D&W1988 COMPTES RENDUS HEDDOHADAIItES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES P- "èoif.A'f. IVPKniiniE DE BACOELIER , ri'.e du Jardine! , 13. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PUBLIÉS CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME NEUVIEME. JUILLET— DÉCEMBRE 1859. PARIS, BACHELIER, IMPRIMEUR-LIBRAIRE, QUAI UES AUGUSTIMS, V' 55. 1859 COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI i«^ JUILLET 1859. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Suite du Mémoire sur la réflexion et la réfraction d'un mouvement simple, etc. ; par M. Augcstiiv Cauchy. Fin du § in. {Voir la séance du 24 juin.) « Avant d'aller plus loin, cherchons à reconnaître d'une manière pré- cise, dans quels cas subsistent les diverses formules ci-dessus établies. » Pour y parvenir, nous remarquerons d'abord que les diverses puis- sances des caractéristiques D„ D,, D., renfermées dans les équations symboliques des mouvements infiniment petits se transforment en puissances, de mêmes degrés, des coefficients «, V, w, quand on suppose ces mouvements infiniment petits réduits à des mou- vements simples, c'est-à-dire quand on suppose les déplacements sym- boliques proportionnels à une seule exponentielle de la forme C. R. iSSg, a«Semej£re.(T.IX,N»l.) I Alors les fonctions de D,, D,, D,, représentées par L, M, N, P, Q, R, dans les équations (i) du § l", se transforment en des fonctions de u, f , w, désignées par 4^, cm, X, «, ^, A, dans les précédents Mémoires. Dans cette hypothèse, réduire, comme nous l'avons fait, les équations des mouvements infiniment petits à des équations du second ordre, ou en d'autres termes, réduire L, M, N, P, Q, R, à des fonctions qui soient du second degré par rapport au système des caractéristiques D,, Dy, D,, c'est évidemment réduire O 3ït, X, 9, ^, a, à des fonctions qui soient du second degré par rapport au système des coefficients u, v, w. D'ailleurs, comme on l'a vu dans le Mémoire sur les mouvements infiniment petits d'un système de molécules, si l'on nomme les coordonnées. d'une molécule m du système donné, et j^ + x, j-f-y, z + z» les coordonnées d'une autre molécule m , les valeurs de ^, on., X, 9, ^, a, seront représentées par des sommes de termes correspondants aux di- verses molécules m voisines de tn, et dont chacun , considéré comme fonction de u, v, w, sera proportionnel à la différence mais s'évanouira sensiblement hors de la sphère d'activité de la molécule m. Donc réduire les équations des mouvements infiniment petits au second ordre, c'est négliger dans le développement de cette différence, c'est-à-dire dans la somme . , I («X 4- wy -f- ivz)i (ux -i- vy ^ wz)* . ux + i>y + wz + i f-^ — '- + ,_;7 '- + etc. , . . . les puissances du trinôme u\ + i>y -^ wz. C 3 ) d'un degré supérieur au second. Or, il sera généralement permis de né- gliger ces puissances, au moins dans une première approximation, si le module du trinôme UK -\- vy -\- wz reste très petit pour tous les points situés dans l'intérieur de la sphère ^l'activité sensible d'une molécule; et cette dernière condition sera rem- plie elle-même, si le rayon de la sphère dont il s'agit est très petit, par rapport aux longueurs d'ondulations mesurées dans un mouvement sim- ple qui ne s'éteigne pas en se propageant. En effet, dans un semblable mouvement, u, v, w, seront de la forme « = i) \/ — I , p = V s/ — I , w = w V — I ; u, V, v^^, désignant des constantes réelles; et le plan d'une onde, paral- lèle au plan invariable représenté par l'équation vx + v/ -f- wz = o, formera avec les demi-axes des coordonnées positives des angles dont les cosinus seront respectivement proportionnels à tandis que l'épaisseur d'une onde sera représentée par la valeur de k étant ^ — T' k = \/d»H-v»H-" w- D'autre part , si l'on nomme r le rayon vecteur mené de la molécule m à la molécule m, et S' l'angle formé par le rayon vecteur r avec la perpen- diculaire au plan d'une onde , on aura r= v/x' + y'+V, ux + vy + wz s= krcoscT s= 2:t t cos «T; et il est clair que le produit 2* r cos «r • 1 deviendra très petit en même temps que le rapport r ï* Donc le module du trinôme ta. -\- vy -)- wz, I.. (4) représenté dans le mouvement simple que l'on considère par la valeur numérique de la somme UX -f- vy + WZ = VTT T COS cT , restera très petit, si le rayon vecteur r, supposé inférieur ou égal au rayon de la sphère d'activité sensible d'une molécule , est très petit par* rapport à la longueur d'une ondulation. » Lorsque la condition ici énoncée sera remplie , et qu'en conséquence les équations des mouvements infiniment petits pourront être, sans er- reur sensible, réduites à des équations du second ordre, ces dernières renfermeront généralement des termes du premier ordre et des termes du second ordre. Il semblerait au premier abord que ceux-ci devraient encore être considérés comme très petits par rapport aux autres. Mais on doit observer que les coefficients des dérivées du premier ordre seront des som- mes composées de parties, les unes positives, les autres négatives , et qui, dans beaucoup de cas, se détruiront réciproquement. C'est ce qui arrive en particulier, quand le système de molécules est constitué de telle ma- nière, que la propagation du mouvement s'effectue en tous sens suivant les mêmes lois. Il en résulte que loin de négliger les termes du second ordre vis-à-vis des termes du premier ordre, on devra plus généralement négliger ceux-ci vis-à-vis des termes du second ordre, ce qui suffira pour rendre homogènes les équations du second ordre auxquelles on sera parvenu. » Considérons maintenant en particulier les conditions relatives aux points situés dans le plan fixe des y^ z. D'après ce qu'on a dit, ces condi- tions supposent qu'on obtient des produits très petits en multipliant la constante e, c'est-à-dire la distance au plan fixe, en-deçà de laquelle les perturbations des mouvements infiniment petits deviennent sensibles, par certains coefficients renfermés dans ces mêmes équations. D'ailleurs en vertu ^t résolues par rapport à ^ di ^ ^ d^ d^, dx' dx^ dx'' dx^ dx^ dx' Mais il est important d'observer que, si, dans un mouvement simple, l'é- paisseur 1 des ondes planes devient très petite, les constantes u, v,w, offriront de très grands modules comparables à la quantité Alors les dérivées , , seront elles-mêmes comparables aux produits k|, loi, k^; et comme, dans les équations des mouvements infiniment petits réduites à des équations homogènes du second ordre, puis transformées en équa- tions différentielles, les divers termes resteront tous comparables les uns aux autres, les coefficients qui, multipliés par é, devront fournir des produits très petits , seront , dans les valeurs de d(f dx d\ dx dx dx exprimées en fonctions linéaires de |j «j Cj ^> X> •?> les coefficients de '^> X> 4» ou ceux de V-; ^' ^''' ^' On peut ajouter que les coefficients de (p dans la valeur de j? , de % dans la valeur de ^, etc. . ., auront, dans le mouvement troublé des va? (6) leurs comparables à celles qu'ils acquièrent dans le mouvement simple et non troublé , c'est-à-dire au coefficient m, par conséquent à la constante k. Donc, en définitive, pour que la valeur de la distance ê permette aux conditions, relatives à la surface de subsister, il suffira que le produit kïssa-jrp reste très petit, ou, en d'autres termes, que la distance ê soit très petite relativement à la longueur d'une ondulation. » Cette condition étant supposée remplie, les formules (aS) ou (27) subsisteront, pour x=o, dans les circonstances que nous avons indiquées, si les variables f> ij C^ représentent les déplacements symboliques relatifs à un mouvement simple pour lequel on aurait K = u y/ — I . Il y a plus : en vertu des principes établis dans le Mémoire déjà cité, on ar- rivera encore aux formules (aS) ou (27), si les variables représentent les déplacements symboliques relatifs àim mouvement simple pour lequel on aurait M = — u \/ — I , ou même les déplacements symboliques relatifs à un mouvement résultant de la superposition de deux mouvements simples, pour l'un desquels on aurait M = u V^ — 1 5 tandis qu'on aurait pour l'autre « = — u s/ — I . Cela posé, on pourra énoncer la proposition suivante. » Théorème. Considérons un système homogène de molécules situé par rapport au plan àesy, z du côté des x positives, et pour lequel les équa- tions des mouvements infiniment petits, indépendantes de la direction des axes coordonnés, puissent se réduire, sans erreur sensible , à des équations homogènes du second ordre, par conséquent aux formules (i). Supposons en outre que, dans le voisinage du plan des j-, z, et entre les limites très rapprochées oc = 0, X = l, *" *"•" (7) ces équations changent de forme, les coefficients des déplacements effec- tifs ou des déplacements symboliques et de leurs dérivées devenant alors fonctions de la coordonnée x. Nommons

X) 4» les dérivées premières de relatives à jt, et _ _ |o, "o, foj Cj ?) %» 4j correspondantes à un mouvement infiniment petit, propagé dans le système de molécules donné, quand on a égard aux perturbations de ce mouve- ment indiquées par l'altération des équations (i) dans le voisinage du plan des^T', z. Enfin, supposons que le mouvement dont il s'agit soit un mouve- ment simple qui ne s'éteigne point en se propageant, ou bien encore qu'il résulte de la superposition de deux mouvements simples de cette espèce, correspondants aux mêmes valeurs imaginaires des coefficients ^ ^, ', mais à des valeurs imaginaires de m, qui, étant égales au signe près, se trouvent affectées de signes contraires. Si d'ailleurs la distance i est très petite relativement à la longueur d'une ondulation, les valeurs de fj «y C> ?r Xj 4? calculées comme si le mouvement simple n'éprouvait aucune perturbation dans le voisinage du plan des j', z, vérifieront, pour xzs^o, les conditions (25) ou (27), savoir les conditions SI ion a et les conditions ~i>-'-¥^', si l'on a C M » Les mêmes principes peuvent servir encore à établir les équations de condition auxquelles devraient satisfaire, pour x = o, les valeurs de f> >t> Cj ^5 X) ^p5 relatives soit à des mouvements qui s'éteindraient en se propageant , soit à des mouvements accompagnés d'un changement de densité. Mais, nous bor- nant pour l'instant à indiquer ces diverses applications de nos formules gé- nérales , nous allons nous occuper plus spécialement des formules particu- lières que nous venons de trouver et développer les conséquences qui s'en déduisent. » Les valeurs de v, w étant (28) V =z V \/ — I , w = w \/ — I , la formule (27) peut s'écrire comme il suit D'ailleurs on tire de cette dernière , non-seulement 1 — "ge ' X — Ko et _ _ _ _ X — Xo 4- — ^^'o , e-?o = ■w par conséquent (3o) tvil — < = WMo — ^o . 4 — «'l = 4o — Wto, V%— X = V^o — %o, mais encore V V ° — tD xy t3» — «O -f- g ' quels que soient les facteurs a , ^ et par suite (3i) ^ + af + -îf = ^„ H- afo +;;>'o, si l'on choisit et , f de manière à vérifier la formule (32) t)' — «tD 4- ^ = O. » Pressé par le temps, et obligé de renvoyer au prochain numéro le développement des principes que je viens d'exposer, je me bornerai, (9) pour le moment, à indiquer ici les formules qui seront établies dans la suite de ce Mémoire , relativement à la réflexion et à la réfraction de la lumière par la surface des corps qui ne la polarisent pas complètement. » Si le rayon incident, que nous supposerons simple, est considéré comme résultant de la superposition de deux autres rayons polarisés suivant le plan d'incidence, et perpendiculairement à ce plan, les lois de la réflexion ou de la réfraction relatives au premier rayon composant, c'est-à-dire au rayon polarisé suivant le plan d'incidence, resteront les mêmes pour les corps transparents et isophanes, qui polarisent complètement la lu- mière, et pour ceux, q^i, cotame le diamant, ne jouissent pas de cette propriété. "V •' '■"'■■■*': \ » Si maintenant on compare l'un à l'autre les deux rayons composants, la réflexion et la réfraction feront varier le rapport de leurs amplitudes, ou la tangente de l'azimut, et la différence de leurs phases ou l'ano- malie suivant les lois exprimées par les formules que je vais transcrire. » Soient T , t' , les angles d'incidence et de réfraction , » fsr , ijir' , les tangentes des azimuts des rayons réfléchi et réfracté , quand le rayon incident est polarisé à ^5 degrés du plan d'incidence. » «T, eT' les anomalies de réflexion- et de réfraction. On aura, pour le rayon réfracté tang* <î!r' 1= cos* (t — t') + ê» sin* T . sin * ( r — t') , cT' = arc tang [« sin t tang (t — t') ] , ê désignant un coefficient très petit dont l'observation fournira la valeur. On aura au contraire pour le rayon réfléchi cot" «ar = [cos* (t -f- •/) -j- ê* sin» r sin» (t -f- r'jjcot* ^sr' , et en outre j" z= J"' — arc tang [g sin t tang (t + t')] + tt, si t + t' < i' et -. , Au reste, je reviendrai dans les prochains numéros sur ces diverses for- mules, qui montrent l'exactitude des explications et des hypothèses pro- posées par M. Airy, dans un Mémoire digne de remarque. (Voyez le 4* volume des Transactions de la Société philosophique de Cambridge.) ,C. R. iSîg , a« Semcitre. (T. IX, No i.) 2 " ■ . ( 'o ) " ÉLECTRICITÉ. — Eficore d'autres détails relativement à la brochure et aux souffrances morales de l'électricien anglais , Richard Laming (i^; ■i'^pur M. Geoffroy Saint-Hilaire. « Je crains de n'avoir point insisté suffisamment, ni employé assez de clarté sur les faits exposés et communiqués au public par M. Laming : . une circonstance à signaler en fut cause. Ce furent les soins pris par un journaliste , qui se chargea proprio motu de vulgariser les idées étranges du physicien anglais , en rédigeant son feuilleton consacré à la publicité des séances de l'Académie des Sciences, le 7 mai dernier. Cet écrivain rendit compte d'une séance de la veille, dont il avait fait le travail à l'avance et qu'il put rédiger à loisir avec une étendue et un savoir remar- quables; car il avait supposé que M. Laming avait insisté de nouveau, comme vers la fin de l'année précédente, sur ses idées fixes touchant les phéno- mènes électriques. C'était, ou blâmer implicitement l'Académie sur son si- lence qui devenait ainsi un déni de justice, ou bien c'était tendre à s'im- miscer pour son compte dans des débats sérieux de haute physique. w Quoi qu'il eu fût, soit malice pour blesser l'Académie, soit progrès réel d'un esprit généralisateur, je trouvai le feuilleton du 7 mai rédigé avec un tour d'esprit vif, trop doctoral peut-être, mais avec un caractère de spontanéité, et de goût unitaire, dont je demeurai frappé; il me vint en idée de rechercher la brochure annoncée et d'en connaître l'auteur. Or, en deux jours , je fus sur cette voie et j'allai voir M. Laming à Saint- Germain-en-Laye, je le rencontrai dans une maisonnette située en vue de la vallée ravissante de la Seine. » Jj'intérêt que je témoignai à M. Laming l'engagea à me confier ses graves préoccupations , ses profondes convictions , quant à ses études comme électricien. Ces convictions étaient si dominantes en lui qu'elles l'avaient amené à renoncer à une belle position sociale a Londres pour se livrer tout entier à la vérification de ses théories favorites. M II laissait d'ailleurs percer le sentiment de son vif chagrin , le tour- ment de son ame, de ce qu'il avait fait des efforts inouïs pour se comprendre, croyant y avoir réussi , quand il n'était pourtant point par- venu, à êtçe entendu et compris sur le sujet de ses vives préoccupa- tions. Novateur comme M. Laming , j'avais ressenti ces mêmes tourments (1) Coiitinùalion du Commentaire que j'ai placé dans nos Comptes rendus du premier semestre iSSg, c'est-à-dire dans le précédent volume, page 83o. ( II ) moraux. L'envie d'une part, et peut-être un prétexte volontaire de non- inlelligence de l'autre , avaient occasionné chez moi ces durs chagrins que Goethe aussi connut vers le milieu de sa carrière , et qu'il peignit en poète ulcéré, mais qu'enfin il avait surmontésavec courage et noblesse. C'est donc pour avoir été saisi de sympathie pour les désappointements de M. Laming, affligé et désespéré dans la poursuite de ses recherches et études , que je m'étais intéressé à lui : Haud ignora mali, miseris succurere disco. » Mais peut-être dans mon désir de soulager une aussi grande infor- tune , avais-je trop excusé dans mon for intérieur certaines irrégularités , peut-être même d'assez fortes contradictions qui existaient dans les écrits de M. Laming, quand j'écrivis en sa faveur : ce qu'il y a de certain, et ce que je n'abandonne point encore, c'est la haute estime que j'avais vouée à la marche unitaire de ses idées. Sa pensée de ne croire qu'à un seul des- sein général , qu'à une seule loi d'électricité m'a paru d'une grande puis- sance. Car je n'apercevais pour y donner lieu, qu'une source unique, l'ensemble des matériaux de l'univers, si bien que je ne voyais dans la na- ture qu'une même faculté d'unité de composition , laquelle devait régir l'ordre des phénomènes d'électrisation; faits que je ramenais à l'action moléculaire et que je comprenais comme faisant partie du jeu et de la toute-puissance des fonctions de la matière. » Ainsi, avec plus d'études et de réflexions, quant aux doctrines de M. Laming, j'en étais venu à mieux apprécier les motifs des deux grandes Académies de l'Europe qui avaient déclaré ne point comprendre suffisam- ment le physicien anglais, et devoir conséquemment éluder de répondre catégoriquement à ce que l'on ne voyait pas assez nettement éclairci dans les écrits communiqués. » M. Laming avait cru amener ses derniers juges à partager ses convic- tions personnelles, au moyen d'une expérience au fond nouvelle et très curieuse , qu'il imagina et proposa après coup , pour frapper d'une sorte de matérialité visible l'abstraction de ses pensées; car alors il élevait le succès de son expérience à la valeur d'un fait complet, ayant l'autorité . de l'essence des faits , un droit d'absolu crédit , et suffisamment im- posante pour exiger toute soumission à son énoncé. » Mais une expérience ne constitue point un fait précis et isolé : il y entre nécessairement certaines données hypothétiques de l'esprit, capables de faire fausser les conséquences à en déduire ; et dans la question con- ( ^^0 - troversée, le caractère hypothétique de l'invention de M. Laming existait dans le fait très équivoque d'une balance présentant inégalement la pon- dération des deux fluides, regardés comme émanés d'un fluide général , que tous les électriciens avaient déclaré de nature impondérée. » C'était de la part de M. Laming abandonner le principe de sa théorie unitaire touchant les phénomènes de l'électricité, croire ainsi à une dé- composition d'un fluide aussi effective et fondamentale , croire par consé- quent à l'existence de deux fluides pondérables d'après l'expérience , ces deux fluides provenant d'une totalité elle-même toutefois d'essence impon- dérée ; c'était placer une contradiction évidente dans les données explica- tives de son problème. Cek posé, on s'éloignait nécessairement de toute envie d'examen ; ainsi s'explique l'indifférence des juges à l'égard du fait commimiqué pour une expérience dont on reconnaissait la valeur et l'exactitude, mais dont on pouvait toujours dire que l'importance propre ne concluait point dans la question controversée. » Cependant fallait-il laisser cette expérience se perdre et comme s'anéan- tir dans l'immense fleuve des erreurs de la pensée humaine? N'était-ce point au contraire le cas de la reprendre comme une essence à demi éclose, et qui, réétudiée sur des bases plus larges et reproduite, pouvait être d'une portée à venir éclairer avec efficacité le champ des phénomènes de l'élec- tricité? J'y soupçonnai effectivement une utilité applicable ; et pour m'en- coiirager dans la recherche de cet à priori, je recourus à une analogie qui pouvait aider à l'interprétation de cette mystérieuse expérience. » Voici comment : ■ » Au commencement de ce siècle, la physiologie entra dans une voie nouvelle, mais rebutante à cause de la cruauté de ses procédés ; on appe- lait cela des expériences de vivisection ; le fer interrogateur se promenait dans les membres palpitants d'animaux en pleine vie. Un savant Académi- cien, doué d'une sensibilité exquise, en même temps qu'éclairé par une puissante logique, réclama près de ses amis, en leur citant ce vers em prunté à une tragédie célèbre, quoique présenté sous cette nouvelle forme : La science interroge et la douleur répond. 