marcre (Et.) : Le bleu de méthylène, corps hyperthermisant contrepression pneumatique .. Levaprri (C.), Harvier (P.) et Nicorau (S.) : Preuves de l’exis- tence des porteurs sains de virus Encephalitique 2.2, Lorper (M.), DeBray et CHair- LEY-BERT mentales sur l’hypotension par lesproduits-alliacés.. : 52... 2. Mangas (S.) : Culture des Ba- Recherches expéri- : 139 143 140 1AT 160 (921 SOMMAIRE cilles encapsulés dans l'urine hu- maine normale, chauffée à 1202 et additionnée de leucocytes..... NETTER (A.) Remarques à propos de la communication de MM. Levaditi, Harvier et Nicolau. Nicoras (E.) et RixsarD (P.): La production du virus destiné à l'hyperimmunisation des Bovidés fournisseurs du sérum contre la peste bovine ee Nicocas (E.) et Rinsarp (P.) : Sur la transmission de la peste des Bovidés au Porc de race cel- MOMIE no done an oi UE ame Pacniez (Ph.) et Mouzon (J.) : Procédé de numération des pla- UETTESIUES AN E PARNEEE Rerrerer (Ed.) et VoroNorr (S.) : Evolution du testicule après ligature ou résection du canal déférent et après ligature des vaisseaux testiculaires.......... Rouvière (H.): Sur la texture des disques intervertébraux..... TcHAHoTINE (S.) : Nouveau dis- positif pour la méthode de la ra- diopuncture microscopique..... Zorra (G.) : Sur la transmis- sion expérimentale du Lepltomo- nas pyrrhocoris Z. chez des In- sectes divers 000 ° 0. + ° « DICO CDD AO OACIONC CIO NG1080.0 166 Réunion biologique de Lille. Cornier (P.) : Lésions syphili- tiques des os observées sur un squelette demonter mere e Doumer (Edmond) : La me- sure du taux des substances qui BioLociE. CoMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. IÔI II 130 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE abaissent la tension superficielle de-Gaulaibar. SAR Re 183 eleurine tr rene I Re : : : re GS ER di 77 | Réunion biclogique de Marseille. température sur la formation de Borxer (L.) : Kyste hydatique l’amidon dans les cellules végé- Étde/lanrate. rer ER 191 tale Ce Ne ne rte 179 Corre (J.) : Sur le phototro- MorvizLez et PoLonowsKi : Lo- pismeides A CITES PEER 188. calisation des ferments et pro- Corre (J.) : Sur le stéréotro- cessus diastasiques dans la fève PISE eue COM REE 185: Présidence de M. G. Achard, ancien vice-président. PRÉSENTATION D OUVRAGE. M. Cauilery, au nom de la Fédération française des Sociétés de Sciences naturelles, a l'honneur d'offrir à la Société le second fas- cicule de la Faune de France, publiée par les soins de l'Office central de Faunistique : les Oiseaux, par P. Paris (1). Cet ouvrage, qui permettra la détermination précise et commode de tous les Oiseaux de notre territoire, est conçu sur le plan déjà indiqué ici à propos du fascicule sur les Echinodermes. Il est juste de dire que la publication des deux premiers fasei- cules de la Faune de France n'a été possible que grâce à une importante subvention de l'Académie des Sciences. LES VESTIGES DE L'INTESTIN POST-ANAL DANS LA RÉGION CAUDALE DES MAMMIFÈRES, par H. Arezas et À. PEYRON. Dans une note antérieure (>), nous avons exposé l'évolution chez le fœtus humain des vestiges coccygiens du tube neural Leur topographie et leur évolution, assez constantes pour chaque type de Mammifère, permettent de leur attribuer avec vraisem- blance, quelque rôle ou corrélation dans l’organogénie de la région caudale. À la différence des précédents, les vestiges de lintestin post- anal sont inconstants ou très rares, et leur évolution est difficile à suivre : Jusqu'ici, c'est sur les fœtus de Mouton et de Porc que nous les avons rencontrés le plus souvent sous forme de vésicules (1) Paris {Lechevallier), 473 p., 490 fig. (2) Réunion biologique de Marseille, février 1920. SÉANCE DU 2) JUIN < 131 ou d'amas épithéliaux pleins, situés au voisinage de l'artère sacrée moyenne, sur la fâce antérieure des corps vertébraux ou de leurs disques. Parfois multiples, ils siègent ordinairement vers la base de l’appendice caudal. : Gina Fic. 1. — Vestige de l'intestin post-anal. Fœtus de Pore de 27 em. Vésicule siégeant à la face antérieure des vertèbres vers la partie moyenne de la queue. Revêtement épithélial de type cylindrique avec cellules caliciformes. Bouin. Hématéine-éosine. 1° Les vésicules sont généralement allongées suivant l’axe ver- tébral, leur forme devient toutefois irrégulière lorsque la confi- guration des parties voisines le permet. On peut observer alors des parois d'aspect papillaire, ou même une disposition bilobée du microkyste primitif, accompagnée de différences histologiques dans le revêtement des deux cavités. Après fixation au Bouin, la paroi des vésicules se montre parfois constituée exclusivement par des éléments polyédriques répartis en plusieurs assises, et dont le cytoplasme clair, est délimité par une membrane cellu- laire très nette. Mais, le plus souvent, on trouve à une des extré- mités de la vésicule des cellules allongées, cylindriques ou pris- matiques, constituant une paroi uni-stratifiée très régulière, doublée à sa périphérie par une membrane basale. Les affinités morphologiques de ces derniers éléments avec l’épithélium de 132 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'intestin primitif, ne sont pas douteuses : on observe par places des cellules caliciformes entre lesquelles sont interposés des élé- ments à plateau strié ; au niveau d'un micro-kyste distendu par le mucus en rétention, nous avons observé des cils vibratiles dont la longueur dépassait celle du corps cellulaire. Ces vésicules, dont la paroi accuse ainsi la différenciation plus ou moins rudimen- taire ou transitoire d’un type intestinal, s’observent surtout vers la base de l’appendice caudal. | Rire} Fcœtus de Mouton de 4 em. Vésicule de forme bilobée sur la face postérieure, éléments épithéliaux de revêtement ; sur la face antérieure, cellules cylindriques et cubiques formant une paroi régulière. Bouin, Trichrome. 5° À mesure qu'on se rapproche de la pointe le type-épithélial plein prédomine, succédant vraisemblablement aux: formes pré- cédentes dont la lumière a disparu par épaississement ou des- quammation de la paroi. Les dispositions peuvent alors rappeler celies d’une ébauche chordale ou adamantine par le contraste entre le réticulum épithélial de la partie centrale et l’assise géné- ratrice à éléments cylindriques de la périphérie. La comparaison des formes observées tend à montrer que le réticulum épithélial se développe secondairement lorsque les amas épithéliaux pleins sont soumis aux pressions diverses résultant, en particulier, du développement des vertèbres caudales. À la périphérie de ces vestiges épithéliaux, s’observe une gaîne de mésenchyme dense qui paraît bien distincte du tissu conjonctif prévertébral. . SÉANCE DU 29 JUIN 158 La persistance dans l’appendice caudal de ces vestiges de l’in- testin primitif se trouve signalée dans les travaux anciens de Braune (1) et de Tourneux (2), mais le matériel de ces auteurs, comme le reconnaît en particulier Tourneux, ne leur avait pas permis de préciser avec certitude leur origine et surtout leurs caractères distinctifs vis-à-vis des formations neuro-épithéliales dérivées du segment caudal du névraxe. Les caractères morpholo- giques que nous venons de résumer permettront peut-être de rap- porter aux vestiges de l'intestin post-anal, certaines tumeurs kystiques précoccygiennes d'interprétation encore douteuse. Tou- tefois, nous n'avons pas réussi, jusqu'ici, à retrouver des vésicules analogues à celles du Porc et du Mouton, sur près de 4o embryons ou fœtus-humains dont la région coccygienne a été débitée en coupes sériées. (Laboratoire d'anatomie de l'Ecole de médecine de Marseille et Institut Pasteur, Paris). CULTURE DES BACILLES ENCAPSULÉS DANS L'URINE HUMAINE NORMALE, CHAUFFÉE A 120° ET ADDITIONNÉE DE LEUCOCYTES, par S. Marpais. Dans cette note, nous envisagerons le problème suivant : étant donnée l'existence de nombreuses espèces bacillaires du groupe de Pneumobacille à cultures de réaction réversible ou irréver- sible, peut-on démontrer l'existence d’un seul type bacillaire et sa transformation possible en espèces différentes d’après la com- position différente des milieux de culture ? Nous savons que le Bacille de Friedländer et le Bacterium lactis aerogenes vrai d'Escherich, attaquent la dulcite et que d'autres Bacilles, provenant soit des crachats, soit des urines, ne lattaquent. pas. Nous allons donc employer ce criterium comme base de: cette étude. Quand on ensemence les: Bacilles: encapsulés, provenant. des crachats, des:urines et de fécès dans de l'urine humaine, chauffée à 120°, on constate un trouble assez abondant dans tous les tubes. Par contre, si l'on emploie de l’urine normale, stérile, non chauf- fée, on constate que les urines ensemencées avec ces Bacilles encapsulés restent claires même après quelques jours d’étuve. En faisant un passage de ces urines ensemencées sur du bouillon, on n'obtient aucune culture. Ce fait nous prouve que la semence (1) Braun. Arch. für anatom. und Entwickelungsg, 1882. (2) Tourneux et Hermann. Journal de l'anatomie, 1883. 134 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE a été tuée par l'urine normale. D'un autre côté, si on ensemence tous les cinq jours un Pneumobacille, cultivé en série dans de l’urine chauffée à 120°, sur de la gélose dulcitée, on constate que ce Bacille n’a pas perdu la propriété de faire virer au rouge le tournesol du milieu, même après 30 passages journaliers sur ce produit de sécrétion. Le Pneumobacille classique et le Bactérium lactis aerogenes conservent donc la faculté d’attaquer la dulcite même après son adaptation dans l'urine où poussent d’autres espèces bacillaires qui n'attaquent pas la dulcite. Il résulte de ces recherches que les Bacilles encapsulés qui n’at- taquent pas la dulcite constitueraient une espèce différente de celle du Pneumobacille qui l'attaque, et que cette dernière ne pourrait pas être transformée en l'espèce qui ne l’attaque pas. Mais le problème est loin d'être résolu par ces expériences, car, en ensemençant dans de l'urine normale, non chauffée, les ailes encapsulés, ceux-là mème qui ont été cle des urines de malades, nous n'avons pu constater aucune culture. Par conséquent, l'urine normale humaine ne constitue pas un milieu de culture favorable au développement des Bacilles encapsulés. Ayant observé que ceux-ci sont très abondants dans l'urine chargée de pus, nous avons préparé un milieu de culture, constitué par de l'urine non chauffée, additionnée de pus retiré d'un abcès froid. Dans ce milieu, tous les Bacilles encapsulés, sans exception, pous- sent très bien et à l'examen de leurs frottis, on voit qu'ils sont encapsulés. Si en repique sur de la gélose dulcitée les souches de ces Bacilles, cultivées dans de l’urine purulente, on constate qu'il n'y à rien de changé dans leurs propriétés biochimiques : les Bacilles encapsulés, qui n’attaquaient pas la dulcite, continuent à ne pas l’attaquer ; les Bacilles du type de Friedländer, qui atta- quaient ce sucre, ne perdent pas cette faculté, même après 15 jours de culture “ce l'urine additionnée de pus. Au bout de 23 jours de thermostat, ce dernier microbe est mort, contrairement aux autres. | En résumé, les souches de Bacilles encapsulés, qui ont tant de points communs entre eux, constituent des espèces tout à fait différentes, dont les caractères restent propres et immuables, malgré les changements dans les conditions de culture. n PC SÉANCE DU 29 JUIN 135 SUR LA TRANSMISSION EXPÉRIMENTALE pu Leplomonas pyrrhocoris Z. CHEZ DES INSECTES DIVERS, par G. ZOTTA. Je résume, dans cette note, les expériences d'inoculation directe du Leptomonas pyrrhocoris dans la cavité générale des insectes cités plus bas, et qui sont indemnes de toute flagellose propre la Chenille de Galleria mellonella, le Carausius morosus, Calli- phora sp. (1), Tenebrio molilor (larves). A celles-ci je dois ajouter les observations que j'ai faites en Roumanie sur le Notonecta glauca et Naucoris cimicoides, qui possèdent un Leptomonas intestinal propre. ; Voici les résultats de ces expériences 1° Le Leptomonas pyrrhocoris, 2, parasite normal du Pyrrho- coris aplerus, peut être inoculé avec succès dans la cavité géné- rale de Nofonecta glauca et de Naucoris cimicoïides, de Galleria mellonella (Chenille), Calliphiora sp. Les flagellés y trouvent un milieu excellent pour se développer, et, déjà 24 à 36 heures après l'inoculation, ils sy multiplient — surtout chez les larves de Tenebrio molitor et de Galleria mellonella — d'une manière pro- digieuse. Cette multiplication suit toujours une marche ascen- dante et, après le 3° ou 4° jour, ils pullulent par milliers dans le champ du microscope. Après quelques passages, la virulence de Leptomonas est augmentée assez fortement, pour que de très petites quantités de sang infecté suffisent à reproduire l'infection. Les larves de Tenebrio molitor et surtout celles de Galleria mel- lonella, supportent assez longtemps la maladie ; par passages réguliers, on arrive à conserver indéfiniment les flagellés dans ces insectes ; à ce point de vue, la Chenille de Galleria mellonella se montre comme un réservoir de virus de laboratoire, excellent et parfaitement maniable (2). 2° Je n'ai pas réussi la transmission chez l'adulte de Hydro- philus piceus (en Roumanie). Le Carausius morosus (Phasmide) est également réfractaire : en général, je n'ai pas obtenu d’rnfec- tion durable chez cet Orthoptère, ni après inoculations répétées dans la cavité générale, ni par voie rectale. Toutefois, la résis- tance de Carausius ne me paraît pas être absolue et la persistance de flagellés, fortement dégénérés, il est vrai, dans sa cavité géné- (x) Ces larves ascptiques ont été gracieusement mises à ma disposition par M. le D' Wollman, qui entretient depuis longtemps des élevages de Mouches aseptiques à l’Institut Pasteur. (z) Je remercie M. le P' Metalnikow de m'avoir offert ces larves, qu'il élève à l'Institut Pasteur. 136 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE rale, encore 10 à 12 jours après l’inoculation, peut faire espérer qu’en modifiant la technique, on arrivera à produire des infec- tions positives durables et transmissibles en série. 3° Chez les insectes sensibles, la réaction leucocytaire est très forte et on assiste à une phagocytose intense, massive, avec gigantisme des phagocytes (je décrirai dans une étude ultérieure la réaction leucocvtaire dans ces flagelloses des insectes). Malgré son intensité, la phagocytose est pourtant incapable d'arrêter l'in- fection qui suit son cours. Chez Carausius morosus, où l'infection n'aboutit pas d’une manière: certaine, il doit y avoir, à-côté de la phagocytose, toujours très intense, une forte réaction humorale, a en juger d'après la dégénérescence des flagellés libres dans le plasma ; il y a diminution notable de taille (apparition de formes « naines »), perte de flagelle et arrêt des mouvements, dispersion: de la chromatine, etc... 4° Pour Galleria mellonella, l'infection est; en général, fatale ; les Chenilles arrivent assez souvent à se transformer en pupes; qui sont toujours infectées ; mais les pupes meurent avant leur transformation en insectes parfaits. Chez Tenebrio molitor, au contraire, l'infection se maintient pendant toute la métamor- phose : les insectes parfaits qui en sortent possèdent toujours les Leptomonas dans leur sang. 5° Chez la Chenille de Galleria mellonella, l'infection ne se limite pas uniquement à la cavité générale, mais elle gagne aussi l'intestin. À partir du 6°-8& jour, après l’inoculation, l'intestin antérieur et moyen est couvert d’une couche très épaisse formée de flagellés libres, tassés les uns contre les autres’; on y rencontre aussi des Phagocytes géants, bourrés de parasites. Sur les coupes; on peut voir la musculeuse entamée en divers endroits, c’est par là que les flagellés gagnent l’épithélium digestif ; ceux-ci pénè- trent dans les cellules digestives, et de là dans la lumière intes: tinale. On voit donc que, chez ces larves, le Leptomonas pyrrho- coris introduit dans la cavité générale, n'y donne pas seulement une culture, mais que, accomplissant en sens inverse la marche suivie chez Pyrrhocoris apterus, il revient à son habitat normal, dans l'intestin du nouvel hôte. Le contenu intestinal de ces larves est virulent pour les larves neuves. De tous ces faits, il résulte qu'il est possible de transmettre par inoculation dans la cavité générale, le Leptomonas pyrrho- coris à une série de représentants de plusieurs classes d'insectes : Hémiptères, larves de Coléoptères, Diptères, Lépidoplères. Malgré son allure de généralité, cette transmissibilité ne paraît pourtant pas être absolue, car Carausius morosus est, au moins dans les conditions où j'ai expérimenté, réfractaire. Enfin, dans le cas de la Chenille de Galleria mellonella, le flagellé ne se borne pas à SÉANCE DU 29 JUIN 137 une « culture » dans le sang, mais il redevient un parasite intes- tinal, comme presque tous les Leptomonadés. Pourtant, pour pouvoir parler d’une adaptation véritable et définitive du Lepto- monas pyrrhocoris chez ces divers hôtes, on doit aussi réaliser l’infection per os. C'est de ces essais que je m'occuperai dans une communication ultérieure. (Laboratoire du P° F. Mesnil, Institut Pasteur). NOUVEAU DISPOSITIF POUR LA MÉTHODE DE LA RADIOPUNCTURE MICROSCOPIQUE, par SERGE TCHAHOTINE. J'ai décrit (1), il y a quelque temps, une méthode de radio- puncture microscopique, qui permet de pratiquer des microvivi- sections sur des organes ou parties très petites des cellules, tels que le noyau (2), au moyen d’un faisceau de rayons ultraviolets. Le centrage et la manœuvre de l'appareil sont quelque peu com- pliqués : un banc optique porte une série de supports armés de- lentilles, fentes, etc. Le centrage de toutes ces: pièces-exige de l’habileté et une grande perte de temps; or, si les pièces sont _ déplacées, les din. de la radiopuncture changent, l'intensité photochimique n'est plus la même et Le la ne sont plus comparables. Je me sers actuellement d'un dispositif plus fixe et plus sûr. Dans ce but (voir la figure), j'emploie deux microscopes: l’un À, sert comme appareil d'observation, l’autre, B, incliné sous un angle de go°, remplace le. banc optique. De ce dernier, on enlève l’oculaire et la partie supérieure du tube. C’est par cet orifice que les rayons ultraviolets, après avoir traversé les prismes en quartz, pénètrent dans le tube. L'autre extrémité du tube porte un ob- jectif (Or) en quartz (6 mm. monochromate) ; on le met au point de telle manière qu'il projette une image réelle ultraviolette de la source lumineuse, dans le plan de la platine à chariot ; ici, se trouve fixée la fente (F) qui peut être aussi bien un diaphragme iris ; sa position est réglée par le chariot. Vient, ensuite, dans la douille de l’appareil Abbé, un oculaire (Oc) en quartz, par exem- ple ro (Zeiss) ; l’image réelle ultraviolette, que projette l'ob- jectif (Or) dans le plan de la platine et qui est limitée par la fente, est ensuite projetée par l’oculaire dans l’espace entre ce dernier (x) S. Tchahotine. C. R. de l’Acad. des sc., 13 décembre 1920. . (2) S. Tchahotine. C. R. de la Soc. de biol., 1920, t. LXXXIIT, p. 1598 ; 1921, t LXXXIV, p. 464. 138 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE et le prisme à réflexion totale (Pr), fixé sur le microscope À, à la place du miroir. Ainsi, le faisceau ultraviolet reste étroit sur son parcours et ne perd pas d'intensité. Vient ensuite l'objectif (O2), en quartz 6 mm. monochromate (Zeiss), dans la douille de l’appa- reil Abbé du microscope À, comme nous l'avons décrit. Pour pouvoir observer l'élément à piquer avant, pendant et après la piqüre, ce qu'on peut faire seulement avec l'éclairage normal, je place entre l'oculaire et le prisme (Pr) un miroir troué (M), comme celui des ophtalmoscopes ; il réfléchit la lumière d'une lampe électrique (L) placée derrière le microscope A, dans la direction du prisme et de la préparation (P) avec la cellule repo- sant sur la platine du microscope À. En même temps, le faisceau des rayons ultraviolets, qui donne l’image ultraviolette de piqüre étant assez étroit, à proximité de F’oculaire, passe sans inconvénient à travers le trou du miroir. Pour la mise au point de cette image ultraviolette, on abaisse simplement un écran (Ec) devant la lampe électrique (L), ce qui a pour effet l’obscurcissement total du champ. On voit, alors, le point vert brillant dans la solution de fluorescéine sur le fond noir et on l'indique par la pointe de l'aiguille de l’oculaire à index. Ceci fait, on n'a plus qu’à enlever l'écran. Les deux microscopes reposent sur un support (E) en bois, dont les dimensions et la construction sont telles que les axes de SÉANCE DU 29 JUIN 139 deux microscopes se coupent sous un angle de 90° ‘au milieu du prisme à réflexion totale (Pr;. (Laboratoire de physiologie de M. François Franck, Collège de France.) DE L'ACTION DESTRUCTIVE DES SELS DE QUININE SUR LE BACTÉRIOPHAGE DE D HERELLE, par G. Ezrava et E. Pozersxi. La recherche de l’action des antiseptiques sur le bactériophage de d'Herelle est rendue difficile lorsqu'on fait agir ces substances sur les mélanges de bactériophage et de Bacille à Iyser (Bacille de Shiga, par exemple), du fait que l’antiseptique peut agir à la fois sur les deux facteurs en présence. Pour tourner cette difficulté, nous avons traité, par diverses substances chimiques, des dilutions très étendues de filtrat bacté- riophage dans de l’eau physiologique. Après 24 heures de contact, une anse de bactériophage ainsi traité était ajoutée à une culture de Bacille de Shiga:; avec ce dernier mélange, on faisait un ensemencement en bouillon et un étalement sur gélose. On pou- vait ainsi juger l’action exercée par l’antiseptique sur le bactério- phage pendant les 24 heures de contact. La quantité d’antisep- tique apportée ensuite par l'anse dans la culture de Bacille de Shiga était tout à fait insigniliante. _ Nous avons tout d’abord expérimenté avec les antiseptiques étudiés par d'Herelle, d'Herelle et Bablet, puis par Kabeshima. Nous avons constaté que l'acide phénique, le fluorure de sodium, à des concentrations de 2,5 p. 100, n atténuent en rien le pouvoir lytique de la dilution de bactériophage, dans les conditions de l'expérience. Les sels de quinine, au contraire, exercent une action destructive sur le bactériophage. Pour étudier l’action de ces composés nous avions tout d'abord additionné de chlorhydrate de quinine le bactériophage en bouillon. Mais, en opérant ainsi, on obtenait toujours un précipité plus ou moins abondant. L’atténuation du bactériophage pouvant être mise sur le compte d’un entrainement par le précipité, il fallait donc en éviter la formation. Pour cela, ‘au lieu d'employer directement le bouillon bactériophage, nous en avons dilué 5 gouttes dans 10 c.c. d’eau physiologique. Cette dilution n’est pas empirique ; nous l’avons choisie de façon à ce qu'une anse ajoutée à une émulsion de Bacille de Shiga donne un mélange qui, étalé immédiatement sur gélose, donne sur toute la 140 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE hauteur du tube 8o' à 90 taches confluentes de baetériophage, tout en donnant en bouillon une lyse totale. On pouvait ainsi juger: ensuite de la diminution plus ou moins grande du pouvoir bac- tériophage, par la raréfaction du nombre de taches négatives et la diminution de leur diamètre. Partant d’une telle dilution de bactériophage dans de l'eau salée, nous l'avons additionnée de quantités variables d'une solu- tion stérilisée de chlorhydrate de quinine à 10 p. 100. Notre expérience peut se résumer dans le tableau suivant : Résultat de l'ensemencement Dilution Chlo:'hydrate d'une anse du mélange de bactériophage de-quinine A — N° en eau salée 10 0/0 en bouillon sur gélose RP AU 10 €.C. (e lyse 80 à go taches confluentes de G = diamètre égal = (2 mm. environ). = û 'du000 do 10) C.C O CC. 25 5 Iyse id. Re Co 0 MO 10 CC. OC-C DORE lyse id. hérees TORC-6: O CRC. E7DR ©. Ivse 10 à 15 taches ce éparses de dia- mère variable. DE TONCC: ALICE pas de Ilyse pas de taches. Ainsi donc, dès que la concentration du chlorhydrate de qui- nine atteint dans le mélange 0,75 p. 100 (tube n° 4), on note une modification. très marquée de l'aspect. du tube de gélose ; les taches beaucoup moins nombreuses (10 à 15 au lieu de 8o à go) sont d'un diamètre variant de 2 mm. (diamètre normal) à une pointe d'épingle. Le bactériophage étant capable de se en da. en rene avec le Bacille de Shiga, il est naturel que, dans la série n° 4, om note une divergence apparente entre les résultats en bouillon et sur gélose. L’étalement immédiat sur gélose, qui fixe en des en- droits bien déterminés de la surface les éléments bactériophages, nous montre l’atténuation en nombre et en intensité de ces éléments, tandis qu'il suffit de la présence dans le bouillon d'un seul de ces éléments actifs pour que sa reproduction en milieu: liquide assure la lyse totale de la culture. Uné concentration en chlorhydrate de quinine de 1 p. 100 (tube n° 5) détruit complètement le pouvoir bactériophage. Le bichlorhydrate de quinine nous a donné des résultats tout à fait semblables. Mais, ce sel étant très acide, nous nous sommes demandé quelle était alors la part. de l'acidité dans le phéno- mène. Nous avons, pour cela, traité la dilution de bactériophage: en eau salée par des quantités variables d'acides. chlorhydrique; sulfurique, oxalique. D'autre part, nous avons fait une série parallèle avec une solution normale de soude. SÉANCE DU 29 JUIN 141 Quels que soient l'acide ou la base employés, nous avons constaté que le bactériopliage conserve tout son pouvoir Iytique dans les limites de Px variant entre 2,5 et 8,4. Le bactériophage perd, au contraire, toute son activité dans les milieux de Px infé- rieur à 2,9 et supérieur à 8,4. Les mesures de Px ont été faites par la méthode électrométrique, grâce à l’amabilité de M. Henri Mouton. Toutes nos expériences avec les sels de quinine ayant toujours été faites dans des milieux de Px compris entre 2,9 et 8,4, l’atté- nuation et la disparition du pouvoir bactériophage ne peuvent être attribuées qu à l’action de la quinine elle-même. Notons que, dans les conditions de nos expériences, les sels de quinine n’exer- cent aucune action empêchante sur les ferments solubles. (Laboratoire de physiologie de l'Institut Pasteur). LE BLEU DE MÉTHYLÈNE, CORPS HYPERTHERMISANT, par GC. Heymaxs et Er. MAïcRE. Soit, d'abord, le résumé de deux expériences faites sur des Chiens non anesthésiés, dont le museau, serré par un lien, l'était assez pour empêcher une forte évaporation buccale et pulmo- naire, pas assez pour gèner sensiblement la polypnée : I. Chien n° 5, ©, jeune, bâtard, poids 6 kgr. Fixé à r h. 30 en position ventrale. Canule dans la veine saphène gauche. '— 1 h. 35, température rectale prise au thermomètre coudé 39,2. — rh. o, injection, dans la veine saphène, de 5 c.c. d’une solution de bleu de méthylène à r p. 100 dans l’eau salée 29 p. 1.000. -— rh. 45, injection de b c.c..— 1 h. 47, TL. =30°,8 : PoNpRÉe rh injechon de cc 1h 1 Do; Hiore polypnée ; salivation. — 2 h. 17, injection de 5 ct. — DEN 9, —nd0. 2h fo Lo. #3 h:06, 1-—=/13% on enlève le lien qui maintenait fermée la gueule de l'animal. — So neo 5h; 20, re 5h.) Dr; crise convulsive ; contracture généralisée et mort. Il. Chien n° 7, ©, jeune, bâtard, poids 7 kger. Fixé à 1 h. 35. Canule dans la veine saphène gauche. — r h. 40, T.—38°,9. — 11h. 5o, injection, dans’ la veine saphène, de 5 c.c. de bleu à Dao Lo nb 09 160,0; polypnéet: = 120 — 2 h. 5, injection de 5 c.c. — Puis de 2 h. 5 à 3 h. 28, injection de 25 c.c. de bleu de méthylène, par doses fractionnées de 5 c.c. injectées toutes les dix minutes environ. — 3 h. 28, D=S00r iorte polypnée. — 3 h. {o, T.—39°,7. — De 3 h. 4o à 4 h. /o, 142 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE = injection de 20.c,c. de bleu par dosessde Dci 0,7 = 58h2 10, dE OA 20 UE OR RE V:=43:— 5 h 97,7. —=/4322 = 6h22; 7/29; conulsens caractéristiques, précédant la mort par hyperthermie ; mort. Ces deux expériences ont été choisies, la première comme type de réachvn rapide, la seconde comme type de réaction lente. Avec des Chiens anesthésiés par le chloralose, dont la gueule n'était pas maintenue fermée, les résultats furent semblables. Chez l'animal anesthésié la déperdition de calorique est, on le sait, beaucoup plus grande ; l’action hyperthermisante du bleu de méthylène s’est donc montrée moins rapide et moins forte. Par exemple, un vieux Chien, bâtard, de 7 kgr., chloralosé, a dù recevoir par doses fractionnées o gr. 43 de bleu de méthylène, soit o gr. 06, par kgr., pour passer, en 4 heures 15, de 39° à 41°,2. De ces expériences, il résulte que le bleu de méthylène, en injections intraveineuses, donné par doses fractionnées de o gr. oo toutes les dix minutes en moyenne, jusqu'à ce que sa quantité totale atteigne environ 10 centigr. par kgr., détermine chez le Chien une élévation très considérable de la température (43°), accompagnée de polypnée. La mort survient alors par hyperthermie. La polypnée réflexe est supprimée par le chloralose, et nous avons constaté que celle des Chiens chloralosés se déclenche lorsque la température atteint le degré qui détermine la polypnée d’origine centrale. La dose de 10 centigr. par Kgr. n'est pas forcément mortelle. Si l’hyperthermie n'atteint pas 42° el n'est pas trop prolongée, l'animal peut survivre. Enfin, les Chiens chloralosés qui avaient servi à une autre expérience, et dont la température était inférieure à 36°, ont pu être réchauffés jusqu'au delà de 40°, par des injections de bleu de méthylène. Cette action hyperthermisante du colorant vital n’a rien de surprenant, sauf, peut-être, son intensité. Hans Meyer, en effet, a remarqué que les substances thermogénétiques de composition chimique bien définie, telles que la tétrahydronaphtylamine, la caféine, la cocaïne, l’atropine, l’adrénaline, ent une action, soit excitatrice du système sympathique, soit inhibitrice des appareils nerveux antagonistes (1). Or; nous avons précédemment constaté, chez Ja Grenouille, que le bicu de méthylène rentre dans cette catégorie de corps (2). D'ailleurs, chez le Chien, d'injection intra- (1) H. Meyer et R. Gottlicb. Die experimentelle Pharmakologie als Grundlage der Arzneibehandlung, Berlin ct Vienne, Urban et Schwarzenberg, 1914, p. 44S- (2) C. Heymans et Et. Maigre. Action du bleu de méthylène sur l’apparcil cardio-inhibiteur de la Grenouille. C. R. de la Soc, de biol.,xx1 juin 1921 85:44 [42 SÉANCE DU 29 JUIN 143 veineuse de bleu de méthylène provoque une réaction circula- toire très nette : la pression sanguine subit une brusque et forte élévation (2 ou 3 cm. de mercure pour des injections de o gr. 10 chez un Chien de 7 kgr.), et cette augmentation de pression s’ac- compagne d'un accroissement de l'amplitude des mouvements cardiaques et d'une accélération du rythme du cœur. Durée de ces réactions : une à deux minutes pour la dose injectée. Le bleu utilisé provenait des laboratoires Bruneau. (Laboratoire du P° Gley, Collège de France). ÉTUDE DE LA RÉACTION DE WEICHBRODT DANS LE LIQUIDE CÉPHALORACHIDIEN, par GEORGES GUILLAIN et CH. GARDIN. Nous apportons dans cette note les résultats d’une étude que nous avons poursuivie sur la réaction de Weichbrodt dans le liquide céphalorachidien. R. Weichbrodt (1) a décrit, en 1916, une réaction spéciale obtenue avec certains liquides céphalorachidiens pathologiques ; la réaction se produit en mélangeant 3 parties d’une solution de sublimé à 1 p. 1000 avec 7 parties de liquide céphalorachidien (2). Lorsque le liquide céphalorachidien est normal, le mélange reste clair, la réaction est négative ; lorsque le liquide céphalorachidien est pathologique, il se produit tantôt un trouble immédiat si la réaction est fortement positive, tantôt un trouble après deux ou trois minutes si la réaction est faiblement positive ; il peut y avoir d’ailleurs plusieurs degrés dans le trouble obtenu. Weich- brodt a constaté que la réaction positive s’observe surtout dans les affections syphilitiques du système nerveux. Käthe Hupe (1), étudiant cette réaction dans 100 cas, l’a trouvée parfois positive dans des affections du névraxe non syphilitiques et parfois négative dans des affections du névraxe syphilitiques ; il en conclut qu'il s'agit simplement d’une réaction de l'albumine. (t) R. Weichbrodt. Eine cinfache Liquorreaktion. Wanderversammlung der südwestdeutschen Neurologen und Psychiater in Baden-Baden am 3 und 4 Juni 1916 in Neurologisches Centralblatt, 1916, p. 828. (2) D’après J. Horstmann une réaction analogue avec une so'ution de su- blimé à r p. 100 aurait été décrite en 1915 par A. Gordon (de Philadelphie). (1) Käthe Hupe. Erfahrungen mit der von Weichbrodt angegebenen « einfa- chen Liquorreaktion ». Zeitschrift für die gesamte Neurologie und Psychiatrie, 1915, B. XXXVI, H. 3 und 4. 144 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE R. Weichbrodt (1), en réfutant ces conclusions, spécifie que sa réaction n'est pas une réaction banale de l'albumine, qu'elle n'est pas non plus en rapport avec la lymphocytose, et que, somme toute, il s'agit d’une réaction indiquant des lésions organiques des centres nerveux et spécialement des lésions syphilitiques. Karl Eskuchen (2) a comparé la réaction de Weichbrodt avec la phase I de ja réaction de Nonne et avec la réaction de Wasser- mann. Pour cet auteur, la réaction de Weichbrodt n'est pas une réaction simple de l’hyperalbuminose, mais, d’autre part, ce n'est pas une réaction spécifique de la syphilis. K. Eskuchen pense que

V, vollage liminaire T. durée de l'excitation (en dixièmes de volls) (en millièmes de sec.) VT DD ne et eee DO Re St en ee DS OS EE EN ESS nec NET CAE 127 CAD ct NON M ee A nl OO M era te OS TA Der NL Me RO ee AS 420 DD ce ob SN CON RO RENE 390 DO eee Dore TR ere 350 DD aie die ans à OS SR A D A rates de 328 OP OOE EE Re rer DOME re Uis chntesde 310 Les nombres précédents définissent, comme on le voit, une- chronaxie de o sec. 09. D'autres déterminations nous permet- 472 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tent de dire que la chronaxie du flagelle est comprise norma- lement entre o sec. o6 et o sec. ro, chez Helix pomatia. En résumé, le flagelle de l’Escargot constitue, par la facilité avec laquelle on l'isole, par sa très grande résistance et par les beaux graphiques qu'il peut fournir, un intéressant objet d’expé- rience. Si l’on considère, de plus, qu'il doit bien se prêter, à cause de son faible diamètre, à la pénétration des solutions salines ou CP D : OPAFEE VATÉE | DE SOUDE : } 6 à 12 par jour. : Etablissements FUMOUZE 78, Faubour£ Saint-Denis " PARIS PAPE HN LRNINE LEFRAN DOTE 4 1 | || A il {| Établissements FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS Nom DD 72 MEL" HALLE TE GA AIT Paris. — Typ. À. Davy, 52, rue Madame. -— Téléphone Saxe-01-14. Î Tomé LXXXV. 1921 Ne 24 COMPTES RENDUS des Séances Société de Biologie et de ses filiales : __ les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd, Lille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne, Athènes : les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy), danoise et de Suède ; la Société belge de biologie. PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE Séance du 2 Juillet 1921 om rm | PARIS MASSON ET Ci, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE se 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vie) = cisaenxoaet Les comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société. PRIX DE L’'ABONNEMENT POUR LE 2° SEMESTRE (Juin-Décembre) 1974 Le 1° semesire (t. LXXXIV) 1921 est Cpuisé. - France : 25 fr. — Etranger : 230 fr. Prix pu NuMÉRO : 2 ir. 50 Les abonnements sont reçus par MM. MASSON et Ct:- Éditeurs, 120, Boulevard Saini-Gerraain, Paris VACANCES DE LA SOCIÉTÉ La dernière séance de l’année classique 1920-1921 sera tenue le. 23 juillet 1921. La Société vaquera ensuite et reprendra le cours régu- lier de ses séances le 15 octobre 1921. Au cours de la séance du 15 octobre, constitution d’une Commis- sion pour le Titulariat. La Société serait obligée aux personnes qui pourraient disposer en sa faveur d’ on . du n° 3, 1921, des Comptes rendus de la Société de Biolo;ie. sous forme de dactylographies, ne rames sans lectures douteuses ; elles ne doivent pas dépasser l’étendue réglementaire. Toutes les notes doivent être remises Ces conditions sont formelles. on — =— TARIF DES TIRÉS A PART 1 Le prix des tirés à part est abaissé à : : 43 francs rour 50 tirés à part (2 pages). L 145 — — 100 — (2 pages. ÿ 18 — — 50 — (4 pages). à 21 — — 100 — (4 pages). À Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra-. phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. : 10 Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leur notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue. Madame, Paris 6°. : 14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 : Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité, | k à 4 LR | COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU 2 JUILLET BexanD (R.) : Réaction du ben- join colloïdal et réaction de Bor- = de Wassermann dans la syphilis : (E.) : Mode de péné- tration des Nématodes dans l’or- ganisme des Mammifères, histo- tcopisme et histodiagnoitic...... LaPproque (L.) : Sur la pression osmotique des Algues marines. _ Laricoue (L.) “et (M: Aug- mentation de la chronaxie du nerf par les solutions hypertoni- UE Pet sr she LEGENDRE (R. ) : Influence de la salinité de l’eau de mer sur l’as- similation chlorophyllienne des etes en se he sie Fe Levaorrti, (P.), Harvier (C.) et Nicocau (S.) : Réponse aux ré- flexions de A. Netter, à propos de notre note du 25 juin 1921: « Preuves de l’existence de por- teurs sains du virus encéphaliti- MD Re des de semer me Levaorri (C.), Harvier (P.) et Nicozau (S.) : Conception ne gique de l'encéphalite épidémi- CAR A ere ete Mertaznixkow ($S.) ct GASCHEN (H.) Sur la rupidité d'immuni- sation chez la Chenille de Galle- ee M nn ie Due NETTER (A) : Remarques à pro- pos de la communication de Leva- BroLoGiE. COMPTES RENDUS. — 1921 219 203 207 210 222 199 213 224 1921 SOMMAIRE diti, Harvier et Nicolau-:. 2. PENAU (H.) cet SIMONNET (H. )e Les extraits alcooliques de levure de bière dans la AVTALDER AS Re Ne Rerrerer (Ed.) : De l° accrois- sement des dents en longueur... Rogert (L.) : Sur onze cas de bronchite sang'ante (maladie de Castellani), à association fuso- spinillairende Vincent fre... SCHRUMPF-PIERRON (P.) : Sur le moyen d'éviter la « maladie de rayons » en radiothérapie pro- SON RE ie me con iieae TonsnoTinE (S.) : Un dispositif pour la narcotisalion d:s Infu- soires et autres animaux micros- COPIES RE EC rec ZortA (G.) : Un Leptomonas du type L. davili Lef. chez des Euphorbes de France. Réunion de la Société bebe de biologie. BesseMans (A.) : La réaction de Bordet-Gengou dans le diagnos- ticidé domaine 2e "rer Ce Biource (Ph.) : La notion du C-PIOS OP Er PER BruyNo:ue (R.) : Au sujet de Ja nature du principe bactério- phiGe RE RE neEERCEee ene Cmrusropne (L.) : Note sur le mécanisme de l’ostéogenèse de . T. LXXXV. DOn Ste 1 200 230 217 226 256 254 208 15 19% SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE r‘paration et le processus de ré- sorption de certains greffons os- OU MOPISO 0 0.0:9-00 000 0001020100 pu Demoor (J.): Action de la thy- roïde de Chien sur le cœur isolé du Lapin neuf et du Lapin sen- sibilisé vis-à-vis de la thyroïde de Cine ones cnarvodauesc De WAELe (H.): Sur les modi- fications de la composition du sang au cours du choc anaphy- lactique : I. La sécrétion d’anti- thrombine est rapide et courte. De Waece (H.) : Sur les modi- fications de la composition du sang au cours du choc anaphylac- tique : II. Variations du taux de la fibrine, des globulines et de albamine ste Teener DE WiniwaRTER (H.): La for- mule chromosomiale dans l’es- pece RUMAINE Rene Dusrn (A.-P.) : L’onde de cy- nèses et l’onde de pycnoses dans le thymus de la Souris après in- jection intr apéritonéale de sérum étranger. Dustin (A. 2 )et Wicrems (E.) : Sur une méthode de Biels:howsky rapide par l’emploi de solutions fortes de nitrate d’argent....... Fasry (P.) : Sur l’agglutina- tion des microbes atténués.. FrepericQ (H.) : Pour servir à l'interprétation de l’électrocar- diogramme (E.-C.-G.) : [. Le tra- jet et la vitesse de l’onde d’exci- tation dans le ventricule de la ts 234 260 FrRenerico (H.) : Pour servir à l'interprétation de l’électrocar- | diogramme (E.-C.-G.) : If. La po- sition de l’onde T dans la contrac- tion alternante du cœur de la FrReDpERicQ (H.) : Pour servir à l'interprétation de l’électrocar- diogramme (E.-C.-G.) : III. L'é- lectrogramme de cavités cardia- ques isolées du cœur de la Tor- HEC Obo0 So oo oMabesdacoponooc GOVAERTS (P.\: L’agglutination plasmatique, facteur d'instabilité des particules introduites dans la CiFCUIaTIONS A ENS PE CC EEE Govagrts (P.) : Variations de la stabilité du Bacille typhique in- jecté dans le sang du Cobaye.. GRATIA (A.) : ”Autolyse trans- missible et variations microbien- OR D D D 0 m0 Co Ie (M.) : Une critique berli- noise du @bivs hs Eee Nozr (P.): Action du chloro- forme sur le sérum inactif..... Rosxam (J.) : La fonction an- tixénique des globulins......... Warrin (M. de L’hypercholes- térinémie de la grossesse. ...... WarTrin (M.): La réaction de Hecht dans la grossesse. ....... Zunz (E.) et © GOVAERTS (PAR Action du sérum antiplaquetti- que sur les effets ae du sé- rum traité par l’agar. De SÉANCE DU 2 JUILLET 195 Présidence de M. A. Netter, ancien vice-président, puis de: M. Auguste Pettit, secrétaire général. À PROPOS DU PROCÈS-VERBAL. RÉPONSE AUX RÉFLEXIONS-DE À. NETTER A1 PROPOS DE NOTRE NOTE DU 22 JUIN 1921 PREUVES DE L'EXISTENCE DE PORTEURS SAINS DE VIRUS ENCÉPHALITIQUE », par G. Levaprit, P. Harvier et S. Nicorau. Nous nous permettons de répondre à A. Netter que nos recher- -ches, qui permettent d'affirmer la présence du virus encéphali- tique dans la salive de sujets normaux, n'ayant jamais eu la moindre manifestation d’encéphalite, ne sauraient être identifiées avec celles de Loewe et Strauss, qui ont démontré l'existence du virus dans les sécrétions naso-pharyngées des malades et non dans celles des sujets bien portants. Nous reconnaissons volontiers que À. Netter a déjà émis cette idée que l’encéphalite épidémique peut se propager par l'intermédiaire de porteurs sains. Mais ce n'était là qu'une hypothèse basée sur des observations cliniques, —et sans confirmation expérimentale, qui pouvait être risquée sans danger par tous ceux qui connaissent l'épidémiologie de la polio- myélite. Nous sommes heureux que nos expériences confirment les prévisions de A. Netter. A. Netter, raisonnant encore par analogie, à également affirmé la présence du virus encéphalitique dans la salive et dans la glande salivaire des malades, sans en avoir jamais fourni la preuve. En collaboration avec Césari et Durand (x), il a soutenu que les glandes salivaires des Lapins inoculés par voie cérébrale avec le virus de l’encéphalite, renferment le germe de la maladie. Nous avions fait antérieurement des expériences sur ce sujet, avec d'autant plus d'intérêt que l’un de nous, en collaboration avec Landsteiner, a pu déceler le virus poliomyélitique dans la glande salivaire d’un Singe infecté. Or, tous les résultats obtenus par nous ont été constamment négatifs. A. Netter nous ayant objecté que nous n'avions fait — contrairement à nos habitudes — qu'une seule expérience, nous lui en apportons aujourd’hui une série, faite depuis la publication de sa note, et qui prouvé que ses conclusions sur la présence du virus dans les glandes sali- vaires des Lapins inoculés par voie cérébrale, sont, pour le moins, difficiles à confirmer. (x) Netter, Césari et Durand. C. R. de la Soc. de biol., 14 mai 1927. 196 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ces expériences nouvelles sont au nombre de huit. Nous avons utilisé trois variétés de virus, ayant subi tous trois un nombre de passages importants : un virus Ac., d'origine salivaire (4 es- sais) ; un virus Ch., provenant de ee naso-pharyngées. d'une malade (2 a ue ; notre virus fixe C., d’origine cérébrale (2 essais). | Expérience I, 25-5-2r. Lapin 85-O, inoculé par voie cérébrale avec le virus Ac., mort d’encéphalite le 4° jour. Lésions caracté- ristiques. Les glandes salivaires sous-maxillaires et parotides sont. triturées et émulsionnées. L’émulsion est inoculée dans le cerveau au Lapin 5-B, animal encore vivant à l'heure actuelle (35 jours). Expérience IT, 25-65-21. Lapin 9o-0O, inoculé par voie cérébrale: avec virus Ac., mort le 3° jour : lésions typiques. Inoculation cérébrale d’une émulsion des glandes salivaires dans le cerveau du Lapin 7 B. L'animal meurt lè 27° jour — mais d'infection secondaire et non d’encéphalite. Cultures du cerveau et du sang du cœur : positives. Son passage 43 S meurt de noie micro- bienne le lendemain. Expérience HI, 25-56-21. Lapin 89 Me, inoculé par voie oculaire avec virus Ch., mort le &° jour : lésions manifestes d’encéphalite. Inoculation cérébrale d'une émulsion de glandes salivaires au Lapin :11-B, encore vivant actuellement (33° jour). Expérience IV, 28-5-21. Inoculation d'émulsion de glandes sa- livaires du Lapin 92. Mort d’encéphalite le 5° jour après inocu- lation cérébrale de virus GC., au Lapin 15 Bc. L'animal meurt le 17° jour, non pas d'encéphalite, mais d'infection secondaire (pleurésie et péritonite purulentes). Expérience V, 29-65-21. Lapin 1-B, inoculé dans le cerveau avec virus Ch., mort le 6° jour : lésions caractéristiques d’encéphalite. Une émulsion de ses glandes salivaires est inoculée par voie céré- brale aux Lapins 20-B et 21-Bc. Les deux animaux sont encore vivants (31° jour). Trois autres expériences, disposées de façon identique, avec les virus C. et Ac., sont restées également négatives. Ces faits nouveaux, joints à ceux relatés antérieurement, nous permettent de répéter qu'il nous est impossible de décles le virus de l’encéphalite dans les glandes salivaires des Lapins ino- culés par voie cérébrale ou oculaire. Conclusion : L'unique preuve expérimentale, indubitable, de. l'existence du virus encéphalitique dans la salive de sujets sains a été fournie par nous dans nos deux notes du 7 mai et du 25: juin dernier. Dôerr et Schnabel (1) n’ont publié leurs recherches : sur la présence du virus kératogène dans la salive, qu'à la suite : (1) Doerr et Schnabel. Schweizer med, Woch., 16 juin 1920. SÉANCE DU 2 JUILLET 197 de notre première communication, ainsi que A. Netter à bien voulu le reconnaître lui-même. Quant à l'identité entre le virus et l'herpès et celui de l’encé- phalite, elle fut entrevue pour la première fois par Blanc (r), après que nous eùmes montré qu'il était possible de déterminer une kératite avec le virus cncéphalitique. Dôerr et Schnabel (2) nous ont devancé dans la publication de nos recherches sur l’immu- nité croisée entre le virus salivaire et celui de l’encéphalite, mais non sans avoir pris en considération notre communication sur la présence du virus encéphalitique dans la salive de sujets sains. À la dernière séance, A. Netter a prétendu que nos recherches sur l’immunité croisée entre les différents virus étaient en con- tradiction avec celles de Dôerr et Schnabel. Nous regrettons qu'il n'ait pas reconnu publiquement son erreur, qui tient sans doute à ce qu'il a préféré, à la lecture de notre note du 7 mai, celle du travail allemand de Dôüerr et Schnabel, dans lequel nos con- clusions sont inexactement rapportées. À. NerTTER. — C. Levaditi croit que je me suis borné à émettre une hypothèse au sujet de la propagation par les porteurs sains et que cette hypothèse pouvait être risquée sans danger. J’ai invoqué des observations épidémiologiques qui ne pouvaient s’ex- pliquer que par cette intervention. | Sans méconnaitre la valeur de l’expérimentation, je suis de ceux qui admettent la valeur de l’observation, et personne ne démentira que la médecine avait déjà une grande valeur alors que l'expérimentation n'existait point. J'ai dit que GC. Levaditi, en refusant à la salive et aux glandes salivaires un rôle dans la propagation de l’encéphalite, s'était basé sur une expérience unique, c'est que ses notes ne citaient qu'une expérience. Il ne dépendait que de lui de dire s’il avait fait d’autres expériences négatives. Le nombre de résultats négatifs obtenus par lui dans son étude sur l’inoculation des centres nerveux démontre qu'un fait négatif _ne saurait suffire. J'en dirai autant, ne lui en déplaise, de ses derniers résultats Æxpérimentaux, en contradiction avec les nôtres. Pour ce qui est de la mention de l'objection de Dôüerr et Schnabel, que je croyais justifiée, j'ai reconnu mon erreur, difficilement explicable, et en ai fait part au président. Je n’ai, d’ailleurs, pas fait mention de cette objection dans la note du 25 juin. (x) Blanc. C. R: de l’Acad. des sc., mars 1925, n° 51. (2) Doerr et Schnabel. loc. cit. EEE conne 198 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LES EXTRAITS ALCOOLIQUES DE LEVURE DE BIÈRE DANS LA POLYNÉVRITE AVIAIRE, par H. Pexau et H.'SIMoNNeT. Quoique les propriétés antinévritiques de la levure de bière et des produits dérivés soient bien connues, et que leur étude ait donné lieu à de nombreux travaux, nous avons cru devoir la reprendre en nous plaçant spécialement au point de vue du pou- voir préventif de ces substances chez Je Pigeon recevant un ré- gime artificiel dit synthétique, carencé en facteur B. Deux sortes d'extraits alcooliques ont été emplovés : le premier préparé par ‘épuisement à chaud (So-85°) de la levure de bière sèche Byla, pendant 20 ‘heures à l'alcool à 65°, renouvelé trois fois, le second par épuisements méthodiques :à froid (15-20°) de cette même poudre : 7 :épuisements de 48 heures chacun par re à 65° (poids sec du premier extrait : 75 gr. ; du septième : ot. 6). Dans les deux cas, le rendement total en extrait est à environ 16 p. 100. Par suite de son importance, nous ne pou- vons, dans cette note, qu’indiquer le sens des résultats obtenus : 1° À la dose quotidienne de o,10, l'extrait alcoolique préparé à nn permet l'entretien normal et la croissance du Pigeon pe Le de longues périodes (au moins trois mois). À la dose quotidienne de o,10, l'extrait préparé à froid no des résultats du même ordre (durée de l'expérience : 5 mois). Ces résultats mettent bien en évidence la valeur préven- tive de l'extrait alcoolique, puisque sur 4 animaux, l'expérience peut se poursuivre normalement pendant 8 mois, alors que les témoins meurent en {o-{5 jours. 3° Les ‘extraits alcooliques préparés à froid paraissent légé- rement supérieurs à ceux obtenus par l'extraction à chaud ; ce fait s'explique, car, s’il est prouvé que le facteur antinévritique: résiste à l’action de la chaleur, ïl n’est pas surprenant qu'une légère diminution de son activité puisse se produire pendant l’ex- traction alcoolique à la température de 80°. Ne sait-on pas, d’ail- leurs, que :le pouvoir curatif de la levure est amoindri par un chauffage prolongé à 100°, et que la vitamine de Funk, elle non plus, ne supporte pas la stérilisation. 4° Toutes choses égales, d’ailleurs, ‘le temps de protection réa- lisé par l’adjonction d’une dose ‘quotidienne de 0,10 d'extrait au. régime artificiel, n'excède pas 5-r0 jours, quand on supprime cet extrait à l'animal. La durée de cette période ne paraît pas être influencée par l'ancienneté de l’expérience. (1) C. R. de la Soc. de biol., 4 décembre 1920. SÉANCE DU 2? JUILLET 199 L'examen des courbes pondérales, établies au moyen de pesées journalières, montre que la dose minimum quotidienne d'entretien pour des ingesta de 70-100 gr., oscille entre 0,07 et 0,10 d'extrait pour le Pigeon de 300 gr. Cette dose est insuffisante pour le Pigeon de 500 gr., et dans ce cas, il faut l’élever à 0,15. 6° Les variations de la courbe pondérale suivent celles des doses d'extrait administrées, avec un décalage de 3-5 jours. Il en est de mème de la courbe thermométrique. L’extraction fractionnée à froid de la levure de bière sèche donne des produits de moins en moins actifs à dose égale, sans que cependant les produits de septième extraction soient totale- ment dépourvus de valeur antinévritique. 8° La levure de bière épuisée à fond par l’alcool chaud ou froid possède encore des propriétés préventives et curatives, ce qui corrobore les expériences de Funk, qui a montré, en effet, que l'extraction de la levure par l’alcool n'était pas quantitative, au contraire de l’autolyse. 9° En combinant en proportions nieu- bles. la levure épuisée et l'extrait correspondant, on constate que les propriétés de la levure épuisée et celles de l'extrait sont du même ordre, et qu’elles s’additionnent simplement. 10° L’extrait alcoolique préparé à froid est curatif à la dose de 0,10. Cette dose ne représente pas la limite inférieure d'activité à litre curatif, mais Ja cure ne devient permanente que si l'on poursuit quotidiennement l'administration de l'extrait à la dose de L'activité des extraits alcooliques n’est pas abaissée par la ES in à la température ordinaire, en flacons bouchés exsic- cateurs, pendant une période d'au moins 6 mois. 12° La partie soluble de l'extrait repris par l'alcool à 10° con- serve,ses propriétés préventives et curatives, mais cette extraction n'est pas quantitative. 13° En traitant l'extrait par l’acétate de plomb, le filtrat obtenu, débarrassé de l’excès de plomb par l'hydrogène sulfuré et évaporé, possède des propriétés préventives et curatives, mais l'extraction n'est pas quantitative, et comme dans le cas précédent, le nouvel extrait paraît moins actif que l'extrait alcoolique primitif. De ce qui précède; il résulte donc que, pour maintenir le Pigeon en état d'équilibre nutritif, pendant une période de 8 mois au moins, il paraît nécessaire et suffisant de compléter le régime artificiel déficient en facteur B par une quantité d'extrait alcoolique brut de levure de bière sèche égale à environ 500 , du poids sec de la ration. 200 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Quoique l’on puisse déterminer à répétition l’éclosion complète des accidents et en obtenir la cure définitive, l'animal guéri ne semble pas ramené à son état primitif. Il nous paraît indispen- sable d'étudier à titre préventif la valeur des substances supposées actives, car il importe essentiellement d'éviter le développement de troubles fonctionnels ou de lésions anatomiques vis-à-vis des- quels la substance active employée curativement pourrait se trouver insuffisante. (Laboratoires de recherches biologiques des Etablissements Byla). DE L'ACCROISSEMENT DES DENTS EN LONGUEUR, par ÉD. RETTERER. La plupart des dents ne s’accroissent en longueur que pen- dant un temps fort court, tandis que d’autres ont une croissance indéfnie. À quoi tient cette différence d'évolution ? Pour m'éclai- rer sur ce point, j ai choisi les incisives du Rat et du Cobaye, et j'ai poursuivi, comparativement avec d’autres dents, leur déve- loppement et leur structure. Ces recherches présentent de grandes difficultés techniques : les membranes molles qui réunissent les incisives de ces Rongeurs à la mâchoire ne dépassent pas l’épais- seur de o mm., 2 à o mim., 3 ; il est impossible de les isoler pour les exaininer séparément. Aussi, les incisives inférieures du Rat et du Cobaye sont-elles un objet de choix pour cette étude. Re- courbées en demi-cercle, elles entrent dans l'os mandibulaire de plus de la moitié de leur longueur et occupent toute l'étendue de la barre jusque près de la première molaire. La gaîne osseuse que leur forme la mandibule, est mince, et, après fixation et dé- calcification, on peut débiter gaine osseuse, tissu inter-dento- maxillaire et dent, en coupes sériées de 8 à 10 p. I. Rat (Mus decumanus Pallas). Décrit sous les noms de périoste alvéolo-dentaire, de gaine membraneuse, de péricément, de tissu péridentaire, de ligament dentaire, etc., le tissu qui remplit l’in- tervalle entre la dent et la mandibule n’a pas une structure uni- forme. Appelons-le, par abréviation, complexus inter-dento- maxillaire. Il a, de plus, une constitution différente, suivant la région. Sur la portion convexe et externe de l'incisive, ainsi que sur ses parties avoisinantes des faces latérales, il est séparé de la dent par un espace vide que limite en dehors une rangée de cel- lules épithéliales (adamantoblastes des auteurs). Ces cellules sont cylindriques, hautes de 25 nu, et leur noyau occupe l'extrémité adhérente ou externe. L’extrémité interne, qui circonscrit l’espace / SÉANCE DU 2 JUILLET 201 libre, est coiffée d’une cuticule très hématoxylinophile, de r ou 2 u. L'extrémité basale ou adhérente de ces cellules est conti- guë à une couche claire, épaisse de ro à 12 u, et comprenant 3 à 4 rangées de noyaux serrés, réunit entre eux par de minces liserés de cytoplasme transparent. La troisième couche, épaisse de o mm., 7, est formée de travées fibreuses peu Vasculaires, riches en cellules, et se prolongeant du côté du maxillaire, entre les gros et nombreux vaisseaux qui sillonnent la quatrième couche, épaisse de o mm., à à o mm., 6 et revêtant la paroi osseuse de l’alvéole. En passant sur les faces latérales de la dent, les cellules cylindriques de la couche interne diminuent de hauteur, mais elle restent revêtues de la cuticule qui adhère en ce point à la dent. Vers le milieu, le bord antérieur des faces latérales, et sur- tout sur la face interne ou linguale de la dent, cette couche épi- théliale se transforme en une couche réticulée, épaisse de 20 u, de structure analogue à celle que j'ai décrite et figurée sur les dents du Chien et de l'Homme, sous le nom de zone précorti- cale (x). À cette couche réticulée, font suite, en dehors : 1° la couche fibreuse peu vasculaire ; 2° la couche fibreuse très vas- culaire. IT. Cobaye (Cavia cobaya Schreb.). Sur la face externe et la partie externe des faces latérales, existe la même assise de cellules épithéliales cylindriques (adamantoblastes des auteurs). Leur base confine à la couche de petits noyaux (couche réticulée). Ces deux couches sont continues, épaisses chacune de o mm., 2 à o mm., 25. En dehors, se trouve la couche fibreuse peu vascu- laire, épaisse de o mm. r, et contenant unréseau de cordons épi- théliaux. Ensuite, vient la couche fibreuse très vasculaire, tapis- sant la paroi osseuse de l’alvéole. Sur les parties internes des faces latérales, et la face interne de l’incisive, les cellules cylin- driques se sont, comme sur le Rat, transformées en couche réti- culée, séparée de la dentine par la cuticule, et épaisse de 15 p. Plus en dehors, viennent les couches fibreuses, la première peu vasculaire, la seconde très vasculaire. Les incisives de Rat et de Cobaye manquent de cortical osseux. Le complexus inter-dento-maxillaire est, en grande partie, fibreux sur la face interne et la moitié interne des faces latérales, et at- tache plus ou moins solidement la dent à l’os ; mais, sur la face externe et les parties avoisinantes des faces latérales, la dent est libre par rapport au complexus, qui, en ces points, est essentielle- ment cellulaire. Ces connexions nous rendent compte de la forme recourbée en arrière que prend, en s’accroissant, l’incisive des Rongeurs. Quant à la dent elle-même, elle a la structure des. * (x) L'Odontrlogie, 1920, p. ror. 202 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dents à racine, et la dentine évolue, sur la face externe, en émail. Cependant, au lieu d'être Sinaplemuent arrondie, comme dans les dents à racine, l'extrémité libre de la papille se divise en plu- sieurs digitations dont le tissu réticulé continue à faire de la dentine. Résultats et critique. Dire avec Blandin (1836), M. Milne Ed- wards (1869), et nombre d’autres, que les incisives de Rongeurs s’accroissent de façon continue parce que la dentine ne se dépose pas en couches serrées autour de l'extrémité profonde de la pa- pille, c'est énoncer un fait réel ; mais, en ajoutant que la forma- tion de zones concentriques de dentine comprime les vaisseaux, étrangle la papille et empèche la croissance en longueur, ces au- teurs émettent une hypothèse gratuite. … En découvrant, en 1835, en gane prédentaire des incisives de la Souris, Raschkow a porté . Retzius (1837), Wenzel (1868) et Mac Gillavry (1855), à lui attribuer la croissance indéfinie de ces dents. « La dentine nouvellement formée, dit Gallavry, ne fait que glisser sur cet organe épithélial sans l’atrophier, et lui per- met de fonctionner toute la vie ; d’où la croissance continue de ces dents. » Selon À. v. Brunn (1887), l'organe prédentaire serait pénétré et dissocié par le tissu conjonctif du côté concave ou lingual de l’incisive, mais persisterait à l’état épithélial, du côté convexe ou externe. Rôtter (1889), et Sachse (1894), n’ont pas. constaté pareille dissociation et restent dans le doute en ce qui concerne les facteurs déterminant la croissance continue des inci- sives de la Souris. C’est pour n'avoir pas étudié les origines et la structure du complexus inter-dento-maxillaire que les auteurs n'ont su com- prendre ni l’éruption des dents ni l'allongement indéfini des in- cisives des Rongeurs. Ils admettent à tort que ce complexus pro- vient uniquement du tissu mésodermique (paroi conjonctive du follicule dentaire). De nombreux histologistes y ont vu des cor- dons ou îlots épithéliaux, mais ils attribuent la présence de cet: épithélium à une évolution anormale de l'organe prédentaire, Ce dernier (organe de l’émail) serait voué normalement à l’atro- phie, et si, chez l’adulte, il en persiste quelques éléments (débris paradentaires), ceux-ci finiraient par donner naissance à des tumeurs. L'organe prédentaire disparaît avec l’âge, non point par atrophie, mais parce que ses cellules épithéliales se transfor- ment peu à peu en tissu conjonctif. Tant que l'organe prédentaire possède une couche interne épithéliale, il est libre par rapport à la dentine, et la dent peut s’accroître el glisser sur lui. Une fois. que cet épitbélium s’est transformé en tissu réticulé, celui-ci peut encore, dans une certaine mesure, se prêter à celte extension et à ce glissement, de telle sorte que la dent, en s’accroissant, fasse SÉANCE DU 2? JUILLET 293 saillie à l'extérieur (éruption). Dès que les tissus du complexus inter-dento-maxillaire ont évolué en travées fibreuses ou ostéo- fibreuses (cortical osseux), la dent a contracté avec la mâchoire des adhérences si solides qu'elle est fixée de façon définitive. La papille continuant à édifier de nouvelles couches de dentine, celles-ci se déposent en dedans des anciennes et ne font qu'épais- sir la partie enchâssée de la dent (racine). Dans les incisives de Rongeurs, l'organe prédentaire persiste à l’état épithélial du côté convexe et externe de la dent, qui est libre en ce point. Pu côté lingual et concave, une couche de tissu réticulé, qui, tout en unissant la dent aux travées du com- plexus, lui laisse un certain jeu. Incessamment chassée vers l'extérieur, l'extrémité profonde des incisives des Rongeurs ne peut ni s’épaissir ni se fermer ; ces dents n'auront pas de racines. Adhérente à la paroi alvéolaire par les masses fibreuses et le cortical osseux, l'extrémité profonde des autres dents acquiert une épaisseur de plus en plus grande, grâce aux couches nouvelles de dentine qui se déposent autour de la _base de la papille. ‘Conclusion. Tant que la partie enchâssée de la dent est ent- tourée d’épithélium ou de tissu réticulé, elle peut s’allonger et sortir de l’alvéole ; une fois que le complexus inter-dento-maxil- laire est devenu fibreux ou ostéo-fibreux, la dent est sertie dans la mâchoire ; elle peut s’épaissir encore ; mais elle ne s’allonge plus. MODE DE PÉNÉTRATION DES NÉMATODES DANS L'ORGANISME DES MAMMIFÈRES, JIHISTOTROPISME ET HISTODIAGNOSTIC, par E. BRuMmPT. Les êtres vivants, placés dans des conditions où leur activité peut se manifester, réagissent aux excitations des corps extérieurs par des phénomènes réguliers, précis, inévitables qui constituent - les tropismes ou tactismes. Les parasites présentent des tactismes Sartaales. suivant l’es- pèce à laquelle ils appartiennent et suivant leur ide évolutif ‘et leur état physiologique. C'est ainsi qu'une éspèce donnée sera attirée vers un organe ou une cellule déterminée, que, d’autre part, dans une même espèce, l'embryon, la larve et l’adulte, pré- sentent des tactismes très différents et souvent contraires ; enfin, nous savons que les animaux à jeun et ceux qui sont repus ne: 204 SOCIÉTÉ DE BICLOGIE réagissent pas de la même façon. Tous ces phénomènes sont des adaptations favorables à la conservation des espèces et leur carac- ière nécessaire actuel a du se développer progressivement. Un assez grand nombre de parasites végétaux et ani:aaux sont susceptibles de s'enfoncer dans les tissus d'êtres vivants ou morts. On peut donner à ce phénomène particulier le nom d'’histo- tropisme. Cette propriété de pénétrer dans les tissus peut appartienir à tous les êtres parasites d’une même espèce ou seulement à quel- ques individus d'une espèce donnée et s'exercer vis-à-vis d'un seul hôte et parfois @e telle cellule de cet hôte (histotropisme spé- cifique) soit de plusieurs hôtes et même de divers corps étrangers (histotropisme indifférent). Fa L'émigration de parasites à travers les tissus semble être un. moyen de défense utilisé par un grand nombre de formes lar- vaires pour fuir un milieu qui leur est définitivement ou momen- tanément défavorable. Ces êtres sont mus par un instinct com- parable à celui qui détermine certains animaux à chercher un refuge dans des galeries souterraines. C’est ce-même instinct qui entraîne des larves de Nématodes libres et certains Acariens des fumiers à se fixer sur les Insectes coprophiles pour s'éloigner d’un milieu défavorable et se faire transporter ailleurs. C’est pour les mêmes raisons que les émbryons hexacanthes de l'Hymenolepis nana s'enfoncent dans l'épaisseur de la muqueuse intestinale pour y évoluer en un Scolex qui, lui, sera apte à vivre dans le tube digestif. Plusieurs espèces d’Ascarides, un grand nombre de Strongylidés, d'Angiostomidés, un Trichosomoïdes, un Tricho- céphale introduits dans le tube digestif sous la forme larvaire traversent les parois-intestinales et, après des migrations de quel- ques heures ou de quelques jours à travers les tissus et divers organes, reviennent au tube digestif. Si ce milieu est favorable, c'est-à-dire si l’être parasité est un hôte normal en âge d'héberger des parasites, ceux-ci se développeront. Cet histotropisme se conserve chez certains parasites chaque fois que le milieu est défavorable. C’est ainsi que certains para- sites hétéroxènes (Cestodes, Nématodes, Linguatules), ingérés par des hôtes non favorables, traversent les lissus de ces derniers et se « réencapsulent ». L.-G. Seurat a cité de nombreux exemples de la phénomène chez les Nématodes héléroxènes (Spirocerca sanguinolenta, Phy- socephalus sexalalus). C’est en 1898, que Looss, au Gaire, a signalé le premier exem- ple d'histotropisme cutané en montrant le mode de pénétration des larves d’Ankylostome à travers la peau humaine. Ce mode je pénétration a été signalé ensuite chez Strongyloïdes fulleborni SÉANCE DU 2? JUILLET 205- (Van Durme, 1902), Ankylostomum caninum et Strongyloïdes sitercoralis (Looss, 1901-1903), Necalor americanus (Gomes de Faria et Feitosa, 1903), Strongyloïdes papillosus (Marzocchi, 1907), Filaria bancrofti et Filaria immitis (Fulleborne, 1908), Stepha- nurus dentatus (Noël Bernard et Bauche, 1914), et tout récem- ment chez Strongyloïdes westleri (de Blieck et Baudet, 1921). En plus de ces expériences faites sur des hôtes vivants, la péné- tration de larves de Strongyloïdes intestinalis dans des fragments de muqueuse stomacale de Souris, à été signalée par Fülleborn en 1914, et celle des cercaires du Schisiosomum japonicum, dans des fragments de peau de divers animaux par Fujinami et Srapaen ED ee Au cours d’études que nous poursuivons sur l’évolution et les migrations de divers Nématodes parasites de l'Homme et des animaux et sur l’'immunité des êtres infestés, nous nous sommes servi de l’histotropisme. Nous avons constaté d’abord qu’un frag- ment de cordon ombilical de Veau nouveau-né exerçait une attrac- tion considérable sur les larves infectieuses du Strongyloïides viluli, tandis que des fragments d'organes de Souris les laissaient indifférentes. En quelques heures, on trouve des centaines de larves réunies en colonies dans l'épaisseur du cordon ombilical. On peut constater cependant que près de 99 p. 100 de larves ne présentent pas ce tactisme et restent dans le milieu de culture. Si nous injectons ces larves indifférentes dans le rectum d’un Rat, toutes s’enfoncent dans la muqueuse pour fuir le contenu rectal et cherchent à gagner la cavité générale. Ge fait montre bien que ce phénomène est un moyen de défense déclenché en pr ésence de circonstances défavorables. Ces mêmes larves indifférentes des cultures mises dans la bou- che d’une Souris émigrent à travers la muqueuse buccale, la paroi de l’æœsophage et la région pylorique de lestomac. En deux heures, une Souris peut succomber et montrer des centaines de larves dans le médiastin, le diaphragme, les globes oculaires et quelques larves dans le cerveau, alors que le foie peut ne pas en présenter, ce qui montre bien que les larves eheminent acti- vement dans les tissus et empruntent rarement la voie circula- toire. Cette expérience montre donc que les larves, qui semblaient incapables de traverser le cordon ombilical et vraisemblablement la peau peuvent infecter les animaux à condition d’être ingérées passivement par eux. C'est d’ailleurs ce qui s’observe dans un certain nombre d'helminthiases où les animaux nouveau-nés s'infestent en têtant et en léchant leur mère dont le poil est souillé par les cultures de parasites qui s'effectuent naturellement dans les étables ou dans les élevages mal tenus. En nous servant du cordon ombilical humain, nous avons pu 206 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE constater qu'il attire et se laisse pénétrer par les espèces sui- vantes : Necalor americanus, Strongyloïides papillosus du Mou: ton et du Lapin, S. stercoralis, S. suis, S. vituli, S. sp. d’un Ma- caque, S. sp. d'un Cercopithèque, Strongylus equinus et S. vul- garis du Cheval, Characostomum longemucronatum du Porc, Trichostrongylus (retortæformis ?) du Lapin et par une larve d’un parasite du Mouton (Chabertia ?). Nous avons vu, plus haut, que depuis la découverte de Looss, en 1898, on avait pu démontrer, jusqu'en 1921, c’est-à-dire en 23 ans, le mode de pénétration cutané de ro larves de Nématodes. En quelques semaines, grâce à « l'histodiagnostic », nous avons pu confirmer ce fait pour trois d'entre elles et ajouter à cette liste g espèces dont le mode de pénétration était inconnu. Des expériences faites avec des cordons ombilicaux de Veau, de Brebis, nous ont donné des résultats identiques. Nous croyons inutile d’insister sur l'importance de cette méthode biologique solidement établie par les chiffres cités ci-dessus. | On pourra nous objecter que la faculté présentée’par des larves infectieuses de certains Nématodes de pénétrer dans le cordon. ombilical ne prouve pas qu'elles soient susceptibles de traverser la peau. Le résultat positif que nous avons ae dans une seule expé- rience de contrôle faite sur. nous-même avec des larves de Stron- gyloïdes vituli et le prurit consécutif qui a duré près d’un mois, nous a semblé assez probant. Il nous permet de croire que les phénomènes se produisent dans la peau comme dans le cordon ombilical et quelles que soient les larves étudiées. Pour terminer, nous croyons bon de signaler que sur les 16 espèces de larves étudiées par nous, 12 présentaient de l’histo- tropisme, ce qui nous permet d'affirmer que les larves effectuent des migrations chez leurs hôtes avant de devenir adultes. Ce fait montre la fréquence des traumatismes que les larves peuvent exercer au cours de leurs migrations. D'autre part, nos expé- riences établissent que des vers qui, normalement, n’infestent pas l'Homme, sont certainement capables: d’émigrer dans ses tissus comme si elles étaient chez leur hôte habituel. Ce fait présente en pathologie un intérêt tout spécial surtout depuis les remar- quables recherches de Borrel et surtout de J. Fibiger, sur le rôle de Nématodes dans la production du cancer des Rongeurs. (Laboratoire de parasitologie de la Faculté de médecine de Paris). SÉANCE DU 2? JUILLET 207 SUR LA PRESSION OSMOTIQUE DES AÂLGUES MARINES, par Louis LAPICQUE. Dans deux notes récentes, A. Dognon ayant observé que la pression osmotique est, chez certaines Algues, à peine supérieure à celle de l'eau de mer, tandis que chez d’autres elle présente un excès de pression notable, formule la théorie suivante : l’assi- milation chlorophyllienne est le facteur prépondérant de la sur- pression des Algues hypertoniques ; les produits solubles de l’as- similation, notamment la mannite, s’accumulant dans les cel- lules, augmenteraient leur concentration moléculaire. - Les recherches que je poursuis depuis 3 ans sur ces végétaux m'ont amené, dès le début, à l'opinion diamétralement opposée, et celte opinion n a fait que se confirmer par la suite. . 1° En 1919, sur des chiffres pris tout au long de l’année, je montrais que du printemps à l'automne, à mesure que l’éclai- rement solaire augmente et accumule ses effets, Laminaria flexi- ‘ caulis s’appauvrit en cendres solubles en même temps qu’elle s'enrichit en hydrates de carbone ; et dès ce moment, j'émettais l'hypothèse d'une substitution isotonique. Depuis lors, j'ai re- cueilli et analysé de nombreux échantillons, j'ai toujours observé ce qu'on peut appeler, par une simplification schématique, le balancement des sucres et des sels. 2° Le chlore est encore plus significatif que les cendres solu- bles. La proportion de chlore varie dans Laminaria flexicaulis, en centièmes de poids sec, de 12 au printemps à 4,5 à l'automne ; l’Algue d'automne, il est vrai, laisse 24 p. 100 de substance sèche, au lieu de 16 p. 100 dans l’Algue de printemps, mais le chan- gement de proportion ne tient pas à l'addition pure et simple d'hydrates de carbone ou de matières organiques quelconques accumulées en sus des chlorures ; un calcul simple sur les don- nées ci-dessus indique, en effet, pour 1.000 parties d’Algue fraî- che, deux fois plus de chlore au printemps qu'en automne, et pour 1.000 parties d'eau dans ces Algues, 24 au printemps et 15 en automne. Sur quelques échantillons (pris à l'état sec et après un certain temps de conservation), j'ai déterminé la proportion insoluble dans l’eau (à chaud) ; j'ai trouvé sensiblement la moitié (47,8 et 51,9 p. r00) au printemps, et le tiers (32,8 p. 100) à l’automne. Comme, d'autre part, l'échantillon d'automne contenait 33 p. 100 (1) G. R. de l’Acad. des sc., décembre 1919. 208 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de laminarine (1). Les choses se passent donc comme si cette laminarine s'était ajoutée au résidu sec du suc cellulaire; la laminarine est soluble ; la grandeur de sa molécule est indéter- minée, mais sûrement considérable ; on trouve, en outre, à l’au- tomne, au lieu d’une simple trace au printemps, 8 à 10 de man- nite en centièmes du poids sec, soit, pour 1.000 d’eau, une tren- taine de grammes, un sixième de molécule, cette mannite, à elle seule, augmenterait le À de o°, 30 environ ; mais la dispa- rition de près de 10 gr. de chlore (et de la quantité de base équi- valente) dans le même volume du solvant correspond à une dimi- nution de A d'environ 1°, c’est-à-dire compense facilement l’as- cumulation de laminarine et de mannite. 3° Ayant traité par l’eau bouillante des échantillons secs de printemps et d'automne (environ 100 gr. d'eau distillée pour 10 gr. d'Algue sèche) jusqu'à équilibre de concentration, vérifié, des matières solubles dans l’eau d’imbibition et dans le liquide libre, j'ai mesuré dans ce liquide l’abaissement A des points cryos- copiques, et la conductivité électrique, K ; j'ai trouvé dans le premier cas, A=1°,59, K=—41.10* dans le second, A=0,97; K= 18.10". Si, par le calcul, on ramène les À à l'égalité, on trouve que le K correspondant de l’Algue d'automne n’est que les 7/10 du K de l’Algue de printemps. h° Dans quelle mesure ce balancement des sucres et des sels, qui nest pas douteux, maintient-il une pression osmotique constante ? C’est ce qu'on ne pourra voir que dans de nouvelles recherches au bord de la mer ; je me propose d'entreprendre ces recherches aussitôt que je le pourrai, et c’est maintenant très pro- chain, je l'espère. : Mais dès l'hiver dernier, sur les échantillons d’Algues sèches que je possédais, j'ai essayé une première approximation par le procédé suivant. Soit un échantillon de poids p, dont le poids frais P est connu ; on traite cet échantillon par un volume V d’eau distillée, comme il est dit ci-dessus. On mesure l’abaisse- ment à du point de congélation de ce liquide, on calcule que V =D 2 Théoriquement, je rapporte, comme on voit, la concentration non au volume de la solution, difficile à évaluer, mais au volume du solvant, ce qui, d’ailleurs, est correct d’après les données ré- centes de la physique. Pratiquement, je suppose : 1° que l’abais- sement du point cryoscopique est inversement proportionnel à la dilution, ce qui est exact à très peu près pour certaines subs- lances, beaucoup moins pour d’autres, mais de toute façon, V le À de l’Algue fraîche était A= à (1) Dans tout ceci, je considère uniquement la partie moyenne de la lame. SÉANCE DU 2? JUILLET 209 n'étant pas beaucoup plus grand que P-p, il ne peut y avoir grande erreur de ce chef ; 2° qu'il n'y a pas eu de molécules dédoublées ni par la dessication préalable, ni par l’eau bouil- lante. Ce second point est incertain et même peu probable. C'est pourquoi je ne comptais pas publier les chiffres obtenus, ne leur demandant qu'une indication provisoire à travers des variations indéterminée. Ils parlent en faveur d'une quasi constance osmotique. Voici deux chiffres à titre d'exemple N° 133. L. flexicaulis d'automne, très riche en laminarine (36 p. 100) et pauvre en chlore (4,9 p. 100 du poids sec), m'a donné A—:2°,66. | N° 371. L. flexicaulis d'automne, mais plante jeune, plutôt pauvre en laminarine (13 p. 100) et riche en chlore (10,6 p. 100), -m'a donné un A de 2°,60. C'est, pratiquement, l'égalité. Je ne veux pas dire que le A d'une Algue donnée soit inva- riable. Mais l'hypothèse à laquelle m'amènent ces observations, rapprochées de mes observations sur le comportement d'Ecto- carpus (hypothèse assez hardie, je le reconnais). C'est que la pression osmotique d’une cellule donnée, maintenue en présence d'une solution donnée, est une constante cellulaire ; constante qui, convenablement exprimée, doit permettre aussi de repré- senter la pression osmotique de cette cellule en fonction de la concentration ambiante. IL s'agirait d’un tonus osmotique en vertu duquel la cellule puiserait des sels dans le milieu extérieur pour assurer sa turgescence et les y rejetterait quand elle s’enri- chirait en sucres. Cette accommodation, comme tout phénomène de diffusion ou d’osmose, ne saurait être instantanée ; une assi- milation chlorophyllienne active peut donc très bien donner lieu à une surpression temporaire. D'autre part, le tonus osmo- tique, comme toutes les propriétés physiologiques, doit varter avec la vitalité de l'être ; ce ne serait point une objection contre. son existence si une plante, commençant à s'étioler après 2 ou 3 jours d'obscurité, montrait une certaine hypotonie. C’est ainsi que jinterpréterais certains résultats des intéressantes expé- riences de A. Dognon. Tout cela n’est qu'une hypothèse de travail que je ne me serais pas encore hasardé à publier sans la présente discussion. Mais, comme À. Dognon, je pense que les conditions de vie des Algues sont particulièrement favorables pour l'étude des lois générales des échanges cellulaires. Les Algues marines, les plus typiques, ne nous sont pas facilement accessibles dans nos laboratoires. Je crois devoir formuler tout de suite mes idées, afin que, si À. Dognon a encore l’occasion d'utiliser les ressources de a BioLoGiE. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 16 210 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Station biologique de Roscoff, il puisse soumettre ces idées, en même temps que moi, de mon côté, à la critique expérimentale. Il serait très intéressant que nous puissions nous mettre rapi- dement d'accord dans un sens ou dans l’autre. AUGMENTATION, DE LA CIHRONAXIE DU NERF PAR LES SOLUTIONS HYPERTONIQUES, par Louis et MARCELLE LAPICQUE._ Dans nos inultiples recherches sur l'excitabilité, nous n'avions jamais rencontré un seul poison, un agent pharmacodynamique quelconque, qui augmentât la chronaxie du nerf (1). Gette aug- mentation n'a élé constatée que sous des influences physiques (refroidissement, catelectrotonus), ou mécaniques (striction) (2). Aussi, lorsque nous la rencontrâmes à la suite d’un badigeonnage du nerf avec de la glycérine, nous avons pensé tout de suite à une action osmotique ; en effet, la glycérine diluée ne donna plus ce résultat. . Nous avons alors entrepris une investigation systématique sur l’action des solutions hypertoniques. Nous nous sommes servi de saccharose, ajouté, dans la proportion de un ou plusieurs dixièmes de molécule par litre, à de l'eau physiologique ; nous n’ayons pas employé de solution de saccharose pur, qui soustrail trop rapidement les sels aux tissus vivants et supprime ainsi leur excitabilité par un mécanisme différent de celui que nous vou- lions étudier. La concentration effective globale de nos solutions mixtes étaient, dans chaque cas, mesurée par eryoscople. Le sciatique de la Grenouille (R. esculenla ou fusca) disséqué du milieu de la cuisse à ses origines lombaires, était plongé dans la solution avec la jambe attenante. De ro en 10 minutes, à peu près, on mesurait sa chronaxie (électrodes impolarisables à cou- vercle, condensateurs avec shunt de 10.000 w). Voici les chiffres d'une double expérience. Rhéobases en cen- üèmes de volt ; chronaxie en F. 10”. 1® juin. Les 2 patles de la même Grenouille sont traitées : L. par une solution de A=1°, et IL. par une solution de A=1°,%0. (1) Les sels de calcium établissent seulement la chronaxie normale, qu nd eelle-ci a 66 diminuée par les sels décalcifiants. C. R.'de la Soc. de biol., 14 f6- W'iCr 1914. AT #7 (>) Lapicque et Laugier. C. R, de lu Soc. de biol., 2 juillet 1970. SÉANCE DU 2 JUILLET 211 l l En Sr RTE rennes 27 oser mi AL ETTE Rhcobase Chroraxie Rhtobase Chronaxie Avant l’action ....... 39 48 30 45 Ton. d'ACLIONN -. 0 35 6o 25 80 DO M ON RCE ce 25 80 20 91 30 m. DRASS — — 26 100 ho m. » nc EN EMANERE 39 bo —- —— 5o m. DA rar ee Mere 4o 45 30 5o 60 m. D ie lie — — 2 lo Dans la généralité de nos expériences, la variation suit réguliè- rement la marche qui est bien visible ci-dessus ; la chronaxie augmente, passe par un maximum, et revient à peu près à son point de départ ; la rhéobase diminue d’abord, puis se relève pour dépasser son niveau primitif. Dans les solutions très con- centrées (AZ 2°), on passe à l’inexcitabilité sans que la chronaxie soit revenue à la normale. Ces solutions provoquent, pendant leur phase d’action, des contractions fibrillaires. s CHRONAXIE. 5e A pe La SOLUTION Ode de-m---- casse mm mm mm mm D A Si on classé les expériences par À croissant et qu'on recalcule le maximum atteint par la chronaxie en faisant égale à 1 la vaieur trouvée avant l’action, on voit que ces maxima vont régulièrement en croissant (jusqu'à 5 pour A=—3°,60). Portés en graphique sur les A en abcisse, ils jalonnent une courbe qui est presque une droite, et qui passerait par la valeur 1 de la chronaxie pour un A voisin de o0°,5, c'est-à-dire du point cryoscopique du sang de la ‘Grenouille (voir fig. ci-dessus). L'’excitabilité musculaire est modifiée dans le même sens, mais, en raison du volume de l’organe, plus lentement et progressi- . vement de la périphérie au centre ; on a toujours des fibres à dif- férents degrés d’altération et, par suite, on ne peut faire aucune 212 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mesure précise. Le retard sur le nerf est assez grand avec les solutions un peu concentrées pour entraîner un hétérochronisme plus grand que de r à 2, mais on n’a pas de curarisation ;°ce qui se comprend fort bien : les rameaux nerveux à l'intérieur du muscle, atteints progressivement par le phénomène osmotique,. doivent présenter une variation en pente douce, et non la discon- tinuité qui est la condition du décrochement fonctionnel. La curarisation se produit quelquefois au moment du retour à la normale où les conditions de décalage sont différentes. Les solutions hypertoniques purement minérales (contenant 0,02 molécule de KCI et de CaCl pour 1 mélécule de NaCl, ow bien de l’eau de mer pure ou diluée) ont une action analogue, mais elles sont moins efficaces, en ce sens que l’augmentation de chronaxie ne devient sensible que pour un AZo°,90, tandis qu'avec le saccharose, l’action se manifeste pour AZo°,5o. En fonction de leurs À croissants, les solutions salines donnent une autre courbe très voisine de celle des solutions sucrées pour les concentrations assez fortes, à partir de A=71°,5, mais un peu au-dessous ; pour les concentrations ph faibles, l'écart s’accentue (voir fig. ci-dessus). pion de cet ensemble de faits no nc none, en première ligne des facteurs agissants la pression osmotique des solutions ; mais il est manifeste, d'autre part, qu'il y a échange de sels entre les tissus et le bain ; dans les solutions sucrées, le tissu cède des sels, comme nous l’a montré l’accrois- sement de conductivité électrique de la solution ; c’est proba- blement à cette spoliation des sels qu'il faut rapporter le relè- vement secondaire de la rhéobase, qui commence par baisser, suivant la règle, quand la chronaxie augmente, mais remonte plus vite que celle-ci ne diminue et finit par rester au-dessus de son niveau primitif. S D'autre part, la moindre efficacité des solutions salées paraît indiquer l'entrée des sels du bain dans le tissu ; celui-ci, dans un cas comme dans l’autre, à condition que l’action n'ait pas été trop intense dès l’abord, reprend à peu près son excitabilité normale dans le nouveau milieu au bout d’un temps qui est pour le nerf de l’ordre d’une heure. Il y a là un rapprochement que nous ne voudrions pas trop préciser maintenant, mais qui s'im- pose, avec les variations de turgescence des Eclocarpus dans des solutions diverses (x). En dehors de ces complications, le phénomène essentiel, l’aug- mentation de chronaxie de la première demi-heure, dans toute solution hypertonique, doit être concomitant à une spoliation (1) C. R. de la Soc. de biol. 14 mai 1921, p. 855. ÿ LAN NE # ss Er 1 SÉANCE DU 2 JUILLET 213 - d’eau, à une diminution de volume de la fibre nerveuse. Il serait séduisant de trouver là le mécanisme même de l’action de ces solutions par application de la loi qui lie, dans les cylindraxes pris à l’état normal, la section et la rapidité. Si tel est le cas, on doit trouver une diminution de diamètre proportionnelle à la racine carrée de l’augmentation de la chronaxie ; par exemple, dans une solution de A=2°,5 ou 3°, la chronaxie étant 4, le dia- mètre devrait être devenu 1/2. C’est facilement mesurable. Mais un premier essai d'examen au microscope nous a montré un fort plissement de la gaïîne de myéline qui complique la question et rend les lectures difficiles ; c'est une question qui vaudrait la peine dètre reprise. CONCEPTION ÉTIOLOGIQUE DE L'ENCÉPHALITE ÉPIDÉMIQUE, par GC. Levapriri, P. Hanvier et S. Nicorau. Nous désirons exposer dans cette note l’ensemble de nos recher- ches sur la nature des divers virus filtrants qui offrent des rap- ports étroits avec celui de l’encéphalite épidémique, à savoir le virus salivaire kératogène (Levaditi, Harvier et Nicolau), le virus des porteurs sains (mêmes auteurs) et le virus dit de | « herpès » (Lôwenstein, Dôerr et Vôüchting, Blanc et Caminopetros). Ces recherches nous conduiront à une conception d'ensemble, basée sur l’expérimentation de l’étiologie de la maladie de v. Economo. I. Virus salivaire. L'inoculation à la cornée du Lapin de salive provenant de sujets sains, n'ayant jamais eu d’encéphalite, pré- disposés ou non à l’herpès, reste sans effet, ou bien engendre uné kérato-conjonctivite comparable à celle provoquée par le virus fixe de l’encéphalite. Cette action kératogène n’est pas due aux microbes cultivables de la salive (Levaditi, Harvier et Ni- colau), ni aux Spirochètes salivaires, mais à un germe filtrant qui se conserve dans la glycérine. Ce germe ne provient pas de la sécrétion de la glande salivaire, car si l’on cathétérise le canal de Sténon et que l’on inocule séparément à la cornée, d’une part, la salive mixte, d'autre part, le liquide obtenu par le cathétérisme, la première seule engendre la kératite, tandis que le second reste sans effet. Le virus paraît vivre au contact des éléments figurés de la salive mixte, en particulier des cellules épithéliales plates de la bouche. Il est même possible qu'il cons- titue un parasite de ces éléments. La virulence de ce germe filtrant est inégale ; elle varie d’une salive à l’autre. Certains échantillons salivaires engendrent une kératite légère, guérissant en quelques jours, tandis que d’autres 21% SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LA provoquent une kératite térébrante de longue durée. Il nous a été impossible de réaliser indéfiniment des passages de cornée à cornée avec ce virus ; les passages s'arrêtent d'autant plus vite que sa virulence est plus atténuée. Enfin, le virus salivaire ne provoque jamais d'encéphalite mortelle. Nous désignerons cette première variété sous le nom d’« ultravirus kératogène sali- vaire », e IT. Virus salivaire des porteurs sains. Nous avons décrit, dans une note précédente, les propriétés de cette seconde variété de virus et nous n'y reviendrons pas. Ce virus se différencie du précédent par les caractères suivants : 1° Il est transmissible indéfiniment de cornée à cornée ; 2° il engendre non seulement la kératite, mais encore l'encéphalite mortelle. Nous le désigne- rons sous le nom d’ « ultravirus kératogène et encéphalitogène salivaire ». Se IT. Virus dit de l’ « herpès ». Ce virus a été découvert dans l'herpès de la cornée par Grüter, dans l’herpès labialis par Lô- wenstein et par Dôerr et Vôchting ; il fut étudié par Dôerr et : par Blanc et Caminopetros. Nous rappelons que c'est à la suite de nos constatations (qui ont établi que le virus de l’encéphalite provoque la kératite chez le Lapin), que Blanc, le premier, entre- vit un rapport entre le germe décelé dans l'herpès et celui de. l’'encéphalite. Le virus de l’herpès, dont nous avons pu étudier les propriétés, grace à l'obligeance de G. Blanc, ne saurait être différencié de celui de la maladie de v. Economo. Toutefois. sa virulence est moindre. On peut appeler cette variété : « ultra- virus kératogène et encéphalitogène d’origine herpétique ». IV. Virus proprement dit de l’encéphalite épidémique, prove- nant du cerveau des sujets morts d’encéphalite ou des sécrétions naso-pharyngées des malades (Strauss, Hirshfeld et Loëwe, Leva- diti et Harvier), dont nous avons étudié les propriétés dans nos travaux antérieurs. Nous l’appellerons : « ultravirus kératogène et encéphalitogène d’origine cérébrale ». Rapports entre ces différentes variétés’ d'ultravirus. Toutes les recherches expérimentales auxquelles nous avons soumis ces dif- férents virus permettent de conclure qu'ils sont de même nature, mais de virulence inégale ; ou, mieux encore, d'affinité dissem- blable. Ts se comportent, l’un vis-à-vis de l’autre, comme des va- riétés plus on moins pathogènes de certains germes cultivables, tels le Streptocoque, le Méningocoque ou le Pneumocoque. Nous allons les envisager successivement, en nous plaçant au point de vue de l’immunité croisée | a) Ullravirus salivaire, En général, cette variété, de virulence faible, vaccine contre elle-même (immunité homologue) ow contre un échantillon encore moins virulent, mais non pas contre SÉANCE DU 2 JUILLET : 215 EE une salive plus virulente. À fortiori, elle ne vaccine pas contre le virus des porteurs, ni contre celui de l'herpès ou de l’encé- phalite. Il y a cependant des exceptions à cette règlé générale, et ce sont précisément celles-ci qui prouvent l'identité de nature entre l'ultravirus kératogène salivaire et ceux. de l'herpès et de l'encéphalite. En effét, par deux fois, dans nos expériences, le germe salivaire a conféré l'immunité, non seulement contre lui- même, mais aussi contre les trois autres types de virus (porteurs, herpès, encéphalite). Le virus salivaire kératogène n'est donc, qu'une variété peu virulente du virus de l'herpès et de l’encépha- lite épidémique. Dôerr et Schnabel, après avoir confirmé notre découverte du virus salivaire, ont montré récemment, de leur côté, l'identité entre ce virus et celui de l'encéphalite. b) Uliravirus des porteurs sains. Nous avons démontré pré- cédemment (1x) l'identité entre ce virus et celui de l’encéphalite ; il ne se différencie de celui des salives kKératogènes que par son plus haut degré de virulence. : c) Ultravirus de l'herpès. Des expériences d'immunité croisée nous ont montré que les animaux, qui acquièrent l’état réfrac- taire contre l'ultravirus des porteurs et celui de l’encéphalite, résistent également au germe de l'herpès et inversement. Les Lapins vaccinés contre ce dernier virus se montrent réfractaires à l'égard du germe de l'encéphalite (porteurs et malades). Düerr a fait une constatation analogue. Par ses propriétés biologiques, comme par Ja nature des lésions qu'il provoque, cet ultravirus ne saurait être distingué des autres. Il n’est dissembiable que par son activité pathogène, qui est moins marquée que celle du virus de l’encéphalite (survie de certains des animaux inoculés à la cornée). d) Uliravirus de l’encéphalite (origine cérébrale). L'identité de nature entre cette variété de virus et les précédentes résulte des expériences d’immunité croisée (C.f. notre note antérieure et ci-dessus C). De plus, nous avons constaté que ce germe, inoculé à la peau du Lapin (procédé de Calmeite et Guérin) pro- voque une derimite contenant du virus kératogène. Tout en pro- venant du cerveau, il engendre, par conséquent, des lésions cu- tanées comme le virus de l’herpès. Conception éliologique de l’encéphalite épidémique. La ma- ladie de v. Economo, quels que soient ses aspects cliniques, est provoquée par un agent filtrant spécifique, l’ultravirus encépha- litique, dont la plupart des caractères sont bien définis actuelle- ment. Get ultravirus possède une virulence variable. Il existe : a) sous une forme atténuée, dans la salive de certains sujets sains, (x) Levaditi, Iarvier et Nicolau. C. R .de la Soc. de biol., 25 juin 1921, p. 16%. 216 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE où il paraît fixé aux cellules épithéliales de la bouche (affinité exclusivement épithéliotrope, pouvoir kératcgène exclusif ; b) sous une forme plus virulente dans les vésicules d’herpès quil provoque, ou qu'il contamine en provenant de la salive ; il offre une affinité obligatoire épithéliotrope et une affinité facuitative neurotrope ; €) sous une forme très virulente dans la salive des porteurs sains (affinité épithéliotrope et neurotrope obligatoires) : d) sous la même forme très virulente dans les centres nerveux des encéphalitiques (même affinité que le précédent). Il est démontré (Blanc) que la variété peu virulente, presque exclusivement épithéliotrope, peut, par des passages cérébraux successifs, se transformer en une variété à la fois épithéliotrope et neurotrope (1). Dès-lors, nous devons admettre qu'avant l’éclo- sion des épidémies d’encéphalite, le virus de la maladie existait déjà dans la salive et dans certaines manifestations banales, telles que l’herpès ou les angines herpéliques sous sa forme alténuée, dénuée d’affinilés neurotropes. Par suite d’une exagération pro- gressive ou plus ou moins brusque de sa virulence, ce virus, à affinité exclusivement épithéliotrope, a acquis une aptitude nou- velle : celle de s'attaquer aux cellules nerveuses du mésocéphale (affinité neurotrope). 11 déclencha ainsi la maladie de v. Economo sous sa forme épidémique et végéta ainsi dans la salive des por- teurs de germes. En définitive, il ne saurait être question ni d'un virus de l’herpès, ni d'un virus salivaire, ni même d'un virus encéphalitique, tous ces virus n'étant que des variantes, à pou- voir pathogène inégal, d’un même germe : ultravirus encépha- litogène. É S'il est juste de faire remarquer que les hygiénistes, À. Netter entre autres, ont déjà soutenu cette idée que la maladie de v. Economo, tout en étant rigoureusement spécifique, n’est pas une maladie nouvelle, il faut reconnaître aussi que cette con- ception est sortie aujourd’hui du domaine de l'hypothèse, puis- qu'elle peut être logiquement déduite de constatations expéri- mentales rigoureuses. (Institut Pasteur de Paris el laboratoire de médecine expérimentale de la Facullé de médecine de Cluj, Roumanie). (x) Ceci résulte également de ros nouvelles recherches sur la vâccine, que nous relaterons prochainement. PP TONTE SÉANCE DU ? JUILLET [AS = 1 SUR LE MOYEN D'ÉVITER LA « MALADIE DES RAYONS » EN RADIOTHÉRAPIE PROFONDE, par P. ScHRUMPF-PIERRON. Lorsqu'on pratique des applications de rayons X prolongées, dépassant une à deux heures, et principalement lorsqu'on se sert de rayons homogènes et très pénétrants (ampoules travaillant à 4o em. d’étincelle équivalente), on constate, chez la plupart des malades, les symptômes que Béclère a appelés « maladie des rayons » et que les Allemands désignent sous le nom de « Rünt- genkater ». Ceux-ci consistent en des maux de tête el principa- lement des nausées, souvent suivies de vomissements très vio- lents. L'état nauséeux ne se prolonge en général pas au-delà des douze à vingt-quatre heures qui suivent l’irradiation. Après avoir adopté comme principe celui d'appliquer, en radio- thérapie, la dose de rayons que nous jugeons nécessaire en une seule séance, séance pouvant, dans certains cas, durer jusqu'à douze heures consécutives, nous avons, au début, été considéra- blement gèné par l'apparition des troubles que nous venons d'es- quisser. Nous n'avons pu les éviter en partie pendant la durée de l'irradiation, que grâce à l'injection de morphine-scopolamine à haute dose, provoquant ainsi chez nos malades un sommeil pro- fond. Mais, une fois l'irradiation terminée et l'effet du narcotique allant en s’atténuant, nos malades montraient presque tous des troubles souvent violents, analogues à ceux qu'on observe après une mnarcose au chloroforme ou l'absorption de fortes doses d'alcool. Nous avons toutefois trouvé le moyen, très simple, d’atténuer considérablement et même d'éviter dans la plupart des cas, complètement la « maladie des rayons », et cela quelque longue que soit notre séance d'irradiation et quelque élevée que soit la dose des rayons que nous appliquons. Lorsqu'on touche du doigt un sujet soumis à l’action des rayons, principalement lorsque la porte d'entrée de ceux-ci dé- passe 10 cm. carrés, on constate que le malade est fortement chargé d'électricité ; dans certains cas, on peut en faire jaillir des étincelles de 3 à 4 cm. de longueur. Nous nous sommes donc demandé si ce n’était pas simplement cette charge d'électricité du malade, formant condensateur, qui provoquait La « maladie 218 -SOCIÉTÉ DE BiOLOGIE des rayons », et non l’action des rayons X proprement dite. Et l'expérience a prouvé la justesse de notre hypothèse. Car, il suffit de relier le malade à la terre pour voir disparaître, dans leur plus grande partie, tous les troubles que l’on attribuait. jusqu à présent à l’action spécifique des rayons. Il faut toutefois: que celte dérivation soit assez complète pour que, touchant le malade, on ne sente plus ni étincelles, ni fourmillements. Depuis que nous usons de ce moyen, nous avons pu pratiquer des séances allant jusqu'à douze heures, sans provoquer chez notre malade aucun trouble gênant, et avons pu nous passer, dans la plupart des cas, de narcotiques ; nous ne provoquons de: légères nausées que chez les malades dont nous sommes forcé. d'irradier la contrée du plexus splanchnique. La preuve de l'efficacité du moyen que nous indiquons peut ètre démontrée de la façon suivante : lorsque, au cours d’une- irradiation, pendant laquelle le malade est relié à la terre, on détache le fil qui le relie, on constate qu'il se charge d'électricité. et au bout d’une demi-heure à une heure, on voit apparaître l’état. nauséeux ; celui-ci disparaît lorsqu'on rétablit le contact. Par le fait que nous relions le malade à la terre, nous dimi- nuons naturellement la différence de potentiel existant entre lui et l’ampoule ; il nous faudra donc, d'une part, ne jamais placer l’axe de l’ampoule parallèlement à l'axe du malade, d'autre part, ne pas rapprocher le col de l’ampoule à plus de 4o em. du sujet. Dans les cas où le mode d'irradiation nécessite une inclinaison très forte de l’ampoule, il est bon de placer entre son col et le- malade une plaque isolante. Nous pouvons du reste constater que, en dehors de l'action des rayons X, l’action de courants électriques de haute tension provoque ies symptômes de nausées que nous constatons en radiothérapie. C’est ainsi qu'ils sont connus de tous les ouvriers- électriciens qui travaillent dans les usines de transformation élec-. trique, et se trouvent à proximité d' appareils produisant des cou- rants électriques de haute tension. De même aussi, on constate,. en hiver, dans la haute montagne, lorsque l'air est. extrêmement sec et pur, que le corps peut se charger de doses relativement fortes d'électricité ; car on voit se produire de petites étincelles dès que l’on touche la peau d’une personne qui vient de frotter ses semelles sur un tapis de laine. Là aussi, nous voyons appa- raitre des troubles nerveux, des maux de tête et des nausées. Nous conseillons, enfin, pour éliminer toute autre cause de- troubles pendant une irradiation prolongée,’ d’écarter toute pos- sibilité d'absorption d'ozone pendant la durée de celle-ci. Car lozone provoque, on le sait, souvent de: violents maux de tête. C'est pourquoi, au service de radiothérapie du P° VaqueZ, nous. SÉANCE DU 2 JUILLET RL Re . ORRSRRER RE ES" En avons placé notre appareil dans une chambre, et l’ampoule dans une salle contiguë ; le mur mitoyen est percé d’une ouverture fermée par une vitre qui est traversée par les câbles et à travers laquelle l’assistante peut apercevoir le milliampèremètre. En outre, nous ouvrons toujours largement les fenêtres de la cham- bre dans laquelle nous irradions nos malades. Chez les personnes que nous traitons à hautes doses pour des néoplasmes. nous constatons souvent au moment où la tumeur commence à se résorber, des symptômes qui consistent en une léoère élévation de la température, des maux de tête et de légères nausées. Ces phénomènes ne sont pas imputables à l’action directe des rayons et ne peuvent être considérés comme faisant partie du syndrome de la « maladie des rayons ». Ils sont dus à la submer- sion de l'organisme par des produits albuminoïdes provenant de: la dissolution des masses néoplasiques. Ils sont done inévitables. (Laboratoire de thérapeutique de là Pilié}. RÉACTION DU BENJOIN COLLOÏDAL ET RÉACTION DE BORDET-WASSERMANN DANS LA SYPHILIS. NERVEUSE,. par RENÉ BENARD. Dans une série de communications, G. Guillain, G. Laroche et Léchelle ont décrit une technique de réaction des liquides _ céphalorachidiens qui ont, entre leurs mains, fourni les résultats. les plus intéressants au cours de la syphilis nerveuse. Le plus souvent, ainsi qu'ils l’ont montré, cette réaction est parallèle à celle de Bordet-Wassermann (paralysie générale, tabes, formes évolutives de la syphilis cérébro-spinale, réactions ménin- gées intenses de la syphilis secondaire). Dans certains cas, la réaction du benjoin est négative, alors que celle de Bordet- Wassermann est positive (réactions méningées légères de la sy- philis secondaire, quelques cas, plus rares de syphilis ancienne). Il est plus exceptionnel de constater une réaction du benjoin positive, alors que la réaction de Bordet-Wassermann est néga- tive. Guillain et Laroche ont rapporté le cas d’une paralysie guérie de la ITT° paire chez un svphilitique. Duhot et Crampon (r) font mention d'un cas de syphilis cérébro-médullaire positive avec le benjoin, et dont le Bordet-Wassermann, négatif, ne dé- (1) Duhot et Crampon. C. R. dela Soc. de biol., 1920, p. 14or. 220 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE vint positif que huit jours plus tard, à la suite d'une injection de novarsénobenzol. Enfin, Hubert (1) rapporte quatre cas de syphilis nerveuse à benjoin positif, alors que le Bordet-Wasser- mann du sang était négatif et que celui du liquide céphalora- chidien était deux fois douteux et deux fois négatif: Un cas personnel, rentrant dans cette dernière catégorie, nous paraît digne d'être rapporté, à cause de la contribution qu'il apporte à l'utilité de cette méthode. Notre malade est un Homme de 43 ans, de bonne santé habi- tuelle, père de famille, chez qui on ne retrouve aucune notion de syphilis antérieure, si ce n’est celle d’une fausse couche de sa Femme 14 ans auparavant. Brusquement, en pleine santé, il s'aperçoit un jour que les muscles des doigts de la main gauche e PTS al 9 3 4 5 6 FL 8 9 AOL EMIGAUO IEEE TAPANT lui refusent tout service. Cette impotence dure l'espace d'une matinée, et disparaît dans l'après-midi. Mais, le lendemain, c'est la jambe gauche qui est prise à son tour, et le surlendemain, la face, qui se dévie à droite. À part une diminution minime de la force musculaire, une légère exagération des réflexes articulaires au membre inférieur, une ébauche de clonus, l'examen clinique ne révèle rien, notamment ni Romberg, ni Babinski, ni troubles pupillaires. La tension artérielle est de 14-8, ct l'urée sanguine de 0,32 centigr. Une ponction lombaire donne issue à un liquide eau de roche, fortement hypertendu, contenant 60 lymphocytes au mime. et 0,71 centigr. d'albumine par litre. Malgré les dénégations du malade, les résultats fournis par cet examen amènent à soup- çonner la syphilis. Des réactions de Bordet-Wassermann sont alors pratiquées. Dans Île sang la réaction de Iecht, en sérum frais, aussi bien que la réaction-type, sont négatives. Dans le liquide céphalorachidien, la réaction faite à cinq reprises, en variant les doses de liquide et de complément, est cinq fois néga- tive. Dans ces conditions, nous pratiquons la réaction du benjoin (1) Hubert. C. R. de la Soc. de biol., 12 mars 1921. x ls AL nee at NE dr em PRE N Es 6 aise ts je SÉANCE DU 2 JUILLET 221 RE PE en Re colloïdal : de son côté, notre ami G. Laroche, avec une complai- sance dont nous le remercions, veut bien la contrôler au labora- toire de G. Guillain. Elle est complètement positive (fig. 1). Se basant sur ce signe, on institue un traitement spécifique, qui consista en dix piqüres d’hectine à 0,20 centigr., en l'espace de deux semaines, et dix autres de cyanure de mercure de 0,015 mmgr., pendant les deux semaines suivantes. Cinq jours après la fin de ce traitement, nous pratiquons Îles mêmes réactions que plus haut. Nous obtenons alors Réaction de Heicht-sang : complètement positive H° H° H° H°. Réaction de Bordet-Wassermann-sang : partiellement positive LIÉE EL. È 2 4 £ -3 à 5 G 7 C) 9 10 41 12 13 14 15 TE Le liquide céphalorachidien, moins hypertendu, ne donne plus que 28 lymphocytes au mme. et 0,22 centigr. d’albumine. La réaction de Bordet-Wassermann y est devenue faiblement posi- tive H H2 H: H°. Quant à la réaction du benjoin, elle est notablement modifiée, se rapprochant du type négatif (fig. 2). _ Cette observation est intéressante à un double titre. D’une part, elle montre l'influence du traitement sur la réductibilité de l’in- tensité de la réaction. D'autre part, et du point de vue purement pratique, nous notons que le traitement mis en œuvre, traitement dont l'amélioration clinique et les signes sérologiques de réacti- vation ont montré ultérieurement le bien fondé, a été institué sur la foi de la réaction du benjoin, alors qu’on eût pu être tenté de le rejeter, en raison des résultats formellement négatifs fournis par les diverses réactions de Bordet-Wassermann. La réaction de Guillain, Laroche et Léchelle nous paraît donc devoir entrer dans la pratique courante, puisqu'elle peut parfois, en l’absence des réactions habituelles de la syphilis, déficientes, nous fournir à elle seule des indications du plus haut intérêt pour le diagnostic de la syphilis nerveuse et la conduite de son traitement. 222 -SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE INFLUENCE DE LA SALINITÉ DE L'EAU DE MER. SUR L’ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE DES ÂLGUES, par R. LEGENDRE. Les notes récentes de A. Dognon (1) sur les rapports de la pression osmotique et de l'assimilation chrophyllienne de di- verses Algues marines m'incitent à publier les résultats de quel- ques expériences faites plusieurs années avant la guerre, au labo- ratoire maritime de Concarneau, relativement à l'influence de la densité de l'eau de mer sur l'assimilation echlorophyilrenne d'Ulva lactuca. Ces recherches m'avaient été suggérées par la constatation (2) que la teneur de l’eau de mer littorale, en oxygène dissous, n'est pas strictement liée aux facteurs physiques, qu'elle varie aux divers moments de la journée, et qu’elle peut même, vers la fin de l'après-midi, sur une côte couverte d'une abondante végé- tation d'Algues, dépasser nettement le maximum de solubilite, sans que j'aie réussi à expliquer le mécanisme de cette sorte de sursaturation dans une eau constamment en mouvement ou même agitée. Ces faits ont d’ailleurs été constatés depuis par divers auteurs, et notamment par Jacobsen, pendant l’expédition danoise de Schmidt en Méditerranée. Pour juger de l'importance de l’assimilation chlorophyilienne des Algues littorales, j'avais commencé quelques expériences sur Ulva lactuca, plante d’eau saumâtre, d’estuaire, supportant fort bien de grandes variations de Sn : Une simple expérience qualitative, qui peut êlre aisément re- produite n'importe où au bord de la mer, suffit à montrer le phénomène sur lequel je veux attirer l'attention. Si l'on prend des poids égaux, 20 gr. par exemple, d’Ulves rincées dans l’eau de mer, puis égouttées, et qu’on les répartisse dans une série de flacons tous pareils, de 250 ou 5oo c.c., remplis d'eaux de densités différentes et retournés dans des vases plus grands, pleins de la même eau, formant fermeture hydraulique, puis qu'on expose tous les flacons dans les mêmes conditions d’éclairement ou d’insolation, on constate, au bout d’un certain temps, par le volume des bulles de gaz dégagées, que l’assimilation chlorophyl- lienne est d'autant plus intense que la densité de l’eau est -plus faible, jusqu’à un. optimum qui s’observe vers 1.010. Dans des caux plus douces encore, le dégagement gazeux est ralenti en même temps que l’Algue s’altère. (1) GC. R. de la Soc. de biol., 19271, t. LXXXIV, p. 947, t. LXXXV, p-r12. (2) Bull. de l’Institut Océanogr., n° 144, 1909 ; Bull. de la Station biol. d’Ar- Cuchon, 1909. SÉANCE DU 2 JUILLET 223 J'ai fait quelques dosages de la quantité d'oxygène produit, par la méthode d'Albert Lévy et Marboutin, au bichromate de potas- siuim. Voici les résultats de ces expériences 18 avril 1908. 3 lots de »o gr. d'Ulves sont placés, chacun dans 250 e.c. d'eau à 14°,5, au soleil. Après 1 heure 35, Faug- mentation de la teneur en oxygène dissous de ces eaux est de Faut concentrée nee » 1,091 9,0 mor, » ë ÉHauvwnormale......... 1,027 b\ mer. par litre BE CITÉS ME MPRRSOUEE » 1,024 7,h mer. » 5 septembre 1908. 3 lots de chacun r00 gr. d'Ulves sont placés dans 4 litres d’eau à 17° et exposés de 10 heures à midi à la lu- imière. Soleil intermittent. Ils produisent DMMnonmale eee D=1,0276 5,6 .mgr. d'oxygène par litre eut Ciné 606000 1,210 11,0 mor. d'oxygène par litre DENT CHNTÉE RARES 1,010/4 13,3 mor. d'oxygène par litre 0 avril 1908. Pour rendre encore plus évidente linfluence de la salinité de l’eau sur le dégagement d'oxygène, je fais l’expé- rience croisée suivante : 2 lots d'Ulves, de 14 emq. chacun, sont exposés à la lumière diffuse, à 14°, l’un dans de l’eau de mer normale à 1,027, l’autre dans de l’eau diluée à 1,020. Après une heure et demie, le premier a enrichi l’eau de 1,7 mer. d'oxy- gène par litre, l’autre de 2,9 mgr. On intervertit alors les condi- tions de l'expérience. Le lot baigné dans l’eau normale est placé dans de l’eau diluée et inversement. Après deux nouvelles heures «d'exposition, à la lumière diffuse, les Algues maintenant dans l'eau à x 07 ont fourni 2,4 mgr. d'oxygène et celles dans l’eau à 1,020, 3,41 MET. Il apparaît donc nettement que l'assimilation oo hell he «es-Ulves augmente quand la salinité de l’eau diminue. Les indi- vidus sur lesquels j’expérimentais provenaient du fond de vase d'un des bassins du laboratoire de Concarneau, où les apports d’eau douce étaient à peu près nuls ; ces plantes n'étaient donc pas habituées à une dessalure marquée ; mais les Ulves étant normalement une plante d’estuaire, on peut supposer qu'elles s'adaptent aisément à une eau saumâtre, Le même phénomène s’observerait-il aussi sur des Algues moins eurvhalines ? L’expé- rience mérite d’être faite, et je ne puis actuellement y répondre, n'ayant expérimenté que sur une seule autre espèce, également curyhaline, Fucus serralus, qui m'a d’ailleurs fourni des résultats du même ordre que les Ulves, comme le montre l'expérience suivante mous 23 août 1908. Des ions de Fucus a sont choisies aussi semblables que possible, et réparties en quatre lots de 100 gr. tÙ (ao) RS SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE - chacun. Ils sont exposés à la lumière diffuse pendant 3 heures dans des vases contenant 4 litres d’eau à 18°,5. L’eau s'enrichit en oxygène de : Eau de D=1,0270 4,1 mgr. par litre » 1,0239 5,3 » » » 1,0212 7020) » » 1,0190 BTE D) » Je n'ai pas cherché, dans ces expériences, à observer les varia- tions de l’alcalinité de l'eau de mer, par suite de son mélange avec l'eau douce dans les milieux dilués. Il est possible également qu'opérant en milieu limité, les variations d'équilibre des car- bonates et des bicarbonates aient une influence sur le phénomène observé. Pour le moment, je ne fais que signaler le fait global d'une augmentation de la production d'oxygène par les Ulves et les Fucus, en rapport avec la diminution de densité, sans diseri- miner ce qui peut revenir dans ce phénomène aux variations de Ja salinité et à celles de l’alcalinité. SUR LA RAPIDITÉ D'IMMUNISATION CHEZ LA CHENILLE DE Galleria, par S. MEraznixow et H. GASCHEN. Comme nous ‘avons démontré dans des publications précé- dentes (1), les Chenilles de la mite des Abeilles sont très facile- ment immunisées contre différents microbes. Les premières ex- périences furent faites avec le B. perfringens, des Pneumoco- ques, des Bacilles dysentériques, typhiques et paratyphiques. Les cultures jeunes de tous ces microbes sont très virulentes pour les Chenilles et les tuent en 15-20 heures. à L'immunisation se produit très facilement par différentes mé- thodes : 1° par l'injection d'une vieille culture atténuée ; 2° par une Se virulente chauffée à 58° ; 3° par des doses très mini- mes de cultures jeunes virulentes. Une nouvelle inoculation faite 24 heures ou plusieurs jours après la première, avec une émul- - sion de microbes virulents ne détermine plus de maladie mortelle. Dernièrement, nous avons repris ces expériences avec des mi- crobes très virulents pour les Chenilles, comme les Proteus, B. coli et vibrion cholérique. C'est grâce à l’amabilité du D' Legroux que nous avons pu avoir à notre disposition une grande quantité des différentes cul-. Gi) ©. R, de la Soc. de biol., t. LXXXIHIT ct Ann. Inst. Pasteur, t. AXXW. SÉANCE DU © JUILLET 229 tures de la collection de l'Institut Pasteur. Nous nous faisons un plaisir de le remercier. Les premiers essais que nous avons faits nous ont démontré que les Chenilles s'immunisent très facilement contre les mi- crobes les pus dangereux pour elles, comme les Proteus, Coli et vibrion cholérique. Mais il faut prendre, pour l’immunisation les doses les plus minimes, ou, encore mieux, les émulsions de microbes chauffés à 58° pendant 45-50 minutes. Les microbes chauffés à 100° ne donnent pas l’immunité. Expérience n° 318. — I. 5 Chenilles reçurent 1/80 c.c. d’une émulsion de vibrion du choléra asiatique chauffée à 58°, le 8 fé- vrier. Le lendemain (9 février), ces mêmes Chenilles reçurent une dose mortelle de choléra très virulent ; 24-48 heures après l’in- fection, toutes les Chenilles restèrent vivantes. — IT. 5 Chenilles (témoins), non immunisées, reçurent la même dose de culture virulente ; 1-24 heures après cette infection, toutes les Chenirtes sont mortes. — II[T. 5 Chenilles reçurent, à titre de vaccin, une culture de choléra chauffée à 100° pendant 1/2 heure. Le len- demain, ces Chenilles reçurent la même dose de culture virulente de choléra ; 24 heures après, toutes les Chenilles sont mortes. Ce qui est étonnant dans ces expériences, c’est la rapidité avec laquelle l’immunité est acquise. Quelques expériences, que nous avons faites l’année passée, nous ont fait croire que les Cacmiles peuvent s'immuniser encore plus vite. Pour étudier ces questions, nous avons entrepris toute une série d'expériences. Expérience n° 41o. — I. 5 Chenilles reçurent 1/80 c.c. d’une émulsion du choléra, chauffée à 58°, à 9 heures 45 ; à r heure, ces mêmes Chenilles reçurent une dose minima mortelle d’une culture virulente de choléra ; 24-48 heures après, toutes les Che- nilles sont vivantes et bien portantes. — IT. 5 Chenilles (témoins) reçurent la même dose de choléra ; 15-24 heures après, toutes sont mortes. Expérience n° Arr. —1I. 5 Chenilles reçurent 1/80 c.c. d’une émulsion très diluée de choléra vivant à 9 heures 45. À 12 heu- res 45, c'est-à-dire 3 heures après le commencement de l’immu- nisation, ces mêmes Chenilles sont infectées par une dose mi- nima mortelle de choléra ; 24-48 heures après cette infection, toutes les Chenilles sont vivantes et bien portantes. — IT. 5 Che- nilles de contrôle, infectées par la même dose, sont mortes en 15-24 heures. Expérience n° 412. — I. 5 Chenilles reçurent 1/80 c.c. d’une émulsion très diluée (r anse pour 1 c.c. d’eau physiologique) d’une culture de choléra chauffée à 58° ; 6 heures après, ces mêmes Chenilles sont infectées par une dose mortelle ; 24-48 Broocre. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 17 226 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE heures après, toutes les Ghenilles sont vivantes et bien portantes. — Il. 5 Chenilles reçurent, à titre de vaccin, une très forte dose (1/4o c.c.) d'une émulsion épaisse de culture chauffée à 58° ; 6 heures après, toutes ces Chenilles sont infectées par une dose mortelle ; 24 heures après cette infection, toutes les Chenilles sont malades ; 48 heures après, toutes les Chenilles se rétablis- sent et restent vivantes. — III. 5 Chenilles de contrôle, qui reçu- rent la même dose, sont mortes en 15-24 heures. Toutes ces expériences nous montrent avec certitude que les Chenilles peuvent s'immuniser avec une rapidité surprenante. 3 heures après l'injection d’un vaccin, les Chenilles sont bien immunisées vis-à-vis de doses sûrement mortelles. L’immunisation se produit plus rapidement avec les doses fai- bles de vaccin, qu'avec les doses fortes. Les expériences qui suivent nous montrent que les Chenilles _qui ont acquis l’immunité, la conservent très longtemps et la transmettent aux Papillons. Expérience n° 408. — 10 Chenilles étaient immunisées deux fois par le choléra chauffé à 58° : Le 26 avril et le 28 avril. Toutes ces Chenilles se transformèrent en chrysalides et Papillons vers le 15 mai. — I. 5 Papillons immunisés reçurent, le 20 mai, une dose minima mortelle de choléra vivant ; 24 heures après, 4 Pa- pillons vivants, r mort. — IT. 5 Papillons de contrôle, non im- munisés, reçurent la même dose de choléra vivant ; 24 heures après, tous les Papillons sont morts. (Laboratoire du P° Mesnil, Institut Pasteur). Un LeproMowAs pu 1YPpE L. davidi LAr. CHEZ DES ÉUPHORBES DE FRANCE, par G. ZOTTA. J’ai rencontré ce flagellé dans deux espèces d'Euphorbes, E. esula L. var. mosana D. C. et E. helioscopia L., provenant des environs de la commune de Ponligné, département de Maine-et- Loire (1). Dans les deux plantes, il se présente avec les mêmes caractères morphologiques, qui sont assez exactement ceux du Leptomonas davidi Laf. (descriptions de A. Lafont, C. Franca, etc., etc.). ÿ C’est un trypanosomide à corps rigide, aciculaire, un peu ren- Gi) Les Euphorbes m'ont été procurées par J. Le Clerc, Inspecteur des Eaux et Forûts :; elles ont &5 déterminées au Muséum d'Histoire Naturelle per le Dr Magrou, de l’Institut Pasteur, Je leur exprime ici toute ma reconnaissance. AS) tÙ =) SÉANCE DU © JUILLET PV PRE ee flé au tiers antérieur, qui se termine en avant par une pointe fine. Dans les deux tiers postérieurs, le corps, aplali, souvent tordu en hélice sur lui-même, s'effile progressivement jusqu à l'extrémité. Le noyau, mesurant 1,5-2X1-1,9 u, est situé très en avant, dans le tiers renflé antérieur. Le blépharoplaste, situé à 2 u en avant du noyau, est assez développé. Le flagelle prend naissance à une petite distance en avant du blépharoplaste et il sort du corps sans trace de membrane ondulante. Les dimensions du corps varient entre 14-23 x 2 u ; celles du flagelle de 15-25 w. Par ses dimensions, ainsi que par l’aspect du corps, très affilé en arrière, rubanné et tordu en hélice, ce flagellé correspond assez exactement au Lepltomonas davidi Laf., auquel je l'identifie. Dans le latex des Euphorbes cités plus haut, il est toujours agité de mouvements très vifs ; il est assez transparent, ce qui fait que souvent on le distingue difficilement des très nombreuses particules suspendues dans le latex. Les Euphorbes que j'ai examinées étaient infectées dans une proportion de 15 p. 100, je n’ai pas observé, pour le moment, des modifications importantes dans les exemplaires parasités. Il est vrai, d'ailleurs, que les flagellés ne sont pas nombreux dans le latex. Dans les lots que j'ai examinés, j'ai trouvé chez Euphor- bia helioscopia L. moins de flagellés que chez E. esula var. mosana. Sur le même pied, tous les rameaux ne sont pas infectés. Depuis la découverte par À. Lafont des Leptomonas parasites des Euphorbes, des flagellés du même type ont été rencontrés par les protistologistes, chez différentes espèces d'Euphorbes, dans presque toute l'Afrique tropicale, par A. Lafont (1), G. Bouet et E. Roubaud (2), À. Léger (3), dans l'Inde, à Madras par C. Do- novan (4), en Nouvelle-Calédonie par Lebœuf et Javelly, à la Martinique par F. Noc et L. Stévenel, au Paraguay par L.-E. Migone, etc. | En Europe, les mêmes flagellés n’ont été rencontrés jusqu'à présent, qu'au Portugal, par CG. Franca (5), qui leur a consacré deux remarquables mémoires ; et en Italie, par R. Monti, A. Vi- sentini (6) et par À. Laveran et Franchini (7). (x) A Tafont. C. R. de la Soc. de biol., t. LXNI, 19 juin 1909, p. ror1 ; et Ann. Institut Pasteur, t. XXIV, 25 mars 1910, p. 205-2r9. (2) G. Bouet et E. Roubaud. C. R. de la Soc. de biol., t. LXX, 14 janvier 1911. (3) À. Leger. Bull. de la Soc. de pathol. exot., t. IV. novembre 1911, p. 625. - (4) C. Donovan. The Lancet, 20 novembre 1909, p. oB: (5) C. Franca. Bull. de la Soc. de pathol. exot., t. IV, octobre, 1911, p. 532 ;. Arch. f. Protistenkunde, t. XXXIV, 1914, p. 108-130 ; Ann. Inst. Pasteur, t. XXXIV, juillet 1920, p. 432-465. (6) Rendiconti d. r. Acad. d. Lincei, t. XXIIT, 20 décembre 1914, p. 665, (7) A. Lavedan et Franchini. Bull. de la Soc. de pathol. exot-: t. XIII, dé- cembre 1920, p. 796. 228 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE On n'avait pas encore rencontré des Leptomonas chez des Eu- phorbes en France, où ils ont été recherchés dans les Euphorbes de la région parisienne (7). Leur présence en France, démontrée dans cette note, élargit encore, pour l’Europe continentale, l’aire de répartition géographique de ces curieux Leptomonades lati- cicoles, (Laboratoire du P° F. Mesnil, Institut Pasteur). UN DISPOSITIF POUR LA NARCOTISATION DES INFUSOIRES ET AUTRES ANIMAUX MICROSCOPIQUES, par SERGE ÎCHAHOTINE. per Dans les travaux de cytologie expérimentale, on peut avoir à faire à des cellules immobiles, tels les œufs microscopiques, les érythrocytes, les cellules isolées des tissus, certains Protozoaires, mais aussi à des cellules mobiles, comme les Infusoires, les leuco- cytes, les Amibes, etc. IL s’agit alors d'appliquer à la cellule tel ou tel agent physique, de pratiquer telle ou telle lésion, comme dans la méthode de la radiopuncture microscopique (1). Dans le cas d'une cellule mobile, comme, par exemple, un Infusoire, la tâche devient difficile. On doit, avant tout, immobiliser le Pro- tozoaire. Cutre une immobilisation mécanique, que j'ai décrite (2) ail- leurs, en rapport avec certaines expériences, j'ai essayé d'obtenir Fimmobilisation des Infusoires au moyen de la narcose. Il est important, dans ce cas, de ne pas dépasser une certaine limite de narcotisation et aussi de la faire durer le minimum de temps possible, juste pendant le temps nécessaire à la piqûre, et d’éli- miner le narcotique aussitôt. Parfois, c’est une question de quel- ques minutes ou même de fractions de minutes. La pratique m'a montré que le dispositif suivant pouvait servir à ce but. Sur une lame en quartz (substance transparente aux rayons ul- traviolets) on met une goutte de paraffine fondue. Après qu'elle s’est solidifiée, on y creuse une excavation au milieu, qui la per- fore totalement. Dans ce petit godet (g) ainsi formé, on met une goutte d’eau et on y introduit l’animal à expérimenter. La goutte d’eau doit dépasser les bords du godet, en faisant au-dessus: d'eux une surface bombée. Ensuite, on met sur la lame un petit appareil, constitué par une lamelle, reposant par ses quatre bords (1) S. Tchahotine. C. R. de l’Acad. des sc., 13 décembre 1920. (:) S. Tchahotine, C. R. de l’Acad. des sc., juin 1921. SÉANCE DU 2 JUILLET 229 sur des petits morceaux d’ébonite, ou quelqu'autre matériel ana- logue. Deux d’entre eux sont perforés et laissent pénétrer par en haut les extrémités des deux petits tubes de laiton ou de verre. Le tout est fixé par de la cire à cacheter ou une substance ana- logue. On place cet appareil sur la lame, de telle sorte que la goutte d’eau vienne en contact avec la lamelle et s’aplatisse. L’ap- pareil est fixé ensuite hermétiquement sur la lame par de la paraf- fine fondue. Le bout libre du tube 1 porte un petit tube de caoutchouc, dont le bout plonge dans une cuve contenant de l'éther ou du chloroforme, etc. ; le bout du tube 2 porte un caoutchouc plus long, dont on prend l'extrémité libre dans la bouche. Tout en regardant sous le microscope, on aspire par le tube 2 un peu de narcotique dans le tube 1, et on ferme celui-ci aussitôt par une serre-fine. Le narcotique s'évapore du côté libre, c'est-à-dire vers l'intérieur de la chambre contenant le godet ; ïl est absorbé par l’eau et agit sur l’animal, dont les mouvement se ralentissent et cessent peu à peu, comme on s’en rend compte au microscope. Le tout est placé alors sur la platine du micros- cope à radiopiquer. On desserre ensuite la serre-fine, on souffle dans le tube 2, ce qui expulse le narcotique du tube r, et on ra- diopique la cellule aussitôt. Après la radiopiqüre, le couvercle est soulevé et une goutte d’eau fraiche est ajoutée dans le godet à x . paraffine. L'Infusoire commence à se mouvoir. (Laboratoire de physiologie de François Franck, ‘Collège de France). ao) (uw) 30 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR ONZE CAS DE BRONCHITE SANGLANTE (MALADIE DE CASTELLANI) ASSOCIATION FUSO-SPIRILLAIRE DE VINCENT, par LéoPozr ROBERT. Depuis 1917, nous avons recherché systématiquement, dans les crachats soumis à notre examen, la spirochétose broncho-pul- monaire telle que l’a décrite Castellani, en 1906. Nous l'avons rencontrée onze fois et nous avons été assez heureux pour suivre ‘l’évolution clinique de dix de ces cas et être à même de procéder à de nombreux examens microscopiques. L'histoire clinique de ces malades sera en entier publiée ailleurs, en raison de certaines particularités intéressantes. Nous ne retiendrons, dans cette note, que les résultats des examens microscopiques. Nos 11 cas appartiennent à des Siamois et des Chinois habitant Bangkok (S Hommes et 3 Femmes). Dans 5 de ces cas, la spiro- chétose était associée (c'est la seule association pathogène ren- contrée) à de la tuberculose pulmonaire : dans 3 cas, elle a com- pliqué de la tuberculose pulmonaire déjà existante (3 décès), dans 2 cas, elle a été suivie elle-même de tuberculose (x décès, I Cas era de vue). Jusque là, rien de bien nouveau, si ce n'est l'existence, pour la première fois signalée, à Bangkok, de cette curieuse affection. Mais un fait plus digne d'intérêt est la présence constante, dans l’erpectoration de nos 11 malades, à côté du Spirochète, du Ba- cille fusiforme de Vincent. Les recherches ont été pratiquées sur chaque échantillon par l'examen entre lame et lamelle et à l’aide dés modes de coloration suivants : recherche des Spirochètes et des Bacilles fusiformes : méthodes de Fontana-Tribondeau ou Hollande, Ziehl, violet de gentiane, Gram, Giemsa, procédé de Sabrazès aux bleus de méthy- lène ou de toluidine phéniqués ; recherche du Bacille tuberculeux (extrèmement importante en raison des confusions fréquentes et du pronostic différent quand il y a une double infection) : mé- thode de Spengler, infiniment plus sûre que le procédé de Lieh]- Neelsen classique. Si nous insistons sur ces détails, c’est que l'emploi de tous ces procédés de coloration est, à notre sens, indispensable à une lec- ture correcte des crachats,' les procédés à l’argent permettant à coup sûr de déceler les Spirochètes, malgré l'inconvénient qu'ils ont de les empâter, les autres méthodes permettant à leur tour une étude plus poussée de la morphologie des Spirochètes et des Bacilles fusiformes, ce qui-revêt une importance particulière surtout en ce qui concerne ces derniers. La prédominance d’un des composants de la symbiose appar- 1 SÉANCE DU 2? JUILLET 231 tenait, dans 6 cas, au Spirochète ; dans les 5 autres cas, l’associa- tion fusospirilaire existait dans son type le plus pur ( de ces cas sont encore suivis actuellement). Caractères des Spirochètes. L'examen à l'état frais entre lame et lamelle, à l’aide de l’appareil à fond noir, permettait de voir l’extrème mobilité des Spirochètes. Nous avons aussi constaté dans nos préparations le polymor- phisme.déjà signalé par tous les auteurs. Nous n avons pas vu de formes aussi courtes que celles signalées par Delamare (1) à 3 u, les dimensions variant entre 5 u et 25 u et les formes moyennes de 7 u à 15 u étant, de beaucoup, les plus nombreuses. Les granulations des Spirochètes dans les éléments moyens, mises en évidence par le violet de gentiane, d'après Delamare, n'ont pu être rencontrées qu'exceptionnellement, de même que les étoiles d’agglutination. [l nous a paru voir, à diffé- rentes reprises, après colorations au Ziehl, les extrémités tou- jours effilées des Spirochètes, se terminer l’une et l’autre par un flagelle court. Des nombreuses numérations des spires auxquelles nous avons procédé, résulte le pourcentage suivant : 2 spires, 2 p. 100; 3 spires, 50 p. 100 ; 4 spires, 34 p. 100 ; 5 spires, 8 p. 100 ; 6 spires, 4 p. 100 ; 7 spires, 2 p. 100. Caractères des Bacilles fusiformes. A l’état frais entre lame et lamelle, les Bacilles fusiformes ne sont pas mobiles. Après colo- ration par les procédés appropriés, ils paraissent pouvoir être divisés en trois principales variétés : S - 1° Variété courte : Bacilles rectilignes de 4 à 8 u, à fuseau net, trapu, facilement colorable et de coloration homogène ; 2° Variété moyenne : Bacilles de 8 à 15 u, rectilignes, ou in- curvés en fin croissant de lune, ou ondulés, à fuseau net, élégant. Ils se subdivisent eux-mêmes en : a) Bacilles fusiformes sans granulations : cytoplasma homogène, prenant difficilement la matière colorante et rappelant par leur coloration celle des Spiro- chètes de la même préparation ; b) Bacilles fusiformes à granu- lations : présence de fines granulations, soit isolées et sphériques, soit, plus rarement, étranglées en forme de sablier, prenant éner- giquement la matière colorante alors que le corps du Bacille reste peu coloré. 3° Variété longue : Bacilles fusiformes de 15 u et au-dessus, à caractères semblables à ceux de la variété précédente. / (Institut Pasteur de Bangkok). (1) G. Delamare. Sur quelques cas de spirochétose broncho-pulmonaire. C. R. de la Soc. de biol., 10 mai 1919, n° 13, p. 450. 232 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ERRATA Note de D. MAESTRINI. T. LXXXIV, p. 617, ligne 16. Au lieu de : extrait, lire : amidon. Id., ligne 17. Au lieu de : extrait, lire : amidon. | Note de L. Bium, E. AuBez et R. HAUSK«NECHT. T. EXXXV, p. 123, ligne 32. Au lieu de : 12,86 gr. lire ° 13,87 Id’\lisne So Au lieu de "2508 gr, lire: 2072 Id., p. 124, au tableau « Bilan du Na 3 juillet ». Au lieu de : +2,84, lire : +3,35. Id., « Bilan du Na 4 juillet ». Au lieu de : +1,14, lire : +1,44. Id., « Bilan du K 15 juillet ». Au lieu de : —8,2, lire : —10,84. Id. « Bilan du K 20 juillet ». Au lieu de : — 1,1, lire : +x,1- Id., p. 125, ligne 3. Au lieu de : existence du sodium, lire : élimination du sodium. Note de Louis LAPIGQUE. Il x EXXV, : 173 ligne 20 (OU tableau, Le colonne janvier L 11522) 3 , J ? chlore a, au lieu de : 26,5 lire : 02° (17) RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE SÉANCE DU 25 JUIN 1921 Bessemans (A.) : La réaction de Bordet-Gengou dans le diagno:- Hicrdedaidourine.s en nets Bruyno:ne (R.) : Au sujet de la nature du principe bactério- phage CarisTopue (L.) : Note sur le mécanisme de l’ostéogenèse de réparation et le processus de ré- sorption de certains greffons os- SEURAMONIS EE Fe ere Demoor (J.) : Action de la thy- roïde de Chien sur le cœur isolé du Lapin neuf et du Lapin sen- sibilisé vis-à-vis de la thyroïde de CREER ire add è De Waece (H.) : Sur les modi- fications de la composition du Sang au cours du choc anaphy- lactique : I. La sécréti n d'’anti- thrombine est rapide et courte. . DE WAELE (H.) : Sur les modi- fications de la composition du sang au cours du choc anaphylac- tique : Il. Variations du toux de la fibrine, des globulines et de ANTON RER Se De Winiwarter (H.) : La for- mule chromosomiale dans l’es- ce AMENER Dusrin (A.-P.) : L’onde de cy- nèses et l’onde de pycnoses dans le thymus de la Souris après in- jection intrapéritonéale de sérum étranger. Do Te IE To re Dusrin (A.-P.)et Wiccems (E.): Sur une méthode de Bielschowsky rapide par l’emploi de solutions fortes de nitrate d’argent....... Fasry (P.): Sur l’agglutina- . tion des microbes atténués...... esse 0 ee 0 00 © 0 CCC ONCE CEE SOMMAIRE 55 19 21 FrepericQ (H.) : Pour serv'r à l'interprétation de l’électrocar- diogramme (E.-C.-G.) : [. Le tra- jet et la vitesse de l’onde d'’exci- tation dans le ventricule de la Freperice (H.) : Pour servir à l'interprétation de l’électrocar- diogramme:(E.-C. G.): II. La po- sition de l’onde T dans la contrac- tion alternante du cœur de là oNiO- 00 à l’interprétalion de l’électrocar- diogramme (E.-C.-G.) : IT. L’é- lectrogramme des cavités cardia- ques isolées du cœur de la Tor- LUE er te me rene Govarrts (P.) : L’agglutination plasmatique, facteur d’instabilité, des particules introduites dans la CHECU THON. Govagrrs (P.) : Variations de la stabilité du Bacille typhique in- jecté dans le sang du Cobaye... GRatia (A.): Autolyse trans- missible et variations microbien- NÉ Da cn et one TO o Ine (M.) : Une critique berli- no Eu eDIOSe re Norr (P.): Action du chloro- forme sur le sérum inactif..... Roskam (J.): La fonction an- tixénique des globulins WarTrin (M.) : L’hypercholes- térinémie de la grossesse... ... WATRIN (M.): La réaction de Hecht dans la grossesse. ......... Zunz (E.) et Govarrts (P.): Action du sérum antiplaquetti- que sur les effets toxiques du sé- CUT AITEMDAR AT AR EEE Ce COMMODE CO MO COS 233 D LL 20 28 234 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (18) Présidence de M. Jules Bordet. SUR LES MODIFICATIONS DE LA COMPOSITION DU SANG - AU COURS DU CHOC ANAPHYLACTIQUE, I. LA SÉCRÉTION D,ANTITHROMBINE EST RAPIDE ET COURTE, par HENRI DE WAELE. Quand on prélève à la carotide d’un Chien au moment dun choc plusieurs centaines de grammes de sang incoagulable, qu'on lui injecte par la veine jugulaire une quantité équivalente de liquide physiologique, et qu'on recueille ensuite à la carotide une seconde portion de sang, on peut évaluer la dilution subie par le sang, soit en faisant une numération des hématies, soït en déterminant le taux d'hémoglobine au colorimètre. On prépare du séroplasme aux dépens de ces deux portions et on ramène le second à la même concentration que le premier, : soit par dilution de ce dernier, soit par évaporation partielle du second dans un courant d'air sec à 35° CG. On ajoute alors des doses décroissantes (0,9, 0,23, 0,125, 0,09 c.c.) à 1 c.c. de sang de Lapin normal. On observe que le retard de coagulation, absolu aux fortes doses, décroit bien plus rapidement pour le séroplasme de la seconde portion. Ceci veut dire que le séroplasme de la seconde saignée est notablement moins actif et contient donc proportionnellement moins d’antithrombine. C'est une nouvelle preuve que la sécrétion d’antithrombine se produit comme une décharge rapide et courte. Rappelons les preuves apportées par les expériences de circulation croisée (Nolf, Manwaring, nous-même) et par les injections dans le foie préa- lablement extirpé (Nolf). SUR LES MODIFICATIONS DE LA COMPOSITION DU SANG AU COURS DU CHOC ANAPHYLACTIQUE. IL. VARIATIONS DU TAUX DE LA FIBRINE, DES GLOBULINES, DE L’ALBUMINE, par HENRI DE WAELE. Quand, dans une autre série d'expériences, on traite les deux portions, recueillies comme il est dit dans la note précédente, de (19) = SÉANCE DU 25 JUIN 235 façon parallèle pour précipiter: 1° la fibrine, par dilution avec 5 volumes d’eau distillée; 2° les globulines, par la demi-satura- tion par le sulfate d’ammonium; 3 l'albumine par la saturation par le sulfate d'ammonium, on trouve: 1° Que la quantité de fibrine de la première portion est remar- quablement inférieure à celle donnée comme normale; que celle de la seconde portion est notablement supérieure à celle que l’on s'attend à trouver en tenant compte de la dilution subie par le sang de la seconde saignée; 2° Qu'il en est de même des globulines; 3° Que le rapport globulines-albumine, qui, normalement, varie d après les auteurs de 1/0,49 à 1/1,17, est d'environ de 1/2 dans la première portion et de 1/1 dans la seconde, c'est-à-dire que le taux d’albumine, contrairement à ce qui se passe pour les globulines, augmente au moment du choc et diminue après. Il ressort de ces expériences qu'au moment d’un choc il y a précipitation de fibrine, donc diminution de fibrinogène dans le sang (incoagulable) circulant, mais que le phénomène s'étend aussi aux globulines. Au contraire, la portion d’albu- mine augmente à ce moment. Après le choc, le taux de fibrine et de globulines remonte, celui de l’albumine diminue. ACTION DE LA THYROÏDE DE CHIEN SUR LE COEUR ISOLÉ DU Lapin NEUF ET DU LAPIN SENSIBILISÉ VIS-A-VIS DE LA THYROÏDE DE CHIEN, par JEAN DEMGoR. Les recherches sont faites sur le cœur du Lapin jeune. Le dis- positif expérimental permet la facile substitution d'un liquide d'irrigation à un autre. La canule fixée dans l'aorte étant pour- vue de deux branches en V, reliées à deux serpentins identiques couchés dans le même bain-marie, et en rapport avec deux fla- cons de Mariotte, une simple manœuvre de deux pinces entraine le remplacement d'un liquide de perfusion par un autre ayant ‘exactement les mêmes vitesse, température et pression. Le cœur, suspendu dans la chambrette de appareil, où règne une tempé- rature de 38°, est en rapport avec un myographe au moyen d’un - il fixé au niveau de sa pointe par une petite pince. Le cœur du Eapin, irrigué par le liquide de Locke (NaCl: 0,92 p. 100 ; KCI ‘0,042 p. 100 ; CaCF :'0,024 p. 100 ; CO'H Na : 0,019 p. 100+0,1 p. 100 glucose), oxygéné, à 38°, et sous une pression de 60 em., bat pendant plusieurs heures. Les variations 936 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (20) SL cu dm ee ei ee ne ee ee do brusques et temporaires (arythmies, alternances, groupes de Lu- ciani et changements dans l'amplitude et la vitesse des contrac- tions), qui surgissent quelquefois dans son travail sans cause appréciable, annoncent rarement sa mort; celle-ci survient tar- divement par épuisement très progressif. Les variations des con- ditions physiques de la circulation artificielle et les manipula- tions du cœur entraînent des changements dans le travail. Les expériences sont donc poursuivies avec beaucoup de précautions et les effets des substitulions des liquides d'irrigation sont tou- jours observés pendant un temps assez prolongé. Action de l'extrait thyroïdien de Chien sur le cœur du Lapin neuf. — La thyroïde de Chien, privée autant que possible de sang, est broyée avec du sable dans de l’eau distillée. La centri- fugation est faite après 24 heures de macération. L'extrait d'un lobe de thyroïde est ajouté à {oo c.c. de sérum de Locke. La substitution du Locke thyroïdé au Locke normal, passant déjà dans le cœur depuis 15 à 20 minutes, amène : 1° une phase d’excitation (qui manque quelquefois) de courte durée, caractéri- sée par une rapidité et une amplitude exagérées des systoles; 2° une phase de fléchissement, au cours de laquelle, en général, l'amplitude des systoles diminue d’abord, la vitesse du travail faiblit ensuite, l’arythmie s’installe quelquefois, et l'arrêt du cœur survient finalement. Quelquefois, l’arrêt complet ne sur- vient pas, et l’orgarie continue à battre très faiblement et irré- gulièrement. Le retour du Locke normal ramène l’activité régulière du cœur au bout de quelques minutes. Dans certaines expériences, ayant duré plus de 3 heures, nous avons successivement arrêté trois fois un cœur, auquel le liquide de Locke redonnait après cela une allure fonctionnelle normale (pas de tachynhylaxie). Deux expériences, failes avee un extrait thyroïdien obtenu après 48 heures de macération, ont donné des résultats peu nets: action excitante très légère, pas de phase de fléchissement. Action de l'extrait hyroïidien du Chien sur le cœur du Lapin soumis préalablement à l'aclion de la thyroïde du Chien. — Les Lapins qui doivent servir à ces expériences reçoivent dans je pé- ritoine: a) les uns trois fois, à cinq jours d'intervalle, l'extrait d’un 1/2 lobe de thyroïde de Chien; leur cœur fut étudié 4 à 8 jours après la dernière injection; b) les autres une dose massive de thyroïde (1 lobe); ils furent étudiés, l’un 9 jours, l’autre 20 Jours après celte injection. Les cœurs de ces sniimeux sensibilisés furent soumis d’abord, ‘ (21) SÉANCE DU 25 MAIL 237 pendant 15 à 20 minutes, à l'action du Locke uormal. Ensuite, ils furent perfusés avec du Locke thyroïdé. Dans les 7 expériences, le fléchissement cardiaque a fait défaut, tandis que l'excitation, signalée à propos de l'animal neuf s'est fait sentir et quelquefois d’une façon très intense, notamment chez les deux Lapins soumis à l'injection massive unique. Dans les cas où l'excitation produite par la thyroïde fut mani- feste, elle fut aussi très persistante et continua à se montrer long- temps pendant le passage ultérieur du Locke normal à travers le cœur. Il est utile d'insister sur le fait que les phénomènes, signalés dans cette note, surgissent, dans le cœur, en dehors de toute in- tervention du sang. Nous pensons que nos expériences, après celles de Launoy, Zlatogoroff, Willanen, Frôlitch, Schuliz, Dale, démontrent que certains organes interviennent spécifiquement au cours des réactions dont l'organisme devient le siège tandis qu'il est influencé par des antigènes. (Institut de physiologie de l'Université de Bruxelles). SUR L'AGGLUTINATION DES MICROBES AITÉNUÉS. Note de Paur FABrx, présentée par E. Mazvoz. J'ai publié, antérieurement (1), une note au sujet de l’agglu- tination des microbes atténués. Ces expériences semblaient dé- montrer que le Bacille typhique, cultivé pendant un certain temps dans du bouillon phéniqué à 0,15 p. 100, devient plus aggluti- nable par un sérum agglutinant, que le Bacille typhique de même souche cultivé en bouillon normal. J'ai répété ces expériences sur le Bacille de Shiga avec les mè- mes résultats. Une culture de Bacille de Shiga normal est ense- -mencée, en premier lieu, dans 10 c.c. de bouillon additionnés de o,1 c.c. de phénol à 5 p. 100; les Bacilles poussent très bien dans ces conditions. Le lendemain, on réensemence ces Bacilles dans un nouveau tube contenant pour 10 c.c. de bouillon, 0,2 c.c. de phénol à à p. 100 et, ainsi de suite, pendant quelques jours. On arrive, par ces additions progressives de phénol, à maintenir en vie le Bacille de Shiga dans 0,4 c.c. de phénol à 5 p. 100 pour 10 c.c. de bouillon, ce qui fait une concentration de 0,2 p. r00 de phénol pur. Il convient alors de maintenir, pendant plusieurs jours, le Ba- (x) C. R. de la Soc. de biol., 21 février 1920. 230 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (22} cille de Shiga dans ces conditions et de le repiquer, chaque jour, dans 10 c.c. de bouillon additionné de 0,2 p. 100 de phénol pur. Il arrive fréquemment que le Bacille de Shiga meurt dans ces conditions; aussi, il est utile d'ensemencer, pour chaque opéra- tion, une série de deux ou trois tubes. Si, après une quinzaine de jours, on ensemence le Bacille de Shiga ainsi cultivé en milieu phéniqué, sur gélose inclinée, les microbes poussent très bien, et on peut faire l'étude de l’agglutination par un Shiga-sérum ob- tenu en immuuisant des Cobayes contre le Bacille de Shiga ordi- naire, d'où on est parti pour ces expériences. Les expériences exécutées démontrent que les Bacilles culti- vés en milieu phéniqué sont plus agglutinables que les Bacilles cultivés en milieu normal, par le Shiga-sérum. Exemple: Shiga-sérum. Shiga normal. Shiga phénolé. Dilutions. 1/20 + + + + 1/46 + + 1/80 1/160 1/320 1/640 1/1280 Témoins sans sérum. Sérum normal de Lapin. ; + POS RS RARSER | LT + On sait que certains agents chimiques agglutinent les micro- bes (Malvoz). Des expériences semblables furent exécutées dans lesquelles le sérum agglutinant était remplacé par de l'acide acé- tique glacial: » Acide acétique glacial F dilué à : Shiga. normal. Shiga phénolé. 1/3 FR Ur She 1/6 SP er 3/12 —= HT 1/24 == + 1/45 = 1" + Tube témoin sans acide. — — On voit par le tableau ci-dessus que l'acide acétique agglutine plus fortement le Bacille de Shiga « phénolé » que le même Ba- cille cultivé en bouillon normal. On peut donc conclure que le Bacille de Shiga, comme le Ba- cille typhique, devient plus agglutinable quand il est cultivé pendant un certain temps dans les milieux additionnés d'une quantité suffisante, mais non mortelle, de phénol. (Inslilul de bactériologie de l'Université de Liége). TA (23) : SÉANCE DU 29 JUIN 239 POUR SERVIR A L'INTERPRÉTATION DE L'ÉLECTROCARDIOGRAMME (GG) [. Le TRAJEI ET LA VITESSE DE L'ONDE D EXCITATION DANS LE VENTRICULE DE LA TORTUE, par HENRI L'REDERICQ. Après décapitation, on rend accessible le cœur d'une Tortue (Eniys europea). On ouvre largement le péricarde. Deux éleciro- des impolarisables (genre électrodes d'Arsonval) sont appliquées à une faible distance l’une de l’autre à la surface du cœur, dans la région basale du ventricule. Une seconde paire d'électrodes est disposée de la même façon dans la région de la pointe. Un commutateur permet de dériver à volonté les courants d'action à partir de la première ou à partir de la seconde paire d’électrodes. Ces’ courants sont enregistrés sur papier photographique, au moyen d'un galvanomètre à corde d'Einthoven, modèle Bull- Boulitte. Le ventricule, en se contractant, agit, par l'intermédiaire d’un fil, sur une petite cié à mercure dont l'ouverture ou la fermeture fait fonctionner un signal électrique. Le signal inscrit ses mou- vements sur le papier photographique à côté des oscillations de la corde galvanométirique. Ses indications serviront à situer dans le temps les manifesta- tions mécaniques de la systole ventriculaire; à les rapporter suc- cessiveinent à l'apparition de l’électronégativité à la base ou à la pointe du ventricule et à permettre ainsi la comparaison entre les moments d'apparition de cette électronégativité aux divers endroits considérés. Le temps est inscrit en cinquantièmes de ” seconde. Grâce à ce dispositif, on peut constater que chez la plupart des Tortues considérées, l’onde de négativité parcourt la face anté- rieure du ventricule dans la direction base-pointe, et la face pos- térieure dans la direction pointe-base. (En désaccord avec Meek et Eyster (1) qui n’admettent pas un retour de la pointe vers la base). L’appréciation métrique de la distance qui sépare les deux pai- res d'électrodes impolarisables (5 à 8 min.) et la mesure du temps nécessaire pour que l’électronégativité les atteigne successivement (x) W. J. Meek et J. A. S. Eyster. The Course of the Wave of Negativity which passes over the Tortoise’s Heart during the normal Beat. Americ. Journ. of Physiol., rgx2, XXXI, 37. 240 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (24) (3 à 6 centièmes de seconde) permet de calculer la vitesse de l'onde de négativité. Cette vitesse varie de 10 à 80 cm. par seconde. De ces expériences, on peut conclure que: 1° Les différentes parties du ventricule de la Tortue sont loin d'être atteintes toutes en même Lemps par la négativité électrique, Ceci paraît un lruisme, car les recherches de nombreux travail- leurs (Waller, Bayliss et Starling, Schlüter, Fauconnier, etc.) ont montré qu'il en est bien ainsi dans les diverses espèces animales. Mais, il ne me paraît pas inutile de multiplier les démonstrations de ce fait pour pouvoir définitivement rejeter les interprétations de l'E. C. G. ventriculaire, qui continuent à s'appuyer sur la doc- trine périmée de la simultanéité de l'excitation des diverses par- ties du myocarde ventriculaire (Erfmann, Clément). 2° L’explication de l'E. C. G. ventriculaire, donnée en 1907 par Gotch, reprise ultérieurement par Kraus et Nicolaï, par Hering et d'autres (explication d’après laquelle la phase QRS et la phase T de l'E. GC. G. ventriculaire correspondent au cheminement de l'onde d’excitation à travers les divers territoires des ventricules) ne résiste pas à la comparaison entre la vitesse de l’onde d'’excita- tion et la longue durée (1 seconde à 1,4 seconde) qui sépare les deux parties constitutives QRS et T (ou TU) de l'E. C. G. ventri- culaire. Si l'interprétation de Gotch était exacte, on devrait admettre: soit un arrêt de l'onde d’excitation en un point donné de son trajet de retour vers la base, soit un parcours extrêmement com- pliqué et extrêmement long (25 à bo fois la distance qui sépare la base de la pointe chez la Tortue) de l'onde d’excitation. Ces deux hypothèses sont également insoutenables. (Institut de physiologie, Gand). Pour SERVIR A L'INTERPRÉTATION DE L'ÉLECTROCARDIOGRAMME (ECG) IT. LA POSITION DE L'ONDE T DANS LA CONTRACTION ALTERNANTE DU COŒUR DE LA TORTUE, par HENRI FREDERICO. Lorsqu'on expérimente sur le cœur, in silu, mais mis à nu, de la Tortue (Emys europea), il n'est pas rare de voir survenir une contraction alternante du myocarde, Cette éventualité, d’ailleurs, se présente très fréquemment en physiologie (quelles que soient (25) SÉANCE DU 25 JUIN 2%1 les espèces animales considérées) à la suite des légères modifica- tions que l'expérience a introduites dans les réactions circula- toires (1). Chez la Tortue j'ai pu faire une constatation qui me paraît pré- senter un certain intérêt au point de vue de l'interprétation de l'E. C. G. ventriculaire. Il m'est arrivé d'observer une série de sys- toles ventriculaires alternativement longues et courtes. J'ai me- suré le temps qui s'écoule entre le sommet de l’ondulation R et le sommet de l’ondulation T de l'E. C. G. ventriculaire (2). Cette durée (0,94 seconde dans un cas) fut invariable, qu'il s'agisse d’une systole longue ou d’une systole courte, c'est-à-dire que le relâchement ventriculaire survienne tard ou survienne tôt. Il en résulte que nous ne pouvons adopter l'interprétation fournie par Einthoven (3) de l'E. C. G. ventriculaire. D'après cet auteur, le complexe QRS traduirait la présence de l’onde d’excitation qui parcourt très rapidement les ventricules. L'état isoélectrique, qui s'étend entre QRS et T, proviendrait de ce que, à ce moment, l’ensemble du myocarde étant contracté, il n'y a pas de territoires relâchés, donc pas de points électropositifs par rapport aux points contractés, électronégatifs. L'apparition de T marquerait le début du relâchement de cer- tains territoires ventriculaires qui deviennent électropositifs par rapport aux parties encore en élat de contraction. Cette interpré- tation n’est pas compatible avec le résultat de mes expériences, puisque T ne varie pas dans le temps, bien que le moment du. relâchement soit variable. Elle n’est pas compatible non plus avec les E. C. G. classiques des Mammifères : T est presque toujours complètement terminé quand les myÿogrammes mécaniques commencent à montrer un début de relâchement du muscle ventriculaire. (Institut de physiologie, Gand). (x) Henri Fredericq. Bull. Acad. roy. de Belgique. (CI. des sc.), 1912, n° 4. — Arch. intern. physiol., 1912, XII, 47. — Arch. f d. ges. Physiol., 1913, CLI, t. 106. — La biologie médicale, nov. 1973. (2) E. C. G. recueilli par application d’électrodes impolarisables à la surface du ventricule. Enregistrement au moyen du galvanomètre à corde d’Einthoven; modèle Bull-Boulitte.: 3 (3) Einthoven. Ueber die Deutung des Elektrokardiograms. Arch. f. d. ges: Physiol., rg12, CXLIX, 65 BioLocie. ComPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 18 242 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (26) POUR SERVIR A L'INTERPRÉTATION DE L'ÉLECTROCARDIOGRAMME. L'ÉLECTROGRAMME DES GAVIIÉS CARDIAQUES ISOLÉES DU CŒUR DE LA TORTUE, par Henri FREDERIC. Chez la Tortue (Emys europea) on peut, en appliquant une paire d’électrodes impolarisables successivement sur chacun des étages du cœur, recueillir les courants d'action de l'étage consi- - déré à l'exclusion des étages limitrophes. Si l’on veut, à coup sûr, mettre hors de cause l’activité électrique des cavités voisines, il suffira de procéder à la ligature ou à l’écrasement (au moyen d’une pince) de la région auriculo-ventriculaire ou de la région sino-auriculaire. Pour ma part, je préfère, à la ligature, l’écra- sement qui a l'avantage de ne pas interrompre le cours du sang à l’intérieur des cavités. L'enregistrement des tracés se fait au moyen du galvanomètre à corde d'Einthoven, modèle Bull-Bou- litte. Cette technique fournit les résultats suivants a) Une paire d’électrodes impolarisables appliquées transversa- lement sur la base ou sur fa pointe du ventricule fournit un élec- trocardiogramme à plusieurs ondulations, parmi lesquelles on peut toujours distinguer une variation rapide monophasique ou poly- phasique, rappelant le complexe QRS de l’électrocardiogramme total, et une ou plusieurs variations lentes, de même sens ou de sens opposé à la première, rappelant les variations T et U de l’électrocardiogramme total. b) Une paire d’électrodes impolarisables appliquées transver- salement ou longitudinalement sur loreiilette droite, fournit, pendant l'arrêt du ventricule, un électrocardiogramme du même genre, composé de deux variations: l’une, initiale, rapide; l’autre, finale, lente. c) Une paire d'’électrodes impolarisables appliquées (suivant une direction perpendiculaire à l'axe du corps) sur la portion pulsatile, voisine du cœur, des veines caves, fournit également, pendant l'arrêt des oreilleltes et du ventricule, une courbe poly- phasique à plusieurs sommets dont les premiers sont plus rapides que les derniers. (Corde galvanométrique fortement détendue). Ces constatations tendent à faire admettre que dans chaque étage du cœur, le courant d'action comprend au moins deux phases successives, l’une rapide, la seconde plus lente. Elles sont en accord avec des faits du même genre observés par Straub sur l’orcillette de la Grenouille, par Noyons sur celle de la Tortue et TON Se LE (27) SÉANCE DU 2D JUIN 243 de la Carpe, par Samojloff sur celle du Chat, par Kahn, Henri Fredericq et Hering sur celle du Chien, par Kahn sur celle du Cheval, etc. Elles corroborent des observations que j'ai publiées en 1917 et 1912, dans lesquelles je montrais que des lambeaux de la paroi auriculaire ou de la paroi ventriculaire du Chien, se contractant spontanément ou à la suite d'excitations faradiques, fournissent un électrocardiogramme polyphasique, formé d’une variation ra- pide et d’une variation lente (1). Ces faits ont été confirmés en ce qui concerne la Grenouille, par Veen et Rümke (2). La conséquence de ce qui précède, c’est que dans l’électrocar- diogramme humain, l’ondulation P ne traduit qu'une partie de l’activité électrique des oreillettes. Ii faut admettre en outre, que la courbe électrique de chaque élément contractile du myocarde (sinusal, auriculaire, ventricu- laire) est formée de deux variations successives, l'une rapide, l’autre lente. Il est probable que l’ondulation initiale rapide R et l'ondulation finale lente T représentant, comme l'ont affirmé Straub, Sa- mojloif, Kahn, De Meyer, etc., des processus totalement différents de l’activité contractile du muscle. Ces données sont en accord avec l’idée que j'ai soutenue depuis 1912, idée qui fait de la systole du myocarde (auriculaire aussi bien que ventriculaire) une forme sui generis de contraction, ne présentant que peu de ressemblance avec la secousse musculaire simple ou la contraction tétanique des muscles du squelette. Je pense qu'il faut voir dans l’ondulation initiale R la traduc- tion de l’activité des fibrilles striées et dans Fondulation finale il la traduction de l’activité toxique du sarcoplasme. (nslilut de physiologie, Gand). (x) Henri Fredericq. Arch. intern. Physiol., 1911, XI, 243. — Arch. intern. Physiol., 1911-12, XI, 253. — Bull. de l'Acad. roy. de Belgique (CI. Sc.), 1912, n° 3. — Biologica, 1913, p. 298. (2) H. C. Rümke. Ned. Tydschr. voor Geneeskunde, 1916, II, 462. 244 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (28) EE. "oO ONE NNM IP ONCE L'AGGLUTINATION PLASMATIQUE, FACTEUR D INSTABILITÉ DES PARTICULES INTRODUITES DANS LA CIRCULATION, par PAUL GOVAERTS. On sait depuis longtemps que les microbes introduits dans la circulation d’un- animal en sont en général éliminés très rapide- ment. Cependant, certaines espèces microbiennes se comportent d'autre manière. Ainsi, des Pneumocoques virulents injectés dans les veines d’un Lapin restent stables dans le sang et déterminent d'emblée une septicémie intense. Par contre, ces mêmes micro- bes, injectés dans la circulation d’un Chien, disparaissent en quel- ques minutes. Des faits du même ordre s’observent si l’on injecte dans le sang des globules rouges ou des particules minérales. Après la trans- fusion, les globules humains peuvent être rapidement éliminés du sang du récepteur ou bien, au contraire, y rester en suspension pendant un grand nombre de jours. Enfin, certaines encres de Chine sont stables dans le sang du Lapin, tandis que d’autres en sont éliminées en quelques minutes. Ces constatations portent à admettre que la stabilité ou l’insta- bilité des particules étrangères introduites dans la circulation dé- pendent des conditions physiques qui interviennent à la surface de contact entre les particules et le plasma. Ces facteurs contri- buent à permettre ou à entraver le développement d’une infection septicémique. On connaît très mal, jusqu'ici, les caractéristiques physiques de la surface d’un microbe et les moyens de les modifier. Par contre, on entrevoit un peu mieux les facteurs plasmatiques qui déter- minent l'élimination des microbes ou des particules introduites dans la circulation. L’instabilité des microbes se traduit par deux phénomènes : 1° l’agglutination des microbes entre eux: 2° l’accolement des mi- crobes aux plaquettes sanguines, aux leucocytes et à certains élé- ments de l’endothélium vasculaire (en particulier aux cellules de Kupifer). Ces deux processus sont sous la dépendance d’actions humorales que l’on désigne sous le nom de pouvoir agglutinant naturel et de pouvoir opsonique, mais dont le mécanisme nous échappe encore. C. Bull (1) avait pensé que la mesure du pouvoir agglutinant nature] du sérum d’un animal vis-à-vis d’un microbe permettait (1) C. G. Bull. Journ. of exper. med., 1915, t. XXII, p. 475-483. (29) SÉANCE DU 25 JUIN 245 ne Re ee de prévoir si ce microbe était capable ou on de déterminer une infection septicémique. Pour cet auteur, | agglutination naturelle constituait par excellence la propriété qui protège un ame contre une septicémie. Gette nolion est certainement trop étroite et l’on a reconnu que des microbes, vis-à-vis desquels le sérum a'un animal était dépourvu de tout pouvoir agglutinant, étaient éliminés en peu de temps du sang circulant. Nous avons d'autre part établi ce fait avec Delrez (1) pour du Bacille typhique rendu inagglutinable par le chauffage. En étudiant l'élimination d’encres de Chine introduites dans le sang circulant, j'ai constaté récemment une forme particulière d'agglutination qui me paraît offrir un intérêt général. Certaines encres de Chine sont parfaitement stables dans le sérum de Lapin. Par contre, si on les ajoute à du plasma pur ou oxalaté à 1 p. 1.000, elles sont immédiatement agglutinées. L’oxa- late ne joue pas de rôle dans ce phénomène, car l'encre ne s’ag- glutine pas dans le sérum oxalaté. : ; Injectées dans la circulation du Lapin, ces encres s’éliminent très rapidement. Nous avons signalé avec Delrez une action tout à fait analogue du Staphylocoque dans du plasma pur ou citraté de Lapin et nous l'avions dénommée flocculo-agglutination. Je pense qu'il est pré- _ férable de désigner ce phénomène sous le nom d’ « agglutination plasmatique ». Cette propriété me paraît devoir s'ajouter aux fac- teurs qui peuvent intervenir dans l'élimination des microbes in- troduits dans la circulation. (nstilut de thérapeutique de l'Université de Bruxelles), —— —— ——_— VARIATION DE LA STABILITÉ DU BAGILLE TYPHIQUE INJECTÉ DANS LE SANG DU COBAYE, par PAUL GovAERTS. En essayant de faire varier expérimentalement la faculté que possède un animal d'éliminer les microbes introduits dans son Sang, je me suis heurté à une difficulté importante : c’est que l'élimination d'un même microbe varie dans des proportions énormes d’un animal à un autre. J'ai utilisé un Bacille typhique cultivé sur gélose et repiqué (1) L, Delrez et P: Govaerts, Trav. Amb. Océan, 1918 t. II, fast, 1, 26 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (30) toujours sur ce même milieu. On injecte à des Cobayes 0,5 à 1,5 c.c. de l’émulsion obtenue en râclant ces cultures dans 10 c.c. de sérum physiologique. On prélève alors du sang à la carotide d’abord, après l'injection, puis de ro en ro minutes ; on dilue o,1 c.c. dans 2 c.c. d’eau distillée et on mélange cette dilution à un tube d’agar fondu que l’on coule en plaque de Pétri. La ri- -chesse de l’émulsion est calculée par le même procédé, en ense- mençant 0,1 c.c. d’une dilution au 1/100°. Connaissant le poids du Cobaye, on peut présumer le volume de son sang.et calculer quel devrait être le nombre de colonies par 0,1 c.c. de sang si le microbe se répartissait uniformément et restait dans la circu- lation. Ce nombre est signalé dans la colonne IT du tableau ci- dessous, qui renferme les résultats de 15 expériences. Poids Nombre de microbes Numéro du Nombre théorique p. 100 restant Age de J'aux de de l'expé- Cobaye de microbes par c.c. dans le sang la l’agelutination Survie rience engr de sang— 100 p.100. aprèsi/2heure culture en 24 heures ou mort I 5oo 25.400.000 3 2 jours — == 2 3:5 23.440.000 0:47 2 jours — _ 3 625 8.900.000 28,D I jour == l 330 5.650.000 1,27 1 jour D — 5 600 19.500.000 0,13 2 jours — — 6 h4o 10.136.000 0,19 I jour — — 7 750 8.000.000 0,078 2 jours Nr) 20 mort après | I jour 8 650 id. ï id. 1/10 survie 9 h5o id. 0,77 id. 1/15 tué immédia- tement 1O 275 12.190.000 25 3 jours 1/20 mort après 2 jours II 275 id. 19 id. — survie 12 570 id. 8,4 id. r/20 survie 13 300 15.2/0.000 1949 h jours 1/15 survie 14 300 id. 6o 160 1/10 mort après 2 jours 14 320 id. 53,8 id. 1/15 survie Dans les 6 premières expériences, les diverses émulsions injec- tées proviennent des repiquages successifs. Les variations dépen- dent à la fois du microbe et du Cobaye. Après une demi-heure on retrouve de 0,13 à 28,5 p. 100 des microbes injectés, soit une variation de 1 à 219. Dans les 9 expériences suivantes, j’ai injecté une même émulsion microbienne à 3 Cobayes, simultanément. Les variations sont beaucoup moins marquées ; cependant, elles atteignent encore l’amplitude de r à r2. Les facteurs de stabilité dépendant du microbe varient donc davantage que ceux qui résident dans l’état du plasma. a) Des cultures obtenues par repiquages successifs d’une même (34) SÉANCE DU 25 JUIN 247 »- souche de Bacille typhique manifestent, dans la circulation du Cobaye, une stabilité très variable. b) D'un Cobaye à l’autre existent des différences individuelles notables dans la vitesse avec laquelle un même Bacille typhique est éliminé de la circulation. c) L’agglutination du Bacille typhique par le sérum des divers Cobayes n’est pas parallèle à la vitesse d'élimination de ce microbe introduit dans la circulation, mais ce point devrait être étudié d’une manière plus précise. d) Dans ces expériences, la nocivité d’une émulsion de Bacille typhique ne paraît pas en rapport avec la stabilité du microbe dans le sang. En effet, la suspension microbienne très stable des expériences 13 à 15 ne s’est pas montrée plus nocive que celle, très instable, des expériences 7 à 9. Il est tout à fait remarquable que des microbes puissent se maintenir dans la circulation de manière si stable que, une demi-heure après l’injection, on retrouve encore dans le sang 50 p. roo des germes introduits et que, cependant, ils soient détruits par la suite. Ce fait me paraît d’une portée générale. Les micro-organismes très stables dans le sang et aptes à donner une septicémie, ne sont pas nécessairement les plus dan- gereux (ex. trypanosomiases et spirilloses). Il est intéressant de rapprocher ces résultats des faits récem- ment signalés par C.-K. Drinker et L.-A. Shaw (1). Ces auteurs étudient, par des dosages chimiques, l'élimination de particules de bioxyde de manganèse injectées dans le sang du Lapin. Ils observent des différences allant de r à 20 dans le pourcentage des particules qui restent dans le sang des animaux au bout d’un même laps de temps. (Institut de thérapeutique de l'Université de Bruæxelles). (x) Journ: of exper. medic.,t. XXXIII, p. 77-78. 248 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (32) ACTION DU SÉRUM ANTIPLAQUETTIQUE SÛR LES EFFETS TOXIQUES DU SÉRUM, TRAITÉ PAR L'AGAR, par Encarp Zuünz et PAUL GovABRTS, Divers auteurs (4) ont signalé la diminution du nombre des plaquettes dans le sang des gros vaisseaux et leur agglutination dans les capillaires, au cours des accidents anaphylactiques. Pour Behring (2), les troubles cireulatoires ainsi déterminés explique- raient bon nombre des symptômes observés lors du choc anaphy- lactique et pourraient même être l’une des causes de la mort. Or, on parvient, en utilisant du sérum antiplaquettique, à faire diminuer d'une manière très notable le nombre des plaquettes dans le sang. Aussi, y avait-il lieu de rechercher si la diminution ainsi provoquée du nombre des plaquettes dans le sang circu- lant influençait, chez le Cobaye, les accidents d’anaphylaxie sérique et les effets toxiques de l'injection intraveineuse de sérum traité par l’agar. Cette seconde partie du problème fait seule l'objet de la note actuelle. Le sérum anaphylactique a été obtenu en injectant à un Lapin de 2 kgr., à 3 reprises, à 3 jours d'intervalle, les plaquettes con- tenues dans 20 c.c. de plasma de Cobaye. Ces plaquettes ont été lavées au moyen de solution physiologique oxalatée, puis de solu- tion physiologique, par centrifugations répétées, pour les débar- rasser du plasma. Le Lapin a été sacrifié ro jours après la der- nière injection. Nous avons opéré avec deux échanüllons de sérum antiplaquettique ainsi préparé ; ils ont fourni des résultats analogues. Injecté dans les veines du Cobaye, ce sérum détermine l’agglu- tination des plaquettes. À la dose de r c.c., il peut entraîner la mort en quelques minutes. La voie intraveineuse nous a, par conséquent, paru contre-indiquée pour nos expériences. Nous avons injecté dans le péritoine de Cobayes de 250 à 300 gr. 0,8 à 1 c.c. de sérum antiplaquettique additionné du même volume de sérum physiologique. Le lendemain, le sang renfermait très peu de plaquettes (50 à 60.000, au lieu de 350 à 400.000) (3). Ainsi (1) Ch. Achard et M. Aynaud. C..R. de la Soc. de biol., t. LIX, p. 898-900, 1908 ; t. LX, pp. 554-556, 724-725, 1908 ; C. Sacerdotti. Arch. per le scienze mediche, t. XXXIT, n° 18, 1o11, t. XXXV, pp. 127-148,1908 ; Arch. ital. de biol., "1907, 1. miIL/"p. 152-770. l (2) P. von Behring. Deut. med. Wochench., 1914, t. XL, p. 1857-1860. (5) On peut s'assurer de la diminution du nombre des plaquettes par un procédé plus facile que celui de la numération. Si l’on fait centrifuger à faible vitesse, ce sang (citraté à 5 p. 1000) on constate que le plasma est clair, tandis que du sang de Cobaye normal fournit dans les mêmes conditions un plasma rendu très trouble par la présence de nombreuses plaquettes: à OIAINS SI0891 SOWQJduukS a G‘c °U QI R 9 U9 JIOUW ‘S1059[ SOWQJAuAS G‘c OIAINS ‘SI089[ SOUQJAUTAS Cote ‘U &I R 9 Uo JIOU ‘soArIS SOQJAuTÂS Gic & SoIN9U QI LR 9 u? 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OTAINS ‘OJINU UOTJOPAY yet orAïns ‘si089 sowuoqdurfg Gy‘x = eTAINS ‘oJINU UOTJOPAU GT orAINS ‘sI089 sowrg}durKQ G‘1 ‘I $I R 9 U9 JiOouu ‘soauis Sowodur fs CO‘x Sojnuruu L U9 JO (a S9JNUIUI G U9 JION (ro S9JNUILU ‘O U9 JON c‘c SoJNUIUI G U9 JON Ç saJnuTut L Uo JON Ç S9/NUIUI Ÿ U9 JO DA II OTAINS ‘O[[NU UOTJIPOU Ç OTAINS ‘ONU UOIJOPOU ( soJNuUIUI ÿ U9 JION (s ‘SoIn9U © 9p Jn0q SOU € U9 JION (o ne Jour ‘s19591 souwroqdufg ç SoJnUTUL G U9 JON € S9nurur Ç U9 JON Ç J uorjoofur | 9P 32] oÂeqon ap ‘13 06% uorjoofur y 9p SIaJA 9Âeqo!) op:18 093 uorj2olur y op SJ ofeqon op oouort Jed ‘9:9 wo Jed ‘ou ‘28 063 -9dx9[9P : SNAUTOAPIJUI 910A ASNOUTDACAJUI O10A Jed'92'9 u9 oJjunN] ed 9979ofur aed'o949ofur 93NOUT9AELJUI Je8e 1 sed 97rea) de8e | ed 9J1ex) aroa 1edo97oofur! EX wun19s wna9s 1898, Jed 9714} Qe) ap 9J1juen() op sjquen() UN I9S 9p ?}H}uEn() mn) NE RE EE. 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Parfois même, le Cobaye peut succomber à des hémorragies intestinales, mais, en général, les accidents purpuriques n'’entraînent pas la mort, Le plus souvent, au moment où nous utilisions les Cobayes, 24 heures après l'injection de sérum antiplaquettique, ces animaux, bien que présentant du purpura, ne paraissaient pas malades, On pouvait se demander si l'introduction intrapéritonéale de sérum de Lapin n'influençait pas les effets de l'injection intra- veineuse de sérum traité par l’agar. Nous avons donc pris comme témoins, outre des Cobayes normaux de 250 à 300 gr., des ani- maux de même poids qui recevaient, la veille de l'expérience, 0,8 à 1 c.c. de sérum de Lapin normal, additionné du même vo- lume d’eau physiologique. Le tableau ci-dessous résume les résultats de nos essais. De l’ensemble de nos expériences, il résulte que l'injection préalable de sérum antiplaquettique atténue légèrement les effets nocifs du sérum traité par l’agar. Cette atténuation n’est pas due au seul fait d'introduire un sérum étranger dans le péritoine, puisque l'injection intrapéritonéale de sérum de Lapin n’exerce pas, 24 heures plus tard, d'effet protecteur appréciable. Le degré de cette atténuation varie d'une expérience à l’autre. Elle a été beaucoup plus marquée dans la première que dans les trois autres. On aurait peut-être observé des effets plus nets, soit en employant d’autres doses de sérum antiplaquettique, soit en procédant à l’injection du sérum homologue traité par l’agar, à d’autres intervalles. Maïs, en tout cas, nos expériences montrent qu'on peut encore obtenir tous les phénomènes dif choc anaphy- lactique, par l'injection intraveineuse de sérum traité par l’agar, chez des Cobayes dont le nombre des plaquettes dans le sang circulant est considérablement réduit. Certes, l’action du sérum antiplaquettique est complexe, et nos animaux préparés ne diffè- rent pas des Cobayes normaux uniquement par une diminution du nombre des plaquettes dans le sang circulant. Cependant, les faits observés ne tendent pas à faire attribuer aux plaquettes un rôle essentiel dans la genèse des accidents consécutifs à l’injec- tion intraveineuse de sérum traité par l’agar. Des expériences en (1) R. T. Lee and Robertson, Journ. of med. research., 1916, t. XXXIIT, p. 929, (35) SÉANCE DU 25 JUIN 95 cours nous portent à croire qu'il en est de même en ce qui con- cerne l’anaphylaxie sérique. (Institut de thérapeutique de l'Université de Bruxelles). ne) AUTOLYSE TRANSMISSIBLE ET VARIATIONS MICROBIENNES, Note d’Anpré GrarTrA, présentée par J. Borper. Nous avons rapporté précédemment comment, par simple des- siecation, nous avions pu dissocier la culture originale de Coliba- cilles de Bordet et Ciuca (Coli O) en deux types d'organismes de propriétés différentes — le Coli S et le Coli R (1). D'autre part, au moment où Bordet et Ciuca communiquaient leurs observa- tions sur le pléiomorphisme du Coli modifié (2), nous avions déjà signalé par ailleurs (3) la présence, dans le Coli modifié, de deux variétés de colonies, les unes mucoïdes (Coli Mir) et les autres non-mucoïdes (Coli M)). Depuis lors, nos observations se sont multipliées et nous possé- dons une douzaine de variétés différentes provenant toutes de la même souche de Coli O. Nous ne pouvons ici décrire ni leurs caractères distinctifs, ni la façon dont nous les avons isolées. Ces questions seront traitées in extenso dans un mémoire ultérieur ; nous nous contenterons, ici, de montrer, à titre d'exemple, quel- ques variations du Coli modifié. Ayant conservé, depuis plusieurs mois, en tube scellé, une culture sur gélose de Coli modifié typique, nous avons vérifié que transplantée régulièrement sur gélose inclinée, elle reste mucoïde et lysogène ; mais, si nous en étalons une trace en stries succes- sives sur plaque de gélose, nous observons la présence de deux espèces différentes de colonies : les unes, les plus nombreuses, sont mucoïdes, opaques et très fluorescentes (Coli M1), les autres, non-mucoïdes et translucides (Coli M2). Ces 2 types sont mobiles et non lysogènes. Repiqué chaque jour, le Coli M2 conserve ses caractéristiques ; mais il suffit d'en soumettre une culture en bouillon à l’action dissolvante du principe lytique pour que, rapidement, on y trouve la présence d’un grand nombre de Ba- cilles mucoïdes. De son côté, le Coli mucoïde Mr, repiqué chaque jour en stries successives, sur plaque de gélose, reste indéfini- ment mucoïde. Néanmoins, on voit, de temps à autre, une colonie x mucoïde présenter, à sa périphérie, une échancrure translucide, (x) C. R. de la Soc. de biol., 26 mars 1921, LXXXIV, pp. 747-748. (2) C. R. de la Soc. de biol., 26 mars 1921, LXXXIV, pp. 750-753. (3) Proc. Soc. Exper. Biol, and Med., 9 mars 1921, XVIII, pp. 192-193, 252 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOCIE (36) non mucoïde. Cette transformation du Coli mucoïde en Coli non: mucoïde, offre, au inicroscope, un aspect fort caractéristique que nous devons renoncer à décrire ici. Si l’on repique le matériel constituant l’'échancrure, on obtient une culture pure de Coli non-mucoïde qui, chose curieuse, ne ressemble en rien au Coli M2, mais qui possède, par contre, tous les caractères du Coli O. Il s’agit d’un retour au type originel, c’est-à-dire, d’une réversion. Ayant observé au microscope qu'une culture en bouillon de Coli Mr contient un petit nombre d'individus non-mobiles, une très grande majorité d'individus de motilité moyenne et, enfin, quelques très rares individus extrêmement rapides, nous nous sommes demandé si la descendance de ces derniers organismes posséderait une motilité variable ou, au contraire, uniformément la même grande motilité. C'est cette dernière éventualité que l’ex- périence suivante vérifie. Nous ensemençons le Coli Mr par pi- qüre, dans une des branches d’un tube en U contenant de la gélose semi-solide. Les individus immobiles croissent au niveau même de la piqüre, tandis que les autres diffusent dans la gélose et atteignent d'autant plus vite l’extrémité de l’autre branche qu'ils sont plus rapides. Afin de sélectionner les premiers arrivés, nous prélevons, à l’aide d’une pipette, toutes les heures, à partir de l’ensemencement, une trace de gélose à la surface de la branche efférente du tube en U, et nous transplantons le matériel ainsi obtenu respectivement dans des tubes de bouillon. Les quatre premiers tubes restent stériles, le cinquième est le premier à donner une croissance. Celle-ci est constituée d’organismes tous également très mobiles, produisant en gélose semi-solide, un trouble uniforme, et qui, repiqués sur plaque de gélose, nous x ont donné, à notre grande surprise, des colonies non-mucoïdes. Cette variété ne ressemble en rien ni au Col M2, ni au Col O. Par la simple sélection des plus mobiles, parmi les individus cons- tituant une culture de Coli Mr, nous avons obtenu une race nou- velle qui ne nous était jamais apparue au cours de nombreux re- piquages quotidiens. Ceci prouve que des variations peuvent exister à notre insu au sein d’une culture pure sans que nos méthodes ordinaires d'isolement en trahissent la présence. II est inutile d’insister sur le rôle que la sélection doit donc jouer dans l'apparition de. races nouvelles, et notamment dans les phéno- mènes d'adaptation au milieu, ainsi que dans les phénomènes d’exaltation ou d'atténuation de la virulence des espèces pa- thogènes. (37) | SÉANCE DU 25 JUIN 253 ÜNE CRITIQUE BERLINOISE DU ( BIOS », par M. Ip. En juin 1919, paraissait le premier numéro de la Zeitschrift für technische Biologie ; et ce numéro porte, comme sous-titre, « Biosnummer ». En effet, P. Lindner, de Berlin, son rédacteur en chef, le consacre entièrement à battre en brèche le bios de Wildiers, l'espèce de vitamine de la levure, étudiée à mon labo- ratoire depuis 1900. C'est, par hasard, que ce numéro nous tombe entre les mains, en juin 1921. H. Naumann commence le numéro par la revue historique du bios, mais les travaux de mon labo- ratoire y sont rendus méconnaissables. Jugez-en Dans un article « über Wildiers Bios », de 1907, j'avais réfuté l’assertion de Pringsheim, qui avait prétendu que la levure peut s’habituer au milieu minéral, sans bios. Naumann cite lon- guement Pringsheim, puis, par ce qu'il dit de ma réplique, personne ne devinerait même que je me suis occupé de Pringsheim ! Le mérite de Devloo est d’avoir montré que la lécithine, purifiée par l’éther anhydre, contient le bios sous forme lipoïde ; puis, qu'après saponification, le bios se retrouve parmi les bases libérées de la lécithine (ancienne terminologie) et que ce n'est pourtant ni la choline, ni la glycolamine, mais une autre in- connue, précipitable par le sublimé et la baryte. Jamais, depuis lors, on n'a été plus près de la purification du bios. Or, Naumann dit simplement, qu'outre les sources indiquées par Wildiers, Devloo a encore trouvé du bios dans la IESUME commerciale de la firme Givaudan ! 3° Les conclusions de Kossowicz, de Vienne, sont tout Spies ment renversées. 4° Constatant la dégénérescence graisseuse des levures dans tout mauvais milieu de culture, Lindner a eu l’idée, dans la deuxième moitié de 1917, que cette dégénérescence graisseuse était la cause de l'insuffisance apparente du milieu minéral de Wildiers. Il décrit longuement des levures en dégénérescence graisseuse, fait bien connu. De ce qui précède, Lindner se croit autorisé à conclure : « Die Annahme eines « Bios » ist nicht mehr nôütig. Lindner ne voit-il donc point que son argumentation ne répond pas à la question suivante : Comment quelques centigrammes de bios sont-ils nécessaires et suffisants pour empêcher la dégéné- rescence graisseuse et rendre toute vitalité aux levures ? Depuis 1919, le bios, si pas identique, du moins inséparable 254 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (38) de la vitamine antibéribérique est un des sujets les plus étudiés en Amérique, en Angleterre et à l’Université ressuscitée de Louvain. (Institut de pharmacodynamique expérimentale de l'Université de Louvain). LA NOTION DU « BIOS », par Pu. BIouRGE. Si, dit Lindner, dans un article intitulé « Verflüchtigung des Biosbegriffs » (1), les cellules de levure ne se multiplient pas, dans les expériences de Wildiers, c'est parce que, en présence de sels ammoniacaux et de beaucoup d'air, elles se remplissent de graisse, et par là, deviennent incapables de multiplication. C’est très simple, presque simplet. Il est très vrai qu'on ne trouve jamais de vieilles cellules de levure sans globules graisseux. Cela n'empêche pourtant pas des cellules de levures, vieillies au con- tact de l’air durant 10, 15, 20 ans, de se multiplier dans des li- quides riches en « bios », comme l'eau de touraillons ou le moût de bière, quoique graisseux. Là n'est pas la question. Le fait fondamental du travail de Wildiers est celui-ci : dans les solutions minérales classiques additionnées de saccharose pur et de corps azotés qui peuvent être : les sels ammoniacaux, l’asparagine, l’urée, l’alanine, a tyrosine, les bases nucléiniques, adénine et guanine, l’acide nu- cléinique du thymus, la créatine (Merck), les produits de diges- tion pepsinique ou trypsinique d’albumines chimiquement pures, comme l’édestine et l’ovalbumine, les cellules ne développent jamais de fermentation vive ; tandis qu'il suffit d'ajouter au li- quide endormi quelques gouttes d’extrait de malt (moût de bière), d'extrait de Liébig, ou de peptones commerciales, pour qu'en un jour ou deux une fermentation vive se manifeste, fermentation d'ordinaire terminée en 6 jours. On peut chicaner sur le sens des expressions : « ne présente pas de vie », « ne se développent pas » et autres. Wildiers a parfaitement précisé sa pensée (2) : le développement lent, plus de cent fois plus lent dans les milieux sans « bios », n’entre pas en cause. | À ce fait fondamental et à son interprétation authentique, ni Lindner, ni Hans Naumann, ni Kossowicz, ni personne, n’oppo- (1) Zeilschr. {. lechn. Biologie, juin 1909. (2) La Cellule, t. XVIII, f. 2, p. 828. (39) SÉANCE DU 25 JUIN 255 sent de fait indiscutable, si même ils n’apportent une confirma- tion à la thèse. Par exemple : Kossowicz observe 21 fois sur 22 que la « cellule unique » ne se multiplie pas du tout en milieu minéral sucré ; que dans des semis de « quelques centaines » de cellules, il y a multiplication, mais sans fermentation visible. Il attribue la faible multiplication observée, à des substances encore inconnues qui existeraient dans son milieu. Avec des semis d’un million de cellules et davantage, il y a multiplication et fermen- tation forte visible. Et la même suspicion d’impureté restera attachée à la peptone de Pringsheim, au glucose de Lindet, à la gomme de seigle, à la gomme arabique de Naumann, et surtout à sa tourbe, si l’on songe aux expériences toutes récentes de Bottomley. Enfin, chose bien intéressante, dans la vingt-deuxième expé- rience de Kossowiez, avec « celllue unique », un développement actif s’est produit, avec fermentation visible. Explication ? L'in- fection par des moisissures ou du Mycoderme permet à la levure de fermenter c’est-à-dire fournit du « bios ». Qu'on appelle cela co-enzyme, vitamine ou « bios » ce n’est qu’une question de mots. À ce sujet, voici une expérience en cours. À la demande de mon collègue Malengreau, je prépare un certain poids de levure développée avec un minimum de « bios ». Dans un matras Cham- berland, j'ai stérilisé 125 c.c. de milieu minéral sucré, additionné d'une unité de « bios », c’est-à-dire ce qu'il faut pour que la fermentation finisse en 6 jours. En même temps, j'ai stérilisé 5 litres du même liquide minéral sans « bios » ; quand la fer- mentation fut en plein dans le matras, j'en distribuai, dans 26 flacons, au moyen d’une burette graduée stérile, 1 c.c. par 125 c.c. de milieu sans « bios », donc 1/100° d'unité, et je cou- chai les flacons pour augmenter l’action de l’air. Semés le 20 mai, avec des millions, sinon des milliards, de cellules de levure, 23 flacons sont encore, aujourd'hui 16 juin, à la croissance lente et ne produisent que de rares bulles de 1 ou 2/10° de mm. de diamètre, ou même pas de bulles du tout. Trois flacons ont montré, il y a douze jours, une multiplication abondante de levure, puis de grosses bulles de 1, 2, 3 mm. ; aujourd hui, les fermentations sont finies. Pourquoi ? Parce que, dans les trois cas, une spore de moisissure est entrée dans le vase au moment du semis et a donné une colonie. Dans chacun de ces cas, les grosses bulles se formaient au contact immédiat du mycélium, mais la levure se multipliait à grande distance. Ne vous semble-t-il pas que l’action de l'air, productrice de graisse, et l’action de la graisse elle-même, auraient pu se manifester, dans ces trois derniers flacons, comme dans les autres ? 256 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (40) Ïl faut bien convenir que, loin d’être volatilisée, la notion du « bios » prend une valeur dont nous ne pouvons prévoir l’ex- tension. (Institut Carnoy, Université de Izouvain). La RÉACTION DE BORDEïT-GENGOU DANS LE DIAGNOSTIC DE LA DOURINE. - Note d'A. BEssemaNs, présentée par R. BRUYNOGKE. Depuis le principe établi par Citron, que la réaction de la dé- viation du complément peut être mise en évidence dans les try- panosomiases, de nombreux auteurs (1) ont recherché le phéno- mène chez divers animaux de laboratoire artificiellement in- fectés. Or, quelques-uns l’ont observé de façon assez régulière, tandis que la plupart concluent à son inconstance et à sa non- spécificité. De même, l'accord n’est pas fait au sujet de la valeur pratique du procédé comme moyen de séro-diagnostic de la dou- rine chez les Equidés. En effet, d’aucuns (Lopez Flores, Mohler- Eichhorn-Buck, Watson, Reynolds-Schoening, Waldmann-Kuth), admettent la présence de la réaction chez tous les animaux at- teints, en même temps que son absence chez tous les sujets sains ; d’autres (Wysschelesky-Winkler, Zwick-Fischer, Comi- notti), croient à son défaut fréquent, certain même (Pavlosevici), à sa totale inexistence. Pour notre part (2), nous avons pu examiner 8r sérums de Chevaux normaux, suspects ou atteints de dourine, et nous y avons étudié la déviation du complément vis-à-vis des Trypano- somes du surra, du nagana et de la dourine (3). Comme antigène, nous nous sommes servi, à l'exemple de beaucoup de chercheurs, d’une émulsion fraîche de parasites ex- traits du sang de Rats ou de Cobayes fortement infestés. Le sang, recueilli dans de l’eau citratée, est centrifugé une première fois jusqu'à complète précipitation des hématies. Nous décantons et tenons en réserve l’émulsion blanche qui surnage, nous repre- nons le culot avec de l’eau physiologique et nous effectuons une {G) Ce sont Weber, Manteufel, Landsteiner-Müller-Pôtzl, Hartoch-Yakimoff, Schilling-Hosslin, Manteufel-Woithe, Levi della Vida, Levaditi-Muttermilch, Pavlosevici, Marzocchi-Messinco, Mc. Intosh, Teichmann-Braun, Offermann, Woods-Morris. | (2) Grâce à l’obligeance de MM. Deroo, Hermans, Van Goidtsenhoven, Leynen et Vanmiddelen. C’est ce dernier qui a d’abord établi le diagnostic clinique de la dourine sévissant actuellement en Belgique. (3) Nous tenons nos souches respectivement de MM. de Blieck, Broden, Mesnil et Mohler. È (4:) es SÉANCE DU 25 JUIN 257 nouvelle centrifugation semblable à la première. Nous répétons ces opérations une seconde, voire une troisième fois, de façon que la quasi totalité des Trypanosomes soit extraite. Le mélange de toutes les émulsions blanches est alors centrifugé à fond et le culot, lavé à l’eau physiologique, est émulsionné dans un petit volume de glycérine-eau physiologique (environ 5 c.c. pour x Cobaye ou pour 3 Rats). Celte dernière émulsion est éventuel- lement conservée quelques jours à la glacière et diluée au 10° au moment de son emploi. Les sérums de Chevaux sont inactivés 30 minutes à 56°. Le complément est un mélange de plusieurs sérums frais de Cobaye. Le système hémolytique est représenté par des globules de Mou- ton et par du vieux sérum chauffé de Lapin anti. Quant à la réaction elle-même, nous l'avons menée comme suit : 1° Dosage du complément du jour vis-à-vis de 1 unité hémo- lytique (détermination de l'unité complémentaire) (1) ; 2° Détermination du pouvoir hémolytique : a) des sérums à examiner : jamais nous n'en avons découvert une trace dans 1 c.c. au plus ; b) des antigènes : nous l'avons toujours trouvé nul dans 3 c.c. au plus ; : ù 3° Détermination, vis-à-vis de l'unité complémentaire (2), du pouvoir autodéviateur : a) des sérums à examiner : ce pouvoir est {rès variable, parfois net à la dose de 0,2 c.c., parfois nul encore à la dose de 0,5 c.c. ; b) des antigènes : très variable également, quoique rarement décelable dans moins de 2 c.c. ; 4° Dosage du pouvoir antigénique des antigènes vis-à-vis d’une forte dose non anticomplémentaire (au moins 0,1 c.c.) d’un sérum normal et d'un sérum très alteint (3). Ge pouvoir fut une première fois mis en évidence, comme point de départ, à l'égard du sérum de Cheval, microscopiquement diagnostiqué par Broden et Van Goidtsenhoven (4) ; ultérieurement, à chaque épreuve, il le fut à l'égard de deux sérums reconnus positifs au cours de l'épreuve précédente. D'une façon générale, la limite inférieure du pouvoir antigénique de nos divers antigènes a Oscillé entre o,r ct 1 c.c. (x) Getle unité hémolytique cest d'abord déterminée une fois pour toutes vis-à-vis de 0.05 c.c. (excès) d’un mélange d’un grand nombre de sérums de Cobaye et de 0,5 c.c. de globules à 5 p. 100. Cette dernière quantité nous sert uniformément d'unité globulaire ct nous lisons invariablement nos rt- sultats hémolytiques après une 1/2 heure de séjour à 37°. (2) Nous laissons le contact perdurer 60 minutes à 47° ; nous ajoutons en- suite lPunité globulaire et 2 unités hémolytiques. La même technique nous. sert au 4° ct au 5°. (3) Iei encore et de même au 5° nous utilisons r unilé complémentaire. (4) C. R. de la Soc. de biol., tr, n° 16, D. 839 Biorocie. Comptes ReNDUS. — 1a21. T. LXXXV. 19 258 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (42) 5° Examen de différents sérums inconnus, à une forte dosé non anticomplémentaire, vis-à-vis d’une forte dose nettement antigénique et nullement anticomplémentaire d’antigène. Nos résultats furent tels que, d’une part, tous les sérums de Chevaux cliniquement atteints et non traités (7 cas) donnèrent une réac- tion positive, tandis que tous les sérums de Chevaux clinique- ment indemnes (20 cas) donnèrent une réaction négative. D'autre part, sur 17 animaux cliniquement atteints et traités à l’atoxyl, les 3 seuls qui avaient subi un traitement intense et prolongé se sont montrés négatifs à l'épreuve. Quant aux sujets suspects. (soit par leurs lésions, soit par leur histoire); sur 37 cas, nous: avons obtenu 19 réactions négatives, 11 faiblement positives et positives nettes. Il est à remarquer que pour tous ées cas, aucune discordance ne fut observée entre les données de Ha cli- nique et du laboratoire ; nous avons même eu un cas où d'évi- dents symptômes de dourine vinrent ÉONAPMEr une HÉaotIon antérieurement positive. Nos trois antigènes (surra, nagana et . nous ont donné: sensiblement les mêmes résultats. Par contre, des émulsions de Spirochètes (1) et des extraits d'organes pour le Wassermann se sont montrés totalement inactifs. Notre expérience confirme: donc le fait qu'il s'agit d’une véritable réaction de Bordet-Gengou uniquement un pour le genre Trypanosoma. En pratique, comme en Belgique, en dehors de la Sos aucune trÿypanosomiase chevaline n’est actuellement connue, nous. pensons que la réaction décrite, effectuée dans de bonnes condi- tions, est, pour le moins, un précieux élément de sou de- la dourine chez nos Chevaux, (Laboratoire central du Service de santé el de l'hygiène, Ministère de l'Intérieur, Bruxelles). … AU SUJET DE LA NATURE DU PRINCIPE BACTÉRIOPHAGE, par À. BRUYNOGHE. Trois théories ont été émises pour expliquer le phénomène de la lyse bactérienne transmissible. D’après d'Herelle, celle-ci serait l'œuvre d’un virus invisible capable de parasiter les microbes et de provoquer leur dissolution. Kabeshima admet qu'il existe, dans les microbes aptes à subir la lyse, une prodiastase qui peut être: activée par le filtrat du contenu intestinal (catalyseur). La com- (1) Souches pallidum Noguchi, que cet auteur nous a gracieusement offertes. (43) DA CANCER DD 201 TN 259 binaison catalyseur-prodiastase constituerait un ferment auto- lvsant qui, par dissociation, sitôl la lyse opérée, libérerait le cata- lyseur qui, se trouvant ainsi indéfiniment prêt à agir, simulerait la culture. Enfin, notre savant collègue Bordet a émis, en colla- boration avee Ciuca, une théorie très ingénieuse qui explique la plupart des particularités du phénomène. D'après cette concep- tion, le bactériophage serait un: ferment sécrété par les microbes à la suite d’une viciation survenue dans leur nutrition. De ces trois théories, celle’ de Kabeshima nous paraît la moins plausible (1). Entre l'hypothèse de d'Herelle et celle de Bordet, il n'y a de différence que dans la provenance du ferment [ytique. D'après d'Herelle, ce dernier est fourni par le virus parasitant les microbes, alors que Bordet le considère comme un produit de sécrétion de ceux-ci. Nous n'avons nullement la prétention de trancher cette question encore discutée ; notre communication n à d'autre but que d'émettre quelques eonsidérations qui pour- raient éventuellement contribuer à élucider le mécanisme de cet on phénomène. * Les recherches de d’Herelle, de Bordet et Ciuea, de er et mn autres, ont établi qu'un D de totalement inactif pour certains microbes, peut, par une symbiose appropriée, de- yenir actif pour eux. Récemment, nous sommes arrivé à rendre notre bactériophage virulent pour une dizaine de souches de Bacilles paratyvphiques en le faisant passer, une fois devenu actif, d'une souche à une autre. Nous avons constaté que cette adapta- tion ne se faisait pas toujours suivant la filiation biologique des souches de Bacilles paratyphiques. Cette adaptation s'explique, à notre avis, aisément, quand on considère le bactériophage comme un être autonome pouvant, à l'instar des microbes, modifier ses propriétés (virulence) par les passages successifs. Non seulement le principe Ijtique peut, par adaptation, de- venir actif pour des germes qui, au début, échappaient à son action, mais il peut, par symbiose prolongée avec un microbe donné, exalter sa virulence pour ce dernier et devenir totalement inactif pour les germes qui ne subissent plus son contact. Cefté spécialisation du bactériophage, observée par Maisin, ne s’expli: que pas quand on considère le principe en question commé une substance dépourvue de vitalité propre. > 3° Enfin, l'absence de spécificité du bactériophage plaide ee lement pour la théorie du virus. Quand on injecte à un ‘animal des doses appropriées d'un fit ät _bactériophage, on obtient, dans ces conditions, un sérum néutra- lisant pour tous les Hasiérhpihes quelle que soit leur provenance. (1) D’Herelle. C. R, de la Soc. de biol. 1920, n° 29. 260 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (14) Maisin a établi ce fait très nettement par des recherches publiées dans ces Comples Rendus (1) et nous avons pu vérifier cette vestion encore récemment. | Il nous semble que si le bactériophage était un produit de sécrétion des microbes, il devrait présenter, d'après sa prove- nance, une certaine différence biologique. Il en est notamment ainsi pour d’autres ferments et entre autres pour le ferment liqué- fiant la gélatine. Comme mon regretté ami Bertiau (2) l’a établi, les gélatinases sécrétées par les microbes sont distinctes pour chaque espèce, étant donné que le sérum obtenu en injectant un animal avec une gélatinase donnée n'est neutralisant que pour cette gélatinase et est sans action sur le ferment protéasique sécrété par une autre variété de microbes. Gette question a été reprise récemment par Launoy (3) et ses recherches sont venues confirmer les conclusions formulées par mon ancien élève. Etant donné que la gélatinase est distincte pour chaque espèce de microbes, il est assez étrange que le bactériophage, en tant que ferment lytique sécrété par les microbes, ne présente aucune spécificité. Par contre, ce fait trouve son explication quand on considère le ferment, non pas comme un produit de sécrétion des microbes, mais comme une substance formée par un seul et même virus capable de parasiter diverses espèces de microbes. (Laboratoire de bactériologie de Louvain). L'ONDE DE CINÈSES ET L'ONDE DE PYCNOSES DANS LE THYMUS DE LA SOURIS, APRÈS INJECTION INTRAPÉRITONÉALE DE SÉRUM ÉTRANGER, par AP. Dusrin: Dans des travaux antérieurs, nous avons montré que l'appa- rition des pycnoses à l’intérieur du parenchyme thymique corres- pondait à une des manifestations fonctionnelles fondamentales de l'organe ; d'autre part, dans une note présentée ici même, le mois derriier, nous montrions que l'injection intrapéritonéale d’un sérum étranger aseptique provoque l'apparition d'une véri- table onde de caryocinèses, non seulement dans le thymus, mais dans toute une série d’autres organes. Par la présente note, nous avons cherché à montrer les relations qui pourraient éventuelle- (1) C. R. de la Soc. de biol., n° 14, 1921: (>) Bertiau. Centralbl. für Bakt,, 1914. (3) Launoy. Ann. Inst. Past., 1920. (45) SÉANCE DU 25 JUIN : 264 ment exister entre le nombre des pycnoses et le nombre des mitoses, et à établir la courbe de ces deux phénomènes, dans le temps. Les résultats que nous vous présentons, nous ont été fournis par l’étude de trois séries d’une douzaine de Souris cha- cune, les animaux de première série ayant reçu une injection intrapéritonéale de 2 c.c. de sérum humain frais ; ceux de la seconde série, une injection de 2 c.c. de sérum humain chauffé à 56°, et ceux de la troisième série, une injection de 2 c.c. de sérum de Cheval chauffé à 56°. Les résultats fournis pour les trois séries d'expériences furent identiques et exactement super- posables. Si nous examinons le nombre des pyenoses intrathymiques dans les jours qui suivent l'injection, nous constatons que ec nombre atteint un maximum le 3° jour, diminue fortement le b° jour, se relève légèrement le 7° jour, pour se rapprocher, dans les jours qui suivent, des chiffres normaux. Si nous éva- luons le nombre des mitoses, au contraire, nous constatons que ce nombre diminue jusqu'au 3° jour, atteint son maximum le b° jour, pour rediminuer le 7° jour et reprendre, après, une allure voisine de la normale. Nous voyons donc que la poussée mitotique obéit exactement aux lois formulées dans notre dernière note ; quant aux pycnoses, leur nombre suit exactement une courbe inverse de celle fournie par le nombre des mitoses. Ces résultats nous amènent tout d'abord à considérer la pycnose nucléaire non pas comme un phénomène dégénératif accidentel d'importance secondaire, mais bien comme un processus d’im- portance biologique générale. Si nous voulions essayer d'inter- préter les courbes fournies par nos expériences, nous serions tentés d'admettre que les deux poussées pycnotiques successives correspondent, la première à une révolution fonctionnelle thy- mique ayant pour but de libérer les constituants nucléiniens nécessaires à la poussée leucocytaire succédant à l'injection ; l'in- Jection elle-même ayant déterminé, dans le thymus, un accrois- sement anormal du nombre des mitoses, la deuxième onde pyce- notique du 7° jour apparaît plutôt comme un phénomène de régulation. La pycnose des petites cellules thymiques est suivie d’un phé- nomène de résorption par phagocytose ; il resterait à déterminer si, comme nous l'avons suggéré dans notre note précédente, il existe un rapport direct entre cette digestion intracellulaire de noyaux thymiques et l’onde de cinèses qui se produit peu après dans l'organe. C’est ce que nous nous efforcerons de préciser dans des recherches ultérieures. (Institut d'anatomie pathologique de l'Université de Bruxelles). 262 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (#6 SUR (UNE MÉTHODE DE BIELSCHOWSKY RAPIDE PAR L'EMPLOI DE SOLUTIONS FORTES DE NITRATE D'ARGENT, par A.-P. Dusrn ct E. Wuews. Dans Fultilisation des diverses méthodes à l'argent réduit pro- posées pour la coloration du système du tissu nerveux, l'emploi de solutions très concentrées de nitrate d'argent de ro à 20 p. 100) nous à paru présenter fréquemment des avantages très appré- ciables. Nous ne voulons, aujourd'hui, vous présenter qu une des applications de ces solutions fortes. Il peut ètre intéressant, tout particulièrement en anatomie pathologique, d'obtenir très rapidement une bonne coloration des cylindraxes «et des neurofibrilles. La méthode suivante permet d'atteindre ee résultat en quelques minutes. Les pièces fixées au formol sont débitées au microtome à congélation. Un premier examen peut être fait en colorant directement les coupes au violet de crésyl ; les coupes que l’on veut traiter par l'argent sont pla- eées de 2 à 5 minutes dans une solution de nitrate d'argent de 10 à 20 p. 100, maintenue à l'obscurité ; après un rinçage rapide à l’eau distillée, les coupes sont placées dans l'argent ammoniacal de Bielschowsky, puis réduites par le formol, virées et montées suivant les procédés classiques. En cas de surcoloration, on peut très avantageusement traiter les coupes par le procédé de Veratti et procéder à une coloration des noyaux par le violet de crésyl. Les coupes que nous vous soumettons vous montreront que cette. méthode, quoique extrêmement rapide, ne le cède, en finesse el en précision, à aucun autre procédé. D'autre part, si l’on opère avec quelques précautions et si l'on maintient soigneusement sa solution au nitrate d'argent à l'obscurité, cette solution peut servir pour de très n5mbreuses coupes et pendant un temps très considérable. (Institut d'anatomie pathologique de l'Université de Bruxelles). (41) __ SÉANCE DU 25 JUIN. ER 25 L'HYPERCHOLESTÉRINÉMIE DE LA GROSSESSE. Note de M. Warmin, présentée par H. DE WinIWARTER. Ayant dosé la cholestérine, par le procédé colorimétrique de Grigaut, dans une centaine de sérums aux différentes époques de la grossesse, nous avons constaté que l'hypercholestérinémie existait toujours dans la seconde moitié de la gestation, tandis qu'elle était exceptionnelle dans les trois premiers mois. Toutefois, l'hypercholestérinémie constante dans la seconde moitié de la grossesse, n’attcint qu'exceptionnellement les taux élevés décrits par Chauffard. Elle oscille entre 1 gr. 80 et 2 gr. Dans 10 cas d'éclampsie, qui se sont terminés par la guérison cette hypercholestérinémie oscillait au-dessus de » gr., la plus forte atteignait 2 gr. 70. Dans ces ro cas, les urines contenaient des sels biliaires et de l'urobiline en excès. Nous avons observé 2 autres cas d’éclampsie à issue mortelle dans lesquels l'hypercholestérinémie était anor- malement élevée et atteignait plus de 3 gr. Cette hypercholestéri- némie anormale s'’accompagnait de cholémie avec réaction de Grimbert positive dans le sérum et les urines qui contenaient aussi des sels biliaires. De plus, nous constations, dans ces 2 cas, par la méthode dialytique, que le sérum contenait en abondance des substances biurétiques dialysables que le foie déficient n'avait pas été capable de démolir. Cette forte hypercholestérinémie coexis- tant avec des symptômes évidents d'insuffisance hépatique, nous à engagés à examiner systématiquement les urines de Femmes arrivées au terme de leur grossesse. Sur plusieurs centaines d'urines examinées, nous avons constaté, dans plus de 20 p. 100 des cas, la présence de sels biliaires et d’urobiline en excès. Nous constations en plus que les fortes hypercholestérinémies coïnei- daient avec des signes de petile insuffisance hépatique. Nous pensons que l’hypercholestérinémie de la grossesse est la conséquence de la légère déficience hépatique re dans cet état et n'est pas le résultat de la fonction endocrinienne du corps jaune, comme l’admet Chauffard. Depuis plus d’un an, nous re- cueillons, au cours de laparotomies, les corps jaunes menstruels, à différents moments de leur évolution. Ils sont étudiés au point de vue histologique, et les éthers de cholestérine y sont dosés. Les corps jaunes, à leur période d'état, contiennent toujours des ‘enclaves graisseuses et lipoïdiques abondañites. C'est à cette phase de maturité.que;le taux des éthers de cholestérine est de’ plus levé. Cette maturité du corps jaune menstruel précède habituel- lement :de quelques: jours les. règles, et à ce moment, d'après Ghauffard, on. constaterait.une . hypercholestérinémie. Poux notre 264 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ SELGE DE BIOLOGIE (48) part, malgré de nombreux dosages faits durant les jours qui pré- cèdent les règles, nous n'avons jamais observé d’une façon évi- dente cette hypercholestérinémie prémenstruelle. D'autre part, nous avons eu l’occasion d'étudier histologique- ment des corps jaunes vrais durant les trois premiers mois de la grossesse et de doser leurs éthers de cholestérine. Hs n’en conte- naient pas plus que les corps jaunes menstruels à maturité. De plus, les trois corps jaunes atrophiés, recueillis au cours de césa- riennes faites à terme, contenaient moins d’éthers de cholestérine que les corps jaunes menstruels. Donc, il nous paraît impossible d'admettre que l'hypercholestérinémie de la grossesse, qui n’ap- paraît nettément que dans la seconde moitié de celle-ci, soit sous la dépendance de la fonction endocrinienne du corps jaune, qui, lui, commence déjà son involution dès le troisième mois de la gestation. Au reste, l’hypercholestérinémie constante dans le sang fœtal, nous parait aussi infirmer cette hypothèse endocrinienne. Car, pour Chauffard, les capsules surrénales seraient des centres cho- lestérigènes importants nécessaires à l'édification du système nerveux fœtal. Pourquoi deux centres cholestérigènes actifs, la surrénale chez les fœtus, le corps jaune chez la mère, détermine- raient-ils, chez l'un une hypocholestérinémie et chez l’autre une hypercholestérinémie. Etant donnée, d'une part, la coexistence a d'une hyper- cholestérinémie élevée, avec d’autres signes d'insuffisance hépa- tique et d'autre part, l'état de régression du corps Jaune, au moment où l'hypercholestérinémie apparaît, nous pensons qu'il est logique d’admeltre que l'hypercholestérinémie de la gros- sesse résulte d'une légère déficience hépatique. La cholestérine, lipoïde important, puisqu'il existe dans tous les tissus de notre organisme, lui est apportée vraisemblablement par la nourriture végétale surtout riche en stérine. Le taux de la cholestérine dans le sérum reste constant dans tous les états physiologiques ; c'est le foie, vraisemblablement, qui est chargé de maintenir cette copstante lipoïdique. (Laboratoire de la clinique gynécologique de l'Université de Liége). LA RÉACTION DE HECHT DANS LA GROSSESSE. Note de M. Warrix, présentée par I. pe WiNIWARTER. Le pouvoir hémolytique du sérum gravide vis-à-vis des glo- bules rouges de Mouton, est plus élevé et plus constant qu'er (49) SÉANCE DU 25 JUIN 265 dehors de la gestation ; aussi la réaction de Hecht nous paraît, à eause de sa simplicité et de sa sensibilité, particulièrement uti- lisable dans une Maternité. Dans le but de rechercher le rôle de La syphilis dans les nom- breuses fausses couches que nous observons à la Maternité, nous. avons expérimenté la réaction de Hecht sur plus de 100 sérums. Nous avons toujours constaté, sans une seule exception, que l'hé- molyse totale est obtenue rapidement (une demi-heure au maxi- mum) en faisant agir 0,2 c.c. de sérum sur 0,3 c.c. d’une émul- sion globulaire à 5 p. 100, additionnée de 0,5 c.c. de sérum. physiologique. : En employant un antigène convenablement titré, c'est-à-dire: incapable d'empêcher cette hémolyse naturelle et suffisamment actif pour fixer le complément du sérum syphilitique, nous avons toujours obtenu des résultats concordant avec la réaction de Wassermann. La réaction de Fecht est-une réaction simple et rapide d’orien- talion, puisque, négative, elle dispense de faire le Wassermann, qui sera certainement négatif, étant donnée la sensibilité plus grande de la réaction de Hecht. Le sérum du cordon, au con- iraire, n'a pas le pouvoir naturel d’hémolyser les globules rouges de Mouton. Il ne contient pas la sensibilisatrice naturelle ; tandis. que le complément existe, ce qui est facilement démontrable. Si, en effet, à o,r c.c. de sérum fœtal, on ajoute o,r c.c. de sérum maternel inactivé à 56°, ce mélange hémolyse toujours, en une: demi-heure, 0,2 c.c. d’une émulsion globulaire à 5 p. 100. En conclusion donc : 1° la réaction de Hecht est une réaction toujours utilisable avec le sérum gravide. »° Le sang fœtal ne contient pas de sensibilisatrice anti- Mouton, mais contient du complément. D'autres réactions biologiques différencient encore le sang du cordon de celui de la mère. 3° Le sang du cordon ne contient jamais le ferment placen- talytique d’Abderhalden, qui existe toujours dans le sang de la mère. 1° Le pouvoir antitryptique du sérum fœtal, de même que son pouvoir activant l'hémolyse par le venin de Cobra, est toujours inférieur à celui de la mère. 9° L'hypercholestérinémie est constante dans le sang de la mère, tandis qu'il y a toujours hypocholestérinémie dans le sang du cordon. (Laboratoire de la clinique gynécologique de l'Université de Liége). M SRE EE 266 RÉURION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (50) LA FORMULE CHROMOSOMIALE DANS L’'ESPÈCE HUMAINE, par H. pe WiniwaRrERr. Des recherches relatives à la spermatogenèse chez l'Homme (1) m'ont permis de fixer le nombre des chromosomes dans Îles diverses générations de cellules sexuelles, de la manière sui- vante : 47 pour les spermatogonies, 24 pour les eytes À, et 23 et > pour les cytes IL. Je laisse de côté la question de l’hétérochro- imosome, pour nenvisager que les résultats numériques. Mes chiffres ont été controuvés par la majorité, sinon par tous les auteurs qui s'occupèrent de cette détermination. On admet, en effet, que le nombre des chromosomes oscille autour de 12 dans les cytes T et on en déduit = nombre somatique qui serait double, C'esta-dire 24, / É Ayant eu l'occasion de recueillir du nouveau matériel, j'ai refait quelques numérations qui, dans les cytles [, les plus faciles à étudier, m'ont de nouveau conduit au chiffre 24. Aussi, me suis-je abstenu de procéder aux numérations délicates des gonies et des cytes IT. Je maintiens donc mes résultats antérieurs. Mais alors, il convient de rechercher pourquoi mes données restent isolées et en contradiction complète avec celles des autres ? Pour comparer ou superposer valablement des observations d'auteurs différents, il faut tenir compte de la provenance du matériel, de sa qualité, des méthodes d'investigation et enfin de l’observa- teur lui-même. Je conteste plus que jamais les images que nous offrent les tissus prélevés sur le cadavre. Des expériences, notamment de R. Hance (2), ont démontré que des détails histologiques délicats s’altèrent rapidement, déjà quelques minutes après la mort. J'ai toujours été convaincu de la nécessité de travailler sur les objets fixés sur le vivant, au point de ne jamais utiliser des matériaux d’une autre origine. Et, même dans les conditions les plus favorables, les diverses couches d'un fragment sont loin de présenter une conservation identique ni également bonne. La plupart des auteurs ne tiennent pas compte de ce facteur pri- mordial et se contentent de lissus prélevés sur des suppliciés ou; ce qui est pis encore, sur des individus morts à la suite d’affec- ions graves. Il me parait assez singuliér que ces mêines. auteurs, méconnaissant cette précaution’ ‘élémentairé, cherchent à! explil quer la divergence des chiffres en invoquant des divergences de race ou de provenance. I est: vrai que: la plupart des travaux (1) Arch, biol., t.XXVIL. (2) R. Hange. Anat. Rec., 1917. 451) Fte nt X2 SÉANCE DU 25 JUIN 267 américains, par exemple, reposent sur des pièces d’origine nègre. Mais comme, d'autre part, des observations sur la race blanche ont amené les mêmes discordances, on a dù proposer d’autres hypothèses telles que des fragmentations de chromosomes ou des anomalies locales : individus à nombre double de chromosomes. I me paraît difficile d'admettre que j'aurais eu la malchance de toujours rencontrer des anomalies dans toutes mes observations, æt ces anomalies finiraient par constituer la règle. Sans vouloir mier la possibilité de variations de la formule chromosomiale €hez l'Homme, j'estime qu'on ne peut l’admettre que lorsqu'on aura prouvé la réalité des chiffres proposés. Et ceux-ci me reste- ront suspects tant que l'on n'aura pas observé, pour les tissus humains, les HRncues précises que réclame tout travail cyto- logique sérieux. Je ne discuterai ni les fixateurs ni les colorations dont jai parlé ailleurs (1). Ici encore, les travaux de Allen et Hance me donnent raison en démontrant que le liquide de Flemming cons- titue le fixateur par excellence des mitoses et des chromosomes. Reste enfin la question de l'observateur. Elle est plus impor- tante qu'on ne se l’imagine, car, en somme, tout dépend de l’idée que l'observateur se fait d'une unité chromosomiale. Il m'a semblé, notamment lorsque je montrais des préparations à des collègues, que la plupart des auteurs, hantés par l’ancienne con- ception de la tétrade, s'efforcent de retrouver cette forme dans les mitoses de maturation chez l'ilomme. Pour peu que la fixa- tion ne soit pas irréprochable, il est, dès lors, très facile de « construire » des tétrades en réunissant des chromosomes isolés, procédé qui fausse évidemment le résultat. À mon avis, la seule méthode légitime consiste à compter séparément tous les élé- ments isolés, quelle que soit leur forme ou leur grandeur, en ayant soin, par des colorations appropriées, d'éliminer tout ce qui n’est pas chromatine. Ensuite, de répéter cette opération un grand nombre de fois sur des images entières et bien claires et de reprendré les mêmes observations à intervalles plus ou moins longs. Il me semble que cette méthode doit nécessairement aboutir à résoudre le problème. de J'ai repris cette question parce que je la considère comme importante au point de vue anatomo- pathologique et je reste procédés était ultérieurement mélangé à un volume d’une émul- sion, en solution physiologique, de Bacilles paratyphiques B et à deux volumes de plasma de Eapin oxalaté à 1 p. 1.000 ; dans d'autres expériences, un volume de l’émulsion de globulins tués. était mélangé à un volume d’une émulsion, en solution physiolo- gique, de Bacilles paratyphiques B, préalablement sensibibisés- par du sérum frais de Lapin, puis lavés, et à deux volumes de liquide physiologique. Dans ces différentes expériences — volon- tairement calquées sur celles qui permirent à Govaerts, de cons- tater l'intervention des opsonines dans le phénomène d’accole- ment des microbes aux globulins vivants, — j'ai constamment observé la formation d'agglutinats de microbes et de globulins. morts, agglutinals généralement plus petits que ceux qui se forment dans les mêmes circonstances, aux dépens de globulins vivants, mais extrèmement nets et englobant l’immense majorité des Bacilles de l’émulsion microbienne. On pouvait objecter à ces expériences que l'isolement et la mise en émulsion des globulins sont des manœuvres brutales, irritant. ces éléments si délicats, déterminant ainsi la sécrétion des subs- tances qu'ils mettent en liberté lorsqu'ils arrivent au contact. dans le plasma, de particules étrangères ; ces substances, ther- mostabiles, resteraient adhérentes à la surface des globulins après leur mort et interviendraient dans leur accolement aux microbes: dans cette hypothèse, la fonction antixénique des globulins serart un phénomène actif : l’agglutination des microbes par les globu-- lins tués ne serait que la prolongation, après leur mort, de l’ac- tivité de ces éléments, comme la digestion d’un aliment ingéré pendant la vie de l'animal, se poursuivant après sa mort, est un phénomène dépendant directement de la vie de cet animal. Pour répondre à cette objection, j'ai recueilli du sang oxalaté en vase: paraffiné, en ai laissé la sédimentation s’opérer, puis ai lente- ment et progressivement élevé la température du plasma trouble surnageant jusqu'aux environs de 48°-50°, température à laquelle: je l’ai maintenu pendant r heure 30. Après ce laps de temps, j'ai inis deux volumes de ce plasma trouble, riche en globulins, au contact d’un volume d’une émulsion de Bacilles paratyphiques 5 et d'un volume de solution physiologique. Dans certains cas, des agglutinats de globulins et de microbes se formèrent aussitôt : dans d’autres cas, microbes et globulins restèrent isolés, mais il suffisait alors de remplacer le volume de liquide physiologique par un volume de plasma oxalaté à r p. 1.000, non chauffé et débarrassé de tout globulin, pour que l’accolement' se produisit aussitôt : le plasma seul avait été inactivé par le chauffage pro- longé à 48°-50° C.; les globulins avaient conservé toute leur agglutinabilité. (55) nr SÉANCES DU 25 JUIN 0 2 27 \ L'accolement des globulins aux particules étrangères me sem- ble donc être un phénomène purement passif, dépendant uni- quement de modifications de l'équilibre colloïdal du plasma, au contact des corps étrangers mouillables. Ce fait constitue une nouvelle analogie entre la première phase de Ia phagocytose et la fonction antixénique : Levaditi et Mutermilch, Sawtehenko et Barikine ont montré, en effet, que la phase de fixation des corps phagocytables aux leucocytes est indépendante de La vie de ces derniers ; de même lagglutination des particules étran- gères par les globulins ne dépend pas de la vie de ces éléments. - (Laboratoire de recherches de la clinique médicale, Université de Liége). NOTE SUR LE MÉCANISME DE L'OSFÉOGÉNÈSE DE RÉPARATION ET LE PROCESSUS DE RÉSORPTION DE CERTAINS GREFFONS OSSEUX MORIS. Note de L. Curisropne, présentée par L. DELREz. Le matériel réuni. en vue de l'étude des greffes osseuses fixées et conservées à l'alcool m'a permis d du. à nouveau le mécanisme de l'ostéogénèse de réparation. Mes observations m ont amené à une conceplion de ces phénomènes assez diffé- rente des idées classiques à ce sujet. J'ai constaté notamment que la partie distale de l'os fracturé, celle qui, en quelque sorte. plonge dans le foyer de fracture, est frappée de mort plus ou moins rapide ; les ostéoblastes meurent, le noyau se tasse, devient très chromatophile et est typiquement un noyau en pyenose ; il disparaît progressivement ; il semble qu'il y ait fonte de la cellule, les ostéoplastes restant complètement vides. À ce premier stade, la substance compacte est normale, uniforme. À un stade plus avancé, la substance fondamentale devient grenue, irrégulière, une espèce de trame très grossière se dessine, les espaces cellulaires disparaissent. L'étude du processus de résorption des transplants osseux fixés et implantés dans la masse musculaire sacro-lombaire m'a montré — la pyenose du noyau mise à part — un processus identique. Ultérieurement, la subs- tance fondamentale se désagrège entièrement, la fonte osseuse est complète. On ne découvre cependant pas d'ostéoclastes ; à ce moment seulement, entre les faisceaux conjonctifs, apparaissent des Iymphocytes. Il est donc manifeste que des processus impor- tants s’accomplissent dans le bout fracturé, avant. l'intervention 212 RÉUNION LE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (56) cellulaire : l’os meurt, la substance fondamentale, osséine et scls calcaires sont libérés : il y a lyse du bout distal. Entre temps, la formation du cal est entrée en pleine activité. Des îlots osseux nouveaux se sont formés et souvent même pren- nent pour support le bout nécrosé de l'os fracturé : À l’origine, ce sont des dépôts, précipitations d'une substance qui n'est pas encore calcareuse, qui n’est pas cartilagineuse, et qui est peut- être déjà de l’osséine ; elle prend très faiblement l’éosine au début -et se colore d'autant plus que le dépôt est plus ancien. Or, ces blocs, particulièrement nombreux dans la virole interne, ne ren- ferment pas de cellules et l’on en voit qui ne sont pas encore recouverts de cellules ostéoblastiques. Ces formations ne s’expli- quent pas par la théorie de l'estéch'aste « sécréleur d'os », elles servent de centres d'attraction pour les cellules ostéoblastiques qui finissent par leur former une couronne complète et se font - progressivement enclaver dans la substance fondamentale. Cette évolution s’observe très bien dans le tissu conjonctif de la virole externe du cal, là où les fibres conjonctives sont nombreuses, les faisceaux conjonctifs passent insensiblement du stade con- jonctif typique au stade hyalin qui devient progressivement osseux ; les cellules conjonctives prennent dans la profondeur l'aspect d’ostéoblastes. Les dépôts primitifs de substance fondamentale se produisent sans l'intervention cellulaire et j'ai la conviction qu'ils relèvent, à l'origine, d'un processus purement plasmatique. En résumé donc, la formation du cal consiste essentiellement en un processus sérique : après la mort et la disparition des ostéo- blastes, par Iyse et non par phagocytose, dans la partie terminale -du fragment osseux, les sels calcaires et l’osséine sont repris par la Iymphe. En même temps, à d’autres endroits, des sels osseux se précipitent, créant des centres d’ossification nouveaux qui at- tirent les cellules conjonctives et les enclavent progressivement. Ces vues sont à l’opposé de Ia théorie de l’ostéoblaste sécréteur d'os ; elles impliquent une prédominance des facteurs sériques dans l’origine de la réparation des fractures. (Laboraloire de pathologie chirurgicale de l'Universilé de Liége). HIMp. A. DAVY ct FILS Aîné, 52, rue Madame. Paris. Le Gérant: A. DAVY. | Anesthésie Locale, Régionale «Rachi-Anesthésie :° SYNCAÏNE | La SYNCAÎNE, qui est l'éther paraaminobenzoïque du 1 diethylaminoetnanol, possède identiquement la même constitution chimique et les mêmes propriétés que l’anesthésique, produit d'origine allemande, délivré sous le nom de ‘‘Novocaïne”. FORMES : I. TUBES STÉRILISÉS CLIN pe SYNCAÏNE (ae 4, 2, 5 et 10 ce.) seule ou associée à l'Adrénaline. Tous dosages usuels. II. SOLUTFIONS ADRANESTHÉSIQUES : SYNCAÏNE : Ogr. 005 (ampoules de 5, 10, 25 cc.) ADRÉNALINE : 4 mgr. (ampoules de { cc.) - SYNCAÏNE { Ogr.04 (ampoules de 2 cc.) ADRÉNALINE: {1 mgr. (ampoules de 4 cc.) SYNCAÏNE : Ogr.05 (ampoules de 2 cc.) ADRÉNALINE : 4 mgr. (ampoules de 1 cc.) …. LABORATOIRES CLIN, 20, Rue des Fossés-St-Jacques, PARIS à tous médicaments pour injections hypodermiques La nomenciature de nos préparations hypodermiques comprend la généralité des médica- ments injectables. Nous exécutons en outre toutes les formules qui nous sont confiées. Nous rappelons que les LABORATOIRES CLIN qui, depuis l’origine de la médication hypodermique. préparent les médicaments en tubes stérilisés, ont l'expérience la plus longue et la plus complète des diverses techniques que supposent l'établissement des solu- tions et leur division en ampoules (vérification de pureté, dosage. isotonisation, stérilisation), TIFIGIELS Sérum de HAYEM, Ge FLEIG, de CHÉRON, de CROCQ, Sérum quininé, e{c. 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Thébaïque… {associés (0 gr. 005) (6 Iodure de Sodium ESC, (0 gr. 10) Biiodure (Kg?) EPP ME NE LE à (0g T. 01) Antiasthmatiques..….. (K1=0gr.2) ? Biiodure ioduré.........…. (0, 008.0 2 à ÉTABLISSEMENTS FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS 1 dé DS R PRO RO RP PL E S) a ARR td is DS Facilite la sortie des Dents et prévient tous les Accidents de la Dentition. Exiger le NOM de Delabarre et le TIMBRE de l'Union des Fabricants, Établissements FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS. Flacon entouré de la Brochure jaune. = a): s: ù | A = #1] Er C2 = | 6) 4. Ë ET SURLES à: : Souffrances des Enfants : Paris. — Typ. À. Davy, 52, rue Madame, — Téléphone Sare-01-19. Tome LXXXV. | 1521 N° 25 COMPTES RENDUS des Séances DE LA Société de Biologie et de ses filiales : les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd, Lille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne, Athènes ; les réunions roumaine (Bucarest, Clui et Jassy,, danoise et de Suède ; la Société belge de biologie. PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE Séance du 9 Juillet 1921 PARIS MASSON ET Ci, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vit) 1 … Les comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Sociéte. PRIX DE L’ABONNEMENT POUR LE 2: SEMESTRE (Juin-Décembre) 1924 Le 1° semestre (L. LXXXIV) 1921 est épuisé. France : 25 fr. — Etranger : 30 fr. . Prix pu NuMÉRO : 2 fr. 50 ’ Les abonnemenis sont reçzs par MM. MASSON et Ci Éditeurs, 120, Boulevard Saint-Germain, Paris 3 VACANCES DE LA SOCIÉTÉ La dernière séance de l’année classique 1929-1921 sera tenue le 23 juillet 1921. La Société vaquera ensuite et reprendra le cours régu- lier de ses séances le 15 octobre 1921. Au cours de la séance du 15 octobre, constitution d’ ane Commis- sion pour le Titulariat. La Société serait obligée aux personnes qui pourraient disposer en sa faveur d' exemplaires du n°3, 1921, des Comptes rendus de la Société de A Toutes les notes doivent. être remises | sous forme de dactylographies, ne varietur, sans lectures douteuses : eiles ne doivent pas dépasser l’étendue | réglementaire. A | | Ces conditions sont formelles. TARIF DES TIRÉS A PART = (mess md di oo mm à à Le prix.des tirés à part est abaissé à : 13 francs rour 50 tirés à part (2 pages). 145 — — 100 — (2 pages. 18 — —. 50 = (4 pages). 21 — — : 100 — (4 pages). Les demandes de, tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 59, rue Madame, Paris 6°. Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité, 14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE . SÉANCE DU 9 JUIiLLET 1921 ArsAUD (R.) : Sur le bourgeont des épithé- ARMAND-DELILLE (P.), Hicre- MAND et Lesroquoy : Abaissement de la teneur en anticorps tuber- culeux du sérum des malades, sous l'influence des injections sous-cutanées d’oxygène........ BarDier (E.), Lecrerc (P.).et SOMMAIRE 284 307 STILLMUNKES (A.) : À propos de la. glycosurie adrénalinique. La ca- féine, poison paralysant du sym- LAN COS NOM ooceoc-vobe Branc (G.), Tsiminaxis (J:) et CamivoPerros (J.). : Recherches expérimentales sur l’herpès..... BLocu (R.) Camus(J.)et Hertz: Rachistovaïnisation et rachisyn- caïnisation expérimentales ; leurs accidents, les moyens d’y remé- SIP RES CEE Camus (J.) et Roussy (G.): Syn- drome adiposo-génital et diabète insipide expérimental (présenta- bond'un Chien)... CHaurrarpD (A.), Bropin (P.) et Zraws : Du taux glycémique au cours des cirrhoses du foie et de _ ses rapports avec la glycosurie alimentaire provoquée.......... Crerc (A.) et Pezzi (C.) : Trou- 281 200 297 290 30) | bles de conductibilité intracardia- que sous l'influence de la qui- NE 0 6 DD 0 à 0 D 0-70 01e 9 NEO 0 6. 0eid 0 DorcencourT (H:), Banu (G.) et PAYCHÈRE (A.) : Leucopénie et hyperleucocytose chez le nour- risson, par ipgestion de minimes quantiies diode ec. GRYNFELTT (E.) et Laronr 304 (R.) : Sur la porphyrinurie expé- : rimentale. Lésions du foie chez un Lapin porphyrinurique après intoxication chronique par le sul- fon les Reel enr DE _ GuizzauME (A. C.) : Etude des variations pléthysmographiques digitales passives et leur applica- tion au contrôle des méthodes cliniques de détermination des pressions vasculaires. .......... Guyénor (E.) et ZImMERMANN (A.) : Elevages aseptiques d’An- guillula acelien milieu artificiel. JacoBson (J.) : Action cataliti- que de l’alcool benzylique ...... Laront (R.) et Portes (F.) : Essai de porphyrinurie expéri- Méntale ere nt Levapiri (C.), Harvier (P.) et Nicorau (C.): L’affinité cutanée du virus encéphalitique........ Lorrer(M.), Desray et ToNNeT Brorocie. CoMPTES RENDuS. — 1921. T. LXXXV. 20 274 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE (J.) : L'action de la radiothérapie sur le passage dans le sérum des albumines des tumeurs ...... MarBais (S.) : Stéapsine hu- maine anti-huile d'Olive, provo- quée par le vaccin tuberculeux à lhuletdiOhvert rer re Marran (A.-B.)et DoRLENCOURT (H.) : Recherches sur les réducta- ses des selles des nourrissons, à l’état normal et à l’état patholo- gique. Application à l’étude des modifications des pigments bi- liaires dans la dyspepsie du lait déMVache PR EEE ere. Mouceor (A.) et Petit (P). Les types pathologiques des variations respiratoires de la pression mi- nimarchez Homme..." Préron (H.) : À quoiest dû le phénomène de la « stroboscopie rétinienne » (Figure radiée appa- raissant au cours de la rotation des disques à secteurs) P. ....... RoBerT (L.) : Sur le rôle de l’association à fuso-Spirochètes de Vincent, dans l’étiologie de la bronchite sanglante de Castel- 288 205 27 300 Réunion biologique de Buenos-Aires. ArRILLAGA et WALDORP : Action du sulfate de quinidine sur la fibrillation auriculaire.......... Errzazpe (P.-1.). Vivozr (D.) et Marrmwez (F.) : Examen ultrami- croscopique du plasmasanguin ci- LATE A ARTE Grusri(H.): Sensibilité aux toxi- ques des Crapauds acapsulés ou sans hypophyse....... Houssay (B.-A) et Huc (E.) : La diurèse normale et provoquée des Chiens sans hypophyse......... _Mazza (S.) : Méthode thermique pour l'élimination du pouvoir anticomplémentaire des sérums dans la réaction de Wassermann. SORDELLI (A.) : Préparation ra- pide des sérums antidiphtériques dehaute valeur ee SOoRDELLI (A.) et WERNICKE (R.) : Recherches sur l’oligodynamie. Activation de l’eau par le cuivre. eee 19 318 SÉANCE DU 9 JUILLET 279 Présidence de M. P. Portier, vice-président. Décès pe M. MarrucHoïT. Le Président annonce la mort de M. Matruchot, résume l'œuvre de notre collègue et fait part des regrets très vifs que cause à la Société ce décès. ROUBLES DE CONDUCTIBILITÉ INTRACARDIAQUE SOUS L INFLUENCE DE LA QUININE, par À. Crerc et C. Pezzi. Dans une note présentée à cette Société, le 8 novembre 1919 et dans un mémoire paru dans la Presse médicale (x), nous avons montré que la quinine, en dehors des autres phénomènes qu’elle détermine au niveau du cœur, provoque un allongement notable de l’espace AS-VS, qui peut devenir double et même triple de l’espace normal. Généralement, on admet que ce retard dans la propagation du stimulus de l'oreillette au ventricule siège pres- que exclusivement au niveau des fibres du nœud de Tawara ; c'est Hering (2), qui, le premier, prouva expérimentalement que cette région est bien le siège du retard précité, car l'excitation du faisceau, au-dessous de la région nodale, détermine une contrac- tion ventriculaire notablement plus précoce ; en d’autres termes, la période latente de cette contraction est alors beaucoup plus courte que si l'excitation parcourt le nœud de Tawara lui-même. Les recherches de GC. Weil (3), entreprises à l’aide des méthodes récentes d’excitation introduites en physiologie par L. Lapicque, ont montré que chez la Grenouille et la Tortue, la chronaxie, au niveau des fibres unitives auriculo-ventriculaires, est triple de celle des autres parties du cœur. Cet accroissement révèle préci- sément la moins grande conductibilité du faisceau en question. Mais, si tout porte à croire que le retard dans la transmission du stimulus a son siège dans les fibres unitives, rien ne prouve, comme le font remarquer Th. Lewis (4) et CG. Weil, qu'il se produise exclusivement au niveau du nœud de Tawara. Pour tâcher (x) Presse médicale, 1920, n° 34. (2) Hering. Pflugers Arch., 1910, vol. CXXXI. (3) C: Weil. Thèse Faculté des sciences, Paris, 1019. (4) Th. Lewis. The Mecan. of the Heart Beat, 1920, Londres. 2176 SOCIÉTÉ DÉ BIOLOGIE d’éclaircir le problème, nous nous sommes adressés à la quinine qui provoque, à coup sûr, comme nous l'avons dit plus haut, un allongement considérable de l’espace AS-VS. On sait qu'un extra stimulus portant par exemple sur le veniri- cule droit, fait contracter d’abord ce ventricule, puis (avec un cer- tain retard) le ventricule gauche ; l'excitation gagne ce dernier d’une façon détournée, en remontant les voies de conduction du ventricule droit (fibres de Purkinje et branche droite du faisceau de His) pour gagner ensuite la branche gauche et les fibres de Purkinje du même côté. Les contractions successives des deux ventricules sont séparées par un intervalle de temps minime, ne dépassant pas quelques centièmés de secondes, avec de très légères différences qui tiennent à l'épaisseur plus ou moins grande de la zone musculaire stimulée et à la longueur plus ou moins grande des fibres à parcourir, suivant l'étage excité. Ceci posé, nous avons réalisé les expériences suivantes. Chez un Chien chloralosé, après ouverture du thorax et installation. de la respiration artificielle, nous enregistrions les battements des ventricules gauche et droit, en reliant au tambour manipulateur la région moyenne de chaque ventricule par de petits hameçons munis de fil. Ensuite, nous provoquions, par un choc d’induc- tion, une extra-systole au niveau soit du ventricule droit, soit du ventricule gauche ; puis nous mesurions le retard entre les con- tractions de chaque ventricule, retard qui, à l’état normal, n'était pas supérieur à 0/,04. Nous injections ensuite, dans la saphène, une solution de chlorhydrate de quinine au 1/10 (en général, une dose de 2 ou 3 centigr. par kgr. suffisait à provoquer un allonge- ment manifeste de l’espace AS-VS) : une fois ce phénomène réa- Hisé, nous provoquions de nouveau des extra-systoles droites et wauches et nous mesurions le retard de la contraction du ventri- cule non directement excité ; nous constations alors que ce re- lard devenait considérable, variant de 0/09 à o/11, c’est-à-dire dépassant de plus du double celui constaté à l’état normal. Il est évident que dans ces conditions ce retard considérable est dü, pour la plus grande partie, à l’action de la quinine sur les voies de conduction intra-ventriculaires (branche du faisceau de His et fibres de Purkinje), sans que le seul nœud de Tawara doive inter- venir. Cette constatation nous permet de supposer que l'allongement de l’espace AS-VS provoqué par la quinine n’est pas dû à une action exclusive de cet alcaloïde sur le dit nœud de Tawara, mais aussi à une imprégnation de tout le système unitif amenant une diminution considérable de sa conductibilité et même de son excilabilité, ce dernier fait étant démontré par la difficulté que l'on éprouve ; dans le cas ci-dessus, à provoquer électriquement | SÉANCE DU 9 JUILLET 217 D Te ee 0 OR TR ee des extrasystoles. Cette constatation amène d’ailleurs à une con- clusion plus générale et permet de supposer que l'allongement de l'espace AS-VS, constaté en diverses conditions, soit physiolo- giques, soit pathologiques, ne serait pas uniquement sous la dépendance du nœud de Tawara. Enfin, si l'on réfléchit au retard considérable réalisé par la quinine, outre les contractions des deux ventricules, au point d’engendrer une quasi-hémysystolie, nous nous demandons si on ne pourrait pas appliquer la connaissance de ce fait, au diagnos- tic clinique de certains troubles de la conductibilité intraventri- culaire, surtout au niveau du réseau de Purkinje. Il est possible, par exemple, que, dans le cas d’extrasystole ventriculaire, par suite d’un retard dans la transmission du stimulus d’un ventri- cule à l’autre, la vibration, soit des deux valvules auriculo-ven- triculaires, soit des sigmoïdes aortiques et pulmonaires, ne se fasse plus d’une manière synchrone et qu'ainsi le dédoublement d'un des bruits se trouve réalisé. Il s’agit pourtant, nous l’avoue- rons, d’une simple supposition qui appelle des observations cli- niques plus approfondies, i LES TYPES PATHOLOGIQUES DES VARIATIONS RESPIRATOIRES DE LA PRESSION MINIMA CHEZ L HOMME, par À. Moucror et Pauz PEr1r. Nous avons précédemment établi (r) la technique oscillogra- phique de l'inscription des variations périodiques respiratoires de la pression minima chez l'Homme, et aussi leur sens physiolo- gique qui est parallèle à la courhe de l’ampliation thoracique. Armés de ces notions, nous abordons l'étude méthodique des troubles pathologiques que peuvent présenter ces variations, dans le but d'approfondir la question des « anisosphygmies ». Dans les cas pathologiques, la courbe peut affecter deux types anormaux : d’une part, l’inversion du sens, de telle sorte que la pression minima croît pendant l'expiration et diminue pendant l'inspiration, suivant ainsi la courbe de la pression intra-tho- racique. D'autre part, l’exagération de l'amplitude des variations qui conservent le sens physiologique. Il en résulte que dans ce type, que nous appellerons le iype inverse (par rapport au tracé d’ampliation thoracique) les tracés du périmètre thoracique et de la pression minima sont constamment inverses. (x) C. R. de la Soc. de biol., 7 novembre r920, et 4 juin roor. 278 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Jusqu'ici, le type exagéré avec conservation du sens normal, nous apparaît être l’apanage des hypertensions pures avec excel- lente compensation cardiaque, et aussi des scléroses aortiques et rénales d’un degré discrét et bien tolérées grâce à un léger degré d’hypertension systolique parfaitement compensée par l'augmentation d'énergie du ventricule gauche. Rappelons, sans répéter notre précédente note, que dans ce phénomène, il s’agit des vagues périodiques de vaso-constriction, et dès lors ce type exagéré représente à nos yeux un état pathologique d’éréthisme vaso-constricteur dont l’étude des types pathologiques des varia- tions de 3° ordre nous réserve un exemple encore plus démons- tratif, ainsi que nous comptons l’exposer dans une note ultérieure. Quant au type inverse, nous sommes certains qu’il n’a rien à voir avec le chiffre brutal de 1a pression minima, car nous l'avons enregistré sur des malades grands hypertendus dys- pnéiques, présentant des pressions minima de 14, 15 et 16 cm. de Hg, et aussi des malades atteints d'insuffisance aortique (rhu- matismale pure ou syphilitique ou athéromateuse) appartenant à tous les âges de la vie, et présentant tous des valeurs extrêmement basses de pression artérielle minima, qui atteignent 4, 3 et même 2 em. de Hg. Le lien commun qui réunit tous les malades pré- sentant ce type inverse, c'est précisément l'insuffisance ventri- culaire gauche. L'état actuel de nos observations, déjà fort nom- breuses et précises, nous amène à accorder au type inverse des variations respiratoires de la pression minima chez l'Homme une grande valeur séméiologique, et à voir en lui un signe précoce et précieux de défaillance fonctionnelle du ventricule gauche. Le mécanisme du phénomène nous paraît aisé à comprendre. Lors- que le myocarde a perdu ce que l’on a heureusement appelé son énergie de réserve, non seulement il ne peut suffire lors de l'effort, d’où la dyspnée, mais il ne peut non plus compenser les variations que tendent à imprimer au débit ventriculaire les alter- natives de la pression intra-thoracique. Il en résulte que les variations respiratoires de la pression minima révélées à nous par la précieuse méthode de « l’oscillographie à contre-pression rationnelle » deviennent parallèles à la courbe des pressions intra- thoraciques et inverses à la courbe d'ampliation du périmètre thoracique. D'une façon exceptionnelle, nous avons recueilli, sur un même malade, et à quelques jours d'intervalle, des tracés sur lesquels les variations respiratoires de la pression minima étaient ambi- guës ou bien changeaient de sens à quelques jours d’intervalles ou quelquefois même d’une minute à l’autre, sans que la contre- pression pneumatique ait été modifiée. Il s'agissait de sujets at- teints de sclérose rénale avec hypertension et avec compensation SÉANCE DU 9 JUILLET 279 cardiaque instable. Ces modifications dans le sens des variations respiratoires de la pression minima doivent être attribuées, à notre avis, soit à des interférences des ondes de 3° ordre, soit à ce que la compensation cardiaque est arrivée à son extrême limite. Nous voyons même le type inverse faire place au type parallèle sous l'influence cardio-tonique des bains hydrocarboniques de Royat. Les variations respiratoires de la pression minima se révèlent, non seulement par les alternatives de profondeur constatées pour les bas-fonds diastoliques, mais mieux encore par la mor- phologie des pulsations. En effet, lorsque le brassard est insufflé au degré optimum de contre-pression, on voit que les pulsations revêtent tantôt le type minimal, tantôt la forme supra-minimale, suivant la phase respiratoire. L'ACTION DE LA RADIOTHÉRAPIE SUR LE PASSAGE DANS LE SÉRUM DES ALBUMINES DES TUMEURS, par M. Losrer, Desray et J. Tonner. Dans les recherches antérieures, publiées ici-même, nous avons insisté sur l’albuminose paradoxale du sérum de certains cancéreux, sur sa richesse relative en globuline et montré qué cette albumine était en partie déversée dans le sang par la tu- meur elle-même. Si cette conception est exacte, et elle paraît l'être, pour les grosses tumeurs molles et riches en suc, dont ia généralisation n'est pas trop hâtive, les méthodes thérapeutiques qui agissent sur les tissus néoplasiques et tentent d'en provoquer la fonte plus ou moins appréciable, doivent accroître encore ces variations albumineuses. La radiothérapie intensive et prolongée est une de ces mé- thodes et c’est elle que nous étudierons aujourd'hui. Nous avons fait irradier par Belot et Nahan, des tumeurs inopérables et volu- mineuses du colon, de leromae. du foie, du testicule et du sein dans lesquelles pénétraient jusqu'à 18 unités H pendant il 3 heures. Les albumines, sérine et globulines, ont été rigoureu- sement dosées, dans des conditions d’alimentation et de boisson identiques, avant l'application radiée et 2, { et 6 jours après elle. Le tableau suivant indique les résultats obtenus dans quelques Cas : 280. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE En ————————__——————————— alb. totale sérine globuline M. cancer du colon, avant ........ 55 42 13 -— 2 jours après. 67,50 ‘7,70 19,80 P: cancer testicule, avant ........ 72,50 52,50 20 — 2 jours après. 76 49 27 I. cancer estomac, avant ....:.... 54,50 32 27,DC — 3 jours après. 65 L2 23 F. cancer estomac, avant ........ 64 47 17 — h jours après. 71,00 h7,50 2/ C. Cancer 1oie, avant .:.......... Gr 43 18 — h jours après. 66 h3,50 22,00 C. : cancer ioles avant es e trier 66 A3 18 — 6 jours après. 58 36 22 Ainsi, dans presque tous les cas, la proportion p. 100 d’albu- mine totale s'accroît notablement. La sérine peut rester parfois remarquablement fixe. Maïs dans 4 cas au moins, sur 6, c'est la globuline qui fait tous les frais de l'augmentation, puisqu'elle s'élève de 4, 6, 8 et 9 p. 100 de l’albumine totale. Dans un cas même où le total de l’albumine avait diminué, le pourcentage de la Igobuline a varié néanmoins et notablement de 29 à 38 p. 100. Il semble que cet accroissement de l’albumine, et surtout de la globuline, soit assez rapide et déjà perceptible au 2° jour. II est plus marqué cependant au 4° qu'au 2°. Nous avons, parallèlement à ces variations albumineuses, étudié l’équilibre azoté du sérum et sa richesse en érepsine. On sait que le rapport azotémique des cancéreux est souvent abaissé, que les acides aminés y sont accrus et que le taux de l’érepsine y est assez élevé. Fait remarquable, les dosages que nous avons pratiqués après la radiothérapie, nous montrent des variations inverses de celles des albumines. Les acides aminés diminuent au 2° jour de 16 à 17 centigr., et remontent seulement 6 jours après l’irra- diation. Quant au taux de l’érepsine, mesuré par l’action du sérum sur une solution titrée de peptones, il s’abaisse les pre- miers Jours et ne se relève que secondairement. Voici un exemple Activité éreptique avant.....,... 5 0,60 0,90 . +0,30 —— 2 jours après. 0,43 0,60 +0,17 SÉANCE DU 9 JUILLET 281 Ces faits tendent à prouver que la radiothérapie fait passer dans le sang une notable proportion des albumines des tumeurs et qu’elle diminue, par contre, au moins les premiers jours, le taux de l’érepsine et des produits de transformation protéique. Nous étudierons dans une prochaine note les variations produites par la sérothérapie, À PROPOS DE LA GLYCOSURIE ADRÉNALINIQUE. LA CAFÉINE, POISON PARALYSANT DU SYMPATHIQUE, par E. Barnier, P. Lecrerc et À. SrIcLMUNKES. Dans une note récente (1), Fredericq et Descamps ont exposé une série de faits expérimentaux permettant de considérer la caféine comme un poison paralysant du système nerveux sym- pathique. Nous avons été vivement intéressés par ce travail qui nous à inspiré l'idée, au cours de recherches sur la glycosurie adrénalinique, de recourir aux propriétés pharmacodynamiques de la caféine, pour paralyser le sympathique sur nos animaux en expérience. De fait, dans le déterminisme de la glycosurie adrénalinique, une part importante est dévolue, d’après de nombreux auteurs, à l'excitation du sympathique. Il ÿ aurait, comme dans le cas de glycosurie par piqûre du plancher du quatrième ventricule, une relation de cause à effet entre l'excitation du sympathique produite par l’adrénaline et le passage du sucre dans les urines, Cette opinion s'appuie sur de nombreuses raisons d'ordre expé- rimental. Les substances toxiques à action paralÿysante sur le sympa- thique, comme la nicotine, devaient tout naturellement être uti- lisées pour résoudre la question. Mais comme Starkenstein (2), nous avons observé que des Lapins nicotinisés présentent une gly- cosurie marquée à la suite des injections sous-cutanées d’adréna- line, tout comme des animaux normaux. Il en va, tout diffé- remment sur des Lapins caféinisés. Nous nous sommes SeTVI, comme Frédéricq et Descamps, d’une solution de benzoate double de caféine et de soude à 2 p. 100 en solution physiologique. De Suite après l'injection intraveineuse de quelques c.c. de cette solution, nous pratiquions une injection sous-cutanée d’une dose () C. R. de la Soc. de biol., 4 juin -rger. : (2) Starkenstein. Zeitschrift für Exp. Path, u. Therap., t. X, p. 78, 1972. 282 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE D RE DE ie NORRIS DA EE RE EEE d'adrénaline (solution d’adrénaline Clin à :/ro00) suffisante pour provoquer normalement de la glycosurie. Voici les résul- tats de nos premières expériences. >2 juin. Lapin 2 ker. : Injection intraveineuse de 10 €.c. de la solution de benzoate double, soit o gr. 10 de benzoate de caféine par kgr. De suite après, injection sous-cutanée de o,4o mmgr. d’adrénaline par kgr. 3 heures après, récolte de 5o c.c. d'urine, sans sucre. 21 heures après, l’animal à émis 4o c-c. d'urine, sans sucre. Le lendemain 160 c.c. d'urine, sans sucre. Le »3 juin, on fait une expérience de contrôle. en injectant sous la peau 0,40 mmgr. d’'adrénaline par kgr. Le 24, émission de roo c.c. d'urine. Glycosurie : 1 gr. (10 gr. par litre). 92 juin. Lapin 1.500 gr. : Injection intraveineuse de 4 c.c. de la solution de benzoate double, soit 0,054 gr. de benzoate de ca- féine par kgr. Injection sous-cutanée consécutive de 0,60 mmgr. d’adrénaline par kgr. 24 heures après, récolte de 7o c.c. d'urine. Pas de sucre (réaction d'hydrate cuivreux colloïdal). Le 23 juin, récolte de 70 c.c. d'urine. Pas de sucre. Le 27 juin, expérience de contrôle en injectant sous la peau 0,60 mmgr. d'adrénaline par kgr. Dans les 24 heures consécutives, on recueille 35 c.c. d'urine. Glycosurie : 0,21 gr. (6 gr. par litre). 24 juin. Lapin 1.200 gr. : Injection intraveineuse de 3 c.c. de la solution de benzoate.de double, soit 0,05 gr. de benzoate de caféine par kgr. Injection sous-cutanée consécutive de 0,50 mmger. d'adrénaline par kgr. 24 heures après, récolte de 25 c.c: d'urine. Pas de sucre. Le 25 juin : 70 c.c. d'urine sans sucre. Le 27, expérience de .contrôle avec une injection sous-cutanée de 0,5o mmegr. d’adrénaline par kgr. 24 heures après, récolte de 5o c.c. d'urine. Glycosurie : 0,37 gr. (7,bo gr. de sucre par litre). Le résultat est constant. Nous n'avons pas davantage trouvé de sucre dans l’urine de nos animaux préparés comme précédem- ment, et qui sont morts dans la nuit consécutive, par suite de l’administration d’une trop forte dose de benzoate double. Ces expériences viennent à l’appui de celles de Frédéricq et Descamps et permettent, jusqu'à plus ample informé, de ratta- cher l’action inhibitrice de la caféine, vis-à-vis de la glycosurie adrénalinique à son action paralysarte sur le sympathique, (Laboratoire de pathologie expérimentale de la Faculté de, médecine de Toulouse). SÉANCE DU 9 JUILLET 283 EEE TT CO ÉLEVAGES ASEPTIQUES p'Anguillula @celi EN MILIEU ARTIFICIEL, par Eine Guyéxor et A. ZIMMERMANN. Ces expériences ont été entreprises dans le but de vérifier si les résultats obtenus par l’un de nous, au moyen d'élevages asep- tiques de Drosophila ampelophila, étaient susceptibles de géné- ralisation. es Anguillules du vinaigre vivent, comme les larves de Dro- sophiles, dans des milieux organiques en fermentation (vinaigre, colle de pâte aigrie, ete.). La stérilisation de ces organismes a été obtenue au moyen de lavages réitérés à l'eau oxygénée pure, pra- tiqués -deux fois par jour pendant 10 jours. Après 10 minutes de contact, dans un filtre stérile spécial, l'eau oxygénée est aspirée à l’aide du vide et remplacée par de l'eau stérilisée, puis par du vinaigre stérile dans lequel les vers sont conservés entre chaque lavage antiseptique. Ce procédé nous à permis, à plusieurs re- prises, d'obtenir des Anguillules aseptiques, dont l’asepsie a été contrôlée avec le plus grand soin. Voici les principaux résultats de ces recherches : 1° Les Anguillules aseptiques, élevées sur vinaigre stérilisé ou sur colle de pâte fraîche stérilisée, meurent en quelques jours. 2° Elevées sur mère de vinaigre broyée ou sur colle de pâte fermentée, filtrée et stérilisée, les Anguillules aseptiques se déve- loppent aussi bien que dans les conditions aseptiques normales. Elles se nourrissent, avant tout, des microorganismes vivants ou morts, que renferment les milieux organiques: 3° Les milieux nutritifs artificiels composés de peptone + sels ou de peptone + sels + lécithine, ne permettent qu'une survie de quelques jours, sans aucun phénomène de reproduction. h° Un milieu formé de peptone + sels + autolysat de levure permet la vie des individus pendant une durée considérable (plus de 5 mois), mais sans que ceux-ci se reproduisent. 5° L’addition au milieu peptone + sels + autolvsat d’une quan- tité variable de lécithine, permet non seulement la vie des indi- vidus aseptiques, mais leur reproduction intense. Dans'une expé- rience, par exemple, des Anguillules qui étaient restées en vie, sur des milieux peptone + sels + autolysat, pendant 5 mois, sans se reproduire, présentèrent au bout de quelques jours, une mul- tiplication intense, après que l’on eût ajouté au milieu de la léci- thine. Il semble que les substances de l’autolysat interviennent surtout en permettant l'assimilation des lipoïdes indispensables aux phénomènes de reproduction sexuée, 284 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ER de D Sie ou te CR —— 6° L'autolysat brut de levure peut être remplacé par un extrait de cet autolysat dans l'alcool à 90°, évaporé et repris par l'eau. 7° En extrayant l'autolysat sec par l'alcool absolu bouillant, on dissout une partie des substances de l'autolysat. Celles-ci, étant très peu solubles dans l’alcool absolu froid, précipitent par re- froidissement. On obtient ainsi, après dessiccation, une poudre blanchâtre que l’on peut purifier par des dissolutions répétées dans l'alcool absolu bouillant, suivies de refroidissement. Cette poudre est extrêmement soluble dans l’eau. Elle exerce dans les milieux de culture une action identique à celle de l’autolysat total et en représente la partie essentielle. À l'inverse des vita- mines, cette substance ne perd pas ses propriétés biologiques, mal- gré des stérilisations répétées à l’autoclave, à 120°. I est possible qu’elle soit de nature très différente. On pourrait aussi penser qu'il s’agit d’une substance de même ordre que les vitamines, qui n’agirait sur les Vertébrés que lorsqu'elle a conservé sa consti- - tution chimique intacte, tandis que les Invertébrés pourraient en utiliser les produits d'hydrolyse ou de décomposition. Ces re- cherches confirment, en tous points, les résultats obtenus sur les Drosophiles aseptiques. (Laboratoire de zoologie et anatomie comparée de l'Université de Genève). SUR LE BOURGEONNEMENT NUCLÉAIRE DES ÉPITHÉLIUMS, par R. ArGaun. Dans une note antérieure (1) nous avions signalé l'existence d’une sécrétion nucléaire particulière dans la muqueuse salpingienne. Nous envisagions cette sécrétion comme pouvant jouer un rôle nutritif ou peut-être comme étant la conséquence d’une altération nécrobiotique par suractivité. D’après Courrier (2), il s'agirait de cellules émises par division amitotique de l’épithélium tu- baire, cellules qui joueraient un rôle phagocytaire, par exemple vis-à-vis des cellules granuleuses entraînées avec l’ovule. Nous avons eu, depuis, l’occasion, maintes fois répétée, d’ob- server pareil phénomène sur un certain nombre d’organes C’est ainsi que l’épithélium du cul-de-sac antérieur de l'intestin, chez l'embryon de Mouton de 3 millimètres, paraît revêtu, sur la coupe, d’un véritable chapelet nucléaire, chaque noyau reposant 29 HP dr OA ’ À ms um AIDE 5 ed . de la Soc. de biol., 5 février 19251, p. 256. + (2) C. R, de la Soc, de biol., 19 Mars 1921, p. 971. SÉANCE DU Ÿ JUILLET 289 sur l'extrémité apicale de chaque cellule ou sur un interstice intercellulaire. De même, les cellules tapissant les cavités adéno- mateuses d’un kystome de la mamelle présentaient une image identique, et il ne s'agissait pas, dans ce cas particulier, de sé- crétion lactée si fréquente dans les tumeurs de cet organe. L'ap- pendice iléo-cæcal d’une Femme d’une quarantaine d'années montrait également à la surface de son épithélium, une disposi- tion absolument semblable, etc... Dans ces cas nouvellement observés, il ne nous parait pas, davantage, que l’on ait affaire à des cellules fraichement émises par amitose, puis énucléées entre 2 cellules hypertrophiées. La plupart des noyaux extériorisés sont, en effet, libres, sans proto- plasma, très arrondis, sans aucune trace de lamination ; leur ligne de contour nettement circulaire, renferme une susbtance claire avec de 4 à 6 blocs chromatiques. D'autre part, les cellules épithéliales sous-jacentes sont à peu près toutes de mêmes dimen- sions, et, au moins dans le tube digestif embryonnaire, ne pré- sentent, nuflement, çà et là, des formes allongées, étirées, carac- iéristiques des éléments comprimés ou vidés. L’épithélium tout entier est régulièrement nivelé, sans aucun de ces plis qui appa- raissent inévitablement dans les nappes cellulaires s’étalant par multiplication intense de leurs éléments. En somme, quel que soit le mécanisme qui conditionne cette extériorisation de chromatine, on doit lui accorder une significa- tion d'ordre beaucoup plus général que celle envagée primiti- vement et il est fort probable que toutes les cellules des épithé- liums sécréteurs éliminent, à certain moment, dans un but qui n'est pas encore élucidé, une bonne partie de leur chromatine à l’état figuré. SUR LE RÔLE DE L'ASSOCIATION À FUSO-SPIROCHÈTES DE VINCENT DANS L'ÉTIOLOGIE DE LA BRONCHITE SANGLANTE DE CASTELLANI, par Léoporp ROBERT. Dans une note précédente, nous avons étudié les microroga- nismes existant dans les sécrétions bronchiques des malades atteints de bronchite sanglante de Castellani, et exposé la tech- nique employée pour ces examens. Le Spirochète que nous avons observé, et qui présente les ca- ractères de Spirochæta Vincenti était associé au Bacille fusiforme décrit également par ce dernier auteur. Nous avons signalé les particularités morphologiques du Spirochète et du Bacille fusi- forme dans les crachats des malades. 286 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE D Re D 0 OR Rien 0 OR a ee de La présence de association fuso-spirillaire de Vincent dans nos onze cas de bronchite sanglante type (maladie de Castellani) vient donc s'ajouter à ceux de Rothwell (1), Chamberlain C) Roubier et Gautier (3), Delamare (4). Il ne paraît pas utile d’insister, comme certains l'ont fait, sur la possibilité de la contamination par la symbiose fuso-spirillaire, au niveau du pharynx, des crachats examinés. Les Spirochètes et les fusiformes sont en tel nombre, si également répartis dans le matériel d'examen, qu'il s'agisse d'expectoration muqueuse ou mucopurulente ou de crachats complètement sanglants, qu'une telle contamination est pratiquement impossible. Mais un point qui paraît devoir particulièrement retenir l'at- tention, est la nécesisté de rechercher d’une façon: systématique et à de multiples reprises en cas d'examen négatif, le Bacille tu- berculeux, dans les expectorations même très riches en fuso- spirilles. Alors que le pronostic de la bronchite sanglante due à une association fuso-spirillaire pure demeure, en effet, essentielle- ment favorable, la double infection tuberculose et fuso-spiroché- tose pulmonaires, revêt un caractère de gravité particulière. Enfin, la présence constante, dans nos r1 cas, du Bacille fusi- forme de Vincent, à côté du Spirochète, jointe à l'identité mor- phologique absolue de Sp. bronchialis et de Sp. vincenti, est un bien solide argument en faveur de la pathogénicité de la sym- biose fuso-spirillaire dans la bronchite sanglante de Castellani et de la nécessité d'identifier Sp. bronchialis Castellani Fantham à Sp. vincenti Blanchard (1906), son devancier. (Institut Pasteur de Bangkok). (x) J.-H. Rothwell. Americ. Med. Assoc., juin 1910. (2) Chamberlain. The Philippine Journal of Science, B., TOUT MER ONATE p. 489. (8) Ch. Roubier et Cl. Gauthier. C. R. de la Soc de biol., 12 avril 1919, 368. (4) Gabriel Delamare. C. R. de la Soc. de biol., 10 mai 1919, t. LXXXIL n° 29, p:0450: p. SÉANCE DU 9 JUILLET 281 LIRE TR ERP EE EE L'AFFINITÉ CGUTANÉE DU VIRUS ENCÉPHALITIQUE, par C. Levaorni, P. Hanvier et S. Nicorau. Des expériences antérieures, montrant l'identité du virus dit de l’herpès et du virus encéphalitique, d'une part ; des recherches actuellement en cours concernant les rapports entre le virus de l'encéphalite et ceux de la vaccine, de la rage et de la poliomyé- lite [groupe des épithélioses neurotropes (1)] d'autre part, lais- saient prévoir que le germe de la maladie de v. Economo devait avoir quelque affinité pour le revêtement épithélial de la peau. Les faits que nous relatons ci-dessous confirment cette prévi- sion ; ils prouvent : 1° que l’inoculation de ce germe à la peau du Lapin engendre des lésions locales ; 2° que cette inoculation cutanée peut être suivie d’une infection, qui aboutit à une encé- phalite mortelle, transmissible en série. Exp. 1. Virus fixe de passage, d’origine cérébrale humaine. Une émulsion épaisse du cerveau est appliquée par badigeonnage sur la peau du Lapin 4/$S, par le procédé de Calmette-Guérin (peau rasée, scarification à la pipette brisée). Le surlendemain, l'animal présente une légère irritation de la peau, qui, les jours suivants, se recouvre de petits squames, et une infiltration du derme. Çà et là, on constate de petites papules qui:se recouvrent de croûtes rougeâtres. L'animal meurt le 11° jour. Cultures du cerveau néga- tives. Examen histologique : lésions d’encéphalite parenchyma- teuse et manchons périvasculaires, localisés surtout au niveau du mésocéphale, méningite à mononucléaires de la région basale. Un passage cérébral est fait sur le Lapin 52/S, qui meurt le 3° jour (cultures négatives, lésions typiques d’encéphalite à pré- dominance de polynucléaires). Un deuxième passage, 79/5, meurt le 5° jour, avec des lésions caractéristiques. Exp. II. Virus des porteurs Ac: Même dispositif expérimental sur le Lapin 45/S. Le lendemain, on constate, sur la peau, des stries rouges qui, le lendemain, sont surélevées, d'aspect papu- leux, couvertes de squames. Ces lésions s’accentuent jusqu’au 6° jour. À ce moment, la croûtelle enlevée, laisse voir une sur- face érodée et légèrement suintante. Le ro° jour, il existe une infiltration diffuse du derme. L'animal meurt le 12° jour. Une émulsion de son cerveau est inoculée dans le cerveau et à la cor- née du Lapin 39/E : kératite intense le 3° jour. L'animal meurt d'encéphalite le 5° jour. Les lésions cutanées renferment le virus de la maladie, ainsi que le prouve l'expérience suivante : sur le @) Le terme d’épithéliose a été créé par Borrel pour désigner la variole- yaccine, la variole du Pigeon et la clavelée du Mouton. 288 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Lapin 45/S, on prélève les 3° et 6° jours, au niveau de ces lésions cutanées, un peu de sérosité obtenue après râclage, que l’ôn ino- cule à la cornée du Lapin 72/$, à l'œil droit, puis à l'œil gauche : apparition d’une kératite bilatérale, qui guérit au bout de quel- ques jours. L'animal meurt d'encéphalite le 14° jour. Conclusion. L'inoculation à la peau du virus encéphalitique d'origine cérébrale et salivaire (après passage cérébral sur le La- pin), provoque des lésions cutanées, caractérisées par une der- mite papulo-squameuse contenant le virus de la maladie. Cette inoculation est suivie d’une localisation du virus dans le cerveau, déterminant la mort de l’animal par encéphalite. Il est intéres- sant de rapprocher ces résultats positifs de ceux qui démontrent l'innocuité du germe encéphalitique introduit dans le tissu cellu- laire sous-cutané, ou dans le derme lui-même (1). C’est là une nouvelle preuve de l’affinité épithéliotrope dont ce virus est doué. Nous avons montré antérieurement que le virus chemine le long des nerfs ; il est probable, qu'après avoir pullulé au ni- veau de l’épiderme, il envahit les terminaisons nerveuses de la peau et emprunte la voie des nerfs centripètes, pour atteindre le système nerveux central. (Institut Pasteur de Paris et Laboratoire de médecine expérimen tale de la Faculté de médecine de Cluj, Roumanie). ; STÉAPSINE HUMAINE ANTI-HUILE D OLIVE PROVOQUÉE PAR LE VACCIN TUBERCULEUX A L'HUILE D OLIVE, par S. Marais. Hanriot a établi la présence dans le sang d’une monobutyrinase et Weinland, E. Abderhalden ont montré que le sang acquiert un pouvoir lipolytique beaucoup plus prononcé qu'auparavant, après introduction dans le sang, de graisses telles que l'huile de Colza et le suif de Mouton (2). Pour notre part, nous avons voulu voir comment se comporte, vis-à-vis de l’huile d'Olive, le sérum des malades ayant reçu du vaccin tuberculeux prnnlsiqune dans de l'huile d'Olive. Quand on utilise dans la thérapeutique humaine les vaccins tu- berculeux à Fhuile d'Olive, on obtient deux sortes d'anticorps : un anticorps spécifique contre l’antigène tuberculeux (Wasser- mann, Danielopol, Calmette, Besredka, etc.) et un anticorps (1) Levaditi et Harvier. Ann. de l'Institut Pasteur, t. XXXIV, 1920, p. 911. (2) E. Abderhalden, Les ferments de défense de l'organisme animal, O. Doin et fils, p. 78, SÉANCE DU 9 JUILLET 289 —— — ————— contre l'huile d'olive, anticorps qui m'a semblé être dépourvu de spécificité. Les vaccins dont nous nous sommes servi sont au nombre de trois : un vaccin à Bacilles rendus atoxiques par l'action pro- longée de l'huile d'Olive ; un vaccin à la toxine et enfin un vac- cin mixte. Tous ces vaccins, que nous avons préparés en 1912 à l'Institut Pasteur (1), sont lugolés et émulsionnés dans de l'huile d'Olive. Qu'ils soient administrés par la voie cutanée, musculaire ou intraveineuse, on décèle dans le sang des malades la présence d’une lipase assez active vis-à-vis de l’huile d'Olive. Voici, par exemple, dans ces tubes, deux réactions faites avec le sérum de deux malades, atteints de lichen plan, chez lesquels le vaccin huileux à la toxine tuberculeuse a été injecté dans la veine et sous la peau. Cette dernière injection est pratiquée à titre anti-anaphylactique, comme nous l'avons déjà montré pour les globules rouges de Mouton (2). Le liquide du fond des tubes n° 1 et n° 2, est composé du sérum de malade, 0,1 c.c. et 0,2 c.c. addi- tionné d’eau potable, après agitation préalable du sérum et de l'huile. Le tube n° 3 contient seulement de l’eau potable. La par- tie supérieure est occupée par l'huile d'Olive. Dans le tube té- moin n° 3, on voit nettement le contact de l’eau et de l'huile. Au contraire, dans les tubes au sérum de malade, un diaphragme blanc apparaît entre les deux liquides. Si à la place de l'huile d'Olive, on met de l'huile d'Arachide, on obtient une émulsion aussi intense dans les tubes témoins que les tubes à sérum ; seu- lement, dans ces derniers tubes, il se forme après repos, égale- ment un disque blanc entre les deux liquides superposés. IL est à remarquer que ces disques blancs sont plus épais dans les tubes à l'huile d'Arachide que dans les tubes à l'huile d'Olive. En répétant les mêmes expériences avec le sérum d’Homme normal, nous avons obtenu les mêmes disques avec l'huile d'Olive et avec l’huile d’Arachide. Seulement, dans ces cas, les disques blancs sont de moindre importance. _ On obtient les mêmes résultats, si, à la place d’eau potable, on ajoute de l’eau physiologique, après agitation des tubes conte- nant le sérum et Fhuile. L’addition d’eau distillée à ces tubes provoqué la formation de disques plus nets et plus opaques. Dans ces autres tubes, aucun disque n’est apparu en employant {1} S. Marbaïis. Rapport des chefs de service de l’Institut Pasteur sur le fonctionnement de leurs laboratoires pendant l’année 1913. : (2) Voir, à ce sujet, F. de Gaspari. Préparation de sérums hémolytiques et leucolytiques par l'injection de petites doses préventives, d’après le procédé dé Besredka. C.-R. de la Soc. de biol., 1910, t. IL., p. 282. — $. Marbais et T. Rachewsky. Préparation d’une forte hémolysine par l'injection bigéminée dé émulsion hématique. C. R. de la Soc. de biol., tp1r, t. LXX, p. 974. BIoLOGiE. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 21 290 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE je sérum d’une phtisique, qui avait reçu 6 c.c. de vaccin à l'huile d'Olive, en trois injections bigéminées journalières. Il y a donc une phase négative vis-à-vis de l'huile d'Olive injectée et aussi vis-à-vis de l'huile d'Arachide prise comme antigène témoin. En résumé, dans le sérum humain normal, il existe une stéap- sine, qui émulsionne une petite quantité d'huile d'Olive et d’Ara- chide. Elle se manifeste mème après une forte dilution du sérum dans l’eau distillée. Sa quantité augmente pour ces deux sortes de graisses, dans le sang des sujets, injectés uniquement avec du vaccin à l'huile d'Olive. Il est possible que la recherche des acides gras et des savons fournira un élément sûr quant à la spécificité de ces anticorps émulsionnants ; mais, en nous appuyant sur ces recherches grossières, nous conclurons provisoirement que l’aug- mentation de la lipase, obtenue par l'injection de vaccin à l'huile d'Olive, est dépourvue de toute spécificité. RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR L'HERPÈS 2 par GEORGES BLANC, J. Tsimivaxis et J. CAMINOPETROS. I. Action de la bile sur le virus de l’'herpès. Comme le virus de la rage, comme celui de Levaditi et Harvier, le virus herpétique est rapidement détruit par la bile. Expérience [. Le cerveau d'un Lapin (A 23) mort d'encéphalite herpétique donne un passage positif par inoculation de quelques gouttés d’'émulsion cérébrale sous la dure-mère d’un Lapin neuf (A 31). Ce virus est mélangé à parties égales moitié avec de l’eau physiologique, moitié avec de la bile. Les dilutions sont conser- vées 20 heures à la glacière, puis inoculées respectivement à deux Lapins par scarification de la cornée. Le Lapin A 32 qui geçoit le mélange virus bile ne réagit pas. Le Lapin A 35 qui reçoit le mélange virus eau D leetoe réagit fortement, avec les symptômes classiques, après 48 heures. Expérience IT. Le virus cérébral d’un Lapin, éprouvé par pas- sage, est dilué moitié avec de l’eau physiologique, moitié avec de la bile à parties égales dans les deux cas. Les dilutions sont mises l'étuve à 37° pendant 5 heures, puis inoculées à deux Lapins sur la cornée. L'un, À 40, reçoit le mélange virus bile et ne réagit vas. L'autre, À 20, reçoit le mélange virus eau physiologique et après 24 heures, il présente une réaction caractéristique. Il. Action du rouge neutre. À l'encontre du virus vaccinal, le virus herpétique n’est pas détruit par le rouge neutre. Expérience I. Le Lapin A 68 fournit un virus qui est dilué à SÉANCE DU 9 JUILLET 291 parties égales avec une solution de rouge neutre au 1/1.000, une solution de rouge neutre au 1/10.000 et de l'eau physiologique. Les trois mélanges sont mis à la glacière et à l'obscurité pendant 0 heures, puis inoculés à trois Lapins, sur la cornée. Les trois Lapins réagissent fortement et dans le mème laps de temps. Une partie des mêmes mélanges, conservée 5 heures à la lu- mière, par temps gris, donne sur d’autres Lapins, les mêmes ré- -sultats positifs. Expérience Il. Le virus provenant du Lapin À 76 est mélangé à parties égales avec une solution de rouge neutre au 1/10, au 1/1.000, au 1/10.000 et avec de l'eau physiologique. Le tout est exposé à la lumière solaire à 34°, pendant 4 heures, puis avec les quatre dilutions, quatre Lapins sont inoculés, un seul réagit, le Lapin A 78, qui a reçu le mélange virus et solution de rouge neutre au 1/1.000. Dans cette expérience, à noter seulement l’ac- tion virulicide des rayons lumineux. Le rouge neutre n'a nulle- ment développé cette action. III. Action des sérums de Lapins immunisés contre "le virus herpétique et de malades atteints où quéris d'encéphalite épidé- mique. Cette action est nulle comme il ressort des expériences suivantes. Expérience I. — Le 11 mars, le virus provenant du Lapin A 3 est mélangé à parties égales avec le sérum du Lapin À 6 et avec le sérum d'un malade atteint d'encéphalite épidémique. Le La- pin À 6 a été inoculé deux fois, le 20 janvier et le 16 février, avec du virus heérpétique sur la cornée de l'œil droit et de l'œil gauche." Il a réagi fortement. Le 17 février, il a reçu du virus sous la dure-mère, virus qui s'est montré actif pour un Lapin témoin; le Lapin À 6 a résisté. Le malade est atteint d'encéphalite depuis un an environ, il a présenté des phénomènes oculaires, de la somnolence et actuellement garde une asthénie et une abou- lie marquées. Il a le visage « figé » caractéristique. Le mélange virus + sérum est laissé à la glacière 20 heures en même temps qu'un mélange témoin virus + eau physiologique. Trois Lapins inoculés sur la cornée avec les trois dilutions réagissent forte- ment et dans le même laps de temps. La même expérience est faite après un séjour de 5 heures à l'étuve à 37°. Le même sérum de Lapin est utilisé. Le sérum de malade provient cette fois d'une Femme qui a présenté des symptômes classiques d’encéphalite léthargique, il y a un an, et qui, actuellement, semble parfaitement guérie. Cette fois encore 3 Lapins sont inoculés et tous 3 présentent après 24 heures d’in- cubation une réaction caractéristique de la cornée. (Institut Pasteur et Astyclinique de l'Université, Athènes). 292 SOCIÉTÉ DÉ BIOLOGIE SUR LA PORPHYRINURIE EXPÉRIMENTALE. _ LÉSIONS DU FOIE CHEZ UN LAPIN PORPHYRINURIQUE _ APRÈS INTOXICATION CHRONIQUE PAR LE SULFONAL, Note de E. GRYNFELTT et R. LAFoNT, présentée par L. VrALLETON. Nous avons étudié histologiquement les divers viscères d'un La-- pin, qui, du 2 janvier au 5 mai, avait ingéré, une semaine entre autres, quotidiennement, une dose de 0,20 gr. à 0,25 gr. de sul- fonal, et qui, à chaque période d'intoxication avait répondu par une crise de porphyrinurie. L'animal a été sacrifié en pleine crise, par piqûre du bulbe, et les organes prélevés immédiatement, ont été fixés par les procédés les plus divers (liquide J. de Laguesse, de Ciaccio, de Regaud, de Bouin, alcool absolu, formol salé, su- blimé salé). Le foie, au point de vue macroscopique, ne présentait aucune lésion appréciable. Mais l'examen histologique a révélé dans tout le parenchyme des lésions diffuses et d’une façon générale légères. Les lobules conservent leur disposition normale. Dans la zone centrale, en raison d’un certain degré d’atrophie des cellules, les travées, alternant avec des capillaires béants, offrent une dispo- sition radiée plus nette que chez le Lapin normal ; dans la zone péri-portale, au contraire, les travées sont étroitement serrées et le parenchyme est très compact. Les cellules hépatiques comparées avec celle d’un Lapin témoixz (se trouvant, au point de vue nutritif, dans des conditions iden- tiques), traitées par les mêmes méthodes histologiques, sont nota- blement modifiées. Le cytoplasme, normalement creusé de grandes vacuoles qui donnent à la cellule un aspect clair, est devenu, chez le Lapin intoxiqué, compact et granuleux. La méthode de Regaud met en évidence un appareil mitochondrial qui a subi deux ordres de modifications : 1° transformation des chondriosomes. filamenteux (1) en mitochondries, très fines et régulières ; 2° margination de mitochondries, groupées en amas réguliers à la périphérie du corps cytoplasmique. Entre ces amas marginaux et le noyau, le cytoplasme est formé d’une masse finement gra- nuleuse, acidophile, compacte ou creusée de très fines vacuoles plus ou moins nombreuses. Dans toutes ces cellules, le noyau conserve sa forme régulière et sa structure normale, à cela près que l'appareil nucléolaire paraît être le plus souvent hypertrophié. Au point de vue des enclaves histologiquement décelables, l’in- (1) Chez le Lapin, ainsi que l’a décrit Arnold, et contrairement à ce qu’ad- mettent certains auteurs le chondriome normal, au moins dans certains états fonctionnels, renferme un grand nombre de chondriocontes courts et flexueux. is LOS Qu CORTE PA Va Va Va Va Va Va Va VA Va Va Va Va Va Va V2 Va Va Va VA 4 VA Va Va Va V4 92 V2 V3 Va Va Va a Va Va 9 92 VA V9 V2 V2 Ve V2 V2 4 VA V4 © 93 A Vi VA VA 7 V4 V4 © 94 V9 V2 04 VA V4 VA 02 V4 9 0 04 94 Ve 0 Produits F.HOFFMANN-LA ROCHE C" 21, Place des Vosges. — PARIS A "à AN? 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Les graisses sont représentées uniquement par des substances osmio-réductrices, dont la répartition est nor- male : les lipoïdes colorables au soudan 111 par la méthode de Ciaccio font totalement défaut. Bien que la dilatation manifeste des capillaires biliaires intercellulaires dénote, dans les zones péri-portales surtout, une exagération de cette sécrétion, il n'y a pas de pigments biliaires visibles dans les cellules, Ces lésions sont du même ordre que celles que nous avons relevées, récemment (1), dans l’intoxication aiguë par le sul- fonal, mais elles sont plus accusées. Elles rappellent, au point de vue de l’aspect général de la cellule, ce que Fiessinger décrit sous le nom de « condensation granuleuse acidophile » au cours de diverses intoxications expérimentales du foie. Et il est intéressant de constater que malgré le nombre des intoxications successives et la durée de l’expérience (4 mois), ces lésions en restent géné- ralement à ce stade précoce (que dénote aussi l’état du chon- driome). Ce n’est que très exceptionnellement que l’on rencontre sur les travées hépatiques granuleuses une cellule nécrosée, avec noyau pycnotique et cytoplasme en dégénérescence hyaline. (Laboratoire d'anatomie pathologique de l’Institut Bouisson Bertrand). ESSAI DE PORPHYRINURIE EXPÉRIMENTALE. Note de R. Larowr et F. Portes, présentée par L. VIALLETON. I. Expérience « in vivo » (2). Dans le but de préciser les lésions anatomiques et d’élucider la pathogénie des parphyrinuries, nous avons essayé, en partant des données de Nencki, Zaleski, Neubauer, etc., de rendre porphy- rinuriques un certain nombre d'animaux de laboratoire : Souris blanches, Cobayes et Lapins, par ingestion de sulfonal. Les Souris en recevaient journellement une petite dose (0,00026 par gr. d'animal), enrobée dans une boulette de pain, et dont on surveillait l’absorption. Un dispositif permettait de re- cueillir les urines. Malgré des expériences répétées, nous n’avons (x) Soc. Scienc. médi. et biol. de Montpellier, 8 juillet 1927. (2) Pour le détail des expériences, voir la thèse que soutiendra R. Lafont, en Juillet 1921, devant la Faculté de médecine de Montpellier. 