COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES • DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. tô tf\^.2. w-»M*tfm»*#e IMPRIMERIE DE BACHELIER , rue du Jardinet, ia. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PUBLIES CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE Cu Dâle Du, *3 àuliïe*, <835 PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME DEUXIÈME. PREMIER SEMESTRE «836. PARIS. BACHELIER, IMPRIMEUR-LIBRAIRE QUAI DES ÀUGUSTINS, N° 55. 1836 :ft'oS c.l • jTTsfaifaae aaji [loii 0 1 fl / <1 COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 4 JANVIER 1836. PRÉSIDENCE DE M. Ch. DUPIN. CORRESPONDANCE. M. de Fincens appelle l'attention de l'Académie sur la direction singu- lière suivant laquelle le froid s'est propagé en France cette année. Tout le monde, en effet, a pu lire dans les journaux qu'il gelait fortement à Marseille, à Nîmes , à Toulouse, etc., à une époque où Paris jouissait au contraire d'une température assez élevée. M. Leroy d'Étiolles adresse un paquet cacheté qui sera conservé aux archives , sur les fistules vagino-vêsicales. M. Henry dépose des papiers de sûreté qu'on remettra , suivant son désir, à la commission déjà chargée de faire un rapport sur cet objet. M. Scipion Pinel présente, pour prendre date, les trente premières feuilles déjà imprimées d'un ouvrage qui paraîtra bientôt, intitulé : Traité complet du régime sanitaire des Aliénés , ou Manuel des établisse- ments qui leur sont consacrés. M. Jules Rénaux, inventeur d'un procédé particulier de filtrage pour les eaux de rivière , en envoie la description, afin que la commission qui est G. R. i836. lre Partie. I * ( o chargée d'examiner la méthode de M. Cordier puisse prononcer, sur leur identité ou sur leur dissemblance. M. Rénaux annonce que son appareil est décrit dans la soumission qu'il a déposée , en juillet , à la mairie de Bordeaux. M. Julia Fontenelle demande qu'un mémoire manuscrit qu'il avait pré- senté sur les établissements mortuaires d'Allemagne , soit renvoyé , comme son ouvrage imprimé Sur l'incertitude des signes de la Mort, à la com- mission de médecine des prix Montyon. Il sera fait droit à cette réclama- tion. M. Duchault transmet un supplément à un ouvrage déjà présenté par lui , intitulé : Lettres d'un Médecin à un de ses Amis. bibliographie. Collection de livres tube tains et mongols , donnée à la Bibliothèque de l'Institut , par M. le baron Schilling de Canstad. Nous accomplissons un devoir en insérant ici textuellement, la lettre par laquelle M. le baron Schilling annonce qu'il va enrichir la bibliothèque de l'Institut , d'une collection très rare et très précieuse d'ouvrages et de manuscrits recueillis à grands frais sur les frontières de la Chine. « Occupé depuis longues années de l'étude des langues et des doctrines des peuples de l'Asie orientale , tous mes efforts ont constamment tendu à en faciliter et à en répandre la connaissance. C'est animé de ce désir , que je vous prie d'offrir en mon nom à l'Institut, pour être déposée dans sa bibliothèque, une collection d'ouvrages tûbetains et mongols, que j'ai formée en i83o et 1 83 1 , pendant un voyage à la frontière chinoise. Les cinq caisses qui la renferment sont en ce moment à Bonn , et je vais donner des ordres pour qu'elles vous soient expédiées dans le plus bref délai. » Vous trouverez ci-joint un catalogue détaillé , mais dont la traduction française se ressent de la précipitation avec laquelle il a été rédigé. Il contient cent treize numéros , et plusieurs d'entre eux comprennent un assez grand nombre de traités séparés et plus ou moins considérables. Parmi ces ouvrages , on doit remarquer surtout la grande compilation métaphysique contenue dans les volumes numérotés depuis i jusqu'à 16 , plusieurs dictionnaires polyglottes; un traité en cinq langues, divers ouvrages d'astronomie, de médecine, de cosmologie, sans parler d'un grand nombre de traités religieux et philosophiques , dont l'ensemble ' * (3) renferme ce qu'il y a de plus intéressant à connaître pour le fond des doctrines bouddhiques; ouvrages enfin que, dans le pays même, il est impossible de se procurer à prix d'argent, et dont les Anglais , malgré leur puissance dans l'Inde , n'ont pu se procurer des copies. Ces ouvrages ne sont pas moins précieux pour l'importance des matières dont ils traitent, que par l'intérêt que doivent inspirer les productions de l'esprit, chez des peuples que l'on connaît si peu et que l'on juge si mal. » C'est dans votre bibliothèque que j'ai pensé que ces ouvrages pou- vaient être le plus utilement placés, parce que c'est là qu'ils doivent être le mieux appréciés et consultés avec le plus de fruit. Cet établissement , quoique non public, est ouvert par le fait, pendant le cours entier de l'année, à tous les hommes qui se livrent assidûment à l'étude des parties les plus sérieuses et les plus élevées des sciences et des lettres, et constitue ainsi une sorte de rendez-vous pour tous ceux qui se sont fait en Europe un nom par leurs travaux littéraires. » Je suis lié depuis long-temps avec une des personnes qui sont attachées à cette bibliothèque ; elle se consacre particulièrement à conserver les doc- trines qu'elle a recueillies dans ses rapports intimes avec des hommes enlevés trop tôt aux lettres orientales , en sorte que ses goûts , la nature de ses études et ses travaux antérieurs la mettent tout-à-fait à même de donner ses soins à une collection de ce genre et de s'en occuper utilement. Si le don que j'en fais pouvait ainsi profiter à la fois à un homme que j'estime et à une étude qui m'intéresse , j'aurais un double titre pour me féliciter de vous l'avoir offerte , et les relations que j'ai conservées dans le pays me permettraient , je l'espère , de l'augmenter encore. » Veuillez , messieurs , communiquer le contenu de cette lettre aux différentes classes de l'Institut , et permettez-moi de vous offrir les assu- rances de la haute considération avec laquelle j'ai l'honneur d'être , etc. géologie. — Détermination de plusieurs groupes d'époques différentes, dans ce qu'on nomme vulgairement terrains primitifs et terrains de transition inférieurs aux terrains houillers, par M. A. Rivière. Nous allons indiquer les huit groupes que M. Rivière considère comme des terrains très distincts. L'auteur les donne pour prendre date seule- ment. La publication de ses travaux sur l'ouest de la France fera, dit-il, connaître les observations et la méthode qui l'ont conduit à ces résultats. i.. (4) « Le premier terrain est formé uniquement de granité non stratifié. » Le second de granité sensiblement stratifié et passant au gneiss quarzeux , ou de granité intercalé dans le gneiss et de gneiss se rappro- chant du granité par divers caractères. » Le troisième de gneiss moins cristallin , plus schistoïde que le pré- cédent, souvent grenatifère et se rapprochant du mica-schiste, et de mica- schiste semi-compacte. » Le quatrième de mica-schiste moins compacte, se rapprochant du talc -schiste ou du chlorito- schiste, de hyalomicte, de quarzite, etc. » Le cinquième de protogines, stéa- schistes passant à la protogine, d'anagénite, de porphyre quarzifère, d'eurite, de diorite, d'amphibolite, de pétro-silex schistoïde et stratifié , etc. » Le sixième de talc-schistes passant au phyllade, de phyllade , de schiste alumineux , de quarzite, de quarz graphitifère, de phtanite, etc. » Le septième de talc -schistes, phyllades, ardoises fossilifères, etc. » Le huitième de poudingues, quarzites, etc. » Je n'ai trouvé nulle part le calcaire saccharoïde contemporain des trojs premiers groupes. » chirurgie — Note sur les frères Siamois, par M. Coste. La question de savoir si les frères Siamois pourraient être désunis, a été examinée en Amérique et en Angleterre par des chirurgiens très habiles. Si nous sommes bien informés, on s'est presque unanimement prononcé pour la négative. M. Coste, au contraire, croit que l'opération présente- rait les plus grandes chances de succès. Nous ne pouvons donc guère nous dispenser de donner à cette opinion tous les développements que l'auteur a jugés nécessaires. « Est-il possible de déterminer l'époque de la vie intra-utérine à laquelle les frères Siamois se sont réunis et d'apprécier leur mode de réunion ? » Un pédicule étroit, s'étendant depuis l'extrémité inférieure de l'ap- pendice xiphoïde du sternum jusqu'au point où, dans l'état normal, se trouve l'ombilic, indique que l'abdomen était encore ouvert lorsque les frères Siamois se sont réunis. Or, si de l'épaisseur actuelle de ce pédicule on pouvait déduire le degré d'évasement de l'ombilic au moment de l'adhé- rence, et si par le degré d'évasement de l'ombilic il était possible de dé- terminer l'âge d'un embryon , les deux problèmes seraient résolus à la fois; ( 5) car le degré d'évasement de l'ombilic , en nous apprenant l'époque de la vie intra-utérine à laquelle les deux frères ont dû se confondre , nous ferait aussi connaître si les viscères sont restés libres dans la cavité abdominale de chaque individu, et si par conséquent une opération peut être prati- quée avec succès. » L'embryon humain, comme celui des mammifères, affecte dans les diverses phases de son développement, des formes successives dont chacune est en rapport avec une époque déterminée de la grossesse. Ainsi, du dou- zième au treizième jour, il est à peu près droit, ou ne présente qu'une lé- gère courbure dorsale ; mais vers le vingtième ou vingt-cinquième jour, la courbure dorsale augmente sensiblement, de manière à projeter la face ventrale en avant; la tête se courbe sur la poitrine, le bassin se replie en arrière, et il prend alors la forme d'un S italique. Enfin, du vingt-cinquième au trentième jour environ, sa courbure dorsale s'efface, la tête et le bassin s'inclinent en avant, et il tend à prendre la forme de la lettre C, pour se redresser plus tard ; mais il me suffit de signaler ici les trois modifications dont je viens de parler, parce qu'elles coïncident avec le degré d'évase- ment de l'ouverture ombilicale. o Lorsque l'embryon est à peu près droit, c'est-à-dire vers le douzième ou quinzième jour, l'ouverture ombilicale s'étend depuis la symphise du pubis jusque au-dessous du col , et si l'adhérence avait lieu à cette époque, le pédicule de réunion serait énorme, et les viscères en voie de forma- tion se confondraient. Mais ce ne peut être le cas des frères Siamois, dont le pédicule de réunion ne s'étend que de l'extrémité inférieure de l'appen- dice xiphoïde du sternum , jusqu'au point où se trouve l'ombilic dans l'état normal. a Lorsque l'embryon affecte la forme de l'S italique, c'est-à-dire du ving- tième au vingt-cinquième jour, l'ouverture ombilicale s'étend depuis l'ex- trémité inférieure du sternum jusque au-dessous du point qu'occupe la cicatrice ombilicale dans l'état normal, et à cette époque les intestins, le foie , la veine ombilicale sont encore assez à découvert pour qu'une adhé- rence entre ces parties soit inévitable. Mais, par la raison que je viens d'in- diquer, ce n'est pas encore le cas des frères Siamois. » Enfin, lorsque l'embryon tend à perdre la forme de YS italique pour prendre celle de la lettre C, c'est-à-dire du vingt-cinquième au trentième jour environ, l'ouverture ombilicale excessivement rétréciese réduit à une fente transversale dont le bord supérieur libre renferme dans son épaisseur l'appendice xiphoïde , ou du moins ce qui le représente, et dont le bord (6) inférieur se continue avec le cordon ombilical. A cette époque, la veine ombilicale et tous les viscères sont protégés par la paroi du ventre qui est sur le point de se fermer complètement; le foie seul se présente der- rière l'ouverture ombilicale. Mais si l'on réfléchit , d'une part, à l'extrême petitesse de cette ouverture, et de l'autre, à l'épaisseur assez considérable des parois abdominales , on concevra facilement que, dans un cas de cette espèce, la fusion entre deux embryons ne saurait s'étendre au-delà des limites de la couche musculaire , et que la partie commune ne pourrait former entre les deux péritoines libres, ou réunis par une bride sans im- portance , qu'une espèce de médiastin dans la partie supérieure duquel les appendices xiphoïdes seraient placés bout à bout, pendant qu'à sa partie inférieure la cicatrice unique résultant de la fusion des cordons ombilicaux, existerait à la même hauteur que l'ombilic normal, comme cela avait lieu chez les frères Siamois avant que leur pédicule de réunion eût subi des ti- raillements. » Je conclus de ce qui précède : i° que les frères Siamois n'ont dû se réunir que dans les derniers jours du premier mois de la grossesse, et que par conséquent ils n'avaient point encore tout-à-fait deux lignes de long; a° que leurs viscères sont libres de toute adhérence, et qu'une opération pratiquée dans le but de les désunir présente les plus grandes chances de succès. » météorologie. — Tableau des observations météorologiques faites en 1 83 1 , à Perth, sur la rivière des Cygnes, côte occidentale de la Nouvelle- Hollande ; par M. Milligan. En réduisant les observations en degrés du thermomètre centigrade, nous avons cru apercevoir de grandes irrégularités dans les chiffres. Avant de rien publier sur cet objet, il nous semble donc convenable d'attendre les éclaircissemens que nous avons le projet de demander à M. Milligan, et qu'il aura, sans doute, la complaisance de nous donner. physique du globe. — Puits artésien de la Ville - aux - Dames , près de Tours. M. Arago fait part à l'Académie des résultats que M. Degousée vient de lui communiquer, concernant les produits d'un puits artésien que cet ingénieur a creusé à la Ville-aux-Dames. ( 7) Le forage est descendu à io5m,3 (355p). Le a janvier, le tuyau d'ascension dégorgeait à la surface du sol plus de 5ooo litres ou plus de 5m cubes d'eau par minute; ce qui correspond à plus de 7200m cubes ou à plus de 36o pouces de fontainier en 24 heures. L'eau du puits artésien de la Ville-aux-Dames, est destinée à mettre en mouvement les trois tournants d'un moulin à farine. physique. — Effets présumés de l'Endosmose. M. Jobard, de Bruxelles, pense que l'endosmose est la cause qui, après la pluie , fait éclater les cerises , les prunes et d'autres fruits. L'eau de la pluie, suivant lui, passe par endosmose au travers de la peau du fruit et va augmenter le volume du liquide sucré contenu dans la pulpe (1). M. Jobard croit aussi que c'est à cause de l'eau introduite par endosmose que les bois secs se fendent (2). « J'ai utilisé, dit encore M. Jobard, la découverte de M. Dutrochet pour faire élever dans un tube , l'huile placée sur de l'eau sucrée. Elle est donc susceptible de faire une lampe économique parfaitement régulière , si l'on multiplie assez les surfaces endosmotiques. » (3) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. \stronomie. — Mémoire sur la détermination des longitudes , par M. Salva. (Commissaires, MM. Bouvard, Mathieu, Damoiseau.) chirurgie. — Mémoire sur la guérison des pieds -bots , par M. Duval. (Commissaires, MM. Magendie, Serres, Roux.) M. Duval annonce, dans ce mémoire, qu'il vient d'obtenir la guérison de trois pieds-bots excessivement difformes, au moyen de la section du (1) M. Dutrochet adopte cette explication. (2) M. Dutrochet oppose à la théorie de M. Jobard , ce fait connu de tout le inonde , que c'est pendant leur dessèchement que les bois se fendent. (3) M. Dutrochet fait remarquer que l'endosmose ne se manifeste qu'entre deux liqui- des miscibles. Ainsi la cause de l'ascension de l'huile , dans la lampe de M. Jobard , ne saurait être l'endosmose. («) tendon d Achille. Au bout de vingt ou de trente jours de traitement, dit l'auteur, les pieds présentaient la conformation normale. RAPPORTS. mécanique. — Rapport de M. Poncei.et sur un système de ressorts de voitures inventé par M. Fusz. « L'Académie nous a chargés, M. Navier et moi , de lui rendre compte d'un système de ressorts à feuilles d'acier, inventé par M. Fusz, et ayant pour objet la suspension des caisses de voitures. » On sait que , depuis quelques années , l'ancien mode de suspension a été remplacé, du moins pour les voitures publiques , par une combinaison de ressorts en arcs de flèche , interposés horizontalement entre les deux trains et le dessous de la caisse. Ces ressorts, dont nos artistes ont em- prunté l'idée aux Anglais, sont composés d'une série de lames d'acier, ordinairement d'égale épaisseur, superposées entre elles et allant progressi- vement en diminuant de longueur, des extrémités vers le centre, de ma- nière à s'étayer réciproquement et à reporter la plus grande partie de l'effort sur ce dernier point où leur système se trouve appuyé, à l'aide de deux étriers , tantôt contre la caisse, tantôt contre les essieux , selon le genre de combinaison adopté pour les ressorts. » On sait aussi que les plus longues lames sont terminées par des œillets destinés à recevoir de petites mains ou menottes articulées, et qui, à l'in- verse, sont liées au système des trains ou essieux quand le milieu du res- sort porte sur la caisse, ou au système de cette caisse quand le ressort porte sur l'essieu. M. Fusz a eu l'idée de remplacer ce système par un fais- ceau de lames d'acier égales, plus minces, moins nombreuses et dont l'é- paisseur va constamment en diminuant à partir du milieu de chaque branche jusqu'aux extrémités, où elle se trouve réduite à une épaisseur environ moitié de celle qui appartient à la première partie. Mais, afin de leur restituer, près du centre, la force dont elles ont besoin lors des flexions graduellement croissantes du ressort, M. Fusz a substitué à l'ancien appui, large de six à douze centimètres au plus, un support so- lide d'une longueur égale à la moitié de celle des lames, et qui est cintré quand le ressort est naturellement droit, ou plan quand le ressort est na- turellement courbe. On se formera .une idée très claire de ce dispositif, si (9) nous disons que l'ensemble du ressort et de son appui peut être représenté par celui d'un arc de cercle et de la tangente au point milieu de cet arc. Or, il en résulte que l'étendue de la surface commune de contact , qui est très petite quand la charge est nulle , croît progressivement à mesure que cette charge ou l'intensité du choc augmente. Ajoutons, pour compléter cette description , que les œillets destinés à recevoir, à l'ordinaire, les me- nottes articulées, sont pratiqués aux extrémités de la feuille qui est oppo- sée au support, et que les extrémités des autres feuilles sont légèrement recourbées autour de ces œillets, de manière à laisser entre elles le jeu qui convient à leur glissement réciproque lors des grandes inflexions du ressort. Les avantages de ce dispositif sont palpables. » i°. Les lames étant plus minces que celles de l'ancien système, sont, parla même, d'une trempe plus facile, plus égale, et offrent une plus grande force de ténacité absolue ou sur l'unité de section , ainsi que le constatent des faits d'expérience bien connus relatifs, soit aux fers, soit aux aciers de divers échantillons; a° le support adapté au ressort du nou- veau système, a non-seulement pour effet de diminuer d'autant plus effi- cacement le bras de levier de la charge , que les inflexions éprouvées par le ressort sont plus grandes, mais encore de permettre de limiter, pour ainsi dire à volonté, l'étendue de la courbure des lames près du cen- tre, de manière à éviter que les déplacements des molécules y dépas- sent la limite d'écartement que comporte leur force élastique ; 3" les lames étant effilées vers leurs extrémités et offrant dans toute leur étendue une grande flexibilité , il y a lieu de supposer que les nouveaux res- sorts ne le céderont en rien , sous le rapport de l'élasticité et de la dou- ceur, à ceux de l'ancien système, qui olfrent généralement de la dureté sous les faibles charges ; 4° enfin il y a économie évidente dans la dépense en acier du nouveau dispositif, d'après les motifs précédemment exposés. » Vos commissaires n'ont point été à même de faire, sur les ressorts in- ventés par M. Fusz, la série d'expériences qu'il serait nécessaire d'entre- prendre s'il s'agissait de constater d'une manière entièrement positive les avantages qui viennent d'être signalés ; mais ayant eu sous leurs yeux l'une des voitures construites d'après le nouveau système, et l'ayant fait charger d'un plus ou moins grand nombre de personnes, ils ont pu se convaincre que les ressorts de cette voiture, au nombre de deux seulement, et portant huit lames d'environ quatre lignes d'épaisseur au centre, jouissaient en effet, sous le rapport de la douceur et de l'élasticité, de toutes les qualités qu'on peut espérer des moyens de suspension ordinaires. C. R. i836. j" Partie. * ( 10) » En outre, M. Fusz est porteur de témoignages écrits de plusieurs voi- turiers ou charrons qui, ayant fait usage de son invention depuis un cer- tain temps, se sont plu à déclarer, qu'a solidité égale, elle offrait une éco- nomie d'au moins moitié sur sa dépense en acier. » Vos commissaires ont, en conséquence, l'honneur de vous proposer d'accorder votre approbation au principe ingénieux du nouveau mode de construction des ressorts de voitures imaginé par M. Fusz, tout en faisant remarquer, d'une part, que le succès d'une pareille invention dépend es- sentiellement des soins et de l'intelligence apportés à son exécution ma- térielle; d'une autre, que c'est surtout à l'usage et à une longue expérience qu'il appartient de prononcer, d'une manière absolue, sur son mérite in- trinsèque et comparatif. » Ces conclusions sont adoptées par l'Académie. entomologie. — Rapport de M. Duméril sur un travail manuscrit intitulé : Monographie du genre Clytus ; par MM. de Laporte, Comte de Cas- telnau, et Gory. « L'Académie a chargé M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire et moi , de lui rendre compte de l'ouvrage dont nous venons d'indiquer le titre. Nous al- lons vous présenter le résultat de cet examen. » Cette monographie d'un genre d'insectes coléoptères, dont les espèces sont fort nombreuses , est principalement destinée à faire connaître par de bonnes figures coloriées et par de courtes descriptions , un groupe de pe- tits insectes à élytres dont les formes sont sveltes et gracieuses, le corps grêle, les pattes longues, et dont les couleurs, ainsi que la distribution des taches, offrent les nuances les plus agréables , ce qui les avait fait d'abord désigner par un nom qui indiquait la plus belle des formes ( callidie). » Fabricius, qui avait d'abord imposé ce nom, en établissant le genre , pour être fidèle à son système, fondé sur la simple considération des parties de la bouche, crut devoir le subdiviser, non pas positivement comme il l'a- vançait, parla légère modification qu'il avait trouvée dans le bord libre de la mâchoire inférieure, mais parce qu'il existe réellement une analogie marquée entre quelques espèces. En effet la forme du corselet et des pattes indiquait une coupe facile et utile, à cause du grand nombre d'espèces qui pouvaient être réunies. Il conserva donc le nom de callidie à toutes celles ( * ) qui avaient le corselet déprimé, en même temps qu'on pouvait observer chez toutes une sorte de renflement arrondi dans la partie moyenne des cuisses qui semblaient ainsi comme difformes. Tandis qu'il nomma clytes toutes les espèces dont le thorax est arrondi , comme bossu , et dont les cuisses sont déprimées , mais régulières. » Linné, Degéer et les premiers entomologistes systématiques, avaient rapproché avec raison toutes ces espèces dans le grand genre capricorne ou cerambyx , car toutes ont les plus grandes ressemblances dans les habi- tudes, les formes, la manière de vivre sous leurs deux états de larves et d'insectes parfaits, et surtout par leurs métamorphoses. Cependant ce genre devenant excessivement nombreux, en comparant la situation, la forme, la composition des antennes, la forme des élytres, leur longueur relative, la conformation du corselet et de plusieurs autres parties, on y a introduit une infinité de subdivisions plus ou moins arbitraires, et ce genre est de- venu une famille des plus naturelles que Latreille a nommée les longicornes ou cérambycinz , et que l'un de nous a désigné d'après leurs mœurs, comme les lignivores ou xylophages. » Tous ces insectes, en effet, proviennent de larves étiolées, parce qu'elles vivent à l'abri de la lumière, sous les écorces des arbres ou dans l'intérieur des tiges qu'elles rongent. Alors leur forme est allongée, qua- drilatère, mais comprimée sur deux faces principales. Il est un peu plus large du côté des, pattes écailleuses, d'une grande brièveté, qui occupent la région antérieure où l'on distingue également deux fortes mandibules avec lesquelles l'animal ronge et détruit la substance végétale. Cheminant dans les galeries qu'elles se creusent, ces larves remplissent du détritus, qui pro- vient de leurs alimens, les canaux qu'elles laissent derrière elles, et qui augmentent de diamètre à mesure qu'elles avancent. A l'époque où elles doivent prendre la forme de nymphes , elles se rapprochent de la surface de l'écorce et s'y préparent une issue qu'il leur sera facile de forcer quand leurs membres auront pris assez de consistance. » C'est vers le milieu de la deuxième année de leur existence que les insectes parfaits apparaissent au-dehors pour quelques semaines pendant lesquelles ils travaillent au grand œuvre de leur propagation ; ils viennent réparer leurs forces, en cherchant un peu de nourriture sur les fleurs dont ils dévorent le pollen et sucent l'humeur sucrée des nectaires. La plupart de ces callidies ou de ces clytes sont alors très remarquables par la diver- sité de leurs teintes, dont les nuances sont des plus variées, et par les op- positions de couleurs , principalement dues à des faisceaux de poils courts , 2.. ( I») disposées par bandes flexueuses ou par taches arrondies des plus symétri- ques-, et dont les dessins varient à l'infini. » Tels sont les insectes qui font l'objet de la Monographie publiée en commun par MM. deLaporte comte de Castelnau, et Gory, et qui com- prend la description et la figure coloriée de cent vingt-neuf espèces toutes dessinées d'après nature, lesquelles seront reproduites sur 20 planches. Ce travail est complet et ne laisse rien à désirer, car à chaque dessin est jointe une phrase latine caractéristique des espèces, et une description détaillée avec les indications relatives à leur histoire et surtout à la synonymie qui a été spécialement étudiée. » Nous pensons que l'Académie doit accueillir avec bienveillance un pa- reil travail , qui servira utilement à la propagation de la science, et qui constate les grands progrès que fait l'entomologie. » -, Ces conclusions sont adoptées. zoologie. — Rapport de M. Ddméril sur une monographie du genre Olive , mollusques de l'ordre des gastéropodes , par M. Duclos. « Nous avons été chargés par l'Académie , M. Isidore Geoffroy-Saint- Hilaire et moi, de vous rendre compte d'un ouvrage imprimé, mais non publié, qui a pour titre : Histoire naturelle } générale et particulière de tous les genres de coquilles univalves marines observées à l'état vivant et fossile, distribués par monographie , dont l'auteur est M. Duclos. » Vous le savez, l'abondance des faits observés en histoire naturelle est devenue une des plus grandes difficultés de la science; les découvertes nom- breuses et successives des espèces inconnues, ou plutôt les distinctions que l'on a été forcé d'établir entre elles , et par suite leur répartition en genres, ont rendu cette branche des connaissances humaines beaucoup plus difficile à étudier. Les travaux les plus utiles auxquels les naturalistes puis- sent se livrer aujourd'hui, ceux qui seront les plus durables et qui servi- ront le mieux à l'avancement ultérieur de l'histoire naturelle des corps or- ganisés en particulier, ce sont certainement les monographies. » C'est un ouvrage de ce genre que publie M. Duclos. Il s'y est préparé depuis plus de vingt-cinq ans, en réunissant à grands frais des matériaux sans nombre, afin de pouvoir suivre et comparer, sur une immense série d'individus , les légères modifications de formes et surtout les transitions successives déteintes, détaches et de nuances dans les couleurs brillantes dont les coquilles sont ornées ; coloration qui servait uniquement, ( «3 ) il y a peu d'années, à la distinction et à la dénomination des espèces. » Comme la collection , formée par M. Duclos , est peut-être la plus riche et la plus précieuse en espèces rares de toutes celles que nous connaissons, et que ce naturaliste a pu d'ailleurs trouver dans ses propres ressources tous les moyens d'exécution de ce magniôque ouvrage, il a employé les ta- lens des premiers artistes pour produire les dessins, les gravures en cou- leurs, et l'impression du texte. Il a dédié cette première monographie aux mânes de Lamarck , dont il s'honore d'avoir été le disciple. Les planches in-folio qu'il a soumises à notre examen, sont au nombre de trente-cinq, et sont relatives au genre olive uniquement. » Les espèces de ce genre sont toujours très polies et très brillantes , comme on lésait. Leurs couleurs sont admirablement réparties; mais leurs formes générales et apparentes sont tellement semblables, qu'au premier aperçu , on les prendrait toutes pour de simples variétés les unes des au- tres, dépendantes de leur âge divers, de leur volume ou d'autres circons- tances. En effet quelques naturalistes, même les plus éclairés, avaient adopté cette opinion. Cependant Lamarck en avait distingué 67 espèces différentes, et parmi celles-là M. Duclos n'en admet que 44- Malgré cette réduction, il en a décrit en tout i38, ce qui augmente le genre de 94 es- pèces distinctes, qui comprennent souvent un très grand nombre de va- riétés, tellement que quelques-unes en ont offert jusqu'à 4o. » M. Duclos a subdivisé le genre des Olives en quatre groupes. Le pre- mier, sous le nom d'ancilloïdes, c'est-à-dire voisine des ancillaires , com- prend toutes celles qui sont munies d'opercules, et qui portent, sur la par- tie postérieure de leur columelle, des plis en torsade; 42 espèces s'y rapportent, dont i3 n'ont été observées qu'à l'état fossile. Le second groupe réunit les olives cjlindroïdes , nommées ainsi d'après la forme de leur coquille, dont la columelle porte en outre des plis horizontaux, au moins dans la partie supérieure. L'auteur y range 61 espèces, dont 1 1 ont été reconnues parmi les fossiles. Le troisième groupe comprend les olives glandiformes qui sont courtes et ventrues , dont la spire est cachée dans l'intérieur, au moins en très grande partie. Dix-sept espèces, toutes à l'état frais, sont rapportées à cette section. Le quatrième et dernier groupe com- prend les volutelles, ou les olives qui sont semblables aux volutes, par la manière dont la spire est empâtée et semble former une espèce de ma- melon, sauf le dernier tour qui conserve le canal spiral, et qui paraît avoir été moulé sur le prolongement mince et délié du manteau. 1 8 espèces sont rapportées à cette division, dont une seule n'a été observée qu'à l'état fossile. ( '4) » MM. Quoy, Gaymard , Rang et d'Orbigny, qui avaient examiné les ani- maux qui construisent les coquilles de ces quatre groupes, ont pu confir- mer pleinement l'avantage de cette division ; car, d'après leurs dessins que M. Duclos a fait graver, on voit en effet qu'ils diffèrent réellement les uns des autres par la structure et la longueur relatives des tentacules, du pied musculaire, les formes générales, et même pour la distribution des taches et des marques colorées diverses de toutes les parties molles extérieures. Les quatre dernières planches de cette monographie sont spécialement consacrées à ces animaux même dessinés comme vivants et en mouvement, et en outre elles offrent des détails anatomiques fort intéressants. » Nous ne terminerons pas ce rapport sans faire connaître à l'Académie que ce beau travail et ces recherches sur les espèces du genre olive, ont été soumis dans le temps à l'examen et au jugement de notre savant con- frère M. de Blain ville, très compétent dans cette matière , et que dans son Traité de Malacologie, il en a présenté, avec les plus grands éloges, une analyse détaillée. Nous ne citons ce fait que comme un nouveau témoi- moignage en faveur du mérite de l'ouvrage qui a été soumis à votre examen. » Nous pensons que l'Académie doit accueillir cet ouvrage , et engager l'auteur à continuer un travail exécuté dans une aussi bonne et aussi belle direction. » Ces conclusions sont adoptées. LECTURES. physique. — Noie sur un courant électrique qui possède la faculté de produire des décompositions chimiques, et non celle d'échauffer les corps ; par M. Becquerel. « Lorsqu'un courant électrique, provenant d'un appareil voltaïque , traverse une solution saline ou un fil métallique suffisamment fin , il en résulte des effets chimiques ou des effets calorifiques , dont l'énergie , dans l'un et l'autre cas , dépend du nombre de couples qui entrent dans l'appareil et de leurs dimensions. Les effets chimiques sont en rapport avec le nombre de ces couples et les effets calorifiques avec leur surface : les premiers exigeant de l'intensité, les seconds de la quantité. Il existe, en outre, une telle relation entre ces deux genres de phénomènes, que le ( i5) même courant peut les produire simultanément et séparément, quoiqu'à des degrés très différens. J'ai cherché à atténuer la faculté calorifique jusqu'à ce que le courant électrique ne possédât plus que la faculté dé- composante. » L'appareil que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie il y a un mois , réunit les conditions voulues pour mettre le fait en évidence. » J'ai commencé d'abord par m'assurer qu'en augmentant les dimen- sions de cet appareil et opérant avec des lames de platine, ayant de- puis un centimètre carré de surface jusqu'à deux centimètres , la quan- tité de gaz oxigène recueillie croissait à peu près comme les surfaces. Je suis parvenu à obtenir, en 24 heures , 10 centimètres cubes de gaz. Nul doute qu'il n'y ait eu augmentation dans la quantité d'électricité dégagée pendant la réaction de l'acide nitrique sur la potasse , puisque les dimensions de l'appareil avaient été considérablement augmentées : le diamètre du cylindre de verre avait 8 centimètres. L'expérience ayant été disposée comme il a été dit dans ma dernière communication , si l'on in- terrompt le circuit métallique en un point quelconque, et que l'on plonge les deux bouts libres du fil de platine clans deux petits godets remplis de mercure ; puis , que l'on établisse la communication entre ces derniers au moyen d'un fil de platine de ~ de millimètre de diamètre, la décom- position chimique continue dans l'appareil sans changement sensible. Introduisons maintenant dans le circuit un multiplicateur ordinaire pour mesurer l'intensité du courant; on trouve que cette intensité ne change pas, quel que soit le diamètre du fil interposé entre les deux godets. Ainsi donc le courant qui produit une si grande abondance de gaz, passe aussi bien dans un fil d'une ténuité extrême que dans un fil de plusieurs millimètres de diamètre. Ce n'est pas tout : si l'on place le fil microsco- pique dans lequel passe une grande quantité d'électricité, vis-à-vis de l'ouverture de l'appareil thermo-électrique (pile électrique), destiné à accuser des centièmes de degré de température , on trouve que celle du fil microscopique n'a pas changé à l'instant où l'on a fermé le circuit. » Si ce même fil avait servi à établir la communication entre les deux élémens du plus petit appareil voltaïque possible, tel que celui que Wol- laston a construit avec un petit dé à coudre, ce fil serait devenu incan- descent. Voilà donc un courant produisant des décompositions assez énergiques, qui est privé de la faculté de changer sensiblement la tem- pérature de fils de métal excessivement fins faisant partie du circuit. Les propriétés de ce courant sont d'autant plus remarquables , qu'on ne ( i6) saurait disconvenir que plus on augmente d'une part les surfaces de contact de l'acide et de l'alcali, et de l'autre les dimensions des lames de platine, plus on doit accroître en même temps la quantité d'électricité dé- gagée, qui est une des conditions exigées jusqu'ici pour la production des phénomènes calorifiques. » Après la lecture de la note de M. Becquerel , M. Biot demande la parole et s'exprime en ces termes : « M. Becquerel ayant bien voulu me communiquer ces résultats impor- tants, quelques moments avant la séance, j'ai cherché à m'en rendre compte , et c'est ce qui m'a donné lieu d'écrire la note qui suit. » Ces phénomènes curieux me semblent indiquer, non pas que l'élec- tricité développée par les appareils de M. Becquerel soit douée d'une vi- tesse, ou de qualités différentes de celle que les autres appareils dégagent , mais seulement que cette électricité se décharge par des intermittences plus rapides. » Soit T un temps fini, décomposé en un nombre n d'éléments plus petits t, en sorte qu'on ait la relation nt = T. » Je suppose que, pendant chaque élément t, il se dégage une quantité d'électricité e qui , devenant libre à la fin de cet instant , se décharge à travers le fil conducteur, et le parcourt dans un temps G, plus petit, et peut être insensible comparativement à t. Alors , pendant le temps T, il y aura un nombre n de dégagements et de propagations pareilles, contenant en somme la quantité totale d'électricité ne. » Concevons maintenant que deux autres substances mises en contact ensemble de la même manière, ou les mêmes d'une manière différente, développent , dans le même temps T, une égale somme n e d'électricité ; mais que , dans ce second cas , les décharges aient lieu avec des inter- mittences différentes, dont l'intervalle temporaire soit t'. Alors, si l'on nomme n' le nombre total de ces intermittences, et e' la quantité absolue d'électricité que chacune d'elles rend libre, on aura les relations n't' = T, d'où l'on tire n n et par suite e' 7 n'e' = ne, t ?' i e —. t ( ''7 ) « On voit donc que cette identité de quantité totale et de temps est possible, pourvu que les quantités élémentaires d'électricité qui composent chaque décharge, soient directement proportionnelles aux longueurs des intermittences qui les séparent. Ainsi, avec des intermittences plus rares, les quantités d'électricité déchargées seront plus considérables; et elles pourront l'être assez pour produire, dans leur transmission à travers le fil, des effets calorifiques que des quantités moindres , déchargées par des intermittences plus fréquentes ne produiraient pas. En un mot, dans la disposition adoptée par M. Becquerel, l'électricité paraît déchargée par in- crémens plus petits que dans tout autre appareil , et presqu'aussitôt qu'elle se dégage. histoire naturelle. — Etude microscopique comparée de la Barègine de M. Longchamp, observée dans les eaux thermales sulfureuses de Barèges et de la Barègine de M. Robiquet, recueillie dans les eaux thermales de Néris;par M. Turpin. ( Nous avons l'avantage de pouvoir donner un extrait de ce travail , rédigé par M. Turpin lui-même.) « La question de la barègine se complique de jour en jour davantage. La cause de cette complication vient de ce que l'on a négligé de s'en- tendre, de se communiquer les observations et d'étudier comparativement, sous le microscope , les divers produits auxquels on assignait ou un même nom ou des noms différents. » Dans un mémoire lu à l'Académie le 1 2 août 1 833, M. Longchamp fit connaître une matière glaireuse, azotée, qu'il avait observée, pour la première fois, dans les bassins qui contiennent les eaux sulfureuses de Barèges et à laquelle il donna le nom de barègine. Il en signala parfaite- ment les caractères physiques saisissables à l'œil nu, ainsi que les caractères chimiques; mais il négligea de l'étudier sous le microscope, seul moyen de décider si cette substance est simplement organique , non organisée, c'est-à-dire un agglomérat de particules muqueuses n'offrant, sous le mi- croscope , aucune apparence d'organisation , ou si c'est un composé , tout-à- la-fois, de cette même substance organique, de végétaux simples, globuleux ou filamenteux , ou bien encore d'animalcules ; toutes ces choses pouvant exister ensemble ou séparément et n'en pas moins former, pour l'œil nu , des masses amorphes de consistance et d'aspect gélatineux. L'habile chimiste que je viens de citer ayant eu la bonté de me donner un C. R. i836. ire Partie. 3 ( ?8) échantillon de sa barégine , le même que je mets en ce moment sous les yeux de l'Académie , j'ai pu , depuis six mois environ, m'éclairer sur la nature et la composition organique de cette production. Conservée , comme elle l'est, dans de l'eau alcoolisée, elle ressemble à une gelée ani- male ou végétale, car on peut la comparer tout aussi bien à de la colle forte presque dissoute qu'à de la gelée de pomme ou de coing. Analyse microscopique de la barégine mucilagineuse et inorganisée de M. Longchamp. » Lorsque sous le microscope armé du grossissement d'environ 3oo fois on met, entre deux lames de verre, de petites portions de cette barégine, on reconnaît que ce n'est point une matière organique simple, homogène, mais bien un agglomérat composé des parties suivantes: i° une sorte de gangue muqueuse, chaotique, formée d'une grande quantité de parti- cules organiques, transparentes, sans couleur et sans mouvements mona- daires; particules provenant sans doute des nombreux débris ou détriments d'organisations végétales et animales qui ont précédé; 20 un nombre as- sez considérable de sporules globuleuses ou ovoïdes , excessivement petites, enveloppées dans le mucus inorganisé de la gangue, qui leur sert, en même temps , d'habitation et de nourriture , et dont quelques-unes sont dans un état de germination plus ou moins avancée. Ces filaments, d'une ténuité extrême, sont blancs, transparents, sans cloisons, non rameux : ils annoncent le début d'une végétation confervoïde , sans doute bien con- nue , et sans doute aussi le commencement de ces longs filaments blancs que M. Longchamp, qui les a vus flottants dans l'eau des bains, compare à de la filasse et qui, plus tard , dans certaines conditions favorables à cette végétation , verdissent et forment alors, suivant l'expression de l'auteur, de la barégine verte filamenteuse. Parmi ces deux composants, les parti- cules organiques et les sporules organisées, se voient, en outre, quelques autres corps , tels que des grains de sable et des débris méconnaissables dus probablement à des végétaux et à des animaux infusoires décomposés. » Voilà tout ce que peut apprendre l'examen microscopique de la baré- gine de M. Longchamp. » L'auteur n'ayant observé qu'à l'oeil nu les caractères physiques de la substance gélatineuse recueillie par lui dans les eaux thermales de Barèges, ne s'est point aperçu que cette substance, non organisée, que ce chaos du règne organique n'était point pur; qu'en lui il se trouvait, comme ( «9) dans une sorte de territoire, des sporules et que c'était à la présence et 4P développement de ces sporules qu'étaient dues les végétations filamen- teuses blanches, puis vertes, et non à la substance gélatineuse qui ne peut s'organiser d'elle-même, qui seule peut, au plus, servir de nourri- ture à cette conferve et qui, seule aussi, peut mériter, jusqu'à un certain point, la dénomination particulière de barégine. » Il est à regretter que M. Longchamp n'ait pas en même temps re- cueilli et conservé ce qu'il appelle de la barégine filamenteuse blanche et delà barégine filamenteuse verte; car, alors, on aurait facilement rapporté cette production confervoïde à son genre et à son espèce, ce qui eût évité très probablement des discussions sans profit pour la science, épargné le temps de l'Académie et celui des personnes qui s'occupent de ces sortes de matières. » Venons maintenant à cette autre barégine recueillie dans les eaux thermales de Néris , rapportée à Paris par M. Robiquet, et dont il a bien voulu me communiquer plusieurs échantillons desséchés. » Au premier aspect de ces échantillons on voit qu'ils n'ont aucune res- semblance avec la barégine glaireuse , incolore et inorganisée de M. Long- champ; qu'ils sont, au contraire, composés de membranes ou pellicules , chiffonnées et repliées les unes sur les autres , ce qui , pour un œil exercé , dénote clairement un végétal faisant partie du genre nostoch. analyse microscopique de la barégine organisée de M. Robiquet. »Vue sous le même grossissement dont j'ai parlé plus haut, la barégine de Néris offre, i° des membranes minces, transparentes, incolores et comme tissées à l'aide d'un grand nombre de filamens très ténus , entre- lacés et agglutinés les uns aux autres par le moyen de particules interpo- sées; a0 de nombreux individus filamenteux , libres entre eux, d'âges et de dimensions différentes; les plus ténus incolores et comme formés d'une suite de points; les plus gros moniliformes ou en chapelets, c'est-à-dire composés d'une suite de petits mérithalles courts, globuleux, creux à l'in- térieur et contenant la matière verte , de laquelle seule dépend la couleur des masses vues à l'œil nu. » Il résulte de ces études microscopiques comparées, que la barégine de M. Longchamp et la barégine de M. Robiquet sont deux choses très diffé- rentes. » La première, la barégine de M. Longchamp , la seule qui peut con- 3.. ( ao) server provisoirement la dénomination de barégine , consiste dans une substance gélatineuse, transparente, presque incolore, sans trace d'orga- nisation apparente; c'est un amas mucilagineux, formé, par dépôt, d'un grand nombre de particules provenant, en grande partie, de la décom- position de végétaux et d'animaux , la plupart infusoires : c'est ce chaos du règne organisé, dans lequel tous les individus puisent directement ou indirectement leur nourriture et dans lequel ils viennent ensuite se con- fondre. C'est , par comparaison , les nombreux matériaux épars et en désordre d'un édifice qui s'est écroulé et qui n'existe plus. » La seconde, la barégine de M. Robiquet , est un végétal bien organisé et bien connu sous le nom de nostoch thermalis. » Il est aisé de sentir, d'après ce qui vient d'être dit sur ces deux baré- gines , qu'il n'y avait aucun rapprochement possible à faire entre deux productions aussi distinctes que le seraient, par exemple, de la gélatine d'une part et de l'autre les divers animaux qui auraient servi , par leur dissolution, à produire cette gélatine. » Cette grande distinction bien établie aurait empêché M. Dutrochet, qui ne connaissait que le nostoch de Néris que lui avait procuré M. Ro- biquet, de se prononcer contre la barégine glaireuse et inorganisée de M. Longchamp, qu'il n'avait point encore étudiée et dont, probablement, il ignorait l'existence en nature à Paris. » chimie. — Recherches sur la teinture; par M. Chèvre ri.. Avant de présenter à l'Académie les résultats des nombreuses recher- ches qu'il a entreprises sur l'art de la teinture, M. Chevreul a jugé con- venable de faire connaître à l'Académie la marche générale qu'il s'est tracée. Les difficultés qu'on rencontre quand on veut donner des bases scienti- fiques à l'art de la teinture sont rapportées par l'auteur à quatre causes principales : « i°. A la petite quantité des matières qui se fixent aux étoffes dans les procédés de teinture; » a*. A la faible affinité des étoffes pour les matières auxquelles elles s'unissent; » 3°. A ce que toutes les matières tinctoriales complexes, d'origine or- ganique, dont on fait usage dans les ateliers, ne sont pas encore complète- ment connues dans leur composition immédiate; (21 ) » 4°- A ce que beaucoup de principes immédiats de ces matières sont altérables dans les opérations de teinture. » Pour triompher de ces difficultés, M. Chevreul a adopté pour ses re- cherches et pour l'exposition qu'il en fait dans les leçons publiques dont il est chargé, la classification suivante : Première division. — Préparation des étoffes. Deuxième division. — De l'action mutuelle des étoffes et des corps sim- ples. Troisième division. — De l'action mutuelle des étoffes et des acides. Quatrième division. — De l'action mutuelle des étoffes et des bases sali- fiables. Cinquième division. — De l'action mutuelle des étoffes et des sels. Sixième division. — De l'action mutuelle des étoffes, des composés non sa- lins neutres aux réactifs colorés, des acides, des bases salifiables et des sels. Septième division. — De l'action mutuelle des étoffes, des acides, des bases salifiables , des sels et des matières tinctoriales complexes d'origine organique. Huitième division. — Stabilité de la couleur des étoffes teintes relative- ment à la chaleur, la lumière, l'eau, l'oxigène , l'air et les réactifs. Bornés par le temps et par l'espace, il ne nous est pas possible d'enrichir cet extrait des réflexions importantes que M. Chevreul a liées à toutes ces tètes de chapitre ; mais nous consignerons ici, en terminant cet extrait, l'exposé de la «méthode qui lui sert le guide pour démontrer l'affinité » d'un corps soluble pour une étoffe, lorsque le composé qui se forme » n'est pas indécomposable par l'eau, car on conçoit alors qu'il n'y aurait » aucune difficulté. » Voici cette méthode réduite à la plus simple expression: » On fait l'analyse d'un poids connu de la solution qu'on veut mettre en contact avec une étoffe. » Puis on fait l'analyse d'un poids égal de la même solution qui a été un temps suffisant en contact avec l'étoffe pour être en équilibre chimique avec elle. » Il est clair qu'il y aura affinité si la seconde solution contient plus d'eau et moins du corps soluble que la première. » Voici quelques résultats. » La laine, la soie, absorbent proportionnellement plus d'acide sulfu- rique que l'eau, lorsqu'elles sont en contact avec de l'eau contenant -^ d'acide. (22 ) » Le coton présente le résultat inverse. » Mais en les reproduisant ici, j'avoue que je n'ai pas en eux une con- fiance extrême, car je ne les ai pas contrôlés suffisamment sous le rapport d'une difficulté que je vais faire connaître : c'est que les étoffes ne sont point aussi insolubles qu'on le croit généralement dans des réactifs même faibles. Dès lors, si la méthode est d'une exécution très facile lorsque le corps solide mis en contact avec la dissolution est absolument insoluble, il n'en est plus de même dans le cas contraire; il faut donc alors tenir compte de la matière que la liqueur a pu enlever au corps solide. « Plusieurs observations m'ont conduit à penser que la laine, la soie et même le ligneux pourraient bien être d'une nature plus complexe qu'on ne le croit généralement. » Quoi qu'il en soit, la méthode dont je viens de parler étant applicable à des cas qui peuvent se présenter dans des recherches de physiologie et de toxicologie, j'ai cru devoir lui donner plus de publicité qu'elle n'en a eu jusqu'ici, quoique cependant je l'aie fait connaître avant i83o à plu- sieurs personnes, et qu'elle soit mentionnée dans une thèse soutenue à l'École de Médecine par M. Blanc. » NOMINATIONS. L'Académie , en exécution de son règlement , procède à la nomination d'un Vice-Président, qui doit être choisi dans les sections des sciences naturelles. Le nombre des membres votans est de 48. Au premier tour de scrutin , M. Magendie réunit 26 suffrages. M. Serres 8 M. Double 5 M. Cordier 4 M. Chevreul 2 M. Brongniart ... 1 M. Silvestre 1 M. Blainville .... 1. M. Magendie est proclamé Vice-Président de l'Académie pour l'année i836; il sera Président en 1837. I^a séance est levée à cinq heures. A. (*3) BULLETIN RIBLIOGRVPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des Séances de l'Académie des Sciences, n°32, i835, in-4°. Mémoires de l'Académie des Sciences de l'Institut royal de France; tome i3, in-40. Memorie ed Instrumenti del Cav. Prof. Leopoldo Nobjli; 2 vol. in-8°, Firenze, 1834. Mémoires élémentaires sur la Destination naturelle de la formation et de la résistance ; par M. J.-G. Roeber; Dresde, in-folio. (En allemand.) Voyage dans V Amérique méridionale ; par M. d'Qrbigny; 9* livraison, in-4°. Suites à Bufforij \l\ livraison et une livraison de planches, in-8°. Dictionnaire de Botanique médicale et pharmaceutique ; 2 vol. in-8", et un atlas de planches: par M. Julia de Fontenelle; Paris, i836. Exposition complète du Système métrique ; par M. Michelot; brochure in-8°. (Adoptée par l'Université.) Nouvelle Géographie méthodique; par MM. Meissas et Michelot; 16e édition. (Ouvrage adopté par l'Université.) Manuel des Aspirants au brevet de capacité de l'enseignement primaire élémentaire et de l'enseignement primaire supérieur, avec le programme des questions ; par MM. Lamotte, Meissas et Michelot; 2 vol. in-8°. Magasin de Zoologie , sous la direction de M. Guérin ; 5e livraison, iu-8°. Iconographie du Règne animal , de M. le baron Cjuvier; parM. Guérin; 37e livraison, in-8*. Deuxième Adresse à l'Intelligence humaine ,• par M. Lebailly Grain- vile; Paris, in-4". Monographie du groupe des Rhipicérites - par M. de Laporte (Comte de Castelnau);in-8°. Société centrale d'Agriculture de Nancy. — Rapport verbal sur l'Ex- position du Fashia de M. Rudeau ; in-8°. Euphrasia officinalis et Espèces voisines ; par M. Soyer Villemet; in-8°. Hygiène publique. — Note sur de nouveaux Moyens employés pour la désinfection des matières fécales dans les fosses ; par M. Chevallier ;in-8°. ( *4 ) Au Congrès convoqué à Paris en 1 835, par l'Institut Historique. — Mémoire de M. Courtet de i/Isle ; in-8°. Leçons de Chimie élémentaire , faites le dimanche, par M. J. Girardin; 4 premières leçons, Rouen, i855, in-8". Vacciner des deux côtés du corps : précepte rigoureux. Revacciner du côté où l'opération a manqué; par M. le docteur C. Bernard; à Apt (Vau- cluse); in-8*. (Réservé, d'après la demande de l'auteur, pour le concours Mont y on.) Essai sur la Culture } la Chimie et le Commerce des garances à Vau- cluse; par M. Bastet; Orange, i835, in-8", 2e livraison. Mémoire théorique et pratique sur les Luxations dites spontanées et con- sécutives; par M. le docteur Lesauvage; in-8°, Caen. . Recherches sur les Annexes du fœtus humain; par le même; in- 8°. Traité de Médecine pratique ; 8e livraison, in-8°. Annales de la Société Royale d'Horticulture de Paris; tome i~, iooe livraison, in-8". Annales de Chimie et de Physique; par MM. Gay-I,ossac et Arago; septembre, i835; in-8*. Annales des Sciences naturelles; par MM. Audouin, Milnk Edwards, Brongniart et Guillejun; tome 4> septembre et octobre i835 , in-8*. Jourtuil de la Société des Sciences physiques , chimiques , et Arts agri- coles; sous la direction de M. Julia de Fontenelle; in-8", octobre, i835. Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale; par M. Miquel ; tome 9, in-8*. Journal hebdomadaire des Progrès des sciences médicales; n° 5a, i835 et n° i, i836, in-8°. Gazette médicale; tome 3, n° 52 iSSSetn» 1, i836, in-40. Gazette des Hôpitaux; n" i54 — '56. Journal de Santé; 11°' 122 et 12 3. (a5) 00 m p P fi c/3 P P c o o p o p o H P O >— * H ► P P •o 1 H •H m 1 W %>u — - "^ 33 _ .33 3 13 )3 oj « '3 !3 j2 00 es O 3J - w .13 : I :=3 [1 'S o 3 S ï S '3 'p (3 5 fi 3- o ■ es o u •W-W • a '<« * • • • o o. • • • !J JJ ' . g '3 '3 ". 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Le Secrétaire perpétuel pour les sciences physiques avait été chargé par l'Académie d'ouvrir le billet cacheté joint au mémoire sur Y Origine de la bile, adressé pour le concours de physiologie expérimentale (voyez séance du 3o novembre i835, page 43ï), et d'avertir l'auteur que la Commission désirait s'entendre avec lui, soit pour lui demander la répétition de ses expériences, soit pour obtenir, relativement à ces expériences, tous les développements nécessaires. L'auteur, M. Benjamin Phillips, membre de la Société royale de Lon- dres, s'est empressé de répondre qu'il sera toujours prêt à donner à la C. R. i836. i« Semestre. 5 Commission tous les renseignements quelle pourra désirer sur la manière dont ses expériences ont été faites. Il appelle, en même temps, l'attention de l'Académie sur deux faits pathologiques {voyez ci-après l'article intitulé Physiologie animale , Ori- gine de la bile), qui lui paraissent présenter une confirmation des con- clusions contenues dans son mémoire.. L'Académie accepte le dépôt d'un paquet cacheté , adressé par M. Ga- briel Despruneaux. M. Rivière écrit pour rectifier quelques erreurs échappées, selon lui, à plusieurs des journaux qui ont rendu compte de la lettre qu'il a présentée dans la séance dernière (voyez séance du 4 f'e ce mois, page 3). Depuis que l'Académie a pris le parti de faire publier elle-même des ana- lyses de ses séances, les auteurs n'ont plus lieu d'en appeler à elle que pour les erreurs qui pourraient se glisser dans ces analyses. M. de Vincens transmet quelques nouveaux détails sur la direction sin- gulière de la propagation du froid en France, pendant cette année. M. Payen prie l'Académie de vouloir bien nommer une commission qui puisse examiner prochainement les procédés mis en usage dans un éta- blissement situé à Javelle , où s'opèrent la désinfection immédiate et di- verses applications utiles de tous les produits de l'abattage des animaux ; procédés qui graduellement perfectionnés se rattachent, dit M. Payen, à plusieurs questions d'un haut intérêt pour la salubrité publique et l'agri- culture. L'Académie nomme, en conséquence, une Commission qui sera composée de MM. Silvestre, Thénard, Dulong, Magendie et Dumas. météorologie. — M. Moreau de Jonnès communique la note suivante. « Le froid a commencé aux Antilles, au mois d'octobre, et s'est accru » progressivement, de manière à devenir très grand et extraordinaire à la » fin de novembre ; il était accompagné de pluies , par raffales violentes. » Le plus grand froid des Antilles ne suppose pas un abaissement du » mercure, au-dessous de i8° réaumuriens (22 1/2 cent.), au niveau de la » mer. ». histoire naturelle et météorologie. — Sur la migration des animaux et sur la grêle. M. de Humboldt écrit à M. Arago, qu'en passante Francfort il a vu M. Rup- pel, et que ce célèbre voyageur lui a dit qu'en Abyssinie, par 160 de latitude, (29) tes éléphants et les singes traversent des plateaux de plus de i,5oo mètres (i,3oo) toises de hauteur. M. Ruppel assure qu'il grêle souvent en Abyssinie, mais jamais pendant qu'il y a des orages. physiologie animale. — Observations relatives à l'origine et aux usages de la bile; par M. Benjamin Phillips. « Premier cas. Pendant l'été dernier, on a reçu dans la clinique du professeur Thomson , à l'Hôpital de l'Université de Londres , un ivrogne consommé. » Il mourut au mois d'août, et l'on fit un examen détaillé du cadavre, en présence des professeurs EUeoltson et Carswêll. » Je ne décrirai de cet examen que ce qui me parait porter sur le sujet de mon mémoire. » Le foie était le siège d'une maladie, décrite par le docteur Baiilie sous le nom de foie d'ivrogne {drunkard 's liver), et par Laennec sous celui de cirrhose. » Le système de la veine-porte était bouché par un coagulum assez dense, qui s'étendait depuis les radicules les plus minimes de la veine, jusqu'au point où les deux branches convergent pour former le tronc du vaisseau. » Les canaux biliaires étaient entièrement libres ; mais ni eux ni la vésicule du fiel ne contenaient point de bile; il n'existait aucune trans- sudation de cette sécrétion dans les tissus environnants. » Une partie du coagulum fut soumise à l'examen du docteur Prout , qui y reconnut distinctement les principes colorants et amers de la bile. » Une portion du foie conservée dans l'alcool en a été retirée, il y a quelques jours, en ma présence, par le professeur Carswêll; et nous avons trouvé qu'une petite quantité du coagulum, exprimée d'une grosse branche de la veine-porte , retenait encore son goût amer, et l'alcool dans lequel le spécimen est conservé, présente une couleur jaune vif. » Deuxième cas. Le professeur Thomson d'Edimbourg a en sa posses- sion le dessin d'un cas précisément semblable, qui lui arriva il y a plu- sieurs années. » L'impression conservée par les professeurs qui se sont occupés de l'exa- men de ces cas, est que la matière dont le coagulum est imprégné, est indubitablement de la bile. 5.. (3o) » Supposant cette opinion exacte, d'où .pouvait provenir cette bile? Elle ne pouvait venir des canaux biliaires , quand même une régurgitation dans les radicules de la veine-porte eût été possible , parce que la masse dense du coagulum présentait une barrière impénétrable ; ce ne pouvait non plus être une conséquence de l'exsudation, puisque les conduits biliaires étaient vides , et qu'il n'y avait aucune apparence d'un tel effet sur les tissus environnants. » » D'où donc, dans les cas précités, pouvait-elle provenir, si ce n'est du tube intestinal? » Si c'est là le fait, il serait en harmonie avec les conclusions contenues dans mon mémoire; et si l'on admet que j'ai fait voir que la bile pro- vient, au moyen du système de la veine-porte, du tube intestinal, on aura fait un pas dans cette recherche, et l'Académie n'exigera pas que j'établisse une hypothèse , pour rendre compte de cet état de choses si singulier en apparence. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. physiologie animale. — Spécialité des nerfs des sens de l'odorat, du goût et de la vue; par M. Gabriel Pelletan. (Commissaires, MM. Magendie, Serres, Flourens.) « Une des questions les plus importantes de la physiologie est, sans aucun doute, celle relative à la spécialité des nerfs des sens. » L'analogie présumée entre les sensations déterminées par les odeurs et les saveurs a fait admettre que chez les poissons, le sens de l'odorat était transformé en sens du goût ; l'admission de cette première hypothèse a fait penser à quelques auteurs que chez les taupes et les musaraignes , le nerf optique, non trouvé par eux, était remplacé dans ses fonctions par une branche de la cinquième paire. » Le but de ce mémoire est principalement de prouver que ces hypo- thèses, qui démontreraient la non spécialité des fonctions des nerfs des sens, sont inadmissibles. » i°. Parce qu'il n'y a nulle analogie entre les sensations déterminées par les odeurs et celles fournies par les corps sapides, et par conséquent entre le goût et l'odorat. (3« ) » a°. Parce que, chez les poissons, les nerfs olfactifs par leur origine, et les cavités nasales par leur disposition ont toujours conservé les caractères qui, chez les animaux, les différencient des nerfs et des organes du goût. • » 3°. Parce que les matières odorantes n'ayant pas , comme caractère es- sentiel, l'état de vapeur, puisqu'en dernière analyse elles agissent à l'état de solution sur la membrane olfactive des animaux qui respirent dans l'air, rien ne s'oppose à ce que , dissoutes dans l'eau , elles puissent être odorées •par les poissons. » f\°. Parce qu'en général l'odeur des aliments les distinguant beaucoup mieux que leur saveur, le sens de l'odorat est plus utile aux poissons que celui du goût pour les guider dans le choix de leur nourriture, surtout lorsque ces animaux vivent dans les eaux de la mer, si fortement sapides. » 5". Parce que les taupes et les musaraignes possédant des nerfs op- tiques que l'on peut suivre depuis leur origine, semblable à celle des animaux delà même classe, jusqu'à leur terminaison au globe de l'oeil, on ne peut pas dire qu'une branche de la cinquième paire les fasse voir. «Ces conclusions, favorables à la névrogénie, telle que l'a conçue le savant M. Serres, ne s'appliquent nullement au sens du toucher, qui, commun à toutes nos parties, sans faire d'exception pour les organes de la vue, de l'ouïe, de l'odorat et du goût, est nécessairement exercé par des nerfs d'origines différentes. » • botanique. — Deuxième mémoire sur les résédacées; par M. Auguste de Saint-Hilaire. Ce travail fait suite au mémoire dans lequel l'auteur a fait connaître les cinq verticilles qui entourent l'ovaire. C'est ce dernier organe (gynécée) qui fait le sujet de ce nouveau travail. Dans son mémoire sur les affinités du réséda , M. de Tristan a dévoilé, dit l'auteur, la véritable structure de la capsule des plantes de ce genre. Son opinion a mérité l'assentiment de M. de Candolle , et M. Auguste de Saint- Hilaire s'est proposé de la confirmer par de nouvelles preuves. « L'ovaire uniloculaire du reseda phjrteuma est prismatique, sexangu- laire et terminé par trois têtes coniques, dont chacune est couronnée par un stigmate, et qui alternent avec un nombre égal de placentas pariétaux. Les parties décidément ouvertes dans le fruit, sans être adhérentes dans l'ovaire, sont intimement rapprochées; mais avant la maturité, on peut déjà juger de quelle manière la déhiscence s'opère. Du point inter- (3a) médiaire entre les trois têtes coniques s'élèvent en rayonnant trois fentes qui, partageant en deux la face de chaque tête, s'étendent jusqu'aux stig- mates, et l'on a ainsi au sommet du péricarpe trois valves à peu près trian- gulaires, valves que M. Auguste de Saint-Hilaire ne saurait mieux comparer qu'aux bords relevés d'un chapeau à trois cornes. A l'époque de la matu- rité, ces valves s'infléchissent sur les placentas, et la fente qui s'étendait au milieu des trois cornes va jusqu'à partager les stigmates en deux. Là elle s'arrête ; mais si , après avoir commencé dans la face ou le côté antérieur- des trois têtes coniques et divisé les stigmates, elle pouvait se continuer, elle partagerait nécessairement le côté extérieur des mêmes tètes; des- cendant jusqu'à la base du fruit par les sutures qu'a signalées M. de Tris- tan, elle formerait trois valves complètes, et celles-ci seraient séminifères dans leur milieu, puisque les têtes, sont alternes avec les placentas. Le reseda phytewna a été pris ici pour exemple, mais il est évident qu'une structure analogue doit exister dans les espèces où la capsule également simple présente quatre, cinq ou six têtes. Ainsi donc on peut, à peu près comme M. de Tristan , dire , en général, que le fruit des résédas uniovarié, variable pour le nombre des têtes ou des stigmates, se compose d'autant de valves séminifères dans leur milieux qu'il y a de têtes ou de stigmates, mais que ces valves ne se séparent qu'à leur sommet. « L'auteur expose la théorie de l'ovaire uniloculaire, irrégulier, à style latéral et à ovules attachés sur deux rangs lé long d'une suture longitu- dinale qui regarde l'axe rationnel de la fleur. Il rappelle et discute les opinions émises à cet égard; il donne la théorie du fruit multiloculaire , et fait voir de quelle manière on peut rattacher le fruit des plantes à - placentas pariétaux au type général. Après être arrivé à ces conclusions : « que le fruit uniloculaire trilobé » à trois placentas pariétaux, diffère du fruit à trois loges, uniquement » parce que les trois feuilles ovariennes sont dans le premier moins cour- » bées que dans le second; que dans les ovaires à^ placentas pariétaux, » chaque placenta se compose de deux moitiés de placentas appartenant » à deux feuilles ovariennes différentes; que la ligne moyenne de chaque » placenta forme la limite de deux feuilles; il explique comment il se fait » que, dans certains cas, la déhiscence ne s'opère point par le milieu des » placentas, et comment, au contraire, le fruit de ces plantes s'ouvre en » trois valves dont le milieu est séminifère. » Il établit ensuite que « le placenta pariétal d'un ovaire pluriloculaire » diffère du placenta pariétal d'un ovaire uniloculaire, en ce que le pre-r (33 ) » mier est constamment formé par les deux bords d'une même feuille » ovarienne, et le second, sauf des exceptions probablement fort rares, » par deux bords appartenant à deux feuilles différentes. » M. de Saint-Hilaire distingue deux sortes de valves : celles qui pré- sentent exactement le développement parfait de l'ovaire-type plus ou moins déplié , et celles qui se composent de deux portions de ce même ovaire parvenu à maturité. Ces deux sortes de valves ne lui paraissent pas, pour le moment, avoir besoin d'être désignées par des appellations par- ticulières, et il explique ce qu'il entend par les mots valve et feuille ovarienne. Le premier indique l'un des panneaux dont la réunion forme la capsule, quelle que soit d'ailleurs la composition de ce même panneau. Le second est réservé au péricarpe-type , quels que soit son âge, son dé- ploiement ou les modifications qu'il peut subir par la maturation et la déhiscence. Une question s'était présentée à l'auteur, savoir, si le milieu des feuilles ovariennes ne pouvait pas être séminifère aussi bien que leurs bords. Par une suite d'observations et de raisonnements , il est conduit à penser que, « dans les plantes à placentas pariétaux, les cordelettes » séminifères , continuation de l'axe, comme celle des placentas axilles, » ne font que s'écarter pour aller passer dans les bords non rentrants » des feuilles ovariennes, et que les nervules ne sont, dans toutes les po- » sitions qu'elles affectent, qu'une continuation du système axille plus » ou moins dévié. » Il s'attache à démontrer que le passage des corde- lettes ou nervules séminifères peut s'opérer dans plusieurs cas, et no- tamment dans quelques mesembryanthemum , par le milieu des feuilles ovariennes. Ce caractère se reproduit , dans les résédacées , car diverses espèces de résédas l'offrent concurremment avec celui du passage des nervules au bord des feuilles ovariennes. Il explique ensuite comment l'extrémité des valves du réséda est véritablement trilobée. Non-seule- ment, dit-il, les raisonnements et les inductions établissent la théorie du passage des cordelettes séminifères par le milieu des feuilles ova- riennes, mais encore les observations directes la confirment. Le reseda sesamoïdes présente, dans son gynécée, une structure qui éclaircit beaucoup la question. On y trouve cinq ou six ovaires fort petits, dont chacun représente une feuille ovarienne, telle que celle qui entre dans la constitution des résédas à fruit polycéphale. « L'existence de trois lobes dans les valves du réséda est un argument de » plus en faveur de ceux qui ne voient dans les parties de la fleur que ( 34) » des modifications de la feuille. Celle de la tige des résédas est très » souvent trilobée, même dans le plus jeune âge, le pétale est à trois divi- » sions, et enfin il y a trois lobes dans la valve. » En terminant ce paragraphe, l'auteur fait connaître quelques nuances d'organisation qui se manifestent dans les fruits de certaines espèces de résédacées. La nature semble s'être plu, dit l'auteur, à rassembler dans cette famille les genres de placentation les plus différents : le placenta cen- tral libre, les placentaires unis au milieu des feuilles ovariennes, et pro- bablement ceux unis au bord des mêmes feuilles. et L'ouTerture de l'enveloppe péricarpique, qui se manifeste long-temps » avant la maturité des graines, n'appartient pas à la famille tout en- » tière, ainsi qu'on l'a cru. Le genre ochradenus fait une exception à ce » caractère.» Les différences que l'on observe dans les fruits des diverses espèces de réséda, ne sont pourtant pas des raisons suffisantes pour hacher ce genre et en faire des groupes distincts. Cependant, M. A. de Saint-Hilaire propose de constituer un genre particulier sur le reseda canescens, au- quel il impose le nom de caylusea. Dans le second paragraphe, M. de Saint-Hilaire examine quel est le côté normal de la fleur des résédas. Il pense « que , comme celle des légumineuses-papilionacées, cette fleur » fait exception à la loi proclamée par M. Turpin, qui croit que la ten- » dance à un plus grand développement se manifeste de l'intérieur à » l'extérieur. Ici , au contraire , le côté le plus développé de la fleur est » le plus voisin de l'axe, et, comme dans les papilionacées , le côté le » plus développé est le côté normal. » Le troisième et dernier paragraphe, très étendu, est consacré à la com- paraison de la fleur des résédacées avec la fleur- type des dicotylédones et à des considérations sur les androcées intérieur et extérieur. Note sur l'exactitude des documents statistiques du ministère de l'intérieur; par M. Demonferrawd. • En attendant que la comparaison entre les résultats du recrutement, classe de 1 834 , et les calculs basés sur les feuilles départementales , fasse connaître le degré d'approximation de ces dernières , M. Deraonferrand soumet à l'Académie quelques observations tendant à prouver que les do- cuments statistiques du ministère de l'intérieur sont l'expression d'un tra- (35) vail sans cloute imparfait, mais sérieusement exécuté en présence des faits. « Si les feuilles ne contenaient que des nombres mis au hasard, dit l'au- teur, on n'y découvrirait aucune loi commune, ou du moins elles ne s'ac- corderaient que sur des faits conformes à des opinions généralement ad- mises. Or il résulte de la comparaison des départements entre eux, qu'ils s'accordent à donner plusieurs lois, peu connues, ou même contraires à des préjugés très accrédités; ainsi : » i°. Les décès masculins sont plus nombreux que les décès féminins dans la première année : tous les départements sans exception. » 2*. Les décès masculins présentent un maximum de ao à 25 ans. Le dé- partement des Basses-Pyrénées fait seul exception. » 3*. Les décès masculins ont un minimum entre 3o et4o ans. La Lozère, les Landes et les Basses-Pyrénées contredisent cette loi. » 4°- L'âge de 45 à 55 ans n'est pas critique pour les femmes. Exceptions, Allier, Corse , Basses-Pyrénées. » 5°. La longévité chez les femmes est plus grande que chez les hommes. » Excepté dans les quatre départemens suivans : Corse , Pyrénées-Orientales , Var , Vienne. »Le tableau et la note que j'ai l'honneur d'adresser à l'Académie, renfer- ment les preuves de ce que j'avance , et l'appréciation détaillée des docu- ments qui ont paru suspects au premier aperçu. » On voit que les départements exceptionnels sont en général ceux que j'avais signalés comme suspects dans mes précédentes communications. Je crois pouvoir maintenant les classer avec une grande probabilité comme il suit. » i °. Les Basses-Pyrénées, dont les documents contredisent toutes les lois données par les autres, et présentent des erreurs évidentes sur l'état civil des décédés de ioà i5 ans, et plus de décès de 9 à 10 que de 10 à i5 , n'ont jamais envoyé de feuilles sur lesquelles on puisse compter. » 2°. Il en est de même des Landes , mais à un degré moindre , ce qui donnerait lieu d'espérer que quelques années de ce département ont été bien faites: je chercherai à les distinguer des autres, et j'espère y parvenir. » 3°. Il en est encore de même de la Corse, à moins qu'on ne suppose que les lois de la mortalité y sont autres que sur la terre -ferme ; dans tous les cas on ne peut pas utiliser les documents de cette île dans un travail sur la population de la France. » 40- Les erreurs relatives au département de la Nièvre ne paraissent se rapporter qu'à la désignation de l'état civil, et à la distribution par âge au- C.R. 1 836. Ier Semestre. 6 (36) dessous de ao ans; on peut espérer des résultats satisfaisants en prenant le nombre total des décès au-dessous de 20 ans, et le partageant parages et par sexes , proportionnellement aux départements de la même série. » 5°. Les départements des Pyrénées- Orientales, du Yar, de la Vienne, de l'Allier, sans renfermer d'erreurs graves et évidentes, laissent aperce- voir une négligence habituelle dans leur rédaction. » 6°. Le département de l'Ain contient une erreur notoire dans les décès féminins de 4o à 5oans, de 1821 à 1828. » 70. Le département du Finistère a fourni une feuille fictive en 1 82 1 ; le nombre des décès y est presque double des années ordinaires , et distribué par âges d'une manière invraisemblable. » 8°. Les autres départements qui ont fourni des documents suspects, ne contiennent que des erreurs peu importantes, et dont l'influence est forte- ment atténuée par le grand nombre des observations. » Description d'une machine plombeuse , ou timbre sec; par M. Legey. (Commissaires, MM. Navier, Séguier.) chirurgie. — Sur les hernies (5* et 6' mémoire); par M. Thomson. (Commissaires, MM. Double, Roux, Breschet.) mécanique. — Ponts en tôle; par M. Rénaux. ( Commissaires , MM. de Prony, Girard et Navier.) « Ces ponts , dit l'auteur, sont de deux genres. Dans l'un , les fermes sont composées de lames de tôles assemblées en faisceaux , posées de champ, et dont les joints sont divisés de manière à former les arceaux de la plus grande dimension , et solidement retenues par des bracelets ou bagues de fer. Dans l'autre elles sont formées d'une suite de cylindres en tôle , roulés mécaniquement, sans clouûre, et concentriques les uns aux autres. Ces cy. lindres sont également maintenus par des colliers en fer , pour prévenir le bâillement des joints longitudinaux, et disposés sur deux, trois ou quatre rangs concentriques les uns aux autres , et dont les points de jonction sont placés de manière à ne pas correspondre à ceux qui leur sont inférieurs ou supérieurs. Des rondelles plates de fonte sont placées sur tous les points de contact pour empêcher que les cylindres se pénètrent les uns les au- tres. Les fermes en tôle , comme dans le système des ponts en fer, reposent (37 ) sur des patins en fonte , et sont maintenues entre elles par des entretoises, des croisillons, des moises, etc. La tôle qui entre dans la construction des nouveaux ponts est de la nature des tôles, laminées et puddlées, dontle prix est à peu près égal à celui du fer en barre , et à [celui de la fonte moulée. Ces ponts, ajoute l'auteur, pourraient être employés avec avantage dans la construction des chemins de fer. » RAPPORTS. Rapport sur un mémoire présenté le 16 novembre i835 , par M. Jappeili, ingénieur vénitien, contenant la description d'une nouvelle machine destinée à élever les eaux. (Commissaires, MM. le baron de Prony, Girard et Navier rapporteur.) «M. Jappelli ayant remarqué que la plupart des machines hydrauliques présentaient l'inconvénient de porter l'eau à un niveau plus élevé que celui du réservoir supérieur ou émissaire, circonstance qui diminuait nota- blement l'effet utile de ces machines , dans le cas surtout où la hauteur à laquelle on voulait élever l'eau était peu considérable , a cherché à composer un nouvel appareil qui fût exempt de ce défaut. Les circons- tances dans lesquelles se trouvait l'auteur, donnaient un intérêt spécial à cette recherche, parce qu'il s'agissait d'assainir des marais d'une grande étendue; opération qui pouvait être effectuée en élevant les eaux à une hauteur variable, mais qui se réduisait souvent à un petit nombre de décimètres. » Jja machine de M. Jappelli , dont il est difficile de donner complète- ment l'idée sans l'aide d'une figure (1), se compose principalement d'une cuve verticale mobile , cylindrique ou prismatique, dont le fond inférieur est horizontal, et qui demeure ouverte par le haut. Cette cuve forme un flotteur qui peut être alternativement abaissé et élevé verticalement, dans une capacité également cylindrique , et dont les dimensions horizon- tales surpassent très peu celle du flotteur, en sorte qu'il ne reste qu'un fort petit intervalle entre la paroi extérieure et latérale du flotteur, et la paroi intérieure de cette capacité, qui est remplie d'eau. Le mouve- XO Voyez l'esquisse placée à la suite du rapport. 6.. (38 ) ment vertical alternatif du flotteur dans la capacité pleine d'eau où il est placé, est opéré par l'action du moteur. » Nous ajouterons que l'intérieur du flotteur est maintenu constamment en communication avec l'émissaire ou réservoir supérieur dans lequel il s'agit d'élever l'eau, au moyen d'un tuyau coudé prenant naissance dans ce réservoir, et se terminant par une branche verticale qui traverse le fond du flotteur dans une ouverture garnie d'une boîte grasse; d'où il résulte que le flotteur, dans toutes les positions qu'il prend successive- ment lors de son mouvement alternatif d'ascension et d'abaissement, con- tient de l'eau dont la surface est toujours au niveau du réservoir supérieur. La boîte grasse empêche cette eau de se mêler avec celle qui est contenue dans la capacité où le flotteur se meut. «Enfin, nous remarquerons que cette capacité peut communiquer d'un côté avec le réservoir inférieur, où l'eau qu'il s'agit d'élever est puisée, et de l'autre côté avec le réservoir supérieur ou émissaire, au moyen de deux ouvertures garnies de soupapes ou clapets. Le premier clapet, qui établit la communication avec le réservoir inférieur, s'ouvre en dedans, du côté de la capacité, et au contraire, le second clapet, qui établit la communication avec le réservoir supérieur, s'ouvre en dehors, du côté de ce réservoir. » D'après ces dispositions , admettons que le flotteur soit au bas de sa course. L'eau est alors dans la capacité au niveau du réservoir inférieur; le premier clapet est également pressé sur ses deux faces, et le second clapet est tenu fermé par la pression plus grande de l'eau du réservoir supérieur. Le flotteur est rempli d'eau au niveau de ce réservoir supé- rieur, avec lequel il communique constamment. Si maintenant on soulève le flotteur, le premier clapet s'ouvrira, le second demeurant fermé, et le réservoir inférieur enverra dans la capacité l'eau nécessaire pour remplir l'espace que le soulèvement du flotteur laisserait vide. D'ailleurs , comme l'eau contenue dans le flotteur retourne dans le réservoir supérieur à mesure que ce soulèvement s'opère , au moyen du tuyau vertical qui traverse le fond de ce flotteur, cette première opération, abstraction faite du poids du flotteur, exige très peu d'effort. » Le flotteur étant parvenu au haut de sa course, le niveau de l'eau dans la capacité est encore le même que dans le réservoir inférieur; le premier clapet est également pressé sur ses deux faces , et le second clapet est maintenu fermé. Le flotteur est vide, ou ne contient plus qu'un peu d'eau , qui est toujours au niveau du réservoir supérieur. Si main- (3g) tenant on abaisse le flotteur, ce mouvement obligera l'eau contenue clans la capacité à s'élever dans le petit intervalle qui existe entre la paroi in- térieure de cette capacité et la paroi extérieure du flotteur. Par suite de la pression plus grande qui s'établit ainsi dans la capacité , d'une part le premier clapet sera maintenu fermé , en sorte que l'eau de cette capacité ne pourra retourner dans le réservoir inférieur, et d'autre part , le second clapet s'ouvrira, en sorte que l'eau que le flotteur déplace par son abais- sement, passera dans le réservoir supérieur. Comme, à mesure que le flotteur s'abaisse , il se remplit par de l'eau qui est fournie par le réser- voir supérieur, l'abaissement de ce flotteur exige également peu d'effort. » On peut remarquer sur cet appareil qu'il n'y existe d'autres pièces mobiles que le flotteur, qui en est la partie principale, et les deux Cla- pets. De plus, ces deux clapets s'ouvrent et se ferment d'eux-mêmes, quand cela est nécessaire, par l'effet seul de l'ascension et de l'abaissement alternatifs du flotteur, que l'action du moteur doit opérer. Enfin , l'ap- pareil satisfait rigoureusement à la condition que l'eau ne soit pas élevée au-dessus du niveau du réservoir ou émissaire supérieur. » On pourrait croire, au premier coup d'œil, que l'appareil dont il s'agit présente quelque analogie avec ceux qui ont été proposés par M. de Thiville, sous le nom de flotteur à siphon, et qui sont décrits dans les traités de mécanique. Mais les deux machines ont un principe différent, et doivent être distinguées l'une de l'autre. En cherchant à rapprocher l'appareil proposé par M. Jappelli des machines connues, on reconnaîtra plutôt qu'il présente de l'analogie avec les pompes foulantes. On peut, en effet, comparer son flotteur au piston d'une telle pompe, auquel on aurait donné un très grand diamètre, avec cette différence essentielle, que le frottement qui , dans la pompe , se produit à la circonférence du piston , se produit ici sur la circonférence du tuyau vertical qui traverse le fond horizontal du flotteur, c'est-à-dire sur une surface bien moins grande. Par conséquent, la résistance résultant de ce frottement, consom- mera ici une portion beaucoup moins grande de l'action transmise par le moteur. » Si l'on veut d'ailleurs , comme M. Jappelli l'a fait dans son mémoire d'une manière fort exacte , chercher à apprécier le rapport qui doit s'é- tablir dans ce nouvel appareil entre l'action du moteur et l'effet utile résultant de cette action , on reconnaîtra, en premier lieu, que la con- sidération du poids propre du flotteur peut être entièrement négligée , puisque ce poids monte et descend alternativement; et de plus que , soit (4o) dans l'ascension , soit dans la descente du flotteur, le moteur n'a aucun effort à surmonter, en outre de celui qui opère l'ascension de l'eau élevée dans le réservoir supérieur, si ce n'est ceux qui résultent des charges ou différences de niveau, qui doivent s'établir de part et d'autre des orifices traversés par l'eau, afin de procurer à cette eau la vitesse nécessaire: d'où l'on conclut que le rapport de l'effet utile à l'action dépensée, tend à devenir égal à l'unité, à mesure qu'en augmentant les dimensions des orifices , ou en diminuant la vitesse du mouvement du flotteur, on di- minue la vitesse du mouvement de l'eau au passage des orifices. Au reste, la proposition que l'on vient d'énoncer, n'est rigoureusement exacte qu'en négligeant la considération de l'épaisseur de la paroi latérale du flotteur; épaisseur qui peut être effectivement fort petite, surtout si cette paroi est formée avec des feuilles de métal. Il est évident, d'ailleurs, que l'on doit tenir compte du frottement qui s'établit dans la boîte grasse du fond du flotteur, traversée par le tuyau vertical fixe. » Quelle que soit la machine que l'on emploie, il sera toujours néces- saire d'imprimer à l'eau élevée la vitesse avec laquelle elle franchira les orifices. Il paraît donc, en considérant l'appareil dont il s'agit sous le point de vue théorique, qu'il n'existe ici aucune cause de perte de force inhé- rente à cet appareil, si ce n'est l'action qui est employée pour imprimer le mouvement nécessaire à l'eau qui doit passer, alternativement, par le tuyau vertical fixe , du réservoir supérieur dans le flotteur, et du flotteur dans le réservoir supérieur. Cette perte de force paraît devoir être fort peu sensible. » D'après ces observations, nous pensons que la nouvelle machine proposée par M. Jappelli , et qui a déjà été essayée en grand avec succès , mérite l'intérêt et l'approbation de l'Académie, et que son mémoire doit être imprimé dans le Recueil des Savants étrangers. » (40 D G A , flotteur mobile forme' d'une cuve ou- verte par le haut , vu dans son mouve- ment d'ascension. B, capacité remplie d'eau dans laquelle se meut le flotteur. G, re'servoir inférieur. D, réservoir supérieur, ou émissaire. E, tuyau vertical fixe, établissant une communication permanente entre l'in- térieur du flotteur et le réservoir supé- rieur. F, G, clapets faisant communiquer alter- nativement la capacité B avec le réservoir inférieur et le réservoir supérieur. Pen- dant l'ascension du flotteur, le clapet F est ouvert et le clapet G ferme. Pendant la descente du flotteur, le clapet F est fermé et le clapet G est ouvert. Rapport sur les expériences faites par M. Hamont, ingénieur civil, avec des modèles de locomoteurs à vapeur, à l'échelle du sixième, en présence de MM. le baron Ch. Dupin, Navier, Poncelet et Séguie*, commissaires; M. Séguier, rapporteur. ■ « Déjà nous avons eu l'honneur d'appeler votre attention sur un compte rendu d'expériences de locomoteur à vapeur, adressé à l'Académie par M. Bérard, votre correspondant de l'Hérault. » M. Hamont, ingénieur civil, inventeur de ce locomoteur, a désiré que vous pussiez juger par vous-même des divers perfectionnements qu'il a apportés à ce genre de machines. » C'est aujourd'hui du résultat des expériences répétées sous les yeux de vos commissaires, que nous venons brièvement vous entretenir. (42 ) •> Nous ne nous proposons pas de retracer la description détaillée des machines de M. Hamont : nous en avons fait le sujet d'un précédent rap- port; nous nous bornerons à vous rappeler les points principaux vers les- quels cet ingénieur a dirigé ses méditations, et nous vous ferons connaître comment il a résolu les divers problèmes qu'un locomoteur à vapeur pré- sente dans sa construction. » Selon M. Hamont , les difficultés pratiques de construction les plus grandes sont les suivantes : » i*. Imprimer aux roues des vitesses variables; » a". Ménager, dans la disposition générale de l'appareil, un avant-train mobile, pour rectifier la direction; » 3°. Faire reposer tout le mécanisme sur un système de suspension ap- proprié aux inégalités de surface de la route; » 4°> Pouvoir faire varier la puissance motrice suivant les pentes et les résistances que présente le sol; » 5*. Enfin, produire la vapeur avec des appareils légers, à grandes sur- faces de chauffe, à l'abri des accidents que les inégalités du terrain pro- voquent par le roulis de l'eau , tel que le renversement de la voiture par le déplacement subit du centre de gravité, ou même l'explosion par l'aug- mentation de température qu'ont pu acquérir les parois exposées sans eau à l'action du feu. » Pour surmonter la première des difficultés que nous venons de signa- ler, c'est-à-dire pour permettre aux roues de prendre, suivant le besoin , des vitesses variables, M. Hamont a composé son moteur de deux machines à vapeur distinctes, agissant chacune sur' une des roues. Il suffit de distri- buer inégalement la vapeur dans les machines , pour que l'une s'accélère et l'autre se ralentisse; cette disposition simple permet à la voiture d'opé- rer toute espèce de conversions , même en suivant des courbes d'un rayon très court. Les pistons moteurs se comportent, dans les changements de direction, comme les chevaux d'une voiture ordinaire; celui qui décrit la courbe extérieure hâte ses mouvements; celui qui décrit la courbe la plus rapprochée du point de centre ralentit son action. Par cet arrangement, le locomoteur de M. Hamont pourrait pivoter sur lui-même; il suffirait pour cela que les machines fonctionnassent en sens inverse. Nous vous ferons mieux apprécier les avantages du procédé de M. Hamont , en vous rappelant les moyens employés avant lui. Dans les diverses voitures à va- peur qui ont marché jusqu'à présent, l'impulsion n'a encore jamais été donnée que par une seule roue, alors même que la voiture chemine en (43) ligne droite; avoir énoncé ce fait, c'est, Messieurs, vous avoir démontré tout ce que présente de vicieux un tel mode d'impulsion. Vous remarquez que par cette méthode, la force motrice est appliquée seulement à un des angles du parallélogramme formé par les quatre roues, et encore cet angle est-il celui de derrière. » Cette mauvaise disposition présente, en outre, le grave inconvénient de réduire la force impulsive à l'adhérence d'une seule roue sur le sol. » Deuxième difficulté , résultant de F avant-train. » M. Hamont assure à ses locomoteurs une direction facile, en ne les faisant porter que jsur trois roues. Les deux roues placées sur la même ligne, et mues chacune par leur machine à vapeur spéciale, supportent la charge comme dans une charrette ordinaire à deux roues. La troisième roue fait fonction de cheval de brancard; elle maintient l'équilibre et di- rige en même temps la voiture. » Les robinets d'admission de vapeur aux cylindres sont en relation avec cette roue unique; le degré d'ouverture des angles qu'elle forme avec les deux autres roues , détermine la répartition de la force motrice sans qu'il soit nécessaire d'y apporter une surveillance particulière. Les deux petites bielles au moyen desquelles la roue gouvernail ouvre et ferme les robi- nets d'admission , peuvent être comparées aux rênes d'un cocher, tendues ou distendues suivant que l'un ou l'autre des chevaux doit ralentir ou accélérer son allure. » Troisième difficulté ; des appareils de suspension. » On concevra combien cette condition est difficile à bien remplir pour une voiture à vapeur, si l'on réfléchit qu'il faut intercaler les appareils de suspension entre la force développée et la force appliquée , sans que l'élasticité des ressorts s'oppose à la transmission aux roues de la totalité de la puissance motrice. Les constructeurs qui ont précédé M. Hamont, pour communiquer l'impulsion du moteur suspendu aux roues qui ne peuvent l'être, se sont servi de chaînes sans fin dont la longueur permet des oscil- lations entre les diverses parties. » Cet ingénieur a cru qu'il serait infiniment plus simple de transmettre directement aux manivelles des essieux la force motrice par l'intermédiaire d'une bielle ordinaire, les oscillations pouvant, sans aucun inconvénient pratique, s'effectuer au point d'articulation de la bielle avec la tige du piston moteur. Les expériences, répétées devant vos commissaires avec des modèles au sixième, ont démontré la justesse de la prévision de M. Hamont. C R. 1836. i« Semestre. 7 (44) » Quatrième difficulté; variations dans la puissance. » Deux moyens ont été mis en pratique par M. Hamont pour atteindre ce but important; il a disposé son mécanisme de façon à pouvoir facilement et promptement convertir la vitesse en force; il a ménagé dans son pro- ducteur des parois assez étendues et assez résistantes pour fournir dans l'occasion, en activant le feu, une plus grande quantité de Vapeur sous une pression plus élevée; mais comment construire une chaudière présen- tant de tels avantages, surtout en écartant tout danger d'explosion? C'est le dernier point sur lequel M. Hamont appelle votre attention. I Jl » Selon lui, aucune des constructions actuellement usitées, soit sur les rivières, soit sur les chemins de fer eux-mêmes, ne peut résoudre ce dif- ficile et important problème. La solidité et la légèreté ne peuvent, suivant cet ingénieur, se rencontrer à la fois dans des appareils qui contiennent, sous un seul volume, l'eau et la vapeur; il ne croit la solution possible qu'au moyen de la subdivision des masses. Une foule de petits récipients, tous solidaires pour l'effet, tous indépendants en cas d'explosion , peuvent seuls permettre d'atteindre le double but que nous venons d'indiquer. La quantité de vapeur formée pendant un. certain temps dépendant en partie de la facilité avec laquelle le calorique aura pu pénétrer dans le liquide , des tuyaux d'un petit diamètre, d'une faible épaisseur, n'interposant entre l'eau divisée et le feu qu'une mince paroi, sont, suivant M. Hamont, les meilleurs éléments pour construire un producteur de vapeur. » Cet ingénieur abandonne à l'esprit inventif des constructeurs le mode d'assemblage des tuyaux destinés à former un générateur de vapear; néan- moins, il a soumis à l'examen de vos commissaires une solution tout-à-la- fois simple et bien appropriée aux exigences spéciales de ce genre de service. » M. Hamont pense que des générateurs formés de tubes seront tou- jours employés avec succès par ceux qui n'abuseront point des avantages que de tels appareils présentent pour la vaporisation , en exigeant une pro- duction de vapeur trop considérable d'une surface de chauffe trop exiguë. « Tel est le résumé des réflexions et observations écrites de M. Hamont sur la construction des locomoteurs. L'inspection de ses modèles fonction- nant à la vapeur a démontré à vos commissaires que les pensées émises par cet ingénieur étaient susceptibles d'une réalisation pratique; néanmoins, en pareille matière , des expériences en grand continuées pendant un temps suffisant peuvent seules constater le succès et démontrer l'utilité future d'une semblable invention. (45) » Dans ces circonstances, vos commissaires doivent se borner à vous proposer d'insérer dans la collection des Savants étrangers le mémoire que M. Hamont a déposé pour servir à la description et la démonstration des perfectionnements par lui apportés aux locomoteurs à vapeur sur routes ordinaires. » Rapport sur un nouvel instrument à réflexion, de M. Rowlanu. (Commissaires, MM. Arago, Mathieu, Beautemps-Beaupré , Puissant et Louis de Freycinet rapporteur.) « L'instrument présenté à l'Académie par M. Rowland , artiste anglais , et que la commission nommée par elle vient de soumettre à son examen , se compose de deux sectants réunis et parallèles, dont le second, qui est renversé , n'a qu'un rayon à peu près moitié du premier. Chacun d'eux a son alidade particulière, son grand et son petit miroir, qui tous se trou- vent placés dans l'espace qui sépare les limbes, et se rectifient par les mêmes moyens que les instruments à réflexion ordinaires. Le sectant ren- versé a le zéro de sa division en sens opposé de celui du grand sextant. » Une lunette unique placée entre les deux mêmes plans sert à la fois à l'observation des angles qu'on mesure, soit avec l'une, soit avec l'autre des alidades. Le petit miroir du sextant supérieur est étamé dans la partie de gauche, et l'autre dans celle de droite, de telle manière cependant qu'il reste entre les deux étamages un espace d'environ 4 md- limètres, qui n'est pas étamé, et par où l'on peut voir directement l'objet auquel on vise. Lorsqu'on veut observer des angles qui ont moins de 20° d'amplitude, on peut, pour rendre l'instrument moins pesant, dé- tacher le sextant superposé, en défaisant les trois vis qui le lient au limbe principal, et l'observation des angles se fait alors comme de cou- tume; mais si l'angle à mesurer dépasse ce nombre de degrés, la réu- nion des deux sextants est nécessaire. Voici, dans ce cas, la manière d'opérer : » Les rectifications d'usage étant préalablement faites, et les alidades placées Sur zéro , on commence par viser directement à l'un des ob- jets, et cet objet se voit, en même temps aussi, par réflexions dans la partie étamée du petit miroir du sextant renversé. Faisant maintenant mouvoir l'alidade de ce même sextant, en s'astreignant à ne pas per- dre de vue l'objet réfléchi, on s'arrête à la moitié, je suppose, du 7- (46) nombre de degrés de l'angle total , et l'on fixe l'alidade sur ce point. On fait mouvoir ensuite l'alidade du sextant principal , de manière à ramener l'image du second objet en contact avec celle du premier, et la somme des angles marqués par chacune des alidades, donne enfin l'angle désiré. Cet angle peut aller jusqu'à 260° d'amplitude, valeur qui dépasse de beaucoup tous les besoins , même dans le cas où l'obser- vateur, rapportant la hauteur de l'astre à l'horizon de la mer, serait placé sur un point fort élevé. » Cet instrument, d'un mécanisme aisé à comprendre, remplit le but que l'auteur s'est proposé. Il est d'ailleurs construit avec soin , et fait honneur à l'habileté de l'artiste. , » Après avoir rendu, à M. Rowland la justice qui lui est due, nous ferons quelques remarques sur l'usage de son sextant. Il y a, avons- nous dit, entre les parties étamées des deux petits miroirs une bande translucide, ménagée pour faciliter la vision directe. Or, lorsque les objets qui arrivent par réflexion ne sont pas des corps lumineux, l'éclat de la lumière directe empêche de distinguer l'image beaucoup plus faible qui vient se peindre dans la partie non étamée du petit miroir antérieur. L'auteur remédie à cet inconvénient en plaçant un verre coloré d'une teinte légère. entre l'objet direct et le petit miroir du grand sextant; la lu- mière directe étant alors atténuée, laisse apercevoir l'image affaiblie qu'on ne pouvait distinguer d'abord à l'œil nu. Quand on se sert de la lunette la difficulté dont on vient de parler n'a pas lieu; elle n'a pas lieu non plus lorsqu'on mesure la distance angulaire de deux astres. » L'auteur convient que dans quelques circonstances une double image superflue du Soleil pourra se montrer dans le champ de la lunette; c'est le cas où l'image de l'astre, venant, à se réfléchir sur la surface externe du petit miroir antérieur, renvoie cette image sur la partie étamée interne de l'autre petit miroir; mais il est toujours facile de faire disparaître celle de ces images qu'on ne doit pas observer, en faisant mouvoir de 1 degrés seu- lement, par exemple, l'alidade du sextant renversé : on tient compte en- suite de cette différence dans l'appréciation de l'angle total. » Deux autres faibles inconvénients se devinent d'avance, ce sont l'aug- mentation du poids de l'instrument et son prix nécessairement plus élevé que celuidessextan ts ordinaires. Quant à cette dernière circonstance, ellen'a point une véritable gravité, puisque la question principale est ici d'obtenir la mesure d'un angle dont on ne pourrait pas connaître la valeur sans cela; et relativement à l'excédant de poids , il n'est pas tel cependant qu'on ne c m ) puisse bien le supporter. En total , l'instrument pèse à peine a kilogrammes, ce qui n'est pas exorbitant, et ne fatiguera d'ailleurs l'observateur que dans la mesure des grands angles, puisqu'on pourra toujours avec facilité dédoubler l'instrument lorsqu'on le jugera à propos. » Nous bornerions ici ce rapport si le problème de la mesure des grands angles avec les instruments à réflexion n'avait fait depuis plusieurs années, à notre Dépôt des cartes et plans de la marine, l'objet des recherches de deux habiles ingénieurs-hydrographes. » L'invention de M. Fayolle date de 1817, et consiste dans l'addition au cercle de réflexion de Borda d'un second grand miroir placé au-dessus du grand miroir ordinaire, et pouvant prendre, à l'aide d'une alidade parti- culière, un mouvement propre entièrement indépendant du premier. Un petit miroir unique, étamé en haut et en bas, laisse entre les deux éta- mures une bande claire analogue à celle dont on a parlé précédemment et donnant lieu au même inconvénient : la partie étarnée supérieure sert pour le grand miroir supérieur, et la partie inférieure pour le grand mi- roir inférieur. » Avec le cercle ainsi disposé on peut prendre presque instantanément deux angles successifs ou un angle unique entre deux objets, ayant beau- coup au-delà de ce que mesurent les cercles ordinaires. La manœuvre en est facile à concevoir et se rapproche de celle exposée plus haut; mais l'an- gle total n'est rigoureusement exact que lorsqu'on se sert de la lunette en raison des deux plans dans lesquels on observe. » Les avantages de ce mécanisme sont éminemment de ne pas augmenter d'une manière sensible le poids du cercle à réflexion , et de rendre de plus l'observation des objets médiocrement éclairés un peu plus facile qu'avec l'instrument de M. Rowland, puisque les rayons lumineux, vus directement au lieu de traverser l'épaisseur de deux petits miroirs, n'en ont ici qu'un seul à pénétrer; ce dernier avantage mérite surtout d'être remarqué. Dans l'instrument anglais les rayons directs traversant l'épaisseur de deux petits miroirs, la déviation qui peut résulter d'un défaut de parallélisme entre les faces des verres pourrait donner lieu à une erreur plus grande que celle que donnerait pour la même cause le cercle de M. Fayolle. » M. Daussy, quelques années plus tard, a imaginé un appareil moins compliqué encore pour mesurer les grands angles avec le cercle de ré- flexion. Son idée se réduit à l'addition d'un troisième miroir étamé en to- talité, et qui, placé sur la ligne qui joint le centre du grand miroir avec celui du petit, forme avec ce dernier un angle invariable. Pour ne pas in- (48 ) tercepter les rayons lumineux qui se transmettent du grand miroir au petit , la hauteur du miroir subsidiaire n'a que la moitié de celle de la par- tie étamée du petit miroir ; et celui-ci encore sert à la fois pour le grand miroir et pour le miroir subsidiaire, lequel, avant le croisement de l'angle , présente sa face aux objets de gauche. » Il résulte de cette construction que l'angle entre un objet doublement réfléchi dans le miroir subsidiaire et le petit miroir, et celui qu'indique l'alidade, donnent un angle total plus grand que celui qu'on peut obtenir avec le cercle ordinaire et plus grand précisément du double de l'angle que forment entre eux le petit miroir et le miroir subsidiaire, valeur qui se détermine aisément par expérience. » Nous devons dire en faveur de M. Rowland que les deux additions au cercle de réflexion, dont nous venons de rendre compte, ne pouvaient lui être connues , puisqu'elles n'ont encore été publiées dans aucun ouvrage. » Au reste, l'idée mère de tout ceci se trouve dans nos anciens octants , où l'on avait l'habitude d'annexer un petit miroir particulier pour pren- dre la hauteur des astres par derrière. Cette manière d'observer n'était pas facile, ce qui, joint à l'incertitude de la rectification de ce miroir, en a fait depuis long-temps abandonner l'usage. » En résumé, nous proposons à l'Académie de donner son approbation à l'instrument qui lui a été communiqué par M. Rowland, et qui donne une solution d'un problème intéressant d'astronomie nautique. » entqmologie. — Idée générale de l'ouvrage adressé à l Académie pour con- courir au prix de physiologie fondé par M. de Montyon, ayant pour ti- tre : Recherches anatomiques et physiologiques sur les orthoptères ,*les hyménoptères et les névroptères, avec un atlas composé de 270 dessins d'anatomie sur 25 planches in-folio, par M. Léon Dufour , correspondant de l'Académie. (Extrait du rapport de M. Duméril.) (Voy. Compte rendu, i835, p. 554) « Cet ouvrage fait suite aux mémoires que M. Dufour a déjà publiés sur les coléoptères , et principalement au grand travail que l'Académie a déjà couronné , et a fait insérer dans les Mémoire des Savants étrangers, et qui avait les hémiptères pour sujet. » Des considérations générales sur l'anatomie et sur la physiologie de chacun des trois ordres indiqués, en précèdent l'examen particulier. C'est ainsi qu'en commençant l'histoire anatomique des orthoptères, l'auteur dé- (49) Hôte ces insectes comme ceux qui sont le mieux organisés pour broyer ou mâcher des aliments solides. Il décrit leur conformation générale, leurs mé- tamorphoses, leurs mœurs, et il est appelé à les distinguer des herbivores et des carnivores. C'est d'après ces considérations que les insectes de cet ordre sont partagés en familles naturelles. » Dans chacune de ces familles , plusieurs espèces des genres principaux sont successivement étudiées dans les organes essentiels,tels que ceux de la respiration , des sensations , du cordon dorsal, du tissu cellulaire splaneh- nique, de l'appareil digestif, et enfin de la génération. » Ainsi, en étudiant les organes respiratoires, l'auteur distingue les tra- chées en tubulaires, ou à parois élastiques, et en vésiculaires ou flasques et membraneuses. Les premières trachées existent uniquement chez les es- pèces terrestres ou pédestres, et les deux sortes de trachées se trouvent réunies chez ceux qui sont volatiles ou aériens. En décrivant ces trachées, l'auteur fait la remarque intéressante qu'elles sont toujours symétriques ; que les premières reçoivent l'air , l'appellent , le distribuent , et que les au- tres le recueillent comme le feraient des veines, et que l'air, épuisé de ses principes vivifiants, se trouve rejeté au dehors par l'intermédiaire de ces derniers canaux. C'est après ces considérationsgéne'ralesquel'auteurétudie les trachées dans chacune des familles , en suivant le même ordre d'exa- men. » Vient ensuite l'étude des organes sensitifs , du système nerveux gan- glionnaire, comparés dans chacune de leurs parties, et surtout pour les nerfs qui se rendent dans les organes des sens. a II en est de même du cordon dorsal , du tissu cellulaire adipeux splan- chnique, qui devient le dépôt d'une sorte de crème ou dégraisse, toujours en rapport avec le développement des organes générateurs. Ainsi en se li- vrant aux recherches sur l'appareil digestif, il fait remarquer que c'est principalement parmi les orthoptères , que les organes sont le mieux ou le plus développés. C'est ce qu'il prouve en étudiant successivement les ca- naux salivaires, l'œsophage, le gésier, dont l'intérieur est armé de dents ad- mirablement disposées pour produire une sorte de rumination. Enfin c'est avec le même soin que les organes mâles et femelles sont étudiés, tant dans leurs parties extérieures qui servent à la copulation, que pour les organes destinés aux sécrétions de la semence et des œufs , avec tous les annexes de l'un et de l'autre sexe. » Nous ne poursuivrons pas davantage cette analyse; il faudrait repro- duire un trop grand nombre d'observations nouvelles. Nous devons dire ( 5o) cependant que les deux autres parties de ce grand mémoire sont consacrées à l'étude aussi soignée des insectes, rapportés aux deux ordres des hymé- noptères et des névroptères. » LECTURES. M. ampère lit la Note suivante, et exprime le désir qu'elle soit textuel- lement insérée dans le Compte Rendu de cette séance. « La réclamation de M. Ampère , dont il a été question dans le numéro 1 1 » des Comptes Rendus de l'Académie , n'était relative qu'à ce qu'un journal » quotidien, en rendant compte des découvertes de M. Melloni-, présen- » tait ces découvertes comme contraires à la distinction que M. Ampère a » établie entre les, vibrations moléculaires et les vibrations atomiques, » pour expliquer la différence qui existe entre la propagation successive » de la chaleur dans les corps, et celle du son et de la lumière. » Depuis que M. Ampère a lu le texte même du mémoire de M. Melloni, » inséré dans ce même numéro , il a reconnu que sa réclamation était sans » objet, puisqu'il ne s'y trouve rien qui combatte cette distinction, ni » même qui y soit relatif. » géodésie. — Nouvelles remarques sur la comparaison des mesures géodé- siques et astronomiques de France ; par M. Puissant. « Dans un mémoire que j'ai lu à l'Académie des Sciences le i 5 juil- let i833, je me suis proposé de déduire de la comparaison des mesures géodésiques et astronomiques qui servent de fondement à la nouvelle carte topographique du royaume , quelques conséquences sur la figure de la terre. J'ai, dans ce but, fait usage de formules différentielles qui font connaître quelle est la correction à appliquer à l'aplatissement em- ployé dans le calcul des latitudes, des longitudes et des azimuths, pour rendre ces éléments géodésiques parfaitement d'accord avec les déter- minations célestes correspondantes. Ces formules m'ayant facilité le moyen de combiner successivement la position de l'Observatoire royal avec cha- cune des stations astronomiques auxquelles elle est liée par différentes chaînes de triangles , j'ai reconnu qu'aucun ellipsoïde de révolution ne pouvait satisfaire exactement à l'ensemble de ces stations, ou, en d'autres termes , que la figure de la terre est très irrégulière en France. (5i ) » La présente note, extraite d'un chapitre du second volume de la Nouvelle Description géométrique du royaume, dont je prépare la rédac- tion , a pour objet de mettre ce fait en évidence , par la comparaison des degrés de deux méridiens, dont les longueurs résultent des opéra- tions trigonométriques de nos ingénieurs-géographes. » D'abord le réseau de triangles, qui s'étend le long de la méridienne de Dijon , offre quatre stations dont les latitudes ont été observées avec la plus grande précision : ce sont celles de Longeville, près de Bar-le-Duc, de Bréri, de Montceau et de Marseille. La rectification des arcs de mé- ridien compris entre les parallèles de ces stations, a été effectuée de plusieurs manières , et notamment à l'aide de cette série convergente développée suivant les puissances de l'amplitude géodésique 9 44.26.40,76 6o>4 6o43o5,4 '•1117,4 46. 05.7,72 » Bien que les longueurs des degrés ci-dessus décroissent du nord au sud, et décèlent un très fort aplatissement, cependant elles ne sont nullement en rapport avec l'hypothèse- d'un ellipsoïde régulier et de ré- C. R. i836. iw Semestre. 8 (52) voiution, puisque le décaissement qui devrait être d'à peu près i8m par degré, à notre latitude, est d'abord de 8<*m,g, et ensuite de 6om,4« Sur la méridienne de Dunkerque, et à la latitude moyenne de 47° 3o' 46", De- lambre , supposant ses bases très concordantes , a au contraire trouvé la longueur du degré de iua3om,i avec une diminution de 63m, 1 par degré, et à la latitude de 44° 4i' 48* une diminution de i8ra,2, tandis que la longueur du degré y est de 1 1 io5im,8. » Les observations géodésiques et astronomiques relatives à la méri- dienne d'Angers, offrent également le moyen d'assigner la longueur d'un grand arc composé de trois parties placées à peu près symétriquement à celles du méridien de Dijon ; en voici les résultats : NOMS DES STATIONS. LATITUDES observées. ARCS mesures. LONGUEURS des degrés. LATITUDES moyennes. CHANGEMENT par degré. St. -Martin de Chaulieu. . Angers (Tour St.-Martin). 48° 44' 9".87 47.28. 6,79 45.44.41,04 43.42.43,09 140889™, 5 19160a, 9 226039,1 m. 1 iii 53 , 4 1 1 1 1 5o , 1 111182,7 48° 6' 8" ,33 46.36.23,91 44.43.41,57 m. — 2,2 + '7>5 Tour de Borda 55853 i,5 1 11164,0 46.13.25,98 » De ce côté de la méridienne de Paris, on remarque d'abord un très faible aplatissement en allant du nord au sud, puis tout-à-coup un allon- gement des degrés; et c'est aussi ce que j'ai reconnu en cherchant, comme je l'ai dit plus haut , les dimensions des divers ellipsoïdes susceptibles de satisfaire aux observations célestes, et dans lesquels le logarithme d'un rayon quelconque correspondant à la latitude A peut être exprimé par cette série dont la loi des termes est manifeste , savoir : log r = log a -f- l M [(e* — A1) sin' X + { (e* — lorsqu'elles sont de même ordre , comme les corps réputés simples ; C. R. i836. i« Semestre. IO r r li ( 64 ) » 3°. Qu'il est possible de déterminer la limite de l'action molécu- » laire ; » 4°- Qu'il est des substances dont la densité, prise dans un liquide, » diminue à mesure qu'on les divise ; » 5°. Que cela a lieu lorsque les substances ne se mouillent pas; » 6°. Qu'il est possible de déterminer la distance qui existe entre un » corps et un liquide qui ne le mouille pas, lorsqu'ils sont mis en » rapport. » médecine. — Extrait d'une lettre de M. Adam de Bauve , à M. Bory- de-Sajnt-Vincent , sur un nouveau fébrifuge , employé à la Guyane, datée de Georges- Town , le 3i mars i835. (Commissaires, MM. Double, Robiquet, Breschet. ) « Arrivant à Démérari, accablé de fièvres qui depuis long-temps étaient rebelles au quinine et à tous les remèdes que je pouvais prendre, je trouvai le docteur Warburg , médecin allemand , qui depuis plusieurs années parcourt l'Amérique , s'occupant exclusivement de botanique ; je pris un fébrifuge de son invention (gouttes fébrifuges), qui m'em- porta dès la première fois les fièvres dont je souffrais depuis si long- temps. » Déjà connu avantageusement à Démérari , le docteur Warburg fut prié, en juillet 1 833 , par M. Melvil, inspecteur-général des hôpitaux dans les possessions anglaises de l'Amérique, de faire des expériences dans l'hôpital militaire de Georges-Town , et de se charger de le surveiller. De cent-huit malades de la fièvre, qui s'y trouvaient quand le docteur Warburg prit la surveillance, au bout de quatorze jours, il n'en restait que dix-huit. » Divers médecins, et. entre autres le docteur Watt, le plus estimé de la Guyane anglaise, ont fait dans les journaux l'éloge des gouttes fébri- fuges, et les recommandent comme ne manquant jamais leur effet, em- ployées dans les cas les plus désespérés des fièvres pernicieuses. Les jour- naux de la Jamaïque, de la Trinité, de la Barbade, de Surinam, des États-Unis, en parlent dans le. même sens. Le docteur Warburg a reçu des demande* pour ,des sommes considérables; le médecin Fenehtwanger, de New- Yorck, lui seul a envoyé un ordre sur un négociant de Georges-Town , de a5 mille francs, pour une remise de gouttes fébrifuges. 11 y a peu de («5) mois que le docteur sir Andrew Stalliday, inspecteur-général des hôpi- taux de la Guyane anglaise , prêt à succomber à la violence d'une fièvre maligne, se sauva en usant des gouttes fébrifuges; lui aussi exprime hautement sa reconnaissance et sa conviction sur l'efficacité de ce remède extraordinaire. » Le gouverneur de la Guyane anglaise, sur tant de témoignages, et d'après l'étonnant changement qui s'était opéré dans l'hôpital militaire , offrit une somme considérable au docteur Warburg, qui la refusa, di- sant : « Que travaillant pour son plaisir et sa réputation , ce n'était point avec de l'argent qu'il pouvait être payé. » Sur le rapport du gouverneur de Démérari, le commandant général des possessions britanniques , rési- dant à la Barbade, a écrit à M. Warburg, qu'il allait mettre sous les yeux du gouvernement anglais, le rapport de ses travaux et de sa conduite désintéressée, et qu'il ne doutait pas qu'il n'en reçût une récompense qui ne blesserait pas sa délicatesse. » M. de Bauve a envoyé à M. Bory-de-Saint- Vincent, une douzaine de de flacons des gouttes fébrifuges, pour être remis à l'Institut, qui fera examiner, dit-il, cette nouvelle découverte par une commission de mé- decins, ne doutant nullement, ajoute-t-il, que si la vertu attribuée à ce fébrifuge est suffisamment constatée, la France ne récompense, comme elle a coutume de le faire, les découvertes utiles à l'humanité. zoologie. — Sur la nageoire dorsale du delphinus globiceps (Cuvier). M. Lemaoût adresse une réclamation contre cette assertion qui se trou- verait, selon lui, dans un rapport de M. Cuvier, inséré au tome XIX des Annales du Muséum d'Histoire naturelle, page i ; savoir, que l'auteur de ce rapport lui attribuait d'avoir dit «qu'il y a des individus de l'espèce du « delphinus globiceps où la dorsale est rongée en tout ou en partie. » Nous commençons par avertir que nous n'avons trouvé rien de sem- blable à Yassertion citée par M. Lemaoût, dans le rapport dont il s'agit. Nous ajouterons que ce qu'on a appelé nageoire dorsale chez les cétacés n'étant qu'une simple extension de la peau , il n'est pas rare de trouver des individus où cette nageoire a été en effet détruite, en tout ou en par- tie, par un accident quelconque. Au reste, M. Lemaoût rappelle qu'il a trouvé cette nageoire entière sur plusieurs centaines de dauphins qu'il a eu occasion d'observer. 10.. (66) météorologie. — Envoi de quelques portions de l'aérolithe qui tomba près de Bellej le i3 novembre i835, et mit le feu à une grange de Samonod. M. Millet Daubenton , à qui M. Arago avait demandé , au nom de l'Aca- démie, le 7 décembre dernier, de vouloir bien adresser aux chimistes de la capitale quelques parties de l'aérolithe du i3 novembre, écrit qu'il s'é- tait empressé d'envoyer un fragment anguleux, à surface vitrifiée, de la grosseur d'un œuf de pigeon, et une fiole remplie de débris plus petits. Ces objets ne sont pas parvenus à l'Académie. Le nouvel envoi de M. Millet, quoique moins important , permettra cependant de déterminer la com- position chimique du météore. M. Millet croit y avoir aperçu déjà des traces de nickel et de chrome ; les petits globules que le barreau aimanté en sépare seraient, suivant lui, formés de fer, de soufre, de cuivre, d'ar- senic, et peut-être d 'argent 7 MM. Berthier et Dumas sont priés de faire l'analyse des fragments adressés par M. Millet. géologie. — Soulèvement d'une ile. A la séance de la Cour martiale qui s'est réunie à Porsmouth, le 19 oc- tobre i835, pour juger le capitaine Seymour delà frégate Challenger, nau- fragée sur la côte du Chili , il a été lu des notes du capitaine Fitzroy , desquelles il résulte qu'à la suite du tremblement de terre du mois de février i835, les courants ont été notablement modifiés depuis l'île de Mocha jusqu'au parallèle de la Conception, et que l'île de Santa-Maria s'est élevée de 1 o pieds anglais. optique. — Polarisation de la chaleur obscure. M. James Forbes , professeur de physique à l'Université d'Edimburgh, transmet à M. Libri les résultats des nouvelles expériences qu'il vient de faire sur la polarisation de la chaleur obscure. Cette fois, M. Forbes a opéré sur la chaleur de l'eau bouillante. Après être passée au travers d'une pile composée de feuilles très minces de mica, cette chaleur était transmise abondamment ou en petite quantité par une seconde pile, suivant la position qu'on donnait à celle-ci par rapport à la première. Plaçons les deux piles dans la position où elles transmettent peu de calorique ; interposons ensuite entre elles une lame mince de mica. Le mouvement de rotation de cette lame dans son propre plan, amènera dans la quantité totale de chaleur transmise par le système, des change- ments considérables et de même nature que ceux qui se manifesteraient si l'on opérait sur de la lumière. La première expérience de M. Forbes montrait que la chaleur est sus- ceptible de polarisation ; la dernière constate sa dépolarisation. astronomie. — Comète de Halley. M. Poisson lit l'extrait ci-après d'une lettre que M. Bessel lui a écrite. « La comète de Halley a attiré tous nos regards. M. Olbers m'a informé » de l'observation importante par laquelle M. Arago a trouvé que la co- . » mète réfléchit la lumière du Soleil. De mon côté , j'ai aperçu un cône » lumineux, sortant de la comète et faisant des oscillations assez régulières » autour de la ligne menée au Soleil, dont il s'écartait jusqu'à environ 6o° » de chaque côté. La durée d'une oscillation était de 2jour*,3 à peu près. » J'ai été assez heureux pour pouvoir suivre ce phénomène pendant la » nuit entière du 12 octobre. Le mouvement oscillatoire du cône était » alors dirigé de gauche à droite, et j'ai vu un mouvement de 35° en » neuf heures. Le i3 octobre, le mouvement avait continué et le cône » était parvenu à une de ses limites : il avait beaucoup perdu de sa viva- » cité. Le 14, il était retourné dans la direction du Soleil à peu près, et » il avait repris toute sa vivacité. Le 1 5 , il parut à la droite et était peu » lumineux. Des observations postérieures s'accordent avec celles-ci, » mais elles sont séparées les unes des autres par le mauvais temps. En » discutant les angles de position des cônes lumineux que j'ai observés , » j'ai trouvé que ce cône faisait des oscillations clans le plan de l'orbite de » la comète. J'espère que plusieurs astronomes auront observé ce phéno- » mène curieux ; mais jusqu'ici aucune nouvelle ne m'en est parvenue. » Il me semble que l'attraction ordinaire du Soleil ne suffit pas pour » expliquer une oscillation du noyau de la comète d'une durée si courte. » Je vois dans ce phénomène une preuve de l'action de quelque force » polaire » Après cette lecture, M. Arago fait remarquer que le phénomène décrit parj'astronome de Kœnigsberg, est précisément celui dont il a entretenu l'Académie dans les séances du 19 et du 26 octobre. Les cônes de M. Bessel ( 68 •) ne sont pas autre chose que les secteurs lumineux de M. Arago : l'un a parlé. des apparences, l'autre de la réalité. Dès la première observation d'un secteur, le i5 octobre, M. Arago espéra que ce phénomène « conduirait à une conclusion certaine sur la » question importante du mouvement de rotation de la nébulosité. » {Comptes rendus , tome I", page 235.) Le 16, un secteur se montrait, en effet, au nord du point diamétralement opposé à l'axe de la queue (la veille il était au sud); mais il ressemblait si peu à celui du i5, par son intensité , par la netteté des deux lignes droites qui le terminaient , et sur- tout par sa grande ouverture angulaire (plus de 900), qu'on se détermina à le regarder comme un phénomène nouveau, comme le résultat d'un changement physique qui s'était opéré dans la tête de l'astre pendant la durée de sa disparition. Aucune observation n'est venue dans la suite contrarier cette manière de voir. Ainsi, le 21, on apercevait non-seulement un seul secteur ou , si l'on veut, un seul cône, mais il y en avait trois distincts. Les observations de M. Schwabe et celles de M. Amici ne sont pas moins explicites. L'astro- nome de Dessau voyait deux secteurs, et celui de Florence cinq, à des époques où M. Bessel, dans sa lettre du moins, n'en signale qu'un. Tout cela s'éclaircira peut-être lorsque le mémoire de l'illustre astronome de Rcenigsberg nous sera connu avec plus de détail. Jusque-là, les doutes que nous venons de soulever nous paraissent devoir, au moins, tenir les esprits en suspens. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. chimie. — Essai sur la théorie du traitement des minerais de fer dans les hauts -fourneaux , et exposé de plusieurs principes nouveaux sur le mode d'action du carbone considéré comme réactif réducteur et carburant ; par M. F. Le Plat, ingénieur des mines (1). (Commissaires, MM. Thénard, Dulong , Berthier, Dumas.) « Le carbone semble présenter de grandes anomalies au milieu des au- tres corps simples : c'est le seul principe fixe parmi les éléments essentiels des composés organiques, et parmi les 10 ou 12 corps simples qui, par la (1) I/ex trait du mémoire a été rédigé par M. Le Play. (%) variété de leurs réactions, soit entre eux, soit sur les autres corps, .occii-* pent la plus grande place dans l'histoire des phénomènes chimiques. » Pour n'insister ici que sur les anomalies qu'on a voulu principale- ment expliquer dans ce mémoire, le carbone possède seul la propriété de réagir vivement sur d'autres corps également fixes, par un contact fort imparfait ou même tout-à-fait insignifiant. Tel est le phénomène que pré- sente la cémentation des oxides et des métaux touchés seulement à leur surface extérieure par le carbone; phénomène dans lequel un fragment de ces corps quelque volumineux et quelque compacte qu'il soit, se trouve réduit, puis carburé, jusqu'au centre de la masse. » Ce phénomène n'étant comparable à aucun autre, et ne se présentant avec les mêmes circonstances pour aucun corps autre que le carbone, la cause en est restée complètement inconnue jusqu'ici, et il n'est pas éton- nant qu'on soit dans la même ignorance, eu égard à la théorie de la plu- part des opérations métallurgiques, celles où l'on emploie le carbone comme réactif réducteur et carburant. Toute tentative de théorie sur les phénomènes qu'on y observe comprenait toujours, en effet, les deux propositions suivantes : i°. La substance à élaborer se réduit ou se car- bure par cémentation ; i° la cause de la cémentation est inconnue. » Ne serait-ce pas faute d'avoir apprécié les circonstances les plus es- sentielles du phénomène de la cémentation que l'on a été conduit à l'attri- buer à une cause mystérieuse distincte des forces chimiques ordinaires? Telle est la question que je crois avoir résolue affirmativement. » En visitant en 1829 les usines à zinc du nord de l'Allemagne, dans lesquelles on prépare ce métal en chauffant un mélange d'oxide et de char- bon, je remarquai avec étonnement que l'on regardait comme une circons- tance assez indifférente au succès de l'opération , l'intimité plus ou moins grande du mélange entre les deux réactifs. Des expériences décisives faites sous mes yeux dans ces usines, ne me permettant pas de douter de ce fait, je fus conduit à voir sous un jour tout nouveau la théorie de la réduction de l'oxide de zinc. J'exposai ces nouvelles idées dans un mémoire pré- senté en février i83o, au conseil de l'École des Mines: après y avoir indiqué que l'oxide de carbone passe à l'état d'acide carbonique par sa réaction en vase clos sur l'oxide de zinc, et que, d'un autre côté, l'oxide de carbone est constamment régénéré par le contact de l'acide carbonique et du charbon en excès, j'ajoutais : « Il résulte de cette manière de voir, que l'atmosphère d'oxide de car-, ( 70) » bone qui baigne toutes les substances contenues dans la cornue est le » véhicule qui sert à porter sur le charbon l'oxigène de l'oxide du zinc. » Si cette théorie est juste, il en résulterait que deux masses séparées de » charbon et d'oxide de zinc placées dans une enceinte fermée mais pou- » vant donner issue aux gaz, réagiraient l'une sur l'autre, de telle ma- » nière que ces deux masses se volatiliseraient entièrement, si elles étaient » l'équivalent l'une de l'autre, et si l'enceinte, primitivement remplie » d'acide carbonique ou d'oxide de carbone, était exposée à la tempé- » rature à laquelle l'acide carbonique peut réagir sur le charbon. » .> Je profitai des moments de loisir que me laissaient les fonctions que je remplissais alors au laboratoire de l'École des Mines, pour vérifier par l'expérience cette théorie nouvelle. Je prévis déjà qu'on pourrait apphquer les mêmes principes à la réduction des oxides métalliques et à la théorie de la cémentation des oxides et des métaux en présence du charbon ; mais les recherches que je commençai à ce sujet, furent interrompues pendant dix-huit mois par les suites d'une grave blessure; plus tard, de nouveaux devoirs ne me permettant plus d'expérimenter d'une manière suivie, je ne désespérai pas d'arriver à mon but en discutant, à l'aide des résultats que j'avais déjà obtenus, les expériences journalières de l'industrie métal- lurgique. Après plusieurs voyages consacrés spécialement à l'étude des usines à fer, j'arrivai enfin à constater » Que dans tous les fourneaux à courant d'air forcé où l'on réduit les oxides de fer, de plomb, de cuivre et d'é.tain, il n'existe aucun contact ap- préciable entre les minerais et le charbon; que l'opération ne réussit pas quand le mélange est aussi complet que possible entre ces deux réactifs , et qu'au contraire la marche des fourneaux est d'autant plus parfaite que ce contact est plus insignifiant; que pendant la presque totalité de leur séjour dans les fourneaux, les minerais ne sont essentiellement en contact avec aucun principe actif autre que l'oxide de carbone , d'où je conclus que c'était encore ce gaz qui produisait dans ces fourneaux, les phéno- mènes de réduction et de carburation jusque-là attribués au carbone. » Dès ce moment, tous les phénomènes observés jusque-là relativement à l'action du carbone dans les ateliers métallurgiques se présentèrent à moi comme des corollaires évidents de ce principe. Je crois avoir démontré : » Que le traitement des oxides et des métaux, dans une enceinte fermée soit par cémentation , soit par voie de mélange avec le charbon , n'est dans ( V ) tous les cas qu'un moyen simple et économique de les soumettre à l'action de l'oxide de carbone ; » Que le charbon agit plus rapidement par voie de mélange que par cé- mentation , non parce qu'il est alors en contact plus intime avec l'oxide à réduire, mais bien, et cette distinction est capitale, avec l'acide carbonique produit par la réduction et qui dans ce cas repasse plus promptement à l'état d'oxide de carbone ; » Que les fourneaux à courant d'air forcé sont fondés sur le même prin- cipe; qu'ils ne diffèrent des appareils clos de cémentation qu'en ce que la chaleur nécessaire à la réaction de l'oxide de carbone , au lieu d'être appli- quée extérieurement, y est produite dans la même enceinte où se prépare et où réagit ce gaz. » Que, dans tous ces fourneaux sans exception, l'oxide de carbone est préparé par la réaction de l'air atmosphérique sur le charbon : dans les fourneaux à courant d'air, l'air est projeté sur le charbon et donne nais- sance à un courant d'oxide de carbone qui se renouvelle constamment '■> dans les appareils de cémentation, l'air est interposé mécaniquement entre les solides contenus, et les mêmes molécules d'oxide de carbone peuvent réagir pendant toute la durée d'une opération, quelque longue qu'elle soit. « Il y a entre la cémentation des oxides et celle des métaux cette différence essentielle que, dans le premier cas, même en négligeant l'action réciproque des solides , il suffit qu'il y ait dans la brasque une seule mo- lécule d'oxigène interposé , pour que la réduction commence et développe une atmosphère sans cesse croissante d'oxide de carbone; dans le cas des métaux, au contraire, la puissance de l'atmosphère d'oxide de carbone reste toujours constante, et dépend uniquement de la quantité d'air atmos- phérique interposée dans la brasque. Ce qui fait comprendre pourquoi la cémentation du fer métallique ne peut avoir lieu dans des caisses dont la brasque est trop menue; fait dont la cause avait toujours semblé inex- plicable. On pourrait citer ainsi vingt faits du même genre (i) empruntés à (i) On peut comprendre maintenant , par exemple , pourquoi un haut-fourneau à fer ne peut fonctionner si l'on mélange le minerai et le combustible; et pourquoi, au contraire, ces deux substances doivent être chargées par couches horizontales épaisses et distinctes : c'est que, vu la direction verticale du mouvement de chaque molécule ' gazeuse, celle-ci peut, à chaque instant, produire le maximum d'-effet utile, ce qui C. R. i836. Ier Semestre. l l ( 7' ) toutes les branches de la métallurgie, qui. d'incompréhensibles qui!* étaient, deviennent maintenant nécessaires. » Les développements qui précèdent indiquent, je pense, suffisamment combien le principe établi précédemment est fécond dans ses consé- quences. On peut le formuler ainsi dans son acception la plus générale : » L'oxide de carbone réduit tous les composés et carbure tous les métaux qui peuvent être réduits et carbures par cémentation. » Les applications qu'on peut faire de celte théorie au perfectionnement des hauts-fourneaux résulteront surtout de cette considération, que ces appareils ne sont que de grandes machines propres à faire réagir sur le minerai de la chaleur et de l'oxide de carbone; que par conséquent ces machines seront d'autant plus parfaites, c'est-à-dire qu'on obtiendra un effet utile d'autant plus grand d'une dépense donnée en combustible ou en air atmosphérique, qu'elle transmettra plus complètement au minerai l'action de ces deux agents. » En revenant maintenant à la question de philosophie chimique qui a été le point de départ de ces recherches , je crois être arrivé à prouver que l'histoire chimique du carbone ne représente rien d'anomal. Si, malgré sa fixité, ce corps joue dans la nature organique, et surtout dans les phé- nomènes que nous venons de signaler, un rôle aussi important que des corps essentiellement gazeux, c'est qu'il jouit de la propriété de former avec l'élément le plus abondant delà nature (l'oxigène) deux composés volatils, l'oxide de carbone et l'acide carbonique, qui lui servent de véhicule dans la plupart des grands phénomènes de la nature et de l'art où il intervient. » Lorsque j'eus été conduit à l'ensemble de résultats que je viens de ré- sumer, je dus concevoir le désir de vérifier par des expériences de labo- ratoire une foule de conséquences que j'avais déduites de preuves d'un consiste pour elle à réa«ir sur le minerai quand elle est à l'état d'oxide de carbone, et sur le charbon quand elle est à l'état d'acide carbonique. Dans l'arrangement fortuit produit par un mélange, la même chose n'aurait plus lieu, et l'on conçoit à la rigueur telle disposition possible en vertu de laquelle deux molécules d'acide carbonique et d'oxide de carbone pourraient traverser le fourneau sans rencontrer autre chose y la première que le minerai , la seconde que le charbon, et par suite sans produire aucun effet. La disposition différente, mais encore plus distincte, du minerai et du charbon dans les fourneaux où l'on traite les minerais de plomb, de cuivre et d'étain, s'explique d'une manière aussi rationnelle. autre ordre, bien que non moins décisives. Je m'adressai, à cet effet, à mon ancien camarade d'études, M. le professeur Laurent, qui mit aussitôt à ma disposition toutes les ressources de son laboratoire : il fit mieux en- core, approuvant l'esprit dans lequel ces recherches étaient conçues, il voulût bien m'aider à développer le plan des expériences et me prêter le secours de son habileté pour les mettre à exécution. Enfin M. Dumas, avec sa bienveillance ordinaire pour les nouveaux venus dans la science, nous ayant donné entrée à son laboratoire de l'École Polytechnique, il nous a clé possible de faire, en novembre dernier, quelques expériences déci- sives que nous n'aurions pu exécuter ailleurs sur une échelle convenable. Ces recherches, qui ont été couronnées d'un plein succès et que nous con- tinuons encore aujourd'hui, seront exposées dans un mémoire qui me sera commun avec M. Laurent.» hygiène publique. — Obélisque ventilateur- de- lettrine ; par M. Prosper Lf.hoc. (Commissaires, MM. Magendie, Dumas, Robiquet.) mécanique appliquée. — Mémoire sur les citernes vénitiennes et leur perfectionnement , avec quelques observations relatives aux puits artésiens , aux fontaines artificielles , et aux mortiers romains ; par M. Ratte. (Commissaires, MM. de Prony, Girard, Navier.) arithmétique. — Nouvelles propositions relatives à la multiplication des nombres; par M. Bardel. (Commissaires, MM. Poinsot, Libri.) LECTURES. zoologie. — Sur quelques espèces de singes confondues sous le nom d'Orang-Outang ; par M. de Blainvilxe. « Pendant long-temps on a regardé l'orang-outang , que Buffon a dé- signé sous le nom de jocko , comme formant une espèce distincte du pongo, que l'on ne connaissait, il est vrai, le premier, que d'après les i !.. ( 74) observations de Vosmaè'r, de Camper; et le second, que d'après ce qu'en aditWurmb, dans les Transactions de la Société de Batavia, et d'a- près le squelette complet qui fait partie de la collection d'anatomie comparée du Muséum d'Histoire naturelle. On croyait même ces ani- maux d'espèces si différentes , que les zoologistes, à l'imitation de M. Geoffroy, crurent devoir former un genre distinct de la dernière, qu'ils plaçaient fort loin de l'autre , parce qu'à cette époque on avait surtout égard à la considération de l'angle facial, pour la distribution des espèces du grand genre Simia de Linné. » Mais, plus tard, en faisant l'observation que ces deux espèces de singes n'étaient connues, l'une que d'après de très jeunes individus femelles, et l'autre d'après un seul individu mâle et adulte, on commença à entrevoir la possibilité qu'elles appartinssent à la même espèce ; doute qui se pré- senta à l'esprit de G. Cuvier, à la vue d'un crâne d'orang d'âge assez intermédiaire à celui sous lequel on avait connu l'orang roux et le pongo , et qui lui avait été envoyé de Calcutta par M. Wallich. » En même temps que ce soupçon était introduit en zoologie, il s'en élevait parallèlement un autre, qui consistait à admettre que ces deux singes étaient réellement d'espèces distinctes , comme on l'avait pensé d'abord, mais dont on ne connaîtrait pour le premier, ni l'âge adulte, ni le sexe mâle; et pour le second, ni le jeune âge, ni le sexe femelle. Cette idée était celle qu'adoptèrent la plupart des zoologistes, et sur- tout ceux qui crurent devoir former un genre distinct des singes de l'ancien continent, dont les bras sont disproportionnés, et qui sont dé- pourvus de queue et de callosités iscbiatiques. Mais cette manière de voir ne pouvait être convertie en certitude, que lorsqu'on posséderait, sinon les peaux bourrées des deux sexes de chaque espèce prétendue , mais au moins leurs têtes osseuses; et ce n'est que tout nouvellement que nous avons pu nous procurer deux éléments nouveaux propres à avancer la question, savoir : une belle tête osseuse d'orang-outang adulte, et un squelette complet d'un second sujet de la même espèce, provenant l'un et l'autre de Sumatra. Je les mets sous les yeux de l'Académie. » On pourra donc voir et reconnaître aisément que le crâne de l'orang- outang adulte conserve tous les caractères essentiels de la tête du jeune âge, c'est-à-dire la forme oblique et régulièrement ovalaire des orbites, outre un très grand rapprochement entre eux, la petitesse, l'étroitesse et la position très remontée des os du nez, qui tendent même à être (?5) cachés par l'empiétement des maxillaires ; tandis qu'elle acquiert , par l'épaississement dû à ce développement des crêtes surcilière, sagittale et occipitale, par le grand prolongement des mâchoires, tout ce qui la fait ressembler à la tête du pongo. » D'après cela, et à en juger d'après la partie essentielle du squelette, l'orang-outang est une espèce distincte du pongo; » Quant aux caractères extérieurs, il paraît certain qu'ils suffisent éga- lement pour confirmer cette distinction, puisque dans l'une les individus mâles sont pourvus d'un lobe cutané épais, comprimé, arrondi, opercu- liforme , nu, situé au côté externe de la racine de la joue, comme j'ai pu le constater sur plusieurs beaux individus de la collection de Leyde; partie qui n'existe pas dans l'autre, comme on peut s'en assurer parla description de Wurmb, auquel une singularité aussi remarquable, et qui donne à ces animaux un aspect véritablement effroyable, n'aurait certainement pas échappé. Or, comme c'est bien certainement le pongo dont nous possé- dons le squelette qui manque de ce caractère, il faut en déduire que c'est l'orang-outang qui en est pourvu , celui dont nous n'avons vu en France que de jeunes individus femelles. » Toutefois, c'est une conclusion qu'il ne faut pas encore regarder comme absolument légitime, car il se pourrait qu'il y eût plusieurs espèces con- fondues sous le même nom d'orang-outang. » En effet, le crâne d'après l'inspection duquel G. Cuvier a été conduit à penser que l'orang-outang et le pongo pourraient ne former qu'une seule espèce, diffère notablement de celui du même âge de l'orang-outang, pour se rapprocher notablement de celui du pongo. Les orbites sont à peu près rondes , et proportionnellement plus grandes ; les zygomatiques offrent , au-dessous de leur articulation avec l'apophyse orbitaire externe du frontal, une dilatation assez considérable qui n'existe ni dans le pongo , ni dans l'orang-outang; et comme ce crâne vient de Calcutta, il est à présumer qu'il existe sur le continent indien une espèce particulière d'orang. » On peut également concevoir que la grande espèce de singe décrite par M. Abel sous le nom d'orang-outang de Sumatra , serait distincte de l'orang roux et du pongo, d'abord par sa très grande taille, qui est au moins de 6 à 7 pieds , et ensuite par une longueur proportionnelle beaucoup moindre des doigts, qui, chez ces derniers animaux, sont véritablement de longs crochets. » D'après ces observations , on pourra admettre provisoirement, et dans ( 76) le but de solliciter les recherches à ce sujet, que dans la division des orangs-outangs proprement dits, c'est-à-dire des singes de l'ancien conti- nent, à ouvertures nasales fort rapprochées, à bras disproportionnés, sans queue ni callosités ischiatiques , ce qui les sépare assez nettement des chim- panzés et des gibbons , les quatre espèces suivantes : » i°. L'Orang-Outang proprement dit; l'orang roux dans le jeune âge; l'orang à pommettes lobifères chez le mâle adulte, de Sumatra et de Bornéo ; » 20. L'Orang de Wallich du continent indien; » 3°. L'Orang d'Abel de Sumatra; » 4°- Le Pongo de Bornéo. » L'Académie verra en outre, en examinant les crânes que j'ai l'honneur démettre sous ses yeux, combien l'on a exagéré le rapprochement de ces premiers singes avec l'espèce humaine, et combien l'emploi trop rigoureux de l'angle facial pourrait induire en erreur sur les rapports naturels des mammifères. L'orang-outang doit donc, comme tous les zoologistes l'ad- mettent aujourd'hui, être placé après le chimpanzé (5. Troglodytes L.), qui est également dépourvu de queue et de callosités , mais dont les mem- bres et les doigts sont mieux proportionnés. Toutefois, cette première espèce de singes a, dans 1 âge adulte, un museau et des crêtes surcilières , et occipitales assez prononcées, quoique moins que les singes cynocé- phales. » M. Geofjroy-Saint-Hilaire prend la parole à la suite de cette lecture , et dit que déjà depuis long- temps, dans le cours de mammalogie qu'il fait au Muséum, il n'attribue qu'une valeur très secondaire aux caractères tirés de la considération de l'angle facial. chirurgie. — Nouveau procédé pour traiter les retentions d urine causées par le rétrécissement de l'urètre; par M. le docteur Béniqué , ancien élève de l'École Polytechnique. ( Commissaires, MM. Serres, Roux, Breschet.) Voici le principe sur lequel l'auteur a fondé ce procédé : « Pour dilater » un conduit élastique, dit-il, il faut agir sur lui non point en y faisant » pénétrer des instruments coniques, mais en exerçant sur ses parois une » pression méthodique, dirigée du centre à la circonférence. » A cet effet, au lieu de chercher à dilater le canal de l'urètre par l'intro- duction de tubes coniques, comme on le fait ordinairement, il propose (77) d'introduire, dans le rétrécissement de ce canal, un petit cylindre formé par une lame de parchemin, roulée deux fois sur elle-même; cylindre dans l'intérieur duquel est une corde de boyau ou de fer métallique, sur laquelle il fait pénétrer ensuite des tubes de métal d'un diamètre progressif, et qui exercent ainsi leur action contre le point resserré, sans opérer de traction suivant son axe, condition qui permet seule d'obtenir le maximum de dilatation d'un conduit élastique. L'auteur, qui a déjà employé ce procédé avec succès contre les rétrécis- sements de l'urètre , se propose de l'appliquer à la dilatation du canal nasal , des anus contre nature, du vagin ; en un mot , de la plupart des conduits organiques naturels ou accidentels. chimie. — Mémoire sur Vacide subèrique; par M. Bocssingault. (Extrait. ) ( Commissaires, MM. Dulong, Chevreul , Robiquet. ) « La composition de l'acide subèrique a été établie de la manière sui- vante par M. Bussy : Acide sec. Acide hydraté. C'6 0,612 C'6 0,557. H'*.... 0,076 H'4.... 0,079. O3 o,3o4 O*. . . . o,36*4. » Les analyses que j'ai faites s'accordent exactement avec ces résultats. Éther subèrique. » On prépare l'éther subèrique en chauffant un mélange de 4 parties d'alcool, une partie d'acide hydrochlorique et deux parties d'acide subèrique. » L'éther subèrique est un peu plus pesant que l'eau ; son odeur est faible, sa saveur désagréable. Il commence à bouillir à 23o°. Il est incolore, oléagineux. » Il contient : Carhone. . . . 0,627. • • • 24 atomes. Hydrogène. . 0,096. ... 22 Oxigène. ... 0,276.... 4 » Mais C* H»' 0+ = C,$ H" O3 -f- C« H» + H* O: (78) è Ainsi l'éther subérique rentre dans Ja loi générale qui régit la compo- sition des éthers du même genre. Produits de la distillation de l'acide subérique avec de la chaux. » En soumettant à la distillation sèche du margarate et du stéarate de chaux , M. Bussy a obtenu des composés neutres , la margarone et la stéa- rone , dont la composition est représentée par celle de l'acide moins une certaine quantité d'acide carbonique. » M. Mitscherlich, en chauffant dans une cornue de l'acide benzoïque avec de la chaux éteinte , a vu l'acide se séparer en deux produits : de l'hydrure de carbone (benzine), et de l'acide carbonique qui s'unit à la chaux. En essayant le genre d'action que la chaux pouvait exercer sur l'a- cide subérique , à l'aide d'une chaleur modérée , j'ai obtenu , entre autres produits , une huile volatile qui mérite de fixer l'attention des chimistes. » Cette huile volatile possède les propriétés générales propres aux huiles essentielles. Elle a une odeur forte et aromatique. Séparée des car- bures d'hydrogène avec lesquels elle est originairement mêlée , elle bout à i86°; un froid de — 12° ne la solidifie pas. » Elle a donné à l'analyse : Carbone. . . . 0,766. ... i4 atomes. Hydrogène. . 0,108. ... 14 Oxigène. . . . 0,1 a6. ... 1 » La densité de sa vapeur déterminée par la méthode de M. Dumas a été trouvée de 4i3o,2- » La formule C,6H'40, comparée à celle de l'acide subérique, C^H'^CH, présente une relation remarquable. On voit en effet que l'huile essentielle obtenue par l'action de la chaux sur l'acide subérique, ne diffère de cet acide que par 3 atomes d'oxigène en moins. » Aussi, en abandonnant cette huile à l'air, elle devient sensiblement acide. » En oxidant l'huile essentielle par l'acide nitrique, on la convertit faci- lement en acide subérique ; la réaction est d'abord des plus vives. Lorsque l'huile a presque complètement disparu, on évapore au bain -marie et l'on ajoute une petite quantité d'eau ; il reste une matière blanche et légère; on la met sur un filtre où elle est lavée avec de l'eau à o°. Séchée , (79) cette matière offre toutes les propriétés de l'acide subérique. Elle fond, et elle se prend, par le refroidissement, en une masse cristalline. Elle est à peine soluble dans l'eau à o°; elle se dissout dans l'alcool et encore mieux clans l'éther. Ces dissolutions sont acides. » Elle contient : Carbone o,55i Hydrogène. . . 0,080 Oxigène °»36o, » On peut voir maintenant que l'huile volatile provenant de l'acide su- bérique, présente une certaine analogie avec l'huile essentielle d'amandes amères, que MM. Liebig et Whœler considèrent comme l'hydrure du radical de l'acide henzoïque. » Si l'on suppose que le radical de l'acide subérique soit C,6H'*0, l'huile volatile, dont la formule est C,6H'40, pourrait aussi être représentée par £i6jjnQ _j_ jj»^ ce serajt aiors un hydrure de subéryle. » La production d'un corps analogue à l'hydrure de 'subéryle dans les conditions signalées plus haut , ne s'expliquent pas facilement. On voit seulement, d'une manière générale, que sous certaines influences, un acide organique peut se réduire aux dépens de ses propres éléments, et se modifier de telle manière , que le résultat de cette modification soit un corps moins oxigéné, se rapprochant par sa nature, du radical de l'acide. Examen du liège. » M. Chevreul adonné le'nom de subérine au liège, débarrassé des matières qui peuvent se dissoudre dans l'eau , l'alcool et l'éther. • L'éther mis sur du liège, prend une couleur jaune pâle. La dissolu- tion éthérée, donne, par l'évaporation , une substance qui se dépose en petites aiguilles. Cette substance se comporte comme une résine; je la nomme résine du liège. L'acide nitrique la transforme en acide oxalique et en une matière semblable à la cire ; M. Chevreul a désigné cette ma- tière sous le nom de cérine. » La résine du liège contient: Carbone. . . . 0,824. • 3a atomes Hydrogène. . . 0,1 1 1. . . 26 Oxigène. . . . o.o65. . 0 C. R. 18». i« Semestre. Iî (8o) » La subérine se dissout en partie dans les alcalis. L'ammoniaque l'attaque également. La solution alcaline précipite par l'addition d'un acide. La matière précipitée est d'un brun foncé; elle se transforme en acide subérique par l'acide nitrique. » La partie de la subérine qui ne se dissout pas dans les alcalis, con- siste en ligneux uni à une petite quantité de résine. » Il paraît très vraisemblable que c'est le principe soluble dans les alcalis, qui dans le liège donne lieu à la production de l'acide subérique ; deux faits tendent à confirmer cette opinion : d'un côté, M. Chevreul a dé- couvert que l'épiderme du bouleau donne une très forte proportion d'acide subérique; et de l'autre, M. John a trouvé que cet épidémie se dissout presque entièrement dans une dissolution de potasse. John ne poussa pas loin ses expériences. L'étude de ce principe soluble dans les alcalis fera l'objet d'un prochain mémoire. » La séance est levée à 5 heures. F. i Erratum. (Séance du ri janvier.) Page 4g, ligne 3, les distinguer des herbivores et des carnivores, lisez les distinguer en herbivores et en carnivores. ( 8, ) ■ : - ELU.ET1N B1HL1C-GU '.NUQUE. L'Académie a reçu dans celte séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomeuiaires des Séances, de l'Académie des Sciences, h° 2, i836, in-40. Simple Exposé de l'état actuel des eaux publiques de Paris; par II. Girard; in-8°. A Manual ofbritisch vertébrale animais; by ihe Rev. Léonard Jenyns; Cambridge, i835, in- 8°. Proceedings ofthe geological Society o/London; vol 2, n° 42, in-8". Histoire naturelle des animaux sans vertèbres ; par de Lamarck; 2e édi- tion, publiée par MM. Deshayes et Milne Edwards; tomes 4 et 7, Paris, i835, in-8°. (M. de Blainville est chargé d'en rendre un compte verbal.) Statistique du département de la Drame; par M. Delacroix ; in«4°« Botanique médicale et industrielle ; par MM. Vavasseur et Cottereau; Paris, 1 835, in-8". France littéraire; 4e année, 12e livraison , décembre i835, in- 8°. Leçons de Chimie élémentaire ; par M. Girardin; 5e et 6e leçons, in-8*. Théorie du Choléra; par M. Couverchel; in-8°„ Extrait des Annales des Sciences naturelles. — Énumération des Mousses et des Hépatiques recueillies par M. Leprieur, dans la Guyane centrale ; par M. Montagne; in-8°. (M. Bory de Saint-Vincent est chargé d'en rendre un compte verbal. ) Description de plusieurs nouvelles espèces de Cryptogames , découvertes par M. Gaudichaud ; par M. Montagne; in-8*. Prodomus Florœ Fernandesianœ . Pars prima; par M. Montagne; in-8°. Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale; par M. Miquel ; tome io, ire livraison, in-8°. Journal des Connaissances médico-chirurgicales ; par MM. Lebacdy, (8a ) Goubeau et Tkousseau; 3" année , 7e livraison, in-8ô, et atlas du 2' se- mestre i835,in-4*. Journal hebdomadaire des Sciences médicales; n' 3 , i836,in-8*. Gazette médicale de Paris; tome 4, n° 3, i836, in-4". Gazette des Hôpitaux; n" 6 et 7, tome 10, in-40. Journal de Santé; n°* ia5, 3« année. : COMPTE RENDU • DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCffiNCES. SEANCE DU LUNDI 25 JANVIER 1836. PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE. CORRESPONDANCE L M. Valentin,k qui l'Académie a décerné le grand prix des sciences phy- siques, pour l'année 1 835 , adresse un nouvel ouvrage intitulé : Manuel de l'histoire du développement de l'homme {voyez ci-après le Bulletin bibliogra- phique); et il annonce l'envoi prochain de deux autres ouvrages, le pre- mier sur le mouvement vibratoire des parties; et le second , sur la termi- naison des nerfs dans les organes. L' Académie doit décerner, cette année, le prix relatif à la question d'orthopédie qu'elle a proposée en 1 834- M- Vallin, directeur de l'établis- sement orthopédique de Nantes, considérant que les concurrents, étrangers à la capitale, ne pourront faire connaître les moyens employés par eux , que par une description accompagnée de dessins ou de modèles, et non par la démonstration même de leur manière d'agir, désirerait que, pour suppléer à cette condition du concours, l'Académie nommât des commis- saires pris parmi les médecins des villes habitées par les concurrents. La demande de M. Vallin est renvoyée à la commission que l'Académie C. R. i836. 