11 jugeait d'ailleurs ces expé- riences Inutiles aux progrès de la physiologie. Ce savant Académicien était le célèbre géomètre Lagrange, qui déclara s'abstenir de prendre rang 'dans l'assemblée, le jour annoncé pour continuer la lecture d'un dernier mémoire de vivisection. L'exploitation de cette branche de recherches d'études physiologiques ne fit que se modifier pour complaire à d'aussi justes réclamations ; car comment obtenir des résultats francheraept con- ( i3 ) cluants en agissant sur une chair palpitante, sous l'action du fer destructeur. «Dans ces entrefaites, j'offris un champ de recherches fécond en lu- mières physiologiques, sans qu'il en résultât ni malaise moral pour les ex- périmentateurs ni d'atroces douleurs pour les sujets en expérience. Les palpitations et contractions des chairs vivantes cruellement attaquées, n'étaient pas là non plus pour fausser les résultats de l'expérience. Le moyen que j'offris allant, par une étude des contrastes sur la diversité des formes fut l'examen des monstruosités, que mon fils (Isidore Geoffroy Saint-Hilaire) nomma depuis feVatoZog^/e^ lesquelles montrent des expé- riences toutes faites où la curiosité humaine se Sert de procédés à ne plus laisser dans le mode d'interroger la nature , la moindre chance à des er- reurs d'essai. En effet, qu'une enveloppe ou poche fétale vienne à subir une dilacération , les conditions du nisiis Jormativus deviennent autres , et l'on voit des conformations organiques se dessiner autrement, en faisant concourir à ces constructions différentes le noyau ou l'accident de la monstruosité , faire l'office d'un moule pour devenir une conformation ou sujet de tératologie; ce qui n'empêche point la nature de reparaître avec ses droits à la formation régulière, autant toutefois que l'obstacle intervenu le permet par sa cessation. » Ces faits, que les physiciens proprement dits, appellent des cas zoo- logiques , qu'ils disent uniquement phénoménaux à ce titre , qu'ils ren- voient à d'autres études que les leurs ; tout cela est régi plutôt par la physique ordinaire et les lois de la mécanique : car , je le répète ici pour la centième fois, il y a qu'une seule physique, que de mêmes lois de la nature pour être appliquées à une oeuvre identique. » Déjà , à l'époque du siège d'Alexandrie et l'esprit concentré sur le spectacle des habitudes des deux poissons électriques, la torpille et le si- lure, que j'avais eu enfin le bonheur de posséder vivants et à la fois, et que par conséquent je pus étudier comparativement, je m'étais élevé à une question générale sur la nature dont les phénomènes de l'électricité ne me paraissaient que des accessoires. Je n'ai cessé d'être préoccupé de ma théo- rie à cet égard , d'y chercher scrupuleusement des objections , ou pour m'y soustraire si je la devais reconnaître fausse. Ou pour m'y confirmer dans le cas contraire. Resté dans mes premières convictions, dont j'ai dit quelque chose à différentes époques dans plusieurs de mes ouvrages, "j'ai cru enfin en donner une démonstration suffisante, ou la préparer du moins par l'ensemble de mes idées sur la monstruosité, inséré au mot Monstre , du Dictionnaire classique d Histoire naturelle. ( '4 ) » Cependant je n'osais aborder de front, ex professa le grand sujet des questions de l'électricité , dans le champ de laquelle des esprits fins et savants parcouraient un grand nombre de sentiers divers , sans être ce- pendant parvenus à embrasser tous les rameaux de cette grande thèse dans un lien commun et unitaire. Je me décidai donc à faire de la question de la monstruosité mon propre rameau distinct, à l'étudier à part comme sujet de recherches d'électricité, et à guetter la première occasion d'aller aux conséquences de mes vues unitaires, dont je parlai et traitai sans cesse , sous le nom de théorie d'attraction de soi pour soi; je n'avais plus rien à apprendre touchant ce point que je nommai aussi loi universelle. Ma pensée tout entière était écrite dans mon morceau Monstre , du Dic- tionnaire classique. » Je crus rencontrer cette occasion qui me préoccupait, quand on an- nonça à l'Académie la naissance , à peu près miraculeuse , de la fille bi- corps de Prunay. C'était ce fait principal que j'avais le mieux étudié dans l'écrit de Duverney {^Académie des Sciences, 1706). Les doubles monstres formés par l'association de deux individus entiers, m'avaient révélé la nature intime et le ressort actif des éléments de ces deux êtres ainsi associés, et je voyais distinctement qu'il n'était rien de spécial dans l'es- sence des prétendus matériaux qui donnèrent les faits phénoménaux de l'électricité. Toute chose avait sa raison dans l'essence de la matière, si deux courants d'électricité marchaient l'un en face de l'autre, agissant et s'altérant par affrontement : cette essentialité des qualités de la matière est traitée à fond dans mes Notions de Philosophie naturelle, et se trouve, en outre, rappelée dans l'avant-propos de mes Fragments biographiques. J'ai redit cela avec plus d'assurance dans le Mémoire qu'en huit jours , voyage, observations et rédaction, je donnai sur le sujet miraculeux de Prunay. » Mais ce qu'on crut remarquer dans ce travail préparé de longue main , c'est que je me laissais aller à des rédactions d'à priori touchant des faits trop imparfaitement étudiés, et l'autorité académique s'interposa pour que ce Mémoire jugé écrit à la hâte , ne fût point déposé dans nos Comptes rendus. Je n'en eus point le démenti quant à sa publicité ; le même samedi qu'il aurait dû paraître dans les Notices de l'Académie il fut inséré dans la Gazette médicale. Après ce Mémoire ainsi publié , un. autre Mémoire aurait suivi qui eût donné les faits philosophiques de cette naissance insolite. Je fus arrêté dans mon élan et j'en pris du chagrin. 7> L'analogie entre M. Laming et moi est aussi bien dans nos émotions ( i5 ) que dans la similitude des faits ; il pouvait découvrir l'essentialité de la matière comme je crois l'avoir fait. Il fut près de l'apercevoir, mais sa vue ne fut pas nette et toute -puissante. » Je crois, au contraire, tenir les points principaux d'une théorie uni- taire sur la foudre, le galvanisme, le magnétisme, l'éiectricité et l'attrac- tion par affrontement sous l'influence de laquelle s'unissent les fœtus qui se rencontrent face à face. Je n'ai écrit mon Mémoire dont persoime n'avait le droit d'empêcher l'insertion dans nos Comptes rendus , qu'après trente-six ans de recherches attentives et minutieuses. » Si l'Académie voulait décider, et je le lui demande expressément, que mon Mémoire sur la monstruosité de Prunay vînt à passer de la Ga- zette médicale dans un prochain Compte rendu , j'aurais sous les yeux une publication de laquelle je pourrais exciper. » Qu'il y ait refus , je resterai bouche close. Que l'on m'accorde, au contraire, cette faveur, j'écrirai pour une séance prochaine les princi- pales vues que soulève cette haute et importante question. » Voilà dans quelle situation d'esprit je me trouvai à l'égard de la bro- chure de M. Laming , et comment je cédai à ma vive sympathie pour lui: ce n'était point un engouement d'érudition qui s'était emparé de moi, car j'ai ime mission à suivre pied à pied , et j'avais résolu de ne m'en ja- mais laisser distraire. » • - i ORGANOGRAPHiE VÉGÉTALE. — Sur les Embryons monocotjlédonés ; far M. Adrien de Jussieu. « Les embryons monocotylédonés ont beaucoup occupé les botanistes surtout dans le commencement de ce siècle. C'était un résultat nécessaire de l'adoption des méthodes nouvelles qui cherchaient dans les caractères de l'embryon la base de la classification des plantes. Un ouvrage de L.-C. Richard {V Analyse du fruit) ^ publié en 1808, semble particu- lièrement avoir appelé l'attention sur ce point d'organographie végétale et avoir soulevé avec son examen de nombreuses discussions que nous voyons se succéder dans les années suivantes. MM. Richard et Mirbel furent ceux qui y prirent la part la plus active, et sur certains points ils furent les représentants de deux opinions opposées , embrassées et défendues avec quelques modifications par les autres botanistes. On ne peut se plaindre d'une polémique soutenue des deux côtés par des Mémoires riqjies de faits bien observés, qui restèrent acquis à la science, quelle qu'en dîit être l'interprétation. (i6) » Richard considérait l'embryon raonocotylédoné comme un corps parfaitement indivis à l'extérieur; M. Mirbel de même, quoique quelr ques-unes des figures dessinées par lui sous des grossissements plus con- sidérables, montrent obscurément, vers le point de la surface correspon- dant à la gemmule , des indices d'une solution de continuité. » Cependant M. Rob. Brown , vers la même époque [Prodr. FI. Nov.- HolL, 1810), décrivait dans plusieurs de ces embryons une fente exté- rieure correspondant à la gemmule. Il signalait l'existence de cette fente comme un caractère propre à la famille des Aroïdes, comprenant celle des Typhinées et quelques Naïadées à sa suite. Il retrouvait la gemmule déjà visible au-dehors avant la germination dans les embryons de quelques autres graines , notamment dans les corps buibiformes qui constituent celles de certaines Amaryllidées. » M. Brown et les auteurs qui l'ont suivi ont regardé ce caractère comme ' exceptionnel , puisque comme tel il l'ont appelé à leur aide dans la distinction d'nn petit nombre de familles. En étudiant quelques plantes nouvelles ou mal connues qui s'y rattachaient, je dus constater dans leur graine cette structure particulière de l'embryon. Je la trouvai facilement dans plusieurs ; mais il n'en fut pas ainsi dans d'autres , où elle m'eût échappé si je n'avais été averti d'avance, et ce ne fut qu'après des recherches répétées et minutieuses que je parvins à m'assurer que le co- tylédon y présentait en effet une petite fente vers sa base. Je me demandai alors si ce que j'avais vu avec tant de peine dans ces embryons , ce que je n'y aurais pas vu sans une prévision qui m'avait engagé à le chercher et à m'obstiner dans une recherche d'abord infructueuse , n'existait pas aussi dans beaucoup d'autres embryons monocotylédonés. J'en pris au hasard dans des familles diverses , je les soumis à un examen aussi rigoureux, et, dans la plus grande partie, j'eus la satisfaction de retrouver ce même caractère tantôt très évident, tantôt plus ou moins obscur, mais avec d'autant plus de certitude et de généralité, que , m'habituant da- vantage à ce genre de recherches, je sus mieux employer les moyens propres à m'éclairer et mieux écarter les causes d'erreur. » J'ai fait mes études sur le vivant , toutes les fois qu'il m'a été pos- sible. Mais, pour un assez grand nombre de genres, je n'ai pu avoir à ma disposition que des graines conservées , dont, au reste, les embryons con- venablement ramollis dans l'eau se prêtent très bieu à l'observation. Il y a , dans l'un comme dans l'autre cas , à saisir un moment où le ca- ractère qu'on cherche se laisse plus facilement découvrir. Si l'embryon f T7 ) est gonflé de fluides, la fente s'efface par le rapprochement trop intime de ses bords; s'il est sec, il se fendille d'une multitude de rides avec les- quelles la fente peut se confondre. Entre ces deux états, il en est un in- termédiaire, où elle s'aperçoit seule et plus nettement; mais il ne dure qu'un instant , à cause de la rapidité avec laquelle s'opère la dessiccation d'un corps aussi petit abandonné sur le porte-objet. Il est donc nécessaire de recommencer l'opération plusieurs fois et sur plusieurs embryons différents; et quand , le plus grand nombre de fois, on a retrouvé à la même place la même apparence de solution de continuité , on ne peut guère conserver de doutes sur sa nature. On peut les dissiper entière- ment, si l'on a l'adresse d'enlever avec une aiguille très effilée les lèvres de la fente , et qu'on rencontre au-dessous la gemmule. Celle-ci d'ailleurs détermine le plus souvent une légère^aillie extérieure qu'un œil un peu exercé reconnaît de suite, et qui dispense de cette dissection. Souvent on facilite l'observation en mêlant une gouttelette de solution alcoolique d'iode à la goutte d'eau dans laquelle on a placé l'embryon, dont la sur- face se couvre alors d'une certaine teinte brunâtre, tandis que la ligne ré- pondant à la fente se colore à un autre degré. Un grossissement de 4o diamètres environ est celui qui convient en général , et dont je me suis le plus habituellement servi. Il faut le doubler ou le tripler dans cer- tains cas ; dans d'autres une loupe ordinaire suffit. » Je rappellerai en peu de lignes quelles sont les parties constituantes et les formes les plus générales des embryons monocotylédonés. Lorsqu'ils sont complets, ils se composent d'un axe ou tigelle terminé du côté inté- rieur de la graine par plusieurs feuilles , dont la première beaucoup plus dé- veloppée (le cotylédon) enveloppe les suivantes, qui le sont à peine et forment par leur réunion la plumule ou gemmule. L'autre extrémité qui touche la périphérie de la graine, en général en un point déterminé (le micropyle) , est dite radiculaire, parce que. c'est d'elle que sort la première racine ou radicule; mais, dans la plupart des ouvrages, on confond sous ce dernier nom toute la partie de l'embryon située au-dessous de la gem- mule et dont la tigelle forme ainsi la presque totalité. Les mots de plumule et de gemmule sont eux-mêmes aussi défectueux : puisque le premier , fait pour désigner les feuilles primordiales composées de quelques dyco- tylédouées ne convient ni à la plupart des autres, ni à aucune de celles des monocotylédonées; puisque le second, qui signifie un bourgeon en di- minutif, devrait désigner l'ensemble de toutes les feuilles de l'embryon , et non ce premier bourgeon moins sa première feuille. Mais nous n'en C. R. i839, a« Sfmestre. (T. IX, K» 1.) 3 f 18 ) conserverons pas moins ces anciens noms qu'il vaut mieux accepter en oubliant leur étymologie et en les définissant nettement, que d'y substi- tuer des mots nouveaux qui se trouvent eux-méraes à changer un peu plus tard. » La forme la plus habituelle des embryons monocotylédonés est celle d'un cylindre arrondi à ses deux extrémités, ou celle d'un ovoïde plus ou moins allongé. Tantôt c'est la partie cotylédonaire qui est la plus dila- tée; tantôt, et plus souvent, c'est la partie radiculaire. Elles sont faciles à déterminer lorsqu'on observe l'embryon dans la graine , puisque l'extré- mité radiculaire vient toujours toucher sa périphérie et que l'extrémité co- tylédonaire regarde toujours la chalaze. Mais lorsque ces rapports man- quent, lorsqu'on observe l'embryon isolé, cette détermination devient beaucoup plus difficile. Cependant, ^vec quelque habitude on s'y trompe peu. La partie radiculaire ou mieux tigellaire , la première formée, est d'un tissu plus compact et conserve encore sa rondeur, quand la partie cotylédonaire plus lâche, s'est déjà affaissée. Souvent aussi une petite pointe mousse persiste à la radicule, là où se terminait le fil suspenseur, elle est toujours prononcée avant la maturité parfaite de l'embryon. Après les deux extrémités, il s'agit de déterminer la ligne où se joignent les deux parties de l'embryon, ou, en d'autres termes, la position de la gemmule. J'ai déjà dit qu'elle se trahit à l'œil exercé, par une légère saillie extérieure sur un côté du pourtour. Cette saillie dirige l'observateur dans la re- cherche de la fente cotylédonaire, et celle-ci constate la situation de la gemmule. » Je me suis jusqu'à présent servi du mot de fente pour désigner la so- lution de continuité correspondant à la gemmule sur la surface embryon- naire, parce que c'est en effet cette forme qu'elle affecte le plus générale- ment. Assez rarement elle est largement béante et ses côtés ou lèvres laissent apercevoir entre elles la première feuille de la gemmule dans toute sa longueur (Ex., Ouvirandra). D'autres fois ces lèvres se touchent ou se recouvrent même par le miUeu, en s'écartant en bas et en haut, où l'on voits ou vent alors saillir la pointe de la gemmule {Jponogetondistachyon, Pothosmaxuna)^ qui, d'autres fois plus courte, ne se montre nullement au dehors {Sparganium ramosum). Le plus généralement les deux lèvres viennent se toucher par leurs bords dans toute leur longueur , et il en résulte un sillon ou ligne fine et droite ( Tigridia pavonia), sillon que la dessiccation élargit quelquefois vers le milieu par suite de la rétraction des lèvres. Sa direction , au lieu d'être rectiligne , est presque aussi fréquem- ('9) ment courbe, ce qui indique la superposition d'une lèvre sur rautre(T'n- ■glochin Barrelieri, Naias major). •! ■ * '!"> » La gemmule peut se montrer à l'extérieur comme un petit mame- lon au fond d'un enfoncement circulaire (Pontederia cordata) , ovale {Hjdrocharis morsus-ranœ) ou en losange. C'est qu'alors les lèvres sont incomplètes, ou bien qu'elles restent écartées au sommet après s'être soudées dans tout le reste de leur longueur. » C'est une soudure pareille qui peut expliquer les cas assez rares où la fente, au lieu d'être longitudinale, se présente transversalement. Les lèvres alors se touchent et se confondent par la partie verticale de leurs bords, dont la partie supérieure, assez large, se réfléchit horizontalement et reste libre. Ce bord supérieur a ordinairement la forme d'un lobe courbe, et, par conséquent, la fente est une ligne brisée formée par deux arcs que sépare un sinus [J^eratrum). Si ces deux lobes se prolongent davantage, on a l'apparence d'une ligule bifide ou même simple suivant que la soudure des bords internes a lieu complètement ou non {Dioscorea vil- losa, cordifolid). Le cas où au contraire ces bords internes restent indépen- dants et où les deux lèvres se présentent comme deux oreillettes distinctes {Bajania hastata, Tamnus communis)., prouve la vérité de cette explication. » Enfin, la solution de continuité peut se réduire à un petit trou ou à un point (beaucoup de graminées et de cypéracées) ; elle peut même dispa- raître entièrement ou plutôt échapper à nos moyens actuels d'observation. Toutes ces modifications ne sont que des degrés différents d'une même or- ganisation. » Nous avons indiqué seulement les formes les plus générales des em- bryons monocotylédonés. Mais il en est qui s'éloignent plus ou moins de ce type. Nous ne nous en occuperons pas en ce moment, puisque leur description trouvera naturellement sa place dans l'examen particu- lier de chaque famille. Ces différences tiennent en général au développe- ment plus ou moins graad, ou , en d'autres termes , plus ou moins précoce, de telle partie de l'embryon comparativement à telle autre. Considérés sous ce dernier point de vue, des embryons parfaitement semblables à l'extérieur . peuvent en réalité différer entre eux, suivant le rapport va- riable de la partie cotylédonaire à la partie radiculaire. Ce rapport sera déterminé par la position de la gemmule et par conséquent indiqué par la situation de la fente. » L'embryon mûr la présente le plus souvent dans sa moitié inférieure, même vers le bas , de manière que le cotylédon a beaucoup plus de lon- 3.. ( ao ) gneur que la tigelle {Triglochin, Arum, Iris, Asparagus, Canna). La pro- portion est inverse dans les embryons beaucoup plus rares, que Richard appelait macropodes : la fente y est située ou vers le milieu, ou même plus haut {Naias, Bljxa, Tradescantia , Potamées, Alismacées). Il eu est un petit nombre oà elle paraît apicilaire et où l'on ne pourrait reconnaître qu'un rudiment de cotylédon (Orchidées?