294 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE —_—— jamais pu constater de porphyrine pendant la vie, et la recherche du pigment dans le foie, après la mort de l'animal, n’a pas donné de résultat. Même résultat négatif avec des Cobayes ; mais, avec ces ani- maux, la richesse en pigments de l'urine est telle que toute re- cherche spectroscopique et micro-chimique, par les procédés. courants, est très difficile. Par contre, avec le Lapin, nous avons obtenu les résultats les plus nets, comparables à ceux de Neubauer. En 5 à 6 jours, nous. sommes arrivés à rendre ces animaux porphyrinuriques en leur administrant une dose journalière de 0,20 gr. à 0,25 gr. de sul- fonal par ingestion. Dans le but d'obtenir des lésions plus caractérisées, nous avons cherché à déterminer une intoxication chronique. Nous sommes arrivé à faire vivre un Lapin du 2 janvier au 5 mai, en provo- quant chez lui une série de crises d’une semaine de durée alter- nant avec une semaine de repos, et cela dans le but d'éviter la mort de lanimal, qui survient d'habitude du 12° au 15° jaur, quand l’intoxication est ininterrompue. L'étude histo-pathologique de ses organes sera publiée dans une autre note, nous nous contenierons, dans celle-ci, de r'ap- porter un point intéressant sur la physio-pathologie de lintoxi- cation par le sulfonal : à savoir que, au fur et à mesure que les intoxications se multiplient, le moment où la porphyrine appa- rait dans l'urine est de plus en plus rapproché du moment de l’ingestion (6 jours au début et 24 heures à peine à la fin). Les injections intraveineuses et sous-cutanées de globules rouges en solution physiologique à 70 p. 1.000, n ont pas modifié la teneur des urines en porphyrine. Des injections sous-cutanées d’'hyoscine, à rapprocher du sulfonal, pour ses propriétés hypnotiques, n’ont point provoqué de porphyrinurie. | IT. Expériences « in vitro ». Il s'agissait de savoir si le foie, qu'on suppose faire la porphy- rine in vivo, en ferait aussi in vitro. Pour cela, nous avons laissé des foies de Lapins normaux et de Lapins porphyrinuriques s’autolyser en présence de sulfonal. Nous n'avons pu constater la production de porphyrine. L'expérience a été interrompue après 1 jours, pour éviter l'erreur due à l’autolyse aseptique (x). Dans toute une série d'expériences, nous avons mis en présence du sulfonal les divers pigments sanguins : oxyhémoglobine, hémoglobine réduite, hémaline en solution alcoolique, hémine, hémochromogène. Ces expériences ont été faites à l’étuve à 37°, (1) Hoagland et Mac Bryde. (Journal of agricultural Research, Washington, 1916) ont obtenu la formation de porphyrine dans le muscle du Bœuf pendant l’autolyse aseptique. re SÉANCE DU 9 JUILLET 295 dans l'obscurité. Le sulfonal est resté intact, il n'est pas apparu de porphyrine. Notre expérimentation sur l'action du sulfonal intimement mêlé par broyage avec des organes de Cobaye frais : foie, rein, cœur, prélevés aseptiquement et portés à l’étuve à 37° pendant 15 jours, n’a pas été plus heureuse. De ces diverses expériences, on peut conclure I. Qu'il est possible, en alternant les périodes d'intoxication avec des périodes de repos, de créer une intoxication chronique chez le Lapin. Chaque période d’ingestion est suivie de l'appa- rilion de porphyrine dans les urines, et cela d’une façon d'autant plus précoce que l’animal a été plus longtemps intoxiqué. Le lieu de formation du pigment et le mécanisme de cette formation restent encore obscurs. IL. In vitro, le sulfonal mis en présence du sang où du paren- chyme des divers organes qui jouent un rôle dans le métabo- lisme de l'hémoglobine ne détermine pas la formation de por- phyrine, en dehors de toute production par autolyse tissulaire. Il y a là un phénomène biologique qui nous échappe encore. Nous avons cru utile de publier même les résultats négatifs pour éviter à d'autres chercheurs un travail inutile. (Laboratoires d'anatomie pathologique de l’Institut Bouisson Bertrand et de chimie biologique de la Faculté de médecine de Montpellier). RECHERCHES SUR LES RÉDUCTASES DES SELLES DES NOURRISSONS A L'ÉTAT NORMAL ET A L'ÉTAT PATHOLOGIQUE. ; APPLICATION À L'ÉTUDE DES MODIFICATIONS DES PIGMENTS BILIAIRES DANS LA DYSPEPSIE DU LAIT DE VACHE, par À.B. Manran et H. Dorrencourr. En nous servant des réactifs de Schardinger (solution de bleu de méthylène seul ; solution de bleu méthylène formolé), nous avons pu nous assurer que les selles dés nourrissons normaux renferment une réductase directe, qui est en grande partie fixée sur les particules solides et en faible partie dissoute dans le mi- lieu aqueux où ces particules sont en suspension. Cette réductase est plus abondante dans la selle neutre ou alcaline. de l'enfant nourri de lait de Vache que dans la selle de celui qui est au sein. Dans les selles pathologiques, le défaut, la présence ou l'excès 1 296 L SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de réductase est en rapport avec la réaction acide, neutre ou alca- line des matières fécales. Cette substance fait défaut ou est en petite quantité dans la selle acide de la diarrhée des enfants au sein. Dans la selle dite « mastic », qui caractérise la dyspepsie du lait de Vache, et qui est très alcaline, la réductase est abondante. Dans les diarrhées des enfants privés du sein, elle est présente ou abondante, si la selle est neutre ou alcaline, elle est peu active ou même absente si la selle est acide. Des expériences de neutra- lisation nous ont montré que, si l’acidité peut masquer parfois la présence de réductase, la décoloration du bleu n'est pas fonc- tion de la réaction des selles ; cette réaction nest que le témoin du défaut, de la présence ou de l'excès de la réductase. La réaction des selles est en rapport avec le degré de putréfaction du contenu intestinal ; elles sont d'autant plus alcalines que la putridité est plus accusée. Il semble donc que la production de réductase est surtout en rapport avec l’activité des microbes protéolytiques. _ Invitro. La réductase fécale, révélée par le réactif de Schar- dinger, n’exerce pas d'action réductrice sur la bilirubine. Ce fait est important pour la solution d'un problème que nous avons déjà abordé (1) et dont nous poursuivons l’étude : la pauvreté en pigments biliaires de la selle « mastic », qui caractérise la. dyspepsie du lait de Vache. Cette pauvreté a été attribuée à ce que les pigments sécrétés en quantité normale par le foie, seraient réduits par les processus putrides bien au-delà du stade « sterco- bilinogène » et ne seraient plus décelables par les procédés ordi- naires. Cette manière de voir est en désaccord avec le fait que nous venons de signaler. Celui-ci est plutôt en faveur de la théorie qui attribue la décoloration de la selle « mastic » à ce que le foie ne sécrète plus de pigments biliaires en quantité suffisante. SYNDROME ADIPOSO-GÉNITAL ET DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL (PRÉSENTATION D'UN CHIEN), par JEAN Camus et G. Roussy. Nous présentons à nouveau un Chien chez lequel nous avons déterminé, à la fin de l’année 1919 (il pesait à cette époque 15 kgr.) une lésion expérimentale de la base du cerveau, dans la région hypophysaire. Ce Chien, à la suite de cette Jésion, a été atteint de diabète insipide permanent et nous avons vu s'installer chez lui le syndrome adiposo-génital typique ; son poids est passé à 26 kgr. I] a fait l’objet d’une présentation à la Société de bio- logie, il y a exactement un an. À cette époque, quelques mem- 4) C. R. de la Soc. de biol., 17 juillet 1920, p. 1080. SÉANCE DU 9 JUILLET 297 "a bres de la Société ont pensé qu'il serait intéressant de suivre l’évolution des diverses manifestations réalisées chez cet animal -encore relativement jeune. Depuis un an, son état est resté iden- tique ; il est toujours atteint de diabète insipide (3 ou 4 litres d'urine par 24 heures) et le syndrome adiposo-génital n'a pas varié. La verge est restée très petite ; les testicules ne se sont pas développés, les bourses absentes, les instincts génésiques ne sont pas apparus. Îl est toujours obèse. RACHISTOVAÏNISATION ET RACHISYNCAÏNISATION EXPÉRIMENTALES ; LEURS ACCIDENTS, LES MOYENS D'Y REMÉDIER, par RENÉ BLocu, JEax Camus et HERTz. Au cours d'interventions chirurgicales après rachistovaïnisation et rachisyncaïnisation, Bloch et Hertz ont, dans quelques cas, observé des syncopes graves, et ont combattu ces accidents par l'injection intrarachidienne de caféine (1). Les effets favorables de ce procédé employé chez l'Homme nous ont incité à l’étudier expérimentalement. Les accidents observés chez l'Homme se présentent avec l'allure d’une intoxication bul- baire, c’est pourquoi il a paru que la technique expérimentale la plus simple consistait à intoxiquer le bulbe directement en injec- tant les anesthésiques dans le liquide céphalorachidien entre l’atlas et l’occipital. Pour la même raison, les antidotes ou substances susceptibles ‘de se comporter comme tels ont été injectés par la mème voie. _ Nos recherches ont porté du 26 Chiens. Dans ce groupe, 14 expériences ont porté sur la stovaïne, 9 sur la syncaïne et 3 à la fois sur la syncaïne et la stovaïne. Expériences sur la stovaine : Chien 1, P=5 kgr. 600 : une dose de 2 centigr. de stovaïne lui donne anesthésie et paralysie motrice avec ralentissement de la respiration : survie. — Chien 2, P=:1/, kgr. : une dose de A centigr. de stovaïne ralentit puis parait arrêter la respiration (pas de graphique) ; 12 centigr. de caféine font reparaître la respiration et donnent des convulsions : survie. — Chien 3, P=ro kgr. Soo : 3 centigr. stovaïne donnent arrêt respiration, 6 centigr. caféine sont injectés sans résultat : mort. — Chien 4, P= 16 kgr. 700 : À centigr. stovaïne donnent arrêt respiration ; 5 centigr. caféine sont injectés sans résultat . mort. — Chien 5, P—9 kgr. {oo : 4 centigr. stovaïne donnent arrêt (x) Presse médicale, 19271, n° 33. 298 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE respiration, 12 centigr. caféine avec respiration artificielle manuelle ramènent la respiration : survie. — Chien 6, P=3 kgr.: 5 centigr. stovaïne, suivis de 25 centigr. caféine, petites convulsions : accé- lération du rythme respiratoire. Pas de syncope. — Chien 3, P=10 kgr. 500 : 10 centigr. stovaïne et en même temps 25 centigr. caféine, arrêt respiration. Mort malgré respiration artificielle manuelle. — Chien 8, P=13 kgr. 5oo : 14 centigr. stovaïne et en même temps 50 centigr. caféine. Mort immédiate. — Chien 9, P=—9 kgr. 400 : 8 centigr. stovaïne et en même temps 25 centigr. caféine, pas d'arrêt respiratoire. Guérison (ce Chien a reçu quel- ques jours avant {À centigr. de stovaine). — Chien ro, P= 10 kgr. : 8 centigr. stovaïne, puis 25 centigr. caféine : mort. — Chien 11, P=5 kgr. : 3 centigr. stovaïne, puis 25 centigr. ca- féine : mort. — Chien 12, P=37 kger. 600 : 1/2 milligr. adrénaline, puis 7 centigr. stovaïne. Mort malgré respiration artificielle ma- nuelle. — Chien 13, P= 10 kgr. : 3 centigr. stovaïne, arrêt respi- ration, respiration artificielle manuelle : respiration reparait ; 15 milligr. stovaine : arrèt respiration, injection de 25 centigr- caféine sans effet : mort. — Chien 14, P=r4 Kker. : 5 centier. stovaïne, arrêt respiration, respiration artificielle manuelle qui ramène la respiration faiblement ; 25 centigr. de caféine donnent aussitôt grande amplitude de la respiration et augmentation de la pression artérielle : survie. Expériences sur stovaine et syncaïne. : Chien 15, P=8 kgr. 500 : 8 centigr. syncaïne, puis 20 centigr. caféine, puis 1 milligr. adrénaline, puis supporte bien 65 milligr. de stovaïne, mais une nouvelle dose de 15 centigr. stovaine donne la mort. — Chien 16, P=8 kgor. {oo : 5 centigr. syncaïne, puis 20 centigr. caféine, puis 14 centior. stovaine > mort: immédiate. =VOrenten P=7 kgr. 5oo : 10 centigr. syncaïne, puis 3 centigr. stovaine, arrêt respiration ; 20 centigr. caféine sont sans effet : mort. Expériences sur Syncaine * Clien 18, P=7 Kerr S2Ncentuor syncaïne par doses successives jusqu'à syncope, caféine sans effet : mort. — Chien 19, P=S kgr. : 42 centigr. syncaïne par doses suc- cessives Jusqu'à syncope, caféine ou adrénaline sans effet : mort. — Chien 20, P=6 kgr. 300 : 27 centigr. syncaïne par doses suc cessives jusqu'à syncope, caféine, adrénaline, sans effet : mort. — Chien 21, P=S8 kgr. 400 : 8 centigr. syncaïne, syncope, mort, — Chien 22, P=5 kgr. : 5 cenligr, syncaïne, ‘puis 2o/"centign-4ca féine, augmentation nette du rythme respiratoire. Survie. — Chien 23, P=8 kgr, 4oo : 20 centigr. syncaïne par doses succes- sives jusqu'à syncope, puis 2 milligr. strychnine : mort. — Chien 24, P=3 kgr. : 30 centigr. syncaïne, par doses successives. jusqu'à syncope. La respiration artificielle au soufflet électrique pendant 2 heures, puis,20 centigr. caféine, puis 0,5 milligr. d'adré- SÉANCE DU Ÿ JUILLET 299 naline sont sans effet : mort. — Chien 25 ,P=7 kgr. 300 : 35 centigr. syncaïne, par doses successives jusqu'à syncope. Respi- ration artificielle au soufflet électrique pendant 65 minutes retour de la respiration : survie. — Chien 26, P—9 kgr. 200 35 centigr. syncaïne, par doses successives jusqu à syncope. Res- piration artificielle avec soufflet électrique 1 heure 15. Retour de la respiration : survie. Conclusions. De ces 26 expériences, résumées trop brièvement, et qui gagneraient beaucoup à être illustrées des graphiques qui ont été pris, nous tirerons les principales indications suivantes, dont quelques-unes sont connues, dont d’autres ont besoin d'être précisées. | La stovaïne et la syncaïne déterminent des accidents bulbaires et frappent plus spécialement les centres respiratoires. La syncope respiratoire peut sa produire avec des doses non habituellement mortelles, sous l'influence, semble-t-il, d'un changement de po-. sition, d'un mouvement brusque imprimé à l'animal. La stovaïne est hautement plus toxique, pour les centres respi- ratoires, que la syncaïne et la marge entre la dose anesthésiante et la dose mortelle est plus étroite pour là première de ces subs- tances. La caféine est susceptible d’exciter les centres respiratoires et de combattre une syncope qui se produit fortuitement ave une dose d’anesthésique inférieure à la dose habituellement mortelle. Elle ne neutralise pas les effets d'une dose d'anesthésique süûre- ment mortelle, que l'injection de caféine soit faite avant, pendant ou après l'injection d’anesthésique. Il est recommandé d'employer la respiration artificielle en mème temps que la caféine. La respiration artificielle faite à la main rend de grands services, la respiration bien réglée avec un soufflet électrique est très supérieure ; elle doit être prolongée jusqu'au retour de la respiration spontanée, c'est-à-dire durer 1 heure et demie et plus, l'élimination de l’anesthésique deman- dant enyiron cette durée. ACTION CATALYTIQUE DE L'ALCOOL BENZYLIQUE, par J. JAcogson. Dans nos communications antérieures (1) nous avons signalé le fait que l’alcool benzylique empêche les actions des diastases : que des doses mortelles de toxines et de tuberculine brute, addi- (x) GC. R. de la Soc. de biol., 6 mars, 24 avril, 17 juillet et 30 octobre 1920. 300 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tionnées d'alcool benzylique et injectées à des animaux ne pro- voquent pas la mort ; enfin, que la culture de Bacilles de Koch, mélangée à l'alcool benzylique et injectée à des animaux ne pro- voque pas même un abcès froid. Quel est le mode de cette action ? Dans notre note du 30 octobre 1920, nous avons supposé que l'alcool benzylique agit comme agent d'oxydation. Tout en nous réservant de revenir sur cette question, nous nous sommes demandé si, avant l'oxydation, l’al- cool benzylique ne provoque pas la rupture de la molécule. Pour nous rendre compte de ce phénomène, nous avons étudié l’action de l'alcool bénzylique sur l’eau oxygénée et sur l’amidon. a) Eau oxy gene Dans deux tubes, on met 1 c.c. de liqueur. de Fehling et 4 c.c. d’eau distillée. Dans le premier tube, servant de témoin, on ajoute quelques gouttes d’eau oxygénée. Dans l’autre tube, on ajoute l’eau oxygénée mélangée avec de l’alcool benzylique (5 c.c. d’eau oxygénée, 3 gouttes d’aleool benzÿlique, on agite et on laisse reposer pendant ro minutes). En comparant colorimétriquement la réduction temporaire de la liqueur de Fehling dans les deux tubes, laquelle se produit à froid par l'eau oxygénée (1), on constate que, pour le second tube, il faut em- ployer deux fois plus d’eau oxygénée que pour le tube témoin. b) Amidon. Dans un tube, on met 1 c.c. d'empois d’amidon à 6 p. 100, 9 c.c. d'eau distillée et 3 gouttes d'alcool benzylique ; on agite Here et l’on ajoute quelques gouttes d’iode-iodurée. On constate alors que la coloration bleue caractéristique de l’ami- don ne se produit pas et que le liquide prend une teinte violet- marron caractérisée pour la dextrine. Ainsi, le dédoublement d’eau oxygénée et d’amidon par l'alcool benzylique nous permet de conclure que cet alcool exerce une action catalytique. À QUOI EST DU LE PHÉNOMÈNE DE LA ( STROBOSCOPIE RÉTINIENNE » (FIGURE RADIÉE APPARAISSANT AU COURS DE LA ROTATION DES DISQUES A SECTEURS) D}, par HExR1I PrÉRON. Lorsqu'on fait tourner, avec une vitesse croissante (2), un disque comportant des secteurs alternativement clairs et sombres, il se (1) Ad. Wurtz, Dict., t. TIT, eau oxygénée. (2) Ces observations ont été faites en utilisant un dispositif de rotation spé- cial, à vitesse réglable et modifiable .de façon continue que j’ai fait construire, et qui est entraîné par un moteur électrique à vitesse constante. : SAVONS ANTISEPTIQUES VIGIER HYGIENIQUES ET MÉDICAMENTEUX SAVON doux ou pur. S. surgras au Beurre de cacao. S. Panama. S. Panama et Goudron. S. Naphtol. S. Naphtol soufré. S. Goudron et Naphtol, S, Sublimé, S. Boriqué. S. Créo- line: S: Eucalyptus. S,. Résorcine. S. Salycilé. S. Salol. S. au Solvéo!. S. Thymol. S. à Pex\ide de zinc. S. à la Formaldéhyde. AVON à l'Ichthyol. S. Panama et Ichthyol. S. Sulfureux. S. à l'huile de cadée. S. Goudron. S. Boraté. S. Goudron boriqué. S. Iodé à 5 p. 100 d’'iode. S, mercurie là 33 4 100 de mercure. S. au Tannoforme contre les sueurs, 5. à l'huile de Chaulmoogra, contre la lépre, le psoriasis. S. Baume du Pérou ét Pétrole (gale, parasites). DAV ON IDE EREEICE WEIGNEEE LE MEILLEUR DENTIFRICE ANTISEPTIQUE pour l'entretien des dents, des gencives, des muqueuses, Il prévient les accidents buccaux, Pharmacie VIGIER et HUERRE, Docteur ès-sciences Fe 12, Boulevard Bonne-Nouveille. PARIS AÉCOIESRS S Az’ HUI | "TOUTES INDICATIONS 0e L'IODE ET DE LA THIOSINNAMINE = JABES, ARTERIO-SCLEROSE, Affections GANGLIONNAIRES, SCROFULE, et. nn Littérature et Echantillons: A. 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Pour injections hypodermiques. — En boiles de 10 ampoules de 1 c. c. stérilisées,contenant 1 milligramme ou 1 demi-milligr.de Rénaleptine. —FÉ— LITTÉRATURE FRANCO SUR DEMANDE Les Etablissements POULENC Frères 92, Rue Vieille-du-Temple;, PARIS (Il) SÉANCE DU Ÿ JUILLET 301 produit une fusion progressive, d'abord incomplète avec du papil- lotement, puis homogène. Toutefois, dans certaines conditions, apparaît un phénomène curieux : Lorsque la fusion est réalisée et que la vitesse continue de croître, un papillotement se mani- feste à nouveau (1), qui bientôt devient plus net, et l’on remarque des secteurs alternativement plus clairs et plus sombres tournant en sens inverse de la rotation réelle avec une vitesse qui décroit, et, pour une certaine vitesse critique de la rotation réelle, on a l'apparence d'une figure radiée immobile, dont les secteurs fan- tômes reproduisent exactement l'aspect des secteurs réels, sauf en ce quils sont respectivement, les clairs moins clairs, et les sombres moins sombres. Lorsque cette vitesse critique est dé- passée, les secteurs fantômes se remettent à tourner, en sens in- verse, cette fois, c’est-à-dire dans le sens même de la rotation réelle du disque ; leur rotation s'accélère, le papillotement repa- rait, satténue, et la fusion se réalise. À partir de ce moment, quelle que soit l'accélération de la vitesse, le disque garde wn aspect homogène. Pour des vitesses moins fréquentes que la vitesse critique, et qui sont avec elles dans un rapport simple, de moitié par exemple, on peut obtenir encore l'apparence d’une figure radiée immobile, mais le nombre des secteurs fantômes est alors doublé. Quand, au cours des recherches sur la persistance rétinienne, je me trouvai en présence de ce phénomène curieux, je m'enquis, pour savoir s'il avait été déjà constaté. Or, je le trouvai décrit par Charpentier, sous le nom de « stroboscopie rétinienne », à l’appui de sa théorie des oscillations propres de la rétine, dans les termes suivants (2) : « Nous pouvons retrouver ces oscillations sous une autre forme bien frappante qui nous fournit, en outre, une méthode plus précise pour mesurer leur fréquence. Cette méthode est celle de la stroboscopie rétinienne. On sait que si deux disques rotatifs, percés d'un nombre égal de secteurs et placés sur un fond éclairé, tournent dans le même sens l’un devant l’autre, avec une vitesse peu différente, l'œil voit des apparences diverses suivant la vitesse relative de ces deux disques ; la lumière ne passant en un point donné qu’au moment des coïncidences de deux secteurs vides, et ces coïncidences pouvant avoir lieu en des points et à des mo- ments variables, il en résulte l’apparence d’une figure radiée qui se déplace ou qui reste fixe, suivant que le disque antérieur tourne (x) Avec des disques tournants ayant un nombre suffisant de secteurs, le phénomène décrit se produit avant même que soit réalisée la fusion première. On a ainsi un double papillotement. (2) Charpentier. Impressions lumineuses sur la rétine, in : Traité de Physique biologique, t. IT, 1903, p: 878. 302 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE plus vite, moins vite ou aussi vite que le disque postérieur ; dans le premier cas, la figure semble tourner en sens inverse du mouvement des disques, plus lentement qu'eux et d'autant plus lentement que leur vitesse est plus voisine ; dans le second, même mouvement apparent, mais dans le sens de la rotation des disques ; dans le troisième cas, la figure reste intermittente sur place. Or, j'ai trouvé que des phénomènes analogues pouvaient se produire avec un seul disque, lorsque sa vitesse de rotation est voisine d’une certaine valeur déterminée, celle pour laquelle les fréquences du passage de chaque secteur éclairé devant un point donné de la rétine sont les mêmes que celle des oscillations qui se produisent à chaque excitation lumineuse... On peut, avec quelques tätonnements, produire des phénomènes stroboscopi- ques avec des fréquences d’excitations deux, trois, quatre, six fois .moindres. » Au lieu d'oscillations rétiniennes propres, je pensai, pour ma part, à l'intervention d’une phase réfractaire d'excitation du nerf, dont la valeur eût été, d'après mes vitesses critiques, de 5 milliè- mes de seconde, chiffre très vraisemblable. Je procédai à une analyse systématique, dans le détail de laquelle il est inutile d'entrer. ; Pour m'assurer du bien fondé de mon hypothèse, je cherchai en particulier à vérifier une de ses conséquences : du fait de l'existence de la phase réfractaire, quand on regarde le disque tournant, à la vitesse critique donnant l'apparence d’une figure radiée immobile, il devrait y avoir comme une photographie instantanée de la position des secteurs à l'instant où l'on com- mence à regarder. Dès lors, cette position devrait être différente pour plusieurs observateurs regardant brusquement les disques tournants. Or, en fait, avec des disques à deux secteurs clairs seulement, je constatai que la position des secteurs fantômes était toujours identique pour tous les observateurs ; elle paraissait bien déterminée objectivement. Je recherchai dès lors la cause objective du phénomène dans les conditions où j’opérais, c’est-à-dire à la chambre noire avec éclairage artificiel défini, comme le faisait sans doute aussi Charpentier. Je m'aperçus bientôt que cette cause résidait dans le mode d'éclairage : ampoule à incandescence sur courant alternatif. La pseudo-période réfractaire, où les pseudo oscillations rétiniennes se ramenaient aux oscillations inaperçues de l’intensité lumineuse du filament métallique soumis aux alternances du courant. En courant continu, je n’obtenais rien de tel, à moins de réaliser, avec un diapason, un certain nombre d’interruptions par seconde. SÉANCE DU 9 JUILLET 303 Les vitesses critiques s'adaptaient, alors, dans chaque cas, aux fréquences d’interruptions. L'immobilité des secteurs fantômes de la figure radiée est obtenue lorsque l'intervalle de temps entre les débuts de passage de deux secteurs clairs consécutifs séparés par un secteur sombre — ou de deux secteurs d'une même couleur, séparés par un sec- teur de couleur différente (1) — en un point donné, est égal à l'intervalle qui s'écoule entre deux renforcements consécutifs de la source lumineuse : cet intervalle est, par exemple, de 0,020 sec., avec une lampe à incandescence sur continu subissant 5o interruptions par seconde ; de fait, avec un disque à 5 secteurs clairs séparés par 5 secteurs sombres, l'immobilité est alors obtenue quand la vitesse de rotation est exactement de ro tours par seconde ; en doublant le nombre des secteurs, la vitesse doit être réduite de moitié. N'ayant jamais obtenu le phénomène avec un éclairement stable, et bien que j'ignore les conditions exactes des expériences de Charpentier (dans lesquelles il y aurait eu 37 ou 38 renforce- ments par seconde), je puis affirmer que la « stroboscopie réti- nienne » n'a rien à voir avec des oscillations propres de la rétine, et est conditionnée par des oscillations d'origine extérieure. Deux conséquences de ce phénomène sont à signaler : La pre- mière, cest que, pour étudier la persistance rétinienne et le seuil _ de fusion, ou pour faire de la photométrie de papillotement (flicker photometry), il faut éliminer rigoureusement l'éclairage par lampes à incandescence sur courants alternatifs ou inter- rompus, et, d’une façon générale, tout mode d'éclairage suscep- üible d’oscillations propres, même non perceptibles. La seconde, c'est que, en employant du courant alternatif dont on connait la période, on peut contrôler une vitesse de rotation par la méthode des disques à secteurs. L'’immobilité de la figure radiée est, en outre, un témoin excellent de la constance d’une vitesse de rotation, là moindre oscillation en plus ou en moins de cette vitesse entraînant un déplacement des secteurs fantômes, déplacement dont le sens indique le ralentissement ou l’accélé- ration. (x) Lorsque le disque est composé de secteurs de grandeurs inégales, il existe une vitesse critique, donnant la figure radiée immobile, correspondant à la durée de passage de chaque secteur ou de chaque groupe de secteurs. 304 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LEUCOPÉNIE ET HYPERLEUCOCYTOSE CHEZ LE NOURRISSON PAR INGESTION DE MINIMES QUANTITÉS D'IODE, par H. DorcencourT, G. Banu et À. Paycnère. Les travaux que nous poursuivons sur la leucocytose digestive. du nourrisson (1) nous ont conduit à étudier les modifications subies par la leucocytose normale du fait de l’ingestion de cer- taines substances chimiques définies. Les résultats obtenus en ce: qui concerne l’iode, méritent, croyons-nous, d’être rapportés. Si l’on numère les leucocytes et qu'on établisse la formule leu- cocytaire d'un nourrisson normal, qu'aussitôt après il ingère bo gr. d'eau plus 5 gr. de saccharose, puis que de 20 en 20 miï- nutes durant 3 heures, on refasse numération et formule, on ne constate aucune variation leucocytaire appréciable. Si, au même sujet, on donne à absorber le mélange précédent additionné de VIT gouttes de Hquide de Gram (2), on constate des variations. leucocytaires importantes, l'observation ci-dessous réalise le pro- totype le plus souvent observé. Nombre Polynu- Gds Mono- Moy. Mono- Eym- Eosino- de cléaires nucléaires nucléaires phocytes ‘philes 1péoos H 6 mois leucocyles p- 100 p. 100 p. 100 p. 100 p.100 Avant l’ingestion ........ 13.400 38 9 20 33 () Ingestion : Eau.... 5o gr. SACCHATOSE 2e mens DST Liqg. de Gram VIT gouttes (lode : 2 mmgr. 8) 20/ après l’ingestion .. 8.600 36 A 20 4o Ce) ho! — PI 0 000 30 8 5 6x O 6o/ — HeO 200 27 5 6 62 (e) 80/ — .. T0. 400 25 5 le 65 I 120/ —- 17-000 36 7 ET 46 (e] Ainsi donc, l'absorption de 2 mmgr., 8 d’iode (1 métalloïdi- que=o,oo12 gr. | de KI=o,0016) détermine l'apparition d’une leucopénie sanguine importante, 4.800 éléments, dont le maxi- mum est d'environ 20 minutes après l’ingestion, puis il s'effectue un relèvement leucocytaire rapide, tel que le taux initial est atteint en 1 heure environ, il est bientôt dépassé et 2 heures après l’ingestion il existe une hyperleucocytose souvent accusée (4.500 (1) Dorlencourt et Banu. La leucocytose digestive chez le nourrisson normal. Société de Pédiatrie, juillet 1920. — Congrès de Physiologie, 1920. La leucocy- tose digestive au cours des diarrhées communes de la première enfance. C. R. de la Soc. de biol., 5 mars 1921. — Dorlencourt. Considérations sur la leuco- pénie digestive chez le nourrisson normal. Société de Pédiatrie, mai 1921. (2) Formule de Ja liqueur de Gram : eau, 300 c.c. ; iode, 1 gr. ; iodure de K, 2 gr. SÉANCE DU 9 JUILLET 305 éléments). Puis les leucocytes diminuent pour, vers la 3° heure, faire retour au taux initial et s'y stabiliser. L'ensemble de ces réactions est constant et s'observe, pour des conditions d'expé- rience identiques, dans tous les cas. La formule leucocytaire qui, chez le nourrisson, est déjà à prédominance mononucléaire, varie généralement vers le sens de l’exagération de la monoxueléose et surtout de façon très nette de la Iymphocytose, mais ces variations sont moins nettes, moins constantes, que les modifications quan- titatives et varient fréquemment d'un sujet à un autre. Nous avons cherché à déterminer la dose minima d'iode capable de provoquer les modifications leucocytaires que nous venons de signaler : 2 mmgr. d’iode ([ métalloïdique 0,0008, I de KI 0,0012) (moyenne de 4 expérimentations) provoquent une leucopénie de 2.800 et une hyperleucocytose de 2.400 éléments. 8/10 de mmegr. d'iode (I métalloïdique 0,00032, I de KI 0,000) (moyenne de 3 expériences) donnent une leucopénie de 1.300, une hyperleucocytose de 1.500 éléments. Dans 1 cas, la leucopénie fut nette, 1.400 éléments, l’hyperleucocytose manqua. 4/10 de mmegr. d’iode (1 métalloïdique 0,00015, I de KI 0,00025) (3 expériences). Dans un cas seulement, il y a eu leucopénie (1.300 éléments), l'hyperleucocytose a été extrêmement peu marquée ou nulle. : Ainsi donc, des doses d'’iode aussi minimes que celles comprises entre 4/10 et 8/10 de mmgr. sont encore capables, en ingestion, de provoquer une leucopénie et une leucocytose appréciables. Quand la dose est extrêmement faible, la leucopénie seule apparaît. Ce qu'il est, croyons-nous, essentiel de remarquer, c’est que l’iode aux doses homéopathiques que nous venons d'indiquer provoque en ingestion chez le jeune enfant des réactions leuco- evtaires — leucopénie initiale, hyperleucocytose — en tous points identiques, superposables à celles qu'on observe après l’absorp- tion d’un repas lacté normal et telles que nous les avons antérieu- rement déerites chez le nourrisson. Ce fait est, pensons-nous, d'une importance théorique capitale, c’est ce que nous envisa- gerons dans un prochain travail. LÉ Du Taux GLYCÉMIQUE AU COURS DES CIRRHOSES DU FOIE ET DE SES RAPPORTS AVEC LA GLYCOSURIE ALIMENTAIRE PROVOQUÉE, _ par À. CaaurFraARD, P. Bron et Zizine. Au cours de recherches récentes pratiquées chez des malades atteints de cirrhoses du foie, à la période d'état, nous avons cons-. Biorocre. CoMPTEs RENDUS, — 1901. T. LXXXV. Se 22 306 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE taté, en règle générale, l'existence d'un syndrome humoral carac-- térisé par l'urobilinurie, la chlolalurie, l’'hyperglycémie. De ces trois éléments, nous ne voulons retenir que le dernier. et nous nous proposons de montrer que chez les cirrhotiques, l'hy- perglyeémie est presque constante, qu'elle permet de comprendre le mécanisme de la glycosurie alimentaire provoquée, et que le. dosage du sucre du sang peut utilement se substituer. à l'épreuve. de Cora Le tableau suivant résume les faits que nous avons observés. Noms Diagnostic Glycémie Glycosurie alimentaire Kieeeeree. Cirrhose hypertrophique- 1,10 positive Cr Cirrhose atrophique 1,14 positive DEStEreE cr Cirrhose hypertrophique 1,18 positive Cadres Cirrhose hypertrophique 1,20 positive (Ce : Cirrhose biliaire 1520 négative Diese Cirrhose atrophique 1,40 positive CURE Cirrhose atrophique 1,50 positive BAe cocon a Cirrhose graisseuse 1,574 positive Bou ere Cirrhose atrophique 1,97 positive Grd re Cirrhose atrophique 1,80 positive CNE re ou Cirrhose atrophique 1,97 positive Le premier fait qui ressort de ce tableau, c'est que tous nos: cirrhotiques étaient des hyperglycémiques, mais à des degrés dif- férents : 5 d’entre eux donnaient des taux glycémiques variant entre 1,10 gr. et 1,25 gr. Parmi les 6 autres, 1 avait 1,102 et 5 oscillaient entre 1,50 gr. et 1,87 gr. Chez tous ces malades, l'épreuve de la glycosurie alimentaire provoquée a été faite en leur administrant le matin à jeûn une dose de 150 gr. de glu- cose. Sur ces 11 sujets,-10 ont eu une glycosurie nettement posi- tive, pour un seul, atteint de cirrhose biliaire hypertrophique avec ictère chronique, l'épreuve a été négative. Il est facile de comprendre par quel mécanisme physiologique apparaît, dans les cas de ce genre, la glycosurie provoquée ; il semble bien prouvé que malgré l’action d’arrêt protectrice du foie, l'ingestion d’une dose massive de glucose, chez un sujet sain, provoque une hyperglycémie transitoire, mais sans glycosurie. Si le taux de la glycémie dépasse les limites physiologiques, l’hy- perglycémie alimentaire provoquée, qui vient sy surajouter, se trouve assez élevée pour atteindre le seuil de sécrétion pour.le glu- cose et la glycosurie n’est que la projection au dehors de l'hyper- glycémie totale préexistante et provoquée. Il faut également tenir compte de ce fait très probable que chez un sujet déjà en état d'hyperglycémié, il existe un trouble du métabolisme hydro- carboné qui le rend incapable de détruire rapidement un apport massif de glucose. La glycosurie alimentaire ne fait, en somme, SÉANCE DU Ÿ JUILLET 307 que traduire ici le trouble du mécanisme régulateur de la gly- colyse. Mais, par cela mème, cette glycosurie alimentaire provoquée perd de son importance physiologique et ne nous apparaît plus que comme un signe de seconde étape constaté sur le plan uri- naire et qu'il y a tout intérêt à remplacer par la constatation sur le plan sérique de l’hyperglycémie, d’où la conséquence qu'il est préférable, en clinique, de remplacer l'épreuve de Colrat par la recherche du taux glycémique plus précise et plus proche de la réalité physiologique des faits. L'interprétation de ces hyperglycémies cirrhotiques est chose encore assez incertaine, cependant, en comparant les observations cliniques de nos malades, nous avons été frappés de ce fait que les cas à hyperglycémie notable s’accompagnaient d'une circulation collatérale très développée. Si l’on considère cette circulation collatérale comme donnant jusqu'à un certain point la mesure de l'hypertension portale profonde, nous pouvons nous demander si le degré de la stase veineuse viscérale ne retentit pas plus ou moins sur le pancréas et ne nous explique pas ainsi le taux sur- élevé du sucre sanguin. Depuis la thèse de Desbouis, on admet, en effet, que dans l'in- suffisance glycolytique, c'est l'insuffisance pancréatique qui est en cause beaucoup plus que l'insuffisance du foie ; aussi, est-ce l'interprétation qui nous paraît la plus probable, bien qu'on ne puisse la considérer encore comme pleinement démontrée. Si cette manière de comprendre les faits se confirmait, l'hyperglycémie deviendrait un témoin de la gêne de la circulation portale sous hépatique et par cela même pancréatique. ÂBAISSEMENT DE LA TENEUR EN ANTICORPS TUBERCULEUX DU SÉRUM DES MALADES co SOUS L'INFLUENCE DES INJECTIONS SOUS-CUTANÉES D'OXYGÈNE, par P. Armann-DertLze, HiLLEMAND et LEsTroQuoy. Ayant eu l'occasion de pratiquer des injections sous-cutanées d'oxygène sur une série de 27 malades de notre service de Femmes tuberculeuses à l’hospice d’'Ivry, nous avons pu constater un fait intéressant : chez presque tous nos sujets, il s’est produit, sous l'influence du traitement, une baisse de la teneur du sérum en anticorps tuberculeux. - Ces anticorps ont été dosés par la méthode des doses croissantés d'alexine de Calmette et Massol, en employant de l’antigène mé- 308 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE thylique, préparé par Bocquet et ie Voici les résultats que nous avons obtenus Dose d’alexine par c.c. de sérum Avant traitement - Après traitement Résultat clinique Formes de début non bacillifères. P. h,44 De Amélioration B. 13,33 999 » SE 10 8,33 » CNE 10 6,66 » Im. 6,066 1,06 » C2 16,66 5 » M. 18,33 3,33 » Hu. 5 1,66 » Fr. 33,33 . 6,66 Aggravation SA AR 03284 6,66 Amélioration Ve. 53 45 » Conclusion : Sur 11 malades, 10 diminutions d'anticorps, 1 augmentation. Dose d'alexine par c.c. de sérum Avant traitement Après traitement Résultat elinique Formes fibrocaséeuses bacillifères. ; 8,33 1,66 Etat stationnaire G. 6,66 6,66 Amélioration Ha. 1,66 6,66 Amélioration Sa, 5 ‘13,33 Etat stationnaire M. : 1,66 6,66 Amélioration R. 329 323 Etat stationnaire Conclusion : Sur 6 malades, 1 diminution, 2 sans changement, 3 augmentations. Dose d'alexine par c.c. de sérum Avant {raitement Après traitement Résultat elinique Formes cavitaires. JE 10.33 8,33 Amélioration G. 6,66 5 Aggravation Ger. 20 8,33 Amélioration Gir. 16,66 1,66 » Rec. 8,33 5 » Pol. 10 3:99 » Ca 16,33 1,66 » Seu. 6,66 10 Aggravation. Ph. 19259 3,33 » je 5 10 Amélioration Conclusion : Sur 10 malades, 8 diminutions, 2 augmentations. La question de la signification des anticorps tuberculeux dans le sérum n’est pas encore élucidée. Il semble cependant, d’après les dernières recherches, qu'il ne faut plus considérer les anticorps SÉANCE DU 9 JUILLET 309 —————— ———"———]———]——_—————————————————…—…—…—…"…"…"…"…"…”…"’_"_ _-_-—— —__———…."…".…"—.….…"…"…"_—"…"_"— .—…"— —"_…" ÛÀû / s AE comme l'indication d’une réaction de défense, mais bien comme des témoins du processus tuberculeux en activité. D'après les chiffres que nous venons de citer, la diminution des anticorps, dans les cas que nous avons envisagés, paraît être en rapport avec une augmentation du processus de défense. Elle semble corroborée par d’autres faits que nous exposerons ultérieu- rement et avons déjà observés dans un certain nombre de cas, à savoir que l'opération du pneumothorax artificiel fait presque en- tièrement disparaître les anticorps chez les malades traités. (Service des tuberculeux de l'hospice d'Ivry et du laboratoire du P' Calmette, Institut Pasteur). ÉTUDE DES VARIATIONS PLÉTHYSMOGRAPHIQUES DIGITALES PASSIVES ET LEUR APPLICATION AU CONTRÔLE DES MÉTHODES CLINIQUES DE DÉTERMINATION DES, PRESSIONS VASCULAIRES, par A.-C. GUILLAUME. Poursuivant une série de recherches sur l'étude comparative des chiffres fournis par les diverses méthodes de détermination de la pression artérielle, j'ai tenté la réalisation d'un procédé de contrôle par l'étude de la courbe pléthysmographique digitale, enregistrée simultanément aux variations de pression produites à à . d'un manchon compresseur, placé en des points varia- bles du membre. La courbe qui traduit les variations pléthysmographiques re- produit une série de phases qu'il est toujours possible d”° Hu es ce sen les suivantes : ° Pression croissante dans le manchon compresseur partant de zéro pour atteindre une pression supérieure à la maæxima. La courbe pléthysmographique est faite : a) d’une montée rapide (ac- croissement du volume digital), avec augmentation progressive d'amplitude du pouls digital ; b) tendance de la courbe à réaliser un plateau, égalité d'amplitude oscillatoire ; €) diminution gra- duelle des oscillations de la pulsation digitale, la courbe étant à peu près en plateau ; d) abolition complète des oscillations du es ° Pression décroissante dans le manchon compresseur, par- tant d'une pression supérieure à la maxima pour le gagner le zéro. La courbe pléthysmographique est faite : a) d’un plateau sans oscillation ; b) d’une reprise des oscillations du pouls digital qui vont graduellement croissantes, avec montée rapide de la courbe (accroissement de volume digital s’ajoutant à celui réalisé dans la ‘310 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE phase de compression) ; c) courbe en plateau avec amplitude des oscillations pulsatiles ; d) chute rapide de la courbe (diminution de volume digital), aboutissant à un volume sr à celui qui précède le deu de la compression. L'étude simultanée des pressions montre que ces diverses phases répondent aux stades suivants des pressions vasculaires. Phases de compression croissante exercée par le manchon compresseur. a) La montée rapide avec augmentation d'amplitude répond à la compression veineuse ; b) le plateau avec oscillations égales répond à l'intervalle compris entre la compression vei- neuse totale et le début de la compression artérielle (minima) ; c) le plateau avec diminution graduelle des oscillations répond à la compression progressivement croissante des artères, la dispa- nan de l’oscillation traduisant la maxima. ° Phases de décompression du manchon. a) L'apparition de l'oscillation traduit la maxima, la montée rapide avec augmenta- tion graduelle de l’oscillation traduit la décompression artérielle, à la fin de cette période est la minima ; b) le plateau, avec oscil- lations égales, traduit la période séparant la décompression arté- rielle du début, de la décompression veineuse ; c) le début-de la chute de la core répond à la pression veineuse, sa fin à la ces- sation de toute compression vasculaire. Grâce à cette méthode, il m'a été El de faire l'étude comparative des diverses méthodes de détermination des pres- sions artérielles ; il m'a, de plus, été possible de trouver, suivant les sujets, des variations individuelles dans la forme générale de la courbe, variations qui semblent se reproduire dans divers états pathologiques. ERRATA. Note de J. Roskam. Tome LXXXV, p. 19, ligne 17. Au lieu de : Dans deux opéra- tions seulement j'ai réussi..…, lire : Dans deux expériences seule- ment jai réussi. Id., ligne 37. Au lieu de : les plus longs temps de saignement de nez. Sur 5 Chiens..., lire : les plus longs temps de saignement. Sur 5 Chiens. {4) 311 REUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES SÉANCE DU 12 MAI 1921 SOMMAIRE ARRILLAGA et WaLporp : Action Chiens sans hypophyse......,., 15 -du sulfate de quinidine sur la Mazza (S.) : Méthode thermique fibrillation auriculaire.......... 13 | pour l'élimination du pouvoir Ezrzazne (P..1.), Vivozr (D.) et anticomplémentaire des sérums Marmiwez (F.) : Examen ultrami- dans la réaction de Wassermann. 11 -croscopique du plasma sanguin ci- SORDELLI (A.) : Préparation ra- MEALÉ Sa ee crue rec 18 | pide des sérums antidiphtériques Giusri (L.) : Sensibilité aux toxi- dehantewvaleura- rer 14 ques des Crapauds acapsulés ou SORDELLI (A.) et WERNICKE (R.) : sans hypophyse....... ..,....... 12 | Recherches sur l’oligodynamie. Houssay (B.-A.) et Hu: (E.) :L Activation de l’eau par le cuivre. 17 diurèse normale et provoquée des Présidence de M. B.-A Houssay. MÉTHODE THERMIQUE { OUR L'ÉLIMINATION DU POUVOIR ANTI-COMPLÉMENTAIRE DES SÉRUMS DANS LA RÉACTION DE WASSERMANN, par S. Mazza. Quelques sérums humains ont un pouvoir anti-alexinique, ou bien celui-ci apparaît par vieillissement. Cette propriété gêne T'observateur qui pratique la réaction de Wassermann et l’oblige à recourir à quelques-uns des procédés dont on a conseillé l'usage pour éviter cette action. Nous croyons avoir trouvé une méthode pratique qui atténue le pouvoir anti-complémentaire. Si, après avoir observé le système hémolytique, on observe qu'après contact à 37° il ne se produit pas d'hémolyse dans le tube qui contient uniquement le sérum du malade et le système hémolytique, on porte tous les tubes dans un bain-marie chauffé exactement à 50°. A cette température, le pouvoir anti-complémentaire disparaît et on peut observer le ré- sultat de la réaction. À 50° l'hémolyse est plus rapide qu'à 37°, 312 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (12) ainsi un sérum actif à 1 p. 2.000 en 30 minutes à 37°, produit à 5o° l'hémolyse au même titre, mais en 10 minutes. La valeur du complément et de l’antigène ne change pas non plus à 50°. Nous croyons que l’atténuation du pouvoir anti-complémentaire du sérum par chauffage à 50° doit être attribué à un changement dans l’état colloïdal des globulines. La méthode que nous proposons est utile pour décider si les sérums conservés ou transportés de loin et ayant acquis un pou- voir anti-complémentaire donnent ou non la réaction de Was- sermann. (Laboratoire central de l'Hôpital national des cliniques). SENSIBILITÉ AUX TOXIQUES DES CRAPAUDS ACAPSULÉS OU SANS HYPOPHYSE, par L. Grusri. La vérification de J.-T. Lewis (1) de la sensibilité des Rats acap- sulés aux divers toxiques, nous a décidé à rechercher si un fait semblable s’observe chez les Crapauds acapsulés. Albanese (2} a signalé que les Grenouilles acapsulées succom- bent à une dose de neurine (0.0005 gr.) huit fois moindre que celle qui tue les Grenouilles saines (0.004 gr.) : la sensibilité à la strych- nine et à l’'atropine ne varie pas. Boinet (3) confirme que les Gre- nouilles acapsulées succombent avec la moitié ou le tiers de la dose mortelle pour les animaux non opérés ; les Grenouilles acap- sulées et fatiguées sont encore plus sensibles. Abelous (4) ob- serva qu'une Grenouille acapsulée succomba à une dose d’atro- pine qui fut supportée par une autre dont une capsule et le rein opposé avaient été cautérisés. Mais toutes ces expériences ont été faites presqu'immédiatement après la destruction des capsules. Nous avons jugé convenable de n'expérimenter que sur des ani- maux opérés 23 à 28 jours avant et complètement remis. Nous avons déterminé la toxicité par injection sous-cutanée, comparati- vement : 1° chez des témoins intacts ; 2° chez des témoins à reins cautérisés linéairement ; 3° chez des animaux dont les deux Cap- sules avaient été cautérisées ; 4° chez des animaux sans hypo- physe; 5° chez des témoins craniotomisés sans que l'hypophyse ait (:) C. R. de la Soc. de biol., 1921, t. LXXXIV, p. 163. (2) Arch. ilal. biol., 1893, &. XVIII D. 40: (3) C. R. de la Soc. de biol.. 1890, t.XLVIT, p. 36/4. (4) C. R. de lu Soc. de DO T0 EX TEVIITE p. A58. (43) + SÉANCE DU 12 MAI 313 —_—__ _——__—_]_—————— été enlevée. L'examen histologique démontra que les destructions des capsules n'étaient pas complètes, car des fragments échap- pèrent au thermocautère. Les résultats obtenus sont les suivants Dose mortelle pour 100 gr. de Crapaud Cbhlorhydrate Sulfate n. de morphine d'atropine Vératrine F Curare Témoins Sans .rre.ce 0,12 -0,050 0,0003 0,0016 A reins cautérisés .... 0,12 0,020 0,0003 0,0016 AGAPSUIES ES 0. 10,08. 1-00) 0,0002 0,0015 Hypophysectomisés .... 0,12 c,000 0,0003 0,0016 Craniotomisés .... .... 0,12 0,090 0,0003 0,0016 Nos expériences démontrent donc que les Crapauds acapsulés sont plus sensibles aux toxiques (surtout morphine et vératrine) que les Crapauds sains ou à reins cautérisés, ou hypophysectomi- sés, ou craniotomisés,. (Laboratoire de pyhsiologie de la Faculté de médecine vélérinaire). ACTION DU SULFATE DE QUINIDINE SUR LA FIBRILLATION AURICULAIRE, par F.-C. ArrirraGa et C.-P. Warpore. La quinine a été employée depuis bien longtemps par les cli- niciens. Wenckebach (:), Pezzi et Clerc (2), puis Schrumpf (3) l'ont préconisée plus récemment Walter Frey (4) a conseillé de la remplacer par la quinidine (et son sulfate) pour traiter la fibrilla- tion auriculaire, Benjamin et Kapff (5) ont obtenu, par son inges- tion, la régularisation cardiaque dans 18 cas sur 27 traités. Nous avons traité 8 cas cliniques de fibrillation auriculaire et nous avons obtenu, dans tous, la recomposition du rythme nor- mal. Chez ies 8 malades, on a recueilli des électrocardiogrammes, avant, pendant et après le traitement. Cinq de ces observations ont été publiées par nous (6) en détail. Dans un des cas, on passa de la fibrillation au rythme normal. Dans un autre, de la fibrillation à la tachysystolie auriculaire, puis à la recom- (x) Berl. Klin. Woch., 1918, n° 22. (2) Presse médicale, 2 mai 1920. (3) Presse médicale, 31 juillet 1920. (4) Berl. Klin. Woch., 1918, n°® 18 et 19 ; 1919, n° 36. (5) Deutsch. Med. Woch., 1921, n° 1. (6) Rev. asoc. med. argent., r921. 314 | RÉUNION BIOLOGIQUI: DE BUENOS-AIRES (14) position d'un rytlime à tachycardie. L'amélioration clinique pro- duite par la régularisation du cœur se produit très rapidement. L’onde T devient petite et s'éloigne de R. L'’onde P est anormale; elle est quelquefois diphasique ou bifide ou bien elle change à chaque contraction. Quelquefois il y a allongement de l'intervalle P.-R. Il convient de digitaliner préalablement les malades jusqu à diminuer la fréquence veniriculaire, puis on discontinue la digi- tale et on donne par jour 3 cachets de 0.30 gr. de quinidine. PRÉPARATION RAPIDE DES SÉRUMS ANDTI-DIPHTÉRIQUES DE HAUTE VALEUR, par À. SORDELLI. Nous nous sommes déjà occupé dans deux mémoires d'étudier l'immunisation rapide des Chevaux destinés à fournir le sérum anti-diphtérique. = Nous avons trouvé que l'on obtenait les sérums les plus actifs, quand l’immunisation était très rapide. On arrivait alors à un titre maximum. La méthode que nous allons décrire a déjà été employée. Shiga (1) conseille d'employer une toxine très active et de l’injec- ter à des Chevaux ayant de l’anti-toxine normale (à peu près 1/50 d'unité), les chevaux sans anti-toxine normale ne donnant pas de bons sérums. Dean (>) commence l’immunisation avec une dose plus forte que Roux et répète les injections à de courts intervalles, ce qui lui permet de compléter ses séries en /{o jours. Nos déterminations sur l’anti-toxine normale nous ont démon- tré que le sérum des Chevaux âgés contient par c.c. entre o,r et une unité. Avec un pouvoir tel qu’un €.c. contint 1/10 d'unité et que la valeur Lo de la toxine fut de 6,20, il suffisait à peu près de 10 c.c. de sang pour neutraliser r c.c. de toxine pure. Nous avons donc commencé à immuniser nos Chevaux avec 1 ©. ©. de toxine (c’est-à-dire 200 fois la dose habituelle). Cette dose et les suivantes furent toujours bien tolérées. Notre technique consiste à employer des Chevaux de plus de 1> ans et une toxine très active (L+égal à 0,30 au moins). On in- 1) Handbuch der Technik de Krauss-Levaditi, édition sous presse. (2) Bacteriology of Diphteria de Nuttall et Graham, p. 508. (15) SÉANCE DU 12 MAI 315 AUS SRE ts jecte par voie sous-cutanée de la façon suivante : 1° lundi : r c.c. ; ; Jante 9 CC 2 lundi 10 CC PMU É07C:C.:59; lundi” HOULC.C.: 3 Jeudi: 300 C.c.,:4° lundi 500 c.c., Goo c.c. où plus: a in de l’immunisation dans nos expériences oscilla entre 23 et 32 jours. La saignée se faisait partielle ou à blanc. Sur 34 Chevaux, 27 donnèrent plus de 500 unités (c'est-à-dire 79 p. 100). Les titres de plus hauts furent de 3.200 unités et de 2.200 unités. La valeur moyenne fut de 730 unités par c. c. Cette méthode permet d'obtenir en 30 jours un sérum anti-diph- térique de haute valeur, sans que l’on ait, pendant l’immunisa- tion, aucune difficulté ni aucun accident. (Institut baclériologique du département national d'hygiène). LA DIURÈSE NORMALE ET PROVOQUÉE DES CHIENS SANS HYPOPHYSE, par B.-A. Houssax et E. Huc. On attribue souvent à l'hypophyse un rôle important dans la régulation de la diurèse, mais quand il s’agit de le préciser, on se trouve en présence des opinions les plus contradictoires, car, tour à tour, on soutient : 1° Que l'hypophyse produit une sécrétion diurétique qui est versée dans le liquide céphalorachidien, passe dans le sang et excite la sécrétion rénale (Cushing et ses élèves, Cow.). L’exalta- tion de cette fonction amène la polyurie. 2° Nombre d'auteurs modernes affirment que la sécrétion glan- dulaire inhibe la diurèse. Celle-ci s’exagère SOS une) quand fai- blit la fonction glandulaire. 5 POUr dune (Camus et Roussy, Houssay, etc.) l’ablation glandulaire ne modifie pas la diurèse. La polyurie, quand elle se présente, est due à la lésion du cerveau qui avoisine l'infundi- bulum. L'examen de la diurèse chez 45 Chiens soumis à des ablations hypophysaires (à peu près la moitié du total) ou à des opérations sur les régions voisines, nous a permis de constater les faits sui- vants : 1° Un certain nombre de Chiens auxquels on extirpe l’hypo- physe (voie latérale) ont de la polyurie pendant 3 à 5 jours après l'opération, puis le taux d'urine revient au chiffre primitif. Seulement, dans un cas, la polyurie se prolongea pendant quel- ques semaines. Elle s'obtient beaucoup plus fréquemment chez les jeunes Chiens (qui supportent beaucoup mieux l'opération). Nombre de Chiens ont de l'oligurie pendant quelques jours (anes- 816 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES _ (46} SR TR re CN A RP A 2 thésie par le chloral-morphine, dépression post-opératoire, ano- rexie). Mais, dans tous les cas, après une oligurie ou une polyurie brèves, le taux d'urine revient au chiffre normal et y reste. ° Nous avons recherché si l’'hypophysectomie modifie la diu- rèse hydrique, Gow affirme que l’hypophyse la gouverne, car l’eau ingérée en passant par le duodénum entraîne des substances qui excitent l’hypophyse et lui font secréter de la substance diuré- tique. Mais les expériences de cét auteur sont subtiles et compli- quées, ce qui les rend peu probantes. Nous avons étudié la diu- rèse hydrique provoquée par l’ingestion (sonde gastrique) de bo c. c. d’eau courante par kgr. de poids, chez des Chiens soumis au jeûne absolu depuis 6 heures. On recueillait l’urine d'heure en heure, pendant 3 heures, par cathétérisme vésical. Les expé- riences furent faites sur 7 Chiens témoins sains, 3 témoins opérés sans extraction de l’hypophyse et 5 hypophysectomisés 4 à 5 mois avant. (Deux sont morts depuis, ils n'avaient que des débris mi- croscopiques d'hypophyse insignifiants, HAS à l'examen mi- croscopiques). La moyenne de ces expériences nous donna : Poids 0/0 d'eau ingérée éliminée pendant Nombre moyen 2 Leures 3 heures Sans hyvpophyse ...... 5 11.200 29 46 OPÉLÉSPIÉMOMEM THE 3 9.206 9 64 Témoins non opérés 7 11.485 43 Go Chez les Chiens sans hypophyse, la diurèse en 3 heures est moindre que chez les témoins. La quantité horaire d'urine aug- menta plus lentement et fut égale à la 2° et 3° heure chez les hy- pophysectomisés, tandis que chez les témoins on observa un taux élevé à la 2° heure et très faible à la 3°. Un des Chiens hypophy- sectomisés eut cependant une diurèse forte. Il est possible que ces chiffres (confirmés dans 2 expériences) varient avec un plus grand nombre d'animaux ; mais ce qui nous paraît hors de doute, c’est que la diurèse hydrique faible et lente des hypophysectomisés, contredit la théorie qui soutient que l’hy- popituitarisme produit de la polyurie. Les deux Chiens chez les- quels Ja diurèse hydrique fut moindre, avaient de l’atrophie testi- culaire (macro et microscopique). Nous ne discuterons pas mainte- nant, si elle a eu une origine hypopituitaire ou nerveuse, Les reins des hypophysectomisés fonctionnaient bien, comme le démontrent les analyses d'urine et l'élimination de DHénolut phonphtaléine (5 mgr. par voie veineuse), car, en une heure, on obtint une élimination urinaire moyenne de Fe p. 100 chez 6 hy- pophysectormisés (5 d’entre eux soumis préalablement à l'épreuve (17) __ SÉANCE DU 12 MAI 317 de la diurèse hydrique) et de 60 p. 100 chez les témoins. L'injection veineuse de 1 c. c. d'extrait hypophysaire Burrough Wellcome C°, produisit une augmentation de diurèse beaucoup plus faible chez les hypophysectomisés que chez les Chiens té- moins ou ceux dont les reins avaient été énervés. Conclusions. — Les Chiens privés d’hypophyse émettent la même quantité d'urine que les témoins. La polyurie ou l'oligurie post-opératoire sont des phénomènes transitoires de très faible durée. La diurèse hydrique fut plus basse (en 3 heures) et progressa plus lentement chez les Chiens hypophysectomisés que chez les témoins. L'extrait d’hypophyse produisit une diurèse beaucoup plus fai- ble chez les hypophysectomisés. L’élimination rénale de phénol- sulphonphtaléine fut trouvée normale. (Laboratoires de physiologie des Facullés de médecine humaine et de mmédecine vétérinaire). RECHERCHES SUR L'OLIGODYNAMIE. ACTIVATION DE L'EAU PAR LE CUIVRE, par À. SorpeLLi et R. WERNICKE. Des opinions très contradictoires ont été émises pour expiquer le fait qu'après contact avec des métaux ou leurs sels insolubles, l’eau devient bactéricide ou hémolytique. Nombre d'auteurs acceptent qu’il y a toujours dans ces cas dissolution du métal, tan dis que d’autres croient qu'elle peut exister ou non, mais qu'elle n’est pas une condition nécessaire. Il était donc logique de re- chercher si l’action oligodynamique s’observe quand le métal ne se dissout pas. Naegeli appela du nom d'oligodynamie l’action mortelle des so- lutions métalliques extrêmement diluées sur des Algues (Spiro- gyra). On démontra des effets semblables sur des Bactéries, Infu- soires et quelques Vertébrés inférieurs. Ces solutions sont hémo- lytiques (Wollmann, Doerr, Hess et Reitler), elles détruisent la toxicité des toxines (Baumgarten et Luger, Lautenheimer), dé- truisent la diastase, trypsine, etc. (Baumgarten et Luger, H. Lange). : L'action oligodynamique s’observe dans les solutions métalli- 318 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (18) D ER A Ce ee M MR Re PE ques diluées, mais aussi dans l'eau distillée et les milieux liqui- des ou solides de culture, mis en contact avec les métaux « ac- tifs ». Nos expériences ont été faites avec de larges tubes d'essai en verre d'Iéna, chauffés dans un courant d'hydrogène, pour élimi- ner l'oxygène adsorbé par les parois ; puis on introduisait du cui- vre pur (électrolytique de Kahlbaum) que l'on avait réduit au rouge un peu avant, en courant d'hydrogène. On ajoutait de l'eau rédistillée un peu avant, en courant d'hydrogène. Toutes les ma- nipulations étaient faites dans latmosphère choisie, en évitant. tout contact avec l'air. Quand le tube contenait le Cu ou Cu O0, l’eau et le gaz, on soudait au chalumeau. Dans ces conditions, nous avons préparé des tubes où l’eau était mise en contact avec Gu ou Cu O, dans des atmosphères H?, 0°, CO?, ou d'air. Après un temps (jusqu'à 62 jours) de con- tact à la température du laboratoire, l’eau était extraite. On dé- terminait la quantité de cuivre au moyen du réactif de Rôhmann-- Spitzer et on recherchait l'action bactéricide sur le paratyphi- que À. Le germe était laissé en suspension pendant 24 heures dans l’eau à essayer, puis on semait sur plaques et on comptait les co- lonies. Pour comparer, on semait des plaques avec une suspen- sion du germe, pendant 24 heures, dans l’eau bidistillée. Il y eut toujours un parallélisme absolu entre l'apparition du pouvoir oligodynamique et la solubilisation du cuivre. L’oxygène est nécessaire, mais il ne suffit pas: L'hydrogène est inefficace. Dans l'oxygène, l’eau est « activée » quand il y a CO? ou un autre acide, et c'est dans ce cas que l’on trouve le Cu. Dans CO? pur l’eau devient bleuâtre. On obtient les mêmes résultats pour le Cu ele Cu 0 (Institut baclériologique du Département national d'hygiène). EXAMEN ULTRA-MICROSCOPIQUE DU PLASMA SANGUIN CITRATÉ, par P.-l. Ezrzarve, D. Vivozr et F. MarTmez. Depuis six mois, nous faisons des observations sur des forma- tions intéressantes dans le plasma citraté. Nous croyons utile de: répéter ces déterminations dans le sang de l'Homme ou des ani- maux infectés par des Protozoaires. Dans des tubes à essai contenant 2 ce. c. de citrate de soude à 2,9 p. 100 stérilisé, nous ajoutons 3 à 4 c. c. de sang veineux. Après agitation, les tubes sont mis pendant 2 heures à 32°-37°. Une goutte de plasma, étalée entre lame et lamelle, est soumise (19) SÉANCE DU 12 MAI 319 EE —————…—— ————— à l'examen ultra-microscopique (oculaire 2, objectif à immer- sion r : 12 Leitz) que l'on peut répéter pendant 8 à 10 heures. Nous avons examiné le sang d'une centaine de malades, presque tous de la ville ou de la province de Buenos-Aires. Une partie de ces malades étaient des syphilitiques à divers degrés, d'autres étaient sains. Dans un certain nombre de cas, nous avons trouvé des forma- tions mobiles ou non, dont la sir ucture, quelques fois, changeaït ou évoluait pendant l'observation. Les formes observées furent les suivantes : 1° Corps ronds, vus de front, de 2 à 3 u, avec 3 ou 4 corpuscules brillants : de profil, ils sont ovalaires, mesurant 1/4 de u et contiennent 2 vacuoles brillantes près des extrémités. Pas de flagelles ; 3° Corps en ra- quette, de forme peu variable, à un corpuscule briflant près du manche, l’autre au pôle opposé. Ils se meuvent par rotation ou contractions longitudinales, mouvements lents ; 3° Corps arcifor- nes de 10 à 12 u, quelquefois fusiformes ou bien presque sphé- riques (de 2 à 2,5 u) avec des prolongements. Forme très chan- geante ; 4° Des corps shériques ou ovoïdes de taille variant de hAàaG6uet de 9 à rx w, présentent un bord festonné, puis apparais- sent des rayons qui segmentent en 4, 6, 8 parties, en donnant une apparence de rosette. Après quelques heures, ils se segmentent en des fragments ovoïdes de 1 u, avec deux corpuscules brillants très réfringents quise meuvent irrégulièrement ; 5° Quelques-uns des corps (4) émettent des flagelles, de 0.5-1 u de longeur, ter- minés par un corpuscule {rès brillant. Ces flagelles ondulent et finissent par se détacher et progresser à grande vitesse. Ces fila- ments spirochétiformes ont de 2 à 2 u de longueur et ils présen- ‘tent deux corpuscules brillants à leurs extrémités. D'autres for- mes sont moins fréquentes : corps ronds avec un panache de fla- celles à une extrémité, corps piriformes à long prolongement, chaînes de 10 à 12 anneaux, corps en forme de concombre, etc. Ces éléments ne se trouvent pas dans le sang normal frais. Sont- ils des germes? Ontils quelque relation avec les maladies que présentaient ces sujets? Ces questions seront résolues par les re- cherches postérieures que l’on fera à ce sujet. (Institut d'anatomie pathologique de la Faculté de médecine). PicLAapo-Maru&u. — J'ai observé la forme 2 et d’autres formes que je considère comme des phases évolutives du germe de la syphilis. Liameras. — Ces formes sont des produits artificiels dus à l'hé- molvse. On les observe dans le sang des Moutons traités comme 320 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES — (20) Findique P.-J. Elizade. Elles n'ont pas été colorées jusqu à pré- sent. Giso. — J'ai vu des formes semblables aussi bien dans l’exsu- dation séreuse du chancre syphilitique que dans celle du chanere simple, ou bien dans du sérum sanguin citraté de sujets sains ou syphilitiques. Mazza. — Des formes analogues ont été observées par Gastou dans le chancre syphilitique. Il est probable que ce sont des pré- cipitations colloïdales. ErizALne. — J'ai signalé simplement ces formes sans mention- ner si elles sont d’un germe. Je n'ai pas dit qu’elles aient une re- lation quelconque avec la syphilis. go oo Irmmp. A. DAVY et FILS Aîné, 52, rue Madame. Paris. Le Gérant: A, DAVY. PRÉPARATION COLLOÏDALES Métaux colloïdaux électriques à petits grains. Colloïdes électriques et chimiques de métalloïdes. 2 3 ——— ELECTROCUPROL PATES © (Cu) Tuberculose, ELECTRARGOL Toutes les Ampoules de 5 cc. (6 pur: botte). Maladies ‘ (A rgent ) moladies émpouss de 10 cc. (3 par: DORE infectieuses. * Ampoules de 5 cc. (6 par boîte). | infectieuses Re en CARS Sn Nr ; Ampoules de 10 cc. (3 jar bot e). É ÉREE Traitement Fee de 25 cc. ê par boîte) spécificité ELECTROS LEN UM se) du butte e gouttes.] pour l’agent po CeGipareitel Cancer. Ovuies (6 par botte). paihogène. Pommade (tube de 30 grammes). ELECTROMARTIOL (Fer) CS Ampoules de 2 cc. (12 par botte). ELECT RAUROL (Or) Ampoules de 5 cc. (6 par bolte).| Syndrome Ampoules de 1 ce. (12 par boîte). É \ anémique . Ampoules de 2 cc. (12 par boîte). ARRH NOMARTIOL Ampoules de 5 cc. :6 par boite). (Fer col:oldal + Arsenic organique) Ampoules de 10 cc. (3 par boîte). _ pr | Amp.del cc.(42p"bolte, et Gouttes N. B. 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La Société vaquera ensuite et reprendra le cours régu- lier de ses séances le 15 octobre 1921. Au cours de la séance du 15 octobre, constitution dune Commis- sion pour le Titulariat. La Société serait obligée aux ur qui pourraient disposer en sa faveur d' exemplaires du n° 3, 1921, des Comptes rendus de la Société de Biologie. sous forme de dactylographies, ñme elles ne doivent pas dépasser l'étendue | | réglementaire. | | Ces conditions sont formelles. | varielur, sans lectures douteuses; Ô $ Pa » É a be ss & ci , TARIF DES TIRÉS A PART Le prix,des tirés à part est abaissé à : 43 francs rour 50 tirés à part (2 pages). 45 — — 100 — (2 pages. 18 — — 50 == (4 pages). 21 — — 100 — (4 pages). Les demandes de'tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- | phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs notes, le jeudi à 10 neures, chez les SARAMENSS, MM. Davy, 52, rue Madame, Paris 6°. Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité, 14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 » COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU 16 JUILLET 1921 SOMMAIRE ABELous (J.-E) et ALoy (J.) : Oxydase et oxhydridase. Oxyda- One AydArolÿSe en... 331 ALOY (J.) et VALDISUIE (A.) : Sur l’oxhydridase du lait....... 333 Banu (G.) et Boursuicnon (G.) : Evolution de la chronaxie des nerfs et muscles du membre su- périeur des nouveau-nés. LO A0 Dérraup (R.) et LAUGIER (H.) Action comparée du on drate de cocaïne et de la syn- caïne sur l’excitabilité.......... 324 Laucier (H.) : Chambre à exci- tation pour l'étude des actions DHarmacolosiques :2..:2:.1. 323 LEGENDRE (R.) : Remarques à propos de la communication de Mie Dériaud et H. Laugier...... 327 Levapiti (C.) Hanvier (P.) et Nicozau (S.) : Affinités neuro- tropes du virus de la vaccine.... 8345 > Levanrri (C.), Mar (A.) et Isaïcu (L.) : Etude expérimen- tale de l’hérédité syphilitique... 342 Logper, DEBRAY et FoREsSTIER (3. : La propagation au bulbe de certains ee ou ferments de l’estomac. MarBaIs (S.) : Éczéma d'ori- gine tuberculeuse .. Te 1998 - Peyre (E.) : Dosuge compara- nifde l'urée du sang prélevé par entouses scarifiées et por ponc- l MLONAVEINEUSE. Sr ee core 339 & Porter (P.): L. oi 322 RETTERER (Eb.) et NEUVILLE (H.) : Des ganglions Iymphati- ques du Dauphine #7". 328 TarcowLza (R ) : Note sur la réaction du benjoin colloïdal, dans la syphilis et l’hérédo-syphi- lis nerveuses non évolutives..... 356 WaLLEer (A.-D.) : La réaction émotive normale observée en (ROIS TES SEE NE CEE 340 Réunion biologique de Bordeaux. Creyx et Massras : Xanthochro- mie, hyperalbuminose considé- rable et coagulation spontanée du liquide céphalo-rachidien dans un cas de méningite tuberculeuse. Réaction du benjoin colloïdal.. 355 Decauway : De la répartition £ de l’azote non protéique dans l’organisme....... 360 MassrAs : L. sérodiagnostie de la tuberculose au moyen de l’an- tisène de Besredka, par le pro- cédé du sérum non chauffé.... 356 PuymaLy (DE) : Sur une Clado- phoracée marine (Rhizoclonium riparium), adapté à la vie aé- MOINE 20 pre ae oi QUES Die de 308 Réunion danoise de biologie. E3x (R.) ct HEenriQues (V.) : Recherches sur la concentration du sang en ions hydrogène après ingestion -abondante d’acides ou de bases, et pendant les attaques BioLocre. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 23 222 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tétaniques consécutives à l’extir- physiologique entre les ovaires et pation des glandes parathyroïdes. 389 | l’utérus............... ....... 368 ÉLLERMANN (V.) : Le polymor- NoxrviG (J.) : Recherches sur phisme de la leucose des Poules. 381 | les anomalies de métabolisme Hecxscuer (H.) : Détermina- dans les psychoses. I. L’épilepsie tion néphélométrique des émul- dite « épilepsie au sens propre ». 363 sions bactériennes ............. 378 Purpy (H.-A.) et Warsum Jensen (G.-0.) : Métamorphose (L.-E) : L'action exercée sur l’hé- provoquée par l’injection de pré- molyse par différents sels métal- parations thyroïdiennes etde thy- liques Un Lee 274 roxine (Kendall), à des Axolotls WazBum (L.-E.) : L'action Me 2 ayant subi la thyroïdectomie. divers sels métalliqies sur la Toxicité élevée des combinaisons production de staphylolysine.... 376 iodées dans le cas d'animaux thy- Wesenser3-Lunn (C.) : Les TOIHeCLOMISÉS AO SET Re re 391 | Anophélinés du Danemark et les Krasx (J.) : Diverticules tu- fièvres paludéennes. 386. berculeux de l’œsophage (soi-di- WEesEenBer3-Luxc (C.): Sur les sant diverticules de traction)... 369 |-causes du changement intervenu Luvpscaarp (C.) et BEYERHOLM dans le mode de nourriture de (O.) : Nouvelle méthode pour l’Anopheles maculipennis ....., 303 mesurer la vitesse de propagation Wuzrr (F.) : Classement -par de l'onde pulsatile artérielle ... 871 | types de Méningocoques, isolés Niezsen (E.) : De la corrélation AUPDANeMaALREAEESEREEEEE 207 Présidence de M. P. Portier, vice-président. Louis MATRUCHOT 2 par Paüz PorTIER. La Société de biologie vient de perdre un de ses membres les plus distingués : M. L. Matruchot, professeur à la Sorbonne et à l'Ecole normale supérieure, a succombé à la suite d'une inter- vention chirurgicale. M. L. Matruchot avait été élu, en 1918, au moment où la Société avait décidé de s'adjoindre de nouveaux représentants des sciences biologiques. Ses recherches sur la biologie végélale, el notamment sur les diverses branches de la cryptogamie, l’avaient depuis longtemps mis en évidence. Avec M. Costantin, il avait fait faire d'importants progrès à la culture d’un grand nombre de Champignons comestibles Tricholoma nudum, T.amelhystinum, Lepiota procera, Pleurotus cornucopioides, Morille. 11 étudie la germination de la spore de la Truffe et parvient à acclimater la Truffe du Périgord dans l'Auxois. Avec M. Dassonville, il fait l’étude méthodique d’un grand dés 2": 1ive D hr Fee CD 0 O5 SÉANCE DU 16 JUILIHET nombre de Champignons parasites : Tricophylon, Microsporon, dermatomycose des Poules, etc... * Avec M. Molliard, il étudie le Fhythophiora infestans, qui est La cause de la maladie de la Pomme de terre. C'est encore avec ce dernier savant qu'il poursuit d'importantes recherches de physio: logie générale : action du froid sur les cellules végétales ; modifi- cation de structure des cellules subissant la fermentation propre. De nombreux travaux originaux, dont plusieurs ont fait l'objet de thèses de doctorat ès sciences, sont sortis du laboratoire de L. Matruchot, qui suivait avec une constante sollicitude les tra- vaux de ses élèves. Ces occupations multiples, auxquelles se joignait la préparation à l'agrégation des élèves de l'Ecole normale supérieure, ne suffi- saient pas à absorber l’activité de notre collègue. Il trouvait encore le temps de participer à la direction des fouilles d’Alésia, localité voisine de son pays d'origine. La loyauté, l’aménité, la jovialité bourguignonne qui éma- naient de la personne de L. Matruchot lui avaient acquis la pro- fonde affection de ses élèves. Ses amis souffriront longtemps et cruellement de cette séparation si brusque et si inattendue. Je propose à la Société de biologie d'adresser à la famille de notre collègue l'assurance de sa profonde et respectueuse sympa- thie dans les douloureuses circonstances qu'elle traverse. a —— CHAMBRE À EXCITATION POUR L'ÉTUDE DES ACTIONS PHARMACOLOGIQUES, par H. Laucrer. Je présente à la Société une petite chambre, disposée pour permettre d'étudier facilement les modifications de l’excitabilité neuromusculaire par les divers agents pharmacologiques. Les di- mensions de cette chambre (1) sont prévues pour le cas où l’on utilise la préparation classique sciatique-gastrocnémien de Gre- nouille. : Les deux schémas ci-contre en donnent une représentation sur un plateau d’ébonique 2, sont collées les parois 13 de Ja chambre elle-même, dont le fond 14 est en liège. La chambre est recouverte par une lame de verre 12 ; quatre tubes 3, 4, 5, 6, aboutissent à la chambre, les tubes 3 et 4, tubes d'arrivée, les tubes 5 et 6, tubes d'écoulement ; 7 et 8, sont deux électrodes d'argent, distantes de 2 em. environ ; 9 est le nerf ; ro, le muscle; (x) Construite par Pirard et Cœurdevache: 324 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 11, une petite cloison en ébonite permettant de subdiviser la chambre en deux compartiments, dont l’un ne contient que le nerf ; 1 est un thermomètre. : 0 SN 277 « A D À DZ NS XL eo 27 7 ls NZ + LAS 7 À L À V7 N RN ET 2 LL N NS Aa (=) RS Quand la 2 est fixée sur la plaque de liège qui fait le fond de la chambre, on peut, par les tubes d’arrivée et d'écou- lement, faire circuler autour du nerf seul, ou autour de la prépa- ration entière (suivant que l’on utilise ou non la petite cloison 11) les solutions diverses dont on veut étudier l’action. La prépara- tion restant fixe et les électrodes immobiles, les contacts entre nerf et électrode ne varient pas sensiblement et l’on est dans les meilleures conditions pour faire des séries de déterminations-. successives. (Laboratoire de physiologie de la Sorbonne). ACTION COMPARÉE DU CHLORHYDRATE DE COCAÏNE ET DE LA SYNCAÏNE SUR L'EXCITABILITÉ, | par R. Dérrau» et H. Laucier. L'étude des caractéristiques de l’excitabilité, définies par M. et L. Lapicque (rhéobase et chronaxie) permet de suivre et de comparer avec facilité et précision l’action de ces anesthési- ques locaux sur la préparation neuro-musculaire de la Grenouille. Technique. On utilise la chambre à circulation décrite par l’un de nous dans une note précédente, chambre qui permet d'amener au contact de la préparation des solutions diverses sans provo- quer de déplacement du nerf sur les électrodes ; ainsi, au cours SÉANCE DU 16 JUILLET 32) des déterminations successives, on n'a pas de variations acciden- telles de rhéobase dues aux modifications des surfaces de contact entre le nerf et les électrodes. Electrodes d'argent. Excitation par décharges du condensateur. Courant descendant. Les solutions circulantes sont, d’une part, une solution physiologique qui, préalablement essayée conserve d’une façon satisfaisante l’excita- bilité de la préparation pendant la durée habituelle des expé- riences ; d'autre part, des solutions de chlorhydrate de cocaïne et de syncaïne, à des concentrations variées dans le liquide physio- logique précédent. I. Action du chlorhydrate de cocaïne. Rana esculenta, mâle. Sciatique gastrocnémien gauche. Etude de la concentration 0,70 p. 1.000, concentration suffisamment active et dont l’action modérée permet de suivre de très près le phénomène et de saisir tous les stades intermédiaires. Température 14°,5. On détermine la rhéobase et la chronaxie de la préparation neuromusculaire normale, on s'assure de leur stabilité, puis on remplace le liquide physiologique par la solution à étudier soit ici, chlorhydrate de cocaïne à 0,75 p. 1.000. Par des détermina- tions successives espacées de 10 en 10 minutes, on suit les varia- tions des 2 caractéristiques de l’excitabilité. La rhéobase croît d’une façon continue, et corrélativement la chronaxie diminue, tombe environ à la moitié de sa valeur primitive, se stabilise pour cette valeur correspondant d’ailleurs au maximum de la rhéobase. La préparation est alors immergée dans du liquide physiolo- gique pur et revient à son excitabilité normale par un processus inverse du précédent : diminution progressive de la rhéobase, augmentation continue et correspondante de la chronaxie. Dans cette expérience, l’immersion dans la cocaïne a duré 1 heure 30 minutes ; le retour à la normale a duré 6 heures 18 ; on voit que la perturbation produite met à se réparer environ quatre fois plus de temps qu'elle n’en met à s'établir. La courbe ci-jointe met nettement en évidence ces deux phé- nomènes. On porte en abscisses les temps, en ordonnées les rhéobases et les chronaxies. Si, dans cette expérience, on prolonge d'environ 30 minutes l’action de l’anesthésique considéré, les contractions musculaires diminuent d'amplitude et on arrive à l’inexcitabilité du muscle par le nerf, ce qui rend impossible l’étude du retour à la normale. Celui-ci s'effectue d’ailleurs d'autant plus lentement que la con- centration employée est plus forte et l'immersion plus prolongée. Exemple : CO (AS) D SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE: Concentration Immersion Retour à la normale O2: DID 000 1h 60 - 6 h. 18 Oo gr. 50 he x6 24h: À 1 p. 1.000, le chlorhydrate de cocaïne agit avec une rapidité extrême, on se rend compte de l'allure générale du phénomène mais l’intoxication est trop rapide pour que l'observation puisse être faite avec une précision suffisante. À 0,50 gT. p. 1.000, au contraire, les variations d'excitabilité se poursuivent avec lenteur, la chronaxie se stabilise pour une va- leur à peu près égale aux 2/3 de la normale et on n'aboutit pas à l'inexcitabilité, même après { heures d'immersion. IT. Action de la syncaïne ou éther paraaminobenzoïque du diéthylaminoéthanol. Comparons l'action du chlorliyvdrate de cocaïne et de la syncaïne à la même concentration (0,75 gr. 2. 1.000), celle qui s'était montrée propice dans les expériences précédentes. | L'étude est faite sur les préparations droite et gauche d'une même Grenouille. 5 On détermine les valeurs de rhéobase et chronaxie d'abord sur la préparation normale, puis après 1/4 d'heure d'immersion dans les solutions actives. 1° expérience. Rana fusca mâle : sciatique gauche. Rhéobases Chrouaxies (en centièmes (en, cenlièmes de volls) de microfarads) Valeursenormales een ere 51 17 Après r/X d'heure cocaïne 0,75 p. 1.000.:. 12/ 14 Sciatique droit Valeur Amermale serre ee. 46 15 MEL OR D. . jnexcitable (r4 volts) 2° expérience. Rana fusca femelle : sciatique gauche. Rhéobases - Chronaxies (enscentièmes (en centièmes de volls) de microfarads) Valeurs normales ti MP CAT RAR Re 50 1/ Cacaine#o;"D RUE EAU. CE UE 19D 10 - Sciatique droit Valeurs PnOrnUUsSr LE TL ee Net 69 13 Syncaïine: 0,75-.p..7:000::.. 4442200 . inexcilable (14 volts) On voit done que la syneaïne est beaucoup plus active que la cocaïne et que, à la concentration de 0,75 p. 1.600, on ne peut suivre les variations d’excitabilité qui sont lrop intenses et ‘trop rapides, On est ainsi amené, par des essais successifs, à consi- dérer comme approximativement équivalente à la solution de r na ar SÉANCE DU 16 JUILLET 327 cocaïne à 0,75 p. 1.000 une solution de novocaine 0,07 gr. p. 1.000. On constate alors une action absolument comparable à celle obtenue avec le chlorhydrate de cocaïne à 0,75 gr. p. 1.000 encore légèrement plus rapide. IMMERSION DANS LA SOLUTION PHYSIOLOGIQUE LA COCAINE LL / 7 TEMPS La chronaxie tombe à la moitié de sa valeur primitive en AS minutes environ ; on peut suivre avec précision les variations continues, correspondantes et de sens inverse, des 2 caractéris- tiques d’excitabilité. Le retour à la normale s'effectue dans les mêmes conditions qu'après l’action de la cocaïne. De l'ensemble des expériences, on peut donc conclure que les deux produits étudiés ont, sur la préparation neuromusculaire de là Grenouille, une action analogue : ils modifient l’excitabilité et produisent une augmentation de la rhéobase et une diminution _de la chronaxie. Mais les mêmes modifications sont obtenues pour des concen- trations huit fois plus faibles avec Fa syncaïne qu avec la cocaïne. (Laboratoire de physiologie de la Sorbonne). FR. EEBGENDRE. — En 1914, au cours des recherches entreprises par M. et Mme Lapicque et moi, sur les altérations morpholo- giques des fibres nerveuses mryéliniques sous l'action de divers anesthésiques, l’un de nous avait fait diverses mesures des varia- tions d’excitabilité du nerf sous l'influence de a cocaïne. Elles avaient montré une diminution d'excilabilité earactérisée par un abaissement du voltage rhéobasique et une augmentation de 328 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE la chronaxie. La série de mesures plus complètes que présentent aujourd'hui Mile Deriaud et H. Laugier, confirment nos obser- vations. Elles y ajoutent la constatation du retour très lent et progressif à l’état initial, après qu'a cessé l’action du poison. Dans nos expériences, la disparition des protubérances myélini- ques était également lente et restait toujours-incomplète après. une heure de lavage du nerf par l’eau physiologique. On pourra juger de l’allure du phénomène morphologique par une série: de photographies que nous nous proposons de publier prochaïi- nement dans le Journal de physiologie et de pathologie générales. En ce qui concerne la novocaïne (scurocaïne), mes observations. morphologiques sont également d’accord avec les mesures élec- triques de Mile Deriaud et de H. Laugier. L’altération des fibres sous l'influence de cette substance est plus rapide et se manifeste: avec des solutions moins concentrées que lorsqu'on expérimente- avec le chlorhydrate de cocaïne. DES GANGLIONS LYMPHATIQUES DU DAUPHIN, par Én. Rerrerer et H. NEuvILLE. Nous avons eu la bonne fortune de pouvoir fixer dans le formol les ganglions lymphatiques du médiastin d’un Dauphin (Delphinus delphis L.), encore chaud. Cet animal, capturé dans un filet, était en parfait état de santé ; sa taille (2 m. 5o), attei- gnait le maximum que puisse présenter le Dauphin commun ; sa dentition ne décelait aucune trace de caducité. Voici la structure de ces ganglions, étudiés sur des coupes sériées de 8 u, colorées soit à l’hématoxyline à l’eau après mor- dançage avec le perchlorure de fer, soit à l’hématoxyline à l’alun, et avec surcoloration à la fuschine acide, à l’éosine et à l'orange. La capsule périphérique, fibreuse et mince (0,1 mm.), est riche en vaisseaux lymphatiques. Il s’en détache des trabécules fibreuses. de 0,08 mm. environ, qui se continuent vers le centre de l’organe avec des travées de 0,5 mm. à 0,6 mm. Ces travées fibreuses émettent de nombreuses branches qui se subdivisent et se rami- fient de plus en plus. Dans cette charpente fibreuse sont contenus les gros vaisseaux sanguins. Quant au parenchyme de l'organe, il varie dans le cortex et dans le centre. Dans le cortex, on voit, sur une épaisseur de 1 mm. en moyenne, des nodules ou follicules qui atteignent 0,6 mm. près de la capsule, puis diminuent de volume vers le centre, ‘où ils n'ont plus que o,1 mm. Chacun de ces nodules comprend une SK: V SÉANCE DU 16 JUILLET 329 portion centrale composée d’un protoplasma commun semé de noyaux de 6 u (syncytium) et dans lequel on peut mettre en évidence des filaments ou un réticulum hématoxylinophile très délicat. Vers la périphérie du nodule, les noyaux deviennent plus petits, plus nombreux, le réticulum plus épais et plus serré, tan- dis que le protoplasma transparent s'est résorbé en majeure partie. Enfin, il ne reste plus qu’un espace de 0,02 mm. à 0,2 mm., cloisonné par quelques filaments qui vont s'attacher sur une travée fibreuse : cet espace figure une partie des sinus centraux. ou profonds. La portion centrale ou médullaire du ganglion est essentielle- ment formée des mêmes éléments, mais le syncytium y est plus réduit et le tissu réticulé, qui est à mailles en majeure partie vides et à noyaux de 5 u, y occupe une étendue beaucoup plus grande. C'est là ce qu'on décrit sous le nom de système caver- neux et de cordons médullaires. Il est facile d’y étudier les trans- formations que subissent les éléments cellulaires. À côté de noyaux de 5 à 6 uw, très chromatiques, on en voit qui sont encore contenus, c’est-à-dire sertis, dans le cytoplasma commun; ces derniers se teignent par l'éosine et l'orange d’une façon aussi intense que les hématies se trouvant dans la lumière des vais- seaux sanguins et qui mesurent 5 « en moyenne. Plus loin, on en voit de libres, c'est-à-dire que les noyaux hémoglobiques transformés en hématies constituent des amas de globules san- guins en plein tissu ganglionnaire. Enfin, en de nombreux points existent des taches brunâtres ou ardoisées, visibles à l'œil nu, dues, comme le montre l'examen microscopique, à la dé- composition des hématies (pigment hématogène). Résultats et critique. Pour les classiques, le ganglion Iympha- tique est une charpente de tissu réticulé dont les mailles sont ” occupées par des lymphocytes ; ces derniers s’y seraient réfugiés pour proliférer à leur aise. Cette conception repose sur une série de défectuosités techni- ques et sur l’indétermination des conditions dans lesquelles fonc- tionne le ganglion lymphatique. Pour étudier les éléments de ces organes, les uns emploient des solutions altérantes qui dé- truisent une portion du cytoplasma ou l'hémoglobine ; les autres, tout en fixant bien les tissus, colorent insuffisamment, et, voyant des hématies en plein tissu ganglionnaire, ils expliquent leur présence en invoquant la diapédèse ou la phagocytose. On né- glige d’ailleurs couramment d'indiquer l’âge de l’animal auquel sont empruntés les matériaux d'étude, de même que l’on passe sous silence son état de nutrition et l’ensemble des circonstances dans lesquelles il vivait. L’histologie ou l’histogénèse faite dans 330 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE A ———— ces conditions indéterminées ne saurait donner que des résultats douteux, flottant dans l'espace. Le ganglion lymphatique débute toujours à l'état d'un amas de tissu plein (syncytium). Plus tard, certaines parties de ce dernier élaborent une charpente conjonctive ou fibreuse ; les autres parties persistent sous la forme synecytiale et produisent un tissu réticulé dont le cytoplasma se fluidifie, tandis que les novaux deviennent libres (lymphocytes) ; ces derniers se trans- forment, sur place ou après avoir été versés dans le torrent eir- culatoire, en hématies. Pour démontrer -ces propositions, l’un de nous (1) a eu recours, dès 1900, à l’expérimentation, et il a tenu compte, pour expliquer les faits, des conditions organiques ou physiologiques dans lesquelles se trouvait le ganglion étudié. Si on lie le vaisseau efférent d’un ganglion lymphatique, la lymphe qui s'accumule en amont de la ligature, est, dans les premières heures, très riche en Iymphocytes, et 24 ou 36 heures après, on n'y voit plus que des hématies. On obtient les mêmes résultats sur un animal soumis au jeûne ou à la saignée, alors que les autres ganglions, non ligaturés, sont vides de IJympho- cytes et d'hématies, parce que le courant lymphatique, plus intense, a cntrainé ces éléments pour les verser dans le sang. Sur les animaux bien nourris, les ganglions, surtout ceux de la périphérie (c’est-à-dire situés en dehors du grand courant IFvm- phatique) prennent une teinte rose, et leur parenchyme montre des amas de tissu réticulé dans lesquels les noyaux sont en voie de transformation hémoglobique. Les ganglions des sujets morts de maladies chroniques sont gorgés d’'hématies ; la circulation lymphatique s’affaiblissant ou cessant à peu près totalement, ces hématies ne sont plus entrai- nées ni versées dans la lymphe et le sang ; s'accumulant ainsi dans les lieux de leur formation, elles transforment le ganglion en masse semée de globules rouges. Sur les fœtus de ! Maminitères, aussi bien que sur l'enfant à la naissance, les ganglions sont riches en amas de lymphocytes en voie de transformation hémoglobique, ou en hématies défini- tives, parce que, pendant cette période de la vie, la circulation el les combustions sont peu actives. On a pris ces amas ou ilots sanguins pour des nenneeoee émanant des. capillaires sanguins c'est là une erreur ; ce sont des îlots d'hématies développées au sein et aux dépens mêmes du tissu ganglionnaire (2) En considérant tous ces faits, dus à Fobservation el à l’expéri- LA (1) Voir l'Index des recherches de Retterer in Journal de l’Analomie, 1916, p: 119: >) Voir Retterer, €. R. de la Soc. de biol., 7 el 14 juin 1914. y F SÉANCE DU 10 JUILLET 391 mentation, et en tenant comple des conditions dans lesquelles se trouvent les Cétacés, on s'explique naturellement la richesse en hématies des ganglions du Daüphin. Chacun a pu voir, sur les côtes de l'Océan, des bandes de Dauphins ou de Marsouins rester plusieurs minutes immergées ; ces Mammifères ne respi- rent donc que rarement. L'un de nous (1) a eu maintes fois l’occasion de constater, montre en main, que les grandes Ba- leines du Nord (Balénoptères) ne viennent puiser l'oxygène à la surface qu'une fois toutes les dix minutes. P. Bert a montré que non seulement le Marsouin a plus de sang que les Mammifères terrestres, mais qu'une même quantité de sang est capable d'em- magasiner, chez cet animal, une plus forte proportion d'oxygène. Si la Baleine, et les Cétacés en général, peuvent ne respirer qu'une fois pendant que nous respirons cent cinquante fois, c’est qu'ils possèdent une masse sanguine considérable, et les héma- ties qui se développent dans leurs ganglions peuvent y demeurer longtemps. Il y en a même qui ne passent pas dans la circu- lation et se décomposent sur le lieu de leur production, en for- mant dans le parenchyme du ganglion de grandes taches noires comme nous venons d'en signaler ci-dessus. Conclusion. Les ganglions IfNmphatiques du Dauphin sont des organes hématiformateurs. a —————————_————— OXYDASE ET OXHYDRIDASE. ÜOXYDATION ET HYDROLYSE, par J.-£. Agerous et J. Aroy. Des nombreux travaux faits sur le mécanisme des oxydations dans les organismes vivants ressort la conclusion qu'il existe deux sortes de diastases oxydantes : Îles oxydases proprement dites, du type laccase, tvrosinase, très abondantes chez les végé- taux et les animaux inférieurs, qui, pour agir, empruntent l'oxy- gène de l'air ou l'oxygène dissous dans l’eau et les liquides orga- niques et qui ne peuvent agir en l'absence d'oxygène libre, et les oxhydridases ou diastases oxydantes et hydrogénantes qui se procurent l'oxygène et l'hydrogène qu'elles mettent en jeu par une décomposition de l'eau en ses ions. Ces derniers ferments n'ont pas besoin d'oxygène libre el agissent très bien, sinon mieux, en son absence — comme c'est le cas dans l'intimité méme des tissus. Ces oxhydridases, qui décomposent l'eau, ne sout, à proprement parler, que des ferments hydrolysants, quand lhydrogène et l'oxygène se fixent sur une même substance. - Voir Retterer, La Baleine, etc. Revue scientifique, 1890. 332 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ainsi H° et O, se fixant sur l’aldéhyde salicylique, donnent un produit d'hydrogénation, l'alcool salicylique, et un produit d'oxydation, l'acide salicylique. CSH5 . CSH5 | STE | Alcool salicylique COH CH20H C5H5 CS5H° | + O := { Acide salicylique COH COOH À ce point de vue, F. Batielli a eu raison de faire remarquer que, quand on fait agir l'extrait de foie sur de l’aldéhyde sali- cylique, il y a hydrolyse de cet aldéhyde ; une moitié de ce corps seulement fixant de l'oxygène donne de l'acide, l’autre moitié fixant l'hydrogène donne la saligénine. Mais si on ajoute à l'extrait hépatique une substance avide d'hydrogène comme le bleu de méthylène ou le carmin d'’indigo, l'alcool salicylique ne se forme plus ; seul l'acide salicylique apparaît, parce que l'hydrogène libéré est retenu par la matière colorante. L'expérience suivante le montre bien. On fait un extrait aqueux de foie de Cheval en faisant macérer, à l’étuve à 38°, 300 gr. de pulpe hépatique dans 300 c.c. d’eau saturée de chlo- roforme. On filtre, on passe à la presse, le filtrat est précipité par 4 fois son volume d’alcool à 95°. On filtre, le précipité essoré est dissous dans 300 c.c. d’eau. On fait 2 lots : À et B. A ces deux lots, on ajoute 1 c.c. d’aldéhyde salicylique et au lot À 50 gouttes d'une solution de bleu de méthylène à 0,25 p. 1.000. Les flacons contenant les deux lots sont plongés dans un bain-marie à 45°. Rapidement le lot À se décolore — on l’agite, ainsi que le lot B, et ainsi de suite jusqu’à ce qu'il n° ait plus de décoloration du bleu. À ce moment, l'expérience est terminée. On extrait l’acide salicylique et on le dose. On trouve : pour À, 0.043 gr. d'acide salicylique ; pour B, o,o21 gr. d'acide salicylique. Le lot À au bleu de méthylène a donc fourni deux fois plus d’acide salicylique que le lot B, qui renferme, par contre, de la saligénine qu'on ne trouve pas dans le premier. C'est que l'hydrogène libéré par le ferment a trouvé dans le bleu de méthylène un accepteur qui l'a fixé ; l’aldéhyde n'a eu affaire qu'à l'oxygène et dès lors n’a pu donner que de l'acide salicylique. Il y a eu hydrolyse dans un cas, oxydation dans l’autre. Les ferments d’oxydation qui agissent en l'absence d'oxygène libre dans l'intimité des tissus, sont bien, au fond, dés diastases hydrolysantes, mais dont l’action hydrogénante est supprimée vis-à-vis des substances oxydantes par la présence . d'accepteurs d'hydrogène. 11 nous semble que des chromopro- EF SÉANCE DU 16 JUILLET 333 téides telles que l’oxyhémoglobine ou l'oxyhémocyanine (1) pourraient être considérées comme de tels accepteurs. ————— mm pe SUR L'OXHYDRIDASE DU LAIT, par J.-Aroy et A. VarpiGuie: Abelous a montré, en collaboration avec l’un de nous, l’exis- tence chez les animaux, et aussi dans le règne végétal, de dias- tases oxydo-réductrices provoquant la transformation des nitra- tes en nitrites et l'oxydation de l’aldhéhyde salicylique. Le ferment du lait, découvert par Schardinger, qui décolore le bleu de méthylène en présence de formol, appartient à cette classe de ferments à la fois oxydants et hydrogénants et mérite bien la dénomination d’oxhydridase. Il nous à paru intéressant d'effectuer de nouvelles recherches en vue d'isoler l'oxhydridase du lait et de préciser sa nature en même temps que son rôle physiologique. Isolement du ferment. Les méthodes classiques de préparation des ferments solubles conduisent à la séparation du complexe (caséine-ferment). Nous avons obtenu l’oxhydridase par la mé- thode suivante. Le lait fraîchement trait est sursaturé de chlo- rure de sodium en poudre et abandonné pendant 12 heures à la température du laboratoire. La caséine se précipite, on filtre. Le filtrat limpide réduit le bleu de méthylène en présence d’al- déhyde comme le lait frais. Toutefois, ce filtrat chloruré ne ren- ferme pas seulement l’oxhydridase, il présente les réactions des catalases (coloration avec le gaïacol, la phénolphtaléine, le pyra- . midon en présence d’eau oxygénée) et colore en bleu le mélange de naphtal-4 et le diméthylparaphénylènediamine (réaction des oxydases vraies). Pour isoler le ferment, l’on peut faire intervenir, soit l’action de la température, soit celle de réactifs chimiques, tels que le sulfate d’ammoniaque. Le filtrat chloruré, chauffé à 60°, ne décolore plus le bleu de méthylène en présence d’aldéhyde, mais présente encore les réactions de la catalase et des oxydases. L'oxhydridase est donc plus sensible à l'élévation de température que ces derniers ferments. Le sulfate d'ammoniaque à demi-satu- ration précipite également l’oxhydridase de sa solution chlorurée. Nature du ferment. L'oxhydridase séparée par les méthodes précédentes, présente les réactions des matières protéiques, elle (x) Chez 1e végétaux des polyphénols GARE pourraient constituer de tels accepteurs Diners 394 SUCIÉTÉ DE BIOLOGIE est insoluble dans l’eau, soluble dans les solutions de sels neutres et précipitée de ces solutions par l'acide acétique. Elle renferme du phosphore en proportions notables et du fer. C’est donc une phosphoprotéide. Rôle de l’oxhydridase. Dans une note antérieure (1), lun de nous à montré, avec Âbelous, que cette diastase oxydait un assez grand nombre de corps, des substances du groupe de l'acide urique (guanine, sarcine, xanthine, alloxane) ; des alcaloïdes (quinoléine, morphine, cicutine, muscarine), des toxalbumines (ricine, abrine), enfin, surtout les produits de l’hydrolyse des protéiques (protéoses, peptones). | Relativement à ces dernières substances, l'expérience suivante montre bien l’action de l'oxhydridase. On soumet du lait bouilli et du lait non bouilli à la digestion par la pancréatine à une température de 37°. Après 12 heures de séjour à l’étuve, on filtre, on fait bouillir le filtrat pour en séparer l’albumine qui peut rester, on filtre à nouveau. Le filtrat Himpide du lait bouilli digéré, additionné de lait frais et de bleu de méthylène, décolore le bleu rapidement à la température de 55-60° ; le filtrat du lait non bouilli digéré ne le décolore pas. C'est que, pendant la digestion des laits, l’oxhydridase du lait non bouilli a oxydé certaines substances (du groupe des leucomaïnes ?) qui se for- ment dans les premiers stades de la protéolvse. Cette oxydation ne se produit pas dans le lait bouilli, l’ébullition ayant tué le ferment. Les peplones commerciales renferment également une ou plusieurs substances qui servent d'accepteurs d'oxygène et, comme telles, permettent la réaction de Schardinger. Les subs- tances peuvent être extraites par l'alcool. Après ce traitement, les peptones commerciales ne constituent plus des accepteurs d'oxygène alors que la solution aqueuse du résidu de l'extrait alcoolique de ces mêmes peptones se montre très actif. (1) C. R. de là Soc. de biol., 1918. p. 786. sd il de Re et et rs SÉANCGE DU 10 JUILLET 539 DosAGE COMPARATIF DE L'URÉE DU SANG PRÉLEVÉ PAR VENTOUSES -SCARIFIÉES ET PAR PONCTION VEINEUSE, par Enouarp PEYRE. Cn considère couramment comme indifférent le prélèvement du sang par ponction veineuse ou par ventouse scariliée pour le dosage de l’urée. Nous avons repris ces recherches et pratiqué des dosages comparatifs d'urée. dans les sérums prélevés en même temps par ventouse scarifiée et par ponction veineuse. Nos examens portent sur 71 cas et les résultats sont des plus variables : 22 fois seulement, le taux de l’urée est sensiblement égal dans les deux sangs recueillis, là différence étant nulle ou inférieure à d centigr., 26 fois le taux de l’urée est plus élevé dans le sang veineux ; l'écart moyen étant de 12 centigr. et l'écart maximum de 30 centigr. (1,26 gr. dans le sérum de la veine et 0,77 gr. dans le sérum pris par ventouse). 23 fois, enfin, cest dans le sérum recueilli par ventouse scarifiée que le taux de l'urée est le plus important : écart moyen 11,60 centigr. ; écart maximum : 22 centigr. (1,62 gr. dans le sang de la ventouse et 1,40 gr. dans le sang veineux). Que conclure de cette discordance dans les résultats ? Le sang des veines du pli du coude nous revient ayant accompli son travail ; il doit bien représenter la teneur moyenne en urée de la masse sanguine. Autre chose serait le sang de la veine cave inférieure au débouché de la veine rénale ou au débouché des veines hépatiques et sus-hépatiques. Mais grande est la varia- bilité du taux de l'urée dans le sérum veineux ; si l’on s'en rap- porte, en effet, aux recherches de À. Weill, relatées dans sa thèse, chez un même sujet normal, le taux peut varier du simple au double selon les différentes heures d’une même journée. . Le sang extrait par ventouse est, d’une part, souillé par les sécrétions cutanées : sebum, graisse et sueur surtout, dont la teneur normale en urée est variable, d’après les auteurs (Favre, Shottin et Funque). D'autre part, nous avons remarqué que les sujets maigres nous donnent un taux quasi égal dans la veine et la ventouse, tandis que les obèses et les infiltrés nous per- mettent de constater une dissociation nette. Chez ces derniers, nous trouvons un équilibre uréique plus stable pour le sang de la ventouse. En effet, un sujet chez lequel, à 3 reprises, nous avons pratiqué des dosages comparatifs, nous a donné, pour la ventouse : 0,35 gr., 0,22 gr., 0,23 gr. et pour la veine : 0,50 gr., 0,26 £T., 0,21 :0T. pare Il semble donc résulter de ces constatations que pour un 336 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE simple dosage de l’urée du sérum la ventouse donnerait peut- être une idée plus exacte de la teneur uréique moyenne. Inver- sement, pour la recherche du rapport uréo-sécrétoire, c’est le sang veineux, qui doit être prélevé, car doivent être appréciées et la teneur en urée du sérum sanguin et la concentration urinaire de la même heure. (Laboratoire de l’hospice Paul Brousse, à Villejuif, service du D Roussy). NOTE SUR LA RÉACTION DU BENJOIN COLLOÏDAL DANS LA SYPHILIS ET L'HÉRÉDO-SYPHILIS NERVEUSES NON ÉVOLUTIVES, par RENÉ TARGowLA. Dans les cas de syphilis non évolutive du névraxe, acquise ou héréditaire, le liquide céphalorachidien présente fréquemment une lymphocytose irréductible, à laquelle peut s'associer une précipitation du benjoin d’allure subpositive, constituant, en quelque sorte, un « type résiduel » de la réaction de Guillain, Laroche et Léchelle. Cas I. M.., 20 ans. Imbécillité Hérédo-syphilis. Ponction après réactivation. Leucocytes 10,8 ; albumine 0,20 ; globuline 0 ; réaction de Bordet-Wassermann négative ; réaction de Guillain 100001222200000 (1). + Cas II. T.., 22 ans. Imbécillité. Hérédo-syphilis ; gommes sous-cutanées. Deux ponctions, Ia seconde après douze injec- tions de bi-iodure. Réaclion de Bordet-Wasserman D = liquide Réaclion Leucocytes Albumine Globulines sérum céphalo-rachidien de Guillain 120 O,II O ONDES O I111002222100000 1 : APGE £ 128,8 0,30 + 10 À o OII1001222100000 + Cas III. Affaiblissement intellectuel, épilepsie jacksonienne généralisée. Syphilis ancienne avouée. Leucocytes, 7 ; albumine, (1) La numération des leucocytes a été faite à la cellule de Nageotte et vé- rifiée par examen sur lame du culot de centrifugation (formule lymphocytaire) ; le dosage des albumines, au tube de Sicard et Cantaloube ; la recherche des globulines, par la réaction de Pandy ; les réactions de Bordet-Wassermann (mé- thode des dilutions) sont dûes à l’obligeance de notre ami, Île AE notation de la réaction au benjoin est celle que nous avons proposée (Soc. clin. de éd. menl., 21 mars 1921), elle correspond aux courbes de Guillain-La- roche et Léchelle. SÉANCE DU 16 JUILLET 331 15 ; globuline, o ; réaction de Bordet-Wassermann, négative ; réaction de Guillain, 111001222000000. Nous avons également rencontré ce type dans deux cas de paralysie générale fixée, dont le diagnostic, non douteux, avait été antérieurement vérifié par la ponction lombaire. Cas IV. Leucocytes, r ; albumine, 0,40 ; globuline, + ? ; réac- tion de Bordet-Wassermann, négative; réaction de Guillain, OII1001222210000. — Cas V. Trois ponctions, la seconde après réactivation Réaction de = … Bordet-Wasserman Liq. céphalo- - Réaction Dates Leucocytes Albumines Globulines sérum rachidien de Guiliain DRAC 3 0,19 Ar à ». >) o1110 (Techn. réduite} 2 + DO NDRO 3 0,39 + 0 (o) 121002222100000 Or EE 8 0,3 + 9 2 Y (e) 021002222100000 La dissociation : réaction de Bordet-Wassermann négative — réaction du benjoin positive, que l’on voit exceptionnellement dans la syphilis évolutive et même dans la paralysie générale, est ici la règle. La réaction de Guillain apparaît donc comme plus sensible que celle de Bordet-Wassermann. Toutefois, elle _ peut disparaître avant la Iymphocytose et même avant l’albu- minose. ee On observe cependant, dans ces cas, une précipitation très minime avec changement de teinte des premiers tubes, qui deviennent grisätres. Ce fait paraît dù à une ébauche de floccula- tion amenant l'agglomération partielle des micelles, mais n’aboutissant pas à la précipitation. Nous l’avons indiquée par le signe : o ; il serait préférable, malgré le caractère subjectif d'une telle notation, d'adopter une échelle plus étendue, allant de o à 3 ou à 4, qui permettrait de représenter les différentes modalités de la flocculation du benjoin. On peut aisément appré- cier à l'œil nu cette réaction ébauchée, par comparaison avec les tubes négatifs francs et le tube témoin. e (Service du D° Toulouse, asile de Villejuif). Broro@iE. CoMptrEs RENDUS. —- 1921. T. LXXXV. 24% 338 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ECZÉMA D'ORIGINE TUBERCULEUSE, par S. Manrpais. Si l'eczématisation peut naître d’une série frès étendue de con- ditions internes ou externes, nous pensons, avec Sabouraud, que _l'étiologie de l’eczéma reste entièrement à découvrir. Malcome Morris, Gastou, Darier, ont fait un réel progrès dans cette voie, quand ils ont saisi la relation existant entre l'eczéma, les tuber- culides et la scrofulo-tuberculose. Re Affection chronique ou rémittente, l'eczéma présente des alter- nances avec les fluxions pleuro-pulmonaires, considérées au- jourd'hui comme des manifestations de la tuberculose inflam- matoire. Résultant d’une infiltration toxi-tuberculeuse du derme, la peau ezcématique ne se laisse pas contaminer (d’après Besnier) par l'élément tuberculeux externe. Bien qu'il ne parle pas de la nature bacillaire de l'eczéma, Brocq à constaté que cette derma- tose disparaît le plus souvent chez les vieillards. Autrement dit, l'eczéma disparaît au moment où l'Homme arrive, par june longue immunisation, à guérir ses foyers de tuberculose. Insister sur l'anatomie pathologique de l’eczéma, c'est irouver encore un argument eu faveur de sa nature tubereuleuse, car la sérosité des ve oule eczématiques rappelle la composition de J'épanchement séro-hémato-fibrineux de la pleurésie tubercu- leuse de Landouzy. La découverte du Bacille de Koch, ou au moins de son anti- gène dans les plaques d'eczéma, pourra seulement résoudre ce problème. En attendant ces recherches; nous voulons exposer brièvement les raisons qui nous font penser que l’eczéma peut, dans certains cas, être de nature tuberculeuse et également at- tirer l'attention sur l'efficacité de la vaccinothérapie spécifique, ru par nous dans cette dermatose. ° Presque tous les cas d’eczéma que nous avons eu l'occasion de Arte évoluaient sur des malades qui avaient, en même temps des lésions franchement tuberculeuses ou des lésions considérées comme telles : phtisie, pleurésie, mal de Pott, spina ventosa, tumeur blanche du genou, phlébite, endocardite, anémie, ete... Dans quelques cas très rares, nous n'avons décelé aucune autre lésion viscérale manifeste. | > Quand on pratique Ja réaction de déviation du complé- ment avec le sérum sanguin de ces malades, on constate qu'elle est positive vis-à-vis de tous les antigènes tuberculeux employés antigène à l'œuf (Besredka), tuberculine brute (Armand-Delille), tuberculine purifiée (école allemande, Danielopol). PA VE Ne SÉANCE DU 16 JUILLET 339 3° Mais la réaction précédente est impuissante, dans la majo- rité des cas, à nous montrer dans l'eczéma une affection tuber- leuse localisée. Pour obvier à cet inconvénient, nous avons em- ployé la réaction de l’anaphylaxie morbidique. En effet, en injectant du vaccin tuberculeux fort sous la peau des malades à eczéma chronique stationnaire, nous avons remarqué, le lente- main de la piqüre, l'apparition des poussées congestives aiguës, identiques aux exacerbations spontañées de la dermatose. Cette réaction na pas été remarquée sur des malades présentant de l'acné, elc..., et sur la peau normale. 4° Dans l'eczéma compliqué de lésions à Staphylocoque, Wright a constaté que le vaccin staphylococcique guérit ces lésions ; mais que le traitement laisse intacte la lésion de l'eczéma, fait qui réfute (disons-le en passant) la théorie de Unna. Dans de pareils cas d’eczéma compliqué, nous avons ob- servé, par contre, que le vaccin tuberculeux guérit rapidement la lésion eczématique et que, sur les régions ainsi nettoyées, on voit persister les pustules, les folliculites, ete.. dues aux Staphy- locoques. Ces dernières affections disparaissent ultérieurement, sans aucun traitement, ou par l'emploi du staphylo-vaecin. 5° L'application de la vaccinothérapie tuberculeuse nous a montré, enfin, par les remarquables résultats obtenus, le bien fondé de la conception de la nature tuberculeuse de l’eczéma ; elle nous a donné, en outre, un moyen efficace, sûr et rapide pour guérir de cette affection rebelle. Nous avons employé, avec le même résultat, des vaccins très variés : de la culture de Ba- cilles humain, chauffés à 60° ; des Bacilles rendus atoxiques par l’action de l'huile d'Olive, de la macération des fungo- sités de tumeur blanche fixées à la solution de Lugol, etc. Deux ou. rarement trois injections de vaccin ont suffi à guérir mes 25 Cas d'eczéma vrai; et cette guérison, remontant parfois à quelques années, se montre durable. L'ensemble de toutes ces considérations nous ont amené à re- garder l’eczéma comme une affection de nature tuberculeuse. 340 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LA RÉACTION ÉMOTIVE NORMALE OBSERVÉE EN TROIS TEMPS, par A.-D. Warren. La démonstration, dont je donne aujourd’hui communication: à la Société de biologie, fait suite à celle que j'ai présentée ici. même il y a quelques mois, et qui a été faite en votre présence sur la personne de notre président, M. Charles Richet. Sa main, munie de deux électrodes appliquées aux surfaces dorsale et. palmaire, formait le quatrième élément d'un pont de Wheat- stone, et a accusé une diminution de résistance à chaque execita- tion sensorielle, diminution qui, comme toujours, a été forte ou faible suivant les intensités variées de l'excitation. Déplaçant alors les électrodes de la main pour les appliquer à l’avant-bras, et répétant les excitations aussi régulièrement que possible, nous avons observé une réponse sur l’avant-bras- presque aussi nette sur la main, d’après laquelle nous nous sommes crü autorisés (autant qu'il est permis de conclure d'après: une expérience sommaire faite en séance publique) que notre éminent président appartient à la classe 1, dans l'échelle d’émo- tivité ci-dessous Echelle de l’émotivité. Excitations moyennes, non doulou- reuses. Classe Bras Main SSSR er Eee 50 R. R. ÉPANormQUXE PE Eee Le O. R. NPENÉDATIS EE RP EEE CC Où 0. N. B. — KR. signifie une réaction au galvanomètre indiquant une chute de résistance (par poro-dilatation ultra-microscopique) supérieure à 5 p. 100 de la résistance avant l'excitation. Pour bien observer les différences de réaction qui se mani- festent à la main (surface palmaire) et à tout autre point de la surface du corps, il est nécessaire de doubler l'appareil afin d'observer (et au besoin enregistrer) la réaction simultanée sur deux points de la surface avec la même excitation provocatrice. Grâce à l’amabilité de M. L. Bull, j'ai pu installer à l’Institut Marey, dans les conditions favorables de tranquillité, une telle: instrumentation composée de deux galvanomètres, deux ponts. de Wheatstone, etc., au moyen de laquelle j'ai pu répéter l’ob- servation suivante sur une série de cinq sujets normaux, c’est- à-dire appartenant à la classe [IT d’émotivité, classe qui forme la grande majorité des sujets (M. et J.), sur lesquels j’ai pu faire de bonnes observations. J'insiste surtout sur la condition de tranquillité comme utile PPS RÉ C7 2102 FRE per à ° SÉANCE DU 16 JUILLET 341 et nécessaire — utile pour l’expérimentateur, nécessaire pour le sujet et, à défaut de laquelle, de bonnes observations sont im- posibles. La démonstration — que je me permets de qualifier de nor- male — se fait en trois temps, sur un sujet normal armé de deux paires d’électrodes rattachées : À, à la main ; B, à l’avant-bras. Premier temps. Le sujet, étant bien tranquillisé (on pourra observer pendant l'établissement de cet état que c'est seulement la mouche indiquant l’état de la main qui se déplace, tandis que celle de l’avant-bras ne bouge pas) est soumis à une petite exci- tation quelconque — bruit, attouchement, menace d’un coup d'épingle — et on constate qu'à chaque excitation (après un temps perdu de deux secondes) une réponse À, indiquant une diminution de résistance d’au moins 5 p. 100, se produit à la main, tandis que la résistance à l’avant-bras ne change pas. Deuxième temps. On explique au sujet (s'il ne le sait pas déjà) qu'en forçant la note, en lui appliquant une excitation vraiment forte et douloureuse, qu'on arrivera bien à le faire réagir au niveau du bras. Chez un sujet normal, qui se prête à cette démonstration, il se produit {oujours une énorme dévia- tion à la main avant toute excitation réelle, et quelquefois une déviation à l’avant-bras. Ces effets sont provoqués par l’état du sujet, dont la volonté se tend pour supporter une douleur ima- ginaire ; mais, si, en fin de compte, cette excitation vraiment douloureuse est faite, une très grande déviation à l’avant-bras (ainsi qu’à la main) en est le résultat, Troisième temps. Le sujet étant revenu au repos après l’exci- tation forte, on répète sur lui les excitations faibles comme dans le premier temps. Ces excitations, qui ne produisaient rien sur T'avant-bras pendant le premier temps, sont maintenant suivies d’une réaction franche et nette. La peau de l’avant-bras, ne ré- pondant pas à l'excitation dans le premier temps, a été sensi- bilisée par l'excitation forte du deuxième temps. Théorie. La réaction émotive de la surface entamée dépend d'une dilatation par voie nerveuse des pores ultra-microscopi- ques que traversent les ions électriques. Chez le sujet normal, cette dilatation se produit facilement à la paume de la main (et à la plante des pieds) difficilement en toute autre région de la surface du corps. Chez les « sensitifs », la dilatation se produit facilement sur toute la surface du corps. Chez les sujets nor- maux, il est possible, par des excitations fortes et douloureuses, de forcer le passage et de rendre ainsi perméable à la réaction émotive, une région relativement imperméable. _ En terminant, je tiens surtout à remercier vivement les cinq personnes qui ont bien voulu se prêter à cette série d’observa- 342 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tions qui peuvent être tant soit peu pénibles pendant le deuxième temps de la démonstration. Grâce à la tranquillité de l'Institut Marey, cette démonstration — qui n’est guère de nature à pou- voir être faite dans toute sa netteté en séance publique, où le sujet se trouve exposé à toutes sortes de perturbations émo- tives — a pu être conduite à bonne fin sans défaut ni exception dans l'ordre des résultats que je viens de vous exposer. (Laboratoire de l'Institut Marey). ÉTUDE EXPÉRIMENTALE DE L'HÉRÉDITÉ SYPHILITIQUE, par GC. Levapiri, À. Marx et L. Isaïcu. Depuis la publication de notre note concernant la transmis- sion, par contact sexuel, de la syphilis expérimentale du Lapin, provoquée par le Tréponème neurotrope [provenant du sang de paralvtiques généraux (1)], nous avons continué nos recherches, principalement au point de vue de l'hérédité de l'infection. Nous Y avons associé des expériences entreprises avec le Tréponème dermotrope et le Spirochaeta cuniculi, dont nous avons parlé dans nos dernières communications à la Société de biologie (2) et à l'Académie des sciences (3). Sans entrer dans les détails de ces recherches, qui seront pu- bliés ailleurs, nous désirons insister ici sur les points suivants : 1° Quelle que soit la variété de Spirochètes employée, le Tré- ponème dermotrope (virus Ravaut et virus Fournier-Schwartz), le ‘Tréponème neurotrope ou le Spirochaela cuniculti, jamais nous n'avons constaté de transmission héréditaire de l'infection. Bon nombre des rejetons, issus de père infecté et de mère nor- male, de mère contaminée et de père normal, ou de deux géné- rateurs porteurs de lésions à Spirochètes, sont morts sitôt après leur naissance ou quelques semaines après. Or, chez aucun de ces rejetons, nous n'avons découvert de Spirochètes dans le sang et les organes (examen ultramicroscopique). Il en fut de même des embryons ou des fœtus examinés in ulero, à l’occasion de la mort de la mère, par suite d'une maladie intercurrente, survenue pendant la grossesse. Et, cependant, il s'agissait de procréateurs dont l'infection datait de plus d'un an et qui élaient porteurs (1) Levaditi, Marie et Banu, GC. R. de Acad. des se., t. 1750, 206 avril 1920. (2) Levaditi, Marie et Isaïcu.: C. R: de‘la Soc. de biol., t. LXXXN/Np-517; 11 juin 1921. (3) Levaditi, Marie ct Nicolau, C. R. de l’Acad. des sç., 1! CXXI, p. 1542, 13 juin 1921. 72 » a 3 DE SÉANGE DU 16 JUILLET ae de lésions spirochétiennes intenses, localisées aux organes géni- taux ou ailleurs. Il est vrai que chez aucun de ces procréateurs nous n'avons décelé de Tréponèmes dans les organes, ni d’alté- rations indiquant une généralisation quelconque de la maladie. Nous n'avons pas observé non plus de modifications de Ia sper- matogénèse chez les mâles procréateurs. Ces constatations nous autorisent à conclure que la syphilis expérimentale du Lapin, ainsi que la spirochétose spontanée de cette espèce animale, ne sont pas transmissibles héréditairement, en tant qu'infection spirochétienne. Tout au plus peut-on parler de certaines dys- trophies, d’arrêts de croissance ou de mortinatalité exceptionnelle des rejetons, dont on pourrait incriminer les procréateurs in- re par l’un ou l’autre des Spirochètes étudiés par nous. >° Parmi les descendants de ces procréateurs, quelques-uns arrivent à l’âge adulte. Jouissent-ils alors d’une certaine immu- nité, parce qu'ils ont été conçus par des parents porteurs de lésions spirochétiennes ? En d’autres termes, la loi de Profeta trouve-t-elle une vérification lorsqu'on s'adresse à la syphilis expérimentale du Lapin ou à la spirochétose provoquée par le Sp. cuniculi ? L'expérience répond négativement, du moins en ce qui concerne les rejetons issus de générateurs porteurs de lésions à Tréponème neurotrope, ainsi qu'il résulte de l’obs2r- valion suivante Observation. Le 20 mars 1920, on accouple la Lapine neuve 12 B avec le Lapin 5 M, porteur de belles lésions préputiales, riches en Tréponèmes. Le 10 avril, la femelle montre des papules : vaginales contenant des Spirochètes (contamination par contact sexuel). Elle met bas, le 26 mai, 7 rejetons, dont 5 meurent du 18 juin au 6 juillet. Deux petits Lapins, n° 58 M, mâle et n° 73 M, femelle, survivent. La mère r2 B meurt d'infection se- iortee le r6 ait (Spirochètes dans les vaginales, absence de parasites dans les divers organes). 2 septembre 1920, nous essayons la réceptivité des deux survivants en leur inoculant, au niveau de organes génitaux, du virus ho- mologue, en mème temps qu'à deux témoins, les Lapins 3 M et 4 M. Les quatre animaux contractent la maladie et montrent des lésions spirochétiennes le 30 septembre. Les deux rejetons _ des procréateurs infectés se sont donc montrés aussi réceptifs que les animaux neufs, à l'égard de l'infection d'épreuve, pratiquée sur eux alors qu'ils étaient âgés de trois mois et six jours. Cette observation permet de conclure que les descendants de générateurs porteurs de lésions tréponémiques, non seulement n héritent pas de l'infection spirochétienne de leurs parents, mais ne jouissent d'aucun état réfractaire. Ils ne transmettent pas non plus la maladie à leurs rejetons, comme il résulte de l'his- 344 ‘SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE toire du Lapin 78 M, qui sera exposée ailleurs (1). Klarenbeek (2) vient de relater des observations analogues (Sp. cuniculi). Il y a donc une différence fondamentale entre ce qui se passe, au point de vue hérédité, dans la syphilis humaine d’une part, la syphilis expérimentale du Lapin et la spirochétose spontanée de cette espèce animale, d'autre part. Rien de ce que l’on ob- serve chez l'Homme, ni la transmission héréditaire de l'infec- tion, ni les phénomènes qui entrent dans le cadre de la loi de Profeta, ne se rencontrent chez le Lapin, du moins si l’on en juge d’après nos expériences. Hormis les arrêts de développement, la mort prématurée des rejetons et la morti-natalité, qui ne sau- raient d'ailleurs être attribués avec certitude aux facteurs héré- ditaires, tout se passe comme si les rejetons avaient été pro- créés par des générateurs sains. . Ces différences s'expliquent aisément. Chez l'Homme, la sy- philis est une infection généralisée qui ne tarde pas à toucher les cellules germinales et à se transmettre aux rejetons par le sperme, l’ovule ou le sang. Chez le Lapin, au contraire, qu'il s'agisse de syphilis expérimentale où de spirochétose spontanée, la maladie semble se localiser à l'accident primitif ; en tous cas, elle est loin d'offrir cette tendance à la généralisation que montre la syphilis humaine. Elle épargne ainsi les cellules germinatives et ne se transmet aux descendants ni sous forme d'infection, ni sous forme d’immunité. On peut donc concevoir que chez l'Homme également, alors qu'une syphilis légère évolue sans trop se généraliser et sans porter atteinte aux éléments repro- ducteurs, les procréateurs engendreront des rejetons non con- taminés et non réractaires. Or, c'est là un fait que la clinique, loin de contredire, confirme. (Institut Pasteur de Paris el Laboratoire de médecine expérimentale de la Faculté de médecine de Cluj, Roumanie). (1) De nombreuses expériences conformes aux précédentes sont actuellement en Cours. (2) Klarenbeek. Tydschrift voor Diergeneeskunde, juillet 1927. S ee SRE SÉANCE DU 16 JUILLET 345 AFFINITÉS NEUROTROPES DU VIRUS DE LA VACCINE, par C. Levanin, P. Harvier et S. Nicorau. IL était nécessaire, pour l'étude (1) comparative des divers ultravirus neurotropes (groupe encéphalitique, rage, poliomyé- lite), d'examiner le virus de la vaccine, au point de vue de ses affinités pour le système nerveux central. Nous apportons dans la présente note les faits établis à ce sujet. A. Marie, dans une note présentée l’an dernier à la Société de biologie (2), a montré que le virus vaccinal frais, introduit dans le cerveau du Lapin, engendre une maladie mortelle, évoluant en quelques jours. L’encéphale et la moelle épinière des Lapins infectés sont virulents pour d’autres animaux de la même espèce (possibilité de transmission en série). Le germe existe dans le filtrat de cerveau. Après avoir pullulé dans le système nerveux central, il est encore capable de provoquer une kératite vacci- nale, mais semble avoir perdu sa virulence pour la peau (3). Il résultait de ce travail que le germe filtrant de la vaccine possède une affinité marquée pour le cerveau, en plus de celles qu'il a pour la cornée, le revêtement cutané et le testicule [orchite vaccinale, Noguchi (4)]. Nous avons entrepris la vérifi- cation des données publiées par A. Marie et nous sommes arrivés aux conclusions suivantes Expérience. Le 6 mai, nous avons inoculé dans le cerveau de deux Lapins 5/o et 8/o de la pulpe vaccinale glycérinée ; un troisième Lapin 7/0 reçoit la même pulpe dans le testicule, et, après scarification, à la cornée. Les deux premiers animaux survivent indéfiniment, le troisième montre une kératite et une orchite vaccinales intenses. Le testicule de ce Lapin 3/0 fut le point de départ de toutes les expériences, qui continuent en- core à l'heure actuelle. Il fut d'abord inoculé dans le cerveau d'un animal neuf, sans déterminer aucun trouble apparent, puis (après avoir subi un nouveau passage testiculaire), dans l’encé- phale des Lapins 76/0 et 75/0. Ces derniers succombent avec des signes de paralysie, l’un le 4° jour, l’autre le 6° jour (cul- tures stériles). Or, le cerveau du Lapin 75/0 fut capable de pro- voquer une orchite chez le Lapin 2 B. Le virus, puisé dans le testicule de ce Lapin 2 B, se montra virulent pour deux Lapins, injectés également par voie cérébrale (morts en 5 jours). À son (x) Gette étude sera publiée bientôt. (2) A: Marie, C. R. de da Soc. de biol., 17 avril 1920. _ (3) Cette dernière constatation nous a été communiquée par A. Marie. (4) Noguchi. Journ. of experim. Med., 1915, t. XXI, p. 530. 340 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tour, l'encéphale de ces Lapins, administré par la même voie aux Lapins 33 B et 50 B, provoqua la mort après 6 et 8 jours d'incubation (deuxième passage). Un troisième passage cérébral resta toutefois négatif, malgré la présence du virus vaccinal dans le cerveau des Lapins 33 B et 50 B. Cette expérience, qui n'est pas unique et dont nous ne don- - nons que les principaux détails, montre que si le virus vaccinal (sous forme de pulpe vaccinale), inoculé directement dans le cerveau, ne se montre pas pathogène, par contre, dès qu'il subit un ou plusieurs. passages testiculaires, engendre une maladie mortelle chez les Lapins infectés par la même voie. Cette ma- ladie est transmissible en série (un ou deux passages, au plus). Qu'est-ce que cette maladie ? Elle est provoquée par le virus de la vaccine, attendu que les cultures du cerveau, pratiquées sur les, milieux habituels, restent stériles, el que le virus peut être mis en évidence dans le cerveau, avec toutes ses propriétés. En effet, avec l’encéphale d'un Lapin de deuxième passage, il nous a été possible d'engen- drer, non seulement la kératite et l’orchite vaccinales, mais aussi la plus belle éruption de pustules cutanées (procédé de Cal- mette et Guérin). De plus, ce cerveau fait apparaître la kératite chez un animal vacciné contre l'un ou l’autre des virus encé- phalitiques en notre possession ; inversement, le germe de J’'en- céphalite se montre pathogène pour les animaux guéris de la kératite vaccinale (expériences d'immunité croisée). Contrairement à lencéphalite expérimentale du Lapin, l'encéphalite vaccinale ne peut pas être transmise indéfiniment en série, par passages cérébraux réitérés. Le virus semble néces- siter une vivification préalable par culture testiculaire, avant de récupérer sa virulence pour le cerveau, perdue au bout de deux passages exclusivement cérébraux. 3° Il s'agit bien d’une méningo-encéphalite, ainsi que le prouve l'examen histologique des centres nerveux des animaux inoculés dans l’encéphale. Les lésions intéressent la dure-mère, la pie-mère et l'écorce cérébrale. Au niveau de la dure-mère, il forme une véritable pustule vaccinale, qui provoque l’adhé- rence de la membrane aux méninges séreuses et au cerveau. Histologiquement, on constate à ce niveau une grande accumu- lation de polynuc re (çà et à de véritables cellules géantes). La pie-mère montre une méningite à mononucléaires à disposi- tion périvasculaire nette, altération que l'on retrouve le long des septa. Enfin, il existe des ébauches de manchons périvasculaires el des signes d'encéphalite aiguë à polynucléaires. Toutefois, ces altérations n'intéressent jamais la « zone élective », si constam- iment atteinte dans la maladie de v. Economo expérimentale, ét SÉANCE DU 16 JUILLET 347 il y a absence totale de lésion des cellules nerveuses, rappelant la neuronophagie engendrée par le virus de cette dernière maladie. - Ajoutons que le germe vaccinal peut également être décelé dans le ‘cerveau des Lapins infectés exclusivement par la voie oculaire et testiculaire (quoique en plus petite quantité). Conclusions. En résumé, le virus de la vaccine, ainsi que l’a montré À. Marie, peut se cultiver dans le cerveau du Lapin, d'une manière bien moins constante cependant que ne l’a cons- taté cet auteur (1). Par rapport au germe de l’encéphalite, le virus vaccinal offre une affinité neurotrope intermittente et non. pas obligatoire. Tandis que l'ultravirus encéphalitique (encé- phalite, herpès, porteurs) se greffe aisément sur la cornée (Leva- diti, Harvier et Nicolau), sur la peau (mêmes auteurs) et surtout sur le cerveau, celui de la vaccine ne s'adapte que difficilément au milieu cérébral. Des recherches ultérieures montreront si, par suite de nombreux passages alternants de testicule à cerveau et inversement, il sera possible de conférer au germe vaccinal une affinité neurotrope obligatoire (2), peut-être au détriment de l’affinité cutanée. (Institut Pasteur de Paris el Laboratoire de médecine expérimentale de la Faculté" de médecine de Cluj, Roumanie). () Les différences entre nos recherches et celles de A. Marie peuvent tenir aux échantillons de virus vaccinal employés. (2) À l’occasion de ces essais sur la vaccine, il nous a éfé donné de constater, pour la première fois, la contagion spontanée de cage, avec le virus de l'encé- phalite. 5 348 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LA PROPAGATION AU BULBE DE CERTAINS TOXIQUES OU FERMENIS DE L'ESTOMAC, par LoEPErR, DEBRAY et J. FORESTIER. Dans des recherches antérieures (1), nous avons tout d’abord montré la diffusion dans le pneumogastrique de certains pro- duits toxiques introduits dans l'estomac malade et ligaturé ; en- suite, l'imprégnation quasi. constante, quoique plus marquée pendant la digestion, du nerf vague par des ferments et des sels venus de l'estomac normal. Ces divers produits pénètrent sans doute dans le tronc nerveux par la gaine qui l'enveloppe et se répandent dans les espaces lymphatiques interfasciculaires. Il est impossible de dire s'ils abandonnent les liquides lympha- tiques pour se fixer sur l'élément nerveux lui-même. Le fait, intéressant certes au point de vue de l'anatomie et de l'histologie pures, ne l'est guère au point de vue physiologique et pathologique. Il suffit que ferments et poisons se puissent retrouver dans le tronc nerveux envisagé comme un tout physio- logique. Les toxines et les ferments ne s'arrêtent point au nerf vague ; ils peuvent poursuivre leur ascension jusqu'au bulbe. Voici les expériences qui prouvent cette ascension I. Nous avons pris deux Chiens à jen. Nous avons provoqué des érosions gastriques soit avec une sonde, soit avec du verre pilé ; nous avons ligaturé le pylore et injecté dans l'estomac com- plètement évacué du formol en solution dans l’eau glycérinée. Après 2 heures, nous avons examiné le pneumogastrique, le bulbe et le sciatique. Le nerf donne une réaction typique. Le bulbe une réaction douteuse. Le sciatique une réaction nulle. IT. Nous avons fait la même recherche suivant la même tech- nique, avec la toxine tétanique. Après 4 heures, nous avons broyé le pneumogastrique, le bulbe et le sciatique et nous avons in- jecté la macération dans la patte de 3 Cobayes. Le Cobaye injecté avec le vague fait, au 2° jour, une contracture de la patte qui va s’accentuant et qui est à peine moins marquée que celle d’un ‘témoin inoculé avec la toxine même. Le Cobaye injecté avec le bulbe fait une contracture moindre et plus tardive, une parésie discrète mais authentique, et guérit. Le Cobaye injecté avec le sciatique ne fait aucune réaction. L'injection, 4 heures aupa- ravant d'antitoxine, prévient cette contracture. Aussi, douteuse avec le formol, l'expérience devient positive avec la toxine télanique. Elle suffit à prouver que les poisons diffusés de l’estomac peuvent, quand la muqueuse est irritée et (1) C. R: de lu Soc. de biol., 19-février, 5 mars, 7 et 28. mai 1g2r. SÉANCE DU 16 JUILLET 349 le pylore imperméable, poursuivre dans le nerf vague leur as- cension jusqu'au bulbe. Le résultat est négatif dans l'estomac sain et perméable. La difficulté de ces expériences réside dans leur brièveté mème : chaque Chien ne pouvant ètre conservé que quelques heures. III. Dans une troisième série d'expériences, nous avons re- cherché si la pepsine, que l’on retrouve si aisément dans le tronc du nerf vague gauche du Chien en digestion, pouvait être égale- ment décelée dans le bulbe. Le résultat est cette fois absolument positif. Nous avons pris le Chien en digestion. Nous avons extrait son pneumogasirique gauche, son bulbe et son cerveau. Nous avons broyé des quantités égales de 1,78 gr. de bulbe et de cer- veau dans l’eau physiologique et mis la macération en contact. avec une solution titrée d’albumine d'œuf préalablement chauffée, avee 1 goutte de HCI. Nous rappelons que le pneumo- gastrique est doué d’un pouvoir peptique élevé. Le bulbe donne une transformation de 0,50 centigr. d’albumine. Le cerveau est dépourvu de toute activité. Cette dernière épreuve prouve l'ascension dans le vague et la diffusion dans le bulbe, et le bulbe seul, de la pepsine à l’état normal. Elle est à rapprocher de la constatation que nous avons faite sur la présence de la pepsine dans le liquide rachidien. EVOLUTION DE LA CHRONAXIE DES NERFS ET MUSCLES DU MEMBRE SUPÉRIEUR DES NOUVEAU-XÉS. Note de G. Bant et G. BourGuiGnon, présentée par H. CARDor. Dans une note antérieure (1), en collaboration avec H. Lau- gier, nous avons donné les valeurs de la chronaxie chez le nou- veau-né, de la naissance jusqu à un mois. , Poursuivant nos recherches, nous avons suivi le développe- ment neuromusculaire du membre supérieur de l'enfant par ‘l'évolution de la chronaxie, jusqu’au moment où il n’y a plus de différence avec l'adulte. N'ayant pu suivre le même enfant depuis la naissance jusqu’au terme de cette évolution, nous avons me- suré la chronaxie de muscles pris comme types, parmi les groupes établis par l’un de nous (2), chez des enfants d'âges (1) C. R. de la Soc. de biol., 11 juin r9ÿr. (2) G. Bourguignon, C. R. de l’Acad. des sc., 17 juillet 1916, :q janvier 1917. C. R. de la Soc. de biol., 1° juillet 1916. 390 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE — différents, compris entre la première semaine et le vingtième mois. Nous avons ainsi suivi l’évolution de la chronaxie au point moteur d’un fléchisseur et d’un extenseur, au bras, et d’un flé- chisseur et d'un extenseur, à l’avant-bras, d'une part, et celle du nerf médian et du nerf radial (filets des extenseurs), d’autre part. Nous avons ainsi construit les courbes que nous présentons en portant en abscisses les mois et en ordonnées les chronaxies (voir figure). RE (Seuil des Extenseurs | 5 l'&vent-bras) do010 |: RE ÉTS | | | | | | | | ae . 00008 ER A | 5 | eo) 1 $ 00008 | ee NE è ar fente ee £ 00007 seed JF Et | © | Aa nee Exle 2 00006 | sas SN pl lo.=$ des doigts. & æ* Te Si = — Ÿ 0,006 LM SEP [2] Ï i | T = + Ÿ 00004 ESA NEA lee + F U 3 RÉTESS REEE j a RER S 0,0003 Sec + orne ee. Vésle exlerre Piceps. Mois: o nee RE RE —— S 3 54 15 16 17 18 19 20 | | | | tee ra | ER PR PR | | | | =: T | | ! | le) xl RE ; Ti bmemimebenin = Nerf Rsdisl me | ET PET | more tenoee Nerf Médian T 1 Ï ===: | ! | T nt L CON ONE OR CT EE ITENRS MOiS:0 71 Chronazxie des nouveau-nés. A. Chronaxies des points moteurs des muscles. B. Chronaxies des nerfs médian et radial. A la naissance, comme nous l'avons montré précédemment, Jes chronaxies des points moteurs des muscles du bras sont plus grandes que celles des muscles de l’avant-bras. Dans le cours de l'évolution, les courbes d’un extenseur et d’un fléchisseur, au même segment, ne se coupent pas, mais les courbes des mus- cles du bras coupent celles des muscles de l’avant-bras et passent au-dessous d'elles vers le quatrième mois. Dans chaque segment, les différences sont moins grandes à la naissance que chez PES "7 1 SÉANCE DU 16 JUILLET 591 l'adulte entre les extenseurs et les fléchisseurs, mais elles sont de même sens. Les différences s’accusent au cours de l'évolution de la différenciation musculaire. Les muscles du bras, qui ont des chronaxies plus différentes de celles de l'adulte que les muscles de lavant-bras, mettent plus de temps qu'eux à atteindre les valeurs de l'adulte : les muscles du bras ont la chronaxie de l'adulte entre le 16° et le 20° mois, tandis que les chronaxies des muscles de l’avant-bras sont les mêmes que chez l'adulte dès le 7° mois. Les muscles qui seront les plus différenciés chez l’adulte sont donc les moins différenciés à la naissance et évoluent pendant plus longtemps, rapidement au début, plus lentement ensuite. Quand on étudie les nerfs, on voit que leurs chronaxies sont très peu différentes de celles de l'adulte dès la naissance et arrivent aux valeurs de l'adulte très rapidement, dès le 2° mois. Nous n'avons pu étudier les nerfs innervant les muscles du bras, à cause des difficultés que présente leur excitation, par suite de leur situation anatomique. Pour le nerf médian et le nerf radial (filets des extenseurs) il y a, à la naissance, et jus- qu’au 7° mois, un hétérochronisme marqué entre le nerf et le point moteur du muscle, hétérochronisme qui disparaît au cours de cette évolution. Si, antérieurement à nos travaux, il a été fait quelques recher- ches sur l'évolution de l’excitabilité chez les nouveau-nés, lies résultats en sont lrès imprécis parce quil ne s'agit que d'études faites au moyen du faradique ; et, à notre connaissance, cette étude na pas été poursuivie au-delà de la première semaine. A. Westphal a montré qu'il y avait hypoexcitabilité dans la pre- mière semaine. Nos courbes d'évolution, très précises grâce à la sensibilité et à la précision de la chronaxie, apportent donc des faits nouveaux. . Pour ce qui est du développement rapide des nerfs, nos re- cherches physiologiques sont d'accord avec les recherches histo- logiques de A. Westphal (1), qui a montré que, au bout de trois à six semaines, il n y a presque plus de différences histologiques entre les nerfs de l'adulte et ceux du nouveau-né ; le moment où l’évolution histologique est complète varie d’ailleurs, d'après cet auteur, avec les divers nerfs d'individus différents et même sur les divers nerfs du même enfant. Deux enfants, qui nous avaient été donnés comme normaux, avaient, vers le 7° mois, des chronaxies du même ordre de gran- deur qu'à la naissance : elles ne figurent pas dans nos courbes. (x) A. Westphal, Archiv. für Psychiâtrie und Nervenkrankheiten, t. XXNI, 1894. 392 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Or, l’évolution de ces enfants a montré que c'étaient deux dé- biles. L'un d’eux a présenté tous les signes de la débilité avec arrêt de son développement quelques semaines après notre exa- men, et l’autre est mort débile un mois après. Ces deux obser- vations fortuites montrent l'intérêt que peut présenter l’étude de la chronaxie, en révélant, d’une façon précoce, un état de débi- lité, qui, cliniquement, ne se révèlera qu’un peu plus tard. Nos recherches présentent donc un double intérêt : 1° Elles fixent très nettement la marche du développement normal des nerfs et muscles du nouveau-né ; 2° elles permettent d'établir, aux différents âges, une valeur moyenne de la chronaxie des enfants, qui servira de point de comparaison dans les différents états pathologiques neuromusculaires de l'enfance. (Laboratoire d’électro-radiothérapie de la Salpétrière). ee REUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCGEÉ DU 5. JÜIÉRER 1921 SOMMAIRE . Creyx et Massras : Xanthochro- l'organisme tr rec 22 mie, hyperalbuminose considé- MAssIas : Le sérodiagnoslic de rable et coagulation spontanée la tuberculose au moyen de l’an- du liquide céphalorachidien dans tigène de Besredka, par le pro- un cas de méningite tubercu- cédé du sérum non chauffé..... 1 leuse. Réaction du benjoin col- Puymazy (pe) : Sur une Clado- Po ane ane sac 15 | phoracée marine (Rhizoclonium Derauxay : De la répartition - riparium), adapté à la vie aé- de l’azote non protéique dans MENDNOS LS one uen on bre 20 Frésidence de M. Pachon. XANTHOCHROMIE, HYPERALBUMINOSE CONSIDÉRABLE ET COAGULATION SPONTANÉE DU LIQUIDE CÉPHALORACHIDIEN DANS. UN CAS DE MÉNINGITE TUBERCULEUSE. RÉACTION DU BENJOIN COLLOÏDAL, par Creyx et CHarRrEes Massras. Le syndrome dit de Froin (coagulation massive xanthochromi- que et hémolymphocytose du liquide céphalorachidien), est rare quand il est complet (38 cas publiés) (r). Les formes frustes plus ou moins ébauchées en sont plus fréquentes. Ce syndrome, fré- quent dans les compressions méningo-médullaires, est rare dans les méningites. 11 peut se rencontrer dans les méningites à Ménin- gocoques avec cloisonnement des espaces sous-arachnoïdiens, comme l'un de nous en a signalé un cas avec J. Sabrazès (2). Debré (x) CF. Lantuéjoul. La coagulation massive ct spontanée du lyuite céphalara- chidien. Revue neurologique, 1950, n° 4. p. 340-350. (2) J. Sabrazès et Ch. Massias. Li ventriculaires ramenant à la nor- male Ie réfleX*c oculo-cardiaque inversé dans un cas de pyocéphalie méningo- coccique. Gazette hebdom. des sc. méd., Bordeaux, 14 mars 1920, D-U127: Biorocre. Comptes RENDUS. — 1921. T. LXXXV. à 25 / 304 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (16, et Paraf (1) ont signalé le premier cas certain de méningite tuber- euleuse avec syndrome de coagulation du liquide céphalorachi- dien ; dans leur observation, l’albumine n’a pas été dosée. J. Sa- brazès (2) a publié un cas de méningite-granulique, avec xantho- chromie, sans excès de globulines, sans culot hématique, sans coagulation massive, avec lymphocytose intense et macrophagie de pigment hématique, syndrome dû à des suffusions sanguines des leptoméninges corticales. : Chez notre malade, âgé de 25 ans, l'affection débuta par des hallucinations et du somnambulisme en mars 1921, puis le 19 mai 1921 survint une hémiparésie droite (face et membre su- périeur), sans signes méningés, avec fièvre légère (38°), sans modification des réflexes pupillaires et oculo-cardiaques. Le li- quide céphalo-rachidien était normal au point de vue chimique et cytologique. Réaction de Bordeit-Wassermann négative dans le sang et le liquide céphalorachidien. Réaction de Besredka posi- tive dans le sang, négative dans le liquide céphalorachidien. Le sommet pulmonaire droit était obscur, voilé à la radioscopie. Ba- cilles tuberculeux dans les crachats. Le 3 juin, le liquide céphalo- rachidien, normal jusqu'alors, montre une réaction méningée 63 cellules par mm.c. (lymphocytes, lymphoblastes, monocytes), 2 gr. 20 d'albumine, absence de glycose. À partir de ce jour, évo- lution classique de méningite tuberculeuse, avec inversion du ré- flexe oculo-cardiaque dans les derniers jours ; mort le 12 juin. La veille de Ia mort, le liquide céphalorachidien (30 c.c., retiré sous assez forte pression), était très xanthochromique, se coagulait spontanément en 15 minutes (coagulum peu dissociable, rétrac- tile) ; albumine 14,50 gr. ; sucre, néant. Polynucléés neutrophiles (en cytolyse) 83 p. 100, lymphocytes 13,6, lymphoblastes 1,2, monocytes 2; très nombreux Bacilles tuberculeux, longs, granuleux, par amas, 4 à 6 tous les champs en moyenne. Le jour de la mort, le liquide était visqueux, coulait à gouttes très espa- cées, se coagulait en 15 minutes, et était très xanthochromique (jaune urine), Albumine totale 30 gr. (sérine 18 gr., globuline 12 gr.) ; sucre néant. Culot hématique. Beaucoup moins de leuco- cyles, polynucléés 68 p. 100, lymphocytes 23,9, monocytes 7,54: (certains étaient des hématomacrophages). Un seul Bacille tuber- culeux long, granuleux. Les réactions de Bordet-Wassermann ont été négatives dans ces deux liquides, la réaction du benjoin col- loïdal de Guillain Laroche-Léchelle était positive dans les tubes x el >, subpositive dans les tubes 3 et 4, positive dans les tubes 5, 6, 7 ct 8, négative dans les tubes 9, 10, 11, 12. 4 » . (1) Presse médicale, 22 novembre 1913, p. 952. (2) Gazelle hebdom. des sc. médic. Bordeaux, 23 février 1919. LU Da K (47) - SÉANCE DU D JUILLET 399 Notons dans ce cas l'énorme hyperalbuminose (30 gr.), le taux considérabie des globulines (12 gr.), la coagulation spontanée ra- pide avec cailiot rétractile, l'intense xanthochromie et l'énorme quantité d'hématies. Ce syndrome a dû être causé par des suffu- sions sanguines, des hémorragies microscopiques au niveau des vaisseaux méningés altérés. Comme l’un de nous Fa déjà si- gnalé (1), la polynucléose coïncidait avee une grande abondance de Bacilles tuberceuleux et traduisait une réaction puissante des méninges à une agression intense, massive par les Bacilles tuber- culeux. ; La précipitation du benjoin colloïdal avec le liquide non chaulté était positive dans la « zone syphilitique (tubes r à 4, se produisait aussi dans la zone normale (tubes 5 à 8), la première zone de pré- cipitation pouvant être attribuée à la xanthochromie (2), la deuxième au cycle de la « réaction de la méningite tubercu- leuse » (RSS 5 (1) Charles Massias. Méningite tuberculeuse avec polynueléose et nombreux Bacilles tuberculeux. Gazette hebdomadaire des sc. médic., Bordeaux, 5 sep- tembre 1919. ; (2) Guillain et Laroche. C.R. de la Soc. de biol., 28 mai 1921. (3) C. R. de la Soc. de biol., 15 janvier 41921; p. Sr. 356 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (18) LE SÉRO-DIAGNOSTIC DE LA TUBERCULOSE AU MOYEN DE L'ANTIGÈNE DE BESREDKA PAR LE PROCÉDÉ DU SÉRUM NON CHAUFFÉ, par CHARLES Massras. Nous avons pratiqué la réaction de fixation du complément par l'antigène Besredka avec le sang ou le liquide céphalorachidien de 140 individus tuberculeux ou non tuberculeux. Nous avons em- ployé une technique imitée de celle de Hecht, utilisée pour le diagnostic de la syphilis, comme l'ont déjà fait Fried et Golden- berg (x). Le sérum frais, de préférence 24 heures après la saignée, titré au point de vue de son index hémolytique (en général index 1 à 4) est réparti dans trois tubes à la dose de r c.c. ; l’antigène est em- ployé à doses croissantes 0,1 , 0,2, 0,3 ; on complète avec de l’eau physiologique q. s. pour un volume de o, 4 c. c.. Après une heure à 37°, on ajoute la quantité de globules de Mouton à 1/20 suivant l'index hémolytique, et on lit les résultats après 30 minutes à 37°. Le liquide céphalorachidien est employé à la dose de 0,8. Chez 4o tuberculeux pulmonaires évolutifs, avec Bacilles dans les crachats, nous avons obtenu 40 réactions positives (dont 4 at- ténuées) ; 3 fois.la réaction de Wassermann fut positive, à cause d’une syphilis certaine surajoutée. 21 tuberculoses fermées, tor- pides, fibreuses : 17 réactions positives, 4 négatives, 21 réactions de Wassermann négatives. 1 typhobacillose, r réaction positive. . 3 pleurésies séro-fibrineuses, 2 réactions positives, une négative (cas terminé par granulie);un empyème chez un tuberculeux,réac- tion négative. 1 tuberculose rénale ancienne fermée, réaction po- sitive faible. Pleuro-péritonite ancienne guérie, réaction négative. Sept tuberculoses ganglionnaires : 6 non suppurées, 3 réactions positives, 3 réactions négatives ; une forme suppurée, réaction positive. Dans un cas de tuberculose hépatique vérifiée histologi- quement, la réaction fut positive atténuée. Dans 7 cas de tuber- culose chirurgicale des os, des articulations, la réaction fut posi: tive 3 fois, la réaction de Bordet-Wassermann étant positive très atténuée deux fois. Le sang, dans trois cas de méningite tubercu- leuse, donna une réaction positive un peu atténuée, dans un autre cas, la réaction fut négative. Nous avons pratiqué la réaction dans diverses affections non tuberculeuses. La réaction fut négative dans 2 cas d’emphysème, 2 cirrhoses hépatiques, 5 cancers (estomac, pancréas, utérus, œæso- phage, langue), un diabète, 4 ulcères gastriques, 2 anémies, une (1) C. R. de la Soc. de biol., 6 nov. 1920, p. 1370. Ar Plats Fi du 1 SE À k (19) _ SÉANCE DU D JUILLET 357 urticaire, une typhoïde, une sténose mitralé, une streptococcie, > ictères par lithiase, 2 sciatiques, 4 néphrites azotémiques, une cirrhose hypertrophique, une hypertension. Chez neuf syphiliti- ques, à Bordet-Wassermann positif, nous n'avons eu que deux réactions positives atténuées (dans ces deux cas, la tuberculose était probable). La réaction de Besredka n'a été positive qu'une fois dans le liquide céphalorachidien de quatre méningites tuber- culeuses. Pratiquée sur 3 liquides céphalorachidiens syphilitiques, elle a été négative constamment, de même dans cinq liquides cé- phalorachidiens à Bordet-Wassermann négatif. Sur 73 réactions de Besredka positives, nous avons trouvé 5 fois la réaction de’Wassermann positive ; dans ce cas, il y avait association de tuberculose et de syphilis. La réaction de fixation avec l’antigène de Besredka, surtout avec 3 doses d’antigène, si elle est positive, est un excellent signé d’in- fection tuberculeuse, et mérite d'entrer dans la pratique courante. 398 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (20) SUR UNE CLADOPHORACÉE MARINE (Rhizoclonium riparium Harv.} ADAPTÉE A LA VIE AÉRIENNE, par À. DE Puymazry. Les Algues aériennes, ainsi que le démontrent les faits, repré- sentent des espèces primitivement aquatiques qui ont peu à peu émigré dans l'air. Or, l’eau météorique n'étant pas salée, le milieu aérien semblait a priori plus favorable à l'émigration des espèces d'eau douce et ce sont elles, en effet, qui ont fourni la plupart des représentants de la flore algologique aérienne. Les Algues ma- rines, cependant, ne sont pas complètement étrangères à la for- mation de cette flore. à En 1897, Kuckuck (1) décrivait deux Ectocarpées nouvelles (Ectocarpus lucifugus et Lepionema lucifugum), qui vivent sur le littoral d'Helgoland, dans des grottes où la vague ne les atteint jamais directement et rarement par ses embruns. La même année, Sauvageau (2) mentionnait, à Biarritz, sous l’établissement des bains du Port-Vieux, une petite Floridée, le Rhodochorton rothii Näg, qui, dans cette station, mène une vie exclusivement aérienne. Îl en est de même du Rh. islandicum de Rosenvinge (3), découvert par Helgi Jénsson, dans des cavernes de l'Islande. Or, les espèces précédentes ont pour caractère commun de se nicher dans des endroits abrités, peu éclairés, frais et humides, toutes causes qui, en réduisant les pertes d’eau au minimum, favorisent leur végétation aérienne. Bien différentes sont les conditions dans lesquelles vit le Rhizoclonium riparium Harv., entre Biarritz et Guéthary. Dans cette région, la plage sableuse ou rocheuse, seule recouverte par le flot, est surmontée de falaises herbeuses, qui dépassent le plus souvent 30 mètres de hauteur. C’est sur les parties nues de ces falaises que s'étale la plante sous forme de nattes assez denses d’un vert clair, jaunâtre dans des endroits bien ensoleillés, d'un vert plus foncé dans les points moins éclairés (4). Assez souvent (1) Kuckuck (P.) Ueber zwei hôhlenbewohnende Phascosporeen. Wiss. Meere suntersuchungen, N. F. II, H. 1, Abt. 2, p. 350. (2) Sauvageau (C.). Note préliminaire sur les Algues marines du Golfe de Gascogne. Extr. du jour. de bot. de Morot, 1. XIT, p. 19. (3) Kolderup-Rosenvinge (L.) Note sur une Floridée aérienne (Rhodochorton islandicum, nov. sp.). Botanisk Tidsskrift, XXXIT, 1900. (4) La teinte vert jaunâtre est peut être dûe à une destruction partielle de chlorophylle sous l'influence d’une insolation trop intense et peut-être aussi à une production plus abondante de lipochromes, qui, d’après les idées ac- tuelles, auraient pour rôle d’amoindrir cette destruction, et surtout celle des diastases, chez les plantes sonmises à un fort éclairement. (5€) OS te] (21) SÉANCE DU 5 JUILLET accompagnée du Zygnema ericetorum Hansg., elle vit à la surface de la terre argileuse ou marneuse. Mais je l’ai également observée sur des murs calcaires couronnant les falaises : l’un d'eux, notam- ment, faisant face à la mer, avait sa partie inférieure revêtue de nattes épaisses, denses, crépues, laineuses, d’un vert foncé et adhérant intimement au support. Dans de telles stations, le Rh. riparium ne dispose évidemment que d’une infime quantité de sel marin. Ses conditions d'existence sont donc ici bien diffé- rentes de celles de son milieu d’origine et de celles qui, à ma con- naissance, ont été mentionnées jusqu'à présent (1). Toutefois, les effluves marines, si faible que soit la quantité de sel qu'elles charrient, semblent indispensables au développement de cette espèce, qui se trouve exclusivement cantonnée dans le voisinage immédiat de la côte ; je ne l'ai pas rencontrée à plus de 200 mètres du rivage. M."C. Sauvageau ayant bien voulu me rapporter à plusieurs reprises ce Rhizoclonium de Guéthary, j'ai pu suivre sa végéta- tion : depuis mars dernier jusqu’à ce jour l’Algue n'a cessé de se maintenir en bon état, du moins dans certaines stations, et il est à peu près certain qu'elle y passe l'été. Cette espèce, d’ailleurs, paraît très résistante à la dessiccation : des échantiHons conservés dans des sachets de papier étaient encore parfaitement vivants au bout de 4 semaines et plus ; la structure des cellules n’était guère modifiée ; les noyaux ne paraissaient pas altérés, ce dont on pouvait s'assurer par coloration vitale ou après fixation ; le thalle, enfin, recommençait à végéter activement lorsqu'on le plaçait sur substratum plus ou moins imbibé d’eau salée. (x) Les seules sortes de stations relevées dans les auteurs et dans les collec- tions sont : zone marine littorale ; eaux saumâtres ; marais salés ; près des salines sur la terre et sur les bâtiments de graduation. Dans ce dernier cas, l’Algue vit dans l'air, mais sur un substratum salé, ce qui n’a pas lieu à Guéthary. Le Jolis dans sa « Liste des Algues marines de Cherbourg », dit bien que «’la plante exondée forme un tapis ras... », mais cela ne prouve pas qu'il l’ait observée strictement aérienne. Je dois, en effet, à l’extrême obli- geance de M. Corbière, professeur honoraire au Lycée de Cherbourg, les ren- seignements suivants : le Rh. riparium « vit à sec sur les murs des quais de Cherbourg à une hauteur qui ne dépasse guère 2 où 3 mètres au-dessus du niveau moyen de la pleine mer... on ne peut pas dire que, de temps à autre du moins, et surtout lors des grandes marées, cette Aloue, chez nous. ne soit pas plus ou moins baignée par l’eau de mer ». 300 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (22) DE LA RÉPARTITION DE L'AZOTE NON PROTÉIQUE DANS L'ORGANISME, par HEexrr DELAUNAY La technique consiste essentiellement à prélever sur l’animal sacrifié par hémorragie 2,5 gr. de tissu, qui est aussitôt broyé dans un mortier en présence de sable lavé. Par petites affusions d'eau bouillante (environ 180 c.c.) on épuise le tissu. Le tout est versé dans une fiole jaugée de 200 c.c. et la désalbumination s'ef- fectue par addition de métaphosphate de soude à 5 p. 100 et d'acide sulfurique étendu (Denigès). Le filtrat est ensuite con- centré au bain-marie à 60° ou mieux, dans le vide à basse tempé- rature. Le dosage de l’azote non protéique total, de l’azote aminé, de l’azote ammoniaque, de l'azote uréique, s'effectue selon la tech- nique que j'ai déjà utilisée pour l'étude de l'azote non protéique du sang (x). Pour apprécier la quantité d’albumine et de peptones, on ajoute à 5 c.c. du filtrat (non concentré), 2 c.c. de réactif de Tanret. Le trouble qui se manifeste, disparaît comme on sait, lorsque l’on porte le tube au bain-marie à r00°, puis réapparaît par refroidisse- ment. L'intensité de ce trouble peut être appréciée par comparai- son, si l’on prend soin de préparer une série de tubes contenant une solution convenablement diluée de peptones, dont on connaît la teneur en azote. Cette étude, poursuivie chez divers Mammifères (Chien, Chat, Lapin, Cobaye), soit à jeün, soit en digestion, adultes ou nou- veau-nés, etc., et que je compte étendre à toute la série animale, m'a permis tout d’abord de confirmer les observations déjà an- ciennes que j'avais faites sur la présence constante, en quantité notable, d'acides aminés dans le sang et les tissus des Vertébrés (2). Il s’en dégage, en outre, d’autres observations qui peuvent être ainsi résumées : | 1° Rapport de l'azote indélerminé à l'azote non protéique total. L'azote indéterminé, qui comprend par définition l'azote de tous les corps qui n’appartiennent pas à l'azote dosé (urée, acides aminés, ammoniaque, polypeptides), ne forme, pour l'urine, qu'environ 10 à 15 p. 100 de l'azote total. Pour le sang, la propor- tion est plus forte (30 à 5o p.100). Pour les organes d’un même animal, il existe une sorte de chiffre moyen, en général infé- rieur à celui du sang. Les variations d’un organe à un autre, chez le même animal, sont, en effet, peu marquées. Par contre, suivant l’état physiologique, la valeur de ce chiffre moyen d’azote indé- (1) C. R. de la Soc. de biol., mars 1914. (2) Thèse de Bordeaux, 1970. 4 ANA Let Re a das 4: KL (25) SÉANCE DU 5 JUILLET 301 terminé des organes, peut varier considérablement, mais il affecte toujours une valeur importante (40 à 70 p. 100 environ). Rapport de l'azote aminé. Ainsi que cela ressort bien de l'examen du graphique où j'ai classé les organes suivant leur richesse relative en azote aminé, certains organes (muqueuse de l'intestin, rate, foie), prennent le premier rang, que l'animal soit à jeùn ou en digestion. Ils ont nettement une charge relative en azote aminé plus grande que les autres organes. Viennent ensuite, par ordre décroissant, qui d’ail- leurs peut varier, le poumon, le cerveau, le muscle, le rein, et enfin le sano. 10. (Chien a jean) N (Uee) ML ÿ « 1 — — _— pr _ — | — = == TT AE ! N atnine - RCTTTTNTENT 6 Tnt estun. | To oc | Foumon À muse. e L: em atquense) fRsse 3° Rapport de l'azote ammoniacal. La quantité pour 100 de cet azote est toujours très faible. Elle varie de 1 à 6, alors que le pourcentage de l’azote aminé varie de 15 à 35. Le muscle et le foie paraissent relativement un peu plus chargés en NH° que les autres organes. Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, il n'existe aucun parallélisme dans le pourcentage de l'azote aminé et de l'azote am- moniacal. 4° Rapport de l'azote uréique. - Le sang s'est toujours montré relativement plus riche en urée que tous les organes étudiés, alors qu'il est souvent le plus pauvre 302 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (24). en azote aminé. Le rein est ensuite l’organe le plus chargé en urée. Le pourcentage de l'azote uréique pour les autres organes. s'établit autour d'un chiffre moyen, inférieur à celui du rein et du sang. 5° Rapport de l'azote titrable au Tanrel. On ne trouve qu’une très faible quantité de cet azote, inférieure à 2 p. 100 de l’azote non protéique total. La rate donne toujours la plus forte réaction, elle semble l'organe le plus chargé en albu- moses et en peptones. Viennent ensuite la muqueuse intestinale et le foie. Le muscle donne une réaction très faible. Le rein, le poumon et le cerveau donnent une réaction plus intense que le muscle, mais bien moins nette que les organes digestifs. De ces recherches préliminaires, il paraît surtout se dégager qu'à jeûn comme en digestion, la charge relative en acides aminés, albumines et peptones, est maxima pour certains organes. qui jouent un rôle important dans la digestion (intestin, foie, rate). Capables de fixer avec plus d'intensité que les autres tissus les acides aminés en circulation au cours de la digestion, ils sem- blent aussi, à l’état de jeüne, capables d'en former une plus grande quantité. Ils apparaissent ainsi jouer un rôle important. dans la régulation du métabolisme azoté. ee en —», ns = _— RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE SPANCE DU 2 JUIN 1921 Ece (R.) et Henriques (V.) : Recherches sur la concentration du sang en ions hydrogène, après ingestion abondante d'acides ou de bases, et pendant les attaques tétaniques consécutives à l’extir- pation des glandes parathyroïdes. ErzcEerManNN (V.): Le polymor- phisme de la leucose des Poules. Hecxscuer (H.) : Détermina- tion néphélométrique des émul- SIDASPDACIÉEIENNES. 7-0... Jensen (C.-0.) : Métamorphose provoquée par l'injection de pré- parationsthyroïdiennes ct de thy- roxine (Kendall), à des Axolotls ayant subi la thyroidectomie. Toxicité élevée des combinaisons iodées dans le cas d'animaux thy- roïdectomisés ........... MÉCne KrA5x (J.) : Diverticules tu- berculeux de 1 œsophage (soi-di- sant diverticules de traction)... LunpssaaRrD (C.) et BeyerHoLM (O.) : Nouvelle méthode pour - mesurer la vitesse de propagation SOMMAIRE I) 16 29 de l’onde pulsatile artérielle. Niezsen (F.) : De la corrélation physiologique entre les ovaires et IÉUTÉTUS APR ones ete NogrviG (J.) : Recherches sur les anomalies de métabolisme dans les psychoses. I. L’épilepsie dite « épilepsie au sens propre ». Purpy (H.-A.) et WazLBum (L.-E.) : L'action exercée sur l’hé- molyse par différents sels métal- IUUES 2 Ces Rue cu NN: Wazeum (L.-E.) : L'action de divers sels Hall qe sur la production de staphylolysine WesseNBER3-LunD (C.) Les Anophélinés du Danemark et les févres paludeéennes= 6e". WEsENBERG-LunG (C.) : Sur les causes du changement intervenu dans le mode de nourriture de l’Anopheles maculipennis...... Wuzrr (F.): Classement par types de Méningocoques. isolés au Danemark rhmrO OI OI ONOMLO IC MTO Présidence de M. Th. Madsen. 303 105 RECHERCHES SUR LES ANOMALIES DE MÉTABOLISME DANS LES PSYCHOSES. L’ÉPILEPSIE DITE « ÉPILEPSIE AU SENS PROPRE », par JoHANxEs NOERvIG. Les recherches résumées dans la présente communication ont été entreprises en vue de continuer celles qui ont déjà été publiées par Bisgaard et Noervig (r). _ Le rôle joué par l’ammoniaque dans l'effort de l'organisme pour maintenir. constante la concentration du sang en ions hydrogène (1) C. R. de la Soc. de biol., décembre 1920 et janvier 1921. 364 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (2) avait été établi par Hasselbalch dans son travail sur l’ammoniaque, : régulatrice de la neutralité physiologique (1). Le même auteur avait montré que le mécanisme régulateur qui a pour expression graphique la courbe individuelle du taux d’am- moniaque était, parmi les facteurs régulateurs neutralisateurs, celui qui intervient le premier en cas de production abondante d'acide dans l'organisme. : L'établissement, par Hasselbalch, du fait que chez les Femmes enceintes la courbe individuelle du taux d’ammoniaque montait vers la droite à mesure que progressait la grossesse, pour repren- dre, après la délivrance, la situation d'avant l’état de gestation, sugoéra à Bisgaard l'idée qu'il pourrait bien y avoir une relation de cause à cet effet entre les troubles de la règlementation neutra- lisatrice de l'organisme et les modifications concomitantes de l’ha- bitus psychique chez les Femmes enceintes. Il fallait compter avec la possibilité de troubles de métabolisme analogues chez les aliénés. | D'après la méthode de Hasselbalch, j'ai entrepris des analyses portant sur 10 sujets adultes, Hommes et Femmes, en bonne santé, et sur 22 épileptiques (21 Hommes et 1 Femme). Chez ces sujets, je déterminais, dans des urines éliminées en 24 heures, la concen- tration en ions hydrogène, d'après Soerensen (en désignant par Pa, l’exposant du taux de concentration ionique) et le taux d’am- ; NITS-N \ moniaque a 100 ) ; En réunissant dans un système de coordonnées les valeurs de Pa et les taux de NH° on obtenait une hyperbole (Hasselbalch). Î Y9 ve Se SV SE 62 #6 De y TA LED 80 90 VA AV dv 11e Ps, FIG: 47. (1) Biochem., Zeitschr., & LXXIV, r916. LAN ET CURE (3) SÉANCE DU 2 JUIN 305 A en Re EN Te EE Cette hyperbole était toujours située de mème pour un même individu. Les variations qui s'observaient dans les valeurs du P# et du taux de NH° se faisaient régulièrement, de sorte qu'à des Pa plus élevés correspondaient des taux de NH° plus faibles, qui se plaçaient suivant la courbe hyperbolique et réciproquement. Les points relevés étaient toujours situés dans l'hyperbole, soit dans la branche montante, soit dans la branche descendante. Ceci revient à dire qu'à un Pn donné répondra toujours un taux de NH° déterminé. Par taux deu NH” réduit, Hasselbalch entend Île taux de NH° qui correspond à un Pa=5,8. _ L’hyperbole à branches Bacs se trouve exprimée par l'équa- tion xy — constante (x — abscisse = PH; y = ordonnée = taux de NH). Une valeur des taux correspondants Px et NH° suffit pour déterminer la forme de l'hyperbole, les autres points pouvant se calculer par l'équation ci-dessus. Plutôt que de construire l'hyperbole de chaque jour, j'ai pré- féré noter le taux de NH° réduit, ce chiffre impliquant les deux grandeurs nécessaires et suffisantes peur la construction de l'hy- perbole. Exemple destiné à montrer le calcul du taux de NH réduit _ Dans une portion d’urines, éliminées en 24 heures, on constate - le taux de NH° — 3,1 et le Pr = 6,2 (= 5 oc) Donc 0 net e 5 0 xÿ — 10,5 19,0 D'où le taux de NHréduil= Te nn =3,9. Dans le cas d'individus à règlementation normale, l'hyperbole occupera tous les jours la même place ; le point de la courbe qui marque le Pr=5,8 restera le même de jour en jour ; par consé- quent le taux réduit de NH° ne changera pas. Inscrits dans un _ diagramme, les taux réduits de NH se trouveront tous situés en ligne droite (fig. 2). 4) EJEJFATAE ZE 728518750657 [1 SERA Es E E El RER RRE RMC CT (Lt RE (AE Pa AE =. LTETT Tes ERSRRRRE D QE Have [] 366 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (4) RD RER Les analyses que j'ai eu l'occasion de réaliser sur des personnes bien portantes viennent confirmer les résultats obtenus par Has- selbalch. Les épileptiques présentaient ous un état différent de l'état normal : les taux réduits de NH° changeaient d’un jour à l'autre, de manière à donner, au lieu des droites fournies par les individus sains, des courbes d’une allure très inégale, dépassant, tantôt vers le haut, tantôt vers le bas, les limites normales. C’est à peine si, parmi les taux réduits de NH° on en trouvait deux d’identiques. L'examen de chaque sujet se faisait par périodes de 8.jours à > à 3 mois ; dans un certain nombre de cas, l'examen s’étendait sur des périodes consécutives dont quelques-unes étaient clini- quement mauvaises. Toujours, on constatait des perturbations de - règlementation, avec cette différence, cependant, que les écarts les plus considérables du taux réduit de NH° étaient relevés pen- dant les périodes mauvaises au point de vue clinique. Les fig. 8 et 4 représentent le même phénomène sous un aspect différent. [1 HÉRSSSSRELSESSSRERES SPEED SRE E SNSE bre EE nn 2 ŒE DE Fic. 3. Dans la fig. 3 qui représente le Pu et le taux absolu (non ré- duit de NH° Ga cm.) chez une personne normale, on voit ces deux facteurs fournir des proportions à marche inverse tout à fait ré gulières, où le produit des termes reste le même. La fig. 4 mon- tre la marche des taux Pu et NH° chez un épileptique. Ici, pas trace de régularité. Il arrive même que les courbes Pa et NH° ont des écarts situés du même côté. Deux enfants atteints de télanie manifeste et latente offraient la même perturbation de la courbe du taux réduit de NH° que les épileptiques. 3 dispsomanes présentaient également des irrégula- rités de la courbe du taux réduit de NH rappelant celle des épi- leptiques. Ensuite, ma recherche se porta sur des malades sujets à des convulsions épileptiformes provoquées par des altérations (5) SÉANCE DU ® JUIN | 367 d'ordre anatomique du cerveau (2 malades atteints de démence pa- ralytique, r malade atteint de sclérose atrophique d'Alzheimer et 2 malades atteints de démence précoce avec convulsions). Chez tous ces malades, la réglementation a été trouvée normale en ce sens que les taux réduits de NI° se suivaient tous en ligne droite. Pendant les périodes d'observation, quelques-uns de ces malades ont eu des attaques épileptiques et alors les urines des 24 heures montraient un Pa en EE mais, en revanche, un AU EY AI BE CT EE DE |] C1 CT] LT ETITAN [1 SUSE 'ÉBESUBÉEEBE (A om BELLES EE l taux de N° plus élevé, de sorte que le taux réduit de NH° est resté le même ; l’organisme gardait son pouvoir régulateur en dépit des acides produits par les convulsions. Ses moyens de défense étaient une élimination considérable d'éléments acides par la voie des reins et une production activée d'ammoniaque. Le problème se pose de caractériser de plus en plus par le ta- bleau clinique et par la détermination de la courbe du taux réduit de NH° 1’ « épilepsie au sens propre » en tant que maladie sui generis. (Clinique psychiâtrique du D° Bisgaard, Roskilde). 308 RÉUNION DANUISE DE BIOLOGIE (6) RS RS DE LA CORRÉLATION PHYSIOLOGIQUE ENTRE LES OVAIRES ET L'UTÉRUS, par FOLMER NiELsEx. Dans une série d'essais réalisés sur des Lapines, jai étudié, sui- vant la méthode indiquée par Leo Loeb (ouverture de segments d’utérus déterminés par des sections transversales complètes des cornes utérines), les réactions de l’utérus contre cette interven- tion, dans des conditions physiologiques différentes. Dans tous les cas ci-dessous mentionnés, où le sujet en expérience avait copulé, on avait fait la ligature des tubes immédiatement après la copulation. Voici les résultats 1° Dans les cas où l'ouverture des segments s'opérait de 3 à 7 jours après l'ovulation (à un moment, par conséquent, où les corps jaunes étaient en voie de développement dans les ovaires) apparaissaient aux points d'ouverture les placentomes décrits par Loeb, c’est-à-dire des tumeurs constituées par de la muqueuse à altérations déciduales ; 2° Contrairement à ce que Loeb avait cons- taté chez le Cobaye, l’irritation de la muqueuse utérine, provoquée par des tiges de verre introduites dans la lumière de l'utérus 3 à 7 jours après que l'ovulation eut eu lieu (dans ces cas, on n'opérait pas d'ouvertures) ne déterminait jamais des altérations déciduales chez la Lapine ; 3° Quand l'opération était réalisée 3 à 7 jours après une copulation n'ayant pas donné lieu à une ovulation, ni, par conséquent, à la formation de corps jaunes, l’ouverture de segments ne déterminait pas la formation de placentomes, mais celle de « pseudoplacentomes », comme je les appelle, c’est-à-dire de tumeurs produites par le recourbement des bords de l’incision vers le mésentère et la prolabation simultanée de la muqueuse uté- rine présentant une hypertrophie diffuse, mais aucune altération déciduale ; 4° L'extirpation d’ovaires ou de corps jaunes nouvel- lement formés, pratiquée en même temps que l'ouverture utérine, 3 à 7 jours après l'ovulation, entraîne la formation de pseudo-pla- centomes analogues à ceux mentionnés dans le cas précédent ; 5° Une Lapine châtrée est traitée, avant et après l’ouverture d’un segment d'utérus par injection intraveineuse d'extrait de corps Jaunes de Lapine, aussi bien que d'extraits de la glande ovarienne interstitielle de Lapine, l'ouverture des segments utérins a donné lieu à la formation d’un pseudoplacentome, tandis que l’ouver- ture de la paroi utérine, opérée sur des Lapines traitées, soit par le seul extrait du corps jaune, soit par un extrait provenant @) Centralbl. f. allg. Path. u. path. Anat., 18, p. 568 et Ach. f. Entwic- klungsmechanik d. Organismen, :7 et 31. (1) SÉANCE DU ® JUIN 369 uniquement de la glande interstitielle, cicatrisait sans prolapsus ni hypertrophie de la muqueuse. De l’ensemble des expériences réalisées (elles sont au nombre de 18), il résulte que les altérations de structure qui représentent les réactions des divers segments utérins à l'opération de l'ouverture, peuvent être ramenées à l’un des trois types bien caractérisés, et que dans chaque cas particulier le caractère du type réalisé dé- pend des conditions physiologiques sous lesquelles s'effectue l'ou- verture. Le type I est celui des « placentomes » de Loeb. Le type II est représenté par le « pseudoplacentome ». Le type IT comprend les cas de guérison simple de l'ouverture, sans prolapsus ni hyper- trophie de la muqueuse. Le type I ne se réalise que dans les cas où les ovaires renferment des corps jaunes, nouvellement for- més, au moment où s'opère l'ouverture. Le type Il apparaît tant dans les cas où la glande ovarienne interstitielle est complétée dans son fonctionnement par un appareil folliculaire bien déve- loppé (voir plus haut, au point 3) que dans ceux où elle est se- condée par une faible action du corps jaune (cf. les points 4 et 5 ci-dessus). Le type IT se produit quand l'utérus est influencé par l’action exclusive, soit de la glande interstitielle, soit du corps jaune (extraits). Ces résultats font croire à une similitude des influences physio- logiques de l’épithélium folliculaire et du corps jaune, puisque une action énergique de l’épithélium et une faible action du corps jaune produisent le même effet sur la faculté de la prolifération de la muqueuse utérine. En outre, les essais de substitution sem- blent montrer que l'intervention de la glande ovarienne intersti- tielle est la condition nécessaire pour que le corps jaune ou les cellules de l’épithélium, respectivement, agissent sur la muqueuse utérine. (Laboratoire de zoophysiologie de l'Ecole vétérinaire et d'agriculture, P° H. Moellgaard). DivERTICGULES TUBERCULEUX DE L'OESOPHAGE (SOI-DISANT DIVERTICULES DE TRACTION), par JExs KRAGn. On sait qu'au début a prévalu la conception (Rokitansky, Zenker) qui attribuait la formation, dans l’æœsophage, des diver- ticules dits de traction, à une traction, déterminée, dans la paroi œsophagienne, par le rétrécissement de ganglions Iÿmphatiques tuberculeux ou anthracosiques avoisinants. Contre cette manière de voir qui, pendant de longues années, n'avait pas été contestée, Biorocie. ComPrEes RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 26 310 RÉUNION PDANGISE DE BIOLOGIE (8) s'était élevé récemment Ribbert, pour qui l'existence des diverti- cules en question s’expliquerait par un arrêt de croissance congé- nital, à savoir : par le développement incomplet de la paroi médiane qui accuse, dans l'intestin céphalique du fœtus, la sépa- ration de la trachée et de l'æœsophage. La thèse de Ribbert fut combattue dans une série de travaux et notamment dans les mémoires de Hausmann, Riebold et Brosch ; mais la question de la genèse des diverticules de traction attend toujours sa solulion. Dans la première hypothèse, il devait être possible de constater des stades préparatoires du développement des diverticules, soit sous la forme de Iymphadénites empiétant sur l'œsophage et s'y manifestant par des adhérènces de ganglions enflammés, soit sous celle de diverticules à l’état naissant. C'est pourquoi, ne trouvant pas rapportées, dans la littérature existante, des recherches approfondies sur les stades préliminaires des diverticules, j'ai entrepris une étude comprenant une série de 556 autopsies, étude qui m'a permis de constater dans 14 cas des adhérences recherchées. Dans tous ces cas, les ganglions Impha- tiques, intimement soudés à l’œsophage, présentaient des altéra- tions tubereuleuses et la soudure était due, partout où elle a été constatée, à l’'empiètement du processus tuberculeux sur Fœso- phage, dont la paroi se trouvait attaquée, soit dans ses couches extérieures seulement, soit dans toute son épaisseur ; et même, dans quelques cas, une perforation de la paroi s'était produite. Un examen plus approfondi a fait découvrir, dans un certain nombre des cas examinés, de petits appendices creux, diverticu- liformes, ouvrant sur la lumière de l'œsophage. Ces cavités, ou pochettes, étaient le résultat de deux processus, souvent simul- tanés. D'une part, elles étaient dues à la formation, — par suite d'une néerose de la paroi œsophagienne, du tissu adjacent et des ganglions Iymphatiques du voisinage, — de cavernes minimes de destruction dont les parois se trouvaient revêtues d'un épithé- lium pavimenteux, qui, venant de l'œsophage, avait envahi, en les tapissant, les foyers de ramollissement. Dans d'autres Gas, les pochettes étaient l'effet d’une rétraction de la paroi œsopha- gienne, résultant d'un processus inflammatoire fibreux dans les ganglions tuberculeux en voie de guérison. Souvent les pochettes œsophagiennes s'expliquaient comme provoquées, à la fois, par un ramollissement nécrotique, suivi d'invasion épithéliale, et par une rétraction. L'examen microscopique de 51 diverticules de traction bien développés, débités en coupes sériées, a donné des résultats concordants. Souvent on constatait — effet de l'invasion, déjà mentionnée, de l'épithélium œsophagien — de petites cavités (9) SÉANCE DU 2 JUIN 914 tapissées d’épithélium et présentant vers la lumière de l’œsophage des orifices de communication aciculaires, ou bien on trouvait des îlots d'épithélium enclos dans du tissu cicatriciel ou dans du tissu musculaire. Le plus souvent, on notait, outre cet indice d'une rétraction, que dans les cas où le tissu musculaire œsopha- gien avait été conservé, il suivait le contour du diverticule. Dans aucun des cas examinés, on n’a constaté d'altérations pouvant s'interpréter dans le sens d’une déformation ou d'un arrêt con- génital de croissance. Partout, les diverticules étaient intimement reliés à des ganglions lymphatiques qui, presque toujours, of- fraient des lésions d’une tuberculose en cours d'évolution ou déjà guérie. Dans deux ou trois cas seulement, la nature tuber- culeuse des Iymphadénites fibreuses n'était pas nettement carac- térisée, mais il n'a pas été possible de constater une autre origine. Enfin, il a été établi que la situation des diverticules dans l’æœsophage correspondait exactement à la topographie des ganglions [vmpbhatiques. D'après ce qui précède, les diverticules œsophagiens, dits de traction, ne seraient donc pas dus à une déformation congénitale : il faudrait y voir l'aboutissement d'une inflammation tubercu- leuse de ganglions Ilymphatiques situés aux environs de l'œsophage. ; Les processus qui réalisent, par leur concours, la formation des diverticules, seraient : 1° la nécrose tuberculeuse, issue des gan- glions Iymphatiques et empiétant sur l’œsophage, déterminant dans sa paroi des foyers de ramollissement ; 2° l'invasion de ces foyers par l’épithélium œsophagien, et 3° la cicatrisation de la paroi œsophagienne et la rétraction des tissus et des ganglions lymphatiques avoisinants. Le fait que la formation des diverticules considérés ne dépend pas de la seule traction et que la tuberculose joue un rôle domi- nant dans leur étiologie, semble autoriser la substitution de l'expression diverticules tuberculeux à celle de diverticules de traction. (institut di OARONNe pathologique de l'Université de Copenhague. PA J.Fibraenr)" - NOUVELLE MÉTHODE POUR MESURER LA VITESSE DE PROPAGATION DE L'ONDE PULSATILE ARTÉRIELLE, par Carisren LuxpséaaRD et Orro BEYERHOLM. . Etant donnée la facilité avec laquelle s'inscrivent, par lélectré- cardiographe, non seulement les oscillations du fil par lequeb- OU RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (10) passe le courant d'action du cœur, mais aussi, et simultanément, les courbes du pouls veineux, celles du pouls artériel et les car- diogrammes (1), nous avons eu l’idée de nous servir de l’électro- cardiographe (2) pour la détermination de l'onde artérielle. Notre procédé est le suivant. Les deux pelotes artérielles sont appliquées, comme d'habitude, à la carotide et à la radiale. Deux Luyaux de caoutchouc d’égale longueur transmettent les mouve- ments de ces pelotes (transmission par l'air) à deux autres, dis- posées dans un support approprié, de façon que leurs leviers enre- gistreurs se trouvent à une distance de 20-30 cm. de la fente. étroite de la chambre photographique de l’électrocardiographe, _ Fro. 1. — Courbes obtenues sur un individu normal. En haut, une courbe de: la carotide ; en bas, celle de la radiale. Vitesse de mouvement de la plaque photographique : 3,8 mètres à la minute. L’intervalle (temps) qui sépare les apparitions de deux ondes artérielles consécutives est de longueur normale (»/2B% de seconde environ). La durée se trouve indiquée à l’aide de droites parallèles verticales, perpendiculaires à la direction des courbes artérielles. La distance entre deux droites représente 1/25 de seconde. Chaque cinquième droite est plus accusée que les autres et la distance entre deux droites noires représente donc l’espace d 1/5° de seconde. qu'ils séparent du système d'éclairage. Le chronographe de l'ap- pareil fonctionne comme dans l'enregistrement des électrocardio- grammes. Dès qu'on aura glissé la plaque photographique dans [1 chambre noire, derrière la fente, les mouvements des leviers S'y inscriront en même temps que ceux du chronographe. Comme la fente est très étroite, les deux points de leviers dont on verra inscrits les mouvements seront toujours des points cor- (1) Voir Th. Lewis. The Mechanism of the Heart Beat. Tomes I et IT. Londres rg11 ct 1920, etc. : (>) La technique ci-dessous décrite est réglée sur l’électrocardiographe de Cambridge, mais, avec des modifications légères, elle pourra être rendue ap- pliceble aux autres types d’électrocardiographes couramment employés. (41) SÉANCE DU 2 JUIN 313 D RE Pnpne er it PRRNeR respondants : la droite qui les relie formera toujours un angle droit avec la direction de mouvement de la plaque et elle sera parallèle aux droites qui marquent Île temps. Ainsi, on évite les difficultés de mise au point et de mesure qui entachent les mé- thodes où s'emploie un tambour à bandes de papier noirci et, aussi, l'inconvénient très considérable d'un travail dans lobscu- rité (méthode de Ruschke). A la vérité, l’électrocardiographe n’est pas un élément absolu- ment indispensable dans notre procédé. On peut se contenter d’une chambre photographique à caissette automatiquement mo- bile, ou d’un film tournant sur un rouleau à marche régulière, d’un chronographe et d’une source lumineuse de grande intensité avec un système de lentilles pour projeter la lumière dans la fente de la chambre photographique. Mais, au cas où lon aurait un électrocardiographe à sa disposition, ce dernier est préférable, =: EEE LE : = ET : Fic. >. — (Courbes de la carotide et de la radiale et électrocardiocraniue enregistrés simultanément sur un malade présentant la fibrillation de ele lettes et l’arythmie perpétuelle. Vitesse de la plaque photographique : 2,5 mè-. tres por minute. Intervalle d'ondes normal. On remarquera qu'un dnai nombre des battements du cœur vont se perdre dans le système artériel. LA contraction du cœur qui à été marquée par un x dans l’élcctrocardiogramme fournit une onde qui est très peu distincte dans la carotide et qu’ on ment parlant à disparu dans la radiale. L’impossibilité où l’on est de Ja rele- ver ici moyennant palpation explique ce « déficit du pouls » qui se démontre directement dans notre méthode. car il permet d'enregistrer l'électrocardiogramme en mène temps que les deux courbes artérielles. Ce dispositif a l'avantage d'indi- quer à quelle contraction déterminée du cœur correspond telle ou telle onde du pouls, ce qui est très utile pour l'étude de la vitesse des ondes artérielles chez les malades présentant diverses formes d’arythmie et au sujet desquels on a beaucoup discuté la question des vitesses respectives des grandes et des petites ondes artérielles. 374 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (12 La plaque photographique doit se mouvoir avec une vitesse 2-3 fois supérieure à celle employée pour enregistrer des électrocar- diogrammes (1). Les points de départ des ondes artérielles doivent s’accuser nettement. C'est là une particularité que souvent ne présentent pas les pelotes ordinaires, aussi y avons-nous intro- duit quelques modifications. La pelote qui s'applique à la radiale repose sur deux éclisses armées de pièces de caoutchouc triangu- laires entre lesquelles descend, dans un espace qu'elles laissent libre, le bouton de la pelote. La pelote de la carotide glisse, vers le haut ou vers le bas, dans un cylindre métallique ouvert et dont le bord inférieur exerce contre les parties molles du cou une pres- sion appropriée, tandis que le bouton de la pelote descend libre- ment au centre du fond de la pelote. Les courbes obtenues avec ce dispositif se lisent, sans appareil auxiliaire, avec une exactitude de 1/125-1/150 de seconde. L’intervalle qui sépare l’apparition de deux ondes artérielles consécutives étant généralement d'environ 2/55 de seconde chez les individus normaux, l'erreur de la mé- thode sera d'environ 10,5 p. 100. Les fig. I et IT reproduisent quel- ques exemples de courbes enregistrées suivant cette méthode. Par la suite, seront publiés les résultats d’une assez grande série d'expériences réalisées sur des personnes bien portantes ou ma- lades par l’un des auteurs (Beyerholm). (Clinique médicale du P° Knud Faber). L'ACTION EXERCÉE SUR L'HÉMOLYSE PAR DIFFÉRENTS SELS MÉTALLIQUES, par Hezex À. Pürpy et L.-E. WarBum. Dans une note communiquée par Walbum dans la présente séance, il est question du rôle joué par les sels métalliques dans la production de la staphylolysine, et à ce propos l’auteur signale l'influence qu'ont les mêmes sels sur la sensibilité des globules du sang à l’égard de la staphylolysine. Nous avons étendu le champ de ces recherches en les faisant porter non seulement sur le cas staphylolysine-globules de Chèvre, mais aussi sur les cas saponine-globules de Cheval et alexine-ambocepteur-globules de Mouton. Les résultats obtenus font voir que tous les sels métalliques expérimentés exerçaient une action (soit activante, soit entravante) sur la résistance des globules, — abstraction faite des sels de Li, Be et Pt, qui restaient sans action sur la sensibilité des glo- bules de Cheval en présence de la saponine. 1) Le plus souvent il sera bon d'employer une vitesse d'environ 4 mètres à la minute. (13) SÉANCE DU 2 JUIN 319 Les résultats peuvent se résumer par les séries ci-dessous, où la comparaison entre les actions des divers sels à été effectuée par la détermination des quantités minima dont laction put être constatée. Par «activant », il faut entendre : activant l'hémolyse ; par « entravant » : entravant l’hémolyse ; l’action va en crois- sant dans le sens de la flèche. Globules de Chèvre-staphylolysine. <—— = Au-Hg-Co-Ag-Mn-Pt-Ni-Mo-Cd-Li Sr-Ba-Ca-Zn-Pb-Cu-Al-Be-Cr-Fe Globules de Cheval-saponine. a —— ———————— — Au-Ho-Ag-Pb-Co-Mn-Ba-Mg-Ca-Sr | Cd-Ni-Zn-Al-Cu-Fe-Cr Globules de Mouton-alexine-ambocepteur. ———— | ————— Ni-CoHg-Mg-Ag-Li. Me-Ca-Sr-Ba-Cd-Ag-Be-Cr-Hg-Ph-Al-Fe-Cu-Zn-Mn-Pt-Au. activané : | entravant : L'action exercée sur les diverses combinaisons d'hémolysine et de globules est très variable: on remarquera surtout que l’Au, qui est l’activant le plus énergique à l'égard de l'hémolyse des globules de Chèvre additionnés de staphylolysine et des glo- bules de Cheval additionnés de saponine, est, d'autre part, l'agent répresseur le plus actif à l'égard de l’hémolyse complexe. Dans la série reproduisant l’hémolyse complexe, on trouve reptésentés dans les deux catégories de métaux, les Hg, Ag et Mg. C’est que les sels de ces métaux ont, à telle concentration, une action acti- vante, et à telle autre, une action entravante. En outre, nous avons réalisé des expériences où les quantités des divers sels métalliques ajoutées aux globules étaient voisines des quantités maxima qui pussent être appliquées, sans engen- drer, par elles-mêmes, l’hémolyse, l’agglutination ou le chan- gement de couleur. À l’examen, la sensibilité, à l'égard des substances hémoly- tiques, des globules ainsi traités a beaucoup varié même au cours d’une seule et même expérience, et cette variabilité entraînait une incertitude des essais telle que la valeur des résultats obtenus en devenait assez problématique. Afin de reconnaître si les actions activantes ou réprimantes à l'égard de l’hémolyse étaient dues au cathions ou aux anions des sels, nous avons institué quelques essais sur des chlorures, des sulfates et des nitrates des métaux Me, Mn, Zn et Ni, essais qui ont montré que les anions sont absolument étrangers à ce phénomène. Quant à la question de savoir si l’action considérée des sels peut être attribuée à une action directe sur l’agent hémolytique v 316 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (14): SR ee Re A en D Re ee (destruction de l’alexine, etc.), ou sur les globules, il faudra: l’étudier dans des recherches ultérieures. (Institut sérothérapique de l'Etat danois, D” Th. Madsen). L'ACTION DE DIVERS SELS MÉTALLIQUES SUR LA PRODUCTION DE STAPHYLOLYSINE, par L.-E. WarBum. On sait l'influence très considérable que peuvent avoir sur le: développement des microbes (Raulin, Biernacki, Bertrand, etc.) et sur certaines autres de leurs manifestations vitales telles que la fermentation, la formation d'acides, ete. (Richet, Duclaux,. Bertrand, ete.), la présence dans les milieux de culture de certains. sels métalliques, même s'ils ne s'y trouvent contenus qu'à dose faible. La question de savoir si de tels sels métalliques (cataly- seurs) peuvent influencer la formation de toxines bactériennes,. n'a pas encore fait l'objet d'une étude expérimentale. Sul. bye 601 (Dyson Solo Ne oi Ly- Fi- sal. sine sal. sine sal. sine sal. sine sal. sine Sel mélallique trenAc-cRunll AC: CE unit. cc. UNI AMEICIC, unit. C.c. unil HiClRaeeRe NE oO oo 1001070 80 10,09 1 1001 007170) ACER EE) Po O O,1 O0) 807 0,01 T0 0000 SLNO EEE . DO 20 TT ONT 175 0:00 0 DTONRO OI 4h 0,009 107 BAND N/3%0:b 20001 250 0,09, 07 O:07 143 0,00 143 Pb{C2H592)2 -N/20 0,5 TOO AR 50° 0,05: 111 0,07 1493 0:00 089 Berre Nero 71 70;D1 100 20,1, 149 0,00 rernrotPo 0e MeSO Er ».. 5:01 D00.:2,0 1500 10: 470 07 8700 0200 ARS} Peoe 06: » 0,060 200 0,03. 200 0,01 200 0,000 1740-00 ES ACIER EE DO D 36. o,2 CANON AT AS NOTE DOS MODO PONTS CusO£ = 22 1 0:09 4 lo 0,021 15H root 167 0,000 1 20/1000 NiC 12 1-2. 0h “0,0: 971 0,02 200% 001: 2067. 10,001 54h 0 correnbTE CONOSPAT » 0,0) SOL NO OI 2h "0,00 1070 00010049 HEC SEEREE D ENO DE 310 20 MOI 070,09 59 0,01 80 Mn$O4 ....... » 1,0 19 000 20 40,100 230 0109 200 ND OPEN CLOS TO TO 80 o,1 r67 10;0p 222 ANODI 167 ALISON 0 PR NON 2 MO HO OLT 200 : 0,0 200 ASNOSRELC N/10 1,0 10 0, DHRION bo -0,05 ! 16740;07 5200 H£CL 22.2 N/10 0,2 + 143 (0,1 491 10,00 0 107 00,0100 0 Mo one HCIAuCI5 .:.. N/r0 2,0 SO TO DOMNO DE D R ONU 278 NO,0) 0008 2HGIPICIÉ- 7. :N/T0%2;0 29 1,0 GPO DEN DO NEO 383-100 A 1908 Des essais préliminaires ayant montré que les sels de magnésie exerçaient une action extrêmement activante sur la production de staphylolysine et ces sels se trouvant normalement représentés dans les bouillons peptonés, j'ai entrepris des expériences dans lesquelles j’employais un bouillon exempt de magnésium (le Mg avant été éliminé sous forme de phosphates ammoniaco- (15) SÉANCE DU 2 JUIN 311 magnésiens) additionné, à des concentrations différentes, de solu- tions des sels métalliques respectifs. Ges sels ayant souvent pour effet d'augmenter, ou de diminuer, dans des proportions notables la résistance des globules à Tee de la staphylolysine (Purdy et Walbum), il a fallu faire en sorte que la concentration en sel métallique des cultures ne füt pas assez forte pour qu'à l’occasion des mesures hémolytiques subséquentes on ajoutât, aux émulsions globulaires, des doses de sel métallique trop élevées pour que la sensibilité des globules ne s'en ressentit pas. Or, il résulte des expériences effectuées que, même dans les cas où ils étaient employés en dose trop peu considérable pour avoir cet effet per- turbateur, certains des sels expérimentés exerçaient une action prononcée sur la production de la Iysine. Dans le tableau ei- contre, qui fournit les moyennes de trois séries d'expériences, quelques-uns des résultats obtenus se trouvent résumés. Des échantillons de 100 c.c. du bouillon de culture étaient aditionnés des doses de solutions salines indiquées dans le tableau après la mise au point du Px dans le voisinage de 6,5, le mélange était porté à l’autoclave ; après ensemencement, on lais- sait pendant 6 jours les cultures à 37° ; puis on les soumettait à l'analyse relative à l’hémolysine ; la teneur en hémolysine se trouve consignée dans le tableau, en unités par c.c. Dans les cas où la dose de sel métallique est inférieure à 2 c.c., ce fait signifie qu'une quantité notablement plus grande que celle indi- quée entrave la croissance des Staphylocoques. La culture de contrôle, non additionnée de sel métallique. con- tenait 143 unités de lysine par €.c. IF ressort des expériences résumées dans le tableau qu'à l'ex- ception du HgCF, tous les sels expérimentés ont une action, activante ou inhibitrice, sur la production d’hémolysine ; la con- centration du sel métallique est d'une très grande importance souvent un même sel exerce une action activante à telle concen- tration et retardatrice à telle autre. Ces expériences ont toutes un caractère provisoire ; il faudra en élargir beaucoup les cadres pour élucider les phénomènes mes Ce qu'on peut établir dès maintenant, c’est que les sels de Me, Mn, Ni, Cd, Au et Pt, ont, à des concentrations convenables, - une action favorisant la production de staphylolysine, tandis que d’autres, et notamment le sel de calcium, exercent une influence fortement retardatrice. (Institut sérothérapique de l'Etat danois, D° Th. Madsen). 318 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (16) DÉTERMINATION NÉPHÉLOMÉTRIQUE DES ÉMULSIONS BACTÉRIENNES, par Hans HEckscHEer. La turbidité des émulsions de cultures, c'est-à-dire le pouvoir qu’elles ont de réfracter Ia lumière, peut se déterminer par com- paraison avec des émulsions étalons. : Technique (procédés de Mc. Farland et de Dreyer et Gardner ultérieurement développés) : Une série d’émulsions étalons est réalisée en diluant avec une solution de NaCl-formol (1/2 p. 100 de NaCI et > p. 100 de formol) un bouillon de culture de Goli- bacilles, âgé de 4 heures, jusqu'à ce qu'on obtienne un taux de 350 millions de Bacilles par e.e., nombre vérifié par la numéra- (47) SÉANCE DU © JUIN 31 tion des microbes. Avec cette émulsion étalon, on prépare les taux suivants par dilutions ultérieures. Toutes les dilutions étalons sont réparties dans de petits tubes à essai de capacité un peu supérieure à 2 c.c., de verre incolore et absolument transparent. La dilu- tion s'opère à l’aide de pipettes et de microburettes graduées de 1/50 c.c. ; on procède d’après le tableau suivant Teneur en émulsion Teneur eu émulsion N° n°, 4 par 2c.c. N° nJNpar2 cc: a 2,00 6 0,04 T,,-2 1,93 0,,-7 0,61 HP) 1,06 67 0,29 I -2 1,80 6. -7 0,07 TIACOR 1,79 6-7, 0,54 Do 1,66 COMTE, 0,25 2 1,60 7. 0,50 2,,-d 1,9/ 7,,-8 0.48 2,3 1,48 7, 8 0,406 DES) 1,43 7 8 0,49 DICO 97 UC 0.13 D TROT 7 8, 0,41 Je 1,26 8 0,40 3,,-4 F2 8 ,»- 0,38 3, -A 1,17 8, - 0,37 3 = 1,13 8 -Q 0,36 3 -4, 1.08 8 -0;, 0,34 a te 1,04 R -9,, 0,33 4 1,00 9 0,32 4,,-5 0,96 Q:,-10 O,31 4, -5 0,03 9: “10 0,30 h -5 0,90 9 -10 0,29 & -5, 0,86 9 -10, 0,28 #4 =5,, 0,83 9 -10;, 0,27 9) 0,80 10 0,26 5,,-6 0,77 1O,,-I1 0,25 5, -@ 0,74 10, -IT 0,24 5 0 0,72 TONI 0,23 5 -6, 0,69 RON ES 0,22 GE 0 0,66 TON DT O,21 (RE 0,64 ne HNO20 ‘On prépare, pour chaque tube étalon, une quantité de 2 c.c. -en ajoutant aux doses de l’émulsion primitive, qui se trouvent indiquées dans le tableau, de la solution de NaCIl-formol jusqu’à concurrence de 2 c.c.. On réalise ainsi une série de 21 tubes qui -sont fermés à l’aide de bouchons de liège et de cire à cacheter (entre les numéros étalons consécutifs du tableau, on a indiqué des séries de numéros d’interpolation). Comme il ressort du tableau, chaque échantillon étalon contient ‘80 p. 100 environ de la quantité de Bactéries tenues en suspension 380 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (18) dans le numéro précédent. Le n° 1r contient exactement 1/11 de ce qu'il y a dans le n° 1. Avec le n° rr, on réalise une quan- tité plus abondante qui servira à préparer les tubes suivants : on suivra le procédé indiqué dans le tableau, en remplaçant, cette fois, le n° 1 par le n° rr. Le n° 12 contiendra donc 1/10 de la teneur en Bactéries du n° 2, et ainsi de suite. Le n° 21 contiendra 1/100 de la teneur en Bactéries du n° r, soit 3-5 millions de Bac- téries par cc. Les mélanges se conservent pendant des mois ; il faut les agiter énergiquement toutes les fois qu’on va en faire usage. Quand les Bactéries se seront tassées en grumeaux trop compacts, il faudra procéder à la préparation d’une nouvelle série. : Quand on veut connaître le nombre de microbes contenus dans une émulsion, on la compare avec les échantillons étalons ; pour cette comparaison, on a recours à un néphélomètre et au dispo- sitif dont nous donnons ci-dessous la description. (Voir la figure ci-contre). Le néphélomètre (1) est constitué par une caissette divisée, par des cloisons, en trois compartiments complètement isolés l’un de l’autre. Chaque compartiment renferme une petite loge, placée de biais et destinée à recevoir l’un des tubes à essai ci-dessus mentionnés, et deux galeries, dont une: horizontale, for- mant un angle de 45° avec la loge du tube, et laissant pénétrer la lumière ; et une autre, oblique, perpendiculaire à la loge, et par laquelle on observe le tube. Les axes des deux galeries et de la loge se trouvent situés dans un même plan vertical ; leur dispo- sition et leur longueur ont été choisies de manière à ce qu'aucun -rayon de lumière ne puisse passer par l'appareil sans subir de réfraction. Les galeries ont été noircies intérieurement et tapissées de velours de coton noir. Le dispositif reproduit dans la figure ci-contre est celui que nous avons employé pour les expériences. Comme source de lumière, on emploie une ampoule électrique mate de 50 bougies (3), enfermée dans une caisse imperméable à la lumière et où l’on a ménagé une petite fenêtre, en regard du centre de la lampe. Devant la fenêtre, on a disposé une len- tille (2), dont la distance à l’ampoule à été choisie de façon à ce qu'après leur passage par la lentille les rayons lumineux se trouvent parallèles. Le néphélomètre (1) est installé sur une lon- gue caisse en bois (4) de telle sorte que les ouvertures des galeries horizontales soient situées à la hauteur du centre de l’ampoule et que les rayons parallèles venant de l’ampoule soient dirigés sur les galeries. Le néphélomètre est muni d’un écran (6) qui garantit l'observateur de la lumière gênante de la lentille: La caisse (5) et l'écran sont de couleur noir. Les tubes doivent être soigneu- (1) Ce néphélomètre se vend au Laboratoire Strüer, Copenhague. àÿ ‘6, (19) CÉANCE DU 2 JUIN 381 sement essuyés immédiatement avant l'expérience. La lecture à lieu dans une pièce obscure. L'émulsion qui fait l'objet de la détermination est placée dans la loge du milieu, les émulsions étalons dans les deux loges de côté ; on choisit par tâätonnement les deux tubes étalons consécutifs dont l’un soit plus fort et l’autre plus faible que l'émulsion donnée, et quand on les aura trouvés, on évalue, au jugé, les écarts qui séparent l'émulsion inconnue des émulsions étalons, et l’on choisit, en conséquence, le numéro d'interpolation, qui s'applique à celle-là. Tant que les Bactéries n'auront pas formé de grumeaux, les émulsions exami- nées de la sorte émettront une lumière brumeuse diffuse et c’est la densité de cette brume lumineuse qu'il s'agit d'évaluer. Comme le montre le tableau, on a jugé utile d’intercaler cinq numéros d'interpolation entre deux échantillons étalons consé- cutifs, ce qui fait un intervalle entre les valeurs de 3-4 p. 100. Notre méthode comporte une précision de cet ordre, cela ressort d'une longue série de déterminations où les écarts ne dépassaient jamais un iutervalle d’interpolation de part et d'autre d’une valeur moyenne. En vue d'obtenir une précision plus grande que celle qui ré- sulte d'une simple lecture effectuée de la sorte, on pourra réaliser une série de dilutions de l’émulsion à connaître (en tel nombre qu'on trouvera bon) et déterminer chacune de ces dilutions par rapport aux tubes étalons (supérieur et inférieur). Voici comment se fait le calcul des résultats : on divise, par la dose de l'émulsion primitive à connaître contenue dans cha- cune des dilutions secondaires qu'on vient de réaliser [mettons 0,00 c.c. (par 2 c.c.)], la dose de l’émulsion étalon primitive con- tenue dans le numére étalon correspondant (mettons 0,90 c.c.). On obtient ainsi une série de valeurs (dans notre exemple : ,90 0,90 rapport entre l’émulsion à connaître et l’'émulsion étalon, en d’autres termes, elle représente la valeur néphélométrique cherchée. L'erreur moyenne par lecture ne dépasse pas 5 0/0. —1,00}. La moyenne arithmétique de ces valeurs indique le (Institut d'hygiène de l'Universilé de Copenhague). LE POLYMORPHISME DE LA LEUCOSE DES POULES, par V. ELLERMANN. La leucose des Poules est une maladie qui rappelle beaucoup les affections leucémiques de l'Homme. On en a constaté la pré- 382 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (20) sence, tant en Europe, qu'en Amérique. On peut l’inoculer à des animaux sains par l'injection intraveineuse d’une émulsion d'organes leucémiques. Après une période d’incubation de plu- sieurs mois, la maladie apparaît chez quelques-uns des animaux inoculés (1) et détermine une mort rapide. Des prélèvements opérés sur ces malades peuvent servir à infecter des animaux sains, et ainsi de suite. Si l’on filtre la matière à inoculer sur un filtre de Berkefeld, on obtient un liquide clair qui, ense- mencé sur les milieux de culture ordinaires, se montre stérile, mais qui est néanmoins capable de produire la maladie absolu- ment comme la matière non filtrée. Il en ressort que nous ne nous trouvons pas en présence d'une transplantation cellulaire. L'hypothèse d'un empoisonnement est à écarter pour différentes raisons. On ne peut expliquer les expériences de filtration que par la présence d'un virus filtrant. Un fait des plus intéressants est le polymorphisme nn et histologique de la maladie. Les différents cas peuvent être ra- menés à trois types principaux : la forme myéloïde, la forme lymphatique et la forme intravasculaire lymphoïde. La forme myéloïide, ordinairement, est leucémique. Dans les cas de cette catégorie, le sang contient de grandes quantités de cellules leucocytaires immatures (200.000-500.000 par mme.). Quelquefois, les myélocytes prédominent, en d’autres cas, on trouve seulement des cellules myéloïdes non granulées (myélo- blastes). L’autopsie révèle une tuméfaction du foie et de la rate, causée par une hyperplasie du tissu myéloïde. La forme lymphatique se présente toujours Sou- rent le sang est tout à fait normal ; quelquefois, on observe une anémie terminale qui ne comporte pas une augmentation du nombre des globules blancs. À l’autopsie, on constate une tumé- faction du foie, de la rate et des reins. Dans la plupart des eas, ces organes présentent à à leur surface de nombreuses taches blan- châtres. L'examen microscopique décèle des amas de lympho- cyles dans les régions périportales du foie, des follicules hyper- plasiques de Ja rate, des infiltrations interstitielles des reins. La leucose intravasculaire lymphoïde est la forme qui est peut-être la plus curieuse. En examinant l'animal ‘vivant, on constate de l’anémie. Dans les préparations de sang se trouvent, d'une part de nombreux érythroblastes, d'autre part des cellules lymphoïdes. Comme on peut trouver des cellules intermédiaires entre les érythroblastes et les cellules Iymphoïdes, ces dernières cellules doivent être considérées non pas comme des leucocytes, mais comme des érythroblastes primitifs (érythrogonies. Leur (AC Ne Tan S ce de biol:, L''IPXXNINE P: 1472 (21) SÉANCE DU 2 JUIN 383 noyau est relativement grand, d'aspect homogène et de coloration foncée, leur protoplasme mince est d’une basophilie très marquée. L'interprétation des cellules lÿmphoïdes comme érythrogonies se confirme à l'examen histologique. En effet, on ne trouve que des altérations intravasculaires, notamment une accumulation con- sidérable d'érythrogonies dans les capillaires du foie, de la rate, et de la moelle d'os, tandis qu'il n'y a aucune hyperplasie. ni du système myéloïde, ni du système lymphatique. Ainsi, il s'agit d'une anémie sévère à régénération pathologique très prononcée, c'est-à-dire d'une anémie pernicieuse. Cette interprétation s’ac- corde bien avec le fait que dans plusieurs cas d'anémie perni- cieuse de l'Homme, on trouve de semblables érythrogonies, non seulement dans la moelle d'os, mais aussi dans le foie et dans la rate (+). - Les différents types de la maladie sont dus probablement au même virus, puisqu'ils peuvent s'intriquer dans la même expé- rience. Îci se pose une question importante. Pourquoi les indi- vidus réagissent-ils d’une manière si différente en présence du même virus ? Je suis porté à croire qu'il faut chercher dans la constitution variable des animaux le facteur qui détermine la forme clinique et histologique de la maladie. Cette manière de voir s'appuie sur les résultats de Schauman, qui a démontré qu'il existe des familles dont les membres sont fort disposés aux ané- mies. De mème, dans l’anémie vermineuse de l'Homme (Bothrio- cephalus), la constitution est le facteur principal, parce que, parmi les milliers de sujets infectés, quelques-uns seulement de- viennent anémiques. (Institut de médecine légale de l'Université de Copenhague). SUR LES CAUSES DU CHANGEMENT INTERVENU DANS LE MODE DE NOURRITURE DE L'Anopheles maculipennis, par GC. WEesE\BERG-Lun. Quant aux causes qui ont pu déterminer le changement du mode de nourriture de l’A. maculipennis, on peut alléguer les faits suivants. Jadis, l'élevage des Pores se faisait dans les forêts ; les Chevaux et les bestiaux pacageaient une bonne partie de l’année, et quel- quefois même toute l’année ; les Hommes eux-mêmes vivaient dehors, en plus grand nombre qu'aujourd'hui, dans les champs pendant de longues heures, surtout à la saison des moissons. A (r) GC. Fe. de hr Soc. de biol., t. LAXXIIF, p. &r8. 384 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (22) cette époque, le Danemark était essentiellement un pays de cul- tures céréales. Vers le milieu du siècle dernier, au moment, à peu près, où s'opérait la baisse, jusqu ici définitive, des courbes de malaria, notre pays abandonnaïit la culture des céréales pour se livrer à la production de viandes et de matières grasses. En conséquence, l'élevage des bestiaux change de caractère ; désor- mais, les animaux domestiques resteront enfermés dans les éta- bles ou les écuries ; pendant le temps du vol des Anophélines, il ne se trouve plus de grands Mammifères aux champs. En même temps, le nombre toujours croissant des grandes étables, avec leurs émanations, leur température, beaucoup plus élevée que celle de l'air extérieur — surtout au printemps et en automne et la lumière qui en rayonne le soir, exercent une action thermo et phototactique sur les Anophélines et les attirent en masses de plus en plus considérables d'année en année. La suralimentation à laquelle ils se livrent a pour effet de transformer ces animaux au vol rapide en des créatures hébétées, de mouvements lents et qui ne recherchent plus l'air libre et la nature que sous l'impul- sion de l'instinct de la copulation et de la ponte. Mais si l’A. ma- culipennis a pu, en moins d’un siècle, changer du tout au tout son mode d'existence, devenant de culcidé vagabond qu'il était, s’attaguant souvent à l'Homme, une bête d’étable, de vie séden- taire, °ne fréquentant plus son hôte des anciens jours, la chose s'explique en partie par notre situation géographique, l'Anophèle en question se rapprochant, au Danemark, de l’extrème limite nord de son espèce. En effet, pendant la période où s’opérait la variation biologique de l’Anophèle — période caractérisée au surplus par une série d'’étés à température relativement fraiche — le traitement de l'Homme à la quinine s’est montré particu- lièrement efficace. Or, les recherches de Mitxmain et de Roubaud ne laissent guère douter que l’hivernage de plasmodies n'ait lieu exclusivement dans le sang de l'Homme, en d’autres termes que les contingents en Anophèles, qui sucent le sang au printemps, ne soient toujours exempts de germes paludéens, et ne puissent infecter l'Homme avant d’avoir été infectés eux-mêmes, en piquant des impaludés. Par conséquent, le traitement à la qui- nine, institué au cours d’une période où iles Anophèles se trouvent réduits à sucer de préférence, non le sang de l'Homme, mais celui des animaux domestiques, amènera rapidement la diminution des fièvres paludéennes dans un pays où la période du ‘vol est dé courte durée, comraençant plus tard qu'ailleurs, et où le nombre des générations et la richesse des pontes sont relativement faibles. On sait que, conformément à ce qui s’est produit au Danemark, les fièvres paludéennes dévastaient autrefois de grandes régions de l'Europe, où elles ont maintenant beaucoup diminué de vio- (23) SÉANCE DU À JUIN 385 lence, ou tout à fait disparu. Ceci est vrai surtout pour les pays situés au nord des Alpes. Et il est curieux de noter qu'aujourd'hui l'A. maculipennis, qui reste partout en Europe l'agent transmet- teur par excellence de la contagion paludéenne, est toujours au sud des Alpes — où il sévit surtout dans la péninsule baikanique et les autres contrées méditerranéennés — un animal de plein air, comme il l'était probablement au nord des Alpes, il y a un siècle. Dans le Midi, ies bestiaux passent, encore de nos jours, la plus grande partie de l’année dehors, les vastes étables y sont moins nombreuses qu'au Danemark. Circonstance significative : par suite de leur- existence sédentaire et de la nourriture abon- dante, la taille des Anophèles a augmenté au nord des Alpes. ZLiemen a montré que plus on avance vers le nord, plus le som- met de la courbe paludéenne se déplace vers la gauche; les _ courbes ont rarement deux sommets. Ce phénomène a été expli- qué par Koch en ce sens que par le chauffage de nos habitations et de leurs dépendancés, nous créons, pendant l'hiver, et au début du printemps, des températures méditerranéennes qui invitent les Anophèles à quitter leurs abris et à piquer. Selon moi, cette expli- cation ne s applique pas à notre pays. Une hypothèse qui me pa- rait probable, mais dont la vérification demanderait des recher- ches ultérieures en Allemagne, c'est qu'aujourd'hui les Anophèles piqueurs d'Hommes sont ceux qui viennent de passer l'hiver, tandis que toutes les générations de l'été ne s’alimenteraient que … de sang d'animaux. Ainsi s'expliquerait l'allure des courbes palu- déennes qui, vers le nord, n'ont généralement pas deux sommets, mais un seul, tombant en, mai. Notons ce fait que les courbes paludéennes, annuelles aussi bien que séculaires, présentent tou- jours des longueurs d'onde variables et reconnaissons que, tout en tenant compte des facteurs climatériques, des cures de qui- nine, elc., nos connaissances actuelles sur les fièvres paludéennes el sur leurs voies de propagation laissent encore à désirer ; il nous manque particulièrement des éléments d'information sur la vie des plasmodies pendant les périodes où les épidémies res- rent stationnaires. Par une coïncidence curieuse, le professeur Roubaud et l’auteur de la présente communication — sans connaître encore Îes tra- vaux l'un de l’autre — ont entrepris, respectivement, en avril 1920, à des points de vue absolument différents, l'étude du mode d'existence de l’A. maculipennis en France et au Danemark. Je constate avec une satisfaction réelle que les deux auteurs ont ._ obtenu des résultats presque entièrement identiques, dont ils _ tirent des conclusions concordantes relativement à la disparition des fièvres naludéennes. Sur un seul point, une divergence s’ac- cuse. D'après Roubaud, les variations survenues dans !e mode ESS bo débu d/+ LE Sidi rfi Se él à … Brorocte. CoMpres RENpUS. — 1921. T. LXXXV. 97 386 : RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (24) d'existence de l’A. rnaculipennis seraient les effets d’ « une évo- lution lente et durable des habitudes alimentaires de l’Anophèle, c'est-à-dire d'une évolution d’habitudes acquises ». J’y vois, au contraire, un phénomène réalisé rapidement, et même avec une vitesse presque incroyable. Pour moi, l'A. maculipennis vivant au nord des Alpes ne constituerait poini une sous-espèce, variété ni race particulière, mais seulement des contingents d'individus circonscrits dans les limites géographiques et culturales déter- minées et développant aujourd'hui des propriétés physiques et physiologiques autres que celles qui caractérisent généralement l’espèce à laquelle ils appartiennent. A l'heure qu'il est, le lien se trouve brisé entre l'Homme et l’'Anophèle, sous notre latitude ; mais le cycle pourra se refermer un jour ou l’autre ; à la vérité, la chance est infime d’un renouvellement des grandes épidémies paludéennes, mais les conditions vitales de ces épidémies, pour autant qu'elles dépendent des Anophèles, sont aujourd'hui ce qu'elles étaient jadis. ; (Laboratoire de biologie fluvio-lacustre Hilleroed). LES ANOPHÉLINÉS DU DANEMARK ET LES FIÈVRES PALUDÉENNES, par C. WEsENBERG-LUND. Nous avons, au Danemark, trois espèces d’Anophèles : l’Ano- pheles plumbeus, l'A. bifurcatus et l'A. maculipennis (). L’A. plumbeus est rare en Danemark ; l’A. bifurcatus vit de préférence dans les forêts ; il pique à la nuit tombante. À l’époque où j'entre- prenais cette étude, l'A. maculipennis était presque introuvable. Des recherches systématiques, poursuivies pendant deux ans, ont permis de constater que l’A. maculipennis reste presque toute sa vie attaché aux habitations de l'Homme, fréquentant, en été, les étables, en hiver les dépendances : ce n’est qu’au moment de la copulation et de la ponte, qu'il les quitte pour l'extérieur. Les Anophèles sucent le sang de nos animaux domestiques : Coclions, bestiaux et Chevaux, et ne s’attaquent à l'Homme que faute de bétail. Les femelles sont d’une indolence, d’une inertie extrêmes, elles pondent souvent en quantité presque invraismblables aux murs et au plafond ; on ne les rencontre, pour ainsi dire, jamais dans la nature. Le soir, elles n’entrent pas par les fenêtres dans les locaux d'habitation. Actuellement, les fièvres paludéennes ont disparu du Dane- fi Voir l'ouvrage de Pauteur, intitulé Contributions Lo: the Biology of the Danish Culicidac. Académie royale des sciences et des lettres du Danemark, 1920, p. 7-210. (25) SÉANCE DU 2 JUIN 381 mark. Depuis r900, on n'a pas enregistré dans ce pays un seul cas de fièvre paludéenne indigène, tandis qu'autrefois, et notam- ment dans la première moitié du xix° siècle, elles y faisaient des ravages sérieux. Je considère comme étant hors de doute que cette malaria, si tant est qu'il se soit vraiment agi de malaria typique — na pu être transmise que par des Anophélinés et, selon toute probabilité, par une seule et même espèce, |A. macu- lipennis, qui, de nos jours, aurait cessé, pratiquement parlant, de piquer les hommes pour s'en tenir aux animaux domestiques. C’est là, en effet, selon moi, l'explication de la disparition de la malaria au Danemark : l’Anophèle en question ayant perdu tout rapport avec les Hommes, la chaîne de phénomènes qui con- ditionne l'existence du paludisme se trouve de ce fait interrompue. - CLASSEMENT PAR TYPES DE MÉNINGOCOQUES ISOLÉS AU DANEMARK, par Fer. Wüuzrr. La présente étude se base sur le pouvoir d'absorption que pos- sèdent les Méningocoques à l'égard de l’agglutinine réalisée ad modum Gordon. Les souches, ajoutées à un antisérum mono- valent, qui se montraient susceptibles d'absorber l’agglutinine de là souche homologue du même sérum, étaient groupées en type avec celte souche comme souche-type (en entendant par souche-type la souche dont le sérum servait de réactif dans le classement des souches à connaitre). Je ferai remarquer que j opérais les absorptions avec une émulsion 8 fois plus épaisse que celle employée par Gordon, sans quoi les antisérums obtenus donnaient souvent des résulte peu clairs. - D'après le procédé de Gordon, je laissais à l’étuve (à an) pen- dant 1 heure, le mélange en expérience, pour l’abandonner ensuite, à la température du laboratoire, jusqu'au lendemain. D'ailleurs, un repos aussi prolongé n’est pas nécessaire, des expé- riences ayant montré que déjà après 5 minutes (à 37°) la plus grande partie de la quantité d’agglutinine 'absorbable se trouvait fixée et que le repos de r heure n'V ajoutait'que peu de chose. L'agglutination des Méningocoques (tant par le sérum absorbé que par le sérum non absorbé — agglutination de contrôle) sopérait à 55°, cette température permellant une agglutination plus intense et plus manifeste que celle de 37°. La technique em- ployée dans les essais d'absorption, était ile qui est décrite dans les recherches de Gordon. Nous avons étudié 283 souches de Méningocoques — 50 souches 22 _ (r) Medical Research Committee. 388 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (26) recueillies dans du liquide spinal, 13 souches cueiliies dans des pétéchies (ces souches pétéchiales ont toutes été prélevées sur des inalades atteints de septicémie meningococcique non accom- pagnée de méningite) el 220 souches prélevées dans la gorge. Les 283 souches en question ont été prélevées chez 268 sujets, 11 individus atteints de méningite avant fourni des Méningo- coques provenant non seulement du liquide spinal, mais encore de la gorge, et 4 personnes atteintes de septicémie méningococ- cique ayant fourni des Méningocoques prélevés soit dans des pétéchies soit dans la gorge. Les souches d'origines spinale et pétéchiale 50+13, ont pu être classées suivant 5 types : À, B, G, D, E. Dans le type À, rangeaient toutes les souches pétéchiales et 46 souches spinales.- - Sur 63 souches d'origine spinale et pétéchiale, il n'y avait donc que 4 souches d'origine spinale, qui ne pussent être classées dans ce tvpe À. Ces À souches exclues différaient entre elles (repré- sentant respectivement les types B, G, D, E). = Ls souches prélevées dans la gorge se répartissaient suivant les 5 types pathogènes ci-dessus ne és, comme suit : 93 dans le type À, 2 dans le type D, 5 dans le type E. : Etaient donc représentés par 2 Type À : 46 souches spinales, 1 souches pétéchiales, 93 souches faucales — 152 souches. Type B : r souche spinale, o souche pétéchiale, o souche fau- cale = 1 souche. > Type GC : r souche spinale, o souche pétéchiale, o souche fau- caler souche Type D : r souche spinale, o souche pétéchiale, 2 souches fau- cales — à souches. Type E : r souche spinale, o souche pétéchiale, 5 souches fau- cales — 6 souches. | | Les souches du type À se trouvaient constituer un type nette- ment circonscrit : en choisissant pour souche-type (c’est-à-dire souche dont le sérum était employé comme réactif dans l'épreuve des souches à déterminer) d’autres souches que celle primitive- ment employée, on voyait se ranger dans ce type À les mêmes souches précisément, qui s’y étaient classées à l’aide de la pre- mière. JI en était de même pour les trois souches du type D, tandis que l'étude du type pathogène E faisait découvrir des cas de transition vers des souches d’origine faucale, qui n'apparte- naient à aucun des types pathogènes établis. Des souches d’origine faucale, qui ne se rangeaient dans aucun des 5 types pathogènes, présentaient entre elles des relations très compliquées et se montraient réfractaires à tout groupement en types bien définis, Même dans le cas de deux souches apparentées Bréeon st.) . LS (27) SÉANCE DU 2 JUIN 389 (absorbant mutuellement, dans le sérum de l’autre, son aggluti- nine) on n'arriverait pas à grouper autour d'elles exactement les mêmes souches formart Lype. Si, pour commencer, on faisait de l’une d'elles la souche-type, autour de laquelle on groupait d’autres souches faisant [ype, on voyait, en prenant l’autre pour souche-type (c'est-à-dire en se servant, comme réactif, du sérum de cette souche, au lieu de celui de la première), que les cadres se déplaçaient, de nouvelles souches y entrant, landis que d’autres en sortaient. ; Quant aux expériences réalisées avec des souches d’origine faucales non pathogènes, la moitié à peu près de ces souches se sont montrées apparentées entre elles, de la façon ci-dessus indi- : quée, tout en ne constituant pas de type bien défini. En dehors de ce groupe de souches, voisines les unes des autres, on en a trouvé dont la constitution était plus différenciée que celle de certaines, au moins, des souches appartenant au groupe principal, puisque aucune (ou un petit nombre des souches) n’absorbait l'agglutinine dans les sérums de ces dernières souches. Résumé. Toutes les souches d'origine pétéchiale (13) et presque toutes les souches d'origine spinale (46 et 5o) appartenaient au mème type (type A). | Une communication prochaine rapportera les résultats d’une comparaison opérée entre Îles types anglais et danois. (Institut sérothérapique de l'Etat danois, D' Th. Madsen). RECHERCHES SUR LA CONCENTRATION DU SANG EN IONS HYDROGÈNE APRÈS INGESTION ABONDANTE D'ACIDES OU DE BASES, ET PENDANT LES ATTAQUES TÉTANIQUES - CONSÉCUTIVES À L'EXTIRPATION DES GLANDES PARATHYROÏDES, par Ricu. Ece et V. HeNRIQUES. Depuis quelques années, la question des réactions du sang appelle de plus en plus l'attention des physiologistes et des patho- logistes. Grèce aux méthodes instituées par Hasselbalch, on est actuellement en mesure de déterminer, avec une grande préci- sion, [a concentration du sang en ions hydrogène, et, de ce fait, a été rendue possible l'étude des variations de la valeur Pa, varia- tions qui, jusqu'ici, ont été trouvées très faibles. Jarloev a montré que le Ps réduit du sang (sous ce nom on désigne, d’après Hasselbalch, la valeur Pa à 38° et sous une pression de 4o mm. C0*) est, chez l'Homme normal, de 5,33, avec des limites extrèmes de 7,30 et 7,34. Dans des conditions parti- culières, les déplacements du Pr réduit du sang deviennent encore 390 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (28) plus considérables, allant, pendant le travail musculaire intensif, dans le sens acide (7) ; chez les épileptiques, Jarloev a relevé, au cours de certaines phases, un déplacement dans le sens alcalin atteignant jusqu à 7”. Comme il semble y avoir intérêt, pour les physiologistes et les pathologistes, à connaître les limites supérieures et inférieures alteintes par le Px réduit du sang avant que la mort ne survienne, et comme, en outre, l'étude des symptômes qui accompagnent lès déplacements du Pr ne paraît pas dénuée d'importance, nous avons entrepris des recherches relatives aux variations. pouvant se produire expérimentalement chez des animaux auxquels on faisait ingérer — par la bouche — des quantités considérables d'acides et de bases. Les expériences ont porté sur des .Chèvres et des Chiens. Le Pa se déterminait et se calculait, d’après Hasselbalch, par la teneur en acide carbonique du sang, sous une pression de CO? donnée. En outre, on déterminait le taux de NH° du sang et de l'urine, et dans certains cas, on recherchait la teneur en sucre du sang. La quantité d'hémoglobine se déterminait également. De ces recherches, il résulte que, chez la Chèvre, le Px réduit du sang est très constant, dans des conditions normales, et iden- tique à ce qu'il est chez l'Homme. En faisant ingérer, pendant une période d’une certaine durée (24 jours), de l'acide (r.000 c.c. HCI normal au 1/5) à une Chèvre (de 24 kgr.), on voyait se produire un déplacement prononcé du Pa dans le sens acide ; aux 23° et 24° jours, on relevait des Px de 6°° et de 6”, respecti- vement. Aux deux derniers jours de l'expérience, l’animal avait perdu lappétit, maïs, à part cela, on ne remarquait rien d’anor- mal. Donc, la réaction du sang peut devenir neutre et même légè- rement acide sans que pour cela la mort survienne nécessai- rement. Autant qu'on pouvait en juger, la respiration de l'animal était tout à fait normale. La teneur en NH° de l’urine avait aug- menté dans de fortes proportions ; le taux de NH, (c’est-à-dire le NH,-N exprimé comme chiffre pour r00 du N total) s'était beau- coup élevé et les urines devenaient, de basiques qu'elles étaient normalement Pir 8,5), acides (Pr 6,1). La concentration du sang en NH restait normale. Des résultats absolument analogues ont été obtenus dans toute une série d'expériences. Chez quelques- uns des sujets, la teneur en sucre du sang était également notée, elle augmentait jusqu’au double pendant l’ingestion d’acide. Le cas du Chien n’est pas très différent. Toutefois, la réaction du sang accuse, après ingestion d'acides, un déplacement moins. considérable des Pr relevés, le minimum était de 7°, ce qui s’ex- plique sans doute par une production plus intense de NH, ; Pin- gestion acide peut faire monter le taux NH,-N de l’urine jusqu à TT a (29) SÉANCE DU 2 JUIN 391 concurrence de la moitié du N total. Néanmoins, la concentration en NH; du sang reste normale. En faisant ingérer du NaHCO* à une Chèvre (jusqu’à 1.000 c.c. 1/r NaHCO’ par jour), on à pu déplacer le Pa réduit du sang dans le sens alcalin jusqu à 7°. Le déplacement dans le sens alcalin est moins considérable que dans le sens acide, cependant la réaction obtenue chez les animaux en expérience allait plus loin dans le sens basique que chez les épileptiques étudiés par Jarloev ; ces derniers représentent, à notre connaissance, les seuls cas connus d'un déplacement appréciable, dans Île sens alcalin du Pn réduit du sang. Il résulte donc des essais ci-dessus résumés, que la concen- tration, réduite en ions hydrogène du sang, peut se déplacer dans des limites assez larges de part et d'autre de,son état normal. Fait à noter : même pendant les variations les plus extrèmes dé la réaction du sang, la respiration ne s’est jamais montrée in- fluencée. Que le sang donnât des réactions acides ou alcalines, elle restait apparemment normale. Dans aucun des cas considérés, il n’y a eu d'accès convulsifs. À mesure que progressait l'empoi- sonnement par l'acide ou l’alcali, les animaux perdaient l'appétit ; à la fin, ils cessaient de prendre de la nourriture. En mème temps se Hanifestait de l’atonie. Le Pa réduit du sang a été déterminé chez les Chiens après extirpation des glandes parathyroïdes (et de la glande thyroïde). Les déterminations s’effectuaient toutes pendant les attaques téta- niques, et dans tous les 10 cas le Pr réduit à été trouvé au-dessous de l’état normal — variant de 7°° à 7°; moyenne 7°. Ces valeurs concordent assez bien avec celles du Pr réduit constatées chez des Hommes exécutant un travail musculaire intensif. (Institut physiologique de l’Université de Copenhague, - P° Vald. Henriques). MÉTAMORPHOSE PROVOQUÉE PAR L'INJECTION DE PRÉPARATIONS THYROÏDIENNES ET DE THYROXINE (KENDALI) À DES AXOLOTLS AYANT SUBI LA THYROÏDECTOMIE. ToxICIrTÉ ÉLEVÉE DES COMBINAISONS IODÉES DANS LE CAS D'ANIMAUX THYROÏDECTOMISÉS, par C.-0. JENSEx. Dans une note précédente (x), j'avais donné communication d'essais montrant que la métamorphose peut être provoquée chez l'Axolotl adulte, non seulement par les substances thyroïdiennes spécifiques, mais aussi par l'injection de doses considérables (1) CR. de la Soc. de biol., 1920. 392 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (30) d'iodocaséine, tandis que d'autres albumines iodées, de même que la 3-5 diiodotyrosine, se montrent inefficaces à cet égard. Des recherches ultérieures ont établi que chez l'Axolotl jeune, âgé de six mois, au plus, l'injection d’iodoséroglobuline et d'iodoséro- albumine peut déterminer également ia métamorphose et qu'au contraire l’iodoovoalbumine et l’iodcgliadine n'ont pas cet effet. Kendall (1) a réalisé, avec des matières provenant de la glande thyroïde, une combinaison cristalline, l'acide trihydrotriiod- oxy-5-indolpropionique, dans laquelle il voit l'hormone popre- ment dit de cet organe. Le produit a été réalisé ensuite par voit synthétique et a reçu le nom de thyÿroxine. Dans mes expériences, la thyroxine synthétique (E. R. Squibb and Sons, New-York), s’est montrée susceptible de déterminer une métamorphose à allure rapide chez des Axoilotls qui l'avaient recu en injections intra- péritonéales. La question s’est posée de savoir si la imétamorphose déter- minée par l'injection d'iodocaséine ou d’autres albumines iodées est l'effet direct de ces combinaisons chimiques, ou bien si ces substances sont absorbées et transformées par la glande thyroïde de l'Axolotl (organe qui présente d’ailleurs un état de dégénéres-. cence cystique plus ou moins avancé) et si, par conséquent, la métamorphose ne leur est due que d’une façon indirecte. Pour trancher cette question, d'une importance fondamentale, il fallait avoir recours à des expériences sur animaux thyroïdectomisés. La thyroïdectomie se réalise sans difficulté sur l'Axolotl. L'opé- ralion est bien supportée et l'absence de l’organe n'entraine, mème après des années, aucun effet appréciable dans l’état de santé des animaux. il faut considérer la toxicité très forte des combinaisons iodées à l'égard des Axolotls thyroïdectomisés : des doses insuffisantes pour délerminer la métamorphose entraînent la mort de l’ani- mal. C'est pourquoi la question ci-dessus formulée n'est pas encore prète à recevoir une solution définitive. Cependant, ül ressort d'expériences jusqu'ici réalisées, que, inême chez des Axolotis thyroïdectomisés, on peut provoquer le début de la mé- tamorphose, tant pas ingestion de parties de la glande thyroïde provenant d’un Mammifère, que par l'injection de thyroxine, et que, dans ces cas jusqu’à ce que la mort survienne, la métamor- phose s’accomplit suivant les mêmes formes que chez les indi- vidus qui n’ont pas subi l’ablation de la glande thyroïde. Les résultats obtenus plaident donc en faveur de l’hypothèse qui veut que la thyroxine soit l'hormone de la glande thyroïde. (Institut Sérothérapique de l'Ecole royale vétérinaire et d’agricullure de Copenhague). The Journal of Biology. Chemistry, 1919, Imp. A DAVY et FILS Aîné, 52, rue Madame. Paris. Le Gérant: A DAVY RS : Glycérovhosphate de soude © gr. 10 L } < ne 2e CCC LIEN NET SE CALE Centiètre Get12 roues Sulfate de strychnine 4/2milligr. eut de 1 c.c ou n° 796 Sulfate de strychnine 4 milligr. Lite FR ——— p> 04 L'INJECTION CLIN STRYCHNO-PHOSPHARSINÉE réunit à doses thérapeu- tiques le phosphore, l’arsenic organique et la strychnine. Elle assure réellement, grâce à sa composition rationnelle et constante, la médication basée sur ces trois agents thérapeutiques. Elle doit toujours être enrployee de préférence auæ associations de glycérophosphate de soude et cacodylate de Strychnine qui ne contiennent qu'une quantité infnitésimale d'acide cacodylique et ne doivent pas être compiées comme arsenicales. Tonique général du Système nerveux, reconstiiuant, antianémique. GUTTES CLIN STRYCHNG-PROSPHARSINÉES réalisent la même médication par voie digestive, à tous médicaments pour injections bypodermiques La nomenciature de nos préparations hypodermiques comprend la généralité des médica- ments injectables. NouS exécutons en outre toutes les formules qui nous sont confiées, Nous rappelons que les LABORATOIRES CLIN qui, depuis l'origine de la médication hypodeimique. préparent les médicaments en tubes stérilisés, ont l’exnérience la plug longue et la plus complète des diverses techniques que supposent l'établissement des solu= tions et leur division en ampoules (vérification de pureté, dosage. isotonisation, stérilisation), Sérum de HAYEM, de FLeIG, de CHÉRON, &e CROCQ, Sérum quininé, e{c. Ampoules de 50, 125, 250, 509 cc. pour injections massives Les Sérums artificiels (eau physiologique, sérums de Häayvem) sont délivrés dans des ampoules qu'un disposirif particulier permet de suspendi:e à là hauteur voulue pour obtenir le passage du liquide dans les tissus par le seul fait de la pesanteur, À Nous »réparons dans la série des solutions pour injections massi\es. les diverses formules de sérums du D’ Charles FLEIG, sérums achlorurés muvosés iso et hypertoniques, dont les indications sont celles de la solution salée, avec des avantages notubles sur cette dernière Tous nos sérumgs sont préparés avec une euu fraichemeut wistillée. pratiquement privée da gez carbonique, ekempte de metières organiques et stérilisée le jour même de sa préparas tion. (Envoi sur demande de la Notice spéciale). OLLYRES STÉRILISES à tous médicaments (formules usuelles : Solutions aqueuses ct huileuses) Flacons-Ampoules-Compte-gouttes de 10 cc. Ces collyres préparés avec tout le soin voulu au point de vue du dosage et de la stérilisation sont enfermés dans des ampoules comptes-gouttes calibrées. Les médecins peuvent ainsi être assurés de la stérilité parfaite d'un produit qui ne subit aucun transvasement pour atteindre la partie malade. NOTA. — Envoi de notre Catalogue complet franco à MM. les Docteurs. sur leur äemande. LABORATOIRES CLIN, 20, Rue des Fossés-Saint-Jacques, PARIS. 45094 Ovules et Pessaires Chaumel 2 aux < principaux médicaments Po. CON NC pres SZ FRS ES ETES) … E ité . ne par ia 4 Tolérance. >MOUZE à enrobage Duplex (glutino-résineux). Insolubles dans l’Estomac. : Graduellement solubles dans l'Intestin gréle. de PRESCRIRE : GLOBULES FUMOUZE en ajoutant le nom du médicament. en GLOBULES Re Potassium ....... (0gr.2%5) $ Protoiodure Hg.…............ (0 gr. 05) Iodure de Potassium ....... (0gr.10) $ Protoiodure Hg. assoctés (08r.05) Ë Iodure de Sodium........... (0gr.25) ? Extr. Thébaïque… es (0 gr. 005) ê Iodure de Sodium........... (0 gr.10) Biiodure (Hg°)............... (0 gr. 01) Antiasthmatiques..... (Ki=—0gr.20) { Biiodure ioduré........... (0,005-0,25) : 4 ÉTABLISSEMENTS FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS | | RS £ 10 re Be Be pe © 2 Facilite la sortie des Dents et prévient tous les Accidents de la Dentition. Exiger le NOM de Delabarre et le TIMBRE de l'Union des Fabricants, Établissements FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS. Flacon entouré de la Brochure jaune Paris. — Typ. À Davy, 52, rne Madame — Téléphone Sarxe-01-19: Re UE ET PS DUR 4 à | d k Tous LXXXV. in oh dot Ne 27 COMPTES RENDUS , SE des Séances sl / va Société de et de ses filiales : les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd, Lille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne, - Athènes ; les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy), : danoïse et de Suède ; la Société belge de biologie. PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE PR PR ET Te Po PNEU PORTES UT Séance du 23 Juillet 1921 PARIS # MASSON ET Ci, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vie) Les mule rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de læ Société. PRIX DE: L’'ABONNEMENT POUR LE 2° SEMESTRE (Juin-Décembre) 1921 Le 1°" semestre (&. LXXXIV) 1921 est épuisé. France : 25 fr. — Etranger : 20 fr. Prix pu NuMÉRoO : 10 FRANCS _ Les abonnements sont reçzs par MM. MASSON et Ci® Éditeurs, F 120, Boulevard Saint-Germain, Puris | VAGANCES DE LA SOCIÉTÉ La Société reprendra le cours régulier de ses séances le 15. octobre 1921. Au cours de la séance du 15 octobre, constitution d’une Commis- sion pour le Titulariat. La Société serait obligée aux personnes qui pourraient disposer en sa faveur d'exemplaires du n° 3, 1921, des Comptes rendus de la Soctété de Biologie. varietur, sans lectures douteuses ; elles ne doivent pas dépasser l’étendue réglementaire. Ces conditions sont formelles. pe Toutes les notes doivent être remises sous forme de dactylo graphes, ne |. TARIF DES TIRÉS A PART Le prix,des tirés à part est abaissé à : 43 francs rour 50 tirés à part (2 pages). 45 — —+ 100 — (2 pages. 18 — — 50 —— (4 pages). 21 — — 100 — (4 pages). Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- - phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. “4 Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de Lursl notes, le jeudi à 10 heures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue Madame, Paris 6». | Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité, 4 14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 | ES COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU 23 JUILLET 1921 SOMMAIRE 2 BLaricuem (L.): Autotomie de fleurs provoquée par des mutila- tions.... CARNOT Ce ), Rataery (F.) et GéranrpD (P.) : La technique de la perfusion ie appliquée à l’é- tude des diurétiques ........... Dozrrus (R.-Ph.) : Sur les cel- lules à mucus de l’Huître (Ostrea edulis L.) et la mycose de Pettit. Dracoru (J.) et FAURÉ-FREMIET (E.) : Divers aspects de la cellule hépatique chez les Têtards de Rana temporaria nourris avec de I CROIRE ROIS OMEAETE Dracoru (J ) et FAURÉ-FREMIET (E.) Etude histologique des phé- nomènes provoqués chez le Tétard de Rana temporaria par l’alimen- tation thyroïdienne......... Frourn (A.) et GUILLAUMIE (M. : Action des sels de rhodium, bismuth, de terres rares et de na bium dans le traitement du na: gana chez la Souris........ Gizserr (A.), Coury (A. Ÿ et Bénarp (H.): Les injections in- traveineuses de salicylate de soude dans le traitement du rhumatisme 2 TOUT UNS ESA EM SANTE ” GRyNFELLT (E.) et LAFONT (R.) : Signification physio-pathologi- que de la margination des chon- driosomes de la cellule hépatique au cours de l’intoxication par le 0.0... BioLociE. COMPTES RENDUS. ho Al2 h49 434 437 446 421 —— 1921. SUOMI MAN AIeRS HEYMANS (CL) : Sur l’anaphy- laxie du cœur isolé du Lapin... JAEGER (Ed.) : Etude pharma- codynamique de l’adrénalone. Ac- tion vasoconstrictive et respira- toire; effets sécrétoires......... LaBgé (M.), LABBé (H.) et Nep- VEUX (F.) : Glycémie et hyper- glycémie expérimentale chez les SU CES EN OR AU PER PNA LABBé (M.), LaBsé (H.) et Nep- VEUX (E.) : Hyperglycémie expé- rimentale chez les glycosuriques etrlestdiabétiques een Levapiti(C.) : Comparaison en- tre les divers ultra-virus neuro- tropes (Ectodermoses neurotro- DES) TERRE CR SR cn Levapirr (C.) : Réponses aux observations de A. Netter....... Lorper, DEeBray et Toner (J.): Le rapport lipocholestérinique du sérum des cancéreux.......: NetTER (A.) : Observations à propos de la note de C. Levaditi. PÉrARD (Ch.) et Descazeaux (J.) : Sur le parasite de la péri- bronchite nodulaire du Cheval.. PErtir (A.) : Observations à propos de la note de R. Dollfus. Poisson (R.): Grégarines de Crustacés Amphipodes. Sur les Grégarines parasites du tube di- gestif du Gammarus pulex L.. T. LXXXV. AT19 432 397 309 4o3 -28 394 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Portier (P.) et Rortraays (Mi! R. de) : Disparition spontanée de certains caractères sexuels secon- daires chez un Coq. Etude histo- logique du testicule. ........." SazerAc (R.) et Levapiri (C.) : Action du bismuth sur.le Tryÿpa- nosome du nagana... . SERGENT ( (Et et Edm.) : For- mes leishmaniennes et leptomo- nadiennes chez les Punaises de Chauves-souris 2 Eten. nt SERGENT (Edm.) : Sur l’hypo- thèse de l’évolution des Sarcocys- tis du Bœuf chez un Insecte héma- tophage, hôte définitif. ........ Tawara (S.) : Du mode d'ac- tion de l’adrénaline et des acides vis-à-vis des toxines bactériennes. Weser (A.) : Développement expérimental d'œufs de Crapaud dans l’oviducte de la femelle adultes. ce. Wegser (A.): Recherches sur le développement de l’œsophage chez quelques Reptiles algériens. 444 430 h13 , O8 ho L A15 hx7 Réunion biologique de Lyon. ALLEMAND-MARTIN (A.) : Del'in- fluence des variations thermiques des eaux de hauts fonds sous-ma- rins sur la répartition et le déve- loppement des larves de Hippo- spongia equina de Tunisie...... Bouser et Noër : Du rôle de défense anti-placentaire des élé- ments leucocytaires de la ca- duque re Mere Petite Courmont (P.): Comparaison des séro-réactions d’agglutination et de déviation du complément dans la tuberculose pulmonaire: Gricoraki et PEsu : Sur une nouvelle espèce de levure du genre Debaryomryces : D. matru- CN add doc 28 ie Bb GuizztErmonD (A.) : Sur l’évo- lution du chondriome et la for- mation des chloroplastes dans l’Flodearcmadensis tv e-ecr cer GUILLIERMOND (A.) : chondriome des Conjuguées et des Diatomées. Vence Morez (A.). MouriQuanp (G. ), Micuez (P.) et Tnévenon (L.) Sur l’absence de troubles électifs du métabolisme du calcium os- seux dans le scorbut expérimen- Mouriquan» (G.) et Micnez (P.) : Le jus decitron stérilisé 453 456 457 459 A62 466 469 est-il antiscorbutique .......... Nicocas (J.) et Favre (M) Traitement radiothérapique de la lymphogranulomatose inguinale SUDATOUE NE CPR PÉTER Poricarp (A.) et Micxon (E.) : Sur la détection histo-chimique des carbures (huile de vaseline, dans les tumeurs provoquées par injection de ces corps dans les LISSUS ERNEST MARRREESRRRE Weizz (E.), Durourt (A) et CHanovrrex (X.): Sur la réaction de précipitation du benjoin col- loïdal avec les liquides céphalo- rachidiens pathologiques....... h72 L73 475 Réunion biologique de Strasbourg. ARroN (M.) : Sur le conditionne- ment des caractères sexuels se- condaires chez les Batraciens Uro- JOleSE NN RE CCR ORE ; Bzum (L.), Ausez (E.)et Haus- «necur (R.) : Les variations de la teneur du sang et des humeurs en sodium et en potassium après ingestion des sels de sodium et de DOÉASSIUER.. 2e REA Boëz (L.): Schizogonie et lé- sions pulmonaires dans un cas de toxoplasmose spontanée du Chien. Courrier (R.) : Action de l’in- gestion de corps thyroïde sur la glande germinative mâle. COURRIER (R.) : Sur le condi- tionnement des caractères sexuels secondaires chez les Poissons.... Josr (A.) : Sur un procédé spé- cial de préparation du cerveau, visant à rendre plus facile, dans les pavillons de dissection, l’étude de cet organe....... LaBoRDE et LEMAY : Action des substances radioactives sur l’a- mylase/s 22e Re ee EEE ScuwartTz (A.) et MEYER (P.) : Un curieux phénomène d’auto- matisme chez l’Homme......... SrrogL (A.) : Sur la loi d’exci- tation électrique. ....... VLÈs (F.) : Sur les varialions de l’indice de réfraction de l’œuf d'Oursin pendant la division... Viès (F.): Technique pour me- surer l'indice de réfraction d’un œuf d’Oursin en évolution. ..... ....:. Réunion biologique de Lille. Desoiz (P.) : Note zoologique sur la larve d’Anthrenus museo- TUM sv. 482 498: | 479 484 486 488 5o8 SÉANCE DU 23 JUILLET Dunor (E.) et Gernez (Ch.) : Variation physiologique de la tension superficielle des urines.. 5o6 Poconowski (M.) et Dunor (E.): Remarques sur les dosages du su- crelen biblio nie ac bot WERTHEIMER (E.) et Dusors (Ch.) : SE? expérience de Regnier de Graaf et les fonctions des vé- Sicules séminales.:.....:.:..:.t 504 Réunion biologique de Nancy. Corzix (R.) : Sur la présence de corpusecules de Vater-Pacini dans les ganglions Ilymphatiques UE ARR trade Ce ds oO CozziN (R.): Sur la structure des corpuscules de Vater-Pacini chez le Ghat::2,.::.. PRES 1. 0019 Hozcanpe (A.:Ch.) : Remar- ques au sujet de l” emploi de l’al- cool amylique en histologie.. JacouEs et AuBrior SÉébione périostique du corps de la man- . ROUTE RU à Mn tee DIS Jacques el AuBRIor : Sur un kyste congénital de la région mas- TONTEMNEN LE eue ar sut net 515 Laurent (Mile M.) : À propos des injections sous-cutanées de lait en thérapeutique infantile... 20 Moncor (R.) et JENNESSEAUX (L.) : Etude histologique et chi- mique d’un kyste chyleux du MÉSENÉSNTEM Eee Me er 000 Murtez : Les aspects parlicu- liers de l’architecturé du corps vertébral chez les Mammifères, bipèdes ou quadrupèdes et chez les Mammifères pisciformes.... Bor Perrin (M.) et Remy (A.): Or- tie et tuberculose... .. Fee 2. b20 PERRIN (M.\ et REMY (A. : Sur quelques effets de l’extrait fluide HOrHecneche Pre y WATRIN (J.) : Modifications fonctionnelles des cellules des plexus choroïdes......::.. 4711020 Réunion roumaine de biologie. Boroca (V.) ct GoLpner (J.): Sur la structure de la paroi pro- pre des canalicules séminipares . DS6 Botez (A.): Collection phleg- moneuse à Bacilles d’Eberth au cours de la fièvre typhoïde...... 589 BorTez (A.): Coloration vitale ‘ du Bacille de Lôffler par le violet HET IeS AR AC Ana 568 Borez (A.) : La bactériolyse en série par le violet de méthyle... 585 395 Borez (A.) : Contribution à l’é- tude de la coloration vitale au violet de méthyle Crura (J.) : Sur la source d'’in- lestation par l’Eustrongle géant. DaneLopozu (D.)et Danuresco (V.): Action de l’ésérine dans la dissociation auriculo-ventriculai- LE COMPILE Dane ere DanEezoPpozu (D.) et Danuresco (V.): Action de l’ésérine dans la fibrillation auriculaire. ......... Daniezopogu (D.) et DanuLesco (V.) : Recherches sur l’action de la compression oculaire dans la dissociation auriculo-ventriculai- RE COMPISLE MANN ES RARE HaATzE AN (J.) et Goïa (J.) : Recherchés d'hématolowie expé- rimentale chez l’Homme........ Ioxes:o (D.) et NasTA (M. ): Sur la production du choc hémo- clasique au cours de la glycosurie PRIOR AITQUEN AE ANGES Marinesco (G.) : Encéphalite épidémique el grossesse. ....... Mariesco (G.) : Structure fine de corpuscules tactiles. ......... MaRiNesco (G.) et RAscanu : Contribution à la physiologie du DAT IDSOMISERE EEE ENTER : Micuaiz (D.): Sur l’éosinophi- lie locale dans les affections ocu- VITESSE D EN 5 Mina (J.) : Gigahitocytose cé- ÉDralorsEmILe ASS SERRE Ne = @s Norca : Aphasie sensorielle... Norca : Sur l’aphasie motrice. Norca : Sur le rôle du cervelet dans la phonation......... dre Pauzesco : Action de l'extrait pancréatique injecté dans lesang chez un animal diabétique... .. PauLesoo : Action de l'extrait pancréatique injecté dans le sang chez un animal normal. :....... Pauresco : Influence de la quantité de pancréas employée pour préparer l'extrait injecté dans le sang chez un animal dia- Dé tITCESREREEER Re Paucesco : Influcnce du laps de temps écoulé depuis l’injee- ion intraveineuse de lextrait pancréatique chez un animal dia- HÉICUIE 06 0 dblob demo diapo 0e ScriBAN (I.-A.) : Sur la pré- sence des fibres musculaires aty- piques dans la musculature de la queue des Têtards de Batracien Anoures et dans les myopathies 558 258 396 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ee primitives pseudo-hyÿpertrophi- ŒUGS ME ÉD LA SR Een Trancou-Rainer (M.): Etat du trophoblaste d’un œuf humain retenu près d'un an dans l’uté- Trancou-Rainer (M.) : Etude histologique de la muqueuse uté- rine in situ dans un cas de gros- sessettuDaires PAPE ere UrecuiA (C.-I1.) : Les inclusions cellulaires de l’encéphalite épidé- OO RUBLS 0 50:00 014 3 0910 5 D DID NU on à Vasiciu (T.) : Métaplasie mé- dullaire dans le tissu cellulaire DÉTICANCÉREUX RES ER Lee Vasizru (T.)et CHerNBACH (M.) : Note sur deux cas d’encéphalite hémorragique avec syndrome lé- ÉhATOIQUE PP ERREUR Vasiziu (T.) et Roru: Diverti- culitetuberculeuse 20h rc Réunion biologique de Buenos-Aires. ARRILLASA (F.) et Guszrrez- METTI (J.) : Action du chlorhy- drate d’émétine sur le cœur... Damranovica (H.) : Quelques recherches sur la vitamine B... Grusri (L.) ét Houssay (B.-A.) : Altérations cutanéeschez les Cra- pauds hypophysectomisés....... Hu: (E.) : Influence des lésions cérébrales et cérébelleuses sur la D ATRESOS A EE do 0 80 d'A do A D ot Pizcano Marueu (C.): Recher- ches cliniques sur la vitamine B. 567 580 588 593 Réunion biologique de Lisbonne Arronso (C.) : Un cas d’abcès périnéphrétique à Bacilles typhi- 7 QUES A EEE CPR PR ERRCR 6or AnciAEs (J.-H-C. de) : Sur les altérations régressives du tissu élastique dans l’utérus gravide.. 599 SALAzaAR (A.-L.) : Le chon- driome tanophile lipogène (et cristallogène ?) des cellules in- terstitielles de l'ovaire de la La- Réunion danoise de biologie BissaanD (A.), HeNDRtKsEN (V.) et Lansex (E.-J.) : Déréglemen- tation neutralisatrice consécutive à l’ablation des glandes thyroïdes et parathyroïdes A ere #00 Ece (R-)et HENRIQUES (V.) : Recherches comparatives sur la teneur en glucose du sang arté— riel et du sang veineux venant desimuscies er PMP AE ERP EE 6ro Heckscuer (H.) : Nouvelle mé- thode pour la numération des Bacilles vivants contenus dans une ÉMUISLON. -- 0 AERCIRUE 6r2 Niezsen (F.) : Action exercée par le corps jaune sur la matu- ration des follicules et sur la cha- leur dedastapines PMPEEREERRE 61/4 Norvic (J.) : Sur les anoma- lies du métabolisme dans les DSYChOSESL LEE PR CORPS Gr6 WazBum (L.-E.): Action du chlorure de manganèse sur la production de la foxine diphté- Tiquers einen one Gr9 Wuzrr (F.): Etude compara- tive sur les Méningocoques (types anglais et danois) LP PIERRE 620 WuLrr (F.) : Recherches rela- tives à la question des Méningo- coques-tVpes.....:...#2. "05 SÉANCE DU 29 JUILLET 397 Présidence de M. P. Portier, vice-président. GLYCÉMIE ET HYPERGLYCÉMIE EXPÉRIMENTALE CHEZ LES SUJETS NORMAUX, par M. Laseé, H. LaBBé et F. NEPvEUx. Le taux moyen de la glycémie déterminé chez un sujet normal, le matin, à jeûn et au repos, a été fixé, par les recherches d'assez nombreux auteurs, entre 1 gr. et 1,10 gr. par litre. Mais les variations autour de ce chiffre moyen sont importantes. Gilbert et Baudouin ont noté que les différences, en plus ou en moins, autour de la moyenne sus-indiquée, pouvaient atteindre 0,20 gr., soit donc environ 20 p. 100. Nos propres constatations nous autorisent à admettre des varia- tions plus fortes encore. La moyenne des glycémies de sept sujets normaux étudiés par nous étant de 1,07 p. 1.000, le chiffre maxi- _mum observé a été de 1,42 p. 1.000, le chiffre minimum observé a été de 0,90 p. 1.000. L'écart du chiffre le plus élevé, avec la moyenne, est de 0,35, soit plus de 30 p. 100. L'écart entre le chiffre le plus élevé et le chiffre le moins élevé, représente 5o p. 100 du chiffre moyen. - Deux d’entre nous ayant apporté à la microméthode de déter- mination du glucose de Bang, généralement considérée comme l’une des meilleures, quelques modifications dans le manuel opératoire qui en augmentent la précision, nous avons jugé inté- ressant de chercher à construire, en utilisant des dosages corres- pondant à des prises très rapprochées, la courbe de l'hypergly- cémie survenant après ingestion de glucose, chez des sujets nor- maux à jeûn et au repos: Nous avons fait ingérer à nos sujets, en une seule fois, 100 gr. de glucose cristal dissous dans 150 c.c. d’eau (ce qui correspond sensiblement à 45 gr. de glucose pur et une certaine proportion de dextrine). La Done initiale était déterminée 5 minutes avant l’ingestion, puis ensuite de 10 en 10 minutes ou de 15 en 15 minutes. Dans ces conditions très précises, nous avons fait une série de: constatations intéressantes. L’hyperglycémie alimentaire est la règle chez les sujets normaux. Elle se produit avec une très grande rapidité. Déjà manifeste à la première prise de sang (soit 5 à ro minutes après ingestion), elle atteint son acmé en 49 mi- nutes en moyenne avec des extrèmes de 1 heure 30 et 20 minutes. 598 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Contrairement aux indications précédemment fournies par Ja- cobsen, la moyenne de la flèche glycémique (ordonnée maxima de la courbe) n'a pas dépassé 0,27 dans nos expériences. Chez aucun de nos sujets, nous n'avons pu noter la glycosurie. Le temps total nécessaire à l'élévation et à la descente jusqu’au retour à la glycémie initiale, a atteint un peu moins de 2 heures, soit 1 heure 54 minutes en moyenne, avec des extrêmes de 45 minutes et 2 heures 5o minutes. La plupart des auteurs qui ont étudié la glycémie expérimentale avaient noté que la glycémie s’abaissait parfois à la fin de l’expé- rience à une valeur inférieure à celle du début. En poussant sys- tématiquement plus loin que le retour à la glycémie de début !a construction de la courbe, nous avons pu établir que l'hypogly- cémie est presque toujours constatable. Son explication réside dans le fait que la courbe d'hyperglycémie se rapproche d'une sinusoïde. À une ordonnée maxima positive (point de l’axe des X coïncidant avec la glycémie initiale) correspond quelque temps après une ordonnée négative. ’ Nous avons constaté ce caractère sinusoïdal de la: courbe de glycémie expérimentale chez 6 de nos sujets. Nous avons été assez heureux pour fixer, chez l'un d'entre eux, aux 3 ordonnées 4 positives et 2 ordonnées négatives maxima : Ê PURE Ordonnées positives Ordonnées négatives Glycémie initiale maxima maxima Levée seras 0,98 FOR AE 0,15 DT RE 0,98 DR Sen rase 0,09 DE tee ete) p) DS Res de 0,09 Cette alternance d’hyper et d’hypoglycémie peut se comparer aux oscillations d’un liquide dans un tube autour de sa position finale d'équilibre. L’explication peut résider dans le fait que la teneur du sang en glucose dépend à chaque instant d’un ensemble complexe de phénomènes susceptibles d'agir en sens divers déversement du glucose dans le sang après son absorption intes- tinale ; dilution du volume sanguin ; échanges osmotiques entre le sérum, les cellules, les lacs interstitiels ; rôle régulateur du foie, etc... La courbe qui représente en fonction du temps la te- neur en glucose du sang est nécessairement une courbe résultant de la composition de ces divers facteurs. Aussi nous réservons- nous de rechercher si, en dehors des périodes qui suivent une ingestion de glucose, la glycémie d’un sujet normal ne subit pas également des oscillations régulières se traduisant sur une courbe d'allure sinusoïdale. ee mes ee ce 5, & " : À SÉANCE DU 23 JUILLET 399 HYPERGLYCÉMIE EXPÉRIMENTALE CHEZ LES GLYCOSURIQUES ET LES DIABÉTIQUES, par M. Laseé, H. Lasgé et F. NePvEux. Après avoir déterminé la courbe moyenne d’hyperglycémie expérimentale chez les sujets normaux, nous avons procédé à la mème étude chez les diabétiques et les glycosuriques. Les sujets choisis étaient témporairement aglycosuriques. Chez tous, l’inges- tion de glucose (100 gr. de glucose cristal) a provoqué de la gly- cosurie passagère, disparue avant la fin de l'expérience. Le tableau ci-dessous résume les principales caractéristiques de l'épreuve d'hyperglycémie chez 13 glycosuriques et diabétiques. Ordonnée Ordonnée Temps d'arrivée Glycémie positive négalive à l'ordonnée Temps Sujets initiale maxima maxima positive maxima (lotal Glycosurie BON MAT NERUr AS 1,29 1,9 0,12 1 h. 20 4 h. 5o' +. Com NN Sas 0,91 1,09 » NA DOMN ES Ne + ID RARE NES Gr 0,79 o,6r 1 h. 30’ 3 h. 50’ + DOS RENE MR ER (I) 1,05 1,24 0,25 x h. 45! Sins Si + Darinnuer Se Are 1,48 1,87 » 3 h. env.7 h. + Ne OPEN AP ERCESENERSS 1,40 1,71 0,66 TN ATOL 3 h: 15° + (COS EE MAR ER (I) 1,03 1,00 0,22 In ot 9h20! + Coch. (Il) quatre jours : AH eee 0,99 o,67 0,39 OA DE 2h50) + CA ER NRA At 1,00 2,27 Oups rh 5 4 h. 45’ + Jac. (polyurie dia. insi.) 0,95 0,93 o,14 1h. 45! Sn UE + Val. (diab. non réduite). 1,55 hd) 0,14 o h. 4o' HAINE Game near Mt 1,70 0,80 » On ST oN + ÉTÉ ARR RENE a 1,58 052 100) na eat h h. 30! “ Moyennes 2% NT 25 1,20 0,29 Thror h h. + A Ces résultats, comparés à ceux que donne l'épreuve d’hyper- glycémie chez les sujets normaux, suggèrent quelques remarques intéressantes. Chez les glycosuriques et diabétiques réduits (agly- cosuriques), la glycémie à jeûn, le matin, au repos, est un peu plus élevée que chez les sujets normaux : 1,25 au lieu de 1,07. La marge séparant les chiffres extrêmes (de 0,91 à 1,70) est élevée. Le taux de l’hyperglycémie maxima est supérieur à celui qu'on ob- serve chez le sujet normal, mais le temps nécessaire pour y arriver est plus long : r heure r9 minutes au lieu de 49 minutes. L’hyperglycémie dure plus longtemps. L’allure de la portion des- cendante de la courbe est plus traînante : { heures au lieu de 1 heure 54 minutes. L'apparition de la glycosurie est la règle. Elle est souvent forte et disparaît avant la fin de l'épreuve dans les cas que nous avons étudiés. La courbe est également sinusoïdale mais les ordonnées maxima positives et négatives, au lieu d’être 400 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE r presque égales comme chez les normaux, sont différentes. L'or- donnée négative est plus petite que l’ordonnée positive, les oscil- lations sont moins brusques. L'organisme est plus lent à rétablir l'équilibre en glucose entre le sang et les tissus et à faire dispa- raître l'excès des hydrates de carboné en les métabolisant. Le rein prend, de son côté, une part plus ou moins importante à cette élimination. jee ethpéumentat APE hot Oua x, Couvbe modenne d cn Couxt o moyenne d ñ pue Ly tenu a Lyperu men Eal on q bye vus qe Æ À, dub ét ques En résumé, la dissemblance des courbes de glycémie expéri- mentale chez les normaux, les glycosuriques et les diabétiques, est frappante. L'établissement de cette courbe chez un malade permet de déterminer en lui un trouble dans le métabolisme des hydrates de carbone et de se faire une idée de sa gravité. SÉANCE DU 23 JUILLET AO1 Du MODE D'ACTION DE L'ADRÉNALINE ET DES ACIDES ! VIS-A-VIS DES TOXINES BACTÉRIENNES, par S. TAWARA. Dans ces Comptes rendus (1), À. Marie a établi que l’adrénaline neutralisait la toxine tétanique. Cette action établie, j'ai voulu en rechercher la cause. Au Japon, Tachigara est arrivé aux conclusions suivantes Quand on injecte chez un Lapin, dans la veine auriculaire, une solution de glucose ou d’adrénaline produisant l’hyperglycémie, l'animal ne meurt pas, même si on fait postérieurement une injection intraveineuse de virus en quantité suffisante pour tuer l'animal en moins de deux heures. On est même arrivé à sauver des Lapins, après leur avoir injecté environ dix fois la dose mor- telle. An Avant voulu vérifier ce fait par moi-même, j'ai procédé à des expériences, d’abord sur des Souris, avec de la toxine tétanique. . La solution que j'ai utilisée est une solution de chlorhydrate d'adrénaline Takamine à r p. 1.000. Je résume les résultats obtenus. Avant d'injecter à une Souris, sous la peau de la patte, une dose mortelle de toxine tétanique, j'ai soin chaque fois d’en véri- fier la toxicité sur d’autres sujets. J’ai injecté de l’adrénaline, à diverses doses, aux différentes pattes de la même Souris et à des heures différentes, soit immédiatement avant l'injection de la toxine, soit 3o minutes, ou 1, 2, 3 heures auparavant : chaque fois l'animal a succombé. C’est dire que les résultats que j’ai obtenus diffèrent de ceux de À. Marie. En employant le même procédé, j'ai essayé, au lieu d’adré- naline, différentes quantités d’une solution de glucose à 70 p. 100, mais le résultat a toujours été le même : je n’ai pas pu sauver l'animal. [Il m'a donc été également impossible d'obtenir le ré- sultat qu'a obtenu Tachigara avec des Bactéries vis-à-vis des Lapins. ; Ensuite, après une injection préalable de toxine, j'ai continué à injecter, sous.la peau, des doses variables d’adrénaline ou de glucose à différents intervalles : si on administre la dose conve- nable au moyen dun nombre approprié d’injections, on peut prolonger la vie de l’animal, mais une trop grande quantité ou des injections trop fréquentes entraînent la mort immédiate. Même appliqué avec tout le soin voulu, ce procédé ne prolonge la (1)-C. R. de la Soc. de biol., n° 16, 1919. 402 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE vie de la Souris que de quelques jours, sans jamais la sauver défi- nitivement. Le résultat n’est donc guère satisfaisant. Ultérieurement, j'ai été amené à injecter, sous la peau de la Souris, un mélange d’adrénaline et de toxine tétanique : dans ces conditions, j'ai constaté une neutralisation notable. Par exemple, l’injection de o,r c.c. d’adrénaline à 1 p. 1.000 assure la survie d’une Souris ayant reçu 2,5 doses mortelles de toxine. De même, une Souris a été sauvée par une quantité double d’adré- naline pour quatre doses mortelles de toxine, par une quantité triple d’adrénaline pour cinq fois la dose mortelle de toxine (solu- tion à 0,2, 0,3). | Poussant plus loin mes essais, j'ai ajouté à la solution toxique, au lieu d’adrénaline, de l’eau salée ou du glucose (30 p. 100) : aucune action de neutralisation ne s’observe. Le mélange de ces solutions s'effectue dans une seringue, en une minute, à la tem- pérature ambiante, afin de soustraire la toxine et l’adrénaline à l'influence de la lumière, de l’air, de la chaleur, etc. Pour déterminer la cause de la neutralisation produite par l’adrénaline mélangée à la toxine tétanique, j'ai fait les essais sui- vants : le chlorhydrate d’adrénaline Takamine, dont je me suis servi, présentait une réaction acide, et j’ai pu vérifier qu'il ren- fermait 0,03 p. 100 d’acide chlorhydrique ; pour conserver la solution en bon état; on y ajoute, en effet, 0,03 p. 100 d’acide -chlorhydrique et 2 p. 100 d’acide borique. L'idée m'est alors venue de préparer, avec de l’eau distillée, une solution renfermant les proportions ci-dessus d'acide chlorhydrique et d’acide borique, et, diluant la toxine dans cette solution, j’ai injecté le tout sous la peau de la Souris. Ce mélange a présenté la même action neu- tralisante que l’adrénaline. Cela m'a amené à supposer que l’action est causée par l'acide. Ensuite, j’ai recherché, par les mêmes procédés, l’action de différents acides vis-à-vis des toxines. Les plus forts sont les acides chlorhydrique et nitrique, puis l'acide sulfurique, ensuite les. acides oxalique, succinique et acétique, et enfin, le plus faible, l’acide borique. Cela explique que la force de neutralisation dé- pend de la valeur de dissociation des ions H. Les mêmes résultats ont été obtenus pour la toxine diphtérique, en expérimentant sur des Cobayes. Mes recherches m'ont amené à comparer mes expériences avec celles de Tachigara. Mais, dans le cas de Tashigara, il s’agit de neutraliser, par l’adrénaline et le glucose, les Bactéries injectées dans la veine auriculaire du Lapin : mes essais me paraissent tout à fait différents quant au mécanisme de neutralisation. (Travail fait sous la direclion du P° Mita). SÉANCE DU 23 JUILLET 403 GRÉGARINES DE CRUSTACÉS AMPHIPODES. SUR LES (GRÉGARINES PARASITES DU TUBE DIGESTIF pu Gammarus pulex L., par R. Porssox. Les différents auteurs qui ont étudié les Grégarines parasites du tube digestif du Gammarus pulex L. ont constaté l'existence de différentes formes. C’est ainsi que nous connaissons Gregarina longissima Siebold 1839, Gr. longissima. Sieb. (Formes &, 6 et y ?} Kôlliker 1848, Gregarina longissima Sieb et Gr. gammari Dies. L. Plate 1886, Gregarina longissima Sieb. et Gregarina sp. L. Pfeiffer 1895. De cette courte revue bibliographique, il résulte que si les di- verses observations concordent en ce qui concerne Gr. longissima. il n'en n’est pas de même en ce qui concerne Gr. gammari. J'étudierai tout d’abord les stades de la vie végétative, ainsi que les principaux caractères de la première forme. Gr. longissima=Didymophyes longissima Sieb. a été rangée dans les Didymophyidae par À. Labbé (1899), qui s’est basé sur les observations de Külliker (1848), lesquelles mentionnent la disparition du septum dans les syzygies ägées. Les plus jeunes stades que j'ai observés sont fusiformes avec un noyau peu chro- matique. Ils sont piqués sur le plateau des cellules épithéliales de l'intestin moyen du Gammarus et dans la région antérieure de cette portion : ils mesurent de 7 à 8 nv de longueur (fig. r). Ce stade est de très courte durée ; le parasite s’affaisse sur lui-même, sa région antérieure s'étale considérablement jusqu'à recouvrir complètement le plateau de la celule épithéliale (fig. 2). Lorsque cet étalement est terminé, le parasite a pris un aspect massif et sa croissance commence. La différenciation des différentes ré- gions du corps débute par la partie postérieure, et ce qui donnera le deutomérite semble sortir progressivement de la masse sous forme d’un gros mucron cylindrique. Ce mucron, au début, apparaît entouré d’une sorte de collerette (fig. 3) ; puis la colle- rette disparaît (fig. 4-5) et le mucron continue son accroissement pour donner le deutomérite (fig. 6-7). Lorsque le parasite atteint une longueur de 12 u, sur une largeur de 8 à 10 u (1) environ, la zone en contact avec le plateau cellulaire décroît progressive- ment ; une première cloison se forme, puis une deuxième (fig. &) et la jeune Grégarine, dont’ l'allongement s’est encore accentué, (1) Largeur prise au niveau du noyau. 404 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE x Fig. 1 à 11 >< 1200 (voir texte). ANT Fig. 19 a >< 550. — Fig. 12 blet c (noyaux du primite et du satellite L au voisinage de l’enkystement) >< 550. SÉANCE DU 23 JUILLET 405 est complètement différenciée. Elle se compose d’un épimérite (1), en forme de mucron cylindro- conique de 2 u de longueur, d'un protomérite très court de 3 u à 3,5 u et d'un grand deutomérite mesurant de 25 à 30 w et contenant le noyau qui possède un gros nucléole (fig. 9). La Grégarine ne tarde pas à se détacher et à devenir libre ; mais elle se détache toujours avec son épimérite (fig. 10-11). Elle peut, dès ce moment, s’accoupler ; l'épimérite du satellite pénètre dans le deutomérite du primite par refoulement et son protomérite se moule sur lui. La syzygie ainsi formée con- tinue sa croissance ; elle peut se refixer temporairement, à l’épi- thélium intestinal de l'hôte, par l'intermédiaire de l’épimérite du primite. Le couple peut atteindre de 5oo à 650 y de longueur, le primite étant généralement d’une taille un peu inférieure à celle du satellite. Parmi ces syzygies quelques-unes présentent un satel- lite si intimement accolé au primite que le septum, dont la paroi est très mince, est très difficilement visible, mais, dans la règle, ce septum reste parfaitement visible (fig. 12 a). Ce caractère, joint à la permanence de l’épimérite, contribue à différencier la Gré- garine du G. pulex des autres Didymophyidae des Insectes, les- quelles perdent, dans la règle, leur épimérite et sont si intime- ment fusionnées dans les syzygies que Stein (1848) avait pris ces dernières pour des individus solitaires à deux noyaux. Cette erreur a été corrigée dans la suite par L. Léger (1892). Les syzygies anormales à 2 ou 3 satellites sont assez fréquentes (formes $ de Kôlliker). Assez souvent aussi, on peut observer, mêlés aux syzygies, de grands sporadins solitaires mesurant, jus- qu'à 40o u de longueur. Les kystes sont très difficiles à recueillir ; ils sont sphériques et ne présentent pas de sporoductes. Des couples non enkystés sont parfois rejetés avec les excréments ; peut-être certains d’entre eux sont-ils capables, à maturité, de s’enkyster ainsi en dehors de l'intestin. Les différents caractères de Gr. longissima sont donc : 1° per- sistance de l’épimérite ; 2° persistance, dans la règle, du us du satellite ; 3° absence de phase intracellulaire au cours du déve- loppement ; 4° absence de sporoductes aux kystes. Ces caractères sont suffisants, à mon avis, pour retirer cette Grégarine du genre Didymophyes et pour la placer dans le genre Uradiophora (2). Ce genre comprend donc actuellement : (x) Cet épimérite enfoncé dans l’épithélium joue le rôle d’organe de fixa- tion (type 2 Pyxinia de Léger et Duboscq, 1904). (2) Le genre Uradiophora a été créé par Mercier (1912) pour la Grégarine de la Caridine. Chez cette Grégarine (U. cuenoti) le deutomérite du satellite pré- sente un segment atrophique (appendice caudal), mais ce caractère est plutôt un caractère spécifique qu'un caractère générique ainsi que Mercier l’avait déjà soupçonné. 406 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE U. Cuenoti Mercier 1912, Grégarine parasite du tube digestif de la Caridine (Atyäephyra desmaresti Millet) ; U. mercieri Poisson 1921, Grégarine parasite du tube digestif d'Orchestia littorea Mont. ; U. longissima Sieb. 1839 (Poisson 1921), parasite du tube digestif du Gammarus pulex I. Quant à la seconde Grégarine du G. pulez, tour à tour identifiée sous le nom de Gregarina gammari Dies, de Gregarina (forme Y) Kôlliker, de Gregarina n. sp. L. Pfeiffer, c’est très vraisemblable- ment une Cephaloidophora. Mais l'hôte normal de cette seconde Grégarine n'est probablement pas le G. pulex. En effet, j’ai observé que dans les G. pulex provenant de stations où cette forme existe seule, on trouve uniquement U. longissima. On sait, par contre, que le tube digestif de l’'Echinogamunarus berilloni Catta est parasité par une Cephaloïdophora (C. echt- nogammarti Poisson 1921). Or, quand les deux espèces de Gammarides vivent côte à côte dans une même station, c’est alors que l’on peut trouver dans l'intestin du G. puilex la Gré- garine à allure de Cephaloïdophora. Vraisemblablement, les Gam- marus pulez s’infectent au contact des £. berilloni. SIGNIFICATION PHYSIO-PATHOLOGIQUE DÉ LA MARGINATION DES CHONDRIOSOMES DE LA CELLULE HÉPATIQUE AU COURS DE L'INTOXICATION PAR LE SULFONAL, par Ë. GRYNFELTT et R. LAFoNr. Dans une note récente (1), nous avons indiqué que le chon- driome de la cellule hépatique du Lapin réagit à l’action toxique du sulfonal par un double processus: 1° transformation des chon- driocontes en mitochondries ; 2° margination des mitochondries, qui se groupent en amas à la périphérie du corps cellulaire, des- sinant une bordure irrégulière presque continue (fig. 2). Cet aspect de l'appareil mitochondrial, si différent de celui de la cellule normale (fig. :), s’observe à peu près constamment dans les cellules de nos aniriiaux à expérience. Au cours de l’in- toxication aiguë, la margination s’accuse déjà par l’affluence des chondriosomes le long des travées intervacuolaires du cytoplasme, indice de leur émigration de la portion juxta-nucléaire du chon- driome vers la périphérie. Elle n’est complètement réalisée que dans l’intoxication chronique. Il s’agit vraisemblablement de mouvements passifs. Nous pen. (1) C. R. de la Soc. de biol., 8 juillet 1921, t. LXXXV, p. 292. SÉANCE DU 23 JUILLET 407 sons, avec Policard (1), qu'il existe normalement une véritable circulation des chondriosomes, entraînés par un lent chemine- ment du protoplaäsme, au sein duquel se créent des courants com- parables à ceux que l’on observe, sur le vivant, dans la « cy- close », chez les protistes. Dans les foies intoxiqués, le sens de celte circulation est sans doute modifié, de telle sorte que les Figure 1. 4 chondriosomes sont entraînés vers la périphérie des cellules hépa- tiques, et y restent. Ils s'accumulent au-dessous de ses faces latérales, en contact avec les capillaires, vecteurs du poison. La situation nouvelle qu’occupent les mitochondries, amène à penser qu'il s’agit d’une attitude de défense de la cellule hépa- tique. Il semble qu'elles sont douées d’une sorte de chimiotac- Figure 2. tisme positif pour la substahce toxique, et qu’elles sont reteriues dans les zones où se fait la pénétration du poison, c’est-à-dire à la périphérie. Elles réalisent ainsi un appareil de protection vis-à-vis de ce produit, soit qu'elles l’'annihilent en le décomposant et en fixant ses éléments, soit qu’elles élaborent des substances anti- < ? (a) C- À. de la Soc. de biol., 27 janvier 1912, t. LXXXII, p. 137. 408 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE toxiques qui le neutralisent. La constitution chimique du chon- driome et son rôle, actuellement bien connu, d'appareil de fixa- tion et d'élaboration des substances chimiques les plus diverses, rendent vraisemblable cette hypothèse, dont la cytochimie pourra seule fournir la démonstration. En résumé, au cours de certaines intoxications légères et long- temps prolongées, telles que nous les avons réalisées par le sul- fonal (r), la vitalité de la cellule hépatique n’est pas gravement compromise, mais son chondriome subit dans la répartition de ses éléments, des modifications très nettes, aboutissant à la mar- gination des mitochondries. On doit interpréter ce phénomène, semble-t-il, comme une réaction de défense de la cellule vis-à-vis de la Sens toxique. SUR L'HYPOTHÈSÉ DE L'ÉVOLUTION DES 9Sarcocyslis Du Bosur CHEZ UN INSECTE HÉMATOPHAGE, HÔTE DÉFINITIF, / par Em. SERGENT. Pour prélever le sang des gros animaux en vue d’un examen microscopique nous piquons la peau avec un vaccinostyle, pro- cédé très simple qui ne lèse pas les tissus comme la section par des ciseaux. Chez un Veau de 10 mois, de race croisée, une gout- telette de sang obtenue par piqûre de la peau de la joue nous a montré des spores de Sarcosporidies. On a compté 5o spores sur un étalement de sang, au milieu de 3 à 4 millions de globules rouges, c'est-à-dire dans moins d’un millimètre cube. Ces spores sont de deux types. Nous donnerons d’abord leurs caractères communs, puis les particularités de chaque type. Préparation colorée au Giemsa. Les spores ont une forme ova- laire ou bien une forme arquée avec une extrémité obtuse et l’autre aiguë. Elles se laissent facilement déformer par les glo- bules rouges voisins ou par les hasards de l’étalement. Elles sont parfois repliées sur elles-mêmes. L’extrémité étroite est remplie par une masse chromatique homogène, d’une couleur rouge ou rose uniforme. Cette tache rose occupe un quart environ du corps (capsule polaire P). Elle est parfois plus réduite de volume. La limite de cette masse chromatique, du côté du cytoplasme, des- sine une ligne irrégulière, souvent concave, parfois déchiquetée. Cette limite est parfois nette, et parfois la teinte rose s’adoucit progressivement vers le cytoplasme. On n'a pas vu de striation. (1) Le détail de nos expériences paraîtra dans Ja thèse de Mlle Lafont, Mont- pellier, juillet 1921. SÉANCE DU ?3 JUILLET 469 /. € Le cytoplasme occupe le 2° et le 4° quart du corps. Il est parfois bleu intense pommelé, parfois bleu-vert clair ou mauve. Il est parsemé de grains chromatiques. On voit parfois aussi ces grains sur la tache rose de l’extrémité aiguë. Le noyau occupe le 3° quart du corps, au milieu du cytoplasme. Il se présente sous la forme d'une tache rose contenant des filaments chromatiques enchevé- trés. Il est arrondi ou bien dessine une bande transversale. Les spores étaient 4 fois réunies par 2, 1 fois elles formaient un groupe compact de 5 éléments accolés. Dimensions. Longueur moyennne : sur 46 spores, 34 ont de 13,5 u à 14,5 L de longueur. Longueur maxima : 18 n pour une spore très étirée par l’étalement ; minima : 13,2 u Largeur moyenne : 29 sur 46 ont de 5 u à 6 n de largeur. Largeur maxima : 6,8 mu; minima : {4 u. En résumé, dimensions moyennes : 14 u de longueur sur 5,75 u de largeur. Dimorphisme. Ceci étant le tableau général, on peut distinguer 2 types parmi les spores : l’un est plus petit ; son cytoplasme est fortement coloré en bleu profond ; la masse chromatique de l’ex- trémité étroite est compacte, d’un rouge sombre uniforme, avec un bord net quoique sinueux ou échancré du côté du cytoplasme. L'autre type est plus volumineux, plus large surtout, ovalaire au lieu d'être réniforme ; le cytoplasme est pâle, rose, ou mauve, ou bleu-vert ; la masse chromatique de l'extrémité étroite est très peu abondante, sa teinte, qui est rouge sombre à l'extrémité de l'élément, s’adoucit progressivement du côté du cytoplasme, les 2 teintes de la masse apicale et du cytoplasme se fondent l’une dans l’autre par une transition insensible. On dirait une fonte de la masse chromatique apicale. Ce dimorphisme est particuliè- rement facile à constater en 2 points de la préparation, où l’on voit chaque fois 2 parasites de type différent, accolés tête-bêche. Le premier type a les caractères des éléments femelles, le second celui des éléments mâles. Ces spores ressemblent, par leur forme et leurs dimensions, à celles de Sarcocystis blanchardi, qui ont environ 13 u sur 4 u dans le dessin publié par Doflein (1). Leurs dimensions sont bien supérieures à celles de Sarcocystis besnoiti Marotel 1912 (=Gastrocyslis besnoili, =Besnoilia bes- noiti). Besnoit et Robin donnent, pour les spores de S. besnoili, les dimensions de 5 à 8 u sur 2 u, avec forme en banane et noyau unique (2). Franco et Borges indiquent 4, 5 u sur 1 u à 1,8 u avec (x) Lehrbuch den Protozoenkunde, 4° éd., 1916, p. 1071. (2) Ch. Besnoït et V. Robin. Sarcosporidiose cutanée chez une Vache. Revue vétérinaire, t. XXXVIT, novembre 19712. BioLocre. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 29 AÏQ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE forme fuselée ou arquée et noyau central (r). Il y a loin de ces dimensions aux 14 u sur 5,75 u des spores de notre Veau. La peau de la joue, qui avait été piquée, était d’un aspect abso- lument normal. Le sang du Veau était examiné toutes les se- maines de la même façon ; les spores ne furent vues dans le sang qu'une seule fois ; les autres piqûres, des semaines précédentes et des semaines suivantes, effectuées dans la même région, n’en montrèrent pes. On peut se demander si les spores éparses dans le sang qui sourd à la peau étaient libres dans le courant sanguin à l'inté- rieur des vaisseaux, ou bien si elles proviennent simplement d’une Sarcosporidie des muscles peauciers ou des muscles des parois vasculaires, déchirés par le vaccinostyle en même temps que le vaisseau sanguin (2). Watson (3) dit avoir trouvé des spores dans le sang circulant. D'autre part, Besnoiïit et Robin, puis Franco et Borges ont décrit une sarcosporidiose cutanée de la Vache, qui n’est pas toujours accompagnée de lésions bien apparentes de la peau. Nous avons vu plus haut que les spores de la sarcosporidiose de Besnoit et Robin sont d’ailleurs très différentes de celles que nous avons observées. Quoi qu'il en soit de l’origine des spores, il reste le fait qu'elles sont intimement mêlées au sang de la petite plaie. Si celle-ci était due non pas à un vaccinostyle, mais à la trompe d’un Insecte pi- queur et suceur de sang, cet Insecte ingurgiterait une grande quantité de spores. On peut donc penser qu’un Insecte vulnérant et hématophage est peut-être le second hôte de la Sarcocystis. Cette hypothèse a déjà été exprimée en 1912 par Minchin (4) & propos de la constatation, par Watson, de la présence de spores dans le sang. D'autre part, Darling (5) a émis, en 1915, l'idée que les Sar- cosporidies sont des formes aberrantes, chez le Vertébré, de para- sites provenant d’Insectes ou d’autres Invértébrés. J.-W. Scott (6). qui avait d’abord pensé que les Vertébrés ne sont que des hôtes occasionnels et que l'hôte définitif renfermant les stades sexués (1) E. Franco et I. Borges. Sur la sarcosporidiose bovine. Arq. Instit. bact. Camara Pestana, t. IV, f.3, 1915, p. 269-2809. Voir les figures 14, 18, 19, 20, 21. (2) En faveur de cette seconde hypothèse, nous citerons la figure formée en un point de la préparation par 5 spores, ayant les caractères d'éléments fe- mélles. Elles sont accolées les unes aux autres, disposées radiairement, leur extrémité obtuse en dehors. (3) Journ. comp. Pathol. and Therapeut., t. XXIT, n° r mars 1909, Pp. r-10. (4) An introduction to: the study of the Protozoa, 1912, p. 420. (5) S. T. Darling. Sarcosporidia encountered in Panama. Journ. of Parasilo- l0gY, €. "x, n°3, 1919, D. #19-120: (6) J.