1er Semestre. ' ^ a déjà chargée de lui proposer quelque mesure générale concernant la difficulté dont il s'agit. M. Robert Heizel écrit qu'il croit avoir trouvé un moyen de locomotion aérienne propre à résoudre le problème de direction qu'on a vainement cherché dans les aérostats. Sa lettre est renvoyée à l'examen de MM. Gay- Lussac et Navier. L'Académief accepte le dépôt d'un paquet cacheté , adressé par MM. Goupil et Robinet , et portant pour titre : Perfectionnement des armes de guerre. M. Collardeau présente une balance d'essai, dans la construction de laquelle il a cherché à diminuer, par un mécanisme particulier, la flexibi- lité du fléau, sans en augmenter le volume, de manière à pouvoir ainsi peser des corps considérables avec une grande précision. MM.' Gay-Lussac , Dulong et Savart, sont chargés d'examiner cette balance. M. Boryde Saint-Vincent demande la parole, par suite de la correspon- dance, et s'exprime en ces termes : « Je viens offrir à l'Académie la 37e et avant-dernière livraison de la partie du grand ouvrage de Morée, entreprise sous ses auspices; cette li- vraison se compose de dix feuilles de la Relation, avec des planches d'ophiologie, de géologie et de botanique. Je vous prie, Messieurs, de jeter les yeux sur la dernière; j'y ai représenté, avec autant d'exactitude qu'il m'a été possible, une agame de la famille des ulvacées , dont l'orga- nisation ne présente pas moins de singularité et d'élégance, que celle des feuilles de cet ouvirandre cancellée que vous présenta dernièrement notre honorable confrère M. Benjamin Delessert. Ma plante avait déjà été mentionnée, mais prise pour une espèce animale; votre correspon- dant, feu M. Lamouroux , l'ayant, sous le nom d'anadiomène , que j'ai conservé, comprise dans son Traité des Polypiers flexibles. J'ai dû la rendre au règne végétal, ainsi que plus d'une autre production marine, que s'appropriait la zoologie. J'en ai recueilli de nombreux échantillons , rejetés par les flots de l'arrière-saison, sur la plage de l'antique Nisée, voisine de Mégare , au fond du golfe qui sépare l'Argolide de l'Attique. MM. Webb et Berthelot l'ont retrouvée aux Canaries. On n'en avait jus- que alors observé que des fragments parmi les amas de coraîftnes et d'helminthocortons , que les apothicaires vendent encore sous le nom impropre de mousses de Corse. J'ai fait constater, dans l'anadiomène, les mêmes vertus anthelmintiques. » (85) • MEMOIRES PRESENTES. analyse appliquée a la mécanique. — Sur la manière d'étendre les dif- férents principes de mécanique à des systèmes de corps, en les consi- dérant comme des assemblages de molécules. (Commissaires, MM. Poinsot, Navier et Poncelet. ) «M. Coriolis présente à l'Acade'mie une addition au mémoire qu'il a lu l'année dernière sur les principes de mécanique appliqués à un système de corps dont les molécules sont en vibration. «Dans ce mémoire, il avait établi un théorème général sur la décompo- sition de la force vive en trois parties, dont une répond aux vitesses qu'il appelle moyennes ; il avait montré qu'en substituant aux vitesses effectives ces vitesses moyennes, on pouvait appliquer le principe des forces vives sans tenir compte des actions mutuelles des molécules , ni pour les forces auxquelles elles donnent lieu , ni pour les vitesses rela- tives qui en résultent; qu'il y a, dans beaucoup de cas, compensation très approximative entre les deux erreurs en sens contraire que l'on commet en négligeant d'une part ces forces, et de l'autre ces vitesses. Néanmoins il donnait, en général , l'expression d'un terme de correction. » L'extension que M. Coriolis apporte actuellement à son premier mé- moire, consiste en ce qu'il prouve que, dans tous les cas possibles, et lors même quilya des chocs , le terme de correction qui permet de subs- tituer les vitesses moyennes aux vitesses effectives, reste toujours très petit, si toutefois les trois moments d'inertie principaux de chaque corps, dont les molécules sont en vibration , sont peu altérés par ces vibrations. Or cette circonstance a toujours lieu pour les corps qui composent une machine , lors même que des chocs quelconques ont mis leurs molécules en vibration.» analyse mathématique. Sur l'intégration des équations différentielles ; par M. A. Cauchy. «Dans ce mémoire, l'auteur ramène d'abord l'intégration d'un système quelconque d'équations différentielles , à l'intégration d'une seule équa- tion aux différences partielles du premier ordre. Il exprime , par des in- tégrales définies, les intégrales des équations proposées. » Il s'occupe ensuite de la convergence des séries dans lesquelles ces i3.. ( 86) intégrales se développent. Il donne les conditions de cette convergence et les limites des restes que l'on néglige. P. » Il annonce, en terminant, qu'il appliquera Les méthodes conteuues dans ce mémoire , à l'intégration des équations différentielles qui expri- ment les mouvements simultanés des astres dont se compose notre système planétaire. RAPPORTS. Rapport de M. Héricart de Thurt sur une Notice relative à la confection des mortiers de construction ; par M. Dent de Curis. (Commissaires, MM. de rrony, Girard et Hencart de Thury, rapporteur. ) « L'Académie nous a chargé d'examiner un ouvrage de M. Deny de Curis, entrepreneur de constructions hydrauliques, qui lui a été présenté par M. le baron de Prony. » Après la sanction donnée généralement au traité de M. Vicat sur les mortiers et ciments calcaires, il y a peut-être de là témérité à traiter au- jourd'hui cette question, et l'on devra savoir gré à ceux qui, comme M. Deny, forts de leurs observations, de leur expérience ou de leur pratique, se hasarderont encore à présenter, sinon une nouvelle théo- rie, du moins un manuel pratique sur la confection des mortiers et des bétons. » L'ouvrage présenté par M. Deny se compose, i" de plusieurs chapitres manuscrits , détachés d'un traité sur la confection des mortiers ordinaires et des bétons; et ia d'une notice in-8", imprimée sans millésime ni nom d'imprimeur, et portant pour titre : Notice sur les mortiers de construction à l'épreuve des filtrations , décompositions et altérations destructives des eaux et de l'humidité des lieux souterrains. » Avant d'entrer en matière, M. Deny dit, dans un avant-propos, que l'importance du perfectionnement des mortiers bétons dans les travaux hydrauliques est généralement sentie et prouvée par la dégradation subite des constructions modernes comparée à la durée des travaux de l'antiquité et du moyen âge, que tous les auteurs ont été arrêtés par la difficulté, qu'ils ont éludé la question , qu'il faut toutefois en excepter M. Vicat , le seul qui ait indiqué la marche propre à mettre les praticiens sur la trace de la vérité, précisément la marche que dit avoir suivie M. Deny pendant trente-cinq ans, en faisant parler les ruines et en interrogeant les dé- molitions. ( 37 ) » Sa notice est divisée en deux sections, dont la première se sous-divise en huit chapitres. » Dans le premier, consacré aux différentes espèces de chaux de cons- truction , l'auteur déclare qu'il ne s'est attaché qu'à un seul point, le moyen d'adoption de la chaux de construction , quelle qu'en soit la nature , pour la confection des bétons et des mortiers ordinaires, et qu'il a donné à ce moyen unique le nom à' extinction concentrée. » Zélé partisan, dit-il, des talents dont M. Vicat a fait preuve dans son traité , il est d'accord avec lui sur la description , la dénomination des ma- tières, de leur principes et des amalgames, ainsi que des résultats obte- nus, mais non cependant sur l'extinction de la chaux. » A ce sujet, après avoir exposé les vices de l'extinction spontanée, M. Deny parle de l'extinction ordinaire et de Y extinction par immersion , la moins vicieuse, selon lui , quoiqu'elle le soit encore; puis il établit en principe (principe déjà connu et suivi par les bons constructeurs) que quelle que soit la nature de la chaux, il ne faut jamais en éteindre pour les bétons que la quantité que l'on pourra employer dans la journée, et pour les mortiers ordinaires, que celle de quatre, cinq ou six jours au plus. » Dans le chapitre second , M. Deny traite des qualités des pierres pro- pres aux diverses espèces de chaux. Il passe d'abord en revue les opinions de tous les auteurs qui ont écrit sur l'art de bâtir, et qui ne donnent, ainsi que l'a démontré M. Vicat, que des notions inexactes ou même entière- ment fausses; et en s'appuyant sur sa longue expérience, M. Deny dit que son opinion est que chaque qualité de pierre à chaux peut procurer un bon mortier , et que la solidification s'opérant plus ou moins prompte- ment, on ne doit pas conclure de la lenteur à se solidifier, que telle ou telle chaux n'est pas susceptible d'être employée dans les travaux hydrau- liques. » Dans le chapitre, troisième, M. Deny dit que la ville de Paris est peut- être la seule ville de France qui possède, dans un rayon de vingt-cinq lieues, toutes les qualités de pierre. Il eût été plus exact de dire que la ville de Paris possédait un grand nombre d'espèces de pierres à chaux, mais non toutes les qualités. » Le chapitfe quatrième est intitulé : de l'extinction de la chaux, procédé unique, dit extinction concentrée. C'est du mode d'extinction que dépend entièrement, suivant M. Deny, le degré de la propriété de Y hydrate ou pâte de chaux, l'analyse des principes constituants de la chaux ne donnant à son égard que de bien faibles notions. ( 88) » Tout dépend, dit-il, de l'extinction ; l'eau qui doit servir à l'extinction de la chaux doit être ménagée , de manière à ce que la quantité ne soit juste que ce qu'il faut pour suffire à éteindre la chaux. Trop d'eau la noie, l'altère et l'affaiblit, tandis qu'au contraire, s'il n'y en a pas en quantité suffisante, une partie de la chaux reste sans être éteinte. » Ces principes posés, M. Deny décrit son procédé d'extinction con- centrée, qui n'est, au fond, que celui des praticiens éclairés, puisqu'il consiste particulièrement à ne mettre dans le bassin que la quantité d'eau strictement et indispensablement nécessaire pour obtenir une bonne et entière extinction , recouverte après l'opération d'un centimètre d'eau au plus. » Dans le chapitre cinquième , M. Deny examine l'influence des gros sa- bles naturels, sans distinction de nature, sur la propriété des mortiers-bé- tons, puis il donne son procédé de la manipulation des matières. Les modes usités sont vicieux, dit-il; celui que je propose est simple, facile clans tous ses détails, il présente une grande économie de temps et de dépenses par la suppression des bassins ou fosses à contenir. » Tout le secret pour composer de bons mortiers est, suivant lui, d'a- jouter le sable, la pouzzolane ou le ciment immédiatement après que la chaux est éteinte, bien entendu qu'on n'introduira point d'eau, après la composition du mortier, soit béton, soit mortier ordinaire. M. Deny expose dans le chapitre sixième, ses opinions sur les progrès de la solidification par le concours du mélange et de la manipulation. Il reconnaît avec M. Vicat, i° qu'il n'y a pas de méthode plus vicieuse que celle de l'extinction de la chaux par le procédé ordinaire, dans lequel on la noie dans une grande quantité d'eau, on la réduit en consistance laiteuse, et on la verse dans des fosses perméables où elle se dessèche et perd sa qua- lité; et 20 qu'il n'y a pas de précepte plus mal entendu que celui qui pres- crit de laisser les bétons acquérir à l'air une demi-fermeté avant de procé- der à leur immersion. » Dans le chapitre septième, M. Deny divise les différentes espèces de chaux en quatre classes ; la première grasse, la seconde maigre, la troisième éminemment maigre, et la quatrième hydraulique factice; et, sans aucun égard pour le nombre et les proportions des matières qui se trouvent mê- lées avec la chaux proprement dite, il établit, d'après sa pratique et ses expériences, que la chaux maigre et la chaux factice sont les plus propres aux mortiers hydrauliques et bétons, et les chaux grasses aux mortiers ordi- naires : puis, examinant les différentes hypothèses par lesquelles les au- (89) teurs ont cherché à expliquer la solidification des mortiers, il en conclut que la grande divergence des opinions sur les moyens de favoriser la solidifica- tion des mortiers, ne tenant qu'à la différence des proportions des matières, la théorie n'a fait qu'apporter des difficultés insurmontables dans le clas- sement des différentes espèces de chaux, et dans leur appropriation. » L'influence des sables fins de quelque nature qu'ils soient , sur les mortiers ordinaires, est l'objet du chapitre huitième. La plupart des au- teurs qui ont comparé les sables fossiles avec ceux de rivière , n'ont pas été d'accord entre eux sur les propriétés respectives de l'une et de l'autre es- pèce , pour en obtenir de bons mortiers avec la pâte de chaux. A ce sujet , M. Deny diffère de l'opinion de M. Vicat, et pour en faire voir la différence il présente des tableaux dans lesquels sont comparés les résultats de ses expériences, et ceux de cet ingénieur. » La seconde section est composée de cinq chapitres. » Dans le premier, l'auteur examine l'influence des procédés de l'extinc- tion sur la résistance qu'acquièrent les mortiers , tant ordinaires que bé- tons. » Suivant lui, l'accélération de la solidification des mortiers composés soit de chaux grasse, soit de chaux maigre, ne varie que d'un cinquième à un sixième. Les expériences qu'il a faites sur soixante-cinq espèces de chaux, lui ont fourni, dit-il, la preuve, i° que le vice de l'extinction avait seul décidé la préférence accordée jusqu'à ce jour à une espèce au détri- ment de l'autre; » a0. Que la qualité des mortiers ne dépend pas de la nature de la pierre, autrement de l'espèce de chaux; » 3°. Qu'elle dépend uniquement du mode d'extinction et du mélange des sables qui entrent dans la composition des mortiers. » Un problème résolu par les moyens chimiques, ajoute à ce sujet M. Deny, n'offre pas toujours une application possible en pratique. Or ici la boni- fication des mortiers est indépendante des pouzzolanes et des ciments; la vertu de ces substances se borne à procurer une dessiccation plus prompte ou plus rapide : le degré de ténacité des matières est toujours le même. » Quelle est l'influence de l'atmosphère et des saisons sur les mortiers ? telle est la question que traite M. Deny dans le chapitre second. Il recon- naît que la différence des saisons plus ou moins humides peut bien accélé- rer ou retarder la dessiccation des bétons ou des mortiers, de quelques mois ou même d'une année, mais non d'un espace de dix ans; ce terme lui pa- raît exagéré. Il n'y a, dit-il , que les mortiers mal confectionnés qui ne (9°) prennent point d'adhérence. L'intempérie de l'atmosphère est d'une con- séquence bien bornée , lorsque les mortiers jouissent de toutes les proprié- tés qu'ils sont susceptibles d'acquérir par une bonne extinction et une bonne manipulation. » Le chapitre troisième est consacré à la composition des mortiers pour renformis , crépis , enduits et rejointoiements. » Le chapitre quatrième donne la composition des mortiers pour pa- vage avec sable ou ciment concassé. La composition des mortiers de paveurs est beaucoup trop négligée, suivant M. Deny. Aussi s'en plaint-on géné- ralement. On ne doit se servir que de ciment de briques ou de tuiles bien cuites et de chaux maigre. On doit en mettre la quantité convenable, et ne pas la mettre avec parcimonie. » Enfin , dans le chapitre cinquième et dernier , M. Deny donne la comparaison des meilleurs mortiers anciens avec ceux qui ont servi à ses expériences. Il rappelle ce principe de Pline que la chute et la ruine des édifices doivent être attribuées le plus souvent à la mauvaise qualité des mortiers; il reconnaît que ceux des grands monuments des anciens jouissent généralement au plus haut degré des qualités essentielles qui caractérisent les meilleurs mortiers ; et par suite de la comparaison de tous ceux qu'il a pu recueillir, et de ceux qu'il a obtenus dans ses expériences, il divise tous les mortiers en quatre classes; la première, celle des mortiers-bétons, dont la dessiccation varie depuis quatre vingt-dix jours , jusqu'à vingt-cinq ans, présentant une résistance de 5oo à i5oo kilogrammes, les mortiers bétons romains comparés répondant à une résistance de 2000 kilogram- mes. » La seconde classe , les mortiers ordinaires, préparés avec toutes les dif- férentes espècesde sable dont la dessiccation a lieu de soixante jours à vingt- cinq ans, et dont la résistance est de 5oo à i5oo kilogrammes. » Quant à la troisième et à la quatrième classe, M. Deny dit que n'étant susceptibles d'aucun point fixe, il a dû se borner à en indiquer seulement le mode de composition pour en obtenir les meilleurs résultats. » Enfin , la notice de M. Deny est terminée par quatre tableaux : le pre- mier présente la nomenclature des pierres à chaux qui ont servi à ses expé- riences , leur qualité et leur propriétés. » Le second donne la composition des mortiers dits bétons , propres aux constructions hydrauliques et aquatiques, préservatifs de toute filtration d'eau et fluides souterrains. » Le troisième , la composition des mortiers ordinaires en chaux et sa- ( 9' ) ble de toutes espèces , propres à toutes sortes de constructions d'édifices et bâtiments quelconques. » Et le quatrième, la composition des mortiers de sable et de ciment pour pavage. » A l'appui de ses principes et de sa méthode , M. Deny a fait connaître à la commission de l'Académie , quelques constructions qu'il a exécutées dans Paris ou aux environs, et dont les commissaires ont pris connaissance et constaté le plein succès, telles que douze maisons, dont quelques-unes sont d'une très grande et très haute importance; » u0. La construction de vastes bassins et grandes citernes en bétons hy- drauliques, pour des entrepôts et magasins d'huile ou maisons d'épura- tion ; »3°. Un grand bassin modèle, construit en quelques heures sur la place Louis XV, pour l'exposition des produits de l'industrie, et pour lequel le jury central a décerné une mention honorable à M. Deny ; » Et 4". Le grand puits de 8o mètres de profondeur, construit à Bellevue. chez M. Pelagot, dont le percement avait présenté des difficultés de telle nature, que les entrepreneurs l'avaient abandonné. «Tel est, en peu de mots, l'ouvrage de M. Deny; c'est le travail d'un pra- ticien et d'un bon praticien, sage et éclairé, qui a beaucoup observé et beau- coup fait par lui-même. S'il diffère d'opinion avec M. Vicat, et cela lui ar- rive parfois, s'il conteste quelques-unes de ses assertions, chaque fois il s'en excuse en homme consciencieux, en s'appuyant sur sa pratique et son expérience. On voit qu'il a fait une étude approfondie du Traité des mor- tiers et ciments calcaires , qu'il en a suivi la théorie pas à pas, qu'il s'est efforcé de la concilier avec les résultats de ses travaux et de ses observa- tions , enfin que c'est parce qu'il n'a pu réussir à en faire l'application que , renonçant aux principes déduits de l'analyse chimique, il a cru devoir adopter une autre marche, pour laquelle il a pris l'extinction de la chaux comme point de départ. En définitive l'ouvrage de M. Deny, quoique diffé- rant sur plusieurs points des principes de M. Vicat, aujourd'hui générale- ment adoptés par tous les constructeurs, n'en sera pas moins considéré comme le travail d'un praticien éclairé, qui aura rendu un service impor- tant aux gens de l'art, par la publication de sa notice sur les mortiers de construction. » Ces conclusions sont adoptées. ; C. R. i836. Ier Semestre. l4 (4 ) cornée, celle delà sclérotique , celle de tiris, celle du ligament ciliaire , et celle de la rétine. zoologie. — i Note sur les Infusoires ; par M. Dujabdin. (Commissaires, MM. Dutrochet, Bory de Saint-Vincent. ) L'auteur commence par rappeler les deux principaux résultats con- tenus dans sa première lettre. (Fojezle Compte Rendu 1 835, page 338.) Voici ces deux résultats , énoncés en peu de mots. » Premièrement, une substance glutineuse exprimée ou exsudée du corps des entozoaires , ou des infusoires , forme dans l'eau des globules diapbanes , qui se creusent de vacuoles ou cavités sphériques occupées par le liquide, et se dilatent jusqu'à faire disparaître les globules dans l'espace de quelques beures. » Deuxièmement , les globules hyalins regarde's comme des estomacs dans les infusoires, ne sont autre chose que des vacuoles qui se creusent spontanément et indifféremment sur divers points de l'individu : ces va- cuoles se dilatent, puis se contractent, jusqu'à disparaître sous un té- gument lâche, à travers les mailles duquel le carmin pénètre avec l'eau pour les remplir, dans les expériences faites d'abord par Gleichen , et récemment par M. Ehrenberg. » Depuis cette époque, j'ai continué à observer vivants des rhizopodes dans l'eau de mer fréquemment renouvelée, et à rechercher, dans l'étude approfondie des infusoires, les rapports qui existent entre les uns et les autres. J'ai surtout été guidé par une idée que m'a suggérée M. Bory de Saint- Vincent, après avoir vu les rhizopodes vivants. Il fut frappé de la grande analogie des prolongements filiformes de ces animaux avec les expansions des amibes ou protées, et appela mon attention sur ce point. » En outre des diverses formes d'amibes prises pour autant d'espèces par Losana, j'en ai observé beaucoup d'autres, soit dans la couche de débris organiques entourant les plantes marécageuses pourries , soit dans les diverses infusions de matières végétales ou animales, et même dans la couche filamenteuse qu'on observe sur l'infusion de chair crue , après vingt jours de macération à 120 centigrades; car, pour les trouver fré- quemment dans ces infusions, il suffit d'être attentif à leur mouvement très lent au milieu des débris immobiles. Malgré la diversité prodigieuse de ces amibes, tantôt coulant comme une goutte huileuse irrégulière, tantôt émettant des prolongements obtus ou laciniés, ou même filiformes. ( 'o5 ) suivant des circonstances inappréciées; je n'oserais en faire plusieurs es- pèces réelles. « J'ai reconnu que ces expansions variées sont produites comme celles des rhizopodes, par une substance molle, glutineuse, sans téguments propres , qui se prolonge et se dresse en vertu d'une force inhérente , et qu'on ne peut les regarder, ainsi qu'on l'a fait récemment, comme des hernies temporaires produites par le relâchement local des tissus. J'ai vu des vacuoles se former dans les amibes , et retenir, après la contraction, des matières colorantes qu'on pouvait croire introduites dans des estomacs. .«'Mais c'est sur des infusoires à tégument lâche, tels que le kolpoda cucullus , le Paramœcium aurelia, que j'ai pu constater de nouveau, et à bien des reprises différentes, la nature des globules hyalins ou esto- macs : ce sont de vraies vacuoles pleines d'eau , par conséquent réfrac- tant moins la lumière que la substance glutineuse environnante ; et les couleurs, formées comme le carmin ou l'indigo, de particules simplement tenues en suspension , sont attirées avec le liquide à travers les mailles du tissu, et retenues seules après le resserrement de la vacuole. » Je regarde donc comme absolument dénuée de fondement, l'hypo- thèse qui admet un intestin droit ou courbe, auquel s'aboucheraient les prétendus estomacs dont l'existence repose sur le seul fait de la coloration artificielle; puisqu'à l'explication naturelle que je viens de donner du phénomène, vient se joindre l'impossibilité d'apercevoir cet intestin, lors même que l'instrument employé à l'observation, fait découvrir des détails qui ont échappé à l'auteur de cette hypothèse. » Ajoutons à cela que dans la substance intérieure sortie*par expres- sion ou autrement de l'animalcule , lorsque des vacuoles tout-à-fait sem- blables aux prétendus estomacs, s'y forment spontanément sous les yeux de l'observateur, il n'est pas possible de reconnaître aucun canal de communication ou intestin, malgré la transparence parfaite; et que, dans le cas de diffluence, quand l'infusoire, encore vivant à une extrémité, se dissout progressivement en commençant par l'autre extrémité; fait étrange, observé souvent par Mùller, et qui ne s'accorde nullement avec l'idée d'une organisation tant soit peu complexe; dans ce cas, on n'aperçoit ja- mais, sur la limite de la partie vivante ou parmi les molécules désagré- gées, la moindre trace d'un intestin qui, en raison de sa nature contrac- tile ou fibreuse, devrait au contraire persister plus long-temps que le reste. » Un dernier fait, enfin, relatif aux vacuoles, et qui ne permet pas de 16.. ( »o6) conserver de doutes sur leur nature, c'est que, dans un animalcule retenu entre deux lames de verre poli, et cessant peu à peu de vivre, on voit des globules hyalins s'agrandir jusqu'à se toucher, comme des bulles de gaz dilatées dans un liquide visqueux, et se confondre alors en formant une figure lobée à contour sinueux et sans angles rentrants, bientôt changés en une seule vacuole; ce qui ne pourrait avoir lieu s'il y avait une mem- brane quelconque. • » La découverte récente d'un long filament antérieur flagelliforme, ser- vant d'organe locomoteur unique aux monades, à certaines cercaires, enchélides , cyclides , et à un grand nombre d'autres animalcules, tels que Yeuglena longicauda (Ehr.) , concorde parfaitement avec la simplicité d'organisation que les faits précédents tendent à établir. » Ce filament flagelliforme est peut-être l'objet le plus difficile à aper- cevoir ; je l'ai vu distinctement au grossissement de a5o à 3oo diamètres, avec les microscopes simples et composés de M. Charles Chevalier, en ayant l'attention de varier légèrement la distance de l'objet par une faible pression exercée sur l'instrument, surtout quand l'animalcule a déjà perdu de sa vivacité. » J'ai trouvé que le filament d'une cercaria lenax, au grossissement de 3oo diamètres, paraît comme un fil de soie simple, épais de ^ millimètre vu à l'œil nu, ce qui permet d'évaluer son épaisseur à -^-ôs millimètre. Dans certains cyclidium, il a au moins r~^ millimètre à la base, et s'amincit progressivement vers l'extrémité, où il s'agite avec une vivacité extrême , tâ- tant et évitant les obstacles en même temps qu'il s'avance. Sa longueur est ordinairement double ou triple de celle du corps des divers animalcules qui en sont pourvus, mais les deux tiers antérieurs sont ordinairement seuls en action , et il en résulte un mode particulier de mouvement pour le corps, qui, remorqué de la sorte, oscille plus ou moins sur son axe. » L'étude de cet organe permettra de caractériser autrement qu'on ne l'a fait les infusoiresgymnodés;on reconnaît en effet que beaucoup de préten- dues espèces des genres monas, ùodo, etc., nesont que des formes d'un même être dans des circonstances différentes , et que la queue attribuée à plusieurs de ces êtres n'est qu'une expansion variable, contractile, et disparaissant tout-à-fait quand l'animalcule demeure en repos; et prend la forme du monas lens. » Certains infusoirak, tels que la cercaria gibba, ont deux filaments, l'un antérieur, et l'autre latéral, et c'est de leur action diversement com- binée que résulte le mouvement oscillatoire saccadé de ces animalcules. ( io7 ) » Dans tous ces gymnodés , le corps n'est réellement qu'une masse no- duleuse, sans tégument, d'une substance susceptible de se creuser de va- cuoles irrégulières superficielles, et de retenir aussi de la couleur en- gagée. » Parmi les infusoires que j'ai trouvés munis d'un filament, et qui seront l'objet de descriptions spéciales, il en estun, voisin des enchelys, qui en outre de son filament moteur, en traîne un second, partant aussi de la partie an- térieure, et ramenant l'animalcule en arrière lorsqu'il se contracte comme le pédicule d'une vorticelle. » Une autre se compose d'une capsule ovalaire déprimée , percée en dessous vers l'extrémité d'une large ouverture. Il en sort deux ou trois longs filaments qui se meuvent lentement d'un côté à l'autre, et déterminent le mouvement de l'animal , quand ils se contractent après avoir pris un point d'attache comme dans les rhizopodes. » Il est une espèce de trichode munie de cils vibratiles , qui laisse aussi sortir de longs filaments par une large ouverture latérale, et fait ainsi le passage des gymnodés aux infusoires munis seulement de cils vibratiles. Tous ces filaments ou cils sont de même nature, et, dans les animalcules mourants, on les voit se crisper, se contracter et disparaître, surtout si l'on ajoute un peu d'alcali ; c'est là ce qui a pu conduire des observateurs à nier la réalité de ce qu'on appelait des cils , car de véritables cils eussent per- sisté au contraire. » Ainsi les faits inattendus , fournis par l'observation des milioles , des vorticiales, et des autres prétendus céphalopodes microscopiques , c'est-à- dire l'existence, dans certains animaux, départies molles , sans tégument propre , susceptibles de s'étendre en lobes ou en prolongements filiformes animés d'un mouvement plus ou moins rapide ; ces faits qui expliquaient ce qu'on n'avait pas compris d'abord dans la Difflugie, se trouvent eux- mêmes confirmés par de nouveaux résultats obtenus chaque jour dans l'é- tude des infusoires. » ( io8 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. cosmographie. — Observations sur les globes terrestres; par M. Haldy. (Commissaires, MM. Beautepms-Beaupré , de Freycinet.) médecine.- — Traité théorique des bains de calanique; par M. Leymerie. (Commissaires, MM. Magendie, Serres, Becquerel, Larrey, Double, Roux, et Breschet.) mécanique. — Mémoire sur un appareil (tuyau-bonde) destiné à remplacer avec avantage toutes bondes d'étang et de pièces d'eau. ( Commissaires , MM. de Prony , Poncelet. ) physique. — Théorie élémentaire de la capillarité ; par M. Artur. (Commissaires , MM. Poisson, Dulong, Libri.) analyse mathématique. — Mémoire sur les températures moyennes des points d'une sphère non homogène ;par M. Duhamel. (Commissaires, MM. Biot, Poinsot, Libri.) Nous plaçons ici, pour tenir lieu ^extrait, la lettre dont l'auteur a accompagné l'envoi de son mémoire. « J'ai pensé qu'il ne serait peut-être pas inutile de faire connaître quel- ques théorèmes auxquels je suis parvenu depuis long-t«mps sur la propa- gation de la chaleur dans les corps non homogènes. Ils se rapportent au cas d'une sphère composée de couches dont la nature varie suivant une loi exprimée par une fonction quelconque , continue ou discontinue , de la distance au centre. » La solution complète de la question n'est pas possible dans l'état ac- tuel de l'analyse ; mais lorsque les températures extérieures, différentes pour chaque point de la surface , se reproduisent indéfiniment dans des périodes de même durée , et que l'on cherche les températures moyennes des points de l'intérieur, ou seulement des couches concentriques, on peut parvenir à quelques propositions d'une grande généralité. Il en est de même du cas où les températures du milieu seraient indépendantes du temps , et où l'on considérerait l'état final de la sphère. ( io9 ) » Fourier, dans son remarquable mémoire sur les températures pério- diques de la terre , a démontré que la température moyenne annuelle d'un point quelconque de la surface est la même que celles des points situés à une petite profondeur sur la même verticale ; d'où il résultait immédiate- ment que la température moyenne annuelle de la surface entière est la même que celle de toutes les couches concentriques jusqu'à une profon- deur très petite par rapport au rayon de la terre. Cette conséquence avait été remarquée par les physiciens qui s'occupent des températures terres- tres ; mais il y en a qui ont pensé qu'elle était exacte pour les couches si- tuées à une profondeur quelconque, parce qu'ils croyaient que tous les points situés sur une même verticale avaient la même moyenne annuelle. Cette dernière proposition est, comme on le sait, inexacte, mais cependant elle avait conduit à un résultat exact , qui n'est qu'un cas très particulier de ceux auxquels je suis parvenu. » On trouve encore dans les ouvrages de M. Poisson , un théorème sur les températures moyennes. Il consiste en ce que , dans l'état final d'une sphère homogène, la température du centre est la moyenne des tempéra- tures extérieures; à quoi l'on peut ajouter que cette moyenne est aussi celle de la surface même de la sphère, et de toutes ses couches concentriques. On soupçonnait encore par induction la vérité de cette dernière proposi- tion, mais la démonstration n'en avait pas encore été donnée : elle n'est encore qu'un cas particulier de celles que l'on trouvera dans ce mémoire. Parmi ces diverses propositions, je me bornerai à citer la suivante : » Si une sphère solide est composée de couches dont la densité et tous » les coefficients spécifiques varient suivant une loi quelconque, et que sa » surface soit exposée depuis un temps indéfini à l'action d'un milieu dont » les températures soient périodiques, et varient arbitrairement d'un point s à un autre de la surface : la température moyenne d'une couche quel- » conque relative à la période entière, sera constante et égale à la moyenne » des températures extérieures. Cette moyenne sera aussi celle du centre et » de la masse entière de la sphère. La même proposition a lieu lorsque » la sphère renferme un noyau liquide dont tous les points ont à chaque » instant une même température. » météorologie. — Observations relatives à la pluie des tropiques; par M. BOOSSINGADLT. « On a reconnu en Europe que la pluie tombe en plus grande abondance le jour que la nuit. Aux régions équinoxiales , du moins dans les parties \ ( MO) que j'ai visitées, il paraît que le contraire a lieu ; tout le monde admet qu'il y pleut plus souvent la nuit que le jour. Durant un séjour dans les en- virons des mines de Marmato (au Rodeo), j'ai mesuré pendant trois mois, et séparément, la pluie qui est tombée le jour et la nuit. Voici les résultats : PLUIE EN CENTIMÈTRES. ANNÉE 1827. '■!» "*| — ^ Le jour. La nuit. Pluie totale. •Octobre 3,4 i5, i i8,5 Novembre.... i ,8 20,8 22,6 Décembre ..... 0,2 '5,9 16,1 » En groupant un grand nombre d'observations , les météorologistes en ont tiré cette conséquence, que la quantité annuelle de pluie augmente à mesure qu'on s'approche de l'équateur; ce qui revient à dire que cette quantité croît avec la température. » Les observations que je vais rapporter ont été faites sur deux points assez voisins , mais placés à des élévations différentes; elles confirment la conclusion des météorologistes, en ce sens que la quantité annuelle de pluie diminue en même temps que la hauteur au-dessus du niveau de la mer augmente. Elles montrent que sous des latitudes peu différentes il pleut davantage là où la température moyenne est la plus forte. m Les mines d'or de Marmato sont situées par 5a2j' de latitude nord, et par 5m 1 de longitude O. de Paris ; leur élévation absolue est de 1426 mètres; la température moyenne du lieu, 2o°,4centig- » La pluie a été jaugée par MM. les officiers des mines. ANNÉE 1855. ANNÉE 1854. Pluie en centimètres. Pluie en centimètres. Janvier 8^1 ie,8 Février 12,2 5,4 Mars 22,1 5,5 Avril • 10,2 17,9 Mai 27,9 22,4 Juin 23,6 33,4 Juillet •> » 7,8 Août » » 2,5 Septembre 5 , 1 1 3 , 2 Octobre 9,4 25,7 Novembre 33,3 17,8 De'cembre 2,5 17,8 i54,4 171,2 ( «n ) » Pendant l'année 1 807 , Caldas a mesuré la quantité de pluie tombée à Santa-Fé de Bogota. Latitude N. , 4*36'; longitude O. de Paris, 5*6'; hau- teur, a64i mètres ; température moyenne, i4%5 centig. ANNÉE 1807. ANNÉE 1808. 6<,6 7',5 ï>7 9 mois d'observations de 1808 0,6 ont été' perdus. Avril 6,0 i5,3 i4c,o Juin 7.9 4>4 9>5 i Août. ..... J2,3 Septembre. . . i,8 1 Octobre. . . . 12,7 Novembre. . . 9>5 Décembre. . . 16,4 100,3 «Dans l'année 1807, Caldas a compté 1 36 jours pluvieux. RAPPORTS. Rapport sur le filtrage des eaux de la Garonne à Bordeaux. (Commissaires, MM. Arago, Thénard , Cordier, Dumas, Robiquet, Poncelet , Girard rapporteur. ) « L'avantage d'opérer une distribution d'eau abondante dans les diffé- rents quartiers de Bordeaux étant généralement reconnu depuis long-temps , l'autorité administrative de cette ville a appelé la concurrence des ingé- nieurs et des mécaniciens , sur les moyens les plus sûrs et les plus efficaces d'effectuer cette opération ; plusieurs compagnies ont répondu à cet appel. Les unes ont proposé d'amener à Bordeaux un certain volume d'eau de sources qui en sont plus ou moins éloignées; les autres ont proposé d'élever la quantité d'eau jugée nécessaire, de la Garonne, elle-même, à la hauteur de 3o mètres au-dessus des plus basses marées que l'on ob- serve dans ce port. » La salubrité des eaux qui seront mises en distribution quelle qu'en soit l'origine, étant la qualité essentielle dont elles doivent jouir, l'Académie a C. R. i836. i« Semestre. 17 ( ** ) reçu, par l'entremise de M. le Ministre de l'Instruction publique, une série de questions dont la première consiste « à déterminer si l'eau filtrée de la » Garonne serait préférable aux eaux de sources qui sont proposées à » l'administration municipale de Bordeaux tant pour la boisson des habi- » tants de cette ville que pour ses usages industriels, l'irrigation, l'embel- » lissement de ses places et de ses promenades , etc. » » Une commission composée de MM. Arago, Thénard , Dumas , Robi- quet, Poncelet et moi, a rendu compte dans la séance du 16 novembre de l'année dernière, des travaux d'analyse chimique auxquels elle s'est livrée pour assigner le degré comparatif de pureté des eaux dont il lui a été remis des échantillons. » Il résulte de cette analyse que l'eau de la Garonne est la plus pure de toutes celles que cette commission a examinées, qu'elle est même un peu plus pure que celle de la Seine, qu'en conséquence en la considérant sous ce rapport elle mérite d'être préférée aux eaux de sources , si toutefois on parvenait à les rendre limpides par un filtrage préalable à leur distri- bution. L'Académie ayant approuvé cette conclusion , notre savant confrère M. Cordier, inspecteur-général des mines, rappelant un travail deM. Parrot, ingénieur au même corps, sur l'épuration des eaux salies par le lavage des minerais , travail qui a été imprimé dans le 8e volume de la 2" série des Annales des Mines, émit l'opinion que le mode de filtrage employé pour produire cet effet, était applicable plus en grand; on savait d'ailleurs depuis plusieurs années, par un mémoire qui est dû à M. Mallet, inspecteur divisionnaire des ponts et chaussées, que M. Thom, ingénieur civil en Angleterre, était parvenu à filtrer à travers des couches de sable et de gravier, une quantité d'eau suffisante pour satisfaire en »4 heures aux besoins d'une population de 25,ooo habitants, en portant à 56 litres £ la consommation journalière de chacun d'eux. Abstraction faite de la facilité avec laquelle pourrait s'effectuer le filtrage d'un plus grand volume d'eau , par des moyens analogues , il est certain qu'il serait possible de l'opérer avec la même chance de succès. » Reste à savoir quels moyens il conviendrait d'employer pour y par- venir et quelles modifications les circonstances locales doivent apporter au choix de ces moyens. M. Cordier, artiste mécanicien et hydrauliste, très avantageusement connu par les distributions d'eau qu'il a exécutées a Béziers, sa ville natale, à Ghaumont en Bassigny, et à Angoulême, est membre de l'une des compagnies qui ont proposé de distribuer les eaux de la Garonne dans les différents quartiers de Bordeaux; prévoyant l'objection ( "3 ) que l'on pourrait tirer de la difficulté de filtrer convenablement un aussi grand volume d'eau que celui dont on aurait besoin, il a cru nécessaire de la prévenir, en adressant à M. le président de l'Académie des Sciences, dès la fin de novembre i835, une description détaillée de l'appareil de filtrage dont il a conçu le projet ; il a joint à cette description deux feuilles de dessins propres à en faciliter l'intelligence; la même commission qui a pré- cédemment rendu compte de l'analyse des eaux de la Garonne, commis- sion à laquelle l'Académie a adjoint M. Cordier notre confrère, a été chargée d'examiner les filtres dont il s'agit sous le double rapport de leurs dispo- sitions générales et du mode de leur construction. » Quant aux dispositions générales, il faut d'abord savoir que , par l'effet du flux, les eaux de la Garonne éprouvent à Bordeaux immédiatement en aval du nouveau pont, un gonflement qui les élève à 6 mètres au-dessus du niveau de la marée basse , à l'époque des équinoxes, et à 5 mètres seulement au-dessus de ce même niveau à l'époque des solstices. » Le gonflement des eaux de la Garonne a lieu parce qu'elles sont re- poussées en amont par le courant du flux , alors les vases et autres matières susceptibles d'être tenues en suspension dans ce courant remontent de l'embouchure de ce fleuve vers Bordeaux, en troublant plus ou moins la limpidité de ses eaux , et , comme l'exhaussement de ce fleuve à chaque ma- rée s'effectue en moins de temps que son abaissement, il arrive qu'une partie des vases et autres matières, amenées par le flux, se déposent sur les rives de la Garonne pendant le reflux, ou continuent de troubler l'eau lorsque son courant vers la mer est rétabli. Ce sont ces eaux troubles qu'il s'agit de filtrer avant de les mettre en distribution. » Il faut savoir en second lieu que le volume d'eau à distribuer doit être de 35o pouces de fontainier, équivalents à 7 mille mètres cubes ou à 7 mil- lions de litres en 24 heures. » Cela posé, que l'on conçoive au-dessus du quai de Bacalan formant la rivedroite de la Garonne, à 3ooo mètres environ en aval du nouveaupont, un réservoir quadrangulaire de 100 mètres de longueur, de 60 mètres de large et de 2 mètres de profondeur, ayant son fond et ses parois verti- cales revêtus de maçonnerie; le fond de ce réservoir destiné à recevoir l'appareil de filtrage que nous avons à décrire doit être établi à 2 mètres au-dessus des plus basses marées de la Garonne. » Que l'on conçoive encore le réservoir, entouré suivant sa longueur et à 4 mètres en dehors de ses parois, de deux canaux chacun de a5 mètres de large, lesquels se réunissent dans la prise d'eau du fleuve par deux em- 17.; ( "4) branchements de 6 mètres de largeur seulement ; le fond de ces deux ca- naux est au même niveau que celui du réservoir rectangulaire dont nous venons de parler. » A chacune des extrémités de ces deux embranchements, et près de leur confluent dans la prise d'eau, sont posées des vannes, au moyen desquelles on peut établir ou intercepter, suivant les besoins de service, la communication entre cette prise d'eau et les deux canaux latéraux dont le réservoir est bordé suivant sa longueur. » Les choses étant ainsi disposées, et la marée ayant atteint i mètres de hauteur au-dessus des plus basses eaux du fleuve, on ouvre les deux vannes qui viennent d'être indiquées; l'eau de la Garonne commence à entrer dans les deux canaux latéraux, et elle continue d'y monter jusqu'à ce qu'elle y soit parvenue à la hauteur de i mètres. On ferme aussitôt les deux vannes , l'eau devient alors stagnante dans les canaux , et si elle y pas- sait un temps suffisant elle y déposerait les troubles dont elle est chargée lorsqu'elle y est introduite. Il est évident que ce procédé de clarification pourrait suffire, mais l'incertitude de la durée de cette opération, suivant les circonstances , ne permet pas de l'employer. Les canaux latéraiix ne peuvent donc être considérés que comme des réservoirs de dépôt où l'eau commence à s'éclaircir par la précipitation des matières les plus gros- sières qu'elle tenait suspendues. » Pour faire arriver l'eau plus promptement et avec plus de certitude à cet état de limpidité parfaite, qui est une des conditions requises, il a fallu nécessairement employer quelques moyens auxiliaires des réservoirs de dépôt. Voici en quoi ils consistent : » On a divisé en deux parties égales, dans le sens de sa longueur, le grafnd réservoir rectangulaire au moyen d'une digue de maçonnerie de 4 mètr. -j d'épaisseur à sa base, sur 3 mètres de hauteur. Ainsi de part et d'autre de cette digue se trouvent deux réservoirs égaux, dont chacun est divisé lui- même en dix compartiments, que l'auteur du projet désigne sous le nom de bassins-filtres. » Lorsque l'eau est restée pendant environ vingt-quatre heures dans les deux bassins de dépôt, elle est conduite par deux aqueducs dans une bâche, d'où elle est élevée de quelques mètres par une pompe à vapeur pour ar- river dans les bassins-filtres. » Ces filtres se composent d'une couche de gravier et de sable fin ayant ensemble une épaisseur de im,75. » Chaque bassin- filtre fonctionne successivement. ( H*0 « L'eau qui a été filtrée dans chaque bassin est reçue par une grosse conduite posée dans une galerie qui est pratiquée dans la partie inférieure de la digue longitudinale qui partage en deux le grand réservoir quadran- gulaire. L'eau filtrée est portée dans cette grosse conduite par des tuyaux secondaires qui y sont implantés en nombre égal à celui des bassins -filtres. et qui reçoivent eux-mêmes cette eau de tuyaux plus petits embranchés sur eux , et percés , à leur extrémité inférieure , de trous par lesquels l'eau s'y introduit. La grosse conduite dont il «6t question ici étant remplie, débouche dans une seconde bâche, d'où ell* est élevée par une deuxième machine à vapeur dans la conduite d'ascension destinée à les porter au point culminant de Bordeaux , lequel se trouve à 3o mètres d'élévation au- dessus des plus basses eaux de la Garonne. » Il s'agit maintenant de se débarrasser des matières qui sont restées soit dans les réservoirs de dépôt, soit dans les filtres. A cet effet on ouvre à marée basse les vannes par lesquelles l'eau trouble était entrée dans les réservoirs de dépôt; on a soin d'agiter l'eau qu'ils contiennent encore, et elle s'écoule dans la Garonne. » Quant aux matières terreuses qui ont pu rester dans les filtres, on fait entrer au-dessous de ces filtres l'eau de la conduite d'ascension , qui pouvant agir de bas en haut avec une pression de trois atmosphères, fait monter au-dessus de la surface de ces appareils toutes les matières terreuses qui les obstruaient, et les chasse dans les réservoirs de dépôt dont le cou- rant les entraîne dans le fleuve avec celles qu'ils contiennent eux-mêmes. » Toutes les manoeuvres que nous venons d'indiquer s'opèrent, suivant le projet présenté, au moyen de vannes et de robinets, dout on ne pour- rait faire bien comprendre le système qu'à l'aide de figures qu'il faudrait expliquer et d'une description détaillée qui nous ferait sortir des bornes de ce rapport. Nous le terminerons en disant que l'expérience de ce qui se pratique en Angleterre et même à Paris, pour le filtrage des eaux trou- bles, offre, pour le succès de l'appareil que propose M. Cordier de Bé- ziers , toutes les chances désirables ; enfin que si cet appareil ne répondait pas d'abord sur tous les points à ce que l'auteur en espère, il lui serait toujours facile de le perfectionner en lui faisant subir les légères modifica- tions dont l'observation et l'expérience pourraient signaler l'opportunité. » ... ( i'6) LECTURES. chimie. — Deuxième mémoire sur l'amidon de pommes de terre; par M. R^T. Ghérin-Varry. L'auteur divise son travail an deux parties : dans la première , il exa- mine quelles sont les matières organiques qui accompagnent la fécule de pommes de terre préparée avec l'eau distillée, et il cherche à donner les solutions de plusieurs problèmes, et entre autres, de ceux qui avaient été proposés par la commission de l'Académie chargée d'examiner les divers travaux sur la fécule amilacée. La seconde partie renferme l'analyse immédiate de l'amidon , ainsi que les analyses élémentaires de cette substance , de l'amidine , de l'a- midin tégumentaire , de l'amidin soluble, et des téguments insolubles dans l'eau et dépourvus de la propriété de bleuir avec l'iode. Première partie. — M. Guérin arrive aux conclusions suivantes : « i°. L'iode se comporte avec l'amidon au milieu de l'eau privée d'air comme il le fait quand elle n'en est pas purgée. » a0. L'amidon chauffé seul avec de l'eau pure ou salée en vase clos distillatoire , fournit une liqueur distillée non susceptible de bleuir par l'iode. » 3°. L'amidon traité par la diastase et l'eau dans un appareil distilla- toire, soit contenant de l'air soit n'en contenant pas , donne un produit liquide distillé qui ne bleuit pas avec l'iode. » 4°. La fécule pure exposée seule avec de l'eau pendant 48 h. entre 45 et 46° c, n'a développé ni acide carbonique, ni acide acétique : vue au mi- croscope elle n'a pas paru altérée. Il en résulte que la faculté de germer que perdent les graines de certaines céréales , même au bout de quelques heures de séjour dans un sol humide dont la température est de 45° , ne peut être attribuée en grande partie à l'altération qu'éprouve la fécule pure et humide, comme le pensent MM. Colin et Edwards. » 5°. Lorsqu'on traite l'amidon par l'acide sulfurique en suivant le procédé de M. Th. de Saussure , on n'obtient pas de composé cristallisable. » Deuxième partie. — L'auteur, après avoir traité la fécule de pommes de terre par l'alcool et l'eau afin de lui enlever la chlorophyle et la substance d'apparence cireuse qu'elle renferme , procède à son analyse immédiate. En ( "7) broyant cette substance avec de l'eau à o° jusqu'à ce qu'elle ne lui cède plus rien, il trouve que l'eau de lavage évaporée dans le vide laisse un résidix contenant Amidine. 61,71 A midi 11 soluble.... 38,29 100,00 » La partie épuisée par l'eau à zéro, ayant été traitée par ce liquide bouil- lant, a donné une liqueur qui, après avoir été filtrée et évaporée à siccité dans le vide, a fourni Amidine 60, 3 1 Amidin soluble. ... 3g, 6g 100,00 » La partie insoluble dans l'eau bouillante s'est élevée à 2,12 parties pour cent de fécule. » M. Guérin fait observer que cette dernière analyse se confond avec celle qu'il a consignée dans son premier mémoire sur l'amidon. » En comparant entre eux les résultats obtenus à la température de la glace fondante, et à celle de l'eau bouillante, on voit que l'eau agit sur l'amidon à ioo° comme à zéro. Or, comme on ne connaît aujourd'hui au- cune substance qui , par l'action seule de l'eau à o°, soit transformée en plusieurs produits distincts ( excepté , bien entendu , le nitrate de bismuth et autres produits analogues), l'auteur en conclut que l'eau bouillante ne transforme pas la fécule en amidine et en amidin soluble, comme on pou- vait être porté à le croire d'après les modifications que l'eau et la chaleur font éprouver à la constitution de plusieurs produits de l'organisation. » Les résultats ci-dessus conduisent à la composition suivante : Amidin tégumen taire . ... 2, 12 Amidin soluble 38, i3 Amidine 5c) , 7 5 ioo, 00 » M. Guérin a trouvé que la température de 200 au-dessous de zéro ne sépare pas complètement l'amidin soluble de l'amidine. » Les nombreuses analyses élémentaires de l'amidon , des amidins tégu- mentaire et soluble desséchés à i35° c. dans le vide, et l'analyse de l'a- midine desséchée à 11 5° c. dans le vide, permettent de représenter ces substances comme il suit : Amidon = C"H!o0'°, Amidine = C,oH,o06, Amidin tégumen taire = Amidin soluble = C7H100', en sorte qu'on a ( n8) CH-'O!" = CloH,o06 -f C'H'°0* Amidon = Amidine + Amidins. » Ces formules atomiques montrent que l'amidon équivaut à du carbone plus à de l'eau ; que l'amidine est équivalente à du carbone plus à de l'eau, plus à de l'oxigène ; enfin que l'amidin est représenté par du carbone , de l'eau et de l'hydrogène. Il est à remarquer que l'oxigène en excès dans l'a- midine est en proportion nécessaire pour faire de l'eau avec les deux atomes d'hydrogène en excès dans l'amidin. » L'égalité précédente sert à contrôler l'analyse immédiate de l'amidon , et réciproquement. En calculant , d'après la formule ci-dessus, combien ioo p. de fécule renferment d' amidine, d'amidin soluble et d'amidin tégu- men taire, on trouve Amidine 58,85 Amidins soluble et tégumentaire. 41 > '5 100,00 on a obtenu précédemment par l'expérience Amidine 5g, ^5 Amidins soluble et tégumentaire. ^o,i5 100,00 ■» Ces deux derniers résultats s'accordent autant qu'il est possible de l'espérer dans de semblables expériences. » M. Guérin a constaté que la diastase transforme l'amidin tégumen- taire et l'amidin soluble hydratés , en matière sucrée et en une substance insoluble dans l'eau, ne bleuissant plus par l'iode. Quand ces amidins ont été desséchés soit dans le vide sous le récipient de la machine pneu- matique, soit dans une étuve, la diastase n'a pas d'action sensible sur eux. » L'acide sulfurique agit faiblement sur ces amidins desséchés. » L'auteur trouve que ioo p. de fécule contiennent 1,705 p. de matière insoluble ne bleuissant plus par l'iode, nombre qui diffère essentiellement de 2, 12 représentant l'amidin tégumentaire contenu dans la même quan- tité de fécule. » La matière ne bleuissant plus par l'iode ayant été soumise à l'analyse, a donné ( "9) Première analyse. . Deuxième analyse. Carbone 47»7' 47 >^ Hydrogène... 7,07 7,11 Oxigène 4^>2o 45»21 100,00 100,00 » Ces analyses comparées à celles de l'amidin tégumentaire mettent en évidence la différence qui existe entre ces deux substances. » On peut faire ici deux hypothèses : la première consiste à regarder l'a- midin tégumentaire comme composé de téguments ne bleuissant plus par l'iode, et d'araidine. Dans la seconde hypothèse , on considère l'amidin té- gumentaire comme un principe immédiat. » En admettant la première manière de voir, et en partant des résultats ci-dessus énoncés, 100 p. d'amidin tégumentaire contiendraient 8o,4* p. de téguments ne bleuissant plus avec l'iode, et 19, 58 p. d'amidine; par suite la composition élémentaire de cet amidin serait Carbone 4^.86 Hydrogène. . . 6,56 0xisène 44>58 100,00 analyse qui s'éloigne beaucoup decelle qu'on a obtenue en analysant directe- ment l'amidin tégumentaire. Si en outre, on fait attention à l'action énergique que la diastase exerce sur l'amidon à l'état d'empois, on sera porté à rejeter la première hypothèse, et à admettre la seconde. » L'auteur termine son mémoire en faisant observer que les expériences fondamentales, comme par exemple l'analyse immédiate de l'amidon au moyen de l'eau à o° et de la dessiccation dans le vide, ont été répétées par lui-même avec et devant M. Pelouze. » zoologie. — Nouveau genre de vers trouvés dans les muscles de l'homme; par M. Richard Owen. « M. de Blainville met sous les yeux de l'Académie, de la part de M. Owen, un morceau du muscle grand pectoral d'un homme, contenant un très grand nombre d'individus d'une espèce de vers intestinal, de la longueur d'une demi-ligne au plus, de forme cylindrique, pourvu d'un orifice buc- C. R, i836. !«<• Semestre. *■ cai antérieur, auquel M. Owen donne le nom de trichina spiralis , parce qu'il est le plus souvent solitairement , enroulé dans un kiste formé aux dé- pens du tissu cellulaire du muscle. La petitesse extrême de cet entozoaire* a empêché M. Owen- d'en connaître complètement la structure ; mais il en a observé assez pour être certain qu'il ne peut entrer dans aucun des genres jusqu'ici connus, ce qui l'a déterminé à en former un nouveau. Ce ver n'a encore été trouvé en quantité considérable que dans le sys- tème musculqire de la vie animale ,. et jamais dans le tissu du cœur ni dans celui des intestins, et qela. dans trois cas déjà observés: l'un sur le cadavre d'un italien de 5o ans, mort de consomption à la suite d'une ma- ladie de poitrine; le second, sur une femme irlandaise, morte dans un état de consomption déterminé par un vaste ulcère à la cuisse , et enfin le troisième, sur le cadavre d'un homme mort à l'hôpital S'- Bartholomé, sans, que l'qn dise de quelle maladie. » chirurgie. — De la lithotritie , considérée sous le rapport de ses accidents- réels et de ses accidents supposés ; par M. Ségalas. L'auteur compte, parmi les accidents qu'il appelle supposés, c'est-à-dire qu'il n'a point observés à la suite de la lithotritie opérée selon sa mé- thode,Yhémorrhagie , Y arrêt de fragments de pierre dans l'urètre, la déchirure de l'urètre , etc. H compte , parmi les accidents réels , c'est-à-dire qu'il a eu occasion de voir se développer à la suite de l'opération pratiquée selon sa méthode , la néphrite , X œdème, et une réaction , soit sur le tube digestif, soit sur le cerveau , soit sur les poumons , soit sur le cœur. « Pour ce chirurgien, il y a entre la- douleur que cause là lithotritie, et celle que produit la taille, une énorme différence. Ha opéré plu- sieurs malades pendant que ceux-ci croyaient être soumis à un simple cathétérisme , et plusieurs autres alors qu'ils donnaient des preuves non équivoques de l'absence de toute souffrance. » La récidive de la pierre ne lui paraît pas être plus fréquente après la lithotritie qu'après la taille , et les conditions dans lesquelles elle arrive lui semblent être les mêmes. Les récidives en très petit nombre qu'il a observées, ont eu lieu, i° chez des sujets qui, précédemment, étaient affectés de la gravelle, chez lesquels > par conséquent, un gravier a pu descendre des reins et grossir dans le réservoir de l'urine ; 20 chez des ( *>■ ) sujets atteints d'une maladie organique de la vessie, chez lesquels la pierre , de nature phosphatrque , 's'était développée évidemment sous l'in- fl tien ce de cette 'maladie. Or, dit-il, ce sont là précisément les conditions dans lesquelles on 'rferhav que 'lé retour de la pierre par la taille. » La conséquence générale à déduire des faits rapportés dans son mé- moire est, selon M. Ségalas, que la lithotritie offre des accidents moins nombreux et moins graves que ceux de la teille. Toutefois, il n'en reste pas moins convaincu que le chirurgien fi'ppeUé près -d'un malade qui a la pierre, doit peser les conditions dans lesquelles se trouve ce malade, non-seulement sous le rapport du volume et Ùe la nature présumée du calcul , non seulement sous celui des diverses parties 'de l'appareil uri- naire , mais encore sons le point de vue fie l'âge , cte la constitution et des dispositions maladives. Il h'est permis de prendre parti potir la lithotritie et de repousser la taille qu*après avoir bien rapproché, bien comparé, pour le cas présent, les avantages, les inconvénients et les résultats pro- bables de chacune de ces méthodes. » M. Ségalas pense que le meilleur moyen d'éviter la cystite à la suite le la lithotritie, est de faire des 'séances 'COWi'teS tet éloignées , d'achever la division d'un calcul ou d'un fragment de calcul avant de commencer celle d'un second, et de tenir autant que possible le malade au repos, au régime, et à l'usage d'une boisson mucilagineuSé. » physiologie végétale. — Mémoire sur la végétation clés céréales sous de hautes températures ; par MM. Edwards et Colin. ^t1 Dans Un mémoire lu à l'Académie le 3 février i834. MM. Edwards et Colin avaient examiné l'influence de la chaleur sur la germination , et avaient constaté que les graines de nos céréales ne supportaient guère une température de 45" c. , quoiqu'elles fussent dans des circonstances favo- rables à la germination ; ce qui les a conduits à rechercher s'il n'y ivait pas des climats trop chauds pour que nos céréales pussent y réussir. Ils ont fait leurs premières recherches sur notre blé d'hiver et le blé de mars, comme ces blés diffèrent en volume, les graines de blé d'hiver étant beaucoup plus grandes, \\ leur a paru que les différences dans la végétation pourraient devenir pfrrs saillantes en faisant contraster davan- tage les différences de volume. C'est pourquoi ils trièrent 53o des plus grosses graines de blé d'hiver, qu'ils semèrtrtt comparativement avec un même nombre de graines de blé .i° cent. , où toutes ces céréales sont arrêtées dans leur développement. Voilà ce qui explique les cas exceptionnels rapportés par M. de Humboldt. » Ainsi les conditions fondamentales -d'où dépend le développement normal des -céréales, sous de hautes températures, se rapportent à deux chefs principaux, i°. la limite de température, 2°. la qualité et la nature de la graine. Quanta l'élévation de température qu'il faudrait pour empê- cher le développement complet de toutes les céréales sans exception, il serait difficile de le déterminer, puisque le mais, semé dans la saison la plus chaude de l'année, présente, tant que durent les grandes chaleurs, tin développement normal. Il parait même, d'après ce qtie M. Boussingault a communiqué aux auteurs, que plus il fait chaud, plus il prospère. » Ce que devient le blé d'hiver , semé dans nos climats sous une tem- pérature élevée, présente un phénomène remarquable et une application utile. Dans le déclin de la saison, l'herbe finit par périr, mais non la ra- cine. Comme le froid succède, et ensuite une chaleur doucement graduée, la plante alors se développe d'une manière normale, monte en tige et par- court toutes ses périodes aux époques déterminées, mais avec cette diffé- rence, en faveur de la nouvelle plante, qu'elle est plus vigoureuse; car .ivant la première année formé beaucoup «le petites taîles, elle pousse l'an- ( N« ) née suivante avec ce surcroît de tiges , ef porte une récolte abondante. On pourrait donc tirer parti de cette influence d'une haute température et se servir de la même graine pour, obtenir en deux années deux récolles dont l'une pour les bestiaux, l'autre pour l'homme; l'une et l'autre d'une qualité supérieure. Sous le rapport scientifique, cette influence de la température n'est pas moins intéressante. On voit comment l'action de la chaleur peut rendre la même plante annuelle ou bisannuelle, et l'on ne saurait douter que de pareils faits ne se présentent souvent dans la nature. » JU séajice est levée à 5 heures. F, - ( i*6 ) \& BULLETIN RIBLIOGRAPIHQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres ; Comptes rendus hebdomadaires des Séances de l'Académie des Sciences , n° 4, i836, in-40. Éloge historique de M. G. Cuvier; par M. Flourens, secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, lu à la séance publique du 29 décembre i854; in-40. Annuaire du Bureau des Longitudes , pour i856 ; in- 18. Mémoire sur la Bibliothèque royale; par M. B. Delessert; Paris, i835, in-8\ A Monograph qf the ramphastidœ orfamily of toucans ; hy J. Gould ; London, i835, in-folio. (M. Isidore Geoffroy Saint- Hilaire est chargé d'en rendre un compte verbal.) Guy's hospital reports , n' 1 ; january i836; edited by George, H. Bar- low et James P. Babington ; London , in-8°. Annuaire de l'Observatoire de Bruxelles pour 1 836 y par le directeur M. A. Quetelet; in-12. Memorie délia reale Academia délie Scienze di Torino ; tome 38, Turin, i855, in-4°- Note sur une assertion publiée par M. V allât } au sujet d'une maladie de la Vigne observée à Genève en i838y par MM. Duby et Alph. de Candolle; in-8". Histoire naturelle des Iles Canaries ; par MM. Webb et Berthelot; 3' li- vraison, in-40 et atlas in-folio. Statistique générale de la Chambre des Députés , session de 1 836; par M. Chatelin ; in-4°. Mémoire sur le Choléra-Morbus de Metz;parM. J. Pascal; un vol. in-8* Paris. (Réservé pour le concours Montyon.) Aperçu systématique sur la Navigation dans l'air et sur la direction des aérostats ; par M. L. Duperron; précédé dune introduction par M. Dupuis- Delcourt; Paris, i834, in-8*. (Ce mémoire est renvoyé à MM. Gay-Lussac etNavier, chargés de rendre compte de la .lettre de M. Robert Heizel, sur le même sujet.) ( <*7 ) Précis statistique sur le Canton de Songeons, arrondissement de Beauvais (Oise); par M. Graves; in-8°. (Extrait de X Annuaire du département de VOise,àe i836.) Précis historique sur le Canton de Crévecœur, arrondissement de Cler- mont (Oise); par M. Graves; in-8c. (Extrait de l'Annuaire du département de l'Oise.) Recherches sur les Causes de la maladie dite colique de plomb , chez les ouvriers qui préparent la céruse;par M. A. Chevallier; in-8e. Société havraise d 'études diverses. Résumé analytique des travaux de la seconde année; par M. Millet Saint-Pierre; le Havre, i835, in-8°. Mémorial encyclopédique et progressif des Connaissances humaines ; 5e année, n86o. Annales de la Société d'Horticulture de Paris ; tome 18, toi* livraison, in-8°. Annnales de Chimie et de Physique; par MM. Gay-Lussac et Arago; octobre, i835,in-8°. Journal hebdomadaire des Sciences médicales; n° 5, i836,in-8*. Gazette médicale de Paris; tome 4, n° 5, i836, in-4". Gazette des Hôpitaux; n° 1 1 — i3, tome 10, in-4°. Écho du monde savant; 3e année, n° 4> in-4°. . ■ y— cv O 5 - - - - . - C. R. 1336. i" Semestre. tQ ?-•<- + + ! ■ - - . J. J (Z a:i*j-' - - _ _ "1 I— I— — ^M— I ■—— ( 1^8) « ^ 3 Ea w^'oo o [sjHd M o ..Ww'w 6 wd g*| (O te cri «j cri W <,, cri c/j cri cri OOgjj^ woOwmo'S'S waOcoOOBMBwwco-yiOOOZZBcÀ^tfjcnwicwiowOdtfi j exo - ~ va 5 (fi 00 D «O vj « • • - *" J .S 3 £ a. u — » te eT + ÉTAT du ciel à midi. • •Sv«». ••••••• • .«•*. • •••••es***.* û • a • •••••»■•• v' v • • • • ■ '♦«'#•'•'• ^ * • ■ • • 'H • to _;■••. uo . • •_• *5 . . . bD . g •««•«Ju.s--- ■ S g « « .« .£ .* • H « « - - S ■JÏSJ S •i.--u-s<-r;u.t3 a (.4 j .4.(.t j îs îr??iiî J15 55 ? î o o* S îi2 c o ntflyouuuaoyuaiHHuiBffliïiZicnau'JUuaifl'jaHu Moyenne du 1er au 10. . Moyenne du il au 20. . Moyenne du ai au 3i . . 'S s s -0 (A a S ?-. 0 ce m o s H a à 1 c- O 00 r-ro ro o r-',0 O Cl es vjco vrO o o 00 c o va-vj- eses-oO'fi~c'esva-o>-)va-oc''-'Cfi- r-vo « - c-o ro c- 1 1 1 ++++++++++++ I++ 1 +++++++++++ - es :fi 4 + 4- S o- 1- -a--OOOOOes~OOOCl r-O M - 00 O es « va- C100 ro O - - va- c.ro -< es 00 vr o co ooorooo Civx ci^f - es » -ce es - oro m r- ci Ci Ci - oo va-o 00 0 vr 0 00 1r- c? ClO — c-o o 00 Civrro Ml- o es — ro m r-ro r-co iflifl Ofl r-ro ■ fl OfflV) cfi r- r-^ ^ Ifl m m O va-va-iO lOain^ïÛ'.OlO^'OinOJO^'û'O'O vr-^-v^- r— c— t— t--r-r-r-r-r-r-r-r-r-r-r-r-r-c-r-r-r-r-r-r-r-r-r-r-r-r-r- es C.O (BOT) r- r- r- Cl ce I ■ s a ■ I ■ ■ S •uiojS.Cjj | | ta ■ 1. 00 es -vu va-- es O00 r- ri r- - oo ro o o r- es - CO va- r- - CO C CivrvO r*> r-co M O ro (O va- + o cfi -" escfiOrova-crooO'O va-io W v^ro va-va- o ro r- es C.00 -lOXlOeotfl 1 1 1 ++ + + + + + + + 4++ + + + + + + + + + + + + 4-++ + ->0 tr- 4- + + 2 S m m - Cl - m S) C r^ro v--es es - - o 05 tO vt r-w o o va^r oro OOU es Cir^o c^-oom - va-00 O va- r- oô »W « c^io -aœtû -rOvo Cies Clro <£> vj-io mtûro r-ro (fi ^r (S va-00 O »0 O c^ c^-o O tO »o m m >cvr^rO yo mt-^0 ^o^OOsOiOWiOtOyStiO^OiO va-v^-v^- es 00 O (fi O O r- r- r- 00 r- 1 I •uiojSXjj | S 0 ro Ci^fO 000000 es -ro Oro OWifl 0vrestX5 MfOO O CiCO ro ro - Cl - C.ro es r~o 1 OS OVOro estcvq-tsi,-) o OOOt.Oro'OrolO ~rova-0 "< C^O C.00 «■ V) O c^^fro 1 1 | ++++++++++++++++ | +++++++++++ - eo<£> 1 eo + + +I+ | 1 £ 2 » - o «1 o MTOO O CIO vf es r^ r^va-^3-0 rs OO rs - c^Ci- Oro OCO Cl r^ C; ^0 es 0 0 - c.va- x> C100 « tO 00 va- C~.ro - ro ro C"??S >S SS i-T SRR S tfi t-» r--0 O (fi O O o va-va-va-m •^oiflt^tStfitiOO'rtOO^îfi'û'COOroO (0>QJ (O c-r— r>r-c-r-r-r-r-r— r-r—r-r-c— r-r-r-c-r-r-r-r-r-r— r-t— i~-r-c-r-j r- t— ir- 30 I O es « r- 1 - 1 « « ro ^=3"io t£> c^oo Os o - « en v^-m ;c r^ao o^o ■ «m^-wo c^oo g> o «■ ■a ci ro 1 t. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. i • SEANCE DU LUNDI 8 FÉVRIER 1836. PRÉSIDENCE DE M. CH. DUPIN. CORRESPONDANCE . M. Charles Dupin, Président, rend compte des démarches qu'il avait été chargé de faire a pour que le Compte rendu hebdomadaire des séances » de l'Académie soit exempt de tout droit de timbre, comme exclusive- » ment consacré à la publication des découvertes scientifiques , et abso- » lument étranger à des spéculations commerciales. Le Ministre des » finances et M. le Directeur général de l'enregistrement ont jugé cette » question avec une bienveillance éclairée, et leur décision fait droit à la » réclamation. » M. de la Saussaye, secrétaire général de la quatrième session du Con- grès scientifique de France, adresse une circulaire générale ayant pour objet d'inviter les sociétés savantes, soit à adresser des questions au Congrès, soit à envoyer des députés qui prendraient part aux travaux de cette assemblée. « Dans la position, dit-il, où se trouve une réunion scien- » tifique encore à ses débuts, les obligations de son secrétaire doivent se » borner à soumettre aux lumières et à la critique bienveillante de l'Aca- » demie, les actes du Congrès, et à réclamer pour l'institution un hono- » rable patronage, si elle en était jugée digne. » C. R. i836. i" Semestre. 20 ( i3o) M. A'icod envoie de nouvelles observations sur les polypes de la vessie et les fistules urinaires ; il désire que la méthode qu'il a imaginée pour le traitement de ces maladies soit admise parmi les pièces appelées à con- courir pour le grand prix de chirurgie de cette année. chimie. — Théorie des combinaisons organiques ; par M. Auguste \ LA.UREHT. « i°. Les atomes ou les molécules, en se combinant pour former des composés organiques, suivent des lois aussi simples que celles que M. Gay- Lussac a établies pour les gaz, c'est-à-dire que i, 2,3, 4—- atomes, molé- cules ou volumes d'un corps simple ou composé, se combinent avec i, 2, 3, /\.... atomes, molécules ou volumes d'un autre corps simple ou composé. » 2°, Toutes les combinaisons organiques dérivent d'un bydrogène car- boné, radical fondamental, qui souvent n'existe plus dans ces combi- naisons, mais y est représenté par un radical dérivé, renfermant autant d'équivalents que lui. » 3°. Dans ces hydrogènes carbonés, le rapport du nombre des atomes du carbone, est à celui des atomes de l'hydrogène, comme £,3,7, |»... , c'est-à-dire dans un rapport simple. » 4°- Si Ion fait autant de séries qu'il y aura de rapports différents, tous les hydrogènes carbonés viendront s'y ranger; mais dans une même série , il y aura plusieurs hydrogènes carbonés qui différeront les uns des autres, parce que le rapport qui les exprime sera multiplié par 1,2, 3, 4, 5,.... 10...., etc. » 5°. Ces hydrogènes carbonés, soumis à une action déshydrogénante, perdront peu à peu leur hydrogène , mais gagneront toujours en échange autant d'équivalents du corps déshydrogénant qu'ils auront perdu d'équi- valents d'hydrogène; de sorte que si, à une époque quelconque, on fait la somme des équivalents de l'hydrogène restant et du corps substituant, elle sera toujours à celle des équivalents de carbone , dans le même rap- port qu'avant la déshydrogénation , e'est-à-dire dans un rapport simple, on obtiendra un radical dérivé. » 6°. Une partie du corps déshydrogénant passera, soit à l'état d'eau, soit à l'état d'acide hydrochlorique , etc...., qui tantôt se dégagera, tantôt restera combiné avec le nouveau radical formé. » 70. Le radical fondamental et ses radicaux dérivés, seront des corps ( >3r ) neutres ou capables de s'unir aux acides, quelle que soit d'ailleurs la quan- tité d'oxigène, d'hydrogène, de chlore, etc...., existant dans le radical ; et le volume de celui-ci sera au volume du corps qui le salifie, dans un rap- port simple. » 8°. Lorsque le corps déshydrogénant, l'oxigène, par exemple, en- trera dans la combinaison, mais hors du radical, il la rendra acide, quelque grande que soit la quantité de carbone, d'hydrogène ou d'oxigène entrant dans le radical , et quelque petite que soit la quantité d'oxigène hors du radical; l'acidité ne dépendant nullement du rapport du carbone et de l'hydrogène à l'oxigène, mais seulement de la place de celui-ci. » 90. Le chlore, le brome, etc., dans les mêmes circonstances forme- ront des chlorures ou des bromures acides. » L'hydrogène entrant dans la combinaison, mais seul et hors du radi- cal, formera un hydracide ou une hydrobase. » io°. Si l'on fait alors (8° et 90) la somme des équivalents de l'oxigène ou du chlore et de l'hydrogène total existant dans la combinaison , elle sera à celle des équivalents du carbone dans un rapport quelconque; mais si l'on compare les équivalents du carbone à la somme des équivalents de l'hydrogène et de l'oxigène, ou du chlore existant dans le radical, ces deux nombres seront toujours dans un rapport simple; et de plus, le volume du radical sera au volume de l'oxigène, ou du chlore, ou de l'hydrogène, qui l'acidifie, dans un rapport simple, semblable à ceux qui existent dans les combinaisons du soufre, de l'azote, etc., avec l'oxigène ou l'hydrogène. » ii°. Le chlore, l'oxigène, ete. , en augmentant, soit dans le radical, comme tel, soit hors du radical, le chlore à l'état d'acide hydrochlorique, l'oxigène pour l'acidifier, forcent le radical à se diviser en deux, puis en quatre, etc., afin que la capacité de saturation du nouveau radical soit semblable à celle des oxides dans les sels neutres , soit afin que le rapport du volume du radical au volume de l'oxigène qui l'acidifie reste toujours dans la limite des nombres simples. » 12°. Le chlore, le brome, etc. , existant dans une combinaison hors du radical, on pourra les enlever à l'aide des alcalis, ou delà chaleur, ou d'autres agents, et non s'ils sont dans le radical. » En général, on pourra enlever les corps existants hors du radical, ou une partie seulement, sans les remplacer ou en les remplaçant tous ou partiellement par des équivalents. » i3°. Si l'on enlève du carbone à la combinaison , elle sortira de la série et renfermera un nouveau radical; celui-ci appartiendra à une autre série 20.. ( '32 ) qui n'aura plus de rapports avec la première. Si on le détruit de même eii lui enlevant du carbone, il sortira de sa nouvelle série pour entrer dans une troisième, et même quelquefois dans la première, mais dans une place inférieure, par exemple, dédoublé. » i4°. Un corps étant donné, et ne renfermant plus son radical fonda- mental, on pourra cependant le découvrir en remplaçant, par la pensée, le corps déshydrogénant entrant dans le radical, par l'hydrogène primiti- vement enlevé ou supposé tel. » à de mécanique. — Sur un moyen de transporter rapidement des dépêches à grandes distances ; par M. Ador. L'auteur propose de faire mouvoir les boîtes contenant des dépêches à travers de longs canaux, par l'action de l'air comprimé. On sait qu'un moyen analogue a déjà été essayé en Angleterre; c'était en faisant le vide derrière l'enveloppe à transporter, qu'on lui faisait parcourir un canal dont elle remplissait presque exactement la section. optique. — application de la Caméra lucida au-dessus d' objets étudiés à la loupe ; par MM. Miljne Edwards et L. Doyère. « Les personnes qui s'occupent de recherches à l'aide de grossissements très forts, savent le service que rendit à la science M. Amici, lorsque l'in- vention de son beau microscope horizontal lui permit d'y appliquer la ca- méra lucida. Elles savent aussi que l'on n'avait pas encore réussi à faire la même application au microscope vertical et même jusqu'à ces jours der- niers, aux loupes simples, d'où résultait l'impossibilité de dessiner avec les facilités que donne cet instrument sous des grossissements très faibles. Un opticien habile, M. Charles Chevallier, a tranché une partie de la difficulté en plaçant le microscope simple dans la position horizontale; mais le porte -objet devenant par cela même vertical, cette disposi- tion avait entre autres l'inconvénient de ne pouvoir s'appliquer aux objets disséqués sous l'eau, condition indispensable pour les recherches d'anatomie délicate. Ayant besoin d'un instrument de ce genre pour des re- cherches que nous faisons en commun, nous sommes arrivés, après quel- ques tentatives, à un résultat qui nous paraît pouvoir être utile aux natura- listes qui se livrent à ces sortes d'études et que nous nous empressons. y pour cette raison, de rendre public. - ( «33 ) » A l'aide de deux- miroirs plans disposés sous des angles de 45°, l'un entre l'œil et la loupe, l'autre vis-à-vis du premier et au-dessus du papier , nous faisons coïncider l'image de la pointe du crayon avec celle de l'objet vu directement à travers la lentille simple ou le miscroscope vertical. Cette disposition est d'une extrême simplicité et ne nécessite aucun dérangement dans l'objet soumis à l'observation. Il peut d'ailleurs s'appliquer à tous les instruments au moyen de quelque changement facile dans la disposition que nous avons été conduits à lui donner. » ovologie des iivvektédrés. — Développement des Mollusques ; par M. Emile Jacquemïn. « Le développement de l'embryon ne commence pas chez le planorbe dans un seul point du vitellus comme chez les animaux supérieurs, mais bien dans tous les points à la fois. Son enveloppe membraneuse , transpa- rente, est une pellicule mince qui, par transformation et par développement successifs, constitue les organes de la vie animale; tandis que les granules de l'intérieur du vitellus, rapprochés vers le troisième ou quatrième jour après la ponte, pour former les parois des gros globules également trans- parents sont les premiers rudiments des organes de la vie végétale. » Ces derniers organes se développent beaucoup plus lentement que les premiers. » La cicatrice et la vésicule de Purkinjé sont très développées et très dis- tinctes dans l'œuf du planorbe retiré de l'ovaire; ils disparaissent peu à peu pendant son passage et son séjour dans la poche ou évasement de l'oviducte appelé matrice, de manière qu'il n'en reste plus de trace au moment tjfja ponte. » La cause primitive des mouvements de rotation en sens horizontal qu'exerce le vitellus vers le troisième ou quatrième jour après la ponte, est due aux mouvements de vibration ondulatoires qui s'aperçoivent sur sa cir- conférence trente-six à quarante-huit heures après la ponte, selon l'état de l'atmosphère. Ces mouvements occasionent un tourbillon dans l'albumine qui finit par entraîner le vitellus, comme l'ont déjà si bien démontré les profondes recherches de M. Carus. » La partie vibrante, de la circonférence du vitellus constitue les rudi- ments des organes de la respiration. Ces organes une fois en vibration ne V ( i34) cessent plus de l'être pendant toute la durée de la respiration branchiale; c'est-à-dire jusqu'à ce que les organes de la respiration pulmonaire se soient développés, ce qui arrive vers le sixième ou huitième jour de la vie extra-ovulaire. » zoologie. — Lettre sur les animaux microscopiques) par M. Peltier. « La richesse d'organisation dont M. Ehrenberg a doué les animalcules microscopiques, a provoqué de toutes parts des recherches sur cet objet : aucun des micrographes que j'ai vus n'a pu retrouver les nombreux esto- macs qu'il a découverts par centaines. C'est tout aussi vainement que je les ai cherchés. Ce non-succès m'a déterminé à communiquer à l'Aca- démie les observations qui conduisent à des conclusions différentes de celles de l'observateur allemand, et de celles que M. Dujardin a placées dans sa dernière lettre à l'Académie des Sciences. » Pour faire ces observations avec fruit, il faut garder la même goutte d'eau pendant plusieurs jours , afin de faire périr par une lente inanition les animalcules qu'elle contient. Au moyen de quelques précautions dans le jeu de la lumière , j'ai vu des cils simples ou multiples à tous les volvoces, à toutes les enchélides, aux gones, etc., etc. J'ai remarqué une enchélide armée d'une trompe dont le boiit est divisé en soies plus fines, qu'elle fait vibrer à la manière des vorticelles. Elle se dirige du côté de sa flexion générale, mais ce n'est pas par le seul moyen de la trompe, comme il est facile d'en juger par les diverses courbures qu'elle donne à son extrémité , sans que la ligne de progression en soit déviée. Je me suis assuré plusieurs fois que ces organes vibratoires ne sont que des prolongements de la membrane extérieure , comme les doigts d'un gant sont les prolongements de la main. A mesure que la goutte d'eau s'appau- vrit, la plupart des animalcules donnent plus de développement à leurs extensions de contact; souvent des vésicules nouvelles poussent sur les côtés de la couronne des vorticelles et des bourgeons céphaliques de la cyclide rostrée. Les protées se transforment d'autant plus que la goutte d'eau est plus ancienne. » J'ai suivi l'altération qu'éprouvent les globules intérieurs: clans les ké- rones pustuleuses, par exemple, ces globules perdent leurs belles couleurs d'abord , puis ils diminuent de volume , ensuite de nombre ; ils se groupent inégalement contre la paroi de la membrane extérieure , et la plus grande partie se rapproche de la portion antérieure de l'animal. Un peu plus tard, les cils postérieurs eessent leur mouvement, puis successivement les plus (,35) antérieurs; alors l'animal a cessé de vivre. Chez d'autres, il se forme une échancrurc au milieu ; elle augmente de plus en plus et finit par séparer les deux moitiés. La moitié antérieure continue à vivre; elle paraît même avoir repris de l'énergie par cette perte de la moitié postérieure de sa substance. Cette dernière meurt souvent aussitôt, mais quelquefois pour- tant , lorsque la séparation ne laisse pas d'ouverture, elle continue à vivre pour son propre compte , et elle reprend quelques mouvements affaiblis et se traîne ainsi pendant un temps assez court. Dans tous Tes cas, l'instant de la mort de l'individu ainsi affaibli rend libres , et à leur propre sponta- néité , le reste des globules que la kérone contenait encore ; l'enveloppe vésiculaire se résout elle-même en globules excessivement petits , grouil- lant pendant quelque temps dans l'espace où ils ont retrouvé leur liberté. Pendant cette opération, il arrive quelquefois des occasions de voir parfai- tement la forme tubuleuse ou ciliée de la vésicule générale formant des appendices. » Je pourrais encore citer une' autre observation sur la division cru- ciale d'une cyclide réniforme qui a été précédée également de la spon- tanéité de tous les globules intérieurs, ce qui ne peut concorder ni avec les ccecums de M. Ehrenberg , ni avec les vacuoles remplies de liquide de M. Dujardin. Enfin j'ai produit par inanition sur un grand nombre d'animalcules un effet analogue à celui qu'opère un excès de nutrition, la multiplication des individus par séparation. Dans les espèces qui ont un vaisseau dorsal, comme dans les naïades digilées, on voit que la séparation se fait où cesse d'arriver la faible portion du liquide nu- tritif, absorbé par les parties antérieures. C'est un fait dont la phy- siologie doit tenir compte dans l'explication de la génération et de l'indivi- dualité. » ■ - ■ ■i > • - . , ■■ i i w^X — - •> ■ ■ " 1 L ' ■..•• •-•:■.. ( i36) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. expédition de la. bonite. — Observations magnétiques faites à Toulon par MM. Darondeau, Chevalier et de Missiesst. Les jeunes officiers auxquels l'Académie doit ce premier envoi ont mis à profit leur séjour à Toulon pour mesurer à plusieurs reprises l'inclinai- son, la déclinaison et l'intensité magnétiques. Ils ont aussi observé pen- dant onze jours, de quart d'heure en quart d'heure, les variations delà déclinaison. Il sera intéressant de comparer la marche de l'aiguille aux observations correspondantes faites à l'Observatoire de Paris. MM. Darondeau , Chevalier et de Missiessy avaient établi leur observa- toire magnétique dans l'intérieur d'un bastion. RAPPORTS. géologie. — Bapport sur la carte géologique du département de la Ven- dée , dressée par M. Riviî.re. (Commissaires, MM. Alexandre Brongniart et Cordier rapporteur;) « Nous avons été chargés, M. Brongniart et moi, de rendre compte d'une communication par laquelle M. Rivière , professeur d'histoire naturelle à Bourbon- Vendée, a eu pour objet de faire connaître à l'Académie qu'il venait de terminer une carte géologique du département de la Vendée , dressée sur une grande échelle , et d'annoncer les principaux résultats des explora- tions auxquelles il s'est livré. Les pièces qui nous ont été soumises sont : i" une notice sur la constitution du département ^ 2°une portion de la carte géologique; 3° la coupe figurative d'un terrain houiller qui a été décour- vert depuis un petit nombre d'années près de Vouvant. Vos commissaires se sont en outre empressés d'examiner la belle collection des roches du département , qui a été formée par M. Rivière, et dont il a fait don au Mu- séum d'histoire naturelle. » L'extrême utilité des cartes géologiques départementales , exécutées sur une grande échelle, n'a pas besoin d'être rappelée. Déjà des opérations de ce genre ont été tentées avec succès dans plusieurs parties de la France- ( i37) On connaît notamment les beaux résultats obtenus pour les Bouches-du- Rhône, le Calvados, la Seine-Inférieure et la Haute-Saône. L'administration des mines elle-même , non contente du travail général et fondamental qu'elle a fait exécuter sur une petite échelle, travail que l'on pourrait presque nom- mer la grande triangulation géologique de la France , a pensé qu'elle devait se prononcer sur les avantages qu'il y aurait maintenant à dresser pour cha- que département, des cartes géologiques détaillées. Une circulaire officielle en date du 3o août i835, a appelé l'attention des conseils-généraux de département sur cet objet; dans la dernière session de ces conseils, un tiers environ ont approuvé l'opération et ont voté des fonds pour en assurer l'exécution. » Le zèle de M. Rivière avait devancé toute mesure à prendre par l'admi- nistration pour le département de la Vendée. » La carte dont il s'est servi comme minute, pour consigner ses observa- tions sur la nature des différents terrains qu'il a reconnus , et pour en tracer les limites respectives, est celle de Cassini. La portion de cette minute qu'il a soumise comme exemple à l'Académie, comprend un peu plus du tiers de la surface du département et en représente la partie sud-ouest, c'est-à-dire celle qui est bordée par l'Océan, depuis l'embouchure de la Sèvre Niortaise, jusque auprès de l'île deNoirmoutiers. Cette portion de la minute est extrê- mement remarquable par la variété des terrains qu'elle renferme, car la lé- gende en fait connaître trente un de différentes espèces. Elle n'est pas moins curieuse quant à la nature de ces terrains, car à l'exception d'un petit nom- bre de formations , on y voit figurer toute la série des matériaux essentiels qui entrent dans la constitution de divers pays d'une grande étendue, mais en outre plusieurs roches qui ailleurs sont exceptionnelles ou extrêmement rares, se trouvent ici en grandes masses, telles sont le quarz graphitifère , et la belle roche qui porte le nom d'éclogite. d M. Rivière, indépendamment des grandes désignations relatives aux terrains , a eu le soin de placer sur sa carte et ce au moyen de signes particuliers, l'indication de toutes les substances qui bien qu'en petites masses , ont un intérêt pour l'économie domestique , la culture et les arts , telles que le kaolin, l'argile plastique, la marne agricole, le calcaire hydrau- lique , le minerai de fer et la serpentine polissable. » La notice qui accompagne les feuilles de la carte qui ont été produites, en explique clairement l'objet et fait ressortir l'importance des résultats ; elle mentionne aussi les résultats qui sont relatifs aux feuilles qui concer- nent le reste du département, et elle indique que la constitution du sol, C. R. i836. i« Semestre. 2 1 ( >38) sans y être aussi variée, n'est pas moins intéressante. C'est par exemple dans ces autres portions du département, qu'est situé le bassin houiller de Vouvant, découvert et mis en exploitation depuis peu de temps, et qui, par sa position et ses produits, est destiné à jouer un rôle important quand ce ne serait que pour permettre à l'agriculteur d'introduire l'emploi de la chaux comme amendement dans les terres maigres du Bocage vendéen , et d'y opérer dans les récoltes une révolution semblable à celle qui , depuis en- viron quinze ans, a développé ses étonnants bienfaits dans les départe- ments de la Sarthe et de la Mayenne, et dans une grande partie des dépar- tements du Calvados et de la Manche. » L'examen des échantillons qui composent la collection que M. Rivière a déposée au Muséum , a confirmé ce qui est annoncé ou décrit dans sa notice, ou figuré sur les feuilles de sa carte. Nous avons pu vérifier non- seulement l'exactitude de ses déterminations de roches et de terrains, mais encore celle de plusieurs découvertes qui lui sont propres; telles sont, par exemple, les suivantes, savoir , i° l'existence d'un petit bassin houiller près des Sables d'Olonne; 2° celle d'un gîte immense d'hydrate de fer, susceptible d'exploitation , dans les environs de la Chevallerie ; 3" celle d'un grand dépôt de graphite mêlé de quarz, au nord de la Roche ; 4° enfin la présence, au milieu des grès houillers de Vouvant, de ce mi- néral si rare et si singulier, qu'on a nommé caoutchouc fossile , parce qu'il offre plusieurs propriétés du caoutchouc végétal ordinaire. » Le travail de M. Rivière est le produit de longues et pénibles recher- ches. Au fur et à mesure que l'auteur en a recueilli les éléments sur le terrain, il les a consignés dans des journaux de voyage, dont il se pro- pose d'extraire un texte descriptif, qu'il joindra à la carte géologique lors de sa publication , et qui en sera évidemment un commentaire utile et indispensable. » En résumé , nous pensons que le travail de M. Rivière mérite l'ap- probation de l'Académie, et qu'il est vivement à désirer, dans l'intérêt de la science, de l'agriculture et de l'industrie, que l'auteur puisse pu- blier sa carte géologique, en l'accompagnant d'un texte descriptif suffi- samment détaillé. » Ces conclusions sont adoptées. ( *39 ) économie rurale. — Extrait du rapport verbal sur la Maison rustique du xix* sfècle, ou de l'Encyclopédie d'agriculture pratique, de MM. Bailly »e Merliecx e^MALEPEYRE aine } par Mr. Héricart de Thury. ■ « MM. Bailly de Merlieux et Malepeyre aîné ont fait hommage à l'Acadé- mie du i" volume de Y Encyclopédie de F agriculture pratique; l'Académie m'a chargé de lui en rendre compte ; je vais essayer de remplir la tâche qu'elle m'a imposée. » De nombreux traités ont été publiés depuis la Maison, rustique d'Qlir vier de Serres; beaucoup ont même été imprimés sous ce titre; mais c'est le seul point de rapprochement entre eux : aussi l'abbé:Rozier , Parmentier et Bosc rendirent-ils à l'art agricole un immense service en publiant leur Cours d'agriculture; cependant, nous ne pouvons nous le dissimuler, la forme de dictionnaire, que ces auteurs ont adoptée, n'était pas, celle, qui convenait le mieux pour un tel sujet; cette forme s'éloigne trop de la divi- sion classique de tout livre pratique -et élémentaire, qui doit remplir une condition essentielle , le plan ou l'ordonnance méthodique. Les dictionnaires sont d'une exécution plus facile et d'une lecture moins assujettissante que les traités raisonnes, mais aussi ils satisfont moins l'esprit des lecteurs, et en définitive ils lui apprennent beaucoup moins , parce qu'ils nelui présen- tent sur chaque matière que des fragments épars. Exempts de répétitions, les traités méthodiques peuvent dire, et ils disent en effet plus de choses en moins d'espace, et, en même temps, ils le disent beaucoup mieux. «Ces considérations nous paraissent avoir primitivement dirigé M. Bailly de Merlieux, lorsqu'il conçut la première idée de la Maison rustique du xix° siècle, et nous ne doutons pas que lorsqu'il se fut associé M. Male- peyre aîné pour l'exécution de cette entreprise, ce ne soient ces mêmes considérations qui auront déterminé ces deux auteurs à adopter l'ordre qui caractérise leur travail , destiné à comprendre non-seulement l'agri- culture proprement dite, les cultures industrielles et forestières, l'éduca- tion des animaux domestiques, et les arts agricoles, mais encore un traité d'administration et de législation rurales. »Le premier livre, celui dé l'agriculture proprement dite, actuellement terminé , est le principal objet de ce rapport: il traite du climat, du sol, des amendements, des engrais, du dessèchement des terres et marais, des défrichements , de l'écobuage, des façons à donner aux sols, des char- rues et autres instruments de culture, des plantations et semis, des façons d'entretien de culture, des irrigations, des assolements, des ré- 21.. ( i4o) coites de fourrages, grains, racines, fruits, des moyens de transporter et conserver les récoltes ou produits agricoles, de la confection et de l'entre- tien des chemins vicinaux, des haies et clôtures. Ces articles sont dus à MM. Oscar Leclerc-Thouin , Soulange Bodin, Bailly de Merlieux , Payen , Yung , banon de Ladoucette , Huerne de Pommeuse , Degousée , baron de Rivière, Puvès, Molard, Antoine, d'Hombres-Firmas , de Sainte-Colombe, Moll , Gourlien , Polonceau , Labbé , etc., etc. ; ces articles sont suivis par des chapitres relatifs aux cultures spéciales des plantes céréales , des légu- mineuses à semences comestibles, des racines alimentaires et des végétaux fourragers; ils ont été rédigés par MM. Vilmorin, Oscar Leclerc-Thouin , Bonafous, Huzard fils, Bailly de Merlieux; c'est un résumé des métho- des Iesplus perfectionnées deculture de tous ces végétaux si utiles. Enfin ce livre im est terminé par l'examen des maladies auxquelles les végétaux cultivés sont sujets : la rédaction en est due à MM. Bailly de Merlieux , Oscar Leclerc-Thouin , Virey, Yung. » Le livre n* est consacré aux cultures industrielles, le ive, qui n'est pas encore terminé, aux arts agricoles , le ve à l'agriculture forestière, où l'on distingue surtout les articles de MM. Noirot-Bonnet, Puvis, etc.» LECTURES. phtsique. — Polarisation de la chaleur par réfraction ; par M. Macédoine Melloni. « En terminant ma dernière communication j'eus l'honneur de faire remarquer à l'Académie que les phénomènes bizarres de polarisation , tantôt très fortement prononcée, tantôt sensiblement nulle, présentés par la chaleur dans sa transmission immédiate à travers les plaques de tourmaline, pouvaient se représenter de deux manières différentes : la première consisterait à supposer que les diverses sortes de rayons qui forment un flux calorifique ne sont pas susceptibles de se polariser égale- ment et complètement ; la seconde admettrait une égale aptitude de tous ces rayons à la polarisation complète, mais une absorption tantôt égale, tantôt très différente , exercée par la tourmaline sur chacun des deux fais- ceaux provenant de la double réfraction que chaque espèce de rayon ca- lorifique éprouve en pénétrant dans l'intérieur de cette substance. Les ( W ) nouvelles expériences que je viens d'exécuter sur la polarisation de la chaleur par la réfraction simple, me semblent de nature à décider l'alter- native à laquelle j'avais réduit la question. » On sait qu'un faisceau de lumière ordinaire qui traverse sous une cer- taine inclinaison une série de plaques parallèles de verre ou d'autre substance diaphane, se polarise perpendiculairement au plan d'incidence; de manière que, si l'on présente aux rayons émergents une seconde série de plaques sous la même inclinaison, la lumière passe , ou se trouve en grande partie interceptée selon que l'on dispose le second plan d'incidence parallèlement ou perpendiculairement au premier. Pour observer des effets analogues sur la chaleur, j'ai fixé au foyer d'une lentille de sel gemme la flamme d'une lampe Locatelli ; le faisceau de rayons calorifiques et lumineux qui en sortait parallèlement à l'axe et dans une direction horizontale , était reçu à 4 ou 5 décimètres de distance sur un écran métallique percé d'une petite ouverture circulaire ; derrière cette ouverture se trouvait le système polarisant composé de deux paquets de feuilles minces de mica convenablement inclinées sur les rayons incidents et susceptibles de tourner, ensemble ou séparément, autour de l'axe du faisceau lumineux et calorifique, sans changer pour cela leur inclinaison. Toutes les feuilles qui entraient dans la composition de ces paquets avaient une de leurs sections neutres dans le plan d'incidence, afin d'éliminer, pour ainsi dire , les effets de la double réfraction des lames de mica et rendre leur pola- risation entièrement analogue à celle que l'on produirait avec des plaques de verre ou de toute autre substance douée de la réfraction simple. La pile thermo-électrique était placée à a ou 3 décimètres de distance au-delà du système polarisant. » Avant de passer aux expériences de polarisation je crus indispensable de prouver, i° que, dans la disposition que je venais d'établir, l'action calorifique exercée sur le thermoscope était entièrement due aux rayons immédiatement transmis, sans que la chaleur dérivée de réchauffement propre des lames de mica y eût aucune part; a° que cette même action calorifique dans le cas du parallélisme des deux paquets était constante dans toutes les positions semblables du système autour de l'axe du faisceau de chaleur, dont les diverses parties ne sont pas primitivement douées de la même intensité, à cause des inégalités qui existent dans les températures des différents points de la source rayonnante. Je paryins facilement à m'assurer que ces deux conditions, très importantes à mon avis, se trou- vaient exactement remplies, en poussant d'abord la pile thermoscopique ( m) hors de l'espace occupé par le faisoeau de- la chaleur trausuiise, sans aug- menter sa distance aux lames de mica et sans cesser de la tenir dirigée vers ces lames; puis en laissantla pile dans la direction du faisceau et en tournant les deux paquets de' mica tout autour de l'axe du rayonnement sans changer ni -leur parallélisme ni leur inclinaison; car dans le premier cas tous les signes 'd'action calorifique disparurent, et dans le second l'in- dication >dn galvanomètre n'éprouva aucun changement. » Cela posé , je fis tourner un seul paquet de lames de manière à placer son plan d'incidenoe perpendiculairement au premier, tout en conservant constantes les 'inclinaisons des lames sur l'axe du rayonnement : une forte diminution se manifesta aussitôt dans la déviation de l'aiguille aimantée, ce q»i^après les deux expériences préliminaires que je viens d'indiquer, prouvait évidemment qu'une partie au moins du faisceau calorifique avait éprouvé un ■■effet de-polarisation. En comparant les actions ohservées dans le casdesplans parallèles et perpendiculaires je trouvais que les quantités de chaleur' qui' traversaient le système dans les deux positions étaient entre elles comme t oo:43 ; il y avait donc dans la seconde position une dispa- rition de chaleur de 57, c'est-à-dire que l'indice de polarisation de ce système de lames, sous l'inclinaison où elles se trouvaient placées par rapport aux rayons incidents, était de 57 pour 100. Je bouchai l'ouver- ture de l'écran métallique avec une plaque de verre noir complètement opaque:- l'effet total lut diminué par l'absorption partielle de la plaque, mais les quantités de chaleur transmises dans les deux positions des pa- quets de mica conservèrent encore leur rapport de 100: 43; de manière que ces rayons calorifiques obscurs émergents de la plaque de verre noir se polarisaient au même degré que les rayons directs de la flamme. Jesubs»- tituai successivement au verre noir des plaques- de verre vert, d'alun, de cristal de roche, de chaux sulfatée; des couches d'eau ou d'huile : toutes ces substances, qui dans mes premières expériences avaient fait varier l'indice de polarisation d'un même système de tourmalines depuis 4 jus- qu'à 90 sur 100 de chaleur incidente, se comportèrent ici comme le verre noir, ;■ c'est-à-dire qu'elles ne produisirent aucun changement appréciable dans l'indice de polarisation, dont la valeur demeura constamment fixée à -jgs. Les flux calorifiques transmis par les corps de diverse nature, flux que nous savons être d'une constitution très différente, se polarisent donc également par réfraction; ce qui prouve que la polarisation produite par les forces réfringentes des milieux est indépendante de la qualité des rayons calorifiques. » ( i43) » Quoique cette conséquence se trouve ainsi rigoureusement établie, je crus devoir la confirmer par des expériences directes sur les rayons de chaleur émanés de sources différentes. J'ai donc remplacé la lampe Locatelli par une spirale de platine maintenue à l'état d'incandescence au moyen d'une flamme d'alcool : l'indice de polarisation se trouva encore de 57. Il en a été de même lorsque j'ai opéré sur la chaleur lancée par une plaque de cuivre chauffée à 390" centigrades, ou par un vase plein d'eau en ébullition. Cette dernière» source étant d'une faible intensité, et ses rayons peu transmissibles par le mica, il a fallu en agrandir l'effet; et, dans ce but, j'ai employé un procédé analogue à celui dont je me suis servi pour les tourmalines. La surface qui était chauffée par l'eau bouil- lante avait plus d'un pied de diamètre dans tous les sens; ses rayons calorifiques tombaient sur un grand miroir métallique concave : tous ceux qui arrivaient sous une direction sensiblement parallèle, sse concen- traient au foyer, et après avoir subi une certaine divergence au-delà, tombaient sur une lentille de sel gemme dont le foyer coïncidait avec celui du miroir, en sorte qu'ils en sortaient condensés et parallèles. Le parallélisme des rayons est une condition de la pins haute' importance, lorsqu'il s'agit de comparer les degrés de polarisation éprouvés par les diverses sortes de chaleur sous l'action d'un même système de lames : car, si, pour compenser les différences d'énergie existantes entre les sources calorifiques sur lesquelles on veut opérer, on se contente de rapprocher plus ou moins le thermoscope et la source , de l'appareil de polarisation, il est évident qu'une grande partie des rayons calorifiques tombent sur les lames de mica suivant des directions plus ou moins obliques, ce qui fait varier nécessairement leur proportion de polarisation , et la rend d'autant plus faible que la source et le thermoscope sont plus voisins du système polarisant : or ces variations pourraient induire en erreur et faire attribuer aux différentes espèces de chaleur une affection qui pro- vient uniquement d'un changement d'incidence sur les surfaces réfrin- gentes. »Je n'ai considéré, jusqu'à présent, que les effets de polarisatiow pro- duits par un système donné de lames réfringentes; mais ici, comme pour la lumière , on conçoit qu'à inclinaisons égales , la proportion de chaleur polarisée doit varier de l'un à l'autre système avec le nombre de lames em- ployées. Des paquets composés de cinq à six lames donnent déjà une pola- risation bien distincte : ces systèmes sont les meilleurs pour vérifier l'éga- lité de polarisation des rayons lancés par des sources différentes. Au moyen H ( '44) de deux paquets composés de dix-huit lames chacun, j'obtiens une polari- sation de 82 p. 100, sous une inclinaison de 35°(i). Avec ce système, dont la force absorbante est considérable en raison du nombre de ses élé- ments, les effets absolus sont encore très prononcés, surtout en em- ployant pour source le platine incandescent, qui, outre son émission abondante de chaleur, fournit des rayons dont la transmissibilité par le mica diffère très peu de celle des rayons de la flamme du Locatelli. Par exemple, en ajoutant l'action d'un réflecteur à la lentille de sel gemme, les rayons du platine incandescent transmis par un verre noir opaque me donnent une déviation fixe de 2 5° du galvanomètre pour les plans pa- rallèles, et une déviation de 5° pour leS plans perpendiculaires; alors, en interposant dans ce dernier cas, entre les deux paquets, une plaque de mica de onlin,2 d'épaisseur, perpendiculairement au faisceau calorifique , on a une diminution à peine sensible lorsque les deux sections neutres de cette plaque sont parallèles aux deux sections neutres des lames qui composent les paquets, et une augmentation de 120 lorsque les quatre sec- tions forment entre elles des angles égaux. » Je dois finir cette courte exposition de mes expériences sur la polari- sation de la chaleur par réfraction , en rappelant les résultats obtenus par M. Forbes sur le même sujet, et spécifiant en quoi il diffèrent des miens. M. Forbes a trouvé qu'avec le même système de plaques de mica, la pro- portion de chaleur polarisée, en centièmes delà quantité incidente, était 29 pour une lampe d'Argant, 24 pour le Locatelli, 4° pour le platine in- candescent, 22 pour le cuivre chauffé à 3900 centigrades, 17 pour le mer- cure chauffé à 280% et 6 pour l'eau chauffée à 98* (2). Le rapprochement de ces résultats avec les différences de polarisation que présentent les chaleurs émergentes des différents écrans dans leur transmission par le même système de tourmalines, aurait pu faire croire que les diverses sortes de rayons calorifiques ne possèdent pas la même aptitude à la pola- risation , et cependant nous venons de voir que le contraire a lieu. Mais il faut remarquer que les expériences de M. Forbes ont été faites en né- (1) En substituant au faisceau de chaleur transmise par le premier paquet, un faisceau de chaleur réfléchie par une surface de verre sous un angle de 34°, j'ai eu plus tard une polarisation de -^— . 100 (2) On the réfraction and polarisation ofheat by James D. Forbes, p. 21. Ce mémoire est extrait des Transactions Philosophiques d'Edimbourg , tom. XIII. ( '45 ) gligeant complètement la condition essentielle pour comparer les actions polarisantes d'un même système de lames réfringentes sur les différents rayons de chaleur, savoir, une direction constante de ces rayons sur les plaques de mica. En outre la source et le thermo-multiplicateur étant , dans les expériences de M. Forbes, placés à des distances de quelques pouces , le système des lames exerçait lui-même sur le corps thermosco- pique une influence seusible provenant de son échauffement propre , in- fluence qui devait varier nécessairement avec la quantité et la qualité de chaleur incidente, et aussi très probablement, avec les deux positions des paquets de mica. M. Forbes ne s'est pas assuré préalablement que ses pa- quets, disposés parallèlement l'un à l'autre, transmettaient toujours une quantité de chaleur égale lorsqu'on les faisait tourner angulairement au- tour de l'axe du faisceau transmis en leur conservant une incidence cons- tante : de manière qu'il restait douteux si les différences d'effet donne.es par les plans d'incidence parallèles et perpendiculaires provenaient réelle- ment d'une polarisation partielle ou d'une simple inégalité de position. Enfin les effets produits se limitaient souvent à des déviations extrêmement faibles, qu'il fallait observer au moyen de la loupe, et dans des circons- tances très favorables; caria moindre inégalité de température dans les différentes parties de l'instrument, la moindre agitation de l'air ambiant peuvent causer des perturbations d'un ordre bien plus considérable. Ce- pendant il y avait parmi les expériences de M. Forbes un fait qui était à l'abri de toute objection, savoir, la différence d'effet thermoscopique, petite mais constante, qui s'observait lorsqu'une nouvelle îame de mica était interposée entre les deux systèmes de lames polarisantes perpendi- culairement aux rayons transmis, mais dans des positions successivement diverses de son axe de double réfraction par rapport aux plans d'incidence. Ce fait décisif doit être considéré, à mon avis, comme la première expé- rience qui ait établi d'une manière incontestable que les rayonnements calorifiques des sources terrestres étaient polarisables par réfraction et par double réfraction, soit en partie, soit en totalité. Mais il restait à décider cette alternative, et à faire voir que ces rayonnements, si différents entre eux dans d'autres propriétés physiques, ont ou n'ont pas une égale aptitude à être polarisés. "Voilà ce que je crois avoir décidé par mes expérience* ac- tuelles , en montrant que toutes les espèces de rayons calorifiques quelcon- ques sont également et complètement polarisables, en sorte que sous ce rapport, comme sous le rapport de la réflexion et de la réfraction ordinaire, il y a une analogie de propriété complète entre la lumière et la chaleur. » C. R. i836. !«r Semestre. 2 2 ( i46 ) botanique. — Note sur ï ' Ophiogîossum Lusitanicum ; par M. Bory de Saint-Vincent. « Depuis long-temps on avait retrouvé sur les côtes de l'Armorique, no- tamment à Saint-Pol de Léon , et sur le coteau de Saint-Mor, près de Brest, unejolie petite fougère que Linnée, d'après les anciens botanistes qui l'avaient découverte en Portugal , nomma ophiogîossum Lusitanicum. Cette plante peut être considérée comme hyémale , et ne se montre que durant peu de temps à la surface delà terre. Son apparition et sa floraison en Bretagne ont lieu vers les premiers jours de mars. Au pourtour de BadajosenEstramadure, je la trouvai dans son meilleur état durant le mois de février. A cette épo- que elle avait déjà disparu à Santa-Maria, le long de la baie de Cadix où elle ne se montre qu'en janvier. MM. Ménard frères, botanistes aussi sa- vants que zélés, me mandent qu'ils viennent de l'observer de nouveau en Al- ger, où M. Desfontaines l'avait autrefois vue ; elle y fleurit dans les derniers jours de novembre. Ce fait bien constaté n'est pas sans importance en géo- graphie botanique. » tératologie. — Vomissement d'un fœtus informe. « M. Geoffroy-Saint- Hilaire annonce avoir reçu et déposé sur le bureau plusieurs pièces relatives au fait de naissance par vomissements (en Grèce, île de Syra) d'un fœtus informe. Le Consul de France à la ré- sidence de Syra , M. Ledhuy, a bien voulu prendre la peine de les lui adres- ser, ainsi que le produit vomi, lequel est déjà parvenu à Marseille et s'a- chemine sur Paris. » C'est un jeune garçon, Démétrius Stamatelli , qui, en juillet i834 » après six jours de douleurs atroces, succomba dans le développement de ce pro- duit tératologique. M. Pierre Ardoïn, témoin de l'événement, médecin à Syra et d'origine française , informa le public de cet événement , s'y em- ployant avec un zèle extrême : il se rendit à Nauplie , et partout où l'in- térêt de sa communication l'avait pu appeler, et en dernière analyse il a at- taché un grand prix à faire adresser à M. Geoffroy-Saint-Hilaire les éléments qui viennent de lui parvenir. » L'expression peut-être plus que pittoresque, primitivement admise, celle A' enfant-mère, pour désigner le jeune malade supposé dans l'état d'enfan- tement, occasiona d'abord un murmure très retentissant d'admiration, puis provoqua aussi l'incrédulité de beaucoup d'opposants. ( '47) » Sur ces entrefaites, il y eut une solennelle enquête pour la vérification des faits, enquête qui eut lieu en la présence de la Démogéronsie d'Hermo- polis , et dont on consigna les nombreux résultats dans un rapport très étendu, qui fut signé, ne varietur, par le secrétaire de la Nomarchie des Cyclades. » Cet acte de 18 rôles in-folio est joint aux pièces reçues ; il est rédigé en langue du pays, et M. Geoffroy-Saint-Hilaire demande qu'avant son travail à intervenir sur Y enfant-mère et l'examen anatomique du produit vomi , il y ait traduction du procès-verbal ^enquête. » 1W 717"* 7 1 M. Dlicolo Poulo sera prié de donner cette traduction. céoghaphie. — Mémoire sur les globes et les cartes en relief ; par M. Vincent Geslin. (Commissaires, MM. Beautemps-Beaupré, Girard, Navier. ) L'auteur s'est proposé de remplacer, pour l'enseignement de la géo- graphie, les mappemondes , les cartes et les globes, à surface unie, par des globes et cartes en relief, à l'imitation de ce qui se pratique déjà en Allemagne et en Angleterre. Il soumettra à l'examen de MM. les commis- saires de l'Académie une carte de France en relief, à surface sphérique et emblématique, qui suffira, pense-t-il, pour fixer leur opinion sur l'u- tilité de l'introduction de ces nouveaux moyens d'étude dans l'ensei- gnement de la géographie. chirurgie. — Du spasme de l'urètre et des obstacles véritables qu'on peut rencontra: en introduisant des instruments dans ce canal; par M. Amussat. (Commissaires, MM. Larrey, Roux, Breschet. ) L'auteur appelle spasme de l'urètre toute contraction involontaire de la portion musculaire de ce canal , et de celle qui est enveloppée par le muscle bulbo-caverneux. Il n'admet donc la possibilité du rétrécissement spasmodique, que dans la portion musculaire du canal, et encore ne lui accorde-t-il pas une grande valeur comme obstacle à l'introduction des sondes, s'il n'est accompagné de l'inflammation de la membrane mu- queuse. Il n'a jamais rencontré, dit-il, de véritable rétrécissement spas- modique , faisant obstacle à l'introduction de la sonde, sans inflammation, ou e'tat pathologique du canal de l'urètre. 2 2.. ( '48) Selon lui, ce n'est pas le spasme qui resserre le canal devant un frag- ment de pierre, ou tout autre corps étranger arrêté dans le canal; c'est un bourrelet de la membrane muqueuse, refoulée par le corps étranger. Il pense que, dans les cas mêmes où la contraction spasmodique met obstacle à l'introduction de la sonde, s'il n'y a pas d'ailleurs in- flammation , gonflement , rétrécissement de la membrane muqueuse , la sonde est si médiocrement serrée par le spasme, qu'elle peut être retirée aisément; et, de plusieurs observations rapportées dans son mémoire, il conclut que l'on a souvent confondu une maladie organique de l'urètre avec le spasme. Il ajoute que les instruments sont souvent arrêtés au bulbe de l'urètre et à la prostate par la disposition organique de ces parties; et fait remarquer que c'est en effet, vers ces points, qu'ont lieu d'ordinaire les fausses routes. Quant à la symphyse des pubis, elle n'est pas toujours un obstacle; c'est un point fixe qu'on pourrait, au contraire, prendre pour guide. Le seul point qui présente un véritable rétrécissement dans l'état sain de l'urètre, c'est le col de la vessie , ou mieux son sphincter, que l'auteur nomme valvule pylorique de la vessie, à cause de sa ressemblance avec celle de l'estomac. Enfin , tout en admet- tant la contraction spasmodique et le spasme même convulsif de l'urètre, l'auteur ne croit point cette cause assez puissante pour s'opposer à l'in- troduction d'un instrument porté dans la véritable direction du canal. M. Amussat classe ainsi les cas où l'on accuse , dit-il , le spasme , lorsqu'on éprouve quelque difficulté à faire pénétrer un instrument dans l'urètre : i°. L'état normal de l'urètre; i". La gonorrhée; 3°. Les maladies de la prostate ; Et, de l'examen de ces divers cas, il conclut que l'on peut toujours rapporter, soit à une disposition organique , soit à une altération patholo- gique, les obstacles à l'introduction de la sonde, que l'on attribue com- munément au spasme. Pour éviter les obstacles qui dépendent de la constitution physique de l'urètre de l'homme, savoir, le bulbe et la prostate, obstacles qui n'exis- tent pas chez la femme ( d'où résulte la facilité d'introduire une sonde dans son urètre), il faut suivre, dit l'auteur, la paroi supérieure du canal; et si la sonde courbe s'arrête au bulbe, essayer la bougie empreinte, ou, mieux encore, la sonde droite; mais dans le cas où l'on rencontre la même ( '49 ) difficulté avec un lithotripteur à bec court, il faut longer, au contraire , la paroi inférieure du canal avec le talon de l'instrument. La cautérisation de l'urètre produit un resserrement très prononcé du canal, une exagération telle du rétrécissement cautérisé, qu'il est impossible d'introduire immédiatement après- l'instrument qui pénétrait facilement auparavant. « Enfin , dit l'auteur en terminant, si, en sondant avec soin l'urètre d'un » cadavre, on examine les points du canal où s'arrête le bec de la sonde , » on reconnaît que cet instrument rencontre les mêmes obstacles aux » mêmes points où on les trouve pendant la vie; on doit en conclure né- » cessairement que le spasme ne joue qu'un faible rôle dans les diffi- » cultes du cathétérisme , lorsque le canal est à l'état normal. » La séance est levée à 5 heures. F. Erratum. (Séance du t" février.) Page io8, ligne 4» ou lieu de calanique, lisez calorique. I , ■ ' ( i5o) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des Séances de l'Académie des Sciences, n° 5,1 836, in-40. Éloge historique de J.-A. Chaptal, parM. F loubens , secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences; lu à la séance publique du 28 décembre i835; in-4°. Annales de l'Agriculture française; par M. Tessieb, n° 104, in-8°. Mémoires de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg ; 6e série , Sciences mathématiques et physiques y tome 1", 1" et 2 e livraison, in-/,0. Mémoires de la même Académie; 6e série, Sciences naturelles; tome \", livraison 2 — 6, in-4°. Mémoires de la même Académie; Sciences politiques, Histoire et Philo- logie; tome 2, 6e livraison , et tome 3 , ire livraison, in-40. Mémoires présentés à l'Académie impériale des Sciences de Saint- Pé- tersbourg par divers savants; tome second, livraison 4 — 6, in-40. Rapport de l'Académie de Saint-Pétersbourg sur la quatrième distribu- tion du prix fondé par M. Demidow , pour Vannée 1 834, in-8°. (En langue russe. ) Tableau du contenu de l'ouvrage de M. G. Paucker, sur les poids , me- sures, monnaies, de l'Empire de Russie et de ses provinces allemandes sur la mer Baltique; Saint-Pétersbourg, i832, in-8°. (Eu langue russe.) Description et Figures des Plantes vénéneuses qui croissent librement en Allemagne et y vivent dans les jardins ; par MM. Brandt et Ratzebourg; Berlin, i834, in-40. (En allemand.) Remarques sur le Nerf sympathique , ou nerf reproducteur des animaux sans vertèbres; par M. Brandt; Leipzig, i835, in-4°. (En allemand.) Mammalium exoticorum novorum vel minus rite cognitorum Musei aca- demici zoologici Descriptiones et Icônes; par le même ; Leipzig , in-4°. ( i5x ) Traité de Trigonométrie; par M. Lardner; Londres, 1828, 1 vol. in-8*. (En anglais.) Traité sur le Calcul différentiel; par le même; Londres, 1825, 1 vol. in-8*. (En anglais.) Éléments d'Euclide , avec notes ; par le même; Londres, i834, 1 vol. in-8*. (En anglais.) Traité sur la Chaleur; par le même ; Londres, i833, 1 vol. in-120. (En anglais.) Traitésur la Mécanique ; par le même ; Londres , i83o, 1 vol in-12. (En anglais.) Traité d'Hydrostatique; parle même; Londres, i83i, 1 vol. in-12. (En anglais. ) Traité d' Arithmétique ; par le même ; Londres, 1834, 1 vol in- j 2. (En anglais.) Species général et Iconographie des Coquilles vivantes ; par M. Kiener; i4* livraison, in-folio. Antiquités mexicaines; tome 1", 1 \" livraison. (M. Girard est prié d'en rendre un compte verbal.) Table des Marées pour la Manche, le canal Saint- George et la Tamise, pour i836; Londres, i836, in-8°. Académie royale des Sciences , Belles-Lettres et Arts de Bordeaux. — Séance publique du 10 septembre i835;in-8*. Séance publique de la Société royale d'Émulation de l'Ain, tenue le 20 septembre 1 835 , in-8°. Description d'une nouvelle combinaison de Filtre à bassin de repos et à compartiments filtrants indépendants ; par M. Cordier, de Béziers; in-40. Traité complet d'Anatomie descriptive et raisonnée ; par M. Broc; 3 vol. in-8c et un atlas de planches in-4"; Paris, 1 833-36. (M. Flourens est prié d'en rendre un compte verbal. ) Extrait des Annales des Sciences naturelles. — Mémoire sur un végétal confervoïde d'une nouvelle espèce; par M. Cagward-Latour; in-8°. Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale; par M. Miquel ; 5e année, tome 10, in-8*. Mémorial encyclopédique et progressif des Connaissances humaines; tome 5, in- 8°. Journal hebdomadaire des Sciences médicales; n° 6, 1 836, in-8*. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; tome 2, février i836, in-8°. «fc ' ( i5a ) Bulletin clinique; nas 9 et 10, in-8°. Traité de Médecine pratique; par MM. Piorry , Lhéritier, etc. , li- vraison, în- ■• Bibliothèque universelle des Sciences , Belles-Lettres et Arts , rédigée à Genève; septembre et octobre i835, in-8*. Gazette médicale de Paris; tome 4> n° 6, i836, in~4V Gazette des Hôpitaux; n° 14 — 16, tome io,in-4°. Journal de Santé; n08 127 et 128. Écho du monde savant; 1" et 2' division, n°5. Catalogue des Livres de jeu MM. Dzondi et Piatolli, médecins ; in-8". ' . • (En allemand.) », ' •m % » COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI la FÉVRIER 1836. PRÉSIDENCE DE M. Ch. DUPIN. CORRESPONDANCE . météorologie. — Sur un bolide observé près de Cherbourg. (Extrait d'une lettre de M. Vérusmor, rédacteur du Journal de Cherbourg, à M. Arago.) «Le 1 a de ce mois, à 6 heures 27 minutes du matin, un météore lumi- neux, du genre des bolides, a été aperçu de Cherbourg, dans la direction de l'est. Sa forme était celle d'une grosse boule enflammée : elle paraissait à la vue simple d'un diamètre à peu près égal au disque de la lune dans son plein. Ce foyer aérien était de couleur pourpre; il jetait une lumière rougeâtre si vive que l'horizon en était comme embrasé, et qu'on aurait pu lire dans les rues et y distinguer le plus petit objet, quoiqu'il ne fît pas jour. On remarquait distinctement dans ce globe de feu une cavité très om- brée, d'où s'échappait une fumée pâle , mêlée d'étincelles. Il était entou- ré d'un cercle vaporeux formant une bande assez large, et dont la couleur blanchâtre n'était obscurcie sur un seul point que par la forte vapeur qu'exhalait le météore. Il paraissait n'être qu'à 1 ou 3 cents mètres au-des- sus du sommet des collines sur lesquelles il passait. Dès son apparition à Cherbourg, il ne parcourait guère qu'une demi-lieue par minute, et il avait un mouvement bien marqué de rotation sur son axe; il parut même C. R. i836. i« Semestre. 23 I ( i54) s'arrêter un instant comme s'il eût été incertain de la route qu'il devait prendre; puis il s'éloigna avec la vitesse d'un trait, produisant un léger cra- quement dans l'air, et fut tombera environ douze lieues de là, près d'un marais, dans la commune d'Orval, arrondissement de Coutances, où il s'a- néantit en faisant un bruit semblable à l'explosion de plusieurs pièces d'ar- tillerie et en répandant une forte odeur sulfureuse. Dans ce rapide trajet, marqué dans l'atmosphère par un long sillon grisâtre, le météore traînait après lui une queue blanche, qui avait d'abord la largeur du diamètre du cercle vaporeux entourant le globe, et qui, se rétrécissant en ligne droite pour se terminer en pointe, affectait parfaitement la figure d'un triangle isocèle (i). » astronomie. — Sur une nouvelle petite planète dont l'existence a été soupçonnée par M. Cacciatore , directeur de V Observatoire de Pa- ïenne. M. le capitaine Basil Hall communique l'extrait suivant d'une lettre de M. Cacciatore, à M. le capitaine Smyth. « J'ai une chose importante à vous communiquer. Dans le mois de mai » t835, pendant que je suivais les observations dont je suis occupé depuis » long-temps sur les mouvements propres des étoiles, je vis, près de la » dix-septième étoile de la douzième heure du catalogue de Piazzi, une autre » étoile qui me parut être aussi de septième à huitième grandeur : je notai » la distance qui les séparait. Le temps ne me permit pas d'observer les » deux nuits suivantes. Ce ne fut que la troisième nuit que je revis le » nouvel astre : il avait alors sensiblement (good deal) marché vers l'est » et vers l'équateur. Des nuages me forcèrent de renvoyer les mesures à » la nuit suivante ; mais jusqu'à la fin de mai le temps fut horrible; on » aurait dit à Palerme que l'hiver recommençait : d'abondantes pluies et » des vents impétueux se succédaient de manière à ne pas permettre de (1) A l'occasion du bolide qui a incendié une grange, près de Belley , le i3 novembre i835, M. le docteur Mérat a dépose' sur le bureau de l'Académie la note qu'on va lire. « En entendant , dans une des dernières séances de l'Académie des Sciences, la rela- tion de l'incendie d'une grange par une étoile fdante, je me suis rappelé avoir lu que ce- lui qui consuma la grande salle du Palais de Justice, en 1618 , fut causé par la chute d'une étoile enflammée, large d'un pied et haute d'une coudée, qui tomba sur ce mo- nument le 7 mars après minuit. Les mémoires du temps font mention de ce fait , relaté aussi dans les notes du roman de Notre-Dame de Paris , par M, Victor Hugo^ « ( i5S) » tenter aucun genre de recherche. Lorsque, après quinze jours, je pus re- » prendre mes observations, l'étoile était déjà plongée dans le crépuscule » du soir , et toutes mes tentatives pour la retrouver furent sans résultat : » des astres de cette grandeur n'étaient plus visibles. Le mouvement » estimé, en trois jours, me parut être de 10" en ascension droite et d'en- » viron une minute (ou d'un tant soit peu moins) en déclinaison, vers le » nord. Un mouvement aussi lent me fait supposer que l'astre est situé au- » delà d'Uranus. Je fus extrêmement contrarié de ne pouvoir pas pousser » plus loin une aussi importante recherche (i). » astronomie. — Sur Vintensitè lumineuse de la comète de Hallejr. M. Darlu, vice-président de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts, de Meaux, communique l'extrait suivant d'une lettre qu'il vient de rece- voir de M. Littrow, directeur de l'Observatoire de Vienne. « A Vienne, la comète était encore visible à l'œil nu le 27 janvier der- » nier; mais, probablement à cause de sa grande proximité de l'hori- » zon , le noyau ne s'apercevait plus. L'apparence actuelle de cet astre » confirme ce qui a déjà été reconnu pour la généralité des comètes, sa- v voir, que, toutes circonstances égales, les comètes sont beaucoup plus » brillantes après qu'avant leur passage à leur périhélie. En effet, à la » fin de janvier, la comète de Halley se trouvait éloignée du Soleil et de la » Terre, à peu près comme à la fin du mois d'août i835; or, à cette » dernière époque , on pouvait à peine l'apercevoir à l'aide des meil- » leurs instruments, tandis qu'à la fin de janvier, on la voyait parfaitement » sans chercheur. » (1) Il y a dans cette communication une circonstance que les astronomes auront beau- coup de peine à comprendre. Lorsque le temps redevint favorable à Palerme, à la fin de mai, l'étoile mobile n'était plus visible, dit M. Cacciatore, à cause de la lumière cré- pusculaire du soir. L'explication est admissible lorsqu'il s'agit du passage de l'astre au méridien; mais deux, mais trois heures après le coucher du soleil, mais à nuit close, rien ne pouvait empêcher de comparer la planète soupçonnée aux étoiles voisines , soit avec une machine parallactique , soit, à son défaut , avec le grand cercle azimuthal qui occupe le premier rang parmi les instruments de l'Observatoire de Palerme. Il nous paraît inconcevable qu'un observateur du mérite de M. Cacciatore , contrarié comme il l'était , comme il devait l'être , de ne pouvoir constater la réalité d'une découverte aussi capitale , ne se soit pas avisé de suivre l'astre hors du méridien. 23.. ( «56) mécanique appliquée. — Réclamation concernant la machine de M. Jappelli. M. Borchart écrit que la machine de M. JappelU, dont il a été rendu un compte très favorable dans une des dernières séances , fut inventée à Mar- seille il y a une trentaine d'années. Il ajoute même que la Société d'Emu- lation de cette ville la fit exécuter et établir à ses frais, près de la plaine Saint-Michel. La machine devait porter les eaux de la Durance sur les hauteurs voisines. La lettre de M. Borchart sera remise à la commission qui a fait son rap- port sur la machine présentée par l'ingénieur italien. polarisation de la chaleur. — Extrait ( traduit de l'anglais ) d'une lettre de M. le professeur Forbes, d'Édimburg , à M. Arago. « Le i " février dernier , j'ai découvert que la chaleur, totalement obs- » cure , est polarisée circulairement à l'aide de deux réflexions totales. » C'est le résultat qui, relativement à la lumière, fut dans le temps une » si merveilleuse prédiction de Fresnel. Si ma conclusion était contestée, » on ne pourrait, du moins, nier que les deux réflexions dont je viens de » parler ne fassent perdre à la chaleur , comme à la lumière, les caractères » de la polarisation ordinaire. » Au premier aspect, mon appareil pourra sembler trop compliqué, » pour faire espérer qu'il transmette quelque chaleur sensible: tel serait, » en effet, le cas , si ce n'était l'étonnante propriété que le sel gemme pos- » sède. J'ai donc fait construire un rhombe de cette substance , dans la » forme de ceux de Fresnel, les angles étant calculés comme s'il s'agissait » de la réflexion totale de la lumière, et je l'ai placé entre deux piles » polarisantes de mica. Lorsque le plan de polarisation était perpendicu- » laire au plan de la réflexion totale , la chaleur émergente avait les ca- » ractères ordinaires des rayons polarisés. Quand ces mêmes plans for- t> maient entre eux des angles de /p°, toutes les traces de polarisation » avaient disparu,. J'ai" vérifié le fait de plusieurs manières. » La quantité de chaleur totalement réfléchie par le sel gemme , est si » grande, que celle qui traversait mon appareil produisait souvent plus » de i2° de déviation sur le galvanomètre. Cette quantité je pouvais ai- » sèment la subdiviser en 120 parties. » ( i57 ) physique du globe. — Puits artésien à Southampton. En France, on a trouvé une abondante nappe d'eau sous la craie, aux environs de Tours et à Elbceuf. Tel a été aussi le résultat de la perforation de cette nature de terrain , qui vient d'être exécutée à Southampton. Il semble donc qu'on puisse aujourd'hui affirmer, sans trop de risque, que la for- mation crayeuse est, en tout lieu, séparée par une puissante couche d'eau, de la formation qui la supporte. La question de savoir si cette eau jaillira à la surface , doit être résolue par une opération dé nivellement : il faut, pour cela, connaître la hauteur de la région où la craie et la formation sous-ja- cente se présentant à la surface de la terre par leur tranche, permettent aux eaux pluviales de couler entre les deux. Ce point une fois éclairci , l'o- pération du forage peut être continuée en toute sûreté. Quand la craie n'est pas épaisse, on se procure beaucoup d'eau à peu de frais. Si l'épaisseur, au contraire, est considérable, on sera amplement dédommagé du surcroît de dépense, car l'eau venant d'une grande profondeur, aura une température très élevée, et pourra servir à une multitude d'usages économiques dont il serait superflu de faire ici l'énumération. ■ géographie physique. — Jeaugeage de la Moselle. En présentant aujourd'hui le dernier volume des Mémoires de l'Aca- démie de Metz , M. Arago a appelé l'attention de l'Académie des Sciences sur un travail important et approfondi que M. Lemasson y a inséré, touchant la navigation de la Moselle. Ce travail doit servir de base à un projet général d'amélioration du cours de cette rivière; il ne comporte- rait guère d'extrait. Aussi nous contenterons-nous de lui emprunter le résultat suivant du jeaugeage que MM. Lemasson et Lejoindre ont fait en i836. A la frontière de France , au-delà de Sierck , les eaux étant dans leur hauteur moyenne, la Moselle débite 86 mètres cubes d'eau par seconde. Ainsi cette rivière qui, à Metz, se partage en tant de bras, n'est guère que le tiers de la Seine , dont le débit moyen , sous les arches du Pont- Royal, s'élève à 246 mètres. géologie. — Grande masse de cuivre natif. Les considérations de quantité étant de nature à jouer un rôle impor- tant dans l'examen général des systèmes géologiques , et en particulier ( '58) dans la théorie de la formation des filons, M. Arago a cru devoir appeler l'attention des naturalistes sur le fait suivant, emprunté à l'un des articles de la correspondance de l'Académie. Une masse de cuivre natif, de i5 pouces anglais de long, de i5 pouces de large, de 12 pouces dans sa moindre épaisseur, et du poids de 1Z7 livres anglaises (1), a été trouvée près de la rivière On-ta-naw-gaw , un des affluents du Lac Supérieur. Elle fait maintenant partie de la collection de Yale-College. Sa couleur est parfaite; sa forme générale est piano- convexe; ça et là, elle présente des incrustations de carbonate de cuivre, les surfaces triangulaires de rudiments de cristaux de cuivre pur, et des indices manifestes de la gangue dans laquelle la masse fut jadis enchâssée. Des voyageurs assurent avoir vu une masse de même nature, mais beaucoup plus grande que celle du collège de Yale, une masse dont ils évaluent le poids à une tonne (1000 livres), dans le lit même de la rivière On-ta-naw-gaw. chimie organique. — Lettre de M. Eugène P^ligot, concernant l'action du chlore, de Piode et du brome , sur les sels formés par les acides organiques et certains oxides métalliques. « La manière remarquable et maintenant assez nette dont le chlore , le brome et l'iode se comportent en présence des substances organiques telles que l'alcool, la naphtaline et les différents carbures d'hydrogène, m'a porté à examiner l'action de ces trois corps sur les sels formés par les acides organiques et certains oxides métalliques. J'espérais obtenir ainsi des acides nouveaux plus oxigénés, que les acides employés, l'oxigène de la base se trouvant séparé du métal par suite de la combinaison de ce dernier avec le chlore , le brome , ou l'iode. » Pour que l'expérience présentât quelque chance de réussite , il con- venait d'ailleurs de choisir un sel dont le métal possédât beaucoup plus d'affinité pour les trois corps que je viens de citer, que pour l'oxigène avec lequel il se trouve combiné; à ce titre les sels à base d'oxide d'argent se présentaient en première ligne , et avec d'autant plus d'avantage qu'on peut facilement les obtenir parfaitement privés d'eau. (1} A l'époque de la publication de la Minéralogie d'iîaùy, la plus grande masse connue de cuivre natif ne pesait que 10 livres : elle faisait partie du cabinet du collège des Mines , à Freyberg. ( i5g) » Le premier sel que j'ai soumis à l'expérience est le benzoate d'argent. » Lorsqu'on soumet à l'action du brome le benzoate d'argent sec , ce sel est décomposé et le brome se trouve absorbé en grande quantité. Il se produit du bromure d'argent et un nouvel acide qui ressemble à l'a- cide benzoïque par quelques-unes de ses propriétés physiques, mais qui en diffère beaucoup par sa constitution. Cet acide, en effet, indépendam- ment des éléments de l'acide benzoïque, contient tout l'oxigène de l'oxide d'argent; il renferme en outre un atome de brome. On l'obtient anhydre en traitant le produit de la réaction, par l'éther sulfurique sec qui le dissout facilement et laisse le bromure d'argent formé. » Cet acide est solide à la température ordinaire, fusible avant 100 de- grés , soluble en faible proportion dans l'eau froide , en proportion plus forte dans l'eau bouillante qui, par le refroidissement, en abandonne la plus grande partie; il brûle avec une flamme verte sur les bords, indice de la présence du brome qui s'y trouve dissimulé : car la dissolution de cet acide dans l'eau ne donne aucun précipité par l'azotate d'argent. » Il forme avec les oxides des sels cristallisables dans lesquels l'oxigène de l'acide est à l'oxigène de la base comme 4 à i. s J'avais essayé d'abord de préparer un acide analogue au moyen du chlore; l'expérience ne réussit pas : faction est trop vive, il y a inflam- mation et destruction complète du sel employé; pour que l'expérience réussisse même avec le brome, il ne faut point mettre celui-ci en con- tact à l'état liquide avec le sel d'argent; il y a aussi inflammation : il faut faire intervenir lentement la vapeur de brome qui se trouve absorbée à mesure qu'elle se produit. » Quant à l'iode , son action diffère de celle du brome, car il se fait à la fois du bromure et du brômate d'argent; je n'ai point encore suffisam- ment étudié l'acide formé, pour me prononcer sur sa nature. » L'action que le brome exerce sur le benzoate d'argent, n'est point d'ailleurs une action particulière motivée par la nature de l'acide benzoï- que : j'ai constaté qu'il agissait même sur les sels formés par les acides qui paraissent le moins disposés à une suroxigénation, tels que les acides oxalique et acétique. Tout porte à croire que la manière d'agir de ce corps deviendra tout-à-fait générale, et qu'en lui donnant le chlore comme auxiliaire, dans le cas où son action s'arrêterait, on obtiendra un grand nombre d'acides d'une production et d'une constitution nouvelles. J'espère pouvoir bientôt communiquer à l'Académie les résultats que ce sujet me fournira. ( i6o) géologie. — Mémoire ( en allemand ) de M. Bernard Cotta , relatif à la question de savoir si les granités de la rive droite de l'Elbe , en Saxe, sont plus récents ( dans leur position ) que la craie qu'ils paraissent recouvrir ( adressé par M. de Humboldt ). Après avoir indiqué avec beaucoup de développements l'importance de la question soulevée , M. Cotta propose d'ouvrir une souscription dont le produit , pour modique qu'il fût , permettrait , à l'aide de certains travaux, de mettre en évidence les rapports de contact du granité à la for- mation crétacée. astronomie. — Forme de la comète de Halley. M. Cooper envoie d'Irlande une planche gravée représentant la comète de Halley, telle qu'on la voyait, le 22 et le 24 octobre i835,avec une grande lunette achromatique de 25 pieds de foyer, construite par M. Cau- choix. Dans cette planche on aperçoit , à l'oppositede la queue, deux de ces figures que nous appelâmes des secteurs et que M. Cooper nomme des éventails. Chacun des deux éventails a 74° d'amplitude. Les rayons qui les terminent du côté de la queue ont «ne courbure très sensible. M. Cooper déclare que du 22 octobre au 10 novembre, ces secteurs ou éventails n'éprouvèrent aucun déplacement quelconque. Cette assertion a trop de gravité lorsqu'on se rappelle le mouvement oscillatoire soupçonné par M. Bessel, pour que nous puissions nous dispenser de rapporter ici tex- tuellement les propres paroles de M. Cooper. « J am well persuaded that from the 22'* of october to the 10" of no- » vember , no change whatever took place in the angle above-mentio- » ned. » Or l'angle above-mentioned est celui que le rayon limite du secteur formait avec un diamètre perpendiculaire à l'axe de la queue ! physique du globe. — Extrait d'une lettre de M. Saigey, sur la chaleur de la terre. « Le mémoire présenté par M. Duhamel, dans l'avant -dernière séance de l'Académie, renferme un théorème très important sur la chaleur du globe. Je crois y être parvenu le premier; et quand, il y a quinze mois, je le communiquai à M. Duhamel, ce géomètre le considéra comme nou- veau. Il en obtînt bientôt une démonstration différente. . . » Le théorème en question n'exige pas, comme l'annonce M. Duhamel, [ '6. ) que les points de la surface de la sphère soient à des températures cons- tantes ou subissent des variations périodiques; mais il suffit que l'influence calorifique de toutes les causes extérieures donne une moyenne invariable pour l'ensemble de la surface. Dans ce cas, toutes les couches concentri ques acquerront finalement la même température moyenne, et la conser- veront nonobstant les variations de la surface, variations qui pourraient être tout-à-fait arbitraires et subites. » Ce résultat n'est que la plus simple application d'un théorème très gé- néral, que je n'ai point communiqué à M. Duhamel : le voici. Étant donné un corps de figure quelconque, formé d'une matière dont les coefficients spécifiques varient arbitrairement d'un point à un autre; si ce corps est soumis à l'influence calorifique d'autant de causes extérieures que l'on vou- dra, variables d'un instant à un autre, mais produisant une action moyenne constante à la surface, l'état final de ce corps sera tel, qu'on pourra tracer dans son intérieur une série indéfinie de surfaces d'égale température moyenne,' toutes emboîtées les unes dans les autres , à la manière des sur- faces de niveau dans les liquides. Pour chacune des couches comprise entre deux surfaces voisines, l'épaisseur varie d'un point à un autre en raison directe du produit de la conductibilité par la chaleur spécifique à volume constant. » Ce théorème fondamental est soumis aux mêmes restrictions que celui des liquides dans leur état d'équilibre. Malgré toutes les recherches de Fourier et de ses successeurs, il manquait encore à la théorie mathéma- tique de la chaleur. J'en possède la démonstration synthétique : j'en verrais avec plaisir la démonstration analytique » M. Duhamel, qui, dans son mémoire, me désigne par la particule on, un peu trop générale à mon avis, me reproche d'avoir considéré seulement le flux de chaleur suivant les rayons de la sphère, quand c'est moi qui lui ai recommandé d'avoir enfin égard aux communications latérales de chaque couche. Depuis plusieurs années je m'efforce de déterminer la .propagation de la chaleur, suivant les méridiens terrestres. La théorie donne le rapport de i à a , 4 pour les quantités de chaleur versées par le soleil au pôle et à l'équateur. Par suite des mouvements de l'atmosphère et de l'océan , ce rapport est aujourd'hui de i à a ; et je prouve qu'il a été de i à i ,7 à l'é- poque de la formation des continents. Dans l'état actuel des choses, mon théorème est encore applicable à l'océan, et la théorie exige que les cou- ches de la mer jouissent toutes de la même température moyenne. Cepen- dant, l'ensemble des observations m'a conduit aux résultats suivants. C. R. i836, i« Semestre. 2>4 ( 16a ) Température moyenne de la surface de l'océan i7°>5 centigrades. de la couche à ioo mètres de profondeur. 14 ,5 à 200 mètres 1 2 , 5 à 3oo mètres 9 , o à 1000 mètres 7,1 du fond de l'océan 7,0 » Cette différence entre l'observation et la théorie vient de la formation des glaces à la surface des mers, et de leur liquéfaction dans les couclies profondes. Alors j'ai pu connaître l'épaisseur des glaces polaires ainsi qu'il suit : Limite moyenne des glaces à la surface de l'océan, 24°. 26' du pôle. La glace a 100 mètres d'épaisseur, à 20 . 36 du pôle. 200 mètres d'épaisseur , à 17 .38 du pôle. 5oo mètres d'épaisseur, à 10 .36 du pôle. 1000 mètres d'épaisseur, à 2 .25 du pôle. » D'où j'ai conclu 162,000 lieues cubes pour le volume de toutes» les glaces polaires, ce qui donnerait une couche de 28 mètres d'épaisseur sur toute la surface du globe. » Je ne vous donnerai aujourd'hui , M. le président , que cette seule conséquence de mes recherches sur les communications latérales de la chaleur » M. Duhamel ayant entendu la lecture de la réclamation de M. Saigey, a adressé, séance tenante, une réponse dont M. le Président a donné l'analyse. « M. Saigey, dit M. Duhamel ,' se plaint d'avoir été désigné par la particule » on. Je ferai d'abord observer que, dès que je déclare qu'une certaine idée » avait été émise avant mon travail , je montre suffisamment que mon in- » tention n'était pas de me l'approprier. J'ajouterai une chose : si j'ai dé- » signé M. Saigey d'une manière aussi indéterminée, c'est uniquement par * égard pour lui , car, dans ce qu'il me dit autrefois sur le sujet en question, » il y avait du faux mêlé au vrai, et aucune démonstration réelle n'appuyait » ses assertions. Elles n'étaient au reste qu'une extension naturelle de ce » que Fourier avait dit, ou de ce que M. Poisson avait fait connaître.... » M. Duhamel termine sa lettre en demandant que M. Saigey soit invité à déposer le plus promptement possible au secrétariat de l'Institut, la démons- tration des propositions sur lesquelles porte le débat (1). (i) Notre impartialité nous impose le devoir d'annoncer que, dés le mardi soir, ( i63) MEMOIRES PRÉSENTÉS. ovologie des mivertkbiœs. — Seconde lettre de M. E. Jacquemin, sur le développement des mollusques. (Commissaires, MM. Dutrochet, Bory de Saint- Vincent. ) « Le premier signe du développement de l'embryon du planorbe se ma- nifeste vingt-quatre à trente-six heures après la ponte; il consiste en un mouvement moléculaire qu'opèrent les granules jaunes verdâtres qui rem- plissent avec un liquide transparent l'intérieur du vitellus : le but de ce mouvement est la formation de gros globules clairs et transparents. » Les mouvements de rotation du vitellus, qu'il ne faut pas confondre avec les mouvements embryonnaires proprement dits, commencent vers le deuxième ou troisième jour; ils ont été vus à Dresde par M. de Humboldt, lors de son passage en cette ville en i834> » Vers le cinquième et sixième jour on remarque deux parties arron- dies et saillantes placées à la périphérie du vitellus, dont l'une est le rudi- ment de la tête et du pied encore réunis, et l'autre plus clair, qui est ce- lui du poumon ; ce dernier est toujours très développé pendant toute la vie fœtale. Des contractions très fortes s'opèrent dans la substance du vi- tellus, devenu embryon entre le pied et le poumon. » Huitième jour : un petit mamelon conique se présente entre le pied et la tête, qui forment chacun une partie arrondie et saillante; c'est le ru- diment des tentacules. » Dixième jour : on remarque la première trace de la coquille formant une pellicule mince et transparente qui enveloppe tout le corps, excepté la tête , le pied et le poumon. » Onzième jour : un des gros globules du centre s'avance vers la tête pour aller former la masse charnue de la bouche; les autres sont M. Saigey a souscrit au désir de M. Duhamel, en nous adressant la démonstration de son théorème. Quant à la demande que nous fait M. Saigey , de publier, dès à présent, cette démonstration, elle excède nos droits. La note de M. Saigey sera présentée lundi pro- chain. Ensuite elle pourra 6gurer en totalité par extrait dans nos Comptes rendus , Tant que l'Académie n'a pas été officiellement saisie d'un sujet, il nous est interdit à nous , ses organes , de nous en occuper dans ces feuilles. 24.. (i64) rangés assez régulièrement en deux groupes, et l'on remarque avec sur- prise que deux de ces globules commencent un mouvement de dilata- tion et de contraction permanent et régulier avec une très grande énergie ; ce sont les rudiments du cœur. Le nombre des mouvements de ces organes est de 60 à 65 par minute lorsqu'ils sont le plus actifs ; dans le cas contraire il n'est que de 3o à 4°- J'ai observé avec soin toute l'évolution du cœur. » L'œil se présente sous la forme d'un grand point noir composé de gros granules qui n'offrent aucune position ni aucune organisation déterminées, pas même pour les deux yeux d'un même individu. » Douzième jour : les organes placés vers la circonférence du globule embryonnaire sont très avancés dans leur développement; le petit être se promène presque continuellement dans l'intérieur de l'œuf, par suite de contractions musculaires, et non plus entraîné, comme au commence- ment, par le tourbillon qui s'était établi dans l'albumine. » Treizième jour : l'embryon fait des mouvements de déglutition avec la masse cbarnue de la boucbe. Il se nourrit en grande partie de l'al- bumine; les parties génitales, si énormément développées chez l'adulte, ne commencent à présenter les premières traces de formation que vers cette époque. » Quatorzième jour : l'embryon au terme de son développement rem- plit la presque totalité interne de l'œuf ; il fend l'enveloppe de ce der- nier et sort. Le jeune planorbe jouit d'une respiration aquatique jusqu'à ce que les organes de la respiration pulmonaire se soient développés, ce qui arrive vers le sixième ou huitième jour après l'éclosion. » Les mouvements contractifs de l'estomac, qu'on peut très bien obser- ver au travers de la coquille, sont si forts qu'ils font varier plus de deux fois le volume externe de cet organe. » A partir de cette époque, les mouvements d'ondulation vibratoire sur le bord des organes de la respiration, disparaissent peu à peu ; les tenta- cules seules font exception. » géologie. — Essai géologique sur les collines de Superga, près de Turin; par M. H. de Collegno. (Commissaires, MM. Al. Brongniart et Élie de Beaumont.) Voici les résultats des observations de M. Collegno , dans les propres termes de ce géologue : ( «65) « i*. Les collines de Superga se composent de couches appartenant à trois formations différentes , qui sont la craie supérieure, l'étage tertiaire moyen et l'étage tertiaire supérieur. » a0. Le relief actuel du sol de ces collines résulte de trois mouvements bien distincts qui ont eu lieu chacun entre la fin d'une de ces périodes et le commencement de l'autre. « 3". L'âge relatif de ces soulèvements , sans être tracé en caractères aussi distincts que ceux que M. Élie deBeaumont nous a appris à lire dans les grandes chaînes , est cependant bien déterminé par des discordances marquées entre les couches des diverses formations. Les trois dislocations du sol des collines de Superga , correspondent au soulèvement des trois chaînes de montagnes qui partagent ou entourent l'Italie ; c'est-à-dire aux systèmes des Apennins , des Alpes occidentales et des Alpes orientales. » anatomie pathologique. — Mémoire sur l'état matériel ou anatomique des maladies organiques des os ; par M. Gerdy , professeur à la Faculté de Médecine de Paris. (Commissaires, MM. de Blainville , Serres , Roux, Breschet. ) « Je démontre , dit l'auteur , dans mon mémoire , que l'inflammation des os et les lésions organiques dont elle s'accompagne, ne sont restées si obscures et si peu connues jusqu'à ce jour, que parce qu'on ignorait la véritable structure de ces organes ; que leur inflammation est beaucoup plus fréquente qu'on ne le pense; que tantôt elle raréfie leur tissu, en augmentant et agrandissant leurs ouvertures et leurs canaux vasculaires, dont elle amincit les parois par la résorption; que tantôt elle en augmente la compacité par une sécrétion exagérée de substance compacte; que tantôt en les raréfiant ou les condensant elle les ulcère ou les carie, et que les esquilles nécrosées de leur carie sont elles-mêmes raréfiées , fragiles et vasculaires ; que l'inflammation se propageant avec rapidité d'une des par- ties de l'os aux autres parties du même os , l'osteïte se complique souvent de l'inflammation du périoste, qui, fréquemment alors, sécrète sur l'os des concrétions osseuses variées ; qu'elle se complique ordinairement de l'inflammation de la moelle et du tissu cellulaire qui unit les cartilages diarthrodiaux à l'os ; et que , réciproquement, le tissu osseux participe ra- pidement à chacune de ces inflammations , quand elles se développent les premières ; que parfois l'osteïte se complique d'hyprostose générale ou partielle , de formations morbides accidentelles : pus , matière lardacée , ( «66 ) encéphaloïde calloïde, tissu fongeux, tissu érectile , tubercules, hister, etc., dont quelques-unes lardacées, l'encéphaloïde, par exemple, peuvent s'en- flammer, se ramollir, supurer et dégénérer en cancer; que l'osteïte com- plique, à son tour, le spina ventosa, la nécrose, et en outre les contu- sions , les plaies des os , les fractures , les luxations non réduites , les maladies articulaires , à une distance plus ou moins éloignée du point primitivement malade-, enfin, qu'elle complique encore les ulcères très rapprochés de la surface des os , et laisse généralement , et peut-être tou- jours , dans ces organes, des empreintes ineffaçables et visibles au bout d'un siècle, comme un jour après la mort des sujets, s'ils succombent pendant la maladie des os, ou même quelques années après la guérison. » médecine. — Mémoire concernant l'action de l atmosphère sur les poitri- naires; par M. Bressy. (Commissaires, MM. Serres, Double.) ttpoguaphie. — IVote sur la typo-lithographie; par M. Berger de Xivret. (Commissaires, MM. Navier, Turpin.) Le passage suivant du mémoire fera parfaitement connaître la combi- naison que M. de Xivrey appelle typo-lithographie. « Toute la partie explicative de la grammaire égyptienne de Champol- lion le jeune, s'imprime chez M. Didot en caractères ordinaires; mais une grande difficulté se présentait pour les groupes hiéroglyphiques, partie principale de ce travail, et qui y sont en aussi grande quantité que sont dans toute grammaire d'une langue étrangère, écrite en français, les mots de cette langue étrangère. Il n'existe, en effet, dans aucune fonderie, des types hiéroglyphiques, vu, d'une part, le peu d'ancienneté de ces études, et de l'autre, l'extrême difficulté de réunir ces signes compliqués, dont il faudrait une énorme quantité pour faire face aux besoins d'une impression ordinaire, car leur variété est hors de toute proportion avec le nombre des lettres de nos alphabets. La nécessité a donc fait imaginer à Paris la même combinaison qu'à Rouen, et voici de quelle manière. Toutes les fois que dans le manuscrit de M. Champollion il se présente un groupe hiérogly- phique , le compositeur laisse dans la page un espace vide de la même grandeur, et continue la composition de la feuille. Quand elle est terminée et corrigée, on tire une épreuve, avec*une encre particulière, sur cette espèce de papier qui, dans Y autographie , sert d'intermédiaire entre l'écri» ( i67 ) tnre et la pierre, en permettant ainsi d'écrire à l'endroit. M. Chanapollion Fi- geac remplit sur ce papier tous les espaces blancs , en traçant chaque groupe hiéroglyphique à sa place réservée , puis on transporte de nouveau , et à l'envers, sur la pierre la contre-épreuve ainsi complétée. » Dans le reste du mémoire, M. Berger de Xivrey signale les diverses applications que la typo-lithographie pourra recevoir, l'économie qu'elle doit offrir dans certains cas, et les moyens d'exactitude dont elle est sus- ceptible. • zoologie. — Note sur le diatoma Swartzii ; par M. Laurent, professeur à l'École royale forestière de Nancy. (Commissaires , MM. Dutrochet et Bory de Saint- Vincent.) On a reconnu depuis quelques années que certaines conferves oscillatoi- res composées de locules placées les unes au bout des autres, renferment des grains qui, à certaines époques, sortent animés de leur habitation, et se meuvent avec plus ou moins de vitesse dans l'eau où la conferye est plon- gée. M. Laurent a reconnu récemment tous ces phénomènes dans le diatoma Swartzii. Il a vu aussi quelquefois que la masse des grains contenus dans une case, sort en bloc des flancs de la conferve , et constitue un animal multiple qui tourne sur lui-même comme les grains isolés. M. Laurent rapporte qu'en rompant avec une pointe fine, sur le porte- objet du microscope, des tubes de conferves ectospermes de Vaucher, il a aperçu les grains qui y étaient renfermés s'échapper et se mouvoir. Ce mouvement, auquel on ne croyait pas, ne pouvait être méconnu, car, dit M. Laurent, « certaines de ces monades à peine sorties du tube, venaient » s'y renfermer pour en ressortir ensuite, comme si elles avaient d'abord » peur de s'éloigner de leur première demeure. Je crois que M. Bory de » Saint-Vincent a déjà annoncé une observation semblable pour une con- » ferve qu'il a placée parmi les conjuguées. » calcul intégral. — Mémoire sur l'intégration des équations à indices frac- tionnaires ; par M. Joseph Liouville. ( Commissaires, MM. Lacroix, Libri.) Voici les principaux théorèmes énoncés dans ce mémoire. i°. Étant donnée une équation linéaire à coefficients constants, con- tenant un nombre quelconque de différentielles à indices fractionnaires, ( i68) avec un second membre fonction de la variable indépendante, on parvient toujours à intégrer cette équation sous forme finie. 2°. On obtient également, sous forme finie , les intégrales d'un système d'équations linéaires à coefficients constants , avec des seconds membres quelconques. 3°. Enfin, si les coefficients des différentielles , au lieu d'être constants , sont exprimés par des fonctions rationnelles de la variable indépendante, on peut toujours, sinon intégrer les équations proposées, du moins ra- mener leur intégration à celle d'un système déterminé et connu d'équa- tions différentielles ordinaires. M. Liouville termine son mémoire en montrant par des exemples que l'emploi des différentielles et des équations différentielles à indices frac- tionnaires, est très utile pour l'intégration même des équations différen- tielles à indices entiers. statistique. — Lettre de M. Demonferrano sur les tables de mortalité. (Commissaires , MM. Poisson, Dupin, Mathieu.) M. Demonferrand adresse deux tables de mortalité, dont l'une a été cal- culée d'après les feuilles du mouvement annuel , telles que les administra- tions départementales les adressent au ministère, tandis qu'on a obtenu l'autre après avoir rectifié celles de ces feuilles qui semblaient inexactes. La similitude des deux tables montre qu'elles ont été déduites d'assez grands nombres pour que les variations accidentelles aient peu d'influence sur le résultat final. Essai sur la navigation de l'Allier et sur le canal (en projet) qui doit longer cette rivière; par M. Devèze de Chabrioi*. (Commissaires, MM. Girard , Navier.) a.natomie. — Note de M. Lesauvage sur les Frères siamois. (Commissaires, MM. Serres, Flourens.) mbdecine. — Observations sur lespolipes de la vessie ; par M. Nico». (Renvoyé à la commission du prix Montyon.) chirurgie. — Mémoire sur les fistules vésico- vaginales. (Commissaires, MM. Larrey , Roux, Breschet.) ( i«9) RAPPORTS. entomologie. — Rapport verbal fait par M. Duraéril, sur un nouveau groupe d'insectes Orthoptères , de la famille des Mantides , par M. Lefebvre. ■ « Les formes des insectes qui appartiennent à cette famille sont des plus bizarres. Les uns ressemblent à des bâtons ambulants; d'autres à des feuilles vertes réunies, et qui marchent ensemble; leur tête, leur cor- selet, leurs antennes, leur abdomen, leurs pattes, présentent les plus grandes différences : aussi ont-ils reçu des noms qui dénotent leur aspect singulier, tels que ceux de spectres, de phasmes , de phyllies , de mantes ou diables , de préca-dious. » C'est un nouveau groupe de cette famille, que nous avons nommée des Anomides, que M. Lefebvre vient faire connaître; il en a recueilli plusieurs espèces en Egypte, et depuis il en a observé plusieurs autres qui ont donné lieu à ce mémoire , accompagné de trois planches qui font con- naître tous les détails de structure de deux genres nouveaux qu'il nomme, l'un Èremiaphile , parce qu'il l'a recueilli seulement dans le désert; l'autre Hètêronytarse , parce que ses tarses et surtout ses ongles sont autres dans les pattes postérieures que dans les antérieures. » Un autre mémoire est destiné à faire connaître la larve, la nymphe et l'insecte parfait d'une espèce de Clairon qu'il a trouvée dans une substance médullaire ligneuse dont était garni le fond d'une boîte à insectes , et que notre confrère M. Adolphe Brongniart a reconnu comme provenant de la racine de VsEschinomene paludosa. » statistique. — Rapport verbal sur le voyage en Suède de M. Alexandre Dcmont; par M. Héricart de Thort. Le rapport est très favorable. Bornés par l'espace, nous ne pourrons cependant en extraire qu'un petit nombre de résultats. En i83o, suivant un recensement officiel, la population de la Suède était de 2,871,000 âmes. £* 1751. en y comprenant la Finlande, elle ne s'éle- *Wt qu'à 1,785,000 En 1 83o , Stockholm comptait 83,ooo âmes. Ce dernier nombre est le tiers de la population urbaine de toute la Suède. C. R. 18Î6, l" Semestre. *$ ( '7° ) Les laboureurs composent les quatre cinquièmes de la population totale du royaume. Il y a dix ans , la Suède ne produisait pas assez de blé pour sa consom- mation, maintenant elle en exporte. Parmi les fruits cultivés à Stockholm , M. Dumont cite la pomme trans- parente d Astracan , dont la peau jaune est nuancée de rose, qui exhale un parfum exquis, qui a une saveur délicieuse, et qui jouit d'une telle transparence , qu'en la plaçant dans la direction du jour, on en aperçoit les pépins. La seule mine de cuivre de Falun donne annuellement 2,700,000 ki- logrammes de métal. La valeur annuelle commerciale du produit des mines de cuivre répan- dues dans tout le royaume, s'élève à 1,700,000 francs. Le produit général des mines de toute nature est évalué à 20,000,000 de francs. Le nombre total d'ouvriers employés dans les mines, parait être rie 35,ooo. En i83a, on ne comptait eu Suède que 1,884 fabriques; elles em- ployaient 1 2,000 ouvriers. M. Poppius portait la valeur de leurs produits a 18,000,000 de francs. Les exportations du royaume paraissent s'élever aujourd'hui à 27,000,000 et les importations à 24,000,000 Il y a déjà en Suède 14 bâtiments à vapeur- entièrement construits dans le pays. LECTURES. embryologie. — Recherches sur les communications vasculaires entre la mère et le fœtus ; par M. Flourens. » L'auteur présente une double série de pièces anatomiques qui démon- trent l'existence d'une communication vasculaire entre la mère et le foetus, dans l'espèce du lapin. Une première série montre cette communication , ou, ce qui revient au même, le passage de la matière injectée, du foetus à la mère, et une seconde série montre cette communication , ce passage, de la mère au foetus. . .. r.i^ii *h«.-*;J Ve série.Dàns une première pièce, l'injection faite par la veine ombilicale, a passé dans les veines utérines. Dans une seconde, l'injection, faite par une ( <7' ) artère ombilicale , a passé d'abord dans Y artère ombilicale , du coté opposé » clans la veine ombilicale, et ensuite dans les artères et les veines de l'utérus. » Dans ces tleux pièces, la matière injectée est du vernis à l'essence coloré par le minium. Dans une troisième , la veine ombilicale a été in- jectée avec du mercure , et le mercure a passé dans les, veines utérines. Dans une quatrième, contenant plusieurs fœtus, la liqueur (du vernis coloré par la céruse) a été injectée par la veine ombilicale de deux fœtus ; et cette liqueur a passé non-seulement dans les veines utérines , mais , chose remarquable, elle a passé dans le placenta d'un troisième fœtus, qui lui-même n'avait pas été injecté. » 2e série. Dans une première pièce, la liqueur, injectée par une artère de t utérus , a passé dans lesplacentas de plusieurs fœtus contenus dans cet utérus. Dans cette pièce , la liqueur injectée est du vernis coloré par le minium ; dans une seconde , c'est du vernis coloré par la céruse; c'est de la colle colorée par le minium, dans une troisième; et dans toutes ces pièces, la liqueur, injectée par une artère de l'utérus, a passé dans les placentas des divers fœtus contenus dans ces utérus. Et toutes ces pièces , tant celles de la première série que celles de la seconde , montrent l'exis- tence des vaisseaux utéro-placentaires, des vaisseaux qui établissent la com- munication entre la mère et le fœtus. Plusieurs de ces vaisseaux sont même assez gros pour être distinctement aperçus dans leur état naturel , et sans le secours d'aucune injection. C'est dans le centre de chacun des deux gâteaux qui forment le placenta des lapins, que se montrent les vais- seaux utéro-placenlaires. De tous ces faits , l'auteur conclut i° que la li- queur injectée passe du fœtus à la mère; i° qu'elle passe de la mère au fœtus ; et par conséquent qu'il existe une communication vasculaire évi- dente, constante, entre la mère et le fœtus, comme entre le fœtus et la mère. » Il n'a jamais vu la liqueur injectée par les veines de l'utérus passer dans les placentas du fœtus. Du reste, tous les résultats obtenus sur l'espèce du lapin, il les a vus se reproduire sur l'espèce du chien, sur celle du chat, sur celle de l'homme. Or, toutes ces espèces, Y homme , le chien , le chat, le lapin , ont un placenta unique ; et ce sont aussi les seules où l'auteur ait reconnu une communication vasculaire entre le fœtus et la mère , entre le placenta et l'utérus. « Quelque nombreuses , quelque multipliées qu'aient été ses tentatives sur les animaux & placentas multiples , sur le cochon , sur la brebis , sur la vache , par exemple , il n'a jamais vu passer la moindre partie de la liqueur injectée, soit des houppes vasculaires du chorion , dans les veines de a5.. ( fcfft ) l'utérus , soit des veines de l'utérus dans les houppes du chorion , houppes qui constituent , comme on sait, les placentas multiples de ces animaux. » A prendre donc dans son ensemble, la classe des mammifères, deux modes distincts constituent les rapports de Yutérus avec Yœuf de la mère avec le fœtus : ou une communication vasculaire , et qui alors se fait par un seul point , par un placenta unique ; ou une communication de simple contact , de simple adhésion , et qui alors se fait par un très grand nombre de points , par des placentas multiples. » En d'autres termes , dit l'auteur , la communication du foetus avec la mère se fait par contiguïté ou par continuité : l'étendue de la surface ou des points de contact suppléant , dans le premier cas , au défaut d'énergie du mode de communication, et Y énergie du mode de communication sup- pléant , dans le second , au défaut d'étendue de la surface. » mécanique. — Mémoire sur les équations du mouvement relatif des systèmes de corps; par M. Coriolis. (Commissaires, MM. Mathieu, Navier, Poncelef. ) L'analyse qu'on va lire, est rédigée par l'auteur du mémoire. « Dans un mémoire que j'ai présenté à l'Académie en i83i , j'ai montré que, pour appliquer le principe des forces vives aux mouvements relatifs des systèmes entraînés avec des plans coordonnés ayant un mouvement quelconque dans l'espace, il suffisait d'ajouter aux forces données, d'autres forces opposées à celles qui sont capables de forcer les points matériels à rester invariablement liés à ces plans mobiles. » J'ai fait remarquer dans ce mémoire que la proposition qui en est l'ob- jet, ne peut s'appliquer en général à d'autres équations du mouvement qu'à celle des forces vives; mais je n'avais pas examiné alors s'il y a des circonstances où la marche qu'elle fournit peut s'appliquer à certaines équa- tions du mouvement, et, dans le cas contraire, si l'on peut donner une expression simple des nouveaux termes de correction. » C'est la question dont je me suis occupé dans le mémoire que je pré- sente aujourd'hui à l'Académie. J'y donne cette proposition générale, sa-- voir, que pour établir une équation quelconque de mouvement relatif, d'un système de corps ou d'une machine quelconque, il suffit d'ajouter aux forces existantes, deux espèces de forces supplémentaires : les pre- mières sont toujours celles auxquelles il faut avoir égard pour l'équation des forces vives, c'est-à-dire que ce sont des forces opposées à celles qui ( ►* ) sont capables de maintenir les points matériels invariablement liés aux plans mobiles; les secondes sont dirigées perpendiculairement aux vitesses relatives et à l'axe de rotation des plans mobiles : elles sont égales au double du produit de la vitesse angulaire des plans mobiles, multipliée par la composante de la quantité de mouvement relatif, projetée sur un plan perpendiculaire à cet axe. » Ces dernières forces ont la plus grande analogie avec les forces centrifuges ordinaires. » Pour mettre en évidence cette analogie , il suffit de remarquer que la force centrifuge est égale à la quantité de mouvement , multipliée par la vitesse angulaire de la tangente à la courbe décrite par le mobile, et qu'elle est dirigée perpendiculairement à la vitesse et dans le plan osculateur, c'est-à-dire perpendiculairement à l'axe de rotation de la tangente. Ainsi pour passer de ces forces centrifuges ordinaires aux forces dont les dou- bles entrent dans l'énoncé précédent, on n'a qu'à remplacer, la vitesse an- gulaire de la tangente par celle des plans mobiles, et substituer à la di- rection de l'axe de rotation de cette tangente, la direction de l'axe de rotation de ces mêmes plans mobiles; en d'autres termes, il suffit de subs- tituer à tout ce qui se rapporte, en grandeur et en direction, à la rotation de la tangente, ce qui se rapporte à la rotation des plans mobiles, et de prendre le double des forces ainsi obtenues. » C'est à cause de cette analogie que j'ai cru devoir donner à ces nou- velles forces la dénomination de forces centrifuges composées ; elles parti- cipent en effet du mouvement relatif par la quantité de mouvement, et du mouvement des plans mobiles par l'emploi de leur axe de rotation et de leur vitesse angulaire. » Les directions de ces secondes forces supplémentaires étant perpendi- culaires aux vitesses relatives, on voit de suite qu'elles disparaissent dans l'équation des forces vives pour le mouvement relatif, puisqu'on n'emploie dans cette dernière que les composantes des forces dans le sens des vitesses relatives. » C'est dans cette disparition de ces forces centrifuges composées, que consiste le théorème que j'ai présenté à l'Académie en i83i. Il devient, maintenant un cas particulier de l'énoncé plus général sur l'introduction de ces nouvelles forces centrifuges. » On peut présenter l'introduction des forces centrifuges composées en employant, dans les énoncés les vitesses virtuelles relatives qui ont servi à obtenir chaque équation de mouvement. On arrive ainsi à cette proposi- ( >74) tion : que les deux espèces de termes supplémentaires qui entrent dans une équation de mouvements relatif s , sont, les premiers , les moments virtuels des mêmes forces qui entrent dans l'équation des forces vives, et les seconds, les doubles des sommes des aires des parallélogrammes construits sur les vi- tesses relatives et les vitesses virtuelles , ces aires étant projetées sur le plan perpendiculaire à l'axe de rotation des plans mobiles. » Ce dernier énoncé montre dans quels cas ces seconds termes supplé- mentaires disparaissent, non plus isolément, mais dans leur ensemble. » mécanique. — Mémoire sur la stabilité des voitures avec application aux messageries de France; par M. Coriolis. (Commissaires, MM. Mathieu, Navier, Poncelet. ) Voici dans quels termes M. Coriolis signale le but de son mémoire. « Lorsqu'une voiture est en repos ou qu'elle est tirée en ligne droite, il suffit, pour qu'elle ne verse pas, que la verticale qui passe par son centre de gravité ne sorte pas de l'intervalle compris entre les points d'appui des roues. Cette condition est remplie pour les grandes messageries , chargées sur l'impériale conformément aux règlements, tant que le plan sur lequel elles reposent n'a pas une inclinaison transversale, c'est-à-dire dans le sens des essieux, qui dépasse l'angle dont la tangente est un tiers. Cette donnée résulte d'expériences que j'ai faites, dans les ateliers des messageries Laffitte et Caillard , avec M. Arnould , directeur du matériel de cette administration. » Ainsi , pourvu que l'accottement d'une route n'ait pas un mètre de pente sur trois mètres de largeur, ou que les ornières qui s'y sont formées ne permettent pas aux points d'appui des roues de prendre une pente to- tale de om,57 de l'un à l'autre, les messageries conduites bien en ligne droite n'y verseront pas encore. » On serait porté à conclure de là que le renversement d'une diligence doit être attribué le plus ordinairement à d'autres causes qu'à leur défaut de stabilité. Mais si l'on examine ce que devient cette stabilité dans le mou- vement en ligne courbe, on reconnaît qu'elle diminue tellement quand la vitesse devient un peu grande, qu'il doit y avoir beaucoup d'accidents oc- casionés par le peu de soins que mettent les postillons à éviter de tourner quand la voiture est menée au grand trot. Il serait donc à désirer que le mode de chargement fût prescrit par l'autorité, de manière à donner aux voitures plus de stabilité qu'elles n'en ont aujourd'hui : c'est ce qu'on re- connaîtra par les calculs que nous allons présenter. » ( 175) mécanique. — Notice sur un nouveau levier destiné à servir à la locomotion aérienne; par M. Aime. ( Commissaires, MM Gay-Lussac , Navier. ) La notice de M. Aimé serait peu susceptible d'abréviation : nous la con- signons ici textuellement. « Aussitôt que la découverte des aérostats fut faite , on sentit de quelle importance il serait de pouvoir diriger le cours de ces navires aériens, et d'obtenir parla un moyen de transport plus rapide qu'aucun autre connu jusque alors. » Des hommes de mérite de différents pays s'occupèrent de cette impor- tante question , et ne tardèrent pas à déclarer qu'un tel but était impos- sible à atteindre, attendu que dans là navigation aérienne on manquait de point d'appui. » Cette assertion, qui- au premier coup d'œil paraît péremptoire et qui est aujourd'hui l'opinion universellement reçue, me'paraît cependant erronée: c'est ce que je vais essayer de démontrer à l'Académie, si elle daigne m'ho- norer de quelques instants d'attention. Cette difficulté, ou si l'on veut cette impossibilité de trouver un point d'appui , tenant au peu de densité du milieu où se trouve plongé l'aérostat, me fit reconnaître que les moyens usités ordinairement devaient nécessairement échouer tant qu'on n'aurait pas un procédé quelconque pour neutraliser, s'il est permis de s'exprimer ainsi , la ténuité de l'atmosphère , et je vis que c'était dans la construction du levier lui-même que ce moyen devait être trouvé. » En effet, je crois être parvenu à construire un levier qui remplit par- faitement la double indication de neutraliser la ténuité de l'atmosphère et d'y prendre un point d'appui. Je passe de suite à la description de mon levier, et rien ne sera plus facile que de comprendre son mode d'action. » Ce levier consiste en une raine construite en taffetas gommé et montée de manière^ pouvoir être gonflée avec du gaz hydrogène , ce qui rendra cette rame d'une pesanteur spécifique très inférieure à celle de l'air, qui alors lui offrira une résistance d'où résultera forcément un point d'appui ; car la résistance de l'atmosphère à ces rames sera aussi grande que celle qu'elle présente au ballon lui-même. » Lorsque la nacelle d'un ballon sera munie de rames de cette espèce , assujetties convenablement , que l'on fera mouvoir comme pour ramer sur un bateau , il me semble qu'il sera impossible de ne pas obtenir un mou- vement de progression dans telle direction que l'on voudra. Mais comme ( '76) •es rames seront enveloppées de toutes parts par l'atmosphère, il sera nécessaire de les manœuvrer de manière à présenter alternativement leur large surface ou plat et leur bord aux pojnts de l'atmosphère à par- courir , afin qu'elles n'éprouvent pas, pour être ramenées à l'avant , la même résistance que pour être poussées à l'arrière , d'où résulterait équi- libre et neutralisation des deux résistances l'une par l'autre. » L'Académie apprend , avec une vive satisfaction , que M. Decandolle , un de ses associés étrangers, dont la santé paraissait gravement compro- mise, est maintenant en convalescence. Elle charge M. Duméril d'être, auprès du savant botaniste, l'interprète de tous ses vœux. La séance est levée à 5 heures. A. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des Séances de l'Académie des Sciences, n° 6,i836,in-4°. Proceedings ofthe royal Society; n° aa. Journal de Mathématiques de M. Crelle; torne i5, i" et a* cahier, in-4°- (En allemand. ) Mémoire sur une Manière nouvelle de pratiquer l'opération de la Pierre; par M. le baron Dupuytren; publié par MM. Samson et Bégik; in-folio. Procès-verbal de la Séance publique de la Société d'Agriculture, du Commerce et des Arts de Boulogne-sur-Mer, tenue le a4 sept. i834 ; in-8°. Mémoires de l'Académie royale de Metz; 16e année, Metz, i835; in-8°. Histoire naturelle et Iconographie des Insectes coléoptères; par MM. de Castelnau et Goryj 5e livraison, in-8°. Traité des Instruments astronomiques des Arabes , composé au 1 3e siècle; par M. Sédillot; T. 2. (M. Savary est chargé d'en rendre un compte verbal.) Nouveau Groupe d'Orthoptères; par M. A. Lefebvre; in-8*. (Extrait des Annales de la Société entomologique de .France, tome 40 De l'Emploi de la Chaux en agriculture ; par M. A. Pu vis; 2 vol. in-8*. Leçons de Chimie élémentaire , faites le dimanche par M. Gjrardwj , à Rouen; 7' et 10e leçon , in-j 2. Gazette médicale de Paris ;n' 7. Gazette des Hôpitaux ; n° 17. jÈcho du Monde savant; n° 6. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 22 FÉVRIER 1836, PRÉSIDENCE DE M. Ch. DUPIN. CORRESPONDANCE. L'Académie reçoit et accepte avec reconnaissance un médaillon de Condorcet, adressé par madame O'Connor, fille de ce célèbre académi- cien. Ce précieux médaillon est de la main de M. David, membre de l'A- cadémie des Beaux- Arts. M. Sisti a envoyé, en i834» un mémoire ayant pour titre : Compa- raison des deux échelles des mesures de longueur de la France, l'une sui- vant l'ancienne mesure linéaire, et l'autre suivant la nouvelle mesure mé- trique , commençant pour la première du point, et pour la seconde, du millimètre , jusqu'à l'extraction totale de la ligne méridienne. Il sollicite aujourd'hui un prompt examen de ce travail ; et les Commissaires , MM. de Prony et Mathieu, sont invités par M. le Président à vouloir bien hâter le compte qu'ils doivent en rendre à l'Académie. M. Suverger prie l'Académie de désigner des commissaires à l'examen desquels il puisse soumettre : i° un système de filtrage nouveau fonc- tionnant à la main et mécaniquement ; i° une application nouvelle des tubes capillaires à l'éclairage. MM. Poncelet et Séguier sont chargés de cet examen. - C. R. I83G, \™ Semestre. 26 ( '78 ) M. Aimé [Georges), ancien élève de l'École Normale, avertit qu'il n'est point l'auteur du mémoire sur la direction des aérostats, présenté dans la dernière séance, et que ce n'est que par une similitude de nom que ce mémoire a pu lui être attribué par quelques personnes. M. Parajre écrit qu'il est parvenu à composer , au moyen d'une prépa- ration chimique très simple qu'il fait subir au papier, un papier qui re- tient d'une manière ineffaçable l'encre à écrire (noire), et il adresse, en même temps, un échantillon de ce papier; cet échantillon est renvoyé à la commission qui est déjà chargée de l'examen de plusieurs papiers de ce genre. M. Arago présente, de la part de M. Warden, une cuillère en cuivre, façonnée par un indien avec un morceau de la masse de cuivre natif trouvée près du Lac Supérieur , et dont il a été question dans le Compte rendu de la séance précédente (p. i B'] ). chimie. — Théorie du traitement des minerais de fer dans les hauts- fourneaux. Dans une lettre adressée à M. Arago, M. Chevremont , ingénieur, chef de la première division des mines à Mons , réclame la priorité d'invention de la théorie des hauts-fourneaux , soumise à l'Académie par M. Le Play. M. Chevremont dit avoir parlé de cette théorie, il y a à peu près trois ans , à MM. Thénard, Dumas, Perdonnet, Garnier, Grouvel, ingénieur civil, etc. Il argumente également d'une édition de la Chimie appliquée aux Arts , de Chaptal, publiée à Bruxelles, en i83o, par M. Guillery ; et dans laquelle cette théorie, qui aurait été communiquée par M. Chevremont à M. Guillery dès 1827, estindiquée. Enfin, M. Chevremont rapporte les termes d'un brevet qu'il avait voulu prendre en i834, et qui se trouve déposé dans les bu- reaux du Ministère de l'Intérieur, à Paris; brevet dans lequel sa nouvelle théorie de la réduction des minerais métalliques, et spécialement des mi- nerais de fer dans les hauts- fourneaux, est exposée d'une manière succincte. « Toujours préoccupé de ma nouvelle théorie des hauts-fourneaux, j'ai » fait en i83a, dit M. Chevremont, quelques essais de laboratoire qui » n'ont fait que la confirmer. Ces essais ont consisté à faire passer dans un » tuyau en terre réfractaire , contenant des morceaux de mine de fer spa- n thique préalablement grillés, et en élevant la température du tuyau » jusqu'à environ quatre cents degrés centigrades, un courant de gaz oxide » de carbone. Les morceanx de minerais de fer qui, au moment de leur ( »79 ) » introduction dans le tuyau de terre, étaient peroxidés et de couleur » rouge, avaient, quand je les ai retirés du tuyau, une couleur noirâtre, » et ils étaient, jusqu'à leurs centres, entièrement réduits en- métal très » attirable à l'aimant. La masse de gaz qui s'est dégagée après avoir passé » sur les morceaux de minerais de fer à l'état d'incandescence , était un mé- » lange de gaz oxide de carbone et de gaz acide carbonique. J'ai employé » aussi le gaz hydrogène très carboné et j'ai obtenu les mêmes résultats » qu'avec le gaz oxide de carbone. » La réclamation de M. Chevremont est renvoyée à la commission qui doit rendre compte du mémoire de M. Le Play. Nous remarquerons ici qu'en présentant son travail , M. Le Play dé- clarait que sa découverte datait d'une époque assez ancienne. physique du globe. — Démonstration (réclamée par M. Duhamel), du théorème sur la chaleur du globe; par M. Saigey. ( Voyez ci-dessus , p. 162.) « Soit une sphère homogène, que l'on divisera en couches concentriques infiniment minces. Supposons que la couche superficielle soit entretenue, par des causes extérieures, à une température moyenne constante. Cela revient à dire que la somme de chaleur que possède cette première cou- che, ne variera pas avec le temps, nonobstant les variations partielles de ses divers éléments. Admettons que la seconde couche, placée immédia- tement au-dessous de la première, ait la même épaisseur que celle-ci, ou mieux le même volume, son épaisseur surpassant l'épaisseur de la pre- mière d'une quantité infiniment petite du second ordre, qui s'évanouira aux limites. Admettons, pour un moment, que cette seconde couche ne communique point avec la troisième, située au-dessous, et ait la même somme de chaleur que la première. » D'après la loi de Newton , admise par Fourier, la transmission de la chaleur d'un élément à un autre, est proportionnelle à la différence des températures de ces éléments. La transmission de chaleur de l'une à l'autre couche, à travers la surface de séparation, sera donc identique- ment la même à tout instant, en sorte que chaque couche gagnera autant d'un côté qu'elle perdra de l'autre; car deux sommes de chaleur S et S' étant égales, de quelque manière que l'on fasse la répartition de S sur les éléments de la première couche, et celle de S' sur les éléments de la seconde couche, c'est-à-dire quelle que soit la communication des éléments d'une même couche entre eux , la différence S — S' sera toujours a6„ ( iSo ) nulle, et les termes positifs qui entreront dans cette différence et seront proportionnels à l'écoulement de la chaleur des éléments de la première couche, par exemple, vers les éléments de la seconde, feront toujours la même somme que les termes négatifs proportionnels à l'écoulement de la chaleur de la seconde à la première couche. Alors, si la somme S de chaleur que possède la première couche demeure invariable , la somme S' de la seconde couche ne variera pas non plus. » Mais, si les deux sommes S et S' n'étaient pas égales, l'échange de chaleur entre les deux couches serait différent ; il aurait lieu au profit de celle qui possède la moindre somme de chaleur, et l'équilibre tendant sans cesse à se rétablir, S' deviendrait finalement égal à S, qui est considéré comme invariable. Dans l'un et l'autre cas, deux sommes égales de chaleur se maintiendront ainsi sur deux couches de volumes égaux, ce qui don- nera pour ces deux couches la même température moyenne. » Rétablissons la communication de la chaleur entre la seconde et la troisième couche. Si leurs deux sommes de chaleur sont égales, rien ne sera changé dans les températures moyennes des trois couches. Mais si ces sommes sont inégales, l'équilibre dans les échanges se rétablira fina- lement, comme pour la première et la seconde couche. Continuant à raisonner ainsi , on voit que cet état à? équilibre mobile sera établi clans toute la sphère, alors que chaque couche recevra de sa voisine la même quantité de chaleur qu'elle lui transmet, dans le même temps et à travers d'autres éléments. » Enfin , si la sphère n'était pas homogène , la communication de la chaleur, d'une couche à l'autre, serait totalement changée; elle devien- drait une certaine fonction de la conductibilité et de la chaleur spécifi- que; mais si ces deux éléments demeuraient les mêmes sur toute l'étendue d'une même couche , variant seulement d'une couche à l'autre , la commu- nication de la chaleur serait changée semblablement sur toute la surface de séparation des deux couches , et l'on arriverait au même résultat final que dans le cas de l'homogénéité. » physique du globe. — Extrait d'une lettre de M. Duhamel relative à la lettre adressée dans la séance précédente par M. Saigey. « Le premier théorème dont me parla M. Saigey consiste en ce que, quand les températures d'une sphère sont devenues fixes, la température moyenne de la surface est la même que celle du centre et de toutes les ( i8i ) surfaces sphériques concentriques. Je lui dis que je n'avais pas connais- sance qu'il eût été énoncé; que M. Poisson avait démontré quelques pro- positions sur ce point, et que j'examinerais la question. J'en trouvai une démonstration analytique très simple ; mais M. Poisson doit être réelle- ment considéré comme l'inventeur de ce théorème, qui n'est qu'un cas particulier d'un autre qu'il a imprimé il y a quinze ans, et qui consiste en ce que, dans le cas en question, la température du centre est la moyenne de celle du milieu extérieur : elle est donc aussi la même que celle de la surface, ce qui se voit en supposant un certain coefficient infini. Et comme toutes les surfaces concentriques ont des températures fixes, leur moyenne est constante et égale à celle du centre. On voit donc , en y regardant de près, que ce théorème ne pourrait être réclamé que par M. Poisson ; mais pour moi je n'ai fait qu'en donner la démonstration directe, qui est plus simple que celle de M. Poisson , parce qu'il n'a donné la sienne qu'en pas- sant, a la suite de recherches plus générales; j'ajouterai que comme il n'en a pas énoncé toutes les conséquences, ce n'est qu'en l'examinant avec soin que j'ai vu qu'elle renfermait, comme cas particulier, celle du théorème en question dans le cas de l'homogénéité. » Je passe au second théorème dont m'a parlé M. Saigey. Fourier avait démontré autrefois que la température moyenne annuelle, provenant de l'action du soleil, était la même en tous les points d'une même verticale, situés à une profondeur très petite par rapport au rayon de la terre. Il né- gligeait avec raison la propagation latérale, comme étant sans influence sur les températures de cette couche superficielle; mais depuis les tempé- ratures invariables jusqu'au centre, il considérait la propagation latérale, comme cela était évidemment nécessaire. Cette dernière partie de la ques- tion ne fut pas résolue par lui d'une manière complète; mais elle l'a été depuis par Laplace et M. Poisson; j'ai moi-même ajouté quelque chose aux solutions de ces célèbres géomètres, dans un mémoire présenté à l'Académie, il y a six ans, et imprimé dans le Journal de l'École polytech- nique. Cette propagation latérale est une chose très familière à ceux qui connaissent la théorie mathématique de la chaleur; il est même impossible de n'y pas avoir égard quand les circonstances ne sont pas les mêmes dans toute l'étendue de la surface; les équations l'expriment forcé- ment » Sur mon invitation , M. Saigey a envoyé une démonstration à l'Aca- démie; je demande qu'elle soit remise aux commissaires nommés pour examiner ma note, afin qu'ils puissent décider si , pour cette partie de mon ( i8a) travail, il y avait eu des démonstrations exactes données par M. Saigey. Il est inutile de répéter qu'il n'est pas question de l'énoncé de ce théorème, puisque dans mon mémoire il est dit positivement qu'il avait été donné avant moi. » La le«re de M. Duhamel et la note de M. Saigey sont renvoyées à la même Commission que le premier mémoire de M. Duhamel, source de ces débats. optique mathématique. — Lettre de M. Caichy. « L'Académie des Sciences a déjà reçu les premières livraisons des nou- veaux exercices que j'ai eu l'honneur de lui offrir. En attendant que les suivantes lui parviennent, je ne puis résisterai! désir d'indiquer ici quel- ques-uns des résultats qui s'y trouveront contenus. Ces résultats me pa- raissent de nature à intéresser l'Académie , à laquelle je vous prie de vou- loir bien donner lecture de cette note, en demandant qu'elle soit jointe au procès-verbal et déposée dans les archives. » Les livraisons déjà imprimées jusqu'à la septième, renferment la suite du mémoire sur la dispersion de la lumière. Quelques autres encore se rapporteront au même objet. Dans le § 3 que vous avez reçu, j'ai donné (pages 34 et 35) les conditions nécessaires et suffisantes pour que la pro- pagation de la lumière soit la même en tous sens. Ces conditions établissent des rapports numériques entre certaines sommes triples et aux différences finies, composées de termes dont chacun dépend : i° de la distance r de deux molécules éthérées; a* des angles a, £, y, formés pour cette distance avec les axes coordonnés; 3° de l'action réciproque /'(r) de deux molé- cules Tune sur l'autre, et fournissent le moyen de débarrasser des angles a, &,y, les sommés que l'on conserve dans le calcul. En supposant ces conditions remplies, on obtient pour tous les milieux une première approxi- mation des mouvements de l'éther; et l'on reconnaît qne la durée T d'une oscillation moléculaire pour une couleur donnée, ou le rapport s — -^r, est liée avec l'épaisseur /d'une onde plane ou le rapport /== S par une équation du troisième degré en s1 , qui offre deux racines égales et une racine simple , toutes développables en séries ordonnées suivant les puissances ascendantes de^*. Pour une couleur donnée, c'est-à-dire, pour une valeur donnée de s, cette équation sert à déterminer la longueur d'on- ( i83 ) (lulation ou la valeur de k, et la vitesse de propagation de l'onde lumi- neuse ou Cl = -r. » D'autre part, les conditions dont il s'agit sont toujours remplies, lors- que les sommations doubles relatives aux angles peuvent être transformées en intégrations doubles aux différences infiniment petites. Il est donc na- turel de penser qil'on obtiendra une première approximation des mouve- ments de l'éther dans tous les milieux, et probablement avec une grande précision les lois de son mouvement dans le vide , si l'on transforme les sommes triples aux différences finies en intégrales triples aux différences infiniment petites. Alors, dans la série qui représente le développement de la racine double de l'équation du troisième degré, le coefficient de k*n devient une intégrale simple relative à r, et se réduit même à une cons- tante multipliée par la différence entre les deux valeurs qu'acquiert le produit ■ quand on attribue successivement à la distance r des valeurs nulle et in- finie. Cela posé, le phénomène de la dispersion disparaîtra , si le produit en question s'évanouit toujours pour une valeur infinie de r. et se réduit à une constante différente de zéro, pour n= i, et pour une valeur nulle de r. C'est ce qui aura lieu , par exemple , si la fonction/"(r) est de la forme A . h étant positif. D'ailleurs , pour que le rapport — reste positif, il faudia que la constante A soit négative , c'est-à-dire que les molécules d'éther se repoussent. Donc nos formules donneront dans le vide, conformément à l'expérience, la même vitesse de propagation pour toutes les couleurs, si l'action réciproque de deux molécules est une force qui, sur un rapproche- ment considérable de ces molécules soit répulsive et réciproquement pro- portionnelle à la quatrième puissance de la distance. Déjà dans les anciens exercices (3* volume, page 2o3), en considérant le mouvement d'un système de points matériels , j'avais remarqué qu'il fallait supposer le produit ry(r) nul avec r pour faire disparaître des termes que M. Na- vier a conservés dans les équations des corps élastiques. Mes nouvelles recherches sur la lumière doivent faire croire que ce produit ne s'évanouit -1 ( î84 ) pas avec r dans le fluide éthéré. Probablement il ne s'évanouit pas non plus avec r dans les corps solides ; d'où il résulte qu'on peut calculer le mouve - ment des corps élastiques avec une approximation qui sera suffisante dans un grand nombre de cas, en transformant, avec M. Navier, les sommes aux différences finies en intégrales aux différences infiniment petites. » Lorsqu'on cesse de transformer les sommes relatives aux angles en in- tégrales aux différences infiniment petites, les deux racines égales de l'é- quation du deuxième degré sont généralement remplacées par deux racines peu différentes l'une de l'autre, et l'on obtient les phénomènes de la polari- sation et de la double réfraction, comme on l'a vu dans les paragraphes déjà publiés de mon mémoire. Mais on peut généraliser encore les résultats qui s'y trouvent contenus , en développant les formules (24) du § 2 , et cessant de négliger les sommes composées de termes qui changent de signe en même temps que les cosinus des trois angles a, S, y. Alors les racines de l'équation du troisième degré, développées en séries, renferment des puissances im- paires de k multipliées par \/ — 1 , par suite la valeur de k correspondante à une valeur donnée de s*, devient en partie imaginaire , et des exponen- tielles négatives, introduites comme facteurs dans les valeurs des déplace- ments moléculaires peuvent les faire décroître très rapidement r et les ren- dre insensibles à une distance plus ou moins considérable de la surface d'un milieu réfringent. Lorsque cette distance est comparable aux longueurs d'ondulation , le milieu devient opaque. D'ailleurs les coefficients de /*, dans les exponentielles négatives , étant fonction de k, varient avec les cou- leurs, ainsi que dans le passage du rayon- ordinaire au rayon extraordinaire. Nos formules ainsi généralisées représentent les phénomènes de l'absorption de la lumière ou de certains rayons, produite parles verres colorés, la tourma- line,etc... le phénomène de la polarisation circulaire produite par le cristal de roche, l'huile de térébenthine , etc.. {Voir les expériences de MM. Ara- go , Biot, Fresnel...) Elles servent même à déterminer les conditions et les lois de ces phénomènes; elles montrent que généralement, dans un rayon de lumière polarisée , une molécule d'éther décrit une ellipse. Mais dans certains cas particuliers, cette ellipse se change en une droite; et alors on obtient la polarisation rectiligne. Ajoutons que, si le coeffi- cient de r dans les exponentielles négatives diffère de zéro , les ellipses dé- crites par diverses molécules décroîtront de plus en plus pour des valeurs croissantes de r, et que , si ces valeurs croissent en progression arithméti- que, l'intensité de la lumière décroîtra en progression géométrique. Enfin le calcul prouve qire, dans le cristal de roche, l'huile de térébenthine, etc., ( '85 ) la polarisation des rayons iransmis parallèlement à l'axe (s'il s'agit du cristal de roche) n'est pas rigoureusement circulaire, mais qu'alors l'el- lipse diffère très peu du cercle. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. économie rurale. — Considérations générales sur la conservation des % grains; par M. Vallery. (Commissaires, MM. Biot, Silvestre, Ch. Dupin.) RAPPORTS. paloeontologie. — Rapport de M. Flourens sur une Tête d'ours fossile donnée au musée de V Académie par M. Larrey. « L'Académie m'a chargé d'examiner une tête d'ours fossile qui lui a été donnée par notre confrère, M. Larrey. Cette tète a été trouvée dans les grottes de Mialet, département du Gard, par M. le docteur Alexis Juliet. «Elle appartient à la grande espèce des cavernes, à l'espèce à front bombé, espèce qui a reçu plus particulièrement, comme chacun sait, le nom d'ursus spelœus. » Sauf quelques très légères altérations dans les os du nez , aux arcades surcilières et zygomatiques , aux crêtes occipitales , etc. , le crâne propre- ment dit est dans un état parfait de conservation. » La mâchoire inférieure n'a guère de notablement altéré que le con- dyle de sa branche droite. Du reste, elle a ses six dents incisives, ses deux dents canines; elle a quatre des dents molaires du côté droit; toutes celles du côté gauche manquent. » Toutes les dents molaires de la mâchoire supérieure manquent aussi, hors un fragment de la postérieure du côté droit; mais cette mâchoire a ses six incisives et ses deux canines parfaitement conservées. • » En un mot, et à ce très petit nombre d'altérations près, toute cette tête est dans l'état le plus remarquable de conservation. L'imagination reste toujours confondue à l'aspect de ces os fossiles, conservés jusque dans C. R. i836, i« Semestre. a7 ( '86) leurs plus petits détails, et dont néanmoins les espèces auxquelles ils ont appartenu ont disparu de la surface du globe depuis tant de siècles, et par l'effet de tant fie catastrophes épouvantables. » On sait que M, Cuvier, qui d'abord n'avait compté que deux espèces d'ours fossiles dans la première édition de son grand ouvrage, en a compté jusqu'à trois dans la seconde, Yursus spelœus , grande espèce à front bombé; Yursus arctoïdeus , grande espèce à front plat; Yursus pris- cus , espèce plus petite; et qu'il en a même indiqué une quatrième , d'a- bord, sous le nom d'ursus etruscus, puis sous celui d'urjus cultridens. » Mais ce n'est pas ici le lieu de nous arrêter ni à la détermination de ces espèces fossiles, considérées en elles-mêmes, ni à la détermination de quelques autres espèces qui, depuis, ont été signalées ou proposées par divers naturalistes : MM. Marcel de Serres , Croizet et Jobert , Schmer- ling, etc. » Je viens à ce qui touche plus directement l'objet de ce rapport, sa- voir, le fait de l'existence de Y ours fossile en France; et, à cet égard, une circonstance importante à noter ici, c'est que M. Cuvier n'a connu ce fait qu'au moment même où il terminait la publication de la seconde édi- tion de son grand ouvrage. « L'ours, dit-il , n'avait pas jusqu'à présent été trouvé fossile en France : » on vient de le découvrir dans une fissure de rocher près de Châtillon , » lieu du département du Doubs, sur la rive gauche de cette rivière, près » de Saint-Hippolyte.... M. Duvernoy, continue-t-il, docteur en médecine » à Montbéliard, et autrefois mon très utile coopérateur pour la rédaction » des trois derniers volumes de mes Leçons d Anatomie comparée, a bien » voulu m'adresser les os qui s'y sont trouvés.... » » Depuis cette époque, Yours fossile a été découvert sur plusieurs autres ' points de la France : dans la grotte d'Osselle, département du Doubs; dans le département de la Haute-Saône, à Fouvent, etc. Il a été découvert dans les cavernes de Lunel-Viel, département de l'Hérault, dans les cavernes de Sallèles, département de l'Aude, etc., par MM. Marcel de Serres et Pit- tore; dans le département du Puy-de-Dôme, par MM. Croizet et Jobert, par MM. Devèze et Bouillet, etc., etc. » J^a tête que M. Larrey vient de donner à l'Académie, ajoute donc, sous le point de vue qui nous occupe, un nouvel élément à cette connais- sance des richesses fossiles de notre sol ; richesses dont on peut regarder chaque nouvelle découverte comme un nouvel hommage à la mémoire du grand homme qui a créé la science des ossements fossiles. Aussi l'Aca- ( i«7 ) demie s'est-elle empressée d'accueillir ce don de M. Larrey, et nous faisons -nous un devoir, autant qu'un plaisir, de lui proposer d'adresser de nouveau ses remercîmens à notre honorable confrère. » A la suite de ce rapport, M. Geoffroy- Saint-Hilaire communique la note suivante que nous insérons textuellement : « Je parle dans mes Études progressives : mémoire de géologie et depa- léontographie ( voir la note page 91), des ours fossiles, dont je fais un genre sous le nom de Spéléarctos; les animaux arctoïdes se rapportent à quatre sous- genres , les ours de la zoologie antidiluvienne, les analogues à Yursus ma- ritimus, les analogues aux ours de l'Europe, et les analogues aux ours indiens ou ours des jongleurs. » Les spéléarctos étaient des animaux essentiellement carnassiers, si on les juge sur la forme de la boîte cérébrale et le grand écartement des arcades zygomatiques. Là sont des formes qui ne sont répétées que par les plus carnassiers des genres felis, le tigre et le lion. » LECTURES. ■ ■ anatomie comparée. — Mémoire sur quelques particularités des organes de la déglutition de la classe des oiseaux et des reptiles, pour servir de suite à un premier mémoire sur la langue ; par M.Duvernoy, Correspondant de l'académie. « La variété infinie, dit l'auteur en commençant, qui se manifeste à l'œil de l'observateur dan^l'organisation des animaux, c'est-à-dire dans les ins- truments qui produisent et nous montrent les phénomènes de la vie, peut être étudiée sous plusieurs points de vue. Ou bien, en cherchant à la com- prendre, on aura pour but d'expliquer les particularités que l'animal pré- sente dans l'une ou l'autre de ses fonctions, dans ses habitudes, dans ses mœurs, et de montrer les dispositions organiques plus ou moins évi- dentes dont elles dépendent. Ce genre de recherches appartient à la phy- siologie spéciale qui peut en recevoir de grandes lumières. » En multipliant les comparaisons, en appréciant non-seulement les différences les plus remarquables, mais encore celles qui le sont moins, 27.. ( '88 ) on arrive peu à peu à reconnaître les ressemblances générales et à juger ce que chaque organe a de constant, d'essentiel pour le constituer, et à le dis- tinguer de ce qui ne fait que le modifier, de ce qui le perfectionne ou le détériore pour le mettre en harmonie, selon les besoins de l'existence, avec l'ensemble de l'organisme. On parvient ainsi à l'autre but de cette étude, celui de découvrir le plan commun d'organisation des groupes plus ou moins généraux, celui qui doit fournir des matériaux plus ou moins importants à la physiologie générale. C'est sous ce double point de vue que déjà, en 1804, j'ai cherché à démontrer l'organisation de la langue de certains mammifères et de quelques reptiles, dans un mémoire lu à la Société savante à laquelle l'Académie royale de Médecine a succédé. C'est encore sous ce double point de vue que j'exposerai dans le travail actuel , le résultat d'une partie de mes dernières observations sur la même matière. Elles ont eu plus particulièrement pour sujet la langue très mobile des per- roquets et la langue rudimentaire du pélican , dans la classe des oiseaux , et dans celle des reptiles, la langue extraordinairement extensible du camé- léon, et celle du crocodile qui reste collée, pour ainsi dire, an plancher de la cavité buccale. En prenant ces deux extrêmes dans l'une et l'autre classe, il sera plus facile de rendre évident le plan commun de composition de cet organe et les différences de structure qui produisent des effets si opposés. » Nous insérons ici les conclusions par lesquelles l'auteur a terminé son mémoire, et qui en résument les points principaux. « Je crois avoir démontré dans ce travail, dit-il, plusieurs points inté- ressants concernant l'organisation de la langue, ou des organes de déglu- tition, des oiseaux et des reptiles. » On peut en conclure, relativement à la physiologie générale r » i°. Que la considération des os, comme leviers, ne fournirait que des données incomplètes pour cette physiologie , si l'on Vy joignait celle des muscles qui meuvent ces leviers ; » 20. Que, dans l'appareil de la langue, qui est composé de la langue et de l'hyoïde, la première peut devenir rudimentaire avant l'hyoïde, qui la soutient, sans doute parce que l'hyoïde a d'autres emplois; » 3°. On pourra voir, dans les figures jointes à ce mémoire et dans leur explication, que l'os ou le cartilage lingual varie beaucoup pour sa forme et sa composition; qu'il peut être d'une seule pièce ou composé de deux pièces mobiles l'une sur l'autre et dans la ligne médiane, et que chacune d'elles peut être encore distinguée en deux parties , l'une antérieure er ( '«9) l'autre postérieure, dont le développement et l'ossification sont très varia- bles, suivant les genres et même les espèces; » 4*' Nous avons établi d'ailleurs que la forme et les dimensions de la langue n'étaient pas toujours en rapport avec la forme et les dimensions du bec. » 5°. Que les muscles de la langue peuvent varier beaucoup dans les oi- seaux, puisqu'on en trouve jusqu'à six paires dans le perroquet, tandis qu'il n'y en a qu'une ou tout au plus deux dans beaucoup d'échassiers, et que la langue rudimentaire du pélican en manque absolument, le seul qui subsiste dans cet animal s'étant arrêté au corps de l'hyoïde ( l'hyoglosse droit). » 6°. On a vu que, dans le pélican, l'hyoïde conserve un certain déve- loppement, ainsi que la plupart de ses muscles protracteurs et rétracteurs, qui sont encore reconnaissables malgré leur excessive extension dans l'épaisseur des parois de la poche sous-mandibulaire. » 7°. Nous avons démontré que cette poche, dont les parois* reviennent si promptementsur elles-mêmes, quand elles ont été distendues par la pe- santeur de la proie que ranimai avale , doit surtout cette force contractile à un réseau de tissu élastique qui entre dans la composition de ces parois. » Relativement à la langue des reptiles, ce mémoire comprend : » 8°. Des observations sur les mouvements de protraction extraordinaire de la langue du caméléon, faites sur l'animal vivant, établissent que cet animal peut atteindre sa proie à une distance plus grande que la longueur de son corps et de sa queue réunis ; » g*. On y a vu, en détail, quelle était l'organisation de cet instrument et comment, malgré sa singularité, qui est en rapport avec ses effets ex- traordinaires, on pouvait les ramener au plan général de la langue des animaux vertébrés, du moins pour sa composition osseuse et muscu- laire. » Ici les muscles intrinsèques de la langue sont entièrement séparés des muscles extrinsèques, tandis que dans d'autres reptiles et les mammifères, les uns et les autres sont plus ou moins entrelacés. » io°. J'expose d'ailleurs, dans ce travail, une nouvelle théorie, pour expliquer l'extension si particulière dont cette langue est susceptible; » 1 1°. Enfin, je montre, dans la langue des crocodiles, l'entrecroisement le plus évident, le plus complet, des faisceaux musculaires de deux muscles symétriques. » ( '9° ) Nous croyons devoir encore reproduire ici deux points particuliers du mémoire de M. Duvernoy. Le premier est relatif au mécanisme des mouvements de contraction de la poclie sous - mandibulaire du pélican. « J'ai découvert ce mécanisme, dit M. Duvernoy, dans un réseau très élastique, situé en-dehors des faisceaux musculeux. Je me bornerai à l'indiquer ici, ayant déjà eu l'occasion de le faire connaître ailleurs. Ce réseau se compose de filets principaux qui partent de la ligne moyenne, et se dirigent très obliquement en arrière, se liant par des filets latéraux ramifiés et plus petits qu'ils s'envoient réciproquement. Il en résulte un tissu extrêmement élastique, capable de revenir prompte- ment sur lui-même, lorsque la cause qui l'a distendu a cessé d'agir, ce qui produit la contraction des parois de la poche, sans fatigue pour l'animal , parce qu'il n'y a pas ici dépense des forces vitales. C'est un nouvel exemple à ajouter à ceux déjà connus, dans lesquels certains mouvements et cer- taines positions fixes sont le produit de cette même force élastique. Tel est entre autres le ligament qui tient la troisième phalange des chats fléchie vers le haut sur le côté de la seconde phalange; tel est celui qui main- tient baillante la coquille des bivalves. Tel est le tissu jaune élastique de la peau interdigitale des mammifères à pieds palmés; de l'aile des chauve- souris (i), qui ride cette peau à mesure que les doigts se rap- prochent. Le second point du mémoire de M. Duvernoy que nous reproduisons ici, a pour objet la théorie des mouvements si singuliers de la langue du ca- méléon. « J'ai observé, dit M. Duvernoy, pendant cinq mois un caméléon vivant, et j'ai eu souvent l'occasion de le voir lancer sa langue comme un trait sur une proie; les mouches excitaient peu son appétit: il était long-temps sans vouloir se donner la peine de les prendre; car tout mouvement semble une peine pour cet animal apathique. Mais il se décidait bien plus prompte- ment à prendre les punaises de jardin et surtout les araignées qu'on mettait à sa portée. Cette portée est beaucoup plus grande qu'on ne pourrait se l'imaginer avant d'en avoir fait l'expérience. Notre caméléon était perché sur un petit arbrisseau en - dedans d'une fenêtre contre laquelle nous lâchions l'insecte dont il devait s'emparer. De cette ma- (i) Principes d'anatomie comparée , par M. Ducrotay de Blainville; t. I, p. 162. Paris, 1822. ( '9' ) nière, nous pouvions facilement mesurer l'intervalle qui l'en séparait, et l'allongement nécessaire de sa langue pour s'en saisir. Quand l'insecte lui plaisait, il parvenait à l'atteindre à une distance qui excédait la lon- gueur de son corps et de sa queue réunis. » La vitesse avec laquelle le caméléon sort sa langue de sa bouche et l'y rentre, ne peut se comprendre, à notre avis, que par un mouvement musculaire. Maison a de la peine à concevoir comment cet organe peut s'al- longer si fortement et se raccourcir immédiatement après, avec une promp - titude extrême? Voici au reste l'explication que je crois pouvoir en don- ner : l'hyoïde, sur lequel toute la langue, et particulièrement son gros bout, est enfilée, représente la tige an bilboquet, dont la boule est ici la massue de la langue. La corde qui attache la botde à la tige est encore représentée dans l'appareil de la langue par le ligament qui s'étend de l'extrémité de l'hyoïde à celle de la massue de la langue. L'effort simultané de tous les muscles qui tirent l'hyoïde en avant, tels que les géni- hyoïdiens et céra- toïdiens, et les cèrato-maxilliens , réuni à l'action du mylo- hyoïdien, pour soulever le plancher de la bouche, et à celle du max Mo -palatin (l'analo- gue du génio-vaginien des serpents ) pour jeter hors de la bouche le gros bout de la langue, doit en effet l'en faire sortir en le détachant de l'hyoïde, comme l'effort du joueur détache la boule de sa tige. » Au moment même, les muscles linguaux droits rapprochent les lèvres de la capsule pour pincer la proie que l'animal a visée. Presque aussitôt la langue rentre dans la bouche par l'élasticité de ses parties fortement dis- tendues, par l'action des sterno-hyoïdiens et cératoïdiens , qui sont très reculés en arrière et très longs pour avoir plus d'étendue de contraction ; et par l'effort des cèrato-glosses qui ramènent toute la langue sur son axe osseux, comme l'adresse du joueur enfile la boule du bilboquet sur sa tige. L'allongement extrême de la langue est l'effet de l'étendue et de l'extensi- bilité de la peau du fourreau ; il est produit par un jet de l'extrémité de la langue qui , en étant la partie la plus pesante, se trouve lancée comme une fronde, ou plutôt comme la boule du bilboquet, et quitte de même la tige glissante de l'hyoïde. » ■ ■■--.' • - ( '92 ) chimie. — Observations sur le mémoire de M. Guérin-Varry, concernant l'amidon de pommes de terre; par M. Payen. « M. Payen commence par rappeler un passage d'un mémoire qu'il a lu le 3 novembre dernier à l'Académie , et dans lequel il annonçait les trois résultats suivants : « ie. Dans l'eau aérée ou privée d'air, l'iode bleuit l'amidon ; » a". La fécule et l'amidon, chauffés avec l'eau en vase clos, même à i4o° centésimaux, sont colorés en bleu par l'iode après leur refroidis- sement. » 3*. L'amidon, en se dissolvant par la diastase dans un appareil distil- latoire, ne donne pas de produits volatils qui puissent représenter la propriété de bleuir par l'iode. » Dans les tissus vivants, ainsi que le montrent des figures dessinées par M. Turpin et par M. Payen , la fécule peut être rompue bien au-dessous des températures auxquelles la rupture a lieu dans des expériences de la- boratoire. Ces dernières ne sont donc pas , dit M. Payen , des objections suffisantes contre les assertions de MM. Edwards et Colin, ni contre la théorie de l'action de la diastase dans la végétation. » M. Payen ne s'est pas occupé du composé cristallisable entre l'acide sulfurique et l'amidon , relativement auquel M. Guérin conteste les ré- sultats de M. Théodore de Saussure. » Toutes les fécules commerciales de pommes de terre observées con- tiennent du carbonate de chaux , et ont une réaction légèrement alca- line ; elles sont accompagnées d'une substance volatile à odeur spéciale; quant à la chlorophile, M. Payen ne l'a trouvée que dans la fécule extraite de tubercules assez peu enfoncés en terre pour que la lumière y eût accès. » M. Payen cite des exemples nombreux d'altérations ou d'hydratations des substances organiques et inorganiques, à des températures basses ou peu élevées ( le sucre , la fécule, la gélatine, les stéarates alcalins, etc.). » Il ajoute qu'on ne concevrait pas pourquoi la fécule déchirée ne se dissoudrait pas rapidement dans l'eau , si elle contenait 0,98 de matière soluble directement, comme le croit M. Guérin. » La formule C'7 Htu O10, pour la composition de l'amidon, indiquerait moins de carbone ou plus d'eau que celle adoptée, équivalente à CHH"0"'; cette dernière est la même que celle de l'arnidone et de la dextrine pures , ( '93 ) d'après les analyses de MM. Péligot et Payen ; elle s'accorde avec les obser- vations optiques de M. Biot. » La différence notable entre la composition de l'amidine, suivant deux analyses, dont l'une donnerait ! Carbone 4°>19 ] Hydrogène 7,22 > =z 100, Oxigène 52,5g ) tandis que l'autre équivaudrait à t Carbone 36, 61 1 C,oH'°06ou ! Hydrogène. ... 5,97 [ = 100, l Oxigène 67 >42 ' semble à M. Payen indiquer une altération variable dans l'extraction de cette substance , et d'autant plus que ces résultats s'accorderaient peu avec les produits obtenus comparativement en traitant l'amidine, les amidins et l'amidon par l'acide sulfurique. » Cette altération paraîtrait aussi à M. Payen , indiquée par la grande différence d'action de l'acide sulfurique qui attaque à peine, et de la diastase qui n'attaque plus les deux amidins simplement rapprochés à froid , dans le vide. La même déduction lui paraîtrait encore devoir être tirée de la supposition que les amidins et l'amidine seraient combinés dans la fécule. » Enfin, en admettant même cette combinaison, il serait encore fort convenable, selon M. Payen , de désigner sous le seul nom ftamidone, la substance qui forme la fécule , et qui se distingue par tant de propriétés applicables, et en grande partie appliquées aux arts. Les caractères dis- tinctifs de l'amidone , ( i95) nellement à l'épaisseur traversée. Si donc il s'opère sur les rayons ca- lorifiques, il faut, pour l'observer, obvier à l'absorption pareillement pro- gressive, mais inégale, que cette épaisseur produit sur eux. Nous y sommes parvenus en réunissant deux circonstances qui concouraient à rendre les effets plus sensibles. D'abord nous avons rassemblé le flux ca- lorifique en un faisceau très dense , à filets pallârèles , en le réfractant par une lentille de sel gemme dont le foyer coïncidait avec la source de chaleur, comme M. Melloni l'avait imaginé pour ses expériences de pola- risation. Ensuite, parmi les substances qui dévient les plans de polarisa- tion dès rayons lumineux, nous avons choisi Celle qui, en possédant ce pouvoir au plus haut degré , absorbe le moins les flux calorifiques. Cette substance est le cristal de roche taillé perpendiculairement à l'axé de double réfraction. Nous avions encore l'avantage de trouver, dans ce cristal même, des plaques qui exercent le pouvoir rotatoire en sens contraire, avec d'égales intensités. » Le faisceau calorifique ainsi préparé est transmis, comme l'a imaginé M. Forbes, à travers deux piles de lames de mica très minces, disposées rectangulairement. La plus voisine de la source rayonnante avait son plan d'incidence vertical , l'autre horizontal. Les lames étant supposées suffi- samment nombreuses, la première pile, placée vers la source rayonnante , doit polariser le flux calorifique en un seul sens, et la seconde doit le réfléchir ensuite en totalité ; de sorte que l'appareil thermoscopique n'en éprouverait aucun effet. Toutefois, par des causes qu'il est facile de com- prendre, cette rigueur n'a jamais lieu. La première pile laisse toujours passer une certaine proportion du flux incident sans la polariser, de sorte que la seconde peut en admettre une partie et la transmettre au ther- moscope. Mais ce résidu se mesure avec facilité, et n'empêche point la manifestation des phénomènes que nous voulons examiner. Au con- traire, il sert à distinguer les effets dus à l'absorption simple de ceux qu'il faut attribuer à l'action rotatoire. Car en mettant d'abord les pla- ques de cristal de roche hors du système des piles croisées , l'affaiblisse- ment de la quantité transmise indique la proportion de chaleur qui est arrêtée par la simple interposition des plaques; et ensuite, en les plaçant entre les deux piles, on a l'effet combiné de cette interposition et de l'action déviante exercée par les mêmes plaques sur les plans de polari- sation des rayons calorifiques : de sorte que cette action , si elle existe , se manifestera par la différence des effets observés dans les deux cas. » Nous avons pris d'abord une plaque de cristal de roche, qui déviait *8.. (196) ies plans de polarisation des rayons lumineux vers la droite de l'observa- teur : son épaisseur était de jmm,5. En conséquence, d'après les lois de ce genre de phénomènes , établies dans les Mémoires de V Académie pour 1817, page 58, la déviation que cette plaque produisait sur les plans de polarisation des rayons lumineux était de i3i degrés pour les rayons rouges extrêmes du spectre, et de 33 1 degrés pour les extrêmes violets. Elle imprimait donc à ces plans de polarisation une dispersion déjà considérable ; et c'était précisément pour cela que nous l'avions choisie, espérant qu'elle disperserait de même les plans de polarisation des rayons de chaleur. En effet, si son influence s'étendait aussi à ces derniers rayons, cette plaque, placée entre les piles devait dévier et disperser les plans que la première pile avait réunis, et rendre ainsi le faisceau modifié plus apte à traverser la seconde pile. C'est aussi ce qui est arrivé : l'effet thermoscopique a doublé dans cette nouvelle situation de la plaque, et en outre, il a conservé une valeur exactement constante quand on l'a fait tourner sur elle-même clans son propre plan autour de son axe de cristallisation ; ce qui montre que la double réfrac- tion n'était pour rien dans l'effet observé. Et bien loin qu'elle eût pu con- tribuer à le produire, elle l'aurait au contraire diminué, ou même anéanti si elle y était intervenue , c'est-à-dire si le flux calorifique n'eût pas tra- versé la plaque cristallisée exactement dans le sens de son axe de double réfraction ; c'est ce que l'on pouvait aisément voir dans la disposition de notre appareil, en déviant tant soit peu la plaque de l'încidence perpendi- culaire par un petit mouvement horizontal. Car, dans quelque sens que ce mouvement fût opéré, l'obliquité d'incidence qu'il donnait au flux calori- fique faisait aussitôt naître une double réfraction, dans laquelle le faisceau polarisé par la première pile se trouvait précisément préparé pour suivre en totalité la réfraction ordinaire; de sorte qu'il arrivait à la seconde pile dans des conditions exactement, ou presque exactement les mêmes, que si la plaque de cristal n'avait pas été interposée. » Les choses étant disposées ainsi, nous avons placé derrière cette pre- mière plaque, toujours entre les piles , une seconde plaque de même épais- seur, également perpendiculaire à l'axe de double réfraction, mais qui possédait une action déviante dirigée contrairement à la première, delà droite vers la gauche de l'observateur. Placée hors du système polarisant , cette seconde plaque diminuait la transmission d'une quantité à peine sensible; mais, entre les piles, derrière la première plaque, elle diminuait cette transmission sept à huit fois davantage, la réduisant presqu'au même ( '97 ) état que si les deux plaques n'eussent pas existé. Cette seconde plaque ramenait donc la plus grande partie des rayons calorifiques à la direction commune de polarisation primitive que la première pile leur avait donnée, et qu'ils avaient perdue dans la première plaque; et ainsi les deux plaques agissaient en sens contraire sur ces rayons comme sur la lumière. La resti- tution aurait été totale si la polarisation imprimée par la première pile eût été parfaite, et si l'on eût pu ajuster rigoureusement les axes des deux plaques en ligne droite , avec un appareil divisé. » D'après cela , si les deux plaques combinées, au lieu d'être ainsi oppo- sées l'une à l'autre, eussent exercé des actions de même sens, la disper- sion des plans de polarisation s'en serait accrue, et la transmission par la seconde pile serait devenue plus abondante. Pour le voir, nous avons ôlé la seconde plaque, et nous lui en avons substitué une autre à peu près de même épaisseur, mais ayant le même sens de rotation que la première plaque : la transmission s'est trouvée aussitôt plus forte par les deux que par la première seule , comme nous l'avions prévu. » Enfin, pour réaliser complètement cette conséquence, nous avons in- terposé entre les piles une seule plaque e'paisse de 4i millimètres, qui dis- persait les plans de polarisation des rayons lumineux jusqu'au point de donner deux images sensiblement incolores et d'égale intensité, lorsqu'on la faisait traverser par de la lumière blancbe polarisée (i). Elle a agi de même sur les rayons calorifiques. Alors,*non-seulement la transmission par la seconde pile s'est trouvée tout-à-coup augmentée dans une grande pro- portion; mais encore on a pu faire tourner cette seconde pile coniquement autour de l'axe du faisceau transmis, en lui donnant toutes les positions par rapport à la première, soit parallèles, soit rectangulaires; la quantité transmise est restée constante : la plaque épaisse avait ramené à l'état de chaleur naturelle le flux qui lui était arrivé polarisé dans un seul plan- » Les expériences précédentes prouvent que les plans de polarisation des rayons calorifiques sont inégalement déviables par les mêmes ac- tions physiques, qui dévient inégalement les plans de polarisation de rayons lumineux; il en résultera donc pour ces rayons un nouveau carac- tère spécifique qui se trouvera vraisemblablement, comme pour la lu- mière , lié à leur réfrangibilité. Nous nous proposons d'étudier ce caractère (1) Cette plaque e'tait bien perpendiculaire à l'axe, et régulièrement cristallisée dans toute son épaisseur , comme on s'en est assuré en observant les anneaux nombreux et bien distincts qu'elle donnait avec la flamme de l'alcool, salé. ( '9« 1 dans ses détails; et nous chercherons particulièrement à reconnaître si dans chaque milieu doué du pouvoir rotatoire, les plans de polarisation de chaque rayon calorifique sont déviés proportionnellement à la masse de matière traversée, ainsi que cela arrive à l'égard des rayons lumineux. Mais, pour obtenir ces mesures, il faut que nous ayons préparé des appareils di- visés, et que nous ayons cherché, dans les analogies de la lumière, s'il n'y aurait pas quelque procédé plus exact et plus efficace que les piles pour polariser la chaleur sans avoir à redouter des modifications aussi intimes sur les flux polarisés. C'est alors seulement que nous pourrons essayer de reconnaître si la polarisation par rotation peut être opérée par les fluides sur les rayons de chaleur. » Nous joignons ici le tableau des expériences successives dont nous venons de donner la description : Source de chaleur employée. Flamme d'une lampe Locatelli. Déviations observées du galvanomètre. Quantité de chaleur échappée aux forces polarisantes des deux piles de mica croisées (i) 7°j5o Interposé, en dehors du système polarisant, une plaque de cristal de roche ( épaisseur, 7n"*\5) 6,35 Interposé , en dehors du système polarisant , deux plaques de cristal de roche (épaisseur commune, ■j°m*,5) 5,8o Interposé, entre les deux piles , une plaque de cristal de roche à rotation vers la droite (épaisseur, ljmm,5) 12,28 Interposé , entre les deux piles , deux plaques de cristal de roche à rotations contraires (épaisseur commune, "]mm,5) 8,4o Interposé , entre les deux piles , deux plaques de cristal de roche à rotation vers la droite (épaisseur totale , 7mm,5 + 5mm ) i5,55 Interposé, entre les deux piles , une plaque de cristal de roche à rotation vers la droite (épaisseur , 4i millimètres). 23 , 19 » Nous avons fait aussi quelques essais avec la chaleur de la lampe Locatelli transmise par le verre noir opaque; et nous nous sommes assurés (1) Ces piles sont les mêmes qui ont été déjà employées dans les expériences de M. Melloni sur la polarisation. En comparant les transmission que leur système donne dans les deux positions , parallèle et rectangulaire , on trouve qu'elles polarisent ^ de la chaleur antérieurement incidente. ( J99 ) que les mêmes phénomènes avaient encore lieu, comme il était naturel de le présumer. Toutefois, il est vraisemblable que cette chaleur transmise est moins hétérogène que la chaleur directe; et alors les plans de polari- sation des rayons qui la composent seraient moins susceptibles de disper- sion. Mais ces détails ne peuvent être appréciés qu'en amenant les piles dans divers azimuths autour du faisceau transmis; et pour cela un ap- pareil divisé est indispensable. » A la prière de M. Libri , dont la santé n'est point encore entièrement ré- tablie, M. ampère est chargé de remplacer cet académicien dans la com- mission qui, à la séance précédente, a été chargée d'examiner le mémoire de M. Liouville sur l'intégration des équations à indices fractionnaires. Il s'élève une discussion à laquelle plusieurs membres prennent part , sur un Avertissement à mettre en tête de chaque Compte rendu, et qui au- rait pour objet de faire connaître que l'Académie ne répond , en aucune façon , des opinions ou des faits contenus dans les analyses de ses séances , publiées par ses Secrétaires; et que les Secrétaires eux-mêmes , simples rap- porteurs des travaux soumis à l'Académie, se bornent à reproduire exac- tement les opinions ou les faits contenus dans ces travaux, sans en répon- dre. Cette discussion sera reprise dans une séance prochaine. - La séance est levée à 5 heures. F. - ■■•■S'A -.-■»-- .«,*, ( aoo ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. * - - Comptes rendus hebdomadaires des Séances de V Académie des Sciences; année i836, n° 7, in-4*. Comptes rendus hebdomadaires des Séances de l'Académie des Sciences. — Tables alphabétiques ; août— - décembre i835; in-4*. Second volume qfthe principal Documents relating to the survey ofthe Coast ofthe united states,from october i834, to november i835; publié par M. F.-R. Hassler; New-Yorck, i835, in-8°. Description de Moscou ; par M. Lecointe de Laveau; 2 vol. in-8°, Moscou, i835. Voyagedans l'Amérique méridionale ; par M. A. d'Orbigny; 10e livraison, in-4°. Physiographie. Description générale de la Nature } pour servir d'introduc- tion aux sciences géographiques ; par M. E. Cortambertj Paris, i836, in-8". (M. Mathieu est prié d'en rendre un compte verbal.) Sur les Épidémies qui ont ravagé l'Auvergne , depuis le commencement de l'ère chrétienne jusqu'à nos jours ; parMAe docteur Peghoux; Clermont- Ferrand, i836, in-8°. Annales des Sciences naturelles ; par MM. Audouin, Milne Edwards, Brongniart et Guilleminj tome 4, novembre i835, in-8°. Mémorial encyclopédique et progressif des Connaissances humaines; 6e année, n° 61 , in-8°. Traité de Médecine pratique; par MM. Piorry, Lhéritier, Fossone, Rameaux et Thibert ; in-8*. Journal de Pharmacie et des Sciences accessoires ; n" 2, 22 année, in-8". Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale; par M. Miquel ; 5e année, tome 10, 3" livraison, in-8°. Journal hebdomadaire des Progrès des Sciences médicales; n° 8, i836, in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 4, n° 8, i836, in-4°, Gazette des Hôpitaux; n° 21 — 22, tome 10, in-4°. Echo du monde savant; 1" et 2e division, n°7. I COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 29 FÉVRIER 1856. PRÉSIDENCE DE M. Ch. DUPIN. CORRESPONDANCE. M. le maire de Rouen voulant éclairer le conseil municipal de cette ville sur le mérite de deux plans qui lui ont été présentés pour un jardin botanique, demande à l'Académie des Sciences de lui transmettre son avis. Les membres de la section de Botanique feront un rapport à ce sujet. A l'occasion du rapport de M. deFreycinet concernant le sextant double de M. Rowland, M. Artur rappelle que dès l'année 1823 il fit ajouter au cercle répétiteur à réflexion une pièce quille rend propre à la mesure de toutes sortes d'angles, et que la description de cette pièce fut con- signée, en 1824, dans l'ouvrage qu'il publia sur le cercle de Borda. M. IVicod adresse, pour la commission Montyon, de nouvelles observa- dons, sur les fongus de la vessie. En réponse à la réclamation de M. Chevremont, M. Le Play transmet une lettre dont nous extrayons le passage suivant : « Il résulte des termes mêmes de la lettre adressée à l'Académie, que l'auteur ignore encore complètement les principaux résultats de mes re- cherches, et que, par conséquent, la théorie qu'il a pu imaginer sur le C. R. i836, 1" Semestre. 29 ( 202 ) haut-fourneau, doit différer de la mienne dans les points les plus essen- tiels. La réclamation de M. Chevremont est donc la suite d'une méprise que l'Académie pourra constater d'autant plus aisément que deux per- sonnes, citées par cet ingénieur en témoignage des découvertes qui lui se- raient propres, font partie de la commission à laquelle a été renvoyé l'exa- men de mon mémoire. » M. Bukatj présente quelques remarques relatives à un mémoire de M. Ostrogradsky, dans lequel ce géomètre cherche si l'on peut toujours se dispenser, dans le calcul des différences partielles à deux variables , de considérer les variables indépendantes comme fonctions d'autres variables accessoires. astronomie. — Sur un manuscrit arabe dans lequel se trouve signalée V inégalité du mouvement de la Lune connue des astronomes sous le nom de variation; par M. Am. Sédillot. Les plus anciens astronomes faisaient mouvoir la Lune uniformément le long d'une circonférence de cercle dont la Terre occupait le centre. Hip- parque découvrit le premier que la vitesse apparente de notre satellite n'est pas uniforme. Pour expliquer cette inégalité sans renoncer à V unifor- mité réelle de mouvement et à une orbite circulaire, qui, l'une et l'autre, dans la célèbre école d'Alexandrie, paraissaient de l'essence des révolu- tions célestes, Hipparque plaça la Terre à quelque distance du centre du cercle que la Lune était censée parcourir. A l'aide de cette excentricité , il rendit compte, assez exactement, de certaines variations considérables de vitesse qui dépendent, comme nous le savons aujourd'hui, de Yellip- ticité de l'orbite lunaire. Quand les instruments astronomiques se perfectionnèrent, on recon- nut que les inégalités dépendantes de l'excentricité, ne représentaient pas exactement toutes les observations de la Lune. L'erreur allait , dans quel- ques positions, à près de trois diamètres de l'astre. Cette nouvelle pertur- bation, Ptolémée en trouva la loi mathématique; il montra que sa valeur varie proportionnellement au sinus du double de la distance de la Lune au Soleil, diminuée de la distance de la Lune à son périgée; on l'appelle évection : c'est le plus beau titre scientifique de l'auteur de X Almageste. Le troisième pas, dans l'observation des mouvements lunaires, fut la découverte d'une perturbation qui disparaît dans les conjonctions, dans les oppositions, dans les quadratures, et qui atteint son maximum dans les octants, c'est-à-dire quand la distance angulaire de la Lune au So- ( ™3) leil est de 45° et de i35°. Cette inégalité est désignée sous le nom de variation. Jusqu'ici la variation avait été considérée comme une découverte de Tycho-Bralié. Le but de M. Sédillot est de prouver que cette perturbation du mouvement lunaire était connue des Arabes; qu'elle se trouve dans un ouvrage ùH Aboul- Wefà , contemporain A' Ebn- Jouais ; que cet astronome en constata l'existence, à Bagdad , vers l'année 975. M. Sédillot appuie toutes ces assertions de la traduction qu'il a faite d'un passage du manus- crit arabe, n° 1 1 38 de la Bibliothèque du Roi. Si l'on veut bien comprendre Aboul-TVefà , il faut se rappeler qu'en vrais disciples de l'école d'Alexan- drie, les astronomes arabes admettaient exclusivement des mouvements circulaires et uniformes, en sorte que pour rendre raison des inégalités ob- servées dans les vitesses apparentes des astres, ils avaient recours , comme les astronomes grecs, à des excentriques et à des épicycles. Voici la traduc- tion donnée par M. Sédillot : Section X. De la troisième anomalie (ou inégalité) de la Lune, appelée muhazat (prosneuse). » Item, après avoir déterminé les deux anomalies dont nous venons de » donner la description, et que nous avons expliquées , l'une par le moyen » d'un épicycle, savoir, la première anomalie, que nous avons vue cons- » tamment lors des conjonctions et des oppositions, et dont nous avons » reconnu la grandeur par des observations consécutives; ayant trouvé que » dans ces mêmes temps elle ne s'élève pas au-delà de 5 degrés environ, » mais qu'elle y peut être moindre, et même quelquefois tout-à-fait nulle, » tandis qu'en d'autres temps, c'est-à-dire hors des conjonctions et op- » positions (l'auteur arrive ainsi à la seconde inégalité), nous avons vu » qu'elle peut être plus grande, parvenant à son maximum, comme » nous l'avons reconnu , lorsque la Lune et le Soleil sont près de la » quadrature, et pouvant alors augmenter de a degrés deux tiers en- » viron , quoiqu'elle puisse être moindre et même nulle ; et nous avons » expliqué cette modification (de la première anomalie par la seconde) au » moyen d'un excentrique. » Or, après avoir déterminé ces deux anomalies et l'excentricité, savoir » la distance du centre de l'excentrique au centre du zodiaque , nous » avons trouvé encore une troisième anomalie, qui a lieu lorsque le » centre de l'épicycle est entre l'apogée et le périgée de l'excentrique, » et qui atteint à son maximum lorsque la Lune est en trine et en sex- 2CJ.. ( 2o4 ) » tile avec le Soleil environ , mais qui n'a pas lieu et que nous n'avons » reconnue ni dans les conjonctions et oppositions ni clans les qua- » d ratures. » Ainsi , après que nous avons eu déterminé le mouvement de la Lune » en longitude et son mouvement en anomalie, nous avons considéré le » temps où , par rapport à l'épicycle , il n'y a pas d'anomalie , c'est-à-dire » le temps où la Lune est à l'une ou l'autre distance, apogée et périgée, » de l'épicycle; car lorsque la Lune est dans l'un ou l'autre de ces deux » points, elle n'éprouve aucune des deux ( premières) anomalies, et son » mouvement devrait être égal au mouvement moyen , savoir à celui qui » a lieu autour du centre du monde. » Mais lorsque dans cette circonstance la distance entre la Lune et le » Soleil est telle que nous l'avons dit, nous lui avons trouvé (à la Lune) » une troisième anomalie d'environ une demie et un quart de degré » (quarante-cinq minutes) à peu près. Pour cela nous avons observé la » Lune dans les temps indiqués, et nous avons eu son lieu vrai dans un » des degrés du zodiaque (sphère des signes). Nous avons en même temps » cherché son lieu par le calcul, que nous avons corrigé par les deux ano- » malies ci-dessus décrites, et nous l'avons trouvé plus grand ou plus petit » que celui-là d'environ une demie et un quart de degré; et nous avons » trouvé que cette anomalie est au-dessous de cette quantité, lorsque la » distance de la Lune au Soleil est plus petite ou plus grande que le sextile » ou le trine. D'après cela nous avons reconnu qu'elle existe indépen- » damment des deux autres que nous avons précédemment décrites; or » cela ne peut avoir lieu que par l'effet d'une déclinaison (changement de » position ou de direction) du diamètre de l'épicycle à l'égard du point » autour duquel se fait le mouvement égal ou moyen , savoir le centre du » zodiaque. » Le diamètre de l'épicycle ne peut décliner (changer de position à l'é- » gard) du point autour duquel a lieu le mouvement moyen, sans qu'il » arrive à la Lune une anomalie dans le zodiaque (sphère des signes), et » cela parce que l'apogée de l'épicycle varie et que la ligne menée du centre » du zodiaque au centre de l'épicycle ne passe plus par lelieu où elle passe » dans les temps où le centre de l'épicycle est vers l'une ou l'autre distance, » apogée ou périgée, de l'excentrique, et qu'ainsi il y a variation dansladis- » lance de la Luneà l'apogée de l'épicycle (projeté sur la sphère des signes). » Quant au mouvement de la Lune sur son épicycle, nous avons établi » qu'il commence à l'apogée lorsque le centre de l'épicycle est vers l'une ( ao5 ) » ou l'autre distance , apogée ou périgée , de l'excentrique; et, après avoir » considéré attentivement ce que nous avons exposé et déduit pour ce » point , nous avons trouvé que sa distance au centre du monde, vers le » côté du périgée de l'excentrique , sur la ligne qui passe par les centres , m est égale à la distance qui est entre le centre du zodiaque et le centre » de l'excentrique. » Le passage qu'on vient de lire, en le supposant authentique, donne- rait à l'astronomie arabe un caractère particulier qu'on s'était accordé à lui dénier. Jusqu'ici, en effet, chacun disait avec l'auteur de l'Exposition du Système du Monde : « L'activité des astronomes arabes s'est bornée aux ob- » servations; elle ne s'est point étendue à la recherche de nouvelles inéga- » lités; sur ce point ils n'ont rien ajouté aux hypothèses de Ptolémée. » On voit que ce passage aurait besoin de rectification si Aboul-JVefà avait dé- couvert la variation avant Tycho-Brahé. Aussi, pour éclaircirce point cu- rieux de l'histoire des sciences, l'Académie a-t-elle chargé une commis- sion, composée de MM. Biot, Arago, Damoiseau et Libri, d'approfondir quelques doutes qui se sont élevés, et surtout cette difficulté sérieuse, pré- sentée par un des quatre commissaires (M. Libri) : Si Aboul-fVefà a re- connu la troisième inégalité du mouvement de la Lune, comment se fait-il qu'aucun des auteurs arabes qui lui ont succédé n'en ait parlé? Ne serait-il pas possible que le passage, découvert et traduit par M. Sédillot, fût une interpolation dans une copie de l'ouvrage de l'astronome de Bagdad, posté- rieure à l'époque de Tycho ? physique. — Sur les propriétés des courants électriques propagés à travers un liquide ; par M. Ch. Mattf.ucci. On sait principalement, par les recherches de MM. Marianini et Bigepn, quelle influence exerce, sur la production d'un courant électrique, l'é- tendue relative des surfaces métalliques plongées dans un liquide et for- mant elles-mêmes le couple électro-moteur. On sait qu'à mesure que la distance des plaques dans le liquide est plus grande, il faut, pour obtenir le maximum d'effet , augmenter la surface de laquelle part le courant, re- lativement à la surface qui le reçoit, et cela d'autant plus que le liquide est moins bon conducteur. Ainsi, dans un couple cuivre et zinc, l'élément cuivre doit, en général, avoir plus d'étendue. A ce fait, M. Matteucci a déjà, dans un autre mémoire, ajouté cet autre fait: que l'étendue des surfaces plongées conserve les mêmes rapports, lorsque ces surfaces sont de même nature, toutes les deux cuivre, par exemple, et destinées seu- ( 206 ) lement à conduire un courant qu'elles ne contribuent pas à développer. M. Matteucci rapporte de nouvelles expériences à l'appui de ce qu'il avait avancé. Après avoir ainsi étudié les circonstances qui influent sur l'intensité du courant à son entrée dans le liquide comme au point où il en sort , M. Mat- teucci cherche à l'analyser dans son trajet intermédiaire. Ici se présentait l'influence des écrans métalliques interposés dans ce trajet, influence si- gnalée en premier lieu par M. de la Rive. Le physicien de Genève avait montré que l'action des écrans, en quelque sorte absorbante, est en gé- néral d'autant plus sensible , relativement à l'intensité du courant primitif, que ce courant est plus faible , le trajet dans le liquide plus long , et le liquide lui-même moins conducteur. En se plaçant dans des circonstances favorables, en faisant traverser au courant un canal de i mètre de lon- gueur rempli d'eau de puits, M. Matteucci étudie l'actidn absorbante d'une seule lame de platine interposée en différents points de ce trajet; il fait voir que cette action est plus faible lorsque l'écran est dans le voisinage de la surface par laquelle le courant pénètre dans le liquide, plus grande lorsque l'écran est auprès de la plaque par laquelle le courant va sortir. De l'action des écrans isolés dans le liquide, M. Matteucci passe à la recherche de la portion du courant que l'on peut soutirer , pour ainsi dire, en plongeant dans son trajet à travers le liquide les deux extrémités d'un conducteur métallique formant un multiplicateur. Les résultats généraux , quant à la distance mutuelle des extrémités ainsi plongées , sont con- - formes à ce que M. de la Rive a fait connaître depuis long- temps. Ainsi les pointes plongeantes restant à la distance constante deom,o5, ce que l'on obtient en leur faisant traverser un morceau de bois ou de liège, on trouve que la portion de courant soutirée, proportionnelle à l'intensité du courant principal dans le voisinage de ces pointes , est à son minimum au milieu du trajet entier; qu'elle est la plus intense près du pôle positif, un peu plus faible près du pôle négatif. M. Matteucci ajoute que si l'on transporte le système des pointes du fil galvanométrique dans la partie du liquide située en dehors des pôles par où le courant principal entre et sort, on recueille au-delà du pôle positif des portions très intenses de courant, tandis que l'on en trouve à peine des traces au-delà du pôle négatif. De là résulte naturellement l'hypothèse que le courant principal se ré- pand dans le liquide en rayonnant à partir du pôle positif et dans tous les sens autour de ce pôle, puis en convergeant vers le pôle négatif, mais sans le dépasser. ( 207 ; Dans le trajet intermédiaire entre les deux pôles , M. Matteucci étudie encore la distribution du courant, en remplaçant une des pointes prolon- geantes du fil galvanométrique , par une petite lame. Il fait voir que le cou- rant soutiré est plus intense lorsque la lame est voisine du pôle négatif et la pointe voisine du pôle opposé; plus faible pour une disposition contraire. Enfin, deux lames remplaçant les deux pointes du fil donnent lieu à des résultats analogues, conformes à l'hypothèse précédemment énoncée. - physique. — Note sur un courant électrique développé par des lames métalliques homogènes ; par M. Matteucci. On sait que la moindre différence entre l'état de la surface de deux lames de métaux d'ailleurs homogènes, suffit pour les rendre capables, lorsqu'elles plongent dans un liquide, de produire un courant. La manière dont l'électricité passe d'un liquide dans un métal ou dans une membrane, permet à M. Matteucci d'obtenir encore un cou- rant avec des plaques d'un seul métal, qui n'offrent pas même les dif- férences dont on vient de parler, et qui plongent dans un seul liquide : il suffit de partager le liquide en deux portions renfermées dans des cavités séparées ; chaque portion du liquide reçoit une des plaques , et les deux portions communiquent entre elles par une troisième lame métallique ayant à ses deux extre'mités des surfaces inégalement éten- dues Cette inégalité suffit pour déterminer le sens du courant qui tend à se produire de part et d'autre , une des extrémités de la lame inter- médiaire lui offrant plus de facilité pour pénétrer dans le liquide, l'autre pour en sortir. optique mathématique. — Lettre de M. Cauchy à M. Ampère sur la théorie de la lumière. « Dans ma lettre de vendredi , je vous ai fait connaître les divers ré- sultats auxquels j'ai été conduit par mes dernières recherches sur la théorie de la lumière. ( Voir le précédent Compte rendu.) J'aurai bientôt l'honneur de vous adresser un extrait de ces recherches. Mais, en atten- dant, je désire joindre encore à l'exposition que j'en ai faite quelques observations nouvelles que je vous prie de vouloir bien communiquer à l'Académie dans sa plus prochaine séance. » Lorsque la propagation de la lumière est la même en tous sens , l'é- quation du troisième degré qui établit une relation entre le quarré de la ( 208 ) quantité s réciproquement proportionnelle aux durées des oscillations moléculaires, et la quantité^ réciproquement proportionnelle aux lon- gueurs d'ondulations, étant résolue par rapport à s1, fournit deux racines égales et une racine simple. Or je trouve qu'au lieu de développer ces racines en séries, il est plus commode de les présenter sous forme finie. Dans ce cas, en nommant r la distance de deux molécules ,/ (r) l'action de l'une sur l'autre, et changeant les sommes triples en intégrales, je trouve que la racine double peut être représentée par la somme de deux termes, l'un constant, l'autre proportionnel à k%. Le terme constant a pour facteur la valeur extrême du produit r*f (r) correspondante à une valeur infinie de r. Le second terme a pour facteur la valeur du produit r*f(r) correspondante^ r = o. Il en résulte que la racine double, ou la première valeur de s*, cessera de s'évanouir dans deux hypothèses , savoir, i°. si i*f{f) se réduit à une constante finie pour /■= o, i". si le produit rf (r) se réduit à une constante finie pour r = oo . La première condition sera remplie si l'on" a 7« = ^-% ou même, en supposant la réduite = séro , /« = ?• La seconde condition sera remplie si l'on a /(') = £• » La première hypothèse me semble représenter les mouvements de l'é- ther dans le vide. La seconde représenterait-elle les mouvements molé- culaires des corps pondérables ? C'est ce que j'examinerai plus tard. Dans l'une et l'autre hypothèse , les termes conservés par M. Navier dans les équations du mouvement des corps subsistent, comme je le disais dans ma dernière lettre. Mais il est juste d'observer que les rapports entre les coefficients semblent différents de ceux qui paraissent convenir aux corps élastiques. Il y a plus, dans la première hypothèse , il faut avoir soin de prendre pour origine d'une certaine intégrale relative à r, non pas précisé- ment une valeur nulle de r, mais la distance des molécules les plus voisines. Autrement cette intégrale, qui d'ailleurs ne se trouve que dans la se- conde valeur de s%, semblerait infinie. Quant à cette seconde valeur de s', ( *>9 )* il serait intéressant d'examiner si elle ne pourrait pas représenter le mou- vement de la chaleur. Je désirerais pour cette raison que vous eussiez la complaisance de me transmettre quelques détails sur celle de vos séances où il a été question de la polarisation de la chaleur. » astronomie. — Médaille fondée par le Roi de Danemarc , enfaveur de celui qui découvre le premier une comète télescopique. La fondation de cette médaille remonte à quatre ans, mais les conditions du concours viennent d'être changées. Voici le nouveau programme, tel qu'il a été adressé à l'Académie par M. Schumacher. « S. M. le Roi de Danemarc a daigné fonder une médaille d'or, de la va- leur de 20 ducats de Hollande, pour être donnée à celui qui découvre le premier une comète télescopique , et qui remplit les conditions sui- vantes; elles diffèrent dans quelques points des conditions publiéesen i83a. » i\ La médaille sera donnée à celui qui découvre le premier une co- mète dont la révolution ne soit pas connue, et qu'on ne puisse pas voir, au temps de la découverte, à l'œil nu, mais seulement par les télescopes. » 20. Si celui qui découvre la comète réside en Europe (excepté seulement la Grande-Bretagne), il est obligé de notifier sans délai sa découverte à M. Schumacher à Altona; s'il réside dans la Grande-Bretagne, ou dans un lieu hors d'Europe , à M. Francis Baily (Tavistock place à Londres). »3°. Cette notification doit être faite parla première poste qui part du lieu de la découverte , après qu'elle a eu lieu; s'il n'y a pas de poste, par la première occasion régulière qui se présente, sans attendre, ni dans l'un ni dans l'autre cas, d'autres observations. Cette condition est de rigueur : si l'on néglige de la remplir, et si la comète n'a été vue que d'une seule personne , la médaille ne sera pas décernée ; si plusieurs ont vu la comète , la médaille sera adjugée à celle qui la première aura rempli la condition présente. » 4°- Cette notification doit contenir le temps de la découverte (pour pouvoir décider sur la priorité) aussi exactement que les moyens de l'observateur en permettront la détermination , la position de la comète et la direction de son mouvement, si toutefois les observations d'une seule nuit permettent de déterminer, d'une manière approximative, ces divers points. » 5°. Si les observations de la première nuit ne permettent pas de déter- miner la position, la direction du mouvement de la comète d'une ma- nière suffisante, l'auteur de la découverte sera tenu, sitôt qu'il aura obtenu C. R. i836. 1er Semestre. 3o ( 2IO ) une seconde observation , d' envoyer , ainsi qu'il est exigé pour la première , une seconde observation à laquelle il joindra la longitude du lieu de l'ob- servation quand la découverte n'aura pas été faite dans un observatoire d'une longitude connue. Mais l'espoir d'obtenir une seconde observation ne sera jamais admis comme excuse pour avoir négligé d'envoyer immé- diatement une notice sur la première. » 6°. La médaille sera adjugée douze mois après la découverte de la co- mète. Ce temps écoulé , on ne recevra plus de réclamations. » MM. Bailj et Schumacher décideront si une découverte peut être re- gardée comme constatée, ou non. Dans le cas où ils ne seraient pas d'ac- cord , M. Olbers décidera entre eux. » physique du globe et météorologie. — Voyage en Orient par M. le maréchal duc de Raguse, membre libre de V Académie des Sciences. Nous allons extraire de cette relation de voyage la plupart des résul- tats numériques qu'elle renferme. Températures de sources. Le bain thermal de Kukurli, à Broussa en Bithynie. . -f- 84° centigrades (i). Le grand bain de Yeni Kaplidja id. + 64°. M. le maréchal Marinant dit qu'à Broussa il a vu? un homme rester long-temps dans un bain d'eau dont la température était +78° cen- tigrades (a). (1) En i8a5, M. Jouannin avait trouvé pour la température de la source de Ku- kurli, au point où elle sort de terre, + 870, 5 centigrades. Le Yeni Kaplidja, h sa sortie du sol, lui avait donné précisément le même degré. La source thermale la plus chaude d'Europe , celle de Chaudes- Aiguës, ne marque que 8o°. (2) En 1774» Fordyce , Banks , Solander , Blagden , Dundas , Home, Nooth , lord Seaforh et le capitaine Phipps entrèrent tout nus dans une chambre où la tempé- rature atmosphérique était de -f- 1 280 centigrades , et y restèrent pendant huit mi- nutes. La plus abondante transpiration garantissait les chairs des effets qu'une aussi haute température de l'air aurait certainement produits sans cela. Cette expérience ne doit pas être confondue avec celles où le corps humain est plongé dans l'eau. Newton donna -f- fa? centigrades comme la plus forte chaleur d'un bain d'eau où l'on puisse tenir la main en la remuant. Il s'assura que, si la main ne remue pas, on peut aller 8" plushautou à-f-5o° centigrades. Les savants anglais dont (*,. ) La grande source qui sort du pied de l'Olympe et abreuve une grande partie de Broussa est à _f_ 130,5 centig . Les sources du Scamandre sont à -f- in", 3 La Fontaine du Pacha , à Smyrne , à -J- ao°,o Les eaux thermales de Siggia , à deux lieues de Smyrne , à. . + 56° ,o La source du lac de Tantale, à » + 1 4* 5 Les sources de la plaine de Beyrout, à -f- 210 o Une source à Balbec, à -j- 1 5° , o La Fontaine d'Elisée, à Je'richo , à -f- 20° , o Température à l'ombre et au soleil. Nous rapporterons les observations thermométriques faites à l'ombre et au soleil , lorsque nous aurons eu le temps de les réunir en tableaux et j'ai donné les noms à la première ligne de cette note , trouvèrent, par une moyenne , qu'on peut endurer avec la main , une température de + 47° centigrades dans le mercure, de + 5o°,5 dans l'eau, de -f- 54e dans l'huile, de -f- 54°, 5 , dans l'alcool. Le médecin Carrère rapporte qu'un homme robuste ne put pas rester plus de trois minutes dans un bain d'eau thermale du Roussillon dont la température était. . . . + 5o° centigrades. Lemonnier se baignait habituellement à Barèges à la température de + 38° centi- grades. Il restait chaque fois dans le bain pendant une demi-heure sans inconvénient ; mais dans une expérience où le thermomètre marquait -f- ^5°, après six minutes d'immersion , la sueur ruisselait de tous les points du visage de ce médecin ; touC son corps était rouge et gonflé ; à la huitième minute il éprouva des étourdisseunents qui l'obligèrent à se retirer. Le docteur Berger fixe à -f- 4^° centigrades, la chaleur d'un bain d'eau pure qu'on ne peut endurer sans en être incommodé , sans que le pouls ne s'accélère d'une manière inquiétante. Il y a, toutefois, bien loin de ces nombres aux + 78° que marquait le thermo- mètre dans le bain où le duc de Raguse a vu un turc se tenir plongé pendant long- temps. Ce résultat ayant fait naître des doutes , voici la réponse du maréchal : « C'est « de mes yeux que j'ai vu l'homme se baigner. Le docteur Jeng (autrichien) l'a >• vu comme moi, et ce médecin me fit remarquer dans le moment même combien » le fait était extraordinaire. Ainsi je donne mon observation pour parfaitement » certaine. » 3o„ ( 212 ) de les comparer à celles qui ont été recueillies dans d'autres régions du globe. . . . Électricité atmosphérique. J'aperçois dans le mémoire trois observations ft électricité atmosphérique négative faites à Constantinople par un temps serein; trois observations du même genre d'Alexandrie, et trois observations toutes pareilles faites près du Caire. Nous ne pensons pas qu'en France, qu'en Angleterre, qu'en Allemagne, aucun observateur ait jamais trouvé l'électricité de l'atmosphère négative par un ciel serein. Les résultats de M. le maréchal Marmont doivent donc exciter l'attention des physiciens. Voici, dans les propres termes du mémoire, le procédé qui était suivi dans les expériences. « Pour déterminer la nature de l'électricité > on se servait d'une petite colonne en verre contenant une pile sèche de 4°° disques. Une tige isolée par dé la cire d'Espagne sort de ce bocal. J'adaptais à la partie saillante extérieure de cette tige un fil métallique enveloppé de soie. Ce fil avait une longueur de 10 à 1 8 pieds environ ; il était soutenu par une verge de bois composée de quatre parties d'une canne creuse, qui se plaçaient bout à bout et qui acquéraient ainsi la longueur nécessaire. Un morceau d'amadou allumé était placé au bout de la canne, à l'extrémité du fil métallique, pour établir le courant et le favoriser, et un mouvement de haut en bas et de bas en haut était imprimé lentement à la canne et au fil jusqu'à ce qu'un effet fût produit sur la feuille d'or suspendue dans la co- lonne de verre ou que son immobilité constante eût prouvé qu'il n'y avait pas d'électricité appréciable dans l'atmosphère. » C'était toujours en plein air que nous opérions, et ordinairement, en Egypte , sur le pont d'un bateau sur lequel nous naviguions et que nous habitions. » Mesures de hauteur. Ville de Broussa 160 mètres au-dessus de la mer. Mont Olympe de Biihynie 2247 Mont Sanin du Liban 2025 La montagne de V Ascension qui domine le Jar- din- des-Oliviers (Jérusalem) 747 (0 (1) Ces hauteurs ont été déduites du degré de l'ébullition de l'eau déterminé au som- met de chaque montagne. Il n'est pas question dans le mémoire d'observations corres- pondantes faites au bord de la mer. Il semble donc que, dans le calcul, on ait dû prendre (ai3) Climat de la Palestine. M. Arago a publié dans Y Annuaire As i834 un mémoire destiné à établir que, depuis le temps de Moïse, la température de la Palestine n'a pas changé sensiblement. M. le duc de Raguse nie l'exactitude des laits sur lesquels la démonstration se fonde. « Il n'y a plus de palmiers , dit -il, dans » la partie de la Palestine que l'article indique. » Plus bas, cependant, je trouve « qu'à Jéricho il y en a quelques-uns d'épars ». A Jérusalem M. le maréchal en a vu trois «-à peu près stériles ». A Rama, cité dans l'article en question, « il en existe quelques-uns qui donnent des fruits »; mais là où il en existe quelques-uns il pourrait y en avoir beaucoup. Un seul palmier donnant des fruits mûrs , serait suffisant dans la discussion d'une question de température. La limite assignée, dans Y article de l'Annuaire, à la culture de la vigne est également contestée. Nous transcrirons ici textuellement cette partie du mémoire, afin que les botanistes puissent décider, eux-mêmes, si les faits rapportés par le duc de Raguse sont de nature à modifier leurs an- ciennes opinions. « L'article fixe entre les ai" et 220 centigrades, le maximum de tempé- rature que la vigne comporte pour être productive , et pour justifier cette assertion il dit qu'au Caire , où la température moyenne est de 220, on ne cultive pas la vigne en grand , et qu'il n'y a que des ceps isolés. Le fait est vrai pour le passé, mais cela tient à tout autre cause. On a fait, depuis peu, des plantations de vignes très considérables, qui pro- mettent de donner de très bons résultats ; mais un fait décisif c'est que de tout temps il y a eu et qu'il y a encore des vignes dans le Fayoum , qui est une des provinces les plus chaudes de l'Egypte à cause des collines de sable qui l'environnent de toute part. Ces vignes sont situées aux vil- lages de Fidemia , d'Adjamira et de Tumban ; elles sont cultivées par des Cophtes, et donnent des vins agréables. Celui que j'ai bu présente un phé- nomène singulier dans un climat semblable : il n'est point capiteux , et se trouve potable dès la seconde année. Pockoke, qui voyageait en 1737, parle de la culture de la vigne faite par les Cophtes dans le Fayoum ; pour la station inférieure , non le résuttat d'une expe'rience directe , mais un état moyen. S'il en est ainsi , les déterminations données dans le texte pourraient être affectées d'er- reurs assez fortes. (2,4) bien plus, dans la partie supérieure de la Haute-Egypte, à Esné, à 12 lieues au sud de Thèbes, il y a une vigne de l'étendue de plusieurs feddams. Elle avait sans doute pour objet primitif de donner seulement des raisins à manger, mais Jussuff Riacheff, ancien soldat de l'armée d'Egypte, prisonnier des Mameloucks à 'l'époque de l'évacuation, resté en Orient , m'a dit avoir amodié cette vigne , avoir fait de très bon vin avec le raisin qu'elle produit, et en avoir obtenu une quantité égale à celle qu'on retire en Europe. On peut donc conclure de ces faits que si en Egypte , jusqu'à il y a peu d'années , la vigne n'a pas été cultivée en grand , c'est que les habitants ne boivent point de vin , et qu'il n'y a aucune in- duction à en tirer que la vigne ait un maximum de température au- dessus duquel elle ne peut fournir au moyen de faire *du vin. » Changement de climat en Egypte. Nous donnons textuellement l'article du mémoire relatif au changement de climat de la Basse-Egypte. « Tout le monde sait qu'il ne pleuvait jamais au Caire autrefois (i); très (i) Cette opinion, quoiqu'elle ait été fort répandue parmi les membres de l'expédition d'Egypte, est contraire aux faits. Ainsi je trouve dans Niebuhr, qu'en 1761, il y eut au Caire Une pluie très forte dans la nuit du i3 au 14 novembre; Qu'en Décembre 1761 , Il y eut une petite pluie à midi le 7 Une petite pluie le 21 Une pluie de 2* le matin ; une pluie de 6* consécutives le soir, le 22 Une très forte pluie le 27 Une pluie abondante dans la soirée le 28 Une pluie extrêmement forte, de 10' de durée le 3i Qu'en janvier 1762, Il plut depuis le grand matin jusqu'à 10* le 1er Qu'il y eut une grosse pluie le » une petite pluie le 8 Et qu'en février, Il plut le 1" 11 plut Ie 6 Les observations de M. Coutelle me donnent également pour le Caire, 2 jours de pluie en janvier, 4 jours en avril, 1 jour en mai, Il y a sans doute loin de ces résultats à ceux que M. le duc de Raguse rapporte d'après ( M ) rarement, et pendant des espaces très courts, à Alexandrie: tous les in- dividus encore vivants aujourd'hui , qui appartenaient à l'armée d'Orient, peuvent l'affirmer, et moi-même, qui suis du nombre, je déclare qu'ayant commandé depuis le mois de novembre 1 798 jusqu'à la fin d'août 1 799, dans cette ville, je n'ai vu pleuvoir qu'une seule fois pendant une demi-heure. » A présent, il pleut chaque année pendant trente à quarante jours, et quelquefois, en hiver, la plujp ne cesse pas pendant cinq et six jours, dès la mi-octobre. J'ai été témoin, l'année dernière, d'une pluie qui a duré trois heures. Au Caire, au lieu de quelques gouttes de pluie, qui étaient une chose très rare, il y a annuellement des pluies de quinze à vingt jours en hiver. On suppose que cette modification dans le climat est le résultat des plantations immenses qui ont été faites par ordre du pacha ; on porte à vingt millions de pieds d'arbres celles qui ont été exé- cutées au-dessous du Caire. » Ce qui autoriserait à croire à cette cause, c'est l'effet inverse obtenu d'une manière incontestable , quoique déjà fort anciennement, dans la Haute-Egypte, par la destruction des arbres. » On sait que dans cette partie de l'Egypte il ne pleut jamais : eh bien , il en était autrement autrefois. J'ai vu à Thèbes un vieillard nommé Mansour, père du Cheick-el-Belet de Gourna ; c'est un homme qui,, malgré son grand âge (il a 122 ans), jouit de toutes ses facultés intellectuelles; sa mémoire est excellente, et son esprit est présent et plein de vivacité. Il m'a dit que dans sa jeunesse, sous le règne du sultan Mustapha,. il y a 80 ans, il pleuvait assez souvent dans la Haute-Egypte, et qu'alors les montagnes libiques et arabiques qui forment la vallée du Nil, avaient de l'herbe et des arbres, qui ombrageaient ces pâturages; que les. Arabes y amenaient leurs troupeaux; mais que les arbres avaient été détruits, que les pluies avaient cessé, que les pâturages s'étaient desséchés. Ces arbres étaient de deux espèces; mais quoique je les aie cherchés d'après son indication, je n'ai pu les retrouver aujourd'hui en Egypte. Dn des deux avait des feuilles qui ressemblaient à celles des citronniers, et donnait des pommes douces; l'autre avait des feuilles superposées. des on dit j mais de même que, jadis, on se trompait beaucoup en affirmant qu'au Caire il ne pleuvait jamais, ne serait-il pas possible qu'aujourd'hui on exagérât en sens in- verse. Espérons que la publication prochaine de quelque registre météorologique conservé dans une des chancelleries des consulats d'Alexandrie ou du Caire, fera dis- paraître ces incertitudes. (ai6) » A René , plusieurs Turcs âgés, et entre autres Saïd Hussein, qui remplit les fonctions d'agent consulaire d'Angleterre, m'ont dit tenir les mêmes faits de leurs pères. Enfin je citerai encore Pockoke, qui raconte que se trouvant dans la Haute-Egypte , il fut forcé de suspendre momentanément son voyage à cause des pluies qu'il éprouva. Il me paraît donc incontes- table qu'il pleuvait autrefois dans la Haute-Egypte. Ces pluies favorisaient la végétation sur les montagnes, et celle-ci servait à contenir les sables du désert, mettait obstacle à leur invasion, qui, si elle avait été tou- jours, et de temps immémorial ce qu'elle est aujourd'hui, aurait infailli- blement rétréci encore la très étroite vallée du Nil et élevé son sol de manière à la mettre au-dessus de toutes les inondations du fleuve. » Le désert que j'ai traversé pour me rendre sur la mer Rouge, renferme quelques places rares où une végétation misérable se fait remarquer. On y trouve de loin en loin quelques arbres à épine dont le bois est de bonne qualité , et dont les jeunes branches et les feuilles sont mangées avec avidité par les chameaux; cet arbre est de la famille des acacias. Dans les années pluvieuses il y a des bassins et des vallées qui peuvent être cultivées, et alors les Arabes-Bédouins viennent y camper, ensemencer et récolter; mais ces pluies arrivent d'une manière très irrégulière, elles deviennent tou- jours plus rares, les pâturages par conséquent toujours plus arides, et ce- pendant ces pâturages passaient pour excellents il y a quatre-vingts ans, époque à laquelle la tribu des Abadis , qui les occupe à présent , a quitté l'Yemen pour venir s'y établir, séduite par un état de choses qui n'existe plus aujourd'hui. Les arbres qui s'y trouvaient alors ont presque entièrement disparu. Quoique la tribu des Abadis, forte de 3ooo âmes environ et de ioooo chameaux, possède à elle seule, un pays d'environ 4ooo lieues carrées, elle ne pourrait pas subsister, si le pacha ne lui avait pas donné un supplément de pâturage dans la vallée du Nil, où elle demeure presque toujours. La conservation des arbres et des bois, et à leur défaut le soin des plantations, agissent donc sur le climat d'une manière plus prompte , plus directe et plus puissante qu'on ne le croit ordinairement , et sont une des bases de l'agriculture. » ■ ( 3»7 ) MEMOIRES PRESENTES. analyse mathématique. — Note sur le calcul des inégalités périodiques du mouvement des Planètes ; par Joseph Liouville. (Commissaires, MM. Poisson, Mathieu, Damoiseau.) «Lorsqu'une planète m' agit sur une autre planète m, elle produit dans le mouvement de cette dernière, des perturbations plus ou moins considé- rables qui font varier en fonction du temps les constantes arbitraires du mouvement elliptique. Quand on néglige le carré de la force perturbatrice , les inégalités que l'on doit calculer sont de deux espèces : les unes, pro- portionnelles au temps ou au carré du temps, sont dites inégalités sécu- laires ; les autres , dont la valeur dépend des sinus et cosinus de certains arcs , prennent le nom d'inégalités périodiques. Le calcul de ces diverses inégalités dépend du développement en série d'une fonction que Laplace désigne par R dans son ouvrage, et qu'il appelle fonction perturbatrice. Les coefficients des divers termes du développement dont il s'agit peuvent être calculés de plusieurs manières : on les exprime, par exemple, en quadratures définies doubles. Je me propose de montrer, dans la présente note, que l'on pourra quelquefois substituer à ces intégrales doubles des intégrales simples , ayant à très peu près l«s mêmes valeurs , ce qui abrégera beaucoup, ce me semble, le calcul des inégalités périodiques du mouve- ment des planètes. » physique mathématique. — Théorème sur les températures périodiques d'un corps non homogène, terminé par une surface déforme quelconque; par M. Duhamel. (Commissaires, MM. Biot, Poinsot, Libri.) - Le mémoire de M. Duhamel était accompagné de la lettre suivante : « J'ai l'honneur d'adresser à l'Académie la démonstration d'un nouveau théorème sur les températures périodiques d'un corps de forme quelcon- que, dont tous les coefficients spécifiques varient arbitrairement d'un point à un autre. Il consiste en ce que la température moyenne d'un point quel- conque de ce corps , relative à la durée entière d'une période , est précisé- ment égale à la température fixe que ce même point acquerrait, si la tem- C. R. i830, i" Semestre. 3* (ai8) pérature du milieu était fixe pour chaque point de la surface et égale à la moyenne des valeurs par lesquelles elle passe en ce point pendant la durée de la période. Ces températures sont indépendantes de la chaleur spécifique de la substance. » Dans le Compte rendu de la séance du i5 février dernier, on trouve l'énoncé d'un autre théorème donné par M. Saigey. « Ce théorème , dit » l'auteur, manquait à la théorie mathématique de la chaleur, malgré toutes » les recherches de Fourier et de ses successeurs. J'en possède une démons- » tration synthétique, etc. » » Une des conséquences immédiates de la note que j'ai l'honneur d'a- dresser à l'Académie , c'est que le théorème de M. Saigey n'est pas exact. » analyse mathématique. — Mémoire complémentaire de la théorie générale de l'élimination; par M. Voizot. (Commissaires, MM. Lacroix, Poisson, Libri.) physiologie végétale; — Études microscopiques sur le développement des racines de l'ognon commun; par M. P. Laurent. (Commissaires, MM. Mirbel, Ad. Brongniart, Richard.) RAPPORTS. botanique. — Rapport verbal sur trois opuscules cryptogamiques (imprimés) de M. le docteur Montagne; par M. Bory de Saint -Vincent. Le premier opuscule du docteur Montagne est relatif aux riches ré- coltes cryptogamiques que M. Gaudichaud avait faites dans son second voyage au Brésil, au Chili et au Pérou. Dans le deuxième , l'auteur examine les mousses et les hépatiques rap- portées des forêls vierges de la Guiane par M. Leprieur. Le troisième opuscule contient le prodrome de la flore cryptogamique de l'île de Juan Fernandes , d'après M. Bertero. Le rapport de M. Bory est très favorable. ( 219 ) géographie. — Rapport sur un mémoire de M. Vincent Geslin, concernant les globes et les cartes en relief. (Commissaires, MM. Girard , Navier, Beautemps-Beaupré , rapporteur.) M. Vincent Geslin avait proposé d'introduire dans l'enseignement, des globes et des cartes en relief. « Nous admettons, disent les commissaires , que c'est sur des globes qu'il faut appeler l'attention des jeunes gens qui commencent l'étude de la géographie ; mais nous ne pensons pas qu'il soit nécessaire que ces globes soient exécutés en relief et sur des échelles assez grandes pour pouvoir rendre sensibles, à l'œil et au tou- cher, les principales inégalités de la terre. » L'exécution d'un globe modèle en relief, d'un grand diamètre , en- traînerait nécessairement dans des dépenses considérables ; et, de quelque manière que l'on s'y prît pour en multiplier ensuite les exemplaires , on ne pourrait jamais arrivera les mettre, pour le prix, à la portée des ins- titutions particulières. » À l'égard des reliefs de portions peu étendues de la surface de la terre , nous accordons qu'il serait avantageux, sous quelques rapports, de les mettre sous les yeux d'élèves qui auraient préalablement acquis une connaissance générale de la terre , sur des globes et cartes or- dinaires : mais, pour que de tels reliefs pussent devenir vraiment utiles, il faudrait les exécuter sur des échelles beaucoup plus grandes que l'échelle du relief de la France qui a été adoptée par M. Geslin; or, dans ce cas, ces reliefs deviendraient de véritables objets de luxe, très dif- ficiles à manier, et peu d'institutions particulières pourraient les ac- quérir. » Vos commissaires ne peuvent partager l'opinion de M. Geslin , à l'égard des globes en relief qu'il propose de substituer aux globes or- dinaires pour l'enseignement de la géographie élémentaire; mais ils ont vu, avec plaisir, que ce professeur mettait déjà en usage une méthode simple et susceptible encore de perfectionnements pour donner à ses élèves une idée exacte des différentes parties de la terre. » Cette méthode , qui n'est pas nouvelle , consiste à faire tracer à la craie, par les élèves, sur un grand globe uni, peint en noir, ayant les - (i) Le Dépôt général de la Marine possède un globe en relief de 18 pouces de dia- mètre, qui a été exécuté, en 1777, par M. l'ingénieur-liydrographe Lartigue. 3r.. ( 220 ) méridiens, l'équateur et les cercles qui lui sont parallèles, les tropiques , les cercles polaires, etc. J gravés en creux, les diverses parties de la terre, après qu'ils en ont étudié les détails sur un globe modèle ou sur des cartes. » Le principal perfectionnement à apporter à ce mode d'enseignement, consisterait, selon nous, à mettre entre les mains de chaque élève, pour un prix très modique, un globe d'environ 9 pouces de diamètre, recou- vert d'un papier blanc, sur lequel aurait été imprimés en noir, l'équateur et les cercles qui lui sont parallèles, de cinq en cinq degrés; les mé- ridiens aussi de cinq en cinq degrés ; les deux tropiques et les deux cer- cles polaires , et à lui faire figurer sur ce globe toutes les parties de la surface de la terre , après qu'on serait parvenu à lui donner des notions précises sur les cercles de la sphère et sur les latitudes et longitudes des points terrestres. » Chaque élève dessinerait son globe , soit d'après un globe ordinaire, soit d'une manière plus facile encore, d'après des cartes particulières; il mettrait à l'encre les contours des continents, des îles, des lacs, des ri- vières, etc. ; figurerait les grandes chaînes de montagnes, placerait les principales villes et distinguerait, par des couleurs, la surface de l'Océan de la surface des terres; puis, enfin, il écrirait au crayon les noms des différentes régions dont il aurait la représentation sous les yeux, et il recommencerait ce dernier travail jusqu'à ce qu'il fût parvenu à le faire de mémoire, sans commettre une seule faute. s » Un tel travail ne pourrait manquer de donner aux élèves quîTau- raient exécuté, des notions exactes sur la forme, l'étendue et la situation des principales parties de la terre ; notions qu'ils ne peuvent acquérir par des tracés faits à la craie, et nécessairement à la hâte, sur un globe unique qui doit servir à exercer plusieurs élèves pendant la courte durée d'une leçon. » Votre commission n'a rien trouvé dans le mémoire de M. Geslin, qui fut neuf et pût mériter l'approbation de l'Académie ; mais comme ce professeur s'occupe avec zèle d'améliorer le mode actuel d'enseignement de la géographie élémentaire, elle a l'honneur de vous proposer de l'inviter à faire de nouveaux efforts pour arriver au but qu'il s'est proposé d'at- teindre dans l'intérêt de la jeunesse. » L'Académie adopte les conclusions du rapport. A l'occasion du sujet qui vient d'être débattu, M. Morel de Vindé fait remarquer que la petitesse des globes est l'obstacle qui jusqu'ici a rendu ( aaI ) leur usage peu utile dans renseignement. L'Académie, dit-il, apprendra donc avec plaisir, qu'une fabrique s'est élevée sous les auspices d'une so- ciété qui s'occupe de l'enseignement élémentaire , et qu'on peut s'y procurer des globes d'un mètre de diamètre , lithographies par M. Benoist, de Troyes , pour la modique somme de 80 francs. Le cartonnier, à qui l'on doit principalement ce résultat, M. Maurand, demeure rue des Fossés- Saint-Germain-l'Auxerrois , n° 34- * LECTURES. • • ■ .... géologie . — Note sur la présence de quelques métaux dans les grès supé- rieurs du terrain de Paris; par M, Alexandre Brongniart. riT « On connaissait déjà, dans ces grès, des dépôts de limonite sablonneuse, ou fer oxidé hydraté en rognons épars. Nous avons fait connaître, M. Cuvier et moi, dans l'édition de 182a de notre Géognosie du Bassin de Paris, la présence du manganèse, également à l'état d'oxide hydraté, dans les marnes supérieures du gypse; mais personne n'avait jusqu'à présent soup- çonné la présence du cobalt et de traces de cuivre et même d'arsenic dans le grès supérieur. C'est à M. le duc de Luynes qu'est due la connais- sance de ce fait géognostique intéressant. Il me fit l'honneur de m'écrire dans les premiers jours d'octobre pour m'annoncer sa découverte. Je rap- porte ici par extrait le contenu de sa lettre. « J'ai trouvé ce grès, me dit -il , d'une espèce particulière r dans une car- » rière située sur une butte près d'Orsay, non loin de la route qui conduit » à Palaiseau. L'exploitation permet de reconnaître la position des roches » qui composent le terrain : d'abord la terre végétale , puis un calcaire sili- » ceux en fragments r puis une couche puissante de sable rouge , ensuite » un banc de grès blanc ou jaunâtre qui repose sur un lit de sable jaune ; «C'est à leur point de contact que se trouve le grès noir renfermant le » manganèse et le cobalt ; au-dessous est un second banc de grès blanc. » Le premier banc de grès supérieur au dépôt de grès noir, est çà et là » noirci dans ses fissures. Le même grès cobaltifère se trouve réuni au grès » ferrifère dans la carrière abandonnée de Saint-Clair , près d'Orsay ; on le » rencontre encore à la carrière de Seaux-lesChartreux , près de Palaiseau. «L'analyse que j'ai faite de ce grès, continue M. de Luynes, m'a donné ( 222 ) » 1 5 millièmes de cobalt , 4o millièmes de manganèse , ou peroxide de fer » et des traces de cuivre , etc. » Cette analyse a été répétée par M. Bouchardat et ensuite par M. Ma- lagutti , dans le laboratoire de recherches de la Manufacture Royale de Sèvres. Les résultats des analyses de ce dernier chimiste, indiquent les parties et proportions suivantes dans la composition de ce grès : Silice à l'état de sable et non combinée aux métaux 6936 Deutoxide de manganèse 1642, ou en faisant abstraction de la roche siliceuse. . . . 5358 Peroxide de fer - 748 ... - 244' Oxide de cobalt (environ 0,001) 0,08 25 Alumine 202 660 Eau 463 . . . i5i3 Traces de cuivre et d'arsenic. » Les résultats proportionnels diffèrent suivant la densité et l'homogé- néité des masses examinées. » Ce grès est généralement d'un beau noir nuancé ou traversé de quel- ques veines de jaune ocreux ; il est à grains brillants , la plupart aigus et comme cristallins ; il indique par conséquent plutôt une formation par voie de cristallisation confuse, que par dépôt d'un sable quarzeux qui ré- sulterait d'une trituration mécanique. » Il est plus ou moins friable, infusible, mais aquifère , abandonnant une quantité notable d'eau dans le petit ballon. » Voilà donc la présence du cobalt dans la proportion d'au plus un pour cent bien constatée dans un grès qui appartient à l'une des parties les plus superficielles de l'écorce du globe, par conséquent à l'une des formations les plus récentes dans la chronologie géologique. Cette circonstance me con- duit à rechercher quels sont les autres métaux qui se trouvent dans les ro- ches de cette même période, en y comprenant le terrain gypseux paléo- thérien, qui , quoique d'une nature et d'une origine très différentes, ne s'éloigne pas cependant beaucoup de l'époque de formation du grès qui le recouvre. » On connaît dans ce terrain , le fer limonite ou à l'état d'oxide hydraté , qui se trouve dans le grès et dans la même position que les parties cobalti- fères; on n'a pas encore recherché si ce fer renferme du manganèse ; cela est probable au moins pour beaucoup de localités , et sûr pour la partie sa- bleuse et ferrugineuse qui accompagne les meulières à la Ferté-sous-Jouarre. («3) J'ai remarqué, en juin i835, dans la partie supérieure de la masse de sable qui renferme les pierres à meules à la belle carrière de Tarteret , un lit mince assez régulier, presque composé de sable argileux rouge renfermant des petits globules semblables au fer pisiforme : leurs caractères extérieurs m'ont fait soupçonner la présence du manganèse, et ce soupçon a été confirmé par l'analyse que M. Malagutti a faite de ces globules; ils ren- ferment : Silice ou plutôt sable siliceux avec un peu a argile. . . . 0,821 Peroxide de fer o,o58 Peroxide de manganèse. . . o,o45 Eau 0,067 Perte 11 1,000 - » En descendant un peu plus bas, et pénétrant dans les premiers dépôts marno-gypseux , on retrouve le manganèse bien plus abondamment en pe- tites plaques concrétionnées ou en dendrites comme nous l'avons déjà fait connaître; enfin, j'ai entendu rapporter, mais je ne puis me rappeler par quelle personne, qu'on avait reconnu des indices de zinc à l'état d'oxide, dans les roches calcaires sableuses du passage du terrain gypseux au terrain du calcaire grossier. » Je ne descendrai pas plus bas dans les assises du terrain qu'on nomme tertiaire, parce que je ne puis donner à cette note les développementsd'un mémoire; mais, comme la présence du cobalt dans les assises les plus supeV rieures de la division moyenne ou miocène de ces terrains est un fait très remarquable, je dois chercher quels sont les métaux qu'on a reconnus, non-seulement dans les terrains tertiaires des autres contrées du globe , mais encore dans ceux qui, malgré l'énorme différence de leur nature, peuvent être rapportés à la même période géologique. » Or, en admettant , même dans la formation tertiaire neptuniénnc, des terrains dont la contemporanéité de formation pourrait être contestée, je ne vois cité dans ces terrains, outre le fer et le manganèse, que le zinc; et encore la preuve de son existence vient- elle plutôt de l'oxide de zinc con- densé dans les cheminées des fourneaux où l'on traite le minerai de fer pi- siforme, que de la présence visible d'aucun minerai de zinc dans ces ter- rains; mais, comme je pense qu'on ne peut se refuser à rapporter le plus grand nombre des gîtes de fer limonite pisiforme aux terrains tertiaires , ( "4 ) j'en conclus que l'oxide de zinc s'y trouve également. Au-delà de ces trois métaux, en position originaire et non en position de transport dans la par- tie supérieure de la période miocène des terrains tertiaires, je n'en connais pas d'autres. » Le cobalt, métal qu'on regardait comme des plus anciens, qu'on ne cite ni dans les terrains crêtaeés ni dans les terrains jurassiques, pas plus en filons qu'en parties disséminées , vient donc se présenter près de Paris dans des terrains beaucoup plus nouveaux; il y est disséminé, mais en po- sition originaire. Il est accompagné de ses associés les plus ordinaires, le cuivre et l'arsenic; mais il en présente un qui est presque exceptionnel , puisqu'on ne connaît encore qu'un exemple authentique d'un minerai de cobalt manganésîen, c'est celui de Rengensdorf en Lusace, analysé par M. Gossel, et dont la composition présente avec celle du grès d'Orsay, la plus remarquable analogie, c'est : Silice 0,248 Alumine 0,204 Oxide de cobalt °>'94 Oxide de manganèse. . . . 0,160 Oxide de cuivre 0,002 Eau 0,170 °>978 Mais il est dans un filon de quarz traversant un schiste argileux. » Si nous poussons plus loin nos recherches et que nous voulions exa- miner quels sont les métaux qui ont été amenés à la surface de la terre pendant ou même après la période tertiaire, nous devons les aller cher- cher dans des roches volcaniques et plutoniennes, roches entièrement dif- férentes, par leur nature, de celles qui composent le terrain tertiaire de sédiment ouneptunien. Comme ces roches, laves, basaltes, trachytes, etc., sont, dans beaucoup de cas, évidemment placées sur les roches neptu- niennes des terrains tertiaires, il est également évident que leur épanche- ment sur la terre, avec tout ce qu'elles renferment, est d'une époque pos- térieure au dépôt, soit sous-marin, soit sous-lacustre des terrains tertiaires. Eh bien! on verra, en étudiant l'histoire minéralogique de ces roches, qu'elles renferment en métaux disséminés, du fer, du manganèse, du ti- tane, du cuivre, mais point de cobalt; en métaux en filons, qui sont bten plus nombreux, du plomb, du zinc, de l'antimoine, de l'argent, de l'or, du tellure (si toutefois les trachytes, qui sont traversés par ces filons, ap- ( 225 ) partiennent bien à l'époque géologique dont nous parlons ), mais pas de cobalt. » Enfin on trouve assez fréquemment , dans les produits des volcans ac- tuels, de l'arsenic, du sélénium, du cuivre, du fer; mais on n'y a encore vu qu'un seul indice de cobalt dans le sel cobaltique que M. Davy a observé une fois au Vésuve. » La découverte de M. le duc de Luynes nous fait donc connaître deux faits très intéressants pour la géologie des terrains tertiaires : le premier n'est pas absolument nouveau , mais on n'en connaît encore qu'un seul exemple , que M. de Luynes signale lui-même, c'est l'association du cobalt et du manganèse, reconnue dans le minerai de cobalt, à Rengensdorf, en Lusace; le second fait me paraît être entièrement nouveau : c'est la présence du cobalt dans le grès supérieur du sol de Paris, et par conséquent dans le terrain tertiaire moyen. Ce fait est jusqu'à présent isolé et comme particu- lier au sol de Paris, mais il est présumable que les minéralogistes, avertis maintenant par la découverte de M. le duc de Luynes, trouveront, dans des roches analogues par leur nature et leur position, un métal qui y est en si petite proportion, que sa présence non soupçonnée, avait dû échap- per aux recherches ordinaires; car la nature n'agit jamais d'une manière aussi restreinte , aussi exceptionnelle. Le cobalt et le manganèse ont été amenés dans le terrain tertiaire de Paris par des causes quelconques; ces causes ont dû être puissantes et par conséquent générales : il n'y a pas d'exemple, sur la surface du globe, d'un phénomène restreint à un seul point; nous le répétons, les géologues sont avertis, ils n'ont qu'à chercher, et nous ne doutons pas qu'on ne nous annonce bientôt la présence du manganèse, du cobalt et du zinc dans un grand nombre de roches de l'é- poque tertiaire. » zoologie. — Recherches anatomiques et zoologiques sur les Polypes du genre Eschare ; par M. Milwe Edwards. (Commissaires, MM. Duméril, Blainville, Dutrochet.) « Dans un mémoire lu à l'Académie en 1828, MM. Audoin et Milne Edwards ont annoncé que les polypes connus sous le nom de Flustres , ont une structure plus compliquée qu'on ne le pensait; que leur canal digestif se termine par une bouche et un anus distincts, et que l'en- semble de leur organisation les rapproche des Ascidies composées. Ces deux naturalistes ont aussi constaté que d'autres polypes, rangés parmi C. R. i836. i« Semestre. 32 ( 326 ) les Vorticelles , présentent une conformation intérieure analogue, £t ils ont proposé de réunir dans une même famille naturelle tous ces zoo- phytes , division qui avait pour caractère principal la disposition par- ticulière du canal digestif, dont il vient d'être question, et qui cor- respond à l'ordre des Bryozoaires , récemment établi par M. Ehrenberg. Le travail présenté aujourd'hui par M. Milne Edwards a pour objet l'a- natomie et la description zoologique de quelques autres polypes appar- tenant au même type; il fait connaître le mode d'organisation des animaux. du genre Eschare et annonce qu'il a constaté une structure analogue, non-seulement dans les polypes des genres rétépore, disco- pore, cellépore, salicornaire , acamarchis, etc.; mais aussi dans plusieurs zoophytes rangés jusqu'ici parmi les sertulariens, tels que les sérialaires, les valkeries , etc. » Les Eschares, comme on le sait, sont des polypiers pierreux formés par deux plans de cellules calcaires, réunies en séries linéaires, soudées dos à dos, et communiquant chacune, au dehors par une ouverture. Les naturalistes s'accordent généralement à considérer ces loges comme de simples coques inertes, composées de couches superposées de carbonate calcaire exsudé par le corps du polype et moulé sur sa surface; aussi compare-t-on leur mode de formation à celui de la coquille des mollus- ques et de l'ivoire des dents. Les observations de l'auteur le portent à combattre cette opinion, et à lui faire considérer ces cellules de con- sistance pierreuse, comme étant des parties vivantes du corps des polypes, une espèce de peau ossifiée. Voici les faits sur lesquels il se fonde. >> Si les eellules des Eschares se formaient par l'exsudation de molé- cules calcaires qui se mouleraient sur la surface de la membrane sécré- tante , il est évident que la couche la plus anciennement formée devrait être la plus extérieure, et que l'addition de nouvelles quantités de ma- tières terreuses ne pourrait qu'augmenter l'épaisseur de la paroi de ces loges, ou modifier la disposition de leur cavité intérieure, sans rien changer à la configuration extérieure de la lame primitivement formée ; car ici la coque solide enveloppe l'animal en entier et n'est recouverte par aucune partie molle. Pour jeter quelque lumière sur le mode de forma- tion et sur la nature des cellules des Eschares , il devenait par consé- quent intéressaut d'examiner ces loges à différents âges, et de voir si leur forme extérieure change ou demeure toujours la même. * Cet examen , dit l'auteur, peut se faire sans difficulté , car les po- lypes, naissant les uns des autres et ne se séparant pas de leurs parents. ( 237 ) occupent dans le polypier, résultant de leur agrégation , des places in- dicatives de l'époque relative de leur formation. Pour résoudre la question qu'il s'était proposée , il lui suffisait donc d'étudier comparativement les cellules situées vers la base du polypier, à sa partie moyenne, dans les jeunes branches et à l'extrémité de celles-ci. Or, en observant de la sorte, avec un grossissement suffisant, les cellules de l'Eschare cervi- oorne , M. Edwards a acquis la conviction que le mode de développe- ment de ces loges n'est pas celui qu'on admet généralement. En effet, il a vu que non-seulement la conformation de ces loges change notablement avec l'âge, mais encore que ces changements s'opèrent en partie dans la sur- face extérieure de la cellule, c'est-à-dire dans la portion de leurs parois qui , dans l'hypothèse de leur formation par couches superposées , de- vrait exister dès le principe, et, une fois consolidée, ne plus changer. Dans les jeunes cellules dont les parois, quoique minces, ont cependant déjà une consistance tout-à-fait pierreuse, la surface extérieure est fort bombée, de façon que ces "loges sont bien distinctes entre elles, et les bords de leur ouverture sont très saillants; mais, par. les progrès de l'âge, leur aspect change : leur surface libre s'élève de manière à dépasser le niveau des bords de leur ouverture, et à effacer les dépressions pro- fondes qui marquaient leurs pourtours respectifs. Il en résulte que les cellules cessent ainsi d'être distinctes et même reconnaissantes au dehors, et que le polypier semble formé d'une masse pierreuse continue, dans la substance de laquelle seraient creusés des trous légèrement évasés et disposés en quinconce; trous qui, par la suite, se rétrécissent de plus en plus , et qui finissent même par disparaître complètement-. » Or, des différences de cette nature ne pourraient se produire, dit l'auteur, par la simple juxtaposition de nouvelles couches calcaires au-des- sous de celles qui étaient primitivement formées: il paraît évident que ces faits indiquent la présence de la vie dans la substance dont se compose les parois de ces cellules, et ne peuvent s'expliquer que par l'existence d'un mouvement nutritif analogue à celui qui amène dans la configuration de nos os des modifications analogues. L'étude de la structure de ces pa- rois fournit aussi des preuves à l'appui de cette opinion. » En traitant ces cellules d'apparence pierreuse par de l'acide nitrique affaibli, on les voit subir des changements semblables à ceux qui sont dé- terminés dans les os par l'action dissolvante de l'acide hydroehlorique sur le phosphate calcaire déposé dans le tissu cartilagineux de ces organes. Les cellules du polypier n'ont pas été détruites comme le seraient des coquilles 3a.. ( a*8 ) soumises à l'action du même réactif; mais en perdant leur carbonate de chaux , leurs parois sont devenues flexibles et molles sans changer nota- blement ni de forme ni d'épaisseur. Ces loges ne paraissaient alors for- mées que par un sac membraneux ayant avec l'enveloppe cutanée des Asci- dies simples la plus grande analogie. » La tunique tégumentaire de l'Eschare ne s'arrête pas là où s'arrête le dépôt calcaire dont dépend sa rigidité ; elle se continue sans interruption organique avec un prolongement cylindrique qui conserve toujours sa mollesse, et qui peut, à la volonté de l'animal, faire saillie au-dehors comme une trompe ou rentrer dans l'intérieur de la cellule formée par la portion ossifiée de l'enveloppe cutanée du polype. Cette trompe porte à son extrémité, la bouche entourée d'une couronne de longs tentacules tubuleux, et lorsque l'animal se contracte, elle constitue une gaîne pour loger ces ap- pendices. Des muscles spéciaux et bien distincts meuvent cette trompe, ou gaîne tentaculaire, et d'autres muscles servent à abaisser l'opercule formé par un repli du bord inférieur de l'ouverture de la cellule. Un tube digestif à parois distinctes fait suite à l'ouverture orale et se trouve sus- pendu dans la cavité commune du corps; la portion antérieure de ce canal est élargie et paraît offrir sur ses parois un lacis vasculaire : plus loin on remarque d'autres dilatations, et l'intestin, après s'être recourbé sur lui-même, vient se terminer à l'anus skué sur la face supérieure de la trompe , près de la bouche ; enfin on trouve aussi , appendu à l'anse intes- tinale, un organe spongieux qui paraît appartenir à la fonction de la re- production. » L'auteur présente d'autres détails anatomiques sur la disposition des parties molles des Eschares , et décrit les variations que l'âge ap- porte dans la configuration de l'enveloppe solide de ces polypes chez un assez grand nombre d'espèces distinctes. Un atlas de 9 planches in-4° ac- compagne ce mémoire. » ANA.TOMIE comparée. — Sur les mouvements de la langue chez les caméléons^ « M. Duméril, qui n'a eu connaissance du mémoire de M. Duvernoy sur la cause des mouvements de protraction de la langue du caméléon, que par le Compte rendu imprimé de la dernière séance de l'Académie, communi- que un passage encore manuscrit du chapitre 58 du tome III de V Erpéto- logie, qu'il publie avec M. Bibron, et dans lequel il donne une autre ex- plication de ce singulier mécanisme. ( "9 ) » Dans les caméléons, la langue a pour véritable et principal usage la faculté de prendre les aliments. Elle est douée d'une protractilité excessive et tout-à-fait surprenante par la rapidité avec laquelle elle s'exécute. Sa ré- tractilité est presque aussi merveilleuse. L'animal la projette , pour ainsi dire, au-dehors en la lançant sur les insectes, qu'il saisit ainsi à une dis- tance souvent aussi considérable que celle de la longueur de son corps, et il la fait rentrer dans sa bouche en la retirant et la plissant sur elle-même , de manière qu'elle semble disparaître. Cette opération s'exerce sans au- cun bruit, en un clin-d'œil, toutes les fois que l'animal saisit sa proie ou qu'il veut happer quelques gouttes d'eau pour étancher sa soif. » Il est facile de. concevoir et d'expliquer une partie de ces mouvements par la structure de cette langue dans les caméléoniens, parce que les os et les muscles en ont été parfaitement décrits et qu'on peut les isoler par la dissection. Cependant, à l'aide de cette anatomie, on reconnaît que les mouvements qu'ils doivent opérer sont loin de suffire à la production de cet allongement excessif, et tel que l'animal, sans mouvements apparents du reste du corps, peut lancer hors de la bouche, par une force d'expui- tion, un tuyau charnu qui dépasse la longueur de son tronc, et qu'il peut, avec la même vitesse , retirer la langue à l'intérieur ou la faire rentrer dans la gorge. » Pour d'autres langues vermiformes et protraetiles , telles que celles des fourmiliers parmi les mammifères ou des pics chez les oiseaux, la struc- ture de l'os hyoïde et de ses prolongements en forme de cornes , en fait concevoir le mécanisme, surtout par la disposition, l'étendue et le nombre considérable des faisceaux charnus qui s'y insèrent et les recouvrent. Ici , outre cet appareil correspondant, il -existe dans la partie moyenne de la langue une sorte de tuyau charnu , creux ou vide à l'intérieur, tapissé d'une membrane muqueuse, dans lequel le stylet osseux, qui correspond à l'os lingual, ne peut pénétrer qu'en partie, tant il est court, et dans l'épais- seur duquel aucun des muscles des mâchoires ne peut réellement s'in- sérer. Il faut donc que cette langue, lorsque le caméléon l'allonge autant qu'il le peut, soit portée, poussée en avant par un mécanisme tout parti- culier. » Le fait est que , malgré les descriptions qu'en ont données Perrault, Val- lisnieri et plusieurs autres anatomistes habiles, M. Duvernoy, en particu- lier, la difficulté que nous venons d'indiquer est restée sans explication ; elle demande de nouvelles recherches pour expliquer cette èrectilitè de tissu de la partie moyenne ou de ce tube charnu placé entre le tubercule ( 23o ) terminal et la base correspondante à l'os lingual. ( Ici se trouve la descrip- tion anatomique.) » Nous trouvons dans cette langue, qui est un instrument de préhen- sion des aliments plutôt qu'un organe du goût, une grande analogie avec celle de la plupart des batraciens anoures, les pipas exceptés. C'est un tuyau creux terminé par un pavillon charnu et visqueux qui est lancé hors de la bouche avec la vitesse de l'éclair, et qui y ramène rapidement la proie pour la livrer aux organes de la déglutition. En traitant des poumons et de la vessie aérienne à parois solides, située sous le cou, et qui communique avec l'air qui sort de la glotte, nous faisons voir que cet organe n'est peut- être pas étranger à cette projection de la langue; que l'animal peut y pous- ser de l'air, comme dans une sarbacane à parois mobiles et allongeâmes , et qu'il ramène à lui avec la même vitesse , comme s'il y opérait le vide avec la plus grande rapidité. Ce mécanisme n'aurait pas lieu de nous étonner , car nous savons que la plupart des animaux vertébrés , pour absorber les li- quides, sont obligés de faire le vide à l'aide des poumons ou de toute autre manière. » , électro-chimie. — Note sur V extraction de V argent de ses minerais ; par M. Becquerel. « Je suis parvenu, sans l'intermédiaire du mercure, en construisant un appareil électro-chimique avec le fer, une solution concentrée de sel marin , et un minerai d'argent convenablement préparé, à retirer de ce dernier l'argent qu'il renferme , sous forme " de cristaux. Les minerais soumis -à l'expérience sont ceux que l'on exploite dans la Colombie ( ils m'ont été remis avec une obligeance extrême par M. Boussingault) et le minerai d'Allemont, qui se prête avec une grande facilité à ce mode d'expérimen- tation, puisqu'il n'a pas besoin même d'être grillé préalablement pour donner le métal. » On parvient, par le même procédé, à retirer des pyrites cuivreuses de Chessy, près de Lyon, l'argent qu'elles renferment , sans toucher au cuivre. Jusqu'ici, il n'y a que les galènes argentifères qui se soient prêtées difficile- ment à l'extraction de l'argent. « Quand un minerai, comme celui d'Allemont, renferme plusieurs mé- taux, tels que le plomb, le cuivre, etc., chacun de ces métaux est réduit séparément et à des époques différentes, de sorte que le départ s'effectue naturellement. Il résulte de là que les minerais de cuivre et de plomb ( a* ) peuvent être traités de la même manière que celui d'argent, mais avec beaucoup moins de facilité, en raison des différents degrés d'oxidation qu'ils prennent et des composés qu'ils forment pendant le grillage. » Je prends la liberté de présenter aujourd'hui à l'Académie, plusieurs appareils dans lesquels on voit la réduction immédiate de l'argent, du plomb et du cuivre. » Les recherches dont je m'occupe en ce moment sur l'extraction des métaux devant être très longues , j'ai cru convenable , dans l'intérêt de la science, de faire connaître à l'Académie le principe à l'aide duquel on parvient à retirer quelques métaux de leurs minerais respectifs , et parti- culièrement l'argent. » , chimie. — De F action de liode sur les bases salifiables d'origine organique; par M. J. Pelletier. ( Commissaires , MM. Thénard, Chevreul, Dumas.) « Le travail, dit l'auteur, dont j'ai l'honneur de soumettre aujourd'hui la première partie à l'Académie, a pour but de remplir une lacune qui existe dans l'histoire de la science. L'action que les corps halogènes, et principa- lement l'iode, le brome et le chlore , exercent sur les bases salifiables orga- niques, n'est point connue. On ignore si ces corps peuvent se combiner aux alcalis végétaux sans les altérer, ou s'ils exercent sur eux une action élé- mentaire qui change leur composition. Sous l'influence de ces bases, l'iode, le brome, le chlore, donnent-ils lieu à des iodates et des iodures, des brô- mates et des bromures , des chlorates et des chlorures? existe- t-il des io- dites, des brômites et des chlo rites, ou bien la base organique est-elle dé- composée, et dans ce cas, y a-t-il substitution de l'iode, du brome, du chlore à l'hydrogène? Tels sont les points principaux sur lesquels ce tra- vail est destiné à jeter quelque jour. Je le diviserai en trois parties : dans la première, j'examinerai l'action de l'iode sur les bases organiques, en y rattachant des observations sur les iodates et les hydriodates encore très peu connus dans leurs propriétés et leur composition. Dans un second mé- moire, je me propose de traiter de l'action du brome, et je terminerai par celle, beaucoup plus compliquée, que présente le chlore. Tel est le plan que je me suis tracé. » Voici les conclusions auxquelles l'auteur est arrivé : « i°. L'iode peut s'unir à la plupart des bases salifiables organiques. De son union avec ces corps résultent des combinaisons définies dans les- (*3a ) quelles l'iode et la base sont en rapports atomiques. Ainsi, la strychnine donne un iodure cristallisable coloré , formé de deux atomes d'iode et d'un atome de strychnine; la brucine donne deux iodures, l'un formé de deux atomes d'iode contre un atome de base, et l'autre de quatre atomes d'iode contre un de base; la cinchonine et la quinine produisent chacune deux iodures dans lesquels l'iode et la base se trouvent unis atome à atome. » 2*. L'acide iodique peut s'unir aux bases salifiables organiques, et for- mer des sels neutres ou acides dans lesquels l'analyse démontre que l'a- cide et la base sont dans les rapports qu'indique la the'orie, et qui corres*- pondent aux iodures respectifs. » 3°. L'acide hydriodique s'unit avec toutes les bases salifiables or- ganiques , et forme des sels qui ont une tendance à se constituer avec ex- cès de base. L'hydriodate de strychnine et celui de brucine analysés sont des sels sesquibasiques sans eau de cristallisation. » 4°- Les hydriodates organiques sont décomposés par l'acide iodique , et de cette décomposition résulte de l'iode provenant de l'acide iodique, tan- dis que l'hydriodate se change en iodure. » 5°. L'iode, dans son action sur la morphine, fait une exception bien singulière. Il réagit élémentairement sur cette substance. Une partie de l'iode s'unit à de l'hydrogène soustrait à la morphine pour former de l'acide hydriodique, tandis que l'autre partie de l'iode s'unit à une substance pro- venant de la morphine , sans qu'on puisse retrouver trace de cette der- nière, si l'iode a été mis en quantité suffisante. ' » 6°. Enfin , lorsque l'on fait agir de l'acide iodique sur la mor- phine, l'acide iodique perd son oxigène qui se porte sur les éléments d'une partie de la morphine, et la convertit en matière rouge comme le serait l'acide nitrique, tandis que l'iode, misa nu, réagit sur une autre portion de morphine, comme par contact direct; mais la combinaison qui en résulte, ne peut résister à l'action d'une nouvelle quantité d'acide iodique qui la décompose entièrement en iode et en matière rouge. » La séance est levée à 5 heures. A. Erratum. (Séance du 11 février.) Page 192 , ligne 25 , chlorophile , lisez chlorophylle. ( ^33) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des Se'ances de l'Académie des Sciences; n°8, i836, in-8°. Nouveaux Mémoires de l'Académie Royale des Sciences et Belles-Lettres de Bruxelles; tome g, in-40. Mémoires couronnés par l'Académie Royale des Sciences et Belles-Lettres de Bruxelles; tome 10, in-4*. Annuaire de l'Académie Royale des Sciences et Belles-Lettres de Bruxelles pour i836; in-16. Bulletin de l'Académie Royaledes Sciences et Belles -Lettres de Bruxelles; i836, n°2,m-8°. Notice historique et statistique des Universités dans les États Prussiens ; Berlin, i836, in-8". (En allemand.) Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux ; tome 7 , 6* livraison, in-8°. Société Royale et centrale d'Agriculture. — Rapport au nom d'une Com- mission spéciale ; par M. Payen; in-8". Traditions tératologiques ou Récits de l'Antiquité et du Moyen Age en Occident ; parM. Jules Berger de Xivrey; Paris, i836, in-8°. (M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire est prié d'en rendre un compte verbal.) OEuvres chirurgicales complètes de Sir Astley Cooper , traduites de l'anglais par MM. Chassaignat et Richelot; 5e et 6* livraison, in-8". Nouvelles Recherches pour servir à l'histoire de l'Astronomie chez les Arabes ; par M. Sédillot; Paris, i836, in-8°. Astronomische Nachrichten; n° 3oo — 302; in-4*. Annales de la Société Royale d'Horticulture de Paris; tome 18, 102e li- vraison, in-8°. Gazette des Hôpitaux; n° 23, tome 10, in-40. Journal de Santé; n" i3o et i3i. Echo du Monde savant; n° 8 et o ; in»-4°. C. E. i83C. 1" Semestre. 33 ■z ° ■ (a34) ai* es >• « c* CD O* 3 o O O ai 23. VENTS midi. WOW .00° ù «j « .... HÛ-S-SoO 1 IS"00 1 • °. B Ci M v • . R lî J » 3 t C. cT + O s 3 -s ws C >-* 0 SI a s H * .« [ -W — ■ 1 J H- • • • ■ « » • . • *Jj * .«..-«..■...•.•^••- '«3 « * '3 3 & ....... « 60- .g £ . r ... 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SÉANCE DU LUNDI 7 MARS 1836. PRÉSIDENCE DE M. Ch. DUPIN. CORRESPONDANCE . M. le Ministre de l Instruction publique adresse un mémoire de M. Charles Texier sur la géologie de la Propontide. Ce mémoire est intitulé : Explo- ration de V Asie-Mineure par ordre de M. le Ministre de l'Instruction publique. — La Propontide. — Géologie. MM. Alexandre Brongniart , Cordier et Élie de Beaumont sont priés d'examiner ce travail et d'en rendre compte à l'Académie. M. Picart écrit qu'étant envoyé par une société de naturalistes à la côte de Guinée , et particulièrement sur les bords de la rivière de Gabon , il a pensé que l'étude de ce pays, presque encore inconnu sous le rapport de l'his- toire naturelle, pourrait offrir aussi quelques questions de physique dont la solution serait avantageuse à la science. Il prie en conséquence l'Académie de vouloir bien lui faire parvenir les instructions qu'elle pourra juger né- cessaires. M. Picart doit partir vers le 1 5 de ce mois. MM. de Mirbel, Arago, Cordier, de Blainville et de Freycinet, qui précédemment ont rédigé les instructions destinées à MM. les officiers de la Bonite, sont chargés de préparer les nouvelles instructions demandées par M. Picart. C. R. I8Î6 , Ier Semestre. 34 ( *36) L'Académie accepte le dépôt d'un paquet cacheté adressé par M. le doc- teur Lembert aîné. M. Hossard annonce qu'il se propose de soumettre plusieurs nou- veaux sujets atteints de déviations de la taille, au mode de traitement qu'il appelle traitement par l'inclinaison. M. Armand Lory présente une nouvelle lampe mécanique , dont le principal avantage est, dit- il , d'empêcher la fuite ou même la filtration de V huile par la communication qui fait marcher la pompe. MM. Navier et Séguier sont nommés Commissaires. chimie. — Sur un nouvel acide , l'acide naphtalique et ses combinaisons; par M. Auguste Laurent. « Préparation de l'acide naphtalique. — On l'obtient en faisant bouillir l'hydrochlorate de chloronaphtalèse avec l'acide nitrique; la dissolution bouillante laisse déposer, par le refroidissement, des cristaux lamelleux d'acide naphtalique hydraté; en les sublimant on obtient l'acide anhydre : celui-ci se présente sous la forme de longues aiguilles blanches très peu solubles dans l'eau, mais assez solubles dans l'alcool et l'éther. Cet acide ressemble beaucoup à l'acide benzoïque; il fond à io5°; il se volatilise sans se décomposer. Le chlore et les acides ne l'altèrent pas; il se com- bine facilement avec les bases, en donnant des sels neutres, dont la plu- part sont insolubles. » Il a pour formule C" H4 O4 ; l'acide hydraté renferme i atomes d'eau de plus. » JSaphtalates. — Les naphtalates ressemblent aux benzoates; la plupart d'entre eux cristallisent sous la forme de paillettes nacrées. Lorsqu'on les chauffe avec de l'acide sulfurique concentré, il se sublime de l'acide naphtalique anhydre; leur composition peut se représenter par la formule suivante C" H4 O4 + OR. » Naphtalate d'ammoniaque. — Ce sel est acide; il est remarquable par la régularité de ses cristaux, qui dérivent d'un octaèdre à base rhom- boïdale. La chaleur le décompose et le transforme en une nouvelle ma- tière ; il a pour formule 4C'° H404 -f- 3H6A'z + 4H2 O. a Éther naphtalique. — Ce composé est oléagineux; on le prépare en faisant bouillir un mélange d'acide naphtalique , d'alcool et d'acide hy- drochlorique ; il reste dans la cornue. («** ) » Naphtalimicle. — En chauffant du naphtalate d'ammoniaque, il se dé- gage de l'eau, de l'ammoniaque, et il se sublime des cristaux lamellenx incolores de naphtalimidc. Cette substance est à peine soluble dans l'eau bouillante; les acides la convertissent en sels ammoniacaux et en acide naphtalique; les alcalis la transforment en naphtalates alcalins, et en dé- gagent de l'ammoniaque. Sa composition peut se représenter par la for- mule suivante : Ct0H*OJ 4- HÀz, qui fait voir comment cette matière peut , sous l'influence des acides ou des alcalis, de'composer l'eau et régénérer l'acide naphtalique et l'ammo- niaque. L'équation suivante montre facilement comment le naphtalate d'ammoniaque peut lui donner naissance en perdant de l'eau et de l'am- moniaque , (4C"H*0<+ 3H6Az'+ 4H*0) — H6Aza — H,608 = 4(C"H4Os + HAz). Naphtalate d'ammoniaque. 4 at ■ de naplitalimide. » Théorie de la préparation de l'acide naphtalique. — L'hydrochlorate de chloronaphtalèse a pour formule C" H6 Cl- -f- H» C/*. Si l'on enlève H* Cl* dans le radical , et si on le remplace par son équiva- lent O*, et si l'on enlève H* Cl1 placé hors du radical , et si on le rem- place de même par son équivalent O*, mais en plaçant celui-ci hors du radical, on aura C*°H4 O' + O" pour formule de l'acide naphtalique. Ce nouvel acide présente une confirmation complète de presque toutes les lois que j'ai proposées dans le dernier mémoire que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie, sur la théorie des combinaisons organiques. » chirurgie. — Note communiquée par M. Larrey. « M. Larrey, en offrant le cinquième volume de sa Clinique chirur- gicale, soumet à l'examen de l'Académie cinq sujets et plusieurs pièces pathologiques. » Deux de ces individus avec quelques-unes de ces pièces confirment, d'une part, l'opinion que M. Larrey a émise il y a plus d'un quart de siècle, sur la non-existence de la luxation spontanée du fémur; d'un autre côté, les succès remarquables qu'il a obtenus de l'application du moxa dans cette maladie qu'il a désignée sous le nom de femoro-coxalgie (in- 34.. ( a38 ) flammation de l'articulation ilio-fémorale), maladie qu'on n'a cessé de confondre avec cette prétendue luxation spontanée. » Ces deux sujets ont été guéris de cette affection grave , considérée même par la plupart des auteurs comme mortelle, surtout lorsqu'elle a pour résultat, comme chez ces deux individus, la carie des pièces articu- laires, avec une perte de substance osseuse plus ou moins considérable. Ce succès extraordinaire, qu'on n'a obtenu qu'en faisant ankiloser le mem- bre , est dû à l'emploi répété du moxa. » D'ailleurs M. Larrey obtient le même succès de l'application de ce topique révulsif dans toutes les tumeurs blanches, ou inflammation des articulations compliquée de carie. » Deux des trois autres invalides trépanés par M. Larrey, concourent aussi à confirmer les principes du premier mémoire de ce cinquième vo- lume. Chez l'un d'eux, l'occlusion de la trépanation est à peine terminée, bien que l'opération date de l'année 1824. » L'observation de cet invalide est insérée au tome premier de cette Clinique, page 22 5. » Chez l'autre invalide , trépané quelques années plus tard , l'ouverture du crâne n'est pas entièrement fermée, car les sons y passent encore , c'est l'un des sujets sur lesquels on a fait des expériences pour vérifier ce phé- nomène. « Le troisième invalide amputé du bras , à l'épaule , présente le type du résultat de cette amputation chez tous ceux à qui M. Larrey a pratiqué cette opération. Le nombre total de ces amputés se monte actuellement à 127. Presque tous ces militaires ont été conduits à la guérison. » Enfin, M. Larrey a montré un boulet de canon du poids de plus de cinq livres et demie, qui était caché dans la cuisse d'un canonnier blessé à la bataille de Wagram et auquel il fit l'amputation de ce membre. Il a vu le vétéran dans son dernier voyage au midi de la France. » ASTRONOMIE. L'Académie a reçu, dans sa dernière séance, un écrit de M. Sedillot , ayant pour titre : Nouvelles recherches pour servir à F histoire de l 'astro- nomie chez les Arabes. A l'occasion de la découverte de la variation, attribuée, dans cet écrit, aux Arabes, M. Poisson fait la communication verbale suivante. « Dans les premières éditions de l'Exposition du Système du Monde, ( *39) Laplace avait supposé l'inégalité de la Lune, qu'on appelle la variation, égale à un peu moins de 59 minutes centésimales dans son maximum; et dans les dernières, il a supposé ce maximum égal à un peu plus de 66 minutes. La différence entre ces deux valeurs , qui s'élèverait à près d'un sep- tième de l'une d'elles, a besoin d'explication. Elle tient à ce que la pre- mière se rapporte à la longitude moyenne de la Lune, et la seconde à sa longitude vraie; dans l'une et l'autre, l'argument est le double de la dis- tance vraie de la Lune au Soleil. C'est ce que l'on peut effectivement véri- fier dans le tome III de la Mécanique céleste (pages 277 et 279), où cette inégalité est donnée sous ces deux points de vue différents. Le second est celui qui convenait au passage de Y Exposition du Système du Monde (cinquième édition, page 21), où Laplace a cité la variation. "» Dans les Tables de M. Damoiseau, cette inégalité est de 1901'' sexagé- simales , quand on la rapporte à la longitude moyenne , et qu'on exprime son argument au moyen de la longitude vraie; elle s'élève à 2370", lors- qu'on la rapporte, au contraire, à la longitude vraie, en exprimant les arguments de toutes les inégalités périodiques, au moyen de la lon- gitude moyenne. Ce changement si considérable qu'elle éprouve dans cette transformation , résulte de ce que l'argument de l'inégalité qu'on appelle Yévection est la différence des arguments de la variation et de V équa- tion du centre, ce qui fait qu'une partie considérable de la variation est produite par la combinaison de Yéquation du centre et de Yévection , qui sont les deux plus grandes inégalités du mouvement lunaire. » La grandeur 2370" de la variation est donnée par la théorie; elle diffère de 3" de celle que les astronomes ont déduites des observations. On peut consulter sur ce point un mémoire de M. Carlini, inséré dans les Éphéme'rides de Milan. » En général, lorsque l'argument d'une inégalité est un multiple de celui d'une autre , la grandeur de celle-ci est moindre que celle de la première; c'est le contraire à l'égard de la variation, qui est près de vingt fois plus grande que Y équation parallactique , dont l'argument est la moitié du sien. (24o) MEMOIRES PRESENTES. ï>hysique mathématique. — Démonstration du théorème général des surfaces d'égale température moyenne; par M. Saigey. (Commissaires , MM. Biot, Poinsot, Libri.) Voici les principaux corollaires de ce théorème indiqués par l'auteur : « i°. Un corps homogène, de figure quelconque, étant parvenu à son état final, chacun de ses points a pour température la moyenne des tem- pératures de toute surface sphérique dont il occupe le centre : c'est aussi la température moyenne de la sphère bornée par cette surface. » 2°. Un corps hétérogène, de figure quelconque, étant parvenu à son état final, chacun de ses points a pour température la moyenne des tempé- ratures de toute surface bornant un ensemble découches, tracées autour de ce point comme centre et avec des épaisseurs variables pour la même couche, comme le produit de la conductibilité par la chaleur spécifique. » 3°. Dans le cas du corps homogène, on peut enlever autour d'un quelconque de ses points une masse sphérique de grandeur arbitraire, sans changer la température de ce point, si chaque partie de la cavité , ainsi for- mée, rayonne proportionnellement à sa température supposée invariable. » 4°- Si le corps est hétérogène, on pourra enlever autour d'un quel- conque de ses points, une masse arbitraire de couches superposées comme il vient d'être dit, pourvu que la cavité, ainsi formée, soit soufflée en une sphère, dont chaque élément rayonne proportionnellement à sa tempé- rature. » L'auteur finit en annonçant qu'il offre de résoudre le problème sui- vant : « Etant donné un corps homogène de figure arbitraire, trouver unesur- » face capable de produire par rayonnement les températures finales » qu'aequièrent tous les points de ce corps; de telle sorte que,suppri- » mant la matière du corps, les points de l'espace qu'elle occupait conser- » vent les mêmes températures sous l'influence de ce rayonnement direct. » ( »* ) chirurgie. — De l'introduction d'une sonde dans la bouche de l'enfant, pour le faire respirer dans les accouchements par les fesses , les genoux, ou les pieds , où le tronc étant sorti ou extrait, la tête est arrêtée dans le bassin de la mère; par M. Baudelocque neveu, (Commissaires, MM. Magendie, Flourens, Breschet.) L'auteur se propose de prouver que l'enfant peut respirer : « i°. Lorsque, dans l'accouchement naturel ou artificiel par l'extrémité inférieure du tronc, le tronc étant sorti ou extrait, la tête est arrêtée dans le bassin ; » 20. Lorsque, la poitrine traversant le bassin de la mère, la tête est en- core située au-dessus du détroit abdominal; 3°. Lorsque, dans l'accouchement par l'ovale supérieur de la tête, celle- ci est encore située au-dessus du détroit abdominal. » 4°- Dans l'accouchement où il présente le visage. » M. Baudelocque pense que, dans les accouchements par les pieds, par les genoux, parles fesses, lorsque la tête se trouve arrêtée dans le bassin, la cause essentielle de la mort de l'enfant est son asphyxie, causée par l'inter- ruption de sa circulation avec celle de la mère; il s'agissait donc de préve- nir cette asphyxie; et, pour cet effet, il a imaginé de porter une sonde dans l'intérieur de l'utérus, et jusque dans la bouche du foetus, pendant le travail de l'accouchement, après la rupture des membranes. Il ajoute que le moyen qu'il propose pourrait être appliqué dans tous les cas où il y a compression du cordon ombilical. RAPPORTS. Rapport sur le marbre blanc saccaroïde du ramas de la Bérengère , dans le val Senestre, arrondissement de Grenoble {Isère). (Commissaires , MM. Brongniart, Cordier, Héricart de Thury, rapporteur.) « L'Académie nous a chargés d'examiner un échantillon de marbre blanc saccaroïde que lui a présente', comme marbre statuaire, M. Théodore Virlet, au noms de M. F. Breton, capitaine du génie, et de M. Sappey, statuaire à Grenoble. » Ce marbre provient du haut du vallon du ramas de la Bérengère, au sommet du val Senestre, sur la rive droite de la Bonne , torrent qui va se ( té» h réunir au Drac, à peu de distance sud-sud-est de la petite ville de la Mure, arrondissement de Grenoble, département de l'Isère. » La carrière de marbre de la Bérengère était connue depuis long-temps comme la plupart de celles des différentes vallées de l'Oisans, du Valjouf- frey. du Valbonnais , du Cbampsaur, et du Valgodemar. «Des travaux ont été faits, à une époque reculée, dans presque toutes ces marbrières, ainsi que l'attestent les vestiges des ateliers des anciens et les blocs ébauchés qui y sont restés, faute de moyens de transport et de chemins praticables. Ces carrières sont d'ailleurs dans le voisinage des glaciers, et à une telle hauteur, qu'on ne peut y faire de travaux que pen- dant la belle saison, encore quelques-unes sont-elles souvent couvertes de neige pendant la majeure partie de l'année. » Un des trois commissaires, qui a visité les carrières de marbre du dé- partement de l'Isère, et qui les a décrites dans le Journal des Mines , a reconnu l'exactitude de la description que M. Breton a donnée de celle du ramas de la Bérengère. Cette marbrière était connue de M. Schreiber, notre ancien inspecteur divisionnaire des mines, qui l'avait visitée avec un des maîtres mineurs de la mine d'argent d'Allemont. » Les montagnes du val Senestre sont essentiellement composées de gneiss et de schistes talequeux. Le calcaire saccaroïde de la Bérengère y forme une grande masse qui paraît avoir plus de 4° mètres d'épaisseur; elle est accompagnée de dolomie grisâtre. » L'échantillon qui a été remis à l'Académie par M. Virlet, et ceux qui nous sont depuis parvenus offrent bien, en effet, un calcaire saccaroïde, mais la masse n'en paraît pas homogène. La cristallisation y est inégale : ainsi dans quelques parties le calcaire est plus ou moins spathique ou la- minaire, et dans l'autre plus ou moins compacte. » Sous le rapport de la couleur, ce calcaire présente, tantôt des places d'un blanc de neige pur, éclatant et nacré; tantôt d'un blanc de lait, et tantôt enfin des parties d'une pâte fine semi-diaphane, et parfois aussi une pâte terne ou d'un blanc de cire. » La dureté, caractère essentiel des beaux marbres statuaires, ne parait pas égale dans toutes les parties de celui de la Bérengère. Au reste, elle n'a pu être appréciée d'une manière exacte sur les échantillons que nous avons examinés, et qui n'étaient que des échantillons de collection minéralo- gique. Cette propriété ne peut en effet être bien appréciée et bien consta- tée que sur des blocs d'un certain volume et avec le ciseau du sculpteur ou du statuaire. Nous sommes donc forcés de suspendre notre jugement sur le ( 243 ) degré de dureté de ce marbre, jusqu'à ce que M. Sappey, qui a exécuté un buste en marbre de la Bérengère, pour l'exposition, nous ait fait connaître son opinion, ou que nous en ayons à notre disposition des blocs à faire es- sayer par nos statuaires. » D'après les analyses faites à Grenoble dans le laboratoire de M. Guey- mard, ingénieur en chef des mines de l'Isère, ce marbre est composé » i°. De silice 0,068 ] » 20. De carbonate de magne'sie 0,020 | 100,00 » 3°. De carbonate de chaux 99,912 } et la dolomie grise qui l'accompagne, » i". D'argile ,2)8o ) » 3°. De carbonate de magnésie 37,60 > 95,26 » 3°. De carbonate de chaux. . 4^,86 ) » Dans une reconnaissance de la marbrière de la Bérengère qu'ils ont faite l'été dernier, M. Gueymard et M. Breton en ont fait exploiter et descendre quelques blocs à Grenoble, et d'après leurs calculs, ils estiment que le mètre cube de ce marbre rendu dans cette ville reviendra à 3oo fr., qu'il en coûtera 400 fr. de cette ville à Paris, et qu'ainsi le mètre cube y revien- drait à 700 fr., ce qui mettrait le pied cube à 3o fr. environ. » Nous venons d'apprendre que sur la demande de M. le préfet de l'I- sère, le conseil-général de ce département a voté une somme de i5,ooo fr. pour faire, sous la direction de M. l'ingénieur en chef des mines de l'ar- rondissement des travaux d'exploration dans la marbrière de la Bérengère; ainsi, si dans l'état actuel des choses, nous ne pouvons émettre aucune opinion positive sur les véritables qualités de ce marbre, nous espérons du moins pouvoir prochainement faire connaître à l'Académie sa valeur sous le rapport de la statuaire et des divers emplois auxquels il conviendra dans les arts. Rapport sur le voyage de M. Constant Prévost à File Julia, à Malte , en Sicile , aux lies Lipari et dans les environs de Naples. (Commissaires, MM. Brongniart, Brochant, Berthier et Cordier rapporteur.) « L'apparition au mois de juin de l'année i83i , d'un volcan sous-marin, situé entre les côtes de Sicile et celles d'Afrique, excita en Europe une at- C. R. i836, i« Semestre. 