— Po*?Vfo«za). » Cette étude comparative des diverses parties de l'embryon exige une analyse plus détaillée , une détermination exacte des parties secondaires dans lesquelles peuvent se décomposer celles à l'examen desquelles nous nous sommes jusqu'ici bornés. L'embryon offre-t-il d'autres parties consti- tuantes qu'un bourgeon ordinaire? Chacune d'elles y est-elle formée des mêmes éléments que dans ce bourgeon? Si ces éléments et les organes qu'ils composent sont les mêmes, s'y présentent ils sous la même forme; et, s'ils se déguisent sous des formes différentes, d'après quelles règles pourra-t-on constater leur vraie nature? Telles sont les différentes ques- tions qui s'offrent à l'esprit. » M. Lindley, plus qu'aucun autre botaniste, a appelé l'attention sur la fente cotylédonaire découverte dans les Aroïdes par M. Brown, et sur les conséquences théoriques de ce point d'organisation. Elle le conduit à considérer l'embryon monocotylédoné en général, comme un dicotylédoné dont l'un des cotylédons aurait été enlevé et dont l'autre se serait roulé autour de la plumule en se soudant par ses bords {Introd. to Botanj , page 216). Cette théorie ingénieuse est-elle vraie? l'est-elle en partie ou dans tous ses points? Pour le décider je ne connais pas de moyen plus sûr que l'examen direct qui suit les organes dans toutes leurs métamor- phoses apparentes depuis leur première apparition, jusqu'à leur complet développement. » Pendant long-temps on s'est contenté d'étudier l'embryon, comme la graine, à leurmaturité. Cen'est que dans ces dernières années qu'on a essayé de le voir à une période antérieure; encore n'a-t-il été traité qu'accessoire- ment à propos d'un autre sujet , et je connais bien peu d'observations qui se rapportent aux embryons monocotylédonés en particulier. Quelques lignes leur sont consacrées dans le second mémoire de M. Mirbel sur la structure et les développements de l'ovule (182g). L'auteur annonce avoir vu dans la jacinthe et l'asperge , que , dans les premiers moments de son existence, le corps cotylédonaire ne cache pas la gemmule. Il ne doute pas que l'embryon des autres monotylédonés n'offre la même structure , qu'il retrouve persistante dans les graminées. ( ai ) » M. Schleiden exposa dans i]eux mémoires (1837) sa théorie sur ou plutôt contre la génération des plantes qui occupe tant en ce moment le monde botanique. Les premiers développements de l'embryon touchaient de trop près à son sujet pour être négligés. Aussi , tout en insistant davan- tage sur les phénomènes qui accompagnent sa première apparition et peuvent le mieux éclairer son origine , il examina ses changements ulté- rieurs, et, pour les monocotylédonés , il confirma le résultat annoncé par M. Mirbel , le rapport direct de la gemmule avec l'extérieur à une pre- mière époque. Il l'illustra par des figures accompagnées d'une explication détaillée, d'après quatre plantes : deux graminées, un balisier et un palmier. » Tout récemment M. Mirbel (mars iSSq) présenta ses p^ues pour servir à Vembrjogénie végétale. Il y choisit comme type une plante monoco- tylédonée , le maïs, et donna l'histoire complète du développement de son embryon , avec cette exactitude qui a acquis à ses travaux une si glo- rieuse autorité. » C'est avec une vraie satisfaction que j'ai vu l'accord des observations que j'avais moi-même recueillies sur ce sujet , avec celles de deux bota- nistes aussi habiles (i). Les miennes entreprises dans un but plus spécial se sont portées sur un plus grand nombre de plantes, parmi lesquelles je ne choisirai maintenant que quelques exemples pour faire connaître la marche générale que suit l'embryon monocotylédoné dans son évolution. » Si l'on prend la graine du Canna speciosa au moment où le périsperme est arrivé à l'état d'une masse blanchâtre et épaisse, après avoir perdu sa fluidité et sa transparence première, et qu'on enlève transversalement une petite tranche ayant pour centre le micropyle qui s'aperçoit facile- ment à l'extérieur, en examinant cette tranche du côté interne, on verra une petite cavité (l'extrémité de la cavité embryonnaire), et au fond on découvrira le plus souvent un globule comme enfoncé dans le tissu cellu- laire environnant : c'est l'embryon commençant. Il paraît sessile, mais tient en effet au sac par un court suspenseur plissé; il est formé d'un tissu cel- lulaire homogène , et légèrement déprimé sur une de ses faces. Lorsqu'il a environ 14 centièmes de millimètre, on peut constater que sa surface n'est pas continue , mais qu'elle présente sur l'un des côtés un enfonce- (1) La plupart des observations et des figures qui servent de base à ce Mémoire étaient faites , lorsi|ue vers la fin de l'été dernier seulement j'eus connaissance d*- travaux de M. S- hleiden. nient oblique, une sorte de cratère, rempli par un mamelon qui est comme enchâssé par le reste de la surface plus saillante. n Après qu'il a acquis des dimensions triples , on voit bien nettement un ovoïde tournant son bout le plus mince vers le point d'attache d'où part un suspenseur presque aussi long que lui. Nous appellerons bas ou extré- mité inférieure de l'embryon , ce bout correspondant à la radicule. I^e mi- heu de l'une de ses faces est occupé par une cavité elliptique ayant presque la moitié de sa longueur. La partie inférieure de la cavité est recouverte par un mamelon , et de ses deux bords partent deux replis qui vont en s'élargissant de haut en bas , où ils confluent tout-à-fait. A une époque antérieure, ces replis n'étaient pas encore formés ; mais plus tard, au contraire , et à mesure que l'embryon approche davantage de sa matu- rité, les replis continuent à croître et à s'avancer de tout le pourtour de la cavité, de telle sorte qu'ils finissent par la cacher complètement, ne la iMSsant plus communiquer à l'extérieur que par une courte boutonnière et enfin par une fente linéaire presque imperceptible. Dans le même temps l'embryon, continuant à croître, a acquis les formes et les dimensions (4 mill.) qu'on lui connaît ; mais cette croissance a' été fort inégale dans ses diverses régions, puisque la fente, qni d'abord s'observait vers son milieu , se trouve maintenant vers sou quart inférieur. ;: » Dans une Iridée(/m stenog/na) , dans une Liliacée (Hjracinthus orien- talis) , dans une Commélinée {Tradescantia virginica) , dans une Aroïde [Cnlla œthiopica) , dans une Broméliacée ( Billbergia fasciata) , dans une Joncaginée ( Triglochin Barrelieri) , par conséquent dans des plantes appar- tenant à des familles très variées, les choses se passent à peu près de même. Un globule suspendu par un fil ne tarde pas à présenter une petite cavité latérale. Le globule ou embryon s'allonge de plus en plus à mesure que la graine s'approche plus de la maturité ; mais l'orifice de la cavité pa- raît d'autant plus inférieur et d'autant moindre en proportion du reste de l'embryon , que celui-ci est plus avancé , et il a changé en même temps de forme, d'abord circulaire, puis ovale, puis de plus en plus étroit, et enfin linéaire. C'est que la cavité s'est close à l'extérieur par une lame qui, s'a- vançant des bords vers le centre, finit par ne laisser qu'un très petit espace perméable. Dans le même temps elle s'est remplie graduellement à l'inté- rieur par un petit corps qui est la gemmule. Les différences que l'on peut remarquer dans l'évolution de ces divers embryons , résultent d'inégalités dans le développement proportionnel de leurs diverses parties. Ainsi , dans le T'iiglochin, la partie cotylédouaire s'est développée douze fois C 23) plus que la partie radiculaire ; dans le Tradescantia , elles se sont déve- loppées toutes deux à peu près également. » De la croissance plus ou moins lente de la gemmule, qui ne remplit pas toute sa cavité , ou qui au contraire la déborde , il résulte ou une dé- pression correspondante, ou une légère saillie extérieure, ou même une bosse que peut suivre et recouvrir la lame qui clôt la cavité, si elle con- tinue elle-même à se développer dans la même proportion. » Dans aucun des exemples cités plus haut, la détermination des parties de l'embryon ne paraît difficile. La première qui se forme est l'axe ou tigelle, bientôt surmonté de la première feuille ou cotylédon, dont la base embrasse obliquement son sommet en manière d'anneau, anneau qui forme les bords de la cavité latérale ou gemmulaire. Le limbe de la feuille cotylédonaire est la partie supérieure à l'enfoncement annulaire, qui en est la gaîne. La seconde feuille se montre plus tard au fond de cette gaîne, qu'elle ne dépasse pas, et qu'elle n'égale même que lentement, et forme la gemmule à elle seule long-temps, quelquefois jusqu'à la germi- nation. « Le limbe cotylédonaire continue à s'allonger et à croître dans toutes ses dimensions. La gaîne, qui d'abord n'était que demi embrassante, croît en général par ses bords, qui se replient autour de la gemmule et se rap- prochent l'un de l'autre, le plus souvent jusqu'à ce qu'ils se rencontrent, se touchent, se recouvrent même ou se soudent en partie, fj ^^ » La théorie de M. Lindley n'est donc vraie que pour la partie inférieure ou gaîne du cotylédon, la seule qui s'enroule autour de la plumule; et la première feuille de la plante monocotylédonée ne se comporte pas au- trement que chacune des autres, dont la gaîne enveloppera de même l'en- semble des feuilles suivantes avant leur développement. » C'est sans doute ici le lieu d'établir la comparaison entre l'embryon et le bourgeon , qui ne sont que deux modifications d'une même série d'organes. » En prenant un bourgeon aussi jeune qu'il est possible, on ne voit qu'un petit mamelon cellulaire creusé en dehors d'une petite cavité cratériforme. Il rappelle alors assez exactement l'un des premiers états de l'embryon . si ce n'est qu'il est plus déprimé à cause du développement moindre ou nul de son axe. Les différences se prononcent davantage par la marche de la végétation, et les parties se conforment pour le rôle physiologique qu'elles sont appelées à jouer. Nous avons vu que dans l'embryon, protégé par les diverses enveloppes de la graine, la première feuille, qui servira; ( M ) surtout à iâ nourriture, allonge et épaissit son limbe gorgé de sucs. Dans le bourgeon, dont la nourriture est assurée par sa communication directe avec le rameau duquel il émane, la première feuille, et même plusieurs feuilles suivantes , sont purement protectrices. Aussi sont-elles bornées à la gaîne de consistance écailleuse , avec un limbe tout-à-fait rudimentaire ou nul. Si, à l'égard du bourgeon, une feuille pouvait être comparée au cotylédon, ce serait plutôt celle à l'aisselle de laquelle il est né; compa- raison dont je n'ai pas besoin de montrer le côté défectueux. Elle trou- verait pourtant un point d'appui dans quelques embryons (ceux des Draccena , par exemple), où les premières feuilles de la gemmule ne dé- veloppent que leur gaîne écailleuse. » Mais si dans le bourgeon on examine, au lieu des premières feuilles, une de celles qui, plus intérieures, sont appelées à un développement complet, le parallèle deviendra beaucoup plus exact. j) Prenons pour exemple le bourgeon du Sparganium ramoswn. Enlevons les trois premières feuilles réduites à leur gaîne, et considérons la qua- trième. Le limbe plan n'y est encore que pour \ ; les autres | sont occupés par la gaîne, dont les bords repliés viennent se recouvrir un peu au-delà de la ligne moyenne et cachent entièrement la feuille suivante. Dans celle-ci le limbe forme les f supérieurs; les bords de la gaîne ne se recou- vrent qu'en bas, et ils sont dépassés un peu par la sixième feuille, où ^ in- férieur seulement est occupé par la gaîne, dont les replis antérieurs ne s'atteignent plus réciproquement. Ils sont réduits à deux lobes de plus eu plus petits dans les septième, huitième et neuvième feuilles, trop petites elles-mêmes pour que leurs parties puissent être mesurées avec exactitude. Enfin les dixième et onzième ne sont plus que deux petites lames planes opposées l'une à l'autre. » Ces feuilles , dans leur série décroissante , peuvent être considérées comme les divers âges d'une seule et même feuille. Or, nous y voyons l'extrémité du limbe se formant la première, puis la gaîne ébauchée par deux légers replis à la base , ces replis s'avançant l'un vers l'autre et finis- sant par s'atteindre et se recouvrir de manière à cacher la feuille sous- jacente, tandis que le limbe croît concurremment, mais non dans un rap- port constant. Ne sont-ce pas précisément tous les changements successifs que nous avons signalés dans la feuille cotylédonaire? L'examen de l'évo- lution de la feuille fait dans la gemmule conduirait à la même conclusion. » Dans le bourgeon que nous avons choisi pour exemple , les feuilles sont distiques et les ouvertures des gaines tournées en sens alternativement ( a5 ) opposé. C'est la disposition relative qu'elles prennent dans la plupart des bourgeons et dans presque toutes les gemmules. Elle peut être essentiel^ pour certaines plantes, où les feuilles du rameau développé persisteront elles-mêmes sur deux rangs opposés; pour les autres elle est plutôt appa- rente que réelle, et me paraît dépendre d'une cause pour ainsi dire mé- canique. - • ■ ' • ^ » On sait que la ligne qu'on ferait passer par les insertions successives des feuilles d'un rameau est une spirale ; que l'axe sur lequel cette spirale se déroule est un cône plus ou moins allongé , très long et se rapprochant d'un cylindre dans le rameau développé, infiniment court et petit dans le rameau à l'état de bourgeon , et que par conséquent les tours de spire vont en diminuant de diamètre progressivement et proportionnellement à celui de l'axe; enfin, que l'écartement de deux feuilles successives, mesuré par un arc de 180° dans le cas où elles sont distiques, l'est pour la plupart des cas par un arc de iS^" à peu près. Or cette différence d'é- cartement devient tout-à-fait inappréciable, lorsque le tour de spire sur lequel deux feuilles successives sont insérées , arrive à une extrême peti- tesse, comme cela a lieu pour beaucoup de bourgeons et surtout de gemmules. On doit se souvenir d'ailleurs que dans la nature, ces règles géométriques pour la position relative des parties, sont modifiées par une autre règle plus puissante: c'est que ces parties, qui sont des corps vi- vants et non des points mathématiques, prennent la place nécessaire pour vivre et se développer, s'étouffent ou se repoussent quand l'espace leur manque et intervertissent ainsi les lois établies. C'est ce qu'on peut vérifier sur beaucoup de bourgeons , où les insertions des feuilles exté- rieures placées sur une spire plus large sont encore assez évidemment séparées par un arc de 137° environ, tandis que celles des intérieures s'écartent progressivement, à mesure que la spire se rétrécit, et ne tardent pas à devenir distiques. Quelques gemmules plus développées que d'autres, manifestent aussi déjà cette disposition, et plus tard la germination, al- longeant et dilatant leur axe, rend tout leur libre jeu aux lois de l'inser- tion en spirale. » Plus souvent au contraire , la gemmule est si peu avancée dans la graine, qu'on a beaucoup de peine à la découvrir, loin de pouvoir y observer l'agencement des parties. J'ai dit déjà que fréquemment on n'y voit qu'une seule feuille. En l'examinant avec beaucoup de soin , il n'est pas rare de trouver sur sa face interne un petit enfoncement, première ébauche de sa propre gaîne. D'autres fois cet enfoncement correspond à C K. ,839, a« Semestre. (T. IX, K» f.) 4 ( ^6 ) une seconde feuille, celle-ci est ou simplement appliquée contre la pre- mière, ou enchâssée par elle, ou même complètement enveloppée ; et elle nous présente ainsi avec la première feuille gemmulaire les rapports diversement gradués que celle-ci nous a présentés elle-même avec le cotylédon. Il est quelques gemmules où l'on voit de plus la feuille sui- vante; il en est, mais rarement, où l'on découvre une série de plusieurs feuilles (Naias). » Dans tout ce qui précède, je crois avoir répondu, ou du moins avoir fourni des éléments de réponse, aux questions que j'avais posées» L'embryon dans sa partie cotylédonaire est parfaitement comparable au bourgeon dans toute sa partie visible hors du rameau. L'un et l'autre sont composés d'une série de feuilles , et celles-ci sont composées chacune des mêmes parties, une gaîne et un limbe. Leurs difierences ne résultent que de celles du développement relatif de ces parties, soit en longueur, soit en épaisseur, et par conséquent ne sont que dans la forme. La gaîne se détermine par la fente résultant de la juxta-position de ses deux bords libres, ou par une cavité, lorsque ces deux bords ne se rejoignent pas. La gaîne du cotylédon étant tournée d'un côté, celle de la première feuille gemmulaire sera tournée en sens inverse, et, dans l'embryon, deux corps ouverts du même côté ne pourront être deux feuilles suc- cessives. » La détermination des parties est simple et claire dans la plupart des embryons monocotylédonés; mais elle a doimé lieu à des dissidences d'opinion, dans quelques-uns qui présentent des formes insolites. Sont- elles dues à l'existence d'organes particuliers, comparables h ceux que nous voyons jouer un rôle dans la vie embryonnaire des animaux et dis- paraître ensuite? La simplicité de l'organisation végétale repousse cette supposition et nous autorise à admettre que nous n'avons affaire ici qu'aux parties ordinaires de l'embryon, mais masquées par des dévelop- pements inusités, soit en excès, soit en défaut. Je prendrai pour exemple les phanérogames marines, rapportées jusqu'ici aux Naïadées, et dont je pense qu'on doit former une famille distincte que j'appellerai Zostéracées. » L'embryon du Zostera oceanica , L. , ou Posidonia Caulini , Kœn., est un ovoïde irrégulier surmonté d'une petite pointe ou bec, qu'une analyse attentive fait reconnaître pour un véritable bourgeon, composé de feuilles distiques, élargies chacune à leur base en une gaîne biauriculée. Toute la masse de l'embryon est composée de gros grains blancs de fé- cule, entremêlés d'autres grains plus rares, résinoïdes et rougeâtres. ( ^7 ) Elle est traversée par Un canal • très fin , rempli d'un tissu particulier mêlé de filaments et de granules d'une extrême ténuité, et qui, partant de la base du bourgeon terminal, se dévie un peu latéralement, et va se terminer et comme s'épanouir à l'extrémité opposée de l'embryon qu'occupe une substance différente du reste. I^a germination développe le bourgeon terminal , dont les feuilles intérieures allongent leur limbe , tandis que les extérieures restent à l'état de gaîne. Immédiatement au- dessous d'elles, partent plusieurs racines; mais il y en a une plus forte qui sort de l'extrémité inférieure de l'embryon. » Il est clair que le bourgeon terminal représente la gemmule, et que nous ne pouvons chercher le représentant du cotylédon que dans sa feuille la plus extérieure; que tout le reste de l'embryon est la tigelle qui, comme nous l'indique la déviation latérale de l'axe intérieur marqué par le canal étendu de la gemmule à la radicule , a pris plus de déve- loppement d'un côté que de l'autre. ,, > ^ , uv rins'i )) L'embryon du Cjmodocea Webhiana est un ovoïde blanchâtre, com- primé, creusé dans la moitié supérieure de son bord postérieur d'une gouttière superficielle sur laquelle est couché un appendice cylindrique brunâtre. L'examen de celui-ci fait apercevoir sur sa face postérieure et un peu au-dessus . Indiquons d'abord les dispositions extérieuï-es : » Le fourneau se réduit à un tronçon de cheminée en briques ; le foyer occupe la partie inférieure; les parois supportent, solidement établi à '.\ met. environ du sol , le corps principal de la chaudière. C'est un cylindre de tôle horizontal, d'où partent des bouilleurs verticaux, légèrement co- niques, qui descendent dans la cheminée très près de la grille et plongent d'environ 2 décim. dans là couche épaisse de coke en ignition. » Un peu au-dessus du foyer, l'intérieur de la cheminée est divisé en compartiments verticaux, par de minces cloisons en briques; et chaque bouilleur est isolé dans un compartiment, dans un tuyau, qu'il remplit en grande partie. » L'air échauffé tfouve, dans ces tuyaux, un passage d'autant plus res- set-fé qu'il i'élève davantage ; il traverse, autour de la chaudière, un vé- ritable étranglement , et s'échappe enfin dans une courte cheminée en tôle qui recouvre et Surmonte l'appareil. De la grille au sommet de cette che- niinée, il n'y a en tout que 5 mètres. » En résumant ces détails, on voit que le point essentiel est d'avoir ( 33 ) placé la chaudière et les bouilleurs dans la cheminée même, verticalement au-dessus du foyer. Il est facile d'apprécier les effets de cette disposition sous le rapport delà combustion et du tirage, surtout lorsque l'on veut chauffer au coke. " ♦if- "> ' * » La colonne d'air chaud qui s'élève verticalement contribue seidé , en vertu d'une diminution de poids, à exciter le tirage, par conséquent la combustion. L'un et l'autre sont ralentis et atténués sans cesse par le frottement de l'air échauffé contre les parois des tuyaux qu'il traverse , non plus seulement dans la portion verticale du trajet , mais dans toute son étendue : ce frottement, qui dépend de la nature des parois, est très grand dans les tuyaux en briques. » Les chaudières à bouilleurs ordinaires où l'air chaud parcourt d'abord plusieurs galeries horizontales, exigeront donc de hautes cheminées, ou des moyens mécaniques, tels que l'emploi d'un ventilateur. » En plaçant au contraire les bouilleurs verticaux et la chaudière dans la cheminée même, on fait en sorte que la portion de courant d'air qui les échauffe par contact, serve en même temps par sa moindre densité à déterminer le tirage : elle l'excitera d'autant mieux que c'est au sortir du foyer que la raréfaction de l'air est la plus grande. » La portion de cheminée en tôle dont la chaudière nouvelle est sur- montée, pourrait même, sans aucun doute, être réduite encore, surtout si, comme on l'a projeté, on donne aux bouilleurs verticaux une plus grande longueur. » Sous un autre rapport, la disposition proposée semble encore ia- vorable à réchauffement rapide de la chaudière. On ne connaît pas avec exactitude la température à laquelle l'air sort du foyer, ni la portion de chaleur qui s'échappe sous forme rayonnante. Or, cette dernière portion que l'appareil nouveau utilise avec avantage, pourrait bien être plus -considérable qu'on ne l'admet ordinairement. » Après avoir examiné les conditions d'échauffement extérieures à la chaudière , étudions à leur tour les conditions intérieures relatives au mouvement de l'eau. Ici l'on doit avoir en vue , comme l'un de nous l'a plusieurs fois exposé , de déterminer dans le liquide une circulation qui amène sans cesse l'eau d'alimentation encore froide, en contact avec les parties métalliques le plus exposées à l'action calorifiante; une circu- lation qui ramène en même temps l'eau la plus échauffée, liquide en-* coreparun excès de pression, ou des causes peut-être incomplètement connues , vers la surface libre où elle deviendra vapeur. C. R. i839, 2« Semestre. (T. IX, IS« 1.) 