-W. Scott. Some Notes and Experiments on Sarcocyslis tenella Raïlliet. Journ. of Parasil., t. IT, 1915, p. 20-24, et t. V, 1918, pp. 45-60. sax SÉANCE DU 23 JUILLET Alt du parasite est vraisemblablement un Insecte, se montre, dans un travail récent (x); d’un avis différent. Galli-Valerio (2) se rallie à l'hypothèse de Darling. En résumé, notre observation montre que dans une seule piqûre un Insecte, tel qu'un Taon ou un Stomoxe pourrait avaler des centaines ou des milliers de spores des Sarcocystis de Bovins, et que ces spores sont dimorphes, ayant, les unes des caractères d'éléments mâles, les autres des caractères d'éléments femelles. Ces constatations sont favorables aux hypothèses de Minchin et de Darling. (Institut Pasteur d'Algérie). SUR LE PARASITE DE LA PÉRIBRONCHITE NODULAIRE DU CHEVAL, par Cu. PÉraRp et J. DESCAZEAUXx. La péribronchite nodulaire du Cheval est une affection saison- nière (juillet et août), se traduisant par l'apparition, dans le parenchyme pulmonaire superficiel, de nodules de la grosseur d’une noisette ow d’une noix (boutons de chaleur des bouchers), dont le centre est occupé par une bronchiole. La nature parasi- taire de ces lésions a été mise en évidence par Liénaux en r9o», par Césari et Alleaux en 1908 (3). Ces derniers auteurs ont extrait des lésions, par dissociation, une larve de Nématode mesurant 1,650 min. de longueur sur 70 x de largeur ; que. Raïlliet et Henry ont estimé devoir être « vrai- _semblablement la larve du Spiroptère de l'estomac ». Nous avons, à différentes reprises, isolé des nodules jeunes de péribronchite, une larve vivante de Nématode. Cette larve est logée dans la bronchiole qui occupe le centre du nodule: pour l’at- teindre, il suffit d'ouvrir avec de fins ciseaux la petite bronche qui s'enfonce dans la tumeur, en la suivant dans toutes ses ramif- cations. En arrivant vers le centre, on constate que la lumière de la bronchiole et de ses ramifications est obstruée par un magma . blanc jaunâtre ; fibrineux, dans les lésions jeunes ; caséeux, puis calcaire, dans les lésions âgées. Le contenu des bronchioles, pré- levé avec une aiguille lancéolée, est dissocié dans l’eau distillée, dans le couvercle d’un tube Borrel, sur la platine du binoculaire. (x) J:=W. Scoït, Idem, t. VI, 1920, p. 157-166. (2) B. Galli-Valerio Are Sarcosporidia aberrant Forms of Cnidosporidia of Vertebrates ? Journ. of Parasit., t. II, 1916, p. 126-198. (3) Césari ct Alleaux, in H. Martel. Rapport annuel sur les opérations du _ service sanitaire de la Seine, 1908, p. 269. AÏ£ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Dans les lésions jeunes, la larve est vivante, et se dégage rapide- ment ; elle est généralement douée de mouvements très actifs. Cette dissection permet de suivre la formation des lésions ; la larve, après avoir remonté les bronches, est obligée de s'arrêter dans une bronchiole lorsque ses dimensions ne lui permettent pas d'aller plus loin. À ce niveau, elle provoque, par sa présence irritante, une inflammation de la bronchiole, avec épaississement très accusé de la muqueuse ; il se produit ensuite une réaction péribronchique atteignant le parenchyme contigu. Fr. ee ; AE Jlête «4 Queuc a à Vanr 44 pen ren cite nodularre 190 p Les larves que nous avons isolées sont toutes semblables ; elles présentent les caractères suivants : corps régulièrement cylin- drique, finement strié transversalement, légèrement atténué aux deux extrémités. L’extréimité antérieure présente immédiatement en arrière de la bouche une espèce de collet ; la queue recourbée vers la face dorsale, se termine par un bouton garni d'épines. La longueur est de 2,8 mm. à 3 mm. ; la largeur varie entre 6o u et 90 u. La tête présente une ouverture circulaire, donnant accès dans un court veslibule, limité par deux lèvres épaisses et chiti- neuses. Ce vestibule est prolongé par un pharynx étroit, cylindri- que, jusqu'à 8o uw de l'extrémité antérieure. L’œsophage cylin- drique, à lumière étroite, va en s’élargissant jusqu’à 700 & de l'extrémité antérieure ; il se continue par un intestin cylindrique, : occupant les 2/3 de la largeur du corps, se terminant par un anus en clapet, à 100 u de l'extrémité postérieure. À environ 165 u de l'extrémité antérieure, on note la présence d’un anneau nerveux, Cette larve diffère sensiblement par sa longueur de celle isolée par Césari et Alleaux; il doit néanmoins s'agir de la même espèce. Notre larve est identique à celle que l’on trouve en France dans 1 SÉANCE DU 23 JUILLET A3 . les plaies d'été, à celle trouvée par l’un de nous dans la trompe de la Mouche domestique (1) et dans les tumeurs jeunes de l'es- tomac du Cheval, dues à l’Habronema megastoma. Nous croyons donc pouvoir identifier cette larve à celle d’Ha- bronema megasioma. Le mode d'infection n'est pas élucidé ; il est probable que, pour la production de ces nodules parasitaires du poumon du Cheval, la Mouche domestique joue le même rôle d'hôte intermédiaire que pour les plaies d'été, rôle qui, pour ces dernières, a été démontré ar les recherches de Van Saceghem (2), Descazeaux (3 ull (4). par | herches de Van Saceghem (2), Descazeaux (3), Bull (4) (Laboratoire du Professeur Mesnil, Institut Pasteur). FORMES £LEISHMANIENNES ET LEPTOMONADIENNES CHEZ LES PUNAISES DE CHAUVES-SOURIS, par Et. et Ed. SERGENT. Chatton et Courrier ayant observé, en Alsace, un Trypanosome de la Chauve-souris dont l’évolution rappelle celle de Schizotry- panum cruzi se sont demandés si les Chauves-souris ne jouaient pas le rôle de réservoir de virus du goître de l'Homme et « sug- gèrent le rôle probable, comme vecteurs, de Diptères à larves aquatiques » (5). Or, les Punaises des Chauves-souris piquent volontiers l’Hom- me. Les habitants de la gare de Debrousseville (département d'Oran) nous ont signalé, depuis de nombreuses années, qu'ils sont incommodés par les piqûres des Punaises des Chauves-souris qui habitent sous le toit de la gare. On voit ces Punaises descendre le long des murs. Nous avons examiné, en juin 1921, le sang du cœur de 9 Chauves-souris en même temps que les frottis des or- ganes de 9 Punaises prélevées sur elles. Nous avons donné, en 1905, la première description des Try: panosomes de Chauves-souris et montré la fréquence de ces para- (x) Descazeaux. Contribution à l’étude des plaies d'été. Bull. Soc. centrale méd. vétér., 1920, t. XCVI, n° 12, p. 200. S (2) Van Saceghem. Bull. de la Soc. de path. exot., t. X, n° 8, 1915, et t. XI, DO 7 TOES. (3) Descazeaux. Loc. cit. . (4) Bull, in Sanülary Entomology, Relations of Insects to the parasitics Worms “of Vertebrates, Ransom. - (5) Ed. Chatton et R. Courrier. Sur un Trypanosome de la Chauve-souris. Hypothèse relative à l’étiologie du goître endémique. C. R. de l’Acad. des se., t. 172, 17 mai 1921, p. 1254-1257. — C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIV, 13 mai 1921, p. 943-046. AT4 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sites en Algérie (r). Les Chauves-souris de Debrousseville n’en ont pas montré lors de notre examen. Par contre, une Punaise a présenté des Leptomonas et une autre des formes leishmanien- nes. Il s’agit de Cimex pipistrelli Yenins r839 (2). Formes leishmaniennes et leptomonadiennes des Cimeæ pipistrelli. Les Leptomonas, longs et effilés, ont un corps de 186 y et un flagelle de 10 uw. Le noyau est à ro n de l'extrémité postérieure ; il a 2,5 u de longueur et le centrosome est à 1,3 a du noyau. Les formes leishmaniennes sont ovalaires ou arrondies, les plus grosses ont de 7 à 8 u de longueur, sur 6,5 Kw à 7,5 n de largeur. Elles se laissent déformer par les corps voisins. Le noyau est compact, de forme irrégulière, le plus souvent allongé, de 2 à 5 pu de longueur. Le centrosome, punctiforme, est quelquelois réuni au noyau par un filament chromatique simple ou double. (1) Ed. et Et. Sergent. Sur les Trypanosomes des Chauvés-souris. C. KR. de la Soc. de biol., t. LVIIT, 4 janvier 1905, p. 53. \ (>) Détermination de M. de Bergevin que nous remercions vivement de son amabilité. NAT REZ SÉANCE DU 23 JUILLET 415 Un fin piquelé chromatique est parfois visible entre le noyau et le centrosome. On peut se demander s'il existe un rapport entre les formes leishmaniennes et leptomonadiennes des Punaises et les Trypa- nosomes des Chauves-souris d'Algérie. D'autre part, notre enquête sur la répartition du goître en Al- gérie (1) nous a montré son absence dans la vaste plaine de lHabra dont Debrousseville occupe le centre. (Institut Pasteur d'Algérie). DéveLOPPEMENT EXPÉRIMENTAL D'OEUFS DE CRAPAUD DANS L'OVIDUCTE DE LA FEMELLE ADULTE, par À. WEBER. - Lorsqu'on greffe, chez les Anoures, un œuf fécondé dans la cavité péritonéale ou sous la peau, il se développe un certain temps et quand il a pu survivre au stade de la gastrula qui est un point critique, il est capable de donner naissance à une petite larve pourvue de houppes branchiales ; mais bientôt apparais- sent des phénomènes de dédifférenciation qui manifestent l’ac- tion victorieuse des substances coordinatrices de l'organisme adulte sur lindividualité du germe embryonnaire. Ce dernier à pu conserver un certains temps son unité morphologique en. utilisant ses réserves, mais lorsqu'il fait appel au milieu inté- rieur de l’adulte pour y puiser des produits nutritifs, il est sou- mis aux harmozones qui s'opposent à son évolution ultérieure normale. En d’autres termes, l'embryon ne peut survivre, comme individu, parce qu'aucune disposition anatomique n'établit, pour lui, l'isolement physiologique. Il n’en est pas de même chez les Mammifères où certaine par- tie du placenta, probablement la couche syneytiale ou tropho- blaste, constitue une barrière entre l’unité physico-chimique de: la mère et l’individualité de l'embryon. Lorsque cette barrière n’est-pas totalement fermée, les deux individualités entrent en lutte et c’est aux troubles, qui en résultent du côté de la mère, qu'il faut sans doute rattacher, chez la Femme, les vomisse- ments incoercibles et l’éclampsie. Chez les Batraciens, rien ne semble correspondre au tropho-- blaste des Mammifères et pourtant, chez certains d’entre eux, (x) Et. Sergent. Distribution géographique du goître endémique en Algérie. Bull: de la Soc. de path. exot., t. V, 14 février 1912, p. 122-124. + 1370 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 7 les larves se développent normalement dans l’oviducte de la mère, jusquà une ponte tardive. L’isolement physiologique de embryon est, sans doute, assuré dans ce cas-là, par la paroi du conduit génital. C'est ce que j'ai cherché à vérifier en réalisant expérimentalement le développement des œufs d’un Batracien ovipare, le Crapaud commun (Bufo vulgaris) dans l’oviducte maternel. Au prix de grandes difficultés, je suis arrivé à introduire dans l’'oviducte de femelles adultes un certain nombre d'œufs, seg- mentés ou non, et de jeunes larves avant l'éclosion. Les œufs sont maintenus en place par une ligature. L'oviducte se gonfle très rapidement par le fonctionnement exagéré de ses glandes albumineuses, dont le réflexe sécrétoire est sans doute déclanché par la présence des corps étrangers dans la lumière du conduit génital. [1 se passe là un phénomène analogue à celui que l’on observe parfois autour des corps solides qui ont pénétré dans l’'oviducte des Poules. | Les œufs greffés dans l’oviducte des Crapauds baignent ainsi dans une masse albumineuse qui les isole des parois. C’est sans doute la sécrétion extraordinairement abondante de ce produit qui empêche le développement prolongé des embryons. Au bout d'un temps relativement court, ils meurent asphyxiés et sont alors phagocytés, grâce à une diapédèse abondante qui amène, dans la gangue albumineuse une grande quantité de globules blancs. L’œuf se développe d’autant plus longtemps qu'il a été greffé à un stade moins avancé. Un œuf fécondé non segmenté survit plus de trois jours et dépasse le stade gastruléen ; les larves introduites dans l’oviducte meurent beaucoup plus rapi- dement. Godlewski, A. Drzewina, G. Bohn, etc., ont déjà montré que les œufs et les larves de Batraciens ont un besoin d'oxygène d'autant plus impérieux que leur développement est plus avancé ; d'autre part, l'inhibition des oxydations n’amène que rarement des manifestations d'ordre tératologique. Aucun des germes que j'ai obtenus dans les oviductes de Cra- paud n’est monstrueux. Je n’ai constaté aucune trace de différen- ciation chez les larves ; leur développement n’est arrêté que par l’accumulation de la masse albumineuse dans laquelle elles meu- rent asphyxiées ; leur isolement physiologique est assuré par les parois de l’oviducte, sans doute par son épithélium qui les sépare du sang, milieu intérieur de l’adulte, chargé des harmozones. À part l'hypersécrétion des glandes albumineuses, tout semble se passer comme chez les Batraciens ovo-vivipares. La comparaison peut même être poussée plus loin. On sait que chez les Salaman- dres, par exemple, plusieurs œufs tombent dans chaque oviducte ct y sont fécondés. Un seul œuf survit de chaque côté et semble SÉANCE DU 23 JUILLET HAT se nourrir et se développper aux dépens des autres qui dégénè- rent et se désagrègent. J'ai observé un phénomène identique dans mes expériences sur le Crapaud. J'ai greffé dans l’oviducte un certain nombre d'œufs fécondés : un petit nombre seulement, un sur quatre environ, survit et se développe ; les autres, inhibés par un mécanisme qui reste à déterminer, ne se RÉ pas, meurent et se désagr ègent. Il est intéressant aussi d'attirer l'attention sur ce fait que chez les larves isolées physiologiquement par leur situation dans l'ovi- ducte de la femelle adulte, la forme gastruléenne ne correspond pas à une phase particulièrement critique du développement. II semblerait que, dans d’autres conditions, le stade gastrula des Batraciens est spécialement sensible aux corrélations physico- chimiques du milieu interne de l'adulte. RECHERCHES SUR LE DÉVELOPPEMENT DE L OESOPHAGE CHEZ QUELQUES REPTILES ALGÉRIENS, par À. WEBer. On sait que chez la plupart des Vertébrés, sinon chez tous, l'intestin céphalique s'obture complètement, à un certain stade, dans la région qui correspondra à l’œsophage. Quelques auteurs discutent encore la question de savoir si la transformation du tube digestif en un cordon plein est totale à ce niveau chez les Mammifères et spécialement chez l'Homme ; la chose n’est pas douteuse pour les Reptiles. À une époque précoce de leur .léve- loppement, l’œsophage est un cordon épithélial compact qui unit l'extrémité postérieure de l'intestin branchial, immédiatement en arrière de l’ébauche du larynx, à la portion crâniale du futur ‘estomac. _ Peu à peu, le cordon œsophagien se creuse d’arrière en avant ; il ne persiste plus, pendant assez longtemps, qu'une lamelle épi- - théliale large et mince qui isole le pharynx de l’œsophage et que F. Tourneux et Ch. Faure ont nommée cloison pharyngo-æso- phagienne. Lorsque cette cloison a disparu, le tube digestif est de nouveau perméable dans sa portion antérieure. Mes recherches ont porté sur des embryons de Reptiles algé- riens : Gongylus ocellatus, Varanus griseus, Cerastes cornutus. ‘Chez des embryons de Gongyle d'environ 20 mm., l’ébauche de J'œsophage vient de s’obturer ; les parois snélles se sont ac- colées ; il persiste, çà et là, des traces de lumière ; là où le cordon est parfaitement compact, il.y a une multiplication des éléments _ cellulaires qui épaissit le tractus épithélial et lui donne, en coupe A8 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE transversale, une structure irrégulière par chevauchement des cellules les unes sur les autres. Cet état compact du tractus œsophagien ne dure pas chez le Gongyle. Les embryons d'environ 30 min. montrent le creuse- ment du cordon épithélial. Ce creusement se fait d’arrière en avant jusqu'à ne laisser qu'une mince lamelle qui donnera la cloison pharyngo-œsophagienne. Les modalités de la réappari- tion de la lumière de l’œsophage sont très discutées. Schultze, Kreuter, Lewis, F. Tourneux et Ch. Faure ont bien vu qu'il se produisait là une série de petites cavités qui se rejoignaient et. formaient ainsi un canal complet. Schridde, qui n’admet pas le stade compact de l’œsophage chez ies Mammifères, prétend que les limites de ces fausses vacuoles ne sont que des ponts épithé- liaux dus à la prolifération des parois de l’œsophage et qui traver- sent la lumière de ce canal. Chez les Reptiles, l’état compact de lébanche œsophagienne n’est pas douteux. J’ai pu préciser l’origine des vacuoles et cons- tater qu'il ne s’agit nullement, comme Forssner l’a prétendu, de la formation d'espaces intercellulaires, pas plus que de dégéné- … rescence, comme certains observateurs plus anciens avaient cru le reconnaitre. Les vacuoles œsophagiennes apparaissent à l’intérieur même des cellules épithéliales du cordon plein. Elles se forment au voi- sinage du noyau, du côté central de la cellule. Le plus souvent les portions en contact de plusieurs cellules présentent le même phénomène sécrétoire. Ces vacuoles intracellulaires s’accroissent beaucoup, accolées les unes aux autres par une mince couche J d’ectoplasme. Finalement, elles s'unissent entre elles et: cette: confluence constitue alors les cavités qui ont été conte par les auteurs précédemment nommés. Il est possible que quelques cellules épithéliales isolées tombent dans ces grandes vacuoles et y dégénèrent. Le phénomène est identique he Gongylus ocellatus et Geraies cornulus, mais tandis que chez le Gongyle les cavités devenues extracellulaires forment une série régulière de vacuoles en cha- pelet, tout le long du cordon œsophagien, chez la Vipère à cornes. ces vacuoles extracellulaires restent petites, Ro dis- tribuées. Chez le Varan, le CE en question ne se produit que dans la portion postérieure de l’ébauche œsophagienne ; pendant longtemps le cordon de l’æsophage reste en grande partie com- pact ; ses cellules bourgeonnent même sur les côtés. avant la formation de la cloison pharyngo-æsophagienne. ni a) Sal A dm eh de 2.4 ee ne EN EE AT SÉANCE DU 23 JUILLET : 419 SUR L'ANAPHYLAXIE DU COEUR ISOLÉ DU LaAPIN, par GC. Heymans. Nous avons entrepris une série d'expériences sur le cœur isolé du Lapin neuf et du Lapin anaphylactisé, en les soumettant à faction du venin de Cobra. Le cœur suspendu à l'appareil de Pachon (1), légèrement modifié, est perfusé successivement avec une solution de Tyrode (o,8 p. ro0o NaCI — 0,02 p. 100 CaCF — 0,02 p. 100 KCI 0,01 p. 100 MeCl? — o,r p. 100 NaHCO° — 0,00 p. 100 Na POf — o,1 p. 100 glucose) oxygénée, à la température de 38° et à la pression de 8 em. de mercure ; en- suite, par une solution de Tyrode et venin de Cobra à diverses concentrations. 1° Action du venin de Cobra sur le cœur isolé de Lapin neuf. venin de Cobra en solution produit l'arrêt systolique du cœur ; le ventricule gauche est atteint d’abord, et ensuite le ventricule droit ; les oreillettes continuent à battre pendant quelque temps. Le muscle du cœur arrêté est complètement rigide ; la perfusion ultérieure, avec du Tfyrode normal, ne permet point de ranimer les mouvements. Les essais avec du sérum antivenimeux dans le Tyrode ont également donné des résultats négatifs. L'action du venin de Cobra sur le cœur s’accentue avec sa concentration. En voici quelques exemples : Moment de l'arrêt systo ique du cœur Poiis du Lapin Concentration du venim après perfusion du enter dans le Tyrode Tyrode-venin, en minutes 1450 1/200.000 9 1420 * 1/500.000 TO 1420 1/750.000 23 1340 1/1.000.000 es. 35 L'observation « in situ » du cœur du Lapin qui a reçu une dose suffisante de venin de Cobra et est soumis à la respiration artificielle, permet de constater que le cœur de cet animal passe par les mêmes phases que le cœur isolé et s’arrête en systole. La mort par dépression tardive du Lapin injecté s'explique donc par une action directe du venin sur le cœur. ° Action du venin de Cobra sur le cœur isolé du Lapin ana- phylactisé. Les Lapins anaphylactisés furent préparés par des in- jections sous-cutanées de peptone Witte ou du venin de Crotalus adamanteus. Les cœurs de ces animaux furent perfusés avec une (x) Pachon. Appareil de perfusion à température et os constantes .C. in. de la Soc. de biol., 27 novembre 1909. 420 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE solution de Fyrode normal pour en laver tout le sang, ensuite, avec une solution de Tyrode-venin. Voici trois résultats de ces séries d'expériences Lapin 1.700 gr., deux injections sous-cutanées de 2 c.c. d'une solution de peptone à 5 p. 100 à cinq jours d'intervalle ; huit jours après la dernière injection, perfusion du cœur isolé avec une solution de Tyrode-venin à 1/1.000.000 : arrêt systolique car- diaque après 4 minutes de perfusion au lieu de 35 minutes comme chez le cœur du Lapin normal. Lapin 2.350 gr., trois injections de peptone à cinq jours d’in- tervalle ; huit ci après la dernière injection, perfusion du cœur isolé avec une solution de Tyrode-venin à 1/1.000.000 arrêt systolique cardiaque après 2 minutes 5 secondes de perfu- sion. Les cœurs isolés des Lapins anaphylactisés par le venin de Crotalus adamanteus ont donné des résultats identiques, mais - moins ponose un exemple Lapin 1.725 gr., deux injections sous-cutanées de 2 c.e. de A venin de Crotale à 1/20.000 à cinq jours d'intervalle ; huit jours après la dernière injection, perfusion du cœur avec solution de x Tyrode-venin à 1/1.000.000 : arrêt systolique cardiaque après 8 minutes 4o secondes de perfusion. Ces expériences permettent de conclure : 1°, la dépression im- médiate mortelle par injection de venin de Cobra chez les La- pins anaphylactisés s'explique par un choc anaphylactique car- diaque ; 2°, l'intensité de la réaction anaphylactique du cœur isolé sous l’action du venin de Cobra va en s’accroissant avec la prépa- ration anaphylactique du Lapin ; 3°, le choc anaphylactique du cœur est. une réaction tissulaire et non pas humorale ; 4°, l’ana- phylaxie du cœur du Lapin n’est pas spécifique. (Institut de physiologie de Lausanne). SÉANCE DU 23 JUILLET 421 LES INJECTIONS INTRAVEINEUSES DE SALICYLATE DE SOUDE DANS LE TRAITEMENT DU RHUMATISME ARTICULAIRE AIGU, par À. Gigerr, ALrrep Coury et H. BÉNARD. Depuis assez longtemps déjà, nous pratiquons des injections intraveineuses de salieylate de soude dans le traitement du rhu- matisme articulaire aigu. Cette question ayant été récemment mise à l’ordre du jour par l’intéressante communication de R. Lutembacher (séance du 21 mai 1921), nous croyons utile d'ap- porter ici le résultat de nos essais cliniques et expérimentaux qui remontent au début de 1919. Gr JT: déleglole fu mue ” 0710 ù RAIN DNA T3 2e" vaktylaf À Voute— je hÿ ue. 4 do auf 19/9 a 14 Lee Count. Amaun dci elmu a km du vil a 4. 0,08 _ Le) D Q Da = © av d Se es 1° Dans plusieurs cas de rhumatisme articulaire aigu grave, où la complication endocarditique nous paraissait imminente ou récemment constiluée, nous avons jugé utile d'administrer, à titre: de traitement adjuvant, le salicylate de soude en injections intra- veineuses. Cette tentative thérapeutique, inoffensive d'ailleurs, ainsi que le démontrent nos expériences sur les Chiens et nos observations cliniques, nous a paru un moyen rationnel de porter le médicament au contact plus direct de l’endocarde. Nous avons utilisé une solution de salicylate de soude à 25 gr. pour 100 c.c. d’eau distillée stérilisée, chaque c.c. de la solution renfermant 0,25 gr. de salicylate de soude. Les doses que nous avons em- ployées ont varié de 0,25 gr. à 2 gr. par injection matin et soir et cela sans préjudice du traitement habituel par voie digestive maintenu aux doses usuelles. La voie veineuse ayant été utilisée par nous comme méthode adjuvante, nous n'avons pas jugé utile de dépasser la dose intraveineuse de 4 gr. par jour. Nous pen- sons néanmoins que cette dose pourrait être facilement dépassée. Les résultats nous ont paru favorables : dans deux cas, notam- ment, nous avons pu assister à une modification des signes d’aus- cultation cardiaque pouvant être interprétée dans le sens d’une résolution du processus endocarditique. Sur un nombre assez 422 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE important dinjections, nous n'avons observé aucun accident immédiat ou tardif, local ou général. Expériences sur le Chien. La dose quotidienne de 12 gr. de salicylate de soude, administrée en deux injections intravei- neuses de 6 gr., matin et soir, dose à laquelle nous sommes arrivés progressivement, a été parfaitement tolérée par l’animaf et n’a produit aucun accident général, ni aucune induration vei- neuse. Chez des Chiens atteint antérieurement d’albuminurie, nous n'avons pas constaté d'augmentation de cette albuminurie. Chez un animal même la quantité d’albumime diminua nettement. Grunke AT Aer Pete rmine : Æ A AVR Minuit L4Ÿ 1ç di dal 2. < dt daue — À C7 a Panz 224 Uri, Ce fie rer 0,12 Am Ju ality AG 7 3° Elimination du salicylate de soude en injection intraveineuse chez l'Homme. Pour l'étude du cycle d'élimination, nous avons naturellement écarté toute autre voie d'administration du salicy- late, en nous assurant de l’absence de traces du médicament dans les urines des rhumatisants pendant les 24 heures qui précédaient l'injection intraveineuse. L'élimination commence dès la pre- mière demi-heure qui suit l'injection salicylée ; elle atteint son maximum entre la première et la deuxième heure, puis se main- tient sensiblement en plateau durant les 5 ou 6 heures qui suivent l’injection, pour décroître progressivement à partir de la sixième heure ; l'élimination est à peu près terminée vers la onzième ou la oiitune heure. Comme on le voit par les courbes ci-dessus la durée de l’él- mination ne constitue pas une objection contre la méthode des injections intraveineuses (x). (1x) Le dosage qui a permis d'établir nos nombreuses courbes a été ‘fait colorimétriquement par le perchiorure de fer chlorhydrique. L’étalonnage à été effectué avec l’urine recueillie avant l'injection et additionnée d’une quan- tité connue de salicylate. Nous tenons à remercier ici M. Deval, chef de labo- ratoire de chimie à J'Hôtel-Dienu, qui a bien voulu effectuer ces dosages, pour son précieux concours. SÉANCE DU 23 JUILLET 423 Er D DE ne ONE 22 4° Conclusions. En dépit de l’innocuité du salicylate de soude en injections intraveineuses aux solutions et doses employées par nous, innocuilé tant générale que locale en ce qui concerae l’endoveine, en dépit de l'élimination relativement lente du médi- cament et des bons résultats de la méthode, nous ne pensons pas que la voie veineuse puisse se substituer à la voie stomacale, mème en cas d'intolérance gastrique. À notre sens, la voie vei- neuse, méthode adjuvante et qui ne permet pas facilement la répétition des doses, reste une méthode d’exception, qu'on doit réserver aux cas graves et aux comphHcations endocarditiques ou cérébrales. LE RAPPORT LIPOCHOLESTÉRINIQUE DU SÉRUM DES CANCÉREUX, par Losper, DEBRAY et J. ToNNET. Il existe chez certains cancéreux des variations intéressantes de la cholestérine du sérum et des lipoïdes totaux. La cholestérine se montre quelquefois abaissée, mais les lipoïdes sont, par contre, très fréquemment accrus. Pour ces deux raisons, le rapport entre la cholestérine et les autres lipoïdes est habituellement assez faible ; très inférieur en tous cas à celui que donnent les sérums de sujets normaux examinés dans les mêmes conditions d’alimen- tation et en dehors des repas. Le tebleau suivant, qui résume les dosages effectués dans plu- sieurs cas, suivant des méthodes aussi précises que possible, est, sur ce point, très explicite. _ Cholestériue Aulres lipoïdes Rapport PACanceremassite du foie ete eee 1,30 1,70 0,76 Pa CARCEP EP ASIIqUe Le caler DUO 4:29 O,7/4 PACancenateShioule ere 1,90 2,50 0,60 Cr Cancer -fole-rétention .:.:.1..... DES 3,97 0,03 He Caneer oastrique 1.0.1... 1,60 ho O,47 ECC Hennmere en ir ss, DB 5,65 0,40 NAGaneer -pylore 3 26 se 1002 h,58 o,41 HARCANCErS loterie EN de 1,60 4,ho 0,36 PAGaneerssastriques MERS, LR 1,50 4,50 0,33 M'Cimcer /duvcolon: +... VE Re 0,9 3,0) O,31 LCA ASTON RM SERRE 1,92 8,08 0,23 Ainsi, sur 11 examens, le rapport lipocholestérinique se tient 7 fois au-dessous de 0,50, malgré des chiffres souvent quasi nor- maux de cholestérine. Et ce rapport chez le sujet sain oscille, d’après nos recherches personnelles, autour de 0,60, dont 1,60 de cholestérine et 3 à 4 d’autres lipoïdes. 19% SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les rapports les plus -bas correspondent aux plus gros néo- plasmes et aussi aux plus actifs. Ils sont d'autant plus faibles que l’anémie est plus marquée. Il y a lieu de faire exception pour les cancers accompagnés de rétention biliaire où l'accroissement de la cholestérine vient contrebalancer l'excès des lipoïdes. Ce balancement n'existe pas à la période ultime où la destruction du foie supprime la produc- tion biliaire et où le développement de la tumeur accroît le taux des lipoïdes. C’est ainsi que nous avons vu, au fur et à mesure de l’extension du processus néoplasique et de la diminution de la bile, le rap- port tomber, chez un cancéreux du foie, de 0,60 à 0,32. Il est intéressant de comparer les chiffres obtenus dans le sérum à ceux que l’on peut obtenir dans la tumeur elle-même. Les travaux faits sur ce point par d'autres auteurs n'ont pas permis de conclusions définitives. Ici, la cholestérine peut être dé 0.60, 1, 1,90 et mème: p, 1.000. Et le taux des "hpoides atteint jusqu'à 8, 12 et 14 p. 1.000. Il est difficile de dire le rôle de l’une et des autres dans l'accroissement de la tumeur ; néan- moins, les plus gros chiffres appartiennent aux tumeurs les plus malignes. Fait curieux, le chiffre le plus élevé de lipoïdes séri- ques : 10p 1.000, a été obtenu chez un cancéreux dont la HER donnait aussi le chiffre énorme de 14 p. 1.000. Les causes des variations inverses de la cholestérine et des lipoïdes peuvent être déterminées, en partie, par la radiothérapie. Après irradiation, la cholestérine du sang ne subit guère de modi- fication, le taux des lipoïdes s'accroît au contraire notablement. Un cancer du foie qui nous donnait 5,50 de lipoïdes totaux, nous donne après une première irradiation 5,60, et une deuxième 6,50, et le rapport s’abaisse de 0,63 à 0,30. Peut-être peut-on conclure que la cholestérine est consommée par la tumeur et que les lipoïdes sont, au contraire, en partie excrétés par elle. La diminution de l’une et l'augmentation de l’autre doivent être, en tous cas, pour une part, dans la produc- tion de l’anémie et de certains troubles généraux. Æ AS) OX ANCE DU 23 JUILLET COMPARAISON ENTRE LES DIVERS ULTRA-VIRUS NEUROTROPES (ECTODERMOSES NEUROTROPES), par C. Levaprri. Nous avons étudié, en collaboration avec P. Harvier et S. Ni- colau, les diverses affinités des ultravirus neurotropes, à savoir les virus du groupe encéphalitique, le virus de la rage (virus fixe et virus des rues) et celui de la poliomyélite. Nous avons com- plété cette étude par celle de la vaccine (r), de sorte qu'il nous est possible de synthétiser les données acquises et de déduire les conclusions suivantes : I. Envisageons d'abord ces ultravirus au point de vue de leurs propriétés générales : il devient frappant qu'ils appartiennent au même groupe, puisqu ils sont tous filtrants et invisibles, qu ils se conservent à l'état sec et dans la glycérine, qu'ils se détruisent vers la même température, qu'ils n'ont pas été cultivés sur les milieux habituels, mais seulement en symbiose avec les éléments cellulaires (in vitro) (2), etc. Ils sont cependant spécifiquement différents, attendu quils n'agissent pas de la même manière sur les diverses espèces animales et qu'ils ne vaccinent pas l’un contre l’autre (expériences d'immunité croisée, Levaditi, Harvier et Nicolau). IT. Considérons ensuite-leur affinité pour les divers tissus, en tenant compte des feuillets embryonnaires auxquels ces tissus appartiennent : l'ectoderme et le mésoderme. Rappelons surtout que le système nerveux central et ses expansions ne sont autres que de l’ectoderme invaginé. Définissons, d’autre part, le terme « affinité », par la propriété que possède le germe, lorsqu'il est inoculé dans un tissu donné, de s'y implanter et d'y engendrer une lésion locale. Comparons ces divers virus au point de vue de leurs affinités pour l’ectoderme (cornée et peau), pour l’ectoderme invaginé (système nerveux central et périphérique, organes sensoriels), et pour le mésoderme (sang, péritoine, tissu cellulaire sous-cutané, etc. : etc.). ° Les ultravirus neurotropes n'ont pas d’affinité marquée (1) Levaditi, Harvier et Nicolau. C. R. de la Soc. de biol., 6 juillet rg21. _ L’analogie entre la vaccine et le virus encéphalitique résulte également des caractères de l’immunité. Nous avons établi que ce virus (variété herpès), qui vaceine la cornée infectée, ne vaccine pas la cornée opposée, et encore moins la peau, du même animal. (2) Vaccine : Harde. Jubilé de Metchnikoff, 1921, p. 107. Poliomyélite ; - rage : Levaditi. C. R. de l’Acad. des sc., 1914, p. 284 et C. R. de la Soc. de bio, 1914. | BioLOciE. COMPTES RENDUS. — rg21. T. LXNXV. 39 426 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE pour les tissus qui dérivent du mésoderme. Inoculés sous la peau, dans la circulation générale ou dans le péritoine, ils se montrent ou totalement inoffensifs, ou bien doués d’une virulence faible et inconstante, variable d’après l’espèce animale. ° Par contre, ces ultravirus offrent une affinité élective pour les tissus dérivant de l’ectoderme (cornée, peau et système mer- veux), et les segments supérieurs de cet ectoderme (muqueuse naso-pharyngée et buccale). A. Vaccine. Le virus vaccinal offre une affinité constante et obligatoire pour la peau et la cornée, et une affinité variable facultative pour l’encéphale (A. Marie ; Levaditi, Harvier et Ni- colau). L’affinité neurotrope semble se développer au détriment de l’affinité dermotrope. En effet, le virus vaccinal ‘adapté au æerveau par À. Marie semblait avoir perdu son affinité pour la peau. B. Groupe encéphalitique. Le virus salivaire et celui dit de \'herpès, offrent une affinité constante pour la cornée et la peau (x) (Levaditi, Harvier et Nicolau), et une affinité variable, facultative pour le cerveau. Le germe de l’encéphalite (salive fe porteurs sains et encéphalite) montre une affinité obligatoire pour l'ectoderme, considéré dans son ensemble (cornée, peau, système nerveux central et périphérique). C. Le virus rabique se comporte comme celui de l’encéphalite, avec cette différence que si son affinité pour la peau et la cornée lui permettent d’envahir l'organisme, pour se diriger le long des nerfs vers l’axe cérébro-spinal, par contre elle ne se traduit par aucune lésion locale. On peut, en effet, transmettre la rage par api-Ucation de virus (fixe ou des rues) sur la cornée scarifiée, ou sur là peau préalablement rasée (Levaditi, Harvier et Nicolau ; Remlinger) et cependant l’inoculation n’est suivie ni de kératite, ni de lésions cutanées. Plus encore, la cornée transparente d'un Lapin infecté par la voie cornéenne et qui contracte la rage, renferme du virus transmissible par la même voie à un animal neuf (expérience inédite). En somme, le virus rabique jouit d'une affinité marquée pour la peau et la cornée (non suivie de lésions locales) et d’une NE obligatoire pour l’axe encéphalo-mé- dullaire. D. Le virus de la olomnélie ne présente aucune affinité pour l'épiderme et la cornée, mais seulement pour le système nerveux central et, plus particulièrement pour la substance grise de la moelle épinière (Landsteiner et Levaditi). Il est impossible de (1) Le wirus de l’hrrpès (plus dermotrope) engendre des pustules vario- loïques, tandis que celui de l’encéphalite: (plus neurotrope), provoque un éry- ème papuleux discret SÉANCE DU 23 JUILLET A2T. conférer la poliomyélite au Singe par la voie cornéenne ou cu- tanée (Levaditi, Harvier et Nicolau) ; le virus poliomyélitique ne provoque pas de kératite chez le Lapin. E. J’ajouterai que pour certains de ces ultravirus, l’affinité pour l’ectoderme maso-pharyngé et buccal ne laisse aucun doute. Le: virus de la poliomyélite et celui du groupe encéphalitique ont été décelés dans les sécrétions du nez et de la gorge, ainsi que: dans {a salive, où ils semblent intimement attachés aux cellules épithéliales (Levaditi, Harvier et Nicolau). Il n’est pas impossible qu'il en soit de même du virus rabique qui, pareil à celui de l’encéphalite, pourrait fort bien être un parasite des cellules épi- théliales de la bouche plus qu’un germe excrété par les glandes. salivaires. La figure ci-dessous schématise les diverses affinités des ultra- virus neurotropes. é Éctodermoses neuro tropes .cornéenrie |À Virus salivaire Ke ue Hecpes Labial Virus salivaire des EE porteurs Virus encé phalitique Polio myélite À à ED — Conclusion. Ces données montrent que les ultravirus neuro- tropes, spécifiquement différents, mais appartenant au même groupe, jouissent d’une propriété commune, à savoir leur affinité pour l'épithélium des feuillets embryonnaires ectodermiques. Il y a donc lieu de désigner les affections qu'ils provoquent par le terme d’ectodermoses (1) et puisque, chez tous, nous retrouvons une affinité marquée (facultative ou obligatoire) pour l'axe cé- (1) Par opposition avec mésodermoses, maladies infectieuses provoquées par la plupart des microbes visibles et cultivables. Il s’agit là d’une loi géné- rale, sur laquelle nous reviendrons. 428 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE rébro-spinal, ces affections sont des ectodermoses neurotropes. La peau (épiderme) et la moelle épinière se trouvent aux deux extrêmes de l'échelle des affinités des divers ultravirus neuro- tropes. Il semble que plus un virus acquiert de l’affinité pour l’ectoderme proprement dit, moins il est apte à s attaquer au sys- tème nerveux central et inversement. À ce point de vue, la vac- -cine est le moins neurotrope des ultravirus étudiés, tandis que le germe de la poliomyélite est le plus rigoureusement acclimaté à Vaxe spinal, le plus exclusivement neurotrope ; l’encéphalite et la rage font transition. On saisit facilement les analogies entre ce neurotropisme et celui du Treponema pallidum (Levaditi et A. Marie). Ici, aussi, plus le germe est dépourvu d'affinité dermo- trope, plus il s'acclimate au cerveau (paralysie générale) ou à la. moelle épinière (tabès), et inversement. A. NETTER. =— Sur les cinq maladies à virus filtrant que G. Le- vaditi rapproche, en se basant sur ses expériences et celles d’au- tres auteurs, il en est trois dont la parenté étroite s’imposail en raison de la clinique de l'étiologie, de l'anatomie pathologique : la rage, la poliomyélite, l'encéphalite léthargique. Plus d'un mois avant la première note de Levaditi et Harvier (28 mars 1920), dans une conférence du 15 février, au corps médical des domai- nes français de la Sarre, à Sarrebrück, je m'exprimais très nette- ment sur ce sujet, en faisant d’ailleurs état des Ge entee de Eoewe, Hirschfeld et Strauss. Aux trois maladies précitées, j'ajoutais une quatrième, Îles oreillons, dont C. Levaditi reconnaîtra le caractère neurotrope, en raison de la fréquence des phénomènes nerveux et de la quasi eonstance des réactions inflammatoires du liquide céphalo- sachidien. Entre ces quatre maladies, je mettais en lumière un élément eommun, dont C. Levaditi pourrait faire état et qui me parait plus intéressant encore que les manifestations du côté de la peau et de la cornée, dont la clinique montre rarement l'existence. Il s’agit de la participation des glandes salivaires, connue depuis là plus haute antiquité, pour la rage et les oreillons, établie pour Fencéphalite, par nous-même et ne Gordon, pour la poliomyé- lite, par Gordon. Le virus de l'herpès n'échappe pas à cette affinité. Déerr et” Vôchtling, Blanc et Caminopetros, ont, en effet, signalé, chez plu- sieurs Lapins de leurs expériences, une salivalion profuse, que nous avons pu contrôler. J'ajoutais, à Sarrebrück, que le rapprochement, én matière d'oreillons, où jusqu'à présent l’expérimentation a peu rendu, était particulièrement séduisant. On avait peine à expliquer com- SÉANCE DU 23 JUILLET 429 EE ]— — — ———— — — ———— —]————— a ——— — ment le virus des oreillons peut se porter. sur de nombreux or- ganes, comme les glandes salivaires, les testicules, la prostate, les ovaires, les glandes mammaires, le pancréas, le système ner- veux, dont l’origine embryonnaire est fort diverse. Tenant compte de la localisation interacineuse des lésions inflammatoires (Dopter), de la présence dans ces espaces interacineux de nom- breuses cellules nerveuses, j'ai été amené à penser que dans les divers organes aussi bien que dans les glandes salivaires, le virus ourlien se fixe dans les éléments nerveux. S'il n'a pas été possible encore d'en fournir la preuve dans les oreillons ou dans l'encéphalite, elle a été publiée, .dès r914, pour la rage, par Manouélian, dont les belles figures montrent les corpuseules de Negri situés dans les cellules nerveuses de la parotide. GC. Levaditi objecte que la salive obtenue par le cathétérisme du canal de Sténon ne renfermait pas le virus de l’encéphalite ; mais je n'ai jamais soutenu que la salive fût un moyen constant d'élimination de ce virus. Fixalion du virus dans les cellules ner- oeuses des espaces interacineux n'implique en aucune façon éli- mination constante du virus par la salive. Cette élimination est loin d’être constante chez le Chien enragé. Elle l’est certainement moins encore chez l'Homme enragé : on conteste l'existence d’ob- servations authentiques de rage contractée à la suite de la morsure par un Homme enragé. C. Levanrrr. — A. Netter n'a jamais publié de données concer- nant les rapprochements que je viens dénoncer, pour le simple motif qu à l'époque où fut faite sa conférence, il ne pouvait con- naître les propriétés kératogènes du virus de l’encéphalite, ni les affinités du virus de l’herpès pour la peau, découvertes récentes. A. Netter propose d'introduire les oreillons dans le tableau des ectodermoses neurotropes. Je ne demande pas mieux, mais pas avant que À. Netter ait fourni des données expérimentales pré- cises au sujet de la nature du virus ourlien. A. Netter insiste à nouveau sur la présence du virus encépha- litique dans les glandes salivaires des Lapins infectés. Je consi- aère la question elose ; je n’y reviendrai plus. 430 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ACTION DU BISMUTH SUR LE TRYPANOSOME DU NAGANA, par R. SazeraAc et C. ÉEvaprri. Dans une note précédente (1), nous avons montré brièvement “que le bismuth, sous forme de tartrobismuthate de potassium et de sodium, exerce une action curative assez notable sur la trypa- nosomiase du nagana, chez le Cobaye. Nous donnons ici de nou- veaux détails en ce qui concerne nos expériences à ce sujet. Nous avons utilisé, comme virus, le Trypanosome du nagana, dont la race est conservée, à l’Institut Pasteur, par passages suc- cessifs sur la Souris ; il tue la Souris de 20 gr. au bout de 4 à 5 jours. Nos expériences ont porté sur le Cobaye. Ces premiers essais ont. été conduits dans le. but d’expérimenter le pouvoir curatif du bismuth. Nous avons administré ce corps par voie sous-cu- tanée : ce mode d'injection ne provoque, le plus souvent, aucune réaction locale permettant de conclure à l'intolérance, lorsqu'on “emploie une solution du tartrobismuthate à 2 p. 160. On observe seulement un peu d'induration (2). : Chez le Cobaye inoculé avec le virus que nous employons, et qui a été entretenu par plusieurs passages sur cet animal, la maladie se déclare en général au bout de 6 à 7 jours et, dans tous les cas que nous avons pu observer, la mort survient dans un délai de 15 à 30 jours environ. Le Cobaye malade supporte assez bien, quoique en accusant un certain amaigrissement, une dose de bismuth correspondant à 200 milligr. par kgr. d'animal. Dans mt sud lit) ee SALES Er SÉANCE DU 23 JUILLET 435 tique sont plus marquées sans montrer toutefois aucun signe d’al- tération proprement dit. Aspect du noyau. Le noyau de la cellule hépatique renferme un ou deux nucléoles doubles dont une partie est fortement baso- phile et l’autre peu colorable. Sur les préparations de Tétards fixées au liquide de Champy, le suc nucléaire est finement préci- pité et bien colorable ; on constate alors la présence d’un espace clair nettement limité, sorte de vacuole qui peut atteindre une dimension assez importante, et dont l’intérieur ne renferme aucun élément figuré. Après fixation au liquide de Bouin, la structure du noyau est toute différente, mais on retrouve encore cette vacuole sous forme d’un espace clair à contour imprécis et mal délimité par le réseau de linine et les granulations chroma- tiques environnantes. Il est difficile de se prononcer sur la signification de ces va- cuoles intranucléaires, mais leur présence constante traduit cer- tainement quelque phénomène nucléaire particulier. On cons- tate en même temps que le noyau apparaît après l’action des dif- férents fixateurs, non turgescent, comme chez le Tétard témoin, mais avec un contour irrégulier. Parasomes. La présence, également constante, des formations intracytoplasmiques que nous pouvons identifier à des para- somes, est intéressante à mettre en parallèle avee les aspects nu- cléaires constants qui viennent d’être décrits. Ces formations ap- paraissent en nombre variable à la périphérie du noyau sous la forme d’un épaississement, d’une calote, d’une demi-lune, appli- quée à la face externe d’un segment de la membrane nucléaire et dans lesquelles on peut déjà distinguer un début d'organisa- tion lamelleuse. Ces formations s’éloignent peu à peu de la mem- brane nucléaire et deviennent sphériques ou ovoïdes ; on distin- gue alors, dans chacun de ces parasomes, un granule central, réfringent, peu colorable et entouré de lamelles concentriques imbriquées comme dans un bulbe d'oignon ; parfois deux para- somes accolés peuvent être entourés par une nouvelle série de lamelles concentriques et former ainsi un parasome double. Chez les Tétards, nourris tout d’abord avec du thymus seul ou associé à l'amidon et soumis ensuite au régime thyroïdien, le développement de ces parasomes est tout particulièrement con: sidérable, car il atteint ou dépasse le volume du noyau; dans ces cas, 11 n'en existe qu'un par cellule, dont il semble occuper tout le contenu ; lorsqu'au contraire, leur nombre est plus con- sidérable (il peut atteindre 3 ou 4 dans une même section cel- lulaire), leur volume est restreint. Ces parasomes semblent identiques à ceux que Laguesse, Pa- caut et Vigier, etc., ont décrit dans diverses cellules. 436 Ÿ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Il est difficile de préciser toute leur évolution. On sait que plu- sieurs auteurs ont admis une origine nucléaire pour ces forma- tions ; il est certain, dans le cas qui nous occupe, qu'aucun élé- ment figuré ne sort du noyau, mais si nous considérons : 1° le faitque le parasome apparaît dès l’origine au contact de la mem- brane nucléaire, et 2° que le noyau lui-même présente les modi- fications caractéristiques signalées plus haut, on peut supposer que le noyau joue un rôle dans la formation de ces corps. | Différents aspects semblent montrer, d'autre part, que le para- some peut se désagréger en lamelles et filaments chromophiles épars dans le cytoplasma ; il s’agit alors de formations ergasto- plasmiques bien distinctes des mitochondries (1). En effet, celles- ci persistent dans les mêmes cellules, mais sont généralement transformées en grosses granulations fortement colorables en - noir par l'acide osmique, après fixation au liquide de Champy, tandis qu'après fixation au liquide de Zenker, on n’observe plus que des vésicules à parois, épaisses et colorables par l'hématoxy- line. Nous pensons qu'il s’agit de formations lipoïdes intermé- diaires entre les « plastes » et les grosses granulations mitochon- driales décrites par Mayer, Rathery et Schaeffer, dans les cas d'homogénéisation de la cellule hépatique. Au point de vue de la signification physiologique des para- somes, nous pouvons seulement constater leur développement lorsque le foie du Tétard semble être en état d'hyperactivité du fait de l’augmentation des échanges et des phénomènes d’auto- lyse. musculaire déterminés par l’ingestion de thyroïde. Nous n'avons jamais observé les parasomes dans le pan- créas (2) où, cependant, ils ont été si souvent décrits par les auteurs ; mais, par Contre, nous avoris constaté dans cet organe. une activité mitotique remarquable. (Laboratoire d'embryogénie comparée du Collège de France). (x) Zotta (1915) a observé une involution analogue du parasome dans les cellules folliculeuses de l’ovaire chez quelques Hydrocorises. (2) Platner, Nussbaum, Ogata, Lagucsse, Prenant, Pacaut et Vigier, Zotta, cetc., en ce qui concerne les parasomes du pancréas, des glandes saliv: --"et d’autres organes excréteurs. SÉANCE DU 293 JUILLET 13 ee — ÉTUDE HISTOLOGIQUE DES PHÉNOMÈNES PROVOQUÉS CHEZ LE TÊTARD DE Rana lemporaria PAR L'ALIMENTATION THYROÏDIENNE, par J. Dracoiv et E. FAURÉ-FREMIET . On sait, depuis les recherches de Gudernacht, que l’alimenta- tion thyroïdienne hâte la métamorphose chez le Tétard de Gre- nouille ; l'étude histologique des phénomènes ainsi provoqués à été abordée par Lim (1919) (1). Il est admis que l’action générale des sécrétions thyroïdiennes se traduit par un accroissement du métabolisme, particulièrement de l’excrétion azotée. L'accéléra- tion des phénomènes mitotiques, fréquemment constatée, est vraisemblablement en rapport avec cet effet qui semble dû à l’iodothyrine et qui peut être obtenu avec d’autres composés iodés. On peut exposer les phénomènes histologiques observés _chez les Têtards nourris avec du tissu thyroïdien (organe frais, bouillon ou organe en poudre), en prenant cette notion pour guide. En étudiant l'accélération de la métamorphose provoquée dans ces conditions, nous avons suivi : la régression de la queue, l'apparition des membres, le renouvellement de la muqueuse intestinale et les modifications corrélatives observées dans quel- ques organes internes, tels que le foie et le rein. Régression de la queue. Chez les très jeunes Têtards mis au jeûne sitôt après leur éclosion et jusqu'à la consommation de leurs réserves, puis nourris avec de la thyroïde pendant 7 à 15 jours, nous observons une régression progressive de la queue, dont la longueur diminue rapidement des deux tiers ; la membrane cau- dale présente un contour crénelé, un aspect flétri. L'extrémité postérieure est pigmentée. Au point de vue histologique, on constate une sarcolyse intense avec désagrégation des fibrilles dont les disques aniso- tropes persistent mais se dispersent dans le sarcoplasma, sous la forme de grains isolés ou de chaînettes colorables par l’hématoxy- line ferrique ou par la méthode de Kull. Les noyaux sont sphéri- ques ou ovoïdes et disposés en file au milieu de la colonne sarco- plasmique qui s’étrangle entre chacun d'eux. Il apparaît à la périphérie de nombreuses et très fines granulations pigmentaires de couleur brun foncé, tandis qu’au centre et autour des noyaux on observe des gros gras de couleur brun clair. (x) L'article récent de Strohl (R. G. des Sc., 15 mai 1921), et le volume de Schafer sur les glandes à sécrétion interne (r921) donnent une bonne biblio- graphie de la question. 438 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Au stade plus avancé de cette autolyse, il reste une masse sarco- plasmique entourée d'une sarcolemme et ne renfermant, à côté de nombreux noyaux, que de très rares mitochondries. Si l’on ajoute de l’amidon au régime thyroïdien, les effets sont les mêmes. Chez des Têtards maintenus au jeûne jusqu’à l'épuisement des réserves, puis nourris avec du thymus ou de l’amidon, ou les deux à la fois, pendant une huitaine de jours, avant de recevoir un régime purement thyroïdien, l’autolyse est semblable en ce qui concerne les fibres musculaires périphériques ou terminales’; mais les myomères, situés à la base de la queue présentent des transformations moins brutales : les fibres sont fragmentées en tronçons dans lesquels persiste la structure fibrillaire «et qui sont entourés par des sarcolytes. On observe donc ici, en dernier lieu, la phagocytose décrite par Metchnikoff et Bataillon, laquelle aboutit à la formation de résidus musculaires contournés en tire- bouchons ; comme l'a montré Lim, ces débris phagocytés se re- trouvent dans le sang circulant. Formalion des membres. Dans le premier des deux cas précé- dents, les pattes postérieures apparaissent après huit à dix jours de régime thyroïdien et les pattes antérieures un peu plus tard, la gauche toujours avant la droite. Les bourgeons des membres, blancs, sont absolument dépourvus de pigment ; ils sont cons- titués par des tissus normaux dans lesquels on observe des mitoses. Dans le second cas, les Têtards, préalablement nourris avant d'être mis au régime thyroïdien, présentent déjà les premiers ves- tiges de leurs pattes postérieures sous la forme d’un bourgeon très peu développé. Après quatre jours de régime thyroïdien, les membres sont complètement développés, ainsi que tous les doigts; ils ne sont pas pigmentés et le cartilage, bien développé, n'est pas calcifié. Pendant ce temps, la dimension du Têtard diminue beaucoup, c'est ainsi qu'une larve de 17 mm. a pu se transformer en 4 jours en une « Grenouille mouche » longue de 6,5 mm. Intestin. Dans les deux cas examinés on assiste au renouvel- lement de la muqueuse intestinale, bien connue dans la méta- morphose normale et décrite par Lim dans la métamorphose. thyroïdienne. L’épithélium primitif montre une dégénérescence pigmentaire avec vacuolisation des cellules qui tombent dans la lumière. Cette muqueuse est remplacée en quelques jours, pen- dant le régime thyroïdien, par un épithélium de nouvelle for- mation dont les cellules présentent une grande activité mitotique. Nous rappellerons ici que les réserves contenues dans l'œuf de Grenouille sont partiellement utilisées pendant le développement embryonnaire proprement dit et permettent au Têtard de vivre normalement pendant 12 jours après l’éclosion ; au bout de ce SÉANCE DU 23 JUILLET 439 iemps, le fètard ne possède plus de réserves énergétiques dispo- nibles et ses réserves azotées (tablettes, vitelines) sont presque totalement épuisées (1). Si, dans ces conditions, on détermine chez le Têtard, par l’action de la thyroïde ingérée, un accroisse- ment du métabolisme, on constate que l’animal détruit ses pro- pres tissus ; s’il a pu reconstituer quelques réserves par une courte période d'alimentation préalable, cette destruction apparaît déjà moins brutale. Mais il faut remarquer aussitôt que les tissus at- teints par cette autolyse sont précisément ceux qui doivent nor- malement disparaître au cours de la métamorphose. Inversement, cette augmentation du métabolisme atteint d’au- tres tissus du Têtard en leur fournissant les moyens de s’accroître : tels sont les bourgeons des membres pour lesquels on constate d’ailleurs un développement plus rapide si le Têtard a été nourri quelques jours avant de recevoir l'alimentation purement thv- roïdienne, que s'il a épuisé ses propres réserves par le jeûne. Nous avons alors cherché si ces processus simultanés de des- truction et d’accroissement tissulaire n'avaient pas un retentis- sement sur des organes tels quel le foie et le rein du Têtard et l'étude histologique de ces organes nous a montré, en effet, les signes d’une hyperactivité manifeste. Les cellules hépatiques présentent, suivant les cas, un chon- driome d'aspect normal, mais très développé, ou bien des mito- chondries transformées en gros granules osmio-réducteurs et for- tement colorables par la fuchsine (méthode de Kull). Il peut y avoir surcharge graisseuse ; il existe presque toujours des « para- somes » ; parfois, enfin, on peut constater une véritable dégéné- rescence graisseuse de certaines travées hépatiques. De son côté, le rein montre fréquemment, dans les cellules épi- théliales du segment à bordure striée, la présence de gros corpus- culs chromatophiles identiques à ceux décrits par Policard chez la Grenouille à la suite d’une alimentation purement carnée, ou après l’ablation d’une importante partie du foie. (Laboratoire d’embryogénie comparée du Collège de France). (x) Nous publierons prochainement nos recherches biochimiques sur le cycle de croissance autotrophe du Tétard. Voir aussi Fauré-Frèemiet et Du Vi- vier de Streel. Société de Chimie biologique, 1927. {40 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE AUTOTOMIE DE FLEURS PROVOQUÉE PAR DES MUTILATIONS par L. BLARINGHEM. A. Giard décrit, dans les Controverses transformistes (p. 154 et suiv.), de nombreux cas de séparation brusque d'organes, pattes, antennes, segments du corps observés dans la série am. male. Des chocs brusques, des mutilations, la présence localisée de parasites déterminent la chute immédiate ou lente d’appeu- dices et l'individu échappe par ce moyen sommaire aux consé. quences fâcheuses des lésions. Les exemples d’autotomie provo- quée dans le règne végétal sont plus rares, à moins qu'on y rat- tache les cas, nombreux mais normaux, de caducité florale étudiés dans leur ensemble par H. Lecomte (r910; (1). Souvent les fleurs mâles (Chanvre, Rumex) tombent d’une pièce après la dispersion du pollen et mème lorsqu'une circonstance accidentelle en retarde l’épanouissement; de même beaucoup de fleurs hermaphrodites ou femelles non fécondées se détachent spontanément lorsqu’on en éloigne le pollen : un grand nombre d'hybrides horticoles (Bégonias, Camélias, Choux, etc...) perdent leurs fleurs de cette façon et la grande majorité des Pommes de terre cultivées actuel- lement offrent ce caractère à tel point qu'on ne peut en obtenir aucun fruit malgré la propagation par tubercules sur des cen- taines d'hectares. H. Lecomte a montré que la chute prématurée des fleurs est corrélative du développement spontané et rapide d’une zone très peu épaisse de cellules jeunes qui forme le bourrelet ou l’articu- lation florale. Les circonstances externes les plus légères déter- minent ou accélèrent l'activité du méristème ; un arrosage intem- pestif, une insolation de courte durée, la chute de pluie ou même la trépidation suffisent pour entraîner la chute des fleurs des Gesnéracées, ou des Bégonias. Une accumulation anormale d’eau dans les organes parait être la cause profonde du phénomène qui se rapproche à divers points de vue des mouvements spontanés ou provoqués des folioles des Légumineuses (Sensitive). Au cours de castrations faites en 1920 et en 1921, j'ai noté plu- sieurs exemples inédits d’autotomie et j'en décrirai ici deux exemples bien différents. Je ne crois pas, d'autre part, qu’on ait signalé l'efficacité directe des mutilations pour déterminer le phénomène, à moins qu'il ne s'agisse de la chute des boutons à la suite de piqûres d’Insectes et autres parasites. Dans le genre Linum, j'ai isolé ou castré, en vue d’hybrida- 1) H. Lecomie. Les articulations florales, N. arch. Muséum, t. ÎI, r910o, ct La chute des fleurs. Mém. Soc. hist. nat., Autun, t. 23, 1910. SÉANCE DU 23 JUILLET A4 tions ultérieures, un grand nombre de fleurs de plus de vingt espèces différentes. Une seule, Linum grandiflorum Desf., dont je possède la forme rouge vif et la variation rose, donne lieu à la réaction d’autotomie lorsqu'on enlève, dans le bouton, les an- thères et les pétales. Cette espèce, orginaire du Maroc, se distingue d’ailleurs nettement de tous les autres Lins par ses fleurs très grandes, son pollen brun et ses appendices foliacés, dentés, ciliés. Dans mes essais de 1921, j'ai castré, le {4 juin, 25 boutons longs de r centim. ; le 8 juin, rr fleurs étaient détachées par étran- glement à 1 centim. du sépale inférieur ; le r2 juin, toutes les fleurs, mèmes celles fécondées artificiellement le 8 juin, étaient tombées. La castration de fleurs très jeunes, de moins de 5 mm. n'entraine pas l’autotomie, mais la dessiccation, comme d’ailleurs chez les autres espèces de Lins. Il y a donc, dans l'évolution du bouton de cette espèce une époque de sensibilité spéciale au traumatisme (1) Le second exemple est beaucoup plus frappant parce que la réaction est instantanée. Lorsqu'on détache avant l’anthèse un fragment de la corolle de l’hybride Verbascum thapsiforme x V. blattaria toute la corolle tombe, alors que sans traumatisme elle persisterait deux jours de plus. Il y a dans cette réaction, dont je vais faire une étude approfondie, une analogie profonde avec les mouvements bien connus de la Sensitive. Les parents de l'hy- bride ne possèdent pas-cette réaction au traumatisme, du moins à un degré sensible ; tous les hybrides en fleurs, au nombre de 29 la Dossédent. (Laboratoire de biologie agricole de l'Institut Pasteur). (1) Velenovsky (1904) signale des articulations florales dans le genre Linum : il prétend même que les fleurs isolées, ne donnant aucune capsule, se déta- chent en bloc par leur désagrégation ; je n’ai rien observé de semblable pour toutes les espèces étudiées, sauf pour le grandiflorum ; au contraire, la plupart des fleurs stériles des Lins conservent leurs pétales qui, d'ordinaire, sont cadues. Il est probable, mais l’auteur ne le dit pas dans son mémoire {Bot. Centralbl. Beihefte, t. XVI, p. 294) que ses observations se rapportent: au L. grundiflorum. BroLocte. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LAXXV, "oi 449 | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LA TECHNIQUE DE LA PERFUSION RÉNALE APPLIQUÉE A L'ÉTUDE DES DIURÉTIQUES, par P. Carnot, F. RaTHery et P. GÉRARD. La technique de la perfusion rénale chez l'animal vivant, telle que nous l’avons décrite ici même (1), nous a permis d'étudier divers médicaments diurétiques, notamment l’allylthéobromine, la caféine, le chlorure de potassium, la lactose, l'extrait hypo- physaire, etc. Cette technique rend possible la comparaison, à tous moments, du sang perfusant et de l'urine sécrétée ; on peut en estimer les concentrations, les débits et le rendement (rapport des débits uri- naires et sanguins) pour les divers constituants (eau, NaCl, urée (2), glucose). On peut, d'autre part, isoler circulatoirement un rein du reste de l’organisme vivant, auquel il n’est plus relié que par son sys- tème nerveux. Aussi, cette technique permet-elle, en introduisant le diurétique tantôt dans la circulation générale, tantôt dans le liquide de perfusion, de dissocier son action indirecte par voie nerveuse (nerfs vasomoteurs et one et son action directe sur le rein. Nous n indiquons dans cette note, et à titre d'exemple, que les résultats généraux obtenus, grâce à cette technique, avec l’allyl- théobromine, diurétique soluble : les effets en sont assez cons- tants, même dans les cas où les Chiens présentent, avant l’action du diurétique, de grandes différences individuelles d'activité rénale. à Les détails et les tableaux de dosage seront donnés dans un mémoire d'ensemble. è ° Action indirecte par voie nerveuse. Si l’on injecte un diuré- tique dans la circulation générale, il ne peut agir ni par action directe sur le rein, ni par action humorale, puisque la circu- lation rénale est entièrement extériorisée (3) : l’action est donc indirecte et ne peut s'exercer que par voie nerveuse. Néanmoins, cette action est très nette et tend, dans tous les cas, à augmenter le rendement urinaire : autrement dit, le débit urinaire s'élève notablement pour une même quantité de sang perfusé. (1) C. R. de la Soc. de biol., juin rg21. : (2) Pour les facilités du dosage, nous avons dû ajouter, dans la perfusion, ane certaine quantité d’urée à l’urée normale du sang. (3) Nous nous sommes assurés, par injection d’une solution iodure de po- fassium dans Ja circulation générale, qu'aucune trace d’iode ne passait dans le sang de perfusion, ni dans l’urine du sang perfusé, tandis qu’on trouvait Piode dans l'urine de l’autre rein. .* épi ee - ns SÉANCE DU 23 JUILLEI 443 Les modalités de celte action sont un peu variables, mais le résultat est identique. Par exemple, dans une de nos expériences (exp. 114), l'introduction d’allylthéobromine (1,5 centigr. par kgr.) dans la circulation générale, provoque une vasoconstriction des vaisseaux du rein, et, de ce fait, une diminution notable du débit sanguin (la vitesse du sang par minute tombant de 22 c.c. à 15 c.c.), une augmentation inverse du débit urinaire (la quan- tité d'urine sécrétée montant de 0,12 à 0,23 par minute). Le ren- dement augmente donc, pour une double raison, et passe de 5,4/1000 à 15,3/1000. Dans une autre expérience (exp. 116), alors même que l’action vasoconstrictive à distance de l’allythéobromine sur le rein est moins nette et que le débit sanguin reste stationnaire (36 c.c. par minute et 36,8 c.c.), le débit urinaire augmente de 0,59 c.c. à 0,88 c.c., en sorte que le rendement est, ici encore, augmenté et passe de 16,4 à 23,9. Enfin, dans un-troisième type d'expérience (exp. 115), le débit sanguin à travers le rein s’abaisse de 55,1 c.c. à 29,8 c.c. : le débit urinaire s’abaisse de 0,75 c.e. à 0,55 c.c. Mais, ici encore, le rendement est augmenté et passe de 13,6 c.c. à 18 ACC Le rendement de l’urée monte de 23,5 à 32,7; celui des chlorures passe de 11,3 à 16,03. On voit, en résumé, que si, d'habitude, l’allylthéobromine in- jectée diminue le débit sanguin et augmente le débit urinaire, il n'en est pas toujours ainsi; mais que, même alors, il y a une plus grande quantité sécrétée pour une seule quantité de sang perfusé. Cette donnée paraît donc établir la réalité d’une action diurétique indirecte par voie nerveuse. L'action est, d'habitude, antagoniste sur les vaisseaux et sur la sécrétion ; mais il n’en est pas toujours ainsi et l'augmentation du rendement reste le seul dass constant. 2° Action directe sur le rein. Dans d'autres expériences, COM- binées ou non aux précédentes, l’allylthéobromine a été ajoutée au sang de perfusion; elle passe donc à travers le rein et peut en influencer directement les vaisseaux ou l’épithélium. On peut, d’ailleurs, supprimer complètement l’action nerveuse en section- nant le pédicule du rein perfusé, mais, comme cette énervation augmente déjà, par elle-même, l’activité sécrétoire (ainsi que nous l’avons montré antérieurement), les phénomènes risquent de s’enchevêtrer. L’addition d’allylthéobromine (0,20 par litre) au liquide de perfusion provoque une augmentation considérable du débit sanguin et une augmentation simultanée du débit uri- naire ; par là même, le rapport de ces débits (rendement) ne subit pas une augmentation aussi nette que dans le cas précédent ; il est néanmoins encore sensible. {4% ù SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Par exemple, dans l'expérience 114, le débit du sang passe de 22 C.c. (expérience témoin), à 15,4 c.c. (allylthéobromine dans la circulation générale), et à 63 c.c. (allyithéobromine dans le li- quide de perfusion). Le débit urinaire augmente également et passe de 0,12 à 0,23 et à 0,62. Le rendement passe de 5,4 à 15,3 et à 9,81 (x). Dans l'expérience 125, le débit sanguin passe de 64,4 c.c. (ex- périence témoin), à 48 c.c. (diurétique dan la circulation géné- rale) et à 140 c.c. (diurétique dans le liquide de perfusion) ; le débit urinaire passe de o,21 c.c. à 0,22 c.c. et à 0,67 c.c. Ee ren- dement passe alors de 3,3 à 4,5 et 4,3 pour les raisons précédem- ment indiquées. Simultanément, le débit de NaCI passe de 0,0013 par minule à o0,0014 et 0,0038 ; le débit de N uréique passe de 0,000 à 0,0002 et à 0,0014. Nous n'indiquerons, pour le moment, que ces quelques chif- fres, très remarquables par les augmentations numériques cons- tatées el qui montrent l’utilité de la technique de la perfusion, bien que celle-ci ne puisse être concédée comme l’image exacte de la sécrétion physiologique. DISPARITION SPONTANÉE DE CERTAINS CARACTÈRES SEXUELS SECONDAIRES CHEZ UN COQ. ETUDE WISTOLOGIQUE DU TESTICULE, ‘par P. Porrier et Mile R. pe RorTays. Un Coq né dans le département de l'Aube en juin r919 se développe normalement. Il acquiert, dans les limites de temps habituelles, le plumage, les organes érectiles, les allures d’un Coq en parfaite santé ; il présente en particulier les manifesta- tions caractéristiques de l'instinct sexuel. Au mois de juin 1920, &onc à l’âge d’un an, il subit, sans cause appréciable, une modifi- cation rapide et frappante dans ses allures et dans ses caractères extérieurs. Il s’isole dans un coin de la basse-cour, devient triste, : ne chante plus , semble indifférent à la présence des Poules, ce qui fait dire à la personne qui l’a élevé que son Coq est devenu « neurasthénique ». En même temps, ses organes érectiles su- bissent une régression très marquée ; il conserve cependant à peu près le plumage habituel du Coq (présence du camail, et (1) Le troisième chiffre est en augmentation sur le premier, mais en dimi- nution sur le second, les deux termes du rapport subissent, en effet, l’un et l’autre, une augmentation, inégale d’ailleurs ; pour le deuxième chiffre (15,5), au contraire, le numérateur augmente pendant que le dénominateur diminue, d'où une élévation plus nette du rendement. SÉANCE DU 23 JUILLET 445 des faucilles à la queue, celles-ci, un peu moins développées que chez le Coq normal) (x). C'est à ce moment que nous voyons cet Oiseau, qui vient d'être transporté dans une nouvelle basse-cour. Là non plus, il ne s'occupe nullement des Poules qui l'entourent : il se promène, triste, à l'écart ; il maigrit et dépérit progressivement. A la fin d'août, il meurt avec une baisse marquée de la température et une paralysie des membres inférieurs. On prélève ses testicules. Ils ont subi une atrophie très marquée. La longueur du testicule est de 12 mim., dimension habituelle d’un testicule de Coq de deux mois et demi environ. Le poids de deux testicules est d’'en- viron 0,60 gr., landis que les mêmes organes d’un Coq normal oscillent entre 14 et 4o gr. Modificalions histologiques du testicule. Les glandes sont fixées, l’une par le liquide de Bouin (formule de Hollande), l’autre par le liquide de Tellvesniczky. Les coupes sont colorées par diverses méthodes : hématoxyline au fer, trichromique Masson, etc... On observe les modifications suivantes : le diamètre des cana- licules testiculaires est considérablement réduit. Il a, en moyenne, 44 u de diamètre, tandis qu'à l'état normal, il oscille entre 200 et 320 u. L'examen de l'intérieur du canalicule montre que cet organe a subi une régression très remarquable. Il est revenu à l’état em- bryonnaire. Il ne contient, en général, qu'une seule couche de cellules épithéliales assez mal limitées les unes des autres. Tous les noyaux de ces cellules sont au repos. La lumière du canalicule est presque toujours vide ; cependant, on aperçoit, çà ét là, quel- ques amas de cellules altérées qui se sont détachées de la paroi. En aucun point de l'organe, ces cellules ne subissent leur évolu- tion normale : les spermatozoïdes font complètement défaut dans tous les points de la glande. Le tissu conjonctif interstitiel est abondant. L’albuginée est épaisse. Les artères, qui sont au centre de l'organe, présentent des parois très épaisses ; la tunique des fibres musculaires lisses est, en particulier, très développée. Il est, d'ailleurs, difficile de décider s’il y a eu hypertrophie des parois artérielles ou si les vaisseaux primitifs n’ont pas suivi la même régression que celle de l'organe. Conclusions. Un Coq se développe normalement, il acquiert tous ses caractères sexuels secondaires, puis au bout d’un an, le testicule subit spontanément, ou tout au moins, sans cause externe appréciable, une atrophie progressive et un retour à 5 PIE 33, du travail de Pézard : Le conditionnemen 1YSiO- (x) La fig. x2, page 33, du travail de Pézard : Le condition ent ph: logique des caractères sexuels secondaires chez les Oiseaux, Paris, 1918, donne une idée très exacte de l'apparence du Coq en question à cette période de son æxistence. 446 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l’état embryonnaire. Ces modifications entraînent l’atténuation ou la perte de certains caractères sexuels secondaires (organes érectiles, manifestations de l'instinct sexuel), les autres carac- tères, notamment le plumage, caractéristique du mâle, persistant sans changement notable. Ces faits viennent confirmer ceux qui ont été obtenus ex- périmentalement par ablation des testicules (Pézard). Il nous semble surtout très remarquable que les testicules en- core présents, bien que très réduits, n'aient pas été capables d’as- surer la conservation des caractères sexuels secondaires déjà ac- quis. Leur poids total, 0,6 gr., était près de la limite inférieure de celle que Pézard estime être indispensable au conditionnement des caractères sexuels secondaires. Et surtout, ces testicules avaient perdu leur fonction normale d'élaboration des spermatozoïdes ; ils étaient revenus à l’état embryonnaire : l’épithélium du canali- cule avait perdu tout pouvoir de prolifération. Cette constatation confirme l'opinion des physiologistes qui localisent la sécrétion interne du testicule des Oiseaux dans les cellules du canalicule, dans l’épithélium sertolien, ce qui les différencie des Mammifères, où cette sécrétion s'élabore au niveau du tissu interstitiel. ACTION DES SELS DE RHODIUM, DE BISMUTH, DE TERRES RARES ET DE NIOBIUM DANS LE TRAITEMENT DU NAGANA CHEZ LA SOURIS, par À. Frou et M. GUILLAUME. Nous avons étudié l’action des sels de rhodium, de bismuth, des terres du groupe cérique et du groupe yttrique, ainsi que celle des sels de niobium chez les Souris inoculées avec du nagana. Les sels de niobium nous paraissaient offrir un intérêt tout particulier, parce que les propriétés chimiques de ce corps pré- sentent de grandes analogies avec l’arsenic et l’antimoine, dont l’action thérapeutique est établie dans le traitement de diverses trypanosomiases. Les résultats que nous avons obtenus en injec- tant sous la peau 0,4 c.c. à 1,2 c.c. d’une solution à 0,5 p. 100 de citrate double de niobium et de sodium n'ont pas vérifié cette hypothèse. Le traitement, institué r2 ou 24 heures après l’infec- tion et répété tous les jours, n’a pas fait disparaître les Trypano- somes ni prolongé la vie des animaux. A. Eug. Robert et B. Sauton ont montré, en 1914, que les sels de bismuth ont une action des plus nette sur la spirillose des Poules. Voici les conclusions de cet intéressant travail : (1) À. Eug. Roburt et B. Saalon. Jubilé de E. Metchnikoff, Paris, 1927. Ed SÉANCE DU 23 JUILLET 447 « L'étude de la spirillose des Poules ne présentant d’ailleurs qu'urs intérêt théorique, nous espérons pouvoir une fois exposer les résultats de nos expériences interrompues concernant l’action du bismuth sur la fièvre récurrente et sur la syphilis. Nos pre- miers essais de traitement préventif et curatif des affections à Trypanosomes nous ont donné, chez le Cobaye, des actions posi- tives comparables par l'emploi des composés suivants : phos- phate soluble, hyposulfite double de potassium et de bismuth, bismuthotartrate de sodium, citrate ammoniacal. » Les conclu- sions de ce travail viennent d'être confirmées par R. Sazerac ei G. Levaditi, pour ce qui a trait à la syphilis et au nagana. Nous avons obtenu des résultats de même ordre, en employani le sous-nitrate, dont on trouve quelques échantillons se dissol- vant facilement à la dose de 1 p. 100 dans des solutions de man- nite à 10 p. 100. On observe une action nette sur la disparition des Trypanosomes et la survie des animaux. Voici les résultats obtenus avec le sous-nitrate de bismuth dissous dans la mannite. Le traitement est institué 24 heures après l'infection et les injec- tions sous-cutanées sont faites tous les jours au début du traite- ment, puis tous les 2 jours. Nombre de gouttes de la solution Survie des animaux de sous-nilrate à 1 p. 100 . Nombre d'injeclions eu jours L h [ 2 7 GG 1 rot À 5 ” Xe 41 2 } La Souris témoin est morte en 5 jours. Voici une autre expérience dans laquelle nous avons associé fa solution bismuthique à l’ensemble des terres du groupe céri- que en solution à 1 p. 100. Les résultats, obtenus par Grenet et Drouin, avec les sels cériques dans le traitement de certaines formes d’accidents primaires ou secondaires de la syphilis, qui résistent à l’arsénobenzol, justifiaient cet essai d'association, bien que les sels du groupe cérique, à eux seuls, ne produisent que des survies de 24 ou 48 heures chez les Souris infectées. Solutions injectées Nombre d’injections Survie en jours Other 0 PTONLIES 2 eee DÉdone 7 7 HÉDEESMTATES 2 DOULIES LL à een een e J00 00 5 8 3 IT 4 13 7 plus de 6o GR Saizerac et C: Levaditi. C. R. de l'Acad des sc:,.t. CLAXII, 1921, P. 1391. 448 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les Trypanosomes disparaissent après la quatrième injection ; quelques Souris ont eu des rechutes : ou 8 jours après et sont mortes ; chez d’autres, sous l'influence du traitement, les Trypa- nosomes disparaissent de nouveau pendant 8 à ro jours ; une nouvelle rechute amène la mort. Nous avons obtenu des résultats du même ordre en associant au_bismuth les sels de l’ensemble des terres du groupe yttrique. Les Trypanosomes disparaissent après la quatrième ou cinquième injection, mais ne reparaissent plus chez les Souris, lorsque le traitement est institué 24 ou 48 heures après l'infection. Avec le chlorure de rhodium à 1 p. 100, injecté sous la peau chaque jour, à la dose de o,1b c.c., chez des Souris présentant des Trypanosomes dans le sang, on obtient des survies de 2 à 1O jours, sans observer la disparition des Trypanosomes. Le chlorure de rhodium paraît donc prolonger la vie des animaux traités, soit en augmentant la résistance des animaux, soit en neutralisant une substance toxique élaborée par les Trypanosomes. Si on injecte le chlorure de rhodium 12 heures après l’infec- tion, on obtient des résultats plus nets. Voici les résultats d'une de nos expériences : 15 Souris sont inoculées avec du nagana; 3 témoins meurent en 6 jours ; 12 sont traitées par RH?CF ; elles reçoivent 0,1 c.c. d’une solution à 1 p. 100 toutes les 36 heures. 3 de ces Souris ont eu des Trypanosomes 12 jours après l’infec- tion et sont mortes en 17 et 22 jours ; 2, après avoir reçu 10 in- jections de rhodium, sont mortes en 27 et 36 jours ; 3, en 54 jours, ces 5 animaux n'ont jamais présenté de Trypanosomes. A sont vivantes et paraissent en bonne santé trois mois après l’inoculation et le traitement. 5 Nous ferons remarquer que le RH°CI°, aux doses employées, (o,15 c.c. de solution à r p. 100 dans 1 c.c. d’eau salée), injecté sous la peau, est caustique, et qu'il est possible que cette action thérapeutique soit plus manifeste par injection intraveineuse. SÉANCE DU 23 JUILLET SUR LES CELLULES A MUCUS DE L'HUIÏrRE (Ostrea edulis L.) ET LA MYCOSE DE PETTIT, _ par RoBERT Pr. Doczrus. Chez la généralité des Métazoaires, l’épithélium intestinal rem- plit trois fonctions : absorbante, sécrétrice ou glandulaire, et ex- crétrice. Les cellules à mucus sont à la fois sécrétrices et ex- crétrices. Si nous examinons une coupe de l'intestin de l'Huitre, nous remarquons, parmi les cellules ciliées, des cellules à mucus. L'existence de ces cellules est constante, mais leur nombre est plus ou moins grand selon les individus ; il varie sous l’influence de circonstances diverses que nous nous proposons de préciser ; mais, d'ores et déjà, il nous est possible de dire que certains états pathologiques en provoquent l'augmentation dans une propor: tion anormale. C'est un fait du reste bien connu qu'il y a des cellules ciliées qui se transforment en cellules à mucus. Divers épithéliums autres que l'épithélium intestinal, montrent aussi des cellules muqueuses. La structure et l'aspect d’une cellule à mucus varient considé- rablement avec son état fonctionnel. Au début, avant la phase sécrétrice, le cytoplasma a une structure réticulée ; aux nœuds du réticulum, on observe des granulations (mitochondries),.qui sont le point de départ de la formation du mueus. Ainsi que nous l'avons pu remarquer sur des coupes, colorées à l’hémalun, de l'intestin d'O. edulis L., la substance intertrabéculaire donne la réaction métachromatique ; elle apparaît en bleu de ciel. À me- sure que les granulations grossissent, le réticulum disparaît : lors de la phase fonctionnelle, on ne voit plus qu’un eytoplasma sgranuleux ; le noyau, refoulé à la périphérie, finit par dégénérer, Si ces transformations cytologiques des cellules à mucus ont ‘été relativement peu suivies chez l'Huître, elles l'ont été très fréquémment, dans divers épithéliums, chez les animaux les plus différents. Je rappellerai que von Ellermann (1900, p. 182-189, voir en particulier sa fig. 4) (1), a étudié la structure réticulaire du cytoplasma des cellules muqueuses de l’épithélium de l’oviducte des Amphibiens, et que F. Ladrevyt (1918, p. ro et pl. x, fig. 2, cellules vibratiles et cellules gandulaires) (2), à propos de l’épithélium cilié de l'intestin de Sipunculus nudus L., (x) Ueber die Schleimsecretion im Eïileiter der Amphibicn. Anatomischer Anzeï- ger, t. XVIII, n° 8, 1900, p.-182-189, fig. 1-6. (2) Contribution à l’étude de la nutrition, 5o pages, 3 pl., fig. 1-13, in-4°, Beausoleil, 1918. = 450 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE s'exprime ainsi : « Au début de leur évolution, les cellules glan- dulaires présentent un cytoplasma nettement réticulé. » Récemment, A.Pettit (1921, p. 235-230, fig. 1-3) (x), a observé et figuré, dans l’épithélium intestinal d’Ostrea edulis L, des cel- lules à cytoplasma présentant l'aspect réticulaire normal et carac- téristique de celui des cellules à mucus à leur début ; mais ik a voulu voir dans ce pseudo-réseau cytoplasmique le mycelium d'un Champignon parasite. Le regretté P° Matruchot, ayant examiné les préparations faites. par À. Pettit, estima que l'on se trouvait « sans doute en présence d'un microorganisme du groupe des Actinomycètes, à classer provisoirement dans le genre Nocardia », d’où le nom de « Nocar- dia matruchoti », donné par A. Pettit, malgré l’absence de tout caractère de Nocardia et d’'Actinomycète. Il est utile de préciser que l’on n'observe de granulations dans le réticulum que là où il y a entrecroisement de trabécules, et non pas, comme peut le faire croire la figure 3 de la note de: A: Pettit-(bid., p. 238), cà et là le long de ces trabéceles: Sur des préparations de même provenance, nous avons re- marqué que, dans les régions de l'intestin où il n’y a pas de cel- lules à mucus, il y a infiltration de leucocytes éosinophiles dans > l’épithélium. Il semblerait donc que, là où les cellules à mucus. manquent, des leucocytes suppléent à leur fonction excrétrice. Dans ses études sur l’histologie des Lameéllibranches, D. Ca- razzi (1896, p. 401-402) (2) a comparé les cellules sécrétrices de l'intestin d'Ostrea edulis L. à celles homologues des branchies et. des valves du même Molusque. Dans les cellules claviformes de l'intestin de l’Huitre, décrites et figurées par Carazzi (ibid., pl: XVIFE, fig. 12, 15, r4 et rh. bis) (voir, aussi, Carazzi 1697 pl. XIII, fig. 13) (3), on reconnaît nettement les éléments épithé- liaux attribués par A. Pettit à une infiltration mycosique. Depuis le début de l’été 1920, une mortalité anormale sevit sur les Huîtres (O0. edulis L.) des côtes de France, de Hollande et d'Angleterre. Nous avons examiné l'extension de la maladie en France et la symptomatologie des Huitres atteintes dans une: suite de rapports adressés à l'Office scientifique et technique des Pêches maritimes. Les Huîtres étudiées par A. Pettit, sur la de- mande de l'Office, étaient des sujets, soit expédiés comme étant. (x) Mycose de l’Huitre comestible. Bull. de l’Acad, de méd., 8° série, t. EXXXV.. n° ©, séance du 28 février 1921. (>) Contributo all” istologia e alla fisiologia dei Lamellibranchi. r. Ricerche- sulle Ostriche verdi. Mitt. der 7001. Station Neapel, t. XIT, 1896, p. 381-431, pl. XVIII, fig. 1-20. (3) Ricerche sull? assorbimento del fero nell’ Ostrea edulis L. Journ. intern.- d’anat. el de physiol., t. XIV, 1897, p. 117-147, pl. XIII. SÉANCE DU. 23 JUILLET A5E supposés malades par les ostréiculteurs, soit présumés malades par A. Pettit, en raison de certains caractères externes. Les Huîtres examinées par nous étaient des Huîtres certainement malades, et nous avons aussi examiné, à litre de comparaison, des Huîtres- bien portantes. Nous poursuivons actuellement des recherches. pour découvrir la cause de la mortalité anormale de 1920-1921 chez les Huîtres, estimant que cette cause est encore inconnue, la mycose de Pettit ne pouvant être retenue (r;. Addition à la note précédente. On a recherché, en Angleterre, si la mortalité anormale des Huîtres, en 1920-1921, n'était pas due. à une maladie microbienne. Jno. Eyre a remis, au Ministère Bri- tannique de l’agriculture et des pêches, un rapport préliminaire où il a mentionné qu'il avait isolé un microorganisme particu- lier (Bacille courbe ou Vibrion) de quelques Huîtres malades de Whitstable, mais il n’a pu lui reconnaître une action pathogène. sur les Huîtres ; il en fut de même pour diverses autres espèces microbiennes. D'autre part, dans des cultures faites à partir d'Huîtres malades. et jamais dans celles faites à partir d'Huîtres saines, J. Eyre et J.-H. Orton ont obtenu un microorganisme qu'ils regardent comme un Champignon, mais que J. Eyre a désigné sous le nom de Cladothrix dichotoma (2). Les auteurs anglais n’ont pas, jus- qu'à présent, à notre connaissance, mis en évidence une relation. entre ce microorganisme et la mortalité anormale des Huîtres, qui continue à sévir. À. PETTIT. — Au cours des recherches que l'Office des Pêches m avait prié d'entreprendre, j'ai communiqué successivement les. résultats obtenus à R. Dollfus. Avant la publication de ma note, je lui ai remis un certain nombre de préparations ; brusque- ment, R. Dollfus vient à la Société nier la présence d’un Cham- pignon dans les Huiîtres que j'ai examinées. Je n'ignore pas combien est épineuse la discrimination entre les détails d'organisation et les parasites intracellulaires : à peu. (:) Il est intéressant de rappeler que Alexander G.-R. Foulerton (1910, p. 17). rapporte qu’il a eu l’occasion d'isoler une espèce typique de Sreptothrix (ac- tuellement Nocardia) des sucs viscéraux d’une Huitre, voir : The streptotri- choses and Tuberculosis (being the Microsc. Lectures for 1910), London, rg910, 68 p., 4 pl. (2) Cladothrix dichotoma Macé 1888, nee Cohn 1875, n’est pas un vrai Cla-- dothriz ; il appartient au genre Nocardia ainsi que l’ont admis Chalmers et Cbristophers (1916, p. 270). Voir À sudanese Actinomycosis. Annals for tro-- pical Medic. and Parasit., 30 sept. 1919, t. X, n° », p. 293-289, pl. VIII-IX. Les vrais Cladothrix n’ont rien à voir avec les Nocardia et les Actinomycètes : ec ne sont pas des Champignons. 452 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE près tous les faits de structure des éléments anatomiques, Îles spermatozoïdes y compris, ont été tour à tour confondus avec des microorganismes. Néanmoins, les considérations émises par R. Dollfus ne prou- vent pas que la diagnose de L. Matruchot est erronée ; elles n'’in- firment pas non plus le résultat acquis par J. Eyre et J.-H. Orton : l'isolement en culture pure d’une Nocardia provenant des tissus de l'Huitre. D'ailleurs, en accord avec mes collègues anglais, je n'ai pas préjugé du rôle du microorganisme en question dans l’épizootie actuelle. En définitive, la question est la suivante : l'Huître peut-elle héberger une Nocardia, dont le rôle est à déterminer ? La réponse est fournie par les cultures de J. Eyre et J.-H. Orton. (1) REUNION BIOLOGIQUE DE LYON SEANCE DU 4 JUILLET ALLEMAND-MARTIN (A.): De l’in- fluence des variations thermiques des eaux de hauts fonds sous-ma- rins sur la répartition et le déve- loppement des larves de ne spongia equina de Tunisie Boucer et Noër : Du rôle de défense anti-placentaire des élé- ments leucocytaires de la ca- TEE 0 de Ro ADO EIRE Courmont (P.) : Comparaison des séroréactions d’agglutination et de déviation du complément dans la tuberculose pulmonaire. Gricoraki et PéIu : Sur une nouvelle espèce de levure du genre Debaryomyces : D. matru- DORE A ne aline flot GuiLLtERMOND (A.) : Sur l’évo- lution du chondriome et la for- mation des chloroplastes dans PElodeavcanadensis: 2... GuirLiERMoND (A.) Sur le chondriome des Conjuguées et HeSDIatOmÉES 22.000 : | II | 14 15 17 20 oh | P92 SOMMAIRE Morez (A.), MouriQuanp (G.), Micuez (P.) ct Tunévenon (L.): Sur l’absence de troubles électifs du métabolisme du calcium os- seux dans le scorbut expérimen- Lol Re ee Re a MouriQuanr (G.) et Micuez (P.) : Le jus de citron stérilisé est-il antiscorbutique ?... . ... Nicozas (J.) et FAVRE (M) : Traitement radiothérapique de la lymphogranulomatose inguinale SUPER RTE Poricarp (A.) et Micuon (L.) : Sur la détection histo-chimique des ccrbures (huile de vaseline) dans les tumeurs provoquées par injection de ces corps dans les HÉSUS RSR ar con Weizz (E.), Durourr (A.) et Canovirou (X.) : Sur la réaction de précipitation du benjoin col- loïdal avec les liquides céphalo- rachidiens pathologiques....... 0 Présidence de M. A. Morel. DE L'INFLUENCE DES VARIATIONS THERMIQUES DES EAUX DE HAUTS-FONDS SOUS-MARINS SUR LA RÉPARTITION ET LE DÉVELOPPEMENT DES LARVES DE Hippospongia equina DE TUNISIE, par À. ATLEMAND-MartTiN O2 Q© Dans nos premières études de Sfax, publiées en 1906, sur la biologie de l’Eponge Hippospongia equina (Var. el. Lend) et de 45% RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (12) sa larve (suivies de notre note avec R. Dubois, 1908, Soc. Linn., Lyon), nous nous étions attachés, après avoir décrit cette larve, ‘et établi l’époque de sa mise en liberté, à préciser les propriétés biologiques susceptibles de fournir des applications à l’industrie Nous avions attiré l'attention sur l'importance de l’action des agents physiques sur la fixation de la larve, spécialement des ra- diations lumineuses et de la chaleur. En dehors du graphique des températures moyennes prises pendant près de trois ans, nous avions noté bon nombre d'observations et signalé, en particulier, les déformations de la larve sous l'influence des variations ther- miques. Ces expériences nous avait poussé à rechercher com- ment ces mêmes faits peuvent se reproduire dans la nature. De 1906 à 1911, de nouvelles observations s'étant ajoutées pendant chacun de nos séjours et de nos voyages en Tunisie, nous avons résumé au congrès de l'A. F. A.S., 1913, Tunis, les résultats obtenus à Sfax, en particulier sur la culture de l'Eponge : un fait prédominait, c'était la faible proportion de larves fixées dans les hauts-fonds, et nous terminions ainsi : « De l’examen de tous ces faits, on doit se demander si c’est la variabilité de la tempé- rature des eaux superficielles ou l’action de la lumière qui joue le principal rôle (pour gêner la fixation) ; ou encore le change- ment de composition chimique dû au trouble constant des eaux de surface. Serait-ce aussi la présence d'animaux destructeurs de ces larves P Tels sont, entre autres, les points qu’il importe d'étu- dier pour compléter les essais industriels en petite profondeur. » La revision de toutes les données recueillies, et le rapprochement de certains faits répétés nous font aujourd'hui considérer les variations thermiques comme le facteur le plus important dans la répartition des larves ; pour compléter ces observations biolo- giques, nous avons tenu à préciser par l'étude anatomique les causes des déformations de la larve sous l'influence de tempé- ratures plus ou moins élevées, en présentant à l’Académie des Sciences (1), avec M. Vaney, une note appuyée sur de très bonnes coupes de larves d’H. equina. On sait que l'importance de la variation de température, en bio- logie, est telle, qu'elle peut suffire à expliquer à elle seule la répar- tition de certaines espèces en zones bien déterminées. Les expé- riences de Regnard sur les Poissons, ont confirmé que, si ces variations sont lentes ou brusques, il peut y avoir ou adaptation d'espèces nouvelles, ou disparition complète ; nos expériences de 1906 nous avaient amenés à des conclusions semblables sur les larves d’H. equina. Nous avions ajouté que des différences de cinq ou six degrés pouvaient provoquer la mort rapide et dit que (1) C. R. de l’Acad. des sc., 191$. {13) : SÉANCE DU 4 JUILLET 455 ces différences avec la température optima de vie étaient beau- coup plus sensibles sur la larve que sur l'Eponge adulte. Ce qui se produit au laboratoire peut souvent se généraliser dans la nature, et là est sans doute la véritable explication du fait, qu'il ne se fixe dans les hauts-fonds, compris entre le rivage et les profondeurs de 4 à 5 m., qu'un nombre infime de larves sur l’énorme quantité émise au mois de mai. Nos observations thermométriques nous ont permis de constater l'existence de variations d'autant plus accentuées entre la matinée et la soirée que l'épaisseur d’eau est plus faible. Le contact des eaux avec les hauts-fonds surchauffés des côtes orientales tunisiennes (dont les faibles profondeurs s'étendent en pente douce à plusieurs kilomètres du continent, sur de vastes surfaces), crée certainement des courants de convexion, et la différence de chaleurs spécifiques des eaux, de l'air et du sol sous-marin peut également augmenter les écarts. La larve d'H. equina, redoutant des températures inférieures ou supé- rieures à 17° (optimum de vie et de fixation), semble fuir ces régions à températures variables. Nos expériences sur le rôle - des radiations ne viendraient qu’au second plan, les variations thermiques étant suffisantes (toutes autres conditions égales) pour expliquer la répartition des larves, à partir des fonds de 4 à 5 m. Cela nous prouve que si l’étude des températures moyen- nes des grandes profondeurs importe au plus haut point en biologie, ainsi que le font remarquer Joubin et Berget, nous devons admettre aussi que l'étude détaillée des variations de tem- pératures dans les eaux superficielles, dominant les hauts-fonds de rivages, a une importance capitale lorsque ceux-ci caracté- risent ces vastes étendues constituant l'habitat des organismes ayant une valeur industrielle, où, de plus, le brassage des eaux est peu accentué en raison des faibles mouvements de marée il faut donc conclure qu'il sera inutile de répéter les expériences sur la fixation ds larves d'Eponges dans les hauts-fonds dont la température trop variable leur nuit, mais à partir des profon- deurs de 4 à 5 m. à température plus constante et voisine de la température optima, 17°. 496 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (14) Du RÔLE DE DÉFENSE ANTIPLACENTAIRE DES ÉLÉMENTS LEUCOCYTAIRES DE LA CADUQUE, par Boucer et Noëz. En 1910, Durante à cru pouvoir affirmer que la présence de leucocytes nombreux, dans une caduque épaissie, lors de l'évo- lution de certaines moles hydatiformes était directement liée à une réaction de défense de l'organisme utérin contre l’envahisse- ment molaire. Nous venons d'avoir l’occasion d'examiner une pièce (paroi utérine, insertion placentaire et bord du placenta), qui nous avait été confiée par le regretté P° Fabre. Il s'agissait d’une rupture utérine au cours d’une grossesse normale itérative après césa- rienne abdominale. L'intervention, faite il y a plus d’un an, s ‘était accompagnée de fièvre les cinq premiers jours. La rupture siégeait sur l’ancienne cicatrice, au point où le pla- centa s insérait. C'est à ce nive si qu'à porté l'examen. Nous avons constaté que : 1° la couche musculaire plexiforme s'était complètement reconstituée ; 2° la rupture s'était faite sans aucune des altérations classiquement invoquées ; il n’y avait ni modifications du tissu élastique (on n'en trouve pas trace dans nos préparations), ni dégénérescence graisseuse ; 3° 1l existe des modifications intéressantes de la caduque : a) épaississement avec phénomènes d'endométrite déciduale intense ; cellules espa- cées et rares et pycnose en certains points ; b) une infiltration très intense de polynucléaires, infiltration qui gagne même en certains points les couches musculaires. Ces lésions de la caduque, en tous points comparables à celles décrites par Durante dans la mole, ne peuvent être mises ici sur le compte d’une réaction de défense à l’envahissement placen- taire. Il s’agit d’une réaction inflammatoire chronique, du type de celle fréquemment constatée au niveau d’une cicatrice. En présence de faits semblables, on est en droit de se deman- der, si, dans le cas de mole, comme dans le cas présent (ainsi que l’écrivaient Bonnaire et Letulle, en 1901) cette infiltration ne démontre pas simplement l’origine inflammatoire de la mole, plutôt qu'elle ne représente une organisation défensive antipla- centaire. (Clinique obslétricale el laboraloire d’histologie de la Facullé de médecine). (15; : SÉANCE DU 4 JUILLET 457 COMPARAISON DES SÉRO-RÉACTIONS D'AGGLUTINATION ET DE DÉVIATION DU COMPLÉMENT DANS LA TUBERCULOSE PULMONAIRE, par PaAuLz CouRrMoONr. La séro-réaction agglutinante a été employée pour la pre- mière fois en 1898 (1), avec les cultures de tuberculose homo- gènes, par S. Arloing, puis nous-même, pour le diagnostic, et, depuis, pour le pronostic de la tuberculose humaine. De très nombreux travaux ont confirmé nos résultats depuis vingt ans. La réaction de Bordet-Gengou a été appliquée pour la pre- mière fois à la tuberculose par Widal et Le Sourd. L'emploi de nouveaux antigènes a ramené cette question à l’ordre du jour. Comme nous le disions récemment, il est de grand intérêt de comparer chez les mêmes malades ces deux séro-réactions entré elles et avec les réactions à la tuberculine (2). En 1909, avéc F. Arloing (3), nous avions comparé séro-agglutination et ophtal- mo-réaction chez le vieillard. Le pourcentage des réactions posi- tives était à peu près le même (66 p. 100), mais ce n'étaient pas toujours les mêmes sujets qui montraient la réaction positive ; dans 55 p. 100 des cas seulement, les résultats des réactions étaient concordanis. Nous venons de comparer, chez 50 tuberculeux pulmonaires en évolution, les réactions d’agglutination, de déviation du com- plément et de cuti-réaction. La réaction agglutinante a été faite, suivant les règles que nous avons maintes fois publiées, avec les cultures homogènes diluées. La déviation du complément a été cherchée par la méthode Calmette-Massol, avec des quantités d'alexine variant de 0,3 à o,4 pour un même sérum (4 tubes). La cuti-réaction a été faite chez la plupart des malades. Nos résultats peuvent être groupés et discutés ainsi qu'il suit : 1° Avec le sérum de 50 tuberculeux pulmonaires, la réaction agglutinante a été positive 32 fois (64 p. r00). Chez 33 de ces malades, la cuti-réaction a été faite et trouvée positive 17 fois et négative 6 fois (cas très graves). Chez 12 malades, la déviation a été positive et l’agglutination négative. Chez 3, l’agglutination a été positive alors que la déviation était négative. Chez 6, les (x) S. Arloing et Paul Courmont. Recherche et valeur clinique de l’agglu- tination du Bacille de Koch par le sérum sanguin de l'Homme. C. R. de l’Acad. des sc., 19 septembre 1898. (2) Paul Courmont. La séro-agglutination du Bacille de Koch. Conférence internationale contre la tuberculose, Masson, Paris, 1920. (3) Paul Courmont, F. Arloing et Bérard. Séro-réaction et ophtalmo-réaction comparées chez le vicillard. Lyon médical, 20 juin 1909. Brozocre. Comptes RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 32 (8 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (16) deux réactions ont été négatives ; dans ce dernier cas, il s’agis- sait de formes très graves et rapidement mortelles. 2° Avec la sérosité pleurale de 5 pleurésies sûrement tubercu- leuses, la déviation a été positive 3 fois, et la séro-agglutination 1 fois seulement. Il ne s'agissait pas de pleurésies séro-fibrineuses elassiques, à évolution bénigne (cas dans lesquels l’agglutination est presque toujours positive), mais de pleurésies pyoïdes ou purulentes à évolution grave ou interminable. 3° Application au diagnostic. Au premier abord, ces résultats sembient en faveur d’une utilité plus grande de la réaction de déviation pour le diagnostic. En réalité, nos malades étaient tous des tuberculeux pulmonaires avérés, de diagnostic clinique évident, des formes évolutives à pronostic le plus souvent grave. Dans ces cas, l'utilité des réactions de laboratoire est beaucoup moindre pour le diagnostie. Dans un seul cas, le diagnostic ne fut pas fait pendant la vie ; il s'agissait d’un cas de granulie pris pour une pneumonie ; précisément, les deux séro-réactions et la euti-réaction furent défaillantes, négatives et contribuèrent à Éerreur. Si on observe, non plus seulement des tuberculeux graves d'un service spécialisé, mais, comme nous l'avons fait autrefois, des tuberculeux de toutes catégories comme on les irouve dans les services de médecine ordinaire, y compris les formes légères (pleurésies séro-fibrineuses, sommets fibreux, for- mes guéries), la séro-agglutination est positive dans 90 p. 100 des cas environ (r). Les 10 p. 100 de séro-agglutinations négatives eoncernent précisément les cas graves, dont nous avons eu un très grand nombre dans nos observations actuelles. 4° Applications au pronostic et à l'étude de l’évolution. Dans fes cas de tuberculose avérée, où les deux séro-réactions sont néga- tives, le pronostic semble extrêmement grave. Nous avons montré depuis longtemps que l'absence de réaction agglutinante, et sux- out sa décroissance ou sa disparition au cours de la tuberculose iscérale et surtout pulmonaire, sont d’un pronostic réservé ou grave (2). Il est donc de grande utilité de suivre la courbe d’ag- glulination au cours de la tuberculose pulmonaire. Le dosage ‘du pouvoir agglutinant étant très facile (variations de o à 5 à 20, 40 et au-delà), cette courbe est facile à obtenir, et ses variations sont d'un grand intérêt. La réaction de déviation étant beaucoup plus souvent positive dans les cas graves et ses variations étant moins (1) Paul Courmont. Valeur sémiologique de la réaction agglutinante chez les tuberculeux ; séro-diagnostic, séro-pronoslic. Congrès de l’Associalion française pour l'avancement des sciences, Lyon, août 1906. (5) Paul Courmont. Valeur sémiologique de la réaction agglutinante chez ls tuberculeux : séro-diagnostic, séro-pronostic. Congrès de l'Association fran- enise pour l'avancement des sciences, Lyon, août 1906. | » {17) SÉANCE DU 4 JUILLET 439 grandes et moins faciles à déterminer, nous semble à ce point de vue d’une utilité plus restreinte. Jusqu'ici, nous avons trouvé des réactions de déviation intenses (dans les 4 tubes), aussi bien dans les cas très graves que dans les formes moins sévères. Nous avons observé le même fait pour les liquides de pleurésies puru- lentes : la réaction de déviation, dans les 3 cas où elle fut pra- tiquée, confirmait le diagnostic ; mais la réaction agglutinante négative dans ces cas, indiquait, conformément à la clinique, une évolution grave ou chronique. Nous savons qu'au contraire, dans les pleurésies séro-fibrineuses l’agglutination est presque toujours positive, en accord avec l'évolution bénigne ordinaire ; lorsqu'elle est absente, il s’agit de cas très graves (x). Conclusions. L'étude comparée des réactions d’agglutination, de déviation du complément et de la tuberculine doit être faite systématiquement chez les mêmes malades. La concordance des séro-réactions et de la cuti-réaction chez les tuberculeux, renforce mutuellement leur valeur : pour le diagnostic, lorsqu'elles sont positives ; pour le pronostic, lorsqu'elles sont négatives. Dans les formes graves de tuberculose, la réaction de déviation a été plus souvent positive que l’agglutination. La séro-réaction agglutinante semble de plus grande valeur pour le pronostic et l'étude de l’évolution de la maladie. SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE DE LEVURE DU GENRE Debaryomyces (D. matruchoti), par GRIGORAKI et PEJU. L'un de nous a prélevé des matières fécales d’un malade atteint d’helminthiase, une nouvelle espèce de levure que nous décri- rons ici. Sur moût de bière à 25°, cette levure forme un dépôt et au bout de 48 heures, de faibles traces d’anneau. L'anneau devient assez développé par la suite, mais il ne s’est pas produit de voile au bout de deux mois. Examinées au bout de 24 heures sur moût, les cellules sont toujours sphériques ou légèrement ovoïdes (3 u 6 à 5 u 4 de longueur, sur 1 u 8 à 3 u de large). Plus tard, dans les vieilles cultures, elles deviennent souvent ovales. De irès bonne heure, les cellules montrent dans leur intérieur un gros globule graisseux. Dans les vieilles cultures sur gélose de Gorodkowa, on trouve quelques cellules allongées et réunies for- a) Paul Courmont. Séro-pronostic des pleurésies tuberculeuses. Presse médi- cale, 8 novembre 1905. | 460 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (13) mant des rudiments mycéliens. Les températures maxima pour le bourgeonnement sont situées entre 37° et 38°. La levure sporule facilement sur gélose de Gorodkowa et sur carotte. La sporulation est précédée d’une copulation hétéroga- mique. Cette copulation s'effectue entre deux cellules de dimen- sions inégales. Elle parait pouvoir s'effectuer entre deux cellules: de parenté très voisine. Elle peut s’opérer entre une grosse cellule mère et l’une des petites cellules issues de cette dernière et encore- accolée à elle. D’autres fois, elle se produit entre des cellules voi- sines, dont il est difficile de préciser la parenté et parfois sépa- rées entre elles par un certain nombre de cellules. La différence entre les gamètes est très variable et on trouve de nombreuses formes de transition entre l’isogamie et l’hétérogamie ; souvent. le gamète mâle est seulement légèrement plus petit que le gamète- femelle. Les deux gamètes forment de petits becs qui s'unissent en un canal de copulation, plus ou moins long, selon que les. gamètes se trouvent plus ou moins rapprochés. Le contenu du gamète mâle émigre dans le gamète femelle où s'opère le mé- lange de deux protoplasmes et qui se transforment en un asque- L'asque renferme toujours une seule ascospore, ronde, avec um globule graisseux au centre et une membrane verruqueuse, dont les verrucosités s’atténuent lorsque les ascospores ont achevé leur croissance. Dans quelques cas, les gamètes n'arrivent pas à se fusionner immédiatement et orne plusieurs becs qui témoi- gnent de tentatives infructueuses d'union. Nous n'avons jamais Done de parthogénèses. Les ascospores germent par bour- geonnement ordinaire. Les températures limites maxima de spo- rulation sont situées entre 30° et 32° Sur moût gélosé à 25°, au bout d'un mois, la colonie géante offre la dimension d’une pièce de 2 franes ; elle est d’un blanc éclatant. Le centre forme une sorte de rosace. Les bords sont unis, avec de larges lobes. Sur moût gélatiné à 15-20°, au bout d'un mois, la colonie géante offre 1e dimensions d'une pièce de bo centimes ; sa cou- leur est blanche, légèrement jaunâtre. Le centre est a et de son pourtour partent des sillons qui dessinent des lobes s le bord. La gélatine n’est pas liquéfiée après deux mois. Les vicilles cultures sur gélose de Gorodkowa prennent une couleur chocolat. La levure invertit fortement le saccharose. Par la méthode des petites fermentations de Lindner, elle a paru faire fermenter faiblement le mannose, mais n’a montré aucune action sur les dextrose, lévulose, maltose, galactose, lactose, raffinose et dextrine. Par ses asques dérivés de copulation hétérogamique et ses asco- (19) SÉANCE DU 4 JUILLET 46T RO — spores à parois verruqueuses, la levure se rattache au genre Deba- ryomyces créé par Klücker (1) en 1909. On sait que pendant long- temps on n’a connu que deux espèces du genre Debaryomyces, D. globosus (Klücker) et D. tyrocola (Konokotine) (2). Les travaux de Guilliermond et Cesari (3) ont fait connaître un grand nombre d'espèces nouvelles appartenant à ce genre ettrouvées dans les pro- duits de préparation des saucissons. Enfin Guilliermond et of (1) Klôcker. C. R. lab. Carlsberg, 1900. (2) Konokotine. C. R. trav. Ec. méd. Petrograd, 1972. (3) Césari et Guilliermond. Annales de d’Institut Pasteur, 19:0 ; Guikier- imond. Société mycologique de France, 1920. EN E LIENS.) Z462 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (20 3 l'un de nous en ont décrit deux autres, l'une isolée d’un sycosis. de la barbe, l’autre dans une angine. Il semble donc que lé genre Debaryomyces, connu depuis peu, renferme de nombreuses. espèces. L'espèce que nous venons de décrire ne montre aucun. des caractères des espèces connues jusqu'ici ; il s’agit donc d’une espèce nouvelle à laquelle nous donnons le nom de Deb. matruchoti, en l'honneur du mycologue bien connu. (Laboratoire de botanique de la Faculté des sciences de Lyon). em SUR L'ÉVOLUTION DU CHONDRIOME ET LA FORMATION DES CHLOROPLASTES DANS L' Elodea canadensis, par À. GUILLIERMOND. Le bourgeon d'Elodea canadensis, étant un objet de choix pour l'étude de l'origine des chloroplastes, a -été le point de départ. d'une série de recherches qui, cependant, ont abouti aux résultats- les plus contradictoires. Arthur Meyer (1), par des observations. vitales datant de 1883, a retrouvé des chloroplastes dans toute: les cellules des plus jeunes feuilles, sous forme de petits corpus- cules légèrement verts. De nos jours, Lewitsky (2), dans une très importante. étude sur l'origine des chloroplastes dans ce mème bourgeon, a démontré, par l'emploi des méthodes mito- chondriales contrôlées par l'observation vitale, que les chloro- plastes dérivent d'une différenciation de chondriocontes typiques. Une courte étude de notre part (3) a confirmé les résultats de Lewitsky, contestés par Sapehin (4). Cependant, tout récemment, un auteur allemand, Noack (5) prétend avoir observé, sur le vivant, des chloroplastes nettement distincts des mitochondries, dans le méristème du bourgeon et de la racine de l'£Elodea cana- densis ; ces chloroplastes auraient la forme arrondie décrite par A. Meyer et se distingueraient facilement des mitochondries, qui coexistent toujours avec eux, par leurs plus fortes dimensions et leurs caractères microchimiques : ils se conserveraient par les. liquides de Bouin et de Lenossék qui détruisent les mitochondries. L'auteur se risque à affirmer que les plastes n'offrent aucune: ressemblance morphologique avec les mitochondries et ne pré- sentent jamais la forme de chondriocontes. Cette affirmatiom (1) A. Meyer. Das Chlorophyllkorn. Leipzig, 1883. 2) Lewitsky. Ber. de d. bot. Ges., 1972. 3) Guilliermond. Annales des sciences naturelles, 1919. ‘4) Sapehin. Odessa, 1914. (5) Noack. Zeitschr. f. Botan., 1920. (24) SÉANCE DU 4 IUILLET 465 montre que l’auteur à négligé de lire les nombreuses recherches publiées dans ces dernières années et s’en est tenu exclusivement aux anciens travaux de À. Meyer, sans quoi il aurait vu que dans la très grande majorité des cas, les amyloplastes offrent, au con- traire, pendant toute leur évolution, les formes caractéristiques, ainsi que toutes les propriétés microchimiques des chondrio- contes que l’on observe dans la cellule animale. La simple obser- vation vitale des cellules épidermiques des pétales de Tulipe et des feuilles d’Iris germanica aurait suffi à lui en fournir une preuve indéniable. Aussi ne nous serions-nous pas soucié de discuter les résultats de Noak, si nous n'avions poursuivi en même temps que lui des recherches sur l'origine des chlora- plastes dans le bourgeon d’Elodea, que nous nous proposions de publier lorsqu’a paru son travail. ‘Les racines de l'Elodea canadensis, que nous avons observées, ne renfermaient de chlorophylle que dans les régions avoisinant la tige ; elles se sont montrées très peu favorables à l'observation vitale. Cependant, il était facile äe s'assurer, par leur examen, que les cellules du méristème ne renferment pas de plastes diffé- renciés. Les coupes traitées par la méthode de Regaud, nous ont, par contre, fourni d'excellentes préparations. Dans les cellules du méristème, on observe un chondriome constitué par des bâton- nets et des grains et surtout des chondriocontes, et présentant une allure absolument semblable à celui de la cellule animale (fig. r). Les chondriocontes, peu allongés dans les cellules les plus jeunes du méristème, deviennent très longs et très onduleux dans les régions plus âgées, surtout dans le plérome (fig. 2). Dans les cellules tout à fait différenciées des divers tissus de la racine, un grand nombre de ces chondriocontes, et parfois quelques bâton- nets, s'épaississent légèrement et forment sur leur trajet de petites vésicules occupées par des petits grains d’amidon (fig. 2 à 5, A). ‘Ce sont donc surtout les chondriocontes qui représentent les amyloplastes, tandis que la majorité des grains et des bâtonnets et quelques chondriocontes ne jouent pas de rôle dans l’amy- logénèse. L'observation vitale des bourgeons permet de constater que le méristème de la tige et que Îles plus jeunes ébauches des feuilles sont dépourvus des chlorophylle. Il est généralement impossible, dans les régions de la pointe du méristème de la tige et dans les ébauches des plus jeunes feuilles de distinguer le chondriome et l’on observe seulement le noyau et un certain nombre de gra- nulations lipoïdes très réfringentes. Cependant, une observation minutieuse permet de distinguer assez nettement dans les ébau- ches des feuilles un peu moïns jeunes (4o u de longueur environ), : ‘bien qu'encore incolores, des chondriocontes disposés autour du 4 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (22) 464 * À Pa #4 +4fa AA AAA VE (23) SÉANCE DU 4 JUILLET 465 noyau. Par contre, ces éléments deviennent très distincts dès que la chlorophylle commence à apparaître, c’est-à-dire dans les Æbauches des feuilles légèrement plus développées (60 uw environ) et il est très facile de constater que les chloroplastes affectent les formes de chondriocontes typiques. On peut ensuite, dans les ébauches plus âgées, suivre la transformation de ces éléments en chloroplastes typiques. Ce n'est que dans les cellules où les chloroplastes sont déjà assez différenciés qu'on peut observer les mitochondries qui ne participent pas à la photosynthèse et qui apparaissent sous forme de grains, de bâtonnets, parfois de chon- -driocontes typiques. Les écailles qui se trouvent dans l’aisselle des _jeunes feuilles et qui ne produisent pas de chlorophylle, mon- trent avec une très grande netteté leur chondriome constitué par des chondriocontes allongés, des bâtonnets et des grains. Les coupes traitées par la méthode de Regaud donnent de très belles préparations dans lesquelles on peut suivre dans tous leurs détails les processus de différenciation des chloroplastes. Dans _les cellules du méristème de la tige et dans les ébauches des plus _jeunes des feuilles, le chondriome est semblable à celui du méris- ième de la racine (fig. 6 et 7). En observant les ébauches des feuilles plus développées, on peut suivre avec la plus grande netteté la différenciation des chloroplastes aux dépens d’un cer- fain nombre de chondriocontes, selon le processus décrit par Lewitsky. Les chondriocontes s’épaississent légèrement (fig. 8 à 11), puis se transforment directement en chloroplastes arrondis ou en bâtonnets, ou bien, ce qui est le cas le plus fréquent, “orment Sur leur trajet de petits renflements qui s'isolent par æupture des parties effilées qui les réunissent ; ceux-ci grossissent “peu à peu et deviennent de gros chloroplastes. Dès le début de eur différenciation, les chloroplastes peuvent élaborer de petits Trains d’amidon (A) qui leur donna l'aspect de vésicules. Les chloroplastes définitivement formés continuent à se colorer comme les mitochondries (fig. r2) ; tous les autres éléments du -chondriome, c'est-à-dire les grains et les bâtonnets, ainsi que «quelques chondriocontes, ne contribuent pas à la formation des _° groupe. Cobayes cliniquement et anatomiquement scorbu- tiques. Régime : Orge et herbe d'Orge desséchée à 36° (2 sujets). Régime : Orge et herbe d'Orge stérilisée 10 minutes à r10° en présence de vapeur d’eau (4 sujets). Régime : Orge et herbe d'Orge stérilisée 1 h. 1/2 à 126° vase clos (4 sujets). Moyenne des 10 sujets. Pour 100 d'os secs : cendres, 58,17 ; chaux, 26,9. 3° groupe. Cobayes morts d'intoxication alimentaire, sans lé- sions scorbutiques. Régime : Orge et herbe d'Orge, stérilisée par les vapeurs d’al- cool bouillant et additionnée de l'extrait alcoolique (4 sujets). Moyenne des 4 sujets. Pour 100 d'os secs : cendres, 59,21 ; chaux, 26,8. * groupe. Cobaye à l’inanition absolue (1 sujet) a donné les chiffres suivants : Pour 100 d’os secs : cendres, 51,4 ; chaux, 25,7. Conclusions. Ces résultats nous semblent here que le alté- rations osseuses du scorbut expérimental ne sont pas fonction d'un appauvrissement électif du squelette en matières minérales et spécialement en chaux. Pour les interpréter, il est nécessaire de pratiquer des examens histologiques, qui sont en cours d'exécution. (Laboratoire de chimie organique et de pathologie géniale de la Faculté de médecine). LE Jus DE CITRON STÉRILISÉ EST-IL ANTISCORBUTIQUE }, par G. MouriQuaxp et P. Mrcnez. Dès les premières recherches sur la valeur antiscorbutique des aliments frais et des jus de fruits en particulier, on s’est occupé de l’action possible de la stérilisation à cet égard. Holst et Frôblich, cités par Funck, admettent que le jus de Citron chauffé (1) Funck. Die Vitamine, Ergebnisse der Physiologie, Wiesbaden, 1913, p. 77. «(29) SÉANCE DU 4 JUILLET 471 à 110° ne perd pas son pouvoir antiscorbutique. Hess et Unger (1), bien que n'ayant pas étudié spécialement le jus de Citron, esti- ment que le jus d'Orange, dont le pouvoir antiscorbutique se rapproche de celui du jus de Citron, chauffé 45 minutes à 120°, conserve une certaine activité et peut guérir le Cobaye scorbu- tique. Ils remarquent cependant que les sujets sont moins bril- lants que les témoins recevant la même quantité de jus frais. Holst et Frôühlich admettent, pour expliquer la persistance du pouvoir antiscorbutique après stérilisation du jus de Citron, que la substance antiscorbutique est protégée et comme stabilisée ‘par la présence de l'acide citrique. Les jus acides de Groseille et «d'Oseille garderaient, pour la même raison (présence d’un acide) leur pouvoir antiscorbutique après stérilisation. Pour vérifier ces données, spécialement en ce qui concerne le jus de Citron, nous avons repris des expériences à ce sujet et nous avons ajouté à notre régime habituel d'Orge et de foin ces doses de 5 à 10 c.c. de jus de Citron stérilisé r h. 1/2 à r20° {1 at. 1/2). À ce régime, nous avons obtenu régulièrement un -scorbut intense mais remarquable à différents points de vue. 1° Ce scorbut a un début extrêmement retardé. Ce n’est qu'après une période de 85 à 110 jours, pendant laquelle l'animal se déve- loppe normalement et garde un état général excellent qu appa- raissent les signes habituels. 2° Il affecte un type chronique par- ticulier. L'affection évolue pendant des semaines alors que le scorbut habituel emporte l’animal en 4 ou 5 jours. Ceci-a, du æeste, fait l’objet de notre part d’une communication à la Société de biologie le 18 avril dernier. 3° Ge scorbut est susceptible de rétrocéder spontanément et complètement, sans aucune modifi- cation de régime. Tout se passe comme si l'organisme, après une lutte plus ou moins prolongée, était capable de s'adapter aux troubles nutritifs qu ‘entraîne ce régime. Mais malgré tout, cette adaptation reste précaire et tous nos animaux ont fait des icchutes à échéance parfois lointaine (107 jours, dans un cas, après la prémière poussée). L'un d'eux n’a pas fait moins de 8 récidives de storbut authentique séparées les unes des autres par des inter- valles où les signes cliniques disparaissaient à peu près complè- tement. 4° Il convient de noter qu'à ce régime le scorbut est “apparu à des périodes où l’état général et l’'embonpoint du sujet étaient parfaitement satisfaisants, avec augmentation très notable du poids. De ces expériences, il semble découler quelques conclusions pratiques intéressantes : 1° La stérilisation du jus de Citron est an facteur important de perte de’son pouvoir antiscorbutique. {1) Hess et Unger. J..bioi. Chem., 1918, t. XXXV, p. 487. LE 12 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (30 SE Cette notion est spécialement à retenir à propos de la préparation du « lime-juice » utilisé dans la marine anglaise en particulier. Le scorbut expérimental ainsi obtenu se rapproche encore da- vantage du scorbut humain, puisque, comme lui, il n'apparaît qu'après une période prolongée de régime carencé. L’addition du. jus de Citron stérilisé empêche ainsi la brutalité d'action du mé- lange Orge et foin et permet d'étudier plus facilement la théra- peutique des états scorbutiques. 3° Enfin, comme nous l'avons. rappelé à maintes reprises, toutes les fois que l’on veut juger expérimentalement de l’action antiscorbutique d’un régime ou d'un aliment, il convient de pousser l'expérience extrêmement loin, jusqu’à 150 jours et plus. Sans cette précaution, on risque- d'aboutir à des conclusions erronées, qui expliquent probable- ment les résultats dissemblables obtenus par certains expéri- mentateurs. (Laboratoire de pathologie et thérapeutique générales de la Faculté de médecine). TRAITEMENT RADIOTHÉRAPIQUE DE LA LYMPHOGRANULOMATOSE INGUINALE SUBAIGUE, par J. Nrcoras et M. FAVRE. La maladie que nous avons décrite sous ce nom, en 1912, avec Durand, n'est plus contestée comme un syndrome anatomo- clinique bien caractérisé, et nettement individualisé. Elle débute, on se le rappelle, par une petite ulcération herpétiforme génitale,. puis surviennent. des adénopathies inguinales plus ou moins dou- loureusés à évolution subaiguë , lentement extensives, avec for- mation d'abcès multiples intraganglionnaires, pouvant entrainer à leur suite de la périadénite inflammatoire, aboutissant à la for- mation de larges placards indurés du pli de l’aine, avec foyers. multiples et successifs de suppuration, laissant de nombreuses. fistules. Un point très particulier est la tuméfaction dure et peu. douloureuse du ganglion et de la fosse iliaque, signe constant chez tous nos malades. Cette adénopathie iliaque, chose digne de remarque, n ‘aboutit pas à la suppuration externe. Après une première période où les phénomènes douloureux et les symp- tômes généraux s’accusent nettement, l’adénopathie tend à deve- nir peu phlegmasique et les symptômes généraux susdits s’atté- nuent peu à peu. La chronicité est un des traits caractéristiques de l’affectiore souvent prise, actuellement encore, par les cliniciens, pour des (31) SÉANCE DU 4 JUILLET 473 adénopathies tuberculeuses ou chancrelleuses subaiguës, alors que toutes les preuves cliniques et expérimentales permettent d'éliminer avec certitude l’une ou l’autre de ces étiologies. La nature de cette affection a fait, récemment, l’objet d'études intéressantes de Ravaut. Nous comptons revenir prochainement sur ce point. La thérapeutique fut, au début, purement chirurgicale. Mais, depuis plusieurs années déjà, pour éviter les délabrements, les immobilisations prolongées, les complications lymphatiques avec éléphantiasis observé dans quelques cas, nous avons cherché à appliquer la radiothérapie à la cure de ces adénopathies. Cette méthode nous a donné de bons résultats, surtout dans les formes non ouvertes. Dans les formes fistuleuses, les résultats sont par- fois incomplets. Il persiste des infiltrations dures, dans lesquelles les fistules restent intarissables, et pour la cure desquelles le trai- tement chirurgical a dû intervenir ultérieurement. Dans ces cas, traités antérieurement par la radiothérapie, on a trouvé une réac- lion scléreuse très étendue rendant plus délicate l’exérèse chirur- gicale. Dans l’ensemble, le traitement radiothérapique constitue un perfectionnement pour la cure de cette adénopathie, dont nous avons signalé la fréquence surtout masculine. Nous avons enre- gistré avec plaisir la confirmation apportée par les recherches de Ravaut, qui, en quelques moïs, a pu observer une quinzaine de cas de cette affection si particulière, cas qu'il a rapportés à la Société Médicale des Hôpitaux de Paris. Le temps permettra de comparer la valeur du traitement radiothérapique, du traitement chirurgical et du traitement par l’'émétine, proposé récemment par Ravaut. SUR LA DÉTECTION HISTOCHIMIQUE DES CARBURES (HUILE DE VASELINE) DANS LES TUMEURS PROVOQUÉES PAR INJECTION DE CES CORPS DANS LES TISSUS, par À. Porrcann et L. Mrcxox. Dans l'étude histologique des tumeurs qui se développent à la suite des injections d'huile camphrée à base de vaseline liquide, le problème de la détermination de la nature chimique des parti- cules huileuses microscopiques rericontrées dans les tissus se pose souvent. Une gouttelette de graisse ou un dépôt adipeux constaté sur une coupe sont-ils des constituants normaux des tissus ou, au contraire, représentent-ils les éléments étrangers (vaseline) provocateurs de la lésion ? Pour établir ce diagnostic histologique, on a préconisé divers Brococre. COMPTES BENDUS. — 1921. T. LXXXV. 33 ATX RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON : (82} moyens. En particulier par l'emploi successif d'acide osmique et de rouge écarlate ou de rouge soudan on colore en noir les graisses organiques, graisses vraies qui rénferment des acides gras non saturés, et en rouge tous les autres corps dits gras, dont les carbures insaponifiables qu'il faut déceler (Fauré-Fremiet). Ce procédé est bon, mais il arrive souvent que l'huile de vaseline impure renferme des corps réducteurs de l'acide osmique. Elle peut avoir dissous des éléments adipeux des tissus et devenir ainsi osmioréductrice. Ces gouttelettes de carbure prendront ainsi une teinte grisâtre et en‘imposeront pour des graisses naturelles. Par une technique simple, on peut arriver à déterminer d'une facon certaine la nature saponifiable ou non de gouttelettes mi- croscopiques de graisses constatées dans une coupe. Après fixa- tion au formol et coupe au microtome, à congélation, une coupe est placée sur la lame et examinée immédiatement. On note les différents amas adipeux que leur réfringence caractérise très fa- cilement. Sur la lame même, on procède alors à la saponification. De l'alcool sodé à 10 p. ro0 est placé sur la coupe ; on recouvre d’une grande lamelle de verre ou de mica (36-22 mm.) et on main- tient la préparation pendant une quinzaine de minutes aux alen- tours de 60°, en ayant soin de remplacer, au fur et à mesure, par de l'alcool ordinaire, celui qui a disparu par évaporation. Il faut avoir un soin extrême d'éviter l’ébullition de l'alcool sous la lamelle. Sous l'influence de ce traitement, les coupes se rétractent assez fortement spécialement celles qui sont riches en tissu conjonctif,. ce qui est le cas habituel. Mais la disposition anatomique géné- rale n’est pas modifiée, parce qué la rétraction est à peu près uniforme. Les graisses saponifiables sont détruites et dissoutes. Les lobules adipeux apparaissent vidés de toute leur graisse. On ne rencontre plus, dans la coupe que les seules gouttelettes de graisses insaponifiables, c’est-à-dire, pour le cas envisagé, les gouttelettes d'huile de vaseline ; celles-ci n'ont pratiquement subi aucune dissolution. Leur disposition histologique est peu modifiée si l'alcool n’est pas entré en ébullition ; elles sont demeurées en place avec leur réfringence caractéristique. Seulement, si en un point donné, il y avait plusieurs petites gouttelettes très voisines, celles-ci se sont fusionnées en un seule plus grosse. Si l'opération a été menée avec précaution, les gouttelettes n'ont pas bougé de place. Il est évident que si, du fait de l’ébullition ou de toute autre raison, la coupe a été déplacée, les gouttelettes de vaseline pourront avoir glissé et même s'être échappées en dehors du champ de Ia coupe. Nous avons appliqué cette technique très simple à l'étude de deux cas de tumeurs provoquées par l'injection d'huile cam- (33) -SÉANCE DU 4 JUILLET 47 phrée à base d'huile de vaseline. Dans les deux cas, la distinc- tion des gouttelettes de carbure et des formations adipeuses natu- relles fut extrèmement facile. Il nous a paru intéressant de signaler cette méthode très facile à mettre en œuvre et indiscutable au point de vue chimique, dans un moment où l'attention est particulièrement attirée ‘par les réactions si curieuses provoquées dans les tissus par des carbures d'hydrogène comme la vaseline. ‘(Laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine). SUR LA RÉACTION DE PRÉCIPITATION DU: BENJOIN COLLOÏDAL AVEC LES LIQUIDES CÉPHALORACHIDIENS PATHOLOGIQUES, par E. Weizz, À. Durourr et X. CHauovrrex. Dans une note (1), G: Guillain, G. Laroche et Lechelle ont décrit une nouvelle réaction colloïdale qui, par ‘la simplicité de sa technique et par sa facilité d’être lue, est d’une portée pratique infiniment plus simple que la réaction de Wassermann ou de Lange. Dans une seconde note (2), les auteurs décrivent que les liquides céphalorachidiens des paralytiques généraux, des tabé- tiques en évolution ou de sujets atteints d’une svphilis diffuse du névraxe, présentent des précipitations dans les tubes 1 à 9 (par- fois: r à 13), la réaction débutant ‘toujours par.le tube 1. Les liquides céphalorachidiens normaux, ceux des sujets atteints de réactions méningées non syphilitiques ou dé sujets présentant des affections diverses du système nerveux, ne donnent pas une semblable réaction de précipitation. Plus tard (3), ces auteurs étudient cette réaction dans 11 cas de méningite tuberculeuse où le liquide céphalorachidien contenait des Bacilles de Koch, pré- sentait de l'hyperalbuminose et uné lymphocytose accentuées. Ils ont constaté dans ces cas, contrairement à ce que l’on observe dans la svphilis évolutive du névraxe, l'absence de précipitation dans les premiers tubes de la série, mais, par contre, une préci- pitation qui commence au tube 5 et qui, entrecoupée ou non, se poursuit souvent jusque vers les tubes 11 et 12. Ces consta- tations offrent un intérêt pour la diagnose des états méningés et (1) G. Guillain, G. Loc et Lechelle. C. R. de la Soc. de biol., 17 juillet 1920. (2) G. Guillain, G. Laroche et Lechelle. C. R. de la Soc. de biol., 31 juillet 1920. (8) G. Guillain, G. Laroche ct ch lle C. R. de la Soc. de biol., 15 janvier 1921. | 476 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (34) il paraît légitime de décrire à côté de la réaction syphilitique du benjoin colloïdal, la réaction « méningitique très spéciale dans la méningite tuberculeuse ». Nous avons voulu nous rendre compte de la valeur de cette réaction chez les nourrissons et les enfants. Nous avons suivi littéralement la technique que les auteurs ont décrite dans leur première communication et nous présentons aujourd’hui les ré- sultats de 14 examens de liquide céphalorachidien. 1° Neuf cas de. méningites tuberculeuses confirmées par l’analyse chimique : hyperalbuminose, diminution .du sucre, lymphocytose, et par l’autopsie : présence de granulations sur les méninges. La réac- tion de précipitation du benjoin colloïdal fut la suivante : dans trois cas, nous avons eu la précipitation au tube 5 à 12 et même à 13, c'est donc la réaction méningitique tuberculeuse que les auteurs ont décrite. Dans les six autres cas, nous avons eu la précipitation à partir du premier tube jusqu'au tube 13 et même 14. Donc, dans ces cas, la réaction colloïdale était ‘en faveur dela syphilis. 2° Un liquide céphalorachidien retiré d’un enfant jui avait subi un traumatisme du crâne, présentait la réaction en faveur de la méningite tuberculeuse et elle n'existait pas à l’au- topsie. 3° Un cas qui, à la première ponction avait donné un li- quide ne présentant pas la réaction colloïdale, fournit, à une ponction plus éloignée, une réaction de Lange négative et une réaction du benjoin en faveur de la méningite syphilitique. L'au- topsie montra des granulations méningées. 4° Un enfant qui fit, à la suite d'une otite aiguë, des phénomènes méningés, eut une réaction du benjoin en faveur de la méningite syphilitique. 5°.Dans deux cas où il s'agissait de méningisme, la réaction fut négative. , Il nous semble donc que, étant donnés les résultats bien con- trädictoires auxquels nos recherches ont abouti, il est difficile d'être affirmatif en ce qui concerne les états méningés des nour- rissons et des enfants, sur la signification de la réaction du ben- join colloïdal. Nous ne croyons pas notamment qu'elle puisse servir à départager les méningites tuberculeuses des méningites syphilitiques. = (25) Des AT REUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG SÉANCE DÙU 8 JUILLET 1921 SOMMAIRE ARON (M.): Sur le condition- Josr (A.): Sur un procédé spé- nement des caractères sexuels se- cial de préparation du cerveau, condaires chez les Batraciens Uro- visant à rendre plus facile, dans TONER RP PRESS 30 | les pavillons de dissection, l’étude Brun (L.), Ausez (E.) et Haus- deCeloOrATe Re EC ere. : 36 kNECHT (R.) : Les variations de la LABoRDE et Lemay : Action des . teneur du sang et des humeurs substances radioactives sur l’a- en sodium cet en potassium après MNRÉO Dons een onc venons 45 ingestion de sels de sodium et de SCHWARTZ (A.) et MEYER (P.) : potassium ........... ie 46 | Un curieux phénomène d’auto- Boëz (L.) : Schizogonie et lé- matisme chez l’Homme......... 38 sions pulmonaires dans un cas de STROHL (A.) : Sur la loi d’exci- toxoplasmose spontanée du Chien. 27 | tation électrique............... 25 Courier (R.) : Action de l’in- VLiès (F.) : Sur les variations gestion de corps thyroïde sur la de l’indice de réfraction de l’œuf glande germinative mâle. .... . 32 | d’Oursin pendant la division... 42 Courrier (R.): Sur le condi- VLès (F.) : Technique pour me- tionnement des caractères sexuels surer l'indice de refraction d’un seconduires chez les Poissons... 34 | œuf d’Oursin en évolution...... -4o Présidence de M. Paul Bouin. SUR LA LOI D'EXCIFATION ÉLECTRIQUE, par À. STROHL. Nous avons, au moyen de l’égersimètre (1), construit les courbes des quantités d'électricité qui donnent le seuil en fonction de Ja durée d’excitation chez l’animal (Grenouille) et l'Homme. Ce sont les résultats de ces expériences que nous nous proposons de résumer succinctement. Sur la Grenouille, les courbes ont été construites en portant en ordonnée le produit du voltage observé pour les différentes durées par les durées elles-mêmes. Vu la faible intensité de courant nécessaire pour exciter un nerf de Grenouille (1) GC. R. de la Soc. de biol., t. LXXXV, p. 125, 1921. {78 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (26) mis à nu, il est possible de mettre en série, avec la préparation, des résistances ohmiques considérables qui permettent de consi- dérer l'intensité du courant comme constante et proportionnelle au voltage. On obtient ainsi une courbe que l’on peut décom- poser en à parties Pour des durées d'action supérieures environ à deux mil- lièmes de seconde, la loi d’excitation est représentée par une droite dont le prolongement passerait par l'origine. C’est la région pour laquelle la durée de passage du courant n'intervient pas pour modifier l'intensité du seuil. - Pour des durées plus courtes, on obtient une autre partie zectiligne qui coupe l’axe des ordonnées à une certaine hauteur. Cette droite correspond à la loi de Weiss. 3° Enfin, pour des temps de passages inférieurs à quatre dix- millièmes de seconde environ, on voit nettement la courbe s'in- fiéchir vers l'axe des temps, ainsi que l'avaient déjà signalé Lapicque et ses élèves. Chez l'Homme, la question se complique du fait que la résis- tance électrique du corps humain subit, comme nous l'avons montré dernièrement (x), des variations d’une rapidité et d'une amplitude insoupçonnées dans les premiers instants qui suivent la fermeture du courant. Pour nous mettre à l’abri de l’erreur qui consiste à faire intervenir dans les calculs une intensité va- riable et indéterminée, nous avons directement mesuré au balis- tique les quantités d'électricité qui produisent le seuil d'excita- tion. On arrive ainsi à construire des courbes d’une grande régu- larité. En ies comparant avec celles obtenues sur la Grenouille. on a ° Que l’abscisse du point à partir duquel la durée n'intervient He pour modifier le seuil est un peu plus grande chez l'Homme que chez la Grenouille. Mais, il faut aussi tenir compte de ce fait que, dans le premier cas, les courants utilisés ne sont pas abso- lument continus et que cette durée varie avec la forme de la décharge employée. Que l'inflexion de la courbe Fe l’axe des temps est moins accusée, tout au moins au-dessus du 1/10000 de seconde que chez la Grenouilie, ou, ce qui revient au même, que cette inflexion ee débuter pour des durées plus faibles. ° Que Ja caractéristique d'excitabilité (chronaxie) (1), chez ne est en général plus pelite que chez la Grenouille. D'après nos déterminations, elle resterait comprise entre 1/10000 et 3/10000 de seconde. Nous n'avons pas observé, dans les diffé- rents museles de l'Homme, des écarts aussi élevés que ceux trou- 1) Abscisse du point où la droite Q=a+bt coupe l’axe des temps. (27) SÉANCE DU 8 JUILLET 479 vés récemment par Bourguignon (1) avec le pistolet de Weiss. Le nombre encore restreint de sujets que nous avons examinés ne nous permet pas d'infirmer les conclusions de cet auteur. Nous croyons, cependant, que les variations de résistance électrique mentionnées plus haut peuvent, dans une certaine mesure, expli- quer comment, en prenant comme valeur de la chronaxie le temps minimum pendant lequel doit agir, pour être efficace, un courant émis avec un voltage double de celui du seuil galvanique, on risque de trouver un chiffre trop fort. D'autre part, il résulte d'expériences récentes faites en commun dans Je laboratoire de G. Bourguignon, el au cours desquelles les seuils ont été trouvés pour des durées tout à fait semblables, avec l’égersimètre et le pistolet de Weiss, que la chronaxie (2) du muscle extenseur des doigts peut parfois atteindre des chiffres plus bas que ceux pré- cédemment donnés par Bourguignon et être inférieure à 3 et nième 2/10000 de seconde. (Institut de physique biologique de la Faculté de médecine). SCHIZOGONIE ET LÉSIONS PULMONAIRES DANS UN CAS DE TOXOPLASMOSE SPONFANÉE DU CHIEN (3), par L. Boëz. La toxoplasmose spontanée du Chien n'est actuellement connue que par six observations dont deux, celles de N. et K. Yakimoff et de Blanc, sont sujettes à caution en tant que toxo- plasmoses spontanées ; les cas étudiés. par ces auteurs concer- nent, en effet, des Chiens inoculés antérieurement avec du virus de leishmaniose de l'Institut Pasteur de Tunis, qui entretient des élevages de Gondis infestés de toxoplasmose. La toxoplas- mose du Chien n’a pas été, jusqu'ici, signalée en France. Le cas que nous rapportons a été observé chez un Chien de fourrière, d’origine inconnue, mort spontanément au chenil de l’Institut d'hygiène de Strasbourg. L'autopsie démontre la pré- dominance des lésions pulmonaires ; les poumons étaient con- gestionnés et criblés de nodules blanchâtres, dont les dimen- _ (1) G. Bourguignon. (C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIV, p. 440, 1951). (2) Calculée en doublant le voltage du seuil galvanique. (3) J’adresse mes remerciements à M. Chatton, Maître de conférences à l’Uni- versité de Strasbourg, qui m'a fourni pour l'étude de ce cas de toxoplasmose -des indications précieuses et je renvoie, pour la bibliographie de la question, au mémoire qu'il a publié en collaboration avec G. Blanc dans les Archives de l’Institut Pasteur de Tunis, t. X, fase. I et II, octobre 1915. 480 RÉUNION BIOLOGIQUE DE- STRASBOURG (28) sions variaient du volume d'une tête d’épingle à celui d’un petit pois. Les ganglions du hile étaient hypertrophiés et atteignaient les dimensions de grosses amandes. Contrastant avec l'intensité des lésions pulmonaires, la rate et les autres viscères paraissaient normaux. Des frottis de poumon colorés par le May-Grünwald-Giemsa montraient l'existence de nombreux Toxoplasmes : petits crois- sants hétéropolaires de 3 à 6 u de long sur 2 à 3 u de large (fig. a); le noyau est légèrement reporté vers l'extrémité arrondie et l’ex- trémité effilée présente une zone ombrée (plage paranucléaire de Chatton et Blanc). Au point de vue des formes de multiplication, nous avons observé le mode classique de division binaire longitudinale (figure a). Légende : a) Toxoplasmes isolés et forme de division binaire longitudinale (frottis May-Grünwald-Giemsa) ; b) Schizonte jeune libre ; c) Cellule à poussière contenant un schizonte jeune, coccidiforme (js) et un schizonte en voie de division ; d et e) Deux schizontes inclus dans les cellules a poussière ; f) Schizonte adulte inclus dans la paroi de lalvéole (hématoxyline ferrique) ; g) Cellule à poussière contenant des Toxoplasmes dont certains: en voie de résorption (hématoxyline ferrique). Gross. 1200. Outre ce mode de division, il existe encore une schizogonie dont l'existence chez le Toxoplasme n'a pas été admise par tous les auteurs. Chatton et Blanc ont donné pour le Toxoplasme du Gondi des figures indiscutables de schizogonie. Les schizontes que nous avons observés sur frottis et coupes sont sphériques et mesurent de 4-25 un; ils possèdent un nombre variable de: (29) SÉANCE DU 8 JUILLET 481 noyaux de 1-60 environ, correspondant à des stades successifs de schizogonie. Les schizontes jeunes sont arrondis et présentent une vésicule nucléaire volumineuse, munie d'un gros caryosome. Cette forme, déjà signalée par Chaton et Blanc chez le Gondi, a une signification importante, car elle contribue, avec la schi- zogonie, à montrer l'affinité, soutenue par ces auteurs, des loxoplasmes pour le groupe des Coccidiomorphes. Les schizontes sont libres ou plus généralement situés dans des cellules à poussière. La plupart des schizontes paraissent s'être développés d’une manière extracellulaire au voisinage d'un capillaire de la cloison alvéolaire (fig. f) ; ils sont, en réalité, inclus dans des cellules à poussière, fixées aux parois de l’alvéole et dont le noyau n'est pas compris dans la coupe. Dans quelques figures, on assiste à la segmentation du schizonte et à la dissé- mination des schizoïtes dans l’alvéole. Les schizontes vrais, cons- titués par une masse protoplasmique plasmodiale multinucléée, doivent être distingués des pseudo-schizontes constitués par des amas de Toxoplasmes accumulés en très grand nombre dans les macrophages. Certains éléments parasitaires paraissent subir, dans les cellules, des phénomènes de résorption avec caryolyse. Les lésions nodulaires, observées sur des coupes, présentent une zone périphérique d'extension caractérisée au point de vue parasitaire par une infection plus discrète et au point de vue histologique par de la congestion avec ectasie des capillaires et irruption dans l’alvéole d'hématies, de cellules à poussière et d'éléments lymphoïdes (mononucléaires et polynucléaires). La zone centrale du nodule inflammatoire montre de nombreux Toxoplasmes libres ou inclus dans les macrophages : les parasites sont situés dans l’alvéole, dans la cloison alvéolaire ou même dans la lumière des capillaires ectasiés, où ils peuvent s’accu- muler en assez grand nombre. L'afflux des éléments lymphoïdes est considérable avec prédominance des mononucléaires. Les cloisons alvéolaires sont épaissies et l’organisation .fibreuse est, en certains points, tellement avancée, que l’on reconnaît diffi- cilement la disposition alvéolaire. Dans les ganglions hilaires hypertrophiés, on retrouve de nombreux Toxoplasmes avec quelques formes schizogoniques jeunes. L'extrème dissémination des foyers pulmonaires, l'intensité des lésions du poumon contrastant avec l'intégrité des autres viscères et la présence de nombreux parasites dans les capillaires pulmonaires permettent de supposer que l'infection a pu se faire par la voie veineuse et que les parasites ont été retenus par le filtre pulmonaire qui se comporte expérimentalement de ma- nière identique, chez le Lapin, vis-à-vis des inoculations intra- veineuses de Bacilles tuberculeux (Borrel). 482 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (30) Deux Chiens inoculés: largement avec la pulpe de nodule pulmonaire, l’un par voie sous-cutanée, l’autre par voie intra- péritonéale, n'ont présenté aucun symptôme après un an d’ob- servation ; l’un d'eux, sacrifié, ne montra aucune lésion, mais l'inoculation, ayant été faite 24 heures après la mort de l’animal, a pu rester négative en raison de l’altération des parasites. (Institut d'hygiène et de bactériologie). SUR LE CONDITIONNEMENT DES CARACTÈRES SEXUELS SECONDAIRES CHEZ LES BATRACIENS ÜRODÈLES, par M. Aron. Depuis que les travaux de Bouin et Ancel ont apporté la preuve que, chez les Mammifères, le développement des caractères sexuels secondaires mâles est conditionné par la glande interstitielle du testicule, de nombreux auteurs ont abordé le même problème dans les autres classes de Vertébrés. Mais, tandis que les résultats obtenus par R. Courrier permettent d'étendre désormais aux Poissons les conclusions précédemment obtenues chez les Mam- mifères, des observations telles que celles de Pézard (Oiseaux), de Champy (Batraciens); mettent en question l'existence, chez les espèces considérées, de. facteurs identiques à ceux qui régis- sent l'apparition et-le maintien des caractères sexuels secondaires des Mammifères. Nous avons nous-même entrepris, il y a plus d’un an, chez les Batraciens Urodèles, des recherches morpholo- giques et expérimentales en vue d’élucider le conditionnement de l’apparition de la parure et de l’activité sexuelle périodique du mâle. L'objet choisi a été le Triton crêté (Molge cristalä). Au début du printemps se développe, chez le mâle pubère, une. parure nuptiale constituée par une crête dorso-caudale, haute de plusieurs millimètres, par une ligne pigmentaire argentée bar- rant longitudinalemient la partie latérale de la queue et par une marbrure de la face dorsale de la tête. La parure nuptiale dis- paraît à la fin de la période du rut, vers mai-juin. Il n’en persiste qu'une crête atrophiée, souvent de moins de 1 mm. et une ligne argentée très effacée. Or, l'examen histologique du testicule chez les Tritons ne révèle, à aucune période, l'existence d’un tissu glandulaire interstitiel. On observe, par contre, à l’époque des amours, un tissu riche en enclaves lipoïdiques, superficiellement situé au niveau du hile du testicule, au voisinage des cystes à spermatozoïdes. Et on est amené à se demander si ce tissu para- testiculaire n’est pas l'homologue, de par sa fonction, de la glande (31) SÉANCE DU 8 JUILLET 483 interstitielle des nec. Pour résoudre cette question, il importe de déterminer : 1° si le tissu riche en graisses, dont il s’agit, a bien les saraciores d’un tissu glandulaire endocrinien ; 2° si son apparition et sa disparition coïncident avec celles de la parure nuptiale et des manifestations du rut ; 3° si sa suppression expérimentale entraïne la régression des caractères sexuels se- condaires. $ Le tissu paratesticulaire se forme de la manière suivante dans la partie du lobe à spermies müûres correspondant au hile, un certain nombre de eystes remplis de spermies sont le siège d’une transformation particulière. Les cellules nourricières se multiplient par amitose, donnant naissance à des éléments volu- mineux dont le protoplasme se charge de grosses granulations ‘osmioréductrices. Ces éléments co par de complète- ment la cavité du cyste, cependant que dégénèrent les sperma- tozoïdes qui y demeuraient emprisonnés. Ainsi, prennent nais- sance de véritables glandules dont chacune, de par son mode -de formation, donne, conime l’a déjà noté Champy, l'impression d’une sorte de faux corps-jaune atrésique tel qu'il s’en constitue ‘dans l'ovaire de certains Mammifères. La paroi propre de ces glandules disparaît. Sans perdre complètement leur individualité, elles s'unissent alors en un tissu abondamment vascularisé qui prend nettement les caractères d’une glande endocrine. La fonc- tion des pseudo-corps-jaunes constitutifs de cette glande est éphé- mère. Leurs cellules s’atrophient rapidement et une espèce de tissu cicatriciel, semé de globules graisseux, se substitue à chaque sms glanduliforme. ° La genèse du tissu glandulaire paratesticulaire débute avec il ban de la parure propre au mâle. Des pseudo-corps-jaunes nouveaux prennent naissance tant que dure le rut. Leur formation cesse en même temps que régresse la crête et que s’efface la ligne argentée. En bref, il v a concomitance étroite entre le dévelop- pement du tissu glandulaire et celui des caractères sexuels. 3° L'ablation des testicules entraîne la régression des caractères sexuels externes. Ce fait a été mis en lumière, dès 1910, par ‘G. Bresca, mais sans que cet auteur ait complété, par des obser- vations morphologiques, ses constatations expérimentales. Pour notre part, nous avons noté que l’orchidectomie bilatérale, pra- tiquée au début du rut, quand le tissu paratesticulaire vient de se constituer, provoque la disparition presque complète, dans un délai de 3 semaines environ, de la parure nuptiale. Les choses se passent alors comme elles se produisent normalement à la fin du rut, alors que dégénère le tissu glandulaire. Par contre, la castration opérée à cette dernière période ne modifie pas sensi- blement le cours de la régression de la livrée. Il semble donc 484 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (32): avéré qu'on agisse dans le premier cas par la suppression du tissu glandulaire. Nous sommes, d’ailleurs, arrivé à détruire complète- ment, par galvano-cautérisation, le tissu paratesticulaire que son. abondante sécrétion graisseuse rend visible à la surface de l’or- gane sous forme d'une plage jaunâtre et, de fait, aisément acces- “ble Bien que tous les autres éléments constitutifs du testicule- s de la lignée germinale, cellules nourricières — demeu- rassent Dartitemient intacts, l'intervention a abouti à une atrophie- des caractères sexuels aussi marquée qu'à la suite de la castration. totale. Quand la galvano-cautérisation supprime incomplètement le tissu glandulaire, elle reste, par contre, absolument sans effet. Diverses autres expérimentations — castration partielle, irradia- tion par le radium, etc... — ont confirmé ces résultats ; nous- reviendrons sur ce sujet dans un travail plus étendu. Conclusion. Les caractères sexuels secondaires, chez les Batra- ciens Urodèles, sont conditionnés par la sécrétion interne d’um: tissu glandulaire à développement périodique, issu de la proli- fération des cellules nourricières des spermies. La détermination: physiologique des caractères sexuels chez les Urodèles se super- pose donc à celle que Bouin et Ancel ont mise en évidence chez: les Mammifères, bien que le substratum de l’action endocrine: s'écarte, par sa genèse et par sa localisation, du type de la glande: interstitielle des Mammifères. (Institut d'histologie de la Faculté de médecine), ACTION DE L'INGESTION DE CORPS THYR(ÏDE SUR LA GLANDE GERMINATIVE MALE, par R. CouRRIER. Par des expériences maintes fois répétées et confirmées depuis. Gudernastch put provoquer, en 1912, la métamorphose des- Têtards d’Anoures en leur faisant ingérer du corps thyroïde. Il: était intéressant de rechercher si l’ingestion de cette substance, qui accélère le développement du soma, provoque également des- modifications dans la maturation de la glande génitale. Les faits d'observation et d’expérimentation semblent, d’ail- leurs, démontrer qu'il existe des rapports étroits entre la glande thyroïde et le testicule. Chez les myxœdémateux, le testicule: demeure à l’état infantile, et, après la thyroïdectomie, les organes génitaux ne se développent que très imparfaitement. Les hor- mones thyroïdiennes paraissent donc produire une excitation tro- phique sur la glande génitale. Certains auteurs, cependant, ne: (33) SÉANCE DU 8 JUILLET 485 se rangent pas à cet avis. Houssay et Hug signalent que des Pou- lains thyroïdectomisés arrivent à un développement génital -complet. Allen constate chez les Batraciens que la croissance des gonades n'est pas affectée par l’ablation du corps thyroïde. On a envisagé, aussi, l'effet de l'hyperthyroïdisation sur le testi- cule. En 1912, Monterosso (1) donne à des Rats adultes des frag- ments de thyroïde fraîche de Porc ; après une vingtaine de jours, J'épithélium séminal est en pleine dégénérescence. L'auteur con- clut que le corps thyroïde ingéré provoque l'atrophie des élé- ments SéMInaux. . Mais, il ne faut pas oublier, dans ces expériences, que l'ali- mentation thyroïdienne augmente considérablement le métabo- lisme. A l’action exercée par l'organe ingéré peut s'ajouter l'effet de la dénutrition, si on ne surveille pas attentivement le bilan (2). Dans les expériences de Monterosso, tous les animaux diminuent de poids ; or, on sait que le jeûne entraine l’atrophie génitale. On est donc en droit de se demander si les conclusions de l’auteur sont justifiées ; n’attribue-t-il pas à la glande thy- soïde une action qui peut n'être due qu'à la dénutrition ? Pour résoudre cette question, nous nous sommes servi de Rats blancs ui recevaient par jour une certaine quantité de thyroïde fraîche de Veau ou de Porc ; on compensait l’augmentation du mélabo- lisme par une alimentation plus riche et plus abondante, de manière à maintenir les animaux en bilan positif. Entre autres résultats, un Rat de trois mois a été traité pendant 21 jours ; il a ingéré, pendant ce temps, 75 gr. de thyroïde et a augmenté de 3o gr. ; l'examen histologique de ses testicules a montré qu'ils étaient entièrement normaux (3). Lorsque l’on s arrange de ma- nière à éviter l’action de la dénutrition, le corps thyroïde ingéré ne cause donc pas la dégénérescence du testicule. En possession de ce premier résultat, nous avons alors étudié l'influence de l'alimentation thyroïdienne sur la maturation -génitale. Pour savoir si l’ingestion de cette glande provoque Ja maturation génitale, nous nous sommes adressé au Chat, animal de choix pour cette expérience, car son testicule con- serve une structure embryonnaire de longs mois après la nais-- sance. Les animaux ont ingéré 0,50 gr. de thyroïde par jour pendant 2 et 3 mois ; leur croissance fut normale. À l'examen (1) Archives de biologie, 1912. - (2) Dans ces Comptes rendus, en janvier 1921, nous avons déjà eu l’occasion 4e montrer que lé thymus ne dégénère après alimentation thyroïdienne que dans le cas d’un bilan négatif. Ce n’est pas une action spécifique du corps thyroïde c’est l’effet de la dénutrition. (3) Monterosso avait donné 72 gr. en 25 jours, dans son expérience la plus. iongue. % 486 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (34) histologique, les testicules ne révélèrent rien de particulier ; ils wrésentaient la même structure que ceux des témoins grandes et petites cellules germinatives. En donnant du corps thyroïde à de jeunes Rats en préspermalogénèse, nous ne som- mes pas non plus arrivé à l’accélérer. Conclusions : Le corps thyroïde en ingestion ne provoque pas l’atrophie de la glande génitale mâle, ni la dégénérescence de la lignée séminale à condition de maintenir les animaux en bilan positif. La maturation du testicule n'est pas provoquée par l’ali- mentation thyroïdienne, qui semble n’exercer aucune influence accélératrice sur la préspermatogénèse. D'après les résultats de la thyroïdectomie, le corps thyroïde paraît provoquer une exci- tation trophique sur le testicule ; il y a probablement un ‘opti- mum qui est assuré par les hormones thyroïdiennes normales ; l'hyperthyroïdisme expériniental n'entraîne aucune modifi- cation (1). à {Institut d'hisiologie de la Faculté de médecine). SUR LE CONDITIONNEMENT (DES CARACTÈRES SEXUELS SECONDAIRES CHEZ LES Poissons, par it. COURRIER. Etudiant le déterminisme des caractères sexuels secondaires chez ies Mammifères, Bouin et Ancel ont mis en évidence qu'ils étaient conditionnés par les hormones issues de la glande inters- titielle du testicule. Des recherches semblables furent entreprises ensuite chez les Oiseaux (Pézard, Massaglia, etc.), et chez les Ba- traciens (Nussbaum, Champy, Aron, etc.). L'étude des Poissons n'a pas encore élé abordée à ce point de vue et c’est la raison qui nous à incité à entreprendre des recherches histophysiologiques dans ce groupe de Vertébrés. Ïl existe chez ces animaux des carac- tères sexuels secondaires qui, dans certaines espèces, sont très précis. Kopec (2) constata, chez le Vairon, que la parure de noces du mâle n'apparaît pas quand il a été castré ; elle est donc sous la dépendance du testicule. Quelle est la partie de la glande génitale mâle qui assume cette fonction ? Y a-t-il chez les Poissons une (1) Ces résultats obtenus avec les Mammifères sont à rapprocher de ceux obtenus par Swingle chez les Batraciens ; l’auteur conclut que l'alimentation thyroïdienne n'’accélère pas la croissance des glandes génitales de la Gre- nouille. 2) Extrait des C. R. de l’Acad. des Sc. de Varsovie, 1918. (35) SÉANCE DU 8 JUILLET A8ST glande interstitielle comme chez les Mammifères ? Si oui, cette glande condilionne-t-elle les caractères sexuels secondaires ? Pour ‘répondre à ces. questions, nous avons choisi FEpinoche (Gasterosteus aculealus). Le mâle possède, au moment de la re- production, des caractères sexuels secondaires très nets : sa région ventrale devient rouge écarlate et son rein: se transforme totale- ment ; les néphrocytes se chargent de grosses granulations sécré- toires qui fournissent une quantité abondante de mucus (1). Quel-est le déterminisme de ces caractères sexuels secondaires ? L'étude histologique du testicule faite d’une façon suivie, avant et pendant la reproduction, montre qu'il présente une évolution cyclique. Au début de mars, il est en préspermatogénèse. Les ampoules spermatiques sont distendues par les divers éléments de la lignée séminale ; elles sont étroitement appliquées les unes contre les autres, de sorte que les espaces intertubulaires sont presque virtuels et ne renferment pas de cellules interstitielles. La spermatogénèse se fait très rapidement et, fin mars, les canaux séminifères ne contiennent plus que des spermatozoïdes en très orand nombre, et de rares spermatogonies. Au début d'avril, sur- viennent d'intéressantes modifications dans les espaces intertubu- laires. Ils s’'agrandissent et se remplissent d’un tissu abondant qui écarte les ampoules spermatiques. Si l’on examine un testicule en mai ou en juin, on voit, entre les canaux séminifères, une erande quantité de cellules dont le protoplasme est chargé de mitochondries et de grains de sécrétion. Elles se rangent autour des capillaires sanguins qui sont devenus très abondants. [Il s'est donc développé dans le testicule de l'Epinoche, après la fin de la spermatogénèse, une glande interstitielle qui fonctionne active- ment. Gest exactement à l’époque où prend fin la spermatogénèse et où apparaît la glande interstitielle que se révèlent les carae- tères sexuels secondaires indiqués plus haut. Nous ferons remar- quer le synchronisme parfait qui existe entre l’apparition de la glande interstitielle et l'apparition des caractères sexuels secon- daires. On peut trouver, en mai ou en juin, des Poissons qui ne présentent pas de livrée nuptiale ; l'examen histologique montre que le rein de ces animaux n’a subi aucune modification et que le testicule ne renferme pas trace de cellules interstitielles. Il existe cependant dans un tel testicule des spermatocytes et des spermatogonies ; ces éléments n’assurent donc pas la fonction endocrine de l'organe. Cette étude nous amène aux conclusions suivantes : 1° comme les Mammifères, les Poissons (Epinoche) possèdent une glande interstitielle testiculaire; mais elle ne se différencie qu'à une pé- (1) Borcea. Bull. Soc. zool., 1904, p. 140. 488 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (36) riode déterminée de l’année et n’a qu'une durée limitée ; 2° cette glande ne peut remplir un rôle trophique vis-à-vis des cellules séminales, puisqu'elle n'existe pas au moment de la spermato- génèse ; 3° les cellules séminales ne peuvent être l’origine de la sécrétion interne du testicule qui conditionne les caractères sexuels secondaires, puisqu'elles ont disparu quand ceux-ci font leur apparition ; 4° ces hormones testiculaires proviennent très probablement des cellules interstitielles puisque, dès qu’elles entrent en activité, les caractères sexuels secondaires se mani- festent. Les faits établis par Bouin et Ancel chez les Mammifères sem- blent donc s'appliquer entièrement à des Vertébrés inférieurs, tels que les Poissons. é (Institut d'histologie de la Facullé de médecine). SUR UN PROCÉDÉ SPÉCIAL DE PRÉPARATION DU CERVEAU. VISANT À RENDRE PLUS FACILE, DANS LES PAVILLONS DE DISSECIION, L'ÉTUDE DE CET ORGANE (1), par ALBERT Josr. Disons, en quelques mots, que l’on distingue pour la prépa- ration de lencéphale, deux méthodes principales : ces deux méthodes, dites l’une humide et l’autre sèche, constamment amé- liorées et d’ailleurs variées à l'infini, n'ont pourtant pas donné de tels résultats, qu'elles rendent inutiles de nouveaux procédés. Les méthodes humides et sèches ayant chacune des qualités parti- culières, nous nous sommes demandé si l’on pourrait, par un procédé spécial, réunir les avantages des deux méthodes. Les détails de notre procédé sont les suivants : après enlève- ment du cerveau hors de la boîte crânienne, on le fixe comme d'habitude, pendant 3-4 semaines, dans une solution de formol à { ou 5 p. 100, et on momifie ensuite le cerveau ainsi fixé. C'est un fail connu, que de petites pièces anatomiques, fixées d’abord au formol et abandonnées à l'air libre se momifient en diminuant de volume, mais sans déformation ou autre dommage. Pareil procédé ne fut, à notre connaissance, employé que par Schaw- lowsky, pour le cerveau humain. Et, en effet, le cerveau de volume considérable, ne sèche pas facilement, aussi, le déshy- dratons-nous tout d’abord, par l'alcool à go°, durant 10 jours environ. L'arachnoïde et la pie-mère, ne se détachant pas facilement (1) Le travail in exlenso paraîtra prochainement. . (37) SÉANCE DU $ JUILLET 489 d'un cerveau ayant séjourné dans l'alcool, seront tout de suite enlevées, en sortant la préparation du formol. Le cerveau est retiré de l'alcool et prêt à être desséché ; mais il nous a paru préférable, au lieu de le laisser entier, de le diviser : une première section tranche les pédoncules cérébraux, à l’entrée du seuil ; une se- conde, sagittale et paramédiane, sépare les dux hémisphères cérébraux ; enfin une troisième, à travers les pédoncules céré- belleux, détache le cervelet du tronc cérébral. Exposons à l'air ces quatre pièces et retournons-les de temps en temps. Au bout de quelques jours, la surface prend une coloration brunâtre, qui fonce progressivement. Par ailleurs, et en même temps quil durcit, on assiste à la rétraction progressive de l'organe et à l’élar- gissement de ses sillons. Ce dessèchement dure un temps variable, énviron 4-6 semaines, suivant le volume de l'organe et la saison où l'on opère. Le cerveau ainsi momifié marque, avec une netteté souvent merveilleuse, circonvolutions, sillons et scissures, mais il présente les désavantages de toutes les préparations sèches, il est très dur, assez rétracté et d’un ton brun foncé, donnant plutôt l'impression d'une pièce artificielle. Pour remédier à ces désa- vantages, reprenons maintenant, par voie humide, le traitement de l'organe et le plongeons d'abord dans l’eau pure ; mais comme une matière banchâtre, exsudée du cerveau, souille cette eau, au bout d’un ou deux jours, jetons-la et remplacons-la quotidien- nement par de l’eau propre. Au cours de ce bain, le cerveau rede- vient peu à peu élastique, récupère presque complètement son volume et reprend enfin en partie sa couleur. Tous ces change- ments s'opèrent dans un laps de temps qui varie de 8-15 jours, après lesquels le cerveau, retiré de l’eau, est placé dans l’alcool faible (40°). Là, il ne subit plus guère de changement ; il s’éclair- cit simplement. Les pièces ainsi préparées sont bien plus résistantes et plus fermes que celles obtenues par les méthodes humides, et, d’autre part, elles sont plus souples que les préparations sèches. Leur consistance est assez comparable à celle du caoutchouc, de sorte qu'on peut, dans une certaine mesure, écarter les différentes circonvolutions les unes des autres, et mesurer ainsi la profondeur des sillons, en même temps qu'on peut apercevoir les plis de pas- sage qui les traversent. Comparée à un cerveau frais, notre prépa- ration est légèrement ratatinée, mais sans arriver jamais à la rétraction, souvent défigurante, des pièces sèches. Ce ratatine- ment léger, et qui n’augmente d’ailleurs plus, ne nous a pas semblé un désavantage, car, ainsi, bien des détails s'accusent plus manifestement. Vis-à-vis des méthodes humides, cette mé- thode a le désavantage de fournir des pièces présentant parfois de petites fentes superficielles. Brorocrr. COMPTES RENDÜS. — 1921. T. LXXXV. 34 490 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (38} r Tout compte fait, nous jugeons utile, aux travaux pratiques, de s’en tenir aux préparations au formol pour l'étude de l’organi- sation générale du cerveau, de la disposition des méninges et. vaisseaux, mais pour tous autres détails d'anatomie macrosco- pique de l'organe, nous croyons notre procédé plus avantageux. (Laboratoire d'anatomie normale de la Faculté de médecine). UK CURIEUX PHÉNOMÈNE D'AUTOMATISME CHEZ L'HOMME, par À. Scawar1z et P. Meyer. L'un de nous a été témoin récemment d’une curieuse expé- rience de physiologie neuro-musculaire, qui, au dire de la per- sonne qui lui en a fait la démonstration, servirait de jeu aux élèves de certains collèges en Angleterre. Le singulier phéno- mène auquel nous avons assisté nous ayant paru avoir un réel intérêt scientifique, nous en donnons ici, ne l’ayant trouvé men- tionné nulle part, une description suivie d’un essai d'interpré- tation. Voici en quoi consiste l'expérience, que chacun peut aisé- ment faire sur soi-même. On se place de profil au voisinage im- médiat d’un objet fixe et résistant : un mur par exemple, puis on élève le bras le plus voisin du mur jusqu’à ce que le dos de la main vienne le toucher. Le mur s’opposant à la continuation du geste, on appuie alors de toutes ses forces sur lui comme si on voulait le répousser au moyen du bras tendu. Grâce à cette ma- nœuvre, les muscles du bras, notamment le deltoïde, sont forte- ment tendus, mais non raccourcis. Au bout de 10 à 15 secondes d'efforts, on s'éloigne du mur et on cesse d’innerver ses muscles. En agissant ainsi, on supprime donc, en même temps, et l’obs- tacle qui entravait la liberté du mouvement et les impulsions vo- lontaires qui maintenaient les muscles en tension. Ceci fait, le phénomène va se manifester. À l’étonnement de tous ceux qui ont fait l'expérience, le bras se soulève lentement de lui-même, reste quelque temps dans une position plus ou moins horizontale, puis retombe peu à peu. Pendant toute la durée du phénomène, le sujet a nettement l'impression qu’une force étrangère, entière- ment indépendante de sa volonté, fait mouvoir le bras et le main- tient en place. Nous sommes donc en présence ici du fait curieux qu’un mouvement, amorçé en quelque sorte par la volonté, peut se réaliser sans elle. Quelle est la cause de cette singulière mani- festation d'activité musculaire involontaire ? Nous ne voyons ici que deux éventualités : 1° le muscle se contracte pour des raisons qui sont en lui. Le phénomène aurait donc une origine purement, Da S : (39) SÉANCE DU 8 JUILLET 491 musculaire. 2° Le mouvement s'exécute parce que la musculature du bras reste soumise à des impulsions motrices émanant de centres nerveux sous-jacents à l'écorce cérébrale, et doués tem- porairement d’un fonctionnement automatique. Fhéoriquement, il n’est pas difficile de trancher la question en faveur de l’une ou de l’autre de ces hypothèses. Il suffirait, pour cela, de sectionner les nerfs moteurs du bras au moment où le mouvement automatique se déclanche. Cette expérience étant na- turellement impraticable, nous avons songé à résoudre le pro- blème au moyen de l'examen de l’état électrique du deltoïde pen- dant la durée de sa contraction involontaire. Voici pourquoi l'étude galvanométrique de muscles striés, maintenus em contrac- tion durable par des impulsions émanant des centres nerveux, a montré que, pendant toute la durée de l’excitation nerveuse, les muscles émettaient des courants d'action à oscillations très rapides attestant la discontinuité des impulsions reçues. Que celles-ci pro- viennent de l'écorce cérébrale (contractions volontaires), ou de centres sous-corticaux ou médullaires (rigidité de décérébration de Sherrington, par exemple), le résultat est le même. Toute contraction musculaire permanente entretenue par l’activité des centres nerveux normaux (1) a, par conséquent, un caractère nettement tétanique. Les contractures d'origine purement muscu- laires (2), par contre, quelles qu'aient été leurs causes (forte téta- _nisation électrique, par exemple, empoisonnements divers (2), ne s’accompagnent pas de courants d'actions et ne peuvent, par con- séquent, influencer le galvanomètre. Si, par conséquent, la contraction musculaire, conditionnant notre mouvement involon- taire, donne lieu à des phénomènes électriques discontinus, nous aurons la quasi-certitude de son origine nerveuse. Dans le cas contraire, son origine purement musculaire serait extrèmement vraisemblable. Or, l’expérience, que nous avons faite au moyen du galvanomètre à corde, a prouvé que pendant toute la durée de l’élévation automatique du bras et du maintien de celui-ci en position horizontale, la corde n’a cessé de vibrer avec la même fréquence que pendant l’innervation volontaire pré- cédente. L’amplitude seule des oscillations a diminué, ce qui est naturel, étant donné le peu d'efforts nécessités par l'élévation du (x) Nous disons normaux, parce que dans certains états pathologiques, sous Jinfluence par exemple de l’empoisonnement des centres nerveux par la toxine du Bacille tétanique on voit se produire des contractures qui, bien que leur dépendance vis-à-vis du système nerveux ait été démontrée, sont cvpen- dant électriquement inertes. (2) La contracture des muscles vératrinisés ferait cependant, d’après certains auteurs, exception à cette règle ; mais, la question est encore loin d’être en- tièrement élucidée. 192 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG | (40) bras dégagé de toute entrave. L'origine nerveuse de notre mouve- ment automatique nous paraît donc certaine. Il est intéressant de rapprocher ces faits d'expériences récentes d'Hoffmann (1) relatives à l'influence dynamogénique des cen- tres moteurs corticaux sur l’activité des centres moteurs méaul- laires. Hoffmann a, en effet, mis en évidence le fait très intéres- sant que le pouvoir réflexe de la moelle était considérablement accru pendant la durée d’une innervation volontaire. Notre expé- rience prouve, selon nous, que cette suractivité momentanée ne disparaissait pas immédiatement après la cessation des impulsions qui l’avait provoquée. Nous donnons donc, sous toutes réserves, l'explication suivante de notre phénomène : la moelle, rendue temporairement hyperexcitable par suite de l’innervation volon- taire, est en état de réagir plus fortement qu’à l'ordinaire aux multiples impulsions qui lui viennent de la périphérie et qui, on le sait, conditionnent le tonus musculaire. Il en résulte, par conséquent, temporairement une forte hypertonie musculaire, c'est-à-dire une forte tendance des muscles au raccourcissement et le mouvement automatique se déclenche. Nous ne nions pas l'intervention éventuelle d’autres centres moteurs (cérébelleux, par exemple), mais elle ne nous semble pas indispensable à l'in- terprétation du phénomène. Un point reste encore à considérer. Peut-on volontairement empècher le phénomène de se produire ? L'expérience prouve. ‘que nous avons ce pouvoir ; nous pouvons à tout moment forcer le bras à redescendre ou l'empêcher de se lever. D'après quel mécanisme, c’est ce que nous ne saurions dire avec certitude. Il'est possible qu'il s'agisse d’une innervation des muscles anta- sonistes, mais l'hypothèse d’un arrêt du mouvement par inhibi- lion est non moins plausible. TECHNIQUE FOUR MESURER L'INDICE DE RÉFRACTION D'UN ŒUF D'OURSIN EN ÉVOLUTION, par FREep VLEs. L'indice de réfraction est une des constantes physiques dont on peut espérer retirer les notions les plus intéressantes sur les processus internes d’une cellule en évolution ; mais sa recherche est rendue délicate par la nécessilé d’une méthode assez rapide pour permettre de suivre le déroulement de phénomènes aussi (1x) Zeilschr. für Biologie, t. LXVIIT, p. 351. = ts à (41) SÉANCE DU 8 JUILLET 493 fugitifs que la division d’un œuf d'Oursin. En particulier, les méthodes très précises d'immersion et de franges, que nous avons décrites autrefois (1911), sont trop longues et nous avons dû chercher une méthode directe. Celle-ci consiste enssentiellement à assimiler l'œuf, sphere ou ellipsoïde réfringent, à une lentille dont on calcule l'indice de réfraction à partir de la mesure de sa distance focale (1). Si F est cette distance focale, r le rayon de courbure de la surface réfrin- : ; : 1 1 gente et n l'indice de réfraction, on a == (n—1) © _ ce qui, N 1P 1 \ ,+ pour une sphère, par exemple, donne n = Tr: ({). L'in- dice n, donné par cette formule, est l’indice relatif de la subs- tance de la sphère par rapport au milieu qui entoure celle-ci, soit RE (LD), net n, étant les indices absolus de la sphère et n (eo) du milieu extérieur. On voit donc que la mesure nécessitera 1° la déterminalion de la courbure moyenne de l'œuf, ce que l'on peut avoir, tant que l’œuf est sensiblement sphérique, en mesu- rant au micromètre oculaire divers diamètres de cet œuf; à partir du moment où, dans l’élongation de la division, l’œuf se déforme et cesse d’être assimilable à une sphère, il peut être quelquefois nécessaire de traiter l'œuf comme un système astigmatique, et de distinguer les courbures particulières de certaines surfaces en les évaluant par des procédés graphiques à partir de quelques cotes micrométriques ; 2° la déterminalion de la distance focale de l'œuf. Pour cela, l'œuf étant immergé dans l’eau de mer, entre deux surfaces parallèles, et placé sur la platine d’un microscope, on fait fournir à cet œuf l’image d’un objet à l'infini : croisillon de fenêtre ou filament de lampe électrique ; on mesure, par un relèvement du tube du microscope, la distance entre la visée du plan équatorial de l'œuf et la visée de l’image (plan focal posté- rieur). Dans ces conditions, la distance focale brute f, ainsi me- surée, doit subir une correction du fait que l'œuf et l'image sont observés dans l’eau, et qu'il y a par réfraction (effet Chaulnes) erreur à la fois sur la position réelle de l’œuf et celle de l’image qu'il fournit : la distance focale réelle est F=/fno (II) (2). On. a (1) La membrane extérieure de l’œuf fécondé ne doit intervenir que d’une façon négligeable dans le phénomène de réfraction totale ; son indice propre doit être extrêmement voisin de celui de l’eau de mer. (2) En effet, si les positions réelle et observée sont respectivement G et G? pour le centre de l’œuf, F et F’ pour le foyer, on a GF=F, G'F'—}f, F=ÿ— FF’+GG’ ; E étant l’épaisseur d’eau d'indice n° comprise entre les deux lames parallèles, et O le point de contact de l’œuf avec la lame inféricure 49% RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (42) donc finalement, en réunissant (1), (I) et (HI), l'indice absolu n, de la substance de l'œuf, à partir de l'indice connu du milieu extérieur n , la distance focale observée f et le rayon äe courbure moyen r : 72 Os = 2f no e SUR LES VARIATIONS DE L'INDICE DE RÉFRACTION DE L'ŒUF D'OURSIN PENDANT LA DIVISION, par FRreEp VLës. Au moyen de la méthode de mesure précédemment décrite, nous avons pu suivre les variations de l'indice de réfraction de l'œuf d'Oursin au cours de la première division (en lumière blan- che). L'expérience a été effectuée successivement sur cinq œufs différents, suivis chacun, pendant environ deux heures (jusqu au stade de deux blastomères). On trouvera ci-dessous les détails d'expérience pour l’un des œufs. Diamètre en 10-53 ce m. - Indice de l’œuf faisant avec la direction du (0 de Temps : fuscau un angle de: Volume Focale l'eau de mer (Fécondation ne uen CS IGUIE fl — 1,x40) à O0 heurc) Do 90° 450 15 AIDES Ce cm. Temypér.:16° Observations (CŒEuf vierge) : 9,84 0.84 — — 49,9 0,046 1,393 Sphère 6 (Féc.) . =: 4002 110;0 — = Sn he ch OS ». Re ’ 3 Début du DOMINENT 9,99 9,90 — — 7,2 0,027 1,982 os visible à O h. 44. Image dou- ble focale de DSMNINAE EE TO 0 9,90 — — HrS 0,0605 1,381 nette mesurée seule 1h NO 0 0:84 :10,90k 10.840 0 DT, 0,0557 1,388 (d. L'h) 267... 0/35 10,2t (ro, ro) 460 0,0384 1,405 ne tr LM TET 10 85". 2500 — — 27,4 (x2 0,048 ‘1,379 M ie — 54,8) Les expériences montrent les faits suivants 1° Depuis la fécondation (temps zéro) jusque vers 45 minutes environ après (à une température de 16-17°), l'indice de réfrac- tion ne subit que des variations négligeables ; le phénomène préa- sur laquelle il repose, le relèvement de l’image par l'effet Chaulnes est FF’? — … + 1 I È (E—0F)( 1— — Jet le relèvement de l'œuf Gü?=(E—06) ( —— =) ; d’où Ho fo I en substituant : F = f+ es 2) dif \ no {43) SÉANCE DU 8 JUILLET 495 1 lable de la fécondation paraît se traduire par une légère perturba- tion de l’ordre de 5/1000 au plus sur l’indice, et de sens incons- tant (le plus souvent, il y a une baisse de l'indice, mais l'inverse s’observe aussi), qu'il est difficile d'interpréter encore, parce que l'irrégularité fréquente des courbures de l'œuf avant la féconda- tion diminue la précision des mesures sur l'œuf vierge. Vers 45-5o minutes, en coïncidence approximative avec l'ap- parition du diaster, s’observe une croissance nette de l'indice pouvant atteindre 1,7 p. 100 ; cette hausse persiste à l'apparition du sillon externe, puis semble régresser au moment de la sépa- ration des blastomères. La période de cette ascension de l'indice correspond assez exactement à la fin de l’une des périodes d'im- perméabilité relative, décrites dans le cycle de l'œuf par Herlant ; cette coïncidence peut ne pas paraître du hasard. 3° À partir du moment où l'œuf s’étire, on constate un dédou- blement focal, dû vraisemblablement à un astigmatisme prononcé que prend le système (1) ; l’écart relatif des focales peut être de l’ordre de 10 p. 100. Phase hemipermeable — Scission me oh. nor n 1%30 Fic. 1. — Evolution d’une division d'œuf d'Oursin. Trait plein, indice de réfraction n ; trait brisé, volume v de l’œuf, en ro-$ c.c. Un raisonnement grossier peut indiquer une interprétation de {a croissance de l'indice pendant la période de perméabilité mi- nima. On sait que, dans une solution, il y a, en toute première approximation, entre l'indice de réfraction n de la solution, celui n du solvant, la concentration €, le poids moléculaire M du corps dissous et la somme des réfractions atomiques Z Rz de Se Le (2 ee eus celui-ci, une relation de la forme : =; Z Ra+n. Si l’on assimile (1) Comme Errera l’a indiqué pour des cellules végétales, et comme je l’ai vérifié moi-même quelquefois sur des œufs en division, il n’y a pas, pendant la division, de biréfringence appréciable. 496 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (44}- x l'œuf à une simple solution enfermée, à ce moment, dans une paroi semi-perméable, une croissance de l'indice pourrait tenir, soit à une croissance de la concentration (diminution du volume V de l'œuf avec sortie d’eau), soit à une diminution du poids molé- culaire moyen (par suite de scissions moléculaires, par exemple). A (MM) eee Tr Dans la première hypothèse, a or, il Y à souvent nn, effectivement, à cette période de la division, une chute de volume, dont les mesures ci-dessus donnent un exemple ; mais le calcul sur ces bases montre un désaccord, la variation relative de volume pouvant être de 10 p. 100 dans des cas où la variation de (n-n,) est de l'ordre de 30 p. 100 : le calcul est près de trois fois trop faible par rapport à la réalité. Il faudrait donc admettre, par compensation, que le poids moléculaire moyen n est pas une constante et diminue (1). On doit donc se demander si la période d’ascension de l'in- dice n'est pas vraisemblablement pour l'œuf, en même temps que le minimum de perméabilité, le témoin de désagrégations ou de remaniements moléculaires, soit qu'en période de perméabilité les produits de cette désagrégation puissent librement diffuser au dehors et qu'une diminution du terme en € È? Ra masque une di- nution de M, soit plutôt que cette désagrégation passe elle-même par un maximum à la période d'hémiperméabilité. (x) Comme nous l’avons dit, ce calcul grossier est une toute première ap- proximation, puisque la formule employée n’est correcte que pour des solutions: diluées ; mais une seconde approximation ne paraît pas l’infirmer ; pour des solutions concentrées (2) (comme les proféiques de l'œuf), il s’introduit des I termes correctifs : N = —— a ÈR, + (no—1))]+1 ce qui conduit à : 1+Kc\M = k A (n—1) AV A(n—1) L — =—À ——. Or ——— mesuré est de l’ordre de 6 o/o ; en cal- DT V n—I culant À avec les constantes usuelles des protéiques [solutions entre 4o et 100 0/0, Zi A(n=1) AE 0,40,K= c,7 (5)], on trouverait que le calculé par la va- 2 n—I riation de volume seule et de 3,5 à 3 fois trop faible : nous revenons à un ordre de grandeur équivalent. 2) F. Vlès. Propriétés optiques des muscles. Paris, Hermann, 1911. (45) SÉANCE DU 8 JUILLET 497 ACTION DES SUBSTANCES RADIOACTIVES SUR L'AMYSASE, par LABORDE et LEMaAYy. Nous avons étudié l’action des substances radioactives sur l’acti- vité fermentaire de l’amylase. L'intérêt de ces recherches réside dans ce fait que plusieurs ouvrages, et notamment « la radio- activité et les principaux corps radioactifs » (x) signalent que les substances radioactives, employées à faibles doses, augmententl’ac- tivité des ferments solubles ou diastases. Nous nous sommes pro- posé de vérifier si cette affirmation s’appliquait à l’amylase et à la sucrase et, s’il en était ainsi, d'établir les conditions les plus favorables pour porter au maximum la puissance d'action de ces. deux ferments. Le choix de l’amylase et de la sucrase est justifié par la facilité avec laquelle on dose les produits de l’action de l’amylase sur l’empois d’amidon (c'est-à-dire du maltose) et de l’action de la sucrase sur le saccharose (c’est-à-dire du sucre in- terverti). La présente note est relative aux résultats obtenus avec l’amy- lase. Les substances radioactives utilisées dans ces expériences. sont les bromures de radium, de mésothorium et de thorium X. Dans une première série d'expériences, le bromure de radium a été mis en contact direct avec l’amylase et l’empois d’amidon, et le mélange a été introduit dans une étuve à 54°, en même temps qu'un tube témoin contenant de l’amylase et l’empois d’amidon. Dans une autre série d'expériences, le bromure de radium et l’'amylase ont été mis en contact pendant un certain temps et on a ensuite comparé l’activité de l’amylase ainsi traitée à celle d’une solution renfermant la même quantité d'amylase. Afin d'éviter toute action microbienne, la solution d’amylase a été additionnée de fluorure de sodium. Pour apprécier l’action des bromures de mésothorium et de thorium X, on a opéré comme pour le bro- mure de radium. Le maltose provenant de la saccharification de l’amidon sous l'influence du ferment, a été dosé par le procédé Gabriel Bertrand. Les tableaux ci-après résument les résultats obtenus Première série d'expériences. Quantité de Solution Dosage du Dosage du bromure deradium d'amylase à Empois d'amidon maltose après mallose dans le en microgramme 0,30 p. 0/0 à 10 p. 0/0 1 heure d'action tube témoin DO, 10 C.C. 100 C.C. 8,766 er 8,704 gr 3/2c en IO €.C. 100 C.C. 8,74 or. 8,760 gr LES ENOSES 10 C.C. 100 C.C. 8,770 gr. 8,758 gr. DR tee de IO €C.C. 100 C.C. 6,708 8,760 gr. 1 TOO SEE 10 C.C. 100 C.C. 8,762 gr. 8,70 gr @) Huguet, Doin et Fils, Paris, 1915. A98 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (46) Deuxième série d'expériences. Quaatilé de Solution Dosage du Dosage du bromure de radium d'amylase à Empois d’amidon maltose après maltose dans le 10 microgrammes 0,30 p. 0/0 à 10 p. 0/0 1 houre = -tube témoin ADRES ST BJOUT: 10 C.C. 100 C.C. 6,555 gr. 6,542 gr. Après 7p jours. TO CC. MÉTODO ACC Cher. GHOST ADIÉS RO MIOUTS AO CC. 100 C.C. 6,042 gr. 6,538. gr. Après 15 jours. 10 c.c. 100 C.C. D 6,550 gr. 6,533 gr. Les résultats obtenus avec le bromure de mésothorium et le bromure de thorium X sont de même ordre. | L'inspection des tableaux montre que les résultats observés sont identiques dans tous les cas, dans les limites des erreurs expérimentales, ce qui signifie que les solutions de sels radioactifs mis en œuvre n'ont aucuné action sur l’activité fermentaire de J'amylase. LES VARIATIONS DE LA TENEUR DU SANG ET DES HUMEURS EN SODIUM ET EN POTASSIUM APRÈS INGESTION DES SELS DE SODIUM ET DE POTASSIUM, 2 par Léon BLüm, E. AuBeL et RENÉ HAUSKNECHT. Dans des communications antérieures, nous avons montré l'importance du rôle du sodium dans la physiopathologie des ædèmes. Ce n’est pas le chlore, mais le sodium, qui est l’agent régulateur des échanges hydriques. Le potassium exerce, lui aussi, une influence sur les phénomènes d'hydratation, mais celle-ci n’est qu'indirecte. Elle se produit par l'intermédiaire du sodium, que le potassium fait éliminer en excès. Cette décharge de sodium fournit l'explication de l’action diurétique des sels de potasse et conslitue un mécanisme nouveau du mode d’action d'un diurétique. L’élimination d’un excès de Na après ingestion de K confirme, pour les états hydropiques, ce qui avait déjà été établi chez l'Homme normal : l’action éliminatrice du K sur le Na et inversement du Na sur le K (Bunge). Il existe donc entre les deux minéraux un balancement ; c’est ce balancement que l’orga- nisme s'efforce d’assurer autant que le permet la perméabilité rénale, Nous avons cherché à élucider le mécanisme de ce balancement. Est-il la conséquence d’un processus ayant son siège dans les lissus et dans les humeurs ? est-il la suite d’une action principa- lement rénale ? Dans quelle mesure y a-t-il intervention des deux processus ? Dans celte note, nous communiquerons les résultats que nous avons obtenus en étudiant les variations du Na et du K (47) SÉANCE DU 8 JUILLET 499 que présentent les humeurs après ingestion de sels de Na et de K. 1° Sérum sanguin. Ainsi que nous l'avons montré, le sérum al, lea LR (et nornel Jerurs Zalleau DA (Era Pape À 72 PE por Je Tepert 7! Zepart « 5402 |o ar l 1 À CON \350 |0e7 | 0081 Le Le Repire derhlerire avec aéraose ACC Fégine dechlorure A2 | Depart |$4|027| 2082 ee OA \ 57 |\02 | Qors } acaose COHEN déuarl | 533 |02 | O 087 el + CON | CHA lGwgz | co hédique MC + CO | O'a |360 Aime xorrmal Zableen À (Liquide d'asile) Zableau V (Hide hbruiss) Ne | À ri Diet 29 , À 32 0097 Depart F#4| G51|0 08e | AT Jo 05% |\079| Tirer Lév| 08 | 00% "7104 So los loo | 1€ J0%| 08 | 00% £ : 2. 714 Z07| 084 | 00% | cAT 45 | O& | Oo75 Déaart JOS| 0 2 | Oo? LA 34 | QE | Gus A : 40 | OF | Cozs Dre Z4| 0% | Gots cÂd £a | QE | Co?r7 Devart xl Ce gr) ft ce (8 AI accuse, chez l'Homme sain soumis à un régime normal, une composition fixe en Na et en K. Sous l'influence du régime dé- chloruré, le Na baisse, le K reste constant (Tableau 1). 500 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (48) Après ingestion de sels de Na, en particulier de NaHCO*, le taux de Na monte, celui de K baisse. C'est le cas chez l'Homme sain (tableau 1). Il en est de même chez le diabétique soumis à une médication intensive par le bicarbonate de soude (tableau ID). Après administration de sels de K, l'inverse se produit : le taux du K monte, celui du Na baisse, aussi bien chez le sujet normal (tableau 1) que dans les états morbides (tableau II). >° Huineurs. Nous avons fait ces recherches sur des malades présentant de l’ascite, chez lesquels il est facile de se procurer journellement les quantités de liquide nécessaires aux dosages, alors que les grandes ponctions répétées des œdèmes sont impos- sibles. Les liquides d’ascite et d’œdème ont, du reste, le même taux en Na et K. Après ingestion de KCI, nous constatons pour le K un phénomène identique à celui qui s’observe pour le sang : augmentation de K, souvent en proportions notables. Le sodium diminue parfois ; parfois, aussi, il augmente considérablement. Ces variations du taux de Na trouvent leur explication si l’on fait intervenir l'élimination rénale : lorsque la diurèse se produit et que le rein excrète du Na et du K, le taux de Na baisse. Lorsque, au contraire, la diurèse fait défaut, nous constatons une aug- mentaticn simultanée des deux minéraux. ‘ Les modifications des humeurs que nous avons constatées ne suffisent cependant pas pour expliquer les fortes rétentions de Na et de K, qui ressortent des bilans des entrées et des sorties. Apparemment, en dehors des humeurs, les tissus doivent parti- ciper dans une large mesure, au métabolisme des matières minérales. É 3° Facteur K : Na. Le facteur K : Na permet de se rendre compte des rapports réciproques des deux minéraux et de leurs variations. Chez le sujet normal possédant une bonne fonction. rénale, le facteur varie peu et accuse une grande tendance à re- venir au chiffre normal. Dans les états morbides, ce facteur pré- sente de fortes fluctuations. Assurément, les modifications de la teneur en Na et K doivent avoir une répercussion sur tous les. cathions qui participent au maintien de l'équilibre des cathions : il en résulte la nécessité de tenir également compte du calcium et du magnésium. (Laboratoire de la clinique médicale B). {9) 501 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE SÉANCE DU 4 JUILLET 1921 SOMMAIRE Desorz (P.): Note zoologique Remarques sur le dosage du su- sur la larve d’Anthrenus museo- Green DIOlOPIÉ. eee 9 FOTO DRE STÉRÉO CET ES 16 WERTHEIMER (E.) et Danse Duuort (E.) et GERNEZ (Ch.) : (Ch.) : L'expérience de Régnier Variation physiologique de la de Graaf et les fonctions des vé- tension superficielle des urines.. 14 | sicules séminales .............. 12 PoLonowski (M.) et Duxor (E.) : Présidence de M. Laguesse. REMARQUES SUR LES DOSAGES DE SUCRE EN BIOLOGIE, par M. Poroxowsktr et E. Duünor. La détermination de la teneur en sucre des liquides de l’orga- nisme présente de multiples difficultés, car très nombreux sont les facteurs qui. interviennent au cours du dosage pour en modifier les résultats, et rendre non comparables entre elles les données numériques obtenues par des méthodes différentes. La plupart des dosages, en effet, déterminent uniquement le pouvoir réducteur de la liqueur déféquée, et il y a là de grandes divergences possi- bles suivant le déféquant employé, non seulement parce que ce dernier peut précipiter plus ou moins de substances réductrices, mais encore parce qu'il peut augmenter de façon assez variable le sucre dit « libre », le sucre immédiatement dosable. - Il semble, en effet, y avoir in vivo entre le sucre libre et le sucre « virtuel » (Lépine) un échange incessant que nous ne nous expliquons que par une différence d'état physique plutôt que chimique entre ces deux variétés. Tout se passe comme si une partie du sucre n'était pas « physiquement libre » et se compor- 902 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (10} tait comme un colloïde, participant en quelque sorte par absor- tion peut-être de la nature colloïdale du milieu protéique. In vivo la glycolyse est, on le sait, en partie contrebalancée par un enri- chissement du sucre immédiatement dosable, phénomène que nous proposons de désigner sous le nom de glycapolyse ( aout libération). Une longue série de dosages de sucre dans le sang et dans le liquide céphalorachidien, en faisant varier une à une toutes les conditions d'expérience, nous a montré que deux déterminations ne pouvaient être comparables qui si l’on utilisait : 1° la même méthode de récolte du sang ; 2° la même méthode de préserva- tion anticoagulante et antiglycolytique ; 3° la même méthode de défécation, et enfin 4° la même méthode de dosage. Il importe donc d'ajouter toujours au résultat d’une détermination glycé- mique ou glycorachique la méthode exacte dont on s’est servi sucre « physiquement libre » dosable à tél procédé, ou sucre « total » dosable à tel autre, etc... Nous avons utilisé, d’une façon générale (1), la méthode de Bertrand, après défécation du sang soit à l'alcool fort, puis à l’acétate neutre de plomb, soit au Patein, et nos expériences nous permettent d’énoncer les conclusions suivantes 1° La teneur en sucre d’un même sang varie suivant que celui- ci a été reçu, aussitôt sorti de la veine, directement dans l'alcool fort, ou bien dans une solution de FINa phosphaté, la coagulation des albumines étant secondairement opérée quelques heures après par l'alcool à 96°. On trouve en moyenne 10 p. 100 de sucre en plus dans le deuxième cas, au bout de 3 heures. 2° Lorsqu'on divise en deux parties le sang fluoré, traité par six fois son poids d’alcool à 96°, et que l’on traite alors à 24 heures d'intervalle ces deux portions par le même procédé, on trouve, d'une façon constante, une augmentation de sucre de 5 à 20 p. 100 dans le liquide-alcoolique qui fut abandonné 24 heures à lui-même. | 3° Après distillation de l’alcool, le résidu peut être déféqué indifféremment au Patein ou au Courtonne, les résultats sont identiques ; mais, au contraire, si l’on traite directement le sang par le réactif de Patein, on trouve toujours des résultats très dif- férents de ceux que nous donne notre première méthode (soit que l'alcool laisse dans le magma des globules et des albumines coagulées du sucre « virtuel », soit que le réactif de Patein libère des substances réductrices en plus grande quantité). 4° Lorsque par des dosages échelonnés à quelques heures d’in- (1) Polonowski et Duhot. C. R. de la Soc. de biol., 11 avril 1927, t. LXXXIV, P- 687, (41) SÉANGE DU 4 JUILIET 003 tervalle on étudie les variations dues à la glycolyse et à la gly- capolyse combinées sur des échantillons fluorés et non fluorés d'un même sang conservé aseptiquement à 12°, on constate a) que, dans le sang non fluoré, la teneur en sucre, après un brusque abaissement (proportionnellement d'autant plus marqué que la teneur initiale est faible) reste sensiblement stationnaire, puis augmente légèrement de la 3° à la 6° heure, pour diminuer enfin asymptotiquement à zéro ; b) que, dans le sang fluoré, la slycolyse étant empêchée, il existe uniquement une légère aug- mentation. 5° Quant au liquide céphalorachidien, conservé aseptiquement, exempt de sang et d'hyperleucocytose, lorsque la teneur en sucre y est élevée, la glycolyse paraît sensiblement nulle et la glycapo lyse très faible. Au contraire, lorsque cette teneur est de moins de 0,95 gr., la glycolyse est appréciable et inversement la glyca- polyse sensible. 6° Signalons, en terminant, que nous avons pu confirmer les expériences d'hypoglycémie alimentaire réalisées sur l'Homme en Amérique et par Lépine sur le Chien : alors que chez un sujet normal une ingestion de 100 gr. de glucose nous a donné une légère augmentation moyenne de 0,15 gr. de sucre sanguin par litre, sans glycosurie ; que chez un diabétique le sucre sanguin, par litre, fut porté de 1,40 gr. à 2,50 gr., avec augmentation de la glycosurie, au contraire, l'ingestion de très fortes quantités de sucre (200 gr. de glucose, plus 200 gr. de saccharose, en 4 prises espacées d'une demi-heure) fut suivie d’une hypoglycémie très - nette avec hypoglycorachie concomitante, toujours sans glyco surie. Prise de sang une demi-heure après la dernière ingestion de sucre : sang 0,36, liquide céphalorachidien 0,30. (Laboratoire de chimie biologique et clinique de la Charité de la Faculté de médecine). 04 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (42) L'EXPÉRIENCE DE RÉGNIER DE GRAAF ET LES FONCTIONS DES VÉSICULES SÉMINALES, par E. WerTHEeIMER et CH. Düugors. Les traités d'anatomie humaine continuent à définir les vési- cules séminales : des réservoirs où s’accumule le sperme dans l'intervalle des éjaculations. Dans la plupart des traités de phy- siologie et d’histologie les plus récents, on enseigne au contraire que ces organes devraient s'appeler plutôt glandes vésiculaires et qu'ils ne sont destinés qu'à contenir leur propre produit de sécrétion. [l est incontestable que tel est, en effet, leur rôle ex- clusif dans presque toute la série des Mammifères. Il y a d'ail leurs toute une catégorie d'animaux pour lesquels la question ne se pose même pas : ce sont ceux dont le canal déférent et celui de la vésicule s'ouvrent dans l’urètre par des orifices distincts. Mais il faut reconnaître que l'Homme fait exception à une règle presque générale. Une première preuve, c'est la présence à peu près constante de spermatozoïdes dans le contenu de la vési- cule recueilli soit sur les sujets livrés à la dissection (x), soit sur les suppliciés (Ch. Robin), ou obtenu par expression chez le vivant (Rehfisch) (2). Nous avons eu nous-mêmes occasion d'examiner, environ 12 heures après l'exécution, le contenu d’une vésicule d’un supplieié (l'autre avait été, par mégarde, sectionnée au ras de la prostate). Celle que nous avions à notre disposition ne renfermait plus que trois à quatre gouttes d'un liquide grisâtre, dans lequel nous avons trouvé, sur toutes les préparations, une vingtaine de sper- matozoïdes, encore mobiles, par champ (objectif 7, oculaire 2 de Reichert). Dans la seule observation que nous ayons faite sur des vésicules prélevées dans une autopsie, nous avons compté une centaine de spermatozoïdes par champ, dans toutes les pré- parations. Mais il est une expérience qui, à notre avis, ne peut laisser aucun doute sur les fonctions de la vésicule chez l'Homme’: c’est celle de Regnier de Graaf. Si l’on pousse une injection dans le canal déférent, on voit la vésicule se distendre complètement avant qu'une goutte de liquide apparaisse dans l’urètre. Gelte expérience a été répétée par Guelliot (3), par Rehfisch et sans (1) Malgré ses propres observations et celles de nombre d'auteurs, Kayser dénie cependant aux vésicules le rôle de réservoirs du sperme. Thèse Berlin, 1890. (>) Rehfisch, Deutsche medic. Wochenschr., 1896, p. 245. 3) Guelliot. Thèse Paris, 1883. (13) SÉANCE DU 4 JUILLET 205 doute par d'autres encore ; nous l'avons faite avec les imèimes résultats, en nous servant d’une solution de bleu de méthylène. Mais il nous a paru surtout intéressant de rechercher, et c'est là le principal objet de notre communication, ce que donne celte expérience chez quelques animaux (Taureau, Bélier, Cheval), dont la vésicule s’abouche, comme chez l'Homme, avec le canal déférent. Chez le Taureau (4 expériences) comme chez le Bélier, le liquide bleu injecté dans le canal déférent un peu au-dessus de l’ampoule de Henle passe directement dans l’urètre sans qu'il en pénètre une goutte dans la vésicule, à moins qu'on ne com- prime intentionnellement l'orifice du canal éjaculateur. En mème temps, on peut s'assurer que chez le Taureau, comme - l'avaient déjà vu Kayser et Limon (1), la vésicule ne contient pas de spermatozoïdes du tout, ou dans certains cas, deux ou trois seulement, et non dans toutes les préparations. Chez le Bélier, dans les deux cas, nous n'avons trouvé aucun spermatozoïde. Chez le Cheval (3 expériences), nous avons vu aussi le liquide s'engager directement dans le canal de l’urètre ; mais nous n avons pu nous procurer que les organes de Chevaux hongres, et il est possible que chez ceux-ci les modifications, anatomiques consécutives à la castration faussent les résultats de l'épreuve. Nous ne signalons donc ce fait qu'avec réserves, d'autant plus que, d’après Guelliot, chez le Cheval, une injection poussée dans le canal déférent pénètre d’abord dans la vésicule, et que, au dire de Kayser et de Rebfisch, qui toutefois ne s'appuient pas sur des recherches personnelles, la présence de spermatozoïdes dans la vésicule serait à peu près constante chez cet animal. Getle assertion est toutefois contredite par les observations de Voirin (2) qui, dans les vésicules « d’un grand nombre de Chevaux, Rumi- nants et Pores », n’a trouvé que peu ou pas de spermatozoïdes. Il sera donc particulièrement instructif de confronter, chez l'étalon, les résultats de l'expérience de Regnier de Graaf avec ceux de l’examen du contenu vésiculaire. Il se vérifiera sans doute encore que ceux-ci seront conformes à ceux-là, et qu'en général dans les espèces animales chez lesquelles l'expérience aura les mêmes effets que chez l'Homme, la vésicule remplira aussi, comme chez ce dernier, l'office d’un réservoir du sperme. (1) Limon. Journ. de l’anat. et de la physiol., 1907, p. 424. (2) Voirin. Anal. in Zentralbl. f. Physiol., 1902, p. 706. liocoste. CoMPres RENDUES, — 1921. T. LXXXV. 3D 27 206 ; RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (44) VARIATIONS PHYSIOLOGIQUES DE LA TENSION SUPERFICIELLE DES URINES, par E. Duaor et Cu. GERNEZ. La stalagimométrie urinaire a pris, depuis quelques années, une place importante dans l'étude des choluries salines : d'après les travaux récents, les variations de la tension superficielle des urines semblent susceptibles de fournir de précieuses indications sur la quantité de sels biliaires éliminés et même d'en permettre une sorte de dosage. Or, les premiers auteurs qui, dès 1907, étu- dièrent la question (Meillière, Cluzet et Frenkel, Aman, Billard et Dieulafé, en France ; Donnan, en Angleterre) conseillaient, par contre, de ne pas accorder à la stalagmométrie une valeur absolue comme élément de mesure de Félimination des sels biliaires, et insistaient sur les variations Re de la ten- sion superficielle des urines. Devant ces avis, quelque peu contradictoires, nous avons étudié Ja tension superficielle des urines de sujets normaux, et nous nous sommes appliqués à préciser dans quelles limites varie cette tension. : I. Les urines des 24 heures, étudiées chez des sujets soumis au même régime alimentaire, donnent des résultats très dissem- blables. Par exemple, nous avons obtenu, dans une expérimen- tation, les chiffres suivants : : Vol. 24 h. Densilé Nomb. de gouttes lens. super. LTÉSUTE) Coere DD ACC 1.01/ à 119 897 De SUNE PMR Er 12710 Ce Ce 1.015 I) 883 BCE CI, Pete 0 1.050 C.C. 1.027 191 783,6 II. L'urine des 24 heures, chez le même sujet, donne, elle aussi, des valeurs assez différentes pour la tension superficielle, selon que la concentration urinaire est plus ou moins élevée, que les boissons ingérées ont été plus ou moins abondantes, que la sudation a été plus ou moins considérable. Aïnsi, nous avons trouvé, chez un Homme, les variations suivantes, à quelques jours d'intervalle Vol. 24 h. Densité N. de gouttes Tens. super. Urire n° re mr OnONC:C 1.01/ 112 90,3 ÜUrme nn2%706r.250NC:C. 1.018 117,5 866,3 III. Si nous étudions maintenant l’urine d’un même sujet aux différentes heures de la journée, nous trouvons des différences plus considérables. En général, la tension des urines du matin est la plus faible ; dans la journée, cette tension semble varier avec les repas et la œuantité de boissons ingérées ; d'autre part, (5) SÉANCE DU 4 JUILLET 507 - le travail musculaire intensif, en provoquant une sudation éner- gique, parait déterminer un abaissement de la tension. Dans les conditions de vie normales, on obtient des résultats analogues. à ceux-ci Volume Densité N. gouttes Tens. super. Urnine de 23 h°à87 5... 45o c.c. 1.022 123 830,8 Urine*de 7 h. à 12 h. 20 .. 690 c.c. 1.010 107,7 938 Urine de 12 h. 20 à 15 h. 45. 370 c.c. 1.010 113 893,7 Urine de 15 h. 45 à 18 h. .. 380 c.c. 1.006 106,3 946,7 Umine de ré h"a2r h. 30... ro0 cc. 1.020 115,4 883,3 L'ingestion de boissons abondantes amène des variations encore plus marquées, par exemple de 8or à 940. IV. Enfin, chez des sujets normaux, pris au hasard à diverses périodes de la journée, les variations de la tension superficielle sont beaucoup plus considérables encore. Nous extrayons de notre registre d'expériences, les chiffres extrèmes suivants Volume Densité N. gouttes Tens. super, Urimerde, 13h àatr:5-h: .:.: 770 cc. 1.004 105,3 053 Urine de 16 h. à 16 h. 30 .. 420 c.c. 1.003,5 106 946,5 Urmerde r9 ha r6 h:7%0o .. 150 cc. T.009 104,5 061,7 UrinetderS he à en hr. 770 cie. 1.026 139,5 757 Ürinede 8h. 4 rr:h} 45 .: 90 c-c. 1.028 135 761,5 Unnerde=oth-/b}a 2h 357 "270 CC. 1.028 134 768 D'après les courbes que nous avons établies, ces variations sont. en rapport, dans les grandes lignes, avec la densité de l'urine et avec sa concentration. Conclusions. La tension superficielle des urines est susceptible, chez l'Homme normal, de varier dans de telles limites, qu'on ne saurait tenir compte d’un seul examen d'urine quand les résultats - obtenus sont supérieurs à 750. Par contre, la stalagmométrie reste une méthode intéressante pour l'étude de l'élimination des sels biliaires ou de certaines substances dénivellantes, à condition de n’opérer que sur le même sujet et dans des conditions physio-- logiques identiques. (Laboratoire de clinique médicale de la Charité). 908 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (16) NOTE ZOOLOGIQUE SUR LA LARVE D'Anithrenus museorum L., A PROPOS DE SES DÉGATS DANS LES MAGASINS DE LAINE DE ROUBAIX, par P. Desour. < Pendant la période d'occupation de la région du Nord, les magasins de laine de Roubaix furent utilisés par les Allemands pour abriter des Chevaux, des harnachements et du matériel de campement. Lorsqu'à partir de 1919, ces locaux furent rendus à leur ancienne destination, les industriels furent désagréablement surpris de constater que les bobines et tissus de laine étaient atta- qués par une larve velue se comportant comme une mite, qu'ils n'avaient jamais vue, avant la guerre, dans leurs usines, et qui, sortant des planchers et des interstices des murs, gagnait les paniers remplis de produits manufacturés. La larve forait des trous dans les bobines de laine filée, ou encore érodait par places les tissus de laine qu’elle réduisait en poussière. Elle s’attaquait exclusivement à la laine pure, jamais au coton ni aux tissus mélangés ; de préférence à la laine de belle qualité, et à la laine blanche plutôt qu'à la laine de couleur. L'élevage de ces larves, jusqu’à obtention de l'insecte parfait, nous à permis de faire la détermination d'Anthrenus museorum. L., petit Coléoptère qui, normalement, attaque les collections des musées et toutes les matières animales, et que le matériel de guerre avait attiré puis acclimaté dans ces magasins. Descriplion signalétique de la larve. Elle est longue de 3 1/2 mm. à 4 mm. sur 1 1/2 min. de largeur. Vue par la face dorsale, elle paraît nettement annelée de 12 à 13 anneaux brwss, réunis par une surface blanche de glissement. Vue par la face ventrale, elle est de couleur jaune fauve. Elle est cylindrique, bombée dorsalement, aplatie ventralement, sauf dans sa partie postérieure où les trois derniers anneaux se terminent en s’amoin- drissant en tronc de cône. La tête est arrondie et porte 2 antennes cylindriques à 3 articles ayant respectivement 32 un, 160 u, 64 u. L'article terminal, plus effilé, porte à sa base un petit tubercule latéral. Les yeux sont latéraux et petits. La bouche est ventrale, armée de 2 mandibules noires, puissantes et saillantes, et de 2 mâchoires avec palpe. Les 3 premiers anneaux du thorax por- tent chacun une paire de pattes à 4 articles : la première paire mesure 784 un, la deuxième gro nu, la troisième, plus longue, 1,100 mm. Ces pattes sont couvertes de soies simples, et termi- nées par un ongle long recourbé à son extrémité. Ces larves sont remarquables par le développement extraor- (17) SÉANCE DU À JUILLET 509 ERA pa =} dinaire de leurs poils. Elles font, en effet, partie du groupe des larves dites « porc-épie », qui caractérisent la tribu des Der- mestiens. Ces poils sont de deux catégories ° Poils composés, gros, de ro à 14 u d'épaisseur, formés d’un axe a barbelé sur toute sa surface de piquants courts dirigés en avant ; ayant ainsi l'aspect d’un long épi. Ces poils sont atta- chés mieu aux téguments sur une Lbnge élargie en bouton, el persistent dans la déoutile larvaire. >° Poils grèles de 3 à 4 u d'épaisseur, formés de superpositions régulières autour d'un axe central de verticilles de 4 barbelures formant une collerette ouverte en avant. Le poil semble ainsi formé d’une série d'articles emboités, distants de 10 u. Le der- nier s'évase pour supporter une partie renflée terminale piri- forme de 45 u sur 14, en forme d'ombrelle repliée, dont le cadre serait formé par la division de la tige centrale en rayons péri- phériques. Ces poils ont une attache peu solide aux téguments. Ils tombent au moindre contact et ne subsistent qu'en partie dans la dépouille lavaire. À la face ventrale, on ne trouve que des poils de la première catégorie. Ils sont jaune fauve, courts (130 à 160 u) et de moindre épaisseur (10 w), très serrés sur les anneaux abdominaux qu'ils recouvrent comme d’une toison dorée, plus espacés sur les an- neaux thoraciques. À la face dorsale, on trouve, au contraire, des poils des deux catégories, répartis en des zones distinctes : a) Les poils de la première catégorie se rencontrent à la partie dorsale convexe des anneaux, mais ils sont courts, très clairsemés suivant 2 ou 3 lignes irrégulières et ne masquent pas la coloration noire et bril- lante du tégument. Ils sont plus denses au niveau de la tête qu'ils recouvrent d'une véritable broussaille. A la jonction de l’arceau dor- sale et de l’arceau ventral, ils se différencient dans chaque anneau en touffes de longs poils épineux, raides, bruns, plus gros (14 w) et plus longs (250 à 800 u), formant ainsi 2 rangées latérales de piquants dressés très caractéristiques. Enfin, au dernier anneau, on remarque, insérés au-dessus de l’anus, 2 faisceaux de 10 à 15 longs poils de plus de 1 mm., raides et se prolongeant à l'arrière en forme de queue ; b) les poils de la seconde catégorie sont tous de longueur à peu près uniforme : 650 à 800 u. Dans une pre- mière zone de répartition, on les trouve très nombreux à la limite postérieure de chaque anneau dorsal, suivant une étroite bande- lette de 35 u, qui est véritablement criblée d’un semis serré de petits pertuis, par où s'attache le poil. Latéralement, ils consti- tuent des touffes spéciales en aigrettes, bordant les touffes de pi- quants déjà décrits. Aux trois derniers anneaux, c’est-à-dire dans - 510 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (18) la partie tronc-conique de la larve, ils prennent un développe- ment plus considérable et forment 3 larges panaches dirigés en arrière, en forme de queue de Paon, venant envelopper les fila- ments caudaux. Ces poils sont très caducs, mais rigides. Ils se - détachent facilement, mais restent raides sans se plier ni se rom- pre. La larve en sème dans tous ses parcours; à mesure qu'elle -approche de la nymphose, elle en perd des touffes entières. (4) SI RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY SEANCE DU 4% JUILLET 1921 SOMMAIRE Cozzix (R.) : Sur la présence ! lait en thérapeutique infantile.. ro de corpuscules de Vater-Pacini ji Morror (R.) et JeNNEssEAUx dans les ganglions lymphatiques (L.) : Etude histologique et chi- DNA AS ER ee 3 | mique d’un kyste chyleux du Cozzin (R.) : Sur la structure HTÉSEMTÈLES RE à ae lee UR 13 des corpuscules de Vater-Pacini Murez : Les aspects particu- CHE CAPES Ar Re ac 1 | liers de l’architecture du corps Hozzanre (A.-Ch.) : Remar- : vertébral chez les Mammifères, ques au sujet de l'emploi de l’al- . bipèdes ou quadrupèdes et chez cool amylique en histologie. 5 | les Mammifères pisciformes.,. . 11 JAcQUuES et AUBRIOT : bonne Perrin (M.) et Remy (A.) : Or- | périostique du corps de la man- tie el tuberculose rer 16 dibules-ts:s NE ee Die 8 Perrin (M.) et Remy (A.) : Sur JAcQUES et AuBrIOT : Sur un | quelques effets de l’extrait fluide kyste congénital de la région mas- MOT Snecnes ser e 17 HET HMS ARE ee 7 | Watr J.) : Modifications LaurENT (Mie M.) : À propos ! fonctionnelles des cellules des des injections sous-cutanées de DIE USChONOINES Lee eee tee 19 Présidence de M. Haushalter. SUR LA STRUCTURE DES CORPUSCULES DE VATER-PACGINI GHEz LE CHAT, par R. CoLzix. On décrit classiquement les corpuscules de Pacini comme formés d’une coque décomposable en capsules concentriques et d'une massue interne renfermant une fibre nerveuse axiale (fibre sensitive appartenant au système cérébro-spinal) et une fibre grêle (constituant l'appareil nerveux de Timofeew à laquelle Dogiel attribue une origine sympathique). Ruffini a démontré que la massue centrale est constituée par du tissu conjonctif fibril- Jaire et à figuré ce tissu sous la forme de filaments ou de lamelles concentriques à la fibre nerveuse axiale, mais il n’en considère pas 512 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (62; moins la massue comme différente de la capsule, la première n'étant, d'après lui, que la continuation de la gaîne subsidiaire qui porte son nom, tandis que la seconde est la continuation de la gaine lamelleuse de Henle. Sans vouloir discuter aujourd'hui de la signification anatomo-microscopique de la massue interne, je voudrais montrer dans cette note que sa structure n’est pas essen- tiellement différente de celle de la coque qui l'entoure, ce qui res- sort de l’observation des corpuscules jeunes. Pour la présente: étude, j'ai utilisé le pancréas et le tissu conjonctif sous-péritonéal de Chats âgés de 1 à 15 jours. Les pièces ont été fixées par les liquides de Bouin, de Regaud, de Flemming et les coupes colorées, suivant les cas, par les méthodes trichromiques de Cajal, de Prenant, de Mallory ou par la technique d’Altmann modifiée. Sur les coupes transversales, les lamelles de la coque nous apparaissent sous la forme de fibrilles collagènes onduleuses con- centriques à l'axe du corpuscule et réunies entre elles par des anastomoses obliques. Les noyaux qui parsèment ces lamelles. sont aplatis, ovalaires : le protoplasma qui les entoure, peu abon- dant, ténu, renfermant de très fines mitochondries, semble pro- longer leurs pôles sous forme d’expansions effilées. Les bords: de chaque noyau sont longés par des fibrilles collagènes, de telle sorte que la cellule conjonctivo-endothéliale semble emprisonnée- entre deux fines lamelles collagènes parallèles, d’ailleurs réunies entre elles, de distance en distance, par des anastomoses obliques.… Il est important de noter que tout le système collagène de la coque est ordonné par rapport à l’axe géométrique du corpus- cule. La délimitation de la coque, vis-à-vis de la massue centrale. est assurée, suivant les auteurs, par la lamelle la plus interne de: celle-là. D'une façon assez constante, nous avons rencontré au niveau de la surface externe de ce que nous continuerons provi- soirement à appeler la massue centrale, un tractus collagène. orienté comme ceux de la coque, mais généralement d’une épais- seur plus grande. En dehors de ce tractus, il existe généralement une grande accumulation de noyaux volumineux dont plusieurs sont en voie de mitose. À l’intérieur de la massue, la disposition est la suivante : la fibre sensitive axiale apparaît rarement sous la forme d’un cercle : le plus souvent sa tranche horizontale est ovalaire ou fusiforme, en d’autres termes la fibre nerveuse: axiale n’est pas une tige cylindrique, mais une lame à deux tran- chants. Cette fibre est étroitement engaînée de membranes colla- gènes, d'autant plus serrées qu’elles sont plus centrales, qui vien-- nent s’insérer de part et d'autre d’une sorte de cloison verticale, également collagène, répondant en coupe transversale, à un dia-- mètre du corpuscule passant par les deux bords de la lame ner- veuse et coupant la lamelle la plus interne de la coque. I y a gé-— (3) SÉANCE DU 4 JUILLET 013 néralement, en cet endroit, un point nodal important où viennent se réunir plusieurs membranes. Les différentes membranes colla- gènes de la massue centrale ne sont pas exactement parallèles les unes aux autres, mais réunies par des anastomoses obliques, de sorte que se trouvent ainsi délimités des espaces fusiformes oc- cupés par des cellules conjonctivo-endothéliales souvent en état de division indirecte. Ces cellules sont des éléments allongés, con- caves du côté axial, convexes du côté périphérique, qui possèdent un gros noyau ovalaire renfermant un ou deux nucléoles et de fines granulations chromatiques. Aux deux pôles du noyau s’effile un protoplasma très délicat, parsemé d’une poussière de mito- chondries, limité à sa périphérie par les lamelles collagènes qui y ont pris naissance. Ainsi les cellules de la massue centrale sont de véritables fibroblastes en forme de ménisques occupant les’ al- véoles d’un système de lamelles collagènes. Ces cellules, même après la différenciation du collagène à leur surface continuent à se diviser par mitose, les figures de division s’observant jusqu'au voisinage immédiat de l’axe du corpuscule. L'examen de coupes transversales des corpuscules jeunes, dü- ment corroboré par l'observation de coupes longitudinales où l’on voit, du centre à la périphérie du corpuscule, une succession ininterrompue de lamelles collagènes emboîtées, démontre donc qu'il n'y a pas de différence de nature entre la massue centrale et la coque périphérique, toutes les deux étant de nature collagène ainsi d’ailleurs que l’ont établi Ciaccic et Ruffini. Mais il semble d’autre part que la massue centrale et les zones qui l'entourent immédiatement puissent être considérées comme le centre germi- natif des lamelles de la coque, celles-ci étant refoulées en dehors au fur et à mesure de la production de nouvelles cellules. Chez les animaux jeunes, il y a passage progressif des lamelles engai- nantes les plus internes aux plus externes, ces dernières étant simplement plus étirées que les premières, par suite de leur refou- lement excentrique. Dès lors, la massue interne n'apparaît plus comme une individualité histologique distincte, mais simplement comme la partie la plus jeune du corpuscule de Vater-Pacini. SUR LA PRÉSENCE DE CORPUSCULES DE VATER-PACINI DANS LES GANGLIONS LYMPHATIQUES DU CHAT, par R. Corrai. On connaît, depuis longtemps, la présence de nombreux cor- puscules de Vater-Pacini dans le tissu conjonctif du mésentère et dans le pancréas du Chat. Les ganglions lymphatiques du mé- _sentère chez le même animal peuvent en renfermer également 514 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (4) comme le montre la figure r, au moins dans la région qui corres- pond topographiquement au pancréas, qui a été seule explorée. À ma connaissance, ce fait n'a pas encore été signalé. Le corpus- cule de Vater-Pacini inclus dans le ganglion lymphatique repré- senté par la microphotographie, a son pôle externe distant de 0,3 mm. de la surface de la capsule ; ses axes mesurent respecti- vement 0,32 mm. et o,17 mm. ; il est plus petit qu'un corpus- cule situé dans le tissu conjonctif périganglionnaire dont les axes Fic. 1. — Coupe transversale d’un ganglion lymphatique mésentéri- que d’un Chai de 15 jours. X 124 c a, capsule ; s L p, sinus lym- phatique périphérique ; f L y. f 1 y, follicules lymphatiques : s m, substance médullaire ; € P. corpuscule de Pacini. mesurent respectivement 0,42 mm. el 0,22 mm. Au point de vue structural, il ne s’écarte en rien de la description classique des organes de la même catégorie. Au point de vue topographique, il jouxte d’un côté un follicule Iymphoïde à la surface duquel il creuse une légère cavité, de l’autre il répond aux cordons follicu- laires et aux chemins de la lymphe et l'examen de coupes en série montre qu'il répond, à un moment donné, à une artériole de la substance médullaire. Cette observation, que nous proposons de compléter par l'étude systématique de la répartition topographique des corpuscules de Pacini chez le Chat, nous fait vraisemblablement saisir un des mécanismes par quoi s'effectue la régulation de la circulation sanguine dans le ganglion lymphatique. Le corpuscule de Vater- Pacini représente l'extrémité périphérique d'un nerf sensitif du système cérébro-spinal. L’excitation recueillie par le corpuseule de Pacini traverse le protoneurone périphérique et parvient dans la (5) SÉANCE DU 4 JUILLET 515 moelle au niveau d’un noyau moteur sympathique qui la réflé- chit, par la fibre préganglionnaire de Langley jusqu'à la cellule motrice d’un ganglion sympathique. L’axone de celle-ci ou fibre post-ganglionnaire se distribue aux fibres musculaires lisses des vaisseaux sanguins. (Laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine). REMARQUES AU SUJET DE L'EMPLOI DE L'ALCOOL AMYLIQUE EN HISTOLOGIE, par A.-Cx. HOLLANDE. C. Peeters, dans une note récente à la Société belge de bio- logie (x), vient à nouveau d'attirer l’attention des histologistes sur l'emploi de l'alcool amylique au cours de l'inclusion des pièces dans la paraffine. Suivant la technique de l’auteur, la pièce, à sa sortie de l’aicool éthylique à 96°, est passée successivement dans trois bains d'alcool amylique ; elle est ensuite mise à l’étuve à 55”; de là, elle doit séjourner dans trois autres bains de paraffine à 55° pour être finalement incluse dans le dernier de ces bains. Déjà, en 1914 (2), j'ai indiqué l'alcool amylique comme rem- placant de l'alcool éthylique à 100°, ainsi que du xyÿlol; toluène où chloroforme, pour le montage des pièces à la paraffine. Au début de mes essais, j'avais employé, comme le fait actuellement C. Peeters, le passage direct de la pièce de l'alcool amylique à la paraffine à 53°, maintenue fondue à l'étuve. En opérant de la sorte, il fallait un temps très long pour que les tissus se soient débarrassés de l'alcool amylique, des traces de cet alcool rendant la coupe difficile ; il s’ensuivait un séjour de plusieurs heures à l’étuve à 55°, ce qui nuisait considérablement à la conservation de la pièce par suite du ratatinement dont elle devenait l’objet. Je crois devoir rappeler actuellement la technique à laquelle je m'étais alors arrêté : la pièce sortie de l’alcool éthylique à 96° est déshydratée dans deux bains successifs d'alcool amylique pur, elle y séjourne de 24 à 48 heures, — et même plus, — suivant ses dimensions ; de là, elle est plongée, pendant 48 heures, dans de l’huile de vaseline pure (neutre et incolore) que l'on renou. velle à trois reprises différentes. (La pièce fixée, débarrassée de son alcool amylique, peut être conservée plusieurs mois dans l'huile de vaseline sans aucune altération.) Pour procéder à son (1) Sur une nouvelle méthode d’inclusion à la paraffine. C. R. de la Soc. de biol., 28 mai 1921. (:) Les cérodécytes où « œnocytes » des Insectes au point de vue biochi- mique. Arch. Anat. microsc., t. XVI, fasc. 1, 1914 (voir page 7). 516 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (6} inclusion, elle est prélevée de l'huile de vaseline, puis placée quel- ques secondes sur du papier buvard afin d'éliminer l'excès d'huile de vaseline ; elle est alors portée dans deux ou trois bains succes- sifs de paraffine à 40°, maintenue fondue à l’étuve ; elle devra y séjourner de 4 à 5 heures, et, en dernier lieu, elle sera plongée durant 1/2 heure dans de la paraffine à 53° fondue ; finalement, l'inclusion sera faite dans cette paraffine. Par ce procédé, on supprime le long séjour à 55° ; on a ainsi le précieux avantage de conserver les ile cytologiques les plus délicats, sans qu ‘aucune coloration soit empêèchée. - J'ai, de plus, montré, en 1918 (1), que l'alcool amylique était très avantageux pour le montage des préparations au baume de Canada. Les coupes ou frottis sur lame de verre, après passage dans la série des alcools éthyliques à 30°, 70°, 80°, 96°, sont déshydratées dans deux bains successifs d'alcool amylique pur (séjour de 5 minutes dans chacun) ; elles sont ensuite passées. d'abord dans un mélange à parties égales d'alcool amylique et de toluène, puis dans le toluène seul (qui dissout rapidement tout l'alcool amylique) ; et enfin dans deux tubes de xylol pur ; elles. sont alors montées au baume de Canada au oi ou au chloro- forme. Les préparations obtenues dans ces conditions sont très claires et se conservent sans aucune altération de couleurs, si l’on a soin de bien éliminer l'alcool amylique par le toluène et le xylol. Les avantages de l'alcool amylique pur sur l'alcool éthylique- à 100° sont nombreux ; l'alcool amylique. ne s’hydrate pratique- ment pas à l’air (le même tube bouché par un simple couvercle de verre peut servir plusieurs mois) ; il ne s’évapore que très, lentement ; la déshydratation est rapide et complète ; il éclaircit. les préparations ; il est parfaitement soluble, sans provoquer aucun louche, dans le toluène, le xylol et le chloroforme ; il ne- dissout que très lentement les couleurs d’aniline fixées par les: cellules colorées, et ne les altère pas ; sa récupération est, de plus, très aisée (2). Toutes ces propriétés font de l’alcool une un produit de choix en technique histologique. D'après les indications qui m'ont été fournies, il est du reste- actuellement utilisé dans un grand nombre de laboratoires (3). (Laboratoire de zoologie et parasitologie. Faculté de pharmacie). (1) Emploi de l’alcool amylique en technique histologique et plus particu-- lièrement dans la méthode de Romanowsky. C. R. de la Soc. de biol., 9 mars. (2) C. Pecters. C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXV, p. 16. (3) D’autres alcools, bien que moins riches en carbone, tel l’alcool butylique,,. ainsi que l’a montré récemment Mile Larbaud, peuvent également rendre,. — à l'instar de l'alcool amylique, — de précicux services en histologic. C. R.. de l’Acad. des sc., 23 mai 1921. (7) SÉANCE DU 4 JUILLET 917 SUR UN KYSTE CONGÉNITAL DE LA RÉGION MASTOIÏDIENNE, par JAGQUES et AUBRIOT. Nous avons eu l’occasion d'observer une affection assez peu fré- quente de la région mastoïdienne qui nous a semblé intéressante à relater. Un jeune homme de :7 ans, atteint d'un kyste radiculo-den- taire, intrasinusien, ouvert, du maxillaire gauche, porte, depuis l'enfance, du même côté, mais à la région mastoïdienne, une petite tumeur indolore dont il aimerait à être débarrassé en même temps que de son abcès chronique de la bouche. On constate, en effet, à la simple inspection de la région rétro- auriculaire, un soulèvement des téguments d’ailleurs entièrement normaux occupant assez exactement l'emplacement de la scissure pétrosquameuse. La forme en est oblongue, à grand diamètre presque horizontal ; les dimensions sont celles d'un gros Haricot. À la palpation, on reconnaît qu'il s’agit d’une tumeur élastique parfaitement limitée, lisse et non lobulée, totalement indépen- dante des téguments dans toute son étendue, faiblement mobili- sable sur les plans profonds. Elle est couchée dans une dépression en gouttière de l’apophyse. La réductibilité est nulle, la consis- tance est celle d’un sac renfermant du liquide sous une certaine tension ; sensibilité nulle à la pression. _ Découverte par une incision dans le sillon rétro-auriculaire, elle apparut sous un aspect très analogue à celui d’un lobule adipeux, uni, jaune, semi-translucide, sans aucune attache tégu- mentaire. La libération d'avec le plan profond constitué par le périoste mastoïdien nécessita une dissection assez minutieuse, et découvrit une fossette a bords très mousses manifestement moulée sur la petite tumeur. Il n'existait apparemment aucun pédicule proprement dit, et la tumeur n’était rattachée au périoste que par quelques tractus conjonctifs disposés en collerette, un peu plus denses que le tissu cellulaire ambiant. Le kyste présentait le vo-- lume et la forme approximative d’un gros Haricot de Soissons ; sa coque était formée d’une lame fibreuse très mince et transpa- rente ; il contenait une substance jaune paille de consistance et d'aspect assez semblables à ceux du cérumen frais. Après déca- page, on pouvait constater, mais à une extrémité seulement, et sur une surface égale au quart environ de la surface intérieure totale, un fin revêtement de poils follets, de 1 mm. à r 1/2 mm. de long. À l’examen microscopique de la région non pilifère, le derme, très dense, composé de lamelles imbriquées, était revêtu d'un épithélium pavimenteux stratifié, dont les cellules, à con- tours flous et comme dégénérescentes, ne s’ordonnaient pas en 518 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (8} une basale régulière. On ne constatait ni papilles ni annexes d’au- cune sorte. La portion pileuse, au contraire, offrait les caractères nets d’une muqueuse malpighienne, dont l'épithélium polyé- drique recouvrait, par l'intermédiaire d’une basale parfaitement régulière, un derme sans papilles, mais littéralement farci de follicules pileux et de volumineuses et très nombreuses glandes sébacées occupant par endroits sa presque totale épaisseur. La vascularisation de ce derme était très faible. Le diagnostic de kyste dermoïde s’imposait. Nous avons, au cours de rapides recherches bibliographiques, trouvé peu de cas semblables dans la littérature chirurgicale ; Lévesque, dans sa thèse (Paris r907) n’a pu en réunir que g cas. Poirier, dans son Traité d'Anatomie médico-chirurgicale, a attiré l’attention sur ces kystes dermoïdes péri-auriculaires, déjà si-- gnalés par Gillette, Reclus, Steenbrugge, et qui seraient super- ficiels ou intraosseux. Le mode de développement de la région mastoïdienne expliquerait, selon lui, leur formation. « L’apophyse mastoïde, dit-il, est formée par la réunion de deux points osseux primitivement séparés. L’un de ces points appartient à l'écaille du temporal et forme la moitié antérieure de l’apophyse. L'autre, qui se développe au dépens du rocher ou par un point osseux spécial, forme la moitié postérieure de l’apophyse. La soudure entre ces deux moitiés se fait très tard, parfois même elle ne s’achève jamais. Sur tous les temporaux d'adultes, on peut trou- ver la trace de cette soudure. » Cette conception ne saurait avoir qu'une valeur purezuent hy- pothétique tant que nous ne serons pas fixés sur Îes rapports de la région mastoïdienne avec l'extrémité de la première fente bran- chiale, Les faits du genre de celui que nous signalons tendraient, en tous cas, à faire admettre que celle-ci peut se prolonger au-delà des bourrelets concourant à la constitution du pavillon, et persis- terait dans une certaine mesure, sous les espèces de la suture pétro-squameuse. FIRROME PÉRIOSTIQUE DU CORPS DE LA MANDIBULE, par JACQUES et AUBRIOT. Les fibromes du squelette sont rares. Les maxillaires semblent constituer pour eux un lieu d'élection. Mais c’est principalement sous forme de tumeurs intraosseuses qu'on les a signalés. Quant aux néoformations de cette nature originaires du périoste, on ne les connaît guère que sous les espèces de l’épulis fibreuse, bour- geon polypoïde plus ou moins volumineux inséré sur le bord (9) SÉANCE DU 4 JUILLET 019: alvéolaire de l'os. À vrai dire, les fibromes périostiques vrais, « ont pour siège presque exclusif l'apophyse basilaire, et constituent la singulière affection connue sous le nom de polypes naso-pha- ryngiens. ». Cette opinion, déjà ancienne, de Poncet, n’a rien perdu de son exactitude, si l’on veut bien toutefois substituer le terme de « sphénoïde » à celui d’ « apophyse basilaire ». Or, nous avons observé et étudié un cas de fibrome périos- tique du corps de la mandibule, dont l’évolution clinique et les caractères histologiques révèlent précisément une singulière affi- nité avec le fibrome naso-pharyngien. Observation. M. M..., 20 ans, a été opéré il y a deux ans, à Epinal, d'un ganglion (?) sous-maxillaire, qui se serait presque immédiatement reproduit et présente aujourd'hui un volume supérieur à celui qu'il avait primitivement. Nous constatons, en effet, à l'inspection, une déformation de la région mandibulaire gauche caractérisée par une saillie ovoïde à grand axe horizontal, du volume d’une noix, surchargeant la face externe de la branche gauche au niveau de la région pré- molaire et la débordant nettement en bas, pour empiéter sur la loge sous-maxillaire. Les técuments, à ce niveau, sont un peu rosés et portent la trace d'une incision opératoire ancienne. La palpation, à peu près indolore, révèle l'indépendance des plans superficiels en même temps qu’une étroite adhérence au squelette, avec lequel se confond la tumeur à la manière d’un phlegmon ostéo-périostique odontogène. La consistance est toutefois beau- coup moindre et rappelle assez bien la pseudo-fluctuation qu’on perçoit à l’exploration de certains Iÿmphômes tuberculeux. Le patient accuse quelques tiraillements. douloureux irradiant vers l’angle. La denture est intacte dans la région considérée du maxil- laire. L’extirpation montra qu'il s'agissait d’une masse de tissu coriace, entourée d’une capsule fibreuse intimement confondue avec le périoste fortement épaissi de la face externe et du bord inférieur de l’arc mandibulaire. Au microscope, la tumeur apparut formée de tissu lamineux pur, à faisceaux généralement orientés suivant deux directions perpendieulaires, avec quelques foyers de prolifération et vais- seaux dépourvus de paroi propre, ainsi qu'on les observe, mais en plus grand nombre, dans les fibromes de la base. 520 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (10) À PROPOS DES INJECTIONS SOUS-CUTANÉES DE LAIT EN THÉRAPEUTIQUE INFANTILE, par Mile M. LAURENT. Nous avons employé dans quelques cas, à la clinique du P° Haushalter, les injections de lait. Je vais vous résumer très brièvement la méthode et nos résultats. “Les injections de lait sont employées en thérapeutique infan- tile dans deux buts différents : à titre antianaplylactique chez des enfants qui ne tolèrent pas le lait qui leur est donné, soit lait de Femme, soit lait de Vache ; ou bien, pour fournir par injec- tion de lait de Femme, des ferments vivants et spécifiques à des nourrissons soumis à l’allaitement artificiel. La première méthode, préconisée par Weill, est employée dans des cas très spéciaux et relativement rares d'intolérance. Il s’agit d'un symptôme bien distinct de ceux que réalisent les divers troubles digestifs de l'enfance, se manifestant surtout par des vomissements, et occasionnant de la constipation, des troubles nerveux, des accidents cutanés. Les vomissements surviennent dès le début ou dans une période peu avancée de l'allaitement, soit naturel, soit artificiel, se produisent après chaque tétée, sont rebelles à la thérapeutique usuelle et entraînent peu à peu l’hypo- threpsie et l’athrepsie. Cette intolérance est inexplicable, elle se rapproche des accidents de grande anaphylaxie observés par Hutinel chez des nourrissons ; mais ceux-ci sont aigus, fou- droyants et se produisent seulement à la reprise de l'allaitement : après la diète hydrique. Elle diffère aussi des faits d’anaphylaxie alimentaire chronique étudiés par Laroche, Richet fils et Saint- Girons. En effet, ces auteurs les expliquent par des lésions de la muqueuse intestinale ou de la cellule hépatique dues à des trou- bles digestifs antérieurs ; il n’y en a pas dans l'intolérance ; par le passage dans le sang d’albumine hétérogène : or, l'intolérance se produit aussi avec le lait de Femme. De plus, dans l’intolé- rance, la période de sensibilisation n'existe pas toujours, comme dans l’anaphylaxie, car certains enfants vomissent dès la pre- mière têtée ; et si la guérison est obtenue, elle est durable : c’est une immunisation, et non une désensibilisation. Nous n'avons pas obtenu de succès dans nos deux cas ; les deux nourrissons présentant de l'intolérance l’un au lait naturel et l’autre au lait de Vache, étaient dans un état d'hypotrophie sans doute trop profond. Peut-être existait-il des tares que nous n'avons pu déceler, car les enfants qui nous sont adressés à l'hôpital en sont rarement indemnes. (11) SÉANCE DU À JUILLET 521 En revanche, nous avons eu deux succès, sur cinq cas, en ap- pliquant la méthode dans le but préconisé par Marfan, puis Rocaz, de fournir des ferments, ou enzymes, ou trophozymases aux nourrissons allaités artificiellement. La carence du lait de Femme étant un, des éléments importants de l’hypotrophie, la restitution de ces ferments doit améliorer la nutrition générale. La petitesse des doses nécessaires prouve précisément que les ré- sultats sont dus, non pas à la valeur des matériaux nutritifs, mais aux qualités biologiques des ferments vivants, de diverse nature contenus dans le lait de Femme, ferments digestifs qui vont ex- citer la muqueuse intestinale, trophozymazes de Marfan, qui agis- sent sur les centres de la nutrition et de l’assimilation, produits des glandes endocrines de la mère. Enfin, d’autres ferments, dits de combat, exalteraient la défense de l’organisme contre l'infec- tion, et leur existence expliquerait l’action des injections de lait frais dans les maladies infectieuses du nourrisson. Dans nos deux cas de guérison, les vomissements se sont es- -pacés dès la première injection pour cesser à la troisième ou qua- trième. Le poids a lentement, mais progressivement augmenté. Nous avons fait chez le premier poupon 5 injections, et chez le second 10 de lait frais recueilli aseptiquement, par traite ma- nuelle. Dans tous nos cas, heureux ou malheureux, les injections n’ont causé aucun accident local ou général, la résorption du lait, en particulier, s’est faite très rapidement. | Dans la méthode anti-anaphylactique, il faut naturellement injecter le lait non toléré, lait maternel frais ou lait de Vache bouilli, et de minimes doses suffisent, (Clinique médicale infantile du P' Haushalter). LES ASPECTS PARTICULIERS DE L'ARCHITECTURE DU CORPS VERTÉBRAL CHEZ LES MAMMIFÈRES, BIPÈDES OU QUADRUPÈDES ET CHEZ LES MAMMIFÈRES PISCIFORMES, par Mürez. La colonne vertébrale, en dehors de son rôle de gaîne protec- +rice de la moelle épinière, peut avoir deux fonctions : elle peut être le point d'appui, le support des viscères, elle peut servir de levier pour les mouvements : elle peut donc être organe de soutien et organe de locomotion. Ces deux rôles sont surtout pas- sifs et les agents actifs en sont les muscles statiques d’une part, es muscles locomoteurs d'autre part. Brorocre. Comptes RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 36 522 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (125 Il était intéressant de savoir si ces fonctions, ou la prédomi- nance de l’une d'elles, imprimaient un caractère particulier à ‘architecture du corps vertébral. Chez les Poissons, la colonne vertébrale possède également ces deux fonctions ; elle est la pièce squelettique autour de laquelle les organes s'orientent, sur laquelle ils s'appuient, et, elle joue aussi un rôle important dans la locomotion : c’est un appareil de réaction élastique contre les mouvements de flexion produits par les muscles pour la progression. Ces muscles, latéro-dorsaux et latéro-ventraux, s’insèrent indirectement sur les vertèbres par l'intermédiaire des myoseptes. Si l'on examine l’image radiogra- phique d’une coupe de vertèbre perpendiculaire à son axe, or constate qu’à partir du centre partent, en s'irradiant vers la pé- riphérie, une série de rayons, calcifiés ou ossifiés suivant l’animai étudié. Les rayons se dirigent vers les régions de la surface ver- tébrale qui supporteraient le maximum d'effort : en haut et ere bas, vers les lignes d'insertion des hémapophyses, des neura- pophyses et du myosepte sagittal, sur les côtés vers les lignes d'in- sertion du myosepte transverse. La vertèbre du Poisson présente donc une image centrée et radiée. Chez les Mammifères bipèdes ou quadrupèdes, la colonne verté- brale perd son rôle locomoteur ; une partie des muscles latéro- ventraux entre dans la constitution de la musculature des parois de la cavité viscérale et des membres locomoteurs ; les autres mus- cles latéro-ventraux et la totalité des muscles ol de- viennent des muscles spinaux ; la colonne vertébrale n’est plus le sauelette de l’appareil locomoteur, elle est devenue essentielle- ment un organe de soutien, elle est le squelette des muscles sta- tiques. Ces muscles statiques, spinaux, s’insèrent sur les apo- physes épineuses, sur les apophyses transverses, sur les lames ver- tébrales, et la totalité de leurs efforts est transmise à la colonne vertébrale, et, en particulier, à chaque vertèbre, par les pédicules vertébraux ; l’image de Ia transmission de ces forces au Corps ver- tébral nous est représentée sur un cliché radiographique par l’épa- nouissement d’une série de travées osseuses qui s'échappent du pédicule vertébral et s’irradient dans le corps. Tous les Mammifères ne sont pas bipèdes ou quadrupèdes ; il existe, par exemple, une série de Mammifères pisciformes, chez qui la colonne dorsale, comme chez le Poisson, devient à la fois organe de soutien et de locomotion. L'étude radiographique de coupes de corps vertébral a été faite chez le Dauphin, chez le La- mantin ; elle montre que le corps vertébral présente une série de travées osseuses disposées régulièrement en formes de rayons ; la disposition architecturale est centrée et rayonnée, image analogue à celle de la vertèbre du Poisson. Morphologiquement, il existe (43 SÉANCE DU À JUILLET 523 des pédicules vertébraux, ils sont même énormes chez le Laman- tin, par rapport au corps vertébral, mais au point de vue dynami- que, ils semblent insignifiants : car ils ne laissent échapper que quelques rares travées osseuses, images concrètes des forces qu'ils transmettent, qui ne pénètrent pas dans le corps vertébral, mais se perdent rapidement à sa périphérie. En résumé, la colonne vertébrale chez les Mammifères pisci- formes est à la fois organe de soutien et organe locomoteur ; chez les Mammifères quadrupèdes, elles est surtout organe statique et elle remplit ce rôle à l’aide des muscles spinaux dont les efforts lui sont transmis par des pédicules vertébraux. A cette différence physiologique, correspond une différence, non pas de morpho- logie extérieure, mais d'architecture osseuse : l'examen radiogra- phique d'une coupe d’un corps vertébral faite perpendiculaire- ment à son axe, montre, chez les Mammifères quadrupèdes, une prédominance de travées osseuses irradiées à partir des pédicules vertébraux, et chez les Mammifères pisciformes une prédomi- nance de travées rayonnant du centre du corps vertébral vers sa périphérie. Une autre image encore plus frappante peut nous être fournie sur cette différence de rapport entre le pédicule et le corps ver- tébral chez les Mammifères quadrupèdes ou pisciformes. Elle nous est donnée chez les animaux jeunes par l'étude des surfaces de la diaphyse ou des surfaces diaphysaires de l’épiphyse. Chez les animaux pisciformes, la surface diaphvsaire forme une image ovalaire régulière, tandis que chez les quadrupèdes, elle est for- tement échancrée à ses deux angles postéro-latéraux par les pédi- cuies vertébraux qui la pénètrent tout en restant séparés pa une lavelle cartilagineuse. (Laboratoire d'anatomie de la Faculté de médecine). ÉTUDE HISTOLOGIQUE ET CHIMIQUE D'UN KYSTE CHYLEUX DU MÉSENTÈRE, par RENÉ MorLor et LéoN JENNESSEAUX. Les kystes chyleux du mésentère sont peu fréquents, et leur pathogénie est encore obscure, aussi, semble-t-il intéressant, lors- qu'un cas s’en présente, de l’étudier avec attention. Le kyste sou: mis à notre analyse provient d’une Femme de 36 aps ; il est intra- mésentérique, présente un aspect lisse, régulier, parfaitement sphérique, de 12 em. de diamètre, de coloration bleu violacé, de consistance assez dure; sectionné avant fixation, il s'en échappe 524 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (44) .700 c.c. d'un liquide blanc rosé, laiteux, peu épais, de consistance crémeuse, bien lié, sans grumeaux, dont une légère partie coagu- lée, d'aspect crémeux, reste adhérente à la paroi interne du kyste. Au point de vue de sa structure, l'épaisseur de la poche varie de 1 mm. à 7 mm., elle est très vascularisée, parcourue en tous sens par des vaisseaux visibles par transparence, elle paraît fibreuse à l'œil nu. La paroi est constituée par une couche interne sans endothé- lium, formée de débris conjonctifs, d’hématies et de leucocytes altérés, correspondant aux particules du contenu adhérentes ; au- dessous, du tissu conjonctif lâche, lamellaire, avec nombreux capillaires sanguins ; une couche conjonctive plus compacte suc- cède, dont les lames se dissocient pour recevoir des nodules allon- gés de lymphocytes. Ces follicules ne sont pas limités et les Iym- phocytes s'infiltrent vers les régions internes. Dans une zone plus externe, le tissu conjonctif est compact, on y découvre des fibres musculaires lisses plus ou moins dégénérées ; une mince bordure conjonctive lâche et diffuse, sans endothélium, forme la couche externe. Au microscope, le contenu du kyste est un magma amorphe oris jaunâtre, avec quelques globules de graisse, quelques héma- ties, de rares leucocytes et quelques cristaux d'acides gras et de cholestérine. À l’étude chimique, ce contenu est une émulsion parfaite, ho- mogène, se conservant des mois sans altération ni dépôt ; l’addi- tion d’eau ne permet mème pas de la séparer en ses éléments cons- titutifs. Volume : 700 c.c.. Densité à 15° : 1004. Réaction : alca- line. Odeur : fade. L’émulsion se coagule à la chaleur, et à froid, par l'addition de HNO*, CH° CO OH; d'acide trichloracétique où d'alcool fort (matières albuminoïdes). Evaporé au bain-marie, il donne un extrait sec café au lait, qui, calciné au rouge vif, laisse des cendres, où l’on constate chlorures et phosphates alcalins en plus faible quantité. Agité en présence d’éther ou de liquide d'Adam (alcool-éther ammoniacal), 11 se sépare en deux couches, dont la supérieure laisse après évaporation une substance jaune vif (matières grasses). La composition du liquide est intéressante à comparer à celle du chyle et des liquides kystiques mésentériques données par di- vers auteurs : (Les nombres indiquent la quantité de substance p. 100). (15) / SÉANCE DU 4 JUILLET 52 + Résullats personnels : Tuffier Reynier Letulle Proust Kuster Solman Chyle HR OPERA 86,82 80,90 81,05 87,98 — -- — 92 Albuminoïdes. S,DI Oo NB 20 Nodemquanttr-2/Mbraces AN 3Ee Gralsses VA EU 00 MMS; DÉMO TE MNNEL20 5,bo — 62,31 3,9 Cholestérine .. traces V\0,00 ojoo #o,09 gde.quant. 5,94 — traces GIUCOSe PME 0,00 D;00MM O0 0OMMNIO; — _ — == MimÉTaux ARE NO; g D 12000020 OM 07 O,01 Htraces 0,8 Mat. solides ... — — — — — —— DT — Ext. sec (Mat. dissoutes) ..) 19,17 116720 — Lee GS Noire analyse chimique qualitative et quantitative est presque identique à celle des auteurs et à peu près à celle du chyle (d’aprës Munk), elle nous permet d'affirmer que nous avons affaire à un kyste chyleux ; la présence de graisses écarte d'emblée la compa- raison avec la lymphe, qui en est entièrement dépourvue (Por- tier). Les différences légères quantitatives sont attribuables aux variations de concentration, d’ailleurs notre liquide a d’autres. caractères communs avec le chyle : absente de coagulation, de décomposition, de putréfaction, présence de fines gouttelettes graisseuses donnant l’aspect lactescent. Quant à sa genèse, notre kyste correspond au chylangiome kystique, troisième type de la classification de Wegener, réétudiée par Klemm. La présence de points folliculaires Iymphoïdes dans la paroi semble en faveur de sa formation au dépens d'un gan- glion, néanmoins, nous pensons que son origine est un chyli- fère, peut-être oblitéré et peu à peu ectasié en amont et près d’un ganglion ; l’endothélium du vaisseau a disparu par suite de sa fragilité et de la forte distension; rares sont d'ailleurs les auteurs (Klemm, Letulle, Ritter) qui ont décrit un revêtement endothé- lial, dans ces kystes. La présence de fibres musculaires lisses, déjà signalée par Brentano et Ramoino, dans la paroi de kystes chyleux serait en faveur de la nature Iymphangiomateuse (Ritter); nous appuyons.sur elle notre opinion en faveur de l'origine vas- culaire et non ganglionnaire, car, chez l'Homme, les fibres mus- culaires lisses ont normalement entièrement disparu de la cap- sule des ganglions, ce n’est qu'exceptionnellement qu'elles y exis- tent, d’ailleurs très rares et très peu développées (Heyfelder, Brucke, His, Recklinghausen), tandis que leur présence est nor- male et constante dans la tunique moyenne des lymphatiques chylifères. | Notre kyste chyleux du mésentère s'ajoute aux observations identiques de Bramann, Elter, Bergmann, Cruveilher, Hahn, von Hippel, Hinz, Kostlivy, rapportée par Kukula, Le Dentu, Lion, Rokitanski, Rubeska, Schwarzenberger, Spaeth, Narath Ritter, Tilger, Virchow, Werth, qui, tous, attribuent ces formations à A A0) RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (16) une obstruction et à une dilatation des chylifères, et ne divergent d'opinion que sur la cause première de ce trouble. (Laboratoire d'anatomie pathologique de la Faculté de médecine). ORTIE ET TUBERCULOSE, par Maurice PERRIN et ANDRÉ REMY. Le Bulletin de la Société des Agriculteurs de France, de juillet 1920, contient une communication du comte Edouard de Dreux- Brézé, signalant que, dans ses propriétés, plusieurs animaux, réputés tuberculeux, ont été guéris après un séjour dans des prés remplis d'Orties, soit que l'Ortie agisse par.sa richesse en subs- tances azotées, soit qu'elle contienne un principe doué d’une ac-. tion empêchante pour le développement du Bacille tuberculeux. Maurice Boucherie, président de la section d'économie du bétail de cette Société, et plusieurs autres membres, ont déclaré avoir fait la même constatation. D'autre part, M. de Dreux-Brézé nous a signalé que, dans le centre de la France, l’infusion d'Orties est employée comme remède populaire contre la phtisie humaine. Cette notion serait ancienne, car déjà Olivier de Serres, dans son Théâtre d'Agricullure, signale que la « graine d'Ortie pulvé- risée et bue avec du vin est bonne contre la courte haleine, la pleurésie, l’inflammation du poumon, apaise la toux violente, fait abondamment cracher. »- D'autre part, il existerait, dans les archives de l’Académie de médecine, un pli cacheté contenant des renseignements sur l'emploi thérapeutique de diverses prépara- tions d'Ortie ; ce pli pourrait être ouvert actuellement, Mile Miot, par qui il a été déposé, étant morte. Notons qu'il s’agit ici des Orties du genre Urtica, soit de Urtica urens (Ortie grièche, petite Ortie), soit de Urtica dioïca (Ortie commune, grande Ortie) et non de ELamier blanc (Lamium album), appelé Ortie blanche dans quelques pays. Nous avons entrepris des recherches pour vérifier le bien fondé des données ci-dessus en utilisant l'extrait fluide d’Ortie grièche préparé par la maison Dausse. Voici les résultats de notre première expérience : Six Cobayes, provenant de 2 portées de trois Cobayes, ont été divisés en trois lots contenant 1 Cobaye de chaque portée. Ces animaux pesaient de 255 à 380 gr., les conditions d'existence et d'alimentation étaient identiques. Il avait été vérifié dans des ex- périences préalables que les Cobayes ne mangeaient pas les feuilles d'Orties fraîches ou sèches mêlées à leurs aliments et que, seule, le voie sous-cutanée est utilisable. Les Cobayes À et B reçoivent / = (17) SÉANCE DU 4 JUILLET 521 d’abord tous les deux jours, pendant deux semaines, des injec- tions d'extrait fluide d'Ortie grièche ; À en reçoit 0,5 c.c. à la fois, B en reçoit 1 c.c.. Le quinzième jour, ils sont inoculés, les mêmes injections d'Orties sont continuées jusqu'à leur mort. Les Cobayes C et D ne reçoivent pas d’injections d'Orties avant l’ino- culation tuberculeuse ; après celle-ci, ils en reçoivent tous les deux jours : G 0,5 c.c., D 0,25 c.c.. E et F, témoins, ne reçoivent pas d’injections d'extrait d'Ortie. Ces six animaux ont été inoculés le même jour avec une quantité égale d’une dilution homogènr de crachats riches en Bacilles de Koch. À dater du jour de l’inoculation tuberculeuse, la survie des animaux a été la suivante A 63 jours C Gr jours E 53 jours B 24 jours a D) 7b jours F 56 jours En d'autres termes, des Cobayes ayant reçu des injections d'Orties soit avant et après (À), soit seulement après (G et D) l'inoculation tuberculeuse, ont vécu de 5 à 19 jours de plus que les témoins E et F ; toutefois, le Cobaye B fait exception, il a succombé le premier, mais il semble qu'il faille incriminer l’em- _ploi d’une dose trop forte d'extrait d'Ortie : elle a amené dans son organisme des perturbations trop importantes, qui se sont ajoutées aux effets de l’inoculation tuberculeuse. : _ Nous ne voulons pas tirer de cette première expérience une conclusion ferme qui serait prématurée. D’autres expériences sont en cours ou projetées (notamment avec des extraits non alcooliques), mais nous tenons à signaler celte première série parce qu'elle peut encourager les expérimentateurs à poursuivre des recherches sur les effets physiologiques et thérapeutiques des principes actifs contenus dans l'Ortie. (Laboratoire de thérapeutique de la Faculté de médecine). SUR QUELQUES EFFETS DE L'EXTRAIT FLUIDE D'ORTIE GRIÈCHE, ee. par MAURICE PERRIN et ANDRÉ REMY. Les préparations d'Orties (aussi bien celles de Urtica urens que celles de Urtica dioïca) sont indiquées par, Dujardin-Beau- metz comme possédant des propriétés astringentes (tanin) justi- fiant leur emploi comme hémostatiques et comme possédant une action vasomotrice très accusée. Le Formulaire de Bouchardat indique l'emploi du suc d'Orties contre les maladies de la peau, ainsi que son utilisation contre les hémoptysies tuberculeuses. Nos recherches cliniques n’ont pas jusqu'ici donné de résultats D28 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (18} appréciables, sans doute à cause de l'insuffisance des doses em: ployées, doses que nous n’avons pas cru devoir élever, ni em- ployer par d'autre voie que la voie gastrique jusqu'à preuve de l’innocuité absolue de doses plus élevées. Expérimentalement, l’ex- trait fluide d'Ortie se montre doué d’une action toni-cardiaque et hypertensive ; il maintient la persistance de la contractilité cardiaque bien au-delà de sa durée habituelle ; une communiea- tion sera faite ultérieurement sur ce sujet par À. Remy et H. Hermann. Les feuilles d'Orties fraîches ou desséchées ne sont pas mangées par les animaux de laboratoire, même lorsqu'on ne leur présente aucune autre nourriture, d'où la nécessité d'employer en pratique la voie sous-cutanée. Des doses relativement élevées d'extrait en- trainent la mort des animaux avec des symptômes nerveux (hyper excitabilité, phénomènes convulsifs ou plus souvent comateux terminaux) et des phénomènes d’éréthisme cardiaque consi- dérable. Chez le Cobaye, la mort est presque immédiate après une in- jection sous-cutanée de 1 gr. d'extrait fluide Dausse (à poids égal de plante fraîche) pour 83 gr. de poids d'animal; r gr. pour 100 gr. de poids provoque la mort en 2 à 3 heures ; il n’y a pas de. troubles immédiats lorsque la dose injectée est inférieure à r gr. pour 118 er. : une dose de 1 gr. d'extrait pour 250 gr. d'animal, répétée tous les deux jours, entraîne un état de malaise, elle diminue l’appétit de l’animal, entraîne une diminution de poids. assez rapide (par exemple 60 gr. en deux semaines). 5o centigr. d'extrait pour 250 gr. de poids ont produit une diminution très lente chez des animaux normaux. Par contre, les animaux tuber- culisés ont augmenté de poids pendant les premières semaines avec la même dose de 5o centigr. par 250 gr. de poids. La dose de 25 centigr. s’accompagne d'augmentation de poids. Une dose de 5o centigr., tous les deux jours, a été supportée sans aucun trouble par une femelle pleine pesant {9o gr. ; une autre, pesant 450 gr., a succombé le quatrième jour, après la première de deux injections, faites à 48 heures de distance. Un Chien de 8 kgr. ayant reçu 7 c.c.'en trois ie SOUS- cutanées, sans autre trouble que des modifications cireulatoires, et ayant subi à cette occasion une ponction artérielle pour mensu- ration de pression, a succombé moins de 24 heures après (pen- dant la nuit). Des Souris sont tuées rapidement par des doses, même diluées,. correspondant au 1/86 de leur poids. Les Poissons plongés dans de l’eau additionnée d’extrait d’Ortie et observés suivant la méthode préconisée par Lesieur pour la mensuration de la toxicité urinaire, ont donné les résultats sui- (19) SÉANCE DU 4 JUILLET 529 vants : pas de troubles dans l’eau additionnée de 5 gr. d'extrait fluide par litre ; agitation dans l’eau additionnée de 10 gr. par litre, après 2 heures, les Poissons sont encore vivants ; placés dans l’eau courante, ils survivent indéfiniment. Les Poissons laissés pendant 4o minutes dans une dilution à 20 p. 1.000 et replacés dans l’eau courante, succombent au bout de 7 heures ; dans une dilution à 30 p. 1.000, les Poissons succombent en con- tracture après 15 à 20 minutes ; ils ont présenté préalablement des mouvements désordonnés ; si on les en retire pour les replacer dans l’eau courante après 10 à 15 minutes, ils succombent néan- moins. Si on rapporte au kilogramme d’animal les doses ci-dessus, il faut admettre qu'en moyenne des doses de 2 gr. par kilogramme d'animal, répétées à 48 heures de distance, seraient supportées par les Cobayes, sauf pendant les périodes de gravidité. Le Chien ne paraît pas supporter une dose avoisinant 1 gr. par kilogramme de son poids. (Laboratoire de thérapeutique de la Facullé de médecine). Mop1rICATIONS FONCTIONNELLES DES CELLULES DES PLEXUS CHOROÏDES, par J. WATRIN. La auestion des modifications fonctionnelles des plexus cho- roïdes u est pas nouvelle et cette note ne fait que confirmer dans leur ensemble les recherches de Peitit et Girard, de Grynfeltt et Euzière, et de de Harven, pour ne citer que les principales. Nous ayons constaté, en effet, comme ces auteurs, que les cellules qui constituent l’épithélium des plexus choroïdes étaient susceptibles de revêtir des aspects différents suivant les conditions dans les- quelles elles étaient examinéés et en particulier suivant le mode de mise à mort de l’animal sur lequel les plexus étaient prélevés. Nous avons utilisé pour nos expériences des embryons, des animaux nouveau-nés et des animaux jeunes ; les embryons ont succombé par asphyxie, les autres ont été sacrifiés par des pro- cédés divers : saignée, strangulation, asphyxie, chloroformisation. Les plexus choroïdes ont été prélevés immédiatement après la mort, puis fixés, coupés et finalement colorés par les méthodes ordinaires ou par des méthodes mitochondriales, celle de Regaud et celle d'Altmann, modifiée par Alzheimer. En général, nous avons obtenu Îles images qu'ont décrites à plusieurs reprises Grynfelti et Euzière, à savoir : chez les animaux saignés, les celluies choroïdiennes sont hauies, claires, vacuoli- Ot Ü9 (=) RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (20) sées ; le protoplasme, à peine colorable, n'y est représenté que par les parois minces des vacuoles ; le noyau est relégué à un des pôles de la cellule, le pôle basal ou le pôle apical ; les forma- tions mitochondriales sont extrêmement rares et sont réparties sur les minces travées cytoplasmiques. Chez les animaux morts par asphyxie ou par chloroformisation, ou par strangulation, les cellules choroïdiennes sont granuleuses, sombres et présentent un chondriome extrêmement riche ; les mitochondries y forment de fins chondriocontes (cellules striées de Grynfeltt et Euzière) ou, au contraire, s'accumulent aux deux pôles du noyau. Ges aspects différents, que revèlent les cellules choroïdiennes, sont bien d'ordre fonctionnel, comme le disent ces auteurs, et avec eux Harven, qui vient d'étudier récemment les plexus choroïdes des blessés de guerre morts soit par hémorragie, soit par choc ; l'aspect vacuolaire que l’on observe au niveau des cellules chez les animaux saignés traduit leur hyperfonctionnement, voire même leur épuisement, déterminé par la production en excès de liquide céphalorachidien ; cette hyperproduction est elle-même liée à la diminution considérable de la tension sanguine intra- crâänienne qu'engendre la saignée. Au contraire, l'aspect sombre de ces mêmes cellules que l’on remarque chez les animaux dont la tension sanguine intracrânienne est accrue (strangulation, as- phyxie, chloroformisation), signifie un stade d'activité normale. Cependant, et c'est ce qui nous a particulièrement frappé, ces deux aspecis ne s’observent jamais exclusivement l’un ou l’autre sur les plexus choroïdes d'un même animal examiné ; nous avons toujours constaté, chez les animaux saignés, comme chez les animaux chloroformés ou asphyxiés, la coexistence de plages cellulaires claires et de ‘plages cellulaires sombres, de: cellules vacuolaires et de cellules striées. Ce phénomène est, du reste, banal, au cours des recherches histo-physiologiques que l'on pratique sur les glandes ; il est une nouvelle preuve de la nature sécrétrice de l’épithélium choroïdien et démontre que les cellules qui le constituent sont, à des stades différents de leur cycle sécréteur lorsque l’excitant (saignée, as- phyxie, etc...) vient les frapper. (Laboratoire d'hislologie de la Facullé de médecine). REUNION ROUMAINE DE Bococa (V.) et Gozpner (J.): Sur la structure de la paroi pro- pre des canalicules séminipares . Borez (A.) : Collection phleg- moneuse à Bacilles d’Eberth au cours de la fièvre typhoïde Borez (A.): Coloration vitale du Bacille de Lüffler par le violet HENTAI ICS ANENRONN ERP ESES Borez (A.): Contribution à l’é- tude de la coloration vitale au violet de méthyle 531 BIOLOGIE SOMMAIRE 55 Borez |A.): La bactériolyse en. série par le violet de méthyle. CrurEA (1.) : Sur la source d'in- festation par l’Eustrongle géant. Danrezopozu (D.) et DanuLesco (V.) : Action de l’ésérine dans la dissociation auriculo-ventriculai- MÉCOMIPIOLer Rene Lt Danrecopozu D.) et Danuresco (V.) : Action de l’ésérine dans la fibrillation auriculaire. ........ Daniezopozu (D.) et DanuLEesco (V.) : Recherches sur l’action de la compression oculaire dans la dissociation auriculo-ventriculai- LE Con ÉlORCEP Re Harziecan (J.) et Goïa (J.): Recherches d’hématologie expé- rimentule chez l’Homme....... Ioxesco (D.) et Nasra (M.) : Sur la production du choc hémo- clasique au cours de la glycosurie DMomOzANmIquess sr. he. Mamrinesco (G.) : Encéphalite “épidémique et grossesse. MARINES ao (G. )2 Structure fine de corpuscules tactiles......... Marinesco (G.) et Rascanu : “Contribution à la physiologie du DANS OMISMEN US ar er Mrcaaiz (D.) : Sur l’éosinophi- lie locale dans les affections ocu- ACTES RQ REA POP EAEATR Mixra (J.) : Gigantocytose cé- TOME SMS A (@2) | Norca : Aphasie sensorielle ..…. | Norca : Sur l’aphasie motrice... | : Norca : Sur le rôle du cervelet , dans la phonation Pauresco : Action de l’extrait pancréatique injecté dans le sang cnez un animal diabétique...... PauLesco : Action de l'extrait pancréatique injecté dans le sang chez un animal normal......... PAULESCO Influence de la préparer l'extrait injecté sang chez un animal dia- pour dans le s DÉLIQUE EAN PS PauLesco : Influence du laps de temps écoulé depuis l’injec- tion intraveineuse de l’extrait pancréatique chez un animal dia- DÉLIQUIE NES En tr Eat SCRIBAN (1.-A.) : Sur la pré- sence des fibres musculairés aty- piques dans la musculature de la queue des têtards de Batraciens Anoures et dans les myopathies primitives pseudo-hypertrephi- QUES ENS ANNEE Ne LAON US Trancou-RaINER (M.) : Etat du trophoblaste d’un œuf humain retenu pendant près d’un an dans ut SAUT Trancou-Rainer (M.) : Etude histologique de la muqueuse uté- rine in situ dans un cas de gros- SCSSEMELD ATEN UrEcuiA (C. TL )D'Les inclusions cellulaires de l’encéphalite épidé- DOC OO dus DD IS Era EURE AA Vasiriu (T.) Métaplasic mé- dullaire dans le tissu cellulaire péricancéreux Vasiciu (T.) et CaernBacu (M. ): Note sur deux cas d’encéphalite hémorragique avec syndrome lé- are que APR pee Vasrzru (T.) et Rorx : Diverti- Miculitienubercueuse PME AE quantité de pancréas employée: © (@<) 44 30 aI 532 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE 2) SECTION DE BUCAREST SÉANCES CES 21 AVRIL, 19 MAI, 9 ET 23 JUIN 1921 Présidence de M. J. Cantacuzène SUR LA SOURCE D 'INFESTATION PAR L'EUSTRONGLE GÉANT (Eustrongylus gigas Run.), par J. CIUREA. L'Eustrongle géant a été observé deux fois en Roumanie, dans un cas chez l'Homme (r), dans l’autre chez le Chien (2). Au cours de l’année 19:14, j'ai trouvé un exemplaire d’Eus- trongle géant chez le Chien, dans des conditions qui me parais- sent donner des indications sur la source d’infestation, encore: incertaine par ce Nématode. Parmi les Chiens que je nourrissais avec différentes ee. de Poissons du Danube, dans le but d'obtenir une infestation avec des Opisthorchiidés, j'ai eu quatre Chiens de la même nichée, élevés de façon à éviter toute autre infestation parasitaire. L'un d’eux a été nourri, depuis le { novembre jusqu'au 11 dé- cembre 1913, avec 14 exemplaires d’Ide jesse (dus idus L.). Le 31 mars 1914, j ai trouvé le Chien mort dans sa cage, sans avoir pu observer aucun symptôme de maladie. À l’autopsie, je fus. frappé par la présence d’un cordon rouge vif mêlé aux anses intestinales. Après extraction de ce cordon, j'ai pu m'assurer qu'il s'agissait d'un exemplaire femelle d’Eustrongle géant, mesurant 63 cm. de longueur sur 7 mm. de largeur, qui avait provoqué la mort du Chien par péritonite sér bite ge Cette observation paraît confirmer l'hypothèse d’ après laquelle: les Poissons pourraient être considérés comme source d’infesta- tion par l’Eustrongle géant, étant donnée la fréquence de ce: Nématode chez les animaux ichthyophages. Je cite, en faveur de cette opinion, le fait établi déjà que cer- lains Oiseaux aquatiques ichthyophages s’infestent avec des Né- 1) À. Blanchard. Nouvelle observation de Strongle géant chez l'Homme. C. R. de la Soc. de biol., p. 379, 1886. 2) P. Caplesco. Un caz de eustrogylozä renalà J4 cäine. Pevisia stinlilor- medicale, 4. T, p. 480, 1905. (3) SÉANCES DES 21 AvRiIL, 1G mar, 9 ET 28 JUIN 533 \ matodes du genre Eustrongylides Jägerskiôld (1) (Nématodes de la même famille que l’Eustrongle géant), par le même mécanisme. En admettant cette hypothèse, on pourrait expliquer aussi la source d'infestation de l'Homme par l'Eustrongle géant ; dans quelques pays, comme l'Allemagne (Prusse orientale) et chez nous (les pêcheurs du Danube), on a l'habitude de consommer des Poissons et spécialement l'Ide jesse, presque à l'état cru. A l'appui de cette hypothèse, je citerai encore la présence, dans les muscles d’une Ide jesse, d’une larve appartenant probablement à l'Eus- La larve de l’Eustrongle géant (2) rr2. trongle géant. En examinant au INICrOSCOpe, avec un Compres- seur pour la Trichine, de petites portions de la musculaiure de ce Poisson, dans le but de récolter des larves d'Opisthorchiidés, j'ai observé une petite larve d’un Nématode qui, par des mouve- ments ondulatoires, traversait la musculature comprimée avec la plus grande facilité. La larve présentait les caractères suivants : le corps, d’une grosseur presque uniforme, mesure 1,715 mm. de long et 0,068 mm. de large ; l'extrémité antérieure est tronquée (x) L. A. Jägerskiôld. Zur Kenntniss de Nematodengattungen Eustronqy- lides und Hystrichis. Nova acta societatis scientiarum upsaliensis, ser. IV, t. IT, n° 3, 1908. D34 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (4) et porte quatre petites éminences, l'extrémité postérieure est un peu effilée. L'œsophage, cylindrique, occupe plus du quart de la longueur totale du corps (0,374 mm.) ; il se raccorde à l’in- testin par l'intermédiaire d’un bulbe. L’ébauche génitale se pré- sente sous la forme d'un corpuscule réfringent réniforme. Consi- dérant le fait qu'en dehors des larves d'Eustrongylides Jägerskiôld on n'a trouvé que très rarement, jusqu à présent, dans les mus- cles des Poissons, d’autres larves de Nématodes (1), comme d’ail- leurs j'ai pu le constater chez les Poissons du Danube, il me semble fort probable que la larve de l’Ide jesse pourrait repré- senter celle de lEustrongle géant. La petitesse de cette larve et l'agiiité avec laquelle elle traverse les muscles seraient les carae- tères que devraient présenter la larve de l’Eustrongle géant. Leuckart pensait aussi que la larve de ce Nématode devait être très petite (2 ke Je crois que l'Ide jesse serait l’un des hôtes ete haunes de la larve de l'Eustrongle géant. RECHERCHES SUR L'ACTION DE LA COMPRESSION OCULAIRE DANS LA DISSOCIATION AURICULO-VENTRICULAIRE COMPLÈTE, par D. DaxreLopozu et V. DANGULESCo. Il nous a semblé intéressant de rechercher l’action de la com- pression oculaire sur l'oreillette et le ventricule, dans un cas de dissociation auriculo-ventriculaire complète, où la conductibilité était totalement et définitivement interrompue (3). L’adrénaline, à la dose de 2 milligr., injectée sous la peau, ne pouvait pas dé- bloquer le cœur et ne faisait qu'accélérer indépendemment les oreillettes et les ventricules. Une compression monoculaire droite, exécutée pendant 7 se- condes, produisait un ralentissement auriculaire énorme (de ro0 à 25) et un très léger ralentissement idio-ventriculaire (de 28,8 26,6). Le rythme présentait, de temps en temps, un bigémi- nisme, par-extrasystole ventriculaire, suivant une contraction idio-ventriculaire. Pendant et après la compression, l’étendue des (1) Les larves de Nématodes du type Spiroptera bicolor von Linstov, Filaria bicolor Creplin, qui est synonyme d'Agamonema bicolor Diesing, et proba- blement Ascaris capsularia Diesing ne sont que des larves d’Eustrongylides Jägerskiôld comme j'ai pu m'en convaincre en examinant les exemplaires types de Filaria bicolor Creplin du Musée de Greifswald. (>) R. Leuckart. Die menschlichen Parasiten, t. TT, fase. 2,10. 387, 1868. (3) Vovez les détails de cette observation dans le Bull. de la Soc. méd. des hôpilaux de Bucarest, 96 mars 1919, 10 avril 1919, janvier 1921. (en SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 ET 23 JUIN 535 couples augmentait (de 2,8 secondes à 3,3 secondes) par lallon- genient de la pause compensatrice. Une compression monoculaire gauche, de même durée et autant que possible de même intensité, produisait le même ralentissement auriculaire, mais n'avait aucune influence sur le rythme idio-ventriculaire qui est resté à 30, avant et après l'excitation du vague. Une compression binoculaire, de même degré et autant que possible de même intensité, ralentissait au même degré les oreil- lettes ét n'avait aucune influence sur le rythme idio-ventriculaire, ni sur la longueur des couples quand le rythme était bigéminé, Dans la dissociation complète et définitive, l’action du vague sur le rythme idio-ventriculaire est nulle ou très légère. Nous FIG. 2. ne l'avons obtenue que par l'excitation du vague droit, et d'une manière incomparablement plus faibie, sur le‘ventricule que sur l'oreillette. Les ventricules battant automatiquement échappent par conséquent à l’action des vagues et ne sont soumis qu'à l’ac- tion des sympathiques, comme le prouve l'accélération idio-ven- triculaire qu'on obtient dans le block complet à l’aide de l'adré- naline. (Van Egmond et D. Routier chez le Chien ; nous-mêmes chez l'Homme) (1). Le ralentissement ventriculaire énorme qu'on peut obtenir sur un cœur à rythme normotope à l’aide de la compression oculaire, n’est pas le résultat d’une action directe sur le ventricule. Il se produit par l'intermédiaire des fibres ner- veuses contenues dans le faisceau auriculo-ventriculaire. 2° Ces recherches nous conduisent à une conclusion pratique un Plusieurs auteurs hésitent à donner la digitale dans _. les cas de dissociation avec asystolie. S'il est vrai que ce médica- (1 D. Danielopolu et V. Danulcsco. C. R. de la Soc. de ne \ à Et CD CD RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (6) ment peut augmenter la dissociation dans les cas où la conduc- tibilité n'est pas totalement interrompue, il ne peut ralentir d'au- cune manière le ventricule si la dissociation est complète et défi- nitive. C'est pour cetle raison que, tout comme Mackenzie, Wenckebach et Vaquez, nous administrons de petites doses de digitale dans ces derniers cas. La conductibilité étant totalement interrompue, la digitale ne peut plus exercer son action dromo- tope négative. D'un autre côté, nous avons vu plus haut que l'excitation du vague n'a presque aucune action ralentissante directe sur le ven- tricule battant automatiquement. Mais nous devons distinguer ies cas dé block complets et définitifs, de ceux où la dissociation complète est transitoire et où le cœur, sous l'influence de diffé- rents facteurs d'ordre nerveux, peut se débloquer. Dans ces der- aiers cas, la digitale peut augmenter les troubles de Ia conduc- tibilité. C'est pour cette raison que nous recommandons, avant d'administrer la digitale, de faire l'épreuve de l’adrénaline à haute dose (2 milligr.), qui, dans les cas de block définitif, ne rétablit nullement I& conductibilité, et d'être prudents dans l’ad- ministration de la digitale chez les sujets à block complet tran- sitoire. La digitale, par son action stimulante sur les centres hétérotropes, ne pourrait avoir qu'une action accélératrice sur les ventricules battant automatiquement. Mais, cette propriété doit nous conduire d’un autre côté à n'administrer que de petites doses de digitale, car, dans les recherches expérimentales entreprises par Van Egmond, l’auteur a obtenu, avec la digitale et Ia stro- phantine, après section complète du faisceau auriculo-ventricu- laire, une excitation très intense des centres hétérotopes du ven- tricule allant jusqu'à la fibrillation ventriculaire et à l'arrêt du cœur. (Deuxième clinique médicale de la Faculté de médecine). L ACTION DE L'ÉSÉRINE DANS LA DISSOCIATION AURICULO-VENTRICULAIRE COMPLÈTE, par D. Daxrecopozu et V. DANULESCo. Dans un cas de dissociation auriculo-ventriculaire complète, nous avons étudié comparativement l’action du pneumogastrique (compression oculaire), de l’adrénaline et de l’ésérine. Nous avons relaté, dans Ja communication antérieure, les résultats obtenus par [a compression oculaire. Les tracés, pris dans les trois dérivations le 16 mai 1916 (fig. 1), montrent une dissociation complète avec lésion du tronc commun () SÉANCES DES 21 Avril, 19 mar, 9 ET 23 JUIN 931 et des deux branches du faisceau auriculo-ventriculaire (1). Rythme idio-ventriculaire 26,8 ; rythme auriculaire 93,5. 7 mi- nutes après une injection sous-culanée de 1 milligr. de sulfate d'ésérine, le rythme idio-ventriculaire monte à 27,7 et le rythme auriculaire reste à 93,5. Même rythme après 15 et 0 minutes. Mais entre les contractions idio-ventriculaires apparaissent, à partir de la troisième minute après l’injection, de nombreuses extrasystoles ventriculaires de différents types, disposées soit irré- gulièrement, soit en rythme couplé, soit plus souvent à la file, formant de vrais petits accès de tachycardie hétérotope ventri- Free culaire (fie. 2). Comptant pendant une minute entière, tant les contractions idio-ventriculaires que les extrasystoles, le rythme arrive après l’ésérine à 92. Pendant tout ce temps (20 minutes), le rythme auriculaire reste stationnaire à 93,9. Ce n'est que 30-35 x minutes après l'injection qu'il commence à se ralentir, arrivant à 88, ensuite à 84 et à 70. Plusieurs faits intéressants se dégagent de cette recherche 1° L’ésérine possède une légère action inhibitrice sur le centre normotope qui conduit au ralentissement auriculaire et une action stimulalrice intense sur les centres hétérotopes, qui accélère le rythme idio-ventriculaire et provoque l'apparition de nombreuses _extrasystoles. L'action stimulante des centres hétérotopes est due à la propriété que possède l’ésérine d’exciter l'appareil moteur intracardiaque ; l'inhibition sino-auriculaire est le résultat d’une excitation du système modérateur. EN (x) Voyez le détail de ces recherches dans le Bull. de la Soc. médic. des hôpitaux de Bucarest, :6 mars 1919, 10 avril, 1919, janvier 1921. O2 1 BIOLOGIE. COMPTES renprs. — 1go1. T. LXXXV. \ * 538 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (8) 2° Dans le même cas, l’adrénaline, à la dose de 2 milligr., in- jectée sous la peau, a produit une accélération indépendante tant des oreillettes (de 88 à 106) que des ventricules (de 26 à 44,4) et l'apparition d'extrasystoles. Le cœur ne s’est pas débloqué après l’adrénaline. L'ésérine se distingue, par conséquent, de l’adrénaline par cette action opposée sur le centre normal et sur les centres hétérotopes et se rapproche, à ce point de vue, de la digitale et des médica- ments de son groupe. Mais, comme nous aurons l’occasion de le démontrer dans une autre communication, en collaboration avec sarniol, l’action ralentissante de l’ésérine sur le rythme sino-auri- culaire est loin d'être constante et nous avons obtenu, dans plu- sieurs cas, une accélération nette du cœur normal après une injec- tion de cette substance. (Deuxième clinique médicale de la Faculté de médecine). 7 r ACTION DE L'ÉSÉRINE DANS LA FIBRILLATION AURICULAIRE, par D. Daniecopozu et V. DantüzEsco. Nous avons démontré, dans une communication antérieure, que l’ésérine possède la propriété de stimuler les centres hétérotopes. Il nous a semblé intéressant de rechercher l’action de cette subs- tance dans la fibrillation auriculaire, qui est une arythmie par hyperexcitabilité des centres hétérotopes. Le sujet sur lequel nous avons entrepris ces recherches est entré dans le service le 27 novembre 1916 en pleine asystolie avec un rythme à 156. Fibrillation auriculaire. La digitaline Nativelle (1,75 milligr. en une semaine), fit disparaître les phénomènes d’asystolie et le rythme tomba à 64. La compression oculaire, essayée plusieurs fois le 4 et le 5 décembre. nous donne constam- ment un réflexe inversé : le rythme s'accélère, après la compres- sion, de 96 à 124 (électrocardiogrammes). Les nombreux électro- cardiogrammes pris chez ce malade présentaient tous les carac- tères de la fibrillation auriculaire. Nous faisons, le 5 décembfe 1916, à un moment où le rythme était à 84 (fig. 1), une injection sous la peau de 0,25 milligr. de sulfate d’ésérine. Le rythme monte, après 10 minutés, de 84 à 96, et, au bout de 15 minutes, à 110, conservant les caractères de la fibrillation., 15 minutes après l'injection, nous exerçons une compression binoculaire d'une durée de 7 secondes. Le rythme s'accélère progressive- ment, et arrive en quelques secondes à 196-200 (fig. 2) ; il reste 4 200 pendant environ 20 secondes et diminue ensuite progressi- vement, oscillant encore quelque temps autour de 130. Pendant (9) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 ET 23 JUIN 939 ce temps, la malade a eu de fortes palpitations. Le rythme revient après 4o minutes à 8o pulsations. La forme du complexus ventriculaire démontre qu'il ne s’agit pas d’un accès de tachycardie paroxystique ventriculaire. D'un autre côté, le début et la fin progressive de la tachycardie et le fait que, pendant la forte accélération, on ne trouve presque pas deux contractions qui se suivent identiques comme forme, hau- teur de crochets et intervalle de séparation, nous font écarter l’idée d'un accès de tachycardie paroxystique auriculo-ventrieu- laire et penser qu il s’agit tout simplement d’une forte accélération au cours de l’arythmie complète. La fibrillation n’est plus visible à cause du raccourcissement énorme de la diastole. Cette accé- lération ne peut être expliquée que par une action dromotope po- sitive de l’ésérine, qui a permis à un plus and nombre d'influx moteurs de lorcilletie de se transmettre au ventricule. Il nous est impossible de savoir si, en même temps, l’ésérine, par son action stimulante sur les centres hétérotopes a augmenté le nombre des contractions fibrillaires de l'oreillette. En ce qui concerne ses propriétés sur les différents centres myocardiques, l’ésérine se rapproche de la digitale, mais elle s'en distingue par son action dromotope positive. Nous avons dit, ea eflet, plus haut, que la digitale, par son action dromotope né- gative, a ralenti le rythme ventriculaire, dans ce cas, de 156 à 64 Tant par son action excitante sur les centres hétérotopes que par la propriété d'augmenter la conductibilité, l’ésérine paraît être, par conséquent, contre-indiquée dans la tachycardie de la fibri]- lation auriculaire. 540 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE: (10) Quelle a pu être ici l’action de la compression oculaire ? On peut supposer là une simple coïncidence, car l’action accélératrice de l’ésérine avait commencé avant la compression. Mais il faut ajouter que, dans ce cas, le réflexe oculo-cardiaque a toujours été inversé, ce qui ne pouvait qu'exagérer les effets de l'ésérine. (Deuxième clinique médicale de la Facullé de médecine). SUR LA PRODUCTION DU CHOC HÉMOCLASIQUE AU COURS DE LA GLYCOSURIE PHLORIDZINIQUE, par D. Ioxesco et M. Nasra. Les travaux de F. Widal et ses collaborateurs sur le choc hémo- clasique, en mettant entre nos mains un procédé des plus sen- sibles pour déceler la pénétration d’une albumine étrangère dans le sang, nous ont, en même temps, enrichis, par l'application de l'hémoclasie digestive à l'étude de l'insuffisance hépatique, d'une méthode des plus précieuses pour l'étude des affections du foie. Les dernières recherches de Widal, Abrami et fancovesco, sur l'hémoclasie digestive à la suite d'ingestion de sucre par les diabé- tiques, tout en nous offrant un moyen nouveau et très sensible de diagnostic du diabète, semblent avoir mis la question de lhé- moclasie digestive sur un nouveau terrain et soulevé de nouveaux problèmes. Comme le font d'ailleurs remarquer ces auteurs « I s’agit. en effet, dans ce cas, non plus d’une hémoclasie directe provoquée par l'agent même qui en est responsable, mais d'une hémoclasie indirecte, d’une hémoclasie par déplacement. » Mais, étant donnée la complexité du métabolisme des hydrates de car- bone, la participation à ce phénomène d'une série d'organes, de cellules, des tissus et du sang lui-même, il est très difficile de pré- ciser les facteurs de la crise hémoclasique. Quel est donc le mécanisme de ce choc hémoclasique, certaine- ment différent de celui provoqué par l’ingestion d’albumine dans les cas d'insuffisance hépatique ? L'intervention du foie est-elle nécessaire à la production de ce phénomène et ne peut-il être déclenché en mettant en jeu d’autres organes ?. II nous a paru imtéressant, dans le but d'élucider cette question, de nous adresser à un seul organe, dans l’espèce le rein, en tâchant de nous mettre dans les conditions les plus simples d'expérience et de lui faire subir un travail bien déterminé, dont les conditions ont été préa- lablement établies. Nous avons choisi, pour remplir ces condi- tions, la phloridzine, qui provoque, comme on sait, une glyco- surie dont le mécanisme est bien connu : elle ne s'accompagne pas d’hyperglycémie et c’est exclusivement au niveau du rein (11) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 ET 23 JUIN 541 qu'elle se produit, la phloridzine provoquant une perméabilité anormale du rein pour le sucre du sang. Nos recherches ont porté sur ro malades atteints d’affections diverses. Nous avons exclu les cas de maladie cliniquement mani- feste du foie ; d’ailleurs, chez la plupart de nos malades, nous nous sommes assurés de l'intégrité fonctionnelle de cet organe par l'épreuve préalable de l’hémoclasie digestive ainsi que la recherche, dans les urinés, des sels et des pigments biliaires et de l'urobiline. Nous avons administré la phloridzine en doses variant de 1/2 à r milligr. en injection sous-cutanée. L'étude de l’hémo- clasie a été faite en suivant les modifications de la tension arté- rielle et du nombre des leucocytes, les écarts du nombre de leuco- cytes, dont nous avons tenu compte, ayant varié de 3.300 à 7.009, ceux de la tension artérielle maxima de 5 mm. à 1 1/2 mm. (os- cillomètre de Pachon). La recherche du sucre a été faits au moyen de la liqueur de Fehling. Voiei quel a été le résultat de nos recherches. Sur les ro malades que nous avons soumis à cette épreuve, chaque fois que la phlo- ridzine a provoqué la glycosurie nous avons constaté simulta- nément un choc hémoclasique marqué. Quatre fois sur dix, la glycosurie ayant fait défaut, le choc homoclasique ne s’est pas pre- duit non plus. À ce point de vue, Les observations 4 et 6, et 8 et ro sont particulièrement dignes d'intérêt. Dans les deux premières, il s'agit du même malade, ayant reçu 0,5 milligr. de phloridzine qui n'a pas déterminé de glycosurie ; l’hémoclasie, de même, a été négative; la seconde fois, le même malade ayant reçu : millier. de phloridzine, la glycosurie s’est produite, accompagnée de choc hémoclasique. Dans les deux observations 8 et ro, il s’agit aussi d'un même malade, azotémique, ayant 1,21 p. 1.000 d'urée dans dans le sang ; à ce moment, l'injection de r milligr. de phlo- ridzine n ayant pas été suivie de glycosurie, le choc hémoclasique ne s’est pas produit non plus, la seconde fois, le malade étant sensiblement amélioré (0,47 p. 1.000 d'urée dans le sang) l'in- jection de phloridzine a déterminé une glycosurie marquée, ac- compagnée cette fois du choc hémoclasique. Voilà donc le choc hémoclasique produit par une substance, au point de vue chimique, un glycoside qui, pour provoquer la gly- cosurie, ne met pas en jeu les organes nombreux et les méca- nismes si compliqués qui influent sur le métabolisme des hydrates de carbone pour engendrer l’hyperglycémie et la glycosurie consé- cutive, ne provoquant pas non plus, aux doses de nos expériences, une augmentation du métabolisme des protéines. Son action s exerce sur les cellules rénales, soit des capillaires glomérulaires, soit des cellules des tubes, en y provoquant des modifications passagères, dont la nature intime ne nous est pas connue, mais 542 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (42} qui les rendent perméables au sucre du sang, en permettant par conséquent à une partie de ce sucre de passer dans l'urine. Or, il ressort de nos observations, que ce n’est que dans les cas où le sucre apparaît dans l’urine que le choc hémoclasique se produit, en d’autres termes, ce sont les changements que la phlo- Adzine détermine dans les cellules rénales et dont l'expression est la glycosurie, qui déclenchent la crise hémoclasique. Nous croyons donc avoir démontré qu'il suffit d’un trouble très localisé et réversible, dans les cellules d’un seul organe, portant, soit plus probablement sur la constitution physico-chimique des colloïdes de la cellule, soit sur le métabolisme intracellulaire, pour provoquer dans le sang le bouleversement exprimé par la crise hémoclasique. (Troisième clinique médicale de la Faculté de médecine). STRUCTURE FINE DES CORPUSCULES TACTILES, par G. MARINESCo. La méthode de Cajal, comme d’ailleurs celle de Bielschowsky, met en évidence, avec une grande clarté, le trajet et les modifica- tions qu éprouvent les fibres nerveuses en pénétrant à l’intérieur des corpuscules tactiles. On peut se rendre compte que, confor- mément aux études de Cajal, de Tello, etc., l’axone, en pénétrant dans le corpuscule tactile, décrit un trajet spiroïde très compliqué. Mais les méthodes neurofibrillaires ne nous renseignent que d’une manière imparfaite sur la structure fine des autres composants des corpuscules tactiles. En effet, en employant d’autres méthodes, telles que la coloration au soudan, au Pappenheim, et surtout la méthode pour la coloration des oxydases, nous avons constaté certains détails qui offrent de l’intérêt, non seulement au point de vue de la morphologie, mais également au point de vue de” la physiologie du corpuscule tactile et des terminaisons sensi- tives en général. La coloration au soudan-hématoxyline, appli- quée aux coupes obtenues par congélation, fait voir que la subs- tance fondamentale du corpuscule est colorée en jaune orange, et que, d'autre part, à son intérieur, il y a un système de fibres minces, réunies en faisceaux ou isolées, dont la direction suit de près celle des noyaux disséminés dans la substance fondamentale. Le système trabéculaire, qui affecte la forme réticulée dans cer- taines régions du corpuscule, se colore très bien par le mélange de Pappenheim. En comparant les pièces obtenues par les mé- thodes neurofibrillaires à celles obtenues par le Pappénheim, fixées au formol, et qui n’ont pas subi l’action de lalcoo!l avant (43) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 ET 23 JUIN 43 4 _la coloration, on s’aperçoit qu'il ÿ a une grande ressemblance entre le trajet du neurite, qui forme un peloton très compliqué, et le trajet des fibres de la charpente du corpuscule. C’est ainsi que l’enroulement des fibres du peloton, étant tracé dans un plan oblique ou transversal au grand axe du corpuscule, les travées suivent également le même trajet (fig. 1). Sans entrer dans des détails complets sur la structure des travées, nous pensons que la charpente du corpuscule à la même valeur morphologique et biologique que le syncytium de Schwann, qui existe, d’une part, Fic. 1. — Coupe longitudinale d’un corpuscule de Meïssner (pulpe de l'index) colorée au soudan-hématoxyline. On y voit la structure de la charpente du corpuscule tactile, qui est constituée par des travées réunies en faisceaux (F), partant de la gaîne de Schwann du cylindre axe (C) et s’irradiant à l'inté- ricur du corpuscule. Les faisceaux de travées, comme ces dernières, ont la même orientation que les noyaux (N) du syneytium de Schwann. 