35 ( *44 ) tention générale plus grande peut-être que ne le méritait ce genre de fait géologique, qui d'après les récits de l'histoire et d'après les descriptions des observateurs, était déjà assez bien connu des savants qui ont quelque éru- dition. En effet dans l'archipel de Morée , aux Açores, en Islande et dans d'autres contrées, de nombreux îlots volcaniques s'étaient montrés à des époques assez récentes pour que les circonstances de leur formation eussent pu être examinées attentivement et signalées avec exactitude. » Toutefois il importait de profiter de la nouvelle occasion qui se présen- tait, non seulement pour répéter les observations déjà acquises à la science, mais encore pour les étendre s'il était possible , et pour lever quelques in- certitudes que divers géologues concevaient sur la nature du phénomène, sur son étendue et sur ses conséquences. La situation du nouveau volcan offrait d'ailleurs cet avantage, qu'il était facile d'en étudier les rapports avec les terrains volcaniques de tous les âges qui existent dans les contrées en- vironnantes. Mais de plus la curiosité du monde savant se trouvait excitée par l'espoir d'apprendre le témoignage que la nature elle-même allait por- ter sur une opinion particulière que quelques géologues distingués avaient récemment essayé d'introduire dans la science, relativement au mode sui- vant lequel se sont formés certains grands tertres volcaniques antérieurs à la période géologique dans laquelle nous vivons. » D'un autre côté l'existence d'une terre nouvelle, et peut-être de récifs dangereux au milieu des parages les plus fréquentés de la Méditerranée , of- frait à la marine de tous les états voisins une question importante à résoudre sous le point de vue de la navigation , du commerce et même de la politi- que; le gouvernement français n'y était pas moins intéressé que l'Angle- terre et le royaume des Deux-Siciles. Aussi M. le contre-amiral de Rigny, alors ministre de la Marine, crut nécessaire d'expédier le brick de l'état la Flèche, sous la conduite de M. le capitaine Lapierre, pour faire reconnaître l'étendue et la situation exacte de l'île nouvelle. M. le ministre voulut en outre qu'un observateur capable de recueillir les documents propres à in- téresser la géologie, fût adjoint à l'expédition et consulta l'Académie des Sciences à cet égard. » Le choix de l'Académie se porta sur M. Constant Prévost, qui par ses nombreux travaux antérieurs et son judicieux et consciencieux esprit d'ob- servation, méritait à coup sûr cette marque de confiance ; désigné le 19 août 1 83 1 , il avait quitté Paris le 6 septembre , accompagné d'un dessinateur habile, M. Ed. Joinville, et le 2.5 du même mois il était en vue du nouveau volcan sous-marin. ( *& ) » Avant d'exposer à l'Académie les résultats scientifiques de ce voyage, nous devons lui rappeler les termes de la mission qu'elle avait confiée à M. Constant Prévost, et lui faire en même temps connaître les causes qui ont retardé jusqu'à présent le rapport que nous lui présentons aujourd'hui, n L'intention de l'Académie n'était et ne pouvait être de céder à un sentiment de curiosité peu profitable , en se bornant à demander un récit minutieux d'un événement qui considéré isolément, ne pouvait vraisem- blablement accroître que jusqu'à un certain point les connaissances ac- quises. Aussi les instructions remises à M. Constant Prévost, lui pres- crivaient en outre île recueillir tous les renseignements et toutes les observations propres à indiquer les relations que le nouveau volcan pou- vait avoir avec les volcans brûlants et éteints de cette partie de l'Europe, tant des îles situées entre la Sicile et l'Afrique que de la Sicile elle-même, des îles Éoliennes efcdu golfe de Naples, en distinguant soigneusement leurs différents âges et leurs diverses origines soit sous-marine , soit atmosphé- rienne. Il devait aussi étudier les rapports des produits volcaniques anciens de ces contrées avec les terrains de transport et de sédiment dont ils pour- raient avoir été contemporains et fixer l'âge de ceux-ci par l'examen com- paratif des débris organiques fossiles qu'ils renferment. » Conformément à ces instructions, M. Constant Prévost s'embarqua le 16 septembre 1 83 1 , à Toulon , sur le brick la Flèche , dont le capitaine et MM. les officiers s'empressèrent pendant toute la durée du voyage, de se prêter de tous leurs moyens au but scientifique de l'expédition et il est rentré en France à la fin d'avril ï832. Pendant ce voyage dont la durée fixée d'abord à deux mois, s'est ainsi prolongée pendant huit mois, et cela sans nouvelle allocation d'indemnités, M. Constant Prévost a successive- ment visité, le nouvel îlot volcanique J les terrains tertiaires des îles de Malte et de Gozzo, le littoral de la Sicile, Syracuse, Catane, les îles des Cyclopes, l'Etna, Taormina, Messine, les monts Pelores, la presqu'île de Melazzo, Palerme et ses environs; puis l'intérieur de l'île suivant son plus grand diamètre, de Palerme jusqu'à Noto; il a repris ensuite son explora- tion circumlittorale par la côte méridionale et les villes d'Alicata, Girgenti, Siacca, Mazzara , Marsala et Trapani , dont l'examen offrait un intérêt tout spécial à raison du voisinage de l'îlot récemment formé. » Les îles volcaniques de Lipari, Vulcano, Vulcanello et Stromboii, fu- rent aussi étudiées en détail par M. Constant Prévost, qui employa ensuite un mois à visiter le Vésuve et les terrains volcaniques du golfe de Naples. Le 16 aviil, il arrivait à Rome, en profitant de l'autorisation que l'Aca- 35.. ( ^46 ) demie lui avait accordée de continuer son voyage. I| se préparait à visiter les volcans éteints delà Campanie et à passer ensuite en Sardaigne et en Corse, lorsque la nouvelle des ravages du choléra le rappela brusquement dans sa famille, à Paris , où il était de retour le 29 avril. » Les principaux résultats du voyage de M. Constant Prévost ont été suc- cessivement et à diverses époques, soumis par lui à l'Académie. Dans la sé- rie de ces communications il a eu soin, ainsi qu'il le devait, de traiter avec le plus grand détail de tout ce qui pouvait avoir rapport à l'île Julia; il a pour ainsi dire épuisé cette matière. Enfin il a en quelque sorte complété cette masse importante de documents en y joignant l'exposé des recherches auxquelles, depuis son retour, il s'est livré tant en Auvergne que dans le Vivarais, pour appuyer la manière dont il avait envisagé les phénomènes et les terrains volcaniques tant anciens que modernes de la Méditerranée. Ces documents renvoyés aux commissaires , sont : * » i°. Le rapport provisoire adressé de Malte le 3 octobre i83i, conte- nant le récit des observations recueillies personnellement par M. Constant Prévost au moment de sa descente sur l'île Julia et plusieurs vues et coupes de l'île sous ses différentes faces. » a". Une carte géologique de la plus grande partie de la Sicile et deux grandes coupes transversales , l'une se dirigeant de Trapani au cap Passaro; l'autre depuis ce dernier point jusqu'à Melazzo; ces coupes sont accompa- gnées d'une description sommaire mais très précise, très claire el dégagée de toute idée systématique, des principales formations géologiques de cette contrée; elles ont été communiquées de sa part à l'Académie au commen- cement de i832. » 3°. Plusieurs notices en forme de lettres qui ont été lues à l'Aca- démie, en i83i et au commencement de 1 832; elles étaient relatives à la géologie de l'île de Malte; au contact, à l'enchevêtrement des dépôts ter- tiaires les plus modernes avec les roches feldspathiques et micacées de la presqu'île de Melazzo; au gisement et à l'âge du terrain gypso-salifère de la Sicile. ■» 4'- Un rapport général et très étendu sur l'ensemble du voyage; il a été présenté à l'Académie par M. Constant Prévost lui-même dans le courant de i83a et de 1 833. Il est divisé en trois parties qui forment autant de mé- moires distincts. A ce rapport sont jointes les pièces suivantes, savoir : (a) un journal très détaillé des observations faites relativement à l'apparition de Cile Julia, soit personnellement par M. Constant Prévost, soit antérieure- ment à son voyage, par des habitants de la Sicile et de Malte , dont il a pu re- (>47 ) cueillir le témoignage verbal ou consulter les notes, témoignages qu'il a soi- gneusement comparés et appréciés; ce journal ne laisse rien à désirer sous le rapport de la description minutieuse et circonstanciée de tous les phéno- mènes qui ont précédé, accompagné ou suivi l'éruption volcanique, (b). Un relevé des observations thermométriques et barométriques qui ont été faites trois fois par jour, à bord du brick la Flèche, non-seulement pendant la durée du voyage, mais encore jusqu'au 5 mai i832. (c).Un portefeuille de près de deux cents feuilles de vues et panoramas géologiques, physiques et pittoresques des côtes de Malte, de Sicile et du golfe de Naples, dessi- nées, avec beaucoup de soins et d'intelligence, par M. Ed. Joinville, sous la direction de M. C. Prévost. » 5". Une notice en forme de lettre et accompagnée de coupes et de vues géologiques, qui a été adressée par M. C. Prévost à M. le président de l'Académie, sur les volcans éteints du Mont-Dore, du Cantal et du Mézin , comparés à l'Etna et au Vésuve; l'objet principal de cette notice est de démontrer que dans la France centrale, pas plus que dans les vol- cans brûlants de la Méditerranée, il n'était besoin d'avoir recours à l'espèce d'explication qu'on a désignée sous le nom d'hypothèse des cratères de sou- lèvement, pour rendre raison de la disposition actuelle des grands massifs volcaniques plus ou moins démantelés et superficiellement ravinés qui existent dans ces contrées. » 6°. Un dernier travail , le plus important peut-être par le grand nom- bre d'observations positives qu'il renferme, est le catalogue raisonné des collections géologiques recueillies "par M. C. Prévost dans ce voyage et dé- posés par lui, suivant le vœu de l'Académie, au Muséum d'histoire natu- relle. Ce catalogue méthodique, de plus de 6,ooo échantillons, est accom- pagné de 70 coupes extraites du journal original de M. C. Prévost, et qui sont exécutées avec une intelligence rare et qui dénote une grande habi- tude d'observation. Ces coupes se rapportent à chacun des principaux groupes des terrains de la Sicile dont elles expliquent et commentent les gisements les plus remarquables, tels que ceux des terrains volcaniques anciens des différents étages tertiaires, du gravier ossifère des cavernes, des argiles à gypse et à soufre, du grès à meule de Messine, etc.; gisements qui devront être l'objet d'autant de mémoires. » Ces coupes et ce catalogue méthodique constituent un travail précieux fondamental, exempt de toute spéculation théorique et systématique, que M. Prévost pourra présenter comme garantie et comme contrôle de ses descriptions et de ses observations générales, et dans lequel tous les sa- (*48) vants pourront directement puiser la plus solide de toutes les instructions en matière de géologie. Les préparations et l'examen que les échantillons déroches, qui composent une si nombreuse collection, ont dû subir, la détermination difficile du grand nombre de corps organiques fossiles qu'elle renferme, et la rédaction minutieuse de tant d'articles descriptifs ont exigé un temps considérable que l'auteur n'a pu trouver que successi- vement et à la longue, et telle est en définitive la cause principale du re- tard que votre commission a mis à faire son travail sur le tout, et à vous soumettre son rapport. » Ce retard, au reste, n'a point été stérile pour les résultats du voyage dont M. C. Prévost devait rendre compte à l'Académie, puisqu'illui a per- mis d'étendre ses observations sur les terrains volcaniques, par des voyages exécutés tant en Auvergne que sur les bords du Rhin , et d'obtenir ainsi de nouveaux termes de comparaison propres à agrandir le cadre déjà très vaste qui lui avait été tracé à l'occasion de l'île Julia, » De ces divers éléments des recherches faites par M. C. Prévost, vos commissaires ont extrait l'indication suivante de quelques-uns des princi- paux résultats. Ces résultats sont relatifs : » i° A l'île Julia ; » 2° Aux terrains volcaniques des contrées environnantes; » 3° Au terrain tertiaire de l'île de Malte; » 4° Aux terrains tertiaires de la Sicile; « 5° Enfin aux terrains plus anciens de cette même île. i< Relativement à l'île Julia, on peut; d'après M. C. Prévost, résumer, ainsi qu'il suit, les circonstances qui ont précédé, accompagné et suivi l'ap- parition du volcan sous-marin. » i°. Depuis plusieurs siècles le fond de la mer, à travers lequel le nou- veau volcan s'est ouvert, avait été fréquemment et violemment agité par des secousses souterraines qui avaient en même temps affecté avec plus ou moins d'énergie, non-seulement la côte méridionale de la Sicile, mais encore le sol de l'île dePantellerie,qui en est éloignée de près de 3o lieues. Ces effets s'étaient ordinairement manifestés lorsque les deux autres foyers d'agitation volcanique de la Sicile, c'est-à-dire sa partie orientale ou région de l'Etna, et sa partie septentrionale ou région des îles Éoliennes, demeu- raient en repos. » 2°. La nouvelle île ne s'est pas élevée sur un haut-fond, ni sur un banc, ainsi qu'on l'avait annoncé d'abord, mais bien au pied d'un véritable escar- pement sous- mari» qui termine à l'est le banc de Y Aventure, lequel est ( M9 ) large de plus de 30 lieues dans tojws les sens, et dont la surface légèrement ondulée , n'est recouverte que de 26 à 4o brasses d'eau au plus , et dans beaucoup d'endroits de 7 à 8 seulement, tandis que la sonde indique plus de 100 brasses de profondeur dans la partie du canal qui est comprise en- tre le port de Siacca et l'île de Pantellerie. »3°. C'est entre ces deux points, à environ 1 2 lieues au suri-ouest du pre- mier et 18 lieues au nord-est du deuxième, à 370io/5o* de latitude, à 1 o° 2 2' 8" de longitude , à une | lieue nord-ouest environ du banc de Nerita , qu'était situé le nouvel îlot volcanique, par conséquent sur une ligne di- rigée du nord-est au sud-ouest, et aux deux extrémités de laquelle se ma- nifestent depuis long-temps des agitations souterraines synchronrques. Ces faits remarquables ont été mis en évidence par une carte et deux coupes sous-marines fort instructives que M. C. Prévost a dressées d'après les sondages et les relevés hydrographiques du capitaine Smith, et qui font partie des matériaux soumis à l'Académie. »4°- L'apparition delà nouvelle île fut précédée de tremblements de terre nombreux et prolongés, qui se manifestèrent vers la fin du mois de juin, et qui furent ressentis sur une étendue de plus de &o lieues, les uns en mer par les navigateurs, et les autres le long des côtes méridionales de Sicile; ces secousses du sol, le plus souvent dirigées du sud-ouest au nord- est, furent souvent accompagnées de bruits très forts, comparés parles habitants à de "longues canonnades entendues de loin. „ » 5°. Plusieurs jours avant les premières éruptions, la surface de la mer paraissait bouillonnante, les eaux étaient troubles et couvertes de poissons morts, qui souvent ont été observés jusqu'à plus de 10 lieues du point central de tous ces phénomènes préliminaires. » 6*. Les éruptions proprement dites ont commencé aux premiers jours de juillet, par des vapeurs légères qui, peu a peu, augmentèrent et fini- rent par former au-dessus de la mer une colonne de i5oo à 2000 pieds de hauteur sur 60 à 200 pieds de largeur. Ces vapeurs , chargées d'une odeur sulfureuse prononcée , s'élevèrent d'abord seules ; puis elles furent mêlées de cendres et de fragments de scories dont la projection était in- termittente et accompagnée de lueurs lumineuses et d'éclairs qu'on a pré- sumés être dus à un dégagement abondant de fluide électrique. C'est à la suite de ces projections multipliées de matières incohérentes et souvent incandescentes que les premières proéminences se sont montrées un peu au-dessus du niveau de la mer. » 70. La formation de l'île fut successive comme les projections de matières? O5o ) incohérentes. Plusieurs proéminences isolées se dessinèrent d'abord d'une manière très nette; bientôt elles s'accrurent de plus en plus, et leur réu- nion finit par former autour du centre d'éruption un bourrelet de matières meubles dont la forme varia continuellement comme les circonstances éruptives, et qui, par des additions superficielles, s'éleva graduellement jusqu'à 200 pieds au moins. Depuis sa base jusqu'au sommet, la masse de l'île n'offrait qu'un amas cratériforme de cendres, de sables pyroxéniques et de scories ordinaires, sans apparence d'aucune coulée de lave, et bien moins encore de strates de roches solides et continues , que l'on aurait pu considérer comme un fond de mer soulevé en masse, soit continue, soit crevassée. » 8°. Enfin , après des éruptions intermittentes semblables en tout aux précédentes, et qui ont duré depuis le milieu du mois de juillet jusqu'à la fin de septembre, l'île disparut lentement et successivement, comme elle avait apparu, mais par une cause différente. Ce ne fut, en effet, ni par effondrement de sa masse, ni par abaissement insensible du sol sous- marin, mais par l'action des vagues, qui, après avoir modifié le con- tour des bases du cratère pendant les éruptions, continuèrent ensuite à saper ces mêmes bases de tous côtés, provoquèrent l'éboulement suc- cessif des cendres , des lapilli et des scories incohérentes dont il était composé, et rasèrent définitivement ce frêle édifice en moins de deux mois de temps. Au mois de décembre, il ne restait à la place du volcan qu'un banc couvert de 9 à 10 pieds d'eau, dont la forme n'a plus rien qui in- dique son origine; circonstance importante à signaler, ainsi que le re- marque M. Prévost , pour faire comprendre la difficulté qu'il y a de retrouver les anciens foyers d'éruptions dans les terrains volcaniques sous-marins qui sont aujourd'hui émergés, et qu'on reconnaît sur certains points de la surface de nos continents. » De ces résultats positifs et indépendants de toute hypothèse, M. Pré- vost a été amené à tirer les conséquences suivantes, qui lui semblent découler naturellement de la comparaison des faits. » i°. L'éruption de ]83t a commencé au fond d'un bassin dominé par un escarpement sous-marin abrupte, dont les bords annoncent une dis- location linéaire très ancienne du sol. » i". D'après les traditions que l'on conserve à Malte et en Sicile (dont une remonte au commencement du 1 7e siècle), d'après la structure des vieux terrains volcaniques sous- marins qu'on voit maintenant émergés et déman- telés dans le Valdi Noto, au pied de l'Etna, il est à présumer que l'éruption ( m ) (Vc i£3i ifest pas la première qui ait eu lieu sur ce point delà Méditerranée. Il est probable qu'elle a été anciennement précédée par des éruptions com- plètement sous-marines , soit de matières scorifiées incohérentes, soit de laves ordinaires qui se sont étendues en forme de nappes plus ou moins in- clinées, ou d'accumulations plus ou moins épaisses, et que ces accu- mulations avaient en quelque sorte préparé le théâtre de la nouvelle éruption, et avaient ainsi diminué la profondeur qui était à combler pour que les matières incohérentes qui ont formé le cratère de 1 83 1 pussent affleurer jusqu'à la surface de la mer et même s'élever fort autdessus de son niveau. ip olcjrii; » 3°. Si ce long travail sous les eaux ne s'est manifesté que très ra- < remont à leur surface par des signes positifs, cela est dû aux circons- tances qui, suivant M. Prévost, accompagnent en général les épanchements des matières volcaniques par des bouches sous-marines profondément sub- mergées; les eaux alors condensent etabsorbent en tout ou en partie les gaz et les vapeurs qui se dégagent du foyer d'incandescence, et ces fluides élas- tiques ne peuvent lancer à une grande hauteur, dans un liquide aussi dense que l'eau, la lave et les scories sous-marines. On peut même présumer que le mouvement produit dans la masse des eaux par la sortie brusque et vio- lente des fluides élastiques, doit contribuer à entraîner les matières in- cohérentes loin des orifices d'éruption , et par conséquent l'élévation des cratères sous-marins doit être moins grande que celle qu'ils auraient res- pectivement prise à l'air libre. » 4°- Si les choses, poursuit M C. Prévost, ne se sont pas ainsi passées dans des temps plus ou moins anciens sur le fond de mer qui a servi de base à l'île Julia, c'est ainsi du moins qu'elles ont incontestablement eu lieu pendant les premiers temps de l'éruption de i83i. Lors donc que le sommet de la montagne sous-marine ainsi formée, s'est approché de la surface de la mer, la pression devenant moindre, le dégagement de la va- peur d'eau a été sensible; et bientôt, par la même raison, la matière de la lave incandescente a pu être lancée dans l'atmosphère; retombant dans l'eau, les cendres et les scories formées par la dissémination de la matière volcanique et par son refroidissement subit, ont été en partie entraînées au loin sous les eaux et en partie accumulées autour de l'orifice d'éruption jusqu'à ce que plusieurs points saillants au-dessus de l'eau s'étant montrés, les circonstances ordinaires atmosphériques ont succédé à celles des vol- cans sous-marins; un cratère semblable en tous points à ceux qui se forment journellement dans les volcans continentaux, par additions superficielles C. R. i836. 1er Semestre. 36 C »5» ) et successives , s'est progressivement élevé et nettement dessiné au-dessus du niveau de la mer. » 5°. Des coulées de lave, dit encore M. C. Prévost, sont peut-être sor- ties par des fissures du pied et des flancs submergés du cône d'éruption, mais la colonne ascendante de matière fluide n'ayant pas atteint le niveau de la mer, aucune coulée solide et continue n'étant venue consolider les matériaux incohérents de L'Ile naissante, celle-ci n'a pu résister à l'action des vagues, favorisée par les ébranlements du sol. » 6*. En un mot, il suffit, suivant M. Prévost, de se rendre un compte aussi simple que naturel de l'action des phénomènes volcaniques les plus vulgaires et les mieux connus, et de la nature de leurs produits sous l'eau et dans l'atmosphère, pour concevoir de la manière la plus nette et la plus incontestable la formation et la destruction du nouveau tertre volcanique. Ce qui est également certain, suivant lui, c'est que, d'une part, cette for- mation n'a été l'effet ni du soulèvement d'un fond de mer volcanique préexistant, ni d'une énorme boursouflure de lave assez visqueuse pour être restée tout d'une pièce malgré son étendue et malgré son élévation au-dessus de la mer; et que, d'une autre part, la destruction n'a été pro- duite ni par un effondrement, ni par une projection finale de toutes les matières précédemment accumulées; projection qui aurait été occasionée par le dégagement subit d'une immense quantité de matières gazeuses. » Partant de ces considérations et de celles que lui a suggéré l'examen des terrains évidemment sous-marins du Val-dr-Noto, M. C. Prévost est ar- rivé à des explications intéressantes relativement à la constitution de l'Etna, deStromboli, de Vulcano et du Vésuve; remarquant que les anciens ter- rains pyrogènes qui servent de base aux déjections modernes de ces vol- cans encore en pleine activité, offrent dans leur partie inférieure les carac- tères des matières volcaniques sous-marines et dans leur partie supérieure les caractères des déjections atmosphériennes, et généralisant ce mode de for- mation , il a cru pouvoir annoncer, comme un fait positif, non-seulement que les bases des grands systèmes volcaniques dont il s'agit, mais encore que les grands massifs de terrains pyrogènes qui forment en France le Mont - Dore, !e Cantal et le Mezin, étaient les restes de grands cônes d'éruption qui auraient été démantelés par les puissantes érosions superficielles qui ont ravagé toutes les autres parties de la terre antérieurement à la pé- riode géologique dans laquelle nous vivons. » A cette occasion , M. C. Prévost est entré dans l'examen et la discus- sion d'hypothèses bien connues qui tendent à établir une opinion toute .dif- (a53) iérente. Il n'est pas dans l'objet de ce rapport de le suivre dans cette discus- sion que depuis il a soutenu en diverses circonstances, qui est. devenue très animée, et qui aura du moins l'avantage d'exciter de nouvelles re- cherches. Il nous reste d'ailleurs trop à dire des observations positives qui ont occupé M. C. Prévost sous beaucoup d'autres points de vue im- portants. » Toutefois, nous ne pouvons le suivre dans les nombreux détails que renferment ses rapports, son journal et son catalogue raisonné. Nous nous bornerons à signaler quelques-unes des observations les plus essen- tielles. Elles embrassent différents ordres de faits. » Parmi celles qui sont particulièrement relatives aux phénomènes vol- caniques, nous signalerons la distinction de produits volcaniques sous- marins de différents âges dans le val de Noto, depuis ceux antérieurs aux terrains de la période crayeuse jusqu'à ceux postérieurs aux plus récents des terrains tertiaires. » La description du gisement près de Mellili de ce singulier bitume fo- liacé que l'un de nous a décrit sous le nom de dussodjle. » La découverte auprès de Militello que des couches de matières noires compactes renfermant une grande abondance de coquilles marines très bien conservées , ne sont que des strates de cendres endurcies sous les eaux , et non des basaltes , comme on l'avait supposé. » La description des volcans boueux de Macaluba près de Girgenti, et des stuffs ou étuves du mont S.-Calogero, celle des effets de la décom- position des roches volcaniques tant auprès des bouches de l'Etna, au Vésuve , de Stromboli , que dans les solfatares de Vulcano , de Lipari , de Puzzoles. La nature et la progression de ces effets sont attestés et démon- trés dans la collection par un grand nombre d'échantillons aussi intéres- sants que bien choisis. » Passant maintenant à des observations d'un autre ordre, et d'abord aux terrains tertiaires, nous citerons les suivantes. » La collection très riche en roches et en fossiles que M. C. Prévost a recueillie à Malte, dont la géologie était peu connue, porte à penser que le sol de cette île est entièrement ou presque entièrement com- posé de terrains tertiaires les plus récents, qui, par la puissance, par l'homogénéité et la finesse de grains de la plupart des bancs (qui sont exploités avec tant d'avantage), sembleraient être des dépôts pélagiens qui se seraient formés loin de tout rivage. Au milieu de ces couches, dont il a nettement distingué plusieurs étages, il a trouvé avec ces 36.. C *54 ) énormes glossopètres qui sont connus depuis long-temps, non-seule- ment des ossements de mammifères, et notamment une dent de petit hippopotame, mais encore des moules de coquilles analogues à celles des terrains subapennins, qu'il croit avoir été enveloppées à une époque à laquelle ils étaient déjà fossiles; ce qui serait très singulier.il a remarqué encore dans la physionomie générale du sol de Malte deux plateaux, dont le supérieur au S. E. de l'île, se termine, d'une part, par une falaise abrupte, et de l'autre par une suite de terrasses en étage, qui le réunis- sent au plateau inférieur, à l'extrémité duquel se trouve la cité Vallette. C'est à l'inclinaison des couches de ce système vers le N. E. que sont dus les nombreux ports qui se voient presque exclusivement le long de cette partie de L'île. » Passant à la Sicile, il nous suffira de rappeler en peu de mots la carte géologique de cette contrée, et la belle coupe dont nous avons déjà parlé, d'autant plus que cette dernière a déjà été insérée dans le Bulletin de la So- ciété géologique : on y remarque bien distinctement le mode de dislocation des terrains tertiaires, leur division en deux étages au moins, superposés transgressivementetdont le plus ancien paraît être suivant l'auteur, de l'âge des collines subapennines, leurs rapports avec les produits volcaniques et les dépôts de gypse et de soufre; mais sous tous ces points, comme aussi sur tout ce qui concerne les phénomènes du remplissage des cavernes de Syra- cuse, de Céphalu, de Palerme, les dépôts de coquilles extrêmement récen- tes de la presqu'île de Melazo, leurs rapports avec les roches micacées , l'âge des conglomérats modernes de la plage de Messine , nous attendrons les dé- veloppements que M. Constant Prévost se propose de donner. Cette tâche lui sera facile, car les éléments et les pièces justificatives existent déjà dans son catalogue raisonné , et dans les collections qu'il a rapportées. »Par la même raison nous n'entrerons pas dans plus de détails relative- ment aux nombreuses observations qu'il a recueillies tant sur le Vésuve et sur les éruptions de ce volcan dont il a été le témoin , que sur la constitution des champs Phlégréens, et notamment sur la baie dePouzzole et sur les phé- nomènes peu anciens et successifs , tant d'immersion du sol dans les eaux de la mer que d'émersion, qui paraissent attestés par l'état des ruines du temple deSérapis, et par l'existence desbalanes et des serpules qu'on voit fort au-dessus de l'eau sur les piles du pont île Caligula ; M. Prévost doit en faire l'objet de communications plus détaillées que ce qu'il a déjà consigné dans son grand catalogue raisonné. ( 255 ) ('une/usions. » D'après tout ce qui précède nous pensons. » i°. Que M. Constant Prévost a rempli de la manière la plus satisfaisante, la mission que l'Académie lui avait confiée, et que l'extension qu'il lui a donnée atteste tout-à-la-fois son zèle éclairé et son dévouement pour les pro- grès de la science. D a0. Qu'il y a lieu d'insérer dans les Mémoires des Savants étrangers, le rap- port général dans lequel M. Constant Prévost a rendu compte de son voyage à l'île Julia , et dans les parties voisines de la Sicile. » 3°. Que quelque intéressantes que soient les observations que M. Cons- tant Prévost a communiquées sur les autres parties de la Sicile , sur Malte , sur Lipari, sur Stromboli , sur le Vésuve et sur les champs Phlégréens , on ne pourra les apprécier d'une manière proportionnée à leur importance, (pie lorsque i'auteur en aura complété la description et l'aura soumise à l'Académie. » Ces conclusions sont adoptées. Après la lecture de ce Rapport, M. Arago demande à l'Académie la per- mission de lui soumettre, dans la prochaine séance, plusieurs observations de physique qui lui paraissent de nature à rendre moins certaines quelques conclusions que M. Prévost a cru pouvoir déduire de son travail, et, en particulier, la conclusion que l'île n'a pu être l'effet d'un soulèvement de la mer. La séance est levée à 5 heures. F. ■ ( 256 ) BULLETIN BIBLIOGR kPIIIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences ; iS36, n°9, in-4". Clinique chirurgicale , exercée plus particulièrement dans les camps , et les hôpitaux militaires ; par M. le baron LARREYjtome 5,in-8°,avec un atlas in-folio. lYansactions qfthe horticultural Society ofLondon; second séries ; in-4°. Brève Idcade la Administracion del Comercio y de las rentas y gastos de la Isla de Cuba , durante los annos de 1826 à 1 834; par M. D. Ramon de la Sagra; in-8°. Cinco Meses en los Estados- Unidos de la America del Norte; par le. même. Traité complet du Régime sanitaire des aliénés , ou Manuel des Éta- blissements qui leur sont consacrés ; par M. Scipios Pinel; in-40. (Réservé pour le concours Montyon. ) Histoire Naturelle des Iles Canaries ; par MM. Webb et Berthelot; 4e livraison de texte et de planches, Abrégé élémentaire de Chimie , par M. Lassaigive, 2e édition, 2 vol in-8", avec un atlas in-S°. Bulletin de la Société industrielle de Mulhausen; n° 6 1 , in-8". Mémoires de la Société d Agriculture , Sciences et Artsd' Angers; 2' vol , 2e livraison, in-8°. Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale ; par M. Miquel ; 5e année, tome 10, 4e livraison, in-8*. Journal de la Société générale des Naufrages et de l'Union des nations; n'ietî, in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 4» "° 10, 1 856 , in-4°. Gazette des Hôpitaux; n" 26 — 28, tome 10, in-4°. Journal de Santé; n" i32. Écho du Monde savant; n* 10 ; in-4". nrTTi^^^*%V"r*a COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L ACADEMIE DES SCffiNCES. ■ ilitlOtl— i SEANCE DU LUNDI 14 MARS 1836. PRÉSIDENCE DE M. Ch. DUPIN. CORRESPONDANCE» M. Geoffroy- Saint- Hilaire , après avoir rappelé les communications ré- cemment faites sur les orangs-outangs par M. de Blainville et par lui-même, met sous les yeux de l'Académie deux orangs-outangs de Bornéo, l'un fe- melle et très jeune que le Muséum d'Histoire naturellepossédait déjà depuis long-temps , l'autre mâle et adulte qui vient de lui être envoyé par M. Tem- minck, directeur du Musée de Hollande. L'acquisition de ce dernier individu donne , pour la première fois , aux zoologistes français, les moyens de con- naître, par des observations directes , l'orang-outang dans son état parfait. M. Julia Fontenelle transmet une observation tirée du cinquième volume de la Clinique chirurgicale de M. Larrey et de laquelle il résulte qu'un officier français ( M. Morel) encore vivant, a été deux fois pris pour mort et deux fois enterré comme tel. M. Julia demande que cette obser- vation soit communiquée à la commission Montyon chargée de statuer sur son ouvrage concernant l'incertitude des signes de la mort. M. Moncey adresse une note qui paraît être un projet de quadrature du cercle. M. Hossard écrit qu'un certain ndmbre de jeunes personnes contrefaites C. R. l83G, Ie* Semestre. 3j ( -8 ) dont il va entreprendre la guérison , sont réunies dans une des salles du secrétariat, où les membres de la commission Montyon pourront constater leur degré actuel de difformité. astronomie. — Note de M. Am. Sédillot sur la découverte de la variation, par Aboul-Wefâ, astronome du 10e siècle. Deux objections sont faites au mémoire de M. Am. Sédillot. ( Voir le Compte Rendu, to*me 2 , page 2o5.) i". Ne serai Al pas possible que le passage découvert et traduit par M. Sé- dillot , fût une interpolation dans une copie de l'ouvrage de F astronome de Bagdad, postérieure à Tjcho-Brahé (1610)? 20. Si Aboul-PFefâ a reconnu la troisième inégalité lunaire, comment se fait-il qu'aucun des auteurs arabes qui lui ont succédé n'en ait parlé ? RÉPONSE A LA PREMIÈRE OBJECTION. « i°. Le manuscrit de la Bibliothèque du Roi faisait partie des livres du Shah Rokh, fils de Tamerlan ( 1 377-1447 ); un sceau apposé sur plusieurs des feuillets le prouve péremptoirement. On sait, comme nous l'apprend M. Reinaud , de lAcadérhie des Inscriptions et Belles-Lettres, dans son ou- vrage sur les monuments arabes et persans du cabinet de M. le duc de Bla- cas, que l'un des usages des cachets chez les orientaux était de servir à marquer la propriété ; c'est ainsi qu'en tête de leurs livres et de tout ce qui leur appartient, on trouve l'empreinte de leurs devises; le sceau que porte le manuscrit d'Aboul-Wefâ est conforme à une médaille du Shah Rokh que possède M. de Blacas, si ce n'est qu'il contient en plus ces mots : Min Kou- toubi ' Ichœzane [ex libris thesauri, etc.). D'ailleurs , l'état et l'apparence du manuscrit ne peuvent laisser aucun doute sur son ancienneté ; il a été ache- té, en 1670, parle voyageur Jean-Michel Wansleb, envoyé en Orient par le ministre Colbert pour faire l'acquisition de manuscrits destinés à la Bi- bliothèque du Roi ; et M. Reinaud pense que la copie doit être d'une épo- que même antérieure à celle du Shah Rokh. » 20. Aux preuves matérielles que nous venons d'exposer, nous ajoute- rons quelques considérations qui tendent également à faire rejeter l'hypo- thèse de l'intercalation du passage dans une copie de l'ouvrage d'Aboul- Wefâ, qui serait postérieure à Tycho-Brahé (1610). » Aboul-Wefâ présente la découverte de la troisième inégalité lunaire comme étant le fruit de ses propres observations , et l'explication qu'il donne diffère notablement de celle de Tycho-Brahé; on a inséré, dans le Compte Rendu des séances de l'académie des Sciences (n° 9, i836), la tra- duction du chapitre de l'astronome arabe; nous allons mettre en regard l'appendice trouvé à la mort de Tycho-Brahé , dans ses papiers , et publié pour la première fois, neuf ans après , 1610. » « Experti sumus hos circulos omnibus apparentiis necdùm satisfa- » cere, si quidem in octantibus sive mediis locisinter quadraturas et syzy- » gias a et » subtrahendam a média longitudine 3 a O, ut verus locus centri epicycli » prodeat. Motus autem hujus librationis duplici distantiae verae © et J) » commensurabilis est, maximamque variationem 40' 3o" in primo etter- » tio a dont nous n'avons encore que des fragments). On a exa- miné, il est vrai, quelques-unes de leurs tables astronomiques et le calcul de la variation ne s'y trouve pas introduit; mais M. Sédillot en a expliqué ainsi la raison : « Pendant qu'Aboul-Wefâ observait à Bagdad, Ebn-Jounis rédigeait au Caire, sa grande Table Hakémite , et il n'avait alors aucune idée de la variation. Ce sont ses tables hino-solaires que les Persans et les Mongols ont adoptées et suivies; elles se trouvent reproduites : i° chez les Persans dans les Tables Gélaléennes d'Omar Cheyam (1079); 2° chez les Grecs dans la Syntaxe de Chrysococca; 3° chez les conquérants Mongols, dans les Tables Ilkhaniennes de Nassir Eddin Thous&i ; 40 chez les Chinois dans V Astronomie de Cochéou-Ring. » » On ne doit donc pas s'étonner qu'on n'ait point trouvé dans ces ta- bles ainsi transformées, le calcul de la variation. (Foira, cet égard la lettre adressée au Bureau des Longitudes en i834, par M. Sédillot.) » Ces considérations seront plus tard l'objet de mémoires spéciaux- quant à la question principale, elle est complètement résolue • Aboul- Wefà est bien réellement l'auteur de la découverte de la variation. » • M. Libri nous a remis la note suivante, comme résumé de la réponse verbale qu'il a faite à la nouvelle communication de M. Sédillot. « Après la lecture de la lettre de M. Sédillot, M. Libri demande la parore, et commence par annoncer à l'Académie que, malgré son vif ( 262 ) désir de s'occuper de cette question importante , l'état d'immobilité complète dans lequel il est forcé de tenir encore son bras droit ne lui a pas permis de faire les recherches qui lui auraient été nécessaires pour tâcher d'éclaircir ce point intéressant d'histoire scientifique. Pour le mo- ment, il se borne à rappeler à l'Académie qu'il n'a fait, dans une des pré- cédentes séances, qu'émettre des doutes sans jamais prétendre affirmer d'une manière absolue qu'il avait été impossible aux Arabes de connaître la variation. L'examen attentif du manuscrit, et surtout du passage que M. Sédillot a traduit, peut seul fournir les éléments nécessaires à la solu- tion de la question. Dès que sa santé sera rétablie, M. Libri s'empressera de répondre à l'honneur que l'Académie lui a fait de le nommer membre de la commission qui doit examiner le travail de M. Sédillot, en faisant tout ce qui dépendra de lui pour essayer de diminuer l'incertitude qui règne encore sur le sujet en discussion. » D'ailleurs, M. Sédillot ne doit pas s'étonner si l'annonce de la décou- verte de la variation par les Arabes a pu faire naître des doutes dans l'es- prit de plusieurs personnes; cela lient surtout aux circonstances sui- vantes. M. Sédillot a publié, il y a déjà quelque temps (i), un mémoire pour démontrer que les Arabes avaient connu aussi la géométrie de posi- tion; mais la lecture même de son mémoire a prouvé à tous les géomètres que peu au fait probablement de ce qui constitue la véritable géométrie de position, M. Sédillot s'était laissé égarer par le molposition, et qu'il avait cru que l'on pouvait rapporter à cette branche de mathématiques des problèmes où il ne s'agissait que de déterminer la position d'une ligne, et qui appar- tenaient par conséquent à ce que la géométrie analytique a de plus élémen- taire. Plus récemment, dans le mémoire même qui est soumis au jugement de l'Académie, et que l'auteur a inséré aussi dans le Journal asiatique , M. Sédillot a cité et critiqué plusieurs passages du premier volume de Y Histoire des Sciences mathématiques en Italie, ouvrage que M. Libri a publié depuis peu. Or M. Libri saisit cette occasion pour déclarer à l'Académie que non-seulement M. Sédillot lui a prêté des opinions qui n'étaient pas les siennes, et que, par suite, il a pu facilement critiquer, mais que même (bien involontairement sans doute) il a dénaturé des passages de l'ouvrage de M. Libri, que M. Sédillot paraissait de reproduire, mais dans lesquels il omettait ou changeait des mots ou des membres de phrases, et donnait ainsi un tout autre sens que celui qui résultait des expressions de (i) Nouveau Journal Asiatique , Mai i834- ( 263 ) M. Libri. A l'appui de cette assertion, M. Libri cite un passage du mémoire de M. Sédillot, où l'on fait adopter à l'auteur de Xhistoire déjà citée, les idées de Delambre, qui avait affirmé que les Arabes avaient admis sans la moindre modification l'Astronomie des Grecs et où l'on semble rapporter textuelle- ment un passage qui se trouve à la page 1 54 de l'ouvrage de M. Libri, mais en le tronquant et le modifiant tellement que cette idée semble en effet ressortir d'une phrase où l'auteur avait voulu dire le contraire. » Ainsi M. Sédillot ayant commencé par attribuer aux Arabes une dé- couverte importante qu'ils n'avaient point faite, et n'ayant point montré toute l'exactitude nécessaire dans les citations d'un ouvrage publié récem- ment, ils n'est pas étonnant, ajoute M. Libri, que ces circonstances aient pu contribuer à jeter quelque incertitude dans l'esprit des personnes appe- lées à discuter la réalité de la découverte de la variation , attribuée par M. Sédillot à Aboul-Wefâ. » Relativement à la nouvelle lettre de M. Sédillot, dont M. Arago vient d'entretenir l'Académie, M. Libri croit ne devoir insister que sur deux points principaux : d'abord il est inexact de dire , comme l'affirme M. Sédil- lot, que les plus célèbres astronomes orientaux aient été antérieurs à Aboul- Wefâ et qu'on puisse expliquer par là le silence des successeurs de l'astro- nome de Bagdad. Ensuite M. Libri signale la grande difficulté que les plus illustres philologues ont toujours rencontrée quand il s'est agi d'établir un fait historique uniquement sur l'âge incertain d'un ancien manuscrit. » Il suffirait de citer Nassir-Eddin, dont le nom est devenu si populaire même en Occident, pour prouver que les plus illustres astronomes orientaux n'ont pas précédé Aboul-Wefa. D'autre part, en disant que Nassir-Eddin n'a pas parlé de la variation, parce qu'il s'est borné à copier Ptolémée, on ne ferait que fournir des arguments à ceux qui, comme Delambre, pourraient croire, à tort cependant, que les Arabes n'ont rien ajouté aux connaissancesastronomiques des Grecs. Mais sans des- cendre jusqu'à Nassir-Eddin, M. Libri fait remarquer à l'Académie que M. Sédillot a été dans l'erreur lorsqu'il a affirmé qu'Ibn-Younis étant con- temporain d'Aboul-Wefâ, ne pouvait pas parler de la découverte de la va- riation attribuée à ce dernier. Car si la variation avait été découverte par Aboul-Wefâ en 975, comme l'affirme M. Sédillot, Ibn-Younis qui, dans la table Hakemite rapporte des observations faites l'an 1007, et qui écrivait par conséquent plus de trente ans après Aboul-Wefa, se serait trouvé placé dans les meilleures conditions possibles pour rendre compte d'une décou- verte si importante qui aurait été faite assez long-temps avant l'époque à ( m ) laquelle il écrivait pour qu'il dût la connaître, et qui cependant aurait été encore assez récente pour qu'il eût été impossible qu'elle fût déjà oubliée. » Pour ce qui est de l'âge du manuscrit que M. Sédillot croit antérieur à Tycho-Brahé, surtout d'après le sceau du Schah-Rokh qui paraît s'y trouver, M. Libri dit que c'est une question qui ne peut être décidée que d'après l'examen du manuscrit, et qui en tout cas ne peut être résolue que d'une manière conjecturale-, car il est reconnu d'abord que l'examen de l'écriture et du papier ne suffisent pas pour déterminer avec une approximation suffisante l'époque à laquelle appartient un manuscrit, même quand il s'a- git de manuscrits européens que l'on connaît beaucoup mieux que ceux qui nous sont venus de l'Orient. Ensuite, en ce qui concerne le sceau, M. Libri prouve , par des exemples tirés de notre histoire littéraire , que souvent on a eu l'habitude de continuer pendant long-temps à marquer les livres d'une bibliothèque du sceau adopté par le fondateur , et il termine en indiquant l'exemple fort singulier de deux princes italiens, l'un duc d'Urbin , l'autre grand-duc de Toscane , qui , à plusieurs siècles de dis- tance avaient adopté la même devise, devise qui dans le temps futurs pourra occasioner des doutes et des incertitudes quand il s'agira de déterminer et de distinguer les monuments qui appartiennent à l'un ou à l'autre de ces deux princes. » météorologie. — Étoiles filantes du i^ novembre 1 835. M. Arago communique à l'Académie l'extrait suivant d'une lettre désir John Herschel à M. Baily, datée du cap de Bonne-Espérance. « Pendant toutes mes explorations du ciel en novembre , j'ai été aux aguets des étoiles filantes. J'avais aussi recommandé à mon aide, M. Stone, d'épier soigneusement ces météores pendant le temps que j'aurais l'œil au télescope. Le i3 il ne vit rien; le 14 je lui fis la même recommandation, et ào* de temps sidéral, nous commençâmes nos explorations ordinaires en nous relevant successivement ; cehii de nous deux qui n'était pas à la lunette continuant toujours à chercher des étoiles filantes. Jusqu'à 4* 8' de temps sidéral, ni lui ni moi n'en avions encore vu une seule. A ce mo- ment, M. Stone me cria : « Voilà la plus grande que j'aie vue de ma vie! » Elle tomba perpendiculairement dans l'azimuth nord, un demi-point (de la boussole) ouest environ. A 4* 42'5o," il m'en annonça encore une grande. Celle-ci tomba au nord, deux points est. Sa chute ne fut pas perpendicu- lairement'; la ligne de descente penchait un peu vers l'est. Celle-ci, sui- C ?.65 ) vant M. Stone, était aussi grande que Jupiter. A 4* 46'3o,% il en vit tom- ber une troisième à l'est de Jupiter, et encore plus obliquement que la pré- cédente. Enfin, à 4* 53' 59", l'éclat que jeta une quatrième étoile m'excita à quitter la lunette. Cette dernière était la plus belle de toutes; elle tomba obliquement dans l'azimuth ao° ouest. Stone, qui tournait le dos à ce côté du ciel, lequel d'ailleurs était cacbé pour lui par des arbres, crut qu'il venait de faire un éclair. L'étoile laissa une trace lumineuse très étroite et sensiblement tortueuse, qui resta visible pendant ao secondes environ. Ce météore avait une intensité égale au plus grand éclat de Vénus dans ce pays. Je dois rappeler qu'au Cap, la lumière de cette planète est assez vive pour occasion er des ombres bien marquées et qui accusent distinctement la forme des corps interposés, non-seulement quand elles se projettent sur une muraille blanche, mais même quand elles tombent sur le sol. Vous pouvez être sûr que , si je suis encore au Cap au mois de novembre pro- chain , je ne manquerai pas de faire attention aux étoiles filantes dans les nuits du i3 et du 14, quoique jusqu'à présent je soie porté à ne voir dans tout ceci qu'une coïncidence fortuite. J'ajouterai cependant que depuis le 14 je n'ai vu aucun météore un peu considérable. » physique du globe. — Lettre de M. Freycinet à M. Arago sur les pre- mières expériences faites à Aix en Provence , aux bains de Sextius. (Voir le Ier volume des Comptes Rendus, page 44^0 « Depuis mon arrivée en Provence, qui n'a pu avoir lieu qu'à la fin de janvier, je me suis occupé avec zèle de tout ce qui se rapporte à la mission que l'Académie a bien voulu me donner. Indépendamment de la source des bains Sextius et de Celle du bassin de Barret , qui jouent le rôle princi- pal dans tout ce qui a été écrit sur les eaux d'Aix, j'ai exploré une vingtaine de fontaines, de sources et de puits dont les eaux chaudes, à ce qu'on as- sure, ont une relation non douteuse avec les premières. Partout j'ai déter- miné leur température par un nombre assez grand d'observations et avec des précautions assez minutieuses pour qu'on puisse compter sur leur exac- titude. J'ai aussi mesuré le débit des deux sources principales, celles des bains Sextius et des Bagniers, et pris des échantillons des eaux dont il im- porte le plus de constater l'identité. Plus tard, j'aurai l'honneur de rendre un compte détaillé à l'Académie de toutes mes 'expériences; mon but n'est pour l'instant que de lui faire connaître la marche générale des travaux auxquels je me suis livré, et de prendre ses ordres sur ce qui pourrait lui paraître à propos que je tentasse encore. C. H. i836, i« Semestre. 38 ( a66 ) » C'est un fait établi par l'histoire d'un long procès, que les fontaines de la ville sont alimentées par les eaux du bassin de Barret, situé en pleine campagne à un quart de lieue d'Aix. Or, d'après une moyenne entre cin- quante observations, j'ai trouvé que les eaux de Barret ont ao°,o6 centig. de température, tandis que celles des bains Sextius s'élèvent à 34°,i6. La surface des premières se trouve à plus de 5 mètres de profondeur au-des- sous du sol. » Pour étudier d'où pouvait provenir cette singulière différence, j'eusse désiré pouvoir faire dévier en totalité les eaux de Barret dans le lit du ruisseau de la Touësse , qui en est voisin ; cette opération n'offrait rien de difficile ni de bien coûteux, mais je n'ai pu l'obtenir des autorités admi- nistratives qui, d'ailleurs, m'ont accueilli avec une extrême bienveillance et ont favorisé mes opérations avec autant de grâce que de bonté; il m'a fallu penser à d'autres moyens dérivatifs. » L'emploi du syphon était le plus naturel et celui dont la manœuvre devait être à la fois la plus simple et la moins coûteuse. J'avais toute la diffé- rence de niveau nécessaire pour produire un grand effet, en sorte que je me suis décidé à en construire un. Mais pour ne pas tomber dans des dé- penses trop considérables, je me suis contenté de le faire en fer-blanc; sa longueur était d'environ xoo mètres, et son diamètre de 8 centimètres. » Trois expériences successives m'ont offert chaque fois un phénomène dont je n'ai pu me rendre compte. Dès le début, la colonne d'eau qui avait servi à amorcer l'instrument, s'est divisée par une suite de nœuds, dans lesquels le vide s'étant produit, la pression extérieure de l'air a fait aplatir le tuyau en autant de points, ce qui en a tout-à-fait arrêté le jeu. » Une vis d'Archimède, demandée au préfet de Marseille, et qui m'avait été prêtée, m'offrait un nouveau moyen que je résolus de tenter. Mais pour donner à cette machine l'inclinaison nécessaire à son maximum d'effet utile, il m'a fallu faire dans le sol une tranchée assez profonde pour l'écou- lement des eaux de Barret. » Au commencement, le débit de cette vis a été d'environ 5ooooo litres d'eau en vingt-quatre heures. Mais cette abondance ne s'est pas continuée; il s'est établi un équilibre entre le produit de la machine et ce qui s'écou- lait par les conduits souterrains, en sorte que nous n'avons plus obtenu qu'à peu près 35oooo litreS en vingt-quatre heures. Cette manœuvre qui , prolongée pendant soixante-sept heures , a exigé l'emploi de 21 hommes divisés en trois escouades, travaillant le jour et la nuit, et se relevant à de certains intervalles, se terminera ce soir. ■ ( 2(37 ) » J'aime à me flatter que la suppression d'une pareille quantité d'eau produira une intermittence dans le produit des fontaines chaudes d'Aix,et qu'il me sera possible de l'observer. A cet effet, je vais commencer, dès de- main , une série d'expériences journalières du débit de la source des bains Sextius et de celle des Bagniers, ainsi que de leur température, et si je trouve une différence notable avec ce que j'ai obtenu déjà, j'étendrai mes observations sur d'autres points. » Si, contre mon attente, ce moyen ne produisait rien d'appréciable, je désirerais être autorisé par l'Académie à faire construire un nouveau sy- phon en fonte de fer de 1 1 centimètres de grosseur, qui, ne devant pas of- frir l'inconvénient de celui dont j'ai tenté l'usage, donnerait indubitable- ment une intermittence plus imporlante dans les eaux des fontaines de la ville. » \ vvroMiE des nvi:soiREs. — Réclamation de M. Ehremberg. M. Pelder écrivit à l'Académie, le 8 de février (voyez ces Comptes rendus, tom. II, pag. 1 34) qu'il avait vainement cherché les nombreux estomacs que M. Ehrenberg a aperçus dans les animalcules microscopiques. Le savant naturaliste de Berlin témoigne ses regrets qu'à la suite d'une expérience négative on se soit déterminé à révoquer en doute toute une série de phénomènes et l'organisation d'une classe entière d'animaux. «J'espère, dit-il, en terminant sa lettre, que l'organisation (avec peu d'exceptions) très compliquée des infusoires , paraîtra dans tout son jour dans le nouvel ouvrage que je prépare, sous le titre : Les Infusoires distribués en deux classes d'animaux qui échappent à la vue de l'homme et qui sont doués de tous les systèmes principaux de l'organisation animale. J'aurai l'honneur de faire hommage de cet ouvrage à l'Académie. Trente- huit planches in-folio , gravées au burin , d'après mes propres dessins, sont déjà terminées. Elles offrent, non-seulement dans toutes les tribus, mais dans presque tous les genres, et même dans la plupart des espèces des genres des animaux infusoires nus ou pourvus de carapace (bouclier) , les organes de la digestion et de la génération; souvent le système nerveux; les paquets de muscles longitudinaux et moteurs en tout sens des vaisseaux, des bran- chies ou organes palpitants; la bouche garnie de dents et les organes de la vue. Je possède dans ce moment près de mille objets anatomiques et presque toutes les espèces des Infusoires mêmes, préparés pour le micros- cope , dans le genre de ceux que j'ai eu l'honneur d'envoyer à l'Institut. » Cest pour avoir méconnu si long-temps la véritable organisation des 38.. ( 268 ) Infu9oires, et oublié, pour ainsi dire , combien les idées de grandeur sont relatives et de peu d'importance physiologique, qu'on s'est persuadé, par erreur, que la simplicité de l'organisation doit être nécessairement liée à sa petitesse. » physiologie. — Mémoire sur l'ajustement de l'œil aux différentes distances; par M. Madwoir, de Genève. M. Maunoir considère comme un fait démontré par les expériences de sir Everard Home et de Ramsden, que la convexité de la cornée varie selon la distance de l'objet regardé (i). Il n'est pasaussi affirmatifà l'égard des épreu- ves que firent ces mêmes physiciens sur un œil privé de cristallin à la suite de l'opération de la cataracte. Pour que ces épreuves pussent paraître entiè- rement concluantes;» il faudrait, dit M. Maunoir, qu'elles fussent faites sur » un œil dont aucune partie, excepté le cristallin, n'eût souffert ou n'eût » éprouvé la plus légère altération lors de l'opération. On ne peut guère » espérer que ces conditions soient obtenues d'une manière absolue chez » les aveugles opérés par les méthodes les plus connues : l'abaissement et » l'extraction du cristallin. Dans le déplacement ou l'abaissement, on blesse » la choroïde, souvent qelques nefs ciliaires, toujours les procès ciliaires » qui servent d'attache au cristallin; on refoule celui-ci dans la partie in- » férieure de l'humeur vitrée, en en brisant les cellules; et comme cette » opération le sépare de ses moyens d'union sur le lieu que la nature lui » a destiné et par conséquent de ses sources de vie, il devient un corps » étranger dans l'œil et souvent une cause d'irritation Dans » l'opération de la cataracte par extraction, l'œil est soumis à une épreuve » qui peut altérer son pouvoir d'ajustement. Je ne veux pas parler de la » plaie faite à la cornée, qui doit se guérir par première intention, et qui » ne diminue en rien, ni la grande élasticité, ni la transparence de cette » membrane. Ce qui me donne quelque doute sur la puissance d'ajuste- » ment d'un œil, après l'opération la plus heureuse et la mieux faite par » extraction, c'est le passage du cristallin au travers de la pupille. Le cris- » tallin opaque, et presque toujours passablement dur, est beaucoup plus ; (i) Le docteur Thomas Young ayant trouvé que la faculté de voir parfaitement à diverses distances , n'est pas affaiblie lorsque, l'œil étant plongé dans l'eau, la lumière ne subit aucune réfraction sensible en pénétrant dans la cornée, a déduit au contraire de ses expériences , que la courbure de cette enveloppe n'éprouve jamais aucune altération. {Note du R.) C*fel » grand que la pupille qui, même dilatée par la belladone, se contracte » toujours pendant l'opération : il faut pour qu'il franchisse ce détroit, qu'il » dilate outre mesure l'ouverture de l'iris, qu'il exerce sur cette membrane » délicate, une violence tout-à-fait inaccoutumée et qui pourrait bien affaiblir » ses fibres musculaires. . . . aucun de ces inconvénients n'a lieu après l'o- » pération de la cataracte par brisement du cristallin » C'est donc exclusivement sur les personnes opérées par brisement, que M. Maunoir propose de tenter des expériences sur la faculté d'ajustement qui fait l'objet de son mémoire. Quant à lui, voici ce qu'il a déjà observé sur M. Ga- briel, âgé de 17 ans, et auquel le brisement et l'absorption subséquente du cristallin a rendu la vue; nous laisserons parler M. Maunoir. « La vue que M. Gabriel venait de recouvrer était tellement bonne qu'il ne lui semblait pas qu'elle eût jamais été meilleure avant l'invasion de la cataracte. Son œil était donc admirablement calculé pour montrer si un cristallin, susceptible de changement de convexité, était indispensable à l'ajustement de la vue aux différentes distances. Dans le cas de l'affirma- tive, l'œil aurait nécessité l'emploi de verres convfltes de différents foyers, pourvoir à des distances variées {vice versa , dans le cas de la négative, l'œil opéré devait voir d'une manière distincte avec un seul verre convexe, d'un certain foyer, à des distances très différentes. L'expé- rience a prouvé que c'est la seconde proposition qui est vraie, c'est-à-dire que le cristallin n'a pas besoin de changer de forme pour l'ajustement de l'œil. M. Gabriel, qui aime beaucoup la chasse, s'est de nouveau , depuis qu'il a recouvré la vue, livré à son exercice favori, et à toutes les distances accessibles, son coup d'œil a été aussi prompt et aussi sûr qu'il l'était avant l'invasion de la cataracte. Dernièrement, il a voulu disputer le prix au til- de la carabine; c'était la première fois de sa vie; le but était à aoo pas : il a tiré quatre coups qu'il a tous mis dans la cible, et a gagné un prix. A cette distance, il voyait très nettement le but et tous les objets intermédiaires; le verre qui lui avait servi au tir de la carabine, qu'il porte aussi à la chasse, était le même lorsque, chez moi, je l'ai fait lire dans un livre im- primé en caractères très petits, ce qu'il a fait avec la plus grande facilité ; puis, lui faisant lever les yeux, je lui ai demandé de me détailler les ta- bleaux suspendus de toutes parts dans mon salon ; il les a observés comme l'aurait fait une personne douée de la meilleure vue, et m'a dit, sans hési- ter, je les vois parfaitement bien. » Il n'y a point, dans ces expériences toutes simples, de mesure exacte, de calcul, mais elles semblent suffire pour prouver qu'il n'est pas néces- ( 270 ) . saire que le cristallin change de forme, pour voir d'une manière distincte à des distances très variées (1). » physique du globe. — Note sur la température et sur l'écoulement des sources thermales , par M. Longchamp. M. Longchamp admet , avec la plupart des physiciens de notre époque , « que les eaux thermales doivent leur haute température à l'état d'échauffé- » ment dans lequel se trouve l'intérieur du globe. La conséquence néces- » saire de cette opinion , ajoute-t-il, c1est que les eaux thermales doivent » avoir une température constante. Quant au volume, je dis que ces » sources, provenant de profondeurs très grandes, de bassins probable- » ment très spacieux , leur écoulement doit être peu influencé par le plus » ou moins d'abondance des eaux pluviales. Ainsi, s'il ne s'agit que de mon » sentiment, je dis que la chaleur des eaux thermales est probablement » constante, et que leur volume est toujours sensiblement le même. » Après ce préambule ,* M. Longchamp s'attache à prouver que les anciennes observations, faites ordinairement sans précaution et avec des instruments dont la graduation n'est pas bien connue , ne peuvent être invoquées pour établir la constance de la température des sources thermales. Quant à leur volume, M. Longchamp affirme qu'au moment où il s'occupa de cette question en 1820, il n'y avait que deux sources thermales sur 5 ou 600 qu'on en compte en France, savoir , les sources du Mont d'Or et de Vichy, dont le produit fût connu ; encore le jaugeage n'avait-il été fait que dans une seule saison. Le Mémoire de M. Longchamp est accompagné de treize tableaux. (i) M. Maunoir ajouterait beaucoup à l'inte'rèt scientifique du travail dont on vient délire l'extrait, s'il profitait de l'occasion favorable que son habileté, comme ocu- liste , vient de faire naître, en répe'tant avec la participation de M. Gabriel les ingé- nieuses expériences que le docteur Thomas Young exécuta sur un certain nombre d'in- dividus opérés de la cataracte. Dans les expériences actuelles, on peut craindre que la vision distincte et la vision parfaite aient été confondues. Toute incertitude à cet égard disparaîtra , au contraire , si M. Maunoir se détermine à opérer à l'aide de l'oplometre. Avec cet instrument, M. Young trouva que les personnes privées de cristallin, n'ont pas la faculté de voir parfaitement à diverses distances. ( Note du R. ) ( 27» ) astiioiyomie mathématique. — Sur la théorie de la Lune ; par M. de Ponte- coulant. « Dans la dernière séance de l'Académie , M. Poisson a pris occasion de la présentation d'un mémoire de M. Sédillot , sur les travaux astronomiques des Arabes relativement à la Lune, pour donner quelques explications sur les différences que l'on rencontre entre les résultats de plusieurs géo- mètres, et notamment dans diverses éditions de Y Exposition du Système du Monde, par rapport à l'une des principales inégalités lunaires, celle que l'on a nommée la variation. Comme depuis long-temps je m'occupe d'un travail sur le même sujet , et que mon but, en reprenant dans son ensemble la théorie delà Lune, a été à la fois de la simplifier et de rechercher les causes qui ont fait attribuer à certaines inégalités des valeurs très dissem- blables par les différents géomètres qui les ont calculées; comme il m'a paru que c'était une base qu'il était indispensable de bien établir avant d'en- treprendre de pousser cette théorie plus avant , en attendant que je puisse soumettre en entier ce long travail au jugement de l'Académie, on me per- mettra de profiter de la circonstance qui vient d'appeler son attention sur ce sujet, pour présenter ici le calcul de deux inégalités particulières qui ont beaucoup occupé les géomètres par la difficulté de leur détermination, et dont le calcul , exécuté par plusieurs d'entre eux, a été, selon moi, jusqu'à présent peu exact (i). » Ces deux inégalités sont du genre de celles que Laplace nomme à lon- gues périodes, parce que leurs arguments sont indépendants du mouvement du Soleil et de la Lune dans leurs orbites , et sont supposés ne varier qu'en vertu des changements fort lents du périgée et du nœud de l'orbite lunaire. » On sait qu'il existe, relativement à ces inégalités, un important théorème énoncé par Laplace, vérifié par lui dans un cas particulier, et démontré ensuite dans toute sa généralité par M. Poisson dans son Mémoire sur la Théorie de la Lune. Ce théorème consiste en ce que la fonction pertur- batrice et sa différence , prise par rapport aux coordonnées de la Lune , ne renferment aucune inégalité à longue période, eh ayant même égard (i) Il ne s'agit ici, bien entendu, que d'expressions analytiques ; car les inégalités dont il est question étant très petites , leurs valeurs numériques resteront à peu près les mêmes , et leurs corrections ne peuvent avoir aucune influence sensible sur les Tables de la Lune. ( 272 ) aux termes de l'ordre du carré de la force perturbatrice dans le calcul de ces fonctions. La première conséquence qu'on en tire , c'est, que ces inégalités à longues périodes disparaissent également de l'expres- sion du grand axe et du moyen mouvement ; et il en résulte un moyen de faciliter extrêmement le calcul des inégalités du même genre qui peuvent entrer dans l'expression de la longitude, du rayon vecteur et de la latitude, et dont la détermination sans cela serait longue et pénible. Laplace a calculé, au moyen de ce théorème, Y inégalité à longue période dont l'argument est le double de la distance angulaire du périgée au nœud de l'orbe lunaire, et c'est d'elle que nous allons d'abord nous occuper ici. On trouve ce calcul exposé en détail dans la Connaissance des Tems pour 1824, mais une légère erreur de calcul, et l'omission de quelques-unes des combinaisons qui doivent contribuer à former l'inégalité dont il s'agit, ont rendu fautif le résultat obtenu, et M. Plana, qui dans son impor- tant ouvrage (1) a calculé avec un grand soin, et par un procédé beaucoup plus pénible , la même inégalité , trouvant sa fixation peu d'accord avec celle donnée par Laplace, en a conclu que le théorème sur lequel ce grand géomètre s'était appuyé était fautif; ce qui serait, comme on le conçoit, d'une haute importance pour toute la théorie lunaire, puisque ce théo- rème embrasse toutes les inégalités de la même espèce. M. Plana a fait plus : dans une discussion approfondie ,. et qui occupe près de deux cents pages dans les deux premiers volumes de son grand ouvrage, ayant calculé lui-même les coefficients de l'inégalité dont il s'agit dans l'expression de la fonction perturbatrice R et de la différentielle d'R, il a trouvé 45 R = — ~ mVya cos ( zgt — 7.ct). Page i/fi , vol. Ier. fd' R = — -g- w'ey cos ( igt — 2ct ). Page 137, idem. » Or, ces deux quantités doivent être nulles d'après le calcul de Laplace, et d'après le théorème général démontré par M. Poisson. M. Plana est donc conduit à des conclusions directement contraires à celles de ces deux géo- mètres, et il les énonce comme devant être désormais hors de doute (2). (1) Théorie du mouvement de la Lune. (2) « Il est donc prouvé que la valeur de fd'K n'est pas égale à zéro, etc. » Page i36, vol. I". Ainsi il est démontré que l'on n'a pas R' = o lorsque l'on considère les termes multipliés par m*, qui entrent dans l'expression analytique du coefficient de l'argu- ment (zgt — ici). Page i4i , idem. ( *73 ) Comme il s'agit ici d'un point extrêmement important de la théorie de la Lune, et que l'ouvrage de M. Plana, si estimable d'ailleurs sous tant d'autres rapports , est aujourd'hui entre les mains de tous les géomètres qui s'occupent de cette théorie, j'ai pensé qu'il serait avant tout indispensa- ble d'éclaircir cette difficulté, et de signaler l'erreur dans laquelle j'ai cru reconnaître qu'était tombé M. Plana, et qui l'a conduit à des conclusions si contraires aux résultats de la théorie. » Je vais reprendre la démonstration du théorème dont il est question , donnée par Laplace, en développant seulement les opérations qu'il n'a fait qu'indiquer. » En désignant par R la fonction perturbatrice résultant de l'action du Soleil , et conservant les autres notations adoptées dans la théorie de la Lune; en négligeant les termes dépendants de la parallaxe du Soleil et de l'excentricité de son orbite, on a R = 7— [ i -f- 3(i — s*) cos {iv — iv ) — 3s'] , m désigne ici le rapport des moyens mouvements du Soleil et de la Lune. » La fonction précédente peut se développer en une suite ordonnée par rapport aux puissances et aux produits de l'excentricité de l'orbe lunaire et de son inclinaison à l'écliptique, et en n'ayant égard qu'aux termes cons- tants ou dépendants seulement du mouvement du Soleil, on aura une ex- pression de cette forme : R = Mm' + H/ra'e1 -f- Wm*y -f- Lrn'e1 cos {imt' -2«)(i) -f- \lm*y% cos (imt' — 2Ô) + PmVy cos (20» — 26) + etc. » Il est inutile d'avoir égard aux termes de ce développement dépendants du moyen mouvement de la Lune', parce qu'il n'en peut résulter dans R que des quantités de l'ordre zra4. Pour avoir égard aux termes de R de l'or- dre m3, il faudra dans cette formule substituer à la place de e , y, a et G leurs valeurs augmentées des variations «Te , J'y , Sa et eTÔ , dues aux forces perturbatrices, on aura ainsi Rz=Mmt+Km\e+fe)x+ft'm\y+£yy+hm\e-\-£eycos{zmtl— ia>— ifa) +L'm»(>-f-cT7)' cos (imt1— 20— 2— 26), ( i ) Nous désignons par t' le temps introduit par les coordonue'es du Soleil pour la distinguer du temps t qui se rapporte aux coordonnées de la Lune. C.R. 18Î6, 1" Semestre. 3o, ( *74) et par les formules de la variation des constantes, on a nféL , „ mWP = cos (2g t— 2d), g—c ■ \ g—c et substituant e-\-S'e, et y-\- S'y à la place de e et y dans les premiers termes des valeurs de Se et Sy , on aura m»L(e+^'e) , „ , , m'Pey2 +«T>)*, en négligeant tous les termes qui seraient d'un ordje supérieur au cin- quième, c'est-à-dire à me*y%, et qu'on les substitue dans l'expression dé R , on trouvera !+— — (H — H') Pm>V cos (2gt — 2Ct) m6L3PeV r , , . , . ,"i — - co$(2mt — 2mt +2gt—2Ct) 4~ cos(2mt~~2mt — 2gtA-2ct) (m+c-i)(g-c)[_ ^6 ,Zi '.) -I m6 L'^Pe'y ' i — — i -f- • — : — ■ cos (2ml— 2mt' ■4-2gt—2ct)4- cos {2tnt~-2mt' — 2glAr2ci ). (rn\g-\){g-c)\_ J (a75) » Si dans cette formule on fait t = t', en observant qu'on a ( Connais- sance des Tems pour 1 8a4) • 2m'L» „ 2m,L/l m =1 — C-f-2TO*H; ; — = l — g + 2W H, ■f- c — i m -j-g — i il est évident qu'elle se réduit à zéro , en sorte qu'on a R = o. » Pour avoir la différentielle d R qui se rapporte uniquement aux coor- données de la Lune, on doit différentiel' la formule précédente par rapport à t, en regardant comme constant t ' qui n'est introduit que par les coordon- nées du Soleil; on aura ainsi : rf'R = — [ (2g — 2c) -f 4m* (H — H') ] m'Pdle'y* cos (ogt — ac<) wi6LaP 2m6L'aPey ~| (m + c-i)(g-^j _ (m + g-i)(g-c) J C0S (2ê,t ~ 2C' ? "' quantité qui se réduit à zéro d'après la relation établie entre les quantités L, L', H, H', c et g. «Ainsi donc en n'ayant égard qu'aux inégalités dépendantes de l'argument ia> — 26 ou 2gt — ict et en poussant l'approximation jusqu'aux quantités de l'ordre m3, on a à la fois R'=o, dR=zo et fd'R=o; c'est-à-dire que ces inégalités disparaissent de ces trois fonctions, con- formément à l'analyse de Laplace. Maintenant si l'on compare le calcul précédent à celui qui a conduit M. Plana à une conclusion tout opposée, il est aisé d'en reconnaître l'erreur: ce géomètre au lieu de conserver aux valeurs de R, de eTe et S'y la forme que nous leur avons donnée, développe les cosinus que ces fonctions renferment par rapport aux variations Sa> et £% qui disparaissent comme on l'a vu dans le résultat final , ce qui nous a dispensé de donner leurs valeurs. L'analyse de M. Plana devrait toutefois le conduire au même résultat que la nôtre si elle était Rigoureusement 39.. (276) exacte, mais on voit que M. Plana n'a eu égard dans l'expression de R qu'à la première puissance des quantités «f« et ? Ces conclusions sont adoptées par l'Académie. botanique. — Rapport de la section de botanique sur les plans du nouveau jardin botanique de Rouen , soumis à V Académie par le conseil municipal de cette ville. « Le conseil municipal de la ville de Rouen ayant voté une somme de cent mille francs, pour créer un nouveau jardin botanique, un concours public a été ouvert pour la présentation des plans de ce nouvel établisse- ment. Parmi ces plans, deux ont particulièrement fixé l'attention des mem- bres du conseil municipal. Dans l'un, les plates-bandes offrent la forme et la disposition habituelle qu'elles présentent dans les écoles de botanique , c'est-à-dire qu'elles sont rectilignes et parallèles; dans l'autre ce sont des cercles disposés concentriquement autour d'un point commun. Partagé entre ces deux plans qui ont chacun leurs partisans, le conseil municipal de la ville de Rouen s'est adressé à l'Académie des Sciences pour savoir quel était celui qui réunissant le plus d'avantages méritait de fixer son choix. » Dans sa séance du 29 février dernier, l'Académie a renvoyé l'examen de cette question à la section de botanique. I (*8i ) »SâMs attacher une trop grande inspornùice à l'un on à Vautre des deux systèmes d'arrangement proposés dans les'deux plans soumis à l'Académie, la action de botanique a géhéralement reconnu que la disposition d'une école de botanique par" plates-bandes rectilignes, offrait pour la facilité de l'étude et des cultures des avantages su»* la disposition par cercles concen- triques. » L'Académie approuve les conclusions du rapport. '. M. Le Président donne des nouvelles de la santé de M. Thénard , qu'une indisposition tient éloigné de l'Académie depuis plusieurs semaines. Tout fait espérer aujourd'hui un prompt rétablissement. La séance est levée à 5 heures. A : " BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres: Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences ; i836,ri° 10, itf-4*. Voyage de MM. de Humboldt et Bonplab, tle livraison. A pratical Treàiise on locomotive Engines ùpdn raiîways ■ par M. de Pambourg; Londres, i836. Transactions ofthe natural Historj Society oj Northumberland t Dut ham and iVewcastle upon Tyne;v6). ier, parties i, 2 et 3', et Vol. a*", 4e partie, in-4*. Histoire abrégée des Drogues simples ; par M. Guibourt; 3e édition, 2 vol. in-8°. Mémoiresurla Conservation des matières animales ; parM. Gannalud-S". Essai sur la détermination des Centres de gravité; par M. Gaubert; in-8\ Fragments d'un Traité complet des maladies des voies unitaires chez l'homme; par M. Casenave; Paris, i836, in-8\ Leçons de Chimie élémentaire; par TA. de Girardiï»; leçons 11 — 14, in- 1 2 , Rouen. é C. R. 1836. i«r Semestre. 4° ( 282 ) 'Annales de Chimie et de Physique; par MM. Gay-Lussac et Arago; tome 60, novembre i835; in-8°. Annales des Sciences naturelles; par MM. Audouin , Milne Edwards , Ad. Brongniart et Guillemin; tome 4> décembre i835, in-8*. Bibliothèque universelle des Sciences , Belles-Lettres et Arts , rédigée à Genève; novembre i835, in-8*. Astronomische Nachrichten; n° 3o4, in-40. Bulletin de la Société industrielle d'Angers et du département de Maine- et-Loire j n° 1", 7* année, in-8°. Bulletin de la Société de Géographie , 2" série, tome 4, in-8°. Bulletin de la Société géologique de France , tome 7, feuilles 1-7, in-8°. Annales de la Société entomologique de France; tome 4 > 4" trimestre , i835,in-8°. Mémorial encyclopédique et progressif des Connaissances humaines ; 6e année, n* 62, in-8°. Archives générales de Médecine; Journal complémentaire ; 2* série, tome 10, février 18 36, in-8*. Journal de la Société des Sciences physiques , chimiques et Arts agri- coles et industriels; sous la direction de M. Julia de Fohtenelle; 4* année, janvier i836, in-8°. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; tome 2, n6 3,marsi856,in-8°. Journal de Pharmacie et des Sciences accessoires ; n* 3 , mars 1 856 , in-8*. Gazette médicale de Paris; tome 4» n* u> i836, in-4*. Gazette des Hôpitaux; n" 2g — 3i , tome 10, in-4*. Journal de Santé; n* 1 33. Écho du Monde savant; n* 10 ; in-40. Correspondance météorologique ayant pour objet de prédire le temps ; par M. Morin. — Prospectus. . COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 21 MARS 1836. PRÉSIDENCE DE M. Ch. DUPIN. CORRESPONDANCE. M. le Ministre de la Guerre invite l'Académie à vouloir bien , conformé- ment aux dispositions des articles [\i et 43 de l'ordonnance d'organisation de l'École Polytechnique du 3o octobre i832, désigner les trois membres qui doivent faire partie du Conseil de perfectionnement de cette École, pendant le courant de cette année. L'Académie reçoit : i°. Un mémoire (transmis par M. le Ministre de V Instruction publique) concernant la question qu'elle a proposée sur les fièvres continues; 2°. Un mémoire de M. Léon de Chanlaire pour le concours au prix de mécanique. M. Courtois , chargé depuis i832, par le Bureau de Bienfaisance de Lille, de diriger Y Établissement des bouillons et soupes à la gélatine pour les indigents malades de cette ville, annonce avoir remarqué que, durant tout ce temps, « l'emploi du bouillon à la gélatine, comme il le fait, avec » io kilogrammes de viande pour ioo litres de dissolution gélatineuse, a C.R. t836. i« Semestre. 41 ( *U ) » constamment maintenu les malades et les femmes en couche en bon » état; » et il adresse deux certificats, l'un de la Commission administra- tive des Hospices de Lille, l'autre du Bureau de Bienfaisance de cette ville, qui constatent ce résultat. Ces deux certificats, ainsi que la lettre de M. Courtois, sont renvoyés à la Commission qui déjà, depuis quelque temps, a été chargée de l'examen de plusieurs autres pièces relatives à la question de l'emploi de la gélatine comme aliment. M. Dumas annonce, à ce sujet, « qu'il a terminé les analyses chimiques » qui lui ont été demandées par cette Commission, dont il est l'un des » membres; qu'il a visité les appareils de Lille, Remiremont et Metz, et » qu'il a recueilli sur les lieux tous les renseignements utiles au travail de » la Commission. Les expériences chimiques lui paraissent donc assez com- » plètes pour qu'on puisse les mettre sous les yeux de l'Académie dès que » les expériences physiologiques seront elles-mêmes terminées. » M. Fandermaden adresse une copie de la Description qu'il a donnée , en i833, de nouveaux procédés pour diriger une locomotion dans l'air ou dans Veau. Cette Description est renvoyée à MM. Gay-Lussac et Navier, déjà chargés de l'examen d'un mémoire de M. Robert Heizel, sur la di- rection des aérostats. M. Bazin présente une pièce anatomique qui ne lui paraît laisser aucun doute sur la manière dont se terminent les bronches. C'est en suivant les in- dications données par Reisseisen , qu'il a réussi à faire pénétrer le mer- cure jusque dans les dernières divisions d'un lobule de poumon de veau. Il en résulte que ce que quelques anatomistes ont considéré comme un tissu celluleux ou vésiculeux dans lequel se perdraient les terminaisons des bronches, n'est que la continuation des ramifications successives des bronches elles-mêmes. M. Bazin annonce qu'il a aussi vérifié le mode de terminaison, ou plutôt de continuation des artères et des veines pulmo- naires, et qu'il a pu suivre les nerfs bronchiques avec assez de facilité. M. de Fincens adresse une Note sur quelques points d'astronomie. MM Bouvard, Mathieu et Damoiseau examineront cette Note. physique. — Sur l'électricité de contact; par M. Karstejv. M. de Humboldt transmet un ouvrage de M. Karsten sur X électricité de contact [voir ci~après : Bulletin bibliographique), qu'il accompagne du ré- sumé suivant des opinions de l'auteur. « t#. Les métaux et peut-être tous les corps solides deviennent positifs ( u85 ) dans les fluides, et le fluide dans lequel ils sont plongés prend l'électricité négative. y> a*. Un corps solide, qui est plongé à moitié dans le fluide, présente une polarité électrique. La partie plongée possède alors l'électricité posi- tive, et celle qui ne l'est pas, l'électricité négative. » 3°. Les corps solides présentent une grande différence dans leur force électro-motrice par rapport au même fluide, et cette différence est la véri- table cause de l'activité électrique, chimique et magnétique de la chaîne galvanique. » 4*- Si deux électro-moteurs solides, mais de différente force électro- motrice, se trouvent plongés dans le même fluide, sans se toucher, l'élec- tro moteur le plus faible reçoit l'électricité opposée à celle de l'électro- moteur le plus fort, et devient conséquemment négativement électrique. » 5°. La moitié du plus faible électro-moteur, qui déborde le fluide , montre pareillement l'électricité opposée à celle de sa partie plongée , c'est-à-dire elle montre l'électricité positive. » 6*. L'activité électro-motrice d'un fluide dépend de la propriété d'être réduite par deux électro-moteurs solides de différente force à un tel état, que les électro-moteurs solides en reçoivent des électricités opposées. En général, tous les fluides qui sont de mauvais conducteurs pour l'électri- cité , possèdent la propriété qu'on vient de signaler, mais non les fluides qui ne conduisent pas du tout l'électricité (les huiles, etc.), ni ceux qui sont de bons conducteurs (mercure, métaux mis en fusion, etc.). Cependant l'intensité de la force électro-motrice des fluides ne dépend pas seulement de la conductibilité plus ou moins imparfaite, mais encore d'autres rap- ports qui ne sont pas jusqu'à présent suffisamment connus. » 7". Les effets électro-moteurs de deux métaux , qui forment une chaîne fermée dans le même fluide, sont fondés sur l'excitation et la neu- tralisation continuelles d'électricités opposées, qui ont lieu dans le fluide. Ils sont engendrés par l'action électro-motrice du plus fort et du plus faible des électro-moteurs sur le fluide; ils sont augmentés par l'action du plus fort électro-moteur sur le plus faible; ils sont accélérés par le contact im- médiat des deux électro-moteurs solides lorsque ceux-ci sont bons conduc- teurs. » 88. Les changements chimiques qui ont lieu dans le fluide sont, il est vrai, en rapport avec la neutralisation des deux électricités produites par les éléments solides de la chaîne; mais ces changements chimiques et la neutralisation ne se comportent pas mutuellement comme cause et effet. 4i.. ( 286 ) » 9°- Dans le système de chaînes qui forme la pile de Volta, les électri- cités opposées sont neutralisées complètement par les éléments solides de chaque chaîne, c'est-à-dire parles couples, et il n'y a pas de courant élec- trique d'un couple à l'autre. » botanique. — Extrait d'une lettre de M. de Paravey sur ce qu'il a trouvé dans les livres chinois concernant la Rhubarbe. ( Commissaires, MM. Adrien de Jussieu, Adolphe Brongniart. ) « Instruit par M. B. Delessert, dont la riche bibliothèque botanique est ouverte avec une complaisance parfaite à tous ceux qui ont quelque re- cherches à y faire, que M. le baron de Humboldt, dans son voyage à Kiachta, avait conçu des doutes sur la nature de la plante précieuse qui fournit notre rhubarbe officinale; » Sachant, par M. le docteur Koreff, qu'un prix de trente mille roubles était promis depuis plusieurs années, en Russie, à celui qui introduirait des graines non altérées de la véritable plante de la rhubarbe : » J'ai voulu , par l'étude seule des livres chinois ( livres qu'on possède à Paris depuis plus de cent à deux cents ans) , voir si l'on pourrait avoir quelque idée de la véritable plante qui donne la rhubarbe la plus précieuse. » M. de Paravey indique ici les livres chinois où il a puisé les documents dont il s'agit, et les huit dessins qu'il offre à l'Académie : parmi ces dessins il en est deux qui, « étant peints en grand, et complets pour la plupart » des parties, et l'un deux offrant même la fleur violette et blanche, sern- » blent indiquer, dit-il, que ce n'est là ni le rheumpalmatum, ni le rheum » undulatum qu'on avait supposés jusqu'à ce jour, en Europe, être les » seules plantes qui donnassent les vraies rhubarbes. » M. de Paravey remarque que, d'après ces livres antiques , on ne doit presque jamais employer la rhubarbe crue, et comme le font nos praticiens, qui souvent la font prendre en poudre. Il a enfin copié et traduit la partie descriptive des diverses plantes citées comme donnant le Ta-hoang , ou la rhubarbe , dans le Pen-tsao, ou livre des plantes radicales. physique du glore. — Nouvelles remarques sur la température de plusieurs sources thermales des Pyrénées-Orientales ; par M. Legrand. « Dans un mémoire présenté à l'Académie, le 2 mars i835, j'ai essayé de faire voir que le refroidissement progressif de plusieurs sources ther- ( *87 ) maies, qui semblait clairement indiqué par la comparaison des tempéra- tures observées en i^54 par Carrère et en 1820 par M. Anglada, n'avait rien de réel et provenait de ce qu'on ne prêtait pas aux instruments em- ployés le langage qui leur convenait. Pour rendre les observations compa- rables j'ai eu recours à la table dressée anciennement par Deluc pour cet objet, et il en est résulté une coïncidence surprenante entre les tempéra- tures observées aux deux époques indiquées plus haut. Cependant le ther- momètre de Réaumur ayant été altéré dans son échelle par plusieurs ar- tistes, et la table de comparaison de Deluc n'étant pas toujours applicable, on pourrait craindre que Carrère n'eût mal choisi son instrument, quoi- qu'il remplît une mission du gouvernement et qu'il attachât une grande importance à bien observer la température des sources. Mais quelques mots suffiront pour montrer que cela n'infirme en rien la conclusion à la- quelle je suis arrivé, et que, dans toutes les hypothèses admissibles, la tem- pérature des sources n'a pas diminué. » En effet quelles sont les échelles thermométriques qui ont été em- ployées sous le nom de Réaumur ? La réponse à cette question se trouve dans les ouvrages de Martine, Deluc, Cotte, Van-Swinden , Gaussen, et dans les renseignements recueillis par une commission de l'Académie à l'occasion du froid de 1776, que j'ai tous lus très attentivement. En ran- geant ces échelles d'après le nombre de degrés qu'elles attribuent à l'in- tervalle de la glace fondante à l'eau bouillante, on trouve en premier lieu celle de 80 degrés 'généralement employée aujourd'hui, puis celle que Deluc regarde comme la véritable ou primitive et qui comprend 100 de- grés, ensuite celle adoptée par l'artiste Micheli Ducrest, qui en com- prend io5, une autre qui en comprend 110, et enfin une autre qui en comprend 11 5. Qu'on ne s'effraie pas de leur nombre malheureusement trop grand, mais qu'on veuille bien remarquer qu'il n'y en a qu'une seule qui comprenne moins de 100 degrés et que toutes les autres en compren- nent un plus grand nombre. » Cela posé, l'échelle de 80 degrés entraînerait un refroidissement consi- dérable des sources (1), mais aussi elle conduirait à admettre que la tem- pérature habituelle des bains était à Arles de 4o° et à Vernet de 43* 7 du thermomètre octogésimal à mercure {voyez Carrère, page 35-38); or je ne pense pas qu'on puisse raisonnablement admettre ce résultat, ni par (1) Il ne faut pas perdre de vue que le thermomètre de Carrère était à alcool: ctt auteur le dit à tout moment. ( 288 ) conséquent l'échelle qui y conduit. Après l'échelle de 80 degrés vient celle de 100 degrés; c'est celle que j'ai employée d'après Deluc pour cor- riger les observations de Carrère, supposant que son instrument était un vrai thermomètre de Réaumur, et l'on sait qu'elle fait justement coïncider les températures observées en 1754 et en 1820. Si on la rejette à son tour comme suspecte, il ne reste plus que celles qui comprennent plus de ioo° dans l'intervalle de la glace fondante à l'eau bouillante; mais alors, les corrections à faire aux observations de Carrère étant plus grandes que celles que j'ai admises dans mon mémoire, les températures observées en 1754 deviendront toutes plus faibles que celles observées en 1820, en les rap- portant au même thermomètre, et la température des sources se trouvera avoir augmenté progressivement. Supposons par exemple que le thermo- mètre de Carrère ait compris 1 10 degrés de la glace fondante à l'eau bouil- lante, les températures de 55 -jet 70 £ degrés que Carrère a trouvées aux sources d'Arles et d'Olette, reviendront à 5o° et 64° du thermomètre à al- cool comprenant 100 degrés, et par suite à 45* 5 et 56* du thermomètre octogésimal à mercure, de Deluc : or en 1820, M. Anglada trouvait res- pectivement 49° fit 6o° pour les mêmes sources, et par conséquent dans l'in- tervalle de 65 ans ces sources auraient gagné l'une 3 | degrés et l'autre 4 degrés de température du thermomètre octogésimal actuel. La compa- raison des températures observées en 1754 et en 1820, prouve donc que la chaleur des sources thermales des Pyrénées-Orientales n'a pas diminué; si elle a changé depuis 65 ans, elle n'a pu qu'augmenter. » Pour ne pas accepter les résultats de ces observations, on se rejettera peut-être sur les changements qui ont pu survenir dans l'état des lieux , et sur une différence dans les points où la température a été prise. Mais M. Anglada, qui a bien examiné les lieux , et qui eût été ravi de trouver une explication plausible delà difficulté qui l'arrêtait, rejette celle-là sans hé- siter et ne craint pas d'assurer que dans le plus grand nombre des cas les observations de Carrère et les siennes ont été faites aux mêmes points. » Au surplus quand je disque la température des sources des Pyrénées- Orientales n'a pas éprouvé de diminution , j'entends une diminution pro- gressive et notable , que l'on ne puisse confondre ni avec les variations an- nuelles dont je ne nie pas l'existence, ni avec les erreurs de graduation et d'observation des instruments. Quant à la comparaison des deux thermo- mètres , je la crois aussi exacte que s'il s'agissait de deux instruments pris aujourd'hui chez l'artiste le plus réputé; mais cela ne signifie pas que je la croie d'une exactitude parfaite, car j'ai appris à mes dépens à ne compter (*89 ) sur un thermomètre que quand j'en ai vérifié !e calibre et les points fixes. Aussi regarderais-je comme une chose utile de prendre aujourd'hui la tem- pérature des sources thermales avec un bon instrument qui serait vérifié et conservé. » Depuis la présentation de mon mémoire , j'ai trouvé quelques obser- vations qui remontent à Tannée 1739, et qui ont été faites certainement avec un thermomètre construit suivant la méthode de Réaumur. Elles sont dues à Lemonnier, médecin, qui fut chargé de recueillir des observations d'histoire naturelle pendant que Lacaille et Cassini de Thury s'occupaient à vérifier la méridienne de Paris. Les thermomètres de Lemonnier venaient de l'abbé Nollet, ou avaient été construits par Lemonnier même et gra- dués par comparaison avec un thermomètre à esprit-de-vin de Nollet. Ainsi nul doute que la table de comparaison de Deluc ne soit applicable, puisque Nollet a'toujours suivi la méthode de Réaumur (excepté qu'il employait la glace fondante au lieu de la congélation artificielle de L'eau pour marquer le point zéro). Or parmi les observations peu nombreuses de Lemonnier j'en trouve une qui se rapporte certainement à l'un des points où M. Anglada a mis son thermomètre en 1820; elle est relative à la source qui alimente le bassin des bains à Arles. « Ayant placé mon thermomètre dans cette eau , » dit Lemonnier, aussi proche de la source qu'il m'a été possible, la Ii- » queur s'est élevée au-delà du 55m* degré. » Or en 1 754, Carrère trouvait 55 't degrés pour la température de la même source, et en corrigeant ces nombres par la table de Deluc, ils reviennent à 49° du thermomètre octo- gésimal à mercure, qui est précisément la température observée en 1820 par M. Anglada. Ainsi voilà une source qui dans l'espace de plus de 80 ans n'a pas éprouvé de diminution sensible clans sa température. Lemonnier a aussi observé la température des eaux chaudes du Mont-d'Or , en plaçant son thermomètre le plus près possible des sources, et ses résultats corrigés par la table de Deluc coïncident encore parfaitement avec les observations les plus récentes faites aux mêmes lieux. » ( 29° ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. phvsiqie. — Explication du phénomène que l'on observe en versant de l'eau sur des corps chauffés jusqu'au rouge; par M. Baudrimont. (Commissaires, MM. Poncelet, Séguier.) « On a remarqué qu'en introduisant de l'eau dans un vase chauffé jus- qu'au rouge, elle n'adhère point à ses parois, et l'on croyait qu'elle ne pouvait acquérir qu'une température inférieure à ioo degrés, même lors- que le vase était fermé; d'où l'on avait pensé que le principe de l'équilibre de température dans un espace fermé souffrait une exception dans ce cas. » M. Baudrimont a observé que l'eau versée dans un vase porté à une température suffisante pour que le phénomène ait lieu, s'évapore cons- tamment sous la pression de l'atmosphère, et qu'en l'introduisant dans un vase fermé et muni d'un manomètre , elle produit une quantité de va- peur suffisamment indiquée par l'ascension du mercure que contient cet instrument. Il a vu que, dans la plupart des cas, la température de l'eau ne dépasse pas 5o degrés, et que le temps de son évaporation complète est d'autant plus long qu'on l'a employée en plus petite quantité , et que la tem- pérature du vase se trouve plus élevée. Ces expériences ont été variées en employant l'acide nitrique, l'acide sulfurique, le sulfure de carbone, l'es- prit de bois, l'alcool, l'éther, et l'essence de térébenthine. Le phénomène s'est réalisé avec chacun de ces liquides, en offrant cela de particulier que ceux qui sont inflammables le présentent encore au milieu de la flamme, et que le temps de leur évaporation en devient une fois moins long. Cela a encore permis d'observer que la température la plus basse à laquelle le phénomène peut se manifester avec chaque espèce de liquide, est très variable, et paraît être en relation avec son point d'ébullition. » M. Baudrimont pense que l'évaporation des liquides suffit pour expli- quer tous les faits qui viennent d'être rapportés. Ce serait la vapeur pro- duite instantanément par un liquide qui le soulèverait, et l'empêcherait d'adhérer au vase; ce qui le mettrait dans l'impossibilité d'entrer en ébul- lition et de s'échauffer par communication directe. Comme réchauffement ne pourrait plus avoir lieu que de la périphérie vers le centre du liquide, il en résulterait que la vapeur qui se forme constamment le maintiendrait ( 291 ) k une température peu élevée, par la grande quantité de chaleur qu'elle rendrait latente. » vnalyse mathématique. — Méthode pour la résolution de l'équation du troisième degré à une seule inconnue, dans les différents cas qui peuvent se présenter ; par M. Maulbon d'Arbaumont. (Commissaires , MM. Poisson , Navier, Libri.) analyse mathématique. — additions au Mémoire sur la théorie générale de l'élimination (voyez ci-dessus , page 218); par M. Voizot. (Commissaires, MM. Lacroix, Poisson, Libri.) « Ces additions contiennent spécialement une nouvelle démonstration du théorème que l'auteur a établi sur le degré de la transformée ration- nelle d'une équation irrationnelle donnée , et une nouvelle manière d'ob- tenir cette transformée rationnelle en chassant tous les radicaux à la fois. » LECTURES. tératologie. — « M. Geoffroy-Saint-Hilaire annonce que le cas térato- logique dont on a fait grand bruit en Europe depuis deux ans sous la for- mule d'un fœtus humain vomi par un enfant, est maintenant en sa pos- session. Son premier aperçu sur ce fait, c'est ic que l'objet est vraiment un fœtus humain , et 20 que le vomissement articulé lui paraît démontré. » M. Geqffroj-Saint-Hilaire va s'occuper d'un mémoire à communiquer lundi prochain à l'Académie, où il se flatte de concilier ces deux asser- tions. » géographie physique. — M. Bory de Saint- Vincent communique la note suivante sur la géographie physique du versant septentrional de l'Espagne. « Dans un ouvrage sur la péninsule ibérique, j'indiquai, à la surface de cette contrée, quatre versants généraux dont la physionomie est des plus tranchées, et qui semblent représenter, sur ce point du globe, les pro- ductions de ses quatre grandes régions continentales. Celui que je dési- gnais sous le nom de cantabrique ou septentrional, s'étend à peu près sous le même parallèle que les côtes les plus chaudes de notre France méditerranéenne; il m'avait cependant offert une singulière analogie avec C. R. i83C, \" Semestre. 42 ( a92 ) la Bretagne et le pays deCornouailles, qu'on sait être situés à des latitudes si différentes. Dans son étendue, qui n'occupe pas moins de sept à huit degrés de l'est à l'ouest, mais seulement la moitié d'un du sud au nord, la rigne ne réussit guère, et les pommiers l'y remplacent comme dans l'Ar- morique. Cependant il s'y trouve des sites qui, présentant des anomalies d'exposition , produisent les végétaux qu'on regarde comme propres aux contrées les plus chaudes. Ces anomalies et l'examen approfondi des lieux que je n'avais parcourus qu'à main armée, méritaient l'attention de quelque voyageur instruit qui fût maître de son temps. M. Durieu, officier d'in- fanterie retiré, qui s'occupe avec le plus grand succès d'histoire naturelle, m'ayant consulté l'an dernier sur un projet de voyage, je l'engageai à ne pas se traîner dans les parties des Alpes et des Pyrénées que semblent avoir usé tant de promeneurs et de collecteurs routiniers, mais déporter ses investigations dans le prolongement occidental de nos grandes mon- tagnes méridionales , que je l'assurai être plus différentes de la chaîne orientale qu'il ne pouvait se l'imaginer. M. Gay, et d'autres amateurs dis- tingués de la science , se joignirent à moi pour déterminer M. Durieu à se rendre dans les Asturies. Il l'a fait, malgré les dangers dont il pouvait y être menacé. Les résultats de son excursion sont fort intéressants, et je crois être agréable à l'Académie en lui communiquant une lettre que je reçois de ce savant explorateur, o M. Bory de Saint-Vincent termine cette communication en priant M. le Secrétaire de conserver la lettre de M. Durieu, qu'il remet sur le bureau pour être lue dans la séance prochaine. chimie. — Recherches sur la teinture; par M. Chevrécé. Deuxième mémoire : Des proportions d'eau que les étoffes absorbent dans des atmosphères à 65°, 750, 80" et ioo° de l'hygromètre de Saussure. (Extrait.) a Avant de chercher à reconnaître les quantités d'eau à l'état de vapeur que prennent dans des atmosphères à divers degrés de l'hygromètre de Saussure , des étoffes préalablement desséchées, je fis différents essais afin de constater le procédé le plus convenable pour dessécher les étoffes aussi bien que possible; celui auquel j'ai donné la préférence est le sui- vant : » J'introduis dans un tube courbé de o",o3 de diamètre , des quantités d'étoffe qui n'excèdent pas 3F*°'",5 et qui ne sont pas au-dessous de o**,/}; la partie courbe du tube où se trouvent les étoffes plonge dans un bain (*& ) -d'huile dont la température est maintenue pendant 3 heures à 1200 """'•. Les deux branches du tube communiquent chacune avec un tube de verre droit rempli de fragments de chlorure de calcium; l'un des tubes droit de i m de longueur, reçoit d'un soufflet à pédale de l'air qui arrive sec dans le tube courbé, tandis que l'autre tube droit de om,aoo de longueur, permet à l'air qui a passé sur les étoffes de s'écouler dans l'atmosphère après qu'il a soulevé quelques millimètres de mercure. Les étoffes une fois séchées sont tirées rapidement du tube et renfermées aussitôt dans une capsule de verre mince qui est fermée hermétiquement au moyen d'une glace dépolie; c'est dans cet état qu'on les pèse par substitution avec une excellente balance de Fortin. r> En répétant la dessiccation à la même température et durant le même temps dans un tube où le vide était fait et maintenu et où une quantité suffisante de chlorure de calcium absorbait toute la vapeur d'eau qui pou- vait se dégager des étoffes. Je n'ai point obtenu une dessiccation plus forte que par le procédé précédent; et il y a plus, c'est que pour peu que les étoffes soient un peu pressées , la dessiccation ne s'en fait pas aussi bien que si elles étaient exposées à ioo° dans une capsule où l'air se renouvel- lerait, même lentement. » Je fais observer qu'ayant prolongé la durée de l'opération jusqu'à 5 heures, je n'ai pas obtenu une dessiccation plus forte que celle qui ré- sultait d'un séjour des étoffes de 3 heures dans le tube. Enfin je n'ai pas eu de différence notable i° en exposant d'abord les étoffes dans des at- mosphères humides et les séchant ensuite ; a° en desséchant d'abord les étoffes puis les exposant dans des atmosphères humides. » Je dépose sur le bureau de l'Académie un tableau renfermant les ré- sultats des expériences que j'ai faites sur 21 échantillons d'étoffes de chanvre, de lin , de coton, de soie et de laine, à l'état de filasse, de poil ou de bourre, à l'état de fil et à l'état de tissu. » Ce tableau se compose de onze colonnes : la première comprend les noms des échantillons. »La seconde, les poids des étoffes séchées pendant 3 heures à 120% soit dans le vide sec, soit au moyen d'un courant d'air sec. »La troisième, les poids des étoffes après 10 jours dans une atmosphère à 65° de l'hygromètre et 20 du thermomètre. » La quatrième, les poids des étoffes après 10 jours dans une atmosphère à 75° de l'hygromètre et 20 du thermomètre. 42.. ( *)4 ) »La cinquième, les poids des étoffes après 10 jours dans une atmosphère à 8o° de l'hygromètre et 20 du thermomètre. »Je m'assurai qu'au hout de 10 jours les étoffes étaient, en équilibre d'humidité avec l'atmosphère ambiante. » Enfin les six dernières colonnes comprennent les poids des étoffes ex- posées dans une atmosphère saturée de vapeur d'eau à la température de 200 après un séjour de 24,96, 192, 288, 3^4 heures, enfin après 10 jours. » Je ferai remarquer que j'ai fait tous mes efforts pour maintenir cons- tamment la température et l'humidité aux mêmes degrés, je n'oserais pas dire qu'il n'y ait eu aucune variation, mais je puis affirmer, que celles qui ont eu lieu n'ont exercé aucune influence sur mes résultats. » ( =95) 00 vf vf r-. ~ ps m r-» o o o-O-ri co > - « vs oo ooeo co nco o» PO M PO PS r- o o oo po as 0 PO Vf M M M O' « O - M « O) o a. « oiojc io oo po -. as~co PO Pî PO PO PS = O o 00 PS » s a.ïoo " ro m i^rï» Ï00 PS s ^3 OSSPO PO = ."O o Vf g po ^ S Cl c vf ^r (O oto r» 0 0 r» 00 « r>r- pi 00 vf O PO PO vf o o - oo vf co fi n om o o 0 - o - c^ CO 00 Vf CO vjC PO PO M « 00 Osvf PO pî M PS S «Cl PO PI M po 00 po - vf oo PO M PO PO M OS oo PS PS CO 00 PO PO PO PO PO % Vf po OS Vf c^ O Vf lO Vf po po ps 00 oww o as ps co m co ospo CO PS PS PS PS 00 Vf O PO PO o ps po PO PS PS i« io o « oo Os ps ps o SO C^OO M - PS 00 <5 M 00 PO c— ■o PS CO po ps vf vf o ps PS PS - PS PS PS c-^co vr vf oo _ o t> PS PS - 00 o in PS CO PS •A PS vf PS 00 PS o c-» c— po CO O CO ! ~ as o i vfasr^cOiO Ofri CO «• c-- o r^co vf - PS PO o ci in o ao o asvf PS - ». 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CO "2 2. a c eLZJI SJ8 s ► °-= u « - fc'ST; S =^.= g. w s ? m • n — «C 3 - .« c^ 2 OOO OOO o o o o o o o o OOO OOO - - -. c o o o o ooooo s o 1 ■ T! «s •S J3 CO s o « ; "I ù • S c 1 S-* "y U -a -s J2 S V n "S * s c h J p-« — t -u .3 ■j -_ - - 13 OS .- ." * S g2 u S — .a o a eu o «x>Z~ ««-.j: BZ a o u . — — « «-o a ■« •-> B û, o CS S) u ^j u Ui 'cj -ri S^TS no -g o a> rt ■ 3 n B a 1. .Ci n -J u — . o • g - _ o hfalufa o rs o -4) 60 ce as u « v v v "S '5 'S 'S '3 o C^) co co co H co 52 o o * o -r b a .a o j. o u -S •w S S 2 -; 2? -o -o • * a" çj cy •■ V £ s a ■_~ i. a 13 t* _2 a o a o JB — - C3 I-] ta U a "S eu o __^^ ( S96 ) - ' L'auteur termine par cette conclusion générale : « On voit donc que les étoffes de diverses natures chimiques, ne présen- tent pas de grandes différences dans les poids d'eau qu'elles sont suscepti- blesd'absorber respectivement dans les mêmes circonstances.Cependantsi on les prenait dans la condition où elles se rapprocheraient le plus de l'état de pureté et où elles seraient amenées à l'état physique le plus analogue, il me semble que l'on pourrait établir les rapports suivants, en prenant 100 par- ties d'étoffe à l'état normal, qu'on exposerait jusqu'à saturation dans une atmosphère saturée d'eau à la température de 200. 100 d'étoffe normale de ligneux absorberaient 25 de vapeur d'êau. 100 *oie 29 100 laine 3a » chirurgie. — Considérations sur les vessies à cellules; par M. Civiale. Ce mémoire a pour objet les vessies à cellules, c'est-à-dire à parois dans lesquelles se sont développées des poches, produites par la hernie de la membrane muqueuse à travers les fibres éraillées de la couche musculaire. L'auteur distingue ces cellules, ces poches, en deux séries, suivant qu'elles sont logées entre les divers plans musculeux de la vessie, ou tout-à-fait ex- térieures à cet organe. Il expose la manière dont elles prennent naissance par les efforts violents et multipliés d'expulsion que rend nécessaires tout obstacle au cours naturel de l'urine, et il indique les caractères propres à faire reconnaître leur existence. Le plus important de ces caractères con- siste dans la manière dont sort l'urine ou l'eau injectée qui , au lieu d'un jet plein et continu comme à l'ordinaire, en forme un irrégulier, saccadé et intermittent. L'auteur s'occupe ensuite du rôle que les cellules vésicales jouent dans les catarrhes de vessie qu'elles occasionent fort souvent, qu'elles entre- tiennent et aggravent toujours, et qui souvent même sont bornés à leurs seules parois. Les injections fréquentes d'eau tiède sont le moyen qu'il in- dique comme étant celui qui produit les meilleurs effets. Mais c'est surtout l'influence des cellules vésicales dans l'affection calculeuse que M. Civiale s'est attaché à démontrer; il pense que les instruments de la lithotritie sup- pléent à l'insuffisance des autres moyens d'exploration, et qu'avec leur se- cours on peut reconnaître si une vessie à cellules contient ou non des cal- culs, et si ces corps sont libres ou chatonnés dans les cellules. Enfin il cherche à montrer par l'exposé sommaire de plusieurs faits , (^97) que la lithotritie permet même d'arriver à quelques résultats curatifs. L'un de ces faits est celui d'un homme dans la vessie duquel une pierre enkistée émettait un prolongement qui fut détruit jusqu'au niveau des parois du viscère, avec diminution notable des souffrances du malade. Un autre se rapporte à une pierre qu'il fallut aller chercher au fond d'une cellule au moyen d'uu instrument construit exprès. Le malade est guéri. statistique appliqcee a la msdecuxe. — Recherches historiques et statistiques sur les causes de la peste ; par M. de Si'guh Dupeyron. (Commissaires, MM. Magendie, Dumas, Double.) « M. de Ségur Dupeyron avait déjà cherché à prouver que c'est principa- lement d'Egypte que la peste vient en Europe. Cette proposition n'étant pas généralement admise, il a cru devoir donner plus de développement à cette partie de ses recherches. » En parcourant la correspondance des consuls aux Archives des Af- faires étrangères, M. de Ségur a trouvé l'indication de deux circonstances qui, dans certains cas, peuvent donner lieu à la peste en Egypte. Ces cir- constances sont : i° la disette ; 2* les fièvres malignes. Or la disette est produite le plus ordinairement dans le pays dont il s'agit par une trop forte ou une trop faible crue du Nil. Après une trop faible crue, peu d« terres ayant été arrosées, peu de terres peuvent être ensemencées; après une crue trop iorte, les eaux mettent beaucoup de temps à se retirer, et l'époque des semailles se passe avant que tout le grain ait pu être confié à la terre. M. de Ségur a dès-lors demandé aux écrivains arabes la hauteur qu'avait atteint le Nil dans le plus grand nombre possible de ses crues, et il a cherché si, à des années correspondantes aux trop faibles ou aux trop fortes inondations, on ne trouvait pas la peste quelque part. Ses investi- gations ne portent d'abord que sur l'espace compris entre le milieu du dixième siècle et le milieu du quinzième, attendu que les ouvrages qu'il a pu consulter ne relatent les crues que pendant ce laps de temps. » Sur cinquante à cinquante-cinq pestes qui ont eu lieu dans ces cinq siècles en Europe, quarante coïncident avec de trop grands ou de trop petits Nil. Le grand ouvrage sur l'Egypte renfermant une table des hau- teurs du fleuve depuis 1737 jusqu'en 1800, l'auteur a pu vérifier si dans ce nombre d'années la peste avait régné en Egypte après de mauvaises crues, et il a trouvé que, sur quatorze pestes qui ont régné dans cette série d'an- nées, treize coïncident avec de mauvaises crues qui ont produit la disette. ( *& ) » Après avoir interrogé la correspondance des consuls en Syrie et dans les îles de l'Archipel, M. de Ségur cherche à démontrer i° que la peste n'a régné en Syrie et dans l'Archipel qu'après qu'elle s'était précédemment manifestée en Egypte; i" que la disette n'a été suivie, en Syrie et dans l'Ar- chipel, que de fièvres malignes et jamais de la peste, à moins que la peste ne régnât en Egypte; et il conclut que la famine peut être considérée en Syrie et dans les îles de l'Archipel comme le principe des mêmes maladies qu'elle produit partout; mais qu'en Egypte, elle a des résultats qu'elle n'a pas autre part, puisqu'elle y est presque toujours accompagnée de la peste. Il y a donc en Egypte, dit- il en finissant, un principe particulier qui peut exaspérer la fièvre maligne au point de lui donner tous les caractères de la peste, et ce principe n'existe que là. » 9f«*q chirurgie, w Traitement des rétrécissements de l 'urètre par la dilatation brusque rétrograde ; par M. Leroy d'Étiolle. . (Commissaires, MM. Magendie, Larrey, Roux.) Le procédé proposé par l'auteur consiste à passer à travers les rétré- cissements un instrument disposé à peu près comme le sont aujourd'hui les brise-pierres, et d'une ténuité proportionnée au diamètre du point qu'ils doivent franchir. Le dilatateur, ouvert au-delà du rétrécissement, est forcé de le traverser à son retour en lui faisant éprouver une distension assez forte et même une légère déchirure. Il suffit, selon l'auteur, de répéter cette manœuvre pendant cinq à six jours pour détruire des rétrécissements très considérables , contre lesquels avait échoué la dilatation et qu'avait aggravés la cautérisation. Le caustique, ajoute-t-il, appliqué indistinctement à tous les rétrécissements serait aussi souvent nuisible qu'utile; c'est surtout dans la portion spongieuse de l'urètre que la cautérisation doit être rare- ment employée. Le procédé de la dilatation brusque rétrograde n'expose pas aux dangers du cathétérisme forcé ; et il ne peut être fait de fausse route, puisque ce n'est qu'à sa sortie que l'instrument agit. A ce premier mémoire M. Leroy d'Etiolle en fait succéder un second sur un nouveau procédé de taille suspubienne. C'est pour rendre cette opération plus facile et plus sûre qu'il a imaginé les instruments qu'il soumet aujourd'hui à l'examen de l'Académie et qu'il a beaucoup simplifiés depuis leur première invention. ( *99 ) NOMINATIONS. L'Académie va au scrutin pour l'élection des trois membres qui doi- vent faire partie, pendant cette année, du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique. MM. Arago , Thénard et Poinsot réunissent la majorité absolue des suf- frages; et sont, en conséquence, désignés pour faire partie de ce Conseil. ■ L'Académie apprend avec un vif intérêt que la santé de M. Thénard est en pleine voie d'un prompt rétablissement. ■ Sur la proposition de M. Lacroix, l'Académie décide que la question re- lative à la continuation des Comptes Rendus hebdomadaires sera discutée dans le comité secret de la séance prochaine ; et que MM. les Membres en seront prévenus par billets à domicile. La séance est levée à 5 heures. F. ■ ■ BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences,- i836, n° ii. Analyse d'une carte des Iles Britanniques ;par M. le baron Valckenaer ; Paris, i836,in-8*. Proceedings ofthe Royal Society ; i835 — 1836, n° a5, in-8°. Catalogue offossil Fisch , in the collections of lord Cote and sir Philip Grey Egerton; Chester, in-8°. Sur l 'Électricité par contact ( ouvrage dédié à M. de Humboldt) ,• par M. C.-J.-B. Karsten; i836, in-8a. (En allemand.) Collection de Planches chirurgicales pour l'avancement de la chirurgie pratique; par M. Fboriep; Weimar, i836, in-8". (En allemand.) C R. l836. |« Semestre. 4^ ( 3oo ) Précis analytique des Travaux de l'Académie Royale des Sciences , Belles-Lettres et Arts de Rouen , pendant Vannée 1 835 , in-8°. Mémoires de la Société d'Agriculture, Sciences , Arts et Belles-Lettres du département de l'Aube; n09 54 — 56, Troyes, i835. Statistique' du département des Bouches-du-Rhône ; 4 vol. in- 4°, avec un atlas de planches in-folio ; par M. le comte de Villeneuve ; Marseille ; i835. (Réservé pour le concours de Statistique.) Mémoire sur les Propriétés et l'Analyse de la phloridzine ; par M. de Koninck; Louvain, i836, iu-8°. Manuel pratique des Contre-Poisons ; par M. Hector Chaussier ; 4* édi- tion, in-16, Paris, i836. (Réservé pour le concours Montyon.) Iconographie du Règne animal de M. le baron Cuvier; par M. F.-E. Gijérin ; 38' et 3ge livraison, in-8°. Magasin de Zoologie; par le même ; 4* livraison , in-8*. Statistique du cantonde Clairvaux ; parM. Pyot; Lous-le-Saunier, i835, in-8°. Tables jurassiennes ; par le même; in- 12. (Ces deux ouvrages sont ré- servés pour le concours de Statistique. ) S pecies général et iconographique des Coquilles vivantes; par M. L.-C. Riener ; i5* livraison, in~4°. Qu'est-ce que la Phrénologie? par M. LELUT;in-8°. (Réservé pour le concours Montyon.) Statistique générale de la Chambre des Députés; par M. Châtelain; session de i835, in 4°» (Réservé pour le concours de Statistique). Proposition de nouveaux Rails pour les chemins dejer ; par M. Dausse; Paris, i835,in-8°. Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale ; par M. Miquel ; 5e année, tome 10, 5e livraison, in-8°. Annales des Mines; 3* série, tome 8, par M. Dufrénoy; i835, in-8*. Gazette médicale de Paris, n° 12. Gazette des Hôpitaux; n° 32 — 34- Journal de Santé, n° 1 34. Écho du Monde savant; n08 1 1 et 1 2. crryi^r M. Sédillot fait d'abord observer qu'il a dû préciser avec soin le der- nier terme des connaissances acquises sur les travaux des Arabes, afin de montrer toute l'importance de sa découverte, qui donnait à l'astronomie arabe un caractère particulier qu'on s'était accordé à lui dénier; il a donc recherché dans les auteurs (et M. Libri est le dernier qui ait écrit sur la matière) si quelques-uns d'entre eux avaient même soupçonné ce nou- veau progrès des Arabes; il a reconnu que ni Laplace, ni Delambre, ni M. Libri, dont le livre paraissait à la fin de i835, n'avaient admis une sem- blable supposition ; il s'est étonné que M. Libri n'ait point fait usage de la lettre qu'il avait adressée au Bureau des Longitudes en i834 (imprimée dans le Moniteur du 28 juillet) et dans laquelle il annonçait que les Arabes avaient connu la troisième inégalité lunaire; d'autant que M. Libri n'avait pas fait difficulté de dire que les algébristes arabes avait traité les équa- tions du 3e degré, quoique cette découverte (dont il ne nommait pas, il est vrai, l'auteur, M. Sédillot) eût été seulement énoncée comme celle de la variation. » Or, M. Libri n'a pas même laissé entrevoir dans son ouvrage que les ( 3o3 ) Arabes aient pu être les inventeurs d'une nouvelle théorie en astronomie; il n'a donc pas été plus loin, sous ce rapport, que Laplace et Delambre, et c'est ce que M. Sédillot a cherché à établir dans son mémoire, en faisant les citations suivantes : « L'activité des astronomes arabes , bornée aux observations, ne s'est » point étendue à la recherche de nouvelles inégalités , et sur ce point) ils » n'ont rien ajouté aux hypothèses de Ptolémée; cette vive curiosité qui » nous attache aux phénomènes jusqu'à ce que les lois et la cause en Soient » parfaitement connues, caractérise les savants de l'Europe moderne. » (Laplace. ) « Ce qui est sûr, c'est que les Arabes ont admis sans la moindre mo- » ilification les hypothèses de Ptolémée, pour lesquelles ils ont montré un » respect timide et superstitieux. » ( Delambre. ) « Les Arabes n'avaient ni cet esprit d'invention qui distingue les » Grecs et les Hindous , ni cette perfection dans les arts mécaniques et » cette persévérance dans les observations qui caractérisent les Chinois » mais ils méritent une reconnaissance éternelle pour avoir été les » conservateurs des sciences des Grecs et des Hindous, lorsque ces peu- » pies ne produisaient plus rien et que l'Europe était encore trop ign»- » rante pour se charger de ce précieux dépôt. » (M. Libri.) » Est-il vrai que cette dernière citation manque d'exaclàtade ? On peut en juger en la comparant au passage textuel de M. Libri, qme nous rap- portons dans son entier : « Si les Arabes, n'avaient ni cet esprit d'invention qui distingue les Grecs » et les Hindous, ni cette: perfection dans les arts mécaniques et cette per- » sévérance dans les observations qui caractérisent les Chinois , ils avaient » en revanche cette force d'un peuple nouveau et victorieux , et ce désir de » tout apprendre et de tout expliquer qui les portait à s'occuper en même » temps d'algèbre et de poésie, de philosophie et de grammaire. Us méri- n tent une reconnaissance éternelle pour avoir été les conservateurs des » sciences des Grecs et des Hindous, lorsque ces peuples ne produisaient r> plus rien et que l'Europe était encore trop ignorante pour se charger de » ce précieux dépôt. » » M. Sédillot ne croit en aucune manière avoir donné au passage de M. Libri un tout autre sens que celui qui résulte de ses expressions ; il a remplacé par des points un membre de phrase qui ne s'applique pas au sujet en question, c'est-à-dire à l'astronomie , mais bien à l'algèbre , à la poésie, à la philosophie et à la grammaire ; et il prétend de nouveau que 4^- ( 3o4 ) M. Libri, en disant que les Arabes n'avaient pas Y esprit d'invention qui distingue les Grecs et qu'ils ont été les conservateurs des sciences des Grecs et des Hindous, et en ne combattant pas dans son ouvrage l'opinion de Laplace et de Delambre, qui soutiennent que les Arabes n'ont rien ajouté aux hypothèses de Ptolèmée, n'admet évidemment pas que les Arabes aient été sous ce rapport plus loin que les Grecs, seule cbose qu'il impor- tait à M. Sédillot d'établir. » M. Sédillot ne fait pas dire à M. Libri que les Arabes ont admis sans la moindre modification Yastronotnie des Grecs , puisqu'il est reconnu depuis long-temps qu'ils ont corrigé leurs tables et mieux déterminé l'obliquité de l'écliptique, l'excentricité du Soleil , son moyen mouvement, etc.; mais il a cité Laplace et Delambre, qui croient que les Arabes ont adm#sans la moindre modification les hypothèses de Ptolèmée, et il a cherché à mon- trer que M. Libri, clans son ouvrage, n'allait point au-delà et que par conséquent la connaissance de la découverte d'Aboul Wefâ faisait faire \w\ pas à l'histoire de la science. » Il est un autre point sur lequel M. Libri critique M. Sédillot. Il dit que M. Sédillot a publié {Journal asiatique, mai i834) un mémoire pour dé- montrer que les Arabes avaient connu aussi la géométrie de position, tan- dis que les problèmes que M. Sédillot a rapportés appartiennent à ce que la géométrie analytique a de plus élémentaire. » M. Sédillot n'a pas fait un mémoire pour démontrer que les Arabes avaient connu la géométrie de position; il s'est borné à rendre compte de ce que contenait le manuscrit arabe 1 104 de la Bibliothèque du Roi: » Il a d'abord indiqué un fragment d'un traité d'Algèbre qui prouve que les Arabes avaient traité les équations du troisième degré, et qui résout cette question très curieuse de l'histoire des sciences mathématiques, » Il a ensuite analysé le traité des Connues géométriques de Hassan-Ben- Haithem (geometrœ celeberrimi , suivant le catalogue de la bibliothèque Bodleyenne), mort au Caire en io38; il a dit que l'attention donnée par Ebn-Haithem à des questions élémentaires de géométrie, nous faisait voir l'importance qu'il attachait aux principes de la science; que les prélimi- naires de son traité permettaient d'apprécier assez exactement la philoso- phie mathématique des Arabes, et que l'on pourrait voir dans ce petit traité de géométrie spéculative, les principes de la géométrie de position. Il s'agit en effet dans la géométrie de position, de faire entrer la situation dans le calcul des problèmes, et M. Sédillot croit que nos géomètres modernes ne ( 3o5 ) sont arrivés à leurs problèmes plus compliqués qu'après être passés par des vues analogues aux notions tout-à-fait élémentaires données par Ebn- Haithem; M. Sédillot persiste dans son opinion. » Il est temps de revenir au véritable objet de la discussion , c'est-à- dire à la découverte d'Aboul-Wefâ : « La question de l'âge djf manuscrit, dit M. Libri, ne peut être décidée » que d'après l'examen du manuscrit; elle ne peut être en tout cas résolue » que d'une manière conjecturale, et en ce qui concerne le sceau, on a » souvent l'habitude de continuer à marquer les livres d'une bibliothèque » du sceau adopté par le fondateur long-temps après sa mort; on peut » également citer l'exemple de deux princes italiens qui, à plusieurs » siècles de distance, avaient adopté la même devise. » » M. Libri n'a pas sans doute pris une connaissance exacte de la note de M. Sédillot; sans cela, il ne se serait pas mis ainsi en opposition avec M. le baron Silvestre de Sacy et M. Reinaud , dont l'avis est d'un si grand poids en pareille matière; il aurait aussi reconnu que l'exemple des princes italiens ne pouvait être invoqué à l'appui de son opinion, attendu que ces princes avaient choisi pour devise un verset des livres saints, et que rien ne ressemble moins à un verset du Coran que la légende des sceaux em- ployés par les princes de l'Orient; celui du shah Rokh contient ces mots : ex libris thesauri ou plutôt thesauro librorum sultani magni shah Rokh Behadur (fortis). — D'un autre côté, si l'on avait continué après la mort du shah Rokh, i447> ^e marquer les livres avec son sceau , il serait difficile de croire que cet usage se fût prolongé jusqu'au-delà du dix-septième siècle; d'aïlleurs, il y a à cette supposition une réponse péremptoire : il existe à la Bibliothèque du Roi des manuscrits ayant appartenu au célèbre Olugh- Beig, fils et successeur du shah Rokh , et ces manuscrits sont marqués d'un sceau particulier , différent de celui de son père. - » M. Libri prête ensuite à M. Sédillot, par inadvertance sans aucun doute, des opinions qui n'ont jamais été les siennes. » Ainsi , M. Sédillot n'a dit nulle part que les plus célèbres astronomes orientaux aient été antérieurs à Aboul-Wefâ. » M. Sédillot n'a dit nulle part que Nassir Eddin ait copié Ptolémée; M. Libri a confondu ici les astronomes arabes et tartares, et il a appliqué à Nassir Eddin ce que M. Sédillot a rapporté d'Alpétrage. » M. Sédillot n'a dit nulle part que les plus célèbres astronomes arabes { 3o6 ) ayant été antérieurs à Aboul-Wefâ, l'on pourrait expliquer par là le silence des successeurs de l'astronome de Bagdad; il a dit, au contraire, qu'on ne connaissait pas assez les astronomes arabes po&térieursà Aboul-Wefâ , pour soutenir qu'ils aient ignoré la variation. y> Enfin, M. Libiï ajoute : « M. Sédillot a été dans l'erreur, lorsqu'il a af- » firme qu'Ibn-Younis {Ebn Jounis), étant contemporain d'Aboul-Wefà , ne » pouvait pas parler de la découverte de la variation , attribuée à ce dernier; » si cette découverte a eu lieu en 975 , Ebn Jounis, qui écrivait en 1007 , ou » plus de trente ans après, se trouvait dans les meilleures conditions pos- » sibles pour en rendre compte* etc.* » M. Sédillot a dit non pas qu'Ebn-Jounis ne pouvait point parler de la découverte d' Aboul-Wefâ, parce qu'il était son contemporain, mais que les fragments connus d'Ebn-Jounis ne permettant pas de croire qu'il ait su l'existence de la- variation, on devait chercher les motifs de son silence dans la position respective des deux astronomes : » Ainsi AbomVWefô. observait à Bagdadldepuis 97a envia-on, et il est moiît vers l'an 1 000. » Ebn-Jourais observait au Caire de 977 à 1Q07, et il est mort au commen- cement de 1008. » Il est possible que la découverte d' Aboul-Wefâ , que M. Sédillot ne place pas aflïrtnaùvenient en 975, mais vers cette époque , n'ait été rendue publique que* dans les dernières années de sa vie ou même après sa mort. » Il est possible que la découverte d'Aboul-Wefâ n'ait pas été connue au Caire' du vivant d'Ebn-Jounis ; les Fathimites. d'Afrique venaient de con- quérir l'Egypte-; le Caire avait été fondé en 969,; Moez-Eedinillah, premier khalife Fâthimite en avait fait sa capitale vers 973-; Ebn-Jounis commença ses, observations en 977 et les continua presque sans interruption jusqu'à sa mortr arrivée en iqq&; il ne quitta probablement pas le Caire durant cette période; » Or les khalifes de Bagdad étaient ennemis des Fathimites ; menacés dailleurs par les dynasties indépendantes qui s'élevaient de toutes parts dans leur empire , dominés par les princes Bowides déjà maîtres de la Perse,, ils restaient confinés dans l'enceinte de leur capitale, s'entourant de gens de lettres et de savants, qui. vivaient dans une profonde retiaite, à l'abri du. tumulte des guerres, civiles ; a II est donc possible, que la nouvelle, de la découverte d'Aboul-Welà n'ait pu parvenir en Egypte à cette époque. ■ Au reste,, ce. sont des. conjectures plus ou mains plausibles que des ce- (3o7 ) cherches ultérieures pourront confirmer ou détruire; peut-être même la troisième inégalité lunaire se trouve-t-elle indiquée dans les Œ-uures d'Efon- Jounis, dont nous ne possédons encore que des chapitres épars; mais il n'en est pas moins vrai que tous les doutes élevés jusqu'à présent contre l'authenticité du manuscrit d'Aboul-Wefâ, ne s'appuieTit sur aucun argu- ment solide. » . astronomie. — Lettre de M. Wartîmanw, de Genève, à M. Arago , sur un astre ayant t aspect d'une étoile et qui cependant était doué d'un mouve- ment propre. « La communication faite à l'Académie royale des Sciences de Paris, dans sa séance du i5 février dernier, relative à l'étoile mobile observée par M. Cacciatore , m'engage à vous dire aujourd'hui quelques mots d'une dé- couverte restée ignorée depuis quatre ans et demi, et que je n'eusse point rappelée si elle n'avait une grande ressemblance avec celle du directeur de l'Observatoire de Palerme, qui lui donne, en quelque sorte, un nouvel intérêt (i). » Au commencement de septembre i83i, je dressai, à l'aide d'un ex- cellent chercheur de Cauchoix que possède notre Observatoire, une con- figuration des étoiles télescopiques du Capricorne, dans le but de faciliter à quelques amateurs l'observation de la marche d'Uranus. Cette petite carte, comme toutes celles que j'avais précédemment construites pour la (i) Pour éviter toute méprise, nous devons dire, dès le début, que les deux astres en question ne sauraient être confondus. Les observations de M. Warimann sont de i83i; celles de M. Cacciatore de i835 ; or pour aller, clans l'ordre des sighes ou par Un mouvement direct , de la position qu'indique l'astronome de Genève à Celle que M. Cacciatore a donnée, l'astre mobile aurait dû parcourir, en quatre ans, près des trois quarts du zodiaque , ce qui ne peut se concilier avec la lenteur des mou- vements observés aux deux époques. Voici , en nombres ronds, d'après le tableau graphique dont la lettre de M. Wart- inann était accompagnée, les positions successives de l'astre mobile de i83i. Peut- être un jour à venir ces positions auront-elles un grand inte'rêt : Heures. Ascensions droites. Déclinaisons australe». 6 septembre i83i ioh \ du soir 3i5° 27' 170 28' 25 septembre i83i 7h du soir 3i5 9 17 & 1 5 octobre i83i 8h du soir 3i4 5z 17 5i 1" novembre 1 83 1 8h± du soir 3i4 36 17 5g ( 3o8 ) recherche des comètes télescopiques, donnait les positions des étoiles , non approximativement, mais avec toute l'exactitude que comporte le procédé graphique. » Quelle ne fut pas ma ■-urprise lorsque, le 6 du même mois de septem- bre, en explorant le ciel à 10 heures \ du soir, mon chercheur me fit recon- naître qu'une des étoiles figurées sur ma carte semblait avoir changé de po- sition. J'attribuai d'abord cette singularité à une erreur de configuration et j'éprouvai un bien vif désir de vérifier le fait. Malheureusement les nuits suivantes le ciel fut plus ou moins voilé par des nuages , et mon impa- tience dut se prolonger jusqu'au 25, jour ou je revis enfin l'étoile voya- geuse occupant de nouveau une position un peu différente de celle qu'elle avait le 6. Je voulus alors m'assurer si l'une des quatre petites planètes ne se trouvait point par hasard dans cette région du ciel. Je reconnus bientôt, au moyen des excellentes éphémérides de Berlin du professeur Encke , que le point mobile ne pouvait être un des astéroïdes. Dès ce mo- ment je dressai, sur une grande échelle, une carte de toutes les étoiles du Capricorne que donne le Catalogue de Piazzi, afin de pouvoir comparer à des étoiles connues les positions successives du nouvel astre, et je notai toutes les circonstances remarquables qu'offrit chaque observation. » Le n° i de la carte réduite ci-jointe, représente le lieu qu'il occupait le 6 septembre à 10 heures ~ du soir. Le ciel était très pur et la lune cou- chée ; l'astre , très distinct, avait l'apparence d'une étoile de jme à 8me gran- deur, et brillait d'une lumière blanche, pâle, sans scintillation. » Le n° 2 indique sa position le %i du même mois, à 7 heures du soir; le ciel était parfaitement serein, et la lune sous l'horizon. L'astre, un peu moins apparent que le 6, brillait plus faiblement que l'étoile de 7°" à 8m* grandeur, n° 481, heure XX du Catalogue de Piazzi , qui se voyait en même temps dans le chercheur. Observé avec une lunette achromatique de Fraunhoffer, de 3i lignes d'ouverture , grossissant 60 fois, il ne paraissait que comme un point, sans disque appréciable; sa lumière, toujours pâle, présentait une teinte jaune. » Le n° 3 désigne sa position , le i5 octobre à 8 heures du soir. Le ciel était très clair ; la lune , dans son premier quartier, occupait le Capricorne et se trouvait à peu de distance de l'astre; aussi celui-ci ne se distinguait qu'avec beaucoup de difficulté : il avait tout au plus l'apparence d'une étoile de 9"" à 1 ome grandeur, et sa lumière très affaiblie était sensiblement orangée. a Le n° 4 donne sa position très exacte, le 1" novembre à 8 heures \ du ( 3o9) soir. Quelques légers nuages se promenaient au ciel et la lune était sous l'horizon. L'astre, comparé à l'étoile «le 7™" à 8"" grandeur, n° 443, heure XX, du Catalogue de Piazzi, qu'on voyait en même temps dans le champ du chercheur, paraissait plus petit, et était certainement moins brillant; sa lumière, peut-être plus diffuse encore que le i5 octobre, offrait toujours une teinte jaune-orange. Avec la lunette de Fraunhoffer on n'aperce- vait qu'un point, difficile à distinguer, tandis qu'Uranus se voyait net- tement avec une légère teinte rouge comme d'ordinaire. » Depuis le 2 novembre jusqu'à la fin du même mois le temps, souvent très beau toute la journée, s'est couvert à l'approche de la nuit de brumes assez épaisses pour voiler les étoiles, excepté dans les deux soirées du 10 et du ia. Le 10, entre 6 et 8 heures \ du soir, le ciel à moitié découvert m'a permis de diriger les lunettes vers le Capricorne, mais les étoiles, instanta- nément voilées par des vapeurs et de petits nuages pommelés, ne se mon- traient qu'imparfaitement, et quelque attention que j'aie mise à la re- cherche de l'astre imperceptible, je n'ai pu parvenir à le découvrir. Le 12, j'ai fait une autre tentative de 7 à 8 heures j du soir; le ciel était parfaite- ment pur, mais la lune, en quadrature, se trouvait malencontreusement dans le Capricorne, et quoiqu'elle fût située à plusieurs degrés de distance du lieu que devait occuper l'astre, et que les petites étoiles voisines fussent visibles, je n'ai pu, à mon grand regret et malgré toutes les peines que je me suis données, parvenir à le retrouver. » Dès le mois de décembre plusieurs circonstances réunies concoururent à rendre les recherches de moins en moins fructueuses : le retour du mauvais temps, l'astre s'approchant de l'horizon et se plongeant de plus en plus dans les vapeurs terrestres en même temps que le Soleil s'avançait vers lui de jour en jour, étaient autant d'obstacles qui durent me faire re- noncer à l'espérance de revoir ce globe ignoré avant la nouvelle oppo- sition. » A. l'époque de ma découverte, notre ancien observatoire se trouvait démoli, et le moderne, à peine achevé, n'avait point encore reçu les nou- veaux instruments (Péquatorial et la lunette méridienne) commandés à Paris. Le cercle répétiteur de Gambey, que possédait l'ancien établissement et qui avait été démonté, n'était point encore placé dans la tourelle du nouvel observatoire destinée aie recevoir et où il se trouve aujourd'hui. Ces explications font assez comprendre pourquoi j'ai dû me contenter de G. E. i836. i«r Semestre. 4 5 ( 3io ) déterminer les positions du nouvel astre au moyen de simples confi- gurations , en y apportant toute l'exactitude possible. » Un certain scrupule, que chacun appréciera, me fit juger convenable de ne donner à ma découverte aucune publicité avant d'avoir fait quel- ques observations subséquentes pour bien étudier la nature du mouve- ment. Mais, comme je l'ai dit, le temps m'ayant souvent contrarié, et en outre l'astre paraissant s'enfuir, je me décidai, vers la fin d'octobre, à en donner communication au directeur de notre observatoire, M. le profes- seur Gautier, qui était à sa campagne. Cet estimable savant, je pourrais dire aussi cet excellent ami , toujours plein de zèle pour tout ce qui peut contribuer au progrès et à l'avancement de l'astronomie, me manifesta le plus vif désir de connaître en détail toutes mes observations , m'offrant même de revenir à Genève si la chose était utile, quoique le ciel, couvert depuis plusieurs jours avec une persistance désespérante, ne donnât aucun signe de vouloir s'éclaircir. Je satisfis avec empressement au vœu de M. Gautier en lui transcrivant toutes les données qu'il m'avait demandées , et que je lui adressai au château de Vinzel le 1 1 novembre 1 83 1 . » Je fis aussi part de ma découverte à l'un de mes correspondants de l'étranger, M. le baron de Zach, qui habitait Paris, auquel j'écrivis une lettre accompagnée d'une petite carte céleste , à la date du 2 2 octobre 1 83 1 ; lettre qui est sans doute aujourd'hui entre les mains de M. le baron de Lindenau, à Dresde, légataire de la bibliothèque et des papiers de l'il- lustre défunt. » M. le baron de Zach , dont la bienveillance à mon égard était inépui- sable, m'écrivit en réponse, le 4 novembre suivant, quoiqu'il fût alors très malade, une lettre extrêmement intéressante, qui montre toute l'im- portance qu'il attachait à cette découverte. » Dès le mois d'août i832 nous crûmes devoir, M. Gautier et moi, saisir le moment où le Capricorne se montrait de nouveau le soir dans le voisi- nage du méridien pour explorer encore cette région ; et comme l'astre avait eu un mouvement rétrograde tout le temps où je le suivis l'année précédente, nous no dûmes pas le chercher sur le prolongement de sa route primitive, mais en-deçà. Nous employâmes, en général, des lunettes d'un faible grossissement , et les divers chercheurs de l'observatoire, dont l'un, qui est de Cauchoix, le même dont j'ai parlé au commencement de cette lettre, embrasse un champ de 70 avec un pouvoir arnpliatif linéaire de 10; mais nos investigations plusieurs fois répétées, au lieu de nous con- (3n ) duire sur les traces de l'astre, ne servirent, en définitive, qu'à constater sa non-visibilité. » Faut-il ranger ce globe stellaire clans la classe de ceux dont l'appari- tion rare et spontanée est venue de loin en loin surprendre les observa- teurs, et aurait-il peut-être quelque analogie avec celui qu'on vit paraître tout-à-coup le ii novembre .1572, dans la constellation de Gassiopée, lequel, au rapport de Tycho-Brabé, après avoir brillé du plus vif éclat, changea de couleur, s'affaiblit peu à peu, et, au bout de seize mois, dis- parut sans avoir sensiblement varié de position (1)? Ou bien était-ce une comète qui, ayant passé à son périhélie à une grande distance du Soleil, s'éloignait de cet astre et de la Terre en poursuivant sa trajectoire dans les profondeurs de l'espace? Cette dernière hypothèse n'est guère admis- sible, parce qu'il serait bien étrange qu'une comète, vue de la Terre, n'eût paru parcourir sur la sphère céleste qu'un arc de i° dans l'espace de 56 jours. Il semblerait plus probable que ce point imperceptible est une planète , qui décrit autour du Soleil une orbite dont le rayon est considérable, ce qui expliquerait tout-à-la-fois la petitesse de l'arc par- couru, et comment la planète a pu rester rétrograde pendant 86 jours , qui ont dû s'écouler depuis le moment de son opposition, vers le 7 août , jusqu'à l'observation du 1" novembre. Si l'on admet la loi de progression des distances au Soleil, suivie approximativement par les autres planètes, et qui n'est qu'empirique, il faudrait que cette nouvelle planète fût à une distance du Soleil à peu près double de celle d'Uranus , exprimée par le chiffre 388, celle de la Terre au Soleil étant 10; ce qui donnerait environ 243 ans pour la durée de sa révolution. » | anatomie. — Lettre de M. Jacquemin , concernant le mode suivant lequel l'air pénètre des poches pneumatiques de la cavité pectoro-abdominale de l'oiseau, dans les diverses pièces de son squelette, et particulièrement sur la situation des ouvertures par lesquelles ce fluide s'avance. «...J'ai choisi pour exemple un bon volier vieux qui avait vécu en liberté tel qu'un aigle ou un vautour. Tout l'air qui remplit les os de sa tête vient d'une même source qui est la cavité du tympan. L'air arrive dans cette cavité par la trompe d'Eustache et il en sort par quatre pasages. hepre- (1) L'immobilité de l'étoile de Tycho ; l'immobilité de celle observée plus tard dans le Serpentaire par Kepler , établissent'entre ces astres et celui de M Wartmann , une différence manifeste et qu'il importe de ne pas perdre de vue. 45.. (3i* ) mier est un groupe de trous situé à la partie supérieure de cette cavité. En les traversant, l'air pénètre dans Y occipital, dans la partie écailleuse du temporal, dans les pariétaux, dans le frontal et enfin dans la lame verticale de l'ethmoïde. Tous ces os sont composés de deux lamelles, l'une externe et l'autre intorne, entre lesquelles se trouve du diploë dans les cellules duquel l'air circule. Le second est également un groupe de trous placé dans la partie inférieure de la cavité du tympan à côté de l'entrée de l'antivestibulum. Il fournit de l'air au basilaire et au sphénoïde, qui communique avec Wethmoide. Le troisième est le trou de Galvani placé dans la paroi postérieure de i'antivestibulum ; il communique avec une cavité qui occupe l'espace compris entre les canaux demi circulaires; de cette cavité l'air pénètre dans le rocher et les parties voisines. Tous les os que nous venons de citer communiquent l'un avec l'autre, et ceux d'un côté avec ceux de l'autre, de manière que l'air circule librement de cellules à cellules dans toutes leurs parties. Le quatrième passage est celui qui est percé dans lesiphoneum. C'est un petit conduit, osseux cbez les bons vo- iiers adultes , membraneux chez les autres. Il est destiné à conduire l'air de la partie inférieure de la cavité du tympan dans la mâchoire inférieure, en passant par le trou pneumatique situé sur la face supérieure de l'apo- physe interne de cette mâchoire. Ce même canal conduit aussi l'air clans les cellules placées entre les muscles de l'articulation de la mâchoire in- férieure et le long du muscle ptérygoïde interne et l'os jugal jusqu'à l'apo- physe jugale du maxillaire supérieur, pour lui apporter de l'air qui y pé- nètre par des trous percés dans sa face inférieure. De là, l'air s'avance jusque dans Y intermaxillaire. Le lacrymal reçoit de l'air par communica- tion avec l'ethmoïde; Vos carré le reçoit immédiatement de la caisse du tympan par son apophyse supérieure. L'os palatin, levomer, Vomoïde et le jugal , ne contiennent pas d'air; les deux lamelles qui les composent s'ap- pliquant immédiatement l'une contre l'autre, il n'y a pas de diploë entre elles qui puisse contenir l'air. Les os propres du nez ne sont pneumati- ques que dans leur apophyse frontale; l'air leur arrive par communication cellulaire avec le frontal. » Les résultats auxquels de nouvelles recherches sur la pneumaticité des os du tronc et des extrémités m'ont conduit, seront l'objet d'une se- conde lettre cpie je prendrai la liberté d'adresser prochainement à M. le Président. » 1 .90v «ibaibisq a ( 3.3 ) mécanique. — Expériences faites sur la Turbine hydraulique, établie chez MM. J.-C. Davillier et compagnie , au Tissage mécanique a" la- vai, près Gisors , département de l'Eure , par B. Fourneyron (i). « La turbine hydraulique, établie chez MM. J.-C. Davillier et compa- gnie, à Inval, près de Gisors, a été commandée pour mettre en mouve- ment un tissage mécanique de /|5o métiers et leurs accessoires. » Elle devait pouvoir tourner sous l'eau avec toute sa charge, de manière que pendant les temps de débordenîent de la rivière A'Epte, dont elle reçoit l'eau lorsque le niveau d'aval s'élève A' un mètre environ au-dessus de l'étiage, l'établissement d'Inval ne cessât pas de marcher. » Elle fut montée et immédiatement mise en activité dans le mois de juin i834; mais au mois de février suivant, le bel établissement d'Inval fut incendié et détruit de fond en comble; il n'en resta à peu près rien que la turbine , à laquelle on n'a pas même remarqué la moindre altéra- tion de forme et de position. » MM. Davillier viennent de reconstruire l'établissement d'Inval. Avant qu'on le mît définitivement en marche, je désirais faire, sur la turbine qui lui sert de moteur, des expériences plus complètes que n'avaient pu être celles de i834- » MM. Edouard et Henri Davillier, chefs de la maison de Gisors, ont bien voulu mettre à ma disposition et la turbine et tous les moyens en leur pouvoir d'atteindre le but que je me proposais. Ils y ont même con- couru par leur présence et par celle de leur mécanicien , qui m'a constam- ment assisté dans toutes les opérations. » Avant de présenter le tableau de nos expériences et de leurs résultats, il n'est peut-être pas inutile d'indiquer la manière dont elles ont été faites. Manière de mesurer la force. » L'appareil dont nous avons fait usage pour mesurer la force développée par la turbine, est le frein de M. de Prony. » Construit pour servir à mesurer la force de la turbine et de trois au- (i) Le ,rôle que les turbines semblent appelées à jouer prochainement dans l'in- dustrie ; l'importance des expériences de Gisors , tant à cause de leur exactitude qu'à raison de la grandeur des effets mesurés , nous ont fait solliciter de l'Académie la permission de substituer, cette fois, à un simple extrait, la note tout entière de M. Fourneyron. (3i4) très roues hydrauliques fonctionnant clans les divers établissements de MM. Davillier, à Gisors et aux environs, ce frein a les dimensions sui- vantes : » Diamètre de la poulie en fonte, tournée exactement à la partie que doivent serrer les mâchoires en bois , im,3o8 » Largeur de la poulie ou de la surface frottante , o, fôo » Longueur du frein, ou distance du point où agit le poids à l'axe de rotation , 3 , 979 » Pour déterminer la charge que représente le frein lui-même , rap- portée à l'extrémité du rayon ou à îm,979 de Taxe, le frein, avec ses mâ- choires , a été fixé sur un axe en forme de couteau, placé au point corres- pondant à l'axe de rotation , et l'on a pesé l'autre extrémité. » Le poids ainsi trouvé a été, dans toutes les expériences, ajouté à ceux qui ont été mis sur le plateau. La somme de ces deux poids a donné la charge à l'extrémité du frein. » Le frein n'aurait pu être appliqué sur l'arbre même de la turbine sans décaler, et sans enlever une grande roue d'engrenage d'angle placée à son sommet. J'ai préféré , pour ne pas donner lieu à ce travail , mesurer la force sur un second arbre, commandé par le premier, au moyen de deux roues d'angle; la première, dont il vient d'être parlé, a 81 dents, et la seconde (le pignon) en a 54- » L'arbre sur lequel la poulie du frein a été calée a donc son axe ho- rizontal. » Il est évident que pour avoir le travail entier de la turbine, ou la force qu'elle développe, mesurée sur l'arbre même, il faudrait ajouter à la force indiquée par le frein : » i°. Le frottement de l'arbre horizontal sur des tourillons, résultant non-seulement du poids de cet arbre et de tout ce qu'il porte, mais en- core de l'effort provenant de la pression exercée sur les dents pour en- lever la charge et de la poussée des engrenages ; » a0. Le frottement des engrenages; » 3°. Le frottement de l'arbre vertical contre ses collets. » Pour donner une idée de ce que peuvent être ces résistances , j'indi- querai les poids » i°. De l'arbre de couche en fonte 1 55o uio8r»«. >. 2°. Des deux engrenages qu'il porte, un à chaque extrémité' 1672 j) 3°. De la poulie et du frein , environ 1 100 >. Poids supporté par l'arbre de couche, non compris le poids variable appliqué sur le plateau dans chaque expérience 43»2 (3.5) » J'ajouterai que le diamètre des collets est de om,2i6 et que le frotte- ment a lieu contre des coussinets de bronze. » J'aurais pu rechercher par le calcul quelle a dû être la force absorbée par les résistances dont il vient d'être question, mais on sait la difficulté du choix du coefficient du frottement qui se rapporte aux surfaces sur les- quelles on opère et les erreurs qui peuvent s'ensuivre. » Il m'a semblé plus convenable d'exprimer séparément, d'abord la force telle qu'elle a été obtenue indépendamment des résistances dues aux frot- tement des engrenages et des arbres qu'il a fallu mettre en mouvement et de présenter ensuite dans une colonne particulière la force totale fournie par la roue, en tâchant de déterminer, aussi bien que pos- sible, par l'expérience, la portion de force employée pour arriver jusqu'au frein . » Voici le moyen qui m'a paru le plus propre à faire connaître quel est, à l'extrémité du frein, le poids qui représente l'effort à faire pour vaincre la résistance due aux frottements : » Après avoir chargé le plateau du frein, d'un poids égal à celui qui a été employé dans l'une quelconque des expériences, j'ai fait serrer les mâ- choires assez fortement sur la poulie pour qu'il fût impossible à celle- ci de tourner sans entraîner avec elle et le frein et le poids , comme s'ils eussent été de la même pièce qu'elle. » J'ai fait ouvrir la vanne de la turbine jusqu'à ce que l'action de l'eau contre les courbes fût assez grande pour élever, mais très lentement, le poids placé à l'extrémité du frein. » On pouvait régler la vanne de manière que ce poids ne montât pas d'un décimètre en plusieurs minutes. » Je considérais alors l'action de l'eau comme faisant équilibre au poids employé. » Cela fait, et le poids étant élevé à une certaine hauteur, sans rien changer à la position de la vanne, j'ajoutais successivement à ce poids un nombre de kilogrammes tel qu'il commençât à déterminer la descente du frein et à entraîner sous la même lenteur avec laquelle l'ascension s'était faite, l'arbre de couche et la turbine. » Je supprimais ensuite le poids ainsi ajouté, et l'action de l'eau élevant, comme la première fois, le poids primitivement employé, j'en concluais que le poids ajouté pour rompre l'équilibre, devait être précisément celui qui représentait, sur le frein, l'effort à faire pour surmonter les résistances passives dont il a été fait mention. (3.6) » Cet effort étant ainsi connu , en le multipliant par la vitesse de son point d'application pendant l'expérience où la même charge (abstraction faite du poids qui a rompu l'équilibre) était placée sur le frein, on a, pour cette expérience , la force qui a dû être absorbée par les frotte- ments. » Oii bien, si l'on ajoute à la charge du frein le poids qui rompt l'équi- libre entre cette charge et l'action de l'eau convenablement réglée , la somme de ces deux poids, que l'on trouve à la quatrième colonne du ta- bleau , étant multipliée par la vitesse du point d'application , indiquera le travail actif de la turbine , mesuré sur l'arbre même de celle-ci , travail que représentent la 8e et la 9* colonne du tableau. >> Une série de dix expériences faites pour différentes charges du frein a donné des résultats d'après lesquels j'ai pu construire une courbe régu- lière , en prenant pour abscisses les charges sur le frein et pour ordonnées les poids correspondants qu'il faut pour rompre l'équilibre. » Au moyen de ce mode graphique d'interpolation , j'ai obtenu les poids qui représentent les frottements pour les charges comprises entre celles qui avaient été soumises à l'expérience dont je viens de parler. ■» C'est ainsi que les nombres de la 3e colonne ont été trouvés. On y remarquera que les fractions de kilogramme ont été négligées. » I^a 5e colonne est donnée par l'observation. » On obtient la 6e en calculant l'expression -^g — dans laquelle tt est le rapport de la circonférence au diamètre, R le rayon du frein = 3m,979, P et n les nombres respectivement correspondants des 2e et 5° colonnes. » En divisant chacun des nombres de la 6° colonne par 7a (nombre de ki- logrammes élevés à 1 mètre par seconde qui représente la force d'un che- val-vapeur) , on forme la 7e colonne. » Si , dans l'expression ci-dessus '*_ , on prend les valeurs de P dans la 4e colonne, au lieu de les prendre dans la seconde et si l'on fait le même calcul que pour la 6e, on formera la 8e colonne. » Pour obtenir la 9e on a divisé par j5 les nombres de la 8e colonne. »La détermination des nombres de la 10e et de la 1 ie colonne sera ex- pliquée dans ce qui va suivre. »La 12e colonne se forme en multipliant par 1000 le produit du volume dépensé en une seconde par la hauteur de la chute. » En divisant ces divers produits par 75 , on obtient les nombres de la i3e colonne. (3.7) » Enfin les deux dernières colonnes se forment en divisant respectivement les nombres de la 6e et de la 8% par ceux de la 1 1' qui se trouvent placés sur la même ligne. Manière de mesurer la chute. » Afin d'avoir, pour ainsi dire, d'un coup d'œil la hauteur de la chute, deux flotteurs étaient disposés de manière à indiquer, chacun sur une échelle graduée, l'un la hauteur de l'eau en amont, l'autre celle de l'eau d'aval ; la distance d'un niveau à l'autre est la chute réelle. Modes de jaugeage du volume d'eau dépensée dans les diverses expériences. » Nous en avons employé deux. Le premier que permettaient l'extrême régularité du canal d'amont et sa disposition , consistait à attendre que le régime fût bien établi dans le canal, pour une ouverture de vanne donnée. Alors , et sans que la turbine cessât de fonctionner avec la charge du frein, on fermait instantanément et d'un seul coup les quatre vannes de prise d'eau. » L'eau continuant à s'écouler par la turbine, son niveau dans le canal commençait à baisser de 2 ou 3 centimètres jusqu'à un point fixe choisi au milieu de la longueur et de la largeur du canal. » Aussitôt que la surface de l'eau (qui coulait bien tranquillement) ar- rivait à ce point, un signal était donné ; je faisais partir à ce signal l'aiguille d'une montre à secondes fixes, je comptais à haute voix le nombre de se- condes qui s'écoulaient. » Lorsque la surface de l'eau avait atteint un second point, fixé à om,o5 ou om,io (selon l'ouverture de la vanne) au-dessous du premier, un second signal était donné et le nombre de secondes que j'avais comptées jusqu'à ce signal était noté. » On continuait ainsi jusqu'à ce que le niveau de l'eau se fût abaissé de om,5o et même de om,7o; mais pour être complètement dans les circons- tances au milieu desquelles les expériences au frein étaient faites , je véri- fiais le jaugeage plusieurs fois et je ne prenais que le temps du premier abaissement au-dessous du premier point fixe. » La surface du canal avait été préalablement mesurée. Les murs latéraux présentent un talus de £3 de base pour 1 de hauteur, ce qui pour un abaissement de om,o5 ne fait que 2 { millimètres de diminution de largeur C.R. i83«, \tT Semestre. 4^ (3i8) de chaque coté, diminution dont je n'ai pas cru devoir tenir compte puisque la largeur à la surface de l'eau était de 6m,,jo. » Il est évident que le vide laissé par l'abaissement de l'eau , représente exactement le volume qui a passé par la turbine pendant la durée de l'abais- sement, et qu'en divisant le volume par le temps exprimé en secondes, on a la dépense qui a réellement eu lieu pendant l'unité de temps. » Maintenant que l'on connaît cette dépense et la chute sous laquelle elle s'est faite, chute qui correspond sensiblement à la hauteur moyenne entre le commencement et la fin de l'abaissement, on aura toutes les dépenses d'eau faites par la même ouverture de vannes, sous diverses hauteurs de chute, en multipliant la dépense trouvée par le rapport entre la racine carrée de ces hauteurs et de celle sous laquelle cette dépense a eu lieu. » Il a été facile de faire de cette manière les jaugeages dont le produit n'a pas excédé de beaucoup 2 mètres cubes par seconde ; mais pour des vo- lumes plus considérables le temps d'abaissement n'était pas assez long et la surface de l'eau assez tranquille pour que l'on pût avoir des résultats aussi exacts que pour de moins grandes quantités. » Je craignais d'ailleurs de causer quelque dommage aux vannes de prise d'eau en les fermant instantanément dans un courant dont la section était de 8 mètres carrés environ et la vitesse de ora,5o par seconde. » Pour mesurer les dépenses d'eau plus grandes que 2 ^ mètres cubes par seconde, je me suis servi d'un moulinet de Woltmann, construit dans les ateliers mêmes de MM. Davillier. Mais afin de m'assurer du rapport des ré- sultats obtenus par ce moyen à ceux que les jaugeages précédents m'ont donnés, j'ai opéré des deux manières sur le même courant et j'ai trouvé que les indications du moulinet étaient plus fortes, dans un rapport qui a varié de 1:0,92 a 1:0,94. » Je me contente de faire mention de cette circonstance sans changer dans le tableau les résultats des jaugeages au moulinet de Woltmann , bien .que ces résultats semblent pécher par excès, ce qui diminue le rapport de la force produite à la dépense. » On verra à la neuvième colonne du tableau , que la force transmise par la turbine au premier arbre de couche a varié de 13,77 à 79 chevaux-vapeur. Bien que la pression des mâchoires contre la poulie dût être énorme pour enlever la charge correspondante à cette dernière force de 79 chevaux nets, les expériences ont pu se faire avec la plus grande faci- lité, tant la machine marchait régulièrement et sans secousses. ■ ( 3.9) » Je suis assuré qu'avec le frein qui a servi à ces expériences, il serait possible de mesurer la force d'une machine de 120 chevaux et plus, si l'arbre qui recevrait la poulie avait la même vitesse que le nôtre. » Depuis que la Société d'Encouragement pour l'industrie nationale a couronné mon travail sur les turbines en me décernant le prix de 6000 francs qu'elle avait mis au concours pour ce sujet, indépendamment de la turbine d'Inval dont il s'agit ici, j'ai utilisé au moyen de roues sem- blables un certain nombre de chutes de hauteurs très différentes. •» Je cite comme une des plus remarquables, la turbine qui fonctionne, depuis l'été de i834, dans l'une des filatures de coton de M. le baron D. d'Eicthal k Saint-Biaise dans la Forêt Noire, grand duché de Bade. • Cette roue, du poids de 5o kilogrammes, quoique toute en fonte et fer, est placée sous une chute de 22 mètres. La force dont elle est capable, me- surée au frein et sur un second arbre, est de 56 chevaux-vapeur. » Elle a remplacé trois roues à augets. » Bientôt encore une nouvelle turbine, que je fais construire en ce mo- ment , sera posée dans le même établissement de Saint-Biaise. » Son poids, non compris l'arbre, ne sera que de i5 kilogrammes environ; » Elle devra aussi procurer une force de 55 à 60 chevaux et fonctionner sous l'énorme chute de 108 mètres de hauteur, que M. le baron D. d'Eichtal a eu le courage d'entreprendre et de terminer dans une cam- pagne , après l'expérience d'un an de sa première turbine. » Il ne reste pour la seconde, qu'à poser la longue. conduite en fonte dont les tuyaux sont déjà sur place et en partie éprouvés à l'huile de lin. » . ■ 46.. ( 3ao ) Tableau des expériences faites sur la Turbine établie par B. Fourneyron chez MM. J.-Ch. NUMEROS des expériences. CHAKGE appliquée à l'extrémité du frein. kilog. 93 io3 n3 4 93 5 u3 6 i33 7 i43 8 i53 9 i63 10 i73 1 1 i83 12 193 i3 2l3 14 223 i5 243 16 i83 '7 2o3 18 223 '9 223 20 263 21 3o3 22 293 23 3i8 24 343 25 3q3 26 393 POIDS qui représente Ja résistance occasionée par les frottements, rapportée à l'extrémité du frein. kilog. 45 46 47 45 8 5i 52 53 54 55 56 57 58 59 55 n 58 60 62 62 63 64 65 65 CHARGE totale opposée à la Turbine , rapportée à l'extrémité (lu frein. kilog. i38 i49 100 i38 160 i83 '94 2o5 216 227 238 249 270 281 3 02 a38 260 281 281 323 365 355 38 1 407 458 458 NOMBRE de tours de la poulie du frein par minute. EFFET PRODUIT PAR LA TURBINE. NON COMPRIS LES FROTTEMENTS. en kilogram. élevés à 1 met. pir seconde. en force de clievaux- vapeur. COMPRIS LES FROTTEMENTS. en kilogram. élevés à 1 met. par seconde. en force de chevaux- vapeur. CHUTE avec laquelle la Turbine fonctionne. Première série, la vanne étant ouverte de om,09i. 26,66 27,00 24,25 io33 n5g' i5,4o l5,22 i533 1676 1616 20,44 22,35 21 ,56 1 142 Deuxième série, la vanne étant ouverte de om,i45. 2mo8 non observée. 2,20 49» 0O 44,10 40,00 36,60 35,25 33,20 3i ,5o 3o,oo 28,00 24,25 23,4o '9»7° l899 25,32 2818 37,57 2076 27>69 294o 39,20 2217 29,56 3o5o 40,67 2181 29,08 2959 39,45 2205 29»96 3oi 1 4o, i5 3o,o6 2988 39,84 2271 30,27 2979 39,73 2288 3o,5o 2978 39.b7 2252 30,02 2go5 38, 73 21 52 28,70 2728 36,38 2i56 a8>99 274° 36,53 ■995 26,60 2479 33, o5 ,,14 a, 2, 2, 12 2, 10 2, I I 2,09 2»°9 2 ,08 2,08 2,07 2,07 2,07 Troisième série, la vanne étant ouverte de om,20o. 36,77 34,20 3i ,00 33,oo 2804 2893 2880 3o66 37, 38 38,57 38,4i 40,88 364, 3705 363o 3864 48,62 49» 4° 48,4o 5i ,52 •»98 ',96 2,0} Quatrième série, la vanne étant ouverte de om,3oo. 44,20 37,25 4844 47°3 64,71 62,71 5949 5665 79» 32 75,54 '»99 >»94 Cinquième série, la vanne étant ouverte de om,345. 45,6o 42, 5o 39.00 36,20 34,61 5567 563 1 5574 5928 5Ô68 74.23 75,08 74,32 79. °4 75,57 6,45 6747 6614 6908 6Ôo5 89,93 09 »96 88,18 92,1 1 88,07 '»95 !,96 i,94 ',94 1 ,88 JY. B. Pendant toutes ces expériences la Turbine a (3,1 ) DavilUer et Compagnie _, au tissage mécanique d 'Inval , près de Gisors, département de l'Eure. VOLUME d'eau dépensée par la Turbine en une seconde I ,02O » 1 ,o5o 1,865 i,85o 1,846 1,840 .,84a 1,83^ 1 ,832 i,83o i,83o 1,826 1,826 1,826 2, i5o 2, 140 2,Io5 2, 180 3,635 3,6oo 4, i5o 4,i55 4,140 4» '4° 4,080 FORCE MOTRICE DEPENSEE , exprimée en Lilogram. élevés à 1 met par second*. 2122 » 23lO 4°47 3959 3gi3 3864 3887 3829 3829 38o6 38o6 378o 378o 378o 4a57 4r94 4020 4447 234 984 8o93 8.44 8o32 8o32 7670 en force de chevaux- vapeur. 28,29 » 3o,8o 53,96 52 .79 52,i 8 5i ,52 5i,82 5i ,06 5i ,06 5o,75 50,75 5o,4o 5o,4o 5o,4o 56,76 55,93 53, 61 59,30 96,45 93,12 107,90 108, 58 107,09 107,09 102,27 «APPORTS de l'efict produit 4 la force motrice dépensée, l'effet produit étant mesuré nir le premier • arbre de couche. °»49 » 0,49 o,47 0,52 0,57 o,56 o,58 o,59 o,59 o,bo o,59 0,57 o,58 o,53 0,66 0,69 0,72 0,69 0,67 0,67 0,69 0,69 0,69 °»74 °»74 sur l'arbre' même de la Turbine. 0,72 » 0,70 0,70 °>74 0,78 °»77 0,77 0,78 0,78 0,78 0,76 0,72 o,bb 0,86 0,88 0,90 0,87 0,82 0,81 o,83 o,83 0,82 o,86 0,86 OBSERVATIONS. Le volume d'eau débitée par l'ouverture de vanne de om,ogi, a été jaugé en observant le temps que la surface de l'eau mettait à s'abais- ser dans le canal , lorsque les vannes de prise d'eau étaient fermées. La surface du bassin étant de a83mé<- c"-,8o, et l'abaissement de om,o5 en 1 3 secondes et demie ; le volume par seconde = i mit' cut-,o5 1 pour 2m,,ji de chute. Le volume d'eau débitée par l'ouverture de vanne de om,i45 a été jaugé comme à la ire série. La surface de l'eau, dont l'étendue =sa83mi:t- car-,8o, a baissé de om,io en i5 secondes et demie. On a donc : volume dépensé par seconde, lm,8î6pour am,o7 de chute. Même mode de jaugeage que précédemment. La surface de l'eau dont l'étendue = a83mèt' c"-,8o,a baissé de om,io en i3 secondes et demie. Volume dépensé par seconde =nmè«.cub.(1 0a pour i m,go de chute. Lés volumes d'eau débitée dans cette série et la suivante ont été trouvés par des jaugeages faits au moyen du moulinet de Woltmann, lequel indique un volume plus fort que le mode précédent, dans un rapport qui varie de i : 0,92 à 1 : 0,94 • C'est pour cette raison que les rapports de l'effet produit à la dépense, dans la 4e et la 5e série, sont plus faibles que ceux de la 3e, au lieu d'être plus forts. On au- rait assez exactement la relation qui existerait entre ces divers rap- ports si le mode de jaugeage n'eût pas changé , en divisant par o,g4 tous les rapports ci-contre des 4e et 5e séries. constamment fonctionné baignée dans l'eau. ( 322 ) •ïisïoire naturelle. — Extrait d'une lettre de M. Gay à M. de Blainville , datée de Valdivia, le 5 juillet 1 835, concernant les habitudes des sang- sues au Chili, et la tendance que montrent les reptiles dans le même pays , à devenir vivipares. « Ce qu'il y a de particulier, c'est qu'ici toutes les sangsues vivent aussi dans les bois et jamais dans l'eau; je ne puis faire une course, une herborisation , sans avoir les jambes maltraitées par leurs piqûres. Elles rampent sur les plantes, les troncs, montent même sur les arbrisseaux, et ne s'approchent jamais des marais ou des rivières; la seule que le hasard m'ait fait découvrir dans ces endroits est une très petite espèce de bran- chiobolelle, qui a la singulière habitude de vivre dans la cavité pulmonaire de Xauricula Dombeii ; c'est en disséquant ce mollusque que j'ai eu occa- sion de la rencontrer. Déjà dans les environ* de Santiago j'en avais décou- vert une autre espèce qui vit aussi sur les branchies, mais sur celles de l'écrevisse. » Un fait non moins intéressant, et qui mérite sans doute votre atten- tion , c'est la tendance qu'ont , dans ces régions australes , les reptiles à devenir vivipares. Le plus grand nombre de ceux que j'ai disséqués m'ont fourni ce fait remarquable. Ainsi, non-seulement l'innocente couleuvre de Valdivia met au jour ses petits vivants, mais encore tous ces jolis igua- niens , voisins du genre leposoma de Spix , et qu'à cause de leurs belles couleurs j'ai appelé provisoirement chrysosaurus. Les espèces que j'ai sou- mises à cet examen , même celles qui pondent à Santiago , m'ont toutes , sans exception , signalé ce phénomène; de sorte qu'il m'est permis de le généraliser. Les batraciens m'ont aussi fourni certains exemples de ce genre, quoique en général ils soient "tous ovipares. Cependant un genre voisin des rhinella de Fitzinger, et dont plusieurs espèces assez agréable- ment peintes font partie de mes collections, m'a constamment prouvé que ce genre était constamment vivipare, et venait par conséquent aug- menter les preuves d'un fait d'autant plus remarquable que tous les exemples se trouvent réunis dans un rayon de deux ou trois lieues seulement. » histoire naturelle.— Extrait d'une lettre de M. Robert à M. de Blainville, datée de la barre du Sénégal, le 19 janvier i83(5, concernant une spirule. « Je m'empresse de vous faire savoir que nous avons déjà recueilli , M. Leclencher (chirurgien-major de la Recherche) et moi, la spirule que vous m'aviez recommandée. (3*3) » Dès que nous eûmes atteint les îles Canaries, le calme nous permit de voir flcttter un grand nombre de coquilles appartenant à ce mollusque. Nous nous mîmes immédiatement à pêcher avec un filet d'étamine, et deux ou trois jours après avoir pris bon nombre d'animaux mous , de très petits poissons, et de crustacés que nous n'avons pas négligé de conserver, M. Leclencher eut la satisfaction de saisir quatre ou cinq spirules, avec l'animal plus ou moins bien conservé, par a4°23' dé latitude nord, et 20°22' de longitude ouest. Chaque individu conserve fort heureusement intact un ou plusieurs de ses organes, de manière que tous réunis pour- ront donner l'animal probablement complet, qui est bien loin de ressem- bler aux figures que notrs possédons à bord. J'ai dessiné avec le pins de soin possible l'individu le mieux conservé. » Nous avons reconnu également que les physalies font leur proie habituelle des spirules, ce qui pourrait expliquer la grande rareté de l'ani- mal entier, et la grande abondance de sa coquille vide. », physique du globe. — Sur le dégagement du grisou ou hydrogène carboné, dans les mines de charbon de terre. • Les Transactions de la Société d'histoire naturelle de Northumberland, Durham et Newcastle sur Tyne , reçues par l'Académie dans la dernière séance, renferment un mémoire dans lequel M. John Buddle , rend compte d'une observation à laquelle, dans des vues d'humanité, nous croyons devoir donner une prompte publicité. Suivant le célèbre ingénieur anglais, les chances de trouver des atmosphères explosibles dans les galeries des mines de charbon de terre sujettes au dégagement du grisou ou hydrogène carburé, sont fort grandes quand le baromètre est bas. Ces atmosphères offrent, dit-il, au contraire, des traces à peine perceptibles du gaz in- flammable , lorsque le mercure, dans le même instrument, est très haut. « La cause de cette fluctuation dans le dégagement du gaz est évi- » dente, dit M. Buddle. Quand la pression de l'atmosphère est égale à la » force élastique du gaz carboné contenu dans les pores et dans les fissures » du charbon , les deux fluides élastiques se balancent l'un l'autre. Mais » si la densité de l'atmosphère diminue , l'équilibre est détruit : la force » élastique du gaz prend le dessus et il se dégage. J'observerai cependant » que l'accroissement dans l'émission du gaz, précède généralement de » quelques instants la chute du baromètre , sans doute à cause de la déli- » catefse de la balance. » L'explosion qui, le 21 octobre 1821 , fit cinquante-deux victimes dans ( 3a4 ) la mine de ffalls-end, arriva quand le baromètre marquait seulement 28'""'"',8 anglais (o",73i). Nous n'avons pas l'intention de discuter ici la théorie des dégagements intermittents du gaz hydrogène qu'adopte M. Buddle; ainsi nous sommes dispensés de rechercher si la pression atmosphérique peut également ap- porter quelques modifications dans l'activité de la ventilation des galeries souterraines. Notre but a seulement été de signaler à l'attention des pro- priétaires de mines, une opinion à laquelle la longue expérience de M. Buddle donne une importance réelle. Cette opinion, en supposant que des observations ultérieures la confirment, fera connaître aux maîtres mi- neurs les jours où ils devront soumettre à une surveillance plus active les malheureux ouvriers qui s'obstinent à ne pas faire usage de la lampe de Davy. Me serai-je beaucoup écarté de l'objet de cette note, si je rappelle que sur les côtes du royaume de Naples, les mariniers prétendent trouver des indices presque assurés des changements de temps , dans la hauteur et dans la vivacité des exhalaisons enflammées des îles Lipari ? météorologie. — Quelques observations sur la formation de la grêle ; par M. Lecoc , professeur d'histoire naturelle à Clermont-Ferrand. . Un orage ravagea les environs de Glermont le 28 juillet i835. M. Lecoc a cherché quelle avait été sa marche ; il a fait sur ce météore une enquête semblable à celle que le vénérable M. Tessiera publiée à l'occasion du ter- rible orage de 1788. Celui du 28 juillet 1 835, dit M Lecoc, « prit naissance » sur l'Océan vers les 10 heures du matin; la grêle commença par ravager » une partie de l'île d'Oléron et particulièrement les communes de Saint- » Pierre et de Saint-George. Le nuage traversa ensuite de l'ouest à l'est, le » département de la Charente-Inférieure où l'arrondissement de Maren- » nés eut surtout à souffrir. Les communes de Saint-Aynant , Saint-Jean- » d'Angle, Saint-Simphorien , Saint-Sornin, Saint-Just, Arvers , etc. reçu- » rent des grêlons dont la grosseur variait depuis celle d'une noisette » jusqu'à la grosseur d'une noix. » Le nuage franchit la Charente sans répandre de grêle; du moins je n'ai » pu obtenir aucun renseignement de la préfecture de ce département ; » mais dans la Haute-Vienne et précisément vers les limites de la Charente, » la grêle tomba sur plusieurs points de l'arrondissement de Rochechouart. » Delà et en suivant une ligne parfaitement droite de l'ouest à l'est, elle » traversa le département de la Haute-Vienne; à midi elle arriva dans la ( 325 ) » Creuse, arrondissement de Bourganeuf. Les communes de Faux-Mazu- » ras, Manzac, Soubrebord, Morterolle, Vidaillac, Saint-Hilaire, LaPouge » et Saint-Georges furent plus ou moins frappées. L'orage continuant à » suivre la même direction, atteignit l'arrondissement d'Aubusson et y causa » de grands ravages. De midi à deux heures , d'énormes grêlons tombèrent » dans les communes de Saint-Amand, Lupersat-Ars , Saint-Avi-le- Pauvre, » Saint-Sulpice-les-Charnps, La Rochelle, Saint -Maixant, Saint-Ulpinien, » Maynat, Beissat, Alleyrat, Saint-Silvain-Letrueq, Saint-Aynat, La Chaus- » sade, Saint-Michel-de-Vesse, Chavanat , Malleret et Banise. A une heure » et demie le nuage franchissait la limite occidentale du département du » Puy-de-Dôme; un quart d'heure plus tard il versait sur les communes de » Gelles, Proudines,Saint-Pierre-le-Chastel,Saint-OureetRoure d'énormes » grêlons qui , en peu d'instants, couvrirent le sol d'une couche épaisse de » trois pouces. A deux heures , de véritables glaçons tombaient sur la lave » qui s'étend derrière le Puy-de-Dôme et se brisaient sur les angles des ro- » ches volcaniques. Bientôt après le nuage doubla le Puy-de-Dôme, dévasta » la commune d'Arcines et, de deux heures un quart à deux heures et demie, » il alla terminer son désastreux voyage sur Clermont et Montferrand. » Ainsi, en quatre heures et demie, le nuage orageux parcourut un espace » d'environ 90 lieues. * Il est bien digne de remarque que la grosseur des grêlons alla sans cesse en augmentant pendant toute la durée du météore. Dans la Charente-In- férieure, ces grêlons étaient presque sphériques et peu abondants. Leur nombre et leur volume s'étaient déjà notablement accrus dans la Haute- Vienne; mais c'est près d'Aubusson qu'ils acquirent le grand développe- ment et la forme ovoïde qu'on leur trouva aussi à Clermont. Le nuage au sein duquel la grêle s'élaborait n'était pas très élevé. On peut même indiquer sa hauteur avec une certaine exactitude, puisqu'on sait que le grand Puy-de-Dôme ne reçut aucun grêlon, tandis qu'il en tomba abondamment sur le petit, à 1200 mètres. A Clermont, après l'orage, MM. Bouillet et Lecoc trouvèrent sur des plantes du jardin botanique, de nombreux grêlons intacts, gros comme des œufs de poule, et quelques-uns qui atteignaient le volume d'un -œuf de dinde. Ils avaient tous une forme ellipsoïdale. Une multitude d'ai- guilles étaient implantées vers les deux extrémités du grand, axe. Elles avaient 18 lignes et même 2 pouces de long. Celles de ces aiguilles sur les- quelles la fusion n'avait pas fait trop de progrès, laissaient encore voir tks traces de prismes hexagones terminés par des pyramides à six faces. M.;Lé- 47 ( 3a6 ) coc croit que les parties hérissées des grêlons, étaient leurs pôles de rota- tion. Quelques grêlons offraient des aiguilles, même dans les régions équa- toriales, mais elles y étaient comparativement peu développées. Le 2 août, les environs de Clermont furent grêlés de nouveau. Cette fois, M. Lecoc se trouva dans les nuages mêmes où s'engendrait le mé- téore. Ses observations ne tendent à rien moins qu'à renverser de fond en comble la célèbre explication de Volta. Nous accomplirons donc un de- voir en les donnant ici telles que l'auteur les a rédigées sur place, et sans y changer un seul mot. Si l'on se rappelle d'ailleurs que l'Académie a tout récemment, et à deux reprises différentes, choisi la théorie de la grêle pour sujet de son grand prix de mathématiques; que des physiciens très habiles ne sont pas parvenus à vaincre les difficultés du problème, on ne s'étonnera pas de l'étendue que nous donnons à cet extrait. « Je partis de Clermont, dit M. Lecoc, à six heures du matin, et je m'élevai su rie plateau qui domine la ville à l'ouest. Je cherchais les limites de la grêle du 28 juillet, afin de déterminer, en suivant les contours du terrain ra- vagé , la forme du nuage qui avait apporté le météore. J'arrivai à 10 heures à la base du Puy-de-Dôme par un temps magnifique et par le soleil le plus ardent. » Des nuages blancs s'étendaient sur le mont Dore, mais le Puy-de-Dôme se détaphait admirablement sur l'azur du ciel. Des pâtres que je question- nais sur les effets de la grêle du 28, m'engagèrent à regagner au plus vite le hameau de la Baraque, si je voulais éviter l'orage, qui d'après eux ne pouvait manquer de venir bientôt nous assaillir. L'espoir de voir avec dé- tail une de ces magnifiques scènes dont l'atmosphère est le théâtre, me détermina au contraire à atteindre le plus tôt possible le sommet du Puy- de-Dôme, et avant midi j'étais assis sur cette énorme pyramide, promenant mes regards sur un immense horizon. Le vent d'ouest qui régnait depuis le matin, amena bientôt quelques nuages abaisse's qui passaient à quelques mètres au-dessus de ma tête ; mais le soleil reparut encore. Je vis ensuite d'autres nuages se détacher du mont Dore et arriver près de moi chassés par un vent du sud assez violent que je ne ressentis cependant que vers une heure. En voyant ainsi des nuages volumineux marcher dans deux directions, je ne doutai pas un instant de la formation de la grêle, et mes doutes se changèrent bientôt en réalité. » Tant que les deux couches de nuages ne furent pas superposées, il n'y eut aucun signe de grêle; seulement ceux qui venaient du sud et qui étaient les moins e'ievés se réunissaient par petits groupes qui semblaient se préci- (3*7) piter les uns sur les autres et formaient de gros nuages noirs , épais et pe- sants, que les vents ne déplaçaient qu'avec peine. Ils se mouvaient cepen- dant vers le nord. Le dessous du nuage s'allongeait, offrant une énorme protubérance; puis des torrents d'eau s'en échappaient, inondant des es- paces très circonscrits. Dès qu'une grande quantité d'eau était sortie du nuage, celui-ci, devenu plus léger, était de nouveau emporté par le vent et disparaissait à l'horizon. Ce phénomène se renouvela plusieurs fois dans l'espace d'une heure; mais alors le vent d'ouest avait accumulé une grande quantité de nuages qui formaient un large rideau tendu sons la voûte du ciel. Le vent du sud poussait sous cette couche de vapeurs , de nouveaux nuages blancs qui arrivaient avec vitesse. Lèvent devint violent et très froid au sommet du Puy-de-Dôme. La couche des nuages inférieurs n'était pas uniforme comme la supérieure, mais composée d'énormes flocons colorés qui marchaient dans le même sens à des distances inégales et avec des vi- t-esses différentes. Des éclairs très vifs les illuminaient de temps en temps, et la foudre, sous forme de sillons de lumière, passait d'un flocon à l'autre. Quelquefois même un éclair prolongé semblait traverser au même instant l'espace qui sépare le Puy-de-Dôme du mont Dore. Tous ces phénomènes se passaient dans la couche inférieure des vapeurs; jamais je ne vis l'étincelle électrique traverser la couche d'air qui séparait les deux couches de nuages. Je voyais de loin la grêle se précipiter des nuages inférieurs et tomber sur le sol. Je la vis distinctement à 5o mètres du sommet du Puy-de-Dôme et en face de moi. Le nuage qui la laissait épancher avait les bords dentelés et offrait dans ses bords mêmes un mouvement de tourbillonnement qu'il est difficile de décrire. Il semblait que chaque grêlon fût chassé par une répulsion électrique; les uns s'échappaient par-dessous , les autres en sor- taient par-dessus. Enfin ils partaient dans tous les sens, et seraient inévi- tablement arrivés sur le so! dans une foule de directions, si le vent du sud, inférieur au vent d'ouest , ne les avait tous dirigés vers le nord. Après 5 à 6 minutes de cette agitation extraordinaire à laquelle les bords antérieurs des nuages semblaient seuls participer, la grêle cessa, l'ordre se rétablit et le nuage à grêle qui n'avait pas cessé de s'avancer très vite, continua sa route vers le nord, laissant apercevoir dans le lointain quelques traînées de pluie qui arrivaient à peine sur le sol et paraissaient plutôt se dissoudre dans la couche inférieure de l'atmosphère. » J'attendais une seconde scène comme celle à laquelle je venais d'assis- ter, lorsqu'un éclair immense illumina toute la couche inférieure du nuage dont un des bords touchait le sommet du Puy-de-Dôme. Je crus tout d'un 47- ( 3a8 ) coup que j'étais plongé dans une vive lumière, et je ressentis un malaise général qui n'avait peut-être d'autre cause que la frayeur dont je fus saisi. Je descendis le Puy-de-Dôme avec une grande vitesse, et craignant d'être atteint par les grêlons ou du moins d'être inondé par l'orage, je fus cher- cher un asile dans une grotte creusée dans la base du Puy-de-Côme et qui m'avait servi d'abri une autre fois. Le sommet du Puy-de-Dôme étant caché dans le nuage orageux, il eût été imprudent d'y rester plus long-temps. » Après avoir remarqué la direction de l'orage et m'être reposé un ins- tant de ma fatigue et de ma frayeur, j'atteignis le Puy-de-Côme, magnifi- que observatoire qui me rapprochait encore des nuages. Il était 2 heures et l'état du ciel me faisait craindre de nouvelles averses que je voulais cher- cher à éviter. Je me- dirigeai alors vers le Puy-des-Goules, éloigné d'une petite lieue du sommet du Puy-de-Côme, et je m'élevai sur ses flancs vers 3 heures. Le ciel était à peu près dans le même état; les deux couches de nuages existaient encore et le vent du sud très froid soufflait avec force sur les flancs de la montagne : il amenait un nouveau nuage à grêle qui parais- sait très chargé et dans lequel je fus plongé pendant environ 5 minutes. Les grêlons étaient nombreux et les plus gros atteignaient à peine le vo- lume d'une noisette ; ils étaient formés de couches concentriques plus ou moins transparentes, arrondies ou légèrement ovales : ils étaient tous ani- més d'une grande vitesse horizontale ; mais l'attraction de la montagne semblait les dévier un peu, et plusieurs tombèrent sur ses flancs. Un grand nombre vint me frapper sans me faire le moindre mal, puis ils tombaient aussitôt qu'ils m'avaient touché. La majeure partie du nuage passa au- dessus de ma tète, et j'entendis distinctement le sifflement des grêlons, ou plutôtun bruit confus formé d'une infinité de bruits partiels que je ne pou- vais attribuer qu'au frottemenfde chaque grêlon contre l'air. Le nuage qui passa au-dessus de ma tête et dans lequel la grêle était toute formée, ne la laissa échapper qu'une demi-lieue au-delà du point où je me trouvais. Une petite portion cependant se répandit sur le flanc nord de la montagne qui intercepta sa marche, et je pus recueillir dans un flacon un certain nombre de grêlons. J'essayai l'eau par divers réactifs, et j'obtins un trouble très sen • sible avec le nitrate d'argent et le muriate de baryte. « Tous les grêlons étaient animés d'un mouvement de rotation très ra- pide, mais dans des sens différents, autant que j'ai pu en juger en exami- nant leur mouvement lors de leur chute sur la forme de mon chapeau que je leur présentais aussi horizontalement que possible. Plusieurs au- tres nuages chargés de grêle arrivèrent encore du sud , et soit sur un point (3*9) soit sur l'autre, il grêla sans interruption depuis une heure jusqu'à quatre sur toute la chaîne du pays depuis le mont Dore jusqu'au-delà de Riom et de Volvic. » Entre 4 et 5 heures la grêle cessa, les- nuages ne formaient plu* qu'une seule couche; mais ils présentaient souvent le phénomène que j'avais ob- servé le matin, c'est-à-dire qu'ils se groupaient, puis versaient à la lueur des éclairs une énorme quantité d'eau. Le vent du sud avait cessé, celui d'ouest soufflait seul et chassait ces trombes effrayantes. » météorologie. — Extrait du Journal du brick le Candide (de Manille), commandé par Ml Gabriel Lafond , concernant des aurores observées dans l'hémisphère austral (i). « Le i4 janvier 1 83 1 , étant par la latitude 4'5° sud, et par fa longitude du centre de la Nouvelle-Hollande, nous vîmes une aurore australe. Les aurores vues dans l'hémisphère nord ayant été appelées boréales par les savants, il est naturel de donner le nom d'australes à celles vues dans l'hé- misphère sud. Le siècle dernier, il y a eu de grandes discussions sur ces phénomènes et sur leur cause » Le 1.4 janvier, dans la position où se trouvait le navire, le soleil s'était couché à 7 heures 3o minutes; mais la nuit se fit seulement à g heures, et même, long- temps après, une grande clarté existait à l'horizon, et à quelques degrés au-dessus, dans la partie de l'Q. S. O. et S. 0. £ O. ; l'am- plitude vraie étant ce jour de 3o° sud. A n heures, cette clarté diminua considérablement, et à minuit l'obscurité était presque complète, le soleil se trouvant alors vis-à-vis la partie la plus sud du globe, par rapport à nous. A minuit et demi, des rayons de lumière parurent dans la partie du N. E.; ils commençaient à 3o° au-dessus de l'horizon , et se dirigeaient vers notre zénith. A une heure, ces rayons devinrent beaucoup plus lumineux et plus brillants, et s'étendirent davantage vers le nord. A deux heures, ils étaient dans leur plus grand éclat, et embrassaient toute la partie du ciel comprise entre le N. N. E. et le N. O. du compas, depuis io° au-dessus de l'horizon jusqu'à io° ou j 5° au-delà de notre zénith. (i) Les météorologistes ont déjà recueilli un bon nombre de descriptions d'aurores polaires observées dans l'hémisphère sud ; mais, si notre mémoire ne nous Uompe pas;, personne avant M.. Lafond n'avait vu ces lueurs atmosphériques au nord du zénith, par la faible latitude de .