5 (34) » Ces conditions sont parfaitement remplies dans la nouvelle chaudière, avec laquelle chaque bouilleur n'a de communication que par trois tubes : deux de ces tubes prennent l'eau vers le fond du corps principal de la chaudière pour l'amener jusqu'au fond du bouilleur; le troisième reçoit la vapeur vers le haut du bouilleur et la rejette dans la partie supérieure de la chaudière. » La circulation de l'eau est donc activée par les causes mêmes qui réchauffent. » On aurait pu craindre que ces tubes étroits et longs ne gênassent la circulation qu'ils doivent établir, mais une longue expérience , à laquelle il faut toujours en appeler, surtout en de semblables questions , a justifié complètement la disposition proposée; l'expérience l'a justifiée encore sous le rapport d'un engorgement successif des tubes et des bouilleurs. » On peut au reste nettoyer ces tubes et les bouilleurs, aussi facile- ment que la chaudière elle-même; en effet, le fond de chaque bouilleur se détache. Il suffit pour opérer la séparation, de desserrer extérieure- ment à la partie supérieure de la chaudière un boulon qui retient par une longue barre de fer, traversant le bouilleur entier, la calotte infé- rieure que l'on veut enlever. » Cette calotte est en cuivrp ; l'assemblage ingénieux que nous venons d'indiquer, a pour but de presser l'une contre l'autre de plus en plus fortement les deux parties du bouilleur, à mesure que la température s'élève. Cet effet résulte de ce que l'enveloppe du bouilleur plus fortement chauffée se dilate plus que la longue barre de fer qui vient à travers l'eau retenir la calotte de cuivre. Le joint du bouilleur est ainsi toujours parfaitement étanche. t » La séparation du bouilleur en deux parties , a encore un autre avan- tage plus important que la facilité de l'entretien; elle a permis de faire disparaître les inconvénients qui accompagnaient l'emploi d'une disposi- tion introduite par M. Frimot, pour écarter les dangers des explosions. • ' » Cette disposition consistait à braser au fond d'une chaudière verticale, uqe calotte de cuivre qui est projetée sans violence dans le foyer, lorsque par suite du manque d'eau , la température des parois devient excessive. » Cette disposition fréquemment éprouvée semble remplir parfaitement son but; mais elle donnait lieu à des interruptions de travail, qui, sans être très longues, offraient cependant un grave inconvénient. » Dans les nouveaux bouilleurs, cet inconvénient n'existe pas: nous avons dit plus haut qu'il suffisait de desserrer un boulon pour enlever la calotte de cuivre qui les termine inférieurement , eh bien! cette calotte elle-même se compose de deux parties brasées ensemble. Supposons que l'eau vienne à manquer dans la chaudière d'abord, puis ensuite dans le bouilleur; la partie inférieure de la calotte de cuivre, entourée du com- bustible, s'échauffera le plus vivement, cédera suivant le contour de la soudure, et sera projetée dans le foyer. Vfeut-on rétablir l'appareil? Il n'est plus nécessaire de souder sur place ; on desserre le boulon silpérieur et l'on replace un fond de bouilleur tout entier, préparé d'avance. La réparation complète ne dure pas une heure. » On a produit en notre présence plusieurs de ces explosions artifi- cielles, l'explosion successive de différents bouilleurs. On les a rétablis, pour recommencer de nouveaux essais: il n'y a jamais eu d'accidents; la chaudière n'éprouve pas de secousses sensibles ; la grille n'est pas déran- gée, le bruit peut se comparer à celui que fait la chute d'une grosse masse sur le sol. » Nous avons dû nous demander ce que produirait l'injection d'une certaine quantité d'eau froide , d'eau d'alimentation, lorsque le bouilleur est déjà presque vide et sur le point de rompre dans la soudure. » Pourrait-il dans ce cas y avoir une brusque formation de vapeur en des points autres que le fond, et comme, dans le cas d'une formation brus- que , ce ne sont pas toujours les points les moins résistants où se déter- mine la rupture, pourrait-il y avoir une explosion véritable, une projec- tion dangereuse, au dehors et dans une direction quelconque, de certaines parties des bouilleurs et de la chaudière, à la place de la rupture sans violence et sans danger de la calotte de cuivre brasée ? » Si l'on remarque que l'eau d'alimentation ne peut s'introduire dans les bouilleurs verticaux qu'à leur partie la plus basse où elle est amenée par des tubes intérieurs ; si l'on ajoute qu'eu égard à la faible capacité des corps de pompes employés à l'alimentation, l'eau ne peut remonter dans le bouilleur que très lentement, on se convaincra, nous le croyons du moins, qu'il ne peut y avoir rien d'analogue aux projections presque ins- tantanées d'eau froide sur une grande étendue de métal incandescent, circonstance à laquelle on attribue, en dernière analyse, presque exclusi- vement, les explosions violentes et périlleuses. Sans prétendre comparer ici, ce qui sera l'objet d'un rapport général, les différents moyens imaginés dans ces derniers temps pour prévenir les dangers des explo- sions, nous pensons donc que celui que nous venons de décrire, remplit Iç but qu'on s'est proposé; qu'on l'a rendu pratjque en permettant de ( 36 ) fenrtettre l'appareil en état, lorsqu'un accident , très rare du reste en lui- même, aura été produit par la négligence du chauffeur. Cette négligence est, du reste, d'autant moins possible pour la nouvelle chaudière qu'elle porte un mécanisme ingénieux , nouveau à plusieurs égards, de la classe de ceux que l'on a nommés avertisseurs , parce qu'ils avertissent de l'a- baissement de l'eau dans la chaudière. M Le mécanisme dont nous parlons est un flotteur qui par l'inter- médiaire d'une tringle donne passage à la vapeur avec sifflement, dès que le niveau de l'eau atteint, en descendant, une certaine limite. Jusqu'ici les appareils analogues étaient tout d'une pièce; il vaut mieux rendre le flotteur indépendant pour de petites dénivellations , de la soupape qu'il doit ouvrir. » Il nous reste à parler de la manière dont l'appareil fonctionne régu- lièrement. » Une preuve manifeste de la rapidité avec laquelle le double courant d'eau froide et d'eau échauffée circule dans les bouilleurs , c'est la con- servation de la soudure autour de la calotte de cuivre plongée dans le feu. » La vaporisation ne se fait pas d'une manière tumultueuse; car l'eau , dans un tube indicateur en dehors de la chaudière , n'éprouve que de petites oscillations.' » Reste donc à considérer le produit même de l'appareil , la quantité de vapeur développée. » L'expérience que nous avons faite pour déterminer ce produit a duré environ 6 heures. Le feu avait été allumé 3 heures et demie avant le com- mencement de nos observations. Ce n'était pas un temps assez long pour amener le fourneau à la température stationnaire à laquelle les résultats sont le plus avantageux. Pendant les deux premières heures, nous avons trouvé à peu près ô""', g d'eau vaporisée par kilogrammes de coke; pendant les dernières heures à peu près 7,3 : la moyenne générale des 6 heures a été environ 7*^'',!. Ce résultat est, sans aucun doute, un peu au-dessous de celui que l'appareil pourrait donner dans ses meilleures conditions. » Nous opérions sur une chaudière destinée à alimenter une machine de quatre chevaux; on brûlait o,3i kilogramme de coke par minute. Après avoir traversé une ouverture d'un diamètre très petit, la vapeur bien sèche , propre aux usages mécaniques , n'avait d'issue que par un tuyau fort étroit et long. Le manomètre indiquait constamment une pression d'environ cinq atmosphères, les soupapes se soulevant à chaque instant. » 7'"',i d'eau vaporisée et prise à peu près à une température de 8', ( 37 ) représentent 456o unités de chaleur; admettons que i kilogramme de coke provenant de la fabrication du gaz, en donne 7000, et il y aura une perte de a44o unités. Or, la température de l'air, au sortir de la chemi- née de tôle, était à très peu près de Soo". Si l'on suppose, ce qui ne doit pas s'écarter beaucoup de la vérité , qu'au moment où il cesse de contribuer à réchauffement de la chaudière, l'air brûlé conservait encore une tem- pérature de près de /joo", on verra que chaque mètre cube d'air employé à entretenir la combustion, emportait alors environ i56 unités de chaleur perdues pour la vaporisation. En tenant compte de la perte de chaleur par les fonds de la chaudière et les parois du fourneau, on arrive à con- clure qu'il y avait moins de i5 met. cubes d'air employés à produire la com- bustion de I kilogramme de coke. En effet , une expérience directe nous a donné environ i3 mètres cubes; i5 mètres sont à peu près le minimum admis pour les foyers les plus avantageux. » Il est bien entendu que dans un mauvais état d'entretien de la grille ou des bouilleurs, il ne faudrait pas s'attendre à obtenir les mêmes résul- tats. La perte de chaleur par l'air, qu'il est peut être possible d'éviter plus complètement encore ; cette perte si grande qui va ici au tiers environ de l 'effet produit; cette perte augmenterait beaucoup si l'intervalle entre les barreaux de la grille augmentait, si la couche de coke était moins épaisse, si l'air pouvait s'introduire dans le foyer sans traverser le combustible. Ce dernier inconvénient est parfaitement préveim dans l'appareil présenté. L'alimentation du foyer se fait par deux boîtes à doubles fonds mobiles, en fonte. Ces boîtes une fois remplies de coke se referment au dehors, avant de laisser tomber), comme des trémies, la charge qu'elles distribuent d'une manière uniforme. » Cela est très simple et présente à peu près autant d'avantages que les distributeurs mécaniques. » En résumé , l'emploi des bouilleurs verticaux n'est pas une chose entièrement nouvelle ; on peut citer quelques essais de ce genre , mais la longueur de ces bouilleurs comparés à la chaudière, l'ajustement de leurs fonds en cuivre, la manière dont l'eau y est amenée, dont elle circule, dont la vapeur est conduite; la disposition du fourneau , la facilité d'installation, de démontage et de remontage, tout cela constitue un ap- pareil spécial et nouveau , dont les propriétés avantageuses sont bien cons- tatées pour nous. Parmi ces propriétés, la bonne combustion du coke, l'absence de fumée, se recommandent assez d'elles-mêmes, surtout aux usines situées dans l'intérieur des villes. (38) » Nous proposons donc à l'Académie de donner son approbation à la chaudière présentée par M. Beslay et de le remercier de cette cotnmunicg,- tion. » Les conclusions de ce rapport sont adoptées. Rapport sur une monographie de la Célestine {Sulfate de strontiape) de Sicile. (Commissaires, MM. Berthier, Cordier rapporteur.) « L'Académie nous a chargés, M. Berthier et moi, de lui rendre compte d'un Mémoire que M. le professeur Mvravigna, de Catane, lui a présenté, sous le titre de Monographie de la Célestine ^ ou sulfate de strontiane de Sicile. » L'auteur expose d'abord le résultat des observations qu'il a faites sur le gisement de cette belle substance minérale. 11 pense que les marnes bleues qui la renferment sont de l'âge des derniers terrains secondaires, ou tout au moins qu'elles appartiennent à un étage géologique particu- lier à la Sicile, et qui serait intermédiaire entre les terrains secondaires et les terrains tertiaires. » M. Maravigna rappelle ensuite que les cristaux de Célestine se trou- vent dans des cavités géodiques où ils sont associés à du soufre et à du car- bonate de chaux également cristallisés. Il fait connaître que ces cavités ont ' souvent d'énormes dimensions , en sorte que ce sont alors de véritable^ chambres tapissées des plus riches produits de la cristallisation. » Dans l'énumération des caractères bien connus de la Célestine, qui sont reproduits par l'auteur, on remarque le volume maximum qu'il asr signe aux cristaux : c'est 1 1 cent, de longueur sur 6 d'épaisseur. » M. Maravigna décrit en suite seize variétés de formes qui, pour la plupart , sont nouvelles. Il termine cette description en mentionnant huit modifications particulières qui résultent soit de certaines irrégulari- tés , soit de l'élargissement de certaines faces, soit de divers groupements de cristaux. Ces différentes formes sont figurées sur deux planches qui accompagnent le Mémoire. » En parcourant ce travail on regrette vivement de n'y trouver aucune mesure d'angles ; l'auteur, dépourvu de bons goniomètres, a eu lui-même le regret de ne pouvoir satisfaire sur ce point important à l'un des pre- miers besoins de la science. » Nous pensons que, malgré cette lacune, le Mémoire de M. Maravigna (39) a de l'intérêt et qu'il est à désirer que l'auteur profite de sa position et des belles collections dont il peut disposer pour prendre toutes les me- sures d'angles qui sont nécessaires pour la détermination rigoureuse des nombreuses variétés cristallines de la Célesline qu'il a découvertes. » MÉMOIRES LUS. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Mémoire sur les intégrales eulériennes et sur leur application à la théorie des suites et à l'évaluation des fonctions de grands nombres ; par M.. Binet, ptofesseur au: Collège de France. (Commissaires, MM. Lacroix, Poisson, Sturm.) « On trouve dans ce Mémoire une exposition à peu près complète des principaux résultats obtenus par les géomètres sur les intégrales eulériennes: dans l'extrait suivant on se borne à présenter quelques-unes des formules nouvelles qui paraissent pouvoir servir de base aux évaluations des fonc- tions de grands nombres, que l'on rencontre ordinairement dans le calcul des probabilités, si l'on veut n'admettre dans ces évaluations que des suites convergentes. » Selon la notation de Legendre, l'intégrale définie eulérienne f^zP-' dze-'= f'dxX — lxy-'^Tip); ./ o .' o ^ dans le Mémoire on dénote l'intégrale binôme j a:»^' ( i — jc)»"' dx , par B(/>, q). D'après les propriétés générales de la fonction B(p, q), on établit qu§ le rapport B(p—a, q—b) ag+&/? a(a-^\) .q{q+\)-^^aq .bp-\-b{b+i).p{p+i) g (a -4-0 (g-f-a) .y (y-f- i) (y + 2) 4- 3.a(a + i) g(y -f i) . bp -h etc. •'"^ i2.3.(^-t-y)(p-hîH- !)(/'+?+ 2) -\- etc.. = G(/î, q, a, b). « Cette série , dont la loi est simple , est convergente souS la condition de a-)(4-;,-) 2A + 1 i.a(2A-fi)(2A4- 3) i.2.3(2A+i) . . . (2A -f- 5) ~ ^ ' Laplace et d'autres géomètres se sont occupés de ce problème ; mais les méthodes ordinairement employées ne sont pas propres à fournir la loi des suites qui devient ici manifeste : elles amènent même, dans ce cas, des séries qui finiraient par devenir divergentes. » On forme diverses expressions du logarithme deB(;>, ç), on en déduit cette intégrale définie qui paraît nouvelle , et qui s'accorde dans ses con- séquences avec les intégrales connues On s'occupe particulièrement de l'intégrale définie ^(t, -\ à laquelle se ramènent plusieurs classes d'intégrales binômes. Elle résulte de l'équation d'Euler B [t , -J. h\t 4- -, -^ = ', combinée avec l'expression en série ( 4i ) que donne la formule ci-dessus G (/> , q, a, b), du rapport , et que l'on peut former directement : on a ainsi a'- â) ~ V rL' "^ 4(H:T)"^i.2.4'(«+i)(<+2)"'"i.2.3.4^(i+iX/4 2)(/+3) +^^''" J Lorsque < devient un entier, cette expression fournit la belle série de Stirling, rapportée par Laplace (supplément à la Théorie des Probabilités), pour calculer le plus grand terme d'un binôme élevé à une haute puis- sance paire. On vo^t que cette série a un objet plus étendu à remplir, quand t y demeure arbitraire. D'autres séries convergentes du même genre répondent à des problèmes traités par Stirling; parmi les suites de cet illustre analyste, relatives à la question particulière du terme principal du binôme, il en est deux qui ne sont pas exactes , et qui ont été remplacées dans le Mémoire : elles se déduisent aisément de la pré- cédente. » On traite ensuite des relations de la fonction B(p, q) avec les fonc- . tionsr(/j), et après avoir exposé quelques résultats généraux sur le» fonctions Ji( hp, iq), h et i étant des entiers, on s'occupe expressément de l'évaluation de la fonction log[r(jo)] que l'on dénote par A(/>). On in- tègre l'équation aux différences finies équivalente à T{p-i- i) = pTp , sous la condition que doit remplir la fonction ^{p) de satisfaire à l'équation --1 Hp) + ^{p + i) =~i'7r -h H^p) — {^p — lyh, qui dérive de la relation due à Legendre, T(p)^{p + l) = ^i^,n^p)- Cette intégration conduit au résultat suivant : ^ logTip) = Hp) = î ^(2^) + (P-O ^^P^ - P-\-jiP),''^ ftÇp) désigne ici une fonction dont l'expression en série est K^"^ (7' +ô^ + 374 ^ (/> -f- «r "*" 4^5 ^ (jir^> ■+- «^^- ) C. R i339,a« Semenre. (T. IX, N» 1.) 6 (40 Le signe s'ommatoire S - — est employé pour — "4 -:; — -+- etc. (/' + i)" ' ip + 2)» ^ (/> + 3)" quantité finie dès que n > i , et dont on connaît des limites : elles per- mettent de former deux expressions logarithmiques qui comprennent entre elles la grandeur /u,{p). w On transforme la série iu{p) en une suite d'un calcul plus facile; l'on trouve pour cela u(n) — UJ^ll-JI M. I ï(3) I etc't où les coefficients I(i), 1(2), etc. , sont des nombres rationnels 1(0 = 1, 1(2) = |, 1(3) = g, etc., dont l'expression générale est donnée par une intégrale définie très simple r une forme semblable de développement répond à /u,'(p) = -^ . Quoi- que les nombres I(i), 1(2), etc., soient rapidement croissants, l'on prouve que la série ju(p) est toujours convergente; mais son emploi n'est expressément utile que dans le cas où p est un grand nombre. On connaît déjà pour les autres cas des procédés préférables. La valeur gé- nérale de \(p) qui suppose seulement />>• o , donne donc pour T(p) la forme suivante r(/')=(f)'v/j--'''. P qui s'accorde avec celle que Laplace avait trouvée pour le cas de p très grand seulement : cette forme est générale; mais lorsque p sera un petit nombre, ju(p) devra être calculé par des procédés appropriés à ce cas, et alors T(p) devient plus simple. On possède d'ailleurs d'excellentes tables pour ce cas. » La fonction (^{p) peut toujours être remplacée par l'intégrale définie dz à l'aide d'une formule remarquable , due à M. Poisson , on donne encore à cette fonction la forme plus simple (43) On voit facilement les conséquences que ces formules présenlènt pour les fonctions ^'(p) = '4f, A"(p) = ^, etc. ; on en déduit X( p -\- et), et par suite le logarithme du produit P{P+ 0(P + 2) .... (p + h), problème que s'était proposé Stirling , et qui l'a conduit à une formule célèbre dans les fastes de l'analyse , mais qui a l'inconvénient de devenir divergente : la cause de cette circonstance est expliquée et l'on insiste sur le degré de confiance que des suites de ce genre peuvent inspirer aux analystes. On évalue par une série très convergente la suite harmonique * + â + 3 + 4+ etc-+7 = C'est une constante connue, déterminée par Euler; K(i), K(2), etc., sont des nombres rationnels constants d'un calcul facile comme, I(i), 1(2), etc. » Des résultats précédents on déduit pour B {p,q)^= j x'-^dx{i — x)»~' la valeur suivante I I B(;>,^)= P '^ \v^^.e^'^. {p + qi" ou la partie de cette valeur de B(/>, q) qui est multipliée par l'exponentielle e'V(p, î) s'accorde avec la détermination déduite par Laplace de ses mé- thodes applicables aux fonctions de grands nombres; mais la formule pré- cédente n'exige pas que p et q soient soumis à cette condition : elle a lieu quels que soient p et ç > o , ce que la méthode de Laplace n'aurait pu établir; et elle fait connaître la nature de la fonction M(p,q). De cette expression ion tire aisément — ^ — —, ,^, " , etc. t:, » On s'occupe ensuite de fixer d'une manière exacte le degré de conver- gence des séries employées dans le cours de ces recherches et de séries 6.. ( 44 ) analogues. On examine spécialement la transformation de la fonction B( p, q) en séries procédant selon des puissances négatives de l'une des grandeurs p on q , et l'on montre que cette transformation introduit la divergence dans les suites, à moins que l'un des deux arguments, q par exemple , ne soit entier, et que l'on veuille développer selon les puissances de -, p étant "> q. P '^ » On s'occupe de l'évaluation par des suites convergentes de quelques classes d'intégrales définies. De l'intégrale en supposant F Çu,v) développable selon des puissances ascendantes de u et V : la même fonction peut contenir d'autres quantités u,x, v,(i — x), etc. » Exemples divers. On établit que dans le développement de (i — 2a cosô + 0L*)~' =^ b, cos iQ , le coefficient b, = - ?