544 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (14) dans les cordons du sympathique et, d'autre part, dans le plexus. de régénération consécutif aux sections des nerfs périphériques. La méthode pour la coloration des oxydases confirme cette ma- nière de voir et nous fournit des informations importantes sur Fic. 2. — Coupe longitudinale d’un corpuscule de Meissner (pulpe ae l'index prélevée immédiatement après la mort) traitée par la méthode des oxydases. On aperçoit à l’intérieur du corpuscule des disques (D) juxtaposés et à di- rection tranversale. À leur surface, on voit un grand nombre de granulations, qui ne sont autre chose que les ferments oxydants. À la périphérie du cor- puscule, il ÿ a un certain nombre de noyaux (N). Les cellules de Malpighi (M) contiennent également des granulations d’oxydases. À gauche, le cylindre axe (C), avant de pénétrer dans le corpuscule, décrit un enroulement, il possède quelques granulations d'oxydases. : (15) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 ET 23 ruix D45 la structure de l’axone et de ses ramifications, ainsi que sur l'ho- wmologie du syncytium, qui constitue la charpente du corpuscule. Nous devons, tout d'abord, rappeler que nos recherches (1) ont mis en évidence la différence qui existe entre la structure des fibres à myéline et des faisceaux qui se trouvent à l'intérieur des ganglions spinaux, et entre les fibres des cordons et des ganglions sympathiques. En effet, tandis que les premières sont dépourvues de granulations d’oxydases, celles-ci sont abondantes dans les fibres nerveuses du sympathique. Or, le mélange de Winckler- Schulze nous montre à l'intérieur des corpuscules tactiles des disques remplis d'un grand nombre d'oxydases (fig. 2), qui correspondent, évidemment, aux trajets spiroïdes du cylindre- axe et particulièrement aux varicosités qu'offrent les fibres sur leur trajet. fl faut ajouter que la densité des granulations d'oxy- dases varie entre des limites assez larges et que nous voyons des corpuscules plus riches que d’autres en ferments oxydants. D'ail- leurs, chez certains sujets, les granulations d’oxydases sont beau- coup plus nombreuses que chez d’autres. Les portions de fibre qui unissent les varicosités sont à peu près invisibles, précisément à cause du petit nombre de granulations qui sv trouvent. Dans le protoplasma, qui se trouve entre ces disques, il y a des granulations disséminées. À la notion de cellule tactile qui se trouverait à l'intérieur des corpuscules de Meissner, il faut subs- tituer la conception de syncytium semblable à celui qui a été décrit, à la suite de J. Nageotte, par différents auteurs, dns les nerfs en voie de régénérescence. Il n’y a-pas de cellules sensoriel- les dans les corpuscules de type Meissner, comme il n'y à pas de cellules de Schwann. | Les corpuscules de Pacini offrent une structure analogue, au point de vue de la’ présence des oxydases. En effet, la fibre ner- veuse, après avoir perdu son enveloppe médullaire, est chargée d’une quantité considérable de granulations d’oxydases, qui per- mettent de suivre son trajet dans le bulbe granuleux central. Ces oranulations peuvent être si denses quelles donnent au cylindre- axe une coloration bleu foncé, et il est difficile d'individualiser les granulations. La massue ou les massues terminales du neurite sont également très chargées de granulations d’oxydases. Mais, il y a quelque chose de plus ; le bulbe dans lequel circule le neu- rite constitue une espèce d’atmosphère de ferments oxydants qui l’accompagnent, sur tout son parcours. Les capsules concentri- ques, qui entourent le bulbe granuleux central, sont très pauvres (x) G. Marinesco. Recherches histologiques, sur les oxydases. C. R. de la Soc. de biol., 8 février 1919. — Etudes histologiques, sur les oxydases et les peroxydases. C. R. de la Soc. de biol., 52 mars 1919. 946 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (16). ed en granulations d’oxydases qui se disposent autour des noyaux. La même richesse en oxydases est réalisée dans les corpuscules. gustatifs de la papille foliée du Lapin, qui contraste, en raison de cette accumulation de ferments, avec l’épithélium de Malpighi, lui-même assez riche en ferments. Je dois ajouter que la fibre nerveuse préterminale du corpuscule tactile de Pacini possède elle-même des granulations d'oxydases, mais pas aussi nombreuses. que dans les neurites qui la terminent. La présence des ferments oxydants, en grande quantité dans les corpuscules sensitifs de la peau, du derme et de la région gustative de la langue, cons- titue la meilleure preuve en faveur de l'opinion que j'ai émise” antérieurement, à savoir que les terminaisons sensitives sont des générateurs d'énergie nerveuse, tandis que le cylindre-axe joue plutôt un rôle de conducteur de cette énergie. Nous n'entendons pas par là dénier toute production d'énergie dans la fibre nerveuse. CONTRIBUTION A LA PHYSIOLOGIE DU PARKINSONISME, par G. Marinesco et Rascanu. Dans une note antérieure, nous avons publié les observations. de cinq cas de parkinsonisme, dans lesquels nous avons trouvé un jeu alternatif des antagonistes dans les mouvements volon- taires, de sorte que nous apportions ainsi une nouvelle preuve à l’opinion soutenue par Sherrington et confirmée ensuite par Atha- nasiu, à l’aide de la méthode graphique. Nous avons repris nos recherches sur cinq autres malades, dont trois atteints de parkin- sonisme et deux de la maladie de Parkinson, et nous avons cons- taté chez eux quelques particularités à relever. La méthode graphi- que nous montre que le parallélisme, qui existe normalement dans le jeu des antagonistes, peut être en quelque sorte troublé, dans les formes graves de parkinsonisme. En effet, dans la fig. x, nous voyons que la contraction du triceps est lente et commence avant que la contraction du biceps soit finie. Ainsi, le maximum de.contraction du biceps ne correspond pas au maximum de relâ- chement du triceps. Lorsque ces muscles accomplissent un tra- vail pour élever un poids de 4-5 kor., la contraction du biceps est encore plus lente (fig. 2). Il n’y a plus de correspondance par- faite entre les deux périodes de contraction et de relâchement des muscles antagonistes. La portion terminale (a) de la contraction du biceps est simultanée avec le commencement (a”) de la con- traction du triceps. Ce n’est qu’à ce moment qu’on peut parier d’une action simultanée des muscles antagonistes dans le par- kinsonisme, Fire. 1. — Contraction des muscles biceps MB et triceps MT dans les mouve- ments volontaires. La flèche dirigée vers le zénith indique la contraction. La flèche dirigée vers le nadir indique le relâchement. C, chronographe (secondes). Fic. 2. — Contraction des muscles biceps et triceps ; le malade exécute un travail. C, chronographe (secondes). D48 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (18) Cette perturbation est encore plus accentuée dans les mouve- ments d'extension et de flexion du bras dans la maladie de Far- kinson (fig. 3). On constate que l'intensité de la contraction diminue d'une façon notable pendant le travail, surtout dans les cas de Parkinson avancé, et que la contraction musculaire se présente comme un tétanos dissocié, ce qui indique que, chez ces malades, pendant Fic. 5. — Contraction des muscles biceps et triceps pendant le travail dans ia maladie de Parkinson. C, chronographe (secondes). l'effort, le neurone moteur n'envoie pas au muscle un nombre suffisant de vibrations nerveuses pour avoir un tétanos complet. Plusieurs auteurs ayant constaté des troubles de réaction élec- trique dans le parkinsonisme, nous avons pratiqué également l'examen électrique des muscles : trapèze, deltoïde, biceps et triceps. Fic. 4. — Scéousses galvaniques + pôle positif, — pôle négatif ; lire le gra- - 0 * “ g phique de droite à gauche. C, chronographe (1/8 seconde). Voici les remarques que nous avons faites. La secousse galva- nique obtenue au pôle négatif (fig. 4), présente une période de contraction brusque (a), suivie d’une période de décontraction lente (b). Le sommet de la courbe offre une déformation : l’as- cension brusque est suivie d’une légère descente, puis d’une as- (19) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 ET 23 JuIN 049 PR RE EP ER Ant Een A AR PU cension minime, suivie d'un relâchement prolongé du muscle. La durée totale d'une pareille secousse est de 1°+4/87 par rap- port à la durée moyenne de 8/100° d'une secousse normale. La période d'ascension est de 1/87 tandis que le relâchement est plus grand (r1/8”). Si l'on réchauffe le muscle examiné, on ob- serve un changement évident de la secousse galvanique, la con- D Fi. 5. — Secousses galvaniques modifiées par la chaleur. CG, chronographe (secondes). traction est plus intense, la décontraction devient plus rapide et se fait très lentement vers sa fin. Le phénomène des deux som- mets tend à disparaître (fig. 5). On peut faire la même constata- tion dans la réaction faradique de petite fréquence (70 interrup- tions par minute (fig. 6-7); la secousse ainsi obtenue a une longue durée et une décantractica lente. Les contractions sont aussi modifiées par la chaleur ; leur durée est à peu près de 9/10. HG. 6. mr Prey: Fire. 6. — Secousses faradiques. GC, chronographe (secondes) " : 3. û 7 : 1 » A Fr. 5. — Secousses faradiques modifiées par la chaleur. C, chronographe (s:- condes). tandis que pour les muscles réchaufflés, la durée est plus courte, 1/27, comme dans l’état normal. Quelle est l'interprétation, qu'on doit donner de ces phéno- mènes spéciaux que présente la réaction électrique dans le par- kinsonisme ? La contraction à deux sommets, et dans laquelle le relâchement du muscle est lent, a été retrouvée 5ar Funke, em 550 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (20) 1874, dans les muscles soumis à la fatigue et au froid, et par Ch. Richet dans ies myogrammes de l'Ecrevisse, par Mendelsohn, dans le second stade de dégénérescence musculaire, par Yeo et ‘Cash (1883), pour les muscles refroidis de la Grenouille, par Roesner (1900), dans les muscles soléaires de l'Homme, et par Piéron dans les réflexes tendineux. Conformément à la conception de Botazzi et Joteyko, ces myo- grammes seraient la résultante d’une contraction clonique brève, ayant pour substratum les myofibrilles, et d’une contraction to- nique prolongée avec décontraction lente dont le substratum serait le sarcoplasma ; à l'état normal, les deux contractions se super- posent ; par l’action de différents facteurs (troubles pathologiques, toxines, froid, fatigue), il apparaît une dissociation de la con- traction dans ses éléments constitutifs : toniques et cloniques. Dans nos cas de parkinsonisme, la dissociation est évidente et les deux contractions clonique (a) et tonique (b) (fig. 4), diffèrent par leur durée et leur forme, la première ayant une durée de 3/16” et la contraction tonique de 1+5/16”. Il y'a, par consé- quent, une prédominance de contraction tonique. En ce qui con- cerne la cause de ce phénomène, on ne saurait admettre une pré- dominance du sarcoplasma par dégénérescence des myofibrilles, car la contraction tonique tend à disparaître et la courbe reprend sa forme normale par réchauffement du muscle. Il est fort possi- ble que la température et les échanges gazeux de ces muscles soient diminués, comme l'a constaté Snyder (1914), pour les mus- cles lisses où prédomine la contraction tonique. Il est fort proba- ble qu'il y à aussi une perturbation du métabolisme du musele, car la quantité de créatinine, dans l’urine, a été trouvée augmen- tée chez nos malades, par Alin Popesco. SUR LE RÔLE DU CERVELET DANS LA PHONATION (1), par Norca. Nous avons eu l'occasion d'observer récemment un malade qui a des troubles cérébelleux. Il présente des symptômes très nets . de fixité, du côté des membres supérieurs, tandis que du côté des membres inféricurs, ils sont presque nuls. La parole est saccadée, interrompue, lente, monotone, non explosive, pénible et fati- gante pour le malade. Ceci m'a suggéré l’idée que peut-être le cervelet, par sa fonc- (1) Noica. Le rôle de fixité du cervelet dans l’exécution des mouvements vo- lontaires des membres. Revue neurologique, n° 2, 1921. (21) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 ET 23 JUIN 091 tion de fixité, pourrait être la cause de ce désordre dans la pa- role. En partant de cette idée, voilà ce que j'ai constaté chez ce malade, en dehors des autres troubles de fixité, y compris l’adia- dococinésie, décrits dans le travail déjà cité. On fait asseoir le malade sur une chaise, devant une table, el on place en face de lui un papier : mon malade n’est pas capable de faire, avec un crayon des points dans un petit cercle de 3 mm. de diamètre, dessiné d'avance par moi. Mais, s’il prend la précaution — l’idée est venue au malade lui-même — de bien appuyer son coude sur la table, et avec la main gauche d'immobiliser l’avant-bras droit, il fait alors des points tout aussi précis qu'une personne normale. Ce trouble de fixité, nous l'avons déjà indiqué dans notre travail, en montrant que le malade cérébelleux ne peut pas frapper à répétition dans un même point avec le bout d’un doigt, et qu'il ne peut pas gratter avec la pulpe de l'index, continuellement dans un même endroit. Si je demande à mon patient de tirer une ligne de 15 cm. de longueur, par exemple, en maintenant le coude en l'air, il tire une ligne irrégulièrement ondulée et inter- rompue trois fois. Au contraire, s’il fixe son coude, en l’appli- quant bien sur la table, et en tenant léoèrement l’avant-bras avec la main gauche, il réussit à tirer une ligne presque aussi droite et continue que chacun de nous. Lés jours suivants, avec l'amélioration des autres symptômes, la voix est devenue moins saccadée, et les lignes tirées sur le papier sont moins irrégulières et pas du tout interrompues. Les caractères de ces lignes ondulées irrégulièrement et interrompues trois fois — au moins au début de l'examen — m'ont suggéré l’idée de faire un rapprochement avec les troubles de la parole (1). En eïfet, mon malade peut siffler, mais son sifflement n'est pas aussi prolongé que celui d’une personne normale, et, de plus, il est chevrotant. De même, il ne peut prolonger la voyelle «a que pendant 5 secondes, tandis que nous, nous pouvons la prolonger jusqu’à 20 secondes ; la voix est chevrotante tant qu'il prononce la voyelle a. Si le malade veut prolonger la prononciation de la voyelle a, tout aussi longtemps que nous, on observe que le la- rynx descend et monte, ce qui correspond aux nouvelles reprises que doit faire le malade. Au contraire, l'Homme normal maintient le larynx immobile en haut pendant les 20 secondes que dure la prononciation, et l’organe redescend seulement quand le sujet cesse de dire a. ù (x) Quand le malade écrit au début de la maladie, il prétendait qu'il ne pouvait pas du tout écrire —, les ovales des grandes lettres surtout sont rem- placés par de petites lignes droites, si bien que les ovales sont représentés par des polygônes. RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (22} [1 Qt tÙ SUR L'APHASIE MOTRICE, par Noica. Un aphasique moteur a oublié tous les mots qu'il à appris — mémoire d'évocation des mots — c’est-à-dire qu'il ne se rappelle pas, par exemple, les noms des objets qu'il voit ; il a oublié aussi le mécanisme nécessaire pour articuler ces mots — mémoire de prononciation. Mais il a gardé la mémoire des connaissances ac- quises, par exemple, des caractères des objets qui servent à les reconnaître. La preuve, c’est qu'il reconnaît l’objet qu'il a devant lui, un crayon, mais il ne trouve pas son nom, et, par consé- quent, il ne sait pas non plus comment le prononcer. Lorsque nous lui disons comment s'appelle cet objet, il nous approuve d'un geste et il n'accepte pas que nous le trompions en lui indiquant un autre nom. Rae Le malade nous approuve, dis-je, si nous lui avons donné le vrai nom de l’objet, mais lui-même ne peul pas le prononcer. Il lui faut apprendre à le prononcer et, après beaucoup d’exercices, lorsque nous lui disons que l’objet s'appelle crayon, non seule- ment il nous approuve, mais il répète le mot'après nous. À partir de ce moment, pour ce mot, il n’est plus un aphasique moteur pro- prement dit, mais seulement un amnésique verbal. Pour que ceüe mémoire d'évocation du mot lui revienne, c’est-à-dire qu'à la vue de l’objet, il puisse spontanément se rappeler son nom, pour pouvoir le prononcer immédiatement après, il faut qu'il s'exerce encore davantage, en répétant après nous le mot crayon, ou même tout seul, en se contrôlant par l'ouie. La mémoire d'évocation du nom est celle qui revient avec le plus de difficulté, comme aussi c'est celle qu'on perd le plus facilement. D'ailleurs, cela arrive couramment, même aux per- sonnes bien portantes, surtout à partir d'un certain âge, de ren- contrer une connaissance, et de ne pas pouvoir se rappeler immé- diatement son nom. Si quelqu'un vient nous le dire, nous l’ap- prouvons tout de suite, et le répétons après lui, mais, si on ne nous dit pas le vrai nom, nous ne l’acceptons pas. Pour ce mot oublié nous sommes un amnésique verbal, mais non pas un apha- sique moteur, car, il suffit que quelqu'un nous rappelle ce nom, re que nous le prononcions tout de suite. Le caractère de l’aphasie motrice est la perte de la mémoire de prononciation, mais non pas la perte de la mémoire des noms. [l ne faut pas nous imaginer qu'un aphasique moteur, qui a 1) Sur les mouvements associés des doigts, sur l’aphasie motrice, sur a paralysie pseudo-bulbaire, Revue neurologique, 1921 (sous presse). (25) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 et 28 sum 553 oublié tous les mots, est comme un enfant qui ne sait pas encore parler, ou bien comme une personne qui veut apprendre une lan- gue étrangère, car, à la suite de la peïte de la substance cérébrale qui l’a rendu aphasique, il ne peut plus apprendre avec facilité, comme autrefois, le jeu des muscles correspondant à la pronon- ciation des mots et, surtout, il ne peut plus retenir les mots qu'il vient d'apprendre de nouveau à articuler. Analysons le phénomène de plus près encore. Invitons le ma- lade à tirer la langue, et à la maintenir au dehors immobile. Nous remarquerons qu'il ne peut le faire, car sans cesse la pointe de la langue fait des mouvements de va et vient désordonnés. Invi- tons le malade à ouvrir la bouche, la langue gardée en dedans, et demandons-lui de dire a; on voit que la langue fait de légers mouvements d'antépulsion et de rétropulsion sans quitter la bouche et on aperçoit le fond de la gorge, avec sa voute palatine qui s’agite en désordre. Si nous désirons que le phénomène soit plus évident encore, regardons le fond de la gorge, ou deman- dons au malade d'ouvrir largement la bouche, et de faire une inspiration aussi forte et aussi longue que possible. Si on main- tient l’abaisse-langue dans la bouche, ou si le malade s’efforce de prolonger son inspiration de tout à l'heure, les yeux devien- nent rouges, la face prend une expression de souffrance, et il demande de cesser l'expérience, de retirer l’abaisse-langue, car il a envie de vomir. Il prétend qu'avant sa maladie, ce réflexe n'était pas tellement exagéré. Au contraire, chez une personne normale, aussi longtemps qu'elle prolonge la prononciation de la voyelle a, ou qu’elle fait une inspiration forte et prolongée, ou pendant que nous regardons le fond de sa gorge, la langue, la voute palatine, la paroi du fond de la gorge, le larynx, etc., restent fixes, et, par conséquent, la voix est continue. D'après tout ce que nous venons d'observer, il est probable que ce qui rend la parole saccadée, interrompue, fatigante, c’est que le malade quand il parle, ou qu'il chante, ne peut pas maintenir les organes cités plus haut en état de fixité, et ceci, probablement, à cause de la lésion du cervelet,. ÂPHASIE SENSORIELLE, par Norca. Un aphasique sensoriel a perdu la mémoire des connaissances acquises antérieurement, ce qui fait qu’en voyant un objet, ou bien le nom de cet objet écrit, ou s’il l’entend prononcer devant lui, tout cela ne lui rappelle aucune des connaissances qu'il avait Biorocie. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 33 094 RÉUNION ROUMAÏNE DE BIOLOGIE (24) de cet objet. Ainsi, il ne reconnaît pas les objets que nous met- tons devant lui, par exemple un cadenas, un citron, un bouchon de liège, etc. Ce qui prouvé qu'il ne les reconnaît pas, c’est qu'il ne sait que faire du cadenas, il m'approuve quand je prends le bouchon et fais sembiant de le battre sur un talon comme un clou, il pèle le citron comme une orange, et le mange en: tranches. Si je lui dis un mot, ou si je lui écris, il ne comprend pas le nom prononcé — surdité verbale — et ii ne peut exécuter un ordre écrit non plus — cécité verbale. En plus de cette perte de mémoire, il est incapable de se rap- peler le nom d'un objet, mêine lorsqu'il a appris de nouveau à le connaître. Par exemple, il met un chapeau sur sa tête, ce qui prouve qu'il le reconnaît, mais il ne sait pas comme il s ‘appelle, Par conséquent, à côté de la perte de la mémoire des connais- sances acquises (caractères des objets qui l'entourent, noms, écrits ou verbaux qui les caractérisent), il a perdu la faculté de se rap- peler spontanément leurs noms — amnésie verbale. C’est ainsi qu’on peut s'expliquer pourquoi ce malade accepte que nous ap- pelions un chapeau une Hirondelle ; un bouchon de liège, un clou ; un Citron, une Orange, etc., car le nom d’un objet ne lui rappelle plus les connaissances qu'il avait antérieurement de cet objet. Il accepte, contrairement à ce qui arrive avec un aphasique moteur, que nous le trompions ainsi que se laisserait tromper un étranger qui ne connaît pas notre langue, et auquel on dirait « Pomme de terre » au lieu de « bonjour ». En d'autres termes, dans les cas d’aphasie sensorielle, comme aussi dans les cas d’aphasie motrice, la mémoire de se rappeler le nom des objets est perdue, mais ce qui fait la différence, c’est que, tandis que l’apha- sique sensoriel a perdu la mémoire des connaissances acquises dans l’enfance sur les objets qui l'entourent, chez l’aphasique mo- teur, cette mémoire est gardée, et c’est la mémoire dans la pro- nonciation des mots qui est perdue, comme dans l'exemple pré- cédent, les noms des objets qui l'entourent. De ces deux mémoires perdues de l’aphasie sensorielle, il est certain que la première qui s’est développée chez nous pendant l'enfance, c’est celle des connaissances sur les caractères des ob- jets, et puis celle des noms des objets. Cela explique, conformé- ment à la loi de Ribot, pourquoi la première mémoire qui revient, quand. l’aphasique sensoriel est en voie d’amélioration, c’est la mémoire des connaissances des caractères des objets. La preuve, c'est que notre malade à reconnu un chapeau, parce qu’il l’a mis sur sa tête, mais il ne se souvient pas du nom. C'est pour cela qu'il acceptait que nous puissions appeler le chapeau Hirondelle, car ce mot ne lui rappelle, en l’entendant, aucune des connais- sances que nous avons sur cet Oiseau. Après que je lui ai eu de te. (25) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 ET 23 sum 555 w répété plusieurs fois que cel objet s'appelait chapeau, il à fixé ce mot dans sa mémoire, et ne s'est plus laissé tromper. Et tout de même, pour ce mot, il était encore un amnésique verbal, car si, quelques minutes après, je lui demandais comment s'appelait cet objet, — chapeau, — iloubliait de nous dire son nom. Pouvons-nous comparer l'aphasique sensoriel à un enfant, qui n’a pas encore appris à connaître les objets qui l'entourent, ni leurs noms ? Non, certainement. L’aphasique sensoriel, à cause de la perte de substance cérébrale survenue du fait de la lésion, se _ trouve inférieur à l'enfant, car il a perdu la force de la percep- tion auditive et visuelle qu'il avait lorsqu'il était enfant, bien que cette perception ne fut pas développée comme chez l'adulte. Si, aujourd'hui, le malade dont l’état s'est amélioré, est capable de répéter, après nous, le mot Hirondelle, il. dit cependant « ceata » (brouillard) au lieu de « tara » (campagne), « pio-tomo- tomsas » au lieu de « pyopneumothorax », « hidoctoran », au lieu de « hydrothorax », « Kôsimberg » au lieu de « Kônigsberg », etc. [| commet ces fautes, parce que la substance cérébrale qui doit percevoir le bruit harmonieux qui constitue un mot manque el, par conséqueni, le bruit n'arrive pas à elle avec tous ses dé- tails. Il arrive avec l’aphasique sensoriel ce qui se produit avec chacun de nous, relativement, car nous-mêmes, si nous compa- rons la perception de notre ouïe avec celle d'un musicien, nous nous trouvons en état d’infériorité. En effet, si nous devions écouter aujourd hui, en compagnie d’un musicien, un morceau inédit, il est certain que nous ne saisirions pas toutes les nuances et toutes les beautés de cette musique comme lui. Le même phé- nomène se retrouve aussi dans la perception visuelle chez l’apha- sique sensoriel. Il ne peut percevoir comme autrefois. Nous avons vu comment il ne peut pas copier ce que nous écrivons ; par exemple, j'écris soleil, et il lit et écrit, en s’étonnant, le mot { SiTU », Qui n'a aucun sens. ACTION DE L’EXTRAIT PANCRÉATIQUE INJECTÉ DANS LE SANG, CHEZ UN ANIMAL DIABÉTIQUE, par PAULESCO. L'extirpalion lotale du pancréas produit — en plus des troubles digestifs — trois sortes d'effets, qui constituent les symptômes capitaux du diabète : 1° Une augmentation de la proportion de la glycose dans le sang (hyperglycémie) et son apparition dans l'urine (glycosurie) ; 2° une augmentation de la proportion de 556 RÉURIGN ROUMAINE DE BIOLOGIE (26) l'urée dans le sang et dans l'urine ; 3° une augmentation de la proportion des corps acétoniques dans le sang et dans l'urine. Nous examinerons successivement l'influence de l'injection intraveineuse d'extrait pancréatique, sur les proportions de ces trois substances, dans le sang et dans l'urine. I. — Glycose. Si, chez un animal, diabétique par ablation du pancréas, on injecte dans une veine jugulaire, un extrait pan- créatique (1), on constate une diminution, ou même une suppres- sion passagère, de l’hyperglycémie, qüi peut être remplacée par l'hypoglycémie, et aussi une diminution ou même une suppres- sion passagère de la glycosurie. L'expérience suivante, prise entre plusieurs semblables, servira de preuve. Expérience 1. Sang Urine 2 : Glycose Glycose Pancréasectomie Injection p. 1000 c.c., en gr. p. 1000 c.c., en gr. Avant 0,70 0,00 Après Avant 1,90 70,00 » Immédiatement après 1,40 — » Après 1/4 d'heure 1,0/ = » Après 1 heure 0,26 0,00 Les mêmes effets, c’est-à-dire une diminution ou même une suppression passagère de l’hyperglycémie et de la glvcosurie, s'ob- servent aussi lorsqu'on injecte l'extrait pancréatique, non plus dans une veine périphérique, mais dans une branche de Ia veine- porte, par exemple : dans une veinule mésaraïque ou dans une veinule splénique. Cela ntontre que le passage à travers le foie n'entrave pas l’action de l'extrait pancréatique. D'ailleurs, à l’état normal, e pancréas déverse son sang dans la veine splénique et dans d’autres branches intestinales de la veine porte. Comme preuve, démontrant ce que nous yenons d'affirmer, nous citons l’expérience 3 (voir plus loin). Il. — Urée (2). Si, chéz un animal, diabétique par ablation du pancréas, on injecte, dans une veine jugulaire, un extrait pan- créatique, on constate une diminution considérable de l’urée san- guine, ainsi que de l’urée urinaire. Comme preuves, nous ap- portons les deux expériences suivantes. (1) Les procédés mis en œuvre pour enlever complètement le pancréas et pour obtenir un extrait pancréatique stérile, ainsi que les comptes rendus détaillés des expériences, se trouvent décrits dans l’article : Paulesco. Recher- ches sur le rôle du pancréas dans l'assimilation nutritive. Archives internatio- nales-de physiologie, t. XVI, IV fase. (Liège). Voir aussi : Paulesco. Traité de physiologie médicale, t. IT, p. 321, Vigot, éditeur. (2) Le dosage de l’urée dans le sang et dans l’urine a été fait par le procédé à l’hypobromite de soude, (27) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 ET 23 Juin 997 Expérience 2. Sang D Glycose Urée Pancréasectomie Injection p. 1000 c.e., en gr. Avant — 1,04 0,390 Après Avant 2,00 0,750 » Après 1 heure 1,74 0,650 » Après 14 heures 2,00 0,80 » Après 18 heures 2,70 D, 120 Expérience 3. Sang Urine + Glycose Urée Urée Glycose Pancréasectomie Injection p. 1000 c.c., en gr. p- 1000 c.c., en gr. Avant 0,96 0,0 15,00 0,00 Après Avant 1,56 1,20 44,00 24,20 » Après 1 heure 0,90 0,99 14,00 0,00 » Après 2 heures 0,62 0,90 26,00 0,00 » Après 16 heures 1,48 1,20 49,00 abondante » Après 48 heures 2,00 1,80 abondante IIT. Corps acéloniques (1). Si, chez un animal, diabétique par ablation du pancréas, on injecte, dans une veine jugulaire, un extrait pancréatique, on constate une diminution notable de l’acé- tonémié, ainsi que de l’acétonurie. Comme preuves, nous appor- tons les deux expériences suivantes. Expérience 4. æ Sang : CRE Glycose Acélone Pancréasectomie Injection p. 1000. c.c.. en gr. Avant 0,88 ? Après Avant 12 0,027 » Après 2 heures 0,32 0,016 » Après 54 heures 1,66 0,029 Expérience 5. Sang j Glycose Acétone Pancréasectomie Injection » 1000 c.c.. en gr. Avant o,5/ 0,004 Après Avant 1,80 0,039 » Après 2 heures 0,44 0,013 (1) Le dosage des corps acétoniques dans l’urine et dans le sang a Urine Acélone Glycose p.1000. e.c., en gr. 0,008 0,00 0,019 18,70 0,012 14,40 0,033 6,60 Urine Acétone Glycose p. 1000 c.c., en gr. 0,027 0,055 0,00 55,55 été fait suivant le procédé de Denigès. Chimie analytique, 1913, p. 1192. 588 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (28) INFLUENCE DU LAPS DE TEMPS ÉCOULÉ DEPUIS L'INJECTION INTRAVEINEUSE DE L'EXTRAIT PANCRÉATIQUE CHEZ UN ANIMAL DIABÉTIQUE, par PAULESCO. L'effet de l'extrait pancréatique, sur la glycémie et la glycosurie commence immédiatement après l'injection. (Voyez l'expérience r). Il atteint son summum au bout de 2 heures, et se prolonge en- viron 12 heures. Comme preuves, nous apportons les deux expériencessuivantes : Expérience 6. Sang rime Glycose Glycose Pancréasectomie Injection p: 1000 c.c., en gr. p. 1000 c.c., en gr. Avant 120 0,00 Après Avant 2,70 65.50 » Après 1 heure Lx 58 — » Après 2 heures 1,04 HD] » Après 24 heures 2,08 54,50 » Après 2» jours r,c0 » Après 3 jours 2,02 83,00 Expérience 3. Sang Ürine Glycose Glycose Pañcréasectomic Injection p. 1000 ç.e , en gr. p. 1000 c.c., en gr. Avant : 0,88 0,00 Après Avant 2,02 D:,00 » Après 1 heure 1,0/ 20,00 » Après 6 heures 1,40 1,15 » Après 8 heures 1,40 fic » Après 24 heures 2,00 48,00 INFLUENCE DE LA QUANTITÉ DE PANCRÉAS EMPLOYÉE POUR PRÉPARER L'EXTRAIT INJECTÉ DANS LE SANG CHEZ UN ANIMAL DIABÉTIQUE, par PAULESCO. L'effet de l'extrait pancréatique, sur la glycémie et la glyco- surie, varie avec la quantité de la glande employée pour le pré- parer. Ainsi, avec un tiers du pancréas, on obtient une diminu- lion peu sensible de l'hyperglycémie et de la glycosurie, tandis qu'avec deux tiers de cette glande, la diminution est beaucoup plus accentuée. (29) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 Et 23 JuIN 55€ Comme preuve, nous apportons l'expérience suivante Expérience 8. Season G Te Gide Pancréasectomie Quantité Temps” p. 1000 e.c. en gr. p. 1060 c. c. engr Avant 0,40 0,00 Après - 2 a Avant 1,40 45,40 » o 1e Après 1 heure 1,04 — » = = a Après 2 heures 1,10 55,40 _» = à Après 3 heures 1,12 — » Æ 2 Avant 2,10 83,30 » = 2 ë Après 1 heure 1,66 — » 5 S Après 2 heures 1,30 Â0,00 » A Ex Après 3 heures 1,12 15,20 » Avant 2,28 55,40 ACTION DE L'EXTRAIT PANCRÉATIQUE INJECTÉ DANS LE SANG CHEZ UN ANIMAL NORMAL, par PAurEsco. Si, chez un Chien normal, c’est-à-dire qui n’est pas diabétique, on injecte, dans une veine jugulaire, un extrait pancréatique, on constate une diminution sensible de la glycémie, ainsi que de l'urée sanguine et de l’urée urinaire. Comme preuve, nous rapportons l’expérience suivante Expérience 9 Sang Ô ER D re Urine HIGIycoscies Urée Urée Injection p. 1000 c.c. en gr. p. 1000 c.c. en gr. Avant o,A/ 0,65 Ar,00 Après 1 heure 0,28 0,25 —- Après 2 heures 0,44 0,65 — Après 3 heures 0,44 0,70 9.20 Après :4 heures 0,4 0,75 18,00 Après 4o heures —— —— 29,0 Après 48 heures — — {2,00 560 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (30) a ———————_——_——— "+ ETAT DU TROPHOBLASTE D'UN OEUF HUMAIN RETENU PENDANT PRÈS D'UN AN DANS L'UTÉRUS, par Marrue Trancou-Raier. On a publié des cas de rétention encore plus longue, jusqu'à 17 MOIS, mais, à ina connaissance, l'étude histologique détaillée des pièces n’est pas faite. C’est pourquoi j'ai eru devoir faire con- naître les résultats des recherches faites su; un matériel, obtenu dans les conditions suivantes Femme nullipare, de 21 ans, jouissant d’un état général excel- lent, mariée depuis 3 ans, sans antécédents génitaux, ayant tou- jours été normalement réglée ; vient me consulter à cause d’une aménorhée datant d'environ 11 mois. Pendant les premières semaines de cette période, des signes subjectifs de grossesse, qui disparaissent complètement au cours du deuxième mois. Pourtant, divers médecins, consultés par la malade, lui ont toujours trouvé l’utérus gros comme au troisième mois de la grossesse. Je passe sur les autres renseignements, plutôt intéressants au point de vue clinique, et j'insiste sur le fait que l'utérus avait diminué de vo- lume quand la malade se présente de nouveau, deux mois plus tard. Alors, le diagnostic n'était plus douteux. Je prends les me- sures thérapeutiques indiquées dans ce cas, à la suite desquelles l’œuf retenu est expulsé. C’est un corps allongé (8 em. sur 4 cm.), à surface bosselée par de nombreux hématomes, qui, d’ailleurs, constituent la plus grande partie du matériel (r) de la masse et lui donnent un vo- lume tout à fait disproportionné par rapport à l’âge que l’em- bryon devait avoir au moment de sa mort (survenue apparem- ment au cours du deuxième mois de la grossesse). À cause de ces hématomes, la cavité de l’œuf, sise vers le mi- lieu de la pièce, est réduite aux dimensions de 12 x 10 x 20 mm. Aucune trace d’embryon. Après fixation dans le formol-alcool, j'ai examiné un très grand nombre de fragments de cette pièce sur plus de 600 coupes faites, soit après congélation, soit après inclusion dans la celloïdine. En dehors des détails histologiques, j'ai recherché aussi, à l’aide des méthodes actuelles, les diverses infiltrations ou dégénérescences. Voilà les constatations les plus intéressantes que j'ai faites : 1° L'espace intervilleux est occupé, en grande partie, par du sang coagulé présentant les divers dégrés d’altération qu'on trouve dans les caillots anciens. De l’infiltration leucocytaire 1) Selon la terminologie adoptée par certains gynécologues, il s’agit d’une môle hématomateuse. (31) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 ET 23 Juin 561 5 s’observe seulement dans le voisinage immédiat de la caduque qui envoie aussi quelques pointes, très rares, de tissu de granu- lation. Mais, entre ces caillots, il y a beaucoup d'anfractuosités, souvent très irrégulières, sans paroi propre, dans lesquelles se trouve du sang très bien conservé. Il est incontestable que le contenu de ces anfractuosités a circulé. 2° Les villosités immergées, ou plutôt incrustées, se sont trou- vées dans des conditions d’existence bien inégales. C’est leur tissu fonctionnel spécifique qui s’en est ressenti, leur revêtement trophoblastique. Celui-ci ne persiste que dans le voisinage du sang circulant. C'est le plus souvent une bande syncytiale, semée d’un ou plusieurs rangs de noyaux ; en général, il n’y a pas de cellules de Langhans. Parfois, le syncytium émet des appendices claviformes. Assez souvent, nous le trouvons en prolifération plus active, mais alors sa substance s’individualise en grandes cellules, à cytoplasma bien coloré. Elles essaiment dans le réseau fibrineux environnant, ou bien forment des groupes plus serrés, englobant un nombre plus ou moins grand de villosités. Il y a beaucoup de glycogène (Best), coexistant avec beaucoup de graisse neutre (écarlate, bleu Nil) dans les éléments du tropho- blaste. Mais dans la plupart des villosités, le revêtement épithélial fait défaut. Nous en constatons, d’ailleurs, la dégénérescence pro- gressive à mesure de son éloignement du sang circulant. Le stroma des villosités ne contient nulle part de vaisseaux, ce - qui n'est pas à surprendre, ces vaisseaux desservant non la villo- sité, mais l'embryon. Le tissu conjonctif du stroma, plus ou moins sclérosé, présente tous les degrés de transformation hya- line, jusqu'à disparition complète de toute structure. Là, où des cellules conjonctives allongées persistent, elles sont bourrées, à la fois, de glycogène et de graisses neutres, tout comme le tro- phoblaste, tandis que dans les masses de fibrine, il n’y a du gly- cogène que dans quelques polynucléaires sortis de la caduque. C'est comme une stagnation de matériaux qui auraient dû s’écouler vers le corps de l'embryon. ETUDE HISTOLOGIQUE DE LA MUOUEUSE UTÉRINE in situ DANS UN CAS DE GROSSESSE TUBAIRE, par MarrnE TRANGOU-RAINER. Les documents de cette catégorie sont bien rares. Leur intérêt est incontestable. Au cours d'une intervention chirurgicale pour une grossesse 562 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (32) tubaire gauche, accompagnée d'un hématosalpinx droit, rompue au cours du troisième mois, je me suis trouvée dans la nécessité d’extirper aussi l’utérus sur une hauteur d'environ 5 cm. Cet organe, de consistance molle, d’un volume correspondant à une grossesse d’à peu près deux mois, présentait pourtant une cavité tout à fait réduite, presque virtuelle ; c'était exclusivement à l’augmentation de sa masse qu'était due l’augmentation de son volume. Après fixation dans l’alcool-formol à 8 p. 100, je note les dimensions de ses couches constitutives : 9 mm. pour la mus- culaire, 6 mm. pour la muqueuse ; dans cette dernière, on distin- gue, à l'œil nu, la couche compacte (environ 2 mm.) de la cou- che spongieuse (4 mm.). L'examen histologique de cette muqueuse, après coloration à l’hématoxyline-éosine et au Van Gieson, nous montre les faits suivants : 1° En ce qui concerne le tissu épithélial, la surface de la cou- che compacte est revêtue de cellules cubiques ou plates. Le même aspect se retrouve dans les glandes, dans leurs segments qui tra- versent perpendiculairement ou obliquement la compacte, tandis que, dans la couche spongieuse, c’est l'aspect endothélial des cellules qui prédomine. Pourtant, dans cette dernière couche, nous trouvons un assez grand nombre de glandes (aspect de Opitz-Gebhard) pénétrant parfois dans la couche musculaire. Nous retrouvons aussi, dans la spongieuse, la direction parallèle à la surface de la muqueuse de la plupart des glandes, comme dans la grossesse utérine. Dans cette dernière, c’est par la com- pression exercée sur la muqueuse par l’œuf, qu’on a voulu expli- quer ce fait, qui, en retour, aurait prouvé la réalité de cette compression. Mais, comme on voit, il n’en est rien. C’est une autre explication qu'il faut chercher. Peut-être pourrait-on la trouver dans le fait que les deux couches en présence, la mu- queuse et la musculaire, ne gardent pas le même rythme dans l'accroissement de leur surface. À titre de curiosité, notons la présence dans les glandes de la spongieuse, sur des cellules iso- lées ou sur de petits groupes de cellules, d’une belle garniture de cils vibratiles, fait, paraît-il, non signalé jusqu’à ce jour dans la caduque. Dans l’intérieur des glandes, nous trouvons çà et là des cellules desquamées en voie de transformation hyaline, ou quel- ques Jleucocytes. 2° Les cellules du stroma de la muqueuse ont subi la trans- formation déciduale, très belle et très étendue dans la couche compacte, mais irradiant aussi par places entre les glandes de la spongieuse, jusqu’à proximité de la musculaire. Je passe sur d’autres détails pour arriver au fait qui m’a semblé le plus inté- ressant : la constitution de la zone de clivage de la muqueuse. s (33) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 ET 23 Jun 562 x La mort de l'embryon, à la suite de la rupture tubaire, avait dé- clenché le processus devant aboutir à l'expulsion de la caduque. C'est pourquoi, nous trouvons, vers le milieu de la muqueuse, en pleine spongieuse, une bande de nécrose totale et d'infiltra- tion hémorragique du tissu, de grosseur inégale, de 0,25 à 0, mm., plus considérable sur la paroi antérieure. Cette bande est le siège d’une infiltration très dense de leucocytes, presque exclusivement polynucéléaires. À cause de cette infiltration mas- sive, elle tranche, à tous les grossissements, d’une façon frap- pante sur les éléments qui l'entourent. Il s’agit, évidemment, d'une action chimiotactique bien localisée. Ailleurs, dans le stroma, on ne trouve que les quelques labrocytes, leucocytes, plus rare- ment des cellules plasmatiques décrites dans la muqueuse gravi- dique. Vers la surface de la muqueuse, ils deviennent très rares. Von Werth, examinant au microscope des caduques utérines éli- minées, après l'interruption d’une grossesse tubaire, avait cons- taté l’infiltration leucocytaire de la couche profonde de ces mem- branes. Il en avait déduit que la zone de clivage tout entière devait être le siège de cette infiltration, à laquelle il supposait, mais sans tenter de le préciser, un rôle dans le décollement de la caduque. Mes préparations démontrent, à ce que je crois, l'existence de cette zone d'invasion par les globules blancs, qui agiraient, soit chimiquement, en ajoutant au processus d’autolyse des tissus morts l’action de leurs ferments digestifs, soit, aussi mécanique- ment, en relâchant par le fait même de l’infiltration, la texture de la zone de décollement. Et la caduque sera éliminée en fragments plus ou moins grands, selon l'intensité et l’étendue de ce phé- nomène. 4 2 par Ce MARINESCO. L'apparition des maladies infectieuses pendant la grossesse constitue un problème des plus intéressants, au point de vue de la contamination ou de l’immunité de l'enfant et de la gravité de ces maladies pour l'organisme maternel. On savait déjà que la mortalité est particulièrement élevée lorsqu'une maladie in- fectieuse, telle que la fièvre typhoïde, la variole, la rougeole, etc., atteint les Femmes grosses et que, d'autre part, le fœtus peut être contaminé. Mais cette contamination, qui serait sous la dépen- dance de la nature du virus et de l’état du placenta, n'est pas constante. En ce qui concerne la transmission du virus maternel au fœtus, Arloing et Cornevin ont montré, en 1882, pour la pre- 564 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (34) mière fois, qu'une Bactérie (microbe du charbon symptomatique) peut traverser le placenta et envahir le fœtus. La même constata- tion a été faite par Strauss et Chamberland pour le choléra des * Poules, par Lœffler pour la morve, par Krüner pour la sépticémie du Lapin, par Jehne pour la tuberculose, par Albert Spitz pour la fièvre récurrente, par Lebedeff pour l'érysipèle, ete. Dans un travail paru le 1° janvier 1921, dans la Revue neurologique (à), nous avons envisagé, en nous basant sur deux observations per- sonnelles; le rapport de la grossesse avec l’encéphalite épidémi- que. Comme dans ces observations d’encéphalite, caractérisées surtout par des mouvements rythmiques dans les membres, la grossesse n'a pas exercé d'influence défavorable sur l’état de la mère et comme, d'autre part, les nouveau-nés n’ont pas présenté de phénomènes relevant de l'encéphalite transmise par la mère, nous avions pensé que le virus de l’encéphalite, restant fixé dans le système nerveux de la mère, n'avait pas traversé le placenta pour envahir l'organisme fœtal. Cr, des publications, qui ont paru depuis lors, en France, telles que les communications de Mercier, Andrieux et Bonnaud (2), Achard (3) et surtout le travail récent de Ricardo Jorge (4), montrent que, conformément à ce qui se passe pour d’autres maladies infectieuses, si, dans certains cas, l'encéphalite évolue vers la guérison et la grossesse vers l’ac- couchement normal et à terme (nos deux observations, de même que celles de Neal et Schulze en font preuve), dans d’autres, au contraire, l'infection se termine par la mort de la mère, sans être précédée de la délivrance. À l’appui de cette constatation nous apportons l’observation suivante : | Obs. I. Malade âgée de 32 ans, enceinte depuis 5 mois, est amenée, le 23 janvier, dans un état de torpeur, dans le service de la Clinique. D'après les renseignements donnés par la famille (car la malade parle à peine), nous apprenons que l'affection a débuté le 12 janvier 1921, par la diplopie, des douleurs violentes dans le bras gauche, des troubles digestifs et de l’insomnie qui a continué pendant 3 nuits. Le 4° jour (16 janvier), la malade est tombée dans un état de somnolence, duquel on ne la faisait sortir qu'en lui posant des questions pressantes. Ensuite, on a remarqué che elle des tremblements dans les membres, du délire ; la tempé- (1) G. Marinesco. Contribution à l'étude des formes cliniques de l’encé- phalite léthargique. Revue neurologique, n° 1, 1921. (2) Mercier, Andrieux et Bonnaud. Transmission placentaire de l’encépha- lite épidémique. Bull. de l’Acad. de méd., 3 mai 1921. (3) Achard. Sur le passage du virus de l’encéphalite léthargique de Ja mère au fœtus. Bull. de l’Acad. de méd., 7 mai 1921. (4) BR. Jorge. L’encéphalite léthargique et la grossesse, Transmission de la mère du fœtus. Paris médical, 4 juin 1927. (35) BÉANCES pes 21 AVRIL, 19 mar, 9 ET 23 JUIN 569 rature était élevée (39°). Le premier jour, elle a été constipée et, ensuite, elle a eu de l’incontinence d'urine et des matières. Exa- minée le 24 janvier, nous constatons chez elle un état de som- imeii profond. La figure est congestionnée, la paupière droite est plus tombante que la gauche. De temps en temps, on constate des mouvements irréguliers et rapides du côté des muscles de la figure. Elle serre les lèvres, sourit, fait des mouvements de cli- gnement. Les doigts sont animés de petits mouvements très fré- quents. En dehors de ces tremblements, il existe également un tremblement des membres inférieurs. Il y a, en outre, chez elle, d’autres mouvements, consistant dans l'exécution par les mem- bres supérieurs, de mouvements de préhension. Du côté des mem: bres inférieurs, il y a des mouvements alternatifs de flexion et d'extension des orteils, de la jambe et de la cuisse. Les pupilles inégales (la gauche plus dilatée) réagissent lentement à la lumière, tandis que le réflexe à l’accommodation est aboli. Les réflexes ro- tuliens sont abolis ; les réflexes olécrâniens et achilléens sont di- minués. Troubles sphinctériens sous formes d’incontinence. On peut la tirer de son état de sommeil en lui parlant à voix forte, mais elle ne répond que par des mots entrecoupés ; sa voix est chuchotante et elle retombe de nouveau dans le sommeil. La langue, sèche, est chargée. À l'examen du sang, on constate 5.500.000 globules rouges, 8.500 globules blancs, 88,5 p. 100 de polynucléaires neutrophiles, 0,5 p. 100 d’éosinophiles, 5 p. 100 de monocytes et 6 p. 100 de lymphocytes. Le 26 janvier, la malade se plaint de vertiges et de céphalée et est incapable de se lever du lit et de rester debout. Pendant la journée, ses membres sont agités de mouvements automatiques et de tremblements. De temps en temps, lorsque la malade est réveillée, elle a du délire, elle parle de son enfant, elle sourit et elle retombe dans le sommeil. Après une légère amélioration, phase pendant laquelle la malade répond avec quelque précision à nos questions, l’état général empire, la température s'élève (4o° C.), la respiration devient plus fréquente, le pouls bat au- dessus de 120 et atteint 140. Il n'y a pas de contracture ni de catatonie. Les mouvements automatiques et choréiques des membres supérieurs, de même que les tremblements et les mou- vements des membres inférieurs s’accusent. Le sommeil devient plus profond, le pouls est de plus en plus faible. Le 3 février, la malade ne répond plus à nos questions, l’abdomen est encore plus ballonné. Il apparaît de l’œdème des jambes ; la température s'élève à 42°,3 avant la mort. La malade présenté les signes somatiques d’une grossesse ar- rivée au cinquième mois, mais on ne constate pas de mouve- 566 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (36) >» ments actifs du fœtus et les battements du cœur fœtal sont imper- ceptibles. L'examen histologique des centres nerveux montre une véri- table poliomyélite plus accusée dans la région cervicale où l’on constate une infiltration considérable des veinules et des capil- laires de la substance grise antérieure et aussi des veinules situées près de cette substance. L'infiltration est constituée par des lymphocytes, des mononucléaires, quelques cellules plasmatiques et quelques macrophages remplis de différents débris de cel- lules englobées. Dans la paroi des capillaires, on constate surtout des cellules plasmatiques. La plupart des cellules nerveuses, en dehors des lésions qu'on doit attribuer à l’hyperthermie, n’offrent pas de lésions graves, mais les cellules satellites sont hypertro- phiées et même multipliées. Cependant, on trouve, autour de quelques cellules nerveuses, de véritables nodules qui ressem- blent à ceux que nous avons décrits dans l’encéphalite mararique et le typhus exanthématique. Les cellules nerveuses, qui se trou- vent au centre de ces nodules, sont atrophiées, maïs elles ne subissent pas un processus de neuronophagie. Les lésions inflam- matoires de la substance grise ont leur maximum dans le renfle- ment cervical et diminuent d'intensité à mesure qu'on descend, ou que l'on monte vers le bulbe, [a protubérance et le pédoncule. Néanmoins, il y a une forte infiltration au niveau de la substance noire où beaucoup de cellules ont souffert du processus de cyto- lyse, que nous avons décrit antérieurement. L'écorce cérébrale est presque indemne de lésions. Nous avons examiné également le système nerveux central du fœtus, sans pouvoir déceler de lésions dans la moelle ; dans le bulbe, il y a une forte dilatation des petits vaisseaux et même des hémorragies capillaires, assez rares d'ailléurs. Dans la lumière des vaisseaux, on remarque beaucoup de leucocytes. En dehors des hémorragies visibles à l'œil nu, on trouve des lésions vascu- laires d’ordre inflammatoires dans les ganglions de la base et surtout dans l’écorce. Ajoutons, cependant, que ces lésions n’ont pas l'intensité de celles que nous avons décelées dans le système nerveux de la mère. Nous considérons ces lésions légères, mais réelles, comme l'expression de l’action du virus ayant traversé le: placenta. Obs. II. La seconde observation concerne une Femme multi- pare âgée de 31 ans; gravide depuis 7 mois, qui est amenée à l'hôpital Brancovan dans un état de torpeur profonde, réagissant difficilement aux questions qu'on lui pose ; elle répond lorsqu'on Jui parle à haute voix ; sa parole est lente, mais les réponses sont justes. Elle retombe vite dans son état de sommeil profond. Pen- dant qu'elle est réveillée, on constate un ptosis double et du (37) SÉANCES DES 21 AVRIL, 19 mar, 9 er 23 JuIN 567 strabisme divergent. Nous apprenons que la maladie a débuté 5 jours auparavant par de la céphalalgie violente, avec inappé- tence et fièvre. Les muscles de la face et des membres sont animés de secousses rapides et irrégulières, sans déplacement des membres. La respiration est fréquente et bruyante. Les pupilles, égales, réagissent à la lumière. Les réflexes rotuliens et achilléens sont très diminués. [Il n'y a pas de raideur de la nuque, ni de Kernig. La déglutition est difficile. Il y a incontinence d’urine. Le pouls bat à 120 ; la température est de 39°. On perçoit le pouls fœtal. Le volume de l'utérus dénote une grossesse au 7° mois. La quantité de glucose dans le liquide céphalorachidien dépasse 3,10 p. 100 ; légère lymphocytose. La quantité d’urée dans le sang est de 2,87 gr. p. 100. La réaction de Wassermann est néga- tive dans le liquide céphalorachidien et dans le sang. La rate et le foie ont un volume normal. Il n’y a pas de sucre dans l’urine, mais une légère albuminurie. Comme l’état de stupeur se main- tient et l’état général de la mère est grave, on pratique une césa- rienne conservatrice sans recourir à l’anesthésie. On extrait un fœtus asphyxié qui succombe après quelques inspirations. L’uté- rus se rétracte complètement. La malade n’a perdu de sang ni pendant, ni après l'opération. Après l'opération, la température descend à 35°. Le lendemain de l'opération, l’état de la malade s'aggrave de nouveau, le pouls est petit et très fréquent, la respi- ration difficile, la température monte à 40°,2, la malade entre dans le coma et succombe une semaine après le début de la maladie. Je dois à l’obligeance du D’ Bonachi les détails concernant l'observation clinique de cette malade. 568 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (38) SECTION DE CLUJ SÉANCES DES 3 MARS ET 5 AVRIL 1921 Présidence de M. D. Calugareanu. COLORATION VITALE DU BACGILLE DE LÔFFLER PAR LE VIOLET DE MÉTHYLE, par A. BoTez. Le procédé habituel consiste à colorer entre lame et lamelle ; j emploie le violet de méthyle 5 B comme colorant vital du Bacille de Lôeffler de la manière suivante : On émulsionne du Bacille de Lôffler dans un tube contenant quelques c.c. de sérum physiologique, puis on y introduit une anse de solution alcooli- que saturée de violet de méthyle 5 B, de façon à obtenir une teinte violet-lilas. On laisse sédimenter les Bacilles de Lôffler en suspension, on décante et on fait des préparations entre lame et lamelle. Ce procédé m'a permis d'obtenir une coloration admi- rable des corps bacillaires et en même temps d'observer la colo- ration bien plus intense des corpuscules métachromatiques, qui fait contraste. De nombreux essais ont montré que le procédé donne des résul- tats sûrs et constants. Une variante consiste à introduire le colo- rant dans une culture de Bacille de Lôffler en bouillon. Les résultats sont les mêmes. Comme on n’a besoin ni d’une culture jeune ni d’une culture sur sérum coagulé, on peut obtenir, par ce procédé de coloration simple, les résultats obtenus généralement par des moyens assez compliqués. Je poursuis mes recherches en ce qui concerne la coloration vitale par le violet de méthyle, d’abord des Bacilles pseudo- diphtériques, puis des autres Bactéries. Les résultats de ces essais seront communiqués ultérieurement. . (Institut d'hygiène de la Faculté de médecine). (39) SÉANCES DES 9 MARS ET D AVRIL 56$ RECHERCHES D'HÉMATOLOGIE EXPÉRIMENTALE CHEZ L'HOMME, par Juzes HATziEGAN et JEAN Goïa. Les recherches d'hématologie expérimentale de Normet, sur les animaux, semblaient bien devoir provoquer de vives et lon- gues discussions dans le monde scientifique médical. Or, jusqu'à présent, à notre connaissance, aucune communication n'est venue confirmer ou infirmer les conclusions si hardies du savant français. C’est précisément ce fait, joint à la circonstance parti- culière que, dans notre service, se trouvent toujours des leucé- miques, offrant des matériaux d'examen très propices et intéres- sant, qui nous a amenés à reprendre ces expériences sur l'Homme. Ne Dans nos recherches, nous nous sommes servi d'un procédé extrèmement simple. Avec une seringue de 10 c.c., dans laquelle on avait mis au préalable 1,5 c.c. d’une solution de citrate de soude à 10 p. 100, on extrait 8,5 c.c. de sang de la veine cubitale. Le sang ainsi obtenu est mis dans un ballon qu'on place à l'étuve. De 15 minutes en 15 minutes, on suit les modifications par des préparations colorées d’après la méthode de Pappenheim. En analysant ces préparations, nous avons constaté que les modi- fications les plus accusées sont celles que présentent les polynu- cléaires neutrophiles. Dans la première phase, c'est-à-dire pendant les 4-6 premières heures, on remarque une hétéroplasie assez accentuée : le cyto- plasme, d’abord neutrophile, devient de plus en plus oxyphile, jusqu'à ce que, vers la 12° heure, il présente à peu près la couleur oxyphile des globules rouges. En même temps, apparaissent des phénomènes de pycenose. Le noyau se fragmente en plusieurs seoments de grosseurs différentes, mais ayant chacun une forme arrondie. Quelques-uns de ces fragments gravitent vers la péri- phérie de la cellule, tandis que, dans le corps même de celle-ci, l'un d’eux se maintient, plus compact. Parallèlement, il se pro- duit aussi un phénomène d’homoplasie, manifesté par la dimi- nution du volume des cellules neutrophiles ainsi modifiées, Ce processus s’accentue progressivement avec le temps, de sorte que, aux approches des 20° et 23° heures, les neutrophiles présentent les dimensions des globules rouges. À ce moment, la presque totalité des polynucléaires se trouvent transformés en globules rouges à noyau. Cà et là, on rencontre encore quelques formes à évolution retardée, avec un noyau au centre et un autre à la périphérie, sur le point de s’éliminer ; ou bien, on trouve à peine un tout petit résidu du noyau périphérique, ayant l'aspect d'un corpuscule de Jolly. Brorocie. CoMpTEs RENDUS. — 1921. T. LXXXWV. 39 570 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (40) à Dans les préparations faites de la 48° à la 50° heure, on ne trouve plus que des globules rouges sans noyaux. Nous avons eu l'occasion de suivre ces phénomènes dans trois cas de leucose et deux fois sur du sang normal. À l'objection quon qu'on pourrait faire que des processus analogues ont été décrits par d'autres auteurs, tels que Arneld et Kiemensievicz, et considérés par Weidenreich comme des phéno- mènes de dégénérescence, nous opposons ce fait que, dans nos préparations, la coloration du cytoplasme, loin de s’affaiblir de plus en plus, devient au contraire plus intense. Il faut également remarquer qu'aucune forme de dégénérescence, telle ‘que la vacuolisation des noyaux, n'a été observée. Contre un processus de dégénérescence et en faveur d’un “phé- _nomène régénérateur, militent, du reste, la présence des corpus- cules de Jolly et le mode d'élimination du noyau par expulsion, come on l’a décrit pour les normoblastes. Toutefois, nous tenons pour prématuré de décider si cette transformation est de nature physiologique ou pathologique. Mais, le fait que les normoblastes peuvent provenir des oxyphiles et mème des polynueléaires neu- trophiles semble être confirmé par certaines données cliniques, comme l'absence des normoblastes dans les érythrémies et leur présence dans les anémies à leucocytose neutrophile, ainsi que dans les leucoses. Pour ce qui est du mécanisme intime de cette transformation, nous croyons qu'il est en rapport avec certaines modifications, encore ignorées, qui surviennent dans le plasma sanguin. La diminution de la coagulabilité du sang y joue, à coup sùr, un rôle important. À l'appui de cette hypothèse, nous pourrions rappeler la présence des globules rouges à noyau dans le choc anaphylac- tique, ou dans la cerise hémoclasique où la coagulabitité, entre autres modifications du plasma, se trouve diminuée. Nous tenons à signaler, pour conclure, que, parallèlement à ces recherches touchant, pour le moment, aux cellules neutro- philes seules, d’autres recherches sont en cours, concernant l’analyse des cellules de nature Iymphoïde, dont nous eroyons que peuvent dériver des normoblastes à caractère basophile. (Clinique médicale de l’Université). (41) SÉANCES DES 3 MARS ET D AVRIL 071 SUR L'ÉOSINOPHILIE LOCALE DANS LES AFFECTIONS OCULAIRES, par D. Mrcxar. Nes connaissances sur la cytologie des liquides intraoculaires et des sécrétions oculaires dans diverses affections de l'œil sont à peine ébauchées. On sait qu'il existe une forte éosinophilie dans la sécrétion conjonctivale du catarrhe printannière, différant en cela de celle du trachome, caractérisée surtout par l'abondance des cellules plasmatiques. On a fait même de cette constatation un élément capital du diagnostic différentiel de ces deux maladies, souvent confondues dans la pratique. Depuis quelque temps, je poursuis des recherches systémati- ques sur la sécrétion conjonctivale des diverses conjonctivites, en vue d'établir une formule leucocytaire pour chaque lésion in- flammatoire spécifique de la conjonctive. Mes observations ont porté sur la sécrétion conjonctivale telle qu'elle se présente dans le sac conjonctival, non seulement avant tout traitement, mais aussi à différents moments, à partir de l'administration d’un irri- tant local, comme le nitrate d'argent ; la riche infiltration leuco- cytaire, qui se trouve dans les mailles du derme conjonctival, s’est ainsi trouvée mobilisée à la surface. Mes recherches ont été surtout dirigées du côté de la conjonctivite qu’on appelle phlycté- nulaire, lymphatique ou même folliculaire, affection d’un dia- gnostic difficile au début, surtout avec le trachome. J’ai toujours trouvé dans ces conjonctivites une éosinophilie marquée dans la sécrétion conjonctivale, tout comme dans le catarrhe printanier ; cette éosinophilie devient même exubérante après l’irritation con- jonctivale par le nitrate d’argent. Elle peut servir à établir un diagnostic différentiel avec le trachome, dans les cas douteux au début. à D'autre part, des recherches sur les yeux avec plaies perfo- rantes récentes et sur ceux énucléés pour leurs lésions inflam- matoires chroniques, m'ont amené à les diviser en deux caté- gories, au point de vue cytologique Chez les uns, on observe, d’une part, des foyers infiamma- toires à grands mononucléaires et à nombreux lymphocytes, loca- lisés surtout: dans la rétine et la papille du nerf optique ; d'autre part, une inflammation diffuse à polynucléaires Duo fe panophtalmique). ° Chez les autres, on trouve la même infiltration mononu- EL . et Iymphocytaire, mais à siège surtout cyclo-choroïdien. De plus, dans les yeux de cette catégorie, j'ai rencontré une très riche infiltration à éosinophiles, surtout dans les couches ex- RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (42) : tÙ teines de la chorcide et des corps ciliaires, et, particulièrement dans toute l'étendue du tissu suprachoroïdien. Comme l'éosinophilie est actuellement considérée comme l’ex- pression cytologique des maladies à caractère anaphylactique, il semble qu'il faille admettre une origine anaphylactique pour les affections oculaires étudiées ci-dessus. Je suis d'autant plus enclin à voir dans là conjonctivite IJmphatique (phlycténulaire, folli- culaire), une affection anaphylactique, que la clinique nous mon- tre, tous les jours, l'étroite fiaison existant entre la tuberculose: organique et la conjonctivite lymphatique, et que, jusqu'à pré- sent, on n'a pu démontrer l'existence du Bacille tuberculeux dans cette conjonctivite. La conjonctive se trouverait ainsi dans un état de sensibilité tuberculeuse, qui déterminerait la conjonctivite lymphatique à l’occasion d'un nouvel apport de Bacilles au niveau de la conjonctive, soit par voie exogène, soit par voie endogène. Quant à l’ophtalmie sympathique,, on a déjà émis l'opinion qu'elle pourrait être aussi d'origine anaphylactique et que le pigment choroïdien, mobilisé par le traumatisme ou par les phé-. nomènes inflammatoires consécutifs, pourrait jouer le rôle d’un antigène anaphylactisant. (Laboratoire de la clinique ophialmologique). GIGANTOCYTOSE CÉRÉBRALE SÉNILE, par JEAN Mix. Dans le cerveau d'une Femme morte centenaire, nous avons trouvé dans diverses régions (2° frontale, corne d’Ammon), des cellules géantes atteignant ou dépassant même le volume des cellules de Betz et s'imposant à l'œil par leur volume, mème dans le champ d’un objectif faible. Imprégnées d’après la méthode de Bielschowskvy, ces cellules se sont montrées très argentophiles; tandis que leurs congénères sont d'un brun plus ou moins clair, elles sont tout à fait noires, c'est-à-dire que leur protoplasme a subi une transformation relativement récente, ayant modifié leur imprégnabilité dans le même sens que dans les végétations neurofibrillaires axonales récentes. Dans le protoplasme de ces cellules géantes, on ne peut reconnaître, même à un fort grossis- sement, la moindre fibrillation ; le corps de la cellule est impré- gné partout uniformément et a l'aspect d'un bloc contenant une vacuole taillée à son intérieur pour loger le noyau. Nous avons lrouvé aussi des formes de passage, moins hypertrophiées, à l'intérieur desquelles on peut voir des cordons neurofibrillaires. Les prolongements de ces cellules se présentent aussi avec des Séar Dis “ n :à (43) SÉANCES DES 3 MARS ET D AVRIL Di caractères particuliers et différents des autres dendrites cellulaires. Ils sont beucoup plus nombreux que d'habitude, mais, par com- pensation, d'épaisseur plus réduite. Presque tous ont l'aspect de petits cordons, qui se détachent du corps cellulaire et gardent un calibre uniforme jusqu'au niveau de leur ramification. Celle-ci commence à une assez grande distance du corps cellulaire et se fait par dichotomie. À l'intérieur de quelques-uns, on peut dis- tinguer une fibrillation. Ils peuvent être suivis sur une grande étendue à cause de leur forte imprégnation et on voit, par en- droits, de ces prolongements très longs et très noirs, qui doivent provenir de cellules géantes semblables, non intéressées par la coupe. D'autres dendrites ne s’éloignent pas beaucoup de ia cellule qui leur à donné naissance, mais décrivent diverses flexuoôsités à la surface et au voisinage de celle-ci, ce qui lui donne un curieux aspect fenestré. Parfois, les prolongements sont en si grand nombre que la cellule semble entourée d'un plexus péricellulaire, irrégulier, composé de fibres s’entrecroisant en toutes directions, qui peuvent se localiser sur une portion limitée du corps cellu- laire. On pourrait croire à un plexus constitué par des ramifi- cations terminales venues d'ailleurs, si l’origine d'au moins quel- ques-unes de ces fibres n'était pas visible sur le corps cellulaire hypertrophié. On peut très bien distinguer parfois l’axone de la cellule, qui est aussi fortement imprégné et conserve son aspect particulier. Le tissu cérébral voisin ne présente aucune réaction spéciale vasculaire ou névroglique (inéthode de Cajal au chlorure d’or) dans les régions où se trouvent ces cellules. Les formations décrites ci-dessus ressemblent à s'y méprendre aux cellules décrites par divers auteurs et surtout par Biel- schowsky et Gallus dans la sclérose tubéreuse du cerveau. Ce. nest pas seulement par leur volume, mais aussi par tous les carac- tères de leurs prolongements que les deux sortes de cellules sé juxtaposent. Cette analogie morphologique complète démontre, à notre avis, que le mécanisme de production de ces cellules, trouvées dans des cas si différents (sénilité et sclérose tubéreuse), est le même, ainsi que leur signification anatomo-physiologique. L'apparition de ces cellules géantes est un des phénomènes his- tologiques caractérisant la sénilité et elles sont comparables à ce -qu'a décrit Lafora dans le cerveau sénile. Cet auteur a trouvé dans la corne d’Ammon d'un Chien très âgé, des végétations neurofibrillaires assez importantes à l’extrémité de quelques den- drites et il signale ces faits comme une néoformation de prolon- gements du côté des rameaux protoplasmiques de la cellule ner- D14 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (44) - veuse, due à un processus progressif d'ordre irritatif ou régénératif. Notre gigantocytose est une manifestation encore plus expres- sive de ce même processus dans la sénilité, les cellules étant elles-mêmes hypertrophiées et ayant produit. aussi des prolonge- ments nouveaux. À ce dernier point de vue, elles se rapprochent des ceilules fenestrées avec des prolongements nombreux et manifestement de nouvelle formation que Cajal a décrites dans les ganglions spinaux séniles. in Dans ie même cas, nous avons trouvé quelques plaques séniles et la lésion d'Alzheimer dans quelques cellules de la corne d’Ammon. Les plaques séniles présentaient un-degré d'évolution très avancé. Lafora croit que ces néoformations dendritiques sont produites de la mème manière que les plaques séniles, c’est-à- dire par une substance provenant du métabolisme cellulaire, qui, éliminée de la cellule, produit des phénomènes d'’irritation néo- formative. D'après ce que nous voyons ici, il est possible que cette substance, si elle existe, puisse causer une irrilation endo- gène de la cellule nerveuse elle-même. (Clinique neurologique). SUR LA PRÉSENCE DES FIBRES MUSCULAIRES ATŸPIQUES DANS LA MUSCULATURE DE LA QUEUE DES TÉTARDS DE BATRACGIENS ANOURES ET DANS LES MYOPATHIES PRIMITIVES PSEUDO-HYPERTROPHIQUES, par I.-A. ScRIBAN. L'étude comparée de la musculature striée de la queue des Batraciens Anoures pendant la métamorphose et de celle de la muscufature des myopathiques, nous offre une série de caractères communs expliquant l’origine embryonnaire des myopathies. 1° Ces deux atrophies musculaires sont primitives. Le processus cytologique, par lequel se détruit la musculature caudale des Batraciens Anoures (Rana lemporaria et Bombinalor pachypus) en métamorphose, est identique à celui qu'on observe dans les myopathies. 2° Il y a inégalité de calibre des fibres musculaires ; des fibres naines entourent de grandes fibres hypertrophiques (fig. x). 3° Ces fibres naines proviennent du clivage longitudinal des fibres hypertrophiques. k° Les noyaux des fibres musculaires se multiplient d’une façon exagérée, se disposant en files de 20. D° Dans les deux cas, on voit des fibres aberrantes atypiques. 515 (45) _ SÉANCES DES 3 MARS ET DO AVRIL Chez le Bombinator, nous observons des fibres musculaires fusi- formes plus courtes que d'autres provenant du même myomère ; elles sont pourvues d’un seul noyau médian vésiculeux, à contour lécèrement lobé (fig. 2). Leurs myofibrilles sont homogènes, complètement dépourvues de disques clairs et obscurs ; certaines d’entre elles sont disposées concentriquement au noyau, d’autres selon l’axe longitudinal de la fibre s’entrecroisent entre elles. De pareilles fibres atypiques ont été entrevues par Bataillon, dans son travail sur la destruction de la musculature de la queue des Têtards de Batraciens (Alytes et Rana), mais l'interprétation de- a PDP es À : LÉ Ge # F Ë a - ” Î 3 L #5 F à 2 : fe F ne ë pos #4 î > 1 RE a ” é: * è Se cr à. ÿ LS Be 1 — À, Bombinator pachypus : groupe de fibres musculaires-avant la : métamorphose ; B, Rana esculenta : une fibre hypertrophique entourée de fibres naines (Zenker formolé, hém. ferr., vert lumière ; oc. 4, obj. 3, Leitz). cet auteur diffère totalement de la nôtre en ce qui concerne l’origine de ces fibres musculaires. Des fibres musculaires atypi- ques identiques existent dans les myopathies primitives (1) et j ai montré ailleurs que cette structure intéressante est d’origine embryonnaire. En effet, les fibrilles du système périphérique ne sont pas annulaires, mais spiralées ; les membranes Z du système des fibrilles spiralées sont intactes et solidement fixées selon des: directions radiales au sarcolemme ; les noyaux périphériques du système spiral sont transversaux. Il existe des noyaux axiaux dans ces fibres, ce qui est encore un caractère embryonnaire. Récemment, Doms (2) a produit expérimentalement de pareilles . (x) C. Bacaloglu et I. A. Scriban. Bulletin de la sect. scient. de l’Acad. roum., 1915 ; C. R. de la Soc. de biol., 1916. (2) Doms Herbert. 4Uber den Einfluss der Temperatur auf dem Wachstum : und Differenzierung des Organe während der Entwicklung von Rana esculenta.. Arch. f. mikrosk. Anat., t. LXXXVII, 1916. OK 1 (en RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE : (46) fibres atypiques dans la musculature des Têtards, en exposant l'œuf-de Grenouille, immédiatement après la fécondation, pen- dant quelques heures, à une température supérieure de 10° à la température normale de l'animal. Il a observé ainsi des fibres musculaires atypiques identiques à celles que nous avons décrites dans les myopathies (fig. 4). La chaleur, facteur déterminant Fic. 2. — bombinaior pachypus. Fibre atypique : n, noyau ; f c, myofi- brilles circulaires ; f L, myofibrilles longitudinales, et f {, coupées en travers. (oc. 1, imm. hom. ; 1/12). l'apparition de ces fibres atypiques, à agi sur l'œuf bien anité- rieurement à l'apparition du mésoderme. Il s'ensuit donc que le facteur chaleur a agi sur les particules représentatives contenues. dans l’œuf, et, ainsi, indirectement, sur les fibres musculaires, . où se sont plus tard séparés ces déterminants altérés. C’est de la même manière que j'explique la genèse des fibres musculaires aberrantes atypiques des myopathies, essentiellement familiales et héréditaires. Des facteurs primaires, d'ordre toxique, toxi-infec- tieux ou encore des hormones de glandes endocrines agissent, ici encore, directement, en modifiant la structure des particules représentatives de l'œil. L'hérédité intervient ensuite comme fac- teur secondaire, qui fixe et transmet aux générations futures le caractère atrophique de la musculature. [var Thulin (G) a décrit, dans une certaine portion des muscles oculaires de l'Homme et du Singe, des fibres musculaires atypiques riches en sarcoplasme et (1) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXVI, 1914, p. 49o. CN) SÉANCES DES 3 MARS ET D AVRIL DH analogues à celles décrites dans les myopathies. Cette portion du muscle, formée par des fibres à caractères embryonnaires, est aussi caractérisée par une grande richesse en fibres nerveuses, ce FiG. 3. — A, myopathie primitive : fibre musculaire aberrante atypique : n, noyau du système spiralé ; f m s, f m l, myofibrilles longitudinales axiales. ‘(oc. 1., obj. b). ; B, fibre atypique, d’après Doms. qui a fait dire à l’auteur que « les muscles oculaires constitue- raient une espèce d’organe nerveux sensible, à fonction encore inconnue ». Contre cette opinion plaide le fait que de pareilles fibres atypiques se trouvent seulement dans des organes muscu- 578 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (48) laires en voie d’atrophie, cellules myoïdes du thymus, tumeurs musculaires à caractère embryonnaire (rhabdomyomes), dans la musculature de la queue du Têtard et dans les myopathies. En m'appuyant sur ces faits, j'estime que les fibres des muscles mo- teurs oculaires doivent être en voie d'atrophie. D'autre part, leur présence peut donner une indication sur l’origine du strabisme, qui pourrait n'être qu'une myopathie primitive localisée aux muscles moteurs oculaires. 6° Nous observons dans la queue du Têtard une phagocytose active des fibres musculaires par les nombreux macrophages d’ori- gine sanguine ; il en est de même dans les myopathies primitives. 7° On observe encore, dans les deux cas, une hypertrophie du sarcoplasme dans lequel apparait la dégénérescence vacuolaire décrite antérieurement par Mercier, de même:qu'une dégénéres- cence vacuolaire du cytoplasme périnucléaire, qui apparaît sous la forme d’un halo. 8° Au fur et à mesure que le tissu musculaire disparaît, il se forme un tissu conjonctif de substitution. 9° Parallèlement à l’atrophie des fibres musculaires caudales, on observe une tendance à la régénération de la musculature par l'apparition de nombreuses fibres musculaires jeunes ; c'est ce qu'on voit également dans les myopathies. 10° Enfin, le dernier caractère commun aux atrophies myopa- thiques et métamorphiques est l’atrophie longitudinale des fibres musculaires, analogue à celle décrite par W. Roth, et produite par la dégénérescence collagène des extrémités d'insertion des myofibrilles sur les myocomes. Il en résulte un raccourcissement des fibres musculaires et l'apparition aux extrémités du myomère d'un paquet de fibrilles collagènes considérées par one comme des tendons normaux. (Institut zoologique de l'Université). 1 19 (49) SÉANCES DES 3 MARS ET D AVRIL MÉTAPLASIE MÉDULLAIRE DANS LE TISSU CELLULAIRE PÉRICANCÉREUX, par Tiru Vasiriu. Dans la myélose, et surtout dans la myélose chronique, on trouve, quand on la cherche minutieusement, une métaplasie _médullaire, non seulement dans les ganglions et les follicules clos, mais aussi dans le tissu conjonctif sous-cutané, dans le péri- toine, dans le mésentère. Des faits semblables n'ont jamais été constatés dans les tumeurs métastatiques de la moelle osseuse, affection beaucoup moins étudiée, quoique sa rareté ne soit pas en cause. J'ai eu, dans ces dernières années, l’occasion d’en étudier plusieurs cas (1) et l’un d’eux est particulièrement inté- ressant par les déductions qui en découlent. Il s’agit d’un cancer du rectum, chez une jeune Femme, avec métastases dans le foie, le mésentère, autour du rectum et dans les os du carpe, de la moelle osseuse des os longs, comme le tibia, le fémur, etc. Les métastases dans la moelle avaient exacte- ment la même structure histologique que la tumeur du rectum et du foie : cordons cellulaires cubiques, irréguliers. Dans le bassin, se trouvait une masse assez friable, presque gélatineuse, qui recouvrait les parois et surtout le coccyx, où elle avait une couleur rougeâtre, ressemblant à celle d’une moelle osseuse régé- nérée. Nous n'avons pas pensé à une métaplasie médullaire si forte au moment de l’autopsie, et nous avions cru à une tumeur de même nature que celle qui entourait le rectum. Mais, à l'examen microscopique, je fus frappé par le peu de tissu can- céreux se trouvant dans ces masses et par la présence de cellules médullaires, surtout de normoblastes, et de myélocytes. Pour plus de certitude, j'ai pratiqué la réaction de synthèse par le bleu d’indophénol (réaction de Schultze) et j'ai pu me convaincre qu'il n'y avait presque exclusivement que des cellules à oxydases. On doit donc bien considérer cette affection comme une myé- lose aleucémique ou subleucémique et la faire rentrer dans la classe des myéloses. La métaplasie poussée à un tel degré, en dehors des organes hématopoïétiques, fait penser à une destruc- tion de la moeile osseuse et à la nécessité de son remplacement. (Institut d'anatomie pathologique de la Faculté de médecine). (1) Un mémoire d'ensemble sur ces différents cas sera publié ultérieurement. D80 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (20) NOTE SUR DEUX CAS D'ENCÉPHALITE HÉMORRAGIQUE AVEC SYNDROME LÉTHARGIQUE, par Tiru Vasiziu et M. CHERNBACH. Nous avons eu l'occasion d'étudier deux cas d’encéphalite hé- morragique à issue mortelle, qui ont présenté pendant la vie des symptômes léthargiques caractéristiques. L'observation clinique de ces deux malades a été rapportée par M. Hatziegan et l’un de nous, dans la séance du 12 février de la Sociélé des sciences médicales de Cluj. La présente note a pour but de relater nos observations anatomo-pathologiques et expérimentales. Comme lésions macroscopiques, nous avons noté de grandes hémorragies cérébrales. Immédiatement sous l'écorce cérébrale, on observait un pointillé considérable de taches ayant la gros- seur de graines de moutarde ou de têtes d’épingles. Les taches étaient répandues surtout dans la substance blanche, très abon- dantes dans la capsule interne, dans le pédoncule cérébral et dans le bulbe ; elles étaient presque absentes dans l'écorce cérébrale, qui était légèrement rosée. Au microscope, on voit des taches sanguines sans aucune paroi, diffuses dans la substance blanche ; aucun vaisseau rompu n’a pu être décelé. Les vaisseaux sont entourés de gaines solides de cellules rondes et plasmatiques; ces gaines sont surtout fréquentes dans le pédoncule et le bulbe. Il y a très peu de nodules dans l'écorce et en général dans l’encéphale, mais le pédoncule et le bulbe sont le siège d'une forte infiltration nodulaire. Nous n’avons pas trouvé de neuronophages, mais une hypérémie considérable des méninges et des foyers hémorragiques dans l'enveloppe du cerveau. En résumé, les caractères histologiques sont ceux décrits par v. Economo et Levaditi, dans l’encéphalite épidémique et aussi ceux qu'on observe dans la rage, mais ce qui frappe dans nos deux cas, c’est l'ampleur de l’hémorragie. Nous avons inoculé (1) 3 Lapins dans le premier cas et r seul dans le second. Dans le premier cas, sur le conseil de C. Levaditi, nous avons fait un mélange de différentes portions du cerveau écorce, pédoncules (locus niger), protubérance, bulbe ; dans le second, seul le pédoncule, avec le locus niger, a été utilisé. Deux des trois premiers Lapins, d’une extrême maigreur, sont morts au bout de trois jours ; les autres sont en bonne santé, le premier 54 jours, le second 30 jours après l’inoculation. > (1) Trépanation du crâne et pénétration avec l’aiguille dans Ja substance cérébrale. 5 DS (1) SÉANCES DES 93 MARS ET D AVRIL Voici donc deux malades ayant présenté cliniquement la forme « léthargique » décrite dans l’encéphalite épidémique ; les deux cas n'ont pas été observés, il est vrai, pendant une véritable épi- démie, mais en mème temps que d'autres cas d'encéphalite ; ils ont présenté les signes anatomo-pathologiques décrits par les auteurs et on doit rattacher évidemment ces deux cas au syn- drome de l’encéphalite épidémique. Mais, l’inoculation est restée sans effet, malgré la technique employée, malgré la virulence de la forme clinique, surtout dans le premier cas (la -mort est sur- venue le 5° jour). Doit-on conclure à une autre encéphalite hémorragique, associée à une autre infection ? La grande héinor- ragie viendrait à l'encontre de cette idée. Nous nous contentons, pour le moment, de signaler ces faits : et nous reviendrons sur ce sujet lorsque nos recherches auront été étendues. (Institut d'anatomie pathologique de la Facullé de médecine). Les INCLUSIONS CELLULAIRES DE L'ENCÉPHALITE ÉPIDÉMIQUE 2 ) par C.-I. UrEcHrA. _ En mai ra15, se produisit, à Bucarest, un premier cas d’encé- phalite épidémique, qui a été publié, par nous, sous le titre d’en céphalite hémorragique à Diplocoque encapsulé (1). À cette époque, où la maladie n’était pas encore différenciée, nous avions cependant signalé les infiltrations vasculaires avec lymphocytes et plasmatocytes, de mènie que la présence d’un coceus ou Diplo- coque encapsuié prenant le Gram. Nous avions encore signalé une congestion, avec tendance hémorragipare, dans les organes thoraciques et abdominaux et un infarctus splénique, montrant les mêmes microbes sur les frottis et sur les coupes. Depuis la publication de ce cas et dans l’espace d’une année, nous avons autopsié encore, à Bucarest, quatre cas, dont deux ont présenté le même aspect microscopique et les mêmes microbes, un cas à type myoclonique (mai 1915), où nous avons été frappé du grand nombre des nodules (existe-t-il un rapport entre les nodules et les mouvements myocloniques ?) et un cas avec des hémor- ragies purpuriques dans les séreuses, le cœur, -le rein, le pan- créas, la thyroïde. Depuis que je suis à Cluj, j'ai fait encore cinq nouvelles autopsies d’encéphalite et, dans deux de ces cas, j'ai trouvé des hémorragies miliaires dans le cœur et les reins, (x) Obregia, Urechia et Carniol. Spitalul, 1916, n° 15-18, p. 347. 582 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (52) dans un cas des foyers de broncho-pneumonie comme dans la erippe espagnole : dans trois de ces cas, le microbe de Wiessner a pu être décelé. D'après l'examen de ces dix cas, j'ai l'impression qu'il existe, dans l’encéphalite épidémique, une tendance hémor- ragipare dans tout l’organisme et qu'il s’agit d’une septicémie avec affinité spéciale pour le névraxe. Le Microcoque de Wiessner doit coexister habituellement avec lc virus filtrable de cette ma- ladie, comme cela a lieu pour le Proteus X, dans le typhus exanthématique. (53) SÉANCES DES 3 MARS ET D AVRIL 583 Considérant ia fréquence des inclusions plus ou moins spéci- fiques dans les maladies à virus invisible, nous avons cherché et trouvé, depuis le mois de janvier, des inclusions cellulaires dans quatre de nos dix cas. Les pièces ont été fixées au formol ou au sublimé et colorées, après inclusion dans la paraffine, par ‘ les méthodes de Krogh, de Lenz, de Gram, par le bleu de Lôffler, la thionine, etc. On trouve dans l'intérieur des cellules, même dans leurs prolongements, des corpuscules basophiles (bleus), qui ont l'aspect d'un gros coccus entouré d'une zone claire ou d'une virgule. Par fa méthode de Krogh, nous avons observé des formations ayant une teinte brique. Les corpuscules sont inégale- ment répartis dans lés coupes et quelquefois difficiles à trouver. Nous poursuivons, d’ailleurs, nos investigations. Tout récemment, Mittasch (2) vient d'annoncer, dans une courte note préliminaire, qu'il avait trouvé, dans les pédoncules, des inclusions acidophiles, voisines de celles de Nesri, des miennes, de celles de Babes, de J. Koch et Rissling. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA COLORATION VIFALE AU VIOLET DE MÉTHYLE, par À. Bortez. Dans une note antérieure, j'ai montré qu'on pouvait obtenir la coloration vitale du Bacille de Lôffler au moyen du violet de méthyle et mettre en évidence des corpuscules métachromatiques par cette méthode. En employant toujours la même out j'ai essayé la colo- ration vitale des Bacilles pseudodiphtérique typhique, paraty- phiques À et B, dysentérique, du Colibacille, du Vibrion choléri- que, de la Bclédie charbonneuse et, ann, du Bacille de la tuberculose (2). : J’ai obtenu la coloration vitale de tous ces germes. Cette colo- ration met en évidence des corpuscules chromatiques terminaux chez les Bacilles typhiques, paratyphiques A et B, chez le Vibrion cholérique et chez le Bacille de la tuberculose. La Bactéridie charbonneuse montre, par cette coloration, des masses chroma- tiques aux extrémités et à la partie moyenne. Les Bacilles pseudo- (x) Mittasch. Medizinische Klinik, 3 février 1921, p. 142. (2) Le Bacille de la tuberculose ne pouvant être émulsionné en sérum phy- siologique ou en bouillon j'ai utilisé de fines particules de culture que j'ai émulsionnées, après leur coloration, en les triturant légèrement sur lame à l’aide d’une baguette de verre. 584 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (54) diphtériques et dysentériques, le Colibacille se présentent avec un contour bien défini par la couleur ; mais la masse intérieure des corps bacillaires se colore à peine. Lorsqu'on emploie, pour les colorations, des cultures en bouillon, et si la coloration a lieu au thermostat, on peut observer un fait sur lequel j'ai déjà attiré l'attention en 1915 (x) dans la série typhi-colt. Certains germes réduisent le violet de méthyle en général après 24 à 48 heures. De même que le B. coli, le Bacille pseudodiphtérique opère cette réduction ; mais les Bacilles diphtériques, dysentériques, la Bactéridie charbonneuse et le Vibrion cholérique, ne réduisent pas le violet de méthyle. Enfis, il est un autre fait important qu'on observe à l’occasion de la coloration vitale ; je veux parler d’une agglutination suivie de sédimentation et lyse qui se produit avec certains germes. J'ai constaté l’'agglutination suivie de lyse dès les premiers essais de coloration vitale du Bacille diphtérique ; la masse microbienne primitive se trouve considérablement réduite après 20-24 heures de coloration ; on peut même obtenir une Iyse totale, si on emploie soit des émulsions très faibles en bouillon, soit des cultures très jeunes en bouillon. Je suis arrivé aux mêmes résul- tats avec la Bactéridie charbonneuse et le Bacille dysentérique. Le temps nécessaire pour la production de la lyse est fonction de la quantité des germes et de celle du violet de méthyle. Enfin, _ avant que les germes ne soient lysés, j'ai pu isoler des formes aberrantes. Les phénomènes lytiques, une fois produits, peuvent être trans- missibles ; cette question fera l’objet d'une seconde commu- 1ication. (Institut d'hygiène). (IC SR de tar SocMdetbiol-ergrobe (55) SÉANCES DES 3 MARS ET D AVRIL 089 LA BACTÉRIOLYSE EN SÉRIE PAR LE VIOLET DE MÉTHYLE, par À. Borez. L’agglutination suivie de bactériolyse, qu’on observe à l'occa- sion des colorations vitales, mérite toute l'attention, lorsqu'on a en vue, d'une part les travaux nombreux sur le phénomène de d'Herelle, et d’autre part les utilisätions thérapeutiques possibles. J’ai commencé par faire des essais sur l’action bactériolytique du violet de méthyle sur le Bacille diphtérique. Puis, j‘ai poursuivi des recherches semblables sur le Bacille dysentérique, la Bacté- ridie charbonneuse et le pseudodiphtérique. Les résultats sont des plus encourageants. Le Bacille diphté- rique est lysé en 24 heures, même en culture abondante, si on emploie une anse d’une solution alcoolique saturée de violet de méthyle pour ro c.c. de culture en bouillon. Pour la Bactéridie charbonneuse, les conditions de la lyse sont les mêmes. Le Bacille dysentérique est Iysé avec quelque retard, quelquefois après A8 heures. Quant au Bacille pseudodiphtérique, il réduit, après 24 heures, la première dose de violet de méthyle et successi- vement la deuxième et la troisième dose ; mais, à partir de ce moment, il ne réduit plus le violet et finit par être lysé. Si, dans une culture lysée, on prélève, à l’aide d'une pipette, 0, à 1 c.c. du liquide limpide surnageant, dans lequel on a constaté l’absence de germe vivant et si on introduit ce liquide dans un tube de bouillon ensemencé avec une bonne anse de culture en bouillon du même germe que le germe lysé, les germes ne poussent pas : ils sont lysés. On peut introduire, après 2/ heures, une deuxième, puis, après encore 24 heures, une troi- sième anse, mais les résultats restent toujours négatifs par rap- port aux ensemencements de contrôle en bouillon ordinaire. On peut puiser alors une certaine quantité de ce dernier tube à résultat négatif et faire la série. Mais, si on ensemence une plus grande quantité de germes, ceux-ci se développent. Le violet de méthyle, à lui seul, n’est que le premier facteur déterminant de la bactériolyse. La bactériolyse en série n’est pas en fonction de traces de violet de méthyle, parce que les essais que j’ai faits avec des doses décroissantes de violet de méthyle m'ont donné des résultats négatifs : les germes poussent. Lorsque, après avoir ensemencé une quantité plus grande qu'une anse habi- tuelle, les germes ont poussé, la culture est, en général, très ré- duite ; j'ai rencontré, dans ce cas, des formes aberrantes d’invo- lution. J'ai observé chez le Bacille diphtérique, en même temps des Bioro&e. CoMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. lo 586 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (56) formes en massue, des formes courtes et des formes granuleuses ; chez le Bacille dysentérique, des formes globuleuses. Ces consta- tations laissent à penser qu’on pourrait utiliser le violet de mé- thyle pour provoquer des variations microbiennes, variations dont je m'occupe depuis plus d’une dizaine d’années, en em- ployant une autre méthode, et sur lesquelles je reviendrai ulté- rieurement. Je me propose aussi d'étudier le rôle thérapeutique possible du violet de méthyle et des lysats. (Institut d'hygiène). SUR LA STRUCTURE DE LA PAROI PROPRE DES CANALICULES SÉMINIPARES, par V. Boroca et J. Gorpxer. La méthode de triple coloration du tissu conjonctif imaginée par I.-A. Scriban (r), nous a permis d'étudier quelques détails de structure de la paroï propre du canalicule séminipare et d'en donner une description différente, en certains points, de celles des auteurs. : Nos recherches ont porté sur un matériel varié (testicules de Taureau jeune et adulte, de Porc, de Mouton, de Chauve-Souris et d'Homme) ; elles nous ont montré qüue la paroi propre des canalicules séminipares est constituée par deux couches, entière- ment distinctes par leur structure et leur réaction microchimique. 1° Au contact de l’épithélium séminal, se trouve une couche interne, fibrillaire, collagène et élastique ; cette première couche est très mince chez le Taureau, très épaisse chez le Porc et d’épais- seur moyenne chez l'Homme ; elle se colore en violet par suite d'une pseudochromasie causée par l'absorption égale de la fuchsine-picrique et du vert-lumière par les fibres collagènes. Son épaisseur est la même sur tout le pourtour des tubes, ses deux bords étant parfaitement parallèles. Elle est constituée par des fibrilles d’une ténuité et d’une longueur extrêmes, dont la dis- position transversale, par rapport à l’axe longitudinal du tube, indique clairement qu'elles sont concentriques. Ces faisceaux con- Jonctifs sont émprisonnés dans les mailles d’un réticulum assez (x) Pièces fixées au Flemming, au formol-bichromaté-acétique de Regaud ou au bichromate-acétique de Teïlyeniczsky, postchromisation. ; paraffine ; colo- ration : a, ferrique ; b, court passage dans la fuchsine-picrique, différencier par l'alcool ; c, vert-lumière hydro-alcoolique (en solution picrique). Les fi- bres coMagènes se colorent en violet, coloration qui respecte tous les autres tissus, f (57) SÉANCES DES 3 MARS ET D AVRIL 587 lâche de fibres élastiques, bien mises en évidence par l’orcéine. Parmi ces dernières, celles qui bordent l’épithélium séminal et la ‘couche endothéliforme externe, sont plus grosses, plutôt conti- nues qu'interrompues et présentent plus de fibres anastomotiques: que les autres. 2° En dehors de cette couche interne, et la revêtant de toutes parts, il existe une seconde couche, que nous appellerons couche externe endothéliforme ; elle est parfois stratifiée, parfois simple, formée de cellules plates, imbriquées, se colorant en vert par le vert-lumière : ces cellules ont l'aspect des cellules endothéli- formes de la capsule lamellaire des fuseaux musculaires ou de Ep. Jesticule d’Homme (4o ans ; castration). Formol-bichromaté-acétique de Regaud. Triple coloration de Scriban, orcéine. c i, couche interne collagène et élastique ; c e, couche externe endothéliforme ; f c, fibres collagènes ; fe, fibres élastiques. ‘ celles des corpuscules de Pacini. Les noyaux de ces cellules endo- théliformes sont aplatis ; sur les coupes transversales ils se pré- sentent en forme en biscuit ; de face, ils paraissent courbés en fer à cheval ; leur chromatine est pulvérulente, leurs deux ou trois nucléoles sont très chromatiques. Il résulte de nos recherches que la ‘paroi propre du canalicule séminipare n'est pas formée d’une lame homogène entourée d'une couche endothéliale comme le prétendait von Ebner (1881). D'autre part, ces deux couches décrites par nous diffèrent, en tant que structure et affinités tinctoriales, des deux membranes homogènes et d'épaisseur égale, séparées par une couche de cel- lules conjonctives aplaties, endothéliformes, décrites par Regaud. Notons que Veraglia Serafino et Toscani n’ont vu que des lamelles connectives concentriques et des fibres élastiques et qu'ils ont, en outre, décrit une vascularisation que nous n’avons pu que mettre en évidence ; elle ne fait pas partie de la paroi propre et appar- tient aux glandes interstitielles. La couche interne n’est pas trans- parente, hyaline comme le pensaient Branca et Félizet. (1898, 1902) et Bezancon, mais bien fibrillaire et collagène. La couche OT Q0 2 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (58) externe n’est pas fibrillaire ; elle n’est pas une « zone extérieure lamelleuse », car elle est formée de cellules endothéliformes.. Sa présence à divers âges chez le même animal, l’absence de dégéné- rescence hyaline, sont autant d'arguments contre la conception de Branca et Félizet, qui veut que la couche interne, hyaline pour eux, tire son origine de la dégénérescence hyaline et de la coales- cence ultérieure des lamelles dégénérées. (Laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine). DIVERTICULITE TUBERCULEUSE > par Trru Vasicit ét Roru. : La tuberculose intestinale n’est pas rare et les sténoses consé- cutives sont assez bien connues, mais sa localisation diverticu- laire est très peu étudiée. Aussi, voulons-nous relater le cas sui- vant, que nous venons d'observer. Un homme âgé de 29 ans, avait, depuis deux ans environ, des douleurs diffuses dans l'abdomen. A la suite d'un repas trop co- pieux, il ressent des douleurs intenses et est amené à l'hôpital, où il est opéré d'urgence. On trouve la cavité péritonéale remplie de liquide purulent et une sténose de l'intestin grêle très près du cæcum; on resèque une portion de 30 cm. d'intestin et on pra- tique l’appendicectomie. Le malade suecombe peu de temps après l'opération. À l’autopsie, nous trouvons un:second rétrécissement de l'intestin, situé plus haut. La muqueuse, à ce point, ne pré- sente qu'une ulcération minime et des rétractions légères ; la paroi intestinale est épaissie et dure. Des préparations microsco- piques montrent un tissu conjonctif très dense, scléreux, et pres- que pas d'éléments caractéristiques de la tuberculose : pas de nécrose, pas de cellules géantes ou à peine quelques formes peu typiques ; pas d'infiltration lymphocytaire. Dans la Tone intestinale extirpée ,on trouve deux petits ori- fices de 0,5 em. de diamètre et très peu profonds (r ou.2 mm.), qui font penser à des diverticules. L’histologie montre, en effet, qu'il s’agit bien de diverticules intestinaux avec épithélium intes- tinal, follicules et couche musculaire. La muqueuse et la sous- muqueuse sont nécrosées ; on y trouve des cellules de Langhans typiques et nombreuses. Il s’agit donc ici d’une infection tuberculeuse de l'intestin, secondaire, car le poumon présente une tuberculose nodulaire, et localisée surtout aux diverticules. C’est cette diverticulite tuber- culeuse, qui a été cause de la sténose et des phénomènes qui ont (29) SÉANCE DES 3 MARS ET D AVRIL 089 suivi : nécrose, perforation, péritonite. On sait que l'appendice est un point d'élection pour la tuberculose; or, le diverticule ressem- ble beaucoup à l’appendice ; tous deux sont le siège d'infections bacillaires lentes. On parle d'inflammations non spécifiques des diverticules, mais, à notre avis, on ne pense pas assez à la diver- ticulite tuberculeuse comme porte d'entrée de la tuberculose in- testinale. (Institut d'anatomie pathologique de l'Université). COLLECTION PHLEGMONEUSE A BACILLES D'EBERTH AU COURS DE LA FIÈVRE TYPHOÏDE, par À. BoTez. Les suppurations d’origine typhique sont aujourd'hui bien connues. En général, on les rencontre pendant la convalescence, ou même quelques années après la fièvre typhoïde. J'ai signalé, -en 1910, une métrite à Bacille d'Eberth chez une convalescente de fièvre typhoïde. Le 1° novembre 1918, j ai reçu dans mon service de contagieux un jeune soldat, malade depuis 8 jours, chez lequel, en dehors des signes cliniques, l’hémoculture positive pratiquée le 2 no- vembre confirma le diagnostic de fièvre typhoïde. Le ro novem- bre, on nota une tuméfaction à la partie supéro-externe de l’avant-bras droit. Le 13 novembre, on incisa la collection puru- lente formée au niveau de la tuméfaction. Les ensemencements -du pus donnèrent des cultures pures de Bacille typhique. Il s’agis- sait donc, là, d’une suppuration à Bacille typhique au cours de la fièvre typhoïde, fait considéré par les -auteurs, en général, comme une impossibilité à cause de la leucopénie sanguine et de l’action paralysante exercée sur les leucocytes par les endotoxines -du Bacille d'Eberth. L'’incision fut pratiquée en pleine période fébrile, et la fièvre se maintint après l'opération ; le 22 novembre, à la veille de la mort du malade, elle était encore de 38°. L'identification des deux souches de Bacilles d'Eberth provenant -de ce malade, nous a donné le résultat suivant : le Bacille, prove- nant dé l’hémoculture, possédait tous les caractères classiques du Bacille- typhique ; il était Gram négatif, mobile, ne faisait fer- menter ni le lait ni le rouge neutre glucosé ; il donnait des colo- nies typiques sur Drigalski et était agglutinable à r1/1.000 au “moyen d’un sérum spécifique. Le Bacille isolé du pus possédait les mêmes caractères géné- / 590 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (60) raux ; néanmoins, il était infiniment moins agglutinable que son congénère d’origine hématique ; je tiens aussi à signaler ce fait paradoxal, que l’agglutination pratiquée sur les deux souches. ‘avec le même sérum agglutinant se faisait, pour la race isolée du pus, bien plus rapidement et bien plus nettement aux titres élevés: qu'aux titres inférieurs. ? (21) 5yl REUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES SÉANCE DÙ 2 JUIN 1921 SOMMAIRE ARRILLASA (EF.) et Gu:Liez- pauds hypophysectomisés ...... 27 METTi (J.): Action du chlorhy- Hu: (E.).: Influence des lésions drate d émétine sur le cœur. .. 26 | cérébrales et cérébelleuses sur la Damranovicx (H.) : Quelques CMS Loan ape dede bee ed 24 recherches sur la vitamine B..., 21 Przcano Martaeu (C.) : Recher- Giusri (L.) et Houssay (B.-A.) : ches cliniques sur la vitamine B. 23 Altérations cutanées chez les Cra- Présidence de M. B.-A. Houssay. QUELQUES RECHERCHES SUR LA VITAMINE B, par H. Damranovicx. On n’a pas démontré, jusqu'à présent, si les vitamines agis- saient à la façon d’activateurs des ferments. : La catalase du foie et d’autres organes diminue chez les ani- maux atteints de polyneurite aviaire [Dutcher et Collatz (1)] et augmente de nouveau quand on leur donne un régime contenant des vitamines. Ce fait a permis à ces auteurs de croire que ces vitamines ont un rôle dans les processus d’oxydation de l’orga- nisme. La vitamine B n'ayant point activé la catalase, ces auteurs ont conclu qu’elle n’exerce pas une action activante directe, mais qu'elle stimule la formation de ce ferment. Dans nos recherches, l’action de la catalase du foie a toujours. été renforcée par addition d'extraits riches en vitamines B, obtenus en partant de la levure par adsorption par le loess ou par précipitation fractionnée avec de l'alcool. Donc la vitamine B à. une action renforçante directe sur les ferments. Les mêmes ex- traits renforcèrent aussi l’action de la lipase sanguine. Leur acti- vité, dans les deux cas, résista à l’ébullition. (x) Jour. Biol. Chem., 1918, n° 3. + D92 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (22) ———————— Le pouvoir de renforcement de la catalase ou de la lipase et l'accélération de la reproduction de la levure de bière et la fermen tation alcoolique variaient dans le même sens. La muqueuse de l'intestin grêle est riche en vitamine B, mais on en trouve peu chez les Poulets avitaminés. Ces vitamines ont peut-être un rôle dans la digestion et l'absorption intestinale. Nous avons trouvé de grandes quantités de vitamine B dans le sang et le pancréas des Poulets. Ces quantités diminuaient chez les ani- maux ne recevant pas de vitamines B dans leur alimentation. Nous avons trouvé que chez les Poulets soumis à un régime sans vitamine B on trouve une quantité moindre (méthode de Wil- liams) de cette vitamine, dans les testicules, que chez les témoins. Chez les Coqs, on a observé les mêmes faits, plus accentués, et, à l'examen histologique, il y avait atrophie séminale avec arrêt de la spermatogénèse. Ces recherches ont une relation intime avec le problème du rajeumesement organique et elles constituent une ampliation de celles qu'à réalisées Houlbert. Nous nous permettons, pour interpréter ces faits, d’° émettre l’ hy- pothèse suivante : la vitamine B accélérerait ion des pro- cessus diastasiques, les sécrétions internes et externes et surtout la synthèse des nucléines. (Institut de clinique médicale, hôpital Rawson). Houssay. — Les extraits qui renforçaient l’action des ferments, avaient une composition complexe : il faudrait démontrer que ia vitamine était la substance active. Le rôle physiologique de ja catalase n’est pas bien établi. La méthode biologique employée (reproduction de levure) n’est pas sûre (Emmet et Luros, Souza et Mac Callum), pour mesurer le facteur B. L’atrophie séminifère constatée peut être due à l'inanition qu'on observe toujours à divers degrés dans la diète de riz poli (multicarencée). DamranovircH. — Il n’est pas nécessaire d'obtenir une vitamine ou un ferment à l’état pur, si cela est possible, pour qu’on puisse étudier leurs actions et propriétés. L'action sur les caractères sexuels ne peut être qu'indirecte et se manifester en excitant l’ac- tivité des testicules. De nouvelles recherches doivent être entreprises. (23) - SÉANCE DU À JUIN 993 RECHERCHES CLINIQUES SUR LA VITAMINE B, par GC. Pizcano MArTHEu. Nous avons étudié l'influence des vitamines B, ajoutées à la ration alimentaire de 50 enfants malades. L’addition de vitamine B (extrait préparé par H. Damianovich) a augmenté l'indice de tolérance des nourrissons affectés de trou- bles du métabolisme. Dans les « intoxications alimentaires », nous avons soumis les malades à la diète hydrique, puis au lait dilué additionné de vitamine, ce qui a produit une rapide amélioration. Dans tous ces cas, nous avons observé que- l'addition de vita- mine B produit une augmentation rapide de poids, qui com- mence souvent 24-28 heures après la première ingestion. Dans un cas, il y a eu augmentation de 5 kgr. en un mois. Les globules rouges augmentent toujours rapidement, ainsi que les polynu- cléaires et le taux de peroxydase. Il y a amélioration des forces, de l'appétit, régularisation des selles, etc. Dans deux cas de rachitisme, nous avons observé une influence favorable, quoique l’on considère que, dans cette maladie, il n'y ait pas déficience du facteur B. Nous avons obtenu des améliora-. tions chez quelques enfants affectés de dysendocrinies. . Comme les régimes habituels des enfants ne manquent pas de vitamine À, nous avons cru que leur trouble nutritif pourrait être attribué au manque de vitamine B, ou plutôt à une hypovita- minose. Nous avons remarqué que les améliorations se produisent brusquement, sitôt que l’on dépasse une dose critique de vita- mine, qui, employée en moindre quantité, demeurait sans effet. ! Je crois que ces faits éclaireissent certaines notions actuelles peu claires sur les troubles nutritifs et rendent possible une nouvelle classification plus exacte. (Institut de clinique médicale, hôpital Rawson). GARRAHAN. — Plusieurs des cas présentés ne sont pas probants : cest ainsi que certains troubles post-infectieux peuvent s'amé- liorer spontanément sans que l’adjonction de vitamine B au ré- gime joue aucun rôle. Mais, d’autres cas, qui avaient été soumis à un régime approprié pendant un temps suffisant sans subir une amélioration, ont eu une évolution favorable rapide (augmenta- tion de poids, etc.) après introduction du facteur B ; ces cas paraissent très intéressants et demandent à êlre confirmés par des recherches de contrôle. | 594 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (24) INFLUENCE DES LÉSIONS CÉRÉBRALES ET CÉRÉBELLEUSES £SUR LA DIURÈSE, par E. Huc. Il se p'oduit une polyurie intense quand on lèse une certaine région de la base du cerveau (Aschner, Camus et Roussy, Hous- say), mais jusqu à présent on n'avait pas déterminé si elle pou- vait s'obtenir par irritations d'autres parties de l’encéphale. Il est vrai que Bechterew (1) et son élève Karpinsky ont obtenu une augmentation des gouttes de l'urine fournie par une fistule uré- térale, quand ils excitaient la partie interne de la section anté (1) Arch. f. Anal. u. Physiol., 1905, p. 297 (25) SÉANCE DU 2 JUIN D95 rieure du gyrus sigmoïdeus du cerveau contro-latéral. Eckhard (1) obtint des polyuries, chez le Lapin, en irritant la partie infé- rieure du vermis cérébelleux. Sur les conseils du P' Houssay j'ai pratiqué des piqûres ignées avec un clou dans diverses zones de l’encéphale, en étudiant la diu- rèse journalière spontanée pré- et post-opératoire. Les expériences ont été faites sur des Chiens, dans des cages à métabolisme. Îls étaient observés pendant 5 ou 6 jours, jusqu'à régularisation de leur diurèse, puis sous anesthésie au chloral-morphine on incisait jusqu’à l'os et on piquait à travers celui-ci avec un clou chauffé au rouge. On mesurait l’urine pendant au moins 7 jours, puis on sacrifiait les Chiens pour établir quel endroit avait été lésé. Sur 3a Chieris, noùs avons pratiqué br piqüres, 37 cérébrales et 14 cérébelleuses (voir schéma). Nombre d'expériences qui ont produit la mort n'entrent pas en compte. ni Les résultats ont été constamment négatifs, sauf dans 7 cas. Deux fois il y eut une légère oligurie (Chiens 8 et 33) et 5 fois une légère polyurie, incomparablement plus faible que celle que l’on obtient en piquant la zone polyurogène de la base du cerveau. Deux des Chiens furent piqués dérrière le sillon crucial (6 et ro), un en pleine zone pariétale (14) et deux dans la région occipitale (24 et 25). La piqûre 14 b correspond au Chien ro déjà piqué et en polyurie légère. (Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine vétérinaire). (x) Cité par A.-R. Cushny. The secretion of the urine, 1917, p. 102. 596 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (26) ACTION DU CHLORHYDRATE D'ÉMETINE SUR LE COEUR, par F. ARRILLAGA et J. GUGLIELMETTI. Le chlorhydrate d'émetine, injecté à forte dose à la Grenouille, produit la mort par arrêt du cœur, en diastole, après quelques contractions. Avec des doses moindres, par voie veineuse, on observe la dissociation auriculo-ventriculaire (rythme jusqu’à 7 : 1), puis le rythme se rétablit peu à peu. L'électrocardiogramme montre, après une injection veineuse d'émetine, la fusion des ondes auriculaire et ventriculaire avec conservation de l’onde sinusale. Au commencement, l’onde auri- culaire augmente d'amplitude. Avec une injection veineuse de o,o1 gr. par kgr:, on produit la mort, chez le Chien, en moins de 5 minutes. La mort s’observe dans deux conditions : il y a parfois des altérations progressives du complexe ventriculaire, qui arrivent jusqu’à la fibrillation, pendant que l'oreillette se maintient apparemment normale; d'autres fois, c'est l'oreillette qui s'intoxique précocement, et quand le ventricule entre en fibrillation, toute activité auriculaire a déjà cessé. Les phénomènes observés chez les Mammifères se déroulent de la façon suivante. Après l'injection, apparait d'abord une accé- lération cardiaque, accompagnée d'augmentation d'amplitude des ondes auriculaires P et ventriculaires T, tandis que l'onde KR di- minue. Dans la plupart des cas T surpasse R. À mésure que l’in- toxication progresse, P augmente jusqu'à surpasser toutes les ondes du tracé. On constate presque toujours, chez le Chien, une bifurcation de la phase S, peut-être due à une altération de la conduction interventriculaire. Plus tard, le ventricule entre en fibrillation de façon intermittente ; l'oreillette conserve son acti- vité normale pendant un certain temps, puis ses contractions s'espacent de plus en plus jusqu'à ce que survienne l'arrêt défi- nitif du cœur. Dans l’autre forme de mort, l'oreillette a déjà cessé de battre quand le ventricule entre en fibrillation. Conclusions (1). Le chlorhydrate d’émétine doit être considéré comme un poison cardiaque. Il produit fréquemment une disso- ciation auriculo-ventriculaire. Son action s'exerce sur l'excita- bilité et la conductibilité. Dans la plupart des cas, la mort sur- vient avec de la fibrillation auriculaire. La voie veineuse ne doit pas être employée en thérapeutique, (1) Thèse de Guglielmetti, Bucnos-Aires, 1916. (27) SÉANCE DU 2? JUIN 597 car elle expose à des accidents cardiaques et n'a aucun avantage réel. (Institut de physiologie de la Faculté de médecine). ALTÉRATIONS CUTANÉES CHEZ LES CRAPAUDS HYPOPHYSECTOMISÉS, par L. Grusri et B.-A. Houssay. . L’extirpation de l'hypophyse se fait facilement par voie buccale chez le Crapaud, en suivant la technique que Caselli (1), Gaglio (2) et un de nous (3) ont suivie chez la Grenouille. L'opération est bien supportée en été et en automne, et le plus grand nombre des hypophysectomisés survivent plus de 15 jours ; on en conserve même beaucoup pendant 3 mois. Cependant, les coupes sériées du cerveau démontrent, chez ces derniers, que l'ablation de l'hypophyse est totale. On n’observe presque aucun symptôme sauf quelquefois que ces Crapauds sans hypophyse ne se retournent pas quand on les met sur le dos. Mais déjà, entre 3 et ro jours, la peau prend pro- gressivement une couleur bronze foncée ou noire, tandis que le ventre devient grisâtre ou brun. Beaucoup de ces animaux ont des ulcérations aux points où ils touchent le sol et quelquefois sur le museau et autour des yeux. Seuls les hypophysectomisés (6o Crapauds) présentent invariablement cette teinte. Les -Cra- pauds normaux, ou à surrénales détruites, ou craniotomisés (ro Crapauds), ou auxquels on a fait des piqûres ignées près de l’hy- pophyse (16 Crapauds) ne présentent jamais cet aspect. Cependant, ces animaux sont tenus ensemble dans des bassins à eau courante. Quand on frotte avec les doigts la peau des hypophysectomisés, on: * voit se détacher de petits lambeaux bruns superficiels et on voit reparaître la peau avec sa couleur normale. À l'examen histologique, on ne trouve pas de différence dans la couche des cellules pigmentées sous- épidermiques. On trouve un nombre égal de cellules polyédriques : mais il y a, chez les hypophysectomisés, une infiltration d’éléidine plus intense et plus rapide, avec formation d’une couche cornée beaucoup plus épaisse que chez les Crapauds normaux. La saison nous a obligés à interrompre les expériences. Nous aurions voulu voir si les (x) Studi anat. e sperim. sulla fisiopat. d. ghiand. pituitaria, Reggio Emilia, TQCO. En (2) Arch. ital. de biol., 1902, t. XXXVIIT, p. t (3) Journ. physiol. et path. gén., 1917, t. XVII, p. 406. 598 RÉUNION BIOLOGIQUE DE- BUENOS-AIRES (28) greffes d'hypophyse ou l'organiothérapie, modifiaient la peau des hypophysectomisés. fl est curieux de rapprocher ces résultats, de ceux de nombre d'auteurs (Schmith (x), Allen (2), Atwell (3). qui ont démontré que la destruction précoce de l’ébauche du lobe antérieur donne lieu à la production de larves albinos qui ne se métamorphosent pas. Doit-on rapprocher ces faits des nôtres? Peut-on croire que des produits hypophysaires interviennent dans-la nutrition de la peau ? Existe-t-il un changement du métabolisme général qui se répercute sur la peau ? Ces questions et d’autres sont difficiles à résoudre. Cependant, le fait observé nous semble devoir être signalé. Conclusions. L'hypophysectomie est bien supportée par les Crapauds. Elle produit un noircissement de leur peau dû à un épaississement de la couche cornée qui ne desquame pas. (Laboratoire de physiologie des Facultés de médecine humaine et vétérinaire). (x) Science, 1916, t. XLIV, np. 280. Amer. Anat. Memoirs, 1920, n° xr. (2) Seience, 1916, XLIV, p. 755. (3) Science, 1919, t. XLIX, p. 48. Endocrinology, 1957, t. V, p. 227 “ RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE SÉANCE DU 6 JUILLET (1921 SOMMAIRE AFFoNso (C.) : Un cas d'abcès SALAZAR (A.-L.) : Le chon- périnéphrétique à Bacilles typhi- driome tanophile lipogène (et GNES LS TT TS INR 3 | cristallogène ?) des cellules in- ANGIAES (J.-H.-C. de) : Sur les terstitielles de l’ovairc de la La- altérations régressives du tissu Diese ANR eee te er 6 élastique dans l’utérus gravide.. I Présidence de M. A. Bettencourt. SUR LES ALTÉRATIONS RÉGRESSIVES DU TISSU ÉLASTIQUE DANS L'UTÉRUS GRAVIDE, par J.-H.-C. pe ANCHMES. L'étude du tissu élastique de l'utérus a été déjà fait par plusieurs : auteurs, parmi lesquels Schwarz, Iwanoff, Zilé, Demodiff et Pawi- doff. La lecture de leurs travaux nous a engagé à exécuter quel- ques recherches dans le but d’éclaircir certains points douteux. Nous avons examiné une série d’utérus gravides au cours de la gestation et à terme, ainsi que des utérus non gravides, les uns normaux, d’autres présentant de l’hyperplasie élastique. L'un des aspects observés a été la fragmentation fibrillaire. Cette modification a été décrite, entre autres, par Ravenna, dans des organes cirrhotiques et par Zilé dans un cas de rupture uté- rine ; elle aurait une signification dégénérative. Dans nos prépa- rations, nous l’avons rencontrée d’une manière constante dans l’utérus gravide ; elle est peu visible à l’état de repos, mais très intense dans l'utérus scléreux où il y a en même temps une forte hyperplasie du tissu élastique (Schwarz). Ces images de fragmentation fibrillaire dans l’utérus sont, à nôtre sens, des aspects dus à la disposition compliquée que pren- nent les éléments élastiques de l'organe. En effet, par suite de l'hyperplasie gravidique du tissu élastique, celui-ci se montre 600 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (2) formé par des fibres très nombreuses, extrèmement sinueuses, disposées irrégulièrement et constituant un réseau dense, dans tous les plans et dans toutes les directions. Il en résulte, sur les coupes, une fragmentation apparente des fibres. Cette interpré- tation est en harmonie avec deux faits : tout d’abord, cet aspect est moins net dans l'utérus vide, où la distribution des éléments élastiques est plus simple, réduite et systématisée. En second lieu, cet aspect est bien plus accentué dans l'utérus avec hyper- plasie non gravidique. D'Urso, Taddei, Ranvier, Demidoff, Zilé, Neumann, Cesaris- Demel, etc., ont décrit, aussi bien dans l’utérus que dans d’au- tres organes, une modification à laquelle ils attribuent une signi- fication dégénérative ; c'est la présence d’épaississements, de tu- méfactions le long des fibres élastiques. Nous ne pouvons pas considérer ces formes comme de nature régressive, étant donné qu'elles existent dans des utérus gravides ou non, normalement constitués, n'ayant aucun signe de dégénérescence, de même que dans des utérus à tissu élastique hyperplasié, en parfait état de conservation. Nous n'avons pas non plus de raisons pour croire, avec certains auteurs, qu'il s'agisse, dans ces cas, de figures his- togénétiques. 7” Une autre particularité morphologique du tissu élastique con- siste en la présence de masses amorphes, irrégulières, homo- gènes, fortement colorables par les colorants spécifiques de l’élas- tine; elle a été signalée par Ravenna dans des organes cirrhotiques, par Taddei dans des cicatrices, par Woltke dans l'utérus (au-delà de 70 ans) et par Iwanoff dans l’utérus puerpéral. Nous l’avons rencontrée, à peine indiquée, au début de la gestation (troisième mois), plus accentuée à partir du sixième mois. Nous lui attri- buons une valeur régressive. Comme on le sait, pendant la gesta- tion, le tissu élastique, le tissu musculaire et les vaisseaux utérins s’hyperplasient notablement. A la fin de la gravidité, le tissu musculaire régresse, les vaisseaux s’oblitèrent partiellement ; le tissu élastique doit subir également un processus régressif. L’as- pect correspond, selon nous, à cette involution. Il est probable que ce processus conduit à une réduction post-gravidique des éléments élastiques. Cette façon de voir s'accorde bien avec les faits notés par Iwanoff et Woltke. Nous avons recherché, en outre, des altérations chimiques des fibres élastiques, telles que Ia transformation en élacine, l’imprégnation par le fer (Rona, hémo- sidérine suivant Nishikawa) et la calcification. Dans quelques cas seulement, nous avons rencontré de rares fibres prenant, partiel- lement et sur une faible étendue, les colorants spécifiques de l’éla- cine, au terme de la gravidité. Le bleu polychrome de Unna nous a semblé préférable à la safranine pour mettre en évidence cette (3) SÉANCE DU Ô JUILLET OUx altération. Nous n'avons jamais observé l’imprégnation par le fer ou la calcification des fibres. (Institut de pathologie générale et d'anatomie pathologique de la Faculté de médecine de Lisbonne). UN cAs D’ABCÈS PÉRINÉPHRÉTIQUE A BACILLES TYPHIQUES, par CASIMIRO AFFONSO. Au mois d'avril dernier, il s’est présenté, à la clinique chirur- gicale du P' GC. Cabeça, un individu âgé de 38 ans. Il se plaignait surtout d’une douleur lombaire siégeant du côté droit. Son état général laissait beaucoup à désirer ; la langue était sèche et la température s'élevait à 38°. Voici, en deux mots, ce qu'il nous a dit au sujet de ses antécédents cliniques : 8 mois auparavant, il avait été atteint de fièvre typhoïde. Depuis cette époque, il a ac- cusé toujours, à aäroite, à la région lombaire, une douleur qui n'a jamais disparu et qui, depuis 3 semaines, n'a fait qu'aug- menter, s’accompagnant de fièvre et de frissons. À l'inspection, la région lombaire faisait saillie ; la pression provoquait de la douleur intense à l'endroit correspondant au rein droit et, en même temps, de la fluctuation. La cuisse droite se trouvait flé- chie sur le bassin et en légère adduction ; son extension se fai- sait avec difficulté et provoquait de la douleur ; à l’auscultation, on ne remarquait rien du côté de l’appareil respiratoire L'examen du sang a fourni le résultat que voici : Hémoplobine MES sense AE 89: % Hé S EST ne AR en er LE 4.928.000 BeUCOC Yes rent daube VA Nee Fe 29.600 LYMADHOCMLESS DE PA ee he nono NT D 10 Grands mononucléaires et formes de CDD SION NO AR Ne Ne EE CEA NEntrophiles enr mA Rent Rte RE HOME BASO Dh TES SATA AE ar AA LUS Voici le résultat de l'analyse de l'urine Glucose : traces légères. Sérine : traces. Chlorure (en CINa) 4,08 gr. par litre. Urée: 20,5 gr. par litre. Sédiment : nom- breux cylindres hyalins et granuleux. Cellules pavimenteuses et globules de pus en abondance. Le diagnostic d’abcès périnéphrétique a été posé et on s'est décidé à opérer : il s'agissait d’un abcès rétrorénal évoluant vers l’abcès sous-phrénique. On a recueilli du pus et l’examen bactério- logique a donné le résultat suivant : l'examen direct du pus a ré- Biococte. COMPTES RENDUS: — 1921. T. LXXXV. fx 602 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (4) 22 vélé un Baciile court, à extrémités arrondies, se décolorant par le procédé de Gram. A l’ultramicroscope, l'examen d’une culture en bouillon a permis de constater la présence d’un Bacille muni de cils, doué d’une mobilité extrème. Caractères de la culture : les colonies ensemencées sur gélose fuchsinée d'Endo sont incolores. Le Bacille ne dégage pas de gaz dans les solutions de peptone lactosée et glucosée. Il ne coagule pas le lait. Le milieu de Barsiekow lactosé n’est pas altéré. Dans le milieu de Barsiekow glucosé, on a remarqué un changement de coloration et de coagulation. Le sérum de lait tournesolé (Pe- truscky) ne s’est pas troublé et a pris une teinte rouge très légère. La gélose au rouge neutre n’a pas été modifiée. Pas de réaction de l’indol. Agelutination : les épreuves d’agglutination qualitative et quantitative (méthode de Dreyer modifiée), avec du sérum expé- rimental (titre à 1/160000), furent positives jusqu'au titre du sérum. . Le Bacille d’Eberth était donc caractérisé bactériologiquement. Aucune autre Bactérie n’a été isolée du pus. Il s'agissait par con- séquent d’un abcès périnéphrétique provoqué par le Bacille d’Eberth à l’état pur. La réaction de Widal, faite avec le sérum du: malade, a été négative. Après l'opération, la température, prise à plusieurs reprises, à baissé ; l’état général s’est amélioré, et, 5o jours après, il a quitté l'hôpital complètement guéri. Pendant son séjour à l’hôpital, on lui a injecté du vaccin antityphique préparé avec la bactérie retirée du pus du malade. On a cherché à savoir si l’abcès était primitif ou secondaire. La fréquence des lésions des os consécutive à la fièvre typhoïde étant connue, nous avons recherché s’il n’y avait pas de lésions osseuses, soit dans une vertèbre, soit dans une côte se trouvant à proximité et pouvant donner lieu secondairement à l’abcès périnéphrétique. Des radiographies ont été effectuées, qui n’ont révélé l'existence d'aucune lésion des os. En outre, le malade, au cours de la conva- lescence, n’a accusé, à la pression, aucun point sensible. À plu- sieurs reprises, on a fait des analyses de l'urine, qui ont toujours révélé, dans le sédiment, d’abondants globules de pus, ce qui prouve l'existence d’une lésion rénale. Nous devons accepter la lésion du rein comme primitive, consécutive à la fièvre typhoïde, dont le malade affirme avoir été atteint il y a 8 mois et ayant donné lieu secondairement à l’abcès périnéphrétique. Nous som- mes d’accord sur ce point avec la plupart des auteurs, qui, dans des cas identiques, considèrent la lésion rénale comme primitive. Plus les analyse d’urine seront faites attentivement, plus la ‘fré- quence relative des abcès périnéphrétiques primaires sera réduite. \ HER (5) ,- SÉANCE DU. Ô JUILLET -603 Duplay et Reclus, abordant l'influence du phlegmon périné- phrétique sur le rein, disent qu'ils ne connaissent pas de suppu- ration intrarénale consécutive à une infection périnéphrétique et considèrent comme primitifs les abcès rénaux sus-capsulaires qui ont été signalés dans ces cas. En ce qui concerne les agents de la suppuration, les auteurs ne précisent pas trop les caractères des Bactéries trouvées dans le pus des abcès périnéphrétiques. Voici, par ordre de fréquence, celles qu'on a le plus fréquemment trouvé : Staphylocoques et Streptocoques (Kuster, Albarran, Israel) ; Pneumocoques (Tuffier) ; Colibacille (Albarran, Rodet, Lejars) ; Bacille de Koch (Israel, Ponfick) ; Gonocoque (Maas) ; Bacille d'Eberth (Guinard) ; Bactéries anaérobies (Veillon). (Institut de bactériologie Camara Pestana et deuxième clinique chirurgicale de la Faculté de médecine de Lisbonne). 604 - RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE . (6) / LE CHONDRIOME TANOPHILE LIPOGÈNE (ET CRISTALLOGÈNE À) DES CELLULES INTERSTITIELLES DE L'OVAIRE DE LA LAPINE, par A.-L. SALAzAR. La méthode au tanin-fer colore, dans les cellules interstitielles de la Lapine, des éléments tanophiles qui se présentent sous la forme de grains, de bâtonnets, de blocs anguleux volumineux ou petits, ete. Les gros blocs sont parfois au nombre de un, deux ou trois dans les celules adultes, non encore chargées de graisse (fig. A) ; les cellules vieilles, chargées de boules lipoïdes, présen- tent une véritable constellation de petits blocs, de grains et de bâtonnets, présentant avec les boules lipoïdes des rapports très nets (fig. B et C) : les blocs ou grains se vésiculent ; la vésicule, à son tour, se transforme en boule lipoïde au fur et à mesure que la substance tanophile diminue (fig. C) ; celle-ci disparaît plus tard. En comparant ces éléments tanophiles avec les cellules fixées et chromisées dans le liquide de Kolster, ou bien avec les figures et la description d’'Athias (1), on voit quil s’agit du chondriome lipogène. Or, le tanin-fer, avec fixation dans la liqueur de Bouin, de Kolster ou de Flemming, ne colore pas le chondriome ordi- naire ; il suffit de comparer des coupes fixées et chromisées dans le liquide de Kolster et colorées à la laque ferrique, avec des coupes traitées par le tanin-fer, pour voir que le chondriome des cellules thécales, par exemple, très net dans les coupes traitées par la laque ferrique, après chromisation, n'apparaît pas dans celles qui ont été traitées par le tanin-fer. Donc, le chondriome devient tanophile au moment où il va élaborer la graisse intersti- tielle ; cette tanophilie présente ici des rapports manifestes avec la fonction lipogène de la substance mitochondriale ; elle nous montre que, pour élaborer la graisse, la substance mitochondriale a dû changer de constitution : elle continue à se colorer par la méthode de Benda où de Kolster, mais, en outre, elle devient tanophile. Or, avant l'apparition du chondriome tanophile et de la lipogénèse tanophile, il existe, dans la cellule interstitielle, nn chondriome non tanophile et des lipoïdes. Il est done probable qu'il existe dans cette cellule au moins deux sortes de lipogénèse mitochondriale : lipogénèse aux dépens du chondriome non tano- phile, qu'on peut appeler lipogénèse thécale ; lipogénèse aux dé- pens du chondriome tanophile, qui apparaît dans une étape (1) Athias. Recherches sur les cellules interstitielles de l’ovaire des Cheïr9- lères. Arch, de biol., t. XXX, pl. IL, fig. 17-25. (7) SÉANCE DU 6 JUILLET 605 : plus avancée de l’évolution de la cellule. En effet, le chondriome tanophile se montre dans la cellule adulte au moment où la cellule va se charger de grosses boules lipoïdes et pendant une assez longue période de la vieillesse de la cellule, pour disparaître plus tard, quand la génèse lipoïde est terminée. Il semble donc y avoir des rapports avec la formation de ces grosses boules lipoïdes qui caractérisent les cellules interstitielles vieilles. Une autre dif- férence importante existe entre le chondriome thécal et le chon- driome tanophile. En effet, tandis que dans la lipogénèse tano- phile, la vésiculation des blocs et grains tanophiles est un phéno- mène constant et facilement observable, le processus lipogéné- tique thécal est très obscur. On n'y voit jamais la vésiculation des mitochondries ; -il s'agit donc, soit d'un phénomène de trans- formation directe sans vésiculation, comme dans l'oocyte de la Lapine, soit d'une action de présence. Ces faits doivent être rap- prochés de ceux que Mulon (1) a décrits à propos des différents caractères physiques et chimiques des lipoïdes interstitiels, et aussi d’autres faits que nous signalerons ailleurs. Dans les cellules interstitielles de l'ovaire de la Lapine, on trouve fréquemment une, deux ou même un grand nombre de fentes fusiformes, très nettes, de dimensions variables, isolées ou coexistant avec de grosses boules lipoïdes (fig. C). Elles présen- tent nettement l'aspect de fentes à cristalloïdes. Or, quelques-unes de ces fentes apparaissent avant le chondriome tanophile, mais certaines autres, qu’on trouve dans la cellule après l'apparition de ce chondriome, présentent avec lui les mêmes rapports que (:) Sur l'existence de graisses antitoxiques. C. R. dé la Soc. de biol., t. LXIX, p. 389. — Sur une sécrétion lipoide nouvelle de la glande interstitielle ovarienne. C. R. de la Soc. de biol., t. LXIX, p. 423. — Corps jaunes atrési- ques de la femme. Leur pigmentation. C. R. de la Soc. de biol., t. LXXIV, P. 585. ‘606 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (8) les grosses boules lipoïdes. On voit, en effet, de ces fentes entou- rées de petits chondriosomes tanophiles, et même de gros blocs tanophiles au sein desquels on trouve, non de petites fentes fusi- formes, qui tantôt sont entièrement incluses dans le bloc, tantôt dépassent, par leurs extrémités pointues, la périphérie du bloe tanophile (fig. C). Le chondriome tanophile, outre son rôle lipo- gène, possède-t-il un rôle cristallogène ? Pour le démontrer défini- tivement, il ne reste qu'à colorer électivement la substance qui remplit. les fentes fusiformes que nous venons de signaler. (Institut d'histologie et d'embryologie, Faculté de médecine, Université de Porto). (91) REUN'ON DANOISE DE BIOLOGIE LE SEANCE DU 30 JUIN 1921 SOMMAIRE BissaaRD (A.), HENDRIKSEN (V.) par le corps jaune sur la matura- et Larsen (E.-J.):: Déréglemen- tion des’ follicules et sur la cha- tation neutralisatrice consécutive leur dela apiners HTC 35 à l’ablation des glandes thyroïdes Norrvis (J.) : Sur les anoma- CD NRONdes Pen ce VE 31 | lies du métabolisme dans les se (R.) et Hexriques (V.) PSYChOSESR A RAR NA ANEAUNRUEE Le) Recherches comparatives sur la WazBumM (L.-E.) : Action du teneur en glucose du sang arté- chlorure de manganèse sur la pro- riel et du sang veineux venant duction de la toxine diphtérique. 43 désnnseles terne eur. 34 Wuzer (F.) : Etude compara- Hecxscuer (H.) : Nouvelle mé- tive sur les Méningocoques (types thode pour la numération des anglais et dardois).. 472627 hh Bacilles vivants contenus dans Wuzrr (F.) : Recherches rela- unerémulsion,..:...11.#..... 36 | tives à la question des Méningo- Nrecsen (F.): Action exercée COLE MDES ER Mn CRC h7 Présidence de M. Th. Madsen. DÉRÉGLEMENTATION NEUTRALISATRICE CONSÉCUTIVE A L’ABLATION DES GLANDES THYROÏDES ET PARATHYROÏDES, par À. BrscaarD, V. Henprixsex et E.-J. LARSEN. Les études de Bisgaard et Noervig, de Hendriksen et Larsen, ont permis de constater que, dans l’épilepsie, au sens propre, il se produisait constamment des troubles dans la réglementation neutralisatrice, troubles en rapport avec l'élimination de NH, et la concentration ionique de l’urine par la méthode de Hasselbalch. D'après la théorie qui attribue à des troubles des parathyroïdes.un rôle. essentiel dans la pathogénie de l’épilepsie, il y avait intérêt à rechercher si des perturbations analogues du métabolisme pouvaient être constatées après ablation chirurgicale de parties plus ou moins considérables des glandes en question ; notons que de telles interventions entraînent souvent la résection de tissu thyroïdien. 608 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (32) Nous avons étudié deux cas de tétanie strumiprive ; de plus, un Chien a été examiné avant et après l’extirpation totale des thy- roïdes et des parathyroïdes. Un autre Chien avait été pris comme sujet d'étude, mais sans grand succès : il offrait une. balanopos- tite avec écoulement purulent et, lorsqu'un traitement approprié y eut remédié, il présenta, assez souvent, une spermatorrhée qui influençait, de façon notable, les résultats ; aussi, ayons-nous. dû renoncer à nous en servir pour les expériences, momentané- ment du moins. Les mesures électrométriques de la concentration en ions hydrogène offraient des difficultés plus considérables dans le cas de l’urine de Chien que dans celle de l'Homme, sans doute à cause de la concentration moléculaire plus élevée. Il a fallu remplacer, à plusieurs reprises, le platine des électrodes et, sou- vent, le potentiel ne devenait constant qu'après r heure à 1 heure 1/2. On avait alors recours à des épreuves de contrôle et on déterminait le Pa par voie colorimétrique, d’après la méthode. de Soerensen. Les deux malades étudiées étaient toutes deux atteintes de té- tanie latente (Trousseau, Chvostek), consécutive à une thyroïdec- tomie. Chez l’une, la tétanie était manifeste pendant les mens- truations, mais ceci n'a pas pu être observé, les règles se trou- vant supprimées du fait de la gravidité. Chez l’autre, au bout d'un mois d'observation, une psychose avec inhibition, dépres- sion et agitation, s’est déclarée. Un mois plus tard, elle eut une ébauche de collapsus ; quelques mois après, quand, à la suite de symptômes myxœdémateux, elle avait reçu 0,03 gr. de thy- roïdine pendant environ 3 semaines, une syncope survint, aCCom- pagnée de rigidité généralisée. Trois jours après, attaqué de tétanie manifeste ; au bout de quelques semaines, nouvelle syn- cope, semblable à la précédente. Quelques semaines après, elle quittait la clinique en état d'amélioration. Les symptômes myxœæ- démateux ont disparu par le traitement à la thyroïdine. Chez ces deux malades, la courbe réduite de NH, montrait une dérèglementation prononcée, analogue à celle des épileptiques. Celle de la première, qui était enceinte et qui resta en observation: pendant 3 mois environ, montait peu à peu vers des valeurs plus élevées, conformément à la loi de Hasselbalch ; d’après celle-ci, chez les femmes enceintes, l’hyperbole nditiduelle monte tou- jours vers la droite, à mesure que progresse la gestation. La même malade donnait souvent des valeurs relativement basses de N-urée quand s'élevait le N total. C’est le contraire de ce à quoi on devait s'attendre dans des conditions normales ; nous retrouvons donc ici un état de choses qui a pour manifestation extrème l’épilepsie au sens propre (Bisgaard et Noervig). La ma- lade considérée n’offrait pas de signes de myxœædème, et de ‘trai- (33) SÉANCE DU 30 JUIN 609 tement à la thyroïdine resta sans effet sur l'irrégularité des courbes. L'élimination de N, déterminé sous forme de N total, N-urée, NH, et NEH,-N, présentait, chez les deux sujets, le même flotte- ment que dans l’épilepsie. Il en était à peu près de même pour l’ammoniaque-sang qui accusait, chez la femme enceinte, des valeurs inférieures à la normale, voisines de zéro ; chez l’autre malade, 0,28 milligr. de N par 100 c.c. Des recherches sur ce même sujet seront entreprises sur des animaux. Dans le cas du Chien, la réglementation neutralisatrice était, avant l’extirpation totale des thyroïdes et parathyroïdes, catisfeis sante ; mais l'opération fut suivie immédiatement d’une dérégle- mentation accusée, caractérisée surtout par l'augmentation dis- proportionnée du taux de l’ammoniaque. Un traitement énergique par la thyroïdine resta sans résultat à cet égard, mais influença favorablement l'appétit et l’état général de l’animal. Le Chien pré- sentait de fortes convulsions et des soubresauts ; il succomba en 2 mois, à une attaque. Conclusion. Les résultats de nos recherches viennent à l'appui de la théorie suivant laquelle l'hypofonctionnement des parathy- roïdes représente un facteur étiologique des états spasmophiles, et notamment de la tétanie et de l’épilepsie idiopathiques, abstrac- tion faite, en ce qui concerne cette dernière affection, des tares “a elrele congénitales. (Clinique psychiatrique du D° Bisgaard). GTO RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (34) RECHERCHES COMPARATIVES SUR LA TENEUR EN GLUCOSE DU SANG ARTÉRIEL ET DU SANG VEINEUX VENANT DES MUSCLES, par À. Ece et V. HeNriQuEs. À côté de l'étude plus sommaire des échanges totaux de l’orga- nisme, celle de la consommation en matières des divers organes est d'une grande importance. Le nombre des travaux entrepris- jusqu'ici sur le métabolisme des organes (abstraction faite des - échanges respiratoires) est fort restreint ; ce fait s'explique par la difficulté de nature analytique que comporte une étude &@e ce genre. Parmi les tentatives faites pour réaliser une telle détermination, nous citerons en premier lieu les recherches classiques de Chau- veau el Kauffmann sur la consommation en matières (en particu- lier du sucre) d'un muscle déterminé. Toutefois, nous avons persé qu il pourrait y avoir lieu de revenir sur ces recherches, en ce qui concerne la consommation en sucre. Et, en effet, nous avons trouvé que, sous ce rapport, le phénomène considéré était plus complexe que ne le faisaient supposer les travaux de Chauveau et Kauffmann. Etant donnée la grande vitesse de circulation du sang, on ne pouvait s'attendre à constater un écart considérable entre les te- neurs en sucre du sang artériel et du sang veineux. Si on évalue à 5oo gr. la consommation journalière de l'Homme er hydrates de carbone et à 5 litres le volume du cœur par minute, on arrive à un écart moyen entre les teneurs en sucre du sang artériel et du sang veineux — avant le passage de ce dernier par un organe pos- sédant des réserves de sucre — de 0,007 p. 100, ce qui ferait, dans les cas de concentration normale en sucre, 7 p. 100 du taux total. Dans ces conditions, la microméthode de Bang pour le titrage du sucre (modifiée par nous de façon que l'erreur des di- verses déterminations soit d'environ 1,5) devait permettre Îa constatation, par analyses. comparatives du sang artériel et veineux, de la consommation en sucre des muscles, notamment si les déterminations se basaient chacune sur 4-6 analyses, ce qui était notre cas. | Une condition absolue pour que les essais aient une signi- fication réelle, c’est que la circulation soit normale ; en cas de stase, le résultat se trouverait complètement dénaturé. Nos expé- riences ont porté sur des Chèvres et sur des Chiens. Le plus sou- vent, les expériences ont porté sur les muscles d’un membre pos- térieur ; un cathéter était introduit par la veine crurale de l’autre membre, de manière à ce que son extrémité fût placée dans la veine cave au lieu exact où les deux veines se rencontrent. 30) | SÉANCE DU 90 JUIN 611 Mais les muscles peuvent être le siège, non seulement d'une consommation, mais aussi d'une accumulation de sucre : l'écart entre les teneurs en sucre artériel et veineux peut alors dépasser le taux résultant de la combustion seule ; ou bien encore les mus- cles peuvent se contenter de consommer leurs réserves d'hydro- carbones : en ce cas, il n’y aura pas d'écart entre les taux de sucre artériel et veineux ; enfin, il faut compter avec la possi- bilité d'une mobilisation, dans les muscles, de quantités d'hydro- carbones dépassant le besoin de la consommation : Ja concen- tration en sucre dans la veine sera alors supérieure à celle de l'artère. Pour étudier la question dans des conditions aussi simples que possible, nous avons procédé d’abord à des expériences sur des animaux subissant, ou ayant subi, une période d’inanition (+phloridzine), assez longue pour qu'on püt supposer que les réserves en hydrocarbones étaient épuisées. Ces déterminations, pratiquées sur des sujets au travail ou ‘au repos, ont donné, dans les deux cas, le même résultat, à savoir un écart moyen entre les concentrations en sucre du sang artériel et veineux de 0,004. — 0,0008. On en peut inférer que, même dans le cas où les réserves en hydrocarbones se trouvent épuisées, il se fera, dans le muscle, une combustion notable de glucose ; le glucose en question devra être formé hors du muscle par des matières non hydrocarbonées et apportées par la circulation. L'écart entre les teneurs en sucre est réel : il n’est attribuable ni à la réduction résiduelle ni à une modification des proportions relatives du plasma et des globules sanguins. En déterminant par injection de glucose dans le sang une hyperglycémie alimentaire, on verra se produire, entre les con- centrations en sucre artériel et veineux, un écart trop considé- rable (il atteint 0,040 p. 100) pour pouvoir s'expliquer par une simple combustion de glucose dans les muscles et provenant sans doute d’une accumulation notable de glucose dans les muscles. La conclusion qui s'impose, c’est qu’en cas d’hyperglycémie alimen- taire, lorsque la faculté d'emmagasiner les hydrocarbones dans le foie ne suffit pas pour maintenir la concentration en sucre au ni- veau normal, il se produit rapidement dans les muscles un dépôt considérable de glucose. Les réserves d'hydrocarbones accumulées de la sorte dans les muscles produiront, à un moment où la con- centration en glucose descendra vers la normale, une mobilisation de glucose tellement considérable que la concentration en glucose du sang veineux deviendra supérieure à celle du sang artériel. (Institut physiologique de l'Université). 612 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (36) NOUVELLE MÉTHODE POUR LA NUMÉRATION DES BACILLES VIVANTS CONTENUS DANS UNE ÉMULSION, par Hans HECxsCHER. La méthode est fondée sur l'observation suivante : dans un milieu liquide, ensemencé de Bacilles appartenant à une des espèces suivantes : B. coli, Bacilles typhiques et paratyphiques À et B, B. pyocyaneus et d’autres encore, les premières heures de culture n’apportént aucune augmentation du nombre des mi- crobes, mais seulement un changement dans leur morphologie : chaque germe, capable de proliférer, se développe en un long bâtonnet, dont la forme contraste fortement avec celle des Bacilles incapables de prolifération et qui ne se transforment pas. À l’aide de numérations différentielles faites au microscope, il est donc possible de connaître quel est le nombre des Bacilles enseimencés qui a dans les conditions données de culture. On comptera : 1° La quantité de Bacilles éensemencés A ; 2° les Bacilles a, qui, un temps convenable ne montrent aucun signe de prolifér ation ; 3° on calculera la quantité À — a, C end le nombre des Bacilles capables de proliférer. Une première condition, qui est indispensable pour l’applica- tion de cette méthode, c'est d’avoir à sa disposition un procédé exact de numération au microscope. Nous avons déjà décrit un tel procédé (x). En second lieu, une différence accusée doit exister entre les Bacilles ensemencés ef ceux qui, au moment choisi, se présentent transformés, et même en nombre moins grand, nou- vellement formés. Cette seconde condition restreindra sensible- ment l'utilité de la méthode. Voici comment on procède : un récipient, de la grandeur et de la forme voulue, et contenant le milieu liquide choisi, est ensemencé avec une certaine quantité de l’émulsion microbienne dont on veut déterminer le nombre de Bacilles capables de proli- férer. Pour contrôler la quantité ensemencée, on dénombre la culture primitive ou la nouvelle culture. Le récipient est placé à la température voulue. Au bout d’un temps à déterminer par des essais préalables, on retire la culture et on compte le nombre de Bacilles non trinfo tes Il est difficile de savoir quel moment choisir pour examiner la culture, c’est-à-dire quel temps il faut accorder aux Bacilles ensemencés avant de voir quels sont ceux qui pourront nn Il est clair que ce temps doit être aussi long que possible ; effet, il n’est limité que par les Hope mêmes de la Haha (1) Heckscher. C. R. de la Soc. de biol., 1921, t. LXXXIV, n° 19. (37) SÉANCE DU 90 JUIN -613 traitée. D'abord, il faut pratiquer le dénombrement avant que la division des longs bâtonnets ait formé de nouvelles générations de petits Bacilles, qu'on pourrait confondre avec ceux qui ont été ensemencés. En second lieu, il importe que la quantité totale de microbes n'ait pas trop augmenté, car, dans ce cas, il faudfait trop diluer la culture pour obtenir le liquide à placer sur les porte-objets : par conséquent les Bacilles ne seraient représentés que par un très petit nombre de Bacilles dans chaque préparation, ce qui rendrait inexacts les calculs. En réalité, il semble qu'il y a coïncidence entre les moments où ces deux conditions se trou- vent réalisées et l'expérience que donnera la pratique de la mé- thode enseignera bientôt quelle doit être la durée de la culture dans chaque cas donné ; à ce point de vue, la méthode semble donc praticable. Pourtant, on objectera peut-être que, malgré tout, le temps donné est trop court, c'est là une objection qu'on ne peut pas négliger coment, La question est donc de savoir quelle sera, dans les différentes recherches, l'influence relative de cette cause d'erreur ? Il est évident qu’on ne saurait donner de réponse générale à cette question ; tout ce qu'on peut dire, c’est que l'erreur éventuelle dépendra des différences biologiques plus ou moins grandes qui existent entre les Bacilles ensemencés, et que cette erreur augmentera probablement avec un pourcentage crois- sant de Bacilles incapables de proliférer. C'est là encore une raison pour ne pas attribuer une valeur absolue aux chiffres trouvés par cette méthode : du reste, on sait assez qe il ne ant jamais compter avec des valeurs absolues. Néanmoins, cette nouvelle méthode me semble avoir une cer- taine valeur pour bon nombre de recherches. Elle a, sur la mé- thode de dissémination de Koch, l'avantage d'employer un mi- lieu liquide et de donner en quelques heures les renseignements désirés. Elle vaut mieux que la méthode de dilution de Nägali et de Lister, car elle exige bien moins de matière, étant, de ce fait et malgré les dénombrements au microscope, plus rapide et moins coûteuse. Enfin, notre méthode se distingue des deux méthodes ci-dessus en ce qu’on peut étudier directement les relations entre la morphologie des individus microbiens et leur faculté de proli- fération. Elle me semblerait convenable pour des expériences à faire sur un antagoniste, ou, au contraire, une symbiose qui exis- terait entre les germes dans un semis plus ou moins grand de Bacilles, et elle permettra de déterminer la résistance et la fécon- dité des différents types morphologiques, ce qui est intéressant pour l'étude des formes soi-disant « dégénérées ». (Insiitut d'hygiène, P° Fridericia). L] 614 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (38) ACTION EXERCÉE PAR LE CORPS JAUNE SUR LA MATURATION DES FOLLICULES ET SUR LA CHALEUR DE LA LAPINE par Focmer Niessen. On sait que Leo Loeb (1) a démontré, à l’aide de recherches réalisées sur le Cobaye, que le corps jaune détermine dans l'ovaire des modifications d'ordre cyclique constituées par des processus de dégénérescence portant sur les follicules, et, en outre, que l’extirpation de tous les corps jaunes exerce une influence acti- vante sur la prochaine ovulation spontanée. Sur les Lapines, chez lesquelles il ne se produit jamais d'ovu- lation spontanée, j'ai extirpé tous les corps jaunes aux divers stades de la période sexuelle, à savoir 4, 6, 9, 15 et 21 jours res- pectivement après l'ovulation, et j'ai constaté ensuite, en mettant journellement les animaux ainsi traités en présence du mâle, que, dans le cas de femelles gravides comme dans celui de femelles non gravides, l’extirpation des corps jaunes était suivie régulière- ment, dans le délai de 1 à 2 jours, du rut, et, en cas de copula- tion, d'ovulation. Que l'ovulation ait eu feu par suite du rut déterminé par l'intervention opératoire, c'est ce que j'ai pu cons- tater, soit à l’aide d’un examen Le gen des ovaires, soit par la constatation de l’état de gestation (dans les cas où l’on n'avait pas lié les trompes). L'appareil folliculaire présentant toujours un état plus ou moins réduit dans les ovaires de Lapines renfermant des corps jaunes à sécrétion intense. Les follicules doivent arriver rapidement à maturité, une fois les corps jaunes extirpés. Dans les cas considérés, le rut est-il déterminé par l’ablation des corps jaunes ou bien par la maturation des follicules ? Ayant constaté chez un certain nombre de Lapines normales gravides et non gravides, un rut prononcé (et la copulation) en dépit de la présence, dans l'ovaire, de corps jaunes jeunes et à sécrétion marquée, je ne vois pas dans les corps jaunes un obstacle absolu à ce que. des femelles entrent en rut, tout en admettant qu’en général cet organe joue un rôle dans la réglementation du rut chez les femelles, en ce sens que, comme il a été dit plus haut, il conditionne les modifications périodiques dans l'ovaire. Il y a un fait qui me semble résulter d’une constatation que j'ai souvent pu faire et qui semble montrer que la présence de folli- cules arrivés à pleine maturité n’est pas une condition absolue pour que la Lapine entre en rut. Le premier rut des jeunes La- (1) Virchow’s Archiv., t. CCVI, 1911, p. 278 et Deulsche medicin. Wochen- schr., t. XXXVII, 1911, p. 17: (39) SÉANCE DU 930 JUIN 615 ° pines n entraine souvent pas, en dépit de la copulation, d'ovu- lation (les ovaires étaient examinés au microscope, deux semaines environ après la copulation). L'expérience suivante témoigne dans le même sens. Au douzième jour de la gestation, les deux ovaires d'une Lapine étaient transplantés, à travers les muscles abdo- minaux, sous la peau, tout en conservant leurs rapports normaux avec le mésovaire. La Lapine a mis bas en temps normal et a présenté immédiatement après, un rut manifeste, comme c'est généralement le cas pour les sujets normaux. À la nécropsie, suivie d'examen microscopique, qui eut lieu 3 jours après, les deux ovaires étaient en voie de guérison, complètement enve- loppés de muscles et de tissu conjonctif ; l’épithélium embryon- naire avait, en majeure partie, disparu et l'appareil folliculaire était très réduit, sans follicules de grandes dimensions et, cela va sans dire, sans follicules mürs. J’ai constaté, en outre, que l'injection sous-cutanée de quantités mème très considérables de liquide folliculaire provenant d’ovaires de Vache, n’ont pu déter- miner le rut chez la Lapine, ni prolonger un rut normal pré- existant. La conclusion à tirer des expériences précédentes, c’est que, . même en admettant que le développement et la maturité des folli- cules ne sont pas sans importance pour la production du rut (et c'est là, en effet, ce qui semble ressortir des premières expériences rapportées ci-dessus, comportant l’extirpation des corps jaunes), il paraît certain que la maturation des follicules ne représente qu'un facteur, parmi tant d’autres, dont l’action se fait sentir dans la réglementation, sans doute fort complexe, du rut, chez les femelles des Mammifères. (Institut agronomique et vétérinaire du Danemark et Laboratoire de zoophysiologie, P° H. Moellgaard). 0 616 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (40) SUR LES ANOMALIES DU MÉTABOLISME DANS LES PSYCHOSES, par JoHANxES NoERvIG. Les anomalies de réglementation constatées chez les sujets épi- leptiques donnaient à penser qu'il pouvait bien s'agir de pertur- bations des échanges intermédiaires, résultant d'une production de NH, tantôt plus intense tantôt plus faible que la normale et qui ne dépendait pas des besoins de la réglementation neutralisatrice de l'organisme. On devait s'attendre à constater dans le sang des augmentations ou des diminutions pathologiques du taux de NH. Sur 14 sujets épileptiques ont été réalisées {1 analyses portant sur la teneur en ammoniaque du sang et, le plus souvent, sur le taux d’urée, également (procédé Van Slyke). La teneur en am-. moniaque du sang normal est de 0,3-0,4 milligr. de NH,-N par 100 gr. de sang, et le taux d’urée est de 0,020-0,040 p. 100. Les taux d'urée relevés étaient généralement normaux, tout en se groupant de préférence dans le voisinage de la limite normale inférieure qu'ils dépassaient dans certains cas. Pendant les pé- riodes intercalaires, et immédiatement après les attaques, la teneur du sang en ammoniaque était représentée par des valeurs normales, quoique souvent très faibles, telles que 0-0,08 et 0,13 par 100 gr. de sang. Deux fois, j'ai fait l'analyse du sang de malades présentant un état psychique épileptique, et j'ai trouvé alors 0,56 et 0,63 milligr. de NH,-N par roo gr. de sang. Les pre- mières 24 heures de cet état n'étaient pas suivies d'accès. À cinq reprises, j'ai pu prélever du sang peu de temps (1-6 heures) avani l’accès. Les valeurs de NH,-N constatées accusaient de 0,57 jusqu à 1,42 milligr. par 100 gr. de sang. Les résultats de ces recherches témoignent dans le même sens que ceux obtenus au cours des expériences portant sur la réglementation ; ils décèlent, dans le métabolisme intermédiaire, des perturbations caractérisées par le fonctionnement irrégulier des échanges ammoniacaux. Il s'agissait alors d’élucider ces questions par des analyses relà- tives aux éléments azotés contenus dans l’urine normale, ‘pour reconnaître ensuite si, chez les épileptiques, ces substances se trouvent en quantités normales, absolues et relatives. J’ai donc institué une série d'expériences ayant pour objet le dosage de N total, de N-urée, de NH,-N et de NEL-N, chez des sujets épilep- tiques et. quelques dipsomanes. L'état de choses constaté chez les épileptiques (au nombre de ro) s’écartait beaucoup de l’état normal, les taux de N-urée du N total variant dans des propor- tions inconnues chez les individus sains, entre 18 et go. Les valeurs très basses étaient rares, mais on constatait assez souvent en (41) SÉANCE DU 90 JUIN 617 un taux de N-urée d'environ 50 p. 100. Les valeurs de NH,-N et de Nif,-N n'étaient pas assez considérables pour compenser les faibles valeurs de N-urée. Les autres substances azotées, qui comptent parmi les éléments constitutifs de l'urine normale (créatinine, créatine, acide hippu- rique et acide oxyprotéique) ont été étudiées par divers auteurs. Seules les matières puriques ont présenté des variations notables qui se groupent toujours autour des périodes d'attaques. En ad- mettant donc que ces substances azotées se trouvent toujours en proportion normale dans l'organisme — ce qui ressortait d’ail- leurs des prélèvements effectués — nous avons constaté souvent des cas où les matières azotées contenues à l’état physiologique dans l'urine, où l’urée était en proportion faible, ne représen- taient que la moitié ou les trois quarts du N total. En vue de fixer les idées sur la nature des matières en cause dans les cas considérés, des expériences d'orientation ont été réalisées. Dans des urines contenant des quantités considérables de matières azotées indéterminées, on faisait des dosages de l’acide hippurique, toujours présent à dose normale dans les urines de 24 heures (0,04 gr.). Une autre possibilité à envisager était la pré- sence de produits de dédoublement des albuminoïdes indosables par le formol, et dont, par conséquent, on pourrait constater la présence après hydrolyse. Le dosage du N titrable au formol, avant et après hydrolyse, n'a donné que des écarts insignifiants. Ün autre essai a permis de constater que les matières azotées indé- terminées ne se précipitaient pas en présence de l'acide phos- photungstique. Des recherches ultérieures montreront quelles sont les matières en cause. L'étude d’un sujet épileptique, tenu d’abord au régime mixte ordinaire et ensuite, pendant une quinzaine de jours, au régime lacté exclusif, a montré que le changement de régime n'avait pas d'influence sur les perturbations des échanges. Au sujet de troubles analogues dans les échanges nutritifs au cours de la tétanie et de la tétanie consécutive à la thyroïdectomie ou de la parathyroïdectomie, troubles dont il est souvent fait mention dans la littérature médicale, une théorie avait été émise suivant laquelle l’hypofonctionnement des parathyroïdes représente un facteur essentiel de la pathogénie de l’épilepsie au sens propre ; par conséquent, il conviendrait de faire de cette dernière une maladie sui generis, cliniquement différente des affections épi- leptiformes qui sont dues, soit à des lésions profondes où à d’au- tres altérations du système nerveux central, soit à des intoxica- tions ou encore à d’autres causes exogènes ou endogènes. À ce point de vue. j'ai recherché si une opothérapie de substitution, basée sur l’ingestion d’extraits frais de parathyroïdes et de thy- Brorocre. CoMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. L2 618 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (42) roïdes, pouvait donner des résultats. Les glandes ont été recueil- lies sur des Bœufs ou des Veaux aussitôt que possible après l’abat- age ; une quantité de 12 à 15 gr. de parathyroïdes est broyée, pressée et traitée ensuite par 4o c.c. environ d’une solution phy- siologique de chlorure de sodium. Après quoi, on ajoute de la solution phéniquée, de façon à obtenir un mélange renfermant 0,4 p. 100 de phénol. On centrifuge, on laisse à la température du laboratoire pendant 24 heures et on refroidit dans la glace. Le même procédé s'applique à l'extrait thyroïdien, avec cette. diffé- rence toutefois qu'on emploie 5o gr. de glande par 5o gr. d'extrait. L'extrait a été essayé sur 3 épileptiques. On leur injectait sous la peau, matin et soir, 0,2 c.c. d'extrait thyroïdien et o,8 c.c. d'extrait parathyroïdien. Chez aucun des malades, ce traitement n’a modifié l'aspect clinique de l'affection. Peut-être, son. peu d'effet doit-il être attribué à la courte durée des. périodes, d’expé+ rience. (12-14 jours). Pour l’un des malades, on n a pas constaté de modification dans la courbe réduite de NH.,. Pour les 2 autres; Ja courbe irrégulière a changé d’allure, de facon à placer en ligne droite les taux réduits de NH,, comme chez les individus noxr- maux. Chez l’un de ces derniers malades, le traitement à. été inter- rompu, en tout, 3 fois, et à chaque injection,les taux réduits de NH, se plaçaient en ligne droite. (Clinique psychiatrique du D° Chr. A. Bisgaard, Roskilde). (43) SÉANCE DU 90 JUIN 619 ACTION DU GHLORURE DE MANGANÈSE SUR LA PRODUCTION DE LA TOXINE DIPHTÉRIQUÉ, par L.-E. WarBum. Dans une communication précédente, j'ai appelé l'attention sur le rôle joué par certains sels métalliques (catalyseurs) dans la for- mation de la staphylolysine. Comme suite aux expériences que j'ai rapportées, j'ai entrepris une série d'études relatives à l’ac- tion exercée par le manganèse (MnCL,) sur la production des toxines diphtériques. Le bouillon de culture se préparaït avec de la viande de Veau, fermentée par le Colibacille, qu’on additionnait de 1,5 p. roo de peptone de Witte, de 0,5 p. 100 de chlorure de sodium et de 0,2 p. 100 de sucre inverti. Le bouillon mis à l’auto- clave présentait son acidité normale (Pr=6,2 environ) et était alcalinisé ensuite par l'addition de sodium calciné stérilisé (jus- qu’à obtention d'un Pna=7,2, à 37°). C’est là un procédé qui s’est montré pratique dans la préparation du bouillon destiné à la production de la toxine diphtérique. En même temps que le sodium stérilisé, on ajoutait la dose voulue de chlorure de man- ganèse dissous dans un volume d’eau convenable et stérilisé en- suite ; une fois la dissolution du sodium effectuée, on ensemençait les ballons avec r goutte de culture de 24 heures (Park William n° 8) et, après 12 jours d'étuve à 36°,5 (Px étant monté jusqu'à environ 8,10), les diverses cultures étaient filtrées ; la concentra- tion en ions hydrogène des extraits se déterminait par voie colo- rimétrique, à 37° (1) et la teneur en toxine s’obtenaït par dosage sur des Cobayes. Je résume ci-contre, à titre d'exemple, une expé- rience dont la marche concorde, pour l'essentiel, avec celle de toutes les autres. Mn: Cl2 normal, en:c.c. ‘Pa de la Dose minima Unités p. 1.000 toxine mortelle par c.e. (e] 8.20 - _ 0:009 TTA 0,0001 S2O0N 0:007 143 0,0003 8.20 0.0085 154 O;001 8.0 0.006 107 ©,003 8.00 0.0645 339 ‘0,01 |. 1605 0.0615 667 0,03 7-70 0,008 129 ss O,1I 8.10 0.02 5o TH ressort de ce tableau que, le MnClL,, à doses faibles, exerce une influence extrèmement forte sur la production de la toxine diphtérique ; la concentration optima paraît être située aux envi- (x) L. E. Walbum. C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIII, p. 707, 1920. 620 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (44) | rons de o,or c.c. d’une solution normale de MnCI, par 1.000 c.c. de bouillon : dans le cas considéré, celte faible dose de manga- nèse a sextuplé la production de toxine. Des doses plus élevées ont pour effet d'entraver la production de toxine. Il se peut que d’autres sels métalliques — ou mélanges de sels différents — aient une action encore plus prononcée. Des essais ont été ins- titués pour élucider la question. Le fait que, parmi les métaux contenus dans le bouillon peptoné ou cédés par la paroi de verre pendant le séjour à l’autoclave, se trouvent représentés quelques-uns des activants ou paralysants très énergiques, du moins à l'égard de la staphylolysine, suggère l’idée de chercher là l’une des causes des variations souvent cons- tatées dans la production de la toxine diphtérique. (Institut sérothérapiqu® de l'Etat danois, D' Th. Madsen). ÉTUDE. COMPARATIVE SUR LES MÉNINGOCOQUES, TYPES ANGLAIS ET DANOIS, par Ferp. Wüzrr. Dans une communication précédente, j'ai exposé comment des souches de Méningocoques danois, provenant de pétéchies de 13 malades atteints de septicémie méningococcique, non accom- pagnée de méningite, et d'autres souches, recueillies dans le li- quide spinal de 46 malades sur 5o atteints de méningite, s'étaient toutes trouvées appartenir à un même type À. Les 4 souches res- tantes, d'origine spinale, qui ne se rangeaient pas dans le type À, représentaient chacune un type à part (types B, GC, D, E). En outre, dans 11 cas de méningite et dans 6 cas de septicémie (sans méningite), on n'avait isolé que des souches prélevées dans la gorge ; ces souches étaient toutes du type À, et j’ai cru pou- voir considérer comme infectés par ce type les 17 sujets en ques- tion. En effet, dans les 15 cas où j'avais pu isoler tant les Ménin- gocoques de la gorge que ceux du liquide spinal ou des pétéchies, les cultures obtenues avaient représenté un seul et même type, et de nème, au Danemark, l'immense majorité des cas de ménin- gite et de septicémie étudiés (59 cas sur 63), avaient été provo- qués par le type A. Au total, on a déterminé le type des Méningocoques infectants dans 61 cas de méningite, dont 57 provoqués par le type A et dans 10 cas de septicémie méningococcique, tous provoqués par. le type À. Le nombre global des malades, chez lesquels on a dé- terminé le tvpe du Méningocoque, est de 8o ; sur ce nombre, (45) SÉANCE DU 30 JUIN 621 95 p. 100 étaient infectés par le Mén'ngocoque du type À ; les 4 autres cas (1 adulte et 3 enfants, dont aucun ne présentait d'exanthème), étaient causés par des Méningocoques différents entre eux et différents du type À. Les souches cultivées ont été obtenues essentiellement de cas observés en 1919 et en 1920 (71 souches) ; 9 souches avaient été isolées en 1918. Quant au tableau clinique des cas d’où provenaient les Ménin- gocoques cultivés, on y trouvait représentées toutes les formes sous lesquelles se présente l'infection méningocoecique. Sur 80 malades atteints, bo présentaient de l’exanthème, le plus souvent de caractère pétéchial ; cependant, les autres formes d’exanthème (la scarlatinoïde, celle qui imite l'erythema nodosum) se trou- vaient également représentées. 19 malades étaient atteints de sep- ticémie sans méningite ; chez tous, on a constaté la présence du Méningocoque du type A. Tous les cas d'infection méningococcique à exanthème avaient, pour agent spécifique, le microbe du type A. 37 des malades considérés n'avaient pas 15 ans. Les cas étaient soit légers, soit graves, entraînant souvent, en quelques heures, l'issue fatale. | Nous avons aussi examiné diverses catégories de porteurs « sains » de Méningocoques : a. Civils. Parents et amis intimes des malades atteints de méningite. Sur 215 individus examinés, 8 p. 100 ont été trouvés porteurs de méningite ; 6 p. 100 étaient porteurs du Méningocoque du type À. b. Militaires. Entourage immédiat des sujets atteints. Sur 328 individus examinés, 23 p. 100 ont été trouvés porteurs de Méningocoques ; 7 p. 100 étaient porteurs du type À. c. Des Méningocoques du type À ont été trouvés chez les Hommes d’un contingent qui étaient au ser- vice depuis plus d’un an et qui n'avaient pas eu de rapports avec des malades atteints de méningite. Sur 163 individus, 33 p. ro0 ont été trouvés porteurs de Méningocoques ; 15 p. roo étaient porteurs du type À. Par conséquent, dans le contingent qui n'avait pas eu de rap- ports avec des malades méningococciques, la proportion des por- teurs sains du Méningocoque À était notablement plus élevée que celle des porteurs sains ayant fréquenté des malades méningo- cocciques. Il convient de remarquer que la garnison en question semble avoir été le foyer de Méningocoques du type À, puisque, dans la classe qui précéda et dans celle qui suivit la classe exa- minée, on relevait un grand nombre de porteurs de Méningo- coque À :; il y eut parmi eux des cas de méningite et de septi- cémie méningococeique. d. Chez 565 conscrits, arrivant des di- verses régions du pays, et principalement des villes, et qui furent examinés 1-2 jours après la convocation, le Méningocoque du (ei FO to RÉUNION ‘DANOISE DE BIOLOGIE (46) type À n'a pas été trouvé, mais on a constaté, chez 7 p. 100 de ces conscrits, des Méningocoques appartenant à d’autres ‘types. ‘Une comparaison entre les Méningocoques-types danois et les h types pathogènes de Gordon LILEH et IV (qui m'ont été gra- cieusement communiqués par l’éminent chercheur) a fourni les résultats suivarits : 1° Aucune des souches pathogènes ne se ramène au type anglais FL. On trouve, au Danemark, des Méningo- coques appartenant au type anglais |, mais ils rentrent tous dans un grand groupe rhino-pharyngien de souches apparentées entre elles et non pathogènes. 2° Le type anglais IT se rattache de très près à l'une des souches pharyngiennes, non pathogènes dont ïl a été question dans une communication précédente et qui sont plus caractérisées que les autres souches appartenant au grand groupe rhino-pharyngien (ci-desus mentionné) de souches appa- rentées entre elles et non pathogènes. 3° Le type IT du classement anglais est également pathogène au Danemark (type D), maïs il est rare en ce pays, n'ayant été trouvé qu une seule fois comme agent de méningite. On en a constaté 2 fois la présence dans la gorge de porteurs sains de Méningocoques. Le représentant com- muniqué du type anglais IV n’a pu être classé dans ‘aucun des types danois. Parmi les souches spinales recueillies à Varsovie, chez 5 ma- lades atteints de méningite, aucune n'appartenait au type A. Résumé. Au Danemark, on a trouvé chez 95 p. ro0o des sujets examinés, atteints d'infection méningitique, un seul et même type de Méningocoque (type A). Ce txpe ne paraît pas jouer, en Angleterre, un rôle pathogène, et inversement, les types patho- gènes anglais ont peu d'importance en Danemark, en tant que types pathogènes, un seul de ces types, le type TI, ayant été reconnu comme microbe morbifique dans un cas isolé. (Institut sérothérapique de l'Etat danois, D° Th. Madsen). (47) SÉANCE DU 930. JUIN 62: CD RECHERCHES: RELATIVES A LA QUESTION DES MÉNINGOCOQUES-TYPES, par FER». WüLrr. La note actuelle- est un supplément aux recherches publiées par des auteurs anglais : Gordon, Flack, Fildes, Baker, etc., sur le même sujet. Rencontre-t-on chez un mème individu, plus d'un type de Méningocoques ? On a cultivé, dans 11 cas de méningite, des Méningocoques prélevés dans le liquide spinal et dans le rhinopharynx et dans L cas de septicémie méningococcique (sans méningite) des mi- crobes morbifiques recueillis au niveau des pétéchies et dans le rhinopharynx. Dans ces 15 cas, les Méningocoques du rhino- pharynx étaient du même type (type À) que ceux du liquide spinal ou des pétéchies. L'examen de 25 lots de colonies, provenant chacune du pre- mier ensemencement obtenu, en partant de 25 sujets, et prélevées respectivement dans le rhinopharynx de 23 porteurs sains de Bacilles et au niveau des pétéchies de 2 sujets atteints de septi- cémie méningococcique,; a établi que, dans tous les cas consi- dérés, les Méningocoques, recueillis sur un même individu, étaient du même type, en l'espèce du type A. Siabilité du type après isolement. L'étude de 66 souches, pen- dant un espace de temps prolongé de 1 à 21 mois, a môntré que le type des souches ne subissait pas de modification. Sur les 66 souches cultivées, 4o appartenaient au se À qui s’est conservé immuable pendant 2 à 21 mois. Stabililé des types dans le rhino-phurynæ. Sur 11 porteurs sains de Ménin- Sur 10 convalescents de ménmegite ou BorSUue. le lype élail identifié de seplicémie, le type était identi- chez : fié chez : 2 avec 1 mois d'intervalle 1 avec 1 mois d'intervalle DID) SE 0) » DÉADOES LD) » DE D) D: LUC) » l D ER) » Corot » D NON D 5 # I » UE » » Tous les sujets en question (au nombre de 21) étaient porteurs du type À et, chez tous, ce type est resté constant. Il va sans dire qu'une telle étude (qui ne tient compte que de 21 porteurs de Méningocoques du type A) ne saurait servir de base à des conclusions définitives sur la mutabilité ou J'immu- tabilité des Méningocoques de ce type dans l'organisme humain, mais elle fait supposer que, généralement, le type des Ménin- gocoques rhinopharyngiens du type À se conserve-immuable. / 624 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (48) Quelle est la durée du parasitisme des Méningocoques chez les hôtes sains ou convalescents ? Le séjour des Méningocoques, tant chez les porteurs sains que chez les convalescents, peut s'observer pendant des mois. Chez les porteurs sains, j'ai constaté la présence de Méningocoques du type À pendant 3 mois. Pour les convales- cents, la durée maximum de séjour des Méningocoques du type À, constatée dans le pharynx, était de 7 mois, au moins, les suieis examinés étant encore porteurs au moment où l'observation a pris fin. (Institut sérothérapique de l’Etat danois, D° Th. Madsen). f Imp. A. DAVY et FILS Aîné, 52, r. Madame, Paris. Le Gérant : A. DAVY. PRÉPRATIONS COLLOIDALES Colloïdes électriques et chimiques de métalloides. 9 <> Cancer, T ELECTROGUPROL «cu LEC RARGOL Toutes les FLOUE de ne g par res Melle mpoules de 10 cc. À; (Argent) maladies Collyre en amp. ne uit infectieuses. Ampoules de 5 cc. (6 par boite). | infectieuses Ampoules de 10 cc. (3 par bolte). É Traitement Roues de 25 se par boîte) spécificité ELECTROSÉL NIUMs du nee couttes.| pour Pagent Ampoules de 5 cc. (3 par boîte). Cancer. Ovuies (6 par boîte). pathogène. RS ftube de de 30 grammes). ELECTROMARTIOL (Fer) _— Ampoules de 2 cc.(12 par boîte). ELECTRAUROL (Or) Ampoules de 5 cc. (6 par boîte).| Syndrome A les de 1 12 par boîte). anémique . M none de Dec a par botte) ARRHÉNOMARTIOL ‘Ampoules de 5 cc. (6 par boite). (Fer collofdal + Arsenic organique) “Ampoules de 10 cc. (3 par boite). 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Tomé LXXXV. 1921 N° 28 COMPTES RENDUS des Séances Société de Biologie et de ses filiales : les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd, Lille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne, Athènes ; les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy) danoïse et de Suède ; la Société belge de biologie. PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE Séance du 15 Octobre 1921 | [= ses _ ee PARIS MASSON ET Ci, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vie) “es compies rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société PRIX DE L’ABONNEMENT POUR 1922 : ;. France : 50 fr. — Etranger : 60 fr. à. Prix pu NUMÉRO : 3 FRANCS À Les abonnements sont reçus par MM. MASSON et Ci Éditeurs, 120, Boulevard Saint-Germain, Paris Ci-inclus Titre et Tables du 1% Semestre 1921 La Société serait obligée aux personnes qui pourraient disposer en sa faveur d’ exemplaires du n° 3, 1921, des Comptes rendus de la Société de Biologie. Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylograz phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs. notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, ruë Madame, Paris 6. RIRES | varietur, sans lectures douteuses ; elles ne doivent pas AÉpESSeE l'étendue réglementaire re Ces conditions sont formelles. Toutes les notes doivent être remises sous forme de dactylographies, ne jar TARIF DES TIRÉS A PART Le prix des tirés à part est abaïissé à : 13 francs rour 50 tirés à part (2 pages). A5 — 100 — (2 pages,. 148 — — 50 nn (4 pages). 21 — — 100 — (4 pages). Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité, 14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 ” l COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SEANCE DU Brinré (J.) : Sur le pouvoir antiseptique (antigénétique) de quelques couleurs d’aniline..... Broco-Rousseu,Forceor et Ur- BAIN : Sensibilisatrice due au Streptococcus equi............. Courin (F.) : Sur les formations choroïdiennes des Urodèles..... DéÉvé (F.) : Il n'existe pas de kystes hydatiques primitifs de la vésicmleNbillaire Neue FAURÉ-FREMET (E.) : À propos de la détection microchimique des carbures injectés dans les HERDS co ob2bocdbobobeomobvonte GRIMBERG (A.) : Nouveau pro: 15 OCTOBRE 1921 SOMMAIRE 645 629 Gr. 632 638 cédé de broyage des microbes et substances organiques.......... Guieysse-PELLISSIER (A.) : Sur la présence de formations lym- phoïdes diffuses dans le poumon. Lausry (Ch.), BLocx (S.) et Meyer (J.) : Etude de la circula- tion du membre supérieur par l’oscillographie, la pléthysmo- graphie et la capillaroscopie si- HAPITANÉ CS ER Ne en LiscaüTz (A.), Orrow (B.) et Wacxer (Ch.) : Sur le ralentisse- ment de la masculinisation dans la castration partielle.......... Merror (Mie E.) : L'action mécanique des Lichens dans la détérioration des vitraux d'église, PEYRON (A.) : Développement de métastases ovariennes rhabdo- BroLociE. COMPTES RENDUS. — 1921 636 Gr 649 630 634 myomateuses dans l’évolution expérimentale de la tumeur in- fectieuse des Oiseaux........... 655 Ro:Eer (H.) et Biner (L.) : Le pouvoir lipasique des sucs pan- créatique et intestinal. Influence dela bite ere RE enr Etre 648 SacquéPée (E.) : Les types de Pneumocoques d’avril 1919 à MAS RO 2 ee ee eloiele 630 Sraug (A.) et ForceoT (P.) : Propriété immunisante de la Bac- téridie charbonneuse tuée par À l’alcooéther Ce r 646 Dissociation expérimentale des effets vaso-consiricteurs et adré- nalino-sécréteurs de l’excitation planche RE EEE ECEECPEEE 657 Réunion de la Société belge de biologie. Czevers (J.) : Contribution à l'étude de l’action de la glande thyroïdesur les phénomènes d’im- RAUNITÉ Rene steel 659 Freperico (H.) : Pour servir à l'interprétation de l’électrocar- diogramme (E. C. G.). IV. L’E. C. G. des Sauriens et des Ophi- dienshese NCIS Ra RARES 667 Le FÈèvre De. Arric (M.) : Les propriétés adhésives des leuco- cytes et de leurs extraits dans le phénomène d’accolement des mi- crobes à ces cellules............ 675 . T. LXXXV. 43 626 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le FÈèvRE pe Arric (M.) : L'ob- servation du phénomène d’acco- Houssay (B.-A.) et SoRDELLI (A.) : Formation d’anticorps chez lement des microbes aux leuco- les animaux éthyroïdés......... 679 CMS ARR NAME ER AOC Houssay (B.-A.) et SorDezzI Le FÈvre DE ArRiIc (M.) : Sur (A.) : Sensibilité des animaux le facteur microbe dans le phéno- éthyroïdés envers les toxines et mène d’accolement des microbes leBacille diphtérique PAPRRPE 677 AUREUCOCVLES LU AREA AU ALER 673 Govarrts (P.) : Action du sé- Réunion biologique rum antiplaquettique sur l’élimi- de Buenos-Aires. nation des microbes introduits dans la)cireulation:! 122807 667 Lewis (J.-T.) : Sensibilité des Ie (M.) : Sur le calcul des do- Rats acapsulés envers les toxiques. 685: SESMTON LUE A 1 enr EN 669 Mazza (S.), Mey (C.) et Nino Zunz (E.) et GovaAERTS (P.) : (F.) : Les réactions du benjoin et Action dusérum antiplaquettique du mastic dâns le liquide cé- sur l’anaphylaxie sérique....... 664N|/phalorachidien 252 FPE EAPPEE 686 Réunion biologique Re :69 : D RATE AENNRE de Buenos-Aires. Mazzocco (P.): Le calcium ARRILLAGA (F.-C.), Guzziez- sanguin chez diverses espèces... 690 METTI (J.) et Wazporp (C.-P.) : Mazzocco (P.) et Busros Moron Action de la quinidine sur le (R.) : Le calcium sérique dans CHŒUR Red eee mel ere: 683 | les états gravide et puerpéral ... G6o2 Houssay (B.-A.) et Huc (E.) : SORDELLI (A.) et RENNELLA(E.): Action des extraits d’hypophyse Réactions colloïdales du liquide sur la polyurie.cérébrale.... ".. 68r | céphalorachidien 1er re GRT Présidence de M. André-Thomas, vice-président. MM. Lrenrères et MApsen, membres correspondants, assistent à la séance. PRÉSENTATION D'OUVRAGES M. L. TrouessarT. — J'ai l'honneur de faire hommage à la Société d’un volume que je viens de publier sous ce titre : La Dis- tribution géographique des Animaux. Malgré la ressemblance du titre, ce livre n’est pas une nouvelle édition de la Géographie Zoo- logique, publiée en 1890, il y a plus de 30 ans, et restée, depuis, le seul traité en langue française, sur cette partie de la science. C'est un ouvrage écrit sur un plan nouveau, dont tous les chapitres ont été remaniés pour les mettre au courant des découvertes mo- dernes. À ce point de vue, ceux qui concernent : la répartition an- cienne des terres et des mers (avec cartes), les faunes marines et d’eau douce, les migrations des oiseaux, sont, plus particulière- ment, à signaler. SÉANCE DU 15 OCTOBRE 627 M. F. Mesniz. — J'ai l'honneur de présenter à la Société de bio- logie, au nom de l’auteur, M. Besredka, Professeur à l’Institut Pasteur, un livre intitulé : Histoire d’une Idée, L'œuvre de Meichnikoff (1), quil vient de publier. Dans son introduction, l’auteur indique que, pour lui, l'œuvre de Metchnikoff, malgré sa diversité, repose tout entière sur une idée, c'est que les élé- ments morphologiques se développent dans tout le règne anumal, selon un plan unique ; de là dériva la conception générale de l'il- lustre savant sur la digestion intracellulaire, conception sur la- quelle sont basées toutes les parties de son œuvre : embryogénie, inflammation, immunité, sénescence, philosophie optimiste, à chacune desquelles M. Besredka consacre un chapitre spécial de son livre. SUR LES FORMATIONS CHOROÏDIENNES DES ÜURODÈLES, par FERNANDE Coup. D'après Edinger (2), les Amphibiens sont de tous les Vertébrés ceux dont l’encéphale a la conformation la plus simple et, parmi les Amphibiens, les Urodèles sont considérés comme moins évo- lués que les Anoures ; les formations choroïdiennes de ces der- niers sont bien connues ; il nous à paru intéressant de rechercher si les Urodèles présentaient des dispositions primitives dans les toiles et plexus choroïdes. Des coupes en série étaient pratiquées, après décalcification complète du crâne, dans la tête entière afin de respecter les rap- ports et les points d'attache des différentes toiles. Nos études ont porté sur les Salamandres et les Tritons. Le quatrième ventrieule est, comme chez les Anoures, complè- tement fermé par la toile choroïdienne postérieure qui présente de nombreux plis et des villosités qui flottent dans le quatrième ventricule ; ces villosités n’atteignent pas un si grand dévelop- pement que chez la Grenouille ou le Crapaud. Le groupe antérieur des formations choroïdiennes atteint un développement considérable ; la toile du troisième ventricule forme la partie principale, les plexus choroïdes n'étant que ses prolongements. De la partie centrale de la toile, située sous la paraphyse, partent en avant une paire de plexus qui pénètrent dans les ventricules latéraux, en arrière une paire de plexus qui (1) x Vol., petit in-8° de 136 pages avec un portrait frontispice. Paris, Masson æt Cie. (2) Edinger. Vorlesungen über den Bau der nervosen Zentralorgane des Menschen und der Tiere ; Leipzig, 1911. 628 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE s'étendent dans le diencéphale : ce sont les plexus antérieurs et les plexus inférieurs. De plus, il se détache de la toile choroïdienne des formations impaires : un grand plexus médian, plexus du diencéphale, qui s'étend dans le troisième ventricule et le ventricule moyen jusque sous le cervelet et un plexus moins important situé entre la para- physe et le plexus du diencéphale et qui constitue le plexus supé- rieur. Le plexus du diencéphale correspond au plexus de l’aula (terminologie de Burckardt) et la paraphyse au supraplexus. Une disposition à peu près analogue a été décrite chez un Urodèle de l'Amérique du Nord, le Necturus, par Osborn (x). Ainsi que nous l'avons indiqué pour les Ichthyopsidés en géné- ral (2), aucune communication n'existe, chez les Urodèles, entre les ventricules cérébraux et les espaces sous arachnoïdiens dans la toile choroïdienne postérieure. Il en est de même au niveau des plexus choroïdes antérieurs ; le tissu conjonctif et les vais- seaux pénètrent par la scissure interhémisphérique et atteignent l’épithélium choroïdien, mais celui-ci est en continuité avec l’épi- thélium des hémisphères cérébraux. Afin d'établir la structure normale des cellules choroïdiennes, nous avons extrait la toile postérieure et les plexus antérieurs sitôt après sectionnement de la tête et nous les avons plongés dans le liquide de Helly, en prenant soin de les étaler le plus possible : les cellules sont basses, à protoplasma clair ; un noyau à quelques caryosomes occupe un niveau assez variable dans la cellule, de grands cils sont fixés à de grosses granulations basilaires. Le chondriome est représenté par des mitochondries petites et peu abondantes. A l’état normal, les cellules choroïdiennes de la Sala- mandre et du Triton ont un caractère secrétoire peu accusé. Les formations choroïdiennes des Urodèles sont, en résumé, caractérisées surtout par leur très grand développement ; en par- ticulier, la surface de la toile antérieure et de tous les plexus qui s’y rattachent n’est atteinte dans aucun autre groupe ; à ce point de vue, l’encéphale des Urodèles n’est peut-être pas aussi primi- tif qu'Edinger l’a indiqué pour les parties pleines. (Laboraloire de M. Pettit, Instilut Pasteur). (1) Osborn. À Contribution to the internal Structure of the Amphibian Brain. Journ. of Morphology, t. IT, 1888. (>) F. Coupin. Sur la voûte du quatrième ventricule des Ichthyopsidés. C. R. de la Soc. de biol., 21 mai 1921. SÉANCE DU 15 OCTOBRE 629 SENSIBILISATRICE DUE AU Streplococcus équi, par Broco-Rousseu, ForGEor et URBAIN. La mise en évidence d'anticorps capables de dévier l’alexine, en présence du Streptocoque équin, est irrégulière et difficile, qu'on s'adresse au sérum d’animaux immunisés ou atteints de la mala- die naturelle. Besredka signala, le premier, la présence d’une sensibilisatrice, dans le sérum des animaux immunisés contre le Streptocoque humain. Bemelmans la retrouva dans le sérum d'animaux immunisés contre la gourme. Nous avons recherché ees anticorps : 1° dans le sérum d'animaux immunisés par injec- tions de Streptocoques traités par l’alcool-éther ; 2° dans le sérum de malades gourmeux. Nous avons dû abandonner comme antigène l’émulsion de Streptocoques, et nous avons pris la poudre de corps microbiens servant aux injections. Cette poudre est employée à raison de 1 CgTr. pour 20 c.c. d’eau physiologique. La technique suivie fut celle de Calmette et Massol, pour la fixation et la numération des unités d'anticorps. Les résultats obtenus, sont exprimés dans le tableau suivant : Date de l'injection Unités d'anticorps 1° Cheval Infutable immunisé 3 décembre 1920 50 par voie veineuse 15 février 1921 300 19 Mars — 2000 25 avril —— 1500 5 juin — 20000 2° Cheval Chalais immunisé 27 avril 1027 150 par voie sous-cutanée 13 — —- 1000 21 — — 1000 29 — —— 1000 7 mai —— 500 14 — — 1500 23 — — 1500 30 — — 1500 6 juin — 5o (abcès aseptique). 14 — — 500 25 — _ 500 1 juillet — store 15 — —— 200 23 — —— 100 31 — - 100 11 août = 100 (abcès aseptique). 18 — —— 100 La lecture de ce tableau montre que le taux des anticorps est beaucoup plus élevé lorsque les injections sont faites par la voie 630 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE veineuse. Nous noterons que l’abcès du 6 juin à provoqué une chute brutale des anticorps qui sont passés de 1.500 à 5o,unités. Nous reviendrons plus tard sur ce phénomène. Nous avons examiné, d'autre part, 20 sérums de Chevaux at- teints de gourme depuis plus de 20 jours et présentant des abcès de l’auge et de la région parotidienne. Dans r9 de ces sérums nous avons décelé une sensibilisatrice ; le taux des anticorps mis en évidence a varié de 15 à 35 unités. Conclusions : Il existe une sensibilisatrice dans le sérum des animaux immunisés par là voie veineuse. La même sensibilisa- trice est mise en évidence, mais à un degré moindre, dans le sérum des animaux immunisés par voie sous-cutanée. Il existe une sensibilisatrice dans le sérum des animaux atteints de gourme, et cette sensibilisatrice est du même ordre que celle irou- vée dans le sérum des animaux immunisés, puisque toutes deux se conduisent de même, vis-à-vis du même antigène. On peut donc espérer que le sérum des animaux immunisés sera actif contre la maladie spontanée. (Laboratoire militaire de recherches vétérinaires). SUR LE RALENTISSEMENT DE LA MASCULINISATION DANS LA CASTRATION PARTIELLE, par À. Lrrscaürz, B. Orrow et Cu. WAGNER. Nous avons déjà montré que dans la castration partielle, on observe parfois un ralentissement du développement des carac- tères sexuels. Nous avons confirmé ce fait plusieurs fois dans des expériences nouvelles. On pourrait penser que ce ralentissement. est dû à une diminution de la sécrétion interne, par analogie avec le ralentissement d’une fermentation dans le cas où la quan- tité du ferment est diminuée. À en juger d’après des expériences nouvelles que nous avons faites, et d’après l'examen histologique, celte explication ne paraît pas correspondre à la réalité. Nous avons pratiqué la castration partielle chez trois Lapins âgés d’un à deux mois, en enlevant ün testicule entier et la moi- tié ou les trois-quarts de l’autre testicule en laissant un fragment au-dessus de la queue de l’épididyme. Nous avons observé ces: Lapins de 2 mois 1/2, jusqu'à environ 8 mois après l’opération. Tous montraient les signes somatiques de la castration : le pénis du Lapin châtré est tellement différent de celui d’un Lapin adulte normal qu'aucun doute sur ce caractère sexuel n’est possible. (1) C. R. de la Soc. de biol., 1920, p. 1340. SÉANCE DU 15 OCTOBRE 631 Nous avons observé des signes de castration plusieurs fois aussi : chez des Cobayes, sur lesquels nous avons pratiqué la castration partielle dans 22 cas. Dans les cas où des signes de castration étaient présents, le reste du testicule sectionné avait dégénéré, s'était Cicatrisé ou avait même disparu complètement. En con- tradiction avec ces premières observations chez des Cobayes, Fexamen histologique que nous avons fait chez deux des Lapins mentionnés, nous a montré qu'ici le fragment testiculaire n'avait pas disparu et n'était pas cicatrisé. Chez le premier Lapin observé pendant deux mois et demi, le fragment est resté à un stade juvénile correspondant à l’âge de l’animal lors de l'opération ; le fragment avait peut-être un peu avancé dans son développe- ment chez l’autre Lapin observé jusqu'au sixième mois après: l'opération. Les cellules interstitielles chez le Lapin normal jus- qu'à l'âge d'environ 10 ou 12 semaines sont très peu developpées, comparativement avec celles d'un Lapin adulte, leur noyau étant beaucoup plus petit, leur protaplasme ne représentant qu'une couche mince autour du noyau et se colorant très peu par l’éosine. Dans un état plus ou moins semblable, nous avons trouvé les cellules interstitielles dans les deux cas mentionnés ; les ca- naux séminifères étaient infantiles, formés d’une ou plusieurs couches de cellules de Sertoli avec des archispermatocytes mon- trant un « noyau poussiéreux ». Comme des quantités minimes de masse testiculaire suffisent à une masculinisation normale d’un animal, nous devons expli- quer l'infantilisme dans les caractères sexuels chez les Lapins mentionnés par l'infantilisme dans lequel persistaient chez eux les fragments testiculaires. Nous avons fait une observation semblable chez un Cobaye, qui, six semaines après la castration partielle, était mort d’une maladie accidentelle et montrait des signes de castration. Nos observations concordent avec celles que Bouin et Ancel ont faites sur des jeunes Lapins chez lesquels ils avaient pratiqué la . figature du canal déférent (x). Ainsi nous pouvons dire qu'une incision du testicule qui touche aussi le canal de l’épididyme chez un animal jeune, peut causer un infantilisme testiculaire, et par cela un infantilisme dans les caractères sexuels. Aussi peut-on supposer que dans des circonstances semblables, il ne s'agirait pas toujours d’un arrêt complet du développement du testicule, mais seulement d'un ralentissement plus ou moins prononcé. De nouvelles expériences que nous avons faites avec F. Bormann, confirment cette suppo- (1) GC. R. de l’Acad. des se., t. 138, 1904, p. 231. " | € 632 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sition ; nous communiquerons plus au long dans une note pro- chaine ces observations. En prenant en considération les faits mentionnés ci-dessus et le fait que des quantités minimes de masse testiculaire suffisent pour une masculinisation normale, on devrait croire qu'il n'existe pas de cas d'eunuchoïdisme causés par une insuffisance pure- ment quantitative de la sécrétion interne du testicule ; il dérive- rait que l’eunuchoïdisme est causé toujours, ou par un infanti- lisme ou par un «développement rétrograde », ou par une des- truction complète des tissus respectifs du testicule. Nous laissons ici de côté la question de savoir si c’est l’infantilisme des cellules interstitielles ou celui des canaux séminifères qui causerait l’eu- nuchoïdisme ou le ralentissement dans le développement des caractères sexuels. Nos observations nous semblent importantes aussi au point de vue théorique, c’est-à-dire au point de vue de la loi du « tout ou rien » de Pézard (1), qui trouverait un nouvel appui dans les relations indiquées. (Institut physiologique de l'Université de Dorpat-Tartu, Esthonie). ÎL N'EXISTE PAS DE KYSTES HYDATIQUES PRIMITIFS DE LA VÉSICULE BILIAIRE, par F. DÉvé. Plusieurs publications récentes, notamment divers travaux parus dans la littérature médicale hispano-américaine, nous en- gagent à revenir sur une nolion que nous avions brièvement in- diquée, ici-même, au cours d’une étude concernant l'ouverture des kystes hydatiques du foie dans les voies biliaires (2). Certains auteurs, et non des moindres, admettent l'existence d’une échinococcose intra-cavitaire primitive de la vésicule bi- liaire, origine de migrations hydatiques dans les grosses voies biliaires. Ils citent plus particulièrement, à l’appui de leur opi- nion, les observations de Bowman, Cavazzani, Mac Gavin, Lan- genbuch, Nütznadel, Page, Thornton, etc. L'année dernière, Alberto Galindez a rapporté un nouveau cas de « kyste hydatique de la vésicule biliaire », opéré chez une malade de Luis Agote, et si son interprétation n'a pas été sans soulever des réserves à la Société de Chirurgie de Buenos-Aires, nous savons qu’elle est for- (NC del'Acal desc, tt a00 Pr TOO 3 LU 2) C. R, de la Soc. de biol., mars-mai 1919 et octobre-novembre 1920. SÉANCE DU 13 OCTOBRE 633 mellement maintenue par le P° Agote (communication écrite). Il y a quelques mois, Domingo Prat (de Montévidéo) nous a com- muniqué une observation opératoire inédite considérée par lui comme un cas d'échinococcose primitive du cholécyste. D’ail- leurs, en France, le P' A. Chauffard n’admet-il pas la réalité des « échinococcoses intrabiliaires primitives » et n’a-t-il pas été jus- qu à écrire (x) : « Nous pensons qu'il ne faut accepter qu'avec réserves l’effraction des kystes hépatiques dans les voies biliaires et que bien probablement, comme dans notre cas, c’est à l’infes- tation directe de la vésicule qu'il faut attribuer cette localisation si spéciale des hydatides, que celles-ci restent confinées dans la vésicule ou, entraîinées dans le courant biliaire, aillent s'arrêter dans le cholédoque au-dessus de l'ampoule de Vater ? » Or, une étude critique de toutes les observations invoquées — ce sont pour la plupart, des observations purement opératoires —, nous à conduit à cette conclusion qu'aucune d'elles n’est authen- tique ou du moins démonstrative. Dans quelques cas on avait eu affaire à l'ouverture d’un kyste hépatique dans la vésicule biliaire ; dans les autres, il s'était agi, sans aucun doute, d'un « envahis- sement échinococcique rétrograde » de la vésicule par des hyda- tides déversées dans quelque gros conduit biliaire par un kyste hépatique profond, méconnu au cours de l'intervention san- glante (2). La conception erronée que nous dénonçons ici entraîne des con- séquences thérapeutiques néfastes qui justifient cette note. Le chi- rurgien ayant eu la surprise de trouver des hydatides à l’ouver- ture de la vésicule biliaire explore le foie, par son incision de laparotomie : il n'y découvre aucune poche hydatique ; d'autre part, le cholédoque lui apparait normal et perméable. Il conclut à une échinococcose primitive de la vésicule biliaire. Dès lors, il pratique une cholécystectomie et, satisfait, referme le ventre, croyant avoir ainsi supprimé la source des accidents d’obstruc- tion biliaire hydatique. C’est la conduite qui fut suivie par Galin- dez dans son cas opératoire dont on ignore, d’ailleurs, les suites éloignées. Une toute récente observation de Alberto Gutierrez montre bien le danger d’une semblable pratique. La malade atteinte d’ « hyda- (x) Annales de médecine, novembre-décembre 1917, p. 57r. (2) F. Dévé. C. R. de la Soc. de biol., 12 avril 1919. — Nous connaissons, à l'heure actuelle, 26 observations de cet ordre. Faisons remarquer que les faits en question autorisent à se demander si la lithiase vésiculaire ne reconnait pas, elle-même, dans certains cas, une origine secondaire, rétrograde. Il est permis de supposer que de petites concrétions, nées dans la canalisation biliaire intra- hépatique et arrêtées dans le cholédoque par un spasme du sphincter d’Oddi, peuvent, tout comme des hydatides, être entraînées à fergo par la bile refluant dans le réservoir cholécystique. 634 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tidosis vésiculaire », chez laquelle l'opérateur s'était borné à pra- tiquer une cholécystectomie, devait être reprise d'accidents d’obs- truction biliaire peu de temps après sa sortie de l’hôpital et elle mourait avant qu on ait pu réintervenir (x). Aussi jugeons-nous utile d’insister à nouveau sur une conclu- sion déjà formulée par nous, à savoir que la découverte de vési- cules ou de débris hydatiques (accompagnés ou non de cholé- lithes) dans une vésicule qu’on supposait occupée par des calculs biliaires communs — c’est une erreur qui, à coup sûr, sera en. core comimise — cette découverte doit inviter Île chiriurgien : 1° non seulement à explorer extérieurement ,mais à inciser et à draîner systématiquement la voie biliaire principale ; 2° à recher- cher dans le foie la présence du kyste originel ouvert dans les voies biliaires. Le kyste en question, assez souvent latent, siège volontiers à la partie supéro ou postéro-externe du lobe hépatique droit et devra, alors, être abordé par la voie trans-thoracique. Nous devons ajouter, toutefois, que dans quelques cas lé drainage de l’hépato-cholédoque paraît avoir suffi à assurer la vidange complète de la poche hépatique profonde. L'ACTION MÉCANIQUE DES LICHENS DANS LA DÉTÉRIORATION DES VITRAUX D'ÉGLISE. Note de Mile Erxez Merror, présentée par M. Morxrraro. Dans une première note (2), j'ai montré que les vitraux d'église sont fréquemment attaqués et détériorés par toute une végétation de lichens dont j'ai déterminé une vingtaine d'espèces. L'attaque du verre se fait à la fois chimiquement et mécanique- ment. On sait que la surface du verre a une forte affinité pour l'humi- dité (3) et des recherches récentes. de Germann (4) ont montré que la surface de la verrerie du laboratoire, dans une atmosphère humide, est altérée chimiquement. Les silicates du verre sont plus ou moins hydrolysés, avec formation d’acide silicique, d'hydrate de calcium et de sodium. Les bases absorbant l'acide carbonique de l’air produisent des carbonates acides de calcium et, de sodium qui sont éliminés par le lavage. ; Lorsque des lichens croissent sur un vitrail d'église, l'action chi- 1) La Semana medica, 9 juin 1921, p. 677. (2) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIV, p. 650, 16 avril 1921: (3) Moissan. C. R. de l’Acad. des sc.,‘t. 186, p. 123, 1908. (4) Germann. American Chernical, Sociely, t. 43, p. 371, 1921. SÉANCE DU 15 OcTOBRE 635 mique est accélérée par l'eau de pluie, laquelle est retenue par capillarité (là où les plantes sont en contact avec le verre) et char- gée davantage l'acide carbonique à cause de celui qui est dégagé par les Liniheree Cette augmentation de l’ Éetion chimique est rendue évidente par le fait que le verre attaqué devient opaque et montre nettement les points d'attache des crampons du thalle foliacé ainsi que le contour même du thalle. Les vitraux ataqués par des thalles crus- tacés ont parfois la surface irisée. J'ai examiné, sous le microscope, du verre irisé et du verre opaque. Celui-ci est formé de fragments inégaux portant des fentes et de nombreuses stries parallèles rappelant fortement celles que le flot de la mer fait sur le sable. Une autre forme ressemble à des disques empilés. Les plus petits fragments sont des lamelles de diverses formes, superposées et fendues. Des lamelles sem- blables sont renfermées dans le verre irisé. J’en conclus que le verre attaqué est désagrégé mécaniquement à la suite de l’élimi- nation des produits de l’action chimique. Des parcelles de verre ayant la même forme et les mêmes stries que celles du verre attaqué se trouvent incorporées dans les cram- pons de thalles foliacés et dans les thalles crustacés. J'en note particulièrement dans des crampons de Xanthoria parietina, dans les thalles de Placodium murorum, de Lecanora erysibe, de Per- tusaria leucosora. Chez cette dernière espèce, des coupes d’une épaisseur de o mm. 8 renferment, incorporées dans presque toute ieur épaisseur, de nombreuses lamelles et disques de verre. Ges coupes témoignent d'un enlèvement mécanique de la surface du vitrail par les lichens. Cette action mécanique des lichens est également prouvée par le fait que la corrosion du verre apparaît d'abord aux endroits où les lichens sont le plus appliqués sur le vitrail. Par exemple, où se trouvent les crampons d’un thalle foliacé sur la surface d’un vitrail, se remarquent aussi de petits trous ; la position des fruc- tifications de Placodium murorum est également dessinée sur le verre par des trous ; un thalle crustacé et sans fructification cor- rode uniformément la surface du vitrail. En résumé, j'ai découvert que les lichens vitricoles exercent sur la surface des vitraux une action mécanique qui est la cause immédiate de la corrosion. Cete action mécanique suit l’altération chimique, toujours ac- célérée par la présence des lichens. (Laboratoire du P° Matruchot). 636 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE NOUVEAU PROCÉDÉ DE BROYAGE DES MICROBES ET SUBSTANCES ORGANIQUES, par ARTHUR GRIMBERG. Le procédé consiste essentiellement à produire une collision entre la matière à broyer et la limaille d’un métal magnétique tel que du fer, la limaille ou le liquide étant animés, par rapport l’un à l’autre, d’un mouvement obtenu par un courant magné- tique, agissant sur la limaille pour la déplacer ou l’immobiliser au sein du liquide suivant que celui-ci est fixe ou mobile. Nous ajoutons de la poudre d’émeri au liquide pour augmenter les sur- faces de choc de la limaille. On peut réaliser ce procédé de diverses manières. Le récipient contenant l’émulsion microbienne, la limaille et la poudre d'émeri peut être mis en rotation entre les pôles (+) et (—) d’un ou plusieurs électro-aimants. La limaille étant im- mobilisée dans le champ magnétique, l’émulsion microbienne est entraînée par la rotation du vase, vient s'y heurter et s'y fragmen- ter. Nous avons fait construire un appareil où le vase restant immobile de même que les aimants, nous produisons à l’aide d’un commutateur tournant un champ magnétique tournant au- tour du centre du vase contenant l’émulsion microbienne. L’ap- pareil est composé de la façon suivante : Huit bobines électro- magnétiques (Sr, S2,... S8) sont disposées en cercle dans le plan horizontal sur un bâti en bois (C.). Ces bobines sont reliées par un cercle en fer doux (B.). Au centre du cercle formé par les bobines, plonge le noyau (n) d’une bobine (N). Cette dernière est soutenue par deux lames de fer (A et A1) qui sont, d'autre part, vissées au cercle de fer B. Un vase en verre (V) est placé au centre sur le même plan que les bobines S. Le noyau n pénètre dans le vase V, étant lui-même entouré par le tube en verre F. L'appareil fonctionne sur le courant continu. Le bobinage est fait de telle sorte que le noyau n de la bobine N, est toujours le pôle nord (ou sud), tandis que les noyaux centraux de Sr, S2, etc., sont toujours du pôle sud (ou nord). À l’aide d'un commutateur tournant, le courant passe successivement par N et Sr, N et 5», N et S8. Il se produit, par conséquent, un champ magnétique tournant autour du noyau n ; ce champ magnétique entraîne la limaille magnétique qui se trouve mélangée à l’émulsion micro- bienne dans le vase V. Le produit du broyage est ensuite débar- rassé par des aimants de la limaille de fer, filtré à travers du coton pour arrêter la poudre d’émeri et ensuite filtrée à nouveau par un filtre Chamberland. SÉANCE DU 1) OCTOBRE 637 L'avantage de ce procédé sur les autres procédés de broyage réside, d’une part, dans la vitesse plus grande du mouvement, S KKKS 4 Sn KP 2 À [=] =] N'EFX NN 7/2 N SES =] =] F7 7 RS D Fig2 d'où choc plus considérable et surtout dans la petitesse des sur- faces qui entrent en collision. Si l’on considère des billes de fer, leur point de contact est pra- 638 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE - tiquement plan en regard de la petitesse du microbe. Par contre, le grain de limaille à peine plus grand que le microbe et la poudre fine d'émeri se touchent par une surface plus petite que le mi- crobe, d’où broyage plus certain de ce dernier. Nous obtenons un broyage qui n’est toutefois pas complet et il nous semble qu'il reste au bout de quelques heures de marche, encore la moitié des microbes non broyés. À PROPOS DE LA DÉTECTION MICROCHIMIQUE DES CARBURES INJECTÉS DANS LES TISSUS, par E. FAURÉ-FREMIET, De nombreuses recherches ont été faites depuis quelques années dans le but de caractériser par des méthodes microchimiques, la présence de carbures liquides ou visqueux (huiles de paraffines ou pétroles) et d'huiles essentielles introduites accidentellemnt ou volontairement dans les tissus et déterminant soit des sortes de tumeurs (paraffinomes, vaselinomes), soit des abcès aseptiques, tels que les abcès de fixation. Policard et Michon ont indiqué ici-même (r) une méthode excellente permettant de distinguer à coup sür les huiles miné- rales des éthers de la glycérine en se basant sur le fait que les premières se comportent toujours en présence de soude ou de potasse, comme des susbstances insaponifiables, tandis que les secondes donnent des savons solubles (2). Dans un travail précédent (3), nous avons indiqué une tech- nique analytique permettant de caractériser dans le pus ou la sérosité de diverses lésions la présence de carbures liquides ou visqueux et d’huiles essentieiles. Cette technique, basée sur les recherches de Hollande, Ascarelli, Lasausse, etc., et sur celles que j'ai poursuivies avec Mlle du Vivier de Streel, utilise la colo- (x) Sur la détection histochimique des carbures (huiles de vaseline) dans les tumeurs provoquées par injection de ces corps dans les tissus. C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXV, p. 473. (2) On sait qu’il existe dans les tissus, en dehors de la cholestérine, des subs- tances huileuses insaponifiables, telles que l'insaponifiable X de Kumagawa. Ces substances sont normalement en si petite quantité qu'elles ne peuvent don- ner lieu à aucune confusion. Cependant, dans certains cas pathologiques sur lesquels nous reviendrons plus tard, ces substances peuvent apparaître en quan- tités histologiquement très importantes. ÿ (3) Etude sur les abcès provoqués par. injections de substances mon sepliques. Méthodes de diagnostic. In Ann. d'hygiène publ. et de médecine légale, mai- juin 1920: SÉANCE DU 15 OoCTOBRE 639 rabilité des inclusions huileuses, leur solubilité et leur volatilité. À propos de la solubilité, nous avons indiqué, particulièrement dans les cas d'examen de pus desséché ou altéré, l'emploi de la potasse alcoolique ou de l’éthylate de soude légèrement hydraté ; ce dernier réactif produit, à la température du laboratoire, un éclaircissement et une légère gélification des tissus ; en sa pré- sence, les graisses et les huiles sont immédiatement saponifiées et dissoutes ; les huiles de vaseline sont insolubles ; les pétroles, les essences minérales, la benzine sont insolubles si la solution est suffisamment hydratée ; les huiles essentielles enfin sont à peine modifiées. D'autre part, nous avons préconisé également l'essai de la solubilité des inclusions huileuses à caractériser dans l’al- cool, l’acétone et l’aldéhyde éthylique (rx), la comparaison des résultats obtenus avec trois solvants donnant de bonnes indica- tions différentielles (2). LES TYPES PNEUMOCOQUES D'AVRIL 1919 A MARS 1921, par E. SACQUÉPÉE. Les Pneumocoques étudiés proviennent de pneumonies, ou de leurs complications, observées entre avril 1919 et mars 1921. Sou- lignons que dans le milieu visé, cette période a été exempte de toute épidémie grippale. Ils ont été obtenus le plus souvent par ponction directe et ensemencement immédiat (poumon, plèvre, sang), dans quelques cas par inoculation des crachats, après lavage, sous la peau de la Souris, et ensemencement du sang du cœur, ou par ensemencement sur plaques des produits d’expecto- ration. Les souches, après vérification de leurs caractères, ont été soumises à l’agglutination, suivant la technique indiquée par M. Nicolle, Jouan et Debains, avec application éventuelle de la méthode de Porges (r). Aptitude agglutinative. Il a été étudié 36 souches différentes. (x) Indiqué par Hollande. (2) Les carbures liquides de la série grasse sont solubles dans l’alcool absolu, peu solubles dans l'alcool hydraté et l’aldéhyde éthylique. Les huiles de vase- line (comme les paraffines) sont insolubles ou très peu solubles dans l’alcool absolu, l’acétone et l’aldéhyde éthylique. Les carbures benzéniques et les téré- benthines sont très solubles dans les alcools forts, l’acétone et l’aldéhyde éthyli- que. Les graisses et les huiles végétales sont solubles dans les alcools forts et insolubles dans l’aldéhyde éthylique. (3) Nous avons employé les sérums spécifiques anti 1, 11 et 111, préparés par M. Truche, à qui nous adressons nos meilleurs remerciements. Les taux limites d’agglutination sont généralement compris, pour les sérums utilisés, entre 1 p. 4o et 1 p. 250 pour les sérums 1 ct 11, entre 1 p. 20 et 1 p. 100 pour le sérum 111. 640 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Sur ce nombre, 12 (soit 33 p. 100) se sont montrées agglutinables d'emblée ; 22 autres ont pu être agglutinées par la méthode de Porges ; 2 sont demeurées inagglutinables. Au total, la grande majorité des souches, 34 sur 36 (environ 94 p. 100) ont donc pu être identifiées par agglutination, à l’aide des sérums I, IL, ou I. Répartition des types et antigènes. Les 34 souches agglutinabies se répartissent ainsi : | ( Type I o Types purs IT 23 Total : 26 / ti 3 Types mixtes De L 73 de : Total : 8 Il est bon de totaliser également les fonctions antigènes, c’est- à-dire de préciser combien de fois chacun des signes I, II ou III est représenté parmi les 34 souches agglutinables. Ainsi l’anti- gène Il, contenu dans le type pur II (23 cas), dans les types mixtes [ + IT (4 cas) et IT + IIT (4 cas) est présent au total 37 fois. L’addition donne, pour chacune des fonctions : Fonction I. — 4 cas sur 36 soit 11 p. 100 en IT. — 31 cas sur 36 soit 86 p. 100 — III. — 7 cas sur 36 soit 19 p. too Les résultats précédents conduisent à diverses remarques : 1° De beaucoup prédominant est le type IL pur, 23 cas sur 36 ne DC soit 63 p. 100. 2° La fonction antigène Il, déjà prédominante on les types purs, s’est rencontrée, en outre, dans tous les échantillons de types mixtes. Au total, cette fonction IT est présente 37 fois, soit dans 86 p. 100 des cas. Elle se montre ainsi extrêmement répan- due. 3° Le type I pur n'a pas été rencontré une seule fois dans cette série. La fonction antigène I est la plus rare des trois. 4° Il existe quelques souches, 3 soit 8,3 p. 100, représentant du Pneumocoque II pur. Comparés aux chiffres obtenus par M. Nicolle et Debains, qui envisageaient une époque antérieure, les résultats précédents n ap- portent pas de modification essentielle : c'est toujours la même prédominance du type IT et surtout de la fonction IT, mañs cette prédominance de II s’accuse davantage, aux détriments de III et surtout de I. Ces constatations comportent un corollaire pratique pour l’ap- plication de la sérothérapie antipneumococcique. On sait que seuls, les sérums I et IT sont actifs. Lorsque, dans la période con- sidérée, il y avait lieu d'appliquer le sérum sans que le Pneumo- coque fût exactement déterminé, le mieux était de s'adresser sur- tout au sérum II. SÉANCE DU 15 ocTOBRE GAL On voit, d'autre part, que le nombre de cas de pneumonie du type IIT pur est peu élevé (8,3 p. 100), ce qui permet de moins regretter l’absence d’un sérum III thérapeutique. Il est bien entendu que les résultats précédents s'appliquent exclusivement à la période considérée. Nous verrons ultérieurement que l’apparition d’une poussée de grippe devait les modifier sur certains points. SUR LA PRÉSENCE DE FORMATIONS LYMPHOÏDES DIFFUSES DANS LE POUMON, par À. GUIEYSSE-PELLISSIER. L'étude du développement des lésions tuberculeuses dans le poumon, chez le Lapin, m'a amené à modifier Les conceptions classiques sur la nature des cellules de l’alvéole pulmonaire. Je voudrais montrer dans cette note qu'il existe, à côté des cellules épithéliales, des éléments lymphoïdes formant dans le poumon un vaste organe lymphoïde diffus. Deux courants d'opinion se heurtent depuis longtemps sur la nature des petites cellules alvéolaires. Les auteurs qui les ont étu- diées à l’aide de l’histologie comparée et de l’embryologie en font des cellules épithéliales. Après les travaux d'Elenz, Schmidt, Kuthner, Cadiat, Kôülliker, Laguesse, etc., l'opinion classique s’est fixée et, dans tous les traités d’histologie normale, cette petite cel- lule est décrite comme une cellule épithéliale. On admet égale- ment qu'elle participe à la défense du poumon ; Laguesse, chez un supplicié, et moi-même, en étudiant l'absorption d'huile dans le poumon, admettons que la cellule à poussières est bien une cellule épithéliale détachée. Cependant, avant qu'on ne connaisse la nitration, Todd et Bowmann, Rainey, Zenker et surtout Villemin, se basant sur les faits pathologiques, rejetaient l'existence de cet épithélium, ce qui ne peut plus être admis aujourd'hui. La nécessité de l’exis- tence d’un tissu lymphoïde était apparue à Villemin dans la lutte contre la tuberculose ; cet auteur constate que les granulations * sont formées d'éléments semblables à ceux que l’on retrouve dans les tubercules des séreuses, des muqueuses, des ganglions, etc... Reprenant l'étude de la paroi alvéolaire normale, il s'exprime ainsi : « La paroi des vésicules se trouve ainsi, relativement à la faible partie de sa surface non occupée par les vaisseaux, d’une très grande richesse en cellules ; elle constitue de la sorte une BroLoGiEe. COMPTES RENDUS, — 1921. T. LXXXV. 4h 642 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE variété de tissu conjonctif qui n'est peut-être pas sans analogie avec les tissus adénoïdes ». D'autre part, parmi les auteurs modernes, qui connaissent matu- rellement l'existence de lépithélium alvéolaire, Metchnikoff. Yersin, Borrel, etc..., admettent que les cellules tuberculeuses. sont toujours formées par des éléments lIÿmphatiques. Borrel dit : « La cellule tuberculeuse est toujours une cellule lymphatique et ne dérive pas, tantôt d’une cellule pulmonaire, tantôt d’une cel- lule hépatique, tantôt d'une cellule rénale ». Or, dans mes expé- riences sur la tuberculose (après injection de bacilles dans la veine de l'oreille), j'ai toujours vu de fortes alvéolites catarrhales avec développement considérable des cellules alvéolaires, pouvant for- mer des cellules polynucléées et ressemblant tout à fait aux cel- lules des granulations tuberculeuses parenchymateuses. Ceci nous. ramenait donc à la question d'origine de la cellule à poussières, car ce sont évidemment les mèmes. Borrel en fait, dans la tuber- culose, des éléments INmphatiques : « Le processus pneumonique tuberculeux n'est pas dù à la desquamation des cellules épithé- liales des alvéoles (comme le croyaient les partisans de la théorie _de Baumgarten), mais à l’épanchement, à l’intérieur de ces al- véoles, d'éléments Ilymphatiques analogues à ceux que nous trou- vons dans les tubercules intralymphatiques ». Et Tchistowitsch affirme que les cellules à poussières sont d'origine lymphatique. On voit donc la difficulté de cette controverse ; d’une part, iles anatomistes purs, se basant sur le développement et sur l’histo- logie comparée, ne veulent voir dans les cellules de l’alvéole, en dehors des cellules endothéliales des vaisseaux, que des cellules épithéliales ; cellules qui peuvent se détacher et donner nais- sance aux cellules à poussières. D'autre part, les pathologistes voient dans les cellules qui forment les tubercules et dans celles qui remplissent les alvéoles les mêmes éléments, éléments d’ori- gine lymphatique ; seulement, ils ne nous disent pas d'où vien- nent ces éléments. Devant ces contradictions et à la suite de mes recherches per- sonnelles, d'abord sur les lésions pulmonaires produites par les gaz asphyxiants, ensuite sur l’évolution de la tuberculose chez le Lapin, j'ai été amené à considérer deux groupes de cellules dans les parois des alvéoles pulmonaires. Il y aurait, d’une part, les petites cellules épithéliales, pouvant se développer rapidement dans les cas d’alvéolite catarrhale et donner naissance aux cellules à poussières et, d'autre part, des cellules lymphoïdes faisant partie des éléments de la paroi et pouvant se développer également «et former les tubercules parenchymateux. Ces deux groupes d'élé- ments se ressemblent beaucoup, mais cependant on peut ÿ trouver quelques différences. SÉANGCE DU 13 ocToBRE GAS Avant de commencer cette étude, nous citerons l'opinion de Ribadeau-Dumas (dans le volume de la collection Sergent, Riba- deau-Dumas et Babonneix), au sujet de la formation des tuber- cules. « L'intervention du tissu lympho-conjonctif est indéniable, aussi bien des cellules mobiles que des cellules fixes, si l’on tient compte de ce fait que les cellules Iÿmphatiques ne sont que des éléments d'évolution moins avancée que les cellules fixes. Quant à la participation des cellules épithéliales à l’édification du folli- cule, on peut admettre que celles-ci, subissant l’agression bacil- laire, dégénèrent et constituent une variété de cellules épithé- lioïdes ». Ce n’est pas uniquement par le raisonnement que j'ai pu éta- blir l'existence de formations lymphoïdes dans le poumon, Deux groupes d'éléments, visibles sur les poumons sains (1), m'ont paru rentrer dans cette catégorie. Nous avions déjà été frappés dans nos études sur l’action des gaz de la fréquence de groupes cellulaires que nous avions appelés des nids de noyaux ; d’autre part, nous avions rencontré également chez des animaux divers, sains ou pathologiques, des éléments monstrueux resemblant à des méga- caryocytes. Ce sont ces deux groupes d'éléments que je crois de- voir ranger dans la classe des éléments Iymphoïdes. Je dirai d’abord que, sans atteindre la perfection des follicules clos, les formations lymphoïdes sont excessivement abondantes tout le long des bronches, même des bronchioles les plus fines. Dans le chorion, on voit de place en place des accumulations de petits éléments serrés les uns sur les autres, à noyau sphérique très chromatique ; ces amas n’ont pas de forme définie, sont mal délimités et sont de taille très variable. Nous retrouvons ces mêmes éléments, par petits groupes, dans les parois alvéolaires, souvent dans les points élargis où deux pa- rois se rejoignent. Les éléments, chez le Chien, sont empilés au nombre de cinq à dix et plus ; parfois l'empilement est excessi- vement serré, d’autres fois, il est un peu plus lâche : ce sont là des nids de noyaux. Il en est de même chez le Lapin, toutefois les cellules sont moins nombreuses. Ces cellules ne se distinguent que très diifieilement, des élé- ments épithéliaux. Cependant, si nous les examinons avec atten- tion, nous pouvons constater que généralement leur noyau est plus sombre, plus chromatique et leur protoplasma peu visible : ce sont bien des Doi Mais ce qui les distingue Ru sûre- (1) Pour bien se rendre compte de la situation de ces éléments, il est asc lument nécessaire que les parois alvéolaires soient fixées en état d’extension. On ‘y arrive assez facilement en injectant par piqûre be liquide fxateur dans Île poumon. 644 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ment, cest leur situation. Sur une coupe, on voit nettement que la cellule épithéliale occupe une place tout à fait superficielle et bombe dans l’alvéole ; les petits groupes de lymphocytes sont, au contraire, placés dans la profondeur, en des points où les parois alvéolaires sont élargies. Ce sont ces éléments qui réagissent dans les irritations intéressant le parenchyme pulmonaire. Les cellules à noyau monstrueux ressemblent aux mégacaryo- cytes de la moelle des os. Elles sont assez rares, mais nous en avons rencontré dans tous les groupes d'animaux que nous avons étudiés (Homme, Chien, Lapin, Cobaye et même chez un Chat nouvau-né) ; elles ont été vues pour la première fois par Arnold, en 1893 ; puis étudiées par Aschoff, Lubarsch, Maximow, Engel- mann, Foa, Sapegno. Bien que ces éléments ne ressemblent que de très loin aux mégacaryocytes de la moelle, la plupart de ces auteurs ont admis que c'étaient ces cellules, ou plutôt leur noyau seul, qui, entraîinées par embolie dans le courant sanguin, ve- naient se loger dans le poumon. Cette explication nous semble singulière et je ne pense pas qu'elle ait jamais été appliquée aux mégacaryocites si abondants dans la rate de la Souris blanche, du Hérisson, etc. Ces éléments sont à peu près réduits à leur noyau entouré d’une faible couche de protoplasma. La taille et la forme varient à l’in- fini ; il y en a qui ne sont qu'à peine monstrueux et qui sont sim- plement un peu plus grands que des noyaux normaux et un peu plus riches en chromatine, ce qui les distingue immédiatement des autres noyaux. D’autres sont énormes et monstrueux ; en pas- sant par tous les intermédiaires, on arrive à des masses mesurant 20 à 30 L Sur 10 à 12 u et auxquelles on ne peut décrire aucune forme. Ces masses présentent des prolongements renflés, de pro- fondes incisures, de brusques rétrécissements suivis de dilata- tions volumineuses. Elles sont toujours hyperchromatiques, se colorent énergiquement et tranchent par leur aspect sombre sur les autres noyaux. Ces éléments sont assez énigmatiques, mais les mégacaryocytes de la rate des Souris blanches ne le sont pas moins, et c'est par comparaison avec ces éléments que je crois pouvoir les ranger dans la classe des éléments lymphoïdes. Etant donnée leur rareté, je n'ai jamais pu me rendre compte s'ils jouaient un rôle dans les réactions pathologiques. Je signalerai également que j'ai toujours été frappé de l’abon- dance des leucocytes polynucléaires dans les poumons sains et pathologiques, particulièrement des leucocytes éosinophiles et je suis persuadé, après mes recherches sur l’absorption de l'huile dans le poumon, que ces derniers éléments se forment sur place. D'après ces faits et en m'’appuyant sur les réactions patholo- SÉANCE DU 15 OCTOBRE 645 giques, je crois pouvoir dire qu'il existe, dans le poumon, un véritable organe lymphoïde diffus et que ce sont les éléments de cet organe qui réagissent dans les réactions parenchymateuses du poumon, en particulier dans la formation des granulations tuber- culeuses. La cellule épithéliale, de son côté, donne naissance aux cellules à poussières et aux amas de cellules qui apparaissent dans les alvéolites .catarrhales. (Institut de recherches biologiques de Sèvres). SUR LE POUVOIR ANTISEPTIQUE (ANTIGÉNÉTIQUE) DE QUELQUES COULEURS D'ANILINE, par J. Brinré. Les expériences rapportées ci-dessous ont été faites incidemment et sont restées incomplètes. Toutefois, leurs résultats confirment les observations de même ordre publiées par W. Churchmann, : Ph. Eisenberg, Oberstadt, Krumwiedt, Fielder, Watson, etc... et montrent l’action antigénétique remarquable qu'’exercent sur cer- tains microbes, les couleurs telles que : le violet benzylé, le violet hexaméthylé cristallisé pur, le vert brillant et même le bleu de méthylène (1). Les dilutions de couleurs ont été faites dans |le milieu de culture même, en partant d’une solution colorante mère à 1 p. 1000 dans l’eau distillée. Le milieu de culture employé habi- tuellement était le bouillon de bœuf, avec peptone Chapoteaut. Les ensemencements étaient pratiqués au moyen dé la pipette, chaque tube recevant 2 ou 3 gouttes de culture récente. 1° Staphylocoque (microcoque de Nocard)- Le milieu est im- propre à la culture lorsque la dilution de la couleur atteint les taux suivants : bleu de méthylène, 1 p. 30.000 ; violet benzylé, 1 p- 500.000 (ou : culture après 11 jours, dans une expérience) ; violet hexaméthylé, 1 p. 1.000.000 ; vert brillant, 1 p. 1.000.000. 2° Bacille de Preisz-Nocard. Origine : lymphangite ulcéreuse du Cheval (Bacille isolé par Truche). Le Bacille ne pousse pas dans les dilutions de : bleu de méthylène à 1 p. 30.000 ; violet benzylé à 1 p. 1.000.000 ; violet hexaméthylé à 1 p. 4.000.000. (Dans un bouillon à la peptone Martin, le résultat s’est montré légèrement différent ; le Bacille a poussé en 3 jours dans une di- lution de violet héxaméthylé à r p. 2.000.000) ; vert brillant à I P. 1.000.000. (x) Les trois premières couleurs utilisées portaient la marque R. A. L.; le bleu de méthylène était ancien et de provenance inconnue. À 646 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 3° Bacille diphtérique (Collection de l’Institut Pasteur). Pas de eulture dans les dilutions de : violet benzylé à 1 p. 500.000 ; violet hexaméthylé à 1 p. 5.000.000 ; vert brillant à 1 p. 1.000.000. Le violet hexaméthylé s'étant montré d’une activité tout à fait remarquable, quelques expériences ont été faites dans le but d'éta- blir son action antigénétique sur le Bacille diphtérique dans un milieu additionné de sérum. Le Bacille ne pousse pas dans les milieux suivants : 1° bouillon 9/10 +sérum de Cheval à r/r0+vio- let hexaméthylé, 1 p. 500.000; 2° bouillon 8/ro+sérum 2/10+ violet hexaméthylé, 1 p. 200.000 ; 3° bouillon 5/r0+sérum 5/10+ violet hexaméthylé, 1 p. 500.000. Des expériences analogues pratiquées sur le Staphylocoque ont donné les résultats suivants. Pas de culture dans : bouillon 9/10+sérum 1/10+ violet hexaméthylé, 1 p. 100.000 ; bouillon 8/ro+sérum 2/10+ violet hexaméthylé, 1 p. 100.000 ; bouillon 5/10+sérum 5/10 + violet hexaméthylé, 1 p. 10.000. En résumé, le violet benzylé, le violet hexaméthylé; le: vert brillant exercent vis-à-vis de certains microbes (qui gardent la couleur par la méthode de Gram) une action antigénétique puis- sante, dont l'effet est encore appréciable dans les dilutions pous- I r . à I K I ô 4 Fe sées Jusqu'à — , — et même —= (violet hexamé- 1.000.000 2.000.000 5.000.000 thylé et Bacille diphtérique). Ce pouvoir antigénétique est sus- ceptible de varier suivant le milieu de culture employé. Il se montre moins actif dans les milieux additionnés de sérum. PROPRIÉTÉ IMMUNISANTE DE LA BACTÉRIDIE CHARBONNEUSE TUÉE PAR L’ALCOOL-ÉTHER, par À. Sraus et P. FoRGEoT.. Depuis les expériences de Toussaint (1880) qui avait réussi à conférer l’immunité aux Moutons par l'injection de sang char- bonneux défibriné et chauffé ro minutes à 55°, un grand nombre de chercheurs ont tenté de vacciner les animaux par les bacté- ridies tuées. Les moyens employés pour tuer la bactéridie varièrent avec les expérimentateurs : Roux et Chamberland (1888) eurent recours à la chaleur ; en chauffant à 58° cinq jours de suite, une heure chaque fois, du sang de Moutons morts du charbon, ils. obtinrent un liquide vaccinant le Mouton. Roux (1891) utilisa l’action antiseptique de l'essence de moutarde ; le sang d'un animal tué par la bactéridie asporogène, mis en contact pendant deux ou trois jours avec de l’eau saturée d’essence de moutarde devient stérile et acquiert des propriétés vaccinantes. D'autres SÉANCE DU 15 ocToBre G£7 chercheurs comme Marmier, Hankin, Arloing, ont tenté de réa- liser l’immunisation au moyen de la toxine charbonneuse, Aucun de ces savants n'a expérimenté sur le Cobaye, qu'ils estimaient trop sensible au virus. Nous avons tenté l’immunisation de cet animal au moyen de microbes tués par l’alcool-éther (1) pensant utiliser ainsi à la fois les corps microbiens et les substances toxi- ques qu ils peuvent contenir. Ces microbes tués par l'alcool-éther, puis dilués dans l’eau physiologique, étaient injectés sous la ea à doses croissantes. Le point délicat était d'établir la dose conve- nable car, si on exagère celle-ci, les animaux ne tardent pas à se cachectiser et parfois à mourir d'intoxication. Dans une première série d'expériences nous avons fait 3 inocu- lations successives aux doses suivantes : 5 mmgr., 10 mmgr., 15 mmer. à 6 jours d'intervalle chacune. Au cours de cette série, un animal ayant plus sensiblement maigri que les autres, n’a pas reçu la troisième injection ; il n'en a pas moins résisté défini- tivement, comme les autres Cobayes avant reçu trois injections, à l'inoculation de 1/8 de c.c. de deuxième vaccin qui tue le témoin en deux. jours. Nous avons fait une deuxième série d'expériences en pr ratiquant seulement deux injections vaccinales et en réduisant les doses de la. façon suivante : 2,5 mmgr. et 5 mmgr. à huit jours d'intervalle. L'expérience a porté sur 4 Cobayes qui, après chaque injection, ont baissé sensiblement de poids. Ils ont tous été éprouvés 14 jours après la dernière injection avec 1/8 de c.c. de deuxième vaccin tuant les deux témoins en 48 heures. Tous nos Cobayes ont résisté définitivement ; un seul a présenté un œdème assez étendu qui s’est résorbé à partir du quatrième jour. En outre, nous avons comparé l’immunité conférée par notre procédé à celle acquise par le Cobaye ayant reçu le premier vaccin anticharbonneux sous la peau. Trois Cobayes ayant recu r/8 de c.c de premier vaccin, furent éprouvés 14 jours plus tard et en même temps que ceux de notre deuxième série par 1/8 de deuxième vaccin ; deux seulement résistèrent. On peut donc dire que le Cobaye acquiert vis-à-vis du deuxième vaccin, par l'injection de microbes tués par l’alcool-éther, une immunité supérieure à celle que lui confère l’inoculation de 1/8 c.c. de premier vaccin. Cette immunité n’est cependant pas suffisante pour lui permettre de supporter l’inoculation d’une dose : mortelle de charbon asporogène. (Institut Pasteur et Laboratoire militaire de recherches vétérinaires.) (x) Bactéridie asporogène déjà utilisée par nous. (C. R. de la Soc. de biol.. 93 avril 1921). G4S SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LE POUVOIR LIPASIQUE DES SUCS PANCRÉATIQUE ET INTESTINAL. INFLUENCE DE LA BILE, par HER: Rocer et LÉON Biner. L'extension du tubage duodénal, comme moyen d'exploration fonctionnelle du pancréas, met à l’ordre du jour le problème des lipases pancréatique et intestinale. Aussi, nous a-t-il semblé inté- ressant de mesurer le pouvoir lipasique du suc pancréatique et du suc intestinal, et de déterminer l'influence de la bile sur l’action de ces deux liquides. Le suc pancréatique a été recueilli sur des Chiens auxquels on. pratiquait une fistule temporaire du canal principal, près de son abouchement dans le duodénum. Le suc intestinal a été prélevé sur un Chien porteur, depuis plus de deux mois, d’une fistule Thiry-Vella. Les mesures du pouvoir lipasique ont été faites à l’aide de la méthode de P. Carnot et H. Mauban. Sur des plaques de gélose additionnée de 2 p. 100 de graisse, on laisse tomber une série de gouttes isolées du liquide qu’on veut étudier. Vingt-quatre heures après, on traite la plaque par une solution d’acétate de cuivre, qui forme avec les acides gras mis en liberté des savons cupriques de couleur foncée. Les sucs qui nous ont servi ont été dilués dans de l’eau salée à 8 p. 1.000 de la façon suivante : N° des dilulions Quantilé de suc pour 1 e-c. PARA PU MEN RE LA UE QE A AL UE ET T ONE AA A A SON CEE one ro SOU A 0 0.5 EDEN OS PI CE PRE POLE AE OC SR EE 0.25 PS EN PANES E ON CHLORE CA OC EP ON 0.125 D EE PP PASS te A ATEN ET Reef pe del 0.0625 CAR ER Ar ER NAME RUE AS 0.012 D Ci EE in DES LE 09 Hia) n 0 BA n Dr ONg 0.015606 CS EE TE IR MS DD | dU A BI OR Et ARE LAC 0.0078 QAR PEAR SEVRES MN Ren R ee t 0.0039 DONS Pl Le RC ee eee ICE . 0.00109 RARE EE S O0 OISE dl a 2.0.0: 0 WU an olé n'a 0.0009 OR AT NS DR AA CURE Mes At URL ee Tes 0.00047 Le suc pancréatique produit un dédoublement appréciable jus- qu'aux numéros 4 et 6, c’est-à-dire jusqu'aux dilutions comprises entre 12,5 et 3,1 p. 100. Additionné de bile, il donne une réaction positive jusqu’au numéro 12, répondant à 0.00047 soit 0.47 p. 100. Le suc intestinal recueilli sur l'animal à jeûn s’est montré inefficace. Si, trois heures avant l'expérience, l’animal avait fait un repas riche en graisse, l’action lipasique apparaissait, mais elle SÉANCE DU 195 OCTOBRE 649 était faible, s'arrêtant au numéro 2, c'est-à-dire à une dilution de moitié. L'adjonction de la bile, active le suc intestinal recueilli pendant la période de jeûne et lui confère un pouvoir analogue à celui du suc entérique pur de l'animal en digestion, les numéros r et 2 dédoublant alors les graisses. Le suc intestinal recueilli pendant la période digestive, quand on l’a additionné de bile, se montre actif jusqu'aux dilutions 6 et HcoMprISeSs eENIre 3 r0et 3,0, D. 100: Ces données confirment et complètent les travaux de Frouin, d'Emile Terroine et de Mile Kalaboukoff, de P. Rochaix. Elles mettent en évidence le rôle de la bile qui renforce le pouvoir lipa- sique du suc pancréatique et du suc intestinal actif des animaux en digestion, qui fait apparaître l’action lipasique du suc intes- tinal inactif des animaux à jeün. Les résultats que nous rapportons aujourd’hui peuvent être rap- prochés de ceux que nous avons fait connaître dans une note anté- rieure. En cas d’obstruction du cholédoque, la bile passant par voie sanguine dans l'intestin, surtout quand celui-ci contient des matières grasses, permet le dédoublement des graisses neutres, ce qui explique leur faible proportion dans les matières fécales des malades atteints de néoplasme pancréatique. ÉTUDE DE LA CIRCULATION DU MEMBRE SUPÉRIEUR PAR L'OSCILLOGRAPHIE, LA PLÉTHYSMOGRAEUIE ET LA CAPILLAROSCOPIE SIMULTANÉES, par CxarLes Laugry, Sicismonp BLocx et Jean Meyer. T! nous à paru intéressant de reprendre à la lumière de 11 capil- laroscopie l'étude des conditions locales de la circulation artérielle et capillaire du membre supérieur, en comparant entre elles les données des diverses méthodes graphiques. Technique. Le sujet est étendu dans le décubitus dorsal, le bras écarté, le poignet à la hauteur du cœur ; le brassard de l’oscillo- mètre est appliqué au poignet et mis en relation avec une capsule oscillographique. Le RÉ SNbEpIe de Hallion et Conte est fixé à la face pal- maire des 2° et 3° doigts et correspond à un tambour enregistreur. Le {4° doigt repose dans la gouttière de notre appareil capillaros- copique. Nous exerçons d ’emblée une compression au delà de la tension maxima et nous décomprimons graduellement. Nous enregistrons 620 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE alors les deux graphiques pendant que l'un de nous observe le CT du micr oscope. * La comparaison entre les données oscillographiques et capil- a que. a été présentée par deux d’entre nous à la séance du 29 juin 1921. Nous rappellerons seulement les points suivants : La tension maxima correspond à l'apparition dans les capillaires d'une circulation lente. En décomprimant, on voit subitement les capillaires se dilater, le champ rougir, le sang circuler rapi- dement. Plus tard, le champ s’éclaire, la circulation se ralentit. Ces phénomènes sont indépendants de la tension diastolique. * Comparaison entre la courbe pléthysmographique et l'oscil- logramme. La courbe pléthysmographique comporte à la décompression : un premier segment horizontal ou légèrement descendant ; un segment ascendant, atteignant son acmé en 2 ou 3 degrés ; un court plateau auquel fait suite un segment descendant par éche- lons jusqu’à la décompression totale. L'ascension, c'est-à-dire l’augmentation du volume: du doigt, commence nettement au-dessous de la tension systolique oscilla- toire. Aucun point de la courbe ne coïncide de façon constante avec la tension diastolique. 3° Comparaison entre la Sbnamnomie et la capillaroscopie. Il existe une coïncidence entre le début de l’ascension de la courbe et le moment où les capillaires deviennent le siège d’une circulation rapide. Les différences n'excèdent pas un degré et sont de l’ordre des erreurs que comportent l’observation du champ microscopique et la sensibilité du pléthysmographe : celle-ci est fonction de deux ordres de facteurs : un facteur anatomique, le volume des doigts observés et un facteur physiologique, l’afflux de sang dans les doigts, afflux qui peut être réduit par des causes périphériques d'ordre capillaire ou par des causes centrales d'ordre cardiaque. Il semble donc que le parallèle entre ces deux méthodes mette en évidence une donnée nouvelle : la contrepression permettant la réplétion des capillaires. D'autre part, la descente de la courbe pléthysmographique ré- pond à l’éclairement du champ avec ralentissement de la circula- tion. Malheureusement, il arrive souvent que la détermination de ces points soit difficile, tant sur la courbe qu’au microscope. Il est vraisemblable que ces phénomènes (descente de la courbe et éclairement du champ) traduisent le rétablissement de la circula- tion veineuse. 4° Si, au cours de la décompression, nous observons la réappari- tion du pouls radial que nous prenons juste en aval du brassard, SÉANCE DU 13 OCTOBRE 61 nous le percevons au moment où débute l'ascension du pléthys- mographe, très rarement à 1/2 ou 1 degré au-dessus. Il y a donc une relation entre la tension systolique prise par la palpation et la contrepression qui permet la replétion des capillaires. Il y a, d'autre part, comme nous l’avons répété, une coïnci- dence entre la systolique enregistrée à l’oscillographe et l’appari- tion dans les capillaires d'une circulation lente, sans dilatation. A l'examen capillaroscopique, ce sont là deux images nettes et parfaitement distinctes. En pratique, dans un grand nombre de cas, les données oscil- lographiques et palpatoires, capillaroscopiques et pléthysmogra- phiques, ne présentent entre elles que de très faibles différences et correspondent sensiblement à la même contrepression. Mais chez les autres sujets, nous avons relevé entre les maxima oscillo- graphique et palpatoire des différences de deux degrés et plus C'est chez eux que les constatations sus-indiquées ont comporté le plus de netteté. DissSOCIATION EXPÉRIMENTALE DES EFFETS _ VASO-CONSTRICTEURS ET ADRÉNALINO-SECRÉTEURS DE L'EXCITATION SPLANCHNIQUE, l par À. TourNarE et M. CHaBrotz. L’excitation du bout périphérique du nerf splanchnique élève la pression artérielle avec une netteté et une constance remarqua- bles. Le fait s'explique classiquement par la vaso-constriction qui est alors engendrée dans le domaine de la circulation abdominale, territoire de distribution du nerf. La dépendance entre l'excitation nerveuse et la contraction arté- riolaire n'est pas douteuse. Mais est-elle bien directe? La question devait logiquement se poser le jour où on a découvert que le splan- chnique commandait à l’activité glandulaire des surrénales : le nerf n'était-il point vaso-constricteur parce qu'adrénalino-sécré- teur ? L'expérience s’est prononcée contre une interprétation aussi exclusive : en effet, l'excitation du splanchnique détermine de l'hypertension aussi bien chez l’animal surrénalectomisé, donc réduit aux seuls appareils d’innervation vaso-motrice (Gley :t Quinquaud), que chez le sujet qui, privé des appareils précédents par éviscération du tractus gastro-intestinal, par contre a con- servé intact le jeu de ses glandes adrénalinogènes (Asher, Elliott). D'ailleurs, il est possible de reconnaître — autrement que par cette suppression élective et alternée de chacun d’eux — l’habi- 622 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tuelle dualité des mécanismes d’hypertension que régit le splan- chnique : vaso-constriction directe et adrénalino-sécrétion —. Leur dissociation s’ébaucherait déjà dans le temps, grâce au retard hosgemil Li 7 a Tracé réduit de 1/2. De haut en bas s'inscrivent : 1) La pression carotidienne du Chien A (le transfusé) ; 2) La pression carotidienne du Chien B (le donneur) ; 3) Les mouvements respiratoires du Chien B ; 4) L'excitation du splanchnique droit de ce même Chien ; 5) Le temps en 1/2 seconde. intégral de leur réponse respective à l'excitation du nerf. L'ascen- sion de la pression artérielle, consécutive à la faradisation du splanchnique se ferait, d'après Anrep, en deux étapes et dessine- SÉANCE DU 15 OCTOBRE 623 rait sur la courbe une double marche d'escalier : la première se- rait d'origine vaso-motrice pure, car elle subsiste après, ablation des surrénales ou ligature de leurs veines ; la seconde serait d’ori- gine adrénalinique, car les précédentes agressions la suppriment. Mais Gley et Quinquaud ont contesté la constance et la significa- tion de ces résultats : ils ont notamment retrouvé l’ascension de la pression en deux phases chez des Chiens surrénalectomisés dont ils excitaient le splanchnique. Aussi bien la dissociation cherchée se réalise-telle- plus élégante et plus démonstrative dans l’espace, chez deux animaux solidari- sés par une anastomose veineuse surrénalo-jugulaire. Voici com- ment : Expérience (23 mars 1921). Deux Chiens mâles, un gros (B) de 17 kilos et un petit (A) de 6 kilos, sont chloralosés : B sera le « donneur », À le « transfusé ». On découvre chez B, par voie lom- baire, la capsule surrénale droite, puis le splanchnique droit qu’on lie et sectionne en vue d’excitations ultérieures. On dégage la veine capsulo-lombaire à son implantation cave et on la lie en ce point ; son autre extrémité est coupée et fixée dans le bout cardiaque de la jugulaire du Chien A, par le procédé d’anasto- mose, que nous avons fait connaître (1). La capsule surrénale droite de B déverse donc désormais dans la circulation veineuse de À, toute l’adrénaline qu'elle est susceptible de sécréter. Dans ces conditions d'expérience, l'excitation du bout périphérique du splanchnique droit de B manifestera ses effets adrénalino-secré- teurs chez À, ses effets vaso-constricteurs directs chez B, s’il est vrai que le nerf commande également à ces deux mécanismes. L'enregistrement des pressions carotidienens montre qu'il en est bien ainsi : l’excitation du splanchnique droit de B, pendant 15 secondes, détermine en effet, chez l’un et l’autre Chien, une hypertension indiscutable : chez À, c’est après un temps perdu de 11 secondes, que la pression s'élève en même temps que le cœur se ralentit ; le tracé est caractéristique d’une action adrénalinique (« actionspuls » à pression différentielle très accusée). Chez B, c'est une seconde à peine après le début de l'excitation que la pression monte, assez accidentée — peut-être par les mouvements respiratoires, eux-mêmes irréguliers. Dans les deux cas, l'effet se prolonge 4o à 50 secondes après la cessation de l'excitation et dure au total, un minute environ. Le nerf splanchnique se révèle donc hypertenseur à double titre : comme nerf vaso-constricteur ordinaire (effet chez B), comme nerf adrénalino-sécréteur (effet chez A). L'expérience est refaite à trois reprises avec le même succès. (x) C. R. de la Soc. de biol., g avril 1921. 64 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE À l’autopsie, on vérifie l'exécution correcte de la ligature de la - veine surrénale et de l’anastomose surrénalo-jugulaire. En résumé, l’anastomose surrénalo-jugulaire, telle que nous l'avons décrite, permet très heureusement la dissociation dans l’espace des deux ordres de phénomènes physiologiques — vaso- constricteurs et adrénalino-sécréteurs — que déclenche l’excita- tion du splanchnique. Indiscernables chez le sujet normal, — où ils interfèrent pour se confondre en un résultat commun, l’hyper- tension, — les deux mécanismes, nerveux et humoral, s’affirment au contraire distincts et se révèlent également efficaces chez les animaux conjugués, où chacun d’eux trouve son lieu particulier de réalisation exclusive. Ainsi, mieux que tout autre, l’artifice expérimental que nous proposons, permet de démontrer : l’action du splanchnique sur l'activité sécrétoire des surrénales ; la réalité et le rôle efficient de l’adrénalinémie ainsi engendrée. (Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine d'Alger). SÉANCE DU 19 OCTOBRE 653 DÉVELOPPEMENT DE MÉTASTASES OVARIENNES RHABDOMYOMATEUSES DANS L ÉVOLUTION EXPÉRIMENTALE DE LA TUMEUR INFECTIEUSE DES OISEAUX, par À. PEyroN.. Dans des notes antérieures (1), j'ai exposé que Le champ d'ac- tion de l'agent pathogène (virus filtrant) du sarcome du Poulet n était pas limité, comme l'avaient cru les auteurs américains, au seul tissu conjonctif. En étudiant à la fois dans le tissu conjonctif et les muscles striés, l’histogénèse de la tumeur expérimentale obtenue par un filtrat dépourvu d'éléments cellulaires, j'avais pu voir que la néoplasie du pectoral, considérée par Peyton Rous comme un sarcome simple dissociant les fibres musculaires, repré- sentait plutôt une sorte de néoplasie mixte provenant de la pro- lifération simultanée (et des plus inégales, suivant les cas) des éléments conjonctifs interstitiels et des fibres musculaires. J’ai décrit ailleurs (2) les principaux stades de cette différenciation néoplasique expérimentale des éléments musculaires. Ultérieure- ment par l'emploi d'un filtrat à marche lente réduisant au mini- mum la réaction conjonctive, j'ai pu produire à l’état presque pur, un rhabdomyome pectoral typique. J'ai 1. poursuivi et réalisé dans le poumon le développement de métastases du même ordre, afin d'écarter définitivement d objection d’un simple phéno- mène de sarcoly se. Depuis lors, j’ai pu obtenir dans l'ovaire, des métastases rhabdo- myomateuses développées suivant le même mécanisme, mais encore plus remarquables par leur caractère massif et la régula- rité de leur histogénèse. Les figures ci-contre proviennent de l'ovaire d'une Poule ayant reçu dans le pectoral 1.5 c.c. de filtrat sur bougie Chamberland L2, sans adjonction de Kieselgurh. Six semaines après, à l’autopsie, on trouve une tumeur pectorale de l'aspect habituel et l'ovaire transformé en une masse volumineuse régulière et lobée. Poumons et foie macroscopiquement indemnes. À l'examen histologique, la tumeur ovarienne montre les dispo- sitions rhabdomyomateuses de la tumeur primitive, mais beau- coup plus régulières et homogènes. Les travées constituées par des éléments fusiformes allongés rappelant la disposition clas- sique du myosarcome des Mammifères, alternent avec des myo- cytes volumineux et réguliers et s'y relient par des formes de transition des plus variées. On observe un peu partout, après im- prégnation à la laque ferrique, des myofibrilles à l'état homogène, (: ) C. R. de l’Acad. des sc., ét C. R. de la Soc. de biol., janvier 1921. (>) Bulletin Ass. Française du cancer, janvier 1921. 656 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE moniliforme ou segmenté. Dans les volumineux myocytes, leur origine intracellulaire ne paraît pas douteuse (fig. 2), on les trouve également au niveau des travées syncytiales qui unissent les élé- ments fusiformes. Dans des points tels que celui de la fig. 3, les connexions topographiques et probablement génétiques des myo- fibrilles avec les travées du réticulum sarcoplasmique, paraissent évidentes. L'évolution et la multiplication des cellules néoplasi- ques s'effectuent suivant un cycle déjà exposé antérieurement cinèses assez fréquentes au niveau des petits éléments fusifor- mes, amitoses exclusives mais souvent incomplètes des grands myocytes, conduisant à des formes plasmodiales plurinucléées. A souligner l'intensité de la prolifération cellulaire à la périphérie Fig. I. — Vue d'ensemble (1/440) d'un groupe de myocytes à limites cellu- laires nettes. — En haut et à gauche (pointillé), forme de passage d’un myocyte au syncytium. Bouin, Heidenhaiïn. de la métastase, sous l’endothélium de revêtement, comme si les. conditions offertes par le milieu péritonéal étaient particulière- ment favorables à la culture des éléments musculaires. Ce fait nouveau s'ajoute à la série de mes démonstrations antérieures au cours desquelles je me suis efforcé de démontrer que le virus de cette tumeur (sarcome primitif du tissu conjonctif) peut détermi- ner au niveau d’un autre tissu sain (muscles), la série complète des lésions néoplasiques: Ainsi se trouve rompu (sans doute sur un poiñt seulement et pour un groupe spécial) l’obstacle que la spécificité biologique des tissus avait opposé jusqu ici aux efforts des expérimentateurs, et qui était considéré dans la pathologie des tumeurs, comme une notion inébranlable. Kon et Fugii (1) viennent de relater un fait qui confirme égale- ment l'intérêt de la voie de recherches ainsi ouverte : ces auteurs étudiant, au Japon, une variété de sarcome infectieux, voisine de (1) Inoculation of sarcomatous tumours, into negro fowls. Journal of Cancer Besearch, 1921. SÉANCE DU 15 OCTOBRE 637 Fig. IT. — Myocyte de for- me allongée. — Connexion: des myofibrilles avec le reti- culum (:1/1800). Bouin, Hei- denhain. Fig. IT. — Vue à un fort grossissement (1/1800) du pe- tit rectangle en pointillé de la figure 1, montrant des myofibrilles en continuité avec le reticulum d’un grand myo- cyte. Bouin, Heidenhain. IDE E BioLociE. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LAXXV. AS 658 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE celle qui sert à mes expériences, ont pu disposer de Coqs porteurs de chromatophores spéciaux dans iles téguments, les viscères et, en particulier, les os. Or, en injectant à l'intérieur d’un os long le filtrat habituel, ils ont vu la tumeur expérimentale s’incorporer les chromatophores et ceux-ci devenir néoplasiques, comme dans les mélanomes. Malheureusement, leur texte ne mentionne pas expressément la présence des éléments mélaniques dans les noyaux métastatiques. Pour cette raison, jointe à quelques autres, le fait n'a pas l'intérêt décisif que présente notre prolifération métastatique du muscle strié. Néanmoins et sous ces réserves, je le rapproche des faits précédents pour conclure que nous dispo- sons actuellement, vis-à-vis du virus spécial du sarcome des Oi- seaux, de trois groupes d'éléments cellulaires à réactions néopla- sique, positive : tissus de substance conjonctive proprement dite, chromatophores, muscles striés. Je propose de leur appliquer le terme de cellules réceptrices, employé autrefois dans un sens très général par Borrel (à propos du rôle éventuel des agents infectieux dans l’étiologie du cancer) et qui, pour le cas particulier aura été véritablement prophétique. (Institut Pasteur). (57) RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE SÉANCE DU 30 JUILLET 1921 Crevers (J.) : Contribution à l’étude de l’action de la glande thyroïde sur les phénomènesd'’im- SOMMAIRE lement des microbes aux leuco- CMLES ER CN ER Cie Riel Le Fèvrg DE Anrric (M.) : Sur DOTE NI KE LION ES APR NA RSSE AA A 57 | le facteur microbe dans le phéno- Freperico (H.) : Pour servir à mène d’accolement des microbes l’interprétation de l’électrocar- AUXACUCOCVLESR ER EIRE 7E «diogramme (E. C. G.). IV. L’E. Govarrts (P.) : Action du sé- C. G. des Sauriens et des Ophi- rum antiplaquettique sur l’élimi- NET) EMA ia re) RE ES 59 | nation des microbes introduits Le Fèvre DE ArRic (M.) : Les dans la circulation............. 65 propriétés adhésives des leuco- Ipe (M.) : Sur le calcul des do- cytes et de leurs extraits dans le Ses OUEST AE RREEL 67 phénomène d’accolement des mi- Zunz (E.) et Govazrts (P.) : robes aices cellules. 2... 73 | Action du sérum antiplaquettique Le Fèvre DE ARRIG (M.) : L’ob- sur l’anaphylaxie sérique....... 62 servation du phenomène d’acco- Présidence de M. L. Gedoelst. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE L ACTION DE LA GLANDE THYROÏDE SUR LES PHÉNOMÈNES D IMMUNITÉ, Note de JEANNE CLEVERS, présentée par HENRI FREDERICQ. Jusqu'ici, le rôle de la glande thyroïde dans les processus d’im- munité n’a pas encore été établi de façon indiscutable. Au début de janvier 1920 Am. Garibaldi (1) croyait pouvoir tirer de ses expériences des conclusions différentes de celles de la plupart des auteurs. D’après lui, l’extirpation du corps thyroïde favorise la formation d'hémolysine. Pour Launoy et Lévy-Brühl (2), G. Lerda et S. Diez (3), Fjelstad (4) et Frouin (5) l’ablation préalable de la (1) Am. Garibaldi. C. R. de la Soc. de biol., 1920, t. LXXXIIT, p. 15. (2) Launoy et Lévy-Brühl. C. R. de la Soc. de biol., 1913, t. LXXV, p. 55. Annales Inst. Pasteur, 1915, t. XXIX, n° 5. (3) G. Lerda et S. Diez. Rivist. Academ. di medico di Torino, 1905, t. XI, 18 mars. (4) Fjeldstad. Amer. Journ. of Physiol., 1910, t. XXVI, p. 72. (5) Frouin. C. R. de la Soc. de biol., 1910, t. 2, p. 287. 660 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (58) thyroïde ne modifie en rien le degré de résistance des animaux aux différentes infections. D'un autre côté, il semble établi que l’administration de glandes thyroïdes excite les éléments généra- teurs d’alexine. (Mile Fassin) (1). Marbé (2) est arrivé à cette conclusion que des Cobayes auxquels on donne des corps thyÿroï- des dans l’alimentation sont plus sensibles à l’intoxication diphié- rique que des Cobayes normaux. J’ai essayé de déterminer expérimentalement l’action de la thyroïdectomie sur la production de précipitine antiovalbumine. J’ai procédé de la façon suivante. L'expérience a porté sur 9 Lapins dont 5 furent thyroïdectomisés, les 4 autres servirent de témoin. Is étaient âgés de 2 à 3 mois et pesaient environ 1,5 kgr. Huit jours après l'opération je leur ai injecté, à tous, sous la peau du dos, 1 c. c. de blanc d'œuf pur, et j'ai répété ces injections tous les 6 jours, jusqu'à leur avoir fait q injections, en augmentant la quantité jusqu'à 2 c. c. de blanc d'œuf par injection. Ce pro- cédé d'’immunisation est recommandé par Ch. Hollande et Gaté (3} comme donnant un taux de précipitine plus élevé que le pro- cédé massif d'injections intraveineuses. Avant chaque injection de blanc d'œuf je prenais à chaque Lapin une petite quantité de sang pour voir le moment d'apparition de la précipitine et pour la titrer. Pour le titrage de la précipitine je me suis servi au début de dilutions de blanc d'œuf à 1/100, 1/1000, 1/10000 et 1/20000, que je mettais en présence du sérum à titrer. Seulement ce procédé ne permettait pas de suivre l’augmentation du pouvoir précipitant du sérum et je me suis servi d’une dilution de blanc d'œuf à 1/100 mise en contact avec des dilutions successives de sérum. Les ré- sultats des réactions étaient notés après un séjour de 30/ à l’étuve ALTO Voici quels furent les pouvoirs précipitants maxima des sérums, exprimés en dilution de sérum suffisantes pour produire encore une réaction de précipitation : Lapins Pouvoir précipitant | I 1/40 après 7 semaines. Ta | 3 1/40 après 7 semaines. thradidectormises 39 1/45 après 6 semaines. | ha 1/35 après 6 semaines. | L2 1/50 après 6 semaines. 2 1/20 Après 5 semaines. NE l 1/20 après 5 semaines. Lapins témoins à c | 38 1/30 après 5 semaines. \ 4o 1/35 après 5 semaines. (1) Mlle Fassin. C. R, de la Soc. de biol., 1907, mars-avril. (2) Marbé. C. R. de la Soc. de biol., 1911, t. LXXI, p. 357. (3) A.-Ch. Hollande et J. Gaté. C. R. de la Soc. de biol., 1918, t. LXXXI, p. 148, (59) SÉANCE DU 90 JUILLET 661 Du NE AS PR PR 2 EE M ee ER On voit donc que le taux de précipitine est en général sensible- ment plus élevé chez les Lapins éthyroïdés que chez les témoins. De plus la précipitine apparaît chez les opérés, un peu plus tar- divement que chez les autres. Il a fallu en général 6 jours de plus pour voir apparaître le pouvoir précipitant chez les animaux pri- vés de leur glande thyroïde. Je pourrais done conclure, d’après ces résultats, que l’ablation de la glande thyroïde favorise la production d’anticorps antioval- bumine — ce qui semblerait venir à l’appui des résultats observés par Am. Garibaldi au point de vue de l’hémolysine. (Inslitut de physiologie, université de Gand). POUR SERVIR A L'INTERPRÉTATION DE L'ÉLECTROCARDIOGRAMME (E. C. G.). IV. L'E. C. G. pes SAURIENS ET DES OPHIDIENS, par HENRI FREDERIC. J'ai enregistré, au moyen du galvanomètre à corde d’Einthoven (modèle Bull-Boulitte), l'E. C. G. de Chalcides tridactylus (1), en dérivant directement les courants d'action à partir du cœur, qui était mis à nu par ouverture du sac péricardique. Une électrode impolarisable (genre électrode d’Arsonval) étant appliquée sur le ventricule, l’autre étant appliquée sur les gros vaisseaux de la base du cœur, à une faible distance de celui-ci, j'ai enregistré l'E. C. G. total. Cet E. C. G. permet de distinguer les accidents suivants : 1° Une ondulation auriculaire P, diphasique dans un cas, tri- phasique dans un autre. Chacun des sommets positifs ou néga- tifs de cette ondulation correspond à un courant de 6,05 à o,1 millivolt. ° Vingt-cinq à soixante-dix centièmes de seconde après le début de P, une brusque inflexion R, dénotant la présence d’un courant de 0,05 millivolt environ, suivie d’une ondulation $ dont la gran- deur est très variable (o, 15 à o,8 millivolt). La durée totale du complexe RS est de 14 à 16 centièmes de se- conde environ. 3° Quarante à quatre-vingt centièmes de seconde après le début de R, commence à se manifester une ondulation T, dirigée, dans les cas que j'ai observés, en sens inverse de R. Sa durée est de 18 à 26 centièmes de seconde environ. Elle correspond à un cou- rant de 0,4 à 0,6 millivolt. (x) Ou d’après l’ancienne dénomination : Seps chalcides. La 662 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE |, (60): A LT A RC Pi Re nee PR 4° Entre RS et T il n'y à pas d'état isoélectrique des deux élec- trodes : la corde est déviée de sa position de repos dans le même sens que T de o,r à 0,2 millivolt environ. Dans un cas j'ai pu observer un block incomplet 2/1 auriculo- ventriculaire. Une contraction sur deux des oreillettes était suivie d'une contraction ventriculaire. L'autre contraction auriculaire survenait en même temps que cette contraction ventriculaire. Cette anomalie apparaît nettement sur l'E. CG. G. du cœur total où lon voit entre RS et T se marquer les trois petites encoches de la systole auriculaire supplémentaire (P triphasique). L’écrasement de la région auriculoventriculaire arrête les con- tractions du ventricule et permet par application directe des élec- trodes impolarisables à la surface des oreillettes d’enregistrer l’électrogramme de l'étage auriculaire considéré isolément. Une diminution de tension de la corde donne plus de sensibilité au galvanomètre et facilite l'inscription des faibles courants auricu- laires. L'électrogramme auriculaire montre dans ce cas une courbe compliquée composée d'une ondulation assez rapide, parfois polyphasique, analogue à R, suivie à trente centièmes de seconde d'intervalle d'une ondulation monophasique analogue à T (dirigée dans le même sens que R) ou biphasique analogue à TU. Une technique du même genre m'a permis de faire chez Île Lézard vert (L. viridis) et chez la Couleuvre à collier (Tropidonotus natrir) des observations semblables, tant en ce qui concerne l'E. C. G. total que l’électrogramme des oreillettes. Quelques différences de détail se montrent chez ces animaux relativement à l’amplitude ou à la durée de chacune des inflexions de la corde, mais l'E. C. G. total montre toujours au moins les pointes P, R et T : et l’électrogramme auriculaire, deux inflexions l’une rapide, l’autre lente. Ces expériences confirment les observations que j'ai faites anté- rieurement (1) sur l'E. C. G. de la Tortue, ainsi que certaines par- ties des travaux de plusieurs auteurs sur l'E. C. G. total des Repti- les, des Poissons et des Batraciens, ou sur l’électrogramme auri- culaire de la Grenouille (Straub), de la Tortue et de la Carpe (Noyons), du Chat (Samojloff), du Chien (Kahn, H. Frederieq, Hering), du Cheval (Kahn), etc. Ces expériences montrent que : chez Chalcides tridactylus, chez Lacerta viridis et chez Tropidonotus natrix, l'E. C. G. se compose: des mêmes éléments primordiaux (P, R et T) que ceux qui com- posent l'E, C. G. des homéothermes. Ces ondulations sont cepen- (1) Henri Fredericq. €, R. de la Soc. de biol., 95 juin 1921. Qi] (61) SÉANCE DU 90 JUILLET 66 dant étirées sur un plus grand intervalle de temps que chez les homéothermes. On peut en conclure que la disposition anatomi- que du cœur est sans influence sur le type de l'E. C .G. ventricu- laire (en opposition aux idées théoriques de Kraus et Nicolaï, de Hering, etc). L'électrogramme auriculaire enregistré seul montre les mé- mes inflexions fondamentales (R ou RS et T ou TU) que l’éleetro- gramme ventriculaire. Tout incite à croire que l'allure polyphasi- que de l'E. C. G. est l'expression non pas d’une disposition mi- croscopique du cœur mais de la structure histologique propre du myocarde. Il faut sans doute voir dans l’ondulation KR et dans l’ondulation T la traduction de phénomènes essentiellement dif- férents, comme le seraient par exemple l’activité physiologique des myofibrilles et celle du sarcoplasme. (Institut de physiologie, Gand). 664 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (62) / ACTION DU SÉRUM ANTIPLAQUETTIQUE SUR L'ANAPHYLAXIE SÉRIQUE, par Encarp Zuwnz et PAUL GovAERTS. Nous avons montré récemment (1) que l'injection préalable de sérum antiplaquettique atténue légèrement les effets du sérum traité par l’agar. Nous exposerons maintenant les résultats obte- nus dans l’anaphylaxie sérique. Des Cobayes de 200 à 250 gr. ont été préparés par injection in- trapéritonéale de 2 c. c. de sérum de Cheval. Trois semaines plus tard on a pratiqué l'injection déchaïînante. La veille du jour où l’on effectuait cette injection, les Cobayes sensibilisés étaient partagés en trois lots. Les animaux du premier groupe recevaient, par voie intrapéritonéale, 6,8 à r c. c. de sérum antiplaquettique additionné du même volume de solution physio- logique. Les Cobayes du second lot étaient traités de la même manière, mais en remplaçant le sérum antiplaquettique par du sérum de Lapin normal. Ceux du troisième groupe étaient réser- vés comme témoins et servaient à fixer la dose de sérum de Cheval sûrement mortelle lors de l'injection déchaînante. Nos résultats sont résumés dans le tableau ci-joint. * Dans l’ensemble, les Cobayes traités la veille par le sérum anti- plaquettique ont présenté une résistance légèrement accrue au choc anaphylactique : a) la quantité de sérum sûrement mortelle était le plus souvent supérieure à celle que nécessitaient les té- ‘ moins ; b) pour üne dose déchaînante égale, les accidents étaient un peu moins graves. Toutefois cette atténuation est beaucoup plus nette chez les Cobayes qui recevaient la veille de l’expérience non pas du sérum antiplaquettique, mais la même quantité de sérum de Lapin normal. Des Cobayes chez lesquels on a beaucoup diminué le nombre de plaquettes dans le sang circulant (et qui présentent du purpura hémorragique) réagissent à l'injection déchaïînante à peu près de la même manière que les animaux témoins. Nous avons montré d'autre part qu il en était de même en ce qui concerne les effets toxiques du sérum traité par l’agar. Ces faits portent à croire que l’'agglutination brusque des plaquettes sanguines ne constitue pas, comme le pensait v. Behring (2), une des conditions essentielles des accidents anaphylactiques mortels. Nos deux sérics d'expériences présentent des différences nota- bles 1) C. FR. de la Soc. de biol., 25 juin 1921, p. 248-257. 5) E. von Behring. Deut. med. Wochenschr., 1914, t. XL, p. 1857-1860. 669 ET JUILL ] nt 2 SEANCE (63) ‘OTAINS ‘S9APAS SOWIOIAUAS "OTAANS ‘519891 SOWOIAWAS "OTAANS ‘SI9S9T SOUUOJAUIAS *OTAINS ‘SI9591 SOLMOJAUAS c£'0 ‘OTAANS ‘SOWOIAWAS 9P SEd ce'0 ‘U 81 U 9 U9 JIOU SoAas ‘JAUIAS ‘AIAINS ‘S9APIS SOUIOJAUAS G£'0 ‘OTAAINS ‘S9ALIS SOWIOJAUIAS ce'0 ‘SANUIU G U9 JION ‘U SI U 9 U® JIOUW ‘SoABAIS ‘IAUIAS cg'0 ‘Sa)NUIU ! 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Cette action ne s’observe point pour les effets du sérum traité par l’agar. La protection tient sans doute, dans le premier cas, à un certain degré de désensibilisation (contre le sé- rum de Cheval) provoquée par l'introduction intrapéritonéale de sérum de Lapin. 3° Il existe entre les deux ordres d'expériences une contradic- tion apparente. Le sérum antiplaquettique paraît agir, chez les Cobayes auxquels on a injecté du sérum traité par l’agar, par sa propriété « antiplaquettique », puisqu’en ce cas le sérum normal est inactif. Au contraire, dans la séro-anaphylaxie, l’action « anti- plaquettique » ne semble pas devoir être mise en cause, à pre- mière vue, puisque le sérum de Lapin normal est plus protecteur que le sérum antiplaquettique. Il se pourrait cependant que le facteur « antiplaquettique » in- tervienne dans les deux ordres d'expériences. Le sérum antipla- quettique est, en effet, « anticobaye ». Peut-être un tel sérum n'exerce-t-il plus l'effet désensibilisant que produit dans les mé- mes conditions du sérum de Lapin normal. Dès lors l’atténuation légère des accidents anaphylactiques par le sérum antiplaquettique résulterait du facteur « antiplaquettique » et non de l'élément « sérum étranger ». L'action du sérum antiplaquettique: serait alors du même ordre pour l’anaphylaxie sérique et pour les effets du sérum traité par l’agar. Des expériences encore en cours plaident jusqu’à un certain point en faveur de cette manière de voir. Nous avons injecté à un Lapin, à trois reprises, du sérum de Cobaye. Le sérum de Lapin ainsi préparé, injecté dans le péritoine de Cobayes sensibilisés par le sérum de Cheval, n’a pas atténué les effets d’une injection dé- chaînante pratiquée le lendemain, alors que le sérum de Lapin normal se montrait nettement protecteur. (Institut de thérapeutique de l'Université de Bruxelles). (65) SÉANCE DU 90 JUILLET 667 ACTION DU SÉRUM ANTIPLAQUETTIQUE SUR L'ÉLIMINATION DES MICROBES INTRODUITS DANS LA CIRCULATION, par PAUL GOVAERTS. J'ai étudié, dans une série de notes antérieures, l'intervention des plaquettes sanguines dans l'élimination des particules étran- gères introduites dans la circulation. On pouvait penser que l'éli- mination des microbes serait modifiée si l’on diminuait le nom- bre des plaquettes dans le sang circulant. Cette diminution s’ob- serve après des injections intraveineuses de colloïdes étrangers à l'organisme (peptone, gélatine, sérums étrangers), mais cette mo- dification n’est que transitoire. En outre les plaquettes qui ont disparu de la circulation ne sont pas détruites; elles s'accumulent passagèrement dans les capillaires et leur accolement aux micro- bes reste possible. Déjà, en 1917, nous avons constaté, avec Delrez, qu’une injection préalable de peptone n'influençait pas notablement l'élimination du para B chez le Lapin. | Le sérum antiplaquettique injecté aux Cobayes permet d'obte- nir une diminution très considérable du nombre des plaquettes dans le sang circulant. Celle-ci se maintient pendant plusieurs jours, et s'accompagne probablement d’une lyse de ces éléments. J'ai utilisé les deux échantillons de sérum antiplaquettique dont il a été question dans une note antérieure (1). La. veille du jour où je pratiquais l'injection microbienne les Cobayes recevaient, dans le péritoine, 1 à 2 ce. c. de sérum antiplaquettique additionné d'une quantité égale d'eau physiologique. Le lendemain les ani- maux ainsi traités présentaient régulièrement du purpura hé- _morragique : taches purpuriques sur la peau ; pétéchies dans les muscles, hémorragies dans le mésentère et la région rétropérito- néale ; souvent pétéchies dans les poumons. Dans le sang on ob- servait une diminution nette du nombre des globules rouges. Le. nombre des plaquettes tombait aux environs de 50.000 par mme. Le sang oxalaté, centrifugé à faible vitesse, donnait un plasma presque transparent, différant beaucoup du plasma des animaux témoins. rendu fort trouble par de nombreuses plaquettes en sus- pension. Le chiffre des leucocytes ne paraissait pas influencé. Les Cobayes ainsi préparés recevaient par voie intraveineuse 1 à > ©. ©. d'une suspension épaisse de Bacille typhique dans l'eau physiologique. La même quantité (calculée par rapport au poids (1) E. Zunz et P. Govaerts. Action du sérum antiplaquettique sur les effets toxiques du sérum traité par l’agar. C. R. de la Soc. de biol.. t. LXXXV, n° 24, 1020 UD: V248- 668 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (66) de l'animal) était injectée à des Cobayes normaux. On numérait les colonies dans le sang carotidien r minute, puis 3o minutes après l'injection. Bien que ne paraissant pas toujours très malades, certains des Cobayes préparés (surtout si la dose de sérum antiplaquettique dépassait 1 c. c.) supportaient beaucoup plus mal que les témoins les petites saignées et l'injection de Bacille typhique. Souvent ils mouraient peu de temps après la fin de l’expérience, presque tou- jours dans la nuit suivante. Certains ont succombé queues mi- nutes après l'injection microbienne. Le nombre des colonies dans le sang prélevé une minute après l'injection de Bacille typhique a présenté des variations irrégu- lières et s’est montré, chez les Cobayes préparés, tantôt supérieur, tantôt inférieur ou égal à celui que l’on observait chez des té- moins. Par contre une demi-heure après l'injection microbienne, j'ai toujours trouvé, chez les animaux traités par le sérum antipla- quettique, un nombre de colonies inférieur à celui des témoins. Ainsi contrairement à ce que l’on eut pu prévoir, l'injection intra- péritonéale de sérum antiplaquettique accélère l'élimination des microbes injectés dans les veines, et cela à un moment où le sang est très pauvre en plaquettes. Quelques expériences prati- quées en injectant, au lieu de Bacille typhique, du B. coli, m'ont fourni des résultats analogues. Je ne puis m'expliquer jusqu'ici par quel mécanisme le sérum antiplaquettique produit cet effet paradoxal. L'intervention des plaquettes dans l’élimination des microbes injectés dans la cir- culation d'un animal normal me paraît une donnée solidement établie, mais cette élimination dépend de facteurs humoraux et cellulaires très complexes sur lesquels j’ai déjà insisté précédem- ment. Les Cobayes traités par le sérum antiplaquettique ne peu- vent pas être considérés comme ne différant des animaux normaux que par une diminution du nombre des plaquettes. Peut-être pour- rait-on mieux comprendre l’action du sérum antiplaquettique en étudiant les effets de l'injection de sérum de Lapin normal et de sérum antileucocytaire. (Institut de thérapeutique de l'Université de Bruæelles). (67) SÉANCE DU 90 JUILLET 66€ SUR LE CALCUL DES DOSES TOXIQUES, par M. Ipe. En étudiant la narcose chloroformique avec le D' Magos (1), nous constatons un fait qui nous paraît instructif pour l’appré- ciation des doses mortelles en général. On prévoit facilement que la dose mortelle de poison donnée en une fois s’élèvera si l’élimi- nation permet de contrebalancer rapidement la résorption. Une destruction ou une combustion rapide du poison aurait le même effet. Pour le chloroforme, nous trouvons autre chose encore : c'est une mise en dépôt inoffensif qui aboutit au même résultat. Voici le fait. Un animal placé dans une atmosphère appropriée de chloroforme sera narcotisé en 10 minutes. Théoriquement, il a absorbé alors sa dose narcotique. Mais si on laisse l'animal dans cette même atmosphère et qu’on poursuive le titrage du chloro- forme, on constate que l'absorption du chloroforme se continue assez uniformément durant toute la première heure et probable-. ment durant beaucoup plus longtemps encore. C'est surprenant, car d’autres expériences montrent : 1° que le sang est en équilibre de tension chloroformique depuis la troi- sième minute de l'administration, et 2° que le tissu nerveux a sa pleine charge de chloroforme depuis la 30° minute. (Nicloux). Et pourtant après ce délai, le sang veineux revient toujours des tissus partiellement déchargé, il reprend une nouvelle charge au pou- mon et cela se continue dans des proportions telles que, après une heure, la dose réputée mortelle de dix centigr. par kgr. est plu- sieurs fois dépassée. Pourtant à ce moment, l'animal est simple- ment en narcose ordinaire et il en sortira lacet dès qu'on cesse l’inhalation. Un quart d'heure après la cessation de l’inhalation narcotisante, l’animal nous présente un vrai paradoxe toxicologique. Comme l'exhalation à l’air libre est environ 2 à 3 fois plus faible que l'absorption dans l’atmosphère narcotisante, il se fera que l’animal bien réveillé recèle encore dans ses tissus plusieurs doses soi- disant mortelles de chloroforme. C’est ce fait qui nous semble suggestif au point de vue général. Pour Je chloroforme l'interprétation nous paraît simple : si l’a- nimal continue d’absorber du chloroforme, c’est que certains tissus ne sont peut-être jamais saturés du narcotique à la tension donnée. par le sang. Ces tissus sont ici les tissus gras ; et d’après de nombreuses analyses de Nicloux, ce ne sont plus les centres {&) Travail sous presse dans les Archives Internat. pharmacodynamie. 