\5". Sans aimiter, pour le moment, à notre remarque plus d'im- portance qu'il ne f;iu_t, nous cfiron,s [u'â l'époque des observations de M. Lafond, l'ai- guille aimantée tiô'rîzontare des variations diurnes de l'Observatoire de Paris, avait une marche très ir-v.'-ulière. ( 33o ) » Le temps était clair, le ciel dégarni de nuages, et le vent frais, de la partie du S. O. Les rayons de cette lumière étaient formés par un brouil- lard ou dés nuages unis, un peu opaques;* elle était plus vive et plus forte dans les endroits où le brouillard semblait le plus épais; là elle avait une couleur rose obscur, qui venait se fondre dans les intervalles, à un blanc et à un jaune pâle. » Ces rayons vacillaient parfois, et l'on pouvait alors croire entendre un bruissement, qui n'était cependant que l'effet de la vue de ce mouvement sur l'imagination. Dans d'autres instants, ces rayons se mouvaient plus lentement, et ressemblaient aux ondulations d'une mer profonde; enfin, pour donner une idée juste de ce spectacle par une comparaison qui, quoi- que vraie, peut paraître peu digne d'un effet si majestueux et si grandiose, que l'on se figure un vase rempli d'eau, placé dans une cour formée par de hautes murailles; si le soleil, dans un beau jour, éclaire la partie de la cour où est placé le vase, son image est alors réfléchie par l'eau qu'il con- tient, sur la muraille qui est à l'ombre. Si vous remuez le vase, le liquide, mis en mouvement, réfléchira successivement les rayons du so- leil dans toute sorte de directions. » La clarté que ces rayons répandaient était assez vive pour qu'on pût lire avec facilité une impression très petite. Pour m'en convaincre, je fis apporter un volume in-8° de Firmin Didot , et mes officiers et moi nous nous passâmes le livre à plusieurs fois, et nous en lûmes tous sans peine quelques lignes. » A trois heures du matin, ces rayons lumineux disparurent peu à peu, et ils furent remplacés par la clarté du jour naissant, qui commençait déjà à paraître dans toute la partie de l'E. S. E. » Le i5 et le 16, nous vîmes ces mêmes aurores, mais elles ne durèrent pas aussi long-temps, et ne furent pas aussi brillantes que le premier jour. » météorologie. — Marche de l'aiguille aimantée , sur la côte occidentale de V Amérique du sud. M. Gay, transmet de Valdivia, à M. Arago, quelques détails sur la per- turbation que l'aiguille aimantée éprouva à l'époque du terrible tremble- ment de terre de février. Cette perturbation ne s'est pas renouvelée pendant les nombreuses secousses, fort petites il est vrai, qu'on a ressenties depuis. M. Gay annonce l'envoi prochain d'une année entière d'observations de variations diurnes de l'aiguille aimantée horizontale. Suivant lui le phé- ( 33. ) nomène n'a pas tout-à-fait la même marche qu'en Europe. « Au lieu, » dit-il, de deux mouvements journaliers de va et vient, j'en ai toujours » obtenu trois : un le matin à l'est, l'autre au milieu de la journée à » l'ouest, et l'autre le soir encore à l'est, ce dernier mouvement étant le » complément de celui du matin ; les heures des maxima et des minima dif- » fèrent un peu suivant les saisons, mais les anomalies sont tellement rares » que je regarde le triple mouvement comme permanent dans ces con- » trées. La grande chaîne des Cordilières serait-elle la cause principale de » cette constante irrégularité? C'est ce que je ne puis croire et ce que -» néanmoins je compte vérifier dans un voyage que je ferai à Mendoza. » MEMOIRES PRÉSENTÉS. chirurgie. — Nouvelles remarques sur la cautérisation du canal de l'urètre ; par M. Nicod. ( Les commissaires nommés dans la dernière séance pour le mémoire de M. Leroy d'Étiolles, prendront connaissance delà lettre de M. Nicod.) hygiène. — Essai sur les fabriques de poudres fulminantes ; par M. A. Chevallier. ( Ce mémoire est destiné au concours Montyon.) anatoikie. — Recherches d' anatomie pathologique sur une forme particulière de dilatation et d'hypertrophie du cœur; par M. Beau. (Pour le concours Montyon. ) médecine. — Mémoire anonyme sur les fièvres continues. (Envoyé pour le prix proposé par l'Académie.) chirurgie. — Mémoire sur l'orthopédie ; par M. Reybau». (Pièce de concours pour le prix proposé.) (' 33;» ) LECTURES. tératologie. — Sur le cas tératologique de Syra, événement de 1 834 ^annoncé comme une naissance par vomissement et attribué à un très jeune garçon appelé l'enfant mère ; par M. Geoffroy-Satnt-Hilàtre. Le mémoire de M. Geoffroy-Saint-Hilaire n'ayant été lu qu'en partie, faute de temps, nous ne pourrons en publier l'analyse que dans le prochain numéro du Compte rendu. L'Académie se forme en comité secret à 4 heures. A. . ( 333 ) BULLETIN BIB1IOGRAPHIQOT. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres: Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences ; i836,n° 12, in-4*. Expédition scientifique de Morée;par M. le baron Bory de Saint- Vjhcent; 38e livraison, in-folio. Histoire des Végétaux jossiles , ou Recherches botaniques et géologiques; par M. Ad. Brongniart; io* livraison, in-4*. Histoire naturelle des Iles Canaries ; par MM. Webb et Berthelot; page i — 24, in-40 et une livraison de l'atlas. Proceedings ofthe géological Society ofLondon ; n° 41 — 42 > in-8°. Tables of Continental lineal and square measures; by M. F.-S.-B. Woolhousej Londres, i836, in-8°. Flora Batava; 104e livraison , in-4". Archives médicales de Strasbourg, par une société de médecins , n8' 11 et 12 ; Strasbourg, in-8*. Recherches sur les mouvements du cœur; par M. Beau; brochure in-8*. (Pour le concours de Médecine .et de Chirurgie de la fondation Montyon. ) Traité pratique de la Syphilis; par M. le baron P. Boyer; i vol. in-8°. (Pour le concours de Médecine et de Chirurgie de la fondation Montyon.) Flore Rochefortine } ou Description des Plantes qui croissent spontané- ment aux environs de Rochefort ; par M. Lesson; Rochefort, in-8°. Essai sur l'Histoire naturelle de la Normandie ; par M. Cheskon; in-8°, 1™ partie. Notice historique sur les Eaux minérales d'Uriage; par M. Chevallier; Paris, 1 836, in-8". Leçons de Chimie élémentaire; par M. Girardin; 1 5* leçon, in- 12. Essai sur la Culture, la Chimie et le Commerce des garances de Vaucluse; par M. Bastet; feuilles 7 — 11, in-8*, Orange. Essai sur l'Agriculture dans ses rapports généraux ; par M. Berthevin; 1" et 2e livraison, in-8°, Soissons. Traité de Médecine pratique; par MM. Piorry, Lhéritier, Fossone, Rameai x et Thibert ; in-8". Bulletin, de la Société industrielle de l'arrondissement de Saint-Étienne; i5* année, 2' livraison de i835, in-8*. C. R. i836. ier Semettre. 48 (334) Antiquités Gauloises et Gallo-Romaines de l'arrondissement de Mantes (Seine-et-Oise); par M. Cassan; Mantes, i835, in-8*. (Pour le concours de Statistique. ) Gazette médicale de Paris; tome 4, n* i3, i836, in-4*. Gazette des Hôpitaux; n" 35 — 37, tome 10, in-4°. Journal de Santé; n* i35. Écho du Monde savant; n* 12 ; in-4". Prospectus d'un Voyage au Levant et autour de la Méditerranée; in-40. ■ A1 > - 1 ■ ■ COMPTE RENDU . DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. ■ -ItlOOl, ii SÉANCE DU LUNDI 4 AVRIL 1836. PRÉSIDENCE DE M. Ch. DUPIN. CORRESPONDANCE. M. le Ministre des Affaires étrangères transmet un ouvrage de M. James Barlow sur le Magnétisme terrestre {voyez le Bulletin bibliographique), ouvrage qui lui a été adressé par M. le baron Deffaudis, Ministre de France au Mexique, et dont l'auteur, jeune anglais attaché au Consulat général de S. M. Britannique à Mexico , fait hommage à l'Académie. M. le Ministre plénipotentiaire de Prusse réclame, au nom de l'auteur, M. Bauer, le Modèle et la description d'une Table géodésique, pièces présentées à l'Académie dans la séance du 1 1 mars i833 , et renvoyées dès lors à l'examen de MM. Mathieu et Puissant. Ces deux Académiciens sont priés, en conséquence , de vouloir bien donner leur avis à ce sujet dans la séance prochaine. Une lettre de notre confrère, M. de Silvestre, secrétaire perpétuel de la Société royale et centrale d'Agriculture, annonce que cette Société doit tenir sa séance publique annuelle le i o de ce mois. MM. les Membres âe l'Académie sont invités à assister à cette séance. Notre confrère, M. Auguste de Saint- Hilaire, que l'état de sa santé tient, depuis un certain temps, éloigné de l'Académie, écrit qu'il a «presque C. R. i836, i*' Semestre. 49 ( 336 ) disparais- sent , c'est-à-dire lorsque les coefficients de ces dérivées se réduisent à zéro, on obtient les formules (25), et par suite les formules (34), (35), du même paragraphe. La dernière de ces formules ou l'équation (35) est une équation du 3e degré en s*, qui sert à déterminer le rapport s= -^ si ou bien encore la vitesse de propagation A=y= f (T étant la durée d'une vibration, et /= ^ l'épaisseur d'une onde plane) en fonction de K. et des cosinus a, b, c des angles formés par la perpendiculaire au plan de l'onde avec les axes coordonnés. Or, de cette équation du 3e degré en s*.. je déduis très -simplement une seconde équation de même degré qui doit (340 être vérifiée en même temps que la première , toute les fois que deux ra- cines de la première deviennent égales entre elles; ce qui permet de dé- terminer avec une grande facilité les deux axes optiques, c'est-à-dire les directions que doit prendre le rayon ordinaire pour se confondre avec le rayon extraordinaire dans un milieu doublement réfringent. Les racines de la nouvelle équation du 3* degré sont, comme celles de la première, représentées par des fonctions des quantités K, a, b, c. Or il suffit d'admettre que ces fonctions deviennent indépendantes de a, b, c et de réduire en outre à leurs premiers termes les développements des inconnues en séries ordonnées suivant les puissances ascendantes de R, pour obtenir des for- mules entièrement semblables à celles que j'ai données dans la 5 ie livraison des anciens exercices, et par conséquent pour retrouver les théorèmes de Fresnel sur la double réfraction, sur la surface des ondes, etc. Toutefois il y a une remarque essentielle à faire, et que je vais indiquer. » Lorsque le plan de l'onde coïncide avec l'un des plans principaux dans un système de molécules qui offre trois axes d'élasticité rectangulaire, la vitesse de propagation d'un rayon polarisé parallèlement à l'un des axes peut être (voir la 51e livraison, pag. 69 et 70) la racine carrée de l'une quelconque des six quantités représentées par R + H, P + I, Q + G, Q + I, R + G, P -I- H. j» D'après les formules de Fresnel , ces six quantités se réduiraient à trois, les vitesses de propagation de deux rayons polarisés perpendiculair rement au même axe étant toujours égales. Or cela peut arriver de deux manières, sans que P, Q, R s'évanouissent, et cela arrivera effectivement i° si les conditions G = o, H = o, I = o, étant remplies, les vibrations des molécules s'effectuent dans les plans généralement nommés plans de polarisation, puisque alors on aura P + I = P + H=P, etc.; 2* si, G , H, I n'étant pas nulles, et les vitesses des molécules étant perpendiculaires aux plans de polarisation, on a, entre les quantités P, Q,.. G,., les équations de condition R + H = Q + f, P + I = R + G, q+g = P + H, dont les deux premières entraînent la troisième. D'ailleurs il suit des prin- cipes exposés dans ma dernière lettre que les quantités G, H, I, c'est-à- dire les pressions relatives à l'état naturel, ne s'évanouissent pas dans le ( 343 ) vide. On doit donc préférer la seconde hypothèse à la première que j'avais développée dans la 5i° livraison des exercices; et l'on doit prendre, dans cette livraison, pour équation de la surface des ondes la formule (240), qui, en vertu des conditions énoncées en dernier lieu, peut elle-même acquérir la forme de l'équation (218) ou (219). Ainsi Fresnel a eu raison de dire, non -seulement que les vibrations des molécules éthérées sont générale- ment comprises dans les plans des ondes, mais encore que les plans de polarisation sont perpendiculaires aux directions des vitesses ou des -dé- placements moléculaires. » J'arrive au reste à cette dernière conclusion d'une autre manière, en établissant les lois de la réflexion et de la réfraction à l'aide d'une nouvelle méthode qui sera développée dans mon mémoire. En nommant t l'angle d'incidence, t' l'angle de réfraction, I , I/5 V les intensités de la lumière dans les rayons incident, réfléchi et réfracté, enfin i, it, i' les angles formés avec le plan d'incidence par les plans de polarisation des rayons incident , réfléchi et réfracté , je trouve Icosi — \,coiit I'cosi' sin (r -f- t) sin (r — t') 2 stn t cos t ' ... r • ■ T • - Isini I, sin 1, I MB* sin(r -f- t') cos(t -f- t') sin (t — r) cos (t -J- r*) asin/cosT* SECONDE NOTE. »Le temps ne m'ayant pas permis de développer les deux formules pla- cées à la fin de ma dernière lettre, je m'empresse de vous adresser à ce sujet quelques éclaircissements, que je vous prie de vouloir bien encore transmettre de ma part à l'Académie. » Considérons la réflexion et la réfraction qui s'opèrent dans la lumière polarisée rectilignement à la surface de séparation de deux milieux dont aucun n'est doublement réfringent. Soient I, I,, I' les déplacements abso- lus et maxima, ou bien encore les plus grandes vitesses des molécules de l'éther dans les rayons incident, réfléchi et réfracté. Soient pareillement f, it, i' les angles que forment avec le plan d'incidence les directions sui- vant lesquelles s'effectuent les déplacements dont il s'agit, ou, en d'autres termes, les directions des vitesses des molécules. Enfin , désignons par t, rr t' les angles d'incidence, de réflexion et de réfraction. La nouvelle méthode par laquelle j'établis les lois de la réflexion et de la réfraction me fournit, i°. les équations connues sinTy = sin r, cos t = — cos t, sinr . , , . .• :r— '= constante, a°. les deux formules C.R. 1836, i" Semestre. 5o (344) ,. I sin * — I'sin i. Sfsin;'. (i) ,- = ■==: 1 sin(T-t-|r) sin (r— r') siu it , \ 1 cos i I,cosr, 61'cost' (2) z=z - ' — sr ' ■ sin(r-f-r')cos(r — r') sin(r — r') cos(t -f- r) ' sin 2r ' 9 désignant une quantité qui pourrait dépendre elle-même des angles r, t', mais que je trouve égale à l'indice de réfraction, en sorte qu'on a (3) 9 = g* V J SUIT Il est bon d'observer que les plus grandes vitesses des molécules d'éther représentées dans les formules (1) et (2) par 1,1,, I', ou plutôt leurs car- rés 1% Iy\ I'* peuvent servir de mesure à l'intensité de la lumière dans les^ rayons incident, réfléchi et réfracté. Ajoutons que si l'on désignait par 1, ij , i' les angles formés par le plan d'incidence non plus avec les directions suivant lesquelles les molécules se déplacent, mais avec les plans que l'on nomme plans de polarisation , et qui sont perpendiculaires à ces mêmes directions, il faudrait, dans les équations (1) et (2), échanger l'un contre l'autre le sinus et le cosinus de chacun des angles t, ij, f ; ce qui réduirait ces équations à la forme sous laquelle elles sont présentées dans ma der- nière lettre. » La méthode par laquelle je parviens aux équations (1) et (2) est appli- cable non-seulement à la théorie de la lumière, mais encore à un grand nombre de questions de physique mathématique. Elle ne m'oblige plus a supposer, comme je l'avais fait dans un article du Bulletin clés Sciences, que la densité de Féther est la même dans tous les milieux. Mes nouvelles recherches donnent lieu de croire que cette densité varie en général , quand on passe d'un milieu à un autre. Au reste, les équations (1) et (2) ne dif- fèrent de celles que j'ai données dans l'article cité que par la valeur de 9 qui dans ces formules se réduisait non au rapport constant -: — ; , mais au i, . sin t' rapport inverse -. — . rr SUIT »On tire des équations (1) et (2) (fl frff "°; tejj sin' i + aggzO ces- />, (5VeoU-=-^^cot,-, V,' ' l_sin2(r-fr) ^tang* (t+O J ' COS(r— r ) (6) r»= sin>2y rrin'/+-£2£L->, (7)^^= — JL_ -cou. V ' fSin'Cr+OL COS2(r-T)J ' W COs(r— r) En se rappelant que les angles représentés dans les équations précédentes par i, Ln i' sont les compléments de ceux que forment avec le plan d'in- ( 345) cidence, les plans de polarisation des rayons incident, réfléchi et réfracté , on reconnaîtra immédiatement que les formules (4), (5) coïncident avec celles qu'a données Fresnel pour déterminer l'intensité de la lumière réflé- chie , ainsi que le mouvement de son plan de polarisation, et la formule (7) avec celle qu'a donnée M. Brewster pour déterminer le mouvement du plan de polarisation de la lumière réfractée. Il résulte en outre des for- mules (1), (a) et (5) que dans le fluide éthéré les vibrations perpendicu- laires au plan d'incidence sont transformées par la réflexion en d'autres vi- brations de même espèce, mais dirigées en sens contraire, tandis que les vibrations parallèles au plan d'incidence, sont transformées en d'autres .vibrations dirigées, au moment où la réflexion s'opère, tantôt dans le même sens, tantôt en sens contraire, suivant que la somme des angles d'incidence et de réfraction est inférieure ou supérieure à un angle droit. Quand cette somme devient précisément égale à un droit, c'est-à-dire lorsque le rayon incident est perpendiculaire au rayon réfracté, les vibra- tions sont toujours perpendiculaires au plan d'incidence dans le rayon réfléchi , ou en d'autres termes, la lumière réfléchie est tout entière pola- risée dans ce plan, comme l'a trouvé M. Brewster. » L'intensité de la lumière réfléchie, ou la quantité 1* déterminée par la formule (4) , dépend des angles t, t' liés entre eux par l'équation (3) , et atteint son maximum lorsque le produit cos t cos t' s'évanouit , c'est-à-dire lorsque l'un des angles t, t' devient droit. Alors les formules (4), (5) donnent (8) V,=V, (9) COt*' = cot/; par conséquent la lumière réfléchie a la même intensité que la lumière incidente, et se trouve polarisée dans le même plan. On dit, pour cette raison, qu'il y a réflexion totale. Cela peut d'ailleurs arriver de deux manières, savoir : i* quand le second milieu étant plus réfringent que le premier, le rayon incident forme un angle infiniment petit avec la sur- face de séparation des deux milieux; a° quand le second milieu étant moins réfringent que le premier, la même surface forme un angle infiniment petit, non plus avec le rayon incident, mais avec le rayon réfracté. »La formule (G) détermine l'intensité I'1 de la lumière réfractée. C'est la seule des quatre équations que les formules (1) et (2) peuvent fournir, dont la comparaison avec l'expérience reste encore à faire, puisque les équations (4), (5), (7) s'accordent avec les observations des physiciens. D'ailleurs, on conclut aisément de cette formule que l'intensité de la lu- mière réfractée atteint son maximum lorsque le produit sin t cos t' s'é- 5o.. (346) vanouit. Cela peut arriver de deux manières, savoir : i° lorsque le second milieu étant plus réfringent que le premier, on a r = o ; 2° lorsque le second milieu étant moins réfringent que le premier, on a t'= -. Dans le premier cas, les équations (6) et (7) se réduisent aux. formules connues dont la première a été donnée par M. Young et par M. Poisson. Dans ce cas, où le rayon incident est perpendiculaire à la surface de sépara- tion des deux milieux , la lumière réfractée est polarisée dans le même plan que la lumière incidente; mais elle a une intensité moindre, puisque 0 surpasse l'unité. Dans le second cas, on trouve fia) l" = h(^i + c^i)v, (,3) cotfe?-1-1'. \ fr / sinr Dans ce cas, où le rayon incident rencontre la surface de séparation des deux milieux sous l'angle de réflexion totale, la lumière réfractée n'est plus polarisée dans le même plan que la lumière incidente; et son inten- sité, divisée par celle de la lumière incidente, donne pour quotient un nombre renfermé entre les deux limites h et & dont la seconde surpasse la première, puisque ô < 1. Ce nombre atteint sa limite inférieure h, ou h sa limite supérieure -z-, suivant que la lumière incidente est polarisée dans le plan d'incidence, ou perpendiculairement à ce- plan. La moyenne entre ces deux limites ou le produit 04) £o +«*) = * (« + £). exprime le rapport des intensités de la lumière réfractée et de la lumière incidente, lorsque cette dernière est de la lumière naturelle. » Pour des valeurs de t très voisines de l'angle de réflexion totale , c'est- à-dire lorsque le rayon incident ou réfracté devient sensiblement parallèle à la surface de séparation des deux milieux , la lumière réfléchie est entiè- rement sembtable à la lumière incidente, et offre sensiblement la même intensité. C'est là ce qu'on exprime en disant que le rayon incident, au lieu d'éprouver, comme dans toute autre hypothèse, une réflexion partielle, est réfléchi en totalité. Il semblerait que , dans le même cas , l'intensité de la lumière réfractée devrait toujours être sensiblement nulle, et que cette intensité devrait s'affaiblir par degrés, tandis que r s'approcherait ( m ) indéfiniment de l'angle de réflexion totale. C'est effectivement ce qui arrive lorsque le second milieu est plus réfringent que le premier. Mais si le second milieu est moins réfringent que le premier, par exemple, si la lu- mière passe du verre ou du diamant dans l'air ou dans le vide, alors dans le voisinage de la réflexion totale , on obtiendra non-seulement une lu- mière réfléchie dont l'intensité sera sensiblement égale à celle de la lumière incidente, mais encore une lumière réfractée dont l'intensité deviendra au moins quatre fois plus considérable. Le rapport des intensités de la lumière réfractée et de la lumière incidente, pourra même, si les vibrations des mo- lécules éthérées sont parallèles au plan d'incidence, atteindre la limite 4> et par conséquent les nombres g, 3o , ou même 35, si la lumière sort du verre ordinaire , du diamant, ou d'une substance aussi réfringente que le chromate de plomb , pour passer dans l'air ou dans le vide. »La prodigieuse multiplication de la lumière dont il est ici question sup- pose que l'on compare, par exemple, le rayon émergent d'un cristal à celui qui traverse le même cristal. Si , le cristal étant terminé par deux faces planes, la lumière les traversait l'une après l'autre, on devrait distinguer trois rayons, savoir : le rayon incident, le rayon réfracté, et le rayon émergent. Alors, en supposant les deux faces parallèles, et nommant I",i" ce que deviennent 1, /' pour le rayon émergent, on tirerait des formules (i) et (V) (.5) I='.inrgina:;'in;r,I,m»,(,6) IW= . rrlSJsg à IcosiV V ' Sin^T + f') ' v * sins (t+t ) cosa (t— r') ' et par suite (17) 1 "• = ( sm' 1 + — — ttJI1, (i8)cott= — — r-coii. ' Sin4(r,-f-T) \ COSa(r— T )/ cos"1 (t— t) »M. Brewster, qui a donné la formule (18), l'a vérifiée par l'expérience, et l'on peut ajouter que des observations, qui seraient d'accord avec l'une des formules (i5), (16), (17), entraîneraient la vérification de la for- mule (6). »La valeur de I"* donnée par la formule (17) devient un maximum, lorsqu'on a 1 = 0, r-f-T'= -. Alors le rayon incident est polarisé perpen- diculairement au plan d'incidence, le rayon réfléchi disparait, et lès formules (17), (18) donnent (19) r»=r, (2o) i' = i=o; par suite, le rayon émergent est lui-même polarisé perpendiculairement ( 348 ) au plan d'émergence, et offre la même intensité de lumière que le rayon incident. Ainsi, lorsque les deux faces d'un cristal sont parallèles, l'inten- sité de la lumière émergente a pour limite supérieure l'intensité de la lumière incidente, et n'atteint cette limite que dans le cas où il n'y a plus de lumière réfléchie. »I1 en sera autrement si les faces du cristal cessent d'être parallèles. Alors, il est vrai, l'intensité de la lumière réfractée sera inférieure à l'in- tensité de la lumière reçue par la première face du cristal, même sous l'incidence perpendiculaire; et, si dans ce dernier cas, on prend l'intensité delà lumière incidente pour unité, l'intensité de la lumière réfractée sera représentée par le rapport » _7 ..qui se réduira en particulier pour le verre à 0,64, pour le diamant à 0,28 , pour le chromate de plomb à 0,2 5. Mais si le rayon émergent est sensiblement parallèle à la seconde face, et polarisé ainsi que les rayons incident et réfracté perpendiculairement au plan d'émergence, l'intensité de la lumière émergente sera l'un des produits que l'on obtiendra en multipliant les trois nombres qui précèdent par ceux que nous avons trouvés plus haut. Cette intensité sera donc de 5,8 pour le verre ordinaire, de 8,6 pour le diamant, et de g environ pour le chromate de plomb, si l'on fait abstraction de la propriété qu'a cette der- nière substance d'être doublement réfringente. Les trois derniers nombres devraient être réduits à l\,i , à 4,6 et à 4;9 si le rayon incident était de la lumière naturelle. » Des principes ci-dessus développés il résulte que, si deux faces non parallèles d'un cristal sont traversées par un rayon de lumière, d'abord incident, puis réfracté, puis émergent, le rayon émergent s'éteindra tou- jours lorsque le rayon incident formera un angle infiniment petit avec la face d'entrée, de manière à éprouver sur cette surface une réflexion totale; mais, qu'au contraire, si le rayon réfracté rencontre la face de sortie à très peu près sous l'angle de réflexion totale, et de manière que le rayon émer- gent forme un angle infiniment petit avec le plan de cette face, le dernier rayon, loin de s'éteindre, pourra, dans certains cas, acquérir une très grande intensité. Ayant communiqué, le 20 mars dernier, cette conséquence de mes formules à M. Kessler, professeur de physique, je lui proposai de la vérifier par l'observation. Il colla du papier noir sur les triangles rec- tangles qui servaient de bases à un prisme de verre, et sur les jleux plus petites des trois faces latérales, après avoir percé d'un trou d'épingle le papier qui devait recouvrir une des surfaces latérales; et nous reconnûmes ( 34y ) que l'image d'une bougie était transmise à travers le prisme avec une grande intensité dans le cas même où le rayon émergent devenait sensible- ment parallèle à la face de sortie. J'ai observé depuis que le rayon émer- gent s'éteint graduellement quand le rayon incident forme un angle de plus en plus petit avec la face d'entrée. Je ne connais pas d'auteur qui ait parlé de cette expérience, que tout le monde peut répéter avec la plus grande facilité. «Dans lespbénomènesd'interférence, de lalumièreajoutéeàdelalumière produit l'obscurité. Ici, au contraire, un rayon réfléchi en totalité est de plus transmis avec accroissement de lumière; ce qui est un nouvel argu- ment contre le système de l'émission. » Les faits que je viens d'exposer me paraissent une nouvelle confirmation de la théorie développée dans mon Mémoire sur la Dispersion , et donnent l'explication d'un phénomène bien connu, savoir: du grand éclat que pré- sentent sous certains aspects les corps doués d'une puissance réfractive considérable, et de ce qu'on nomme les feux du diamant. » On ne doit pas oublier que, dans les applications numériques, nous avons pris ici pour mesure de l'intensité de la lumière le carré de la plus grande vitesse des molécules éthérées. Si l'on prenait pour mesure de l'intensité de la lumière cette vitesse elle-même, les nombres obtenus devraient être remplacés par leurs racines quarrées. Mais les intensités maxirna et minima ne cesseraient pas de correspondre aux directions que donnent les formules trouvées ci-dessus , et, par suite, les phénomènes que nous avons signalés continueraient de subsister conformément à l'obser- vation. » anatomie comparée. — Note de M. Duvernoy explicative de la théorie qu'il a donnée , dans son dernier mémoire sur la langue, des mouvements de la langue du caméléon. {Voyez page 187, pour le Mémoire de M. Du- vernoy, et page 228 pour celui de M. Duméril.) « J'ai lu avec attention l'extrait publié dans les Comptes Rendus de la Note que M. Duméril a communiquée à l'Académie sur la langue du caméléon, à l'occasion de mon mémoire sur la langue et particulièrement de ma théorie sur les mouvements de ce singulier organe, dans le caméléon , théorie que M. Duméril rejette. » Sans vouloir engager une polémique avec mon savant confrère, en faisant à la fois violence à mon caractère et à mes sentiments, je dois ce- ( 35o ) pendant répondre par les observations suivantes, uniquement dans le but que nous avons tous les deux de parvenir à la découverte des vérités qui seules peuvent avancer la science. » i°. La vessie membraneuse, et non à parois solides, qui est attachée au larynx, ne tient pas du tout à l'hyoïde, ainsi que je l'ai imprimé dans le tome IV, part, i de la 2' édition des Leçons d' Anatomie comparée. » a\ Dans les mouvements de protraction de la langue, l'hyoïde et toute la langue se séparent du larynx et de cette poche; de sorte que ces deux derniers organes sont tout-à-fait indépendants de ces mouvements, au contraire de ce qui a lieu généralement, et sans doute pour les rendre plus libres et plus étendues. » 3°. D'après mes recherches, cette vessie qui se gonfle lorsque l'on souffle dans le larynx , fait ainsi partie de l'organe de la voix, comme le sac hyo- thyroïdien de plusieurs singes; mais elle n'a aucune communication avec le tube de la langue. » 4°- Ce tube n'a de même aucune communication avec les voies aé- riennes. t> 5°. Il est formé extérieurement par la continuation de la membrane muqueuse de la bouche, et doublé intérieurement par une membrane sé- reuse, formant un sac fermé de toutes parts. Celte disposition est constante dans l'économie animale, toutes les fois que les mouvements qu'exercent certains organes internes, auraient pu enflammer leur surface, par l'effet des frottements qui en résultent. Les mouvements rapides de déploiement et de reploiement de la langue du caméléon sur la tige de l'hyoïde , en- traînaient cette nécessité organique. » 6°. L'anatomie de la langue du caméléon et celle de ses voies aériennes, m'a détourné de l'idée que j'avais eue également, et d'après laquelle j'ai aussi dirigé mes recherches, que les mouvements extraordinaires de cet organe pourraient être produits par une sorte d'insufflation et d'aspiration alternatives de l'air des poumons. » 70. Restaient les théories d'une érection sanguine , celle d'une érection nerveuse, ou bien l'action musculaire. » 8°. Quant à l'érection sanguine, adoptée par M. Houston, je prouve en- core par l'inspection anatomique, et par ce que nous savons de cette sort* d'érection , qu'on ne peut l'admettre ici. » 90. Nous ne connaissons rien de semblable à une érection purement nerveuse dans l'économie animale. Cette supposition d'une turgescence rapide et considérable par l'afflux d'un fluide impondérable, serait d'ail- (35, ) leurs suivie d'un affaissement. Dans cette hypothèse on aurait encore besoin de l'action musculaire, du moins pour la rétraction. » i o°. C'est donc à cette action musculaire et à cette action seule qu'il faut avoir recours, à mon avis, pour expliquer le phénomène vital en question. » Dans mon premier mémoire sur la langue, lu déjà en 1 8o4 à la Société près la Faculté de Médecine de Paris, mémoire dont M. Duméril a bien voulu donner un extrait dans le Bulletin de cette Société, et dont il a paru un extrait plus détaillé, avec planche, dans celui de la Société philoma- tiquede cette même année i8o/^,fai décrit, le premier, en détail, le méca- nisme de cette action (i). Ma description montre qu'il y a dans l'arrange- ment des muscles de la langue et de l'hyoïde, et dans la forme de celui-ci et ses rapports , des modifications du plan général qui expliquent ces mou- vements. » n°. Dans le travail actuel, j'ai rectifié ou complété les descriptions anatomiques de mon premier mémoire. Il en est résulté pour moi la con- viction que les mouvements extraordinaires de la langue du caméléon étaient dus, comme je l'avais annoncé depuis si long-temps , uniquement à Faction musculaire. » La protraction de la langue est un jet produit par les muscles protrac- teurs de l'hyoïde, et par l'impulsion communiquée par ce dernier au gros bout de la langue. La disposition des muscles rétracteurs ordinaires de la langue, les hyoglosses, et l'élasticité des parties distendues, en détermi- nent la rétraction. » 12°. Cette explication est fondée sur des faits positifs , sur la descrip- tion d'un arrangement organique facile à constater ou à rectifier, s'il y a lieu. » ■ L'Académie se forme en comité secret à 4 heures. La séance est kvée à 5 heures. F. (i) Ce même travail que j'avais inséré dans les Leçons d'analomie comparée y mais aussi par extrait, n'a été imprimé en entier qu'en i83o dans les Mémoires de la Société d'Histoire naturelle de Strasbourg , tome I. • •mV> ' " C. R. i836. î" Semestre. 5l ( 352 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : î Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; i836, n° i3. Histoire anatomique et physiologique d'un organe de nature vasculaire , découvert dans les cétacés ; par M. Breschet; in-40. A new Theory , accounting for the dip ofthe magnetic Needle Being an analysis of terrestrial magnetism; by James Barlow; New-Yorck, i835, in-8°. Records oj gênerai Science; by Robert D. Thomson; mars i836, in-8*, London. Traité de la paralysie des muscles de l'inspiration; par M. Stromeyer; un vol. in-8°, Hanovre, i836. (En allemand.) Histoire et Mémoires de l'Académie Royale des Sciences , Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse , année i834; Toulouse, i835, in-8°. Annales, de la Société Royale des Sciences , Belles-Lettres et Arts d'Orléans; tome 14 , nos 1 et 2, in-8°. Sur le Dessin linéaire en relief, et l'usage en chirurgie dufd de fer et du coton; par M. Mathias Mayor; Paris, in-8°. (Réservé pour le concours Montyon. ) Essai sur la Gravelle et la Pierre; par M. Ségalas; 1* partie, Paris, 1 836, in-8'. Des Fièvres intermittentes et continues ; par M. Raymond Faure; Paris, i833, in 8°. Iconographie du Règne animal de M. le baron Cuvier ; par M. F.-E. Guérin; 4°* livraison, in-8°. Dictionnaire historique et iconographique de toutes les Opérations et des Instruments de la Chirurgie ; par M. Colombat, de l'Isère; 3' livraison, in-8°. Chasse et Pêche des gros Animaux, principalement des Baleines et autres Cétacés; par M. Giffard; Dieppe, i835, in-8°. (M. Dupin est chargé de rendre un compte verbal de cet ouvrage.) Chardons Nancéens , ou Prodrome d'un catalogue de plantes de la Lor- raine ; premier fascicule ; par M. Hcjssenot; Nancy; i836, in-8*. Suite des Réflexions inspirées à un médecin de province , au sujet du ( 353 ) rapport de la commission nommée pour présenter à l'Académie Royale de Médecine un projet de réorganisation médicale; in-4°. État systématique du Cabinet de modèles de l'Institut de La Haye; par M. J.-G. Heyhe. (Concours Montyon.) Copie du Répertoire des Maladies qui ont été traitées dans l'Etablis- sement orthopédique de Schweningen et de Haag, et des cures qui y ont été opérées ; par J.-G. Heyne; Bonn., i835, in-folio, en allemand. (Pour le concours Montyon.) Rapport historique, scientifique et biographique sur la position politique de l'Inventeur du nouveau système de Traitement orthopédique , ou sur le rapport de ce Système avec la Politique; par J.-G. Heyne; Bonn., in-4°., en allemand. (Pour le concours Montyon.) Copie d'un Rapport au roi de Bavière sur les moyens de diminuer le nombre des Maladies ; par J.-G. Heyne, in-4*. , en allemand. (Pour le concours Montyon.) Annales de Chimie et de Physique; par MM. Gay-Lussac et Arago; tome 60; décembre 1 855 et tome 61 , janvier i835; in-8 Journal de Mathématiques pures et appliquées } ou Recueil mensuel de mémoires sur les diverses parties des mathématiques; publié par M. J. Liouvillej janvier, février, mars et avril i836, in-4*. Journal de Vaccine et de Maladies des enfants ; par M. L.-M. James; 7* année, janvier, février et mars i836, in-8°. (Réservé pour le concours Montyon. ) Bibliothèque universelle de Genève; nouvelle série, 1" année, janvier i836,in-8\ Annales de la Société Royale d'Horticulture de Paris ; tome 18, io3* li- vraison, in-8°. Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale; par M. Miquel ; tome 10, 6° livraison, in-8*. Gazette médicale de Paris, n° i4- Gazette des Hôpitaux; n° 3g et 40. Écho du Monde savant; n°* 1 3. Journal de Santé , n° 1 36. Académie Royale des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Caen. — > Programme pour 1837. • A ■ mri (354) en H S^ ^ ï'S - ,«8 3 « J ggO (Q«)*toaî®»)Bjd(n<2 0v3B3QO'W(4 O xn Z c/j ? c« ^ «2 q <2 * Ci C N c^ C ci - o o o»o « C. cmto 0 »o to yo vo yo to vroo « y? yo yo in oo co - vf « m yo oo o c--»o m o « co «o oo 1 -H-+++ + -I-+-H-++++ +++ + +++++ + + 1 ++++ O O C C"** O CO O © Vf « Q C. C--00 - t^O t^O CS (O CI t^O r^o-OXÎÛ - - « - Csvr -•«« c.vf co -»«co-cicoocior-««- vf oo C O o - « ++++++++++++++++++++++++++ 4++++ a H X» 3 CO Ci u CTiOO n 90(0 V ■ • _ -. 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SÉANCE DU LUNDI 11 AVRIL 1836. PRÉSIDENCE DE M. Ch. DUPIN. CORRESPONDANCE . M. Major, de Lausanne, retire le mémoire sur le cathétérisme qu'il avait adressé pour le concours Montyon. Il en présentera prochainement une seconde édition augmentée de la réponse à toutes les critiques dont ce travail a été l'objet. M. de Larroque , pour se conformer à l'une des dispositions du pro- gramme des prix de la fondation Montyon , écrit que dans le mémoire qu'il a envoyé , il s'est proposé d'établir : que l'inflammation des glandes de Peyer et des follicules de Brunner, ne sont pas la cause de la fièvre typhoïde; que cette inflammation est l'effet de l'action que les liquides répandus dans l'intestin exercent sur la muqueuse; que ces deux opinions peuvent se prouver par l'anatomie pathologique et par la thérapeutique. M. Sollier adresse la description d'un appareil à l'aide duquel , dit-il , les personnes paralysées des membres inférieurs pourraient marcher. M. Geoffroy envoie un supplément à son premier mémoire sur une nou- velle roue hydraulique. M. Borchart, ingénieur , écrit que le principe indiqué par M. Geoffroy, C. R. i836. 1" Semestre. 5a ( 356 ) savoir, l'introduction de l'eau dans les roues hydrauliques par le centre de ces roues, est compris dans un brevet d'invention dont la demande a été faite le 23 mars dernier par M. Wronski. M. Lesauvage demande à retirer les deux mémoires qu'il avait pré- sentés sur les frères Siamois et sur le vomissement d'un fœtus par un jeune grec. M Chevreul dépose un paquet cacheté qui sera conservé aux archives de l'Académie. géographie. — Cartes hydrographiques. Dans cette séance l'Académie a reçu du Dépôt général de la Marine , une partie du quatrième volume de la collection magnifique (/e Pilote français ) qui s'exécute et se publie sous la direction de M. Beautemps- Beaupré. Voici les titres de toutes les pièces dont se compose cet envoi : i°. Carte particulière des côtes de France ( île Bréhat et roches environ- nantes, rivière de Pontrieux, anse de Paimpol, plateau des roches Dou- vres, plateau de Barnouic). a». Carte particulière des côtes de France (île Bréhat et roches environ- nantes, rivière de Pontrieux, partie de la baie de Saint-Brieuc). 3°. Carte particulière des côtes de France (partie comprise entre Pontrieux et le cap Fréhel, baie de Saint-Brieuc). 4°. Plan de la rade de Pontrieux et des roches de Saint-Quay. 5°. Carte particulière des côtes de France (baie occidentale des îles Chausey et plateau des Minquiers). 6°. Carte particulière des côtes de France (haie du Mont-Saint-Michel , rade de Cancale, environs de Grandville, îles Chausey). 7°. Plan de la rade de Cancale et de ses environs. 8*. Plan des îles Chausey. 9°. Plan du sound de Chausey. (Demi-feuille.) io°. Carte particulière des côtes de France (partie comprise entre Bricque- villeet Geffosse, passage de la Déroute, entre les roches septentrionales de Chausey et les Boeufs, roches orientales des Minquiers, roches sud- est de Jersey), î iV Carte partictdière des côtes de France (passage de la Déroute, depuis le rocher Sénéquet jusqu'aux roches de Portbail, chaussée des Bœufs, ro- ches orientales de Jersey, plateau des Écréhou). m ( 357 ) i a0. Carte particulière des côtes de France ( passage de la Déroute), depuis Portbail jusqu'à Dielette, comprenant le plateau des Écréhou). i3°. Carte particulière des côtes de France (partie comprise entre les ports de Dielette et d'Omonville, raz Blanchart, île d'Aurigny, les Casquets). i4°. Observations de marées qui ont été faites pendant la durée des tra- vaux de la campagne hydrographique de 1829, à Bré- hat, Saint-Malo, Granville et Jersey. . . 10 tableaux. i5°. — de i83o, à Bféhat, Lézardieux et Erqui. 4 ï6°. — de 1 83 1, à Bréhat, Granville et Chausey. 6 1 7*. — de 1 83a , à Chausey, aux Écréhou, à Die- lette, Goury, Jersey, Ômonville, Cher- bourg et Barfleur. : 1 3 i8°. — de 1 833, à Jersey, A urigny, Omonville, Cherbourg, Barfleur, La Hogue et Port- en-Bessin i4 physique terrestre. — Variations annuelles dans la température de la terre à différentes profondeurs. M. Quetelet, directeur de l'Observatoire de Bruxelles , a établi ré- cemment dans cette ville un système d'observations analogues à celles qui se font à Paris depuis un grand nombre d'années. Dans la note déposée aujourd'hui sur le bureau de l'Académie , M. Quetelet fait con- naître, pour 1 834 et i835 , les variations totales de température qui ont été indiquées par des thermomètres diversement enfoncés. Tout le monde re- marquera combien ces variations diminuent rapidement quand la pro- fondeur augmente. » Excès du maximum sur le minimum de température annuels , d'après l'observation. eruiuiiiGirc». .. 1854. 1838. o , 58 pieds de profondeur. i3°44cen'igr- 12° 10 centigr i,38 12,56 n,54 2,3l 11,00 10, 38 3,o8 10,78 9 M 6,oo 7,53 7,00 I2,O0 . 4,66 4,33 2/{,00 1 ,3o • i,5i 1 5a.. ( 358 ) physique du globe. — Effets des défrichements. M. Rivière annonce avoir remarqué qua l'époque où le Bocage , dans la Vendée, était couvert de bois, l'eau nuisait beaucoup à la culture et aux communications ; que depuis les nombreux défrichements qui datent de 1808, les champs de blé, au contraire, réclament souvent en vain le bienfait de la pluie. A Bourbon-Vendée , les fontaines et les puits ne donnent quelquefois qu'une eau très peu abondante. Avant 1821, poursuit M. Bivière, la Provence, et'principalement le dé- partement du Var, étaient sillonnés de nombreux ruisseaux; on y ren- contrait beaucoup de sources, de fontaines. En 1821, les oliviers qui formaient des espèces de forêts par leur multiplicité, furent gelés ; en 1822 on commença à couper tous ces arbres jusqu'à la racine; le pays fut dénudé; dès ce moment les sources tarirent et l'agriculture devint lan- guissante. chimie. — Note sur l'efficacité de la magnésie considérée comme principe unique de l'hydraulicitè de certaines chaux; par M. Vicat, correspon- dant de l'Académie. « Le i** février 18 19, un an après la publication de mes premiers essais sur les chaux hydrauliques et les mortiers, j'eus l'honneur de lire à l'A- cadémie un mémoire supplémentaire, dans lequel j'examinais l'action de la chaux grasse sur la silice, l'alurnine et l'oxide de fer, pris séparément, et où je faisais voir la possibilité de transformer généralement toutes les argiles en pouzzolanes de bonne qualité. » Je concluais alors de diverses expériences que la silice jouit de la fa- culté hydraulisante , qu'on me passe l'expression, i° à l'état d'hydrate, 20 après calcination jusqu'au rouge; 3° et enfin telle que la donnent les ar- giles convenablement calcinées et non cuites, traitées par l'acide sulfurique bouillant; tandis qu'au contraire elle ne manifeste aucune énergie lors- qu'elle provient du quartz réduit mécaniquement en poudre aussi impal- pable que possible. m Quant à l'alumine, les mêmes expériences prouvaient que soit en gelée, soit calcinée, son action hydraulisante reste à peu près nulle, et qu'il en est de même du fer oxiqjé à divers degrés. » Telles étaient les notions de cette époque, lorsque trois ans après un de nos célèbres chimistes, M. Berthier, publia dans le Journal des Mines ( 359) les analyses de diverses pierres à chaux et à ciments, ainsi que plusieurs expériences synthétiques sur l'hydraulicité des mélanges ci-après, préala- blement soumis à la cuisson, savoir : craie et quartz pulvérisé, craie et silice gélatineuse, craie et alumine, craie et oxide de fer, craie et oxide de manganèse; craie, silice et alumine; craie, silice et magnésie, et enfin craie, silice et oxide de fer. Ces expériences confirmèrent ce que j'avais dit déjà du quartz pilé , de la silice en gelée , de l'alumine et du fer oxidé ; mais elles apprirent de plus que la magnésie peut remplacer très avanta- geusement l'alumine dans les chaux hydrauliques ordinaires à base d'argile. M. Berthier crut pouvoir conclure d'ailleurs de l'examen de deux espèces de chaux provenant de calcaires magnésiens dépourvus de silice, que la magnésie secle n'apasplus d 'efficacité que l'alumine pour rendre les chaux hydrauliques, d'où il résultait que le silice devait en être le prin- cipe essentiel dans tous les cas. » J'ai long-temps partagé cette dernière opinion ; je déclare aujourd'hui qu'elle n'est pas exacte, car.il est vrai de dire que la magnésie toute seule, peut, lorsqu'elle intervient en proportions suffisantes, rendre hydrauliques des chaux parfaitement pures. Je ne m'expliquerai pas encore sur le degré d'énergie de ces nouvelles espèces de chaux; j'affirme pour le moment qu'elles sont prises sous l'eau , du 6m* au 8m" jour et qu'elles continuent à durcir à la manière des chaux hydrauliques ordinaires ; quand mes expé- riences seront plus avancées je pourrai en dire davantage. » Je ferai observer en attendant que les proportions de magnésie prise et pesée après cal ci nation , doivent être de 3o à 4o pour 4o de chaux pure également anhydre (i). Les calcaires naturels essayés ou cités par M. Ber- thier , ne tenaient que de 20 à 26 de magnésie pour 78 à 60 de chaux , et c'est probablement de ce défaut de proportions que proviennent les résul- tats négatifs obtenus. » L'observation qui fait le sujet de cette note n'est pas sans importance, car s'il est sans exemple qu'on ait trouvé des pierres à chaux hydrauliques dans les formations calcaires inférieures au lyas, c'est parce qu'on n'a pas même été tenté d'essayer les dolomies des étages inférieurs. Il devient vraisemblable maintenant qu'on pourrait le faire avec quelques chances de succès. » (1) Il est sous-entendu que le mélange doit être soumis à la cuisson. ; ( 36o ) physique terrestre. — Seconde lettre de M. de Freycïnet à M. Arago, sur les eaux thermales cCAix en Provence nommées les bains de Sextius. « Depuis la dernière lettre que je vous ai écrite, je n'ai cessé d'observer tous les jours le débit et la température des deux principales sources d'eau chaude d'Aix : celîes des bains Sextius et des Bagniers. Aucune diminution né s'est fait encore remarquer clans le produit de ces sources, et je n'ai vu non plus aucune variation notable dans leur température. » Je ne m'étonne point de cette lenteur; car s'il est vrai, comme l'his- toire nous l'assure , que les eaux de Barret mettent vingt-deux jours à se rendre aux bains Sextius, ce ne peut être qu'à la fin du mois tout au plus, que les phénomènes que j'attends pourront être sensibles. » Dans la caisse d'eau minérale que je vous ai adressée, se trouvent deux échantillons d'une substance qu'un habile pharmacien de cette ville. M. Icard, a obtenue en faisant évaporer une certaine quantité de ces eaux. Il désire qu'une note explicative qu'il a rédigée, soit également mise sous les yeux de l'Académie, et vous la trouverez ci-jointe. » On remarque sur le point où surgissent les eaux des bains Sextius , et sur la surface extérieure de la maçonnerie du bassin qui environne la source, deux sortes de dépôts provenant du suintement des eaux; ils sont identiques peut-être quant au fond, mais ils s'offrent à l'œil, l'un sous une couleur blanche , l'autre sous une couleur grisâtre. J'en ai ramassé des fragments que je vais vous adresser par la diligence. » Dans les instants de liberté que me laissent mes observations, je cherche à réunir des témoignages et d'autres renseignements qui puissent éclairer la question dont je m'occupe. • L'ouvrage du docteur Bobert sur les eaux minérales d'Aix, m'a fourni des nombres qui, combinés avec ceux que j'ai obtenus moi-même, et avec d'autres qui sont également dus à des observateurs dignes de foi, m'ont permis d'établir des comparaisons qui ne me semblent pas sans intérêt. » M. Bobert, page i3o, de l'ouvrage cité, annonce que la température des bains Sextius est de 380 B.=s35°,oo centigr., etc.; page i47'que cette même température est de 290 iR. = 36°,87 centigr. Il était naturel que j'écrivisse à cet habile médecin , pour avoir l'explication de ces assertions contradictoires. » Sa réponse m'apprend que la température 35", 00 centigr. a été ob- tenue en avril 181 1 , par la commission chargée par l'Académie de Mar- seille de faire l'analyse des eaux minérales du département des Bouches- ( 36. ) du-Rhône; et que la seconde 36°,87 centigr. lut observée par lui-même le ia juin 181a. » Une note qui m'a été remise sur les lieux par M. le fermier des bain» me fait connaître qu'un médecin qui, en juin 1 834, prenait des bains dans son établissement, fit une remarque sur une singularité qui existait dans les bains Sextius, singularité dont je ne parlerai pas maintenant, mais dont il résulte que la température de l'eau dans sa baignoire était alors de 280 R. = 35°,oo. centigr. J'ai appris par expérience que la différence de température entre les eaux de la source des bains Sextius, et celles des baignoires est de i0,87O centigr. Je dois donc avoir par l'observation citée 36°,87 centigr. pour la température de la source en juin i834, résultat qui se rapporte avec ce qu'indique ailleurs M. Robert. Or le mois de juin est en général un des mois les plus secs de l'année, et i834 fut surtout remar- quable par la longueur et l'excès de la sécheresse qui désola toute la Pro- vence. Par suite de cette sécheresse et un mois avant l'époque de l'obser- vation précédente, c'est-à-dire en mai i834, le bassin de Barret, ainsi qu'il résulte des témoignages que j'ai réunis, était entièrement à sec, et à cet instant aussi la masse des eaux aux bains Sextius se trouvait considéra- blement diminuée. » Il me parait évident par ce qui précède , que lorsque les eaux du bassin de Barret sont taries en totalité, la température des bains Sextius est no- tablement plus forte que dans les circonstances ordinaires. Mes propres observations m'indiquent pour la fin de janvier i836, une température de ces eaux, égale à 34u,i56 centigr.; les fontaines étaient alors très abon- dantes , et les eaux du bassin de Barret n'avaient que ao%o57 centigr. de température. u J'imagine que pendant leur trajet pour se rendre aux bains Sextius par des voies souterraines inconnues , ces dernières eaux se mélangent avec d'autres plus chaudes qu'elles, et que c'est de ce mélange que provient la température qu'on remarque dans les temps ordinaires aux bains Sextius. v II est vrai que lorsqu'en 1706 les eaux de Barret furent déviées par des fouilles souterraines dans le torrent de la Touesse, les bains Sextius se trouvèrent presque taris; mais c'est qu'ici les mines avaient été percées bien au-dessous du niveau actuel de ce bassin, et qu'on dut couper ainsi à la fois les eaux chaudes et les eaux froides. Je reviendrai plus longuement ailleurs sur ce point important de critique ; pour l'instant je n'ai pour ob- jet que de vous faire pressentir ce qu'il me paraît qu'on peut déduire des do- cuments que je possède. (36, ) » Le fait que les eaux chaudes se mêlent avec les eaux froides avant d'ar- river aux bains Sextius, est mis hors de doute par un mémoire de M. Gen- sollen, où il est dit que lorsqu'on travaillait en 1706 au creusement nécessaire pour réunir les eaux de Barret qu'on voulait conduire à la ville , les ouvriers trouvaient devant eux des eaux froides et par-derrière des eaux chaudes. Or, c'est aussi un fait d'expérience qu'à Aix, pendant les séche- resses , ce sont les eaux froides qui tarissent d'abord, et que les eaux chaudes diminuent ensuite de volume, mais sans tarir. » Il me semble qu'on peut déduire de ce qui précède, qu'un épuisement même complet du bassin de Barret, par un moyen mécanique quelconque, ne pourrait conduire qu'à la même conclusion que je viens de tirer. » Veuillez, je vous prie, soumettre ces vues à l'Académie, et me trans- mettre ses ordres. » histoire naturelle. — Lettre de M. Robert sur les spirules , sur le lamentin du Sénégal et sur l'existence . dans cette même région de F Afrique , de l'hyène tachetée. « Dans le deuxième voyage que j'ai eu l'avantage de faire sur la corvette de l'État la Recherche, commandée par M. le capitaine Tréhouart, parmi les objets d'histoire naturelle que j'ai .recueillis pour le Muséum , nous avons, ainsi que M. de Blainville a déjà eu l'attention d'en informer l'Aca- démie, péché, M. Leclenchet et moi, le 12 janvier dernier, par 24*28' de latitude nord, et 20022' de longitude occidentale, ou entre les Canaries et le cap Blanc, cinq spirules australes (S Peronii) avec l'animal plus ou moins bien conservé. Je vais avoir l'honneur de vous soumettre ce qu'elles m'ont paru offrir de plus remarquable, en attendant que je puisse faire un mémoire sur ce sujet au retour de la campagne d'Islande que je vais entreprendre de nouveau avec M. Gaimard. » i°. Indépendamment des deux lobes latéraux qui, dans la figure de Y Encyclopédie méthodique, terminent le corps de l'animal en arrière, on distingue parfaitement , à partir de ce point correspondant à un sillon , chez les cinq individus en question, deux expansions natatoires qui achè- vent de garnir la partie postérieure de la spirule, de manière à lui donner dans cette région la forme d'un bouton. Ainsi enchâssée, la coquille n'est plus à nu que dans une faible étendue, et sur deux points diamétralement opposés, et encore est-il facile d'entrevoir qu'elle doit être entièrement recouverte par un prolongement de manteau, qui forme une espèce de ( 363 ) bourrelet sur la limite des deux espaces ovales par où la coquille se fait jour. » a0. Un des cinq individus conservait encore un œil, qui est très gros relativement au volume de l'animal, mais il faut noter aussi que cet or- gane se trouvait presque entièrement dénudé. » 3°. Les yeux reposent dans des espèces de cavités orbitaires formées par une pièce cartilagineuse. » 4°- Sous le cou, on remarque l'ouverture de l'entonnoir ordinaire chez les céphalopodes. » Malheureusement le reste de la tête manque , et il n'y a plus de traces des bras. ^ » Quoi qu'il en soit, on ne peut s'empêcher de reconnaître que ce mol- lusque se rapproche singulièrement du calmar sépiole (loligo sepiola). » 5°. Le manteau, les expansions natatoires, l'entonnoir, etc., sont d'une couleur blanc jaunâtre ou café au lait, pointillés de brun. » Les spirules et les dessins que j'essayai d'en faire , aussitôt qu'elles furent sorties de la mer, sont déposés sur le bureau de l'Académie. » J'ajouterai, pour chercher à expliquer l'état de la coquille, qu'on trouve le plus souvent intacte, ainsi que sa grande abondance à la surface de la mer dans les parages que j'ai visités, que l'animal qui se tient sans doute à une certaine profondeur dans l'eau quand il est vivant, m'a paru servir de proie ordinaire aux physalies, entre les tentacules desquelles un des cinq échantillons a été pris. » En terminant cette note, je crois devoir signaler quelques particu- larités dans le squelette d'un lamentin du Sénégal de 9 pieds de longueur, que j'ai recueilli également pour le Muséum. » 1 °. Tandis que l'axis est complètement soudé à la troisième cervicale , l'arc postérieur des cinquième et sixième cervicales n'est pas entièrement fermé sur la ligne médiane, principalement la cinquième, qui présente un écartement de 8 à 9 lignes. » a". A partir de la douzième vertèbre lombaire, toutes les autres, au nombre de treize, présentent l'indice d'une réunion incomplète, ou d'une espèce de spina bifida dans le corps de la vertèbre. » On compte dans le squelette dix-sept paires de côtes, sept vertèbres cervicales, dont deux soudées ensemble, seize dorsales et vingt-cinq lom- baires. » Il n'y a dans le squelette aucune trace des os du bassin. «Enfin, parmi les peaux d'animaux que j'ai observées à Saint-Louis, C. R. i836. i« Semntre. 53 ( 364 ) provenant du haut Sénégal , il s'en est trouvé une appartenant à l'hyène tachetée, animal qui n'avait été indiqué jusqu'à présent que dans le midi de l'Afrique. » optique mathématique. — Lettre de M. Cauchy à M. ampère, sur l'expli- cation de divers phénomènes de la lumière dans le système des ondes. « Les formules générales auxquelles je suis parvenu dans mes nouvelles recherches sur la théorie de la lumière, ne fournissent pas seulement les lois de la propagation de la lumière dans le vide et dans les divers milieux transparents, comme je vous le disais dans mes lettres du 12 et du 19 fé- vrier, ou les lois de la réflexion et de la réfraction à la surface des corps transparents, telles qu'elles se trouvent énoncées dans les deux lettres que j'ai adressées à M. Libri le 19 et le 28 mars. Elles s'appliquent aussi à la propagation de la lumière dans la partie d'un corps opaque, voisine de la surface, et à la réflexion de la lumière par un corps de cette espèce. On sait d'ailleurs que, si la lumière passe d'un milieu plus réfringent dans un autre qui le soit moins, ce dernier deviendra opaque à l'égard des rayons qui rencontreront sa surface sous un angle tel que le complément t, c'est- à-dire l'angle d'incidence devienne supérieur à une extrême limite qu'on nomme l'angle de réflexion totale. Dans ma dernière lettre à M. Libri, j'ai remarqué la prodigieuse (1) multiplication de la lumière qui a lieu au mo- ment où l'angle t est sur le point d'atteindre cette limite, et j'ai donné les formules qui, lorsque le rayon incident est polarisé en ligne droite, dé- terminent l'intensité de la lumière réfractée aussi bien que l'intensité de la lumière réfléchie avec les mouvements des plans de polarisation. Mais ces formules, dont trois coïncident avec celles de MM. Fresnel e{, Brewster , ainsi que les lois qui en dérivent et qui subsistent avec de légères modifica- tions dans leur énoncé, lorsque la polarisation devient elliptique ou cir- culaire, se rapportent uniquement au cas où le milieu réfringent ne fait pas à l'égard du rayon incident la fonction d'un corps opaque, c'est- à-dire (quand le second milieu est moins réfringent que le premier) (1) Cette multiplication de lumière a e'gatement lieu, mais à un plus faible degré, quand on considère un rayon qui, après être entré dans un prisme de verre perpendi- culairement à une première face, est réfléchi en totalité par une seconde face, et sort du prisme perpendiculairement à une troisième; ce qu'on pouvait déjà conclure des for- mules de MM. Young , Poisson et Fresnel. ( 365 ) au cas où l'angle d'incidence est inférieur à l'angle de réflexion totale. Les résultats que j'ai obtenus dans le cas contraire me paraissent assez inté- ressants pour que vous me pardonniez de vous écrire encore à ce sujet, en vous priant de communiquer ma lettre à l'Académie. » Supposons qu'un rayon polarisé tombe sur la surface de séparation de deux milieux dont le premier soit le plus réfringent, et que l'angle d'incidence devienne supérieur à l'angle de réflexion totale. Si l'on nomme t l'angle d'incidence, -7 le rapport qui existait entre le sinus d'incidence et le sinus de réfraction avant que le rayon réfracté disparût, enfin ^=tf rr et T = —, , les épaisseurs qu'une onde lumineuse acquiert dans le premier et dans le second milieu ; on aura (\ _ K. * l) 6 = |^ = j, et , si l'on pose d'ailleurs (2) b = tsmrt (3) a=\/b>—i, , l'intensité de la lumière dans le second milieu , à la distance x de la surface de séparation, sera proportionnelle à l'exponentielle négative e~ aKx. Si r se réduit à l'angle de réflexion totale, on aura sinr=-, b=i, a=o, e aK-x = i, et la lumière réfractée aura une grande intensité. Mais, si t croît à partir de la limite qu'on vient de rappeler , la lumière réfractée s'éteindra à une distance comparable à l'épaisseur V des ondes que peut transmettre le se- cond milieu, et d'autant moindre que a sera plus grand. Si l'on sup- 7T pose t = - , a atteindra sa limite supérieure \/6a — i. Ajoutons que la quantité b, déterminée par la formule (a) remplace ici le sinus de réfrac- tion avec lequel elle coïncide, lorsqu'on a sinr=-. Considérons mainte- nant la lumière réfléchie. » Le rayon incident que nous supposons polarisé en ligne droite , suivant une direction quelconque, peut être remplacé par le système de deux rayons polarisés à angles droits, l'un dans le plan d'incidence, l'autre per- pendiculairement à ce plan. Nous nommerons ces derniers, rayons com- posants. Or, après la réflexion, chacun de ces deux rayons conservera 53.. (' 366 ) l'intensité qui lui est propre, et si de plus l'angle t se réduit à l'angle de réflexion totale , la marche des ondulations dans chacun d'eux sera la même avant et après la réflexion. Mais, si r devient supérieur à l'angle de ré- flexion totale, alors dans chacun des rayons composants, la réflexion dé- placera toutes les ondulations et transportera chacune d'elles en avant à une certaine distance qui atteindra sa limite supérieure, et deviendra équivalente à une demi-épaisseur d'onde ou à ^-, quand on aura sinr= i, c'est-à-dire quand le rayon incident formera un angle infiniment petit avec la surface de séparation des deux milieux. Si sin t demeure compris entre les limites \ et i , la distance dont il s'agit ne sera plus généralement la même dans les deux rayons composants. Alors, en désignant cette dis- tance par £ pour le rayon polarisé perpendiculairement au plan d'in- cidence et par ^ pour le rayon polarisé parallèlement à ce plan , on trouvera (4; et par suite (6) puis, en désignant par nar l'angle de polarisation totale d'un rayon qui su- birait une réflexion partielle , et posant en conséquence (7) tangw = g-, on tirera de l'équation (6) H — y ft -f- t (8) sin- = COS 2sr sin , 1 ' 2 2 et des formules (4) , (5) jointes aux équations (2) et ^3) sm^- cos- cos sin- tanS~ 22 22 2 (9) cos»t = ,sin'r= , tang'r= ~——~ sin- sin- tang — - — 22 2 Il résulte de la formule (8) que la différence de marche des deux rayons composants , ou la quantité (10) (L^JL> tang^ = 8 * (5) tangi = COST 2 tang^= ô'tangl; i a 8 cost (367 ) atteint son maximum , quand la somme fi -+- v , qui varie entre les li- mites o, aTr, atteint sa valeur moyenne tt , c'est-à-dire quand on a (il) fc + y = t. Alors, les formules (4) donnent (12) tang^ = 9, tang^ = ^, a =. cçst; par conséquent X «3) *>-, ><;; et comme, en vertu de la formule (i i), on doit avoir encore («4) n — » < ?» la formule (8) , réduite à (i5) sin- = cos si, entraîne la suivante (l6) fi — t = TT — 4"", de laquelle on tire, en la combinant avec l'équation (7), (17) 8 = cotir-(f -=-^ 4 Enfin , de la première des équations (9) combinée avec les formules (1 1) et (i5), on tirera (•8) C08a T = cos 1-a. Il suit de la condition (14) qu'après une seule réflexion, la différence de marcbe des deux rayons ou l'expression (10), ne peut jamais atteindre la demi-épaisseur d'une onde ou la longueur d'une demi-ondulation : pour qu'elle pût atteindre un quart d'ondulation , il faudrait que la valeur maximum de fi — y fût égale ou supérieure à - ; et par suite , en vertu de l'équation (17), la valeur de 0 devrait alors être égale ou supérieure à celle que détermine la formule (>9) « = cotg = 2,4142... En admettant cette dernière valeur de 6, on tirerait des formules (16) ( 368 ) et (18) (20) n- = ^, cost=cos fy}=2 , t = 32° 46' (ancienne division). Alors, en supposant les intensités des rayons composants égales entre elles, ou, ce qui revient au même, en supposant le rayon primitif po- larisé à 45 degrés du plan d'incidence, on obtiendrait, après une seule réflexion sous l'angle de 32° 46', la polarisation circulaire. Or la valeur de 9 donnée par la formule (19) est à peu près celle qui convient aux diamants les moins réfringents. Donc , pour obtenir après une seule ré- flexion totale la polarisation circulaire, il faut employer un corps dont l'indice de réfraction soit égal ou supérieur à celui du diamant. Si Ton emploie des corps doués d'une puissance réfractive moins considérable , deux réflexions totales sous un certain angle pourront produire la pola- risation circulaire, pourvu que l'indice de réfraction soit égal ou supérieur à la valeur de fl que fournit l'équation (17) quand on y pose fA — v ■■ j. Or, on tire alors des formules (17) et (18) (21) S = cot^ = 1,4966... (22) r=5l°47'. La valeur précédente de 0 est un peu plus faible que celle qui convient au verre ordinaire. Par conséquent , deux réflexions sur la surface du verre ou d'un milieu plus réfringent, pourront produire la polarisation circu- laire, si dans ces deux réflexions les surfaces réfléchissantes sont paral- lèles, et si de plus l'angle t a une valeur déterminée qui, pour le verre , doit être peu différente de 5 a degrés. » En général , si l'on fait subir à un rayon polarisé une suite de ré- flexions totales sur diverses surfaces toutes perpendiculaires au plan d'in- cidence , qui sera aussi le plan des réflexions successives , et si , après avoir déterminé pour la première surface les valeurs des angles ft, v, à l'aide des formules (4), (5) , on nomme jtt', /,/*", v",. . . ce que devien- nent les angles jx, v , dans la seconde, la troisième ,. . . réflexion , la diffé- rence de marche entre les deux rayons composants, sera en définitive représentée par le rapport (23) r + r' + r'. .. — (> + /+>'...) _» + ,.' + ,.' (> + / + ,"..,) 1 Si ce rapport est nul ou multiple de -, c'est-à-dire, en d'autres termes, 2 .... (369) si la somme (H) t*+e'+r'>-. —(' + '' + »•+..•) se réduit à zéro ou à un multiple de 7T, le système des deux rayons com- posants produira définitivement un rayon réfléchi semblable au rayon incident. Si la somme (24) est le produit de - par un nombre impair, et si de plus le rayon incident est polarisé à 45 degrés du plan d'incidence, le rayon réfléchi sera polarisé circulairement. Dans tout autre cas , ce rayon offrira la polarisation elliptique, c'est-à-dire que la courbe décrite dans ce rayon par chaque molécule d'éther, sera une ellipse. Si toutes les surfaces réfléchissantes sont parallèles et de même nature, si de plus toutes les réflexions s'effectuent sous le même angle, alors, en nommant n le nom- bre des réflexions, on réduira la quantité (24) au produit (a5) n{t*—v). Ce dernier produit dépend de l'angle -r, et atteint son maximum pour la valeur de t déterminée par la formule ( 1 8). Ce maximum pour le verre est environ 4 Donc, si l'on emploie le verre ordinaire, il faudra faire subir au rayon incident au moins deux réflexions totales pour produire la polarisation circulaire, et au inoins deux nouvelles réflexions pour la détruire. De plus, pour que la polarisation circulaire soit produite par les deux pre- mières réflexions, il faudra non-seulement que l'angle d'incidence soit de oa degrés environ , mais encore que le rayon incident soit polarisé à 45 degrés du plan d'incidence; et alors, après quatre réflexions, le rayon réfléchi sera polarisé lui-même à 45 degrés du plan d'incidence, mais de l'autre côté de ce plan. Huit réflexions totales sous l'incidence de 52 degrés , ramèneraient le plan de polarisation du même côté. Si le rayon inci- dent était polarisé non plus à 45 degrés du plan d'incidence, mais dans un plan quelconque, quatre réflexions totales sous un angle de 5a degrés offriraient encore un rayon réfléchi semblable au rayon incident, et les plans de polarisation des rayons extrêmes, incident et réfléchi, forme- raient encore des angles égaux avec le plan d'incidence , mais seraient situés de deux côtés différents par rapport à ce dernier. Au reste , on pourrait produire le même effet avec cinq, six... réflexions totales, en changeant la (37o) valeur de l'angle d'incidence; et l'on pourrait pareillement obtenir la pola- risation circulaire à l'aide de trois, quatre... réflexions totales. Si , pour fixer les idées, on veut la produire à l'aide de trois réflexions totales, sous la même incidence, on déterminera les angles \t, v à l'aide de la formule (8) jointe à la suivante : (27) n — » = g=3©°, puis l'angle t à l'aide de l'une des formules (9). Si l'on emploie un verre dont l'indice de réfraction soit 6= i,52, on trouvera successivement or = 33° 20' 3o", sin £-±_! = o,65368... t^ï = 9od =b 49° 10' 5o", et par suite /* = 5 5°, 49', « <*"> v = 20°, 49', 1 o", ou bien p, = 1 54°, 1 o', 5 o", v = i240io'5o". Cela posé, la dernière des formules (9) donnera t = 42*24', ou T=69°2i'4o". Ainsi, la polarisation circulaire pourra être obtenue à l'aide de trois réflexions totales, opérées dans l'un de ces deux derniers angles, dont la demi-somme est à peu près l'angle sous lequel le même genre de polarisation résulte de deux réflexions seulement. Au reste, tous les résultats qu'on vient d'énoncer sont conformes aux cal- culs et aux expériences de Fresnel. Il y a plus : si l'on élimine les quantités a, b, C ■ entre les formules (2), (3), (4) et (5), on en tirera, en posant fA,— >-=eJ\ v ' («' -|- 1 ) sin* t — 1 Or cette dernière équation est précisément celle que Fresnel a obtenue, en cherchant, dit-il, ce que l'analyse voulait indiquer par les formes, en partie imaginaires , que prennent dans le cas de la réflexion totale les coefficients de vitesses absolues déterminées dans l'hypothèse de la ré- flexion partielle. Cette même équation , que Fresnel a confirmée par diverses expériences, et en faveur de laquelle, suivant l'expression de cet illustre physicien, s'élevaient déjà des probabilités théoriques , est, comme on le voit, une conséquence nécessaire des formules que nous avons établies. » Lorsque deux réflexions successives s'opèrent sous le même angle, et que les deux plans d'incidence sont perpendiculaires entre eux, on a évi- demment /Jtf=v, v'~fJL, fA + p'-r— (v + c') = o. Donc alors le rayon ré- fléchi devient, après la seconde réflexion, semblable au rayon incident. » L'analyse dont j'ai fait usage démontre encore que les valeurs de [a. et (37i ) de v resteraient les mêmes, si le rayon primitif, au lieu d'être polarisé rectilignement, offrait la polarisation circulaire ou elliptique. » En terminant cet exposé, je ferai une observation relative à une asser- tion émise dans ma dernière lettre à M. Libri, savoir que les vibrations perpendiculaires au plan d'incidence sont transformées, par la réflexion, en d'autres vibrations de même espèce , mais dirigées en sens con- traire, etc. Cela doit s'entendre du cas où le second milieu étant plus ré- fringent que le premier, on a t > t', ainsi qu'on le reconnaîtra sans peine en jetant les yeux sur les formules (1) et (2) de la lettre dont il s'agit. Au reste, toutes les conséquences que l'on peut déduire de ces deux formules relativement aux signes, s'accordent avec les conclusions tirées des for- mules de MM. Young, Poisson, Fresnel,... et avec l'explication qu'ils ont donnée du phénomène des anneaux colorés. J'ai avancé dans la même lettre que l'intensité de la lumière, transmise à travers un prisme, atteignait son maximum , lorsque le rayon émergent était polarisé perpendiculairement au plan d'émergence. Une expérience que j'ai faite avec M. Hessler, pro- fesseur de physique, a confirmé l'exactitude de cette proposition. » médecine. — Lettre de M. Fiard sur le virus vaccin. (Commissaires, MM. Huzard, Magendie, Double et Breschet.) M. Fiard annonce que le cow-pox vient d'être trouvé sur le pis d'une vache aux environs de Paris ( à Passy ); que les expériences comparatives faites avec le cow-pox et l'ancien vaccin , montrent d'une manière évidente la dégénération du virus de la vache quand, dans le long intervalle de 38 ans, il a été conservé et entretenu par des transmissions successives sur l'homme. M. Fiard croit que le cow-pox est très commun aux environs de Paris. Suivant lui, la maladie a deux périodes tranchées. « La première, dit-il , » dont la durée n'est pas longue, se manifeste par une ou deux grosses » pustules, larges comme des pièces de cinq sous; elles ont essentiellement » la vertu contagieuse. A ces pustules succède une éruption nombreuse de » boutons plus petits, plus semblables au vaccin ordinaire ancien; mais » ils sont privés de virulence. » M. Fiard espère pouvoir, prochainement, présenter X éruption primitive aux commissaires de l'Académie. M. Dutrochet croit qu'il ne faut pas trop se hâter de regarder les pus- C. R. |830, i« Semestre. 54 (37* ) tules récemment observées par divers médecins, comme le véritable cow'pox. « Les vaches , dit-il , sont sujettes à une maladie éruptive assez semblable » à la petite vérole, dont le siège est sur le pis, mais qui n'est point le » cocv-pox. J'ai observé cette maladie des vaches en Touraine. Le virus, » recueilli sur ces pustules, fut inoculé par un médecin aux bras de deux » enfants qui n'avaient point eu la petite vérole. Dans la nuit qui suivit » le jour de cette inoculation , les deux enfants eurent une fièvre violente » accompagnée de vomissements. Ce fut là que se termina l'effet de cette » inoculation; il ne se développa point de boutons. » MM. Duméril et Double , sans nier l'exactitude de l'observation de M. Dutrochet, déclarent qu'ils ont toute raison de croire que les pustules observées récemment à Passy étaient le cocv-pox. M. Fiard, au surplus , annonçait déjà dans sa lettre que, lui aussi, avait observé avant 1 83 1 , sur des pis de vaches , une éruption fort sem- blable à la vaccine; mais que l'impossibilité de transmettre le vaccin avec l'humeur de ces pustules, lui avait fait désigner ce genre d'éruption par le nom de fausse picotte. chirurgie. --- Guèrison des hernies. ■ M. Bonnet, chirurgien en chef (désigné) de l'Hôtel-Dieu de Lyon, écrit qu'il guérit radicalement les hernies, en piquant des épingles près de l'anneau, à travers les enveloppes herniaires, et en les disposant de manière qu'elles maintiennent les parois du sac en contact , jusqu'à ce que l'inflammation adhésive se soit développée. chirurgie. — Traitement des calculs urinaires par l'électricité voltaïque. M. Bonnet rend compte des essais auxquels il s'est livré, sur la disso- lution des calculs à l'aide de l'électricité voltaïque. Il a injecté pendant plusieurs jours de suite jusqu'à 6 onces de nitrate de potasse dans la vessie d'un chien, sans que l'animal parût ressentir aucune douleur. Sur une jument, il a obtenu par la pile et dans l'espace d'une heure, la dissolution de 8 grains d'un phosphate triple qui avait été préalable- ment pesé. ■ (373) physique appliquée. — Préservation des métaux. Tout le monde connaît l'ingénieux procédé que sir H. Davy avait pro- posé pour préserver de l'oxidation le doublage en cuivre des navires. M. Ed. Davy vient d'en faire une application heureuse à la conservation des bouées des ports de Kingstown et de Portsmouth. Le même chimiste a cherché s'il ne serait pas possible d'empêcher également l'oxidation du cuivre , du bronze , de l'acier, etc. , conservés dans l'air, en mettant de pe- tites plaques de zinc en contact avec ces métaux. L'expérience n'a pas réussi. M. Born, capitaine d'artillerie, qui avait publié une note à ce sujet dès le mois de juillet i835, écrit aujourd'hui à l'Académie pour faire re- marquer combien la question est importante, même en ne l'envisageant que dans ses rapports avec les services militaires. L'artillerie de terre et la marine avaient naguère un approvisionnement de 7 731 000 pro- jectiles , représentant une valeur de plus de 26 000 000 de francs. M. Born estime qu'après 20 ans d'exposition en plein air, une pile de boulets est presque complètement hors de service; or si l'on se rap- pelle'que la valeur d'un projectile vendu comme fonte, n'est guère que le tiers du prix d'achat, on reconnaîtra avec M. Born que la recherche des moyens de conserver les métaux en plein air, mérite toute l'atten- tion des chimistes et des physiciens. M. Dumas propose d'essayer de substituer un enduit de caoutchouc à la peinture ordinaire à l'huile, qui n'a pas été adoptée parce qu'elle s'écaille et se détruit très vite par le frottement. météorologie. — Formation du givre. M. Fournet a remarqué que la forme des longs cristaux de givre qui restent quelquefois suspendus aux branches des arbres, varie suivant la nature des circonstances atmosphériques. Quand la température s'est abaissée graduellement, les lames dégivre sont recouvertes de stries formant entre elles des angles dont les sommets se trouvent tournés vers la branche à laquelle la lame est- suspendue. Lorsque, au contraire, le froid se manifeste brusquement et avec une grande intensité, les stries des lames cristallines affectent une position, in- verse;: lès ouvertures dès angles qu'elles forment sont alors tournées vers la branche. La neige se compose aussi, assez. souvent, d'étoiles branchues. ayant des stries à angles ouverts, ou rentrants- Ces fermes inverses de la neige sont- 54.. (374) elles comme les formes du givre, déterminées par la manière dont le froid se manifeste dans les hautes régions de l'atmosphère ? météorologie. — Étoi le s filantes. Après ce que nous avons rapporté dans plusieurs numéros du Compte Rendu, concernant les étoiles filantes qui se montrent ordinairement vers 1 s milieu de novembre , on ne 's'étonnera pas du soin scrupuleux que nous mettons à tenir note de toute les apparitions de ces phénomènes. M. Fournet écrit qu'en 1812, dans la première moitié de novembre (M. Fournet ne se rappelle pas la date précise), étant, à cinq heures du matin en diligence sur la route de Coblentz à Bonn, il vit une quantité considérable d'étoiles filantes qui se mouvaient dans toutes les directions comme les fusées d'un feu d'artifice. « Peu d'instants se passaient sans » qu'on n'en vît paraître, tantôt ici, tantôt là et souvent plusieurs à la » fois. Le phénomène ne cessa qu'avec le jour. » ornithologie. — De V ordre suivant lequel les plumes sont disposées sur le corps de l'oiseau ; par M. Jacquemin. « J'ai pris pour exemple la corneille... » Il n'y a guère que la moitié de la superficie du corps de cet oi- sean qui donne attache à des plumes ; le reste n'est garni que de duvet quelquefois très rare. A l'exception de celles de l'aile et de la queue , toutes les plumes sont disposées par bandes, que j'appelle bandes d'insertion. » La face supérieure du corps présente une bande d'insertion qui règne tout le long de la ligne médiane depuis les narines jusqu'à la glande anale; je la nomme bande d'insertion dorsale. Sa partie cervicale recouvre tout le dessus de la tête; sur le cou, elle se rétrécit considérablement, et forme un ruban d'une largeur égale, qui se prolonge assez avant sur le dos. Arrivée entre la partie postérieure des deux omoplates, elle se bi- furque , laisse un espace dénué de plumes entre ses deux branches sur la ligne médiane, puis se réunit au niveau du bassin pour se terminer. en forme de triangle, en avant de la glande anale. Quoique cette bande n'oc- cupe qu'une partie de la face supérieure du corps, les plumes qui la composent, en se couchant obliquement sur les côtes, recouvrent néan- moins tout le dessus du corps. » Parallèlement à cette grande bande d'insertion dorsale , on en voit quatre autres. Les deux antérieures, une pour chaque aile, sont placées (375) un peu au-dessous de l'épaule; elles se dirigent transversalement d'avant en arrière sur le bras, depuis le commencement de la membrane anté- rieure de l'aile jusqu'à sa membrane postérieure , où elles se terminent chacune par quatre à cinq fortes plumes. Je les appelle bande d'insertion numérale. Les plumes auxquelles elles donnent naissance recouvrent toute l'épaule et les flancs en formant un faisceau , qu'on remarque dans l'angle qui resuite de la reunion du bras avec le corps. » Deux autres bandes analogues , une pour chaque côté , se dirigent transversalement d'avant en arrière, sur la face supérieure de la cuisse à peu de distance de son articulation. Elles sont beaucoup plus petites que les humérales. Je les nomme bandes d insertion fémorale; leurs plumes re- couvrent la lace externe de la cuisse et les parties latérales du bassin. . » Les pennes caudales sont implantées sur une ligne en fer à cheval ; leur nombre est de douze. Cinq sur chaque côté sont insérées obliquement sur un même plan; les deux internes qui forment la paire médiane ou coxi- gienne se trouvent sur un plan plus élevé; elles sont attachées immédia- tement sur les deux côtés de l'extrémité supérieure de la dernière et sin- gulière vertèbre caudale. Il n'existe sur cette face supérieure de la queue qu'une seule série de couvertures appliquées immédiatement sur les pennes; » L'aile présente beaucoup plus de détails. Le dessus de la membrane an- térieure est couvert de fortes plumes dirigées vers l'extrémité de l'aile, et qui rayonnent en même temps' vers les bords. Les couvertures 'des pennes cons- tituent deux séries qui commencent toutes' deux dans l'angle formé par la réunion du bras avec le corps sur la surface postérieure de l'humérus. La première série se compose de sept plumes pour le bras, de douze pour l'a- vant-bras, placées très régulièrement sur la ligne médiane de sa face ex- terne tout proche de l'insertion des pennes; et enfin de neuf^ovs la main , dont souvent trois ou quatre manquent. La seconde s'applique immédiate- ment sur les pennes; elle se compose de sept plumes pour le bras, placées entre les sept de la première série; de douze , pour Tavant-b ras, couchées obliquement sur les douze pennes de cette région, et insérées sur la face in- terne de leur point d'insertion. Elles sont plus longues que celles de la série précédente, et dirigées plus obliquement vers la pointe de l'aile. Enfin , il y a, pour cette seconde série, dix plumes sur la main, placées entre les" pennes digitales dont elles suivent la direction et la longueur. » Le pouce porte trois pennes qui forment l'aile bâtarde des ornitholo- gistes. Elles sont courtes et couvertes d'une seule série de couvertures com- posées de trois plumes. » (376) géographie physique. — Source ad sommet d'une montagne des Asturies. M. Borjr de Saint-Vincent dépose une notice clans laquelle M. Durieu , son correspondant, rend compte du voyage difficile qu'il vient défaire à travers le royaume des Asturies. La partie botanique du mémoire peut être considérée comme le commentaire de ce passage d'une lettre que M. Bory écrivait à son ami il y a un an. « Vous trouverez dans les Asturies la vé- » gétation bretonne modifiée par la latitude. » Nous avons aussi remarqué dans le travail de M. Durieu , un fait important de géographie physique. Nous le rapporterons sans rien changer aux expressions de l'auteur. « Une belle source s'échappe du point culminant du pic de la Sarrantina ; » or comme ce pic n'est dominé par aucune sommité environnante , il faut » nécessairement que l'autre branche du siphon aille bien loin vers l'est » recueillir dans les flancs des montagnes à neiges perpétuelles et beaucoup » plus élevées, l'eau qui vient jaillir à l'extrémité de la branche la plus » courte et qu'un hasard extraordinaire ou une cause naturelle hors delà por- » tée de mes connaissances, a fait monter jusqu'à la cîme d'un pic aigu. » hygiène. -~ Sur les moyens de pénétrer dans les lieux remplis de vapeurs méphytiques. M, Paulin,, lieutenant-colonel dessapeurs-pompiers.de Paris, adresse pour être joint au mémoire qu'il destine au concours Montyon, sur les arts insalubres, copie d'une pièce qui vient de lui être envoyée par le comité des. fortifications , et qui prouve, dit-il, qu!au moyen de son appareil modifié, « l'assiégé pourra toujours, après l'explosion d'un » fourneau de mine, établi, soit par l'assiégeant, soit par lui, rentrer » immédiatement dans. la galerie pour reconnaître, les effets produits par » la poudre, recommencer le travail , et prévenir, ainsi, l'.assiégeant dans » ses travaux de contre-mines; tandis que sans appareil il faudrait atr » tendre que la galerie fût désinfectée; encore ne pourrait-on pas, ajoute » M. Paulin, éviter les effets des exhalaisons qui auraient lieu sous le » nez des hommes occupés à remuer de la terre imprégnée de vapeurs » sulfureuses. » ( 377 ) MEMOIRES PRESENTES. agriculture. — De la greffe du mûrier blanc sur le mûrier des Philippines ; par M. Bonafous, correspondant de l'académie. . ■ •• . , • . ' '■■■■'.• ■) i . Pour avancer de plusieurs années la croissance du mûrier commun ; pour le multiplier plus rapidement, l'auteur a pensé qu'il fallait faire concourir le mûrier des Philippines à sa propagation. Ainsi, au lieu de multiplier le mûrier blanc parla voie trop lente des semis ou par celle des boutures, à laquelle il se prête difficilement, M. Bonafous greffe ce mûrier d'abord sur les boutures du mûrier des Philippines d'une année , recépées à un ou deux pouces , au-dessus du sol, et en second lieu sur les tiges retranchées de ces mêmes boutures et coupées par morceaux de 7 à 8 pouces qu'il plante immédiatement après les avoir greffées. Il obtient ainsi dans une année, des tiges de cinq à six pieds de longueur, sur trois à quatre pouces de circonférence. chimie. — Du sulfure de carbone; par M. J.-P. Couer&e. (Commissaires, MM. Chevreul, Dumas, Robiquet.) Le mémoire de M. Couerbe est la première partie d'un travail étendu qui sera successivement soumis à l'examen de l'Académie. LECTURES. analyse mathématique. — Note sur lu loi des grands nombres; par M. Porssoif. « Dans le préambule que j'ai lu il y a quelques mois à l'Académie (1), de l'ouvrage sur la Probabilité des Jugements criminels dont je m'occupe actuellement, j'ai considéré la loi des grands nombres comme un fait que nous observons dans les choses de toutes natures. Les exemples variés que j'en ai cités ne pouvaient laisser aucun doute sur sa généralité et son exac- titude; mais vu sou importance, il était nécessaire d'en découvrir le prin* (1) Comptes rendus hebdomaàtfires, torche l", page 4^3. ( 378 ) cipe , et de la démontrer directement. J'y suis en effet parvenu , ainsi qu'on le verra dans cet ouvrage, dont l'impression va bientôt commencer; et l'objet principal de cette note est d'annoncer ce résultat qui me semble devoir intéresser les géomètres. »On ne doit pas confondre cette loi générale avec le beau théorème dû à Jacques Bernouilli, qui en médita, comme on sait, la démonstra- tion pendant vingt années. D'après ce théorème, les événements arrivent à très peu près, dans une longue série d'épreuves, proportionnellement à leurs probabilités respectives ; mais on ne doit pas perdre de vue qu'il suppose que ce,s chances demeurent constantes; or, au contraire, les chances des phénomènes physiques et des choses morales, varient pres- que toujours continuellement sans aucune régularité, et souvent dans une grande étendue; cependant, une observation constante nous montre que pour chaque nature d'événements, le rapport du nombre de fois qu'ils ar- rivent.au nombre total des épreuves est sensiblement invariable, quand ces nombres sont très grands, de sorte que ce rapport paraît converger à mesure que ces nombres augmentent encore davantage, vers une gran- deur spéciale qu'il atteindrait si les épreuves pouvaient être prolongées à l'infini. C'est aussi ce que la théorie démontre rigoureusement, sans faire aucune hypothèse sur la loi de yariation des chances, et indépendamment de la nature des choses, morales ou physiques. Quand on considère l'irré- gularité des chances et leurs variations plus ou moins grandes pendant une longue série d'observations , la constance des rapports observés entre les grands nombres pour chaque sorte d'événements , peut paraître une chose surprenante que l'on est tenté d'attribuer à quelque cause générale et sans cesse agissante ; mais la théorie fait voir que cette permanence est l'état naturel des choses , qui se maintient de lui-même sans le secours d'au- cune cause étrangère, et qui, au contraire, aurait besoin pour changer, de l'intervention d'une pareille cause. On peut comparer cet état au repos des corps qui subsiste en vertu de la seule inertie de la matière, tant qu'aucune cause étrangère ne vient le troubler. » Pour donner, par un exemple simple, une idée précise de la dif- férence qui existe entre la loi des grands nombres et le théorème de Jacques Bernouilli, je suppose que l'on projette 2000 fois de suite, une même pièce de 5 francs, et que l'une des faces arrive 1100 fois et l'autre goo fois; la chance inconnue, à priori, de l'arrivée de 'l'une ou l'autre de ces deux faces, est ici invariable, puisqu'elle dépend de la constitution physique de la pièce qui ne change pas pendant les épreuves ; (379) il suffit donc du théorème cité pour en conclure que cette chance est à peu près fj pour l'une des faces et — pour l'autre}, et pour en con- clure que si l'on répète ces épreuves encore un très grand nombre de fois avec la même pièce, la première face arrivera à très peu près ~ de ce nombre de fois, et la seconde £. Mais si l'on projette suc- cessivement 2000 pièces de 5 francs différentes , la chance de chacune des deux faces ne sera sans doute pas la même pour toutes ces faces , et le théorème de Jacques Bernouilli ne pourra plus s'appliquer; néan- moins, si l'une des faces arrive, pour fixer les idées, 1200 fois et l'autre 800, on conclura de la loi des grands nombres que dans une nouvelle sé- rie d'un très grand nombre d'épreuves , faites avec des pièces de 5 francs de la même fabrication que les premières et à la même effigie, ces deux faces arriveront encore des nombres de fois qui seront entre eux à fort peu près comme 12 et 8. » Cet exemple matériel est une image de ce qui se passe dans les choses morales, considérées indépendamment de la nature de leurs causes , et seulement quant à leurs effèls. Dans les jugements criminels, par exem- ple, la condamnation et l'acquittement de l'accusé ont des chances qui va- rient d'un procès à un autre, de même que les chances des deux faces des pièces de 5 francs , changent d'une pièce à une autre. Or, cela n'empêche pas que dans des nombres très grands de procès, le rapport entre le nom- bre des acquittements et celui des condamnations ne soit à peu près inva- riable, aussi bien que le rapport entre les nombres d'arrivées des deux faces de pièces différentes. Ainsi, pendant six années consécutives que la lé- gislation sur le jury n'a pas changé en France , le nombre des acquitte- ments a été annuellement o,3g, terme moyen, du nombre des accusés : une seule fois il s'est élevé à o,4o, et une seule fois il s'est abaissé à o>,38. Il a changé ensuite avec la législation. En Belgique, depuis le rétablisse- ment du jury vers le milieu de i83i, ce rapport a été 0,4 1, o,4o>, 0^9, pour les trois années i83a, i833, 1 834- Auparavant, il était moindre de plus de moitié, et ne s'élevait qu'à environ 0,18. Les tribunaux crimi- nels qui jugeaient sans l'intervention des jurés, étaient composés de cinq juges, et pouvaient condamner à la simple majorité de trois contre deux. Sur dix accusés , ils en condamnaient huit, au lieu de six que le jury con- damne aujourd'hui. On peut consulter sur ce point les Comptes généraux de t administration de la justice criminelle en Belgique , récemment publié.' par le gouvernement de ce royaume. » ■ ' ■ ■ C. K. 18Î6 , Ier SemcUrt. 55 ( 38o ) Après la communication de M. Poisson qu'on vient de lire, une dis- cussion s'est élevée dans le sein de l'Académie, au snjet des applica- tions du calcul des probabilités à des questions du monde moral. MM. Poinsot , Dupin, Navier, ont successivement pris la parole. Voici le résumé succinct des opinions énoncées par ces trois académiciens. >y Le calcul des probabilités dans les choses morales, telles que les » jugements des tribunaux , ou les votes des assemblées , paraît à M. Poinsot » une fausse application de la science mathématique; il pense qu'on n'en » peut tirer aucune conséquence qui puisse servir à perfectionner les » décisions des hommes. Suivant M. Laplace lui-même, la théorie des » probabilités tient à des considérations si délicates, quil n'est pas surprenant » quavec les mêmes données deux personnes trouvent des résultats différents, » surtout dans les questions très compliquées ; d'où M. Poinsot pourrait » conclure que la théorie des probabilités est si délicate qu'il est très » probable que les géomètres se trompent souvent dans cette analyse; » de sorte qu'après avoir calculé la probabilité de l'erreur dans une cer- » taine chose, il faudrait calculer la probabilité de Terreur dans son » calcul. Cette idée seule d'un calcul applicable à des choses où se mê- » lent les lumières imparfaites, l'ignorance et les passions des hommes, » pouvait faire une illusion dangereuse pour quelques esprits, et c'était » surtout cette considération qui avait déterminé M. Poinsot à prendre » un moment la parole sur une question si peu géométrique. » Observations de M. Charles Dupin. — « Notre confrère M. Poisson semble nous assurer qu'en réunissant un très grand nombre de jugements par ju- rés, les disproportions qu'on peut remarquer sur de petits nombres entre les acquittements et les condamnations, diminuent et s'effacent, pour ainsi dire , indépendamment de toutes circonstances sociales. » A cet égard je fais une première observation : elle est relative aux diffé- rences énormes entre les acquittements et les condamnations par les jurys actuels et par les jurys du tribunal révolutionnaire. «Oui, Messieurs, à peine trouveriez-vous pour moyenne des acquit- tements de ce tribunal, 5 contre ioo; tandis que nos tribunaux actuels pré- sentent, d'après les nombres mêmes rapportés par notre savant confrère, 39, [\o et 4' acquittements contre 61 , 60 et 5a, condamnations. » Mais ce qu'il y a de plus remarquable et de plus déplorable, c'est que les acquittements, qui , daus le principe du tribunal révolutionnaire, étaient (38. ) dans une proportion beaucoup moins petite, diminuent à mesure que le nombre des jugements augmente, quoique les chances de composition du jury restent les mêmes. M. Poisson répond qu'il a considéré ce cas; qu'il a trouvé pour la pro- portion des acquittements aux condamnations sur un très grand nombre de jugements deux racines d'une équation : la première qui convient aux temps et aux cas ordinaires , la seconde qui convient aux temps et aux cas extraordinaires , tels que le temps de la terreur et le cas du tribunal révolutionnaire. » Je ferai remarquer à l'Académie qu'entre les cas d'extrême terreur et ceux d'une sécurité parfaite, l'état social , dans ses phases, nous offre successivement tous ies degrés intermédiaires d'insécurité et d'inti- midation. » Voilà donc une vaste série de causes qui tendent à changer très notablement la proportion des acquittements aux condamnations, quel que soit le nombre des accusés de chaque époque. » Eucore une autre observation. Il est des administrations ombrageuses et susceptibles, qui se font un système démultiplier les mises en accusation. Eh bien! toutes les fois qu'il n'y a pas terreur exercée par le pouvoir, le jury réagit en sens contraire; non-seulement il innocente les culpabilités légères, mais par analogie il répugne à condamner les délits graves. Ainsi, dans ce cas encore, plus le nombre des jugements s'accroît, et plus la pro- portion des acquittements aux condamnations devient considérable. La disproportion peut même aller si loin que l'administration recourre à des lois d'exception pour retirer au jury des causes d'une certaine na- ture, et pour changer les proportions du vote et ses conditions de se- cret ou de publicité. » Comment , je le répète , au milieu de chances si variables et de cir- constances si puissantes , comment peut-on espérer d'arriver à des pro- portions limites, qu'on pourra regarder avec quelque fruit comme des moyens termes à prendre pour base de raisonnements quelconques ? enfin lorsque de larges séries de cas particuliers pourront s'écarter très consi- dérablement de cette limite, à quoi serviront ces termes moyens, et quelles conséquences applicables peut-on espérer d'en déduire ? » M. Poisson nous a fait remarquer que, dans le midi de la France, la proportion des acquittements aux condamnations est certainement moin- dre que dans le nord. j» Par conséquent, s'il opérait distinctement sur les deux parties du 55.. ( 382 ) royaume , il arriverait pour de très grands nombres à des proportions li- mites qui différeraient très sensiblement, quoique la composition et le mode d'opérer du jury soient identiques dans les deux parties de la France. » Et s'il prend la France entière, il va Irouver une troisième propor- tion limite qui ne représentera ni le nord ni le midi, mais un moyen terme idéal : certes, telle n'est pas l'idée qu'on peut se former d'un terme final vers lequel gravitent les solutions de tous les jurys d'un pays. » M. Navier demande à présenter quelques remarques relativement à la distinction que l'on a semblé établir entre les faits naturels, dont on regarderait les uns comme étant assujetfis à des lois invariables, et les autres comme étant entièrement fortuits et accidentels, et par suite comme ne pouvant donner lieu à des investigations fondées sur des mé- thodes rigoureuses. « M. Navier pense que les faits de toute espèce sur lesquels peuvent porter nos observations, et même les faits politiques ou judiciaires dans lesquels interviennent les passions et les intérêts humains , dépendent également de lois déterminées et suhsistantes , fondées sur la nature de l'homme. Ce principe étant admis, on en con- clura nécessairement que l'observation attentive et régulière des faits peut donner des lumières sur des événements à venir, en mettant en évidence les effets des lois dont il s'agit, et conduire à établir des ré- sultats auxquels on pourra accorder un certain degré de confiance, dont le calcul des probabilités a surtout pour objet de donner la mesure. La plupart des objections que quelques personnes présentent contre ce calcul, tiennent d'ailleurs à ce quelles supposent que l'on prétend par son moyen être en état d'assigner que tel ou tel événement aura lieu ; tandis que les résultats auxquels le calcul des probabilités conduit, ne consistent jamais que dans l'évaluation des diverses probabilités qui ap- partiennent respectivement à plusieurs événements prévus , et dont la possibilité est admise. » tératologie. — - Explications au sujet de l'embryon de Sjra; par M. Geoffroy-Saint -Hillaire. « Le vomissement d'un embryon par un jeune garçon est un fait unique dans les annales de la science, et tellement paradoxal que les deux enquêtes elles-mêmes, qui furent faites avec tant de soin à Syra et à Nauplie, en ( 383 ) i834 (>)» ne suffisent peut-être pas à lever tous les doutes. M. Geoffroy- Saint-Hilaire a donc pensé qu'il importait de soumettre le fait à une discus- sion nouvelle , et de l'éclairer des lumières que peuvent fournir, soit sa com- paraison avec les faits qui ont avec lui le plus d'affinité, soit surtout la dissection de l'embryon de Syra, que M. le docteur Ardoïn, médecin fran- çais , établi en Grèce , a fait parvenir depuis peu à M. Geoffroy. « En attendant les résultats de la dissection délicate à laquelle est pré- sentement soumise la pièce anatomique envoyée de Syra , et par laquelle sa véritable nature ne peut manquer d'être dévoilée avec toute certitude, M. Geoffroy-Saint-Hilaire réunit et compare, dans son mémoire, un assez grand nombre de faits qui , sans être semblables an cas de Syra , puisqu'il n'y a eu vomissement dans aucun d'eux , ont du moins avec lui des ana- logies plus ou moins proebaines. «Ces faits sont de deux ordres. Les uns sont tous ces exemples d'inclusion d'un embryon dans un autre sujet , souvent dans un sujet mâle, que les au- teurs ont tour à tour compris sous les nom de duplicité monstrueuse par in- clusion, d' intrafœtation, de grossesse congéniale, etc., et dont l'exacte con- naissance est surtout due à Himly, à Hergenroether, à M. Ollivier et à M. Dupuytren. Le rapport étendu et devenu célèbre, qui fut fait, en 180/4, par ce dernier à la Faculté de Médecine, sur le cas présenté par le jeune Bissieu, est l'un des travaux qui ont le plus contribué à fixer l'attention des physiologistes sur la monstruosité par inclusion. Le cas du jeune Bissieu est aussi l'un de ceux qui offrent le plus d'analogie avec le fait de Syra ; car il s'était établi une communication entre le kyste abdominal renfermant l'embryon accessoire , et le canal alimentaire du sujet principal, ainsi que put le faire soupçonner pendant la vie la réjection anale de cheveux et de quelques autres débris de l'embryon inclus, et comme il fut démontré après la mort par une autopsie faite avec beaucoup de soin. » M. Geoffroy-Saint-Hilaire , après avoir rappelé succinctement ces cas d'inclusion , déjà depuis long-temps admis dans la science , fait connaître un autre ordre de faits presque entièrement négligés jusqu'à présent par les auteurs. Ceux-ci se rapportent, non plus à l'inclusion d'un embryon dans un autre sujet, mais à la coexistence dans le même œuf de deux sujets: l'un très petit , comprimé, atrophié et comme écrasé par l'autre; celui-ci de vo- lume et de conformation ordinaires. La liaison des faits de ce second ordre avec les premiers est facile à apercevoir, l'inclusion d'un foetus dans un autre (i) Voyez page 146 le Compte rendu de la séance du 8 février i836 ( 384) supposant nécessairement pour première condition une très grande inéga- lité dans le volume des deux frères. » Ce fut en 1828, dans un voyage que M. Geoffroy fit dans le midi de la France, que son attention se fixa pour la première fois sur ces embryons atrophiés que l'on trouve quelquefois dans l'utérus avec un sujet norma- lement développé. On lui donna à cette époque un fœtus humain, dessé- ché , comprimé, arrêté au volume d'un embryon de quatre mois, mais qui parut à M. Geoffroy devoir ces apparences à la compression que lui aurait fait subir son frère jumeau, normalement développé , et né au terme ordi- naire de la gestation. M. Geoffroy pensa que si de tels cas étaient très rares dans les annales de la science, ils pouvaient ne pas l'être autant dans la na- ture, et il pria madame Legrand , sage-femme en chef de la Maternité, de donner plus d'attention qu'on ne le fait communément aux annexes du foetus, presque toujours détruites sans examen et au moment même de la naissance. Les prévisions de M. Geoffroy n'ont pas été trompées ; car l'exa- men auquel madame Legrand a bien voulu se livrer sur son invitation , lui a fait trouver jusqu'à six exemples de cette remarquable coexistence de deux jumeaux , l'un ayant parcouru régulièrement toutes les pbases de son évolution; l'autre desséché, comprimé, arrêté dans l'une des premières périodes de son développement. , » Ces faits ne sont pas seulement intéressants par l'application qui peut en être faite à la difficile question de la monstruosité par inclusion. Ils ten- dent à prouver que si les naissances doubles sont rares dans l'espèce hu- maine, les doubles conceptions le sont beaucoup moins, mais qu'il arrive dans certains casa l'un des deux jumeaux d'être étouffé par l'autre, et ré- duit à un si petit volume que le plus souvent, au moment de la parturition, il passe inaperçu avec le placenta et les autres annexes du fœtus. » L'Académie se forme en comité secret à 4 heures un quart. A.« ■ ( 385 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres t Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie des Sciences ; i836, n* 14, in-4'. Dix-huit Cartes faisant partie du quatrième volume du Pilote Fran- çais ; publiées par le Dépôt général des Cartes et Plans de la Marine. Note sur laPlantation des Mûriers blancs faite en 1601 ;parM. Héricart de Thdry ; in-8°. Extrait du rapport sur le Concours pour des ouvrages, des mémoires et des observations pratiques de Médecine vétérinaire; par M. Huzard pèrej brochure in-8°. (Extrait des Mémoires de la Société d'Agriculture.) Septième Notice sur les Plantes rares cultivées dans le Jardin de Genève,- par MM. Aug. Pyr et Alp. de Candolle; in-4". Instructioîis for making and registering meteorological observations in southern AJrica;by J. Hersckel; in-8°. Leçons de Chimie élémentaire ; par M. Girardin ; 16 — 1 8* leçon , in- 1 2. Descriptive and illustrated Catalogue of the physiologieal séries of com- parative anatomy contained in the Muséum of the Collège of Surgeons ; vol. 3, partie \n\ Londres, in-40. Géométrie sans axiomes , 5e édition; par M. T. Perronet Tompson; tra- duit de l'anglais par M. Van Tejjac; in-8°. Voyage dans l'Inde; par M. V. Jacquemont; y* livraison , in-4*. Suites à Buffbn. Insectes ; tome 1" , et 1 " et 2e livraison de planches. (M. Duméril rendra un compte verbal de ce volume.) Bulletin de la Société industrielle d'Angers; n° 2, 7* année , in-8°. Mémoires de la Société royale des Sciences , Belles-Lettres et Arts de Nancy ; 1 833 — 1 834 ; in-8°. Annales de la Société d'Agriculture , Arts et Commerce du départemen de la Charente; tome 1 8 , n" i". Archives générales de Médecine; Journal complémentaire ; tome 10 a* série , in-8*. Extrait des Annales de la Société entomologique de France; tome 4> i835, in-8°. The Athenœum Journal; n° 43g > in-4'. (386 ) Annales maritimes et coloniales; par MM. Bajot et Pojrré; n°3, 21' année, mars i856, in-8*. Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Meaux ; publication de jan- vier i854 à mai i835, in-8". Mémorial encyclopédique et progressif des Connaissances humaines ; 6e année, n#63,in-8°. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie ; n* 4 , tome 2, i856, in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 4, nc i5, i856, in-40. Gazette des Hôpitaux; n" 43 et 44, tome 10, in-40. Journal de Santé; n° i3y. Écho du Monde savant; n,b 14 et i5; in-4°- La France industrielle; 3* année, n° 1". 1 ■ COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. * - SÉANCE DU LUNDI 18 AVRIL 1836. PRÉSIDENCE DE M. Ch. DUPIN. CORRESPONDANCE. M. Dubreuil se déclare l'auteur du paquet cacheté anonyme, adressé dans la séance précédente. Conformément aux usages de l'Académie , M. Dubreuil sera invité à envoyer un second paquet cacheté et signé , qui restera joint au premier jusqu'à ce qu'il soit procédé à leur ouverture. M. de Brière écrit relativement aux malheurs qui peuvent résulter des inhumations trop précipitées. Il désirerait que le délai de quarante-huit heures, qui, dit-il, a lieu en Angleterre et en Bavière, fût adopté en France, avec les précautions sanitaires requises, et qu'il n'y fût fait d'ex- ception que pour les cas où le médecin chargé d'inspecter les corps déciderait que ce délai doit être abrégé. M. Verdot demande à retirer un mémoire qu'il a présenté en 1 834 S0l,s ce titre : Système du monde ; et il adresse en même temps un nouveau mémoire sur le Ganga-cata de Provence. (Voyez ci-après l'article des Mé~ moires présentés. ) M. Coquand signale plusieurs résultats des recherches de M. le docteur Bassi sur la muscardine, maladie qui attaque les vers à soie. C. R. i836. i« Semestre. 56 « ( 388 ) « n M. Fréville présente un instrument de trigonométrie , inventé par feu son père. MM. Lacroix et Mathieu sont priés d'examiner cet instrument. médecine. — Lettre de M. Jcnod concernant l'emploi de la créosote contre la phtisie pulmonaire. (Commissaires, MM. Duméril, Magendie, Double.) Voici le procédé proposé par M. Junod, pour l'emploi de la créosote. Il place un petit flacon, bouché à l'émeri, et contenant de la créo- sote, près du lit du malade. L'odeur qui s'exhale de ce flacon, même sans ôter le bouchon, est assez forte pour remplir les intentions du médecin, dans les cas où il veut ménager l'irritabilité des poumons; et, lorsque l'intensité de la vapeur doit être augmentée, il suffit d'augmenter pro- gressivement la dose de la créosote. orthopédie. — Lettre de M. Humbert sur les difformités de la taille. ( Commission pour la question proposée sur l'orthopédie. ) M. Humbert commence par rappeler que la base du traitement méca- nique adopté par la plupart des orthopédistes, contre les difformités de la taille, a long- temps reposé sur l'extension opérée aux extrémités de la colonne. Il affirme ensuite que les pressions latérales ou verticales à l'axe de la colonne, moyen très préférable, dit-il, à l'extension , sont mises en pratique par lui depuis la fondation de son établissement de Morley; et il réclame la priorité d'invention de celte méthode. orthopédie. — Lettre de M. Jules Guerw sur une nouvelle méthode de traiter les pieds-bots chez les enfants. ( Commission pour la question proposée sur l'orthopédie. ) Cette méthode consiste dans l'emploi du plâtre coulé , en remplace- ment de toute espèce d'appareil contentif. « Les membres qui sont le siège de la difformité, dit M. Jules Guérih, » ayant été préalablement enduits d'un corps gras et recouverts d'une bande » de flanelle roulée, sont assujettis et suspendus sur des fils transversaux, » dans une gouttière en bois. Je soumets ensuite les pieds à des tirages Iaté- » raux directement opposés, qui ont pour but et pour résultat de produire » une torsion et un renversement dans un sens contraire à la torsion et au (389) » renversement existants. Je coule ensuite du plâtre autour du membre, qui » est maintenu fixement jusqu'à ce que le plâtre soit solidifié. Aussitôt que » celui-ci est passé à l'état de solidification complète , j'enlève Je membre de » la gouttière et je dégrossis l'enveloppe avec un couteau, de manière à ne » laisser qu'une écorce de 3 à 4 lignes de plâtre autour de la jambe et du » pied. Ce pansement est renouvelé une fois tous les huit jours. » M. Jules Guérin rend compte des résultats qu'il a obtenus de l'em- ploi de cette méthode sur deux enfants jumeaux, âgés de cinq mois, et offrant chacun un double pied-bot. Après sept applications du plâtre coulé, renouvelées à sept jours de distance, les pieds ont repris, dit-il, leur conformation normale. i chirurgie. — Lettre de M. Ségalas sur une cure spontanée de la pierre par la sortie naturelle du corps étranger ( fait qui lui a été communiqué par M. le docteur Bernard, de Saint-Chamond). i « Une femme de soixante ans était depuis long-temps sujette à des ardeurs d'urine et à divers autres symptômes de calcul dans la vessie, quand , après des douleurs vives et des efforts très grands d'excrétion , elle rendit par l'urètre , naturellement , sans le secours d'aucun agent mécanique, la pierre que je joins ici. » C'est un corps ovoïde, irrégulier, de 2 pouces et demi de longueur; de 1 pouce et demi d'épaisseur, et d'à peu près 1 pouce trois quarts de largeur. » Rugueux et d'une couleur blanchâtre dans la plus grande partie de sa surface, il est lisse et jaunâtre à sa grosse extrémité. Près de cette extrémité, et à la limite de la partie rugueuse, se trouve un enfoncement circulaire, une sorte de collet. » Cette pierre pesait, à l'époque où elle a été expulsée, en 1816, 3 onces et demie; aujourd'hui, elle ne pèse plus que 3 onces 3 gros et demi. La dessiccation lui a fait perdre de son poids, et probablement aussi de son Volume. » Sa sortie n'avait donné lieu à aucune déchirure apparente de l'urètre; mais elle fut suivie, ainsi que cela s'est vu presque toujours en pareil cas, d'une infirmité bien pénible, d'une incontinence d'urine; celle-ci a duré jusqu'à la mort, arrivée deux années plus tard. » ' v 56.. • ( 3go) anatomie. — Lettre de M. Bazin sur la structure des bronches pulmonaires . (Voy. page 284.) (Commissaires, MM. Magendie, de Blainville, Flourens.) M. Bazin présente deux préparations du poumon humain dont les bronches sont injectées au mercure. « L'une de ces préparations, celle qui n'est injectée qu'au mercure, a été faite sur un poumon d'adulte , l'autre, où l'artère pulmonaire est in- jectée en bleu, et la veine en jaune, appartient à un poumon d'enfant. » Je joins , dit M. Bazin, à ces préparations deux planches : sur l'une on voit i° un ramuscule bronchique du poumon humain, grossi d'environ 20 diamètres , où l'on aperçoit très clairement les dernières divisions dites vésicules pulmonaires. La même planche présente une seconde figure où deux ou trois terminaisons bronchiques, ou vésicules, sont vues avec un grossissement de 1 ao diamètres environ. On y voit très bien les anastomoses de l'artère avec la veine pulmonaire. » La seconde planche offre la peinture très exacte de plusieurs prépa- rations du poumon des oiseaux : i° du Falco tinniculus; 1° du Phasianus gallus; 3° de l'Anas anser ; 4° et 5° du Colomba livia. » Je possède des préparations de plusieurs carnassiers et de plusieurs ru- minants : elles prouvent que le symphatique et le pneumo-gastrique se distribuent indistinctement aux bronches et aux vaisseaux pulmo- naires. » « M. Bory de Saint-Vincent présente la 39' et dernière livraison du » Grand Ouvrage sur la Morée, qui a été ainsi terminé en quatre années ré- » volues. Il communique en même temps la partie de l'introduction de cet » ouvrage qui a rapport à la part que l'Institut a prise dans l'expédition » scientifique. » botanique. — Mémoire sur les Myrsinées , les Sapotées et les embryons pa- rallèles au plan de T ombilic ; par M. Auguste de Saint-Hilaire. {Voyez page 335.) L'auteur de ce mémoire, rempli de faits et de considérations qui ne sont pas susceptibles d'analyse, établit les affinités qui lient, d'une part, les myr- sinées aux primulacées , opinion qu'il avait autrefois émise et qui a été re- (39» ) produite et développée par divers botanistes, et, de l'autre, les myrsinèes aux sapotèes. Ce dernier point de vue est celui qu'il lui importait le plus de démontrer, et il le fait par des exemples nombreux et des considérations que fournit la structure des étamines et de l'ovaire. L'auteur discute les af- finités des genres dont les caractères ambigus rendent douteuse la place qu'ils doivent occuper dans l'une ou l'autre famille. . La position de l'embryon dans la graine fait la seconde partie du mé- moire, dans laquelleM. Auguste de Saint-Hilaire s'attache à démontrer l'im- portance de cette considération dans les familles dont il s'agit. Cette partie du mémoire de M. Auguste de Saint-Hilaire renferme, en outre, de nom- breuses considérations sur diverses plantes appartenant aux familles voi- sines des myrsinèes etprimulacées. tératologie. — Note remise par M. Geoffroy Saint-Hilaire , et ayant pour titre : Mon dernier mot sur l'embryon de Syra. « J'avais accepté, commission ou mission qui me vint de physiologistes étrangers, de chercher à éclaircir la question, jusque alors très embrouillée, du vomissement prétendu d'un fœtus à Syra. On donnait à ce fait l'ori- gine d'un cas d'inclusion abdominale, dont maintenant on raconte beau- coup d'exemples, et la plupart tenant du prodige. » Ainsi l'on avait admis dans la science (Schurigt, auteur de l'observa- tion, en î^So) le récit de débris d'un fœtus qui s'étaient fait jour tout à travers le plein d'un des côtés du bas-vërrtre. Mais toutefois, il n'avait encore jamais été question du rejet d'un frère par la bouche de son frère. » C'est cette nouvelle qui se répandit à Syra en i83/j- Elle fut donnée, affirmée, très circonstanciée, et attestée par les témoignages de deux en- quêtes solennelles. Ce devenait, sous l'enseignement des principes les plus avérés du calcul des probabilités, un fait certain ; deux remarques contre- disaient, les règles de la physiologie réclamaient, et jamais un fait extra- ordinaire et unique n'entraîne tout d'abord une conviction unanime. La physique non plus ne comprend rien à des pierres qui tombent du ciel; mais c'est déjà depuis si long-temps que l'on croit à des pluies de pierre, que la fréquence de ces redites sauve les apparences. » Nous n'en sommes point là au sujet du vomissement d'un frère par son frère. Je le répète : ce serait un fait unique. » Je craignais de m'engager dans un ordre d'impossibilités dont il faut (3g2 } éviter l'éclat dans la marche austère des sciences. Aux pressantes invita- tions que je recevais de m'expliquer sur ce grand sujet d'émoi physiolo- gique, j'ai répondu : Envoyez-moi les pièces dont on argue. J'ai fait mieux : comme à leur première inspection aucune forme n'était nettement des- sinée, j'ai fait mouler ces pièces avant de les examiner et de les détruire, pour les mieux apprécier. » Cette étude faite en conscience , et à l'aide d'anatomistes du plus grand mérite, je ne vois rien en elle qui puisse autoriser les prétentions élevées sur les lieux de la scène. Il n'y a ni certitude, ni légitime authenticité dans les allégations mises en avant; et mon avis est qu'il faut s'abstenir d'ins- crire ce prétendu vomissement d'un frère par son frère dans les fastes de la science. » Nous ne voyons là qu'une rénovation à bien des égards, qu'une nou- velle édition de l'historiette de la dent d'or. Il est fâcheux qu'une explica- tion qu'on en a donnée si à l'improviste, et sans avoir attendu l'indication d'un récit préalable, doive demeurer inscrite dans un des Comptes rendus de l'Académie. A l'aide de cette garantie académique, c'est une théorie à se glisser inaperçue dans la science. » Au surplus, je ne regrette point le temps que j'ai employé à débrouil- ler les mystères de la communication venue de Syra. Les efforts d'esprit auxquels j'ai dû recourir pour accorder tant de données , qu'enfin je tiens pour inconciliables , m'ont fait réfléchir aux dissonances organiques ra- contées dans les monographies des cas d'inclusion abdominale. Je les crois présentement susceptibles d'être ralliées et embrassées dans un travail d'ensemble. On a beaucoup pÉflé du fait célébré par Dupuytren, de la mort de Bissieu , frappé aux approches de son âge de puberté par suite du développement de son jumeau inclus. » Je reprendrai ce sujet. » (393) MEMOIRES PRESENTES. mécanique appliquée. — Esquisse d'un système hydraulique de mouvement sur les chemins de fer ; par M. Taurwus. (Commissaires, MM. Navier, Poncelet, Séguier. ) mécanique appliquée. — Moteur dû au calorique introduit non dans de la vapeur, mais bien dans de l'air ; par M. Bbrdin. ( Commissaires, MM. Poisson , Dulong, Navier, Savart. ) ■ Tableau-Image des nouveaux poids , mesures et monnaies ; parM. Pillon. t (Commissaires, MM. de Prony, Girard. ) zoologie. — Monographie des Gangas, spécialement du Ganga-cata de Pro- vence, ou Pigeon-tétras de la Crau rendu domestique ; par M. Ver dot. ( Commissaires, MM. de Blainville, Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire.) Dans ce mémoire, qui a près de deux cents pages d'étendue, l'auteur donne l'histoire et la description des deux sexes de l'espèce du ganga-cata et de tous ses âges, en commençant par l'œuf; il fait connaître ce qui con- cerne la domesticité de cet oiseau et la manière d'en faire la chasse ; il éta- blit ses rapports avec les genres voisins, etc. Six planches lithographiées re- présentent : la première, le sternum du pigeon sauvage ; la seconde, celui du ganga-cata ; la troisième, le développement de l'ossification du sternum de ce dernier oiseau; la quatrième, le sternum de la perdrix grise ; la cin- quième, l'esquisse d'une cabane portative pour faire la chasse aux gangas; et la sixième , un plan géométrique où sont marquées les positions les plus favorables pour faire la chasse au ganga-cata dans le terroir de la ville d'Eguyères et de ses environs. L'auteur a été déterminé, par le résultat de ses recherches, à classer les gangas entre les pigeons et les gallinacés , «sous le nom de pigeons-tétras , » dénomination qui, dit-il, indique très bien le rang qu'ils doivent occuper « dans le règne animal. » . ( 394 ) RAPPORTS. analyse mathématique. — Rapport sur une Note de M. Liocviixe. relative au calcul des perturbations des planètes. (Commissaires, MM. Mathieu, Damoiseau et Poisson.) « Dans le calcul des perturbations des planètes qui proviennent de leurs actions mutuelles , lorsque l'on néglige les carrés et les produits de leurs masses , les formules connues de la variation des constantes arbitraires ré- duisent la question au développement d'une certaine fonction en série de sinus et de cosinus des multiples des moyens mouvements de la planète troublée et de la planète perturbatrice. L'un de nous a indiqué pour le calcul numérique des coefficients de cette série, une méthode particulière que M. Hansen de Gotha a suivie dans sa pièce sur les perturbations de Jupiter et de Saturne , couronnée par l'Académie de Berlin. Mais chacun de ces coefficients étant exprimé, dans cette méthode, par une intégrale double , le calcul en est extrêmement pénible , et M. Liouville est parvenu à le simplifier beaucoup en faisant connaître un moyen, qui avait échappé jusqu'ici , de réduire à une intégrale simple la valeur approchée de l'in- tégrale double. Ce moyen est fondé sur les propriétés des coefficients et des arguments de la série , qui sont exposées dans le livre II de la Méca- nique céleste. L'auteur montre qu'on peut faire porter l'intégration sur une partie seulement de l'argument de chaque terme, en négligeant les termes dont les arguments sont des multiples de celui-là; ce qui conduit à une approximation d'autant plus grande que la différence des multiples des deux moyens mouvements est plus considérable dans l'argument du ternie dont il s'agit. La méthode de M. Liouville, telle qu'il l'avait d'abord pré- sentée, n'aurait plus eu aucun avantage dans le cas où cette différence est nuUe ; mais, dans un supplément à sa première Note , il fait voir comment cette méthode peut être étendue à ce cas particulier. » Nous pensons qu'elle sera principalement utile pour le calcul des inégalités à longues périodes; et, comme application, nous indiquons à l'auteur, ou aux astronomes qui voudront employer son procédé , l'inéga- lité que M. Airy a signalée dans le mouvement de la Terre, qui provient de l'action de Vénus, dont l'argument est treize fois le moyen mouvement de cette planète moins huit fois celui de la Terre, et dont la période com- prend environ 220 années. ( 395 5 » La Note de M. Liouville et le supplément qu'il y a joint , sont très di- gnes des suffrages de l'Académie : nous lui proposons de l'approuver, et d'en ordonner l'impression dans les Mémoires des Savans étrangers. » Ces conclusions sont adoptées. LECTURES. *îtALY8E mathématique. — Note sur le calcul des probabilités; par M. Poisson. « Je demande à l'Académie la permission d'exposer brièvement quel- ques remarques propres à fixer les idées sur la discussion qui s'est élevée dans son sein à la dernière séance, relativement aux résultats du calcul des probabilités. » Aucune partie des mathématiques n'a plus de certitude que ce calcul ; ses règles sont démontrées aussi .rigoureusement que les propriétés des nombres; et je n'ai pas connaissance que des géomètres se soient trompés en les appliquant. Si je diffère avec Laplace eu ce qui concerne les déci- sions des jurés, c'est que je suis parti de données différentes, et que le problème qu'il a résolu n'est pas réellement le même que celui dont je me suis occupé. Le sens que l'on paraît attacher à la phrase soulignée dans le Compte rendu de la dernière séance, serait le contraire de sa pensée (i). Per- sonne n'avait plus que lui une idée arrêtée sur l'utilité du calcul des pro- babilités dans un grand nombre de questions relatives à des choses phy- siques, morales ou d'administration publique, ou physiques et morales à la fois, comme les erreurs des observations v qui dépendent de la construc- tion de l'instrument et de l'aptitude de l'observateur. Si son opinion n'é- tait pas généralement connue, je pourrais en citer de nombreux exemples extraits de ses ouvrages: en parlant d'un calcul, même approximatif, sur la probabilité des témoignages, il dit (a) qu'il est toujours préférable aux .raisonnements les plus spécieux; à l'occasion des décisions des jurés, il dit encore (3) Je vais essayer d'appliquer le calcul à ce sujet ; persuadé « qu'il est toujours le meilleur guide, lorsqu'il s'appuie sur les données que <0 Essai philosophique sur les Probabilités, page ia. (a) Ibidem, page i38. (3) Ibidem, page 169. C.R. i836, l" Semestre. $"] (396) le bon sens nous suggère; etc. , etc. C'est Jacques Bernouilli qui a donné le premier aux applications du calcul des probabilités l'importance qu'elles méritent, au moyen du théorème dont la science lui est redevable; aupa- ravant , ce calcul n'avait été employé qu'à la détermination des chances dans les différents jeux de hasard. Condorcet, que l'on a cité, a écrit son ouvrage dans des vues d'une utilité pratique, et sur l'invitation du ministre Turgot , dont le nom sera toujours une autorité dans les matières d'administration publique. » Sans doute Laplace s'est montré un homme de génie dans la mé- canique céleste ; c'est lui qui a fait preuve de la sagacité la plus péné- trante pour découvrir les causes des phénomènes; et c'est ainsi qu'il a trouvé la cause de l'accélération du mouvement de la Lune et celle des grandes inégalités de Saturne et de Jupiter, qu'Euîer et Lagrange avaient cherchées infructueusement. Mais on peut dire que c'est encore plutôt dans le calcul des probabilités qu'il a été un grand géomètre; car ce sont les nombreuses applications qu'il a faites de ce calcul qui ont donné naissance au calcul aux différences finies partielles, à sa méthode pour la réduction de certaines intégrales en séries, et à ce qu'il a nommé la théorie des /onctions génératrices. Un des plus beaux ouvrages de La- grange, son Mémoire de 1775, a aussi pour occasion, et en partie pour objet, le calcul des probabilités. Croyons donc qu'un sujet qui a fixé l'at- tention de pareils hommes est digne de la nôtre; et tâchons, si cela nous est possible, d'ajouter quelque chose à ce qu'ils ont trouvé dans une ma- tière aussi difficile et aussi intéressante. » L'invariabilité des rapports entre les très grands nombres d'événe- ments d'une même nature, tant que leurs causes générales restent les mêmes, est maintenant démontrée à priori. J'avoue que j'attache une grande importance à cette démonstration; mais, importante ou non , en- core faut-il la connaître pour juger si elle est exacte. Toutefois, en atten- dant qu'elle ait été publiée dans l'ouvrage dont je m'occupe actuelle- ment, un grand nombre d'exemples de toutes natures peut suffire pour mettre hors de doute la constance de ces rapports , soit dans les choses physiques, soit dans les choses morales : et, en effet, on ne conçoit pas quelle différence il pourrait exister à cet égard entre ces deux sortes de choses, puisqu'il ne s'agit point ici de la nature même des causes, mais seulement des chances connues ou inconnues qu'elles donnent aux événe- ments , et qui sont quelquefois encore plus variables et plus irrégulières pour les choses physiques que pour les choses morales. Ainsi , dans mon / travail sur la proportion des naissances annuelles des deux sexes (i) , je m'étais appuyé sur les résultats de dix années d'observations, pendant les- quelles cette proportion n'avait pas varié d'un demi-centième de sa valeur moyenne. Depuis la publication de ce mémoire sept nouvelles années d'observations ont été ajoutées aux premières, et la proportion dont il s'agit n'a pas non plus varié d'un demi-centième. Cependant, cette pro- portion varie beaucoup dans les différents ménages, et par conséquent aussi la cause inconnue qui rend, dans l'espèce humaine, les naissances masculines prépondérantes; elle varie aussi beaucoup d'un départe- ment à un autre, et pour un même département, d'une année à la- suivante; et il y a même quelquefois un ou deux départements où le nombre des naissances féminines d'une année excède celui des nais- sances masculines (a). Je ferai remarquer que cette différence étant peu considérable, il faut un très grand nombre d'observations pour la dé- terminer, et que le calcul des probabilités est indispensable pour montrer qu'elle n'est point l'effet du hasard, mais qu'elle a très probablement une cause spéciale, en vertu de laquelle la même différence se reproduira constamment par la suite. Dans les choses morales, la même permanence des rapports entre les grands nombres s'observe également ; et à cet égard l'exemple le plus frappant est celui que j'ai cité déjà plusieurs fois, du rap- port à très peu près constant entre les nombres des condamnations pro- noncées annuellement en France par les jurés, et le nombre total des accusés: pendant six années consécutives que la législation sur le jury n'a pas changé, ce rapport n'a pas non plus varié sensiblement , et il s'est aussi retrouvé à très peu près le même en Belgique, comme il résulte du compte rendu de l'administration de la justice clans ce royaume, qui a été publié par le gouvernement. Ce rapport a changé avec les diverses législations sur le jury qui se sont succédées dans notre pays; et ces changements présen- tent une circonstance bien digne de remarque et bien propre à montrer la liaison des effets les plus variés à leurs causes générales. Avant i83i, le jury pouvait condamner à une majorité d'au moins sept voix contre cinq, et la proportion des condamnations s'élevait à 0,61 ; quand la décision était rendue à cette majorité minima, il était obligé de le dire; et l'on sait de cette manière que la proportion des condamnations prononcées à la majorité de sept voix contre cinq, était 0,07; en retranchant cette (1) Mémoires de l'académie, tome IX. (a) Voyez sur ce point V Annuaire du Bureau des Longitudes de chaque année. 57.: (398) fraction de 0,61 , il reste o,54 pour la proportion des condamnations prononcées à huit voix au moins contre quatre. Or, en i83i, la loi a exigé pour la condamnation la majorité d'au moins huit voix contre quatre, au lieu de celle de sept voix contre cinq, et le rapport du nombre des condamnations à celui des accusés s'est effectivement abaissé à o,54" la différence ne se trouve que dans les millièmes, dont j'ai fait abstrac- tion dans ces citations. » Ce rapport peut aussi changer par l'influence d'autres causes géné- rales. A Paris, il est un peu plus grand que dans le reste de la France; ce qui peut tenir à ce que le nombre des accusations annuelles est pro- portionnellement plus considérable que dans la France entière; circons- tance qui rend aussi le danger des acquittements plus grand. Le rap- port dont il s'agit n'est pas non plus le même pour les accusés des deux sexes, ni pour tous les genres de crimes. Quand on aura réuni un plus grand nombre d'observations , on pourra déterminer ses valeurs très pro- bables, en ayant égard à ces diverses circonstances, et pour les différentes parties de notre pays. Jusque-là, on est obligé de se contenter d'une va- leur moyenne de ce rapport pour la France entière, qui n'en est pas moins une quantité constante, comme cela résulte de l'expérience et de la théorie, et qu'il est toujours utile de connaître. » Parmi les nombreux résultats du calcul des probabilités, les uns peu- vent être confirmés par l'expérience, et l'ont été constamment; les autres , par leur nature, ne sont susceptibles d'aucune vérification; ce qui n'em- pêche pas qu'ils ne méritent la même confiance, puisqu'ils dérivent des mêmes principes et sont démontrés par les mêmes raisonnements. Ce cal- cul a d'ailleurs cela de commun avec les autres parties des mathémati- ques. Ainsi, par exemple, le dernier retour de la comète de Halley a été d'abord calculé et ensuite observé directement, et l'observation a confirmé, d'une manière remarquable, le résultat du calcul; mais si quelque astro- nome, en suivant les mêmes méthodes, et en calculant également bien, s'avisait aujourd'hui de déterminer l'époque de son prochain retour, qui aura lieu vers 1910, il serait raisonnable de croire avec la même con- fiance à ce résultat futur, quoique assurément personne de nous ne puisse espérer de le vérifier. » «Après la lecture de cette note, M. Poinsot prend la parole, et s'élève » avec une nouvelle force contre cette doctrine d'un calcul applicable aux » choses -morales. Je sais très bien, dit-il, que le calcul des probabilités, (399) » considéré en lui-même, est aussi exact que l'arithmétique; et cela même » est de pure définition, puisque la probabilité de chaque chose y est regar- » dée comme un nombre. Je conçois encore que ce calcul s'applique assez » naturellement aux jeux de hasard, aux loteries, aux rentes viagères, aux » assurances, ete, en un mot à toutes les questions où l'on peut faire une » énumération exacte de divers cas qui sont , ou qu'on suppose également » possibles. Il n'y a là rien qui ne soit conforme aux indications naturelles » du bon sens. Mais ce qui répugne à l'esprit , c'est l'application de ce calcul » aux choses de l'ordre moral. C'est, par exemple, de représenter par un » nombre la véracité d'un témoin ; d'assimiler ainsi des hommes à autant de » dés, dont chacun a plusieurs faces, les unes pour l'erreur, les autres pour » la vérité; de traiter de même d'autres qualités morales, et d'en faire autant » de fractions numériques', qu'on soumet ensuite à un calcul souvent très » long et très compliqué; et d'oser, au bout de ces calculs, où les nora- » bres ne répondent qu'à de telles hypothèses, tirer quelque conséquence » qui puisse déterminer un homme sensé à porter un jugement dans une » affaire criminelle, ou seulement à prendre une décision, ou à donner » un conseil sur une chose de quelque importance. Voilà ce qui me paraît » une sorte d'aberration de l'esprit, une fausse application de la science, » et qui ne serait propre qu'à la discréditer, » M. Poisson répond «que les premières règles du calcul des probabilités » seulement sont presque évidentes, et que l'objet de ce calcul est de » ramener, par des raisonnements certains, à ces cas simples, les cas les » plus compliqués; que le théorème de Jacques Bérnouilli, qui paraît si » simple et si naturel, est cependant fort difficile à démontrer (i), et que » son illustre auteur y a employé vingt années de méditations; que le » calcul, loin d'altérer les premiers aperçus du bon sens, ne manque ja- » mais de les confirmer quand ils sont exacts, et qu'il les rectifie toujours » lorsqu'ils contenaient quelque illusion; que dans des cas, même fort » simples, le bon sens ne suffirait pas pour déterminer la probabilité des » événements; qu'au jeu de croix et pile, par exemple, il y a évidemment » un contre un à parier pour l'arrivée de l'une ou l'autre des deux faces » de la pièce dans une première épreuve, mais que dans deux épreuves » consécutives, il y a plus d'un contre un à parier pour la similitude des » résultats , ce que le calcul seul peut nous apprendre; et qu'enfin il répète- (»-) Traité élémentaire du Calcul de* Probabilités de M. Lacroix , page 53. (4oo ) » que s'il s'est trompé, ee n'est pas par des considérations générales qu'on » doit l'en convaincre, c'est en montrant, d'une manière précise, où est la » faute de son calcul et de son raisonnement, et leur discordance avec les » observations. » L'Académie se forme en comité secret à 4 heures un quart. Il est décidé que, désormais, les séances s'ouvriront par la lecture des Rapports et des Mémoires des Membres de l'Académie, et qu'elles finiront par la lecture de la Correspondance. Il est décidé, en outre, que, dorénavant, le Compte Rendu de chaque séance sera publié le dimanche matin. La séance est levée à 5 heures. F. ,>'-'■*- siVrxv ■«!-; % (4oi ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 1 L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; i836, n° i5. Expédition scientifique de Morée;5cf livraison, in-folio. Nouvelles Annales des Voyages et des Sciences géographiques ; pai MM. Eyiuks, dk Humboldt, Larenaudièke et \alckenaer; mars i836,in-8°. The naiural Historj of animalcules; by Andrew Pritchard; Londres, i834, in-8*. De la Méthode endermique d'après une suite d'expériences pour cons- tater son efficacité ; par M. A.-L. Richter; Berlin, i835,in-8b, en alle- mand. (Réservé pour le concours Montyom) De Spirituosis e tuberibus solwii confectis } Disserta tio ; à G. Krauss- in-40, Berlin. • De pemphigo neonatonun , Dissertatio ; a G. Krauss. Voyage dans V Amérique méridionale par M. d'Orbigny; h* livraison in-4°. ' " Rapport fait au nom du Comité d Agriculture ; par M. Huzard fils • brochure in- 8°. Rapport fait à la Société d' Encouragement pour l'Industrie nationale sur une Notice de M. Mathieu de Dombasle ; par M. Paye» 3 in-40. Mémoire sur quelques Acéphales d'eau douce du Sénégal; parM. Rang • in-40. La Vaccine soumise aux simples lumières de la raison; par M. Marc in-8°. (Ouvrage réservé pour le concours Montyon.) Monographie des Cétoines et Genres voisins; par MM. Gory et Perche- ron; io° et 11e livraison, in-8°. La Chirurgie d'Hippocrate extraite de ses aphorismes; par M. Guerbois- in-8°. Lettre adressée à MM. les Membres de l'Académie des Sciences; par M. Baudelocque neveu;, brochure in-8°. Traité sur V Hydrophobie, ou la Rage; par M. Boisson; in-4», «834- (Ouvrage réservé pour le concours Montyon.) Maladie de l'utérus, d'après les Leçons de clinique de AL Lisfranc; par M. Patjly; im8°. ( 402 ) '■Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale ; par M. Miquel ; 5e année, 7 "livraison, in-8°. Journalde Pharmacie et des Sciences accessoires ; n° 4, 22e année , in-8*. Bulletin clinique de M. Fossone ; n° 12, in-8°. Journal hebdomadaire des Progrès des Sciences médicales; n° 16. La France industrielle ; 3e année, in~4°. Astronomische Nachrichten; n" 3o5, in-4". Nouvelles Annales du Muséum d'Histoire naturelle; tome 4 > 4' livrai- son , in-4°. Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux ; tome 18, 1" livraison.; in-8'. Gazette médicale de Paris , n° 16. Gazette des Hôpitaux; nos 44~*"46< Journal de Santé, n° 1 38. Echo du Monde savant ; n°' i5 et 16. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. mm$9am ■ SÉANCE DU LUNDI 25 AVRIL 1836. PRÉSIDENCE DE M. Ch. DUPIN. • MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. cniMiE. — Recherches sur la nature de l'éthal, qui prouvent que c'est un corps analogue à l'alcool; par MM. J. Dumas et Péligot. « Les expériences de M. Chevreul sur le blanc de baleine et les pro- duits de sa saponification ont fait voir qu'il se sépare, pendant que celle-ci s'effectue, une matière de nature neutre qu'il a désignée sous le nom d'éthal. La composition de ce corps lui a paru telle qu'on peut le repré- senter par de l'hydrogène bicarboné et de l'eau, comme l'éther et l'alcool, ce qu'il a voulu rappeler en lui imposant le nom à'éthal, qui est formé des premières syllabes réunies des noms de ces deux derniers corps. En exa- minant les circonstances de la production de l'éthal, et en admettant que sa formation avait lieu comme celle de l'alcool qui se régénère quand on dé- compose un éther salin par les alcalis, nous avons été conduits à y soup- çonner l'existence d'un carbure d'hydrogène isomérique avec l'hydrogène bicarboné et le méthylène, mais tout différent de ces deux corps, par le mode de condensation de ses éléments. » Pour vérifier cette conjecture, nous nous sommes procuré de l'éthal C. R. 1836 , i«f Semestre. 58 rx/ryi (404) pur qui nous a paru tout semblable à celui que M. Chevreul a étudié, et qui nous a offert la composition suivante : o,33o matière donnent o,4a3 eau et o,g45 acide carbonique, c'est-à- dire : .83 Carbone 79.2 Hydrogène 4.2 Oxigène 6.6 100. o ce qui s'accorde parfaitement avec l'analyse de M. Chevreul et avec la for- mule suivante : 4 C3' 1224.2 79-6 H3» 212.5 i3.8 0 100. o 6.6 i536. 100.0 » Pour rendre cette formule comparable à celle de l'alcool, il faut évi- demment la doubler afin qu'elle renferme deux atomes d'oxigène , ce qui la transforme en C«*H"0% ou bien en la formule rationnelle suivante , C8*H6*-f-H'0\ » Cela posé, nous devions obtenir, en traitant l'éthal par des agents conve- nables , le carbure d'hydrogène C4H64 correspondant à l'hydrogène bicar- boné et le monohydrate CHRSi -f- H*0 qui correspond à l'éther ordinaire. \ » Il était peu probable qu'on pût, au moyen de l'acide sulfurique, séparer le carbure d'hydrogène dont il s'agit; en effet, l'acide sulfurique, comme on l'avait prévu, charbonne les produits dès qu'on essaie de distiller un mélange d'éthal avec cet acide , soit qu'on le prenne à l'état anhydre , soit qu'on le prenne à l'état hydraté. » Nous avons donc cherché un corps avide d'eau et peu oxidant, et nous avons trouvé dans l'acide phosphorique une matière éminemment conve- nable à nos vues et propre , sans aucun doute, à rendre les plus grands services dans ce genre d'expériences. » En distillant à plusieurs reprises l'éthal avec de l'acide phosphorique pur et réduit en poudre, puis, avec de l'acide phosphorique anhydre, on ■ ( 4o5 ) obtient un produit dont voici la composition : o.353 matière ont donné o,453 eau et 1,100 acide carbonique. Soit Carbone 86.2 Hydrogène.... r4-2 100.4 ce qui s'accorde avec la formule suivante : C6* 2448.4 85.9 h64 4oo,° M'1 2848.4 "• 100.0 d'où résulte, comme nous l'avions prévu, l'existence incontestable d'un carbure d'hydrogène isomérique avec le gaz oléfiant , mais dans un état de condensation bien différent. » C'est ce nouveau corps que nous désignons sous le nom de cétène, emprunté aux termes bien connus de sperma ceti et de cétine qui sont passés dans la langue des chimistes. «Le cétène est liquide, incolore, huileux et tachant le papier. II bout à 275° et distille sans altération; il est insoluble dans l'eau, très soluble dans l'alcool et l'éther, et sans réaction sur les papiers ; il n'a pas de saveur propre ; enflammé, il brûle à la manière des huiles grasses, avec une flamme blanche et très pure. » La nature de ce corps et l'ensemble de ses propriétés nous font penser qu'il conviendrait à l'horlogerie fine, en lui fournissant un corps gras non volatil aux températures atmosphériques, non congélable et inaltérable à l'air. «Quoique l'acide phosphorique nous eût fourni le carbure d'hydrogène que nous cherchions, nous n'aurions pas regardé la nature de l'éthal comme étant connue , si nous n'avions pu nous appuyer sur des phénomènes d'un autre ordre. En effet, l'acide phosphorique pouvait à la rigueur avoir dé- terminé la formation de l'eau, au lieu de se borner à séparer de l'eau toute formée. Nous avons donc cherché à nous procurer la combinaison du cé- tène correspondante à l'éther ; mais nous n'avons pu parvenir à l'isoler, quoique nous l'ayons formée, commeon va le voir, en obtenant le composé correspondant à l'acide sulfo-vinique. »La préparation de ce corps est très facile; mais sa purification nous eût fort embarrassés si nous n'eussions été guidés par une théorie qui n'a pas trompé notre confiance. 58.. ( 4o6 ) «L'éthal, mis en contacta froid avec l'acide sulfurique ordinaire, n'agit pas sur lui ; mais , en chauffant au bain marie et agitant très souvent la masse, les deux corps se combinent, et il se forme de l'acide sulfo-cêtique. Nous l'avons surtout étudié en combinaison avec la potasse , ce qui donne un sel neutre en paillettes nacrées d'une blancheur parfaite, renfermant : Sulfate de potasse .... 24 . o Acide sulfurique 1 1 . 7 Carbone.... 53.1 Hydrogène 9.1 Oxigène a.i 100. o ce qui conduit à la formule SO5, KO + SO3, C«< H6* -f- H»0, qui nous a donné les résultats suivants : * 64 at. de carbone 2448 53.7 66 at. d'hydrogène.... 412 9-° 1 at. de suif, dépotas. 1090 23. 9 1 at. d'acide sulfuriq.. 5oi 11.0 1 at. d'oxigène 100 2.4 455i 100. o «Quand on mêle dans une cornue, à peu près volumes égaux d'éthal et de perchlorure de phosphore, l'un et l'autre en fragments, il s'établit bientôt une réaction vive : les deux corps fondent, s'échauffent, une ébul- lition se manifeste , et il se dégage une grande quantité d'acide chlorhy- drique. En chauffant ensuite la cornue , on obtient du proto-chlorure de phosphore, puis du perchlorure, puis enfin du chlorhydrate de cétène, qui devrait contenir C6+ 2448 74.1 H66 412 12.4 Ch* 442 i3.5 33o2 100. o et dans lequel on a trouvé Carbone 7^.67 Hydrogène 12.32 Chlore i3-. 70 99% ( 4<>7 ) » M. Chevreul a fait l'analyse du blanc de baleine, qu'il a trouvé com- jposé de Carbone 8i.6 Hydrogène. ... 12.8 , Oxigène 5.6 100.0 » Si l'on disait que cette composition se représente par 472 at. de carbone.... i8o58 81.2 445 at. d'hydrogène. .. 2781 12. 5 14 at. d'oxigène 1400 6.3 22239 100.0 i on étonnerait beaucoup sans doute les chimistes habitués à la simplicité des formules inorganiques et même ceux qui s'occupent de l'analyse orga- nique. Quand on en vient à faire usage de telles formules, il faut plus d'une démonstration de leur vérité, et la composition élémentaire, qui seule ne suffit jamais pour donner la formule rationnelle des corps, a si peu d'im- portance en pareil cas, que l'on pourrait trouver vingt formules plus simples que celle qui précède , et s'accordant aussi bien ou mieux qu'elle, avec la composition élémentaire du blanc de baleine. » Ce n'est pas non plus , hâtons-nous de le dire , sur la composition élé- mentaire de ce produit que notre formule repose , mais bien sur les con- sidérations suivantes tirées des précieuses expériences auxquelles M. Che- vreul s'est livré sur la saponification. » Le blanc de baleine serait , d'après nous , un éther à double acide ou , en d'autres termes , un composé de margarate et d'oléate de cétène qui aurait pour formule , 2 at. acide margarique 6768 1 at. acide oléique 6587 3 at. ce'tène 1 8544 3 at. eau ■ . 337 22236 »D'où l'on peut conclure facilement, et en nous bornant aux épreuves les plus décisives, que le blanc de baleine fournirait par sa saponifica- tion, de l'éthal et des acides oleique et margarique hydratés, sans autre produit, et dans les rapports suivants : ^ ( 4o8) ioo parties i 4° >^ ethal de blanc de baleine > 60,9 d'acides fusibles à 45° | 3i ,6 acide margarique forment j et contenant d'après cela j 29,3 acide oléique 101 ,5 tandis qu'on a par le calcul fondé ]sur la formule très simple que nous avons admise plus haut, les nombres presque semblables qui suivent : 100 parties j 41 »6 e'thal de f fit .n d'aria rnnt,na„t J 3l »4 «ide margar. blanc de baleine 61 ,9 d'acide contenant f V »£ adde mar8ar- j 3 o,5 acide oléique. » On essaierait vainement de représenter ces nombres par une formule différente de celle que nous avons choisie, et il faut bien accepter comme un fait démontré l'existence d'une combinaison renfermant o,3i atomes, savoir, 472 atomes de carbone, 445 d'hydrogène et 14 atomes d'oxigène; rapports bizarres qui seraient le désespoir des chimistes, si la théorie des éthers n'en donnait la clé. » physique du globe. — Nouvelle lettre de M. de Freycinet à M. Arago, concernant les bains de Sextius. « Depuis la lettre que je vous ai écrite , en date du 24 mars , j'ai con- tinué à étudier le débit des principales sources d'eaux thermales de la ville d'Aix, ainsi que leur température, afin de savoir si quelque effet provenant de la dérivation partielle que j'avais opérée à Barret, devien- drait sensible; mais aucune intermittence ne s'est fait sentir pendant vingt- cinq jours d'observation, et la teinture que j'avais jetée dans le même bas- sin n'a point encore été aperçue. » J'ai fait aujourd'hui ma dernière série d'observations thermométriques aux bains Sextius; ces eaux éprouvent depuis quelques jours •âne augmen- tation de température non douteuse; ce qui me confirme dans l'opinion que j'ai conçue que les eaux chaudes ont, à Aix du moins, leur tempéra- ture d'été et leur température d'hiver. Ce phénomène est ici d'autant plus marqué que les fortes pluies qui ont régné pendant le mois de mars , ont considérablement fait augmenter le volume de ces eaux. D'après une ob- servation d'avant-hier, je me suis assuré que le niveau des eaux, dans le bassin de Barret, avait haussé de près d'un mètre, et qu'une augmenta- tion égale avait eu lieu dans un puits chaud des environs. » Une personne respectable m'a assuré qu'à une époque de sécheresse peu éloignée, les eaux du puits que je viens de citer s' étant presque entière- (4o9) ment asséchées, des ouvriers furent appelés pour en baisser le fond, et que, pendant cette opération, ils aperçurent l'eau chaude qui suintait par des fissures entre deux bancs de roches. » Je suis descendu dans ce puits , et j'ai détaché un échantillon de la roche dont il s'agit, que je vous envoie dans la même boîte qui contient les échantillons que je vous ai précédemment annoncés du dépôt des eaux recueillies aux bains Sextius. » Le voisinage où je suis de Gréoulx , dans les Basses-Alpes , m'a engagé à y faire une petite excursion. On a imprimé et répété souvent que la température des eaux thermales de ce nom allait à 3a° Réaum. =40° centig., et que cette température était constante. J'ai trouvé le contraire. La moyenne de six séries d'observations , faites avec trois thermomètres diffé- rents , m'a donné 34%977 centig. , qui diffère de la température annoncée d'environ 5° centig. » Je n'ai nulle raison de douter que cette température, dans la saison des bains, ne soit de beaucoup plus élevée et n'atteigne même le degré que l'on annonce. Ce fait, au reste, me paraît s'accorder avec ce que j'ai re- marqué aux bains Sextius , et prouver que les eaux thermales de Gréoulx ont aussi, comme celles d'Aix, leur température d'été et leur température d'hiver. a On voit surnager, à la surface des eaux de Gréoulx, une matière flo- conneuse blanchâtre, d'un aspect gélatineux, dont je vous envoie deux échantillons ; l'un a été ramassé dans les baignoires , le second sur les pa- rois du bassin où coulent les eaux, en sortant de la source. » Depuis mon retour à Aix , j'ai donné quelque attention à l'examen des sources d'eaux froides distinctes ou vierges qui surgissent tant dans la ville qu'à une petite distance aux environs. Un nivellement général de toutes ces nappes d'eau et de celles des eaux chaudes, mettra à même d'ap- précier l'influence qu'elles peuvent avoir les unes sur les autres. » in mie appliquée. — Note surunecouleurpurpurine employée dans la peinture par impression sur les faïences fines ; par M. Alexandre Brongniart. » Les faïenciers anglais ornent depuis plusieurs années leur belle faïence fine, dite Iron-Stone, avec des dessins imprimés en une couleur d'un rouge purpurin très agréable , qu'ils nomment pink-colour. » Les fabricants ont tenu cachée la composition de cette couleur : on n'a pu imprimer en rose purpurin les faïences fines faites en France, qu'en F-achetant en Angleterre. (4 0,2 -, » En réduisant ces matières à ce qui est essentiel à la composition de la couleur, savoir : Acide stannique 1 00 Craie • 34 Oxide de chrome iài j et Silice 5 et en les combinant ensemble par une forte calcina lion, on obtenait une couleur au moins aussi belle que le pink-colour anglais. » La réalité de l'analyse et l'efficacité de la synthèse ont été prouvées par l'emploi qu'on a fait de cette couleur dans la belle fabrique de faïence fine, dite porcelaine opaque, de M. Louis Lebœuf, à Montereau. Je mets sous les yeux de l'Académie la pièce décorée avec le pink-colour de Sèvres, en comparaison avec celles qui ont été colorées avec le pink-colour anglais. » L'objet industriel de la manufacture de Sèvres était rempli, mais il s'en présentait un autre entièrement scientifique , c'était d'établir la théorie assez remarquable de cette coloration en rouge purpurin, donnée par l'oxide de chrome à une haute température. Les recherches de M. Malaguti l'ont conduit non-seulement à expliquer ce phénomène, mais à trouver une autre couleur purpurine susceptible d'être employée avec facilité dans la peinture à l'huile, et qui, semblable à la laque, a cependant une fixité que ne peut présenter une couleur tirée du règne animal. » M. Malaguti nomme cette couleur, dont je présente un échantillon, laque minérale; ses recherches sont consignées dans son mémoire, que je remets sur le bureau de l'Académie , en demandant qu'il soit renvoyé à l'examen (Tune commission. » (4") NOMINATIONS M. le Ministre du Commerce et des Travaux publics invite l'Académie à vouloir bien, conformément aux dispositions du décret du 25 août 1804, désigner les trois membres qui devront prendre part à l'examen des pièces de concours de MM. les Élèves des Ponts-et-Cbaussées. L'Académie procède par voie de scrutin à cette élection. MM. Dupin , Girard et Puissant réunissent la majorité absolue des suffrages. MÉMOIRES LUS. abhtomie pathologique. — Considérations d'anatomie générale sur les al- tératipns du cerveau dans la folie ; par M. Scipjon Pinel. (Commissaires, MM. Duméril, Magendie, Serres.) Dans un premier mémoire soumis à l'Académie , l'auteur avait décrit l'état du cerveau pendant l'exaltation furieuse et en général pendant l'état aigu de la folie; dans son nouveau travail, il s'attacbe plus particulièrement à faire connaître les lésions que présente l'organe lorsque la maladie est passée à l'état chronique, et celles qui accompagnent la manie périodique, affection qu'on peut considérer comme tenant le milieu entre les céré- bries aiguës et les cérébries chroniques. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. mécanique appliquée. — Lettre de M. Lf.cour sur un appareil qu'il nomme aspirateur-dèvorateur de la fumée. (Commissaires, MM. Arago, Poncelet, Séguier.) Cet appareil, suivant l'auteur, peut servir non-seulement à consumer la fumée qui s'échappe des fourneaux où l'on emploie le charbon de terre , mais aussi à détruire des vapeurs délétères, soit qu'elles se répandent dans l'atmosphère, comme cela a lieu dans divers établissements, rangés pour cette raison parmi les établissements insalubres , soit qu'elles occupent des lieux situés au-dessous du sol, comme certains puits, les fosses d'ai- sances, etc. M. Lecour annonce que son appareil peut aspirer les liquides C. R. 1836. i'r Semestre. 5o, ( 4* ) aussi bien que les gaz , et qu'ainsi il peut servir successivement comme machine de désinfection et comme machine d'épuisement.** M. Lecour demande que l'Académie veuille bien charger quelques-uns de ses membres d'assister aux expériences en grand qu'il se propose de faire avec cet appareil à la fonderie de Grenelle, chez M. Daveloui. MM. les commissaires eux-mêmes fixeront le jour et l'heure. mécanique. — Nouvelle note sur l'air chaud considéré comme un moteur plus économique que la vapeur d*eau; par M. Burdin , ingénieur en chef des mines. (Commissaires, MM. Poisson, Dulong, Navier, Savart.) L'idée de substituer l'air chaud à la vapeur n'est pas nouvelle ; mais les discussions théoriques auxquelles on l'avait jusqu'ici soumise, ne permet- taient pas d'en espérer quelque avantage sous le rapport économique. Com- ment se fait-il maintenant, qu'en partant des mêmes données que ses pré- décesseurs , l'auteur du mémoire parvienne à, des résultats tout opposés ? M. Burdin ne s"étonne pas de cette discordance. Suivant lui , elle tient prin- cipalement à ce qu'on n'avait pas songé à souffler dans l'appareil d'échauf- fement, de l'air préalablement comprimé. Un emploi mieux calculé de la détente entrerait aussi pour une petite part dans les effets attendus. Ces effets, voici comment M. Burdin les évalue en chiffres. « Si de l'air à o de température et à 4 atmosphères de pression , par exemple, est chassé au moyen d'une pompe foulante dans un cylindre en tôle, soigneusement garni à l'intérieur de briques ou autres matières peu conductrices de la chaleur, et renfermant un foyer recouvert d'une tranche de charbon assez épaisse pour convertir la moitié de l'oxigène de l'air en acide carbonique, et pas assez pour donner lieu à une trop grande quan- tité d'oxide de carbone, l'air dont il s'agit, vu son calorique spécifique, devra alors prendre une température de i5i8°,7. » Ne portons cette dernière température qu'à 800*. L'air traversant le foyer n'en quadruplera pas moins de volume, sans diminuer de pression, et conséquemment il pourra, à l'aide de deux pistons sous lesquels il se rendra tour à tour, produire un travail bien supérieur à celui qu'aura exigé son introduction. » En calculant par l'intégration , et autres moyens connus, i° le moteur théoriquement nécessaire à la pompe foulante qui chasse l'air froid dans. (4«3) le foyer, a* le moteur que fournit ce même air après son échauffement, l'auteur du projet de machine dont il s'agit, trouve qu'après avoir dépensé une force représentée par 14020 kilog. élevés à un mètre, pour refouler dans le foyer un mètre cube d'air ordinaire, il retire de l'action directe de cet air comprimé au fur et à mesure de sa dilatation et de sa détente jus- qu'à la pression atmosphérique, deux effets ou quantités de travail, sa- voir, (3ogoo -f- 26100 )*"Xm = 570000 k"*m. » Réduisant à moitié, à cause de l'abaissement de température, l'effet 26ioo*"x™ dû à la détente de l'air chaud ( réduction plus considé- rable que celle qui est indiquée par les formules relatives à cet objet), et retranchant l'un de l'autre les effets précédents, on a 30900-!-^— — 14020 = 4395o — 14020 = 2gcfîomxm pour la quantité de travail produite dans cette occasion par le ■— de kilog. de combustible qu'aura brûlé la moitié de l'oxigène du mètre cube d'air dont on vient de parler, dans son passage à travers le foyer. » Négligeant encore ici un effet très considérable qu'on pourrait obtenir en refroidissant ou condensant l'air dilaté par de l'eau à basse température ou autre moyen, de manière à faire alors redescendre le piston par l'effet de la pression atmosphérique, on voit théoriquement parlant qu'un kilog. de charbon produira, clans ce cas, 20 X 29930 = 5986oo*"Xm, c'est-à- dire 6 à 7 fois 9ooooM(Xm ou 6 à 7 fois le travail réel des meilleures machines à vapeur de Woolf connues jusqu'à présent. » Sans doute, à l'aide de la vapeur (qui serait produite avec la même quan- tité de calorique ou avec les 190,3 unités de chaleur introduites dans le mè- tre cube d'air ci-dessus), qu'on ferait agir sous un piston dans un cylindre vide d'air, d'abord directement, puis à l'aide de sa détente poussée jusqu'à un nombre presque infini de fois son volume primitif, on arriverait par le calcul à un moteur ou quantité de travail égale au logarithme d'une quantité presque infinie; mais si l'on reste dans le possible, le réel ou l'exécutable , techniquement parlant, c'est-à-dire si l'on compare l'effet du mètre cube d'air chaud dont il vient d'être question, avec l'effet théo- rique i373o*"Xm, qu'on obtiendrait en réduisant en vapeur à i45°.4 de température, une quantité ^11^2. = 0,293 kilog. d'eau à o correspondante (à la pression et à la température dont il s'agit) à un volume om,"*v4, on trouvera pour l'action directe, la détente, jusqu'à 4 fois le volume, et la condensation parfaite, 43oo*"XM, 3662*ilxm et 5r]68''i'Xm. Le rapport de l'effet de l'air à celui de la vapeur sera donc celui de 29930 ; i3j3o ou 2,3 1 1 environ. 59.. ( 4i4 ) » Si la machine à vapeur est sans condensation , comme celle des voi- tures locomotives, ce rapport devient 29930 : i373o — 5768 ou bien 29930 : 7960 ou 3,77 : î (la détente de la vapeur, comme on voit, étant supposée avoir lieu sans perte de calorique et suivant la loi de Mariotte). » Voilà les rapports de force à quantités égales de chaleur absolue ; mais si l'on remarque que, dans l'appareil à air chaud, le calorique dégagé parle combustible, est entièrement employé à l'effet utile, tandis que, sous les chaudières des machines à vapeur, une moitié au moins de la chaleur s'é- chappe par la cheminée ou ne remplit pas sa destination ; si l'on observe, en outre, que peut-être le charbon pourra être avantageusement remplacé par du bois sec, dont les vapeurs aqueuses, par compensation du froid qu'elles produisent, augmenteront la tension de l'air à échauffer , on en conclura qu'en évitant les provisions d'eau et autres embarras des pompes à feu actuelles ; qu'en diminuant leurs dangers d'explosion et autres in- convénients, on doit espérer dans cette occasion une économie de six à neuf fois le combustible consommé par ces dernières machines, suivant qu'elles condensent ou ne condensent pas la vapeur. «Sans doute l'air introduit sous le foyer dépensera une force plus con- sidérable que celle calculée plus haut, à cause de la chaleur développée par la compression; mais, comme cette chaleur ira en très grande partie se joindre à celle de la combustion , il y aura une espèce de compen- sation. » On peut , dans l'état actuel de la science, concevoir des doutes sur le calorique spécifique de l'air à 8oo" et à quatre atmosphères de pression ; sur le coefficient de sa dilatation par la chaleur, et particulièrement sur le froid produit par sa détente; mais il n'est pas probable que nous soyons assez éloignés de la vérité dans cette occasion , pour voir s'écrouler les avantages précédemment calculés. » Quant aux cylindres ou vases de l'appareil destinés à loger d'une ma- nière continue ou discontinue de l'air à 8oo°; quant aux deux pistons, surtout, destinés à recevoir tour à tour l'action de cet air, l'auteur espère pouvoir employer deux cloches cylindriques renversées susceptibles de monter et de descendre autour de deux autres cloches immobiles d'un diamètre un peu moindre. » De fortes bandes annulaires de toile, toujours recouvertes d'eau jus- qu'à la hauteur de la cloche intérieure immobile, devront régner tout au- tour de ces cylindres ou les lier ensemble vers leurs bases respectives. On voit que l'air chaud , au moment de son arrivée entre les deux cloches, (4i5) soulèvera celle qui est mobile, laquelle se mouvra un peu, à la manière du piston de la pompe dite des prêtres, la bande annulaire et flexible de plu- sieurs épaisseurs de toiles, continuant alors à fermer la communication avec l'extérieur pendant toute l'étendue de la course. » Au reste, en cas de non -succès des clocbes ci- dessus, rien n'empêchera d'employer des pistons recouverts, du côté où arrivera l'air chaud, d'une tranche d'eau surmontée d'un flotteur plus ou moins épais et peu conduc- teur du calorique. » ,'■■>.. •xATiSTiQUE minÉkalogique et géologique. — Essai d'une Statistique miné- ralogique et géologique du département de la Mayenne; par M. Bi,a- vier, ingénieur des mines résidant au Mans. (Commissaires, MM. Beudant, Berthier, Élie de Beaumont.) Ce travail est divisé en trois parties. La première présente un aperçu général de la constitution physique du département; La seconde le décritsous le double rapport minéralogique et géognosti que; La troisième est consacrée à la statistique minérale. Dans cette troisième partie, l'auteur fait connaître avec détail les bran- ches de l'industrie minérale exploitées dans le département, leur dévelop- pement actuel et leurs ressources, ainsi que leur influence sur la richesse du pays. Enfin, dans un appendice, l'auteur a présenté, sous forme de tableau, les données de statistique qui se rapportent au développement des forces mécaniques autres que les forces animales mises en action par l'industrie départementale. En jetant les yeux sur la carte très détaillée qui accompagne le mé- moire de M. Blavier, on voit qu'à l'exception des terrains volcaniques, qui ne montrent aucuns de leurs ternies dans le département de la Mayenne, toutes les grandes classes de la série géologique y sont repré- sentées, quoique d'ailleurs elles soient loin d'y occuper une égale étendue. Ainsi, tandis que le terrain primitif occupe en majeure partie l'arrondisse- ment de Mayenne, dont il ne dépasse guère les limites, et que le terrain de transition couvre de couches de nature diverse presque tout le surplus de la superficie du département, le terrain secondaire a pour unique représentant un petit dépôt houiller de deux kilomètres carrés environ de superficie, qui est l'objet d'une exploitation dans la commune de Saint- ( ié ) Pierre Lacour. Quant aux terrains tertiaires, ils se réduisent, pour ainsi dire, à un dépôt qui recouvre plusieurs plateaux élevés, et se compose de sables ordinairement ferrugineux, de grès siliceux ou ferrugineux et d'ar- gile. C'est ce dépôt qui recèle la plupart des mines de fer qu'on travaille dans le pays; il y faut joindre cependant quelques petits bassins isolés de conglomérats marins, et quelques dépôts peu importants de marne calcaire et de meulière. M. Blavier décrit fort en détail ces différents terrains; mais il a aupa- ravant fait connaître toutes les roches que présente ce département , qui , depuis plusieurs années, est pour lui l'objet d'une exploration non inter- rompue. Il présente enfin un grand nombre de données statistiques sur les mines et carrières qui sont l'objet d'exploitations plus bu moins im- portantes, sur les usines qu'elles alimentent, les ouvriers qu'elles em- ploient, etc. Il s'arrête, en particulier, sur une industrie qui, depuis quel- ques années, a pris dans la Mayenne un grand développement par suite de l'exploitation , d'ailleurs assez peu lucrative , de la petite houillère de Saint-Pierre Lacour; c'est la fabrication de la chaux dont les produits principalement employés comme engrais , sont d'année en année plus recherchés par les cultivateurs. analyse mathématique. — Supplément au mémoire sur le degré de la trans- formée rationnelle d'une équation irrationnelle donnée; par M. Voizot. (Renvoyé à la commission nommée pour le premier mémoire. ) Le théorème présenté par M. Voizot dans son mémoire du 29 fé- vrier i836, se rapportait au cas où les radicaux sont combinés par voie d'addition et de soustraction. La nouvelle note a pour objet de l'étendre au cas où les radicaux sont combinés par multiplication , division , forma- tion de puissances ou extraction de racines. arts graphiques. — Dessin linéaire en relie/. M. Major, de Lausanne, adresse une note manuscrite destinée à servir de supplément à son mémoire sur le dessin linéaire en relief. Il s'at- tache à faire ressortir tous les avantages qu'aurait ce dessin (qui con- siste à tracer les contours de l'objet qu'on veut figurer, à l'aide d'un fil métallique auquel les doigts donnent la forme convenable) sur le dessin ( 4«7 ) ordinaire qui exige un plan on tout autre surface pour recevoir la trace élu crayon avec lequel on marque les contours du corps à figurer. La nouvelle note est renvoyée à la commission nommée pour le con- cours auquel était déjà présenté le premier ouvrage de M. Mayor. M. R. fLenry, architecte à Boulogne -sur-Mer, adresse un mémoire ayant pour titre : Considérations générales sur l'établissement des chemins de fer, et demande que cet ouvrage soit admis au concours pour plu- sieurs des prix fondés par M. de Montyon. Suivant M. Henry on pourrait, en combinant convenablement les lignes de chemins de fer et les lignes de paquebots à vapeur, faire en un mois le voyage d'Edimbourg à Bombay en passant par Paris. Aujourd'hui le trajet prend six fois plus dé temps, expose le voyageur à des dangers de plu- sieurs sortes, et surtout à des privations qui peuvent altérer sa santé; l'au- teur pense en conséquence que son projet pourrait être assimilé aux inven- tions qui ont pour résultat de rendre un art ou un métier moins insalubre, les deux autres prix auxquels M. Henry pense avoir acquis des titres par la publication de sa brochure n'étant pas décernés par l'Académie des Sciences , nous n'avons pas à nous en occuper ici. M. A. Ador demande que l'Académie nomme des commissaires pour assister aux expériences relatives à une invention qu'il désigne sous le nom de poste atmosphérique , expériences qui seront faites au jardin de Tivoli, le 28 avril, à deux heures. MM. Navier et Séguier sont priés d'assister à cet essai et d'en rendre compte à l'Académie. M. Gabriel Pelletan demande que le mémoire sur la spécialité des nerfs des sens qu'il a présenté à l'Académie dans la séance du 1 1 janvier, soit admis au concours pour le prix de physiologie. (4,8) CORRESPONDANCE. physique. — Nouvelles expériences de M. Matteucci sur les affaiblissements que certains courants électriques éprouvent en traversant des "couches li- quides ou des diaphragmes solides. Lorsque deux fils, partant des deux pôles d'une pile peu énergique, aboutissent aux deux extrémités d'un canal étroit rempli d'un liquide peu conducteur, l'intensité du courant développé peut être rendue plus grande de plusieurs manières. Elle croît à mesure que le nombre des couples de la pile augmente, ou bien à mesure que la longueur de la colonne liquide diminue, ou bien encore à mesure que ce liquide devient plus conducteur. Un diaphragme métallique placé dans le liquide sur la route que suit le courant, affaiblit celui-ci dans tous les cas, mais dans des proportions dif- férentes, suivant son intensité. Ainsi M. de la Rive a fait voir que l'affaiblis- sement dû à l'interposition d'un diaphragme, est proportionnellement d'autant moindre que le courant primitif est plus énergique, en tant du moins que l'accroissement d'énergie provient de la pile elle-même. Le fait observé par M. Matteucci consiste en ce que l'affaiblissement d'intensité occasioné par le diaphragme est, au contraire, d'autant plus grand que le courant primitif est plus intense, si laissant la pile composée d'un nombre constant de couples, on fait varier l'énergie du courant par le seul raccourcissement de la colonne liquide, ou par un accroissement dans sa conductibilité. La pile de M. Matteucci était une colonne de disques soudés ( l'auteur n'en indique pas la nature) chargée avec de l'eau salée : le liquide du ca- nal, tantôt de l'eau de puits, tantôt de l'eau légèrement acidulée avec de l'acide sulfurique; le diaphragme, une lame de platine. Ces données sont nécessaires à rapporter, car ce que l'on sait de l'in- fluence variable des diaphragmes, suivant l'origine du courant, oblige à ne rien généraliser qu'avec beaucoup de circonspection. M. Matteucci rapporte quelques expériences dont il résulte que l'in- tensité du courant augmente avec la largeur de la colonne liquide qui le transmet. Cela est exact jusqu'à une certaine limite d'élargissement; mais le fait était connu , à ce qu'il nous paraît. (4>9 ) physique. — Note concernant les effets présumés d'une décharge électri- que sur la croissance d'un peuplier. (Extrait d'une lettre adressée à M. Mathieu par M. Baric de la Haye, ancien officier de la garde impé- riale et membre du conseil général du département d'Indre-et-Loire.) « L'année dernière , au mois de juillet, la foudre tomba sur un des peu- pliers qui composent mon avenue; quelques branches furent cassées au sommet. Le fluide électrique suivit le tronc du haut en bas à la partie nord, sans endommager l'écorce, s'enfonça au pied dans le sol, dont elle souleva deux grosses mottes de terre d'à peu près un pied cube cha- cune. Ce peuplier avait alors un pied de circonférence; aujourd'hui il en a deux, tandis que ses voisins ont conservé la même grosseur L'arbre grossit si rapidement, que je viens de remarquer sur l'écorce une crevasse par où la sève s'écoule en abondance. » anatomie. — Lettre de M. Jacqdemin sur la distribution des canaux aériens dans les diverses parties du squelette des oiseaux. Dans une première lettre sur le même sujet (séance du 28 mars), M. Jacquemin n'avait considéré la distribution des conduits aériens que dans les parties osseuses de la tête; aujourd'hui il poursuit le même sys- tème dans tous les autres os du squelette. « Tous les os qui constituent l'épaule, tels que V humérus , Y omoplate, la fourchette et la clavicule coracoïde ont leurs trous pneumatiques groupés autour de leur extrémité scapulaire. Ils reçoivent tous l'air de la poche sous- scapulaire. Le cubitus et le radius se chargent d'air par des trous souvent très nombreux situés à leur extrémité supérieure. L'air parvient à l'articulation du coude par deux voies différentes, l'une se fait par la communication des cellules du tissu cellulaire de cette arti- culation avec celles de l'articulation scapulaire entre les muscles du bras, l'autre se fait par la cavité interne de l'humérus et les trous qui existent à son extrémité inférieure. Les mailles du tissu cellulaire de l'articulation du carpe sont également remplies d'air qui leur arrive par communication avec les cellules de l'articulation du coude, et par l'intermédiaire de la cavité interne des os de l'avant-bras qui présentent de même que l'hu- mérus des trous aériens à leur extrémité inférieure. Les os du carpe et du métacarpe reçoivent l'air du tissu cellulaire qui les entoure par des trous dont la position n'est pas toujours fixe. Chaque phalange digitale C.R. l836, i« Semestre. 6û C 4*0 ) présente un trou aérien souvent très développé et reçoit l'air de ce même tissu cellulaire. » La même disposition se retrouve pour les extrémités inférieures , les trous pneumatiques y sont distribués exactement de la même manière et l'air leur arrive par un mécanisme entièrement semblable. Chez les vieux et bons voliers, toutes les pièces osseuses sont remplies d'air jusqu'à la dernière phalange ; ce fluide leur parvient par la poche pneumatique sous- fémorale, placée dans les deux parties latérales du bassin. » Les vertèbres cervicales présentent des trous pneumatiques petits et nombreux placés dans le canal que forment latéralement les apophyses transverses de ces vertèbres. La poche pectorale envoie un prolongement qui longe ce canal dans toute son étendue et fournit de l'air à chacune des vertèbres. Les trous pour les vertèbres pectorales et dorsales, sont placés de même sur les faces latérales de ces vertèbres; mais l'air leur est fourni par la poche pectorale pour les premières et par les deux poches sous-costales pour les autres ; ces dernières poches fournissent aussi de l'air aux côtes par des trous nombreux percés à leur face in- terne. — La poche sacrée occupe une grande partie de la cavité interne du bassin , elle est appliquée immédiatement sur les os qui le composent et auxquels elle fournit de l'air. Les trous pneumatiques pour Yileum sont situés sur la face interne et antérieure du bassin, de chaque côté de la colonne vertébrale dans le point de son renflement; ce même os présente aussi des trous aériens derrière et en haut de l'articulation de la tête du fémur dans l'intérieur du bassin. Uischion et le pubis reçoivent l'air par communication avec l'ileum. Le pubis cependant présente quelquefois des trous très grands à son extrémité antérieure et interne. » L'air des vertèbres lombaires et coccygiennes est fourni par des pro- longements, un antérieur et un postérieur que forment la poche sacrée; les trous sont placés comme d'ordinaire sur les côtés du corps de ces vertèbres. La dernière vertèbre coccjgienne présente en outre quelquefois , un très grand trou à sa face inférieure; enfin, le sternum reçoit abon- damment de l'air de la poche sternale placée à sa face interne. Les trous qui le percent sont nombreux et situés le long de sa ligne médiane : on en remarque toujours deux très considérables placés vers son extrémité antérieure. » La poche sternale fournit aussi de l'air aux apophyses sternales des côtes au moyen de trous situés à leur extrémité inférieure. » • ( 4>i ) chimie. — annonce de l'isolement du fluor; par M. B\tjdrimont. « J'ai l'honneur de vous adresser ci-joint un flacon contenant du fluor, corps simple que j'ai isolé depuis plus de deux ans. Je n'ai point alors publié le procédé par lequel je l'avais obtenu parce qu'il ne le donnait que mélangé avec une grande quantité d'oxigène ; mais j'en ai consigné les principales propriétés dans l'ar.ticle analyse au Dictionnaire de Phy- sique générale, p. io,5. J'en joins un extrait imprimé à cette lettre. Cette publication a été faite au mois de décembre i834 (1). » Depuis, j'ai obtenu du fluor par un autre procédé, et ses propriétés sont toujours les mêmes : c'est un gaz coloré en brun jaunâtre , possédant une odeur analogue à celles du chlore et du sucre brûlé; il n'attaque point le verre, il décolore l'indigo et se combine directement avec l'or. » Le fluor a été obtenu la première fois en faisant passer du fluorure de bore sur du minium chauffé jusqu'au rouge, et le recueillant dans un vase sec, comme on le fait pour le chlore. » Je l'obtiens actuellement en traitant simplement dans une fiole de verre un mélange de fluorure de calcium et de bi-oxide de manganèse par l'acide sulfurique, mais , ainsi obtenu , il est mêlé avec de la vapeur d'a- cide fluorbydrique et du gaz fluosilicique , qui ne s'opposent pourtant point à ce que l'on puisse en observer les principales propriétés. » orthopédie. — Observations de M. Meixet sur une assertion de M. J. Guérin, relative à la nouvelle méthode de traiter les pieds bots chez les enfants. . Dans la lettre où il faisait connaître sa nouvelle méthode, M. Guérin annonçait qu'il avait obtenu dans cinquante jours sur des enfants âgés de cinq mois, une guérison complète; guérison qui, suivant lui, n'aurait pu être obtenue en moins d'un an par les autres méthodes. C'est contre cette assertion que réclame M. Mellet. « Tous les chirurgiens, dit-il, sa- vent que chez des enfants de l'âge de ceux qui ont été traités par M. Guérin, on obtient par la méthode de Venel des guérisons bien complètes dans cinq à six semaines ou deux mois. Je le prouverais au besoin par ce qui se passe depuis vingt-deux ans dans l'établissement orthopédique que je dirige; les faits ont été publiés dans mes ouvrages, et ils ont été mis (i) Voici le passage auquel M. Baudrimont fait allusion : « Le fluor est gazeux, brun jaunâtre très foncé; son odeur a beaucoup d'analogie » avec celle du chlore et avec celle du sucre brûlé; il est sans action sur le verre. « 60.. U" ) hors de cloute par un rapport fait en i833 à l'Académie royale de Mé- decine, rapport qui atteste que parmi les malades traités sous les yeux de la commission de l'Académie, plusieurs ont été guéris en deux et trois mois, et qu'un petit garçon de dix mois, avec deux pieds-bots, dont un très difforme, a été guéri en trente-sept jours, d médecine. — Expulsion spontanée de calculs urinaires; tableau des cas les plus remarquables consignés dans les ouvrages spéciaux ou les recueils scientifiques ; par M. Civiale. A l'occasion d'une communication à ce sujet , faite par M. Sega/as dans la précédente séance , M. Civiale écrit pour faire remarquer que de pareils cas sont très fréquemment rappelés dans les annales de la science. « Ce serait , dit-il , un travail long et ingrat que de les rechercher tous ; mais j'ai cru utile de réunir les plus remarquables , surtout ceux pour lesquels on a eu soin de joindre aux détails sur la forme , les dimensions , le poids ou le volume du calcul, des renseignements sur les suites qu'a en- traînées son expulsion. Un tableau joint à ma lettre en offre quarante-sept , les uns empruntés à des écrivains dignes de foi, et les autres observés de nos jours. On y voit figurer des calculs de 4i 6 et jusqu'à \i onces, et dont le volume égale quelquefois celui d'un œuf d'oie. Ces faits, auxquels j'en pourrais joindre d'autres d'un ordre tout différent, attestent la facilité avec laquelle le canal de l'urètre s'élargit quand il se trouve soumis à une dilatation lente et graduée. De tout temps , mais surtout au commencement du siècle dernier , les chirurgiens ont tiré de là l'induction qu'avant de recourir à aucune opération proprement dite, il fallait chercher à imiter ce que la nature fait si souvent d'elle-même, et la méthode de dilater l'urètre des sujets atteints de la pierre, la plus ancienne de toutes suivant l'ordre des dates, compte encore parmi ses partisans quelques-uns des chirurgiens les plus distingués de l'époque actuelle. » Ce n'est pas seulement chez la femme qu'on a observé ces sorties sponta- nées de calculs; les hommes aussi rendent souvent de fort grosses pierres. Je viens d'en voir sortir une qui avait 9 lignes de long sur 6 de large, et la plupart des auteurs en citent des cas assez extraordinaires pour qu'on ait cru quelquefois pouvoir les reléguer parmi les contes. Cependant l'ob- servation s'est renouvelée si souvent , que le doute n'est plus permis à cet égard.... » Parmi les faits consignés dans le tableau annexé à la lettre de M. Civiale, ( m ) il en est un qui avait été déjà rapporté clans un de ses ouvrages (Parallèle , page 79); le calcul expulsé spontanément était gros comme une petite noix, de forme ovale et rugueux. A côté de ces observations viennent se placer celles de Sennert (lib. III, part. 8, sect. 1, cap. 2); et de Colot (pag. 289). Dans le premier cas le calcul était gros comme un œuf de poule ; dans le second , gros comme un œuf d'oie. Dans les trois la guérison fut complète. Dans le nombre des cas qui ont été suivis d'incontinence d'urine, on remarque celui qui est rapporté dans les Éphémérides des Curieux de la nature (déc. Il" Ann. 5e obs. 198). Le calcul de forme ronde pesait 12 onces 1 gros. Lecat (IIe Recueil, p. 102) en cite trois dont le moindre pesait 2 onces \\ et le plus fort 5 onces 6 gros; mais il ne dit pas quelles furent les conséquences. Des quarante-sept observations consignées dans le tableau , une seule semble indiquer que la mort a suivi de près l'expul- sion. Dans une autre rapportée par Bancal (Manuel de la Lithotritie , p. 1 68), il y eut formation d'une fistule urétro-vésicale. Halos. — Dans les instructions rédigées pour le voyage de la Bonite', l'Académie engageait les officiers de cette expédition à s'assurer , au moyen des instruments très précis qui leur ont été confiés, si les halos qui se présenteraient à leur observation, étaient toujpurs rigoureusement cir- culaires et si l'astre occupait exactement le centre de la courbe. On a prétendu en effet , qu'il n'en était pas toujours ainsi , mais comme on est très exposé à se tromper en pareil cas quand on observe à l'œil nu , les faits qu'on cite ont besoin d'être vérifiés dans des circonstances qui écar- tent toutes les causes d'illusion. Les élèves du cours de physique au collège de Cahors ont eu connais- sance de cette partie des instructions de l'Académie , et un halo ayant été vu dans leur ville le 26 mars et les deux jours suivants, ils ont cherché à déterminer la forme de l'anneau intérieur. Faute d'un bon instrument ils n'ont pu mesurer avec précision le diamètre vertical et le diamètre hori- zontal de cette couronne, mais ils se sont tous accordés à reconnaître que la figure n'était point elliptique, qu'elle était parfaitement circulaire. M. Moncey adresse une prétendue solution du problème de la qua- drature du cercle. A 4 heures , l'Académie se forme en comité secret. A. (4*4 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; i836,n° 16. Coup d'oeil impartial sur l'Etat de ÏÊgypte , comparé à sa situation antérieure ; par M, Jomard, membre de l'Institut. Recherches anatomiques et physiologiques sur l'organe de l'audition chez les oiseaux; par M. Breschet; brochure in-8°, avec un atlas in-4*. Academia dei Georgqfili. — Rapporto délie Corrispondenze dell'anno i835 , scritto da Leopoldo Pelli-Fabbroni; Firenze, i836, in-8°. Sur le Projet de loi relatif au sucre de betterave ; par M. Huzard fils; brochure in-8°. Histoire naturelle des Iles Canaries; par MM. Webb. et Berthelot ; 6' livraison , in-4°. Description des Coquilles fossiles des environs de Paris; par M. Deshayes ; livraison 21 — 4^> in_4*- Bryologie d' Europe , publiée en monographies ; par MM. Bruch et W.-P. Schimper; ir? livraison, Paris, i836, in-8°. Recherches sur les Organismes inférieurs; par M. DujARDnsj in-8°. (M. Bory de Saint- Vincent est chargé de rendre un compte verbal de cet ouvrage.) Notice sur le monument Champollion, élevé à Figeac ; par M. le baron Chaubruc de Crazanne; brochure in-12. De l'Efficacité particulièrement et du Mode d'action des eaux thermales de Vichy ; par M. Ch. Petit; brochure in-8°. Lettre à M. de Monglave; par M. Beltrami ; in~4°. Bibliothèque universelle de Genève; nouvelle série, n° 2; in-8*. Journal hebdomadaire des Progrès des Sciences médicales; n°r, in-8°. Gazette médicale de Paris; nc 17. Gazette des Hôpitaux; a" 47 » 48 et 49- Journal de Santé; n* 1 3c>. Echo du Monde savant; n" 16 et 17. La France industrielle ; 3e année, n° 3. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 2 MAI 1856. PRÉSIDENCE DE M. Ch. DUPIN. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. zoologie. — Extrait dune lettre de M. Marion de Procé à M. de Blain- ville, sur un jeune orang-outang apporté vivant de Sumatra à Nantes. (Communiqué par M. de Blainville.) « Je me suis transporté hier chez le capitaine Van Iseghem , et ce n'est pas sans un vif intérêt que j'y ai contemplé, pendant plus d'une demi-heure, le jeune orang-outang mâle qu'il a rapporté de Sumatra, et dont vous avez envie de faire l'acquisition pour le Jardin du Roi. » Je dis l'orang-outang, parce qu'il ne m'est pas permis de douter que ce n'en soit un. Du reste, vous en jugerez vous-même en dernier ressort, d'après quelques indications que je vais vous fournir. » Son front est très élevé et bombé dans la ligne médiane , de manière à simuler assez bien le front de certains hommes. Il est tout à fait dépourvu de longs poils, ainsi que le reste de la face, sauf les côtés des joues où de longs poils roux simulent très bien des favoris. » Son nez ne fait point de saillie ; ses yeux ont une expression d'intelli- C. R. 1836. Ier Semestre. 6l ( 4a6 ) » gence et de douceur remarquables; les paupières sont garnies de longs cils; son museau n'est nullement proéminent, mais ses lèvres sont très mobiles, et peuvent s'allonger de deux pouces environ. Les oreilles sont bien bor- dées, et ressembleraient à celles de l'homme si elles étaient pourvues du lobule qui caractérise ces dernières. » La face est d'une couleur ardoisée, dont l'intensité va en se dégradant du centre à la circonférence. >' ' B? ' Z*-M.M.\i.J â » Il n'a point de callosités aux fesses; il ne porte aucun vestige de queue, et il a l'anus un peu proéminent. » Les pouces sont très petits comparativement aux autres doigts, dans les mains de devant comme dans celles de derrière. » Tout le corps, à l'exception de la face et des parties antérieure et laté- rales du col, est couvert de longs poils roux; et ceux de la tète se portant d'arrière en avant sur le iront, font exactement l'effet d'une perruque. » Les dents offrent l'apparence de celles de l'homme, si ce n'est que les canines sont relativement plus allongées que chez celui-ci , et qu'elles se lo- gent, lorsque la bouche se ferme, dans un espace vide, situé, pour la mâ- choire inférieure, derrière les canines, et, pour la mâchoire supérieure, en dedans. » Cet animal , dont l'âge peut être supposé de neuf mois environ , n'a encore que quatre molaires de chaque côté à la mâchoire inférieure, et deux à la mâchoire supérieure. » Sa taille est d'environ deux pieds six pouces, dans la station debout. » Du sommet de la tête à l'anus , on trouve une longueur de dix-huit pouces. » La cuisse, la jambe et la main des extrémités abdominales ont chacune six pouces de longueur. » Dans les membres thorachiques , le bras a huit pouces, l'avant-bras sept pouces et demi , et la main six pouces. » J'ai été frappé de la lenteur des mouvements de l'orang-outang, la- quelle contraste avec la turbulence des autres singes. J'ai été plus frappé encore de son air calme et réfléchi, de sa sociabilité apparente, et de je ne sais quoi d'humain répandu sur sa physionomie. » Il est de la plus grande douceur, et recherche les caresses même des étrangers. » Vous pourrez juger du degré de son intelligence par les deux faits sui- vants, lesquels se sont passés sous mes yeux. » Son maître lui donnant à manger d'une certaine distance, il descendit ( 4*7 ) de la chaise sur laquelle il était assis, la prit à deux mains, la porta auprès de celle de son maître , et se plaça de nouveau sur cette chaise , dans la position qu'il venait de quitter. » Voulant ouvrir une porte qui communiquait dans une autre pièce, il porta une chaise auprès de cette porte, monta dessus, et saisit le bouton de la serrure, en lui imprimant un mouvement de rotation semblable à celui qu'il avait vu faire pour l'ouvrir. »Cet animal est omnivore dans toute la force du terme, et très facile à nourrir. Il est très propre , et paraît jouir d'une bonne santé. » M. Van Iseghem possède un fragment de la peau de la mère de ce jeune singe. Cette peau prouve que l'animal auquel elle appartenait avait au moins deux pieds de long de la nuque à l'anus. On a dit à M. Van Iseghem que cette mère avait cinq pieds de haut. » optique mathématique. — Deuxième lettre de M. Cauchjr à M. Libri, sur la théorie de la lumière. a Dans ma dernière lettre, j'ai indiqué les résultats que fournissent les formules générales auxquelles je suis parvenu , quand on les applique au phénomène connu sous le nom de réflexion totale, c'est-à-dire au cas où le second milieu, quoique transparent, remplit la fonction d'un corps opaque. Je vais aujourd'hui vous entretenir un instant de ce qui arrive lorsque le second milieu est constamment opaque sous toutes les inci- dences , et en particulier lorsque la lumière se trouve réfléchie par un métal. Si l'on fait tomber sur la surface d'un métal un rayon simple doué de la polarisation rectiligne , ou circulaire, ou même elliptique, ce rayon pourra toujours être décomposé en deux autres polarisés en ligne droite, l'un perpendiculairement au plan d'incidence, l'autre parallè- lement à ce plan. Or, je trouve que, dans chaque rayon composant , la réflexion fait varier l'intensité de la lumière suivant un rapport qui dépend de l'angle d'incidence, et qui généralement n'est pas le même pour les deux rayons. De plus, la réflexion transporte les ondulations lumineuses en avant ou en arrière, à une certaine distance qui dépend encore de l'angle d'incidence. Si l'on représente cette distance, pour le premier rayon composant, par ^; pour le second, par j, /= ^ étant l'épaisseur d'une onde, la différence de marche entre les deux rayons composants, après une première réflexion , sera représentée par K 6l.. ( 4^8 ) Après n réflexions opérées sous le même angle , elle deviendra n k » Je trouve d'ailleurs qu'après une seule réflexion sous l'angle d'inci- dence t, la différence de marche est d'une demi- ondulation, si t=o, et d'une ondulation entière, si t = -. Donc, en ne tenant pas compte des multiples de la circonférence dans la valeur de l'angle jx — v, on peut considérer la valeur numérique de cet angle comme variant entre les limites tt et zéro. Lorsque /Jt, — v atteint la moyenne entre ces deux limites ou - , on obtient ce que M. Brewster appelle la polarisation elliptique, et 2 , 4 , 6, 8 in réflexions semblables ramènent le rayon polarisé à son état primitif. Alors, si le rayon incident était polarisé en ligne droite, le dernier rayon réfléchi sera lui-même polarisé rectilignement. Mais son plan de polari- sation formera avec le plan de réflexion un angle «T dont la tangente sera égale, au signe près, à la puissance in du quotient qu'on obtient en divisant l'un par l'autre les rapports suivant lesquels la première réflexion lait varier, dans chaque rayon composant, les plus grandes vitesses des molécules. Donc, tandis que le nombre des réflexions croîtra en pro- gression arithmétique, les valeurs de tang«T varieront en progression géométrique; et comme, pour les différens métaux, on trouve géné- ralement «T < 7 ou 45°, la lumière pour de grandes valeurs de n finira par être complètement polarisée dans le plan d'incidence. On déduit encore de mes formules générales tin grand nombre de conséquences que je développerai plus en détail dans une seconde lettre, et qui s'ac- cordent aussi bien que les précédentes avec les résultats obtenus par M. Brewster. » géodésie. — Nouvelle détermination de la longueur de l'arc de méridien compris entre Montjouy et Formentera , dévoilant l'inexactitude de celle dont il est fait mention dans la Base du Système métrique décimal; par M. Poissant. « La triangulation générale de la France, essentiellement liée aux triangles de la méridienne de Dunkerque, et rattachée à sept bases qui (4*9) ont été mesurées par le même procédé et avec toute la précision qu'exi- geait leur importance, a offert le moyen de comparer derechef les bases de Melun et de Perpignan séparées l'une de l'aUtre par un long réseau composé de triangles tous très bien conditionnés , et dont quelques-uns remplacent avantageusement ceux de la méridienne de Dunkerque, dans l'espace compris entre Forêt- Sainte -Croix et Bourges. Or, on sait que cette nouvelle comparaison, loin de confirmer l'accord si connu, et pro- bablement fortuit, de ces deux bases, a révélé au contraire une assez forte discordance, puisque la base de Perpignan conclue de celle de Melun diffère de im,82 de sa mesure effective. {Nouvelle Description géo- métrique de la France, tome I, pag. 472-) Cette discordance inattendue, sur laquelle on ne peut maintenant élever aucun doute, met dans la nécessité de corriger la longueur de l'arc du méridien obtenue par Delambre, et employée concurremment avec celle de l'arc à l'équateur dans le calcul de la longueur du mètre , bien que cette unité fondamen- tale de nos mesures soit définitivement fixés à 3 pieds 1 1 lignes ~^-§^ de l'ancienne toise de fer de l'Académie, prise à i3° du thermomètre de Réaumur. Mais cette correction doit-elle être faite à l'arc entier, dont les limites sont Greenwich et Fbrmentera , ou suffit-il de l'appliquer à l'une de ses parties? » D'abord la portion de cet arc comprise entre Greenwich et le Panthéon , et trouvée de i5oi86',7, n'est susceptible d'aucune modification; caries triangles du major Roy, joints à ceux de la méridienne de Delambre , prouvent que les bases de Melun et d'Angleterre s'accordent très bien entre elles. Quant à la portion de cette même méridienne renfermée entre les parallèles du Panthéon et de Montjouy, il est indubitable qu'elle doit être corrigée proportionnellement à la moitié de la discordance des bases de Melun et de Perpignan, lorsqu'on adopte la rectification qui résulte de la triangulation du royaume, et qui a généralement établi plus d'har- monie entre les autres bases. » Reste la partie comprise entre les parallèles de Montjouy et de For- mentera, déterminée au moyen des triangles mesurés par deux de nos savants confrères, MM. Biot et Arago , et liés au côté Mont-Serrat- Matas , dont la longueur a été directement déduite de la base de Perpignan. Or, aucune base de vérification n'ayant été mesurée en Espagne , l'on est obligé d'admettre pour la longueur de cette troisième partie de la méri- dienne celle que procure le réseau de triangles consigné dans le vol. IV de la Base du Système métrique, et sur laquelle il n'existe qu'une incer- ( 43o ) titude de 8m, en plus ou en moins, selon une formule de probabilité de Laplace. » Tous les calculs que Delambre a effectués pour rectifier son arc de méridien, depuis Dunkerque jusqu'à Montjouy, sont développés dans le vol. III de la Base du Système métrique; ainsi, il est très facile d'en reconnaître l'exactitude; mais il n'en est pas de même à l'égard de la rectification de l'arc compris entre Montjouy et Formentera , puisque l'ouvrage dans lequel cette opération numérique devrait naturellement se trouver n'en fait aucune mention. » Pour ne pas employer ici un résultat qu'il est impossible de vérifier immédiatement, j'ai donné, par forme de supplément, dans le vol. II de la Nouvelle Description géométrique de la France, prêt à être livré à l'impression , les positions géographiques de tous les sommets des triangles de la méridienne de Dunkerque, qui s'étendent sur le territoire espagnol; parce qu'il m'a ensuite été facile d'évaluer exactement la longueur de l'arc de méridien dont il est question. Ce supplément a d'ailleurs le double avantage de montrer comment la France et la Péninsule sont rattachées géodésiquement l'une à l'autre, et de ne laisser rien à désirer sur les grandes opérations trigonométriques de nos astronomes et de nos ingé- nieurs, qui ont concouru avec tant de succès au perfectionnement de la géographie de ces deux contrées. C'est en opérant de la sorte que j'ai reconnu que la longueur dont il s'agit, rapportée à la p. 545 du vol. III de la Base du Système métrique décimal, et adoptée avec confiance par tous les savants , est trop faible de près de 57 toises. En voici la preuve. » D'après le tableau des latitudes géodésiques mentionnées ci-dessus, on a les différences de latitude suivantes exprimées en secondes centésimales et centièmes de seconde : Du Mont-Matas à Montjouy — i6i7",32 Du Mont-Matas à la Morella — 236i ,48 De Montjouy à la Morella - — 744» "6 De la Morella a aaint-Jean — 1007,00 De Saint-Jean à Montsia — 5576, 16 De Montsia à Desierto — 5868, 72 De Desierto à Montgo — 1 .4248,00 De Montgo à Formentera — 1 568, 04 De Montjouy à Formentera — 2.9972,63 Autrement : ■ (43i ) De Montjouy à la Morella — 744' >'6 De la Morella à Montagut + 1 224 >8g De Montagut à Llebcria — 34g2 , 00 De Lleberia à Montsia — 53 16, 47 De Montsia à Ares — i63g,4i D'Ares à Espadan — 6222,99 D'Espadan à Montgo — t .2214,78 De Montgo à Formentera — i568,o4 De Montjouy à Formentera -T^^S Ci-dessus •- — 2,9972,63 Milieu ••

795 ■ I D'un autre côté, Latitude ge'ode'sique de Montjouy = 45G95gg",3o Latitude idem de Formentera = 42«9826,24 Delà, somme, ou | Garonne (Haute-) J Indre-et-Loire 1 , Moselle i 6 » On peut remarquer que le calcul est presque toujours au-dessous de l'observation, dans /p. départements contre 1 8 où l'on trouve le contraire. La répétition fréquente de ce fait suppose une cause générale dont il dépend : il est facile de la découvrir. La loi accorde un délai de trois jours pour déclarer la naissance d'un enfant; lorsque l'enfant meurt dans le délai légal , et qu'il n'appartient pas à une famille riche , on le considère comme mort-né; en conséquence , on inscrit son décès sans dresser son acte de naissance, de là un nombre de jeunes morts, trop grand comparativement aux naissances. » Les grandes erreurs que l'on trouve pour quelques départements pourraient faire soupçonner l'exactitude des documents qui les concer- nent, à moins qu'elles ne soient expliquées par le mouvement extérieur. Cependant, comme elles se trouvent considérablement réduites par l'in- fluence des erreurs contraires , que la différence totale serait encore moindre sur la totalité de la France, je conserverai ces documents sans correction. Dans un travail préliminaire, j'avais trouvé la population du département de Seine-et-Oise en erreur de jj, il résulte de la discussion précédente que l'on peut assigner cette même limite aux résultats obtenus pour toute la France par le recrutement de l'armée. » Il est impossible d'obtenir des résultats plus exacts dans l'état actuel des documents statistiques; le temps, quelques instructions administra- tives, une discussion immédiate des feuilles lorsqu'elles parviennent au ministère , amèneront des améliorations graduelles. On ne pourrait anti- ciper sur l'effet du temps que par la révision des archives des préfectures dans les départements qui ont offert de fortes anomalies. » ( 44o ) médecine. — Note sur une éruption pustuleuse peu connue, survenant dans les maladies compliquées d'adjnamie générale , et spécialement dans la fièvre typhoïde ; par M. Chasswat. (Commissaires, MM. Serres, Double et Breschet.) médecine. — Nouvel instrument pour la destruction des rétrécissements de l'urètre , proposé par M. Desru elles. (Commissaires, MM. Larrey, Roux et Breschet.) Dans la lettre qui accompagne l'envoi de son mémoire, M. Desruelles dit qu'il a trouve l'idée de cet instrument, auquel il donne le nom de porte- râpe, dans les œuvres d'Ambroise Paré. médecine. — Travail sur les œuvres d'Hippocrate ; par M. Lesage. (Présenté pour le concours Montyon.) M. Lesage adresse une traduction française de toutes les œuvres d'Hip- pocrate (moins la huitième section qui est étrangère à la médecine), ou plutôt une suite de traités sur les diverses branches de la médecine, com- posés uniquement de passages empruntés aux écrits d'Hippocrate. Ce manuscrit forme deux gros volumes in-folio. CORRESPONDANCE. agronomie. — Examen chimique de la banane et de la sève du bananier, suivi de considérations sur sa culture et ses usages; parM. Boussingaclt. Des diverses espèces de bananier que l'on cultive aujourd'hui dans les contrées chaudes de l'Amérique, une au moins , le musa paradis ica des bo- tanistes (platano harton des habitans des colonies espagnoles ) , paraît être originaire de ce pays. Cette espèce , dont la culture est pour toute la partie intertropicale du Nouveau-Monde aussi importante que l'est celle du blé pour les régions tempérées de l'ancien continent, a été plus particulière- ment l'objet des recherches de M. Boussingault. c m ) Examen du fruit. « La banane, parvenue à l'état de maturité, se détache facilement de son enveloppe. Elle a la consistance d'une poire mûre , sa saveur est sucrée et très légèrement acide. » La banane contient : » i°. Du sucre; » a". De la gomme; _„ _ „ °. , ,. » 3°. Delacide manque; ■'• . _ „ . . ... * » 4 . De 1 acide galhque; » 5°. Une matière végéto-animale coagulable par la chaleur; » 6°. De l'acide pectique; • 7°. De la fibre ligneuse. Sève du Bananier. « La sève du bananier possède la propriété de tacher le linge, bien qu'elle soit incolore et d'une limpidité parfaite. La matière colorante , qui est d'un gris fauve, adhère très fortement aux tissus de lin ou de coton. A sa sortie de la plante , la sève du bananier est limpide comme de l'eau; c'est alors qu'elle peut colorer les tissus. Exposée à l'air, elle se trouble et laisse dépo- ser des flocons d'un rose sale; après la formation de ce dépôt, elle n'est plus apte à colorer les tissus. C'est à l'action de l'oxigène qu'est due l'appa- rition de la matière rosacée, car en introduisant la sève sous une cloche placée sur le mercure, le dépôt n'a pas lieu, à moins qu'on n'y fasse ar- river quelques bulles d'air. La sève du bananier renferme : i . u tannin; » a\ De l'acide gallique; » 3°. De 1 acide acétique; » 4°- Du chlorure de sodium; » 5e. Des sels de chaux, de potasse et d'alumine. » Usages de la Banane. « La banane verte offre une chair blanche et sans saveur ; une goutte de teinture d'iode y fait une tache bleue. Dans cet état elle contient donc de l'amidon. La banane verte est cuite sous la cendre jusqu'à prendre une couleur dorée : dans cet état elle remplace très bien le pain ; dans un état plus avancé de maturité , elle se cuit dans l'eau avec la viande, et offre une saveur qui se rapproche de celle de la châtaigne. Tout-à-fait mûre , on la C. R. i836, i« Semestre. 63 J (44* ) mange crue ou on la fait cuire dans la graisse. Dans la province de Neyba, on prépare pour l'exportation une conserve de bananes mûres nommée platanos curados, en desséchant des tranches de ce fruit au soleil. La ba- nane, ainsi préparée, se fonce en couleur et devient extrêmement sucrée. » Culture du bananier. « On peut cultiver le bananier dans tous les endroits compris entre les tropiques, et qui sont peu élevés au-dessus du niveau de la mer. » En recherchant la limite de hauteur où l'on cesse de cultiver le bana- nier dans les Cordilières, j'arrive aux résultats suivants : Hauteur. Temp. moy. . Niveau de la mer. 27° à 28 centig. culture très avantageuse. 1000 mètres. 24° culture avantageuse. i5oo 21° culture peu avantageuse. 2000 18° à 19 le fruit mûrit difficilement. a3oo 160 le fruit ne mûrit plus. ?.5oo i5° on ne cultive plus le bananier » Comme on le pense bien , la chaleur n'est pas l'unique agent qui soit nécessaire à la réussite du bananier. Il faut un terrain abondant en humus, très humide sans être marécageux. Ainsi malgré une température très favo- rable (270 centig.), cette plante ne vient pas à Payta où la terre est sa- blonneuse, et où il ne pleut jamais. Elle ne réussit pas beaucoup mieux au Choco où la pluie est presque continuelle. Le bananier prospère au contraire d'une manière étonnante dans la vallée du Cauca, bien que cette vallée n'ait qu'une température moyenne de a4°,4 j mais sur les bords du Cauca, les pluies, quoique très abondantes, sont périodiques, et, comme cela arrive dans la région intertropicale, elles tombent en grande partie la nuit, de sorte que le jour l'action solaire s'exerce presque sans interruption. » Durant la saison sèche, lorsque pendant des mois entiers le ciel con- serve sa pureté, et que pas une goutte de pluie ne vient humecter la terre , le sol qui entoure le bananier est néanmoins toujours humide ; chaque matin on croirait qu'il a été arrosé pendant la nuit. Cet effet est pro- duit par le rayonnement nocturne des feuilles vers les espaces célestes. Ainsi que je l'ai souvent constaté, les feuilles du bananier, dont l'étendue en surface est considérable , se refroidissent toujours pendant les nuits étoi- lées, de o°,5 à 3°i 5 au-dessous de la température de l'air ambiant. Une fois refroidies, elles condensent une partie de la vapeur aqueuse contenue dans l'atmosphère, et versent l'eau au pied de la plante. ( 443 ) » Ce phénomène est général; c'est par le rayonnement nocturne des feuilles vers l'espace qu'il faut expliquer l'origine de ces singulières sources d'eau douce que l'on rencontre le long de la côte du Choco. A Tumaco , l'eau se ramasse dans des petits puits que l'on creuse dans le sable au mi- lieu des bouquets épars de cocotiers. Ces puits sont bientôt épuisés ; mais, si la nuit est belle et l'air calme, le lendemain on les trouve remplis. Pen- dant l'obscurité, on entend l'eau ruisseler des feuilles refroidies. » Le sol le plus propre à recevoir le bananier est celui qui , à une ri- chesse considérable en humus, joint un fond argilo-siliceux. » La terre dans laquelle végètent les bananiers de la ferme de Cucuru- sapé, contient , desséchée à 200', les matières suivantes : i0, Humus et détritus de vége'taux o. i5 2°. Argile colorée par l'oxide de fer 0.5? 3°. Sable fin quartzeux 0.12 4°. Gros graviers quartzeux et porphyriques 0.14 5°- Cakaire °-01 6°. Sels solubles et perte , 0.01 r 1 .00 » Le bananier se plante par boutures. On établit ordinairement un plant de bananier un peu avant la saison des pluies. Les drageons sont plantés de manière à ce que quatre pieds occupent les quatre coins d'un carré ayant environ trois mètres de côté. J'en ai cependant vu qui étaient plantés à deux mètres. » Il s'écoule ordinairement de sept à onze mois, après l'enterrage du drageon , avant que la tige la plus avancée développe son régime ou grappe. Pour parvenir à sa maturité , le régime exige deux mois environ , de sorte que la première récolte se fait neuf ou treize mois après la plantation. » Dans une culture bien dirigée et en état de prospérité, on peut comp- ter sur trois récoltes par an pour chaque touffe de bananiers. » Quant à la quantité de fruits qu'un plant de bananiers peut fournir, elle est telle, que les personnes qui s'occupent d'agriculture en Europe y croiront difficilement. » Je rapporterai les résultats obtenus sous mes yeux , en 1 828 , dans une plantation située sur les bords du Cauca, température moyenne 25°,5. » La superficie en culture avait 3,800 mètres carrés. Elle contenait i,t 20 pieds de bananiers. La dépense pour le service de cette plantation s'est élevée à a,i38 fr. 4o c. D'après les comptes du majordome, on a ré- 63.. (444) colté 3,8oo régimes de bananes , du poids moyen de 20 kilog. ; soit 764,00 kilog. On en déduit que 100 mètres carrés cultivés en bananiers ont produit plus de 2,5oo kilog. de matière alimentaire. Une même sur- face de terrain , cultivé en blé sous le climat delà France, aurait produit environ 20 kilog. ; cultivé en pomme de terre, on aurait 5o à 60 kilog. A poids égaux, je crois que le froment est beaucoup plus nutritif que la banane ; mais je pense aussi que la banane est une nourriture bien autre- ment substantielle que la pomme de terre. Dans un prochain mémoire , je traiterai de la nature chimique et de la culture du cacao.» M. Al. Donné adresse un paquet cacheté : l'Académie en accepte le dépôt. M. Armand Frère de Montizon rappelle que, par une lettre du 8 juil- let i833, signée Armand F. M., il a communiqué ses idées sur les moyens de résoudre la pierre dans la vessie par une action galvano- chimique. Il pense avoir acquis ainsi des titres à la priorité pour ce genre d'essais, qu'il poursuit encore aujourd'hui. La séance est levée à 5 heures . F. (445) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE BULLETIN BIBLIUURAI'IIIOUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; i856, n» i5. Account of ihe dissection of a young Rorqual; by M. Knox; bro- chure in-8°. Untersuchungen ïiber die théorie der quadratischen Formen; von Lejeune Dirichlet ; in-4*- Species général et iconographique des Coquilles vivantes ; par M. L.-C. Kiener; 16° livraison in~4°. Essai d'une Description générale de la Vendée , publié par M. Rivière ; Paris, i836, in-4°. Journal de Mathématiques pures et appliquées ; par M. J. Liou ville; mai i836, in-4*- Des Cavernes, de leur Origine et de leur Mode déformation , par M. Th. Virlet; brochure in-8". Cours complet d'Agriculture, sous la direction de M. Vivien; ioe vo- lume et ioe livraison de planches, in-8*. Rapport sur le Choléra-Morbus asiatique qui a régné dans le midi de la France en i835; par MM. Dubrueil et Rech; Montpellier, i835, in-8°. De la Muscardine {Maladie des vers à soie); de son principe et de sa marche, etc.; par M. le comte J. Barbô; Paris, i836, in-8°. (Concours Montyon.) Correspondance des Elèves brevetés de l'Ecole des Mineurs de Saint- Êtienne; n° i , in-8*. Note sur une grossesse double parvenue à terme , durant laquelle l'un des jumeaux a péri au sixième mois , sans que le développement normal de l'autre ait été arrêté ; par M. Dovernoy; in-8*. Traité de Médecine pratique; par MM. Piorry, Lhéritier, Fossone, Rameaux et Thibert; i5 avril i836, in-8°. Journal hebdomadaire des Progrès des Sciences médicales; n' 18, in 8*. Gazette médicale de Paris, n° 18. Gazette des Hôpitaux; n08 5o — 52. Echo du Monde savant; n° 1 7. Rapport sur les Travaux scientifiques de M. Duponchel; in-8*. (446) VENTS à midi. ddo'o'o oddd .W" °°od t2®w »fcKKfc'd««J«owi«>«>0 0a!zi »»c«» 6d ^w'^a dddadc«c«c«cflc«i<5adzw!2;?5Kdvjddt«coZi!2iKï52i25 é ejivf ï 5O00 a en «s s. o S 0. u — 00 + CA 'S s 0 ■0 CA V s 8 >-, 0 ÉTAT du ciel à midi. • ■•«■' ••••■*••■'•••■•■■•! •SI -s . 2P • se sa . « -te. ■ -m. • ■ . se • — . . se se . •-- • .— -se 3S33S3«ÏSÏÏ33ï3s • 3 3 3 3 S 3 ï t u ï 3 3 9 D -> V a a « cjâoiu'uSvvucav vBBuv o> vs 2.S2-ï-ï2â3-SSflS*3S3S-«2*S«-u33«3,«5-«i Moyenne du i " au i o Moyenne du 1 1 au 20 Moyenne du 21 au 3o H 1 ! S ta 1 4 'S 1 O o eo «*<0 eo 01 0 OO O c-^ o 50 W t-~50 Cleo es Cl O © es Civf O". 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SÉANCE DU LUNDI 9 MAI 1836. PRÉSIDENCE DE M. Ch. DUPIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. - médecine. — M. Magendie présente à l'Académie un jeune officier polo- nais qui, à la bataille d'Ostrolenka , ayant été renversé lorsqu'il chargeait sur une batterie russe tirant à boulets , resta une demi-heure privé de sen- timent, et se trouva en revenant à lui entièrement sourd, entièrement muet, et privé de cette partie du sens du goût qui siège dans la langue. Plusieurs modes de traitements furent inutilement essayés à Vienne et à Trieste. Ce jeune homme étant venu à Paris réclamer les conseils de M. Magendie, celui-ci crut convenable d'appliquer directement un cou- rant électrique sur le nerf du tympan à l'aide d'une pile à auge et d'ai- guilles de platine. Après deux ou trois applications de ce moyen , le goût reparut , ce qui semble prouver que le nerf du tympan est une division de la cinquième paire, et non une branche de la septième; après huit ou dix applications, le jeune polonais, étant le soir au jardin du Luxem- bourg, entendit le bruit du tambour qui battait la retraite. On peut juger de sa joie, lui qui, quelques jours auparavant, n'entendait pas même le bruit du coup de fusil qu'il tirait étant à la chasse, et qui était C. R. i836. i« Semettrt. 64 (448) au contraire plongé depuis cinq ans dans un silence absolu. Progressi- vement, et sous l'influence du courant galvanique, ce jeune homme a re- trouvé complètement l'ouïe. Aujourd'hui il entend et comprend la parole sans qu'il soit nécessaire d'élever la voix, surtout quand on lui parle sa Propre langue. M. Magendie va maintenant chercher à rendre la parole à ce jeune homme en appliquant directement les courants électriques aux nerfs qui président à la production de la voix. A la suite de cette communication , M. Roux prend la parole. « Rien ne saurait affaiblir, dit-il, l'intérêt et l'importance du cas dont M. Magendie vient de donner connaissance à l'Académie : mais qu'il me soit permis de rapporter des faits de deux sortes, dont les uns sont contraires à la manière de voir vers laquelle il incline relativement à l'origine de la corde du tympan , les autres au contraire fortifient ce qu'il a dit de la puis- sance des courants galvaniques contre les paralysies, quand ils sont dirigés immédiatement sur le système nerveux. » Des anatomistes modernes, ont douté que la corde du tympan vînt, comme on l'a prétendu depuis si long-temps, du nerf facial ou de la por- tion dure de l'ancienne septième paire, et pensent qu'elle appartient au nerf de la cinquième paire. Un fait pathologique , dont j'ai été moi-même le sujet, ne déposerait-il pas contre cette vue anatomique? Il y a une dou- zaine d'années environ qu'après nombre d'autres affections rhumatismales, j'eus à droite une affection passagère du nerf facial , qui produisit la para- lysie de tous les muscles de la face, auxquels ce nerf transmet le principe du mouvement. Le cours entier de cette affection fut de trois semaines ou un mois. Pendant tout le temps qu'elle dura , j'éprouvai avec l'hémiplégie faciale deux symptômes pénibles : d'une part , une sensibilité exquise de l'organe de l'ouïe, ou du moins une disposition de la membrane du tym- pan à être douloureusement ébranlée par des sons un peu forts; d'autre part, une sensation continuelle et vraiment importune de saveur cuivreuse dans tout le côté , et dans le seul côté de la langue correspondant au nerf facial affecté. J'avais conçu ces deux symptômes , comme je les conçois encore maintenant , par la présence de la corde du tympan derrière la membrane du tympan, et par sa communication avec le nerf lingual, et j'admettais que ce filet nerveux tire son origine du nerf facial, puisqu'il partageait l'affection de ce dernier. «Pour ce qui est, continue M. Roux, de l'application du galvanisme (449) ou de l'électricité sur les nerfs immédiatement , dans le traitement des paralysies, je suis pleinement de l'avis de M. Magendie ; j'ai même fait plus qu'il n'a fait : j'ai plongé des aiguilles à acupuncture dans la moelle épinière , et traité de cette manière par le galvanisme, des pa- raplégies, ou paralysies complètes des deux membres abdominaux. Bien qu'à la région dorsale et à la région lombaire les lames osseuses qui complètent en arrière le canal vertébral ne soient séparées d'une ver- tèbre à une autre que par de bien petits intervalles , et que dans certains points même elles soient comme imbriquées; bien encore qu'elles soient unies entre elles par des corps fibreux d'une épaisseur et d'une densité remarquables, on peut néanmoins, sans de trop grandes difficultés, faire pénétrer une longue aiguille par l'un de ces intervalles jusqu'à la moelle épinière. La première fois que j'ai eu la pensée de comprendre cet organe dans un cercle galvanique, c'était pour une jeune fille chez laquelle une paraplégie complète du mouvement avait été produite par cette affection de la colonne vertébrale qu'on nomme gibbosité, ou maladie de Pott. La paralysie avait persisté après la guérison de la maladie principale : la jeune fille était gisante et complètement immobile dans son lit depuis un an ou quinze mois. Elle fut galvanisée une vingtaine de fois toujours de la même manière , toujours avec acupuncture préalable du prolongement rachidien au bas de la région dorsale. Dès les premières galvanisations, il y eut retour du mouvement dans les orteils, puis mouvement du pied en totalité, puis delà jambe, puis de la cuisse dans son articulation avec le bassin : bientôt la jeune fille put changer toute seule de position dans son lit ; plus tard on l'en fit sortir; elle marcha avec des béquilles, que plus tard elle abandonna. Elle a recouvré le parfait usage de ses membres; elle a pu rentrer dans la vie commune. » Enhardi par ce résultat , j'ai eu recours au même moyen et à la même manière d'employer le galvanisme dans des cas de paraplégie traumatique, c'est-à-dire de paralysie des membres inférieurs consécutive à une lésion physique de la moelle épinière, comme à la commotion , à la contusion de cette moelle, à sa compression par du sang épanché dans le canal rachi- dien par des pièces d'os enfoncés, accidents si fréquents dans des chutes d'un lieu élevé, ou à la suite de coups violents sur la région dorsale, ou sur les régions lombaire ou sacrée de la colonne épinière. J'ai déjà obtenu quelques succès qu'il n'est pas besoin de faire connaître en détail à l'Aca- démie. » - 64.. (45o ) géodésie. — Note de MM. Arago et Biot, sur un Mémoire de M. Puissant, lu à l'Académie dans sa dernière séance, et inséré au Compte Rendu. « L'objet de ce Mémoire est d'établir que la distance des parallèles de Montjouy et de Formentera, qui résulte de nos triangles d'Espagne , est plus grande de 57 toises qu'on ne l'avait jusqu'à présent supposé. A cette occasion, M. Puissant, citant un passage de l'ouvrage où nous avons consigné nos observations, M. Biot, dit-il, s'exprime ainsi, page 27: « Lorsque les observations eurent été remises au Bureau des Longitudes, )> une Commission fut chargée de les examiner et de les calculer. Le » résultat de ce travail, comparé aux observations de Delambre à Dun- » kerque , donna une valeur du mètre presque exactement égale à celle » que les lois françaises ont fixée d'après les dernières déterminations. » La différence est au-dessous d'un dix-millième de ligne ; elle ne produirait » que quatre dixièmes de mètre, environ 176 lignes, sur la longueur de » l'arc terrestre compris entre les parallèles de Dunkerque et de For- » mentera. » » Sur quoi M. Puissant ajoute : «Quoi qu'il en soit de cette assertion, il » est évident que la nouvelle valeur de l'arc trouv.ee ci-dessus, conduit à » une conséquence très différente de celle qu'a tirée la Commission du » Bureau des Longitudes. » «Dans une page précédente, M. Puissant se plaint que nous n'ayons pas inséré le calcul de l'arc d'Espagne dans notre ouvrage, où, dit-il, « cette » opération numérique aurait dû naturellement se trouver. » » D'abord , quant à l'assertion que notre honorable confrère paraît révo- quer en doute, elle est textuellement tirée du rapport de la Commission qui fut en effet chargée d'examiner les opérations d'Espagne et d'en cal- culer les résultats. L'un de nous deux, M. Arago, était alors occupé à mesurer un arc de parallèle entre Formentera et Mayorque. L'autre, quoique de retour à Paris , ne pouvait faire partie d'une Commission chargée d'examiner des observations auxquelles il avait coopéré. Les Com- missaires furent MM. Bouvard, Mathieu et Burckhardt. Tous les triangles, ainsi que la latitude de la station australe, furent calculés séparément par chacun d'eux, sur nos observations, d'après les méthodes de Delambre; et Burckhardt en fit le rapport général le ier juin 1 808. Le Bureau décida que ce rapport serait inséré dans la Connaissance des Tems de 181 o, qui s'imprimait cette année même : et il s'y trouve , en effet , page 485. Si notre (45. ) honorable confrère veut consulter ce document officiel, il pourra vérifier l'exactitude de notre citation. » C'est même là qu'il devra recourir pour établir la longueur attribuée jusqu'à présent à l'arc du méridien qui traverse nos triangles d'Espagne. Delambre n'a fait que l'adopter telle que l'avaient trouvée les trois Com- missaires, comme on le voit par un calcul fort simple que nous donnons ici en note(*). Cette détermination, comme nous l'avons dit, était fondée sur sa méthode même, et elle résultait également des trois calculs. Or, les personnes qui connaissent cette méthode, savent qu'elle donne lieu à des décompositions de triangles sphériques qui peuvent s'effectuer et se calculer de plusieurs manières; de sorte que des calculateurs, indépendants les uns des autres, doivent être naturellement conduits à de combinaisons diverses dont la variété donne plus de force à la concordance des résultats. Aujour- d'hui, en appliquant à ce même réseau de triangles une autre méthode de calcul qui lui est propre, et une formule approchée qu'il en déduit, M. Puissant trouve une augmentation de 57 toises sur l'arc du méridien qui traverse notre triangulation. L'erreur est-elle du côté des trois calcu- lateurs, ou résulte-t-elle de la nouvelle formule? c'est ce que M. Arago et (*) « Longueur totale de l'arc me'ridien , compris entre le signal de Dunkerque et celui de Formentera, cxprime'e en parties du mètre le'gal, selon la détermination adopte'e par la Commission du Bureau des Longitudes (Connaissance des Tems pour 1810, page 486) .......... i374438m,72 » Valeur du mètre légal en toises . . . , o,5i3o74 » En multipliant le nombre de mètres par ce facteur, on a : » Longueur totale de l'arc en toises . 7o5 1 88* 77 » C'est la valeur adopte'e par Delambre , Base du Système métrique, tom. III, page 298. » Dans ce même volume, page 89, Delambre donne la longueur de l'arc méridien compris entre Dunkerque et Montjouy , et cette valeur, con- forme à une toise près à celle qu'on trouve dans la Mécanique Céleste, tom. II , page i^\, est 55i583T6 » En la soustrayant de la longueur totale de l'arc adoptée par la Com- mission , on aura la longueur de l'arc partiel compris entre Monjouy et Formentera; elle sera i536o5Ti7 » Cette évaluation a été adoptée par M. Laplace dans l'Exposition du Système du Monde, 5' édition, page 62, » C'est aussi le nombre cité par M. Puissant dans son Mémoire. Mais il repose sur les calculs concordants des trois Commissaires du Bureau des Longitudes, et non pas sur l'au- torité de Delambre seul. (450 moi n'avons pas à résoudre , étant étrangers au calcul contesté. Mais il faut lui attribuer la triple autorité dont il dérive, et non pas, comme M. Puis- sant, le faire reposer sur celle de Delambre, qui n'y a point pris part. Si les trois personnes, qui ont fait séparément le calcul, ont pu se tromper toutes d'une même quantité, ne se pourrait-il pas aussi que, dans ce cas, la formule approchée de M. Puissant ne fût pas assez exacte ? C'est un simple doute que nous émettons. M. Puissant s'est assuré qu'entre le Panthéon et Montjouy elle donne le même résultat que la méthode de Delambre. Mais les triangles qui enveloppent cet arc ont peu d'étendue, comme ayant été observés avec des signaux de jour, au lieu que nos triangles d'Espagne sont d'un tout autre ordre. Par exemple, celui à l'aide duquel nous avons joint l'Espagne aux îles Baléares, a pour base toute la longueur du royaume de Valence; et son grand côté, qui s'étend sur la mer, a plus de 82555 toises. En outre, notre chaîne de triangles longeant les côtes de Valence et de Catalogne, s'éloigne notablement du méridien pour venir le rejoindre à nos dernières stations d'Ivice et de Formentera. La réunion de ces circonstances ne rendrait-elle pas moins exactes les projections des triangles sur l'ellipsoïde oscillateur dont M. Puissant fait usage., et qu'il détermine par sa formule approchée ? C'est un point qui , peut-être , mérite qu'on l'éclaircisse avant de prononcer affirmativement sur les résultats ainsi obtenus. » M. Puissant juge que nous aurions dû, M. Arago et moi, donner le calcul numérique de l'arc du méridien qui traverse les triangles d'Espagne , dans le volume que nous avons publié. Notre opinion a été différente, et nous en avons dit les motifs dans le court avant-propos placé en tête de notre ouvrage. A l'époque où celui-ci fut terminé, en 1821, nous allions partir, M. Arago et moi , pour réobserver, avec une Commission anglaise, la latitude de Dunkerque, sur laquelle on avait quelques doutes, qui, heureusement, ne se sont pas réalisés. On devait ensuite revoir la jonction des côtes de France et d'Angleterre; ce que M. Arago et M. Mathieu ont également effectué en société avec les observateurs anglais. La latitude de Formentera, limite australe de l'arc, n'avait été observée que d'un seul côté du zénith. Un de nous est allé la reprendre en 1825 ; et quoiqu'il n'ait pas encore publié l'ensemble de ses résultats, il s'est assuré qu'ils n'offri- ront pas de différence notable avec la première détermination. Nous avions même encore fait des préparatifs pour mesurer une base sur l'arc d'Espagne dans l'Albufera , projet que les événements politiques sont venus inter- rompre. Tout cela nous a déterminés à donner, dans le volume qui a paru, ( 453 ) les observations pures et simples de nos triangles d'Espagne, avec celles de la latitude et du pendule qui les accompagnent, remettant à un autre volume le calcul de l'arc du méridien et de la longueur théorique du mètre qui s'en déduiront. Ce volume , qui sera le Ve de la Base du Système mé- trique, renfermera, en outre, les nombreuses observations de toute nature, à l'aide desquelles on a déterminé de nouveau la latitude de Dunkerque; la nouvelle détermination de la latitude de Formentera, par des observa- tions faites des deux côtés du zénith, tant de nuit que de jour; la mesure de l'arc du parallèle compris entre Formentera et Majorque, avec les azimuths observés à ses deux extrémités, pour fixer l'ellipsoïde osculateur dans cette portion australe de l'arc méridien ; enfin , la nouvelle triangu- lation destinée à rattacher les opérations géodésiques d'Angleterre et de France, pour pouvoir faire remonter l'arc au nord jusqu'à l'Observatoire de Greenwich, dont la latitude est bien connue. C'est de l'ensemble de ces documents perfectionnés que nous croirons pouvoir déduire les corrections théoriques qpe la valeur légale du mètre devra exiger, pour concorder avec les mesures géodésiques. Lorsque nous reprendrons cette rédaction , nous examinerons scrupuleusement les méthodes que nous devons employer pour le calcul de nos triangles ; et de quelque côté que soit l'erreur des évaluations actuelles, nous ne manquerons pas de la signaler. » Observations de M. Puissant. — « Dans la note que MM. Biot et Aragd viennent de communiquer à l'Académie, pour répondre à celle que j'ai lue dans la séance dernière, nos honorables confrères annoncent qu'ils examineront plus tard la formule approximative dont j'ai fait usage pour rectifier l'arc de méridien depuis Montjouy jusqu'à Formentera , et c'est alors qu'ils verront si elle est suffisante dans la circonstance actuelle. Je me permettrai de faire observer que la véritable question n'est pas là ; elle est, au contraire, dans l'exacte évaluation des différences de latitude des sommets des triangles : or, j'affirme derechef que je ne me suis point trompé à cet égard. D'ailleurs, tes géomètres pourront s'en assurer lors- que mon Mémoire aura reçu de la publicité; mais, en attendant, ils au- ront une connaissance plus intime de ma méthode de rectification par la nouvelle note que je me propose de lire très prochainement à l'Académie. # A ( 454 ) paléontologie. — Prétendues empreintes de pieds d'un quadrupède dans le grès bigarré de Hildburgliausen , en Saxe; communication par M. de Blainville. « Dans le cours de l'année dernière, M. de Humboldt d'abord, et M. Link ensuite, ont entretenu l'Académie au sujet de plaques ou dalles de grès, des environs deHildburghausen en Saxe, appartenant géologique- ment au grès bigarré ou nouveau grès rouge, à la surface inférieure des- quelles on a remarqué un nombre considérable de figures en relief assez régulières et régulièrement disposées, pour que plusieurs naturalistes alle- mands aient pu les regarder comme les résultats de pas d'animaux quadru- pèdes delà famille des quadrumanes ou singes, suivant les uns, de celle de didelphes pédimanes ou sarigues, suivant les autres, comme MM. Wieg- mann et Humboldt, et même de salamandres gigantesques, d'après MM. de Munster et Link. L'administration du Muséum d'Histoire naturelle, dans le but d'éclaircir une question aussi intéressante en paléontologie et dont on a déjà tiré des conséquences si contradictoires à ce que l'on admet assez généralement aujourd'hui comme résultat de l'état actuel de nos connais- sances sur l'histoire de la succession des êtres organisés à la surface de la terre , s'est empressée de faire l'acquisition d'un grand et beau morceau de ce grès à la surface duquel existent trois séries de ces prétendues impres- sions traduites en plate-bosse et liées entre elles par une réticulation plus ou moins serrée. Au premier examen qu'il en a fait, M. de Blainville croit s'être assuré que ces figures en relief ne doivent en aucune manière être attribuées à des empreintes qu'auraient laissées les pieds d'un animal qua- drupède quelconque marchant sur un sol susceptible de les recevoir et de les garder assez long-temps pour qu'ensuite elles aient pu être remplies par une matière plus ou moins molle et capable de se solidifier. Il pense au contraire que ce sont indubitablement des traces de végétaux analogues sans doute à ceux que l'on a déjà rencontrés plusieurs fois dans le grès rouge, et considérés comme des prêles gigantesques, ou des rhyzomes de quelques acorus ou même des tiges sarmenteuses plus ou moins réticulées et anastomosées , ce qu'il ne lui appartient pas de décider. Quant aux raisons à l'appui de son opinion que ce ne sont certainement pas des empreintes de pieds d'animaux quadrupèdes, M. de Blainville se propose de les sou- mettre au jugement de l'Académie, dans une de ses séances prochaines, aussitôt qU'il aura pu faire exécuter des dessins rigoureusement exacts du ( 455 ) bel échantillon arrivé dernièrement au Muséum, comparativement avec des figures d'empreintes des pattes d'un singe, d'une sarigue et d'une salamandre. » optique mathématique. — Troisième et quatrième lettre de M. Cauchy à M. Libbi , sur la théorie de la lumière. « Gomme une des plus graves objections que l'on ait faites contre la théorie des ondulations de l'éther, se tirait de l'existence des ombres et de la propriété qu'ont les écrans d'arrêter la marche des vibrations lumineu- ses, je désirais beaucoup arriver à déduire de mes formules générales , les lois relatives aux deux phénomènes des ombres et de la diffraction ; mais , pour y parvenir, il fallait surmonter quelques difficultés d'analyse. J'y ai enfin réussi, et pour représenter les mouvements de l'éther, lorsque la lumière est en partie interceptée par un écran, j'ai trouvé des formules dont je veux un instant vous entretenir. » Considérons, pour fixer les idées, le cas où le corps éclairant est assez éloigné pour que les ondes spbériques qui se propagent autour de ce corps soient devenues sensiblement planes. Prenons pour axe des x la direction du rayon lumineux, et pour axe des ^, une droite parallèle aux vibrations moléculaires de l'éther. Nommons x le déplacement d'une molécule mesuré parallèlement à l'axe des j-, I la valeur maximum de x, l=-ir l'épaisseur d'une onde lumineuse et I = — la durée d'une vibration ; enfin concevons que, dans le plan des zy, perpendiculaire à l'axe des x, la lumière soit in- terceptée par un écran, du côté des j-- négatives. Si le rayon lumineux, que nous supposerons dirigé dans le sens des x positives, est un rayon simple, son équation, pour des valeurs négatives de x sera de la forme (i) j-=Icos(K.r — st + a), A désignant une quantité constante. Or je trouve que, du côté des x posi- tives, la valeur de y pourra être développée en une série, et qu'en rédui- sant cette série à son premier terme, on aura (2) * * w y _oo cos (K* + * — p'~ z + *t)d*- * C. R. 18Î6 , i" Semestre. 65 (456 ) D'ailleurs, le nombre K. étant très considérable, la valeur de y donnée par la formule (2) se réduira sensiblement à zéro, pour des valeurs finies et négatives de l'ordonne'e y, tandis que, pour des valeurs finies et positives de la même ordonnée, la formule (2) coïncidera sensiblement avec la for- mule (1). Donc la partie de l'espace située au-delà du plan de l'écran, sera dans l'ombre du côté où l'écran se trouve, c'est-à-dire derrière l'écran, et continuera d'être éclairée du côté opposé , comme si l'écran n'existait pas. On devra seulement excepter les points de l'espace, correspondants à de très petites valeurs dey, et pour lesquels le déplacement/ dépendra des deux coordonnées x, /aussi bien que du temps t. Pour ces derniers points, la formule (2) reproduit les lois de la diffraction, telles que Fres- nel les a données, et l'on peut simplifier l'étude de ces lois, en transformant le second membre de l'équation (2) à l'aide des formules que j'ai données dans plusieurs mémoires. » J'ai dît plus haut que les ondes qui se propagent autour d'un corps éclairant sont généralement sphériques. Effectivement il résulte du calcul qu'un rayon simple peut se propager dans l'éther sous la forme d'ondes sphériques ou cylindriques, ou planes. On peut obtenir ces diverses formes en supposant qu'à l'origine du mouvement l'éther est mis en vibration ou en un seul point, ou dans tous les points d'un même axe, ou dans tous les points d'un même plan ; et les deux premières hypothèses fournissent les mêmes résultats que la troisième à une grande distance du point éclairant ou de l'axe qui le remplace. J'ajouterai que, dans les deux premières hypo- thèses les vibrations moléculaires sont, pour un rayon simple, dirigées suivant les éléments de circonférences de cercles parallèles tracés sur la surface de l'onde, et que ces vibrations sont semblables entre elles, et iso- chrones pour tous les points d'une même circonférence. » «Dans celle de mes lettres qui avait pour objet les lois de la réfraction et de la réflexion à la surface des corps transparents , je remarquai que, des quatre équations comprises dans les formules auxquelles j'étais* parvenu, trois étaient déjà vérifiées et conformes à toutes les observations connues. Or il se trouve heureusement que la quatrième équation, la seule dont la comparaison avec l'expérience restât encore à faire , est vérifiée à son tour par le phénomène des anneaux colorés. En effet, concevons que la surface extérieure ou intérieure d'une lame d'air ou d'un corps transparent quel- conque, en réfléchissant un rayon polarisé parallèlement ou perpendicu- U57) lairement au plan d'incidence , fasse varier les plus grandes valeurs des dé- placements moléculaires dans le rapport de i à 0, et nommons 0', 0", ce que devient le rapport 0, quand on suppose le rayon non plus réfléchi , mais réfracté, et passant de l'extérieur à l'intérieur de la lame ou de l'in- térieur à l'extérieur. Soit d'ailleurs I le déplacement absolu et maximum d'une molécule d'éther dans le rayon incident. Si l'épaisseur de la plaque est un multiple de l'épaisseur des ondes lumineuses, les diverses réflexions , en nombre infini , qui seront produites, l'une par la surface extérieure, les autres par la surface intérieure de la lame mince, ramèneront vers l'œil de l'observateur une infinité de rayons, et de la composition de ces rayons naîtra un rayon résultant dans lequel le déplacement maximum aura pour mesure , comme on sait, le produit el(,_ ©'©"-©*©'©"_ etc.) =©I (i — ^^r)- » Pour que ce produit s'évanouisse, et que, dans le phénomène des an- neaux colorés, la tache obscure du centre présente le noir foncé, il faudra que l'on ait (l) ©'©"=!—©». » Or cette condition sera effectivement remplie, si l'on adopte, pour l'in- tensité de la lumière réfractée , la valeur que donnent les formules ci-des- sus mentionnées. II y a plus, la condition (i) fournit immédiatement les deux équations inscrites sous les noa i5 et 16 dans ma lettre sur la réfrac- tion et la réflexion que produisent les corps transparents; car, si l'on nomme t l'angle d'incidence , et t' l'angle de réfraction, on aura rsin (,-/)-]. ^, _ pin (r-.QcosCr + /)-!» Lsin (t + r' ) J ' "" Lsin (* + O cos (r — r ) J ' suivant que le rayon incident sera polarisé parallèlement ou perpendicu- lairement au plan d'incidence, et l'on tirera de la formule (i), dans le premier cas , , . sin 2r.sin 2r ©© = -r 7T, sro'(r + r')' dans le second cas, , ., sin 2r . sin 2r sin2 (r -p- r').COS* (r — t')' » Au reste, j'ai aussi obtenu des formules générales pour la réflexion qui s'opère à la surface des corps opaques, particulièrement des métaux, et ces formules s'accordent parfaitement avec l'expérience , comme je vous 65.. ( 458) l'expliquerai plus en détail, lorsque le temps dont je pourrai disposer, me permettra d'entrer à ce sujet dans quelques développements. » Si l'écran par lequel on suppose la lumière interceptée dans le plan des yz ne laissait passer les rayons lumineux que dans l'intervalle com- pris entre les limites _y =y0,y=zjl, en sorte que l'observateur placé du côté des x positives, reçût la lumière par une ouverture dont la largeur fût jr, — jr01 la formule (2) (de la lettre précédente) devrait être rem- placée par la suivante .A¥(r-r.) {d) j-=(-)I J cos (ta: -f A — M — -. -f- **\d*. Vax L'équation (d) elle-même fournit seulement une valeur approchée dejr, et se déduit de formules générales et rigoureuses qui représentent le rayon diffracté, quelle que soit la direction du rayon incident, et quelles que soient les directions des vibrations moléculaires dans ce même rayon. Ces formules, en donnant les lois de la diffraction , montrent, par exem- ple, que si le rayon incident est polarisé dans un certain plan, le rayon diffracté restera toujours polarisé dans ce même plan. » astronomie. — Note de M. Plana sur la page i35 du premier- volume de sa Théorie de la Lune. « L'expression de R à laquelle je suis arrivé dans cette page, donne R = o, soit à l'égard des termes multipliés par m*, soit à l'égard des ter- mes multipliés par /«', qui affectent l'argument igt — ict. En calculant cette valeur de R, j'ai omis les termes de l'ordre du carré de eTa«Hjfifr c0s[>m,_2 (., _c) q \-i . m+c—i =- -/■ sin (zgt—icl) cos[am<— 2 (1— c) *]; (m + c—i){g~-c) ..C0 (459) ce qui donne cos \ïmt — 2 ( i —c) t — 2^W] ss cos [îmj' — 2 (1— c) t] -*4PL»*V . ; „ , sin (2g-/ — 2c/)cos [îm^îM/]. (»»+*— i)(r— «J » La considération du second terme de cette expression étant inutile à l'objet actuel, on peut réduire la fonction cos[awf' — 2(1 — c)t — aJW] à ces deux termes : cos [2m*' — 2 (1— c) t — 2^r]=cos[2m/' — a(i — c)*]+2JWsin \2n1t' — 2(1 — c) i], et regarder la fonction JW comme composée des seuls termes obtenus par la première approximation. » Voilà pourquoi j'ai établi cette équation dans la page 1 33. Mais en exécutant le produit m'L (e-f/te)* 2^0- sin \2rnt — 2 (1 — c) i], j'ai employé, par méprise, la valeur de JW qui appartient à la seconde ap^ proximation, au lieu de prendre 1 m'L . . î , . , TM'Py1 . , isr = s sin [2/Mf — 2 (1 — c)t] sm (2gt— 2Ct); m-f-c — i g — c c'est-à-dire le résultat de cette première approximation. » En redressant cette faute de calcul , je trouve m2L (e-4-^e)' 2^œ-sin [zmt' — 2 ( 1 — c) *] ' 4PL'wi6eV (rn+c— i) (g-— c) 2PLam6ey sin [2m*' — 2 (1 — c)i] sin [2gt — ici — amt^-a (1 — c) ./] -- COS [2gl — 2Ct — 2mt-{ zmt?]. (m-f-c— r) (g—c) • » En substituant ce résultat à celui qu'on voit dans la page 1 33 , on aura N (m+c— 1) (g— c) t -f-cos [2g1*— 2ct— 2tnt-f- Um\l » Par un motif tout- à-fait semblable il faut, dans la page i34, rempla- cer la valeur dé 2L'm' (y—îyY cos (igt — ict) = — — mJey cos(2g- — zc)t. g — c im-J-c — i m+g— 1 ) v ° 32 De sorte que cette valeur de R ne donne pas R = o à l'égard des ter- mes multipliés par m3. » Dans le numéro 1 1 des Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'académie des Sciences pour l'année i836, M. de Pontécoulant obtient pour R une valeur où les coefficients numériques de — PL'mVy' +PL',7M6ey (m+c—i) (g—c) ' • (m+g—i) (g._c) ' sont égaux à Vunité, tandis que moi je trouve le nombre deux. Il paraît que M. de Pontécoulant omet la partie (A) . . H -- — cos {igt — zct) { L cqf (2ml' — 2* — 2.1*)\J cos (iml' — 28 — 7.M) 1 qui entre dans son expression de R. Et cependant il suffit de déve- lopper cos (im? — im — i£a>), cos (imt? — 2O — a^fl), pour avoir les termes qui doublent son coefficient numérique. En effet, on a alors, au lieu de la fonction (A), (A')..+ - — —JL-cos {igl— 2c/)jL«T*sin[2w<'— 2(1— c)i\— L7*sin [>mi%-2(i — g)t] J. Donc en faisant <^ = sin [2m(-2 (1 — c)/]; W= -^ sin \imt— 2 (1— #)<], ?w^c— 1 m -f-g'— 1 la fonction (A') donnera ( 46. ) — L'»P.jra6eV ( y-, , r „î , — -i cos |2/»i— '2Ct4-7.mt— iml ]4-cos [ist— 2ct — zmt-l 2ml] } (g—c)(m+c—i){ " j lo > ; -^ J COS [2^ — ac<-4-2m« — 2OTf']-+-COS [2g./ 2Ci 2m* + 2TOi'] >. te— «OO+ff— 01 J En ajoutant cette partie à la valeur de R trouvée par M. de Pontécou- lant, on la fait coïncider avec celle que je viens de trouver. » - RAPPORTS. chimie. — Rapport sur un mémoire de M. le docteur Pallas, intitulé : Nouvelles recherches sur le sucre et le parenchyme de la tige de mais. (Commissaires, MM. Deyeux, Biot et Robiquet rapporteur.) « Dans un premier mémoire adressé en i834 à l'Académie des Sciences , M. le docteur Pallas annonce être parvenu à extraire de la tige de maïs de petites quantités de sucre cristallisé , en tout semblable à celui que fournit Varundo saccharifera , et il fait concevoir l'espérance d'obtenir, en opérant sur une plus grande échelle et à l'aide des meilleurs procédés mis en usage aujourd'hui , une quantité assez notable de sucre pour que l'exploitation en devienne avantageuse. L'Académie, sur la proposition qui lui en fut faite par la commission chargée d'examiner ce mémoire, engagea l'auteur à poursuivre ses expériences et à leur donner tout le soin exigé par leur importance. M. le docteur Pallas, pour répondre au désir de l'Académie, s'est livréà de nouvelles recherches, et il a envoyé vers la fin de i835, un deuxième mémoire avec quelques échantillons assez minimes de sucre brut, de mélasse et de papier d'emballage fait avec le résidu de la plante (1). » M. Pallas, dans ce deuxième mémoire, fait connaître avec détailles nou- velles expériences qu'il a entreprises et qui confirment pleinement ce qu'il avait annoncé d'abord. Chargé conjointement avec MM. Deyeux et Biot de rendre compte de ce mémoire, je viens exposer les résultats auxquels M. Pallas dit être parvenu et qui peuvent se résumer ainsi. (1). Ces échantillons de sucre ont suffi cependant à vos commissaires pour constater l'identité avec le sucre de cannes, et M. Biot a bien voulu les soumettre devant nous aux épreuves de la polarisation et il en a consigné les intéressants résultats dans une note qui se trouve annexée à ce rapport. ( 46a ) » i*. La tige du maïs ne contient avant la floraison que peu ou point de sucre. » a°. A l'époque de la floraison , on peut déjà extraire de cette plante des traces de sucre cristallisé. » 3*. Cette même tige exploitée de 20 à a5 jours après la floraison et lors- que le grain est encore lactescent, renferme près de 1 pour cent de sucre cristallisable. » 4°- Plus tard encore, c'est-à-dire lorsque la graine est complètement mûre et qu'elle n'a plus besoin que de sécher pour être récoltée , la tige , qui est encore verdâtre à cette époque, fournit 2 pour cent de sucre brut et 4 pour cent de mélasse riche et d'un très bon goût. ■n 5°. Enfin le résidu parenchyraateux dont on a extrait la matière sucrée, peut être employé à la nourriture des bestiaux ou servir à la fabrication d'un papier d'emballage qu'on peut évaluer à 5 fr. les 5o kilogr. » Ainsi, selon M. Pallas, la question scientifique serait tout-à-fait résolue,et la présence du sucre cristallisable dans la tige de maïs ne saurait être ré- voquée en doute. Il ne resterait donc plus que la question industrielle à examiner , pour savoir si réellement on peut tirer des avantages de cette exploitation faite en grande. »Nous devons faire remarquer que bon nombre d'auteurs se sont occupés avant M. Pallas de cette même recherche, et il ne manque point de les citer lui-même; mais il fait observer qu'ils n'étaient parvenus, pour la plupart, qu'à obtenir des sirops d'une saveur sucrée plus ou moins franche, mais dépourvus de sucre cristallisable. Cependant il ajoute, d'après Parmentier, que Bonrepos est cité dans la Florede Toulouse en 1 783 ©u 4? comme ayant extrait du maïs une assez grande quantité de sucre cristallisé pour en faire un pain d'un gros volume; mais Parmentier, dit M. Pallas , ne donna aucun détail sur le procédé suivi par l'auteur et il dé- clara même, d'après ses propres expériences, que le sucre contenu dans le maïs n'était pas susceptible de cristalliser; ce qui remettait tout en question. » Le docteur Nairhold, de Gralz, en Basse-Styrie, est aussi du nombre de ceux que signale M. Pallas comme ayant extrait du sucre cristallisé de la tige de maïs, également récoltée après la maturité du fruit; mais le pro- cédé indiqué par cet auteur était compliqué et d'une difficile exécution. Nous devons ajouter que le professeur Burger paraît avoir fait des expé- riences très précises à cet égard, car on trouve, dans le Bulletin de phar- macie pour 18 1 1, un article extrait de la Revue britannique, où l'on trouve d'utiles renseignements à cet égard. ( 463 ) » Ainsi la présence du sucre cristallisable dans le suc de la tige de maïs a été démontrée par plusieurs auteurs, et M. Pallas est loin de le contes- ter; mais il pense être parvenu à rendre cette extraction plus facile et plus avantageuse en se servant de procédés plus simples et mieux entendus; et surtout en ne récoltant la plante qu'à l'époque où le fruit est arrivé à com- plète maturité, époque qui, selon M. Pallas, coïncide heureusement avec celle où le sucre cristallisable est en plus grande proportion dans la tige. C'est principalement sur ce point que M. Pallas établit tout le mérite de ses observations et de sa méthode ; en effet , le docteur INairhold est le seul qui ait conseillé, comme M, Pallas, de prendre la tige après la maturité du fruit; les autres , et plus particulièrement le professeur Burger, disent positive- ment qu'à cette époque le sucre cristallisable est presque entièrement dis- paru ; voici comment il s'explique à cet égard , dans le mémoire déjà cité. « Dans toutes les périodes de la croissance du maïs, le suc exprimé des » tiges de cette plante est doux; mais avant l'époque de la floraison, cette » saveur est sensiblement herbacée; c'est lorsque la plante a pris tout son » accroissement, et que la fleur est formée, que le suc se trouve en plus » grande abondance, le plus doux, sans saveur étrangère. Quand ensuite » le grain se forme, la plus grande partie de la matière sucrée disparaît; et » lorsque les épis sont mûrs, le suc des tiges, moins abondant, est devenu » moins sucré , plus salin. » Plus loin, le même auteur ajoute : « Il semble, » au premier aspect, qu'il soit plus avantageux de recueillir d'abord la » graine mûre, et d'employer ensuite les tiges pour faire le sirop; mais » des expériences comparatives prouvent le contraire, car les tiges cueillies » au moment de la floraison fournissent trois fois plus d'un suc plus sucré » que celles qui ont porté le grain jusque après sa maturité. » M. Burger donne un tableau comparatif du produit brut par les deux méthodes. Enfin, dans un autre passage, M. Burger dit que « pour obtenir beaucoup » de sucre bien cristallisable, et-le moins mêlé de mucilage, il faut semer » le maïs dans un terrain sec, léger, bien exposé au soleil , et aisément » pénétrable par ses rayons. » » D'un autre côté, l'un des membres de cette Académie, M. Biot, a démontré (i), par les expériences délicates de la polarisation circulaire, que dans les graminées, à partir de la fécondation, le sucre passait de la tige dans l'épi pour servir d'aliment au fruit. v On le voit donc, ce point de controverse mérite toute l';ittentioii de (i)Me'm oire lu à l'Académie des Sciences le i" juillet i833. C. R. i836. ier Semestre. 66 ( 464) ceux qui voudraient répéter ces expériences, et ils auront à examiner si la saccharification ne marche pas plus rapidement dans telle localité que dans telle autre, comme on serait tenté de le croire d'après la divergence des opinions; et, fùt-il certain , comme le prétend M.Burger,que la culture du maïs serait encore avantageuse, alors même qu'elle ne serait entreprise que dans l'unique intention d'obtenir du sucre; il n'en est pas moins évi- dent que le succès serait bien moins douteux , si l'on pouvait également récolter le grain, comme l'affirme M. Pallas". » Ainsi, vos commissaires pensent que M. Pallas a fait une chose bonne et utile en démontrant de nouveau qu'on peut extraire de la tige de maïs , et par des procédés qu'il a simplifiés, du sucre cristallisable, sans que cela nuise, du moins pour certaines localités, à la récolte du grain ; ils estiment aussi que le travail de M. Pallas mérite les encouragements de l'Académie, et que ce chimiste doit être invité à le publier, afin que ses expériences puissent être répétées sur plusieurs points de la France, et qu'on sache définitivement si les résultats qu'il a obtenus sont constants en tous lieux, et s'ils offrent assez d'avantages pour mériter l'exploitation. » Examen comparatif du sucre de mais et du sucre de betterave , soumis aux épreuves de la polarisation circulaire ; par M. Biot. «Deux des échantillons envoyés à l'Académie par M. Pallas, ont été sou- mis aux épreuves de la polarisation, afin de constater la nature du sucre qu'ils renfermaient. » Le premier que nous appellerons pour abréger n° i, était indiqué comme extrait du maïs avant la maturité des grains, mais, sans doute, après leur formation. Il paraissait, à l'état brut, de couleur très brune; et sa solu- tion dans l'eau aurait été trop peu transparente pour être observée immé- diatement. Nous l'avons décoloré par filtration à travers du charbon animal; alors il a dévié vers la droite les plans de polarisation des rayons lumineux. En ajoutant à la dissolution environ £ de son volume d'acide sulfurique limpide, et portant le tout à une température d'environ 6o° cent., le sens de la déviation s'est interverti; elle a passé à gauche; et sa nouvelle valeur s'est trouvée être un peu moindre que -^ de ce qu'elle était précédemment. Le sens et la proportion de cette inversion, conviennent à du sucre de cannes presque pur. «L'échantillon n° 2 était indiqué comme ayant subi l'opération du terrage par l'alcool. Il était de couleur jaunâtre ; et sa solution , quoique fortement colorée, a pu être observée immédiatement. C'est pourquoi nous l'avons ( 465 ) soumise à des épreuves un peu plus délicates , dans lesquelles nous l'avons traité comparativement avec du sucre de betteraves terré, à peu près de même nuance, provenant de la fabrique de M. Lemaire , à Contres, département du Cher. Nous plaçons ici , en regard , les tableaux des résultats obtenus, et nous comparons ceux-ci à la table des rotations du sucre de cannes pur, imprimée dans le tome XT1I des Mémoires de l'Académie, page 12 5. Sucre n" i envoyé par M. P allas. » Poids du sucre employé. . . i8*,i32 » Eau distillée 1 47 >8o,3 » La dissolution est passée dans un filtre de papier pesant 2«,o62-. Le filtrage est très lent et difficile, comme s'il était re- tardé par le mélange d'une matière vis- queuse; et la dissolution filtrée elle-même, outre sa forte coloration , n'offre pas une parfaite limpidité. Le filtre bien lavé et séché ensuite, se trouve peser 2f,io,5, ce qui donne os, i32 pour le poids des ma- tières étrangères non solubles. Ceci re- tranché de ip/, 1 32, donne le poids total du sucre dissous i8*,oôo et la proportion de ce sucre • dans l'unité de poids de la so- lution -3— — -. — 5-5 ou 0,1 o85 18+147,893 la densité de la solution obser- vée s'est trouvée être 1 ,04372 et déjà on peut voir dans le tableau cité qu'elle convient exactement à une solution de sucre de cannes où la proportion de ce sucre serait 0,1 0744- ■• La dissolution a été observée dans un tube dont la longueur était 265mm,65. Elle y paraissait d'un rouge orangé ; elle agis- sait sur la lumière polarisée, et déviait ses plans de polarisation vers la droite d'une quantité qui, sous cette épaisseur, était i8°,44, sans qu'on y pût distinguer des variations de couleur bien distinctes dans les divers azimuths. La teinte foncée de cette solution éteignait trop de lumière pour qu'il fùl possible de l'observer à tra- Sucre de betteraves terré. - » Poids du sucre employé . . . 3o*,65o » Eau distillée 173,270 » La dissolution est passée dans un filtre de papier pesant 2*, 1 55. Le filtrage est aisé, rapide , et la solution filtrée est complète- ment limpide , quoique colorée. Le filtre, bien lavé et séché ensuite , se trouve peser 2?,25o, ce qui donne 0^,095 pour le poids des matières étrangères non solubles. Ceci retranché de 3o^,Ô2o, donne le poids réel du sucre employé 3o*,527 et la proportion de ce sucre dans l'unité de poids de la solution 3o*,527 lui ; 5 ou.. o,i4Q7q 3o*3527 -+-173,70 ^iri la densité de la solution obser- vée a été, 1 , 061 74 et l'on peut voir par le tableau cité qu'elle convient exactement à une solution de sucre de cannes où la proportion de ce sucre serait o, 14948- » La dissolution a été observée dans un tube dont la longueur était 264""",65. Elle y paraissait d'un rouge clair; mais sa lim- pidité permettait de l'observer à travers le verre rouge d'épreuve. La déviation déter- minée ainsi s'est trouvée être 22°,78 vers la droite ; et conséquemment, à travers un tube de i6omillim., elle se serait réduiteà 220,78 "264 ,65 °U l3°»772', d'après la loi de proportionnalité. Or, en effet, la table de rotations donne i4°,o58 pour la dévia- tion qui convient à une solution de sucre de cannes pur, où la proportion du sucre • 66.. ( 466) vers un-verre rouge ; mais on amène les ré- sultats au même terme en réduisant la dé- viation observée dans la proportion des rotations du rouge orangé et du rouge transmis par le verre d'épreuve , propor- tion qui est — ^ ou à très peu près — . 1 2048 r ' 10 La déviation observée se trouve ainsi ra- baissée à i60,5g6 pour une épaisseur de 265""", 65 ; de sorte que, dans un tube de 160 millimètres, longueur pour laquelle la table de rotations est calculée, elle serait proportionnellement i6",596. -- fi- ou 9°,9957. Or, en effet, la table indique io°, 01 pour la déviation produite par une solution de sucre de cannes pur, où la proportion du sucre est o,io85. serait 0,14979. La différence exacte de ces résultats ne pourrait être constatée que par des observations plus nombreuses que nous n'en avons pu faire , et sur des tubes*plus longs que ceux que la coloration des solu- tions nous a contraints d'employer. » Il restait à essayer l'influence n'es acides sur ces deux espèces de sucre. Nous rapportons le tableau des résultats sous la même forme que précé- demment. » Pour cela , on a pris de la solution n° 2 un volume égal à 5o cent. cub. on y a joint acide sulfurique pur à 66° 3 Volume total. ... 53 »0n a porté le mélange à la température de 65° au moyen d'un bain marie, puis on l'a laissé refroidir et on l'a observé dans un tube de 372n"n,65 ; il y paraissait d'un rouge foncé. L'action déviante sur la lu- mière polarisée s'est alors trouvée inter- vertie, et s'est exercée vers la gaucbe. La déviation observée immédiatement a été 53 de 5°. Il faut la multiplier par 5- pour la ramener au volume primitif , ce qui la porte à 5°, 186; mais il faut en re- trancher =- pour ramener la rotation à 39 r la longueur primitive 265m,65, ce qui la réduit à 5°,o53. La couleur dans le tube étant d'un rouge très foncé, on n'a pas pu » On a pris de la solution du sucre de bet- terave présentement observé un volume égal à 60 cent. cub. On y a ajouté , Acide sulfurique pur à 66" . 5 Somme 65 » Le mélange a été porté à 65°, au moyeu d'un bain marie. Refroidi , on l'a observé dans un tube dont la longueur était 269,65 ; la déviation était intervertie et portée à gaucbe Vue à travers le verre rouge , elle s'est trouvée de 7°,47- H ^aut ^a multiplier 65 . 1 par *- ou y ajouter — , pour la ramener au volume primitif dans celte même épais- seur , ce qui la porte à 8°, 1 1 2 ; puis il faut 1 ii- 264,65 la multiplier encore par -/* fi_, ou en re- trancher g- pour la ramener a l'épaisseur primitive , ce qui la réduit définitivement ( 467 ) l'observer à travers le verre rouge. Main- à 8°, 091. Maintenant , si l'on prend la 10- tenant si l'on prend la rotation primitive, tation primitive 22°,^8, et qu'on la mul- laquelle était, réduite au rouge, i60,5çi6, et 4 1 ta „ . n c tiplie par — , le produit 90, 112 exprimera qu'on la multiplie par —, le produit 6°,64 , . „. ti -, n r r 10 r la rotation intervertie qu aurait présente exprimera la rotation intervertie qui aurait une dissolution de sucre de cannes pur; été produite dans une solution pareille de d'où l'on voit qu'ici encore un raffinage sucre de cannes pur; d'où l'on voit que . ultérieur serait nécessaire pour atteindre celui-ci devait probablement contenir l'égalité : ce qu'il était aisé de prévoir quelque peu de matière d'une nature dif- d'ailleurs , puisque l'échantillon employé férente, ce qui a été reconnu aussi pour n'était qu'un simple sucre terré sans clair- d'autres graminées, et ce qui l'était spé- cage , de la qualité désignée dans le com- cialement dans le cas actuel par l'extrême merce sous le nom de bonne quatrième. difficulté des filtrations. » Si l'on avait voulu atteindre une complète rigueur dans les calculs qui précèdent , il aurait fallu tenir compte des changements de volume opérés par le mélange de l'acide et par le chauffage , à l'aide de mesures, de poids et non de volumes. Mais nous ne voulions ici que constater les propriétés distinctives du sucre observé, et non en faire une analyse quantitative. Il aurait mieux valu aussi opérer l'inversion de la rotation à froid, comme on le peut faire en employant l'acide paratartrique. Mais les expériences que l'un de nous a entreprises, pour déterminer les dosages, peut-être aussi les températures nécessaires dans cette opération, afin d'obtenir l'inver- sion complète, ne sont pas encore terminées. En attendant, nous avons pensé que les détails dans lesquels nous venons d'entrer, pourraient tou- jours donner une idée de ce genre de calculs*, ainsi que des résultats auxquels il conduit. » i MÉMOIRES LUS. chimie organique. — Action de l'acide sulfurique sur les huiles ; par M. E. Frémt. ( Commissaires , MM. Chevreul , Dumas , Robiquet. ) Les huiles que 1 auteur a soumises principalement a ses expériences sont les huiles d'olive et d'amande douce ; les résultats ayant été les mêmes pour les deux, ce qu'il dit de la première doit s'appliquer également à la seconde. L'huile d'olive traitée par la moitié de son poids d'acide sulfurique ( 468 ) concentré, se transforme en trois acides que l'auteur nomme sulfo-stéa- rique, sulfo-margarique etsulfo-oléique; il y a de plus formation de glycé- rine qui se présente combinée avec l'acide sulfurique , formant ainsi de l'acide sulfo-glycérique. L'acide sulfo-oléique est soluble dans l'eau et l'alcool, il ne cristallise pas; il possède une saveur très amère; sa dissolution aqueuse est décom- posée par l'action de l'eau, lentement à la température ordinaire, mais instantanément a une température de ioo°. Les acides sulfo-stéarique et sulfo-margarique se décomposent par l'eau en acide sullurique qui se régénère , et en deux acides gras nouveaux que l'auteur nomme hydro-stéarique et métamargarique. L'acide hydro-stéarique est blanc, soluble dans l'alcool et l'éther et cristallisant alors en mamelons durs et grenus. Sa composition peut être représentée par celle de l'acide stéarique hydraté : il fond à 54°- Les hy- dro-stéarates de potasse, de soude et d'ammoniaque cristallisent dans l'alcool. L'acide métamargarique est beaucoup moins soluble dans l'alcool que l'acide hydro-stéarique; il cristallise aussi en mamelons : il fond à 49° ; cris- tallisé, il contient plus d'eau que l'acide margarique, mais dans les sels il a exactement la même composition que ce dernier ; il est donc isomé- rique avec lui. Les métamargarates de potasse, de soude et d'ammoniaque cristallisent aussi dans l'alcool. Le métamargarate d'ammoniaque est à peine soluble, même dans l'eau bouillante. L'acide sulfo-oléique est décomposé par l'action de l'eau en acide sulfu- rique et en un acide que M. Frémy nomme hydroléique, parce que sa com- position est représentée par celle de l'acide oléique hydraté. Les hydroléates ressemblent beaucoup aux oléates. L'acide hydroléique, soumis à l'action d'une chaleur modérée, se décom- pose en eau, en acide carbonique, puis en deux hydrogènes carbonés li- quides , désignés par l'auteur sous le nom d'oléène et d'élaène. Ils ont tous les deux la même composition élémentaire que le gaz oléfrant ; mais leur volume n'est pas le même. L'oléène bout vers 55% est très fluide, possède une odeur comme ar- sénicale; son volume est représenté par C3H6. Il se combine avec le chlore et forme un chlorure liquide. L'élaène ne bout qu'à io8°; il a une odeur plus pénétrante que l'oléène , ( 46g ) il brûle avec une flamme éclatante. Son volume est représenté par CSH'0. Il se combine avec le chlore, et son chlorure est aussi liquide. Tels sont, suivant M. Frémy, les produits auxquels l'acide sulfurique donne naissance en réagissant sur les huiles. L'auteur annonce, en termi- nant, qu'il s'occupe maintenant d'étendre ses recherches à l'action de l'a- cide sulfurique sur les autres corps gras. MEMOIRES PRÉSENTÉS. physiologie végétale. — JVote sur les spongioles de la pomme de terre développées dans l'eau; par M. P. Laurent. .(Pour faire suite aux recherches du même auteur sur les spongioles de l oignon et du narcisse tazetta. ) (Commissaires, MM. de Mirbel, Richard et Ad. Brongniart.) La note se réduit à l'explication de deux figures représentant ces spongioles vues sous un fort grossissement. La pomme de terre quia servi aux observations de M. Laurent avait été coupée par un plan passant près d'un œil, et une de ses moitiés appliquée contre une des parois intérieures d'une caisse en verre remplie d'eau. physiologie. — Expériences relatives à la vision; par madame Griffith (en anglais ). (Commissaires, MM. Arago et Dulong. ) CORRESPONDANCE. physique terrestre. — Extraits dune lettre de M. A. Erman, de Berlin, à M. Arago, sur les lignes d'égale déclinaison magnétique ; sur la hau- teur au-dessus de la mer de divers volcans du Kamtchatka ; sur la Hau- teur des neiges perpétuelles dans la même contrée; sur la différence de niveau entre la mer Baltique et la mer Caspienne. 9 « Tous les lieux de l'Europe et de l'Asie où la boussole est sans décli- » naison appartiennent, dit M. Erman, à une même courbe continue dont » j'ai déterminé les points d'intersection avec les méridiens compris entre » le 56' et le 149e degré de longitude orientale. » (47o ) La carte destinée à faire connaître la position et la forme de la courbe en question, fera partie du second volume du Voyage que M. Erman pu- blie en ce moment. .' ! " Positions et hauteurs de quelques points. Longit. orient. Latitude Hauteur au-dessus comptée de Paris. nord. de la mer. Le sommet du volcan de Kliutschtwsk. i58° io'48" ...56°. 4' 18" ...a465T = 48o4 met. Le sommet du volcan de Tolbatschinsk. 157.40. .8....55.5i .26 i3oo =2534 Le sommet du volcan de Schiveloutsch. « .. 1649 =32i4 Les neiges perpétuelles .... i58 5^ 83o = 1618 . Le Kliutschewsk est le point le plus haut de la péninsule du Kamtchatka. Pendant que M. Erman en déterminait la hauteur, le volcan rejetait par son cratère, situé à la cime, des courants de lave, des scories , des cendres et de la vapeur d'eau. On soupçonnait depuis long-temps que les eaux de la mer Caspienne étaient moins élevées que celles de la Méditerranée ou de l'Océan , lors- qu'en 1814 MM. Engelhardt et Parrot essayèrent, à l'aide du baromètre, de déterminer la valeur réelle de cette singulière différence de niveau. La moyenne de trois déterminations distinctes se trouva être de 3o2 pieds (98 mètres). Depuis, s'il faut en croire quelques personnes, M. Par- rot a lui-même jeté des doutes sérieux sur les résultats de ses opérations de i8i4- M. Erman a donc fait une chose utile en répandant quelques nouvelles lumières sur cette question. Sept années d'observations barométriques de Kasan, comparées à sept années d'observations correspondantes de Dantzig, donnent pour la hauteur du baromètre de la première de ces villes au-dessus du niveau de la Bal- tique i6',3 = 3im,8. Ce résultat est confirmé par six années d'ob- servations de Mitau. De là M. Erman déduit, à l'aide d'un nivellement, que : La hauteur.de l'embouchure de la Kasanka dans le Volga, au-dessus du niveau de la mer Baltique , n est que de . . . . . 4'?5 = 8m,o\ Ainsi, pour que les niveaux de la Baltique et de la mer Caspienne coïn- cidassent, il faudrait que dans l'étendue de 2o5 milles d'Allemagne com- pris entre Kasan et Astrakan sur la Caspienne, la pente du fleuve ne fût que de 8m, 8 mètres, ce qui semble complètement inadmissible. La pente du Volga entre Torjokel Kasan, dans une étendue de 1 55 milles, (47i ) a été mesurée. En supposant que dans le restant de la course du fleuve elle suive la même loi , M. Erman porte la dépression de la mer Caspienne au-dessous de la Baltique, à 43' = 84". MM. Engelhardt et Parrot avaient jadis trouvé 98 mètres. optique. — Double réfraction du verre ordinaire. En plaçant sur une même ligne quatre prismes de verre qui étaient comprimés entre deux mâchoires de fer, Fresnel parvint jadis à y faire naître la double réfraction et à la rendre sensible à l'œil nu. Quel changement s'élait-il opéré dans la matière vitreuse ? Un rapprochement des molécules dans le sens de la compression , et rien de plus. Un changement de densité analogue naît dans le verre quand on le trempe, c'est-à-dire en d'autres termes, lorsque après l'avoir fortement échauffé on le refroidit tout-à-coup en le plongeant dans un liquide. Le verre trempé semble donc propre à reproduire l'appareil de Fresnel, et c'est , en effet , ce à quoi M. Guérard, docteur en médecine , est arrivé. Quatre prismes de go" chacun, taillés dans le même sens sur une plaque de verre trempée, ont donné une double réfraction sensible. Ces pris- mes étaient disposés comme les quatre prismes comprimés de Fresnel , et achromatisés aussi avec d'autres prismes de verre ordinaire* M. Guérard s'est assuré que les deux images fournies par son système, sont polarisées rectangulairement , et que le verre trempé possède la double réfraction négative. agronomie. — Notice sur différents essais faits pour introduire aux États- Unis la culture de la vigne et celle de V olivier ; par M. Lakanal. M. Lakanal a habité successivement comme propriétaire-planteur plu- sieurs des états de l'Union , le Rentucky, le Tenessée , l'Ohio , l'Alabama : parmi les diverses cultures qui l'ont occupé , celle de la vigne et de l'olivier ont été long-temps pour lui un objet de prédilection. Il avait apporté de France un grand nombre d'espèces de vignes provenant la plupart de la pépinière du Luxembourg, et les principales variétés d'olivier connues dans nos départements du midi. Il a essayé tous les sols, toutes les expo- sitions, varié de toutes les manières les amendements, les engrais, le tra- vail donné à la terre, l'époque delà taille, etc., ses soins ont toujours été sans succès; les tentatives faites par plusieurs agriculteurs habiles, et per- sévérants ont également échoué , et M. Lakanal est maintenant convaincu C. R. 1836. i«r Semettre. 67 (47* ) que le sol des États-Unis, malgré sa vaste étendue, ne possédera jamais ni l'une ni l'autre de ces deux cultures. Tout ce qui a été publié en France sur la prospérité de la vigne aux États-Unis , soit dans l'état du Missouri , soit dans les barrens ou prairies du Kentucky, est suivant M. Lakanal, complètement dénué de fondement, et ce qu'on a dit de l'établissement formé dans l'état d'Indiana par la colonie suisse de Vevai n'est pas plus exact. Cet établissement, commencé au moyen d'une souscription de 5o,ooo francs qui avait été promptement remplie, n'a pu se soutenir malgré le zèle et l'intelligence des personnes chargées de le diriger ; depuis quinze ans il n'existe plus. Quelques parti- culiers , il est vrai, soit dans les environs de Vevay, soit de l'autre côté de l'Ohio, dans le Kentucky, ont encore quelques champs de vigne et font un peu de vin; mais ce vin est âpre, tourne promptement à l'aigre , et l'on est obligé de l'édulcorer avec du miel ou de la mélasse. awatomie comparée. — Recherches sur la disposition des plumes chez les oiseaux et sur les muscles destinés à mouvoir ces plumes; par M. Jacqdemin. Dans une précédente lettre l'auteur avait considéré la mode d'implan- tation des plumes à la face supérieure du corps ; cette fois il s'occupe de la face inférieure; il décrit aussi les écailles cornées qui recouvrent les pieds, enfin il indique les différents muscles qui servent au mouvement des plumes. Ces muscles suivant lui sont au nombre de quinze, dont cinq oc- cupent la face supérieure du corps , deux la face inférieure , cinq le bras , un la jambe, deux la région de l'oreille. optique. — Extrait d'une lettre de M. Talbot à M. Arago sur les cristaux de borax. « Je vous prie de mettre sous les yeux de l'Académie, en cas que vous le jugiez convenable, le dessin que j'ai fait avec le microscope polarisant de quelques cristaux circulaires de borax. » On voit plusieurs de ces cristaux à la fois, de diverses grandeurs, et diversement colorés. J'en ai représenté deux. Quant à leur ori- gine, il me paraît que cela s'explique assez bien en supposant qu'ils se composent d'une infinité d'aiguilles qui rayonnent d'un point central. C'est une chose dont on voit assez souvent des exemples. Mais ce qu'il y a de particulier ici, c'est que le contact optique est tellement bien établi m (4?3) entre ces aiguilles, qu'on ne peut pas les distinguer d'un disque circulaire mince et transparent comme le verre. » Ces disques observés au microscope entre deux polariseurs (soit des tourmalines, soit des prismes-Nicol ) offrent le phénomène que j'ai des- siné, et dont je désire qu'on cherche l'explication , n'en ayant pas trouvé une qui me satisfît. » Les croix colorées qu'on voit sur les disques sont toutes parallèles entre elles , quelque grand que soit le nombre de ces cristaux qu'on aper- çoive en même temps. C'est surtout ce fait dont il faudrait rendre raison. » Cristal n° i. 1 1 / /X v\7 V y/ Cristal n° 8, La première, la deuxième et la troisième figure dans les deux cristaux, correspondent respectivement à des angles de o°, de 45° et de 900 dans ces positions des polariseurs. médecine. — Tubes destinés à recueillir et à conserver le virus vaccin. • M. Fiard, dans un mémoire présenté au concours Montyon , avait dé- crit, sous le nom de tube pneumatique, un petit appareil qui, suivant lui, est plus propre à assurer la conservation du virus vaccin que les tubes employés précédemment dans le même but; aujourd'hui il annonce qu'a- fin de bien constater leur supériorité il a remis à M. Gaimard , au moment de 67.. (474) son départ pour l'Islande, une collection de tubes pneumatiques chargés de nouveau virus vaccin recueilli le 3o avril i836, virus qui est seulement à sa cinquième transmission depuis le cow-pox primitif. L'essai des tubes n'est pas au reste l'unique but qu'il s'est proposé; il espère qu'en transportant un virus qui n'a perdu encore rien de son énergie primitive on réussira cette fois à propager la vaccine en Islande et en Groenland. mécanique. — Emploi de l'air chaud comme force motrice. M. Borchart , ingénieur, écrit que l'idée d'employer l'air chaud comme moteur, émise par M. Burdin dans une note adressée à l'Académie (voir la séance du 18 avril) se trouve déjà dans un brevet d'invention demandé par M. Wronski, et qui a dû être ouvert au ministère du commerce, le 5 avril 1 836. M. Borchart ajoute que dans le nouvel agent mécanique, qui forme l'objet principal du brevet en question , l'air est aussi comprimé avant d'être introduit dans le cylindre; cet air est ensuite échauffé fortement par un autre gaz à haute température, puis tous les deux agissent conjointe- ment sur le piston, d'abord par la totalité de leurs forces et ensuite par leur détente commune. Dans une nouvelle demande pour addition à ce brevet , l'auteur, pour- suit M. Borchart, montre qu'en appliquant à l'air atmosphérique isolé ce principe de compression et d'échauffement , on n'obtient pas à beaucoup près des effets aussi puissants qu'en joignant à l'air atmosphérique la va- peur d'eau. M. Wronski, ajoute-t-il, a découvert que le maximum de la tension de la vapeur d'eau s'élève jusqu'à o,338 atmosphères , et que cette puissante tension n'exige pour être produite qu'une température de 65o degrés centigrades. astronomie. — Dernières observations de la comète de Halley faites à Vienne. Extrait d'une lettre de M. Darlo , vice-président de la Société d'agriculture , sciences et arts de Meaux. « M. Charles de Littrow n'a pas cessé de suivre la comète depuis sa ré- apparition, autant que le lui a permis la sérénité du ciel, et ce n'est que le 7 avril qu'il l'a perdu de vue. L'observation du 7 n'était pas réduite en- core au moment du départ de sa lettre (le 21 avril), mais j'ai sous les yeux son observation du 6 du même mois , formulée pour le temps moyen à Vienne, ainsi qu'il suit : . , „., (10* 54' io",6 = ascension droite. Q 31 33 O ' ( 1 70 4^' *4"»4 = déclinaison australe. (475 ) * Ce n'est qu'au moyen des plus fortes lunettes que la comète, don» la lumière était très affaiblie, pouvait encore être aperçue. Sa nébulosité était à peine sensible; mais, proportionnellement, le noyau en était assez brillant. A compter du 7 avril , des recherches de plusieurs heures n'ont pu faire retrouver l'astre. » L'état du ciel à Paris n'a pas permis d'obtenir d'observation après le •20 mars. ■ chimie appliquée. — Fabrication du salpêtre. M. Longcbamp adresse à l'Académie une réclamation tendant à établir ses droits à la création d'une industrie qu'on présente aujourd'hui comme une conquête toute récente de la science , quoique depuis long-temps il l'ait fait connaître. Il rappelle que dans un mémoire sur Vaction mutuelle des sels, publié en 1818 dans les annales de Physique et de Chimie, il a donné le moyen d'obtenir le nitrate de potasse par la double décomposition du chlorure de potassium et du nitrate de soude , et a indique tes proportions néces- saires pour que la décomposition soit complète. Dans le cours du même mémoire, il faisait remarquer que le. chlorure de potassium produit par le travail du salpêtrier, pourrait être employé utilement à la décomposition du nitrate de soude. « Ce que je réclame, dit M. Longcbamp, ce n'est pas le mince avantage d'avoir le premier annoncé une décomposition réciproque de sels, mais bien d'avoir signalé une industrie qui se fonde sur cette décomposition. Je suis convaincu, dit-il en terminant sa lettre, qu'on pourrait fabriquer en France, avec les matériaux salpêtres de la Touraine, du nitrate de soude qui, même sans le secours d'aucun droit, soutiendrait la concurrence avec celui qui nous vient du Chili, en admettant toutefois qu'on livrât aux salpêtriers le sulfate de soude affranchi de droits. » physique. — Courants électriques. Définition des expressions, quantité et intensité ; par M. Pei/tier. Depuis que les piles voltaïques ont reçu des dispositions variées, on sait que leurs effets sont modifiés d'une manière très différente par l'étendue et par le nombre des couples; de là l'idée naturelle de distinguer dans l'électricité du courant produit r d'une part la quantité, de l'au- tre l'intensité, la vitesse, termes un peu vagues, comme le remarque M. Peltier dans son mémoire. Le sens le plus précis que l'on puisse donner à ces expressions toutes puisées évidemment dans différentes (476) analogies , se rapporte , quant à la quantité , aux actions que l'électromo- teur exercerait immédiatement, abstraction faite de l'affaiblissement dû à la résistance des conducteurs; les effets de tension , l'intensité, au contraire, se rapportent à la faculté que le courant acquiert , de vaincre la résistance que les conducteurs peuvent exercer. Les courants développés par la chaleur dans les soudures métalliques , offrent la tension au moindre degré ; elle est bien plus grande pour les courants dans la formation desquels entre un liquide, et elle augmente rapidement avec le nombre des alternatives de liquide et de métal, avec le nombre des couples. Plus récemment, la distinction entre ces deux qualités des courants a semblé ne plus suffire aux circonstances variées qui se sont offertes dans l'interposition des diaphragmes à travers les conducteurs liquides , et il a paru nécessaire à plusieurs physiciens d'admettre dans chaque courant quelque chose de spécifique dépendant de son origine. La discussion des fatfs compliqués qui se rattachent à cette dernière question, est l'objet principal du mémoire de M. Peltier; il pense qu'en faisant varier d'un courant à l'autre, dans des proportions indépendantes, la quantité et l'intensité, on peut se rendre compte de tous les effets observés. Pour lui, la quantité dépend du nombre des particules appar- tenant à un même couple dans lesquelles se développe l'action élec- tromotrice, de quelque manière que cette action soit excitée. L'intensité dépend de la résistance que l'électricité éprouve à traverser la pile . l'é- lectromoteur lui-même : en sorte que si cette résistance est très grande , le courant acquiert une intensité suffisante pour vaincre la résistance moindre que le conducteur offre entre les pôles. M. Peltier remarque avec raison que la pile et le conducteur consti- tuent un système unique dont toutes les parties sont solidaires, en sorte que l'électromoteur n'est plus dans les mêmes conditions quand le conduc- teur, par exemple , est modifié. L'auteur rappelle d'anciennes expériences de M. de la Rive et de lui- même. Il discute les résultats récents énoncés par M. Matteucci. Pour ces détails , on ne peut que renvoyer au mémoire lui-même. minéralogie et optique. — Incrustation calcaire d'apparence nacrée. M. Arago présente une substance qui lui a été adressée par M. Horner, de la Société Royale de Londres, substance qu'à sa disposition lamelleuse, son poli et ses couleurs irisées, on prendrait aisément pour un fragment de coquille. Son origine d'ailleurs est toute différente et ce n'est autre chose (477) qu'une incrustation formée à la surface interne et externe d'un cylindre creux employé au lavage des toiles après qu'elles ont été bouillies dans l'eau de chaux. Ce cylindre, qu'on nomme dash-wheel (roue-battoir), a sept pieds environ de diamètre; il est divisé intérieurement en quatre com- partiments, au moyen de deux cloisons planes qui passent par l'axe et se coupent à angle droit ; il exécute vingt-deux révolutions par minute. Les toiles sont introduites avec de l'eau pure dans un des compartiments, et la roue en tournant les fait battre successivement contre les trois parois; l'opération est terminée en dix minutes. Le cylindre, lorsque M. Horner l'a vu pour la première fois, servait de- puis dix ans; l'incrustation s'était faite d'une manière très lente, et son épaisseur sur la paroi interne n'était guère de plus d'une ligne; elle était un peu plus considérable près de l'ouverture par laquelle on introduit les toiles. Cette couche intérieure avait le lustre et la couleur du cuivre poli; elle n'avait commencé à apparaître qu'après la deuxième année; celle de l'extérieur s'était montrée six mois plus tôt. Cette substance se divise aisément en feuillets minces ; exposée à la flamme d'une bougie, elle noircit et répand l'odeur propre aux substances animales que l'on brûle; les feuilles par l'action de la chaleur se détachent et se recoquillent comme feraient des rognures de corne. Essayée au cha- lumeau, elle se divise en lames encore plus minces qui blanchissent et se vitrifient. Dans cet état, quelques parcelles mouillées et appliquées sur la main y produisent la même sensation de chaleur qu'un fragment de chaux vive également mouillé. L'enduit intérieur ne diffère de l'extérieur qu'en ce qu'il contient une plus grande proportion de matière animale et se di- vise en lames encore plus minces; sous le rapport de l'aspect général, il offre aussi un plus beau poli. D'après ce qui a été dit plus haut, on voit aisément d'où vient le carbo- nate calcaire qui forme l'élément principal de cette incrustation. Quant à la matière animale d'où dépend et la couleur fauve de l'enduit et en partie sa structure , la source n'en était pas aussi évidente. M. Horner a reconnu qu'elle provient de l'encollage des toiles; en effet, toutes les toiles em- ployées dans cette manufacture, sont des toiles faites à la mécanique, et dans la trame desquelles on emploie un mélange à parties égales de colle forte et de colle de farine. En examinant sous le point de vue optique la curieuse substance dé- couverte par M. Horner , M. Qrewster a trouvé qu'elle est transparente; (478) qu'elle possède la double réfraction à la manière de l'agate, de la nacre de perle, etc. , c'est-à-dire qu'une des images se montre parfaitement distincte , tandis que l'autre est accompagnée d'une grande quantité de lumière diffuse ; qu'elle n'a qu'un seul axe de double réfraction ; que la double réfraction y est négative et très grande ; que les filaments d'où proviennent les beaux reflets irisés qu'elle lance dans tous les sens , sont d'une nature toute particulière. La pesanteur spécifique de la nouvelle substance est 2,44- Elle raie le sulfate de chaux et est rayée par le spath d'Islande. Sa forme cristal- line appartient au système rhomboïdal. M. Arago donne lecture d'une lettre que sir John Franklin lui a écrite, et dans laquelle cet officier, qui vient d'être nommé gouverneur de la terre de Diemen , offre de se charger des observations qui paraîtraient pouvoir hâter les progrès des sciences. Il sera écrit, au nom de l'Académie, à M. le capitaine Franklin, pour le remercier de sa prévenance, et lui annoncer que les savants français prendront quelquefois la liberté de mettre à contribution son zèle et sa longue expérience. M. de Saint- Denis , homme de lettres, propose de substituer aux abré- viations dont on fait usage quand on veut indiquer la position géogra- phique d'un lieu, des caractères simples auxquels on attacherait la même signification. Ainsi, au lieu de 3° lat. N., on écrirait 3^; la latitude Sud se- rait marquée par un V placé de même après le nombre; la longitude orien- tale par >, l'occidentale par <. Les signes pour les minutes et les secondes indiqueraient aussi la position de l'arc par rapport à l'équateur ou au pre- mier méridien. M. le docteur Beniqué adresse un paquet cacheté portant pour suscrip- tion : Mémoire de Chirurgie. L'Académie en accepte le dépôt. . Rij»ui,TATS du jugement porté sur les pièces du concours des Élèves des Ponts et Chaussées pour l'année scolaire 1835-^-1836. ( La commission se composait de MM. Girard , Dupin , Puissant, nommés par l'Académie ; de MM. Prony, Dutens, Lamandé, Lamblardie, inspecteurs- généraux des ponts et chaussées, et de MM. Navier, Minard , Mary Goriolis et Vallot, professeurs de l'école,) . (479) PREMIÈRE CLASSE. RELEVÉ DES PRIX. ARCHITECTURE. Bibliothèque. 1er pu. Aynard. 2e pr. Gonnaud. i,r acc. Grenet. 1er acc. Lepeuple. 2e acc. Tarbé. 2* acc. Cahen. CONSTRUCTION. Canal. • Ier pr. Gonnaud. 2e PR. Grenet. iEr acc. Cahen. 2e acc. Tarbé. Ier pr. Grcnet. Ier pr. Gonnaud. 2e pr. néant. ior acc. Cahen. 2e acc. Tarbé. 2e acc Duméril. MECANIQUE. Bateau à vapeur. ier pr. Grenet. 2e pp.. Gonnaud. ier acc. Lepeuple. 1er acc. Cahen. 2e acc Tarbé. 2e acc Aynard. 2e acc. Pognon. DESSIN. 1er pr. Cahen. 2e PR. Aynard. Ier acc Pognon. 2e acc Maitrot. COMPOSITION littéraire. ier pr. Sureli. 2e pr. Tarbé. r acc Dujardin. 2e acc Duhau t-Pl es sis DEUXIÈME CLASSE. RELEVÉ DES PRIX. ARCHITECTURE. 1er PR. Gasparin. 2e PR. Mougey. 1er acc. Maniel. Ier acc Beaulieu. 2e acc D'Arbaumont. 2e acc. Legentil. CONSTRUCTION. Ier pr. Mougey. 2e pr. Maniel. ier acc. Chenot. 2e acc. D'Arbaumont. Ecluse île baisiu à flot. Ier pr. Maniel. 2e pr. Mougey. Ier acc. Mille 2e acc D'Arbaumont. MECANIQUE. Moulin à scier. Ier pr. Grœff. 2e pr. Maniel. Ier acc Mougey. ierAcc.D'Arbaumont 2e acc Legentil. 2e acc. Chenot. 2e acc Lonjon. DESSIN. 1er pr. néant. 2e pr. Grœff. 2e pr. Poirce. 1 er ACC.D'Arbaumont 2e acc Beaulieu. COMPOSITION littéraire. Ier pr. Chenot. 2e pr. Mougey. Ier acc Doré. ier acc Grœff. a* acc Lonjon. TROISIÈME CLASSE. RELEVÉ DES PRIX. ARCHITECTURE. Maisoo particulière. Ier pr. Frécot. 2e pr. Dehargue. Ier acc Chatoney. Ier acc Aucour. 2e acc Jacquin. ae acc Tresca. CONSTRUCTION. Ier pr. néant. ! Volmérânge. La Gournerie. Aucour. Richommc. ■ ; ( Jacquin. I l Bollaërt. >. ] Tresca. ( Marchegay. ' Mazet. Mondésir. Frécot. Pairier. Pont et Ponceau. Ier pr. Volmérânge. 2e pr. Jacquin. ae pr. Dehargue. 1er acc Cambuzat. 2e acc. Bommart. MÉCANIQUE. Ier PR. Frécot. 2e pr. Jacquin. i er Acc Dehargue. 2e acc. Volmérânge. 2e acc Mazet. . DESSIN. ier pr. Frécot 2e pr. Marchegay. Ier acc. Chatoney. 2e acc Volmérânge COMPOSITION littéraire. Ier PR. Mondésir. 2e pr. Mazet. Ier acc. Bollaërt. 2e acc Schérer. La séance est levée à 5 heures. C.R. i836, i« Semestre. 68 ( 48o ) Errata. (Séance du 2 mai.) Page 43o, lijjne 4 en remontant, 1.4248,00, /«es 1.4.408,00 Idem, 6 en remontant, 5576,16, lisez 5776,16 436, 2 en remontant, trysipbe's , lisez érysiphe's i,\\y BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; i836, n» 18. Expédition scientifique de Morée. — Recherches sur les Ruines de la Morée; par M. Puillon-Boblaye; Paris, i836, in~4°. Essaid'une Description générale de la Vendée, publié parM. A. Rivière; Paris, i836, in-40. ioa»ii: Traité élémentaire d'Histoire naturelle ; par MM. Martin Saint-Ange et Guébin; 24e livraison , in-8°. Monographie des Cétoines et genres voisins ; par MM. Gory et Percheron; 12e livraison, in-8°. De quatre Tableaux attribués à Léonard de Vinci ; Dissertation par M. l'abbé Guillon de Montléon; in-8°. Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale. — Mémoire à AI. le Ministre du Commerce et des Travaux publics , sur la nécessité de ne pas frapper actuellement d'un impôt la fabrication du sucre indigène ; par M. ■■>■>■- Païen, rapporteur; in~4' Quelques Idées sur la Collection de fleurs peintes envoyées de la Chine ' par M. de Paravey; in-8°. Lettre de M. Basil Hall à M. H. Chevalier,- in-4*. On an artificial substance resembling shell, byM. Léonard Horner, With an account of an examination of the same;by sir D. Brewstf.r; London , 1 836 , iu-4°. The Transactions of the Linnean Society of London; vol. 17 , part. 2', Londres, 1 835,* in-4*. List ofthe Linnean Society of London; i835, in-4°- Proceedings ofthe Royal Society ; n" 24, in-8". ' (48. ) Verzeichniss von Thieren undpjlanzen, welche auj einer reise um die erde gesammelt wurden ; von Adolphe Erman; Berlin, i835, in-folio. Die Erkenntniss und heilnng der ohrenkrankhe'Uen ; von D. W. Kramer; Berlin, i836, in-8". (Réservé pour le concours Montyon.) Astronomische Nachrichten; n" 307, in-4°- Observaciones hechas en el Observatorio real de San Fernando , en el anno de i833. Publica las conséquente a orden de S. M. don José Sanchez Cërquero, director; in-folio. Annales de la Société Royale d'Horticulture de Paris; tome 18, 104* livraison , in-8e. Archives générales de Médecine ; tome 10 , 2" , série in-8*. Mémorial encyclopédique et progressif des Connaissances humaines ; 6e année, n* 64. Journal de la Société des Sciences physiques , chimiques et Arts agri- coles et industriels de France ; 4* année , mars i836, in-8°. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie ; tome 3, n* 5, in-8°. Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale ; par M. Miquel ; tome 8, 8° livraison, in-8*. Journal hebdomadaire des Progrès des Sciences médicales; n" ig, in-8*. Gazette médicale de Paris, n° ig. Gazette des Hôpitaux; n0' 53 — 55. Journal de Santé , n05 140 et \\\. JEcho du Monde savant; n° 18 et ig. Gazette médicale de Marseille; n° 1 . Hermès , Journal des nouvelles scientifiques ; n° t. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. — r»epor-=» SÉANCE DU LUNDI 16 MAI 1836. PRÉSIDENCE DE M. Ch. DUPIN. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. géodésie. — Dernières remarques sur une nouvelle détermination de tare de méridien compris entre Montjouy et Formentera, en réponse à la note de MM. Biot et Arago, lue à l'académie et insérée au Compte rendu de ses séances ; par M. Poissant. « Dans ma première note sur ce sujet , j'ai, ce me semble, rendu hommage à la vérité en disant que l'erreur de 57 toises , qui, selon moi, a été com- mise dans la de'termination de la distance méridienne de Montjouy à For- mentera, ne doit être attribuée ni à Delambre ni à ses savants continua- teurs. Il y a lieu, sans doute, d'être fort étonné d'une erreur aussi grave ; et c'est parce que j'en ai été singulièrement frappé moi-même, que je n'ai point hésité à porter plusieurs fois mes investigations sur toutes les par- ties de mon travail comme sur tous les documents qui lui servent de base, investigations qui m'ont fourni la preuve la plus palpable que mes calculs sont parfaitement exacts. » Néanmoins la note que MM. Biot et Arago ont lue à l'Académie lundi C. R. 18Î6. »" Semeilit. ^9 dernier m'a mis dans la nécessité de rechercher où pourrait être enfin la source de cette erreur énorme de 57 toises : j'ai en conséquence examiné le cas où la station du second ordre, faite par Méchain à la Sierra Morella, aurait été prise, par mégarde, pour celle qui lui a servi, au même lieu, à former le triangle Mont-Serrat-Matas-la Morella, le premier du tableau de la page 179 du tome IV de la Base du Système métrique. Ainsi, pour lier Montjouy aux triangles d'Espagne , j'ai adopté les angles du 52e triangle Matas-Montjouy-Sierra-Morella inséré à la page 55i du tome I du même ouvrage, et pris pour base la distance de Matas à la Morella donnée par le triangle Matas-la Morella- Mont-Serrat , dont les côtés dérivent essentiel- lement de la base de Perpignan. Eh bien ! par suite de cette méprise sup- posée, je trouve précisément, à l'aide de mon procédé, la distance méri- dienne que la commission du Bureau des Longitudes a obtenue ; parce que Montjouy a été mis à près de quatre secondes plus au sud qu'il n'est réelle- ment. Certes, si je fusse , en premier lieu, tombé d'accord avec elle en partant d'une fausse donnée, je n'eusse pas manqué de me réunir à MM. Biot et Arago pour déclarer, dans une circonstance toute pareille à celle-ci, que le résultat de cette commission n'est aucunement susceptible d'être contesté; ainsi un cinquième calculateur, qui serait venu annoncer à l'Académie le ré- sultat dont j'ai eu l'honneur de lui faire part dans la dernière séance , aurait eu contre lui une quadruple autorité, et cependant lui seul aurait eu raison. » Mais je passe à l'objet principal de ma note, qui est d'exposer succinc- tement la méthode de rectification que j'ai adoptée pour évaluer la lon- gueur de l'arc en question. Je ferai d'abord observer que j'ai considéré tous les triangles qui forment, au sud, le prolongement de la méridienne de Dunkerque, comme étant tracés sur un ellipsoïde de révolution tangent à la surface de la terre, et dont le point de contact est le Panthéon. Les dimensions de cet ellipsoïde sont celles que j'ai données à la page 60 de la Nouvelle Description géométrique de la France. Ainsi , les coordonnées géodésiques de leurs sommets, c'est-à-dire leurs latitudes et longitudes, ont été rigoureusement déduites de formules assujetties à celte hypothèse. » Le grand triangle Campvey-Montgo-Desierto , dont l'excès sphérique est de 39 secondes sexagésimales, a été résolu, comme tous les autres, par la méthode de Legendre ; parce que j'ai fait voir, page 23o du icr volume de ma Géodésie , que le grand côté, qui est de plus de 82555 toises, ne diffère que de quatre centièmes de toise de la valeur qu'on obtient par la méthode rigoureuse. J'observerai , en outre, que soit qu'on détermine lei différences de latitude des sommets de ce triangle par les (485) formules très exactes de la trigonométrie sphéroïdique , soit qu'on les calcule par les formules approximatives dont on fait constamment usage au Dépôt de la guerre, on parvient à des résultats qui ne diffèrent entre eux que de deux centièmes de seconde centésimale. » On sait que des trois procédés employés par Uelambre pour rectifier son arc de méridien, il en est un, le plus simple et le plus commode, qui consiste à évaluer en toises les différences des parallèles menés par tous les sommets des triangles. Pour cet effet, l'on suppose ces triangles pro- jetés sur une suite de sphères dont les rayons varient comme les normales terrestres. Par ma méthode analytique, qui a de la similitude avec ce pro- cédé, mais qui est plus rigoureuse (théoriquement parlant), on évalue exactement sur l'ellipsoïde ces mêmes différences des parallèles, à l'aide .des amplitudes correspondantes ou des différences de latitude. Mais comme, dans ce cas, la somme algébrique de ces amplitudes partielles donne l'am- plitude totale de l'arc, il est évident qu'on peut, pour abréger considéra- blement les calculs, employer la formule de rectification d'un arc d'el- Jipse que j'ai énoncée dans ma première note, et qui est connue de tous Jes géomètres. C'est de cette manière que j'ai vérifié, avec un plein suc- cès, les quatre arcs partiels de la méridienne de Delambre et de Méchain. Quant à la distance de Dunkerque à Greenwich, je n'ai pu la soumettre à ce mode de vérification , parce que les triangles d'Angleterre, dont elle dérive, n'entrent pas dans la description géométrique de la France dont je continue de m'occuper. » Pour preuve de ce que j'avance, je prendrai, par exemple, la diffé- rence des latitudes du Panthéon et de Carcassonne, calculées par les ingé- nieurs-géographes, à l'aide d'une table qui abrège singulièrement cette re- cherche , et que j"ai construite dans ce but. Or on a » Latitude du Panthéon , selon Delambre 48° 5o-' 4g",4 » Latitude géode'sique de Carcassonne (page 195 delà Nouvelle Des- cription géométrique de la France ) 43 . 1 2 . 54 ,6 Amplitude géode'sique 5.37.54,8 >• Partant de ces seules données , et faisant usage de la formule rap- portée dans ma première note, on trouve avec une extrême facilité.. 32ii4o',8 Selon Delambre 3a 1139,0 Différence ...... 1 , 8 » Je ferai remarquer que l'amplitude méridienne deMontjouv à Formen- 69.. ( 486 ) tcra, évaluée géodésiquement à 2''. 9972*5795 l'a été plus exactement que celle qui vient de reproduire à i',8 près la valeur numérique de Delambre; je dirai en outre que quoique les triangles d'Espagne , dont aucun n'est traversé par la méridienne, soient d'un tout autre ordre que ceux qu'où observe de jour, et qu'ils fassent un long circuit pour venir rejoindre les stations d'Ivice et de Formentera , le doute exprimé à la page 3 de la note de MM. Biot et Arago, est d'autant moins fondé que ces triangles sont projetés , non pas sur un ellipsoïde véritablement oscillateur, mais bien sur celui qui diffère extrêmement peu du sphéroïde terrestre, abstrac- tion faite des inégalités de sa surface. »En résumé, i°. la méthode par laquelle je détermine la longueur d'un arc de méridien, est appuyée sur des principes incontestables, et les diverses applications que j'en ai faites, en ont démontré la simplicité et l'exactitude ; »2°. Les doubles valeurs parfaitement concordantes de toutes les quan- tités qui constituent la complète description géométrique du prolongement de la méridienne sur le territoire espagnol , et dont je puis mettre les tableaux sous les yeux de l'Académie, offre le moyen le plus direct et le plus sûr de mesurer exactement la distance de Montjouy à Formentera ; » 3°. Enfin, je viens de montrer que, si je m'étais trompé sur le choix à faire entre les deux stations de la Morella, très voisines l'une de l'autre, pour lier Montjouy aux triangles de MM. Biot et Arago, je serais parvenu au résultat même de la commission du Bureau des Longitudes; d'où je conclus, en définitive, que je suis en droit de dire à mon tour, et con- trairement à l'opinion émise par mes deux honorables confrères , qu'il y a beaucoup plus de probabilité en faveur de la longueur de i5366a',75 que j'assigne à l'arc dont il s'agit, qu'à celle de i536o5',2 trouvée par MM. Bouvard, Mathieu et Burckhardt. » géographie physique. — Crues de la Seine. M. Girard lit une note sur les inondations qui ont eu lieu en différents temps dans la vallée de Paris. Cette note est accompagnée de trente- un tableaux graphiques qui représentent jour par jour les variations du ni- veau de la Seine, depuis 1806 jusqu'en i834 inclusivement. (487) botanique. — Observations sur la Biforini:, organe nouveau situé entre les vésicules du tissu cellulaire des feuilles dans certaines espèces végétales de la famille des Aroïdées ; par M. Turpin. « En terminant l'analyse microscopique des tissus dont se compose le rhizome comestible du chou caraïbe {Caladium esculentum, Ventknat), M. Turpin voulant étudier comparativement les tissus des feuilles égale- ment comestibles de la même plante, fit, il y a quelques mois, la décou- verte de petits corps, qui lui parurent entièrement nouveaux, et qui le frap- pèrent vivement, tant sous le rapport de leur singulière structure que sous celui de leurs divers mouvements. Il prit d'abord ces petits corps pour des animalcules microscopiques, ou tout au moins pour certaines espèces de grandes Navicules; mais en les observant avec plus d'attention, il vit bien- tôt que la vie animale n'avait aucune part à leurs mouvements , et que ceux-ci n'étaient dus qu'à des causes purement physiques et organiques. Il donna le nom de biforines à ces petits organes, à raison des deux ouver- tures situées aux pôles ou extrémités des vésicules qui les constituent. » M. Turpin fait précéder l'histoire de ces organes par l'exposition des caractères de la tige souterraine du Caladium esculentum , soit ceux que l'œil nu peut saisir, soit ceux qui sont vraiment microscopiques. Il donne delà même manière les caractères de la feuille de la même plante, et il entre dans tous les détails que comporte l'analyse des tissus qui la com- posent. Il fait remarquer « que le rhizome du Caladium ne contient point » de raphides, tandis que la feuille offre, entre les vésicules de son tissu » cellulaire, une assez grande quantité de ces petits cristaux aciculaires, » éparpillés sur le porte-objet du microscope, mais agglomérés parallèle- » ment en botte d'asperges dans leur gisement naturel, qui est l'intérieur » de certaines vésicules vides de globuline. La longueur de ces raphides » cristallines est à peu près d'un 25e de millimètre. » M. Turpin ne pense pas qu'on puisse trouver la raison de la différence, quant à l'existence des raphides que l'on observe entre les rhizomes et les feuilles de la même plante, dans la diversité des milieux que ces parties de végétal occu- pent, puisque les rhizomes et les oignons d'autres plantes contiennent abondamment de ces petits cristaux. « L'observation , dit-il , démontre » qu'on ne trouve des cristaux que chez certains végétaux, qu'en cer- » taines parties des individus, qu'ils existent quelquefois dans toutes les » espèces d'une famille et non hors delà, de manière à pouvoir offrir par- » fois de bons rapprochements. » Il étend ces considérations aux innom- ( 488 ) brables cristaux rhombuè'driques des œufs du genre Hélix, dont sept es- pèces, observées par M. Turpin, offrent toutes ce phénomène aussi rare que curieux; ce qui pourrait fournir un excellent caractère générique pour ce groupe de mollusques. » Les biforines sont situées entre les vésicules du tissu cellulaire de la feuille du Caladium esculcntum. Pour les étudier avec facilité, il suffit de racler doucement la surface inférieure de cette feuille, et de délayer dans une petite goutte d'eau les portions de tissus qu'on a ainsi détachées.Celles- ci, placées sur le porte-objet du microscope et soumises à un grossissement d'environ 3oofois, laissent voir pêle-mêle, avec les vésicules du tissu cel- lulaire, un assez grand nombre de biforines. » La grandeur de chaque individu de biforine est presque double de celle d'une vésicule de tissu cellulaire. Sa forme est celle d'un hexagone très al- longé, quelquefois celle d'une navette de tisserand ou encore d'un grain d'avoine. A chaque extrémité, on observe une bouche à bords un peu épais- sis. Dans l'intérieur de cette vésicule, il s'en trouve une autre fusiforme , qui occupe à peu près le tiers de sa capacité , et qui aboutit à ses deux bouches. C'est une sorte de boyau longitudinal qui se distingue facilement par sa couleur jaunâtre, et qui contient un grand nombre d'aiguilles cris- tallines d'une extrême ténuité et rapprochées en faisceaux. Une biforine est donc formée de trois parties distinctes : i° d'une vésicule biperforée exté- rieure; i" d'un boyau, et 3° d'un faisceau d'aiguilles cristallines incluses dans ce dernier. « Les deux premières parties appartiennent au règne » organique, et vivent sans doute par absorption et assimilation, tandis » que les aiguilles sont du domaine du règne inorganique, et se for- » ment, comme dans une géode, en suivant les lois ordinaires de la cris- » tallisation. » » Si l'on observe ces biforines sous l'eau et à une température de 20 à 26° centigr., on leur voit bientôt lancer, par l'une ou l'autre de leurs bou- ches et par décharges intermittentes, les aiguilles qu'elles renferment. Cha- que décharge ou vomissement d'une à cinq ou six aiguilles, est accompagnée d'un mouvement de recul de la biforine entière, semblable à celui d'une pièce d'artillerie en miniature. Quelquefois la biforine fait un léger mouvement de pirouette qui rappelle celui de l'aiguille aimantée. Après l'expulsion totale des aiguilles, le boyau s'affaisse sur lui-même, et ne présente plus que l'as- pect d'un cordon tortillé. La vésicule extérieure finit aussi par se déformer et les aiguilles cristallines, devenues incolores, sont répandues sur le porte- objet; quelques-unes restent engagées par l'une de leurs extrémités dans ( m ) les bouches de la vésicule extérieure ou dans une partie du boyau qui fait hernie en-dehors et qui leur sert d'une sorte de gaine. » Quelle peut être la cause qui produit la décharge intermittente des ai- guilles cristallines et le mouvement de recul des biforines ? M. ïurpin l'at- tribue au phénomène dont les effets ont été désignés par M. Dutrochet sous les noms iY endosmose et ftexosmose. En effet, les biforines étant cons- tituées par deux vésicules emboîtées l'une dans l'autre, laissent entre elles un espace qui est rempli d'un liquide d'une densité remarquable, puisque ces organes se développent au milieu d'un tissu abreuvé dans toutes ses pair- ties d'une sève très mucilagineuse. « Si on les place dans de l'eau pure et » à la température indiquée plus haut, les conditions favorables à l'endos- » mose sont remplies, c'est-à-dire que deux liquides de densité différente » ne sont plus séparés que par une membrane vésiculaire. L'eau pure qui » baigne la vésicule, aspirée fortement par l'eau mucilagineuse de l'inté- » rieur de celle-ci, augmente nécessairement la masse de ce dernier li- » quide, qui pressant sur tous les points le boyau, l'oblige à se déchar- » ger de quelques-unes des aiguilles cristallines qu'il renferme. C'est à » cette décharge forcée que sont dus les mouvements de recul que subis- » sent les biforines. Après s'être en quelque sorte soulagées parlevomis- » sèment de quelques aiguilles, les biforines semblent se reposer, mais le » liquide mucilagineux continuant toujours d'attirer à lui l'eau pure qui » l'environne et d'augmenter de volume par ces additions successives , » presse de nouveau le boyau jusqu'au moment où celui-ci arrive au der- » nier terme de sa résistance, cède, comme par une sorte de détente çt » subit une décharge semblable à la première. Par une suite de décharges » intermittentes, le boyau finit par se vider complètement des aiguilles » qu'il renfermait et ne paraît plus qu'une sorte de cordon tortillé. » » M. Turpin se propose de faire une expérience qui sera en quelque sorte la contre-épreuve de la théoriedu phénomène qu'il vient dedécrire. Ellecon- sistera à soumettre les biforines à l'action d'un liquide plus dense que l'eau pure, de l'eau gommée ou sucrée par exemple, de manière à équilibrer au- tant que possible la densité des deux liquides mis au voisinage l'un de l'autre. Tout porte à croire que dans cette expérience il ne se manifestera aucune expulsion des aiguilles cristallines ni par conséquent aucun mouvement quelconque. » Les biforines ont été observées dans toutes les espèces (une seule excep- tée) du genre Caladium, que l'on cultive dans les serres du Muséum d'his- toire naturelle , savoir : C. esculentum , seguinum , colocasioides , bicolof, ( à& ) lacer am , pedaùfolium , rugosum , Iripartitum , trifoliatum , pinnatifolium, auritum et crassipes. Celles du C. segumum (qui constitue aujourd'hui le genre Dieffenbachia de Schott), sont les plus grandes de toutes, et se dis- tinguent en outre par leurs bouches rétrécies en mamelon. Quelques-unes offrent leurs vésicules plus dilatées. » Indépendamment des biforines, les tissus cellulaires des Caladiurn renferment encore des raphides cristallines rassemblées en faisceaux dans des vésicules particulières closes et stériles. » Des modifications se font remarquer dans les biforines de certaines espèces, comme, par exemple , dans le Caladiurn rugosum, où elles se rap- prochent beaucoup des vésicules stériles qui contiennent les raphides cris- tallines ordinaires. Elles ne semblent être composées que d'une seule vési- cule ovoïde assez épaisse; mais M. Turpin les regarde plutôt comme deux vésicules se touchant immédiatement et renfermant un faisceau d'aiguilles qui n'occupe qu'une partie de la capacité intérieure. Ces biforines mo- difiées n'ont paru faire explosion que par une seule de leurs extrémités. » Avec l'existence des biforines coïncide celle de plus petites vésicules closes de toutes parts et renfermant des bottes de très courtes raphides. On rencontre en même temps des agglomérats sphéroïdaux , rayonnants, de cristaux blancs transparents, prismatiques, à sommets tétraèdres, cris- taux semblables à ceux que M. Turpin a observés dans les Cactées. » Enfin, le Caladiurn odoratum ne présente que de ces dernières sortes de raphides et de cristaux, sans aucune biforine. » Après l'exposition de la structure des organes microscopiques renfer- més dans le tissu cellulaire des feuilles de Caladiurn, et particulièrement des biforines, l'auteur pose plusieurs questions relatives au rôle phy- siologique que jouent ces singuliers corps, mais il avoue que dans l'état actuel de nos connaissances, ces questions ne peuvent être résolues d'une manière satisfaisante. j> C'est en vain que M. Turpin a recherché les biforines dans diverses espèces du genre Arum , notamment dans les A. vulgare, virginicum, ita- licurn , pictum , triphyllum et tenuifolium. Il n'y a trouvé que de nom- breuses raphides de dimensions variables selon les espèces. De semblables observations ont été faites dans l'analyse microscopique de quelques es- pèces de Calla, Orontium et Pothos. Les Acorus gramineus et calamus sont dépourvus non-seulement de biforines, mais encore de raphides. » L'auteur fait remarquer que l'absence ou la présence des biforines dans des genres qui étaient autrefois réunis en un seul groupe, est un fait (49' ) très remarquable , d'abord en ce qu'il prouve que les tissus de ces plantes dans les divers groupes ont des modes particuliers d'organisation , et que par cela même on peut se servir de leur absence ou de leur présence comme de caractères distinctifs, soit d'espèces, soit de genres, soit de familles. Cette considération vient confirmer les caractères extérieurs du genre Caladium , établi depuis plus de 3o ans par Ventenat, qui était loin de se douter qu'un jour l'analyse microscopique servirait à valider la séparation de ce genre de celui des Arum. » M. Turpin termine son mémoire par la comparaison du phénomène d'expulsion des raphides hors des biforines avec les phénomènes de déhis- cence artificielle qu'offrent les vésicules polliniques et les glandes vésiculaires qui constituent la lupuline du commerce. Dans ces derniers organes l'ex- pulsion des granules s'opère bien par suite de l'absorption du liquide am- biant et par le gonflement du contenu de la vésicule qui finit par se rom- pre et permet aux parties intérieures de s'élancer au dehors; mais il en est autrement dans les biforines. L'appareil étant tout-à-fait différent, puis- qu'il se compose de deux vésicules emboîtées mais placées à distance et laissant un espace entre elles, le phénomène d'explosion ne peut s'opérer par le gonflement des aiguilles elles - mêmes , comme cela arrive pour les granules polliniques ou ceux de la lupuline; il faut pour que ces aiguilles puissent être expulsées par les bouches des biforines , que le boyau qui les renferme soit soumis à une pression extérieure produite par l'absorption de l'eau qui pénètre dans le liquide mucilagineux intervésiculaire et aug- mente ainsi considérablement son volume. » Le mémoire de M. Turpin est accompagné de cinq planches qu'il fait passer sous les yeux de l'Académie. » MÉMOIRES LUS, chimie organique. — Mémoire sur la gélatine alimentaire ; par M. Gannal ; deuxième partie. t (Renvoyé à la commission chargée de l'examen des propriétés alimen- taires de la gélatine. ) • Dans la seconde partie de son travail , M. Gannal se propose , comme dans la première , de prouver qu'il y a dans les produits qu'on désigne communément sous le nom de gélatine, et qu'on regarde comme chimi- C. R. i836. 1er Semestre. 