>m (tts) { , — : jr;, sous la condition de .ç o. Formes de ses diverses sections planes, leurs équations, etc. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. AWAi.TSF. MATHKMATiQUK. — Mémoire sw le dernier théorème de Fermât, par M. G. Lamé. « De tous les théorèmes énoncés par Fermât, un seul reste encore incomplètement démontré. Ce théorème dit que l'équation x'-\-j'' = z' est impossible en nombres entiers , lorsque l'exposant n est plus grand que a. Euler a démontré cette impossibilité pour n=3, et par suite pour tout multiple de 3; Fermât lui-même pour « = 4? ('^=405 Legendre pour »=5 , ( n=5i); M. Lejeune-Dirichlet pour «= i4, («= i40' ^^ Mémoire actuel établit la même impossibilité pour « = 7, et consé- quemment aussi pour tous les multiples de 7, impurs et non divisibles par 3 ou 5, les seuls qui ne rentrent pas dans les cas précédemment traités. Voici la marche de cette nouvelle démonstration : » L'équation j:'-j-^'+z'=o, étant supposée résolue par des nombres entiers, desquels un au moins est négatif, et qui sont premiers entre eux, on démontre d'abord que l'une des indéterminées est nécessairement divisible par 7, comme Legendre l'avait d'ailleurs établi, dans le second supplément à la première édition de sa Théorie des Nombres. L'équa- tion étant décomposée de trois manières différentes , on établit facilement la relation : x-+-jr + 2=7A^i'f = 7AP; 7,/t6,i',p, sont des nombres premiers entre eux , tels que : z-^j=']^ju' =a, z-^x = v'=:b, x--\'j = f'' = c, en supposant que x soit l'indéterminée divisible par 7 ; A est premier avec x,j,z. » On démontre que A est un carré B*. Cette démonstration conduit aux quatre équations symétriques : a+h-\-c = 27.B»P , abc = 7«.P', a*-\.b*-\.c' + bc-\-ca+ab z=mi, 3(a*-|-è*-|-c^) 4- io(èV+c*a'4- «'^') =2^B'S entre lesquelles on élimine a, b, c, pour obtenir une équation ne conte- nant que les nombres B, D,P. Cette équation finale, à l'aide de plu- . (46) sieurs décompositions successives, est ramenée à la résolution de l'équa- tion : U^—'5.f.l]*Y^-\-2*.f.V^=W^,dont on démontre l'impossibilité en nombres entiers finis.» ARTS GRAPHIQUES. — Transport sur pierre d'impressions anciennes ou récentes. MM. Paul et Auguste Dupont adressent une note ayant pour titre : Des- cription du procédé litho-tjpographique , applicable au remplacement des clichés ou stéréotypes , et à la reproduction des vieux livres et des vieilles gravures. A la note sont joints différents spécimens, obtenus par ce moyen, et qui offrent la reproduction, les uns de gravures sur bois d'Albert Durer, les autres de pages de livres imprimés dans le xvi* siècle , et même à la fin du XV' ; d'autres, enfin , de tables imprimées récemment. Les auteurs font remarquer l'utilité de leur procédé pour la confection des tableaux administratifs, les titres étant reportés sur la pierre par simple transport, tandis que les cadres , colonnes , rayures, tracées ensuite au tire-ligne ou à la pointe sèche, ont une netteté qu'elles n'auraierii* point dans un ta- bleau imprimé à la manière ordinaire. Ils insistent enfin sur cette circons- tance, que si l'on a recours à leur méthode pour remplacer des pages manquantes dans des ouvrages devenus très rares, l'exemplaire auquel on aura emprunté la feuille matrice ne sera point pour cela décomplété, cette feuille n'étant nullement altérée par l'opération à laquelle on la soumet. '' (Commissaires, MM. Arago, Gay-Lussac, d'Arcet, Puissant, Dumas.) MÉCANiQtJE APPLIQUEE. — Figurc et description d'un nouvel indicateur du niveau de Veau pour les chaudières à vapeur; par M. E. Bourdon. (Commission des rondelles fusibles.) CORRESPONDANCE. CHIMIE. — Sur la transformation en acide lactique du sucre mis eh contact avec une membrane animale. — Lettre de M. Gaï-Lussac. « Ne pouvant assister aujourd'hui à la séance de l'Académie, je vous prie de vouloir bien lui communiquer les lignes suivantes : » JVI. Frémy a fait annoncer par M. Pelouze , à la dernière séance de i -, ■:^. •■■■''. ' ■' t ■' .■«. ■1),, ,■,■,.'../ .1 t <■. ,-.-j:i il. ni ■■N )ii.. Jlij.i l'Académie, qu'il avait transformé le sucre en acide lactique en le' rti'éttatif en contact avec la membrane de l'estomac d'un veau. Je ne conteste pas ce fait ; je l'admets au contraire ; mais il se présente sous deux points de vue qu'il est essentiel de ne pas confondre. Tel qu'il a été annoncé par M. Frémy , il offrirait l'intérêt de la transformation du sucre dans l'estomac par une action en quelque sorte purement organique; tandis qu'il est possible que cette transfoniiation -soit due à une action purement chi- mique, entre la matière sucrée et la matière organique. Oti sait en effet que l'acide lactique se produit dans beaucoup de circonstances par le contact d'une matière animale avec une matière végétale, et, moi-même, en m'occupant, il y a long-temps, de l'étude de ces circonstances, j'a- vais reconnu que le sucre et d'autres produits végétaux , mis en contact avec des matières animales , non-seulement déterminaient la formation de l'acide lactique, mais encore empêchaient leur putréfaction, au moins pour un assez long espace de temps , et offraient ainsi un nouveau mode de conservation des substances animales. » En me résumant , je ne prétends point infirmer la belle observation de M, Frémy ; je fais seulement la remarque que l'acide lactique se pro- duit très facilement par le contact du sucre avec beaucoup de matières organiques azotées, surtout à la température de 3o à 40 degrés, et je la soumets à l'attention de l'Académie. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — RépoTise à la note lue par M. Becquerel, à l'Académie des Sciences, dans sa séance du 17 juin dernier , rela- tivement au procédé pour évaluer la température des végétaux; par M. DuTROCHET. «t Lorsque je formai le projet de faire des recherches sur la tempéra- ture des végétaux à l'aide de l'appareil thermo-électrique, je dus, pour me mettre au fait de l'emploi de cet appareil, réclamer les conseils de mon honorable confrère M. Becquerel , qui s'empressa de me communi- quer ses procédés d'expérimentation , avec cet abandon qui caractérise le véritable ami des sciences; il m'apprit qu'il avait fait, conjointement avec M. de Mirbel, l'expérience, jusqu'à ce jour inédite, dont le détail se trouve exposé dans la note à laquelle celle-ci est destinée à répondre, et que le résultat de cette expérience avait été de lui faire découvrir dans une branche d'arbre vivante , qui contenait l'une des soudures du circuit thermo- électrique, une chaleur de quelques degrés au-dessus de celle que possédait une branche morte qui contenait l'autre soudure, branche ( 48 ) qui était censée posséder exactement la température de l'atmosphère ambiante. Si le résultat de cetle expérience était à l'abri de tout soupçon d'erreur , il n'y a pas de doute que MM. Becquerel et de Mirbel n'eussent constaté avant moi l'existence d'une chaleur propre dans la tige des vé- gétaux; chaleur propre depuis long-temps cherchée, mais non encore mise en évidence. J'avais des doutes sur la certitude de ce résultat. Dans le tronc, dans les branches d'un arbre, coule continuellement la sève ascendante qui monte avec rapidité pour réparer celle que les feuilles livrent en abondance à l'évaporation. Cette sève, en passant des racines dans le tronc, apporte avec elle la température qui existe sous le sol. Cette température est modifiée dans le tronc par la chaleur de l'atmos- phère ambiante et souvent par l'action directe des rayons solaires, en ?sorte qu'on trouve une chaleur différen(e dans le tronc du même arbre, suivant la hauteur à laquelle on l'observe dans le même moment. Le tronc conserve pendant plusieurs heures cette chaleur acquise, lorsqu'elle a cessé d'exister dans l'atmosphère, et la sève qui le traverse en montant pour aller dans les branches, leur porte la température qu'elle y a acquise. Voilà donc une cause d'erreur qu'il est impossible d'éviter dans la re- cherche de !a chaleur propre du tronc et des branches des arbres. Aussi n'était-ce point là que je voulais appliquer mes recherches. Pensant que la chaleur propre des végétaux, si elle existait, devait se trouver plus facilement dans leurs parties molles où la vie est active, que dans leurs parties dures oii la vie possède moins d'activité, c'était vers les premières que je projetais de diriger spécialement mes recherches à cet égard. » L'appareil Sorel, qui sert à se procurer une température constante à laquelle on soumet une des deux soudures du circuit thermo-électrique, ne pouvait point être employé dans ces sortes de recherches. M. Bec- querel eut l'heureuse idée d'y suppléer en plaçant les deux soudures du circuit, l'une dans une branche vivante, l'autre dans une branche morte du même arbre; branches ayant toutes les deux des dimensions sembla- bles. Il était évident que ces deux branches, eu raison de leur égalité, devaient prendre simultanément les variations de la température de l'at- mosphère ambiante, en sorte que si la branche vivante avait une chaleur propre , elle devait l'ajouter à la chaleur transmise du dehors , et mani- fester alors son excès de chaleur sur celle de la branche morte par une déviation de l'aiguille aimantée , du multiplicateur. Je m'empressai de suivre ce mode d'expérimentation. Ma première expérience fut faite sur une jeune tige de Catnpanula médium que je coupai, et qui plongée par (49 ) sa partie inférieure dans un vase plein d'eau, fut transportée dans mon cabinet. Une des soudures fut placée dans son intérieur; l'autre soudure fut placée dans une tige de la même plante morte et desséchée depuis ' l'année précédente, et qui était de la même grosseur que la tige vivante. Le résultat de cette expérience fut de m'indiquer constamment plus de chaleur dans la tige morte que dans la tige vivante, et cela avec des va- riations irrégulières en intensité : j'observais la déviation de l'aiguille ai- mantée d'heure en heure. Je remplaçai le lendemain la tige desséchée par une tige verte de la même plante, tige que j'avais privée de la vie en la plongeant pendant cinq minutes dans de l'eau échauffée à 5o degrés, en sorte" qu'elle n'était point cuite. Je l'avais laissée ensuite se refroidir. Dans cette seconde expérience, j'obtins un résultat inverse : ce fut constam- ment la tige vivante qui manifesta le plus de chaleur, et cela avec des variations irrégulières. Les résultats contradictoires de ces deux expé- riences me donnèrent lieu de penser que le refroidissement produit par l'évaporation des liquides contenus dans ces tiges végétales était la cause (les différences si étranges qui se manifestaient entre leurs températures réciproques. La tige vivante étant mise en comparaison avec la tige morte et desséchée, la première éprouvait, par le fait de l'évaporation de ses liquides, un refroidissement que n'éprouvait point la seconde , en sorte que celle-ci possédait le plus de chaleur. M Lorsque la tige vivante était mise en comparaison avec la tige morte , et encore remplie de ses liquides séveux , ces deux tiges se refroidissaient inégalement par le fait de l'inégale évaporation de leurs liquides ; évapora- tion bien plus considérable dans la tige morte que dans la tige vivante, la- quelle devait ainsi manifester une supériorité de chaleur. J'ai expérimenté, en effet, que sous l'influence des mêmes causes extérieures, l'évaporation est plus considérable dans les tiges végétales mortes que dans les tiges vivantes de dimensions et de nature semblables. Ce fait prouve que les tiges vivantes exercent une action qui tend à soustraire en partie leurs li- quides organiques à l'action dissolvante de l'atmosphère. La tige vivante ne livre à l'évaporation que ce qu'elle exhale : c'est un phénomène à la fois physiologique et physique, tandis que la tige morte livre ses liquides à l'évaporation, comme le ferait une étoffe mouillée; c'est un phénomène purement physique. M. Becquerel ne dit pas, dans sa note, si la branche morte qu'il a employée dans son expérience était desséchée ou si elle possédait encore une partie de ses liquides séveux. Il me paraît fort pro- bable , d'après le résultat de son expérience , que c'est ce dernier cas qui C. R. i839,a«&mej -n 3 ^ a <2 ai!;coddc/jc/JtfaddOi^dc«dOi/à!2;dw-.o;/iOdtfic/jOc/jdg^ 00 «o O 4> a H ■w X J X s 3 h s s w 4) m ^^ bD > laD u a S 3 3 &^:« *:'^ S^ 3 s o ■ •ji r: X ^ . *" 3 î^ _ « a> e SD l» > .- ■ es ^ 3 3 « > > — „ — -w -^ s s 3 3 «J «s <8 ~ 03 « X 3 S (U U I tjO 60-; n (8 i 3 3 M 3 S -a 3 3 V 60 3 9 a s ao S o S S !i' o o o - PI fO 3 3 3 C3 B rt "- - fl 3 3 3 '^ n3 '73 u V V a a S Q^ a> r->0 M «O "^00 CO VJ- Mfl-cWOOflc^"- ^a- "■ ^AO fO r^OO — PO O C»0 COCOCOPO O OOtO ^JTfl es fO tû CO c-<0 t^. 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R. iSSg, i« S«mf«r«. (T. IX , N» i.) t, < t , • *i ^ tel • t .-•îsi i •* COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES il fi 7? V, ' SÉANCE DU LUNDI 8 JUILLET 1839. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL, MÉMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. vnrsiQDE MATHÉMATIQUE. — Suitc du Mémoire sur la réflexion et la réfraction d'un mouvement simple; par M. Augustin Caucht. % \\ . Sur les conditions générales de la coexistence de mouvements simples, que l'on suppose propagés dans deux portions différentes d'un système moléculaire, diversement constituées et séparées l'une de l'autre par une surface plane. « Considérons deux systèmes homogènes de molécules, séparés par une surface plane que nous prendrons pour plan des^, z, ces deux systèmes n'étant autre chose que deux portions différentes d'un même système dont la constitution change quand la coordonnée x passe du négatif au positif, et reste sensiblement invariable de chaque côté de la surface de sépara- tion , excepté dans le voisinage de cette surface. Soient ^, n, Ç et f , )i, Ç, les déplacements effectifs et symboliques d'une molécule, correspondants à un ou à plusieurs mouvements simples propagés dans le premier des systèmes donnés, que nous supposerons situé du côté des x négatives; et nommons _ _ — ^ — ^o, X — Xo, 4'— 4o' 2° entre les différences . f— fo, v-%, r— Ço, ^'~k, x'-Xo, 4' — 4o, des équations de condition qui devront se vérifier pour une valeur nulle de x; puis, en éliminant Ço» *lo» Ço> Voi Xot '4oj entre ces deux espèces d'équations de condition , on en obtiendra d'autres entre Tes seules variables f , «, C, ^, X, 4; f» '"'' Ç'» V, x', ?'• Les nouvelles équations de condition, ainsi obtenues, devront, comme les précédentes, subsister seulement pour une valeur nulle de x; et les unes comme les autres seront linéaires par rapport aux déplacements symbo- liques et à leurs dérivées. En conséquence, après l'élimination de fo» «07 Ko, ?>0. Xo, 4o» la forme la plus générale d'une équation de condition sera (0 . r4-r' = o. ( 6i ) T désignant une fonction linéaire des variables ' mU:/ ••,!; . , r . I» ", l, ^, X, 4»- ''■ composée de six termes respectivement proportionnels à ces mêmes va- riables, et r' une fonction de la même espèce, mais composée avec les variables ' _ ■ . ■ f , V, c', ?, je', 4'- » Si l'on suppose qu'un seul mouvement simple se propage dans le système de molécules situé du côté des x négatives , les valeurs de f, «1 ç", ^. x^ 4' '' * correspondantes à une valeur nulle de x, seront de la forme u, v,w,s, A,B, C, désignant des constantes réelles ou imaginaires; et par suite , la valeur de T correspondante k x = o, sera de la forme y désignant une nouvelle constante. Si au contraire plusieurs mouvements simples, superposés les uns aux autres, se propagent simultanément dans le premier des systèmes donnés, et si l'on admet que les déplacements symboliques deviennent proportionnels, dans l'un de ces mouvements simples , à l'exponentielle ux + ly + wz — st .'• • dans un autre à l'exponentielle gU,x + .^+„^-s,t^ etc., la valeur de F, correspondante a x=zo, sera de la forme y,yj,--- désignant diverses constantes. Pareillement, si divers mouve- ments simples se propagent dans le second système de molécules, et si l'on admet que les déplacements symboliques deviennent proportionnels, dans l'un de ces mouvements simples, à l'exponentielle - b'x + /r + w'« — /t dans un autre à l'exponentielle u'x + v"y -t- w"z — $"l (62 ) etc. . ., la valeur de T', correspondante à ar = o, sera de la forme (3) r' = ye'''^ + ^''-^'+.... Cela posé, l'équation (i), réduite à (4)>e''^ + «''-" + >,e'''-^+*''-'''+ ... 4.^6"'^ + "'''-'''+ ... =0, entraînera la formule (5) > + >,+ ••• +y+... =0, à laquelle elle se réduira identiquement si l'on a V = Vi = . . . ^ v' (6) } w = Wf= . . . =w' Il y a plus : si lès constantes >' >/'• • •>•'• ••> diffèrent de zéro, l'équation (4), qui doit subsister quelles que soient les valeurs attribuées aux variables indépendantes^, z, t, entraînera toujours non-seulement l'équation (5), en laquelle elle se transforme, quand on ré- duit y, z et t k zéro , mais encore les formules (6). C'est ce que l'on dé- montrera sans peine à l'aide des considérations suivantes. « L'équation (4) , devant subsister, quels que soient j; z et t, donnera , pour z = o et < =? o, ye ^'' H- ^^e "'^ -I- . . . + ye ^> + . . . = o. Si, dans cette dernière équation, et dans ses dérivées des divers ordres relatives à/, on pose j=.o, on trouvera y +y, + •••+>' + ...=o, yv +y,v, + •■• +y'v' -f- . . . = o, >»''-|->y^/H--.-+>V»-f- ...=0, etc. (7) 1 «,.»^i , /. 