670 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (68) nerveux qui interviennent comme absorbants après 30’. C'est donc dans les paquets dormants de graisse que le chloroforme continue à s’écouler. Ge dépôt est inoffensif et il n'aura plus d'au- tre effet que de faire trainer durant des heures la lente élimina- tion post-narcotique. Transitoirement, il nous empêche de fixer un chiffre pour la dose narcotique ou pour la dose mortelle de chloroforme. Et ce qui est vrai pour le chloroforme semble à priori devoir se réaliser pour tous les médicaments très solubles dans les lipoïdes. C'est le revers de la théorie de Mayer-Overton. Parce que lipo-soluble un médicament devra forcément être happé au passage par le tissu gras dormant, (si nous pouvons le qualifier ainsi) et ce sera autant de soustrait à la dose opérante. Enfin ce qui s’est réalisé dans les tissus gras, pour les toxiques lipo-solubles, doit aussi se prévoir pour d’autres catégories de toxiques. Les métaux et métalloïdes étrangers trouveront sans doute des accapareurs physiques dans les substances albuminoïdes et la distribution du toxique entre milieux dormants et milieux importants pour la vie, doit être une des causes les plus troublan- tes dans le jeu des doses actives. Même nous songeons aux glucosides et alcaloïdes, spéciale- ment, à l'exemple suggestif de la digitale. Son principe actif. nous le savons, disparait rapidement du sang, et quelques mi- nutes plus tard nous trouvons (à dose suffisante) tous les muscles striés ordinaires totalement inexcitables. Pour l'effet attendu de la digitale sur le centre vagotonique, c’est au moins un dépôt : inopérant qui se fait dans les muscles. Tous ces faits doivent nous rendre circonspects, non seulement dans l'appréciation des doses actives de médicaments, mais dans ioutes nos conceptions théoriques, généralement beaucoup trop simplistes. Nos organismes ne sont pas des Amibes, et même une cellule est encore un petit nie et non une simple solution de réactif pour nos poisons. (69): SÉANCE DU 90 JUILLET Gr1 L'OBSERVATION DU PHÉNOMÈNE D'ACCOLEMENT DES MICROBES AUX LEUCOCYTES, par M. Le FÈvRE DE ARRIC. - On sait que l’acte de la phagocytose se passe en deux temps et que le premier d’entre eux est caractérisé par le phénomène de l’accolement de l’objet phagocytable à l’élément phagocytaire. Ce phénomène a été étudié notamment par Levaditi et Mutermilch (1) pour les Trypanosomes, puis par Sawtchenko, (r910) et par Barikine (2) pour les globules rouges. Ces auteurs utilisaient dans ces expériences des Trypanosomes ou des globules préalablement sensibilisés par l’immun-sérum convenable. Si l’on tente, suivant les conditions de l’observation habituel- le, de mettre des leucocytes et des microbes vivants en présence d'un sérum opsonisant, dans l’espoir de répéter des expériences similaires à celles rapportées plus haut, on ne parvient pas à ob- server directement le phénomène de l’accolement. Une observation attentive à l’ultramicroscope et dans des con- ditions d'expériences particulièrement favorables, permet, tout au plus, d'apercevoir le premier temps de l’acte phagocytaire. Comme on sait, les leucocytes frais apparaissent dans l'éclairage latéral comme des sphères brillantes, bourrées de petites granulations très mobiles. Si l’on met en présence de ces leucocytes des micro- bes mobiles comme le Vibrio metchnikovi, par exemple, on cons- tate que certains éléments microbiens touchent dans leur course les phagocytes et qu'ils disparaissent à cet instant, à la façon d’une très petite goutte liquide qui se perdraïit brusquement dans une autre plus volumineuse, avec laquelle elle entrerait en contact. La présence des grains colloidaux qui s’agitent dans le protoplas- me empêche de voir directement si le microbe a été réellement incorporé, tandis que les préparations colorées démontrent l'ac- complisement de la phagocytose. _ Cette phagocytose active, par la rapidité de sa réalisation, ne permet donc pas à M de distinguer la première phase d’accolement. Mais, peu à peu, au cours de l’examen, un certain nombre de leucocytes se sont collés à la lame ou à la lamelle et étalés à la surface du verre, où ils rampent en émettant un ou plu- sieurs bourgeons ; c'est à ce moment qu'il semble qu'on puisse { (1) Levaditi et Mutermilch. Mécanisme de la pheg vocytose. C. R. de la Soc. de biol.,.t. LXVIT, p. 1079, roro. (2) Barikine. Sur le mécanisme de la phagocytose in vitro. Zeitsch. f. Immu- nitätsforsch., t. VIII, 1910. , RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (70) _ tÙ saisir une certaine adhésivité des microbes pour le’ protoplasme leucocytaire. La chose devient plus nette encore lorsque la prépa- ration vieillit et que, par suite de l’évaporation, les cellules com- mencent à s’écraser entre lame et lamelle. II semblerait donc que certaines conditions nouvelles, et d'importance apparemment mi- nime, fussent-elles de nature mécanique, qui touchent l'appareil phagocytaire, modifient son activité normale et permettent de rendre plus saisissable le premier temps de l’acte phagocytaire. Mais le phénomène d’accolement est manifestement observable lorsqu'on utilise, non plus des -leucocytes vivants et frais, mais bien des leucocytes morts, tués par la chaleur à 45°, ou bier pré- férablement, des leucocytes paralysés par la conservation à la gla- cière. On prélève les leucocytes d’un exsudat péritonéal, asepti- quement provoqué chez le Cobaye, et on utilise ces cellules après les avoir lavées et maintenues dans la solution physiologique pen- dant deux ou trois jours à la glacière. Ces leucocytés étant mis en présence de microbes mobiles (Vibrion cholérique ou Bacilles du groupe typhique), et d’un immunsérum approprié, chauffé à 56°, on observe, à l’ultra-microscope, que les microbes adhèrent aisé- ment au protoplasme cellulaire au moindre contact forfuit. Ou bien l'élément microbien touche le leucocyte et y demeure fixé, ou bien, il y adhère par une de ses extrémités et se débat violem- ment, ou bien encore il paraît arrêté dans sa course à très peu de distance de la cellule, peut-être fixé par les cils, se comportant donc à peu près comme les Bactéries soumises au phénomène de l’agglutination véritable. Peu à peu d’autres microbes viennent s'ajouter à côté des premiers, et, en quelques minutes, le leuco- cyte se trouve entouré d’une masse feutrée de Vibrions ou de Ba- cilles qui forment autour de la cellule une abondante chevelure. On retrouve naturellement ces figures sur les préparations co- Jorées, et on constate, sur ces dernières, qu’elles sont particulière- ment nettes au niveau des gros macrophages. Les polynucléai- res par contre portent moins de microbes accolés. Ils n’en portent guère ou pas, si, au moment de l'expérience, ils étaient encore capables de réaliser l’acte de l’englobement, ce dont nous avons naturellement la preuve dans ce cas par la présence du grand nombre de germes qu'ils peuvent contenir. Aux cellules en voie de phagolyse adhèrent au contraire un grand nombre de microbes. Ceci rappelle une observation déjà ancienne de Metchnikoff, qui avait constaté au cours de ses re- cherches sur le Vibrion cholérique, que celui-ci adhérait volon- tiers aux macrophages en voie de phagolvse. Dans nos expérien- ces les moindres débris leucocytaires sont abondamment chargés. de microbes. En suivant la même méthode nous avons étudié l’ac- colement de microbes divers, toutefois avec un succès inégal, ce (71) SÉANCE DU 90 JUILLET 673 qui paraît dépendre de conditions particulières sur lesquelles nous reviendrons ultérieurement. (Laboratoire de M. Levaditi, à l’Institut Pasteur). SUR LE FACTEUR MICROBE DANS LE PHÉNOMÈNE D ACCOLEMENT DES MICROBES AUX LEUCOCYTES, par M. Le FÈVRE DE ARRIC. Nous venons de voir dans notre note précédente qu'on peut, dans certaines conditions, observer aisément le phénomène d’ac- colement des microbes au protoplasme leucocytaire, et, par consé- quent, l'étudier plus soïgneusement. L'accolement d’un microbe à une cellule au sein d’un liquide véhiculaire suppose le concours de trois facteurs qu'il convient d'examiner successivement : le microbe, ou objet phagocytable, le leucocyte ou appareil phagocytaire, le liquide au sein duquel l'action se passe. Le microbe n’adhère au leucocyte que pour au- tant qu'il présente pour le protoplasme de ce dernier une affinité de contact suffisante. Cette affinité, qui apparaît médiocre si on l’étudie en solution physiologique, est considérablement accrue par la présence d’une très petite quantité d’un sérum convenable. Par le jeu normal de l’opsonisation, les humeurs impriment aux microbes une modification physico- -chimique telle qu’elles les ren- dent particulièrement aptes à adhérer aux éléments phagocytaires, et ensuite à se laisser phagocyter. C’est là ce que nous connaissons par les nombreux travaux an- térieurs sur le mécanisme de la phagocytose, et c’est ce que l’on peut observer directement pour la première phase de celle-ci. En présence d’un immunsérum chauffé, on pourra voir s’accoler intensément aux leucocytes paralysés par le séjour à la glacière, des microbes qui, en d’autres circonstances, n’y adhèrent que mé- diocrement. On pourra obtenir le même effet d’un sérum normal frais si les microbes qu’on utilise sont peu virulents pour les ani- maux sur les humeurs desquels on expérimente. Ainsi le sérum de Lapin normal permet l’accolement facile du Bacille typhique, et du Staphylocoque, favorise moins l’adhésion du Vibrion cholé- rique, favorise moins encore l’accolement du Pneumocoque. De plus en présence d’un même sérum, et dans les mêmes conditions, des échantillons différents du même microbe se montrent inéga- lement accolables. Nous avons ainsi essayé quelques souches de Bacille typhique, et nous avons constaté que les moins propices se trouvaient être celles qui avaient été isolées le plus fraîchement Biorocie. CoMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV.. A6 674 RÉUNION DE LEA SOCIÉTÉ BEËGE DE BIOLOGIE (T2) de cas humains graves ou mortels, que les plus favorables étaient des cultures anciennes, et particuhèrement sensibles aux sérums agglutinants. Le fait que cette propriété favorisante thigmotrope, du sérum normal pour certaines espèces peu virulentes, disparaît par le chauffage à 56°, alors qu'elle résiste dans les résums spécifiques pour des microbes virulents ou nôn, ainsi que certains détails dépendant apparemment de la virulence du germe, prouve bien qu'il s’agit ici, comme dans d’autres phénomènes bien connus, de l’action opsonisante du sérum, telle que nous sommes habitués à la connaitre. | À la suite des observations sur les Trypanosomes dé Levaditi et Mutermilch, de Laveran et Mesnil, Mesnil et Brimont, on en est venu rapidement à considérer l’accolement de Fobjet phagocytable au phagocyte comme un acte physico-chimique pour l’aecomplis- sement duquel la vie du phagocyte lui-même n'était pas néces- saire. La vie de Fobjet phagocytable ne l'est évidemment pas davantage, mais si l'on désire utiliser des microbes morts, il im- porte de choisir le moyen de tuer ces derniers. Aïnsi si lon tue du Vibrio metchnikovi, en lexposant à une température de 56° pendant une demi-heure, on constate que ce mierobe n’est plus guère accolable. Au contraire, si l’on éteint la vitalité d’une émul- sion de Vibrions par addition d’une quantité minime de formol (dilution de r/100.000) contact agissant pendant r2 heures, et qu'on reprend le microbe, et le lave, on obtient un élément mo- difié qui s’accole cependant aisément, en présence de sérum sen- sibilisant. Le chauffage provoque dans ce cas particulier une modification déjà appréciable de la surface du microbe que n’amène pas la so- lution formolée. De nombreuses questions peuvent être reprises à ce sujet, et notamment celle de savoir l'importance que peut prendre dans ce phénomène la formation des capsulés microbiennes, question dont nous nous occuperons prochainement. (Institut Pasteur de Bruxelles). (73) SÉANCE DU 930 JUILLET 675 LES PROPRIÉTÉS ADHÉSIVES DES LEUCOCYTES ET DE LEURS EXTRAITS, DANS LE PHÉNOMÈNE D ACCOLEMENT DES MICROBES A CES CELLULES, par M. Le FÈVRE DE ARRic. La propriété adhésive du protoplasme leucocytaire pour les mi- crobes n'apparaît à l’observation, comme nous l'avons vu plus haut, que dans des conditions particulières, paralysie de la phago- cytose active ou du phénomène de préhension, altération de la vitalité cellulaire ; nous avons rappelé aussi que la vie de la cel- lule n’était pas indispensable à cet accolement, et que d’ailleurs les débris leucocytaires isolés manifestaient cette propriété à un haut degré. À considérer ces faits, il s’en dégage l’impression que les leu- cocytes doivent contenir une substance douée de propriétés adhé- sives spéciales, conduisant normalement à l’incorporation des ger- mes rencontrés et plus ou moins bien préparés à cette fin par la sensibilisation. Cette propriété ne deviendrait bien visible à l’ob- servateur que lorsque les cellules, touchées dans leur équilibre normal, deviennent incapables de poursuivre complètement l'acte phagocytaire, ou peut être même, qu'étant mortes, elles permet- tent à ce moment la diffusion du principe. Dans cet ordre d'idées, nous avons voulu voir s’il était possible d'extraire des leucocytes des substances jouissant de ces propriétés. Nous nous sommes adressé au procédé de Gengou (1915) basé sur l'emploi des acides dilués (1). Nous avons suivant sa technique préparé des extraits de leucocytes de Lapin et de Cobaye. Dans de tels extraits, nous avons placé de petites quantités de noir animal, afin d’en adsorber le principe actif. Après 12 heures de contact à la glacière, nous reprenons le précipité et le remettons en sus- pension dans du liquide physiologique neuf. Une goutte de cette suspension est alors ajoutée à une émulsion de microbes neufs ou sensibilisés. Nous constatons dans ces conditions que le précipité, préparé par l'extrait, a acquis la propriété d’accoler à lui un grand nombre de microbes, et qu’il réalise ainsi artificiel- lement ce que nous observons avec les leucocytes eux-mêmes. Si l’on met en présence de précipité de noir animal ainsi préparé des microbes mobiles, comme le Vibrio metchnikovi, on assiste à l’accolement des germes à la surface des grains de noir. (x) La technique en est exposée dans ses grandes lignes dans le Traité de l’im- munité dans les maladies infectieuses, par J. Bordet, p. 194, Paris, Masson, 1920. Un mémoire spécial du P' Gengou relatif à ce sujet doit paraître inces- samment. 676 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (74) Ces masses d’abord inertes, sont bientôt chargés de Vibrions accolés, et tiraillées par les microbes qui cherchent à s’en détacher; elles se mobilisent et effectuent dans les préparations, observées à l’exament direct ou mieux à l’ultramicroscope, des mouvements d’oscillation-et de giration très curieux. L'expérience réussit d’au- tant mieux que l’on opère en présence d’un sérum spécifique chauffé, ou au moyen de microbes sensibilisés. L’extrait de leu- cocytes de Lapin parait plus actif que celui de leucocytes de Cobaye. Le noir animal absorbe donc dans ces extraits une substance adhésive pour laquelle les microbes manifestent une affinité spé- ciale, et cela d'autant mieux qu'ils ont été préalablement sensibi- lisés par un sérum convenable. Le but de nos recherches ultérieures sera d'étudier ce que le principe de ces extraits représente de spécifique dans la question qui nous occupe, et d'évaluer l'intérêt que peuvent présenter des faits de cet ordre dans l'interprétation de divers phénomènes bio- logiques. (Institut Pasleur de Bruxelles). Sant TN 2 pig à de Th in lue Lie do lt RE (29) 677 REUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES SÉANCE DÙ 21 JUILLET 1921 SOMMAIRE ARRILLAGA (F.-C.), GUGLIEL- Houssay (B.-A.) et SORDELLI METTI (J.) et Warporp (C.-P.): (A.) : Formation d’anticorps chez Action de la quinidine sur le les animaux éthyroïdés......... 31 COR en nn ne seen 30 Houssay (B.-A.) et SORDELLI Houssay (B.-A.) et Huc (E.) : (A.) : Sensibilité des animaux Action des extraits d’hypophyse éthyroïdés envers les toxines et sur la polyurie cérébrale....... 591 le bBacrllerdiphtéciques-2. "7 - 29 Présidence de M. B.-A. Houssay. SENSIBILITÉ DES ANIMAUX ÉTHYROÏDÉS ENVERS LES TOXINES ET LE BACILLE DIPHTÉRIQUE, par B.-A. Houssay et À. SoRDELLI. Dans cette note et la suivante, nous exposerons, très briè- vement, le résultat de nos nombreuses expériences ; celles-ci seront publiées en détail, à Buenos-Aires, et nous y donnerons une étude bibliographique complète des travaux publiés à ce sujet. _- Nous avons étudié la sensibilité des Cobayes et des Lapins éthyroïdés aux toxines et aux germes infectieux. Sensibilité des Lapins éthyroïdés au Bacille diphtérique. — Nous avons injecté sous la peau des cultures en bouillon d’un Bacille V. I. G. Dans un premier lot 5 Lapins éthyroïdés (depuis 15 jours) survécurent, tandis que r témoin sur 3 mourut. Un second lot de 4 Lapins (opérés 1 mois avant) manifesta moins de résistance que les témoins. Un troisième lot de 5 Lapins (opérés depuis 2 mois 1/2) montra un peu moins de sensibilité que les témoins. Le seul lot dans lequel la résistance était atténuée, se composait d'animaux avec des symptômes trophiques très marqués et la plupart presque cachectiques. 678 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (80} Sensibilité des Lapins éthyroïdés à la toxine diphtérique. — Trois séries d'expériences. Un premier lot de 4 Lapins, opérés 3 mois avant donna des résultats irréguliers (un animal survécut avec 0,03 €. c. de toxine, deux moururent avec 0,02 et ©,D1I C. c., celui-ci était très amaigri). Les autres lots se composaient d'un plus grand nombre d'animaux (opérés depuis 3 mois) ; ils pré- sentèrent la même sensibilité que les témoins. Sensibilité des Cobayes éthyroïdés à la toxine dipthérique. — En enlevant les thyroïdes des Cobayes on enlève facilement les parathyroïdes, ce qui produit une très forte mortalité, surtout chez les jeunes. Dans trois séries, 11 Cobayes éthyroïdés bilaté- ralement et 10 éthyroïdés unilatéralement présentèrent la même sensibilité que Îles témoins. Chez quelques Gobayes éthyroïdés, om observa un œdème local énorme ; les capsules surrénales avaient l'aspect habituel. | Sensibilité des Cobayes éthyroïdés envers la toxine tétanique. — Pas de différence de sensibilité (délai de mort) entre 3 Cobayes éthyroïdés (2 mois) et les témoins. Sensibilité du Cobaye éthyroïdé envers le venin de Cobra. — Les Cobayes éthyroïdés ne présentèrent, par rapport aux Cobayes témoins, aucune différence de sensibilité. Nos réuliais, qui concordent avec ceux de Ja users des au- teurs qui ont étudié la question, démontrent que les Cobayes et les Lapins éthyroïdés ont la même résistance que les animaux normaux, sauf à la période d’affaïiblissement ou de cachexie, car . alors la résistance diminue. (Institut bactériologique du département national d'hygiène eë Institut de physiologie de la Faculté de médecine). dits € (31) SÉANCE DU 21 aUULIET 679 FORMATION D'ANTICORPS CHEZ LES ANIMAUX ÉTHYROÏDÉS, par B.-A. Houssay et A. SORDELLI. Nous avons étudié la formation d'anticorps chez diverses espè- ces (Lapin, Chien, Cheval) d'animaux éthyroïdés depuis long- temps, en injectant divers antigènes par des voies différentes. Hémolysines.— 5 Lapins éthyroïdés et 7 témoins furent immu- nisés pendant 6 semaines, par voie veineuse, en injectant des glo- bules rouges lavés de Mouton. Le titre hémolytique moyen du sérum! différa peu, mais il fut toujours un peu plus haut chez les Lapins éthyroïdés. L'administration de 0,02 de thyroïde sèche (per os) pendant la seconde moitié de l'expérience ne produisit aucun eflet. Agglutinines. — Le sérum des Lapins éthyroïdés injectés avec du Bacille d'Eberth (voie veineuse) possédait un pouvoir aggluti- nant un peu plus fort que celui des témoins. Les Chevaux éthyroï- dés donnèrent des sérums agglutinants (choléra, thyphoïde) par immunisation veineuse, plus actifs que ceux des témoins. Anlitoxines. — Les expériences ont été pratiquées sur des La- pins, Chevaux et Chiens éthyroïdés. Chez ces derniers on ne laissa que les parathyroïdes (45 p. roo moururent de tétanie, le reste survécut ; autopsie). Les Chevaux éthyroïdés (quelques : années avant) furent immu- nisés par injections sous-cutanées de mélanges neutralisés de toxi- nes-antitoxines, puis de toxine pure. Trois éthyroïdés donnèrent un sérum toujours beaucoup plus faible que 8 témoins et suppor- tèrent très mal la toxine. Les Chiens éthyroïdés et les témoins produisirent irrégulièrement des antitoxines. Au commencement la différence fut en faveur des éthyroïdés, puis elle s’équilibra. Les Lapins éthyroïdés, (2 séries) immunisés par voie sous-cutanée avec du toxoïde, puis de la toxine tétanique, donnèrent un sérum moitié plus faible que les témoins. L'administration de thyroïde n'eut aucune influence. Les Chevaux éthyroïdés immunisés (voie sous-cutanée) par un procédé semblable donnèrent un sérum constamment beaucoup moins actif que les témoins. La différen- ce qui fut de r : 3 augmenta jusqu'à 1 : 20. Chez les Chiens éthyroïdés (2 séries d'expériences : l’une avec 2 éthyroïdés et 6 témoins, l’autre avec 18 éthyroïdés et 18 témoins) nous avons pra- tiqué la même immunisation. Certains animaux (témoins ou opé- rés) reçurent chaque jour de la thyroïde per os. Les animaux éthyroïdés, qui absorbaient de la thyroïde, donnèrent un sérum 4 fois plus actif que celui des Chiens normaux. Mais, par contre, les éthyroïdés donnèrent un sérum de pouvoir semblable à celui 680 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (32) des témoins ; l'administration tardive de thyroïde n'eut aucun effet. Le résultat général montre plutôt que la thyroïdectomie n'eut pas d'influence. Ces expériences, qui ont consommé plusieurs centaines d’ani- maux (surtout pour titrer rigoureusement les toxines et les sé- rums) nous ont donné des résultats difficiles à expliquer et qui ne se prêtent pas à une conclusion générale. Il est évident que la thyroïdectomie n'a aucune influence, ni que même elle ne favo- rise pas la production des hémolysines et des agglutinines. Le cas des antitoxines est plus complexe. Chez le Lapin et surtout chez le Cheval éthyroïdé, la production d’antitoxine dipthérique et té- tanique fut plus faible que chez les témoins ; chez le Chien éthyroïdé, au contraire, elle fut plutôt meilleure que chez les té- moins. Il faudra rechercher si la différence est due au régime dis- tinct ou à des différences qualitatives ou quantitatives des protéi- nes ingérées. Il se pourrait aussi que l’extirpation de la thyroïde modifie d’une façon différente la peau ou d’autres organes et que ces changements influencent la production d’antitoxine, etc. Ac- tuellement il est impossible de donner une conclusion générale. De nouvelles recherches s pese dans les directions que nous signalons. (Institut bactériologique du département national d'hygiène et de physiologie de la Faculté de médecine). (33) SÉANCE DU 21 JUILLET 681 ACTION DES EXTRAITS D'HYPOPHYSE SUR LA POLYURIE CÉRÉBRALE, par B.-A. Houssay et E. Huc. Quand on étudie l’action des extraits d’hypophyse sur la diurè- se, il faut distinguer nettement l’action produite dans les premiè- res heures qui suivent l'injection et d’autre part les modifications dans le taux d'urine des 24 heures (x). L'injection veineuse ou sous-cutanée d'extrait d'hypophyse à des animaux non anesthésiés, produit de l’oligurie chez le Lapin et le Cobaye, tandis que l’on observe une augmentation de la quantité d'urine chez le Chien et le Chat pendant les 2 ou 4 heures qui suivent l'injection. Il n'y a qu'une exception relative : dans . la diurèse hydrique, quand l’animal vient de recevoir de grandes quantités d’eau dans l’estomac ou l'intestin, car alors son absorp- tion est entravée par l'injection hypophysaire (1). Tandis que l'effet diurétique immédiat produit par l'extrait d'hypophyse est constant chez le Chien, on observe des effets va- riables sur le taux d’urine des 24 heures. Ceci est dû à ce que l'extrait injecté produit une dépression générale et les animaux mangent et boivent généralement moins que d'habitude. Si après la diurèse le Chien boit normalement, on observe une augmenta- tion de la quantité d'urine dans les 24 heures. Si l'animal boit - peu, il y a diminution pendant r-2 ou 3 jours. On observe des cas intermédiaires. Chez les Chiens en polyurie intense provoquée par extirpation de l’hypophyse ou par lésion de la région optopédonculaire (Aschner, Camus et Roussy, Houssay, Leschke), on observe des effets semblables à ceux que l’on voit chez le Chien normal. L'injection intraveineuse d'extrait d'hypophyse augmente la quantité d'urine, chez les Chiens en polyurie, pendant 3 ou 4 heures. Ayant laissé les Chiens sans boire ni manger pendant À heures, l’urine fut évacuée, puis retirée par cathétérisme, heure par heure. Après deux extractions horaires régulières, on injecta 1 ©. c. de l'extrait d’hypophyse (décoction de lobe postérieur à 20 p. 100 ou Infundin B. Welcome), puis on recueillit l’urine heure par heure 2 à 4 fois. Les extractions furent faites par cathé- térisme. _ Nous indiquons quelques résultats d'expériences, pratiquées chez des Chiens, maintenus dans des cages à métabolisme. I. Chien auquel on extirpe f'hypophyse 6 jours avant l’expé- rience (fragment microscopique insignifiant à l’autopsie). (1) Houssay (B.-A.), Galan (J.-C.) et Negrete (J.) C. R. de la Soc. de biol.. 1920, p. 1244. 682 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (34) II. Chien auquel on extirpe l’hypophyse 5 jours avant l'expé- rience (fragment microscopique minuscule à l’autopsie). Chez les autres Chiens on provoque la polyurie par piqûre ignée de la zone optopédunculaire (vérifiée à l’autopsie). Taux Urine en deux heures {Urine en deux heures Taux d'urine normal pendant la polyurie avan{ l’ Hiecton après l'injection ASE 260 1425 ë 65 HE 950 4027 4o 5o THE 2070 430 OT h2 IV 200 360 19 26 Nes b 2710 320 22 28 NI 180 20 21 39 WI... lo * _A48o 30 43 VIE = 100 450 54 76 Dans 2 autres expériences sur des Chiens en forte diurèse, l'augmentation après l'extrait d'hypophyse fut insignifiante. Il y eut généralement augmentation des chlorures et peu ou pas d'augmentation de l’urée après l'injection. Ces mêmes effets se voient chez les Chiens normaux. Chez ces mêmes animaux, et chez d’autres, nous avons observé que l'effet sur le taux d'urine des 24 heures est variable. Si la polyurie est très forte, l’extraît d'hypophyse n'a généralement au- cune action, car l'animal continue à uriner et à boire. Si la polyurie n’est pas si forte, il y a un bon nombre d'animaux chez lesquels la diurèse en 24 heures diminue ; on observe que ces-ani- maux ne boivent pas comme d'habitude. Nous croyons que ces faits expliquent les constatations de Ca- mus et Roussy (x). Nous voyons donc que l'injection d'extrait d’hypophyse aug- mente la diurèse à peu près aussi bien chez le Chiem polyurique que chez le Ghien normal. Les variations de la quantité d’urine en 2/4 heures chez le Chien, sont influencées surtout par la pré- sence ou l’absence de l’action générale dépressive (anorexie, oligo- dypsie) produite par l'injection de l'extrait. L’extrait d’hypophyse ne produit donc pas, chez le Chien nor- mal ou polyurique, la diminution de diurèse que l'on observe chez l'Homme et surtout chez le Lapin normal ou polyurique. Est-il nécessaire de rappeler que les effets vraiment düs aux glandes endocrines ont un caractère très universel, par exemple la diminution du métabolisme après thyroïdectomie ou la glyco- surie après pancréasectomie. Les faits que nous présentons démontrent une fois de plus que (1) C. R. de la Soc. de biol., 1920, LXXXIII, p. 178. (35) SÉANCE DU 21 JUILLET 683 les actions des extraits se prêtent mal pour fonder hâtivement des généralisations sur les fonctions des glandes endocrines. (Institut de physiologie de la Faculté de médecine). EE] ACTION DE LA QUINIDINE SUR LE CŒUR, par F. ARRILLAGA, J. Guezrezmerri et C. P. Wazvorp. Nous donnons dans cette note un bref résumé de nos expérien- ces sur l'action pharmacodynamique de la quinidine. L'injection veineuse produit chez le Chien une baïsse de la pression artérielle. Elle est brusque, se répète à chaque injection rapide et revient à un niveau un peu inférieur. Si l'injection (sol. à 1 : roo) est continue et très lente, la pression diminue d’une fa- çon graduelle depuis le commencement. Dans tous les cas, il sur- vient des convulsions cloniques générales discontinues, qui com- mencent après un certain temps et persistent jusqu'à la mort qui, dans tous les cas, se produit par arrêt du cœur. Il y a souvent une accélération initiale fugace du rythme du cœur, suivie d’une bradycardie accentuée qui dure jusquà la mort. Ce ralentissement s’observe chez le Chien et la Grenouille. Aïnsi 0,04 gr., par kgr., chez le Chien et 2 mgr., chez la Gre- nouille diminuent de moitié la fréquence du rythme. La quinidine abaisse fortement l’excitabilité du cœur. Le cœur isolé de Leptodactylus ocellatus double sa chronaxie après 30 mi- nutes d'immersion dans une solution au 1/1000 ; elle augmente de 2 à 5 fois en 3o minutes dans la solution au r/500o. Le cœur devient aussitôt inexcitable dans une solution au 1/100. L’excitabilité faradique du cœur de Grenouille ou de la pointe isolée est diminuée par la quinidine. Sur le cœur en place on ob- serve l'extension progressive de la période réfractaire, puis l’inexci- tabilité diastolique complète. Après l'injection de quinidine, il devient impossible de provoquer, chez le Chien, la fibrillation au- riculaire par tétanisation faradique. Si l’on injecte la substance pendant que l'oreillette droite est maintenue en fibrillation par un courant tétanisant, on observe que le rythme auriculaire se rétablit. Il est extrêmement difficile de produire des trémulations dans le ventricule du Chien fortement intoxiqué. On observe aussi que, quand elles se produisent, elles cessent souvent avec réap- parition du rythme normal. Le cœur de Grenouille très intoxiqué présente des contractions péristaltiques (base gauche, pointe, base droite). On observe des 684 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES . (36) dissociations auriculo-ventriculaires pendant lesquelles la fré- quence ventriculaire est habituellement inférieure ; mais le con- traire peut se produire. Le pneumogastrique devient vite inexcitable, aussi ben chez la Grenouille que chez le Chien. Chez la Grenouille, la suppression de l’inhibition par excitations du nerf se produit avant qu'il y ait changement de l’action inhibitrice par excitaton du sillon sino-au- riculaire, ce qui porte à penser qu'il y a primitivement une para- lysie ganglionnaire, les fibres post- ganglionnaires se PR NS aussi à la fin. La tachycardie obtenue par excitation du ganglion étoilé du sympathique n’est pas modifiée par la quinidine, sauf à une pé- riode avancée d'intoxication. | Chez le Chien intoxiqué par la quinidine, l'injection d’adré- naline n'élève plus la pression artérielle et peut même la JTE descendre. L'action curative de la quinidine dans la fibrillation auriculaire s’explique probablement par la diminution d’excitabilité et par l'allongement de la période réfractaire. (Institut de physiologie de la Faculté de médecine). (37) 685 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES SÉANCE DU 4 AOÛT 192: SOMMAIRE Lewis (J.-T.) : Sensibilité des Mazzocco (P.) : Le calcium Rats acapsulésenvers les toxiques. 37 | sanguin chez diverses espèces... * 42 Mazza (S.), Mex (C.) et Nino Mazzocco (P.) et Busros Moron (E.) : Les réactions du benjoin et (R.) : Le calcium sérique dans du mastic dans le liquide cc- les états gravide et puerpéral... 44 phalorachidient. 0... 38 SORDELLI (A.)et RENNELLA(E.) : . Mazzocco (P.): Dosage du cal- Réactions colloïdales du liquide CMS AN 7. 0 2e hr |Pcéphalorachidien. "#7" °""277 39 Présidence de M. B.-A. Houssay. SENSIBILITÉ DES RATS ACAPSULÉS ENVERS LES TOXIQUES, par J.-T. Lewis. Le comportement des Mammifères sans surrénales vis-à-vis des toxiques a été étudié par Marie ét Morax (1). Ces auteurs ont vu que l’extirpation unilatérale ne produit aucun effet chez les Cobayes, tandis que l’ablation bilatérale produit la mort. L'’opé- ration en deux temps fut supportée par deux animaux, mais il resta chez l’un d'eux o,18 gr. de glande. Chez le seul animal survivant, une dose de toxine tétanique, inoffensive pour un témoin, suffit pour provoquer un tétanos local. De cette seule expérience, ses auteurs déduisent que l’extirpation des surrénales augmente la sensibilité à la toxine tétanique. Une seule expérience ne permet pas une telle conclusion, à cause des variations indi- viduelles de la susceptibilité. Il est nécessaire de pratiquer de nombreuses séries, comme nous l'avons fait dans notre note pré- cédente. L'adrénaline ne neutralise pas, in vivo, la toxine tétanique (2). D'ailleurs, Schwarz (3) a observé que les Rats acapsulés sont très (x) C. R. de la Soc. de biol., 1914, t. LXXVII, p. 699. CO RE denarSoc der biol-r0r3, tEXXIVE ps 227 (3) Pfluger's Archiv., 1910, t. CXXXIV, p. 250. 686 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (38} sensibles à l’adrénaline, ce que nous confirmons, car ils meurent avec o,0001 mgr. d’adrénaline Parke-Davis par gramme d’animal (voie sous-cutanée), tandis qu’il faut o,0005 mgr. par gramme pour tuer les témoins. Nous faisons actuellement des recherches sur le rôle respectif - des substances médullaire et corticale dans les phénomènes que nous étudions. Nous avons observé que la forte sensibilité des Rats acapsulés envers ia morphine s’atténue beaucoup après un certain temps. Ainsi, nous avons obtenu les résultats suivants : Rat acapsulé depuis r mois 1/2 O,1 ISF. par gr. survit » » Dar HIS 0,5 » » meurt » » » 2 mois 0,3 » » meurt. » » » 6 mois OS 5 » _ vif » » » 6 mois OH) » meurt » » » 7 mois Ga, 5) » meurt La dose mortelle est, chez les témoins, de 0,4-0,5 mgr. par gramme. Dans notre première note, nous avions affirmé que les Rats acapsulés unilatéralement présentaient une diminution de résis- tance à la morphine. Nous avons observé, depuis, que ce résultat est inconstant et que des Rats, dans ces conditions, peuvent résister aussi bien que les témoins. z (Institut de physiologie de la Faculté de médecine.) LES RÉACTIONS DU BENJOIN ET DU MASTIC DANS LE LIQUIDE CÉPHALORACHIDIEN, par S. Mazza, C. Mey et F. Nino. Sur 110 échantillons de liquide céphalorachidien, nous avons pratiqué re les réactions de Wassermann, du mastic (Emmanuel), du benjoin (Guillain, Laroche et Léchelle) et la numération des éléments cellulaires (Chambre de Nageotte de 50 mmc.). Nous avons aussi dosé l'aibumine par Pacide nitri- que (par comparaison avec l'échelle de Bloch) et recherché les globulines par les réactions de Nonne Appelt (première phase), Pandy, Noguchi et Boveri. En général, les résultats des 2 réactions colloïdales concordent avec ceux de la réaction de Wassermann. Sur 80 cas suivis et diagnostiqués cliniquement, nous trouvons CPE = SÉANCE DU 4 AOÛT 687 Nombre de cas Wassermann Paiyse cénérale. "0... 21 dr 2 + I + Labes. 4... Se ee done 9 + ï SE 3 De Nombre de cas Wassermann Tabo-paralysie ......-.. oo I — Syphilis cérébrospinale ...... 3 + 3 Le I = IL ==—, Nombre de cas Wassermann — — Syphilis secondaire sans participation nerveuse .......,. 2 I ï 2 Sans syphilis ............. of ; I 2 Benjoin Benjoin + + + Benjoin + Mastre [+++ Mastic + + + + Mastic . + + Ba réaction de Wassermann fut pratiquée avee 1 c.c. de liquide céphalorachidien. Celle du benjoïin avec 5 tubes et r témoin, avec de l’eau salée à o,r0 : rooo. Celle du mastic avec {4 tubes’ et 1 témoin, la solution électrolytique à 1,25 p. roo stabilisée avec 1 p. 100 de carbonate de potasse à 0,50 p. 100 (selon Cutting). Les réactions du benjoin et du mastic ne sont pas plus sensi- bles que celle de Wassermann pour diagnostiquer la syphilis nerveuse. Elles sont cependant très spécifiques. Elle ne permet- tent pas de bien différencier la paralysie générale et le tabes ou la syphilis cérébrospinale. (Laboratoire central de l'Hôpital des cliniques.) RÉACTIONS COLLOÏDALES DU LIQUIDE CÉPHALORACHIDIEN, par À. Sorpezre et E. RENNELLA. Sur le liquide céphalorachidien de 130 malades, la plupart de l'Hôpital nationale d’aliénés, nous avons étudié comparativement les réactions de Nonne, Wassermann, Lange (or colloïdal), Em- manuel (mastic), Guillain, Léchelle et Laroche (benjoin). L'or colloïdal fut préparé en suivant la technique de Miller, Brush, Hammers et Fellow (r), qui nous a donné presque sans (x) Bull. of the J. Hopkins Hosp., déc. 1915, p. 3gr. 688 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (40) exception des solutions d’or colloïdal de couleur rouge sans voile (par réflexion), précipitables par le CINa à x p. 100 (1,7 c.c. pour 5 c.c. de solution d’or) et non par le CINa à 0,4 p. 100 (x c.c. pour 5 c.c. de solution d’or). Pour la réaction de Lange, nous avons suivi la technique habi- tuelle ; pour la réaction du mastic, la technique d'Emmanuel et la modification de Jacobstahl Kafka ; pour la réaction du benjoin, la technique de Guillain, Léchelle et Laroche ; mais, les benjoins “essayés nous obligèrent à préparer une dilution à 10 : 100, qui fut diluée dans de l'alcool à 1 : ro au moment de l'emploi, puis diluée à raison de 10 €.c. pour r00 c.c. d’eau à 35°, en 60 se- condes. Cette solution était un peu moins sensibie que celle qu in- diquent les auteurs, mais par contre les courbes négatives étaient plus typiques. = ; La réaction de Lange fut toujours plus sensible que les autres réactions colloïdales. Nous avons obtenu la courbe paralytique chez tous les paralytiques généraux et aussi chez un tabétique. Dans les méningites, la courbe était déviée en haut. La réaction de Lange concorde généralement avec le Wassermann. La réaction du mastic fut moins sensible et les différences étaient moins nettes entre les tubes troubles et les limpides ; les courbes étaient moins spécifiques ; la sensibilité était inférieure à celle de la réaction de Lange. La réaction du benjoin fut moins sensible que celle de Lange et la précipitation des tubes 4-5 à 8 a été très variable pour les liquides céphalorachidiens normaux ; ceci nous obligea à consi- dérer surtout les résultats des 3 premiers tubes et de ceux au- dessus du huitième. Il est possible que ces difficultés soient évi- tées en choisissant un benjoin type et une méthode perfectionnée de préparer les solutions. Les résultats ont coïncidé, presque sans exception, avec ceux des réactions de Wassermann, Lange et mastic. Dans les méningites, nous avons observé des précipita- tions irrégulières. Le nombre de nos observations (130) ne suffit pas pour décider de la valeur des méthodes, mais nous devons insister sur l'utilité d'étudier systématiquement ces réactions colloïdales, en suivant l’évolution clinique. Nous recommandons surtout la réaction de Lange, qui donne des courbes plus typiques et qui est plus sensible. La préparation de l’or colloïdal n'est pas difficile, si on suit une bonne méthode et une technique rigoureuse. Cependant, il faut retenir qu’une réaction positive isolée ne doit pas suffir pour établir un diagnostic clinique, car si les. réactions colloïdales (41) SÉANCE DU 4 AOUT 682 sont les plus sensibles, elles ne sont pas, par contre, jusqu’à présent, les plus spécifiques. (Institut bactériologique du département national d'hygiène.) DosAGE DU CALCIUM DU SANG, par P. Mazzocco. Après avoir essayé diverses méthodes, nous nous sommes arrêté au procédé suivant, qui s'inspire dans son principe et ses détails des méthodes connues, mais qui est, par comparaison, plus rapide et surtout plus précis. Au sérum (5 c.c.-1 c.c. au minimum) on ajoute volume égal de solution à 15 p. 100 d'acide trichloracétique ; on mélange et on filtre après 10 minutes sur filtre sans pli (n° 589, Schleicher et Schull). Le précipité est séparé avec une baguette et on le délaie, dans le même récipient, dans 10 c.c. d'acide trichlora- cétique à 5 p. roo. On filtre sur le mème filtre, on lave et on réunit tous les filtrats. Le calcium est précipité en milieu légèrement alcalinisé par l’ammoniac (2 c.c. d’oxalate d’ammonium à 2,5 p. 100). On fait bouillir ro minutes et on laisse reposer 6 heures. Liquide et précipité sont transvasés dans un tube à centrifuger, puis on sépare le précipité par centrifugation et décantation (x). Le précipité est lavé deux fois dans le même tube, par centri- fugation, au moyen d'une faible quantité d’eau. [Il est alors dissous dans 4 c.c. d'acide sulfurique à 5 p. 100, chauffé à 60° ; puis on titre au moyen d’une solution de permanganate de po- tassium. Il est indispensable de préparer le permanganate de la façon suivante : la dose est de 0,25 gr. par litre d’eau distillée et on chauffe lentement, pendant 36 heures, dans un ballon à réfri- gérant à reflux ; puis, on filtre sur un creuset de Gooch, avec de de l’amiante calciné. On complète à un litre. Ainsi préparée, la solution est stable pendant 2 mois. Nous la titrons tous les 3 jours par l'acide oxalique à 1,101 p. 1.000, dont, en général, 10 c.c. correspondent à 25 c.c. de la solution de permanganate. Dans ce cas, 1 c.c. de celle-ci correspond à 0,00014 de calcium. : Le permanganate est placé dans une microburette. On peut improviser celle-ci en effilant l’extrémité inférieure d’une pipette, dont l'extrémité supérieure est bouchée par un tube ou bouchon (1) Il convient d’employer le dispositif de Halverson et Bergeim. Jour. of biol. Chem., 1917, t. XXXII, p. 150. BiocociEe. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. Â7 690 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (42) de gomme, auquel fait suite un tube de verre coudé, puis un tube de gomme avec une biile en verre. En pinçant le tube sur la bille, le permanganate coule goutte à goutte sans prendre contact avec aucune substance organique. Nous avons comparé notre méthode avec celles de calcination de Halverson et Bergeim, de Lyman (1), etc. Les moyennes obte- nues sont les suivantes pour des dosages comparatifs sur des sérums de Chien : Lyman, 9,0 mmgr. de Ca pour ro0 c.c. ; Halverson et Bergeim, 9,10 pour 100 c.c. ; Mazzocco, 9,93 pour 100 C.c. ; la calcination, 9,62 pour 100 c.c. Dans la méthode de Halverson et Bergeim, le précipité se dé- pose mal. L’acide trichloracétique, proposé par H.-J. Ham- burger (2) et employé par Lyman, convient bien, mais à condi- tion qu'on lave le précipité comme nous l'avons fait. Ainsi, 5 c.c. de sérum plus 15 c.c. d’acide trichloracétique à 15 p. 100 donne un liquide dont 10 c.c. contenaient 9,92 mmegr. de Ca, tandis que la somme du précipité et du liquide contenait 11,70 mmgr. de Ca ; en lavant le précipité par notre méthode, le liquide final con- tenait 11,98 mmegr. de Ca. Donc, si nous n'’excluons pas toute perte de Ca, nous la réduisons au minimum. Dans certains cas, nous avons fait toutes les opérations avec de faibles quantités de sérum ; les précipitation, décantation, etc., furent faites dans le tube à centrifuger et nous avons employé du permanganate dilué à 1/2. (Institut de physiologie de la Faculté de médecine.) ÎE CALCIUM SANGUIN CHEZ DIVERSES ESPÈCES, par P. Mazzocco. Nous avons dosé, par la méthode décrite dans la note précé- dente, la teneur en Ca du sérum, plasma, sang total et globules de nombreux animaux. Pour le sang total, nous avons déféqué le sang.pur ou citraté (1,5 pour mille), ou hirudiné (7 mmgr. d’hirudine Sachsse pour 20 C.c.), par l'acide trichloracétique à 20 p. 100, en lavant le pré- cipité avec une solution à 10 p. 100. En même temps que l’oxa- late d'ammonium, il faut ajouter 2 c.c. d’acétate sodique à 20 p. 100, pour empêcher la précipitation des phosphates et du fer. Les globules rouges sont recueillis par centrifugation du san (x) Journ. of biol. Chem., 1917, t. XXIX, p. 169. (2) Zeitschr. für physiol. Chem., 1909, t. LIX. (43) SÉANCE DU 4 AOUT 691 citraté ou hirudiné, puis lavés deux fois par du CINa à 0,85 p. 100. Les moyennes que nous avons obtenues, sont exprimées dans le tableau suivant, en mmgr. de Ca pour 100 c.c. de chaque subs- tance analysée : Nombre Espèce Sang Sang entier Plasma Sérum Globules de dosages Homme ...... citraté 7,15 9,94 9:39 1,23 n Chiens sn » 7, D 10,12 10,57 1,13 n Cheval » 7,72 10,7 10,57 0,97 l Rattblanch "te" » 6,77 8,60 8,66 TO 2 BOIRE à » 7,30 0,19 0,23 1,60 5 Papin eree non. ». 8,43 0:92 IO,O7 1,14 3 Ghatine precis » 7,19 0,83 O,21 0,83 n Chevreuse » 8,07 10,13 10,63 1,09 5 Gobayen 2." » 6,02 7,68 7,84 | 0,98 l Mouton ........ » 8,10 10,80 10,97 1220 5 BC A A AT » 6,43 8,37 8,37 1,13 n Cochon teen » 712 9,22 9.30 1,44 A On voit que les chiffres sont assez semblables, en général. La quantité de calcium du plasma est un peu plus faible que celle du sérum, probablement parce que le précipité albumino-fibri- neux retient un peu plus de Ca. On a beaucoup discuté pour savoir si les globules rouges con- tiennent ou non du calcium. Marriot et Howland (1), Richter- Quittner (2) et Jansen (3), affirment qu'ils n’en contiennent pas ou qu'il existe dans les globules rouges du sang citraté ou hiru- diné. Nous avons constaté, au contraire, que les globules con- tiennent toujours une même quantité de calcium, quand ils pro- viennent du sang citraté ou hirudiné. J'ai fait les dosages com- paratifs suivants avec les mêmes sangs : Espèce Sang hirudiné : Sang citraté : Nombre CR. OS . — d’expé- globules plasma globules plasma riences HOMME Re ORNE TOILE 9,27 Te 9:27 2 D GEL LE UE ATEN A ET A ERUIES 1,04 0,04 PS TNT 9,06 2 CHIEN RE VERRE 1,04 9,29 TONT2 9,59 ' Conclusions. Le calcium est contenu surtout dans la partie liquide du sang, à peu près dans les mêmes proportions dans le sérum et dans le plasma. Les globules rouges contiennent tou- jours un peu de calcium. (Institut de physiologie Ze la Faculté de médecine. (x) Journ. of biol. Chem., 1917, t. XXXII. (C)Wien.Arch.\f.1nnMéd., r921, t. Il, p. 217. (3) Bioch. Zeitschr., 1927. 692 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES . (44) LE CALCIUM SÉRIQUE DANS LES ÉTATS GRAVIDIQUE ET PUERPÉRAL, par P. Mazzocco et KR. Busros Moro. On admet qu'il y a diminution du calcium de l’organisme des femmes enceintes. Ceci a été rapproché du fait, connu depuis Stein (1877), que l’ostéomalacie s’observe surtout dans cet état. On a aussi accordé une importance considérable à cette pertur- bation calcique pour expliquer différents troubles de la grossesse (Loew). Nous avons étudié le taux de calcium du sérum sanguin (veine du pli du coude) de ro Femmes non gravides et saines, de 29 en état gravide avancé et de 17 qui venaient d’accoucher récem- ment. La méthode de dosage employée est celle qui a été décrite par l’un de nous (voir note précédente). Les résultats moyens furent les suivants Femmes enceintes... 8,77 mmpgr. de Ca pour roo c.c- Femmes en été puerpéral 8,79 mmgr. de Ca pour r00 c.c. Femmes témoins ...... 9,19 mmgr. de Ca pour 100 c.c. Il y a donc une réduction réelle mais faible du calcium sérique pendant l’état gravide ou puerpéral. Le chiffre le plus faible fut de 7,80 et le plus haut 9,73 chez des Femmes enceintes. L'examen clinique et l’anamnèse ne nous permirent pas de trouver la moindre relation entre le taux de la calcémie et l’évo- lution de là grossesse, ou l'apparition des accidents gravidiques. Nous n'avons examiné que deux sangs d’éclamptiques. Une d'elles, qui mourut, avait 8,05 mmgr. de Ca sérique pour 100 c.c.; l’autre (éclampsie puerpérale légère) avait 8,94 mmgr. pour 100 c.c. Deux cas ne permettent pas une conclusion générale. Le taux de la calcémie ne permet pas le diagnostic de la gros- sesse et ne renseigne pas sur l'existence ou la gravité des accidents gravidiques. (Institut de physiologie et Maternité de la Faculté de médecine.) Imp. A. DAVY et FILS Aîné, 52, r. Madame, Paris Le Gérant : A. DAVY. DNS COLLOIDAL « Métaux colloïdaux électriques à petits grains. 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MASSON ei Cie Éditeurs. 120, Boulevard Saint-Germain, Paris SÉANCE Dü 29 OCTOBRE En Comité secret, à 17 h. 30, discussion du rapport de la Commission pour le Titulariat. Toutes les notes doivent être remises sous forme de dactylographies, ne varietur, Sans lectures douteuse elles ne doivent pas dépasser l’étendue réglementaire. Ces conditions sont formelles. TARIF DES TIRÉS A PART Le prix des tirés à part-est abaissé à : 13 francs pour 50 tirés à part (2 pages). 15 — — 100 — (2 pages. 18 — — 50 — (4 pages). 21 — — 100 — (4 pages). Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique dé VE notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue Madame, Paris 6°. Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité, 14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 — COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU 22 OCTOBRE 1921 BenarD (R.): La réaction du ben join colloïdal dans les ménin- gites des maladies infectieuses : rubéole et oreillons............ Carrère (L.) : La méthode de la déviation du complément ap- pliquée au diagnostic de la tuber- CUS OGUIAITE Lee 0.2.2 Cour (F.): Sur les forma- tions choroïdiennes des Sélaciens. Haxax (A.) : Critique du ra- jeunissement selon Steinach.... Hereze (F. d’) et Ecrava (G.) : Unicité du Bactériophage; sur la lysine du Bactériophage. ...... Pozersri (E.) : Appareil pour l’étude de l'influence des oscilla- tions rythmiques sur les animaux deNÉboratoiren Enr ner enr RaBeau (H.) : Valeur comparée de la réaction du benjoin colloï- PAL N 4 000 TERRA PRRe Ricuer fils (Ch.) : Contribution à l’étude et à la thérapeutique expérimentales du coup de cha- ATP STE DOI TE AMIE UE Ro:Eer (H.) : Action des extraits de rein sur le pneumogastrique. STUMPER (R.) : Le coefficient de température de la locomotion Les Porn NEO eee Reese STUMPER (R.) : Le coefficient thermique de la combativité des PONT ÉIOA ANONENE AN PR SES Tixez (J.) et SANTENOISE (D.) : . Variations brusques de la formule leucocytaire sous l’influence d’ac- tions nerveuses immédiates... .. 710 BroLocie. COMPTES RENDUS. — 1921 SOMMAIRE Viozce (H.) : Origine des Spi- rochètes des régions buccale et trachéo-bronchique""""#er0e 695 Réunion de la Société belge de biologie. APPELMANS (R.) : Influence des sucres sur la production d’indol. 725 APPELMANS (R.) : Le Bactério- phage dans l’organisme........ 722 Cuopar (F.) : Recherches sur le principe antigénique du globule FOSC en ee etant ne 590 Dercourt-BERNARD (E.): In- fluence de faibles doses de pep- tone sur l'élimination des mi- crobes injectés dans le sang cir- QU AN EE AR EE Ron en 738 DE Necker (J.) : Au sujet de l’action inhibitive du principe bactériophage sur le développe- ment des microbes réceptifs.... 742 De Wicpeman (E.) : À propos de l’autotomie chez les végétaux. 317 Firker (J.) : Action de la sapo- nine sur les plaquettes et sur leur RÉGÉNÉTA MONS ECM PEEANERE 730 FirkeT (J.) : Recherches sur l’anémie expérimentale produite PAM ANS ADOMNE SEC PEER NN Er Govazrnts (P.) : Effets de l’in- jection de plaquettes lavées sur l’élimination des microbes circu- lantidansilersan otre 745 Govarrrs (P.): Note sur la coagulation du liquide encépha- lorachidien dans trois cas de com- pression médullaire............ 748 . T. LXXXV. 4S 694 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Movucuet (R.), Van NiTsen (R.) et WaALRAVENS (P.) : La séroréac- Kracx (J.) : Diverticules tu- berculeux, dits diverticules de tion de Bruck en Afrique tro- traction, de l’œsophage d’un PIC aile EN ONAAS EN das Rs USA 720 M Bœut 7 ei SC AMNMArnRer 755 Rosxam (J.) : Fonction antixé- Luxp8erG (E.-G.) : Sur la pho- nique, plasma et globulins (pla- tolabilité du complément....... 708. ŒUEDÉES) LA A Ennne sert 733 SOnNE (C.)': Essais expérimen- Van pex Eecxnour (A.) : Effets taux au sujet de l’influence-exer- de l’arsenic sur le développement cée par le bain de lumière uni- Dés IOS Rene TL NT en Ra 740 | versel sur l’action de la toxine HAE - : ‘ diphtérique dans l’organisme... 750. Réunion danoise de biologie Wazeum (L.-E.) : Action exer- ELLERMANN (V.): Mesure des cée par le chlorure de manga- angles des mitoses pour la dis- nèse et d’autres sels métalliques tinction des diverses cellules lym- sur la formation de l’antitoxine phoïdes (myéloblastes, lympho- diphtérique et l’agglutinine du blastes, érythrogonies)......... DOM EUB COL ANNEES NO Présidence de M. André-Thomas, vice-président. M. F. DÉvé, membre correspondant, assiste à la séance. a pe de ee PRÉSENTATION D'OUVRAGE. M. Caurceryx. — J'ai l'honneur d'offrir à la Société un volume sur Le Parasitisme et la Symbiose qui vient de paraître dans l’En- cyclopédie scientifique. J'ai essayé, dans cet ouvrage, de passer en revue les principaux problèmes de biologie générale qui se: présentent à pr Dors des associations Sériques d'organismes, ui forment une série continue, depuis les cas groupés sous: le nom de commensalisme, jusqu'à ceux où l'union est intime et con- stante et auxquels on réserve le nom de symbiose. Ces derniers sont présentement l’objet de nombreuses recherches et de décou- vertes importantes, tant chez les animaux que chez les végétaux ; j'ai essayé d'en présenter un tableau d'ensemble. Tout en me plaçant dans ce livre, à un point de vue général, j'ai tenu. à rester toujours au contact direct des faits et j'ai choisi de préférence mes exemples dans les travaux récents. SÉANCE DU 22 OCTOBRE 695 ORIGINE DES SPIROCHÈTES DES RÉGIONS BUCCALE ET TRACHÉO-BRONCHIQUE, par H. Vioize. Parmi les microorganismes très fréquemment rencontrés dans la cavité buccale, principalement au niveau de la zone alvéolo- dentaire, se trouvent des Spirochètes. Dans certaines affections intéressant soit cette région (pyorrhée alvéolaire), soit les or- ganes Ivmphoïdes voisins (angine de Vincent), soit les grosses bronches (spirochétose broncho-pulmonaire de Castellani ou bronchite sanglante), les Spirochètes peuvent être extrêmement abondants. Qu ils soient la cause de ces troubles morbides ou seu- lement les témoins, qu'ils soient les hôtes banaux et inoffensifs de ces régions ou qu'ils y provoquent des lésions par une recru- descence de virulence, il reste, dans tous ces cas divers, égale- ment intéressant de rechercher l’origine de leur introduction pre- mière dans l'organisme. Chez le nourrisson au sein, les Spirochètes banaux de la bouche nous ont toujours paru faire défaut. Il en est de même, avec quelques exceptions, chez l'enfant allaité artificiellement. D'ail- leurs dans le lait distribué à Paris, nous n’en avons jamais trouvé: Chez l'enfant et l'adulte, les Spirochètes banaux abondent et il nous semble hors de doute qu'ils proviennent du sol. Dans les boues et les eaux d'égouts de Paris, on décèle une proportion éle- vée de Spirochètes, de toutes dimensions, de toute mobilité, mais qui ne tardent point à disparaître assez rapidement de ce milieu très alcalin, très riche en ammoniaque et contenant beau- coup d'autres microbes antagonistes de toutes catégories. Par contre, dans les boues activées, où, sous diverses influences (oxydation, colloïdation), les microorganismes disparaissent dans une proportion énorme, atteignant parfois go p. 100 du taux initial, les Spirochètes restent, eux, encore nombreux. Dans ce milieu sensiblement neutre, aéré, riche en nitrates, résultant de l'oxydation de l’ammoniaque, ils vivent fort longtemps. Dans les boues anciennement activées, laissées inactives dans le labo- ratoire, durant plus d’un mois nous avons encore trouvé des Spi- rochètes en vie. Dans des boues continuellement activées, et sans cesse alimentées d’eau d’égout, depuis plus de deux ans (mises à notre disposition par M. Cambier), nous avons vu des Spiro- chètes en abondance. D'une façon générale, on trouve des Spire- chètes dans les terres riches en matières organiques, de réaction neutre ou légèrement alcaline, très humides et aérées. L'infection paraît se faire donc chez l'enfant et est constam- 696 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ment entretenue chez l'adulte par l'apport de particules de terres mêlées à son alimentation. Elles sont ingérées avec les fruits, les légumes, etc. qui viennent d'être récoltés et qui sont mal dé- tergés de la terre qui recouvrait leur surface. Certaines popula- tions d'Orient et d'Afrique qui prennent, pour leur alimenta- tion et dans leur hygiène de la bouche, si peu de soins, sont très sujettes, comme nous l'avons indiqué jadis, aux affections spirochètosiques (buccale et broncho-pulmonaire). Ces Spirochètes, une fois introduits dans l'organisme, s'y main- tiennent, se cantonnant dans certaines zones de la cavité buccale, où ils trouvent les facteurs propices à leur développement. Là. ils peuvent indéfiniment persister, pouvant d’ailleurs déterminer des angines, des trachéo-bronchites, etc... De ces données, la prophylaxie se déduit aisément. Mais, au point de vue thérapeutique, il est fort malaisé, malgré les excel- lents agents chimiques dont nous disposons (arsénobenzols, bis- muth, ete.), de détruire les Spirochètes d’une façon définitive. LA MÉTHODE DE LA DÉVIATION DU COMPLÉMENT APPLIQUÉE AU DIAGNOSTIC DE LA TUBERCULOSE OCULAIRE, par L. CARRÈRE. Les résultats obtenus par l'application de la méthode de dé- viation du complément au diagnostic des diverses formes de tu- berculose, m'ont incité à appliquer cette méthode au diagnostic de la tuberculose oculaire. J'ai pratiqué, ou fait pratiquer la réae- tion avec l’antigène à l'œuf de Besredka. Les procédés ont été de deux sortes, procédé au sérum non chauffé, selon la technique Lisbonne-Pellier, procédé au sérum chauffé, selon la technique Besredka. Une réaction de Bordet-Wassermann est faite préalable- ment pour éliminer les sérums syphilitiques. Les sérums pro- venaient de malades hospitalisés, ou venus en consultation à la clinique ophtalmologique (P' Truc). Les affections oculaires tuberculeuses sont très rarement pri- mitives, peut-être ne le sont-elles jamais. Quoi qu'il en soit, elles évoluent, ou bien en même temps qu'une autre manifestation tu- berculeuse, viscérale ou ostéo-articulaire, ou bien, en dehors de toute manifestation tuberculeuse cliniquement décelable, chez des individus ayant un passé tuberculeux. Nous avons systématique- ment éliminé de nos recherches les sujets présentant une tuber- culose en évolution, chez lesquels les manifestations oculaires (kératite-iritis-uvéite..….), paraissaient être de même nature, ou, d'étiologie complètement différente, évoluant alors fortuitement SÉANCE DU 22 OCTOBRE 697 chez un tuberculeux (conjonctivite-plaie du globe...). Nous avons, au contraire, conservé les individus cliniquement guéris d’une tuberculose, car il nous a paru intéressant de voir la seule ma- nifestation oculaire était suffisante pour provoquer une réaction générale telle que puisse s'observer une déviation du complément positive. Nous avons classé en trois groupes les résultats obtenus : 1” groupe. Les affections oculaires, évoluant chez des indivi- dus, ayant présenté antérieurement des manifestations tubercu- leuses, pulmonaires, ostéo-articulaires, ganglionnaires, clinique- ment guéris ou en période de latence, se décomposent de la fa- çon suivante : 4 cas de kérato-ritis, avec 2 résultats positifs, 1 douteux, r négatif ; 3 cas d'’irido-cyclite avec glaucome secon- daire, 2 résultats positifs, 1 négatif ; 2 cas d’uvéite, avec 2 résul- tats positifs ; r cas de glaucome subaigu sans aucune inflamma- tion oculaire apparente, avec 1 résultat positif. Au total, sur 10 sérums examinés, la réaction a été trouvée positive, 8 fois, soit dans 80 pour 100 des cas. 2° groupe. Nous rangeons dans ce groupe des individus, géné- ralement des enfants, présentant des stigmates de tuberculose ganglionnaire, atteints de kérato-conjonctivite dite, selon les au- teurs, eczémateuse, strumeuse, lymphatique, impétigineuse, phlycténulaire. * 7"cas, dont 5 chez des enfants de 5-11 ans, avec / résultats po- sitifs, 1 négatif ; 2 cas chez des jeunes filles (17-19 ans) ; 1 ré- sultat positif, 1 négatif. Au total, sur 7 sérums examinés, la réac- tion a été trouvée positive 9 fois (soit 71 p. 100). Ceci tendrait à démontrer la valeur de l'opinion qui enlève ces affections à la scrofulose pour les faire entrer dans le cadre de la tuberculose ou qui les considère comme des affections évo- luant, presque toujours, sur un terrain nettement tuberculeux. 3° groupe. Il comprend les porteurs d’affections oculaires chez lesquels il est impossible, cliniquement, de déceler des atteintes antérieures de tuberculose. Dans ces cas, la tuberculose oculaire paraît primitive ; mais je pense qu'elle est plutôt la première manifestation, apparente, d'une tuberculose viscérale ou ostéo- articulaire, encore latente ; l'œil, le premier, serait sensible à l’action du Bacille de Koch ou de ses toxines. Nous trouvons : 5 cas de kérato-iritis, avec 2 résultats positifs, 1 résultat négatif ; 3 cas d'iritis ou irido-cyclite, avec 1 résultat positif, 2 négatifs; 1 cas d’uvéite chronique, avec 1 résultat négatif ; 4 cas de glau- come (dont > glaucomes aigus) avec 2 résultats négatifs ; 2 cas de glaucome chronique, avec 1 résultat positif, 1 négatif. Au total, sur 11 sérums examinés, la réaction a été trouvée positive dans 4 eas (soit 36 p. 100). 698 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Conclusions: Grâce à la réaction de déviation du complément en présence de l’antigène tuberculeux de Besredka, on peut, en ophtalmologie, préciser le réveil oculaire d'un processus tuber- culeux cliniquement guéri (1° groupe) ; établir un diagnostic étiologique soupçonné, mais encore controversé (2° groupe) ; classer (3° groupe) comme ayant une origine tuperculeuse des affections dont le diagnostic étiologique est cliniquement impos-. sible. Dans ce dernier groupe, notons les résultats obtenus dans certaines kérato-iritis et irido-cyclites. (Laboratoire de microbiologie de la Faculté de médecine de Montpellier, P° Lisbonne). a —— — ———— CRITIQUE DU RAJEUNISSEMENT SELON STEINACH, Note de A. HanaK, présentée par E. GLEy. L'idée préconçue — au sens de CI. Bernard — qui a amené Steinach à l’exécution de son expérience sur le rajeunissement était la suivante : si le développement de tous les attributs de la virilité, de tous les caractères sexuels du mâle, est réglé par le testicule, il faut se demander s’il est possible de rendre ces at- tributs et l’instinct sexuel à un individu châtré, pour ainsi dire par l’atrophie sénile de ses testicules. Examinons, maintenant, ce problème du rajeunissement selon Steinach du point de vue de la physiologie générale. Nous sa- vons que tous les organismes, tous les organes et tous les tissus présentent trois phases évolutives au cours de leur vie: une phase anaplastique, l'état stationnaire de leur développement et la phase cataplastique ou vieillissement. Or, pour ce qui concerne la phase anaplastique des organes, ül est certain que, comme dans la nature nihil fit e nihilo, elle implique des excitants anaplastiques, c’est-à-dire des substances à action morphogène. C’est aussi la glande interstitielle qui com- mence à se développer sous l'influence d’une telle substance agis- sant comme l’excitant anaplastique. Cette substance, la connais- sons-nous ? Elle provient, peut-être, du thymus qui s'atrophie vers cette époque-là, chez les Mammifères, mais il n'y a encore aucun fait expérimental décisif à l’appui de cette hypothèse. Dès que la glande interstitielle est développée, elle produit à son tour des substances à action morphogène déterminant l’évo- lution des attributs de la virilité, etc. Le viellissement ou la phase cataplastique des organes est caractérisé non seulement par l’atrophie simple de leurs tissus,’ SÉANCE DU 22 OCTOBRE 599 mais par une série de phénomènes d'ordre plutôt pathologique : infiltration pigmentaire, incrustation calcaire, dégénérescence -graisseuse, intéressant surtout la substance grise du système ner- veux central. Où est le point de départ de ces changements ré- gressifs ? D'où vient le premier excitant caplastique, quel or- gane du corps convmence à produire des substances à action des- tructive ? Est-ce le testicule et, d'autre part, l'ovaire ? L'état ac- tuel de nos connaissances nous autorise à le nier catégorique- ment. D'un côté, il y a des changements régressifs au niveau -de beaucoup de tissus du corps, surtout au niveau des cellules nerveuses, qui devancent la phase cataplastique de la glande in- terstitielle et, d'un autre côté, le vieillissement, chez les animaux châtrés, chez les eunuques et chez la Femme après son époque climatérique prend son cours normal. Comme on le voit, le problème physiologique du rajeunis- sement est étroitement rattaché au problème du vieillissement. Pour le trancher, il faudra rechercher d’où viennent les excitants cataplastiques, les substances à action destructive afin qu'on puisse : arrêter tous les processus cataplastiques, dans tous les organes du corps, et, amener la réparation de tous les change- ments cataplastiques, au niveau des tissus du corps, de même que leur reconstitution au moyen des substances adéquates et à action morphogène. Par rapport à ce que nous venons de déduire, il est évident -que les substances à action morphogène au point de vue des ca- ‘ractères sexuels, produits par la glande interstitielle rajeunie selon Steinach, constituent à peine des excitants adéquats pour tous les organes atrophiés et dégénérés et c'est bien ce qui dé- termine le danger de ce rajeunissement pour l'organisme vieil- lissant. (Institut physiologique de l'Université Charles, à Prague). SUR LES FORMATIONS CHOROÏDIENNES DES SÉLACIENS, Par FERNANDE Coupin. Chez les Roussettes, les plexus choroïdes antérieurs sont très -développés et constituent un matériel classique pour l’étude thisto- . logique des cellules choroïdiennes, mais l’anatomie microsco- pique de toutes les formations choroïdiennes n'est pas exacte- ment connue. Des dissections et des coupes en série nous ont montré que les formations choroïdiennes de Scyllium canicüla, par exemple, 700 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE forment deux groupes. Le groupe postérieur est constitué par la toile choroïdienne du quatrième ventricule, elle ferme le sinus rhomboïdal ainsi que les recessus latéraux du quatrième ven- tricule qui occupent une partie des lamelles latérales de la moelle allongée. La toile choroïdienne du troisième ventricule et les plexus choroïdes antérieurs forment le groupe antérieur ; le toit du troisième ventricule comprend deux régions, la région postérieure ou pinéale, la région antérieure ou toile choroïdienne, homologue de la toile du quatrième ventricule, qui se prolonge à l’intérieur des ventricules latéraux pour y former ce que l’on appelle les plexus choroïdes antérieurs ; ceux-ci s’étalent et se plissent dans les ventricules latéraux et viennent s'attacher à la partie postérieure des hémisphères cérébraux ; ils appartiennent, en apparence, au cerveau antérieur, mais il est plus rationnel de les considérer comme des prolongements de la toile du troisième ventricule et de les rattacher, par conséquent, au cerveau inter- médiaire. Chez Scyllium stellare, Squalus acanthias, Galeus ca- nis, Mustelus asterias, les formations choroïdiennes sont très voi- sines de celles de la Roussette ; les toiles et plexus sont particu- lièrement développés dans Squalus acanthias. Les Raïes, qui présentent une quantité vraiment énorme de li quide céphalorachidien, ont des formations choroïdiennes très peu développées ; chez Raia asterias, par exemple, la partie du toit qui reste épendymateuse dans le cerveau postérieur est réduite à une étroite zone médiane qui se prolonge pour fermer les recessus latéraux, la réduction est beaucoup plus considérable pour la toile antérieure ; le troisième ventricule est bien fermé, comme chez la Roussette, par la toile choroïdienne antérieure, mais celle-ci ne se prolonge pas dans le cerveau antérieur ; il n’y a pas de plexus choroïdes antérieurs dans les ventricules latéraux ; ceux-ci sont d'ailleurs extrèmement réduits. ; Raïa clavata, Raia stellaris, Raia batis, présentent les mêmes dispositions que Raia asterias. Chez la Torpille, la toile du qua- trième ventricule a une grande surface par suite de l'énorme dé- veloppement de la moelle allongée qui forme l’électrencéphale mais les villosités de cette toile sont très réduites. Les formations choroïdiennes sont donc très inégalement dé- veloppées dans les deux groupes qui constituent les Sélaciens. Il est impossible actuellement d'attribuer une cause à cette iné- galité. (Laboratoire de M. Pellit, Instilul Pasteur). SÉANCE DU 22 OCTOBRE 701 Uniciré pu BACTÉRIOPHAGE ; SUR LA LYSINE DU BACTÉRIOPHAGE, Par €. D 'HERELLE et G. ELrAvA. Ün sérum anti-bactériophage contient-il une sensibilisatrice pour l’ultramicrobe bactériophage ? Etant donné le sérum d’un Lapin préparé par une série d’injections de culture du Bactério- phage anti-Shiga, la preuve de l'existence, dans ce sérum, d’une sensibilisatrice spécifique pour le Bactériophage anti-dysentérique ne peut guère être faite : en effet, la culture du Bactériophage anti-dysentérique ne peut-être qu'une suspension d'ultramicrobes dans un liquide renfermant la substance dissoute des Bacilles dysentériques aux dépens desquels les ultramicrobes se sont dé- veloppés ; le sérum fourni par l’animal qui a reçu des injections d'une telle culture renferme nécessairement deux sensibilisa- irices, l’une spécifique pour le Bacille dysentérique, l’autre pour l’ultramicrobe, et on ne peut séparer les deux actions; on aura toujours une fixation du complément, sans qu'il soit pos- sible de savoir sur lequel des deux antigènes présents elle se sera effectuée. La question est pourtant résoluble d’une autre manière bien autrement démonstrative. L'un de nous a présenté, dans des notes antérieures, diverses expériences démontrant l’unicité du Bactériophage. S'il en est ainsi, la sensibilisatrice contenue dans le sérum anti-Bactério- phage-Shiga doit se fixer sur tous les Bactériophages, la preuve de la présence d’une sensibilisatrice devient donc possible, car en opérant sur une culture d’un Bactériophage autre que l’anti- dysentérique, rien ne vient plus troubler la réaction. Une culture du Bactériophage anti-pesteux, par exemple, est une suspension d'ultramicrobes dans un liquide contenant en solution la sub- stance des Bacilles pesteux ; le seul élément commun dans une culture de Bactériophage anti-dysentérique et dans une culture de Bactériophage anti-pesteux, ne peut être que les ultra-mi- crobes bactériophages ; le seul élément anti contenu dans le sé- rum anti-Bactériophage-Shiga pouvant exercer une action sur une telle culture, ne peut être qu'une sensibilisatrice pour le seul ‘ élément commun à toutes les cultures du Bactériophage, les ultra-microbes bactériophages eux-mêmes. C’est ce que l'expérience démontre ; le sérum anti-Bactério- phage-Shiga contient une sensibilisatrice spécifique pour le Bac- tériophage, quelle que soit la souche et quelle que soit l'espèce bactérienne sur laquelle le Bactériophage ait agi. Le Bactério- phage est un et le fait vient encore confirmer qu'il s’agit bien d'un être vivant autonome. 702 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE La nature vivante du Bactériophage ressort encore des expé- riences suivantes. L'un de nous a indiqué, à plusieurs reprises, que l’ultra-microbe ne pouvait agir sur les Bactéries que par la sécrétion de diastases dissolvantes, de lysines. Or, nous sommes parvenus à isoler les lysines, libres d’ultramicrobes. 11 suffit, pour les obtenir, de précipiter une culture du Bactériophage par l'alcool : après 48 heures de contact, le précipité étant bien ras- semblé, on vérifie que les ultramicrobes sont tués, car on n'ob- tient plus l’action en série, et pourtant le précipité contient une substance qui agit sur les Bactéries : il ne peut s'agir que des lysines du Bactériophage. Mentionnons de plus que ces lysines sont douées d’un pouvoir opsonique d'une puissance considé- rable. La possibilité d'isoler les lysines, diastases au moyen desquelles le Bactériophage agit, et de séparer ainsi l’action vitale, c'est-à- dire l’action en série, de l'action lytique elle-même, implique nécessairement la nature vivante du Bactériophage. Ces deux séries d'expériences viennent une fois de plus dé- montrer que ie Bactériophage est un ultramicrobe parasite des Bactéries, susceptible de s'adapter par accoutumance au parasi- tisme vis-à-vis des espèces bactériennes les plus variées. L'espace limité nous empêche de fournir ici les protocoles des expériences justificatives : ils figureront dans un ouvrage d'en- semble sur le Bactériophage, actuellement sous presse. ne + 4 APPAREIL POUR L ÉTUDE DE L'INFLUENCE DES OSCILLATIONS RYTHMIQUES SUR LES ANIMAUX DE LABORATOIRE, par E. PozEersxr. Sur l'initiative de M. Devize, administrateur de la Compagnie transatlantique, certaines sociétés de navigation nous ont de- mandé s’il était possible de faire des études de laboratoire sur le mal de mer. Dans ce but, nous avons construit avec l’aide de M. Jouan, ingénieur constructeur, un appareil qui permet de soumettre les animaux de taille moyenne à des oscillations rythmiques et répétées pendant un temps plus ou moins long. Dans l'exécution de cet appareil nous avons cherché à nous rap- procher le plus possible:des mouvements auxquels est soumis un bateau, en essayant de reproduire à la fois des mouvements ide roulis et de tangage. L'appareil se compose essentiellement d’une planche rectangu- laire longue de 3 m. et large de 4o cm. À chacune des deux extré- mités de cette planche se trouvent fixée une cage à Lapin du mo- SÉANCE DU 22 OCTOBRE 703 dèle employé couramment dans les laboratoires. Un moteur de 1/2 HP communique à cette planche deux mouvements d’oscilla- tion : 1° Grâce à l’action de la bielle M, un mouvement de bascule autour du petit axe AB qui permet de faire exécuter aux cages une chute suivie d’une élévation se traduisant par une différence de niveau de 1,25 m.; 2° Grâce à la rotation des deux cames excentriques E et F, un mouvement de bascule autour du grand axe CG D. Le premier mouvement de bascule se rapproche assez du mouvement de tangage d’un bateau, le second simule celui du roulis. Pour étudier l'influence sur les animaux, du simple mouve- ment d’élévation verticale, les cages sont dévissées et suspendues par les poignées du couvercle aux deux anneaux G et H. Un rhéostat permet de modifier le rythme des oscillations. On peut obtenir ainsi des mouvements de tangage variant de 5 à 12 par minute. Nous avons soumis aux oscillations rythmiques un certain nombre d'animaux de laboratoire. Le Lapin, le Cobaye, la Poule, le Pigeon m'ont jamais présenté aucun trouble physiologique ap- parent, même après 6 heures de séjour dans l'appareil en mou- vement. Pour le Chien, il en est tout autrement. Nous avons pu, ‘en expérimentant sur de très nombreux animaux, reproduire sur un certain nombre d’entre eux des troubles rappelant ceux de la 704 SOCIÉTÉ DE. BIOLOGIE naupathie. L'exposé de ces symptômes cliniques fera l’objet d’une communication ultérieure. (Laboratoire de physiologie de l'Institut Pasteur). VALEUR COMPARÉE DE LA RÉACTION DU BENJOIN COLLOÏDAL. Note de H. RaBrauU, présentée par G. GUILLANN. Depuis une année dans le laboratoire du D° Ravaut, nous avons. étudié la réaction du benjoin colloïdal, qui fut proposée par G. Guillain, Guy Laroche et Lechelle à la Société de Biologie en juillet 1920. Nous voulions apprécier d'une part sa sensibilité, d'autre part, sa spécificité. Cette réaction de technique simple et rapide, de lecture facile, ne nécessitant aucun titrage a été appliquée par nous à l’examen de 200 liquides céphalorachidiens. Nous avons employé la mé- thode originale. Dans quelques cas, nous avons dû nous passer des renseignements fournis par le tube r, du fait qu'il nécessitait 0,7 c.c. de liquide céphalorachidien. La réaction de Bordet- Wassermann, suivant la technique des doses croissantes nous ser- vit de terme de comparaison habituel. Pour 112 de ces liquides, il s'agissait de syphilitiques certains, présentant ou non, des signes de syphilis nerveuse. Les 88 autres. provenaient de malades atteints d’affections du système nerveux, dont la nature ne pouvait vraisemblablement pas être rattachée à la syphilis. Voici les résultats de ces examens. Au cours de la syphilis secondaire floride, la réaction du ben- join s’est toujours montrée négativé malgré des réactions mé- ningées d'intensité variable. Dans 2 cas sur 20, le Bordet-Wasser- mann, était faiblement positif et le benjoin négatif. Les liquides de malades atteints de méningites aiguës précoces cu présentant des réactions méningées latentes, nous ont donné des résultats parallèles au Bordet-Wassermann. Chez 2 malades soumises à un traitement intensif, nous avons vu le benjoin devenir néga- tif, alors que le Bordet-Wassermann était encore faiblement po- sitif, le dernier disparaissant d'ailleurs un peu plus tard. Les résultats comparés de la réaction du benjoin et de la réac- tion de Bordet-Wassermann, au cours des méningites chroniques nous ont fait voir une légère discordance dans 5 p. 100 des cas. Les liquides donnaient un Bordet-Wassermann, faiblement po- sitif alors que la réaction du benjoin prenait le type intermé- diaire ou négatif. Par contre, au cours du tabès et de la paralysie générale, nous avons toujours obtenu des résultats identiques. La précipitation SÉANCE DU 22 OCTOBRE 705 du benjoin est particulièrement rapide et nette au cours de la paralysie générale et se prolonge pendant une longue phase tout à fait caractéristique. Dans 14 cas d’hérédosyphilis, nous avons eu des résultats com- parables. Au cours d’un traitement, nous avons, comme chez l’adulte, noté la disparition de la réaction du benjoin avant celle de la réaction de Bordet-Wassermann. La réaction de Bordet-Wassermann nous a donc paru d’ordi- naire plus sensible et certains liquides donnant des fixations lé- gères n'ont pas précipité la suspension du benjoin. Chez les 88 malades atteints d’'affections nerveuses cliniquement non spécifiques, la réaction du benjoin a toujours été négative. Dans 10 cas d'encéphalite, benjoin et Bordet-Wassermann furent négatifs. IL en fut de même au cours des méningites tubercu- leuses (8 cas) de zonas étendus (2 cas), de tumeurs (10 cas), de compressions pachyméningites pottiques (2 cas). Certains de ces liquides contenaient des quantités considérables d’albumine (3 gr., 4,5 gr., 6 gr., 8 gr.) dans lesquelles la globuline entrait pour une forte part. La réaction de benjoin colloïdal ne semble donc être provoquée que par la syphilis. Pour 50 de ces liquides, nous avons en outre, pratiqué la réac- tion de Sachs et Georgi qui est basée sur la précipitation qui a lieu entre les sérums syphilitiques et les extraits cholestérinés. Cette méthode, qui s'applique bien à l'étude du liquide céphalo- rachidien, est simple et rapide, toutefois, la préparation de l’ex- trait cholestériné est assez délicate, certains extraits se montrant tout à fait impropres et la quantité de cholestérine à ajouter de- vant être déterminée dans des essais préalables. Dans 6 cas, nous avons observé une discordance avec le Bordet-Wassermann dans > cas seulement, cette discordance a existé entre le Bordet-Was- sermann et le benjoin. La mesure de la réaction de Sachs et Georgi, suivant l'inten- sité de la précipitation, nous paraît de notation moins aisée que celle de la réaction du benjoin ; en outre, elle nous a donné des résultats moins souvent concordant que la réaction du benjoin et nous estimons que cette dernière doit lui être préférée. Conclusions : Dans les affections syphilitiques, la réaction du benjoin a été au cours de nos examens presque toujours paral- lèle à la réaction de Bordet-Wassermann. Dans de rares cas, nous avons observé un Bordet-Wassermann faiblement positif avec un benjoin négatif douteux. En dehors de la syphilis, elle s'est toujours montrée négative. Pour ces raisons, elle nous semble _très supérieure à la réaction de l'or colloïdal, de technique déli- cate, de signification très limitée, à celle de Sachs et Georgi d'in- 706 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE terprétation parfois difficile et doit prendre place dans l'étude du liquide céphalorachidien à côté de la réaction de Bordet-Wasser- mann, dont elle viendra corroborer et, dans certains cas, préciser la signification. Elle à l'avantage d’être beaucoup plus simple. (Laboratoire du D° P. Ravaut, à l'hôpital Broca). LE COEFFICIENT DE TEMPÉRATURE DE LA LOCOMOTION DES Fours, Note de ROBERT SFUMPER, présentée par G. Bonn. L'introduction de la notion de vitesse de réaction dans la bio- logie à été extrêmement féconde. En effet, l'étude comparative nous à fourni la preuve scientifique la plus importante de la pro- fonde analogie, sinon de l'identité de la matière vivante et della matière inerte. On a vérifié l'identité du coefficient de tempéra- ture Q., des réactions chimiques et physiologiques dans un nom- bre ‘toujours croissant d'exemples. La température joue égale- ment un rôle très important dans la vie des Fourmis ; Forel en _ disait déjà en 1873 : « En un mot, l'activité vitale des Fourmis, comme celle des Insectes en général, augmente et diminue avec la température ». C’est ce qui m'avait également frappé au début de mes études myrmécologiques et ce que je voulais étudier quan- titativemeent. J'avais déjà commencé mes recherches sur l’action de la température sur l’activité locomotrice des Fourmis, quand j'appris qu'un travail similaire avait déjà été entrepris par J.-S. Szymanski (Pflügers Archiv, 1911). Cependant ces calculs, x basés sur une simple règle de trois donnent lieu à une critique et à une révision, C'est pourquoi j'ai refait les expériences et corrigé les chiffres de Szymanski. Les observations faites sur la Formica rufa et résumées dans ce petit travail ont été effectuées pendant ces 2 dernières années et portent sur un nombre considérable de mesures. Pour avoir des termes de comparaison rigoureux, j'ai toujours opéré dans les mèmes conditions climatériques et atmosphériques, la seule variable étant la température. La même colonie de Fourmis a été mise en observation ; les mesures ont été faites toujours à la même heure et au même endroit de la piste. J'ai mesuré le temps que met une Fourmi à parcourir 10 centimètres et, des valeurs trouvées, j'ai déterminé la vitesse de locomotion, c'est-à-dire le chemin parcouru dans l’unité de temps (en ctm./sec.). Les chif- fres obtenus et résumés dans les Tables IT et IV sont chacun la moyenne arithmétique de 5o à 75 mesures. Pour déterminer Q,,, le plus simple serait de prendre le quo- SÉANCE DU 22 OCTOBRE 707 tient des vitesses trouvées à des intervalles de 10°. Mais ces con- ditions ne sont que rarement réalisés dans la nature ; il faut, par conséquent, le calculer. A cet effet, je me suis servi des formules de Van't Hoff et d’Arrhenius, à savoir : (1) logK—abT Cette formule, que l’on peut d’ailleurs déduire de la première formule trouvée par M. Berthelot (1862), donne la fonction li- néaire du logarithme de la vitesse de réaction, par rapport à la température. Pour trouver la constante b; on n'a qu'à faire deux mesures à deux températures différentes T, et T, et calculer b par la formule log K; —logK, Me TRE, qi De ces données, on trouve Q par l'équation : CD KT +10 "10 10P KT (3) Q0 = Dans les Tables I et Il, on lira les valeurs trouvées par Szy- manski et les valeurs nouvelles corrigées d’après les formules 2- EME Table I Temps de parcours Tempéra- Pression Conditions Numéro Date des 10 ctm. en secondes Lure barométrique atmosphériques AMIS VIDTE {,29 secondes 1150 729 m/m ciel couvert, vent An IMII 9,09 — 1290 734 m/m ciel couvert, vent “9 5a/VIT 1,66 — 2000 734 m/m nuageux, soleil DM 2,94 — 230 794 my/m nuageux, soleil Table II ; Résultats de Szymanski et résultats corrigés — — — 7 — Nes des Différences Valeurs corrigées observations de Qio comparées. lempéralures Rapports Szymanski b Q 10 19/3 822 Qs2 = 2,5 2,8 0,030172 YA) 144 1199 Qur9 = 18 1,4 0,02127 1,63 13,4 20 Q75 = 2,1 3,0 0,04296 : 2,70 14/4 fn 0) Gare auf 2 0,0130D 1,90 La moyenne des valeurs corrigées est 2,0. On est donc en droit de conclure que la vitesse de locomotion des Fourmis double si la température monte de 11° à 21°, ce que l'on exprime par le sym- bole 03/4120; J'arrive à mes propres recherches qui se trouvent réunies et ré-- sumées dans les tables II et IV. T08 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Table III Temps de parcours Vitesse en Tempéra- Pression Condilions Numéro Date des 10 ctm. ctm/sec. ture barométrique atmosphériques I 17/8 3,04 secondes 2,82 ctmpsec. 18° 736,4 soleil S: 11/8 2,38 — 4,20 ctm/sec. 1805 739,2 soleil 3 18/8 3,19 — 3,13 ctm/sec. 19° 737,6 soleil l 9/7 2,62 — 3,83 ctm/sec. 1925 734,5 nuageux 5 2/8 2,04 — 4,80 ctm/sec. 270 738,8 nuageux 6 25/7 1,70 — 5,85 ctm/sec. 28°5 736,3 nuageux À partir de ces valeurs, j'ai calculé le coefficient de température Q:9 en comparant entre eux les chiffres de la 4° colonne, à l’aide des formules 2 et 3. Les résultats en sont indiqués dans la Table IV. Table IV Nos des termes de Différences de comparaison températ. corresp. Rapports b Q 5/1 9°0 4,8/2,82 0,02565 1,84 5/2 805 4,8/4,20 0,00647 1,19 5/3 8° 4,8/3,19 0,02275 1,69 5/4 70b 4,8/2,82 0,0301 2,00 6/1 1025 5,85/2,82 0,0301 2,00 6/2 10° 5,85/4,20 0,01438 1,39 6/3 9°5 b,85/5,19 0,02815 1,99 6/4 9° 5,85/3,83 0,0215/4 1,64 Moyenne 1,63 Ces résultats indiquent donc un coefficient thermique de la locomotion des Formicides de 1,63, ou, plus exactement, le coeffi- cient thermique entre les températures 18° à 28° est 1.63. Résumons | Szymanski trouve Q,, = 2,0, tandis que mes recherches don- nent pour l'intervalle 18 à 28° Q,, = 1,63. Cela peut paraître étrange au premier abord. Cependant c’est la règle générale. Pour les réactions physiologiques Q,;, ne reste pas rigoureusement constant, il diminue avec la température montante. Mais il n'y a que les manifestations vitales qui montrent cette irrégularité apparente : c'est une des caractéristiques des réactions chimiques hétérogènes. Comme le protoplasma, le siège des réactions vi- tales, est un système colloïdal, hétérogène, il n'y a donc pas lieu de s'étonner outre mesure. LE COEFFICIENT THERMIQUE DE LA COMBATIVITÉ DES FOURMIS. Note de ROBERT STUMPER, présentée par Box. Le myrmécologiste suisse R. Brun a avancé dernièrement l’as- serlion que les Fourmis se trouvent continuellement dans un état SÉANCE DU 22 OCTOBRE 709 de combativité, sous une certaine tension qui leur permettrait de réagir toujours promptement aux attaques inattendues. C'est, somme toute, une irritabilité très prononcée. Cette assertion fut réfutée par le fameux psychologue H. Henning, car elle cadre mal avec ses idées sur les qualités psychiques de ces Hyménop- tères. Or, j'ai pu confirmer l'opinion de KR. Brun et démontrer l'existence de cette irritabilité particulière. Quand on observe attentivement le va-et-vient des Fourmis (notamment la Formica rufa), on constate aisément ceci : les Fourmis d’une même colonie, en se rencontrant, se traitent avec une « mé- fiance » indéniable. Chaque fois qu'une Fourmi se heurte contre une autre de la même colonie, les deux individus reculent un petit peu, écartent leurs mandibules d’une façon menaçante el peuvent même commencer à se combattre. Toutefois elles se palpent mutuellement avec les antennes et finissent bientôt par se reconnaître. Mais il y a encore mieux. J'ai pu me convaincre que cette combativité suit également la loi de Van't Hoff et d'Arrhenius. Pour cela j'avais déterminé le pourcentage des rencontres « semi- hostiles » sur une portion de piste de 10 sur 30 cm. Les résultats étaient les suivants : à la température de 20°, 11,2 p. 100 des rencontres étaient hos- tiles ; à la température de 28°, 18,8 p. 100 des rencontres étaient hos- tiles. Cela correspond à un coefficient de température de 1,87. Toutefois ce cas est bien plus compliqué. On peut le ramener en fin de compte à la sensibilité différentielle. Car d'une part, les Fourmis se reconnaissent mutuellement en se palpant avec les antennes, ce qui constitue sans doute un certain stimulus méca- nique (des petits chocs, etc.). D'autre part, il est aisé de se con- vaincre qu'une excitation mécanique plus forte provoque une réaction nettement hostile, c’est-à-dire négative. Il doit par con- séquent y avoir un certain seuil d’excitabilité à partir duquel le signe de la réaction subit un changement, ce qui revient à dire qu'il y a sensibilité différentielle. Appliquons maintenant ce raisonnement à l'observation sur le Q,, de la dite combativité. Nous savons que la vitesse de lo- comotion de notre Fourmi se trouve doublée par une élévation mv? doit de 10°. Or, comme la vitesse augmente, la force vive 2 également augmenter et il est dès lors facile de comprendre le mécanisme du phénomènes qui nous occupe. La réaction hostile serait donc, d'après notre raisonnement, une fonction de la force vive du corps de la Fourmi, et comme celle-ci BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 49 710: SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE est une fonction de la température, la combativité dépendrait éga- lement de la température. Ge serait donc une fonction de fonction. Il serait très intéressant de poursuivre ces études d’une façon plus détaillée et de voir comment intervient le carré de la vitesse. Il faut ajouter à l'explication développée ci-dessus que l’on peut très bien adopter une seconde interprétation qui est la sui- vante : l'augmentation de la température provoque une éléva- tion de la dite combativité. Mais cette combativité n’est, somme toute, rien d'autre qu'une irritabilité prononcée. On pourrait donc admettre que l’augmentation de la température augmente la sensibilité en provoquant des changements de l'état de la substance nerveuse ce qui amènerait l’accroissement de l'irrita- bilité. Ce petit problème reste donc entier. ACTION DES EXTRAITS DE REIN SUR LE PNEUMOGASTRIQUE, par H. Rocer. Beaucoup d’expérimentateurs supposent que les cellules de l'organisme déversent dans la circulation des substances qui mo- difient la pression sanguine en agissant, directement ou indirec- tement, sur les vaisseaux ou sur le cœur. Les recherches pour- suivies sur la question, soulèvent une objection préalable ; on a recours le plus souvent, à des extraits préparés en faisant macérer à froid dans de l’eau salée, les organes finement hachés ; ou bien on les soumet à l’action d’une presse ou à des gels et des dégels successifs. Dans tous les cas, on obtient un liquide riche en al- bumine. Or, les albumines sont les substances constitutives des cellules et il est peu probable qu'elles s'en échappent, au moins dans les conditions physiologiques. Pour se rapprocher de ce qui doit se passer dans l'organisme, j'ai pensé qu'il fallait expérimenter avec des extraits provenant de tissus autolysés. Les résultats sont loin d’être analogues ; ainsi les macérations de foie ou de poumon frais fournissent un li- quide hypotenseur. Après autolyse, les mêmes organes aban- donnent une substance fortement hypertensive. | Contrairement au foie et au poumon, le rein autolysé donne un produit hypotenseur. La pression baisse, en même temps que les systoles deviennent lentes et énergiques ; quand l'injection est terminée, la pression se relève et dépasse légèrement la normale, les oscillations systo-diastoliques conservant pendant un certain temps une lenteur et une amplitude remarquables. Les tracés rappelant par certains points ceux qu’on obtient en excitant le nerf pneumogastrique, je me suis demandé si le 2x Æ SÉANCE DU 22 OCTOBRE java rein ne renferme pas une substance qui serait pour la X° paire ce que l’adrénaline est pour le sympathique. L'emploi de l’autolyse rend l'étude délicate ; les tissus subissent facilement la putréfaction et, si, pour empêcher le développement des germes on ajoute un antiseptique, on introduit une substance étrangère qui peut troubler l'expérience, mieux vaut s'adresser à des procédés chimiques. Voici celui qui m'a donné les meilleurs résultats. Le tissu finement haché est mélangé à une fois et demie son poids d'eau, additionnée d’acide sulfurique à 3 p. 100. Après un chauffage à 120° prolongé pendant 100 heures, on filtre ; on neutralise par la baryte ; on traite par le sublimé, et, après avoir chassé l'excès de sel mercurique par l'hydrogène sulfuré, on con- centre dans le vide et on précipite par l'alcool. L'’extrait ‘alcoo- lique est repris par l’eau et injecté à des Chiens et à ‘des Lapins par la voie intra-veineuse. Si le liquide est suffisamment concentré, le tracé obtenu chez le Chien ou le Lapin rappelle celui que donne l'excitation fara- dique du pneumogastrique, la chute de la pression se fait rapi- dement, un peu moins brusquement cependant que par l'em- ploi du courant électrique ; elle peut atteindre 6 et 7 em., en même temps que les battements deviennent lents et amples. Si l’on emploie un extrait plus dilué, la chute est peu marquée, mais les battements deviennent extrèmement énergiques. Dans une expérience faite sur le Lapin, le nombre de pulsations tomba de 200 à 74 et leur amplitude passa de 4 mm. à 2,5 cm. Les injections successives augmentent l'intensité des réactions. Elles peuvent, au moins chez le Lapin, provoquer une syncope mortelle, un arrêt brusque et définitif du cœur en diastole, les mouvements respiratoires ne s'arrêtant que quelques secondes plus tard. Si on répète les mêmes expériences après section des deux nerfs vagues, les manifestations sont identiques. La substance _ rénale n’agit donc pe sur les centres bulbaires des pneumo- gastriques. Si on injecte dans les veines du sulfate neutre d’atropine, les résultats sont bien différents. Une petite dose de l’alcaloïde change les effets produits par le liquide ; loin de baisser, la pres- sion s'élève légèrement. Une dose plus forte abolit complètement l’action de l'extrait rénal. On peut introduire une quantité double de celle qui tue par syncope ; l'animal résiste et la pression ne subit aucune oscillation. Les résultats permettent de conclure que le parenchyme rénal renferme une substance qui agit sur les terminaisons cardiaques du nerf pneumogastrique, et “dont les effets sont annihilés par une injection préalable de sulfate neutre d° atropine. 742 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LA RÉACTION DU BENJOIN COLLOÏDAL DANS LES MÉNINGITES DES MALADIES INFECTIEUSES : RUBÉOLE ET OREILLONS,. par RENÉ BENaRr. G. Guillain, Laroche et Lechelle ont proposé, sous le nom de réaction du benjoin colloïdal, un procédé qui a déjà donné nais- sance à de nombreux travaux, ainsi qu'en témoignent les vingt- “eux références indiquées par ces auteurs dans un article ré- cent (1). Nous avons ici-mème rapporté récemment une observation qui montrait quels services peut rendre à la clinique la réaction du benjoin colloïdal dans les cas de syphilis méconnues. Cormime contre-partie, nous voudrions rapporter aujourd'hui les résultats que nous avons obtenus en étudiant des liquides cé- phalorachidiens provenant de malades qui présentaient des réac- tions méningées au cours de deux maladies infectieuses : la ru- béole et les oreillons. La rubéole, maladie essentiellement bénigne, ne comporte pas, classiquement, de complications ; les auteurs, notamment, ne si- gnalent pas la méningite rubéolique. Pourtant au cours d'une épidémie récente, portant sur 291 malades, nous en avons re- levé 13 cas, sur les caractères cliniques desquels nous reviendrons ailleurs. Ces 13 cas se répartissent de la façon suivante : 7 ma- lades présentèrent un syndrome méningé clinique, avec élévation thermique à 39°, pendant 24 à 36 heures, et d’une durée totale de trois jours au plus, 3 autres présentèrent deux poussées ther- miques, séparées par quelques jours d'intervalle. Un malade, bien que ne présentant pas de syndrome méningé clinique, fit au &° jour de sa maladie, un zona avec réaction méningée. Un malade présenta, pendant vingt jours, un syndrome méningé caractérisé par des phases d’exacerbation avéc poussées thermiques à ha‘, coupées, à sept reprises, par des phases de rémission. Chez tous ces malades, la réaction du benjoin colloïdal fut re- cherchée, parfois même à deux et trois reprises chez un même malade. Elle fut constamment négative. Elle fut notamment névative dans le cas de zona, ce qui vient à l’appui de la constata- tion faite par G. Guillain, Laroche et Lechelle. Une seule fois, par contre la réaction fut trouvée par nous positive. Il s'agissait d'un jeune homme de 21 ans, qui, au 4° jour d’une rubéole apy- rétique fit une brusque ascension thermique à 40°, et présenta un syndrome de méningomyélite ascendante aiguë, à type Lan- (1) Guillain, Laroche et Lechelle. La réaction du benjoin colloïdal. Presse médicale, 28 septembre 1921, p. 773. SÉANCE DU 22 OCTOBRE 113 dry, à laquelle il succomba en trois jours. Les renseignements re- cueillis auprès de la famille nous apprirent qu'il s'agissait d'un sujet hérédo-syphilitique. Depuis les recherches de notre maître P. Teissier, et de ses élèves, on connaît bien les réactions méningées au cours des oreillons. Nous avons à ce sujet étudié la réaction chez douze malades qui se répartissent ainsi: 3 d’entre eux étaient des ourliens simples, sans réaction méningée clinique, mais qui pré- sentaient à un degré marqué de la bradycardie, et les diverses va- riétés d'arythmie sinusale étudiées par P. Teissier et Roux ; 2 autres, qui présentaient un léger degré de Kernig, avaient, avec de l'hypertension du liquide céphalorachidien, une cytose à peine augmentée (4 à 6 éléments au mme.) ; 7 autres avaient un “syndrome méningé au complet, avec céphalée, Kernig intense et une réaction cellulaire qui fut de 10 à 20 éléments chez trois d’entre eux, et de 0 à 5o pour les trois autres. Dans ces douze cas, la réaction ou benjoin colloïdal fut trouvée négative. Nous sommes donc autorisés à conclure, que la valeur de cette réaction, si utile dans le diagnostic de la syphilis nerveuse, se trouve encore accrue par ce fait que, dans les réactions ménin- gées au cours des maladies infectieuses — rubéole et oreillons —, elle est négative. (Service des contagieux et Laboratoire de l'Hôpital militaire de Versailles). CONTRIBUTION A L'ÉTUDE ET A LA THÉRAPEUTIQUE EXPÉRIMENTALES DU COUP DE CHALEUR, par CHARLES RICHET rirs. Nous avons cherché à établir dans l’insolation expérimentale (ou coup de chaleur), un certain nombre de faits qui n'avaient pas été étudiés, à notre connaissance. Nos expériences ont porté sur des Souris et des Rats. Tantôt nous mettions les animaux au soleil dans des bocaux de verre, tantôt nous les placions dans un bocal mis dans une étuve sèche. Voici les conclusions auxquelles nous sommes arri- vÉs : ° Dans la mort par insolation, ce qui tue, ce ne sont pas les rayons lumineux, ce sont les rayons thermiques (6 expériences no Re. ° Les Souris nouveau-nées ou arte jeunes, résistent moins ip Al SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE à la chaleur que les animaux adultes (2 expériences). Par contre: les Souris adolescentes, c’est-à-dire de 2 à 8 semaines résistent mieux que les adultes (3 expériences) ; 3° Les Souris adultes même de poids et d’âges semblables ré- sistent un temps assez variable, autrement dit, il y a des diffé- rences individuelles ; 4° Les Souris ou les Rats que l’on fait jeüner (4 expériences), où que l'on a saignés (2 expériences), résistent moins que les ani- maux normaux. Bien que la médication physique par la ventilation, les affusions d’eau tiède, etc., soient particulièrement efficaces, il était intéres- sant néanmoins de voir quels médicaments retardaient la mort. Toute une série de drogues ne semblent pas agir. Ce sont : l’é- ther (2 ve l'alcool (3 expériences), la morphine (2 expé- riences), l’adrénaline (3 expériences), la kola (2 expériences). Deux médicaments nous ont paru avoir une action indubi- table : la caféine et l'huile camphrée. Le tableau suivant résume les cas où ces médicaments ont été injectés à dose thérapeutique. Nombre de Nombre de minutesandi- minutes in-- quant la sur- diquant la Mode vie de l’ani- survie des Série Substance injeclée d’échauffement ; Animal mal échauffé témoins I. Huile camphrée 1/10 c.c: Etuve souris 35 36 L. id. id. id. GyNE bo IE. id. id. id. 46 27 id. id. id. 74 45 IT Caféine, 0,5 mgr. Soleil (1) id. 17 ë id. id. id. 17) 12 IV. Caféine, 2 mgr. id. rat 23 19 V. Caféine, 1 mer. id. Ha Tel 27 24 Caféine, 2 mgr. id. rat 29 En faisant schématiquement la moyenne, on voit que l'huile camphrée el la caféine prolongent la vie des animaux chauffés, de: ho p. 100 environ. (Laboratoire du P° Roger). (1) La température était ce jour là torride, 38° à l'ombre. SÉANCE DU 22 OCTOBRE 715 VARIATIONS BRUSQUES DE LA FORMULE LEUCOCYTAIRE SOUS L'INFLUENCE D ACTIONS NERVEUSES IMMÉDIATES, par J. TINEL et D. SANTENOISE.. Au cours de recherches entreprises sur les variations de la for- mule leucocytaire, dans quelques affections nerveuses et men- tales, nous avons pu constater, chez nos malades aussi bien que sur des sujets normaux, de curieuses modifications de la formule sous l'influence d'actions nerveuses immédiates. I. Le premier phénomène qui a suscité notre étonnement, c’est l'existence de variations de la formule provoquées par le réflexe oculo-cardiaque. Chez presque tous les sujets, et particulièrement chez les vagotoniques où il est très accusé, le réflexe oculo-car- diaque détermine instantanément sur le sang périphérique, re- cueilli par piqûre au doigt, une chute considérable du nombre des leucocytes, avec prédominance sur les polynucléaires et les grands mononucléaires. En voici simplement quelques exemples: Pouls Total Polynucl. G. mone. Lympho. ro Avant le réflexe ...... 84 6.800 4.300 700 1.800 - Pendant (au bout d’une minute de compression) .. 64 3.500 1.600 hoo 1.500 Dre NS MIN) EE ne 76 6.200 3.300 600 2.300 Tolal Polynucl. Mono. DO) NET rat AR AE EUGENE 10.800 6.700 4.100 Pendant eh ls 6.800 3.400 3.400 Aprés (b min.) .:.:.: 12.200 8.600 3.600 Total Polynucel. Mono. SD TE ANSE NET 7.000 5.500 1.500 3.400 2.300 1.100 Pendant 2.800 2.000 80e Apres ro min) (0 8.200 6.000 2.206 Nous pourrions multiplier ces exemples, ayant obtenu de sem- blables résultats chez plus de 30 sujets normaux ou malades : il nous paraît constant que le réflexe oculo-cardiaque, lorsqu'il est positif, s’accompagne instantanément d’une chute du taux leu- cocytaire, avec tendance à l’inversion de la formule. Cette chute est progressive, à peu près parallèle au ralentissement du pouls ; elle est suivie d’un retour rapide vers la normale, dès que cesse la compression des globes oculaires, avec souvent même une hyper- leucocytose légère et passagère de réaction. Si le réflexe est négatif, on n’observe pas en général de modifi- cation de la formule. 716 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Dans quelques cas de réflexe inversé, nous avons parfois ob- tenu au contraire une élévation du chiffre des leucocytes. IT. La constance de ces réactions, ainsi que la rapidité de leur apparition, nous ont amenés à soupçonner l'intervention d’ac- tions vaso-motrices dans ces variations de la formule leucocy- taire. Nous avons essayé de le contrôler par les expériences sui- vantes : 1° La vaso-constriction provoquée sur un doigt par refroidisse- ment de quelque secondes, au moyen d'un jet de chlorure d'é- thyle, fait tomber instantanément le chiffre des leucocytes, de 2, 3 et même /.000. 2° L’excitation électrique d’un nerf mixte détermine, par vaso-constriction, des phénomènes analogues. 3° La vaso-dilatation, locale par l’air chaud, générale par le nitrite d'amyle, nous ont donné des élévations du chiffre des leucocytes, atteignant 2 et 3.000 et portant encore surtout sur les _polynucléaires. 4° Dans les cas de lésions nerveuses périphé- riques, on peut enfin observer des différences considérables entre le côté sain et le côté paralysé : une névrite du médian avec vaso- constriction montre dans le territoire du nerf une diminution de 2.000 polynucléaires. Une leucopénie provoquée par réflexe oculo-cardiaque, ne se manifeste pas dans un territoire nerveux paralysé. La formule leucocytaire peut donc être modifiée par diverses actions nerveuses. Le réflexe oculo-cardiaque chez les vagoto- niques, la réfrigération locale, l’excitation électrique d’un nerf, et nous pouvons, croyons-nous, ajouter la douleur et l’émotion, semblent provoquer par un mécanisme de vaso-constriction, une leucopénie périphérique souvent considérable, qui prédomine sur les polynucléaires et les grands mononucléaires, avec ten- dance à l’inversion de la formule. Prédominant sur les éléments les plus volumineux et directement proportionnelle à leur. taille, cette leucopénie résulte peut-être de la gène apportée à leur cir- culation par le calibre rétréci des petits vaisseaux contractés. Enfin on ne peut s'empêcher de rapprocher nos chiffres de la formule du choc hémoclasique. C’est peut-être à une action vaso-motrice qu'on peut attribuer la leucopénie périphérique qui accompagne ce choc. Elle ne ferait, en somme, que traduire la participation du système organo-végétatif aux réactions de la crise vasculo-sanguine. (Clinique des maladies mentales). —{ a ŒU RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE SÉANCE DU 8 OCTOBRE AppELMANs (R.) : Influence des 1921 SOMMAIRE Firrer (J.) : Recherches sur -sucres sur la production d’indol. 83 | l’anémie expérimentale produite APPELMANS (R.) Le Bactério- parla saponine ter Mere 85 phage dans l’organisme........ So Govazrts (P.) : Effets de l’in- Cxopar (F.) Recherches sur le jection de plaquettes lavées sur «principe antigénique du globule l’élimination des microbes circu- OO LEA SUN NES SRE EMRETER 091 MlamtidansMletsanor "tte pense 103 Dercourt-BErNaRD (E.) : In- Govarzrts (P.) : Note sur la fluence de faibles doses de pep- coagulation du liquide encépha- tone sur l’éliminotion des mi- lorachidien dans trois cas de com- crobes injectés dans le sang cir- pression médullaire........ 106 CORNE à do OEM 96 Moucer (R.), Van NiTsEN (Re. ) DE Necker (J.) : Au sujet ‘de el WALRAVENS (P.) : La séroréac- l’action inhibitive du principe tion de Bruck en Afrique tro- bactériophage sur le développe- PiCAl ER OR sr 8 ment des microbes réceptifs..... 100 Rosxam (J.) : Fonction antixé- De Wizpeman (E.) : À propos nique, plasma cet globulins (pla- derautotomiechezmlesvésétaue 1075) //quettes) re rene EE QI Freker (J.) : Action de la sapo- Van DEN Erckuour (A.) : Effets nine sut les plaquettes et sur leur de l’arsenic sur le développement RÉ MÉHOTAION ec lee BE LEE Ov 00 Der D ERA à 98 Présidence de M. A. Gravis. À PROPOS DE L'AUTOTOMIE CHEZ LES VÉGÉTAUX, par E. pe WiLDEMAN. Une note récente de notre confrère le D’ l'Institut Pasteur de Paris, Blaringhem, de attire l’attention sur la désarticula- tion de fleurs à la suite de traumatismes (x). Il renvoie à des tra- vaux du P' H. Lecomte, du Museum de Paris, publiés en 1910 (Bulletin Soc. d'Hist. nat. d’Autun et Archives du Muséum) -où l’auteur a exposé l’état de la question des articulations flo- rales. | (1) Autotomie de fleurs provoquée par des mutilations. C. R. de la Soc. de Mol MT ALXXXV I ELgT-n0E27, 00 440: 718 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (76) Nous disions en 1906 dans Mission Laurent : « Le nombre de végétaux qui sacrifient une partie de leurs tissus n’est guère considérable », mais nous citions le « Castilla elastica qui se débarrasse des rameaux au début de sa croissance et qui ont une direction différente de ceux qui seront définitifs ». Cette remarque était formulée parce que nous signalions l’au- totomie observée par E. Laurent, chez le Barteria fistulosa (Fla- courtiaceae) : parlant de la chute des feuilles, après floraison et fructification, E. Laurent ajoutait : « Ce fait a souvent attiré notre attention et nous pensons même que les rameaux fructi- fères tombent après la maturation des fruits » (x). Cette observation a été refaite par Winkler ; dans ses études. biologiques sur des fleurs et des fruits de l'Afrique tropicale, il dit de la mème espèce que ses rameaux ont une croissance et une durée limitées ; qu'après la chute des feuilles et celle des fruits les rameaux ton ben (1). Cette autotomie a été revérifiée par Kobl : il a montré une photographie de la plante pendant qu’elle se débarrassait des rameaux défeuillés ayant été habités par des. Fourmis (2). L'étude des articulations florales, plus répandues qu'on ne le croit généralement, est, comme l’a dit H. Lecomte, pour di- verses raisons, très importante. Nous y avons attaché beaucoup d'attention, et en 1913 nous avons cité la présence d’articula- tions florales chez un certain nombre de plantes de la flore africaine (3). La note de Blaringhem nous amène à attirer l'attention sur l’autotomie des organes des fleurs de certains Vanilla afri- cains. M. L. Guignard semble avoir signalé le premier pour un Vanilla (v. aromatica) que « l'ovaire d’une fleur non pollinisée ne s'accroît pas et tombe quelques jours après l’épanouisse- ment » (3). H. Lecomte va, à propos des fleurs du V. ramosa Rolfe (Congo français), un peu loin : «celles qui ne reçoivent pas le contact du pollen, non seulement perdent leur périanthe, mais au bout de quelques jours l’ovaire qui est resté petit se détache et tombe inévitablement. » (4). [ci donc déjà une double désarticulation est indiquée. Ce fait ne semble pas avoir été resignalé et H. Lecomte lui-même dans (1) H. Winkler. Engler Bot. Jahrb., t. XXXVIIL, 1906, p. 259. (2) Kohl. Die Ameisenpflanzen des trop. Afrika mit besonderer Beruck- sichtigung ihrer biol. Verhältnisse. Natur und Offenbarung, Munster, 1909, p. 98 et 100, fig. 1. (3) L. Guignard. Sur la pollinisation et ses effets chez les Orchidées. Ann. Soc. nut., sér. 5%, t. IV, 1886, p. 206. (4) H. Lecomte, La chute des fleurs. Bull. Soc. Hist. nat. d’'Autun, t. XXFII.. 1910, pP. »)6T. (11) SÉANCE DU S OCTOBRE 119 son travail des Archives du Museum me revient pas sur lui, il déclare simplement : « Chez le Vaniüllier (Vanilla planifolia Andr.) et chez beaucoup d’autres Orchidées, les fleurs non polli- nisées, et par conséquent incapables de donner un fruit, se dé- tachent au niveau de l'articulation, c’est-à-dire, pour le Vanil- lier du moins, à la base de la partie qui paraît être un pédicelle, mais qui est réellement l'ovaire » (x). Chez toutes les espèces du genre Vanilla étudiées par nous, on frouve une articulation à la base du pédicelle. Mais il existe chez plusieurs Vanilla cette autre articulation, située au sommet du pédicelle à la naissance du périanthe, et très visible sur le bouton. Cette articulation fonctionne directement lorsque l’ovaire n'est pas fécondé L'articulation des parties de la corolle et du ca- lice a déjà été indiquée. H. Lecomte a attiré (loc. cit., p. 138) l’at- tention sur elle par ces mots : « Rarement la corolle persiste au- tour du fruit, le/plus souvent elle se détache de bonne heure, etc., etc... ». La persistance de la corolle autour de l'ovaire se- rait donc plutôt rare, et l’auteur ajoute : « En somme, en dehors de quelques cas exceptionnels, la corolle est articulée et se dé- tache nettement à son origine ». Chez certains Vanilliers, sépales et pétales se désarticuleraient, mais il y aurait également dé- sarticulation des organes de la reproduction généralement, il est vrai, soudés au labelle. Beaucoup de Vanilla sont donc à fleurs doabiecnt articu- lées, la désarticulation des parties florales s’opérant avant celle du pédicelle. Le phénomène d’'autotomie consécutif à la non fécondation et très semblable, pour le résultat, à celui suivant un trauma- tisme des organes reproducteurs ou des enveloppes florales, se fait chez ces Vanilla en 2 temps : _ 1° enveloppes florales et organes reproducteurs se désarti- culent au sommet du pédicelle : la désarticulation est très nette et laisse au sommet du pédicelle un élargissement en plateau, à l’état sec, généralement plus large que le reste du pédicelle ; 2° pédicelles ou ovaires non fécondés, qui peuvent rester adhé- rents au rachis pendant longtemps, se séparent uliérieurement laissant une trace nette à la base de la bractée sous-florale ; bractées et rachis longtemps persistants. La première de ces désarticulations est dûüe à la non féconda- tion, car si l'ovaire se développe, les enveloppes florales per- sistent, pendant un certain temps au moins, au sommet de l'ovaire. Dans des échantillons de V. sereli provenant des ré- coltes de M. Mestdagh (Libenge) comme dans des échantillons (x) Nouv. Archives du Museum d'Hist. nal., sér. v, t. Il, Paris 1910, p. 222. 720 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (8) de V. laurentiana du Nord-Est du Congo (Collection D’ J. Be- quaert), on trouve au sommet de fruits jeunes, non seulement des pétales et des sépales, ou leurs fragments, mais encore la colonne. Dans les cas anormaux, c’est-à-dire dans ceux où la fleur remplit son rôle jusqu'au bout, il n’y aurait donc pas, chez les Vanilliers, désarticulation rapide des enveloppes florales et de l'ovaire. Nous avons observé la double articulation chez les Vanilla suivants : Vanilla grandifolia Lindley ; V. imperialis var. congolana De Wild. ; V. laurentiana De Wild. ; V. laurentiana var. gilletii De Wild. ; V. lujae De Wild. ; V. sereti De Wild. À cette liste, il faudrait ajouter, d’après les observations de H. Lecomte : V. ramosa Rolfe. LA SÉRO-RÉACTION DE BRUCK EN AFRIQUE TROPICALE, par R. Moucner, À. van NiTseN et P. WALRAVENS. Les médecins coloniaux, qui ont fréquemment à s'occuper de syphilis et de pian, ne peuvent malheureusement pas, sauf dans un petit nombre de postes bien outillés, se servir de la réaction de Wassermann, n'ayant ni l’instrumentation, ni les éléments nécessaires, surtout Cobayes et Moutons indispensables à la réac- tion de déviation du complément. Nous avons donc cherché parmi les méthodes de sérodiagnos- tic de la syphilis, s’il n’y en avait pas une qui exigeait moins de matériel que celle de Wassermann, et qui, par sa simplicité, put être mise entre les mains de tous les cliniciens. En revoyant les différents procédés publiés, nous nous sommes arrêtés à la réaction de Bruck, qui semblait répondre aux desiderata énoncés, elle est en effet facile et ne nécessite que des réactifs aisés à se procurer. On connaît la méthode ; dans un tube à réaction ordinaire, on met 0,5 c.c. de sérum non chauffé du malade. On ajoute 2 c.c. d’eau distillée et 0,3 c.c. d'acide nitrique dilué à 25 p. 100 (de 1.149 de densité). On agite sans faire mousser et on laisse reposer 10 minutes. Il se produit un fort précipité. Alors on ajoute 16 c.c. d’eau distillée et on retourne le tube lentement 3 fois. En cas de réaction négative le précipité se redissout. On lit le résultat après 24 heures. Nous marquons comme positif + un dépôt de 0,5 à 1 cm. de (79) SÉANCE DU 8 OCTOBRE 121 haut, positif ++ un dépôt de 1 à 2 cm., positif +++ un dé- pôt de plus de 2 cm. Nos essais ont porté sur 32 européens et 56 noirs. Les résultats sont résumés dans les deux tableaux suivants : EUROPÉENS. Nombre Sujets Bruck + Bruck — 5 Syphilitiques à réaction de Wassermann + Malariens chroniques certains ................ I Malariens douteux ...........:...,,.......... D E D © © © © o © D © mm © Anciens résidents sans fièvres depuis plus de 5 ans. Nouveaux arrivés d'Europe 00. 0e ee Sur les g malariens chroniques certains il a été fait 3 réac- tions de Wassermann ; toutes ont été négatives, le Bruck étant positif. INDIGÈNES. Nom're Sujets Bruck + Bruck +-+ Bruck+++ Bruck — 3 Normaux certains ......... d 3 9 Dysentériques bacillaires .... 3 6 I Darren entrer I I Barios AMAR NRA ER MRRe I 2 Bronchites Le -re0e re I on I DOME MISES SERRE I I Conan Soon au I 1 Chancre syphilitique on 10 SCORE MES er Un arte 5 5 9 Brant OR OR one RO 0 6) 2 6 Pneumonies 4... 3 3 I chélevematébrie) cerner I 3 Fièvres indéterminées ...... I 3 Ulcères phagédéniques ...... 3 3 1 I Lèpre I Sur les 9 cas de pian, il a été fait 7 réactions de Wassermann, toutes positives, réaction de Wassermann également positive pour le chancre syphilitique. 2 Wassermann faits sur les dysen- tériques ont été négatifs. 6 Wassermann faits sur les ulcères ont donné x positif et 5 négatifs. On peut donc remarquer : 1° Au point de vue syphilis et pian, la réaction de Bruck est positive quand le Wassermann est positif ; 2° La malaria donne un Wassermann négatif et généralement, un Bruck positif’; 3° La presque totalité des noirs donne un Bruck positif. Or, en, pratique, tout indigène est un malarien chronique. En traitant des indigènes syphilitiques ou pianiques par les, 722 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (80) arsénobenzols, on rend le Wassermann négatif, mais le Bruck reste positif ; comme le montrent les quelques cas suivants . 1° Kaunda, pian traité aux arsénobenzols : 1° semaine Was- sermann ++ Bruck +++; 2° semaine Wassermañn ++ Bruck +++; 3° semaine Wassermann ++ Bruck + ; 4° se- maine Wassermann — Bruck ++. 2° Fulanga, pian traité aux arsénobenzols : 1° semaine Was- sermann + Bruck + ; 2° semaine Wassermann + Bruck + ; 3° se- maine Wassermann — Bruck +. 3° Mwanakulya, pian traité aux arsénobenzols : 1° semaine Wassermann +++ Bruck ++ ; 2° semaine Wassermann + + Bruck + + ; 3° semaine Wassermann + Bruck + ; 4° semaine Wassermann + +: Bruck +; 5° semaine Wassermann — Bruck +. 4° Kakumbi, pian traité aux arsénobenzols : 1° semaine Wassermann +++ Bruck + ; 2° semaine, Wassermann + + Bruck + ; 3° semaine Wassermann ++ Bruck + ; 4° semaine Wassermann ++ Bruck + ; 5° semaine Wassermann — Pruckie, 5° Sulisa (Femme) pian traité aux arsénobenzols : 1° semaine Wassermann + Bruck +++; 2° semaine Wassermann + + Bruck ++ ; 3° semaine Wassermann — Bruck ++. Conclusions. 1° La malaria chronique donne une réaction de Bruck positive sans correspondance avec la réaction de Was- sermann. Il serait intéressant d'étudier à cet effet d’autres affec- tions chroniques ; : 2° La réaction de Bruck, en ce qui concerne les pays tropicaux ne peut pas se substituer à la réaction de Wassermann. LE BACTÉRIOPHAGE DANS L'ORGANISME. Note de R. ApPELMANS, présentée par R. BRUYNOGKHE. Nos recherches sur la valeur thérapeutique du bactériophage nous ont amené à examiner la question de son sort dans l’orga- nisme. Nous avons recherché d’abord si le bactériophage fourni à l'animal par voie digestive se résorbe. À cet effet, nous don- nons à des Cobayes et des Souris, le filtrat lytique en question, mélangé à du pain et nous examinons les selles et les organes de ces animaux. Les selles sont ajoutées à du bouillon, additionné d’un cristal de thymol. Après 24 heures nous en prélevons une ampoule, que nous chauffons à 56° pendant une heure. Nous mettons deux goutttes du contenu de cette ampoule dans un tube de bouillon, que nous ensemençons avec le microbe réceptif. (81) SÉANCE DU 8 OCTUBRE 123 Nous constatons qu'il y a inhibition du développement dans ces tubes ; ce que nous attribuons à la présence de bactériophage et non à la trace de thymol. En effet, si nous chauffons le contenu de ce tube à 56° pendant une heure, pour en porter quelques gouttes dans un nouveau tube de bouillon, le déve- loppement y fait encore défaut. D’après nos recherches le prin- cipe bactériophage se retrouve régulièrement dans les selles durant quelques jours ; il y reste plus ou moins longtemps sui- vant qu'il y trouve ou non des microbes qu'il peut influencer (parasiter). Cette persistance d’ailleurs s'explique parfaitement, quand on tient compte de sa résistance aux acides et aux fer- ments, qui rend sa destruction par les sucs digestifs impossible. (1) Pour rechercher la présence du bactériophage dans les or- ganes, nous sacrifions les animaux et nous prélevons asepti- quement les divers organes, que nous introduisons dans les tubes de bouillon. S'ils restent stériles pendant 24 heures, nous énsemençons leur contenu avec le microbe réceptif, dont nous surveillons le développement. Dans ces milieux nous ne déce- lons pas trace de bactériophage. Le résultat reste également négatif, quand nous ajoutons quelques gouttes du contenu des tubes précédents, chauffés à 56° pendant une heure, à du bouillon. Le principe bactériophage ‘ne franchit done pas la muqueuse. intestinale ; ce fait est peut-être à rapprocher de son inaptitude à la dialyse. (2) Quant aux bactériophage injecté aux animaux, voici com- ment nous avons procédé pour en déterminer le sort. Nous en injectons des doses variables à des animaux, que nous sacrifions après un temps plus ou moins long, afin de prélever les organes et d'y rechercher la présence du principe lytique suivant la technique exposée plus haut. Dès les premières heures qui suivent ces injections, le bacté- riophage se résorbe pour passer dans le sang, conformément aux données de Bordet et Ciuca (3). Toutefois son séjour nv est guère long, car il s’élimine progressivement de l'organisme, par les reins et l'intestin, au point de disparaître complètement au bout de 24 à 48 heures. La durée du séjour est quelque peu variable avec la dose inoculée, mais après cinq jours nous n'en avons plus jamais trouvé trace. À ce moment toutefois, la rate en contient encore des quantités notables, ainsi qu'on peut le voir dans le tableau ci-dessous. Ce fait est à rapprocher, nous semble-t-il, du rôle que cet organe joue dans les infections, où (x) Depoorter et Maisin. Archives internationales de Pharmacodynamie et Thérapie, vol. XXV, fasc. V, VI. (2) C. R. de la Soc. de biol., 26 février 1927. (3) C. R. de la Soc. de biol., 29 janvier 1921. 124 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (82) il intervient également activement pour retenir les microbes. Dans la rate le bactériophage ne persiste toutefois pas, étant donné que quinze jours après, elle en est tout à fait dépourvue. A ce moment, la disparition résulte à notre avis, de la neutra- lisation opérée par l’antibactériophage qui se forme dans l'or-: ganisme, ainsi qu'il résulte des expériences de Bordet, Ciuca et Maisin. Voici les résultats fournis par des Cobayes injectés avec 0,6 » c.c. du bactériophage de d’Herelle Foie + Rein + Rate + Cœur + Sanz + Herelle Herelle ‘ Herelle Herelle Herelle Animal tué 24 h. après injection + + as + 4 » 5 jours » + + + — + + + + » 15 jours » + + + + + + ++ + + Contrôle d'en- Urmes + Testicule + Poumon + semencement Herelle Herelle Herelle (Herelle N). Animal tué 24 h. après injection — a, de su » 5 jours » + + + + + TE Ga me D# « 15 jours » + + + + + + ++ Nota. — ++ Signifie développement abondant comme dans le tube con- trôle : pas de bactériophage. — + Signifie développement considérablement moindre que dans le tube contrôle : donc présence de bactériophage. — — Signifie absence de tout développement : présence abondante de bactério- phage. | Nous tenons à faire remarquer que le bactériophage que nous trouvons ainsi dans les organes, n’est pas le produit d’une mo- dification opérée par ces organes sur le microbe pour le rendre, conformément à la théorie de Bordet, apte à secréter le ferment en question ; car ce principe faisait toujours défaut dans les tubes de bouillon, où les microbes réceptifs au bactériophage avaient subi le contact d'organes normaux ou d'organes d’ani- maux nourris avec du bactériophage. Conclusions : Le bactériophage ne se résorbe pas dans les conditions normales par voie digestive. Injecté, il passe rapidement dans le sang pour s'éliminer dans l'urine et les selles. IL persiste toutefois dans la rate, jusqu’au moment où on peut admettre que les antibactériophages interviennent, pour l'y neu- traliser et l’y détruire. (Laboraloire du P° Bruynoghe, Inslilut de bactériologie à Louvain). (83) — SÉANCE DU 8 OCTOBRE 725 INFLUENCE DES SUCRES SUR LA PRODUCTION D'INDOL. Note de R. APPELMANS, pésentée par R. BRUYNOGHE. Divers auteurs ont signalé que l'indol fait défaut dans les cultures de Colibacille en milieu sucré. Récemment Nachter- gael (1) a examiné également cette question et ses recherches ont établi que l’inhibition de la production d’indol varie d’après les microbes et d’après les sucres. Nous avons repris ce sujet dans le but d'’élucider autant que possible la raison d'être de ces variations. Il nous avait semblé dès le début de nos recherches, que linfluence exercée par les sucres sur la production d’indol était en rapport avec leur fer- mentation par les germes. À cet effet, nous avons examiné com- parativement pour divers sucres leur action inhibitive sur la formation d'indol et leur fermentation par les microbes. De ces: essais il résulte que les sucres qui subissent de la part des mi- crobes producteurs d'indol une décomposition avec dégagement de gaz, exercent une action inhibitive sur cette production. Nous avons mené ces essais comme suit. Nous cultivons les microbes dans de l'eau peptonée, soit comme telle, soit addition- née de 1 p. 100 de sucre. Après trois ou quatre jours d'étuve, nous y cherchons la présence éventuelle d'indol d’après la technique de Salkowski ; nous examinons la fermentation des sucres en cultivant les microbes dans de l’eau peptonée sucrée contenue dans des tubes d'Einhorn. Tous ces essais ont été pra- tiqués en milieu aérobie et milieu anaérobie. Etant donné que le pouvoir de fermentation et la production d'indol n'étaient pas influencés par la présence d'air, nous nous contentons d'indi- quer dans les tableaux ci-dessous les résultats en milieu aérobie. Il va de soi que l'essai avec le Vibrion septique se rapporte à des cultures faites en milieu dépourvu d'air. Production d'indol. Eau peptonée Microbes Seule + glucose + mallose + mannile + saccharose + 'actose ColibaciNePRE M Re CEE — — sc SEEN LL » Sera ne 2 AE 26 — = — + + + = » longres II. +++ — + = TOME Les » RABcH oo + ++ ee ee Le ue ie Eroteus DL Sc 0 ARR —= — + + — ++ SALON DORE MEN ae —= — + + — de AL D roc een Lee me AE 2 = EE + Dysenterie Flexner... SEE TR She SF + AE dE » HS EE AE EE = 2 4 + + + + MROlÉTA EE un ee 2E de 2 LE 2 + + + Vibrion septique..... 2e — — + == 22, (:) C. R. de la Soc. de biol., 3x juillet 1920. BiorocrEe. COMPTES RENDUS. — 1921. T. I. XXXV. 5o =] (] (en) RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (84) Production de gaz au cours de la fermentation. Eau peptonée Microbes glucose + maltose + mannite + saccharose —lactose Cohbacrllé P5...... : +++ +++ +++ — nee » SRE one AE , h p. 100 de ces sucres, on constate que la réaction d’indol fait toujours défaut dans les fortes concentrations sucrées et pas dans Jes faibles ; »° Les diverses souches de Proteus vulgaris (x) obligeamment mises à notre disposition par le P° Weinberg, dégageaient du gaz dans les milieux additionnés de glucose, maltose, saccharose et ne fermentaient pas la mannite et la lactose. Conformément à l'idée exposée ci-dessus, la présence de ces deux derniers sucres n’empêchaient nullement la production d'indol, alors que dans (x) John J. Wenner and Leo F. Rettger (Journal of Bacleriology, n° 4, July 19), considérèrent comme telles les souches de Proteus aptes à fermenter. le maltose, Te, RS RS à (85) SÉANCE DU 8 OCTOBRE 727 tous les autres milieux sucrés, l’indol faisait totalement défaut. Il est à noter que si l’on recherche l’indol dans les cultures âgées, on peut en découvrir dans des milieux additionnés de glucose ou autres au moment où le sucre à subi une consommation com- plète. C’est ce qui explique les quelques différences qui appa- raissent entre nos résultats et ceux relatés dans le travail de Nach- tergael ; 3° Les Bacilles pseudo-dysentériques, tout en fermentant sui- vant les souches, le glucose, la maltose et la mannite produisent malgré cela de l’indol dans ces milieux, sauf pour le glucose. Il est à noter qu'ils ne produisent pas de gaz au cours de la fer- mentation ; 4° Les cultures de choléra non productrices de gaz dans les mi- lieux sucrés, donnent une réaction d'indol positive dans ces mêmes milieux, si celle-ci est moins nette que dans l’eau peptonée simple, cela tient plus au peu de développement du Vibrion qu’à une action inhibitive exercée par les sucres ; 5° Le Vibrion septique fermente tous les sucres avec produc- tion de gaz et fournit dans ces conditions une réaction de Sal- kowski négative sauf avec la mannite. Nous croyons que la pro- duction d’indol dans ce dernier milieu se fait de nouveau après consommation du sucre. Conclusion. La production d'indol par les microbes est in- fluencée par la présence de sucres, pour autant que ceux-ci su- bissent la fermentation avec production de gaz. Les pseudo-dysen- tériques font toutefois exception à cette règle pour le glucose. (Laboratoire du P° Bruynoghe, Institut de bactériologie à Louvain). RECHERCHES SUR L'ANÉMIE EXPÉRIMENTALE PRODUITE PAR LA SAPONINE, par JEAN FIRkET (1). Nous avons eu l’occasion de voir, à la salle d’autopsie de Johns Hopkins Hospital, un cas d’anémie grave fort intéressant. Clini- quement, anémie progressivement fatale, évoluant en quatre mois, avec peu ou pas de régénération sanguine, valeur globu- laire 0,71, anisocytose, poikilocytose, très peu de plaquettes. Fragilité globulaire normale. À l’autopsie, une disposition très (x) Ces recherches ont été faites dans les laboratoires du professeur W.-G. Mac Callum, en collaboration avec le D' de Souza Campos. 728 RÉUNION DE LA SOCIF 3ELGE DE BIOLOGIE _ /86} curieuse des organes hématopoïétiques : moelle osseuse aplas- tique, entièrement graisseuse, mais métaplasie myéloïde considé- rable de la rate et du foie. Outre la difficulté du diagnostic cli- nique — ni l’anémie pernicieuse, ni l’anémie aplastique pure (Ehrlich), ni un empoisennement n'expliquaient toute la symp- tomatologie — se posa un problème intéressant de pathologie sanguine : par quel mécanisme se peut-il que, malgré l’urgence de réparation des pertes sanguines, le tissu réparateur normal reste inactif, tandis que du tissu myéloïde se forme là où sa pré- sence est exceptionnelle ? Le même poison, interne ou externe, qui maintient la moelle dans son ‘état graissux normal, ne de- vrait-il pas agir dans le même sens et empêcher la formation myéloïde dans la rate et le foie P Les traités classiques enseignent que la saponine {Fppinger et Foa) agent hémolytique puissant et comme tel anémiant pro- duit expérimentalement une anémie aplastique avee métaplasie myéloïde de la rate. Nous commençâmes l'étude de l’action de la saponine comme agent expérimental d’anémie pour répondre au problème défini plus haut. Bientôt plusieurs autres problèmes relatifs à l’héma- topoïèse se posèrent à nous. Nos recherches portèrent sur 45 Lapins. Dès les premières injections intraveineuses de saponine, l’ac- tion hémolysante du poison se manifesta par une chute du nombre des globules rouges avec hémoglobinémie et souvent hémoglobinurie. En règle générale les Lapins se comportèrent suivant deux types : les uns devinrent rapidement anémiques, perdirent du poids, refusèrent toute nourriture et moururent au bout de quelques jours ; d’autres, qui reçurent des doses à peu près égales mais à intervalles plus longs, présentèrent les mêmes symptômes au début puis, au bout de quelques jours, arrivèrent à un état d'équilibre à la suite duquel la courbe des globules rouges se relevait, et l’état général redevenait meilleur, malgré que l’on continuât de leur administrer de la saponine. Dans Île second groupe, les organes hématopoïétiques, après la période critique du début, avaient pu entrer en activité suffisante pour réparer, et au-delà, les pertes causées périodiquement par le poison. Pour bien comprendre l'allure générale de la courbe sanguine, il nous fallut étudier d’abord l'effet destructeur de la saponine sur les globules et ensuite la manière dont les tissus hémato- poïétiques entraient en activité. Pour répondre au premier point, nous établimes tout d’abord, pour chaque Lapin, avant l’admi- nistration du poison, quelles dilutions de saponine dans du li- quide physiologique produisaient, in vitro, l'hémolyse des glo- CNT (87) SÉANCE+ ‘8 OCTOBRE 129 bules rouges lavés. Les chiffres de dilutions furent très voisins d'un Lapin à l’autre. La même recherche fut ensuite faite pour des Lapins déjà injectés de saponine. Enfin, une troisième sé- rie de systèmes hémolytiques analogues fut faite pour les La- pins splénectomisés. :: Résultats : 1° Au cours de l'administration de saponine chez le Lapin, la résistance à ce poison des globules rouges lavés ne va rie pas ; 2° La résistance à:la saponine des globules rouges lavés de La- pins splénectomisés, est la même que celle des globules de La- pins normaux, alors que les globules de Lapins splénectomisés se montrent plus résistants vis-à-vis de solutions hypotoniques que les globules des Lapins normaux. Afin de “ous rendre compte de l’activité des organes hémato- poïétiques,;mous sacrifiâmes les Lapins à toutes les périodes du traitement. Systématiquement moelle osseuse entière, rate, foie et ganglions Iymphatiques furent fixés au Zenker-formol et ca- lorés soit au Wright, soit au Panchrome de Laveran. Cette étude nous apprit que loin d’être un agent myélotoxique produisant l’aplasie de la moelle, en raison de la destruction des globules rouges du sang circulant, la saponine provoque une réaction intense de tous les tissus mryéloïdes de l'organisme : “la moelie osseuse, dont les capillaires, immédiatement après la première injection, sont fortement dilatés, devient hyperplas- tique en peu de jours ; la rate et le foie produisent des éléments myéloïdes en abondance après trois ou quatre jours. Nous n'avons jamais observé de vraie aplasie de la moelle osseuse, mais il existe, dès le début, un facteur qui trouble l’hématopoïèse nor- male : à la suite de la congestion des capillaires de la moelle, des ruptures vasculaires se produisent : la circulation n'est plus maintenue, des infarctus se produisent, remplacés bientôt par du tissu fibreux. Quand le traitement se prolonge, presque toute la moelle est transformée en tissu cicatriciel, parsemé de foyers hémorragiques, dans lequel les éléments myéloïdes ne se multi- plient et ne se différencient plus. Toute l’activité hématopoïé- tique est alors assurée par la rate et parfois par le foie, où les mêmes troubles vasculaires ne s’observent pas. (Laboratoire de pathologie de Johns Hopkins medical School). 130 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (83) ACTION DE LA SAPONINE SUR LES PLAQUETTES ET SUR LEUR RÉGÉNÉRATION, par JEAN FIRkET (1). La métaplasie myéloïde de la rate de presque tous les Lapins qui avaient reçu un petit nombre d’injections de saponine pré- sente un caractère particulier. Dans la pulpe splénique, souvent même dans les larges sinus veineux, tous les éléments constitu- -tifs du tissu myéloïde étaient présents : myéloblastes, myélocytes et métamyélocytes, cellules ancestrales des granulocytes, normo- blastes et érythrocytes jeunes, mégacaryocytes. Pourtant l’abon- dance relative de l’un et l’autre de ces éléments, était différeaie de ce qu'elle est dans le tissu myéloïde normal. Il y avait uue abondance inaccoutumée de mégacaryocytes, à tel point que dans certains cas, on eut parlé non de métaplasie myéloïde, mais plu- tôt de métaplasie mégacaryvocytaire. Très souvent, les mégacaryo- cytes étaient déversés par l’intermédiaire des larges sinus veineux de la rate, dans le torrent sanguin ; ils étaient portés au foie et étaient arrêtés dans les capillaires du système porte, trop étroits, ou s'il réussissaient à passer ceux-ci, ils étaient retenus dans les capillaires du poumon. On les voit sur les coupes de cet organe déformés, souvent réduits à un noyau géant, polylobé, dénudé de son protoplasme. L’abondance des mégacaryocytes attira notre attention sur l’ac- tion de la saponine sur les plaquettes ; en effet la plupart des hématologistes admettent aujourd'hui la doctrine de Wright sur l’origine mégacaryocytaire des plaquettes (Naegeli, Cesaris-De- mel, Ferrata, Asschoff, Foa, Guglielmo), bien que tout récem- ment la question ait été remise en discussion par Pianèse et Per- roncito. Afin de nous assurer s’il y avait une corrélation entre l'abondance des mégacaryocytes et l’action de la saponine sur les plaquettes, nous étudiâmes la courbe numérique de ces élé- ments dans le sang circulant. Nos numérations furent faites en diluant, dans la pipette à globules rouges, le sang dans le liquide suivant : 30 c.c. d’une solution à 3 o/o de citrate de soude ; 1 c.c. d’une solution à 1/160 de brillant crésyl bleu les deux solutions étant mélangées au moment de l'emploi et fil- trées. Une première série d'expériences établit nettement que le nom- bre de plaquettes diminue considérablement au cours des heures (1) Ces recherches ont été faites en collaboration avec le D’ de Souza Campos. 7 pd à (89) SÉANCE DU 8 OCTOBRE 731 qui suivent l'injection. Un exemple: Lapin 4o, reçoit à 9 heures 45 une injection de 15 mmgr. de saponine dans 15 c.c. de solution physiologique. Avant l'injection, le nombre total des plaquettes par mmc. est 752.000 ; à 10 heures 15, 496.000 ; à 2 heures, 200.000 ; à 4 heures 15, 160.000. Cette chute du nombre des plaquettes fut constante. Avant nous, mais à notre insu au moment de l'expérience, Bunting avait fait la même observation. Il crût pouvoir affirmer pour cela que les plaquettes étaient détruites, alors que nous savons qu'une série d'autres substances — la gélatine et la peptone par exemple — débarrassent passagèrement le sang périphérique des pla- quettes en les agglutinant, sans pour cela les détruire, les lyser. Comme les plaquettes agglutinées par ces agents sont alors retenues probablement dans le sang des organes profonds, nous fimes quelques heures après l'injection de saponine, la numé- ration des plaquettes en même temps dans le sang de la veine marginale de l'oreille et dans le sang de la veine porte ou de la veine splénique. Les chiffres ainsi obtenus furent très sensi- - blement les mêmes et marquaient, dans les deux cas, la dimi- nution du nombre des plaquettes. Malgré la permanence de la diminution ainsi produite, nous n'étions pas encore assurés de ce que la saponine produisit une véritable Iyse des plaquettes analogue à celle qu’elle produit sur les globules rouges. Nous étudiâmes l’action de la saponine sur les plaquettes in vitro. Le sang fut mélangé dans la pipette à-glo- bules rouges à des dilutions très faibles de saponine dans du li- quide physiologique, dilutions qui dans nos tests hémolytiques antérieurs n'avaient pas produit l’hémolyse. Les résultats des numérations de plaquettes ainsi obtenues furent comparés à ceux donnés lorsqu'on dilue le sang, pris dans la même goutte, soit _dans du liquide physiologique, soit dans le liquide spécial pré- cité, sans y ajouter de saponine. Les premiers chiffres indiquaient une disparition presque totale des plaquettes : on en comptait 36.000, 48.000, où 40.000, alors que le sang de la mème goutte, n'ayant pas subi l’action de la saponine, en contenait 428.000 par mmc. | Nos expériences in vivo et in vitro nous firent admettre que la saponine exerce sur les plaquettes contenues dans le plasma une action lytique plus énergique encore que son action hémoly- tique bien connue. On pourrait s'étonner de ce que, in vitro, nous n’ayons pas ob- tenu une disparition totale des plaquettes. IL est probable que, comme les globules rouges, les plaquettes présentent une résis- tance individuelle différente vis-à-vis du même agent lytique. On sait notamment que les globules rouges jeunes résistent plus 132 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (90) longtemps aux agents hémolytiques que les autres. Nous croyons d’ailleurs que si l’action de la saponine avait pu être prolongée davantage, nous aurions abouti à leur complète destruction. Il ne fut pas possible de le démontrer parce que, la lyse des glo- bules rouges commence alors également et que les fragments d'érythrocytes lysés empêchent toute numération exacte (x). Le nombre des plaquettes du sang circulant se relève après quelques jours d'administration de saponine, lorsqu'une héma- topoïèse active s'est déclenchée et surtout que la réaction méga- caryocytaire de la rate s’est établie. Là où le tissu myéloïde est le résultat d'une métaplasie, les cellules, qui se différencient en premier lieu, sont précisément celles qui fournissent au sang cir- culant les éléments dont il a le plus grand besoin. Nos observations apportent un appui à la doctrine encore con- testée de l'origine mégacaryocytaire des plaquettes. Nous ne sa- vons pas pourtant si c’est là le seul mécanisme de production des plaquettes dans l'organisme. Braun et Ferrata croient que des monocytes peuvent contribuer à la formation de ces éléments. Bunting parle dans le même sens de grands lymphocytes. Un de nos Lapins splénectomisés fut particulièrement intéres- sant pour le problème qui nous occupe. Il reçut pendant environ un mois des injections de saponine, dont il réparait presque journellement les effets. À l’autopsie, il présenta dans le foie une légère métaplasie myéloïde. Les ganglions lymphatiques présen- taient, comme seuls éléments mryéloïdes, des mégacaryocytes, ce que nous n'avions jamais observé dans les ganglions des Lapins qui avaient conservé leur rate. La potentialité myéloïde des gan- glions lymphoïdes avait été stimulée en raison même de l’ab- sence de la rate, mais elle n'avait été stimulée que pour la forma- tion de ceux des éléments myéloïdes dont l’organisme avait à ce moment le plus grand besoin. (Laboratoire de pathologie de Johns Hopkins medical School). (x) C'est probablement ce qui arriva également dans les expériences de Aynaud (thèse 1909) 416 et 553 dont les conditions paraissent assez semblables aux nôtres. Si Aynaud avait employé des dilutions plus grandes, ne produisant pas encore l’hémolyse, et qu'il eut alors numéré les plaquettes, il en aurait constaté la lyse. Dans ces conditions, nous n'avons pas vu d’agglutination. (91) SÉANCE DU 8 OCTCBRE 133 FONCTION ANTIXÉNIQUE, PLASMA ET GLOBULINS (PLAQUETES), Note de JAcQuEs RoskAM, présentée par JEAN FIRker. J'ai montré dans une précédente note, que l’accolement: des microbes aux globulins est un phénomène purement passif, indépendant de la vie de ces éléments. Ce phénomène étant con- ditionné par des modifications de l'équilibre colloïdal du plasma ou du sérum au contact des particules étrangères, il était indiqué de rechercher si le milieu humoral adhérent à la surface des globulins n'est pas la cause de leur agglutination aux corps étran- gers sensibilisés ; auquel cas, la fonction antixénique serait, avant tout, un phénomène plasmatique, les globulins n'intervenant que comme témoins du trouble du milieu humoral. Certes, il est aisé de constater que le mélange de globulins lavés et de mi- crobes non sensibilisés, tous deux émulsionnés dans du liquide physiologique, n'est pas suivi de la formation si caractéristique d’amas de globulins et de microbes (Govaerts) ; mais on peut objecter à cette expérience que l'atmosphère de liquide physio- logique qui baigne les microbes, les empêche d'entrer en con- tact intime avec la fine couche de plasma restée adhérente aux globulins, après les deux lavages classiques. L'agglutination des particules d'encre de Chine (1) par le plasma oxalaté à r p 1.000 m'a permis de résoudre ce problème. Comme Govaerts l’a décrit récemment, certaines encres de Chine, en présence de plasma, de plasma oxalaté (ou de sérum), sont immédiatement agglutinées. Lorsque ces encres sont pures, les plus forts grossissements permettent à peine d’en distinguer les particules sous forme d’une ponctuation très ténue ; sitôt addi- tionnées de plasma, leur équilibre colloïdal est rompu : de gros amas compacts, visibles à l’œil nu, s’en séparent ; entre eux, cir- culent des amas plus petits ; le plus souvent, la fine ponctuation de l'encre intacte disparaît complètement. J'ai constaté que le chauffage du plasma, en précipitant et en altérant certaines des protéines qu'il contient (fibrinogène, etc.), diminue ou supprime son pouvoir agglutinant sur les particules d'encre de Chine: du plasma oxalaté à 1 p. 1.000 chauffé à 55°-56° GC. pendant 90 minutes, puis soigneusement filtré, est encore susceptible de rompre l'équilibre colloïdal de l'encre de Chine, mais les amas formés sous l'influence de plasma pareille- ment chauffé sont plus petits que ceux que produit le plasma (x) Pour ces différentes expériences, je me suis servi d’encres de Chine à grains très ténus des maisons Nélis, Bourgeois et Günther Wagner (marque Pélican). 134 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (92} non chauffé ; entre eux, persiste une ponctuation ténue rappe- lant celle de l'encre intacte. Chauffé à 65° C. pendant 30 minutes. puis minutieusement filtré, le plasma oxalaté à 1 p. 1.000 devient incapable de rompre l'équilibre colloïdal de l’encre de Chine : il est inactivé. Or, des globulins lavés au moyen de solution physiologique oxtlaté à 1 p. 1.000, puis de solution physiologique pure, fina- lement émulsionnés dans un petit volume de cette dernière solu- tion, noircissent et s'agglutinent les uns aux autres s'ils sont addi'ionnés d'encre de Chine (1). Chauffés à 55°-56° C. pendant 90 riinutes, ils perdent, en partie, cette faculté d’agglutiner l’encre de Chine : à son contact, ils deviennent moins noirs et s’'agglutinent moins les uns aux autres que les globulins non chauffés. Portés à 65° GC. pendant 30 minutes, les globulins sont totalement inactivés : en présence d’encre de Chine, ils restent. incolores, hyalins et n'ont aucune tendance à l’agglutination ré- ciproque. Rien que ce parallélisme entre l’agglutinabilité d l'encre de Chine par le plasma et par les globulins, avant et après chauffage à différentes températures, tend à faire admettre que la fixation des particules d'encre de Chine sur les globulins lavés est düe à une mince couche de plasma restée adhérente à la surface de ces éléments par les deux lavages classiques. Pour confirmer cette hypothèse, j'ai essayé de restituer une couche de plasma ou de sérum frais à des globulins inactivés par chauffage. Différents essais furent infructueux : un contact plus ou moins prolongé de ces globulins inactivés avec du plasma oxalaté ou du sérum, suivi de deux lavages au liquide physiolo- gique oxalaté ou non, ne leur rendit pas la propriété d'agglu- tiner l'encre de Chine. On pouvait, d’ailleurs, s'attendre à ce résultat : en effet, il est assez logique qu'il soit difficile, sinon impossible, de remplacer, de façon stable, par une couche de plasma ou de sérum frais, la couche de solution physiologique immédiatement voisine du plasma inactivé adhérent aux globu- lins lavés et chauffés. C’est alors que j'ai essayé de débarrasser les globulins d'une partie, au moins, de leur plasma, par des lavages répétés au li- quide physiologique ; cette nouvelle série d'expériences m'a donné des résultats très satisfaisants ; les plus favorables peuvent être schématisés comme suit : tandis qu’au contact d'encre de Chine, des globulins layés deux fois noircissent fortement et s'asolutinent nettement les uns aux autres, des globulins lavés quatre fois brunissent légèrement et présentent peu de tendance (1) La technique de ces expériences sera publiée ultérieurement. (93) SÉANCE DU 8 OCTOBRE | 735 à l’agglutination réciproque ; lavés six fois, ils se distinguent à peine du fond par un mince trait noir les encerclant et par leur teinte légèrement verdâtre ; leur tendance à l’agglutination réci- proque est des moins marquées. Après huit lavages, espacés sur une trentaine d'heures, j’ai réussi à obtenir, au cours d’une expé- rience particulièrement heureuse, des globulins restant hyalins et incolores au contact d'encre de Chine, notablement moins hyalins, toutefois, que les globulins chauffés à 65° C. pendant 30 minutes. On peut conclure de ces expériences que des la- vages répétés au moyen de solution physiologique diminuent progressivement le pouvoir agglutinant des globulins vis-à-vis des particules d'encre de Chine. Tout se passe comme si l’agylutination des particules d'encre de Chine par les globulins ne dépendait pas de globulins eux-mêmes, mais bien de la couche de plasma qui adhère à leur surface ; la fonction antixénique de l'organisme est donc vraisemblablement, avant tout, une fonction plasmatique : l’agglutination des particules étrangères par les globulins et des globulins entre eux n’est très probablement que le témoin des modifications de l'équilibre colloïdal du plasma déterminées par le contact de cette humeur avec la surface des particules étran- gères. Mes expériences me paraissent fournir, en outre, le moyen de déceler la présence, à la surface des globulins lavés, d’une très mince couche de plasma. Ce moyen serait à employer, comme test dans toutes les expériences ayant pour objet l'étude des pro- priétés physio-pathologiques thermolabiles des globulins lavés. (Laboratoire de recherches de la clinique médicale de l'Université de Liège). RECHERCHES SUR LE PRINCIPE ANTIGÉNIQUE DU GLOBULE ROUGE. Note de FERNAND CHopaT, présentée par J. Borper. On sait, depuis les recherches de Bordet, confirmées notam- ment par celles de Muir et Ferguson, que cest aux éléments du globule rouge insolubles dans l’eau distillée, c’est-à-dire à la fraction contenant les stromas, qu’appartient le pouvoir de fonc-. tionner comme antigène et de réagir avec les principes actifs des sérums hémolytiques. La notion que l’hémoglobine n'est pas antigène résulte clairement aussi des travaux plus récents de Schmidt et Bennett. Mais il convient de por les deux ques- ons suivantes : 736 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (94) 1° Peut-on définir plus exactement la substance qui dans le globule rouge absorbe l’alexine en présence de l’anticorps ap- proprié ? 2° Est-il possible d'extraire cette substance et de lui faire jouer, à l’état isolé, le rôle qu'elle remplit dans l'élément figuré ? Se fondant sur les méthodes de précipitation des globulines du sérum par barbotage d'un courant de gaz carbonique en eau distillée additionnée de traces d’une émulsion lipoïdique aqueuse, on peut tenter d'obtenir une globuline du globule rouge, en opérant de la même manière sur un liquide où des globules se sont laqués. On emploie comme lipoïde l’antigène syphifitique (extrait alcoolique de cœur de Veau tout d’abord épuisé par l'acétone). Nous nous sommes servi tout d’abord d’hématies de Cheval, la- vées au moins quatre fois à la solution physiologique à 7,5 p. 1000. On allonge de neuf volumes d’eau distillée une suspension de ces hématies et l'on obtient un liquide presque limpide dans lequel le barbotage de gaz carbonique produit un abondant pré- cipité. Celui-ci est formé par l’agglutination des stromas. Un examen au microscope même très attentif ne permet pas d'y dis- tinguer des particules amorphes. Ajoutons que l'addition de quelques gouttes d’émulsion lipoïdique facilite visiblement l'ag- glutination des stromas. Les mêmes opérations sont faites sur un liquide de globules laqués, en milieu isotonique cette fois, par des congélations et dégélations répétées ; le sang est fortement hémolysé et Jes cellules restées intactes sont éliminées par une vigoureuse cen- trifugation. Dans ce liquide limpide, le trouble que détermine le passage du courant de gaz carbonique est encore dû à l'agglu- tination des stromas qui, en raison de leur légèreté, ne s'étaient pas déposés. Des expériences analogues sont réalisées avec des hématies de Lapin et les deux méthodes de laquage nous conduisent aux mêmes conclusions. Dans les liquides de globules laqués, même après des centri- fugations énergiques (7.000 tours à la minute) et prolongées, ur grand nombre de stromas restent en suspension sans troubler visiblement le liquide. Ils s’agglutinent sous l’action du gaz car- bonique et constituent ainsi un précipité sous l'influence de ce réactif. : Le fait que dans un tel précipité on-ne distingue que des stro- mas n'exclut pas formellement l'hypothèse que ceux-Ci pour- raient être accompagnés d’une substance amorphe, globuline par exemple, que l'acide carbonique précipiterait également. Et si l'hypothèse se vérifie, rien n’interdit de supposer que ce (95) SÉANCE DU 8 CCTOBRE 137 pourrait être cette substance amorphe, et non point les stromas, qui en réalité représente l'élément antigène capable de réagir avec le sérum hémolytique. En vue de trancher la question, nous avons eu recours à la filtration sur bougie de sang laqué par congélation, avant d’allon- ger d'eau distillée et de faire intervenir l'acide carbonique. La bougie retient les stromas ; la substance amorphe doit, si son existence est réelle, se retrouver dans le liquide filtré, puisqu'elle n'a pas encore été insolubilisée par le gaz carbonique. Or, si l’on fait passer ce gaz dans le liquide limpide obtenu de la sorte, un précipité apparaît ; si on allonge ensuite d’eau dis- tillée, le trouble devient plus intense et l'examen microscopique révèle quil ne s’agit plus de stromas mais d’une précipitation de nature colloïdale. D'autre part, la simple dilution par l’eau, sans le concours du gaz, suffit à produire un trouble, moins prononcé à vrai dire. L’addition d'émulsion lipoïdique ne renforce pas sensiblement la précipitation. Ces résultats, obtenus en partant de globules de Chèvre, se vérifient pour ce qui concerne les hématies de Lapin, lesquelles fournissent mieux encore cette substance que nous rangeons pro- visoirement dans la catégorie des globulines, étant donné son caractère d'insolubilité dans l’eau distillée. On recueille par centrifugation ladite globuline, on la lave: deux fois à l’eau distillée, puis on la délaie dans un volume d’eau physiologique égal à celui du filtrat. On a de cette manière une: émulsion de la substance extraite dont on va éprouver les pro- priétés tant au point de vue antigénique que pour ce qui con- cerne l'aptitude à absorber l’alexine en présence de sensibilisa- trice. On constate que seul le liquide éprouvé avant filtration possède le pouvoir fixateur. Il semble donc bien que seul le stro- ma intervienne pour absorber l’alexine. D'autre part, nous avons voulu confirmer cette notion du rôle des stromas en recherchant les conditions d'apparition des accidents anaphylactiques. A cet effet, nous avons injecté dans la jugulaire d’un Cobaye un liquide de laquage filtré (correspondant originellement à 1 c.c. de sang de Lapin) et additionné d’un volume double de sen- sibilisatrice anti-Lapin ; cette injection ne provoque aucun des symptômes de l’anaphylaxie, tandis qu'une injection d’un mé- lange identique sauf qu'il contient du liquide de laquage non filtré détermine chez l’animal un choc typique. Enfin, les expériences relatives à la production d’hémolysine donnent un résultat concordant. Le liquide de laquage non fil tré est antigène, mais la filtration lui enlève cette propriété. En somme, l'identité des résultats auxquels conduisent les trois méthodes permettant de rechercher quel est le principe actif du 7138 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (96) globule rouge nous autorise à conclure que la globuline extraite par le procédé sus-indiqué ne joue aucun rôle. Et nous ne pouvons partager l'avis des auteurs américains C. P. A. Schmidt et C. B. Bennett qui pensent avoir isolé par une méthode tout à fait semblable une « CO°-globuline », comme ils la nomment, capable de fixer l’alexine et de produire des phénomènes anaphylactiques. Nous avons refait minutieuse- ment leurs expériences de préparation de cette CO?-globuline, à cette différence près que nous nous sommes servi de globules de Chèvre tandis qu'ils utilisaient des globules de Bæuf. Mais nous avons décelé dans le précipité de CO*-globuline obtenu sui- vant leur technique, l'existence de stromas. Car, en vue d'éli- miner ces éléments, ces auteurs ont recours simplement à la centrifugation du sang laqué ; ils font passer ensuite dans le li- quide surnageant, décanté, un courant de gaz carbonique. Or, il est certain que dans ces conditions une substance amorphe se précipite, mais il est tout aussi certain que cette globuline est mélangée à des stromas. Comme il a été dit plus haut, de nom- breux stromas résistent à la centrifugation s'ils n’ont pas subi l'influence de l’acide carbonique. En réalité, le précipité obtenu par les savants américains doit ses propriétés non à la globuline, mais aux stromas. (Institut Pasteur de Bruxelles) INFLUENCE DE FAIBLES DOSES DE PEPTONE SUR £ ÉLIMINATION DES MICROBES INJECTÉS DANS LE SANG CIRCULANT. Note de E. DELcourtT-BERNARD, présentée par L. DELrez. Les microbes non virulents injectés dans le sang circulant sont éliminés d'emblée ; il se forme dans le torrent sanguin des amas de plaquettes qui englobent ces microbes. Ces amas sont arrêtés par le foie où les microbes sont phagocytés (Caroll G. Bull, Delrez, Govaerts, Le Fèvre de Arric). L’élimination très rapide au début, est plus lente au fur et à mesure que le nombre des mi- crobes diminue. Elle s'accompagne au cours des premières mi- nutes d’une diminution du nombre des leucocytes et des pla- quettes sanguines. Ces éléments reviennent en nombre norte ou plus considérable après 15 minutes environ. Il était intéressant d'étudier l'élimination des microbes chez un animal dont on aurait au préalable diminué le nombre de plaquettes dans le sang circulant. Or, la peptone, en injection brusque dans les veines produit un choc colloïdoclasique, au ; \ CA 3 (97) | ._ SÉANCE DU 8 OCTOBRE 7139 cours duquel on constate une disparition presque complète des plaquettes. Mais ces phénomènes de choc sont accompagnés d’une hypotension artérielle considérable et l’étude de l'élimination des microbes injectés concomittamment en est rendue très difficile. De plus, le Lapin est très résistant à l’action de la peptone. Il lui faut des doses considérables pour réagir — jusqu'à 1 gr. 50 par kilo. Il devient dès lors malaisé de graduer chez lui les phéno- mènes de choc. Comme d’autre part nous n’avons pas réussi à faire disparaître les plaquettes sans obtenir cette hypotension, nous avons, pour nos expériences, donné le choix aux doses Hubs (Oo vo4 Sr, 0,008 SP, 0,012: PF, 0,10 Sr, 0,20 gra, par kor.) et injectées lentement. Dans ces conditions, la peptone nous a paru agir de la même manière, qu elle soit injectée avant, après ou en même temps que les microbes (Staphylocoques). Elle accentue la diminution du nombre des plaquettes et augmente légèrement la coagula- bilité du sang. Injectée préalablement au microbes ou simulta- nément, elle ne retarde en rien l’élimination des microbes. Dans certains cas elle semble même l’accélérer, l'élimination peut être irrégulière (1). La peptone contrarie la formation in vivo d'amas volumineux de plaquettes, même au début de l’expérience, c'est- à-dire au moment ou l'élimination est particulièrement rapide. Mais en revanche, on voit alors 5, 6 microbes et plus accolés à 2 où 3 plaquettes. Done, si celles-ci n'ont que peu de tendance à se grouper en amas, les microbes s’y accolent pourtant avec énergie, ce qui établit une suppléance dans les pis Gene d’ Horoato. Chez le Cobaye nous avons obtenu des résultats identiques. Mais en plus nous avons observé une phagocytose nette dans le sang carotidien, r4 minutes après l'injection des microbes émul- sionnés dans la peptone. Chez le Lapin nous avons remarqué une phagocytose intense in vitro déjà après 3 ou 4 minutes de contact entre sang, microbes et peptone : nous ne l'avons pas observée sans peptone. Conclusions : 1° La peptone à faible dose diminue les pro- priétés d’affinité des plaquettes entre elles ; 2° Si les plaquettes sanguines participent au mécanisme de l'élimination des microbes, cette élimination est indépendante du volume des amas de plaquettes ; 3° Les deux phénomènes, formation des amas de plaquettes et accolement des microbes aux amas formés, ne sont pas nécessai- rement parallèles ; (x) Une courbe jusque là normale se relève, puis retombe. Ces irrégularités sont encore d’une interprétation délicate. 740 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (98) 4° La peptone, même à faible dose, favorise la phagocytose du Staphylocoque dans le sang du Lapin et du Cobaye. (Laboratoire du P° Delrez, Université de Liège). ÉFFETS DE L'ARSENIC SUR LE DÉVELOPPEMENT DES OS, par À. VAN DEN EECKHOUT. Les auteurs classiques de pharmacodynamie sont d'accord pour admettre que l’arsenic exerce une action stimulante heureuse sur les phénomènes d'ossification. Mais, à lire ces auteurs, on re- marque bien vite que toutes les données relatives à cette action stimulante sont puisées dans le travail déjà ancien de Gies, pu- blié en 1878 (1). À notre avis, ce travail n'est pas à l'abri des cri- tiques surtout en ce qui concerne le choix des animaux d’expé- riences. Pour ce motif et afin de déterminer si l’arsenic ne pour- rait intervenir efficacement dans le traitement du rachitisme si fréquent chez les animaux domestiques, nous avons repris cette étude. | Nous avons élevé nous-mêmes nos Lapins et nous avons pro- cédé de telle façon que tout Lapin mâle ou femelle soumis à l’action de l’arsenic avait son témoin mâle femelle de la même nichée et sensiblement du même poids. Pendant la durée de l'expérience, les témoins étaient tenus rigoureusement à l'écart des arsénicophages ; mais tous les animaux étaient élevés normalement et nourris de bons aliments. Tout sujet devenant malade au cours des expériences ou mon- trant, à l’autopsie, des lésions de maladie était écarté avec son témoin respectif ou vice versa s’il s'agissait d’un témoin malade. Afin de ne pas troubler les fonctions digestives, nous nous sommes arrêtés à des doses légères d’arsenic (r milligr. par Jour pendant 10, 20, 30 jours ; 1 mmgr. par jour pendant 20 jours, puis 2 mmgr. par jour pendant 10 jours). En opérant ainsi, nous avons pu retenir 24 sujets parfaitement sains appartenant à 5 nichées, dont 12 ont reçu de l’arsenic. Ces Lapins furent tués entre 3 mois et 12 mois 1/2. Le contrôle a porté sur le poids des animaux ; le poids, la longueur et la struc- ture du fémur et du tibia. La pesée des os fut faite après dessic- cation préalable et dégraissage au moyen de l’éther. Résultat : Au début de l'expérience, les douze sujets soumis au traitement arsenical pesaient ensemble 12.70 gr. ; les douze La- (1) Archiv für experimentelle Pathologie ünd Pharmakologie. (99) : SÉANCE DU 8 OCTOBRE 741 pins témoins pesaient 12.910 gr. À l’autopsie, les premiers pe- saient 19.030 gr. et les autres 18.600 gr. Sous l’action de l’arse- nic, il s'était donc établi une exagération de poids en faveur des premiers d'environ 3,5 à 4 p. 100. Parmi les Lapins médicamen- tés, huit sujets étaient plus lourds que les témoins respectifs ; mais les quatre autres étaient plus légers. Les fémurs et les tibias des douze Lapins traités mnesuraient en- semble 240,42 em. ; ceux des douze témoins mesuraient ensemble 234,69 cm. Il y avait donc en moyenne un excès de longueur en faveur des premiers d'environ 2,24 p. 100. Parmi les sujets té- moins, quatre Lapins avaient plus de longueur fémoro-tibiale que les animaux médicamentés correspondants : ils étaient donc plus grands que ceux-ci. Chez deux de ces Lapins, le fémur et le tibia étaient tous deux plus longs que chez les témoins ; chez les deux autres, le tibia seul était plus long. Un cinquième Lapin avait le fémur plus long que l’arsénicophage correspondant. Les fémurs et les tibias des douze Lapins traités pesaient en- semble 130,169 gr. ceux des douze témoins pesaient ensemble 26/0771 07. [n'avait donc, chez les premiers, un excès de poids moyen de 9,39 p. 100. À deux exceptions près les os des Lapins soumis à l’action dé l’arsenie étaient plus lourds que ceux des animaux normaux correspondants ; mais tous ces os, sans exception, offraient une densité plus grande et montraient des modifications caractéristiques dans leur structure. Tous ces os étaient plus durs à sectionner ; ils présentaient, surtout pendant la période de croissance entre 4 1/2 et 10 mois, des amas de tissu compact aux extrémités des diaphyses et dans les noyaux épiphysaires. Histologiquement, ils se différenciaient des os des Lapins normaux : dans l'os arsenical, les systèmes de Havers étaient moins nombreux ; mais chaque système haver- sien était devenu plus grand et plus résistant par suite du rétré- cissement du canal de Havers et de l’apposition de couches la- melleuses concentriques ; le tissu fondamental ou de préossifi- cation était en diminution de sorte que par endroits les sys- tèmes haversiens se touchaient ; les ostéoplastes étaient moins nombreux et plus petits. Comme conclusion de ce travail, nous admettons que chez les Lapins parfaitement sains et bien nourris, l’arsenie, administré à petites doses, influence très peu l’état d’'embonpoint, le déve- _loppement corporel et la taille des individus ; mais qu'il exerce une action manifeste et constante sur les phénomènes d'ossifica- tion, en ce sens qu’il modifie la structure intime des os de façon à les rendre plus denses, plus lourds et plus résistants. (Ecole de médecine vétérinaire de l'Etat, à Cureghem). BioLocre. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 51 142 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (100} AU SUJET DE L'ACTION INHIBITIVE DU PRINCIPE BACTÉRIOPHAGE SUR LE DÉVELOPPEMENT DES MICROBES RÉCEPTIFS. Note de J. ne NEckER, présentée par BRUYNOGHE. Quand on ajoute au bouillon quelques gouttes d’un filtrat bac- tériophage, les microbes réceptifs à son action introduits dans ce milieu de culture, ne semblent pas se développer, ou du moins ne produisent pas, durant un temps plus ou moins long, un trouble du bouillon. Pour exprimer ce fait, on dit que le bacté- riophage exerce sur le développement des microbes en question une action inhibitive, jusqu’à ce qu'ils aient acquis la résistance voulue pour ne plus subir son influence. En réalité, cette action inhibitive pourrait être plus apparente que réelle ; en effet, il suffirait que le microbe au fur et à mesure du développement subisse une dissolution telle qu'il ne produise à aucun moment un trouble visible. Afin de vérifier cette hypothèse et d'établir si l’action du bac- tériophage est une action inhibitive réelle, ou bien si elle produit la dissolution des éléments provenant de la multiplication mi- crobienne, nous avons par le procédé de la précipitation et celui de la déviation de l’alexine, dosé la teneur en antigène dans les cultures restées apparemment sans développement (bouillon + bactériophage + semence) et dans celles qui, après un dévelop- pement plus ou moins abondant, avaient subi une certaine disso- lution par l'addition de quelques gouttes de filtrat bactériophage. A cet effet, nous injectons à deux Lapins, à l’un, des cultures tuées du Bacille de d'Herelle, à l’autre, une émulsion de Bacilles de Voldagsen. Après cinq injections espacées de trois à quatre jours et comportant chacune r c.c d'une émulsion d'une cul- ture de 24 heures sur gélose, dans ro c.c. d'eau, nous avons saigné les animaux et avons examiné l’activité des sérums, en présence des lysats des microbes correspondants. Le sérum anti- ferelle était dépourvu d'activité précipitante et de pouvoir dé- viant, ce qui nous a obligé à faire nos essais exclusivement avec le sérum anti-Voldagsen. Ces essais ont été menés comme suit. Nous prenons quatre tubes de bouillon, le premier reçoit quelques gouttes du filtrat bactériophage, afin d'établir la stérilité microbienne du filtrat en question, le deuxième est ensemencé avec une goutte de bac- tériophage et une anse de culture de Voldagsen sur bouillon, âgée de 4 heures. Les tubes 3 et 4 sont ensemencés avec une anse de cette même culture. 5 Nous observons attentivement le développement dans ces divers (101) SÉANCE DU 8 OCTOBRE 743 tubes. Les tubes r et 2 ne présentent après 48 heures aucun trou- ble. Les tubes 3 et 4 montrent un développement normal au bout de 24 heures. À ce moment nous ajoutons à l’un de ces deux derniers, une goutte de bactériophage, à l’autre un grain de thymol. Après 24 heures d'exposition à l’étuve, nous jugeons du degré de Iyse opéré dans le tube additionné de bactériophage par comparaison de l’opalescence qu'il présente avec celle du tube additionné de thymol. D'après cet examen, la dissolution repré- sentait sensiblement la moitié du développement de la culture. Les tubes 2 et 3 (2, culture de Voldagsen en bouillon en présence immédiate de bactériophage ; 3, culture de Voldagsen addition- née, après 24 heures de développement, de filtrat bactériophage) sont soumis à une centrifugation prolongée, afin d'obtenir un liquide parfaitement clair et transparent, dépourvu de tout élé- ment microbien ; ce liquide est alors chauffé une demi heure à 56° afin d'en assurer la stérilisation complète. Nous dosons dans ces deux liquides la teneur en antigène, d’abord en utilisant la méthode de précipitation spécifique : dans ce but nous mettons dans deux rangées de tubes une dose con- stante de précipitine (sérum de Voldagsen 3/r0 c.c.) et des doses décroissantes des deux lysats en question. Voici le résultat de ces essais : A. Lysat de culture Voldagsen + bactériophage, CC 210 CC 110 CC: 120 CC. ae (e) O O B. Lysat de culture âgée de 4 heures, additionné de filtrat bactériophage, Rée Ce 2110 CC HIO CC 1/2076-C. +++ + 0 0 Les contrôles (Lysats seuls et sérum seul) ne donnent après 24 heures d’étuve aucun trouble. De cette expérience, il résulte que le tube de bouillon n° 2 (culture de Voldagsen + bactériophage) ne contenait pas d'an- tigène et qu’en conséquence, il ne peut ÿ avoir eu de développe- ment microbien qui ait subi la lyse. Si r ce. de ce centrifugat donne une trace de précipitine, cela résulte, d’après nous, de ce que le bouillon, additionnée de culture Voldagsen + bacté- riophage, présente toujours, malgré tout, dans les premières heures, un léger développement suivi de lyse des éléments mi- crobiens en question. La quantité d’antigène y est dans ces conditions, après re heures de culture, moindre que dans 1/10 c.c. du produit de centrifugation de la culture de Voldagsen, additionnée après 744 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (102) coup du filtrat bactériophage, et où la dissolution avait atteint à peu près la moitié des éléments, ce qui correspond à dire que dans 1 c.c. du premier, il y avait moins d’antigène que dans 1/10 c.c. du second. Nous avons obtenu un résultat identique en dosant l’antigène dans les deux liquides en question par la méthode de déviation de l’alexine. À cet effet, nous mettons, dans deux séries de tubes, une dose constante de sérum anti-Voldagsen, chauffé une demi- heure à 56° notamment 1/20 c.c. de sérum, des doses décrois- santes des deux lysats, et 1/20 c.c. d’alexine. Après une heure d'étuve, nous y ajoutons le système hémo- lytique constitué par un mélange à parties égales d'un c.e. de globules rouges de Mouton dilué au vingtième dans de l’eau physiologique et d’une solution d’hémolysine, telle, qu’un c.c. constitue sensiblement dix fois le titre de celle-ci. Les résultats de l'essai sont les suivants : À. Lysat de culture, développée, additionnée de bactériophage, biiorce vroicc 1Pocc 1100c O O OU hémolyse incomplète ; B. Centrifugat de la culture de Voldagsen en présence de bac- tériophage, DIHoeC : Mrouce 120 cc DAOCC O 7 héme hém. hém. Les contrôles : double dose de sérum et double dose d’antigène, additionnés de 1/0 d’alexine, n’empêchent pas la dissolution du système hémolytique, ajouté après une heure d'étuve. De cette double série de recherches, il semble donc résulter que le bactériophage exerce une action inhibitive réelle sur le déve- loppement des microbes réceptifs à son action. | - (Laboratoire de bactériologie de l'Université de Louvain). (163) SÉANCE DU 8 OCTOBRE 745 EFFETS DE L'INJECTION DE PLAQUETTES LAVÉES SUR L'ÉLIMINATION DES MICROBES CIRCULANT DANS LE SANG, par PAUL GovaERTs. Dans une série de publications antérieures, j'ai exposé les faits qui mavaient conduit à attribuer aux creme sanguines une fonction antixénique générale. J'avais pensé que si l’on pouvait, chez l’animal vivant, dan nuer le nombre des plaquettes, on observerait une élimination moins rapide des microbes injectés dans la circulation. Cette expérience se heurte malheureusement à des difficultés considé- rables. Si l’on fait disparaître momentanément les plaquettes du sang sirculant (par l'injection de sérums étrangers, de peptone etc.), on diminue, en effet, en même temps le nombre des leuco- cytes. En outre, les plaquettes qui ont quitté le torrent circula- toire s'accumulent dans les capillaires et peut-être leur action sur les microbes peut-elle encore s'exercer dans ces conditions. Le sérum antiplaquettique paraissait offrir un moyen d'’inves- ügation plus favorable : chez le Cobaye il fait disparaître les pla- quettes sans influencer notablement le nombre des globules blancs. Les résultats n’ont pas répondu à mon attente. Au con- traire, chez les Cobayes soumis à l’action du sérum antiplaquet- tique le Bacille typhique injecté dans les veines s’est éliminé un peu plus rapidement que chez les animaux normaux. Je ne puis fournir d'explication à ce résultat paradoxal ; peut- être les produits provenant de la lyse des plaquettes sont-ils sus- ceptibles d'exercer sur les microbes un effet agglutinant, mais ce n’est là qu'une hypothèse. Au surplus l’action du sérum antipla- quettique est complexe. Les Cobayes injectés présentent, en effet, un purpura hémorragique intense (x) et différent certaine- ment des animaux normaux par d’autres modifications que la diminution du nombre des plaquettes. Abordant le problème par la voie opposée, j'ai recherché si l'injection intraveineuse de plaquettes lavées pouvait accé- lérer l'élimination des microbes D introduits dans la circulation. Si l’on injecte dans les veines du Cobaye une émulsion de B. typhique, le nombre des colonies par c.c. de sang diminue d'a- bord rapidement, puis cette élimination se ralentit. Après 1/2 heure, deux prises de sang pratiquées à 5 ou ro minutes d'inter- (x) Dans ma note précédente, j'ai omis de signaler que ce fait a été observé par Ledingham (Lancet, 1913) et par Ledingham ct Bedson (Lancet, 1915), avant Îes travaux de Lee et Robertson. 146 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE _ (104) valle donnent des chiffres du même ordre de grandeur. C’est à ce moment que j'étudiais l’action d’une injection de plaquettes. Les expériences ont été conduites de la manière suivante : Deux Cobayes, À et B, recevaient par voie intraveineuse une quantité de B. typhique identique par rapport à leur poids. Envi- ron 1/2 heure plus tard on prélevait au Cobaye À o,r c.c. de sang carotidien qui, ensemencé sur plaque d’agar, servait à numérer les microbes se trouvant alors dans la circulation. Puis on injec- tait dans la jugulaire 3 c.c. d'une émulsion de plaquettes de 40 p tx L , / É. B à I Cobayes débarrassées de leur plasma et suspendues dans l’eau physiologique. Cinq minutes après cette injection, nouvelle prise de sang et nouvel ensemencement. On attendait alors 20 minutes environ puis on répétait les mêmes manœuvres en injec- tant, au lieu de plaquettes, une suspension dans l’eau physiolo- gique, de globules rouges de Cobaye. Le Cobaye B était traité de la même manière, mais en inter- vertissant l’ordre des injections ; la première consistant en glo- bules rouges et l’autre en plaquettes. | Les résultats obtenus me paraissent démonstratifs. Par suite (105) SÉANCE DU 8 OCTOBRE 747 des conditions des expériences, on devait s'attendre à trouver, en comparant deux prélèvements successifs, une diminution du nombre des colonies. En effet, l'observation porte sur une période où le sang de Cobaye se débarrasse spontanément, mais assez lentement, des germes injectés. Si, entre deux prélèvements, on a injecté une suspension de globules rouges, la diminution des microbes reste faible. Au contraire l'injection de plaquettes lavées est toujours suivie d’une chute beaucoup plus accusée du nombre des colonies. Cet effet s’observe avec une égale netteté, que l'injection des plaquettes soit pratiquée la première ou qu’elle soit précédée de l'injection des globules rouges. Le schéma ci-joint traduit les résultats de trois expériences . exécutées suivant la technique décrite plus haut et portant cha- cune sur deux Cobayes À et B injectés simultanément du même B. typhique. J'y ai représenté par 100 p. 100 le nombre des mi- crobes observé avant une injection. Chaque colonne indique quel pourcentagé de ce nombre on trouvait 5 minutes après une injection soit de plaquettes (colonnes noires) soit de globules rouges (colonnes hachurées). On voit que la diminution du nombre des microbes est bien plus accusée après l'injection des plaquettes qu'après l'injection de globules rouges. Cet effet est constant et particulièrement démonstratif, car la quantité des plaquettes injectées est relati- vement faible : elle équivaut à peu près à celle que renferment normalement 3 c. c. de sang, ce qui ne représente que le 1/5 environ de la masse sanguine des Cobayes sur lesquels j'ai expé- rimenñté. : Ces résultats fournissent un nouvel argument en faveur de la fonction antixénique des plaquettes sanguines. (Institut de thérapeutique de l’Université de Bruxelles). 7148 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (106) NOTE SUR LA COAGULATION DU LIQUIDE ENCÉPHALORACHIDIEN DANS TROIS CAS DE COMPRESSION MÉDULLAIRE, par PAUL GOVAERTS. La composition du liquide encéphalorachidien, dans les cas d'altération ou d'inflammation des méninges, diffère en géné- ral beaucoup de celle des exsudats qui se constituent dans les séreuses ou les articulations. En effet, les substances plasma- tiques et les éléments cellulaires qui exsudent au niveau des mé- ninges sont dilués dans le courant de liquide encéphalorachi- dien. Aussi la teneur en albumine du liquide retiré par ponction lombaire n'excède-t-elle guère 3 à 4 gr. par litre, même dans les méningites aiguës. La quantité de fibrinogène est faible et la coagulation détermine seulement l'apparition d’un réticulum lâche en toile d’araignée. La circulation du liquide encéphalorachidien peut ètre entra- vée soit par une augmentation du volume d'un segment médul- laire (tumeur), soit par une compression d’origine méningée ou extra-durable (pachyméningite, mal de Pott). En ces cas, la ponc- tion pratiquée en-dessous de la compression ramène un liquid: dont les caractères sont très voisins de ceux des exsudats des sé- reuses ou des articulations. Ainsi se trouvent réalisée la « disso- ciation albuminocytologique » de Sicard et Foix (hyperalbumi- nose énorme avec très peu d'éléments figurés) ou le syndrome de Froin (coagulation massive, xanthochromie et hématolympho- cytose du liquide encéphalorachidien). Ces deux syndromes ne sont que des degrés d’un même processus et l'on trouve entre eux tous les intermédiaires. J'ai eu l’occasion d'examiner le liquide enèéphalorachidien de trois malades atteints de compression médullaire. Ces liquides étaient très hyperalbumineux (7 à 10 gr.), très pauvres en élé- ment figurés. Ils ne coagulaient pas spontanément mais don- naient un caillot massif si on les additionnait de sérum frais. J'ai recherché les causes de cette incoagulabilité spontanée (ab- sence d'un des facteurs de la coagulation ou présence d’anti- thrombine). Il suffit d’additionner ces liquides de cytozyme, pour détermi- ner leur coagulation. On évapore dans un verre de. montre 10 gouttes de la solution alcoolique de l’antigène de Bordet. Le résidu est émulsionné dans 10 gouttes d’eau physiologique. À o gouttes du liquide examiné on mélange une goutte de cette émulsion. a | L © (107) SÉANCE DU 8 OCTOBRE Les divers liquides étudiés ont coagulé par addition de cyto- zyme au bout d'un temps variable, mais toujours plus lentement que par addition de sérum frais. Lym- Diution pho- Coagu- par Lrois cyles lation Addilion de sérum Addilion de cyto- volumes Nature du N° de la par spon- frais : une goulle zyme:une goulle d'eau cas étudié ponction Couleur Albumine mme. tanée pour 20 pour 10 distillée Noel Tumeur 1° jaunâtre 10 gr. 2 (] Coagulation en 15” Coagulation en 25° 0 intrarachi- 2° coloralion dienne moins (2° dorsale). marquée G6gr. — + — — — 3e jaunâtre QT 0 Coagulalion en 20° Coagulation en 30! 0 No II Pachy- méningite (13e dor- jaune Coagulalion en Trouvé coagulé sales). — cobalt 9er. 2 0 2 heures 12 heures plustard 0 Ne Ill Mal: de Poil \ (4° dorsale) — incolore 8 gr. 7 0 Coagulation en 20° Coagulalion en 35’ 0 Je n'ai pas recherché avec précision quelle quantité d'anti- thrombine contenaient ces divers liquides. Leur dilution par trois volumes d’eau distillée ne provoque pas de coagulation en 24 heures. D'autre part, si ces liquides renfermaient une antithrom- bine, celle-ci n'était, en tous cas, pas suffisamment active pour empêcher la coagulation après addition de cytozyme. Ces faits semblent démontrer que de tels liquides encéphalo- rachidiens ne coagulent pas spontanément parce qu'ils ren- ferment en quantité insuffisante le facteur de la coagulation qui dérive des cellules. Ces constatations peuvent être rapprochées des résultats obte- nus par Nolf (1) dans l'étude des exsudats articulaires, puis par : L. Delrez (2), dans celle des liquides d’hydrocèle. Certains de ces exsudats coagulent spontanément, mais la plupart restent fluides sauf si les additionne de sérum frais ou d'extraits d'organes. Après la ponction d’une hydrocèle ancienne l’exsudat qui se re- produit est tout d’abord spontanément coagulable, puis il rede- vient stable et reprend ses caractères initiaux. Nous avons vu Îles mêmes transformations se succéder dans le liquide encéphalo- rachidien du cas n° 1. Le liquide de la première ponction était stable. Celui de la deuxième, pratiquée 6 jours plus tard, a aban- donné spontanément un caillot. Enfin un troisième échantillon, prélevé après trois semaines, offrait les mêmes caractères que Île liquide initial et exigeait, pour coaguler, l'addition de sérum frais ou de cytozyme. (x) Noïf. Arch. inter. physiol., 1908, t. VI, p. 186. (>) L. Delrez. Bull. Acad. méd. Belgique, 25 janvier 1918. RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (108) Ces observations montrent que les liquides encéphalorachi- diens très albumineux que l’on observe en cas de compression médullaire, présentent des caractères de coagulabilité identiques à ceux des exsudats des séreuses et des articulations. (Clinique médicale de l'Hôpital Saint-Jean, à Bruxelles). (49) 15 l REUNION DANOISE DE BIOLOGIE SEANCE DU 7 OCTOBRE ELLERMANN (V.) : Mesure des angles des mitoses pour la dis- tinction des diverses cellules Iÿm- phoïdes (myéloblastes, lympho- 1921 SOMMAIRE SonnE (C.) : Essais expérimen- taux au sujet de l’influence exer- cée par le bain de lumière uni- versel sur l’action de la toxine blastes, érythrogonies) ......... 49 | diphtérique dans l'organisme... 57 Kracx (J.) : Diverticules tu- Wazsum (L.-E.) : Action exer- berculeux, dits diverticules de cée par le chlorure de manga- traction, de l’œsophage d’un nèse et d’autres sels métalliques TOR Re Core due. 53 | sur la formation de l’antitoxine Lunpserc (E. _G.) : Sur la pho- diphtérique et l’agglutinine du iolabilité du complément....... DO DE COR rare ne nee de 59 Présidence de M. Th. Madsen. MESURE DES ANGLES DES MITOSES POUR LA DISTINCTION DES DIVERSES CELLULES LYMPHOÏDES (MYÉLOBLASTES, LYMPHOBLASTES, ÉRYTHRO- GONIES), par V. ELLERMANN. Dans un travail précédent (1), j'ai décrit une forme curieuse de mitose dans les cellules lymphoïdes de la moelle osseuse dans des cas d’anémie parnicieuse. Le fuseau était extraordinairement long et mince, l'angle du sommet très petit (20°). J’ai pu démontrer ue les érythroblastes présentaient une figure de mitose tout à fait semblable, tandis que les myélocytes présentaient un fuseau considérablement plus court et plus large, dont l'angle du som- met mesurait environ 70°. J'en ai conclu que dans l’anémie per- nicieuse les cellules lymphoïdes étaient les prophases des érythro- blastes (érythrogonies), et non pas des myéloblastes. Le but du travail présent est, d’une part, de vérifier à l’aide d’une meilleure méthode de mesure, les chiffres trouvés, d'autre (1) C. R. de la Soc. de biol., février 1920. 102. RÉUNION DANCISE DE BIOLOGIE (50) part, d'étendre le domaine de mes recherches à d’autres formes de cellules, notamment aux myéloblastes et aux lymphoblastes. On pourrait peut-être objecter à mes résultats antérieurs que les cellules Iymphoïdes de moelle, possédant une mitose dont l’angle est aigu, ressemblaient certainement aux mégaloblastes plus qu'aux myélocytes, mais qu'elles pourraient néanmoins être ou des myéloblastes ou les cellules-mères des deux formes de cel- lules nommées. C'est pourquoi il était d’une grande importance d'étudier l'aspect des mitoses et l'angle du sommet dans de vé- ritables myéloblastes. Une autre question, qui s'imposait, était de savoir si les myéloblastes et les lymphoblastes étaient iden- tiques ou si ils différaient quant à la forme de la mitose. Dans le présent travail j'ai mesuré directement les angles sous le microscope au moyen d'un oculaire goniométrique. On obtient par ce procédé une exactitude suffisante, comme le démontre le calcul de l'erreur moyenne. J'ai toujours mesuré au moins 4o angles de chaque catégorie de mitose, et souvent deux ou trois fois plus. Plus loin je discu- terai combien de mensurations il faudra exécuter pour distinguer entre elles les cellules mentionnées ici. Naturellement il faut que la matière examinée soit aussi bien. conservée que possible, et que la fixation et la coloration soient exécutées avec le plus grand soin. La méthode mise en œuvre doit permettre de distinguer les différentes cellules des tissus hématopoïétiques, en particulier elle doit colorer nettement les granulations neutrophiles. Ces exigences sont satisfaites par la méthode décrite dans le travail cité ci-dessus (1). En résumant les résultats, on verra que les chiffres trouvés peuvent être divisés en trois groupes, et que les différences observées dans chaque groupe sont assez faibles pour être dues au hasard. 1” groupe. Mégaloblastes : .............. RÉ ORETS © 6= 72,2 Erythrogonies : ............ AND LS o=6°,3 e | D 2 "eroupe Lymphoblastes Denleucéemie :#500200 cena A MSN) o= 9°,3 — Re MAR LE NET 38° o= 100,3 D’organes norm.. .......s....0e OO 6=14°,0 Myélocytes Neutrophiles ..................... 66° o—" 00,0 Eosinophiles .....,..,,........:.. 73° o=11°,0 1) Voir aussi : Zeitschrift für wissenschaftliche Microscopie, 1919. (51) SÉANCE DU 7 OCTOBRE 153 Myéloblastes Leucémie chronique ...:.......... 68° DE LENS ANSE 0006 TON OERAE 69° 07 Tandis que les chiffres moyens de chaque groupe sont, on le voit, assez voisins et très différents de ceux des autres groupes, il va sans dire que les mitoses de chaque espèce de cellules va- rient sensiblement entre elles. Les érythrogonies pourront ainsi avoir des valeurs situées entre 2° et 40°, les valeurs des lympho- blastes pourront varier entre 6° et 74° et les valeurs des myélo- blastes entre 32° et 106°. En général les érythrogonies et les myéloblastes ne pourront pas être confondus ; d'autre part, il sera le plus souvent impossible de distinguer les Iymphoblastes d'avec les deux autres formes de cellules. On y parviendra pour- tant en mesurant, non pas une mitose isolée, mais toute une série, et il s’agit alors de savoir combien de mitoses il faut me- surer pour obtenir une exactitude suffisante. Si, par exemple, on se propose de mesurer 16 angles, on aura une déviation moyenne : En calculant les limites 2 © et 3 6 de la valeur trouvée on aura les chiffres suivants : —— 36 —— 26 Chiffre moyen + 26 + à 21° 24° 269 PAT 1 5° 1 8° Erythrogonies ...... 16 18 (o= 1,6) ho° 46° 48° re 3 3/ Lymphoblastes ...... 320 94° (6= 2.8) ; 69° 75° Fes Mvé ASUS. ee cree 5o° D30 Myéloblaste 60 69 (or) Il n'y a donc plus de confusion des groupes : il sera toujours possible de déterminer l'espèce des cellules par le chiffre trouvé. Le chiffre des érythrogonies sera ordinairement situé entre 18° et 24°, tandis que seulement dans 5 p. 100 des observations, Île chiffre dépassera ces limites et sera compris entre 16° et 26°. De même la valeur des angles des lymphoblastes sera généralement intermédiaire entre 34° et 46°, et en tout cas ne dépassera pas 32° et 48° ; quant aux myéloblastes, les angles seront ordinairement compris entre 63° et 75° et ne dépasseront pas 60° et 78°. Par ces recherches je crois avoir constaté, qu'il existe dans dans la moelle osseuse deux espèces bien distinctes de cellules lymphoïdes, savoir les érythrogonies et les myéloblastes. Ces 154 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (52) deux formes de cellules sont différentes des lymphoblastes du tissu lymphatique. Ces faits contredisent absolument la théorie unitaire sur les globules du sang. La constatation des chiffres relatifs aux myéloblastes, s'accorde bien avec les résultats obte- nus dans les recherches antérieures sur les myélocytes, mais les chiffres relatifs aux mitoses des lymphoblastes m'ont causé quelque surprise. D'après Hansemann, les lymphoblastes au- raient en effet un fuseau tellement surbaissé, en raison de leur angle obtus, qu'il serait même difficile à distinguer. Je crois qu'ici il y a une erreur. Le fait est qu'on peut trouver en plein tissu lymphatique des vingtaines de mitoses à angle assez aigu et, remarquons-le, dans des cellules qui sont indubitablement des Iymphoblastes. La mensuration des mitoses est une méthode qui exige cer- tainement une technique soignée et quelque habitude, mais elle a, sur l'observation simple, le grand avantage d'exprimer par des chiffres les caractères distinctifs des cellules, tandis que, jusqu'à présent, on n'avait que les détails inconstants et insai- sissables sur la morphologie des noyaux. Peut-être cette méthode pourra-t-elle aussi s'appliquer à d’autres domaines de la cytologie. : (b3) SÉANCE DU 7 OCTOBRE 755 DiVERTICULES TUBERCULEUX — DITS DIVERTICULES DE TRACTION — DE L'OSOPHAGE D'UN BŒUF, par Jens KRAGu. La plupart des cours de pathologie vétérinaire, font mention de diverticules de traction et en expliquent l'existence par un processus identique à celui qui est généralement admis comme origine de leur apparition chez l'Homme : la rétraction des gan- glions lymphatiques. Cette explication du phénomène en ques- tion provient sans doute, en partie, d'un raisonnement par ana- logie sur ce qu'on sait du même phénomène étudié chez l'Homme, car la littérature vétérinaire n'offre que très peu d'observations de ces accidents. C’est pourquoi j’ai pensé qu'il y aurait peut-être intérêt à décrire quelques diverticules trouvés chez un Bœuf, d'autant plus qu'ils m’apparaissent comme déterminés par deux processus qui se seraient développés côte à côte : une invasion par l’épithélium œsophagien suivie d’une rétraction, comme c’est eussi, selon moi, le cas pour les diverticules humains (1). L'autopsie révéla, chez l'animal considéré, la tuberculose des poumons et des ganglions bronchiques. Sur les parois internes de l’æœsophage, on a relevé (1) à 12 em. au-dessus de la bifurca- tion une petite perforation arrondie par laquelle la sonde abou- tissait à un abcès tuberculeux sur la paroi externe de l’œso- phage ; (I) à quelques centimètres plus bas, on a trouvé un ap- pendice en forme de sac, dont le fond présentait une surface très irrégulière ; on y notait, outre un lambeau flottant de substance muqueuse, deux petites rétractions choanoïdes et une perforation par laquelle la sonde passait dans un ganglion tu- berculeux ; (HT) un peu au-dessus de la bifurcation on remar- quait un diverticule profond, offrant la forme d'un cornet à pointe perforé, par où la sonde s’enfonçait, à 4,5 cm., en bas de la pointe, dans un abcès tuberculeux. . I. En examinant au microscope la perforation considérée, on a établi que l’épithélium œsophagien avait envahi les bords du goulot d'entrée de la perforation dont elle tapissait les parois jusqu’à 0,5 cm. de.son débouché dans l’œsophage ; toutefois, dans la zone indiquée, le revêtement par l’épithélium n'était pas complet : par places, la paroi se trouvait constituée par une membrane d’abcès. Nous avons donc affaire, ici, à une image de ce premier stade de développement des diverticules où un gan- olion tuberculeux ayant causé une perforation ouvrant dans (x) C. R. de la Soc. de biol., juin 1927. 1 O€ (en) RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (54) l’æsophage, l’épithélium œsophagien a envahi le creux ainsi pro- duit sans qu'il se soit toutefois encore déterminé une diminution par rétraction. III. L'examen microscopique du diverticule confirme l'exis- tence d’une communication directe avec un abcès tuberculeux. L'épithélium était en grande partie détruit, cependant on a re- cueilli, même dans la paroi profonde du diverticule et jusque SAT dans un foyer de ramollissement, des résidus d'épithélium pavi- menteux détruit. Les muscles avaient subi des rétractions assez considérables des deux côtés du diverticule et allaient se perdre dans du tissu fibreux de consistance assez solide. Ici nous nous trouvons en présence du second stade de la formation des diver- ticules, celui où se rencontrent les deux processus de guérison : l'invasion par l’épithélium et la rétraction. Si le diverticule se présente sous la forme de ce qui s'appelle un diverticule de trac- tion perforé c’est probablement que la guérison n’est pas encore achevée. IT. Le grand appendice en forme de sac n’a pas été examiné mi- (55) SÉANCE DU 7 OCTOBRE 157 _ croscopiquement, à en juger l’image qu'il offrait, il s’explique- rait sans doute par des lésions tuberculeuses, en partie guéries, auxquelles était venue s'ajouter une dilatation en poche, déter- minée par le passage du contenu de l’æœsophage. Notre préparation présente ainsi les trois processus pathogé- niques qui provoquent chez l'Homme les appendices circonscrits locaux, à savoir ; invasion par l’épithélium ; traction ; pulsion. Et les poches et appendices en question n'étant donc pas pro- duits par la seule traction, le nom de diverticules tuberculeux me semble indiqué, chez les animaux aussi bien que chez l'Homme, pour désigner les diverticules qui ont pour facteur étiologique la tuberculose, et pour facteurs pathogéniques l'in- vasion par l’épithélium et la rétraction. (Institut d'anatomie pathologique attaché à l'Institut royal agro- nomique et vétérinaire de Copenhague, Directeur M. Foelger). B1oLociE. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 5a 758 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (56) SUR LA PHOTOLABILITÉ DU COMPLÉMENT, Par E.-G..LunpBErG. Les lois qui régissent les réactions du complément et d’autres substances analogues vis-à-vis de la lumière n’ont pas été assez étudiées jusqu'ici, c'est pourquoi j'ai entrepris quelques recher- ches à ce sujet. Le complément employé était celui du sérum de Porc, la technique était celle adoptée pour le titrage de l’hémo- lyse à l'Institut de Sérothérapie de l'Etat danois. Les expériences de la première série portaient sur. l’atténua- tion du complément par. la lumière ; elles m'ont montré qu'ici, aussi bien que dans l’atténuation provoquée par la chaleur, la vitesse de [a réaction peut être exprimée par la loi des réactions monomoléculaires. Ensuite mon étude a eu pour but de déterminer la dépendance entre la vitesse d'atténuation et la température. J'ai trouvé qu'elle était minime, les différences constatées entre les températures de 26° à 46° étant presque nulles. Les températures plus élevées n'étaient pas applicables, la destruction par la chaleur se faisant trop sentir et ayant pour effet de compliquer la marche des réactions. D'ailleurs cette faible dépendance à l'égard de la tem- pérature est en parfaite conformité avec ce qui a lieu dans les autres réactions photochimiques. Nous avons constaté, en outre, que la vitesse de réaction se mo- difie proportionneilement à l'intensité de la lumière, l’atténua- tion du sérum déterminant une variation sensible de la vitesse de réaction qui s'accroît à mesure qu'augmente l’atténuation. Au cours de l’irradiation le sérum change de coloration, pas- sant de l’orangé au jaune foncé ; en même temps, l’opalescence va en augmentant (Institut Sérothérapique de l'Etat Danois, D° Th. Madsen). (51) . SÉANCE DU 7 OCTOBRE 120 ESSAIS EXPÉRIMENTAUX AU SUJET DE L'INFLUENCE EXERCÉE PAR LE BAIN DE LUMIÈRE UNIVERSEL SUR L'ACTION DE LA TOXINE DIPHTÉ- RIQUE DANS L'ORGANISME, par CARL SONNE. Dans des études précédentes, j'ai montré que les radiations lumineuses visibles sont susceptibles de porter à 47°, 48° la tem- pérature du sang contenu dans la peau et les couches sous-cuta- nées de la portion irradiée du corps, et cela sans qu'il en résulte de brülure. J'émettais cette hypothèse que c’est peut-être là ce qui explique les effets produits par le bain de lumière universel. Parmi les effets possibles de ce chauffage spécifique par rayons lumineux, je vais signaler ici la destruction des toxines dans l'organisme: Famulener et Th. Madsen ont établi que la destruction des toxines est activée, par les élévations de température, dans une mesure qui dépasse de beaucoup ce qu'on voit se produire, aux mêmes élévations thermiques, dans les réactions ordinaires et particulièrement dans celles qui présentent un caractère enzyma- tique. En regard, par exemple, des sucs des tissus, dont l’action microbicide n’est portée qu’au double, tout au plus, par une élévation thermique de 5°, l’atténuation des toxines se trouvera portée, par le même échauffement, jusqu’à 80 fois sa valeur initiale. Dans le cas de toxines susceptibles d’atténuations notables par le fait de températures voisines de la température normale du corps. une élévation thermique de quelques degrés (jusqu’à 40°-42°) pourra donc avoir sur l’organisme une action salutaire à cet égard. Et dans le bain de lumière universel, où la température du sang cutané peut être portée jusqu'à 47°-48°, sans que la température du corps subisse pour cela une élévation notable, l’action qui détruit les toxines rendrait donc des services encore plus signa- lés. Supposons, pour fixer les idées, que l’ensemble du sang ait été porté pendant 15 minutes, au cours d’un bain de lumière de 2 heures, à une température de 47-48° ; les 2 heures de bain _de lumière correspondant — comme effet destructeur de toxine — à une journée, ou presque, de fièvre généralisée de 42° (80 x 15 min. = 20 heures. À ce compte, une fièvre de 4o° devrait s'étendre sur plusieurs journées pour égaler, comme effet, un seul bain de lumière. J'avais vérifié préalablement que la toxine diphtérique est sen- siblement atténuée par le chauffage, à 48°, in vitro, pendant 15 minutes, au moyen d'’injections faites à des Cobayes, avant d'entreprendre les essais d'irradiation. 760 ‘ RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (58) 38 Cobayes recevaient, en injection sous la peau du ventre, la dose mortelle minimum de toxine. La veille, on leur avait épilé le dos en y appliquant une pâte de Bas. La moitié des sujets qui, tous,étaient de couleur blanche, eurent, immédiatement après l'injection, 2 heures de bain de lumière. La source lumineuse était une lampe à arc de 5o ampères et de 7o volts, dont les radiations filtraient à travers une chambre en verre contenant une couche d’eau, de 6 cm., qui interceptait la partie la plus importante des rayons ultra-violets et infra-rouges. Après l'irradiation, ces sujets étaient mis en cage avec les té- moins et on avait soin de les tenir au chaud, à cause de l’épila- tion. Pendant l’irradiation, les animaux se trouvaient placés aussi près que possible de l’ampoule, sans cependant leur laisser con- tracter une élévation considérable de la température du corps. Une telle élévation thermique s'étant produite chez trois des sujets en expérience, on a constaté chez eux une tendance au collapsus, suivie de près par la mort. Ces sujets, avec leurs témoins, ont été écartés. Ont été écartés, également, 3 sujets atteints, après le bain de lumière, d’un coryza violent, entraînant le décès à bref délai. Restaient 13 sujets irra- diés qui se trouvent consignés, avec leurs témoins, dans le ta- bleau ci-contre. ; Sujets irradiés Témoins Ne. poids mort après. … jours No poids mort après... jours I 290 vit encore I 205 vit encore 2 270 vit encore 2 270 5 3 270 vit encore 3 325 k 1/2 A 205 vit encore A 265 (STE 5 230 ‘ vit encore 5 270 4 1/2 6 350 10 6 290 3 1/2 7 L1o 9 7 275 3 1/2 8 290 VI TE 8 230 3 1/2 9 280 7 1/2 9 255 3 1/2 10 280 6 1/2 10 330 2 1/2 11 270 5 II 255 2 1/2 12 270 h 1/2 12 235 D NUE 13 255 l 13 355 2 On voit immédiatement, à la seule lecture des colonnes, que les sujets irradiés ont beaucoup mieux résisté à la toxine que les témoins. Si, appliquant la méthode de la Place pour l’appré- ciation des séries de ce genre (« méthode de position »), on écarte 5 sujets en haut et en bas des deux séries, on a, pour les sujets irradiés qui restent, une survie moyenne de 8,8 jours, et 3,9 jours pour les témoins, ce qui correspondrait, dans la nota- tion d’Arrhenius et Madsen, a 0,56 et 0,97 unité de toxine, res- (59) SÉANCE DU 7 OCTOBRE 761 pectivement, soit une destruction de 4o p. 100 due au bain de lu- mière. Tout en enregistrant ce résultat qui s'accorde bien avec l'hypo- thèse provisoire ci-dessus énoncée, je me rends compte qu'à côté de la théorie d’une destruction de la toxine par suite de chauffage lumineux spécifique d’autres explications méritent d'être prises en considération. Une possibilité à envisager serait que peut-être le sang n'avait pas une teneur en toxine en rapport avec l’éva- luation ci-dessus. Une autre possibilité serait que l'irradiation avait renforcé directement la résistance de l'organisme contre l’action de la toxine. Mais, nous nous engagerions ainsi, un peu trop, dans le champ des conjectures. Ce qui me paraît acquis par les essais ci-dessus Le c'est la constatation expérimentale, sur des animaux, d’une action théra- peutiquement utile du bain de lumière, et une explication quel- que peu plausible du phénomène en question. (Institut Finsen). ACTION EXERCÉE PAR LE CHLORURE DE MANGANÈSE ET D'AUTRES SELS MÉTALLIQUES SUR LA FORMATION DE L'ANTITOXINE DIPHTÉRIQUE ET L'AGGLUTININE DU B. coli, par L.-E. WarBum. Pour activer la formation des substances antitoxiques dans l'organisme immunisé, on a eu recours à des procédés divers. C'est ainsi que Salomonsen et Madsen ont trouvé que des injec- tions de pilocarpine déterminaient, non seulement une sécrétion générale plus abondante, mais encore une augmentation de la concentration en antitoxine du sang. Que des effets analogues puissent résulter soit d’une forte saignée soit de plusieurs saignées consécutives moins importantes, c’est ce qui a été montré par Roux et Vaillard, Salomonsen et Madsen, Friedberger et Dorner, Schroeder, Pfeiffer, Reymann, etc.. L'idée d’une corrélation pos- sible entre la formation de nouveaux globules de sang et la for- mation de l’antitoxine, a conduit Madsen et Tallquist à expéri- menter l’action de diverses toxines hémolytiques telles que la pyrodine et le pyrogallol et, en effet, ces substances provoquaient également une montée de la courbe de l’antitoxine. Des expé- riences analogues ont été réalisées avec l’hétol par Müller. Par la suite, des effets similaires ont été observés, par Fürst, après in- jection de bleu de méthylène, et par Walker après traitement par le salvarsan. 762 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (£0) Tout en admettant que le moment n’est pas encore venu de discuter le caractère des processus en cause dans la formation de l’antitoxine dans l'organisme, on est peut-être fondé, dès maintenant, à penser qu'ici, comme dans toute autre activité cel- lulaire, des échanges de nature enzymatique jouent un rôle plus ou moins prépondérant, et, considérant, d’autre part, l'influence Sa L. Cievre fmw. oh. Col Mu Le h Ein guohdieuus de mangas 200- i loo- E = a ë & Ÿ [ox é do Dn 2 0 8 i0-n-0 1% #00 À % 30 3 souvent très considérable, et même décisive, qu'exercent certains sels métalliques sur l’action d’un grand nombre d’enzymes (cata- lyseurs), j'ai été amené à envisager la possibilité d’une inter- vention de sels de ce genre dans les processus auxquels nous de- vons la formation d’antitoxines dans l’organisme animal. Dans cette hypothèse, la diversité — comme nature et comme quan- tité — de ces sels métalliques contenus dans l’organisme, pour- rait bien être pour quelque chose dans les écarts individuels, sou- vent très considérables, qui séparent les organismes au point de (61) : SÉANCE DU 7 OCTOBRE 183 —————_——————— — —]—_—————————————…"…"…"…"….…’.————_—_—-—…"…_—.-—_. — vue de leur production, plus ou moins énergique, d'antitoxine, la nature et la quantité du sel déterminant, respectivement, dans une certaine mesure, les propriétés qualitatives et quantitatives de l’antitoxine. À ce compte, on pourrait s'attendre à voir, dans bien des cas, résulter, d'un apport des sels considérés à l’orga- nisme en cours d'immunisation, un accroissement des proces- sus générateurs d’antitoxine. SE Cuvar la ch dephthone Mu la. 350 = à Unies par eu” Zoo - 20e - oo - DUR D ONE 6 Doeih no 8 #2 à Ce raisonnement m’a conduit à entreprendre des expériences portant sur des Chèvres immunisés contre le Bacillus coli et sur des Chevaux immunisés contre la diphtérie ; l'injection des solu- - tions de sels métalliques s’opérait par voie intraveineuse et à trois époques différentes de l’immunisation. Les sels expérimentés étaient, dans le cas de Chèvres, le chlorure de manganèse, le - chlorure de nickel, le chlorure de cobalt et le chlorure de zinc ; la 764 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (62) dose de chaque injection était de 25 c.c. d'une solution centinor- male ; dans les expériences sur les Chevaux, seul le chlorure de manganèse a été mis en œuvre à la dose de ro c.c. d’une solution normale diluée au demi. Ces injections, effectuées pendant la chute de la courbe de l’antitoxine qui suivait la première montée, ont produit, chez tous les sujets en expérience, une augmentation considérable et souvent très rapide de la concentration en antitoxine du sang. Je reproduis, à titre d'exemples, les deux expériences ci-contre (Fig. I et ID ; elles font voir que non seulement la montée est assez considérable mais encore (Fig. [) que des injections quoti- diennes de manganèse suffisent pour empêcher, pendant un es- pace de temps prolongé, la chute de la courbe de l’antitoxine. Chez le Cheval immunisé contre la diphtérie (Fig. Il), on note également une montée assez remarquable, maïs ici la concentra- tion en antitoxine retombe malgré les injections réitérées de manganèse. Cette chute de la courbe s'explique peut-être par le fait qu'à l'époque considérée le sujet en expérience présentait, à l’encolure, des infiltrations assez étendues autour du point où s’opéraient les piqûres. De telles infiltrations se produisent volon- tiers toutes les fois qu'il est laissé, dans le canalicule formé par la piqûre, la moindre trace de la solution de manganèse ; elles en- traînent souvent une chute de la courbe de l’antitoxine. L'injection d’une solution de manganèse, effectuée sur des Chevaux immunisés contre la diphtérie et poursuivie quotidien- nement pendant une période plus ou moins prolongée, du temps sur lequel s’étendait le traitement par la toxine (par exemple les 2-3 semaines, qui précèdent la saignée) a produit, dans la grande majorité des cas, un accroissement considérable de la concen- tration en antitoxine ; et chez des sujets anciens, Chevaux immu- nisés contre la diphtérie et qui présentaient depuis des mois une chute continue, ces injections ont déterminé, dans certains cas, des élévations de la concentration du sang en antitoxine plus con- sidérable que celles qu’on n'avait jamais obtenues au moyen de l’immunisation habituelle, mettant en œuvre la seule toxine. Au cas ou des recherches ultérieures montreraient que, d'une façon générale, la formation des anticorps se laisse activer par l'injection de sels métalliques, etc., l’utilité de ces « cataly- seurs » dans le traitement des maladies infectieuses devrait être prise en considération. (Institut sérothérapique de l'Etat Danois, D' Th. Madsen). 1r0p. A. DAVY et FILS Alné, 52, r. Madame, Paris. Le. Gérant : A. IDAVY. FRE © MER © NN € DRE 0 SV © RONA 6 EURE © HNME HSE 0 RP TUTO NUJECTION CLIN À Strychno-Phospharsinée à : i : Glycérophosphate de soude 0 gr. 10 : Injection Clin YOOPr OP gr: par Boites de ÿ n° 596 Gacodylate de soude .. .... Ogr.0S (centimètre || 6er 12 ampoules Sulfate de strychnine...... 4/2milligr. cube de 1 c.c ou n° 796 Sulfate de strychnine...... 1 milligr. ‘ - 7 REA L'INJECTION CLIN STRYCHNO-PHOSPHARSINÉE réunit à doses thérapeu= tiques le phosphore, l’arsenic organique et la strychnine. Elle assure réellement, grâce à sa composition rationnelle et constante, la médication basée sur ces trois agents thérapeutiques. Elle doit toujours être employee de préférence auæ associations de glycérophosphate de soude et cacodylate de strychnirie qui ne contiennent qu'une quantité infinitésimale d'acide cacodylique et ne doivent pas être comptées comme arsenicales. j Tonique général du Système nerveux, reconstituant, antianémique. GOUTTES CLIN STRYCHNO-PHOSPHARSINÉES réalisent la même médication par voie digestive. JO LM EEE MON + ETS ETS 0 BRDE 0 FRURS MUC A 41464 à tous médicaments pour injections hypodermiques La nomenciature de nos préparations hypodermiques comprend la généralité des médica- ments injectabies. Nous exécutons en outre toutes les formules qui nous sont confiées. 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Davy, 52, rue Madame. — Téléphone Saxe-01-19: RC RE: TomE LXXXV. 1921 N° 30 COMPTES RENDUS ‘des Séances | 3 Ÿ Se ; DE LA : Société de Biologie et de ses filiales : les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd, Lille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne, Athènes : les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy) danoise, de Suède et_de Lettonie; la Société belge de biologie. Se PARIS MASSON ET Ci, ÉDITEURS. æ LIBRAIRES DE L’'ACADÉMIE DE MÉDECINE ie ne 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (VIe) # Les comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la prete. 4% . Se PRIX DE L'ABONNEMENT POUR 1922 : 2 : SRE France: 50 fr. — Etranger: 60 fr. 5 Prix pu NUMÉRO : 3 Francs Les abonner ents sont reçcs par MM. MASSON et Ci Éditeurs, 120, Boulevard Saint-Germain, Püris | elles ne doivent pas dépasser l'étendue réglementaire. Ces conditions sont formelles. Toutes les notes doivent être remises sous forme de Jaeniosnpnes ne varietur, sans lectures douteuses ; Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogre- | phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue Madame, Paris 6°. | TARIF DES TIRÉS À PART Le prix des tirés à part est abaissé à : jeu 13 francs pour 50 tirés à part @ pages). 15 — — 100 ee (2 pages, : Nu 418 — — 50 : — (4 pages). UNE 21 — — 100 _ (4 pages). | oo oo Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité, - 14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 ———— ‘ K COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU 29 OCTOBRE 1921 GuizLaix (G.), LAROCHE (G.) et Leceze (P.) : Sur la technique de la réaction du benjoin col- LONTEU LE RS RASE Herezce (F. d’) : L’ultrami- crobe Bactériophage ........... Pacxiez (Ph.): À propos des variations brusques de la formule leucocytaire sous l’influence d’ac- tions nerveuses immédiates... Pozerskr (E.) : Sur les trou- bles produits chez le Chien par les oscillations rythmiques. ..... SACQUÉPÉE (E.) : Les types de . Pneumocoques dans les compli- cations pulmonaires dela grippe. ScauLMANN (E.) et Jusrix-Ber- sANGON (L.) : Etude d’un coeffi- cient de réduction organique ap- précié par l'élimination du bleu de méthylène. Les variations se- RESTÉS ES Re 0 ee seule Wozzman (E.) et GOLDENBERS (L.) : Le phénomène de d’Herelle et la réaction de fixation........ 776 767 SOMMAIRE Réunion biologique de Lisbonne. BETTENCOURT (A.), Borses (I.) et SEABRA (A. de): La bilharziose vésicale en tant que maladie au- tochtone au Portugal.......... Brires (G.) : Sur les « noyaux au repos » de la tunique muscu- laire de l’appendice cæcal dans l’inflammation chronique...... Lépiërre (Ch.) : Un nouveau type d’eaux minérales : les eaux HÉTALÉ ES 2 M cie or ee ue SALAZAR (A.-L.) : Sur l’évolu- tion de l’ovaire adulte de la La- Réunion biologique de Lettonie. KIRCGHENSTEINS (A.) Sur la structure et le mode de dévelop- pement des Bactéries........... LeBepinsk«y (N.-G.) : tétard de Rana temporaria L. bi- céphale..... 2 AMAEE CAR REE de BioLocir. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 766 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. André-Thomas, vice-président. À PROPOS DES VARIATIONS BRUSQUES DE LA FORMULE LEUCOCYTAIRE SOUS L'INFLUENCE D'ACTIONS NERVEUSES IMMÉDIATES, par Px. Pacnrez. Dans la dernière séance Tinel et Santenoïise ont attiré l’atten- tion sur les variations brusques qu'on peut voir survenir dans le taux des leucocytes sous l'influence de diverses actions ner- veuses, en particulier au cours de la recherche du réflexe oculo- cardiaque. - É Nous avons, en 1908, Jean Camus et moi (rx), publié ici même le résultat d'expériences, faites chez le Chien et le Lapin, qui nous avaient permis d'observer des variations leucocytaires se traduisant par la leucopénie à la suite d’excitation du pneumo- gastrique, et du nerf dépresseur (chez le Lapin). Ce sont des faits qui nous paraissent être du même ordre que ceux qu'ont observés Tinel et Santenoiïise. La leucopénie observée dans ces conditions nous avait semblé être en rapport avec la chute de pression. Il serait intéressant de savoir si, dans les cas de leucopénie consécutive à la compression oculaire, on observe aussi une hy- potension concomitante. Dans nos expériences, la leucopénie ne pouvait pas s’interpré- ier comme un phénomène en rapport avec des troubles locaux de circulation par modification vaso-motrice, car la chute du nombre des leucocytes s'observait aussi bien dans le sang artériel que dans le sang veineux. Il était plus vraisemblable de penser à une immobilisation temporaire d'une partie des leucocytes dans les viscères ou le long des parois vasculaires. x Toutes ces expériences, aussi bien celles de Tinel et Santenoise que les nôtres, permettent de penser, comme le supposent ces auteurs, que la leucopénie qui s’observe au cours de choc hémo- clasique peut relever d’un mécanisme nerveux, mais probable- ment pas d'ordre purement vaso-moteur. (1) J. Camus ct Ph. Pagniez. Relations entre les variations de la pression artérielle ct la teneur du sang en leucocytes et en hématies. C. R. de la Soc. de biol., 25 janvier 1608, p. 120. sn d attitude 0 oi AE à Maison, Gh. VERDIN >%X #ÿ PN G. 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Formule n. 5. — Thyro-Orchitique. = . — Surréno-Hypophysaire. . — n. 6 — Hypophyso-Orchitique. — à . — Surréno-Thyro-Hyr ophysaire. — 2.7. — Thyro-Hypophyso-0varienne. —. n. 4 — Thyro-Ovarienne — mn. 8, — Peptosthénine. Echantillons, Rise s, Posologie: Laboratoire CHOA Y, 44, av. du Maine, PARIS Téléphone : Fleurus 13-07 ATELIERS A. COLLOT C. LONGUE fngénieur des Arts et Manufactures 226, Boulevard Raspail, PARIS (XIV: Téléphone : Saxe 8. 75 Métropolitain : Station Raspail PATES ET POIDS de précision BALANCES APÉRIODIQUE Appareils et Étalons pour la métrologie VERRERIE divisée et jaugée de précision MACHINES pneumatiques APPAREILS de métallographie 15 GRANDS PRIX PRÉSIDENT OU MEMBRE DU JURY AUX EXPOSITIONS UNIVERSELLES Envoi sur demande du Catalogue illustré om L.B. A. - Laboratoire de BIOLOGIE appliquée - L.B. A. 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Première hypothèse : il provient de l'organisme supérieur qui réagit par la production d’un « principe » qui provoque la des- truction de la Bactérie qui tente d'envahir l'organisme. C'est l'hypothèse émise par Kabeshima. Le seul fait de l’action en sé- rie suffit pour la faire rejeter. Le « principe », diastase où pro- diastase, sécrété par l'organisme supérieur, épuiserait rapide- ment son action du fait des dilutions successives et serait éliminé après quelques passages. L'hypothèse de Kabeshima s’appuyait d’ailleurs sur une série d'expériences dont aucune ne résiste à la vérification, comme je l'ai montré. Bordet a voulu tourner la difficulté en considérant le « prin- cipe » hypothétique comme un simple agent de déclenchement qui provoquerait chez la Bactérie une « hérédité à la Iyse » : nous tombons donc dans le cas de la seconde hypothèse que nous examinerons dans un instant. J'ai voulu vérifier l’expé- rience fondamentale de Bordet : les résultats que j'ai obtenus sont différents des siens. Opérant sur trois séries de quatre Cobayes, traités comme l'indique Bordet, je n’ai pu constater, dans aucun des douze cas, la présence du Bactériophage anti-coli dans l’exsu- dat péritonéal du Cobaye. Je sais que divers bactériologistes qui ont tenté l'expérience ont obtenu un résultat semblable au mien. Le résultat obtenu par Bordet est donc accidentel : en réalité l'expérience ne donne un résultat positif que quand il y a pas- sage du Bactériophage intestinal dans la cavité péritonéale. Ce qui montre bien que cette interprétation est exacte, c'est que si l’on fait ingérer au Cobaye en expérience, en même temps que (1) Wiener klinische Wochenschrift, 15 septembre 1921. ) P 768 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'on donne la dernière injection, une grande quantité d’une cul- ture du Bactériophage actif vis-à-vis de la Bactérie injectée (soit 2 c.c.), le résultat devient régulièrement positif. Deuxième hypothèse : le Bactériophage provient de la Bactérie lysée elle-même. Cette hypothèse implique nécessairement la spécificité stricte du Bactériophage. C’est, en effet, ce que Bordet avait déclaré dans sa première communication ; devant l'évi- dence des faits il est revenu sur ses premières conclusions, sans paraître s'apercevoir que la non-spécificité était incompatible avec sa théorie : comment admettre, en effet, abstraction faite de toutes autres objections, qu'un « principe » sécrété par une espèce bactérienne influe sur l’hérédité d’une autre es- pèce ? Bail soutient encore qu'il y a spécificité stricte : il base son affirmation sur des résultats d'expériences effectuées au moyen d'une technique de recherches de l’activité du Bactério- phage primitive et absolument insuffisante pour permettre l’é- tude du phénomène. Pour ma part, j'ai isolé plusieurs centaines de souches différentes du Bactériophage et je n’en ai pas encore trouvé une seule dont l’action fut limitée à une espèce bacté- rienne ; toutes agissent, avec une intensité diverse mais tou- jours susceptible d’exaltation, vis-à-vis d’un certain nombre d’es- pèces différentes, souvent même fort éloignées les unes des au- tres. La non spécificité de l’action du Bactériophage est un fait suffisant pour rendre inadmisisble l'hypothèse de sa production par la Bactérie lysée elle-mème. Troisième hypothèse : le Bactériophage est un organisme au- tonome, un ultramicrobe parasite des Bactéries. Toutes les expé- riences concordent pour montrer que cette hypothèse est la vraie. Vu l’espace limité dont je dispose, je ne citerai, parmi les nom- breuses expériences fournies, que les suivantes : A. J’ai montré que le principe qui provoque la lyse en série existe sous forme de masses matérielles susceplibles de numération (1). Ce seul fait suffit pour montrer qu'il s’agit d'un être vivant autonome. B. Certains antiseptiques (glycérine, quinine), qui n'exercent au- cune action sur les diastases et les toxines, stérilisent les cul- tures du Bactériophage. Enfin j'ai apporté, dans une communication faite à la séance dernière, deux faits nouveaux qui exeluent également toute hy- pothèse autre que celle du Bactériophage, ultramicrobe parasite des Bactéries. (1) €. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIV, p. 908, 21 mai 1951. SÉANCE DU 29 OCTOBRE 769 SUR LES TROUBLES PRODUITS CHEZ LE CHIEN PAR LES OSCILLATIONS RYTIHMIQUES, par E. Pozerskt. Dans une précédente note (1), nous avons décrit un appareil destiné à étudier l'influence des oscillations rythmiques sur les animaux. Nous avons vu que le Cobaye, le Lapin, la Poule, le Pigeon peuvent être soumis pendant cinq heures à des mouve- ments artificiels de roulis et de tangage, répétés avec un rythme de 14 mouvements par minute, sans présenter le moindre trouble physiologique apparent. Le Chien se comporte d’une façon diffé- rente. Nous avons expérimenté sur tous les Chiens pesant de 7 à 11 kgr. qui sont passés, pendant 18 mois, par le laboratoire. Nous avons pu constater chez ces animaux trois. catégories d'in- dividus. 50 p. 100 ne présentent aucun trouble après un séjour de cinq heures sur l'appareil en mouvement ; 30 p. 100 des ani- maux présentent des troubles rappelant ceux du mal de mer. Les animaux atteints peuvent à leur tour être divisés en deux catégories. Un tiers de ceux-ci présentent un mal de forme asthé- nique ; les deux tiers sont atteints d’un mal de forme agitée. Dans les deux cas, les animaux, dès les premières minutes de leur séjour dans l'appareil en mouvement, sont pris d'une polyp- née rappelant tout à fait la polypnée thermique. Cette polypnée ne peut être attribuée aux efforts faits par l'animal pour se tenir en équilibre puisque le plancher de l'appareil est muni d’une claie qui empêche les animaux de glisser et que, d'autre part, les animaux qui ne doivent pas prendre le mal de mer expéri- mental ne présentent jamais cette polypnée, même après cinq heures d'oscillation. Cette polypnée est presque toujours accom- pagnée de pollakyurie. Puis, suivant la forme que doit prendre le mal, les animaux présentent des symptômes tout différents. Dans la forme asthénique l’animal se couche suivant l’axe où il subit les mouvements de roulis les moins amples ; la polypnée continue, se ralentit, pour reprendre de nouveau. Tant que dure l'expérience, l’animal gît sur le plancher, indifférent à toure excitation extérieure. Dans la forme agitée l’animal est très excité dans sa cage ; la polypnée est violente. Le Chien a des nausées, se lèche les pattes de devant, le nez, fait des efforts pour vomir et y parvient finalement. La constatation de ces faits nous a conduit à rechercher dans quelles conditions physiologiques se produi- (x) GC. R. de la Soc. de biol., t. LXXXV. 1921, n° 29, p. 702. 710 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE saient ces troubles chez le Chien. Nous avons constaté que chez les nombreux animaux que nous avons expérimentés, on n’ob- serve jamais de troubles lorsque les animaux sont à jeun. La plénitude de l'estomac est donc une condition nécessaire pour déclencher le mal de mer expérimental chez le Chien. Nous avons entrepris une étude physiologique plus appro- fondie de ces phénomènes, mais nous nous sommes heurté à des difficultés de deux ordres : 1° les animaux sujets au mal de mer expérimental s’'accoutument rapidement et ne présentent plus aucun trouble après la troisième traversée » ; 2° le psychisme du Chien intervient au plus haut point : très souvent des Chiens sensibles, ayant déjà été soumis à l'expérience, sont pris de po- lypnée et même de vomissements lorsqu'on les porte sur l’appa- reil avant même que celui-ci ne soit en mouvement. En résumé, 30 p. 100 des Chiens soumis aux oscillations rythmiques de notre appareil présentent les symptômes d’un mal de mer expérimental caractérisé par la polypnée, la pollakyurie, et les vomissements. On observe deux formes du mal : un mal asthénique et un mal agité. La plénitude de l’estornac est une condition nécessaire pour déclencher les symptômes. _ Les animaux sensibles s’accoutument très vite aux oscilla- tions rythmiques et ne. présentent plus aucun trouble après trois ou quatre expériences. (Laboratoire de physiologie de l'Institut Pasteur). LES TYPES DE PNEUMOCOQUES DANS LES COMPLICATIONS PULMONAIRES DE LA GRIPPE, par E. SACQUÉPÉE. Dans une note précédente (ces Comptes rendus, p. 639), nous avons étudié les types de Pneumocoques rencontrés au cours de la pneumonie en temps normal, et jusqu’en mars 1921. En avril 1921, survenait une épidémie de grippe, accompagnée de mani- festations pulmonaires graves, pneumonies et broncho-pneumo- nies. Les Pneumocoques isolés à cette occasion ont été étudiés suivant la technique déjà indiquée. [ls proviennent de ponc- tions directes (poumon, plèvre, sang, etc.) ; de prélèvements opé- rés sur le cadavre ; dans quelques cas, des produits d’expecto- ration, soit par ensemencement, soit après inoculation à la Sou- T'1S. Les résultats constatés amènént à envisager séparément deux |'PRODUITS CHIMIQUES | PURS SPÉCIAUX (Sur demande) LIPOIDES PURS Lécithine Cholestérine [socholestérine ACIDES PURS Acde nucléinique Nuclémate de Na Acide thymonuciéinique | ACIDES AMINÉS ET DIAMINÉS Histidine Tyrosine Leucme Phenylalanine Glycocolle Alanine Acide hippurique, etc. PROTÉINES PURIFIÉES Fibrine Elastisne Hémoglobine, etc. FERMENTS Pepsine Presure _ Trypsine, etc. PEPTONES BACTÉRIOLOGIQUES LES ÉTABLISSEMENTS BYLA Siège Social et Administration : 26, AVENUE DE L'OBSERVATOIRE :: . 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Pneumonies. — Les types rencontrés se classent comme suit, sur 11 échantillons étudiés : VD DUC PRE nn Une O == DÉS ns ere 6 Totall::7 = 03 p. 100 = OP SE 0 Sen SR ANTONIN ARS USER Rte — IH ERSERI RRER SE RAR 2 1 ee De — 1 RS AURAS SENS I En ce qui concerne la répartition des antigènes, ce tableau montre que chacun d'eux a été rencontré : à fois, soit dans 27 p. 100 des cas, le T ; 10 — . — 90 p. 100 — TE: his — 36 p. 160 —— JL. Dans l’ensemble, et sauf variations de détail, cès proportions rappellent beaucoup celles que nous avons trouvées dans la pneu- monie lobaire du temps normal. C'est la même prédominance des types purs (Il surtout) sur les types mixtes, la même fré- quence de l’antigène II ; les antigènes I et LIL sont toutefois un peu moins rares (27 p. 100 et 36 p. 100 dans la pneumonie en période de grippe contre 11 p. 100 et 19 p. r00 en temps habi- tuel). Broncho-pneumonies. — Il à été isolé 14 échantillons diffé- rents qui appartiennent respectivement : AU INDE = eee oc caeecen EE: \ — te APE à I Total : 4 = 28 p. roo ne FRERE 2 ) au type mixte De ERIT 00... LE 3 — LA RS À 1 SE ntes Ro AS AN ie tee — ANSE 3 ee da ci — RTE; 2 : Au point de vue de la fréquence respective des trois antigènes, ce tableau nous donne : antigène [, rencontré 9 fois, soit dans 64 p. 100 des cas _— IT, — 8 fois, — 57 p. 100 — — D, = 9 fois, — 64 p. 100 — Ces résultats font ressortir que, parmi les Pneumocoques pro- venant de broncho-pneumonies grippales : 1° Les types mixtes (71 p. 100) sont plus fréquents que les types purs (28 p. 100) ; = 1 (Re) SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 2° Les antigènes sont répartis de manière presque égale, puis- qu on trouve [ et IT dans 64 p. 100 des cas, et IT dans 57 p. 100. On assiste à une sorte d'éparpillement des antigènes. Conclusion : Les caractères des Pneumocoques dans les pneu- monies (en période de grippe comme en temps normal) d’une. part, et les broncho-pneumonies d'autre part, se montrent ainsi notablement différents. Dans les pneumonies, survenant au cours de la grippe, les types purs sont prépondérants, et la fonction antigène IL est très prédominante. Ces caractères essentiels sont analogues à ceux des pneumonies observées en dehors de la grippe. Dans la broncho-pneumonie grippale, les types mixtes son prépondérants, el les trois fonctions GRHGeReT 1, 11, et III sont à peu près de même fréquence. Au point de vue du traitement, et à défaut d'indication précise : pour chaque cas particulier, la pneumonie grippale est généra- lement justiciable du sérum If, comme la pneumonie habituelle. Au contraire, dans les broncho-pneumonies grippales, il vaut mieux employer en même temps les sérums I et IT. Encore cette pratique laisse-t-elle communément inattaqué l’antigène TT, con- tre lequel nous ne possédons pas de sérum thérapeutique efficace. Ces conditions, jointes à l'intervention habituelle d’autres germes, Streptocoque surtout, permettent de comprendre pour- quoi la sérothérapie antipneumococcique est souvent moins ac- tive dans la broncho-pneumonie grippale que dans la pneumo- nie franche. LE PHÉNOMÈNE DE D'HERELLE ET LA RÉACTION DE FIXATION, par E. Worcmax et L. GOLDENBERG. : D'Herelle à fait valoir de nombreuses raisons en faveur de son hypothèse sur la nature du Bactériophage : agent vivant, passant à travers les bougies. L'un de nous (1) a également ap- porté des expériences qui ne semblent pouvoir s’interpréter que dans cette hypothèse. De leur côté, Bordet et Ciuca aboutissent à une tout autre conception de la bactériolyse : celle d'une auto- lyse transmissible. Il nous a semblé que la réaction de fixation pouvait aider à préciser la nature du phénomène de d'Herelle (2). Dans l'hypo- (1) E. Wollman. C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIV, p. 3, 1927. (:) Dans une note présentée à la dernière séance de la Société d’Herelle a également traité de la fixation par le Bactériophage, en se plaçant dans des conditions différentes (Communication verbale). SÉANCE DU 29 O TOBRE TTle: thèse de celui-ci le bactériolysat devrait contenir deux antigènes : la Bactérie lysée et le Bactériophage. En préparant des animaux avec du bactériolysat, en saturant ensuite la sensibilisatrice pour la Bactérie lysée, il devrait rester celle pour le Bactériophage. C'est ce que nous avons essayé de mettre en évidence dans les expériences suivantes. Deux Lapins furent préparés, l'un avec du bactériolysat de Shiga (sérum [), l’autre, fournissant le sérum témoin, avec du Shiga (sérum IT). Chacun des sérums (chauffé à 56°) fut mis, soit tel quel, soit après contact (1 h. à 37°) avec une suspension de Bacille de Shiga (qu'on éliminait ensuite par centrifugation) en présence des deux antigènes : bactériolysat et suspension de Bacille de Shiga. La table I donne les résultats obtenus dans trois séries d’expé- riences (1). Table T. Exper. de 30/VII Exper. du 4/VIII Exper. du 8/IX Doses d‘alexime _ 0,1 Doors OS] Tone 0,5 0,1 re 0,5 SE RE RD PN d dRoa/ie d pe E Sen. DR Sn ER RS NS ne Re M = — Sér TP LSh. + EE — — + + EE — — + + EE — — (Sér. I — Sh) + Eee eee = = = =. — (Sér. Len) ; ; ER LE = = — + D = + EE == — (Sér. II — Sh) FE Eee = + EE — — + + — — (Sér. II — Sh) D UE De DE EP 2 A NUE SR {Sér. I — Sh) + autolysat. ” LE LME PME (Sér. II — Sh) + autolysat. DE PAR SUR AE) AE On voit que le traitement par la suspension de Shiga n'’affecte pas (pour les doses d’alexine employées) la teneur en sensibili- satrice du sérum II (anti-bactériolysat). Ceci pourrait être inter- .prété en faveur de l'existence d’un antigène autre que le Shiga : le bactériophage. Toutefois, le fait que le sérum I (anti-Shiga) lui aussi, fixe mieux l’alexine en présence du bactériolysat que du Shiga intact (lignes r et 6 de la table) nous a fait supposer que les résultats obtenus tiendraient surtout à la valeur antigène du (1) Ser. [I = sérum anti-bactériolysat ; Ser. II — sérum anti-Shiga. Les deux sérums sont employés à la dose de 0,2 c.c.. B. = bactériolysat. Sh. = Bacille de Shiga. + indique une fixation complète, + fixation partielle, — fixation nulle. L’alexine était employée à la dilution de 1/10. Le traitement du sérum par ja suspension de Bacille de Shiga est indiqué par le signe (—Sh.). Le bactériolysat n’exerçait aux doses employéés aucune action empêchante propre ; celle de a suspension de Shiga ne dépassait pas o,1 c.c. d’alexine au 1/10. 714 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Shiga lysé. Des expériences faites avec de l’autolysat de Shiga tué par l’éther et gardé à l’étuve à 37° confirment cette facon de voir (lignes 9 et 10 de la table [ et table IF). Table II Sér. I + Sh. Set Sér. 1 + autolysat + + + + + Sér. I + B. RO Sans exclure la possibilité de l'existence propre du Bactério- phage, notre technique ne nous permet donc pas de l’affirmer. Elle met, d'autre part, en évidence la valeur antigène des bacté- riolysais oblenus par la méthode de d'Herelle. Ces bactériolysats pourraient donc être employés avec avantage dans la réaction de fixation, surtout pour les germes qui ne s’autolysent pas aussi facilement que le Bacille de Shiga. Des recherches sont en cours dans cet ordre d'idées. (Institut Pasteur). - ETUDE D'UN COEFFICIENT DE RÉDUCTION ORGANIQUE APPRÉCIÉ PAR L'ÉLIMINATION DU BLEU DE MÉTHYLÈNE. LES VARIATIONS SELON LES RÉGIMES, par E. ScauzMann et L. Jusrin-BEsANGÇoN. L'épreuve du bleu de méthylène, proposée par Achard et Cas- taigne, demeure encore aujourd'hui un des meilleurs moyens d'apprécier la valeur fonctionnelle du rein. On sait que l'élimi- nation du colorant ne se fait pas exclusivement en nature : Ehr- lich a montré que, dans l'organisme, le bleu subit une réduction qui transforme en un leuco-dérivé, le chromogène, que l’on ra- mène facilement au bleu par l’action de l'acide acétique à chaud. La production de chromogène n'appartient pas au rein, elle se fait dans les tissus où est injectée la matière colorante, et l’on admet que la proportion relative de bleu et de chromogène de l'urine ne peut fournir aucun renseignement sur l’état de la perméabilité rénale. Le bleu injecté, totalement transformé en chromogène lors de son passage dans le sang, revient en partie à son état primitif lors de son incorporation à l’urine. C'est ce phénomène d’oxydation que nous avons voulu étudier. Technique. Nous injectons à nos sujets 1 c.c. d’une solution de bleu à 5 p. r00 et nous examinons les urines d'heure en heure, puis de 6 heures en 6 heures jusqu'à la fin de l'élimination, qui VICHY ETABLISSEMENT THERMAL le mieux aménagé du Monde entier BAINS - DOUCHES - PISCINES - MASSAGES THERMOTHÉRA PIE : Air chaud Bains d'air chaud Bains de lumière MÉCANOTHÉRAPIE COMPLÈTE RADIOSCOPIE — RADIOGRAPHIE RADIOTHÉRAPIE ÉLECTROTHÉRAPIE COMPLÈTE | Courants Galvanique, Faradique, Glavat o-faradique, Sinusoïdal Electricité statique, Franklini sation Hertzienne, Haute Fréquence AUTO-COND UCTION - LIT CONDENSATEUR - DIATHERMIE Cure de l’Obésité par la méthode du Prof, BERGONIÉ TRAITEMENT SPÉCIAL des maladies de Foïe et d'Estomac, Goutte, sine Arthritisme Eau de régime des ARTHRITIQUES VICHY CELESTINS Bouteilles et demi-bouteilles HYGIÈNE DE L'ESTOMAC Après les repas 2 ou 3 PASTILLES VICHY-ÉTAT facilitent la digestion ê "| | À ER F CRE \ Lactéol Ù c D BOUCARD # F1 & Comprimes 4 4 s Ë . N- à de ferment # Ë : Fe F à loctique #7 PRET - | Entérites PO OP ER ES Échantillon, - Écrire D' BOUCARD, 30, Rue Singer - PARIS XVI. OA SÉANCE DU 29 OCTOBRE 175 dure de 3 à 6 jours. Les mesures sont faites aussitôt après la miction pour éviter les oxydations extra-organiques. Mesure colorimétrique du bleu total éliminé à chaque moment. Nous plaçons dans un des godets du colorimètre l’urine oxydée par l'acide acétique, et renfermant x de bleu, sous une épaisseur connue n. À une quantité déterminée de l'urine oxydée nous ajoutons une quantité connue B de bleu, sous forme d’une solu- tion titrée à 1 p. 10.000. Nous portons cette urine contenant æ + B de bleu dans l’autre godet et nous recherchons l'égalité de teinte obtenue sous une épaisseur !. Nous pouvons ainsi calculer le bleu éliminé par la formule. LB n— | - Mesure de la proportion du chromogène. On mesure au colori- mètre la différence de teinte entre l’urine éliminée par le sujet et l'urine oxydée servant d’étalon. Expression des résultats. Nous nous servons de la formule que nous avons donnée pour connaître la quantité pondérale de bleu éliminé. Pour suivre les variations de ce produit chez un mème malade on peut employer les chiffres mêmes du colorimètre, qui sont proportionnels aux chiffres réels, et peuvent suffire au tracé des courbes. Le coefficient de réduction est la différence ue __en poids entre le chromogène et le bleu total excrété. Application clinique. Variations du coefficient de réduction se- lon les régimes alimentaires. Dans une première série de re- cherches nous avons voulu étudier les modifications du coeffi- cient de réduction au cours des différents régimes alimentaires. Nous avons tour à tour prescrit un régime mixte, lacté, hyper- chloruré, hyperglycosé, hyperazoté et les résultats obtenus nous amènent aux conclusions suivantes. Chez un sujet normal, sou- mis au régime mixte, la courbe d'élimination du bleu est sen- siblement parallèle à la courbe de réduction. Au cours d'états pathologiques on observe, chez un même ma- lade, en variant les régimes : 1° des variations du coefficient de réduction; 2° des irrégularités dans le rythme de l'oxydation. Ces modifications réductrices dans la quantité et dans le temps sont, à nos yeux, aussi intéressantes que celles de l'élimination du bleu habituellement considérées. _ D'une manière générale le régime hyperglycosé augmente la durée de l'élimination et celle de l’oxydation, alors que le régime hyperazoté les diminue. Le régime hyperchloruré diminue le pouvoir oxydant du rein. Une des difficultés d'appréciation est que certains malades ont un coefficient de réduction infini, quel que soit le régime ; il'est alors nécessaire, pour pouvoir évaluer 716 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE les résultats, d'apprécier, chez ces sujets, le seuil de la réduction totale. La place des phénomènes d’oxydation et de réduction dans la physiologie animale et végétale est capitale, la difficulté de leur étude tient surtout à la singulière complexité de leur méca- nisme, car, à côté de l'oxydation directe par fixation de l'oxygène de l’air par le sang, il existe des processus sans nombre d’oxyda- tion cellulaire que les recherches récentes du Pr Roger et de Godlewski ont contribué à mettre en évidence in vitro. Dans une note ultérieure nous tenterons d'indiquer la valeur du coefficient de réduction dans certains états pathologiques. (Laboratoire de pathologie expérimentale et comparée, P° Roger et service du D° Sainton, à l'hôpital Tenon). SUR LA TECHNIQUE DE LA RÉACTION DU BENJOIN COLLOÏDAL, par GEORGES GUILLAIN, GUY LAROCHE et P. LECHELLE. Dans une note présentée le 4 août 1921 à la Réunion biologique de Buenos-Aires, A. Sordelli et E. Rennella (r), étudiant la réac- tion du benjoin colloïdal, ont employé -une technique qu'ils dé- crivent dans les lignes suivantes : « Nous avons suivi, pour la réaction du benjoin la technique de Guillain, Laroche et Le- chelle, mais les benjoins essayés nous obligèrent à préparer une dilution à 10 p. 100 qui fut diluée dans de l'alcool à 1 p. 10 au moment de l'emploi, puis diluée à raison de ro c.c. pour 100 c.c. d’eau à 35°, en 60 secondes. » Ce procédé, à notre avis, ne doit pas être adopté. En effet, la modification de Sordelli et Rennella introduit dans le liquide intermicellaire une quantité d'alcool telle que les granules de benjoin y sont partiellement solubles et l’on s'éloigne ainsi des conditions requises pour les suspensions colloïdales. De plus, au point de vue pratique, ce procédé désensibilise notre réaction et, d’après les expériences comparatives que nous avons faites, dé- forme nos courbes. (x) A. Sordelli et E. Rennella. Réactions colloïdales du liquide céphalo-rachidien. Réunion biologique de Buenos-Aires, séance du 4 août r92r, C. R. de la Soc. de biol., 19271,-t: EXXXV, p687. Lite : D à 2e Et TE PT — 1 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE SÉANCE DU 17 OCTOBRE 1921 SOMMAIRE Berrencourt (A.). Bonces (I.) l’inflammation chronique...... 13) et SEABRA (A. De) : La bilharziose LEPIERRE (Ch.): Un nouveau vésicale en tant que maladie au- type d’eaux minérales : les eaux tochtone au Portugal.......... LyA MTATÉCS EEE Re 9 Brites (G.) : Sur les « noyaux SALAZAR (A.-L.) : Sur l’évolu- au repos » de la tunique muscu- tion de l’ovaire adulte de la La- laire de l’appendice cæcal dans DIRE en ee 15 Présidence de M. Lepierre, vice-président. UN NOUVEAU TYPE D'EAUX MINÉRALES : LES EAUX NITRATÉES, par CHARLES LEPIERRE. Dans l’article que Moureu a consacré à la composition chimique des eaux minérales (1), ce savant dit très justement que « l’azote « se trouve dans les eaux minérales, {oujours en faible propor- « tion, sous forme d'azotates, de sel ammoniacal ou même d'azote « Organique. » En effet, les nitrates existent, en général, en petite quantité dans les eaux naturelles et à l’état de traces dans les eaux miné- rales, profondes et bien captées : leur présence est pour l'hygié- niste la preuve d'une contamination par les matières animales ayant subi les transformations, aujourd'hui classiques, par stades fermentatifs successifs, de l'azote albuminoïde en azote amidé, azote ammoniacal, azote nitreux, azote nitrique, ce der- nier constituant avec l'azote libre la phase ultime de la régres- sion de l'azote organique à l'azote minéral. (x) Crénothérapie, 1910, p. 18. (10) RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONXE J’ai eu récemment l’occasion d'étudier une eau minérale, douée de propriétés thérapeutiques, particulièrement riche en nitrates alcalins ou alcalino-terreux : l’eau d’Ericeira (Portugal). Ericeira est une petite ville, située au nord de Lisbonne, édifiée. au bord de l'océan, sur les terrains secondaires (crétacé de Bellas). L'eau minérale émerge du fond d’un puits de 15 m. de pro- fondeur, à 5o m. de la mer. En voici l’analyse complète : } Eau d’Ericeira.- Eau troide Densité mOn EEE In une I ,0020 Indice de réfraction (Féry).............. Dose » PET 09010 ADE "LE Indice *crvoscopique AMP Crete nee 0220 RÉSISTINITÉ meer AR LA M Do 196 ohms Conductibinté spécinque me er EEE Dir x 10-° Alcalinité (solution N/r0, par litre)............ Dretee Groupement hypothétique des éléments (par litre, en gr.). Chlorure de soditm ::..°1...t. TS Po ie on 2,070 ,0b — dé Pos AR ee ee sion re 0,260.77 — AÉRIENNE 0.011.937 — d’ammonium ....... A NES Gun nos 0,000.45 Nitrate tdle-sodomr etre re rire ele ee ie -0:657.75 = ade écale um ere Core eeen DEC 0,027.96 Bromure de potassium ...... HR ail dla Oo 0,022./9 Iodure de potassium ......................... : 0,001.87 Hinorure de Cal eme Re ONE 0,000.20 Sulfate de magnésium. ..............-.-...... 0,270.65 le Calc A ET rare LCL 0,036.03 Bicarbonate de calcium "prete re " 0,401.76 (x) — de Dar Une RE -crorer 0,000.29 — de STOMIES Re re Creer De 0,000.56 — de ler mer ce NS tee AI A TAOID 0,012.66 — de manganèse |... RIDE 0,000.25 Arséniate de sodium ..... LRO BE CHE ro Ain L 0,000.02/ Borate (de Sodiimn ee. #02 creme te OCCE 0,000.09 Phosphate d'aluminium .......................:. 0,001.80 SI te RP RE ET Co Eee RD O e A ONE oo 0,007.25 Anhydride titanique ............................ 0,000.08 Matières organiques (en acide oxalique).......... 0,008.66 Cérium, rubidiaml Ferre ete SAME CIE traces nettes LAS TRIER CRE RES lE Minéralisation fixe .........&..,,.,... UT 3,799-984 Anhydride carbonique ..... FRET ER a D To EE Lo 0,100.80 Substances:idissoutes SRE MR ET 0 here el 3,900.784 Nickel Cobalt RANCE or So DORE Poe Dino TRE Urane, Cuivre; plomb «Penser immreere css. ANUS EN OUMITES Etain, bismuth, D Te LEE SR AE D NS GO, libre. ..4..: 5o,9 Gaz dissous à o°/760 m/m Où uses cnrs 8,2 N,;, Ar, etc....,. 11,8 (1) en CO,NH. 71 handae hd tauiitiéiss RS NÉ pt LERTE Ju cé Entaite TOUTES MALADIES À STAPHYLOCOQUES Authrax — Acné — Orgelets — Abcès du Sein Usage interne : COMPRIMÉS AMPOULES, CACHETS Usage externe STANNOXYL LIQUIDE,BAIN ‘POMMÂADE GLYCERÉ, GAZE Produits à vase d’etaip et d'oxyde n’étzin préparts sous le contrôle scientifique de A. FROUIN Communications : Acad ües Sciences, 4 mai 1917 Acad. de Méd, 29 mai 1917- 27 nov. .917. nov. 1918 Soc. Méd. des Hop. : 25 mai 1917.25 oct. 1918; Soc. de Chir., 27 juin 1917, Soc. de Biol.. 24 juil. 1916; The Lancet :19-26 janv. 1918. 24 août 1918: Thèse Marcel PEROL, Paris 1917: Thèse A. BRIENS, Paris 1919 LABORATOIRE ROBERT er CARRIÈRE 37 Rue or BourGoëne PARIS | BARRE PSE RSA ERE INJECTIONS INTRA-VEINEUSES RHEUTE INJECTIONS INTRA-MUSCULAIRES DISPOSITIF SELON LA TECHNIQUE. É, à GLUCO 914 (rormure ve BALZER) ou D? RAVAUT Fe DOSES DE 0.10 4 0,60 : EU [en AMPOULES SERINGUES AUTO:INJECTABLES Doues de 0.15 à 0,90 | ee (° if avec éau bi-distillée et Filtre aspirateur fnjections indolores aussi FACILES et aussi INOFFENSIVES qu'une injection Fire aspiraeun - Eao Frise Remplissage ?l quais : de Cacodylate. 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ST TO TPS ts M2 DS < 7) RATOZ LE US DEANE AE + 119 SÉANCE DU 17 OCTOBRE (11) Cette eau contient contient 2,336 gr. de chlorures (64 o/0 de la minéralisation), 0,686 gr. de nitrates (18,8 o/o de la minéralisa- tion) ; bicarbonates, 11 0/0 ; sulfates 8 o/o. La radioactivité est assez prononcée et est due à l’émanation de radium ; 82,2 millimicrocuries par ro litres d’eau ; pas de sels de radium dissous. Au point de vue bactériologique : quelques Bactéries banales : pas de Colibacilles. L'eau d'Ériceira est donc mésosaline, chlorurée sodique, ni- tratée, bicarbonatée calcique, bromurée, iodurée. Les eaux potables de la ville ne renferment que des traces de nitrates. L'eau minérale n'a aucun contact avec la mer ; les eaux océaniques du reste sont, on le sait, très pauvres en nitrates. La présence de grandes quantités de nitrates est la caractéristique fondamentale de cette eau : 686 mmgr. par litre ; cette teneur est peu influencée par les pluies. Nous ne connaissons aucune eau minérale où les nitrates soient aussi abondants et ce fait soulève le problème intéressant de l’ori- gine probable de ces sels. La formation de ces nitrates a, pour nous, une origine très ancienne, contemporaine des terrains secondaires d'où l'eau jaillit : il s'agirait d’un phénomène analogue à celui qui a donné naissance aux puissants gisements du Chili. - Plusieurs hypothèse ont été présentées (x) pour expliquer l’ori- gine du nitrate américain : 1° la théorie guanique d’Ochssenius selon laquelle des lagunes auraient été transformées en lacs par surélévation orogénique ; le guano de la côte, transporté par les vents, aurait, par oxydation, donné des nitrates, intimement mé- langés aux sels marins ; 2° Noehlners attribue la formation des nitrates aux varechs ; 3° la théorie électrique suppose la combi- naison de l'azote de l'air par décharges électriques ; production de nitrate d'ammonium ; double décomposition avec le sel ma- rin; 4° la théorie microbienne de Müntz nous paraît la plus accep- table et s'applique parfaitement au cas de l’eau d'Ericeira : les matières organiques azotées, végétales et animales, par nitrifi- cation, donnent du nitrate de calcium, accompagné de bromures, d'iodures, sels que nous avons dosés dans l’eau étudiée. Toutes les conditions de la nitrification se trouvaient réalisées à Eri- ceira: terrain calcaire, présence de grottes ou anfractuosités résul- tant de l’action érosive de l'Océan sur les falaises de la côte ; accu- mulation à l'époque mésozoïque de végétaux et d'animaux dans ces cavernes: transformation en nitrates, ces derniers s'étant trou- vés relativement protégés de l'entraînement par les eaux pluviales (x) Pluvinage. Industrie et commerce des engrais, 1912, p. 18. 780 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (12) par suite de la disposition heureuse des strates recouvrant les dépôts nitratés. | Il s’agit donc là d’un phénomène biochimique et hydrologique d'autant plus intéressant qu'à notre connaissance les conditions nécessaires à sa réalisation intégrale semblent fort rares. Quant à l’action thérapeutique de ces eaux, on en a tiré d'excellents résultats dans certaines dermatoses, dans les gastrites hypochlo- rhydriques, dans l’albumine, etc. (Institut supérieur technique et l'Institut d'hydrologie) de Lisbonne). (13) SÉANCE DU 17 OCTOBRE 181 ————_—_—_————_—_—_—_—MmI SUR LES « NOYAUX AU REPOS ) DE LA TUNIQUE MUSCULAIRE DE L'APPENDICE CÆCAL DANS L INFLAMMATION CHRONIQUE, par GÉRALDINO BRITES. En étudiant des coupes transversales d’appendice, dont la lu- mière avait disparu par suite d’inflammation chronique oblité- rante, Oberndorfer a le premier nettement décrit une disposition singulière des noyaux des fibres circulaires du plan profond de la tunique musculaire : dans une extension plus ou moins grande, en des fibres qui se touchent, les noyaux se rangent parallèle- ment en formant des bandes transversales sombres, séparées par des bandes claires. Depuis cette première observation, le fait a été confirmé par d’autres auteurs (Aschoff, Oppenheim, Mac Carty, Wätzold, Francini, etc.). Cette disposition particulière des noyaux des fibres lisses représenterait, pour Oberndorfer, l’état de repos (Ruhestellung der Kerne) des fibres, conséquences de l’immobilité causée par la formation du tissu de sclérose qui ferme le lumen appendiculaire. Francini a observé le même fait dans des cas d’appendicite chronique sans oblitération, en des faisceaux musculaires isolés dans la couche sous-muqueuse et em- prisonnés par du tissu sclérosant. L'étude de 66 cas d’oblitération inflammatoire, recueillis dans une série de 325 appendices de provenance opératoire, faite au moyen de coupes sériées, nous a permis de constater les faits sui- vants : a) Les noyaux au repos se montrent dans le plan profond circu- laire de la couche musculaire dans tous nos cas, un seul excepté, la dissociation de toute la couche par le tissu de sclérose étant très complète et des petits faisceaux se montrant isolés. b) Cette disposition nucléaire est très répandue dans les cas d'oblitération ancienne et atteint quelquefois tout le pourtour de l’anneau musculaire ; par contre, elle s'observe sur de petites zones seulement dans les cas où l’oblitération est récente. c) L'état de repos des noyaux est très fréquent dans la couche la plus interne du plan des fibres circulaires ; il est très rare dans la couche moyenne de ce même plan et jamais nous ne l'avons observé dans la couche externe. d) Dans des faisceaux musculaires More par le tissu de sclérose de la sous-muqueuse, nous avons souvent observé des noyaux au repos. e) Dans ces faisceaux et, de même, dans de petites étendues du plan profond de la couche musculaire, on peut voir quelquefois des noyaux au repos, dans les cas de sténose appendiculaire sans BioLocre, Comptes RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 54 782 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (44) oblitération, si la sous-muqueuse et la muqueuse sont en partie envahies par la sclérose. Nous avons observé, quoique très rarement, cette disposition des noyaux dans le plan superficiel des fibres longitudinales, soit dans des appendices oblitérés, soit dans des appendices sans oblitération, mais atteints de lésions graves de sclérose de toute la paroi appendiculaire. On peut se demander si cette disposition nucléaire ne se trouve pas dans d’autres organes pourvus de tissu musculaire lisse, atteints de processus inflammatoires chroniques. À ce point de vue, nous avons pu observer des bandes de noyaux en repos dans les faisceaux musculaires de l'extrémité inférieure de l’æœso- phage, au voisinage d’un carcinome ulcéré ; dans l’estomac au- dessous d'ulcères chroniques et dans l'intestin ; dans le rectum, au voisinage immédiat d'ulcérations cancéreuses ; dans l'utérus, dans des cas de métrite chronique et, très rarement, dans la pa- roi des trompes utérines. Nulle part, la netteté et l'étendue ne reproduisent celles que nous avons vu dans l’appendice oblitéré. Dans la couche musculaire de l’appendice, on trouve une épais- seur, une régularité, une étendue qui, liées à la facilité d'oblité- ration de la lumière par l’inflammation chronique, établissent des conditions anatomiques qu'on ne trouve pas autre part. Les organes cités ci-dessus présentent des faits absolument comparables à ceux qui s'observent dans les faisceaux longitu- dinaux et les faisceaux épars de l’appendice oblitéré ainsi que dans l’appendice non oblitéré : la fréquence et l'étendue des bandes des noyaux au repos, leur netteté, sont identiques. Les noyaux au repos ne se trouvent jamais sans des lésions inflam- matoires du tissu conjonctif environnant. Il y a ici une relation de cause à l'effet : plus les lésioñs inflammatoires chroniques sont graves, plus nettes sont les bandes de noyaux ; en d'autres termes, la netteté et l'étendue des bandes nucléaires dépendent de l'immobilisation plus ou moins grande déterminée par Île tissu de sclérose. La vérification de ces faits confirme l'hypothèse de Obern- dorfer, en justifiant la désignation de « noyaux au repos ». (Laboratoire de la première Clinique chirurgicale de la Faculté de médecine de Lisbonne). 45) SÉANCE DU 17 OCTOBRE 183 SUR L'ÉVOLUFION DE L'OVAIRE ADULTE DE LA LAPINE, par A.-L. SaLazar. Notre note sur les cordons ovigènes de l'ovaire adulte de la Lapine (1), ayant prêté à confusion (2), nous croyons utiles les remarques suivantes. L'évolution de l'ovaire adulte dé la Lapine est encore aujourd'hui à peu près inconnue : l'excellent travail de Winiwarter s'arrête à quelques mois post-partum et il n'a pas été continué, que nous sachions jusqu'à l’âge sénile. Or, la connais- sance de cette évolution est fondamentale ; car, sans elle, toutes les données histologiques, physiologiques et expérimentales res- teront incertaines. De là aussi, en grande partie, la confusion bi- bliographique sur l'ovaire de cet animal. Nous cherchons depuis quelque temps à réunir le matériel nécessaire pour cette étude ; ce matériel doit être recueilli dans des conditions absolument ri- goureuses et scientifiques ; ceci est très long et l'étude de ce maté- riel encore plus longue. En attendant, et sous ces réserves, nous croyons utile de consigner ici quelques résultats provisoires : d’abord, il faut simplifier le problème en mettant de côté Le corps jaune ; aujourd'hui, on ignore encore si l’évolution chez la La- pine est spontanée (à déterminisme endocrine) ou provoquée par le coït ; dans le premier cas, la formation du corps jaune ferait partie de l’évolution de l'ovaire, comme organe ; dans le second, elle en serait exclue. Dans le doute, nous mettrons de côté, pour le moment, le corps jaune. L'ovaire adulte de la Lapine se présente sous des aspects va- riés quon peut réduire à quatre. a) Type ovigène. Ovaire avec des follicules petits, moyens et gros ; plusieurs en atrésie du type adulte ; de nombreux corps jaunes atrétiques typiques ; glande interstitielle adulte provenant nettement des corps jaunes atrétiques avec développement moyen. Zone ovigène occupant un secteur de l'ovaire ; elle est en pleine activité et formée d’invaginations qui se continuent avec un système de cordons anastomosés, où prennent naissance des follicules primordiaux que le conjonctif libère. La base de cette zone ovigène est constellée de follicules primordiaux. b) Type folliculaire. De nombreux follicules petits, moyens et gros : les moyens et gros, plus nombreux que dans le type précé- (x) Ces Comptes rendus, t. LXXXIV, p. 235-237, 1921. (2) Dans le résumé de cette note, publié dans le Berichte ueber die gesammte Physiologie, t. VI, n° 516, p. 44x, l’auteur a ajouté, à propos des cordons ovi- gènes : « Pflügersche Schlaüche ». Or, il n'y a rien de commun entre les cor- dons ovigènes de l’ovaire du type ovigène et les cordons de Pflüger. 1 do PS] RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE : (46) dent. Plusieurs en atrésie ; d'ailleurs, même ceux paraissant nor- maux, sont pour la plupart atrétiques (période pré-chromato- lytique). Zone ovigène (diffuse ou localisée) encore visible, sou- vent avec des invaginations, mais déjà inactive. Glande intersti- tielle adulte, avec développement moyen. c) Type atrétique. Semblable au précédent, mais avec un nd nombre de follicules en atrésie avancée et de nombreux corps jaunes atrétiques. Zone ovigène diffuse ou circonscrite analogue au cas précédent. Glande interstitielle adulte, avec développe- ment moyen. d) Type interstitiel. De très rares follicules ; glande intersti- tielle énorme. Se présente sous deux aspects : cloisonné, formé par une agglomération de faux corps jaunes, séparés par leurs coques ; non cloisonné, formé par la glande interstitielle en nappe, sans cloisons. Zone, ovigène inactive, très réduite, en transformation fibreuse. On voit que ces types se sérient logique- ment dans l’ordre suivant : ovigène, folliculaire, atrétique, inter- stitiel cloisonné, interstitiel non cloisonné. Or, cela représente, ou un mouvement cyclique greffé sur l’évolution de l'organe, ou bien l’évolution même de l’organe. L'expérience nous a montré que le type interstitiel se trouve chez les Lapines très lourdes et longues ; le type atrétique et folliculaire, chez les Lapines à poids moyen ; le type ovigène chez les Lapines adultes plus légères et plus pe- tites. Donc, cela semble représenter l’évolution de l'ovaire adulte comme organe. Cela montre aussi qu'il n'existe pas chez la La- pine de néoformation continue d’ovules dans le sens de Paladino, et s'accorde, dans ses lignes générales, avec ce que Winiwarter a observé chez la Chatte et Araï chez le Rat. Il existe seulement un point douteux : quel est, dans la sériation, le numéro d'ordre de la prolifération des types ovigènes ? Ce type, d’après ce que nous avons vu plus haut, semble occuper, précisément, le début de l’âge adulte : nous croyons qu'il ne s’agit plus déjà de la troi- sième prolifération de Winiwarter, mais d’une poussée posté- rieure, qui finit, en languissant, au début de l’âge adulte, êt dont les reliquats (inactifs) persistent jusqu'à l'étape interstitielle. Quoique tout ce qui vient d’être exposé soit provisoire et sujet à revision, nous croyons utile, dans les travaux sur l'ovaire de la Lapine, d’° Annee toujours le type qui a servi de base à l'étude. — — © 2 —— (17) SÉANCE DU 17 OCTOBRE 155 LA BILHARZIOSE VÉSICALE EN TANT QUE MALADIE AUTOCHTONE AU PORTUGAL, par À. BerrencourrT, I. BorGEes et A. DE SEABRA. Dans une communication présentée à la Société portugaise des sciences naturelles (séance du 15 juillet 1921), l'un de nous (I. Borges) a fait connaître qu'il avait trouvé, dans l'urine d’une malade du D” Bastos Lopes, examinée le 5 juillet, des œufs _EVpiques et des myracides de Schistosoma hæmatobium. Cette malade, qui était atteinte depuis trois ans environ d'une cystite hémorragique, a toujours vécu à Santa-Luzia, près de Tavira, province de l’Algarve ; elle n'est jamais sortie du Portugal. D’autres cas de la même maladie furent ensuite contrôlés par nous dans la même région, ce qui nous a permis d'affirmer l'existence d’un foyer autochtone de bilharziose vésicale au Por- tugal. En étudiant les Gastéropodes qui se trouvent dans les endroits où les malades avaient pu contracter l'affection, nous avons ren- contré des cercaires à queue bifide, provenant de deux Planor- . bis corneus Lin., var. metigensis Forbes ; elles présentaient l’as- pect des cercaires qui envahissent l'espèce humaine. Ces Pla- norbes furent recueillis dans un point d'eau d’Atalaia, où des Femmes lavent le linge et où elles entrent dans l’eau jusqu'aux genoux ; des malades, infectés par le Schistosoma hæmatobium, lavaient à ce point d’eau et souvent même y urinaient. Chez deux Limneas peresi (?), pris dans une petite vasque, contenant de l'eau du balnearium d’Atalaia, nous avons rencontré des sporo- cytes que nous n'avons pas pu identifier. Les Limaçons capturés dans ces deux endroits sont très peu nombreux ; les cercaires obtenues furent également en nombre réduit. Dans les mauvaises conditions où nous avons travaillé, il nous à été impossible de les étudier d’une manière assez com- plète pour arriver à les caractériser avec toute certitude. De nou- velles recherches sont en voie d'exécution pour compléter cette étude et tenter de reproduire expérimentalement la maladie chez des animaux, etc. Comme le lavoir d’Atalaia se trouve dans des conditions telles qu’il ne peut y avoir de contamination des eaux par des matières non humaines pouvant produire des cer- caires à queue bifide, on est porté à croire que, en Portugal, les Planorbes servent d'hôte intermédiaire au Schistosomum hæma- tobium ; il est vrai que ce genre de Gastéropodes n'a été jusqu'ici 186 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (18} signalé comme hôte que du S. mansoni, mais certains faits re- latifs à l'évolution des Schistosomidés prouvent que ces parasites peuvent s'adapter à différentes espèces de Mollusques. Les re- cherches auxquelles nous ayons procédé ne nous ont pas révélé l'existence du genre Bulinus dans le lavoir en question. (Mission de l'Institut Camara Pestana pour l'étude de Le bilharziose dans l’Algarve). (1) 787 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LETTONIE SÉANCE DU 10 SEPTEMBRE 1921 SOMMAIRE KIRCHENSTEINS (A.) : Sur la LeBepinsey (N.-G.) : Sur un structure et le mode de dévelop- tétard de Rana temporaria L. bi- pement des Bactéries........... r|hcéphale PASS A A A tbe SUR LA STRUCTURE ET LE MODÉ DE DÉVELOPPEMENT DES BACTÉRIES, par AUG. KIRCHENSTEINS. Mes premières recherches morphologiques ont porté sur les Bactéries de grande taille qu’on rencontre dans l'intestin des Gre- nouilles, ainsi que dans la flore buccale de l'Homme. Ces recher- ches ont été étendues ensuite à toute une série de microbes de petites dimensions appartenant aux groupes les plus divers, aux Bacilles, Cocci, Vibrions, ainsi qu'à des Bactéries sporogènes. Ce sont les microbes fraîchement isolés qui se prêtent le mieux à ce genre d'études ; les microbes provenant de vieilles cultures donnent rarement des résultats satisfaisants. L'expérience m’ayant appris que les méthodes de coloration classiques amènent une surcoloration et, par conséquent, ne permettent point une différenciation nette des diverses parties du corps bactérien, j'emploie les deux méthodes suivantes : Dans la première, je me sers de colorants dilués, en général de fuchsine phéniquée (1/5 ou 1/10) que je fais agir, pendant une demi-seconde ou une seconde, sur la préparation traitée au préa- lable par un mordant (acide chromique à 5 p. r00 ou acide ni- trique à 15 p. 100). La culture est étalée sur le porte-objet rendu humide par l'air de la respiration et coloré aussitôt après des- sicceation. Cette méthode se prête particulièrement bien à l'étude de la structure des Vibrions et des Pasteurella. Dans l’autre méthode, on colore les Bactéries, traitées au préa- 188 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LETTONIE (2) lable par un mordant, par les procédés habituels et on différen- cie ensuite. J’emploie dans ce but des solutions alcooliques d’iode ou d'acide picrique à des concentrations diverses (r). La durée de ce traitement dépend de la nature des Bactéries à examiner, 1-10 secondes suffisent généralement. Dans les préparations bien réussies, on arrive aisément à opérer une coloration double au bleu de méthylène. __ Voici, à titre d'exemple,.une des méthodes dont je me sers dans la coloration du B. mycoïdes : 1° traitement à l'acide chromique ou acide ni- trique (mordant) ; ° coloration avec la solution de Lôffler (bleu de méthylène), pendant 10-15 se- condes : 4° coloration avec la fuchsine phéniquée, pendant 10-15 secondes : 4° fixation avec une so- lution aqueuse d'acide picrique saturée, pendant. 10-15 secondes ; 5° fixation avec la solution de Lu- sol ; 6° différenciation avec une solution alcoo- RES To ED a PE {1 iique d'iode dans l’iodure ; 7° coloration avec du A bleu de méthylène. Après chaque temps, on lave ; soigneusement. û À l’aide de ces méthodes, je suis parvenu à con- 2 stater, dans le plasma de toutes les Bactéries, la présence de particules granuleuses qui occupent une position déterminée dans la cavité du corps bacillaire. suivant le stade de développement du Bacille. Ces granules peuvent être reliés entre eux par des filaments, qui vont d'un bord à l’autre du Bacille. Dans les Bactéries très allongées, il se produit des figures en zig-zag, déjà décrites par Swellengrebel. La preuve que ces fragments granu- leux font partie intégrante du corps bacillaire et ne constituent pas de matières de réserve est four- nie par le fait que leur présence est constante, comme est constante d'ailleurs leur position dans Fig.t.— Divers le plasma. En outre, ces granules montrent une sad deR te affinité plus grande pour la matière colorante je de lits ue Je plasma lui-même. Ces faits permettent de conclure nettement à la nature nucléaire de ces eranules, conclusion qui est confirmée par les résultats obtenus dans les recherches faites sur le mode de développement des Bactéries. Il ressort. en effet. de ces recherches que la plupart des Bac- > AD CD ED EXT D (3) La solution de Lugol diluée de son volume d’alcool à 96 p. 100, ainsi que le réactif d'Esbach peuvent être employées avantageusement. (3) SÉANCE DU 10 SEP:EMBRE \ 189 téries se divisent par amilose. Ce mode de division est cependant plus compliqué chez les Bactéries que chez les Amibes, par éxemple, en raison du fait que les granules nucléaires sont re- liés par des filaments. Dans certaines conditions, des formes triangulaires peuvent se produire qui, chez les Bactéries très longues, décrivent alors des spirales. Les noyaux se divisent, ainsi que les filaments, et la scission de l'individu se produit en- suite. Les Bactéries sporogènes se divisent au stade végétatif par un mécanisme analogue. Mais, avant l’apparition de la spore, la di- vision se produit d’après un mécanisme qui rappelle la mitose qu'on observe dans les cellules des espèces supérieures. Chez les Bactéries sporogènes de grande taille, comme le B. mycoïdes, par exemple, on observe souvent l'apparition d’un fuseau qui Fe ee 3 ia Q ÿ g : 0 Û À ÿ Ù ÿ SN) 4 Î A Q. 4 go Ê 0 Ü ga 6 a b c d Fig. 2. — Mode de développement des Bactéries sporogènes. a) B. anthracis. Division, formes en amas, formes triangulaires. — b) B. my- coïdes. Formes en fuseau, centrosomes. — c) B. mycoïdes. Formation de la spore. — d) B. anthracis. Germination de la spore. reste dans le champ achromatique et qui se divise. Souvent même, on observe des granules aux deux pôles du fuseau, en- tourés également d’une zone achromatique. Avant que le bâton- net se divise, le fuseau se scinde au milieu ; 6 corpuscules, 3 dans chaque moitié, apparaissent reliés par des filaments. La spore prend naissance alors à la suite d’un rassemblement de ces granules, toute la masse de chromatine se condense dans la spore, sous la forme de granules. Dans les spores jeunes, on distingue nettement ces granulations, tandis que la spore müre apparaît homogène. Ce n’est que lorsque la spore commence à germer que la masse de chromatine se présente de nouveau sous la forme de granulations qui quittent la spore pour émigrer dans le bâtonnet en formation. Voici les conclusions essentielles qui se dégagent de mes observations : les particules granuleuses, qu'on distingue dans lé cytoplasma des Bactéries, font partie intégrante du Corps bacillaire ; ces granules sont de nature nucléaire. Les « granules 790 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LETTONIE (4) métachromatiques » de Babès, ainsi que les « granula » de di- vers auteurs peuvent être désignés comme des « granules nü- cléaires ». La multiplication des Bactéries s'opère par deux voies : 1° par amitose, rappelant cependant, à certains égards, la mitose, par sa complexité ; 2° par milose, essentiellement analogue à celle qu'on observe dans la division des cellules des espèces supé- rieures. La substance nucléaire des formes végétatives se condense dans la spore pour émigrer au cours de la germinatiom. La structure des Bactéries est ainsi analogue à celle des cellules des végétaux supérieurs et des animaux. Les « cytodes » de Haeckel ne se rencontrent donc pas parmi les Bactéries. (Laboratoire de microbiologie de l'Université). (5) SÉANCE DU 10 SEPTEMBRE 191 SUR UN TÉTARD DE Rana temporia L. BICÉPHALE, par N.-G. Lésépinsxy. En examinant des têtards de Grenouille, âgés de deux jours, conservés dans le formol, j'ai remarqué un exemplaire bicéphale. La rareté relative d'anomalies de ce genre chez les Amphibiens (1) m'engage à publier ce cas. Figure 2. Fig. r et 2. — Têtard bicéphale. Le têtard en question est moins développé que les autres de la même ponte. À la face ventrale, l’anomalie se manifeste par deux têtes indépendantes, ainsi que par deux régions cervicales, le corps et la queue étant uniques. La tête droite est plus volu- mineuse que la tête gauche. L’anomalie est encore plus nette sur la face dorsale (Fig. 1). Le tronc est parcouru par deux colonnes vertébrales qui ne se confondent qu'à la naissance de la queue. Les deux individus, qui constituent ce monstre, se distinguent par leur volume et (1) M. Loyez, Bull. de la Soc. zool. de France, t. XXII, 1897. 79% RÉUNION BIOLOGIQUE DE LETTONIE (6) leur position : l'individu. principal, qui est aussi le plus déve- loppé, paraît porter l’autre. La nageoire caudale est faiblement développée ; elle est beaucoup plus étroite que la nageoire nor- male. Les faces internes des deux têtes, c’est-à-dire celles qui se regardent, sont moins longues et plus minces que les branchies latérales. Cette disposition a déjà été observée par Spemann (x) sur les Tritons doubles, obtenus artificiellement. Ici, également, on observe souvent une asymétrie des jumeaux, dont les faces céphaliques sont très peu développées. Une coupe médio-ventrale met en évidence un cœur normal de chaque côté, deux estomacs se confondant en arrière en un seul intestin, deux cordes dorsales et deux troncs nerveux ne s’unis- sant que dans la partie caudale de l'organisme. C’est donc la confirmation de la règle établie par Kopsch, Schmidt, Kaestner et Schwalbe (2), à savoir que le dédouble- ment interne d’une organisation double est généralement plus accentué que ne l'indique la morphologie externe. Les canalicules rénaux du pronéphros sont développés norma- lement sur la face externe et se confondent sur la face interne, en avant, en une vessie commune disposée dans l'épaisseur du tissu conjonctif : elle est visible dès qu'on jette les regards sur le têtard : elle se traduit sur la face dorsale, entre les deux ré- gions cervicales, sous la forme d’une poche. Signalons, enfin, que chez les deux individus, le cœur et le tube digestif offrent des positions normales et non inverses, phé- nomène qu'on n'observe pas toujours dans les anomalies ana logues. (Institut d'anatomie comparée et de zoologie expérimentale de l'Université). (1) H. Spemann et H. Falkenberg. Archiv f. Entwicklungsmechanik, t. LVX, DO LO ps na le URL PCT AT: USA ATEN En tr HET (2) E. Schwalbe, Die Morphologie der Missbildungen.… IT. Teil. Die Doppel- bildungen, 1903. 0 1 Imp. A. DAVY et FILS Aîné, 52, r Madame, Paris Le Gérant : A: DAVT. LABORATOIRES CEIN. 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Elle procède par étapes et ne vise pas les périodes ultimes de l'infection. 1° POUR LES FORMES DE DEBUT, mise en état de défense duterrain contre l’imprégnation Due la dose quotidienne suffisante et active de. Cinnozyl est de 5 c.c. (une ampoule). 2° DANS LES FORMES EN ÉVOLUTION (tuberculoses bac: tériologiquement confirmées) 0n doublera rapidement cette dose pour la porter à 10 c.c., soit deux ampoules. FORMES : Le Cinnozyl est délivré en boîtes de 6 ampoules de à c.c. e ss gs 1 : \ PPPPPPPIS | Laboratoires CLIN,COMAR ET 6°, fi A AAA AAA AAAAAAAAAMANMANAAMANANAAMAAAAAAAAAAAAAAAA AAA AAA VA AS TMS ASE VARIANT AD AAAANAMAANRAAAAAA AAA ALL AAA LU VE LL UV LUUULL AA © RAA SAGE LA AC A A A AA A A / Rey Ovules et Pessaires Ghaumel aux principaux mr ns a accrue par la Tolérance. en GLOBULES FUMOUZE à enrobage Duplex (tinorésens. Insolubles dans l’Eslomac. Graduellement solubles dans l'Intestin grêle. (CG PRESCRIRE = GLOBULES FUMOUZE en ajoutant le nom du médicament. ne. de Potassium ....... (0gr.25) $ Protoiodure Hg.............…. (0 gr. 05) Iodure de Potassium Se (0 gr. 10) Protoiodure Hg... (0 gr. 05) Li Iodure de Sodium........... (08r.25) Ÿ Extr. Thébaïque. “4 associés (Ogr.005) || PP Iodure de Sodium........... (0gr.10) $ Biiodure (Hg°)............... (0 gr. 01) Antiasthmatiques..... (KI=0gr.20) ? Biiodure ioduré............ (0,005-0,25) ; ro a bin 78, ee Saint-Denis, PARIS .] | ne mt | PREMIÈRE DENTITION ma: nee Ci E: vil 4 2 PRET DAT pe Facilite la sortie des Dents et prévient tous les Accidents de la Dentition. Exiger le NOM de Delabarre et le TIMBRE de l'Union des Fabricants, Flacou entouré de la Brochure jaune. SUR LEMPLGROU ” INSTRUCTIONS f { (emy£ D in 2e a | : E SC RS RÉ Établissements FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS. Paris. — Typ. À. Davy, 52, rue Madame, — Téléphone Saxe-Ü1-19. Tomé LXXXV. 1921 Ne 31 COMPTES du des Séances DE LA Société de Biologie et d. ses filiales : les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd, Lille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne, Athènes ;, les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy), danoïse, de Suède et de Lettonie; la Société belge de biologie. PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE Séance du 5 Novembre 192 PARIS | Le MASSON ET Ci, ÉDITEURS LIBRAIRES DE, -L ‘ACADÉMIE DE MÉDECINE . 120,. BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Viet) | Les comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société PRIX DE L’'ABONNEMENT POUR 1922 : pérentes 50 fr. — Etranger : 60 fr. HS SES Prix DU, NUMÉRO : 3 Francs Les éoneents sont reçus par MM. MASSON et ce Éditeurs 120. Boulevard Saint-Germain, Paris Toutes les notes doivent être remises sous forme de dactylographies, ne varietur, Sans lectures douteuses : elles ne doivent pas dépasser l'étendue réglementaire. Ces conditions sont formelles. EEE." ——".———_——"—"——.—.—.—.—"—"——.….—.—— TARIF DES TIRÉS A PART Le prix des tirés à part est abaïssé à : 13 francs pour 50 tirés à part (2 pages). 145 — — 100 = (2 pages. 48 — — 50 = (4 pages). 21 — — 100 — , (4 pages). Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue Madame, Paris 6°. A —— —_ Or Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité, 14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 a —…—…—…—…—…—…—…—…—…—…——— ER’ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 1921 Carpor (H.) : Action des solu- tions de Ringer hypertoniques sur le cœur isolé d’Helix pomatia. CarRÈre (L.): L'’éosinophilie locale dans les affections oculai- HESSCHEOMIAUESS 2 --l-ceee FALQuE (A.) : Pyocyanoïdes et réaction de l’anti-protéase...... FauRÉ-FREMIET (E.) : La matu- ration et l’activation exprimen- tale de l’œuf chez les Sabellaria. GriIsAUT (A.) et Tuiérx (J.) : Procédé simplifié de dosage de l’azote non protéique du sang... LicHTENSTEIN (J.-L.) : Hypo- coma patellarum n. sp.,acinétien parasite de Patella cœrulea L.. LicaTENSTEIN (J.-L.) : Ophryo- glena collini n. sp., parasite cœ- lomique des larves d'Ephémères. PRENANT (M.): Sur les localisa- tions cytologiques d’une peroxy- dase et sur sa présence dans des cellniestsexnelles 275: SoKkoLorr (B.) : Les lipoïdes et leur influence sur les tumeurs RATES MONET STERN (L.) et Peyror (R.): Cri- tique expérimentale du dosage biologique du principe hyperto- nisant de l’hypophyse......,..., 813 808 820 SOMMAIRE VERNE (J.) : La méthode d’im- prégnation de Del Rio-Hortega appliquée à l'étude du pigment JeSRCTUSLACESR NE SC Re CE 806 WEIL (M.-P.) : L’uricém'e té- moin de l'insuffisance rénale. 810 Werz (M.-P.) : L'’uricémie des RÉDALIQUESEe MER CE Cr 818 WOLLMAN (E. JS urule rôle des microorganismes dans la pro- duction des vitamines.......... £or ZoœrLEer(Ch.): Bacille de Shiga auto-agglutinable (caractères sé- LOI OIQUES) AMEN ERES 800 Réunion biologique de Suède. Forssman (J.) : Influence de l’éther sur la séroréaction de NYassenmann ee Pere re. 828 Kzinc (C.), Davine (H.) et Lir- JENQUIST (F.) : Présence du virus encéphalitique dans le liquide céphalorachidien "tte 823 OLow (J.) : Sur la réduction du sang pendant la grossesse, l’ac- couchement et les suites de cou- REENSTIBRNA (J.) : Sérum con- tre le chancre mou, spécialement contre les bubons chancreux.... 830 Biorocig. Comptes RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 55 194 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Ch. Richet. Ophryoglena collini n. sp. . PARASITE COELOMIQUE DES LARVES D ÉPHÉMÈRES, par JEAN-L. LICHTENSTEN. Les Ophryoglena Ehrb. sont des Holotriches libres ; le seul cas de parasitisme observé est celui qu’a signalé André (1909) en décri- vant son Ophryoglena parasitica qui vit dans l'intestin de la Pla- maire blanche. L'espèce dont je donne ci-dessous la diagnose montre un parasitisme encore plus accentué. C'est un parasite cœlomique des larves de Baelis (Ephemeridae), que j'ai rencon- tré une seule fois dans une larve provenant d’un ruisseau des en- Fig. 1. — Ophryoglena collini n.-sp., vu ventralement. Bouin-carmin. virons de Montpellier. Ces Infusoires ciliés envahissent complète- ment les cavités schizocælomiques de ces larves, se nourrissent du sang, des tissus musculaire et adipeux, et, surtout des élé- ments génitaux. | Les Infusoires parasites des Insectes sont peu nombreux ; ceux qu’on connaît vivent dans le tube digestif de leur hôte et cest la première fois qu'est signalé un Cilié parasite cœlomique chez un Hexapode. Ce qui est encore digne de remarque, c'est que ce Cilié n’est nullement modifié par ce parasitisme. Ophryoglena collini n. sp. est un gros Cilié de 200 à 300 de long sur 120 à 230 n de large (Fig. 1). Il est piriforme, la partie rétrécie étant en général antérieure. L'ectoplasme, recouvert d’une cuticule, est net, et se montre tapissé uniformément de cils ès nombreux et courts. Dans le plasma cortical on met en évi- 4 ' EE ————_] —_ VICHY ETABLISSEMENT THERMAL le mieux aménagé du Monde entier BAINS - DOUCHES - PISCINES - MASSAGES THERMOTHÉR A PIE : Air chaud, Bains d'air chaud,Bains de lumière MÉCANOTHÉRAPIE COMPLÈTE RADIOSCOPIE — RADIOGRAPHIE RADIOTH SRAPIE ÉLECTROTHÉRAPIE COMPLÈTE Gourants Galvanique, Faradique, Glavar o-faradique, Sinusoïdal Electricité statique, Franklini ation Hertzienne, Haute Fréquence AUTO-CONDUCTION - LIT CONDENSATEUR - DIATHERMIE Cure de l’Obésité par la méthode du Prof. BERGONIÉ TRAITÉMENT SPÉCIAL des maladies de Foie et d’Estomac, Goutte, Diabète, Arthritisme Eau de régime des ARTHRITIQUES VICHY CÉLESTINS _ Bouteilles et demi-bouteilles HYGIÈNE DE L'ESTOMAC Après les repas 2 ou 3 PASTILLES VICHY-ÉTAT facilitent la digestion PS Comprimes de ferment Enterites SES AUS Échantililon. - Écrire D: Comprimes de ferment BOUCARD, 30, Rue Singor - PARI SÉANCE DU D NOVEMBRE 795 dence, par l’hématoxyline ferrique, des trichocystes filiformes, invisibles in vivo. Cette structure tégumentaire avec absence de couche alvéolaire, correspond à celle qu'a décrite Maïer (1903). L'endoplasme est bourré de sphérules qui donnent à l’animal vi- vant une teinte blanc de lait. Il y a deux vacuoles pulsatiles. Le système nucléaire comprend un macronucleus en croissant pou- vant atteindre 90 u sur 16 u, occupant la région médiane de la portion renflée du corps. On y distingue très nettement des ma- crosomes et des microsomes. Dans sa concavité se trouve placé un micronucleus très gros mesurant jusqu’à 25 u sur 8 u, fusi- forme avec chromatine, en filaments parallèles très serrés, dis- posée au centre ou à une extrémité. La bouche est bien visible et tout à fait caractéristique ; elle est située vers le quart antérieur du corps, un peu à droite de l’axe longitudinal. Son ouverture est en demi-cercle avec concavité tournée vers la gauche ; les _eils sont plus longs à son niveau et se prolongent dans une large poche pharyngienne à l'entrée de laquelle, à gauche de l’ouver- ture buccale, est appliqué l'organe « en verre de montre », cet organite énigmatique et spécial au genre Ophryoglena. Au-des- sous de cet organe, la poche pharyngienne est munie vers le fond, sur sa paroi dorsale, d’une étroite membrane ondulante. Le pharynx se prolonge jusque vers le milieu du corps dans l’endo- doplasme, en un tube très mince, le plus souvent fermé. fl n'existe pas de tache pigmentée. | | Les caractères de ce parasite et plus particulièrement la struc- ture de la bouche avec son organe en verre de montre, permet- tent de le ranger à coup sûr dans le genre Ophryoglena d'Ehren- berg (1831) tel que l'ont limité Claparède et Lachmann (r858) ; cette bouche est très analogue à celle qu’a décrite Lieberküha (1856), qui a découvert l’organe en verre de montre, chez O. flava Ehrb. (flavicans Lieb.). On connaît actuellement six espèces rap- portées à ce genre, à savoir : ©. flava (Ehrb.) Cl. et L. et O. vorax Smith, qui n’ont pas de trichocystes : O.. flavicans Ehrb. et O. atra Lieb., possédant des trichocystes, une tache pigmentée et un macronucleus ellipsoïdal ; O. citreum Cl. et L. qui à un noyau réniforme, mais une forme ovalaire et une seule vacuole. Ces cinq espèces sont libres dans les eaux douces. Quant à O. pa- rasitica André, la forme du corps et celle du noyau la distinguent de O. collini ; en outre, d’après André, il n'y aurait pas de pharynx et la bouche ne serait pas fonctionnelle. On devrait voir là un fait de régression parasitaire. Mais on ne peut accepter qu'avec prudence les affirmations d'André ; il nie, chez son es- pèce, la présence d’un micronuleus, qu'il n’a certainement pas su mettre en évidence. 796 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE En résumé Ophryoglena collini n. sp. doit être séparé des autres espèces par l’ensemble des caractères suivants : forme en poire et taille irès grande, macronucleus en croissant, pharynx prolongé en un tube, présence de trichocystes et de deux va- cuoles, pas de tache oculaire, parasitisme dans le cœlome des larves de Baetis. Je ne sais rien de son évolution n'ayant pu constater aucun. phénomène de division ou de reproduction (r). (Station zoologique de Cette). Hypocoma patellarum n. sp. ACINÉTIEN PARASITE DE Patella cærulea, par JEAN.-L. LICHTENSTEN. Je décris ci-dessous, sous le nom d’Hypocoma patellarum n. sp. un Acinétien parasite nouveau qui s’observe assez rarement sur les branchies de Patella cærulea L. des rochers de Cette. Tous les Hypocoma Grüber, sont des ectoparasites ; on en connaît quatre espèces dont trois vivent sur d’autres Infusoires fixés et la qua- trième sur des Botrylles. Jamais encore on n'avait signalé le para- sitisme des Acinétiens aux dépens des Mollusques. Hypocoma palellarum n. sp. a une forme caractéristique en « grain de café », aminci à l'extrémité antérieure et arrondi postérieurement (Fig. r et 2) ; ses dimensions atteignent en lon- gueur 29 à 30 u, sur 10 à 16 u de largeur et 10 à 11 u de hauteur. C’est donc une petite espèce : seul H. zoothamni Plate est plus petit. Légèrement asymétrique, il est un peu dévié vers la gauche, comme H. acinetarum Collin, et H. ascidiarum Collin, mais d’une façon moins accentuée (Fig. 3 et 4). La région antérieure se pro- longe en un rostre rétractile à l'extrémité duquel se trouve un orifice : c'est le tentacule unique. Son rôle est très im- portant ici, non seulement comme appareil de succion mais (1) Cette note était envoyée lorsque j'ai reçu en communication un travail de Keilin (31 août 1921 in Parasitology, t. XIIT), qui décrit un Cilié, parasite cœlomique d'une larve de Stegomya sculellaris, sous le nom de Lambornella stegomyde n. g., n. sp. Ce parasite, qui avait été signalé par Lamborn (Parasi- tology, t. XIII, 1921), envahit les cavités cœlomiques de son hôte, comme Ophryoglena collini. On doit donc compter deux espèces de Ciliés, comme parasites cœlomiques des Insectes. Le parasite de Keilin n’est pas du tout le même que celui que j’ai décrit. Quoique l’auteur ne dise rien de sa position systématique parmi les Holotriches il semble bien que ce soit aussi un Chiliferidae comme les Ophryoglena, et peut-être voisin des Monochilum ou Ste- gochilum, sinon une espèce d’un de ces deux genres ; mais il est difficile d’en juger d’après une description trop succincte, en particulier en ce qui concerne Ja structure du cytostome. . SÉANCE DU D NOVEMBRE 797 Hypocoma patellarum n. sp. 1° Deux individus fixés à la branchie de Patella <ærulea : à droite vu de profil, à gauche vu ventralement, in vivo ; 2° Individu fixé vu de trois quarts, in vivo ; 3° H. patellarum vu ventralement ; 4° vu dor- salement in vivo ; 5° H. patellarum vu de trois quarts, frottis au Bouin-hémalun ; 6° Coupe transversale dans la région antérieure. Bouin-hém.-fer. ; 7° Coupes longitudinales montrant le suçoir plongé dans la cellule hôte. Bouin-hém.-fer- éosine. aussi comme organe de fixation. C'est, qu'en effet, ces Hypocoma sont constamment fixés fortement à l’épithélium des branchies de l’hôte au moyen de ce tentacule qui s'enfonce pro- fondément dans une cellule jusqu’à atteindre le noyau. On peut, 7198 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dans certains cas, distinguer, sur le vivant, le tube interne de ce tentacule (Fig. 2), qui apparaît nettement sur les préparations co- lorées (Fig. 5 et 7.) Selon la phase de la succion on le voit comme un tube droit cylindrique (Fig. 7), ou bien se terminant en une vésicule qui donnera la balle alimentaire (Fig. 5). Sur les coupes transversales ce tube sidérophile se montre sous la forme d'un anneau (Fig. 6). La face dorsale de l’Acinète est convexe, légère- ment aplatie (Fig.r). Sur la face ventrale nous distinguons anté- rieurement la- zone ciliée. Elle est assez particulière. Chez les autres Hypocoma,: les: cils sont disposés en ellipses con- centriques occupant presque entièrement la face ventrale. Ici, la zone ciliée est réduite à une région d'environ 16 u sur TO u, placée dans une invagination antérieure de la face ventrale (Fig 1 à 7) ; en outre les séries ciliées, au nombre de dix, sont presque parallèles et ne se réunissent qu'antérieurement (Fig 3). Je considère cette réduction de l'appareil ciliaire comme le résultat d’un parasitisme plus intense que celui des autres. Hypocoma. Ces derniers restent en effet presque toujours mo- biles, errant sur l'hôte en se nourrissant à ses dépens. Chez H. patellarum nu. sp., on est en face d’un parasite, constamment fixé par son tentacule profondément enfoncé dans une cellule, : qui finit par s’altérer, ainsi que le prouve l'aspect du noyau (Fig. 7). | L'appareil nucléaire se compose d’un macronucleus massif de 7 à ro u de diamètre, arrondi (Fig. 5) ou plus ou moins allongé et recourbé (Fig. 7 à gauche), ou encore quelquefois fragmenté (Fig. 7 à droite), mais jamais ne se présente rubanné ou en fer à cheval comme chez d’autres Hypocoma. Je n’ai pu apercevoir nettement le micronucleus ; dans quelques préparations cepen- dant on distingue une petite sphère très colorable arrondie dans ou contre le macronucleus (Fig. 7 et 5) qui représente peut-être cet organite ; on sait que chez H. acinelarum, Collin (1912) na pas réussi non plus à voir le noyau reproducteur. Le macro- nucleus est placé dans la partie postérieure du corps. Une vacuole pulsatile existe vers le milieu de l’animal, généralement à droite (Fig. x et 2), mais sa position ne paraît pas constante et quelque- fois aussi il peut y en avoir plusieurs (Fig. 3 et 4). Dans le cyto- plasme, des inclusions sont disposées autour du noÿau ; ce sont des balles alimentaires et des sphérules d’excrétion (Fig. 2 et 5). Elles sont petites et assez nombreuses ; on n’a pas ici l'énorme bol alimentaire occupant le centre du corps d’'H. acinelarum par exemple. | J'ai observé dans un frottis une figure de division qui paraît longitudinale. Or, si chez les Hypocoma la division binaire existe, elle est transversale ; mais je ne me perméts pas de tirer” TOUTES MALADIES A STAPHYLOCOQUES Authrax — Acné — Orgelets — Abcès du Sein Usage interne : COMPRIMÉS AMFOULES, CACBETS Usage externe STANNOXYL LIQUIDE,BAIN : ‘POMMADE SGLYCERÉ, GAZE PreJuits à vase d'etain et d'oxyde a’étain préparés sous le contrôle scientifique de A. FROUIN Communications : Acad ües Sciences, 4 mai eu Acad. de Méd., 29 mai 1917-27 nov. :917. nov. 1918 Sac. Méd, des Hop :25 mai 1917,25 oct. 1918; Soc. de Chir., 27 juin 1917; Soc. de Biol., 24 juil. 1916; The Lancet :19-26 Fr 1918. 