70 ( 492 ) quement identiques , trois substances bien distinctes qu'il nomme géline, gelée et gélatine. M. Cannai donne au mot gelée une extension qu'il n'a pas dans le lan- gage ordinaire , c'est-à-dire qu'il s'en sert pour désigner, non-seulement le coagulum lui-même, mais encore la solution qui, par le seul fait du refroi- dissement , y donnera naissance. La gelée, exposée à l'air, perd son eau de composition, se resserre, se durcit, devient cassante et prend un aspect corné; elle constitue alors ce que M. Gannal nomme gélatine. La géline enfin est pour M. Gannal cette partie des tissus organiques, qui, soumise à l'action de l'eau et de la cha- leur, se transforme en gelée. La géline , la gelée et la gélatine sont donc pour l'auteur, ainsi qu'il a déjà été dit, non trois états différents d'une même substance, mais trois subs- tances distinctes. Chacune d'elles a des propriétés que ne partage point la substance à laquelle elle donne naissance, et que celle-ci ne pourra ac- quérir par aucune transformation ultérieure. Ainsi la gelée obtenue direc- tement de la géline se distingue par plusieurs caractères d'une solution de gélatine où l'eau entre dans les mêmes proportions : i°. elle n'a pas les propriétés adhésives qui se montrent dans l'autre et en rendent l'emploi si précieux dans les arts; i°. par plusieurs fontes successives, elle perd la propriété de se coaguler ; la solution de gélatine ne présente rien de semblable. On sait même que l'opinion commune , parmi ceux qui font usage de la colle-forte , est qu'elle prend du nerf quand on la fond à plu- sieurs reprises, pourvu qu'on ne la chauffe pas à l'excès. M. Gannal , dans la première partie de son travail , s'était occupé presque exclusivement de la gelée et de la gélatine; dans la seconde, il étudie plus particulièrement la géline, et compare les effets qui s'observent dans cette substance soumise à l'influence de différents réactifs avec ceux que présentent les deux autres placées dans des circonstances semblables. La géline, dit M. Gannal, est la partie qui se constitue la première dans les formations animales. Les animaux à l'état d'embryon en sont presque entièrement composés; mais, à mesure qu'ils avancent en âge, que leur système musculaire se développe , la géline , quoique continuant en quantité jusqu'à l'état adulte, entre pour une proportion de moins en moins grande dans leurs tissus. D'ailleurs sa nature reste constante, et c'est toujours la partie la moins organisée , la moins alimentaire et la plus putrescible que nous fournisse le règne animal. La géline ne se rencontre pas pure dans la nature, elle est toujours • (493) mêlée à une trame organique insoluble; la partie animale qui la présente dans l'état le plus voisin de pureté est la colle de poisson. Comme dans cette dernière substance les parties insolubles sont dans une proportion extrêmement petite , les propriétés qu'on est conduit à y reconnaître peu- vent être, jusqu'à un certain point, considérées comme celles de la géline elle-même, et ainsi elle doit être l'objet d'une étude spéciale. « M. Gannal a fait à ce sujet de nombreuses expériences dans le cours desquelles il a eu occasion de remarquer qu'il existe des différences très tranchées dans les résultats obtenus, suivant qu'on a fait usage de colle de poisson qui n'a été soumise à aucun procédé de blanchiment ou de colle qui a été blanchie au moyen de l'acide sulfureux. Dans le dernier cas, par exemple , la substance, plongée dans l'eau commune , absorbera son poids d'eau dans un temps donné; mais, plongée dans l'eau distillée, elle en absor- bera, dans le même temps, de huit à neuf fois davantage. Dans l'autre cas, au contraire, il n'y aura point de différence sensible entre les quantités de liquide absorbé , soit qu'on emploie de l'eau commune , soit qu'on em- ploie de l'eau distillée. » MÉMOIRES PRESENTES. M. Bonhoure adresse un supplément à son mémoire sur la nécessité de renoncer à la postéro-version, dans les cas d'accouchements où l'enfant se présente par les pieds , et d'y substituer une autre manoeuvre. Dans la lettre qui accompagne cet envoi , M. Bonhoure exprime le désir « que l'Académie demande à l'autorité compétente que sa méthode soit mise en usage à titre d'essai dans la maison royale d'accouchements ; il offre, si cette demande est accordée, d'aller instruire la sage-femme en chef de cet établissement , de tous les détails de la manœuvre. » ( Commission Montyon.) - M. Taurinus adresse une addition à son Mémoire sur un mécanisme hydraulique, etc. (Commission déjà nommée.) ■• ' M. Ad. de Jussieu présente un mémoire d'organographie végétale sur la Formation du tissu cellulaire et Y accroissement du collet de la plante, par M. Paul Laurewt. L'auteur a déjà soumis à l'Académie plusieurs travaux sur 70.. (494) les mêmes questions, lesquels ont été renvoyés à l'examen d'une commis- sion. Le mémoire actuel vient à l'appui des précédents^ et M. Laurent y a joint l'appareil qui lui a servi à ses observations, pour qu'elles puissent être vérifiées par MM, les Commissaires. (Commission précédemment nommée.) zoologie. — Aiiatomie et physiologie de la corneille (corvus corone), prise comme type de la classe des oiseaux, etc.; par E. Jacqdemin. (Second mémoire : Insertion des plumes qui recouvrent la peau de cet oiseau, et muscles qui servent à leur mouvement. ) (Renvoyé à la commission déjà nommée.) CORRESPONDANCE. Note sur le phénomène de la décrépitation ; par M. Baudrimont. « Plusieurs corps soumis subitement à l'action d'une température élevée se divisent en faisant entendre un pétillement. C'est à ce phénomène que l'on a donné le nom de décrépitation. La plupart des auteurs qui en ont parlé l'ont généralement attribué à ce que ces corps contiennent de l'eau, ou bien à ce qu'ils peuvent se décomposer en donnant naissance à des pro- duits aériformes qui en écartent violemment les particules. Cependant il est remarquable que la plupart des corps qui décrépitent sont réellement anhydres et fixes; tels sont le sulfate de potasse, le sulfate de baryte, le chlorure de sodium , etc. Pour rendre compte de cette espèce d'anomalie ou plutôt d'inexactitude dans l'interprétation des faits, on admet que, quoique ces corps ne contiennent point d'eau combinée, ils en renferment qui est interposée entre leurs parties constituantes. Cette opinion ne m' ayant point paru fondée, j'ai desséché, à une basse température et par divers moyens des corps fixes et anhydres, susceptibles de décrépitation , et j'ai trouvé que, malgré une dessiccation aussi complète que possible, ils pouvaient encore décrépiter lorsqu'on les chauffait brusquement. » J'en étais là, lorsque, il y a huit ans, je m'aperçus que les argiles schis- teuses , qui se trouvaient mélangées à la houille , décrépitaient fortement lorsqu'on les jetait dans un four en activité, et que celles qui présentaient le plus de surface étaient aussi celles qui produisaient le plus de bruit. (495) Les argiles schisteuses présentant une structure laminaire bien développée, je fus conduit à rechercher si les corps anhydres susceptibles de décrépiter n'offraient point quelque chose de semblable ou d'analogue, et je trouvai effectivement que tous ces corps ne décrépitaient que lorsqu'ils étaient cristallisés, et qu'ils présentaient tous des clivages nets et faciles. Cette dis- position à se diviser nettement sur de grandes surfaces permet de donner une explication facile de leur décrépitation. En effet, les substances qui décrépitent étant de celles que l'on considère comme de mauvais conduc- teurs de la chaleur, il arrive que leurs parties externes sont les premières échauffées , et que la dilatation qu'elles éprouvent les force de se séparer des parties voisines qui n'ont point encore atteint la même température, ce qui est facilité par la propriété qu'elles ont de se cliver. »Il est des substances qui peuvent se décomposer en donnant des pro- duits volatils lorsqu'on les chauffe, et, dans ce cas, il est difficile de dire si c'est à une dilatation inégale de leurs parties ou à l'action répulsive de ces produits volatils qu'il faut attribuer la décrépitation qu'elles éprou- vent. Cependant, comme elles possèdent presque toutes une structure cristalline et au moins un sens de clivage facile, je suis porté à croire que cette structure en est souvent la seule cause, car elles décrépitent réelle- ment avant d'avoir subi la moindre décomposition apparente, comme le cyanure de mercure et l'émétique. Je dois pourtant ajouter que des subs- tances entièrement dépourvues d'une structure cristalline peuvent décré- piter quand elles n'ont point été entièrement desséchées; telles sont les argiles plastiques et les argiles schisteuses. »Il résulte de ce qui précède que les corps qui décrépitent, lorsqu'on les chauffe, peuvent être divisés en deux grande séries, i° les corps fixes; 2e les corps qui peuvent donner des produits aériformes. » Dans la première série , on pourra ranger : Le sulfate de baryte , Le sulfate de strontiane, Le sulfate de potasse, Le chrômate de potasse , Le bi-chrômate de potasse, Le fluorure de calcium , Le chlorure de sodium , Le chlorure de potassium , Le bromure de sodium, Le bromure de potassium, (496) L'iodure de potassium , La galène cubique ou laminaire. » Dans la série des corps qui se décomposent en donnant des produits aériformes à une température élevée, » On distingue ceux qui sont anhydres : Nitrate de baryte , Nitrate de plomb, Carbonate de chaux rhomboédrique , Cyanure de mercure, » Et ceux qui sont hydratés : Émétique, Sulfate de chaux laminaire, Acétate de cuivre , Crème de tartre, Cyanoferrurc jaune de potassium. » Les substances qui contiennent, à l'état de combinaison, les éléments de l'eau en grande quantité ne décrépitent réellement point si elles ne sont point susceptibles de se cliver ; telles sont le carbonate de soude , le sulfate de la même base, le sulfate de magnésie hydraté, etc. » Le clivage est donc une condition de la décrépitation , au moins aussi essentielle que la présence de l'eau ou de ses éléments. » i.vvro.wiE. — Structure des poumons. L'Académie ayant reçu dans une de ses précédentes séances un travail sur la structure des poumons, M. Bour- gery annonce qu'il s'est occupé de recherches sur le même sujet, et qu'il les aurait déjà soumises au jugement de l'Académie si les^dessins explicatifs qui accompagnent son mémoire eussent été terminés. En attendant il croit devoir faire connaître les principaux résultats auxquels il est arrivé. Après avoir indiqué sommairement la disposition générale des artères et des veines pulmonaires, puis leurs rapports avec les canaux aériens, il entre dans quelques détails sur la terminaison de ces trois ordres de vais- seaux. » Le capillaire aérien n'est point une cellule ou vésicule, mais un canal. » Les canaux aériens capillaires, dont l'agglomération forme les lobules , sont incurvés ou légèrement sinueux, inclinés et entrelacés en divers sens. Ils se jettent tous les uns dans les autres, de façon à donner l'idée d'un ( 497 ) labyrinthe, ce qui me les a fait nommer, dit l'auteur, canaux labynn- thiques. Ils naissent des plus petits canaux bronchiques. » Ces derniers sont d'abord rectilignes et ramifiés sous forme alterne. Devenus capillaires à leurs derniers embranchements, ils s'incurvent, re- çoivent les canaux labyrinthiques qui s'ouvrent sur leurs parois, et ils se terminent en s'abouchant avec l'un d'eux qui continue leur direction. Ces canaux, dont le diamètre n'excède que de moitié celui des autres, s'en dis- tinguent surtout par leur plus grande longueur et l'excès d'épaisseur de leurs parois. » » Quant aux capillaires sanguins , une artériole à son arrivée dans le lobule pulmonaire représente une tige dont les rameaux divergents se dis- tribuent en cône ou en arbre. Chacune des branches principales ayant atteint les cloisons, c'est-à-dire les espaces intercanaliculaires, enveloppe les canaux les plus voisins par autant d'anneaux vasculaires formés par tin seul vaisseau. La même disposition se répète de proche en proche, tous les canaux se trouvant ainsi environnés de vaisseaux annulaires interposés entre leurs cloisons et qui s'abouchent les uns avec les autres dans les points tangents ou aux nœuds d'intersection 5 en sorte que , sur une coupe entre deux rameaux nés de l'artériole d'origine ou de deux artérioles voi- sines , la surface est formée par un canevas de ces anneaux vasculaires communiquant entre eux, ou mieux, se continuant partout sans inter- ruption, et décroissant un peu en diamètre, des rameaux vers le centre moyen de jonction. » Les veinules naissent du canevas annulaire en sens inverse des artérioles ; ainsi , c'est ce canevas lui-même qui constitue le système ca- .... ... dfeitflffK pulaire saneuin pulmonaire. » .. M. Coulier adresse une lettre contenant les observations qu'il a laites de l'éclipsé solaire. Il serait inutile de rapporter ici les moments d'émersion et d'immersion des deux bords du Soleil et des différentes taches, d'une part parce que ces moments ne sont ordinairement exprimés qu*en no*ttbre<: ronds de minutes , et de l'autre parce que l'auteur ne dit pas comment il a réglé sa montre. Y* *no M. Coulier parle dans sa lettre de plusieurs cercles ombrés qui précédaient le corps de la Lune et qu'il est disposé à attribuer à l'atmosphère lunaire. Avant d'entrer dans quelques détails sur cette partie des observations de M. Coulier , nous attendrons que les astronomes qui ont pu se servir d'ins- (498) truments plus puissants aient dit s'il ont aperçu quelque phénomène analogne. ■■,\i\ ,, ■ • M. Coulier a suivi pendant la durée de l'éclipsé la marche de deux ther- momètres, dont l'un était à l'ombre et l'autre au soleil placé contre un mur. Celui-ci a varié pendant la durée du phénomène de 120, 5; pour le thermomètre à l'ombre, la variation n'a été que de 3°, 5. M. Duperrey transmet les observations qu'il a faites de cinq en cinq mi- nutes pendant toute la durée de l'éclipsé sur deux thermomètres noircis dont l'un était à l'ombre et l'autre exposé aux rayons du soleil. Nous trouverons probablement l'occasion de revenir sur les résultats de ces expériences lorsque les observations de même genre faites dans les dif- férents observatoires de l'Europe seront parvenues à l'Académie. M. Barbô demande que les recherches de M. Bassi, sur la maladie des vers à soie connue en France sous le nom de muscardine soient soumises à une commission spéciale. Outre les faits énoncés dans l'ouvrage imprimé qui a été présenté à une des précédentes séances, M. Barbô offre d'en faire con- naître aux Commissaires plusieurs autres également observés par M. Bassi et non encore publiés. MM. Duméril , Dumas et Silvestre, sont nommés pour composer cette commission. M. Galabert annonce que les études du canal des Pyrénées, dont la loi du ao février i832 a autorisé la construction, sont en ce moment exposées dans une des salles de la Bibliothèque royale ; il demande que l'Académie veuille bien charger une commission de les examiner et d'en faire l'objet d'un rapport. Commissaires , MM. Arago , Cordier , Navier , le général Bogniat et Bory- de-Saint-Vincent. M. Durand fils, dans une lettre adressée, à M. Chevreul pour être com- muniquée à l'Académie , donne quelques .détails sur un moyen qu'il a ima- giné pour permettre à une personne qui ne sait pas écrire de tracer des mots dont toutes les lettres seront correctement formées. La séance est levée à 5 heures. F. ■ » - ■ (499) Erratum. (Séance du g mai.) Page 471, ligne 32, double réfraction négative, lisez positive BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE* ^L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de ï Académie des Sciences; i836,n° 19. Nouveaux Exercices de Mathématiques ; parM. Cauchy; 5e à 6e livrai- son , in-4*. Nouvelles Annales des Voyages et des Sciences géographiques; par MM. Eyriès, deHumboldt, La Renaudière, et Vat.ckenaer; avril i836, in-8°. Expédition scientifique de Morée. — Mollusques; par M. G. -P. Des- hayes. (M. de Blainville est chargé de faire un rapport verbal sur cette partie de l'ouvrage.) Description des Coquilles fossiles des environs de Paris,- par M. G.- P. Deshayes ; 44° livraison , in-40. Portrait gravé de M. John Frédéric William Herschel. Histoire naturelle agricole et économique du Mais; par M. Mathieu Bo- nafous; un vol. in-folio, Turin, i836. Géographie générale comparée } ou Etude de la Terre, etc; par Karl Ritter; traduit de l'allemand par MM. Buret et Desor; tome 3, Paris, i836, in-8°. S orne account of the volcanic Éruption of Coseguina , in the Bay of Fonseca, on the westten coast of central America; bj M. Alex. Caldcleugh; London, i836, in-4°. An account qfthe great Earthquake experienced in Chili oti the 20 th. offebruary i835; par le même; in-40. Astronomische Nachrichten ; nos 3o6 et 3o8, in-40. Bericht ûber die zur Bekanntmachung geeigneten Verhandlungen der Konigl. Preuss. Akademie der Wissenschajten zu Berlin im MonatJanuar i836, vorsitzender SekretairM. H. Boeckh, in-8°. C. R. 1836. i«r Semestre. 71 ( 5oo ) Il Progresso délie Scienze , délie Lettere e délie Arti; vol. )8, 5e année, in-8°. Annales de la Société entomologique de France; tome 5, ier trimestre, i836, in-8°. Bulletin publié par la Société industrielle de Saint-É tienne; i5e année, 4e livraison, in-8". Société d'Agriculture , Sciences et Belles-Lettres de Rochejort. Compte rendu des Travaux pendant Vannée i835; Rochefort, in- 8°. Bibliothèque universelle de Genève; n° 3, mars i836, in-8\ Journalde Pharmacie et des Sciences accessoires ; 22- année, n° 5. Journal hebdomadaire des Progrès des Sciences médicales; n° 20, in-8°. Gazette médicale de Paris ; ne 20. Gazette des Hôpitaux; n" 47, 56 — 58. Journalde Santé; n* 142. Echo du Monde savant; n* ig. Hermès , Journal des Nouvelles scientifiques; n° 3. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. i m*:' "' CI SEANCE DU LUNDI 23 MAI PRÉSIDENCE DE M. Ch. DUPIN. .; —, MM MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ■ '!> -1i physique du globe. — Température du puits foré de Grenelle. Le dimanche i5 mai i836, à huit heures du matin, M. Arago a fait descendre de nouveau un thermomètre à maxima dans le trou de sonde que M. Mulot exécute aux frais de la ville de Paris, au milieu de la cour de l'abattoir de Grenelle. Le trou de sonde avait alors 3oo mètres de profondeur totale; mais le thermomètre, avec son cylindre métallique- enveloppe, ayant été suspendu dans une cuillère en fer, à 2 mètres de la partie inférieure de cet outil, c'est 298 mètres seulement qu'il faut compter pour la profondeur de l'instrument. Le lundi, 16 mai, quand on retira le thermomètre, il marquait ■+• 22°,2 centigrades. Le 20 décembre i835 [voyez Comptes rendus , tome I", page 5oi), à 248 mètres (et non pas à 25o comme on l'a imprimé, en négligeant à tort la longueur de la cuillère), le même instrument marquait + 20°,0. C.R. i836, \*' Semestre. 72 ( 5o2 ) La différence 2,2 de ces deux nombres semblerait indiquer un accrois- sement de température de i° centigrade pour 23 mètres. L'observation du 16 mai, comparée à io°,6, température moyenne de la surface de la terre à Paris , donnerait 1 i°,6 d'augmentation pour 298 mètres, et i° par 26 mètres. D'après ces nombres, on pourrait croire que l'augmentation de tempé- rature de la terre est d'autant plus rapide que la profondeur est plus grande; mais il ne faut pas trop se hâter d'adopter ce résultat, soit parce que les instruments de forage doivent, par leur masse, modifier plus ou moins la température de la colonne liquide vaseuse qu'ils traversent, soit parce qu'ils peuvent, en allant et revenant sans cesse, produire entre les couches de la même colonne des mélanges dont il serait difficile d'appré- cier exactement les effets. Il importe, au surplus, de le bien remarquer, les causes d'erreur qu'on vient de signaler auraient toutes contribué à diminuer la température du fond du puits. Cette observation s'applique également aux déplacements que les secousses de l'instrument engendre- raient dans l'index de la colonne des maxima. Rien ne peut donc affaiblir l'espoir qu'on a conçu d'obtenir au puits foré de l'abattoir de Grenelle, de l'eau très chaude qui deviendrait pour la capitale l'origine d'un grand nombre d'applications économiques. *' ■ ' if». ■ 4- ( 5o3 ) • (A ► B «1 S à •S eo_oo ao «J »» âo» oo oo oo as oo oooo oo "es ^ r^O »rs ^-ees es - o en ir: û o #0 ("H' fl^ CS »»■ a = 1 -^ y !.;o o G» > s- B « »** J v s e p= 3* e * * é »|«g - ~> s -s < J = S* s osa a o *> -;- E CO 00 ô r^O) S oo a . ■ o ce " fa *l -Ri csoi es es' dicSo - - M o g S ,»8 <© **)-rrseo « M '« ci i"< s=5=o if j J8-§ ws'w *" s 9 a n o « 9) l: «* •a s u 8\ 1 o ?-. •w I E càdso Kl es © £ 1 h-*- S o « l-£ § Sa S S g 1.4 ■ OH ( 00 ao oooe •00 oo 9 00 CI £ csvr ; « ar. » 00 O! «J • >ô s o cl es- es e* • « Cl ' en 00 00 00 • 00 00 00 # 00 es :<§ ÇS ' in ■ 4 °s.. oo . — 00 es es c< es «î ce 00 «» (C es S r^ o 3: ro en m 00 00 00 -— 00 es' o s? 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 co et CI C CI CI Ci CI es es ci es es en en ers en 00 00_ 000" •11 -i 1 «S V os os oso CS 0» Ci es es es osco es en' S les 1 r> m 'i/s" en OO eeien é'jKà^à- '•o"2 '-«"S '"-a "?' '-o "i;"-êV :•«'•? "-o 7" -a 7 '-o_- ©AooS:Oïfco«AO»î;ûfl)SooE:oofcooï:« 3 ■ o o o E O O U P* 72. (5o4) On se hâte de publier les résultats de l'observation de l'éclipsé du 1 5 mai , afin de fournir des termes de comparaison aux calculateurs qui voudront faire servir ce phénomène au perfectionnement de la géographie. Les cornes du croissant ont été toujours remarquablement aiguës. On n'a pas aperçu le moindre décroissement de lumière dans le voisinage du disque lunaire. Ceux qui donnent une atmosphère à notre satellite ne pourront donc pas étayer leur opinion des circonstances de l'éclipsé du i5 mai. En présentant ces observations a l'Académie, M. Arago a également placé sous ses yeux , le tableau détaillé de la marche de deux thermomètres, l'un blanc, l'autre noir, et qui avaient été exposés au soleil dans deux globes de verre vides d'air. M. Arago ne pense pas que ce tableau puisse conduire à aucune conclusion certaine sur les effets calorifiques comparatifs des rayons qui partent des bords et du centre du Soleil. Des vapeurs et même des nuages ont été, pendant la durée de l'éclipsé, une cause de perturbation évidente et dont il serait impossible de faire la part exacte. M. le capitaine Basil Hall avait bien voulu s'associer, pour l'observation de l'éclipsé de Soleil du i5 mai, aux astronomes de l'Observatoire de Paris; mais ses résultats n'étaient pas encore réduits, lorsqu'on a imprimé le tableau de la page précédente. Nous sommes donc obligés de les donner ici séparément : Commencement 2*. 6'.io",3 Bord d'une tache noire. ... 2. 19. 52, 8 Tache noire, centre 2.43.46,8 Tache noire, I* bord 2.5o. i,i La même tache , 2"" bord . . 2.50.27,8 Tache noire , centre 2 . 58 . 54 , 5 Tache noire, centre 3. o.5o,o Tache noire , 1 " bord 3. 6.53,8 Tache noire, centre 3.10.24,8 Tache noire, centre 3.44-38,8 Fin de l'éclipsé 4-52.21 ,5 M. Math. Bonafous, correspondant de l'Académie, demande qu'il soit fait un rapport verbal sur un ouvrage qu'il a présenté à une séance précédente et qui a pour titre : Histoire naturelle agricole et économique du maïs. Paris, de l'imprimerie de Mmi Huzard. M. Silvestre est prié de rendre compte de cet ouvrage. ( 5o5 ) M. Ad. Brongi liait est adjoint à la commission chargée de rendre compte des recherches de M. Bassi sur la maladie des vers à soie connue sous le nom de Muscardine. MÉMOIRES LUS. M. le colonel Raucourt lit un mémoire intitulé : De l'Influence des scien- ces appliquées à la vie humaine sur le bonheur et la moralité des hommes réunis en société. (Commissaires, MM. Geoffroy Saint-Hilaire, Serres et Double.) MÉMOIRES PRÉSENTÉS, météorologie. — Sur un nouveau thermomètre à maxima ; par M. Walïerdiinv (Commissaires, MM. Àrago et Dulong.) M. Walferdin déduit le maximum de température auquel son thermo- mètre a été exposé pendant la durée d'une expérience , de la quantité de mercure qui s'est écoulée par l'extrémité supérieure et ouverte du tube capillaire. Ce mercure dégorgé est reçu dans une petite ampoule soudée au bout de l'instrument; mais ce n'est pas en le mesurant qu'on arrive au résul- tat. M. Walferdin supplée à une opération qui serait difficile, d'une manière fort simple; au lieu de s'occuper du mercure déversé, il mesure ce qui en reste dans l'instrument; cette mesure résulte directement de deux compa- raisons, faites, avant et après l'expérience, entre le thermomètre à maxima et un thermomètre étalon ordinaire (i). M. Boyer adresse pour le concours au prix de statistique un mémoire manuscrit ayant pour titre : Statistique départementale des marbres, albâtres, granités, porphyres et basaltes de la France. (Commission pour le concours au prix de Statistique.) (i) L'idée d'employer le dégorgement du mercure à la détermination des maxima de température, avait déjà été mise en pratique dans des thermomètres présentés à l'Aca- démie par M. Collardeau. Nous la trouvons aussi dans un mémoire de Lord Charles Cavendish, publiée» 1757 et qui fait partie du 5oe vol. des Transactions philosophiques. Mais, pour passer de l'idée générale à l'exécution, sans renoncer à la précision des dix ici»' s de degré, il y avait à surmonter une foule de difficultés. ( 5o6 ) '^M- Persoz envoie' une série d« propositions faisant suite au mémoire sur F état moléculaire des corps , qu'il' a présenté en mai t835. ( Renvoi à la commission chargée de l'examen du premier mémoire. ) M. Bras, qui a déjà adressé à l'Académie plusieurs démonstrations diffé- rentes du théorème sur la somme des trois angles du triangle, en envoie une nouvelle et annonce que ce sera la dernière. (Commissaires, MM. Poisson , Libri. ) M. Leroy cTÉtiolles adresse à l'Académie un nouvel instrument destiné à écraser la pierre dans la vessie , au moyen* d'une pression graduée. Cet instrument se distingue de ceux qu'on a proposés dans le même but, en ce qu'il offre un écrou brisé dont les deux moitiés ne viennent mordre la vis- qu'au moment où celle-ci doit agir'. M. Leroy dit qu'il a le 'premier appliqué aux instruments lithotriteurs ce système d'écrous qui, suivant lui, rend leur action à la fois plus- rapide et plus sûre. (Commissaires, MM. Larrey, Roux.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre des affaires étrangères transmet le recueil des obser- vations faites à l'Observatoire royal de Sah-Fetnando , à Cadiz , recueil qui lui a été adressé par l'ambassadeur de France en Espagne. phvsiqde bu globe. — - Appréciation de la température moyenne des époques géologiques des terrains tertiaires eh Europe, au moyen de l'étude com- '•\parative des espèces vivantes et fossiles de coquilles ; par M. Df.shayes. Plusieurs naturalistes ont déjà considéré les débris de corps organisés que renferment différents terrains, comme des données à l'aide desquelles on peut arriver à la détermination des températures correspondantes à chacune de ces formations , mais ils n'ont guère étudié sous ce point de vue que des végétaux ou des animaux appartenant à la seule classe des vertébrés. M. Deshayes fait remarquer que, pour ce genre de recherches, les animaux marins , comme vivant clans des conditions de température plus constantes , semblent devoir mériter une attention plus particu- lière. l>es mollusques et les zoophytes , que le peu d'activité de leurs mou- (5o7) vemertts enohaîne pour ainsi dire au sol , lui paraissent surtout propres à accuser la température des lieux où ils ont vécu. Quand on considère la distribution actuelle des mollusques , on voit que le nombre des espèces est d'autant plus grand qu'on s'approche davantage des régions équatoriales. Ainsi ce nombre, qui vers le 8o* degré de lati- tude, est seulement de 10 à i a, va en augmentant progressivement jus- qu'à dépasser 900 dans les mers du Sénégal et de la Guinée. Chacune des zones comprises entre ces limites extrêmes présente un certain, nombre d'espèces qui se retrouvent dans les zones voisines, plus du côté le plus voisin de l'équateur , moins du côté qui regarde le pôle; mais elle a aussi des espèces qui lui sont propres qui ne se trouvent ni plus au nord ni plus au sud, et dont l'existence, par conséquent, paraît liée étroitement à une condition déterminée de température. Si donc ces espèces se retrouvent à l'état fossile dans un terrain de sédiment, elles offriront un indice très satisfaisant de la température que présentait cette région à- l'é- poque où la roche s'est formée, indice qui sera d'autant plus certain qu'on aura, pour un même terrain, plus d'espèces fossiles rigoureusement iden- tifiées avec les espèces vivantes d'une même région marine. C'est aussi sur la comparaison attentive d'un nombre très grand d'espèces que reposent les résultats auxquels M. Deshayes est arrivé. Considérés sous le rapport géologique, les terrains tertiaires, suivant lui , peuvent être divisés en trois groupes. > Les terrains de la formation la plus récente, ceux de la Suède ; de la Norwège , du Danemarck , de Saint-Hospice près de Nice, d'une partie de la Sicile, présentent à l'état fossile toutes les espèces qui se trouvent encore aujourd'hui à l'état vivant dans les mers correspondantes, ce qui prouve qu'à l'époque où ces terrains se sont formés la température était sensi- blement ce qu'elle est aujourd'hui. Il faut remarquer, cependant, que les terrains tertiaires du pourtour de la Méditerranée, n'offrent pas un accord aussi complet entre les coquilles fossiles et les coquilles vivantes. D'une part, quelques-unes des espèces qu'on trouve à l'état fossile, dans ces terrains ne vivent plus dans la Médi- terranée, et il faut pour les retrouver s'avancer presque dans les mers tropicales de l'Afrique et de l'Inde ; quelques-unes mêmesont complètement éteintes. D'autre part, plusieurs des espèces vivantes de la Méditerranée ne sont pas représentées dans les terrains dont nous parlons : il paraît donc que depuis leur formation il y a eu abaissement dans la tempéra- ture de la Méditerranée. ( 5o8 ) La seconde période tertiaire se compose d'un grand nombre de petits bassins répandus surtout vers le centre de l'Europe, la Superga, près de Turin, le bassin de la Gironde, les faluns de la Touraine, le petit bassin d'Angers, le bassin de Vienne en Autriche, la Podolie, la Wolhynie et quelques autres lambeaux sur la frontière méridionale de la Russie d'Europe, lambeaux dont quelques parcelles se montrent non loin de Moscou. Les terrains lacustres de Mayence et des bords du Rhin appartiennent aussi proba- blement à cette période. Les fossiles que présente cette seconde formation, sont des espèces propres aux mers les plus chaudes, aux mers du Sénégal et de la Guinée. Ainsi, à cette époque géologique, les lieux que nous avons nommés étaient sous l'influence d'une température tropicale, température qui cependant n'était pas absolument uniforme , qui était plus élevée dans les parties les plus voisines de la ligne; car si en Pologne les fossiles de cet âge ap- partiennent à des espèces tropicales , dans le bassin de la Gironde ils se rapportent à des espèces équatoriales proprement dites. Le nombre des espèces, l'abondance des individus, leur volume, tout concourt à montrer que ce bassin était sous l'influence d'une température notablement plus élevée que l'autre extrémité du dépôt. Ces dernières considérations serviront de même à prouver, que la tem- pérature correspondante à la plus ancienne des formations tertiaires, a dû être plus élevée que celle qui correspond à la formation précédente. En effet, nous avons vu le nombre des espèces s'augmenter progressivement à mesure qu'on s'avance vers des mers plus chaudes, de manière à ce qu'on arrive des 10 espèces vivant sous le parallèle du cap Nord, aux 900 espèces répandues sur les côtes du Sénégal et de la Guinée. Or, les fossiles connus dans le premier étage des terrains tertiaires s'élèvent déjà à plus de 1400 , ce qui doit faire supposer pour l'époque de cette formation une tempéra- ture au moins équatoriale. Il est à remarquer même que le nombre donné pour celui des espèces des premiers terrains tertiaires , est probablement beaucoup trop faible, puisque le bassin de Paris, comme le plus exploré, en a lui seul fourni plus de 1200 dans une étendue de 40 lieues sur 55. Il n'existe plus certainement dans aucune de nos mers un seul point qui réunisse autant d'espèces dans un espace aussi étroit. ■ physique du globe. — Sur le dégagement du grisqy. ou hydrogène car- bonè , dans les mines de charbon de terre ; par M. Combes. Dans un des précédents Comptes rendus (séance du 28 mars), nous avons rappelé, d'après un mémoire de M. John Buddle, le fait que dans certaines houillères du nord de l'Angleterre, sujettes au dégagement du grisou, le dégagement n'a guère lieu que lorsque le baromètre est bas. Cette intermittence, comme le remarquait M. Buddle, tient sans doute à ce que la force élastique du gaz contenu dans les fissures du charbon est à peu près égale à la pression atmosphérique moyenne, de sorte que les deux fluides élastiques se font habituellement équilibre, et qu'il suffit d'une légère diminution dans la densité de l'atmosphère, pour que la force élastique du gaz prenant le dessus , le dégagement ait lieu. Mais la près - sion sous laquelle l'écoulement du gaz commence à avoir lieu, n'est pas la même pour toutes les mines, et dans quelques-unes cette pression peut surpasser deux atmosphères; c'est ce que prouve l'observation sui- vante faite par M. Combes, dans une houillère du département de la Loire. « En i83o, dit cet ingénieur, je fis vider l'eau d'un puits, creusé sur la couche de houille de Latour, près dqpjFirmini; la mine était abandonnée depuis plusieurs années , parce que l'abondance extrême du gaz inflam- mable, dans les galeries souterraines, avait déjà donné lieu à plusieurs accidents désastreux, et que l'exploitation ne pouvait se continuer qu'a- vec un danger imminent. » Ce puits avait 75 mètres de profondeur au moins, jusqu'au faîte des galeries exécutées dans la couche ; il était plein d'eau jusqu'à ai mètres au- dessous du sol : la partie libre ne contenait que de l'air ordinaire, et paf- une trace d'hydrogène carboné. Quand l'eau fut vidée jusqu'à une pro- fondeur de 63 mètres du jour, le faîte des galeries étant encore recouver de 12 mètres d'eau, le gaz se dégagea à travers la colonne d'eau restant dans le puits, avec un bruit ressemblant à celui qu'aurait fait une source abondante, tombant de la partie supérieure du puits. L'air remplissant h puits demeura dès-lors constamment explosif au plus haut degré. Deux ouvriers y étant descendus avec une lampe ordinaire pour reconnaître la source que l'on supposait venir de la partie supérieure des parois, lors- qu'ils furent à i/j ou 1 5 mètres de profondeur leur lampe mit le feu au gaz; heureusement, la couche supérieure seule s'alluma, et le feu ne se com- muniqua point à la masse d'air inférieure. Cependant l'un des ouvriers fut brûlégrièvcmentauxmainsetàla figure, quoiqu'il ne fût resté que quelques C. R. i836. 1er Semestre. 'j'i y ( $10 ) secondes dans la flamme; l'autre n'eut point de blessure, parce qu'il eut la présence d'esprit d& s'accroupir au fond de la tonne, dans laquelle la flamme ne pénétra pas. Lorsqu'ils furent remontés au jour, quelques brins de paille allumée jetés dans le puits donnèrent lieu à une très forte explosion. Ainsi dans cette mine, le gaz inflammable se dégageait sous une pression de plus de deux atmosphères, ou même probablement très supérieure à cette limite. Le puits était en effet creusé au point le plus élevé de l'exploita- tion, et toutes les galeries partant de ce puits descendaient rapidement suivant l'inclinaison de la couche, qui est au moins de i8 à 20 degrés. L'écoulement du gaz hydrogène carboné à travers cette hauteur d'eau, continua sans interruption, avec la même intensité, pendant plusieurs mois. J'ajouterai qu'après que j'eus fait construire au fond du puits un serrement , ou plafond horizontal , en solives de sapin , recouvert de 2 mètres de glaise fortement tassée , le gaz filtra à travers les fissures de la roche schisteuse qui recouvre la couche de houille, en quantité beau- coup moindre qu'avant la construction du serrement, mais cependant très notable encore. » M. Buddle, dans son mémoire sur l'explosion qui eut lieu le 3 août i83o dans la mine de houille de Jarrow,^gnale deux autres causes qui donnent lieu à des explosions dans les houillères du nord de l'Angleterre , savoir : i" des fissures nombreuses et étendues dans la roche encaissante, formant ainsi des cavités remplies de gaz, qui en sort en plus ou moins grande abon- dance , suivant que la pression atmosphérique est moins ou plus élevée ; 20 des cavités sans issue dans la couche de houille même ou dans la roche encaissante, d'où le gaz s'échappe subitement quand les galeries les attei- gnent. Cette dernière cause est la plus fréquente, et de beaucoup la plus dangereuse, parce que le dégagement de gaz est subit et extrêmement abondant. Les mineurs anglais donnent à ces cavités le nom de bag of foulness, littéralement sac d'impureté. SuivantM. Buddle, quand les cavités sont dans la couchemêmede houille, on les rencontre surtout aux points où celle-ci est coupée par une petite faille, par un resserrement ou par la rencontre d'une grande faille ou dyke. «L'explosion survenue dans lahouillèrede Jarrow, dit M. Buddle, futocca- sionée par le gaz qui sortit tout à coup d'une cavité semblable voisine d'une faille. En effet, l'airage était excellent, et le courant fort peu chargé d'hydro- gène carboné peu de temps avant l'accident. Après l'explosion, dont le foyer était situé dans la partie orientale des travaux, on reconnut à l'ex- trémité d'une galerie de 3 pieds de large sur 5 de hauteur, qu'un bloc de ( «W ) houille occupant la largeur et la hauteur entières de la galerie avait été détaché et repoussé en avant, comme il aurait pu l'être par l'explosion de la poudre dans un trou de mine. Ce bloc laissait un vide de 9 à 12 pouces entre sa face supérieure et le faîte de la galerie, ainsi qu'entre l'une de ses faces latérales et la paroi contiguë. Sa dimension , dans le sens de l'axe de la galerie, était de 4 pieds, de sorte que son volume total était de 1 80 pieds cubes. En arrière du bloc se trouvait , sur une longueur de 7 pieds j , un espace rempli de houille désagrégée ressemblant à de la suie, et après cela urie petite faille ou fissure qui rejetait la couche de 3 pieds j- vers le bas. Nul doute que cette cavité , qui se retrouva sur d'autres points le long de la même faille, quoique avec une moindre étendue, ne contint du gaz sous une forte tension, qui, après avoir re- poussé le bloc de houille, s'écoula subitement et t prit feu sur la pre- mière lumière qu'il rencontra, après s'être mêlé avec la quantité d'air atmosphérique suffisante pour la combustion.» M. Combes a été conduit par ses propres observations à reconnaître , comme l'a fait de son côté M. Buddle , que dans les mines sujettes au grisou, au voisinage des points où la couche perd de sa régularité, soit par un resserrement , soit par une faille , la houille devient généralement plus tendre et laisse dégager du gaz en quantité beaucoup plus considérable qu'à l'ordinaire. Il arrive même fréquemment qu'une couche où la pré- sence du gaz inflammable n'a jamais été remarquée, en laisse dégager quand on arrive près d'une faille. Au reste, ajoute M. Combes, quue le dégagement plus abondant de gaz concourant avec le changement dans la dureté de la houille aux approches d'un accident soit un fait presque gé- néral , il est très rare de trouver dans ce cas des cavités proprement dites, terminée comme celle qui fut observée dans la houillère de Jarrow.Le meil- leur moyen de prévenir le danger, dans des cas semblables, consiste à percer dans la houille, dès que l'on s'aperçoit qu'elle change de nature, plusieurs trous de sonde de plusieurs mètres de profondeur. Le gaz s'écoule ainsi par ces trous et est emporté par le courant d'air. On peut même l'allumer au sortir du trou , quand la ventilation est suffisamment active. Ce moyen de précaution , dont M. Combes a eu occasion de faire usage , en exploitant une partie de la couche de Latour , est aussi celui qu'indique M. Buddle. M. Combes cite comme un exemple remarquable de l'abondance du gaz inflammable dans le voisinage des accidents qui interrompent la régu- larité des couches, l'explosion qui arriva, le 10 avril 1824 , à la houillière 73. ( W ) de Ronchamp (Haute-Saône ), explosion qui coûta la vie à vingt ouvriers mineurs , et en blessa seize grièvement. Suivant le rapport des ingé- nieurs des mines , le gaz inflammable ne s'était encore montré que très rarement et en fort petite quantité dans cette mine ; cependant un faible dégagement avait eu lieu peu avant l'accident dans un ouvrage de recon- naissance commencé au bas du puits Saint-Louis, et c'était tout justement près d'une faille. entomologie. — Sur deux espèces de fausses galles. M. Vallot, de Dijon, adresse quelques observations sur une espèce de tenthrèdes qui attaque les branches de chèvre-feuille, les déforme et les rend cassantes. «On remarque, dit-il, sur les branches du lonicera xjrlosteon, Linn.r des renflements irréguliers qui les rendent fragiles dans ces endroits. Ces renflements qui déforment les tiges , présentent du côté convexe le prolon- gement de l'écorce , et du côté concave une apparence de carie ou geli- vure : ils ne s'opposent point aux progrès de la végétation. « Cette altération est due à vine larve de tenthrède. « Aux mois d'avril et de mai , on peut voir sur les bourgeons du chèvre- feuille des bois, de fausses galles charnues , les unes ovoïdes, les autres globuleuses, quelquefois rougeâtres , d'autres éois vertes. Ces galles étaient très abondantes en 1 835 , elles sont rares cette année, probablement à cause de la rigueur et de la longueur de l'hiver, qui se seront opposés au dé- veloppement de la tenthrède. «J'ouvris un certain nombre de galles, et je trouvai constamment dans leur intérieur une larve à 22 pattes, analogue à celle du Tenthredo Gallœ foliorum Salicis , Linn., bien décrite par Swammerdam, Collect. acadèm., part, étrang. , tom. V, p. 494» P'- 2^, ng- 9- » La larve contenue dans les fausses galles du chèvre-feuille est hyaline, à tète couleur châtain; elle laisse apercevoir distinctement ses six pattes écailleuses; mais les pattes membraneuses, extrêmement petites, parais- sent sous forme de tubercules. Cette larve est longue de 8 millimètres. C'est alors que , comme celle des galles des feuilles de saule, elle perce la galle en y pratiquant une ouverture ronde, par laquelle elle s-'échappe pour aller subir ses métamorphoses en terre. Quelquefois, mais rarement, elle subit ses transformations dans la galle, et c'est à un de ces heureux hasards que j'ai dû de connaître d'une manière certaine l'espèce de tenthrède à ( 5*3) laquelle sont dues les fausses galles du chèvre- feuille des bois. (Elle est entièrement noire : antennes à neuf articles , genoux blanchâtres. ) » La femelle, qui paraît à la fin de mars, pond un œuf dans le bourgeon ; cet œuf ne tarde pas à éclore ; la piqûre et la présence de la larve déter- minent la tuméfaction du bourgeon par l'extravasion de la sève , et produi- sent un résultat pareil à celui observé sur une branche de saule marseau, salix caprœa, Linn. , par Palissot de Beauvois, dont on peut lire la note dans les act. Paris. i8x i , p. i49 > ph IV, fig. r , 2. » Lorsque la larve est sortie , la galle acquiert une consistance plus ferme; elle finit par devenir ligneuse et par former comme une sorte de calus sur l'arbuste. L'ouverture par laquelle la larve s'est échappée aug- mente de dimension, se déforme, et finit par disparaître en laissant une cavité sur la branche , dont la végétation se continue par l'écorce et le bois, car il n'y a plus de canal médullaire, la fausse galle en a interrompu la continuité. Plusieurs espèces d'ichneumons , ainsi que l'a reconnu M. Vallot , attaquent et font périr la larve du tenthrède du chèvre-feuille avant qu'elle ait quitté la galle à l'abri de laquelle elle se développe. Une autre fausse galle qui se montre sur le sisymbrium silvestre est due, suivant M. Vallot , à une espèce très petite de cecidomyie. » météorologie. — Étoiles filantes observées dans, la nuit du 12 au 1 3 no- vembre 1 832 , à Qremburg. ( Extrait d'une lettre du gouverneur géné- ral d'Orembourg, comte Va.n Suchteln à M. Féodorow, astronome. «A Orembourg, dans la nuit dur ' au — novembre r832, entre 3 °' 3i oct. i et 4 heures du matin environ , par un temps calme et serein, le thermo- mètre marquant — io° R., le ciel parut parsemé d'une multitude de mé- téores (étoiles filantes), qui décrivaient un grand arc dans la direction du N. E. au S. O. Ils éclataient comme des fusées en d'innombrables petites étoiles, sans faire entendre le plus léger bruit, et laissaient dans le ciel, long- temps après s'être évanouis, une bande lumineuse présentant les couleurs variées de l'arc-en-ciel. La lumière de la lune, qui était alors dans son dernier quartier , fit disparaître cette clarté. Quelquefois on eût dit que le ciel se fendait, et dans l'ouverture se montraient de longues bandes brillantes de couleur blanche; d'autres fois, des éclairs rapides traversaient la voûte des cieux, éclipsant la lumière des étoiles et faisant paraître ces longues bandes lumineuses de couleurs variées. Ces phénomènes conti- nuèrent leur marche sans donner lieu au plus petit bruit perceptible. Ils ( 5.4) furent dans leur plus grand éclat environ entre cinq et six heures du matin, et durèrent sans interruption jusqu'au lever du soleil. Ils furent aperçus principalement par les sentinelles , par les officiers qui faisaient alors la ronde , par les ecclésiastiques et les employés de l'église qui allaient à la messe du matin , et par plusieurs autres personnes. M. Milordow, premier prêtre de Sobors (la cathédrale), déclare, dans la relation qu'il a faite, que l'intérieur de l'église était quelquefois soudainement éclairé par la lumière de ce brillant phénomène. M. Uschitow , lieutenant-colonel du troisième bataillon de ligne d'Orembourg, confirme encore ces phénomènes dans son rapport, qui contient en outre d'autres motifs de confiance, d'après les interrogatoires qu'il a faits à ce sujet dans les différents postes où il y avait des sentinelles. » physique du globe. — Note sur la température du puits que M. Selligue fore à l'École militaire ; par M. Walferdin. « J'avais profité, pour arriver à une appréciation plus exacte, d'une interruption de travaux, et c'est après quatre jours, pendant lesquels tout travail avait été suspendu, que j'ai plongé successivement, et à trois re- prises, les 27, 28 et 29 mars dernier, des thermomètres à maxima de dif- férents systèmes, à 173 mètres de profondeur dans la masse de craie. Après 4 et 1^ heures d'immersion , j'ai constaté une température de i6*,4 centigrades. » Si l'on suppose la température moyenne du sol de -f- io°,6, et l'ac- croissement de la chaleur proportionnel à la profondeur, le nombre que je viens de donner conduit à 1 degré pour 3o mètres. » Si la température moyenne était de ii°,o, pour 1 degré on aurait à 3a mètres (1). » géologie. — Origine des schistes. — M. de Paravey adresse quelques réflexions sur les différences que présentent les formations schisteuses. Suivant lui, les unes, telles que les ardoisières d'Angers, offrant des em- preintes d'êtres organisés, peuvent bien être, comme l'admettent les géo- (1) Les i6°,4 correspondants aux 1^3 mètres de M. Walferdin, comparés aux 220, 1 que M. Arago a trouvés à 298 mètres dans le puits de Grenelle , donneraient une augmentation dp température de 1 degré centigrade pour 17.. mètres de profondeur. il ( 5i5 ) logues, des roches de sédiments formées au sein des eaux; tandis que d'au- tres, comme les ardoisières du département des Ardennes, où l'on ne trouve point de traces d'êtres organisés, et qui offrent d'ailleurs un cli- vage régulier dans plusieurs sens, paraissent être le « résultat d'une cristallisation qui s'opérait lorsque l'écorce de la terre était encore , par sa grande chaleur , à l'état de fluidité. » a wtomii:. — Structure des poumons. — M. Bazin qui avait adressé, dans les séances du 2 1 mars et 18 avril, divers dessins et préparations ayant pour objet de montrer le mode de terminaison des bronches, rappelle que ses observations sur ce point d'anatomie conduisent à des résultats bien diffé- rents de ceux qui ont été récemment soumis à l'Académie. {Voir page ag6 l'extrait d'une communication de M. Bourgery. ) Suivant M. Bazin, les poumons d'aucun mammifère n'offrent à l'extrémité des canaux aériens une disposition telle que celle qu'on a désignée sous le nom de canaux labjrinthiques ; dans tous, au contraire, « les bronches, après s'être divi- sées, subdivisées ou ramifiées un plus ou moins grand nombre de fois, finis- sent par donner des ramuscules très courts qui se terminent en cul-de-sac. Ce sont les extrémités de ces ramifications, et les renflements qu'elles présentent quand elles sont distendues , que la plupart des anatomistes ont pris pour des cellules ou des vésicules. » physique. — Lettre de M. Fresnel à M. Arago , sur la portée des phares lenticulaires. « J'ai eu l'honneur de faire connaître à la Commission des phares, dans sa dernière séance , à laquelle vous n'avez pu assister, un fait qui répond à cette question si souvent élevée depuis l'adoption du système de phares imaginé par mon frère : » Jusqu'à quelle distance peut être aperçue la lumière émanée des ap- pareils lenticulaires les plus puissants? » Le phare à éclipses, allumé depuis le 1" de ce mois sur le mont d'Agde, a été vu durant plusieurs nuits consécutives du phare du mont Béarn, près de Port-Vendres , à la distance d'environ 9a kilomètres ou 23 lieues de poste. » M. Tabouret, qui vient d'installer ces deux phares, m'assure que les éclats de l'appareil du mont d'Agde, observés du cap Béarn, avaient une durée de plusieurs secondes, et il ne doute pas qu'ils ne puissent être aperçus dans les montagnes à quelques lieues plus loin. ( 5i6) » Le foyer du premier phare est placé à 1 26 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le foyer du second domine le même niveau de 220 mètres. » Leur distance excède de 10 à 12 kilomètres celle à laquelle avait été observée la grande lentille qui servit de signal nocturne dans les opé- rations géodésiques faites par vous en 1821 sur les côtes du Pas-de-Calais, conjointement avec MM. Mathieu , Rater et Golby. » M. Bazaine avait adressé à l'Académie, il y a quelque temps, un mé- moire sur les moyens de préserver les machines à vapeur des explosions auxquelles elles sont exposées. Ce mémoire n'ayant pas encore été l'objet d'un rapport, l'auteur demande à le retirer afin d'y faire quelques chan- gements, de nouvelles recherches lui ayant appris que les moyens qu'il proposait peuvent être avantageusement modifiés. M. Bazaine est autorisé à reprendre son mémoire. M. Bèraud écrit qu'il est parvenu à purger entièrement de punaises les différents meubles d'une maison qui avait long-temps servi d'hôpital, en plaçant ces meubles dans une grange, au milieu de foin fraîchement ré- colté, et les laissant ainsi jusqu'au retour du printemps. Ce moyen ayant complètement réussi quand tous ceux qu'on avait employés précédemment avaient été sans succès, M. Béraud l'a appliqué à la maison elle-même; en remplissant de foin nouveau les pièces infectées, il en a fait disparaître entièrement les punaises. M. Hufty de la Jonquière écrit que le 10 de ce mois on a vu, dans la vallée d'Aspe (Basses-Pyrénées), le sol couvert d'une couche de poudre jaunâtre, que des gens peu éclairés ont prise pour du soufre, et qui n'était en effet que le pollen des sapins en fleurs de deux forêts voisines, situées dans la direction d'où venait le vent. M. Fincent écrit qu'il enverra aux commissaires que désignera l'Aca- démie, une machine dont le jeu suffira pour rendre sensible l'erreur qui, suivant lui, existe dans les opinions des astronomes, relativement au mou- vement elliptique de la lune autour de la terre. M. J.-J. Hoehrt propose un nouveau moyen pour combattre les consti- pations opiniâtres. La séance est levée à 5 heures. A (5.7) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; i836, n° 20. Annales de Chimie et de Physique ; par MM. Gay-Lussac et Arago; février i836; in-8°. Formulaire pour l'Emploi et la Préparation de nouveaux Médicaments; par M. Magendie; Paris, i836, in-8*. Article biographique sur Buffon ; par M. G. Saint-Hilaire; in-8°. Annales des Sciences naturelles ; février i836, in-8°. Extrait de la Revue du Midi. — Les Animaux et les Végétaux dont on ne retrouve plus les analogues à la surface de la terre, peuvent-ils être considérés comme les souches des races actuelles? par M. Marcel de Serres; Toulouse, i835, in-8°. Observations sur les grandes espèces d'Ours des cavernes ; par le même; in-8". Iconographie du Règne animal de M. le baron Cuvier; par M. Guérin ; 4 ie livraison, in-8°. Monographie des Cétoines et des Genres voisins ; par MM. Gory et Per- cheron; i 3e livraison, in-8". Histoire naturelle des Iles Canaries ; par MM. Webb et Bertrelot; 7e livraison. Vues illustratives de quelques Phénomènes géologiques , prises sur le Vésuve et l'Etna, pendant les années i833 et i834; par M. H. Abich; Paris, i836, in-folio. Histoire naturelle et médicale du Lichen d'Islande; par M. Renard; Paris, i836, inr8s. Manuel d'Agriculture; par M. LeMoll; Nancy, in-8°. Carte minéralogique du Canal des Pyrénées , avec toutes les déviations proposées. Projil général du Canal des Pyrénées; par M. Galabert. Démonstration du Principe des vitesses virtuelles, considéré comme la hase fondamentale de la mécanique ; par M. le lieutenant-général Bazaine; Saint-Pétersbourg, i832, io-4*. - Mémoire sur les Machines à vapeur , en général; par le même; in-4°- C R. t8î6, j«r Semestre. 74 ( 5.8) académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Besançon. — Séance publique du 28 janvier i836; in-8*. Gelée, Geline et Gélatine; par M.. Gannal; 2' partie. Proceedingsofthc excise committee , with Documents relating thereto; in-8\ Observations ofthe Tides ; brochure in-8% Londres, i833. Observations oj ihe Tides, Taken at his Majesty's Dock-yards at Sheerness, Portsmouth , Plymouth and Pembroke; Londres, t835, in-8°. A Treatise on ihe Calculus of functions ; by M. de Morgan; Londres. A Catalogue ofj585 stars chiejly in ihe southern hémisphère prepared from observations mode in the years 1822 à 1826, at ihe observatory at Paramatta, new-south Wales , founded by M. Brisbane; bj M W. Rr- chardson; London, i835, in-4*. Philosophical Transactions ofthe royal Society ofLondon,Jor theyear 1 835 ; part. ■* , in-4<\ Proceedings ofthe royal Society,- nos 21 — 23, in-8°. Part. 5. Or Supplément tothe Greenwich observations for theyears i834; direction o/"John Pond ; Londres, i835 , in-8°. Astronomical Observationes made at the Royalobservatory at Greenwichy in the months of april , may andjune , july , august, and september i835; by the same; 2 vol. in-folio. Proceedings ofthe royal Society ofEdimburgh; i836, n° 8. Observaciones hechas en el Observatorio real de San Fernando , en el anno de i833; publicadas por Don José Sanchez Cerquero, San Fer- nando, i835. Liste des Membres de la Société Royale de Londres; in-4°. Bericht ùber die zur Bekanntmachung geeigneten Verhandlungen der Kônigl Preuss . Académie der JVissenschaften zu Berlin im Monat April 1 8 36, (11 april, 28 april), Herbarium Pedemontanum , curante Aloyso Colla ; vol. 4e» in-8% et une livraison de planches in~4°; Turin, i835. Plantœ rariores in regionibus Chilensibus , a clarissimo M. D. Bertero nuper deteclœ etab A. Colla in lucem editœ ; fasciculus 4, Turin, in-40. Annali délie Scienze del regno Lombardo-Veneto ; opéra periodica; mars et avril 1 836 , Padoue , iu-4". Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale; par M. Miquel ; tome 10, 90 livraison, in-8°. Journal hebdomadaire des Progrès des Sciences médicales; n^ai, in-8*. I ■ ( 5.9) Bulletin clinique sous la direction de M. Fossone; n' 12, in-8°. Revue médico-chirurgicale anglaise et des Sciences accessoires ; par M. Bureaud Riofrey; n° 1 , in-8°. Gazeùe médicale de Paris, n° 21. Gazette des Hôpitaux; n0' 5g — 6r. Journal de Santé, n0' 143. Echo du Monde savant; n° 20 et 2 1 . L'Educateur , Journal de l'Institut de la Morale universelle ; n° 1, janvier et février i836,in-4°. annales de V Institut de la Morale universelle; n° 1 , janvier et février i836, in-40. m COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 30 MAI 1836. PRÉSIDENCE DE M. Ch. DUPIN. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. philosophie zoologique. — M. Geoffroy Saint'Hilaire lit une note sur cette question : Si les êtres de la création antédiluvienne sont ou non la souche des formes animales et végétales } présentement répandues à la surface de la terre. Voici l'analyse qui nous est remise par l'auteur : i Ce sujet vient d'être traité avec étendue dans la Revue du Midi, im- primée à Toulouse. L'auteur, l'un des illustres professeurs de Montpel- lier, M. Marcel de Serres, se prononce pour la négative. Il en donne pour motifs ce principal argument qu'il ne fait que développer la pensée de nos deux grands hommes, Cuvier et Buffon. » Quant à Buffon , c'est contestable. Il y a erreur non dans les termes de la citation , mais eu égard aux vues définitives de ce grand naturaliste. » Comme cela fut pour Goethe , Buffon n'est devenu naturaliste qu'a- près ses quarante ans révolus, en sorte que ses premiers écrits ne doivent C. R. i836, i« Semestre. 'jS ï(Vf7b (5") compter qu'au titre d'une paraphrase des idées de son temps. C'est plus tard qu'il a donné les fruits de sa propre raison et de ses études synthéti- ques. Là seulement sont les vraies pensées de Buffon suc la nature qu'il a étudiée et comprise en s'aidant de sa théorie savante des faits nécessaires. » Or, à ce moment, Buffon s'explique tout différemment que Cuvier sur le fait, s'il y a eu, oui ou non, interruption dans la succession des forma- tions organiques. » Cela posé , l'échafaudage de M. Marcel de Serres se trouve renversé. » Pour que d'aussi fâcheuses méprises au sujet de Buffon, dont il fallait plutôt expliquer que raconter les faits de la vie scientifique , cessent d'a- voir lieu, on vient de donner quelques aperçus tout-à-fait neufs con- cernant cette gloire immense de notre France, dans Y Encyclopédie ré- digée si habilement par MM. Leroux et Reynaud, au mot Buffon- Après Cuvier, qui a donné dans la Biographie Universelle une notice complète et vraiment inimitable sur Buffon, il n'y avait que quelques glanures à produire. » chimie industrielle. — Extraction de la matière grasse contenue dans les eaux savonneuses qui ont servi au lavage. — M. Dumas donne quelques détails sur une nouvelle industrie qui consiste à décomposer les eaux savonneuses provenant du dégraissage des laines. Une partie de lamatière grasse obtenue par cette opération est rendue à l'art du savonnier; une autre partie est convertie en gaz et employée pour l'éclairage. Le pre- mier établissement a été formé à Reims en 1827, par M. Souzeau-Muiron, qui vient d'en former un second à Sedan. Ces eaux savonneuses qui repré- sentent aujourd'hui une valeur assez considérable (environ 60,000 fr. par an) étaient autrefois sans usage; répandues sur la voie publique, elles ne tardaient pas à se corrompre et à répandre une odeur infecte. La nouvelle industrie, considérée sous ce point de vue, semble donc, dit M. Dumas, pouvoir être assimilée aux inventions qui ont pour objet de rendre un art ou un métier moins insalubre et par conséquent être admise au con- cours pour le prix fondé par M. de Montyon. M. Souzeau-Muiron sera invité à adresser le plus promptement possible les documents relatifs à la nouvelle industrie dont il est l'inventeur pour qu'elle puisse être admise au concours de cette année. géodésie. — «M. Puissant dépose sur le bureau de l'Académie son mémoire sur une nouvelle détermination de l'arc de méridien compris entre Mont- ( 5a3 ) jûuy et Formentera , dont il avait lu une notice dans la séance du 2 mai dernier. Il observe que ce mémoire renferme non-seulement tous les documents authentiques sur lesquels ses calculs sont appuyés, mais en outre une application de la méthode de Delambre qui met aussi en évidence l'erreur signalée, mais en faisant une légère modification à la formule de cet astronome pour la rendre propre aux grands triangles d'Espagne. » h RAPPORTS. chimie. — Rapport sur un travail de M. Couerbe, ayant pour titre : Premier mémoire sur la chimie du sulfure de carbone. (MM. Dumas, Robiquet, Chevreul rapporteur.) « Pour donner à la fois à l'Académie une connaissance exacte du tra- vail de M. Couerbe et de l'intérêt qui se rattache au sujet qu'il s'est en- gagé de soumettre à un grand nombre de reeherches dont le mémoire que l'Académie nous a charge's d'examiner, ne renferme qu'une partie; nous allons rapporter à trois époques les travaux principaux auxquels le sulfure de carbone a donné lieu, depuis la découverte qu'en fit M. Lampadius, dans l'année 1796. » La première époque comprend les travaux de M. Lampadius , de MM. Clément et Desormes, de Berthollet fils, de Cluzel, de Vauquelin et de Berzelius etMarcet; » La seconde, le travail de M. Zeise, un des élèves les plus distingués de M. OErstedt; » Et la troisième , les recherches de M. Couerbe. PREMIÈRE ÉPOQUE. » M. Lampadius considéra le sulfure de carbone comme un composé de soufre et d'hydrogène. Il l'avait obtenu de la distillation d'un mélange de charbon et de pyrite. «ME Clément et Desormes, l'ayant préparé en faisant passer de la vapeur de soufre sur du charbon rouge de feu , le regardèrent comme un sulfure de carbone. Il eût été bien difficile de ne pas adopter cette opinion, si l'on eût admis l'absence de l'hydrogène dans le charbon incandescent; mais l'opinion contraire ayant eu de nombreux partisans, on ne doit pas s'é- tonner aujourd'hui si Berthollet fils avança que le sulfure de carbone était un carbure d'hydrogène. Au reste rien ne démontre mieux combien 75.. ( 5*4 ) les connaissances que l'on avait alors sur ce sujet étaient vagues, que le mémoire dans lequel Cluzel conclut, d'après des expériences eudiométri- ques, postérieurement au travail de Berthollet fils, que le sulfure de car- bone est un composé quaternaire d'azote, de carbone, d'hydrogène et du radical du soufre. » Vauquelin, chargé par l'Académie, conjointement avec Berthollet et Thénard, d'examiner si cette manière d'envisager le sulfure de carbone était fondée, reconnut avec son excellent bon sens, que ce n'était pas au moyen d'expériences eudiométriques qu'on pouvait déterminer incontes- tablement la composition d'un corps qui aurait été aussi complexe que cela résultait de l'analyse de Cluzel. En conséquence, il imagina de faire passer très lentement la vapeur du sulfure de carbone sur du cuivre employé en quantité suffisante et rougi dans un tube de porcelaine. Le résultat fut i° qu'il ne se dégageait pas d'hydrogène; a* que la matière contenue dans le tube avait augmenté d'une quantité égale à celle du sulfure de carbone décomposé; 3° que cette mêmfe matière traitée par l'acide nitrique donnait un poids de soufre et un poids de carbone, dont la somme était égale au poids du sulfure du carbone décomposé. Le soufre était à très peu près au carbone dans la proportion de 85 à i5. » Cette analyse fut confirmée pleinement par celle de MM. Berzelius et Marcet. M. Berzelius observa en outre que le sulfure de carbone se com- bine aux bases salifiables et forme des composés qu'il appela carbo- sulfures. DEUXIÈME EPOQUE. » M. Zeise, en examinant la réaction du sulfure de carbone et de la potasse dissoute dans l'alcool, obtint un sel cristallisé qui lui parut formé de potasse et d'un hydracide équivalent à de l'hydrogène et un sulfure de carbone qu'il regardait comme très probablement différent par la pro- portion de ses éléments du sulfure de carbone de Lampadius. » Il y avait donc, suivant M. Zeise , un sulfure de carbone qui jouait le rôle de comburant complexe et qui venait se placer auprès du cyanogène. En conséquence de cette analogie , M. Zeise appela ce sulfure xanthogène (à cause de la couleur jaune de plusieurs de ses combinaisons avec les métaux); il nomma acide hydroxanthique son hydracide, et xanthure sa combinaison avec les combustibles métalliques. » M. Zeise considéra le liquide huileux provenant de la réaction de l'acide sulfurique, hydrochlorique ou acétique sur son sel cristallisé comme ( 5a5 ) l'acide hydroxanthique et les précipités provenant du mélange de sels mé- talliques et de la solution de l'hydroxanthate de potasse, comme des xan- thures. Dans cette réaction , l'hydrogène de l'acide formait donc de l'eau avec l'oxigène de l'oxide métallique, tandis que le métal réduit s'unissait au xanthogène. TROSIÈME ÉPOQUE. » M. Couerbe examinant le sulfure de carbone dans un temps où l'on s'est beaucoup occupé de la composition des éthers , le considère , non plus comme un composé analogue au cyanogène, mais comme un sulfacide représenté par deux atomes de soufre et un atome de carbone et cor- respondant ainsi à l'acide carbonique; il le nomme acide sulfocarbique. » Le sel de Zeise n'est pas représenté suivant M. Couerbe par du sul- fure de carbone et de l'hydrogène unis à la potasse, mais par deux atomes de sulfure de carbone et un atome d'éther unis à un atome de potasse : tifyç) + ( BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l 'Académie des Sciences ; i856, n" ai, in-4*. Journal de V École Polytechnique , publié par le Conseil d'Instruction de cet établissement; tome i5, in-4*. Recherches anatomiques et physiologiques sur l'organe de l'Ouïe et sur l'Audition dans l'homme et les animaux vertébrés; par M. Breschet; a* édi- tion., Paris, i836, in-8°. Voyage dans l'Amérique méridionale; par M. A. d'Orbigny ; i ae livraison, in-4\ Voyage dans l'Inde; par M. V. Jacquemont; 8* livraison, in-4*- Philosophie médicale. Examen de l'ouvrage de M. Lelut intitulé : Qu'est- ce que la Phrénologie ? par M. Valleix; in-8*. Quelques Matériaux pour servir à l'histoire des Filaires et des Strongles; par M. Leblond; Paris, i835,in-8°. Traité de Chirurgie , par M. J. Chelius; traduit de l'allemand par M. J.-B. Pigné; ae et 3e livraison, in-8°. Histoire naturelle et Iconographie des Insectes coléoptères , par MM. Cas- telnau et Gorv; 6e livraison, in-8°. Cours normal de Philosophie positive ; première partie : Physique philo- sophique de l'Homme; par M. le colonel Raucourt; Paris, i834> in-8*. Société de la Philosophie positive et pratique. Distribution des Prix, année i853, par le même; Paris, i854, in-8°. Traité d'Éducation positive. Premier Cours philosophique pratique de la petite Industrie; par le même, première partie; Paris, i83 1 , in-8°. L'Éducation positive , ou l'Art ignoré d'être heureux ; par le même; i832, in-folio. Manuel d'Éducation positive , indispensable à tout le monde ; par le même; Paris, i833, in-i6. Association pour la Propagation de la Morale universelle. Ouverture du Cours d'Éducation positive ; par le même; in-8°. Il Choiera in principal riguardo alla sua diagnosi , patogenia e cura ,es- posto da Giovani Dxetz; Rome, 1 855, in-8". C.H.I83G, \** Semestre. , 77 ( 538 ) Bulletin de la Société géologique de France, tome 6, feuilles 21—23, et tome 7, feuilles 8 — 10, in-8°. Annales de la Société Royale d'Horticulture de Paris ;\ome 18, io5e livraison, in-8\ Journal hebdomadaire des Progrès des Sciences médicales; n° 22, in-8#. Gazette médicale de Paris ; 11e 22. Gazette des Hôpitaux; n" 47 , 63 et 64. Journal de Santé; n* i44- Echo du Monde savant; n* 21. L'Educateur, Journal; mars et avril i835. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 6 JUIN 1836. VICE-PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE. m MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. L'Académie voit, avec le plus vif intérêt, M. Tessier, dont la santé avait été altérée , venir reprendre au milieu d'elle sa place accoutumée. Nous croyons devoir imprimer ici la note même par laquelle notre vé- nérable confrère annonce à l'Académie le rétablissement de sa santé. « Craignant que ma faible voix ne puisse être entendue, je prie M. le Pré- » sident d'avoir la bonté de lire en mon nom le peu de mots qui suivent : » J'ai été informé de la part que l'Académie a bien voulu prendre à la » maladie que j'ai éprouvée et dont, grâces aux soins de deux de nos col- » lègues , me voilà guéri. Je m'empresse de venir à cette séance pour lui «témoigner toute ma reconnaissance de son intérêt, auquel j'ai été très » sensible. Il y a maintenant près de 48 ans que j'ai le bonheur de lui ap- » partenir. Je me féliciterai toujours de ce bonheur.» C. R. i836. Ier Semestre. 78 j« (54o) IM.00 optique. — Sur une nouvelle relation physique entre les éléments des corps naturels et les affections propres des différents rayons simples; d'où jésuite une nouvelle condition à satisfaire clans la constitution théorique du principe lumineux; par M. Biot. , «En étudiant les déviations que les plans de polarisation des rayons lumi- neux subissent lorsqu'ils traversent le cristal de roche dans le sens de son axe de double réfraction , j'avais trouvé autrefois que, pour les rayons de réfrangibilités diverses , ces déviations, à épaisseurs égales sont sensible- ment réciproques aux carrés des longueurs de leurs accès ou de leurs on- dulations dans le système des ondes (i). Lorsque, plus tard, je vins à dé- couvrir que des déviations analogues étaient opérées par d'autres corps solides et non cristallisés, ou fluides, ou même gazeux, la même relation parut encore s'y appliquer aussi exactement qu'on en pouvait juger par les expériences immédiates. Car les teintes des images observées dans di- vers azimuths semblaient identiques à celle que le cristal de roche produi- sait; tellement que les influences de ce genre paraissaient se compenser exactement par leur opposition lorsqu'on les faisait agir successivement sur tous les éléments d'un rayon blanc polarisé en un seul sens ; à quoi l'on parvenait , soit en plaçant les plaques à déviations contraires les unes derrière les autres avec des épaisseurs inverses de ces déviations, soit en mêlant des fluides à rotations contraires dans des proportions pondérables (i) « Fresnel avait établi cette relation dans an ojétnoire spécial qui est malheureu- sement perdu. On n'en connaît que les seuls nombres qu'il avait obtenus pour l'essence de térébenthine, et que j'ai rapportés, d'après lui, à la fin de mon mémoire sur ces nouveaux phénomènes, imprimé dans le tome II de la collection de l'Académie. Je suis certain toutefois que ce travail a existé dans un état complet de rédaction ; car les nombres de Fresnel que j'ai publiés sont tirés de deux feuilles écrites de sa main et que je possède encore ; la première desquelles porte pour titre : « Note extraite du mémoire sur les couleurs que la polarisation développe dans les fluides homogènes » ; après quoi on lit : uhotation des sept principales espèces de rayons dans l'essence de téré- benthine , déduite de la compensation opérée avec une lame de sulfate de chaux » ; puis viennent les nombres que j'ai publiés. La seconde feuille était destinée à me donner une idée exacte de la conception par laquelle Fresnel représentait l'existence de ces phénomènes dans les groupes moléculaires libres à l'état de fluidité ; et je l'ai en effet exposée d'après ce document dans mon mémoire. Mais comme on doit naturellement mettre de l'intérêt à la voir présentée dans ses propres termes , j'insère cette seconde feuille de Fresnel à la suite de la présente dissertation ; et on l'appréciera sans doute d'autant plus qu'elle paraît tirée du mémoire même qui est perdu aujourd'hui. » (54. ) inverses de leurs pouvoirs isolés. Fresnel avait lié cette relation à ses idées sur la lumière polarisée ; il était parvenu à l'imiter par des réflexions inté- rieures opérées suivant de certaines conditions de succession sur des sur- faces diaphanes non cristallisées; et il avait même imaginé une constitu- tion de groupes moléculaires qui devait la reproduire pour les corps fluides, de sorte que les valeurs des déviations qu'il en déduisait pour les différents rayons simples dans l'essence de térébenthine, par exemple, s'ac- cordaient très sensiblement avec celles que l'expérience m'avait données. Ainsi, jusque-là, on pouvait, et l'on devait même, considérer cette loi de rotation comme inliérente à la nature de la lumière , ce qui devait la rendre commune à tous les corps doués de ce genre d'action. » J'avais toujours conservé quelque doute sur la rigueur complète de cette identité. La diversité des déviations des rayons simples dans chaque subs- tance douée de ce genre de pouvoir, me semblait offrir la plus grande ana- logie avec la diversité de leurs réfractions qui , bien que de même sens dans tous les corps non cristallisés jusqu'à présent connus, y suivent ce- pendant des lois de dispersion différentes. Mais l'observation la plus atten- tive des teintes produites avec la lumière polarisée par les différentes substances incolores douées du pouvoir rotatoire, ne m'avait pas permis d'y reconnaître des dissimilitudes assez sensibles pour affirmer qu'il en existât. » Enfin les solutions d'acide tartrique vinrent m'offrir des rapports de rotation absolument différents de tout ce que les autres substances présen- taient; et cette singulière spécialité , en décelant la présence libre ou com- binée du corps qui la possède , fortifia les soupçons que j'avais depuis long-temps conçus. » Ayant à traiter en ce moment des phénomènes rotatoires dans mon cours de physique mathématique au Collège de France , j'ai saisi cette cir- constance pour examiner de nouveau cette question avec les moyens d'ob- servation plus parfaits que je possède aujourd'hui ; et je suis parvenu à constater qu'en effet la loi de la rotation des différents rayons simples n'est pas absolument identique dans les substances diverses; car, à l'aide d'un procédé fort simple que je vais décrire, on y découvre des différences ap- préciables, même dans des substances dont la composition pondérable offre l'analogie la plus intime, sinon une complète identité. » Ce procédé est semblable à celui que l'on emploie pour constater la différence des forces dispersives ordinaires des corps. Dans ce cas , on ob- serve d'abord leur force réfringente pour un certain rayon défini du 78.. ( 54a) spectre; après quoi on en forme des prismes d'ouvertures diverses , inverses de cette force; de sorte qu'en les faisant agir successivement, mais en sens contraire sur le rayon type, les déviations qu'il éprouve se compensent mutuellement. Alors, en observant à travers le système des deux prismes un objet blanc placé sur un fond noir, on voit tout de suite que la compen- sation ne s'opère pas en même temps pour les autres rayons du spectre , car l'image réfractée de l'objet blanc paraît colorée; et l'ordre de couleurs qu'elle présente est généralement très différent de celui qu'une seule ré- fraction produirait. » De même, dans les phénomènes rotatoires, il n'y a qu'à mesurer la dé- viation absolue imprimée à un même rayon type par deux liquides inco- lores à rotations contraires; puis transmettre un rayon polarisé de lumière blanche, à travers des épaisseurs des deux liquides, inverses de ces pou- voirs. Si la loi de rotation des divers rayons simples y est identique, tous les éléments du faisceau transmis se trouveront simultanément ramenés à leur direction de polarisation primitive; du moins en supposant la com- pensation parfaitement établie : et, en supposant qu'elle ne le soit pas rigou- reusement, comme il faut toujours l'admettre dans les épreuves physi- ques, le rayon transmis devra présenter exactement les mêmes teintes qu'il offrirait dans l'épaisseur excédante de celle des deux substances qui dominera. » J'ai opéré ainsi sur des essences de térébenthine et de citron distillées qui, dans les épaisseurs où je les observais étaient absolument incolores. Puis, les ayant observées d'abord séparément dans des tubes de longueur connue, par un état du ciel qui se trouvait trop peu lumineux pour me permettre d'employer un verre rouge , j'ai conclu de la loi approchée des rotations supposée exacte, que, pour compenser leur action sur le rayon rouge, il fallait les opposer l'une à l'autre dans des épaisseurs qui fussent entre elles comme 58 d'essence de térébenthine à 3o d'essence de citron ; ce que je fis, soit en les présentant successivement au rayon sous ces épais- seurs relatives, soit en les mêlant avec les mêmes rapports de volume, dans un tube unique; car ce genre d'action étant moléculaire, tant que les groupes atomiques n'exercent pas les uns sur les autres de réaction chimi- que qui modifie leur constitution individuelle, il est indifférent pour la lumière qu'ils soient mêlés ensemble ou séparés dans des tubes différents. Ces deux modes d'opération s'accordèrent en effet pour me montrer une compensation très approchée, mais non pas complète, ni surtout générale pour tous les rayons. Il était visible que l'essence de citron dominait; mais (543) ce petit excès de son action produisait dans les divers azimuths du prisme cristallisé de [légères variations de teintes , qui, par leur succession et leur intensité relatives, n'avaient aucun rapport avec celles qu'une petite épais- seur quelconque de cette essence aurait pu produire. Pour constater maté- riellement la faiblesse de cette espèce de dispersion, je formai un autre mé- lange dans lequel je fis dominer exprès l'essence de térébenthine, prenant 7 1 parties de son volume, au lieu de 58, pour 3o d'essence de citron. Alors l'excédant de l'action devint assez fort du côté de l'essence de térébenthine pour marquer sensiblement à l'œil la différence des lois de déviation; de sorte, qu'à moins de l'examen le plus attentif, les teintes résultantes auraient paru naturellement telles qu'une petite épaisseur d'essence de térébenthine aurait dû les produire par sa seule action. » Le lendemain, le ciels'étant éclairci, j'ai pu observer les deux essences à travers le verre rouge coloré par le protoxide de cuivre, qui sert de type dans ces opérations. J'ai déterminé ainsi le rapport exact de leur com- pensation que je trouvai être comme 3o à 60,27 pour le rayon rouge transmis par le verre d'épreuve , valeur bien peu différente de celle que m'avait donnée mon premier essai, fondé sur la supposition de l'identité approchée des lois de rotation dans les deux essences. Or, en réalisant ce nouveau rapport avec beaucoup de soin , en présence de plusieurs obser- vateurs habiles qui me font l'honneur d'assister à mes leçons, nous avons en effet reconnu que la compensation des déviations quoique très approchée pour tous les rayons n'était cependant , ni complète ni générale. Car d'a- bord, quand la section principale du prisme cristallisé coïncidait avec le plan de la polarisation primitive, il se produisait une image extraordinaire d'un bleu violacé, sombre, sensiblement exempt de rouge; et, en détour- nant quelque peu le prisme de cette position à droite ou à gauche, la teinte de l'image variait d'une manière contraire relativement à la réfrangibilité, toutes choses essentiellement différentes de celles qu'une seule des deux essences aurait pu produire. Ces variations de teinte n'étaient sensibles que pour de petits écarts du prisme cristallisé, comme il convenait à un système de rayons polarisés suivant des directions très peu différentes ; et en le détournant un peu davantage, surtout vers la gauche de l'observateur, toute coloration des images disparaissait. » Je rapporte ici les éléments mêmes des observations que j'avais préala- blement faites à travers le verre rouge, pour montrer comment j'en déduis le rapport de compensation des volumes; supposé toutefois que les deux liquides mêlés n'exercent pas l'un sur l'autre de condensation ou de dila- ( 544 ) tation sensible, du moins pendant le court espace de temps que l'on em- ploie à mesurer leur volume total dans un même tube divisé. Si un tel effet avait lieu, il faudrait opérer par des pesées. J'ai joint au tableau l'azi- inuth de la teinte bleue violacée qui répond à la rotation du jaune simple dans le cristal de roche , le sucre de cannes , et généralement dans toutes les substances qui suivraient exactement le rapport inverse du carré des accès. Dans ces substances, l'azimuth dont il s'agit est à la déviation du rayon rouge coloré par le protoxide de cuivre, comme 3o à 23; ce qui permet de suppléer alors à l'observation du rouge simple, par l'observation beaucoup plus facile du bleu violacé dont il s'agit, lequel est d'autant plus aisément et exactement saisissable qu'il est immédiatement compris entre une image bleue et une image rouge dont l'opposition se succède dans l'intervalle de quelques degrés. Or , ici le rapport des azimutbs correspon- dants n'est plus §-§, dans les deux essences; mais il s'écarte de cette valeur en plus pour l'une et pour l'autre en moins; ce qui sans doute s'est trouvé être une circonstance favorable pour rendre plus manifeste l'inégalité des dispersions qu'elles produisent par leurs actions déviantes sur la lumière polarisée. NATURE de l'essence. LONGUEUR du tube en millimètres. DÉVIATION du plan de polarisation du rayon rouge , observée : a. AZIMl'TII où Hmage extraordinaire est bleu violacé , observée : a RAPPORT de l'angle a. à l'angle a ., A en trentièmes, - a Térébenthine.. . 34imm,6 168— ,5 — 9°°>567 ^ + 89°,75o J": 22,83 3o 23, 4i 3o » Pour trouver le rapport de compensation d'après ces nombres relati- vement au rayon transmis par le verre rouge, il faut d'abord calculer les déviations éprouvées par ce rayon à travers une épaisseur d'un millimètre des deux substances; ce sera pour l'essence de térébenthine ",/ J et Jo 5 > pour l'essence de citron. Ce dernier nombre étant plus grand que l'autre, représentons par l'unité l'épaisseur d'essence de citron que l'on veut employer, et soit x l'épaisseur d'essence de térébenthine qui compen- ( 545 ) sera la déviation opérée ainsi sur le rayon type ; la condition de cette com- pensation sera évidemment 90,567 __ 89,750 341,6 ~ i68,5 ' de là on tire le rapport des épaisseurs - _34i,6 89,750 60,27 X — Ï68T5 j^T5§7"""a'009"-~35~* précisément comme je l'ai annoncé plus haut. Par une coïncidence qui n'est peut-être que fortuite, mais qui mérite d'être remarquée, ce rapport de compensation présente une relation singulière mais inverse , avec celui des condensations atomiques dans les deux essences qui sont comme on sait composées de carbone et d'hydrogène en même proportion exactement, mais avec une condensation d'éléments double dans l'essence de térében- thine; car, selon les analyses de M. Dumas, la formule chimique de celle-ci est C4°H3% tandis que celle de l'essence de citron est C"H'6. Quelques soins ultérieurs apportés à la complète purification de ces deux corps, ou même aux observations optiques , suffiraient peut-être pour faire disparaître la petite fraction 0,009 dans le rapport de compensation. » La dissimilitude des lois de rotation suivies par les différents rayons simples dans les substances diverses se trouve ainsi certainement établie par les expériences précédentes. Quoiqu'elle soit fort petite dans les deux essences que nous avons examinées , la notion certaine de son existence est importante pour la théorie de la lumière. Car alors les rapports de dé- viation des rayons simples entre eux ne doivent plus résidter seulement d'une propriété spéciale du principe lumineux, comme on avait pu le croire, mais il faut y faire concourir l'action propre des groupes moléculaires pour modifier diversement ies déviations des rayons simples dans les différents corps. Il y a donc ici une condition spéciale dépendante des milieux que la lumière traverse et analogue à la dispersion dans la réfraction ordinaire. Il existe une spécialité du même genre dans les actions des lames minces cristallisées sur la lumière qui a subi la polarisation. Car, lors de la première analyse expérimentale qui fut faite de ces phénomènes, on trouva, dans plusieurs substances, qu'ils présentaient des alternatives périodiques sensi- blement proportionnelles aux longueurs des accès de Newton pour les dif- férents rayons simples ; et le système ondulatoire , rattachant ces alterna- tives d'une manière aussi intime qu'ingénieuse au principe des interférences, les admit aussi comme généralement proportionnelles aux longueurs cor- ( 546) respondantes des ondulations. Mais on a depuis découvert des cristaux qui s'écartent complètement de cette uniformité de relation; de sorte que, dans ce cas encore, la nature spéciale du milieu doit intervenir pour particula- riser les effets éprouvés par les différents rayons lumineux. Il est utile de signaler ces spécialités délicates quand l'expérience les fait apercevoir et permet de les constater avec précision. Car ce sont autant de conditions caractéristiques auxquelles toute, constitution supposée du principe lumi- neux devra satisfaire pour devenir une vérité physique ; et ainsi leur con- naissance nous est nécessaire pour élever nos conceptions sur ce sujet dif- ficile , au rang des réalités. » Voici maintenant la copie exacte de la feuille que Fresnel m'avait re- mise, et dont je déposerai l'original dans les archives de l'Académie. » TEXTE DE FRESNEL. « Il est évident qu'il faut chercher dans la constitution individuelle de ces particules la cause des phénomènes de coloration auxquels elles donnent naissance, puisqu'ils sont indépendants de leur arrangement, et qu'en même temps, ils dépendent tellement de leur forme, que, suivant la nature du fluide, la lumière tourne de droite à gauche, ou de gauche à droite, selon l'expression de M. Biot, qui est l'énoncé le plus simple des apparences du phénomène. » Je suppose que ces particules sont constituées de manière à imprimer aux ondes lumineuses qui les traversent, les mêmes modifications que l'appareil dont je viens de parler, c'est-à-dire que la lumière éprouve la double réfraction dans l'intérieur de chaque particule , et quelle est modifiée en outre à son entrée et à sa sortie , comme elle le serait par la double réflexion complète. » Dans la suite du mémoire que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie , je fais voir d'abord que les rayons qui ont éprouvé une certaine réfrac- tion dans une particule ainsi constituée , doivent subir la même réfraction dans toutes les particules semblables qu'ils traversent successivement, quels que soient les azimuths de leurs sections [principales. Ainsi l'hy- pothèse que j'ai adoptée peut expliquer (ce qui au premier abord parais- sait difficile à concevoir) comment il se fait que la double réfraction exercée par des particules aussi irrégulièrement arrangées , ne développe que deux systèmes d'ondes lumineuses dans le fluide. Elle rend éga- lement raison de tous les autres phénomènes que je viens de décrire, et conduit enfin à une formule extrêmement simple , dont on déduit immé- ( 547 ) diatement la loi observée par M. Biot, savoir que l'angle dont il faut tourner le rhomboïde de spath calcaire pour faire disparaître une même espèce de rayons de l'image extraordinaire est proportionnel à la longueur du chemin parcouru dans le fluide. » Je ne présente néanmoins cette hypothèse que comme un point de vue théorique, sous lequel on peut envisager la coloration des fluides homogènes, pour la rattacher aux mêmes principes que celle des lames cristallisées. » M. Dumas, à l'occasion de la note de M. Biot, communique les ré- flexions suivantes : « L'analyse de l'essence de térébenthine et celle de l'essence de citron donnent les mêmes résultats , savoir : Carbone 88 ,9 Hydrogène 1 1 / 1 ce qui correspond à 10 atomes de carbone pour 8 atomes d'hydrogène. » Ces deux corps, par un accident tout-à-fait particulier et qu'on regar- dera comme heureux, possèdent la même densité à l'état liquide à fort peu près. Ainsi , quand on en prend des volumes égaux , on emploie des quan- tités d'atomes de carbone ou d'hydrogène qui sont égales dans les deux cas. » Mais , si l'on compare ces deux essences dans leurs rapports avec les acides, on voit que l'équivalent de l'essence de térébenthine C4oH3* pèse deux fois plus que l'équivalent de l'essence de citron G,0H'6, ce qui revient à dire, vu l'égalité de densité des deux corps à l'état liquide, que pour avoir des équivalents égaux de ces deux corps , il faut prendre un volume d'essence de citron et deux volumes d'essence de térébenthine, à très peu près, comme M. Biot vient de le trouver. D'où l'on peut être con- duit à penser, sans rien forcer, qu'un atome d'essence de térébenthine exerce une action sur la lumière précisément égale mais inverse à celle qui est produite par un atome d'essence de citron. » Ce fait qui rattacherait de la manière la plus étroite, les expériences de M. Biot aux recherches par lesquelles les chimistes déterminent les équi- valents, me semble de la plus haute importance et je ne crains pas d'insister vivement auprès de notre confrère, pour qu'il emploie tous ses soins à constater la certitude et la généralité de cette relation. » G. H. 18Î6, Ier Semestre. 79 ( 548 ) chimie. — Notice sur l'acide gallique;par M. Robiquet. « En faisant quelques recherches sur la formation et sur les propriétés de l'acide gallique, j'ai été assez heureux pour trouver plusieurs modi- fications bien remarquables de ce singulier acide; et, désirant en quelque sorte prendre date, je viens provisoirement présenter à l'Académie les principaux résultats que j'ai obtenus, et je me propose de lui communiquer plus tard un mémoire assez étendu qui portera le titre de Faits pour ser- vir à l'histoire de l'acide gallique. » Le premier produit sur lequel j'appellerai l'attention de l'Académie, est celui qui résulte de la réaction de l'acide sulfurique concentré sur l'acide gallique. Je m'étais aperçu qu'en distillant brusquement cet acide, on obtenait une matière colorée en rouge jaune qui accompagnait l'acide pyrogallique, mais qu'on en peut facilement séparer au moyen de l'eau, en raison de son insolubilité dans ce véhicule. Il ne se produit ainsi qu'une très petite quantité de cette matière, et ce ne serait qu'en sacrifiant de grandes masses d'acide gallique, qu'on pourrait en obtenir assez pour l'examiner. Cependant, j'ai pu avec la très petite quantité que j'en ai re- cueillie par ce moyen, constater quelques propriétés qui m'ont paru se rap- procher assez de celles qui appartiennent à l'acide ellagique; or on sait, d'après les expériences de M. Pelouze, que l'acide gallique n'en diffère que par un atome d'eau. Il s'agissait donc, pour reproduire la matière colorée , si telle était sa nature, d'obtenir cette modification d'une manière plus efficace , et j'ai cru que l'acide sulfurique m'en fournirait les moyens en raison de sa grande avidité pour l'eau. Il était cependant bien à craindre qu'un agent aussi énergique n'occasionât la destruction totale d'un corps qui cède si promptement à de bien moindres influences; mais cette crainte même me fit apporter les plus grands ménagements dans cette réaction. Je fis donc un mélange de 10 grammes d'acide gallique et 5o grammes d'acide sulfurique concentré; ce mélange d'abord assez liquide, prit bientôt la con- sistance d'une bouillie claire qu'on eut quelque peine à introduire dans un matras. Je cbauffai d'abord très doucement, et dès les premières impres- sions de la chaleur le magma devint moins consistant et il acquit de la transparence; c'est-à-dire que l'acide gallique fut entièrement dissous et sans que le liquide se colorât sensiblement. En continuant de chauffer, mais toujours avec les plus grandes précautions, je vis la liqueur prendre une teinte fauve, puis rosée et à partir de là , passer par toutes les nuances jusqu'au plus beau rouge foncé du carmin, et leliquide avait en même temps ( 549) acquis de la viscosité. Arrivé à ce point, le thermomètre marquait i/jo*, et quelques traces d'acide sulfureux se manifestaient. Je ne voulus pas pousser plus loin, et après refroidissement, je délayai peu à peu ce mélange dans de l'eau froide ; il se produisit un abondant précipité d'un beau rouge- brun partie floconneux , partie grenu et cristallin. Je séparai ces deux pro- duits l'un de l'autre par simple lévigation, et chacun d'eux fut recueilli sur un filtre à part et lavé jusqu'à soustraction totale de l'acide sulfurique. La partie la plus grenue se composait de petits cristaux brillants qui bien lavés ne retiennent aucune trace d'acide sulfurique. Leur couleur est le rouge- brun assez éclatant du beau kermès : leur poids total excède toujours la moitié de l'acide employé et peut aller jusqu'aux * , si l'opération a eu un plein succès. Chauffés dans uneétuveà 120° ils diminuent de io,5 pour 10O de leur poids, et leur couleur devient terne. Chauffés à feu nu, ces cris- taux se décomposent difficilement, ils finissent cependant par se char- bonner et se recouvrir de petits cristaux prismatiques d'un beau rouge éclatant de cinabre. Analysés par l'oxide de cuivre, on arrive à la for- mule C7H40, c'est-à-dire à l'acide ellagique jpu si l'on veut à l'acide gal- lique moins un atome d'eau, en admettant que cette formulé représente un atome de ce nouveau produit On y retrouve en effet toute l'insolubilité dont jouit l'acide ellagique , car l'eau bouillante n'en dissout que rsî'ôô ^e son poids. La chaleur exerce aussi une action semblable sur chacun de ces deux produits, mais il y a une différence essentielle dans la manière dont se comportent les alcalis: on sait par exemple que la potasse en excès tient momentanément l'acide ellagique en dissolution, et qu'à mesure que l'excès d'alcali se combine avec l'acide carbonique de l'air , il se dépose des petites paillettes d'ellagate de potasse peu soluble; rien de semblable n'a lieu avec l'acide rouge. Cependant il se dissout également, fait disparaître la saveur alcaline, mais ce n'est qu'au bout d'un très long temps qu'on voit apparaître des cristaux colorés qui sont très solubles;ils m'ont paru être une combinaison de l'acide rouge avec la potasse. La couleur surtout établit entre ces deux produits une grande distinction. J'ai tenté inutile- ment en traitant l'acide ellagique par l'acide sulfurique de lui donner la couleur rouge; il a parfaitement résisté, car, après avoir subi une tem- pérature de i4o* en contact avec cet agent, il a repris son état primitif en le précipitant au moyen de l'eau. Il existe donc entre ces deux corps d'une même composition chimique, des points de similitude et de diffé- rence , et ce n'est pas le premier exemple de ce genre. » Désirant voir jusqu'à quel point cet acide rouge possédait les pro- 79- ( 55o ) priétés des matières colorantes, j'en ai fait bouillir avec une toile mordan- cée en fer et alumine, et j'ai obtenu, quoique avec moins d'éclat, à peu près les mêmes nuances qu'avec la garance; c'est-à-dire que les mordants ferrugineux mis à différents degrés, ont fourni toutes les nuances depuis le violet clair jusqu'au noir foncé, et les mordants alumineux toutes les nuances de rouge. Cette teinture résiste assez bien au savon bouillant, mais elle est facilement détruite par le chlore. Ce résultat curieux peut faire concevoir jusqu'à un certain point comment la noix de galle intervient dans les teintures en rouge turc, parce qu'il est possible que cet acide rouge y préexiste: et en effet, M. Chevreul a depuis long-temps fait men- tion d'une matière colorante rouge comme faisant partie des principes constituants de la noix de galle ; ou bien cet acide se formerait pendant l'acte même de la teinture : ce qu'il y a de certain, c'est que l'engallage donne plus de corps à la teinture en rouge turc, et que jusqu'à présent on n'en a donné aucune raison plausible. » Un fait sur lequel je crois devoir insister, parce qu'il m'a paru bien remarquable, c'est que l'acid^sulfurique chauffé à i3oou i4o°, enlève un atome d'eau de composition à l'acide gallique et qu'il ne lui enlève pas son eau de cristallisation ou du moins qu'il la lui laisse reprendre pour se soli- difier. On ne peut pas supposer que ce soit l'eau employée aux lavages qui hydrate cet acide, car ses cristaux se forment au milieu de l'acide sul- furique concentré; et d'ailleurs, pour m'en assurer, j'ai pris la précaution de les séparer de l'acide au moyen de l'alcool anhydre, et après dessiccation à l'air libre, ils ont perdu comme les autres, dix pour cent environ de leur poids, en les chauffant à ioo°. Il me semble que si le fait est bien observé il milite singulièrement en faveur d'une opinion que j'ai déjà plusieurs fois émise, savoir : que ce qu'on appelle souvent eau de composition dans les corps n'y est contenu que par ses éléments et non à l'état d'eau, autrement il faudrait admettre dans ce cas-ci que la portion d'eau qui entre dans la composition intime de l'acide gallique y tient moins que celle qui n'en fait pas partie essentielle (i). » Une autre réaction qui me paraît également mériter l'attention des chimistes, c'est celle qu'exerce l'ammoniaque sur l'acide gallique. On sait • (i) Plus les observations se multiplient, et plus on reconnaît que, dans une foule de circonstances différentes , il^ a formation ou reproduction d'eau sous telle ou telle influence, et l'on finira, je l'espère, par reconnaître que cette loi est générale, et non, comme on le prétend , restreinte à certains groupes de corps. (M ) que cette base, ainsi que la potasse et la soude, ne peuvent demeurer en combinaison avec cet acide que sous la condition expresse de la privation du contact de l'oxigène; autrement, comme l'a démontré M. Ghevreul, il y a altération qui varie avec la proportion relative de ces corps. J'ai dit , en parlant de la singulière transformation de l'orcine en matière colorante, sous l'influence de l'ammoniaque, de l'oxigène et de l'eau, qu'une méta- morphose analogue s'opérait dans les mêmes circonstances, avec l'acide gallique, et que là aussi il y avait destruction sans retour de la matière, et production d'un nouveau composé coloré dont l'azote faisait partie. Il en résulte que les gallates solubles n'ont qu'une existence éphémère, et qui ne permet pas d'en constater les propriétés : aussi sont-ils les moins connus de tous les sels. J'ai trouvé cependant que si sous certaines con- ditions, on met ces deux corps en contact à l'état anhydre, il y a com- binaison réelle et formation d'un sel persistant qui peut être dissous dans l'eau chaude ou froide sans inconvénient, y rester en solution, du moins pour un temps assez long, se cristalliser, retenir de l'eau de cristallisation, et n'éprouver aucune altération sensible au contact de l'air. Mais le bigal- late est seul dans ce cas, et si l'on fait absorber à l'acide gallique anhydre autant de gaz ammoniac sec qu'il en peut prendre , on obtient toujours un gallate basique , quand bien même on chasserait par un séjour très pro- longé dans le vide, toute l'ammoniaque absorbée par porosité, et il ne suffit même pas de saturer l'excès de base pour obtenir un sel stable; il faut de toute nécessité doubler la proportion d'acide, c'est-à dire former un bigallate. Si au lieu de prendre de l'acide anhydre, on se sert d'acide cristallisé, il se manifeste, comme dans le cas précédent, une assez forte élévation de température, et de plus, il y a expulsion de l'eau de cris- tallisation; et comme celle-ci, à mesure qu'elle se dégage, s'imprègne d'ammoniaque, elle réagit sur les portions d'acide qu'elle touche, les noircit et en détermine la décomposition, tandis que les couches super- posées demeurent incolores. » On voit donc que l'affinité réciproque de l'ammoniaque et de l'acide gallique ne manque pas d'énergie , puisque leur combinaison se fait non- seulement avec un dégagement très manifeste de chaleur, mais chose plus remarquable, et bien plus rare encore pour cet hydrobase, avec élimina- tion de l'eau de cristallisation ; et si cette combinaison ne peut se maintenir, ce n'est pas parce que ses deux principes ont tendance à se séparer, mais bien parce qu'étant unis ensemble, ils peuvent, sous l'influence de l'eau et de l'oxigène, donner naissance à un nouveau produit, auquel ils concou- ( 55a ) rent semblablement l'un et l'autre lorsqu'ils sont'à parties égales; mais si l'acide domine, alors son excès défend la combinaison de l'influence de l'air et de l'eau, et elle se maintient. Ces réflexions font entrevoir des points de vue assez neufs et assez piquants pour mériter qu'on y revienne, et j'en demanderai la permission plus tard. » Il me reste à entretenir l'Académie d'une réaction bien remarquable. On se rappelle peut-être que j'ai fait voir, dans mes recherches sur l'acide méconique que, chauffé à sec, cet acide se maintenait intact jusqu'à la température de 2200; mais qu'arrivé là il perdait de l'acide carbonique et se transformait en un autre acide, qui à son tour se maintenait jusqu'à a5o°,et qu'au-delà de ce terme il se transformait aussi lui en un troisième acide, moyennant élimination d'une nouvelle quantité d'acide carbonique. » Depuis, M. Pelouze a démontré qu'il en était à peu près de même pour l'acide gallique et qu'il pouvait subir jusqu'à 21 5° de chaleur sans éprouver de modification, et que ce n'était qu'à partir de ce terme qu'il se changeait en un autre acide, en perdant également un atome d'acide carbonique; mais j'avais en outre remarqué que, si au lieu de chauffer l'acide méconique seul, je le mélangeais préalablement à une certaine quantité d'eau, alors l'époque de sa métamorphose était de beaucoup devancée et que le dé- gagement d'acide carbonique favorisé par le développement de la vapeur aqueuse, précédait même le terme de l'ébullitionde l'eau. J'ai voulu voir si cette même cause pourrait avoir de l'influence sur la transformation de l'acide gallique en acide pyrogallique , et comme il ne se manifeste rien dans l'eau ordinaire, j'ai voulu m'assurer si une solution aqueuse dont le point d'ébullition serait plus élevé n'aurait pas plus d'efficacité. J'ai fait choix pour cela d'hydrochlorate de chaux, et j'ai vu qu'en faisant dis- soudre à chaud de l'acide gallique dans une solution faite avec 5 parties d'eau et deux de chlorure bien neutre et parfaitement pur; j'ai vu, dis-je, qu'en faisant bouillir cette liqueur il y avait dégagement continuel d'acide carbonique; et que, si l'on maintenait l'ébullition jusqu'à ce qu'elle puisse acquérir parla concentration, de 120 à 111', alors il se formait presque in- stantanément un dépôt grenu un peu jaunâtre, et qui devenait si abondant qu'il y aurait danger, en raison des soubresauts, à continuer l'ébullition. Ce dépôt recueilli sur un filtre, lavé à l'acide muriatique et bien égoutté, puis arrosé successivement avec de petites quantités d'alcool à 4o°, est en- suite mis à sécher entre des doubles de papier Joseph fréquemment renou- velés pour bien enlever tout hydrochlorate de chaux qui pourrait rester. Ce dépôt, ainsi isolé et dépouillé de toutes matières étrangères, est ensuite ( 553 ) séché à une température de 2D à 3o°; on peut alors le laisser exposé à l'air sans qu'il en éprouve aucun dommage. Examiné^ de près , ou mieux en- core, vu à la loupe, on reconnaît que ce dépôt est formé de petits polyèdres transparents, mais irréguliers, et l'on conçoit que dans une création aussi prompte et pour ainsi dire aussi tumultueuse, les molécules n'ont pas pu s'arranger bien symétriquement. Cependant on y distingue quelques fa- cettes. Ces petits cristaux rougissent très sensiblement le tournesol lors- qu'ils ont été humectés; leur saveur rappelle celle du muriate de chaux; mais on y distingue l'arrière-goût, comme sucré, de l'acide gallique. Lors- qu'ils ont séjourné pendant quelques instants sur un papier un peu hu- mide chaque point de contact qui d'abord ne s'aperçoit pas forme avec le temps une tache d'un beau noir qui ne se détruit plus. Ces cristaux, une fois séchésà iS ouSo", n'éprouvent plus aucune perte quand on les soumet à une température plus élevée de 1 5o ou 1 200. » Je m'étais d'abord imaginé, en me fondant sur le dégagement d'acide carbonique, que ce dépôt pouvait contenir de l'acide pyrogallique, ou peut-être encore de l'acide ellagique en raison de l'aptitude du muriate de chaux à s'emparer de l'eau, et de l'insolubilité apparente du dépôt; mais j'ai été immédiatement détrompé par les premiers essais que j'ai pu faire; en effet, lorsqu'on met de l'eau sur ces cristaux, on les voit perdre leur transparence, se déliter en quelque sorte, et s'hydrater : en ajoutant assez d'eau froide pour en faire une bouillie claire , on en sépare, par le filtre, une solution concentrée d'hydrochlorate de chaux, contenant quelques traces d'acide gallique, et il reste sur le filtre de l'acide gallique, qui après avoir été bien comprimé entre des papiers sans colle, donne pour résidu de la combustion, de 4 à 5 p. 100 de chaux, qu'on peut enlever en faisant dissoudre et cristalliser cet acide. Si l'on élève la température de l'eau employée au traitement de ces cris- taux, ils se dissolvent entièrement, et l'on obtient par refroidissement de longues aiguilles d'acide gallique. Ce résultat ne prouverait pas, à la rigueur, qu'il n'y a pas là d'acide ellagique , puisque M. Pelouze dit être parvenu une fois à le réhabiliter, par simple voie de solution, en acide gallique; mais l'expérience suivante va achever de démontrer que ce dépôt ne contient ni acide ellagique, ni acide pyrogallique, et je remarquerai, relativement à ce dernier, qu'il n'aurait pas pu se régénérer, par le seul concours de l'eau, en acide gallique, dont il diffère par 1 atome d'acide carbonique. Si l'on chauffe à feu nu, mais avec précaution, ce nouveau composé, dans une cornue de verre, on recueille d'abord un liquide ( 554 ) incolore, mais très acide, puis il apparaît des vapeurs d'un beau rouge rosé, qui se condense^ en un liquide transparent, et viennent ensuite d'autres vapeurs qui se concrètent et se cristallisent; tant qu'il y a production de vapeurs rouges, il se dégage de l'acide carbonique. Si main- tenant on examine le produit de cette distillation sèche, on trouve qu'il contient une assez grande quantité d'acide hydrochlorique libre; une matière colorante rouge très fugace, qui, sous l'influence des acides, teint en rose les tissus de coton non mordancés , et en lilas lorsqu'on les mor- dance avec des corps basiques, et enfin, de l'acide pyrogallique qu'on peut obtenir presque incolore en étendant le produit d'eau et y mainte- nant pendant quelques instants un flocon de coton , pour s'emparer de la matière colorante. Il suffit ensuite d'exprimer ce coton , de filtrer et d'évaporer, pour obtenir par refroidissement l'acide pyrogallique. Pour pouvoir mieux apprécier les modifications qu'éprouve ce nouveau com- posé par la distillation sèche, il faut savoir encore que le résidu est composé, lorsque la chaleur a été très intense (1), de charbon et d'un sous-chlorure de calcium , car en le dissolvant dans l'eau on obtient , comme avec le résidu de l'opération de l'ammoniaque lorsqu'il a été poussé jusqu'à la fusion, on obtient, dis-je, un hydrochlorate basique, dont la solution exposée à l'air forme pellicule, comme le ferait de l'eau de chaux. » Cela posé, rappelons-nous que le produit nouveau dont il est ici ques- tion ne perd point d'eau par son séjour dans une étuve chauffée à îoo"; qu'il n'attire pas l'humidité de l'air; qu'il rougit le tournesol lorsqu'on l'humecte; qu'il est cristallin, et par conséquent, qu'il réunit tous les carac- tères d'une combinaison parfaite et qui, selon toute apparence, ne peut être considérée que comme formée par la réunion de l'acide gallique anhydre avec le chlorure de calcium, ou, si l'on veut, un gallate acide de chlorure de calcium dans lequel celui-ci ferait fonction de base. Nous allons voir qu'en partant de ces données, on peut facilement se rendre compte de tous les faits observés. Nous avons déjà dit qu'il suffirait de rendre de l'eau à ce produit pour régénérer l'acide gallique et l'hydrochlorate de chaux qui ont concouru à sa formation, et l'on conçoit que, par la distillation sèche, l'acide gallique se décompose de manière à fournir, comme nous l'a (i) Si l'on ménage assez la température pour ne pas faire rougir la cornue et cesser l'action lorsqu'il ne se de'gage plus de vapeurs rouges, le résidu est gris cendré, et con- serve son brillant cristallin. Je ne l'ai point encore examiné dans' cet état. ( 555 ) enseigné M. Pelouze, des acides carbonique, pyrogallique et métagallique ; que ce dernier, en réagissant sur le chlorure par son hydrogène, produit de l'acide hydrochlorique qui se dégage , et que par contre du charbon soit mis à nu et qu'il y ait production de matière colorante, et enfin que du calcium se trouve en excès par suite de la soustraction d'une partie du chlore. Cette explication est si simple et si concordante avec les faits qu'elle sera, je pense, admise par tout le monde. Aussi, il demeure bien constaté que l'acide gallique desséché et le chlorure de calcium peuvent se combiner ensemble, et qu'ils ont dans cet état anhydre une telle affinité l'un pour l'autre qu'ils se séparent au milieu d'un liquide qui contient encore assez d'eau pour retenir en solution, môme à froid, tout l'hydrochlorate de chaux restant; car elle est assez peu concentrée pour ne pas cristalliser p;ir refroidissement. Ainsi, c'est bien par affinité réciproque et non pas faute d'eau que ces deux corps s'unissent. Je donnerai, dans le mémoire que je me propose de publier prochainement tous les détails relatifs à la produc- tion et à la composition de ces corps dont je n'ai voulu aujourd'hui que constater l'existence. » MÉMOIRES LUS. (philosophie naturelle. — Extrait d'un mémoire , par M. Geoffroy Saint-Hilaire, ayant pour titre : Analyse des travaux de Goethe en histoire naturelle, et Considérations sur le caractère de leur portée scientifique. « Dans l'ordre des idées du siècle, on considère, comme intéressant au plus haut degré la gloire de l'humanité, les vues dont nous sommes en partie redevables au patriarche de la littérature allemande. Un morceau de philo sophie, remarquable par son profond savoir, sa manière toute germanique et synthétique, et sa chaleur d'ardent prosélytisme, en exposait l'es- prit devant un public français, le 3i mai dernier, dans le journal le Temps. » M. Geoffroy Saint- Hilaire s'est occupé, le lundi suivant, de donner une paraphrase de cet écrit : c'est de ce travail qu'il est ici rendu compte. Le point traité dans l'une et l'autre analyse des œuvres de Goethe, est le sujet de la thèse , unité organique, laquelle fut d'abord dénommée unité de composition organique. C. R. |83G, i« Semestre. 8° 556 ) » L'écrivain £M% Q .'i r. fci » i& Z, « K « Z, 2; , Jay a w w _• a* ^ o w" « a h -à a m a c/j a sa£ a a a az's I vi- cr. s « o 3 g O zj v — > Vt- es" + o •S 3 a : : : : : Cl -u ».*.a rt u ai s sa ao : m - : 3 3 i u as 3 * «.- u • Z ri ifl r/no ;/) q cj S HjflH r* c/3 U 0 o - H Ci en 3 3 3 C3 es e3 1 S « 3 S 3 -O -a -3 >> >> >-> o o o i Oî M D Civr- ~- O O O VJ-en en C.»n CO 00 en C r» C.CO Cen en O « -en es CO CD CO CO c- o O — in o o o ri c-vi- o o en o O - en vt-co~co'~o co to in vj-vrrn o vrto CD CO c-CO - Oi fi--(inrtr!n«ri----N»ti vrvi-co CS - 00 - M - 44 + 4 iuojD.îjj c. mm o io O v> co ma jsa; l--^.; co t^vr r. civ-co n» c Oi t^co m su en c^cc co r> n x m - o vr«o "xrvr c.co co co i^oo o ++++++44++++4 4 4+4++44 4++++++4 4+ 00 CO V ++4 en 4 !\g. — - (S vro o ri 5 v— - c c c3 vt-o i^vr Nee)V)-m- p-=coO o c^o co 'O 00 vrio o - r: C.co vrco ^lov^rtc -en es v- es oo co C ~ tn «(O» vrco 30 c -co Ci - en m r» t~-cQ en C*. r»rn enciescoo-es~ f,n o vrV) «—vr'fî o o uî m O (5 !û o w 'J a '5 w O «1 «5 -m «HD a (O O W «1 O r-» r^ c~> r/^ c^- r- r^ c^> t^* c-- «S r* r- r^ ^ - r-»' r^ r> c .^ c^- i^ r-> l^- i-^. c-^ i -^ t^ c-» r^ 00 Cl ( CAO ( en « (O m co X) t^O e^ es r~co c es en v-co Cvr - CO CO C> c^ C-vj- es COen^es - -00 O r^o vl-io r»cc CO Ci O L^cO 00 -CC^-~«o OOO^-COen; i 00 es r- - vrvj- en ^j o r- c^-en co i^co i^ e~ o — o co c^ic V) C. r~en en Q-. o ce C' O - - CcO es en « co vt-io vj-vtio winuTO'ococDcococOcocowino»o wcco - r^> l^ c^» c^ t~- r^ i - t ' c^ l^ c^- r-- c^ t^ c^ t» t^ i^ l^ r> r- l^- r- i"^- c-^ ^r-r»t>r»[^r> raojS.Cjf ■=, v^-co es es co vr C> t^en vrvr c >o es o CO vrùO B 'O * X if) x ifl - cm co M CO r~-00 ei C) es en vj> nos i-5i CCO cO-eses--O00esen vrvg-o co 00 Cs 4+4+4+44+4+4+++4+4444 4++444++44 C CCO c co co 44 + 10 4 I »" E » O CO «1 >n es CAO en CD t«) »0 - iO vr es en en en vi-'O >- esen o O CiCj-io r. COCO - C-"~^o r^en es «o — vrco — c^>o O ce 00 00 r^ es co 00 C;0O r- c es v~ r>oo i£COoœmm»oifioos»o i-»en en en vt^ît-vj-vf o »oiOioioiococOcOcocococccoiO»0»OtoioioxcocOcocoiOO tocom t^- c^ f» r^ c^ r^ r^ r^ r^ r^ c^ i^ c- r^ r^ r^ l^» c^ c^ r^ r^ t^ r^ r^ l-^. c^ t^- c^ r^- t^- c^« r^ c~- r» co en V5 es — o O ■raoaSiH 00 en >o vt- ci ■ c-^00 vfCO Cies Cies « ocOvf- r^oo vj-en es co ir^<0 es 00 vf IOCO00 Cit^O es o C. c^Ciesioioenen c.co O r^oo c^ ^-.cn vr - vj-30 444444444+4+44 4+44 4 444444444444 x m vf + ++ 0 + en - 00 v^-«5 ~ en »o C>oo O 00 es co en es H h >• ei>0 -CC i^O (IO vr c^io es 10 Ci - CO CO en t^efCC O -jenoeg -000 . C.vfrn cocoeû -cococo Ci C.V5 r^ r^ C. r^ - ce 00 CiOO 00 - es vf r- çji t>co es c.co en es Ovfo Oen es -coen vj-vrva-vj-, i«r Sem-stro 8 I • M«« (5,64) , M. Crt. Martins, ne manquera pas d accepter la mission que sa position personnelle et le genre de son esprit lui imposent. Ainsi, par ses soins» la France ne sera pas privée de connaître des particularités curieuses concernant l'existence de Goethe, comme entré vers le dernier tiers de sa carrière dans les rangs des naturalistes. De ce jour et de ce point de départ, datera, selon moi, une ère nouvelle de philosophie naturelle. Car, je n'en fais pas le sujet d'un doute ^ce ne sera pas seulement par des soins biographiques que cette œuvre s'accomplira , mais c'est par un travail de traduction, de jugements et de vues comparatives sur la matière (je me permets du moins cette insinuation, car personnellement je ne connais pas M. Martins); c'est par ce travail qu'enfin nous connaîtrons en France ce qu'a fait en histoire naturelle, pour en remanier les études, le vénérable patriarche de la littérature germanique. » Et j'insiste d'autant mieux sur l'utilité de ce travail, que c'est un grand service à rendre aux hommes que de s'arrêter de temps en temps au milieu du mouvement qui les entraîne dans la voie d'un progrès inces- sant pour en venir calculer l'influence; car c'est jalonner les traces de la route scientifique, c'est apprécier la valeur des âges de civilisation, que de chercher à rendre compte dans de certaines époques de notre avoir intellectuel , au fur et à mesure qu'il est nettement acquis au domaine de l'esprit humain. » Or quel moment plus favorable, ce me semble, pour ces supputations, que celui des vies accomplies de ces deux grands naturalistes , Cuvier et Goethe, marchant tous deux parallèlement dans une voie distincte, et sans se rencontrer, travaillant, presque à l'insu l'un de l'autre, à fonder sûrement et majestueusement l'édifice delà philosophie naturelle. Cuvier termine son œuvre avec les habitudes d'un passé qu'on peut regarder comme accompli glorieusement pour lui, quand Goethe, sorti des émo- tions d'une ame ardente, réussissant à s'y soustraire, mais y ayant puisé un très vif sentiment des choses, va instituer de nouvelles règles pour un plus riche avenir de philosophie. » Car il est, selon moi, deux grandes formes de l'esprit, nécessairement consécutives l'une à l'autre, sans l'emploi desquelles l'on ne fonde^aucune philosophie certaine et pratique, et j'entends celles que procurent à l'in- tellect l'une la raison des rapports naturels, l'autre la connaissance bien sentie et nettement exprimée de Yunité organique. C'est effectivement dans cette manière de comprendre et d'exploiter l'histoire naturelle . qu'est la première des philosophies. ( 565 ) » C'est comme allusion à ces vues générales que j'ai compris cette con- clusion à racines profondes, cette fin de l'article du Temps : Le siècle a enfanté ses deux plus grandes idées en philosophie naturelle, celle de l'vmré organique, et Cidée d'où sont sorties les méthodes naturelles. Et tout aussitôt M. Martins proclame, sans explication ni développement, les noms des inventeurs; un de ces noms est celui du poète, et l'autre de M. de Jussieu. « » Cependant, à l'égard des rapports naturels , qui s'en occupa? qui a vraiment songé à les importer dans la science dans le sens du créateur de cette pensée, Bernard de Jussieu? En avançant dans le récit des faits, les rapports réels venaient à se choquer, à se contredire et à s'entredétruire dans une manie de classification, la fausse voie et comme la maladie du naturalisme de ces derniers temps. Et quant à Vunité organique, plus elle a été récemment accueillie mentalement et pratiquée dans l'exécution , plus de finesse a été employée pour n'y point reconnaître les dons d'une faculté d'investigation , portant avec plus d'aplomb sur l'étude des rapports naturels. » M. Becquerel présente le quatrième volume de son Traité de l'électricité et du magnétisme. «Dans ce volume, qui contient les septième, huitième , neuvième et dixième livres de l'ouvrage , j'ai traité , dit-il, les questions sui- vantes : i° la mesure des températures à l'aide des effets thermo-électriques, 2" le phénomène de la phosphorescence considéré par rapport aux diffé- rentes causes qui le déterminent et aux différents corps organiques ou inorganiques dans lesquels il se manifeste; 3° l'électricité atmosphérique et les phénomènes qui s'y rapportent ; 4° enfin l'action de l'électricité sur les corps vivants et son application à l'art de guérir. » M. Biot dépose l'original de la note de Fresnel imprimée dans le compte rendu de la précédente séance. RAPPORTS. M. Silvestre fait un rapport verbal sur l'histoire naturelle agricole et économique du maïs, ouvrage de M. Bonafous, un des correspondants de l'Académie. M. Moreau de Jonnès, à cette occasion, rappelle qu'il a lu il y a plusieurs 8i.. ( 566 ) années à l'Académie, un mémoire très étendu sur le maïs, mémoire qui renferme des recherches sur l'origine de cette céréale, sa propagation, ses variétés, etc. M. Cuvier a rendu compte de ce travail dans l'histoire de l'Académie. « Cette observation , dit M. Moreau de Jonnès , n'a pour objet que d'éviter qu'on ne puisse supposer, lorsque je publierai ces recherches , qu'elles sont postérieures à celles de M. Bonafous. » « MÉMOIRES LUS. Médecine. — Mémoire sur la lithotritie urètrale par M. Leroy d'Étioixe. (Commission déjà nommée. ) Le mémoire de M. Leroy d'Étiolle a pour objet l'examen des moyens auxquels on peut avoir recours pour extraire et diviser au besoin les frag- ments de calculs arrêtés dans l'urètre à la suite des opérations de lithotripsie. Ces opérations , qui sont en général douloureuses, paraissent à l'auteur être le plus grave inconvénient attaché aux divers procédés lithotriptiques usités jusqu'à présent. Suivant lui, les instruments dont on se sert aujourd'hui pour extraire ces débris, présentent tous des dispositions qui en rendent l'application, dans certains cas, ou très douloureuse ou inefficace; il pro- pose diverses modifications , qui lui paraissent devoir en rendre l'effet plus sûr et moins fatigant pour le malade. Il signale ensuite les circonstances dans lesquelles on doit tenter de repousser le fragment jusque dans la vessie, celles où il convient de l'extraire entier ou après l'avoir divisé, enfin les cas dans lesquels il est plus convenable de pratiquer l'opération de la boutonnière. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. météorologie. — Quelques observations sur la grêle ; par M. Boisgira.il> aîné. — Ces observations sont relatives à trois chutes de grêle qui ont eu lieu à Toulouse en i834, l'une dans la matinée du 8 juillet et les deux au- tres dans la journée du i5 septembre. L'extrait que nous donnons ici ap- partient à la relation du premier orage. « L'horloge venait de sonner neuf heures lorsque de gros grêlons com- . mencèrent à tomber; ils frappèrent la muraille opposée à celle qu'avaient frappée les premières gouttes d'eau et la frappèrent obliquement : ils ve- ( 567 ) liaient d'une direction voisine du nord , mais un peu inclinée à l'est. Le nombre des grêlons allait en augmentant , et leur grosseur allait généra- lement en diminuant. Au bout de quatre à cinq minutes la pluie se mêla à la grêle et finit par dominer entièrement; à neuf heures dix mi- nutes tout était sensiblement terminé ; à peine tombait-il encore quelques gouttes d'eau. Plusieurs coups de tonnerre s'étaient fait entendre pendant la chute. » La forme et la structure des grêlons étaient fort remarquables. Tous ceux que j'ai examine's, sans exception, avaient un noyau intérieur; ces noyaux étaient généralement arrondis. J'en ai cependant remarqué quel- ques-uns qui étaient aplatis; leur diamètre était le plus ordinairement d'un centimètre: j'en ai trouvé de i5 millimètres. » Dans la plupart de ces noyaux le centre était occupé par une petite boule blanche opaque, semblable à de la neige. Cette petite boule se ré- duisait quelquefois à un point blanc : puis se succédaient des couches concentriques alternativement limpides et translucides ou neigeuses. Lors- que ces noyaux étaient divisés en deux et polis par la fusion sur une surface plane d'une température supérieure à o° , la section présentait l'aspect de quelques agates polyzonales. » Il ne m'a pas paru que ces couches fussent formées par additions successives de matière et qu'il fût possible de les séparer; bien au con- traire tout le grêlon paraissait formé d'un seul jet, et il m'a été impos- sible, malgré le soin que j'ai porté dans mes tentatives, de réussir à trouver quelques joints naturels entre ces diverses couches, et par suite de les séparer. Il est évident pour moi que ces joints n'existaient point et que la formation des couches pourrait n'avoir point été successive. » En cassant ces noyaux avec les dents (leur dureté n'était pas grande), ils présentaient à l'intérieur une texture radiée du centre à la surface ex- térieure. Cette disposition s'apercevait même assez bien dans les noyaux entiers , sans qu'il fut nécessaire de les briser. Elle semble détruire l'idée d'accroissement par couches successives. » Les couches neigeuses du noyau renfermaient souvent des bulles d'air visibles à l'œil nu, plus ou moins volumineuses, quelquefois très petites et en très grand nombre. Quelques parties d'air formaient des lames minces, et alors les grêlons étaient irisés. Quand les bulles d'air étaient considérables en nombre et en grandeur, le grêlon devenait friable. » Enfin ces noyaux n'étaient pas nettement tranchés dans le grêlon : ils se mêlaient insensiblement avec la partie extérieure et transparente dans la- ( 566 ) quelie on observait aussi, mais plus rarement, des portions neigeuses plus ou moins prononcées, imitant plus ou moins les vésicules de l'écume. » L'extérieur des grêlons était très anguleux : plusieurs de leurs pointes aiguës avaient deux centimètres de longueur. J'en ai même remarqué de trois et quatre centimètres; ces pointes transparentes faisaient complè- tement corps avec le reste du grêlon. Il n'y avait point de séparation possible sans rupture. Quoique ces pointes fussent aiguës etjque leurs faces fussent réunies par des arêtes vives, il ne m'a pas été possible d'y recon- naître de véritables cristaux. La grandeur des angles dièdres variait sut une même arête, et le nombre des faces de ces espèces de pyramides était également très variable; elles s'émoussaient rapidement par la fusion, et le grêlon paraissait alors mamelonné. Il paraissait même cassé irrégu- lièrement, lorsque, plus avancé dans sa fusion, il reposait sur la terre ou sur desd'ragments de pierre sur lesquels il se moulait. » Un fait qui me paraît très remarquable, est la rencontre de petits noyaux neigeux de trois millimètres de diamètre environ, semblables a la partie centrale du noyau principal, et enchâssés à peu de profondeur dans la partie extérieure et transparente du grêlon; ils semblaient y avoir pénétré comme un corps chaud s'enfonce dans une masse qu'il fond. Je suis parvenu à retirer plusieurs de ces petites boules blanches qui n'étaient point intimement liées par conséquent avec la partie dans laquelle elle* avaient certainement pénétré. J'ai aussi remarqué quelques grêlons à deux et même un plus grand nombre de noyaux: mais il n'y avait point de séparation possible pour former autant de grêlons distincts. ..... » J'ai trouvé dans un très petit nombre de grêlons une matière grise, pulvérulente et tout-à-fait intérieure. J'en ai même rendu témoin un jeune médecin accoutumé à des observations exactes. Cette poussière était bien dans l'intérieur du noyau; et ne pouvait être confondue avec ces bulles d'air qui, sous certaines incidences de lumière, paraissent comme des points noirs. » Il me paraît assez difficile de donner rigoureusement la grosseur de grêlons aussi irréguliers que ceux dont il s'agit ici. Ce que je puis dire de plus positif, c'est que, dépouillés de leurs aspérités, les plus volumineux avaient pour limite la grosseur d'un bel œuf de poule. Ils en avaient aussi la forme allongée. Les plus petits étaient sensiblement sphériques et de deux à trois centimètres de diamètre. » Leur vitesse n'était pas grande en général, et elle n'était pas la même pour toust Peu ou point de tuiles ont été cassées. Les premiers grêlons •( 569 ) ne ricochaient point en tombant sur des toiles élevées : ce qui pouvait tenir a leur peu de dureté, en même temps qu'à leur vitesse peu considérable. Arrivés sur le sol, ils faisaient au contraire de nombreux ricochets', mais je n'en ai point vu se casser sur les pavés. » Plusieurs personnes ont été atteintes : les meurtrissures et les déchiru- res produites par les parties anguleuses des grêlons ont en général fait sortir du sang; mais je n'ai point entendu parler de blessures graves. » ■ ■. iiifinem • ■ CORRESPONDANCE. M. le Ministre de [Instruction publique adresse une amphation de 1 or- donnance royale qui autorise l'Académie des Sciences à accepter la dona- tion faite par Mm92 7.53 N. 6.29 S 2>9>62 ( 6.29 S. 35. 7 S 29, 79 différence totale dans la zone nord -^ de pouce anglais ou 31'8 ,38 de Paris. Dans la traversée de Cadix au Callao la différence avait été -^ de pouce ou 3lis ,49- Dans les deux voyages, l'aller et le retour, la dépression au-delà du cap Horn a été très sensible. On la reconnaît aussi dans les observations de l'amiral Rrusenstern, qui paraît l'avoir remarquée le pre- mier; dans celles du capitaine Beechey et du Dr Meyen. La dépression- équatoriale se voit encore dans les observations de Trentepohl, qui a traversé quatre fois la ligne en 1826 et 1827, dans celles du capitaine Spencer et du Dr Lund. Elle s'élève à 4 lignes en- tières d'après Trentepohl; ce qui n'est sans doute pas la moyenne an- nuelle; Erman l'a remarqué. Les observations de Rrusenstern (nov. et déc. i8o3, T. III, pag. 3 18— 322) donnent Hauteur barom. 27°48'lat. N. à i3°5i'lat. N 29^,79 i3.5i N. 12. 16 S 29,62 i2. 16 S. 25.34 S 29>68 différence op,i7 au nord; seulement op, 1 1 au sud; le même navigateur, eu C. B. l836. Ier Semestre. 8l ( 57a ) mai- et juin 1806, trouve pour différences correspondantes op, 19 au nord; au sud op,02. Voici enfin les moyennes du capitaine Beechey, déduites de six ob- servations pour chaque jour : lat. de 25° à 200 N 3op,o22 20 i5 N 3o,oo5 i5 10 N 29.954 10 5 N 29>929 5 o N 29, 8g5 o 5 S 29,918 5 10 S 29,971 io i5 S 3o,oi3 i5 20 S. ! 3o,o37 20 23 S 3o, 040 La marche est comme on voit parfaitement régulière ; les différences extrêmes sont op,n etop,i3. La dépression dans les latitudes boréales, élevées comme en Norwège, comme au Groenland occidental, etc., est bien connue. On peut consulter à ce sujet Rrusenstern, Lûtke et Erman , et enfin la discussion deSchouw. Dans une note qui accompagne celle de M. deHumboldt,M. Poggendort remarque que dans la recherche de la pression au niveau de la mer , on a né- gligé à tort jusqu'ici d'appliquer aux hauteurs observées du baromètre la correction qui dépend de la variation de la pesanteur à différentes latitudes. M. Poggendorf calcule une petite table de cette correction d'après la for- mule : £ = £45 (i 0, 0025935 COS 20), où b représente la hauteur du baromètre à la latitude

72 36 ,i3 36 ,3o 35 ,55 35 ,58 33 ,36 33 ,33 34 ,06 34 ,»4 34 >v 35 M 35 .47 corrige»: de la pesanteur. 337',88 38 ,08 36 ,09 36 ,16 36 ,44 3t ,62 38 ,28 38 ,83 3q ,83 38 ,00 37 ,82 37 ,7» %% 37 ,53 37 ,35 37 M 37 ,4' 3n ,22 36 .46 36,74 35 ,99 36 ,02 00 >°9 33,86 34 ,64 34,76 35,49 36 ,35 36 ,23 astronomie. — Éclipse de Soleil du i5 mai i836. M. le général Brisbane a adressé à l'Académie, dont il est correspondant, les observations qu'il a faites de ce phénomène dans son habitation de Makerstonn, à quelque distance d'Edimburgh. Commencement de l'éclipsé.. . . i*36'5i°,2 temps moyen. Formation de l'anneau 3. 1. 4,2 Rupture de l'anneau 3. 5. 11, 6 Fin de l'éclipsé 4-23. 0,6 8a.. (574) Observations de la disparition des taches. Une petite tache i * fa! 8",4 Une tache étendue i .55.49,4 Une petite tache 2.17.17,1 Une petite tache 2.21 -44)6 Une grande tache ronde 2 . 24 . 1 7 , 5 La plus grande de toutes les taches visibles 2.27.52,7 La plus petite 2.33.5o,g Une très petite tache, très noire et très nette 2.35.45,3 M. Brisbane avertit qu'il a pu se glisser une petite erreur dans l'obser- vation du premier contact. Nous rapporterons ses propres paroles quant à la formation et à la rupture de l'anneau, parce que nous craindrions, pour quelques-unes , de ne pas les traduire exactement. « The most singular appearance of the whole éclipse was the formation » and breaking up of the annulus, winch gave the exact resemblance of » luminous Aliments extended to that degree that they gave way in beau- » tiful corruscations of light , and this took place both at the dissolution » and reformation of the annulus. » L'obscurité ne fut pas aussi complète qu'on l'avait attendu. M. Brisbane aperçut cependant Sirius au méridien , à l'œil nu, et à la petite hauteur de 180. Pendant la durée du phénomène, un photomètre de Leslie descendit de 188 à 4°. A Edimburgh, M. le Dr Traill fit sur la terrasse de sa maison les obser- vations dont nous transcrivons ici les résultats. La première colonne donne les heures; la seconde les degrés marqués par un photomètre de Leslie; la troisième les températures de l'air accusées par un thermomètre de Fah- renheit placé à l'ombre. Heures. ih 3o' 4o 5o 20 10 20 3o 4o 5o Photomètre. . . 80° . •• 79 • .. 77 . -. 73 . .. 69 . .. 56 . .. 45 • .. 38 . .. 27 . Température. .. 65 .. 65 .. 65 .. 65 .. 64 . . 62 .. 62 .. 61 .. 60 ( 575) 3* o i4° 58°5 10 21 58 ao 27 58 3o 38 58 4o 5o 58.5 5o 58 58.5 4o 66 5g. 5 io ^3 6o.5 20 72 60 3o 68 60 Le docteur Traill dit qu'au moment de la plus grande obscurité, le dra- peau de l'Union placé sur le château d'Edimburgb, semblait entièrement noir. On n'y distinguait aucun des compartiments colorés qui s'y trouvent. A Genève, d'après les observations que M. Alfred Gautier a communi- quées à l'Académie , les phases de l'éclipsé ont été observées par M. Muller ainsi qu'il suit : Commencement 2* 3o' 1 'f,i Fin 5. 11 .35, 1 Une petite tache; disparition... . a.3o.4i ,1 Autre tache; 1" bord 2.42.34,2 2e bord 2.42.52,1 Autre tache ; 1" bord. 3 . 7.17,1 Autre tache; 1" bord 3. 12. 24, 3 2eb0rd 3.12.50,2 Autre tache; 1" bord 3.12.24,3 2' bord 3.i3.io,i météorologie. — Sur la température de tespace. — M. Arago annonce qu'il vient de recevoir la relation du voyage du capitaine Back aux ré- gions polaires et qu'il y a trouvé, entre autres remarques clignes d'être recueillies, une observation de thermomètre très importante. Cette ob- servation semble en effet assigner à la température de l'espace une valeur inférieure à celle que Fourier avait adoptée. — Le 17 janvier 1 834, au ^ort Reliance , latitude 62°46'-j , longitude ioç/o'Si)" ouest de Greenwich, M. Back a vu le thermomètre de Fahrenheit en alcool descendre jusqu'à: 700 au- dessous de zéro= — 45°, 3 Réaumur =-56°, 7 centigrades. D'après ce résultat, M. Arago pense que la température des espaces célestes ne peut manquer d'être notablement inférieure à — 5"]° centigrades. ;j« aj<7»«iu 3,7007 0,6168 18 o5 1825 o,6838 1824 0,6221 1826 «5.85 o,58go 1 182S ,5.74 0,6080 1 1 ,8290 0,6097 i5 69 1822 ' — s — i5.4g 0 , 63 1 0 ( 1 1 » Dans ce tableau nous avons distingué quatre groupes de prix. » i°. Ceux d'extrême cherté qui pour une moyenne de 3o fr. 40 c. î, en deux années, donnent pour valeur moyenne des fonctions des vitalités 0,5937. » 2*. Ceux de prix élevés qui comprennent toute la période sde cherté de 1828 a 1 83 1, inclusivement; le prix moyen des blés est alors de 22 f. 48 c. et la moyenne des fonctions des vitalités est de 0,6092. »3°. Ceux des prix intermédiaires ou modérés qui présentent six années, dont les résultats donnent pour prix moyen de l'hectolitre de froment i8fr. o5 c, et pour moyenne des fonctions des vitalités 0,6168. » 4°- Ceux des plus bas prix, dont la valeur moyenne est de i5 fr. 69 c, et qui donnent pour moyenne des vitalités 0,6097. » Ce dernier résultat des vitalités, est comme on voit, moindre que ce- lui qui correspond aux prix intermédiaires. » Il paraît donc plus avantageux au bien-être du peuple en général , que les prix des grains oscillent entre les prix intermédiaires , d'un franc de plus, et d'un à deux francs de moins que 18 fr. l'hectolitre de froment. ( 593 ) » Avant d'étendre plus loin et plus sûrement les conclusions qu'il est possible de tirer de semblables considérations, il faut multiplier encore les observations ; il faut procéder avec une extrême circonspection, pour ne pas s'exposer à présenter des conséquences hasardées , que l'avenir et des faits plus soigneusement recueillis et constatés ne viendraient peut-être pas confirmer. » Il serait à désirer que chaque année on ajoutât dans V Annuaire du Bureau des Longitudes , au résumé des tableaux de populations qui sont déjà donnés depuis 1817 jusqu'en i835, la valeur de la fonction des vitalités. » Ce nouvel élément appellerait immédiatement l'attention sur le degré de malaise ou de bien-être, dont a joui la population française pendant chacune des années mises en parallèle. » Alors les administrateurs, les statisticiens, les médecins et les chirur- giens étudieraient chacun dans la sphère de ses connaissances, les cau- ses des variations éprouvées par cette fonction. Il en résulterait des lu- mières précieuses pour l'appréciation des causes qui peuvent améliorer le sort des hommes. » Il y a cinquante ans, la valeur moyenne de la fonction des vitalités, calculée sur une moyenne de \l\ ans, s'élevait à o,54o3. » Cette même fonction, calculée sur un ensemble de quinze années, de 1817 à i83i, présente une moyenne de 0,61 o3. La supériorité de ce nombre est l'expression des immenses progrès obtenus pour le bien-être du peuple français, dans l'espace d'un demi-siècle. » Il est à souhaiter que Ton calcule avec soin la même fonction pour les nations étrangères, afin de comparer leur aisance et leur prospérité, d'après une mesure identique et précise. » M. Bory de Saint Vincent présente les 6* et 7e livraisons des algues de Normandie, offertes à l'Académie par M. Chauvin, naturaliste de Caen. «Cet ouvrage, dit-il, contient 25 plantes par follicules, conservées avec une perfection qui ne laisse rien à désirer, et déterminées avec la plus scrupuleuse exactitude. Ou pourra le considérer comme le meilleur traité d'hydrophytologie, quand il sera terminé. Déjà l'auteur, qui demande un rapport, et qui mérite qu'on accède à son désir, y a compris des espèces nouvelles de nos côtes, en y redressant beaucoup d'erreurs de synony- mie. Comme les rivages de France sont fort riches en plantes marines, on (594) peut croire que la collection de M. Chauvin contiendra plus de 3oo es- pèces : elle en donne déjà 1 75. (Commissaires, MM. Ad. Brongniart, Turpin, Bory de Saint- Vincent.) MEMOIRES LUS. chimie. — Recherches sur la nature et les propriétés du composé que forme l'albumine avec le bichlorure de mercure; par M. Lassaigne. (Commissaires, MM. Gay-Lussac, Dulong, Chevreul. ) « On sait que l'albumine précipite le bichlorure de mercure de ses solu- tions, et forme avec lui un composé insoluble, dans lequel les propriétés corrosives du sublimé sont détruites, comme M. Orfila l'a démontré, ce qui a fait proposer par ce médecin le blanc d'œuf comme antidote de ce poison mercuriel. » Ce composé a été regardé par quelques auteurs comme une combi- naison de protochlorure de mercure et à' albumine altérée, ce qui n'aurait pu arriver que par une réaction entre les éléments des deux corps. » M. Lassaigne, dans le mémoire qu'il a lu à l'Académie, conclut de ses expériences i" que Yalbumine et la fibrine s'unissent au bichlorure de mercure sans le décomposer, et forment avec lui des composés insolubles hydratés, solubles dans les solutions des chlorures , bromures et iodures des métaux alcalins; a0 que dans le composé d'albumine et de bichlorure de mercure ces deux composés sont unis dans le rapport de 10 atomes du premier contre 1 atome du second, ou, sur 100 parties, de o,3,55 d'albu- mine, et 6,45 de bichlorure de mercure; 3° que le composé, qu'on pour- rait désigner sous le nom de chlorohjdragirate d'albumine, en se confor- mant à la nomenclature déjà usitée par M. Dumas pour dénommer les combinaisons du bichlorure de mercure avec certains composés inorga- niques, étant soluble dans l'eau salée (solution de chlorure de sodium) doit éveiller l'attention des médecins, et les engager, dans le traitement de l'empoisonnement du sublimé au moyen du blanc d'œuf, à provoquer les vomissements le plus tôt possible, pour éviter qu'une partie du poison ne reste dissoute à la faveur du sel contenu dans les aliments; 4° que dans l'emploi du sublimé pour la conservation de certaines pièces anatomiques, il s établit entre le tissu organique et le bichlorure de mercure une véri- table combinaison imputrescible, analogue à celles produites avec Yalbu- ( 595) mine et la fibrine , 5° enfin, que le bîchlorure de mercure, dans son con- tact avec les matières animales, n'est point transformé en protoehlorure de mercure, comme quelques auteurs l'avaient avancé.» MÉMOIRES PRÉSENTÉS. Lois des affinités organiques et des mouvements vitaux ; du calorique considéré comme un agent immédiat de ces affinités et de ces mouvements ; par M. Fourcault. Programme d'une série d'expériences physiologiques; par le même. M. Fourcault présente ces deux mémoires pour le concours au, prix de médecine et de chirurgie fondé par M. de Montyon et demande qu'on renvoie à la commission chargée d'examiner les pièces adressées pour ce concours un mémoire ayant pour titre : De V Organotomie considérée comme un moyen de connaître les Jonctions des centres nerveux dont le cerveau est formé, et un paquet cacheté; pièces qu'il a présentées tontes les deux à la séance du q novembre i835. M. Ernst présente une balance qui diffère de celles dont on fait géné- ralement usage en France en ce que le fléau, au lieu d'être solide, est formédedeux cônes creuxopposés parla base. « Cette balance, dit l'auteur, peut servir également bien à peser des objets lourds (~ kilogramme ) et des objets légers (^ de gramme). Chaque plateau étant chargé d'un demi- kilogramme, la balance est sensible à un milligramme; si l'objet à peser est moins lourd, elle peut indiquer un demi-milligramme. Elle sert aussi à faire des essais hydrostatiques. » (Commissaires, MM. Becquerel, Séguier.) I CORRESPONDANCE. Zoologie. — Organes semblables aux sacs branchiaux des crustacés infé- rieurs trouvés chez un insecte hexapode. F M. Guérin annonce qu'en disséquant un insecte hexapode aptère, placé par Latreille dans son ordre des thysanaures, il a observé sous les seg- ments abdominaux, de petits sacs membraneux semblables aux organes respiratoires de certains crustacés. (596) L'insecte qui fait le sujet de cette observation est le machilis polypoda : M. Guérin en présente plusieurs individus conservés dans la liqueur. Un dessin joint à sa lettre offre les détails anatomiques des diverses parties de l'abdomen vues sous un grossissement moyen. Les dix segments abdominaux sont un peu repliés en-dessous avec les bords arrondis; chacun d'eux, à l'exception du dernier, porte en-dessous une grande lame (arceau inférieur); celle du premier, échancrée au milieu, offre de chaque côté une petite vésicule blancbe; mais elle n'a pas de filet articulé ou fausse patte. Le second segment inférieur semblable au premier pour la forme, offre de chaque côté deux vésicules blanches, et extérieurement un petit appen- dice articulé. Les troisième, quatrième et cinquième présentent absolument la même disposition ; Le sixième , dans l'individu qui a servi à la dissection , offre deux vési- cules à droite, et une seulement à gauche; la plus extérieure de droite est au moins double de l'autre ; Les septième et huitième segments n'offrent de chaque côté qu'une seule vésicule piriforme assez grosse; Les trois derniers segments n'ont plus de ces vésicules. « Les vésicules dont je viens d'indiquer la position , dit M. Guérin , me paraissent être des organes de respiration analogues à ceux qu'on trouve sous l'abdomen de beaucoup de crustacés, et qui sont placés à la base des fausses pattes abdominales. Cela me semble d'autant plus probable, que Latreille ( Nouv. Ann. du Muséum, 1. 1, p. 161 ) n'a pas trouvé de traces de stigmates sur les nombreux individus qu'il a eu occasion d'observer. » Les parties de la bouche, poursuit l'auteur, rangent bien cet animal parmi les insectes ; comme eux il a un labre, deux mandibules, deux mâ- choires palpigères et une lèvre inférieure également palpigère. Comme eux aussi, il n'offre qu'une paire de pattes aux trois segments qui forment son thorax; mais là se bornent les points de ressemblance de l'animal avec les insectes , car toutes les autres particularités de son organisation, l'absence de stigmates, la présence de sacs branchiaux, de fausses pattes abdominales, etc., le rangent parmi les crustacés.» M. Avit adresse des explications relatives à quelques passages de son mé- moire sur les courants en pleine mer. S'il n'a pas employé les termes dont les physiciens font usage en traitant les mêmes questions, ce n'est pas, dit- (597) il, parce qu'il ignore les théories qui ont été proposées à ce sujet, mais parce qu'il ne les admet pas. M. de Pa/we)' écrit que le jour de la dernière éclipse, observant le Soleil avec un verre enfumé, il a aperçu distinctement sur le disque de l'astre, les pénombres signalées par M. Coulier. Il ne pense pas que cette ap- parence ait pu être produite par le verre noirci dont il se servait pour in- tercepter les rayons du Soleil , ni par les lunettes de myope qu'il avait con- servées pendant qu'il observait l'éclipsé, et il est porté à en chercher la cause, soit dans la fumée provenant des volcans qui existeraient dans la Lune, soit dans des vapeurs aqueuses fournies par des marais ou des nappes d'eau qui recouvriraient la portion de l'astre que nous n'apercevons jamais. M. Arago rappelle que les pénombres dont M. de Paravey cherche à ex- pliquer la présence n'ont été vues ni par les personnes qui ont suivi les progrès de l'éclipsé à l'Observatoire de Paris , ni par les astronomes étrangers dont on a déjà reçu les communications à ce sujet, c'est-à-dire dans aucun des cas où l'on a fait usage de très bonnes lunettes. Or, ajoute-t-il, s'il n'y a pas moyen d'admettre qu'un bon instrument eût pu empêcher d'aper- cevoir ces pénombres, si elles avaient existé, il est très aisé au contraire de concevoir comment un mauvais instrument a pu en montrer quand il n'y en avait réellement pas. l'Académie accepte le dépôt d'un paquet cacheté, portant pour sus- cription : « Description de nouveaux moyens de traitement contre les ré- tentions d'urine chez les vieillards; par L.-A. Mercier , interne à l'Hôtel- Dieu. » A 4 heures l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 5 heures. f. CE!. i836. i" Semestre. ' 36 ( 598) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'académie des Sciences ; i836, n° 24, in-40. Tableau des Intérêts de la France relatifs à la production et au com^ merce des sucres de canne et de betterave; par M. le baron Charles Dui'in; brochure in-8". Annales des Sciences naturelles; par MM. Audouin , Milne Edwards , Ad. Brongniart et Guillemin; tome 5, mars i836, in-8*. Nouvelles Annales des Voyages et des Sciences géographiques , publiées par MM. Eyriès, de Humboldt, Larenaudière et Walckenaer; mai i856, in-8°. Répertoire administratif, Guide de la Classification générale des affaires publiques; par M. Victor Mercier; 1 vol. in-89, oblong, Paris, i835. (Ré- servé pour le concours de statistique.) Nouvelles Recherches sur l'Usage et les Effets des bains de mer; par M. le docteur Guadet; 2e édition, Paris, i836. Traité complet théorique et pratique de la Peinture en bâtiments, de la Vitrerie , de la Dorure, de la Tenture de papiers ; par M. Maviez; i vol. in-80. (Réservé pour le concours de arts insalubres.) Voyage dans l'Amérique méridionale; par M. d'Orbigny; 12e livraison, in-folio. Iconographie du Règne animal de M. le baron Cuvier ; parhl. Guéri?»; 42* livraison. Recherches sur les Ossements fossiles découverts dans les cavernes de la province de Liège; par M. Schmerlikg; 2e partie du 2e vol., in-4* et atlas in-folio. Publication du Musée Pyrénéen de Saint-Bertrand de Comminges. — Botanique. Flore Pyrénéenne publiée par M. Duchartre; Paris, in-4°- Transactions of the zoological Society oj Londori; vol. icr, Londres, i835; in-40. Histoire des Maladies observées à la Grande Armée française , pendant les campagnes de Russie, en 1812^6^ dAllemagne , en i8i3;par M. le chevalier J.-R.-L. de Kerckhove, dit de Kirckhûff , 5e édition , An- vers, i836, in-8". (%9 ) The Journal ofthe Royal geograpîiical Society ofLondon; vol. 6, part, i", Londres, i835,m-8°. Astronomische Nachrichten; n° 3io,in-4°- Flora Batava; io5e et 106e livraison, in-4°- Arsberdttelser om Vctenskapernas jramsteg,ajgijne aj Kongl. Vetens- kaps.-Acadenûens embetsmân D. 3i mars i834; i vol., Stockholm, i834, in-8°. Kongl. Vctenskaps. Academiens hawllingar for ar i834; i vol. Stockholm, i835, in-8°. Talom Jernhandteringens tillstandinomfaderneslandet, med antecknin- gar ôfver dessframsteg i andra lânder; hallet vid prœsidii nedlaggande uti Kongl. f^etenskaps.-Academien den 8 april 1 835 ; af P.-A. Tamm; Stockholm, i836, in-8*. Notice sur le Dessin avec le Jil métallique; par M. Mayor ; brochure in-8°. Recherches sur les Causes de l'Électricité voltaique ; par M. Aug. de la Rive; Genève, i835, in-8°. Notice sur quelques Cryptogames nouvelles des environs de Bahia (Brésil); par M. Dcby; Genève, in-4°. Société Linnéenne de Normandie. — Algues de Normandie , publiées par M. Chauvin; 6e et 7e fascicule, in-folio. Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux; tome 8, 2e livraison, in-8". Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale; par M. Miquel; tome 10, ii° livraison, in-8". Journal hebdomadaire des Progrès des Sciences médicales ;n° 25,in-8<>o Bulletin clinique de M. Fossone ; 2e année , tome 2. Gazette médicale de Paris ; nc 25. Gazette des Hôpitaux; n° 7 1 — 73. Journal de Santé; n° 147. Echo du Monde savant; n° 24. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. •È/f ■ - -aaoœ — r SÉANCE DU LUNDI 27 JUIN 1836. PRÉSIDENCE DE M. Ch. DUPIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. philosophie zoologique. — Études sur l'Orang- Outang de la Ménagerie; par M. Geoffroy Saint-Hilaire. article deuxième. — Communication de quatre nouveaux dessins. « Les deux pays, Londres et Paris, viennent de recevoir dans le cours de la même année, les animaux compris dans la célèbre composition de Buffon, Art. Orang-outang. Depuis Gassendi, qui écrivait il y a deux siè- cles, et auquel on doit la pensée que ces animaux formaient la nuance entre l'homme et les singes, personne n'y vit le sujet de hautes consi- dérations relatives à la nature humaine; du moins jusqu'à Buffon, qui, voulant éclaircir d'aussi hautes questions, s'arrêta à l'idée qu'il y avait deux espèces de ces animaux. Mais les vues de Buffon n'allaient point à désirer savoir si les deux espèces différaient autant entre elles, qu'il y avait de différences d'elles à l'égard de l'homme, "et d'elles par rapport aux singes. » Buffon ne les vit point ensemble : mais successivement, il les prit sou- C. H. 1836, 1er Semestre. 8j (6oa) vent l'une pour l'autre; car il se trouva y rapporter indistinctement la plu- part des passages des auteurs qui avaient écrit sur chacune. » Ces importantes études étaient réservées à notre âge. Cependant quelques heureux aperçus avaient déjà récompensé nos efforts, comme lorsque nous eûmes été informés de la diversité de leurs pays originaires , et également de leur conformation vraiment très différente, de telle sorte que nous crûmes enfin nécessaire à l'éclaircissement de cette matière d'é- tablir deux genres; l'un dont les espèces sont placées exclusivement en Afrique, les Troglodytes, et l'autre les O rangs , qu'on ne trouve que dans les Indes. ( Voir les Comptes rendus, i836, n° 4, p- 92.) » Le Jardin zoologique de Londres vient de posséder un troglodyte, le chimpansée, et une excellente figure publiée en Angleterre remplace fort heureusement aujourd'hui celle dont nous parlions dans le' précédent Compte rendu. »Le Jardin royal de Paris jouit du même avantage en possédant la seconde espèce, et nos études sur l'orang-outang, qui s'étendent à bien d'autres matériaux, cellesdont je m'occupe avec M. Werner, vont procurer à la science en notre pays les derniers documents dont l'histoire de ces animaux avait été jusqu'à ce moment privée. » Dans le soin que nous prenons de les étudier séparément , nous nous en tiendrons aujourd'hui à la communication suivante : «Les quatre nouveaux dessins de M. Werner annoncés pour aujour- d'hui , s'expliquent comme il suit sur la conformation spéciale de l'orang- outang. » La fig. 5 représente l'orang-outang accroupi et assis sur son train de derrière, ne songeant qu'à se saisir de sa nourriture, aliments liquides qu'il porte à sa bouche en se servant d'une cuillère, tandis qu'il s'emploie à maintenir le vase de ces aliments avec sa main gauche et son pied droit. La tête et lé tronc se voient de face , le tronc n'excédant la tête en longueur que d'un quart au plus de la longueur totale. » La fig. 6 est une esquisse de la tête vue de profil. Les lèvres, portées à une extrême protraction, changent la bouche en museau conique et pointu : la tête est frappante de ressemblance avec la tête de l'homme. Une oreille petite et très bien faite occupe le centre de la partie représentée. Les con- tours de cet aspect sont réguliers; les lignes de l'ovale se répètent de de- vant en arrière; le sommet de la tête est très élevé, le front bombé et l'occi- put est également ample et convexe. a La figure 7 montre un plus grand nombre de singularités et les pi US ( 6o3 ) caractéristiques quanta l'espèce. L'animal, vu de profil, est dans l'attitude d'un quadrupède en marche. Ce sont spécialement les pouces qui s'appli- quent sur le sol et qui supportent en grande partie le poids du corps. Les mains restent alors fermées, les antérieures entièrement, et les postérieures à demi setdement; en sorte que le dosseret des doigts contribue au soutien du corps et aide plus ou moins dans l'allure. En cette figure est cette cir- constance surtout remarquable , point de cou apparent; l'arrière- tête se trouve jointe aux dépendances de la région cervicale, et devient une masse prolongée qui réalise en pleine fusion un seul système, lequel , définitive- ment atteint les épaules. Comme cela est dans la giraffe, les jambes de devant sont les plus longues ; ce qui procure à l'arête dorsale un même défaut de parallélisme à l'égard de l'horizontalité du sol. » Dans la figure 8 , chaque portion de l'être est dans toute son extension , et se trouve ainsi exactement comparable , le bras , par rapport à la jambe. Le tronc est dessiné de face et la tête de côté. De cette manière les organes des sens sont appréciables dans leurs rapports mutuels. Ce qui donne encore avec netteté cet arrangement, c'est l'extrême petitesse de l'organe sexuel masculin, lequel ne consiste, dans son état visible, que dans un fort petit bout d'organe urinaire. Point de scrotum : les testicules sont encore ren- fermées dans le ventre. » Toutes les différences signalées dans ces dessins dérivent d'un caractère différentiel général et dominateur, lequel devient le trait prononcé et spécifique de l'orang-outang. C'est le sur-développement des systèmes osseux, musculaires et tégumentaires , s'établissant dans la partie moyenne de l'être, la tête et le cou principalement, aux dépens des membres de devant qui sont amaigris et allongés. » matiiémvtiqjtes. — Formules relatives aux probabilités qui dépendent de très grands nombres; par M. Poissow» « Dans les applications les plus importantes de la théorie des proba- bilités, les chances des événements sont exprimées par des fractions qui ont pour numérateur et pour dénominateur des produits d'un grand nombre de facteurs inégaux; ce qui rend le calcul de ces fractions tout- 87.. ( 6o4 ) à-fait impraticable, soit directement, soit à l'aide des logarithmes. On est alors obligé de recourir à certaines formules d'approximation dont Stirling a donné le premier exemple, qu'Euler a ensuite considérées, et que Laplace a fait dépendre d'une méthode de réduction en série propre aux quantités qu'il a nommées généralement des fonctions de grands nom- bres. Ces formules ont cela de singulier qu'elles renferment le rapport de la circonférence au diamètre, la base des logarithmes népériens et d'autres transcendantes, qui entrent ainsi dans les valeurs approchées de quantités dont les valeurs exactes seraient des nombres entiers ou des rapports de pareils nombres. Leur usage est surtout indispensable dans les questions qui ont pour objet les chances des événements futurs déduites de l'obser- vation des événements passés, c'est-à-dire dans les questions les plus nombreuses du calcul des probabilités; car il est rare que nous connais- sions à priori les chances des événements; et si l'on excepte les jeux les plus simples où il est possible d'énumérer les cas favorables et les cas contraires à chaque événement, nous sommes presque toujours obli- gés de substituer à cette énumération la connaissance des nombres de fois que les divers événements ont eu lieu dans de très grands nombres d'épreu- ves. Mais à cet égard on doit remarquer que les règles connues de la théo- rie des probabilités, et par exemple le théorème de Jacques Bernouilli , supposent implicitement que la chance de chaque événement est la même dans la série des épreuves déjà faites et dans les épreuves futures; tandis qu'au contraire cette chance varie le plus souvent d'une manière inconnue et tout-à-fait irrégulière, aussi bien dans les choses de l'ordre physique que dans celles de l'ordre moral. J'ai donc cherché à étendre les règles dont il s'agit au cas général des chances continuellement variables; et c'est ce qui m'a conduit à la démonstration de la loi des grands nombres, que l'on trouvera dans l'ouvrage dont je m'occupe actuellement. Cette loi con- siste en ce que si toutes les causes possibles, connues ou inconnues, soit de l'arrivée d'un événement, soit de la grandeur d'une chose, demeurent constamment les mêmes dans plusieurs séries d'un très grand nombre d'épreuves, quels que soient d'ailleurs le nombre et la nature de ces cau- ses , le rapport du nombre de fois que l'événement arrivera, au nombre des expériences, ainsi que la somme des grandeurs de la chose qui seront observées , divisée par le nombre des observations , resteront aussi à très peu près les mêmes dans les différentes séries. »Pour ne rien laisser de vague et d'incertain dans l'expression de cette loi fondamentale , il a fallu déterminer la probabilité que la différence entre les ( 6o5 ) résultats de deux séries d'observations sera renfermée entre des limites don- nées; de telle sorte que si cette probabilité approche beaucoup de la cer- titude, et que l'expérience donne néanmoins une différence qui sorte de ces limites, on soit fondé à en conclure que les causes inconnues des évé- nements ont changé dans l'intervalle des deux séries. 11 a fallu aussi ex- pliquer, d'une manière précise , ce qu'on entend ici par des causes qui restent constamment les mêmes. Or, quand l'arrivée d'un événement ou la grandeur d'une chose peuvent être attribuées à différentes causes en nombre quelconque , chacune d'elles a une probabilité déterminée, connue ou inconnue, et donne à cette arrivée ou à cette grandeur une chance déterminée que l'on peut aussi connaître ou ne pas connaître. Cela posé, nous disons qu'une cause, quelle qu'en soit la nature, est restée la même, lorsque sa probabilité particulière, et les chances de l'événement, si sa pro- babilité était certaine, n'ont éprouvéaucun changement. On ne fait d'ailleurs aucune hypothèse sur les grandeurs de cette chance et de cette probabilité; on les élimine l'une et l'autre, et les formules définitives ne contiennent que des nombres donnés immédiatement par les observations. C'est pour cela, comme je l'ai déjà dit en plusieurs occasions, que ces formules convien- nent indistinctement aux choses de toute nature, physiques ou morales.Pour élever contre leur application à tous les cas une difficulté qui méritât quel- que attention , il faudrait montrer que leur démonstration ne serait pas satisfaisante, ou bien il faudrait citer des cas où les conséquences qui s'en déduisent auraient été démenties par l'expérience, c'èst-à-dire des exem- ples où les rapports qui devraient être à très peu près constants , auraient varié notablement, quoiqu'il ne fût survenu aucun changement dans les causes des événements. » Voici maintenant un ensemble de formules susceptibles d'applications fréquentes et variées. Plusieurs sont nouvelles ; d'autres ont déjà été don- nées dans mes précédents Mémoires, ou étaient connues auparavant; toutes sont démontrées dans un chapitre de mon ouvrage, où l'analyse délicate dont elles dépendent est exposée avec tous les développements nécessaires. Le nombre des épreuves, supposé très grand, est représenté par (x; il se compose de deux parties m et n que l'on suppose aussi de très grands nombres; les formules sont d'autant plus approchées que ce nombre ,« est plus considérable;1 et elles seraient tout-à-fait exactes si (a était infini. » I. Soient p etq les chances constantes pendant toute la durée des épreu- ves, des deux événements contraires E et F, de sorte qu'on aitp-{-q = i. ( 606 ) Appelons U la probabilité que dans le nombre /a ou m-\-n d'épreuves, E ar- riyera m fois et F aura lieu n fois. On aura 7r désignant à l'ordinaire le rapport de la circonférence au diamètre. Cette formule se réduit à lorsquon prend m as ftp mm v \Z*fcpq, n = ftq + v [/ Oftpq -, v étant une quantité donnée , positive ou négative , mais très petite par rapport à >//*>, et e désignant la base des logarithmes népériens. Et sous cette forme , l'expression de U subsiste également quand les chances de E et F varient d'une épreuve à une autre , en prenant alors pour p et q les moyennes de leurs valeurs dans la série entière des /* épreuves succes- sives. » IL Les événements E et F ayant eu lieu effectivement m et » fois dans les /a épreuves effectuées, et leurs chances constantes/) et q étant incon- nues , soit U' la probabilité qu'ils arriveront dans /jl' ou m' -f- n' épreuves futures, des nombres de fois m' et n proportionnels à m et n, ou tels que l'on ait , t*rn , (in m 3Z? -rm-r, » = TJT» Quel que soit le nombre /n', on aura y Jim.. en représentant par U la probabilité de l'événement futur qui aurait lieu si les rapports — et - étaient certainement les chances de E et F, c'est- à-dire , en faisant pour abréger, 1.2.3. 2.3. . .m', '.i.2.3...w' V>' W » III. Les chances p et q de E et F étant données, soit P la probabilité (6o7) que dans fi ou /»■+-/» épreuves , E arrivera au moins m fois et F au plus « fois. On aura *'Jk *V**pi [ (3) * étant une quantité positive dont le carré est k* = n loe -7 — : — -, + (w,+ i) «og -7 — i — ; > où les logarithmes sont népériens; et en employant la première ou la seconde formule , selon que l'on aura - > — ; — , ou - < — — — . » IV. En appelant R la probabilité que E et F auront lieu dans les /jl épreuves , des nombres de fois qui ne sortiront pas des limites * + " VW9* *9±« Yj/tm où u est une quantité positive et donnée , mais très petite par rapport à y/t, on aura * = '-v%f»°~"'"+7^m'~"'-' * et réciproquement si les chances p et q sont inconnues, et que E et F soient arrivés des nombres de fois m et n dans /a. ou m-\-n épreuves, on aura K=' ~Vi f"'"'1" + v/^-„«"""' (5) pour la probabilité que les valeurs de /> et q ne sortiront pas des limites Jî _j. /zmn * Iimn r ■ -y— f-y-^-' » V. Dans deux séries différentes de grands nombres ^w. et ft' d'épreuves , soient m et m' les nombres de fois que E a eu lieu ou aura lieu, n et ri les nombres de fois que F arrivera ou est arrivé ; désignons par u une quan- tité positive, très petite par rapport à y/^. et \/~ÏJ ; et soit aussi donnée. Pour cela, il suffira d'y faire i\ fti/ft u = ±: ( » — —\ \ PS \Zimn et de prendre la première ou la seconde formule , selon que la diffé- m rence on sera positive ou négative. f » VIL Lorsque les chances des deux événements contraires E et F varient d'une épreuve à une autre, soient/>( et qx leurs valeurs relatives à l'é- preuve dont le rang est marqué par i\ de sorte qu'on ait pt-\- qt = i, pour tous les indices i. Les sommes 2 s'étendant depuis îWi jusqu'à i = fjt,, faisons, pour abréger, - %»i i = p , l-^qi — q, jj zpiqi = h\ Soient toujours m et n les nombres de fois que E et F sont arrivés dans les premières épreuves. En désignant par u une quantité positive et donnée, très petite par rapport à Vt*j on aura R=I_ / e dt + -^^e , (8) y icJ « ky ni* pour la probabilité que les rapports — et - ne sortiront pas des limites p p nk uk ce qui coïncide avec la formule (4), dans le cas particulier des chances constantes. ,, » VIII. Une chose quelconque A étant susceptible de toutes les va- leurs comprises entre les limites h=pg, toutes ces valeurs étant égale- ment possibles et les seules possibles, soit P la probabilité que dans un nombre quelconque i d'épreuves, la somme des valeurs de A qui auront lieu, sera comprise entre les limites aussi données czpe. On aura C.R. i836, i*r Semestre. 88 ( 6io ) en faisant, pour abréger, r= rfc (ih + ig — c-\- t)1 =5= i{ih + ig — 2g — c + e)' ±l'l~ï {ih + ig — 4g- c + «V 55 *'*~!'l~a (^ + 'g--6g — c + 0'±etc., r = ± (ih -f- ig- — c — «)'' qr ^ + ig — *g — c — «)' ±.^— ^-(tft-f-/g — 4g — c~ ty+lt~l'l~-(ih + ig — 6g—c-ty±clc, 1.2 1.2.0 et prenant j dans chaque terme, le signe supérieur ou le signe inférieur, selon que la quantité qui s'y trouve élevée à la puissance i est posi- tive ou négative : g et e sont des quantités positives, A et c peuvent être des quantités positives ou négatives. » IX. Quelle que soit la loi de probabilité des valeurs possibles de la chose A à chaque épreuve , et la manière dont cette loi variera d'une épreuve à une autre, si l'on appelle s la somme des valeurs de A qui auront lieu dans un très grand nombre fi d'épreuves, on aura P = ^ / e dt, (io) \ZftJ « pour la probabilité que la moyenne - des valeurs de A tombera entre les limites __ 2u{/h a ,i . ■- ; m Vï I ' u désignant une quantité positive et très petite par rapport à \Jf*. ; k et h étant des quantités dont la seconde est positive , et qui dépendent des probabilités des valeurs de A pendant toute la durée des épreuves. Quand ces probabilités seront constantes , égales pour toutes les valeurs possi- bles entre des limites données a et h, et nulles en dehors de ces limites , on aura Lorsque A n'aura qu'un nombre fini de valeurs possibles c, , c,, cs,. . . c,, et que ces valeurs constantes seront toutes également probables, on aura * = 7vc' + Ca + Cs • • • + c' )' h = iï [ * (c' + c« + c* • • • • + c\ ) ~ (c- + c» + c» + c> )']• (6.x ) » X. Soit *, la valeur de A qui a lieu à la «'""' épreuve ; et faisons i i i , - ÏA„ = A, -z(a„ — *)• = - **; fi ft 2 les sommes S s'étendant depuis « = i jusqu'à n={i< Supposons que les causes de toutes les valeurs possibles de A n'éprouvent aucun changement, soit dans leurs probabilités respectives, soit dans les chances qu'elles don- nent à chacune de ces valeurs. Il y aura alors une quantité spéciale y dont la moyenne - des valeurs de A s'approchera indéfiniment à mesure que jx augmentera de plus en plus, et qu'elle atteindrait, si ju, devenait infini. Or, la formule (10) exprimera la probabilité que cette quantité y est com- prise entre les limites ^ ul qui ne contiennent rien d'inconnu. * »XI. Dans une seconde série d'un très grand nombre fJk' d'épreuves, soient s' la somme des valeurs de A, et t ce que deviendra la quantité / qui se rapporte à la première série. La formule (io) exprimera également la probabilité que la différence —, des deux moyennes sera comprise entre les limites V m ou bien, à cause que l'on aura à très peu près t ■=. I, ce sera aussi la pro- s' habilité que la moyenne - , relative à la seconde série , tombera entre les limites . , - ± ~= — , f vw qui ne dépendent que des résultats de la première et de la quantité donnée u , et qui sont d'autant plus étroites que fi! est plus grand par rapport à fi. ■» XII. Pour déterminer la valeur d'une même chose A, on a fait plusieurs séries d'épreuves, qui en comprennent de très grands nombres p, /&', (/.", etc. Les sommes des valeurs de A, que l'on a obtenues dans ces séries successives, sont s, s', s", etc.; la quantité précédente / se rapporte toujours à la pre- mière série; et l'on désigne par /', i", etc., ce qu'elle devient à l'égard des 88.. ( 6» ) séries suivantes. On suppose que les causes d'erreurs dans les mesures varient d'une série à une autre, mais que néanmoins toutes les moyennes ç s' s" -,—,-;,, etc., convergent indéfiniment à mesure que p, (/.', [*", etc., augmentent de plus en plus, vers une même quantité inconnue y, qui serait la véritable valeur de A, dans le cas le plus ordinaire où ces causes ne ren- dent inégalement probables, dans aucune de ces séries d'observations, les erreurs égales et de signes contraires. Cela posé, la formule (10) exprimera encore la probabilité que la quantité y est comprise entre les limites : ££ + £V+iV + etc « P f<. i* D dans lesquelles on fait, pour abréger, t n 7,+ fî+p-a+ etc. = D», H « ii fi n n De plus, la partie ^-f--?