2 _i_ _i_,'..'» Or, il est facile de s'assurer que les équations (7), dont on peut supposer le nombre égal à celui des coefficients entraînent la première des formules (6). En effet, admettons, par exemple, que ces coefficients se réduisent à trois y^ y,^ y'- (63) Alors, en éliminant deux d'entre eux des équations (7), c'est-à-dire, des formules y +7i -h y' =0» yv* + >/^/* + y'f'' = o, on trouvera successivement et par suite , si y, yn >'' diffèrent de zéro, les trois différences , devront s'évanouir, en sorte que la première des formules (6) devra être vérifiée. Eu égard à la forme des équations (7), la même démonstration reste applicable, quel que soit le nombre des coefficients y, y^,. . . y, . . .; et d'ailleurs on pourra évidemment établir de la même manière la seconde et la troisième des formules (6). w Lorsqu'un mouvement simple propagé dans un système de molécules atteint une surface plane qui sépare ce premier système d'un second , il donne très sotivent naissance à d'autres mouvements simples, les uns ré- fléchis, les autres réfractés, qui coexistent tous ensemble, mais qui ne pourraient plus coexister , dans le double système de molécules que l'on considère, si l'on venait à supprimer quelques-uns d'entre eux. Ainsi, par exemple, lorsque ces deux systèmes sont tels qu'un mouvement simple, propagé jusqu'à leur surface de séparation, donne naissance à deux mouve- ments de cette espèce , l'un réfléchi , l'autre réfracté , on ne saurait conce- voir deux de ces trois mouvements propagés seuls dans le double système de molécules. Donc alors l'équation (1) ou (4) ne peut subsister, lorsqu'on supprime l'un des trois mouvements simples; ce qui aurait lieu toutefois, si l'une des constantes >» y,> y» venait à s'évanouir. Donc, si l'on appfique l'équation (i) ou (4) à la ré- flexion et à la réfraction des mouvements simples , elle entraînera généra- lement les formules (6). a Supposons l'équation (4) effectivement appliquée à la réflexion et à la réfraction d'un mouvement simple^ et soient dans cette même équation; ygfr+vt—st (64) le terme qui correspond aux ondes incidentes , 7,6"'^+^''-*'% etc.... ceux qui correspondent aux ondes réfléchies ; enfin yy-\-w'z~si! . ye , etc ceux qui correspondent aux ondes réfractées. Si l'on pose , comme dans le §11, (8) M = U + uV/^^, «^ = V4-v\/^^, w = W + w>/^^, (9) î = S + s V^J, (10) k = s/v" + V» + w^, R =^ v/U» + V^ + W% (11) 1= T' T= -, (12) ii = ^ = ^., u,v,w,s,U,V, W, S, désignant des quantités réelles, parmi lesquelles s pourra être censée positive ; les constantes réelles K, S, représenteront , dans le mouvement incident, les coefficients d'extinction relatifs à l'espace et au temps, et T la durée des vibrations moléculaires, tandis que 1 représentera l'épaisseur des ondes planes , et a leur vitesse de propagation. De plus, les plans des ondes étant tous pa- rallèles au plan invariable représenté par l'équation (i3) i^x.+ vj- + wz = o, et la constante u devant être positive dans le cas où , comme on doit le supposer, les ondes incidentes en se propageant se rapprochent du plan des j, z; si l'on nomme t l'angle d incidence , c'est-à-dire l'angle aigu formé par une droite perpendiculaire aux plans des ondes avec l'axe des x, on aura , dans le cas dont il s'agit , cos T yu'-f. v"-j- u k' (65) et par suite sinr = /y»+i ^/v» + w* puis on en conclura (i4) u = kcosr, V'v* + w* = ksinT. Quant au plan invariable représenté par l'équation " (i5) Hx + \j -\- Wz = I , il sera celui duquel s'éloignent de plus en plus les molécules dont les vibrations deviennent de pkis en plus petites , et disparaîtra si le mouve- ment incident est du nombre de ceux qui ne s'éteignent point en se propageant. » Soient maintenant u,, v^, w^, s,, U^, V^, W,, S^, k^„ R,, 1^, T,, a^^ t,-, etc...,. ou u', v', w', s', u', v, w, S', k', r, r, r, n', t', etc ce que deviennent les constantes réelles u, V, w, s, U, V, W, S, k, K, 1, T, il, T, etc.,... quand on passe des ondes incidentes aux ondes réfléchies ou réfractées. Les formules (6), jointes aux équations (8), (9), (10), (11), (12), (i4), entraîneront évidemment les suivantes (16) j ^ = ^ = (17) s == s^ = t V= V = (•8) {w=w;= (,9) s = s, = On tirera d'ailleurs de la formule (17) et des formules (16), T = T, =. = s' . = V. = W. = S'.. = ï'. ou, ce qui revient au même , C»»). k sin T = k, sin T, =...== k' sinr' . . . , w'«... ( 66 ) et par stiite siriT sin T^ sinr' (22) — — 17 -j-'-- Il résulte de la formule (20) que la durée des vibrations moléculaires reste la même dans les mouvements incident , réfléchis et réfractés. Il résulte de la formule (22) que l'angle d'incidence r, l'angle de reflexion T ... l'angle de réfraction t',. . . offrent des sinus respectivement pro- portionnels aux épaisseurs 1,1,,... 1',. . . des ondes incidentes, réfléchies et réfractées. De plus, comme les plans invariables, représentés par les formules (i3) et (i5), ont pour traces sur le plan des j-, z, les droites représentées par les équations (23) v;- + wz = o, (24) Vj + Wz = o , il résulte des formules (r6) et (18), que ces traces restent les mêmes, quand on passe du mouvement incident aux mouvements réfléchis ou réfractés. Donc les plans des ondes incidentes, réfléchies et réfractées coupent le plan des j', z, ou en d'autres termes, la surface réfléchissante suivant des droites qui sont toutes parallèles les unes aux autres; et, si par un point donné de la même surface on mène des perpendiculaires aux plans de ces différentes espèces d'ondes , ces perpendiculaires seront toutes renfermées dans un plan unique que l'on peut appeler indiffé- remment le /?Za« d'incidence j ou le plan de reflexion ou le plan de ré- fraction. » On tire des formules (22) , j,. sinr 1 sinr ]_ Donc le rapport du sinus d'incidence au sinus de réflexion est en même temps le rapport entre les épaisseurs des ondes incidentes et réfléchies, tandis que le rapport entre les sinus d'incidence et de refraction se confond avec le rapport entre les épaisseurs des ondes incidentes et réfractées. Le premier de ces rapports est ce que nous nommerons {'indice d'incidence , le second est celui qu'on nomme l'indice de réfraction. » Lorsque le premier système de molécules sera du nombre de ceux dans lesquels la propagation du mouvement s'effectue en tous sens suivant les mêmes lois, et que pour cette raison qous appellerons isotropes , s de- viendra fonction de la somme u*-\-v*+w*, à laquelle s* sera même propor- tionnel, si les équations des mouvements infiniment petits sont homogènes. (67) Alors le mouvement incident, que nous supposerons simple, pourra donner naissance à un seul mouvement simple, réfléchi ; et l'équation entramera la suivante M* -I- V* + tv* = «/ •+■ V* -\- w/. Celle-ci, jointe aux équations donnera (26) M* = «/; et , comme on ne pourrait supposer à la fois sans rendre parallèles les plans des ondes incidentes et réfléchies, ce qui ne permettrait plus de vérifier les équations de condition, et ce qui est effecti- .vement contraire à toutes les expériences, I3, formule (26) entraînera l'é- quation ' ', " ■: (27) - M^ = — «, par conséquent aussi l'équation (28) U,r=— U. Or de cette dernière , jointe aux formules V/ = :V, W, = W, , on tirera \/u,' ' + V/ + w/= V/u»-H v* + w% ou (29) k,-k, et par suite (3o) l,=l. lit. Cela posé, la première des formules (a5) donnera sinr^ = sinr, (3l) T, = T. Donc, dans un milieu isotrope, l'angle de réflexion est toujours égal à l'angle d'incidence. y> Supposons maintenant le second système de molécules isotrope , comme le premier. Alors le mouvement incident, étant simple, pourra C. R. 1839, 1' Semestre. (T. IX, N" 2.) ' O ( 68 ) donner naissance d'une part à un seul mouvement simple, réfléchi, d'autre part à un seul mouvement simple réfracté. Si d'ailleurs ces trois mouvements simples sont du nombre de ceux qui ne s'éteignent pas en se propageant, on aura (3.) [« = - M = u V^ I , f = V \/ I , w = w V" I , j = s V^ I 5 V— r , i^' = v' \/— I , w' = wV— 1 5 ^' = s' v'— I . Dans ce cas particulier, s étant fonction de W + i>* + w' = — {v' -{- V* + w») = — k», et s' fonction de m'« _j_ p'»_f. w'^ = — (u'*+ v'*+ w'*)= — k'», à une valeur déterminée de s, et par suite de s'z=.s, correspondront des valeurs déterminées non-seulement de k, mais aussi de k', quelque soit d'ailleurs l'angle d'incidence t. Donc alors, l'indice de réfraction, savoir, sinr 1 k' ii^ — r ~" F' sera indépendant de l'angle d'incidence. » PHILOSOPHIE NATURELLE. — Dc la valcur et du sens précis d'expressions de mon dernier article : Fonctions de la matière ; par M. Geoffroy Saint- HlLAIRE. « On en vint , après ma lecture , à donner une plus grande extension que moi, à ces mots -.Jonctions de la matière , et l'on m'en aurait fait un disgracieux compliment ; c'est quand on crut saisir dans ma pensée une malignité et une sorte de hardiesse irréligieuse. Ces sentiments me seraient prêtés!! Mais vraiment l'on aurait donc oublié qu'il n'était entré ni jeunesse ni étourderie en 1792, quand j'en vins à pénétrer et à me porter secourable dans les prisons de septembre; ni irréflexion, lorsqu'en i83o j'offris chez moi un asile à une grande infortune, qu'une méprise de l'élan patriotique d'alors avait compromise. « C'est par laisser-aller, à la suite d'études incessantes et en vertu de con- victions vives, que j'écrivis, il y a huit jours , fonctions de la matière (i) : car , d'ailleurs je le déclare , ce ne fut pas pour m'étre élevé à une hauteur d'abstractions synthétiques, comme je sais que quelques-uns l'ont fait . iCO yoyÇA 4{Wis ce xplume , page ,1 1 . ( 69) que j'avais considéré la terre comme un globe isolé et roulant à part dans l'espace, que j'y voyais une individualité, avec des allures franches et spéciales, et enfin que j'y remarquais un ensemble de personnalités avec des distinctions de vie propre. J'étais entièrement renfermé dans le cercle de mes méditations ordinaires , et n'avais couru que sur les essentielles notions de ma doctrine : Attraction de soi pour soi. Car, de cette doc- trine , j'avais naturellement déduit une force d'activité dans les choses de l'univers, y voyant un continuel sujet à transformations des corps divers : et, dans ce sens, j'apercevais, des faits vitaux, un concours d'actions et de fonctions vitales; mais là se bornaient les analogies auxquelles j'avais pensé faire allusion. Seulement peut-être serait-ce le cas d'ajouter que même chez les animaux il n'est point de plus grandes modifications que chacune ne rappelle de semblables relations phénoméniques. » Viendrais-je à écrire, à la fin de cette note, que j'avais supplié l'A- cadémie de délibérer, sur le rappel, dans nos Comptes rendus ^ de mon Mémoire sur la fille bicorps de Prunay. I^ naissance de cette fille n'est point un miracle, dont la physique doive craindre l'enregistrement : ce produit de deux filles nées en octobre i838, et qui ont vécu un mois entier, deviendrait-il un événement qui ne serait considéré que comme une manifestation d'impuissance dans ces jours glorieux à tous autres égards d'immenses progrès de la pensée humaine ?» ÉcoNOMin ftURALÉ. — Remarques sur la Cochenille du Nopal ; par M. AuDOuiN ( à l'occasion de renseignements qui lui ont été communi- qués par M. Berthelot). ■ < -^ ■ .'■■: ■-, ii ,. t. ■'. « M. Berthelot ayant appris qu'afin d'éclaircir plusieurs points impor- tants de l'organisation et du développement de la cochenille du nopal, je l'étudiais depuis quelques années dans les serres du Muséum d'Histoire naturelle, et que je désirais joindre à son histoire tous les documents pra- tiques qui pourraient la compléter, a bien voulu m'en tratismettre quel- ques-uns relatifs à l'acclimatation de cet insecte. Us m'ont paru dignes d'intérêt , et je me fais un devoir de les communiquer à l'Académie. » Il n'y a pas moins d'un siècle , qu'un des membres les plus célèbres de l'Académie des Sciences, traçait ces lignes remarquables dans un de ses Mémoires : « Il y a toute apparence que le Mexique ne restera pas n toujours seul en possession de la cochenille; car, pourquoi les coche- » nilles ne pourraient-elles pas être transportées de leur pays natal dans lO.. ( 7" ) » tous ceux où les nopals peuvent croître , comme les vers à soie l'ont » été des Indes dans les pays qui peuvent leur fournir des feuilles de » mûrier? » t » En s'exprimant ainsi, Réaumur signalait, comme on" \a le voir, la véritable condition de l'acclimatation; mais il ne portait pas ses espérances au-delà de nos colonies françaises de l'Amérique les plus voisines du Mexique, particulièrement Saint-Domingue. En effet, quarante ans plus tard, un avocat au Parlement, Thiéry de Ménonville, plein de confiance dans l'opinion du grand naturaliste , entreprenait un voyage au Mexique et rapportait, au Port-au-Prince, le précieux insecte. » Alors personne ne pensait que la cochenille pût s'acclimater un jour sur des parties du globe fort éloignées de son pays natal, dans un autre hémisphère , par exemple sur les côtes occidentales du continent africain, et même en Europe sur les côtes d'Espagne. w C'est cependant ce qui a eu lieu, ainsi que le prouvent les documents que j'ai réunis, joints à ceux que vient de m'adresser M. Berthelot, ^ » Dans l'intérêt du commerce et de l'industrie , un tel résultat mérite sans doute d'être signalé ; mais c'est particulièrement sous le point de vue scientifique que j'attirerai sur lui l'attention de l'Académie; en effet la naturalisation d'un être organisé, sur un continent autre que celui où la création l'avait placé, quoiqu'il en existe plusieurs exemples, est un phénomène qui mérite qu'on le note avec toutes les circonstances qui l'ont accompagné. Au reste, ce que nous allons dire de cette naturalisation fera voir à quelles oscillations singulières sa réussite a été soumise avant d'être complète. » Les premiers essais pour l'introduction de la cochenille dans les îles Canaries, datent de 1827. Voici à quelle occasion ils furent entrepris. M. Berthelot, ayant été chargé cette même année, par M. le marquis de Villanuevadel Prado, fondateurdu jardin d'acclimatation d'Orotava, de la direction de cet établissement, reçut de la Société des Amis du Pays {Jmigos del Pais), siégeant à Cadix, des échantillons de cochenille fine dite d'Honduras , originaire du Mexique et que lui remit l'intendant An- tequera. Il s'empressa d'en disposer plusieurs sur des Cactus, vulgairement figuiers d'Inde (Opuntia Jicus indica) , qu'on avait multipliés avec cette intention dans le jardin, mais qui, du reste, étaient naturalisés depuis long-temps dans les îles Canaries. Il fut démontré qu'ils convenaient par- faitement à l'insecte; car en peu de temps une nouvelle génération les couvrit et bientôt une autre lui succéda en si grand nombre qu'en moins (7' ) ' d'une année, M. Berthelot était en mesure d'en pourvoir tous les proprié- taires voisins qui auraient désiré tenter l'expérience. » Mais, on le sait, le succès d'un seul, et même le succès de plusieurs ne suffisent pas toujours pour convaincre les agriculteurs, et si, dans certains cas , leur réserve a son bon côté , par exemple lorsqu'il s'agit d^nnova- tions hardies dont les résultats sont douteux , il n'est pas moins regrettable de voir qu'ils résistent plus opiniâtrement encore à des améliorations fa- ciles et d'un effet certain. On ne sera donc pas étonné d'apprendre que M. Berthelot, malgré la réussite dont il rendit tout le monde témoin, ne put faire comprendre aux propriétaires les avantages qu'ils ne tarderaient pas à tirer de cette nouvelle branche d'industrie agricole. Les uns auraient voulu récolter de suite autant de cochenilles qu'ils renfermaient de blé dans leurs greniers; les autres s'effrayaient delà minutie des détails de l'o- pération et objectaient la difficulté de dresser les gens de la campagne aux exigences de semblables travaux et surtout de leur inculquer les connais- sances nécessaires pour faciliter la propagation de l'insecte d'une plante à l'autre et pour bien juger de l'époque du dépouillement des nopals. Cepen- dant, M. Berthelot ne se rebuta pas en voyant cette résistance; il donna des instructions verbales aux alcades ruraux des divers districts; il com- muniqua des renseignements pratiques à la Société Ags Amis du Pays delà Laguna; enfin il adressa un Mémoire détaillé à l'intendant delà province, pour qu'il secondât ses vues. » Presque en même temps, le gouvernement espagnol qui espérait re- conquérir un produit important de ses anciennes colonies, fondait, à Sainte-Croix-de-Ténériffe , un établissement pour la propagation de la co- chenille. Le major Meigliorini eu eut la direction. Il expédia bientôt des cochenilles dans les îles voisines et chercha par tous les moyens à exciter le zèle des propriétaires; mais il ne put vaincre les préjugés qui repoussaient cette nouvelle industrie , et dès l'année 1829 il n'existait plus aucune trace de la culture des cochenilles dans le jardin d'acclimatation. On avait coupé les nopals à leur racine et jeté les débris hors de l'encehite. Toutefois, la nature qui, heureusement peut-être, ne se plie pas à toutes nos exigences , devait bientôt donner ses propres enseignements. » En effet, dès l'année suivante , en 1 83o , lorsque par suite de l'abandon ' général qu'on avait fait de la cochenille on croyait n'avoir plus à s'en occu- per, on fut très surpris de voir qu'un assez grand nombre d'insectes s'étaient propagés d'eux-mêmes sur quelques opuntias sauvages qui croissaient sur le plateau de la Paz, occupé en partie par le jardin d'acclimatation de l'Oro- (70 tava. Ce qui était arrivé aux alentours de cet établissement se montrait également dans d'autres endroits où l'on avait tenté l'éducation des coche- nilles. M. Berthelot en acquit la preuve lors de l'exploration qu'il fit à Lancerote en 1629, avec M. Webb. Un cultivateur éclairé de cette île avait essayé, en 1827 , d'élever des cochenilles; elles commençaient à prospérer lorsqu'il mourut. Son fils, très peu soucieiix d'entretenir cette culture qui , disait-il, donnait plus de peine que de profit, s'attacha à détruire tous les nopals; mais l'insecte trouvant une quantité suffisante de plantes dans le voisinage s'y développa en grand nombre. » Nulle part, cependant, cette propagation instantanée ne fut aussi ra- pide, aussi considérable qu'à Ténériffe, dans le district de Guimar. Là, se présenta une circonstance qui, en même temps qu'elle fournira un exemple curieux du phénomène sur lequel nous insistons , montrera à quel point les habitants de la campagne peuvent quelquefois se méprendre sur leurs intérêts. Les nopals naturalisés dans cette partie de l'île, y sont si abon- dants que leurs fruits, désignés sous le nom de tunas, offrent une subs- tance alimentaire très recherchée par la population pauvre. Or , il arriva en i833, que les cochenilles devenues sauvages depuis cinq ans, par l'incu- rie des propriétaires, pullulèrent à tel point dans les environs de Guimar , qu'on craignit de voir bientôt les nopals périr. Elles couvraient tous les pieds, les fruits étaient rares , et personne ne pouvait méconnaître que la quantité de sève que les cochenilles consommaient pour se nourrir, en affaiblissant la plante avait ralenti la floraison et diminué de beaucoup la récolte des tunas. Aussi quelques esprits philantropes songèrent-ils sérieu- sement à tenter la destruction de l'insecte, avec plus de zèle qu'on n'en mettrait peut-être chez nous pour attaquer une espèce réellement nuisible. » Néanmoins d'autres personnes mieux inspirées et devenues enfin clair- voyantes, comprirent qu'on pouvait faire mieux encore : elles récoltèrent quelques livres de ces cochenilles, les vendirent bien, et ce premier succès en décida plusieurs à s'occuper de nouveau de la culture des tuneras , c'est le nom qu'on donne vulgairement aux nopals. L'exemple gagna bien- tôt, et fut suivi par un si grand nombre de propriétaires qu'aujourd'hui la cochenille est devenue pour les habitants des îles Canaries une véritable source de richesses, et que dans l'espace de huit ans elle a tellement mul- tiplié de toute part qu'on peut dire qu'elle y est naturalisée tout aussi bien que le nopal dont elle vit, et qui, malgré qu'il diffère de la variété que l'on cultive plus communément au Mexique , n'en est pas moins du goût de l'insecte et très favorable à sa reproduction. 