24 août 1918; Thèse Marcel PEROL, Paris1917; Thèse A. BRIENS, aris 1919, RT Er CARRIÈRE 37 Rue or BourGoGNe PARIS | ARRIÈRE TES SRE ESS INJECTIONS INTRA- CUEINEUSES TE De MUSCULAIRES DISPOSITIF SELON LA TECHNIQUE \ | GEUCO 914 (rormure ve BALZERI ou D RAVAUT PA 7 DOSES DE 0.10 à 0.60 3 < 24 ( Jen AMPOULES SERINGUES AUTO-INJECTABLES Doses de 0,15 à 0,90 avec eau bi-distillée et Filtre aspirateur fnjectrons indolores aussi FACILES et FALSE INOFFENSIVES qu'une injection Ampoule Pire aspirateur : eu hr-dpule Aemplssage fl Hitrauon Rue - de Cacodylats > Tout ce qui concerne le Laboratoire Jai MICROGRAPHIE — BACTÉRIOLOGIE — PHYSIOLOGIE #“COGIT” CONSTRUCTEUR D’INSTRUMENTS et d'APPAREILS POUR LES SCIENCES 86,Boulevard Saint-Michel - PARIS -:- Téléphone : Fleurus 08-58 -:- masnscezes Ateliers de Construction Expéditions et Verrerie en Gros AGENT GÉNÉRAL DES MICROSCOPES S.O.M. type KORISTKA Construits par la Sté d’Optique et de Mécanique e Haute Précision. à Paris \ Dépositaire des Colorants français R.A I. et des Celoranis des D': TRIBONDEAU et HOLLANDE PRODUITS CHIMIQUES POUR LA MICROGRAPHIE ET LA BACTÉRIOLOGIE Autoclaves, Centrifugeurs, Installations complètes de Laboratoires, Milieux de cultures stérulisés, Micro- tomes de toutes marques. 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EC AE AANC EST PASS CT Ë PDP PRE ER (À \ù NS SÉANCE DU D NOVEMBRE 7199 œ d'une observation isolée des conclusions qui pourraient aller l'encontre des idées admises, (Station zoologique de Cette), PYoCYANOÏDES ET. RÉACTION DE L'ANTI-PROTÉASE, Note de À. FALQUE, présentée par L. Lauxoy. L'action spécifique anti-gélatinolytique du sérum obtenu après injection chez le Lapin d’un filtrat de cultures en bouillon de Bac- téries protéolytiques est maintenant un fait nettement établi par les recherches de Kurt-Mevyer, Bertiau, (1), Launoy (2). Au cours de son étude sur ls protéases du Bacille pyocyanique, Launoy à montré que l’action de l’anti-protéase obtenue au moyen d'une espèce donnée s'étendait aux protéases de toutes les races et variétés de cette espèce, quelle que soit la nature du pigment secrété par celles-ci. Ces travaux ont suggéré l'emploi de la réaction de l’anti- pro: téase pour denitedion des germes protéolytiques. En s’ap- puyant sur les résultats de la réaction de l’anti-protéase, Gessard (3) a pu ranger, à côté des Bacilles pyocyaniques proprement dits, facilement identifiables au moyen des seules colorations qu'ils font paraître dans des milieux convenablement choisis (bouillon, eau peptonée, gélose- peptone- glycérinée), les Bacilles pyocyanoï- des. Ghez ces derniers, la propriété chromogène fondamentale ne peut être décelée ; pourtant leur parenté pyocyanique ne saurait être mise en doute puisqu'ils répondent positivement à la réac- tion de l’anti-protéase pyocyanique (Launoy). Il nous à été donné d'étudier quelques échantillons de Bactéries probablement pyocyaniques, dégénérées au point de vue pigmen- taire et qui néanmoins avaient conservé leur pouvoir gélatino- lytique. Certains de ces germes avaient été dégradés volontaire- ment par Gessard à la suite de culture en milieux variés au con- tact de l’air ; les autres provenaient de suppurations diverses. Pour ces différents échantillons, expérimentalement ou spon- tanément dégradés, la forme de culture, l’odeur aromatique, une vague fluorescence en bouillon, étaient les seuls vestiges qui sub- sistaient des propriétés originelles et qui pouvaient inciter à leur appliquer la réaction spécifique de l’anti-protéase- RU ELU (1) P. Bertiau. Centralb. f. D. Orig, t. LXXIV, p. 374, 1914... _ (2) L. Launoy. C. R. de la Soc. de biol., et Ann. Institut Pasteur, 1918- 1921... (3) Gessard. Ann. Institut Pasteur, t. XXXIV, n° », février 1920. 800 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Sur 12 germes examinés, 7 d’entre eux ont réagi positivement à la réaction de l’antiprotéase ; nous avons donc pu les identifier comme pyocyanoïdes. Les autres étaient des fluorescents banaux. Dans cette étude nous avons employé la technique décrite par Launoy dans les différentes publications de cet auteur. Le détail de nos résultats sera donné dans un mémoire d'ensemble. Conclusions. — La réaction de l’anti-protéase nous a permis d'étendre sur le Bacille pyocyanique la notion d'espèce, au delà des limites jusqu'alors établies. D'une réalisation assez facile et d’une grande sensibilité, elle est susceptible d'intervenir pour classer une Bactérie protéolytique à l'étude quand les éléments habituels de diagnostic font défaut. (Institut Pasteur de Paris). .BACILLE DE SHIGA AUTO-AGGLUTINABLE (CARACTÈRES SÉROLOGIQUES), par Chr. ZOŒLLER. Le Bacille de Shiga auto-agglutinable dans les milieux de cul- ture habituels et dans le sérum physiologique (dont nous avons décrit les caractères morphologiques et culturaux dans une pré- cédente communication) présente au point de vue sérologique les caractères suivants Agglutination. — Nous avons utilisé, pour étudier son agglu- tinabilité, une souche sur gélose de 24 heures, émulsionnée dans ane solution de chlorure de sodium à 5 pour 1000. Dans ces con- ditions, le Bacille atypique est agglutiné par les sérums de l’Ins- üitut Pasteur aux taux suivants 100 -200 200 1000 2000 nn Sie PCA RE RE PEU Sérum anti-Flexner,...... dirai ES Se dr 4 Cependant l’agglutination produite ne revêt pas le caractère d'une agglutination massive ; le dépôt formé au fond du tube n'est pas constitué par de gros flocons mais plutôt par une fine poussière, qu'une légère agitation suffit à répartir à nouveau dans le liquide surnageant. Réaction de fixation. — Avec Rubinstein, nous avons pratiqué Fa réaction de fixation comparativement avec une souche de Ba- cille typique et une souche de Bacille atypique, chacun d’eux a été employé comme antigène vis-à-vis des deux sérums expéri- mentaux (typique et atypique). Les émulsions bacillaires et les sérums expérimentaux ne possédaient aucun pouvoir anticom- plémentaire. SÉANCE DU D NOVEMBRE 801 La technique employée a été celle des doses croissantes d’a- lexine. Le Bacille atypique fixe 0,4 d’alexine en présence du sé- rum typique comme du sérum atypique. Le Bacille typique fixe 0,4 d’alexine en présence du sérum atypique comme du sé- rum typique. Les deux Bacilles sont donc exactement semblables au point de vue de la déviation du complément. Immunité. — En ce qui concerne l’immunité, un Lapin, vac- ciné au moyen d'une émulsion de Bacilles typiques tués par la chaleur est vacciné contre le Bacille atypique et inversement. Nous avons tenté de transformer un Bacille atypique en Bacille typique en le repiquant à plusieurs reprises dans un milieu de bouillon ordinaire étendu d’eau distillée, milieu dans lequel le Bacille atypique pousse en trouble homogène ; mais, repiqué en - bouillon ordinaire, il reprend aussitôt son caractère d’auto-agglu- tinabilité. (Laboratoire de vaccination antityphoïdique de l’armée.) SUR LE ROLE DES MICROORGANISMES DANS LA PRODUCTION DES VITAMINES; par E. WorLMaAN. À quel point la faculté de faire la synthèse des vitamines est-elle répandue parmi les microorganismes ? La question s’est posée à nous au cours de nos recherches sur la vie sans microbes : elle est d’un intérêt général pour la compréhension du rôle des microor- ganismes dans la nature. Le fait que les animaux mis au régime avitaminé succombent malgré la présence d’une riche flore bactérienne ;. celui encore que les animaux (1) élevés dans des conditions d’asepsie parfaite se développent au moins aussi bien que leurs témoins non asepti- ques nourris d'aliments stérilisés, semblent fournir une réponse négative en ce qui concerne les germes de la flore intestinale. On pourrait, toutefois, objecter que la réaction alcaline du gros in- testin, les conditions de résorption par la paroi de cet organe constituent des facteurs défavorables à l’utilisation des vitamines qui y seraient produites. Quoi qu'il en soit il semblait intéressant d'étudier, au point de vue de la production de vitamines, des germes appartenant à différents types, en se plaçant dans les con- (x) Nous avons en vue les Mammifères et les Oiseaux. Les organismes infé- rieurs se comportent tout autrement et s'élèvent, en générations nombreuses, dans des conditions tout à fait incompatibles avec la vie des Vertébrés supé- rieurs (Ces Comptes Rendus, t. LXXXIT, p. 593 et 1208). Des recherches sont en cours pour élucider le rôle des vitamines chez les animaux inférieurs. 802 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ditions les plus favorables pour la mise en évidence des vitamines. produites. Nous rapporterons aujeurd’ hui les résultats de DE séries d' expériences. La première a porté sur la dicton de vitamine G (antiscor- butique) par les Bacilles lactiques.: Ces germes se développent ra- pidement et abondamment dans le lait et l’amènent à réaction fortement acide. On-se trouve donc dans les meilleures conditions de conservation de la SRsRnee si labile qu'est la vitamine an- tiscorbutique. Expérience. — Le 18 octobre 1920, 3 lots de Cobayes, de i ani- maux chaque, sont mis au régime d’Avoine stérilisée (à 120°). De. plus, le premier lot reçoit, par jour, 200 c. c. de lait stérilisé et ensemencé 48 heures auparavant de Bacille bulgare. Le deuxième lot (témoin) reçoit 200 cc. de lait stérilisé. Le troisième, destiné à mettre en relief l'influence de traces de vitamine, reçoit 200 c.c. de lait cru (il faut 100 à 150 c. e. de lait cru par jour pour protéger. le Cobaye contre le scorbut). Les 4 Cobayes du lot r meurent en- tre le 6 et le ro novembre ; 3 Cobayes sur 4, du lot témoin meu- rent entre le q et le rr ; le quatrième, mis sur régime normal le 4 novembre, se rétablit. Les animaux morts présentent les signes classiques’ du scorbut expérimental. : à Pour ce qui est des Cobayes au lait cru, deux d’entre eux meu- . rent avec un retard de 2 semaines (le 22 et le 24 novembre), un troisième présente, à partir du ro novembre, une parésie du train postérieur, sans perte de poids ; le quatrième est mis au régime normal le ro novembre et se rétablit rapidement. L'expérience montre donc avec netteté qu'il n'y a pas formation de vitamine C par le Bacille bulgare. La deuxième série d'expériences a porté sur la production de vitamine antibéribérique (B?). Sur la suggestion du professeur Calmette, nous nous sommes servi d’Amylomucor 8 (Delemar) qui pousse abondamment sur Riz stérilisé. Expériences. — Des Pigeons, mis d’abord sur régime de Riz dé- cortiqué cru, sont ensuite nourris avec le même Riz stérilisé et ensemencé avec l’Amylomucor. Dans une première expérience, on avait fait alterner le Riz cru et le Riz à l’'Amylomucor : les Oi- seaux sont morts après 24-25 jours de ce régime, c’est-à-dire 38- 39 jours après le début de l’expérience (paralysie). Dans une deuxième expérience, les Pigeons furent mis au Riz, ensemencé de Mucor, après avoir été nourris pendant ro jours avec du Riz cru, 26 jours après le début de l’expérience, l’un d’eux présente des accès typiques : gavé de Blé, il se rétablit complète- ment. Un autre Pigeon meurt paralysé 32 jours après le début de l'expérience, en ampoules de 5° . pour injections intraveineuses et instillations rectales. =— Dre foufels eue ef les demandes d ‘Echantillons aux USINES CHIMIQUES ouPECO, 9 ue Canbon ARS d'organes soisnensement récoltés, desséchés rapidement dans le vide, vers 0° ÉQUIVALENT AUX ORGANES FRAIS . (Indiquer la sorte FORMULER : Comprimés. Cuchets ou Pilules CHOAY, à l’'Extrait de. ÉOnien de 2? à 8 par jour aux repas. 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L'ÉOSINOPHILIE LOCALE DANS LES AFFECTIONS OCULAIRES CHRONIQUES, par L. CARRÈRE. L'étude de l’éosinophilie locale dans diverses affections oculai- res, externes ou internes, a déjà été faite par quelques auteurs, parmi lesquels, Pascheff (x), Fuchs (2), Michail (3). La lecture de leurs travaux m'a engagé à rechercher systématiquement cette éosinophilie sur les coupes d’Yeux, confiés à mon examen par la Clinique Ophtalmologique (P° Truc), énucléés pour des lésions, d'étiologie, d'évolution différente. . Dans tous mes examens j'ai trouvé des cellules éosinophiles, en général mononucléaires, plus rarement polynucléaires, localisées en certains territoires et en plus ou moins grand nombre selon la nature de l'affection. Les cellules éosinophiles accompagnent quand elle existe, l’infiltration mononucléaire et Iymphocytaire de l'iris, du corps ce. de la choroïde. On les trouve aussi, dans ces mêmes membranes, en dehors de toute infiltration cellulaire. Ainsi, sur les coupes d’Yeux glaucomateux, ou atteints d’uvéite, d'iridocyclite avec séclusion pupillaire et glaucome secondaire on trouve des éosinophiles mononucléaires, non pas en nappe, mais isolés, au sein du parenchyme irien ou localisés dans la supra- choroïde. On peut observer ces mêmes éosinophiles, siégeant au niveau d'amas cellulaires, sous l’épithélium antérieur et dans les espaces interlamellaires de cornées leucomateuses avec pannus, si- tués au sein même des nappes ou des nodules d'infiltration, mais autour d'eux, en marge, ou séparés d’eux par des travées conjonc- tivales. L'éosinophilie locale paraît donc habituelle dans les affections intraoculaires chroniques. Il ne faut pas, par conséquent, lui at- tribuer une signification étroitement spécifique et, comme le fait Michail (3), admettre, l’éosinophilie étant actuellement considé- (x) Pascheff. Recherches sur l’éosinophilie locale oculaire. Folia Hæmat, 1911, t. XL, p.450: (2) Fuchs. Modifications anatomiques dans l'irido-choroïdite chronique en- dogène. Graef. Arch. f. Opht., 1919. (3) Michail. Sur l’éosinophilie locale dans les affections oculaires. C. R. de læ Soc. de biol., t. LXXXV, HP ADAM. 804 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE : rée comme l'expression cytologique de maladies à caractère ana- phylactique, que les affections oculaires, dans lesquelles se pré- sente cette éosinophilie, ont une origine anaphylactique. Il s’agit plutôt, comme nous l’avons signalé (1), d’une réaction du tissu conjonctif ou conjonctivo-vasculaire vis-à-vis de toxines dont quelques-unes inconnues ; c'est le cas pour les iritis, irido-cyclites, uvéites.. dites endogènes ou rhumatismales, mais en réalité d’é- tiologie encore indéterminée. CRITIQUE EXPÉRIMENTALE DU DOSAGE BIOLOGIQUE DU PRINCIPE HYPERTONISANT DE L'HYPOPHYSE. Note de L. Srerx et René Peyror, présentée par C. DeLEZENNE. Au cours de recherches entreprises dans le but de comparer le mode d'action de plusieurs préparations organiques (liènine, ex- traits d’hypophyse, adrénaline, etc.) sur les organes à fibres mus- cuülaires lisses, nous avons constaté que l'intensité de l'effet pro- duit par chacune de ces préparations sur un organe donné (utérus de Cobaye, vaisseau, etc.) variait considérablement d’une expé- rience à l’autre. En outre l'efficacité relative des diverses prépa- rations, vis-à-vis d'un organe donné, présentait également des divergences notables, d’une expérience à l’autre, malgré l’iden- tité des conditions expérimentales. Or, dans un travail récent, Trendelenburg et Borgmann (2) ont estimé pouvoir déterminer quantitativement l'efficacité des préparations d’hypophyse en comparant l’action de ces prépara- tions avec celle produite par une quantité déterminée d'histamine sur la corne utérine de Cobaye. L'emploi de ce procédé de dosage implique naturellement que, pour la corne utérine de Cobaye, on retrouve, dans toutes les expériences, un rapport constant en- tre l'intensité de l'effet produit par l’histamine, d’une part, et l’ac- tion produite par une préparation d'hypophyse donnée, d'autre part. Cette prémisse étant en contradiction avec certaines de nos ob- servations nous avons été amenés à examiner de plus près le pro- cédé de dosage préconisé par ces auteurs. La méthode employée dans nos expériences est essentiellement celle utilisée par Stern et Rothlin dans leurs recherches sur l’ac- tion des extraits d'organes sur les fibres musculaires lisses (3). Pour chaque substance à examiner on établit la dose minima né- (1) Carrère. Eosinophilie locale dans les dacryocystites. Archives d’ophtalm., avril 1921. (2) Biochem. Zeïlschr., t. CVI, p. 239. (3) Journ. de physiol. et de pathol. gén., vol. 18. p. Ar et p. 752. SÉANCE DU D NOVEMBRE 805 cessaire pour produire une augmentation nette du tonus muscu- laire, ce qui permet de fixer, pour chaque organe, le rapport exis- tant entre les quantités minimes efficaces de diverses prépara- tions. Dans le tableau suivant, nous rapportons les quantités minima des diverses préparations, ayant produit une augmentation nota- ble du tonus musculaire de la corne utérine de Cobaye. Les subs- tances employées ont été une solution de chlorhydrate d’histamine à 1 p. 1000 et trois préparations différentes d'hypophyse sous for- me de solution aqueuse. Les valeurs indiquées expriment le poids minimum (en grammes) de ces préparations. Histamine Préparation Préparation Préparation (chlorhydrate) d'hypophyse d’hypophyse d'hypophysc Expériences 1 p. 1000 | A B C N° rt O,001 0,0002 0,000 0,002 2 $ 2 N° © 0,0002 0,00004 O0,0001 0,001 No 3 0,0000 0,00015 0,000: 0,002 N° 0,0003 0,002 0,002: 0,003 No 5 0,0004 0,004 0,002 0,00/ N° 6 0,00/ 0,003 0,003 0,00/ Non 0,002 0,002 0,002 0,00/ 11 résulte de ce tableau que, soit pour l'histamine, soit pour une préparation donnée d'hypophyse, la dose minima efficace varie considérablement pour chaque substance d’une expérience à l’au- tre, malgré l'identité des conditions expérimentales. Aïnsi, pour -l’histamine, les doses efficaces minima présentent des écarts al- lant de 1 à 20. Pour la préparation d'hypophyse A ces écarts sont encore bien plus considérables et vont de 1 à 100. D'autre part, ce tableau montre, qu'en ce qui concerne l’inten- sité de l’effet, il n'existe pas de rapport constant entre l’action produite par l’histamine et celle produite par les diverses prépara- tions d'hypophyse sur la corne utérine dans les différentes expé- _riences. En effet, en prenant pour chaque expérience, comme unité, la dose efficace minima d’histamine on obtient, pour l'efficacité des diverses préparations des valeurs variant considérablement d'une expérience à l’autre, comme le montre le tableau suivant. Histamine Préparation Préparation Préparation Expériences (Chlorhydrate) S'hYPODRYEE HS HenINEe ‘ doutes N° r T© 0,9 2,5 0, N° © 1,0 5,o 2,0 0,2 No 3% 1,0 3,3 2,0 0,25 N° 4 1,0 1,5 1,5 1,0 No 5 1,0 1,0 2,0 1,0 N° 6 1,0 1,3 drTe 1,0 Nour 1,9 1,0 1,0 0, 806 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de du Topo. entre D de l’histamine et celle des diverses préparations d'hypophyse, ainsi que les divergences que présentent, à ce point de vue, les diverses préparations d’ hypo- physe entre elles, doivent être attribuées, d’après nous, aux im- puretés accompagnant le principe actif de l’hypophyse et qui, sui- vant le cas, masquent ou renforcent l’action de ce dernier. Mais, quelle que soit la raison de cette divergence, la conclusion qui s'impose est que la teneur des préparations d’hypophyse en substance active ne peut pas être dosée d’une manière rigoureuse par le procédé Diolgeiqne préconisé par Trendelenburg et Borg- mann. — LA MÉTHODE D'IMPRÉGNATION DE DEL PRio-FioRTEGA APPLIOUÉE A L'ÉTUDE DU PIGMENT DES CRUSTACÉS, par J. VERNE. Dans un travail, paru au cours de cette année (r), Del Rio Hor- tega étudie à l’aide de sa nouvelle méthode d'imprégnation au car- bonate d'argent ammoniacal, la disposition des chromatophores dans la peau humaine. À côté des chromatophores chargés de mé- lanine et déjà visibles auparavant, cette méthode lui permet de mettre en évidence des éléments ayant la morphologie des méla- nophores, mais impossibles à observer par d’autres procédés. Ces éléments sont étoilés et l’argent y fait apparaître des granulations pulvérulentes. Del Rio Hortega estime qu’il doit s’agir là de cellu- les contenant un composé susceptible de former la mélanine. Ces cellules étoilées existent du reste aussi dans les régions où la peau reste blanche, mais n’y évoluent pas, les conditions nécessaires à la mélanisation n'étant pas là réunies. L'imprégnation argentique du pigment avait déjà été réalisée par Bizzozero (2), par Schreiber et Schneider (3), par Masson (4), entre autres. Les premiers de ces auteurs estimaient que, vraisem- blablement, la mélanine était précédée par un produit incolore contenu dans des cellules semblables aux mélanophores. Mais le travail de Del Rio Hortega apportant des précisions nouvelles ‘et une technique rigoureuse (5), il m'a paru intéressant d'appliquer (1) Trabajos del lab. de histopalologia de la junta para ampliac. de esl., LATLMO TE: (>) Giorn. Acad. med., Torino, an. 69, 1906. (3) Münchener ÉC Wochenschr., 1908. (4) C. R. de la Soc. de biol., 1914. (5) Je remercie M. Del Rio-Hortega qui a bien voulu m'initier lui-même à sa méthode, tin eu 2 LIPOIDES PURS Lécithine Cholestérine Isocholestérine ACIDES PURS Acide nucléinique Nucléinate de Na Acide thymonuciéinique ACIDES AMINÉS ET DIAMIMES Histidine Tyrosine Leucine Phenylalanme Glycocolle Alanine Acide hippurique, etc. PROTÉINES PURIFIÉES Fibrine Elastisne Hémoglobine, etc. FERMENTS Pepsine Presure Trypsine, etc. PEPTONES BACTÉRIOLOGIQUES LES ÉTABLISSEMENTS BYLA Siège Social et Administration : 26, AVENUE DE L'OBSERVATOIRE :: PARIS USINES ET LABORATOIRES DE RECHERCHES : GENTILLY F0 EEE ELLE NRA TENTE FOURNITURES GÉNÉRALES POUR LABORATOIRES DE BACTERIOLOGIE ET D'HISTOLOGIE Les Etablissements POULENC Frères Atelier de Construction d Appareils de précision sciertifiques et industriels 122, Boulevard Saint-Germain, PARIS Siége social : 92, rue Vieille-du-Temple Fabrique de PRODUITS GHIMIQUES PURS 5 PRODUITS CHIMIQUES PA POUR ANALYSES INDUSTRIELS CENTRI- L ee FUGEUSES AUTOCLAVES MICROTOMES MEN BALANCES LIQUEURS NORMALES ET TITRÉES pour ‘Alcalimétrie, Acidimétrie, Chlorométrie, Hydrotimétrie Dosage des sucres, des phosphates, des chlorures, etc. Préparauon à la demande de tous autres réaclifs ou liqueurs tilrées. 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D NOVEMBRE 807 sa méthode aux pigments que j'ai étudiés chez les Crustacés (1) et de rapprocher ses résultats des miens. Del Rio Hortega pratique des coupes par congélation. Ges cou- pes étant difficiles à obtenir sur un tissu aussi mince que l'hypo- derme des Crustacés, j'ai utilisé la méthode au carbonate d'argent sur l’hypoderme étalé à plat. J'ai, du reste, vérifié sur d’autres tis- sus membraneux que la méthode, employée par son auteur uni- quement sur des coupes, était susceptible de donner d'excellents résultats dans ces conditions. C’est ainsi que j'ai obtenu, avec la plus grande facilité, de belles colorations des faisceaux conjonc- tifs du mésentère, en suivant la variante indiquée pour le tissu collagène. La méthode peut s'appliquer avec succès et mérite d'être étendue à tous les tissus minces étalés. Dans le cas de l'hypo- derme des Crustacés, j'étalais le tissu sur lame, je fixais 15 à 20 minutes dans une solution de formol à 10 p. 100 ; détachant alors le lambeau de la lame, je le lavais rapidement, l'imprégnais 30 à ho secondes dans la solution de carbonate d’argent ammoniacal et obtenais la réduction dans du formol à 1 p. 100 pendant quelques minutes ; un virage à l'or terminait l'opération. Il faut observer très rigoureusement la durée des différentes phases, sinon l’impré- gnation n'a pas lieu. Mes-résultats sont tout à fait comparables à ceux de Del Rio Hortega. Chez les Crustacés, les cellules contenant le pigment que je considère comme donnant la mélanine par oxydation fer- mentative — et que j'ai appelé pigment amino-acide — me four- nissent les mêmes images que les cellules décrites par Del Rio comme donnant naissance aux mélanophores dans la peau hu- maine. La forme même des éléments, dans l’un et l’autre cas, est à rapprocher : les cellules étoilées, délicatement ramifiées, que l'on observe, ont beaucoup d’analogie. Mais leur contenu surtout présente les mêmes caractères. Suivant la durée du séjour dans la solution de carbonate d'argent, on se trouve en présence d’un contenu cellulaire finement granuleux ou ayant l'aspect d'un pointillé à peine visible, parfois presque homogène. Enfin, si l’on prolonge la durée de la fixation au formol ou le traitement par le carbonate d’argent ammoniacal, il devient impossible de mettre en évidence le pigment qui a été dissous par l’action prolongée des réactifs. Au point de vue de la répartition topographique, on ne rencontre point de mélanophores sans trouver, à côté, les chroma- tophores à pigment argentophile, bien que non mélanique. La comparaison va plus loin. En l’absence de mélanine — lorsque les conditions requises pour sa formation ne sont pas réunies — on trouve ces chromatophores seuls ; c’est le cas réalisé, d’après (x) Thèse de doct. ès-se. nat., Paris, 1921. 808 SOCIÉTÉ. DE BIOLOGIE ———— Del Rio, dans les régions non pigmentées de la peau chez l’hom- me, régions plus étendues chez les races blanches, et, d’après mes observations, dans la face inférieure de l’'hypoderme chez les Crustacés décapodes Brachyoures et dans toute l'étendue des tégu- ments chez les Macroures et les Anomoures. La méthode au carbonate d'argent permet de bien mettre en évidence des éléments difficiles à voir par d’autres techniques. Il y à, à mon avis, la plus grande analogie, sinon homologie, entre les cellules que j'ai appelées amino-acidophores et les cellules dé- crites par Del Rio comme précédant les mélanophores. L’affinité toute spéciale — avidité, dit Del Rio Hortega — que présente le contenu des uns et des autres de ces éléments, pourrait dans les conditions spéciales et précises où l’imprégnation a lieu, être ca- ractéristique des produits de désintégration des matières protéi- ques, notamment de ceux qui, en l'espèce, aboutissent à la for- mation de mélanine. SUR LES LOCALISATIONS CIMCILOIEIQUUES D'UNE PEROXYDASE sel Di D SUR SA PRÉSENCE DANS DES CELLULES SEXUELLES, par Marcel PRENANT. _ Les recherches que j'ai entreprises par la benzidine et l'eau oxygénée, recherches dont je discuteraï ultérieurement la techni- que, -sur les localisations cytologiques d’une peroxydase dans la série animale, montrent que cette peroxydase est exclusivement series L'interprétation de résultats négatifs doit être pr en Néan- moins le bleuissement des noyaux par le réactif, est exceptionnel, et, je le montrerai ailleurs, peut toujours être imputé à l’hémo- globine qui, on le sait, donne les mêmes réactions que les per oxydases. Lorsque le cytoplasme oxyde la benzidine en présence d’eau oxygénée, et que cette action n’est pas due à l’hémoglobine, la réaction est toujours localisée sur des corps figurés. Généralement ces corps ont une grosse analogie avec des grains de pigment ou des mitochondries. C’est ainsi que les cellules Ne des De donnent, à une certaine phase, .une réaction positive très brutale. Chez Helix aspersa Müll., il apparaît, dans les spermatocytes, des granulations encore peu nombreuses, colorées en bleu violacé. Leur nombre augmente rapidement, ainsi que l'intensité de la coloration, qui devient d’un bleu franc. Lors des mitoses, les granulations colora- bles sont exclues de la figure de division. Dans les spermatides la SÉANCE DU © NOVEMBRE 809 — ——— ———— Ze masse des granulations se concentre vers un des pôles du noyau. Dès lors, on en distingue deux sortes : les plus proches du noyau sont plus fines ; les plus éloignées sont plus nombreuses et plus volumineuses. Lorsque la spermatide s’allonge en spermie, les sranulations sont en partie rejetées avec des corps résiduels ; le reste se dispose en hélice le long de la queue et perd son indivi- dualité. Cette description reproduit celle que divers auteurs, et, récem- ment Gatenby (1), ont donnée, par les procédés courants, de l’évo- lution du chondriome dans ce même cas. On y retrouve jusqu'à la distinction, créée par Gatenby, entre les micromitochondries et les macromitochondries. En somme, il n’est pas douteux qu'ici les granulations à peroxydase soient les mitochondries. _ Cette identité se vérifie jusque dans les variations de colorabi- lité. Gatenby signale que les mitochondries des spermatocytes et des spermatides se distinguent de celles des spermatogonies, et aussi de la lignée germinale femelle, par une sidérophilie moins grande ; à la formation de la queue la sidérophilie reparaît. De même la colorabilité par le réactif que j'ai employé est spéciale, parmi les éléments sexuels, aux cellulés séminales à partir du spermatocyte, et s’atténue beaucoup dans la spermie mûre, sans cependant y disparaître. C'est la première fois, à ma connaissance, que l’on constate microchimiquement la localisation tant de fois admise d’une dias- tase sur certaines mitochondries. J’ai pu étendre ces résultats à onze Pulmonés variés, et jusqu’au Pulmoné aberrant Oncidiella celtica Cuv. Ils sont donc certainement valables pour tout l’ordre. On peut se demander si cette observation ne matérialise pas le rôle du spermatozoïde comme vecteur de ferments oxydants qui manquent à l’ovule. J’ai donc recherché la même différence dans les autres embranchements, les autres classes de Mollusques ou les autres ordres de Gastéropodes. Sur 28 espèces examinées à des moments favorables, je n'ai pu colorer le chondriome à aucun moment de la spermatogenèse. . De plus, chez les Lamellibranches et les Gastéropodes Proso- branches dont j'ai examiné les ovules, c'est dans ceux-ci que de nombreuses granulations mitochondriales, groupées parfois en une sorte de noyau accessoire, se colorent ex bleu par le réactif. Si donc un ferment oxydant essentiel à la fécondation manque à l'ovule, il n’est pas identique à la peroxydase observée. Lnnés la fécondation, chez les Pulmonés, les mitochondries apportées à l'œuf par le spermatozoïde ne se colorent plus par le (1) Gatenby. The cytoplasmic inelusions in the germ- GaIEe Quart. Journ., 4. LXIT et LXIII, 1917-1970. ù ; BioLocie. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 56 810 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE réactif, soit que la peroxydase ait disparu, soit que le milieu ovu- laire l’inhibe. Chez les Lamellibranches et les Prosobranches, les mitochondries ovulaires restent colorables : chez Purpura lapil- lus L., elles le sont au moins jusqu’au stade 32 de la segmenta- tion. Si les mitochondries spermatiques ne sont pas devenues colorables par le changement de milieu, il y aurait peut-être là un moyen de suivre séparément les unes et les autres. - (Laboratoire de zoologie, école normale supérieure). LA MATURATION ET L’ACTIVATION EXPÉRIMENTALE DE L'OŒUF CHEZ LES Sabellaria, par E. Fauré-FREMIET. Les œufs des Sabellaria (S. alveolata et S. spinulosa) sont pondus au stade d'oocytes ; leur forme est polyédrique, ils sont pourvus d'une vésicule germinative très développée, d’un cytoplasma gra- nuleux et d’un mince et très souple chorion préexistant. à Peu après le contact avec l’eau de mer, ces œufs s’arrondissent, le chorion se gonfle légèrement et se plisse autour de l’œuf ou mème se détache entièrement de celui-ci dont il est séparé par un étroit espace circulaire ; puis la vésicule germinative disparaît ; la première mitose de maturation commence et s'arrête au stade de plaque équatoriale ; ces phénomènes durent 50 à 45 minutes aux températures de 18 à 22°. Si l'œuf est fécondé normalement, la première mitose s'achève et le premier globule polaire est émis, rapidement suivi du second, puis de la première mitose de seg- mentation. J'ai cherché quelles conditions simples pouvaient empêcher l'œuf de commencer sa maturation au contact de l’eau de mer. J'ai du éliminer l'influence de l’oxygène ; les œufs pondus dans de l’eau de mer bouillie, refroïdie dans le tube à pyrogallate de potasse de Legendre et Fabre-Domergue, et replacée dans ce tube après la ponte, ont subi les premiers phénomènes de la matura- tion aussi bien que les œufs pondus dans l’eau de mer contenant du cyanure de potassium. L'augmentation de la concentration saline ne fait que ralentir la formation du premier fuseau ; des œufs pondus dans les solu- tions telles que : eau de mer, 44 volumes ; Na Cl°2,5 N, 6 volu- mes ; ou : eau de mer, 42 volumes ; Mg CE 2,5 N, 8 volumes, sont restés près de deux heures àâu stade de vésicule germinative ; cependant le premier fuseau s’est formé quand même un peu plus tard, puis les œufs sont entrés en cytolyse, SÉANCE DU D NOVEMBRE SEL EE ————————— La neutralisation de l’eau de mer ou son acidification très légère empêche absolument la transformation de la vésicule germinative et l'apparition du fuseau. Il suffit pour obtenir ce résultat d’'a- jouter à l'eau de mer une quantité d'acide N/r10 (acétique, chlor- hydrique, sulfurique, etc.), telle que l’eau soit encore alcaline au méthylorange et très légèrement acide (de l'ordre de N/3.000) au rouge neutre, qui est sensible à l'acide carbonique. \ J'ai constaté d'autre part : 1° que les Sabellaria ® totales ont un point de congélation constamment inférieur de 6 à 9 centièmes de degré à celui de l’eau de mer environnante, et 2° que les tissus maternels, surtout au voisinage des œufs, ont une alcalinité beau- coup moins sensible que celle de l’eau de mer. On peut donc con- clure qu'au moment de la ponte, l'œuf passe dans un milieu où l'alcalinité est plus forte et la pression osmotique plus faible que dans le milieu maternel, et que ces conditions nouvelles sont né- cessaires et suffisantes pour déclencher les phénomènes mitoti- ques, mais Jusqu'au stade de métaphase seulement. J'ai cherché, dès lors, si une nouvelle variation de même sens ne permettrait pas de forcer la résistance qui semble s'opposer à l'achèvement de la première mitose, et l'expérience montre qu'un séjour de l'œuf non fécondé dans de l’eau de mer suralcalinisée par un peu de soude suffit, en effet, à déterminer l’achèvement de la première mitose et l’émission des globules polaires. L’emploi de l’eau de mer diluée ne suffit pas à déterminer l'achèvement de la maturation, mais peut y contribuer efficacement. De toute manière, l'expulsion des deux globules polaires n’est que le début d’un développement qui se poursuit normalement en- suite, jusqu à l'état de larve ciliée mobile tout au moins. On remarquera donc que l'œuf des Sabellaria, en ce qui concerne le déterminisme de la maturation et de l’activation expérimentale, donne des résultats très exactement comparables à ceux que J. _ Loeb a obtenus avec les œufs de Polynoe, de Nereis, de Siponcle, etc, "etc- L'œuf des Sabellaria, que l’on peut facilement se procurer en quantités assez importantes, est un matériel intéressant au point de vue expérimental. J'ai pu l'étudier avec quelques détails au laboratoire de biologie marine du Croisic, station dépendant de l’école de médecine de Nantes et dirigée par M. le professeur AE phonse Labbé. 812 . SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE PROCÉDÉ SIMPLIFIÉ DE DOSAGE DE L'AZOTE NON PROTÉIQUE DU SANG ? par À. Gricaur et J. THiIÉRY. Ce procédé résulte de l'application au sang de la méthode de destruction de la matière organique par l'acide trichloracétique et le cuivre en milieu sulfurique que nous avons décrite récem- ment (1). Il présente sur le procédé antérieur (2) l'énorme avan- tage d'éviter la centrifugation que nécessitait la présence, dans la mixture hydrolysée, de produits provenant de l'attaque du verre. Le dosage de l’ammoniaque est pratiqué par nesslérisation au moyen d’un réactif dont la composition est adaptée au milieu de manière à éviter la formation de troubles. Car il est de toute nécessité, en cclorimétrie, d'opérer sur des solutions parfaitement limpides si on ne veut pas s'exposer aux erreurs les plus gros- sières. Solutions et réactifs nécessaires. — 1° Réactif de Nessler. Ilodure de potassium, 12 gr. ; biiodure de mercure, 15 gr. ; lessive de soude, 180 c.c. ; eau distillée q. s. p., 1.000 c. c. Faire dissoudre l’iodure de potassium et le bfiodure de mer- eure dans quelques centimètres cubes d’eau. Ajouter la lessive de soude et compléter à un litre avec de l’eau distillée. On obtient ainsi une liqueur trouble qu’on abandonnera au repos jusqu'à clarification complète et dont on décantera la quantité nécessaire au moment du besoin. N'employer qu'un réactif parfaitement clair. et ne produisant aucun trouble avec la mixture d'hydrotyse. Ce n'est qu'après trois mois de préparation que le réactif pourra ainsi être utilisé. Pour la fermeture des flacons contenant le réac- tif, il est bon de ne pas employer de bouchons en caoutchouc, de manière à éviter la production de sulfure de mercure, cause irré- ductible d'une formation de troubles pendant la nesslérisation. 2° Liqueur cupro-sulfurique : acide sulfurique à 66°, 100 c. c. ; solution de sulfate de cuivre à 1 pour 200 ,100 c. c. ; 3° une solu- tion d'acide trichloracétique à 0 pour 100 ; 4° solution étalon de sulfate d'ammoniaque. Dissoudre 4,716 gr. de sulfate d’ammo- niaque pur et desséché dans un litre de solution de SO‘H? N/5 (pour empêcher le développement des moisissures). Prélever 10 ce. c. de cette solution et les étendre à un litre. On obtient ainsi la (1) A. Grigaut et J. Thiéry. Sur l’emploi de l’acide trichloracétique et du sulfate de cuivre comme adjuvants dans la méthode de Kjeldahl. Application à l’urine. C. R. de la Soc. de biol., 23 avril 1927, p. 716. (2) A. Grigaut et F. Guérin. Dosage colorimétrique de l'azote non protéique du sang par le réactif de Nessler. C. R. de la Soc. de biol., 7 décembre 1918, P- 1139. SÉANCE DU D NOVEMBRE 813 RE solution étalon de sulfate d’'ammoniaque dont chaque cent. cube correspond à 1/100 de milligramme d'azote. Technique. — Désalbuminer le sang (sérum, sang total ou glo- bules) par son volume d’acide trichloracétique à 20 pour 100. Agi- ter et filtrer. Dans un grand tube à essai en pyrex, on place 2 c. c. de filtrat trichloracétique (correspondant à 1 c. c. de sang), 1 ©. c. de liqueur cupro-sulfurique et une perle de verre. Chauffer le tube à essai fixé sur un support, d’abord fortement pour éliminer l’eau, puis plus doucement lorsque la masse com- mence à charbonner. Continuer la chauffe jusqu’à décoloration complète de la liqueur qui ne garde plus alors qu'une légère teinte bleue due à la présence du cuivre. Laisser refroidir et en- traîner le contenu du tube au moyen d’eau distillée dans un bal- lon jaugé marqué à 80 et à 100 c. ce. Compléter le volume à 80 c. c. par de l’eau distillée. Dans un second ballon jaugé semblable au précédent placer 25 c. c. de solution étalon de sulfate d’ammoniaque, 1 €. c. de liqueur cupro-sulfurique et q. s. d’eau distillée pour 80 c. c. Nesslériser simultanément les deux liquides en complétant les volumes des deux ballons à 100 c. c. avec le réactif de Nessler pré- cédent. Mélanger. L'égalité de teinte des deux solutions correspond à 0,25 gr. d'azote non protéique par litre, teneur normale du sérum. L'é- cart des colorations sera apprécié au colorimètre de Duboseq et on en déduira, par le rapport des hauteurs après unification des teintes, la teneur en azote non protéique du sang examiné. Dans le cas d’azotémie et pour les globules on opérera sur une prise d'essai plus faible de manière à pratiquer toujours l’évalua- tion colorimétrique sur une teinte voisine de celle de l’étalon. On tiendra compte de cette moindre prise d'essai dans les calculs. (Laboratoire de chimie du professeur Chauffard). ACTION DES SOLUTIONS DE RINGER HYPERTONIQUES SUR LE COŒUR ISOLÉ D'Helix pomatia, par H. CARDoT. Au cours de recherches sur l’action des solutions salines sur le flagelle et le cœur de l’Escargot nous avons été amené à constater de curieuses modifications provoquées dans l’activité de ce dernier organe par des solutions de Ringer hypertoniques. En désignant, pour abréger, par R., le liquide renfermant, par litre ; NaCI : 9 gr., KCI : 0,42, CaCP°, 0,24, la solution physiolo- 2 814 . SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE gique pour l'Escargot, c’est-à-dire celle qui substituée à l’hémo- lymphe ne produit pas de variations appréciables du rythme, de l'amplitude des contractions et du tonus du ventricule isolé, est comprise, comme concentration, entre R x 0,60 et R x 0,75. Ces (Lire de gauche à droite et de haut en bas). solutions assurent une conservation satisfaisante de l’activité pen- dant 48 heures au moins. La substitution à l’hémolymphe de solutions de Ringer hyper- toniques comprises entre R et 2R (les solutions plus concentrées provoquent seulement l'arrêt en diastole), détermine après une période transitoire d'irrégularités, sur lesquelles nous revien- drons, l'établissement d’un rythme lent, régulier, avec des systo- SÉANCE DU D NOVEMBRE 815 les en général plus amples que celles. correspondant à l’immer- sion dans l’hémolymphe ou dans une solution physiologique ; la durée des systoles est augmentée, mais, proportionnellement, beaucoup moins que celle des diastoles ; le tonus du muscle est considérablement diminué. Gé régime peut se maintenir pendant près de 24 heures, naturellement avec diminution progressive de l'activité, avant que survienne l'arrêt définitif en diastole. La période transitoire, qui débute dès l’arrivée de la solution hypertonique, montre d’abord une rapide diminution de l’ampli- tude des .contractions et une baisse du tonus. Ensuite deux cas sont à considérer. Dans le premier, après quelques petites con- tractions groupées, séparées par des pauses diastoliques, le cœur reste au repos pendant 5 ou ro minutes ; puis réapparaissent de lentes contractions, d’abord faibles et irrégulières, dont l’ampli- tude augmente ensuite progressivement, tandis que le rythme se régularise. Dans le second cas, la diminution graduelle de l’am- plitude qui portait d’abord sur toutes les systoles s'accentue pour certaines d’entre elles, tandis qu'il en apparaît çà et là de plus hautes formant une série dont l'amplitude va progressivement en croissant. Le cas le plus schématique est celui où la diminution de l'amplitude s’observe seulement pour une systole sur deux, tandis que les systoles intercalaires augmentent graduellement d’ampli- tude et finissent par subsister seules. Le graphique (fig. [.) pré- sente alors pour ainsi dire deux courbes superposées, l’une mon- trant la disparition graduelle du régime primitif, l’autre, l’éta- blissement du régime correspondant au Ringer hypertonique. Les phénomènes observés sont légèrement différents, si, avant de faire agir le Ringer hypertonique, on irnmerge au préalable, pendant un certain temps, le ventricule dans une solution de Finger physiologique. Dans ce cas, le passage du rythme rapide au rythme lent se fait le plus souvent d’une façon graduélle. Par- fois, cependant, on assiste à un curieux conflit entre les deux rythmes : pendant plusieurs minutes le cœur bat suivant le rythme lent, non parfaitement régularisé encore, ‘puis brusque- ment reprend le rythme rapide avec petites systoles, et ces alter- natives se répètent à plusieurs reprises avant l'établissement défi- . aitif du rythme lent. Ajoutons que les modifications provoquées par les solutions de Ringer hypertoniques sont, dans une certaine mesure, réversi- bles ; le tonus augmente, le rythme s'accélère quand le:ventricule équilibré dans la solution hypertonique est remis dans un Ringer physiologique. L’accélération est souvent précédée par une pé- riode transitoire d’irrégularités, comparable à celle qui a marqué le passage inverse, mais plus fugace qu’elle. 816 | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Enfin, les faits observés sont les mêmes, que le ventricule soit complètement isolé ou qu'il reste relié à tout ou partie de l’oreil- lette. Quant à l'interprétation de ces pr emiers résultats, dont l'intérêt nous paraît assez grand, nous espérons pouvoir, avec l'appui de nouvelles expériences, la fournir dans un travail ultérieur. (Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine). L’URICÉMIE TÉMOIN DE L'INSUFFISANCE RÉNALE, par MATHtu-PierRREe WEIx. Après avoir observé une série de 11 néphrites où l’uricémie était normale (x), Folin et Denis (2) montrèrent que dans les cas de néphrite avancée pouvait exister dans le sang une teneur anormalement élevée d'acide urique, susceptible de dépasser 0,10 par litre, la normale étant de o,o1 à 0,03 ctgr, par leur procédé de dosage. Leurs observations furent confirmées par Myers et Fine (3) qui obtinrent dans plusieurs cas de néphrite interstitielle avancée des chiffres d’uricémie pouvant atteindre o,15 gr., et même dans un cas, peu avant la mort, le taux énorme de 0,27 gr., chiffres inférieurs à la plupart de ceux observés dans la goutte. Fine (4), par l’examen de pièces anatomiques, montrait la réten- tion de cette substance dans les différents tissus où ses propriétés physiques ne lui permettent pas d’ailleurs de se répartir de ma- nière aussi uniforme que l’urée ou la créatinine. En 1916, Myers, Fine et Lough (5) ont signalé que les fortes rétentions d’acide uri- que dans le sang ne s’observaient pas seulement dans les cas. avancés de néphrite interstitielle, mais même parfois de manière précoce, avant la rétention de l’urée ou de da créatinine. Baumann, Hausmann, Davis et Sfevens (6) font, de la concentration de l’a- cide urique dans le sang, un indice de trouble de l'élimination rénale. Upham et Higley (7) montrent la diminution, dans les néphrites, du pouvoir de concentration du rein vis-à-vis de cette (1) Folin et Denis. Journ. Biol. Chem., 1913, t. XIV, Pe20: (2) Folin et Denis. Journ. Biol. Chem., 1914, t. XVII, p. 487. o Myers et Fine. Journ. Biol. Chem., 1915, t. XX, p. 391. (4) Fine.Journ. Biol. Chem., 1915, t. XXIII,p. 471. (5) Myers, Fine et Lough. Arch. int. méd., 1916, t. XVII, p. de (6) Baumann, Haussmann, Davis et Stevens. Arch. int. méd., 1919, t. XXIV, p. 70. (7) Upham et Higley. Arch. int. méd.. 1919, t. XXIV, p. 557. SÉANCE DU D NOVEMBRE 817 en ee © RNERURERR OR Te substance. Chauffard, Brodin et Grigaut (1) en France notent, dans 13 cas de néphrite sur 14, un taux élevé d’uricémie, suscep- tible de varier entre 0,055 gr. et 0,16 gr. au litre, la normale étant de 0,045 gr. à 0,05 gr..par leur procédé de dosage. D nc on l'acide urique du sang est en effet un symptôme particulièrement saillant d’une déficience de l’élimi- nation rénale. Nous l'avons dosé systématiquement dans le sérum des brightiques du service de notre maître, le P° F. Bezan- çon, parallèlement à l’urée, par le procédé colorimétrique de Folin et Denis, modifié par A. Grigaut, les prélèvements de sang étant toujours pratiqués le matin chez les malades à jeun (normale 0,04 gr. à 0,05 gr. par litre.). Le tableau suivant montre, qu’en général, l'élévation de l’uri- cémie va de pair avec l'élévation de l’azotémie, sans que la ré- tention des deux substances soit parallèle. Ac. urique Urée p. 1000 p. 1000 Weiss... Urémie azotémique ......... A NA Ed 0,09 1,62 Mare Néphrite azotémique "ere TC URr (1 dosage) 0,09 0,84 (2° dosage) o,18 IE Fourn... Néphrite azotémique et hypertensive (30/18).... 0,10 ne Ji Roz... Néphrite albuminurique et hypertensive (19/12).. 0,13 0,84 Nad.…. Compression des uretères par une tumeur pel- u Vienne Velo dau 080 bone 0 6 (17 dosage) 0,12 1,30 (£® dosage) o,15 1 07 MouteNNéphrite par Sublimé. Mort, rer Cr ner 0,10 7,48 Dans certains cas, au contraire, la rétention peut porter de fa- çon prédominante, voire exclusive, sur l’acide urique, la teneur ‘du sang en urée étant normale ou subnormale. Tels les malades . suivants Ac. urique Urée p. 1000 p. {000 Faur... ‘Insuffisance ventriculaire gauche d’origine rénale. 0,071 0,59; Labt.. Néphrite albumineuse et hypertensive (21/15).... o,0o71 0,0 Bed... Rhumatisme chronique déformant d’origine blen- norragique. Constante d’Ambard=0o,13. Epreu- ve de la phénol-sulfone-phtaléine= 17 p. 100.. 0,071 0,45 Goug... Néphrite hypertensive à la période de décom- DénSatonCArdiaQqUenMoN CARPE PPSE ER NEEe 0,071 0,57 Beus.. Néphrite albumineuse et hypertensive (21/11).... 0,075 0,60 Chab Asthme cardio-rénal er ere EEE One 0,10 0,42 AI... Cyanose intense. Oligurie. Mort...... (1% dosage) 0,20 0,79 (29 dosage) o,16 0,65 Inversement, dans certains cas, la rétention uréique est prédo- minante sinon exclusive, la teneur du sang en acide urique étant au contraire normale ou subnormale. Tels les malades suivants. co -Chauffard, Brodin et Grigaut. C. R. de la Soc. de biol., 1920,, t. LXXXIII, p- 072. UT S81S SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ac. urique Urée p. 1000 p. 1000 Maz. Néphrite azotémique, albuminurique, non hyper- tensive (14/00). NE PeCEEMPEE Us Lee 0,062 1,62 Gir… Néphrite hypertensive et albuminurique ,.::... 0,05 0,87 Math... Hyposystolie. Oligurie ........ à A PARRES ee AOC DE 0,75 Boury... Cancer de l’estomac. Insuffisance rénale. Cons- lante MréO-SeCRÉLOITeMEMNO 2 IMPERIAL AU 0,0/ 1,03 La rétention de l'acide urique dans le sang est donc bien un symptôme fréquent de l'insuffisance rénale. Cependant, il n’existe pas de parallélisme rigoureux entre la rétention d’acide urique et la rétention d’urée, et il convient de doser systématiquement ces deux corps dans le sang des malades suspects d’une déficience de l'élimination rénale. por (Service et laboratoire du P° F. Bezançon). L’URICÉMIE DES HÉPATIQUES, par Mararœu-Pierre WEir. L'urine des hépatiques, le fait est classique, est particulièrement riche en acide urique. Leur sang, au contraire, ne renferme à l’or- dinaire que des quantités normales de ce corps, ainsi que nous. avons pu nous en convaincre par l'examen d'un certain nombre de malades du service de notre maître, le P' F. Bezançon. Le fait a été signalé récemment par Boulud et Crémieu (x). Il res- sort nettement du tableau suivant. Le dosage des corps puriques a été pratiqué par le procédé colorimétrique de Kolin et Denis, modifié par A. Grigaut. Il a toujours porté sur le sang pisse F matin sur le mali à jeun. Ac. urique Urée p. 1000 p. 1000 Obs. 1. F1... Ictère néo-arsénobenzolique (guérison).... 0,041 0,35 Obs. 2. Val... Cirrhose alcoolique hypertrophique avec ascite. Ictère grave en voie d'amélioration... 0,05 0:09 Obs. 3. Lech... Cirrhose alcoolique hypertrophique avec ascite, Congestion des bases. Température 38°,5 0,05 0,0 Obs. 4. Lag.…. Hépatomégalie d'origine alcoolo-syphi- ENT VER ARR MS à ro da Mo 1. D € 0,097 0,84 Obs. 5. Math... Foie: cardiaque. Hyposystolie 1° dosage. 0,05 0,79 2° dosage. 0,043 0,92 3° dosagc. 0,05 0,54 Obs. 6. Rég..…. Cirrhose alcoolique hypertrophique en Ccnsende dé ATEMENSREA LE CEe AN 0,0) 0,32 Obs07. Mar. MORolecystite Tee ET RL De MONET, 0,038 6,84 Obs. 8. Turj..… Ictère catarrhal en décours ..... ANA 0,0/2 6,42 Obs. 9. Taïlh... Ictère catarrhal en décours .........,.. 0,03 | 0,63 ne Boulud et R. Crémicu. Journal de Médecine de Lyon, 20 février 1921, 27, P. 779. Ce ur SÉANCE DU © NOVEMBRE 819 Cependant on ne saurait généraliser le fait. Il comporte en effet des exceptions. Tels les malades suivants. Ac. urique Urce p. 1000 p. 1000 Obs. 10. Av... Ictère post-néoarsénobenzolique. Mort.... 0,18 Ro Obs. 11. Mart...Cancer généralisé du foie. Mort... ..... 0,143 1,40 Obs. 12. Lia... Ictère catarrhal bénin. Guérison........ 0,076 0,30 Obs. 13. Rots... Ictère catarrhal bénin. Guérison...... 0,07 o,01 Contrairement à l'opinion de Boulud et Crémieu, un certain degré d’uricémie peut donc exister au cours des affections du foie. Est-elle due à une insuffisance de cet organe, à un trouble de sa fonction uricolytique, ou à une altération de la perméabilité rénale ? À l’autopsie de Mate . (obs. IF) nous avons trouvé un envahis- sement du foie par le cancer tellement considérable qu'il n’exis- tait plus que quelques zones extrêmement réduites de tissu hépa- tique. Les reins apparaissaient sains. Cependant nous n'avions pas exploré leur valeur fonctionnelle. À l’autopsie de Av... (abs. 10), chez qui l'azote résiduel du sang était monté à 0,222, existaient également d'énormes lésions hépatiques ; mais les lésions rénales étaient aussi considérables. Nos deux autres hépatiques à uricémie exagérée étaient atteints d’ictère catarrhal bénin (observ. 12 et 13), or cette affection, quelle que puisse être la part que l’adultération fonctionnelle que la cellule hépatique puisse y présenter (1), ne passe pas cependant pour liée à une altération particulièrement intense de cet organe. Par contre, dans ces deux cas, l'insuffisance rénale était prouvée par une viciation de la constante uréo-secré- toire et du pouvoir d’excrétion du rein vis-à-vis de la phénol- sulfone-phtaléine : K — o,12 et réduction à 21 p. 100 (en r h. ro), de l’excrétion de la phénol-sulfone-phtaléine dans un cas ; K — o,11 et réduction de l’excrétion de la phénol-sulfone-phtaléine à 20 p. 100 dans l’autre. . Nous croyons donc que l'insuffisance rénale est susceptible de jouer un rôle important, peut-être mème capital dans le mécanis- me de l’uricémie des hépatiques. L'absence d’uricémie chez les hépatiques, témoin peut- être de lésions hépatiques relativement peu profondes, et, en tout cas, d'une perméabilité rénale satisfaisante, est un facteur de pronos- tic favorable. Ainsi nos deux malades Val. (obs. ID) et Rig... (obs. VI) étaient entrés à l'hôpital dans un état grave, Rig..., en proie à une crise de délirium tremens, Val... à un ictère grave confirmé 2) Mathieu-Pierre Weil et Louis Lagave. Archives des maladies de l'appa- reil digeslif et de la nutrition, juillet 1911, p. 377: 820 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE avec délire, teint jaune sale et hémorragies cutanéo-muqueuses. Malgré l'intensité des symptômes ils avaient tous deux une uri- cémie normale qui allait d’ailleurs de pair avec un état normal de la constante uréo-secrétoire (Val... K = 0,06, Rig... K = 0,04). Or, Val... était guéri de son ictère grave en six jours et Rig... de son delirium tremens en 36 heures. (Service et laboratoire du P° F. Bezançon). LES LIPOÏDES ET LEUR INFLUENCE SUR LES TUÜUMEURS MALIGNES, par Boris SOKkOLOFF. Malgré d'innombrables recherches, le problème des tumeurs malignes reste jusqu'à présent obscur et énigmatique. La cause fondamentale de la croissance très intense des cellules cancéreu- ses et sarcomateuses, ainsi que les facteurs qui stimulent ou gê- nent le développement anormal des cellules malades, constitue: un problème qui mérite de retenir l'attention. La question, à laquelle j'ai consacré en partie aussi mes recherches, celle des en- claves cellulaires qui stimulent la croissance des cellules can- céreuses et sarcomateuses, présente beaucoup d'intérêt et a une grande importance au point de vue du problème des tumeurs ma- lignes. Toute une série de travaux est consacrée au rôle des lipoï- des dans la croissance et la multiplication des cellules. Giaccio (x), dans son travail, signale l’augmentation du nombre des éléments lipoïdiques dans les cellules des tumeurs malignes, Wacker (2), Wolff (3) et d’autres auteurs se sont occupés de l’augmentation du coefficient des matières grasses et de la cholestérine dans les: mêmes cellules. Et, en même temps, comme je l’ai déjà démontré (4), les re- cherches faites sur la vitalité des cellules des tumeurs malignes pourraient éclairer le problème. Voilà pourquoi, je crois, qu’en étudiant cette question, surtout au point de vue expérimental, on doit s’occuper, avant tout, de la question de la vitalité du tissu: cancéreux el sarcomateux. La biologie moderne doit se préoccuper non seulement des: (1) Ciaccio. Cent. f. Allg. Path. u. Anat. Bd. XXIV, p. 49, 1918. (>) Wacker. Zeilsch. f. Phys. Chemie, 4% 80, p. 303. (3) Wolff. H. Hofmeisters Beiträge Bd. (4) Boris Sokoloff. Travaux du XIII Congrès méd. et B. russes, 1913. C. R. de l’Institut scient. Lesgaft, 1921. SÉANCE DU D NOVEMBRE 821 faits caractéristiques, biologiques et chimiques de ce tissu, mais, avant tout, elle doit fixer les limites et l'intensité de cette vitalité. C’est dans cette direction que j'ai dirigé mes recherches expéri- mentales. Partant de l'hypothèse, non encore vérifiée, suivant laquelle les matières grasses et. les lipoïdes représentent le principe régu- lateur de la croissance des tissus, qu’ils coordonnent jusque dans une certaine mesure la croissance de tissu vivant, j'ai fait des ex- périences avec les dissolvants des matières grasses et des lipoïdes, surtout et avant tout avec l’éther. La tumeur cancéreuse ou sarco- mateuse, qui devait être inoculée, était traitée préalablement du- rant 10, 20 minutes et davantage par différentes solutions d'éthers (1, 2, 3 et ro pour 100). Une tumeur, qui servait de témoin, était inoculée au même animal (Chien ou Rat), sur le flanc gauche. : Pour mieux élucider la question et pour vérifier mes expérien- ces relatives à l’inoculation des tumeurs, j'ai faft des expériences analogues avec des cultures in vitro de tissus cancéreux. Je n'ai employé ni la technique, ni les méthodes de A. Wrzosek, qui in- troduisait de l'alcool sous la peau et dans l'estomac des Souris cancéreuses. J’estimais cette voie imparfaite et je faisais agir di- rectement l’éther pendant la transplantation de la tumeur. J'ai obtenu les résultats suivants : 1° L’éther, utilisé à de fai- bles dilutions (1, 2 et 5 pour 100), stimule fortement la vitalité des tissus cancéreux et sarcomateux, à condition que l'action de l’éther soit de courte durée (1-20 minutes). 2° Le nombre des tu- meurs qui sont inoculées, ainsi que l’intensité de croissance des tumeurs et des cultures cancéreuses et sarcomateuses sont consi- dérablement augmentés. 3° L'éther, utilisé à des dilutions plus fortes (au-dessus de 5 pour 100), ou dans des conditions où il agit plus longtemps sur la tumeur transplantée, diminue la virulence du virus souche, mais l’activité, c’est-à-dire l'intensité de la crois- sance, est exaltée. 822 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ÉLECTION D'UN MEMBRE TITULAIRE. Liste de présentation. Première ligne : M. Nècre. Deuxième ligne : M. M. Lassé. Troisième ligne : MM. BaABonneix, Broco-ROUSsEU, GRIGAUT et Ch. Ricuer fils. VOTE. Votants : 47. M. NèGrE obtient : 3r voix. Elu. Mme DEJERINE —— 3 voix. M. M. LABBÉ — 3 voix. M. BaBonneix — 2 VOIX. M. Broco-Rousseu — 2 Voix. M. CHampy — 2 NOIX: M. GRIGAUT — 2 VOIX. M. Ch. Ricuer fils — I Voix. Bulletin nul —— VOIX (1) 823 REUNION BIOLOGIQUE DE SUÈDE SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1921 SOMMAIRE Forssman (J.) : Influence de Ozow (J.) : Sur la réduction du l’éther sur la séroréaction de sang pendant la grossesse, l’ac- NVeSsermannepAer2r0 0 AU 6 | couchement et les suites de cou- KuwG (C.), Davine (H.) et Lir- LE DE AUTRE EE PS NES 5 JENQUIST (F.) : Présence du virus REENSTIERNA (J.) : Sérum con- encéphalitique dans le liquide tre le chancre mou, spécialement céphalorachidien .........,..... 1 | contre les bubons chancreux....' ‘8! Présidence de M. K. Petren. PRÉSENCE DU WIRUS ENCÉPHALITIQUE DANS LE LIQUIDE CÉPHALORACHIDIEN, par C. Krwe, H. Davine et F. LiLJENQUIT. En inoculant la substance cérébrale provenant de sujets morts d’encéphalite léthargique, on a réussi à reproduire la maladie chez des Singes [Me Intosh et Turnbull (1)],et des Lapins [Levaditi- Harvier (2) et nous-mêmes (3)]. La maladie expérimentale s'est montrée transmissible en série, ce qui prouve que les lésions céré- brales sont provoquées par un virus vivant dans les centres ner- veux. Le microbe (les, recherches faites par Levaditi-Harvier et nous-mêmes l’ont démontré) est résistant à la glycérine, filtrant, invisible et incultivable. En dehors du système nerveux, l'agent (x) The brit. Journ. of exp. Pathology, t. I, n° 2, 1920. (2) C. R. de la Soc. de biol., t. 83, 20 mars 1920. (3) Rapport à l’administration médicale, 15 mars 1921 ; C. R. de la Soc. de biol, 19 mars et 7 mai 1921. 8724 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUËDE (2) de la maladie a été constaté dans les sécrétions naso-pharyngées et le contenu intestinal [nous-mêmes (r)]. D'après Netter, Césari et Durand (2), le microbe existe aussi dans les glandes salivaires des Lapins ayant succombé à l’encé- phalite expérimentale, observation qui n'a pourtant pas été véri- fiée par Levaditi et ses collaborateurs (3). En infectant la cornée d'un Lapin avec de la salive recueillie d’un individu bien portant mais ayant été en contact avec des encéphalitiques, lesdits sa- vants (4) ont réussi, tout récemment, à engendrer une encépha- lite paraissant d’un caractère spécifique. Par contre, les expérien- ces faites en vue de transmettre la maladie aux animaux avec le liquide céphalorachidien n’ont pas fourni, jusqu'ici, des résul- tats positifs et concluants. Après plusieurs tentatives infructueu- ses (Singe, Cobaye, Lapin), nous prétendons pouvoir donner main- tenant une preuve expérimentale de la présence du virus dans le liquide céphalorachidien. Dans cette note, nous résumerons nos observations. I. Femme K. E., 4o ans, de Gellivare, (Laponie), Tombe malade subitement le 5 juin 1921 : agitations violentes, mutisme, trou- bles d'esprit aboutissant à un état somnolent, incontinence d'u- rine et des excréments. Température de 5985-38" Miuenr bradycardie prononcée et hémiplégie du côté droit. Les jours sui- vants, la malade dormait pour la plupart du temps mais répon- dait aux questions par oui et par non ; la température variait entre 37°5-37°6. Le 13, hémiplégie diminuée, état général amé- lioré, de sorte qu'il n'y avait plus aucun danger de mort. Dia- gnostic : Encéphalite léthargique. Le 7 juin, ponction lombaire. Le liquide, examiné à notre laboratoire, était clair ; les cultures sur gélose ascite ne donnaient pas de colonies. Le 10 juin, 4 La- pins furent infectés avec 0,2 ce. c. de liquide céphalorachidien. x) Loc. cit. Loewe, Hirshfeld et Strauss. (Journ. of infect. Dis., 1919, p. 378) sont assez souvent cités, comme ayant les premiers démontré l'existence du virus dans Jes sécrétions nasopharyngées. À notre avis, les résultats desdits auteurs sont loin d’être convaincants. L'encéphalite expérimentale spécifique a, selon nous, une évolution tout autre et beaucoup plus lente que celle dé- crite par les auteurs américains. Nous n'avons jamais vu la maladie tuer les Lapins en si peu de temps que 4 heures (animaux d'expérience n'$ 5, 9 et ro). Les altérations histologiques de leurs animaux ne nous paraissent pas non plus caractéristiques. Mais, c’est avant tout la présence dans la substance cérébrale, de Bactéries visibles (globoid bodies), se laissant même cultiver d’après la méthode de Noguchi, qui rendent leurs résultats douteux. Aussi, Mc. Intosh et, tout dernièrement, Levaditi les citent-ils avec la plus grande réserve. (2) C. R. de la Soc. de biol., 14 mai 1921. (3) C. R. de la Soc. de biol., 2 juillet 1921. (4) C. R. de la Soc. de biol., 5 raai et 25 juin 1921. 2217 (3) - SÉANCE DL 26 OCTOBRE 825 Bien que, pendant les premiers 15 jours, les animaux d’expé- rience fussent soumis à un examen rigoureux, nous n'avons pu observer de symptômes appréciables d’affection cérébrale. La courbe de température ne présentait rien d’anormal. Le 18 juillet soit 38 jours après l’inoculation, les animaux paraissaient encore parfaitement bien portants. Nos expériences antérieures nous fai- sant soupçonner la possibilité d’altérations caractéristiques chez les animaux, malgré l’absence de symptômes cliniques, deux des Lapins furent tués le jour même (numéros 286 et 287) et les au- Microphotographie 1. — Lapin infecté avec du liquide céphalorachidien. Infiltra- tion mononucléaire autour des vaisseaux sanguins et par foyers dans l'écorce cérébrale. tres animaux deux jours plus tard (numéros 288, 289). L’autopsie révéla que le cerveau était macroscopiquement intact et qu'il n’y avait aucune lésion viscérale. Les cultures aérobies et anaérobies. du cerveau (d’après Noguchi) HeStañent stériles. Dans les frottis. pas de Bactéries. Examen microscopique du cerveau. Chez deux des animaux, aspect normal ; chez les deux autres, (287 et 289), par contre, lésions typiques prononcées. Les méninges sont infiltrées de cel- lules mononucléaires (lymphocytes, polyblastes), surtout autour des vaisseaux sanguins. Dans l’écorce cérébrale et tout particuliè- rement dans le mésocéphale, on constate des infiltrations péri- BioLoG1E. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 57 826 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUËDE (4) vasculaires présentant le même caractère que celles de la pie- mère ; en outre, on y aperçoit des foyers, plus ou moins grands, de cellules mononucléaires (voir microph. 1). Les vaisseaux san- guins sont, par endroits, remplis de masses hyalines et de globu- les blancs. Bien que la plupart des cellules nerveuses soient bien conservées, 1l y en a aussi qui paraissent dégénérées. Quelques- unes des petites infiltrations rappellent, quant à l'aspect et aux dimensions, .les neuronophagies. Les expériences ci-dessus démontrent que, par inoculation de _ liquide céphalorachidien, il est possible de provoquer chez le La- pin des lésions anatomo-pathologiques, analogues à celles qui se retrouvent chez l'Homme atteint d’encéphalite léthargique. Ces Microphotographie 2. — Lapin infecté avec du virus de passage (deuxième génération): Infiltration périvasculaire dans le mésocéphale. lésions, selon toute probabilité, sont le résultat de l’action du vi- rus spécifique, l'absence de Bactéries indiquant qu’on ne se trouve pas en présence d’une infection banale. Il est très étonnant qu'un processus inflammatoire aussi prononcé puisse se produire dans le cerveau du Lapin sans révéler sa présence par des symptômes cérébraux plus apparents. Et, à maintes ‘reprises, nous avons été à même de constater que l’encéphalite expérimentale peut évo- luer chez le Lapin sans symptômes manifestes. Nous espérons avoir sous peu l’occasion de revenir sur 6e sujet. Après avoir établi le processus spécifique dans le cerveau des Lapins, nous nous sommes posé la question de savoir si, au mo- ment de la nécropsie, l’agent de la maladie conservait sa viru- lence. Pour résoudre cette question, cinq Lapins furent infec- tés, dont trois avec de la substance cérébrale provenant de l’ani- pur nf (5) SÉANCE DU 26 OCTOBRE 827 mal 287 et deux, du Lapin 89. Jusqu'ici, aucun de ces animaux n'a manifesté de symptômes encéphalitiques appréciables. Cepen- dant, le 23 août, soit 25 jours après l’inoculation, deux des La- pins (numéros 328 et 331) furent tués. L'examen histologique du cerveau des deux animaux décelait des altérations prononcées et typiques (voir microph. 2). Il est donc évident que l’agent de la maladie était virulent chez les Lapins 287 et 289. Actuellement, nous étudions encore ce virus. Néanmoins, nous avons tenu à at- tirer l'attention sur le fait que, par l'inocalation du Lapin, la pré- sence du virus encéphalitique peut être con:tatée dans le liquide céphalorachidien et que, par conséquent, on possède le moyen de faire le diagnostic in vivo. (Laboratoire bactériologique de l'Etat, Stockholm). SUR LA RÉDUCTION DU SANG PENDANT LA GROSSESSE, L'ACCOUCHEMENT ET LES SUITES DE COUCHES, par J. OLow. Les recherches, exécutées d’après la micr do pois de Bang, ont raie les résultats suivants ° Pendant la dernière partie de la grossesse, la réduction du sang se présente à peu près dans les mêmes conditions que chez les femmes non gravides. Cependant, on constate chez les Femmes enceintes une certaine labilité dans l'état réducteur : les oscilla- tions quotidiennes, indépendantes des repas, sont nettement plus distinctes que chez les Fenimes non gravides.Gela se voit surtout dans le cas d'intoxication gravidique: d’une manière absolument constante, la dispersion de la hauteur est double de ce qui s’observe chez les Femmes non enceintes et élevée de plus d’un tiers par comparaison avec les cas de grossesses normales. 2° Pendant le travail, la réduction n'a montré, dans quelques cas, aucune déviation de la normale, mais's’est bornée à des oscil- lations insignifiantes ne dépassant pas les limites habituelles. Par contre, dans la plupart des cas, la réduction du sang a présenté, pendant le travail, une élévation, parfois médiocre, souvent dé- passant la limite normale supérieure et s’élevant dans quelques ‘cas à une hauteur considérable. En général, la hausse maxima coïncide à peu près avec la fin du travail ; dans 2 ou 3 cas, elle survint une heure ou deux après. 3° Pendant les couches, l’état réducteur du sang diffère consi- dérablement de la normale : il est caractérisé par une labilité frappante et de fortes variations, soit d’un jour à l’autre, soit aux 828 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUÈDE (6} différentes heures de la même journée. Souvent, on observe de fortes élévations isolées, dépassant de beaucoup les limites nor- males ; en général, ces élévations équivalent à celles observées pendant le travail ; assez souvent, elles les dépassent. Quant à l° Ex poque des élévations maxima, les patientes diffèrent considéra- blement entre elles : dans mes observations, j'ai constaté ces élé- vations avec une fréquence à peu près égale et quotidienne, de 3 à 7 jours après l’accouchement ; parfois, je les ai observées à une date antérieure ou postérieure, au deuxième jour ou du 8°-10° jour après l'accouchement. 4° La réduction du sang de la veine Ombilieale est presque tou- jours inférieure à celle de la mère à la même époque ; toutefois, elle varie dans des limites assez considérables et diffère, en géné- ral, de 0,01-0,04 p. cent, par rapport à la réduction mater- nelle. R (Clinique d’obstétrique et de gynécologie de la Faculté de médecine de Lund). . INFLUENCE DE L'ÉTHER SUR LA SÉRORÉACTION DE WASSERMANN, par J. ForssmaN. Dans une publication antérieure (1), sur la réaction de Was- serman, (désignée par abréviation, par War), j'ai fait les consta- tations suivantes : 1° j'ai vérifié l'opinion déjà ancienne, que la substance, provoquant cette réaction (substance désignée par Was), est précipitée avec les globulines ; 2° la dite substance n'est pas elle-même une globuline ; 3° elle est détruite par l’alcool dilué (comme Berczeller et Schillinger l’ont déjà prouvé), mais non modifiée par l'alcool absolu ; 4° si d’un sérum positif on la précipite avec les globulines et si on dissout le précipité dans une solution à 0,8 p. cent de chlorure de sodium et à 1 p. 1.000 de carbonate de sodium, cette nouvelle solution, qui, après inac- tüvation à 56° donne une War positive, dans le cas d’une extrac- tion par l’éther avant l’inactivation, perd alors sa réaction posi- live et, par conséquent, se montre négative. Je pensais que ce résultat était provoqué par une dissolution de Ja Was ; aussi, cette dernière me paraissait être soluble dans l’éther. Mais, en évaporant non seulement l’éther employé précédem- ment, mais encore l’éther nouveau avec une solution positive, je elrouvais cependant la réaction positive. J'ai été ainsi conduit (1) Biochem. Zeitschrift, t. CXXI. (1) SÉANCE DU 26 OCTOBRE 829 à supposer, qu'à côté de la Was libre, qui seule était capable de donner une War positive et qui était soluble dans l’éther, les sérums positifs renfermaient de la Was en combinaison inactive, dissociée par l'évaporation de l’éther ; il se formait ainsi une Was libre et active, fournissant une réaction positive. De nouvelles recherches m'ont conduit à une conception plus simple de ces faits : si je mélange de l’éther et du sérum ou un liquide analogue et si je veux en éliminer l’éther, il n'y a aucune preuve que j'ai réussi à débarrasser le liquide des dernières traces de ce corps. La présence ou l'absence de l'odeur de l’éther est en- core le meilleur guide, mais, évidemment, il est insuffisant. Même quand on ne peut percevoir aucune odeur d’éther, des traces en peuvent persister et l’inactivation à 56° d’une solution positive, telle que celle, qui a été ci-dessus indiquée, avec des traces d’é- ther, transforme la réaction du liquide de positive en négative. Cette sensibilité extrême de la Was pour l’éther est remarquable et explique toutes les anomalies signalées précédemment. Ainsi une solution, extraite au moyen de l’éther et inactivée, devient négative, non pas à cause de l’extraction, mais grâce aux traces d’éther, qui se trouvent dans la solution ; d’un autre côté, si on supprime complètement ces traces d’éther par le vide à 30° avant l’inactivation, la solution conserve sa réaction positive. Si, après l’extraction par l’éther, on ajoute de l’éther nouveau et si on évapore à 30° par le vide, après inactivation, la solution se montre positive, parce que tout l’éther a été chassé avant l’inacti- vation. | À cause de la composition très variable des sérums, le traite- - ment par l’éther donne aussi des résultats divers. Mais, au point de vue de la War, on obtient les mêmes résultats avec de très petites quantités d’éther (ajoutée avant l’inactivation) qu'avec une extraction au moyen de grandes quantités, suivie de l’inactiva- tion. Pick et Pribram (1) ont établi, qu’en faisant l’extraction des sérums positifs au moyen de grandes quantités d’éther, ces sé- rums empêchent l’hémolyse par eux-mêmes et ils ont supposé que c'était l'effet de l'extraction. Mais, en réalité, le même effet tout aussi marqué s'obtient par addition d’une petite quantité d’éther, mais sans aucune extraction. Cette transformation des sérums est donc dûe aussi à de petites traces d’éther, qui se trou- vent dans les sérums, traités par l’éther, même quand, après dé- cantation de l’éther, on a essayé de chasser le reste de l’éther, dissous dans les sérums, par un chauffage à 38°, comme Pick et Pribram l'ont fait ; en effet, si on ne combine pas l’action de la (x) Biochem. Zeitschrift, t. XI. 830 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUËDE (8) chaleur et du vide, il est presque impossible d'éviter qu’un peu d'’éther ne subsiste dans les sérums ; aussi, n’obtient-on pas tou- jours le résultat cherché. L'effet de l’éther sur la War, non seulement pour les sérums, mais aussi pour les solutions positives, s'explique aussi bien comme une modification de la dispersion que comme une des- truction d'une substance particulière. (Institut pathologique de l'université de Lund). SÉRUM CONTRE LE CHANCRE MOU, SPÉCIALEMENT CONTRE LES BUBONS CHANCREUX, par J. REENSTIERNA. La préparation d’un sérum contre le Bacille du chanere simple (Streptobacille Ducrey-Krefting-Unna) est un problème que, à tout prendre, on n’a pas encore réussi à résoudre. À la vérité, Ito, qui s'est consacré à l'étude de ce Bacille, a fait quelques faibles tentatives dans ce sens : il injecte, dans le péritoine de deux La- pins, un vaccin streptobacillaire. Chaque animal reçut.3 inocu- lations à doses croissantes et à 5 jours d'intervalle, et 15 jours après la dernière injection, l’animal fut saigné. Avec ce sérum, il fit quelques essais de laboratoire, d’où il résulte l’absence de subs- tances bactéricides. | Depuis la fin de 1918, dans le laboratoire bactériologique de l'Etat (MM. Pettersson et Kling), je m'occupe de la fabrication d'un sérum antistreptobacillaire. Des Béliers ont reçu dans les veines, pendant une période relativement prolongée, des doses croissantes de Streptobacilles tués et vivants. Le sérum obtenu de cette manière fixe l’alexine (déviation complète), au moins jus- qu’à la quantité de 0,025 c. c., additionnée de 0,25 c. c., d’une émulsion de Bacilles de Ducrey et d’une dose normale d’alexine.Le pouvoir agglutinant du sérum n’a pas pu être précisé, l’émulsion streptobacillaire révélant déjà antérieurement des flocons granu- laires. Les travaux de laboratoire effectués dans le but de cons- tater les propriétés préventives ont échoué, faute d'animaux d’ex- périence appropriés. Le sérum en question a été soumis à l’épreuve thérapeutique, à la clinique de syphiligraphie de l’Institut Carolin (M. Almkvist). IT a été appliqué à environ 100 cas de bubons chancreux, ulcérés dans la plupart des cas. Voici le résultat des essais : à la suite d’une injection intrafessière de 10 c. c. du sérum (dans un cas de bubon (9) SÉANCE DU 26 OCTOBRE 831 gonflé, sensible, avec peau rouge), une amélioration apparente s’est produite dès. le lendemain ; les douleurs ont diminué ou dis- paru complètement et le gonflement et la rougeur ont décru. Ayant constaté, avec le sérum antigonococcique que je prépare, que les Gonocoques, sensibles à la chaleur, périssent plus facile- ment (par exemple, dans une arthrite), si les anticorps du sérum ont l’occasion d'agir en même temps que la température du ma- lade s'élève, je me suis décidé à appliquer le même principe pour les Streptobacilles, également sensibles à la chaleur. Depuis que les premières expériences ont démontré que le sérum antistrepto- bacillaire seul (de même que le sérum antigonococcique) exerce une influence manifeste sur le processus correspondant provoqué par le virus (influence probablement d'ordre antitoxique), je me suis servi d'une préparation composée du sérum et d’une certaine. quantité de Bacilles morts (par exemple, le Bacille typhique), sus- ceptibles d'élever la température. L'emploi de cette préparation, basée sur le principe anticorps-fièvre, a donné les résultats sui- vants : tous les bubons non ouverts ou non incisés préalablement (sauf 7, voir ci-dessous) ont guéri très rapidement en 5-10 jours, en moyenne, en un peu plus d'une semaine. Dès le lendemain de l'injection l'effet est ordinairement frappant. En règle générale, j'ai fait deux injections à 4 ou 5 jours d'intervalle, dans quel- ques cas seulement une, exceptionnellement trois. La récidive ne s’est produite dans aucun ans. Dans les 7 cas sus-mentionnés, la réaction a fait défaut. En examinant de plus près ces bubons (l’ul- cération était pour la plupart déjà cicatrisée), j'ai constaté que le diagnostic était erroné. L’ensemencement du pus sur la gélose ré- vélait, pour tous ces cas, une abondance relative de Staphyloco- ques. La réaction intradermique d’Ito donnait un résultat négatif. Le fait que ces 7 cas n’avaient pas été modifiés est la preuve de l’action spécifique du sérum sur le Bacille du chancre mou. Le sérum exerce une influence très favorable aussi sur l’ulcère mou. Dans la grande majorité des cas, celui-ci se cicatrise sous l'influence de ce seul traitement ; dans quelques cas, toutefois, la guérison ne s’est pas produite. Le mieux est donc de traiter si- multanément, de la manière ordinaire, la surface de l’ulcère. La guérison se fait alors très rapidement. Une condition intermédiaire entre le bubon intact et “irc (soit entre le processus fermé et le processus ouvert), est réalisée par le bubon incisé préalablement ou ayant suppuré après large destruction de la peau. Dans ces cas aussi, le sérum agit rapide- ment sur l’infiltration. Quant à la surface de l’ulcère, elle doit être traitée comme il est mentionné ci-dessus. ”. Les inconvénients du traitement par le sérum sont les suivants : 832 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUÈNDE (410) frissons, température élevée après l'injection, grande sensibilité au point d'injection pendant quelques jours et, aussi, sensibilité moins vive dans les ganglions iymphatiques voisins. La durée du traitement des bubons qui, d’après plusieurs statistiques, était de 1 mois et plus, a été réduite à un peu plus d’une semaine. (Laboratoire bactériologique de l'Etat et de la Clinique syphiligraphique, à Stockholm). RAR PE TRE MERE D RPRR ES PER CAP RE Ps PR imp. À. DAVY et FILS Aîlné, 52, r. Madame, Paris Le Gérant : A. 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Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylog ; phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. l Les auteurs peuvent contrôler la’correction typographique de’let notes, le jeudi à 10 heures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, | om Madame, Paris 6°. Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité 14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 . 4 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE SÉANCE DU Banu (G.), DériauD (R.) et Lau- ciEr (H.) : Isochronisme du nerf et du muscle et excitation uni- polaire .... Bezcour (C.) : Hémogrégarine parasite d’Aspidophorus cata- phractus Schonevelde..:....... Bouveyron (A.) : Action de produits ovariens sur les cuti- réactions à la tuberculine.. Bouveyron (A.) : Augmentä- tion considérable des réactions à la tuberculine par addition d’a- drénaline et action antagoniste de la quinineet d’autres substances. Franpix (Ch.) et Tzanck (A.) : Mécanisme de l’incoagulabilité du sang par les arsénobenzènes : Action sur les globulins........ Lar:nez-Lavasnine (L.) et TINEL (J.) : Présence d'acides gras dans certaines plaques corticales de la HEmence SENTE. 2e... LEemeranD (P.) Dosage des substances insaponifiables autres que la cholestérine dansles tissus. Pacniez (Ph.) : Observations à propos de la communication de MM. Santenoise et Tinel........ SANTENOISE . (D.) et TEL (J. ): Action du gardénal sur les mani- festations leucocytaires de l’hé- moclasie digestive chez des épi- LE UINO NS RET E RSR Tup4a (A. ): Sur l’emploi du nitrate d’urane dans la fixation des mitochondries............. Tzancx (A.) : Choc passif chez BioLoGIE. COMPTES RENDUS. 0%. 0,200... 12 NOVEMBRE S4I 837 — 1921. 1921 SOMMAIRE le Cobaye par injection intracar- diaque de sérum d’intolérants et d'arsénobenzene eve ces WazLer (A.-D.) et DE DECKER (G.) : Observation comparative de la dépense physiologique de la marche, exprimée en calories : À, d’après le CO et O:;.B, d’a- pres lo COaseul ee rer LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 839 Réunion biologique de Lyon. CLÉMENT (f.) : Action du mé- sothorium sur la fermentation Abo ULHIESRAISINECe 7 00e CLÉMENT (H.) : Contribution à l’étude de l’action du mercure sur le système nerveux central.. Favre (M.) et Devuxs (J.): Sur l’homogénéisation des crachats tuberculeux par auto-digestion DONNÉE RE ee Favre (M.) et Devuss (J.) : Sur un moyen d'obtenir des colora- tions nucléaires avec des pièces SHCORROMÉEN AMEN. GATÉ (J.) et Papacosras (G.) : Antagonisme biologique entre le Bacille de Lôffler et le Pneumo- bacille de Friedlander.... ..... Kummer (H.) et Minxorr (G.) : Dosage du calcium sanguin..... Kummer (H.) et Mivxorr (G.) : Teneur en calcium du liquide céphalo EC diEnT EEE Morez (A.) et Rocnaix (A.): Recherches comparatives sur l’ac- tion microbicide des vapeurs de quelques essences végétales. .... T. LXXXV. 856 855 858 834 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Mouriquanp (G.) et MicneL(P.): cytologiques relatives à l’hypo- SCOFDUI EL ACIdOSE-. 2 BOHABDhVSE VS Re Free 871 MouriquaxD (G.), Micuez (P.) -__ Dusrix (A.-P.) et GérAnRp (P.): et BARRÉ (L.) : Croissance et va- Sur l'existence de rapports de miétes alimentaires rs tn. 865 | continuité directe entre parathy- PapacosTas (G.) et GATÉ (J.) :: | roïdes, thyroïdes et nodules thy- Remarques concernant l’action miques chez les Mammifères.... 876 du formol sur les sérums nor- Fagry (P.) : Etude de l’agglu- maux et pathologiques. .... .... 869 | tination du Bacillus coli « modi- fé par le-phénol 2227 886 Fasry (P.) : Modifications bio- | Réunion de la Société belge : : S : logiques du Bacillus coli en mi- de biologie. Heux-phéniqués. Rs 884 Bessemans (A.) : Effet du chauf- GRATIA (A.) et Jaumain (D.) : fage sur les sérums de Cheval Dualité du principe lytique du dans la réaction de Bordet-Gen- Colibacille et du Staphylocoque. 882 gou pour le diagnostic de la GRATIA (A.) et JAuMaIN (D.) : JOUTIRÉ RS er ere 889 | Identité du phénomène de Twort DE WizpeMan (E.) : À propos. - | et du phénomène de d’Herelle.. 880 de myrmécophilie...:...,..2.. 874 Van SACEGHEM (R.) : La vacci- DE WiniwaRTER (H.): Notes nation contre la peste bovine... 878 : Présidence de M. Ch. Richet. r M. ArTHanasiu, membre correspondant, assiste à la séance. AUGMENTATION CONSIDÉRABLE DES RÉACTIONS A LA TUBERCULINE PAR ADDITION D ADRÉNALINE ET ACTION ANTAGONISTE DE LA QUININE ET D'AUTRES SUBSTANCES, par À. BOUVEYRON. Nous avons pratiqué sur des tuberculeux réagissant nettement à la tuberculine un nombre très considérable de cuti-réactions, après avoir fait agir sur cette tuberculine des substances très di- verses dans des conditions déterminées. Quoique cette méthode d'étude soit très simple, même un peu grossière et de résultats parfois douteux, elle nous a cependant donné pour certaines subs- tances des résultats vraiment nets et invariables. Parmi les subs- tances étudiées, beaucoup ne paraissent pas influencer la réaction, un assez bon nombre l’atténuent ou la suppriment, quelques-unes seulement l’augmentent et parmi elles, au premier rang, l’adré- naline. Par exemple, nous ajoutons une goutte de tuberculine brute de l’Institut Pasteur, d’une part, à 0,5 c.c. d'eau physiologique et, : d'autre part, à 0,5 c. c. de solution d’adrénaline naturelle à 1 p. 1000 ; et nous avons soin de pratiquer (dans des régions symé- triques, sur la face antérieure des cuisses rasées) des cuti-réactions comparatives d’une longueur uniforme d’un em., exsangues et SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 835 aussi semblables que possible ; enfin, nous déposons sur chacune d'elles une égale quantité du liquide à expérimenter (soit 0,10 c.c.), que nous asséchons au bout d’une heure. Or, dans plusieurs cen- taines d'expériences faites dans ces conditions, nous avons observé invariablement que l’addition d’adrénaline augmente considéra- blement la cuti-réaction à la tuberculine. Chez des sujets réagissant moyennement à la tuberculine, voici ce qu'on observe 24 heures après avoir pratiqué les cuti-réactions comparatives indiquées plus haut : tandis que la réaction à la tuberculine seule se présente sous la forme d'un érythème ou d’une papule d’une largeur moyenne d'environ mm., la réac- tion au mélange tuberculine-adrénaline se présente, en général, sous une forme très papuleuse, infiltrée, d'un rouge un peu livide, et d'une largeur moyenne d'environ 9 mm. (1). Cette réaction est accompagnée de cuisson, de douleurs spontanées ou au contact ; et la large et épaisse papule rouge produite est le plus souvent entourée elle-même d’un œdème diffus d'une étendue beaucoup plus considérable en général, mais sans modification de couleur de la peau. Or, tandis que cet œdème périphérique né persiste. pas habituellement plus de 2 ou 3 jours, l’exagération de la réaction papuleuse n'est pas seulement transitoire, car, plusieurs jours et- même une semaine et plus après avoir pratiqué les cuti-réactions comparatives, on peut encore nettement distinguer, parmi toutes les autres, les cuti-réactions qui ont été pratiquées avec le mé- lange tuberculine-adrénaline, grâce à la rougeur livide et même parfois à l’infiltration qui persistent notablement plus marquées à leur niveau. Se Des injections intra-dermiques de tuberculine pratiquées exac: tement suivant la technique et la dose recommandées par Man- toux donnent aussi des réactions très différentes d’étendue et d’in- tensité, selon que la tuberculine est diluée au même degré dans de l’eau physiologique ou dans une solution d'adrénaline à r/r000 ou même à 1/2000. Les injections intradermiques du mélange tuberculine-adrénaline produisent des réactions d’une violence dangereuse pour l'intégrité de la peau. : De même encore, chez des tuberculeux, parfaitement apyréti- ques qui avaient été amenés, par une lente progression des doses, à tolérer, sans réaction aucune, une injection d’un mmgr. de tu- berculine Calmette faite une semaine sur deux, — l'addition d'un mmgr. d’adrénaline à cette dose produisit, à partir d’une dizaine d'heures environ après les injections, du malaise général, du mal de tête, de l’accélération du pouls et consécutivement \ 1: . , . a . . r . (x) Des dilutions de tuberculine à 1/4 produisent des cuti-réactions seulement deux fois plus larges environ que des dilutions à 1/16. 836 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE . même des réactions congestives diffuses autour de foyers pulmo- naires anciens et de l’amaigrissement. Il ne semble pas que l’adrénaline forme avec quelque élément de la tuberculine un composé hypertoxique. Gar si, au mélange indiqué : tuberculine-adrénaline, on ajoute 5 cgr. de persulfate de soude qui fait virer l’adrénaline au rouge, on obtient des cuti= réactions dont la largeur moyenne est représentée par 3 mm. en-. viron, comme celle d’un simple mélange tuberculine-persulfate, tandis que la cuti-réaction à la tuberculine-témoin est représentée par 4 et celle au mélange tuberculine adrénaline par 9 (en moyenne). L’adrénaline a son antagoniste physiologique presque parfait dans la quinine, comme l'ont montré Clerc et Pezzi. Or, si on ajoute une goutte de tuberculine (FBP) à 0,5 c.c. de solution à 1/5 de bichlorhydrate de quinine, la cuti-réaction devient nette- ment moindre qu'avec la tuberculine-témoin. Et si l’on ajoute 10 egr. du même sel de quinine au mélange indiqué : tuberculine- adrénaline, la euti-réaction se rapproche de celle de la tuber culine- témoin et parfois aussi se trouve moins intense. Cr L’antipyrine en solution aqueuse à 1/5 et le pyramidon à 1/10 ont encore à ces deux points de vue une action analogue à celle de la quinine, mais moins marquée. Ainsi, ces trois substances (quinine, antipyrine et pyramidon) employées dans la fièvre des tuberculeux, ont pour caractère com- mun de rendre-les tissus de la peau (et probablement tous les tis- sus) moins sensibles à l’action de la tuberculine, tandis que l'a-. drénaline a un effet inverse et très puissant. A ACTION DE PRODUITS OVARIENS SUR LES CUTIRÉACTIONS A LA TUBERCULINE, par À. BouvE#RoN. Tandis que les cutiréactions comparatives que nous avons pra- tiquées chez de jeunes femmes tuberculeusés étaient régulière- ment et notablement plus intenses durant la période menstruelle qu dehors de cette période, nous avons observé, au contraire, que | e liquide des follicules d’ovaire frais de Vache, d’une part, et que, d'autre part, des extraits glycérinés troubles et très con- contrés soit de corps jaune de V ache, soit d’ovaire total, soit même d’ovaire dépourvu et dépouillé: autant que possible de follicule ou de corps jaune, avaient la propriété semblable de supprimer complètement ou d’atténuer, à tout le moins très nettement, la L SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 837 ————————————…—…—…—…—…— —….……….… ……—…—……— …—….—_—_…_ culiréaction à la tuberculine chez lous les sujets observés des deux sexes. Dans la proportion de 1 de substance pour > de glycérine en poids, les extraits glycérinés élaient obtenus troubles par forte expression et filtration grossière. Ils étaient, ainsi que le liquide folliculaire, mélangés dans la proportion de 0,5 c.c. à une goutte de tuberculine brute de l'Institut Pasteur, et employés en suspen- sion homogène après une heure ou plus de contact. Autour des cutiréactions pratiquées avec tous ces produits ova-. riens se développe, au bout de dix minutes environ, un halo con- cestif étendu qui persiste plusieurs heures, mais qui disparait avant la réaction tuberculinique. a ———_—_———_——— IÉMOGRÉGARINE PARASITE D'Aspidophorus cataphractus Schonevelde, par Cozas BELcouURr. En étudiant des frottis de sang, colorés au Giemsa, provenant d'un Aspidophorus cataphractus Schonevelde capturé à Luc-sur- Mer (Calvados), j'ai observé une Hémogrégarine se présentant sous les deux formes endoglobulaires suivantes 1° Type, fréquence 86,5 p. 100. Les dimensions du parasite sont : longueur 7 w 5 à g u ; largeur 2 un 5 à 3 nu. Le parasite a une forme de croissant largement ouvert. Ses deux extrémités sont obtuses. Exceptionnellement l’on trouve des formes « en virgule » présentant une extrémité acuminée et recourbée, l’autre étant arrondie et renfermant, dans ce cas, le noyau du parasite ; plus rarement encore on peut observer des formes aux deux extrémités acuminées. Le cytoplasme, faible- ment coloré, tranche peu sur celui de l’hématie parasitée. Il pré- sente souvent dans la partie opposée au noyau, soit une vacuole, soit une granulation chromatique, mais rarement ne présente ni l’une ni l’autre. La noyau de 4 u 5 à 6 uw sur 2 u 5 se trouve indifféremment médian ou dans une extrémité du parasite. [I présente une chromatine répartie sous forme d’un lâche réticu- lum, plus rarement condensée en une arête médiane où en un liseré périphérique. J'ai observé deux fois une ébauche de division du noyau. Dans le premier cas le noyau présentait une simple échancrure externe, tandis que dans le second celle-ci s’accompagnait déjà d'une con- densation de la chromatine en deux noyaux distincts. Une seule fois enfin, j'ai observé deux noyaux tout récemment formés. : -838 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE L'hématie parasitée est souvent hypertrophiée (41 p. 100). Son noyau occupe les positions les plus variées : tantôt médian ou submédian, tantôt complètement rejeté à la périphérie. Il pré- sente des zones plus claires soit à sa bordure, soit à l’un de ses pôles. Toutefois j'ai observé que les noyaux des hématies non parasitées se présentent sous un semblable aspect. 2° Type : fréquence 13,5 p. ro0. Les dimensions du parasite sont : longueur 9 u, largeur 3 u. Cette forme se distingue de la précédente par son aspect plus trapu, sa courbure sensiblement moins accentuée, ses extrémités arrondies et son cytoplasme plus coloré. Ce dernier présente non seulement une vacuole à l’extré- mité opposée au noyau mais aussi une plage plus claire dans le voisinage immédiat de celui-ci ; on peut observer parfois plu- sieurs petites granulations chromatiques. Le noyau semble rela- tivement plus volumineux que dans le type précédent. Le diamè- tre de l’hématie parasitée, fortement hypertrophiée, atteint 13 u 5 à 14 u, alors que sa dimension normale est de 10 u 5, en moyenne. Il semble que l’on pourrait rapprocher cette forme des gamètes femelles étudiés par Minchin et Woodcock chez Hæmogregarina rovignensis, par N. Kohl Yakimoff et W.-L. Yakimoff chez : H. annarhicadis et plus récemment par Léger chez H. dakarensis. Quant au premier type faut-il voir dans les formes à extrémités acuminées et celles en forme de virgule, des schizontes et des gamètes mâles ? Je ne saurais le dire. L'Aspidophorus cataphractus -peut-être considéré comme assez rare sur les côtes de la Manche. - L’exemplaire chez lequel ce parasite a été observé et le seul capturé en une période de trois ans par le personnel du Labo- ratoire de Luc. Il est remarquable que cet unique exemplaire ait été précisément parasité. On peut donc se poser la question, envi- sagée déjà par Léger (r), et se demander si cette Hémogrégarine est une forme spécifique propre à l’Aspidophorus ou si elle n’est pas susceptible de se rencontrer chez des hôtes différents. Cette question ne pourra être résolue qu'autant qu'on connaîtra plus amplement le cycle évolutif des Hémogrégarines des Poissons , aussi je préfère attendre d’avoir rassemblé des observations plus précises avant de nommer l'Hémogrégarine de l'Aspidophorus cataphractus. (Laboratoire de zoologie de Luc-sur-Mer). (1) Leger. Liste des Hémogrégarines des Poissons téléostéens marins ; H. daka- rensis de Diagramma mediterraneum. C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIII, p.… 1275, SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 839 a —— — ——————— CHOC PASSIF CHEZ LE COBAYE PAR INJECTION INTRACARDIAQUE DE SÉRUM D'INTOLÉRANTS ET D'ARSÉNOBENZÈNE, par A. Tzanox. Depuis 1913, en présence de chaque cas d'intolérance maxima aux arsénobenzènes nous avons cherché: à reproduire chez le Cobaye l'épreuve de l’anaphylaxie passive par injection préala- ble du sujet intolérant suivie, le jour même ou le lendemain, de l'injection de l’arsénobenzène incriminé. Nos essais se sont jusqu'ici montrés constamment infructueux et ces résultats négatifs ont été obtenus aussi par M. Milian. Mais jusqu'à présent nous n'avions guère emprunté que la voie sous- cutanée ou la voie intra-péritonéale. En modifiant notre technique et en substituant l'injection in- iracardiaque à l'injection sous-cutanée nous avons au contraire obtenu des résultats positifs que nous voulons rapporter ici L'injection intracardiaque, chez le Cobaye, de r c.c. de sérum de sujet intolérant vrai au novarsénobenzol et de r centigr. de sulfarsénol, par exemple, détermine, au bout de trois minutes en- viron, une crise comparable aux phénomènes d’anaphylaxie pas- sive (dyspnée vive, prurit, secousses convulsives, émission de bols fécaux, etc.). Le tout rentre dans l’ordre en quelques minutes et animal est aussitôt complètement rétabli. À titre de contrôle nous avons constaté que ni l'injection du sérum seul, ni l’injec- tion du sel arsenical seul ne déterminent (même avec des doses doubles) des phénomènes comparables. Quatre sérums d’intolé- rants graves nous ont donné des réactions positives des plus nettes alors que trois sérums témoins de sujets tolérants n’ont DEOVOQE aucune crise. DOSAGE DES SUBSTANCES INSAPONIFIABLES AUTRES QUE LA CHOLESTÉRINE DANS LES TISSUS, par Pierre LEMELAND. Nous avons décrit dans un travail antérieur (1) une méthode de dosage des substances insaponifiables autres que la cholesté- rine. Nous avons donné quelques chiffres indiquant les propor- tions qu on peut rencontrer dans le sérum des mammifères. (x) P. Lemeland. Recherches chimiques et physiologiques sur les matières grasses et les lipoïdes du sang. Bulletin de la Société de chimie biologique, ti; n°4, mai 1921. 840 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Kumagawa, Suto et léurs collaborateurs ont signalé l'existence de ces substances dans tous les tissus vivants, mais les ont. tou- jours dosées en bloc avec la cholestérine. Wacker en 1912 (1) fit le premier des observations détaillées sur ces composés. Îl étudia plus spécialement les substances insa- ponifiables des réserves de graisses (mésentérique, sous-cutanée, etc.), et leurs variations au cours des états pathologiques (cancer, tuberculose, etc.). En dosant dans l’insaponifiable total la choles- térine par la méthode de Windaus, il trouva que ce composé ne faisait en général qu'un tiers de l’ensemble. Il décrit les autres substances insaponifiables comme un mélange de matières cireu- ses fondant entre 25 et 32°, dissolvant la cholestérine et en empê- chant la cristallisation. Etudiant le métabolisme des substances grasses et lipoïdiques, nous avons été amenés à doser ces substances insaponifiables dans - “les différents tissus, et à suivre leurs variations physiologiques et pathologiques. - On trouvera dans le tableau ci-dessous quelques résultats obte- nus sur les Lapins normaux. : Résultats en gr., pour 100 gr. de lissu sec. FOIE Insaponifiable Glolestérine Substances insapenifables tolal total autres que la choles(érine 1299 0.668 0.60 1.345 PE O.7II 0.034 1.627 1.061 0.566 1.036 0.632 o.4o/ 1.908 0.661 0.647 REIN :.164 0.831 1.939 3.968 1.016 2.052 2.970 1.406 1.564 3.603 1.190 | DT h.58x 1.810 ir à POUMON 3.202 1.233 1.969 3.709 1.703 2.006 5.002 2,724 2.378 4.351 1.024 2.727 5.370 £,230 3.140 MUSCLE 0.586 0.132 0.454 0.901 0.121 0.380 0.636 0.191 0.485 0.319 0.159 0.190 0.276 0.150 0.126 (1) Wacker. Das Cholesterin und seine Beylestsubstanzen im Menschlichen Depotfett bein Carcinom. Zeit. für physiolog, Chem., 1912, p. 388. SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 841 L'examen de ces résullats montre que lès substances insaponi- fiables dosées par nous, existent dans les organes en quantité sou- vent supérieure à la cholestérine. Nos chiffres ne représentent que des valeurs minima. Une partie de l’insaponifiable total étant vo- latile à basse température, une modification des procédés de sé- chage et d’évaporation employés au cours des opérations est in- dispensable pour une détermination rigoureuse. Nous publierons ultérieurement des dosages comparatifs. qui le prouvent. Etant donnée l'importance quantitative de ces substances, aucune re- cherche sur le métabolisme des corps gras ne devra les négliger. Au point de vue de la chimie analytique, le fait que contraire- ment à ce qui se passe dans le sérum, ces substances sont dans les tissus en quantité égale ou supérieure à la cholestérine, rend difficile le dosage de celle-ci par toute méthode autre que la mé- thode pondérale de Windaus. D'autre part, pour être exactes les méthodes colorimétriques né- cessitent leur élimination intégrale. Wacker (r912), Gardner, Williams et Fox (1921) (1) ont en effet montré que ces substances insaponifiables donnent une couleur rouge-brun quand on les soumet aux réactions colorées de Liebermann et de Salkowski. ISOCHRONISME DU NERF, ET DU MUSCLE ET EXCITATION UNIPOLAIRE, par G. Banu, R. Dérraup et H. Laucrer. C'est un fait mis en évidence par L. Lapicque (2), maintes fois confirmé depuis, que dans les conditions habituelles de l'excita- tion bipolaire (deux électrodes suffisamment distantes placées soit sur le nerf, soit sur le muscle), on trouve pour le musele et le nerf qui le commande une même valeur de chronaxie (isochro- nisme). C’est seulement dans des cas pathologiques ou sous l’in- fluence d'actions pharmacologiques, se fixant électivement sur le nerf ou sur le muscle, que des différences apparaissent entre leurs chronaxies, différences d’où résultent des perturbations dans le passage de l'excitation de l’un à l’autre (théorie de la curarisa- tion). Or, au cours d'expériences effectuées sur la Grenouille au moyen (x) Wacker. Loc. cit. Gardner et Williams. À critical study of the method of estimating cholesterol and allied substances. Biochemical Journal, vol. XV, n° 3, p- 362. Gardner et Fox. Note on a source of error in the colorimetric methods for the estimation of cholesterol in tissus fats. Ibid., p. 876. (2) L. et M. Lapicque. Comparaison de l’excitabilité du muscle à celle de son nerf moteur. C. R. de la Soc. de biol., 26 mai 1906. Variation d’excita- bilité du muscle dans la curarisation. C.R. de la Soc. de biol., 9 juin 1906. 842 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de la méthode d'’excitation dite unipolaire (une large électrode positive, dite indifférente, placée dans la bouche ou sur la face ventrale de la Grenouille et une fine électrode négative, à forte densité, placée, soit sur le muscle, soit sur son nerf moteur), nous avons observé que d’une façon constante, on trouve pour la chro- naxie du nerf, une valeur plus petite que pour la chronaxie du muscle ; elle descend souvent à la moitié quelquefois au tiers de la valeur de la chronaxie du muscle. Le fait est net, et sans ambi- guité possible. Voici deux expériences entre autres : Expérience, 15 avril 1921 ; Rana fusca ; détermination de la chronaxie du gastrocnémien et du sciatique correspondant au moven du rhéotome balistique de Weiss ; excitation unipolaire ; électrodes impolarisabies Ag, AgCI, NaCI ; modèle en verre rouge de Lapicque (1). Gastrocnémien gauche : chronaxie .......... O SeC. 00090 Sciatique correspondant : chronaxie ........ 20) SEC. 00022 16 avril 1921, Rana fusca ; mêmes conditions. Gastrocnémien droit : chronaxie .......... o sec. 00097 Sciatique correspondant : chronaxie ........ o sec. 00035 Si, par contre, toutes choses égales d’ailleurs, on excite le nerf sciatique, et le gastrocnémien par la méthode bipolaire (deux élec- ‘trodes suffisamment distantes placées soit sur le muscle, soit sur le nerf), on obtient, pour le muscle et le nerf, des valeurs tout à fait voisines, sinon complètement égales Expérience du_14 avril, Rana fusca, excitation bipolaire. Gastrocnémien droit : chronaxie .......... o sec. 00061 Sciatique correspondant : chronaxie ........ o sec. 00061 On voit donc que suivant le mode d’excitation employé on ob- tient des mesures de la chronaxie notablement différentes. Dans le cas de l'excitation bipolaire valeurs égales pour le nerf et le muscle. Dans l'excitation monopolaire valeurs notablement dif- férentes, plus petite toujours pour le nerf que pour le muscle. A quoi tiennent ces différences, et quelles sont les valeurs réelle- ment caractéristiques ? Nous référant aux recherches effectuées par l’un de nous, d'une part (2) sur l’action de la distance des électrodes sur la mesure de chronaxie, d’autre part (1) sur les conditions de l’excitation (1) L. Lapicque. Electrodes au chlorure d’argent. C. R. de la Soc. dé biol., 25 juillet 1908. (2) H. Cardot et H. Laugier. Influence de l’écartement des électrodes dans les mesures d’excitabilité. C. R, de la Soc. de biol., 28 mars 1gr4. 3) M Cardot et H. Laugier. Localisation des excitations de fermeture dans la méthode dite unipolaire. Journ. de phys. et de path. générales, t. XIV, n° 3, Mai 1912, p. 476-489. du SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 843 unipolaire, nous avons pensé, que l’on pouvait trouver là l’ori- gine de la faible valeur de la chronaxie nerveuse trouvée en ex- citation monopolaire. En effet, il y a lieu de considérer non les électrodes instrumen- tales mais les électrodes effectives ; or, en excitation dite mono- polaire, lorsque l’électrode différenéiée placée sur le nerf est néga- tive, le courant qui sort du nerf par cette cathode, aborde le nerf par une anode diffuse, électrode virtuelle qui est quelque part dans les tissus au contact du nerf et des tissus voisins. Ainsi le courant aborde le nerf par une région anodique qui peut être très voisine de la cathode différenciée. Or, l’on sait que lorsque les électrodes Fig. 1. Fig. 2 sont très rapprochées par suite de l’action réciproque de la pola- risation cathodique et anodique la chronaxie diminue dans des proportions considérables. On voit qu'ainsi les faits connus per- mettent de donner une explication plausible de la diminution de la chronaxie en excitation monopolaire. Une vérification expérimentale s’imposait : placer un nerf ex- cisé dans des conditions analogues à celles de l'excitation unipo- laire, et, sans changer la position de la cathode, déplacer l’anode Le de façon à faire varier la position du point où le courant aborde le nerf. Dans ces conditions, on doit trouver une chronaxie nerveuse d’autant plus faible que la position de l’anode instrumentale crée une anode effective plus proche de la cathode différenciée. C'est ce que l'expérience vérifie. Expérience du 25 avril, Rana jee Sciatique et Er disséqués et isolés de l’organisme. 1° Excitation bipolaire : élec- trodes distantes de 2 em. en A et B (fig. 1) ; chronaxie 20 x 10° 844 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE microfarads. 2° Excitation monopolaire dans les conditions sui- : vantes : le nerf est placé sur une masse de papier filtre imbibé de solution physiologique ; les électrodes instrumentales utilisées sont deux électrodes impolarisables. Ag, AoCI, NaCIl modèle en verre rouge de Lapicque ; les électrodes sont placées comme suit : L’électrode instrumentale négative est posée sur le nerf même en À, et sa position reste inchangée pendant toute l'expérience : c'est en ce point que le courant quitte le nerf ; c'est là que nait l'excitation de fermeture. L’électrode instrumentale positive est placée sur la masse de papier filtre en B, puis en C, puis en D, puis en E ; dans ces conditions, sans qu'il soit possible de suivre exactement le trajet des lignes de force du courant, on conçoit qu'une partie considérable des dites lignes de force passe par la masse de papier conductrice ; de sorte que le point où le courant aborde le nerf dans des conditions de densité maxima (anode ef- fective). ce point se rapproche de À, à mesure que l'électrode ins- - trumentale positive se rapproche de À, et que, parallèlement, la direction des lignes de force s’écarte davantage de la direction du nerf (fig. 2). Dans ces conditions, on observe Anode en B chronaxie 13 X 10 microfarad » (6 » "HOT CTOE » » D » OCTO » » FE » 8 X 1078 » 3° Contrôle en excitation bipolaire comme fig. 1: Chronaxie : 20 x 10° microfarad. Le fait expérimental est net : à mesure que l’électrode instru- mentale positive s'est rapprochée de la cathode ; à mesure que les lignes de force du courant s’écartent davantage de la direction du nerf, c'est-à-dire à mesure que se rapprochent l’anode effective et la cathode, la chronaxie diminue. Le fait que en excitation mono- polaire on trouve de faibles valeurs pour la chronaxie nerveuse n’est qu'un cas particulier de la diminution de la chronaxie avec la distance des électrodes. (Laboraloire de physiologie générale de la Sorbonne). ACTION DU GARDÉNAL SUR LES MANIFESTATIONS LEUCOCYTAIRES DE L'HÉMOCLASIE DIGESTIVE CHEZ DES ÉPILEPTIQUES, par D. SantenoisE et J. Tiner. Au cours d’une série de recherches chez les aliénés, nous avons pratiqué systématiquement l'épreuve de l’hémoclasie digestive. Nous l'avons rencontrée fortement positive pendant les périodes SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 845 paroxystiques, chez les anxieux, les excités maniaques, les épilep- - tiques. Mais chez ces derniers le traitement par le gardenal nous a permis d'observer des particularités curieuses. En effet, chez tous les épileptiques soumis depuis plusieurs jours au traitement par le gardenal, il n'existait pas d'hémoclasie ali- méntaire. Il a suffi de supprimer le médicament pour voir réap- paraître la réaction digestive, de même qu'il a suffi de les remettre au traitement pour la faire à nouveau disparaître. Ce phénomène nous à paru manifester l'influence du système organo-végétatif sur les variations leucocytaires du choc humoral consécutif à la pénétration d'albumines hétérogènes. Nous avons cherché à préciser cette action. En renouvelant nos examens nous avons constaté que, les premiers jours, l’action du gardenal ne se manifeste d’abord que par un ralentissement des phénomènes vasculo-sanguins. Si on poursuit l'administration du médicament, on arrive à la suppression complète de la leuco- pénie, qui peut même se trouver remplacée par une hyperleu- cocytose. Cette hyperleucocytose apparaissant quelques minutes après l'ingestion de 200 gr. de lait, s’accentue progressivement, puis fait place à uen leucopénie réactionnelle. Il y a donc quel- quefois une véritable inversion de la réaction leucocytaire diges- tive. Par contre, il semble que la suppression du médicament fait réapparaître rapidement, au bout d'un ou deux jours, la leuco- pénie digestive constatée avant le traitement. _Poussant plus loin nos investigations cliniques nous avons re- cherché si l’action du gardenal ne se traduisait pas parallèlement par d’autres phénomènes. Nous avons remarqué, en particulier, que-la compression des globes oculaires ne provoquait, chez les épileptiques traités au gardenal, qu'un très faible ralentissement du rythme cardiaque ou même quelquefois une accélération, tan- dis qu'avant l'administration du médicament ou après sa suppres- sion le réflexe oculo-cardiaque produisait un ralentissement nota- ble. Ce parallélisme entre l’action du gardenal sur l’hémoclasie di- gestive et le réflexe oculo-cardiaque chez nos épileptiques est à rapprocher de phénomènes analogues que nous avons rencontrés chez les maniaques au cours des périodes intercalaires. Nous avons signalé, en effet, dans une récente communication à la Société de psychiätrie, l'irrégularité des résultats donnés chez ces sujets par l’épreuve de l’hémoclasie digestive, et nous avons remarqué que si cette épreuve était toujours positive lorsque la compression oculaire provoquait un ralentissement notable du rythme car- diaque, par contre, l’absence de la leucopénie coïncidait avec un réflexe oculo- -cardiaque faible. Nous avons même constaté que, chez ces maniaques ainsi que chez quelques épileptiques traités 846 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE au gardenal, l'hyperleucocytose relevée dans quelques cas au lieu de la leucopénie habituelle ne se produisait que chez les individus à réflexe oculo-cardiaque inverse. Ces faits nous ont conduits à supposer qu'un état ne du système neuro-végétatif, avec prédominance de l’un des sys- tèmes antagonistes, était nécessaire pour que les chocs humoraux puissent être révélés par des variations de la formule leucocytaire. Nôtre hypothèse ne s appuie d’ailleurs pas uniquement sur des constatations cliniques, mais encore sur des faits expérimentaux que nous avons étudiés avec Garrelon et qui fer ont l’objet d’une irès prochaine communication. : PH. Pacnrez. — J'ai déjà attiré l'attention sur l'existence de crises hémoclasiques d’origine alimentaire chez certains épilep- tiques (1). D’après mes constatations, cette aptitude est loin d’être un phénomène constant chez les malades de ee genre. Il y a des épileptiques, même avec crises fréquentes, ue qui l’ingestion d’un verre de lait à jeun n’entraîne aucune leucopémie. D'autre part, j'ai pu constater, chez un épileptique qui présen- tait de grandes crises hémoclasiques d'origine alimentaire, que le traitement par le gardénal, qui se montrait parfaitement effi- cace et supprimait temporairement les crises épileptiques, était resté sans influence sur l’aptitude aux crises hémoclasiques (2). On peut donc observer chez les épileptiques, dans cet ordre de faits, des modes de réaction différents, qui, peut-être, sont en rapport avec les types de malades étudiés. Aux quelques réflexions sur l’intéressante communication de Santenoise et Tinel, je voudrais ajouter une remarque d'ordre général sur les crises hémoclasiques : il m'a semblé que lapti- tude à réagir par une forte leucopénie à l’ingestion d'aliments va- riés, ou d'un verre de lait, était, dans une mesure importante, fonction du taux leucocytaire initial et ne s’observait guère que chez les sujets ayant un chiffre de leucocytes élevé. Ceux qui ont un chiffre Bas (3-4.000 leucocytes, par exemple) ne réagissent presque jamais à l’ingestion alimentaire par une Jeucopénie pro- portionnelle importante. Il serait intéressant de savoir où sem- blable remarque a été faite par d’autres observateurs. (1) Ph. Pagniez et Lieutaud. Presse médicale, 19 nov. 1919. (2) Ph. Pagniez et J. de Léobardy. Bull. de la Soc. médic. des hôpitaux, 25 février 1921 SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 847 PRÉSENCE D'ACIDES GRAS DANS CERTAINES PLAQUES CORTICALES DE LA DÉMENCE SÉNILE, par L. LAIGNEL-LAVASTINE et J. Five. Nous avons déjà attiré l'attention sur une forme, non décrite encore, de plaques rencontrées dans la démence sénile : plaques irrégulières, découpées, colorables par imprégnation argentique et ne s'accompagnant d'aucune modification apparente du tissu nerveux et en particulier d'aucune réaction névroglique. Ces for- mations, très différentes, par conséquent, des plaques « séniles » ‘d'Alzheimer, se comportent comme de véritables dépôts ou incrus- tations, superposés au tissu nerveux cortical, et souvent en nombre considérable. L'étude micro-chimique et physique nous a montré qu'elles étaient en majeure partie composées d'acides gras. Sur coupes à congélation examinées en lumière polarisée, on voit que ces pla- ques se présentent comme des amas de cristaux biréfringents, très caractéristiques. Ils prennent sous l’action du soudan et du scarlach B une légère teinte rosée ; ils se colorent faiblement par le bleu nil, le violet de méthyle, la fuchsine, et même l’éosine. Mais colorés à chaud, au voisinage de leur point de fusion, ces cristaux prennent une coloration intense, qui s’atténue du reste par refroidissement. [Ils sont fusibles au voisinage de 72 degrés. Ils se montrent faiblement solubles dans l'alcool à froid, le xylol, l’acétone, le chloroforme; très solubles dans l’éther à froid et dans - l’alcool à la température de 50°. Ils sont enfin susceptibles de for- mer des savons insolubles, qui permettent aisément leur colora- tion : savons de plomb, obtenus par une solution d’'acétate de plomb -et révélés par le sulfhydrate d'ammoniaque ; savons de ‘cuivre par l’acétate de cuivre, savons de fer obtenus par l’action de l’alun de fer ou du perchlorure de fer, permettant la formation de laques hématoxyliques ; savons d'argent, expliquant enfin la possibilité de l’imprégnation argentique qui nous les a révélés. En dehors de la biréfringence qui permet de constater immé- diatement leur présence, le meilleur procédé d'examen consiste dans la coloration suivante : coupes à congélation ; séjour pen- dant 24 heures dans une solution de bichlorure de fer à 5 p. 100 à froid ; lavage à l’eau distillée pendant une heure ; coloration - pendant quelques minutes par l'hématéine alunée (à chaud, jus- qu à émission des premières vapeurs) ; deshydrater et monter au baume du Canada suivant la technique habituelle. Les plaques apparaisent en noir violacé très intense, avec leur aspect en amas de cristaux en aiguilles, sur le fond pourpre de S48 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE la préparation ; on peut avec avantage décolorer légèrement par le différenciateur de Weigert ou par l’eau acidulée (acide acétique ou chlorhydrique faible). Les plaques ont été rencontrées jusqu'ici dans 8 cas de démence sénile, sur 12 cas examinés ; elles sont souvent les seules obser- vées, mais dans plusieurs cas (83 sur 8) nous les avons vues coexis- ter avec d’autres plaques du ne Alzheimer, où n'existent pas d’a- cides gras. Le mécanisme de leur formation et leur signification patholo- gique nous échappent encore ; ii s’agit vraisemblablement d’un processus de désintégration des lipoïdes cérébraux, aboutissant à l'accumulation dans le cortex de dépôts constitués en majeure partie par des acides gras. (Clinique des maladies mentales). SUR L'EMPLOI DU NITRATE D URANE DANS LA FIXATION : DES MITOCHONDRIES, par À. Tuüpa. Au cours de nos études sur la cellule nerveuse et les mitochon- dries qu’elle contient, nous avons constaté que le nitrate d’urane peut être avantageusement substitué ou mieux encore associé au bichromate de potasse pour la fixation de ces organites. ; On sait actuellement que les fixateurs destinés à l'étude du chondriome doivent nécessairement contenir de l'acide osmique ou du formol, et on estime généralement que l’action du chrome est nécessaire, soit au moment même de la fixation, soit ultérieu- rement, sous forme d’acide chromique ou de bichromate de po- tasse. Cependant, Sjôbring a montré que le chrome n'était pas in- dispensable et que le formol, à condition d’être employé à de. très fortes concentrations, assurait une fixation correcte et suffi- sante du chondriome. Cette vue a été confirmée par Duesberg, Romeis, Bang et Sjôvall, Sapehin, Guilliermond entre aulres. Pour notre part, le formol commercial pur (solution à 4o o/o d’aldéhyde formique) ne nous a donné de résultats satisfaisants que pour la fixation des mitochondries du foïe ; il s’est montré insuffisant pour l'étude du chondriome des cellules nerveuses (moelle et bulbe). Par contre, de nombreux essais nous ont mon- tré les bons effets de l’adjonction du nitrate d’urane (x). (1) Antérieurement, Fauré-Fremict, Mayer et Schacffer avaient déjà em- ployé l’urane, particulièrement sous forme d’acétaté d’urane, dont une solu- tion fixait les mitochondries et les colorait en gris après réduction par l’acide pyrogallique. SAS Ce SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 8149 Nous avons étudié les mitochondries du foie, du rein, de la mu- queuse gastrique, de la moelle, du bulbe, avec les deux formules suivantes 1° Solution de formol commercial à 20 0/0, 100 parties. — Ni- trate d'urane, une partie. 2° Solution IV de Regaud, 100 parties. — Nitrate d'urane, une partie. Les pièces doivent être de petites dimensions ; elles doivent être prélevées avec Le plus grand soin, afin d'éviter les altérations trau- matiques qui désorganisent complètement le chondriome. La zone utilisable succède à une mince couche de 150 u environ d'épaisseur. où les cellules se colorent mal, soit à cause de l’action trop brutale du fixateur, soit plutôt à cause des altérations dues aux manœuvres du prélèvement. Sous cette couche altérée, la zone où la fixation est à l’optimum, est d'une épaisseur approximative de 200 à 300 u. Puis vient une couche où la fixation devient graduellement moins bonne : les mitochondries gonflent, pâlissent, puis disparaissent. Sur ce point nos constatations concordent absolument avec celles de Bang et Sjovall. La durée de la fixation est de 18 à 24 heures ; on peut la pour- suivre pendant 48 heures, sans inconvénient, mais aussi sans avantage ; plus tard, la colorabilité des mitochondries diminue progressivement. Après 8-r0 heures, il est bon de renouveler la solution de bichromate-formoi-urane, qui noircit rapidement sans se troubler. Le post-chromage est tout à fait inutile et nous n'avons jamais eu besoin d'y recourir. Après fixation, les pièces sont lavées à l’eau courante (2-24 heures) déshydratées et incluses à la paraffine. Les coupes de 2 u 1/2 sont colorées à l’hématoxyline ferrique. On peut également obtenir des coupes par congélation de 4 à 5 u qui sont colorées à l’hématoxyline ferrique par le procédé ra- pide à chaud. La fixation obtenue est très pure et très solide : les mitochon- dries résistent à tous les solvants des lipoïdes. Les passages par le xylol ou le toluène, nécessaires pour l'inclusion à la paraffine, ne les altèrent pas. Nous avons soumis des coupes de foie obte- nues par congélation à l’action des alcools, du xylol, du toluène, de l’acétone, du sulfure de carbone, du chloroforme, de l’éther, de l’alcool additionné d’ammoniaque, sans remarquer la moindre différence dans la forme, le nombre et l'intensité de la coloration des mitochondries. | ; Déjà, après 4 heures de fixation dans le legaud IV-urane, le chondriome du foie peut être coloré dans des coupes faites par Brorocie, ComPpTEs RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 59 890 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE congélation et soumises à toutes les manipulations de dégraissa ge énumérées ci-dessus. Des fragments voisins des mêmes foies, fixés dans le formol simple à 20 o/o (aldéhyde formique à 8 o/o), ou dans le liquide IV de Regaud, pendant 24 heures, sans post-chromage, nous ont donné des résultats bien différents : avec le formol simple, le chondriome est très altéré et incolorable. Avec le liquide IV de Regaud, la fixation est défectueuse, incomplète et inconstante. Nous avons particulièrement étudié les effets de nos deux li- quides fixateurs sur des foies de Rat et de Cobaye, et sur des moelles épinières et des bulbes de Lapin. : Dans le foie de la plupart de nos Rats et de nos Cbraves. le chondriome affectait la disposition bien connue, décrite en par- ticulier par Policard : chondriocontes droits ou incurvés, grou- pés parallèlement ou s’entrecroisant, disposés radiairement en- tre les vacuoles protoplasmiques, groupés autour du noyau, et en bordure périphérique, toujours à une certaine distance de la membrane cellulaire. | Chez deux autres Rats, dont l’un était à jeun depuis 24 heures, les vacuoles protoplasmiques étaient imperceptibles et le chon- driome, plus condensé, était à peu près régulièrement réparti dans toute la cellule. ; Quel que soit le fixateur employé, formol-urane, ou bichro- mate-formol-urane, le chondriome était toujours fixé avec préci- sion, sans aucune altération, et coloré énergiquement par l’héma- toxyline ferrique. Mais après le bFichromate-formol-urane, les canalicules biliaires et les membranes cellulaires étaient dessinées par l’hématoxyline ferrique, alors qu'ils ne l’étaient pas après le formol-urane. Nous avons étudié les mitochondries du système nerveux dans les nerfs périphériques et dans les cellules de la moelle et du bulbe. L'addition de nitrate d’urane au liquide IV de nana permet de colorer les mitochondries de la myéline et du cylindraxe des nerfs périphériques. Pour la conservation des mitochondries des cellules nerveuses, encore plus que pour celles des mitochondries du foie, les plus grandes précautions doivent être observées pour éviter les alté- rations traumatiques. Dans les cellules de la moœlle, elles se mettent bien en évidence après l’un ou l’autre fixateur : elles affectent la disposition dé- crite par J. Nageotte et occupent les espaces laissés par les corps de Nissl, qui ne se colorent en gris pâle par l’hématoxyline ferri- que, qu'après fixation par le bichromate-formol-urane. Dans certaines cellules du bulbe, où le protoplasma est d’une L 1 < SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 81 épaisseur médiocre autour du noyau volumineux, elles se fixent avec précision et se colorent avec vigueur. Selon nous, le nitrate d’urane joue un rôle important dans la conservation de ces mitochondries des cellules nerveuses, qui sont ii rs à né # Mitochondries du foie (Grossissement : 1700 diamètres) …_ Fig. 1. — Rat-formol-urane ; congélation ; coloration rapide à l’hématoxyline *, ferrique. (Vacuoles réduites au minimum). 10% Fig. 2. — Cobaye-formol-urane ; congélation ; coloration rapide à l’hématoxy- La “HIT line ferrique. (Vacuoles bien développées). Fig. 3. — Rat-bichromate-formol-urane ; paraffine ; hématoxyline ferrique. (Les noyaux, les limites intercellulaires, les canalicules biliaires, les mito- chondries de l’endothélium sont également colorés). 852 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE si difficiles à fixer, que des auteurs comme Duesbers en sont ve- nus à nier leur use dans la cellule adulte. La précision et la constance de la fixation, la solidité des mito- chondries ainsi traitées vis-à-vis des différents liquides que doi- vent traverser les pièces, la simplification et la rapidité apportées dans la méthode par la suppression du post-chromage (qui exi- geait de longs jours et durcissait certains organes jusqu’à les rendre cassants et difficiles à couper), la possibilité d'obtenir, dès le lendemain du prélèvement des pièces, de bonnes préparations. du chondriome, dans des coupes à la congélation colorées par le procédé rapide à l’hématoxyline ferrique — tous ces avantages, dus à l'introduction du nitrate d’urane dans la technique mito- chondriale, nous ont paru mériter d’être signalées. (Travail du laboratoire d'Histologie comparée du Collège de France). MÉCANISME DE L’INCOAGULABILITÉ DU SANG PAR LES ARSÉNOBENZÈNES . ACTION SUR LES GLOBULINS, par Ch. FLanpix et À. Tzancx, Nous avons mis en lumière l’action anticoagulante des arséno- benzènes in vitro et in vivo (1). Le fait, de recueillir du sang dans un tube de verre dont les parois ont été complètement humectées d’une solution d’un arsé- nobenzène (novarsénobenzol, sulfarsénol) à 10 p. 100 et l’agita- tion du sang pour le mettre en contact avec l’arsénobenzène, à pour effet ik rendre le sang incoagulable. Par sédimentation, on dre au fond'du tube, les alébules Tou- ges, à la partie supérieure le plasma limpide, entre les deux un anneau lactescent comprenant les leucocytes, et les globulins. Nous avons recherché si, dans cette couche, les globulins étaient agolutinés, comme dans le sang rendu incoagulable, par la pep- tone ou, au contraire, libres, comme dans le sang rendu incoagu- lable par le citrate de soude. Les examens que nous avons prati- qués nous ont montré que les globulins n'étaient pas agglutinés, restaient séparés les uns des autres et conservaient leurs mouve- ments browniens. PA Par conséquent, en ce qui concerne l’action sur les globulins, les arsénobenzènes paraissent se comporter comme le citrate de soude. (1) C. R. de la Soc. de biol., 22 janvier 192. — SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 323 OBSERVATION COMPARATIVE DE LA DÉPENSE PHYSIOLOGIQUE DE LA MARCHE, EXPRIMÉE EN CALORIES : À, D'APRÈS LE CO? Er O? ; B, p’ApRÈS LE CO*° SEUL, par A.-D. Wazrer et G. DE DECKER. Grâce à l’obligeance du P° Langlois et avec le concours des D Chailley-Bert et Jaillie, nous avons pu prendre, sur le même sujet qui s'était prêté à nos observations au mois de mai dernier (1), une série de lectures, s’intercalant dans la série de lectures faites par Langlois et Chailley-Bert, afin de comparer expérimen- talement des résultats, exprimés en calories et obtenus : 1° par la méthode usuelle, comportant la mesure du CO° et de l'O?, afin de tenir compte du quotient respiratoire ; 2° par la méthode, que nous recommandons, qui ne tient compte que du seul CO* et où nous traduisons le c.c. de CO* en calories, en multipliant par le facteur 5,333, ou, alternativement, en appliquant au CO* la for- mule : r c.c. de CO? par seconde — 20 kilocalories par heure. Voici les chiffres A. Chiffres du P' Langlois. { c.e. GO? par sec. — 20 ca- Ventilation CO?enc.c. COencc. lories par Complant en litres (CO? p. 100 par min. lpar sec. heure avec 02 AUMREEpOSR tee ne 6,6 HO 204 3,4 68 67 En marche 5 min. 22,5 4,0 900 15,0 300 297 » TOR D 25 4,7 963 16,9 330 318 » HE). 9) 18,0 DE 918 ne 306 309 » 20 » 50,9 4,2 861 14,3 286 284 » 251» {4.0 4,3 1032 17,2 344 34x » 300» 24.0 A,7 984 10,4 328 331 REC DOS ee RO) 2.9 203 Sie) 66 67 B. Chiffres du P' Waller. AURSEEDOS cie 6,4 02. — 3,4 68 Œn marche 5 min. 17,0 4,5 — 19,7 254 » 20 , » 20,25 h,7 — 15,8 316 » 27 0» 24,0 4,0 — 16,0 320 » 32 » 28,4 UT Eee 19,4 388 » 35 » 30,0 4,2 — 20,0 ere) En général, comme on peut le voir, la concordance entre les deux séries de chiffres est assez rapprochée. Ce rapprochement est encore plus évident entre les moyennes des deux séries. Pour la série À, nous avons, au repos, une dépense de CO?, de 3,4 et, pendant la. marche, une dépense moyenne de 15,8, en consé- ‘quence une dépense nette de 12,4. Pour la série B, nous avons, 854 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE au repos, 3,4 ; en marche, une moyenne de 16,8 ; donc, une dé- pense nette de 13,4 c.c. par seconde. Le sujet, pesant 52 kgr. et marchant à une vitesse de 6 km. à l'heure, soit 1,67 par seconde, a fait un travail équivalent à 86,84 kilogrammètres (horiz.) par seconde. La dépense de CO? par kgm. (horiz.) a donc été, d’après les chiffres de la série A, 12,4/86,84 = 0,1428 c.c. et, d’après ceux de la série B, 13,4/86,84 Oo : | | Les deux dernières colonnes de la série À servent à démontrer que la différence du résultat, exprimé en calories, est sensiblement la même si on tient compte de l'O? pour calculer selon le quotient respiratoire, ou si on ne tient compte que du CO? seul, en appli- quant une fois pour toutes une correction moyenne, par exemple valeur correspondant à un Q. R. = o,9 et une température d’ana- lyse de 16,5°, qui nous donne l’équivalence : 1 c.c. de CO? par seconde — 20 kilocalories par heure. ' (35) SD) RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON SEANCE, DU, 7 NOVEMBRE 1921 SOMMAIRE CLément (H.) : Action du mé- ÿ Kummer (H.) et Mixkorr (G.): sothorium sur la fermentation | Dosage du calcium sanguin. .... 43 MONTE MAIS EE 30 Kummer (H.) et Mixkorr (G.) : CLément (H.) : Contribution à Teneur en calcium du liquide l’étude de l’action du mercure lucéphalorachidienta ee tres hh sur le système nerveux central... 35 Morez (A.) et Rocxaix (A.) : Favre (M.) et Devuxs (J.) : Sur Recherches comparatives sur l’ac- l’homogénéisation des crachats | tion microbicide des vapeurs de tuberculeux par auto-digestion quelques essences végétales. .... x SDOHPANÉE I lee los - D AO D Des 38 Mouriquaxp(G.) et MicueL (P.): Favre (M.) et Devuns (J.) : Sur 1SCOnDUIMENACITOSER PRE RECEE 47 un moyen d'obtenir des colora- ; MouriQuanD (G.), Micez (P.) tions nucléaires avec des pièces et BARRÉ (L.) : Croissance el va- SHECRIONMMEC SEE eee 38 | riétés’ alimentaires. 4002 0. 45 GATÉ (J.) et Papacosras (G.) : Papacosras (G.) et GATÉ (J.) : Antagonisme biologique entre le Remarques concernant l’action Bacille de Lôffler et le Pneumo- du formol sur les sérums nor- ! bacille de Friedlander.......... 39 | maux et pathologiques......... h9 Présidence de M. Mirancde. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE L'ACTION DU MERCURE SUR LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL, par Hugues CLÉMENT. Plusieurs bons esprits, en Allemagne-et en Suède surtout, ten- tèrent de rejeter sur le mercure certains troubles (tabès) de l’axe cérébrospinal, observés chez des syphilitiques soumis à ce produit. Cependant si on consulte les traités les plus complets de toxico- logie, on ne trouve dans ces ouvrages aucun fait permettant d’at- tribuer à la médication mercurielle les désordres dont elle est ac- cusée. Ayant eu pendant la guerre, l’occasion de rencontrer un prisonnier badois porteur d'accidents ataxiques, affirmant que plusieurs de ses camarades entrés comme lui très jeunes dans les mines de mercure, présentaient des symptômes semblables aux siens, nous avons pensé qu'il serait intéressant d'expérimenter in anima vili et de rechercher l’action du métal en question sur 856 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (36) un organisme sain. Laissant de côté toute considération médicale, voici ce qu il nous fut donné d'observer. Nos expériences furent faites sur le Chien. Nous avons choisi cet animal, car, assez souvent, il présente très nettement des si- gnes de lésions nerveuses centrales, infiniment moins visibles chez d’autres mammifères en usage dans les laboratoires. Notre sujet fut pendant plus de 2 ans soumis à une administration ré- pétée du toxique. Ce qui, si on compare la durée moyenne de l'existence d'un Chien à celle d'un Homme, représente pour ce dernier 12 années de traitement. Les doses administrées furent, nous allons le voir, considérables, la bête ne pesant que 17 kger. En effet, elle reçut : 1° des injections d'huile grise (8 c.c. de mer- cure par piqüre), par séries de 8, chaque fois suivies d'un repos de 2 mois ; 2° des pilules de 2 cgr. de biodure mercurique, à rai- son d’une par jour pendant 20 jours, avec ensuite repos de 3 semaines. Les deux médications furent sensiblement de même durée. Nous avons dù interrompre les piqures, simplement par suite d'accidents consécutifs à la mauvaise qualité d'une prépara- tion utilisée (1). Plusieurs poussées de gingivite, de salivation et de diarrhée montrant la bonne absorption des produits se mani- festèrent. Mais, durant ce long traitement, l’animal soumis à l’ex- périmentation n'a jamais présenté aucun trouble psychique ni aucune altération motrice. Depuis 6 mois, il est au repos et con- tinue à se porter parfaitement. Conclusion. — De nos recherches, il résulte qu'un Chien peut être soumis pendant plus de 2» ans à l’hydrargyration intensive, sans présenter aucun trouble cérébromédullaire. (Laboratoire de physiologie de la Faculté des sciences). ACTION DU MÉSOTHORIUM SUR LA FERMENTATION DU MOUT DE RAISIN, par Hugues CLÉMENT. Une note récente de’ Laborde et Lemay (2) nous incita à reprendre des expériences que nous avions faites, non comme ces auteurs sur des diastases, mais sur des levures radioactivées. (1) Par deux fois, les injections pratiquées produisirent une collection avec escharification des tissus tégumentaires et ouverture à l’emporte-pièce, laissant sourdre un liquide jaunâtre. Ces collections, sans microbes septiques, ren- fermant la plus grande partie du mercure injecté, tenaient à l’emploi d’huile de vaseline. (2) Action des substances radioactives sur l’amylase. Réunion biologique de Strasbourg, 8 juillet. = (37) SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 897 En 1913, un véritable engouement poussait les viticulteurs à réclamer des produits radioactifs pour améliorer (disaient-ils) leurs vendanges. Aussi, à cette époque, avons-nous institué une série de recherches destinées à élucider l’action des matières ra- dioactives sur la fermentation des vins. N'ayant pas de données précises sur la valeur exacte des substances alors employées, nous ne relaterons pas en détail cette série d'essais, retenant simple- ment, pour mémoire, sa conclusion négative. | _ Par contre, voici nos derniers résultats que nous croyons obte- nus avec toutes les précautions possibles ; nous avons d’abord préparé du moût d’Aramon, de Jacquez et de Cinsaut, avec des grappes parfaitement saines, dépouillées de leurs graines douteu- ses, puis soigneusement lavées à l’eau de pluie bouillie. Ce jus de raisin fut ensuite divisé en deux parties : une servit à préparer 12 tubes témoins, garnis chacun de ro c.c. de liquide ; une autre permit de confectionner 12 tubes semblables aux premiers, mais additionnés de plus ou moins de bromure de mésothorium (1) 3 en renfermaient 1/8 de microgramme ; 3 en renfermaient 1/4 ; 3 en renfermaient 1/2 ; 3 en renfermaient 1 micro- gramme. : Pour rester dans des conditions rigoureusement identiques, le lot témoin reçut 1/8, 1/4, 1/2, 1 c.c. d’une solution renfermant par c.c. : glycérophosphate de sodium, 0,001 : bicarbonate de sodium, 0,001 ; chlorure de calcium, 0,000 ; chlorure de potas- -Sium, 0,0001 ; chlorure de sodium, 0,0065 ; cette solution ser- vant de véhicule au mésothorium employé. Les 24 tubes, une fois reliés à 4 petites éprouvettes pour déga- gement de gaz, furent placés dans une pièce ensoleillée, dont la _ température variait entre 2r et 24°. Une observation attentive nous montra que : 1° la fermenta- tion commença simultanément dans tous les vases ; 2° le volume d’acide carbonique dégagé fut semblable partout : 3° au micros- -cope, les moüts à mésothorium présentaient des levures identi- ques aux moûts normaux, sans activité cellulaire spéciale, et en nombre égal, si l’on examinait 10 champs pour chaque cas. Conclusion. — Le bromure de mésothorium ne semble done nullement influencer la fermentation normale des moûts. (x) Mésothorium de Rhemda, préparé par la $. F. E. R. C. 858 È RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (38) SUR L'HOMOGÉNÉISATION DES CRACHATS TUBERCULEUX PAR AUTO-DIGESTION SPONTANÉE, par M. Favre et J. Devuxs. Sans réaliser, comme les méthodes d'homogénéisation plus compliquées, la concentration de tous les Bacilles présents, l’auto- digestion spontanée des crachats facilite la recherche du Bacille de Koch, en produisant un enrichissement très appréciable en Bacilles. Abandonnés à eux-mêmes à la température du labora- toire pendant 4-5 jours, les crachats se séparent en 2 couches, une supérieure liquide séreuse, une inférieure, verdâtre, pulvé- rulente ou grumeleuse, égale au 1/3 ou à la 1/2 du volume pri- mitif. La partie séreuse contient peu ou pas de Bacilles. La partie inférieure s'étale sur lame aussi facilement que du sang, sans grumeaux ài détritus. La richesse en Bacilles de Koch par rapport au crachat frais est grossièrement proportionnelle à sa réduction volumétrique. Le temps de sédimentation peut être porté à 10-15 jours ; il peut, d’autre part, être abrégé à 37° ou en été, mais il y à, dans ce cas, pousse de la flore microbienne non tuberculeuse des crachats, ce qui peut avoir des inconvénients. En s’épargnant ainsi les manipulations longues de l’homogé- néisation, on obtient néanmoins un résultat plus précis qu'en prélevant par la technique ordinaire les parties purulentes du crachat. Il semble qu'il y ait là un avantage surtout pour les re- cherches en série sur un même malade ou pour l'examen d'un srand nombre de crachats. (Laboratoire de médecine expérimentale de la Faculté de médecine). SUR UN MOYEN D'OBTENIR DES COLORATIONS NUCLÉAIRES AVEC DES PIÈCES SURCHROMÉES, par M. Fasre et J. DEvuns. Un séjour de plus de 24 heures dans les fixateurs chromiques (Muller, Zenker, Tellyesniczky) gène notablement les colorations, surtout nucléaires. Dans ces conditions, l’hématéine, par exemple, colore les tissus en nappe, noyau et cytoplasma indistinctement. Un moyen facile de remédier à cet inconvénient consiste à plon- er les coupes une fois collées dans une solution forte de bicar- bonate de sodium. Cette solution agit d’autant plus vite qu’elle est plus concentrée, et on peut employer une solution saturée. Il est bon de collodionner les coupes auparavant. = (39) SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 329 Nous résumons ainsi ce point de technique : déparaffinage des coupes par xylol ou toluène ; alcool absolu ; alcool à 90° ; collo- dionnage ; alcool à 70° ; solution de bicarbonate de sodium à 10 p. 100 gendant 5 à ro minutes. Lavages minutieux à l’eau ordinaire. Coloration. Cet artifice permet d'utiliser des pièces oubliées dans les fixa- teurs chromiques et aussi de bénéficier de l'excellente fixation donnée par un chromage prolongé. (Institut bactériologique). ANTAGONISME BIOLOGIQUE ENTRE LE BACILLE DE LOÔFFLER ET LE PNEUMOBACILLE DE FRIEDLANDER, par J. GATÉ et G. PAPAGosTAS. Nous avons eu récemment l’occasion de suivre cliniquement et bactériologiquement un certain nombre d’angines à Bacilles de Lôffler et à Pneumobacilles associés. Or, dans tous les cas obser- vés par nous, nous avons pu relever les trois faits suivants a), ces angines se sont montrées constamment bénignes et cela avec une régularité telle qu'il nous semblait bien improbable de nous trouver en face d'une éventualité banale ; b), dans tous ces cas, nous avons pu remarquer que le Bacille de Lôffler, nettement constaté et identifié, disparaissait relativement assez vite de la gorge des sujets infectés ; c), enfin, dans les cultures mixtes de Pneumobacilles et de Bacilles de Lôffler obtenues par ensemence- ment des angines précédentes, nous avons noté au cours des re- piquages successifs la diminution progressive et ultérieurement la disparition du Bacille de Lôffler. L'importance de ces faits était assez manifeste pour justifier leur publication. Notre maître, le docteur Favre, dans deux arti- cles antérieurs, le premier en collaboration avec le docteur Bocca et l’un de nous, le second avec nous, a déjà attiré l'attention sur ce point. D'autre part, cette question a fait l’objet de la thèse de Lacoste (Lyon, 1921), que nous avons inspirée. On trouvera, dans ces différents travaux, l’exposé des constatations cliniques et bac- tériologiques qui ont été faites et les hypothèses qu'on pouvait en inférer sur un antagonisme possible entre le Bacille de Lôffler et le Pneumobacille. Nous avons cherché sur le terrain de l’expérimentation à con- trôler la valeur de cette hypothèse et, dans le cas où elle répon- drait à une réalité, à pénétrer le mécanisme de l’antagonisme vé- rifié. 860 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (40) 1° Nous avons utilisé des souches différentes de Bacilles de Lôffler (échantillon fourni par l’Institut Pasteur, microbes isolés par nous, souche donnée par le service des sérums de l'Institut bactériologique). Parmi ces Bacilles, il en était de virulents (ceux isolés des gorges contaminées) ; les autres présentaient une viru- lence atténuée par une longue conservation en milieux de cul- ture. Nous pouvons faire la même remarque pour les différents. types de Pneumobacilles expérimentés. D'autre part, nous avons choisi comme milieux de culture des produits variés, gélose ordi- naire, gélose-ascite, sérum gélifié. Sur ces milieux, nous avons, dans de multiples essais, ensemencé, en même temps et en quan- tité approximativement égale, des colonies de Lôffler et de Pneu mobacilles. Dans ces conditions, avec les différentes souches et sur les différents milieux, après une série de repiquages pratiqués tous les deux jours, nous avons constamment observé une prédo- minance progressive du Pneumobacille sur le Bacille de Lôffler qui, dans tous les cas, finissait par disparaître dans un temps variant entre 30 et 4o jours. Il est à noter que le sérum gélifié, milieu d'élection du Bacille diphtérique s’est montré dans toutes ces expériences le terrain sur lequel cet agent microbien associé au Pneumobacille a le plus longtemps résisté. D'ailleurs, à cette végétabilité progressivement déficiente du Bacille de Lôffler cor- respondait une modification appréciable de ses caractères micros- copiques et de ses affinités tinctoriales. Les Bacilles deveraient moins granuleux et présentaient une tendance marquée à l'ho- mogénéité. D'autre part, ils étaient souvent plus longs que de coutume. Ils se montraient fréquemment dissemblables entre eux par leurs dimensions ou par leur aspect. Enfin, ils prenaient mal les colorants. Tous ces caractères rappelaient les formes d'invo- lution bien connues pour certains germes microbiens entretenus sur des milieux dysgénésiques et dans des conditions défavorables de culture. De ces premiers faits nous avons cru pouvoir conclure à un an- tagonisme entre les deux agents microbiens considérés. Cette idée d’un antagonisme paraissant établie, la question se posait immé- diatement de savoir si le Pneumobacille entraînait la disparition du Bacille de Lôffler, soit par lui-même, soit par les toxines qu'il sécrète. L'expérience suivante nous à éclairés à ce sujet. >° Sur sérum gélifié, nous avons, en un territoire limité, en- semencé et cultivé du Pneumobacille. Au bout de quelques jours, nous enlevions soigneusement, avec l’anse de platiné, les colonies pneumobacillaires. Puis, en ce même point, nous ensemencions du Bacille diphtérique. Dans ces conditions, nous avons constaté que le Bacille de Lôffler poussait très lentement et très mal, alors que sur le même (41) SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 864 tube, en un point voisin, le même Bacille végétait abondamment. Donc. le Pneumobacille arrête le développement du Bacille de Lôffler, non par sa seule présence,. mais par la modification du milieu cultural, soit par une soustraction peu probable de subs- tances nutritives, soit plutôt par une sécrétion de substances em- pèchantes, de toxines nuisibles à la végétabilité et à la vie normale du Bacille diphtérique. C'est à cette conclusion que nous avons cru pouvoir nous rattacher. Elle nous a, au reste, inspiré d’autres recherches qui feront l’objet d’une note ultérieure. (Service des diagnostics de l'Institut bactériologique). RECHERCHES COMPARATIVES SUR L'ACTION MICROBICIDE DES VAPEURS DE QUELQUES ESSENCES VÉGÉTALES, par À. Morez et À, Rocraix. But du travail. — Pour les huiles essentielles, le mécanisme de leur activité thérapeutique, qui a été remise en honneur à pro- pos du traitement de certaines plaies de guerre et de diverses maladies contagieuses, est interprété de différentes façons. C’est dire qu'il est mal connu et qu'il doit être l’objet de nouvelles études. Pour apporter notre contribution à celles-ci, nous avons commencé par des comparaisons entre les pouvoirs microbicides des vapeurs des plus usités de ces produits. Nos résultats, venant après ceux de Chamberland, de Cadéac et Meunier, de Miquel, de Martindale, de Hall, etc..., nous semblent présenter cepen- dant quelque intérêt à cause de la technique suivie, qui réalise: des conditions aussi voisines que possible de la pratique. Ils se distinguent également de ceux de Lucien Cavel, qui a étudié seu- lement l’action infertilisante des huiles essentielles. | Technique. — La méthode de Koch, dite « au fil », a été em- ployée, parce que seule utilisable en l'espèce. Pour cela des cor- delettes, imprégnées de cultures en bouillon approprié, ont été . suspendues au centre de tubes à essai stérilisés, munis de bou- chons de coton. Elles ont été dans cette position desséchées à 37°, pendant 24 heures, sauf en ce qui concerne les tests à Mé- ningocoque qui, ne résistant pas à la dessiccation, ont dü être: employés humides. | Au moment où commençait chaque expérience, nous introdui- sions 1 c.c. de l'essence essayée dans le fond de chacun de ces tubes et nous nous arrangions pour que l'extrémité de la corde- lette vienne à 3 cm. au-dessus du liquide. Les tubes, ainsi pré- parés, ont été placés aussitôt à l’étuve à 37° et maintenus pendant 862 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (42) des temps déterminés, après lesquels on appréciait la vitalité des microbes, en ensemençant aseptiquement un fragment de test dans le milieu liquide convenable, dont on suivait l’évolution pendant 792 heures. Les microbes utilisés ont été : Méningocoque (type B), Bacille d'Eberth, Staphylocoque doré, Bacille diphtérique, spores char- bonneuses, représentant ainsi différents échelons de la résistance et de la vitalité. | Quant aux essences mises en œuvre, nous avons utilisé des produits, répondant aux exigences du Codex, dont la plupart ont été mis gracieusement à notre disposition par la pharmacie cen- trale de France. à Temps d'exposition aux vapeurs nécessaire pour tuer les microbes. EEE Spores Nature de l'essence Méningocoque B. d’Eberth Staphyloc. B. dipht. charbon heures heures heures heures CLONES EEE Drrebiee 1/4 Le 2 7 co IA débroones 550 1/4 1 5 EN 00 OLA MEL NE EE SEE 1/4 I 7 24 c'e) Bergamoter 127% tete 1/4 2 24 7 00 Genre r CEE Ë I 1 24 524 ©O CILOHES ERP EC PRCARUEE Mine 5 7 > 24 Le) Gifronmelle mere MT I 2 24 >24 c'e) lavande peer EEE 334 ro OA 24 of (2) Coménol ee EUX I 24 24 24 c'e) MNT ss pod nude nc 1/2 24 >24 >24 (ee) Romarin ee" T2. 2 >24 >24 >24 2 SARA TS AE Ce Me 2 1/9 92 Don >24 c'e] PUCAIN PUS MEET ECRC ETS Se LAS ONE do >24 ee) BA GANT A Eee 2 1/205>94 >2/ >24 CO Tests témoins ....... Je dE ASS co co (dessiccation) Dans cette première note ne figurent, pour la facilité des com- paraisons, que les temps nécessaires à la destruction des micro- bes, mais nous devons à la vérité de dire que nous avons observé également pour des temps plus courts une action retardante sur leur développement, qui n’est pas sans intérêt. Conclusions. — 1° L'activité des vapeurs d’essence essayées pré- sente des différences notables de l’une à l’autre, suivant les mi- crobes, même vis-à-vis du Méningocoque, particulièrement sen- sible aux antiseptiques. 2° Les essences dont les vapeurs nous ont paru les plus actives, au point de vue microbicide, sont celles de citron, de thym et d'orange. 3° Si l’on veut obtenir une stérili- sation complète et non pas seulement un simple effet inhibiteur il semble nécessaire," même vis-à-vis des microbes sensibles, de prolonger le contact avec les vapeurs des huiles essentielles. Pour (43) SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 563 agir sur le Bacille diphtérique, il faut un nombre d’heures consi- dérable. (Laboratoire de chimie organique et laboratoire d'hygiène de la Faculté de médecine). DOosAGES DU CALCIUM SANGUIN, par Robert H. Küummer et G. Mixkorr. Depuis des années, nous essayons les différentes méthodes pro- posées pour le dosage du calcium sanguin et avons cherché à en élaborer qui répondent aux exigences du clinicien, en réunissant l'exactitude avec la simplicité d'exécution et la possibilité de ne traiter que de minimes quantités de sang. Jusqu'au moment où nous avons eu connaissance de la méthode de Kramer et Tisdall, nous nous sommes heurtés à des difficultés qui rendaient impos- sible de suivre le traitement du tétanique par les variations du calcium de son sang. Dans le but de vérifier la méthode de Kra- mer et Tisdall, nous avons pratiqué un certain nombre de dosages dont voici les résultats : Sujet c.c. de sérum c.c. KMnO# N/100 Ca p. 1000 Erreur p. 100 SA NS à à I 0,50 0,100 I 0,48 0,096 A Ds Ne I 0,45 0,090 UT 0,50 0,100 10 Gt ee I 0,50 0,100 Ï 0,53 0,106 5,6 Dale NS à I 0,55 0,110 | I 0,60 0,120 . 8 CARO I 0,60 0,120 “ar 0,8 0,110 350 Sujet c.c. desérum c.c. de KMnO4N p. 100 Ca p. 1000 Erreur p.100 DRE de tree I 0,29 O,II I 0,9) O,II O AS A PRE I 0,20 0,10 L 0,20 0,10 (o] OR EAE I 0,0 0,10 Le 0,0 0,10 o Flag ox. NT 0,5 O,I1 1 0,99 O,IL o HO RE I 0,0 0,10 I 0,90 0,10 O AS: ; I 0,90 0,10 I 0,20 0,10 o 864 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (44) Sujet c.c. de sérum c.c. de KMnO# N p.100 Ca p. 1000 TRANS ï 0,60 0,12 A as I 0,65 0,13 1 PAC PAERE TAN I 0,45 0,090 TNA AN Pr 0.43 0,080 TOLÉRSEN EE 2 1,10 O,II DS De 2 1,0 0,10 IRON à cr 90 I 0,54 0,108 FOR Rte T 0,19 0,090 DO Ne 2 0,80 0,080 Comme on le voit, pour 11 sangs où le dosage a été fait en dou- ble, 6 fois les résultats sont identiques, et 5 fois ils diffèrent ; l’er- reur varie de 3-10 p. 100; suivant Kramer et Tisdall, l'erreur maxi- ma serait de 5 p. 100, et nous pensons quil faut attribuer les plus grosses erreurs de nos dosages non pas à la méthode elle-même, mais à notre manque de pratique ; ce sont nos premiers dosages faits avec cette méthode. Les chiffres qu'on obtient chez des sujets normaux se rapprochent beaucoup de ceux qui ont été trouvés avec des méthodes qui offrent de réelles garanties d’exactitude ; Jansen, qui a beaucoup travaillé cette question, indique comme normale, chez l’adulte, une teneur de 0,090 p. 1.000, Stehmann indique de 0,086-0,092 p. 1.000, en moyenne. (Clinique chirurgicale de l'Université de Genève). TENEUR EN CALCIUM DU LIQUIDE CÉPHALORACHIDIEN, par Robert H. Küummer et G. Mivrorr. Pour autant qu’il nous a été possible de le contrôler, les publi- cations sont muettes au sujet de la teneur en calcium du liquide céphalorachidien. Nous nous sommes servi de la méthode décrite par Kramer et Tisdall pour le dosage du calcium sanguin, après avoir reconnu son exactitude malgré sa grande simplicité. Technique. — Mettre r c.c. de liquide céphalorachidien dans un tube à centrifuger ; ajouter goutte à goutte 2-3 c.c. d’eau re- distillée, puis une goutte d'H,SO, I. N. et une goutte de NH, CI à 30 p. 100 enfin, 1 c.c. d’acide oxalique approximativement nor- mal. Bien agiter après chacune de ces additions. Laisser alors re- poser pendant une heure. Puis ajouter un c.c. d’acétate de so- dium (solution saturée). Laisser de nouveau reposer une heure. Amener à 6 c.c. environ, centrifuger, rejeter le liquide qui sur- nage et laver trois fois avec de PNEE, à 2 p. 100. Dissoudre à chaud le précipité d’oxalate de calcium avec 2 c.c. d'H,SO, I. N., puis litrer avec du KMnO, N/ 100, jusqu’à ce que la teinte rose persiste une minute. (45) SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 365 L'erreur pour le calcium du sang serait de 5 p. r00 dans les cas extrêmes, selon les auteurs de la méthode ; elle est généralement beaucoup plus faible ainsi que de nombreux dosages ont pu nous en convaincre. Chez 4 sujets normaux, à qui on avait retiré une certaine quan- tité de liquide céphalorachidien pour. pratiquer une anesthésie rachidienne, nous avons trouvé les chiffres suivants : Liquide céphalorachidien Ca p. 100 : DAC EE NES TACCS ‘ 0,050 ARR EE DO) 0,020 Een a ANS IE 0, 0,02 JADE RAS EE VAE 200) 0,020 Des recherches ultérieures montrèrent que ce chiffre de 0,05 pour 100 est bien le taux normal et constant du Ca dans le liquide céphalorachidien. Remarquons déjà maintenant la grande différence qui existe à ce point de vue avec le sang dont la teneur normale oscille en- ire 0,08 et 0,12 p. 100 de Ga. (Clinique chirurgicale de l'Université de Genève). CROISSANCE ET VARIÉTÉS ALIMENTAIRES, par G. MouriQuan», P. Micuez et L. BARRÉ. La croissance et son mécanisme intime ont donné lieu à de mul- tiples recherches, mais le problème a été approfondi par les con- quêtes récentes de la biologie (notion des facteurs dits accessoi- res surtout étudiés par Mac Collum et ses collaborateurs ainsi que par Osborne et Mendel, rôle des amino-acides indispensables, des sels et même de l’état physicochimique de l’aliment, sur lequel nous avons récemment attiré l'attention). Toutes ces recherches biologiques, si intéressantes soient-elles, ne tirent toute leur valeur qu'en s’appuyant sur la clinique. Celle- ci pose avant tout le problème suivant : « Quelle forme diététique et quelle combinaison d'aliments réalise la croissance optima ? » IL est de notion classique d'admettre que la variété alimentaire Joue un rôle important dans la croissance, sans doute en multi- pliant l'apport des substances indispensables. L'un de nous avec Weill, au cours d'expériences antérieures, a vu que des Pigeons jeunes, nourris avec une seule espèce de graines complètes, sur- vivaient indéfiniment, mais gardaient une courbe de poids en plateau, tandis qu'avec une consommation égale de 2 espèces de graines la croissance était normale. Nous avons entrepris dans ce sens de nouvelles recherches en nous servant de jeunes Poulets afin d’essayer de mieux préciser Brococie.- CompTEs RENDUS. —— 1921. T. LXXXV. 60 866 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (46) les rapports de la croissance avec l'alimentation. Nous avons pris des sujets de mème race (bressane grise) et de même couvée et nous les avons soumis à des conditions extérieures identiques, au cours d’une expérience ayant duré 100 jours (x). Les Poulets ont reçu un régime spécifique (grains de céréales) et pour cer- tains un peu d'aliments frais sous forme d’herbe d’Orge. Deux d’entre eux ont eu également du son'et du pain. Le poids de nour- riture donnée a toujours été le même pour les divers groupes et assez abondant pour qu'ils puissent gaspiller une partie, soigneu- sement pesée. Tous Îles régimes avaient une valeur calorique sen- siblement égale, et à ce point de vue, les Poulets au régime varié avec son étaient désavantagés, ce dernier étant inférieur à ce point de vue (2). Tous les sujets ont reçu en outre de l’eau à vo- lonté, une ration de sable lavé et stérilisé, et, 2 fois par mois, un peu de papier buvard, suivant les indications d'Osborne et Mendel. | Nos expériences ont porté sur deux points principaux : unifor- mité et variété de l’alimentation ; rôle de l’aliment frais. Voici le tableau résumant nos constatations au r00° jour : Nourri'ure Gain de poids consommée Coefficient par jour par jour d'ulilisation Alimentation variée avec herbe (graines di- NOrSeS SO MAI) Mere Por enr Bhor-#50 43 gr. 54 12,64 Orge, Blé, Maïs: avec herbe (3)....... 3 gT. OI 36 gr. 82 9,20 % Orge, BE, Maïs, sans herbe ..:....4%72 3 gr. 8p RH e ro ( 10,80 # Orge crue” avec’ herbe :....... 02 SEL. 1DD 39 gr. 30 9,0% % Orgecrue, sans herbe: r.:.:7.%4:.:200te JET H20 SONORE 6,56 %. Orge stérilisée 1 h. 1/2 à r20° avec herbe. 2 gr. 45 ho gr. 79 6,01 %. Orge stérilisée x h. 1/2 à 120° sans herbe. 2 gr. 075 4o gr. 86 5,07 %. Riz décortiqué ayec herbe... M HMS 00 290ET: 00 Dans nos cas, tout s’est passé comme si la variété alimentaire avait une importance essentielle au point de vue de la croissance. Le poids a augmenté, proportionnellement avec elle. La stérili- salion a paru altérer sensiblement la valeur nutritive d’un aliment et son pouvoir excitateur de croissance. Enfin, nos expériences montrent l’action de l’addition au régime d’un peu d'aliments frais. L’herbe d’Orge non seulement semble parer en grande par- tie aux défauts d’une alimentation monotone, mais a suffi à elle seule à permettre la survie pratiquement indéfinie chez les Pou- (1) Voir tous les détails dans la thèse prochaine de Barré (Lyon). (2) Des expériences, parallèles au régime Orge crue, Maïs cru, n'ont pas révélé de différences sensibles entre le pouvoir nutritif de l’Orge et du Maïs chez des Poulets en était de croissance. (3) Ces chiffres correspondent au 68e jour de l’expérience, l’un des sujets ayant par suite souffert de la claustration. = (AT) SÉANCE DU 1 NOVEMBRE 867 lets nourris au Riz décortiqué. Les sujets, au même régime, mais ne recevant pas d'herbe, n’ont pas survécu au-delà de 35-37 jours. Nous ne rechercherons pas ici quelle sont les substances (vita- mines?) introduites par le régime varié et l’aliment frais. Il nous suffira de souligner dans nos cas, l’importante action que sem- blent avoir exercé ceux-ci sur la croissance. (Laboratoire de pathologie et thérapeutique générales de la Faculté de médecine). SCORBUT ET ACIDOSE, par Georges Mouriquanr et Paul Mrcuez. En 1919, Morgen et Berger (1) ont prétendu que des Lapins nourris seulement à l’avoine, mouraient en quelques semaines, alors qu’en additionnant de 1 p. 100 de bicarbonate de soude on permettait une survie indéfinie. Ils concluent que les accidents observés étaient dus à l’acidose. Un peu plus tard, Funk (2) à re- pris ces expériences et arrive à des résultats assez discordants. Tandis que chez le Lapin, l’addition d’un alcalin semble permet- tre une survie assez prolongée, les Cobayes à ce même régime meurent régulièrement de scorbut typique, et souvent même de façon plus précoce que les témoins à l’avoine seule. Plus récem- ment, Glanzmann (3) a étudié, sur le Cobaye nourri à l’Avoine seule, l’action soit du bicarbonate, soit d’un mélange de bicarbo- nate et de citrate de soude, soit de ces deux sels additionnés de lactate de calcium, soit de levure de bière sèche. Ses résultats peu- vent se schématiser de la façon suivante. Dans les deux premiers groupes, scorbut inconstant tardif (entre r00 et 155 jours) et lé- ger. À l’autopsie, on a souvent constaté de l’acétone dans les urines. Nous avons repris à notre tour ces recherches et nous en ap- portons les résultats. Disons, tout d’abord, que nous n’avons pas voulu discuter de la nature vraie de l’acidose (4) et que nous nous sommes bornés à étudier l'effet thérapeutique de divers al- calins 2 joutés au régime scorbutigène habituel. (r) Morgen et Berger. Journ. phys. Chem., 1915, t. XCIV, p. 324. (2) Funk. Journ. biol. Chemistry, 1916, t. XXV, p. 4oo. (3) Glanzmann. Société suisse de pédiâtrie, 27 juin 1920, et communication personnelle. (4) Dans deux cas de scorbut banal, provoqué par le régime Orge et Foin, la recherche de l’acétone dans les urines est restée négative, même post mortem. 858 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (48) Dans une première série, un groupe d'animaux a reçu 25 gr. d'Orge, et 10 gr. de Foin, 1 gr. de bicarbonate de soude par jour. Survie moyenne : 31 jours. À l’autopsie, scorbut intense. Un deuxième groupe consommait avec le même régime de base, r gr. de bicarbonate de soude et 0,50 gr. de lactate de chaux. Survie moyenne : 3r jours. À l’autopsie, scorbut intense. Dans une seconde série, nous avons repris les doses exactes de Glanzmann, et, pour chacune d'elles, nous avons expérimenté sur un groupe de Cobayes nourris à l’avoine et un groupe nourri à l'Orge et Foin Groupe I Avoine. Orge et Foin. Bicarbonate de soude. Mort à 23 jours. Mort à 27 jours. 2 gr. pro die. Scorbut intense. Scorbut ascez intense. Groupe II Citrate de soude. Mort à 22 jours. Mort à 29 jours. Bicarbonate de soude. Scorbut moyen. Scorbnt assez intense, Groupe III Paquet de 2 gr. du mélange Lactate de CA... 100. Mort à 24 jours. Mort à 28 jours. Citrate de Na... 50. Scorbut assez intense. Scorbut assez intense. Bicarbonate de Na... 2£ Groupe IV Paquet de 2 gr. du : mélange ; Lactate de Ca... 100. Mort à 24 jours. Mort à 28 jours. Citrate de Na... 5o. Scorbut moyen. Scorbut moyen. Bicarb. de Na... 25. Lev. de bière sèche. 25. Les mêmes doses données à des Cobayves consommant ie même mélange d'Orge et d’herbe fraiche n'ont donné lieu à aucun ac- cident. Contrairement aux conclusions des auteurs précédents, nos re- cherches nous paraissent démontrer que le scorbut expérimental des Cobayes n'est pas fonction d’acidose, tout au moins si l’on n'admet comme eux pour critérium de celle-ci, l'effet thérapeu- tique de l'addition d’alcalins, sans vouloir préjuger de la défini- tion exacte, encore mal précisée, de cette acidose. La clinique avait du-reste déjà montré les différences profondes qui séparent la genèse des troubles scorbutiques de celle des manifestations pathologiques relevant de l’acidose. (Laboraloire de pathologie et de thérapeutique générales de la Faculté de médecine). ÉEns ir sat toi dt bé nt ont mnt indne à 0 LT re lame. À STE RER (49) SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 869 REMARQUES CONCERNANT L'ACTION DU FORMOL SUR LES SÉRUMS NORMAUX ET PATHOLOGIQUES, par Papacosras et GATÉ. En novembre 1920, nous avons fait connaître à la Société une réaction assez curieuse, que présentent les sérums syphilitiques, à réaction de Wassermann positive, vis-à-vis du formol du com- merce à {o p. 100. Nous avons montré à cette occasion que, dans des conditions d'expérience déterminées et faciles à réaliser, une proportion infime de formol, soit [IT gouttes, amenait, en un temps variant de 24-48 heures, la gélification et la prise en masse d'un c.c. de sérum syphilitique, au point que le tube renfermant le sérum pouvait être retourné sans qu'il s’écoulât la moindre quantité de liquide. Cette réaction ne se produit pas avec les sé- rums non syphilitiques, à Wassermann négatif. Dans nos essais, nous avions alors trouvé entre la « formol-gélification » et la réaction de Wassermann une concordance parfaite dans 85 p. 100 des cas. Depuis lors, nous avons pu trouver, dans la littérature médicale, diverses communications, qui nous ont montré que cette réaction avait au moins intéressé sinon convaincu d’autres expérimentateurs, parmi lesquels nous citons M. Mackenzie, de Londres, qui affirme dans le British medical Journal, du 11 juin 1921, avoir trouvé dans 23 examens comparatifs des résultats con- cordants entre la réaction de Wassermann et notre réaction. Aussi, ayons-nous jugé nécessaire pour nous faire une opinion ferme de reprendre l’étude de cette réaction sur un très grand nombre de sérums cliniquement syphilitiques ou non. Les recher- ches sont actuellement en cours. Nous espérons pouvoir bienvor- en communiquer les résultats à la Société. Mais aujourd'hui, nous désirons signaler une réaction un peu : différente qu’on obtient, dans d’autres conditions d'expériences avec le formol, sur tous les sérums normaux ou pathologiques. Si, dans des tubes disposés en série et contenant tous 1 c.c. de sérum, on laisse tomber des quantités progressivement croissan- tes de formol, on assiste au développement des phénomènes sui- vants : la « formol-gélification », qui ne s'obtient qu'avec IIT gout- tes de formol et après un temps moyen de 36 heures, n’est naturel- lement pas réalisée dans cette expérience. Par contre, avec une certaine quantité de formol, on aperçoit la production, dans le mélange resté limpide, de petits grains en suspension. Avec une quantité plus grande du réactif, le mélange vire au vert pâle et prend un aspect fluorescent. Une proportion plus grande de for- mol amène l'apparition de traînées opaques, d’un blanc laiteux, 870 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON | (50} qui descendent comme un voile vers le fond du tube. Si, enfin, on augmente encore la dose de formol, on voit se former de très nombreux coagula, ressemblant à des grumeaux de lait, qui flot- tent dans le liquide clair constitué par le formol en excès comme des villosités choriales dans l’eau. À ce moment, il semble bien qu'on soit arrivé au bout de la réaction et qu'un nouvel excès de formol ne puisse plus entraîner aucune modification. Cette réaction se produit avec tous les sérums normaux ou pa- thologiques, syphilitiques ou non. Elle traduit à n’en pas douter la précipitation des albumines du sérum par le formol qui, comme on le sait, coagule les albumines. Toutefois, fait curieux, si nous pratiquons cette réaction sur un sérum syphilitique, en nous arrêtant à la limite de sa phase terminale, c’est-à-dire au moment où apparaissent les coagula blanchâtres, on peut voir, le lende- main, dans le tube conservé à la température du laboratoire, que le liquide surmontant les grumeaux tombés au fond s’est pris en masse, comme dans la « formol-gélification ». Ce dernier phé- nomène ne se produit pas toujours ; il est vraisemblablement conditionné par la finesse de la réaction initiale au formol, qui doit avoir été arrêtée à temps, de façon à respecter certaines albu- mines ultérieurement gélifiables. Il semble donc que le formol agisse sur le sérum humain pour en précipiter les albumines, à la condition que le réactif soit utilisé en quantité suffisante. Cette réaction est banale, commune à tous les sérums, et se produit im- médiatement. Par contre, le formol utilisé à la dose de III gouttes amène en 36 heures environ la gélification des sérums syphiliti- ques à réaction de Wassermann positive, alors que, dans les mêmes conditions, il reste inactif vis-à-vis des sérums non syphi- litiques à réaction de Wassermann négative. Cette dernière réac- tion, qui répond peut-être à la gélification lente de certaines albu- mines ou de certaines substances respectées ou non par la réac- tion au formol à doses massives, se produit lentement, reste par- ticulière aux sérums syphilitiques et répond, au reste, non à une précipitation, mais à une gélification. (Service des diagnostics de l’Institut baclériologique). \ (109) 674 = RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE SEANCE DU 5 NOVEMBRE 1921 SOMMAIRE Bessemans (A.): Effet du chauf- FaBry (P.) : Etude de l’agglu- fage sur les sérums de Cheval tination du Bacillus coli « modi- dans la réaction de Bordet-Gen- Hépspar le phénolrs "0" 12/4 gou pour le diagnostic de la Fagry (P.) : Modifications bio- dourine SR Sn ne OR AO En 127 | logiques du Bacillus coli en mi- DE WicpeMan (E.): À propos EDP hÉMIQUÉS MERS EP CEE 122 edesmyrmécophilie.......... 112 GrATIA (A.) et JAUMaIN (D.) : De WiniwartTER (H.) : Notes Dualité du principe tique du cytologiques, relatives à l’hypo- Colibacille et du Staphylocoque. 120 DDNÉE So Son NE RESTE 109 GRATIA (A.) et Jaumain (D.) : Dusrin (A.-P.) et GéranD (P.): Identité du phénomène de Twort Sur l'existence de rapports de et du phénomène de d’Herelle.. 118 continuité directe entre parathy- VAN SACEGHEM (R.) : La vacci- roïdes, thyroïdes et nodules thy- nation contre la peste bovine... 116 miques chez les Mammifères.... 114 Présidence de M. L. Gedoelst. - NOTES CYTOLOGIQUES RELATIVES À L'HYPOPHYSE, par H. DE WiniIWARTER. L'étude d’une série d’hypophyses de jeunes Chats, à partir de la naissance jusqu à l’âge de six semaines, m'a permis de faire les observations suivantes : ° L'augmentation de volume que l'organe présente à six se- maines vis-à-vis de celui d’un Chat nouveau-né, résulte presque entièrement du développement de la portion nerveuse. Celle-ci double de volume, entraînant une extension de la couche palléale (feuillet postérieur de la portion épithéliale). Cette dernière, d’a- bord constituée de trois ou quatre rangées de cellules, comporte alors huit à dix couches. En outre, les mitoses y sont toujours abondantes : dans chaque coupe on peut en compter de ro-15, - alors que le feuillet antérieur (portion glandulaire proprement 812 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (110) dite) n’en possède que deux ou trois et pas même dans toutes les coupes. Le lobe antérieur ne s’est pas épaissi d’une manière ap- préciable. 2° Dans toutes les hypophyses étudiées, la portion glandulaire est constituée de deux espèces cellulaires, connues comme cellu- les chromophobes et chromophiles. Les premières ont un protoplasme clair, finement ponctué, où FrG 7. se voit un idiosome avec deux corpuscules centraux. L’héma- toxyline ferrique fait apparaître, en outre, des granulations grises * ou noires, abondantes autour de l’idiosome et que je considère come de nature plastosomiale. Les cellules chromophiles ne se distinguent des premières que parce qu’elles sont bourrées de fines granulations avides de matières colorantes et serrées au point de masquer l’idiosome et parfois même le noyau. Contrairement à ce qui est décrit dans la plupart des travaux relatifs à l’hypo- physe, je n'observe, entre ces deux catégories de cellules, ni dif- férences dans les limites cellulaires, toujours précises, ni dans l'aspect du noyau, pourvu d’un nucléole mais pauvre en chro- matine. Je n'ai pas davantage observé les prétendues images de transition entre les deux formes. Quand les grains de sécrétion existent, ils ont envahi tout le corps protoplasmique et se colo- : rent par n'importe quel colorant. L'hypophyse étant un organe de (111) SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 873 conservation délicate, je pense que les images de transition se retrouvent surtout dans les pièces de fixation médiocre. D'autre part, comme il est certain que les cellules chromophobes et chro- mophiles ont une origine commune, on peut aussi conclure de l'absence d'images de transition que la différenciation s'effectue par poussées, séparées par des intervalles prolongés. Le stock constitué pendant la vie intra-utérine, n'augmente pas sensiblement jusqu’à six semaines. J’estime en outre que le fonctionnement glandulaire des cellules de l’hypophyse ne suit pas la marche décrite par la majorité des auteurs. L'expulsion des grains de sécrétion, les variations d’abondance de ces grains et leur renouvellement consécutif sont des phénomènes que l'on doit pouvoir relever. Or, je ne constate rien de semblable et ce- pendant l'organe fonctionne indubitablement, surtout chez des animaux en pleine croissance. Il me paraît donc plus probable que leur travail est analogue à celui des cellules de recouvrement Fic. 2. des glandes fundiques de l'estomac : les physiologistes ont cons- taté en effet que les grains de sécrétion ne varient ni de nombre, ni de volume, ni d'aspect pendant Jes diverses phases de la sé- crétion, tandis que les cellules principales montrent ces phases avec la plus grande facilité. Toutefois l’absence d'images de tran- sition n'autorise pas à conclure à une différence physiologique. Toute classification morphologique, basée provisoirement sur des réactions colorantes, doit être vérifiée par les données de la physiologie. é . 3° Outre ces deux espèces cellulaires, l’hypophyse du Chat nou- veau-né renferme une troisième variété d'éléments qui, à ma connaissance, n’a pas encore été signalée. Il s’agit de grandes cel- lules allongées (fig. 1), parfois énormes, à limites souvent peu précises, et renfermant des granulations assez grossières, de ca- libre très variable mais toujours supérieur à celui des grains chromophiles. La triple coloration les teinte en rouge ou brun- sale, jamais en violet. Le noyau est souvent bosselé ou étranglé. Enfin, ces cellules occupent une zone caractéristique (fig. 2) : le tissu conjonctif isole sur toutes les surfaces libres une bordure épaisse de deux à trois rangées de cellules, séparée du restant par une sorte d’albuginée secondaire comme dans l'ovaire. Or, les 874 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (142) cellules en question siègent dans l'assise interne de cette couche, mais uniquement à la face postérieure du feuillet antérieur, en regard de la cavité de l’hypophyse et du feuiliet postérieur. Elles constituent de la sorte une aire en demi-cercle où lon compte jusqu’à quinze éléments par coupe. Ces cellules qui en imposent à première vue pour des cellules glandulaires, ne sont que des éléments en dégénérescence ; leur résorption conduit à la forma- tion de véritables lacunes. Leur origine est obscure : l’existence des granulations semble les rattacher aux cellules chromo- philes ; mais celles-ci sont tout à fait exceptionnelles dans la ré- gion occupée par les premières. D'autre part, il se pourrait que ces vastes territoires soient le résultat de la confluence d’un grou- pe de cellules dont les noyaux, en s’altérant, donneraient les gra- nulations grossières. Ainsi pourraient s'expliquer les « amas de noyaux libres » de certains auteurs comme Rogowitsch. Quant à leur signification, en tenant compte de leur existence éphémère au moment de la naissance, je crois pouvoir la rame- ner à l’activité exagérée et passagère signalée à la même époque dans une foule de glandes (ovaires, prostate, testicules, mam- melles, etc.), encore que cette hypothèse n’explique en rien leur localisation spéciale. À PROPOS DE MYRMÉCOPHILIE, par E. DE Wippeman. A diverses reprises nous avons insisté sur la myrmécophilie des végétaux, attirant l'attention sur ce que dans cette association il faut rarement voir une véritable symbiose, mais plutôt un parasi- tisme (1). Ce parasitisme nous semble même souvent accidentel, car il ne paraît pas toujours indissolublement lié à un type spé- cifique. | Un certain nombre de biologistes considèrent la myrmécophilie comme un moyen de protection des plantes, mais cette manière de voir est battue en brèche par beaucoup de naturalistes et s'il n’est pas possible de leur donner, dans tous les cas. complète- ment raison, il faut reconnaître que fort souvent les Fourmis sont, au point de vue protection, sans importance pour la plante (2). (1) E. De Wildeman. Sur les théories de la myrmécophilie. C. R. de l’Acad. des sc., t. CLXXII, p. 124, séance du 10 janvier 1921. (>) H. Kohl. Die Ameïsen des tropischen Afrika mit Berücksichtigung ïhrer biol. Verhältnissen. Munster, 1909. ol (113) SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 815 M. J. Massart qui voit dans l'association « plantes et Fourmis » un moyen de protection, classe les plantes myrmécophiles en quatre groupes Plantes avec inectaires. Ex. : Vicia. : » » logement pour Fourmis. Ex. : Miconia. » » logement et nectar. Ex.-: Batschia. » » logement, nectar et substances albuminoïdes. Ex. : Cecro- pia, Acacia. (x) Ces 4 cas sont-ils les seuls ? Nous ne le pensons pas, car il nous a paru que fréquemment des Fourmis sont installées sur une plante sans y être attirées spécialement par des cavités ou par des nectaires. Au Congo, on rencontre des plantes portant, sur leurs parties aériennes, des fourmilières réduites, non en rapport avec le sol. Ces plantes ne paraissent nullement bénéficier de la présence des Fourmis qui ont amené sur elles des coccides. Autour de ces coccides, dont l’apport est dù dans la plupart des cas, sans le moindre doute, aux Fourmis, ces dernières construisent des sor- tes de nids à l’aide de débris végétaux réunis par un ciment. Dans ces logements, les coccides sont abrités et s’alimentent en ex- trayant certains principes des tissus de la plante ; leurs sécré- tions servent ensuite à nourrir les Fourmis. L'association (plan- tes et Fourmis) se réduit de la sorte à un parasitisme indirect. Nous avons observé récemment cette formation de fourmiliè- res aériennes sur les rameaux d’un Grewia subargentea sp. nov. (Tiliacée) (2). Cette plante ne semble pas vraiment pouvoir être classée dans une des séries proposées par M. J. Massart, car si ses pétales possèdent des glandes nectarifères, elles ne semb'ent pas spécialement attirer les Fourmis. Les pieds du G. subargentea, sur lesquels des fourmilières fu- rent observées provenaient de Avakubi et de Beni, des récoltes de M. le docteur J. Bequaert ; ils formaient des arbustes lianifor- mes croissant au bord des eaux. Les fourmilières sont localisées sur les tiges, principalement aux aisselles des feuilles, autour des pédoncules et des pétioles, et assez souvent dans les inflorescen- ces, autour des points de ramification. La myrmécophilie paraît être accidentelle chez ce Grewia, car des échantillons de plantes, de même type, provenant d’autres localités, entre Masisi et Walikale, Nala, recueillis dans la forêt, ne nous ont pas montré de fourmilières aériennes. Cette observation remettrait en vedette la théorie de Bus- (x) J. Massart. Sommaire du Cours de botanique, 3e édition, 1919, p. 160. (2) La diagnose de cette espèce paraîtra sous peu dans les Ann. Soc. scient. de Bruxelles. 876 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (L14) calioni et Huber, pour qui les plantes myrmécophiles sont nées dans un milieu soumis à l'inondation, là où les Fourmis ne pou- vant construire dans la terre ont cherché un logement au- dessus de la terre à l'abri des eaux (ï). Nous répéterons que nous considérons la myrmécophilie com- me un phénomène très répandu chez les végétaux, mais qui ne. peut être expliqué par une théorie unique. La plupart des plantes pourraient, pensons-nous, devenir le support de fourmilières, et devoir être rangées parmi les myrmécophiles. Ces sortes de four- milières sont, comme on l’a dit, des étables où les Fourmis ins- tallent des coccides pour extraire, d’une facon indirecte, du vé- gétal une partie de leur nourriture. La myrmécophilie nous pa- raît une association, fréquemment accidentelle, à bénéfice très unilatéral, association qui finit toujours par porter préjudice à la plante. SUR L EXISTENCE DE RAPPORTS DE CONTINUITÉ DIRECTE ENTRE PARATHYROÏDES, THYROÏDE ET NODULES THYMIQUES CHEZ LES MAMMIFÈRES, par À. P. Dusrin et Por GÉRARD. . Dans une série de travaux, publiés en 1911 et 1912 (2), Aimé démontra chez les Chéloniens l’existence de connexions intimes. entre les glandules thymiques et le tissu thymique. Ces connexions subissent des variations saisonnières, sur Île détail desquelles nous n'’insisterons pas dans cette courte note, variations qui ont permis à Aimé d'émettre l'hypothèse que les glandules thymiques interviendraient, au printemps, dans la ré- génération du thymus. L'un de nous (3), a pu, quelques années après, retrouver l'exis- tence de phénomènes de confluence tissulaire directe entre glan- dules et tissu thymique chez des Reptiles divers. Il établit que ces connexions ne se retrouvent pas dans les thymus de tous les Reptiles, que ces connexions sont en tous cas secondaires ; il ne s’agit pas de la conservation d’une disposition embryonnaire, mais bien d’un phénomène de fusionnement ac- tif entre les deux tissus. Enfin tout une série d'arguments lui per- (1) Eine neue Theorie des Ameisenpflanzen. Bot. Centralbl., Beïheft 17, j, beft 2, 1900. (:) C. R. de la Soc. de biol., t. LXX, LXXII et LXXTIT. (3) Arch. de zoo. expérim., t. LIV, fasc. 7, 1914. «7 (115) SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 577 mit d'inférer que dans la transformation du tissu glandulaire les cellules épithéliales de ce dernier évoluent vers le type petite cellule thymique et non vers le type myo-épithélioïde, hassalien ou réticulaire. Les préparations que nous avons l'honneur üe vous soumettre aujourd'hui et qui proviennent de jeunes Chats de 6 maïs, ont pour but de vous montrer que de pareilles connexions re sont pas l’apanage exclusif du groupe des Reptiles, mais peuvent éga- lement se rencontrer chez les Mammifères. Nous avons observé : 1° la continuité tissulaire directe entre les parathyroïdes et un nodule de tissu thymique : 2° la conti- nuité tissulaire directe entre la parathyroïde interne et la thyroï- de ; 3° la continuité tissulaire directe entre le tissu thymique et le tissu thyroïdien. Nous pouvons donc conclure que les dispositions décrites par Aimé, et par l’un de nous, ne sont pas propres aux Reptiles, mais peuvent se retrouver chez les Mammifères. L'état actuel de nos recherches ne nous permet pas encore de définir s'il s’agit, comme pour les Reptiles, de variations dues à la saison ou à l’âge des sujets examinés. Ce que nous pouvons affirmer c’est que les dispositions sont identiques et que les con- sidérations déduites par l’un de nous, de l’examen des glandules de Crocodilus, de Boodon, de Python trouvent leur complète ap- plication à l'appareil thymo-thyro-parathyroïdien des Mammi- fères. 875 RÉUNION ‘DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (116): LA VACCINATION CONTRE LA PESTE BOVINE, par René Van Sacecnem, La vaccination contre la peste bovine est une question -inscrite à l'ordre du jour. La récente épizootie de peste en Belgique où, grâce à des mesures énergiques, on est parvenu très rapidement à l’enrayer, l’épizootie de peste qui ravage tout l’est africain, sou- lèvent une suite de problèmes qui ont spécialement trait à l’or- ganisation de la lutte contre la peste (rx). La lutte contre le ter- rible fléau se base sur un ensemble de mesures de police sanitaire et surtout sur l'emploi de la vaccination et la séro-immunisation contre la peste. La méthode de vaccination universellement ad- mise actuellement est celle de Kolle ét Turner. C’est la méthode dite simultanée. Elle consiste à inoculer sous la peau des bovidés du virus pesteux et du sérum immunisant en deux injections con- temporaines. La question de savoir quelle est la quantité de virus et de sérum nécessaire pour obtenir une bonne vaccination a donné lieu ces derniers temps à d’assez vives discussions. Kolle et Turner avaient préconisé 0,66 c.c. de sang pesteux soutiré le 5° jour de la maladie et la dose de 25 à 5o c.c. de sérum, selon le poids de l’animal. Le procédé de Schein consiste aussi en deux injections contemporaines, mais le sang pesteux est remplacé par 1 C.c. d'une dilution de r cc. de sang pesteux au 1000° dans une solution anticoagulante-physiologique. La quantité de sérum est de 50 c.c. par 100 kgr. de poids de l’animal à vacciner. Croveri - qui a discuté les expériences de Schein prouve que ce procédé n’est pas applicable au bétail de Somalie, et je puis assurer qu'il . ne pourrait donner aucun résultat sur le bétail du Ruanda. L’é- norme masse de sérum inoculé par Schein neutralise, sans aucun doute la faible quantité de virus injecté. En pratique, il est très difficile de connaître la valeur réelle des deux facteurs importants, virus et sérum. On s'expose souvent à de graves mécomptes. Si, pour une dose donnée de sérum, le virus administré est donné en trop grande quantité, ou est trop virulent, le sérum ne pourra atténuer la maladie et l’animal peut mourir de peste. Si au contraire, pour une dose donnée de sérum, la quantité de virus donnée est trop faible ou que la masse donnée est trop petite, le sérum va neutraliser le virus et il n’y aura ni maladie, ni vaccination, ni immunité. (1) Voir PR. Van Saceghem. Quelques indications pour l’organisation de la lutte contre la peste dans les pays non civilisés. La vaccination contre la peste. Bull. de méd. trop., 1921, Bruxelles. RP TT EE CUS à CR NE z A De... (417) SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 879 D'autre part, j'ai constaté que la vaccination donne, très sou- vent, chez les animaux affaiblis, une peste d’allure apyrétique qui . se termine toujours par la mort. Après six mois d'observations, je suis arrivé à conclure que la vaccination par la méthode simultanée présente de grands désa- vantages et donne des résultats très incertains. Je dois avouer que j'ai bien de la peine à admettre que le virus pesteux peut évoluer et donner une maladie, soi-disant atténuée, avec fièvre élevée pendant plusieurs jours et tous les symptômes de la peste, alors que persisterait dans l'organisme des anticorps antipesteux apportés par le sérum inoculé. Ces anticorps inoculés en même temps que le virus doivent à mon avis être rapidement neutralisés au moi dans leur propriété antivirulente. Le sérum injecté en même temps que le virus doit neutraliser une partie de la dose infectante du virus et la maladie évolue comme si elle était produite par une masse moindre de virus, ce qui ne peut avoir qu’un effet salutaire sur l’évolution de la maladie. J'utilise actuellement avec succès une nouvelle méthode de vac- cination que, par opposition avec la méthode simultanée, je nom- me méthode différée. Cette Lier consiste à inoculer de très faibles doses de virus (1/10 de c.c. pour le bétail du Ruanda) ; je laisse évoluer la maladie naturellement et le deuxième jour de la fièvre ; injecte 50 €.c. de sérum dans la veine jugulaire. Mes ex- périences ont prouvé que la voie veineuse est bien EhEs active que la voie saus-cutanée. Le grand avantage de cette méthode consiste à éviter les deux grands écueils de l’ancienne. Nous ne devons plus craindre de neutraliser notre virus puisque nous n'utilisons notre sérum que _ lorsque !: maladie est en évolution. Notre sérum injecté lorsque l’organisnie a commencé à réagir sera un précieux adjuvant qui, au bon n0ment, viendra en aide à l’organisme et ne pourra plus agir comme paralvsant de la défense. 860 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (118) IDENTITÉ DU PHÉNOMÈNE DE ÎWORT ET DU PHÉNOMÈNE DE D'HÉRELLE. Note d'André GraTiA et D. JAUMAIN, présentée par J. Borper. L'un d’entre nous a rapporté, au cours de notes préliminai- res (1), comment, en reprenant les expériences de Twort, il a pu confirmer les observations de cet auteur et, de plus, obtenir un principe lytique permettant de reproduire avec le Staphylocoque toutes les particularités du phénomène dont d'Hérelle revendique la priorité et qu'il attribue au virus bactériophage. Les faits déjà relatés dans ces notes ne laissent aucun doute quant à l'identité du phénomène de Twort et du phénomène de d’Herelle, identité que ce dernier auteur (2) a cru pouvoir contester. Nous avons continué nos recherches sur ce sujet et nous renon- çons à décrire ici les caractères de la Iyse transmissible du Sta- phylocoque, tant ils sont la reproduction exacte de tout ce que nous connaissons sur la lvse transmissible d’autres espèces, du Co- Jibacille, par exemple. Au demeurant, s’il fallait une preuve de plus, disons que nous avons pu récemment déclencher la lyse du Staphylocoque, non plus en partant de la vaccine, mais en utili- sant cette fois la méthode des exsudats leucocvtaires qui avait réussi à Bordet et Ciuca pour le Colibacille. Twort, déjà, signalait que toutes les souches de Microcoques étaient loin d’avoir la même vulnérabilité, et c'est, d'ailleurs, ce que l’on sait aussi pour le Colibacille ou encore pour le Bacille typhique. Notre premier principe extrait de la pulpe vaccinale n'a- vait qu un champ d'action très limité, ne s'étendant qu'à quel- ques souches. Nous nous sommes efforcés de vaincre la résistance d'un grand nombre de Staphylocoques de différents types et de différentes origines (Staphylocoques blancs, dorés, de la peau, de l’air, de la pulpe vaccinale, de furoncles, de folliculites, de pleu- résies purulentes, d’ostéomyélites, etce.). Nous v avons réussi en faisant des passages par des intermédiaires appropriés. Toutes les souches de Staphylocoques, en effet, ne donnent pas invariable- ment, en se dissolvant, un principe lytique d'égale activité ; les les unes donnent des filtrats très actifs, dont le champ d'action s'étend sur un très grand nombre de souches, alors que d’autres donnent des filfrats d’un pouvoir plus restreint. 11 semblerait qu’un Staphylocoque très sensible et capable, par conséquent, de se (1) Gratia. Proc. of the Soc. for exper. Biology and Medicine, avril 1991, t. XVIII, p. 217. C. R. de la Soc. de biol., 28 mai 1921, t. LXXXV, p. 25. (2) D'Hérelle. C. R. de la Soc: de biol., 14 mai 1921, t. LXXXIV, p. 863. OT, (421) SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 883 Bordet et Ciuca (1) ont obtenu, comme on sait, un sérum neu- tralisant le principe lytique coli. Nous avons pu confirmer que cette neutralisation est absolue et définitive, même si l’on pro- longe l'observation pendant des semaines. Une clarification sub- séquente, telle que d'Herelle (2) l’aurait observée avec le Shiga, peut se produire, cela va de soi, lorsque l’on emploie un sérum antilytique trop faible ou par trop dilué. Nous avons pu obtenir pareillement un sérum neutralisant de façon radicale le principe lytique du Staphylocoque. Il importait de rechercher si le sérum antilytique coli neutraliserait, non seulement son propre prin- cipe lytique, mais aussi le principe Staphylococcique, et récipro- quement. Au cours de ces expériences, il est nécessaire de tenir compte d'un fait important qu'on ne peut méconnaître sans risquer de faire une erreur d'interprétation : c’est l’action entravante que le sérum normal, lui-même, peut exercer sur la lyse transmissible. Divers auteurs ont déjà signalé que le sérum normal gène quel- que peu la lyse du Colibacille, mais nous avons constaté que cette entrave est beaucoup plus importante lorsqu il s'agit du Staphylo- coque. Le sérum normal de Lapin en effet, comme celui d’autres animaux aussi du reste, agglutine le Staphylocoque et entrave notablement sa dissolution sans que, toutefois, les deux phéno- mènes soient nécessairement connexes, car on peut les dissocier de diverses façons. Un sérum normal dilué au r/500 n'agglutine plus le Staphylocoque, mais entrave encore sa lyse ; de même du sérum normal chauffé à 60° perd son action agglutinante, tandis que son action entravante résiste à 70° ; enfin, certaines souches de Staphylocoques ne sont pas agglutinées par le sérum normal et pourtant elles peuvent bénéficier, quoique dans une moindre mesure, de son action protectrice. Quoi qu'il en soit, il est donc à prévoir que le sérum antilytique coli tout comme le sérum normal, exercera sur la [yse du Staphylocoque une inhibition qui. à première vue, pourrait en imposer pour une neutralisation du principe staphylococcique ; mais cette inhibition, comme celle du sérum normal, n’est que passagère ; au bout de 20 à 30 heures en général, la dissolution s'effectue. Seul, le sérum antilytique staphylococcique entraîne une neutralisation absolue et définitive du principe lytique staphylococcique. Réciproquement, le prin- cipe lytique coli n’est neutralisé que par le sérum antilytique coli, et n’est entravé par le sérum antilytique staphylococcique que dans la mesure, faible du reste, où le sérum normal le fait. (@) Bordet et Ciuca. C. R. de la Soc. de biol., 5 février rg21 , t. LXXXIV, p. DÉC à (2) F. d’Herelle. C. R. de la Soc. de biol., 23 avril 1927, t. LXXXIV, p. 7194: 884 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (422) LED NE EE = Pom | Ainsi se trouve démontrée par cette expérience cruciale, la spéci- ficité des principes lytiques du coli et du Staphylocoque. Il ny. a pas un principe lytique, mais des principes Iytiques. Ceux-ci, bien entendu, peuvent être fort voisins, lorsque les microbes cor- respondants sont eux-mêmes d'espèces voisines, tels le Bacille coli, le Bacille typhique ou le Shiga, mais ils sont tout à fait dif- férents, lorsque les microbes dont il s’agit sont aussi distants que le sont, par exemple, le coli et le Staphylocoque. (Institut Pasteur de Bruxelles). MODIFICATIONS BIOLOGIQUES DU B. coli EN MILIEUX PHÉNIQUÉS. Note de Paul FaBry, présentée par E. Mazvoz. Ayant étudié l'influence du phénol, ajouté en quantités crois- santes à des cultures en bouillon de B. coli, sur les propriétés biologiques de ce microbe, j'ai pu observer que, dans ces cultu- res, la production d'indol était arrêtée. J'ai constaté, en outre, qu'après un certain nombre de cultures au phénol ce B. coli, re- piqué en milieu non phéniqué, gardait cette propriété de ne plus produire d’'indol, même après passages dans le péritoine de Co- bayes ou dans des milieux nutritifs normaux les plus variés. Le B. coli pousse encore très bien à la concentration de 0,05 p.. 100 de phénol dans du bouillon (Pa : 6,8). On arrive en peu de temps à accoutumer le B. coli à vivre dans 10 c.c. de bouillon x additionné de 0,4 c.c. de phénol à 5 p. 100, soit une concentra- tion de 0,2 p. 100 de phénol pur. Après une trentaine de jours de passages dans ce bouillon phé- nolé, le B. coli ensemencé en eau-peptone Dunham (peptone Witte ou Difco), cesse de donner de l’indol, (réaction d'Ehrlich négative). Cette modification semble définitive, c’est-à-dire que, ense- mencé en milieux exempts de phénol pendant une série indéfinie de repiquages, ce B. coli donne en eau-peptone Dunham une réac- tion d'Ehrlich négative. Le B. coli ainsi modifié a pu être repiqué 95 jours en eau-peptone Dunham ; chaque jour il fut examiné au point de vue de sa production d'indol, et chaque fois la réac- tion d'Ehrlich fut trouvée négative. Comme contrôle, un B. coli normal (de la même souche primitive) était traité de même et donnait chaque fois une réaction d'Ehrlich positive. Ce B. coli « modifié » conserve sa propriété nouvelle en cul- tures sur les milieux ordinaires, même après un mois de repos à la température du laboratoire, il conserve d'ailleurs toutes ses 0 Ra. dos ét ons bb à dé dt + (123) SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 885 autres propriétés, fait fermenter les sucres, se liquéfie par la gé- latine, etc. ; examiné au microscope, il ne prend pas le Gram et a la même forme que le B. coli normal. Les cultures additionnées de phénol semblent seulement fournir des microbes plus petits et moins réguliers que-les cultures sur milieux normaux. Ces dif- férences de forme ne doivent d’ailleurs pas être nécessairement rattachées à l'influence du milieu phénolé, car le B. coli est sus- ceptible d’un assez grand polymorphisme, même en milieux or- dinaires. Le B. coli reste tel après passage dans le péritoine du Cobaye. Si l’on injecte dans le péritoine d'un Cobaye de 500 gr. 0,00 €,c. par 100 gr. d'animal, de bouillon de B. coli « modifié », l'animal meurt, dans certains cas, de péritonite dans les 48 heures. On retrouve à l’autopsie dans le pus péritonéal, parfois dans le sang du cœur, le B. coli injecté, qui pousse très bien sur gélose, ne prend pas le Gram, et qui, ensemencé dans l’eau peptone Dun- ham, ne donne pas d’indol, (réaction d'Ehrlich négative). IL va de soi qu’un autre Cobaye témoin a reçu une même dose par 100 gr. de son poids du B. coli normal (indol présent) et à l’au- topsie on retrouve ce B. coli qui donne, dans l'eau-peptone Dunhanm une réaction d'Ehrlich positive. Cette expérience fut répétée de nombreuses fois, toujours avec le même résultat. Si, la dose étant moins forte, l’animal ne meurt pas, (o,2 c.c. par 100 gr.), on peut, par ponction péritonéale, le lendemain, retrou- vers le B. coli « modifié » injecté, toujours privé de la propriété de produire l’indol. La persistance de la modification du B. coli se démontre mieux encore par l'exemple suivant : Cobaye n° 613, injecté dans le pé- ritoine avec du B. coli « modifié » le 28 mars ; a bien supporté l'injection : présente depuis quelque temps des phénomènes d’a- maigrissement et de cachexie ; en palpant le ventre on sent une masse du volume d’une noix au milieu de la cavité péritonéale ; cette masse, ponctionnée le 7 avril, contenait du pus ; ce pus en- semencé sur gélose montre, après 24 heures, une culture pure de B. coli, Gram négatif, qui fait fermenter les sucres, ne liqué- fie pas lasgélatine, mais continue à ne pas donner d’indol. Voilà donc un B. coli « modifié » retiré après ro jours environ de la cavité péritonéale d'un Cobaye où il produit un abcès à évolution lente, et qui reste néanmoins modifié quant à la propriété de ne plus donner d’indol. J'ai obtenu plusieurs fois le B. coli « modifié » en partant chaque fois de B. coli « communis » de diverses provenances. Cette nouvelle race de B. coli sera étudiée au point de vue de son pouvoir pathogène par rapport au B. coli normal, aïnsi que 886 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (124) les propriétés des sérums des animaux irjectés et immunisés contre ce microbe (agglutination, fixation du complément, etc.). ETUDE DE L'AGGLUTINATION DU B. coli « MODIFIÉE » PAR LE PHÉNOL. Note de Paul FABry, présentée par E. Marvoz. Par des cultures en bouillons phéniqués on peut obtenir une race fixée de B. coli, ne produisant plus d'indol (B. coli « modi- fié »). L'étude des propriétés agglutinantes des sérums des Cobayes immunisés contre le B. coli norrnal montre que ces sé- rums agglutinent le B. coli normal et le #3. coli « modifié » à peu.près avec la même intensité L'agglutinabiulé du B: col « modifié » semble accrue quand on se sert des spécimens-de ce microbe récemment cultivés en milieu phéniqué, mais cette aug- mentation n'est pas très marquée. Les expériences exécutées avec du sérum d'animaux immunisés contre le B. coli « modifié » mon- trent que ce sérum n’a acquis aucun pouvoir agglutinant contre le B. coli normal, mais agglutine exclusivement le B. coli « modi- fié ». Le B. coli « modifié » est plus agglutinable encore par le sé- rum anti-coli « modifié ». 20 expériences de ce genre furent exécu- tées avec les sérums de 8 Cobayes ou Lapins différents immunisés contre le nouveau B.coli, et toutes donnèrent des résultats superpo- sables. Comme contrôle, je me suis servi, soit de sérum de Lapin anti-coli-normal, soit de sérum de Cobaye anti-coli-normal. Ces sérums se comportaient de façon identique et agglutinaient, avec la même intensité, à peu près, les deux espèces de B. coli étudiées ici. Les tubes à agglutination étaient mis à l’étuve à 37° pendant > heures, puis placés à la glacière ; la lecture était faite le lende- main. Le tableau n° r montre une de ces expériences exécutées avec du sérum de Cobaye ; les deux animaux ont été injectés, l’un de B. coli normal, l’autre de B. coli « modifié » à son 42° repi- quage en milieu normal. r. Sérum anti-coli-normal. Dilutions Tube n° C. normal CBI (28 1/30 1 +++ +++ +++ 1/60 2 +++ + ++ +++ 1/120 3 + ++ + + + +++ 1/240 h + ++ +++ + + 1/480 5 + + + + 1/960 6 SL 4 iL- Le 1/1920 7 2 ee ue 1/3840 8 = Mn Le T. sans sérum 9 — — == (125) SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 587 Sérum anti-coli « modifié ». Cobaye n° 615, Dilutions Tube n° C, normal GC. 51 C. 29 1/30 I = SES nee Se 1/60 2 — one +++ 1/120 3 À — + + ce ce 1/240 4 == + ++ 1/480 5 — = + 1/960 6 — — = 1/1920 7 == _ 42 1/3840 8 == 2 LA T. sans sérum 9 — — j EE 0 B. coli 51=B. coli « modifié » à son 51° repiquage en milieu sans phénol B. toli 29—B. coli « modifié » à son 29° repiquage en milieu sans phénol Cette expérience montre que le B. coli « modifié », tout en étant agglutinable par le sérum anti-coli-normal, ne provoque, quand il est injecté au Cobaye, que la formation d’agglutinines qui lui sont spécifiques, et qui n’ont aucune action sur le B. coli normal de même souche primitive. Certains des Cobayes produisaient déjà le sérum spécifique anti-coli « modifié » après une seule injection intrapéritonéale de B. coli « modifié ». Des expériences comparables furent exécutées avec du sérum de Lapin anti-coli-normal ou du sérum anti-coli « modifié ». 2. Sérum de Lapin n° r anti-coli-normal. : Dilutions Tubes n° _ B. eoli normal B. coli n° 80 1/30 1 +++ +++ 1/60 2 onu AE SE qe 1/120 3 SRE an RE Ar 1/240 4 he +++ 1/480 - 5 + + + + 1/960 6 + + 1/1920 7 — me 1/3840 8 nu. Ps T. sans sérum. 9 — — 3. Sérum de Lapin n° 2 anti-coli « modifié ». Dilutions Tube n° B. coli normal B. coli n° 88 1/30 ï — + + + 1/60 2 — + + + 1/120 3 — + ++ 1/240 . h — na mue 1/480 5 _— + + 1/960 6 — + 1/1920 7 2 ee 1/3840 8 == — T. sans sérum. 9 Er _ 888 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (126) Inutile de multiplier les exemples ; toutes les expériences étant absolument semblables quant au fait essentiel, c’est-à-dire dans. l'absence totale d'agglutination du B. coli normal par les sérums anti-coli- « modifié » », soit de Cobaye, soit de Lapin. Le con- trôle était fourni par un tube sans sérum, ce qui permettait de constater l'absence d'agglutination spontanée. Un aütre contrôle était fourni par un sérum de Cobaye ou de Lapin neufs qui n’ag- _glutinait aucun B. coli. D'autres expériences montrèrent que d’au- tres races de B. coli n'étaient jamais agglutinées par les sérums anti-coli « modifié ». Donc le B. coli « modifié », ne produisant plus d'indol, injecté à des animaux fait apparaître dans le sang de ceux-ci des agglutinines spécifiques pour ce nouveau B. coli, exclusivement. Ces résultats sont un nouvel exemple à l'appui des propriétés hautement spécifiques que peuvent acquérir certains. germes au cours de l’immunisafion. bed te ei (127) SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 889 EFFET DU CHAUFFAGE SUR LES SÉRUMS DE CHEYAL DANS LA RÉACTION DE BORDET-GENGOU POUR LE DIAGNOSTIC DE LA DOURINE. Note d'A. BESSEMANS, présentée par R. BRruYN\oGHE. S il est certain que j’accord n'est pas fait sur la valeur pratique du séro-diagnostic de la dourine chez les Equidés par la méthode de la déviation du complément (1), il faut remarquer que les dif- Térents expérimentateurs inactivent leurs sérums de façon non uni- forme, en les chauffant à des températures variant de 50 à 60 de- grés et cela pendant une durée variant de 15 à 30 minutes. Nos premiers essais furent effectués sur des quantités relative- ment faibles (o,r à 0,15 c.c.) de sérums chauffés une demi-heure à 56° ; aucune discordancé ne fut observée entre les résultats de l'analyse et les données de la clinique (2). Mais peu après nous eûmes le cas d’un sujet hongre absolument indemne, dont le sé- rum traité suivant la technique adoptée jusque-là nous fournit une déviation aussi forte qu’un sérum douriné. Nous nous rappe- lâmes alors la remarque de Watson qu'en dessous de 58 à 60° il persisterait dans les sérums sains des facteurs capables d'empè- cher l’hémolyse en présence d’antigène douriné et nous nous mimes à travailler systématiquement la question en examinant simultanément diverses portions de mêmes sérums, les unes telles quelles et les autres chauffées durant une demi-heure à des tem- pératures différentes. Dans une note ultérieure, nous verrons l'effet subi par les pouvoirs complémentaire, hémolytique et anti- complémentaire de ces sérums. Ci-après nous nous bornons à l'étude de leur pouvoir déviateur du complément en présence d'antigène douriné (émulsion de Trypanosomes du surra, du na- gana ou de la dourine extraits du sang de Rats ou de Cobayes fortement infestés). 1° Sérums normaux. — Sur des lignes verticales représentant . températures du chauffage auxquelles diverses portions d'un même sérum ont été soumises pendant 3o minutes, indiquons d’une part les doses minima de sérum qui sont anticomplémen- (x) C. R. de la Soc. de biol., 1921, n° 24, p. 256. (2) Nous avons ainsi pu observer que le sérum de Cheval est encore bien liquide après 30 minutes de chauffage à 60° ; Ja teinte s’en est sensiblement assombrie et l'aspect en est devenu laiteux à la lumière réfléchie. A 62°, cer- tains échantillons deviennent plus ou moins visqueux. Après une demi-heure à 64°, cinq sérums sur 2: sont encore assez liquides pour être aisément maniés à la pipette, six sont devenus semi-solides. Ils sont coagulés. = 890 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (128) taires (r) et d’autre part les doses minima qui dévient le com- plément vis-à-vis d'antigène douriné (2). Réunissons les premiers points par une ligne pointillée et les autres par un trait plein. Nous obtiendrons deux courbes plus ou moins élevées suivant le sérum examiné, mais toujours analogues dans leur allure générale à celles de la figure 1. Comme on voit, la courbe du pouvoir déviateur ne peut être délimitée qu’en dessous de 60°, ce pouvoir y étant constamment plus élevé que le pouvoir anticomplémentaire. À partir du sérum non chauffé, la différence entre les doses minimales respectives s’accentue d'ordinaire à 56° (3) pour de nouveau plus ou moins se réduire vers 58°. À 60° la courbe du pouvoir déviateur rejoint celle du pouvoir anticomplémentairé. Au-delà, se confond-elle avec cette dernière ou la dépasse-t-elle vers le bas ? Nous pouvons uniquement affirmer qu’en pratique elle a disparu. Watson, le seul qui parle de ce pouvoir déviateur des sérums normaux, estime qu'il s’agit à d’ une propriété anticomplémen- taire accrue par la présence de l’antigène dourine. Nous pensons, au contraire, qu'il s’agit d’une véritable déviation non spécifique analogue à celle que l’on constate chez les sérums humains nor- maux non chauffés vis-à-vis des antigènes colloïdaux dans la réac- tion de Wassermann. Nous basons notre opinion sur la consta- tation que les deux courbes décrites plus haut ne suivent pas une marche parallèle, ensuite sur le fait que, ni la double dose d’anti- gène, ni, souvent, le double de la dose de sérum nécessaire à la mise en évidence du phénomène ne sont, séparément, anticom- plémentaires. 2° Sérums dourinés. — Pour ces sérums comme pour les sé-_ rums normaux, tous deux examinés non chauffés, il existe habi- tuellement une distance plus ou moins grande entre la dose mi- nimale anticomplémentaire et la dose minimale déviatrice. Seu- lement, chez les sérums dourinés, cette distance devient particu- lièrement grande par le chauffage, du fait que le pouvoir dévia- teur ne se réduit qu'en de très faibles proportions. De plus, au-° delà de 60 et même encore à 64°, le pouvoir déviateur se main- tient nettement au-dessus du pouvoir anticomplémentaire. En raison de la destruction partielle que le chauffage fait Subir- (1) Conformément à la technique exposée dans notré note déjà citée, nous employons, pour toutes nos expériences, une unité globulaire, une unité com- plémentaire et trois unités hémolytiques. (2) La dose d’antigène employée est telle qu'au simple elle est fortement antigénique, et au double nullement anticomplémentaire. (3) Dans l'exemple qui nous occupe, la différence est plus grande éntre 0,5 et o,1 qu'entré 06,25 et 6,006, (119) SÉANCE DU © NOVEMBRE 881 OR dissoudre en très grandes quantités dans un volume donné de bouillon devrait fournir un filtrat concentré, très actif. Il n’en est rien ; c'est ainsi que 100 c.c. de bouillon, dans lesquels plus de 6 cultures sur gélose d’un Staphylocoque très sensible s'étaient successivement dissoutes, n'ont donné qu’un filtrat de valeur médiocre. Bien que la dissolution d’une culture staphylococcique puisse parfois être complète, le plus généralement elle ne se poursuit pas jusqu à stérilité de la culture ; elle s'arrête à un moment donné où s'établit une espèce d'état d'équilibre entre les deux processus opposés de croissance d'une part et de dissolution d'autre part. Lorsqu'une goutte d'une culture, ainsi incomplètement dissoute, est ensemencée dans un nouveau tube de bouillon, il se produit une croissance abondante et d'apparence normale, maïs qui bien- tôt se redissout à son tour. On peut répéter le même phénomène en série, un certain nombre de fois, et assister ainsi à une suc- cession de vagues de croissance et de redissolution aboutissant finalement au même état d'équilibre. Ainsi qu'il avait déjà été observé pour les autres espèces micro- biennes, une trace de culture lysée, étalée sur gélose, donne naïis- sance à des colonies irrégulières vitreuses, qui sont Iysogènes et à des colonies régulières opaques, non lysogènes. Ces colonies ré- sistantes non lysogènes, surtout si elles proviennent d'individus qui ont déjà subi plusieurs passages en bouillon lytique, peuvent présenter des aspects bien variables. Les colonies résistantes, is- sues de certaines souches, sont épaisses, visqueuses et forment de gros cristaux ; d’autres, au contraire, sont extrêmement discrètes, ne produisant plus sur gélose-qu'un mince enduit comparable à une culture de Streptocoques ou de Pneumocoques. D'autres sou- ches, après avoir subi la lyse, se dissocient en plusieurs types de colonies, les unes riches, les autres pauvres en pigment, les unes donnant en bouillon une culture diffuse, les autres une culture qui s’agglutine spontanément, etc... Tous ces faits, sont absolu- ment du même ordre que ce que l’on peut observer avec le Coli- bacille. ; Les cultures résistantes, non lysogènes, ont toutes une tendance à la dégénérescence spontanée. Les cultures en bouillon, par exemple, s’éclaircissent après quelques jours, et deviennent siru- peuses, sans qu'il s'agisse toutefois de la lyse transmissible, le fil- trat de ces cultures, même éclaircies, n'étant pas INtique. On pour- rait se demander s’il ne s’agit pas néanmoins du même phéno- mène, mais à l’état larvé. (Institut Pasteur de Bruxelles). BroLocie. ComprEs RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 882 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (420) DUALITÉ DU PRINCIPE LYTIQUE DU COLIBACILLE ET DU STAPHYLOCOQUE, Note d'André GRATIA et D. JAUMAIN, présentée par J. BoRpDEr. S'il résulte de nos observations que le phénomène de la lyse transmissible est incontestablement identique, qu’il s'agisse du Staphylocoque ou du Colibacille, nous allons voir, par contre, qu'il y a dualité des principes lytiques, celui du Staphylocoque et celui du Colibacille se distinguant, en effet, par leur sensibilité différente à la chaleur et aussi par la spécificité de leurs propriétés antigéniques. On sait que le principe lytique du Colibacille est détruit vers 70°. Twort, d'autre part, signale que le matériel vitreux consti- tuant les colonies malades de Microcoques, perd la propriété de transmettre la dégénérescence vitreuse lorsqu'il est chauffé à 60°. Nous avons soumis au chauffage pendant r/2 heure, à différentes températures, entre 56° et 50°, des mélanges à partie égale de principe staphylococcique et de principe coli. Nous avons en- suite éprouvé l’action de ces mélanges chauffés, d’une part, sur du Staphylocoque et, d’autre part, sur du Colibacille et nous avons constaté qu’à partir de 61°-62°, le mélange perd toute action inhi- bitrice et lytique sur le Staphylocoque, alors qu'il conserve ces mêmes propriétés sur le Colibacille jusqu’au delà de 65°. Un même filtrat staphylococcique peut déjà perdre son pouvoir inhibiteur à 56° et son pouvoir dissolvant à 60°, vis-à-vis d’une souche À, alors que vis-à-vis d’une souche B, il ne perd ces pro- priétés respectivement qu'à 60° et 62°. Lorsque du principe lyti- que chauffé à 61°, dissout une culture de Staphylocoque B, il se reforme, ipso facto, une nouvelle quantité de principe lytique qui lui n’est plus du principe atténué, mais bien du principe normal régénéré ; il a, en effet, récupéré la propriété d’inhiber et de redissoudre non seulement la souche B, mais aussi la souche A. En somme, la sensibilité du principe lytique à la chaleur n’a pas de valeur absolue, c’est une question relative dans laquelle . il y a lieu de considérer non seulement l'agent lytique, mais aussi la souche qu’on soumet à son action. Il se pourrait donc que la différence de sensibilité à la chaleur qui existe entre le principe staphylococcique et le principe coli soit plus apparente que réelle, et ne soit pas une base suffisante pour les distinguer. Beaucoup plus tranchante est la distinction qui sépare les deux principes au point de vue de leurs propriétés antigéniques. Ferments lactiques Her o Laon MS D REX ER Su, Lactéol du D BOUCARD # Comprimes 4 de ferment # loctique # ERREURS \ Lactéo à du D BOUCARD, @ Comprimes 4 Qde ferment lactique & État saburral des Voies digestives. 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TomE LXXXV. - 1921 N° 33 COMPTES RENDUS des Séances DE LA Société de Biologie et de ses filiales : les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd, Lille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne, Athènes ; les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy), danoise, de Suède et de Lettonie; la Société belge de biologie. ê& PUBLIÉS LE VENDRE DI DE CHAQUE SEMAINE Séance du 17 Novembre 1921 F : PARIS MASSON ET Ci, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE. 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vie) A Les comptes nee paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société. æ PRIX DE L’ABONNEMENT POUR 1922 : R France : 50 fr. — Etranger : 60 fr. | Prix pu NUMÉRO : 3 FRANCS Les abonnements sont reçus par MM. MASSON et Ci Éditeurs, 120, Boulevard Saint-Germain, Paris # Toutes les notes doivent être remises sous forme de dactylographies, n1e varietur, sans jlectures douteuses; elles ne doivent pas dépasser l'étendue réglementaire. Ces conditions sont formelles. TARIF DES TIRÉS A PART Le prix.des tirés à part est abaissé à : 13 francs pour 50 tirés à part (2 pages). 145 — — 100 — (2 pages, 18 — — 50 — (4 pages). 21 — — 100 — (4 pages). Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue Madame, Paris 6°. EEE Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité, 14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 EEE EEE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 1921 SOMMAIRE AcarD (Ch.) et FeuILLIÉ (E.) : Le choc sapo-protéosique....... 599 GARRELON (L.) et SANTENOISE (D.) : Modifications des variations leucocytaires du choc peptonique consécutives à des modifications _ de l’excitabilité du système ner- veux organo-végétatif.......... 903 -GauTReLET (J.) : Contribution à l’étude des réactions vasculai- res et nerveuses consécutives à l'injection de peptone, à l’aide d’un complexe colorant........ 919 Jazcer (Ed.) : Etude pharma- codynamique de l’adrénalone. Siège de l’action vasoconstrictive et effets de l’adrénalone en pré- sence de diverses drogues vaso- MONMCES 4.0.2 8088 000 ao iRRAe 910 Eran (C.) et Wezrti (El) : Les bruits artériels supra-maximaux dans la méthode sphygmomano- métrique auscultatoire......... 909 Lrax (C.) et Wezri (H.) : Per- ception de bruits artériels (souf- Îles anévrysmaux et bruits sim- ples) en aval d’une manchette gonflée écrasant les vaisseaux ÉuHEMeMPDre. 2... eut ce 907 Mercier (L.) : À propos de l’hô- te de Leposphilus labrei Hesse.. 897 PRENANT (M.) : Sur l'apparition . - de l’hémoglobine dans les héma- Dhiesedies VErtÉDrés:. 1e. - YI2 Romœu (M.) : A propos du spermatozoïde du Chétoptère... 896 RomEu (M.) : Sur la structure ct le laquage de l’hématie des BioLocie. COMPTES RENDUS. — 1921 GINCÉMENS ANNE SU 894 Turcormi (J.) et Lanreyr (F-) : Sur la formation de la mélanine dans la poche du noir de la Sei- che (Sepia officinalis L.)....... 909 WALLER (A.-D.) et De DECKER (G.) : Dépense en CO? pendant la NEO NE CE SR RE CEE 902 Réunion biologique de Bordeaux. ALEXANDRE (R.) et Mounier (R.) : Problèmes d'’oscillométrie médicale. Détermination de Mx par une courbe dynamométrique. 929 ARNOZAN, CREYx et ADVIER : Recherche du bruit de clapotage stomacal par la succussion lom- baire. Technique et résultats... 927 Damaxy (P.) : Recherches expé- rimentales sur les phénomènes de réparation de la rotule...... 924 GINESTE et SALLES : Sur un mode pratique de préparation par voie électrolytique de la liqueur physiologique hypochlorée..... 922 Mauriac (P.) et Boyer (R.) : Recherches expérimentales sur le traitement de la distomatose par les injections intraveineuses d’é- EG GI CANARD SES AC CL 917 Mauriac (P.), PAUZzAT et SER- VANTIE (L.) : Recherches expéri- mentales sur les injections intra- pulmonaires de sérum......... 91) R'union biologique de Marseille. Rawque cet SExEz : Influence des sucres "sur la production de . T, LXXXV. 6z Han SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l’indol, à propos d'une note de SIMON (R.) et AroN (M.) : Sur BF ADpelmansi te Lier 937 | la morphogénèse des os longs par RayBaup (L.) : Sur la gomme la méthode des greffes embryon- de l’Entada sudanica...... ; 089 M Taires.. >. dede PE 94 RavpAup (L.) : Sur l'emploi STROHL (A.) : Mesure de la comme insecticide du ferrocya- force contre-électromotrice de nure de potassium cristallisé, in- polarisation chez l’Homme..... 948 clus dans les végétaux. ...1:.1, 099 Réunion biologique de Strasbourg. Réunion biologique BExoïr (J.) : Sur le rôle du de Buenos-Aires. noyau dans la sécrétion DA BELTRAN (J.-R.) Dispositif A da da 946 | pour déterminer le temps de BLuu(L.),AuBez (E.) et Haus- BTE RO NE PL SIE0 d0 0.6 0 00 0 926 KNECHT (R.): Action diurétique Ezizazne (P.-[.) : Anatomie pa- des sels de calcium. Mécanisme thologique des pneumonies syphi- défcetle actions de Pere 900 1PTitiques ee ER Pre 958: CourRIER (R.) : Sur l’existence EzrzALDE (P.-[.) et Lacoste (J.): d'une glande interstilielle dans Cirrhose du pancréas accompa- le testicule-des Poissons........ 939 | gnant la so HU TOIE SERRE 929 CouRRIER (R.) : Sur l’existence Huc (E.) : La thyroïdectomie d’une sécrétion intranucléaire Chez Aesbovims ee ere 953 dans l’épithélium du sperma- Munoz (J.-M.) : Action de l’a: thèque de la reine d’Abeille. Sa drénaline sur la courbe hypercal- SRONTAGA RON Se seit L'or la cemique ee Pr 2 VOD Présidence de M. Ch. Richet. PRÉSENTATION D OUVRAGE, E. Pozerskr — J'ai l'honneur de présenter à la Société l’ou- viage de F. d'Herelle : Le Bactériophage, son rôle dans l'Immunaité monographie de l'Institeur Pasteur). Dans cet ouvrage, l'auteur expose l'ensemble de ses recherches qui ont fait l’objet de diverses. notes présentées à la Société de biologie et à l’Académie des scien- ces ; il relate les expériences justificatives que, faute d'espace, il n avait pu introduire dans ses communications. SUR LA STRUCTURE ET LE LAQUAGE DE L HÉMATIE DES M par Marc Route, Les hématies des Givcériens ont été découvertes par de Quatre- fages en 1800. Ray-Lankester a montré, au moyen du spectros- cope, qu'elles étaient chargées d’hémoglobine contrairement à l’o- pinion de Krukenberg. J'ai pu vérifier par la réaction de Teïich- mann qu'il en était bien ainsi. Ces hématies ont été étudiées som- imairement au point de vue cytologique par Cuénot, Goodrich et Kollmann. J'ai repris cette étude avec plus de détails sur Ja Glycera RMS ne - Ed ur Per SÉANCE DU 19 NOVEMBRE S95 RER RER LE. RU et © in, tesselata (Grube) et la Glycera capilata (Oersted). Voici quelques- unes de mes observations. Les globules rouges de ces deux espèces ont une forme.nette el constante, en dehors des altérations qui surviennent sous des in- fluences minimes. Ils sont comparables à des disques biconcaves à bords mousses, souvent incurvés en écuelle. Parfaitement cir- culaires, lorsqu'ils sont vus à plat, on se rend compte facilement que les faces sont déprimées avec une légère saillie centrale ré- pondant au noyau. La forme ovoïde répond à une vue oblique de l'hématie ou à un début d’altération, altération qui aboutit pres- que instantanément à la forme de Tee si on ne prend des pré- cautions spéciales. Le diamètre des hématies, assez variable, peut aller chez un mème individu de Gl. tesselata de 7-10 u, les plus nombreux avant de 20-30 & pour une épaisseur quatre ou cinq fois moindre. Leur coloration est d'un jaune assez prononcé, même à un fort grossis- sement. L'hématie est entourée d'une membrane très nette, in- discutable, particulièrement bien visible sur les coupes minces où j'ai pu la colorer vivement par l’éosine. Cette membrane est douée d'une certaine élasticité, car tout en maintenant la cons- tance de la forme, elle permet l’étirement et la déformation passa- gère de l’hématie dont le contenu est en grande partie liquide. Le noyau est invisible sur le vivant et ne le devient que par un début de laquage. Le bleu de méthylène vital colore quelques fins oranules dans l’hématie, mais pas le noyau. Ce dernier, généra- lement sphéroïdal, est souvent un peu irrégulier même sur le vi- vant. Le réseau nucléaire s'y montre serré avec une chromatine en grains volumineux, ce qui lui donne un aspect sombre pres- que compact, bien différent de l'aspect du noyau des leucocytes. J'ai constaté fréquemment des phénomènes d'amitose déjà signa- lés par Kollmann. En ajoutant peu à peu de l’eau distillée au liquide cœlomique, jai vu les hématies changer tout d’abord de forme. Elles pren- nent l’aspect d’une cloche, puis ensuite d’une sphère qui garde quelque temps une sorte de cicatrice, trace de la face excavée. La transformation sphéroïdale est brusque si l’eau distillée est ajoutée abondamment. Le noyau devient alors très net et réfrin- gent et on voit dans l’hématie de nombreuses granulations fines et irrégulières, colorées en jaune. La membrane apparaît, nette et à double contour. Puis, on voit la teinte du globule diminuer d’in- _tensité et on aperçoit l’hémoglobine fusant au dehors à travers la membrane. J'ai eu l'impression que ce pigment existait, dans l'hématie, à la fois sous la forme liquide et sous la forme de fines granulations amorphes. Lorsque la cellule est totalement décolo- rée, j'ai constaté en effet que les petits grains jaunes avaient dis- 896 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE paru. L'hématie apparaît alors comme un globe de cristal dont le noyau est très visible. On aperçoit seulement quelques granula- tions réfringentes qui semblent accolées à la membrane cellulaire. Ces granulations, colorables par le bleu de méthylène vital et par les colorants basiques après fixation, le sont aussi par la benzidine. Le bleu de méthylène vital montre souvent une sorte de réseau qui m'a paru ètre superficiel et qui est peut-être comparable à la subs- tance granulofilamenteuse des hématies des Vertébrés. Quoi qu'il en soit, l'hématie laquée ne manque pas d’analogie avec les figures de laquage décrites par Meves et par Prenant sous le nom de figures hémoglobiniques sphéruleuses (x). En milieu hypertonique l'hématie devient irrégulièrement fri- pée et bosselée et ce sont très probablement ces bosselures que _Goodrich a prises pour des pseudopodes, parlant d'amiboïsme et mème de phagocytose. On voit par ces quelques observations que l'étude attentive de l’'hématie des Glycériens peut avoir quelque intérêt pour l'inter- prétation des questions encore obscures relatives à l'hématie des Vertébrés. (Laboratoire d'histologie de la Kaculté de médecine de Paris). A PROPOS DU SPERMATOZOÏDE DU CHÉTOPTÈRE, par Mare Rom. J'ai décrit dans une précédente note la structure fine du sper- matozoïde du Chétoptère (2). Je crois devoir ajouter à cette étude quelques remarques d'une portée plus générale en comparant mes résultats à ceux qu'à obtenus Retzius chez d'autres Annélides. Dans ses remarquables travaux sur la morphologie des sperma- tozoïdes, cet auteur décrit et figure les zoospermes d’une douzaine d'espèces de Polychètes (3). Ces zoospermes représentent pour lui une forme primitive. La tête serait arrondie ou ovale et le flagelle directement appendu au pôle postérieur de celle-ci sans l’interpo- sition d’une pièce d'union, ce qui représenterait un caractère d'in- fériorité. Or, j'ai décrit, chez le Chétoptère, une pièce d'union très bien marquée et dont l'existence ne peut être niée. Elle est seulement d’une largeur égale à celle de la tête et la prolonge en quelque sorte sans que le moindre étranglement l'en sépare. J'ai eu, d'ailleurs, l’occasion d'étudier les spermatides et les formes 1) A. Prenant. C. R. Ass. anatomistes. 16° réunion, Paris, 1927. (2) M. Romieu. C. R. de l’Acad. des sciences, t. CLXXIIT, p. 4gr. r9£r. (3) Retzius. Biologische Untersuchungen. Neue Folge, t. XI et XIV. SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 897 Re RERO RRRe VRRSSEREN Et Re eu EP AT immatlures de ce spermatozoïde. J'ai constaté alors l'absence de la pièce d'union qui n'est pas encore ébauchée à ce stade. La tête a une forme sphérique ou ovoïde et montre au point d'origine du flagelle plusieurs granulations qui sont ou bien étroitement grou- pées en couronne autour du flagelle, ou bien encore dispersées dans le cytopiasme de la spermatide. Ces spermatides ressemblent tellement à certaines formes de zoospermes, figurées par Retzius chez Nephtys, Glycera, Brada, Ammotrypane, que je ne suis pas éloigné de penser que cet auteur a peut-être observé des formes immatures, formes qui diffèrent notablement, comme je l'ai vu chez le Chétoptère, du spermatozoïde mûr et ne présentent pas de segment intermédiaire. J'ai constaté que les granules colorables, qui entourent le fla- selle à son point d'insertion, se fusionnent pour former une sorte de couronne au contact du pôle postérieur du noyau lors de la constitution de la pièce d'union. Retzius, quoique n'ayant pas suivi leur filiation, considère ces granules comme des dérivés du Nebenkern. Il n'a pu déceler de grains mitochondriaux. Or, j'ai constaté, pour ma part, que ces granules étaient colorables par la méthode de Regaud et je crois que le Nebenkernorgan de Retzius doit être considéré comme un corps mitochondrial. Des observa- tions qui précèdent, il résulte qu'il ne faut pas se hâter de con- clure que les spermatozoïdes des Polyvechètes sont dépourvus de pièce d'union et de corps mitochondrial, car il semble en être au- irement chez le Chétoptère. à (Laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine de Paris). À PROPOS DE L'HÔTE DE Leposphilus labrei MESSE, par L. Mercrr. Leposphilus labrei Hesse, ce curieux Copépode dont la femelle ressemble à première vue à un vulgaire Asticot, vit comme on le sait dans les écailles d'un Poisson marin. Ce Poisson serait : 1° d'a- près Hesse (1866) (1) le Labre vert (Labrus donovant) ; 2° d'a- près Vogt (1855) (2) la Vieille (Labrus donovani) ; 3° d'après Qui- dor 500) (3) le Crenilabre (Labrus donovani. D'autre part, M. (1) Hesse. Observations des Crustacés rares ou nouveaux des côtes de France. Ann. des sc. nat., 5° $., Zoologie, 1866, p. 268. (2) Vogt. De la famille Elo de et en particulier du Lé posphi! ( des Labres (Leposphilus labrei Hesse). Recherches côtières, 18--. (3) Quidor. Sur le a labrei Hesse et sur la famille des Philichtydae. CRE den AGudeEdes sc. tt CXLIT, 1000 p.230. 898 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE le P' Bouvier a bien voulu m'écrire qu'il a vu lui-même beaucoup de Léposphiles à Saint-Waast sur des Poissons qu'on lui a dit être le Labrus bergylta. De mon côté, j'ai recueilli, eette année, à Luc- sur-Mer, un certain nombre de ces Copépodes qui tous étaient fixés sur des Crénilabres (Crenilabrus melops L.) (:). ; Si l'on s'en tenait uniquement à ces documents, on pourrait être tenté d'admettre quil existe au moins deux hôtes susceptibles d'héberger Leposphilus labrei, et donner ainsi satisfaction à Hesse qui trouvait absolument extraordinaire de ne rencontrer ce Crus- tacé que sur son Labre vert, alors qu'il existe plusieurs espèces du même genre qui ont entre elles « une extrême analogie ». En. effet, d'après les textes de Hesse, de Vogt et d’après la communi- cation de M. le P° Bouvier, le Léposphile serait parasite d’un La- bre : tandis que Quidor et moi l'avons observé sur un Crénilabre. Mais cette façon de voir ne peut être acceptée & priori, car il faut reconnaître que certains des auteurs cités n'ont pas apporté tous leurs soins à la détermination du Poisson hôte. C’est ainsi qu'il n'existe pas, dans l'état actuel de la nomenclature, de Créni- labre s’appelant Labrus donovani. D'autre part, d'après Moreau et Le Danois, par exemple, Labrus donovani Guv. et Val. est synonyme de Labrus bergylta Ase., nom de la Vieille commune. Enfin, on connaît le caractère qui permet de séparer les Labres des Crénilabres, les premiers ont le préopercule à bord lisse, tandis que chez les seconds ce bord est dentelé. Or, Hesse, tout en par- lant de Labre vert (Labrus donovani) a représenté (fig. 17, pl. q) un Poisson à préopercule dentelé et qui serait donc un Crénilabre. La question de l'hôte de Leposphilus labrei est à reprendre entiè- rement, car si mes observations établissent d’une façon indiscu- table que ce Copépode est parasite de Crenilabrus melops L.. il n'est pas permis cependant de nier «a priori sa présence sur un Labre. I faut se souvenir en effet que certains Copépodes sont sus- ceptibles de parasiter des Poissons d'espèces diverses. C'est ainsi, par exemple, que Baudouin 1913 (2) a montré que le Sprat (Clupea sprattus) peut être parasité, non seulement, par le Copépode Ler- naeenicus spraltae, mais aussi par le L. sardinae parasite de la Sardine (Clupea pilchardus) ; et réciproquement L. sprattae s'ob- serve sur le Sprat et sur la Sardine. Les observations que j'ai faites cette année m'ont permis de (1) La détermination a été faite à l’aide de l’ouvrage de Moreau : Histoire naturelle des Poissons dé Ja France, et de Ja Thèse de E. Le Danois : Contribu- tion à l'étude systématique et biologique des Poissons de la Manche oceiden- lale, Paris 1913. 2) Baudouin. Un deuxième fait de parasitisme du Sprat (Clupea spratta) par le Lernaeenicus sardinae. Ass. franç. avanc. des sc., h2° session, Tunis 3915, p- 364. 4 SÉANCE DU 19 NOVEMBRE S99 préciser certains points de la biologie du Léposphile. C'est ainsi que Hesse dit, dans son mémoire, que la tumeur formée sur le Poisson par suile de la présence de parasites dans les écailles est généralement située du côté droit. Or, pour ma part, j'ai cons- taté que les tumeurs sont aussi fréquentes sur le flanc gauche que sur le flanc droit. C’est ainsi que sur quatre Crénilabres parasités provenant d'une même pèche, deux présentaient une tumeur à droite, tandis que chez les deux autres elle était à gauche. Le dessin du mémoire de Hesse (fig. 17) auquel j'ai fait allusion précédemment est destiné à montrer l'emplacement de la tumeur déterminée par la présence de Léposphiles. Celle-ci est située à Ja partie antérieure du corps, non loin de l'œil et au-dessus de la ligne latérale. Or, chez tous les Crénilabres parasités que j'ai exa- minés, les tumeurs étaient très exactement siluées sur la ligne latérale. Dans ces tumeurs, il existe seulement deux ou trois écail- les déformées ét creusées de cavités destinées à abriter les parasi- tes, et toujours l'une de ces écailles appartient à la ligne Fatérale. Par conséquent si les Léposphiles peuvent s s'attaquer à une écaille quelconque (Hesse, Quidor); ils semblent néanmoins avoir une préférence pour les écailles de Ja ligne latérale (Vogt). Une même cavité peut renfermer plusieurs parasites : j'em ai compté jusqu'à trois. Notons enfin, qu'il paraît v avoir des années à Léposphiles. . C'est ainsi qu'à Luc je n'ai pas trouvé un seul de ces Copépodes au cours de l’année r920, tandis que cette année (r921), ils étaient relativement abondants. | (Laboratoire de zoologie, Caen). LE CHOC S4PO-PROTÉOSIQUE. par Ch. Acranp et E. Feuirrié. Dans des communications antérieures, nous avons indiqué des méthodes de recherche des albumoses dans le sang et les tissus, ef notamment des procédés (éther, eau de chaux) qui nous parais- sent aptes à mettre en évidence des protéoses que nous supposons en liaison micellaire avec des lipoïdes (lipo-protéoses ou lipo-albu- moses) et tout particulièrement avec des graisses, des acides gras ou des savons (r). - A Ho de cette conception, nous avons montré la forenation 1) C..R. dé li Se. de biol., séances des f!'xT et 18 décembre 1920, p. 5514, 1535 et 1584. Dpt Ed LÉ 900 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ——— in vitro d'un complexe « flocculable » ou « précipitable » en mé- langeant des solutions de savons alcalins et d’albumoses : nous. nous sommes servi surtout d'oiéate de soude et de peptone de Witte (x). Pour l’expérimentation in vivo nous avons pris le Lapin. Le Chien, en effet, est fort sensible à l’injection intraveineuse d’al- bumoses, même à faible dose. Au contraire, il est possible comme l’a montré Arthus d’injecter dans les veines du Lapin 0,25 par kgr. de peptone de Witte (essentiellement constituée de protéoses peptiques) sans provoquer d'accidents généraux pos ou tar- difs. On connaît d'autre part la nocivité des fortes doses de savons en injections intraveineuses. Munk (1890-1900) trouve avec 0,06. par kger. des modifications du rythme cardiaque, l’abaissement de la pression artérielle. Bottazzi (1899-1900) constate, en plus, la narcose avec 0,10 kgr. G. Billard produit par injection de sa- vons « un choc anaphylactique, avec un sommeil identique au sommeil peptonique ». Gley trouve intéressant de constater la toxicité de l’un des principaux produits de digestion des graisses, comme de celui de la digestion des albumines. Quant au mécanisme de la nocivité des injections de ce genre, quatre explications ont été fournies : 1° pour Kopaczewski, varia- tions dans les propriétés physiques des colloïdes ; 2° pour G. Bil- lard, modifications de l'équilibre lipoïdique humoral et cellulaire ; 3° d'après Abelous et Soula, les savons précipitent le calcium qui est le modérateur de l’action nerveuse : il en résulte une fragi- lité nerveuse pouvant fournir une explication du choc anaphylac- tique : 4° pour Lumière et Couturier, le choc est dû à la formation de précipités faisant embolies. Poursuivant in vivo notre étude des complexes sapo-albumosi- ques (ou sapo-protéosiques) nous avons vérifié d’abord que d’après Abelous, à la suite de l'injection intraveineuse de savon de soude à la dose de 0,05 par kgr., le Lapin ne présente aucun trouble ap- parent. Nous avons choisi la dose plus bénigne encore de 0,04 par kor. Nous avons préparé des solutions (2), au même titre, d’oléate de soude et de peptone de Witte à 0,04 pour 2 c.c. d’une solution de NaCÏI à 9 p. 1.000. L'ensemble de nos expériences comporte 26 Lapins du poids de » à 3,400 kgr. | (x) C. R. de la Soc. de biol., séance du 11 décembre 1920, p. 1537. (2) Solutions bouillies et filtrées. L'oléate doit être neutre ; il ne doit pas renfermer de soude libre. Nous nous sommes servi d’un oléate pur pâteux, ayant l'aspect de cire jaune : la solution chaude filtrée doit être légèrement opalescente, T1 est indispensable d’injecter avec une seringue tiédie pour éviter la mort immédiate par embolics. 3 SÉANCE DU lŸY NOVEMBRE 901 Un Lapin de 3 kgr., par exemple, recevait successivement 6 c.c. de chaque solution à à minutes d'intervalle. Mais nous avons varié l’ordre d'injection : tantôt nous commen- cions par le savon, puis cinq minules après, nous faisions l'injec- tion d'albumoses : tantôt c'élait la solution d'albumoses que nous injections la première. Or, les résultats sont tout différents dans les deux cas. 1°Injection première de peptone de Witte, suivie à 5 minutes d'intervalle, de l'injection de savon. — Les Lapins présentent tous de la polypnée. Point capital, moins de deux heures après l'in- jection, émission d'urine hémoglobinurique : le plus souvent la miction d'urine rouge est précoce, comme sil existait un réflexe réno-vésical : après 15 ou 30 minutes. Deux ou trois heures après les injections la polypnée se calme : le Lapin se met à manger le Chou mis à sa portée ; les urines sont abondantes : la première miction seule est hémoglobinurique : l'animal survit avec aspect normal. 2° Injection première de savon suivie, à 5 minutes d'intervalle, de l'injection de peptone de Wilte. — Les Lapins présentent de la polyvpnée, mais ils n’urinent pas : ils émettent rapidement au lieu de crottes fermes des matières molasses moulées ; ils ont parfois une véritable diarrhée glaireuse. Il n'v a pas d'hémoglobinurie, pas d'émission d'urine. La mort survient dans dés temps varia- bles, entre 15 minutes et 4S heures après la double injection l'anurie persiste. jusqu'à la fin : l'animal né mange pas. Quant nous avons assisté à la mort, nous l'avons vue précédée, pendant 3 à 6 minutes, par des crises espacées de violentes convulsions gé- néralisées. L'un de ces 7 Lapins à survécu après une débâcle uri- naire succédant à 48 heures de jeûne et d'anurie complets. L'opposition des résultats est plus frappante encore en em- ployant à la même dose une peptone de Witte épuisée à l'alcool par macération et par séjour de 24 heures dans l'appareil de Kuüma- gawa, et en utilisant la mème solution d'’oléate de soude : 1° Injection première de peptone de Witte épuisée par l'alcool, et injection seconde d'oléate de soude. — Hémoglobinurie in- tense : état redevenu normal après 2 ou 3 heures. 2° Injection première d'oléate de soude et injection seconde de peptone de Witte épuisée par l'alcool. — À peine les injections terminées, le Lapin se met doucement sur le flanc : il ne s'agit plus de polvpnée mais de dyspnée, de difficulté respiratoire ; la mort survient en 3 à 6 minutes. Dans le premier cas, hémoglobinurie intense avec retour à l'état normal en quelques heures : dans le second, mort rapide avec difficulté respiratoire. : Pour chercher à expliquer cette différence si frappante, nous ne 902 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ferons que signaler ce fait que, in vitro, un excès de savon con- serve plus longtemps à Fétat de suspension le complexe sapo-pro- téosique, tandis qu'un excès d'albumioses provoque plus rapide- ment la précipitation. Nous reviendrons sur ce point à propos de létude anatomo-pathologique. Nous insisterons seulement sur la pr duction, dans ces expériences, d'un choc sapo-protéosique (ou sapo-albumosique) se présentant sous deux aspects différents sui- vant l'ordre des injections : hémoglobinurie simple dans un cas : mort rapide dans le second. ; Ïl s’agit bien d'un choc spécial, puisque les deux injections faites isolément ne sont suivies d'aucune manifestation pathologique. Dépexse EX CO? PENDANT LA NAGE, par A-D. Warrer et G. DE Decker. Grâce à la bienveillance du médecin-major Boigev, nous avons eu l'occasion de mesurer, sur le sergent Trial, nageur émérite, ayant une capacité vitale de 6,3 litres, le travail physiologique de la nage intensive. Cette observation fait suite à celles que l'un de nous a présentée, en +919, à la réunion de la British Associa- tion, à Bournemouth, sur une nageuse : a) à une allure modérée, et b) nageant tranquillement sur le dos, en ramenant à terre un sujet supposé noyé. CO2 en ce. : par see, a) 90 mètres à 0,6 mètre par seconde .......... Ar Se 20-90 b) 18 mètres à 0,9 mèfre par seconde. .:..:..0.: 400002 : 26-34 Résultats relatifs à Trial 50 mètres à 1,562 mètre par seconde ....4...... nee el RS +. 50 100 mètres à 1,282 mètre par seconde ............, DAT RDC 53 100 mètres à 1,250 mètre par seconde ............. RASE TD cc 60 Nageant sur le dos moins de 1 mètre par seconde ....... eco 35 Quelques jours après (1Q novembre), nous avons réexpérimenté eur le sergent Frial. [l a parcouru 50 mètres en 30 secondes, à raison de $o c.c. de CO par seconde. Après quelques minutes de repos, 1l a fait 100 mètres en $o secondes, à raison de r00 €.e. de CO? par seconde. Mais après cet essai, il s'est senti très fatigué cl n'a pas entrepris sa deuxième course habituelle de 100 mètres. Les prises de l'air expiré ont eu lieu à la fin de chaque cflort de nage : la ventilation pulmonaire était telle que nos sacs de 20 li- tres se remplissaient avec 3 ou À expirations. Voici d'ailleurs les chiffres de ces deux prises. UF? PAUSE SÉANCÉ DU 19 NOVEMBRE Ventilation Temps en c:C. Co2 CO2enc.c. Nombre ensec. lilres parsec. p. 100 par see. d'inspirat. \ La € > © D 2 74 Après bo m. en 30 secondes... 9 15 2000 4,0 80,0 ! » Q a EX On] Après 100 m. en So secondes.... 5 19 2714 9,7 100.4 3 J 1 ÉD DOS eme ere mire Dr AITOO 12 120 Sp) 4,2 — Ï ressort de ces observations que le prix physiologique de fa nage intensive est très élevé. Dans le dernier essai, il a dépassé 100 C.C. par seconde et même, après avoir retranché 4,2 pour sa valeur de base, il reste le chiffre très élevé de 96 c.c. par seconde, qui équivaut à 533 calories par seconde au 226,7 kilogrammiètres. Ceci impliquerait pour une machine à rendement utile de r,3,. une valeur de 1 HP pendant le travail intensif de la nage (x). Mop&riCATIONS BES VARIATIONS LEUCOCYTAIRES DU CHOC PEPYONIOUE CONSÉCUTIVES A DES. MODIFICATIONS DE L EXCITABILITÉ DU SYSTÈME NERVEUX ORGANO-VÉGÉTATIF, par L. GARRELOX et D. SANTENOISE. Au cours d'une série d'observations eliniques où nous avons systématiquement pratiqué l'épreuve de lhémoclasie digestive, les variations de la formule leucocytaire nous ont semblé parallè- les aux variations de Fexeitabilité du système ‘'neuro-végétatif. Ea réaction digestive nous a paru d'autant plus rapide que les indi- vidus étaient plus vagotoniques. Au contraire, chez les sujets hypo- .vagotoniques, Fhémoclasie digestive faisait presque constamment défaut. ; I nous à alors paru intéressant de vérifier expérimentalement ces. observations et d'étudier, sur Fanimal, les variations leuco- cytaires après l'injection de substances modifiant l'excitabilité de lappareiïl para-sympathique. Nous avons choisi comme substance déchainant le choe, la peptone du commerce en injection intra- veineuse. Cette injection nous paraît devoir être pratiquée assez longtemps après l’anesthésie de l'animal en expérience, l’anesthé- sique dont nous nous servons (chloralose) provoquant une petite Teucopénie passagère et l'équilibre se rétablissant une heure ou - une heure et quart après son administration. Nous avons d’abord vérifié l'efficacité de notre peptone com- merciale et constaté sur des animaux que les doses de 5 à 6 milligr. par ker. provoquaient les réactions signalées par les auteurs. Puis, nous avons étudié les variations leucocytaires en hyperexei- o (x) Dans la précédente note, p. 853, ligne 17, au lieu de 5,333, lire : 5.555. 904 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tant le parasympathique par des injections de 1 centigr. de pilo- carpine. Résultats : Polynucléaires Mononucléaires … Total Avant l'injection -............ - 4.900 700 : 5.600 Injection de peptone et pilocarpine : D'ÉRDNUteS MADreS- eee ces 2.600 1.000 1h 000 SD MINULESS APTES Arms sels ee 3.500 3.100 6.600. La leucopénie était accompagnée d'une vasoconstriction péri- phérique intense. Nous avons ensuite pratiqué l'expérience inverse en inhibant le parasympathique par injection de 1 milligr. d'atropine. Résultats : Polynucléaires Mononucléaires Total Avant IAnjechon Eee ere ob 4.200 1.200 5.400 5 minutes après l'injection .... 4.600 1.600 6.200 DOMMINUTES ADrES ee serie 5.800 800 6.600 De ces expériences, nous pouvons conclure que la pilocarpine n'empêche nullement les réactions leucocytaires consécutives à l'injection d'albumines hétérogènes. Elle paraît augmenter la ra- pidité de la réaction ordinaire et si des auteurs ont signalé seule- ment l'hyperleucocytose consécutive à l'injection de pilocarpine, on observe néanmoins, précédant cette réaction, une phase de leucopénie dont la durée semble avoir été écourtée par suite de l’action de la pilocarpine. | L’atropine qui inhibe le parasympathique empêche le phéno- mène de se produire et, de plus, l'injection de peptone-atropine, aux doses que nous avons indiquées, n’est pas suivie d'hypoten- sion. II semble donc que, dans la production du choc peptonique, intervient le système neuro-végétatif. Cette interprétation nous parait d' autant plus plausible que nous avons pu observer des modifications du réflexe oculo-cardia- que au cours de l'évolution des réactions consécutives à |’ EUR de peptone. Avant l'injection et pendant toute la durée de l'A rythme normal 138. Pendant la compression des globes oculaires. Rythme avant- injection de peptone, 95. L'animal est vagotonique. Rythme 45 minutes après l'injection, 110. Rythme r heure 15 après l’injec- tion, 138. TO L'animal est devenu hypovagotonique. Dans d'autres expériences nous avons obtenu de la son is cotonie. SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 905 PR ER Re D'ailleurs, ces résultats cadrent bien avec des observations cli- niques au cours desquelles nous avons remarqué une diminution du réflexe oculo-cardiaque dans les heures qui suivaient le repas d'épreuve Peut- ême y a-t-il une relation entre la modification de l’excita- bilité de l'appareil parasympathique et l'action immunisante d'une première injection de peptone signalée par les auteurs. (Laboratoire des travaux pratiques de physiologie de la Faculté _de médecine). SUR LA FORMATION DE LA MÉLANINE DANS LA POCHE DU NOIR DE LA SeicHe (Sepia Officinalis L.), par Jean Turommt et F. LADREYT. La poche du noir se compose d’une glande, d'un réservoir, d'un canal excréteur. La muqueuse de la glande comprend trois zones : une zone gé- nératrice claire, située dans la partie profonde de la glande, zone où se forment sans cesse des lamelles épithélio-conjonctives ; une zone périphérique noire, dans la partie moyenne, zone où les cel- lules épithéliales se chargent de pigment mélanique ; une zone orificielle dans la partie supérieure, zone où les cellules se disso- cient, mettant en liberté le pigment. Ces notions sont classiques depuis le travail de Girod (x). L'étude cytologique de l’épithélium de la glande nous a paru intéressante, car elle permettait de suivre les processus d’une mé- lanogenèse intense. L'épithélium est partout simple, prismatique et glandulaire. [1 repose sur une vitrée. Au niveau de la zone génératrice, le noyau occupe dans les cel- lules une situation basale. Il est riche en chromatine. Il s’observe souvent en division. Il contient un ou deux gros nucléoles plas- matiques. Dans la moitié inférieure des cellules, le cytoplasme est rempli de chondriocontes lisses perpéndiculaires à la vitrée ; dans la moitié supérieure, il est alvéolaire. Il a un aspect mu- queux, mais ne renferme pas de mucus. Dans les cellules plus évoluées, l'extrémité apicale des chondriocontes se fragmente en mitochondries et bientôt apparaissent les premiers grains de mé- lanine. Mitochondries et grains sont situés sur le réseau de la pu tie inférieure du cyloplasme alvéolaire. Au niveau de la zone noire périphérique, le noyau, légèrement (1) Girod. Arch. de zool. exp. et gén., t. X, 188. SOCIÉTÉ. DE BIOLOGIE plus gros, s'est déplacé vers l’apex de la cellule. La chromatine, moins basophile, parait s'être portée contre la membrane nu- cléaire. Le nucléole est souvent entouré d’une vacuole. Les chon- driocontes se fragmentent en chondriomites. Les chondriomites s'égrènent en mitochondries. Des grains de mélanine de toutes di= mensions, d’une teinte jaune-noirâtre ou noire, occupent le pôle apical de l'élément cellulaire. Certaines cellules sont presque tota- lement envahies par la mélanine. Au niveau de la zone orificielle, le noyau est pycenotique et le cytoplasme bourré de grains mélaniques. Le chondriome a dis- paru. Ces constatations nous permettent d'apprécier, au cours de la sécrétion, des modifications nucléaires et des modifications eyto- plasmiques. Les modifications nucléaires se traduisent par une légère tur- gescence, une antéropulsion marquée du moyau, des changements dans la chromaticité et la répartition de la chromatine, un grand développement du nucléole, une sécrétion nucléolaire. Les seules modifications cytoplasmiques appréciables sont celles du chondriome. Les chondriocontes, d’abord lisses, s’égrènent en- suite à leur extrémité apicale en mitochondries. Les mitochondries se transforment en grains. Les grains se mélanisent. Nous pensons que la mélanine se forme aux dépens d'un dérivé chondriosomique comme Prenant (1), Mulon (2), Asvadourova (3), Luna (4) l'ont vu dans d’autres objets, parce que l'apparition des grains est précédée de l’égrénement des chondriocontes en mi- tochondries, parce que, d’un côté à l’autre d'une même cellule, on observe parfois un balancement entre le nombre des grains et celui des mitochondries. Mais la mitochondrie ne se transforme pas directement en mé- lanine. La dépigmentation, par la méthode de Mayer et Grynfeltt par exemple, ne montre en effet aucun substratum mitochondrial au grain mélanique. Nous admeltons que la mitochondrie a subi une régression chi- mique. Ses caractèrés ont été modifiés et elle est devenue apte à jouer le rôle d’accepteur mélanisable par oxvdation. La constitu- tion de cet accepteur est peut-être analogue à celle du prépigment décrit par Verne (5) dans les mélanophores des Crustacés Déca- podes. (1) Prenant. C. PR. de la Soc. de ibiol., 1913. (9) Mulan, C. R. de la Soc. de biol, 1913. 9) Asvadourova. Arch, anal. microse., 1012. (4) Luna. Arch. f. Zellforsch., 1913. (5) Verne. Th. doct, sc., Paris, 1024. Mhianes . — SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 907 D'autre part, du fer (Girod) et une Eyrosinase (Przibram) (1) ; Gessard (2) ont été décelés dans la glande du noir. Tous les facteurs de mélanisation réclamés par Prenant sont ainsi présents dans cet organe : accepteur, oxygène, couple cata- lytique avec sa complémentaire pigmentative, fer, et sa complé- rmentaire pigmentante, tyrosinase, La mélanine de l'encre de Seiche semble donc se former suivant les processus généraux de la mélanogénèse. L'accepteur, qui peut avoir diverses origines, est ici un dérivé chondriosomique. (Laboratoire de M. Prenant à la Faculté de médecine de Paris el Institut Océanographique de Monaco). PERCEPTION DE BRUITS ARTÉRIELS (SOUFFLES ANÉVRYSMAUX ET BRUITS SIMPLES) EN AVAL D'UNE MANCHETTE GONFLÉE, ÉCRASANT LES VAISSEAUX D'UN MEMBRE, par-C. Lrax et H. WeEzri. - Nous avons constaté dans d'assez nombreux cas qu'une forte compression écrasant les vaisseaux d’un segment de membre n'empêche pas d'entendre des bruits artériels en aval du segment de membre comprimé. En particulier, nous avons noté ce phénomène dans 2 anévrys- mes artério-veineux. Dans ces 2 cas où l’anévrysme siégeait à la racine d'un membre, si l’on entourait le membre d’une manchette sphygmomanométrique gonflée sous une pression supérieure de 10 ou 20 cm. de Hg à la pression artérielle maxima, on continuait à percevoir en aval de la manchette ainsi gonflée le souffle con- tinu de l’anévrysme artérioso-veineux. Dans les conditions préei- tées, ce souffle était entendu avec un stéthoscope bi-auriculaire; il l'était encore mieux lorsque le stéthoscope était relié au sachet phonendoscopique du phono-sphygmomètre Lian : le dispositif stéthoscopique étant appliqué soit sur le trajet des gros vaisseaux, soit en dehors de ce trajet, au contact des parties molles ou au contact d'un os comme l’olécrane par exemple. Pareil phénomène a été constaté également par nous dans des cas où les artères n'étaient le siège d'aucun bruit pathologique, mais présentaient seulement des pulsations d’une très grande amplitude. Dans ces cas, en aval d’un manchette écrasant les vais- seaux du membre, on percevait un bruit artériel synchrone au rzibram. Hofmeister’s Beiträge, 1907. Ge (2) Gessard. Ann. Inst. Pasteur, 1901. 908 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE pouls artériel se produisant en amont de la manchette. Ce bruit artériel léger était entendu comme dans les deux cas précités, soit sur le trajet des gros vaisseaux, soit en dehors de leur trajet. Ces faits font ressortir l'importance de la transmission des bruits et souffles artériels par la masse des tissus d’un membre. Il aident à comprendre le fait qu'on peut mesurer la pression artérielle dans un membre par la méthode auscultatoire, mème si l’on n'’applique pas le dispositif phonendoscopique sur le trajet des grosses artères du membre. Ce détail est intéressant à mettre en relief pour les membres inférieurs où l’auscultation des artères est loin d'être aussi facile qu'aux membres supérieurs. L'étude minutieuse des 2 cas précités d’anévrysme artério-vei- neux nous à montré, comme à Cazamian, que la transmission du souffle se fait habituellement beaucoup plus loin qu'on ne l’a cru longtemps. Ainsi, dans le cas d’anévrysme artério-veineux du pli de l’aine, pour ne parler que de la propagation vers la périphérie, nous avons entendu le souffle, non seulement jusqu’au pied du côté malade, mais jusqu'au pied du côté sain. La transmission par les tissus du membre intervient dans cette propagation lointaine, comme l'indique la constatation suivante : dans le cas d’anévrysme de la sous-clavière, une manchette écrasant l'artère humérale n'a pas empêché d'entendre le souffle anévrvsmal dans l'artère ra- diale. ee SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 909 LR ER ee LES BRUITS ARTÉRIELS SUPRA-MAXIMAUX DANS LA MÉTHODE SPHYGMOMANOMÉTRIQUE AUSCULTATOIRE, par Lian et H. Wezri. _ Lorsqu'en auscultant au pli du coude, en aval d'une manchette brachiale écrasant l'artère humérale, on perçoit de faibles bruits artériels, si l'on décomprime peu à peu le bras, on est averti par la perception de bruits artériels forts que l’ondée sanguine artérielle reprend son cours, c'est-à-dire que l’on est arrivé à la Mx. En même temps, on sent avec le doigt la réapparition des pulsations radiales. Au contraire, au-dessus de la Mx, les bruits artériels sont fai- bles. Il faut dépenser de l'attention pour les percevoir. En outre, ils gardent rigoureusement les mêmes caractères pendant tout le temps que dure la décompression jusqu'à ce qu'on soit arrivé à la pression artérielle maxima. Enfin pendant qu'on entend ces bruits artériels faibles, le pouls radial n’est pas perceptible. Le phénomène des bruits artériels supra-maximaux, qui s'ob- serve seulement chez des sujets dont le pouls est très ample (cer- tains cas d'insuffisance aortique et d'hypertension), ne peut donc pas constituer l'ombre d’une cause d'erreur dans la technique sphygmomanométrique auscultatoire. Il suffit d'être averti de cette éventualité pour ne pas pouvoir se tromper. Après cette conclusion ferme d'ordre pratique, nous nous arrè- terons à un détail qui, dans l'étude des cas précités, a retenu notre attention. Lcrsqu’il existe des bruits artériels supra-maximaux, si l’on analyse bien ses sensations auditives, ce n’est pas seulement un bruit artériel très fort qu’on perçoit lorsqu'on est arrivé à la pres- sion maxima, mais c'est plus exactement un double bruit artériel. La première partie du double bruit est faible, elle n’est pas l'expression du rétablissement de la perméabilité artérielle sous la manchette, elle est encore ce bruit faible, bruit de propagation par les tissus du membre, qu’on entendait alors que la manchette fortement gonflée supprimait la lumière artérielle. Mais ce bruit faible, bruit de propagation, s’est à peine produit qu'il est main- tenant couvert par le bruit fort dû à la réapparition des pulsations artérielles en aval de la manchette. Les remarques suivantes viennent à l’appui de cette interpré- tation : Supposons Mx 13, Mn 8. Au début de la pulsation humérale, la pression artérielle met un certain temps à s'élever de 8 à 13. Or, quand la manchette est gonflée sous une pression de 13, l'ar- BioLocre. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 63 910 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ière humérale reste écrasée au début de la pulsation artérielle pen- dant ce court temps où la pression s'élève de 8 à 13. Donc, dans le cours d'une décompression progressive de la manchette, le bruit de distension des parois artérielles en aval de la manchette est, au moment de sa réapparition, un peu postérieur au début de la pulsation artérielle en amont de la manchette. En effet, relions une manchette brachiale à un oscillomètre, et auscultons l'artère humérale en aval de la manchette, tandis que nous observons les pulsations de l'aiguille oscillométrique. Dans ces conditions, nous avons remarqué que si la manchette est g'on- flée sous une pression égale à la Mx auscultatoire, les bruits arté- riels sont entendus pour chaque pulsation un très court instant après le début du battement de l’aiguille oscillométrique. Puis, tandis qu'on décomprime la manchette en descendant peu à peu au-dessous de la pression maxima, le bruit fort huméral se produit d'une façon de plus en plus précoce. Aussi, à quelques centimètres de Hg au-dessous de la pression maxima, on n'entend plus un double bruit artériel, mais un seul bruït très intense qui commence, pour chaque pulsation, en même temps qué le batte- ment de l'aiguille oscillométrique. Ces diverses constatations sont tout à fait en harmonie avec l'interprétation admise plus haut pour le double bruit artériel marquant la Mx dans les cas èn quéstion. En somme, le phénomène peu fréquent des bruits artériels su- pra-Mmaximaux ne constitue pas la moindre difficulté pour la tech- nique sphygmomanométrique auscultatoire, mais l'étude de son mécanisme nous a paru mériter de retenir quelque peu l'attention. ETUDE PHARMACODYNAMIQUE DE L’ADRÉNALONE. SIÈGE DE L'ACTION VASOCONSTRICTIVE ET EFFETS DE L'ADRÉNALONE EN PRÉSENCE DE DIVERSES DROGUES VASOMOTRICES, par Edmond JAEGER. 1° Siège de l’action vasoconstrictive de l’adrénalone. Pour étudier le siège de l’action de l’adrénalone dans ses effets sur la pression artérielle, j'ai pratiqué sur des Chiens chloralosés la section sous-bulbaire de la moelle après avoir préalablement coupé les nerfs vagues et installé la respiration artificielle. Dans ces conditions, on peut, après injection intraveineuse d’adréna- lone, observer une vasoconstriction rénale typique coïncidant avec une élévation très marquée de la pression artérielle. En com- parant les effets produits par des doses d’adrénaline et d’adréna- lone sensiblement équivalentes quant à l'intensité de leurs effets SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 911 ue | CR ARReO et ri «| lenteur vasoconstricteurs on voit qu'il y a identité de l’action des deux substances avec cette seule différence (1) à savoir que l’action de l’adrénalone est plus durable. Ainsi, pour celle-ci comme pour l’adrénaline la vasoconstriction n'est pas d’origine cérébro-bul- baire. D'autre part, les eflets produits par l'application locale de l’'adrénalone montrent que l’action de cette base est périphérique. Une solution d’adrénalone mise en contact avec des muqueuses les fait pâlir aussitôt ; de même, placée sur une plaie qui saigne, elle arrête l'écoulement du sang. Une goutte d’une solution d’a- drénalone au 1/10 injectée chez l'Homme dans la peau de l’avant- bras produit, au lieu de l'injection, une grande tache blanche qui reste visible pendant une vingtaine d'heures. Il y à donc constric- tion vasculaire locale. Dans l'espoir de parvenir à serrer de plus près le problème du siège de l’action de l’adrénalone, j'ai examiné les effets de cette base en présence de diverses autres nee à action vasomotrice. ° Action de l’adrénalone en présence des vasodilatateurs : ni- troglycérine et histamine. : Parmi les vasodilatateurs, j'ai étudié l’histamine et la nitro- glycérine. Celle-ci à cause de son action un peu tardive et s’ac- complissant pour ainsi dire en deux temps ne s’est pas montrée favorable à ces recherches. Quant à l’histamine (B-imidazolyl- éthylamine), son'action est bien antagoniste de celle de l’adréna- lone, mais elle est très fugace et ne peut pas s'opposer d’une façon rigoureuse à la vasoconstriction longue et durable de l’adrénalone, de sorte que ces expériences he nous apportent pas de renseigne- ments définitifs sur le siège exact de l’action périphérique de ces deux drogues. Par contre, j'ai trouvé dans cette étude une mé- thode précieuse de détermination de la valeur vasoconstrictive des diverses adrénalines, méthode bien supérieure à celle à la nitro- glycérine [Cameron (2)] et qui dispense de recourir à des compa- raisons avec l’adrénaline dont il est difficile de se procurer des étalons sûrs. 3° Action de l’adrénalone après l’administration d’ergotinine. Injectée à dose forte (5 mgr. par kger.) l’ergotinine (3) ainsi que l’érgotoxine (4) paraît se comporter comme un paralysant des vasoconstricteurs, de sorte qu'on obtient alors avec l’adrénaline une chute de pression, c’est-à-dire un renversement des effets de l'adrénaline. L’adrénalone produit également, après l’ergotinine, une chute de pression, toutefois cette hypotension fait bientôt (x) C. R. de la Soc. de biol., séance du 23 juillet rg21. (2) Cameron. Proceed. royal Society of Edinburgh, vol. 26, 1905-06. (3) Tiffeneau. Bull. de la Soc. de thérapeutique, t. XXV, p. 289, 1920. (4) Dale. Journ. of Physiology, t. XXXIV, p- 163, 1906. (NE 912 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE place à une élévation de la pression artérielle qui croît progressi- vement et qui se maintient pendant un temps très long. Cet effet, que la théorie de la paralysie ergotinique des vasoconstricteurs. (Dale) ne suffit pas à expliquer, se produit à chaque nouvelle in- jection d’adrénalone sans qu'il soit besoin de renouveler la dose d’ergotinine et cela que le Chien ait été ou non atropinisé. Conclusions. — 1° Le siège de l’action vasoconstrictive de l’a- .drénalone est le même que pour l’adrénaline. Il se trouve dans les terminaisons périphériques du sympathique, car, depuis les ex- périences de Laugendorff et celles de Maass, il n’y a pas de rai- sons d'admettre que l’adrénaline agisse sur un autre point. 2° L’adrénalone, comme l’adrénaline, est antagoniste des vaso- dilatateurs. C’est surtout avec l’histamine que cette action est très nette. On peut même recourir à cette action antagoniste pour le dosage physiologique des substances adrénaliniques. 3° Après l’ergotinine, tandis que l’adrénaline est CR clnen eee hy Dia l’adrénalone ne produit qu’une hypotension passa- gère à laquelle fait immédiatement suite l'effet hypertenseur nor- mal de cette base. (Laboratoires de pharmacologie, P' Pouchet, et de physiologie, PR ICREL)E SUR L'APPARITION DE L'HÉMOGLOBINE DANS LES HÉMATIES DES VERTÉBRÉS, par Marcel PRENANT. L'äpparition de l'hémoglobine dans les hématies est mal connue au point de vue cytologique. Parmi les auteurs anciens, certains ont pensé que l’'hémoglobine apparaissait de façon diffuse ; d’au- tres ont cru voir qu'elle se montrait d’abord sous forme de gra- nulations, plus tard dissoutes dans le cytoplasma. Plus récem- ment, Meves (1) et Ciaccio (2) ayant décrit un chondriome aux érythroblastes des Vertébrés, ainsi qu'aux érythrocytes mürs des Batraciens et aux jeunes éd He déjà anucléés des Mammi- fères, Schridde (3), qui a revu ce chondriome dans la moelle os- seuse du jeune Apt lui attribue la production de l’hémoglo- bine ; Ciaccio, par contre, se refuse à accorder au chondriome plus qu un rôle indirect dans cette yroduction. (1) Meves. Arch. f. mikr. Anat.,t. LXXVIT, 1911. i (2) Ciaccio. Pathologica, 1. TT, 1911. Fol. haemalologica, 1913. 3) Schridde, Anal. Anz., t. XEÏII, 1912. SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 913 Les observations de ces auteurs ont été faites par des techniques mitochondriales générales. Je puis leur apporter des complé- ments microchimiques, grâce à l'emploi de la benzidine et de l'eau oxygénée, réactif bien connu de l’hémoglobine. On peut faire des empreintes de moelle osseuse, les couvrir quelques ins- tants d’une solution saturée de benzidine dans l’eau physiologi- que très légèrement acétique, y ajouter une goutte d'eau oxygé- née et examiner sous lamelle. Sur la moelle fémorale d’un Oiseau adulte, on reconnaît ainsi immédiatement les hématies müûres, lavées d’un bleu uniforme où se détachent seulement un noyau compact et bleu sombre et ‘une bordure plus foncée. Dans les érythrogonies et les érythro- blastes, le noyau est toujours coloré en bleu plus ou moins foncé et plus ou moins uniforme, suivant le degré d'évolution de la cellule. Le cytoplasme des mêmes cellules contient, en outre, des gra- nulations fines, bleu foncé, qui ont l'aspect et la situation du chondriome. Dans beaucoup de cellules, en outre, le cytoplasme prend une teinte générale bleu pâle, mais il arrive aussi que les mitochondries et le noyau soient bleus, le cytoplasme restant par- faitement incolore: ce fait exclut l'hypothèse qu'il y aurait simple- ment condensation de l’hémoglobine par adsorption sur les gra- nules mitochondriaux. Il arrive même que la coloration bleue des mitochondries précède celle du noyau. À maturité, les mitochon- dries ne sont plus décelables par ce procédé. Sur la moelle fémorale d’un jeune Lapin de 4 semaines, les ré- sultats sont très analogues. Ces faits me semblent à interpréter de la façon suivante. Le noyau joue un rôle essentiel dans la formation de l’hémoglobine, qui y apparaît longtemps avant d'imprégner l’ensemble du cyto- plasme et alors que celui-ci est encore très basophile. Dans le cas du noyau il s’agit bien d’hémoglobine et non d’une peroxydase, car le chauffage préalable à 100°, qui détruit les peroxydases, n'empêche pas la coloration. Un rôle est sans doute joué aussi dans la formation d’hémoglo- bine par le chondriome. À la vérité, il pourrait s'agir d’une per- oxydase, car le chauffage est un moyen brutal, qui détruit le chondriome, et qu’on ne peut employer ici pour décider. Mais j ai pu constater la rareté relative des formations mitochondriales qui, d’une façon générale, se colorent par la benzidine et l’eau oxygénée : il me paraît donc très probable qu'ici il s’agit bien d'hémoglobine. En tous cas, pour un peu imprécis qu'il est chi- miquement, ce procédé est bien supérieur à celui d’après lequel Schridde à conclu à l’origine mitochondriale de l’'hémoglobine. 914 © SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Sapegno (1) avait observé déjà, sans l'interpréter, une A du chondriome par la paraphénylène diamine. Chez les Oiseaux, le noyau se charge de plus en plus d'hémoglo- bine et devient de plus en plus homogène. Chez les Mammifères, à cette phase succède une période où le noyau me paraît pâlir pro- gressivement, sans être expulsé ni se fragmenter, et finit par se perdre dans le cytoplasme hémoglobique. Enfin, sur une question qui a opposé Schriddé à Meves et à Giaccio, celle de la persistance du chondriome après la dispari- tion du noyau chez les Mammifères, il me semble impossible, d’a- près les figures données par Meves et Ciaccio, de ne pas admettre cette persistance. Cependant, si certains jeunes érythrocvtes ont encore un chondriome colorable par la benzidine, il est certain que certains érythroblastes très évolués, mais présentant encore un noyau, n'en ont déjà plus. Pour expliquer ces contradictions, il faut admettre, d’abord que l’évolution du chondriome et celle du noyau sont dans une certaine mesure indépendantes, ensuite que le chondriome persiste, mais qu'une diffusion précoce de l’hémoglobine qui le charge supprime sa colorabilité par la ben- zidine. ‘5) Sapegno. Pathologica, t. Il, 1910. SÉANCE DU 19 XOVEMBRE 915 CONTRIBUTION À L'ÉTUDE DES RÉACTIONS VASCULAIRES ET NERVEUSES CONSÉCUTIVES A L'INJECTION DE PÉPIONE, À L'AIDE D'UN COMPLEXE COLORANT, par Jean GAUTRELET. Nous avons antérieurement montré, comment, à l’aide de la thionine, il était possible d'obtenir, même après plusieurs jours, des réactions cardiovasculaires caractéristiques d’une injection antérieure d’adrénaline (phénomène du rappel) (1). Les faits que nous rapportons aujourd'hui font saisir de manière plus frappante le pouvoir adsorbant de la thionine et montrent le parti intéressant que l’on peut tirer de cértains colorants suscepti- bles de réaliser de véritables révélateurs et réactifs physiologiques. À l'encontre du bleu de méthylène, comme nous l'avons publié en 1913 (2) la thionine quoique appartenant au même groupe, est totalement inactive vis-à-vis du cœur et de la pression du Chien normal, même injectée dans les veines, à la dose de 1, 2, 3 cer. par ker. Il n’en est pas de même de la nigrosine, colorant appartenant au groupe des indulines. La nigrosine (marque R. A. L., comme tous les colorants utilisés) à la dose de 0,5 et 1 centigr. par ker. provoque une baisse très marquée et durable de la pression. A la suite de l'injection dans la saphène du Chien de 0,5 centigr. par kgr., la pression carotidienne tombe rapidement aux envi- rons de 5-6 cm. de mercure, et après 3/1 d'heure, elle n'a pas at- teint son chiffre primitif. Si l'injection de nigrosine a été précédée d’une injection de thioniné (x centigr. par kgr), la baisse de pression est plus mar- quée encore, atteignant presque le o manométrique et reste très basse pendant plus d’une heure, _ L’oncographe traduit une vasoconstriction en rapport avec la dilatation des vaisseaux splanchniques. L’atropine, l’adrénaline, l’ergotoxine ne suppriment pas la baisse de pression. Nous retiendrons par contre, que si l’on pratique une injection de pilocarpine (1 mmgr. par kgr.) suivie d’une injection de thio- nine, la nigrosine consécutive est sans effet. En un mot, le complexe thionine-nigrosine, provoque un abais- sement marqué et durable de la pression sanguine chez le Chien normal et il semble logique de reconnaître que la vasodilatation (1) C. R. de la Soc. de biol., 26 juillet 1913. (2) C. R. de l’Acad. des sc., 23 déc. 1913. Pour s'expliquer le choix des colo- rants sélectionnés par nous parmi tant d’autres, on se reportera également à notre note à l’Académie des Sciences, 24 juin 1907. 916 à SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE trouve son origine dans la paralysie des vasomoteurs parasympa- thiques. | Mais vient-on, dans la veine d'un Chien, qui a reçu 4 heures auparavant 10 centigr. de peptone de Witte par kgr., à in- jecter d’abord 1 centigr. de thionine, on n'observe pas de pres- sion sanguine, le fait est normal, mais quelques minutes plus tard injecte-t-on dans la veine 1/2 ou même s: centigr. de nigrosine par kgr., on n'observe jamais la moindre baisse de pression. Le fait est absolument constant : chez l'animal peptoné depuis 24 heures, le complexe hypotenseur thionine-nigrosine n'entraîne aucune modification cardiaque ou vasculaire. Nous avons observé qu'il suffisait de transfuser pendant 1 mi- nute le sang du Chien A peptoné à un Chien B pour voir ce Chien B ne pas réagir à l'injection du complexe thionine-nigrosine. L'injection de thionine est nécessaire : si on injecte au Chien pep- toné, atropiné ou non, la nigrosine seule elle abaisse la pression. Mais durant la période d’hypotension, injecte-t-on quelques cen- ticubes de thionine, on voit aussitôt la pression se relever et at- teindre en moins de 5 minutes son chiffre primitif. Nous voyons donc que la thionine est indispensable, apparem- ment (nous poursuivons nos recherches), pour fixer, adsorber la substance circulante apparue à la suite de la peptone et dont l’inefficacité de la nigrosine a hypotensive va jee ensuite la présence. Cette substance, d’après ce que nous avons vu plus haut, se com- porte pharmacologiquement comme la pilocarpine, c’est-à-dire comme un excitant parasympathique. Nous soulignerons l’ importance de l'apparition d’une telle subs- tance au point de vue général des réactions de l’organisme à une première injection et l'intérêt du complexe thionine-nigrosine en tant que réactif physiologique susceptible de la révéler. (Laboratoires de physiologie de la Faculté de médecine et de biologie expérimentale des Hautes-Etudes). (25) MT REUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCE DU 8 NOVEMBZXE 1921 SOMMAIRE mode pratique de préparation par voie électrolytique de la liqueur physiologique hypochlorée..... 3o Mauriac (P.) et Boyer (R.) : ALEXANDRE (R.) et Mouzinier (R.) : Problèmes d'’oscillométrie mdicale. Détermination de Mx par une courbe dynamométrique. 37 ARNOZAN, GREYX et ADVIER : Recherches expérimentales sur le Recherche du bruit de clapotage | traitement de la distomatose par stomacal par la succussion lom- . les injections intraveineuses d'’é- bireRechnique et résultats. 10395 |"métique 2.1.1. 000R. 25 Damawy (P.) : Recherches expé- Mauriac (P.), PAUZAT et SER- rimentales sur les phénomènes VANTIE (L.) : Recherches expéri- de réparation de la rotule...... 32 | mentales sur les injections intra- Givesre et SALLES : Sur un pulmonaires de sérum. ........ 27 Présidence de M. Delaunay. RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LE TRAITEMENT DE LA DISTOMATOSE PAR LES INJECTIONS INTRAVEINEUSES D'ÉMÉTIQUE, par Pierre Mauriac et R. Boxer. À une séance pour l'avancement des sciences aux Indes néer- landaises, M. de Langen avait cité un cas de distomatose humaine traité avec succès par les injections intraveineuses d’émétique. L'un de nous ayant trouvé dans les selles d’une malade des œufs de Fasciola hepatica, nous décidâmes, en même temps que la cure par l'émétique, de poursuivre des recherches expérimentales chez le Mouton. _ Nous choisîmes quatre Moutons de race tarbaise dont les selles, examinées par la méthode de Carles et Barthélémy, contenaient des œufs de grande Douve, de petite Douve et de Strongle. Nous avons fait les injections d’émétiques, soit dans la veine saphène 918 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (26) externe, soit dans la veine sous-cutanée de l’avant-bras, soit dans la veine jugulaire avec une solution à 4 p. 100. Au premier animal, il fut fait, en 16 jours, des injections quo- tidiennes et progressives de 1-12 cgr., soit au total 0,86 cgr. Au cours du traitement, nous ne constatâämes ni troubles de la rumi- nation, ni diarrhée, ni dépression nerveuse, ni amaigrissement. E° ral fut sacrifié à la suite du traitement. A l’autopsie, on ne trouva, ni dans le péritoine, ni dans l'intestin, aucune Douve vi- vante ou morte. Le foie qui présentait un état cirrhotique accusé contenait 56 grandes Douves, toutes vivantes et mobiles, sans modification de leur coloration, ni rétrécissement de leur extré- mité caudale. Enfin, de très nombreuses petites Douves, parfaite- ment, vivantes sortaient à la simple pression du parenchyme LéREe tique. Le deuxième animal reçut deux séries d’injections ane | ses, au total 2,16 gr. d’émétique. Au cours du traitement, nous avons noté un amaigrissement de deux kgr. et un état asthéni- que progressif ; enfin, les signes d'intoxication apparurent aux doses de 0,28 et 0,30 cgr. : inappétence, abattement, etc. À l’au- topsie, on trouva 7 grandes Douves mobiles, de très nombreuses petites Douves vivantes et des Strongles dans l'intestin. Enfin, le troisième Mouton reçut, en trois séries échelonnées sur trois se- maines, un total de 3,71 gr. d’émétique. Les signes d'intoxication apparurent aux doses de 0,28 et 0,30 cgr. L’autopsie montra, dans le foie, trois grandes Douves vivantes, et d'innombrables petites Douves vivantes. Pour tous ces animaux, l'examen des selles nous montra tou- jours en cours de traitement des œufs de Douve nullement mo- difiés. Le quatrième Mouton, qui nous servit de témoin et qui ne su- bit aucun traitement, fut trouvé porteur à l’autopsie de trois grandes Douves vivantes et de trois cents petites Douves environ et de Strongles. Donc, chez le Mouton, l'injection intraveineuse d’émétique est sans action sur la Douve du foie. L'observation clinique, que nous avons pu faire d’une jeune Femme atteinte de Fasciola hepatica; vient confirmer cette con- clusion. Elle avait subi les traitements les plus variés, et tous inefficaces, par l’émétine, le thymol, le novarsénobenzol, l'extrait éthéré de fougère mâle à fortes doses, quand nous lui fimes des injections intraveineuses d'émétique. Du 7-17 mai, elle reçut 10 injections à doses progressives, de 1-9 cgr., soit au total 6o cgr. Des accidents toxiques apparurent à Ja dose de 7 cer. et devinrent dramatiques à la dernière dose de 9 egr. : une douleur très vio- lente se produisit,, localisée d’abord au point d'injection, puis s’irradiant le long de la veine dans tout le bras ; une petite toux (27) SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 919 quinteuse apparut avec de l'angoisse, de la pâleur, des nausées, une diarrhée profuse et impérieuse, un pouls petit, filant, bat- tant à 190. Ces troubles toxiques durèrent ro minutes et dispa- rurent sans laisser de traces. Signalons que la solution d'éméti- que a une action irritante très marquée sur l’endoveine, et rend impossible la répétition des injections en un mème point. À la suite de ce traitement, les œufs de Douve, qui ne disparurent ja- mais, semblèrent pendant un jour ou deux dégénérés : contour irrégulier, contenu rétracté. Mais ils réapparurent bientôt nor- maux, quoique moins nombreux. ÿ Une autre série d’injections fut faite trois semaines plus tard. La malade reçut un total de 75 cgr. d'émétique, mais nous ne dépassâmes par la dose maxima de 8 cgr. Aucume modification ne fut obtenue dans l'émission des œufs, qui persistèrent dans les selles jusqu’à la mort de la malade (octobre). Ainsi, nos recherches expérimentales et cliniques nous condui- sent à la même constatation : l’inefficacité des injections intra- veineuses d'émétique comme traitement de la distomatose hu- maine et ovine. Pour terminer, nous insistons sur la nécessité, quand on veut juger de l’action d’un médicament sur les œufs de parasites, de faire des examens de selles fréquents et prolongés. Car les œufs peuvent disparaître des selles pendant plusieurs jours consécutifs. sans qu'on puisse en déduire la mort de l’animal ; ils réapparais- sent souvent si on a soin de répéter les examens. (Laboratoire des services hospitaliers des hôpitaux). RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LES INJECTIONS INTRAPULMONAIRES DE SÉRUM, Par Pierre MaAuRrAC, PAUZAT et L. SERVANTIE. Pour le traitement des pneumococcies pulmonaires, l’un de nous préconisa les injections de sérum antipneumococcique dans le parenchyme pulmonaire (1). Les bons résultats cliniques qu'il en obtint chez plusieurs malades gravement atteints furent confirmés ultérieurement par les observations de Nobécourt et Paraf. Slobo- ziano, reprenant la question du point de vue expérimental, fit des injections intrapulmonaires de sérum chez les Chiens por- teurs de foyers de bronchopneumonie artificiellement provoqués : -des lésions locales profondes furent constatées que l’auteur im- (&) P. Mauriac. Journ. de médecine de Bordeaux, 10 mars 1920. # 920 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (28) pute à ce mode de traitement (1). Bien plus, si l’on injecte à des Chiens normaux du sérum dans le parenchyme pulmonaire, on produit de façon constante des lésions graves que décèle l’autop- sie : hémorragie en foyer par déchirure due à l’aiguille, apo- plexie diffuse par infiltration, infarctus limités et nombreux sié- geant partout, même à la partie supérieure des lobes supérieurs. Sloboziano expérimenta sur 6 Chiens normaux dont il donne en détail les 2 observations les plus typiques, les autres étant équi- valentes ; et, après avoir tenté de donner une explication des lé- sions à distance, il attira l'attention des cliniciens « sur les con- séquences possibles d’une telle thérapeutique » (2). C’est à véri- fier ces résultats que nous nous sommes attachés. Déjà l’un de nous, avec Jouhaux, ayant pratiqué des injections intrapulmo- naires de sérum chez le Cobaye n'avait constaté aucun trouble apparent ; et. à l’autopsie faite 48 heures après, il était difficile de retrouver trace de la piqüre. Sur coupe, on ne trouvait dans les bronchioles qu’un léger exsudat hémorragique au niveau de la zone injectée ; bref, aucune lésion grave (3). Nous avons expérimenté chez le Chien, en sacrifiant l’animal par piqûre du bulbe, comme l'indique Sloboziano : Chien n° r, 13 kgr. Injection dans lobe inférieur du poumon droit, en 5 minutes, de 8 c.c. de sérum antipneumococcique. Lé- gère dyspnée passagère. Mort et autopsie 3 heures après la pi- qüre. Au niveau de la piqüre, zone hémorragique de la grosseur d’une grosse lentille en surface et s'étendant peu en profondeur (5 mm. environ). La surface des deux poumons à un aspect abso- lument normal et les coupes ne montrent que de petites zones congestives aux bases, sans infarctus. Les préparations microsco- piques montrent, au niveau du point d'injection, une déchirure avec épanchement sanguin limité, plus loin les alvéoles et les bronchioles remplies de globules rouges. À la périphérie, l'infil- tration sanguine diminue ; certaines alvéoles sont dilacérées, la plupart sont dilatées et remplies d’un exsudat muqueux, les vais- seaux et les bronches sont libres. Chien n° 2, 6,800 kgr. Le Chien ayant remué, l'injection fut poussée en partie dans le lobe inférieur droit, en partie dans la plèvre, le poumon étant traversé de part en part ; rien à signaler au niveau des poumons en dehors du point d'injection. Mort 3 heures après la piqûre. Chien n° 3,15 kgr. Injection de 10 c.c. sérum antipneumococ- (x) Presse médicale, :9 septembre 1920, n° 70. (>) Presse médicale, 9 février 1921, p. 116. (3) La thérapeutique et la sérothérapie intrapulmonaires par injections trans- thoraciques. Thèse de Bordeaux, 1919. | 4 (29) SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 921 cique en 5 minutes dans le lobe inférieur du poumon droit. Mêmes résultats que chez le Chien n° r : aucune lésion en dehors de la zone hémorragique et œdématiée du point d'injection. Mort et autopsie 3 heures après la piqüre. Chien n° 4, 10 kgr. Dans les deux poumons, injections de sé- rum antipneumococcique, 10 c.c. de chaque côté ; à droite, l’in- jection s'accompagne d’une quinte de toux qui dure 30 secondes : à gauche, l'opération est mouvementée, car l’animal mal attaché se débat, et l’aiguille, enfoncée dans le parenchyme pulmonaire, est violemment mobiïlisée. Cependant, après l’injection, l’animal ne paraît nullement incommodé et se jette avec avidité sur la soupe qu'on lui présente. L’autopsie, faite six heures après, ne montre, au niveau des deux poumons, qu'une petite zone hémor- ragique au point d'innoculation. À gauche, 2 lobes ont été per- forés. Nulle part, on ne voit traces de congestion, ni d'infarctus. Cependant il existe à gauche un léger épanchement hémorragi- que de la plèvre. Enfin, comme nous avions constaté, au niveau des bases de certains de nos Chiens, de légères zones congestives que nous rattachions à l’agonie et non à la piqûre, nous avons sacrifié un cinquième animal, sans lui avoir fait d'injection et nous avons trouvé, en effet, les mêmes zones congestives, que l’on ne peut donc imputer aux injections intrapulmonaires. Bref, chez nos Chiens en expérience, l'injection intrapulmo- naire de sérum antipneumococcique n'a produit aucune des lé- sions à distance décrites par Sloboziano. Seule, l’hémorragie en foyer par déchirure ou au niveau de la piqûre est constante, mais ses dimensions sont toujours restreintes. Chez notre Chien n° 4, nous serions tentés de mettre l’épanchement hémorragique cons- taté sur le compte des mouvements violents ie fit l’animal au moment de l'injection. Ajoutons qu'aucun de nos Chiens ne parut vraiment incom- modé (sauf en un cas : légère dyspnée passagère) par les injec- tions que nous pratiquions sur eux, ce qui laissait déjà augurer du peu d'importance des lésions produites. Enfin, ni entre nos mains, ni entre celles de Nobécourt et Paraf, l'injection intrapul- monaire chez l'Homme n'a donné d'accidents que l’on puisse rattacher directement à la production d’infarctus ou de conges- tions étendues. (Laboratoire des services hospitaliers des hôpitaux). 