- -f-J-f — f-etc, c'est-à-dire la somme des moyennes -, -7, —!r, etc., multipliées respectivement par les quantités q, q', q*, etc., sera la valeur approchée de y, la plus avantageuse que l'on puisse dé- duire du concours de toutes les séries d'observations, c'est-à-dire la valeur de cette inconnue dont les limites d'erreur =p =. auront la moindre éten- due qu'il est possible pour une valeur donnée de u , ou bien à égal degré' de probabilité. « XIII. Enfin , les causes de l'arrivée d'un événement E demeurant les mêmes pendant les épreuves , le rapport — du nombre de fois que E aura w lieu au nombre total des épreuves, convergera indéfiniment vers une quantité spéciale r, qu'il atteindrait rigoureusement, si /* devenait infini. Or, la formule (6), en négligeant son dernier terme, ou bien encore la formule (io), sera la probabilité que la valeur inconnue de r tombe entre les limites m u\/-i.Tn{fi — m) » On trouve à la fin de X Analyse des réfractions astronomiques de Kramp, (6,3) une table des valeurs numériques de f e 'dt, qui s'étend depuis « = o jusqu'à «=;3. Cette intégrale décroît très rapidement quand la valeur de u augmente; elle est égale à- S/W', pour « = o, et sa valeur tombe au - dessous de deux cent - millièmes , pour u = 3. Si l'on prend « = o, 47^5, on aura, à très peu près, j Ap ,-», 1 ,_ / e dt = - ce qui réduira aussi à - la probabilité exprimée par la formule (10). En donnant à u une valeur telle que m = 3 ou m = 4> qui sans être considé- rable rende extrêmement petite celle de l'intégrale j e dt, les résul- tats qu'on vient d'énoncer renferment la loi des grands nombres dans toute sa généralité. » r M. Charles Dupin annonce qu'il est chargé d'offrir pour le cabinet de l'Académie , de la part de M. de Chazelles, héritier de madame la comtesse de Rumford, veuve de Lavoisier, quelques beaux appareils qui ont servi aux expériences de cet illustre chimiste, ainsi qu'une série de cylindres qui furent employés pour déterminer les étalons des poids et mesures du système métrique. L'Académie accepte cette offre avec reconnaissance. M. Brochant est désigné pour remplacer M. Brongniart, absent dans la commission chargée de faire un rapport sur les collections géologiques ap- portées de Morée par M. Virlet. L'Académte avait renvoyé , dans la précédente séance , à l'examen d'une commission, la collection des Algues de Normandie, par M. Chau- vin; il a été reconnu depuis que dans ce recueil, le texte est imprimé, et que par conséquent il peut être seulement l'objet d'un rapport verbal. M. Borjr de Saint Vincent est prié de faire ce rapport. (6.4) MÉMOIRES LUS. chimie. — Mémoire sur les combinaisons des acides tartrique et paratar- trique avec l 'éther et le mono-hydrate de mythylène ; parM.GvkmN-V arry . « M. Guérin, après avoir fait l'histoire succincte des travaux entrepris sur ces composés, examine l'action de l'acide tartrique sur l'alcool an- hydre ou à g5°, soit à l'aide de la chaleur, soit à froid. Il trouve que dans les deux cas il se forme un nouvel acide auquel il donne le nom d'acide tartrov inique. On le prépare en neutralisant par du carbonate de baryte la liqueur alcoolique qui a bouilli avec de l'acide tartrique pen- dant un temps convenable, et en décomposant le sel par l'acide sulfurique; ensuite on évapore dans le vide-sec. » L'auteur s'est assuré que cet acide existe dans la liqueur tartro-alcoo- lique avant la saturation par le carbonate de baryte. Aux preuves qu'il donne il ajoute qu'en dissolvant cet acide solidifié dans l'eau en propor- tion quelconque, M. Biot s'est assuré qu'il agit sur la lumière polarisée avec une énergie supérieure à celle de l'acide tartrique primitif, de manière à attester ainsi la modification que les molécules de ce dernier ont subie en s'unissant à l'alcool ou à ses éléments. » L'acide tartrovinique est blanc; il est doué d'une saveur sucrée et acide qui est agréable. Il cristallise en prismes allongés à bases obliques. Il brûle avec une flamme semblable à celle de l'alcool en répandant la même odeur que l'acide tartrique. » Tenu en ébullition pendant i o heures avec 4° fois son poids d'eau, il se transforme entièrement en alcool et en acide tartrique. Exposé à l'action de U chaleur il donne de l'alcool, de l'eau, de l'éther acétique, de l'acide acétique, de l'acide carbonique, de l'hydrogène carboné, une huile volatile et une substance analogue à l'esprit pyro- acétique. Il reste dans la cornue du charbon , de l'acide pyro-tartrique et une sub- stance oléagineuse. » Il dissout le fer et le zinc avec dégagement d'hydrogène. » Il précipite l'eau de baryte : le précipité est insoluble dans un excès d'acide. » Il ne précipite l'eau de strontianedans aucun cas. Avec l'eau de chaux il y a un précipité qui se dissout dans un excès d'acide. Avec la potasse ou la soude il ne se fait pas de précipité quel que soit l'état de la liqueur. (6i5) » Il contient C,,H,<0,<=C8H80'°, C4H,00 + H*0 = 2 atomes d'acide tar- trique, plus "un atome d'çther, plus un atome d'eau. . » Tartrovinates. — Tous les tartrovinates sont solubles dans l'eau et peu solubles dans l'alcool concentré. Si celui-ci est •étendu, ils s'y dissolvent très bien. Ils cristallisent en général avec de belles formes. Ils sont presque tous gras au toucher. Ils brûlent avec une flamme semblable à celle de l'alcool. Exposés à l'action de la chaleur, les tartrovinates alcalins fondent entre ig5 et 21 5°; ils sont décomposés à quelques degrés au-dessus de cette température. Ils fournissent par leur décomposition de l'eau, de l'alcool, de l'éther acétique, une huile volatile en petite quantité, dé l'hydrogène carboné et de l'acide carbonique. Il reste dans la cornue du charbon et un pyro-tartrate , si la chaleur n'a pas été trop élevée. » Tenus long-temps en ébullition dans l'eau ils se convertissent en alcool et en tartrates acides. Traités par un alcali entre 160 et 1700, ils laissent dégager de l'alcool, de l'éther acétique et une matière hui- leuse excessivement amère. » Lès analyses de ces composés prouvent qu'on ne peut pas les considérer comme des sels à base d'alcool. » Excepté le tartrovinate d'argent qui est anhydre , tous ceux que l'auteur a étudiés renferment de l'eau de cristallisation qu'on leur enlève dans le vide sec. » Dans ceux qui sont neutres la quantité d'oxigène de l'acide est à celle de la base comme 11 est à 1. » Privés de leur eau de cristallisation dans le vide , ils peuvent être considérés comme formés de deux, atomes d'acide tartrique , d'un atome d'éther et d'un atome de base. Ils ont d'après cela- une composition tout-à-fait semblable à celle des sulfovinates récemment étudiés par MM. Marchand et Liebig. » L'auteur a étudié les tartrovinates de baryte, de potasse, de soude, de chaux, de cuivre, de zinc, d'argent et d'ammoniaque. » L'action de l'acide paratartrique sur l'alcool donne lieu à l'acide paratartrovinique qui ne diffère de l'acide tartrovinique que par un atome d'eau. Mais ses propriétés chimiques sont bien différentes. » Les pàratartrovinates ne cristallisent pas aussi bien que les tartrovi- nates. Desséchés dans le vide ils ont la même composition que les tar- trovinates. (6i6) » M. Guérin-Varry a répété avec les acides tartrique et .paratartrique et l'esprit de bois les .expériences qu'il a faites avec l'alcool. » Il a obtenu les acides tartrométhylique et paratartrométhylique qui , par leur composition et les sels qu'ils forment, correspondent parfaitement aux acides tartrovinique^ paratartrovinique et à leurs sels. » Il re'sulte de ce travail que les acides tartrique et paratartrique con- vertissent l'alcool en acides tartrovinique et paratartrovinique, et l'esprit de bois en acides tartrométhylique et paratartrométhylique. Ces trans- formations s'opèrent instantanément à l'aide de la chaleur : elles s'opè- rent aussi à la température ordinaire au bout d'un temps qui est d'autant moins long que le thermomètre est plus élevé. » Il n'existe pas une différence aussi grande qu'on le pense généra- lement entre le pouvoir éthérifiant des acides tartrique et paratartrique, et celui de l'acide sulfurique. » L'éthérification de l'alcool et de l'esprit de bois étant produite par les acides tartrique et paratartrique seuls, sans l'intervention de l'acide sulfurique, l'auteur est porté à croire que tous ces acides, même ceux qui sont faibles , pourvu qu'ils soient solubles dans l'alcool ou dans l'esprit de bois, sont susceptibles de produire l'éthérification sans qu'il soit besoin d'employer un acide inorganique énergique. » C'est à l'obligeance de M. Delafosse que l'auteur doit les mesures des angles des cristaux qu'il a rapportées dans son mémoire. » optique. — Note sur les acides tartrovinique et tartrométhylique de M. Guérin ;par M. Biot. « L'acide tartrovinique et l'acide tartrométhylique solides, étant dissous dans l'eau , dévient les plans de polarisation des rayons lumineux dans le même sens que l'acide tartrique cristallisé, c'est-à-dire vers la droite de l'observateur. Mais leur action est plus forte que celle de l'acide tartrique cristallisé, à poids égal; et leur pouvoir surpasse celui que cet acide pourrait acquérir à la même température, étant dissous dans une proportion quel- conque d'eau. Ainsi, ces deux nouveaux corps sont réellement des combi- naisons dans, lesquelles le groupe moléculaire primitif de l'acide tartrique a été modifié par son union avec l'hydrogène bicarboné ou le méthylène. La modification dont il s'agit, est plus forte dans l'acide tartrovinique que dans le méthylique, comme l'indique la supériorité de son pouvoir; et cela est en rapport avec l'inégalité des poids atomiques qui sont unis à l'acide ( 6..7 ) tartrique dans l'un et dans l'autre. Toutefois, la combinaison est peu éner- gique clans tous les deux; car ils conservent la spécialité de l'acide tartrique pour dévier presque également les plans de polarisation de tous les rayons, ce qui cesse d'avoir lieu aussitôt que l'acide tartrique est combiné avec une base puissante, comme la potasse, la soude, l'ammoniaque, ou même l'a- cide borique. Il semble aussi que les combinaisons d'où résultent les nou- veaux acides, éprouvent quelque affaiblissement quand on les dissout dans une grande proportion d'eau; du moins cefait.s'est présenté surtout pour l'acide tartrovinique ; et il serait d'autant plus naturel, que l'acide tartrique se dissout difficilement et en petite quantité dans l'alcool, tandis qu'il se dissout aisément, et en abondance, dansl'esprit de bois. Mais la rareté des pro- duits dont il s'agit n'ayant pu permettre d'en employer que de très petites parties aux expériences de polarisation, ces dernières particularités de- manderaient à être revues dans des observations ultérieures. Quant à l'exis- tence même des deux acides comme combinaisons, elle est suffisamment établie par les tableaux d'expériences rapportés ci-après , pour l'intelligence desquels il faut se souvenir que le pouvoir rotatoire propre de l'acide tar- trique dissous dans l'eau, ne peut pas excéder le nombre 1^,6 dans une épaisseur de 100 millimètres, à la température de a6°,o8, laquelle surpasse notablement celle où les deux nouveaux acides ont été observés (1). Mal- gré cette infériorité de température les pouvoirs des deux nouveaux acides se sont toujours trouvés supérieurs à celui de l'acide tartrique dont ils dé- riveraient. ■ (t) Ce que j'appelle pouvoir rotatoire d'un corps, c'est la déviation [«] qu'il exerce- rait sur un certain rayon-type, par exemple sur le rayon rouge , étant observé à travers l'unité d'épaisseur et avec une densité hypothétique égale à l'unité. Soit m la déviation observée réellement dans un tube de l'épaisseur l, la substance active étant dissoute dans un milieu liquide qui ne l'altère pas , et où elle entre pour la proportion 1 dans l'unité de poids. Si /est la densité actuelle de la solution; on a [«•] = — -=, et, tant que la substance à rotation active est simplement dissoute dans le milieu fluide, sans en être modifiée moléculairement , l'expérience comme le raisonnement, s'accordent à montrer que [«] est une quantité constante; d'où il suit que , lorsque [»] se trouve variable, le groupe moléculaire est nécessairement modifié. C R. i83fi, 1" iemaife. &) (6; 8) NATURE de l'acide observé. Poids d'acide sohéW employé dissolution en grammes. Proportion d'acide > duos l'unité de poids d.-la dis olu lion 1 Proportion d'eau dans ['unité de poids de la dissolu lion e Densité de la dissolution, observée Longneur do tobe d'obser- vation / Acimuth du bleu violacé- extraordinaire a A 11 m u lit de déviation du rayon rouge et Pouvoir rotatoïre de l'acide dansioo"'"1 conclu Rapport de ce à a en trentièmes et a KEftUUQUES. AciJe tartrori- niquc. Acide tartromé- Ihylique. i ■ i r. n8Vi3 0 i384(> 0,86". 55 0*9679' 0, Ôiïi97 o,9°<>77 o,88484 1,04688 t ,oio36 1,0(1789 i,o33i8. r, 04314 537°™» loo'i 5'9 ; 5l2 537 -f!8°# + 7 -hWW + 9> 4o -f-13,35 -f-i5°o54 -+" 5,300 + ï5;,389 + 7.733 +10,194 +19,70 +16,00 +i5,33 +i5,S9 +16, i5 25,09 3o 33.38 ~3o~ 35,48 3o 34,00 Déduit de la dissolution ptécé dente,, par addi- tion dVan* Déduit de la dissolution précédente , étendue d'eau. Autre échantillon. 7,968 ' »3-,393 io,5o5 7,855 0,03207 o,i8io3 0,09033 0, u5r6 3o 34,96 3o » L'acide paratartrovinique n'exerce aucune action appréciable sur la lumière polarisée; en quoi il est conforme à l'acide paratartrique dont il dérive. Il eût été d'autant plus surprenant qu'il eût eu quelque action de ce genre, que l'acide paratartrique n'en acquiert pas, même quand il est combiné avec des bases puissantes. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. analyse. — Mémoire sur une méthode nouvelle de géométrie analytique ; par M. Adolphe Peters. (Commissaires, M. Lacroix, Mathieu, Poncelet. ) Après avoir établi les avantages et les inconvénients que présentent les coordonnées rectilignes, rectangulaires ou obliques, et les coordon- nées polaires-dans l'étude de certaines propriétés des courbes, M. Petei\s examine ce qu'on peut espérer de la discussion d'équations qui ne ren- fermeraient rien d'étranger à la nature intime de ces courbes. En suivant ce mode d'investigation, M. Peters arrive, dans son mémoire, à la des- cription de quelques courbes qui étaient restées inconnues. analyse mathématique. — Démonstration d'un théorème dû à M. Sturm, et relatif à une classe de fonctions transcendantes ; par M. J. Liodville. (Commissaires, MM. Lacroix, Poinsot et Navier.) analyse mathématique. — Résolution de léquation numérique du troisième degré à une seule inconnue; par 'M. Masillon d' Arbaumont ; supplément à un mémoire présenté en février i836, par le même auteur. ( Renvoi aux mêmes commissaires. ) M. Sorel adresse pour le concours de mécanique fondé par M.'Mon- tyon, la description de trois appareils dont il est l'inventeur; savoir: i°. Un régulateur du feu ou pyrostat; a°. Un nouveau mécanisme destiné à prévenir les explosions des machines à vapeur; 3*. Un appareil hydrostatique nouveau que l'auteur nomme siphon- thermostatique destiné au chauffage des liquides par h circulation. mécanique. — Recherches expérimentales sur la résistance de l'air; par M. Hélie, professeur à l'École d'Artillerie de la Marine. (Commissaires, MM. Arago , Navier, Poncelet.) Newton donna le premier une théorie de la résistance que l'air fait éprouver aux projectiles qui le traversent. Il admit que cette résistance est proportionnelle à la densité de l'air, à la surface du grand cercle du 'pro- jectile , et au carré de la vitesse. Hutton crut devoir modifier ces lois. D'après ses expériences, la résis- tance croîtrait plus rapidement que le grand cercle du projectile; le rap- port de la résistance au carré de la vitesse irait aussi en augmentant par de très grandes vitesses. Ce sont ces modifications de Hutton , que l'auteur du mémoire conteste, en discutant de nombreuses expériences faites récemment par la marine à la presqu'île de Gavre, à deux lieaes detfjOfïtfirt , M. Hélie retrouve les lois théoriques de Newton. statistique. — Projet d'un système de finances, etc.; par M. Depuis DfiLARUE. (Commission pour le concours de statistique.) météorologie. — Nouveau thermomètre à minima. ( Renvoyé à la commission déjà nommée pour le thermomètre à maxima.) ■ M. PFalferdin présente un thermomètre à minima, construit sur èe même principe que le thermomètre à maxima qu'il a soumis il y a quelques séances au jugement de l'Académie. « Le nouvel instrument , dit-il, est basé sur ce fait, dont je regarde l'application à la thermo- métrie comme nouvelle, que les tubes capillaires ont la propriété de maintenir une colonne de mercure en équilibre sur une colonne d'alcool, lors même-.qu'ilssont placés verticalement. » Pour le thermomètre à minima, comme pour le thermomètre à 89.. ( Ô20 ) rnaxirna, il faut, avant chaque expérience, comparer l'instrument à un thermomètre étalon ordinaire; il n'est pas hesoin d'une seconde compa- raison après l'expérience. M. Desmonts adresse de Marseille un mémoire ayant pour titre : Des- cription et figure d'un appareil destiné à faire marcher les navires à voiles lorsque le vent a cessé , en utilisant le mouvement des vagues. (Commissaires, MM. Dupin, Navier, Séguier. ) • M. Pernet adresse pour le concours Montyon ( arts insalubres ) , deux fiotes ayant pour titre, l'une: Procédé pour l'emploi du vert-de-gris; l'autre, Procédé pour la clarification du sucre. ■ M. Ernst présente, pour le concours au prix de mécanique fondé par M. de Montyon : i°. Une machine pneumatique , dans laquelle la pression atmosphérique concourt, avec le jeu du double corps de pompe, à expulser les der- nières portions de l'air contenu sous le récipient. 2°. Un planimètre , instrument annoncé par l'auteur, «comme propre » à exécuter, avec célérité et précision, le calcul graphique des plans. » CORRESPONDANCE . météorologie. — Pierres météoriques. Dans les catalogues, publiés par Chladni, des chutes de pierres atmosphé- riques, on ne trouve qu'un seul cas où une telle chute semble avoir eu lieu sur un navire en mer. M. Babinet à qui M. Arago faisait cette remar- que, lui a remis la note suivante de M. Eyriès. « Olaus Ericson Wilman , Suédois, entra comme volontaire eu 1647, au service de la compagnie hollandaise des Indes Orientales. Il raconte qu'en mer, tandis que le navire voguait à pleines voiles, une boule qui pesait huit livres tomba sur le pont et tua deux hommes. » La relation de Wilman se trouve dans un recueil suédois imprimé en 1674, en un volume in-4", à Visingsborg, île du lac Velter. » M. Babinet a trouvé dans la collection de M. Laugier, son beau-père, un échantillon de pierre météorique qui était accompagné de cette note : « Aérolithe tombé avec explosion près de Roquefort ( Amérique ). Il * écrasa une chaumière, tua le métayer et du bétail; il fit un trou de cinq «pieds.» 0* * ( fef ) mécanique appliquée. — Nouvelles machines à vapeur; par M. Eisenmenger. M. Eisenmenger ayant vu dans les journaux qu'un mécanicien d'Alle- magne vient de découvrir, à l'aide du galvanisme , un moteur plus avan- tageux que la vapeur d'eau , a cru devoir communiquer à l'Académie les résultats de quelques essais auxquels il s'était anciennement livré , et qui pourraient avoir de l'analogie avec les tentatives récentes du mécanicien d'outre-Rhin. Le procédé de M. Eisenmenger ne changerait pas la forme des machines à vapeur ordinaires; seulement, une pile galvanique placée dans la chaudière, décomposerait l'eau en oxigène et hydrogène. C'est à l'état de deux gaz séparés que la vapeur arriverait sous le piston. Là des éponges de platine, de palladium ou de rhodium, enflammeraient l'oxigène et l'hydrogène, et ramèneraient ces deux gaz à l'état de vapeur. physiologie. — Température des animaux par de très grands froids. Les physiciens et les physiologistes se sont occupés, depuis long-temps , de la faculté que les animaux vivants possèdent , de se maintenir à urte température à peu près constante dans des atmosphères chaudes ou froides; mais leurs expériences ont principalement porté sUr des milieux chauds. Celles que M. le capitaine Back a faites dans son excursion récente vers les régions polaires, semblent donc mériter une attention toute spéciale. Telle est la considération qui a amené M. Arago à mettre sous les yeux de l'Académie les résultats suivants : température Température * du thorax. de l'atmosphère. 1835, octobr., le 26, Gelinotte noire d Amérique (mâle) +43°,3cent. — 12°,7 centigr. le 28> id <,V/-) +43,o — i5,o le*9' id; fe'tfe'S ~«'3 . td., id. (id.) +43,3 —8,o 1834, mai, le 18, id (id.)+fa,8 — 1,1 1834, janvier, le S, Lagopède des saules (mâle) -f-4a>4 — 19,7 le 7, id (id.) -f-43,3 —3a, 8 le 11, id («'de le faire.Bester dans son nid; on l'y replaçait à chaque instant, et aussitôt il s'élançait vers la partie opposée de kvttage, où il était cependant assez durement couché. Ce manège s'était continué deux jours entiers; alors la mère, qui n'avait que ce seul nourrisson, voyant que c'était chez lui un parti pris, voulut du moins qu'il n'eût pas trop à souffrir des suites de son opiniâtreté. Elle alla prendre en conséquence tout ce qui garnissait l'intérieur du nid, l'apporta >dans le lieu que son petit avait adopté, et lui dressa ainsi un bon lit sur lequel on le trouva commodément placé le matin du troisième jour. J • loi ■•'. ■analyse TMÀTHÉMATïQt>E. •■— ■ Essai sur une méth&de générale pour déterminer la valeur des intégrales uitiew-elliptiques , fondée sur des transformations remarquables de ces transcendantes; pur M. IfRÉDERicRiGHEtoT. « J'espère qu'il sera agréable aux géomètres de prendre connaissance .l'une meVhode très expéd'itive et entièrement nouvelle, pour calculer un ( fel ) genre d!intégr aies, .qui avec les moyens actuel* ue s'évaluent. que par. des calculs très longs» ou même impraticables. Ce sont les intégrales contenues dans la forme /> (Rco3* l > m. » Quant aux transformations de ces intégrales,, dont ma méthode dé- coule , elles pourraient fixer en elles-mêmes Tintérêt des géomètres , comme une acquisition importante de l'analyse transcendante, et en ouvrant une carrière étendue au génie des savants. Ici je ne me propose que-de donner un abrégé de la méthode, pour trouver par une approxi- mation prompte et facile, la valeur de l'intégrale définie /: (Rcosa«p •+• Ssin' o \/{\ — cîsinil(' +m.) — «/> 2«* = 2% = [»->-! "0 — m)y, y. = 4 , y . (i+m-JK+c/J' où les quantités y, f>, a, P,» t, * jouissent la première fois de ces valeurs y = I, />=I, r = O, />,=», r, = •• En continuant cet algorithme et adoptant toujours le signe ° pour indi- quer la diminution des modules et des autres quantités , on a ces séries pour la suite _o« Zoo moo OO .OO JOO - M , oo -.OUO /OOO »v»0OO ..OOO OOO ~00O m OOO - OOO c > * t m > V > ï ■> r i \i > r, » je dis, que la série des premiers modules c, c°, c8", c000, etc., sera si rapidement décroissante , que chaque terme sera plus petit que le quarré du précédent. C'est la même loi que suivent les séries des deux autres modules .• / 7o /oo /oo» m, m°, m'", m00», ou d'abord ou après un petit nombre de termes. D'ailleurs les rapports c c" c°° c00' /' 1° ' Z00* £ooo***'* continuellement décroissants, auront pour limite l'unité, limite qu'ils atteindront bientôt sensiblement. Pareillement les produits Vf, yy°f°. wV°r. yyVV00«00V--- v, yyV, ■n'y00'00, yyVVT00 s'approchent de certaines limites fixes, que nous désignons par P et 2. ( 6a5 ) Cela posé , on aura la valeur demandée de l'intégrale proposée Ç l (R cos' 0 + S sin' ?)d» __ ^_ ; » J'ajoute les équations faciles à déduire igjr y 1 ' c?1 y i + n»y' ' ».>r// ' c» 2 y/ m *VF OT' • /; - i +mt: e, »i -f- y4 qui montrent que la détermination du module troisième coïncide bientôt sensiblement avec celle de la moyenne arithmético -géométrique, tandis que les deux autres modules suivent une loi non moins évidente. Dans l'autre méthode, qui consiste à prolonger dans un ordre inverse la série des transformées, mettons l'intégrale présentée sous la forme /'î (P — Q sin»d '» m, y, ç, C/» c/> *-/»•••* chaque terme sera sensiblement, au bout d'un petit nombre de termes, le quart du quarré du précédent, tandis que dans les suites l V l" l" ML, m' , m" , m" chaque terme sera enfin sensiblement la moitié du quarré du précé- C. R. i836. i«r Semestre. 9° ( 626 ) dent. Les termes des quatre suites np, nn'p', nn'ri'p" , nn'n"n"pa, . . , nq, nriq' , nn'n"q" , nn'n"n"'q'' ,. . np/ ml ' nnn"rn»l»> nn'n*n"-fy>> nqt Im ' nn'jp-r, l m nnn ^ nn'n"n"-fir„, l,m s'approchent également des limites fixes que nous désignons par n,R, n, , K/V... et qu'ils atteindront au bout d'un petit nombre d'opéra- tions. Ce nombre posé = h, il en résulte pour l'intégrale demandée C~* (P— QsinW? n,P-Ka . 2Z(ft) nP-l-KO, i EXEMPLE. » On demande la valeur de l'intégrale mentionnée, lorsque c=sin^5°, / = sin 54°, m = sin a 5°. Première méthode. » Voici un tableau qui offre le calcul numérique des logarithmes des modules et des autres quantités : log e=9,9849438 log e°=9,8528o84 log 000=9,4811 i3o log «000=18,677756 log c°ooo=7jo55 log »ooooo=0>0000003 log* =9,9079576 log l" =9,8 u 556g log *°o =9,4774550 log/000 =8,677739 log J0000 =7,o55 )ogfooooo_9^255^5l log'm=9,6259483 logm°=8,732762i logm°°=6,8677572 Iogm000=3,i33 log ^>oooo— 9,848457! log 7,0=0,2972016 Iog>°°=0,U 58204 log5.ooo=O,0202024 10g>0000 =0,0004926 log f° =9,6562457 log ^0=9,4644565 log/>O0O=9,42649i2 log p°ooo=9,4255456 105^0=9,6989700 logir00=9,83io8i8 log (7000^9^480606 log o-«ooo=?9)8484569 Iogf/o=9,5o9o54i logf ,00=8,688245 logf/ooo=7)06497 logf ,0000^3^19 loBff/o=9,55i7784 108^00=8,732751 1 og3 log P = 9,8592624 log 2 = 0,282.744- .-rijJS» Il s'ensuit l'équation finale «r (Rcos'ip -f-/sin»d(p r l/( t — o^sin" ,-=9,tf7*)5l " '<%"• '=9,6786471 logm"s±9,-6i 17*72 «^''=7,7107228 I6gm»;= 5,1201880 '«g 'y =9.7692 '87 % »' =9,5779651 log «"=8,9975674 logr=7,7 104896 logr"=5,iaoj88o log<- ~9,4 '29962 loge' =8,3395401 log c"=6,09ia836 log c'"=o,58o74o4_ 9 loge 7 =0,5594208— 18 logn =0,1919412 logn =0,0426275 log n =0,0022253 logn,T= o,ooooo56 log// =9,68391 38 logp"=9,565475a logp'"=9,55843o9 log/>" = 9,5584127 log 7 '=9,6989700 log?" =9,791849! log ?*=9, 7961276 log?"=9,j96i384 log// =9,3625609 log^"=8,073o456 log^/=5,4827333 log/,'1^ 0,3018913— io log? '=9,3776171 logy"=8,o8853i5 log .,"=5.4982245 log?"= 0,3173825-10 log n = 9,7952123 log K = 0,0329380 log n, = 0,2983149 log K, = o,3i38o6i , d'où résulte P (P-Qsin^)^ =P(4,,44ia6)-Q(3,oo8:I4) J 0 y{\— c'sin*?)^— /gina(p) (1— m'sin'p) et en substituant les valeurs de P et Q, = R(i,i36oi2)4-S(3,oo8n4), c'est jusqu'à une unité décimale du dernier ordre tout comme nous l'avons trouvé auparavant. » M. l'amiral Duperré , ministre de la marine, adresse à l'Académie le tableau des observations scientifiques faites par lès officiers de la Bonite, durant leur traversée de Toulon àRio-Janeiro,et pendant leur séjour dans cette dernière ville. M. Filleau écrit qu'il a découvert la vraie distance de la Terre au Soleil et les dimensions précises de cet astre. M. Filleau voudrait que la pro- priété de sa découverte lui fût assurée par un brevet d'invention , et il prie l'Académie de vouloir bien en demander un pour lui. Il annonce qu'on trouvera dans une brochure imprimée, dont il adresse un exemplaire, les mesures relatives aux planètes. L'Académie accepte le dépôt d'un paquet cacheté , présenté par M. H. Gaudin, contenant des recherches sur les moyens d'appliquer sans danger à l'éclairage des grandes villes, la lumière engendrée par l'inflammation d'un mélange d'oxigène et d'hydrogène à la surface d'une couche de chaux. 90.. ( 628 ) M. Tschijfeli écrit qu'il a employé avec succès au Brésil , l' essence de térébenthine contre la morsure des serpents. On applique l'essence sur la blessure avec les barbes d'une plume et on la renouvelle à mesure qu'elle s'évapore. Quand le remède est promptement appliqué , une heure suffit d'ordinaire pour faire disparaître tous les accidents. M. Tschiffeli annonce avoir guéri par ce moyen quatorze nègres blessés par des serpents appartenant aux deux espèces qu'on regarde comme les plus redoutables des environs de Bahia. Au reste pour une de ces espèces au moins la guérison peut avoir lieu sans le secours d'aucun remède, et Fauteur de lalettreen cite lui-même un exemple, dans lequel, il est vrai, le rétablissement ne fut complet qu'au bout d'un mois. M, Tschiffeli pense qu'on pourrait se promettre d'heureux résultats en appliquant l'essence de térébenthine au traitement de la rage : il avoue, d'ailleurs n'avoir aucune expérience directe à présenter à l'appui de cette conjecture. Dans une des précédentes séances et à l'occasion de recherches de M. Born relatives à la conservation des boulets exposés en plein air, M. Dumas avait dit qu'un enduit de caoutchouc serait probablement le meilleur moyen à employer pour retarder l'oxidation de la fonte. M. Payenne écrit que dès le commencement de i834, il avait proposé le même moyen au conseil municipal de Grenoble; cette proposition a été mentionnée dans le journal le Dauphinois, numéro du 20 février i834- L'Académie se forme en comité secret à 4 heures £. A. ■ ■ ■ ( 6a9 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. I i Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'académie des Sciences; i836,n°a5. Annales de Chimie et de Physique; par MM. Gày-Lussac et Arago; tome 61 , mars i836, in-8°. Cours de Phrétiologie ; par M. F.-J.-N. Broussais; Leçons 4 — 6, in-8*. Revue élémentaire et progressive des Sciences physiques et naturelles , accompagnée d'un bulletin archéologique; publiée sous la direction de M. Boubée; i" volume, septembre 1834 à décembre i835, Paris, in-8". Suites à Buff'on. — Histoire des Végétaux phanérogames ; tome 5, et 7e et 8" livraison de planches; in-8°. Mémoire sur les Equations différentielles linéaires du second ordre; par M. Sturm; in-4°. ( Extrait du Journal de Mathématiques de M. Liouville.) Notices ornithologiques ; par M. de La Fresnaye; in-8°. Mémoire sur une Apoplexie charbonneuse de la rate ; par M. J.-Ch. Herpin ; Paris, 1 836, in-8°. (M. Magendie est chargé d'en rendre un compte verbal.) Essais de Méthodologie , ou Recherches sur quelques points relatifs à la Méthode considérée dans les sciences ; par M. Emmanuel de Velley ; Paris, i83i, in-8\ . Expérimental Observations , and Improvements in apparatus and nuxni- pulation ; with theoretical suggestions respecting the causes of Tornadoes, falling stars, and the Aurora borealis; by M. R. Hare ; Philadelphie , i836, in-4°. An Effort to rejute the opinion thaï no addition is made to the capital of a community by Banking; par le même }'m-/£. SomeEncomiums upon the excellent Treatise ofGhemistry, by Berzelius; par le même ; in-8°. P roofs tliat Crédit as money, in a trulyfree country, is to a great ex- tent prejerable to Coin; par le même, in-8°. Journal fur die reine und angewandte Mathematik; par M. Crelle ; 3r et 4e cahier dn 5e volume , in-4°- Neue Curvenlehre. Grundzuge einer Umgestaltung uerhoheren Géométrie ( 63o ) durch ihre ursprungliche analytische Méthode ; par M. Adolf Peter? Dresde, i835,in-4°. Nuova Analisi per tutti le questioni délia mecanica molecolare; par M. le Dr don Gabrio Piola; Modène, i835, in-4*. Découverte jaite par principe en 1 834 , pour connaître la grandeur et la hauteur du Soleil et des Planètes ; par M. Filleau : Bordeaux, in-i 6. Journal hebdomadaire des Progrès des Sciences médicales; n° 26, jn-8e. Gazette médicale de Paris, n° 26. Gazette des Hôpitaux; n°' 74 — 76. Écho du Monde savant; nos 25 et 26. Le Siècle, Journal. — Prospectus. - • , M I I ■ ' COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABÉTIQUES. JANVIER — JUIN l836. TABLE DES MATIÈRES. Pages. Adïssinie. — Il résulte des observations de M- Buppel que, en Abyssinie, il grêle sou- vent , mais jamais pendant les orages. Le même naturaliste annonce que dans ce pays , par i6° de latitude , les singes et les éléphants traversent des plateaux élevés de plus de 1 5oo mètres 28 Accouchements. — Moyen proposé pour pré- venir Vasphyxie de l'enfant pendant l'ac- couchement, lorsque, le corps étant déjà sorti, la tête reste engagée dans le bassin de la mère; par M. Baudelocque neveu. î4l — Supplément à un mémoire précédemment envoyé sur la nécessité de renoncer à la postéro-version , dans les cas d'accouche- ment où l'enfant se présente par les pieds; par M. Bonhoure faS Acide gaélique- — Faits pour servir à l'his- toire de l'acide gallique; par M. Bobiquet, première partie 5 j8 Acide naputalique. — Note sur ce nouvel acide'1 et sur ses combinaisons'; par M. Auguste, Laurent 236 Acide subérique. — Mémoire sur cet acide; par M. Boussingault 77 Acide sulfuriqce. — Action de cet acide sur les huiles ; par M. fremy 4^7 Acide tartrique. — Pouvoir rotatoire des com- binaisons de cet acide avec Veau , Valcool et l'esprit de bois ; par M. Biot 53 — Mémoire sur les combinaisons des acides tartrique et paratartrique avec Véther et le mono -hydr a te de méthylène ; parM. Gué- rin-Varrr ()l4 ACIDES organiques. — De l'action qu'exercent surcuelques-uns des sels formés par ces acidei, le brome, Viode et le chlore; par C. R. iS36. i« Semestre. Pages. M. Péligot i58 Acides tartroviniqbe et tartrométhylique. — Mémoire de M. Guérin-Varry 614 — M. Biot soumet ces deux nouveaux acides aux épreuves de la polarisation circulaire. 166 Acoustique. — Note de M. Lenoir sur les moyens à employer dans la construction des Sal- les publiques pour les rendre sonores et sans échos 53o Aérienne (Locomotion). — M. R. Heizel croit avoir trouvé un « moyen de locomotion aérienne propre à résoudre le problème de direction qu'on a vainement cherché dans les aérostats. » 84 — Notice sur un nouveau levier destiné à ser- vir à la locomotion aérienne; par M. Aime. 175 — Description de nouveaux procédés pour di- riger une locomotion dans Pair ou dans l'eau; par M. Vandermaden 8$c Aériens (Canaux). Lettres de M. lacquemin sur les canaux aériens des diverses pièces du squelette de l'oiseau. 3i 1 et 4<9 Aérolithes. — fragments d'un aérolithe, en- voyés par M. Millet Daubenton C6 — Indication d'aérolithes qui ont tué des hommes dans leur chute 630 Affinités organiques. — Loi des affinités or- ganiques et des mouvements vitaux; par M. Fourcault 5g5 Agriculture pratique (Encyclopédie d') ; par MM.. Bailly de Merlieux et Malepeyre aîné; Rapport sur cet ouvrage 1 3<) Aiguille aimantée. (V oyez au mot Magnétisme.) Air. — Mode suivant lequel l'air pénètre, de la cavité pectoro-abdominale de Voiseau , dans les diverses pièces de son squelette; par M. lacquemin 3 91 Air. -Résistance de l'air, voyez au mot Résistance. Ain chaud. — Notes sur l'air chaud considéré comme un moteur plus économique que la vapeur d'eau; par M. Burdin. . . . 3g3 et l\\i — M. Borchart réclame en faveur de M.VVroiwti la priorité de l'idée d'em- ployer l'air chaud comme moteur 474 — M. Bresson réclame laprioritéd'invention relativement à l'emploi de l'air chaud comme force motrice 6a i Albumine. — Recherches sur la nature et les propriétés du composé que forme l'albu- mine avec le bichlorure de mercure; par M. Lassaigne 5g4 Algues.— M. Bory de Saint-Vincent présente les 6e et 7" livraisons des Algues de Nor- mandie, ouvrage de M. Chauvin.. . 5n3 et 6l3 AiitNÉs. — Du régime sanitaire qui leur con- vient. Mémoire de M. Scipion Pinel i — Considérations d'anatomie générale sur les altérations du cerveau chez les aliénés; par M. Scipion Pinel 4 j t Ailier. — Essai sur la navigation de cette ri- vière et sur le canal projeté qui doit en longer le cours ; parM. Bevèze de Chabriol. 168 Ahides. — Note sur une nouvelle espèce d'a- mide (Yhydro-benzamide); par M. Aug. Laurent 53a Amidon. — Deuxième mémoire sur V Amidon de pommes de terre ; par M. Guérin-V arry . ioo et 116 — Observations sur ce mémoire ; par M. Payen Anadioméne, corps considéré par Lamouroux comme appartenant au Règne animal et décrit par M. Bory-de-Saint-Vincent comme un Végétal, une agame delà fa- mille des Vlvacées 84 Anatomie do la Corneille, prise comme type de la classe des oiseaux: 2e mémoire; in- sertion des plumes, et muscles qui servent à leur mouvement; par M. É. Jacquemine /jfli Anatomie pathologique. — Considérations sur les altérations du cerveau dans la Jolie ; par M. Scipion Pinel 4 1 1 Animaux des pays froids. — Observations rela- tives à la faculté qu'ils ont de conserver leur chaleur propre indépendante des va- riations de la température extérieure. ... 63 1 Animaux microscopiques. — Observations sur ces animaux ; par M. Peltier 1 34 Anomalies ànatomiques. — M. Chassinat ré- clame l'examen du travail qu'il a présenté sur plusieurs anomalies ànatomiques, ob- servées chez un même sujet , dans V organe central de la circulation 3ol Antédiluvienne (Création).— Voyez au mot Création , Appareils. — Mémoire sur un appareil destiné (63a) 191 . Pagerf à pénétrer dans les lieux infectés; par M. Paulin 277 et 3j6 — Appareil de sauvetage pour les ouvriers blessés dans les mines ; par M. Valat. . . . 337 — Lettre de M. Lecour sur un appareil qu'il nomme Aspirateur-Bévorateur de la fumée. 4 * l — Appareil destiné à préserver des frois- sements la vessie et l'urètre, dans l'ex- traction des calculs vésicaux ; par M. De- leau 433 — Plusieurs des appareils qui ont servi à Lavoisier pour ses principales expériences «ont offerts à l'Académie par M. de Cha- telles , héritier de madame deBumford, veuve de Lavoisier 6i3 Arc de méridien compris entre les parallèles de Montjouy et de Formentera. Nou- velle détermination de la longueur de cet arc ; par M. Puissant ^'iS — Note de MM. Arago et Biot, sur le mé- moire précédent 45° — Dernières remarques sur la nouvelle dé- termination de l'arc compris entre les parallèles' de Montjouy et de Formentera ; par M. Puissant 4^3 — M. Puissant dépose son mémoire sur une nouvelle détermination de l'arc de méri- dien compris entre Montjouy et For- mentera 5n Arcent. — Moyen de l'extraire de ses minerais par l'action d'un appareil électro-chi- mique , . a3o Armes de guerre (Perfectionnement des). — Pa- quet cacheté portant cette suscription ; présenté par MM. Goupil et Robinet.. . . 84 — Appareil au moyen duquel toutes le» bouches à feu deviennent pièces à piston, sans cesser d'être à étoupilles" j par M. Clé- ment-Brevet , ôSg Aroîdées. — L'absence de biforines dans les espèces du genre Arum , et leur présence dans la plupart des espèces du genre Ca- ladium , est une différence à ajouter à celles qui ont déterminé les botanistes à opérer la disjonction de ces deux genres autrefois réunis en un seul groupe 49° Asie-Mineure. — Voyage de M. CA. Texier dans l'Asie-Mineure a35 — Rapport sur les recherches géologiques faites pendant ce voyage 377 Astronomie. — Note sur quelques points d'As- tronomie; par M. de Vincens 384 Asturies. — Observations de géographie phy- sique et de géographie botanique, faites dans cette partie de l'Espagne ; par M. Durieu. 376 Atmosphère. — Son action sur les poitrinaires; mémoire de M. Bressy 166 — Observations d'électricité atmosphérique ( 633 ) Pag... négative par un temps serein, faites m Constantinople, au Caire et à Alexandrie; par M. le duc de Raguse 21a Atmosphérique (Pression*. — Influence de cette pression sur le dégagement du grisou dans certaines mines de houille 3a3 et .>o<) — La pression atmosphérique au niveau de la mer est moindre sous les tropiques que dans les zones tempérées; ce fait, signalé d'abord par M. de Humboldt, est confirmé par les observations plus récentes de diffé- rents voyageurs, observations qui cepen- dantne donnent pas toutes exactement la même valeur pour la dépression équato- riale 5^0 Pige- Dans les recherches de la pression au niveau de la mer, on a eu tort, remarque M. Poggendorf, de ne pas tenir compte de la variation de la pesanteur pour les différentes latitudes; on doit appliquer aux hauteurs observées du baromètre la correction qui dépend de cette variation. 5^a Tableau des hauteurs barométriques réu- nies par Schouw , réduites à zéro et au ni- veau de la mer, avec et sans la correction de la pesanteur ; par M. Poggendorf. .... 5^3 Atomiques { Poids).— Voyez au mot Poids. Aurores australes observées en mer par la la- titude de \ 5°S., et la longitude du centre de la Nouvelle-Hollande; par M. G. lafond. 329 B Bagsères de Lucbon. — Note sur les sources thermales de Bagnères de Luchon ; par M. N. Boubêe 534 Bains. — Traité théorique des bains de calo- rique ; par M. Leymerie 108 Bains de Sextiis. — Lettres sur les sources thermales de ce nom, à Aix en Provence; par M. de Freycinet 265 , 36o et l^nS Balance d'essai présentée par M. Collardeau. 84 — M. Ernst présente une balance d'essai , différente de celles dont on fait généra- lement usage en France 5o5 Baltique (Mer). — Sur la différence de niveau entre la mer Baltique et la mer Caspienne; lettre de M. Erman à M. Arago 4^9 Bananier. — Culture du bananier , examen chimique de la sève de cette plante et de son fruit ; mémoire par M. Boussin- g"ult 4'f0 Barêgine. — Etude microscopique comparée de la Barêgine de M. Longchamp, obser- vée dans les eaux sulfureuses de Barèges, et de la Barêgine de M. Robiquet, re- cueillie dans les eaux thermales de Néris; par M. Turpin \n Baromètre — Note de M. de Humboldt , sur la hauteur moyenne du baromètre au niveau de la mer 5-0 La remarque faite par M. de Humboldt , que cette hauteur est moindre entre les tropiques que sous la zone tempérée, est confirmée par les observations subsé- quentes de beaucoup de voyageurs; diffé- rentes valeurs delà dépression équatoriale qui se déduisent de leurs observations.. . 5ji M. Poggendorf remarque que dans la re- cherche de la pression au niveau de la mer, on a négligé à tort d'appliquer aux hau- teurs observées du baromètre la correction qui dépend de la variation de la pesanteur, à différentes latitudes 5;» Table des hauteurs barométriques , réu- nies par Schouw , réduites à zéro et au niveau de la mer , avec et sans les correc- tions de pesanteur ; par M. Poggendorf. . 5;3 Bases salipiadles. — L'iode, et les acides iodi- que et hydriodique, peuvent s'unir aux ba- ses s.ili fiables organiques 23 1 Bassin. — Sur son élévation, du côté malade , dans les luxations du fémur en haut et en dehors 338 Biforine , organe nouveau , situé entre les vésicules du tissu cellulaire des feuilles, dans certaines espèces végétales de la fa- mille des aroïdées ; note sur cet organe ; par M. Turpin 4^7 Bile. — Observations relatives à l'origine et aux usages de la bile ; par M. Benjamin Phillips 29 Bolide observé près de Cherbourg, le n fé- vrier i836 ; lettre de M. Vérusmor 1 53 — La chute d'un bolide parait avoir causé l'incendie qui, le 7 mars 1618 , consuma la grand'salle du Palais de justice de Pa- ris; note de M. ilérat 1 54 — Bolide tombé sur un navireen pleine mer, et qui tua deux hommes ; autre bolide qui tua un homme dans sa maison 620 Bondes d'étang. — Sur un appareil destiné à les remplacer ; par M. Quenard 108 Bonite. Observations faites dans la traversée de Toulon à Rio-Janeiro , etc. , par le» officiers de la Bonite 627 Borax. — Observations faites avec le micros- cope polarisant sur des cristaux circu- laires de borax 47 '•* Botanique (Géographie). — Recherches sur la géographie botanique du versant septen- 91.. (634 ) Pages. trional de VEspagne; par M. Durieu agi Botritis. — Suivant M. Balsamo , le crypto- game qui se développe à la surface du corps des vers à soie morts de la muscar- dine, appartient au genre Botritis Bouches a feu. — Appareil au moyen duquel toutes les bouches à feu sont à piston , par capsules, sans cesser d'être à étoupil les ; par M. Clément Brevet 55çj Branchiaux (Sacs). — M. Guérin trouve, chez un insectehexapo de apt ère, des organes sem- blables aux sacs branchiaux des crustacés inférieurs 5g5 Bretagne. — Examen de quelques faits géolo- giques observés dans la partie occidentale de l'ancienne province de Bretagne ; par M. A. Paillette 5 a Brise-Pierre — M. Leroy d'Êtiolle présente un de ces instruments, dont l'écrou, forme de deux pièces, ne mord sur la vis qu'au mo- ment où celle-ci doit agir. L'auteur dit avoir le premier appliqué aux instruments lithotriteurs ce système d'écrous , dits écrous-brisés 5o6 — M. Ledain annonce que M. Civiale se sert depuis long-temps d'un brise-pierre à écrous-brisés, qui ne diffère en rien d'es- sentiel de celui qu'on a présenté comme nouveau à la séance du 23 mai 53o Pages. — Réponse de M.Leroy D'Êtiolle, à une as- sertion contenue dans la lettre de M. Le- dain, touchant la priorité d'application du système à? écrous-brisés aux instruments lithotriteurs 558 Brome , Chlore et Iode. — Action exercée par ces trois corps sur les sels formés par les acides organiques et certains oxides métalliques ; par M. Eug. Peligot i58 Bronches. — Pièce anatomique destinée à montrer le mode de terminaison des Bron- ches; présentée par M. Bazin a84 — Lettre sur la structure des bronches pul- monaires ; par M. Bazin 390 Mode de terminaison des bronches et des vaisseaux sanguins dans le poumon ; par M. Bourgery 496 — Lettre de M. Bazin, sur la différence en- tre les résultats de ses recherches , et ceux qu'a annonces M. Bourgery, relativement à la disposition des derniers rameaux bron- chiques 5J5 — Suite des recherches de M. Bazin. — Car- nassiers et fœtus de Rongeurs £70 Bulletin bibliographique, a3, 61, 81 , lot, 126, i5o, 176, 200, 233, 256, 381 , 399, 333, 35a, 385, 401, 424 , 445, 480, 499, 5 17, 5 i-„ 5So , 579 , 598 et 639 CACHEMrRE. — Proportions d'eau qu'absorbe cette substance dans des atmosphères à différents degrés hygrométriques. Recher- ches de M. Chevreul sur la teinture 2g5 Caladium. — Diverses espèces appartenant à ce genre offrent , entre les vésicules du tissu cellulaire de leurs feuilles, des organes particuliers , auxquels M. Turpin donne le nom de Biforines 487 Calcaire. (Incrustation). — Note de M. Borner, sur une incrustation calcaire d'apparence nacrée 47^ Calcul. — Calcul des différences partielles a deux variables. Remarques de M Buca- ty sur un mémoire de M. Ostrogradsly , concernant ce calcul , 202 —, Calcul des inégalités périodiques du mouve- ment des planètes ; note sur ce calcul ; par M. Liouville 317 Calculs urinaires. — Lettre de M. Ségalas , sur la sortie spontanée d'un calcul uri- naire très volumineux 38g — Tableau des cas les plus remarquables d'expulsions spontanées de calculs uri- naires j par M. Civiale .... 422 — De l'extraction des calculs de la vessie ; par M. Deleau jeune 433 — Nouvel instrument destiné à écraser la pierre dans la vessie, au moyen d'une pression graduée ; par M. I^eror d'Eiiolle. La vis de pression marche dans un écrou- brisé 5o6 — ' Essais relatifs à la dissolution des calculs urinaires dans la vessie , au moyen de Vélectricilé vollaïque; par M. Bonnet. . . . 372 Calorique ( Bains de ). — Traité théorique des bains de calorique ; par M. Leymerie. . . . 108 — Moteur dû au calorique introduit , non dans de la vapeur , mais bien dans de l'air ; note de M. Burdin 3g3 et 413 — Du calorique considéré comme agent im- médiat des affinités organiques et des mouvements vitaux; par M. Fourcault.. . . 5g5 Caméléon. — Mécanisme des mouvements de la langue de cet animal igo, 228 et 349 Caméra lucida. — Application de cet instru- ment au dessin d'objets étudiés à la loupe; par MM. Milne-Edwards et Doyère îîa Canal. — Essai sur la navigation de VAllier et sur le canal (en projet) qui doit longer ( 635 ) Pages. cette rivière; par M. Devèze de Chabriol. 168 ■ — M. Galabert annonce que les études pour le canal des Pyrénées sont terminées , et demande que l'Académie charge une Com- mission de les examiner J98 Caoutchouc ( Enduit de ) , proposé par M. Du- mas , pour préserver de I'oxidation les boulets de fonte exposés en plein air.. . 3;3 — M. Païenne écrit qu'il a depuis long-temps indiqué cet emploi du caoutchouc 628 Capillarité. — Théorie élémentaire de la ca- pillarité ; par M. Artur 108 Carbone. — Action du gaz oxide de carbone dans la réduction des minerais de fer ; mé- moirede M. Leplay 68 — Réclamation de M. Chevremont , tendant à établir en sa faveur la priorité, relative- ment au rôle que joue l'oxide de carbone dans la réduction des minerais de fer. . . 178 — Réponse de M. Leplay à cette réclamation, aoi Carbone( Sulfure de) Voyez au mot Sulfure. Carrés magiques. — M. Sanson adresse un ta- bleau à compartiments carrés , dans le- quel , sur toutes les directions , la somme des chiffres que renferment les compar- timents est constante 3ol Caries. — Carte géologique du département de la Vendée ; par M. Rivière i36 — Cartes hydrographiques du Dépôt de la marine , exécutées sous la direction de M. Beautemps-Beaupré ; titres des cartes nouvellement publiées 356 Caspienne (Meu ) — Différence de niveau entre cette mer et la Baltique ; lettre de M. Er- man à M. Arago 4<îg Cataracte. — Lettre deM. Drouot, annonçant le prochain envoi d'un travail sur le trai- tement des altérations du cristallin , con- nues sous le nom de Cataractes 56o Cathétérisme. — M. May or , de Lausanne, re- tire un mémoire sur ce sujet , qu'il avait adressé pour le concours Montyon 355 — M. Mayor annonce l'envoi d'un exemplaire de la 2e édition du même ouvrage, et demande que cette édition soit admise, au lieu de la première , au concours pour le prix de médecine 535 Centres nerveux. — De l'organotomie consi- dérée comme un moyen de connaître les fonctions des centres nerveux ; par M. Four- cault 595 Céréales. — Leur végétation sous de hautes températures; mémoires de MM. Edwards et Colin 121 — Considérations générales sur la conserva- tion des grains ; par M. Vallery i85 Cerveau. — Altérations du cerveau dans la fo- lie , considérées sous le point de vue ana- P«6«- tomique ; par M. Scipion Pinel 4" Cétène , nouveau corps trouvé par MM. Du- mas et Peligot, 4°5 Chaleur. — Courants électriques qui, sans avoir la faculté d'échauffer les corps , ont celle d'y produire des décompositions chi- miques; note de M. Becquerel 14 — Chaleur du globe terrestre. Lettre de M. Saige'y 16a — Remarques de M. Duhamel , à l'occasion de cette lettre 161 et 180 — Démonstration, par M. Saigey, d'un théo- rème sur la chaleur du globe, qu'il avait précédemment annoncé 1 ^9 — Théorie physique do la production de la chaleur atmosphérique; par M. Méray. . ■1^'] Chaleur ( Polarisation de la). — Expériences de M. James Forbes, relatives à la polari- sation de la chaleur obscure 6*6 et i56 — Expériences de M. Melloni , sur la pola- risation de la chaleur rayonnante par les tourmalines g5 Polarisation de la chaleur par réfraction; par M. Melloni i4o Chaleur spécifique. — Note sur la détermina- tion des poids atomiques , et en particu- lier sur une loi relative aux chaleurs spé- cifiques ; par M. Baudrimont 53o Chanvre. — Proportion d'eau qu'absorbe cette substance dans des atmosphères à diffé- rents degrés hygrométriques ; recherches de M. Chevreul sur la teinture 395 Chemins de fer. — Considérations générales sur leur établissement ; par M. Henry . . 4 ' 7 — Esquisse d'un système hydraulique de mouvement sur les chemins de fer ; par M. Taurinus '93 Chili. — Quelques observations sur l'histoire naturelle de ce pays ; par M. Gay 3a2 Chlore , Brume et Iode. — Action que ces trois corps exercent sur les sels formés par les acides organiques et certains oxides métalliques; par M. E. Peligot i58 Chlorures. — Recherches sur le composé que forme le bichlorure de mercure avec l'albu- mine ; par M. Lassaigne 5$4 Chronologie. — M. l'abbé tachèvre demande un rapport sur divers opuscules relatifs à la chronologiequ'ilaadressés à l'Académie 577 Circulation chez le fétus. — Recherches sur les communications vasculaires entre la mère et le fœtus; par M. Flourens 170 Citernes. — Mémoires sur les citernes véni- tiennes , avec des observations relatives aux puits artésiens , Axa fontaines artificiel- les et aux ciments romains; par M. Batte.. . ^3 Clarification du sucre. — Procédé proposé à cet effet ; par M. P.-C. Pernet G20 ( 636 Tages. Climats. — Modification que'semblerait avoir éprouve le climat de la Palestine, d'après les renseignements recueillis par M. le duc de Raguse. . , 3 1 3 Changements survenus , suivant le même observateur, dans le climat de V Egypte , sous le rapport de la fréquence des pluies, 'a 1 4 — Changements survenus dans le_ climat de plusieurs parties de la France , à la suite de grands défrichements ; note par M. Rivière 358 Cutïs ( Genre ). — Monographie du genre Cly- tus ; par MM. Delaporte et Gory. Kapport sur ce travail ' " Cobalt. — Sa présence dans le grès supérieur du terrain de Paris , reconnue par M. le duc de Luyncs îî' Coeur. — Recherches sur une forme particu- lière de dilatation et d'hypertrophie du cœur ; par M. Reau 33i Collections. — Collections géologiques for- mées par M. Constant Prévost , dans son TOyage à l'île Julia , à Malte , en Sicile , aux \\csLipari, etauxenvirons de Naples i\~ Collet des plantes. — Mémoire sur la formation du tissu cellulaire , et l'accroissement du collet de la plante ; par M. P. Laurent. . . 4iP Colonne vertébrale ( Déviations de la). — Voyez au mot Déviation Combinaisons. — Méthodes mathématiques et expérimentales , pour discerner les mé- langes et les combinaisons, définies ou non définies , qui agissent sur la lumière po- larisée ; par M. Riot 53 — Théorie mathématique des combinaisons organiques ; par M. Aug. Laurent i3o Comète de Hallet. — Cône lumineux observé dans cette comète ; par M. Ressel 67 — Sur Vintensité lumineuse de cette comète. Lettre de M. Littrow i5" --■ Forme de la comète le 23 et le î4 octobre i835, représentée dans une planche gra- vée , adressée d'Irlande , par M. Cooper. On y voit les secteurs lumineux signalés d'abord par M. Arago 160 — Dernières observations de cette comète, faites à Vienne, par M. Littrow; extrait d'une lettre de M. Darlu 4/4 Comètes télescopiques. — Médaille fondée par le Roi de Danemark en faveur de celui qui découvre le premier une comète téles- copique 209 Commission administrative. — M. Poinsot est nommé membre de cette commission, pour l'année i836 61 Compte rendu des séances de l'Académie. — M. Dupin rend compte des démarches qu'il a faites, comme président, pour que ) le Compte rendu hebdomadaire des séances de l'Académie ne soit point soumis au droit du timbre. L'administration a fait droit h celte réclamation H9 — L'Académie ne répond point des faits ou des opinions contenus dans le Compte rendu de ses séances ; les secrétaires eux-mêmes se bornent à reproduire fidè- lement ces faits ou ces opinions, sans se rendre garants de leur exactitude 199 •— Sur la proposition de M. Lacroix, l'A- cadémie arrête que la discussion sur la continuation des Comptes rendus hebdo- madaires aura lieu dans la séance du 1$ mars 299 Congrès scientifique de France. — Le secré- taire de la 4e section de ce Congrès trans- met une circulaire ayant pour objet d'in- viter les sociétés savantes à envoyer des députés , ou à adresser des questions au Congrès 1 >9 Constipation. — M. Hoehrt annonce un moyen pour combattre les constipations opi- niâtres 5iu Coquilles. — Étude comparative des espèces vivantes de coquilles, et des espèces fossi- les appartenant aux terrains tertiaires, considérée comme moyen d'arriver à une appréciation de la température moyenne régnante à chacune des époques correspon- dantes aux différentes formations de ces terrains ; par M. Deshayes 5oO Corneille. — Anatomie de la corneille prise comme type de la classe des oiseaux; par M. É. Jacquemin. Ie mémoire 4')4 Couleurs. — Note sur une couleur purpurine employée dans la peinture par impres- sion sur les faïences fines; parM. Alexan- dre Rrongniart 4°9 Courants électriques. — Note sur un courant électrique qui possède la faculté de pro- duire des décompositions chimiques, et non celle d'échauffer les corps; note de M. Bec- querel '4 — Note sur la propriété des courants élec- triques propagés à travers un liquide ; par M. Matleucci »o5 — Note sur un courant électrique développé p»r des lames métalliques homogènes; par M. Matteucci 207 Nouvelles expériences de M. Matteucci sur les affaiblissements que certains cou- rants électriques éprouvent en traversant des couches liquides ou des diaphragmes sohdes '• • • 4'8 — M. Frère de Montison rappelle qu'il a de- puis long- temps émis l'idée qu'on pour- (637 ) P*&rs. rail, au moyen de courants électriques , ar- river à dissoutire la pierre dans la vessie. 44 i — L'emploi do courants électriques appli- qués directement sur la corde du tympan , a l'aide d'une pile à auge et d'aiguilles de platine, restitue le sens de l'ouïe et celui du goût abolis par suite d'une com- motion cérébrale; communication de M. Magendie 44/ — L'application directe de courants électri- ques sur la moelle allongée, au moyen d'aiguilles introduites jusque dans le ca- nal vertébral , guérit divers cas de para- plégie ; communication de M. Roux 4}8 Coiuants marins. — Mémoire sur les courants on pleine mer ; par M. Avit aîné 557 Cow-Pox, découvert sur le pis d'une vache aux environs de Paris ; lettre de M. h'iard. 371 — Faux cow-pox ou fausse picotte; remar- ques"sur cette éruption par MM. Dutrochet, Double, Duméril, etc., à l'occasion de la communication de M. Fiard. ...:... 37 1 et 37a Création antédiluvienne. — «. Les êtres de la création antédiluvienne sont - ils ou ne sont-ils pas la souche des formes ani- males et végétales présentement répan- P«8«» dues a la surface de la terre; mémoire sur cette question par M. Geoffroy Saint- Hilaire 5ai Créosote. — Son emploi contre la phtisie pulmonaire. Lettre de M. Junod à ce sujet. 388 Cristallin. — Observations faites sur la ma- nière dont la vision s'opère après l'abla- tion du cristallin ; par M. Maunoir de Genève . 6 8 Crues de la Seine. — Note sur ces crues; par M. Girard 486 Cryptogames. — Parasite cryptogame qui en i834 attaqua les vignes de Genève; MM. de Candolle et Duhy, qui en la décrivant, l'ont considérée comme nouvelle, persis- tent dans cette opinion, malgré l'assertion contraire de M. Vallot , de Dijon. ......;. 1 o3 — Rapport de M. Bory de Saint-Vincent sur divers opuscules de M. Montagne, rela- tifs aux cryptogames a 18 Cuivre natif. — Grande masse de cuivre natif trouvée dans l'Amérique du Nord près d'un des affluents du lac Supérieur 157 — M. A/'dg'o'présente de la part de M. War- den une cuillère façonnée par un indien avec un morceau de cette masse 1 78 D Dauphins. — - Sur la nageoire dorsale du del- phinus globiceps ; lettre de M. Lemaâut. ... G5 Décès. — L'influence du prix des grains sur le nombre des décès est assez peu sensible ; mémoire de M. Ch. Dupin 585 Maximum et minimum des décès suivant l'âge et le sexe; note deM. Demonferrand. Î5 Déclinaison magnétique.— Sur les lignes d'égale déclinaison magnétique ; lettre de M. Er- man, de Berlin , à M. Arago ,)Ctg Décompositions chimiques/ — Note sur un cou- rant électrique qui possède la faculté de produire des décompositions chimiques, et non celle d'échauffer les eorps ; par M. Becquerel t4 Décréfitation. — Note sur les causes de ce phénomène; par M. Baudrimont 4î)4 Défrichements. — Lettre de M. Rivière sur la diminution des eaux dans la Vendée et le Bocage, à la suitede grands défrichements. 358 Déglutition (Organes de la). — Mémoire sur quelques particularités des organes de la déglutition dans lu classe des oiseaux et celle des reptiles; par M. Duvernoy 187 Dépêches. — Moyen pour les transporter rapi- dement à de grandes distances ; proposé par M. Ador 1 3a Désinfection. — Lettre de M. Payen relative eux procédés qu'il emploie pour la désin- fection immédiate de tous les produits de l'abattage des animaux , etc 28 — Ventilateur de latrir.e ; par M. P. Lehoc. . 73 Dessin linéaire.— Note sur la. dessin linéaire en relief; par M. Mayor, de Lausanne. . . 416 Déviation de rachis. — Suivant M. Stromèyer, la déviation latérale du rachis est souvent Veffel d'une paralysie des muscles de l'ins- piration 336 — Mémoire sur les caractères propres à faire distinguer les difformités artificielles de l'épine des difformités pathologiques; par M. /. Guérin 5a8 Diatoma Swartzii. — Note sur cette confer- voïde ; par M. Laurent 167 Difformités du rachis. — Voyez Déviation. — Difformités des membres. — Voyez au mot Pied-Bot. Dilatation. — Traitement des rétrécissements de l'urètre par la dilatation brusque ré- trograde; par M. Leroy d'Étiolle 298 Double réfraction. — Sur un nouveau moyen de rendre sensible la double réfraction dans le verre ordinaire ; par M. Guérard. — Moyen employé par Fresnel pour faire naître la double réfraction dans la même substance 4/' ( 638 ) Note de M. Brewster sur une incrustation calcaire d'apparence nacrée , qui possède la double réfraction à la manière de la Pages. Pages. nacre de perle 477 Double-sextant , inventé par M. Rowland. Rapport sur cet instrument 4-5 Eau. — Explication du phénomène qui se pro- duit quand de l'eau est versée sur des corps chauffés au rouge ; par M. Baudrimont 290 Eau froide. — Réflexions sur l'usage des irri- gations d'eau froide dans la bouche, etc. ; par M. Faure 376 Eaux. — Machine pour élever les eaux, inven- tée par M. Jappelli. Rapport sur cette machine ^1 Eaux proposées pour Y alimentation de la ville de Bordeaux; l'eau de la Garonne fdtrée parait devoir être préférée, pour cet objet, à l'eau des sources Itl Diminution des eaux à la suite de grands défrichements; note par M. Rivière 358 Eaux thermales. — La substance observée par M. Longchamp dans les eaux thermales de Barèges, et nommée par lui Barégine, diffère de celle que M. Robiquet désigne par le même nom, et qu'il a recueillie dans les eaux thermales de Néris. Note de M. Turpin '• >7 . - Lettres sur les eaux thermales d'Aix en Provence; par M.Go et 619 F'istules urinaires. — Nouvelles observations de M. Nicod sur ce sujet 1 3o Fistules vagino-yésicales. — Paquet cacheté déposé par M. Leroy d'Étiolle. Séance du 4 janvier 1 — Mémoire sur les fistules vésico-vaginales ; par M. Nicod 168 Fluor. — M. Baudrimont annonce être par- , venu à isoler ce corps simple , et indique le procédé qu'il a employé a 3 1 Foetus. — D'après les recherches de M, Flou- . rcn4, la communication entre le fœtus el la mère se fait par simple contiguité pour les espèces à placentas multiples, et par continuité des vaisseaux chez les espèces à placenta unique 1 70 Fœtus qu'on dit avoir été vomi par un enfant de Syra. — Communication de M. Geoffroy - Saint-Hilaire à ce sujet 146 — Annonce de l'arrivée de ce fœtus àParis. agi — Mémoire sur ce sujet ; par M. Geoffroy Saint-Hilaire 33a — Explications au sujet de l'Embryon de Syra; par M. Geoffroy Saint-Hilaire.. . . 38a — Mon dernier mot sur l'Embryon de Syra; Note de M. Geoffroy Saint-Hilaire 3gi — Note sur le vomissement d'un fœtus par un jeune grec ; par M. Lesauvage 337 Folie. — Des altérations du cerveau dans la folie ; par M. Scipion Pinel 4 1 ' — Traité complet du régime sanitaire des aliénés; par M. Scipion Pinel 1 Fonctions transcendantes. — Démonstration d'un théorème dû à M. Sturm et relatif à une classe de fonctions transcendantes ; par M. Liouvillc \ 618 Fongus de la vessie. — Nouvelles observations Bur ces fongus ; par M. Nicod aoi Fonte. — Essais sur les moyens propres à prévenir l'oxidation de la fonte exposée à l'air ; par M. Born. M. Dumas croit que pour les boulets un enduit de caoutchouc serait le meilleur moyen 373 — M. Payenne écrit que depuis long-temps il a proposé de faire du caoutchouc l'usage indiqué par M. Dumas 628 Formules relatives aux probabilités qui dé- pendent de très grands nombres; par M. Poisson Go3 Foudre. — Effets présumés de la foudre sur la croissance d'un peuplier 4'9 Froid. — Sur la direction suivant laquelle le froid s'est propagé cette année en France; lettre de M. de Vincens 1 et 28 Note de M. Moreau de Jonnès sur le froid qui s'est fait sentir aux Antilles. a8 Fumée. — Lettre de M. Lccour sur un appareil qu'il nomme Aspirateur-Dévorateur de la fumée 4" (64i ) Pages. Gabon. — Voyage de M. Picart à la rivière do Gabon , »35 Galvanisme. — Voyez aux mots Électricité et Courants. Gangas. — Monographie des gangas, spécia- lement du ganga-cata do Provence ou pi- goon-tétras de la Cran rendu domestique; par M. Verdot 387 et 3q3 Gelat-ise alimentaire. — Lettre de M. Courtois, directeur de l'établissement des bouillons et soupes à la gélatine distribuées par le Bureau de bienfaisance de Lille, concer- nant les bons effets de ces préparations sur les indigents malades auxquels.on en a distribué 'j83 — M. Dumas annonce qu'il a terminé les analyses chimiquos qui lui ont été de- mandées par la Commission chargée de l'examen des pièces relatives à la question de l'emploi de la gélatine comme aliment. 284 — Mémoire sur la gélatine alimentaire; par M. Gannal; deuxième partie., 491 — Lettre de M. haine, propriétaire d'une fa- brique de gélatine alimentaire, sur les pro- priétés nutritives de cette substance 55g Géodésie. — Nouvelles remarques sur la com- ; paraison des mesures géodésiques et astro- nomiques de France ; par M. Puissant. ... 5o (Voyez aussi au mot Arc du méridien.) — Modèle et description d'une Table géo- désique ■ par M. Bauer. L'auteur fait ré- clamer ces pièces par M. le Ministre pléni- potentiaire de Prusse 335 Géographie. — M. de Saint-Denis propose de substituer aux abréviations employées dans l'écriture , pour indiquer la position géographique d'un lieu, des signes simples auxquels on attacherait la même signi- fication zj-8 Géographie botanique. — (Voyez au mot Bo- tanique.) Géologie. — Géologie de la Propomidej par M. Ch. Texier ! 235 — Examen de quelques faits géologiques ob- servés dans la partie occidentale de l'ancienne province de Bretagne ; par M. Adr. Paillette 52q Géologique (Carte) dn département de la Vendée, dressée par M. Rivière. Rapport sur cette Carte i3G Géologique (Collection).— Voyez au mot Col- lection. Géologiques (Époques). — Voy .au mot Époques. Géométrie akalïtique. — Mémoire sut une Pagti nouvelle méthode de géométrie analyti- que ; par M. Peters 6, g Givre. — Remarques relatives à la formation du givre ; par M. Fournet 3*3 Globes terrestres. — Observations sur ces globes ; par M. Ilaldy ,08 — Mémoire sur les cartes et les globes en relief; par M. Vincent Gestin ,47 — Rapport sur ce mémoire '. un Goût (Sens du) partiellement aboli à la suite d'une commotion cérébrale, et restitué , après un temps assez long , par l'applica- tion directe d'un courant galvanique sur la corde du tympan; déduction tirée de ce fait par M. Magendie relativement à l'origine du nerf du tympan \ . j-i Grains. — Considérations générales sur leur conservation ; par M. Vallery i85 — Influence du prix des grains sur la popu- lation française ; par M. Ch. Dupin 585 Granités. — Les granités de la rive droite de l'Elbe, en Saxe, sont-ils plus récents que la craie qu'ils paraissent recouvrir. Mé- moire de M. Bernard Cotta : extrait trans- mis par M. de Humboldt ; 1G0 Grêle. — Observations sur la formation de la grêle, faites pendant deux orages qui dans l'été de i835 ont ravagé les environs de Clermont; par M. Lecoc 3 j^ Augmentation de volume des grêlons dans les lieux qui étaient frappés plus tard par l'orage., 3a5 Forme des grêlons 3i5 Mouvement en 6ens divers des grêlons dans le nuage où ils se formaient 3-27 Leur bruissement dans l'air 3i8 — Observations relatives à troi6 chutes de grêle qui ont eu lieu en i834à Toulouse; par M. Boisgiraud 566 Forme générale des grêlons 567 Pointes aiguës qui hérissaient leur surface. 568 Noyaux neigeux; matière pulvérulente trouvée dans l'intérieur de plusieurs grê- lons ; volume des grêlons 568 Leur vitesse à différents moments dé leur descente 56g — En Abyssinie, il grêle souvent, mais jamais pendant les orages ; observ. de M. Ruppel. Grès de Hildburghausen. — Les empreintes qu'on y trouve n'ont point été, suivant M. de Blainville^ laissées par les pieds d'un quadrupède 4^1 Grisou. — Sur le dégagement du grisou , ou hydrogène carboné dans les mines de char- 92.. ( 642 ) Pages. bon de terre ; par' M. Buddle 3a3 Sur le dégagement du grisou ; Note par M. Combes 5og P«6«». Guinée. — Voyage de M. Picart à la côte de Guinée 235 H Halos. — Observation d'un halo , par les élèves du cours de physique du Collège de Cahors ■]'■•■' Hauteurs de quelques montagnes déterminées pendant un voyage en Orient , par M. le maréchal duc de Raguse a i a •- Hauteurs de quelques volcans du Kamts- chatka et hauteur des neiges perpétuelles , dans le même pays , au-dessus du niveau de la mer. Lettre de M. Erman à M. Arago. 4^9 Hauteurs barométriques. — Note de M. de Humboldt , sur la hauteur moyenne du ba- romètre au niveau de la mer par diffé- rentes latitudes. La diminution de hauteur de la colonne barométrique au niveau de la mer, observable de la zone tropicale, aux zones tempérées, annoncée d'abord par M. de Humboldt, est confirmée par les ob- servations ultérieures des voyageurs..... 570 — Dans les recherches de la pression au ni- veau de la mer, on a négligea tort d'appli- quer aux hauteurs barométriques la cor- rection dépendante de la variation de la pesanteur aux différentes latitudes. Re- marque de M. Poggendorf. 572 — Tableau des hauteurs barométriques réu- nies , par M. Schouw , réduites à zéro et au niveau de la mer, avec et sans la cor- rection de pesanteur ; par M. Poggendorf 5"]^ Hauts-Fourneaux. — Théorie du traitement des minerais de fer dans les hauts-fourneaux ; par M. Le Play 63 — Lettre de M. Chêvremont , tendant à éta- blir qu'il a exposé la même théorie avant M. Le Play 1 7» — RéponsedeM.£eI>f fol et 455 — Expériences sur la lumière des bords et du centre du Soleil faites par M. Forbes, pen- dant la durée de l'éclipsé du i5 mai i836. 57G Lune. — La troisièmedes perturbations du mou- vement lunaire, la. variation, dont la dé- couverte est généralement attribuée à Ty- cho-Brahé , avait été indiquée dès 975 par ua astronome de Bagdad, Moul-Wefa ; Pagfs. note de M. Am. Sédillot 3c,a — M. Libri pense que le passage du manus- crit consulté par M. Sédillot pourrait bien être une interpolation faite dans les co- pies de l'ouvrage (TAboul-Wefa , posté- rieures à la découverte de Tycho-Brahé. . ao5 — Remarque de M. Sédillot , tendant à prou- ver que la copie où il a trouvé le passage sur la variation a été écrit long-temps avant la naissance de Tycho-Brahé 358 — Nouvelles objections de M. Libri , rela- tivement à l'âge de la copie citée 3G1 — Réponse de M. Sédillot aux nouvelles objections présentées sur la découverte de la variation par Aboul- Wefa io 1 — Mémoire sur la théorie de la Lune ; par M. de Pontécoulant 271 — Réflexions de M. Poisson , à l'occasion de ce mémoire 276 — Note de M. Plana, sur la page 1 35 du ier volume de la Théorie de la Lune 458 — M. de Vir.cens prétend que les astronomes se trompent dans ce qu'ils disent du mou- vement elliptique de la Lune autour de la Terre 5i'i — M. de Vincens adresse de nouvelles ré- flexions sur les mouvements relatifs de la Lune et de la Terre 536 Luxations. — Pièces pathologiques présentées par M. Larrey , pour prouver la non-exis- tence de la luxation spontanée du fémur. 337 — Note sur Vclévation du bassin du côté luxé , dans les luxations du fémur en haut et en dehors ; par M. Jules Guérin 338 M Machine a élever les eaux; par M. lappelli. Rapport sur cette machine — M. Borcharl écrit qu'une machine toute semblable à celle de M. Jappelli a été exé- cutée à Marseille il y a trente ans i56 Machine a copier la sculpture, inventée par M. Sauvage. 577 Machine plomdeuse ou timbre sec ; parM. Legej . 36 Machine pneumatique, présentée parM. Ernst. 620 Machines a vapeur. — Moyens propres à les préserver des explosions. M. Bazaine de- mande à retirer un mémoire sur ce sujet qu'il avait présenté à l'Académie et auquel il se propose de faire des changements. 5i6 — Uouveau mécanisme destiné à prévenir les explosions des machines à vapeur ; par M. Sorel 619 — Projet d'une machine à vapeur dans laquelle l'eau serait décomposée par l'action de la pile en ses deux éléments gazeux qui arri- veraient séparément sous le piston , et, s'enflammant eu ce point, reproduiraient de la vapeur ; par M. Eisenmenger 03 * Magnésie, considérée comme principe unique de Vhydraulicilé de certaines chaux ; note par M. Vicat 358 Magnétisme. — Observations magnétiques fai- tes à Toulon par MM- Darondeau , Cheva- lier et Missiessy 1 36 — Marche de l'aiguille aimantée sur la côte occidentale de l'Amérique du sud; extrait d'une lettre de M. Gay 33') — Nouvelle théorie de Vinclinaison de l'ai- guille aimantée; par M. Barlow, attaché au consulat général anglais de Mexico, transmis par M. le Ministre des Affaires étrangères 335 Maïs. — Rapportsurun mémoire deM. Pallas, relatif au sucre et au parenchyme de la tige du maïs ; par M. Bobiquet 4°' — M. Bonafous demande un rapport sur son (645Ï Pag«, 5o4 565 Histoire naturelle agiicole et économique du maïs. . Rapport de M. Silvestre sur cet ouvrage. Remarques de M. Moreau delonnès à l'oc- casion de ce rapport, et revendication de priorité pour quelques fait6 relatifs à l'histoire de cette céréale qu'il avait an- noncés plusieurs années avant M. Bona- fouB - 5b5 Maison rustique du 19e siècle par MM. Baillr de Merlieux et Halepefre aîné ; Rapport sur cet ouvrage 1 3g Mantide6. — Sur un nouveau groupe d'insec- tes orthoptères de la famille des Manti- des ; par M. Lefebvre. Rapport sur ce mé- moire par M. Duméril 16;) Marbres. — Rapport sur le marbre blanc sac- charoîdedu ramas de la Bérengère (Isère) ; par M. Uéricart de Thury 241 — Statistique départementale des marbres, albâtres, granités, etc., de la France; par M. Boyer. Mariages. — Influence du prix des grains sur le nombre des mariages ; mémoire de M. Ch. Dupin 689 Maxillaire (Os). — Nouveau moyen de con- tention dans le cas de fracture de l'os maxillaire inférieur; par M. Houzelot. 33? Mécanique. — Sur la manière d'étendre les dif- férents principes de mécanique à des sys- tèmes de corps en les considérant comme des assemblages de molécules ; par M. Coriolis 85 — Mémoire sur les équations du mouvement relatif des systèmes de corps; par M. Co- riolis ija Médailles qui seront décernées en i838 par la Société Royale de Londres. 27 — Médaille fondée par le Roi de Dane- marck en faveur de celui qui découvre le premier une comète télescopique 209 Médaillon de Condorcet, par M. David mem- bre de l'Académie des Beaux-Arts ; offert à l'Académie des Sciences par madame O'Connor, fille de Condorcet 1 "7 Mélanges. — Méthodes mathématiques et ex- périmentales pour discerner les mélan- ges et les combinaisons définies ou non définies qui agissent sur la lumière po- larisée ; par M. Biot 53 Mer. —La hauteur moyenne du baromètre au niveau de la mer varie suivant la latitude ; fait annoncé par M. de Humboldt, et con- . firme par des observations récentes 570 — Incertitudes relativement à la différence de niveau entre la mer Baltique et la mer Caspienne; nouvelle expédition projetée P«6«- dans le but d'éclaircir ce point de géo- graphie physique 1 . , . . 469 Mercure (Bichlorure de). —Recherches sur la nature et les propriétés du' composé que forme l'albumine avec le bichlorure de mercure ; par M. Lassaigne 594 Méridien (Arc du). — Voyez au mot Arc. Mesures — Mesures géodésiques et astrono- miques do France , comparées entre elles; par M. Puissant 5o — Mesure de l'aie du méridien compris en- tre les parallèles de Montjouy et Formen- tera ; notedeîil. Puissant^nr une nouvelle détermination de la longueur de cet arc. 4îo" Note de MM. Arago et Biot sur le mé- moire précédent 45o Remarques de M. Puissant sur cette note 453 et 483 — M. Puissant dépose son mémoire sur une nouvelle détermination de l'arc de méri- dien compris entre Montjouy et For- mentera 522 Mesures de longueur. — Comparaison des deux échelles des mesures de longueur de la France ; par M. Sisti 1 j j Métaux. — Sur le moyen de les préserver de «idation, soit dans l'eau, soit dans l'air; M. Ed. Bavy ty Météorologiques (Observations). — Tableaux des observations des mois de décembre 1 835 25 — janvier i83G ". i2g — février .,34 — mars 354 — avril 446 — mai 562 Méthodes. — Mémoire sur une méthode nouvelle de Géométrie analytique ; par M. Peters 618 — Essai sur une méthode générale pour dé- terminer la valeur des intégrales ultra- elliptiques, etc. ; par M. Richelol 622 Méthylène. — Mémoire sur les combinaisons des acides tartrique et paratartrique avec l'éther et le mono-hydrate de méthylène; par M. Guértn-Vany 614 Migration des animaux. — En Abyssinie, d'après ce que rapporte M. Rappel, les singes et les éléphants, en changeant de canton, traversent souvent des plateaux fort élevés Minerais de fer. — Théorie du traitement des minerais de fer dans les hauts-four- neaux ; par M. Le Play ! — Réclamation de M. Chëvremont tendant à établir ses droits à la priorité relative- ment à cette théorie 178 aS 68 (646) Pages. — Réponse deM. LeP/ayàcelteréclamation. 201 Minér.uog*ique (Statistique). — Essai d'une Statistique minéralogique et géologique du département de la Mayenne ; par M. Blavier 41*" J4ines. — Dégagement d'hydrogène carboné ; influence de la pression atmosphérique sur ce dégagement , dans certaines mines de houille 3a3 et 5og — Appareil pour le transport des ouvriers blessés dans les profondeurs des mines: par M. Valat 337 Moléculaire (Action). — Recherches sur ce sujet; par M. Baudrimont 63 Moléculaire (État). — Proposition*"Yelatives à l'état moléculaire des corps ; par M. Per- soz : addition à un précédent mémoire, présenté par l'auteur en mai i835 5oG Mollusques. — La comparaison des espèces vi- vantes de mollusques testacés aux espèces dont les débris sont enfouis dans les di- verses formations de terrains tertiaires, fournit des données sur la température moyenne de chacune des époques auxquel- les correspondent les diverses formations. Mémoire de M. Deshayes 5o6 Observations sur le développement dM| mollusques ; par M. Emile JacquW min * 1 33 et 1 03 Monades. — Observations sur les mouvements des grains qui s'échappent des tubes du Diatoma §wartzii ; par M. Laurent 167 Mort. — Incertitude des signes de mort; par M. Julia de Fontenelle. Communication d'un nouveau fait à l'appui des idées de l'auteur / 2S7 L'Académie reçoit la nouvelle de la mort deM. Ampère ~. 503 Mortalité. — Lettre de M.Demonferrand sur les tables de mortalité 1G8 Mortiers de construction. — Rapport deM. ilé- ricart de Thury sur une notice de M. Deny de Curis, relative à la confection des mor- tiers de construction 86 Mortiers romains. — Observations relatives à ces mortiers ; par M . Ratte 73 Mortuaires (Etablissements). — Mémoire sur les établissements mortuaires de l'Alle- magne; par M. Julia Fontenelle ... , a Moselle. — Jaugeage de cette rivière; par MM. Lemasson et Lefoindre l57 Moteurs. — Kotc de M. Burdin, ayant pour titre t< Moteur dû au calorique introduit Pagr» non dans de la vapeur , mais bien dans de l'air » 3ç)3 — Nouvelle note sur l'air chaud, considéré comme un moteur plus économique que la vapeur d'eau ; par M. Burdin 4 ' * — M. Borchart réclame , en faveur de M. Wronki, la priorité de l'idée d'em- ployer l'air chaud comme moteur 4/4 — M. Bresson réclame la priorité d'inven- tion, relativement à l'emploi de l'air chaud comme force motrice. — Appareil pour utiliser le mouvement des vagues et le faire servir à pousser un na- vire lorsque le vent a cessé; par M. Des- monts 620 Mouches. — M. Duméril rappelle à Toccasion d'une communication relative à un cryp- togame qui se développe à la surface du corps des vers à soie morts de la mus- cardine , qu'on voit souvent une végéta- tion analogue sur l'abdomen de mouches qu'on trouve mortes après les pluies d'au- tomne 436 Mouvement. — Mémoire sur les équations du mouvement relatif des systèmes de corps; par M. Coriolis 17a — Loi des mouvements vitaux et des affinités organiques; par M. Fourcault 5f)5 Mûriers. — De la greffe du mûrier blanc sur lemûrierdes Philippines; parM. Bonafous. 377 Muscardine. — Lettre de M. Coquand relative aux recherches de M. Bassi sur la maladie des vers à soie connue sous le nom de muscardine 387 — Exposition des principaux résultats aux- quels M. Bassi est arrivé dans ses re- cherches sur la muscardine 43} — Observations deM. Duméril relativement à un cryptogame qui se développe sur l'abdomen de certaines mouches après leur mort et qui parait avoir des rap- ports avec celui qui cause la muscardine des vers à soie 4^ — M. Barbô demande que les recherches de M. Bassisur la muscardine soient soumises à une commission spéciale .. 40^ Muscles. ■ — La paralysie des muscles de l'ins- piration est, suivant M. Stromeyer,\ une des causes les plus communes de la dé- viation du rachis 336 Mïrsinées. — Mémoire sur les myrsinées, les sapotées et les embryons parallèles au plan ' de l'ombilic; par M. A. de Saint-Hilaire, 3fjo ' ( 6/(7 ) N Naissances. — Influence du prix des grains sur le nombre des naissances ; mémoire de M. Ch. Dupin Naei.es. — Exploration géologique des envi- rons do Naples, par M. Constant Prévost. Navires. — Appareil destiné à faire marcher les navires ordinaires, lorsque le vent a cessé, en utilisant le mouvement des vagues. Neiges perpétuelles. — Leur hauteur au-des- sus du niveau de la mer dans le Kamt- schatka ; lettre de M. Erman à M. Arago. Nerf du tympan. — Un cas déjà ancien de sur- dité et d'abolition partielle du sens du goût par suite de commotion cérébrale est combattu avec succès par M. Magen- die au moyen de courants électriques ap- pliqués directement sur le nerf du tym- pan; la restitution du sens du goût dans ce cas semble prouver que le nerf du tympan est une division de la cinquième paire et non de la septième — M. Roux n'admet point la nécessité de cette déduction et cite un autre fait qui lui semblo prouver au contraire que le nerf du tympan provient de la portion dure do la septième paire Nerfs des skns. — Spécialité des nerfs des sens de l'odorat,, du goût et de la vue; par M. G. Pellelan — L'auteur demande que ce (mémoire soit 345 620 46i) 447 44» 3o P»s« admis à concourir pour le prix de phy- siologie 4' 7 Nerveux (Centres). —Voyez au mot Centres. Névroptères. — Recherches anatomiques et physiologiques sur ces insectes ; par M. Léon Dufour 4^ Niveau de la mer. — Hauteur au-dessus du niveau de la mer. Voyez au mot Hauteurs. — Différence de niveau des mers Baltique et Caspienne; nouvelle expédition entreprise pour déterminer cette différence 4^9 Nombres. — Propositions relatives à la multi- plication des nombres; par M. Bardel... 73 Nombres (Grands). — Note sur la loi des grands nombres; par M. Poisson 377 — Formules relatives aux probabilités qui dépendent de très grands nombres; par M. Poisson 6o3 (Voyez aussi au mot Probabilités.) Nominations — d'un Vice-Président (séance du 4 janvier; ; M. Magendie 22 — D'un membre de la Commission adminis- trative ; M. Poinsot (1 1 janvier ) 61 — De trois membres pour faire partie du Con- seil de perfectionnement de l'École Poly- technique ; MM. Arago , Thénard, Poinsot (21 mars) 299 — De trois membres pour prendre part à l' examen des pièces de concours des élè- ves des Ponts-et-Chaussées , MM. Dupin, Girard, Puissant (25 avril) 4 ' ' 0 Observatoires. — Observations de l'éclipsé de soleil du i5mai i83G faites à l'Observatoire de Paris 5o3 — Recueil des observations faites à l'Obser- vatoire royal de San Fernando à Cadix; transmis par le Ministre des Affaires étran- gères 5o6 Œil. — Recherches sur la structure de cet or- gane ; par M. Va len tin io3 — Mémoire sur Injustement de l'œil aux dif- férentes distances; par M. Maunoir de Genève 2g8 Oicnon. — Etudes microscopiques sur le dé- veloppement des racines de Voignon; par M. P. Laurent * 218 — Addition à ce mémoire 2-6 Oiseaux. — Lettre de M. Jacquemin sur les communications t entre la cavité pectoro- abdominale de l'oiseau et les cavités aérien- nes des différentes pièces de son squelette. 3i 1 C. R. i836. t« Semestre. — Chez les oiseaux Vorgane de l'olfaction est, suivant M. Bourjot, descendu à une très faible valeur physiologique 337 Olfaction chez les oiseaux. — Voyez au mbt Oiseaux. Olive (Genre). — Monographie du genre olive; par M. Duclos. Rapport sur ce travail.. . 12 Olivier. — Notice sur différents essais faits pour introduire aux États-Unis la culture delà vigne et celle de l'olivier; parM. La- kanal 47 ( Ophioclossdm lusitanicum, retrouvé dans le pays d'Alger, où l'avait déjà vu M. Desfon- taines , par MM. Menard frères; com- munication de M. Bory de Saint-Vincent. 146 Optique mathématique.— -Lettres sur les nou- velles formules relatives à la propagation de la lumière; par M. Cauchy 183, 207,341, 36'4, 4»7 et 455 Orage. — Observations relatives à deux ora- ' 93 (648) PagM. ges accompagnés de grêle qui se sont fait sentir à Clermont dans l'été de 1 835 ; par M. Lecoc • 3^4 — Orages accompagnés de grêle qui ont eu lieu en i834 à Toulouse ; Note de M. Bois- giraud. , 56S Orang-Outang. — Note sur quelques espèces de singes confondues sous le nom XOrang- Outang; par M. de Blainville 7^ — Considération sur les singes les plus voisins de l'homme; par M. Geoffroy Saint-Hi- laire 92 — M. Geoffroy- Saint - Hilaire présente un orang-outang adulte empaillé que le Mu- séum d'Histoire naturelle vient d'acquérir. 257 — Lettre de M. Marion de Procé à M. de Blainville sur un jeune orang-outang ap- porté vivant de Sumatra à Nantes 425 — Mémoire sur l'orang-outang actuellement vivant à la ménagerie; par M. Geoffroy- Saint-Hilaire 58i — 6oi Organotomie. — De l'organotomie considérée comme un moyen de connaître les fonc- tions des centres nerveux; parM. Fourcault. 5o,5 Orthopédie. — Mémoire sur la guérison des pieds-bots, au moyen delà section du ten- don d'Achille ; par M. Duval 7 — M. Vallin demande que les concurrents pour le prix relatif à la question d'or- thopédie, proposée par l'Académie en 1 834 > puissent, s'ils sont établis loin de Paris, faire constater, par des commissaires que l'Académie désignerait parmi les méde- cins de la ville qu'ils habitent , les procé- dés qu'ils emploient et les succès qu'ils en obtiennent 83 — M. Hossard annonce qu'il se propose de soumettre plusieurs nouveaux sujets at- teints de déviation de la taille au traite- PageJ. ment par l'inclinaison ■ 236 — M. Hossard présente à la Commission pour le prix d'orthopédie les sujets qu'il va soumettre au traitement par l'inclinaison. 357 — Mémoiresurrorthopédie;parM.jRçriaa5 Seine. — Note sur les inondations qui ont eu lieu à différentes époques , dans la vallée de la Seine ; par M. Girard 486 Sens. — Spécialité des nerfs des sens du goût, de l'odorat et de la vue; par M. G. Pel- letan 30 — Abolition complète du sens de l'ouïe , et partielle du sens du goût à la suite d'une commotion cérébrale , combattue avec succès par Y électricité; par M. Magendie. 447 Serin. — Note sur un serin femelle , qui cons- truit un second nid pour son petit 622 Serpents. — L'essence de térébenthine est sui- vant M. Tschiffeli , employée avec succès au Brésil , contre la morsure des serpents. 628 Singes. — En Abyssinie les singes traversent souvent dans leurs migrations des pla- teaux très élevés ; observations de M. Rup- pel 29 — Note sur quelques espèces de singes con- fondues sous le nom d' orang-outang ; par M. de Blainville 73 Considérations sur les singes les plus voi- sins de l'homme; par M. Geoffroy Saint- Hilaire 1)2 Siphon thermostatiqce. — Appareil destiné au chauffage des liquides par la circulation ; présenté par M. Sorel 619 Soie. — Proportions d'eau qu'absorbe cette substance dans des atmosphères à diffé- rents degrés hygrométriques ; Recherches de M. Chevreul sur la teinture acj Soleil. — Éclipse de Soleil. — Voyez au mot Eclipse. Page». — Note de M. Forbes sur la lumière du cen- tre études bords du Soleil 5-6 — Taches duSoleil. — Voyez au mot Taches. . Sonde introduite , pendant Vaccouchement , dans la bouche de l'enfant pour le faire respirer, lorsque le corps étant déjà sor- ti, la tête reste arrêtée dans le bassin de la mère a4i SoiLÈVEHENT de l'île de Santa-Maria , à la suite du tremblement de (erre qui s'est fait sentir au Chili dans le mois de février i83,r> ; note de M. Fitzroy C6 — L'ile Julia n'a été formée , suivant M. Pré- vost , ni par le soulèvement d'un fond de mer volcanique préexistant , ni par une boursouflure de lave assez visqueuse pour être restée tout d'une pièce , malgré son étendue et son élévation au-dessus du ni- veau de la mer 252 ~ M. Artigo annonce l'intention de présen- ter quelques observations qui tendraient à faire croire qu'un soulèvement du fond de la mer n'a pas été étranger & la forma- tion de cette ile Julia 255 — Soulèvement lent du fond de la mer dans quelques parties de l'Archipel de la Grèce; annonce de l'apparition prochaine d'une nou- velle ile ; par M. Virlet 53 Socrces. — Températures de quelques sources observées par M. le duc de Raguse , pen- dant un voyage en Orient.. - 210 — Note sur la température et sur Vécoule- ment des sources thermales ; par M. Long- champ 27° Nouvelles remarques sur la température de plusieurs sources thermales des Pyré- nées-Orientales ; par M. Legrand »86' Expériences relatives aux communications soupçonnées entre les eaux des bains de Sextius à Aix , et celles de la source du Barret ; par M. de Freycinet 265 _ Deuxième lettre sur les mêmes eaux 36o — Troisième lettre sur les mêmes eaux 4°8 — Diminution des sources à la suite de grands défrichements ; par M. Rivière. . . 358 Note sur les sources thermales de Bagnè- rus-de-Luchon; par M. N. Boubée 534 — Sources jaillissantes obtenues par an/orage dans le granité à Aberdcen en Ecosse ; note de M. Bierley $76 Spasme de l'usétre. — Note par M. Amussat. . 147 Spéléarctos. — M. Geoffroy désigne par ce nom un des sous-genres qu'il a établi parmi les ours fossiles 187 Spirl'les. — Lettre sur des spirules prises à la hauteur des îles Canaries ; par M. Robert 322 — Nouveaux détails sur ces animaux ; par le même auteur 36c ( 653 ) Sjpomgioi.es. — Notes sur les spongioles de la pomme de terre développées dans l'eau ; par M. P. Laurent. (Voyez aussi au mot Racine.) Stabilitédes voitiIres. — Mémoire sur ce su- jet ; par M. Coriolis Statistique.. — Note sur l'exactitude des docu- ments statistiques du ministère de l'In- térieur ; par M. Demonferrand — La Statistique du département des Bouches- du-Rhâne ( ouvrage commencé par feu M. de Villeneuve , alors préfet de ce dé- partement) eSt adressée au concours pour le Prix de Statistique — Essaid'unc Statistiqueminéralogiqueetgéo- logique du département de la Mayenne ; par M. Blavier — Mouvement de la population en France ; note par M. Demonferrand — Statistique départementale des marbres , albâtres, etc. de la France ; par M. Boyer. Sucres. — Recherches sur le sucre de la tige de maïs; par M. Pallas — Examen comparatif du sucre de maïs et du P.g,». 469 ■'4 34 io3 4i5 437 5o5 461 P»gt>- 464 169 3,7 5a3 sucre de betterave , soumis aur. épreuves de la polarisation circulaire ; par M. Biot. Suéde. — Rapport de M. Héricart de Thury , sur le voyage en Suède de M. A. Dumont. Sulfure de carbone. — Mémoire de M. Couerbe sur ce composé — Rapport sur ce mémoire ; par M. Chevreul. Superga. — Essai géologique sur les collines, de Superga près de Turin ; par M. H. de Collegno 164 Surdité survenue à la suite d'une commo- tion cérébrale combattue avec succès par M.Magendie au moyen de courants élec- triques appliqués directement sur la corde du tympan) Sïra ( Enfant de ) qu'on dit avoir rejeté par la bouche un fœtus informe ; documents envoyés de Grèce , et déposés par M. Geof- Jroy Saint-Hilaire ( voir aussi aux mots Enfant , Fœtus et Embtyon) Système du monde. — M. Verdot demande à retirer un Mémoire sur le système du monde qu'il avait présenté en 1834 38? 44/ i<< Taches du Soleil. — Lettre de M. Colomb-Me- nard sur les taches et sur les changements de forme et de position 558 — M. Coulier annonce l'envoi prochain d'ob- servations sur les taches du Soleil 5,7 Taille sus-pubienne. — Nouveau procédé pro- posé pour cette opération ; par M. Leroy- d'Étiolle aç8 Teinture. — Recherches sur la teinture; par M. Chevreul ; considérations générales et indications des méthodes employées 20 — Suites des mêmes recherches. — Propor- tions d'eau que les étoffes absorbent , dans des atmosphères à différents! degrés hygro- métriques, 292 Télégraphes. — Notice sur les moyens de communiquer de nuit comme de jour, au moyen de signaux télégraphiques ; par M. C. Sala 55p. Températures. — Mémoire sur les températu- res moyennes d'une sphère non homogène ; par M. Duhamel 108 — Lettre sur la température du globe ter- restre; par M. Saigey 160 — Démonstration d'un théorème annoncé dans la lettre précédente ; par M. Saigey. 179 — Théorèmes sur les températures périodi- ques [d'un corps non homogène , terminé par une surface quelconque; parM. Duhamel. 217 — Démonstrations du théorème général des surfaces d'égale température moyenne; par M. Saigey -,^0 Sur la température de l'espace ; remarques de M. Arago à l'occasion d'observations de températures faites dans les régions po- laires ; par le capitaine Back 5,5 M. Poisson n'admet pas les conséquences déduites de ces observations, relativement à la température de l'espace 576 Observations de température faites de 5 en 5 minutes , pendant toute la durée de l'éclipsé du i5 mai, sur deux thermomè- tres noircis , dont l'un était à l'ombre et l'autre exposé au Soleil; par M. Duperrey. 498 Température de l'air pendant l'éclipsé du Soleil du i5 mai, indiquée de 10 en 10 minutes par un thermomètre placé à l'om- bre ; observations de M. Traill à Êdin- burgh 574 Nouvelle remarques sur la température de plusieurs sources thermales des Pyrénées - Orientales ; par M. Legrand 286 Observations de température au fond du puits qui se tore à l'abattoir de Grenelle ; par M. Arago 5oi Note sur la température du puits que M. Sel ligue fore à l'Ecole militaire; par M. Walferdin : 5i4 Variations annuelles dans la température de la terre à différentes profondeurs ; par M. Quetelet 357 Influence d'une haute température sur la ( '654 ) Piges. Végétation des céréales ; par MM. Ed- wards et Colin 121 Térébenthine ( Essence de ). — Comparaison entre l'essence de térébenthine etl'essence de citron, substances qui, ayant la même composition , n'ont ni le même équiva- lent chimique, ni la même puissance ro- tatoire ; note de M. Biot 542 — Bl de M. Dumas 547 — L'essence de térébenthine employée au Brésil , contre la morsure des serpents ; proposée comme remède contre la rage ; note de M. Tschiffeli 628 Terrains de transition inférieurs aux terrains houillers ; déterminations de plusieurs groupes d'époques différentes dans ces ter- rains ; par M, Rivière 3 Terrains primitifs. — Déterminations de plu- sieurs groupes d'époque* différentes dans ces terrains ; par M. Rivière 3 — Lettre à l'occasion de ce mémoire 28 Terrains tertiaires. — Appréciation de la température moyenne régnante à l'époque de chacune des formations tertiaires, au moyen de l'étude comparative des espèces fossiles de coquilles appartenant à ces terrains , et des espèces vivantes ; par M. Deshayes Thermomètres. — Le thermomètre dit de Réau- mur n'a pas toujours eu la même division; ainsi quand on compare les indications fournies par différents observateurs , à la distance de plusieurs années,il est indispen- sable de s'assurer si l'échelle de leur ther- momètre de Réaumur était bien la même ; application de cette remarque relative- ment à la température de certaines sour- ces thermales , dont le prétendu refroidis- sement paraît tenir uniquement à ce qu'on a employé aux deux époques comparées des instruments différemment gradués.. 287 — Nouveau thermomètre à maxima ; par M. Wal/erdin 5o5 — Lettre de M. Danger sur un nouveau thermomètre à maxima qu'il a inventé . . . 533 — Réponse de M. Walferdin à quelques as- Pages. sortions contenues dans la lettre de M. Danger 558 — Nouveau thermomètre à minima présenté par M. Walferdin G19 TnÉORÈMES. — Démonstrations d'un théorème dû à M. Sturm , et relatif à une classe de fonctions transcendantes ; parM. Liouville. 618 Tissu cellulaire des plantes. — Mémoire sur Information du tissu cellulaire etVaccrois- sement du collet de la plante ; par M. P. Laurent 4!P Tourmalines. — Voyez Polarisation. Transport rapide des dépêches à de grandes distances. — Moyen proposé à cet effet ; par M. Ador "3a Trépanation. — Observations de M. Larrey , relatives aux suites de cette opération . . . 238 Triangle. — Nouvelle démonstration du théo- rème sur la somme des trois angles du triangle ; par M. Bras 5o6" Triciuna spiralis. — Nouveau genre de vers, trouvés par M. Oven dans les muscles de l'homme "9 Trisection de l'ancle. — M. Grifoni demande un rapport sur son mémoire concernant l'impossibilitéde la trisection de l'angle. 3oi — Note de M. Dupoui sur la trisection de l'angle 5Gp, Tubes capillaires. — Leur application à IV- clairage ; par M. Suverger 177 Tumeurs. — Excision d'une tumeur située au col de la vessie , au moyen d'instruments introduits par l'urètre; par M. Leroy d'Étiolle 4^7 Turbine hydraulique. — Expériences faites sur un appareil de ce genre , établi au tissage mécanique d'Inval ; par M Fourneyron. 3i3 Tvmpan (Corde du). — Provient-elle de la cin- quième paire de nerfs, ou de la portion dure de la septième. — Fait cité par M. ilagendie, comme favorable à la pre- mière opinion 447 — Autre fait allégué par M. Roux en faveur de la seconde 4-1° Ttpo-Lithographie. — Note sur cette inven- tion ; par M. Berger de Xivrey i6-> u Unité organique. — Analyse des travaux de Gœthe en histoire naturelle* et appré- ciation de la portée scientifique de ses idées sur l'unité organique; par M. Geof- froy Saint -Hilaire 555 Urétrale (Lithotritie). — Voyez au mot Urètre. Urètre. — Du spasme de l'urètre et des obs- tacle» qu'on peut rencontrer en introdui- sant des instruments dans ce canal; par M. Amussat.... . ". l47 Traitement des rétrécissements de l'urè- tre parla dilatation brusque rétrograde; par M. Leroy d'Éliolle 298 Nouvelles remarques sur la cautérisation du canal de l'urètre; par M. flicod.... 33 1 Nouvel instrument pour la destruction des rétrécissements de l'urètre; proposé par M. Desruelles 41° — Sur les moyens auxquels on peut avoir recours pour diviser et extraire les cal- culs arrêtés dans l'urètre. Mémoire de M. Leroy aVEtiolle 566 TJrînaires (calccls). — Essai pour les dissoudre a l'aide de Vélectricité voltaïque ; par tH. Bonnet 3;a Urinaires (Fistules). — Voir au mot Fistules. ( 655 ) Ptgei. Pigei — M. Frère de Montison rappelle qu'en juillet 1 833 il a communiqué ses idées sur un semblable mode de traitement \ j j (Voyez aussi au mot Calculs. ) l ium'. (Rétention 621 08 BABINET transmet une notice de M. Erriès, relative à des aérolithes 620 BACK. — Observations de température des régions polaires ; conséquences déduites par M. Arago de ces observations relati- vement à la température de l'espace 5^5 — M- Poisson n'admet pas la légitimité de ces déductions , qui conduisent a un ré- sultat différent de celui qu'il a précédem- ment adopté pour la température des es- paces planétaires 576 BA1LLY DE MERLIEUX et MALEPEYRE aîné. — Encyclopédie d'agriculture prati- que ; rapport sur cet ouvrage , par M. Hé- ricart de Thury i3g BARBO demande que les recherches de M. Bassi sur la muscardine soient soumises à une commission spéciale |{;8 BARDEL. — Nouvelles propositions relatives à la multiplication des nombres 73 BARIC DE LA HAYE. — Note concernant les effets présumés d'une décharge électrique sur la croissance d'un peuplier 4'9 BARLOW. — Nouvelle théorie de l'inclinai- son de l'aiguille aimantée 335 BASSI. — Ses recherches sur les maladies des vers à soie, connues sous le nom de mus- cardine ; lettre de M. Coquand à ce sujet. 387 — Note relative à ces mêmes recherches ... . 4^4 — Commission chargée par l'Académie de faire un rapport sur les recherches de M. Bassi , concernant la muscardine. . . . 498 BAUDELOOQUE neveu.— Introduction d'une sonde dans la bouche de l'enfant, pour le faire respirer, lorsque la tête reste en- gagée dans le bassin de la mère , le corps étant déjà sorti 2 j 1 BAUDRIMONT. — Recherches sur Vaction moléculaire 63 — Explication du phénomène qui s'observe quand de l'eau est versée sur des corps chauffés au rouge ... : 39° — Procédé par lequel l'auteur annonce être parvenu à isoler le Fluor 42 ' — Note sur le phénomène de la décrépitation. 494 — Note sur la détermination des poids ato- miques et en particulier sur une loi rela- tive aux chaleurs spécifiques ->3o BAUER demande à reprendre le modèle et (659) MM la description d'une Table géodésique qu'il avait présentés à l'Académie BAUVE ( Adah de ). — Lettre sur un nouveau fébrifuge employé à la Guyane BAZAINE demande à retirer un mémoire qu'il avait précédemment présenté , et qui est relatif au moyen de mettre les machi- nes à vapeur à l'abri des explosions BAZIN adresse une pièce anatomique destinée à montrer le mode de terminaison des bron- ches , et annonce qu'il a constaté le mode de continuation des artères et des veines pulmonaires , etc ■ — Lettre sur la structure des bronches pulmo- naires — Nouvelle lettre sur le même sujet , à l'oc- casion d'une communication de M. Bour- ges — Suite des recherches sur la structure et le mode de terminaison des bronches pul- monaires.— Carnassiers, fœtus de rongeurs BEAU. — Recherches d'anatomie pathologi- que sur une forme particulière de dilata- tion et d'hypertrophie du cœur BEAUTEMPS-BEAUPRÉ. — Rapport sur un mémoire de M. Vincent Geslin , concer- nant les globes et les cartes en relief. — Cartes hydrographiques du dépôt de la ma- rine, exécutées sous sa direction BECQUEREL. — Note sur un courant électri- que qui possède la faculté de produire des décompositions chimiques , et non celle d'échauffer les corps — Note sur un appareil électro-chimique , au moyen duquel on extrait l'argent de ses mi- nerais — Indication des sujets traités dans le qua- trième volume de son Histoire de l'électri- cité et du magnétisme ; présentation de ce volume à l'Académie BENIQUÉ. — Nouveau procédé pour traiter les rétentions d'urine causées par le rétré- cissement de l'urètre — Dépôt d'un paquet cacheté portant pour suscription : Mémoire de chirurgie BERAUD. — Moyen de purger de punaises les meubles, et même une maison tout entière BERGER DE XIVRAY. — Note sur Utypo-li- thographie » BERNARD. — Observation concernant la sortie spontanée à travers l'urètre d'un cal- cul très volumineux BESSEL observe un cône lumineux dans la co- mète de Halley BIERLEY. — Note sur un puits artésienforé dans le granité à Aberdeen en Ecosse. . . . BIOT. — Méthodes mathématiques et expéri- mentales, pour discerner les mélanges et Page». 335 64 5i6 384 3go 5i5 5jo 33i aog 356 >4 a3o 565 76 4;8 5i6 166 38g 67 576 MM. Page». les combinaisons, définies ou non définies, qui agissent sur la lumière polarisée ; sui- vies d'applications aux combinaisons de l'acide tartrique avec l'eau , l'alcool et l'esprit-debois 53 — Sur la polarisation des rayons calorifiques par rotation progressive. ( Travail commun avec M. Melloni ) 1 94 — Note de MM. £10! et Arago sur un mé- moire de M. Puissant , relatif à une nou- velle détermination de l'arc compris entre lesparallèles de Montjouy et de Formentcra 45o — Examen comparatif du sucre de maïs et du sucre de betterave , soumis aux épreuves de la polarisation circulaire 464 — Sur une nouvelle relation physique entre les éléments des corps naturels et les affec- tions propres des différents rayons simples ; d'où résulte une nouvelle condition à satisfaire dans la constitution théorique du principe lumineux 540 — M. Biot, à la suite d'une note relative à quelques phénomènes de polarisation , reproduit un passage du mémoire de feu Fresnel sur les couleurs que la polarisa- tion développe dans I es fluides homogènes, mémoire qui ne s'est pas retrouvé parmi les papiers de l'auteur après sa mort 546 — Dépose pour être conservé aux archives de l'Académie , le texte original de ce pas- sage écrit de la main de Fresnel 565 — Note sur les acides lartrovinique et tartro- méthylique de M. Guérin 616 BLAINVILLE (de).— Sur quelques espèces de singes confondues sous le nom d'orang- outang ;3 — Sur un nouveau genre de vers observés par M. Owen dans les muscles de l'homme. . . un — Communications de quelques observations relatives à l'histoire naturelle, faites par M. Gay au Chili 3M — Communication d'une lettre de M. Bobert relative à des spirules trouvées à la hau- teur des lies Canaries 3a2 — Communication d'une lettre de M. Ma- non de Procé , relative à-un jeune orang- outang apporté vivant de Sumatra à Nantes . 4»5 — Note sur de prétendues empreintes de pieds d'un quadrupède , dans le grès bigarré de Hildburghausen en Saxe 454 BLAVIER. — Essai d'une Statistique minéralo- gique et géologique du département de la Mayenne 41 5 BOISGIRAUD. — Observations relatives à trois chutes de grêle qui ont eu lieu à Toulouse en 1834 566 BONAFOUS. — De la greffe du mûrier blanc sur le mûrier des Philippines 3? j ( 660 ) MM. Demande qu'il soit fait un rapport sur son Histoire naturelle , agricole et économique du maïs BONHOURE adresse un supplément à un mé- moire précédemment envoyé , et relatif à la nécessité de renoncer à la postéro-ver- sion dans les accouchements où l'enfant se présente par les pieds . BONNET. — Lettre sur la guérisondes hernies au moyen d'épingles piquées dans le sac her- niaire — Sur des essais pour obtenir la dissolution des calculs urinaires , au moyen de l'élec- tricité voltaïque BORCHART écrit qu'une machine toute sem- blable à celle que M. Jappelli a soumise à l'Académie, et qui a été l'objet d'unrapport très favorable , avait été construite près de Marseille, il y a une trentaine d'années . — Réclame en faveur de M. Wronski, le prin- cipe qui distingue la nouvelle roue hydrau- lique proposée par M. Geoffroy — Réclame en faveur de M. Wronski la prio- rité de l'idée d'employer l'air chaud comme moteur • BORN. — Sur le temps après lequel des bou- lets de fonte exposés à l'air deviennent hors de service BORY DE SAINT-VINCENT communique une lettre relative à un nouveau fébrifuge employé par le docteur Warburg à De- merari — Replace dans le Règne végétal Vanadiomènc que Lamouroux , dans son Traité des Poly- piers flexibles , avait décrit comme ap- partenant au Règne animal — Donne sur Vophioglossum lusitanicum re- trouvé par MM. Menard frères sur la côte de Barbarie, des détails de distribution géographique — Fait un rapport sur trois opuscules cryp - iogamiques de M. Montagne — Rend compte des recherches de géographie physique et de géographie botanique faites par M. Durieu dans les Asturies. .291 et — Présente la 39e et dernière livraison de Youvrage sur la Morée. — Présente les 6e et 7e livraisons des algues de Normandie , ouvrage de M. Chauvin . . . — • Est chargé de faire un rapport verbal sur cet ouvrage BOUBEE. — Note sur les sources thermales de Bagtières de Luchon BOUCHER. — Journal des vaccinations faites par ce médecin BOURGERY Note sur la structure des pou- mons, le mode de terminaison des canaux aériens , et celui des capillaires sanguins. 5o4 493 37a ibid. l56 355 4:4 373 64 84 146 218 376 593 Ki3 534 277 495 MM. Page». BOUR JOT. — Mémoire sur cette proposition , que chez les oiseaux , Vorgane de l'olfac- tion est descendu à une très faible va- leur physiologique , . 337 BOTJSSINGAULT. — Mémoire sur V acide su- bérique 77 — Observations relatives à la pluie des tro- piques ,09 — Examen chimique de la bananeet delasève du bananier ; suivi de considérations sur sa culture et ses usages 44° BOUVARD. — Observations de Véclipse de Soleil du i5 mai i836 , faites à l'Obser- vatoire de Paris 5o3 BOUVARD ( Eugèse ). — Observations de Véclipse du Soleil du i5 mai i836 , faites à l'Observatoire de Paris 5o3 BOÏER. — Statistique départementale des marbres, albâtres , granités , porphyres et basaltes de la France 5o5 BRAS. — Nouvelle démonstration du théorème sur la somme des trois angles du triangle. 5o6 BRESSON réclame la priorité d'invention re- lativement à l'emploi de l'air chaud comme force motrice 63 1 BRESSY. — Mémoire concernant Vaction de l'atmosphère sur les poitrinaires 166 BRETON adresse à l'Académie des échantil- lons de marbre statuaire provenant de l'arrondissement de Grenoble ; — rapport sur ce marbre 241 BREVET ( Clément ). Appareil au moyen du- quel toutes les bouches à feu sont à piston par capsules, sanscesser d'être àétoupilles. 56g BREWSTÊR Note sur une incrustation cal- caire d'apparence nacrée, et qui possède la double réfraction, à la manière de la nacre. 4/7 BRIÈRE (de). — Lettre relative au danger des inhumations précipitées 387 BRISBANE. — Observations de Véclipse de Soleil du i5 mai i836 , faites à Makers- tonn en Ecosse 573 BROCHANT est désigné pour remplacer M. Brongniart, absent , dans la commis- sion chargée de faire un rapport sur les collectionsgéologiquesTnppoTtées de Morée par M. Virlet 6i3 BRONGNIART ( Adolphe ) est adjoint à la commission chargée de rendre compte des recherches de M. Bassi sur la muscardine.. 5o5 BRONGNIART ( Alexandre ). — Note sur la présence de quelques métaux dans les grès supérieurs du terrain de Paris 22 1 — Note sur une couleur purpurine employée dans la peinture par impression sur les jàiences fines 4°9 BUDDLE. — Observations concernant le dé- gagement du grisou dans les houillères , (66i ) MM- Page». et l'influence que la pression atmosphéri- que parait avoir, dans quelques localités, sur la production de ce phénomène..... 3a3 BTJKATY. — Remarque sur un mémoire de de M. Oslrogradski , concernant le calcul des différences partielles à deux variables, 202 MM. p,gM, BURDIN. — Moteur dû au calorique intro- duit, non dans de la vapeur, mais bien dans de l'air — Nouvelle note sur l'air chaud considéré comme un moteur plus économique que la vapeur d'eau 4 393 CACCIATORE. — Nouvelle petite Planète dont cet astronome soupçonne l'existence. 54 ' CAUCHY. — Sur Vintégration des équations différentielles 85 — Lettres sur la théorie mathématique de la lumière 182, 307 , 34>, 364, ^7et 455 CAVENDISH (Lord Charles) parait être le premier qui ait eu l'idée d'employer, dans les thermomètres , le dégorgement du mer- cure pour indiquer les maxima (Noté) .... 5o5 CHANLAIRE ( Léon de ). — Mémoire présenté pour le concours au prix de mécanique. . . . 283 CHASSINAT — Demande l'examen d'un mé- moire qu'il a présenté sur un cas de nom- breuses anomalies dans l'organe central de ta circulation , sans trouble apparent dans les fonctions 3oi — Note sur une éruption pustuleuse peu con- nue survenant dans les maladies compli- quées d'adynamie générale , et spéciale- ment dans la fièvre typhoïde 44° CHAUVIN. — Collection des algues de Nor- mandie 5g3 CHAZELLES , héritier de madame de Rum- Jort, veuve de Lavoisier, offre à l'Académie des Sciences plusieurs des appareils avec lesquels Lavoisier a fuit ses principales ex- périences 61 3 CHEVALIER. — Observations magnétiques faites à Toulon i36 CHEVALLIER. — Essai sur les fabriques de poudres fulminantes , 33l CHÉVREMONT. — Réclamation pour la prio- rité d'une théorie des hauts-Journeaux fon- dée sur la connaissance de l'action du gaz oxide de carbone dans la réduction des minerais de fer 1 ^8 CHEVREUL. — Recherches sur la teinture. Ier mémoire. Considérations générales et indication des méthodes employées; clas- sification des matières 20 — 2e mémoire. Des proportions d'eau que les étoffes absorbent dans des atmosphères à 65, 75, 80 ou 1 oo° de l'hygromètre de Saussure. 292 — Dépose un paquet cacheté ; séance du it avril 356 — Rapport sur un travail do M. Couerbe ayant pour titre : premier mémoire sur la chimie du sulfure de carbone 5î3 CTVIALE. — Considérations sur le» vessies à cellules 2C)5 — Expulsion spontanée de calculs urinaires tableau des cas les plus remarquables consignés dans les ouvrages spéciaux ou les recueils scientifiques ?22 — M. Ledain écrit que M. Civiale emploie depuis long-temps un instrument de li- thotritie qui vient cependant d'être pré- senté à l'Académie comme une nouvelle invention 53n CLÉMENT BREVET — Voyezau motBrevet.- COLIN et EDWARDS. — Mémoire sur la vé- gétation des céréales sous de hautes tem- pératures ,2I COLLARDEAU. — Nouvelle balance d'essai. 84 — Thermomètre à maxima fondé sur le prin- cipe du dégorgement 505 COLLÈGE DE CAHORS ( Élèves du). Ob- servent un halo et cherchent à détermi- ner la forme de l'anneau intérieur Wl COLLEGNO ( de ) . — Essai géologique sur les collines de Superga près de Turin ig/, COLOMB-MENARD. — Lettre sur les taches du soleil et leurs changements de forme et de position 55g COMBES. — Mémoire sur le dégagement du grisou dans les mines de charbon de terre, et sur les cas où ce dégagement peut être influencé par les variations de pres- sion atmosphérique 50n CONDORCET. — Son portrait (médaillon en bronze, par M. David de l'Académie des . Beaux-Arts) , offert par sa fille , madame 0' Connor, à l'Académie des Sciences.. . . 77^ COOPER. — Planche gravée représentant la comète de Halley telle qu'on la voyait le 22 et le 24 octobre i835 t0-0 COOPER (Stuart). — Voyez au mot Stuart. COQUAND. — Lettre concernant les recher- ches de M. Bassi sur la muscat dine , ma- ladie qui attaque les vers à soie. 387 CORDIER. — Rapport sur la carte géologique du département de la Vendée, dressée par M. Rivière ,3^ — Rapport sur le Voyage de M. Constant Pré- ( 66a ) MM. Page.. vost à VlleJulia, à Malte, en Sicile, aux lies Lipari et dans les environs de Naples. s43 CORD1ER de Beziers. — L'appareil qu'il pro- pose pour le filtrage des eaux de la Ga- ronne à Bordeaux semble offrir toutes les chances désirables de succès 1 13 et 1 15 CORIOLIS. — Sur la manière d'étendre les différents principes de mécanique à des systèmes de corps,ea lesconsidérant comme des assemblages de molécules en vibration. 85 — Mémoire sur la stabilité des voitures, avec application aux messageries de France. 174 COSTÉ. — Note sur les jumeaux siamois. Dé- terminer l'époque de la vie intra-utérine à laquelle ces deux frères se sont réunis , et apprécier leur mode de réunion 4 COTTA. — Mémoire surl'%e relatif des gra- MM. Pag«s. nites de la rive droite de l'Elbe, en Saxe, et de la craie qu'ils semblent recouvrir; extrait transmis par M. deHumboldt 160 COUERBE. — Mémoire sur le sulfure de carbone 377 — Rapport sur ce mémoire 5a3 COULIER annonce avoir vu , pendant IV- clipse solaire du i5 mai, des cercles om- brés qui précédaient le corps de la lune sur le disque du soleil , cercles qu'il est disposé à attribuer à l'atmosphère lunaire. 497 — Annonce l'envoi prochain d'observations sur les taches du soleil 577 COURTOIS. — Lettre sur les bons effets des bouillons et soupes à la gélatine que le bureau de bienfaisance de Lille fait dis- tribuer aux malades indigents 38Î D DANGER. — Lettre sur un nouveau thermo- mètre à mâxima 533 — Lettre sur les dernières observations de la comète de Halley, faites à Vienne par M. Littrow 4î4 DARLXJ. — Communique l'extrait d'une let- tre de M. Littrow sur l'intensité lumineuse de la comète de Halley l55 DARONDEAU. — Observations magnétiques faites à Toulon i36 DAUSSY. — Modification destinée à rendre le cercle de Borda propre à la mesure des grands angles 47 DAVY(Ed.). — Recherches relatives à diverses applications du procédé imaginé par son frère Sir H. Davy pour préserver de Vali- dation le doublage en cuivre des vaisseaux. 373 DE CANDOLLE (Alph.) et DUBY réclament contre une assertion de M. Vallot rela- tive à l'espèce de cryptogame parasite qui, en 1 83 4, attaqua les vignes de Genève... . io3 DEFFAUDIS adresse du Mexique un ouvrage sur le magnétisme terrestre dont l'auteur est M. Barlow , attaché au consulat gé- néral anglais à Mexico 335 DEGOUSÉE. — Puits artésien creusé par cet ingénieur à la Ville-aux-Dames , près de Tours 6 DELEAII demande l'ouverture d'un paquet cacheté qu'il a déposé lei novembre 1 835 et qui contient, dit-il , un appareil pour l'extraction des calculs de la vessie 3oi De l'extraction des calculs de la vessie. Appareil pour préserver les organes url- naires des froissements auxquels ils sont exposés dans ces sortes d'opérations.... 4^3 DEMONFERRAND. — Note sur Yexactitude des documents statistiques du Ministère de l'Intérieur 34 — Lettre sur les tables de mortalité 168 — Tableau comparatif des nombres fournis par les listes de recensement pour i834 et des nombres calculés d'après les feuilles du mouvement de la population en France 4^7 DENY DE CURIS. — Notice sur la confec- tion de&mortiers de construction; rapport surcette notice, par M. Héricartde Thury. 89 DEPOT GÉNÉRAL DE LA MARINE adresse à l'Académie une partie du 4e volume du Pilote français.— Titres des cartes dont se compose cet envoi 356 DESHAYES. — Mémoire sur l'étude com- parative des espèces vivantes et fossiles de coquilles, considérée comme fournissant des données pour l'appréciation de la tem- pérature moyenne correspondante aux dif- férentes époques géologiques des terrains tertiaires de l'Europe 5o6 DESMONTS. — Appareil destiné à faire mar- cher les navires à voile, lorsque le vent a cessé, enutiUsantlemouvement desvagues. 630 DESPRUNEAUX adresse un paquet cacheté; séance du 1 1 janvier 38 DESRUELLES. — Nouvel instrument pour la destruction des rétrécissements de l'urètre. 44" DEVÈZE DE CHABRIOL. — Essai sur la navigation de l'Allier et sur un canal pro- jeté qui doit longer cette rivière 1G8 DONNÉ. — Dépôt d'un paquet cacheté; séance du 3 mai 444 DOUBLE. — Remarques à l'occasion d'une lettre de M. Fiard sur le Cow-pox 373 DOYÊRE. — Application de la caméra lucida au dessin des objets étudiés à la loupe (en commun avec M. Milne-Edwards) 34 ( 663 ) MM. P«8«. DROUOT. — Annonce l'envoi d'un travail sur le traitement des différentes espèces de cataractes 56o DUBREUIL se déclare l'auteur d'un paquet ano- nyme, déposé dans la séance du 1 1 avril. 38j DUBY et DE CANDOLLE réclament contre une assertion émise par M. Vallot de Di- jon relative à l'espèce de cryptogame pa- rasite qui en i834 attaqua les vignes de Genève io3 DUCHAULT. — Lettre d'un médecin à un de ses amis. Supplément à cet ouvrage 1 DUCLOS. — Monographie du genre olive. Rapport sur ce travail 12 DUFOUR (Léon). — Recherches anatomiques et physiologiques sur les orthoptères, les hyménoptères et les névroptères !fi DUHAMEL. — Sur les températures moyen- nes des points d'une sphère non homogène. 108 — Réclamation contre une assertion de M. Saigey relative à un théorème sur la chaleur du globe 16» et 180 — Théorème sur les températures périodi- ques d'un corps non homogène terminé par une surface de forme quelconque 217 DUJARDIN. — Nouvelle notesurles infusoires. 104 DUMAS annonce qu'il a terminé les analy- ses chimiques qui lui ont été demandées par la Commission chargée de l'examen des pièces relatives à la question de Vem- ploi de la gélatine comme aliment î84 — Propose un enduit de caoutchouc comme moyen de préserver de Validation les boulets exposés en plein air 3^3 — Recherches sur la nature de Véthal, d'où il résulte que c'est un corps analogue à l'alcool (en commun avec M. Veligot). 4o3 — Notice sur l'extraction de la matière grasse contenue dans les eaux savonneu- ses qui ont servi au lavage des laines. . . 5n — Remarques sur les équivalents chimi- ques de Vessence de térébenthine et de Veisence de citron; à l'occasion des ex- périences de M. Biot sur le pouvoir rota- tojre de ces deux essences 54^ DUMÉRIL. — Rapport sur une monographie du genre clytus; par MM. de Laporte et Qory f 3 — Rapport sur une monographie du genre olive, par M. Duclos ra — Rapport sur un travail de M. Léon Du/our relatif à l'anatomie et à la physiologie des insectes £8 — Rapport sur un travail de M. Lefevre, relatif à un nouveau groupe d'insectes orthoptères de la famille des manlides. 169 — Note jsur les mouvements de la langue chet les caméléons a28 C R. i836. i« Semestre. MM. P.gfi. — Observations a l'occasion d'une lettre de M. Fiard sur le cow-pox 37a — Remarques sur un cryptogame qui se développe quelquefois sur l'abdomen des mouches, après leur mort , et parait avoir des rapports avec celui qui produit la maladie des vers à soie connue sous ie nom de liuscardine 1 K ■ DUMONT. — Voyage en Suède. — Rapport de M. Béricart de Thury sur cet ouvrage.. . 169 DUPERREY. — Observations faites de 5 en 5 minutes pendant toute la durée de Véclipse du i5 mai, sur deux thermomè- tres noircis , l'un placé à l'ombre et l'autre exposé au Soleil 49*> DUPIN (Charles) annonce que le Compte rendu hebdomadaire des séances de l'Académie sera exempt du droit de timbre 1 29 — Est désigné pour prendre part à l'examen des pièces de concours des élèves des Ponts-et-Chaussées 4" — Offre à l'Académie, de la part de M. de Chazelles, quelques beaux appareils qui ont servi aux expériences de Lavoisier. . . 616 — Remarques concernant la probabilité d'er- reurs dans les jugements en matière cri- minelle ; à l'occasion d'un mémoire de M. Poisson sur la loi des grands nombres. 38o — Influence du prix des grains sur la po- pulation française 585 — Tableaux des intérêts de la France , rela- tifs à la production et au commerce des sucres de betteraves. 5g8 DUPOUI. — Note sur la trisection de l'angle. 5(5g DUPUIS DELARUE demande qu'un mé- moire sur les finances et le commerce dont il est l'auteur, soit admis au concours pour le prix de statistique 56oet6ig DURAND. — Procédé au moyen duquel on peut , sans savoir écrire , former réguliè- rement toutes les lettres et tracer des mots entiers 49^ DURIEU. — Recherches relatives à la géo- graphie physique et à la géographie bota- nique du versant septentrional de l'Espagne. 1Q1 — Sur une source qui s'échappe du point culminant du pic de la Sarrantina (mon- tagne des Asturies) 3^0 DUTROCHET. — Remarques sur le faux cow-pox ou fausse picotte 3^1 DUVAL. — Mémoire sur la guérison des pieds-bots 7 DUVERNOY. — Mémoire sur quelques parti- cularités des organes de la déglutition chez les oiseaux et chez les reptiles. . 187 — Note explicative de la théorie, donnée dans le précédent mémoire , des mouve- ments de la langue du caméléon 349 9* (664 ) E MM. „ Pages. EDWARDS (Milne). — Application de la ca- méra lucida au dessin des objets étudiés à la loupe (en commun avec M. Doyère). i3a — .Recherches anatomiques et zoologiques sur les polypes du genre eschare 2î5 EDWARDS et COLIN. — Mémoire sur la végétation des céralcs sous de hautes tem- pératures , a , EHRENBÉRG. — Lettre à l'occasion d'une note de M. Peltier qui annonçait n'avoir point trouve dans les infusoires l'organi- sation que M. Ehrenbeig y avait indiquée. 367 E1SENMENGER. — Essai pour obtenir une machine à vapeur dans laquelle l'eau se- rait décomposée, par l'action de la pile galvanique, en ses deux éléments gazeux, lesquels, arrivant séparément sous le pis- ton , en contact avec une éponge de platine , s'enflammeraient et seraient ra- menés à l'état de vapeur 6a, ÉLIE de BEAUMONT. - Son élection ap- prouvée par ordonnance royale du 26 dé- cembre 18 S5 — Rapport sur les Recherches géologiques exé- cutées dans quelques parties de V Asie-Mi- neure par M. C. Texier ERMAN. — Lettre à M. Arago sur les lignes d'égale déclinaison magnétique, snr la hauteur au-dessus de la mer de quelques volcans du Kamlschatka et celle des neiges perpétuelles dans la même contrée, sur la différence de niveau entre la me; Caspienne et la Baltique , ERNST présente une balance d'essai diffé- rente de celles dont on se sert générale- ment en France — Présente une machine pneumatique , et un instrument destiné à donner , sans calcul , la mesure d'une surface plane quelconque. EYRIES. — Note sur deux aérolithes qui ont tué des hommes, en tombant, l'un sur un navire en mer, l'autre sur une chaumière qu'il écrasa P.ies. 63 469 Sg5 630 610 FAURE. — Réflexion sur Vemploi de la sai- gnée dans quelques maladies graves, et sur l'usage des irrigations d'eau froide dans la bouche, etc anfi FA YOLE. — Modification apportée au cercle de réflexion de Borda pour le rendre pro- pre à la mesure des grands angles 47 FIARD. —Lettre concernant la découverte du cow-pox sur le pis d'une vaohe aux en- virons de Paris 3-! — Tubes destinés à recueillir et à conser- ver le virus vaccin Art FILLEAU écrit qu'il a découvert la vraie distance de la Terre au Soleil, etc 637 FITZROY. — Note sur quelques effets pro- duits par le tremblement de terre qui a eu lieu au Chili au mois de février i835.. G6 FLOURENS. — Recherches sur les commu- nications vasculaires entre la mère et le Jœtus. — Dans les espèces à placenta uni- que, il y a communication vasculaire cons- tanteentre la mère et \efatus, comme entre \efatus et la mère; dans les espèces ^pla- centas multiples, il n'y a qu'une communi- cation de simple adhésion 1 70 — Rapport sur une tête à? ours fossile don- née au musée de l'Académie par M. Larrey. 1 85 FORBES (James). — Expériences sur la po- larisation de la chaleur obscure 66 et 1 56 — Expériences faites, pendant Véclipse du l5 mai, pour découvrir la cause des lignes obscures qui se montrent dans le spectre solaire. . . , t_g FOURCAULT. — Loi des affinités chimiques et des mouvements vitaux; du calorique considéré comme un agent immédiat de ces affinités et de ces mouvements. Programme d'une série d'expériences phy- siologiques ^5 — L'auteur de ces deux mémoires, en les adressant pour le concours au prix de physiologie, demande qu'on admette éga- lement à ce concours un mémoire qu?il a précédemment adressé sur Vorganotomie considérée comme un moyen de con- naître les /onctions des centres nerveux. . . 5y5 FOURNET: — Observations sur la formation du &vre 373 — Etoiles filantes du mois de novembre vues en 1813 3-4 FODRNEYRON, — Expériences faites sur la Turbine hydraulique établie chez MM. Da villier et compagnie, au tissage mécani- que d'Inval. j , j FRANKLIN (le capitaine Johh), nommé gou verneur de la Terre de Diemen offre de se charger des observations scientifique» MM. ( 665 ) que l'Académie jugerait utile de faire faire dans ce pays 4/8 FRÉMY. — Action de l'acide sulfurique sur les huiles i< >' FRÈRE de MONT1SON rappelle que par une lettre du 8 juillet i833, il a com- muniqué ses idées sur les moyens Ao. dis- soudre la pierre dans la vessie par une action galvanique 444 FRESNEL (feu). — Passage extrait de son Mé- moire sur les couleurs que la polarisation développe dans lesjluides homogènes, inséré 4 la suite d'une note de M. Biot, concer- nant quelques phénomènes décoloration. 546 — M. Biot dépose le texte original de ce passage pour être conservé dans les archi- ves de l'Académie 5( 5 MM. P«Jt>. FRESNEL ( L. ). — Lettre sur la portée des phares lenticulaires 5i5 FRÉVILLE présente un instrument de tri- gonométrie, inventé par feu son père.. 388 FREYCINET. — Rapport sur le double sex- tant de M. Bowland 45 — Expériences faites aux bains de Sextius à Aix en Provence, relativement aux com- munications supposées entre les eaux de ces bains et celles du bassin de Barret. . . . i65 — Deuxième lettre sur les eaux thermales d'Aix 36o — Troisième lettre sur le même sujet 4°8 FtJSZ. — Inventeur d'un nouveau système de ressorts de voilures. Rapport sur cette in- vention ^ 8 GALABERT demande que l'Académie charge une commission de faire un rapport sur les Études du canal des Pyrénées t\fi GANNAL. — Mémoire sur la gélatine alimen- taire; deuxième partie 49' GAUDIN. — Note sur les moyens de maîtriser les incendies 339 — Dépôt d'un paquet cache'é relatif au moyen d'éclairer sans danger les grandes villes par la lumière Vrummond. 637 GAUTIER (Alfred). — Observations de l'e- clipse de soleil du i5 mai t836 5"j5 GAY. — Observations sur les habitudes des sangsues au Chili , et sur la tendance que montrent les reptiles dans le même pays à devenir vivipares 3i3 — Marche de Y aiguille aimantée , sur la côte occidentale de V Amérique du Sud 33o GELINOT. — Note relative à un serin fe- melle construisant un second nid. ..... 613 GEOFFROY. — Mémoire sur une Nouvelle roue hydraulique 33g — Addition a ce mémoire 355 GEOFFROY SAINT-H1LATRE. - Remar- ques à l'occasion d'un mémoire de M. de Blainville sur quelques espèces de singes confondues sous le nom d'orang-outang. 76 — Considérations sur les singes les plus voi- sins de l'homme gi — Observations sur les orang-outangs , à l'oc- casion d'un orang mâle adulte dont le Mu- séum vient de faire l'acquisition 357 — Mémoire sur l'orang-outang actuellement vivant à la ménagerie 58i et 601 — Remarques sur les différents sous-genres qu'on peut établir parmi les ours fossiles. 187 — Dépôt de divers documents relatifs au fœtus qu'on dit avoir été vomi par un enfant de Syra 1 46 — Annonce de l'arrivée à Paris de ce fœtus, agi — Sur le cas tèraiologique de Syra, événe- ment de i834, annoncé comme une nais- sance par vomissement 33a — Explications au sujet de l'Embryon de Syra. 38a — Note ayant pour titre : Mon dernier mot sur l'embryon de Syra 3gi — Note sur cette question. « Si les êtres de la création antédiluvienne -sont ou non la souche des formes animales et végétales présentement répandues à la surface de la terre. » 5« 1 — Analyse des travaux de Goethe en histoire naturelle et considérations sur le carac- tère de leur portée scientifique. . . 555 et 503 GERDY. — Mémoire sur l'état matériel ou anatomique des maladies organiques des os. 1 65 GESLIN — Mémoire sur les Caries et Globes en relief. 147 — Rapport sur ce mémoire 219 GIRARD. — Rapporteur de la commission chargée d'examiner les différents projets proposés \rtmv approvisionner d'eau la ville de Bordeaux. # m — Désigné pour prendre part à l'examen des pièces de concours des élèves des Ponts-et-Chaussées 4 ' r — Note sur les inondations qui ont eu lieu à différentes époques dans la vallée de Paris , et tableaux graphiques représen- tant jour par jour les variations du ni- veau de la Seine. 486 GOETHE. — Analyse de ses travaux en his- toire naturelle, et considérations sur leur 95.. ( 666 ) MM. P«s«. portée scientifique; parM. Geoffroy Saint- Hilaire ......... 555 et 563 GORY. — Auteur d'une Monographie du genre clytus, en commun avec M. de Laporte. Rapport sur ce travail 10 GOUPIL et ROBINET. — Dépôt d'un pa- quet cacheté portant pour suscription : Perfectionnement des armes de guerre 8} GOURDON. — Demande un rapport sur un moyen qu'il a proposé pour l'essai des ponts suspendus, de manière à ne point exposer la vie des ouvriers 577 GR1FF1TH {Madame). — Expériences relati- ves à la vision 4^9 GRIFONI demande un rapport sur son mé- moire concernant l'impossibilité de la trisection de l'angle.: 3oî GUERARD. — Nouveau moyen pour donner MM. pag„, au verre ordinaire la propriété de la double réfraction 4- f GUERIN. — Note sur des organes sembla- bles aux sacs branchiaux des crustacés inférieurs, trouvés chez un insecte hexa- pode..... •. SjS GUERIN (Jules). — Note sur Vélévation du bassin du côté luxé dans les luxations du fémur en haut et en dehors 338 — Lettre sur une nouvelle méthode de trai- ter les pieds-bots chez les enfants 388 — Mémoire sur les caractères propres à faire distinguer les difformités artificielles de l'é- pine des difformités pathologiques 5î8 GUERIN-VARRY. — Deuxième mémoire sur Vamidon de pomme de terre 100 et 1 16 — Mémoire sur la combinaison des acides tartrique et parataririque avec l'éther et le mono-hydrate de méthylène Gii H HALDY. — Observations sur \es globes terrestres 108 HALL ( le capitaine Basil ) communique une lettre de M. Cacciatore relative à une nouvelle petite planète dont cet astronome a soupçonné l'existence <5j — Observations de Yéclipse de Soleil du i5 mai i836 , faites à l'Observatoire de Paris. 5©4 HAMONT. — Modèles de locomoteurs à va- peur. — Rapport sur ces appareils 4' HEIZEL (Robert) croit avoir trouvé un moyen de locomotion aérienne propre à résoudre le problème de direction qu'on a vaine- ment cherché pour les aérostats 84 HELIE. — Recherches expérimentales sur la résistance de l'air 619 HENRY. — Considérations générales sur l'éta- blissement des chemins de fer 4 1 7 HENRY. — Dépôt de papiers de sûreté. ..... 1 HÉRICART DE THURY. — Rapport sur une notice de M. Deny de Curis relative à la confection des mortiers de construction.. 86 — Rapport sur V Encyclopédie d'Agriculture pratique de MM. Bailly de Merlieux et Malepeyre aine 1 39 — Rapport sur le voyage en Suède de M. A. Dumont 160, — Rapport sur le marbre blanc saccharoïde du ramas de la Bérengère (Isère ) 34 * HERSCHEL observe au cap de Bonne-Espé- rance les étoilesjilantes du 1 \ novembre. . 364 HOEHRT. — Moyen proposé pour combattre les constipations opiniâtres 5i6 HORNER. — Note sur une incrustation cal- caire d'apparence nacrée 476 HOSSARD annonce qu'il se propose de sou- mettre plusieurs nouveaux sujets atteints de déviations de la taille , au mode de trai- tement qu'il appelle traitement par l'incli- naison 336 — Présente les sujets dont il va entrepren- dre le traitement , afin que les commis- saires nommés par l'Académie constatent leur degré actuel de difformité 25- — Adresse un paquet cacheté. — Séance du 28 mars 3©i HOUZELOT. — Nouveau moyen de conten- tion dans le c&sà&fracture de Vos maxil- laire inférieur. . .'. 337 HUFTY DE LA JONQUIÈRE. - Note sur le transport par les vents du pollen des sa- pins en fleurs, dans des lieux éloignés , où la chute de cette poussière jaune donne lieu de croire à une pluie de soufre 5i6 HUMBERT. — Lettre sur les difformités de la taille 388 HUMBOLDT. — Lettre sur quelques obser- vations faites en Abyssinie par M. Ruppel, relatives aux circonstances dans lesquelles il tombe de la grêle, et aux migrations des singes et des éléphants à travers des pays fort élevés a8 -* Extrait d'un mémoire allemand de M. B. Cotta concernant Vâge relatif des granités de la rive droite de l'Elbe en Saxe , et de la craie qu'ils semblent recouvrir 160 — En transmettant un ouvrage de M. Karsten surl'électricité de contact, M.deHumboldt donne le résumé des opinions de l'auteur. 184 — Note sur la hauteur moyenne du baromè- tre au niveau de la mer sous l'équateur et hors des tropiques ; différentes valeurs d» la dépression équatoriale d'après des ob- servations de différents voyageurs. , . . , , 5jo (667 ) J MM. P»g«. JACQUEMIN. — Observations sur le déve- loppement des mollusques l33 et i63 — Lettre sur les communications entre la ca- vité pectoro-abdominale de l'oiseau, et les cellules aériennes des diverses pièces de son squelette 3l 1 — Nouvelle lettre sur les canaux aériens du squelette de l'oiseau. 4 M) — De l'ordre suivant lequel les plumes sont disposées sur le corps de l'oiseau. 3";^ et 471 — Anatoroie et physiologie de la corneille, prise comme type de la classe des oiseaux; deuxième mémoire ; plumes et muscles qui servent à leurs mouvements i 427 et 455 LIOUVDJLE. — Mémoire sur l'intégration des équations à indices fractionnaires. . . 167 — Note sur le calcul des inégalités périodi- ques du mouvement des planètes 217 — Rapport sur cette note 3g4 — Démonstration d'untbéorèmedeM. Sturm relatif à une classe de fonctions transcen- dantes 618 LITTROW. — Sur l'intensité lumineuse de la comète de Halley 1 — Dernières observations de la comète de Hal- 1<*T \. 4/4 LONGCHAMP — La substance provenant des sources thermales de Barèges et décrite parM. Longchamp sous lenom de barégine, diffère-d'une autre substance qu'on a dé- signée par le même nom , et qui provient des eaux thermales de Néris 17 — Note sur la température et sur l'écoule- ment des sources thermales 270 — Note sur lajabrication du salpêtre 47^ LORY ( Armand ) présente une nouvelle lampe mécanique , dans laquelle une disposition particulière empêche l'huile de s'introduire dans la caisse qui renferme le mouvement d'horlogerie 236 LUYNES ( le duc de ) a le premier fait con- naître la présence du cobalt dans le grès supérieur du terrain de Paris 221 (669) M MM. P«8«- MAGENDIE est élu vice-président de l'Aca- démie , pour l'année 1 .S ">(> 11 —- Communication relative à une guérison obtenue par des courants électriques portés directement sur la corde du tympan ; res- titution des sens du goût et de l'ouïe abo- lis par suite d'une commotion cérébrale. — Déductions tirées de ce fait quanta Forigine du nerf du tympan 4$7 MAIRE DE ROUEN consulte l'Académie sur deux plans proposés pour le jardin bota- nique qui doit être établi dans cette ville.' aoi — Rapport de la section de Botanique à ce sujet 38") MALAGUTI. — Analyse d'une couleur purpu- rine employée en Angleterre pour la pein- ture par impression sur les faïences fines. !\ t a MALEPEYRE aîné et BAILLY DE MER- LIEUX. — Encyclopédie d'agriculture pratique; rapport fait sur cet ouvrage1 ' par M. Béricart de Thury ]3g MAKION DE PROCÉ.— Lettre hM.de Blain- ville sur un jeune orang-outang apporté vivant de Sumatra à Nantes. 41 MASSILLON D'ARBAUMONT. — Voyez Maulbon d'Arbaumont. MATHIEU communique une note de M. fla- nc de la Haye , concernant les effets pré- sumés éCune décharge électrique sur la croissance d'un peuplier <| i g — Observations de-Véclipse de Soleildu 1 5 mai i836, faites à l'Observatoire de Paris.. . 5o3 MATTEUCC1 . — Note sur les propriétés des courants électriques propagés à travers un- liquide ao5 — Note sur un courant électrique développé par des lames métalliques homogènes sot — Nouvelles expériences sur les affaiblisse- ments que certains courants électriques éprouvent en traversant des couches li- quides ou des diaphragmes solides 4 '8 MAULBON D'ARBAUMONT. — Méthode pour la résolution de Péquation du troi- sième degré à une seule inconnue , dans les différents cas qui peuvent se présenter. agi et 61 8 MAUNOIR de Genève. — Mémoire sur rajus- tement de Pœil aux différentes distances. .. 268 MAUVA1S. — Observations de Péclipse de Soleil du i5 mai i83G , faites à l'Observa- toire de Paris 5o3 MAYOR de Lausanne retire un Mémoire sur }ecathétérisme, qu'il avait adressé pour le concours Montyon.. 355 — Note sur le dessin linéaire en relief ^t6 — Annonce l'envoi d'un exemplaire de la MM. Pages." seconde édition de son ouvrage sur te ca- thétérisme et les affections de Purètre , et demande que celte édition soit substituée à la première pour le concours au prix de médeeine. 535 MELLET. — Remarques sur une assertion de M. /. Gaérin , relative ù une" manière de traiter' les pieds-bots chez les enfants, annoncée comme nouvelle 412 MELLONI. — Expériences sur la polarisation de la chaleur rayonnante par les tourma- ''«"- ç)5 — Polarisation de la chaleur par réfraction. . i4o — Sur la polarisation des rayons calorifiques par rotation progressive ( travail com- mun avec M. Biot ) ,q« MENARD COLO MB. — Voir à Colomb. MENARD^/rères retrouvent dans le pays d'Al- ger Yophioglossum lusitanicum qui y avait été déjà vu par M. Desfontaines tAg MÉRAT. — Note relative à la chute d'un bo- lide qui parait avoir causé l'incendie de la grande salle du Palais de justice de Paris , le 7 mars 1618 154 MERAY . — Théorie physique de la production de la chaleur atmosphérique.. 2-„ MERCIER. — Description de nouveaux moyens de traitement contre les réten- tions d'urine chez les vieillards fo- MILLET DAUBENTON envoie quelques por- tions de Vaérolithe tombé près de Belley. C6 MILLIGAN. — Tableau des observations mé- téorologiques faites en i83i àPerth,surla rivière des Cygnes , côte occidentale de la Nouvelle-Hollande g MILNE EDWARDS. — Voyez Edwards. MINISTRE DE LA GUERRE invite l'Aca- démie à désigner les trois membres qui doivent faire partie du Conseil de perfec- tionnement de PÉcole Polytechnique pen- dant le cours de cette année 2g3 MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES transmet un ouvrage sur le magnétisme /erresfre, dont l'auteur est M. Barlow, at- taché au consulat anglais à Mexico 335 — Transmet le recueil des observations faites à l'Observatoire de San-Fernando à Gadic. 5o6 MINISTRE DE LA MARINE transmet une lettre de M. Colomb- Menard relative aux taches du Soleil 55g — Transmettes observations scientifiques fai- tes par les officiers de la Bonite , de Tou- lon à Rio* Janeiro.. 6a-- MINISTRE DE L'IHSTRUCTION PUBLI- QUE transmet une ampliation de TOrder.- (67o) MM. Pages. nance royale qui approuve l'élection de M. Élie de Beaumont.' 63 — Adresse un mémoire de M. Ch. Texier sur la géologie de la Propontide a35 — Transmet un mémoire pour le concours ouvert par l'Académie , concernant la question à.e& fièvres continues a83 — Adresse une ampliation de l'Ordonnance royale qui autorise l'Académie des Scien- ces à accepter la donation faite par ma- dame de Laplace , pour la fondation d'un prix annuel 569 — Transmet une note de M. Dupoui sur la trisection de l'angle '... 56g MINISTRE DU COMMERCE ET DES TRA- VAUX PUBLICS invite l'Académie à dé- signer les trois membres qui devront pren- dre part à l'examen des pièces de concours des élèves des Ponts-et-Chaussées 4" MINISTRE PLÉNIPOTENTIAIRE DE PRUS- SE réclame, au nom de l'auteur, M. Bauer, le modèle et la description d'une table géodésique, pièces présentées à l'Acadé- mie, et sur lesquelles il n'a pas été fait de rapport 335 MM. Pag,, MISSIESSÏ . — Observations magnétiques faites à Toulon 1 36 MONCEY. — Note sur la quadrature du cercle. a5? et 4*3 MONTAGNE. — Rapport sur divers opuscules deM. Montagne relatifs aux cryptogames. ai8 MOREAU DE JONNES. — Note sur le froid qui s'est fait sentir aux Antilles en i835. 28 — A l'occasion d'un rapport sur un ouvrage de M. Bonafous ayant pour titre ; Histoire naturelle agricole et économique du maïs. M. Moreau de lonnès rappelle qu'il a lu à l'Académie , il y a plusieurs années un mémoire fort étendu sur le même sujet ; il fait cette remarque pour constater sa priorité dans «e que les deux tra- vaux peuvent offrir de commun 565 MULOT. — Forage pour établir un puits ar- tésien à l'abattoir de Grenelle ; observa- tions de la température au fond du trou de sonde ; par M. Arago 5oi MUZARD écrit qu'il est l'inventeur du télé- graphe de nuit et du vocabulaire télégraphi- que soumis récemment au jugement de l'Académie 577 H NA.VIER. — Rapport sur une nouvelle machine à élever les eaux inventée parM. Jappelli. 37 — Remarques sur Vinvariabilité des lois aux- quelles sont soumis les faits naturels, quelle que soit leur nature, pourvu que leur nombre soit très grand 38a NERVAUX. — Note sur deux rossignols qui , voyant leur nid menacé par une inonda- tion , en ont construit un second en lieu haut , et y ont transporté leurs œufs. . . . 569 NICOD. — Nouvelles observations sur lez po- lypes delà vessie e\.\c$ fistules ur inaires. i3oet ifi8 Mémoire sur les fistules vésico -vaginales. 168 — Nouvelles observations sur \esfongus de la vessie 3oz — Nouvelles remarques sur la cautérisation du canal de Vurètre 3.M — Lettre accompagnant l'envoi d'une vessie double 336 0 O'CONNOR (Mme) offre à l'Académie un médaillon de Condorcot , sculpté par M. David 178 OWEN (Richard). — Observations sur un nou- veau genre de vers trouvés dans les muscles de l'homme ■ 19 PALLLETTE. — Examen de quelques faits géologiques observés dans la partie occi- dentale de l'ancienne provincede Bretagne 5aç) PALLAS. — Bechercltes sur le sucre et le pa- renchyme de la tige de mais ; rapport sur ce travail par M. Bobiquet (fil PARAVEY (de). — Lettres sur quelques pas- sages des livres chinois relatifs à la rhu- barbe a86 et 336 — Lettre sur l'origine des schistes 5i4 — Lettre relative à des pénombres que l'au- teur croit avoir aperçues sur le disque du Soleil, pendant l'éclipsé du i5 mai i836. 097 PARAYRE annonce un nouveau procédé pour préparer un papier de sûreté , et adresse un échantillon de ce papier 178 PAULIN. — Mémoire sur un appareil destiné à pénétrer dans les lieux infectés 377 (671 ) MM. P'S"- — Documents a l'appui des bons effets de cet appareil 376 PAYEN prie l'Académie de se faire rendre compte d'un établissement qu'il a formé pour la désinfection immédiate et l'applica- tion utile de tous les produits provenant de l'abattage des animaux. 38 — Observations sur un mémoire de M. Gué- rin-Varrr , concernant l'amidon de pomme de terre • 19 PAÏENNE écrit qu'il a lo premier proposé l'emploi d'un enduit de caoutchouc pour prévenir Yoxidation des boulets de canon. 638 PÉLIGOT(Eugèse). — Action du chlore, de l'iode et du brome sur les sels formés par les acides organiques et certains oxides mé- talliques l58 — Recherches sur la nature de Péthal, tendant à prouver que c'est un corps analogue à l'alcool ( en commun avec M. Dumas ).. 4°3 PELLETAN (Gabriel ). — Spécialité des nerfs des sens de l'odorat, du goût et de la vue. 3o — L'auteur demande que ce mémoiresoit ad- mis au concours pour le prix de physiologie 4' 7 PELLETIER.— Action de l'iode sur les bases salifiables d'origine organique 33 ! PELTIER. — Lettre sur les animaux microsco- piques i34 — Définition des expressions quantité et in- tensité, employées en parlant de courants électriques -■- 47-"> PENTLAND annonce son prochain départ pour le Haut-Pérou, et offre de faire dans ce pays les observations et les expériences que l'Académie jugerait nécessaires, et voudrait bien lui indiquer 578 PERNET. — Procédé pour l'emploi du vert- de-gris ; — procédé pour la clarification du sucre 630 PERSOZ. — Propositions faisant suite à nn mémoire précédemment adressé sur Vétat moléculaire des corps 5o6 PETERS. — r Mémoire sur une méthode nou- velle de géométrie analytique 618 PHILLIPS ( Benjahix ). — Mémoire sur l'o- rigine de la bile 37 et 3g PICART annonce son prochain départ pour la côte de Guinée , et offre à l'Académie de se charger des observations qu'ellejuge- rait utile de faire faire dans ce pays a35 PILLON. — Tableau-image des nouveaux poids , mesures et monnaies ." '. . 3t,3 PINEL ( Scirios ). Traité du régime sanitaire des aliénés I — Considérations d'anatomie générale sur les altérations du cerveau dans la folie. . 4' ' PIORRY adresse une analyse des ouvrages qu'il a précédemment présentés pour le C. R. i830. 1er Semestre. "■IV Page*. concours aux prix de médecine et de chi- rurgie de la fondation Montyon 336 PLANA. — Note sur la page i35 du premier volume de sa Théorie de la Lune 4^8 PLANTAMOUR. — Observations de l'éclipsé de Soleil du iS mai 18IG , faites à l'Ob- servatoire de Paris 5o3 POGGENDORF. - Note sur la nécessité de tenir compte de la variation de la pesan- teur à différentes latitudes, dans les recher- ches relatives à la pression au niveau de la mer , et d'appliquer aux hauteurs obser- vées du baromètre la correction qui dé- pend de cette variation 5j3 — Tableau des hauteurs barométriques réu- nies par M. Schouw , réduites à zéro et au niveau de la mer , avec et sans la correction de pesanteur 5?3 POINSOT , nommé membre de la Commission administrative pour l'année i836 61 — Désigné pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique pendant l'année 18)6 300 — Réflexions sur la légitimité des applica- tions qu'on veut faire du calcul des pro- babilités aux événements dépendants de causes morales 38o — Nouvelles observations sur le même sujet. 398 POISSON communique l'extrait d'une lettre de M. Bessel , relative à un cône lumineux que cet astronome a observé dans la co- mète de Halley 67 . — Remarques sur la différence dans des ex- pressions données par Laplace , pour ta mesure de l'inégalité de la Lune , qu'on appelle la variation ; différence entre la valeur observée et la valeur calculée de cette inégalité a38 — Remarque à l'occasion d'une note de M. de Pontécoûlant , sur la Théorie de la Lune. . 27G — Note sur la loi des grands nombres 377 — Rapport sur une note de M. Liouville , re- lative au calcul des perturbations des planètes 3g4 — Note sur le calcul des probabilités 3g5 — Réponseàquelquesobjections présentées à l'occasion de la lecture de la note précédente 399 — M. Poisson n'admet pas les conclusions qu'on tire, relativement à la température des espaces planétaires , des résultats d'ob- servations thermométriques faites dans les régions polaires par le capitaine Back. . . 576 — Formules relatives aux probabilités qui dépendent de très grands nombres 6o3 PONCELET. — Rapport sur un système de ressorts de voitures inventés par M. Fusz. 81 PONTECOULANT (de). — Note relative à la Théorie de la Lune 37 1 96 ( &v- ) MM: P»5«s. PRÉVOST ( Constant ). _ Voyage à Vtle lu- lia , en Sicile, aux lies Lipari , et dans les environs de Naples ; — Rapport sur les ré- sultats obtenus dans ce voyage a$3 PUISSANT. — Nouvelles remarques sur la comparaison des mesures géodésiques et astronomiques de France , et sur les irré- gularités de la Terre dans cette contrée. . 5o — Désigné pour prendre part à l'examen des pièces de concours des élèves des Ponts- et-Chaussées 4T 1 — Nouvelle détermination de la longueur de l'arc du méridien compris entre Mont- jouy et Fomentera, dévoilant l'inexacti- MM. Pas". tude de celle dont il est fait mention dans la Hase du système métrique décimal, et modifiant un peu les dimensions de la Terre généralement adoptées ; note sur ce travail 4?8 — Remarques sur une note de MM. Arago et Biot relative à la précédente communi- cation i^ — Dernières remarques sur le même sujet. 483 — Dépôt du mémoire précédent, sut une nou- velle détermination de Varc du méridien compris entre Montjouy et Formentera, etc 5n QTJENARD. — Mémoire sur un appareil ( Tuyau-Bonde ) destiné à remplacer avec avantage toutes bondes d'étang et de pièces d'eau to8 QUETELET. — Sur les variations annuelles de la température de la terre à différentes profondeurs 3V: R UAGUSE (Le maréchal duc de ).— Observa- tions de météorologie et de climatologie faites pendant un voyage en Orient 910 RATTE. — Mémoire sur les citernes vénitien- nes , et observations relatives aux puits ar- tésiens , aux fontaines artificielles , et aux mortiers romains 7' RAUCOURT adresse un mémoire ayant pour titre : De l'influence des sciences appliquées à la vie humaine sur le bonheur et la mora- lité des hommes réunis en société 5o5 RENAUX ( Jules }. — Description d'un pro- cédé de filtrage pour les eaux de rivières. 1 RENAUX. — Ponts en tôle 36 REVILLON demande qu'un pressoir cylindri- que qu'il a inventé soit admis au con- cours pour le prix de mécanique 577 REYBAUD. — Mémoire sur Vorthopédie. . . . 33i RICHELOT Essai sur une méthode géné- rale pour déterminer la valeur des inté- grales ultra-elliptiques 632 RIVIÈRE. — Détermination de plusieursgrou- pes d'époques différentes dans ce qu'on nomme terrains primitifs et terrains de transition inférieurs aux terrains houillers. 3 Lettre à l'occasion du précédent mémoire. 28 — Carte géologique du département de la Ven- dée ; rapport sur cette carte i36 — Effets de:- défrichements 358 ROBERT. —Lettre sur des spirules prises à la hauteur des lies Canaries 3a3 — Lettre 6ur les spirules , sur le lamentin du Sénégal , et sur l'existence de l'hyène ta- chetée dans ce dernier pays 36a ROBINET et GOUPIL. — Dépôt d'un paquet cacheté portant pour suscription : Per- fectionnement des armes de guerre 84 ROBIQUET. —Notice sur l'acide gallique. . 548 — Rapport sur un mémoire de M. Pallas , intitulé : Nouvelles recherches sur le sucre et le parenchyme de la tige de maïs 46 • — Étude microscopique comparée de la la- régine de M. Robiquet , recueillie dans les eaux thermales de Néris , et de la harégine observée dans les eaux thermales sulfu- reuses de Barèges par M. Longchamp; note do M. Turpin 17 ROUX. — Observation d'un fait qui semble confirmer la justesse de l'ancienneopinion relativement à Yorigine de la corde du tympan, c'est-à-dire que ce nerf est un ra- meau du nerf facial et non de la cinquième paire, comme on l'a soutenu récemment. 4 {8 — Paraplégies traitées au moyen de Vélec- tro poncture, en introduisant les aiguilles jusque dans la cavité du canal vertébral. 419 ROWLAND. — Nouvel instrument à réflexion pour la mesure des grands angles ; rap- port sur cet instrument 45 RUPPEL. — Observation sur les circonstances dans lesquelles tombe la gicle en Abys- sinie, et sur les migrations des singes et des éléphants qui ont quelquefois lieu à travers des plateaux fort élevés 29 (G73) S MM. P>ge>. SAIGET. — Lettre sur la chaleur de la terre. 1G0 — Démonstration d'un théorème sur la cha- leur du globe annoncée dans la précé- dente lettre 37g — Démonstration du théorème général des surfaces d'égale température moyenne 140 SAINT-DENIS propose de substituer des si- gnes monogrammes aux abréviations dont on se sert pour indiquer la position géo- graphique d'un lieu 47^ SAINT-HIL AIRE (Auguste de ). —Deuxième mémoire sur les résédacées 3 1 — Lettre annonçant l'envoi prochain d'un travail sur les myrsinées et les sapotées.. 335 — Mémoire sur les myrsinées , les sapotées et les embryons parallèles an plan de l'ombilic 390 SALA ( Claude ). — Notice sur un système de signaux de jour et de nuit, applicables au télégraphe inventé par M. Chatau 55g SALVA. — Mémoire sur la détermination des longitudes 7 SANSON adresse un tableau dans lequel, sur toutes les directions , la somme des chif- fres que les compartiments renferment est constante 3oi SAPPEY adresse a l'Académie des échantil- lons de marbre statuaire des environs de Grenoble; — Rapport sur co marbre . . ajt SATJSSAYE (delà) , secrétaire du Congrès scientifique de France , transmet une cir- culaire ayant pour objet d'inviter les so- ciétés savantes à envoyer des députés au Congrès , pour prendre part à ses tra- vaux , ou de lui adresser des questions., jag SAUVAGE demande que l'Académie fasse examiner un appareil qu'il a inventé pour copier des objets de sculpture , soit dans les dimensions du modèle, soit dans des dimensions différentes 577 SAVARY. — Observations de Véclipse de So- leil du i5 mai i836 , faites à l'Observa- toire de Paris 5o3 SCHERTZ. — Supplément manuscrit à une note imprimée ayant pour titre : Nouveau système de communication par rails ou ta- bles de suspension .- 536 SCHILLING DE CANSTAD fait don à la bi- bliothèque de l'Institut d'une collection de livres tiibetains et mongols a SCHUMACHER adresse à l'Académie le nou- veau programme du Prix Jondé par le Roi de Danemarck , pour la découverte d'une comète télescopique 209 SÉDILLOT. — Sur un manuscrit arabe dans mm. ; paB„. lequel se trouve signalée Vinégalité de la lune connue sous le nom de variation ao» — Nouvelle note sur le même sujet , et ré- ponse à quelques objections qui avaient été élevées contre la date du manuscrit. . a58 — Réponse aux nouvelles objections présen- tées sur le même sujet , et preuve que l'auteur du traité en question , Aboul- Wefd, astronome arabe du ioe siècle, a connu la variation ». 3oi SEGALAS. — De la lithotritie considérée Eous le rapport de ses accidents réels et de ses accidents supposés 1 ao — Lettre sur une cure spontanée de la pierre par la sortie naturelle du corps étranger . 38g SÉGUD3R. — Rapport sur les expériences faites par M. Hamont avec des modèles de loco- moteurs à vapeur .} 1 SÉGUR DUPEYRON (de). — Recherches his- toriques et statistiques sur les causes de la peste 'jri- — Lettre annonçant de nouveaux documents sur le même sujet 55g SELLIGUE.— Puits foré de l'École militaire ; note sur la température de ce puits ; par M. Waljcrdin 5l$ SILVESTRE , en qualité de secrétaire perpé- tuel de la Société royale et centrale d'agri- culture , invite les membres de l'Aca- démie à assister à la séance publique annuelle de cette société 335 — Rapport sur un ouvrage de M. Bonafous ayant pour titre : Histoire naturelle , agri- cole et économique du maïs 565 SISTI. — Comparaison des anciennes et nou- velles mesures de longueur de France. ... 177 SOCIÉTÉ CENTRALE D'AGRICULTURE invite, par l'organe de son secrétaire per- pétuel, M. Silvestre, les membres do l'Aca- démie à assister à la séance publique annuelle 335 SOCIÉTÉ ROYALE DE LONDRES. — Mé- dailles qu'elle doit décerner en i838 37 SOLL1ER adresse la description d'un appareil à l'aide duquel, suivant lui, les personnes paralysées des membres inférieurs pour- raient marcher 355 SOREL adresse pour le concours demécanique trois appareils de son invention , savoir : l°un régulateur du feu ; a0 un nouveau mé- canisme destiné à prévenir les explosions des machines à vapeur , 3° un appareil ther- mostatique destiné au chauffage des liquides par la circulation 6)8 SOUZEAU-MUIRON— Procédé pourextraire 96.. (674) Mflfc PaSM. la matière grasse contenue dans les eaux savonneuses qui ont servi au lavage 6m STONE observe avec M. Herschel, au cap de Bonne-Espérance , les étoiles filantes du i4 novembre 364 STROMEYER. — Sur la paralysie des muscles de l'inspiration, et sur la déviation latérale du rachis, considérée comme effet de cette paralysie 336 MM. P»S« STUART COOPER. — Envoi de papiers sur lesquels on a écrit avec une encre sup- posée indélébile 557 SUVERGER demande des commissaires à l'examen desquels il puisse soumettre : i° un nouveau système de filtrage ; 1° une nouvelle application des tubes capillaires à l'éclairage 177 TALBOT.— Observations faites avec \emicros- cope polarisant sur quelques cristaux cir- culaires de bofax 4;a TATJRINUS. — Esquisse d'un système hydrau- lique de mouvement sur les chemins defer. 3()3 — Addition au précédent mémoire 49^ TESSIER reparait à l'Académie après une longue maladie, et remercie ses confrères des marques d'intérêt qu'ils lui ont données 53g TEXIER. — Mémoire sur la géologie de la Pro- pontide a35 — Rapport fait sur ce mémoire- 377 TI1ÉNARD , désigné pour faire partie du Con- seil de perfectionnement de l'Ecole Poly- technique pendant l'année i836 399 — Reparait à l'Académie après une absence causée par une longue indisposition , et remercie ses confrères des marques d'in- térêt qu'il en a reçues pendant sa maladie. 563 THOMSON. — 5e et G* mémoire sur les hernies. 36 TIIAILL. — Observations pholomélriques et thermométriques faites à Edimbourg pen- dant l'éclipsé de Soleil du i5 mai ib36. . -574 TSCHIFFELL — Emploi de Vessence de té- rébenthine contre la morsure des serpents. L'auteur pense qu'on devrait essayer l'em- ploi de cette substance dans le traitement de la rage 6i8 TURPIN. — Étude microscopique compara- tive de la barégine de M. Longchamp , ob- servée dans les eaux thermales sulfureuses de Barèges , et de la barégine de M. Robi- quet, recueillie dans les eaux thermales de Néris "3 — Observations sur la biforine , organe nou- veau situé entre les vésicules du tissu cel- lulaire des feuilles , dans certaines espè- ces végétales de la famille des aroïdées ... 48; VALAT. — Appareil de sauvetage pour les ouvriers mineurs blessés ou asphyxiés. . . . 337 VALENTIN adresse un nouvel ouvrage inti- tulé Manuel de l'Histoire du développe- ment de l'homme, et annonce l'envoi pro- chain de deux autres ouvrages , l'un sur le mouvement vibratoire des parties, l'autre sur la terminaison des ne: fi dans les organes ... 83 — Recherches sur la structure de l'œil io3 VALLERY. — Considérations générales sur la conservation des grains t85 VALLIN demande que l'Académie, qui a pro- posé en i834 uo Prix relatif à une ques- tion d'orthopédie , ait égard à la difficulté qu'auraient les orthopédistes des départe- ments à mettre sous les yeux de la com- mission les appareils qu'ils emploient et les malades qu'ils traitent ; et qu'elle veuille bien se faire rendre compte de la méthode qu'ils emploient, et des succès qu'ils obtiennent, par des commissaires choisis parmi les médecins de la ville qu'ils habitent 83 VALLOÎ soutient que l'espace de crypto- game parasite qui attaqua en i834 les vi- gnes de Genève, et qui a été décrite comme nouvelle par MM. de Candolle et Duby, était connue précédemment; réponse à cette assertion io3 — Note sur deux espèces défausses galles. . . 5n \ ANDERMADEN. — Procédés proposés pour diriger une locomotion dans l'air ou dans l'eau 284 VAN ISEGHEM apporte, de Sumatra à Nantes, un jeune orang-outang vivant 4-*5 VAN SUCHTELN. — Lettre relative à des étoiles filantes observées a Orembourg , dans la nuit du 13 au i3 novembre 5i3 VERDEIL. — Dépôt d'un paquet cacheté; séance du 3o mai 536 VERDOT demande à retirer un mémoire sur le système du monde qu'il avait adressé en >834 , et envoie un mémoire sur les Gan- gas 387 et 3j3 VERUSMOR. — Lettre sur un bolide observé près de Cherbourg, le ta février i83G... i53 (6; p., 358 io3 MM. VICAT. — Note sur l'efficacité de la magnésie considérée comme principe de Vhydrauli- cité de certaines chaux VILLENEUVE. —Une Statistique du départe- ment des Rouches-du-Khône, ouvrage com- mencé par feu M. de Villeneuve , lorsqu'il était préfet de ce département, est admise a concourir pour le prix de statistique. . V1NCENS ( db ). — Lettre relative à la direc- tion suivant laquelle le froid s'est propagé cette année en France 1 et a8 — Note sur quelques points d'Astronomie. . . a84 — i Annonce d'une machine qui devra ren- dre sensible, suivant l'auteur, l'erreur des astronomes , en ce qui concerne le mouvement elliptique de la Lune autour de la Terre 5i6 Nouvelles réflexions sur les mouvements re- 3 ) MM. Pages. latifs de la Lune et de la Terre 536 VINCENT , professeur de mathématiques au collège Saint-Louis , écrit qu'il est com- plètement étranger a des communications sur divers points d'astronomie faites par une personne qui porte à peu près le même nom que lui 536 V1NCENT-GESLIN. — Voir au mot Geslin. VIRLET Note sur l'apparition prochaine d'une nouvelle lie dans l'Archipel de la Grèce 53i VOISOT. — Mémoire complémentaire de la théorie générale de l'élimination ai8 — Addition à ce mémoire 291 — Supplément au mémoire s ur le degré de la transformée rationnelle d'une équation irra- tionnelle donnée . $i(> w WALFERDlN. — Nouveau thermomètre à maxima So5 — Note sur la température du puits que M. Selligue fore à l'École militaire 5 1 4 — Réponse à une réclamation de priorité pour un nouveau système de thermomètre à maxima , contenue dans une lettre de M. Danger 558 — ÎVouveau thermomètre à minima 61g WARBURG , inventeur d'un nouveau remède fébrifuge 64 WARDEN présente une cuillère façonnée par un indien , avec un morceau de la masse de cuivre natif trouvée près du Lac Supé- rieur \-fi WARTMANN. — Lettre à M. Arago sur un astre avant l'aspect d'une étoile , et qui cependant est doué d'un mouvement propre 307 WERNER. — Dessins faits d'après l'orang-ou- tang vivant à la ménagerie 584 et 6e i WRONSKI. — On réclame en sa faveur l'idée d'introduire, dans les roues hydrauliques , l'eau par le centre de ces roues 355 — Et celle d'employer comme moteur l'a» chaud préalablement comprimé 474 mpw» Errata. Pages. Lignes. 21, 2 en remontant , que l'eau , lisez que d'eau 49, 3 et 4 » les distinguer des herbivores et des carnivores, lisez les distinguer en -herbivores et en carnivores 62, 5, brougt, lisez brought 81, 7, britisch , lisez british 101, 17, espèces de cancres nouvelles et peu connues, lisez espèces de crabes, nouvelles ou peu connues 1 08 , 4 > calanique , lisez calorique 126, 11, Monograph, lisez Monography 192, 25, clorophile, lisez chlorophylle 299, 6 en remontant, fisch , lisez fîshes 335, 9, Deffundis, lisez Deffaudis 352, 8, après Needle mettez une virgule 390 , 17, Falco tinniculus, lisez falco Tinnunculus 436, 9, sporuilis, lisez sporuliis lbid., 11, mucidinée , lisez mucédinée Ibid., avant-dernière , trjrsiphés, lisez érisiphées 454, 5 en remontant, rhjrsomes, lisez rhizomes Î71, 22, double réfraction négative, lisez positive 499, 8 en remontant, Westten , lisez Western 5i6, 7 en remontant, M. Vincent, lisez M. de -Yincens 5 18, 19, observationes, lisez observations 537, 2 en remontant, mettez une virgule après il choiera 547 , 7 , corps cristallisés, lisez lames cristallisées 56 1, i3, cultivazione , lisez coltivazione Ibid., ib., mettez uue virgule avant instruzione lbid., i5, inesti, lisez innés li 58o , .1 , après hémisphère , mettez une virgule lbid., 3, après Paramatta, mettez point et virgule 6i4, 3, mythylène, lisez méthylène m PN * ♦> m m m