922 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX. (30): SUR UN MODE PRATIQUE DE PRÉPARATION, PAR VOIE ÉLECTROLYTIQUE. DE LA LIQUEUR PHYSIOLOGIQUE HYPOCHLORÉE, par GINESTE et SALLES. L'hypochlorite de soude, en solution diluée, employé, soit sous le nom de liqueur de Labarraque, soit sous celui de liquide- de Dakin-Carrel, a été considéré à à juste titre comme un des anti- septiques les plus puissants, mais aussi par rapport aux autres et à pouvoir égal, comme le moins nocif pour les tissus organiques. Dans leur remarquable rapport sur la valeur comparée des di- versées solutions antiseptiques utilisées pour la « stérilisation des plaies de guerre », rapport présenté à la IV° conférence chirur- gicale cales (x), MM. Tuffier et Sacquépée mettent nette- ment en dans la supériorité de l’hypochlorite de soude sur tous les autres liquides antiseptiques, dans le traitement de ces plaies, à la fois à cause de son pouvoir bactéricide éminemment puissant et, d'autre part, par ses hautes propriétés phagocytaires. Si, à forte concentration, l’hypochlorite de soude détruit énergi- quement les germes morbides, à dose très diluée, il paraît exalter les processus normaux de défense : « Une très large part doit « être attribuée aux effets dissolvants de l’hypochlorite de soude « sur les tissus morts ou nécrosés ; l'élimination de ces produits « enlève, en effet, un terrain trop propice à leur développement. « Cette action bien connue a fait l'objet de recherches démonstra- « tives ». (Noël Fiessinger, Taylor et Austin). L’hypochlorite de soude est un composé oxygéné du chlore, d’une grande instabilité, qui peut exister en solution, qui n'existe pas en cristaux, ce qui tient essentiellement à l'instabilité de son atome oxygène, atome actif. L’atome chlore est désinfectant, l'atome oxygène est régénérateur du tissu. En présence des tissus organiques, essentiellement hydrogénés, il se produit une dé- soxydation du corps et le résultat final est NaCI, qui fait partie intégrante de la composition du sérum sanguin ; la teneur saline, isotonique au plasma sanguin, du liquide initial et du composite final est favorable à la reconstitution des tissus, dont elle évite la plasmolyse des cellules, phénomène que l’on retrouve comme aboutissant de toutes les autres solutions antiseptiques, qui sont en même temps destructives. En résumé, activité lente et progres- sive ; pas de déchets à la fin de la réaction : isotonie sérique réalisée à la fin de l'opération ; tels sont les avantages que pré- sente Ja solution hypochlorée dans la méthode du lavage antisep- tique et reconstitutive des tissus de Dakin-Carrel. (1) Archives de médecine et de pharmacie militaires, t. LXX, n° 2-5, 1918. (31) | __ SÉANCE DU & NOVEMBRE | 923 Mais la solution hypochlorée est d’uné préparation délicate, d'un dosage difficile qui tient à l'inégalité du titre chloré du chlo- rure de chaux employé et enfin d’une conservation très douteuse, malgré l’adjonction de stabilisateurs, tels que le bicarbonate de soude. L'expérience nous a montré qu'après 24 heures de prépa- ration, les solutions hypochlorées, même stabilisées, perdaient les 2/5 de leur teneur en hypochlorite de soude, c’est-à-dire en chlore et en oxygène actifs. Or, il est de toute évidence, que les produits oxYÿgénés ou chlo- ro-oxygénés nagissent réellement vis-à-vis des agents morbides qu'ils Sean détruire, comme vis-à-vis des tissus qu'ils sont ap- pelés à reconstituer, que lorsqu'ils sont extrêmement près de leur moment de production chimique immédiat, ce que Denigès a. bien défini sous les termes de « chlore actif » et « d'oxygène ac- ES D: C'est donc, non seulement une action chimique banale et pas- sive, qui intervient dans la réaction du liquide vis-à-vis des tis- sus, mais surtout une question d'état et c’est cet état de l’élément actif, qui à dose égale produit des effets supérieurs. Ce qui re- vient à dire que l’on peut diminuer la dose de l'élément actif quand son état est naissant, autrement dit à la période la plus. efficace de son activité qui est aussi celle qui le rend plus apte à entrer en combinaison. C’est ce qu'a cherché à réaliser l'appareil que nous présentons aujourd'hui, qui n’est que l’application pratique et vraisembla- blement intéressante de phénomènes physiques connus à une préparation et à un emploi nouveau. Il fournit, au fur et à me- sure des besoins, et seulement à ce moment, une liqueur hypo- chlorée, isotonique au sérum sanguin, à la température de 35-38° titrant 0,02 p. 100 d'hypochlorite de soude, soit le 1/20 environ de la solution de Dakin-Carrel pure et concentrée et à l’état nais- sant de sa production. Le liquide mère est une solution de chlorure, de sodium au ti- tre physiologique de 5 p. 100, contenue dans un tonnelet en verre ; la partie productrice de la solution hypochlorée chaude est le robinet d'écoulement lui-même. Ce dernier, en ébonite ou en bakélite, avec vis pointeau de ré- glage, porte deux ajutages en platine suffisamment distants, qui prennent contact avec le liquide, uniquement au moment de l’é- coulement de ce dernier. Le principe consiste dans l’électrolyse, au fur et à mesure du passage du liquide dans le robinet, de la solution isotonique de chlorure de sodium et l’utilisation de la ré- sistivité du liquide pour obtenir l'élévation de la température, par effet Joule. L'appareil est indéréglable ; il utilise indistincte- ment tous les courants électriques en usage, continus, par prise 924 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (32) directe, alternatifs par interposition de la très simple soupape électrolytique. Il permet d’avoir constamment à sa disposition une Sac antiseptique hypochlorée chaude, pour les lavages, les pansements et aussi l'irrigation continue des plaies ; il évite ainsi les délica- tes et aléatoires manipulations qui président à la préparation des solutions d’hypochlorite de soude utilisées dans les usages mé- dicaux. . RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LES PHÉNOMÈNES DE RÉPARATION DE LA ROTULE, par Pierre Damaxy. En 1907, Le Damany fit une série d'expériences sur la formation du cal dans les fractures de la rotule du Lapin. Nous avons re- pris plusieurs de ces expériences et nous avons poursuivi nos re- cherches en nous plaçant dans les conditions les plus diverses. Première série d'expériences. — Comme étude préliminaire et pour nous servir en quelque sorte d'expériences témoins, nous avons recherché comment se réparent les autres pièces osseuses chez le même animal : a) dans l’épiphyse inférieure du fémur, chez plusieurs Lapins, avec un bistouri faisant office de trépan, pertes de substances variées ; avec ou sans cautérisation ignée.. Résection de métatarsiens sur une longueur de 1-3 mm. ; les pertes de substances les plus étendues se réparent complètement et parfaitement par du tissu osseux en 25-30 jours ; b) fractures du fémur, du tibia, de l’astragale, etc., se réparent en 25-30 jours par un cal osseux formant le plus souvent un relief en virole. | Nous pouvons conclure de ces diverses expériences que dans l'os normal les pertes de substances les plus étendues, les fractu- res se réparent par des processus actifs et efficaces. Chez l’animal jeune, le développement et la forme de l’os ne seront pas trow- blés pourvu que le cartilage de conjugaison ne soit pas lésé. Deuxième série d'expériences. — Sur la rotule, l’expérimenta- tion aboutit à d’autres résultats. Les pièces obtenues sont sou- mises à un examen macroscopique ; l’ébullition prolongée dans une solution concentrée de carbonate de potasse fait disparaître les parties fibreuses, seul l’os subsiste : nous pouvons vérifier ainsi la nature du cal. Quelques pièces après fixation et décalcification ont été examinées au microscope. A. Perforalions el pertes de substances. — a) Lapins très jeunes (33) SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 925 avant l'apparition du point d'ossification ou au moment de son apparition (8-15 jours). On perfore la rotule au moyen d’un mi- nime emporte-pièce : le point d'ossification est souvent élevé. L'ossification reprend sans qu'il y ait de retard. Mais le point d’os- sification a pris une forme annulaire ; en son centre existe et persiste toujours la perte de substance qui se comble par du tissu fibreux ; — b) Lapins plus âgés (1 mois, âge adulte). Dans ce cas, la rotule garde sa forme et ses dimensions, son développement se continue ; mais, après ébullition dans la solution carbonatée, la perte de substance apparaît avec tous ses caractères primitifs, en particulier avec un diamètre exactement égal, à celui de 1a mèche perforante. Nous avons fait ces expériences dans deux conditions : 1° Sans toucher au quadriceps. Nous aboutissecus aux résultats ci-dessus, mais la rotule perforée ou évidée se brise souvent sous l'influence des contractions du quadriceps ; on a alors une fracture trans- versale avec grand écartement et, dans ce cas, on constate que tou- jours les fragments sont unis par un cal fibreux plus ou moins long et si l'expérience a été faite avant le début de l’ossification, dans chaque fragment, se développe un point d’ossification ; on a ainsi l’apparence de deux sésamoïdes dans le tendon du qua- driceps.— 2° Après section du quadriceps (soit du tendon rotulien, soit du tendon quadricipital). On supprime ainsi l'influence des contractions musculaires, mais on a créé des troubles trophiques qui diminuent la valeur des résultats. La réparation se fait par du tissu conjonctif ; il se fait, en plus, une résorption osseuse ame- nant la formation d’une véritable caverne dans la rotule. Après section du nerf crural à la base du triangle de Scarpa, nous abou- tissons aux mêmes résultats. B. Seclions transversales. — La coaptation des fragments est - difficile ; les contractions musculaires ont vite fait de détruire les moyens d'union. Pour supprimer l'influence du quadriceps, nous avons sectionné son tendon au ras de la rotule que nous avons rabattu au devant du tibia. Dans la plupart des cas, nous avons obtenu un cal fibreux ; dans deux cas, cependant, il était osseux mais incomplet, formant une sorte d'isthme réunissant les deux fragments. Maïs ici les troubles trophiques peuvent jouer un grand rôle. Nous avons essayé de nous placer dans les conditions normales d’une fracture transversale de la rotule. Après anesthésie et sous le couvert d'une asepsie rigoureuse, nous avons combiné le cer- clage au fil d'argent ou au catgut chromé avec la suture du sur- tout fibropériostique ; puis, nous immobilisions le membre dans une gouttière en carton solidement maintenue. Sur 4 expérien- ces, où la coaptation était bonne, nous avons eu 2 cals fibreux Biorocre. CoMpTEs RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 64 926 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (34) RP De AU eo et 2 cals osseux ; mais, ici encore, le cal osseux est imcomplet ; la section reste marquée par un sillon surtout marqué à la face articulaire. C. Sections longitudinales. — Ici, la coaptation se fait mieux les fragments ayant peu de tendance à s’écarter : 1° On aban- donne la coaptation à elle-même ; dans un cas, nous avons ob- tenu un cal osseux net mais incomplet. Dans 3 cas le cal était fibreux. — 2° On rapproche les fragments à l’aide de deux boucles de fil d'argent encerclant les tendons quadricipital et rotulien. Sur 3 expériences, 3 cals fibreux. — 3° On combine l'expérience ci- dessus avec la suture du surtout fibropériostique : cals fibreux. — 4° On suture uniquement le surtout fibropériostique : r cal fi- breux. — 5° On fait un cerclage de la rotule au fil d'argent et on suture le surtout : 3 cals osseux, mais toujours incomplets. D. Sections verlicofrontales. — La coaptation peut être ici par- faite. Dans un cas, nous encerclons avec une boucle de fil d’ar- gent les tendons rotulien et quadricipital et nous suturons le sur- tout ; nous obtenons un cal osseux déprimé ; dans un autre cas, nous nous bornons à suturer le surtout : même cal. E. Sections combinées. — Nous pratiquons une section verti- cale, puis une section transversale. Dans les deux cas, malgré l’écartement et la déformation de la rotule, nous avons eu un cal osseux mais toujours incomplet. Conclusions. — Les fractures de la rotule ont done une ten- dance à se réparer par du tissu fibreux ; quand le cal est osseux, jamais on n'obtient un cal exubérant, la ligne de fracture ou de section reste marquée, au moins par un sillon, le plus fréquem- ment par une fente. Si l’on songe que la rotule est située au mi- lieu et dans l'épaisseur d’un tendon (sauf sur la face articulaire) ; si l’on pense, d'autre part, à la pauvreté du tissu tendineux en vaisseaux nourriciers ; si, enfin, on tient compte de la vasculari- sation pauvre de la rotule, surtout quand elle est ossifiée, comme l'ont montré Rôpke, Ducunigete, il est peut-être légitime de pen- ser que la déficience du processus ostéogénique réparateur est dûe, au moins en grande partie, aux mauvaises conditions de vas- cularisation de cet os. Et, on sait combien les vaisseaux jouent un rôle important dans l’ostéogénèse. En définitive, faute de vaisseaux nourriciers abondants, de par sa situation comme os sésamoïde intra-tendineux, la rotule fracturée ne peut faire que des cals pauvres, le plus souvent fibreux, quelquefois ostéofi- breux, rarement osseux. D) < SAN : - D Uri (39) SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 927 RECHERCHE DU BRUIT DE CLAPOTAGE STOMACAL, PAR LA SUCCUSSION LOMBAIRE, TECHNIQUE ET RÉSULTATS, par ARNOZAN, CREYx et ADVIER. C'est presque exclusivement grâce à la radioscopie, après repas bismuthé, que l’on apprécie aujourd'hui la valeur de la rétracti- lité et la durée de l'évacuation gastriques ; les phénomènes se dé- roulant sous les yeux, les constatations sont on ne peut plus ai- sées. On ne doit cependant pas, nous semble-t-il, négliger Ia si- gnification pathologique du clapotage, phénomène étudié de lon- gue date par les auteurs et dont voici la définition: « bruit hydro- aérique intrastomacal que le relâchement anormal des parois de l'organe permet de provoquer par des manœuvres diverses ». Chez un certain nombre de sujets, normaux ou malades, gastropathes surtout, nous avons pratiqué cette recherche à l’aide de la suc- cession hippocratique, du ballottement du Duplay, du procédé classique de Bouchard. La manœuvre qui nous à paru tout à la fois la plus commode et la plus sensible est dûe à l'un de nous ; le nom de succussion lombaire lui conviendrait. Déjà, Jean Ch. Roux avait signalé l'impossibilité de déprimer suffisamment un épigastre tendu et douloureux et, dans ce cas, il conseillait de rechercher le clapotage à l’aide d'un doigt placé dans l’espace costo-iliaque gauche. Voici comment nous procé- dons : le sujet, étendu sur le dos, jambes fléchies, sera dans le plus complet relâchement musculaire possible et fera de grandes inspirations. Le médecin se tient à gauche et insinue, dans l'es- pace costo-iliaque correspondant, les 4 derniers doigts de la main droite, tandis que la main gauche refoule vers le haut et yers la gauche la région sous ombilicale, comme dans le procédé de Glénard utilisé chez les ptosiques. La main lombaire imprime à la région des secousses brèves et saccadées, pendant que lo- reille, rapprochée de l’épigastre, ausculte. Il arrive souvent que la main exploratrice perçoive l'onde de choc er retour du liquide qu'elle vient de chasser. Nous ferons remarquer que la sensibilité particulière de cette méthode vient de ce que, dans le décubitus dorsal, le liquide intrastomacal se collectant dans les parties dé- clives, au voisinage de la petite courbure, se trouve pour ainsi dire sous la main ; une faible quantité suffit ainsi.à la production du phénomène. Dans les estomacs peu rétractiles, il est aisé de provoquer le clapotage par ce procédé à une période avancée de la digestion, alors que, par les autres manœuvres, le résultat, très net, au début, est devenu complètement négatif. Nous avons observé ce fait à plusieurs reprises. La distension gazeuse du co- f 928 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (36) lon ne constitue pas un obstacle à la recherche. La transmission de l’onde de choc est suffisante et même dans ces conditions défa- vorables, un léger choc en retour du liquide peut être perçu. Des sujets, sains ou malades, ont été examinés suivant les mo- dalités ci-dessous : a) le matin à jeun, avant et après ingestion de liquide ; b) après tubage préalable, puis ingestion de liquides divers : eau, lait, ou bien repas complet. Après ingestion du re- pas bismuthé qui précédait l’examen radiologique. Voici les résultats obtenus : 1° le bruit de clapotage ne se ren- contre à l’état normal, qu'au cas où la quantité de liquide, ingé- rée en une seule fois, excède un litre. Encore ne persiste-t-il pas dans ces conditions, au delà de l'heure qui suit l’ingestion ; 2° l'estomac des ptosiques, des grands amaigris, des tuberculeux ou des convalescents de maladies infectieuses, graves et prolongées clapote dans les 2-6 heures qui suivent l’ingestion des liquides ou du repas ; 3° tout clapotage, persistant 12 heures ou davan- tage (16, 24 heures, etc...) après l’ingestion de liquide ou d’un repas, implique l’idée d’une lésion pylorique, surajoutée à l’ato- nie simple des parois de l’organe ; 4° le bruit de clapotage coïn- cide toujours avec la présence d'images radiologiques, qui tra- duisent le déficit de rétractilité, de tonicité de la musculature stomacale. (37) SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 929 PROBLÈME D'OSCILLOMÉTRIE MÉDICALE ; DÉTERMINATION DE Mx PAR UNE COURBE DYNAMOMÉTRIQUE, par Robert ALEXANDRE et René Mourir. Dans nos travaux antérieurs (1), nous avons situé et défini la valeur réelle de la tension minima artérielle des physiologistes, (moment où T tension interne artérielle = P contrepression ex- térieure du brassard), en un point anguleux que présentent les courbes oscillométriques dans la partie de ces courbes qui va du o du manomètre à leur faîte. Comme nous le disions au Congrès de Strasbourg, la valeur Mn usuelle, que l’on a coutume de si- tuer en un point plus élevé, près du faîte, ne représente pas cette Fig. 1. tension minima des physiologistes, mais bien un effet d'énergie - cardiaque libérée. Mn réel est aussi différent de Mn usuel qu'un élat statique est différent d’un effet dynamique. Une erreur aussi srande se rencontre dans les valeurs de Mx recherchées parmi les oscillations terminales de la courbe dite oscillométrique, où ces valeurs n’expriment en réalité que des effets parasites. Le calcul démontre que l’on peut, des données recueillies à l’oscillomètre, déduire la valeur Mx réelle par la détermination d’une courbe dynamométrique. Principes de la Méthode. — Plaçons-nous au moment où, en contrepressions croissantes, nous venons de dépasser le point P = T (2). À ce moment, l’élasticité artérielle est hors de cause. Pendant la durée d’une expérience, la circulation sanguine peut-être considérée comme un mouvement périodique, c’est-à- (x) Société de biologie, 5 avril 1921. (2) Voir notre communication à la Société de biologie, avril 1921, p. 696. 930 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (38) dire qu à chaque pulsation, les mêmes phénoniènes se produisent identiquement. Il en résulte que chaque puisation apporté au niveau de l'artère explorée la. même quantité d'énergie E. Au passage du brassard, cette énergie se divise en trois parties principales : e,, énergie cédée au brassard pour le travaii de com- pression de l'air contenu à l’intérieur du brassard ; e,, énergie: cédée aux tissus circonvoisins pour vaincre leur élasticité ; ez, énergie emportée par l’ondée sanguine qui poursuit sa route après le brassard. 6, + € + e; = E — constante. L'énergie se dépense en travail et trouve sa mesure dans l’im- portance de ce travail. Le travail fourni au brassard pendant une pulsation est le pro- duit de la contrepression. P (sensiblement constante) par la va- riation de volume V du brassard : = P. V. D'autre part, l’oscillomètre est tel que l’amplitude de l’oscillation: x est proportionnelle à la variation de volume V du brassard. Donc, P.x est proportionnel à P.V. et par conséquent proportion- nel à l’énergie transmise au brassard : P.x représente e.. Considérons maintenant ce qui se passe entre Mn et Mx. Tant que la contrepression n’a pas atteint la valeur Mx, le sang! conti- nue à passer, puisqu'à l’arrivée de la pulsation, sa pression Mx est supérieure à la pression antagoniste P. La répartition de l’é- nergie, E = e, + e, + e,, est conditionnée par divers facteurs. Mais, dans l'intervalle considéré, P est la seule variable. Donc, e; est fonction de P. Par conséquent, le produit P.x qui lui est pro- portionnel est une fonction de P. : P.x = f (P). Remarquons qu'entre Mn et Mx, c'est le moment où le brassard reçoit le. plus d'énergie, c’est évident. Nous atteignons Mx. Le sang ne passe plus. Le brassard s’apla- tit, puisque le sang ne le soulève plus par son passage. Le sang va venir buter contre la tranche du brassard. Dans ces conditions, il est incapable de fournir au brassard l'énergie qu'il lui transmet- tait précédemment. Donc, e, décroît brusquement. et ne suit plus la même loi qu'entre Mn et Mx, mais devient une nouvelle fonc- tion de P. Par conséquent, le produit P.x décroît brusquement, au moment où P dépasse la valeur Mx et suit une nouvelle loi Pac RUE )E | Si, donc, nous traçons la courbe des produits P.x, à partir de Mn, ils vont suivre d’abord la loi f (P), puis pour P — MXx, pré- senteront une discontinuité en passant de la fonction f (P) à la fonction f’ (P). Il y aura une chute brusque de la courbe. Cette: chute de la courbe est le critère de Mx. tésullats cliniques. — Appliquons ces données aux résultats (39) SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 931 obtenus au cours d’un examen oscillométrique. Notons pour cha- que valeur P des contrepressions, la grandeur x de l’oscillation (1). Multiplions P par x et traçons la courbe de ces produits P.x en portant, sur la ligne des abscisses, les valeurs P et, sur la ligne des ordonnées, les valeurs P.x. Nous devons obtenir une courbe qui en un point présentera une chute brusque, expression des deux lois que nous venons de définir. Ce point anguleux qui mar- quera la discontinuité de la courbe, critère de Mx, donnera la valeur Mx réelle. Pxse 5 6 7 8 ÿ 10 11 IL 13 14 17 16 77 18 19 20 &1 ét É —— le (222 Be dy mamoméliique Re oote os céèlu mé /1 cqgub, à 4 Fig. 2. — Sujet à tension artérielle très élevée. Chez le sujet normal, Mx déterminé par la courbe dynamométrique a une valeur voisine de 12-13 cm° de mercure. Cette courbe des produits Px que nous proposons de nommer courbe dynamométrique permet de situer Mx réel pour une va- leur de contrepression nettement définie. Au cours des centaines de recherches que nous avons poursuivies par ce calcul, nous avons trouvé Mx, dans la plupart des cas, chez les sujets normaux, au voisinage de 12-13 cm. de mercure. (x) Ces calculs sont indépendants de la variabilité de la sensibilité des appareils. C’est la forme de la courbe qu'il importe de connaître et non sa grandeur absolue. JS RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX RENOUVELLEMENT PARTIEL DU BUREAU. Président : M. SAUVAGEAU. Vice-présidents : MM. Pacuox et DENIGÈS (réélus). Secrétaire : M. G. DUBREUIL. Trésorier : M. PrcQue. Membres du Comité : MM. Ferré et DuBourc (réélus). Secrétaires des séances : MM. Deraunay et LAcosTEe (réélus) ee em mn (40) (9) 933 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE SÉANCE DU 15 NOVEMBRE 1921: SOMMAIRE | de l’Entada sudanica.........…. 9 des sucres sur la production de | RaysauD (L.) : Sur l'emploi l’indol, à propos d’une note de | comme insecticide du ferrocya- RÉPApnelntanse 02. ELERTS EU 13 | nure de potassium cristallisé, in- RayBauD (L.) : Sur la gomme | clus dans les VÉSÉLAUXS AE Ce II Ranque et SENEez : Influence Présidence de M. Olmer. SUR LA GOMME DE L'Entada sudanica, par L. RayBaun. L'Entada sudänica Schweinf. est un petit arbuste de la sous- famille des Mimosées, tribu des Adénanthérées (1) qui vit dans l'Afrique Equatoriale française. M. Baudon, administrateur des colonies, a eu l’extrème amabilité de nous adresser un échantillon _ de gomme exsudée de ce végétal, et il nous dit que c’est en janvier, mois dans lequel il a récolté la gomme, qu'elle est la plus abondante. Elle se présente, généralement, en fines colon- nettes libres, de calibre inégal (0,004 m. à o,o1 m), de longueur très variable, mais qui ne dépasse pas cependant ro em., à sur- face très souvent lisse, d’une couleur d’ambre jaune très clair et très translucide, parfois veinée de brun, à cassure brillante. Il est assez rare de rencontrer des morceaux qui soient entièrement bruns. Parfois, les colonnettes sont accolées ét leur surface est alors fréquemment craquelée. Elles adhèrent si fortement à l’é- corce que des fragments de celle-ci demeurent attachés aux plus gros échantillons et constituent, dans la gomme concassée, une (1) Oliver. Flora of tropical Africa, Mol WE 6p 321: 934 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE (10). certaine impureté. Les débris d’écorce ne dépassent pas en moyenne 3 p. 100 dans les dosages que nous avons effectués. La drogue n'est pas entièrement soluble dans l’eau froide, ni dans l’eau chaude, mais la partie soluble présente bien les réac- tions des sommes. (Ces réactions ont été faites avec une solution. à r p. 100 du produit brut, après filtration à la pompe à vide).Cette- solution donne, en effet, un louche léger avec l’acétate de plomb à peine acide, mais un précipité abondant avec l’acétate basique. Avec les sels de cuivre, elle forme un louche verdätre très peu visible pour le sulfate, beaucoup plus accentué, surtout à chaud, pour l’acétate. Après quelques heures, il se dépose un précipité au fond du tube à essai. Quelques gouttes d’une liqueur potassique à 10 p. 100 ne chan- gent pas la couleur de la drogue. Le chlorure stanneux et le chlo- rure mercureux troublent à peine la solution de gomme. Le sili- cate de potasse donne un louche léger. Le perchlorure de fer ne trouble ni ne colore en brun la solution à 1 p. 100, mais quand elle est à 50 p. 100, une teinte brune se manifeste très nettement ; : la liqueur de perchlorure de fer pénétrant avec difficulté dans la solution très concentrée, on voit comme des boyaux brunûâtres s’enfoncer lentement au sein de la masse beaucoup plus claire. Si nous y ajoutons de l’eau, lorsque cette coloration l’a gagnée: entièrement, une certaine partie de la drogue, pareille à une ge- lée, demeure insoluble, mais l’acide acétique ne la dissout pas, ce qui l'éloigne des sommes vraies (1). Ce produit, en effet, ne doit pas être rangé parmi les gommes. vraies, car il contient une petite quantité de gomme adragante, que nous ayons séparée de la partie soluble par de multiples dé- cantations, précédées de lavages et de périodes de repos. Nous avons ensuite repris cette gomme adragante, que nous avons es- sorée à la pompe à eau sur un filtre taré, puis nous l’avons séchée: à l’étuve à 0° Par ce procédé, nous avons reconnu que 92 p. 100 du produit étudié était entièrement soluble dans l’eau froide et que le reste (8 p. 100) était formé, en majeure partie, par de la gomme adragante. Si l’on chauffe, en effet, la partie insoluble dans l’eau froide, pendant 24 heures, au bain-marie, dans 5o fois. son volume d’eau, la presque totalité du produit traité se trans- forme en gomme soluble, qui perd là propriété de se gonfler après dessiccation. Cette même transformation s'opère en quelques heures, quand on y ajoute de l’eau acidulée à 1 p. 100 par l’acide sulfurique. Nous avons, d’ailleurs, décelé dans la gomme la pré- sence de composés pectiques, mais nous n'y avons pas trouvé trace: d’amidon. (1) Guichard. Chimie du distillateur, p. 67. (1) SÉANCE DU 15 NOVEMBRE 935 RE ee ———— La portion tout à fait insoluble est constituée par des débris cellulosiques colorés en rouge par le carmin et par une faible quantité de masse gélatineuse qui est réfractaire à toute colora- tion. Le mélange de gomme adragante à la gomme soluble diminue la valeur commerciale du produit. Mais la présence dans celui-ci de sucre réducteur le déprécie également ; chauffé, en effet, avec la liqueur de Fehling, il la réduit en donnant tout d’abord un précipité verdâtre, qui vire ensuite au rouge. Or, Guichard range ces sortes de gommes parmi les gommes inférieures (r): En résumé, la gomme d'Entada sudanica, dont les 9/10 environ sont solubles dans l’eau froide, s'éloigne cependant des gommes vraies par la gomme adragante et le sucre réducteur qu'elle contient. SUR L'EMPLOI COMME INSECTICIDE DU FERROCYANURE DE POTASSIUM CRISTALLISÉ, INCLUS DANS LES VÉGÉTAUX, par L. RayBaun. Le ferrocyanure de potassium a été employé, dès 1914, en Cali- fornie, par Sanford Fernando, pour détruire la Cochenille (Icerya purchasi) sur le Spartium junceum et sur le pêcher. Chez nous, on retrouve cette Cochenille sur les Chrysanthèmes. Le procédé pour la combattre consiste à pratiquer, en février, dans le tronc une cavité cylindrique de 0,06 m. à 0,07 m. de profondeur et de 0,01 im. de diamètre, à la remplir du produit chimique cristallisé et à en boucher ensuite hermétiquement l’orifice. Quelques jours après cette opération tous les parasites sont morts, et Sanford Fer- nando constate lui-même que d’autres, qui attaquent un peu plus tard les végétaux traités, sont tués à leur tour. Ceux-ci ne seraient pas sensibles au poison introduit et leurs fruits ne seraient pas toxiques, puisque l’auteur lui-même dit en avoir mangé. Nous avons pensé à appliquer ce procédé aux Figuiers de notre région provencale, qui sont souvent envahis par une espèce de Pou collant, de forme trapézoïdale : le Cereoplastes rusci ou Ker- . Mmes caricæ, dont la présence facilite considérablement le dévelop- pement des Fumagines. De sorte que l’arbre a finalement à lutter contre deux parasites. Le premier prélève sur les branches, dans les parties tendres, une grande quantité de matières nutritives, tandis que ses excréments servent de bouiilon de culture à la moi- (x) Guichard. Loc. cit., p. 67. Wurtz Chimie. t. II, p. 207. 936 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE (42) sissure qui enveloppe les rameaux et les feuilles de l'hôte de sa substance noire et l’étouffe (1). Si l’on pouvait donc se débarrasser de ce Pou par le ferrocyanure de potassium, il serait ensuite plus commode. de combattre les Fumagines. On atteindrait, ce but par une taiile bien comprise, qui permettrait largement l'accès de l’air et de la lumière dans l’arbre souvent trop feuillu. Nous avons donc recherché l'effet produit par le ferroeyanure de potassium sur le Kermes caricæ en appliquant la méthode pré- cédente et cela pendant 2 années consécutives. Disons tout de suite que nous sommes malheureusement loin des résultats obtenus par l’auteur précité. Voici d’ailleurs comment nos expériences ont été conduites : nous avons pratiqué, en février, à hauteur d'Homme, sur des troncs de Figuiers qui avaient à cette distance du sol de 0,15 m. à 0,30 m. de diamètre, une cavité tubulaire dont la lumière était de 0,01-0,03 m. et dont la profondeur variait entre 0,06 m. et 0,15 m. Sur certains arbres, la cavité a été rem- plie du produit toxique, sur d’autres elle a été laissée telle quelle. Mais toutes ont été fermées hermétiquement avec un bouchon de liège ou de bois. Un liquide bleuâtre s’est écoulé de la blessure que nous avions provoquée, et seulement sur les arbres qui conte- naient ce produit toxique. Sur ces derniers se trouvaient des ra- meaux qui avaient souffert, et dont le tissu des feuilles, quand ils en possédaient déjà, était nécrosé quelques jours après l’opéra- tion. Les bourgeons se flétrissaient, devenaient complètement secs l’année suivante et les rameaux eux-mêmes prenaient l'aspect. du bois mort. Les Kermès qui restaient encore sur ceux-ci-étaient également tués. Par contre, ceux qui se trouvaient dans les au- tres parties de l’arbre n'ont, à aucun moment, paru incommodés. Quant aux branches de Figuiers, dont le tronc avait été seule- ment creusé, elles étaient toutes très vivaces. La mort des rameaux est donc bien due à l’action toxique du ferrocyanure de potassium et l’arbre semble réagir en quelque sorte contre cette action toxi- que par la présence du liquide coloré qui s'échappe de sa bles- sure. Ces résultats ont été identiques aux deux endroits ou nous avons poursuivi ces recherches : dans la région de Grasse et au Jardin botanique du laboratoire. Nous avons alors essayé de traiter d’autres végétaux : Pinus pi- nea, Pinus sylvestris et le Troène (Ligustrum). Aucun d’eux n’a paru souffrir. Un liquide bleuâtre, résineux chez les Conifères, s’est seulement échappé, en faible quantité, de la blessure provo- quée. Disons également que deux de ces Pins, couverts de Che- nilles, n’en ont pas été débarrassés et que même aucune d’entre 1) 4 Ruby et L. Raybaud. L’Apiosporium oleæ, parasite de la Cochenilie de Olivier. C. R, de la Soc. de biol., 11 juillet 1911. (13) SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 937 elles n’a été trouvée morte dans le voisinage des troncs, quoique, la dernière année, l'expérience fut tentée au moment même où elles apparurent. Sans mettre en doute les résultats publiés par Sanford Fernando, dont les expériences ont porté sur d’autres arbres et sur d’autres parasites, nous pouvons dire, que : 1° le ferrocyanure de potassium cristallisé, inclus dans le tronic du Fi- guier, comme nous venons de l'indiquer, lui est nuisible. 2° Pinus pinea, Pinus sylvestris ainsi que le Troène paraissent résis- ter à son action toxique ; 3° cette action toxique ne se manifeste pas sur les Chenilles des Pins traités. Si elle paraît s'exercer sur le Pou du Figuier, elle n’est pas intéressante, puisque l'arbre lui- même est tué dans les parties où les Poux le sont. Nous croyons que la toxicité du ferrocyanure de potassium est favorisée, chez le Figuiér, par la présence de laticifères, lesquels n existent pas dans les autres végétaux qui ont résisté au poison. Nous nous proposons d'entreprendre de nouvelles recherches pour élucider cette question. INFLUENCE DES SUCRES SUR LA PRODUCTION DE L'INDOL, A PROPOS D'UNE NOTE DE À. APPELMANS, par RANQUE et SENEZ. Dans une note intéressante, communiquée à la séance du 8 oc- tobre de la Société belge de biologie, Appelmans a signalé les con- clusions auxquelles il était arrivé, au cours d’expériences, sur l’in- fluence des sucres dans la production de l'indol. Nous sommes très heureux de voir que cette communication confirme, en partie, les travaux que nous avions faits sur cette question avec À. Besson en 1918 (1). Cette étude, que nous avions poursuivie surtout avec un échantillon de Colibacille, nous avait aussi montré que le Co- libacille, cultivé en milieux sucrés, ne produit pas d'indol. Nous étions même arrivés à deux conclusions, que, dans son travail ultérieur, Appelmans n’a pas encore eu l’occasion de vérifier et qui sont les suivantes ; 1° Si on fait varier la quantité de glucose incorporée à l’eau peptonée, on s'aperçoit qu'il faut une dose minima de 4 gr. de (x) Action biochimique des microbes sur les sucres et les alcools. (En colla- boration avec A. Besson). C. R. de la Soc. de biol., 26 octobre 1918. — Sur la vie du Colibacille en milieu liquide glucosé. (En collaboration avec A. Besson). C. R. de la Soc. de biol., 25 janvier 1919. — Sur la vie des microbes en mi- licu sucré. (En collaboration avec A. Besson). C. R. de la Soc. de biol., 8 f6- vricr 1919. — Sur la vie du Colibacille en milieu liquide glucosé. Importance des doses de glucose. C. R. de la Soc. de biol., 22 février 1919. 958 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE (44) glucose par litre pour empêcher toute production d’indol dans les cultures, (du moins dans les conditions de notre expérience). 2° Dans les cas où on emploie des doses moins élevées, le déve- loppement du Colibacille s'y fait sous deux stades successifs : d’a- bord un stade de. vie analogue à celui qui se produit dans les mi- lieux sucrés : multiplication rapide et régulière dans le temps, attaque du sucre avec gaz, absence d’indol ; puis, quand tout le sucre est épuisé, le Colibacille vit suivant le rythme de la vie sans sucre (1) : la multiplication suit un mouvement uniformément retardé, la molécule de peptone est dédoublée en donnant de l'in- dol, la vie de la culture continue fort longtemps, tandis que tous les germes meurent rapidement quand la quantité de sucre dé- passe 4 gr. È Notre étude sur la fonction indologène n'avait été faite qu'avec un seul sucre, le glucose. Nous sommes très heureux de voir que les expériences d’Appel- mans ont permis de généraliser ces phénomènes, que nous avions observés, pour les sucres voisins et même pour les polyalcools (mannite) dont il s'est servi. (x) La vie microbienne dans les milieux de culture sucrés et les fermenta- tions, au point de vue du diagnostic bactériologique. (En collaboration avec A. Besson). 2) y39 REUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1921! SOMMAIRE Benoit (J.) : Sur le rôle du d’une sécrétion intranucléaire noyau dans la sécrétion épididy- dans l’épithélium du sperma- DONS SA de EMMA RER 56 | thèque de la reine d’Abeïlle. Sa Bium (L.),AuseL (E.) et Haus- SSNICAU ON CT UD, Dr KNECHT (R.) : Action diurétique Simon (R.) et Aron (M.) : Sur des sels de calcium. Mécanisme la morphogénèse des os longs par JÉRCELe ACTION NN ne 6o | la méthode des greffes embryon- CourRier (R.) : Sur l’existence TRUE RAS AN DRE CAES HN 09 d’une glande interstitielle dans STROHL (A.) : Mesure de la le testicule des Poissons........ kg | force contre-électromotrice de Courrier (R.); Sur l’existence polarisation chez l’Homme..... 58 Présidence de M. Paul Bouin. SUR L'EXISTENCE D'UNE GLANDE INTERSTITIELLE DANS LE TESTICULE DES Poissons, par R. COURRIER. En parcourant la littérature traitant de la glande interstitielle du testicule des Vertébrés, on s'aperçoit bien vite que, chez les Poissons, l'existence d’une telle formation est loi d’être démon- tirée. Ganfini affirme même qu'il n'y a pas de cellules intersti- tielles dans le testicule de ces animaux. Cependant, Stéphan dé- crit des amas de celluies granuleuses situés autour du canal dé- férent chez Sargus annulatus et chez Smaris vulgaris. Il s’agit, pour cet auteur, d'éléments endocrines dont les produits servent à la nutrition des cellules séminales. Nous avons pu montrer (1) existence d'une glande interstitielle périodique dans le testicule de Gasterosteus aculeatus. Nous avons signalé, chez ce Poisson, la relation étroite qui existe entre la présence de cette glande, d’aspect endocrine, et l'apparition des caractères sexuels secon- daires: Il est probable que, chez l’Epinoche, les cellules intersti- telles se forment aux dépens de leucocytes qui viennent directe- (x) C. R. de l’Acad. des se., mai 1921, et C. R. de la Soc. de biol., juil. rg2r. 940 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (20) ment du rein. On trouve, en effet, entre les tubes rénaux des Té- léostéens un tissu lymphoïde bien développé (Stannius, Leydig, Drzewina, Policard et Mawas, Audigé). Cette origine des cellules interstitielles est à rapprocher de ce que Bouin et Ancel ont décrit au sujet de l’histogénèse de la glande diastématique chez le Cheval. Nous voulons signaler brièvement, dans cette note, la présence de cellules interstitielles dans le testicule d’autres Poissons. On trouve, chez le Gobius, un tissu interstitiel richement vascularisé et très abondant, surtout du côté du canal excréteur. Le testicule de l’Hemichromis bimaculata présente des cellules interstitielles d'aspect glandulaire ; le mâle de cette espèce se distingue nette- ment de la femelle par une pigmentation rouge de l’abdomen. Chez Callionymus lyra, remarquable par l’extrème richesse de la parure de noces du mâle à l’époque des amours, il existe une dif- férence bien marquée dans la structure du testicule du mâle en rut ou en repos. Tandis qu'au moment du repos sexuel les am- poules spermatiques sont serrées les unes contre les autres, pen- dant la période d'activité génitale, on trouve de larges espaces in- terstitiels qui contiennent des îlots de cellules à noyau foncé et à protoplasma plus ou moins abondant. Ces éléments paraissent être d’origine lymphoïde. Il'existe également quelques amas de cellules interstitielles dans le testicule de Girardinus reticulatus, Poisson à dimorphisme sexuel très net. Signalons encore l’exis- tence d’un tissu interstitiel très pigmenté dans le testicule du Cotlus , Les cellules, découvertes par Leydig chez les Mammifères et dont la fonction a été mise en évidence par Bouin et Ancel, exis- tent donc, non seulement chez les Mammifères, les Oiseaux, les Reptiles et les Anoures, mais on peut les rencontrer aussi dans la glande génitale mâle de certains Poissons. Il existe d’autres Poissons qui sont dépourvus de tissu inters- titiel. On peut trouver, parmi ces derniers, des individus dont le testicule présente un aspect particulier. C’est le cas du Blennius qui possède, accolée au testicule, une glande de structure remar- quable bien décrite par Champy. C’est également le cas des Séla- ciens, comme la Roussette et la Raie, qui présentent au niveau du UE un tissu d'aspect Iymphoïde, signalé par Policard et par Drzewina ; chez ces Poissons, l'évolution de la glande génitale mâle est à rapprocher de celle présentée par le testicule ii Uro- dèles (C. Pérez, Champy, Aron). Stéphan, puis Bugnion et Po- poff ont, en effet, décrit dans le testicule du Scyllium des forma-. lions comparables à des corps jaunes et prenant naissance aux dé- pens des cystes vidés de leurs spermatozoïdes. Nous avons entrepris l’étude expérimentale de ces organes, (tissu (54) SÉANCE pu 10 NOYEMBRE 941 interstitiel et autres) dans le but d'élucider le conditionnement physiologique des caractères sexuels secondaires chez les Poissons, (Institut d'histologie de la Faculté de médecine et Station biologique de Roscoff). SUR L'EXISTENCE D'UNE SÉCRÉTION INTRANUCLÉAIRE DANS L'ÉPITHÉLIUM DU SPERMATHÈQUE DE LA REINE D ABEILLE, SA SIGNIFICATION, par KR. Courier. Poursuivant nos recherches sur l'entretien des spermatozoïdes dans les voies génitales (1), nous nous sommes adressés au récep- tacle séminal des Abeilles. On sait que la jeune reine quitte la ru- che, quelques jours après sa naissance ; elle s'accouple au cours du vol nuptial et cette insémination unique suffit pour toute son existence. Les spermatozoïdes pourront vivre pendant 3-4 ans dans un spermathéque qui communique par un canal étroit avec l'oviducte. Au moment des pontes, un certain nombre de ces sper- matozoïdes sont expulsés et fécondent une partie des œufs. Il était intéressant d'étudier par quel mécanisme sont entrete- nues les spermies, qui peuvent séjourner un temps assez long dans le réservoir de la reine. L’épithélium du spermathèque est formé d'une couche syncytiale assez épaisse, dont l'étude cytologi- que révèle les faits suivants. Les noyaux montrent les signes d'une srande activité sécrétoire ; ils ont une structure granuleuse et renferment un nombre considérable de petits caryosomes ; nous n'ayons pas trouvé de nucléole plasmatique. On voit nettement se former, aux dépens de la substance nucléaire (probablement de la chromatine), des granulations éosinophiles qui augmentent très rapidement de volume. Ces grains de sécrétion peuvent prendre naissance à l’un des pôles du noyau ; ils font alors hernie dans le protoplasme comme des bourgeons nucléaires. On en voit aussi _se différencier au sein même de l'aire nucléaire, qu'ils envahis- sent de plus en plus, tandis que la chromatine se raréfie. Puis, les granulations: passent dans le cytoplasme, laissant un noyau réduit à la membrane, où adhèrent encore quelques parcelles chroma- tiques qui aideront sans doute à sa reconstitution. Les grains de la sécrétion intranucléaire se modifient dans le protoplasme ; d’abord envacuolés, ils se liquéfient complètement. Les produits, éliminés hors de la cellule en traversant une mem- brane qui tapisse l’épithélium, arrivent ainsi au contact des sper- (x) G. R. de la Soc. de biol, janvier 1920 : février 1920 ; MAIS 1921. Biorocir, COMPTES RENDUS, — 1991. T. LXXXV, 65 942 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (52) mies contenues dans le réceptacle. Il se passe donc dans lépithé- lium du spermathèque de la reine d’Abeïlle un processus sécré- toire assez semblable à celui décrit par Hammar, Henry et Be- noit dans l’épididvme de certains Vertébrés. Or, on a de fortes raisons de penser que la sécrétion épididymaire peut servir de milieu nutritif aux spermatozoïdes issus du testicule. Il est très . probable également que la sécrétion que nous venons de décrire \ KL : SRES ss) à “ : Site > Fra) | \ TR A 0 BU $ AE | % F3; ee LA (FR | no = A.S OLLINET del. En A, une partie de l’épithélium du spermathèque dans la cavité duquel on aperçoit des spermatozoïdes. — En B, 4 noyaux du syncytium épithéblal, montrant différentes phases de sécrétion intra-nucléaire. : représente le matériel nourricier nécessaire aux spermies du ré- ceptacle., Dans deux organes aussi différents que l’épididyme des Vertébrés et le spermathèque des Abeilles, nous voyons que les sécrétions qui remplissent la même fonction sont formées par des processus cylologiques homologues. Mais, il ne faudrait cependant pas croire que la sécrélion intra- nucléaire est l'apanage des épithéliums tapissant les conduits ou PPT) {53) SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 443 RS réservoirs à sperme. Nombreux sont les auteurs (1) qui ont déjà décrit une participation directe du noyau à la sécrétion dans dif- férents organes, qu'il y ait élimination dans le cytoplasme de pyrénosomes nucléolaires, voire même de chromaline, ou qu'il Y ait formation à litiéieur du noyau de granulations acidophiles aux dépens des substances nucléaires dencionts, Il est, d’ail- leurs, de toute évidence que des échanges continus ont lieu entre le noyau et le protoplasme dans toutes les cellules ; mais la tech- nique histologique ne permet pas de.les apereevoir toujours. Il était, cependant, intéressant de signaler cette sécrétion intranu- cléaire, car elle montre que certaines substances contenues dans le noyau paraissent nécessaires à la nutrition des spermies ; elle in- dique aussi que le chondriome cytoplasmique n’est pas toujours indispensable à l'élaboration des granulations sécrétoires. (Institut d'histologie de la Faculté de médecine). SUR LA MORPHOGÉNÈSE DES OS LONGS PAR LA MÉTHODE DES GREFFES EMBRYONNAIRES, par R. Simon et M. Aro. On sait que l’ossification normale d’un os long résulte de la mise en jeu de processus variés (ossification enchondrale et péri- chondrale), qui s’équilibrent en vue du déveioppement de la forme et de l'architecture propres à l'organe. Nous nous sommes demandé si la part de chacun de ces facteurs à l'édification de l'os et les conditions de leur balancement ne pourraient être éclairées par les greffes embryonnaires : il est, en effet, permis. en iransplantant un os au cours de l’ontogénèse, d'assurer sa sur- vie sous des influences morphogènes différentes de celles qui in- terviennent normalement. Nos expériences ont été faites chez le Co Nous avons greffé à des animaux adultes, dans le tissu cellulaire sous-cutané du dos. des os prélevés sur des fœtus de 55-95 mm. Nous avons pratiqué les transplantations suivantes 1°. Os entiers, en connexion avec les os sus- et sous- -jacents, par- tiellement tr ansplantés avec eux ; 2° Os entiers, libérés de toutes connexions avec les os et tissus Voisins ; 3° Os entiers en connexion, à une extrémité seulement. avec les os voisins ; 4° Fragments d'os comprenant l'épiphyse, libérée de toutes con- _nexions et la moitié de la diaphyse ; J (x) Pour la bibliographie, voir le mémoire de : Maziarski, Arch. jür Zellfors- chung, 1910. 944 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (54) 5° Fragments d'os comprenant l'épiphyse en connexion avec les os voisins et une moitié de la diaphyse 6° Diaphyse seule. Résullats. — Nous avons constamment obtenu la survie du transplant, qui à contracté d’étroites adhérences avec le tissu cel- lulaire de voisinage et reçu par son intermédiaire une abondante vaseularisation. À propos de chacune des catégories sus-mention- nées, nous avons fait les constatations suivantes Fe. eue ; a < à + Î È ? OS: È ‘ | H Bi 1 tt Ë -% | | Fig. 3 HS f | : } | | LAN EES A. COLLINeT del. Gr 2002 1° Dans tous les cas (fœtus de 90, 85, go et 95 mm. : humérus), l'os, prélevé après les délais respectifs de 3 semaines (fon) 00 semaines (fig. 3), » et 4 semaines, à conservé des proportions nor- males et un aspect sensiblement identique à celui du témoin (fig. 2). o° a. Dans 3 cas (fœtus de 55 mm. : fémur ; de 85 et go mm. humérus) l'os, prélevé après les délais respectifs de », 5 (fig. 4), et 3 semaines (fig. 5), s'est montré modifié dans sa forme : accrois- sement concentrique considérable des épiphyses entraînant une augmentation de longueur totale, et épaissisement de la diaphyse; re dns. 52 CS Ne (59) SÉANCE DU {0 NOVEMBRE 945 en outre, l'os a subi un certain degré d'aplatissement dans le sens de la pression exercée par la peau. b. Dans » cas (fœtus de 95 mm. : humérus et tibia, prélevés après 4 semaines), les modifications, quoique du mème type, ont été bien moins sensibles. 3° Dans le seul cas observé (fœtus de go mm. : humérus, prélevé au bout de 2 semaines), il s'est produit un accroissement concen- trique de l’épiphyse libre et un épaississement marqué de la diaphyse ; l'épiphÿse articulée est restée normale. 4° Dans tous les cas (fœtus de 90 mm. : fémur, de go mm. idem, de 85 mm. : humérus), après des intervalles de 2, 8 et 5 se- maines, l'épiphyse a subi le même accroissement concentrique que celui noté aux paragraphes 2 et 4, mais, la partie adjacente -de la diaphyse ne s’est pas modifiée. b° Dans les expériences consignées au paragraphe premier. l’'épiphyse n’a subi aucune transformation et la diaphyse a gardé son calibre normal. 6° Un seul cas (diaphyse du tibia d'un fœtus de 95 mm.), pas de variation sensible d'épaisseur après 1 mois. Interprétation des résultats. — On assiste, dans le cas des ex: périences 2 et 3, à la fois à des modifications de l'ossification en- chondrale (développement anormal des épiphyses) et périostique (épaississement diaphysaire). Les expériences du paragraphe aboutissent à une perturbation de l’ossification enchondrale seule, l'os périostique conservant son calibre normal. Enfin, les greffes mentionnées aux paragraphes 1, 5 et 6 n'ont pas déterminé de modification notable de la forme du transplant. On peut, sem- ‘ble-til, en inférer que : r° lorsqu'il se produit une prolifération du cartilage épiphysaire dans un sens opposé à celui du dévelop- ‘pement normal, l'os -périostique y répond par un accroissement excessif. Encore faut-il, pour que cette réaction ait lieu, que la diaphyse conserve ses connexions avec les » épiphyses : la dia- physe, isolée ou en rapport avec une seule épiphyse mème proli- férante, ne subit pas de modification ; par contre, la diaphyse en rapport avec les 2 “piplyess dont r seulement prolifère, se dé- veloppe anormalement ; 2° pour que le cartilage épiphysaire con- serve son mode régulier d’accroissement, il semble indispensable que les os adjacents exercent sur lui leur action de présence. Le fait (enregistré au paragraphe 2, en b) de l'absence de modification no- table d'un os isolé, parait imputable au stade de l'ossification épiphysaire, plus avancé que dans les autres cas au moment de . Ja greffe. : | Nous apporterons ultérieurement le résultat de l'examen histo- 946 RÉUNION BIOLOGIQUE DE. STRASBOURG (56) logique des greffons ainsi que celui d'expérimentations complé- mentaires. (Institut d'hislologie de la Faculté de médecine). SUR LE RÔLE DU NOYAU DANS LA SÉCRÉTION ÉPIDIDYMAIRE, par J. Bexorr. On sait que l'acte sécrétoire d'une cellule glandulaire consiste dans la formation du produit élaboré aux dépens du eytoplasme, et plus spécialement aux dépens du chondriome. Mais, le noyau joue parfois un rôle de premier ordre dans l'élaboration des produits de sécrétion. De nombreux auteurs (Ogata, Platner, La- guesse, Henneguy, Hammar, Henry, Maziarski, Mme Phisalix- Picot, Champy, Courrier), ont vu sortir du noyau des corps nu- cléolaires ou chromatiques qui, tantôt s'associent au protoplasme pour former le produit de sécrétion, tantôt le constituent d'em- blée. Nous croyons pouvoir contribuer à l'étude de l’activité sécré- toire directe du noyau en signalant certains faits observés par nous dans l’épididyme de quelques Mammifères : Taureau, Che- val, Chien, Homme, etc..., où nous avons pu suivre la forma- tion et l’évolution du produit de sécrétion à l'intérieur même de la substance du noyau. Le canal épididymaire montre, sur toute sa longueur, une ac- tivité sécrétoire plus ou moins intense. Particulièrement visible dans la tête (cônes efférents) et le corps de l'épididyme, le pro- duit de sécrétion se présente sous deux formes principales : tantôt la cellule est bourrée de grains sphériques, acidophiles : tantôt elle contient, généralement à sa partie basale, une seule masse acidophile très volumineuse. Dans un tube épididymaire qui en est à la première phase de son travail sécrétoire, les grains intra- cYtoplasmiques sont encore assez rares. Les noyaux, après fixation au Bouin et coloration au trichromique de P. Masson (hémato- xyline, éosine, safran), montrent les détails suivants : dans l'aire nucléaire, on aperçoit un ou plusieurs nucléoles composés, constitués par une petite masse chromatique irrégulière et par une sphérule qui lui est accolée (nucléole principal et corps juxta- nucléolaire). Ce corps juxtanucléolaire est tout d'abord recouvert d'une coque chromatique, assez épaisse pour masquer ses affinités tinctoriales propres. 11 grossit ensuite et présente une réaction nettement acidophile. Plusieurs de ces sphérules acidophiles peu- vent se développer sur le même nucléole principal. L'excrétion nucléaire peut s’accomplir à ce moment : la mem- brane nucléaire se fronce, s’amincit généralement au pôle apical, (7) SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 017 D eee ee nn te et, dans certains cas, semble disparaître pour laisser passage aux grains. Ceux-ci, au contact du protoplasme, augmentent consi- dérablement de volume et constituent ainsi le produit de séeré- tion qui sera rejeté dans la lumière. La phase d'excrélion nucléaire peut être fortement retardée. Les grains restent longtemps dans le noyau, augmentant de taille et de nombre. Tassés les uns contre les autres, ils compriment excentriquement la chromatine et dis- tendent la membrane nucléaire, qui finit par éclater. Les grains grossissent dans le protoplasme et constituent de volumineuses masses basales. Un tel processus s’oberve, très nettement chez le Cheval, le Chien et l'Homme (chez l'Homme le canal déférent présente exactement le même mode de sécrétion intranueléaire). La phase de sécrétion intranucléaire est quelquefois plus diffi- cile à mettre en évidence. La sortie des grains s'effectue elle aussi plus discrètement. Dans la queue de l'épididyme du Cheval, ces grains quittent le novau un à un, sans destruction brutale de la membrane, gonflent dans le protoplasme et donnent naissance à des mases de sécrétion assez irrégulières. Dans la queue de lépi- didyme du Taureau, le noyau s’allonge en une massue piriforme, dont l'extrémité basale effilée contient toute la chromatine con- densée. Son extrémité apicale, claire, renflée, donne naissance, par bourgeonnement, à des vésicules, qui contiennent quelques fins granules acidophiles et du suc nueléaire. Ces vésicules ga- gnent l'extrémité apicale de la cellule et s'ouvrent dans la lumière du canal épididymaire. Conclusion. — Nous vovons donc que le noyau de la cellule épididymaire fabrique des produits de sécrétion par des procédés _ différents ; aux dépens des nucléoles mixtes naissent des grains Qui, augmentant de nombre et de taille, distendent la membrane nucléaire, la-font éclater et tombent dans le cytoplasme ; là, ils continuent le plus souvent à grossir et sont enfin rejetés dans la lumière. Parfois les grains sortent plus discrètement du noyau les uns après les autres, ils gagnent le protoplasme sans détruire brutalement la membrane nucléaire. Dans d’autres cas, le noyau bourgeonne et libère dans la lumière du canal épididymaire des. vésicules contenant des granules acidophiles et du suc nucléaire. À ces produits de sécrétion constitués par des substances nucléai- res viennent s'ajouter, ainsi que nous le montrerons dans une communication ultérieure, des produits de sécrétion d'origine cyfoplasmique et des substances lipoïdiennes. Les spermatozoïdes, dépourvus de substance cytoplasmique élaboratrice, et très éloi- gnés de la source nutritive apportée par la circulation sanguine, trouvent ainsi, fabriqués par les cellules épididymaires et défé- rentielles, tous les matériaux nutritifs nécessaires à leur entretien pendant leur Tong trajet dans les voies excrétrices du testicule. 9O4S RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (58) Nous insistons sur l'abondance spéciale des produits d’origine nu- cléaire, qui semblent bien être adaptés à l'entretien des spermies, qui sont essentiellement de constitution nucléaire. (Institut d'histologie de la Faculté de médecine). NIESURE DE LA FORCE CONTRE-ÉLECTROMOTRICE DE POLARISATION CHEZ L HOMME, par À. STrRour. L'observation, par une méthode balistique, de la conductibilité du corps humain pour des courants d’une durée très courte (jus- qu'à 1/10.000 secondes), nous a révélé qu'il se produisait, tout de suite après la fermeture du circuit, une augmentation considé- rable de la résistance apparente du sujet (1). Il était tout naturel d'expliquer cet accroissement par l'apparition d’une force contre- électromotrice de polarisation, d'autant plus que, tout au moins pendant les premiers dix-millièmes de seconde, celle-ci se montre à peu près indépendante du voltage employé. La valeur, que doit posséder cette force contre-électromotrice pour rendre compte de ces modifications de la conductibilité, atteint et même dépasse une dizaine de volts, ce qui est un chiffre largement supérieur à celui généralement adopté par les auteurs qui ont étudié cette ques- tion. [1 nous à donc paru utile de chercher à mesurer directement la valeur de cette force électromotrice. | Nous nous sommes servi dans ce but de la méthode d’opposi- tion convenablement modifiée. Nous ne pouvons entrer ici dans des détails de technique ; qu'il nous suffise de dire qu’une pendule actionnant l’une après l’autre et avec des intervalles de temps me- surables 4 contacts électriques, nous permet de faire passer dans l'organisme, pendant un temps déterminé, un courant et, im- médiatement après (avec un temps perdu qui n'excède pas quel- ques cent-millièmes de secondes), de mettre le corps humain en opposition, par l'intermédiaire d’un galvanomètre sensible, avec unc force électromotrice connue, cette opposition durant un temps très court également mesurable. On en déduit, par application ordinaire de la méthode, la force contre-électromotrice cherchée. Dans l'expérience suivante, nous avons étudié comment celle- ci variait avec la durée d’action du courant. 5 novembre. — Large électrode impolarisable sur le dos. Petite électrode semblable sur le point moteur de l’extenseur commun. (1) A. Strohl. Sur la résistance apparente du corps humain pour les cou- rants de faible durée. C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXV, p. 125, 1921. (59) SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 949 Résistance de 5.000 ohms en série avec le corps humain. Durée d'opposition : 0,0002 seconde. Voltage : 20 v. Durée d’aclion Valeur de Ja force du courant contre électromotrice en secondes ‘en volts 0,90018 2 0,00036 6,2 0,0009 &,2 0,0018 0:7 0,0036 8,2 0,018 7,5 6) . 4 Ce tableau montre que la force contre-électromotrice atteint, au bout d’un temps très court, une valeur importante, de l'ordre de grandeur de celle que l’on peut déduire des mesures de résis- tance pour les mêmes durées. Après avoir passé par un maximum, elle décroît progressivement. Le passage du courant agit en diminuant la capacité, pour l'or- ganisme, de donner naissance à une force contre-électromotrice. Cette action dure un certain temps après l'interruption du cou- rant. Aussi, faut-il avoir soin d'espacer les mesures. Les déterminations faites par cette méthode donnent une va- leur assez exacte de la force contre-électromotrice, mais appro- chée par défaut, quoique la durée d'opposition soit très réduite. La polarisation baisse, en effet, très rapidement dès que le cou- rant est coupé. Dans une de nos expériences, elle n'avait plus que le quart de sa valeur maxima, après une interruption de 0,007 se- conde et que quelques dixièmes de volts après 7 secondes environ. Ces résultats rendent compte de tous les faits observés jusqu'ici sur les variations de résistance apparente du corps humain avec le temps et le voltage. _ (institut de physique biologique de la Faculté de médecine). 950 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (60} ACTION DIURÉTIQUE DES SELS DE CALCIUM. MÉCANISME DE CETTE ACTION, par Léon Bzum, E. AugeL et R. HauskNecur, Les sels de potassium exercent, ainsi que nous l'avons montré, une action diurétique dans les rétentions d'eau d'origines les plus variées, à condition d'être employés en doses importantes et avec un régime pauvre en sodium ; l'étude du mode d'action de ces sels nous a fait constater que le potassium agit grâce à son in- fluence sur le sodium ; l'administration du potassium fait monter le taux du potassium, baisser celui du sodium dans le sang et dans les épanchements pathologiques ; le sodium est éliminé par les reins lorsque la perméabilité rénale est suffisante et lorsque la circulation rénale est assurée. Le départ de sodium est accom- pagné d'une déshydratation, inversement la rétention de sodium détermine uen rétention d'eau. Le potassium agit sur les phéno- mènes d'hydratation par l'intermédiaire du sodium, qui est l'a- gent réeulateur essentiel des échanges hydriques. Le rôle du chlore den les phénomènes d'hydratation est subordonné à ce- lui des minéraux auxquels il est combiné. Si notre conception est exacte, on doit s'attendre à voir d'autres sels agir à la façon du potasium sur le sodium et posséder par là les mêmes vertus diurétiques. Les sels de calcium, que nous avons choisis en raison de leur action antagoniste sur les sels de so- dium dans les processus biologiques, sont de puisants diuréti- ques. Nous allons prouver qu'ils agi$sent par un mécanisme iden- tique à celui que nous avons constaté pour les sels de potassium. Chez une malade atteinte d’œdèmes généralisés réfractaires au traitement usuel des hydropisies, les sels de calcium provoquè- rent une déshydratation dont l'importance se révèla par une perle de poids de rr kgr. Grâce à un concours de circonstances très favorables, l Senna püt se faire dans les meilleures con- ditions. Durant toute la durée de nos recherches, la malade resta soumise à un régime constant pour les aliments et pour les quan- tités de liquides. La récolte des urines et matières fécales put être pratiquée avec le maximum de précision qu'il est possible d'obte- nir. Nous avons dosé, dans les urines, le chlore, le sodium et le po- tassium et établi le bilan des entrées et des sorties de ces minéraux dont l'élimination se fait presque entièrement par la voie rénale. Le bilan de calcium, dont la majeure partie quitte l'organisme par l'intestin, sera l'objet d'une étude ultérieure. Nous ne donne- rons Ici les chiffres de son élimination urinaire qu'autant qu'ils se rapportent au problème que nous examinons. (61) : SÉANCE DU 10 NOVEMBRE O5 (O1 Le tableau suivant résume les résultats obtenus : - Tableau T. r Bts Ait Brlan | rerëté 2 HEC | 70 | AE) ; 20 ee | &e op £4 » <£ 7 és æ 4 | GS5| Ar 14 | | # | a&* Lapr _e5 | Gr] rares5|-gulre#5] Ja | 14] 40 + | | 7 me féefælrsel o bedealulesl- [x] er |6s|#or4x|-qul, pe es | Lbt de Gr _<8 |c0s | 49 |r€y | Sos | 245 | 42 | * 2? |6Q5 | 150 | Lo | 22 (34 | + so | e05\ 100 | 497 | 4 Le & € | 542 | 780 | 18 | ? ? ÿ æ # | / 3 | , æ | cé à 6 Ho | , . a&* 1724 | 7 6» ’ , LAC | $ 7 Géé|- 44 | #46 7100 1-07 )-ger|r 11 4er | 45 Nous étudierons successivement l'élimination rénale du sodium et du potassium sous l'influence de l'ingestion des sels de Ca, puis 952 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (62) nous examinerons les rapports entre les variations du poids et les bilans de Na, de K et de CI. = Elimination rénale du Na, K et Ca : + a) Le sodium. Le calcium élimine du sodium, facilement au dé- but, plus difficilement à fur et à mesure que l'hydropisie dimi- nue, d'où la nécessité d'employer des doses de plus en plus fortes de calcium. b) Le potasium. De faibles doses de calcium déterminent plutôt une rétention de potassium ; ce n’est qu'après de très fortes doses. que le potassium est éliminé en excès. c) Le calcium. Si le calcium provoque un départ en excès de sodium, le sodium détermine réciproquement une élimination considérable de Ca par voie rénale. L'influence réciproque du calcium el du sodium est particuliè- rement -prononcée conformément aux faits biologiques bien connus. ; Rapports des variations du poids et des bilans de Na, K et CI. Toute rétention d'eau est accompagnée d’une rétention de sodium ; toute perte d'eau, d'une élimination en excès de Na Aucun rapport direct ne peut-être établi entre les bilans de K et les variations du poids : augmentation ou perte de poids peu- vent coïncider avec des rétentions ou des éliminations en excès ou avec l'équilibre des bilans du potassium. 3° Pour le CI, nous constatons le même fait que pour le K. Ré- tention, élimination en excès peuvent se présenter aussi bien avec une diminution qu'avec une augmentation du poids. Il n'existe aucun parallélisme entre le Cl et les variations du poids. Le tableau numéro 2 fait ressortir ces faits avec une netteté par- ticulière, B Loue / = rem nue 7 RS ; Phone PP CE Part 7- UM +0,94 | +287 477 À Sao Ca CÉ£ CRETE | PEU PPT ETCARL | Beer 6 NET EE AE ETS 4,4 + 4,400 YA CCE L'analyse du mode d’action des sels de calcium confirme les faits que nous avons constatés pour les sels de potassium : pour les deux espèces de sels, ce mode d'action est le même : leur in- gestion détermine une élimination de sodium qui est suivie d une déshydratation. (Clinique médicale B de la Facullé de médecine). » REUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES SÉANCE DÙU 1° SEPTEMBRE 1921 SOMMAIRE BectTran (J.-R.) : Dispositif Cirrhose du pancréas accompa- pour déterminer le. temps de gnant la cirrhose du foie....... 51 FÉREHONRS DST Er 48 Huc (E.) : La thyroïdectomie EzizaE (P.-[.) : Anatomie pa- Chez Mes bovins mere nue 45 thologique des pneumoniessyphi- Muxoz (J.-M.) : Action de l’a- ATEN RRRe 50 | drénaline sur la courbe hypercal- ErrzaLDe (P.-[.) et Lacoste (J.): CÉMIQUE 2... Hobreb Éd AU Présidence de M. B.-A. Houssay. LA THYROÏDECTOMIE CHEZ LES BOVINS, EN, par E. Hüc.- Nous avons suivi pendant 19 mois l'évolution de 34 Veaux à qui on avait extirpé la glande thyroïde à l'âge de deux mois (2) et 3 mois (1). Aucun symptôme général ne fut observé, sauf un retard de la croissance. Ainsi, à l’âge de 15 mois, les opérés avaient une taille ei un poids inférieur à celui que présentaient les témoins de rème race (Shorthorn). Les opérés pesaient 228, 280, 305 kor., tandis que le poids des témoins, de même âge, oscillait autour de 380 kger. a _ Les bovins éthyroïdés présentaient une conformation normale, un aspect excellent ; les caractères sexuels secondaires se déve- loppèrent bien, La teneur en Ca du sang était la même que chez les témoins : sang entier des éthyroïdés 6,17 mgr. pour 100 c.c., et 6,43 pour lés témoins : plasma 8,40 mer. pour 100 c.c. chez les éthyroïdés 954 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (46) et 8,31 chez les témoins : globules rouges 1,16 mgr: pour 100 €.c. chez les éthyroïdés et 1,13 chez les témoins. (Institut bactériologique du département national d'hygiène et Institut de physiologie de la Faculté de médecine). ACTION DE-L'ADRÉNALINE SUR LA COURBE HYPERCALCÉMIQUE, par J.-M. Muxoz. Nous avons étudié l'action de l'adrénaline sur la courbe d'hyper- calcémie produite chez le Chien par une injection intraveineuse de chlorure de calcium. Les dosages ont été pratiqués en suivant la méthode décrite par Mazzocco (1). Pour chaque détermination on employa 5 c.ce. de. sérum ou de sang entier. Le calcium fut injecté à la dose de o,or gr. de Ca (son équiva- lent en chlorure) par kgr., par la veine jugulaire. Les témoins reçurent seulement le calcium. Les autres Chiens reçurent, en même temps, 1 c.c. d'adrénaline Parke Davis, à 1 p. 200.000 ; cette injection d’adrénaline fut répétée après chaque prise de sang, c'est-à-dire q fois, le mème jour. Les Chiens restèrent sans boire ni manger depuis le soir précédent et pendant l'expérience. Les recherches comprennent deux séries d'expériences. Dans Ja première, nous avons déterminé comparativement la teneur en calcium du sérum de 8 Chiens témoins et de 5 injectés avec de. l’adrénaline. Les moyennes sont très semblables dans les deux cas et les courbes, après 3-6 heures, reviennent ‘au chiffre initial, puis descendent au-dessous et s'y maintiennent après 24 heures (7 p. 100 au-dessous du chiffre initial). Ca en milligr. pour 100 c.c. de sang à ! Après Te ©" — Avant 5min. 15 min. 30 min. 1h. 2h. 8h. =: Gh 20/8 he he Moyenne des lémoins.. LAON DO 2555 010 61000707 8,83 9.40 S.88 ,76 Moyenne des animaux sa injeclés avec l'adré- 7 D TM ATEN 10,29 45,18 13,29 12,50 11,90 11,27 10,67 9,93 9,58 9,50 Pourcentage des variations Témoins. 70 ere 100 149.25 129,76: 122,39 412,39 145,61 93.53 99,57 94,06, 92,79 Adrénalinés........... 100 147,52 129,16 12h47 115,64 109,52 103,69 96,50 93,10 92,32 On voit que le calcium sérique a baissé parallèlement, à peine un peu plus vite, chez les témoins, au commencement. Ces mo- difications ne peuvent être attribuées ni à l’inanition ni à l’hémor- (1) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXV, 1921, p. 689. cr es tnae Aa; PS AREA, (47) SÉANCE DU | SEPTEMBRE 955 ragie, qui ont cependant quelque action. Trois Chiens traités comme les précédents, mais sans injection calcique, donnèrent avant l'expérience, et 24 heures après les chiffres suivants : 9,63- 10,9-10,6 avant, et 9,41-9,81-9.38 après 24 heures. Deux autres Chiens auxquels on ne fit que deux petites prises de 15 c.c. de sang avant et 24 heures après l'injection de calcium, donnèrent 8,94 et 8,2 avant, et 24 heures après 7,52 et 7,88, soit une forte diminution de 15 p. 100. Dans la seconde série, nous avons dosé le Ca du sang total, chez 5 témoins et 5 Chiens ayant reçu de l’adrénaline, tous injectés avec o,or de Ca par ker. en suivant la technique décrite. Dans ces expériences l'hypercalcémie moyenne fut plus haute au commen- cement chez les adrénalinés, avec la particularité que la descente au-dessous du niveau initial ne se produisit pas. Tandis que, chez les témoins, le Ca descendit, après deux heures, au-dessous du ni- veau initial et resta bas après 24 heures, chez les animaux avant reçu l’adrénaline, le Ca se montra en quantité normale après sa première descente et resta élevé jusqu'à 24 heures après. Ca. en milligr. pour 100 c.c. de sang Après Avant 5min. 15 min. 30 min. 1h. 2 h. HE GEh- END ARE - Moyenne des 5 témoins. 8,99 11.52 JT 03 81000:50 8,98 SONT CS ET IPN JS Moyenne des 5 injections L d'adrénaline......... 8,17 VE TE A0 410,25 9,32 8,98 22 US 21: 2201302028" 00 Pourcentage des variations HÉMOINS tree 100 128,14 108,34 108.23 103,44 99,88 95,48 824 Adrénalinés ...... Re l00 143,06 127,78 125,45 114,07 109,91 100,61 102, 7 83,76 S$S,70 & 111.75 108,93 On voit que Îa calcémie, après 24 heures, était 0 p. r00 plus haute chez les Chiens ayant reçu de l'adrénaline. Conclusions. — L’injection intraveineuse de CI * Ca (0.01 de Ca par kgr.), chez le Chien, produisit une hypercalcémie qui dura 3-6 heures, qui fut suivie d'une descente au-dessous de la normale, qui persista encore 24 heures après. Les injections répétées d’adrénaline ne modifièrent point la courbe du Ca sérique de ces Chiens. Mais le Ca total ne descendit pas au-dessous de la normale chez 5 Chiens ainsi traités, tandis qu'il baïssa chez les témoins. Nous reviendrons plus tard sur l'influence de l’adrénaline sur le bilan calcique. (Institut de physiologie de la Faculté de médecine). 956 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (48) DisPOsiTIF POUR DÉTERMINER LE TEMPS DE RÉACTION, par J.-R. BELTRAN. Les applications, chaque jour plus grandes, des déterminations psycho-physiologiques pour le choix des ouvriers, des aviateurs, etc., nous a décidé à construire un dispositif transportable, pra- tique, facile à manipuler et inscrivant directement les chiffres du temps de réaction au moven d'un seul signal inscripteur. 1 Le principe qui nous sert de base, est employé depuis 1916 dans notre Institut ; il est dû à Sudnik et Garofalo (1). Sa réalisa- tion plus simple est la suivante (fig. 1) : le courant d'une pile traverse une clef L’, un signal Desprez (S), puis arrive à la pile par deux conducteurs. En ouvrant la clef L, on excite le sujet et au même moment les vibrations du diapason V font mouvoir le signal $ silencieux jusqu'alors. Le sujet répond en L’ et ouvre le circuit. Le temps de réaction s’est inscrit entre les ouvertures de Let de L', en centièmes de seconde. < | Notre dispositif est simple. Ses parties essentielles se montent sur un petit tableau (fig. 2) : il peut être mis en marche par des accumulateurs appliqués en X Y ou bien par le courant de ville appliqué en E. Dans ce dernier cas le voltage et l'intensité sont réduits au moyen d'un rédueteur de potentiel (fig. 2) et d'un (1) Rev. cire. med, arq. y. e. eslud. medic., sept. 1916, p. 666, (49) SÉANCE DU 1° SEPTEMBRE 957 RE TRS ER ER \ rhéostat de lampes (R L). L’excitation est pratiquée au moyen de la clef L E, un commutateur permettant d'employer les exci- tations lumineuses (L, petite lampe d'auto), tactiles (F, courant faradique, bobine B), ou sonores (fort coup sur L E ; quelquefois sonnette). Le sujet répond simplement en pressant sur la clef L R sitôt qu'il perçoit l'excitation. Le signal ne commence à vi- brer qu'au commencement de l'excitation et il s'interrompt quand le sujet répond. On n'obtient donc, par le signal S, que l’inscrip- tion du temps (en centièmes de seconde) qui s’est écoulé entre le moment de l'excitation et celui de la réponse. L'inscription est directe et se lit sans aucun calcul. Dos 0 J , ï ; # : q ; : ; ; css. L-onemm-——--4 2 On peut employer comme inscripteur, un cylindre de papier couvert de noir de fumée ou bien faire une inscription photogra- phique des mouvements de $S, ce qui s'obtient facilement au moyen d’un rouleau de papier sensible passant devant une fente où l’on projette l’ombre de S au moyen d’une lampe. Notre dispositif, par l'extraordinaire facilité de la technique, nous semble appelé à se généraliser dans les hôpitaux, les usines et les services d'aviation, etc. (Unstitut de physiologie de la Faculté de médecine). Biorocie. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 66 958 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (50) ANATOMIE PATHOLOGIQUE DES PNEUMONIES SYPHILITIQUES, par P.-L Ezrzarne. Les gommes syphilitiques du poumon sont dues à la nécrose produite par l'oblitération des vaisseaux (1). L'action directe du Tréponème produit des lésions irritatives proliférantes et non des lésions nécrosantes ou dégénératives comme le Bacille tubercu- leux. j Le Tréponème produit des lésions aiguës à l’origine, mais qui évoluent pour devenir chroniques. Il y a une néoformation in- flammatoire qui comprend diverses périodes : initiale, de crois- sance, de réorganisation, de sclérose atrophiante. Il y a donc un cycle évolutif qui arrive à se caractériser et se différencier en quel- ques semaines ou quelques mois. Les caractères histologiques et macroscopiques permettent de DR nettement les périodes, qui sont successivement - Dane catarrhale avec début de la néo-formation inflamma- Li. : 2° période scléro-gommeuse sans bronchectasies et avec replétion des alvéoles ; 3° période scléro-gommeuse avec bron- chectasies et réperméabilisation des alvéoles ; 4° sclérose. Les lésions initiales atteignent tous les tissus mésodermiques. On observe d’abord une lésion exsudative, de type catarrhal qui s’accompagne, peu de jours après, d’un processus prolifératif in- tense où l’on trouve de grands fibroblastes polymorphes à rares fibrilles et une assez grande quantité d'éléments lymphoïdes (pe- its, moyens et grands), des polynucléaires dispersés, mais sur- tout orientés vers les alvéoles (première période). Les fibroblastes se multiplient et finissent par remplir les alvéoles, les bronches alvéolaires et les petits vaisseaux. Les bronches acineuses restent perméables et prennent l’aspect de formations glandulaires tubu- laires. Les mononucléaires et les lymphocytes deviennent nom- breux et des cellules plasmatiques apparaissent (deuxième pé- riode). Ces néo-formations cellulaires ne s’accompagnent pas d'une organisation vasculaire correspondante, ce qui les fait en- trer en involution. Les alvéoles redeviennent perméables, de la périphérie au centre du lobule, Le corps des fibroblastes diminue de volume, tandis que les fibrilles augmentent, ainsi que lés mo- dules Iÿmphoïdes de Darier ou les nodules périvasculaires d'Hu- ünel. Les bronches deviennent ectasiques, tandis que persistent les formations bronchiales ou alvéolaires à aspect de glandes tu- bulaires (troisième période). La tendance fibreuse des fibroblastes, (1) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIIT, 1920, p. 1500. (2) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIIT, 1920, p. 1502. (51) © séANCE DU 1° SEPTEMBRE 959 l'augmentation des nodules lymphoïdes (à fin stroma conjonctif), l'élargissement des cloisons inter-alvéolaires et péribronchiales et périvasculaires s’accentuent il y a de la péribronchite, des lam- beaux de muqueuses se détachent ; on trouve de vraies alvéolites desquamatives (quatrième période). Macroscopiquement on trouve des lésions : à la première pé- riode, de pneumonie catarrhale; à la seconde, un bloc massif, dont la consistance rappelle celle du caoutchouc ; à la troisième, as- pect semblable, mais avec des bronchectasies appréciables ; à la quatrième, un bloc scléreux, peu élastique, comme du caoutchouc sec. Nous tenons à insister sur le fait que le Tréponème ne produit directement que des lésions ayant leur origine dans les tissus mé- sodermiques et que les nécroses gsommeuses n'apparaissent que lorsqu'il y a des oblitérations des vaisseaux. (Institut d'anatomie pathologique de la Faculté de médecine). CIRRHOSE DU PANCRÉAS ACCOMPAGNANT LA CIRRHOSE DU FOIE, par P.-I. Ezizazne et J. Lacoste. Nous avons observé, depuis longtemps, que chez les cirrhoti- ques, il y a très souvent de la sclérose du pancréas. Nous nous sommes demandés, à maintes reprises, si elle avait une répercus- sion fonctionnelle. Tout récemment Chauffard, Brodin et Zizine (1) ont signalé l’hyperglycémie chez 10 cirrhotiques sur r1 cas. Nous croyons qu'il conviendrait d'étudier systématiquement les fonctions de sécrétion externe et interne du pancréas chez ces ma- lades, ce qu'ont déjà fait Bonorino Udaondo, Casteigts et Mar- tinez (2). Les livres classiques (Cornil et Ranvier, Orth, Kauffmann) et des travaux spéciaux (Klippel et Lefas, Steinhaus, d’Amato, Lando, Poggenpohl, Chabrol) ont étudié la cirrhose pancréatique. Les pancréas des cirrhotiques présentent divers degrés de sclérose, jusqu’à la consistance“dure ; le volume, en général, est diminué, mais quelques fois il est augmenté. La forme est habituellement normale. Le tissu conjonctif augmente dans les parties où il existe normalement. Dans les degrés avancés, la sclérose peut être intraacineuse. Le tissu conjonctif est complètement organisé. II y a de la sclérose des vaisseaux. Le tissu glandulaire peut ne pas (1) C- R. de la Soc. de biol., t. LXXXV, 1921, p. 305. (>) Actas 1° congreso nac. de medicina, Buenos-Aires, 1916, Il, 269-272. 960 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (82) être modifié ; mais dans les organes moyennement ou fortement sclérosés, on observe des acinus atrophiques et des dégénérations cellulaires. Les lésions plus intenses se trouvent dans les acinus périphériques des lobules. Les cellules prennent une coloration peu nette, le protoplasme devient trouble, la chromatine nu- cléaire y diffuse. Il y a donc un processus cellulaire dégénératif qui précède l’atrophie des acinus. Il y a diminution du nombre des ilôts de Langerhans et de la sclérose peri-insulaire ; exception- nellement on voit des ilôts géants. En présence de ces lésions anatomiques il est naturel de penser que ces pancréas sont insuffisants. à (Institut d'anatomie pathologique de la Faculté de médecine). me imp. À. DAVY et FILS Aîné, 52, r. Madame, Paris. Le Gérant : A. DAVY. - OSpharsinée Injection Clin Glycérophosphate de soude O0 gr. 10 ar Boites de É Cacodyiate de soude .. ... Ogr.05 P , ; ; n° 596 Sultate de strychnine... .. 1/2milligr. SRHNètEe Get Rae Eee ou n° 796 Sulfate de strychnine 4 milligr. ——— #9 9 — L'INJECTION CLIN STRYCHNO-PHOSPHARSINÉE réunit à doses thérapeu- tiques le phosphore, l’arsenic organique et la strychnine, Elle assure réeliement, grâce à sa composition rationnelle et constante, la médication basée sur ces trois agents thérapeutiques. Elle doit toujours être employee de n1éjerenrce aux associations de glycérophosphate de soude et cacoaylate de strychnine qui ne contiennent qu'une quantité infinitésimale d'acide cacodyiique et ne doivent pas être comptées comme arsenicales. Tonique général du Système nerveux, reconstituant, antianémique. GOUTTES CLIN STRYCHNO-PHOSPHARSINÉES réalisent la même médication par voie digestive. 4464 à tous médicaments pour injections hypodermiques La nomenciature de nos préparations hypodermiques comprend la généralité des médica= ment» injectables. Nous exécutons en outre toutes les formules qui nous sont confiées. Nous appelons que les LABORATOIRES CLIN qui, depuis l’origine de la médication - hyvode mique. preparent les médicaments en tubes stérilisés, ont l'expérience la plug iongue'et la plus complète des diverses techniques que supposent l'établissement des solu= tions et leur division en ampoules (vérification de pureté, dosage isotouisation, stérilisation), _ SÉRUMS ARTIFICIELS Sérum de HAYEM, de FLEIG, de CHÉRON, de GROCQ, Sérum quininé, eto. 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Société de Biologie et de ses filiales : : “ee réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd, lle, - Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne, hènes ; les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy), oise, de Suède et de Lettonie; la Société belge de biologie. _ _ PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE Séance du 26 Novembre 1921 : _ PARIS . $ MASSON ET Ci, ÉDITEURS | LIBRAIRES DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN Gr ER PRIX DE | L'ABONNEMENT POUR 1922 : France : 50 fr. — Etranger: 60 fr. Prix pu Numéro: 3 Francs Li abonnements sont reçus par MM. MASSON et Cie FRA 120, Boulevard LEE Püris ie SÉANCE Db 3 DÉCEMBRE En Comité secret, à [7 h. 30, discussion du rapport pour le Titulariat. varietur, sans lectures douteuses ;. elles ne doivent pas dépasser l'étendue de Ces conditions sont formelles. Toutes les notes doivent être remises sous forme de dactylographies, ne TARIF DES TIRÉS A PART Le prix des tirés à part est abaissé à : | - 13 francs pour 50 tirés à part (2 pages). 45 _— — 100 = (2 pages. 18 — — 50 — (4 pages). 21 — — 100 — (4 pages). Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. . Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs aotes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, pal rue | Madame, Paris 6°. ; Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité, | 14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 | re à | COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE t LL SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1921 BLocx (E.) : Le rôle des actions mécaniques dans la croissance en épaisseur des racines et des tiges. Bouraur:Non (G.) et Tupa (A.) : Chronaxie normale du nerf facial et des muscles de la face chez l'Homme. Leur classification fonc- tionnelle par la chronaxie...... Canracuzène (J.) : Sur l’exis- tence dans le sérum de Maia squi- nado d’une substance antago- niste empêchant ou retardant Mhemolyse te"... eLeen.. FAURÉ-FREMIET (E. ): Disconti- nuité dans l’évolution morpho- logique du chondriome de l’œuf de Sabellaria alveolata L....... FLcanniN (Ch.) et Tzancx (A.) : Anaphylaxie active aux arséno- benzènes chez le Cobaye........ Hrrscazer (J.): Sur la des- cendance de Triton cristatus pro- venant du croisement de femelles normales avec des mâles mélani- ques par suite de l’extirpation MAO eo diilau etet)s ulele Mouceotr (A.) et Pertitr (P.): Les ondes pléthysmographiques de périodicité respiratoire en aval d’unecontre-pression supprimant les pulsations artérielles..... .. Navarro (A.) : Traitement des trypanosomiases expérimentales par les acides arsiniques...... Poisson (R.): Lankesteria cyclo- Brococie. COMPTES REXDUS. — 1921. 982 970 986 978 989 976 SOMMAIRE pori n. sp., Grégarine parasite de Cycloporus maculatus P. Hallez. 907 Ricuer fils (Ch.): Accoutu- mance expérimentale à l’insola- tion ou à la chaleur. Accoutu- mance ou immunit#........... 980 Rouzau» et Taiéry : Relation entre la viscosité sanguine et la répartition de l’acide urique dans le sérum et dans le sang total. 962 Rouzau» et TatéRY © Relation entre la viscosité et la répartition de la cholestérine dans le sérum ebdansile sanetotalf "2040" 964 Vazcois (H.-V.) : La vertèbre diaphragmatique et la séparation des colonnes dorsale et lombaire chez les Mammifères........... 974 VazLois (H.-V.): Reconstitution de quelques muscles des Dino- sauriens ornithopodes.......... 971 Vincent (H.) : Sur la vaccina- tion de l'Homme contre la dysen- terie bacillaire ......... ae 965 Réunion biologique de Lille. Benoit (A.): Influence des tem- pératures supérieures à 1000 sur les propriétés oxydantes du sang vis-à-vis des réactifs colorés..... 097 WERTHEIMER (E.) et Duviczier (E.) : Sur l’excitabilité du nerf splanchnique et sur les mouve- ments de l'intestin, après l’abla- tion desisurrénales.. 4,20." 997 T.. LEE 67 962 SOCIÉTÉ DE. BIOLOGIE 22 Réunion biologique (J.) : Proportions de neutralisa- de Buenos-Aires. tion des venins par les sérums Houssay (B.-A.) et Necrete anti-VeNIMEUX CCE RE CEE CEE 999 LiamBras (J.) et Ezrzazne (P.- (J.) : Durée de l’activité des sé- I.) : Anatomie pathologique de rums antiophidiques.. ........ 1002 Houssay (B.-A.) et NEGRETE Présidence de M. Gh. Richet. x M. Arroc, membre correspondant, assiste à laséance. RELATION ENTRE LA VISCOSITÉ SANGUINE ET LA RÉPARTITION DE L'ACIDE URIQUE DANS LE SÉRUM ET DANS LE SANG TOTAL, par Rouzaup et THiéry. C'est un fait connu depuis longtemps et rappelé par Chauffard, Brodin et Grigaut (1), Boulud et Crémieu (2), que l'acide urique est inégalement réparti dans les trois éléments suivants : plasma, sérum, sang total. Dans la grande majorité des cas, l'acide urique prédomine dans le sang total. Les chiffres que nous ont fourni des analyses pratiquées à l’aide de la méthode de Grigaut sur 120 mdi- vidus, sains et malades, adultes, des deux sexes, soumis au régime ordinaire et examinés à jeün, ont oscillé entre les valeurs extrêmes suivantes : | SET PAR NE RE ALES ee de 28 à 75 mgr. par litre. DÉTUA Se eie D Abeee .. de 37 à 99 mgr. par litre. Sang total .2%..201 ...-.44101de 56-2198 mgr.WparMlitre. Pourquoi cette inégalité dans la répartition de l'acide urique dans les trois éléments ci-dessus désignés ? Il ne semble pas, à priori, que de tels écarts puissent être sans signification séméio- logique ; la disproportion très grande entre la teneur en acide urique du sang total et celle du sérum et du plasma ne peut vrai- semblablement s'expliquer qu’en admettant une affinité toute particulière de l’acide urique pour les hématies, ainsi que l'on déjà dit Chauffard, Brodin et Grigaut (3), à l'encontre de l'opinion de Boulud et Crémieu (4). Si nous admettons que la viscosité sanguine est fonction du 1) C. R. de la Soc. de biol., 8 mai 1920. ÿ 2) Journal de médecine de Lyon, 20 février 1927. 3) Presse médicale, 23 février 1921. (4) Loc. cit. LEON NN DS ea DE à 1003. D r De 129 SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 963 —————— ro nombre des hématies et mesure la teneur du sang en eau, nous de- vons nous attendre à un certain parallélisme entre la viscosité et le taux de l’acide urique du sang total. C’est ce qu'ont vérifié les très nombreuses analyses effectuées par nos soins. L’uricémie n’est certes pas fonction de cette viscosité : tel hypervisqueux, parmi nos malades, avait un taux normal d'acide urique dans le sang total, alors que tel hyÿpovisqueux, de race goutteuse, était nettement hyperuricémique. Mais la viscosité paraît conditionner la répartition de cet acide urique dans le sérum et dans le sang total. Dans une première série de recherches, chez les mêmes individus, examinés à quel- ques jours d'intervalle, nous avons constaté qu'à une élévation de la viscosité (déterminée au moyen du viscosimètre de Hess) correspondait une élévation parallèle de l’acide urique dans le sang le total et une diminution correspondante dans le sérum ; l’abaisse- ment de la viscosité entraînait des modifications inverses. Déter- minant chez eux la valeur du rapport suivant : taux de l’acide urique du sérum XX 100 _ taux de l’acide urique du sang total nous avons constaté que ce rapport suivait une marche abso- lurnent inverse de celle de la viscosité. Dans une deuxième série de recherches, dont nous regrettons- de ne pouvoir grouper les résultats dans un tableau, nous avons également constaté que, chez des individus différents, le rapport suivait la même marche inverse. D’après notre statistique person- nelle on peut fixer entre 60 et 66 p. 100 la valeur normale du rap- port R chez les sujets à viscosité normale. Nous la voyons descen- dre à 38 et 35 p. 100 lersque la viscosité dépasse 6, tandis qu’elle monte à 8o et 85 p. 100 lorsque la viscosité s’abaisse à 3,6 et 3,2. Il nous est même arrivé, comme à Boulud et Crémieu, de trouver, chez un malade, un taux d'acide urique plus élevé dans le sérum que dans le sang total; et le rapport prenait la valeur de 109 p. 100 pour une viscosité de 2,8 ; dans ce cas, nous nous trouvions en présezce d'une hypoviscosité très manifeste. En résumé, la viscosité ne conditionne pas le taux absolu de l'acide urique, mais elle joue un rôle très net dans la répartition de celui-ci ; elle nous explique le balancement qui se produit dans la teneur respective du sérum et du sang total suivant que la vis- cosité augmente ou diminue. Chez les hypervisqueux le sérum contient peu d'acide urique par rapport au sang total alors que chez les hypovisqueux, anémiques où hydrémiques, le taux dans le sérum s'élève pour dépasser même, exceptionnellement, celui du sang total. On se borne en général à doser l'acide urique dans le sérum. 964 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Tandis que chez les individus normaux, sans trouble de l’uricé- mie, les variations de la viscosité peuvent n’entrainer que des diffé- rences de quelques milligrammes dans le taux de l'acide urique du sérum, il n’en est plus de même pour les hyperuricémiques, chez lesquels une hypoviscosité peut entraîner une élévation con- sidérable de l'acide urique dans le sérum. N'est-ce pas à ce dernier que doivent être attribués les accidents de rétention que l'hydré- mie contribuerait ainsi à déclencher ? RELATION ENTRE LA VISCOSITÉ ET LA RÉPARTITION DE LA CHOLESTÉRINE DANS LE SÉRUM ET DANS LE SANG TOTAL, par Rouzau» et THiéRy. : Dans sa thèse, Grigaut (1) a noté que la cholestérine totale, dosée par son procédé colorimétrique, était inégalement répartie dans le sérum et dans le sang total, et qu’elle prédominait en gé- néral dans le sérum. L'un de nous (2), dans une note antérieure, relatant les résul- tats d'un nombre restreint d'examens, avait vérifié cette inégalité dans la répartition de la cholestérine et signalé la relation entre la viscosité sanguine et les valeurs du taux respectif dans le sérum et dans le sang total de cette substance. Nous avons poursuivi cette étude systématique chez 200 indivi- dus sains et malades, des deux sexes, soumis au régime ordinaire et examinés à jeün : les chiffres ont oscillé entre les valeurs ex- trêèmes suivantes : Miscoshédussans he cr eee is et 6,8 Cholestérine du sérum ........., 0,75 gr. et 3,68 gr. par litre. Cholestérine du sang total ...... 0,92 gr. et 2,80 gr. par litre. Pour rendre plus tangible la relation entre la viscosité sanguine et la teneur en cholestérine du sérum et du sang total nous avons déterminé chez nos sujets, la valeur du rapport suivant : = taux de la cholestérine du sérum %X 100 taux de la cholestérine du sang total La valeur normale susceptible d’être assignée à ce rapport pour une viscosité normale, paraît évoluer entre rr0 et 115. Ce rapport suit une marche absolument parallèle à celle de la viscosité : nous le voyons, par exemple, monter à 120 et 125 pour des viscosités de 5,3 et de 6, descendre à 100, 97 et 86 pour des viscosités de 3,9; RAT t Dans les élats s'accompagnant d'une très forte hypercholesté- 1) Thèse de Grigaut. Le cycle de la cholestérinémic, Paris, 1919. touzaud et Biscons, C. R. de la Soc de biol., janvier 1920. SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 965 rinémie, ce rapport peut atteindre des valeurs très élevées jusqu'à 150, avec des élévations, même légères, de la viscosité ; mais, là encore, le rapport suit une marche parallèle à celle de la viscosité. Si nous admettons que c'est à la cholestérine du sérum que doivent être attribués certains accidents de rétention ou d'élimination (xanthélasma, athérome, calcul biliaire, etc.), il résulte de ces faits qu'il n’est pas indifférent, pour un hypercholestérinémique surtout, d'avoir une viscosité augmentée ou diminuée. Peut-être cette relation entre la viscosité et la répartition de la cholestérine permet-elle d'expliquer certains faits déjà observés. 1° Les Américains, Kahn (1) et Henes (2) par exemple, veulent voir, chez les urémiques, un signe de fächeux pronostic dans un abaissement progressif de la cholestérine du sérum ; sans doute, l’'hydrémie de la période terminale urémique rend-elle compte du faible taux de la cholestérine dans le sérum, comme elle détermine parfois la diminution de l’urée dans le sérum (Castaigne), sans qu'il soit nécessaire de faire intervenir la « diminution du pouvoir antitoxique de l'organisme » pour expliquer cette hypocholestéri- némie relative. ° Sans doute aussi, cette hydrémie, compliquant certains cas de néphrite, a-t-elle pu masquer parfois l’hypercholestérinémie que la plupart des auteurs s'accordent à retrouver dans les néphrites chroniques ; tandis que ce taux dans le sérum est élevé chez les hypervisqueux il s’abaissera progressivement si l'hvdré- mie détermine une hypoviscosité manifeste. 3° Chez les hypercholestérinémiques lithiasiques, l’abaissement de la viscosité permet de diminuer paient leur taux de cholestérine sérique. SUR LA VACCINATION DE L'HOMME CONTRE LA DYSENTERIE BACILIAIRE, par H. ViINGENT. Dans un travail antérieur (3), j'ai montré que l’immunisation active contre la dysenterie bacillaire est d'application pratique et parfaitement réalisable dans les collectivités contaminées, et qu’elle donne des résultats préventifs très satisfaisants. Il à été fait sur 2175 sujets un essai de vaccination avec des doses réduites de vaccin antidysentérique polyvalent. Ces doses (1) Kahn. Arch. of int. Med., Chicago, 7 janvier, 1920. Ê (2) Henes. Arch. of int. Med., Chicago, 15 mars, 1920. (3) H. Vincent. La vaccination contre la dysenterie bacillaire par l’éthéro- vaccin. Congress of the royal Institute of public Health, Bruxelles, 1920 et Revue d'hygiène, novembre 1920. 966 - SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE injectées, bien que très faibles (boo à 750 millions de Bacilles), ont amené la régression rapide de l'épidémie due au Bacïlle de Shiga. L'immunisation vaccinale, ainsi qu'on l’observe pour tous les vaccins, n'est pas immédiate. C'est seulement à partir du 5° ou 6° jour qui suit l'injection que l'organisme a fait ses anticorps pro- tecteurs. C'est ainsi que, sur les 2.155 sujets partiellement vacci- nés, 33 cas de dysenterie sont survenus pendant les quatre jours suivants. Les non-vaccinés ont offert, pendant cette période, un pourcentage supérieur de cas. L'épidémie a ensuite régressé très rapidement, donnant lieu à une morbidité de 16 pour 1.000 chez les sujets ainsi soumis à cette vaccination partielle, et à 228 cas pour 1.000 chez les non vaccinés. Une nouvelle série de vaccinations antidysentériques a été faite récemment dans un groupement important affecté par une sé- rieuse épidémie de dysenterie à Bacilles de Flexner. Quelques ma- lades avant été trouvés infectés par le Bacille de Shiga, on a em- ployé le vaccin polyvalent (1). Le nombre des Bacilles inoculés (2 milliards) a assuré une protection plus efficace que précédem- ment. Les non vaccinés ont eu une proportion de cas égale À 70,57 pour 1.000 et de décès égale à 1,56 pour 1.000. Les vaccinés ont eu 8,14 cas pour 1000 avec o décès. Ces cas ont été légers et de durée brève (2 à 3 jours) ou moyenne (7 à 9 jours). La protec- tion assurée par la vaccination a donc été très efficace. Pendant les 5 premiers jours qui ont suivi la vaccination, il y a eu, chez les vaccinés, r,o1 pour r00 de diarrhée simple et fu- gace. L’injection de vaccin ne sensibilise donc pas l'individu per. dant la phase de préparation de son immunité. Il paraît utile d'attirer l'attention sur la nécessité pratique, en cas d'épidémie, de déterminer au plus tôt, par l'examen bacté- riologique, la nature exacte du Bacille infectant, afin d'employer, de préférence, le vaccin approprié à l'épidémie. Bien qu'ils fas- . sent partie d’une même famille microbienne, les Bacilles du type Shiga et ceux du type Flexner-Strong et Hiss offrent une spécifi- cité pathogène incontestée. Si l'emploi du vaccin polyvalent est, en conséquence, indiqué dans les cas où la nature du germe ne peut pas être sûrement établie, ou s'il permet de combattre l’épi- démie préalablement à tout examen bactériologique, il n’en reste pas moins que le vaccin monovalent, constitué uniquement et en beaucoup plus forte proportion par le Bacille de même nature que celui qui détermine l'épidémie, offrira une efficacité prophylacti- [ [1] Ce vaccin renferme » milliards de Bacilles par c.c.. 11 est préparé avec 8 races de Bacilles de Shiga, 5 races de Bacilles de Flexner, 1 race de Strong et 3 de Hise. Le vaccin monovalent préparé avec chacune de ces variétés, bacil- laires renferme 1 milliard de Bacilles par c.c. SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 967 EEE EEE TT TT PTE TT TT TT que encore plus grande. La question de la prévention des dysen- teries à Bacilles atypiques est encore réservée, bien qu'il soit pos- sible, sinon probable, qu’elle puisse être résolue dans le même sens. Lankesteria cyclopori n. s. p. GRÉGARINE PARASITE pe Cycloporus maculatus P. HALLEZ,. (1) par R. Porsson. La plupart des individus de Cycloporus maculatus Hallez, (Tur- bellarié polyclade marin), recueillis cet été sur la plage de Luc-sur- Mer (Calvados), étaient abondamment parasités par une Gréga- rine monocystidée présentant certains caractères du genre Lankes- teria Ming. ; Cyele vital du parasite. Le sporozoïte, de 4,5 u à 5 u de longueur, se pique sur une cellule de l’épithélium intestinal, puis pénètre dans la cellule. [l prend alors une forme arrondie ; le parasite, au début de son développement, est plus petit que le noyau de la cellule épithéliale. Il s’allonge ensuite progressivement et lorsqu'il atteint 20 à 30 u de long il présente la structure caractéristique de l’adulte. À ce stade la jeune grégarine gagne souvent la lumière intestinale pour achever son développement. Elle peut alors soit rester libre, soit se réfixer temporairement sur une cellule épithé- liale. Cependant, elle peut tout aussi bien conserver sa position intracellulaire jusqu’à sa maturité sexuelle. Adulte, la Grégarine mesure de go, à 120 v de long sur 20 à 25 u de large. Son extrémité antérieure est arrondie et son extrémité postérieure acuminée (fig. r). Le noyau occupe presque toujours une position antérieure, il est plus ou moins sphérique et mesure de 15 à 18 u de diamètre. [Il renferme un volumineux caryosome et de nombreuses granulations chromatiques. Le parasite est pro- tégé par une épaisse cuticule (épicyte), laquelle se détache très aisément du cytoplasme à la moindre dessiccation (fig. 2). Le cyto- plasme est lésèrement granuleux dans la région postérieure et renferme souvent des corpuscules sidérophiles (fig. 1). Par contre l'extrémité antérieure du parasite est hyaline avec un ectoplasme très mince ; elle est suivie d’une région plus foncée et parsemée de vacuoles (fig. 3). Chez les individus fixés l'extrémité antérieure présente de nombreuses stries épicytaires et un pseudo-mueron épiméritique sidérophile (fig. 4). (x) P. Hallez. Catalogue des Turbellariés, Rhabdocælides, triclades, polyclades, du nord de la France et de la côte boulonnaise. Revue biologique du nord de la France, t. II, 1890. ‘ 968 ) SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Lors de l’accouplement, lequel a lieu dans la lumière de l'intes- tin, deux individus s'accolent par leur pôle antérieur ; puis, au moment de l’enkystement, ils se replient l’un sur l’autre (fig. 5) et sont alors animés d’un mouvement rotatoire assez rapide qui se termine par la formation d'un kyste à membrane très raince. Fig. 1,3, 4 >< 570. — Fig. 2, 5 >< 100 environ. — Fig. 6, 7, 8, 9, 10 X 2-000. L'enkystement peut avoir lieu dans la lumière de l'intestin ; mais avant de s'enkyster les syzygies peuvent tout aussi bien émigrer soit dans l'épithélium intestinal, soit dans le parenchyme du Cy- cloporus. L'enkystement peut même avoir lieu dans les ovaires de l'hôte. Les kystes sont sphériques, parfois légèrement ovoïdes. Le diamètre de ceux que j'ai observés variait entre 50 et 65 n. Ils ne sort l'objet d'aucune réaction phagocytaire. Dans les kystes l'individu d'est en général plus petit que SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 969 l'individu 9 . Son cytoplasme, plus opaque, à mailles plus petites, fixe plus électivement les colorants acides. Après les crises mito- tiques les noyaux d' sont nettement plus petits que les noyaux 2 (fig. 6). Cette observation confirme celle que B. Swarczewsky à faite sur des Lankesteria sp. parasites de Planaria sp. et Sorocoelis sp. du lac Baïkal (1910). On observe un reliquat peu abondant à la fin de l’évolution gamétogénétique. Les gamètes légèrement ani- sogames dans leur forme, le sont un peu plus dans leur structure. Les microgamètes sont un peu plus allongés que les macrogamè- tes ; leur rostre est plus accusé; leur noyau est hyperchromatique et prolongé vers le rostre par un petit cône sidérophile ; ils me- surent de 3,5 u à 4 u (fig. 5). Les macrogamètes sont plus arron- dis ; leur noyau est pauvre en chromatine :; ils mesurent de huà4,5u (fig. SD) La copula sphérique au début devient rapidement ovoïde. A maturité elle renferme 8 sporozoïtes de 4,5 u à 5 u de longueur. Le sporocyste a une forme ovoïde, il possède une paroi rigide et résistante ; ses dimension sont les suivantes : longueur 5,5 u à 6 u ; largeur 3 u (fig. 9-10). La déhiscence peut avoir lieu soit dans la lumière de l'intestin, soit dans l’épithélium intestinal. Les sporocystes des kystes intra- épithéliaux sont rejetés dans la lumière du cœcum par rupture du plateau cellulaire et, avec ceux de l'intestin, ils sont éva- cués par la voie digestive. Quant aux spores provenant des kystes du parenchyme (kystes cælomiques) elles sont transportées par des cellules migratrices dans toutes les parties du corps de la Planaire. Certaines, véhicu- lées par les phagocytes, traversent l’épithélium intestinal et de là sont rejetées au dehors par les voies digestives. D'autres, trans- portées au voisinage de la peau, sont rejetées directement, par effraction, au dehors et on en observe fréquemment qui sont collées au mucus périphérique. Le processus est identique à celui observé par O. Fuhrmann pour une Grégarine parasite d’une Pla- naire terrestre (1). Les caractères précédemment décrits permettent de ranger pro- visoirement la Grégarine du Cycloporus maculatus dans le genre Lankesteria. Je la nomme L. cyclopori n. sp. Il est de toute évi- dence, en effet, que le genre Lankesteria comprenant à la fois des Grégarines parasites de Prochordés, de Turbellariés, d’Insectes, et de Chaetognathes (2) est un mauvais genre qui devra être révisé lorsqu'on connaîtra mieux les cycles évolutifs des différentes es- pèces qu’il renferme actuellement. (1), O0. Fuhrmann. Eine Ceoplana parasitierende Gregarine. Centralblatt f. Bak- ter., Origin., t. LXXVIT, 1916. (2) A. Labbé. Sporozoa. Das Tierreich, 1899. 970 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR L’EXISTENCE DANS LE SÉRUM DE Maia squinado D'UNE SUBSTANCE ANTAGONISTE EMPÊCHANT OU RETARDANT L'HÉMOLYSE, par J. CANTACUZÈNE.. Ainsi que nous l'avons montré dans une note précédente (1) les globules de Mouton sensibilisés par un sérum anti-Mouton sont infiniment plus résistants à l’hémolysine de Maia squinado que les globules non sensibilisés. Gette résistance est d'autant plus accentuée que la proportion de sang de Maia mélangé à un volume fixe de globules est plus forte ; elle est plus accentuée avec le sérum de Maia ayant recu plusieurs injections de globules de Mouton qu'avec celui de Maia normale : elle est indépendante de la concentration saline du sérum ; elle disparaît par le chauffage à 57°.; enfin l’alexine de Lapin n’hémolyse pas les globules sensibi- ses émulsionnés dans du sang de Maia. Pour toutes ces raisons, nous avions conclu à l'existence dans le Sang de Maia d’une substance thermolabile dont la proportion augmente avec la vaccination et qui, adsorbée par les globules rouges sensibilisés, s'oppose à la fixation du complément sur ces globules. Cette constatation a son importance au point de vue du mécanisme général des réactions d'immunité pe 1e Inver- tébrés marins. Voici des expériences qui démontrent le bien fondé de notre hypothèse et prouvent l'existence, dans le sang de Maia, de cette substance empêchante. La méthode employée a consisté à laisser pendant plusieurs heures au contact du sérum de Maiïa des globules de Mouton sen- sibilisés ; les globules ainsi traités sont ensuite centrifugés à fond, lavés au moyen de la solution isotonique d’eau de mer, émulsion- nés dans un volume de solution isotonique égal à celui du sérum decanté puis additionné d’alexine. Si notre hypothèse est exacte ces globules ne doivent pas subir d’hémolyse. Des globules rouges témoins, non sensibilisés préalablement sont également laissés au contact du sérum de Maia, centrifugés, lavés, émulsionnés dans la solution isotonique, puis ensuite sen: sibilisés au moyen de sérum anti-Mouton et enfin additionnés d’alexine. Ÿ Les mélanges laissés en contact pendant cinq heures étaient ainsi composés : émulsion à 1/20 de globules rouges, À c.c. ;. , sérum de Maia 10 c.c. Les résultats de cette expérience sont d’une très grande netteté, presque schématiques (1) C. R. de la Soc. de biol,, t. LXXXIIT, p. 1572. » LI SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 974 RP e ", RORRERRRURENUR UR, ue a) Les globules rouges non sensibilisés, maintenus au contact du sérum de Maia, puis centrifugés, décantés, lavés, émulsionnés dans la solution isotonique et sensibilisés après cette dernière opé- ration, sont hémolysés énergiquement quand on ajoute l'alexine : il n'existe par conséquent dans le sérum de Maia (pas plus chez la Maia normale que chez la Maia vaccinée) aucune substance capa- ble d'empêcher la sensibilisation des globules rouges. b) Ilen va tout autrement lorsqu'il s’agit de globules rouges préalablement sensibilisés puis ensuite soumis au contact du sé- rum. Après centrifugation, lavage, émulsion dans la solution 1iso- tonique et addition d’alexine la résistance à l’hémolyse est {rès notable pour les globules qui ont été au contact du sérum de Maia normale (tubes 5 et 6), absolue pour les globules qui ont été au contact du sérum de Maia vaccinée (tubes 11 et 12). Il s’agit donc là, non pas d’une action empèchante due à la concentration saline du sérum (en éffet les résultats sont les mêmes, que l'émulsion globulaire primitive ait été faite dans l'eau de mer pure ou dans la solution isotonique) mais bien de la pré- sence d’une substance empêchante qui se fixe sur les globules sensibilisés avec une grande énergie et les rend inaptes à fixer l’alexine. c) Cette substance empêchante déjà présente chez Maïa normale se développe abondamment au cours de la vaccination, circons- tance qui a probablement pour résultat chez le vacciné de rendre. extrêmement lente la lyse des globules dans les humeurs de l’ani- mal vivant et de permettre aux phagocytes d'exercer plus complè- tement leur action digestive. Ce pouvoir anti-alexique se développe parallèlement au pouvoir hémolvytique, mais beaucoup plus rapi- dement que ce dernier. d) L'action empéchante n’a plus lieu si l’on a préalablement chauffé le sérum de Maia à 57°. Il s’agit donc bien ici d'un anti- corps thermolabile présent chez l'animal normal, mais que l'a- nimal. vacciné élabore en quantité très considérable. (Institut biologique de Roscoff). RECONSTITUTION DE QUELQUES MUSCLES DES DINOSAURIENS ORNITHOPODES, par Henri V. Varrors. Les tentatives de reconstitution de la musculature des Reptiles fossiles sont très peu nombreuses. La plupart sont limitées aux membres et. dans toutes, c’est la seule considération des saillies 072 SOCIÉTÉ -DE BIOLOGIE et des empreintes osseuses qui fait préjuger de la direction des muscles. Un matériel permettant, à notre avis, une approximation beau- coup plus grande est celui qui est offert par quelques Dinosau- riens chez lesquels un certain nombre de tendons se trouvent fos- silisés. Ces tendons qui, tous, appartiennent aux muscles spinaux, ont bien été décrits, mais la recherche de leur signification a été, jusqu'ici, négligée. La cause en est probablement que l’absence à peu près complète de travaux sur la musculature spinale des Reptiles actuels empêchait toute comparaison. Les études que nous avons effectuées sur la structure de l’épisome des Verté- brés (1) nous autorisent à envisager la question sous un jour dif- férent. C’est chez les Iguanodons de Bernissart que l'existence de ces tendons a été, pour la première fois, constatée. Sur l’exemplaire que nous avons pu étudier, ils occupent les faces latérales des apophyses épineuses du tronc et de la partie antérieure de la queue. Visiblement, ils appartiennent à deux couches : la couche externe (superficielle) est faite de tendons obliques en arrière et en haut. Chacun d'eux commence au niveau d’une apophyse articu- laire, monte obliquement en arrière en croisant successivement 7 apophyses épineuses, et se termine un peu au-dessous du sommet de la huitième. La couche interne (profonde) est faite de tendons inversement disposés, mais la longueur de chacun n'est plus que de 7 espaces intervertébraux. En avant, ces tendons se poursui- vent jusqu'à D’. Ils cessent au cou, en même temps que dispa- raissent les hautes apophyses épineuses. En arrière, ils couvrent les faces latérales des apophyses épineuses sacrées, puis des ver- tèbres du tiers antérieur de la queue. Au fur et à mesure que ces apophyses décroissent, les tendons deviennent plus espacés ; ils s'arrêtent au tiers moyen de l'organe où les Vertébrés n'ont plus que de petites apophyses. | Chez Corythosaurus casuarius (2), les tendons sont couchés sur la face latérale des arcs neuraux et des apophyses épineuses, dorsa- lement aux apophyses transverses ; on y distingue deux séries superposées. La série externe est localisée à la région caudale anté- rieure ; elle est composée de tendons obliques en arrière et en haut, dont chacun commence à la base d’une apophyse épineuse, croise 11 vertèbres et se termine sur la 12° apophyse épineuse pos- térieure, au voisinage de son sommet. La série interne, sous-ja- cénte et inversement disposée, occupe les régions dorsale, lombaire 1) C. R. de l’Académie des sc., 11 février 1920. (2) B. Brown. Corythosaurus casuarius : Skeleton, Musculature and Epidermis. Bull. of the amer. Mus. of nat. Hisl., 1. XXXV, art. 38, I, 1916. SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 973 et caudale antérieure ; ses tendons, obliques en avant et en haut, croisent chacun 7 vertèbres pour se terminer sur la huitième. Chez Trachodon, ces deux séries de tendons sont reconnaissa- bles et, au-dessous d'elles, il en existe une troisième, plus. pro- fonde, parallèle à la série externe. La comparaison des tendons des Dinosauriens avec les dispo- sitions que nous avons décrites chez les Reptiles permet d'établir facilement leur signification morphologique. C’est avec les Croco- diliens que les ressemblances sont les plus nettes : la série des tendons externes correspond évidemment à notre spinoarticularis dont elle a la direction et la situation, les tendons de ce muscle avaient 4 métamères de long chez les Crocodiliens ; ils en ont 8 chez Iguanodon, 12 chez Corythosaurus et Trachodon. La série interne, sous-jacente, correspond à notre neuro-spiralis ; ses tendons s’étendaient sur 4 métamères chez le Crocodile, 4 à 7 chez PAlligator ; ici, ils embrassent 7 (Iguanodon) à 8 (Corythosaurus et Trachodons) métamères. Seule, la 3° série, profonde, propre aux Trachodons, n'a pas d'homologue chez les Reptiles actuels. - Dans notre mémoire sur la musculature spinale des Crocodi- liens (x), nous avons insisté sur le fait que la division du segment juxta-vertébral de celle-ci en muscles superposés et réciproque- ment perpendiculaires paraissait avoir surtout pour but d'assurer la fixité du rachis et du tronc. C'est un solide appareil de conten- tion analogue aux attaches en amarre des navires. Parmi les Ver- tébrés actuels, cette disposition existe, mais rudimentaire, chez les. Oiseaux et les Ophidiens ; elle est bien marquée chez les Prosau- riens et les Autosauriens ; elle atteint son maximum chez les Cro- codiliens. À ce point de vue, les Dinosauriens dépassent encore ces derniers, comme le montrent la longueur de leurs tendons et l'existence, chez Trachodon, d'une couche supvolémentaire, plus profonde. Ces Reptiles se montrent ainsi comme des êtres dont le peu que nous connaissons de leur musculature est profondément adapté à la statique de leur tronc. En particulier, il est très dif- férent de la disposition des mêmes muscles chez les Oiseaux. On peut done voir là une preuve de plus en plus en faveur de l'opi- nion qui pense que les ressemblances entre les Dinosauriens orni- thopodes et les Oiseaux ont surtout un caractère de convergence. (x) Bull. de la Soc. des Sc. médic. et biol. de Montpellier, janvier 1920. 974 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LA VERTÈBRE DIAPHRAGMATIQUE ET LA SÉPARATION DES COLONNES DORSALE ET LOMBAIRE CHEZ LES MAMMIFÈRES, par Henri V. VarLors. Deux conceptions différentes ont été émises pour la séparation des vertèbres du tronc en dorsales et lombaires. | Théorie classique : se basant uniquement sur l'existence d’arcs costaux libres, elle considère comme dorsales toutes les vertèbres pourvues de côtes et comme lombaires les autres. Théorie de la vertèbre diaphragmatique : Galien le premier avait remarqué que le rachis peut être centré par rapport à une vertèbre spéciale, située vers la fin de la région dorsale. Pour Strauss-Dürckheim (1845) et surtout Giebel (1853), cette vertèbre (Y. diaphragmatique de Giebel, v. anticlinale de Bürmeister, v. li- mite de H. Virchow) indique la véritable séparation des régions dorsale et lombaire. Les caractères suivants sont invoqués en fa- veur de cette théorie. De la première dorsale à dla vertèbre diaphragmatique, Îles corps vertébraux diminuent progressive- ment de volume, les apophyses épineuses diminuent de longueur et s'inclinent de plus en pius en arrière. Les apophyses transver- ses sont dépourvues de tubercules secondaires, mais ont des facet- tes costales. Les apophyses articulaires, simples facettes dont le plan de contact est oblique en bas et en avant, permet- tent les mouvements de rotation. De la vertèbre diaphragrnati- que au sacrum, les corps vertébraux croissent en volume, les apo- vhyses épineuses augmentent de longueur ; elles sont, inclinées en ayant mais se redressent progressivement. Les apophyses trans- verses, également obliques en avant, s’allongent ; elles sont mu- nies de tubercules mamillaires et styloïdes ; les apophyses articu- laires ont leur plan de contact oblique ventralement et médiale- ment, ce qui exclut la rotation. La vertèbre diaphragmatique (gé- néralement la dernière des dorsales à côtes non flottantes) a des caractères en rapport avec sa situation : corps le plus petit de tous, apophyse épineuse trés basse et verticale, apophyses articu- laires antérieures du type prédiaphragmatique, postérieures du type postdiaphragmatique. : Discussion. — À priori, la théorie de Giebel semble préférable puisqu'au lieu de se baser uniquement sur la présence d’appen: dices dont le nombre peut varier dans une même espèce, elle re- pose sur la forme de toutes les parties des Vertèbres. Mais, la dif- ficulté qu'offre parfois la détermination de la vertèbre diaphragma- tique est cause que la majorité des auteurs a conservé la théorie classique. Giebel lui-même, puis Alezais, H. Virchow ont souligné ce fait. L'étude comparative du squelette et de la musculature, / SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 975 au double point de vue anatomique et fonctionnel, donnent la clé des divergences présentées. L'existence de la vertèbre diaphragmatique nous a paru essen- tiellement liée à l'opposition des trains antérieur et postérieur lors de la locomotion terrestre. C'est à ce niveau que se fait la jonction entre ces trains, c'est là que se produisent les principaux mouve- ments de flexion du tronc. Ce sera donc chez les animaux qui sau- tent en détendant la colonne préalablement pliée en arc de cercle que les différences entre vertèbres pré et postdiaphragmatiques se- ront les mieux marquées : Ongulés à formes élancées, majorité des Carnivores, des Rongeurs, des Insectivores et des Primates. La disposition des muscles est en rapport avec celle du squelette et nous avons établi (1) que les grands extenseurs du rachis sont à cheval sur la vertèbre diaphragmatique : le spinalis unit les apophyses épineuses postdiaphragmatiques aux ‘prédiaphragma- tiques ; le semi-spinalis va des tubercules mamillaires des premiè- res aux épineuses des secondes ; la grande masse de l’erector spi- nae nait du bassin et des vertèbres postdiaphragmatiques et se termine sur les côtes et les apophyses transverses des prédiaphra- gmatiques. D'autre part, certains muscles courts, comme les in- termamillares, sont localisés à la région postdiaphragmatique, tandis que les rotatores le sont à la prédiaphragmatique. Chez les Mammifères où, dans la locomotion, l'opposition entre les deux trains ne se manifeste que peu ou pas, les caractères dis- tinctifs de la vertèbre diaphragmatique se répartissent en plusieurs vertèbres ou même disparaissent, le caractère des apophyses arti- culaires étant le dernier à faire défaut : grands Ongulés (Elé- phant, Rhinocéros), Ursidés, Edentés, Monotrèmes, majorité des Marsupiaux, Chéiroptères, Mammifères aquatiques, Homme. La disposition des muscles se modifie en conséquence. Dans l’ensemble, la situation de la colonne entre lé oome et l’hyposome explique bien les divergences des auteurs. Quand on se place au point de vue de la musculature épisomatique, la divi- sion de Giebel est primordiale, puisque c’est l’action de celle-ci, sous l'influence des divers modes de locomotion, qui entraine la forme et la direction de la plupart des apophyses. Mais quand on se place au point de vue de l’hyposome, la division classique re- prend toute sa valeur, puisqu'elle indique la limite entre le thorax et l'abdomen. C'est donc, d’une façon générale, cette dernière _ division qui doit prévaloir puisque, évidemment, l'étude de l’hyposome domine la morphologie du tronc des Mammifères. (1) C. R. de l'Association des Anatomistes, Paris, 1921. 976 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE FRAITEMENT DES TRYPANOSOMIASES EXPÉRIMENTALES PAR LES ACIDES ARSINIQUES, par Augusto Navarro. Malgré certains avantages, tels que la constance de leur compo- sition, la commodité de leur emploi, les acides arsiniques ont vu leur étude négligée en faveur des dérivés arsénoïques, malgré que, en bien des cas, leur action thérapeutique ne fut pas, inférieure à celle des arsénos (spirochétose) et souvent supérieure (trypano- somiases). La principale raison qui les à fait abandonner par Ehrlich et ses élèves semble être leur action sur le système ner- veux (1). En supposant que les phénomènes toxiques d'ordre ner- veux observés par Ehrlich soient l'apanage des acides arsiniques, il était surtout intéressant de définir à partir de quelle dose l’em- ploi de ces acides devient dangereux. Il est bien évident, en effet, que si la dose curative est très éloignée de celle à partir de la- quelle apparaissent les troubles nerveux, ceux-ci n’ont aucune im- portance et il n'y a aucune raison de maintenir l’ostracisme sur des produits jouissant de qualités précieuses. J'ai donc essayé systématiquement plusieurs produits arsenicaux organiques conte- nant l’arsenic à l’état pentavalent. Tous ces corps provenaient du laboratoire de M. Fourneau et de celui de M. Madinaveitia (Ma- drid). Les résultats les plus favorables ont été obtenus avec le sel de soude de l'acide 3-amino-/-oxyphénylarsinique (189). Les autres produits expérimentés sont : l’acétyl-amino-oxyphényl arsinate de soude (190) ; l’urée de l’aminooxyphényl arsinate de soude (199) : le sel de soude de l'acide arsinique phényl acétique (187) : le chlorhydrate de l'acide arsinique benzyl-diméthylamine (188) :; l'amide benzarsinique de l'acide aminophénylacétique (sel de soude) (207). Voici les résultats de mes recherches : 189. — Le 189 a été expérimenté sur: 1°, le Trypanosoma brucei (nagana) ; 2°, le Tr. rhodesiense., La dose tolérée, pour la Souris de 20 gr., est de 0,030-0,035 gr. suivant le degré de pureté du produit. [Nous considérons comme dose tolérée celle qui ne donne pas d'accidents nerveux (Souris danseuses)]. | La dose mortelle est d'environ 0,040 gr. 1° Tr. brucei. Injec- tion du 189, 48 heures après l’inoculation (5-15 Trypanosomes par champ). Cette race de Trypanosomes tue les Souris en 4 jours. La dose toujours efficace est de 0,007 gr. On a eu plusieurs gué- FISONS avec 0,004 gr. Injections sous la peau, solution au 1/8. (1) E. Fourneau, Ann. Inst. Pasteur, 2, 1921, p. 571. 1 SÉANCE DU 20 NOVEMBRE 977 9° Tr. rhodesiense. Injections du 189, 4-5 jours après l'inoculation (5 à 6 Trypanosomes par champ). Cette race tue la Souris en 20-50 jours. Dose efficace comme pour le Tr. brucei. On voit que la dose maxima tolérée est de 0,035 gr. La dose curative est de 0,007 gr., le coeflicient chimiothérapeutique GC /dose curative\ Fr ( dose tolérée est donc de 1/5, coefficient beaucoup plus favorable que celui de l’atoxyl (1/2) et de l’arsenophénylglycine (1/3). J'ai comparé le 189 à un produit récemment étudié par Brown et Mile Pearce : le phénylarsinate de soude glycine amide. Les au- teurs attribuent à ce corps un coefficient thérapeutique égal à 1/8; or, les résultats obtenus avec ce produit au laboratoire du P° Mesnil par Leger et Tejera sur les trypanosomiases expérimentales (Tr. venezuelense et Tr. evansi) sont à peine supérieurs à ceux obte- nus avec l’atoxyl. Les essais que j'ai effectués sur le Tr. brucei et le Tr. rhodesiense de la Souris confirment ceux de Leger et Tejera : le coefficient thérapeutique ne dépasse pas 1/3. En résumé, le sel de soude de l’acide aminophénylarsinique (189) possède'un pouvoir trypanocide énergique ; son coefficient T est supérieur à celui de tous les arsenicaux connus et, dans les cas les plus défavorables, il atteint au moins 1/5. Il ne provoque des accidents nerveux (Souris danseuses) qu'à des doses 5-6 fois supérieures aux doses curatives. Il peut être injecté sous la peau sans provoquer la moindre douleur et sans déterminer la forma- tion de nécrose ou d’œdème. 190. — Le 190 est légèrement moins toxique que le 189, mais il est beaucoup moins actif. Les phénomènes choréiques commen- cent à partir de la dose de 0,04 gr. (Souris de 0 gr.). Dans aucun cas, il ne fut possible de guérir les Souris naganées. Dans les cas les plus favorables, on peut maintenir la circulation libre de parasites pendant 24 etes ‘Les doses répétées se montrent inef- ficaces. 199. — La toxicité du 199 est supérieure à celle des deux pro- . duits précédents. La dose maxima tolérée étant de 0,015 gr. pour. une Souris de 20 gr. les doses inférieures n'arrivent pas à dé- barrasser les Souris naganées de leurs parasites. 187. — Le 187 est très toxique. La dose maxima tolérée (Souris de 20 gr.) est de 0,0015 gr. Il agit sur le nagana, mais à des doses très voisines de la dose mortelle. 188. — La dose tolérée du 188 est de 0,0045 gr. (Souris de 20 gr.) L'action thérapeutique est nulle. 201. — Une Souris de 20 gr. supporte 0,050 gr. de 2or. Il faut BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1927. T. LXXXV. 68 978 #OCIÉTÉ DE BIOLOGIE injecter 0,35-0,/0 gr. pour obtenir une stérilisation permanente, 2 @ x r par conséquent le rapport y St très défavorable malgré le peu de toxicité du produit. Les résultats obtenus avec ces acides arsenicaux confirment Ia grande valeur ‘du 189. (Laboratoires du P° Mesnil et de M. Fourneau, à l’Institut Pasteur). SUR LA DESCENDANCE DE T1rilon crislalus PROVENANT BU CROISEMENT DE FEMELLES NORMALES AVEC DES MALES MÉLANIQUES PAR SUITE DE L'EXTIRPATION OCULAIRE, Note de Jan HirscHLER, présentée par M. CauLrery. À la fin de juillet et au début d'août 1918, j'ai pratiqué l’extir- pation oculaire bilatérale chez 4o larves de Triton cristatus, lon- gues de 2 à 3 cm. pourvues déjà de pattes postérieures. De ces lar- ves, élevées à la lumière naturelle, j'ai obtenu, en automne 1918, des individus métamorphosés, dont la coloration était noire (mé- laniques) presque de la même nuance partout, tandis que, des larves témoins, qui ont conservé leurs yeux, j'ai obtenu des indi- vidus métamorphosés, de coloration normale (côté dorsal brun olive, côté ventral jaune orange). Les animaux normaux et les mélaniques furent élevés jusqu’au printemps 1920 sous l’action de la Jumière naturelle et dans les mêmes conditions les uns et les autres. En avril et en mai 1920, on a essayé de les croiser natu- rellement, les mâles et les femelles mélaniques et, d’autre part, les animaux mélaniques avec les animaux normaux. Ces essais cepen- dant n'’amenèrent pas la fécondation des femelles ; de mème, les essais répétés au début d'avril 1921 ont donné un résultat négatif. Ne pouvant donc pas arriver à la fécondation des femelles par voie naturelle, on a eu recours à la fécondation artificielle. Maïs les femelles mélaniques n’ont presque pas eu d'œufs aptes à la fécon- dation dans les oviductes et même les femelles normales n'en avaient pas non plus (les unes et les autres capturées en 1918 et tenues en captivité jusqu'à 1921); on a donc eu recours pour la fécondation artificielle aux œufs provenant des femelles récem- ment capturées. Les expériences respectives se sont développées comme suit : Expérience 1. — 50 œufs provenant des femellés normales fu- rent fécondés, le 25 avril 1921, par le sperme des mâles mélani- ques aveuglés à l’état larvaire en 1918. 43 œufs provenant des mêmes femelles n’ont pas été exposés au contact du sperme et Le ioû is SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 979 aucun de ces œufs n’a commencé à se diviser. Des 5o œufs fécon- dés, environ 30 ont commencé à se diviser, et, au total, on a eu de ces œufs, entre le 6 et le 7 mai 192r, onze larves qu'on a éle- vées jusqu au 12 juillet 1921 à la lumière naturelle, sur une litière grise et, en général, dans les mêmes conditions que les larves témoins (provenant de la fécondation artificielle des œufs des femelles récemment capturées, par le sperme des mâles nor- maux tenus en captivité en 1918-1921). Aucune distinetion de coloration ne s’est présentée entre les larves provenant aussi bien des pères mélaniques et des mères normales que des parents de coloration normale : celle-ci était invariablement normale. Expérience 2. — 386 œufs, provenant de femelles normales sont fécondés, le 24 avril 1921, par le sperme de quelques mâles mélaniques aveuglés en 1918 à l’état larvaire. 146 œufs prove- nant des mêmes femelles ne furent pas exposés au contact du sperme êt aucun de ces œufs n'a commencé à se diviser. Des 386 œufs fécondés, on a eu, entre le 6 et le 8 mai 1921, 68 larves qu'on a élevées jusqu'au 12 juillet 1921 à la lumière naturelle, sur une litière grise et, en général, dans les mêmes conditions, que les témoins (voir l'expérience 1). Le résultat de cette expérience fut le mème que celui de l'expérience tr. Expériences 3. --— 156 œufs, provenant de femelles normales, furent fécondés, le 26 avril 1921, par le sperme de trois mâles qui, déjà métamorphosés et sexuellement adultes, furent, en août 1918, aveuglés par l’extirpation oculaire bilatérale ; cela avait eu comme conséquence, quelques semaines plus tard, le noircisse- ment homogène des faces, dorsale et latérale de leurs corps (sou- mis à l’action de la lumière naturelle). 5o œufs provenant des mêmes femelles n'ont pas été exposés au contact du sperme et aucun d'eux n’a commencé à se diviser. Des 156 œufs fécondés, on a eu, entre le 7 et le g mai 1921, 29 larves, qu'on a élevées comme les témoins, à la lumière naturelle et sur une litière grise, jusqu'au 12 juillet 1921. Le résultat de cette expérience fut le même, que celui des expériences TETE Épérience h. — Alors j'ai voulu savoir si les larves prov Ensnt du croisement d’un mâle mélanique avec une femelle normale, n'ont pas de tendance plus accentuée à une coloration plus foncée. Quand on leur extirpe les yeux bilatéralement tout en les expo- Sant à l’action de la lumière naturelle. J'ai donc pratiqué l’extir- pation bilatérale, le 17 mai 1921, sur dix larves provenant du dit croisement et sur dix larves provenant de parents normaux (toutes ces larves provenaient de l'expérience 2). Je les ai élevées sur une _ litière grise et sous l’action de la lumière naturelle, jusqu'au 1° juillet r921. Les ro premières larves sont devenues is foncées, sous l’action de la lumière naturelle, aussi bien que les dix autres 980 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE et la vitesse ce cette évolution a été identique dans les deux grou- pes. Pour le moment je présente ces faits sans les expliquer, mais je note que Krammerer affirme avoir obtenu plusieurs fois des larves faiblement mélaniques, provenant de Proteus anguineus « aveugles de naissance » et dont la coloration est devenue méla- nique sous l'influence de la lumière naturelle, et cela même dans le cas, où, seul, le père était devenu mélanique. (Institut zoologique de l'Université Jan Kazimierz, Lwow). ACCOUTUMANCE EXPÉRIMENTALE A L'INSOLATION OÙ A LA CHALEUR ACCOUTUMANCE OÙ IMMUNITÉ, par Charles Ricnér fils. Dans cette note, nous présentons les résultats obtenus chez les : ae AA F Ê 2 ë \ Souris qui, insolées ou chauffées une première fois, sont, quelques jours plus tard, soumises de nouveau à la chaleur ou à l’insola- tion. Nous avons observé une véritable accoutumance dont la dé- monstration expérimentale n'avait pas encore à notre connais- sance été donnée ; cette accoutumance semble obéir dans une cer- taine mesure aux lois de l’immunité. Notre dispositif a déjà été décrit dans notre note d'octobre dernier, nous n'y revenons pas. Signalons tout d'abord les résultats observés chez les Souris qui n’ont été chauffées que peu de temps, c'est-à-dire moins de 15 minutes par exemple. Dans ces conditions, même si le chauffage (chauffage préparant), est intense et suffisant pour tuer la moitié des Souris, il ne se produit pas d’accoutumance. Mais si on soumet les Souris à une chaleur mème moins forte 36 à 40° par exemple, pendant un certain temps, 20, 4o minutes ou mieux 1 heure alors l’accoutumance apparaît, c’est ce qui ressort de la lecture de notre tableau. Dans ce tableau, on voit ceci : Avant le 0° jour, il n'y a pas d’accoutumance. Il semble même que les premiers jours de ces expériences et d’autres, non relatées ici, il y ait légère hypersensibilité, ce qui tient probable- ment à ce que les Souris ainsi chauffées sont encore malades qe on les remet pour la 2° fois à l’étuve. 2° Du 20° au 4o° jour environ, il y a résistance plus grande des. animaux à la chaleur puisque sur 13 animaux, 10 résistent plus longtemps que les témoins, et 3 suecombent à peu près en même temps qu'eux. LS Yi 15" Re SÉANCE DU 260 NOVEMBRE 20 il ny à plus d'accoutumance. 981 3° Après le 50° jour, autant qu'on peut le dire de 2 expériences, Tableau indiquant la rapidité de la nvort par coup de chaleur chez les Souris qui ont été chauffées ou insolées quelques Jours auparavant pendant un certain temps. Durée du Mode du premier chauffage Mode du deu- chauffage en minutes xième chauffage 1 Chaleur sèche 28 Chaleur sèche 2 Id. - Id. Id. 3 Id. Id. Id. 4 Id. Id. Id. ) Id. Id: Id. 6 Id. ho Id. DAS Id. Id. Id. 8 Id. 39 id. 9 Soleil 17 Soleil 10 Chaleur sèche 35 Chaleur sèche 11 Soleil 60 Soleil 12 Id. 57 Chaleur sèche 19 Id. 15/4 Id. 14 Id. 60 Id. Ainsi, dans certaines conditions, à la chaleur et si on représente par Nombre de minules pen dant lesquelles résisten Te les animaux les animaux Intervalles de temps entre les deux chauffages en expériences (émoins 2 jours 27 32 6 jours 39 Az Id. 45 ho 12 jours 53 53 16 jours 292 20 30 20 jours 33 20 Id. 48 3 Id. 33 18 35 jours + de r04 60 + de 104 97 + de 104 104 36 jours 25 25 30 37 jours 89 57 92 57 37 jours 30 33 50 53 43 et zx jours 18 13 9 9 30 19 50 jours 13 1 25 17 on peut habituer les animaux 100 la résistance des témoins, celle de ces animaux serait schématiquement de l'ordre de 130 à 150. Cette accoutumance paraït être comparable à l’immunité, puis- que, comme elle, elle exige pour apparaïtre un certain temps d'incubation et que, comme elle, elle diminue ou disparaît plus Dctard. Néanmoins, nous n'avons pu transmettre de façon évidente -cette immunité par injection de sang de Souris ou de Rats chauf- fés, et les résultats de 5 expériences faites dans ce but sont restés ‘douteux. Ajoutons qu'il n’y a pas de tachysynétie. (Laboratoire du P° Roger). SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE CHRONAXIE NORMALE DU NERF FACIAL ET DES MUSCLES DE LA FACE CHEZ L'HOMME. LEUR CLASSIFICATION FONCTIONNELLE PAR LA CHRONAXIE, par Georges BouRGuIGNON et A. Tupa. L'un de nous, dans une série de travaux antérieurs (1) a montré que la chronaxie classe les muscles des membres suivant leurs fonctions. Outre l'intérêt qu'il y avait, au point de vue de l’élec- trodiagnostic, à établir la valeur normale de la chronaxie des muscles de la face, il était intéressant de rechercher si cette clas- sification se retrouvait à la face. ‘ Dans ces recherches, nous avons mesuré la chronaxie avec la technique simplifiée de l’un de nous (2), permettant d'appliquer à l'Homme la méthode de Lapicque de mesure de la chronaxie à l’aide des décharges de condensateurs (3). Les excitations sont faites en méthode monopolaire avec des électrodes impolarisables. d'argent et chlorure d'argent (4). L’électrode différenciée est un petit tampon de 12 mm. de diamètre. Toutes les mesures ont été faites ave® l’électrode différenciée négative. La mobilité très grande de la peau de la face, et la difficulté de bien immobiliser la tête, rendent la mesure de la chronaxie un peu plus difficile à la face que sur les membres. Avec une ta- ble d'appui, comme celle qui existe dans l'installation de l’un de nous (5) et quelques précautions, on arrive à vaincre ces diffi- cultés. Nous avons d’abord fait les mesures sur nous-mêmes. Le D° Banu a bien voulu se prêter aussi à nos recherches, et nous l'en remercions. Nous avons ensuite fait quelques mesures sur cinq sujets normaux quelconques. Nous avons obtenu des résultats très concordants qui nous ont permis d'établir un tableau de la va- leur normale de la chronaxie des principaux muscles de la face. Pour un muscle donné, nous avons trouvé la même chronaxie par excitation de son point moteur et par excitation du nerf. Sur la même branche de division du nerf, nous avons pu, sans dé- placer l’électrode, prendre la chronaxie de deux museles de chro- naxie différente, et nous avons trouvé, pour chacun, la même (1) G. Bourguignon. €. R. de la Soc. de biol., juillet 1917. C. R. de l’Acad. des sc., 29 janvier 1917, 29 mai 1917, Revue neurologique, juillet 1913. (2) Bourguignon. C. R. de la Soc. de biol., 30 avril 1927. (3) L. Lapicque. C. R. de la. Soc. de biol., 7 mai 1910. (4) G. Bourguignon. C. R. de la Soc. de biol., 14 juin 1913. (5) G. Bourguignon. Soc, franç. d’électrothérapie el radiologie, janvier 1920. SÉANCE DU 26 NOVEMBRE Q O2 chronaxie qu'au point moteur. Voici un exemple de cette expé- rience. 10 novembre 1920. — Petite électrode négative sur la branche de division supérieure de la branche supérieure du nerf facial. Sans déplacer l’électrode, on prend successivement le seuil de la contraction du sourcilier et du frontal, Nerf Point moteur ET Rhéobase Chronaxie Rhéobase Chronaxie Sourcilier .. 25 V. 0,8 m.A. O S. 00028 35 NV. x1,1 m.A!' O S, 00024 HérontalW "07. 0,9 mA: 0 S. 0002 SON: r,2 m:A. 0 S. 00000 Voici le tableau de la valeur normale de la chronaxie des prin- cipaux muscles de la face. Dans ce tableau, nous donnons, pour chaque muscle, la chronaxie la plus grande et la plus petite trou- vée dans le total des expériences sur le nerf et le point moteur les écarts sont peu importants : Chrouaxie moyenne dé Ne Muscles Chronaxie chaque groupe Fonctions Orbiculaire de la | paupière su- périeure . ... 0,0002 0,00064 sec. Orbiculaire de la paupière in- férieure....., 0,00092 0,00004 sec. Branche Grand ER | cn ocelace Releveurs supérieure du { tique .. . 0,00052 sec. M des trarise nerf facial. JReleveur de l’ai- le du nez .... 0,00044 0.,00052 sec. Orbiculaire de la lèvre supér. 0,00052 0,00068 sec. Écontal Pr 0,00048 0.000068 sec. ] Sourcilier...... 0,09024 0,00036 sec. | Ce de la lèvre infé- u Afbais- Branche rieure ..... 0:00028 0,00056 s 000030 sec. seurs des inférieure. Carré du men- “ À traits. LONPAEPEECEE 0,0002$ 0,00030 $ Houppe du men Hood coopbons 0,00028 : 0,00090 s En étudiant ce tableau, on voit que tous les muscles inversés par la branche supérieure du facial ont tous la même chronaxie, sauf le sourcilier. Elle est du même ordre de grandeur, que celle des muscles postérieurs de l’avant-bras (1), (extenseurs el supina- teurs: + —=0°,00044 à 0°,00065), innervés par le nerf radial. Tous les muscles innervés par la branche inférieure ont une chronaxie plus petite, du même ordre de grandeur que celles des muscles anté- rieurs de l’avant-bras (fléchisseurs et pronateurs : + =0°,00024 à 0°,00036), innervés par les nerfs médian et cubital. Enfin, il est (1) G. Bourguignon, loc. cit. 984. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE remarquable de trouver encore à la face, dans le domaine du nerf de grande chronaxie, un muscle, le sourcilier, qui a la même chro- naxie que les una de petite chronaxie. Il est facile de voir que, à la face comme aux membres, la chro- naxie est en rapport avec la fonction. En effet, en laissant de côté les orbiculaires, dont les fonctions sont difficiles à analyser, les muscles de grande chronaxie relèvent les traits (frontal, zygomati- ques, releveurs de l'aile du nez et de la lèvre supérieure), tandis que les muscles de petite chronaxie les abaïissent (soucilier, mus- cles du menton). On peut assimiler les premiers aux extenseurs et les seconds aux fléchisseurs, et on trouve le même rapport. (sensiblement :/2) entre la chronaxie de ces deux groupes à la face ainsi qu'au niveau des membres. La loi de la classification fonctionnelle des muscles par la chro- naxie, établie sur les membres par l’un de nous, se e MéniHe donc à la face. (Laboratoire d’électro-radiothérapie de la Salpêtrière). LE RÔLE DES ACTIONS MÉCANIQUES DANS LA CROISSANCE EN ÉPAISSEUR DES RACINES ET DES TIGES. Note de E. BLocu, présentée par M. Morriamn. L'observation de plantes recueillies dans des moraines de gla- ciers où elles avaient poussé en partie sous des plaques schisteu- ses, et les dissymétries de structure paraissant résulter de leur vé- sétation dans ce milieu, nous ont conduite à tenter des expé- riences sur le rôle de l’action mécanique dans la croissance en épaisseur des racines et des tiges. jo Ces expériences ont été réalisées avec 2 types de dispositifs employés pour emprisonner une portion de racine ou de tige. L'un de ces dispositifs est composé de 2 plaques de verre (carrées de 2,5 em. de côté) entre lesquelles on place une jeune germi- nation, après quoi on immobilise les plaques de verre en enrou- lant autour d'elles un fil de laiton. On remet la racine en terre. Dans le »° dispositif, on remplace les plaques de verre par un tube de verre cylindrique de faible diamètre intérieur (r, 2 ou 3 mm.) et de r cm. de longueur. Ces tes ont été cultivées jusqu'à leur fructification, con- curremment avec des témoins. Elles n'ont différé sensiblement des échantillons témoins ni par le port, ni par la taille, ni par le développe ment général. Mais on assiste néanmoins chez ces plan- tes à des modifications locales profondes et très importantes à la SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 985 ——.———_— — — ——" —" " """"_——" — — ——————— fois au point de vue morphologique, anatomique, histologique et physiologique. Les déformations provoquées par les expériences que je viens d'indiquer sont étroitement localisées à la partie emprisonnée. I se forme un véritable isthme lamellaire ou cylindrique reliant 2 portions normales de racine ou de tige. (De nombreuses photo- graphies servent de documents pour les modifications morpholo- giques ainsi obtenues). Dans les expériences utilisant l’action mécanique bilatérale, l'étude anatomique révèle une structure symétrique par rapport à un plan. Les tissus libéro-ligneux forment un anneau elliptique souvent 5 à 6 fois plus épais suivant le grand axe de l’ellipse que suivant le petit axe. Les tissus lignifiés sont beaucoup plus abon- dants que dans les témoins (rayons médullaires lignifiés). Les for- mations subéro-phellodermiques évoluent dans le même sens au contact des plaques de verre, le liège, et, au dessous du liège, l'écorce secondaire, sont moins développées (dans certaines espè- ces 6 à 7 fois moins) qu'aux extrémités libres de l'organe soumis à l'expérience. La moelle est très réduite. La taille des cellules et des vaisseaux devient plus petite que dans les témoins (souvent _ 2 fois plus petite) ; le nombre des vaisseaux est généralement di- minué. Les membranes lignifiées peuvent atteindre une épaisseur double de celle des membranes normales. Dans les expériences utilisant l’action mécanique uniforme (emprisonnement dans un tube de verre) les caractères que je viens d'énumérer se retrouvent, sauf ceux qu'entraîne le dévelop- pement d’une symétrie bilatérale. Nous n'insisterons pas ici sur les autres modifications dues à cette action mécanique. Le: résultat physiologique le plus important qui ressort de ces séries d'expériences est le fait d’une circulation normale dans le bois et le liber. Ces racines et ces tiges, dont la forme et la structure sont com- plètement altérées dans la région emprisonnée, réalisent au point de vue physiologique un fonctionnement normal. La preuve la meilleure que nous en ayons est le fait que les feuilles et les fleurs végètent normalement : l’appel d'eau se fait donc dans le bois, par la portion rétrécie de la tige ou de la racine, comme dans les échantillons témoins. Pour le liber, l'indice le plus sûr que nous ayons de son bon fonctionnement est la tubérisation qui se fait au-dessous de l’emprisonnement (racine de Raphanus sati- vus). À propos du liber, il est utile de noter que, dans les tiges de Solanum nigrum, Fagopyrum tataricum, Helianthus annuus, il se forme un bourrelet immédiatement au-dessus de la partie em- prisonnée. Si le fonctionnement de la plante est normal, comme il vient 985 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE d'être dit, il convient d'ajouter que la partie emprisonnée de la tige ou de la racine réagit localement au point de vue physiolo- gique : l'emmagasinement des réserves (amidon) ou la formation de la Bleu de méthylène. — a) On injecte 5 c.c. d’une solution à 1 p. 100 dans la jugulaire droite d'un Chien de 17 kgr. Avant, on a fait une fistule vésicale, une fistule biliaire ; une canule ayant été ajustée à la jugulaire gauche pour la prise du sang. Au bout de 36 minutes rien d'apparent, ‘ni dans le sang, ni dans Ja bile, me — rem Ferments lactiques © du D BOUCARD Comprimés ; de ferment 4 , loctique 47 Lactéoi à du D BOUCARD ÆE ntérites { S RSLEE \ 4 État sabu rral des Voies digestives. Échantillon. - Écrire D' BOUCARD, 30, Rue (Singer - PARIS XVI ETABLISSEMENT THERMAL le mieux aménagé du Monde entier | BAINS - DOUCHES - PISCINES - MASSAGES THERMOTH ÉRAPIE ‘Ar chand,Bains d'air chaud Bains de lumière MÉCANOTHÉRAPIE COMPLÈTE RADIOSCOPIE — RADIOGRAPHIE RADIOTH heures 15, moment où l’on sacrifie l’animal. Il est impossible de constater la moindre coloration nette du sérum après coagulation, il a seulement une teinte jaunâtre. Dans la bile, 45 minutes après l'injection, on peut déceler la présence du rouge qui va en aug mentant jusqu'à la fin de l'expérience. Dans l’urine, 1 heure après l'injection, apparition du rouge, qui est toujours très net 2 heu- res 15 après l'injection, moment où l’on sacrifie l’animal. A° Teinture de tournesol. — On injecte dans la jugulaire droite d'un Chien de 10 kgr.,5 c.c. de tournesol neutre (teinture Pou- lenc). L'on fait des prises de sang et d’urine à des intervalles régu- liers. Jusqu'à 25 minutes après l'injection rien de visible dans le sérum. À partir de ce moment, teinte légèrement violette qui est toujours visible 1 heure 30 après l'injection. Si on acidifie légè- rement ce sérum, il tourne au rouge ; si on l’alcalinise, il tourne au bleu. De plus, l'examen spectroscopique vient confirmer la présence de tournesol dans le sérum. Jusqu'à 25 minutes après l'injection, rien de visible dans l’urine. Elle vire de teinte à ce . moment, et cette coloration spéciale persistait encore 1 heure 30 après l'injection. moment où l'animal est sacrifié. L’examen spec- troscopique montre que le tournesol dès la 25° minute a passé dans les urines. La bile de cet animal fut examinée seulement post-mortem. Ni l'examen direct, ni le spectroscopique ne permet- tent de conclure à là présence du tournesol dans cette bile. Deuxième cas. — La quantité de substance colorante injectée dans le système veineux. déjà grande dans les cas précités, a été encore renforcée, au point d’être vraiment colossale. 1° Lapin au rouge neutre. — Injection de près de 2 c.c. d’une solution à 2 p. roo, à un Lapin de 1.650 gr. On le sacrifie 1 heure 15 après l'injection. Le sang émet ün sérum qui n’a rien de par- ticulier sauf une légère teinte jaunâtre : la bile, l’urine sont très fortement colorées. [1 en est de même des muscles. À noter une 1028 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON _ (54) coloration très particulière au niveau de la partie terminale lym- phoïde de l’appendice et des plaques de Peyer. ; 2° Lapin à l'éosine. — Injection de 4 c.c. d'une solution à rp. 125 à un Lapin de 1.680 gr. On le sacrifie rs heure 15 après l’injec- tion. Le sang recueilli laisse échapper après coagulation un sérum extrêmement coloré : la bile est, elle aussi, très fortement colorée. Contrairement à nos cas précédents, les urines sont nettement tein- tées. Enfin les muscles de l'animal présentent une couleur rose très vive. | Ces deux expériences montrent que, malgré une élimination qui se fait surtout au niveau du rein et souvent au niveau du foie, quand la dose de colorant est trop considérable, ce dernier en- vahit plus ou moins tout l'organisme. Conclusions. — Les matières colorantes par nous essayées, in- troduites dans l’organisme d’un Mammifère (Chien, Lapin) s'éli. minent activement par les reins, dans certains cas par le foie, et dans d’autres, par les organes Iymphoïdes. 2° Malgré cette élimination, si la dose est trop forte, l’organis- me est plus ou moins envahi par le colorant. 3° Certaines substances colorantes doivent être plus ou moins détruites en des points qu'il reste à fixer, puisque, malgré une introduction abondante, on ne-peut les déceler dans le sérum (bleu de méthylène, rouge neutre). 4° Malgré les faibles quantités que contient le sang et que trahit cette non-coloration apparente du sérum, une élection éli- minatoire existe au niveau du rein et du foie puisque, dans le cas du bleu, la bile et l'urine sont visiblement colorées, et dans le cas - du rouge neutre l'urine. - 5° On est considérablement aidé pour la recherche, dans cer- {ains liquides, des matières colorantes, par les caractères spectros- copiques de ces dernières et aussi par les virages quelles présen- tent en milieu acide et alcalin. 6° Les matières colorantes introduites dans le sang sont assez rapidement éliminées, puisque dans un cas par nous cité, 24 heu- res après l'injection, on ne pouvait plus déceler le colorant. (Laboratoire de physiologie générale et comparée de la Faculté des sciences). | (55) SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1029 ACTION DU FORMOL SUR LES SOLUTIONS COLLOÏDALES AUTRES QUE LES ÉRUMS HUMAINS. EXPÉRIENCES BASÉES SUR LA PRÉCIPITATION mn DES ALBUMINES DES SÉRUMS SYPHILITIQUES PAR LE FORMOL, par GATÉ et G. Papacosras. *_ Lorsque nous avons communiqué L'an dernier à la Société nos premiers résultats concernant la formol-gélification, on nous avait suggéré que, peut-être fallait-il voir dans ce phénomène un trouble dans l'équilibre colloïdal du sérum et qu'il y aurait un certain intérêt à voir expérimentalement comment se compor- tent les autres solutions colloïdales par rapport au formol. Nous avons expérimenté dans ce but divers colloïdaux, le pro- targol, l’électrargol, la collobiase d’étain, l’or colloïdal, les solu- tions de peptone, les sérums animaux de Cobaye, de Lapin, de Cheval. Ces colloïdaux de nature diverse, traités par le formol, à des taux variables, n’ont montré aucune modification de leur so- lution. Un fait paraît donc acquis. Si, dans la formol-gélification, ii y à simpie perturbation colloïdale, ce qui est probable, cette ac- tion du formol reste particulière aux sérums syphilitiques. 2° Quel que soit le mécanisme de la formol-gélification, on pou- vait se demandér si dans le « gel » n'étaient pas captées les subs- —tances susceptibles de fixer le complément dans la réaction de Wassermann. Nous avons donc eu l’idée d'extraire de ce gel, par filtration sous pression, une certaine quantité de liquide, avec laquelle nous avons dans un second temps pratiqué une réaction de Wassermann. Dans le même but nous avons traité de la même manière les « coagula » blanchâtres obtenus par la précipitation en masse et rapide des albumines des sérums syphilitiques par le formol en excès. Le liquide obtenu a, comme dans le cas précé- dent, été expérimenté au point de vue de la réaction de Wasser- mann. Ïl aurait été curieux, dans ces conditions, d'obtenir des réactions de Wassermann négatives. Mais dans tous les essais que nous avons pratiqués, nous avons toujours constaté l'absence totale d'hémolyse, même dans les tubes témoins necontenant pas d’an- : sène. [Il fallait donc vraisemblablement incriminer l’action anti- hémolvytique du formol. Celle-ci est certaine, car à petites doses le formol empêche l’action du couple « complément de Cobaye- sérum Hémobytique Lapin anti-Mouton » sur les hématies de Mouton. Le problème, qui s'était posé à notre esprit, reste donc entier. Pour l’élucider, il faudrait débarrasser le liquide filtré du formol qui y est contenu et qui s'y trouve en combinaison probablement 1030 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (56) stable. Mais les manipulations qu'il faudrait dans ce but faire su- bir au sérum l’altèreraient vraisemblablement et seraient suscep- tibles de rendre la réaction de Wassermann ultérieurement im- possible. (Service des diagnostics de l’Institut baclériologique de : SUR UN MODE D'ÉLABORATION DE GRAISSE OSMIO-RÉDUCTRICE DANS LA CELLULE HÉPATIQUE DE SOURIS BLANCHE, par R. Noëz. ° Le mécanisme histologique de la formation de la graisse dans le cytoplasme a déjà fait l’objet de nombreux travaux. Altmann et Metzner, Arnold, L: et R. Zoja, O. et R. Van der Stricht, Lams, Van Durme, Bluntschli, Russo, Mile Loyez, Regaud, Dubreuil, Luna, Hoven, Athias, ont déjà signalé que les granula, les plas- mosomes, le chondriome, sont susceptibles d'élaborer de la graisse. La plupart de ces observateurs ont décrit, dans des orga- nes différents, des grains mitochondriaux renfermant dans leur intérieur des substances graisseuses ou lipoïdes. Altmann, au contraire, dans le foie de Grenouille, a vu la graisse apparaître d’abord à la périphérie des granula, pOur gagner ensuite leur par-. tie Lans ° Par l'emploi, sur la cellule hépatique de la Souris blanche, de méthodes de recherches convergentes nous sommes arrivé aux résultats suivants. L'’hématoxyline ferrique utilisée soit après. la fixation de Regaud, soit après la fixation de Meves, montre une alternance très nette entre le chondriome et la graisse intracel- lulaire ; celle-ci est représentée, dans le premier procédé, par des vacuoles vides de leur contenu qui a été dissous par l'alcool, et dans le second procédé par des granulations noircies par l'acide osmique. Là où les grains noirs sont très nombreux, le chondrio- me est presque absent ; tandis qu’on retrouve un chondriome abondant là où les granulations sont rares ou inexistantes. Cette alternance fait songer à une élaboration mitochondriale de graisse, et nous a poussé à en rechercher une preuve morpho- logique nette. La méthode de Benda nous a montré des figures en tous points superposables à celles obtenues par Altmann- À côté de granulations entièrement noires, on aperçoit des mito-, chondries granuleuses colorées en violet dont la périphérie est tracée par un cercle noir ; souvent le cercle est incomplet; et seule une partie de la circonférence de la mitochondrie est en- tourée de noir. Mais n'est-ce pas là un effet d'optique, ou une FOURNITURES GÉNÉRALES POUR LABORATOIRES DE BACTERIOLOGIE ET D'HISTOLOGIE Les Ftablissements POULENC Frères Atelier de Construction d'Appareils de précision sciertifiques et industriels 122, Boulevard Saint-Germain, PARIS Siège social :, 92, rue Vieille-du-Femple . 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Sur ces ob- jets, on aperçoit en effet des cercles noir foncé dont le centre très faiblement osmio-réducteur présente une teinte gris clair. Les . o e° © 0 y ps De Z Figure 1. Vue d'ensemble de deux cellules hépatiques ; mitochondries cerelées de graisse osmio-réductrice : granulations graisseuses définitivement consti- tuées. (Meves-Benda). : Figure 2. Dessin de détail montrant: 1° Un chondrioconte et des mitochon- dries élaborant de la graisse à leur surface ; 2° des mitochondries vésiculeuses élaborant un produit à leur intérieur (1) ; 3° des mitochondries granuleuses et des bâtonnets au repos (Meves-Benda). Figure 3. Premiers stades de l’élahoration de la graisse par les mitochondries (Meves-Küll). (D Sur quelques attitudes fonctionnelles du chondriome de la cellule hépa- tique. C. R. de l’Acad. des sc., mai ro2r. 1032 - . RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (58) préparations au scharlach R montrent des images superposables, dont le centre est rose pâle et la périphérie rouge foncé. C’est la confirmation des observations d’Altmann : la graisse commence par se déposer à la périphérie de la mitochondrie. Est-ce seulement les mitochondries granuleuses qui peuvent élaborer de la graisse, comme certains auteurs le prétendent ? Les chondriocontes ne peuvent-ils jouer un rôle analogue, sans se fragmenter au préalable en plastes ? Pour résoudre cette ques- tion nous avons examiné la périphérie de nos préparations fixées au Meves, ou la fixation a saisi les éléments avant tout phénomène autolytique. Plus ayant dans l’épaisseur de la coupe, vu la lenteur de pénétration de l’acide osmique, on ne voit plus que des mito- chondries granuleuses qui représentent pour une bonne part des chondriocontes autolysés. En bordure de nos préparations, nous avons retrouvé tous les stades du cycle évolutif sécrétoire du chondriome. Nous avons observé des images absolument typi- ques : l’une d’entre elles est figurée ci-contre à un très fort gros- sissement ; il s'agit d'un chondrioconte coloré en violet par la méthode de Benda et entouré sur tout son pourtour d’une coque graisseuse noire. Il ne peut s’agir ici d’un faux aspect. 3. Sur des préparations traitées par les méthodes d’Altmann ou de Kull, nous avons pu voir en certains points de minuscules gra- nulations noires siégeant à la périphérie des mitochondries tein- tées en rouge ; ces granulations d’abord uniques, augmentent de nombre pour confluer ensuite en une bande qui cercle plus ou moins complètement la périphérie du chondriome. Souvent ces grains noirs sont situés dans l’aire de la sphère mitochondriale, et ont parfois un aspect analogue à celui offert par une plaque équatoriale dans une cellule en mitose. Ces figures, contrôlées sur des préparations fixées par le Meves, mais non colorées, ne nous paraissent pas relever d’une erreur ou d’un artifice de tech- nique. Aussi nous émettons l'opinion, au moins à titre d'hypo- thèse, qu’elles représentent le stade initial de l'élaboration d’une graisse osmio-réductrice par le chondriome de la cellule hépati- que. h. En résumé, le chondriome de la cellule hépatique élabore de la graisse. Cette élaboration se fait à la surface des éléments mitochondriaux : mitochondries ou chondriocontes. Elle débute par l'apparition de petits grains osmio-réducteurs d’abord sépa- rés, qui confluent ensuite pour former une coque graisseuse en- tourant complètement l’élément élaborateur. (Laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine). (59) SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1033 ORIGINE ET ÉVOLUTION DES VACUOLES DANS LES CELLULES VÉGÉTALES é ET GRAINS D'ALEURONE par À. GUILLIERMOND. Les travaux de Dangeard ont démontré que les vacuoles ren- ferment toujours en solution colloïdale une substance douée du pouvoir de fixer les colorants vitaux et que le système vacuolaire est représenté, dans les points végétatifs, par un grand nombre d'éléments très petits, constitués par une solution très concentrée de cette substance et qui se présente sous forme de grains et de filaments très semblables à des mitochondries. Grâce à la subs- tance qui les constituent, ces éléments ont le pouvoir d’absorber l’eau, ils s’hydratent et contractent des anastomoses, produisant, des figures en réseaux, puis se fusionnent pour constituer, dans les cellules plus différenciées, de grosses vacuoles très fluides dont le suc renferme toujours, en solution très diluée, la substance ca- pable de fixer les colorants vitaux. Nos recherches ont démontré ensuite que les formes initiales de ce système vacuolaire ne correspondent pas à ce que l’on en- tend sous le nom de chondriome. Elles n'ont qu'une simple res- semblance morphologique avec les mitochondries, mais s’en dis- tinguent facilement par tous leurs caractères histo-chimiques ;. pouvoir électif vis-à-vis des colorants vitaux, non conservation par les techniques mitochondriales. Dans les préparations traitées par les méthodes mitochondriales, elles apparaissent au sein du cytoplasme sous forme de fins canalicules incolores. Quant au produit colorable de ces vacuoles, il ne correspond que dans les Champignons et quelques Algues à la substance que nous avons désignée sous le nom de métachromatine. Au con- traire, dans la plupart des Végétaux, il ne présente aucun des ca- _ractères de la métachromatine, si ce n’est celui de fixer les colo- rants vitaux. Il nous semble être constitué, au moins dans beau- coup de cas, par des protéines solubles dans l’alcool auxquelles s'ajoutent très souvent des composés phénoliques également capa- bles de fixer des colorants vitaux. Une note récente de Pierre Dangeard, vient de montrer que, dans les Gymnospermes, les ou des diverses cellules de la plantule en voie de germination dérivent directement des grains d’aleurone :; ceux-ci existent dans toutes les cellules sous forme de petits corpuseules arrondis, qui, dès le début de la germina- tion, s’allongent en filaments. Les recherches que nous poursuivons depuis quelques temps tendent à confirmer ces résultats. Nous avons suivi l'évolution 1034 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (Gt) du système vacuolaire dans un certain nombre de graines (Hari- cot, Ricin, Orge). Avant la maturation et au début de la germi- nation, toutes les cellules offrent des vacuoles dont le contenu fixe les colorants, mais ne se colorent pas par les méthodes mito- chondriales. Très petites dans la plupart des cellules peu diffé- renciées de la plantule, elles offrent dans les cotylédons et l’albu- men le caractère de grosses vacuoles. À la maturation, ces va- cuoles se déshydratent et sont pour ainsi dire figées dans le stade de développement où elles se trouvent ; elles correspondent alors aux grains d’aleurone, qui, dès leur apparition, se colorent forte- ment par les méthodes mitochondriales. Dès le début de la ger- mination, ces grains d’aleurone, par hydratation, se transforment de nouveau en vacuoles qui lorsqu'elles sont petites peuvent s’al- longer en filaments et prendre des formes niitochondriales, mais - dès ce moment les techniques mitochondriales ne les fixent -plus et condensent leur contenu, au sein des vacuoles, sous forme de corpuscules dont la coloration par les méthodes mitochondriales diminue d'intensité et bientôt cesse de se produire. Ces phénomènes sont très nets dans l’Orge. Dans une graine à l’état de vie ralentie, préalablement gonflée dans l’eau, toutes les cellules de la radicule, par exemple, renferment des grains d’aleurone à l’état d'un très grand nombre de corpuscules ronds colorables par le rouge neutre et à peine plus gros que les mito- chondries (fig. 3). Dès le début de la germination ces éléments s’allongent en bâtonnets, puis en filaments ressemblant tout à fait à des mitochondries, ensuite ces filaments s’anastomosent en réseaux (fig. 4 et 5), qui, par fusionnement, se transforment peu à peu en grosses vacuoles typiques dont le contenu peut pré- cipiter sous l'influence de colorants vitaux, sous forme de cor- puscules. Les vacuoles filamenteuses paraissent se distribuer en- tre les deux cellules-filles pendant les mitoses (fig. 3). Par les techniques mitochondriales, les vacuoles filamenteuses se trans- forment en canalicules incolores (fig. 1 à 3), dans lesquelles le contenu apparaît parfois condensé en corpuscules (fig. 2 à 5), qui rarement se colorent et en tous cas ne peuvent se confondre avec les mitochondries. Les faits que nous avons observés tendent en outre à prouver qu'il paraît exister une certaine reversibilité entre les vacuoles typiques à contours très fluides et les pelites vacuoles à formes pseudomitochondriales. Il semble que les vacuoles typiques déri- vées de l'hydratation et des fusionnements des vacuoles filamenteu- ses à contours semi-fluides, peuvent à leur tour se morceler, se déshydrater et se transformer en petites vacuoles filamenteuses. Les faits observés par Emberger dans l’évolution du système va- cuolaire des Ptéridophytes, ceux que nous avons signalés récem-. ATELIERS A. COLLOT % ._ C. 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La vérification expérimentale est évidemment possible. La me- sure des surfaces S, et S, n'offre aucune difficulté spéciale. Celle des volumes V, V, et V, qui sont de l’ordre des m. m. c. est beau- coup plus délicate, si l’on veut obtenir des chiffres qui ne soient pas fantaisistes. Je reviendrai sur mon mode opératoire. J’ai fait une trentaine de mesures, tant sur des individus isolés, (tous fe- melles) que sur des groupes de dix individus. Voici quelques résul- tats : V en mme. Vi en mmc. Ve en mme. Molge vulgaris ({ndividus isolés)..... Se 7,3 5,4 5,0 — — ee ee IO,I 6,9 5 » — A CRE RE 6,8 4,8 OL — = M le de ei 11,0 8,0 7,8 = AN RS ete de - 9,0 DRE 3,8 — à Me OU ERNE = DE à 8,7 5,9 Molge palmatus (groupes de 10)......... À 8,8 5,1 9,2 De Les Rte dl à TT 5,5 3,9 1048 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les résultats obtenus sont tous conformes aux prévisions, sauf deux ou trois. Dans certains cas, les différences entre le résultat attendu et celui que j'obtenais étaient si énormes qu'il devait y avoir un autre facteur en jeu. J'y reviendrai également. En résumé l’un des facteurs qui règle le volume de la partie ré- générée, c'est la valeur de la surface de régénération. En défini- tive, cette dernière, résulte de la régulation. Nous pouvons donc donner une réponse affirmative à la question posée dans notre précédente note : la régulation inhibe la régénération, comme in- versement la régénération entrave la régulation. Est-ce le seul facteur ? Certainement non. D'une part, il est dif- ficile de pratiquer une vérification expérimentale dans le 1/3 ter- minal. L'incertitude dans les mesures y atteint une trop grande importance. D'autre part, si on pratique la section dans le 1/3 proximal, 1/5 environ des cas donnent une différence énorme avec le résultat attendu. Il y a là un facteur sur lequel je reviendrai. Quoi qu'il en soit, la valeur de la surface de régénération est bien le facteur essentiel qui joue dans le tiers moyen. SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1049 DE L'ACTION MYOCLONISANTE POUR LE COBAYE DU SÉRUM DE CERTAINS ÉPILEPTIQUES, par Ph. Pacnrez, J. Mouzon et TURPIN. M. Auguste Lumière a, dans une de ses communications sur l’anaphylaxie, signalé accessoirement que le sérum d'’épileptiques injecté dans le ventricule gauche du Cobaye provoque des acci- dents d’épilepsie entraînant la mort (1). Nous avons voulu étudier ce fait intéressant et entrepris à ce sujet quelques expériences (2). Elles nous ont permis rapidement de constater que le phéno- mène décrit par À. Lumière ne paraît se rencontrer chez le Co- baye que d’une façon assez exceptionnelle. En effet, sur quinze Cobayes neufs, auxquels nous avons fait une injection intracar- diaque de 2 c.c. de sérum d’épileptique, trois seulement ont pré- senté des convulsions généralisées suivies de mort. L'un de ces animaux, et le seul de la série, avait reçu une injection de 4 c.c. de sérum. Par contre ces recherches nous ont permis de constater l’exis- tence d’un autre phénomène, très curieux, consécutif aux injec- tions de sérum d’épileptique. Quelques minutes après l'injection, l'animal présente des secousses brusques, des myoclonies sié- geant surtout dans les muscles du cou, du tronc, quelquefois dans les muscles des membres. Sur les douze Cobayes qui n’ont pas eu de convulsions généralisées, neuf ont présenté ce phénomène. Pensant qu'il pouvait être dû à une action sur les centres ner- veux, et pour éviter d’autre part les inconvénients des injections intracardiaques qui sont toujours susceptibles de provoquer des accidents d’hémopéricarde, troublant toute la symptomatologie, nous avons eu recours dans neuf autres expériences à l'injection de sérum dans le bout périphérique de la carotide. Pour être bien supportée cette injection doit être faite lentement, à la dose de I C.C. par minute, et en employant du sérum à 37°. Dans ces conditions, un Cobaye d'environ {oo gr. ayant reçu _2 c.c. de sérum normal présente des phénomènes de frissonne- ment, du hérissement des poils, de l’incurvation du tronc, mais point de phénomènes myocloniques. L'animal qui a reçu du sé- rum d'épileptique présente, en plus, des secousses myocloniques qui sont presque constantes (8 résultats positifs sur 9 expériences). Ces secousses en décharge électrique sont quelquefois assez vio- (x) A. Lumière. Rôle des colloïdes chez les êtres vivants, p. 136. (2) Nous n’avons dans ces recherches utilisé que des Coboyes mâles, pour évi ter les phénomènes de résistance spéciale des femelles en état de gestation, si- gnalés par À, Lumière. : 1050 à SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE lezites pour faire sauter l'animal sur place. Elles se groupent géné- ralement en séries, quelquefois de 4o, 50 secousses à intervalles de 20 à 830 secondes sans rythme régulier. Ces myoclonies peuvent se reproduire pendant seulement quelques minutes ou persister quel- quefois pendant plusieurs heures, se reproduisant alors en séries survenant à intervalles plus ou moins éloignés. Les animaux que ont présenté ces accidents ont, dans la règle, survécu. La propriété myoclonisante manquait dans le sérum de deux individus normaux, d’un cardiaque, d’un urémique, d’un diabé- tique, d’un paralytique général. C’est une propriété thermolabile que fait disparaître le chauffage du sérum pendant dix minutes à 58°. Elle n'est pas propre au sérum et consécutive à la coagulation du sang, car le plasma citraté d’épileptique a la même ation que le sérum. Une première injection d’une dose faible de sérum ne préserve pas contre l’action myoclonisante d’une dose plus forte. Nous poursuivons actuellement des recherches sur la question de savoir si cette propriété myoclonisante du sérum est absolu- ment spéciale à l’épilepsie, si elle est constante dans les diverses variétés d'épilepsie, si elle est susceptible de variations. Nous pouvons seulement dire que nous l’avons constatée dans le sérum de quatre sujets, atteints d’épilepsie dite essentielle, et que chez deux de ces sujets la médication par le gardénal ne la faisait pas disparaître d’une manière constante. SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE IG VARIATION PÉRIODIQUE DE LA SENSIBILITÉ DE L'OEUF DE Sabellaria alveolata L.., AUX SOLVANTS DES GRAISSES, par E. FAURÉ-FREMIET. Herlant a montré (1) que, chez l’œuf d'Oursin, le cycle de la division cellulaire s'accompagne de variations périodiques de la perméabilité ou de la sensibilité à divers composés chimiques. Ce fait, basé sur de remarquables séries d'expériences, implique des conclusions importantes pour la physiologie cellulaire. Dans une note précédente (2), j'ai montré que la substance fon- damentale du cytoplasma de l’œuf des Sabellaria se gonfle sous l’action des solvants des graisses tels que l'alcool, l’éther, le chlo- roforme en solution dans de l’eau de mer. Cependant, si l’action d'un tel mélange est prolongé, ou si la proportion de ces corps est augmentée, on observe une précipitation des albuminoïdes cytoplasmiques, et une cytolyse rapide rappelant la « cytolyse noire », de Loeb. J’ai répété sur l'œuf de Sabellaria alveolata quelques-unes des expériences d'Herlant relatives à l’action des solvants des graisses, en partant de l’oocyte au moment de la ponte. Une première série d'essais permettait de déterminer la compo- sition des mélanges favorables pour une étude des variations pos- sibles de la sensibilité de l’oocyte et de l'œuf de Sabellaria. Les mélanges, alcool + éther ou encore alcool + chloroforme m'ont donné les résultats les plus sensibles et les plus comparables. La concentration d’un tel mélange dans l’eau de mer était ensuite choisie de telle sorte qu’agissant sur des œufs de Sabellaria d'âge différent, et intimement mêlés, ils provoquent la cytolyse chez les uns tout en laissant les autres normaux. Pour l'expérience pro- prement dite, les œufs pondus par une grosse femelle dans l’es- pace d’une minute environ étaient lavés et placés dans un petit cristallisoir, sous une couche d’eau de mer normale peu épaisse ; à intervalle de temps régulier deux prises étaient faites avec une pipette spéciale ; un volume déterminé du liquide prélevé et ren- fermant environ 200 à 250 œufs était intimement mélangé avec un volume également déterminé d’eau de mer additionné d'alcool et de chloroforme par exemple, puis déposé sous forme d'une grosse goutte sur une lame placée dans une grande chambre hu- mide à sable. Après deux heures à deux heures et demie ces gout- tes étaient examinées dans leur ordre chronologique et la propor- (x) Le cycle de la vie cellulaire chez l'œuf activé. Arch. de biologie, -1920. (>) C. R. de la Soc. de biol., 26 nov. 1921. Discontinuité dans l’évolution: morphologique du chondriome de l’œuf de Sabellaria alveolata. 1052 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tion des œufs cytolysés était calculée pour 100 après numération. Le premier résultat de ces expériences est de montrer que la proportion des œufs cytolysés peut varier pour un même mélange entre o et 42 p. 100 par exemple et que cette variation considérée en fonction du temps, est soumise à un rythme régulier. Temps en Intervalle entre minutes les maxima Œufs cytolysés p. 100 Stade (Série A) (e) » » » Ponte 5 » 39 » » 10 ; » 36 » Vésicule germinative HE) 12 ». 5r » » 20 » - 52 » » 25 » ‘10 » Prophase de maturation 27 25 m. I » » S 30 » ï » Premier fuseau 32 D) n » » 35 » 39 » » 40 » 93 » Métaphase 45 » 38 » » 5o » 19 » » 55 » 6 » » 60 30 M. D » » 65 » 3 » » 70 » # Do » ; » =5 » ho » » 80 » 36 » » 85 » I » » 90 30 M. qe (Série B Fécondation (Série B seule) 99 » O OA RON D) 100 » 35 28 » 105 » 10 23 1° globule polaire 110 » 5 6 » à 119 » 2 o » ‘ 120 35 m (e) 3 » 125 » On (e) ». 130 » O 30 » 135 » 4x tar 2€ globule polaire 140 » 20 2 » 145 » 10 26 Métaphase du 1° fuseau de segmentation 150 25 m (e) 0 » 155 » (e) 8 » 160 » () CO Stade IT =, 163 » eo) (o) » 165 » » () » 150 » » Co) » 179 25 m » 25 Début du Stade IV 180 » » » 185 » » ho Stade IV 190 » » 30 » SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1053 C'est ainsi que 5 minutes après la ponte, les œufs ont une sen- sibilité moyenne, qui s'accroît bientôt pour descendre ensuite à zéro puis remonter jusquà un maximum remarquable au début de la métaphase de la première figure de maturation ; la sensibi- lité diminue à nouveau avant de remonter encore et ainsi de suite: après 2 heures 30 cependant, la sensibilité de l’oocyte s’atténue sensiblement et perd son caractère périodique. Si après une heure on sépare et on féconde une partie des œufs étudiés, on constate qu'ils conservent leur rythme primitif, les maxima de sensibilité de l'œuf correspondant cette fois à l’ana- phase de chacune des divisions de maturation ; puis le rythme se complique de maxima plus faibles intercalés aux demi-pério- des, la sensibilité augmentant toujours, semble-t-il, au début et à la fin des deux premières mitoses de segmentation (1) ; à partir du stade IV, le rythme s’atténue et devient indistinct ; mais l’on constate, en même temps, que, dans les meilleurs élevages, la division des différents œufs ne se fait plus synchroniquement après ce stade. Les chiffres consignés dans le tableau suivant expriment la pro- portion pour 100 des œufs cytolysés aux divers moments d’une ex- périence qui à duré 3 heures 20 minutes et pendant laquelle la température a varié régulièrement de 21°7 à 22°4. La moitié du lot des œufs en expérience a été fécondée après une heure 30 (série B), et les deux séries ont été étudiées parallè- lement à partir de ce point. La périodicité des maxima de sen- sibilité soulignés dans le tableau ci-joint oscille entre 25 et 35 mi- nutes (moyenne : 28 minutes). L'examen cytologique des œufs en expérience montre que pen- dant les maxima de sensibilité, le cytoplasma de l'œuf se gonfle fortement sous l’action de l’alcool-chloroforme, tandis que pen- dant les minima il se gonfle moins ; mais dans ce dernier cas, les globules graisseux se gonflent légèrement et peuvent même de- venir colorables par le violet dahlia, tandis qu'il n’en est rien dans le premier cas. On peut donc admettre que l'œuf est toujours per- méable au mélange alcool-chloroforme, mais que le coefficient de partage de ces solvants entre la phase cytoplasmique continue et la phase lipoïde dispersée est variable ; d’où l’on peut conclure que l'équilibre des substances lipoïdes réparties entre ces deux phases (savons et éthers par exemple), varie normalement dans l'œuf en voie de maturation et de segmentation, et varie suivant un rythme régulier. : (x) Cet accroissement de la sensibilité à l’alcool et au chloroforme correspon: dant au début et à la fin du processus mitosique est en concordance avec les résultats obtenus par Herlant sur l’œuf d’Oursin. 1054 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Si l’on utilise, au lieu de l'alcool, l'éther, ou le chloroforme, un solvant des graisses à propriétés aussi particulières que Facétone qui précipite les phosphatides, l’action est très différente. FI sem- ble que l’acétone détermine une précipitation superficielle du cyto- plasma, précipitation parfaitement réversible d’ailleurs, si Fon maintient la proportion de ce corps dans l’eau de mer en deça de certaines limites. Maïs la sensibilité de l'œuf à cette action est constante et ne présente plus aucun caractère rythmique. D'après les résultats de ses expériences sur l’œuf d'Oursin, Her- Tant a émis l'hypothèse que le « protoplasma serait une émulsion de protéine et de lipoïdes dans laquelle les protéines sont tour à tour phase exlerne ou continue et phase interne ou dispersée ». L'hypothèse d’une simple variation périodique dans léquilibre des substances grasses réparties entre la phase aqueuse continue et la phase lipoïde dispersée est absolument équivalente. Comme dans l’hypothèse de Herlant, on peut admettre que ces variations modifient la viscosité de l'œuf ; ceci pourrait expliquer la concor- dance de leur rythme propre avec celui des mitosiques, par une relation de cause à effet. (Laboratoire de biologie marine de l'Ecole de médecine de Nantes, au Croisic et laboratoire d’embryogénie comparée du COe de France). SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1055 UN PROCÉDÉ DE CULTURE HOMOGÈNE RAPIDE DU BACILLE TUBERCULEUX, par À. VAUDREMER. Dans des notes antérieures, nous avons montré que certains échantillons de Bacilles tuberculeux poussaient sur gélose ordi- naire et sur bouillon de pomme de terre, sans glycérine. Les cul- tures obtenues par ce procédé sont composées de Bacilles qui res- semblent au Pneumobacille de Friedlander, ne sont pas acido-ré- sistants, se colorent au violet de gentiané phéniqué, restent colorés au Lugol et ne produisent pas de tuberculine (1). Nous estimons ces qualités indispensables pour réaliser la bactériothérapie de la tuberculose, et, pour obtenir un vaccin, soit avec les Bacilles eux- mêmes, soit, avec le milieu ayant servi à leur culture. De nouvelles recherches nous ont montré que le Bacille tubercu- leux poussait bien, non seulement sur le bouillon de pomme de terre, comme nous l'avons dit, mais aussi dans ce bouillon. En effet, une parcelle de voile prélevée d’une culture sur bouillon de pomme de terre et immergée dans un milieu semblable, donne une récolte abondante en 48 heures. En examinant ces cultures en goutte pendante, on voit qu'elles sont composées de Bacilles nombreux, séparés, immobiles. A l’état sec ces Bacilles sont instantanément colorés par le v vio- let de gentiane phéniqué et restent colorés au Lugol. Ils ressem- blent beaucoup aux bactéroïdes des nodosités des Légumineuses : certains éléments sont ramifiés ; d’autres ont encore l'aspect de Bacilles moniliformes dont une extrémité est renflée et ovoïde ; certaines de ces formes ovoïdes sont isolées : d’autres ressemblent à des Diplocoques dont certains sont encapsulés. (La planche du . mémoire de Barthel, sur les bactéroïdes chez les Bactéries des Lé- gumineuses, dans le numéro d'octobre 1921 des Annales de l’Ins- titut Pasteur, pourrait servir à illustrer la présente communica- tion). Devant ce polymorphisme, nous avons multiplié les contrôles des souches d’ ensemencement et des milieux de culture. Les deux étaient purs. > Les Bacilles ainsi modifiés peuvent revenir au type classique du Bacille tuberculeux. En dix jours les ensemencements sur pom- me de terre glycérinée donnent naissance à des Bacilles typiques (x) Nous estimons ces qualités indispensables pour réaliser la bactériothérapie de la tuberculose, et, pour obtenir un vaccin, soit avec les Bacilles de -mêmes, soit avec le milieu ayant servi à leur cuianse (G. R. de la Soc. de biol., 5 février et 30 avril 1921). 1056 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE se colorant au Ziehl. Cela montre que les Bacilles modifiés sont bien des Bacilles tuberculeux. Ün autre fait le prouve : ces Bacilles sont agglutinables par le sérum de tuberculeux humain. Un tu- berculeux pulmonaire cavitaire nous a en effet fourni un sérum agglutinant à 1 p. 500 les Bacilles en question après une demi- heure d’étuve ; un sérum témoin provenant d'un homme ayant eu, il y a trente ans, une hémoptysie, a agglutiné faiblement les mêmes Bacilles à 1 p. 30. Dans le premier cas, tous les Bacilles étaient agglutinés, dans le second, presque tous étaient libres, seu- les, quelques masses de Bacilles agglutinés apparaissaient. Ces Bacilles récemment inoculés au Cobaye n'ont donné au- cune réaction, ni locale, ni générale. Pour obtenir ces cultures, il n’est pas nécessaire de partir d’un Bacille cultivé préalablement en milieu spécial, on peut obtenir le même résultat avec un Bacille cultivé sur bouillon glycériné, qu'il s'agisse d’un Bacille humain, ou d’un Bacille bovin. Un échantillon de Bacille bovin et deux de Bacilles humains habituellement cultivés sur bouillon glycériné et ensemencés par immersion dans du bouillon de pomme de terre, poussent abon- damment en 24 heures, à 37°. Réensemencés sur gélose, ils ne poussent pas, au moins dans les huit premiers jours. Ils se colo- rent fortement au Lugol. Leur forme est encore naine, ce ne sont plus les formes bactéroïdes des Bacilles habitués déjà au milieu. Pour éviter toute cause d'erreur, comme il s’agit d'un milieu ri- che en amidon, il faut bien laver les préparations à l'alcool, après passage à la liqueur iodée. Conclusions. — 1° Les Bacilles tuberculeux humains et bovins ensemencés en surface poussent en voile sur bouillon de pomme de terre, ensemencés en profondeur, ils donnent dans ce milieu, des cultures homogènes qui troublent uniformément le bouillon. 2° Les Bacilles composant ces cultures homogènes sont aggluti- nés par un sérum tuberculeux humain. (Laboratoire du D’ Louis Martin à l'Institut Pasteur). RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1921 SOMMAIRE Brez (J.) : Modifications expé- rimentales de la répartition de l’azote urinaire par injection sous-cutanée d’adrénaline....... Cavazié et Maxpouz : Note sur uns pirochète, le Spirochaeta per- forans, nov. sp., rencontré cons- tamment dans les lésions de la polyarthrite alvéolo-dentaire ex- puiser (pNorrhée) 0.24... Dove (P.): Des oscillations de l’attention au cours d’excitations périodiques rythmées de la vue, de lPouie et du toucher...-..... Durrenox (J.): Sur des tumeurs chancreuses de Diplodina casta- DNETÉ SES ARMOR CCE HÉSESENE Mauriac (P.) et SERVANTIE (L. ) : Recherches sur le pouvoir glyco- 45 . [SA D h 43 lytique du sang mesuré in vitro. Paco (V.) et Fagre (R.) : La notion d’un simple « point angu- leux » est-elle suffisante comme critère oscillométrique de la pres- PorRTMANN (G.) : Recherches sur la physiologie du sac et du canal endolymphatiques. Valeur fonctionnelle de l’organe endo- lymphatique des Sélaciens.….. : SABRAZÈS (J.), Bonn (H.) et CHanproN (R.) : Ectasies vasculai- res globuleuses des glomérules de Malpighi dans la néphrite aiguë YDHOMQUE ARE SE CRU PC SABRAZES (J.) et Pauzar (D.) : Myosite typhique suppurée expé- TIME en one de _ Présidence de M. Sauvageau. MODIFICATIONS EXPÉRIMENTALES DE LA RÉPARTITION DE L'AZOTE URINAIRE PAR INJECTION SOUS-CUTANÉE D'ADRÉNALINE, par J. Brez. 4057 En injectant par voie sous-cutanée r mgr. d'adrénaline par kger. d'animal (scurénine des usines du Rhône) à des Lapins normale- ment alimentés, puis laissés à jeün, ou inversement à des Lapins inanitiés puis réalimentés, nous avons observé certaines modifi- cations dans la répartition de l’azote urinaire. La technique, l’ex- BioLocie. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 1058 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (42) posé des expériences et l'examen des résultats font l’objet d’un travail plus étendu, en voie de publication (1). Les principaux faits observés sont les suivants : 1° Chez le Lapin en bon état de nutrition et normalement alimenté (régime : choux, carottes, salades), l'injection sous-cutanée d’adrénaline provoque une élévation constante du rapport azoturique, et souvent une lé- gère élévation du rapport de l’azote aminé à l’azote total. Pour bien mettre en évidence ces modifications, il est indispensable de tenir compte de l’albuminurie adrénalinique, c’est-à-dire de doser l’azote protéique de l'urine et de soustraire le chiffre obtenu, de celui représentant l’azote urinaire total. 2° Chez l'animal laissé à jeûn. — L'injection agit dans le même sens : augmentation du rapport azoturique et du rapport azote aminé à l’azote total. Mais il n’en est pas toujours ainsi. Au cours de nos expériences nous avons pu constater, chez un animal sou- mis à un jeüne prolongé, une baisse du rapport azoturique et une légère amino-acidurie qui a persisté jusqu’à la mort. 3° Chez l’animal laissé à jeûn puis alimenté. — L'injection d’a- drénaline peut provoquer des troubles notables mais passagers dans la répartition de l’azote urinaire. Dans une de nos expérien- ces le rapport azoturique s’est abaissé de 85 à 54, alors que le pour- centage de l'azote ammoniacal passait de 0,13 à 26,0 et celui de l'azote aminé de 0,38 à 11,3. 2: 4° Chez l'animal laissé à jeûn 4 jours et qui avait réagi norma- lement à l'injection d’adrénaline par une élévation du rapport azo- turique, des modifications analogues à l'expérience 3 ce sont ma- nifestées dans la répartition de l’azote, lorsqu'il fut réalimenté le lendemain de l'injection. Quoique l'interprétation de ces faits soit délicate et nécessite de nouvelles recherches, que nous poursuivons, il apparaît bien que, contrairement à l'opinion de Noël Paton (r) l’adrénaline agit favorablement sur l’uréogénèse. Sous son action les échanges azo- tés deviennent plus parfaits, vraisemblablement parce que l’adré- naline stimule la fonction amino-acidolytique du foie, dont l’im- portance et le mécanisme ont été mis en évidence par les recher- ches de H. Delaunay et Van Slycke. Lorsque cette fonction est dé-. ficiente, apparaissent l’ammoniurie et l’aminoacidurie. L'inani- tion prolongée et la réalimentation après jeûne paraissent provo- quer une sorte d'insuffisance hépatique que révèle linjection d’adrénaline. (1) Contribution expérimentale à l'étude de l’action de l’adrénaline sur les échanges azotés, Thèse de Bordeaux, médecine, décembre 1921. (Sous la direction de H. Delaunäyÿ). (>) Upon the Adrenalin Glycosuria. Journal of Physiology, London, t. XIX, XXIV, 1903, p. 293 et suivantes. (43) SÉANCE DU Ô DÉCEMBRE 1059 0 SUR DES TUMEURS CHANCREUSES DE Diplodina castaneae, par JEAN DUFRENOY. La forme, la modalité et le résultat de la réaction que manifeste l'organisme végétal infecté dépendent essentiellement du temps pendant lequel peuvent coexister et vivre en présence l'agent in- fectieux et son hôte. C’est ce que montrent, en particulier, les Chataigniers attaqués par le Diplodina castaneae : ce parasite tue des cellules cambiales, Ps à g DS CA 2 Sp trant un des bourrelets cicatriciels, C 1, cambium en partie nécrosé ; k, bois délignifié ; th, thylles comblant les vaisseaux du bois par excitation 3 4 D 2 M P parasitaire à distance ; G, gomnie emplissant les cellules des rayons médul laires ; x, bois normal ; C 2, cambium cicatriciel, en partie nécrosé sur ; P la marge du bourrelet cicatriciel ; m, bois civatriciel, formé d'éléments hy- pertrophiés, peu différenciés, et disposés sans ordre ; ph, phelloderme cica- triciel ; f, fibres libériennes ; ox, oursins d’oxalate de chaux, extrêmement abondants dans le phelloderme du bourrelet cicatriciel ; sp, assise généra- trice subéro-phellodermique, fonctionnant comme assise cicatricielle. Fig. 1. Coupe transversale d’un chancre de jeune tige de Châtaignier, mon- provoque à distance dans le cambium fonctionnel voisin une hy- pertrophie et une hyperplasie, et fait apparaître de nombreux thyl- les dans les vaisseaux du bois profond. _ Sur les jeunes perches, la nécrose envahit le cambium des bour- 1060: RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (44) relets cicatriciels en formation autour de l'infection initiale : l’in- fection progresse plus vite que la cicatrisation, et la mort est ra- pidement déterminée par une nécrose cambiale annulaire. Sur un tronc, les nécroses cambiales progressent moins vite Fig. sc. Détail de l’assise subéreuse cicatricielle, traversant un paquet de fibres péricycliques ; f, fibres ; f”, fibre peu différenciée (cellule seléreuse) :. Sr, assise cicatricielle subéreuse générale ; S2, assise subéreuse entourant les fibres ; f.d, fibres délignifiées ; p.l, phelloderme dont les membranes cellulaires, gonflées, ont fixé des composés lignifiants ét se colorent en rouge cerise par la safranine. ‘ eue « — D _ À JD AlVignac. Fig. 3. Détail d’une assise subéreuse traversant un paquet de fibres péri- cycliques, dans le phelloderme d’un Châtaignier âgé (Alvignac) ; f.d, fibres délignifiées et gommifiées contenant chacune un prisme d’oxalate de chaux. que la cicatrisation, et il se forme de volumineux amas de bour- relets imbriqués en écailles ; il suffit en effet pour que l’évolution du chancre soit durable, qu’un certain nombre de cellules cam- ji ts dr (45) SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1061 biales restent protégées par la barrière des assises subérifiées qui se forment constamment dans les phellodermes. Cette barrière, très sinueuse, décrit des méandres autour des fibres péricycliques, celles-ci se délignifient, tandis que, dans le parenchyme voisin, les membranes plus ou moins gonflées, fixent la lignine. (Station biologique d'Arcachon). DES OSCILLATIONS DE L’ATTENTION AU COURS D'EXCITATIONS PÉRIODIQUES :RYTHMÉES DE LA VUE, DE L'OUÏE ET DU TOUCHER, par P. Doper. Un grand nombre d’observateurs avaient remarqué, après Wundt, que l'attention, lorsqu'elle est sollicitée pendant un temps assez long, subit des oscillations. Patrizi eut l'idée de donner la transcription graphique de ces oscillations (1) Il produisait des excitations auditives ou visuelles à des inter- valles réguliers ; ces excitations s'inscrivaient sur un cylindre enregistreur. Le sujet répondait en appuyant sur un signal télé- oraphique, cette réaction s'inscrivant elle aussi sur le cylindre. En réunissant par une ligne brisée les débuts de chaque réaction, il obtenait le graphique des oscillations de l'attention. Sur les indications de notre maître, le P' Billard, nous avons étudié les irrégularités dans les temps de réaction par un procédé conçu d’une manière un peu différente de celle employée par Pa- trizi. Pour ce, nous avons utilisé l’ergographe de Mosso, Louten ainsi à la aus d'interprétation sensorielle, la fatigue dynamo- métrique. Notre cylindre est organisé de manière à ce qu à chaque révo- lution une impression visuelle, auditive ou tactile soit. perçue. Nous répondons alors à cette excitation par une flexion du mé- dius droit qui soulève un poids de 2 kgr. Le cylindre enregistreur se déplace sur un chariot, de telle façon qu'à chaque tour, la con- traction répondant à l'excitation sensorielle, s’inscrit directement au-dessus de la précédente. Sur les tracés ainsi obtenus, en considérant les débuts de con- tractions musculaires inscrites, on peut se rendre compte des va- riations dans les vitesses relatives de réaction, c'est-à-dire lire les fluctuations de l'attention. (x) Patrizi. Graphique psychométrique de l'attention. Arch. ital. de bio- …Jogie, t. XXII. 1062 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (46) race n° Nous nous sommes adressé aux trois sens les plus utiles à l’hom- me : l’ouïe, la vue et le toucher. Les réponses au signal auditif, Tracé n° 2 { (roue dentée qui à chaque tour soulevait et laissait retomber une petite pièce métallique produisant un bruit léger) oscillent, com- me on le voit sur le premier tracé, dans des limites assez restrein : tes. (47) SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1063 ——————_—_—_—_—_—_—_—_——— "|" " Les excitations de l'appareil de la vision (marque blanche pas- sant à chaque tour du cylindre derrière la petite fenêtre d’un écran), donnent lieu à des variations assez importantes dans les temps de leurs réactions (tracé n° »). Les réponses au signal tactile (un stylet flexible venant frôler la main) varient dans des limites au moins aussi larges que les ré- ponses à la vue (tracé n° 3). Tracé n° 3 Nous ajouterons, et c’est sans doute là l'explication de ces phé- nomènes, que le sentiment de fatigue psychique assez grand dans les réponses à la vue, était nul pour les réactions à l’ouïe et au toucher. Dans tous les cas, les expériences ont été poussées jus- qu à la fatigue musculaire du sujet. Nos expériences reprises dans le laboratoire de notre maître, le P° Pachon, avec l'emploi de seuils d’excitation pour l’ouiïe et le toucher et d’excitants faibles pour la vue, nous ont donné des résultats confirmant absolument les précédents. De cela, nous croyons pouvoir conclure que, chez l'Homme, l'appareil “le l'ouïe ne saurait être comparé avec ceux de la vue et du toucher au point de vue qualitatif. Le premier apparaît, . en effet, comme plutôt récepteur ; les deux autres sont surtout adaptés à l’investigation. Si la théorie de l'effort d'attention, sentiment musculaire de Fechnér, rend compte des faits observés ici, ne peut-on pas pen- ser aussi à une spécialisation de nos centres cérébraux auditifs, visuels ou tactiles, le premier étant surtout adapté à un rôle pas- 1064 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (48) sif de réception, les seconds plus aptes au fonctionnement actif de la recherche ? Et de ces faits ne ressort-il pas que la signification visuelle plus fatigante pour le sujet, bien que supérieure en qualité, doit être remplacée le plus possible par la signalisation auditive qui peut être continuée pendant longtemps sans demander trop d'efforts au sujet ?. (Laboratoire de physiologie du P° Billard, Clermont-Ferrand). MYOSITE TYPHIQUE SUPPURÉE EXPÉRIMENTALE, par J. SABRAZES et D. PAUZAT. Nous étudions expérimentalement les myosites typhiques. On obtient facilement, chez le Lapin, une myosite suppurée par inoculation intramusculaire, à la racine de la cuisse, de Ba- cilles typhiques. Nous injectons, à l'aide d’une aiguille fine, quelques gouttes d’une suspension homogène de ce germe, provenant d’une culture récente sur gélose. L'’émulsion est faite dans la solution saline doi. Dix-huit heures après l'injection, du pus est infiltré dans le mus- cle. On en recueille à la pipette. Il montre des leucocytes polynu- cléés granulo-graisseux très abondants, des monocytes assez nom- breux, quelques macrophages et lymphocytes, de rares mastzel- len. On trouve des Bacilles typhiques clairsemés ; on en voit qui . sont inclus dans des leucocytes polynucléés. Sur les coupes, après Zenker-formol et thionine picriquée, on note la dissociation des fibres musculaires par le pus, leur turges- cence, leur coudure, leur fragmentation, la perte de leur stria- _tion, leur homogénéisation. On constate aussi des lésions de dé- - générescence granuleuse et hyaline, et, ça et là, une réaction | du sarcoplasme dont les noyaux se multiplient activement. La gaine sarcolemmique cède au processus suppuratif. On remarque dans les préparations des traînées de leucocytes qui se sont insi- nués par ces brèches jusque dans l'intimité des faisceaux fibril- laires. Le tissu musculaire est un terrain de prédilection pour l'étude des réactions inflammatoires. L’expérimentation inaugurée par Cornil, en 1882, avec les germes du choléra des Poules et du char- bon symptomatique ; poursuivie par Martinotti à l’aide de Sta- phylocoques (1901), par Chauffard et Noël Fiessinger avec le Go- nocoque (1909) réussit de même avec Île Bacille typhique comme . PP Re ST PAT (49) SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1065 nous venons de l'établir (x). La guerre a fourni d'innombrables occasions de démontrer, en outre, l'extraordinaire susceptibilité des muscles à l'invasion des microbes anaérobies. ECTASIES VASCULAIRES GLOBULEUSES DES GLOMÉRULES DE MaALPiGur DANS LA NÉPHRITE AIGUE TYPHOÏDIQUE, par J. SABRAZÈS, H. Boxxin et R. CHaANDRoN. La néphrite s’observe surtout dans les épidémies de dothiénenté- rie malignes. Nous avons eu l’occasion de vérifier ce fait pendant la guerre dans une agglomération de travailleurs annamites qui présentèrent des complications très graves, noma, myosites, pa- rotidites, perforations intestinales multiples, etc... L’épidémie céda à la vaccination antithyphique. L'un de ces malades eut une forme anurique de néphrite ; il succomba ayant dans le sang une extraordinaire rétention uréique (plus de ro gr. par litre). En étudiant les reins de néphrite typhoïdique, dans les formes aiguës congestives, nous avons été frappés par un état du glomé- rule qui ne nous paraît pas avoir été signalé. On n’en trouvera pas mention dans la longue étude sur la néphrite typhique de Giovanni Cagnetto et Adelchi. Zancan (de Padoue), publiée dans 11 Morgagni en septembre et octobre 1906. Il se produit dans ces reins des ectasies ampullaires aux dépens des pelotons vasculaires des glomérules. Tantôt ces ectasies dé- bordent le pourtour glomérulaire formant des expansions sessiles, exceptionnellement pédiculées, se projetant dans la cavité de la capsule de Bowman ; tantôt elles occupent le corps même du glo- mérule, soufflées comme une bulle sur la continuité du peloton capillaire ou plus rarement des vaisseaux afférent et'efférent. Gé- néralement, on ne trouve, dans le glomérule, qu'une seule ecta- sie ronde de ce genre ; exceptionnellement il en existe deux. Tous les glomérules n’en montrent pas. Les dimensions de ces poches, qui sont parfois régulièrement arrondies et comme tracées au com- pas n’excèdent guère 4o à 60 u. Elles contiennent des globules rouges, un endothélium plus ou moins desquamé et un mince liseré collagène. Nous n'insisterons pas sur les autres tares anatomopathologi- ques, d’ailleurs connues, des néphrites typhoïdiques ; bornons- (r) Les lésions sont figurées dans une planche d’une monographie sur La myosite typhique et les myosiles aiguës, par J. Sabrazès, qui va paraître dans les Archives françaises de pathologie générale et expérimentale et d'anatomie pathologique, Doin, Paris. 5 1066 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (50) nous à énumérer les principales : exsudats albumineux, intra-cap- sulaires, désagrégation du revêtement cellulaire de la capsule de Bowman, cytolyse de l’épithélium des tubes contournés, intégrité relative des éléments cellulaires des tubes droits, formation de cylindres divers, précocité de l’apparition des cylindres colloïdes, agminations lymphocytiques discrètes dans le tissu interstitiel, petites suffusions hémorragiques, ete. Nous soulignerons le caractère qu’affecte le tissu conjonctif des tubes, des vaisseaux interposés, des capillaires glomérulaires il a un éclat anormal vis-à-vis de la fuchsine acide et de l’éosine. Il a subi une dégénérescence hyaline précoce. Ce changement dans la structure du tissu de soutènement rend compte des modifications morphologiques imprimées aux vais- seaux des glomérules par les poussées congestives inhérentes à la toxémie et à la bactériémie typhiques : il peut en résulter de mi- nuscules expansions globuleuses rappelant en petit, mutatis mu- tandis, les anévrismes miliaires des centres nerveux. Mais les ectasies ampullaires que nous venons de décrire dans les glomérules et qui se retrouvent aussi dans les réseaux vascu- laires, autour des tubes, n’ont pas l’évolution des anévrismes mi- croscopiques ; elles sont dépourvues de stratifications fibrineuses ; leur paroi ne s'épaissit pas notablement, encore qu'un soupçon de péri et d’endovascularite s’y trahisse çà et là. A fortiori, ces dilatations des capillaires glomérulaires ne sau- raient être confondues avec les micro-hématomes ou kystes hé- morragiques glomérulaires signalés dans les néphrites diphtéri- ques expérimentales. Nulle part nous n’avons constaté de foyers de ce genre avec hématies altérées et caillot plus ou moins orga- nisé. Cette particularité est-elle spéciale à la néphrite typhoïdique ? Nous ne le pensons pas ; mais, jusqu’à plus ample informé, nous ne saurions nous prononcer sur ce point. Dans un cas de néphrite ayant mis à mal un bon nombre d'appareils glomérulo-tubulaires, les glomérules épargnés étaient considérablement augmentés de volume et en état d'hypertrophie compensatrice ; or, on pouvait y rencontrer des distensions globuleuses analogues à celles que nous venons de décrire. © ——— ——— — (b1) SÉANCE DU Ô DÉCEMBRE 1067 RECHERCHES SUR LE POUVOIR GLYCOLYTIQUE DU SANG MESURÉ in Viro, par P. Mauriac et L. SERVANTIE. - 3 LE i Chez des sujets normaux et chez de nombreux malades nous avons mesuré le pouvoir glycolytique du sang, d’après la techni- que publiée par l’un de nous dans ces Comptes Rendus (1). Le principe en est d'apprécier la glycolyse produite par quelques gouttes de sang sur une solution titrée de glucose. Chez 19 hommes normaux nous avons noté des variations de l'indice glycolytique allant de 1,10 à 1,60 — chiffres extrêmes ; — la moyenne fut de 1,35. Dix dosages faits chez le même individu à la même heure et dans les mêmes conditions nous ont donné comme chiffres extrêmes 1,20 et 1,50. L'influence du jeûne et de la digestion n'est pas évidente. Dans la tuberculose pulmonaire, le pouvoir glycolytique re- cherché chez 11 malades fut plutôt diminué (moyenne 1,33). La glycémie est nettement plus faible chez les malades qui maigris- sent et ont une température plus élevée que chez ceux dont l’état général se maintient bon. Cette différence est sans doute pour une part d’origine alimentaire. Dans huit cas de diabète, nous n'avons pas noté d’abaissement du pouvoir glycolytique du sang (moyenne 1,36), malgré l'hyper- glycémie constante (2 à 5 gr.). Dans les néphrites chroniques, le pouvoir glycolytique du sang est très légèrement augmenté (moyenne de ro cas, 1,49). La glycémie fut généralement au-dessus de la normale, et s’il est vrai qu'un fort chiffre d’urée sanguine coïncide généralement avec l'hyperglycémie, ce n’est pas là une loi générale, et nous avons observé un homme qui, avec une azotémie de 4,50, n'avait que 0,60 cer. de sucre par litre de sang. Dans les cirrhoses du foie le pouvoir glycolytique du sang est normal (moyenne de 7 cas : r,43). La glycémie fut toujours éle- 1,6 gr. à 1,5 gr.. C’est dans les leucémies myéloïdes que nous avons noté l’augmentation la plus nette du pouvoir glyco- ltique du sang. Dans trois cas, il fut de 2,5—2,13—2,18. Cepen- dant dans un cas de leucémie myéloïde avec grande anémie et cachexie profonde, le pouvoir glycolytique du sang fut trouvé normal. Dans un cas de leucémie lymphoïde le pouvoir glycoly- tique du sang fut particulièrement faible (1,02). Enfin dans tous ces cas de leucémie myéloïde, il y eut une di- (x) C. R. de lu Soc. de biol., 1921, t. LXXXIV, p. 311. 1068 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (2) minution très nette de la glycémie. Peut-être pourrait-on expli- quer l’augmentation du pouvoir glycolytique du sang dans les leu- cémies myéloïdes par l'abondance des globules blancs de la série myéloïde, dont le pouvoir glycolytique est intense. (Chelle et Mauriac). ; ; Conclusions. — 1° Chez l'Homme normal, le pouvoir gly colyti- du sang varie . des limites peu IHporAe * Dans les états pathologiques, et même dans le diabète, les . du pouvoir glycolytique sont peu marquées et il est impossible de préciser une loi générale commandant ces varia- tions. ; NOTE SUR UN SPIROCHÈTE, LE Spirochaëla perforans Nov. SP., RENCONTRÉ CONSTAMMENT DANS LES LÉSIONS DE LA POLYARTHRITE ALVÉOLO-DENTAIRE EXPULSIVE (PYORRHÉE À), par CavaLté et Maxpour.. Nous avons présenté au congrès dentaire national tenu à Bor- deaux (août 1921) les’premiers résultats des recherches que nous poursuivons depuis longtemps aux points de vue étiologique, cli- nique et thérapeutique sur la polyarthrite alvéolo-dentaire (pyorrhée) Nous nous sommes surtout attachés à essayer de déterminer l’a- gent pathogène de cette affection. Nous avions relaté 23 observations de polyarthrite alvéolo-den- taire avec exsudat purulent où non purulent, dans lesquelles nous avons noté la présence constante d’un Spirochète particulier que nous avons appelé Spirochaela perforans, parce qu'il paraît suscep- tible de traverser les tissus et qu'on le trouve dans les tissus circon- voisins de la cavité alvéolaire, (les racines exceptées). Depuis le mois d'août dernier, nous continuons nos investiga- tions et nous avons toujours retrouvé le Spirochaeta perforans dans tous les cas observés. Un certain nombre d'auteurs, on le sait, ont incriminé les Spi- rochètes dans l’étiologie de la polyarthrite alvéolo-dentaire expul- sive (pyorrhée ?) notamment Kolle, Seguin et Kritchewski. Ces derniers semblent faire jouer un rôle prépondérant, sous certai- nes conditions, aux associations fuso-spirillaires. L'examen du pus alvéolaire ou de l’exsudat non purulent permet, en effet, de cons- later la présence, sinon constante, du moins presque constante de 3acilles fusiformes et de Spirochètes divers à côté de microorga- nismes différents et variés. Pour notre part, nous avons observé deux fois sur trois, la présence d'associations fuso-spirillaires. (53) SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1069 Mais poussant plus loin nos investigations, dans les tissus cir- cumvoisins, à la limite des lésions débordant sur les tissus sains, nous avons trouvé constamment un Spirochèle particulier, tou- jours le même, et non mélangé à d’autres Spirochètes ou à d’au- tres microorganismes. Ge Spirochète a une longueur de 10 à 13 u, une épaisseur de 2 u environ. Ses extrémités ne sont pas effilées, elles se terminent brusquement, sans flagellum apparent. Il est spiralé, mais tantôt avec trois à cinq tours de spire, tantôt avec sept à neuf ; dans le premier cas, l'amplitude est grande et la hau- teur des spires est faible ; on dirait un Spirochète déroulé ; dans le deuxième cas, les tours de spire sont plus serrés et nets, mais leur hauteur est faible: Nous avions pensé tout d’abord à deux formes différentes de Spirochètes. Nous croyons qu'il s’agit de deux va- riétés d'un Spirochète identique que nous appelons « Spirochaeta perforans ». Nous le retrouvons, en effet, en plein tissu osseux alvéolaire et aussi dans les zones d’ostéite raréfiante, qui, comme on le sait, représentent une des lésions anatomo-pathologiques domi- nantes dans la polyarthrite expulsive. Le Spirochaeta perforans est aussi rencontré dans la cavité alvéolaire et dans l’exsudat pu- rulent ou non purulent de cette cavité ; mais il n’est plus isolé, il est masqué en quelque sorte par tous les éléments qui ont pénétré de la bouche dans l’alvéole ouvert. D'autre part, nous ne l’avons pas trouvé dans l’épaiseur des racines, ni dans les canaux de ces racines. Enfin, il est absent dans les cas de mono-arthrite chronique pu- rulente où non purulente où les lésions restent cantonnées à une cavité alvéolaire, mais où on rencontre cependant des Spirochètes variés et d’autres microorganismes. | IL nous apparaît que le Spirochaeta perforans est un agent d’a- vant-garde dont la présence, à l’état isolé, à la périphérie et dans la zone même d'extension des lésions caractéristiques de la mala- die nous fait supposer que cette forme de Spirochète représente l’agent pathogène de la polyarthrite expulsive (pyorrhée?). Des recherches en cours nous permettront d'arriver à une iden- tification définitive de cet agent. 1070 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (54) RECHERCHES SUR LA PHYSIOLOGIE DU SAC ET DU CANAL ENDOLYMPHATIQUES. VALEUR FONCTIONNELLE DE L'ORGANE ENDOLYMPHATIQUE DES NSÉLACIENS, par GEORGES PORTMANN. Nos recherches anatomiques sur l'oreille interne des Vertébrés, dont les conclusions furent présentées à la Société de Biologie (x), dans plusieurs notes antérieures, ont montré que l'organe endo- lymphatique des Sélaciens se prête particulièrement à des recher- ches physiologiques. Aboutissant à la face dorsale de l'animal, sous la forme d’un orifice elliptique ou circulaire, cet organe endolym- phatique fait communiquer le saccule et le milieu ambiant. La portion la plus dilatée que nous avons appelée poche endolympha- tique, est tout à fait superficielle, située entre la peau et le carti- lage céphalique et isolée de tout organe important. Il était donc indiqué de s'adresser aux Sélaciens pour expérimenter avec sécu- rité et sans la crainte de lésions adjacentes graves, susceptibles de troubler les résultats. L’organe endolymphatique mettant en communication l'oreille interne et l’eau de mer dans laquelle l'animal évolue, nous avons pensé que l'intégrité de cet organe était nécessaire au bon fonc- tionnement de l'oreille et que, si, par un procédé quelconque, on arrivait à l’obturer, dans sa partie superficielle, les troubles con- sécutifs pourraient nous éclairer sur la valeur fonctionnelle de l’appareil endolymphatique. : Nos expériences furent poursuivies aux Laboratoires marins d'Arcachon sur des Leiobatis pastinaca. Technique. — L'’obturation du canalicule de communication de la poche endolymphatique avec l'extérieur fut obtenue au moyen des deux procédés suivants : a) injection de paraffine dans la partie externe de ce canalicule ; b) cautérisation superficieile avec une fine pointe de thermo-cautère de son orifice cutané ex- terne. Les animaux en expériences furent divisés en deux groupes les uns : témoins, non opérés dont on examina la nage en diffé- rents plans horizontaux ou verticaux, les autres : opérés, dont les mouvements furent contrôlés avant et après l’obturation. Résultats. — Nous allons envisager les animaux en mouve- ment successivement dans un plan vertical et dans un plan hori- zontal, les opérés présentant des troubles caractéristiques dans l’un ou l’autre de ces plans ou dans les deux à la fois. (x) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIL, p. 1984,; 4 LXXXIII, p'A9 4187, 1488 ; t. LXXXIV, p. 1953, 510 ; t, LXXXV, p. 72. (55) SÉANCE DU Ô DÉCEMBRE 1071 ———— PLAN VERTICAL. — Animal normal. — Le Leiobalis examiné de profil à travers la paroi latérale vitrée d'un aquatium de très grandes dimensions se meut dans un plan strictement horizontal, le corps et la queue restant, en nage droite, dans la même direc- tion. Animal opéré. — Certains Leiobatis dont l'ouverture cutanée de l'organe endolymphatique a été obturée ne peuvent se mainte- nir dans le plan horizontal normal. Tantôt ils « piquent du nez », c'est-à-dire l'extrémité céphalique tend à s’enfoncer, tantôt au contraire, elle tend à s'élever et l'animal ne peut se tenir autre- ment qu'en position verticale, situation rendant impossible ou très difficile toute manœuvre de translation. Le mouvement des nageoires pectorales le font soit descendre,soit monter,quelquefois même avec une telle vigueur qu'il émerge verticalemnt de la sur- face de l’eau sur 1/3 de sa longueur. Ces troubles de l'équilibre sont d'intensité et de durée variables, ou bien permanents et très intenses, ou ne se produisant que sous la forme de chutes ou de remontées passagères au cours d’une nage à peu près normale. PLAN HORIZONTAL. — Animal normal. — Le Leiobatis pastinaca examiné en plan, c'est-à-dire par un observateur placé au-dessus de-l’aquarium et regardant à travers la surface de l’eau l’animal évoluer, nage régulièrement, suivant une direction rectiligne pendant de longs parcours, si aucun obstacle ne vient l'arrêter. Le corps et la queue de l’animal restent dans le prolongement l’un de l’autre, l’appendice caudal, formant gouvernail, ne s’inclinant qu'aux changements de direction. Animal opéré. — Certains Leiobatis à canalicule endolympha- tique externe obturé sont complètement désorientés : tantôt ils tournent sur eux-mêmes toujours dans le même sens, avec im- possibilité absolue de nager en ligne droite, tantôt la désorien- tation n’est pas aussi systématisée et l'animal tourne dans un sens, _ puis dans l’autre. Comme les troubles constatés dans le plan verti- cal, les troubles de l'équilibre dans le plan horizontal sont varia- bles d'intensité et de durée. Ils sont parfois très intenses et Île Leiobatis tourne sans arrêt et presque sur lui-même. Dans d’au- tres cas, ces mouvements de giration sont passagers, l’animal évo- luant normalement pendant quelques instants, puis brusquement se mettant à tourner. Enfin quelques animaux présentent des troubles complexes avec désorientation dans les deux plans, vertical et horizontal, l’association donnant de véritables mouvements en vrille ou des mouvements variés de chute, de remontée, de giration, impossi- bles à décrire. Il est utile de faire remarquer que ces troubles se produisent immédiatement après l’opération ou quelques heures, voire même 072 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (56) quelques jours après. Leur durée était éminemment différente suivant les cas : tantôt définitivement installée jusqu’à la mort de l'animal, la déséquilibration disparaissait dans d’autres cas em quelques jours. En résumé, l’oblitération chez le Leiobatis pastinaca du cana- Hcule de communication entre la poche endolymphatique et le milieu ambiant, provoque des troubles de l'équilibre très mar- qués. Il ne nous a pas encore été possible de les systématiser net- tement, mais ils sont suffisamment caractéristiques pour nous faire comprendre le rôle physiologique important de l'organe en- dolymphatique dans l’équilibration de ces animaux. (Laboratoire d'anatomie générale et d'histologie de la Faculté = de médecine). | (57) SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1073 LA NOTION D'UN SIMPLE ( POINT ANGULEUX » EST-ELLE SUFFISANTE COMME CRITÈRE .OSCILLOMÉTRIQUE DE LA PRESSION MINIMA ), par V. Pacuox et R. FABRE. Dans une note antérieure (1) nous avons fixé le critère oscillo- métrique de la pression minima et nous en avons donné la dé- monstration expérimentale. Ce critère, avons-nous dit, est cons- titué sur la courbe oscillométrique clinique, systématiquement poursuivie jusqu'au zéro, par le « début d'une zone terminale et distincte d’oscillations à pente propre ». R. Alexandre et KR. Moulinier ont cru pouvoir confondre ce critère avec celui du point anguleux formulé par eux dans une note antérieure à la Société de biologie (2), (6 avril 1921). Nous nous proposons de spécifier nettement ici toute la distance qui sépare leur critère et le nôtre. On peut lire dans la note du 5 avril de R. Alexandre et R. Mou- linier — et c’est là leur conclusion : « Des diverses considéra- tions que nous venons d'exposer, nous ou conclure à l’incer- titude des résultats numériques fournis par la courbe oscillomé- trique, telle qu'on l’inscrit actuellement. En effet, la valeur de la tension minima ne nous est donnée que par l'observation d'un changement d’allure de la courbe, d’un point anguleux, toujours difficile à à saisir et trop profondément atteint par des erreurs mul- tiples, et il peut être influencé par des variations anatomiques in- dividuelles.. Il ressort nettement que la pression minima ne coïn- cide pas avec le faîte de la courbe, mais bien, comme le P° Pachon l'enseigne, avec l’oscillation inférieure à ce faîte et l'expérience dé- montre qu'il n’est pas nécessaire de l’inscrire par une courbe pour l’apprécier ». C’est donc que R. Alexandre et R. Moulinier pensaient à ce moment que le point anguleux auquel ils faisaient allusion coïn- cidait avec notre ancien critère. Il est vrai que ces mêmes auteurs ont écrit plus tard (3) : « Nous avons eu souci de préciser avec insistance les raisons qui nous faisaient situer Mn bien au-dessous du faîte de la courbe et en un point anguleux très spécial ». Dans ces conditions, comment d’une part devait-on lire Mn (x) V. Pachon et R. Fabre. Réunion biologique de Bordeaux, 10 mai 19or. in C. R. de la Soc. de biol., 14 mai rg21. (2) R. Alexandre et R. Moulinier. Réunion biologique de Bordeaux, 5 avril 1921, in C. R. de la Soc. de biol., 16 avril 1921. (3) Réunion biologique de Bordeaux, 7 juin 1921, in C. R. de la Soc. de biol., 11 juin 1921. BroLociE. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 75 1074 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (58) « comme le P' Pachon l'enseigne à l'oscillation inférieure... » (note du 5 avril, Alexandre et Moulinier) et d'autre part « bien au-des- sous du faîte de la courbe? » (Alexandre et Moulinier. Note du 7 juin). Comment aussi le point anguleux « toujours difficile à saisir » (note du 5 avril), devenait-il soudain un point anguleux « très spécial ? » (note du 7 juin 1921). Comment aussi « l’incer- titude des résultats numériques fournis par la courbe » (note du 5 avril) devenait chose précise ? Nous n'’insisterons pas sur ces: contradictions ; il appartient au lecteur de juger. rep: 0 19 [Le 46 48 £o Er An —> A? ie RER 4 6 8 J0 10 14 °/6 18 & 6 8 /0 18 /& 16 18 Lo Figure 1. — Position arbitraire de Mn d’après la notion d’un simple « point anguleux » (d’après Alexandre et Moulinier. Gaz. heb. sc, méd., Bordeaux, 26 juin 1921). Mais maintenant éloignant du débat toute question de priorité, d'intérêt assez médiocre vis-à-vis de l'intérêt scientifique propre, nous désirons examiner la valeur même, suffisante ou insuffisante de la notion d'un simple « point anguleux » comme critère os- cillométrique de Mn. Pour que le critère de Mn se trouve nettement défini par la présence d’un « point anguleux » compris entre le zéro et le faîte de la courbe oscillométrique, il suffit, mais il faut que cet acci- dent soit unique sur la courbe, Or l'expérience démontre que la grande majorité des. courbes cliniques présente plusieurs angles et au moins deux. Nous donnerons pour illustrer cette affirmation (59) SÉANCE DU Ô DÉCEMBRE 1075 justement des courbes publiées par R. Alexandre et R. Moulinier eux-mêmes (r) reproduites par la figure r. EL À 6/ ans oe. Tasuf néfrale 4 2 ans /6 Ê Dans Plefhore 9 18 ï J ÉOans Flefhore 1 £ fafñique Figure 11. — Loi générale de la position de Mn sur les courbes oscillomé: triques : « Début d'une zone terminale el dishincle d? oscillations à pente propre ». Ces courbes présentent, on le voit, plusieurs angles a, b, e, d'ailleurs de natures différentes, soit rentrants, soit sortants, à l’un quelconque desquels on pourrait fixer Mn d’après la notion (1) Alexandre et Moulinier. Guz. heb. sc. méd., Bordeaux, 26 juin 1927. 1076 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX .. (60) du simple point anguleux. Aussi bien les auteurs n’ont-ils donné, dans chaque cas particulier, aucune raison de l’angle spécial choisi ici par eux pour la fixation de Mn. Le critère du « point anguleux » est donc essentiellement arbi- traire et la preuve en est fournie par l'interprétation même des courbes publiées par ses auteurs. Au contraire, le critère que nous avons expérimentalement éta- bli et constitué par le « début d'une zone terminale et distincte d’oscillations à pente propre » est un critère précis, et fixe la loi générale de la position de Mn sur les courbes oscillométriques. Voici à titre d'exemple, dont nous avions déjà d’ailleurs donné la figuration, une série de courbes (figure Il) dans lesquelles Mn est fixée au début de la zone inframinimale indiquée par des ha- chures et nettement évidente sur les courbes oscillométriques poursuiviés systématiquement jusqu’au zéro. Sur les courbes mé- mes publiées par R. Alexandre et R. Moulinier et bien qu'elles soient incomplètes — c'est-à-dire non poursuivies jusqu'au Zéro — nous placerions selon toutes probabilités Mn au niveau des points b sur la deuxième courbe et c sur les deux autres, tandis que ces auteurs placent la minima en. a et b (fig. 1). Que le lecteur veuille bien comparer les deux planches et il apercevra toute la différence entre le critère de R. Alexandre et R. Moulinier et le nôtre. Conclusions. — 1° Le critère oscillométrique de la minima constitué par la notion d’un simple « point anguleur » est arbi- traire, insuffisant et imprécis. 2° Le critère de Mn constitué par le « début d'une zone termi- nale et distincte d’oscillations à pente propre » est un critère net- tement défini et précis, qui fixe la loi générale de la position de Mn sur les courbes oscillométriques. (Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine). (21) 4077 REUNION BIOLOGIQUE DE NANCY SÉANCE DU 6 DECEMBRE 1921 SOMMAIRE Bouin (M.) : La constante molé- LiENHART (R.) : Remarques à culaire approchée..... CÉHoHE 33 | propos du sexe des œufs de Poule. 30 ETIENNE (G.) et VÉérain (M.) : Morcot (R.) et VERMELIN (H.): * Sur le dosage du glucose dens les Deux cas de sténose congénitale liquides de l’organisme......... 24 | de l’aorte chez le nouveau-16.., 26 LIENHART (R.) : Contribution à Parisot (J.) et Simonin (P.) : l'étude de la biologie de Cicin- . Gangrène pulmonaire et Tricho- dela germanica, L., sa prétendue TLONIQS ASTRA RE A TER 21 rareté aux environs de Nancy... 28 Présidence de M. Haushalter. GANGRÈNE PULMONAIRE ET Jrichornonas, par J. Parisor ET P. Simonix. La présence, dans l’expectoration, de Flagellés du genre Tricho- monas a été signalée à diverses reprises : constatation souvent ba- nale du fait de la fréquente pullulation de ces Protozoaires dans la cavité buccale ; ce n’est que très rarement que, chez des mala- des atteints d’affections du poumon, les auteurs purent mettre en évidence, de façon certaine, le parasitisme pulmonaire de ces ani- maux. Schmidt (1) observa dans un cas de gangrène pulmonaire, la présence, dans les bouchons de Dittrich, d'un Trichomonas de grande taille qu'il dénomma T. pulmonalis ; Artault rencontra un Flagellé semblable dans un foyer de sphacèle du poumon. Ver- dun (2) pense qu’appartiennent à la même espèce les Infusoires (x) A. Schmidt. Uber parasitische Protozoen (Trichomonas pulmonalis) in Auswurf, Münch. med. Wochenschr., 189, 42, n° br. (2) S. Verdun. Précis de parasitologie humaïne, Paris, 2° édit., 1913, p. 156. 1078 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (22) signalés autrefois par Leyden et Jaffé (1866), dans un cas de bron- chite putride, et Gäbel (1) est porté à considérer comme Flagellés également les Infusoires vus par Kannenberg (>) dans des cra- chats de gangrène pulmonaire. Chez un sujet atteint de gangrène du poumon, Dolby (3) signale la présence de Trichomonas intes- tinalis rencontré seul, affirme-t-il, au niveau des foyers. L'observation récente. d'un cas de gangrène pulmonaire nous permet d'apporter un nouveau fait précis de parasitisme du pou- mon par Trichomonas instestinalis. Observalion resumée. — LL... Aug., 25 ans, assez sérieusement intoxiqué par l'ypérite, en juillet 1918, conserve, à la suite de cette atteinte, un certain degré de bronchite chronique avec em- physème, sclérose pulmonaire et grosse adénopathie trachéo-bron- chique ; lésions bien supportées jusqu’en février 192r. De février à juin, de petites hémoptysies répétées font soupçonner une évo- lution tuberculeuse, la recherche du Bacille de Koch, maintes fois. répétée, dans les crachats alors muqueux et d'apparence banale, reste négative même après homogénéisation et inoculation au Cobaye. En juin, l’état général devient mauvais, le malade a dû cesser tout travail. L'examen des poumons révèle à gauche une zone étendue de submatité avec bronchophonie et pectoriloquie aphone. Brusquement, le 22 juin, le malade fait une poussée thermique, accuse un violent point de côté et, le lendemain, rejet- te, par vomique, 1 litre environ de pus strié de sang et d'odeur fétide, près de 2 litres le second jour, 1 litre encore le troisième jour, cependant que la température s’abaisse en lysis. Des signes nets d’excavation apparaissent alors à l’auscultation, à localisation nette dans le tiers moyen du poumon gauche sur la ligne axillaire postérieure. Toute intervention chirurgicale avant été refusée par le patient, un traitement palliatif est institué (sérum antigangré- neux, teinture d'ail, etc.) tendant surtout à atténuer la fétidité de l’expectoration qui, toujours abondante, prend dès ce moment un caractère nettement gangreneux. L'étude des crachats horri- blement fétides révèle alors la présence, parmi de multiples ger- mes d’un Flagellé que nous avons soumis à l'examen du P° Cuénot ct qu'il pense, avéc nous, pouvoir identifier à Trichomonas intes- tinalis (Leuckart, 1859). Ce Trichomonas se retrouve, de façon constante, jusqu'au moment de la mort survenue fin juillet : il pullule exclusivement dans certaines parcelles de pus concret (1) M. Gäbel. Zur Pathogenität der Flagellaten. Arch. f. Protistenkunde,. 1914, t. XXXIV, p. 1-34. (2) Kannenberg. Uber Infusorien in den Sputis bei Lungengangrän. Zeitschr., {. klin. Med., &. T, 1880. — Uber Infusorien im Sputum. Virchow- Archiv, &. LXXV, 1859. (3) Dolby, in Verdun, loc. cit. (23) SÉANCE DU Ô DÉCEMBRE 1079 flottant en abondance dans les crachats recueillis après nettoyage buccal soigneux. : Autopsie. — L'autopsie fut pratiquée aussitôt après la mort. Les sommets des poumons ne montraient trace d'aucune manifes- tation tuberculeuse. La base du poumon gauche portait, à la par- tie postéro-interne, un abcès gangréneux du volume d’un abricot, anfractueux, avec prolongements en forme de digitations, presque tout le lobe inférieur, plus ou moins infiltré de pus, donnait l’as- pect d'un foyer d'hépatisation grise en voie de gangrène ; un deuxième abcès, de la taille d’une noix, affleurait le bord posté- rieur. Or, de nombreux prélèvements permirent, par des examens extemporanés, de situer 1’. intestinalis, mobile et abondant, non seulement dans le pus des abcès et des bronches afférentes, dans le produit de grattage des anfractuosités, mais encore en plein parenchyme, en dehors de toute fonte purulente, dans les zones où débutait la mortification. Aïlleurs, en dépit d’une flore micro- bienne abondante et variée, on ne retrouvait aucun Flagellé. Ces constatations nous permettent donc d'affirmer le parasitisme pulmonaire de T. intestinalis, vu dans l’expectoration et mis en évidence, in silu, au niveau de lésions infestées par lui. S'il est vrai, d'après Noc (1), que ce Flagellé se rencontre dans l'intestin de quantité d'individus buvant des eaux souillées et pré- sentant des selles plus ou moins diarrhéïques, en relation avec une flore intestinale composée surtout de colibacilles, de staphylo- coques et de bactéries sporulées, Chassin et Billet, Bohne et Prowazek, Anderson, Viereck, Brumpt (2) reconnaissent à T.'in- testinalis un rôle nettement pathogène dans certaines dysenteries. Sans vouloir rien préjuger de son action pathogène dans ce cas particulier d'infestation pulmonaire, il est intéressant de noter sa présence non seulement au sein de débris gangreneux qui peuvent créer un milieu favorable au développement saprophytique de cette espèce, mais aussi dans les zones non encore mortifiées et où le processus de nécrose entre en activité. ( Noc. Bull: Soc. puth. exot., t. IV, 1911, p. 390. ) F. )JiBrumpt. Bull. Soc. path. exot., t. V, 1912; p. 725- 1080 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (24; SUR LE DOSAGE DU GLUCOSE DANS LES LIQUIDES DE L'ORGANISME, ! par GEORGES ÉTIENNE et MARCEL VÉRAIN. Le nouveau procédé de dosage que nous proposons est basé sur la remarque suivante : lorsqu'on réduit partiellement une cer- taine quantité de liqueur de Fehling par addition de glucose, la teinte bleue, qu'elle présentait préalablement, pâlit et tout se passe comme si elle avait été diluée. Nous avons prouvé par des expériences que la réduction partielle était rigoureusement équi- valente à une dilution. En d’autres termes, si à 4 c.c. de liqueur de Fehling, qui exigent pour être totalement réduits ro mmgr. de glucose, on ajoute 1, 2, 3 mmgr. de glucose, on fera disparaître x, >, 3, dixièmes de la substance colorante. Prenons, comme terme de comparaison, la liqueur type obtenue en amenant à 15 c.c., par addition d’eau distillée, le volume de 4 c.c. de liqueur de Fehling. Ajoutons 4 mmgr. de glucose à une deuxième préparation de li- queur type : les 4 dixièmes de la matière colorante auront dis- paru et il en restera les 6 dixièmes dans le même volume (15 c.c.). Pour avoir la même coloration, il faudra examiner cette nou- velle solution sous une épaisseur qui sera les ro sixièmes de la précédente. Portons en abcisse les milligrammes de glucose ajou- tés aux 4 c.c. de liqueur de Fehling et en ordonnées les épaisseurs de liquide qu'il faudra utiliser pour obtenir la même intensité de coloration. Par le calcul, on obtient une courbe qui présente l'as: pect de la figure r, et a une asymptote verticale pour l’abcisse 10 mmgr. de glucose, puisque à ce moment la coloration est égale à o. Appareil employé. — Nous nous sommes servi du colorimètre de Duboscq petit modèle. Nous avons opéré dans une chambre rigoureusement noire pour conserver à la rétine toute sa sensi- bilité. Technique d'une détermination. — Faire une liqueur de Fehling en deux solutions (formule Pasteur), telle que 4 e.c. soient com- plètement réduits par 160 mmger. de glucose. Dans une première dose, on ajoute le liquide dans lequel le glucose est à doser. On porte à l’ébullition pendant 2 minutes, on refroidit brusquement, on complète le volume à 15 c.c. et on centrifuge. On compare la teinture obtenue à celle d'une solution étalon préparée identique- ment de la même manière sans addition de glucose. Il est préfé- rable de faire bouillir l'étalon pour éviter les causes d'erreur dues à l'ébullition en présence de l'air. Après réglage du colorimètre (moyenne de 10 lectures), on repère, sur la courbe correspondant à l'étalon choisi, la quantité de glucose qui a été introduite. (25) SÉANCE DU Ô DÉCEMBRE . 1081 Opérant avec des étalons pris sous 20, 25, et 30 mm. d’épais- seur, les quantités de glucose déduites des graphiques coïncident, : à 0,50 p. 100, pris, avec les quantités de glucose ajoutées pour la préparation. On a tout intérêt, étant donné que c’est une mé- thode colorimétrique, à opérer avec de grandes épaisseurs, car, avec des épaisseurs faibles, la sensation colorée disparaît presque complètement. 50 48 40 Gi G EE on Lectures eu Colorimetre en millimètres N à Lg. 1 MAPS UT SN RE Se TS UNE CNRS QT SO DS ARR) Âcrarn.es «5 Glucose Cette méthode est applicable à tous les liquides de l'organisme. On emploie les déféquants usuels et ce qui nous a donné les meil- leurs résultats pour le sang, le liquide céphalorachidien et les uri- 1082 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (26) nes est le réactif de Patein. En effet, avec celui-ci, on évite les er- reurs qui peuvent provenir de la réduction de la liqueur de Fehling par des corps tels que l’urée, l’acide urique ou la créa- tinine. : (Laboratoire de la clinique médicale de la Faculté de médecine). DEUX CAS DE STÉNOSE CONGÉNITALE DE L'AORTE CHEZ LE NOUVEAU-NÉ, par René Morror et HENRI VERMELIN. En moins d’un an d'intervalle, nous avons eu à rechercher la cause de la mort chez deux enfants nouveau-nés, ayant succombé à des accès répétés de cyanose et de dyspnée. L’autopsie nous a révélé quil s'agissait, chez l’un et chez l’autre, d’un rétrécisse- ment de la portion initiale de l’aorte entre l’origine de la sous-cla- vière gauche- jusqu'au point d’abouchement du canal artériel. La première autopsie a déjà fait l’objet d’une communica- tion (1). Il nous paraît néanmoins intéressant de mentionner éga- lement la seconde et de réunir ainsi ces deux cas de la même ano- malie, qui paraît relativement fréquente. Dans le premier cas, la grossesse et l’accouchement étaient normaux ; l'enfant du sexe féminin, bien constitué, ne présen- tait rien d'anormal ; puis apparurent de la dyspnée, de la cyanose, : et l'impulsion cardiaque devint intermittente et tumultueuse ; il mourut le lendemain. Dans le cas récent, grossesse et accouchement sans incident, l'enfant du sexe masculin est un jumeau et présente comme par- ticularités spéciales un œuf hydramniotique et un cordon ne con- tenant qu'une seule artère ombilicale. Après sa naissance, il a de nombreux accès de cyanose, surtout après chaque tétée. L’alimen- tation, presque impossible, oblige à recourir à la sonde. Il meurt au bout de deux jours. L’autopsie, chez l’un et chez l’autre, permet des constatations identiques : pas d’œdème, pas de cyanose en dehors des lividités cadavériques. Sauf l’appareil circulatoire, les organes sont nor- maux, les poumons sont fortement congestionnés, avec quelques ecchymoses sous-pleurales dans le deuxième cas. Le cœur est d’ap- parence générale normale, ses dimensions totales sont sensible- ment normales, son épaisseur légèrement augmentée, sa forme est globuleuse, le ventricule droit est nettement hypertrophié, sa base à plus du double de largeur que celle du ventricule gauche, sa hauteur est également plus grande, aussi la pointe du cœur she nr (1) Bull. Soc. anatom., février 1927. (27) SÉANCE DU GÔ DÉCEMBRE 1083 est entièrement constituée par le ventricule droit. Le trou de Botal est oblitéré chez le premier, pas chez le second. L’aorte, depuis les sigmoïdes jusqu à la sous-clavière gauche, a un calibre normal et l'émergence des branches, fournies par l'aorte sur ce trajet, est du mode habituel, puis succède la partie horizontale de la crosse aortique considérablement rétrécie en um court et étroit canal de 7 mm. environ de longueur, et d’un diamètre de 3 mm. dans le premier cas, de 4-5 mm. dans le second. Cette aorte sté- nosée semble se jeter dans le canal artériel fortement ouvert, qui continue, sans changement de calibre, l’artère pulmonaire et la relie directement à l’aorte thoracique, de diamètre normal. L’ar- tère pulmonaire prend comme d'ordinaire naissance dans le ven- tricule droit. mais est très largement dilatée ; elle fournit à droite et à gauche les artères aux poumons. L’artère pulmonaire, le ca- nal artériel et l'aorte thoracique forment une crosse béante, de large diamètre, par où le cœur droit, hypertrophié par nécessité de fonction: lance le sang dans toute la partie inférieure du corps. Au contraire, la véritable crosse aortique, rejetée à droite et en arrière, n’est plus qu’un canal de seconde importance n'irriguant que la partie supérieure du corps sous l'impulsion d’un cœur gau- che peu développé, et insuffisant, soit pour vaincre l'obstacle dû à la sténose aortique, soit pour assurer la suppléance par les artè- res collatérales. Chez l’un et l’autre enfant, la mort est survenue par asphyxie, par manque de sang artériel. La légère survie, dans le cas récent, paraît düe à la sténose moins accentuée de l'aorte. _ Ges deux cas rentrent dans le type le plus fréquent de sténose congénitale. de l’aorte chez le nouveau-né, caractérisé par une étroitesse anormale du segment aortique, situé immédiatement en amont du canal artériel. Le plus souvent, on trouve un rétrécis- sement peu considérable, sur une certaine longueur, ou le change- ment de calibre se fait progressivement. Aucun auteur ne cite d'oblitération complète, sauf l'observation rapportée par Farre (1814), Peacock (1866) et Taruffi (1875), concernant un enfant de 9 jours, dont l’aorte était sans lumière avant de s'unir à sa portion thoracique, faisant suite, directement et à plein calibre, à l'artère pulmonaire. Il peut se faire que le canal artériel soit oblitéré dans les cas où la sténose se produit après la naissance, à la suite de lésions pathologiques. Dans nos observations, il ne paraît pas v avoir eu de processus pathologique, mais simple arrêt de dévelop- pement : la lumière vasculaire est alors d'autant plus fine que l'arrèt de développement remonte à une époque plus lointaine de la vie fœtale. : La présence du trou de Botal peut être un facteur adjuvant en facilitant le passage du sang artério-veineux dans l'aorte thoraci- que et en diminuant ainsi l'utilité fonctionnelle de la première 1084 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (28) partie de la crosse aortique, mais nous ne pensons pas, comme certains auteurs, que ce soit une cause suffisante, vu la rareté des rétrécissements et la fréquence de la perméabilité du trou de Botal. Quant à la persistance du canal artériel, avec Loriga (1887), nous croyons qu'elle est la conséquence de la sténose afin d’assurer la circulation aortique inférieure. Pour conclure : nous nous sommes trouvés-en présence de 2 cas de sténose congénitale de l’aorte, en amont du canal artériel et en aval de la sous-clavière, remontant à un arrêt de développement pendant la vie fœtale, le canal artériel béant subsiste comme chez le fœtus et abouche l’artère pulmonaire à l’aorte thoracique. (Laboratoire d'analomie pathologique et de la clinique obstétricale de lo Faculté de médecine). CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA BIOLOGIE DE Cicindela germanica L.; SA PRÉTENDUE RARETÉ AUX ENVIRONS DE NANCY, par R. LIENHART. Cicindela germanica L. est une espèce de l’Europe centrale ; on la connaît cependant en France, en Russie, et même en Sibérie. Quelle que soit la région où on la trouve, elle est toujours localisée aux expositions chaudes. Elle est adulte en juin, juillet. I faut la rechercher sur les chemins, les herbes sèches, et dans les chaumes où elle court avec rapidité. Contrairement aux habitudes de ses congénères, Cicindela germanica L. ne vole jamais bien qu'ayant des ailes normalement développées. Si on cherche à s’en saisir, elle fuit en une course rapide, qui rend sa capture particulièrement difficile, mais sans jamais se servir de ses ailes. À ce titre, cette Cicindèle mérite d'être rangée parmi les Insectes qui ont perdu l'habitude de voler. Il est même possible qu'il existe une atrophie plus ou moins complète des muscles de l’aile comme cela a lieu chez beaucoup d’Insectes qui ne volent plus, l'étude histologique le montrera. Mais quoi qu'il en soit, c’est évidemment à cette ha- bitude de ne plus voler que l’on doit rapporter la localisation très caractéristique de cette espèce. Girard et Bedel regardent Cicindela germanica L. comme rare aux environs de Paris. Tous les catalogues de Coléoptères de l'Est de la France la donnent comme peu commune dans nos régions. Godron la signale à Nancy, à l'étang Saint-Jean, station aujour- d'hui disparue et absorbée par les agrandissements de la ville, à Epinal, à Darney (Lepaige), à Verdun (Liénard) : Fournel et Gé- hin l’indiquent à Metz sans préciser la station. Wencker et Sil- \ dt (29) SÉANCE DU Ô DÉCEMBRE 1085 bermann la donnent comme peu commune dans les champs des terrains calcaires des Vosges et d'Alsace, sans préciser de localité, Bourgeois, dans son catalogue de la chaîne des Vosges, la signale comme une espèce de plaine localisée sur les terrains calcaires, mais toujours assez rare. Aux localités précédemment citées, il ajoute : Saverne (Bourgeois), Kochersberg (Fettig), île des épis aux environs de Strasbourg, sur les bancs de vase crevassés par le soleil (Reiber), Dornac (Bourgeois), Borny (Leprieur). Scherd- lin, dans son supplément au catalogue Bourgeois paru en 1914, entre autres nouvelles localités, signale sur mon indication, l’espè- ce à Nancy (côte d’Essey) ; il donne également pour notre faune une précieuse indication de Drouet qui, en 1899, dit que cette espèce pullulait au commencement de juillet sur certains plateaux des environs de Nancy. J’ai eu la curiosité de vérifier cette observa- tion de Drouet et d’en constater l'exactitude. J’ai constaté que l’a- bondance de Cicindela germanica L. dans nos environs n’est pas spéciale à l’année 1899. Cette espèce est excessivement abondante chaque année sur tous les coteaux secs des environs de Nancy. J'ai observé le fait toutes ces dernières années. L'espèce abonde au plateau de Malxéville, au plateau du haut du Lièvre, au plateau de Villers, au mont d'Amance, au Pain de Sucre, et il est très proba- ble qu'on la trouverait sur tous les plateaux de notre région pré- sentant uné exposition analogue aux stations citées. La réputation de rareté faite à cette espèce par tous les catalogues régionaux de Coléoptères doit donc être considérée comme surfaite. Je n’hésite- rai même pas à dire que Cicindela germanica L. est une espèce qui est et a foujours été très commune aux environs de Nancy. Il est peu probable, en effet, qu’il s’agisse d’une introduction ré- cente, il paraît plus simple d'expliquer la réputation de rareté de cétte Cicindela par sa localisation et par le fait qu’elle n'existe à l’état adulte que dans un laps de temps relativement court (fin juin à fin juillet) et à une époque de l’année où les fortes chaleurs n'invitent pas les entomologistes à la chasse des Insectes, princi- palement sur les plateaux secs et exposés à toutes les ardeurs du soleil. Cicindela germanica L. permet d’apprécier une fois de plus le mot si juste de Girard : « Une espèce est le plus souvent répu- tée rare parce que on ne sait pas la chercher ». (1). (Laboratoire de zoologie de la Faculté des sciences). 1086 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (30) REMARQUES À PROPOS DU SEXE DES OŒUFS DE POULE, par À. Liexnarr. Lorsqu'en 1919, j'ai donné une méthode permettant de distin- guer le sexe des œufs de Poule, de nombreux éleveurs ont aussi- tôt répété mes expériences et m'ont communiqué leurs résultats. Conformes aux miens dans un grand nombre de cas, ces résultats ne répondirent cependant pas tous à mes prévisions. Surpris par ces échecs, j'ai entrepris d'en rechercher la cause. De nouvelles expériences et une analyse attentive des conditions dans lesquelles mes correspondants avaient opéré m'ont rapidement convaincu que ces échecs étaient dus soit à des fautes réelles dans l’expéri- mentation, soit, le plus souvent, à un malentendu regrettable au sujet du terme race pure admis dans un sens trop large par beau- coup d'éleveurs. C’est sur ce dernier point qu'il nous paraît utile d'insister. | Il existe un nombre considérable de races de Poules, chacune correspondant à un type soigneusement défini constituant ce que l’on nomme le standard de la race. Toutes ces races sont, bien en- tendu, dites pures. Mais, en se plaçant au point de vue des ori- gines, on doit cependant reconnaître que, parmi ces races, les unes sont très anciennes et n'ont été améliorées que par une constante sélection faite dans la race elle-même, sans introduction de sang étranger ; les autres sont, au contraire, de création toute récente et fabriquées, pour ainsi dire, par de nombreux croisements. Si la création de cette seconde catégorie de races est justifiée, puis- qu'elle répond à un but économique, il n’en est pas moins vrai que ces nouvelles venues, issues de souches distinctes et par eon- séquent hétérogènes, sont des inconnues au point de vue du po- tentiel héréditaire et, de ce fait, ne doivent pas mériter le nom de race pure. Les caractères extérieurs, que l’on à plus ou moins bien réussi à fixer sur elles, ne sont qu'un masque qui dissimule les multiples puissances héréditaires d’ancêtres différents. Or, la seule chose, dont il faut tenir compte en matière d'élevage, c'est la con- naissance de tous les facteurs héréditaires de l'individu, ce qu'on 1) Index bibliographique : L. Bedel. Faune des Coléoptères du Bassin de la Seine, t. T1. — J. Bourgeois. Catalogue des Coléoptères de la chaîne des Vosges et des régions limitrophes, Colmar, 1898. — Fournel et Gehin. Catalogue des Insectes Coléoptères des environs de Metz. Bull. de la Soc. d’hist. nat. du dép. de la Moselle, 1846. — Girard. Traité él. d’entomologie, t. I, p. 252. — Godron. Zoologie de la Lorraine, Nancy, 1863. — P. Scherdlin. Supplément au cata- logue des Coléoptères de la chaîne des Vosges. Decker, Colmar, 1914. — J. Wencker et G. Silbermann. Catalogue des Coléoptères de l’Alsace et des Vosges, Strasbourg, 1866. (34) SÉANCE DU Ô DÉCEMBRE 1087 2071 PER CO SE SR RL A nomme le génotype. La connaissance unique des caractères exté- rieurs ou phénotype n'ayant d'intérêt que pour la transmission de ces caractères eux-mêmes. C'est à la méconnaissance de ces faits que j'impute les insuccès obtenus dans l’application de ma méthode de reconnaissance du sexe des œufs de Poule. Chaque race de Poule offre une constante dans le poids de ses œufs. Il existe des races connues par la gros- seur de leurs œufs et d’autres, au contraire, par leurs œufs petits. Bien entendu, dans chaque race, le poids des œufs n’est pas abso- lument fixe, il présente des oscillations, même assez considéra- bles parfois. [l est cependant possible de déterminer, pour chaque race, un poids moyen de l'œuf, poids absolument constant et ca- ractéristique de la race envisagée. C'est ainsi, par exemple, que le poids moyen de l’œuf est de 55 gr. pour les Poules de Houdan, et de 60 gr. pour les Bresses. Nous avons acquis la certitude qué ce caractère, poids moyen de l'œuf, n'a de valeur que pour les races anciennes à sang non mêlé et n'a aucune signification dans les races modernes à origines multiples. Pour le démontrer, prenons un exemple concret : : Dans les races anciennes et sans mélange de sang, nous connais- sons la Houdan, qui a comme poids moyen de l'œuf 55 gr. avec oscillations extrèmes, 50 et 62 gr., celle de Brahma avec un poids moyen de 53 gr. et oscillations, de 48 à 60 gr., celle de Dorking avec un poids moyen de 62 gr. et oscillations de 53 à 70 gr. Or, la race récente et très hétérogène de Faverolles, qui a été précisé- ment créée par le croisement des trois races que je viens de citer. (Houdan, Brahma, Dorking) présente, comme poids moyen de l'œuf, 60 gr., avec des oscillations allant de 50 à 70 gr., ce qui donne une limite englobant la totalité des poids extrèmes de tous les œufs des races originelles. Quelles conséquences peut-on tirer de ces constatations ? Les éleveurs de Poules Faverolles se préoc- cupent surtout de maintenir les caractères extérieurs, tels que le plumage, nombre de doigts, taille de l'individu ; ils ne portent leur attention que sur le phénotype de la race. En réalité, ces ca- ractères apparents masquent dans les produits de l'élevage, une série de familles qui ont conservé pour leur compte des caractères propres à certaines des races ancestrales ; c’est précisément ce qui a lieu pour le caractère poids moyen de l'œuf. Si donc dans un élevage de Poules Faveroiles, sous une conformité d'aspect exté- rieur, il existe, ou peut exister, des lignées ayant le poids moyen caractéristique de l'œuf de la race Houdan, les autres celui de la race Brahma, d’autres enfin celui de la race Dorking, on com- prend facilement qu'il soit impossible dé séparer les sexes par la simple pesée des œufs. En effet, si dans le but d'isoler les mà- les, on prend dans un tel élevage tous les œufs lourds, c’est-à-dire 1088 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (32) ceux d'un poids supérieur à 60 gr., poids moyen des œufs de la race Faverolles, on prend du même coup, sans le savoir, une partie des œufs légers de la lignée Dorking dont le poids moyen est, je le rappelle, de 62 gr. Si, inversement, nous choisissons les œufs les moins lourds, c'est-à-dire ceux au-dessous de 60 gr., l'erreur est plus grande encore, et nous englobons dans ce choix tous ou presque tous les œufs lourds des lignées Houdan et Brahma, dont les poids supérieurs sont respectivement de 62 et de 60 gr. Après un pareil choix, on se doute du résultat obtenu. Ce que j’expose ici n'est pas simplement une hypothèse. Tous les éleveurs qui, appliquant ma méthode, ont eu des échecs et me les ont fait con- naître, avaient précisément expérimenté avec des races dè, Poules à sang mêlé, telles que les Faverolles, les Mantes, les Coucous de Malines et autres races à origines douteuses. Cet argument était déjà puissant, mais j'ai tenu à expérimenter moi-même sur la race Faverolles. Dans l'élevage de cette race, j'ai mis à couver tous les œufs lourds, par conséquent devant donner des mâles ; échec complet ! J'ai obtenu des femelles dans la proportion d’un tiers. Avec les œufs les moins lourds qui auraient dû donner des femelles, j’ai obtenu deux tiers de mâles ! Comme contre épreuve, j'ai séparé ensuite les œufs lourds et les œufs légers pondus par une même Poule de race Faverolles. Répétant plusieurs fois l'expérience, j'ai obtenu chaque fois la séparation des sexes. Ces résultats semblent bien confirmer ce que j'ai exposé précédemment ; il est, en effet permis de les interpréter de la façon suivante : \ Dans le premier cas, opérant sur les œufs pondus par l’ensemble des Poules de l'élevage, j’agissais au hasard en mélangeant en réa- lité les œufs des lignées, le résultat devait en être négatif et il le füt. Dans le second cas, en ne prenant que les œufs d’une même Poule Faverolles, j'étais certain de n'opérer que sur ‘une seule li- gnée, je devais obtenir la séparation des sexes, ce qui eut lieu. Comme, par ailleurs, toutes les applications de ma méthode de reconnaissance du sexe des œufs sur les races Léghorn, Bresse, Minorque ont toujours donné des résultats satisfaisants, je ne crois pas, qu'il soit trop hardi de conclure, que, d’une part, les races Leghorn, Bresse, Minorque et autres races anciennes exemp- tes de sang mêlé, présentent un poids moyen réel d'œuf et en liaison avec le phénotype, formant un caractère héréditaire pro- pre constituant un apport à la connaissance du génotype des races susnommées. Et que, d'autre part, les races Faverolles, Mantes, Coucou de Malines, et autres races à sang mélangé présentent un poids moyen d'œuf non défini, sans aucun rapport avec le phéno- type et empêchant {oute séparation raisonnable du sexe des œufs par le poids. (33) -_ . SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1089 Il serait intéressant de classer toutes les races de Poules connues dans l’une ou l’autre de ces catégories ; nous le tenterons si nous en avons un jour la possibilité. (Laboratoire de zoologie de la Faculté des sciences). — LA CONSTANTE MOLÉCULAIRE APPROCHÉE, par M. Bounx. Dans une publication récente, Fonzes-Diacon étudie la constante (5 lactose, + 5 fois le poids des cendres) que j'ai proposée pour déceler les laits mouillés, et la compare à la constante moléculaire simplifiée de Mathieu et Férée, qu'il prend pour étalon. Tout en reconnaissant l'exactitude de l’observation que j'ai si gnalée, à savoir qu'il existe une relation entre les cendres et le lactose, les premières diminuant lorsque le lactose augmente, il ajoute : mais la variation inverse des cendres est bien moins régu- lière que celle des chlorures, aussi l'introduction de leur valeur dans une constante me paraît devoir lui enlever de sa précision ; et l'imprécision n’augmentera-t-elle pas encore lorsqu'on multi- pliera le poids des cendres par 5 avant de l’additionner au poids de lactose hydraté ? Il est incontestable que l’isotonie du lactosérum est, en majeure partie, assurée par le lactose et les chlorures, mais il existe dans le lait d'autres sels, dont l’action, bien que moindre, n'est pas tout à fait négligeable. Aussi, tout en reconnaissant la très grande valeur de la constante de Mathieu et Ferée, ne doit-on la consi- dérer que comme une valeur approchée qui ne peut servir de cri- térium absolu pour apprécier une autre constante. Il semble, bien que pas très nettement, que selon l’auteur, la constante que j'ai proposée, serait moins exacte que la constante de Mathieu et Ferée. Les chiffres qu'il donne infirment cette ma- nière de voir. En effet, pour les laits de la région de Montpellier, la constante (L + 50) a présenté des variations de 81, 90, 75, alors que la constante moléculaire simplifiée a oscillé entre les valeurs 69.5 et 79,8. En exprimant ces variations en o/o, un calcul très simple montre que sur les laits de Montpellier, la constante que j'ai proposée n’a montré qu'une variation de 10,7 p. 100, tandis que la constante moléculaire simplifiée a montré une variation de plus de 13 p. roo. Il est bon de noter que ces constatations ont été faites sur des analyses exécutées dans un tout autre but et au cours desquelles un dosage rigoureux des cendres pouvait paraître d’un intérêt secondaire. BioLocir. COMPTES RENDUS. — 1991. T. LXXXV. =f 1090 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY = (34) a 2 Fonzes-Diacon propose de modifier la constante que j'ai propo- sée en faisant non plus la somme lactose + 5 fois le poids des cendres, mais en substituant le facteur 3 au facteur 5, et cela afin d'obtenir « une valeur très voisine de celle que les analystes ont adoptée pour la constante moléculaire réelle ». C'est cette nou- velle valeur numérique que l’auteur appelle « constante molé- culaire approchée ». : Je ne peux que m élever ‘contre l'idée de faire rentrer artifi- ciellement les chiffres de la constante dans des limites arbitraire- ment choisies ; cette manière de faire ne se comprendrait que s'il en résultait une plus grande précision ou même une plus grande commodité. Il n’en est rien, bien au contraire. Vouloir faire concorder les valeurs rumériques de la nouvelle constante avec celles de Ia eonstante moléculaire simplifiée est illogique, parce qu'il n'y a aucune concordance entre ces deux constantes. Enfin, en diminuant le facteur, on diminue la correc- tion compensatrice. L'influence du lactose devenant prépondé- rante, la constante donne des chiffres relativement très élevés dans les laits de Vaches fraîches, à lait riche en lactose, et très faibles dans les laits de Vaches vieilles, à lait pauvre en lactose. En écrivant la constante sous la forme générale : (lactose + cendres x K), on observe, en faisant varier K et en inscrivant les courbes de variations, que c’est aux environs de K = 5 que la com- pensation s'effectue le mieux, pour un nombre suffisant d’a- nalyses. ra En tous cas, alors que la constante (L + 5 C) présente, dans mes analyses, des variations s'étendant de 81,70 à 89, soit une variation de Q p. 100, la constante L + 3 C) oscille de 66,06 à 76,1, soit une variation de 13,2 p. 100 ; par conséquent, la subs- titulion du facteur 3 au facteur 5 est à rejeter comme diminuant irès sensiblement la valeur de la constante. ELECTION DE © MEMBRES TITULAIRES. MM. Horcanne et Remy sont nommés membres titulaires. (1) La constante moléculaire approchée et les laits de Montpellicr. Ann. des falsificalions, juillet-août, 1921, (o) Ass, fr. av. des se., Congrès de Strasbourg, 1920. C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIIT, p. 1635, 1920. (131) 1091 REUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1221 SOMMAIRE APpPpELMAxs (R.) : Le dosage du Nozr (P.) : Les extraits aqueux Baciétophage re. 198 | d'organes ne contiennent pas de Borper (J.) et Cruca (M.): Sur prothrembine. ee RC - 156 la régénération du principe actif SLOSSE (A.) : Sur l’interven- dans l’autolyse microbienne.... 199 | tion des cationsdans la glycolyse Bruyno:He (R.) et Maisin (J.) : CHI RSS See ee 193 Au sujet de l'unité du principe SOKOLOFF (B.) : Contribution Baclémiophane ee... 162 | au problème de la vitalité des Bruynone (R.) et Marsix (J.) : OP DAMISTLRES eee ce een braniess 140 Essais de thérapeutique au moyen : SOKOLOFF (B.): Sur la question du Bactériophage du oh de l'absorption chez les Proto- COMME ee rene 100 Zaire A Er. 142 Bruyxo:ne (R.) et Maisin (J. ): Van Larr (H.) et LoMBAERS Le principe bactériophage du Sta- (R.) ; Recherches sur l’influence DANIOCO MES Le rennes, 198 | des variations de l'acidité libre Demoor (J.) : Influence des dans la germination de l’Orge., 155 substances extraites du cœur de Van SAGE:HEM (R.) : L’anaphy- la Tortue sur le cœur de la Gre- laxie dans l’hyperimmunisation DONNER RSR Res 131 | des Bovidés contre la peste bo- Demoor (J.) : Influence des NANE Oo reo e CDAn DATE DT PERTE 140 _ substances extraites de l’oreillette WinIWARTER (H. de) : Chias- et du ventricule du Chien sur le matypie et réduction........... 149 cœur isolé du Lapin...... 139 Zunz (E.) et La Barre (J.): A Dusrix (A.-P.) : Les phénomè- propos de la constitution du cyto- nes de caryorhexis dans le thy- | zyme et de l’action des phospha- RASE MAMAN: EE Le .. 143 tides dans la coagulation du sang. 147 Présidence de M. J. Bordet. INFLUENCE DES SUBSTANCES EXTRAITES DU COUR DE LA TORTUE SUR LE CŒUR DE LA GRENOUILLE, par JEAN DEMoon. Nos expériences ont#té entreprises à la suite de divers faits ob- servés antérieurement sur le muscle et sur le cœur, et en vue de préparer des recherches relatives à la cause intime des mouve- ments propres du cœur, ‘1092 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (132) Elles ont été poursuivies sur le cœur isolé de la Grenouille d'été; la circulation artificielle étant établie de manière à permettre l’é- tude pléthysmographique des variations de volume de l’organe. Üne canule à double voie est engagée par le sinus veineux jusque dans le ventricule. Le tube d'entrée, percé d’une ouverture au ni- veau de l'oreillette et ouvert à son extrémité, amène le liquide nutritif dans le cœur ; le tube de sortie, ouvert à son extrémité plongée dans le ventricule, évacue facilement le liquide d’irriga- tion. Après ligature du bulbe aortique, le cœur, fixé sur la canule engagée dans le sinus veineux, est extrait du corps et suspendu dans un tube pléthysmographique incomplètement rempli de liquide de Ringer. Le bouchon de cet appareil donne passage à la canule à doubie voie et à un tube qui, plongeant d’un côté dans la chambre à air, est en rapport d'autre part avec une ampoule de Marey. Le tube d'entrée de la canule est en communication avec le ou les vases de Mariotte contenant les liquides d’irriga- tion. Au tube de sortie est attaché un tube de caoutchouc faisant office de siphon et permettant un écoulement se continuant sans qu'il y ait une contrepression dans le cœur (1). : Les variations pléthysmographiques du cœur, enregistrées par l’ampoulé sont inscrites sur un cylindre. Le cœur de Grenouille irrigué par le liquide de Ringer, glucosé ou non, exactement défini par le D° Guerra, fournit un travail très régulier pendant de nombreuses heures. La substitution à ces liquides, des mêmes liquides enrichis d’ex- trait aqueux de cœur de Grenouille obtenu par 30 heures de ma- cération, ne détermine aucun changement dans l'acidité de l’or- gane dont l’inotropisme et le chronotropisme restent constants. La substitution au sérum normal, du sérum auquel a été ajouté de l'extrait aqueux de cœur de Tortue (30 heures de macération), amène, au contraire, des changements caractéristiques. Il arrive quelquefois que ces effets ne surgissent pas immédiatement ; il en est ainsi quand le cœur récemment préparé présente encore une trop grande vitalité. Dans ce cas, les réactions provoquées par les substances extraites du cœur de la Tortue surgissaient ulté- rieurement au cours de l'expérience. Le plus souvent les effets de l'extrait hétérogène apparaissent dès le début de son interven- tion. L'extrait de Tortue provoque un inotropisme diminué et un chronotropisme ralenti. Aussi longtemps que le liquide hété- rogène passe, la réaction persiste sans amener de troubles sérieux dans la vie du muscle ; dès qu'il cesse d’agir l’activité normale du cœur réapparaît. L'extrait du tissu musculaire ordinaire de Tortue fi) Celle méthode nous a été indiquée par le D' Guerra de Lisbonne qui a travaillé cet été à l’fnstitut de physiologie, (133) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1093 provoque, dans les mêmes conditions, des perturbations beaucoup plus graves ; souvent il détermine rapidement l'arrêt du cœur. Nos expériences ne sont pas assez complètes pour que des con- clusions définitives s'imposent, mais elles permettent de dire : À. L'extrait de nruscle de Tortue est toxique pour le cœur de la Grenouille, dont il arrête rapidement les battements. B. L’extrait du muscle cardiaque de la Tortue jouit probable- ment d’une certaine toxicité vis-à-vis du cœur de la Grenouille ; il possède aussi une propriété à la fois antagoniste de la première, et excitatrice du cœur. Cet extrait imprime au travail cardiaque de la Grenouille un rythme spécial différent du rythme propre du cœur de la Grenouille. (Institut de physiologie de l'Universilé de Bruæxelles). INFLUENCE DES SUBSTANCES EXTRAITES DE L'OREILLETTE ET DU VENTRICULE DU CHIEN SUR LE COEUR ISOLÉ DU Lapin, _ par JEAN DEMoon. Les effets excitateurs de l'extrait de cœur de Tortue sur le cœur de la Grenouille font penser à l'existence, dans le tissu cardiaque, de substances spécifiques capables d’agir sur les mouvements pro- pres de l'organe. Il est possible de démontrer qu'il en est réellement ainsi en ex- périmentant sur le cœur de l'animal à sang chaud. Nos expé- riences sont nettes, mais ne permettent pas encore d'analyser com- plètement les faits constatés. Nous aurions voulu retarder encore leur publication, mais le travail de Loewi, qui vient de nous par- venir, nous engage à signaler dès aujourd'hui nos résultats. Loewi constate que le sérum de Ringer, qui à séjourné dans un cœur de Grenouille, entretient normalement le travail cardiaque d’une autre Grenouille, et que le sérum qui se trouve dans le cœur ar- rêté par excitation du pneumogastrique arrête les battements d’un cœur neuf. Après avoir rappelé que l'excitation du pneumogas- trique produit, chez le Crapaud, l’exagération de la force et de la rapidité des battements du cœur, il signale que les liquides de Ringer, qui ont séjourné dans le cœur normal ou excité, ont la propriété, le premier, de ne pas troubler le cœur neuf de Crapaud et le second d’exciter le travail de cet organe. Nos recherches diffèrent beaucoup de celles de Loewi, mais conduisent aussi à admettre l'existence de substances cardiaques actives et spécifiques. Elles sont faites sur le cœur isolé du Lapin 109% RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (134) jeune de {oo à 500 gr., entretenu au moyen de sérum de Locke glucosé, à température constante et saturé d'oxygène, et dont le travail est enregistré par l'intermédiaire d’un myographe mis en rapport avec la pointe du ventricule droit. Les liquides étudiés sont : le sérum de Locke glucosé + l'extrait aqueux d'oreillette du cœur du Chien, le sérum de Locke glucosé + l'extrait aqueux du ventricule gauche du Chien et le sérum de Locke glucosé + Lu trait aqueux de muscle de Chien. Les extraits d'oreillette sont obtenus en broyant très soigneu- sement, avec du sable, dans 5o cc. de sérum de Locke : ) la mus- culature totale de deux oreillettes (moins les aurieules) ; b) Ja mus- culature de l'oreillette droite et de la paroï inter-auriculaire ou ec) la musculature de la partie de l'oreillette droite qui entoure les offices des deux caves. Le tissu écrasé reste au contact du Locke pendant 30 heures. Au bout de ce temps, la macération est mise à la centrifuge ; le liquide obtenu est filtré sur de l’ouate et dilué dans la quantité voulue de sérum de Locke pour avoir une con- centration de 5 p. 1000. Nos résultats paraissent démontrer que les variations de la concentration n’ont pas une très grande im- portance, tandis que la durée de l'extraction présente au contraire un grand intérêt. | Il est entendu que nous envisageons, dans cette note, exclusi- vement les effets obtenus avec les substances extraites après 30 heures de contact du tissu broyé avec le sérum. : Les extraits de ventricule et de musele sont préparés | en utili- sant la même technique. Dans toutes les expériences, le cœur irrigué d'abord avéce le li- quide de Locke glucosé, fut soumis une série de fois à l’action du sérum de Locke enrichi d'extrait d’oreillette, d’extrait de ventri- cule ou d'extrait de muscle, chacun des passages de cés liquides étant séparé du suivant por une irrigation avec du sérum glucosé normal. Le tableau résume les résultats très nettement enregistrés dans les tracés présentés. Extrait auriculaire Extrait ventriculaire Extrait musculaire Exp. 1 (24 oct.).... — Fléchissement du cœur Fléchissement OA dAE CEE Excitation (ino. et chron. {r.) » — 73 (29N/00L)-.7 Fort fléch. du cœur — » 4 (3 nov.).... Excilation (Exag. du tonus) | Faible fléch. du cœur = » DN(D nov.). 3. » » 0 5 :6 (8. nov.):::. (! (cœur trop gros) 0 0 » 1 (1200): Excilation faible Faible excitation du cœur — » 8 (17 nov.).... Ex cilalion (ino. et chron. (r.) Faible fléch. du cœur — 9 (22 nov.).... | » Faible éxcitation — Nous pouvons décrire ces résultats comme suit : r. — L'extrait de l'oreillette de Chien exagère le plus souvent l'inotropisme du cœur du Lapin, soit en augmentant l'amplitude (135) SÉANCE DU À DÉCEMBRE 1095 du mouvement général, soit en exagérant le tonus. Le eœur de- vient, dans ce second cas, globuleux et se contracte moins ample- ment, le myographe enregistrant dès lors des mouvements rela- tivement limités, mais dont le relâchement correspond à une li- gne de repos fortement relevée par rapport à celle des contrac- tions normales. Pour celte deuxième forme de réaction, le pro- cédé d'inscription utilisé est imparfait ; nous essayons, en ce mo- ment, de faire l'exploration pléthysmographique qui permettrait de suivre graphiquement le phénomène très évident pour l'œil -de l’expérimentateur. L'influence de l'extrait auriculaire paraît être plus marquée sur le tonus que sur le dynamisme du muscle cardiaque. Elle est quelquefois minime, ou nulle, au début de l'expérience et ne se manifeste alors, qu'à la troisième ou qua- trième substitution, quand l'organe, plus ou moins épuisé, ne pa- rait plus trouver en fui-même les agents capables de combattre l’action des substances spécifiques du Chien. Le chronotropisme s'exagère, et souvent fortement, sous l'influence des substances auriculaires. He 2. — L'extrait du ventricule du Chien déprime souvent Fino- tropisme et le chromotropisme du cœur du Lapin. Son action, d'ailleurs. très manifeste, n'a pas .un caractère toxique. Le cœur - continue à travailler régulièrement, seule l'allure de son travail est modifiée. Les effets du ventricule sont restés nuls dans une série d'expériences. 8. — L'extrait de muscle ce Chien a agi très di d’une manière toxique, le plus souvent son action fut peu nette ou nulle, En somme, il résulte de ces expériences que l'extrait de l’oreil- lette du Chien à une action excitatrice sur le cœur du Lapin, beau- coup plus forte que celle de l'extrait du ventricule, et qui ne se retrouve absolument pas dans l'extrait du musele de Chien. (Institut de physiologie de l'Université de Bruxelles). SUR LA RÉGÉNÉRATION DU PRINCIPE ACTIF DANS L' AUTOLYSE 2 MICROBIENNE, par J. Borper et M. Cruca. On sait qu'il suffit d'introduire une trace de liquide [tique dans du bouillon pour rendre celui-ci impropre au développe- ment du microbe (B. coli, par exemple), vis-à-vis duquel le li- quide est actif. Divers auteurs ont constaté, d'ailleurs, que cette propriété d’inhiber la culture résiste à certains réactifs, tels l’a- 1096 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (136) cétone, le chloroforme, etc. D'autre part, si l’on ajoute une trace de principe lytique à une suspension en bouillon de B. coli vi- vant, ce principe augmente beaucoup en quantité tandis que la lyse s'effectue ; on peut dire qu'il se régénère ; cette régénération ne se produit pas dans le bouillon stérile ; la présence de microbes vivants est nécessaire : il est même indispensable que ces micro- bes vivants puissent se reproduire, c’est-à-dire soient alimentés : nous reviendrons sur ce point, Puisque le principe lytique a deux propriétés, celle d'empêcher la culture, celle d’être régénéré en présence de microbes, il est essentiel de rechercher si ces deux propriétés s'accompagnent ré- gulièrement, et, notamment, si elles se manifestent encore toutes deux avec la même intensité lorsque le liquide lytique a été sou- mis à l’action de certains réactifs. Etant donné que des doses im- pondérables de liquide lytique se montrent encore actives au point de vue antiseptique, on ne peut démontrer la régénération que si l’on a mis en œuvre des quantités tout à fait minimales de liquide lytique. Voici comment nous procédons. On dispose de deux sé- ries de six ou sept tubes contenant 7 c.c. de bouillon. On introduit dans le premier tube une goutte de liquide lytique, on agite, trans- porte deux gouttes de ce premier tube dans un second, puis, ayant bien mélangé, deux gouttes de ce second tube dans un troisième, et ainsi de suite. On prépare exactement de la même façon la se- conde série de tubes. On ensemence alors tous les tubes de la pre- mière série d'une goutte de culture fraîche en bouillon de B. col, et porte à l’étuve les deux séries. On constate d'habitude que, dans la première série, au bout de quelques heures, les trois premiers tubes sont limpides tandis que le quatrième et le cinquième se sont troublés. Mais, le lendemain, le quatrième s'est très forte- ment éclairci, tandis que le trouble persiste dans le cinquième. Le quatrième tube est donc le dernier dans lequel le principe se trouve encore à dose suffisante pour déclencher nettement le phé- nomène ; on ajoute à ce tube une goutte de suspension assez épaisse de B. coli afin d'activer la régénération. Cinq jours plus tard, on chauffe à 58° pendant une demi-heure ce quatrième tube ainsi que le tube correspondant (qui n'a pas été ensemencé mais qui avait reçu la même dose de principe) de la seconde série, et Fon opère sur les deux liquides obtenus comme: on avait opéré sur le principe lvtique, c'est-à-dire qu’on en intro- duit, de Ja mème façon, dans des tubes de bouillon, des quanti- tés décroissantes. L'ensemencement de tous ces tubes révèle alors” qu'une régénération très active s’est effectuée dans le premier de ces deux liquides, qui se comporte à peu près comme du principe lytique non dilué, tandis qu'aucun changement n’est survenu dans le second. (137) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1097 Ajoutons à du principe Ivtique environ partie égale de chlo- roforme, scellons le tube et agitons-le fortement chaque jour pendant une semaine. Ensuite éliminons le chloroforme par cen- irifugation et par séjour à l’étuve du liquide surnageant décanté. En expérimentant comme il vient d'être dit, on constate que le contact prolongé du chloroforme n'’altère aucunement le princi- pe, ni pour ce qui concerne le pouvoir d'empêcher la culture, ni au point de vue de l'aptitude à la régénération en présence de microbes. _ Reproduisons d'autre part la première expérience, en employant, au lieu de bouillon, de la solution physiologique, et en ajoutant, dans le quatrième tube de la première série, non plus une goutte de culture en bouillon, mais deux ou trois gouttes d’une suspen- sion assez épaisse de microbes développés sur gélose et délayés en solution physiologique. Dans ces conditions, on n'observe pas de lyse ni de régénération du principe. Mais il suffit d'ajouter à ce tube un peu d'extrait de bouillon ou de solution concentrée de peptone pour que la régénération s'opère. Gette expérience, réalisée avec D. Jaumain, montre donc qu'il ne suffit pas que les microbes soient vivants pour être aptes à régénérer le princi- pé : il faut qu'on les alimente, c'est-à-dire qu'ils puissent se re- produire. En réalité, nous avons eu nettement l'impression, au cours de nos recherches, que le phénomène de lyse apparaissant dans du bouillon contenant du principe et ensemencé d’une trace de B. coli, est toujours précédé d’une phase de multiplication mi- crobienne. Plus grande ést la quantité de principe mise en jeu, plus cette prolifération est discrète et fugace. On peut observer, par exemple, 2-3 heures après l’ensemencement, qu'un bouillon présente un trouble très léger dont on ne retrouve plus trace 1 Ou 2 heures plus tard. On peut admettre ainsi que même si le principe agit à très grande dose, il y a toujours à un moment donné une certaine multiplication, mais qui reste trop limitée pour faire naître un trouble visible. La lyse serait donc toujours précédée d'une vague de croissance plus ou moins prononcée ; en d’autres termes, un microbe ne pourrait se lyser qu'après une certaine période de vie active. Il est difficile de démontrer rigou- reusement cette notion, mais elle est en harmonie avec les cons- tatations relatives à la nécessité des matières nutritives, et avec les observations que divers auteurs, Gratia (1) notamment, ont consignées de leur côté. (Institut Pasteur de Bruzxelles). (1) Voir, notamment, ces Comptes Rendus, 1927, CNENXNNP ED TEE 1098 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (138) LE DOSAGE DÜ BACTÉRIOPHAGE. Note de R. APPELMANS, présentée par À. Bruynocse. Dans une note publiée à la Société de’ biologie le 29 novembre : 1919, d Hérelle a indiqué une méthode de dosage du Bactério- phage. Il met dans 10 c.c. d'une émulsion contenant environ 250 millions de microbes par c.e. r/50.000 de c.c. de Bactériophage et de ce mélange il étale une anse (soit 1/100 de c.c.) sur un tube de gélose inclinée. Il compte alors le nombre de plages de dissolu- tion et estime d'après cela le nombre d’ultramicrobes. En effet le Bactériophage n'agit pas à l'instar d'un liquide, en exerçant sur toute la surface d’ensemencement la mème action ; la lyse ne se produit qu'aux endroits où un : ultramicrobe a été se sur la gélose. Cette méthode est toutefois d'une exécution plutôt difficile parce: que les plages de clarification peuvent être extrêmement peu étendues et de ce fait peu apparentes. Ajoutons à cela que, quand elles sont quelque peu vastes, on pourrait supposer que certaines d’entre elles résultent d'un manque d'ensemencement à ce niveau. Nous avons essayé pour le dosage le procédé des dilutions sue- cessives préconisé par Miquel pour l'analyse de l’eau. À cet effet nous introduisons, dans des tubes ensemencés avec le microbe in à subir la Iyse, des quantités décroissantes de Bactériophage 1/10, 1/100, 1/1000, jusqu'à 1/1.000.000.000.000, d’après que le microbe a un développement normal ou subit la lyse immédiate ou ultérieure nous admettons la présence ou l'absence du Bacté- xiophage en question. Quand nous dosons le Bactériophage provenant de tubes, ense- mencés avec le même nombre de gouttes de Bactériophage et le même nombre de gouttes de culture, nous constatons de part et d'autre la même activité. Il arrive toutefois de temps en temps qu'une dilution donnée fournit un ensemencement négatif quant au Bactériophage, alors que la dilution dix fois plus forte en con- tient encore. Ceci s'explique ‘assez bien avec la notion de Bacté- riophage supposé un être vivant. On observe d’ailleurs des faits analogues dans la numération des germes de l’eau en utilisant la méthode de Miquel. Cette technique nous a permis de faire les constatations sui- vantes . Le Bactériophage introduit dans du bouillon ensemencé avec dés microbes [ysables, y augmente quantitativement pendant le séjour à l’étuvë. Cette augmentation est sensiblement la même pour un Bactériophage et une culture donnée, que l’ensemence- (139) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1099 ment ait été massif ou non avec la culture lysable ou avec le Bac- tériophage, qu'il y ait eu inhibition immédiate sur le développe- ment ou lyse tardive. 2. Le culot de centrifugation du Bactériophage (8.000 tours à la minute pendant une heure) ne contient pas plus d'éléments actifs que le liquide supérieur. 3. Certaines influences chimiques, qui apparemment laissent le Bactériophage intact, réduisent toutefois considérablement son activité quand on examine l'effet produit par ces agents par la méthode de dosage. Ainsi quand on met le Bactériophage en contact avec l'alcool à 50 p. 100 ou avec l'acide phénique à 5 p. 100 examinés massivement on trouve, dans ces filtrats, du Bactério- phage encore actif, mais avec la méthode de dosage on constate que la teneur y est considérablement réduite, ainsi qu'il se dégage du tableau ci-joint : é 5 = Re = KE = = TT TS = D = le her en |e E = = = S == = = —|£ 2 le ess ses eme ss CRE | NC RE = S = = = So — |© Û D [=] =] = A Te le IE ee een EEE BH cemmenrtcli +". ne = = — + + B. H. après 6 heures de con- act avec DO De 100 AlCOO = 2 = D up ner B. H. après 24 heures de con- tact avec 50 p. 100 alcool — — — + O0 + + + B. H. après 3 jours de con- ù tact avec 5o p. 100 alcoo! — — — — — + + + + + + B. H. après ro jours de con- tact avec 5o p. 100: alcool —,— —= — — + + + + + + B. H. après 50 jours de con- FACR AVEC DOLP. TOO AÏCOO tn B. H. après 24 heures de con- tact avec 5 p. 100 ac. phé- TRE LR ANR ner _— — + + Æ + + + + + + B. H. après 8 jours de con- tact-avec 5 p. 100 ac. phé- ER A en ee en be Ne CAC RO Le pu ee Nota. — B. H. signifie Bactériophage d'Herelle ; — signifie ab- _ sence de développement du microbe et présence de Bactériophage ; + signifie développement normal de microbes et absence de Bac- tériophage. Fait digne d’être signalé : sous l'influence de l'alcool et de l'acide phénique, la réduction du Bactériophage se fait ra- pidement, sans être progressive : elle s'arrête à un certain niveau. comme si le filtrat contenait un certain nombre d'éléments plus résistants aux agents nuisibles en question. (Laboratoire de bactériologie de l'Université de Louvain). 1190 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (140) DEP ss CONTRIBUTION AU PROBLÈME DE LA VITALITÉ DES ORGANISMES. Note de Boris SOKOLOFF, présentée par A.-P. Dusri. La présente note est la suite de la communication que j'ai faite à la Société de biologie avant la guerre ét concerne les recherches poursuivies pendant les premières années de la guerre. Pour beaucoup de personnes le problème de la a et le problème de la croissance sont connexes. Les faits principaux de mes recherches sur la régénération des Protozoaires, étudiée expérimentalement, et qui furent sommai- rement exposés dans cette précédente communication (x), dé- montrent ce qui suit : chez les Infusoires existe une limite à la capacité régénérative (2—1/100 de leur volume) au-delà de laquelle la régénération n’a plus lieu. Ainsi, chez le Dyleplus, au-dessous de la centième partie de la grandeur primitive les segments ne se régénèrent plus, ils peu- vent cependant se mouvoir et vivre pendant quelque temps. C’est l’état particulier d'équilibre instable. L'examen histologique a montré que quelques-uns de ces segments contenaient des élé- ments nucléaires. Les fragments plus petits périssaient plus ou moins vite : c’est l’état de désintégration. Les limites de ces trois et désintégration — peuvent être modifiées sous l'influence des facteurs extérieurs et intérieurs. Parmi les facteurs qui peuvent changer ces limites, j'ai spé- cialement étudié l’inanition et son influence sur la régénération des Infusoires. La question de l’inanition présente un intérêt tout particulier, nous permettant d'étendre et d'approfondir le problè- me qui nous occupe. Les expériences de R. Hertvig, Kasantzeff et d’autres, ont dé- montré que chez l'individu maintenu à jeün les « kernplasma-re- lations » sont modifiées, le noyau s'agrandit. Les recherches très détaillées de Hartmann et de Gerassimoff établissent que la crois- sance et la multiplication de la cellule, lors du jeüne, s'arrêtent, en même temps que l'appareil nucléaire s'agrandit fortement. La pathologie de la famine se dessine le mieux chez les Protozoaires. Les expériences de Hainsky et de Kasantzeff ont établi plus ou moins complètement le tableau pathologo-cytologique de l'ina- nition, chez les Infusoires : le manque de croissance, les altéra- ions de la kernplasmarelation et la dépression. Pour mes recherches je me suis servi des Infusoires Bursaria. (x) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXV, p. 299, 1913. (111) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1101 Les premiers jours du jeüne (2-4) pas de changement notable plus tard commence l'agrandissement de l'appareil nucléaire ; puis sa fragmentation en un nombre de particules ténues ; le changement de la forme de l'animal, le flétrissement des cils et la dépression. Si on prend une Bursaria qui a jeûné 3 jours, et si on l’étudie au point de vue de sa capacité régénérative, on verra que ni les limites, ni la grandeur de sa capacité régénérative ne sont dimi- nuées. Des fragments se reforment aux dépens des Bursaria to- tales, relativement petites et ne grandissant plus. Plus encore, - chez les Infusoires qui jeünent 2-3 jours on remarque parfois l'augmentation de leur vitalité et de leur force régénérative. Mais prenons une Bursaria qui a jeùné 4-7 jours, qui a déjà sa kernplasmarelation altérée, on remarquera de suite que la ca- pacité régénérative de l’animal est brusquement abaïissée. C’est avec beaucoup de peine que se rétablissent les grands fragments (plus que la moitié de la grandeur primitive). Dans cet état ils n'ont ni la force de croissance, ni l'intensité de la régénération. La doctrine de la kernplasmarelation nous explique aussi le fait que j'ai déjà souligné, que les fragments des Protozoaires, qui contiennent un grand nombre d'éléments nucléaires et rela- tivement peu de protoplasme, se montrent comme ayant très peu d'activité vitale. Ainsi : r. La kernplasmarelation est un des facteurs des plus importants pour la vitalité des organismes. 2. L'inanition qui, au commencement stimule l’activité vitale provoque ensuite l’alté- ration de la kernplasmarelation et diminue sa force. 3. La force de restauration (la capacité régénérative) peut se manifester dans l'organisme mème dans le cas où la force de croissance est déjà perdue par ce dernier. Cette dernière circonstance nous prouve une fois de plus la jus- tesse de la thèse qui considère les Infusoires et sans doute tous les organismes, comme un système harmonique, équipotentiel à pouvoir régulateur primaire (primâre Regulation de Driesch) simplifié, nous confirmons, par conséquent, d’une façon indi- recte, les conséquences que Driesch a tirées de la dite thèse. . 2 Pa 41162 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (149) SUR LA QUESTION DE L'ABSORPTION CHEZ LES PROTOZOAIRES. LA MEMBRANE D'OVERTON. Note de Boris SokOLOFF, présentée par A.-P. Dusrin. L'étude de la physiologie des Protozoaires nous a amené à con- sidérer le problème de l'absorption et de l’adsorption des diffé- rentes matières par la cellule comme une des bases de la cytologie. Il n'y a pas longtemps que le rôle immense, universel, de la pression osmotique était reconnu par tout le monde ; cependant un certain nombre d'expériences (Kônne, Gambourger et d’au- tres) avaient prouvé l'existence de divergences considérables d'avec la loi de Pfeffer. Fischer nie l'importance de la pression osmotique dans la vie de la cellule. _ Une première question se pose : existe-t-il ou non une mem- brane semi-perméable ? (Overton et Natansohn). L'école de Fis- cher, qui nie catégoriquement l'existence de cette membrane, est en pleine contradiction avec les points de vue d'Overton, de même qu'avec l'opinion de Koltzoff, qui admet, pour certains organismes, la possibilité de l'existence de la dite membrane. Go les travaux de Zavadovsky sur les œufs des Ascarides). Dans plusieurs articles, parus de 1912 à 1914, j'ai signalé que mes recherches sur la physiologie des Protozoaires confirment, dans une certaine mesure, les théories de Fischer, surtout en ce qui concerne la théorie de la neutralisation des ions. Pour résoudre la question de la membrane semi-perméable, j'ai en- repris toute une série d'expériences sur la régénération et la mérotomie des Protozoaires. Ces expériences ont démontré le fait, si non de l'existence morphologique, au moins d'une fonction phy siologique. J'ai commencé mes expériences sur les parasites, avec la Steno- phora juli, à la physiologie de laquelle j'ai consacré des recher- ches détaillées. Plus tard, ces expériences furent vérifiées sur les autres Grégarines, Nina gracilis, Gregarina cuneata, etc. Comme on le sait, la Grégarine possède une couche subeuticu- laire de substance gélatineuse, dont j'ai étudié la composition chimique. Cette couche entoure tout le corps de l'animal, né lais- sant libre que le protomérite (Lühe, Scheviakoff). La question de l'absorption par la Grégarine des matières exté- rieures, ne paraît pas être résolue, pour beaucoup des protozoolo- gues, plusieurs d’entre eux admettent que la Grégarine peut se nourrir par toute sa surface (+) (1) Voici quelques renseignements sur Ja technique dont je me suis servi, technique spéciale, très simple mais très démonstrative. Je plaçais les Gréga- 1 LXXV, 1918. (445) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE: 1105 Résultats. — 1. Chez la Grégarine entière, non mérotomisée, le fer est absorbé exclusivement par le protomérite. Sous l’action d'une plus longue durée, le fer pénètre aussi la deutomérite. >. Si la Grégarine est coupée en morceaux, Fabsorption du fer se fait, en ce cas aussi, par le protomérite. Au point coupé le pro- toplasme se contracte, ce qui eimpèche la pénétration des ma- tières au dedans. : 3. Le changement de la réaction du milieu, auquel la subs- tance susdite est excessivement sensible (Sokoloff 1913) change complètement l'aspect de l'expérience. La pénétration du fer se passe d'une façon anarchique et dans l'endroit coupé elle est sou- yent plus intense que dans le protomérite. L'absorption du fer par la substance gélatineuse se produit nor- malement si la concentration est faible. Ainsi, la théorie de Fischer, qui considère la cellule comme un complexe d’'albumines liophobes et liophiles, n’est pas en état de donner une réponse satisfaisante à toute une série de faits pris dans le domaine de la physiologie cellulaire. L'existence de la membrane semi-perméable, qui absorbe et adsorbe activement, paraît ètre avoir une existence physiologique chez les Protozoai- res librement vivant et même être représentée morphologique- ment chez les parasites (1). LES PHÉNOMÈNES DE CARYORHEXIS DANS LE THYMUS HUMAIN, par À.-P. Dusrn. Nos recherches antérieures nous ont amené à considérer la petite cellule thymique, ou thymocyte, comme un élément dont l’évolution normale aboutit à la destruction sur place. Le mode habituel de destruction, celui que l’on peut facilement observer rines pendant 1/2-1 heure dans une solution à r p. 100 de FeCl (ou FeCl), que l’animal supportait relativement bien. Puis je lavais la Grégarine dans la dissolution physiologique (pour enlever le fer de sa surface), je la fixais par un alcool faible et je la plaçais dans une «solution à 2 p. 100 de Fe(CN)5Kt, puis de nouveau dans de l’alcool et du baume de Canada. Le fer se précipitait sous forme de sédiment de bleu de Prusse, qu'on reconnaissait bien sur la préparation. (x) Bibliographie : Hamburger. Osmotischer Druck und Ionenlehre..., 1902. — M. Fischer. Kolloïd Physiologie. — Overton. Studien über die Narkose-Tone. — Scheviakoff. Zeitschr., f. w. Zoologie, t. LVIIT, n° 2. — Lühe. Arch. f. Protistenkunde, t. IV. — Sokoloff. Arch. f. Protistenkunde, t. XXVIT, 1912. Trav. labor. biologie (en russe), 1913 et 1914. C. R. de la Soc. de biol., 1104 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (144) chez de jeunes animaux soumis au jeünre absolu pendant 24 à A8 heures, consiste dans la pycnose nucléaire suivie de phago- cytose par de grands éléments macrophages, éléments dont l'o- rigine prête, actuellement encore, à discussion. Des recherches récentes faites sur le thymus de Yonne nous ont montré qu'un autre type de destruction pouvait fréquemment s observer. Dans ce cas, on voit les noyaux, habituellement sphériques des petites cellules thymiques, se déformer, s’échancrer, émettre des prolongements souvent multiples et de formes diverses, puis se fragmenter en une poussière nucléaire, cesser de fixer les colo- rants de la chromatine et finalement disparaître. Il s’agit, en l'es: pèce, d’un phénomène de caryorhexis, précédé d’une phase pen- dant laquelle les noyaux des thymocytes subissent de profondes altérations de forme, nous dicions volontiers une phase de « poïki- locaryose ». Quelle est la signification de ce phénomène ? Au point de vue histophysiologique, nous le rapprochons de la pycnose ; il est l'indice d’une destruction de chromatine au niveau du thymus, pour faire face aux besoins de l'organisme. Au point de vue histo-pathologique, nous pensons pouvoir ap- porter un peu de précision dans la question. Le phénomène de caryorhexis ne s’observe pas toujours. Il peut se développer à côté de la pycnose, mais aussi en dehors d'elle. Si nous considérons une trentaine d'exemples de thymus hu- mains prélevés chez des individus de tout âge et morts de maladie ou de traumatisme nous arrivons. aux constatations suivantes : Chez l’adulle : Guère de caryorhexis chez les individus morts en quelques heures des suites dé grands traumatismes ; apparition de nombreuses caryorhexis chez des blessés morts en 24 ou 48 heures de gangrène gazeuse ou des suites d'infection de plaies multiples. Caryorhexis abondantes dans un cas de section de la moelle avec survie prolongée et mort par infection d’escharres. Quelques caryorhexis dans le thymus hypertrophique d'un Base- dowien, mort avec phénomène d’entérite aiguë. Chez l'enfant : Nous observons de très nombreux noyaux en ca-. ryorhexis. chez une enfant de 12 ans morte de typhoïde ; caryorhexis assez abondantes dans les cas suivants : croup com- pliqué de bronchopneumonie, rougeole avec abcès thyroïdien, anémie aplastique chez une enfant de 12 ans ; caryorhexis peu abondantes dans une série de cas de bronchopneumonie, enfin guère de caryorhexis dans des affections à forme plus torpide tel- le$ que méningite tuberculeuse et endocardite mitrale. De ces observations, nous nous croyons autorisés à conclure que ds) 6: si (45) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 4105 les phénomènes de caryorhexis thymique chez l'Homme sont l'ex- pression d’une atteinte, ou peut être mieux, d'une création aiguë du thymus à des agents infectieux très actifs ; gangrène gazeuse, septicémie, fièvre typhoïde. La pycnose, au contraire, représenterait une modalité moins brutale, plus physiologique, de destruction des petites cellules _thymiques, (Laboratoire d'anatomie pathologique de l'Université de Bruxelles). L'ANAPIYLAXIE DANS L'HYPERIMMUNISATION DES Bovibés CONTRE LA PESTE BOVINE, par RENÉ VAN SACEGHEM, Ainsi que je l’ai exposé dans une précédente note (1), on peut très facilement obtenir l'hyperimmunisation contre la peste bovine en opérant la transfusion veineuse directe du sang de l'animal pes- teux aux Bovidés immuns contre la peste que l’on désire hyperim- muniser. Seulement, ce nouveau mode d’hyperimmunisation ne peut être utilisé qu'à la condition que l'animal immun soit vac- ciné depuis plusieurs mois (six mois). Si cette transfusion est faite à des Bovidés récemment vaccinés, guéris ou hypérimmunisés, on peut obtenir de graves accidents d’anaphylaxie lors de la trans- fusion. J'ai eu l’occasion d'exposer les observations que j'ai faites dans une note intitulée : « L’anaphylaxie dans l’hyperimmunisa- tion des Bovidés contre la peste bovine », envoyée en mai 19217, à la Société belge de médecine tropicale. Au cours de l’hyperimmunisation de plus de 300 têtes de bé- tail contre la peste bovine, je n’ai jamais observé le moindre ac- cident ou trouble anaphylactique chez les Bovidés hyperimmuni- sés pour la première fois et qui avaient été vaccinés depuis plus de six mois. Très régulièrement, j'ai constaté des phénomènes très graves et parfois mortels dans l’hypérimmunisation par transfu- sion veineuse directe chez les animaux vaccinés, guéris ou hy- perimmunisés depuis peu de temps (quelques semaines). En pratiquant la transfusion sanguine directe de la veine de l’animal pesteux sous la peau de l'animal qu'on désire hypérim- muniser, on n'observe jamais de phénomènes anaphylactiques, même si l'animal qu'on hyperimmunise se trouve dans les meil- leures conditions pour présenter des accidents anaphylactiques. (x) €. R. de la Soc. de biol., 28 mai 1921. BroLoctE. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV,. _e 1106 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (146 En me basant sur ces observations, je suis arrivé à formuler l'hypothèse que l’anaphylaxie, au moins dans les cas que nous venons d'observer, pourrait bien être due à la mise en présence, dans la circulation péripherique, d’une quantité plus ou moins grande d’antigène et d'un excès d'anticorps spécifique pour cet antigène. Les anticorps spécifiques contre les toxines et virus pes- teux ne peuvent se retrouver que-chez les animaux récemment vaccinés, guéris où hyperimmunisés. Chez les animaux vaccinés, guéris ou hyperimmunisés depuis plusieurs mois, il est recon- nu que les anticorps spécifiques ont une tendance marquée à dis- paraître de la circulation périphérique. Chez ces animaux ne per- siste plus que la faculté de produire des anticorps antipesteux quand l'organisme y est sollicité par la présence de virus ou toxi- nes pesteuses. : Si on opère la transfusion sanguine de la veine de l’animal at- teint de peste directement sous la peau d’un animal vacciné, guéri ou hypérimmunisé récemment, on ne peut obtenir des accidents anaphylactiques. Lors de la transfusion directe sous la peau, il se forme des poches de sang, la résorption se fait lentement. Il est probable que, dans ces poches de sang, le virus et les toxines pesteux sont influencés par les anticorps spécifiques et qu'ils arri- vent dans la circulation périphérique sous une forme qui n’est plus capable de déclencher les troubles anaphylactiques. Si, at contraire cette même transfusion s'était faite directement et bru- talement dans la veine nous aurions pu observer immédiatement des symptômes d’anaphylaxie. Il est facile de faire cesser très rapideent les symptômes d'a- naphylaxie et de sauver les animaux en injectant D à 10 c.c. d'é- ther sulfurique dans la veine. | En pratique, on peut donc, sans craindre [e moindre accident, hyperimmuniser par transfusion directe dans la veine Iles animaux vaccinés depuis six mois. Au contraire la transfusion directe par voie veineuse présente des dangers quand elle se fait chez des Bovidés vaccinés, guéris ou hyperimmunisés récemment. Chez ces animaux, l’hyperimmunisation doit se faire par transfusion sanguine directe de la veine de l'animal pesteux sous la peau de l'animal à hyperimmuniser. Mes observations d'hypérimmunisations comportent plus de trois cent cas el je puis assurer que je n'ai jamais observé d’ac- cidents que je pourrais attribuer à l’injection de sang homolo- gue. Tous les accidents que j'ai constatés doivent être attribués à de l’anaphylaxie produite par inoculation intraveineuse des toxi- nes et virus que contient le sang pesteux. (Laboratoire de recherches du Ruanda à Kissengnie). (147) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1107 = ——— À PROPOS DE LA CONSTITUTION DÜ CYTOZYME ET DE L'ACTION DES PHOSPHATIDES DANS LA COAGULATION DU SANG, par EncarD Zunz et Jean La Barre, Le cytozyme de Bordet et Delange renferme des phosphatides solubles dans l’alcool absolu et le toluol à la fois du type de la lécithine (c’est-à-dire sans azote aminé) et du type de la cépha- line (dont tout l'azote existe à l’état aminé). Le cytozyme contient, en outre, parfois des acides aminés ou des peptides donnant la réaction de la ninhydrine. On peut remplacer le cytozyme de Bordet et Delange par la céphaline de Levene (dont tout l'azote existe à l’état aminé). Il suffit de mélanger, en présence de calcium, une très faible quan- tité de ce phosphatide à du sérum issu de plasma très limpide puis, après quelques minutes, d'ajouter à ce mélange soit du plasma dioxalaté dilué, soit de la solution de fibrinogène pour ob- tenir rapidement une coagulation totale. On parvient, par contre, très difficilement à obtenir un caillot complet en employant la lécithine de Levéne (sans azote aminé). Mais l’addition de la lécithine à la céphaline accélère l’apparition du caillot et permet de l'obtenir avec des doses extessivement fai- bles de céphaline. Agitons à plusieurs reprises la céphaline de Le- vène avec de l'alcool absolu, et séparons par centrifugation la so- - lution alcoolique jaune et le fin précipité grumeleux qui s’est for- mé, puis évaporons maintenant dans un courant d’air chauffé à 30° la solution alcoolique. Nous parvenons ainsi à diviser la cé- phaline en deux portions, l’une soluble dans l'alcool absolu, le ‘toluol, le benzol, etc., l’autre insoluble dans ces réactifs. Cette dernière portion représente la « céphaline proprement dite ». La première portion présente tous les caractères de solubilité du cytozyme de Bordet et Delange. Nous avons proposé de la dési- gner jusqu à nouvel ordre sous le nom de « cytozymine » (x). En effet, l'addition de cytozymine, en présence de calcium, à du sérum issu de plasma très limpide, confère à ce sérum la pro- priété de faire coaguler le plasma dioxalaté dilué ou la solution de fibrinogène. Tel n’est pas le cas pour la céphaline proprement dite. Des deux fractions en lesquelles nous avons divisé la cépha- line de Levene, seule la portion soluble dans l'alcool absolu, c’est- à-dire la cvtozymine, possède donc des propriétés cytozymiques. Mais la céphaline proprement dite n’est pas dépourvue de toute (x) Archiv. intern. de physiol., volume en l’honneur de Léon Frederieq. 1108 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ SELGE DE BIOLOGIE (148) action dans la coagulation du sang (1). Tout comme la lécithine, le glycocolle et la triglycine, la céphaline proprement dite favori- se, à doses appropriées, l’action de la cytozymine (2). Ces diverses substances accélèrent la coagulation du plasma dioxalaté dilué ou de la solution de fibrinogène par le mélange de sérum issu de plasma très limpide, d’eau physiologique calci- fiée et de cytozymine et diminuent, dans une notable mesure, les quantités, déjà très minimes (centièmes et même parfois millièmes -de milligramme), de cytozymine nécessaires pour obtenir la for- mation d’un caillot. L'action favorisante de la lécithine (3), du glycocolle et de la triglycine est encore plus marquée si l’on ajoute des quantités convenables de ces substances à une suspension de céphaline de Levene, c’est-à-dire à un mélange de cytozymine et de céphaline proprement dite. Le mélange qui nous a, jusqu'à présent, permis d'obtenir la coagulation la plus rapide et avec la dose la plus faible de cytozymine était constitué de 2 parties de cytozymine, 1 partie de céphaline proprement dite et 1 partie de lécithine. L’addition d'une quantité relativement faible de triglycine à un tel mélange parvient encore à en accroître l'efficacité. Un excès de céphaline, de lécithine, de glycocolle ou de triglycine empêche la const tion. Il en est de même d’un excès de cytozymine. = [Pconvient de rechercher si les divers agents qui favorisent la coagulation tant du plasma dioxalaté dilué que d’une solution de fibrinogène, dont il a été question dans la présente communica- tion (céphaline, lécithine, glycocolle, triglycine), agissent tous de la même manière. Peut-être certains d’entre eux concourent-ils à la formation de la thrombine, tandis que d’autres n'intervien- nent-ils que lors de l'apparition de la fibrine (4). Quoi qu'il en soit, nos résultats tendent à montrer que des com- posés chimiques définis ou des complexes colloïdaux entre certains phosphatides et certains peptides ou acides aminés interviennent (x) Nous avons qualifié, dans une communication antérieure, cette action de thromboplastique en rapprochant la cytozymine des agents thromboplastiques de Nolf. Ceci était en réalité quelque peu prématuré, puisque nous ne connaissons pas pour le moment le mode d'action réel de la céphaline proprement dite dans la coagulation du sang. (2) Nous avons, eu soin d'opérer avec des solutions de glycocolle et de tri- glycine, ainsi qu'avec des suspensions de phosphatides dont la réaction corres- pondait à Pn=7,0, c’est-à-dire se rapprochait autant que possible de Ja neu- iralité réelle. | (3) Nous n'’envisageons pas, dans la présente communication, les propriétés cylozymiques peu accusées que la lécithine paraît présenter. (4) Avant que cette question ne soit élucidée, il vaut mieux ne pas don- ner d'appellation précise au mode d’action de ces divers agents. {149) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1 1109 dans la coagulation du sang. Ceci vient à l'appui des idées émises, dès 1893, par Wooldridge et des considérations auxquelles l’un d’entre nous (1) a été amené par l'étude de l’action des divers dé: rivés du scindage des protéines dans la coagulation du sang. (Institut de thérapeutique de l'Université de Bruxelles). al CHIASMATYPIE ET RÉDUCTION, par H. ne WiNIWARTER. Si la conjugaison parallèle des chromosomes que, le premier, jai décrite, il y a une vingtaine d'années, est actuellement admise par la majorité des cytologistes comme un fait que l’on peut sui- vre pour ainsi dire pas à pas, dans certains objets favorables, il règne encore une grande incertitude au sujet des phénomènes qui se passent au cours de cet appariement. Pour les uns cette union temporaire a pour but d'assurer une répartition exacte des chro- mosomes d’origine paternelle et maternelle et de réduire de moitié le nombre type de l'espèce. Pour Janssens (2), les faits sont plus complexes : en partant d'i- mages de torsion des chromosomes, cet auteur pense que le cli- vage passant au niveau des points de torsion, « des chiasmas »,. conduit à l’échange de segments de chromosomes. Dans d’autres formes, anneaux multiples par exemple, la position respective des diverses portions d’un chromosome permet la séparation de par- ties alternativement homologues et hétérologues ou, en d’autres termes, une division à la fois réductionnelle et équationnelle selon le secteur envisagé. Je ne puis ici entrer dans le détail de cette -théorie que E.-B. Wilson et Morgan (3), ont discutée l’un du point - de vue cytologique, l’autre du point de vue expérimental. À la suite de recherches effectuées sur des Insectes, je désire à mon tour présenter quelques remarques d'ordre cytologique. Il est certain que la discordance entre le petit nombre de chromo- somes que possèdent certains animaux et le nombre élevé de ca- _ractères transmissibles par hérédité, nous force à considérer un chromosome comme le support de tout un groupe de caractères. Les combinaisons réalisables augmenteraient, pour ainsi dire, à l'infini, si, au lieu de tenir compte simplement du nombre des _ (x) E. Zunz et P. Gyôrgey. Arch. intern. de physiol, 1914, vol. 14, p. $12- 343, 383-427 ; vol. 15, p. 78-84. : (2) Cellule, t. XXV ; 25 ; C. R. de la Soc. de biol., 1919. (3) Am. Natur., 1920. 1110 . RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (150) chromosomes, nous faisions intervenir des modifications de cha- que chromosome individuellement. C’est à cela que tend la théorie -de la chiasmatypie de Janssens. Elle essaye en outre, sans que l’auteur le dise formellement, de fournir une explication satis- faisante des deux mitoses de maturation : la réduction des chro- mosomes partielle lors de la première cinèse, se parachèverait à la seconde. Une première objection résulte de ce fait que les formes chro- mosomiales sur lesquelles repose la chiasmatypie ne représentent qu'une minorité. La disposition en anneaux doubles ou multiples fut surtout observée chez les Insectes et les Urodèles. Chez les Mammifères, elle n’a guère été signalée que chez le Rat (Allen) ; chez l'Homme (Winiwarter) (x), on ne rencontre que des anneaux simples. En outre, comme le fait remarquer Wilson que je con- firme pleinement, maintes fois la torsion des chromosomes n’est qu’apparente. De profil, des bandes de chromatine rapprochées en certains points, écartées en d’autres, irrégulières d'épaisseur et souvent clivées à leur tour, simulent aisément des torsions. D’ail- leurs, même réelles, ces torsions le plus souvent disparaissent au fur et à mesure que les chromosomes se raccourcissent et se régu- larisent, et, ce, par un phénomène où n'intervient en rien la chiasmatypie que d'autre part on n’a pas encore réussi à obser- ver de fait. Objection plus sérieuse : j'ai rencontré des torsions sur les chromosomes des divisions goniales; cette disposition n’est donc pas exclusive aux chromosomes conjugués et il est certain 0 qu’elle ne peut avoir, dans les gonies, la signification qu’elle pos. séderait dans les cytes. Elle serait contraire à l’essence même d’une division somatique. Sans vouloir rejeter la possibilité de la chiasmatypie, je dois me borner dans cette note forcément brève, d'énumérer les faits qui rendent sa généralisation douteuse. Par contre, je croïs avoir observé au cours de la période d’accroïissement des images qui conduisent au même résultat que la chiasmatypie, mais par un mécanisme différent. J'ai signalé, tant dans l’ovogénèse que dans la spermatogénèse des Mammifères (Lapin, Chat, Homme), un stade de gros cordon où la dualité primitive s’est Un ef- facée. Ce stade a généralement été contesté : pour nier la dispa- rition, d’ailleurs transitoire, de la fente correspondant au plan d’accolement des chromosomes conjugués, on invoque les images tirées de la spermatogénèse d’Insectes ou des arguments relatifs à la fixation. Or, des recherches nombreuses me permettent d’af- firmer que ce stade n’est pas illusoire. Ce stade n’est pas présent (x) Arch, biol., 1912. (451) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1111 dans tous les organes et ce serait une erreur de croire qu’un testi- cule quelconque renferme toujours la série complète des stades de la spermatogénèse. Au sortir de la centrotaxie, les cordons pen- dant un temps très fugace sont constitués de disques ou de blocs irréguliers tantôt simples, tantôt multiples suivant la largeur, mais où, avec la meilleure volonté, on ne distingue aucune dualité. Bientôt cette confusion rétrocède : le ruban chromatique offre alors une suite révulière, très élégante, de grains alignés sur deux files et correspondant exactement. Dans mes travaux antérieurs, je re suis servi du terme de « fusion » ; je crois préférable de l'éviter. Il évoque plutôt l'idée d’un mélange de deux corps semi- liquides, alors qu'il s’agit du désordre momentané de particules qui conservent leur individualité. J'admets que c’est pendant ce stade que les chromosomes opè- rent des échanges, « se remanient ». De même que la réduction est un fait accompli longtemps avant la séparation définitive des chromosomes conjugués, au moment de la première cinèse de maturation, de même longtemps avant l'apparition des torsions, des anneaux simples ou multiples, les chromosomes appariés ont effectué des substitutions qui donnent aux nouvelles paires une valeur toute différente de celle qu’elles possédaient au moment de la conjugaison. Morgan attribue les écartements qui survien- nent ultérieurement, à la répulsion entre les parties homologues paternelles et maternelles. Je pense au contraire que les chromo- somes maternels et paternels s’attirent et que cette affinité permet à des éléments mélangés sans aucun ordre de se retrouver et de s’accoler. L'échange de chromomères modifie ensuite la polarité du système, si j'ose employer cette comparaison, ce qui se traduit alors par des écartements. Ma manière de voir ne s'oppose pas à l’explication du « cros- sing over » ; des groupes de chromomères peuvent s’échanger au même titre que des particules isolées. La raison de ce groupement demeure inconnue, dans la chiasmatypie aussi bien que dans ma conception. En tous cas, les divisions de maturation ne consti- tuent pas le nœud du problème. Les adversaires de la conjugaison ‘parallèle ont raison de ne pas reconnaître de différences essen- tielles entre ces deux divisions, mais ils n’ont pas accordé aux phé- nomènes préparatoires l'attention qu'ils méritent. L'analyse désor- mais devra porter surtout sur l'étude des phénomènes intimes de la conjugaison. Ma conception ne solutionne en rien la question des deux divi- sions de maturation. À la lumière des travaux récents, ceux de Herlant notamment, on pourrait proposer l'explication suivante : la première division, réductionnelle, se conçoit aisément ; elle est 1112 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (152) conditionnée par la nécessité de maintenir le nombre des chro- mosomes et se rattache aux phénomènes d’hérédité. Aussi est-ce cette première division qui avorte chez les organismes développés parthénogénétiquement. La seconde division constitue l'énigme. Toute division est suivie d’une phase d’accroissement pendant la- quelle le noyau récupère ce que la division vient de lui enlever, c'est-à-dire la moitié de ses constituants. C’est au cours de cet ac- croissement et, peut-être, en partie, grâce à lui que s'effectue le changement moléculaire indispensable à une nouvelle division (Herlant). Or, si la fécondation n'était précédée que d’une seule mitose de maturation, l’union de deux demi-noyaux reformerait un noyau complet, incapable de s’accroître et partant de se divi- ser, ou bien au contraire capable de s’accroître, mais alors dépas- sant de beaucoup les limites normales et aboutissant à une mons- truosité ; d’où la nécessité de réduire, par une seconde division, le noyau au quart de ses constituants primitifs. Je n'ignore pas que la notion de quantité soulève certaines difficultés, mais j’es- time que, dans l’état actuel de nos connaissances, cette interpré- tation tient compte du plus grand nombre de faits. (453) . SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE | 1113 SUR J'INTERVENTION DES CATIONS DANS LA GLYCOLYSE ALCALINE, par À. SLOSSE. Les travaux de Lobry de Bruyn et Van Esckenstein ont démon- _ tré que les solutions des alcalis caustiques dilués peuvent ébranler les molécules du glucose. Dans une solution de d glucose pur, digéré à une certaine température, en présence d’une solution d’un hydrate alcalin, on peut reconnaître la présence du fructose, du d mannose, à côté du d glucose. Les carbonates alcalins, l’am- moniaque, l’'acétate de sodium exercent la même action. Ces mu- tations sont dues à l’action des ions OH ; l’activité des solutions s'accroît avec l’état de dissociation des corps. L'action des ions OH ne s'arrête point là. Cette mutation ne constitue vraisembla- blement que la première étape d'une dégradation progressive _ qui à été bien étudiée depuis la publication du mémoire des au- teurs hollandais. Ces recherches établissent aussi, qu'il existe une certaine relation entre l’activité glycolytique des bases et leur état de dissociation. | Nous avons cherché à comparer entre elles, l’action de solutions : He N de soude et de potasse caustiques de titres bien définis ; LU N A ° r , S 0 Les glycolyses avaient une durée d’une heure, à une tem- pérature de 60° ; elles étaient pratiquées sur des solutions de glu- cose filtrées sur bougie, et toute l'opération était conduite avec les précautions en usage dans les laboratoires de bactériologie, afin _de prévenir l’ingérence des microbes. Pour le dosage du glucose, nous avons utilisé la méthode de G. Bertrand. Voici quelques-uns des résultats obtenus. TABLEAU lÎI. Intensité glycolytique Durée de la digestion p. 100 à 600 Titre de la solution alcaline NaOH = : 5... no ae 70,28 1 heure 10 | N é KOH A ir 67,57 » N Du SE Co toc ce TRE 77,78 » N KOH FT stsletelele eienele eo telele aleise K 75,93 » NaOH N a D 39, 3 DRE N COR 37,0 » 1144 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (154) Ces expériences démontrent que des solutions isoalcalines exer- cent leur action destructive sur le glucose, avec une intensité dif- férente. Ces deux solutions sont cependant exactement titrées, au moyen d’une solution d'acide sulfurique, rigoureusement exacte. Si l’on accepte l'interprétation, qui attribue l’action glycolytique aux ions OH, ces résultats sont faits pour surprendre. On sait, en effet, que lés solutions de potasse caustique sont plus dissociées … que les solutions de soude caustique de même concentration, et l’on devait s'attendre à voir la solution la plus dissociée être la plus active. or. Nous avons cherché à nous rendre compte de cette contradic- tion, en faisant agir des liqueurs contenant une même concentra- tion en ions OH. Nous avons établi des solutions iso-hydriques, par le calcul des valeurs de dissociation à concentration donnée. . Les solutions réagissaient de la même façon avec la série des indi- cateurs de Friedenthal. Afin d'éviter toute cause d'erreur due à la pureté des réactifs, nous avons produit les hydrates alcalins, en partant du potassium et du sodium métal, et d’eau distillée trois fois sur refroidisseur d'argent, suivant les méthodes en usage dans les travaux de physico-chimie. Le tableau IT contient les résultats de quelques expériences. TABLEAU Il. p. 100 p. 100 5 N À Ne OH rue 66,1 69,5 6 heures à 6o° \ 10 KOH isohydrique .......... 6o;7 64,2 DS Il résulte de ces données que la glycolyse ést influencée par d’autres facteurs, que les ions OH. Les cations Na et K jouent cer- tainement un rte à le cation Na favorise la glycolyse, ou bien le cation K la contre Si nos expériences ne permettent pas de définir la modalité de l’action, elles établissent toutefois l'intervention du cation dans la glycolyse. Ce fait ne doit pas surprendre le biologiste. Le rôle des cations dans l’activité cellulaire n’est plus contesté aujour- d’hui : on connaît des cations favorables à l’activité cellulaire et d’autres qui lui nuisent. Les faits que nous apportons aujourd’hui permettent d'admettre que le rôle endocellulaire des cations peut dépendre d’une action chimique. (155) SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1145 RECHERCHES SUR L'INFLUENCE DES VARIATIONS DE L'ACIDITÉ LIBRE DANS LA GERMINATION DE L'ORGE, par H. Van Larr et R. LomBarrs. L'étude de la réaction du milieu a pris pendant ces dernières années une importance considérable en biologie. Depuis les re- cherches classiques de Sürensen (1), nous avons acquis dans ce domaine une foule de données précieuses, notamment en bacté- riologie et dans l'étude des diastases. D'une manière générale, on a constaté que les phénomènes étudiés ne se produisaient avec une certaine intensité qu'entre certaines concentrations limites en ions H”, et qu'il y avait une concentration, un Px optimum. L'application de cette méthode à l'étude de la germination est encore assez restreinte ; le plus souvent, les auteurs (2) qui se sont occupés de la question, ont eu en vue la germination des grains entiers, c’est-à-dire une superposition de phénomènes com- plexes. Nous avons pensé qu'il serait intéressant de reprendre la ques- tion en la simplifiant ; et nous avons répété, somme toute, les belles expériences de Brown et Morris (3), en faisant, cette fois, varier la réaction du milieu. Les savants anglais excisaient les embryons d'Orge, opération facile lorsque le grain a trempé pen- dant 24 heures, et les cultivaient sur différents milieux nutri- tifs. Ils jugeaient la valeur de l'aliment employé, en pesant la ré- colte obtenue après une dizaine de jours de germination. Nous avons opéré de la même façon, en cultivant des lots de 5o embryons sur du sable soigneusement lavé à l’acide puis à l’eau distillée jusqu’à complète neutralisation. Le sable était imbibé par une solution de saccharose à 6 p. ro0, additionnée de phosphate de potassium. La solution type renfermait du phosphate tripotas- sique ; dans les autres cas on ajoutait, à [a solution type, des : quantités déterminées d'HCI, de manière à obtenir les différents Px, puis toutes les solutions étaient ramenées au même volume. Les milieux et appareils de culture étaient évidemment stérilisés et les acidités vérifiées par colorimétrie, 24 heures après stérili- sation. L’Orge employée dans ces essaïs était une Orge à deux rangs (Chevalier d'Australie), en variétés mélangées. Nous communiquons ci-dessous les premiers résultats de cette (x) Sérensen. C. R. lab. Carlsberg, 1909, SANTE 5 (2) Salter et Mc. Tlvaine. J. agric. Research., 1920, 19, 73. — Dons Ann. Missouri bot. Garden, 1920, 7, 1 (3) Brown et Morris, J, Chem, Soc., juin 1950, 4146 RÉUAMION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE : (156) étude. [ls permettent déjà quelques remarques intéressantes. La zone de croissance de l’Orge est assez restreinte, entre les Px 4 et 7, avec un optimum dans la région acide : de plus, la courbe obtenue avec ces essais correspond presque exactement à celle dé- terminée par Sherman, Thomas et Baldwin (1) dans leur étude sur l'influence de la réaction du milieu sur l’action saccharifiante de l’amylase du malt. RÉSULTATS. Poids de 50 em- Augmentation 0/0 des em- bryons (germés de poids pen. Poids moyen d'un bryons et non germés) dant la embryon germé Pa germés en gr. germination en mmgr. Observations Essai : : Témoin » 0,080 » 1,60 Germination 10,0 ro) 0,080 » 1,60 OFJOUTS A 1208 8,1 78 0,128 -0,048 2,82 » : 6,5 86 0,215 0,199 4,54 » 4,6 88 0,221 O,147 4,80 » 2,0 18 0,084 0,004 2,00 2e) Essai 2 : = Témoin -» O,087 » 1,60 Germination 8,x 62 0,125 0,44 3,00 13 jours à 18° 7,0 8h 0,198 0,117 4,38 De) 5,4 - : 84 0,281 0,200 6802: » D5) ) 0,08/ 0,003 1,61 » Nous nous proposons dans un prochain travail d'étudier le phé- nomène plus en détail en travaillant avec des espèces d’Orges, bo- taniquement pures. LES EXTRAITS AQUEUX D'ORGANES NE CONTIENNENT PAS DE PROTHROMBINE, HS: par P. Norr. Depuis que les expériences de Wooldridge ont attiré l'attention des physiologistes sur l’action coagulante très puissante des ex- traits aqueux d'organes sur les plasmas stables, de nombreux tra- vaux ont été consacrés à l’étude de cette propriété. Wooldridge avait déjà opposé à cette action coagulante si manifeste sur les plasmas, l’inactivité des mêmes extraits à l’égard de la solution de fibrinogène préparée suivant Hammarsten.Plusieurs auteurs ont confirmé ces observations. Par contre, Pekelharing a soutenu, (1) Sherman, Thomas et Baldwin. J. am. chem. Soc., 1919, Ar, 237. (457) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1117 encore dans ces dernières années (1), qu'une substance-mère uni- que de la thrombine, la prothrombine, existe dans tous les ex- traits aqueux d'organes et qu'il suffit de la mettre en présence de sels de calcium en proportion voulue pour la transformer en thrombine et lui donner le pouvoir de coaguler la solution de fibri- nogène. Quand on se propose d'étudier l’action coagulante des extraits aqueux d'organes, il faut se garder d'employer la simple macération d'un fragment de l'organe dans un peu d’eau distillée ou de solution saline isotonique. Les substances actives sont, com- me l’a montré Wooldridge, des constituants peu diffusibles du pro- toplasme cellulaire. Elles ne passent qu'incomplètement à travers un filtre de papier et sont arrêtées complètement par une paroi de porcelaine dégourdie. Pour les mettre en solution, il faut que la pulpe de l'organe soit broyée finement, au contact de sable lavé ou de coton de verre, dans un faibie volume de solution chlorurée sodique isotonique ; on se débarrasse des résidus insolubles par centrifugation. J'ai pu m assurer au cours de très nombreuses ex- _ périences faites sur des Poissons, des Oiseaux, des Mammifères, que des extraits aqueux préparés de cette manière, au moyen d’or- ganes dont le sang avait été préalablement chassé par un lavage abondant des vaisseaux, coagulent tardivement mais régulière- ment la solution de fibrinogène en présence de sels de calcium et qu'ils la laissent habituellement fluide en milieu oxalaté. Ce ré- suliat, qui paraît donner raison à Pekelharing, m'a toujours paru devoir être interprété avec prudence. Car si le lavage des vais- seaux sanguins peut débarrasser complètement ceux-ci du sang qu'ils contenaient, il est de nul effet sur la lymphe qui remplit les espaces lymphatiques. Cette lymphe possède toutes les protéi- nes du plasma. Il était donc probable 4 priori que tous les ex- traits aqueux d'organes préparés au moyen d'organes exsangues contiennent et des protéines cellulaires et des protéines humora- les, de sorte qu'il est impossible de faire la part des unes et des au- tres. Dans des expériences faites au cours de ces deux dernières an- nées, j'ai eu l’occasion de faire survivre des cœurs de Poissons (Anguille, Brochet), d'Oiseaux (Coq), de Mammifères (Lapin), en les irrigant au moyen de solution de Ringer oxygénée. Il m'a paru que les contractions rythmiques de cet organe soumis à un lavage continu seraient peut-être assez énergiques pour expulser, après un certain temps, toute la lymphe des espaces intercellulaires, et qu'on pouvait espérer que l'examen des extraits faits avec des (x) Pekelharing. Ein paar Bemerkungen über Fibrinferment. Biochem. Zeitsch., 1908, XI, 1-11. — Uber den Einfluss von Phosphatiden auf die Blut- gerinnung. Zeits. f. physiol. Chem., 1914, LXXXIX, 22-38. 1118 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (158) cœurs ayant battu assez longtemps permettrait de trouver la solu- tion du problème. Il convient d'affirmer d’abord que l'extrait aqueux préparé au moyen d'un cœur prélevé au début d’une telle expérience, dès que l'irrigation l’a privé des dernières traces de sang, coagule la solution de fibrinogène pourvue de sels de cai- cium à la façon des extraits préparés au moyen d'autres tissus (rate, foie, etc.). Cette propriété va en s’atténuant avec la durée de la survie et, quand le cœur à battu pendant trois à quatre heures, elle est complètement perdue. Au moins en a-t-il été tou- jours ainsi dans mes expériences, que l'organe provint du Pois- son, d’un Oiseau, d’un Mammifère. Il convient d'ajouter que le cœur a été broyé à un moment où il vivait encore, de sorte que tous les extraits furent obtenus au moyen de protoplasme encore vivant. L'extrait aqueux d’un cœur ayant battu pendant ‘plus d'une heure, grâce à une irrigation de liquide salin, n'avait rien perdu de son action coagulante sur les plasmas stables (plasma de Poisson, d'Oiseau, etc.). Ces expériences établissent de façon - définitive que les cellules des parenchymes ne produisent pas de prothrombine au sens de Pekelharing. D’après des expériences per- sonnelles publiées depuis longtemps, les cellules extravasculaires ne paraissent intervenir dans les phénomènes de coagulation que par des substances thromboplastiques. ’ LE PRINCIPE BACTÉRIOPHAGE DU STAPHYLOCOQUE, par R. Bruynocne et J. Marsin. En 1915, Twort (1) avait signalé que, parmi les colonies de Sta- phylocoques isolées de la vaccine, quelques-unes pouvaient pré- senter dans la suite une espèce de dissolution : il se formait no- tamment au milieu d'elles de petites taches de clarification. En prélevant au niveau de ces plages du matériel qu'il transportait en bouillon, il constatait que, dans les tubes qui avaient reçu cette addition, la culture normale introduite ne se développait qu'après un retard de quelques heures et que les cultures développées su- bissaient la dissolution du fait de cette addition. Ces données ont été confirmées par les intéressantes recherches de Gratia (2) qui a pu isoler de la vaccine non glycérinée un principe lytique iden- tique. K (1) Twort, Lancet, 1915. (») Gratia. C. R. de la Soc. de biol,, 28 mai 1951. — Gratia ét Jaumain, ibidem, 12 novembre 1921. (459). SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1419 ——————————————— …"— ——…—…—…—"…—…—"…—…"…—…"…"…"—"—"—"—"—"— En partant de la vaccine fraiche nous avons pu également obte- nir un Bactériophage très actif pour les mêmes germes. La lym- phe vaccinale, que nous avions étalée sur gélose inclinée, nous avait donné des colonies bien isolées de Staphylocoques dorés, citrins et blancs. Ces colonies ne présentaient aucun aspect spé- cial. Seulement, parmi les cultures massives, faites en partant de chacune d'elles, l’une (dorée) présenta au milieu de l’ensemence- ment massif des plages d’inhibition sur le développement. En touchant avec une anse stérilisée ces plages et en transportant les produits ainsi prélevés dans du bouillon ensemencé du Staphylo- coque normal, nous avons pu constater que le développement su- bissait un-retard d'une durée de 6 à 8 heures sur celui d’une au- tre culture en bouillon, ensemencé de même mais non additionné du matériel prélevé au niveau des plages claires. Ces cultures tardives, soit filtrées sur bougie Chamberland, soit stérilisées par une heure de chauffage à 56°, nous ont donné un liquide jouissant des mêmes propriétés. Après quelques réense- mencements ainsi pratiqués, nous avons obtenu un Bactériopha- ge dont la virulence était suffisante pour arrêter le développement du Staphylocoque normal pendant 15 à 24 heures. Il est intéres- sant de noter que quand le tube de bouillon ensemencé avec du Staphylocoque n’a reçu qu’une fraction de goutte de notre filtrat bactériophage, il se produit d'abord un développement apparem- ment normal, mais bientôt suivi de la dissolution totale de cette culture. Dans la suite il pousse dans ces milieux, restés clairs ou clari- fiés, un microbe résistant à l’action du principe lytique. Il est à remarquer que les résistants apparaissent beaucoup plus tardive- ment dans les tubes où il y a eu d’abord un développement suivi d’une dissolution consécutive. Comme il a été constaté pour le Bactériophage de d'Herelle, les résistants, repiqués en bouillon de 24 en 24 heures, transportent avec eux le pouvoir lysogène, alors que-la plupart de leurs colonies, isolées de la gélose et réen- semencées en bouillon, ne jouissent plus de cette propriété. Nous avons examiné l’activité de notre bactériophage pour di- verses souches de Staphylocoques. Des vingt souches qui ont été utilisées toutes semblent également bien influencées. Peut-être pourrait-on dire que la poussée des résistants se fait un peu plus tardivement pour les variétés de Staphylocoques ensemencées en présence du Bactériophage habitué à les lyser par des essais anté- rieurs. 4 C’est en vain que nous avons essayé de rendre notre Bactério- phage actif pour les microbes du groupe typhique et dysentéri- que. Nous ne voulons pas en conclure qu’il y a lieu, à cause de 1120 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (460) ces échecs d'admettre une distinction telle qu'il faille conclure à une dualité de principe. En effet, tout le monde admettra que la question de la virulence nous est actuellement trop peu connue pour baser sur des essais infructueux d’exaltation de cette viru- lence une différenciation entre deux germes. Remarque. — Nous insistons sur ce fait que la colonie, d’où nous sommes partis pour obtenir du Bactériophage, bien que ap- paremment homogène devait en réalité être constituée de deux espèces de Staphylocoques, la variété normale et la variété lyso- gène, ou parasitée suivant la conception de la nature du principe. Il est évident que si on injecte à un animal une semblable cul- ture, il pourrait se faire que les éléments lysogènes prennent le dessus, et on aura ainsi l'impression que l'influence leucocytaire a fait naître la propriété Ivtique. Nous ajouterons aussi que nous ayons chauffé et filtré nos cul- tures normales sans jamais pouvoir y découvrir de principe lyti- quéractif. = - (Institut de bactériologie de l'Université de Louvain). Essars DE THÉRAPEUTIQUE AU MOYEN DU Rene DU STAPHYLOCOQUE, par R. Bruynocne et J. Marsin. Nous avons eu l’occasion d'utiliser le Bactériophage du Staphylo- coque dans un but thérapeutique et les quelques résultats favora- bles obtenus nous engagent à les signaler. Cet essai nous semblait assez logique, étant donné que ces bac- tériolysats contiennent un principe immédiatement nuisible aux Staphylocoques et l’antigène staphylococcique indispensable à toute vaccination sue dont les effets thérapeutiques ne peuvent se manifester que 5 ou 6 jours plus tard. Dans notre note précédente nous avons vu que le sérum nor- mal du Lapin n'empêche nullement le Bactériophage d'opérer la dissolution de ces microbes. Nous avons pu contrôler également ce fait pour le sérum humain. Dans ce but nous ensemençons des tubes de sérum stérile, d’un côté avec du Staphylocoque, d’un autre côté avec du Bactériophage et du Staphylocoque : l’inhibi- tion sur le développement de ce dernier s’opère comme dans les cultures en bouillon. Il en est de même pour les essais de dissolu- (161) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1121 tion de ces cultures déjà développées au moment de l’addition du Bactériophage. Ce n’est pas ici la place de donner des détails cliniques concer- nant les malades que nous avons traités et nous nous contentons de signaler que nous avons appliqué cette thérapeutique chez 6 patients atteints d’anthrax ou de furoncles. Nous avons injecté aussi près que possible de la région malade, des doses de bactério- lysats (stérilisées par une heure de chauffage à 56°) variant de 0,5 à 2 c.c. L'effet n’a pas tardé à se manifester par la diminution de l'empâtement au niveau des lésions et souvent par la disparition totale de ces dernières en 24 à 48 heures. Les infections déjà arri- vées à la suppuration se vident et sèchent rapidement. À la suite de ces inoculations, il se produit, chez certains mala- des, une ascension fébrile, chez d’autres la température ne subit guère de modification. Il nous a semblé que cette élévation de la température se produit surtout chez ceux atteints de vastes lé- sions et où la lyse rapide entraîne la résorption de grandes quan- tités de produits microbiens. L'endroit d'injection est durant 24 heures douloureux et légèrement œdématié. Nous avons essayé cette thérapeutique chez des patients atteints d’anthrax ou de furoncles, mais il n’est pas impossible que d’au- tres lésions telles que les acmés et les diverses complications sta- phylococciques d’autres affections cutanées ne puissent DORE de la même médication. Ces observations ne sontévidemment pas assez nombreuses pour établir définitivement la valeur de cette méthode et elles n’ont pu être assez prolongées pour déterminer jusqu'à quel point ces ino- culations protègent contre les rechutes. (Institut de bactériologie de ! Biornarene de nn BrorociEe, CompTEs RENDuS. — 1921. T. LXXKXV. 78 1122 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (162) AU SUJET DE L'UNITÉ DU PRINCIPE BACTÉRIOPHAGE, par R. BruyNnocue et J. Maisin. Comme nous l'avons dit dans notre note précédente, le Bacté- riophage, que nous avons isolé de la vaccine, était sans action sur le développement du Bactériophage de d’Herelle, des Bactériopha- ges de la dysenterie (Shiga et Hiss) et d’autres. Nos divers essais d'adaptation nous ont donné des résultats totalement négatifs. De plus, après 4 essais de culture en présence de ces microorganis- mes, nous avons vérilié si notre Bactériophage, primitivement ajouté, avait cultivé. Pour cela nous avons essayé l’action lyti- que du filtrat de la dernière culture sur une couche lysable de Staphylocoques : elle fut nulle. Donc notre principe nes était au- cunement de aux dépens de ces Baciiles. Ces résultats nous engageaient évidemment à considérer ce principe comme distinct du Bactériophage de d’Heérelle, ainsi que l’affirmaient Gratia et Jaumain dans leur dernière note (1). Tou- tefois, ces résultats seuls ne permettent pas une telle conclusion, étant donné que Twort lui-même a constaté que le Bactériophage isolé de la vaccine avait une action évidente sur les Bacilles dysen- tériques. Nos insuccès peuvent, en conséquence, résulter d'un manque de virulence de notre principe vis-à-vis des microbes en question. Force nous était donc de chercher d'autres éléments pour éta- blir ou infirmer l'unité ou la dualité des deux principes. 1° Au point de vue de la résistance à la chaleur, il n'existe pas de diffé- rence : l’agent lytique du Staphylocoque supporte le chauffage à -o° durant une heure comme celui de d’Herelle. Nous ferons re- marquer en passant que si l’on dose l’activité d’un bactériolysat, qui a subi une heure de chauffage à 70°, on constate une réduc- tion considérable de celle-ci. Mais, fait intéressant, cette réduc- tion est quasi la même, que le chauffage: à 70° ait duré 5 à 10 mi-. nutes ou 1 à 2 heures. Les choses se passent comme s'il existait, dans le principe lytique en question, quelques éléments plus ré-. sistants à l’action de la chaleur. Apparemment le Bactériophage est détruit après un chauffage à 70°, car il permet un développe- ment massif des microbes lysables. Toutefois, si l’observation se prolonge, on constate une lyse complète de ceux-ci dans la suite (18 heures à plusieurs jours). re 2° Dans une note antérieure (2) nous avions établi l'existence (x) Gratia et Jaumain. C. R. de la Soc. de biol., 12 novembre 1921. (2) J. Maisin. C. R. de la Soc. de biol., 26 mars 1927. (163) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1193 DORE EN EE AR RSS NE PRE PR ER ARS dans le sérum antibactériophage, de substances sensibilisatrices aptes à fixer l’alexine sur l’antigène bactériophagé, quelle que . soit sa provenance. D’Hérelle a répété ces expériences sur des Bac- tériophages provenant de germes plus distincts au point de vue biologique que ceux utilisés dans nos essais. Ces recherches ont établi que c’est le même principe qui intervient dans la lyse trans- missible, quels que soient les germes qui la subissent. Il nous a paru intéressant de répéter ces essais pour le Bacté- riophage du Staphylocoque et pour celui de d'Herelle. A cet effet, nous avons injecté deux Lapins avec des doses progressivement croissantes de bactériolysats récents : l’un d'eux a été inoculé avec du Bactériophage pour Bacille typhique, l’autre avec du Bacté- riophage pour Staphylocoques. Après 4 injections les animaux ont été saignés aseptiquement et nous avons ulilisé leurs sérums pour des recherches de déviation et de neutralisation, dont nous parlerons ci-dessous. La déviation a été exécutée selon la technique habituelle. Nous avons ajouté à une dose appropriée d’antigène (Bactériophage du Staphylocoque ou Bactériophage pour Bacille typhique ou Bacté- riophage fraîchement isolé, actif pour le Bacille de la dysentérie) des doses décroissantes des sérums antibactériophages additionnés de 1/20 c.c. d'alexine. Après une heure d’étuve nous y avons ajouté le système hémolytique habituel : r c.c. de globules char- gés de ro fois le titre de leur hémolysine. Nous avons constaté que le sérum antibactériophage pour Staphylocoque, aussi biea que le sérum antibactériophage typhique, opérait la déviation de l’alexine avec n'importe lequel de ces antigènes, alors qu'un sérum normal, aux mêmes doses, fournissait pourtant des résultats né- gatifs. Inutile de dire que les contrôles : double dose de sérum, double dose d’antigène, ont été faits et qu’une hémolyse compiète s’est produite dans tous ces tubes. Ces recherches ne pouvaient ‘être considérées comme démonstratives que pour autant que nos sérums antibactériophages n’opéraient pas la déviation de Palexi- ne du fait de l’existence dans les microbes employés d’antigènes communs. Afin d'éliminer cette cause d'erreur, nous avons étudié la dé- viation de l’alexine opérée par nos sérums en présence des Bacilies typhiques, des Staphylocoques, des Bacilles dysentériques et du Bacille de d’Herelle. Nous avons pu constater qu’un sérum antibac- tériophage n'opérait la déviation qu’en présence du microbe cor- respondant à celui qu'il avait lysé, mais aucunement en présence des autres. Il en résulte que la fixation de l’alexine, que nous avons constatée en employant comme antigène des bactériolysats divers, ne pouvait provenir que de l'existence dans ceux-ci d’anti- gènes ultramicrobiens identiques ou fortement apparentés. 1124 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE -: (164) 3° Un autre point à vérifier était la neutralisation éventuelle des bactériolysats par le sérum antibactériophage. Nos résultats à ce sujét confirment les expériences de Gratia et Jaumain (1) sauf toutefois que nous n'avons pu constater l’activité du sérum nor- mal ni même du sérum spécifique aux doses indiquées dans le travail de ces auteurs. Seul le sérum spécifique a dose élevée, neu- tralise apparemment son Bactériophage alors que les petites doses et les doses élevées du sérum normal n’exercent qu’une action neu- tralisante transitoire. Probablement faut-il attribuer cette discor- dance de résultats, entre celui fourni par la déviation de l’alexine et celui résultant de la neutralisation, au fait que cette dernière porte seulement sur les ferments [ytiques (Iysines) plutôt que sur le principe bactériophage comme tel (virus bactériophage). Nous ajouterons à ce sujet que, dans les tubes où nous constatons une neutralisation apparente du bactériophage, la [yse se produit en réalité tardivement (52 heures après ou davantage). De plus, si nous chauffons une ampoule d’un tel tube une heure à 56°, nous obtenons un liquide dont quelques gouttes, placées en bouillon, arrêtent tout développement de microbes lysables. Le virus bac- tériophage lui-même y est done resté intact et la neutralisation'n’a porté que sur ses produits de sécrétion. Door (Institut de bactériologie de l'Université d Louvain). (1) Gratia et Jaumain. C. R. de la Soc. de biol., 12 novembre oo Imp. A. DAVY et FILS Aîfné, 52, r. Madame. Paris Le Gérant : A. DAVX. à PRÉFARATIONS COLLOIDILES) Métaux colloïidaux électriques à petits grains. à Colloïides électriques ét chimiques de métalloides. D A ——— # de Eu Tuberculose, Toutes les mpoules de 2 cc par: boîte). Maladies : Ampoules de 10 cc. (3 par boite).\ : î (argent) maladies INT en US PA UE infectieuses. Ampoules de 5 ce: (6 par boîte). infectieuses . AT é Ampoules de 10 cc. (3 par botte). sans ELE CTRO SÉLENIUM Traitement Ampoules de 25 cc. (2 par boîte). spécificité (Se) du opte couttes. pour l'agent Ampoules de 5 cc. (3 par boite). Cancer. Ovules (6 par boîte ). pathogène. Pommade (tube de 30 grammes). ELECTROMARTIOL (Fer) = Ampoules de 2 cc. {12 par: hotte). ELECTRAUROL (Or) Ampoules de 5 cc. (6 par boite). Syndrome Ampoules de 1 cc. (12 par boîte). ë 5 anémique . SR nnonles de 2 Le Va PE boîte). ARRHENOMARTIOL Ampoules de 5 ce. (6 par botte) (Fer col olu | + Arsenic organique) Ampoules de 10 cc. (3 par bolte): N. B. — L | Amp.delcc.12p"bolte et Gouttes LELECTROPLATINOL (4) lement | COLLOTHIOL (ouvre est également ELECTROPALLADIOL (Pd) employé dans Elixir Ampoules de2 cc. Toutes les indications de Ë laMédication & Ampoules de 5 cc. (6 par botte). le traitement (6 par boite). — Pommade. sulfurée. Ampoules de 10 cc. (3 par boîte). lee de Gannee k nombreuses C iodée ELECTRORHODIOL (Rd) affections IOGLYSOL jode-glycogène) ibdurée: … Ampoules de 5 cc. septiques. Ampoules de 2 cc. (12 par boîte). (Boîtes de 3 et 6 ampoules). : : È ELECTR=H touts | ELECTROMANGANOL Se — FIG (Mercure) formes de la (Manganèse) cocciques Ampoules de 5 cc. (6 par boîte). Syphilis. Ampoules de2 cc. (142 par boîte). : _ LABORATOIRES CLIN ADRÉNALINE CLIN Principe actif des Capsules surrénales. ——4 24 — SOLUTION D'ADRÉNALINE CLIN … 21000. FLacon de 5 c.c. et de 80 c.e, COLLYRE- D'ADRÉNALINE CLIN a 5000: ce au 272000 En AmwpPoOuLes ComPTe-GouTtTEs de 10 c. c. Associations: COLLVRES CLIN en Ampoules compte-gouttes de 40 c. c. 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Prix DU RO - Francs VACANCES DE LA SOCIÉTÉ La Société vaquera les 24 et 51 décembre 1921;; elle reprendra lie cours régulier de ses séances, Le 7 janvier 1922. Toutes les notes doivent être rÉAISES : sous forme de dactylographies, ne varietur, , sans lectures : douteuses ; elles ne doivent pas dépasser l'étendue. lente re _ Ces conditions sont formelles. TARIF DES TIRÉS À PART Le prix des tirés à part est abaïissé à : 43 francs pour 50 tirés à part (2 pages). 15. — — 100 — ‘(2 pages, 18 — — 50 — (4 pages). 21 — — 100 — (4 pages). Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- : phies; les factures réglées directement à l'imprimerie, : Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs aotes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, LUE Davy, B9, rue mn Madame, Paris 6°. 4 Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité, 1 14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 ae EEE RAA LE Le | COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES. DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU Busquer (H.) : Le paradoxe du potassium sur le cœur isolé OPA DIN ET Se aus Ge cie aie roieiate Doumer (Ed.) : L'action du taurochlorate de soude sur la ten- sion superficielle de l’eau...... Fauré-Fremier (E.) et GIRARD (P.) : Endosmose électrique des ns du foie chez le Rat blanc. Fressin:Er (N.) : Hnrquee à propos de la note de G.- . Re- CORNE dE LapicQuE (L. et M.) : Quelques mesures de concentration en chlore et en électrolytes et de concentration moléculaire totale chez les Laminaires............ RavauT et RaBeau : Sur la virulence du liquide céphalora- chidien de malade atteinte d’her- DÉSRSÉMA ER neue. ee REGARD (G.-L.) : L'action tryp- tique des leucocytes fixés par MÉCOOE ie ne ce Rrerz (T.) : Tremblement pen- dant l’anesthésie générale et moyen de lempècher:..,% STANKOVITCH (S.) : Sur quel- ques Coccidies nouvelles des Pois- Sons Gyprinides. ; 24. 41.0 VasLiano (M.) : 9... de la digestion sur les élimina- FIONSSUTINAITES: eee ee eee o BrocociEe. COMPTES RENDUS. 17 DÉCEMBRE 1921 SOMMAIRE 11/42 1138 1140 AD. 1139 1132 1144 1134 1128 Des réactions . leucocytaires consécutives à l’ino- culation des Bacilles tuberculeux. r Viozze (P.-L.) : De l’influence — 1921. Réunion biologique de Strasbourg. ARoN (M.) : Observations histo- chimiques sur la s'crétion bi- Dares ER See Bercoce (P:) : Sur quelques particularités du vestibule de l’enfant nouveau-né portant sur sa forme, son trpnianen, son ÉVOIULIONe SN nel BLum (L. ): L'action antiphlo- gistique des sels de calcium..... Bzum (L.), Ausez (E.) et Haus- KNECaT (R.) : Modificalions de la composition minérale du sang et des humeurs après ingestion de chlorure de calcium. HECKER : menteux dien ..,. Sur l'appareil liga- occipito-atloïdo-axoï- 1190 119 Réunion biologique de Lisbonne. BETTENCOURT (A.), Bones (1I.) et SEABRA (A. de): L’hôte inter- médiaire du Schistosomum hae- matobium au Portugal......... Brites (G.) : Un nouveau pro- cédé de montage des pièces ana- tomiques incluses dans la géla- tine Fowtes (J.) : Action de la véra- trine sur les muscles normaux et en. voie de dégénérescence chez ec sholstie olele delete (se. “les Amphibiens. PCR CRE REBELLO de ) et PeretRA (M. de M. B.) : L’adrénaline est-elle T. LXXXV. 1109 STE) LOT 79 1126 conduite le long des nerfs?:.... 1163 REBELLO (S.) ‘et PEREmRA (M. de que du sang humain..... ..... 1199 M. B.) : Sur le mécanisme de SAND (K.): Vasectomie prati- l’action à distance de l’adréna- quée sur un Chien dans un but line nes Dore de 17667 |" de résénération., 7... 2 1201 Pure c - 5 WazBuM (L.-E.) : Action de la Réunion biologique de Suède. a les globules de Davine (H.) et Dern8y (G.-K.) : ChÈVTE Ne LT CORRE 1209 Etude sur la production de la Béunioa biolon toxine diphtérique-...... 1077 Be SA Dern8y (K.-G.) et ALLANDER Cr PHENOS ARTS (B.) : Production de la toxine Acuna (M.) et GarranAM (J.- TIC INOSS 50 0 NO Er 1181 | P.) : Résultats cliniques de l’em- Kzinc (C.), Davibe (H.) et Lrr.- ploi de la vitamine B.......... 1218 JENQUIST (F.): L’encéphalite épi- Houssay (B.-A.) et Hu: (E.) : à démique expérimentale chez le Action de l’hypophyse sur la Lapin. I. Virus d’origine céré- CTOÏSSANCE- 2 -eereCoeE 1215 Dra le ARR re 1182 Houssay (B.-A.) et Lewis (J.- Kzins (C.), Davine (H.) et Lir- T.) : Technique de l’extirpation JENQUIST (F.) : L’encéphalite épi- de la partie médullaire des surré- démique expérimentale chez le NaleSer ee. rc ep Ce 1209 Lapin. II. Virus d’ origine nasO- Houssay (B.-A.) et Lewis (3. pharyagée.:.-:5...54.:...., 1100) 1.) Importance comparalime : : =. des parties médullaire et corticale Réunion danoise de biologie. des surrénaless nn 1210 Br (V.) : Influence de doses Houssay (B.-A.) et Lewis (J.- massives de sérum antidiphté- T.): Diabète pancréatique chez rique sur la mortalité dans Ja les Chiens privés de la partie mé- diphtérie pharyngée... ...... 1189 | dullaire.des surrénales.. .... Tone Bie (V.) : Influence du sérum Houssay (B. À.) et SORDELLI antidiphtérique sur la tempéra- (A.) : Formation d’anticorps chez ture AU COL ER cure 1192 | les animaux éthyroïdés......... 1220 Fexser (M.) : Sur des préci- Lewis (J.-T.) : Les surrénales pités dans les tissus après fixation et l’intoxication par la morphine. 1274 par Tletormol ser Re ce 1190 Liamgras (J.) : Etude d’une Hansen (T.) Influence du lésion nodulaire hépatique ren- bain de lumière universel sur la fermant des cristaux........... 1207 Présidence de M. Ch. Richet. PRÉSENTATIONS D'OUVRAGES. M. E. Grey. — Le nouvel ouvrage de notre collègue, le profes- SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE teneur en agglutinine antityphi- seur M. Arthus, que j'offre en son nom à la Société de biologie, Précis de physiologie microbienne (1), a le grand mérite de réunir et de coordonner une foule de notions éparses dans d'innombra- bles travaux, dont beaucoup sont peu accessibles à la g énéralité des étudiants en sciences biologiques. Toutes ces questions : le problème des générations spontanées, les conditions et les mani- festations de la vie des microbes, les fermentations, les diastases (1) Un vol. in-12 de vi-4oz pages, Paris, Masson ct Cie, 1921. SÉANCE DU 1] DÉCEMBRE {425 microbiennes, les maladies microbiennes, les toxines, les protéi- nes toxiques et les venins, l’immunité antitoxique, les sérums. antitoxiques, l’anaphylaxie, les sérums précipitants et les agglu- tinants, les sérums bactériolÿtiques, hématolvtiques, cytotoxi- ques, l'immunité antimicrobienne, les immunisations antimicro- biennes ou vaccinations, les mécanismes de l’immunité acquise, la résistance de l'organisme et la virulence microbienne, sont ex- posés dans la manière claire et simple et sous la forme Donne ei critique qui caractérisent le talent de l’auteur. Assurément la par- tie du livre, consacrée à l'étude des réactions que déterminent les microbes dans les organismes qu'ils envahissent, est beaucoup plus développées que la physiologie proprement dite des micro- bes (le chapitre II, Les conditions et les manifestations générales de la vie des microbes, ne comprend que vingt pages) ; mais ül faut reconnaître que ces réactions sont bien, dans la vie des micro- bes, ce qui nous intéresse le plus et ce qui est aussi en soi un des caractères les plus intéressants et les plus importants de cette vie. Arthus a eu aussi l'excellente idée de rapprocher de l’action des toxines microbiennes les effets des protéines et des sérums toxi- ques, l'étude de ces effets éclairant singulièrement l’action des toxines. Il n’est pas douteux que ce livre, nouveau témoin de l’ac- tivité intellectuelle et de l'esprit didactique de notre collègue, rendra de grands services à ceux pour qui surtout il a été écrit et ne laissera pas d'être utile aux autres lecteurs qu’il pourra avoir. M. LamBzinc. — J'ai l'honneur d'offrir à la Société un exem- plaire de la troisième édition de mon Précis de Biochimie. Bien que cette édition n’ait pas eu besoin d'être remaniée aussi profon- dément que la précédente, elle a cependant reçu des additions ou. des modifications importantes. La question de l’alcalinité ionique du sang, celle des mécanismes qui maintiennent la fixité de cette réaction, celle des-vitamines ont reçu le développement devenu : nécessaire aujourd hui. Les autres modifications d’une certaine importance sont relatives à l’état colloïdal, aux amines protéino- gènes, aux pigments sanguins, à la dégradation des acides ami- nés, à la production du à partir de ces acides, à la créati- nine, au métabolisme des graisses, à l’urobilinurie et à l'héma- toporphyrinurie, à l’action dynamique spécifique des aliments, etc. Un assez grand nombre d’autres questions ont été en outre plus ou moins retouchées. 1128 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR QUELQUES COCCIDIES NOUVELLES DES Poissons CYPRINIDES, par S. STANKOVITCH. En poursuivant nos recherches sur les Coccidies des Poissons d’eau douce, au laboratoire de pisciculture de l'Université de Gre- noble, nous avons eu l’occasion de rencontrer plusieurs formes nouvelles de ces parasites dans les Cyprinides, dont deux ont été déjà signalées ici-même (1). Il convient maintenant de décrire dans cette note les quelques autres formes non encore signalées. I. Eimeria cyprinorum n. sp. Cette Coccidie tétrasporée, très répandue, a été observée dans l'intestin des alevins (taille o à 5o mm.) du Gardon commun (Leuciscus rutilus L.), du Gardon rouge (Scardinius erythrophihalmus L.),; du Barbeau (Barbus fluviatilis Agass.), et du Vairon (Phoxinus laevis Agass.) prove- nant de différents endroits (lacs et ruisseaux du Dauphiné, étangs de Dombes, Loire). Le parasite paraît très commun dans une seule ct même localité ; ainsi tous les alevins (une quarantaine) du Gardon rouge provenant des étangs de Dombes, que nous avons examinés, étaient atteints de coccidiose. La nouvelle espèce est suffisamment caractérisée par la F et la taille de ses spores ; elle ne peut être confondue ni avec Coccidium wierzejski Hofer, d’ailleurs incomplètement décrit et dont les spores sont ellipsoïdes et allongées, ni avec Goussia legeri Stankovitch, les spores de cette dernière montrant une ligne de déhiscence nette. | C’est dans les cellules de l’épithélium intestinal que l’on ren- contre le parasite et cela à tous les stades du développement. Nous ne l'avons pas trouvé dans le tissu subépithélial. Les stades végé- talifs et les schizontes, situés au-dessus du noyau de la cellule- hôte, ont été observés plusieurs fois. Les schizontes, de forme ovoïde, mesurent 11 à 12 u, et donnent 16 schizozoïtes (fig. r). Les oocystes, à différents stades de sporulation, sont très nom- breux ; on rencontre parfois des amas de r0 à 15 oocystes logés dans l'épithélium intestinal. La maturation des spores s'effectue dans les tissus mêmes de l'hôte. Nous n'avons pas observé de mi- crogamètes ; les macrogamètes sont ronds, à protoplasma granu- leux, et mesurent r2 mu. L'oocyste mûr (fig. 2) est sphérique ; sa paroi est très mince et hyaline. Point de reliquat cystal. Taille de l’oocyste : 12 à 13 . Quatre spores du type ovoïde régulier court, à membrane mince sans ligne valvaire, avec un reliquat rond et réfringent et deux sporozoïtes recourbés (fig. 3). Taille de la spore : 7 à 8 u sur 5 y. (1) C. R. de la Soc. de biol., 5 juin 1920. SÉANGE DU 17 DÉCEMBRE 1129 Le parasite ne paraît pas provoquer une entérite grave chez l'hôte ; pourtant, les alevins infestés semblent plus chétifs que les autres. 2. Eimeria cylindrospora n. sp. Cette jolie petite forme para- site les alevins (taille r5 à 30 mm.) de l’Ablette (Alburnus lucidus Heck.) provenant du lac d’Aiguebelette (Savoie), et n'est point rare en été. En automne, les alevins de l’Ablette, devenus plus robustes, semblent débarrassés du parasite, car eeux examinés au mois d'octobre, s'en sont montrés indemnes. Fig. 1-3 : Eimeria cyprinorum n. sp. Fig. 4-5 : Eimeria cylindrospora n. sp. Fio. 6-7: Eimeria soufiæ n. s. Grossissement : 1.500. Explications dans le texte. Par la forme cylindrobiconique de ses spores, cette Coccidie montre une certaine ressemblance avec Goussia alburni Stanko- vitch, qui parasite l’Ablette adulte ; les spores de cette dernière sont cependant de taille bien plus grande, sans parler de la pré- sence d’une ligne valvaire, caractère des Goussia. Le parasite est logé dans les cellules de l’épithélium intestinal. C’est surtout les stades de sporulation que nous avons observés chez les alevins infestés ; la schizogonie n’a pas été vue. Les spores mürissent à l’intérieur des tissus de l’hôte. L’oocyste mûr est sphé- rique et montre une paroi excessivement mince ef hyaline. Point de reliquat cystal. Taille de l’oocyste ro à 11 u (fig. 4). La spore (fig. 5), à paroi mince, est du type cylindrobiconique aux angles . mousses, et contient un reliquat rond et réfringent êt deux sporo- zoïtes recourbés. Taille de la spore : 7 à 8 u sur 4 u. Les spores sont placées dans l’oocyste, toujours par groupes de 2, le plus. souvent parallèles (fig. 4). Les alevins infestés par cette Coccidie peuvent héberger en même temps Goussia legeri Stankovitch. 1130 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 3. Eimeria_ soufiae n. sp. Gette Coccidie provoque une entérite mortelle chez les jeunes Suiffes (Squalius agassizi Heck.). Un certain nombre de ces Poissons, pêchés dans la rivière Drac (Dau- phiné) et mis en aquarium au laboratoire, mouraient au bout de quelques jours déjà. L'intestin moyen des Poissons malades était fortement envahi par le parasite logé dans l’épithélium. Celui-ci montrait les différents stades de sporulation ; un bon nombre d'oocystes mürs se trouvaient libres dans la lumière intestinale. Cette. forme est relativement assez grande. L’oocyste mür (fig. 6), sphérique ou parfois ovoïde, à paroi mince et sans reliquat, mesure 17 à 18 u ; il contient quatre spores du type ovoïde régu- lier allongé. La paroi de la spore est également mince et sans li- gone valvaire. Il existe un reliquat sporal granuleux avec, au mi- lieu, un corpuscule rond et réfringent. Dimensions de la spore 11 à 12 u sur 6 u (fig. 7). Par la forme de ses spores, Æ. soufiae montre quelques analogies avec E. subepithelialis Moroff et Fiebi- ger de la Carpe ; elle s’en distingue cependant par la taille plus petite de ses spores dont la paroi, en outre, est bien plus mince que celles des spores de E. subepithelialis. (Laboratoire de pisciculture de Grenoble). DES RÉACTIONS EEUCOGYTAÏRES CONSÉCUTFIVES À L'INOCULATION DES BACILLES TUBERCULEUX, par M.-S. VAGLraNo. À Ja suite des travaux de Metchnikoff sur la phagocytose, un grand nombre d'auteurs se sont consacrés à l’étude de ace leucocytaires provoquées par le Bacille tuberculeux. Hulot et Ramond (1), Claude et Zakv (2), Jacobson (3), ne trouvé, chez les Lapins inoculés avec les Bacilles vivants et la tuberculine, une leucocytose plus ou moins prononcée, se tradui- sant surtout par de la polyvnucléose. Achard et Lœper (4) ont cons- taté, chez les Chiens, une leucocytose constituée surtout par une mononucléose. OElsnitz (5) et Romanelli (6) distinguent, chez les. Lapins, deux périodes : une première pendant laquelle l'animal présente une moncnucléose avec hyperleucocytose, et une deu- xième caractérisée par une polynucléose avec hypoleucocytose. (1) C. R. de la Soc. de biol., 1899, p. 736. î. de la Soc. de biol., 1902, p. 505. 3. de la Soc. de biol., 1918, p, 232. . R. de la Soc. de biol., 1900, p. 1066. (5) Thèse de Paris, 1903. (6) Gazz. degli Osped., n° 6, 1905. Me Jai Q = SÉANCE DE LT DÉCEMBRE IRESNI Nos expériences ont porté sur des Lapins. Les inoculations ont été faites par différentes voies : intraveineuse, intratrachéale, sois- cutanée et intradermique. C'est le premier mode d’inoculation qui nous donna les résultats les plus nets. Nous avons pratiqué pa- rallèlement des réactions de fixation avec l’antigène de Besredka, pour chercher s'il existe des rapports entre la réaction des leuco- cytes et les propriétés fixatrices du sérum sanguin. Nos expériences ont été faites avec des Bacilles tuberculeux hu- mains et bovins ; ceux-ci, suivant les cas, étaient vivants ou morts ; nous avons opéré également avec la tuberculine provenant d'une culture âgée de 4o jours dans du bouillon à l’œuf de Bes- redka. A. Variations du nombre de globules blanes sous l'influence de Bacilles tuberculeux, morts ou vivants : a) Bacilles morts : dès les premiers jours de l’inoculation, le nombre des globules blanes est toujours considérablement aug- _menté ; ce phénomène persiste en général, jusqu'au 30° où 40° jour. b) Bacilles vivants : on constate un accroissement du nombre de globules blancs. Après quelques jours (10-20) caractérisés par un plateau, la courbe des leucocytes subit des fortes oseillations. Deux ou trois mois après l’inoculation (suivant la virulence du Bacille), la courbe leucocytaire reprend son aspect normal. B. Variations du nombre de globules blancs sous l'influence des Bacilles tuberculeux sensibilisés, morts ou vivants. a) Bacilles morts : on ne constate chez les Lapins aucune aug- mentation dans le nombre des leucocytes. Quelle que soit la voie -d’inoculation, le taux de globules blancs reste toujours normal. b) Bacilles vivants : le nombre reste normal jusqu'aux environs du 10° jour, après quoi on constate une augmentation progressive des leucocytes. Dans les deux groupes, on obsérve une ee. plus ou moins accusée dans les 24 heures qui suivent l’inoculation. C. Variations de la formule leucocytaire. à) Après l’inoculation de Bacilles morts, ordinaires où sensibi- lisés, les mononucléaires subissent d’abord (dans les 24-72 heures) une baisse plus ou moins notable. Entre le 9° et r2° jour, les mo- nonucléaires dépassent déjà le taux normal et se maintiennent dans cet état un temps variable. La réaction de fixation commence à devenir positive vers le 12° jour. À ce moment, la mononu- cléose est parfois très prononcée. : b) Après l’inoculation de Bacilles vivants, ordinaires ou sensi- bilisés, la courbe des mononucléaires montre des oscillations qui sont à la fois très accusées et fort irrégulières. La phase d’hypomo- _ nonucléose des premières 24 heures n'est pas toujours constante. 1132 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les éosinophiles ne sont pas toujours augmentés de nombre. Les basophiles sont, au contraire, toujours augmentés de nombre, surtout après l’inoculation de Bacilles vivants. Cette augmenta- tion est parfois assez importante. L'injection de la tuberculine à l’œuf n’a donné lieu, chez les Lapins neufs, à aucune réaction, ni au point de vue du nombre de leucocvytes, ni au point de vue de leur formule. (Institut Pasteur). SUR LA VIRULENCE DU LIQUIDE CÉPHALORACHIDIEN DE MALADE ATTEINTE D'HERPÈS GÉNITAL, Note de Ravaur et RABEAU, présentée par G. GUILLAIN. Déjà en 1903, l’un de nous (1), frappé, dans plusieurs cas, de l'intensité des phénomènes nerveux au cours des herpès génitaux avait été amené à rechercher si la ponction lombaire ne permet- trait pas de déceler des modifications du liquide céphalorachidien. Sur 26 cas étudiés à cette époque, il avait observé 21 réactions d'intensité variable. Dans un cas d’herpès névralgique, le liquide était trouble. Si ces réactions étaient parfois très intenses, elles étaient, en tous cas, très fugaces. Ces faits montraïent la partici- pation du système nerveux dans la production de l’herpès. Récemment, Læœwenstein et Dœrr purent, en partant de divers cas d’'herpès, reproduire par scarification sur la cornée du Lapin, une maladie typique transmissible en série. Dans certains cas la. kératite était suivie de troubles nerveux se terminant par la mort. Blanc et Caminopetros reprirent l’étude de ce virus de l’herpès et avec Levaditi, Harvier et Nicolau établirent les analogies entre le virus de l’herpès et celui de l’encéphalite. Nous avons recherché s’il ne serait pas possible, en partant du liquide céphalorachidien, d'obtenir des résultats comparables. Nous avons inoculé à la cornée de cinq Lapins le liquide céphalo- rachidien de cinq malades différents atteints d’herpès. Voici ce que nous avons observé dans l’une de nos expériences. Expérience 74. Un Lapin est inoculé le 30 septembre 1921 par scarification sur la cornée droite, avec le culot de centrifugation et quelques gouttes de liquide céphalorachidien d’une malade at- teinte d’herpès génital à tvpe névralgique. Ce liquide présentait une réaction cellulaire nette, contenant 0,50 d’albumine. Was- (1) Ravaut et Darré. Contribution à l’étude des herpès génitaux. Gazette des hôpitaux, 15 octobre 1903. . Ravaud et Darré. Les réactions nerveuses au cours des herpès génitaux. An- nales de dermatologie, juin 1904. L SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1453 _ sermann et benjoin étaient négatifs. Les jours suivants on n'ob- serve pas de kératite. Les scarifications cornéennes disparaissent sans laisser de traces. Le 15 octobre, 15 jours après l’inoculation, l'animal commence à présenter des phénomènes nerveux. Il tourne . la tète inclinée du côté droit, côté d'inoculation. Par moments, il tombe de ce côté. On observe des secousses des membres. Après une phase aiguë, ces phénomènes vont s’atténuant ; mais l’animal maigrit et meurt le 12 novembre, soit 43 jours après l’inoculation. L'autopsie ne révèle aucune lésion viscérale. Les centres nerveux sont confiés à M. C. Levaditi et voici ce qu'il a constaté : « Au niveau du cerveau la coupe montre une légère irritation de la pie-mère se manifestant par une accumulation d'éléments mononucléaires, surtout des Iymphocytes. Cette irritation se pro- longe le long des septa. Aucune lésion de neuronophagie ou d’in- flammation aiguë au niveau de la zone élective. Absence de man- chons périvasculaires et de lésions d'encéphalite aiguë. Une coupe intéressant le cervelet, l’aqueduc de Sylvius et le mésocéphale, montre les altérations suivantes : certains vaisseaux de la sub- stance grise et blanche sont entourés de manchons absolument identiques à ceux de l’encéphalite humaine expérimentale et de l’encéphalite herpétique. En plus on constate au niveau de l'a- queduc de Sylvius la présence d’un véritable abcès constitué par des polynucléaires en grande partie détruits, lésions qui n'ont jamais été constatées dans le cerveau de Lapins morts d’encépha- lite ou d'herpès expérimental. Les cultures faites avec le cerveau prélevé aseptiquement mais conservé 48 heures en eau physiolo- gique à la glacière ont été positives, c'est pour cette raison quil n’a pas été fait de passage immédiat. Conservé 28 jours dans la glvcérine il a servi à faire un passage intracérébral, sur un Lapin actuellement en observation ». Nous ajouterons que le liquide des vésicules d’herpès de celte malade s’est montré virulent pour un autre Lapin, qui a fait, le 3° jour, une kératite typique, suivie le 7° jour, d’encéphalite. De cette observation, il résulte que, chez une malade présen- tant un herpès génital à type névralgique avec réaction méningée nette, l’inoculation à la cornée d’un Lapin a été suivie de phéno- mènes nerveux sans qu'on n'ait jamais constaté de réaction ap- préciable de la cornée. | En raison du temps relativement long qui s’est écoulé entre l’inoculation et l'apparition des premiers phénomènes nerveux (15 jours) et la persistance de ces accidents jusqu’à la mort (28 jours), en raison des lésions constatées dans ses centres nerveux, nous concluons que l’on peut trouver, dans le liquide céphalo- rachidien, le même virus que l’on rencontre couramment dans les manifestations cutanées de l’herpès. 134 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE TREMBLEMENT PENDANT L'ANESTHÉSIE GÉNÉRALE ET MOYEN DE L EMPÉCHER, par F. Riez. Au cours de l’anesthésie générale, les malades présentent parfois des tremblements, qui peuvent gèner l'opérateur. Bien qu'il s’a- gisse d'un phénomène assez fréquent, je n'ai pu en trouver men- tion ni dans les manuels opératoires, ni dans les travaux relatifs à l’anesthésie générale. Le tremblement, qu'on observe no. lanehee consiste en secousses fréquentes et rappelle les contractions musculaires rythmiques ; parfois, il affecte la violence d’une crampe clonique; il est Surtout manifeste au niveau des membres inférieurs et du tronc ; il débute, en général, sans signe prémonitoire, sa durée peut atteindre et même dépasser 5 minutes, si on n'inhibe pas le processus par la manœuvre qui sera décrite plus loin. Mes observations portent sur 31 Hommes et > Femmes, corres- pondant à tous les âges au-dessus de 16 ans ; pour expliquer le phénomène en question, on ne saurait incriminer m le passé du malade, ni le mode d'examen, non plus que les conditions de l’anesthésie: Le tremblement apparaît au début, ainsi qu'au réveil du sujet soumis à la narcose profonde : celleci a été assurée par l’éther dans la plupart des cas ; mais, quelques sujets ont été sou- mis à l’anesthésie mixte par l’éther-chloroforme ; chez ces der- niers, le tremblement s'est présenté ne les mêmes conditions que chez les autres opérés. On peut se demander si le tremblement n'est pas le résultat de l'excitation cérébrale provoquée par le narcotique circulant dans le sang. Dans cette hypothèse, j'ai tenté d'éviter l'apparition du phénomène en comprimant, chez un malade, le creux carotidien. L'effet fut immédiat : le tremblement cessa du même coup : dès la suppression de la compression, les secousses réapparurent. Mais après une pression un peu plus longue, le tremblement dis- parût. De nouveaux essais m'ont montré que, par ce procédé, il est possible d’inhiber le tremblement chez la plupart des sujets, mais non point chez tous. Sur un total de 33 sujets, j'ai appliqué la manœuvre 29 fois l'effet a été immédiat dans 19 cas ; imparfait, dans 5 cas ; nul, dans les 5 autres cas. Comme on l'a vu, la réalisation de la compression est facile ; mais, la pression doit être très forte, et parfois bilatérale. D'autre part, on doit rechercher s’il s’agit bien d’une compression des carotides et non d’un réflexe ayant son origine dans la douleur SÉANGE DU {7 DÉCEMBRE 1135 provoquée ou dans des troubles du pneumogastrique. Enfin, des pressions exercées en d’autres points du corps, notamment sur le plexus brachial, n'ont eu aucune influence ; les pincements de la peau n'ont pas plus d'action. Je rappellerai, en terminant, que Ch. Richet a noté des secous- ses chez des Chiens chloralosés ; ensuite, Hédon a réussi à inhiber ces mouvements, en comprimant les pattes ; après section des pneumogastriques, la manœuvre est sans effet. (Hôpital de Vestervik, Suède). QUELQUES MESURES DE CONCENTRATION EN CHLORE ET EN ÉLECTROLYTES ET DE CONCENTRATION MOLÉCULAIRE TOTALE CHEZ LES LAMINAIRES, par L. et M. LAPIcQuE. Nous avons effectué cet été aux abords de l’île Bréhat une série de mesures sur diverses Laminaires. Pour être mise en œuvre aussi fraiche que possible, l'Algue, aussitôt pêchée, était amarrée par son stipe sur une ligne à l’ar- rière du bateau, ramenée ainsi en remorque, flottant librement dans l’eau, et finalement apportée à terre. dans un seau rempli d’eau. On prenait alors la partie moyenne de la lame, éliminant d’un côté 10 cm. voisins du stipe et s’arrètant, de l’autre, aux pre- mières taches sorales ; on l’essuyait avec un linge sec pour enlever l’eau de mer adhérente, on en pesait 30 gr. qu'on découpait avec des ciseaux en fragments de quelques centimètres carrés ; ceux-ci étaient jetés, au fur et à mesure, dans un vase d'Erlenmeyer taré, contenant 30 à 4o gr. d’eau distillée maintenue à l'ébullition. Le tout était ensuite maintenu au bain-marie pendant au moins : heure 30, en agitant de temps en temps. Après refroidissement, le flacon était pesé avec son contenu, et sur le bouillon on procé- dait aux deux mesures suivantes : 1° abaissement du point eryos- copique ; 2° conductivité électrique (par la méthode de Kohl- rausch). D'autre part, un échantillon de la même Algue, aussi sembla- ble que possible au précédent, (généralement la partie correspon- dante des lanières voisines), avait été essuyé de même, pesé, mis à sécher au soleil, pour être ensuite envoyé au laboratoire de la Sorbonne où l'on déterminait le poids sec exact, ainsi que la proportion de divers éléments, notamment du chlore. Une fois connu le poids p de matière sèche par gr. d’Algue, connaissant P le poids du contenu du flacon, et à l’abaissement 1136 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE d P | 30 (L-p)? ce qui mesure la concentration moléculaire moyenne des liquides du tissu mis en œuvre, à condition que l’abaissement du point de congélation soit sensiblement en raison inverse de la proportion d’eau ; supposition qui, dans le cas envisagé, nous paraît fondée, d'après des essais comparatifs avec des dilutions diverses. du point de congélation du liquide, nous ealculons À = Pour la conductivité électrique, à partir de la conductivité E KP 30 (1-p) -D) ‘10° compte de l’accroissement de conductivité moléculaire avec la dis- sociation des électrolytes. K n’est certainement pas la conductivité que l’on observerait réellement sur les liquides de l’Algue vivante : si on pouvait les soumettre à la mesure, attendu que la viscosité de ces milieux ralentit les mouvements des ions, mais nous le prenons comme mesure approximative de la teneur de l’Algue en électrolytes. mesurée sur le bouillon, nous calculons K = , pour tenir Laminaria flexicaulis nous a donné des chiffres très divers, os- cillant pour A, entre 2°r0 et 2°59 (le À de la mer, essayé à diver- ses reprises, a toujours donné des valeurs très voisines de 2°05). Nous n'avons pas tardé à remarquer que ces variations étaient liées. aux grandes marées ; les Algues émergées souffraient des ardents_ rayons du soleil de cet été ; certaines mouraient ; beaucoup pre- naient des taches vertes, qui blanchissaient le jour suivant, puis tantôt se guérissaient, tantôt se nécrosaient, laissant un trou ou une échancrure à leur place. Les parties d'apparence non changée avaient néanmoins toujours, immédiatement après l’insolation, un À à peine supérieur à l’eau de mer, remontant lentement au cours des journées suivantes. 6 spécimens, recueillis soit un temps suffisant après une grande marée, soit dans un gisement ne venant jamais à sec, nous donnent pour À une moyenne de >°5o, avec écarts compris entre 2°47 et 2°5q. À spécimens pris er erande marée et porteurs de taches vertes, mais laissés plusieurs heures dans l’eau de mer courante et examinés dans leurs parties d'apparence saine, donnent une moyenne de 2°14, (individus de een) L'ensemble de nos L. cloustoni (13 spécimens) donne une moyenne de 2°52, avec des écarts compris entre 2°33 et 2°69. L. cloustoni vient tout au plus à fleur d’eau aux grandes marées. Les chiffres les plus faibles ont été donnés par des Algues mani- festement chlorotiques, vivant dans un chenal parcouru à chaque jusant par l’eau de la baie de Paimpol, moins pure et moins frai- che que l’eau du large. SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1137 L.ochroleuca (1) ,dans notre région, reste immergée lors des plus basses mers ; mais, toujours franchement chlorotique, elle ne présente jamais les accumulations estivales d’hydrates de carbone si remarquables chez ses congénères. 6 spécimens avec les valeurs individuelles extrêmes de 2°53 et 2°8o donnent une moyenne de JADE Les quatre groupes de sujets dont nous venons de parler, pré- sentent, en même temps que les A indiqués, les K portés dans le tableau ci-dessous, où nous portons, en outre, leur proportion de CI calculée en grammes pour 1.000 gr. d’eau dans les tissus de la plante vivante. En vue d’une comparaison, nous ajoutons les mesures s correspondantes prises por sur l’eau de mer. A K. 10% 6 25°) CI AAClOUSIONt er ee DD 34 15, DATE TICAULS EEE NE 2,50 35 > 13,2 Id. insolés ..... 2,14 . 30 12,4 L. ochroleuca ..........:. 2,61 h4 15,3 Hausderment er. 2,05 5r 19,7 Âu commencement du présent mois de décembre, nous nous sommes fait envoyer deux colis de L. flexicaulis du laboratoire de Roscoff ; ces colis sont arrivés très rapidement ; la température froide qui régnait alors les a conservés en excellent état sans les congeler. Nous en avons traité 5 spécimens comme dans ce qui précède et nous avons obtenu, avéc de faibles variations indivi- duelles, les moyennes suivantes (2). A K. 10% (à 25°) CI 2048 È 48 16,9 Ces mesures ont été faites en vue d’élucider la question con- troversée de la pression osmotique dans les Algues marines (3), mais on ne peut, sans discussion, passer de là à la pression cellu- laire. Pour le moment, nous tenant sur le terrain des constatations de fait, nous formulerons ainsi nos conclusions. ° La concentration moléculaire globale des substances solubles est, chez L. flericaulis à l'état sain, notablement supérieure à (1) De la Pylaïe = L. lejolisi Sauvageau. L’un de nous se propose d’indi- quer ailleurs explicitement les raisons pour lesquelles cette indentification lui paraît exacte, et, par suite, l’ancienne dénomination doit être reprise pour la belle et curieuse espèce sur laquelle Sauvageau a récemment rappelé l’attention. (:) Les réserves hydrocarbonées sont déjà très réduites. La laminarine, en p. 100 du poids sec, n’est plus que de } en moyenne, tandis qu’en été elle était de 33 chez L. flexicaulis, et de 34 chez L. cloustoni. L. ochroleuca, à la mème saison, donnait seulement 5 de laminarine, mais cette espèce est relati- vement riche en mannite. : (3) Voir C. R. de la Soc. de biol., 2 juillet 1921, t. EXXXV, p. 207 1158 SOCIÉTÉ. DE BIOLOGIE celle de l’eau de mer ; l'excès Doro pond à un ie du ee de congélation d environ un demi-degré. ° En été et en hiver, cette concentration est sensiblement la a mais se compose d'éléments différents ; les sels de l’eau de . mer, mesurés par le chlore, en forment la moitié ou «un peu plus en été et les 7/10 en hiver (1). La proportion d’électrolytes s’ac- croit de l'été à l'hiver dans le même rapport. (L'évolution hiver- nale n'est d'ailleurs pas terminée au début de décembre, et lé cart va probablement s‘accroître encore). 3° L. ochroleuca, dont l'assimilation chlophy Hiea ne paraît, à tout point de vue, moins active que chez L. flericaulis où clous- loni, présente, en été, une concentration globale plus élevée que ses congénères avec une proportion plus forte d’électrolytes ou de chlorures. 4° Les actions nocives, qui diminuent ou compromettent la vi- talité des cellules, diminuent l'excès de concentration sur l’eau de mer ef peuvent ramener presque à zéro cet excès ; celui-ci se re- constitue peu à peu quand l’Algue revient à l’état normal. L'ACTION DU TAUROCHOLATE BE SOUDE SUR LA TENSION SUPERFICIELLE DE L'EAU, par Epmox» Doumer. Nous avons établi, en collaboration avec le P' Doumer, la loi de l’action du glycocholate de soude sur la tension superficielle de l’eau. L'’abaïssement de cette tension se poursuit en fonction du taux de ce sel suivant une courbe régulière qui tend vers une limite et répond à l'expression : = nn Sous l'influence de quantités croissantes de taurocholate de soude la tension superficielle de l’eau diminue suivant une courbe absolument superposable à celle qui traduit et représente l'action abaissante du glycocholate de soude. E’action abaïissante de ces (1) Le calcul s'établit de Ja manière suivante, à partir des proportions de. chlore p. 1000 d’eau; soit G cette proportion dans l’Algue ayant À comme abaissement du point cryoscopique ; soit Cm la proportion de chlore pour 1.000 gr. d’eau dans la mer, et Am l'abaissement cryoscopique de l’eau de mer; CAM * À on calcule re —— on trouve ainsi, avec es chiffres du tableau ci-dessus * m L. clousloni 0,51. L. fleæicaulis normale 0,55. Id. insolée 0,60. Id, en hiver 0,71. L. ochroleuca 0,61. SÉANCE DU 17 DÉGEMBRE 1139 deux sels biliaires obéit donc à la même loi générale. La seule différence qui les sépare est la suivante : à taux égal, le pouvoir abaissant du taurocholate est plus faible que celui du glycocho- late ; pour obtenir le mème effet il faut que son taux soit r fois 1/2 celui du glycocholate de soude. _ Nous avons utilisé, pour ces recherches, du taurocholate de soude de Chien, parfaitement pur, que nous devions à l’obligeance du P' Lambling. Nous l'avons mis en solution dans de l’eau dis- tillée additionnée de r décigr. de soude par litre, de façon à nous _placer dans un milieu légèrement alcalin et à éviter certainement sa transformation en acide. Voici nos résultats expérimentaux. Nous avons mis en regard Le * Le Q 3 Ô da les valeurs théoriques déduites de l'expression = (ia ) pour des concentrations en glycocholate de soude respectivement éga- les aux 2/3 des concentrations de taurocholate de soude étudiées. La concordance des chiffres expérimentaux et des valeurs théori- ques prouve ce que nous venons d'avancer. Taurocholate Abaissement Abaissement de soude : Tens. sup. trouvé calculé TAdÉCISE Darliires Are .e 970 30 27 2 a À RAT Re ‘954 46 48 3 — Re Reese 027 7 we) l — Ans crane 909 OZ 88 6 : — Rs ei eus 88/4 z16 110 9 — RS Eee 857 143 er 12 —— Tr PR NO die DE 8306 16/4 16/ HD = icsivorons À 820 180 IST En solution aqueuse de glycocholate et de taurocholate de sou- de, l'effet obtenu est le résultat de la somme des pouvoirs abais- sants de chacune de ces deux substances qui agit sur la tension su- perficielie de l’eau suivant la loi générale que nous avons posée. Tensions superficielles DR NN trouvées «calculées Taurocholate . ses ee - Glycocholate décor Dar litres .. 938 940 Taurocholate = je Glycocholate $ décigr. par litre... 874 872 114{0 SOCIÉTÉ DK BIOLOGIE EN\DOSMOSE ÉLECTRIQUE DES CELLULES DU FOIE CHEZ LE RAT BLANC, par E. FaAuURÉ-FREMIET et PIERRE GIRARD. L'un de nous a montré qu'il était possible, sur l'animal vivant, soit de faire pénétrer par endosmose électrique, dans les inters- tices cellulaires de différents tissus, en place et normalement irri- gués, des solutions d'électrolytes réalisant ainsi de profondes im- bibitions, soit au contraire, par exosmose électrique, de provoquer | l’exsudation de la lymphe interstitielle ; le tissu se dessèche alors et prend un aspect flétri. Pour une valeur et une orientation fixées de la différence du potentiel entre le tissu et la liqueur qui en baigne une face, c’est de la constitution ionique de cette liqueur que dépendra le sens du glissement des veines liquides dans les interstices cellulaires. L'expérimentateur réalisera à son gré, suivant cette constitution ionique, soit une imbition profonde, se traduisant par un gonfle- ment du tissu, soit une déshydratation (réparée au bout d’un cer tain temps) comme celle qu’on obtient très facilement sur la con- Jonctive. Nous laisserons de côté la représentation qu'on peut se je du mécanisme du phénomène, les conditions physicochimiques réa- lisées dans un tissu vivant, différant en somme notablement de celles mises en œuvre us une expérience d'osmose électrique, telle qu’on peut la faire dans un laboratoire de physique. Le point particulier qui retiendra votre attention est le suivant: lorsqu'on réalise, sur le vivant, par endosmose électrique, l’imbi- bition d’un tissu normalement irrigué, les cellules qui constituent les parois des interstices cellulaires, à travers lesquelles glissent les veines liquides, sont-elles ici des témoins indifférents, où £ien, au contraire, participent-elles au processus d’endosmose ? Chez certains tissus comme la cornée, la conjonctive, etc., cette participation n'a pas lieu. Le phénomène tout entier se localise dans les interstices cellulaires, à travers lesquelles glissent les vei- nes liquides. Mais il en est tout autrement pour les cellules du foie. Les dimensions et la forme régulière, géométrique, des cel- lules hépatiques rend l'observation particulièrement facile. Pour une connexion polaire telle que, la cathode étant au corps de l’ani- mal, l’anode plonge dans la solution électrolytique qui baigne la face antérieure du lobe hépatique traité, on constate que seules engendrent de l’endosmose (gonflement du tissu) les liqueurs qui contiennent soit un léger excès d'ions H libres, soit des sels neutres à cations polyvalents (le radical acide étant monovalent). L'endosmose achevée, on sacrifie l’animal et on prélève un frag- SÉANCE DU Î7 DÉCEMBRE 1141 ment du lobe hépatique, immédiatement fixé pour examen his- tologique. Cet examen révèle un gonflement notable de la cel- lule hépatique. L'aspect cytologique réalisé par l’endosmose électrique est très particulier ; on distingue dans le cytoplasma de chaque cellule des espaces clairs figurant comme des vacuoles, d’abord nombreux et de petite taille, puis confluents, volumineux, repoussant le cytoplasma proprement dit en une mince couche pa- riétale dont un épaississement enrobe le noyau ; la cellule hépa- tique ressemble alors à une cellule végétale. Ces espaces clairs ne renferment pas de glycogène ; les réactifs fixateurs précipitent leur contenu sous la forme d’un granulum ou d’un rétieulum de na- Fig. 1 : Cellules hépatiques de Rat, l’une normale et les autres gonflées par ‘ endosmose électrique. è ture albuminoïde d’autant moins dense que le gonflement est plus considérable, et présentant des réactions tinctoriales très caracté- ristiques ; sur une coupe de foie endosmosé, colorée par la métho- de de Mallory par exemple, le cytoplasma proprement dit se colore surtout par la fuchsine et présente une teinte violacée, tandis que le contenu albuminoïde des vacuoles fixe uniquement le bleu d’aniline et tranche nettement par sa teinte bleue très pure. Le chondriome qui demeure dans le eytoplasma fuchsinophile n'est aucunement altéré par cette inondation de la cellule ; ce phénomène ne semble intéresser que la phase hydroalbuminoïde - continue du cytoplasma, laquelle se scinde en deux parties diffé- rant avant tout l’une de l’autre par leur degré d’hydratation et leur état colloïdal. | Brococie. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 80 1142 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Une telle forme d’altérations paraît être réversible. Elle est absolument distincte des deux formies d'altération décrites par Mayer et Rathery à la suite d'intoxications diverses, qui sont la cytolyse (aspect clair) et l'homogénéisation. La cytolyse propre- ment dite s’observe fréquemment dans toutes les expériences d’os- mose électriques réalisées sur le foie ; elle est indépendante de l’al- tération décrite ci-dessus et s’observe seule après l’action des ions OH et des ions monovalents (chlorure de K, ferrocyanure de K) qui ne provoquent pas l’endosmose électrique. Conclusion. — L'osmose électrique — l’endosmose dans le cas particulier que nous venons de décrire — constitue un moyen nouveau d'imposer aux cellules d’un tissu vivant, en place, et nor- malement irrigué, des modifications remarquables. Les altérations décrites se réparent, et sur le foie d’un animal sacrifié quelques jours après avoir subi l'épreuve de l’endosmose électrique, elles semblent avoir disparu. Ce moyen d'action sur la cellule vivante serait gros d'enseignement si les méthodes microchimiques nous permettent un jour de savoir quels ions pénètrent dans la cellule avec le flux endosmotique. LE PARADOXE DU POTASSIUM SUR LE COUR ISOLÉ DE LAPIN, par H. Busquer. Dans une série de travaux publiés au cours de ces dernières an: nées, Zwaardemaker (1) a montré que, pour entretenir les baite- ments du cœur isolé de Grenouille, on peut substituer au potas- sium, dans la solution nutritive, les divers métaux radioactifs. À l'occasion de ces expériences, l’auteur décrit certains faits qu'il qualifie de paradoxes et dont l’un mérite de retenir plus spéciale- ment l'attention : c’est l'arrêt momentané du cœur quand on rem- place la solution de Ringer-uranium (sans potassium) par la so- lution de Ringer normale (avec potassium). Zwaardemaker attri- bue cet arrêt à un conflit entre les charges électriques de signe contraire du rayonnement Ur et du rayonnement K. ; Libbrecht (2) a fait circuler, dans le cœur isolé de Grenouille, d’abord une solution de Ringer sans K (et sans uranium) et en- suite la solution de Ringer normale. Dans ces conditions, il a en- (x) Cet important ensemble expérimental est résumé dans un récent mé- moire de l’auteur, in : Archives néerlandaises de physiologie, t. V. 1927, 285. (>) W. Libbrecht. Contribution à l'étude du rôle biologique du K sur le cœur. Arch. intern. de physiologie, t. XV, 1920, 446. Id.. Le paradoxe car- diaque, t. XVI, 1921, 448. SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1143 core observé la réaction cardiaque décrite par Zwaardemaker ; celle-ci n’a donc rien de commun avec un conflit de métaux ra- dioactifs. Mes expériences personnelles ont porté sur le cœur isolé de Lapin. J'ai cherché à vérifier le paradoxe chez ce Mammifère et à ‘ voir s’il présente chez lui des modalités susceptibles de nous éclai- rer sur la nature du phénomène. Réalité du phénomène. — Dans le cœur isolé de Lapin, entre- tenu en survie par une circulation coronaire réalisée avec le per- fuseur de Pachon, j'ai fait passer successivement deux liquides nutritifs. Le premier était la solution de Ringer-Locke sans po- tassium et le second liquide la solution de Ringer-Locke classique (0,20 gr. de K CI p. 1000). Dans ces conditions, après quelques secondes de passage du deuxième liquide, on observe l'arrêt des ventricules en diastole, les oreillettes continuant à battre faible- ment. Cet arrêt ventriculaire dure 2 ou 3 minutes, et n'est jamais définitif. Donc la privation de K et l’apport ultérieur de ce inétal, même en proportion physiologique, produit la suspension mo- mentanée des systoles ventriculaires. C’est le parcdoxe du potas- sium, aussi net chez le Lapin que chez la Grenouille. Il convient de noter ici que, pour obtenir ce paradoxe, le cœur doit être en bon état ; s’il est épuisé par un long fonctionnement antérieur ou par des toxiques, chlorure de lithium ou azotate d'uranium à fortes doses, le paradoxe ne peut pas être provoqué. Nature de l'arrêt paradoxzal. — On est tout d’abord conduit à supposer qu'il s’agit d’une intoxication potassique du myocarde, la toxicité du liquide nutritif normal résultant de l'adaptation an- térieure du cœur à une solution non potassique. Si cette explica- tion est exacte, l’arrêt paradoxal doit reproduire toutes les parti- cularités que V. Pachon et moi-même (1) avons décrites relative- ment à l'arrêt du cœur par le K, c’est-à-dire la diminution en es- calier de l’ampiitude des battements et, après l'arrêt, la reprise des contractions avec augmentation progressive de l'amplitude, sans modifications notables du rythme. Or, il n’en est pas ainsi pour l'arrêt paradoxal qui se fait brusquement, sans escalier préa- _lable ; de même, à la reprise, les systoles atteignent d'emblée toute leur amplitude, sans passer par une phase d’accroissement gra- duel. En outre, le cœur arrêté par intoxication potassique a perdu partiellement ou totalement son excitabilité électrique et mécani- que ; le contraire à lieu pour les ventricules en arrêt paradoxal. Enfin, pendant l'arrêt potassique le tracé décrit une ligne hori- zontale, tandis que pendant le paradoxe le tracé descend suivant une ligne oblique vers la ligne des abscisses (allongement consi- (x) V: Pachon et H. Busquet. C. R. de la Soc. de biol., LXXIT, 1907. 785. TILL SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dérable et progressif du diamètre vertical du cœur). Le paradoxe du potassium ne traduit donc pas l’imprégnation toxique de la fibre musculaire cardiaque par ce métal. On peut également se demander si le paradoxe ne correspond pas à une excitation de l'appareil cardio-inhibiteur intrinsèque. Cette hypothèse est d'autant plus rationnelle que l’arrêt paradoxal: a tous les caractères de l'arrêt provoqué par le nerf vague (brus- querie de l'arrêt et de la reprise des contractions, conservation de l’excitabilité du myocarde pendant l'arrêt). Mais si on supprime fonctionnellement l'appareil cardiomodérateur par addition d'’a- tropine (0,10 gr. par litre) aux liquides nutritifs, le paradoxe n’en continue pas moins à se produire. Il ne résulte donc pas d’une ex- citation de l'appareil modérateur intrinsèque du cœur. Enfin, on peut supposer que la succession d’un liquide nutritif non potassique et d’un liquide nutritif potassique réalise, sur la ñbre musculaire cardiaque, une action comparable à celle du pneumogastrique. Cette conception est à rapprocher de la théorie de Howell (1902), d'après laquelle le nerf vague agirait sur le myo- carde, en libérant du K. Mais il convient de rappeler iei que l'in- toxication de la fibre musculaire par le K ne ressemble ni à l'arrêt par le pneumogastrique (V. Pachon et H. Busquet), ni à l'arrêt paradoxal et, si le K intervient dans ces deux derniers phénomè- nes, ce doit être suivant un mécanisme tout à fait différent de celui de son action toxique. Résumé. 1° Le paradoxe du K s’observe sur le cœur isolé de a comme sur le cœur isolé de Grenouille. ° L'arrêt paradoxal n’a pas les caractères objectifs de l'arrêt provoqué par l’intoxication potassique ; il ressemble, au contrai- re, à l'arrêt produit par excitation du nerf vague. 3° Toutefois, le paradoxe se produit encore après paralysie de l'appareil cardio-inhibiteur intrinsèque et résulte d’une action di- recte sur la fibre musculaire cardiaque. L'ACTION TRYPTIQUE DES LEUCOCYTES FIXÉS PAR L'ALCOOL, par G.-L. REGARD Nous avons retiré des globules blancs du sang. Nous les avons mis en émulsion dans une petite quantité de sérum physiologi- que, de manière à prévenir l'agglutination massive, puis, dans le but de les conserver, nous les avons fixés par de l'alcool à 30° et à 60°. La fixation par l'alcool permet dans ces conditions de conserver les globules blancs pendant un temps plus où moins prolongé sans qu'ils s’altèrent et sans qu'ils perdent leurs proprié- SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1145 tés. Au bout d'une quinzaine de jours, d’un mois ou de deux mois, on constate encore à l'aide du microscope des globules blancs par- faitement conservés. Mais, à mesure que le temps s'écoule, surtout si l’on a employé de l'alcool à 30°, les globules blancs diminuent de nombre, deviennent rares et perdent leur structure. Le liquide d'émulsion prend alors les propriétés qui sont propres aux globu- les blancs : mis à l’étuve il attaque l’albumine cuite, la fibrine, la caséine, et la peptone ; il coagule le lait et liquéfie la gélatine. En résumé, la fixation par l'alcool permet de conserver les globules blancs pendant un certain temps ; elle ralentit l’activité des fer- ments leucocytaires sans les détruire ; en conséquence les leuco. cytes finissent par se détruire eux-mêmes par autolyse et par libé- rer les produits qu'ils renferment. À très forte concentration, l’al- cool fixe les globules blancs d’une manière définitive et leur fait perdre, en apparence, leur pouvoir tryptique. Nous avons vérifié de la manière suivante que l'alcool dans les conditions sus-indiquées ne détruit pas les ferments leucocytaires. Nous avons pris des leucocytes et nous-les avons additionnés d’un peu d’eau distillée, de manière à les détruire en temps qu'éléments cellulaires et à en extraire les ferments. À cette solution, nous avons ajouté de l'alcool à 30° et à 60°. Nous avons alors mis quel- ques gouttes de ces liquides en contact avec de petits cubes d’al- bumine cuite ou de fibrine et en présence de caséine, de peptone, de gélatine, de lait et de trisulfure d’arsenic, puis nous avons porté tous ces tubes à l’étuve. Au bout de 48 heures — et les tubes sont présentés à la Société de biologie, avec des tubes témoins — on constate, sur les tubes fixés par l'alcool à 30° et à 60°, que l’albumine cuite, la fibrine et la peptone sont attaquées, que la caséine est solubilisée, que la gélatine est liquéfiée, que le lait coagule, enfin que le sulfure d’arsenic change d'aspect et de cou- leur. Toutes ces réactions se passent pour ainsi dire comme s'il n'y avait pas d'alcool. Elles paraissent cependant ralenties. NoEz FIessiNGEr. — Le fait rapporté par G.-L. Regard est connu depuis que l’on a étudié les influences qui s’exercent sur les protéases leucocytaires. Celles-ci résistent au formol à 10 p. 100 pendant plusieurs mois. Leur résistance à l'alcool n’est qu’un des caractères constants des diastases en général. Nous avons montré en 1910 que l’on peut extraire chimiquement la protéase des leu- cocytes comme les autres diastases par la précipitation à l’aide de l’alcool dans les solutions glycérinées. Cependant l’action de l’al- cool à 90° peut se montrer nocive si le contact avec la diastase est prolongé durant la préparation. 1146 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DE L'INFLUENCE DE LA DIGESTION SUR LES ÉLIMINATIONS URINAIRES, par P.-L. Viorre. Les nombreuses recherches qui ont été faites sur les variations horaires de l’excrétion urinaire ont été entreprises, chez l'individu normal, avec le souci de ne modifier en rien ses absorptions tant liquides que solides, de lui conserver ses heures de repas fixes avec ses boissons et ses aliments habituels, afin de pouvoir dresser un tableau normal de ses éliminations urinaires journalières aussi exactement que possible représentatif de ce qui se passe dans la vie quotidienne de ce sujet en expérience. Or, la recherche des variations horaires de l’excrétion urinaire a, en fin de compte, pour but de mettre en évidence l'influence de la digestion sur la diurèse. Et toutes ces expériences montrent finalement beaucoup plus l’influence des boissons (abondantes aux repas, nulles ou faibles entre le repas) que l’influence de la digestion des aliments solides. Elles démontrent qu'après les re- pas, il y a d’abondantes éliminations urinaires, dont le maximum est, suivant les auteurs, 1, 2 ou 3 heures après ces repas, ce qui évidemment, est beaucoup plus en rapport avec le régime des. boissons qu'avec le régime alimentaire. C’est pourquoi j'ai voulu reprendre ces expériences en me pla- çant tout à fait en dehors de l'influence des boissons. Celles-ci n'interviennent plus dans l'expérience. L'alimentation solide, seule, joue son rôle. Ainsi nous avons pu mettre en évidence très nettement l'influence de la digestion sur la diurèse. L'expérience commence le matin, au réveil. Le sujet qui n’a rien bu ni mangé depuis la veille au soir, 7 heures, vide sa vessie. Puis, à partir de ce moment, il prend, régulièrement, pendant toute la durée de l’expérience, la même quantité d’eau, soit r00 gr. par heure, à raison de 25 gr. tous les quarts d'heure. Aux repas, ce régime de boisson n’est pas changé, le sujet ne boit que ses °5 or. d’eau simple par quart d'heure. Le repas est pris sans café, ni potages. afin, le sujet reste pendant toute la durée de l’expé- rience dans le décubitus dorsal ét, toutes les heures, régulière- ment, se présente à l’urinal où il vide complètement sa vessie. On voil ainsi se dessiner remarquablement la diminution des . éliminations urinaires après les repas. Alors qu'avant le repas de midi, la moyenne des éliminations est de 150 gr., elle tombe brusquement pendant les 4 heures qui suivent le Eds à 45 g Puis elle remonte à partir de la quatrième heure et atteint envi- ron Îc niveau antérieur, pour redescendre après le repas de: 7 heures exactement cornme après le repas de midi. SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1141 Cette expérience, plusieurs fois reprise, a donné des résultats tout à fait concordants. La chute de la diurèse après les repas est caractéristique. La quantité des chlorures éliminés est exacte- ment proportionnelle à la quantité d’eau éliminée. La courbe de l’urée suit approximativement celle des chlorures mais avec des variations plus faibles. Nos expériences s'accordent parfaitement du reste avec ce que nous savons de l’état de la tension portale après les repas. En effet, Rosapelly a montré que cette tension variait entre 7 et 14 mm. Hg en dehors des digestions, et entre 16 et 24 mm. Hg pendant la période digestive. Il y a donc du fait de la digestion une hypertension portale marquée, d’où opsiurie explicable. Cette opsiurie physiologique pourrait donc être dénommée opsiurie di- gestive. (Institut d'hydrologie). ERRATUM. Note DE P. Fapry. T. LXXXV, p. 884, 3° avant-dernière ligne : Au lieu de : j'ai obtenu plusieurs fois le B. coli « modifié » en partant chaque fois du B. coli « communis », lire B. coli « com- munior DE ÉLECTION D'UN MEMBRE TITULAIRE. Liste de présentation. . Première ligne : M. MARCEL LaABBé. Deuxième ligne : M. Broce-Rovsseu. Troisième ligne : MM. BaBonNEIX, GRIGAUT, HARVIER, RICHET fils. VOTE. Votants : 43. M. Marcez LABBé . obtient : 23 voix. Elu. M. Broco-Rousseu — g Voix. M. GRIGAUT __— 6 voix. M. BABonweix =— 3 voix. M. Harvier — T VOIX. M. Ch. Ricmer fils à — I VOIX. 1148 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ÉLECTION Du BUREAU ET DU CONSEIL. VOTE. : Votants : Ar. - Sont élus à l’unanimité : Vice-Présidents : MM. Bou et TEISSIER. . Archiviste : M. LAUGIER. Secrétaires annuels : MM. Mesrrezar, Nècre, Roussy et Var- LERY-RADOT. Membres du Conseil : MM. Axpré-THomas et PORTIER. ÉLECTION D'UN MEMBRE ASSOCIÉ ET DE DEUX MEMBRES CORRESPONDANTS NATIONAUX. Votants : 4x. MEMBRE ASSOCIÉ. M. Ed. Lacuesse obtient : 4o voix. Elu. M. Cuénor — T VOIx. MEMBRES CORRESPONDANTS. M. SicaLas obtient : 4r voix. Elu. M. Wen = ho voix. Elu. AI. Srrour 6 — TI VOIX. Ca OC Prix LABORDE. Le prix Laborde est attribué à M. CARDoT. (63) ; 1149 REUNION B'OLOGIQUE DE STRASBOURG SÉANCE OÙ 9 DECEMBRE 192! SOMMAIRE ARON (M.) : Observations histo- gistique des sels de calcium... ... 70 chimiques sur la sécrétion bi- Bzum (L.), Ausez (E.) et Haus- RATE LS CR ESA EE 68 | «neouT (R.) : Modifications de la Bezcoco (P.) : Sur quelques composition minérale du saig et particularités du vestibule de des humeurs après ingestion de l’enfant nouveau-né portant sur chlorure dercalcium 2, 73 sa forme, son orientation, son Hecker : Sur l'appareil liga- ÉONMNONNE OS S 65 | menteux occipito-atloïdo-axoi- Bzum (L.) : L'action antiphlo- ET ea don a ro DD no 65 Présidence de M. G. Weiss. APPAREIL LIGAMENTEUX OCCIPITO-ATLOÏDO-AXOÏDIEN, par HECKER. Dans mes recherches sur l'appareil ligamenteux occipito-atloï- do-axoïdien, j'ai relaté la disposition du système ligamenteux com- plexe qui relie la base du crâne avec les vertèbres supérieures de la colonne vertébrale, en particulier avec l’atlas et l’axis. Nous avons constaté que ce système ne se présente pas dans une sta- bilité bien précise. Les différentes descriptions des classiques et les travaux originaux en sont la preuve évidente que bien des mo- dalités peuvent se présenter. Cet état de choses me suggéra rapi- dement le désir de rechercher par des investigations personnelles les causes et les modalités de ces divergences. J’ai trouvé, en effet, cette variabilité sur les pièces humaines que j’examinais, et j’éten- dis bientôt mes investigations sur plusieurs espèces de la série des Mammifères, tels que le Hérisson, l’Ecureuil, la Martre, l’'Her- mine, le Chat, le Chien, les Lémuriens, le Cercocebus collaris, les Cercopithèques et le Chimpanzé. Dans le courant de nos examens, nous n’avons pas omis de mettre en relief, d’une part, la conformation générale des vertè- bres cervicales supérieures et les articulations qui les relient, de l’autre. Chez les Singes et chez l'Homme, nous constatons des ver- * 1150 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (64) tèbres cervicales à corps courts, tassés par le poids de la tête re- posant sur la colonne vertébrale à la suite de l’orthostatisme, les articulations latérales serrées. Chez les Quadrupèdes, contrai- rement, l’on trouve des corps vertébraux allongés, les capsules articulaires latérales lâches et distensibles dans le sens longitu- dinal, les faces glénoïdales dans un plan oblique presque vertical : cette Le nAareton est explicable par le fait que ces espèces, Li sent pendre leur tête ; cette dernière exerce une traction continue dans le sens longitudinal. Il est certainement à prévoir que la disposition et la formation des ligaments assurant les articula- tions en question marquent des différences nettement reconnais- sables chez les Quadrupèdes, d’une part, et les espèces jouissant de l’orthostatisme de l’autre. Contrairement aux Quadrupèdes, . les espèces se trouvant dans une position orthostatique et jouissant d'une grande motilité de rotation, présentent une agglomération considérable de faisceaux ligamenteux, garantissant et limitant lès mouvements de rotation, tout en accomplissant les fonctions de stabilisation de la tête sur la colonne vertébrale. Nous avons, en effet, trouvé des ligaments adaptés à ces fonctions spéciales, tel -que le ligament occipito-axoïdien latéral intrarachidien, aug- mentant la valeur du ligament occipito-odontoïdien latéral, qui sert aux mêmes fonctions. Nous rappelons, en outre, qu'il existe chez les Singes et chez l'Homme un ligament cruciforme ; tandis que les Quadrupèdes ne présentent qu'un ligament transverse ; les piliers supérieurs et inférieurs d'un ligament cruciforme, chez les Quadrupèdes, ne feraient qu'entraver les mouvements de ven- tro et dorsoflexion chez ces espèces. > Dans nos recherches d'anatomie comparée, nous avons pu éta- blir en résumé une classification en trois grands types ° Le type à système ligamenteux simple, tel qu'il se trouve chez le Hérisson, où le ligament transverse se trouve en syndes- mosis fibreuse avec la dent axiale. 2° Le type se trouvant chez les Quadrupèdes, et ayant les ca- ractères suivants : a) les vertèbres à corps allongés : b) les faces. glénoïdales des articulations latérales à plan oblique, presque vertical ; c) les articulations latérales lâches ; d) un système liga- menteux, suspenseur de la dent, évitant une luxation dans le sens longitudinal, fortement développé ; e) les angles formés par les deux ligaments occipito-odontoïdiens latéraux de nature relati- vement aiguë (Chat 84°, Chien 88°, Martre r04°, Ecureuil r08°) ; f) existence d’un simple ligament transverse ; g) présence de li- gaments latéraux peu développés en général, agissant comme sim- ples renforçateurs des capsules articulaires. 3° Le Iype, existant dans les espèces qui jouissent d’une 6 tion orthostatique, et ayant les caractères suivants : a) les corps (65) SÉANCE DU 9 DÉGEMBRE 1151 vertébraux à corps courts ; b) les faces glénoïdales à plan presque horizontal ; c) prévalence de mouvement de rotation ; d) dévelop- pement spécial de ligaments assurant et limitant les mouvements de rotation et de stabilisation de la tête, ligaments occipito-axoï- diens latéraux, et ligament d’Arnold ; e) existence d’un ligament cruciforme ; f) l’angle formé par les ligaments occipito-odontoï- diens de nature obtuse (Lémurien 128°, Cercocebus collaris 136°, Cercopithecus cynosurus 138°, Chimpanzé 146°, et l'espèce hu- maine 155° à 165° en moyenne). Notre exposé aboutit à la conclusion suivante : l’orthostatisme, la faible longueur des vertèbres cervicales, le plan horizontal des faces glénoïdales, l’ordre primaire de rotation et de stabilisation de la tête, la valeur élevée des angles des ligaments occipito-odon- toïdiens, toutes ces valeurs sont en proportion directe au dévelop- pement des ligaments collatéraux intrarachidiens, tout en parti- culier du ligament occipito-axoïdien latéral intrarachidien. k (Institut d'anatomie de la Faculté de médecine). SUR QUELQUES PARTICULARITÉS DU VESTIBULE DE L'ENFANT NOUVEAU-NÉ PORTANT SUR SA FORME, SON ORIENTATION, SON ÉVOLUTION, par Parrapre BELrocQ. Des recherches antérieures faites sur l'oreille interne osseuse chez l'Homme adulte (1) nous ont permis de montrer que le vestibule se présentait sous deux formes. Nous les avons dési- gnées sous le nom de « forme rectangulaire » et de « forme étirée » en raison de leur assimilation possible avec un parallé- lipipède rectangle dans le premier cas, oblique dans le second. Celui-ci peut être considéré comme dérivant du précédent par étirement au niveau de deux angles opposés. Ces mêmes recher- ches nous ont également amené à constater que le vestibule pouvait occuper deux positions dans le plan vertical perpendi- culaire au bord supérieur du rocher : une « position droite » et une « position oblique ». Les vestibules à forme rectangulaire que l’on rencontre dans 4o p. 100 des cas sont toujours en posi- tion oblique. Les vestibules à forme étirée, plus fréquents que les précédents puisqu'ils répondent à 60 p. 100 des cas étudiés, sont tantôt en position oblique, tantôt et plus souvent en position droite. La position droite répond en,effet aux 2/3 des cas de vestr- (1) Etude anatomique de l'oreille interne osseuse chez l'Homme adulte. Masson et Cie r9r9. 1152 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (66) bule à forme étirée, soit à 4o p. 100 de l’ensemble des cas étudiés. L'examen de ces chiffres nous permet ainsi de constater que les vestibules sont en position droite dans 40 p. 100 des cas, oblique dans 60 p. 100 des cas. Ces faits, bien différents de ceux relatés par les travaux les plus récents portant sur la question, vont nous permettre de mieux saisir l'intérêt de certaines particularités pré- sentées par le vestibule de l'enfant nouveau-né. Nos recherches, qui ont porté jusqu'à présent sur 117 rochers de fœtus ou nouveau-nés, nous ont montré, avec une netteté re- marquable que le vestibule du nouveau-né se présentait toujours sous un aspect identique. [Il possède une « forme étirée » et est constamment en « position droite ». Nous reviendrons dans un -mémoire ultérieur sur bien des points de cette étude du vestibule du nouveau-né ; nous ne voulons, dans cette note, qu'attirer l’at- tention sur l’un de ceux qui nous ont paru le plus intéressant. Cette forme, toujours la même, sous laquelle se présente le ves- tibule du nouveau-né, cette position constante dans laquelle il se maintient s'opposent aux deux formes et aux positions re- connues aux vestibules de l'Homme adulte. Ces modalités du. vestibule adulte se combinent de façon à donner les trois dis- oo. suivantes : . forme étirée en position droite (4o p. 100 des cas) ; forme étirée en position oblique (20 p. 100 des cas) ; 3. forme rectangulaire en position oblique (4o p. 100 des cas). La première de ces trois dispositions est la seule qui reproduise la disposition du vestibule du nouveau-né ; les deux autres s’en différencient profondément. Nous sommes ainsi amenés à cons- tater que, dans 60 p. 100 des cas, le vestibule du nouveau-né subit au cours de la croissance des modifications importantes. Tantôt il modifie seulement sa position, tantôt, et plus souvent, il modifie sa forme et sa position. Quelles causes peut-on invoquer pour expliquer ces transforma- tions ? Les modifications portant seulement sur la position et amenant un vestibule en position droite à passer en position oblique semblent imposer l’idée d'un mouvement de bascule du ro- cher. Ce mouvement qui s’effectuerait autour d’un axe sensible- ment parallèle à l’axe du rocher se produirait d'avant en arrière, portant ainsi en arrière le bord supérieur du rocher. Mais ce mouvement de toute la masse du rocher ne saurait cependant expliquer, au moins à lui tout seul, la formation de la troisième disposition. Là, au changement de position, s'ajoute une modifi- cation de la Fonte et cette dernière modification ne peut être que la conséquence de transformations se passant au niveau méme du vestibule. Celui-ci subit ainsi un remaniement qui l’a- (67) SÉANCE DU Ÿ DÉCEMBRE 1153 mène à perdre sa forme étirée pour prendre une forme rectangu- laire. Ce remaniement est donc certain. Mais pouvons-nous en saisir le mécanisme ? Nous avons dans ce but Procédé à des mensura- tions nombreuses portant aussi bien sur 19s pièces d'adultes que sur nos pièces de nouveau-nés. Elles nous o 1t montré d’une façon extrèmement nette que la longueur du vesfibule, c'est-à-dire la distance qui sépare les parois antérieure et postérieure, subit une réduction au cours de la croissance. Le vestibule de l'Homme adulte est plus court que celui de l'enfant nouveau-né. Cette dif- férence s évalue par 0,5 à 1 mm. et cette différence est fort appré- ciable, car nous sommes ici dans une région dont les diamètres _ mesurent quelques millimètres. Ainsi un fait nouveau nous appa- raît, fait ayant un caractère plus général que celui auquel nous avait conduit la comparaison des vestibules rectangulaires de l’a- dulte avec les vestibules de nouveau-nés. Le vestibule subit durant la croissance, au moins suivant son diamètre longitudinal, un processus de réduction qui, s’il est seul capable de changer la forme du vestibule, peut aussi expliquer, au moins en partie,-les modifications de position du vestibule. Dès lors, voici nos conclusions. Il existe une disposition unique de vestibule chez le nouveau-né: forme étirée en position oblique. En raison de sa constance et pour mieux marquer l'opposition qui existe entre le vestibule infantile et le vestibule adulte, on pourrait désigner cette disposition du vestibule du nouveau-né sous le nom de « type infantile ». On soulignerait ainsi chez l’adulte la véritable signification de la dis- - position : forme étirée en position droite. Le vestibule, au cours de la croissance, subit dans 60 p. 100 des cas des modifications qui l’amènent soit simplement à changer sa position, soit encore à modifier sa forme et sa position. Il est, en plus, normalement le siège d’un processus de réduction qui diminue son diamètre longitudinal. Cette réduction, dans cer- tains cas, s'effectuera sans rien changer à la, disposition du vesti- bule. Nous aurons alors chez l'adulte la persistance du type infan- tile (40 P. 100 des cas). Cette réduction, dans d’autres cas, se fera. en changeant la forme du vestibule. Elle transformera l'angle obtus formé par la paroi supérieure et la paroi postérieure en un angle droit. La paroi supérieure restant toujours oblique sur l’ho- rizon, il s’ensuit que la paroi postérieure cessera d’être verticale. Elle se dirigera en bas et en avant. Ainsi sera réalisée la 3° dispo- sition, forme rectangulaire en position oblique (40 p. 100 des cas). Modifications de forme et de position sont ici solidaires. Le pro- cessus de réduction subi par le vestibule entraîne donc, au moins dans ce cas, avec un changement de forme, un changement de 1154 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (68) position. Enfin les vestibules appartenant à la seconde disposi- tion (forme étirée en position oblique, 20 p. 100 des cas) caracté- risés seulement par un changement de position subissent eux aussi le processus de ré luction suivant leur diamètre antéro-pos- térieur. Ce processus wroduit-il, à lui tout seul, en rapprochant les parois postérieure et antérieure du vestibule, cette obliquité de la paroi postérieure du vestibule ? Il est possible, sans que nous puissions nous prononcer encore, qu à cette action du processus de réduction s'ajoute un mouvement de bascule du rocher venant accentuer l’obliquité du vestibule. (Institut d'anatomie de la Faculté de médecine). OBSERVATIONS HISTOCHIMIQUES SUR LA SÉCRÉTION BiLIAIRE, par M. ARoN. Il est admis que, des divers composants de la bile, aucun n'est décelable dans les conditions normales au sein de la cellule hépa- tique. Contrairement à cette notion classique, nous avons fait les peus ordres de constatations suivantes ° Chez toutes les espèces qui ont fait l'objet de notre étude, à savoir, Cheval, Bœuf, Mouton, Veau et Porc, on observe dans le foie, après fixation à l’alcool absolu et traitement par un colo- rant basique tel que le Giemsa ou le bleu de toluidine, des inclu- sions colorables en bleu au moyen de ces méthodes. Ces inclu- : sions revêtent l'aspect de granulations irrégulières ou de petits dépôts amorphes. Leur présence au pôle biliaire, dans le voisinage immédiat du capillaire biliaire, permet de les considérer comme des constituants normaux de la bile. Parfois la substance dont il s'agit, précipitée par l'alcool au moment même de son passage dans la lumière du capillaire biliaire, imprègne en bleu et marque avec netteté la mince cuticule du canalicule. Les inclusions ainsi mises en évidence sont constamment présentes dans le foie. Mais leur abondance varie avec les périodes de la digestion et on les voit, au cours de l’absorption intestinale, se répandre parti- culièrement nombreuses dans tout le corps cytoplasmique des cellules hépatiques, principalement au ‘voisinage des vaisseaux _ afférents. La nature probable de ces inclusions basophiles ressort des constatations histochimiques suivantes : elles sont très peu solu- bles dans l’eau, insolubles dans le chloroforme, l’alcool, l’acétone, les alcalis ; très solubles par contre dans les acides forts. Si l’on. confronte ces caractères avec ceux des divers éléments de la bile, CS (69) SÉANCE DU Ÿ DÉCEMBRE 1155 on arrive à la conclusion que vraisemblablement l’on a affaire à des sels banaux tels que phosphates ou carbonates alcalins ou alcalino-terreux et, qu'en raison de leur affinité pour les colo- rants basiques, il s’agit surtout de sels acides. L'intérêt d’une telle observation réside dans le fait que les substances en ques- ton constituent un test de l’excrétion biliaire par la cellule hépa- tique et traduisent jusqu à un certain point l'intensité de cette excrétion. C'est ainsi que nous avons pu vérifier la constance de l'élimination biliaire quelle que soit la période envisagée par rapport à la digestion, et son affaiblissement manifeste chez les animaux à jeun depuis un certain temps ; ° Chez certaines espèces seulement, Cheval, Mouton, Bœuf, on note l'existence dans le foie, pendant l'absorption digestive, d’un pigment constitué par de fines granulations, arrondies, régulières, de couleur jaunâtre, qui se localisent au pôle biliaire. Peu visible sur les coupes non colorées, à moins qu'il ne se présente en quantité exceptionnelle, ce pigment est mis nettement en évidence, après fixation à l'alcool absolu, par des colorants tels que le Giemsa ou le bleu de toluidine qui, _s'absorbant sur les granules, leur communique une teinte com- posée d'un beau vert. L’abondance du pigment croît sensiblement avec l'intensité de l’absorption intestinale, et il existe un parallé- lisme constant entre la teneur du foie en glycogène; d’une part, en granulations pigmentaires, d'autre part. Chez les animaux à jeun, ces granules se réduisent à de rares et minimes amas au voisinage des veines centrales des lobules, où même font complè- tement défaut. Au point de vue chimique, ils sont caractérisés par les pro- priétés suivantes : insolubilité absolue dans l’eau, les alcalis ou acides aux diversés concentrations, le chloroforme, l’acétone, l’alcool absolu ou amylique ; absence de toute modification sous l'influence des oxydants. Ces: caractères permettent de rejeter l'hypothèse que l’on a affaire au pigment biliaire normal sous forme de bilirubine ou de bilirubinate, à moins, suppôsition peu plausible, qu'il ne s'agisse d’un composé organique de la bili- rubine très différent des bilirubinates alcalins ou alcalino-ter- reux contenus dans la bile. Il ne s’agit pas davantage de pigment ferrugineux, car, ni directement, ni après démasquage, il n'est possible d'obtenir aucune des réactions propres aux composés de ce métal. Il est enfin peu probable que le pigment considéré corresponde à un composé intermédiaire dans la formation du pigment biliaire. L’hématoporphyrine en particulier est soluble dans l'alcool, et la répartition du pigment considéré plaide aussi contre une telle hypothèse : on constate en effet, quand l'ab- sorption digestive est à son maximum, qu'il s’amasse beaucoup 3 CS 1156 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (70) plus au centre des lobules, au voisinage des veines efférentes, qu’à leur périphérie, près des voies d'apport à l'organe des maté- riaux alimentaires. Cette inégalité de répartition s’accuse encore ultérieurement, et on a l'impression que le pigment est destiné alors à être éliminé en tout ou en partie. Si l’on rapproche ces constatations du fait connu que, chez les espèces envisagées, Cheval, Mouton, Bœuf, l'urine con- tient des quantités notables d’urobiline, on arrive à se demander si le pigment qu'on observe chez ces animaux ne représente pas une forme de passage vers l’urobiline (1) du pigment biliaire exceptionnellement abondant. Quoi qu'il en soit, comme le corps considéré n'apparaît normalement et en grande quantité que chez des Herbivores, comme, d’autre part, il s'apparente certainement de façon étroite au pigment biliaire, comme il est lié enfin à l’absorption digestive, on est en droit de supposer que le régime propre à ces espèces entraîne une hypersécrétion pigmentaire, et que l’excès de bilirubine produit se dépose dans Ja cellule hépatique sous la forme décrite. Peut-être est-ce à la richesse en chlorophylle, donc en phylloporphyrine et en noyaux pyrrols, de l'alimentation, qu'est due cette hypersécrétion, et la chlorophylle peut-elle, au même titre que l’hémoglobine, cons- tituer une source du pigment biliaire ? (Institut d'Histologie de la Faculté de médecine). L'ACTION ANTIPHLOGISTIQUE DES SELS DE CALCIUM, par Léon BLum. En 1896,A.-E. Wright (2) constata que l’administration de chlo- rure de calcium empêchait la formation de certaines inflamma- tions cutanées telles que les éruptions urticariennes postsériques et les œdèmes localisés provoqués par les injections de cultures mortes ou vivantes de Bacilles typhiques ; il attribua cette pro- priété à l’action du calcium sur les phénomènes de la coagulation sanguine. bu 1911, Chiari et Januschke (3) reprirent l'étude de cette ac- tion anti-inflammatoire du chlorure de calcium et purent en (1) Des recherches microspectroscopiques ont été obligeamment entreprises à ce sujet par M. FE. Vlès. Le spectre fourni par le pigment présente une bande qui, comme celle de l’urobiline, commence dans le vert. Mais il n’à pas été possible jusqu'ici, étant donnée la faible masse de pigment renfermée - dans les préparations, de déterminer la limite de cette bande vers le violet. (2) The Lancet, 1896, I, p. 153 et 1905, IT, p. 1096. (3) Archiv für experimentelle Pathologie u. Pharmacologie, t. LXV, p. 120 (74) - SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1157 A nee mien" 7, | ARR et Ni constater la réalité dans des inflammations expérimentales d'’ori- gines et de localisations très variées. Is firent la preuve que cette action n'avait aucun rapport avec le rôle de la chaux dans la coa- gulation du sang et eurent recours à l'hypothèse que les sels de calcium déterminent une imperméabilité des parois des capillaires sanguins et lymphatiques, imperméabilité qui empêche l'issue du plasma et des cellules indispensables au processus inflammatoire. L'étude du mécanisme de l’action diurétique des sels de cal- cium nous a fait envisager une explication différente, beaucoup plus simple qui a l'avantage de se prêter au contrôle de la vérifi- vation expérimentale. L'on sait que l’un des caractères fondamentaux de l'inflamma- tion est l’exsudation. L’exsudat qui est ainsi formé est essentiel- lement constitué d’eau, d’albumine et de chlorure de sodium. Il semble évident que la formation d’un exsudat n’est possible qu’en présence d'eau et de chlorure de sodium et que la suppression de ces éléments empêche l’exsudation et par là mème l’inflamma- tion. Tel est, à notre avis, le mécanisme par lequel agissent les sels de calcium ; ils suppriment les disponibilités en sodium et en eau nécessaires à l’exsudation et enlèvent ainsi aux tissus leur propriété réactive. Les preuves sur lesquelles s'appuie notre conception sont d'or- dre expérimental et d'ordre clinique. A. Preuves expérimentales. — Nous nous sommes servi d’ une méthode imaginée par Chiari et Januschke. L'instillation d’une goutte d'essence de moutarde dans le sac conjonctival d’un Lapin ne détermine pas d'inflammation des membranes de l'œil et des paupières chez l'animal traité préalablement par le chlorure de calcium. Nous avons pu vérifier l'exactitude de ce fait et constater en outre qu'une inflammation intense provoquée par une telle instillation disparaît à la suite d’une injection intraveineuse de doses suffisantes de chlorure de calcium. ° L'injection simultanée de chlorure de sodium et de chlorure ‘de calcium empêche l’action du calcium. Expérience. — Lapin de 2 kgr. reçoit à 12 heures une goutte d'essence de moutarde dans le sac conjonctival gauche ; r heure : forte réaction inflammatoire ; » heures : forte ne des paupiè- res et de la conjonctive, œil A ten fermé ; reçoit par in- jection intraveineuse lente (durée 10 minutes), 3 c.c N ‘Ca CF. | 10 Immédiatement après l'injection, amélioration : l'œil peut être ouvert. | 4 heures : amélioration notable. Le même Lapin reçoit 8 jours plus tard à 12 heures une goutte d'essence de moutarde dans le sac conjonctival droit. _ BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — DODT- AIR SINNONVT 81 ASS RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG g (72) x heure : forte inflammation des paupières et de la conjonctive. 2 heures : Le même reçoit un mélange de 3 c.c. N/r10 Ca CF et 3 c.c. N/r10 Na CI dans la veine marginale de l'oreille ; 3 heures : ‘inflammation plutôt augmentée ; 4 heures : l’inflammation con- tinue. >° Les Lapins réfractaires à l'inflammation accusent une dimi- nution du taux du sodium dans le sang. 3° L'administration de chlorure de sodium aux Lapins, réfrac- taires à l'inflammation, leur rend la réactivité normale et réta- blit, en même temps, la teneur normale en sodium. : * Expérience : Un Lapin reçoit le:21, 22, 23, 6 cc. N/20 Ca CE par voie intraveineuse. Le 23, analyse du sang recueilli par ponc- tion du cœur. Le 24 et 25, injection de 6 c.c. de N/20 Ca CE par “voie intraveineuse. Le 25, instillation d’une goutte d'essence de ‘moutarde : pas d'inflammation ; analyse du sang recueilli par ponction du cœur. Le soir, injection sous-cutanée de 20 e.c. de sérum physiologique. Le 26 et le 28, 2 injections de 20 c.c. de sé- rum physiologique le matin et le soir. Le 29, instillation d’une goutte d'essence dans l'œil : inflammation considérable, analyse du sang, recueilli par ponction du cœur. Après 3 heures, injec- tion intraveineuse de 6 c.c. N/°0 Ca CF ; amélioration légère de l'inflammation. Le 30, le matin, nouvelle injection intraveineuse de 6 e.c. N/20 Ca CF, amélioration immédiate. Le soir, analyse du sang recueilli par ponction cardiaque. _K | Na Inflammation Avant. GaGl2%.,%..7 AE O,21 - 3,4 Après 3 jours. CaCl2:..….. SN 0,26 3,2 ADres D jours ACaC:. 0 San : 0,92 2,9 néant Après NaCl ...... RU ie te 0,20 3,34 très forte Après L1° jour Ca0l.. 7.505 ee 0,20 332 faible B. Preuves cliniques. — Nous résumerons brièvement ces preu- ces dont nous communiquerons les détails ailleurs : dans les af- fections inflammatoires des séreuses, nous avons pu, à volonté, supprimer et reproduire l’épanchement et la fièvre, selon que nous donnions du chlorure de calcium ou du chlorure de s0- dium. Les résultats de nos expériences sur le Lapin et de nos re- cherches cliniques côncordent complètement ; régulièrement le- calcium supprime l'inflammation, le sodium la rallume. ‘L'action antiphlogistique du calcium repose done sur un mé- canisme identique à celui que nous avons constaté pour l’action diurétique de ce minéral : il détermine un déplacement de sodium et d’eau et il en résulte le départ des éléments indispensables aw processus inflammatoire. (Clinique médicale B, Facullé de médecine). (73) SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1159 MopiFiCATION DE LA COMPOSITION MINÉRALE DU SANG ET DES HUMEURS APRÈS INGESTION DE CHLORURE DE CALCIUM, par L. Bu, E. Auüsez et R. HAUSKkNECHT. Nous avons examiné quelles étaient les modifications de la com- position minérale des humeurs à la suite de l’administration de fortes doses de Ca CF. Pour cela nous avons dosé le sodium et le potassium dans le sérum d’après la méthode précédemment dé- crite et dans le plasma, le calcium, d’après la méthode de Kramer et Houland (1). Voici quelques résultats : 1. Goître exophtalmique non compliqué. K Na par _litre de sérum CAS press reolmes déCHIOTULE-S 20. 00e 0,107 3,40 Après administration de CaCI? ...,.... £ 0,205 3,24 2° cas. Après régime déchloruré ...... ob Be 0,218 3,36 Après administration de CaCl ....... z 0,172 2,40 IL faut noter que, dans le premier cas, l'administration de Ca CI a provoqué de fortes diarrhées et ie. pour ce motif, l’ac- tion du sel fut moindre que dans le second cas. 2. Néphrite avec œdèmes (forte action diurétique). Sérum : Plasma TT = CE K Na . Ca Mg Après régime déchloruré ..... : 0,30 3202 200,079 | OO2I1 Apres or jours de CaGl?.,.. 0,27 3,44 0,110 0,013 Apresso qjours-de Cal... 0,29 3,05 0;102 0,014 38. Asvystolie avec ascite par insuffisance iricuspidienne. (1x) Journal of biological Chemistry, t. XLIIT, n° 1, p. 35, 1920. (74) 1160 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG Fr vV _ L'agfeau _21, À Jotcs lrséré] 1 Pop |. re _ vd qué| 0 | CE | DS SIT OI | SF ST 1 mA] C4 | 25 LOS | 1597 LC © | GET | Ê 74 | O JO | 5 45 A4 lc 0&| 34 | aa | 357 Jet 0 |on]4#|. [culs] F0 ar] © | C4 | 3,09 | Of |. 3500 3, 24 | Gosse | Osr | Sue | 0 10% Jén | Oo Ces | 555 |. Ÿ 4 |COI% | CA | S'79 CIN OEON «S 40 | Q 08e L AE | 43 SAC | 0 7 É DIN TE O, 091 N EN N N SEK NS (ax _. À À. Pneumonie franche. - Sérum Na Avant ingestion ...............es.esveossees 0,20 3,2 Après ingestion .......seessssesseessersee 0,23 3,4. 5. Broncho-pneumonie grippale. | SCrum E Avant ingestion ........sessesssessseese 0,30 3,00 0,28 3,36 Après ingestion ....e.sssessessssssssere 6. Chez le Lapin injecté avec Ca CF, puis avec Na CI. 7 — (73) SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1161 Tableau À. dl LA Huant BC gran = ; Aares CEA a | 4 JET At a RL Apres Zyour de 8: 7 Deer A@ De ces résultats nous pouvons dégager les conclusions suivan- tes : 1° Lorsque l'élimination rénale est possible et qu'il n’y à pas rétention de sodium (œdèmes ou foyers inflammatoires) on cons- tate, tant chez l'Homme que chez le Lapin, après administration de Ca CF, une diminution nette du sodium dans le sang. Le taux du potassium est soit augmenté, soit diminué, sans qu'actuelle- ment nous puissions discerner la cause déterminant le sens de la variation. 2° Lorsqu'il y a rétention de Na CI dans les processus inflamma- toires (types pneumoniques), il Y a, après absorption de Ca CF, augmentation du Na dans le sang et rétablissement d’un équili- bre normal. ; 3° Lorsque l'élimination rénale est difficile (asystolie avec as- cite) nous voyons s'établir, entre le sang et l’ascite, un balance- ment. Le Na passe du sang dans l’ascite, aussi longtemps que le calcium est donné, puis après cessation de la médication, il y & passage du Na de l’ascite dans le sang. 4° Des faits analogues peuvent être constatés pour le Ca. 5° On constate, dans les humeurs, entre le Ca et le Na un anta- S gonisme analogue à celui observé par nous entre le K et le Na, 1162 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (76) antagonisme qui aboutit, par déplacement du Na, à des modifica- tions dans la composition minérale des humeurs. (Clinique médicale B de la Faculté de médecine). : BUREAU EI CONSEIL DE LA RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG POUR 1922, : Président. — GEorces Weiss. Vice-présidents. — P. Bouin et JADIx. Secrétaire général. — E. CHATTON. Trésorier. — Forster. ee Membres du conseil. — P: Axcez, Léon Bzum, C. Houarp, M. Nicroux, À. SARrToRY, E. TERROINE. | {19) | 1163 : RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE SÉANCE DU 3 D2CEMBRE 1921 SOMMAIRE BETTENCOURT (A.), BORGESs (I.) en voie de dégénérescence chez et SEABRA (A. de) : L'’hôte inter- les Amphibienaneer ee 27 médiaire du Schistosomum hae- | . ReBezzo (S.) et PEREIRA (M. de matobium au Portugal..,...... 25 | M. B.): L'’adrénaline est-elle Brites (G.) : Un nouveau pro- conduite le long des nerfs ?.,... 19 cédé de montage des pièces ana- | Resezro (S.) et Pereira (M. de - tomiques incluses dans la géla- M. B.): Sur le mécanisme de DIR cn ie de ce 28 | l’action à distance de l’adréna- Fonres (J.): Action dé la véra- Bhine esse de roate sn ces Je trine sur les muscles normaux et . Re Présidence de M. A. Bettencourt. L’ADRÉNALINE EST-ELLE CONDUITE LE LONG DES NERFS, par Srvio REBELLO et M. pe M. BERNARDES PERETRA. L'idée du transport de l’adrénaline le long des nerfs a été expo- sée et soutenue la première fois par Lichtwitz (1) dans un travail publié en 1908 ; les troncs nerveux conduiraient ce produit comme les toxines diphtérique et tétanique. Cette hypothèse était étayée par 16 expériences sur la Grenouille chez laquelle, selon ce qui avait été démontré par Ehrmann (2), l'injection d’adréna- line provoque de Fhypersécrétion cutanée ainsi qu'une dilata- tion pupillaire marquée. Ayant réséqué un segment transver- sal de la cuisse d’une Grenouille, à l'exception du nerf sciatique, et lié les tissus mous de façon à empècher l'hémorragie, Lichtwitz (1) L. Lichtwitz. Ueber Wanderung des Adrenalins im Nerven. Arch. f. exper. Pathol. und Pharmakol, t. LVIII, 221, 1908. : .() Ehrmann. Ucber d. Wirkg. des Adrenalins auf d. Hautdruesensekretion d- Erosches. 1d:, 1: EIIT,;97, T909: 1164 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (20} injectait 1 c.c.: de solution à 1 p. 1000 d’adrénaline Park, Davis et C°, dans la jambe qui ne restait reliée au corps de l’animal que par la continuité du tronc sciatique, respecté par la section. Get auteur a obtenu, dans ces expériences, une dilatation pupillaire plus ou moins marquée, mais toujours indubitable. Le temps né- cessaire pour obtenir une mydriase persistante a varié entre ro et So minutes. L'hypersécrétion cutanée, très forte, a été toujours la règle. De ces expériences, Lichtwitz a conclu que l’adrénaline était conduite le long du nerf sciatique. Peu de temps après, Rosenbach (1) publiait ses recherches sur le même sujet avec des résultats similaires. L’intervalle observé entre l'injection et ses effets à distance a été de 30 à 4o minutes. Cet auteur admet plutôt la conduction de l’adrénaline le long des gaines Iymphatiques. Meltzer (2) a combattu les idées de Lichtwitz, n’admettant au- cune analogie entre la propagation de l’adrénaline et celle de la toxine tétanique. Sur une quarantaine d'expériences faites d'après la méthode de Lichtwitz, il n'a pas observé un seul cas où la mydriase püt être indiscutablement attribuée à la conduction de l’adrénaline par voie nerveuse jusqu'au corps de l'animal. Comme indicateur du passage de l'adrénaline, Meltzer ne peut accepter que la dilatation pupillaire avec rigidité et perte de réaction à la lumière telle qu'on la voit après l'injection de cette substance dans le sac lymphatique dorsal. Et il se demande si les résultats obtenus, si dissemblables de ceux de Lichtwitz, ne dépendent pas des Grenouilles dont il disposait (Rana pipiens ou R. clamitans) ou d’avoir employé dans ses expériences l’anesthésie à l’éther. Lépine (3), sur la R. temporaria, liait fortement les muscles de la cuisse au lieu de les couper. Il a obtenu des résultats variables sans jamais avoir observé aucune dilatation pupillaire accentuée et comparable à celle qu'on obtient-par injection d’adrénaline dans le sac dorsal. Cet auteur admet que « l’adrénaline produite. au voisinage immédiat d’une fibre sympathique, pourrait bien diffuser directement jusqu'à celle-ci, et, l’excitant spécifique- ment, amener une excitation plus ou moins généralisée du sym- pathique, avec ses conséquences ». En 1911 Lichtwitz (4) publie un nouveau travail à l'appui (1) H. Rosenbach. Ucber Adrenalinwanderung im Nerven, D. med. Wochen- sCRT.,(p- 1251, 1908. (2) S. J. Meltzer. Wandert Adrenalin im Nerven? Arch. f. exp. Path. u. Pharmakol., t. LIX, 458, 1908. (3) R. Fébite, L’adrénaline agit-clle sur les fibres sympathiques ? C. R. de la. Soc. de biol., p. 565, 1908. (4) x. Ernie Ueber den Mechanismus der Nebennieren-bezw. Adrenalinwir- kung. Arch. f. exp. Path. u. Pharmakol., t. LAW, 214, 1911. (21) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1165 de son hypothèse primitive. Il n’admet pas le critère de Meltzer. Pour lui, la fixité de la pupille n’est point indispensable pour la diagnose de l’action de l’adrénaline. {1 lui suffit une pupille dilatée et circulaire. Essayant des doses décroissantes d’adréna- line par voie sous-cutanée, 1/10 de mgr. suffit pour que la pu- pille, tout en réagissant à la lumière, soit dilatée au maximum, De nouvelles expériences viennent à l'appui de son hypothèse. En même temps il a remarqué que, laissant la communication du membre isolé se faire au moyen d’un pont musculaire à peu près 8 fois plus gros que le nerf, même après la section de ce dernier on obtient l’action de l’adrénaline à distance avec la même in- tensité que par la communication nerveuse el, à ce propos, il parle du courant INmphatique. Lichtwitz, ayant obtenu dans quel- ques expériences, l’immobilité pupillaire, conclut que, même en admettant le critère de Meltzer, il a démontré la conduction de l’adrénaline le long des nerfs. L'un de nous (1) a fait une première série de 18 expériences. d’après la méthode de Lichtwitz sur la R. esculenta, employant des solutions d’adrénaline à 1 p. 1000 (Park, Davis et G° et Meis- ter, Lucius et Brüning). Les variations pupillaires ont été dessi- nées à l’aide de la chambre claire de Abbe appliquée sur une loupe à dissection (x 5). On a obtenu des résultats variant entre la grande hypersécrétion cutanée, mydriase totale avec rigidité pupillaire à la lumière (2 cas), une action positive de moyenne intensité (12 cas) et l'absence complète de réaction cutanée et oculaire (4 cas). Dans les cas de mydriase persistante on a tou- jours remarqué une exophtalmie très nette et non encore signalée par les auteurs cités, permettant facilement la distinction entre une dilatation accidentelle (douleur, mouvements) et la dilata- tion par l’adrénaline. La période d'attente entre l'injection et la réponse sympathico-tonique a été en moyenne de 32 minutes. La mydriase ainsi provoquée a résisté à l’action topique de l'é- sérine. ; L'existence du phénomène observé par Lichtwitz (14 cas posi- tifs sur 18) était indéniable. Il ne restait des doutes que sur l'in- terprétation de cet auteur à laquelle nous ne pouvions nous ral- lier. Pour éclaircir le problème, des recherches, qui font l’objet d'une prochaine communication, ont été poursuivies. (institut de pharmacologie et thérapeutique de la Faculté de médecine de Lisbonne). (x) M. de M. Bernardes Pereira. Sobre a conduçäo da adrenalina pelos troncos nervosos. Thèse de Lisbonne, Institut de Pharmacologie et Thérapeutique. (A paraître dans les Arch. de l'Université de Lisbonne). ee 1166 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (22) RP PO DO EE ON MR Sn SUR LE MÉCANISME DE L'ACTION À DISTANCE DE L'ADRÉNALINE, par Szvro REBELLO et M. ne M. BERNARDES PEREIRA. L'injectin de solution d’adrénaline à t P: 1000 dans le membre inférieur de la Grenouille, à peine relié au corps par le nerf scia- tique, ayant produit un syndrome sympathico-tonique (exophtal- mie, mydriase et hypersécrétion cutanée) dans 78 p. roo des cas, il fallait préciser le mécanisme de cette action à distance. Dans les mêmes conditions d'expériences, la simple attente sans aucune injection, l'injection d'air, la provocation de mouve- ments et de douleur, lFécrasemient même de la patte par une pince de Kocher, n'ont rien produit de semblable aux résultats de nos expériences antérieures. L'’immersion dans la solution d’a- drénaline de l’extrémité libre du sciatique disséqué dans toute sa longueur, après l’amputation de la cuisse, ne fait développer aucun syndrome d’excitation sympathique. Nous avons pu observer que la simple injection d' adrénaline dans le sac Ivmphatique dorsal provoque une action beaucoup plus rapide (5° à 10° après l'injection), plus intense et ne faisant jamais défaut. L'injection dans une jambe non disséquée, même après section du nerf sciatique, agit d’une façon tout-à-fait com parable. Dans des expériences faites selon la méthode de Litchtwitz nous avons recherché l’adrénaline sur le pont nerveux qui, selon cet auteur, servirait à sa conduction. Les réactions chimiques et biologiqués ont été négatives. Cependant, comme réactif physio- logique, on s’est servi de l'iris isolé de la Grenouille (1), très sensible à une solution d’adrénaline à r/r million, encore sen- sible à des solutions à 1/20 millions. Le pont nerveux était ré- séqué lors d'une forte réaction sympathico-tonique oculo-cutanée et, quand, au point de l'injection, on pouvait encore démontrer la présence d'adrénaline : done, si passage il y a, en plein pas- t sage de la drogue. Le tronçon réséqué, écrasé dans quelques gouttes de solution de Ringer, était mis en présence d'un iris isolé. Dans une autre petite cuvette semblable, un iris té-. moin était mis en contact avec le sciatique de la jambe nom. opérée, réséqué avant l'injection d’adrénaline, Nous n'avons. point obtenu de résultat positif, ce qui est important, vu la très. grande sensibilité de la méthode. Une série d'expériences où l’on a laissé, à l'exemple de Licht- witz, un pont musculaire comme seule communication entre le (1) H. Fühner, Nachwcis u. Bestimm. von Giften auf biolog. Wege. Berlin, I911, à (23) SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1167 membre amputé et le corps de l'animal, à donné des résultats semblables jusque dans la moyenne de l'intervalle d'attente, moyenne qui à été de 37 minutes. Une autre série d'expériences, conservant le nerf sciatique comme seul pont de communication avec le membre amputé où lon fait l'injection, a donné des résultats intéressants. Par lin- jection de simple solution de Ringer, nous avons eu 50 p. r00 de résultats positifs, comparables à ceux obtenus par l'injection d’adrénaline. Par injection d'une solution d’atropine, on a pro- qué également la mydriase et l’augmentalion de sécrétion cuta- née. Avec l'ésérine, nous avons obtenu l'hypersécrétion et la dilatation pupillaire. Ces résultats, qui n'ont jamais été aussi ac- centués que pour l'adrénaline, sont dignes d'attention. Les ani- maux qui avaient réagi positivement à la solution de Ringer, d’atropine ou d'éserine, montraient une plus forte réaction à - une deuxième injection si celle-ci était d’adrénaline. Sous lanes- thésie à l'éther, nous avons observé des résultats positifs avec ces mêmes solutions, au contraire de ce que Meltzer a obtenu avec l’adrénaline ; ces résultats étant toujours plus accentués, en {ous cas, pour l'adrénaline que pour les autres solutions essayées Disposant de comprimés à + mer. de suprarénine synthétique, gracieusement cédés par la maison Meister, Lucius et Brüning, nous avons pu étudier l’action de solutions te concentrées que le 11000 et sous différents volumes : : c.e. de solution de supraré- nine à 5 p. 100o'et 0,1 c.c. de solution à r op. 1000 ont produit les mêmes effets que 5 e.c. de solution à r/1000. Nous avons éga- lement obtenu des résultats positifs par le simple dépôt d’un. comprimé de suprarénine entre les muscles de la jambe, reliée au corps par son nerf. Dans les cas d’injections à volume réduit, les résultats ne sont jamais aussi intenses que pour les cas où l’on injecte r c.c. Les concentrations d’adrénaline plus fortes que le r/r000 n'’augmentent pas, à volume égal de liquide, l'intensité des réactions. Par l'injection de cocaïne, nous avons toujours obtenu des résultats absolument négatifs. L'interruption de la continuité nerveuse, par mise en place sur le tronc du sciatique d’un brin de coton mouillé dans une solution de cocaïne, empêche toujours l'apparition -du syndrome excito-sympathique dans tous les cas où il se serait montré sans cette anesthésie de conduction. Par conversation d’un pont musculaire comme seul moyen de communication entre le corps et le membre amputé, nous avons pu constater que non seulement l'injection d'adrénaline (Lichtwitz), mais aussi les solutions de Finger, d’atropine ou d'ésérine provoquaient le syndrome oculo-cutané. L'injection de 1168 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (24) DR UE A Re SR dm cocaïne dans le pont musculaire empêchait l'apparition du syn- drome. La conclusion qui s'impose de cet ensemble d'expériences est que l'adrénaline n’est point conduite le long des nerfs, puisque l'injection d'autres solutions provoque, quoique à un moindre degré, l'apparition d'un syndrome semblable à celui causé par Jadrénaline. L'excitation conduite par voie nerveuse dépend des conditions individuelles de sympathicotonie et est transmise par le sciatique ou par les filets nerveux conservés dans le pont musculaire. À côté de l’action commune à toutes les solutions essayées (NaCI, atropine, éserine ; non pas la cocaïne), nous avons vu toujours une plus forte action de la solution d’adré- naline, c'est-à-dire qu'en plus de l'excitation produite par le vo- lume du liquide injecté, lequel est comme un facteur commun, on doit admettre pour l’adrénaline une action excitatrice spé- cifique, comme on l’a pu démontrer par la simple introduction d'un comprimé dans le segment amputé, en l'absence de toute masse liquide. La transmission de cette excitation centripète peut être arrêtée par le blocage cocaïnique du tronc nerveux. La période d'attente de 30 à 4o minutes nécessaire à l’appa- rition du syndrôme n’est pas d'explication facile. Ce retard peut être attribué au temps d'imbibition du nerf, qui serait le point de départ du réflexe, ou de ses extrémités périphériques, et à une lente pénétration de l’adrénaline, soit que celle-ci ajoute ses effets spécifiques à l'effet commun de la masse liquide injectée soit qu’elle ait été introduite sous la forme de comprimés et, pour agir, doive se dissoudre dans le plasma interstitiel. La conduction par voie nerveuse de certaines matières colo- rantes est en voie d'étude dans notre laboratoire. Ces recherches, non encore terminées, seront publiées ultérieurement. (Institut de pharmacologie el thérapeulique de la Faculté de médecine de Lisbonne). 2 2 ———— —— (25) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1169 L'HOTE INTERMÉDIAIRE pu Schistosomum haematobium AU PORTUGAL, par À. Berrencourrt, |. Borces et À. DE SEABRA. Nous avons signalé dans une communication antérieure l’exis- tence de cercaires, appartenant probablement au cycle évolutif du Schistosomum haematobium, chez Planorbis corneus var. metid- Jensis Forbes, provenant d'un petit étang de Atalaia, (Tavira), où se produit au Portugal, l'infestation par ce Trématode, En poursuivant nos recherches, nous avons rencontré d’autres cercaires, les unes ayant abandonné spontanément les Planorbes, d’autres obtenues par dissection du Mollusque. C’est en utilisant ce matériel que nous sommes parvenus à étudier leurs carac- ières morphologiques qui, d’après les helminthologistes améri- cains (Cort, Faust), sont suffisants non seulement pour distinguer les trois cercaires des Schistosomes humains de celles des Schis- tosomes des animaux, mais aussi pour les distinguer les unes des autres. ; | -Les cercaires que nous avons observées ont la queue bifurquée, les branches ayant une longueur à peu près égale à la moitié … de l’appendice caudal. Elles présentent une cuticule épineuse et sont dépourvues de pharynx et de taches oculaires. La ventouse orale est piriforme ; la ventouse ventrale, petite et située au tiers postérieur du corps, est visiblement saillante chez les exemplaires observés de profil. Trois paires de glandes à mucus (glandes cé- phaliques de Gort) se trouvent situés symétriquement de chaque côté du corps, la paire postérieure étant à peu près au niveau de la ventouse ventrale. Ces glandes présentent un noyau bien visible, elles sont acidophiles et s'ouvrent de chaque côté de la bouche par trois canaux excréteurs bien visibles. La longueur moyenne de nos cercaires, mesurées depuis l'extrémité antérieure jusqu'à la bifurcation de la queue, est à peu près 0,400 m.m., le corps ayant 0,180 à 0,200 m.m., la queue 0,185 à 0,210 m.m. ; pour les branches de la queue, nous avons trouvé 0,070 à 0,090 m.m. Nous sommes donc convaincus que c’est en effet le Planorbis corneus var. metidjensis Forbes l'hôte intermédiaire du Schistoso- mum haematobium au Portugal. Nous rendrons compte plus tard des expériences en cours ayant pour but d'infester les animaux de laboratoire au moyen des cercaires sorties des Planorbes re- cueillies sur place. Ces expériences constituent le complément des recherches de ce genre. | Nous devons citer aussi, dès à présent, un fait qui peut venir à l'appui de notre opinion : c'est le résultat des essais d’infesta- 1170 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE | (26: FRANS OR SAR TM PS TR NE TIRE rot üon de Mollusques provenant d’autres régions que du lieu d'in- festation des malades. Ayant mis ensemble des Planorbis et des Physa, nous avons observés que les miracidiums étaient franche- ment attirés par les Planorbis et pénétraient facilement chez eux. Nous n'avons jamais vu la pénétration chez les Physa. C. França avait déjà signalé ce fait dans une lettre adressée au journal Medicina Comtemporänea perte avec Planorbis corneus, Physa, Lymnaeae). D'autre part, notre to nous amène à conclure que tous les cas de bilharziose observés chez nous jusqu'à présent se rap- portent exclusivement à des Femmes habitant à Santa Luzia, petit village de pêcheurs, à 3 kilomètres de Tavira ou à des Femmes de cette ville même, surtout des blanchisseuses, qui restent longtemps dans l'étang d’Atalaia. Or, des recherches précises, faites aux mois de septembre et novembre dans cet étang, nous ont montré Fexistence exclusive des deux espèces, Planorbis corneus var. metidjensis et Physa acuta (que nous avons désignée autre part sous le nom de Lymnaeae). L'étang d’Atalaia présente une surface de 4o m° environ et ne peut avoir, dans sa plus grande profondeur, guère plus de 4o à bo em. Cette circonstance facilite notablement toutes les re- cherches de matériel et présente en outre, pour l'étude des infes- tations naturelles des malades, des conditions qui réalisent une véritable expérience de laboratoire. : Si, comme nous l’espérons, les recherches que nous poursui- vons actuellement viennent confirmer les résultats déjà obte- nus, elles feront prévaloir l'opinion de Cort en démontrant que les cercaires humaines peuvent s° ‘adapter à d’autres Mollusques que leurs hôtes habituels. | (Mission de l'Institut Camara Pestana pour l'étude de bilharziose au Portugal). + (27) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1174 ACTION DE LA VÉRATRINE SUR LES MUSCLES NORMAUX ET EN VOIE DE DÉGÉNÉRESCEENCE CHEZ LES AMPHIBIEXS, par J. FoNres, Dans deux notes présentées à la Réunion biologique de Lis- bonne (1), nous avons étudié l’action de la vératrine sur deux sortes de muscles de la Grenouille (le gastrocnémien et l'hyo- glosse), avec des résultats absoluments différents. Tandis que la courbe vératrinique du gastrocnémien ne surpasse pas en hau- teur la secousse primaire qui, selon quelques auteurs, est düe à -la contraction fibrillaire, la hauteur atteinte dans la courbe four- nie par l'hyoglosse, après une forte intoxication vératrinique (0,0036 gr., en maintenant le muscle en contact direct avec la solution physiologique vératrinisée pendant 8 heures) surpasse _ les fracés des secousses du même muscle n'ayant point subi l’ac- tion du poison. Dans le but de chercher l'explication de ce phé- ‘nomène, nous avons essayé l’action de la vératrine sur d'autres muscles. Le gastrocnémien du Crapaud (Bufo vulgaris) a été soumis aux mêmes conditions que le gastrocnémien et l'hyoglosse de la Grenouille. Après avoir obtenu une secousse de fermeture et une autre d'ouverture, nous avons plongé le muscle, pendant b minutes, dans du sérum isotonique auquel nous avions ajouté deux gouttes de la solution vératrine à 1 p. 1000. La tem- . pérature oscillait entre 24°-25. Grâce à cette intoxication, l'effet vératrinique se voit déjà ; au un et à mesure que l’intoxication augmente, la courbe prend la forme appelée « nez de Funcke ». En augmentant l'effet de la drogue, les tracés obtenus ne res- bien _pas à ceux du gastrocnémien de la Grenouille, mais deviennent identiques à ceux que donne l'hyoglosse du même animal, les contractions devenant de plus en plus hautes et _ amples (0,002 de vératrine). Il se produit, en effet, une contrac- ion très forte, suivie d’un allongement très lent (58 minutes). Nous avons obtenu des courbes Pie à celles de la figure 3 de notre précédente note. L'interprétation des contractions de ce type nous échappe. Les physiologistes ont attribué à la substance anisotrope la contraction vératrinique et, selon cette théorie, les effets que nous avons obtenus seraient dûs, soit à abondance de “sarcoplasme dans ces muscles, soit à leur pauvreté en fibrilles. Nous avons entrepris des études histologiques pour élucider cette question. Il ne faut pas oublier que le gastrocnémien de Gre- nouille est un musele à mouvements rapides, tandis que l'hyo- glosse du même animal et le gastrocnémien du Crapaud exé- (1) GC. R. de la Soc. de biol., 1921, pag. 247 et 1.000. 4472 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (28) cutent des mouvements lents. L'effet vératrinique devrait être, en conséquence, moins accentué dans celui-là que dans ceux-ci. Cette conclusion faite à priori est confirmée par nos tracés. En coupant le nerf d’un muscle celui-ci dégénère, ce qui nous a suggéré l'idée d'essayer l’action de la vératrine sur le gastrocné- mien énervé depuis quelque temps. Cette partie de notre travail n'est pas encore terminée, mais les tracés obtenus dans ces conditions sont tout à fait remarquables. La courbe vératrinique du gastrocnémien de Grenouille avec son nerf ne surpasse jamais le tracé de la secousse primaire, tandis que la même prépara- tion musculaire énervée depuis plusieurs jours, donne, après l'in- toxication vératrinique, des courbes semblables à celles de l’hyo- glosse et du gastrocnémien du Crapaud. Des courbes analogues ont été obtenues avec des muscles greffés dans le sac Iympha- tique dorsal de la Grenouille. Bien que ces recherches ne soient pas encore achevées, nous avons voulu communiquer ces résul- tats assez intéressants qui pourront contribuer à l’éclaircissement de certaines questions de la physiologie musculaire. (Institut de physiologie de la Facullé de médecine de Lisbonne). UN NOUVEAU PROCÉDÉ DE MONTAGE DES PIÈCES ANATOMIQUES INCLUSES DANS LA GÉLATINE, par GÉRALDINO BRITES. Le procédé d’inclusion des petites pièces anatomiques dans la gélatine est bien connu. Pour contenir cette gélatine on emploie des boîtes de Petri, fermées par du plâtre coulé dans l’espace qui reste entre la boîte et le couvercle, après l’emboîtement de l’une dans l’autre. Ce procédé est relativement très coûteux et n’est ap- plicable qu’à de petites pièces ; les montages qui en résultent sont très fragiles et leur arrangement dans les rimes du musée ne permet pas un examen facile. Dans le Musée du service de la première clinique chirurgicale du P' F. Gentil nous employons un procédé de montage de ces pièces que nous croyons nouveau. Pour l’exécuter facilement, il faut avoir des barres bien équarries dont le poids soit suffisant pour assurer leur immobilité sur un plan horizontal poli. Dans ce but, nous avons fait construire des barres en cuivre mesu- rant 44x1,8x3 cm. et 44xo,8*3 cm., dont le poids est res- pectivement 2.025 gr. et 880 gr. Huit de chacune de ces barres suffisent à tous les besoins habituels. En plaçant 4 de ces barres perpendiculairement sur un plan horizontal, nous aurons des (29) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1173 boîtes rectangulaires, dont les surfaces peuvent varier -jusqu'à 0,1672 m° ; en plaçant ces barres sur leur face plus large ou sur celle plus étroite, et de même en les plaçant sur d’autres barres de la même ou de différente épaisseur, on peut donner aux pa- rois de ces boîtes des hauteurs très variées. Pour mettre en pra- tique notre procédé, il faut encore du plâtre fin à mouler, une spatule de pharmacie ou, faute de mieux, une cuillère à soupe, une écuelle pour préparer la bouillie plâtrée, un canif ordinaire, un pinceau, de la vaseline et du vernis cristal. : Dans la technique que nous avons mise en pratique, nous em- ployons une demi-boîte de Petri ou un verre de montre ou seule- ment des plaques de verre ordinaire. a) Technique à suivre en employant une demi-boîte de Petri ou un verre de montre fig. r,l et 11). La pièce, orientée de telle façon que sa face plus intéressante soit tournée en bas, est placée dans la demi-boîte de Petri CP ou au milieu du verre de montre VH et couverte de gélatine liquéfiée par la chaleur. Après la solidifi- . cation de la gélatine, on applique sur le bord de la boîte ou du _verre de montre une couche de vernis et on couvre avec une plaque de verre ordinaire V ; quelques heures suffisent pour sé- cher le vernis, qui rend la fermeture hermétique. Au moyen des barres métalliques, dont l'épaisseur est choisie d’après la hauteur. _de la demi-boîte ou du verre de montre, placés sur un plan bien poli, on forme les parois d’une boîte, dont la surface soit un peu plus grande que la plaque V. Au fond de cette boîte, dont les parois sont couvertes d’une très mince couche de vaseline, on place la demi-boîte ou le verre de montre renversés, sur un petit support quelconque (soit des petits morceaux de plaque de verre), dont la hauteur doit être telle qu’il reste un petit espace entre la plaque V et le fond de la boîte formée par les barres. Dans cette boîte on coule du plâtre bien homogène. Par la solidifi- cation de celui-ci le support AA est fait ; il sort du moule très aisément. [1 ne réste plus qu'à retoucher le plâtre et à découvrit Brococis. CoMPTEs RENDUS. — 1921. T. LXXXV. 82 1174 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (30) la partie centrale de la plaque V, ce qui s'obtient par l'emploi d'un disque de carton épais, à l’aide duquel le tracé de la circon- férence est tout à fait facile; de même, quelques coups de canif suffisent à éliminer le plâtre attaché à la surface à découvrir. b) Technique à suivre en employant 2 plaques de verre ordi- naire (fig. 1, II et fig. 2). Trois temps : construction de la boîte en plâtre, mise en place de la pièce, fermeture de la boîte. On com- mence p& choisir un cristallisoir dont le diamètre soit supérieur aux dimensions de la pièce dont le montage est à faire; on le place renversé, au milieu d’une boîte formée par des barres métal- liques, d’épaisseur convenablement choisie, placées sur un plan poli. Après l'application d'une mince couche de vaseline sur les parois et la surface extérieure du cristallisoir, on coule du plâtre dans l'intervalle du moule et du cristallisoir. Une fois le plâtre solidifié et le cristallisoir enlevé, nous aurons les parois latérales de la boîte AA, Dans la face supérieure de cette boîte, on place une plaque de verre Vi, un peu moindre que cette face ; dans la partie non couverte par cette plaque, on fait des irrégularités et, en plaçant, au centre, le même cristallisoir ou un autre dont Île diamètre soit plus petit de quelques millimètres, après avoir placé sur les premières barres d’autres de petite épaisseur, on fait couler dans le vide limité par le cristallisoir, les nouvelles barres, une partie de la lame Vr et la surface de AA, du plâtre qui va former la couche Br et maintenir très solidement la lame Vr. Sur la paroi interne de la boîte bien sèche, on applique alors une couche de vernis qui empêche le ramollissement du plâtre. L] (31) SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1179 La boîte est prète à recevoir la pièce et la gélatine. La couverture V2 est placée suivant la mème technique, en profitant des parois de la première boîte, dont la hauteur est augmentée d’autres barres, en plaçant la plaque de verre V2, en réduisant l’espace central avec le même cristallisoir, en irrégularisant la partie de la surfec non couverte par le verre et, finalement en coulant du plâtre. Il y a des règles à rappeler ici et des petites particularités à mentionner : les pièces préparées par le procédé de Kaiserling sont celles qui se prêtent le mieux à l'inclusion dans la gélatine. Il ne faut pas remplir entièrement les boîtes avec la pièce et la gélatine, et il faut éloigner les bulles d'air avant la solidifica- tion de la gélatine au moyen d'une aiguille flambée. La ferme- ture des boîtes ne doit pas être faite tout de suite, mais seule- ment après l'élimination du liquide qui apparaît pendant les pre- mières heures qui suivent la solidification de la gélatine. Après le séchage du plâtre, on peut écrire quelques indications sur les montages, sur une mince couche de vernis. Les verres employés pour le fond peuvent être dépolis ou colorés ; au moyen de verres bleus ou rouges, on peut obtenir de magnifiques effets. Après la retouche du plâtre et de son séchage, on peut le couvrir d'une solution concentrée de paraffine dans le xylol. Nous emplovyons la gélatine suivant la formule de Kaiser, en y ajoutant, au moment de l'emploi, quelques gouttes de formol qui la rend non fusible à la chaleur. On peut appliquer ce procédé de montage non seu- lement à de petites pièces, mais aussi à des pièces de large sur- face mais de petite épaisseur. Dans un cours, ces montages peu- vent passer de main en main, ce qui permet un examen facile ; on peut, en outre, les disposer aisément dans les vitrines des collections. Pour obvier à la décoloration des pièces, à la colo- ration jaunâtre plus ou moins foncée et à la formation de cre- vasses dans la gélatine par desséchement, il faut éviter la lu- mière et la chaleur. L’inclusion dans la gélatine de Kaiser for- molée et la conservation dans un endroit sombre et frais, ren- forcent les couleurs des pièces traitées par le procédé de Kaiïser- Hine. (Laboratoire de la Première clinique chirurgicale de la Faculté de | médecine de Lisbonne). 1176 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (32) ÉLECTIONS DE FIN D'ANNÉE. Renouvellement partiel du Bureau. Votants : tr. Sont élus : ‘ * Vice-président : M. IzpEroNso BoRGES, par 9 voix. Secrétaire adjoint : M. P: Rosenro CHAVES, par 10 voix. ÉLECTIONS DE MEMBRES TITULAIRES. Votants : 1r. Sont élus à l'unanimité: MM. Arrren Ramarno et Joaqum FoNTEs. (11) RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUËDE SÉANCE DÙU 6 DECEMBRE Davie (H.) et Dernsy (G.-K.): Etude sur la production de la toxine diphtérique PS2 SOMMAIRE démique expérimentale chez le Lapin. I. Virus d’origine céré- Sn des DD Dr les Re nd ci ED Dernsy (K.-G.) et ALLANDER Kzine (C.), Davine (H.) et Liz- (B.) : Production de la toxine JENQUIST (F.) : L’encéphalite épi- tétanique rio dns den. 15 | démiqué expérimentale chez le Kewc (C.), Davine (H.) et Lr- Lapin. If. Virus d’origine naso- JENQUIST (F.) : L’encéphalite épi- PRADA RE LT. 20 * Présidence de M. K. Petrén. ÉTUDE SUR LA PRODUCTION DE LA TOXINE DIPHTÉRIQUE, par H. Dave et G.-K. DERN8Y. Dans un article précédent (1) nous avons exposé les résultats de nos expériences relatives à l'influence de la concentration des ions ‘hydrogènes sur la croissance et la production de toxine par le Bacille diphtérique, et nous y avons remarqué que celui-ci se développe dans un bouillon dont la réaction est établie entre les limites Px = 6 et Pa = 8,3 et que l’optimum de la croissance se trouve entre Pa = 7,2 et P4 — 5,6. Dans le cas où le bouillon était exempt de sucre, la réaction, au cours du développement de la culture, se modifiait pour devenir alcaline. Dans ladite publication, nous avons aussi signalé la corrélation intime exis- tant entre la concentration des ions (H), l’incubation et la produce- _ tion de toxine. La toxicité du bouillon diminuait, lalcalinité de- vénant trop grande, c’est-à-dire quand Pa était supérieur à (x)Journal of Pathology and Bacteriology,; t. XXVT, 1921. 1178 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUËDE (12) 8,3. Moins la réaction initiale était alcaline, et plus il durait, avant l'instauration de la réaction nuisible à la toxine. Nous avons fait observer qu’on obtient une toxine forte (dose minimum mortelle en règle = 0,002 c.c.) si, dans un bouillon mis en fermentation par la levüre au point d’être exempt de toute trace de suct et dont la réaction est établie à Pa = 7,2-7,3, on laisse croitre [es Bacilles, jusqu'à ce que la réaction soit devenue au maximum PH = 8,3, ce qui demande en général de 8 à 11 jours. Cette méthode éprouvée pendant un laps de temps assez long donnait constamment de bons résultats. Puisque, à en juger par des expériences antérieures, le Bacille diphtérique peut former une bonne toxine même dans un bouillon dédoublé par la trypsine, il est permis de supposer que la désinté- gration de l’albumine exerce une certaine influence sur la produe- tion de la toxine. Nous nous sommes proposé de mettre à l'étude cette question et, dans ce but, nous avons effectué des expériences sur la croissance et la production de toxine par le Bacille diphté- rique dans un bouillon à albumine décomposée par la trypsine. Ci-dessous nous rendrons compte de la partie de notre travail ayant trait au rôle que joue, pour le bouillon en question, la con- centration des ions (EH). En vue de déterminer la réaction optimale d'un bouillon dé- doublé par la trypsine (1), nous avons étudié la croissance du Ba- cille diphtérique dans des bouillons de Pa différents. Pour que ceux-ci se maintiennent constants nous y avons — selon Soeren- sen — ajouté des mélanges de phosphates. Dix tubes à essai con- tenant chacun ro c.c. de bouillon ont été additionnés de quan- tités différentes de phosphate N/5 (KH° PO* et Na HPO*), d'hy- drate de potassium N/1Na OH) et d’eau, de sorte que le contenu de chaque tube soit 12 c.c. Après la stérilisation, nous avons déterminé la réaction, après quoi ceux-ci furent ensemencés de la mème quantité d’un Bacille diphtérique cultivé dans notre la- boratoire (Kling B). Pour déterminer le degré de croissance, nous:-nous sommes ser- vis des désignations suivantes : 1 = trace ; > — commencement (1) Voici la manière dont se prépare le bouillon : mélanger 6 kgr. de viande de Veau avec 12 litres d’eau chauffée à la température de 35° ; ajouter 10 gr. le levure; placer la macération à l’étuve 4 heures; additionner ensuite de Na OH, jusqu'à ce que la réaction soit Pn=6,5—7,0 (méthode Soerensen); ajouter 8 gr. de trypsine ; laisser celte préparation dans l'étuve environ 12 heures ; la chauf- fer ensuite à la température de 8o° pendant » heures et la filtrer sur élamine ; placer le bouillon ainsi obtenu à la glacière pendant quelques heures, pour qu'on puisse enlever soigneusement la graisse ; additionner le bouillon réchauffé de 1.5 p. 100 de peptone, de 0,4 p. 100 de Na CI et d'une quantité convenable de Na OH pour obtenir une réaction Pu=5;,r ; filtrer le bouillon sur papier et le stériliser pendant vingt minutes à la température de r10°. (13) SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1179 de formation de pellicule ; 3-4 = pellicule ; 5-6 = membrane épaisse. Tableau { Pa Croissance au bout de Numéros RE = A : des tubes Initial au bout de 40 h, 20 heures 40 heures I 6,0 6,0 I I 2 6,5 6,7 2 3 NE 6,9 7,0 A 6 ni aie 7,8 5 6 5 70 e 7,0 n 6 ô DEN 77 3 6 7 7,6 7,9 2 5 S 7,7 7,9 I 4 9 7 8,0 0 ! 10 8,4 8,6 o 0 Les résultats indiqués au tableau | concordent très bien avec ceux que nous avons obtenus en nous servant de bouillon dé- composé par la levure seule. Cependant dans le cas présent les limites de la réaction optimale sont plus écartées, soit P# = 6,9 HO. Tableau II Jours après Pa de la < Dose Unités l'ensemencement toxine min. morl. par c.c 3 De O,01I 100 n 7,5 0,00 200 5 Gieg) 0,003 333 6 7,9 0,0009 2.000 7 8,0 0,000 2.000 8 8,4 0,007 1.000 9 8,6 0,003 339 10 L 8,7 0,00 200 Eee 9,0 0,005 200 12 9,0 0,007 145 13 c 9,0 0,007 143 TA 9.0 O,01I 100 Le tableau II montre les résultats atteints par l’une des expé- riences que nous avons effectuées pour examiner la production de toxine du Bacille diphtérique dans le bouillon préparé selon notre méthode, cas où nous avons tenu compte de la différence de la réaction et de la toxicité après la durée différente de l'incu- bation. Nous avons mesuré la teneur en toxine de la manière usuelle en employant des Cobayes du poids de 250 gr. ; le pre- mier échantillon fut pris au troisième jour après l’ensemence- ment. | $ Il est évident, d’après le tableau IT et la figure ci-contre que 1180 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUÈDE (14) 1° la toxicité était maximum le sixième et le septième Jour après l'ensemencement ; 2° la toxicité commençait à diminuer dès le huitième jour, alors que la réaction était devenue plus alcaline (Pa — 8,4) pour descendre encore en même temps qu'augmentait lalcalinité du bouillon ; 3° la toxicité au maximum était extrême- ment forte (dose min. mort. = 0.0005, lim. + = 0,10). 152864 S° 0:08 SIDA PURES Jours Courbes de la toxine et de la concentration des ions hydrogènes. D'autres expériences nous ont convaincus que, si la réaction initiale du bouillon est peu alcaline (P#x = 6,9-7,2), la réac- tion nuisible à la toxine n'entre en jeu qu'après un laps de temps Supérieur à une semaine et qu'inversement si le Pn initial est 7:9-7,7, le point critique est atteint plus tôt. Dans la fabrication en grand, nous avons obtenu les meilleurs résultats, lorsque le bouillon avait une réaction initiale de Pa = 7,1-7,2, et qu'il était retiré de l’étuve avant que la réac- tion n’eût dépassé Pr = circa 8,2, ce qui, dans Ja règle, arrivait au sixième ou au septième jour après l’ensemencement. (15) SÉANCE PU Ô DÉCEMBRE 1181 Tant que nous nous sommes servi dé la méthode indiquée, nous avons constamment obtenu une toxine très forte. Gette méthode a encore l’avantage de permettre une production de toxine plus rapide que si l’on emploie un bouillon décomposé par la levure seule. (Laboratoire bactériologique de l'Etat, Stockholm, D° C. Kling). PRODUCTION DE LA TOXINE TÉTANIQUE, par K.-G. DERNBY et B. ATLANDER. _ C’est un fait avéré que; dans la fabrication du sérum antitéta- nique, on se heurte à certaines difficultés, attendu que, périodi- quement, on ne réussit pas à produire une bonne toxine. En cherchant à analyser ce phénomène, on se trouve en présence de plusieurs facteurs pouvant influencer la production de la toxine. Parmi ces facteurs, qui, biologiquement et chimiquement ont le plus d'importance, nous mentionnons : 1° le caractère spécifique * du bacille tétanique ; 2° la composition du milieu, considération spéciale prise des dérivés azotés ; 3° les quantités variables de substances accessoires (sucres, sels) ; les substances inconnues dé- signées sous le nom de « vitamines » ; 5° les catalyseurs métal- liques ; 6° la réaction du milieu. Nous nous proposons de rendre compte ici de nos expériences, faites en vue d'étudier l'influence du dernier des facteurs cités sur la production de toxine tétanique. À cet effet nous avons suivi la méthode employée par Dernby et Davide (1), en nous servant de Bacilles tétaniques d’ origine anglaise ou hollandaise, Bacilles qui donnent de la toxine même en aérobiose. Quand il s’agit d'établir l'influence de la réaction du milieu, il importe de considérer aussi bien la croissance du Bacille que la stabilité de la toxine fournie. En ce qui concerne la croissance du Bacille, nous avons obtenu les valeurs ci-après (exprimées, se- lon Soerensen, par les valeurs inverses des logarithmes des con- centrations des ions hydrogènes = Pn) : les limites Pa = 5-8,5; l’'optimum Pa = 7-7,6. Pour la stabilité de la toxine nous ayons trouvé : les limites Po — 52%: l'optonum Pre 07 _ Il s'ensuit que la courbe de la croissance et celle de la stabilité ne sont pas identiques. 11 est donc évident que le Bacille téta- nique peut vivre et : se développer dans un milieu où il y a une (1) Journal . Pathol. and Bacteriol., t. XXIV, 1927. LI82 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUÈDE (16) concentration des ions hydrogènes dans laquelle la toxine n’est plus stable. La destruction de la toxine est instantanée, complète et irréversible dans la zone acide. Dans la zone alcaline, par contre, elle se fait plus lentement. À en juger par ces expériences on ne doit pas s'attendre à la toxicité du bouillon si la réaction finale est inférieure à Pa = 6. Toutefois, dans la fabrication en grand, nous avons constaté que, . pour obtenir une toxine forte, utilisable pour la production du sérum antitétanique, il faut que la réaction finale soit PH = 7 ou au-dessus. En raison de ces motifs nous avons employé, ces derniers temps, pour produire la toxine tétanique ; méthode suivante : on stérilise légèrement le bouillon préparé avec de la viande fraiche et additionné de 0,1 p. r00 de glycose, après quoi on ajuste la réaction en la faisant Pa = 8. Au bout de deux jours, on ouvre les ballons ensemencés pour en examiner la réaction. Si celle-ci s’est acidifiée, on ajoute la quantité requise de NaOH nor- male pour l'alcaliniser de nouveau (PH = 7,5-8). Par cette réalcalinisalion, nous avons constamment réussi à obtenir de très bonne toxines, dont une dose de o,0001 c.c. provoque, en moins de 24 heures, le tétanos mortel chez la Souris. (Laboratoire bactériologique de l'Etat, Stockholm, D' C. Kling). L'ENCÉPHALITE ÉPIDÉMIQUE EXPÉRIMENTALE CHEZ LE LAPIN. Ï. VIRUS D'ORIGINE CÉRÉBRALE, par C. Kiic, H. Davis et F. LILJENQUIST. Les recherches expérimentales faites depuis 1917 dans divers laboratoires dans le but d’éclaircir l’étiologie de l’encéphalite lé- thargique ont révélé que, à l'encontre de ce que l’on pourrait supposer, le Singe — du moins les espèces simiesques ordinaire- ment employées dans les laboratoires — est presque insensible à l'infection. Les cas où l’on paraît avoir réussi à transmettre la maladie de l'Homme au Singe sont, en effet, très rares. Les expé- riences les plus concluantes à ce sujet ont été fournies par Mec In- tosh et Turnbull (1). Le Lapin, par contre, s’est montré l’animal d'expérience de choix, comme il ressort des recherches faites par Levaditi et Harvier (2) et nous-mêmes (3). Mais le Lapin présente 1) The Brilish Journal of Exp. Pathology, 1. T, n° 2, 1920. >) Ann, Inst. Pasleur, 1920, p. 911. — 3) C. R. de la Soc. de biol., séance du 7 mai 1921. (17) SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1183 une grande résistance naturelle à l’agent de la maladie, de sorte que celui-ci ne contracte l'infection que pour une moyenne relati- vement faible. Selon Levaditi et Harvier, l’encéphalite expéri- mentale progresse rapidement après une incubalion relativement courte — de trois à dix jours — et amène en quelques heures la mort de l'animal. D'après ce que nous avons pu constater Févolu- tion de la maladie est, chez le Lapin, en général très lente, quand mème, dans quelques cas sporadiques, nous aussi nous avons eu nue UT ENe a T1 ° Ÿ Microphotographie I. — Coupe de cerveau d’un Lapin infecté par la voie intra- crânienne avec la substance cérébrale d'un cas d’ encéphalite. Lapin sacrifié: le dixième jour. l'occasion d'observer la marche rapide, signalée par les auteurs ci-dessus. | Par cette note et quelques articles à suivre nous voulons ap- peler l'attention sur cette évolution lente de la maladie expérimen- tale chez le Lapin. Nous allons d’abord fournir quelques exemples de l'aspect de la maladie, lorsque l'infection est provoquée par un virus d'ori- gine cérébrale. Deux Lapins, n° 26 et 27, furent inoculés, le 8 janvier 1921, avec 0,1 c.c. d'une émulsion provenant de la sub- stance cérébrale (protubérance) d’un cas typique d'encéphalite — cas microscopiquement constaté de la Suède centrale. Le 15 jan- vier, soit huit jours après l’inoculation, une élévation de tempé- _rature manifeste fut observée chez le numéro »7. La température, 1184 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUÈDE (18) qui, chez le Lapin varie normalement entre 39° et 39°,5, s'était élevée à 42°. L'animal paraissait affaibli, mais ne présentait pas de symptômes cérébraux. La température se maintenait au-dessus de 4ï degrés jusqu'au 17 janvier, jour où elle descendit à 39°. Le Lapin fut sacrifié le jour même. L'autopsie ne révélait macros- copiquement aucune lésion cérébrale ni viscérale. L'examen mi- croscopique du cerveau, par contre, dévoilait des altérations encé- phalitiques spécifiques : infiltrations mononueléaires dans les mé- ninges, petits foyers et manchons périvasculaires formés de cel- Microphotographie 2. — Coupe de cerveau d’un Lapin qui a reçu dans le cerveau le filtrat (bougie Berkefeld) de la substance cérébrale d’un cas d’encé- phalite. Le Lapin fut tué 7 mois après l’inoculation. lules mononucléaires dans la substanc2 cérébrale surtout dans le mésocéphale (voir microphotographie 1). L'examen bactériolo- gique — frottis, cultures — donnait un résultat négatif. Il res- sort donc de cette expérience qu'une encéphalite de caractère spé- cifique à en juger par l'aspect des allérations anatomo-patholo- gique et leur localisation peut évoluer, chez le Lapin, sans d’au- ires symptômes appréciables qu'une élévation de température. Or, on peut se demander si le processus inflammatoire se serait développé ultérieurement ou non en cas que l'animal d’expé- rience n'eût pas été tué. À en juger par d'autres exemples, que nous Inentionnerons prochainement, il est possible que l'inflam- mation ait enfin amené la mort de l'animal, mais il est aussi pos- sible que l'organisme fût en train de triompher de l'infection. (19) SÉANCE DU GÔ DÉCEMBRE 1185 Une circonstance plaide en faveur de cette dernière éventua- lité ; les essais faits en vue de transmettre la maladie à des Lapins neufs ont échoué. Dans un article récemment publié (1) Sur la présence du virus dans le liquide céphalorachidien, nous avons cité un autre exemple de l'évolution lente de l’encéphalite expérimentale. Ici nous nous contentons de rappeler que, malgré l'absence de symp- tômes cérébraux appréciables, nous pouvions constater, au 38° resp., 4o° jour après l'infection, une inflammation spécifique pro- noncée dans le cerveau des animaux d'expérience. Dans ce cas, il était possible de prouver l'existence d'un germe virulent dans le cerveau inflammé, des lésions analogues pouvant être provo- quées chez des animaux neufs. Parmi les cas que, au cours de l'hiver 1921, nous avions l’oc- casion de soumettre à l'examen bactériologique, il y en avait quel- ques-uns où la substance cérébrale donnait en culture, quoique petit nombre, des colonies de Bactéries ordinaires, Staphylo- coques, Streptocoques et Pneumocoques (2). Même avec cette ma- tière contaminée nous avons réussi à produire, chez le Lapin, des lésions cérébralés typiques. Cependant dans ces cas l'infection évolua beaucoup plus rapidement. Certains animaux succom- bèrent au bout de 4 à 6 jours. En dehors des altérations carac- téristiques (infiltrations mononucléaires) nous avons observé les signes d’un processus aigu (leucocytes polynucléaires). Partant de cette matière contaminée, nous avons réussi, à l’aide de procédés, dont nous rendrons compte plus tard, à obtenir un virus purifié que nous avons pu cultiver in vivo. Ici nous nous bornons à ren- voyer à la microphotographie ei-contre (2), représentant les lé- sions chez un Lapin que nous avons infecté en l'inoculant avec le filtrat (bougie Berkefeld) d’une substance cérébrale contaminée de Staphylocoques. Ce que ces expériences offrent d'intérêt spé- cial, c'est que ce virus purifié, même après le passage par cinq cerveaux de Lapin, confère à l'animal une infection qui se dé- veloppe de la méme manière lente que dans les cas susmention- nés. (Laboraloire bactériologique de l'Etat, Stockholm). (x) C. R. de la Soc. de biol., séance du 5 novembre 1927. (>) Nous laissons de côté la question de savoir si ces microbes ont pénétré dans la substance cérébrale après la mort ou s’il s’agissait d’une infection secon- daire. 1186 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUÈDE (20) L'ENCÉPHALITE ÉPIDÉMIQUE EXPÉRIMENTALE CHEZ LE LaApin. IT. VIRUS D'ORIGINE NASOPHARYNGÉE, par GC. Kiné, H. Davies et F. Lizrenquisr. Dans une note antérieure (1) nous avons annoncé que, en dehors du système nerveux, le virus encéphalitique existe dans les sécrétions nasopharyngées et le contenu intestinal des ma- lades, observations qui offrent un grand intérêt au point de vue épidémiologique. Le virus provenant de ces sources présente les mêmes caractères que celui d’origine cérébrale. Ci-après, nous nous proposons de donner quelques exemples sur la marche de l'infection provoquée par un virus d'origine nasopharyngée. Le pharynx de deux individus, atteints d’une encéphalite ty- pique depuis respectivement 1/4 et 19 jours, fut lavé avec de l’eau salée le 94 et le ro août 1920. Les eaux de lavage fusionnées (300 c.c.) furent concentrées à l’aide de l'appareil Faust-Heim jusqu'à environ 25 c.c. L’émulsion fut flitrée d'abord sur papier, ensuite par une bougie Heim (filtrat stérile). Le 14 août, 0.2 c.c. du filtrat furent inoculés dans le cerveau de deux Lapins n° 8 et 9. Le 13 mars 1921, soit presque sept mois après l'infection, l’un des Lapins, n° 8, fut trouvé mort. L'autopsie ne présentait pas de lésions viscérales ; hémoculture négative: Le cerveau, hy- perémique et œdémateux, ne révélait pas de Bactéries, mème en culture. L'examen histologique, par contre, présentait des al- térations distinctes et typiques, presque exclusivement limitées au mésocéphale. La substance cérébrale, conservée à la glacière dans de la glycérine concentrée, fut émulsionnée dans de l’eau salée le 20 mars 1921, après quoi l'émulsion fut filtrée par une bougie Berkefeld. Avec ce filtrat (0,2 c.c.) un Lapin, n° 155, fut infecté par la voie cérébrale. Cet animal mourut quatre mois plus tard d’encéphalite présentant le même aspect et la même localisation que le Lapin n° 8. Il est donc manifeste que, chez ces deux animaux d'expérience, les altérations cérébrales avaient été engendrées par un agent vivant, invisible, incultivable, résis- tant à Ja glycérine et susceptible de passer par une bougie Berke- feld, Ces expériences démontrent en outre que le processus encé- phalitique, après un délai suffisamment long, finit par amener la mort de l'animal. Le germe paraît être devenu plus virulent au cours de passage, le deuxième Lapin succombant au bout de quatre mois, tandis que, chez le premier Lapin,-la mort ne sur- vint qu’au bout de sept mois. Il semble en être de même d'un mn tm M (1) C. R. de la Soc. de biol., séance du 7 mai 1921. (24) SÉANCE DU Ô DÉCEMBRE 1187 autre virus provenant également du naso-pharynx, comme l'in- dique l'exemple ci-après. Dans une famille de Ljusdal (Norrland méridional) trois enfants âgés respectivement de 7, q et 16 ans tombèrent malades le 3 et le 4 mars 1921. Ils présentaient tous les symptômes typiques de l’encéphalite. Le 13 du même mois, on leur lava le pharynx avec de l’eau ordinaire. Les eaux de lavage, envoyées à notre la- boratoire, y furent fusionnées (800 c.c.) et concentrées à 25 c.c. Microphotographie 1. — Coupe du cerveau (mésocéphale) d’un Lapin infecté avec du virus de passage d’origine naso-pharyngée. on Le liquide concentré fut filtré, d'abord sur papier, ensuite par une bougie Heim. Le 18 mars, le filtrat fut inoculé à la dose de 0,2 c.c.-dans le cerveau et de ro c.c. dans la cavité péritonéale des Lapins a°% 148 et 149. Le Lapin n° 149 qui, pendant les pre- mières semaines, paraissait parfaitement bien portant, commen- cait ensuite à maigrir et le 30 juin, soit environ trois mois et demi après l'inoculation, il manifestait tout à coup des symptômes cérébraux apparents. L'animal, dont la respiration élail irrégu- lière, restait affaissé sur le fond de la cage et semblait ne pou- voir se lever. Il présentait sans cesse de légers mouvements hori- zontaux de la tête. Plus tard dans la journée, le Lapin, étant co- LISS8 - RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUÈDE (22) inateux, fuf sacrifié. Aucune lésion viscérale appréciable ; hémo- culture stérile. En dehors d’une congestion légère, le cerveau était macroscopiquement intact. Dans la substance cérébrale point de Bactéries. Examen microscopique ; infiltrations mononu- cléaires dans les méninges, nombreux manchons périvasculaires dans le mésocéphale donc aspect typique d’encéphalite léthar- gique. Il ressort des expériences de passage opérées que, chez ce dernier Lapin, le virus non seulement a conservé son pouvoir pathogène mais que, au cours de sa pullulation dans la substance cérébrale, il paraît même l'avoir augmentée ; car le Lapin n° 87, qui, le 1° juillet, fut infecté par la voie cérébrale avec du virus provenant du Lapin 149, mourut le 12 septembre, c'est-à-dire en- viron deux mois et demi après l'infection, il vécut un mois de moins que le premier animal (voir microphotographie). Nous serions tentés de rendre compte de plusieurs autres cas d’encéphalite provoquée chez le Lapin par un virus d'origine nasopharyngée où l’évolution de l'infection a été encore plus lente que dans les exemples cités, mais, faute de place, nous de- vons y renoncer à présent. (Laboratoire bactériologique de l'Etat, Stockholm). RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE SEANCE DU 1“ DÉCEMBRE 1921 SOMMAIRE Be (V.) : Influence de doses ” Hansen (1.) : Influence du massives de sérum antidiphté- | bain de lumière universel sur la rique sur la mortalité dans la tencur en agglutinine antityphi- diphtérie pharyngée........... Cas Pque dusaneenumainPrere "ter 79 Bre (V.) : Influence du sérum SAND (K.) : Vasectomie prati- antidiphtérique sur la ce quée sur un Chien dans un but ÉURERAHRCORDS AA ee re ile CMOS TÉMERIMONTÉRR ANTON SE 79 Fen:Eer (M.) : Sur des “préci- WazBum (L. E.) : Action de la pités dans les tissus après fixation ae sur les globules de nialetormol en. TON GROVR ON PERS or NA 79 Présidence de M. Th. Madsen. + INFLUENCE DE DOSES. MASSIVES DE SÉRUM : ANTIDIPHTÉRIQUE : SUR LA MORTALITÉ DANS LA DIPHTÉRIE PHARYNGÉE, par VALDEMAR BE. À mon entrée en fonction, il y a 5 ans, comme médecin en chef du Blegdamshospital (grand hôpital des maladies épidémiques à Copenhague), le régime établi prescrivait, pour les cas de gravité moyenne de diphtérie pharyngée, une dose de {.000-8.000 unités antitoxiques d'Ehrlich, et, pour les cas graves, 12.000-21.000 uni- tés, c'est-à-dire des doses plus élevées que celles ordinairement employées à l'étranger. Néanmoins, j'ai trouvé que le résultat obtenu par ce traitement laissait à désirer et j'ai tâché de réaliser un état de choses plus satisfaisant en augmentant les doses dans -des proportions assez fortes. J'administre toujours le sérum par voie intramusculaire, m'appuyant sur des essais de résorption pu- bliés, en 1908, par l'Institut sérothérapique de l'Etat danois (D° Th. Madsen). Les cas graves sont traités en outre par injection intraveineuse. Les doses sont réglées d’après l'étendue des fausses membranes. Voici les doses auxquelles je me suis arrêté : (E] BrorociEe. COMPTES RENDUS, — 1921. T. LXXXV. | 8 l 1190 . RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (64} 1° Les cas légers ne sont pas traités par le sérum. 2° Dans les cas où les fausses membranes recouvrent à peine les amygdales : 4.000-8.000 unités antitoxiques. 3° Dans les cas où les fausses membranes recouvrent les amvedales : 16-°0.000 unités. 4° Dans les cas où les fausses membranes dépassent un peu les amvgdales : aux sujets au-dessous de 10 ans, 32.000 unités ; aux sujets au-dessus de 10 ans, 40.000 unités à leur entrée à l'hô- pital et le jour d’après, au cas où les fausses membranes n’ont pas diminué, même dose. 5° Dans les cas où les fausses membranes s'étendent jusque sur le voile du palais, le recouvrant tout entier ou en partie : sujets au-dessous de 10 ans : 80.000 unités à l'entrée ; après 12-24 heu- res : 60.000 unités et, après un nouvel intervalle de 12 heures 20.000 unités, soit, en tout, 160.000 unités ; sujets au-dessus de 10 ans : 100.000 unités à l'entrée ; après 12-24 heures : 80.000 unités et, après un nouvel intervalle de 12 heures : {0.000 unités, soit, en tout, 220.000 unités. Les sujets appartenant aux groupes 4 et 5 reçoivent, autant que possible, par voie intraveineuse 20 c.c. d'un sérum particulièrement riche en antitoxine (1.000 à 1.500 unités par c.c.). À Je n'ai pas observé d'effets nocifs du phénol (0,5 p. 100) con- tenu dans le sérum ni de l’albumine hétérogène. Les accidents sé- riques ne m'ont pas paru plus fréquents ni plus violents après les doses massives qu'après les doses faibles. = Au cours des années 1896, 1908 et 1915-1918, 115 malades sont morts, à notre hôpital de diphtérie pharyngée. Sur ce nombre, 16 (14 p. 100) succombaient à la suite de paralysie respiratoire dans la 6°-a° semaine. En r919, un seul malade, âgé de 4 ans et qui n'avait pas recu des doses satisfaisantes de sérum à succombé à une paralysie respiratoire ; en 1920 cette complication mortelle ne s'est pas manifestée, en dépit du grand nombre de cas graves que nous avons traités et parmi lesquelles on devait s'attendre à une mortalité considérable par suite de paralysie respiratoire tar- dive, Je ne crois pas me tromper en attribuant ce fait au traite- ment plus énergique par le sérum. Les recherches qui suivent portent uniquement sur la diphtérie pharvngée, à l'exclusion des cas de diphtérie laryngée. Une statistique de la mortalité par diphtérie pharyngée peut laisser de côté les malades chez qui les fausses membranes ne dé- passent pas les amygdales, ces sujets-là ne présentant qu'une mor- talité très faible (0,03 p. r00 sur 6.546 malades traités en 1896, 1900, 1908 et 141). Le tableau ci-contre rend compte de la mor- talité des cas graves et de gravité moyenne. (65) SÉANCE DU 1° DÉCEMBRE 1191 ————_—_———————————————— Morts après plus Nombre lotal des de 24 h. de sé- guérisons el des Guérisons jour à l'hôpital morts Mortalité p. 100 Te LS ne TT RE 3: = = S a = g RÉ UE SUR 2 de die ee CARE (es) HEMOMERErNTE € (a) RC SNS EE 1806, 1400, 1908, I eue too NES IPN 5250 1829 AT 4408) (69 233-0925 533 SOLDAT HOT eee 6475920 0240112121 "0,233 189106) 220 434: 6AAAIEN O0" 7,6 INR Sornooeomb 201 454% 345 519 14 16 7 37 3% 170 352 556 41 9 2 6,7 1920-jan. fév.-1921. 42 161 329 532 12 8 1 21 54 169 330 553 2 NID RSS Mono ocmeorteeen 84 TTL 1419 2974 55 89 16 160 139: 860 1435 2434 Le groupe 1 comprend les malades dont les amygdales et le voile du palais, en totalité ou en majeure partie, se trouvent re- couverts par les fausses membranes. Le groupe IF est constitué par ceux chez qui les fausses membranes recouvrent les amygdales et une portion réduite du voile du palais. Dans le groupe IIT se classent les malades chez qui les fausses membranes dépassent un peu les amygdales. Les malades appartenant aux groupes [ et IT présentent le plus souvent une diphtérie des cavités nasopharyn- gienne et nasale, des fausses membranes fétides, de la périadénite sévère atteignant des dimensions comprises entre le volume d'une prune et cet d'un œuf d’oie, et d’autres symptômes d'intoxica- tion grave 2 eh ot du tableau que, comparée aux années 1896, 1900, 1908 et 19195 où s'appliquaient les doses, relativement modérées, qui se trouvent indiquées au commencement du présent exposé, la mortalité s'est réduite jusqu'à devenir, dans le groupe I, 1/5 ; dans le groupe If, 1/3 ; et dans le groupe |, moins de 1/2 de ce. qu elle était. J° appellera surtout l'attention sur le progrès réalisé dans le groupe T, dont la mortalité n'est que 22 p. 100, en dépit de la gravité de ces cas. Ce bon résultat n’est pas dû à l'attribution erronée d’un certain nombre de cas de gravité moyenne au groupe des cas graves. C'est ce que montrent les rubriques du tableau ci-dessous où se trouvent consignées la totalité des cas d' angine diphtérique trai- tés, Lant légers que graves. En 1896, 1900, 1908, 1915 sur 2.648 malades traités, 69 morts, soit 2,6 p. 100 En 1916 657 — admis, 10 — — 15 — En 1917 869 — — ue — 1,6 — En 1918 ee 968 — — 14 — he En 1919 1.497 — — 93 — — 1,5 — En 1920 et janv. -févr. 1921 sur 2.3/2 EE a Cr — 0,9 — Du 1% sept. 1920 au 28 févr. DO SUR rene D ee OUI — — 10 — Il en résulte que, tout en ayant affaire, en 1920, à un nombre particulièrement élevé des cas graves, savoir 54 contre 33 dans les années 1896, 1900, 1908 et 1915 réunies ; 18 en 1916-19r et 34 — 0,7 — 1192 RÉUNION DANOISE DÉ BIOLOGIE (66) ————"——"—————— en 1918-1919 (voir le tableau ci-dessus), nous avons vu la morta- lité des cas d’angine diphtérique se réduire à 1/3 de ce qu’elle était (0,9 p. 100 contre 2,6 p. 100). Sur ce total de 54 cas graves, la grande majorité a été traitée au cours du semestre s'étendant du 1® septembre 1920-28 février 1921 et néanmoins c'est pendant cette période que la mortalité a atteint son minimum (0,7 p. 100). En d’autres termes, à une époque où la diphtérie augmentait notablement, quant au nombre des cas et à la gravité, la morta- lité a diminué de beaucoup pendant l’année où les très grandes doses étaient appliquées, et notamment pendant le dernier semes- tre où leur application était établie avec le plus de rigueur. Le résultat obtenu par l'application des doses massives de sé- rum peut donc se résumer ainsi : 1° La mort par paralysie respi- ratoire est supprimée ; 2° la mortalité n’atteint pas le tiers de ce qu'elle était en moyenne pendant les années 1896, 1900, 1908 et 1915 ; 8° abstraction faite des cas tout à fait malins, témoignant d'une intoxication très prononcée, la diphtérie du pharynx se trouve réduite, par cette modification du traitement, à n'être plus qu'une affection presque inoffensive, et, même, pour ces cas ma- lins, la mortalité a passé de 52 p.'100 dans les 4 années de con- trôle à 22 p. 100 pendant 1920 et les deux premiers mois de 1921. (Blegdamshospitalet, Copenhague, médecin-directeur P° V. Bie). INFLUENCE DU SÉRUM ANTIDIPHTÉRIQUE SUR LA TEMPÉRATURE DU CORPS, par VALDEMAR BE. On a souvent rapproché l’action thérapeutique du sérum anti- diphtérique et le pouvoir qu'il possédait de faire baïsser la tem- pérature du corps. Pour élucider la question, j'ai étudié l’allure des courbes thermiques chez un certain nombre de malades at- ieints de diphtérie pharyngée, traités ou non par le sérum. Pour une série de cas analogues, c’est-à-dire admis à l'hôpital au même jour de la maladie, et présentant des fausses membranes .d’une même étendue, j'ai calculé la température moyenne des divers jours de la maladie. La diphtérie pharyngée non traitée au sérum fournit des cour- bes thermiques à peu près identiques dans les cas graves et dans les Cas Iécers. Généralement, on constate une élévation initiale considérable (fig. 1), un peu moins forte, cependant, dans les cas légers que Hans les cas graves. 1193 (67) SÉANCE DU 1° DÉCEMBRE Le plus souvent la température atteint son maximum dans l& 1° journée. Dès la »° journée, elle commence à descendre en Iysis, pour redevenir normale du 2°-5° jour de la maladie (fig. 1 et 2). Rarement on constate une défervescence critique. Dans les cas légers, les fausses membranes se détachent en deux ou {rois jours, Courbe n° : A is] ee l'es el En je Éd or Suiet admis au 1% jour de la maladie. Fausses membranes de grande étendue. D Pas de sérum. en même temps que la température revient à la normale ; dans les cas graves, elles se détachent en 1-2 semaines, tandis que la température redevient normale en 2-5 jours, à un moment ou les fausses membranes ont encore toute leur étendue maximum, ou commencent seulement à disparaître (fig. 1). La fièvre est donc une réaction contre la formation des fausses membranes et non pas contre leur existence. En cas de nouvelle production de faus- ses membranes pharyngiennes ou de complication par une diphté- rie nasale ou du laryngée, l'allure ci-dessus indiquée de la courbe thermique se reproduit : élévation initiale rapide et, ensuite, dé- fervescence en lysis s'étendant sur quelques jours. Le traitement par le sérum n’a pas d'influence sur cette marche . tout à fait typique de da température, témoin les courbes 2 et 3 qui sont tracées grâce aux moyennes thermiques de sujets pré- sentant une même étendue des fausses membranes (recouvrant les amvgdales) et admis dans la 2° journée de.laffection, mais dont 1194 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (68) un groupe seulement avait été traité, à l'entrée, par injection in- tramusculaire de sérum. Qu'ils l’eussent été ou non, l4 marche Courbe n° 2. | HA e +$ le ET ITU DHINTILUAT 1 DiMENINNNT JL J6° à e Courbe moyenne de 21 malades à fausses membranes d’étendue moyenne, traités-en 1806-1897 et 1918 ét admis au 2° jour de la maladie. Pas de serum. ‘ de la température était la même. Il arrive que la température pré- sente une chute critique en concordance apparente avec l'injec- tion de sérum, mais une telle chute se produit également chez les Courbe n° 3 S € | ne me | 390— ue es. — És à Re te mi rer dé n | ran RE Em re | 389 PR PS ee Come ae = Re Ben : aan ce [Ans ; Jen Na lE ra C e non J7 # ral een cs Ÿ NZ dE. MERE mea Hamel LÉ -emrepe EL rest Joe mon) Courbe moyenne de 27 malades à fausses membranes d’étendue moyenne, traités en 1918, et admis au 2° jour de la maladie. Sérum, par voie intra- musculaire, à l’entrée. 7 malades qui n’ont pas reçu de sérum. L'injection intraveineuse de quantités considérables d’antitoxine reste sans effet sur l'allure de la courbe thermique. C’est ce que montre la courbe 4, cons- truite avec les moyennes de 13 cas guéris, graves ou de gravité (69) SÉANCE DU 1° DÉCEMBRE 1195 moyenne, et qui avaient été traités, à l'entrée, au 2° jour de la inaladie, par le sérum en injections intraveineuses (8.000-1 2.000 Courbe n° 4. 71 ( 1 | 400 A RES + ae a ne eq D 390 SN BE ere e n je : lentes) RE) ne F D gs RS 4 Pr à ! AO een nn | Nm Nr Re V ———— L 360 ee Courbe moyenne de 13 sujets guéris, à fausses membranes d’étendue moyenne ou très grande, traités en 1920 et admis au 2° jour de la maladie. Sérum par voie intraveineuse à l’entrée. unités antitoxiques) et intramusculaire (près de 40.000 unités, en général). La marche de la température ne fournit donc pas d'indi- cation pour le traitement par sérum. Courbe n° 5. : 400 J9° 3g0 970 JO0 Courbes moyenne de 16 malades, morts en 1920, et qui tous avaient été in- jectés avec du sérum. ; Pour le pronostic, la marche de la température n'est pas non plus utilisable ; dans le cas d'issue fatale les sujets ont présenté la mème allure thermique que les individus qui guérissent (cour- bes 5 et 6). 1196 RÉUNION DANOÏSE DE BIOLOGIE (70} L'injection de sérum ne détermine pas une élévation de la tem- pérature (voir la fig. 7, qui est la courbe des températures moyen- Courbe n° 6, 390 = Courbe moyenne de 3r sujets, guéris en 1920, à fausses membranes d’étendue moyenne ou très grande et qui avaient reçu à leur entrée une injection in- traveineuse de sérum. Courbe n° 7 Courbe moyenne de 10 sujets injectés avec du sérum, par voie intramuscu- laire, à une époque où leur température était normale. nes de 10 malades qui avaient reçu une injection intramusculaire de sérum à un moment où leur température était normale). SUR DES PRÉCIPITÉS DANS LES TISSUS APRÈS FIXATION PAR LE FORMOL, par M. FEencer. Au cours de recherches sur la présence de méconium dans les poumons de nouveau-nés, j'ai rencontré dans les coupes certains précipités, qui ressemblaient tout à fait à du méconium, mais qui, en raison de leur situation interstitielle dans le tissu, devaient être des artefacts. (F1) SÉANCE DU 1° DÉCEMBRE 1197 Il faut remarquer qu'il ne s’agit point des: grains et des fines aiguilles noirâtres, qu'on peut trouver au-dedans et autour des vaisseaux dans des préparations fixées dans le formol. C’étaient des masses volumineuses transparentes d'une couleur jaune-claire ou jaune-brunâtre situées tantôt dans les alvéoles, tantôt en de- hors de celles-ci. Pour la fixation je m'étais servi d’une vieille so- lution de formol, dont la préparation remontait à plusieurs mois. Dans les préparations, où les précipités furent trouvés, les globu- les rouges étant fort mal colorés par l’éosine, on était natu- rellement amené à conclure, que les précipités pourraient être un composé constitué par l'hémoglobine et des composants du formol. Ces précipités là sont mentionnés par Hleile, qui a observé que, outre les précipités, on pouvait voir une coloration brune du car- tilage, ressemblant entièrement à la coloration ochronique (Pseu- doochronose). Cette coloration du cartilage était fort prononcée dans les préparations mentionnés ci-dessus. Heile supposait que les précipités étaient le résultat d’une combinaison de formol et d'hémoglobine. Ces recherches ont été’ critiquées par V. Poulsen, qui, malgré de nombreuses recherches n'avait jamais réussi à produire les précipités en question. Poulsen affirme que le formol dont il s’est servi, était aussi pur que possible et ne contenait pas plus de 0,05 p. 100 d'acide formique. Cependant d’autres auteurs ont vu les précipités. Fahr les à vus dans des préparations de rein fixées dans le formol. Dans ces préparations, les globules rouges étaient toujours mal colorés. Il regarde ces précipités comme une composition d'hémoglobine et de formol. En expérimentant avec des solutions différentes de formol, il n'a pas réussi à les produire régulièrement. Meulengracht a, lui aussi, trouvé les précipités dans des préparations de la rate, sans pouvoir déterminer leur origine. Ô Afin d'examiner de plus près la question, j'ai essayé de fixer, dans différents échantillons de formol, des fragments du même poumon. Les précipités n'apparaissaient que lorsqu'on employait pour la fixation le formol.ancien et dilué de l’institut. Gette solu- tion renfermant beaucoup d'acide formique. En neutralisant l’aci- de formique par addition de quantités équivalentes de soude co les précipités n’apparaissaient pas ; d'autre part, si l’on ajoutait au formol neutre 1-2 p. r00 d'acide formique, on trouvait des précipités nombreux dans les coupes. Les précipités sont done bien dus à l’acide formique, impureté du formol, et il ne s'agit pas d’une combinaison de formol et d’hé- moglobine, FH est aussi probable que l'acide formique est la ma- 1198 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (72) tière active, puisque le formol pur est une substance réductrice produisant de l’hémoglobine réduite, mais non pas d'hématine. L'hémogiobine réduite est très aisément soluble dans les acides et dans les alcalis, et c’est pourquoi elle ne peut pas donner de préeci- pités. D'autre part, en présence de l'acide formique, l'hémoglobine est convertie en hématine acide (ou hémochromogène, capable de se transformer par oxydation en hématine aussitôt que cesse l'ac- tion réductrice du formol). L'hématine est insoluble dans l’eau, dans l’alcool et dans les acides dilués, tandis qu’elle est aisément soluble dans des alcalis même très dilués. Cela explique pourquoi les précipités peuvent être enlevés en traitant les coupes avec une solution d'hydrate de potassium (Verocay) et de même pourquoi elles apparaissaient seulement s'il ÿ a de grandes quantités d'acide formique dans le formol ; le liquide alcalin qui imprègne le tissu tenant en solution l’hématine devra d’abord être neutralisé. Puis l'excédent de l’acide pourra précipiter l'hématine à l’état acide. Le fait que le formol peut renfermer de l'acide formique n'est point nouveau. Ainsi, dans plusieurs laboratoires, le formol est conservé sur du carbonate de soude afin de maintenir sa réaction neutre. Quant à la queslion quantitative, j'ai pu démontrer que l’ad- _dition de 0,5 — 1 p. 100 en volume d’acide formique était néces- saire pour produire la précipitation. Les solutions de formol doi- vent être conservées assez longtemps pour qu'il se forme une telle quantité d'acide formique. C’est ce qui explique qu'on voit rarement les précipités dans les grands laboratoires, dont la pro- vision de formol est fréquemment renouvelée. La condition nécessaire de l'apparition des précipités dans le tissu, hors de vaisseaux, c'est une hémolyse cadavérique avec pé- nétration de l’hémoglobine dans les tissus. Aïnsi, les précipités font défaut si les pièces sont fixées à l’état frais. En exposant des fragments d’un même poumon pendant 24 heures à la putréfac- tion, on obtiendra de nombreux précipités dans les coupes. Résumé : Les précipités qu'on trouve dans les coupes après fi- xation dans le formol sont dus à la teneur en acide formique du liquide fixateur. On pourra les éliminer en neutralisant le formol avec de la soude (Institut de médecine légale de l'Université de Copenhague, P' Ellermann). nn 2 (73) SÉANCE DU 1% DÉCEMBRE ES) INFLUENCE DU BAIN DE LUMIÈRE UNIVERSEL SUR LA TENEUR EN AGGLUTININE ANTITYPHIQUE DU SANG HUMAIN, par THorvazD HANSEN. Dès que Sonne eut énoncé l'hypothèse d’après laquelle l’influen- ce exercée sur l'organisme par le bain de lumière universel s'ex- pliquerait par la propriété qu'aurait le sang d’absorber les radia- tions lumineuses et d'atteindre ainsi des températures assez consi- dérables, la question se posait de savoir si on pouvait, au moyen du bain de lumière, provoquer dans la teneur du sang en anti- corps des changements analogues à ceux qu'y détermine une élé- vation de la température du corps. Sans doute, le bain de lumière, appliqué comme il l’est actuellement, ne produit qu'une faible élévation de la température du corps (atteignant, au plus, 0°5), mais le sang de la région cutanée irradiée peut atteindre une tem- pérature très élevée, de 47° environ. Les essais que j'ai entrepris à ce sujet ont porté sur l'aggluti- nine antityphique, d'abord parce que cet anticorps est facile à ti- trer exactement et ensuite parce que la teneur du sang en agglu- tinine, relevée de jour en jour après une injection isolée de Ba- cilles typhiques morts, suit une courbe déterminée permettant de constater les variations éventuelles. Cette courbe, établie avec pré- cision pour la première fois par Th. Madsen et À. Joergensen, pré- sente une allure où se distinguent 4 phases différentes : 1° phase, comprenant les 3-6 jours qui suivent l'injection et caractérisée par l'absence d’agglutinine dans le sang ; 2° phase, pendant la- quelle la teneur du sang en agglutinine augmente rapidement pour atteindre son maximum du 5-13° jour ; 3° phase montrant une chute rapide de la courbe ; 4° phase où la courbe descend len- tement ou se maintient au même niveau. doi 30 malades, atteints, à des degrés peu avancés, de lupus ou de tuberculose osseuse recevaient, en injection sous-cutanée, 1 €.c. de vaccin antityphique. Après cette injection, mais après des dé- lais différents, ces malades ont commencé les bains de lumière les uns au 2°-5° jour, d’autres au 14° jour, d’autres encore au 20° jour. Certains recevaient le bain de lumière tous les jours :; d'au- tres, tous les deux jours. La durée du bain était de » heures 30, chez les malades aecoutumés à la lumière ; 5 malades qui n'avaient pas reçu, jusqu'alors, de bain de lumière, ont dû commencer par une irradiation de 3/4 d'heure pour passer, petit à petit, à la durée de 2 heures 30. À l'Institut Finsen, on emploie comme source de lumière des lampes à arc. Autour de 2 ampoules de 75 ampères, 50-55 volls, se tiennent 8 malades dévêtus, les yeux abrités par une visière de 1200 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (74) carton. De temps en temps, les malades changent de position, de manière à recevoir la lumière sur l'un et l’autre côté du corps. La distance qui les sépare des ampoules est aussi faible que pos- sible, soit 1 m. environ. Au cours des expériences on prélevait à l'oreille des malades, environ 3 C.c. de sang ; au début ce prélèvement avait lieu tous les jours, ensuite, tous les deux jours. Le sérum ainsi obtenu était additionné de chloroforme avant d'être porté, à la glacière. A la fin de l'expérience, les divers sérums provenant d’un seul et même malade étaient analysés simultanément. Préalablement, chaque sérum était étudié à des dilutions au 1/10°, au 1/100°, au 1/1000°, etc. Le jour suivant, on exécutait le titrage définitif dans une série de tubes contenant r2 dilutions différentes. La valeur réciproque de la dilution contenue dans le tube où l’agglutinine était tout. juste visible, fournissait la mesure de la teneur en agglutinine. Les résultats s'incrivaient sous forme de graphique, en portant sur l’axe des abscisses le temps, compté en jours, et sur l’axe des ordonnées les teneurs en agglutinine. La place me manque pour publier ici les courbes ; je me contenterai de donner les résultats. Sur le nombre total des sujets en expérience, je commencerai par en supprimer 7, partis ou tombés malades à une époque trop rapprochée de l'injection pour que leurs courbes pussent ser- vir. Pour les 23 qui restent, la courbe s’est trouvée influencée chez 14 ; dans 4 cas, elle présentait un plateau précédant la chute ; dans 4 autres cas, on notait une chute lente ; et dans 6 cas, une montée interrompait la chute déjà commencée. Ces modifications de la courbe ont avec les bains de lumière le-rapport suivant sur 11 malades recevant tous les jours des bains de lumière de > heures 30, à partir du 2-5° jour après l'injection, il y en avait 10 qui présentaient une courbe influencée. Sur 2 malades rece- vant tous les deux jours un bain de lumière de 2 heures 20, à par- tir du 5° jour après l'injection, un seul avait une courbe modifiée. Les courbes de 2 malades, ayant reçu tous les jours un bain de lumière de 2 heures 30, à partir du 20° jour, se montraient l’une et l’autre modifiées : une montée interrompait la chute, qui re- prenait ensuite. Par contre, aucune modification de la courbe n'a été constatée chez 7 malades qui recevaient, au 12-15° jour, un bain de lumière de 3/4 d'heure, et qui ont augmenté peu à peu la durée du bain, jusqu’à 2 heures 30. Chez un seul malade, com- mençant au 7° jour par un bain de 3/4 d'heure, la courbe descen- dait lentement. De ce qui précède, il ressort que le bain de lumière universel exerce une influence sur la teneur en agglutinine antityphique du sang, influence manifestée soit par une augmentation du taux d'agglutinine, soit par une diminution moins rapide que celle (75) SÉANCE DU L® DÉCEMBRE 1201 qu'on voit normalement se produire. Cette influence dépend de la durée des diverses irradiations, car dans les 7 cas où les mala- des ont dû commencer par un bain de courte durée (3/4 d'heure), l'irradiation restait sans effet. : Quant à l'explication de cette influence exercée par les irradia- tions sur l’agglutinine antityphique, il est difficile de se proncn- cer à ce sujet dans l’état actuel de nos connaissances. On pour- rait rapprocher ce phénomène de l'effet produit sur l'allure de la courbe par d’autres médicaments non spécifiques, mais il me pa- raît naturel d'y voir une action calorifique, puisqu'on sait qu'une élévation de la température du corps détermine une augmentation du taux d’agglutinine et que nous pouvons regarder désormais comme acquis que l'irradiation fait monter la température du sang. : (Institut Finsen, D° C. Sonne). VASECTOMIE PRATIQUÉE CHEZ UN CHIEN DANS UN BUT DE RÉGÉNÉRATION, : par KNüp Sann. Actuellement, le problème de la régénération est étudié par deux procédés : 1° transplantation des glandes sexuelles sur des animaux âgés ere, Steinach, . : 2° ligature du canal déférent (Steinach). Or, depuis 1914, je poursuis des recherches expérimentales sur les glandes sexuelles (1), qui m'ont conduit à m'occuper de l'endocrinologie de celles-ci : la présente note ré- sumera une expérience qu'on elasserait communément parmi les essais de rajeunissement, mais qui me paraît mériter plutôt l'ap- pellation d’essais de régénération, de restitution ou de réactiva- tion ; ladite expérience doit prendre place parmi celles qui ont été tout d'abord réalisées par Bouin et Ancel, puis confirmées par Sand ; rappelons, enfin, qu'en 1920 paraissait le mémoire de Steinach sur les interventions chirurgicales ayant pour but le ra- jeunissement du sujet. L'expérience, qui fait l'objet de la présente communication, consiste en une vasectomie bilatérale, ayant pour but le rajeus nissement d’un Chien vieux et fatigué. I. Je reproduirai tout d’abord le certificat établi par le proprié- taire : Treff, Chien d'arrêt à 1 poil ras, né le 28 novembre 1900, âgé a de 12 ans et 3 mois. De constitution robuste, il était demeuré très résistant à la fatigue jusqu'à 8 ans. Ensuite, (x) Journal de physiologie et de pathologie générale, juillet et octobre rgor. 1202 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (10) son endurance a diminué légèrement, mais, ce n’est qu’en 1920 que le changement devient notable ; en même temps, le poil com- mence à tomber. Le début de r92r, coïncide avec des symptômes de sénilité accentuée : il marche lentement, la vision et l’ouïe ont baissé : la maigreur est extrême ; la peau se dégarnit. Ce Chien qui, jusqu'à sa 11° année, était resté bon quêteur, s orientant avec facilité et qui pouvait encore être employé pour la chasse, à main- tenant l'oreille dure et la mémoire affaiblie au point de ne retrou- ver qu'avec difficulté le chemin de la maison, même quand il n’en Five Avant l’opération. Fig. 2. est pas très éloigné. Son appétit sexuel, qui dans ses jeunes années était très vif, a fini par disparaître ; il en est de même de sa vigi- lance. Plutôt que de le faire tuer, je préfère, en vous l’offrant, comme sujet d'expérience, lui procurer une chance de salut. IE. Voici maintenant le rapport du P° C.-H. Hansen, de l’Institut vétérinaire et agronomique de Copenhague : 28 avril 1921, exa- men d'un Chien de chasse, nommé Treff. Ce Chien porte l’em- preinte de la sénilité au point que, dans un cas analogue, on con- seillerait la mise à mort : regard éteint ; Yeux chassieux ; ouïe fort mauvaise : poils se détachant aisément et laissant, par endroits, la peau dégarnie, sèche et pleine de squames ; en outre, celle-ci a perdu sa souplesse et présente, par places, des épaississements. Les mouvements sont pénibles ; l'animal les évite même ; il trat- ne les paltes et les jarrets plient sous lui ; sa maigreur est extrê- me : il n'est plus continent ni pour les urines, ni pour les matiè- res, D'une façon générale, l'état est piteux et lamentable. Tous ces (77) HO SÉANCE DU 1° DÉCEMBRE 1203 nn symptômes doivent être attribués à la sénilité, le sujet ne présen- tant pas de signes d'’affections organiques, abstraction faite d’une affection rénale, très commune chez les Chiens âgés. L'épreuve à la tuberculine donne un résultat négatif. IH. L'opération est pratiquée le 23 maï 1921, sous anesthésie par l'éther : à gauche, vasectomie ; à droite, résection de l’épididyme, suivant une technique visant à éviter la formation des sperma- Fig. 3. Après l'opération. Fig. 4. cystes, décrits par Tournade et par Sand et décongestionnant vrai- semblablement la spermostase. L’incision gauche donne lieu à un écoulement purulent, dont le Chien se débarrasse lui-même. Le 23 juin, les incisions sont cicatrisées ; les deux testicules parais- sent fort tendus, mais le gauche n'atteint pas tout à fait les di- mensions du droit. Le 30 juin, le Chien a toujours un aspect mi- nable. Il sort de la clinique pour retourner chez son maître. IV. Quelques mois après, le propriétaire établit la déclaration suivante, datée du 25 octobre 1921 : à son retour, le Chien était sensiblement dans le même état qu'avant le traitement. Il m'a semblé, même, que les signes de décrépitude s’aggravaient. II marchait toujours très lentement, les jarrets de derrière pliant ous fui, el il restait fréquemment assoupi. Cependant, au bout N 1204 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (78) de 3-4 semaines, une amélioration sensible s’est produite ; les pattes se redressent, l'appétit augmente, et, en même temps, le Chien prend plus d'intérêt aux choses qui l'entourent. Pendant les mois d'août et surtout de septembre, les progrès s’accentuent. La vue et l’ouïe s’améliorent, les yeux deviennent vifs et le flair est normal. L'état est tel que le Chien, emmené à la campagne, chasse dans de bonnes conditions. Il précède ma bicyclette, à l’al- lure de 15 km. à l'heure : il ne reste pas longtemps couché ; son attrait pour les Chiennes augmenté ainsi que sa vigilance ; son aboiement prend de l'éclat et il ne bave pas en dehors des repas. Les muscles, ceux du cou, notamment, ont plus de tenue qu'ils n’en avaient ces dernières années. Le poil est gras. Il porte 9 ans. J'ai emmené Treff à la ville et l’idée ne me vient plus de le faire tuer. Ultérieurement, les renseignements suivants sont fournis : le 20 novembre 1921, Treff coïte. En octobre, il est présenté à des médecins ainsi qu’à des employés de l’Institut qui le connaissaient, pour l'avoir vu à son premier séjouf et qui tous sont surpris du profond changement- qui s'est produit : le Chien montre une grande vivacité, s'offre à jouer, poursuit avec tant d’ardeur les autres sujets en expérience qu'on a peine à le retenir ; il ouvre lui-même les cages à Rats, etc. Le testicule droit est très tendu ; le gauche a considérablement diminué et sa consistance est ferme. V. Voici, enfin, le bulletin du dernier examen, signé du P° C.-H. Hansen, le 0 octobre 1921 : Treff a maintenant un aspect très différent — dans l’ensemble et dans les détails — de ce qu'il était auparavant : regard clair, yeux non chassieux. On est surtout frappé du changement produit dans le pelage : le poil est gras et luisant ; les anciennes squames formant des plaques dégarnies, ont disparu : la peau est plus souple et les parties épaissies se sont assouplies. La nutrition est à peu près normale ; la force et Le to- nus des muscles sont satisfaisants ; le port est sensiblement nor- mal : le Chien marche tête haute avec des mouvements dégagés ; il semble plein de vie. En résumé, je pense, avec mes assistants, que le changement produit paraît dû à une régénéralion qui ne saurait provenir de circonstances fortuites. En ce moment, la mise à mort de l'ani- mal serait simplement absurde. Au printemps dernier, j'aurais été très sceptique sur la possibilité d'un tel rétablissement. Les figures montrent l'animal avant et après l'opération : les clichés d'avant l'opération, pris par le propriétaire du Chien (avril 1921), donnent l'impression de son piteux état (figures r et 2). Les figures 3 et 4 le représentent rajeuni (octobre 1927). Nous sommes donc en présence d’une expérience où une vasec- tomie bilatérale chez un Chien absolument décrépit, mais ayant des organes sains, a fourni un résultat curieux et vérifié par les (79) SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1205 experts. Ces résultats, tels que nous les connaissons jusqu'ici, semblent cadrer avec ceux de Bouin et Ancel et de Sand, relati- vement aux effets de la vasectomie chez:les animaux jeunes ; ils rappellent les expériences de Steinach, relatives à la modification de la sénilité. Il va sans dire que la portée de l'expérience devra être réservée jusqu’au moment ou l’évolution ultérieure en sera connue et où les testicules auront été examinés histologique- ment. Les circonstances ne me permettent pas de poursuivre ces re- cherches sur des animaux d'aussi grande taille. Si je publie. cette expérience isolée, c'est dans le désir d'encourager ceux qui sont à même d'en faire sur les grands animaux. Les problèmes qui se posent sont assez importants peur rendre désirables des études poursuivies dans diverses directions. (Clinique de l'hôpital municipal de Copenhague). ACTION DE LA STAPHYLOLYSINE SUR LES GLOBULES DE CHÈVRE, par L.-E. Wazsun. L'action de la staphylolysine sur les globules de Chèvre se dis- tingue par le fait que l'hémolyse r'a pas lieu à l'étuve, à 37° ou du moins ne s'y produit que dans une faible mesure et seulement sous l'influence d'un excès notable de Iysine : c'est au cours du refroidissement subséquent qu'elle intervient. Ce phénomène qui, à ma connaissance, n'avait été constaté dans aucun autre mélange lysine-globules sanguins, a fait l'objet d'une mention succincte dans une de mes études antérieures (r). Pour mieux connaître l'influence exercée par la température ct par sa durée sur le phénomène en question, j'ai réalisé quel- ques séries d'expériences : des séries de tubes à centrifuger conte- nant des mélanges des proportions indiquées de staphylolysine et de 10 c.c. d'émulsion de globules de Chèvre à 5 p. 100, étaient Jaissés au bain-marie ; après les temps portés dans le tableau, on - _ agitait les mélanges, les abandonnait pendant 30 minutes, à o° dans la glace fondante et on centrifugeait à fond. Après quoi la proportion d'hémolysine contenue en on ho dans le mélange se déterminait comme d'habitude. Lysine 5 minules 30 minutes 1 heure 2 heures 3 heues 5 henres — — _ _ —;? — 0,3 199 100 100 100 190 100 - 0,25 10 100 100 190 100 190 0,2 I 70: 100 100 . 190 100 0,19 (e) 28 10 65 FD RO (x) Zeitschr. f. Imm., t. IIT, 1909. Brorocte. CoMPTES RENDUS. — 1991. T. LXXXV. 84 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (80) 4 205 Ii ressort du tableau que la durée du séjour des mélanges à 37° joue un rôle important, puisque l'hémolyse produite au cours du refroidissement subséquent augmente avec le temps de réaction ; il paraît pourtant qu'après un séjour de 4-5 heures à 37° le pro- cessus a pratiquement cessé d'évoluer. En vue de rechercher si 14 température atteinte par le refroi- dissement des mélanges et, aussi, la durée du refroidissement avaient une influence sur l'intensité de l'hémolyse, les essais sui- vants ont été effectués. On laissait à 37° un assez grand nombre de tubes de centrifugation contenant, chacun, 0.14 c.c. de sta- phylolysine et ro c.c. d'émulsion globulaire ; après r heure de sé- jour à 37° et après on, on en refroidissait queue jus- qu'à 20°, d'autres à 15°, d’autres à 10°, le reste à o°, et après les durées (t), indiquées, en minutes, dans le tableau, on centrifu- geait à fond les mélanges. t. 200 15° 10° 0e 10 16 24 32 48 20 24 2139 ho 59 30 20 36 45 55 4o 30 36 45 55 6o 30 36 (D 55 90 30 36 45 55 120 30 36 3 45 55 Le tableau montre que non seulement la rapidité avec laquelle se produit l’hémolyse dépend de la température, en ce sens qu’elle s'accroit à mesure que baisse cette dernière, mais aussi que Île de- gré d'hémolyse obtenu au moment où le processus atteint son ter- me varie avec la température, en ce sens que le degré d’hémolyse obtenu s'élève à mesure que baisse la température. L'étroite dépendance où se trouve le degré d’hémolyse par rap- port à la durée de l’action lytique et à la température atteinte lors du refroidissement, est mise ultérieurement en évidence par cette autre observation que, dans les mélanges qui ont été laissés pen- dant 120 minutes à 20°, 15°, et 10°, respectivement, après addition de l’émulsion globulaire et qui ont subi ensuite, pendant 30 minu- tes, un refroidissement à 0°, et, enfin, la centrifugation, l’hémo- lyse s'élève au même degré que dans les mélanges maintenus tout le temps à o° Dans les études D de ce genre, il ne suffira donc pas d'employer une durée déterminée pour le chauffage au bain-marie à 37° : on devra avoir soin, en outre, que la température de re- froidissement atteinte par les mélanges soit la même dans toutes les expériences. | (Institut sérothérapique de l'Etat danois, D' Th. Moss ETS PE NE (59) 1207 REUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-ATRES SÉANCE DU 3 NOVEMBRE 1921 SOMMAIRE Aouna (M.) et. GARRAHAM (J.- deSSUErénA les eue 62 P.) : Résultats cliniques de l’em- Houssay (B.-A.) et Lewis (J.- ploi de la vitamine B...... .... 70 | T.): Diabète pancréatique chez Houssax (B.-A.) et Hu: (E.) : les Chiens privés de la partie mé- Action de l’hypophyse sur la dullaire des surrénales......... 64 ERREUR es (ie Houssay (B.-A.) et SORDELLI Houssay (B.-A. ) et Lewis (J.- (A.): Formation d'anticorps chez T.) : Technique de |? extirpation les animaux éthyroïdés......... 72 -de la partie médullaire des surré- Lewis (J.:T.): Les surrénales DORE Se est ei nn ete eu ee Ôr | et l’intoxication par la morphine. 66 Houssay (B. -À.) et Lewis (J.- LiamBras (J.): Etude d’une T.) : Importance comparative lésion nodulaire hépatique ren- des parties médullaire et corticale fermant des cristaux........ SAS DO Présidence de M. B-A. Houssay. ÉTUDE D UNE LÉSION NODULAIRE HÉPATIQUE - RENFERMANT DES CRISTAUX, par J: LLaMBras. Au cours d'une laparatomie ayant pour objet le traitement d’un kyste hydatique du foie à contenu limpide qui fut refermé après ‘extraction des membranes et nettoyage, M. Finochieto observa qu’il y avait, à la face supérieure du foie, des granulations jaunâ- res, de 1 à 3 mm. saillantes et quelquefois ombiliquées. On pra- tiqua une biopsie d' une tranche hépatique qu'on fixa au formol, puis qu'on m'envoya.. Un nodule fut dilacéré dans de la glycérine pour faire un exa- 128 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (60) ; men direct. Le nodule mesurait à peu près 1 mm. et faisait saillie sous la capsule de Glisson un peu épaissie à cause d’une infiltra- tion cellulaire et de la formation de fibrilles collagènes ; l’infil- tration était formée par des polynucléaires, des Imphocytes et des globules rouges. Le nodule était enveloppé par une capsule fibreu- se. Le centre était constitué par une masse nécrotique infiltrée de leucocytes et dont la périphérie présentait un aspect un peu radié, rappelant celui des nodules d’actinomycose. À un fort gros- sissement, cette partie est formée par des cellules conjonctives disposées irrégulièrement en rayons et entre lesquelles on trouve du pigment sanguin. On n'a pu colorer aucun germe dans ces no- dules (Bacilles de Koch ou autres). | Dans le centre surtout, mais quelquefois à la périphérie, on trouve des cristaux fusiformes, jusqu’à 60 u de longueur et 8 u d'épaisseur. Examinés dans la glycérine, ils sont incolores et bril- lants ; dans les coupes leur section est hexagonale. Ils présentent des stries perpendiculaires à leur axe principal. Leur extrémité présente quelquefois des encoches angulaires. Ces cristaux sont insolubles dans les acides (acétique, chlor- hydrique et nitrique), dans la potasse, les alcools, le chloroforme, l’éther, le benzol, et le xylol. Ils prennent les colorants habituels, faiblement l'éosine et l'acide picrique, plus fortement les cou- leurs basiques : bleu de méthylène et thionine, mais sans méta- chromasie : ils prennent une couleur brunâtre par les imprégna- tions argentiques de Levaditi ou Bielchowski. Ces cristaux ne semblent pas être des sels inorganiques, ni d’a- cides gras, ni de bilirubine. Nous supposons que ce sont des com- posés organiques, peut-être des dérivés de l’acide urique. (fnstitul d'analomie pathologique de la Faculté de médecine). {61) SÉANCE DU 3 NOVEMBRE 1209 TECHNIQUE DE L'EXTIRPATION DE LA PARTIE MÉDULLAIRE DES SURRÉNALES, par B.-A. Houssax et J.-T. Lewis. Après un certain nombre de tentatives, nous avons trouvé une technique simple qui permet d’extirper à coup sür la partie mé- dullaire des surrénales, tout en conservant la partie corticale en bon état. Anesthésie éthérée (ce qui est important). Chien couché sur le <ôté droit. Incision de 17-25 cm. descendant le long de la masse musculaire paravertébrale (depuis 5 em. au-dessus de la dernière côte), puis, après avoir dépassé le niveau du rebord costal, s’in- clinant en dehors. On garnit la peau de compresses. On incise longitudinalement aussi haut que possible l’aponévrose forte qui recouvre la masse lombo-vertébrale. On récline l’aponévrose en dehors et on sectionne soigneusement la paroi abdominale. Il faut lier d’arrière en avant, un paquet vasculo-nerveux lombaire. Il est extrêmement important d'arriver aussi haut que possible, tout en évitant d'ouvrir la plèvre : il faut arriver jusqu'au dernier paquet vasculaire intercostal, sous la dernière côte. On sépare, avec l’aide des mains, le tissu conjonctif lâche et on récline le rein en dedans et en bas. On introduit une valve à la partie supérieure, avec sa face plate appuyée sur le rebord costal. À partir de ce moment l'opérateur doit être muni d'une lampe frontale. En réclinant le rein en bas et en dehors, le champ opératoire est large. On aper- çoit la surrénale gauche; on libère la veine lombocapsulaire sur la face externe et le bord de la capsule jusqu'à ce qu'elle y adhère fortement, au commencement de la face interne. Avec une sonde ‘cannelée on libère le pôle inférieur de la capsule, à peu près 1/5 de l'organe, en coupant les adhérences ou vaisseaux. Puis on libère le pôle supérieur en coupant les branches du nerf splanchnique et dilacérant les vaisseaux. Si les deux libérations sont bien faites, la capsule conserve une irrigation importante et devient mobi- lisable. On récline la veine lombocapsulaire par-dessus le pôle supérieur. On passe un long clamp courbe qui doit comprimer suffisamment pour ne pas déraper, mais pas trop, car alors le pé- dicule serait endommagé. On élève le clamp et l’on a ainsi la cap- sule présentée par son bord externe.Avec une lame de rasoir Gillet- te à un tranchant, on fend longitudinalement la capsule par son bord externe. Il est indispensable de maintenir son axe longitudi- nal bien droit, au moyen d'une pince à mors plats ét larges, ou bien entre le pouce et l'index. La capsule étant fendue, on l’ouvre — Cytologie. Winiwarrer (H: DE), 891. — Dosage du principe hypertonisant. STERN | (L.) et Peyror (R.), 804. — Extraits et 1AO PGI gastrique. GALAN. (TEC), 22. — Extraits et rôle des surrénalkes et polyurie cérébrale. Houssay (B.-A.); 33, 35. Houssay (B.-A.) et He (E:), 687. — Syndrome adiposo-génitäl et diabète insipide. Camus (J.) et Roussy (G.), 206. . IMMUNITE. aux leucocytes. LE Fièvre de Arnic. (M)::671,079; 0yo: — Agolutination plasmatique ét élimi- nation des microbes. GONE (P.); 244, 745. — Bactéridie charbonedse tuée par l’alcool-éther. Sraus (A.) et For:ror (BP) 016: — Immuñisation de Ja Chenille de Galleria. METALNKOw et GASOHEN (H.), 224. — Insectes, Couvreur (E.) et Crramo- VITCH, 10/4. — Microbes dans la circulation et sé- rum antiplaquettique. GovaArrTs (P,), 667. \ — Peptone et élimination des microbes. Dezcourt-Bernarr (E.), 738. Voir THYROIDE. INCLUSION. Voir CELLULE, INDOL. Voir MICROBIOLOGIE. INFUSOIRES. Acinélien parasite d’une Patelle. Licarensrein (J.-L), 796. — Parasites des larves d’Ephémères. LicurensTeIN (J.-L.), 704. — Vitalité. Sokocorr (B.), rr00. Voir ANESTHESIQUES. Accolement des microbes. INSECTES — MICROBIO!IOGIE 1243 INSECTES. Anthrenus museorum. DE- soiL (P.), 505. — Cicindela germanica. De (R.), 1084. — Ferrocyanure de potassium. Insecti- .cide. Raysaup (L.), 935. — Habrobracon johannsoni. Trouve- LoT{B.), 1022. Voir SARCGOCYSTIS, EPITHELIUM, LEPTOMONAS. INSOLATION. Ricmer rizs (C.) 713, 980. INTESTIN. Mouvements après abla- tion des surrénales. \WERTHEIMER (E.) et Duvizier (E.), 997. — Noyaux de la tunique musculaire de l’appendice. Brires (G.), 787. — Région caudale des Mammifères. ALEZATS (H.) et Peyrox (A.), 150. Voir DIASTASES, TUBERCULOSE. INTOXICATION. Morphine. Lewis (J.-T.), z214. — Oxyde de d'oxygène. FOIE. IODE. Voir MORPHOLOGIE EXPE- RIMENTALE, SANG, THYROIDE. carbone et inhalation Nicroux (M.), 120. Voir K KYSTE DERMOIDE. Je GES et Au- BRIOT, 017. — Kyste chyleux. Moncor (R.) _ SEAUX (L.), 523. ) et JENNES- IT LACTOSE. Voir LAIT. LAIT. Constante moléculaire appro- chée. Bouin (M.), 1080. —— Dyspepsie du lait de Vache chez les . nourrissons. MaRFAx (A. -B.) et Dor- LENCOURT (H.), 295. — JInjections sous-cutanées. (M.), 520. — Lactose urinaire et lactose résorbé. Porcouer (Ch.)et Tapernoux (A.),ror. Voir DIASTASES. LAMINAIRES. Voir ALGUES. LEISHMANIA. Voir TRYPANOSO- MES. LEPTOMONAS. (G.), 220. — Transmission chez des Insectes. Zorra (G.), 155. Voir TRYPANOSOMIASE. LEVURE. Voir POLYNEVRITE. ENS des vitraux. Mercor (E.), » 684. LAURENT Eu phorbes. LorTA LIPOIDES. Voir TUMEURS. LIQUIDE CEPHALO - RACHIDIEN. Voir PLEXUS CHOROIDES. LOGOMOTION. Voir FOURMIS. LUMIERE. Phototropisme des Acti- nies. Corte (J.), 188. — Teneur du sang en agglutinine. Hax- SEN (T.), 1199. Voir DIPHTERIE. ELECTROPHYSIOLOGIE. M MATA. Voir SANG. MAMELLE. Voir LAIT. MANGANESE. Voir DIPHTERIE. MARGHE- Voir RESPIRATION. MATRUGHOT. PortiIEr (P.), 322. MEMBRE. Voir CHRONAXIE, PRES- SION ARTERIELLE. MENINGITE. Rubéole, oreillons et benjoin colloïdal. Bexarp (R.), 712. — Types de Méningocoques. WuLrr(F.), 387, 620,623. Voir TUÜBERGULOSE. MERCURE. Voir SYSTEME NER- VEUX. MESOTHORIUM. Voir FERMENTS. MIGROBIOLOGIE. Technique. — Agolutination et centrifugation. Bec- KERICH (A.) et ENGEL (G.), 105. — Broyage des microbes et substances organiques. GRIMBER : (A.), 636. — Dosage des émulsions bactériennes. Hecxscuer (H.), 378. — Numération des Bacilles vivants d’une émulsion. Hesckscuer (H.), 612. — Régulateurs pour thermostats. Caar- TON (E.), 10. Physiologie. — Agolutination des microbes atténués: Fasry (P.), 237. — Coloration vitale des microbes et lyse. Borez (A.), 568, 583, 585. — Culture homogène du Bacille tuber- culeux. VAUDREMER (A.), 1055. — Distillation des cultures. Rein (M.). 126. — Microbes et production de vitami- nes. Worzman (E.), So. — Modifications biologiques par milieux phéniqués. Fasryx (P.), 884,.886. — Pouvoir microbicide d’essences végé- tales. Morez (A.)et Rocmaix (A.), 867. — Structure des Bactéries. Krromens- TEINS (A.), 787. — Sucres et EL APPELMANS (R.), 725. - 1244 - MOELLE — OUVRAGES Mangpais (S.),48. RANQUE et SENEZ, 997. — Développement dans l’oviducte, MOEBLLE OSSEUSE. Voir TU- WEBER (A.), 415. MEURS. — Indice de réfraction en l’évo- MORPHOLOGIE EXPERIMEN- lution et la division.VLès(F.), 492, 494. TALE. Actions mécaniques et épais- | — Maturation et activation chez les Sa- sissement des racines et des tiges. belles. FAURÉ-FREMIETÉ(E.), 810. BLocu (E.), 954. — Sensibilité aux solvants des graisses — Iode chez les Batraciens. H1RSCHLER chez les Sabelles. FAuRÉ-FREMIET (E.), (J.), 978, 1006. 1251. MUSCLES. Automatisme. ScawarTz | — Sexe. LIENHART (R.), 1086. (A.) et Meyer (P.), 400. — Trophoblaste après rétention chez la — Dinosauriens ornithopodes. VarLois Femme. Trancou-Rainer (M.), 560. (H.-V.), 971. : OISEAUX. Voir POLYNEVRITE, — Fibres atypiques dans la queue des TUMEURS. Tétards et dans les myopathies. Scri- j OLIGODYNAMIE. Voir EAU. BAN (I.-A.), 554. OPHIDIENS. Voir ELECTROPHY- — Myosite typhique. Saprazès (J.\ et SIOLOGIE. ne Pauzar (D.), 1 64. OPHRYOGLENA. Voir INFUSOI- — Vératrine. FontEs (J.), 1191. Voir RES. CHRONAXIE. OREILLE. Organe endolymphatique MÜTILATIONS. Voir AUTOTOMIE. des Sélaciens. PORTMANN (G.), 1070. MYCOSE. Voir HUITRE. — Sac et canal endolymphatiques du MYOPATHIES. Voir MUSCLES. fœtus et de l’enfant. PorTmanx (G.), MYRMECOPHILIE. Voir FOURMIS. 72 -OREILLONS. Voir REACTION DU BENJOIN COLLOIDAL. N ORGANES GENITAUX. Spermathè- que de la reine d’Abeïlle. COURRIER se (R.), 94r. NAGE. Voir RESPIRATION. _ ORGE. Voir GERMINATION. NAUPATHIE. Pozersri (E.). 703, 969. | ORTIE. Voir TUBERCULOSE. NEMATODES. Elevages aseptiques |. OS. Arsenic et développement. VAN DEN d’Anguillules. Guyénor (E.) et Zimmer- Ercxnour (À.), 740. MANN (A.), 283. — Corps vertébral des Mammifères. — Eustrongle géant. Crurea (J.), 532. MUTEL, 521. — Pénétration dans l’organisme.BrumPr | — Fibrome périostique. Po et Au- (E.), 203. BRIOT, D18. — Péribronchite nodulaire du Cheval. | — Greffes embryonnaires. SIMON (R.) et PéranrD (Cn.) et DEscazEAUXx (J.), 4rr. ARON (M.), 943, 1024. NIOBIUM. Voir TRYPANOSO- | — Lésions syphilitiques. Corprær (P.), MIASE. 181. NITRATATION. Voir GELLULE. — Ostéogénèse ct résorption de greffons NOUVEAU-NE. Voir ENFANT. morts. CHRISTOPHE (L.), 271. NUTRITION. Voir EAUX MINE- | — Réparation de la rotule. Damany (P.), RALES. 924. — Vertèbre diaphragmatique. VALLOIS (H.-V.), 974. Voir ALIMENTATION. O OSCILLOGRAPHIE. Voir PRESSION : ARTERIELLE. OUIE. Voir SYSTEME NERVEUX. ŒIL. Affections chroniques et éosino- | OURSIN. Voir ŒUF. philie. Carrère (L.), 803. Mrcmarz | OUVRAGES OFFERTS. Faune de (D) 57228 France, par Paris (P.), 130. — Extirpation et mélanisation. Hrrs- Histoire d’une idée. L'œuvre de Met- CHLER (J.), 978. : chnikoff, par BEsrenKA, 627. — Stroboscopie rétinienne. Prérox (H.), | — La distribution géographique ‘des 300. Voir CŒUR, TUBERCULOSE. | animaux, par Trousssarr (L.), 626. ŒSOPHAGE. Voir REPTILES, TU- | — La forme et le mouvement, par BERCULOSE. Bonn (G.), 38. ŒUF. Chondriome chez les Sabelles. | — Le Bactériophage, son rôle dans !? im- FAURÉ-FREMIET (E.), 986. l munité, por Hereze (F. »°), 894. ins à À OUVRAGES ae mm — Le parasitisme et la symbiose, par Cauzzery (M.), 694. — Notice sur la vieet les travaux d'Emile Bourquelot, par Hérissey et BoucauLr, 1043. — Précis de biochimie, (M:), xr25. — Précis de physiologie microbienne, par ARTHUS, 1126. OVAIRE et utérus. tneER (HA) 666! — Cellules interstitielles. SALAzAR (A.- L.), 6o4. — Corps jaune et maturation des folli- cules. NIezsEn (F.), 614. — Evolution. SazAzAR (A.-L.), 783. — Extraits et tuberculine. Bouveyron (A.), 836. Voir TUMEURS. OXYDASE. Voir DIASTASES. OXYDRIDASE. Voir DIASTASES. OXYGENE. Voir INTOXICATION, TUBERCULOSE. par LAMBLING P PALUDISME. Anophélines du Dane- mark. WesenBEerG-Lunp {C.),:383, 386. PANCREAS. Absence de la médul laïre des surrénales et diabète. Houssay (B.-A.) et Lewis (J.-T.), r2r2. — Cirrhose. Erizane (P.-J.), 959. — Diabète et régimes anhydrocarbonés. CHABANIER de ), LeBent (M.) et LoBo- Oxezz (C.), 2 — Diabète insipide expérimental. Camus (J.) et Roussy (G.), 296. — Diabète phloridzinique et choc hémo- D Joxesco (D.) et Nasra (M.), 540. — Extrait chez un animal diabétique ou normal. Pauresco, 555, 558, 559. — Hyperglycémie expérimentale. LABBÉ (M.), LaBsé (H.) et Nepveux (H.) 3909. Voir DIASTASES. PARATHYROIDES. Ablation et éli- mination Azotée. Biscaarp (A.), HEn- DRIKSEN (V.) et LARSEN (E.-J.), 6o7. — Parathyroïdes, thyroïdes et thymus chez les Mammifères. Dusrin (A.-P.) et GÉRARD (P.), 876. Voir SANG. PARKINSONISME. Voir SYSTEME NERVEUX. PEAU. Aulohémothérapie et dermato- ses. Nicoras (J.), GATÉ (J.) et Dupas- QUIER (D.), 1036. — Désensibilisation d’eczémas siornels. Tzaxck (A.), ro. — Eczéma d’origine tuberculeuse. Mar- BAIS (S.), 338. Voir HYPOPHYSE. PEPSINE. Voir ESTOMAC. profes- em - ————_——_—_—_————————————— — POULS 1245 PEPTONE. Voir -ALBUMINOÏIDES. PERIBRONCHITE. Voir CHEVAL. PEROXYDASE. Voir FERMENTS. PESTE BOVINE. Anaphylaxie. Van SACEGHEM :R.), 1105. — Immunisation et hyperimmunisation. Nicocas (E.) et RinsarD (P.), 82, 166. Van SACEGHEM (R.), 12, 878. — Porc. Nicocas (E.) et Rivsarp (P.), 165. PETROLE. Voir FIEVRE RECUR- RENTE, TRYPANOSOMIASE. PHONATION. Voir SYSTEME NER- VEUX. PHOTOTROPISME. Voir LUMIERE. PIECES ANATOMIQUES. Inclusion dans la gélatine. Brites (G.), 1172. — Cerveau pour l'étude. Josr (A.), 188. PIGMENTS. Crustacés. VERNE (J.), 806. — Mélanine de la Seiche. Turcæini (J.) et LADREYT (F.), 905. PLACENTA. Eléments leucocytaires de la caduque. Boucer et Noez, 456. PLETHYSMOGRAPHIE. Voir PRES- SION ARTERIELLE. PLEXUS CHOROIDES. Calcium du liquide céphalorachidien. Kummer (R.- H.) et Mixxorr (G.), 864. — Cellules. WATRIN (J.), 529. — Coagulation du liquide céphalora- chidien et compression médullaire. GovAERTS (P.), 748. — Ürodèles et Sélaciens. Courin (F.), 627, 699. Voir REACTION DE WEICHBRODT. REACTION DU BENJOIN COLLOIDAL. PNEUMOBACILLE. Bacilles encapsu- lés dans l’urine. MARBAIS (S.), 133. — Bacillus irreversus capsulatus. MaR- BAIS (J.), 93. Voir DIPHTERIE. PNEUMOCOQUE. SacouéPée (E.), 639, 770: PNEUMOGASTRIQUE. Voir SYS- TEME NERVEUX. POISSONS. Leposphilus labrei. Mer- cER (L}), 897. Voir GOCGCIDIES, OREILLE, SANG, SEXE, TESTI- - CULE. POLIOMYELITE. Affinités du virus. Levaprri (C.), 425, 429, NETTER (A.), H28. POLYNEVRITE AVIAIRE. Levure de bière. Penau (H.) et SIMonneT (H.), 198. PORPHYRINURIE. Voir REIN. POTASSIUM. Voir REIN, SANG. POULE. Voir ŒUF, SANG. POULS. Voir PRESSION ARTE- RIELLE. | POUMON. Action cholestérolytique. 1245 et SouLa (L.-C.), 6 ABELous (J.-E.) GUIEYSSE- — Formations lymphoïdes. PELrissier (A.), 641. — Gañgrène et Trichomonas. (J.) ct SImoNIN (P. AO = Injections de Sérum. Maurrac (P.), Pauzar et ServanNTIE (L.), 019. Voir CHIEN, GRIPPE, SYBHILIS, PRESSION ARTERIELLE. Bruits ar- tériels en aval d’une manchette gon- flée. Lrax (C.) et Wezri (H.), 907, 900. — Gapillaroscopie en aval d’une contre- pression pneumatique. LauBry (L.) et Meyer (J.), 175. — Circulation du membre supérieur par l’oscillographie, la pléthysmographie ét la capillaroscopie. LauBry (Cx.), Brocu (S.) et Meyer (J.), 6/9. PañisoT — Contrôle capillaroscopique. FABRE (R.) et Dezmas-MarRsALET (P.), 69. Pa- CHON (V.), 71. — Hypotension par les produits allia- cés. Losper (M.), DEBray et Cuarrey- BERT, 160. — Mesure de la vitesse de propagation de l’onde pulsatile. Lunpssaarp (C.) et BeYErRHoLM (O.), 371. — Pression maxima. ALEXANDRE (R.) et MouziniEer (R.), 920. — Pression minima. Guicraume (A.- C.), 1079. Movüzinier (R.). 68. PAcHoN (V.), 65. Pacron (V.) et Fasre (R.), 1073. — Respiration. (P.), 277, 989. —— Variations de la pression. Mou:E0oT (A) et Petit {P), 78. — Variations pléthysmographiques digi- tales passives. GuiLLaume (A.:C.), 300. — Vaso-motricité de la surrénale à l’a- drénaline. Hazzion (L.), 146. PRESSION OSMOTIQUE. Voir AL- GUES. PSYCHOSES. Voir SYSTEME NER- VEUX. PUNAISES. Voir MIASE. PUS. Sels de calcium antiphlogistiques. BLuM (L.), 1156. BACILLE Mou:ror (A.)’ct Petit TRYPANOSO- Voir PYOCGYANOIDES. PYOCYANIQUE. Q QUINIDINE. Voir GŒUR. QUININE. Voir BACTERIOPHAGE, CŒUR. TUBERCULOSE. POTMON — REIN R RACINE. Voir MORPHOLOGIE EX- PERIMENTALE. RADIOTHERAPIE. Albumines des tu- meurs dans le sérum. Loper (M.). Degray et ToNNeT, 270. — Lymphog granulomatose; NicoLas CT et Favre (M.), 472. — Maladie des rayons. RON (P.), pH RAGE. Affinités du virus. 425, 429. NeTTer (A.), 428. RAISIN. Voir FERMENTS. RATE. Voir EGHINOCGOGCOSE. REACTION DE BORDET-GENGOU. LEVADITI, Voir BACTERIOPHAGE, TRYPA- NOSOMIASE, TUBERCULOSE. REACTION DE BORDET-WASSER- MANN. Forssman (J.), 828. Mazza (S.), 311. Pevre (E.) et Tarsowra (R.), 1079. LES REACTION DE BRUCK. Moucuer (R.), Nirsen (R. van) et WALRAVENS (P.) 5 720; RÉACTION DE HECHT. Warrix (M.), 264. REACTION DE WEICHBRODT. GuILLAIN (G.) et Garmin (Gr), 1438. REACTION DU BENJOIN COLILOI- DAT. Benarn (R.), 219, 712. OReyx et Massras (Cx.), 353. Guizrain (G.), Larocue (G.) et Leonerze (P.), 4, 776 Mazza (S.), Mey (C.) et Nino (F.), 686. RaBEAu (H.), 704. Sorpezzr (A) et TAR5OwLA (R.), - ReNnezLA (E.), 687. 336. Werzc (E.), Durourt (A.) ét Cra- HOVITCH (X.), 479. REACTION DU MASTIC. Mazza (S.), Mey (C.) et Nino (F.), 686. SoRDELLI (A.) et RENNELuA (L.), 685. REDUCTASE. Voir FÉRMENTS. REGENERATION. Voir CIENS. REIN. Physiologie normale et pathologique. — Acide urique du sérum et viscosité du sang. RouzauD èt TaréryY, 962. — Chlorure de sodium et de potassium dans les néphrites hydropigènes. Brum (L.), Auger (E.) et Hausknecur- (R-), 123, 2532, — Diurèse, hypophyse et lésions céré- brales ou cérébelleuses. Houssay (B.- A.) et Huc (E.), 315. Huc (E.), 594. — Elimination des colorants. Couvreur (E.) et Crémenr (H.), 1025. Scauz- MANN (E.) ct Jusrin-BEsaxçon (L.) 774. SCHRUMPEF-PIER-- BATRA- ED 5. REIN — Elimination et digestion. Vrocre (P.- ÉD rrA0" —"Enervation et diurèse hydrique. Prco (O.-M.) et Murta:x (J.-J.), 86. — Extraits et pneumogastrique. RO3ER (H.), 710. — Hyperglycémie et glycosurie. Dante (M.), LaBsé (H.) ét Nerveux (F.),397, 399: — Lactose urinaire. Porcuer (Cu.) et TAPERNOUx (A.), 1017. — Perfusion et diurétiques. Carnot (P.), RarHery (F.) et GÉéranrD (P.), 442. — Sels de calcium diurétiques. Brum (L.), Ausez (E.) et HausxneGhr (R.), 950. : s — UÜricémie. \Wæiz (M.-P.), 816, 818. Urine. — Bacilles encapsulés. 199: à — Porphyrinurie expérimentale. Gryn- FELTT (E.) et LaAronr (R.), 292. La- FONT (R.) et Portes (F.), 293. — Tension superficielle. Dunor (E.) et GERNEz (Cu.), 506. Doumer (Ep.). 177, 1138. Voir ALIMENTATION. PAN- CREAS, FIÈVRE TYPHOIDE, HYPOPHYSE, SUCRES, SURRE- NALES. : REPTILES. OEsophage. {x RESPIRATION. Adrénalone. (En.), 432. _ — Dépense physiologique de la marche et de la nage. Wazrer (A.-D.) et De Decker (G. v 853, 902. Voir NUTRI- TION, PRESSION ARTERIELLE. Margais (S.), WEBER (A.), JAEGER . RHIZOCLONIUM. Voir ALGUES. - RHODIUM. MIASE. RHUMATISME et salicylate de soude intraveineux. GILBERT (A.), Coury (A.) et Béarn (H.), 421. ROTULE. Voir OS, SQUÉLETTE. RUBEOLE. Voir REACTION DU BENJOIN COLLOIDAT.. TRYPANOSO- Voir SABELLES. Voir ŒUF. SALICYLATE. Voir RHUMATISME. SANG Ultra-microscopie. — Plasma citraté. Erizaze (P.-L.), Vr- voLt (D.) et MARTINEZ (F.), 318 — SANG 1241 Chimie. — Ammoniaque. NosrviG (J.), 863. — Azote non protéique. Dezaunay (H.), 860. GrieauT (A.) et Tarérx (J.), 812. — Calcium. Kummer (R.-H.)-et Mixkorr (G.), 863. Mazzocao (P.), 689, 690. Mazzocco et Busros-Moron (R.), 692. —- Chauffage et propriétés oxydantes. Bexorr (A.), 995. — Cholestérine. . ABerous (J.-E.) et Soura (B.-C.), 6: Warrin (M.), 263. — Désalbumination. GuiLLAuMmnN (Cu.- O.), 1043. — Glucose des muscles. HexriQues (V.), Gro. — Glycémie, cirrhose du foie et glyco- surie alimentaire. CHAUFFARD (A.), Bron (P.) et Zi, 305. — Glycémie ‘et hyperglycémie. LaBgé QUE . LABé (H.) et Nepveux (F.). 307, 399 - == nee accouchement et suites de couches. Mazzocco (P.) et Busros-Mo- RON (R.), 692. Ocow (J.), 827. Wa- TRIN (M.), 265. — Hypercalcémie et ol Munoz (ME), 954. — Ingestion de chlorure de calcium. BLUM (L.), Augez (E.) et HaAusknecur (K.), 159. — Pouvoir glycolytique. Maurrac (P.) et SERVANTIE (L.), 1067. — Sodium etpotassium. BLum(E.), Au- BEL (E.) et Hausxnecur (R.), 498. — Urée. Peyre (E.), 335. Chimie physique. Ese (R.) et — Jons hydrogène après ingeslion d’a- cides ou de bases ou parathyroïdec- tomie. E3e (R.) et HenriQues (V.), 389. Viscosité. — Acide urique, cholestérine dans Île sérum et le sang total. RouzauD ct Taréry, 962, 964. Hématies. — Anémie par la saponine. FirkeT (J.), 727 730: à — Formation. HATIEGAN (J.) et Goïa (J.), 569. — Glycériens. Romisu (M.), 894. — Hémoglobine. PRENANT (M.), 9712. — Principe antigénique. Cnopar (F.), TA). Plasma. — Fonction antixénique. Roskan (J.), 9.9 29 ë 1248 SANG — SANG ee 0 Clobuline — Prothrombine des extraits d'organes. ; ë Nozr (PS Arabe — Arsénobenzènes. FLanpiN (Cx.) et Tzanor (A.), 852. - Agglutination. —- Elimination des microbes. DELCOURT- | __ Elimination des microbes. GovAERTS BERNARD (E.), 738. GovAERTS (P.), 745. (P.), 244. : È a — Fonction antixénique. Roskam (J.), À __ Lumière. Hansen (T.), 1199. 269; 735. ; — Séro-agglutination et déviation du = de de saignement. Roskam (J.), complément. CourMonr (P.), 457. 18. : — Numération. Paznrez (Pa.) et Mouzon Hémolyse. (RTE — Sels métalliques. Purpy (H.-A.) et — Régénération et saponine. Firketr | Wazsum (L.-E.), 374. WArBum (L.-E.), LÉO 370. — Sérum antiplaquettique. Zuwz (E.)\ et | — Staphylolysine et globules de Chèvre. . GOVAERTS (P.), 248, 664, (610 ï WazBuM (L.-E.), 1205. L — Substance antagoniste chez Maia Sérum. squinado. CANTAGUzÈNE:(J.), 970. — Action myoclonisante chez les épilep- ne tiques. Pacniez (Pu.), Mouzon (J.) et Deucoeytes et EncoEns TuRPIN, 1040. — Accolement des microbes. Le FÈvRE — Albumines des tumeurs. Loper (M.), DE Arkic (M.), 671, 673, 675. Degray et TONNET. 270. — Bacilles tuberculeux.Va5Lrano (M.-S.), — Anaphylaxie et alexine. ARLoINs (F.) 1190. ë et LANSERON (L.), 95. - — Choc hémoclasique et glycosurie — Chloroforme sur sérum inactif. Nor phloridzinique. Jonesco (D.) et Nasra (P.), 268. (M.), 540. — Défense antiplacentaire. Boucer et No, 456. —— Fosinophilie des affections oculaires. CaRRÈRE (L.), 803. Micxaiz (D.), 571. 2 — EFosinophilie hémoclasique. SCHIFF (B.), do. — Gardénal et hémoclasie digestive des — Peste bovine. Nicozas (E.) et Rin- épileptiques. PacniEz (PH.), 846. Saw- JARD (P.), 1 TENOISE (D.) et Tinez (J.), 844. ! — Cinèses et sors après injection. — Photolabilité du complément. Luxp- | — Ingestion d’iode chez le nourrisson. | | | | Dustin (A.-P.), 25, 260. — Dialysats équilibrés. MesTREzAT (W.) et Lepezt (S.), 55, 8r. — Formol gélification et solutions col- loïdales. GATÉ et Papacosras, 1029. Papacosras et GATÉ, 869. - BERG (E.-G.), 798. DorzencourtT (H.), Banu (G.) et Pay- — Sensibilisatrice due au Streptocoque. CHÈRE (A.), 304. Broco-Rousseu, Forceor et URBAN, | — Mitoses des cellules lymphoïdes. 629 ELLERMANN (V.), 751. — Sérum antiplaqueltique et anaphy- ! — Pouvoir tryptique après fixation. laxie sérique. Zunz (E.) et GovaERTs RecarD (G.-L.), 1144. Fressin:Er(N.), (P.), 664. 11/45. — Sérum antiplaquettique et microbes | — Variations ct actions nerveuses, dans la circulation. Govarrts (P.), GARRELON (L.), et Sanrenoise (D), 667. 903, Pazniez (Px..), 766. _— (di ) et — Sérum antiplaquettique et sérum HÉHENCSE (D.), 715. traité De l’agar. Zuxz (E.) et Goy AERTS (P.), 24 Sérothérapie. D — R: ee lipocholestérinique chez ‘es : —_ Chancre mou. REENSTIERNA (J.), 830. cancéreux. Loper, DEBrAY et TONNET | __ Diphtérie. BE (V.), 1189, 1192. Sor- (I) 42S, DELLI (A.), 314. : | — Injections intrapuimonaires de sérum. Coagulation. ne (P.), Pauzar et SERVANTIE — Arsénobenzènes. FLanpix (Cn.), et ? (L.), 9 | Tzancr (A.), 852. | __ Sels AT antiloxine diphté- : — Choc anaphylactique. De Waëe (H., | rique et agglutinine co!i. WALBUM » 234. (L.-E.); 707: Ga — Cytozyme ct phosphatides. Zuxz (E.) | — Sérum anti-venimeux. foussay (B:- ct La BARRE (J.), 1107. A.) et NE3R&TE (J.), 999, 1002. A RL SANG — SYNCAINE 1249 Autohémothérapie. — Nicoras (J.), GATÉ (J.), et Dupas- QUIER (D.), 1036. Leucémie. — Poules. ELLERMANN (V.), 381. Tissu hémolymphatique. — Corpuscules de Vater-Pacini dans les ganglions. Coin (R.), 513. — Ganglions lymphatiques du Dauphin. Rerterer (Eo.) et Neuvizze (H.), 328. — Poumon lymphoïde. Guieysse-PEL- LISSIER (A.), G4r. Parasitolo gie. — Hemogrégarine D npiour BEz- COUR (. E 837. — Sarcocystis du Bœuf. SERGENT (En.). ho8. Voir ANAPHYLAXIE. SANGLIER. Voir TESTICGULE. SAPONINE. Voir SANG. SARGOGYSTIS. Voir SANG. SAURIENS. Voir ELEGTROPHYSIO- LOGIE. SAVONS. Substances insaponifiables des tissus. LEMELAND QE ), 839. Voir ALBUMINOIDES. SGHISTOSOMUM. TREMA- TODES. SCORBUT. Voir ALIMENTATION. SECRETIONS et adrénalone. JAEGER (E.), 432. SEIGHE. Voir PIGMENTS. SELACIENS. Voir OREILLE, PLEXUS CHOROIDES. SELLES. Voir ENFANT. SELS DE TERRES RARES. Voir TRYPANOSOMIASES. Voir SELS METALLIQUES. Voir SANG. SERPENTS. Voir VENINS. SEXE. Anguillules parasites. (E.), 149. — Caractères secondaires chez le Coq. Micosevic (B.-D.), 89. Portier (P.) et Rorraays (R. DE), 444. Caractères secondaires des ciens Urodèles. Aron (M.), 482. — Caractères secondaires des Poissons. Courrier (R.), 486. — Caractères secondaires et castration. _ Liscaürz, Orrow et Wacxer, 630. — Rajeunissement. Hanar (A. ÿ 698. SODIUM. Voir REIN. SPIROCHETES. Bouche et voies respi- ratoires. Vioe (H.), 695. — Bronchite sanglante à fuso-Spiro- chètes de Vincent. Rogserr (L.), 230, 200 BrumMPT Batra- — Polyarthrite alvéolo dentaire. CAvaLIE et ManpouLz, 1068. SPIROGHETOSE spontanée du Lapin. Levapiri, MARIE et Isaïcu, 51, SPORES. Voir CHARBON. SQUELETTE. Disques intervertébraux, Rouvière (H.), 156. Voir OS. STAPHYLOCGOQUE. Staphylolysine et sels métalliques. WazBum(L.-E.), 376, 1209. Voir BACTERIOPHAGE. STEAPSINE. Voir TUBERCULOSE. STEREOTROPISME. Corre (J.), 185, STOVAINE. Voir ANESTHESIQUES. STREPTOCOQUE. Voir SANG. - STROBOSCGOPIE. Voir ŒIL. STRYGHNINE. Voir GONVUL.- SIONS. SUGRES. Cations dans la glycolyse al- caline. SLosse (A.), 1113. — Dosage du glucose. ETIENNE (G.) et VÉRAIN (M), “080. Poconovski (M.) et Duuor (E.), 5or. Voir LAIT, MIGRO- BIOLOGIE, PANCREAS, REIN, SANG, SURRENALES. : SULFONAL. Voir FOIE,REIN. SURRENALES et hypophyse. Houssay (B.-A.), 35. — Ablation et mouvements de l'intestin, WERTHEIMER (E.) et Duvirrer (E.), 997- —— Ablation et toxiques. Lewis (J:-T.), 685. — Adrénaline, acides et toxines bacté- riennes. TAWARA (S.), 4or. — Adrénaline et hypercalcémie, Muxoz (J.-M), 954. — Adrénaline et réaction à la tubercu- line. Bouveyron (A.), 834. — Adrénalone. JEaAcer (E.), 432, gro. — Azote urinaire ct adrénaline. BREL (007 — Crapauds acapsulés et toxiques. Giusrr (L.), 312. —— Destruction. Grusri (L.), 30. — Excitation splanchnique, vaso-cons- triction et adrénalino-sécrétion. Tour- NADE (A.) et CHABRoL (M.), 6517. — Extirpalion de la partie médullaire, Houssay (B.-A.)et Lewis (J.-T.), 1209, HO LO TO — Glycosurie adrénalinique. BARDIER (E.), Leczerc (P.) et SrinLuunxes (A), 12817 — Intoxication par la morphine. Lewis (J.-T.), 1214. ji — Réaction vasomotrice à l’adrénaline. Hazzron (L.), 146. — Transport de l’adrénaline. REBELLO (S.) et PererraA (M. pe M.-B.), 1165, 1166. SYNCAINE. Voir ANESTHESIQUES. 1250 SYSTÈME NERVEUX — THYROIDE SYSTEME NERVEUX. b. €. c — Acides gras des plaques corticales de la démence sénile. LAISNEL-LAVASTINE (L.) et Tec (J.)#847. — D pathologie dutabes.SaBrazès (J.), 74 — Gigantoty tose cérébralesénile. Minea (I.),572. Physiologie normale et pathologique. —— Ammoniaque du sang dans les psychoses, Noervrs (J.), 616. — Aphasie motrice et sensorielle. Norca, 5e Die — Atropine et choc chloroformique, GARRELON (L.), LeLeu (A.) et Taurr- - LANT (R.), 1013. — Attention au cours d’ excitations pé- riodiques rythmées. Dopez (P.), ro61. : — Automatisme. Scawartz (AÀ.) et Meyer (P.), 490. — Cervelet et phonation. Norca, 550. — Effets vaso-constricteurs et adr énalino- sécréteurs de l’excitation splanchnique. Tournape (A.) et CHaBroL (M.), 657. — Epilepsie et anomalies du raétabo- lisme. Noervic (J.), 365. — Excitabilité du splanchnique. Wer- THEIMER (E.) et Duviczier (E.), 997. — Excitation du splanchnique. Grey (E.) et Quinouaun (A.), 1045. — Lésions cérébrales et cérébelleuses et diurèse. Hua (E.), 594. — Mercure. CLÉMENT (H.). 855. — Parkinsonisme. Marinesco (G.) et PRascanu, 546. — Pneumogastrique. GARRELON (L.), Leceu (A.) et THuILLANT (R.), 10135. Giusri (L.) et Houssay (B.-A.), 29. Kreis (Tu.), 114. Rocer (H.), 710. — Réaction émotive normale. WALLER (A.-D.), 340. — Variations de la formule leucocytaire, Pacniez (Pu.), 966. Te (J.) et San- TENOISE (D.), 715. GARRELON (L.) et SANTENOISE (D.), 903. Voir ANES- THESIQUES,ENCGEPHALITE, ES- TOMAC, SYPHILIS, TOUCHER, VACCINE. SYSTEME SYMPATHIQUE. Caféine. Barnier (E.), Lecrerc (P.) et Sric- LMUNKËS (A.), 281. FrepericQ (H.) et Descamps (A.), 15 — Vagotonie. Kreis (Tu.), 114. SYPHILIS. Hérédité expérimentale, Levaprrr, Marre et Isaïcu, 342. — Pneumonies syphilitiques. EzizALDE (P.-L), 958. — Sérum contre le chancre mou. R£ENs- TIERNA (J.), 830. | | — Squelette. Corbier (P.), 187. — Tabes. Sasrazës (J.), 74. Voir RE- ACTION DE BORDET-WASSER- MANN, REACTION DE WEICH- BRODT, REACTION DU BEN- JOIN COLLOIDAL. T TEMPÉRATURE. Voir FOURMIS. TENSION SUPERFICIELLE. Voir REIN. TERATOLOGIE. Tétard de et. bicéphale. LéBépinsky (N.-G.), 591. TESTICULE. Castration partielle. Exps- cHUTZ (A.), Orrow (B.) et WaAcner (Cu.), 42, 86, 88. — Glande interstitielle des Courrier (R.), 939. — Glande interstitielle: embryonnaire. ArON (M.), 107. — Ligature du canal déférent et des vaisseaux. RETTERER (Ep.) et Voro- NOFF (S.), 193. Poissons. — Sécrétion épididymaire. Benort (J.) 946. — Spermatozoïde MIEU (M.), 896. ï — Structure des canalicules sémini- pares. Boroca (V.) et Goznner (J.), 586. — Tissu de soutien de la glande inters- titielle du Sanglier et du Verrat. Lacosre (A.), 66. Voir GOQ, THY- ROIDE. TETANOS. Toxine. ALLANDER (B.), 1187. THERMOGENESE. Bleu de méthy- lène. Heymans (C.) et Marre (E.), 147. THYMUS, parathyroïde et thyroïde chez les Mammifères, Dusxin (A.-P.) et GÉRARD (P.), 876. — Caryorhexis. Dustin (A.-P.), 1103. — Cinèses et pycnose après injection de sérum. Dustin (A.-P.), 23, 25, 260. THYROIDE, parathyroïdes et thymus chez les Mammifères. Dusrin (A.-P.) et GÉRARD (P.), 870. — Ablation chez les Bovins. Hus (E.), 053. us bts et élimination azotée. Brs- GAARD (À.), HenpriKsen (V.) et LARSEN (E.-J.), Go du Chétoptère. Ro- — Ablation je Loxicité de l’iode. JeNSEN (G.-0.), 397. — Ablation, sensibilité aux toxines et anticorps. Houssay (B.-A.) et Sor- DELLI (A.), 677, 1220. OLevens (J.), 659. — Éou du Do neuf et sensibilisé. Demoor (J.), 235. Dernex (K.-G.) et PT € CE TT THYROIDE — VUE oi am ee __ Ingestion et glande germinalive. Courrier (R.), 484. Voir FOIE. TIGE. Voir MORPHOLOGIE EXPE- RIMENTALE. TISSU ELASTIQUE. Voir UTERUS. TORTUE. Voir ELECTROPHYSIO- - LOGIE. TOUCHER. Corpuscules de Vater- Pacini. Coin (R.), 511, 513. — Corpuscules tactiles. MariNesco (G.), 542. TOXINE. Voir DIPHTERIE, ESTO- MAC, SURRENALES, TETANOS, THYROIDE. TOXOPLASMOSE. Voir CHIEN. TRACHEE. Voir SPIROCHETES. TREMATODES. Schistosomum hæma- fobium. BerrencourT (A.), Bon:Es (J.) et SEABRA (A. DE), 1160. TRICHOMONAS. Voir POUMONS. TRYPANOSOMIASE et pétrole. Van SACESHEM (R.), 11. — Chimiothérapie. Frouin (A.) et Guiz- LAUMIE (M.), 446. Navarro (A.), 976. SazerAC (R.) et Levaprri (C.) 43. — Dourine et réaction de Bordet-Gen- sou. BesseMans (A.), 256, 889. — Formes leishmaniennes et leptomona- diennes chez les Punaises de Chauves- Souris. SERGENT (Er. et Ep.), 413. TUBERCULOSE oculaire et déviation du complément. CarrèRe (L.), 696. — Anticorps et injections sous-cutanées d'oxygène. Armanp-DeciLce (P.), Hirre- MAND et LESsroQuoY, 307. — Auto-digestion des crachats. FAVRE (M.) et Devuns (J.), 858. — Caractères sexuels secondaires chez le Coq. Miosevic (B.-D.), 89. — Culture rapide du Bacille. VAUDREMER | | —_ Extraits d'hypophyse. Houssay(B.-A.), (A-), rob5. — Diverticules de l’œsophage du Bœuf. KraGa (J.), 369, 795. — Diverticulite intestinale. Vasizru (T.) et Rorx, 588. — Eczéma. Marpais (S.), 338. —— Ortie.PerriN(M.)et Rémy(A.),526,527. — Réactions leucocytaires. VAGLIANO (M.-S.), 1130. — Séro-agglutination et déviation du complément. Courmonr (P.), 457. — Séro-diagnostic. Massras (Cu), 356. — Syndrome de Froin. Creyx et Massras (C.), 353. — Tuberculine, adrénaline, quinine et produits ovariens. BouveyroN (A.), 834, 830. < — Vaccin à l’huile et stéapsine anti- huile. MarBais (S.), 288. TUMEURS.Albumines.Losper, DEBRAY et ToNNET, 270. | | _ mr + Carbures dans les tissus. FAURÉ- Fnemier (E.), 638. Poricarn (A.) et Macon (L.), 475. — Lipoïdes. SokoLorr (B.), 820. — Métaplasie médullaire. Vasrciu (T.), 579 . — Métastases ovariennes rhabdomyo- mateuses. PEyron (A.), 655. — Rapport lipocholestérinique du sé- rum. LoPer, DeBray et Tonnet (J.), h23. — Tumeurs des végétaux. Durrenoy (J.), 1009. Le) URICEMIE. Voir FOIE, REIN. URINE. Voir REIN. URODELES. Voir PLEXUS CHO- ROIDES. UTERUS. Altérations du tissu élastique. ANGIAES (J.-H.-C. DE), 599. — Muqueuse et grossesse tubaire. TRan- cou-Rainer (M.), 561. Voir ŒUF, OVAIRE. - V VACCIN. Voir TUBERCULOSE. VACOINE. Affinités du virus. Leva- VADITI, 425, 429. NETTER (A.), 428. : Levaniri (C.), Harvier (P.) et Nico- LAU (S.), 349. VACCINOTHERAPIE. Dysenterie ba- cillaire. VincenT (H.), 965. Voir PESTE BOVINE. VAISSEAUX. Adrénaline et vasocons- triction. JAEGER (E.), 452. 39. — Réactions après injections de peptone à l’aide d’un complexe colorant. GAu- TRELET (J.), 919. VASO-MOTRICITE. Voir SURRE- NALES, SYSTEME NERVEUX, VAISSEAUX. VENINS. Neutralisation. Houssay (B.-A.) et NeGReTE (J.), 999. VERATRINE. Voir MUSCLES. VERRAT. Voir TESTICULE. VESICULES SEMINALES. WerTHEr- Mer (E.) et Dugors (Cx.), 504. VESSIE. Bilharziose. Berrencourr (A.), Borces (J). et SeABRA (A. DE), 785. VIANDES. Voir CHAMPIGNONS. VIEILLARD. Tabes. SABrazs (J.), 74. VITAMINES. Voir ALIMENTATION, MICROBIOLOGIE. VUE. Voir SYSTEME NERVEUX. JOHN © MINS BRUN ET © NII DRE EM BEN HIT OP, JECTION CLIN Stychno-Phospharsinée - Glycérophosphate de soude O gr. 10 Irj cor Clin Cacodylate de soude .. .... O0 gr.05 Sulfate de strychnine...... 4/2milligr. par Boîtes de centimètre || 6et 12 ampoules ou n° 796 Sulfate de strychnine ...... 4 milligr. cube. DEC Ce #12 — —— A - L'INJECTION CLIN STRYCHNO-PHOSPHARSINÉE réunit à doses thérapeu- tiques le phosphore, l’arsenic organique et la strychnine. Elle assure réellement, , grâce à sa composition rationnelle et constante, la médication basée sur ces trois agents thérapeutiques. Elle doit toujours être employee de préférence aux associations de glycérophosphate de soude et cacodylate de strychnine qui ne contiennent qu'une quantité infinitésimale d'acide cacodyiique et ne doivent pas être compiées comme arsenicales. Tonique général du Système nerveux, _ reconstiluant, antianémique. . GOUTTES CLIN STRYCHNO-PHOSPHARSINÉES réalisent la même médication par voie digestive. < S ë ; à tous médicaments pour: injections hypodermiques La nomenciatuve de nos préparations hypodermiques comprend la généralité des médica- ments injectahles. Nous exécutons en outre toutes les formules qui nous sont confiées. Nous rappelons que les LABORATOIRES CLIN qui, depuis l’origine de la médication hypodermique, préparent les médicaments en tubes stérilisés, ont l'expérience la plus longue et la plus complète des diverses techniques que supposent l'établissement des solu- tions et leur: division en ampoules (vérification de pureté, desage. isotouisation, stérilisation), SERUM FIGIELS Sérum de HAYEM, de FLEIG, de CHÉRON, de CROCOQ, Sérum quininé, ec. - _ Ampoules de 50, 125, 250, 500 ce. pour injections massives Les Sérums artificiels (eau physiologique, sérums de Havem) sont délivrés dans des ampoules qu'un dispositif particulier permet de suspendre à la hauteur voulue pour obtenir le passage du liquide dans les tissus par le seul fait de la pesunteur. Nous préparons dans la sérle des solutions pour: injections wiassives. les diverses formules de sérums du D’ Charles FLEIG, sérums achlorurés glucosés iso et bypertoniques. dont les ” indications sont celles de la solution salée, avec des avantares notables sur cette dernière, - Tous nos’sérums sont préparés avec une eau fratchement ‘tistillée. pratiquement privée de gaz carbonique, exempte de matières organiques et stérilisée le jour même de sa prépara- tion. (Envoi sur demande de lu Notice spévialc), : , LYRES STÉR ILISÉS à tous médicaments (formules usuelles : Solutions aqueuses et huileuses) Ma -Fläcons-Ampoules-Compte-goutres de 10 ec. FL Ces. collyres préparés avec tout le soin voulu au point de vue du dosage et de la … stérilisation sont euf-rmés dans des ampoules comptes-gouttes calibr'ées. 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