120 i ï>3i9 1 id. I ,882 1 id. 5,658 1 id. 6,008 1 id. (73) M On jugera de l'importance du succès qui a été obtenu, ainsi que de sa rapide progression, par le tableau suivant publié dans le n° du 8 oct. iSSy du journal VJltlante (el Atlante), et qui est extrait des registres de l'ad- ministration de la douane de Sainte-Croix : en i83i les prodiiils exportes furent de 8 livres espagnoles (i) i832 — - i833 — 1834 — i835 — - i836 — 14,997 ^ livres espagnoles. » Ainsi, le total des produits en 6 années a été de 1 4^997 livres \ dont 12,643 liv. I ont été exportées en Espagne et 2353 liv. | à l'étranger (2). » D'après les dernières nouvelles transmises par une des principales maisons de commerce deTénériffe, les produits ont triplé dans l'espace des deux dernières années; c'est ainsi qu'en i838ona exporté 18800 liv. ! Que l'on compare ce chiffre à celui du début de l'exportation (8 livres), ou même à celui de la seconde année (120 livres) et l'on appréciera l'impor- tance du problème qui a été résolu. Or, ce qu'il y a de très avantageux encore pour les îles Canaries, c'est que l'établissement de ce produit n'a pas jusqu'ici nécessité l'emploi de terres servant à d'autres cultures; elle a permis au contraire de tirer parti d'un sol aride dont s'étaient emparées plusieurs plantes sauvages et particulièrement les nopals. » Mais les Canaries ne sont pas le seul pays où l'on ait tenté d'accli- mater la cochenille, et quand on réfléchit à la circonstance qui dans cette localité est venue contre toute prévision changer inopinément l'état des choses , on se demande si partout où les essais n'ont pas réussi on peut se flatter d'avoir envisagé la question sous sa véritable face. C'est ainsi qu'on a presque toujours attaché une grande importance à introduire avec la cochenille la culture de l'espèce de nopal dont elle se nourrit plus particulièrement au Mexique. » M. Berthelot, s'appuyant sur ce qui s'est passé aux Canaries, et sui- ce qu'il a vu ailleurs , pense que l'insecte peut vivre également sur des Cac- tus différents , et que la première condition est la naturalisation facile d'une espèce quelconque de cette plante. Alors il suffira , pour que l'ex- (i) La livre espagnole correspond à notre ancienne livre de Paris (ï6 onces). (2) La livre s'est maintenue dans les prix de 8 fr. à g fr. ■• •■ ' ■• ( 74 ) périence réussisse, de soumettre ces nopals à une culture régulière, dans le double but d'avoir constamment un nombre de pieds en rapport avec les insectes qu'ils doivent nourrir et de faciliter la récolte de ceux-ci , lorsqu'ils auront atteint toute leur croissance. C'est peut-être cette direc- tion qu'il faudrait donner aux nouveaux essais qu'on tenterait sur les côtes de l'Algérie , pour y acclimater la cochenille. J'ai lu , dans une brochure intitulée : De l'Algérie et de sa colonisation, par M. le comte H. de B. , commissaire du Roi et juge royal à Bone, pubUée en i834, que plusieurs pieds de nopal, transportés de Malaga aux environs d'Alger avec les in- sectes, y ont réussi, et que le Cactus du pays a même nourri parfaite-' ment les insectes. On comprend , d'après les détails dans lesquels nous sommes entrés, tout ce que cette circonstance peut avoir d'important (i). «Quoi qu'il en soit, un grand nombre de documents que j'ai réunis prou- vent que des tentatives plus ou moins heureuses ont été faites sur quel- ques points de l'ancien continent, et même en Europe. Je citerai particu- lièrement celles qui ont eu lieu en i83i, dans l'île de Corse, et surtout les essais qu'on a entrepris sur les côtes d'Espagne à Cadix et à Valence. La cochenille est aujourd'hui parfaitement acclimatée aux environs de cette dernière ville; elle y est devenue, pour certains propriétaires, un objet sérieux d'exploitation. Je mets sous les yeux de l'Académie un échantillon de cette cochenille de Valence, qui, dans le commerce, soutient la con- currence avec les bonnes qualités originaires du Mexique. Elle a été ré- coltée en 18.37; je présente aussi des cochenilles obtenues en Corse par M. Belaire en i83i , et aux environs d'Alger en i834 par M. Loze, chi- rurgien de la marine royale, et directeur des essais de culture de la co- chenille. » « M. AIoREAu DE JoNNÈs communiquc les deux faits suivants à l'occasion des remarques de M. Audouin. (i) Il paraîtrait, d'après quelques renseignements verbaux qu'on a bien voulu me communiquer au Ministère de la Guerre, mais que je compléterai bientôt en consul- tant les pièces officielles , que les essais faits en Algérie sur l'acclimatation de la co- chenille auraient été abandonnés. Ils ont eu lieu d'abord dans les jardins du Dey, au N.-O. d'Alger, et furent continués ensuite dans la pépinière du gouvernement , à l'est de la ville. Ces deux localités sont très voisines de la mer, à 200 toises environ. On ne croit pas qu'on ait tenté la culture de l'insecte ailleurs que dans ces deux endroits , par exemple, sur le versant méridional des collines du Sahel , qui regardent la première chaîne du petit Atlas , nj dan^ la plaine de la Metidja. Les circonstances climatériques sont là assez différentes. , • . »! j^^ (75) »En 1786 un membre de la famille Dillon fit apporter à la Martinique, de» cochenilles provenant de la côte du Mexique ; elles se répandirent bientôt sur les cactus dont était alors couverte une vaste plaine calcaire formant l'extrémité méridionale de l'île ; mais on ne tarda pas à renoncer à cette culture , à cause des difficultés qui résultèrent de l'abandon qu'on en fit à des esclaves noirs. Cependant, en 181a, il existait encore quelques cactus dans cette partie de la Martinique; et, ce qui est remarquable, ils étaient couverts de cochenilles. On accusait ces insectes d'avoir détruit tous les cactus des environs. » Un fait analogue a eu lieu sur la côte de Coromandel : des cochenilles y ayant été importées, tous les cactus furent détruits par elles. Ces végétaux qui servent de clôture, étant d'une grande utilité , la population considéra leur destruction comme une calamité^ et s'en prit aux cochenilles, qui furent proscrites comme des ennemis dangereux. » AiiriTOAiiE COMPARÉE. — Du mécanîsme delà respiration dans les poissons,- par M. DuvERNOT. PBEMIEB MÉMOIRE. ^^ (Extraft.) ' « Dans le mécanisme très compliqué qui opère les divers mouvements delà respiration des poissons, une partie des leviers n'appartient pas aux branchies proprement dites; quant aux puissances qui agitent ces mêmes leviers, elles prennent toutes leur point d'attache fixe hors de ces organes. » Mais les deux séries de lames qui constituent chaque branchie , et les lames elles-mêmes qui composent ces séries, se rapprochent les unes des autres dans les mouvements d'expiration ; elles s'en écartent au contraire plus ou moins dans les mouvements d'inspiration. M. Flourens, qui a observé avec soin sur le vivant, et décrit avec clarté ces divers mouvements, a dé- terminé leur coïncidence dans les deux temps essentiels de la respiration Ci). Ses expériences ont eu pour but de démontrer comment l'eau contribuait par son poids, au soulèvement, à l'écartement des lames et au déploiement de tout l'organe, et que la véritable cause de l'asphyxie du poisson dans l'air, tenait essentiellement au manque de cet effet physique de l'eau, pour le déploiement de leurs organes de respiration. Mais il restait à faire con- naître les puissances intrinsèques, appartenant aux branchies proprement (1) Eipériences sur le mécanisme de la respiration des poissons, e(c., annales des Sciences naturelles. i83o, tome XX. C. R. i839,î«Sem««r ij -mm-rMuri^^-nir^cs -r -xtfS <'■ MUiiilUlil ■.!:)<- VJiZ CHiRURGi^,, -7- Mémoire sur les plaies sous-cutanées ; par M. le docteur Jules Guérin. , i- (Commissaires, MM. Sa vart, SeiTes, Flourens, Roux.) ::)-»« « L'objet de ce Mémoire, dit l'auteur, est : 1° de faire connaître cer- tains phénomènes propres aux plaies sous-cutanées , lesquelles ont pour propriété constante de guérir sans inflammation, au moyen d'un travail d'organisation immédiate; 2° de déterminer les conditions et le méca- nisme de ce travail organique ; 3" d'indiquer les applications qui peuvent être faites de la connaissance de ces phénomènes à la science et à l'art chirurgical. • , » On sait que la section sous-cutanée du tendon d'Achille et des autres tendons , ne donne lieu généralement à aucune inflammation suppurative, mais est suivie d'un épanchement de matière plastique qui s'organise entre les deux bouts du tendon divisé , et acquiert progressivement toutes les propriétés physiques du tendon lui-même. Ce résultat était générale- ment attribué à la nature du tissu tendineux, qui est dépourvu de vais- seaux et de nerfs appréciables, et ne possède qu'une sensibilité très C 82 ) obscure. Cependant, remarquant que, dans quelques cas accompagnés de plaies de la peau plus larges que d'ordinaire , l'opération avait été suivie d'inflammation et de suppuration , je crus, dit M. J. Guérin, pou- voir attribuer les accidents inflammatoires observés dans ces cas particu- liers, à la communication de l'air extérieur avec l'intérieur des plaies. » Je fis en effet environ 200 sections sous-cutanées de tendons diffé- rents, au moyen d'une simple piqûre à la peau, et dans aucun cas, l'opé- ration ne fut suivie de réaction inflammatoire. )) Mais les autres tissus de l'économie pouvaient-ils être divisés sous la peau avec les mêmes résultats; et toutes les plaies sous-cutanées, quelque fussent leur largeur et leur profondeur, pouvaient-elles être affranchies du travail inflammatoire ? Je cherchai la solution de ces questions dans les expériences faites sur les animaux et sur l'homme. Je divisai d'abord transversalement sous la peau la masse des muscles des gouttières ver- tébrales sur des chiens : je répétai la même opération en plusieurs points à la fois, au moyen d'une simple piqûre à la peau, et toujours la guérison eut lieu sans inflammation , en 24 ou 48 heures. Je fis en- suite une large incision sous la peau, depuis la racine du cou jusqu'au sacrum, et je divisai toutes les couches musculaires qui recouvrent et occupent la gouttière vertébrale : je divisai en travers , chez les mêmes animaux, les masses charnues de la partie postérieure et supérieure de la cuisse, depuis le fémur jusqu'à la peau, comprenant dans la même section, les muscles, les aponévroses, les vaisseaux et les nerfs qui oc- cupent cette région. J'eus soin de ne faire qu'une très petite ouverture à la peau et de fermer cette ouverture après l'expérience, au moyen d'un point de .suture. Dans tous les cas , il y eut un épanchement considérable dans l'intervalle des tissas divisés et sous la peau , mais dans tous les cas, cet épanchement se résorba en 24 ou 48 heures , et toujours la guérison eut lieu sans inflammation , au moyen d'un travail d'organisation immédiate, sans la moindre apparence de fièvre, les animaux continuant leurs fonc- tions à peu près comme à l'état normal. On remarquait au niveau des plaies une accumulation de matière molle d'abord, comme gélatiniforme, et qui acquérait graduellement la consistance des autres tissus : des chiens à qui les masses charnues des cuisses avaient été coupées, étaient paraly- sés complètement d'abord; la paralysie diminuait progressivement ensuite jusqu'à disparaître presque complètement au bout de 10 à 12 jours. » Passant des animaux à l'homme, je fis successivement sous la peau, d'abord pour le traitement du torticolis ancien, la section des ten- ( 83 ) tlons et des muscles du col , sterno et cléido-mastoïdien , du trapèze, de l'angulaire de l'omoplate; puis, pour le traitement des déviations laté- rales de l'épine, la section des grands muscles du dos et de la colonne , des masses communes du sacro-lombaire et du long dorsal, des transversaires épinenx , etc. , y compris les aponévroses, les gaines tendineuses , les vais- seaux et les nerfs qui occupent ou traversent ces tissus. Dans toutes ces opérations, les plaies offrirent des phénomènes analogues à ceux qui avaient été observés sur les animaux , et dans tous les cas moins un, les plaies s'organisèrent immédiatement sans la moindre trace d'inflammation. Dans le seul cas qui n'ait pas suivi la marche régulière des autres, il y eut un peu d'inflammation et de suppuration , mais dans ce cas il y avait eu deux ouvertures à la peau; les ouvertures avaient été plus grandes que de coutume, et une certaine quantité d'air s'était introduite dans l'inté- rieur de la plaie, et avait glissé entre les gaines celluleuses des muscles longs dorsaux. Depuis cet accident, j'ai eu soin de ne faire plus que de sim- ples piqûres à la peau , d'expulser après chaque opération l'air qui avait pu s'introduire dans les plaies, et de fermer les petites ouvertures au moyen d'un emplâtre de diachylon gommé; et toujours l'organisation im- médiate des plaies a eu lieu sans la moindre apparence de réaction locale ou générale. » L'auteur signale ensuite les rapports des différents modes de cicatrisa- tion des plaies avec celui des plaies sous-cutanées ; selon lui, « les plaies qui suppurent, les plaies qui se réunissent par première intention comme lés plaies sous-cutanées, offrent un même mode final de guérison j comme elles sont soumises à une même condition essentielle de cicatrisation, à l'absence du contact de l'air; » tl'où il tire ce précepte, que « pour obtenir la réunion immédiate des plaies à la suite des grandes opérations , il est nécessaire de produire un contact parfait et hermétique entre les surfaces des plaies, et par conséquent de substituer à toutes les opérations qu'on avait l'habitude de pratiquer jusqu'ici en divisant les téguments, les opérations sous la peau quand elles sont susceptibles d'être faites suivant cette méthode. » L'auteur termine son Mémoire par les conclusions suivantes : « i*. Les plaies sous-cutanées des tendons, des ligaments, des muscles, des aponévroses, du tissu cellulaire, des artères de petit calibre, des veines et des nerfs , quelque étendues qu'elles soient , guérissent en s'organisant immédiatement , quoiqu'il y ait un espace considérable entre les bords de la solution de continuité; C. R. i839,a«&m« CHiaDRGiK. — Considérations sur la section des muscles dans le traitement des déviations latérales de l'épine; par M. Bouvier. (Commissaires, MM. Magendie, Flourens, Serres, Larrey, Roux.) On a dès long-temps reconnu la prédominance de l'élément muscu- laire dans les pieds-bots, les flexions permanentes des membres, la torsion du cou, difformités où l'on observe dès le principe la contracture des muscles correspondants au côté vers lequel les os s'inclinent. Mais est - il vrai que le raccourcissement des muscles joue également le rôle principal dans le plus grand nombre des déviations latérales de l'épine? C'est ce que conteste M. Bouvier. • « 1°. Quand , dit-il, on fait effort sur un sujet vivant pour redresser les courbures latérales de l'épine , on ne voit point , le long des gouttières vertébrales, de cordes musculaires se prononcer du côté de la concavité, 12.. (86) et la seule tension qu'on observe dans ce sens, comme du côté de la con- vexité, est produite par les contractions passagères des muscles. Quand la déviation résiste aux efforts de redressement , cas dans lequel les cordes musculaires devraient se montrer bien mieux encore, si réellement cette résistance leur était due , on ne distingue également qu'une tension gé- nérale des deux côtés de l'épine , augmentant ou diminuant selon les al- ternatives de contraction ou de relâchement de ces muscles. » 2". La torsion de l'épine dans les déviations latérales résulte , non d'un mouvement réel des vertèbres autour de leur axe, mais d'une déformation particulière de ces os, qui se produit dès le début de leurs courbures pathologiques ; tant que cette déformation n'a pas lieu , il n'y a pas de déviation proprement dite, mais une simple flexion temporaire qui s'efface d'elle-même, et qui ne devient une courbure permanente que lorsque la déformation s'est effectuée; par conséquent, excepté dans quelques courbures symptomatiques , comme le torticolis musculaire » l'idée de déviation implique toujours, pour la colonne vertébrale, celle (Te déformation osseuse; cette dernière est ce qui constitue essentielle- ment la première, de sorte que ces deux choses se confondent en quel- que façon, et qu'en un mot, déviation et déformation latérale sont des expressions de la même valeur, lorsqu'il est question des courbures pa- thologiques essentielles de la colonne vertébrale, c'est-à-dire du plus grand nombre des déviations latérales de l'épine. » A la première apparition de la courbure, aucun changement ne s'o- père encore dans les muscles. Leur longueur, leur tension ne diffèrent point d'une manière appréciable à la convexité et à la concavité. Ils se prêtent à toutes les inflexions que permet la conformation de la colonne vertébrale, et ils ne lui donnent d'autre fixité que celle que toutes les ar- ticulations du corps reçoivent de la contraction des muscles qui les en- tourent. Ce n'est qu'à une époque beaucoup plus avancée, lorsque la déformation des os a fait des progrès considérables, que les muscles de la concavité sont amenés progressivement, par le rapprochement de leurs attaches, à un état de raccourcissement permanent en rapport avec le raccourcissement du côté correspondant de l'épine. » 3°. Quiconque a porté le scalpel sur un cadavre gibbeux , sait que les courbures de l'épine subsistent au même degré après l'enlèvement des muscles , et les nombreux squelettes de bossus que renferment les musées d'anatomie, en font foi. Assurément, si le raccourcissement des muscles était la cause immédiate d«s courbures , on ne verrait pas dans ces col- ( 8? ) lections des déviations de tout âge, de tous les degrés, parmi lesquelles un certain nombre au moins auraient dû s'évanouir par le seul fait de l'enlèvement des muscles. C'est efl'ectivement ce qui arrive dans les véri- tables contractures des membres et du cou, que la division des muscles permet d'effacer en im instant, quand elles ne sont pas trop anciennes, de sorte que l'on fait disparaître à volonté la difformité sur le squelette. Les déviations des membres ne sont, en effet, que des transpositions de contacts articulaires, et dès qu'on a détruit les puissances qui letenaient les os dans leurs rapports anormaux , rien ne s'oppose à ce que l'on ré- tablisse leur situation respective. Mais les courbures de l'épine ne sont point des déplacements articulaires; les corps des vertèbres, leurs apo- physes, conservent leurs rapports naturels et se carrespondent toujours exactement , quelque déformation qu'elles éprouvent ; kur affaissement simultané sur un de leurs côtés, ne change rien à leurs points de con- tact. La section dés muscles ne peut donc servir ici à rétablir des rapports qni ne sont point altérés, et il est clair qu'elle ne peut rien contre la forme irrégulière des os. ^ ^ ' ''' ■■•'-: • uv a > De ces considérations l'auteur fcon'dut : « 1°. Que le plus grand nombre des déviations latérales de l'épine n'est point le produit d'une rétraction ou contracture musculaire analogue à celle qui caractérise le torticolis musculaire ancien , le pied-bot, les; flexions permanentes du genou, de la cuisse, du coude, des poignets, etc. ; » 1°. Que la section sous-cutanée des muscles ou des tendons, si effi- cace contre ces différents ordres de difformités , n'est point applicable aux déviations latérales de l'épine. Ces conclusions , ajoute-t-il, ne se rappor- tent qu'à la partie théorique de la lettre de M. Guérin; le temps seul fixera la valeur des faits de guérison qui y sont annoncés. » MÉTÉOROLOGIE. — Obscrvatious recueillies au collège d'Alger par M. AiuÉ , professeur de physique. (Commissaires, MM. Bouvard, Arago, Savary.) Ce recueil, transmis à l'Académie par M. le Ministre de la Guerre, com- prend les observations d'une année entière, du aa janvier i838 au 22 janvier iSSg. M. Savaresse adresse une Note relative^ iîA 'nouveau procède pour obtenir la solidification du gaz acide carbonique. ■.i\ il .•■. (Commissaires, MM. Thénard, Gay-Lussac, Savart.) C 88 ) CORRESPONDANCE. M. LE MmiSTRE DE Lv GuERRE adtcssc à l'Académie un exemplaire du Tableau de la siluatioji des établissements français dans l'yélgérie (voir au Bulletin bibliographique) , et annonce un exemplaire de la Description des pays du Magreb , texte arabe d'Abulfeda et traduction française par M. Solvet. M. BucHLAND, récemment nommé Correspondant pour la section de Minéralogie et de Géologie, adresse ses remercîments à l'Académie. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Réclamation de priorité à l'occasion d'un rap- port sur une chaudière à vapeur de M. Beslaj. — Lettre de M. Frimot. ;• ' La lettre de M. Frimot est renvoyée, conformément à la demande, à l'examen delà Commission qui a fait le rapport sur l'appareil de M. Besiay. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Mochine à rotation mue par un courant d'air chaud. — Lettre de M. Pelletan. A l'occasion du Mémoire lu par M. Galy-Cazalat sur une nouvelle ma- chine à feu à rotation immédiate, M. Pelletan annonce qu'il a fait étabHr un appareil de rotation dans lequel il emploie de même comme moteur , l'air chaud du foyer (i), et déclare que cet appareil est déjà construit de- puis trois mois. M. Bernard Becker écrit relativement à un procédé employé pour rendre les étoffes imperméables à la pluie, tout en restant perméables à l'air, procédé dont M. Menotti a fait l'objet d'une communication à l'Aca- démie, dans sa séance du 3 juin dernier. Selon M. Becker , cette décou- verte lui appartiendrait et remonterait à plus de huit ans. C'est seule- ment en i834, ajoute M. Becker, que je me suis associé M. Menotti, en prenant en commun avec lui un brevet d'invention. (Renvoi à la Commission nommée pour la communication de M. Menotti.) M. de Par wey adresse des considérations sur les Miao-tse, montagnards qu'on a regardés comme les habitants primitifs de la Chine, et sur les hommes du Ting-Ling , pays situé entre la Russie et la Chine. M. Héran demande qu'il lui soit permis de reprendre des échantillons d'une encre dite de sûreté, qu'il avait adressés précédemment et sur les- quels il n'a pas encore été fait de rapport. (i) Voyez Compte rendu de la séance du 24 )"'" > P*S^ 1020. . ( 89 ) IVJ. Dubois, d'Amiens, adresse un paquet cacheté relatif à des recher- ches sur la circulation et en particulier sur le pouls. L'Académie en accepte le dépôt. La séance est levée à cinq heures. F. Errata. (Séance du i" juillet.) Page 42, ligne 26, - / — A .Usez - 1 -.' ® ^' ° ' 2J0 z'{e'—i)\_' aJo 2'(e^— OL . . ^, 43, i3, C'est une, lisez C est la 44» 2g, u,e— f*, Usez u^e—^/^ 45, 6, Mémoire sur le dernier théorème de Fermât, par M. Lamé , ajoutez le nom des Commissaires chargés de faire un rapport sur ce travail: MM. Cauchy , Liouville. Page 5o, lignes i5 et i6, l'évaporation inégale de la tige vivante qui, etc., lisez l'évaporation inégale de la lige morte et de la lige vivante • . qui , etc. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dout voici les titras: Comptes rendus hebdomadaires des séances de VÂcadémie rojale des Sciences; 2' semestre iSSg, n" 1 , ia-4°. Annuaire du Bureau des Longitudes pour 1 839 j in- 1 2. '^ Annales des Sciences naturelles; tome 11, mars iSSp. Ministère de la Guerre. — Tableau de la situation des Établissements français dans l'Algérie en i838; 1 vol. in-fol. Rapport fait à la Chambre des Députés au nom de la commission chargée de l'examen du projet de loi tendant à accorder : 1° au sieur Daguerre une pension annuelle et viagère de 6000 fr. ; 2° au sieur Niépce fils, une pension annuelle et viagère de /^ooofr., pour la cession faite par eux du procédé servant à fixer les images de la chambre obscure; par M. Arago; broch. in-8'. Annales maritimes et coloniales ; par MM. Bajot etPoiRRÉ; juin 1839, in-8°. Éléments de Géologie, ou seconde partie des éléments d'Inorganomie particulière ; par M. d'Omalius d'Halloy j Paris , 1839, iH-8*. ( 90 ) Recherches expérimentales sur les Oxides de fer considérés comme contrepoison de Vacide arsénieux ; par MM. Sandras, Deville, Psonat et GuiBouRG ; in-8°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours Montyon.) Diptères exotiques nou.veaux ou peu connus ; parM. Macquart ; tom. i", 2° partie, in-8". (Présenté, au nom de l'auteur, par M. Audouin.) Effet de l'Intérêt composé ; par M. Bieinaymé; broch. in-8*. Théorème sur la Probabilité des résultats mojens des obseivations ; par le même; in-S". Lettres sur le Magnétisme et le Somnambulisme, à l'occasion de de M"' Pigeaire; par M. le D/ Frappart; in-8°. Iconographie du Règne animal de M. le baron Cuvier,- par M. Guérin; 45* et dernière liv., in-8°. Bévue zoologique par la Société Cuviérienne; par le même j n° 6, iSSg, in-8°. Mémorial encyclopédique et progressij des Connaissances humaines ; avril 1859, in-8°. Journal des Sciences physiques, chimiques et Arts agricoles et indus- triels de France ; par M. Jclia de Fonienelle; mai 1839, in-S'. Académie royale de Bruxelles. — Bulletin de la séance générale du 6 et du 7 mai 1859; in-8''. Programme des Questions proposées pour le concours de 1 840 par l'A- cadémie royale des Sciences et Belles -Lettres de Bruxelles; in-4*. Mémoire sur la Pile galvanique et sur la manière dont elle opère la dé- composition des corps; par M. Martens; in-/j°. The Wonders . . . Les Merveilles de la Géologie , ou exposition familière des Phénomènes géologiques ; parM, Gédeon-Mantell; 3'édit., 2 vol. in-12 (présenté, au nom de l'auteur , par M. Ad. Brongniart); Londres, 1839. The Annals. . . . Annales d'Electricité , de Magnétisme et de Chimie; juillet 1859, in-8''. The London .... Magasin philosophique de Londres et d'Edimbourg; n° ga (supplémentaire) et n° g5, juillet 1839, in-8"'. The Quaterley Review ; n' 1 2j , ]mn i83g, 10-8°. The A thenœum , journal , etc. n" i38,juin 1839, in-4°. Gazette médicale de Paris; tome 7 , n" 27 , in-4°. Gazette des Hôpitaux ; 1" série, tome i", n"' 78 — 80, in-fol. La France industrielle; 6' année, n" 14. L'Expérience , journal de Médecine et de Chirurgie; n* io5, in-8°. L'Esculape , journal; i " année , 1 85g , n° 4- COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 15 JUILLET i839. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL. "* MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Suite cîu Mémoire sur la réflexion et la réfraction d'un mouvement simple i par M. Augustin Caucht. § V. Sur les lois de la réflexion et de la réfraction des mouyernents simples dans les milieux isotropes. ,• « Pour obtenir coraplétement les lois de la réflexion et de la réfraction des mouvements simples dans les milieux isotropes, il faut joindre aux lois générales établies dans le paragraphe précédent, celles qtii résultent de la forme particulière sous laquelle se présentent les équations de con- dition relatives à la surface de séparation de deux semblables milieux. Pour fixer les idées, nous nous bornerons ici à considérer le cas où, dans chaque système de molécules, les équations des mouvements infini- ment petits peuvent être réduites sans erreur sensible à des équations homogènes du second ordre; et nous supposerons que le mouvement incident, étant simple, donne naissance d'une part à un seul mouvement simple réfléchi, d'autre part à un seul mouvement simple réfracté; ces trois mouvements étant du nombre de ceux dans lesquels la densité reste invariable. Enfin nous prendrons la surface réfléchissante pour plan C. R. iSîg, -x" Semettre. (T. IX, N03.) ^ 3 ( 90 fTes j, z. Cela posé, soient pour le premier milieu, situé du côté des x négatives, h ''» Ç' ^> X, 4' les déplacements symboliques d'une molécule, et leurs dérivées relatives Ax, dans le mouvement incident, ou-, dans le mouvement réfléchi, ou bien encore dans le mouvement résultant de la superposition des ondes incidentes et réfléchies. Soient au contraire, pour le second milieu situé du côté des x positives , les déplacements symboliques d'une molécule et leurs dérivées relatives à X dans le rayon réfracté. Les valeurs de Ç, », C, relatives au mouve- ment incident, seront de la forme les constantes réelles ou imaginaires «, v, w, s, A, B, C, étant' liées entre elles par les équations (2) s" =/(«« + {»» + «/»), Am + Bi> 4- Cw = o , et la lettre ; désignant une constante réelle. Si maintenant on passe du mouvement incident au mouvement réfléchi ou réfracté, les valeurs de c, w, s, resteront les mêmes, d'après ce qu'on a vu dans le § IV; mais on ne pourra en dire autant des coefficients u, A, B, C, qui feront place à d'autres représentés par otii|>ar -"' a'. A', B', C, là valeur de u^ étant (3) "/ = — «• En conséquence, les valeurs de ^, «, Ç, relative.s au mouvement réfléchi, seront de la forme (4) I = A^e-"^+''-^+^*^", » = B^e-"'+''^+«'*-", Ç = ^ g-«^+Kr+wx-i/ ^ les coefficients A^, B^, C^, étant liés à m, v, w, par la formule (5) — Ay« rfr B^p + C^w = O'^.A, uii,..i . >iv;, ,..-.. >ii. ♦» %r (9?) _ - ^ . et pàreiHement les valeifrs'(ie ç' , >)', ^', r'éliauvés àù tnôuvétii'éHt r'eTract^, seront de la forme les constantes M , f, TV,\y, A', B', C, élant liées entre elles par les équations (7) s* = /(«'* + P* + w"), A'm' + BV + C'w = o, et <' étant ce que devient la constante réelle / quand on passe dn pre- mier milieu au second. Ajoutons que, si dans le premier milieu, on con- sidère à la fois les ondes incidentes et réfléchies, la superposition de ces ondes produira un mouvement dans lequel les valeurs de f , «, ^, de- viendront %* ■ • (8)"* l 'i = Be""''^''-^''"''""" + B^e~'""^''-^+"'*~'' , -••^j>- - ■ l'i / p ç ux+vy ^rws—st _|_ ç Q—ux+vj'+wz — st C'est entre les valeurs de ^, n,Xi ^» X> 4 ^* ^^ f'? "'> f'j ^'> X'> 4'»- tirées des formules (6) et (8), que devront subsister, pour x = o, les équations de condition relatives à la surface réfléchissante. » Considérons spécialement le cas où les mouvements incident réfléchi et réfracté sont du nombre de ceux qui ne s'éteignent pas en se propa-; géant, et où l'on a par suite M = U \/ I , t' = V \/ I , (V S=Vf \/ I , J = S \/ 1 , (9) ("=",;/—■ u, v,w, s, u', désignant des quantités réelles. Posons d'ailleurs (ïo) k = v/u" -I- V» -h w% k' = vV^-H-v'-f-w». Comme lesiormules (2) et (7), jointes aux formules (9) et (10), donne- ront ' il est clair que les constantes réelles 1, i' seront positives. Soient mainte- nant ______ fo, «o, Co, : ce que deviennent les déplacements symboliques d'une molécule et leurs dérivées relatives à J7, en un point de la surface réfléchissante, quand on tient compte des perturbations qu'éprouvent dans le voisinage i3.. (94) dé cette surface les mouvements infiniment petits. On obtiendra, pour X = o, entre les expressions ?, 1, l, ?>> X» 4' et ______ fo5 "o, Ço? %o> 4°' des équations de condition représentées par les formules (aS) ou (27) du § ITT. Donc alors, si la constante réelle que nous avons désignée par f est telle que l'on ait on trouvera (12) f = 0o, »=)1o, f=fo, ^=^„,X = %o, 4"= 4o- Si au contraire l'on a («3) 7^fV + ^.^ on trouvera (17) i' = ?„, /= ^„, r=Co, ?' = l-'l Iî» rtatoni? ;> (26) A« == Am' r= o, Bp -f- Cw = o, puis de celles-ci, combinées avec les formules (9) et (1), ,.ii; a-' ■■■■■ (27) Au = AV = 0, Bv -f Cw = o, ""-"' et ' (28) ijf = u'f = o, VM 4. w^ = o, par conséquent (39) TJ0 = U'0 = o, vu + W^ = o. Enfin, pour satisfaire à la première des équations (29) , il faut supposer que l'on a (3o) u = u' = o, c'est-à-dire que les plans des ondes incidentes et réfractées sont parai- ( 9^0 léks au plan des j-, z, ou que l'onia (3i) Ç = o, c'est-à-dire que les vibrations des molécules sont perpendiculaires à r.axe des X. Donc, lorsque les formules (ii) ou (i6) se vérifient, un mouve- ment incident, que nous supposons simple, ne peut donner, naissance à un seul mouvement simple réfléchi, et à un seul mouvement simple réfracté, que dans des cas très particuliers, savoir, lorsque les plans des ondes ou les directions des vibrations moléculaires sont parallèles à la 5Urfîice réfléchissati,te. » Au contraire, un mouvement simple pourra se réfléchir et se réfracter, quelle que soit la direction des plans des ondes ou des vibrations molé- culaires, si l'on suppose vérifiées non plus les formules (i i) et (ï6), mais les formules (i 3) et (i8). Alors les variables -jj, -ujq j- |) «j Çj ^j X, 4j ''*■'' d'une part, et les variables * - ,^ f , ^', f , ^', %', 4'. d'autre part se trouveront liées à Ço> "o; Co? ^Oî %o> "Y"' par les formules (14)5 (19)» dont chacune comprendra cinq équations distinctes; et l'élimination de Ço > 'loi So> 'Poj %o> "fo» entre les dix équations , dont le système est représenté par ces deux for- mules, fournira, entre les seules variables f. «> ^., ^, X, ^, I', «', r, ^', X', ^, ' .-vv quatre équations de condition qui devront subsister pour x == o. Pour obtenir ces équations de condition, on observera qu'en raisonnant comme dans le § III, on tire des formules (i4) et (19) non-seulement tv'ii — < = Wïio — vlo, 4 — tvf = 4o — w}o, ('f — X = ^-fo — %«, et ^;V — < = W'^o — 4;.aiîi.l i.^ij wir'v ir> iiii yur-^ii^^f ,^f..iar:o» (3a) 0« — at) + ^ = o, «'• — ««' + C =='br^" ' *='^'^'''^'' On devra donc avoir alors, pour x = o, , ' . t» . (33) tvM — »i^ = W — t<',. 4 — w| = 4' — îvf ', i^l — %= i. f _ x'> et ■ »- (34); . . + («+ o')e + ^ » = ^-D,f=rD.^"'— D,f',D,Ç— D,Ç=D/'— D.ê', D,|— D,>r=:D,f' — D,?, desquelles on tire évidemment mi un nisr/si jup ').> ^uo (38) D.vi-D,C=D.»'-D^', D,C-D4=D,C'--D.f , D,Ç-D,.,=D,Ç'-D,>,'. ou, ce qui revient au même, tp').^5n>u 1 1; ii ^ "'^ rfa 4r ^* 4^' '''^ '^î o'ar dz ' rfjr t/x rfr dx' IjCs formules (Sg) sont précisément les trois premières des quatre formulas (98) que j'ai données en i836 comme propres à représenter les équations de condition relatives à la surface réfléchissante. (Voir les iVbMwawj: jE'icer- cices, page 2o3.) » Ajoutons que l'équation (36) peut s'écrire comme il suit (4o) » 4-Dy(^ +5'— ôé'7 ? = "' + ^r(è +h + W^)t- » Observons encore qu'en vertu des formules (i) et (a) ou (4) et (5), on vérifiera l'équation (40 d4+d,;^+d.ç=o, en supposant les déplacements symboliques relatifs au mouvement incident, ou au mouvement réfléchi, par consé- quent aussi, en supposant ces déplacements symboliques relatifs au mou- vement résultant de la superposition des ondes incidentes et réfléchies. Pareillement, il suit des formules (6) et (7) que les déplacements sym- boliques ' '- ''-' -'-' r, ^', r, relatifs au mouvement réfracté, vérifient la formule (42) D4' + D,?.4-D^' = o. Au reste, les formules (4i) et (42) entraînent les deux suivantes „o, I d4 + d,»h-d.j: = o, ^^^^. 1 D4'+D/.^D.r=o, qui se déduisent immédiatement de l'hypothèse admise, puisqu'elles ex- priment que les mouvements propagés dans chaque système de molécules ont lieu sans changement de densité. .On tirera d'ailleurs des formules (40, (4^) _ : _ _ D.d - 10 + D,(«-- V) + D.(c - r) = 0, -OU, ce qui revient au même, eu égard aux équations (6) et (8), D, (ê - f) + ^ (^ - «') + «'(Ç - Ç') = 0, et par conséquent (44) ( ' ^'" - V) -+- «. (C - 1') = - D,(f _ n, N (X- X') + «' (4-40 = - Dx (e -- eo. quelles que soient les valeurs attribuées aux variables x , f,z. 'î*^^'?^'» (99) » Les quatre équations de condition (87) et (4o) peuvent être remplacées par d'autres que l'on déduit aisément des formules (i4) et (ig) combinées avec les équations (44)- En effet, les formules (i4) et (ig) donnent, non- seulement . et par suite , - (45) I - r = ^^ =. i^, inL = ^, mais encore * et par suite " ,: , -^ (46) ^ « ^' + a(f _ f ) + 5(-„ _ V) = 0; pourvu que l'on suppose Or les formules (45) et (46) , qui ne diffèrent pas au fond des formules (33), (34), donneront d'abord " ■• .* (An) 1 — 1' __ c— <' x — x __ •^' — -y ou, ce qui revient au même, - .■ (48) D.^ - D,C = Dy — D/' , D, (Dfvi — D^O = D, (D."^' — D,C') ; puis, eu égard aux formules (44)? p _ ^' = '^fe-^')+^^('^-'^') _ Dx(ï-f) (a+D,)(f _|')=-C ^-^ =-^ ^' =-^ K^-ô-Hv(|::<) ^ ^ ©^') et par conséquent (An) ( (Di + .- + «.-)(f_ê') = o, I [^D, - (p- + «.•)(« + D,)](ê - 10 = o, ou, ce qui revient au même, eu égard aux formules (35), C. R. 1839, a«Se7n«rtry — D/J , D. (D.r — D,0 = D. (D.V — B/J) , * Les équations de condition (5i) et (Sa) offrent cela de remarquable, que les deux dernières renferment seulement les déplacements ^ , §' mesurés, dans l'un et l'autre milieu, suivant des droites perpendiculaires à la sur- face réfléchissante, tandis que les deux premières renferment seulement les déplacements », t^ on »', Ç', mesurés suivant des droites parallèles à cette surface. » Posons maintenant pour abréger (53) A* = M» -j- V' + (P* = — k» et A'»= it'''+t'*4-(v' = — k». Les conditions (48), (5o), qui doivent subsister pour x = o, étant jointes aux formules (6), (8), donneront B(t> — Cv + B^iv — C,v = B\p — Ci' , «[CB(v — Cp) — (B,(v — C/)] = u'ÇW^i' — CV), t(A -i- A,) = k"A' , = [«'_(.' + <.") (^ + ^, + J^,)-] A' , OH, ce qui revient au même, B/w — Cv _ (Bw + Cv) + (B,iv + ily) _ (Bw + Cf)— '+ 1^°\ y^' -_ ; —, -^ C J^ Comme, en vertu des formules (53), on a k'^ — A» = {W — u) [u' + k), k'*u—h''u' = (i^^+o^'—ww') («—«') , A'»« 4- k'u' = (i^'+(P»+M«') (m+ u') . il est clair que les équations (55) peuvent s'écrire comme il suit [y-^ W' UU) 1 I — A. \ (56). a; A (,.+,^=+ „„') (^, _ !:!i^^) +(„'_ „) (,^ + ,v') (1 - ^) "+"' ■ Les équations (54) et (55) ou [56) , jointes aux formules (5) et (7), suffi- sent pour déterminer complètement les valeurs des constantes A^, B^, C, et u', A', B', C, relatives aux mouvements réfléchi et réfracté , quand on connaît les va- leurs des constantes M, V, (p, s. A, B, C, relatives au mouvement incident. )) Si l'on veut, dans les valeurs de A, B, G, A', B', C, - introduire les coefficients réels u, V, w, tJ , à la place des coefficients imaginaires M, v^ w, m', il suffira d'avoir égard aux formules (9). Alors les formules (54) et (56), jointes aux formules (2) et (7), donneront i4-. (57) ( I02 ) Bw — Cv U U — II' Bw + d" Bw — Cv 2U (58), Bw - Cv u 4- u' ' •^ / V* + w'N , / I I \ u +u'' (v»+wv+W)(^. i^) +(u'-D) (v^+w')^- + ^)V/-I ^ . V + w'N A_ _ \ '0& J v-.xf A / v»-fw'\ , /i I \ , v-j-v" et f5Q^ i— A.U+ B^v + C^w = o, ^^^ * A't' + B'v + C'w = o. » Les calculs se simplifient, lorsqu'on suppose l'axe des z parallèle aux traces des plans des ondes sur la surface réfléchissante. Alors, la for- mule (aS) du § IV devant se réduire à j = o, on aura nécessairement W = o , (V = Vf \/ I = o , et par suite les formules (i),(4),(6) deviendront (6o) f = A ^+''^-" , >r = B e'"-^"''-'' , Ç = G e"+''-^-« , (6i) f = A, e-"''-*-''''-", «" = B^e-"-^^-'', f = C, 6-"'+"-^-'*, (62) 0' = A'e"''+^-^-", w' = B'e"''-^''-^-", f' = C'e""^'''^-". Alors aussi , les valeurs des déplacements symboliques étant indépen- dantes de z, dans chacun des mouvements incident, réfléchi et réfracté, les dérivées de ces déplacements, relatives à z, s'évanouiront dans les formules (48) et (5o) qui se réduiront aux suivantes (63) D,C = D,r, D.D,? = D.D,C', ( (D:^ + D;)f = (D'^ + D;)f, ^^^^ I [D.-D;(l + ^ + A)]|^|-D,-D;(^+^+^)]-g'. Comme on pourra d'ailleurs, dans celles-ci, remplacer D^ par »',les for- mules (63) donneront . 1 ( io3 ) ou, ce qui revient au même, C = C', 4 = 4'. Ces dernières, qui se trouvent déjà comprises parmi les conditions (aô), donneront encore C + C^ = C, m(C — C^) = m'C, par conséquent et l'on tirera des formules (64) (k' — Utl) (l — ~\ ■+. (u' + u) v-» (- + —\ £_ * y vo'J j»_ A <-+""'0-^0+<"'-""-Cè+è)''^" D'autre part, en vertu des formules (2), (5) , (7) et (53), on aura non- seulement (67) Au + Bv s=: o et (68) — A,u -\- h,v = o, k'u' + BV = o , mais encore (69) ;t» = «• + P* = Ç, A'*= «'• + ç-» = ^. £ufin on ne devra pas oublier que ces diverses formules se rapportent au cas où les mouvements incident , réfléchi et réfracté sont du nombre de ceux qui ne s'éteignent pas en se propageant, et oii par suite les valeurs de «, t', s , u' , sont de la forme (70) u = v \/ — i, v = 'v V — I, J = s s/ — 1, u' = v' V- I. » ( io4) ANALYSK MATHÉMATIQUE. — Nots sur V évaluation approchée du pro- duit i .ol .?)... X ; par M. Liouville (*). « I . La méthode dont je me servirai ressemble beaucoup à celle employée par M. Ijacroix, dans son Traité élémentaire du Calcul différentiel et du Calcul intégral (page 678 de la 5' édition). Cette méthode consiste à cher- cher le logarithme du produit 1. 2. 3... x, et elle repose sur la formule connue de Wallis a- 3244 ïX 7.x 2 I 3 ' 3 ' 5 * ' ' * 2x — I ' 20;+ 1 en vertu de laquelle la quantité 2 log 2 + 2 log 4 + + 2 log (2x — 2) + log (2J?) — 2 log I — 1 log 3 — — 2log(2X — 3) — 2 log (ax — 1) se réduit à log'^ — log 1 lorsque a? = co . Mais je la compléterai en .don- nant une limite supérieure de l'erreur commise dans l'évaluation appro- chée de log~(i. 2. 3. .. .ar). » 2. Pour toute valeur positive de z, on a il m it'iui; v.i) , /loo -= f e-~"doi, z J o ' d'où résulte, en intégrant par rapport à z, Faisantsuccessivementjdanscetteformule, z= i,z = 2, z=x, puis ajoutant les résultats ainsi obtenus , il nous viendra ■ (2) ; log (1. 2. 3... X) =/r'-^'(-^-,'I,'-r) Amsi la question est ramenée à trouver la valeur de l'intégrale définie placée dans le second membre de l'équation (2). Représentons cette in- tégrale par M et traitons x comme une variable continue. En différenciant nous obtiendrons ^" " '. ' ' ' J o » \ e" — I / du /"oo dct /„—. dx (*) M. Binet a traité la même question par une méthode différente dont il a bien voulu me communiquer, il y a déjà long-temps, les résultats. Un extrait de son Mé- moire a été publié dans un des derniers Comptes rendus. ( io5 ) » 3 I,,! fonction — *- - qui sert de coefficient à /?— ** et que nous dé- e" — 1 signerons par fia.) peut se développer en une série ordonnée suivant les puissances de a. En différenciant plusieurs fois de suite l'équation , (g. _i)/(a) = a, on a («• - 0/"(^) + 2^^' W + e« / (a) = o, [e- _ ï)f"{a) + 3e-^/"(«) + 3e*/' (a) + «"/(*) = ". «te; ' de sorte qu'eu posant a = o on trouve sans difficulté /Co)=i,/'(o) = -i,/'(o) = i Les deux premiers termes du développement de f (a) sont donc i — *• et les autres ne peuvent contenir que des puissances paires de a , car la différence f («) — i -| — est égale à la moitié de -\ ■ ,-i !i o'-'cli ' 2 — ^, — - Il Wi ':'■- et par conséquent est une ionction paire de a. » Les valeurs générales de /"(a) et de /'"(a) sont "r''!' 'i'^' ''^ ^ ,■;'.■■.. , ,.;. I . . En se rappelant que la variable a est > o , on peut prouver que la pre- mière de ces deux dérivées est essentiellement positive et ,|a seçpnde es- sentiellement négative. • n.oi rllioift » D'abord en posant P = (at — 2) 6=' -I- a -f- 2, on a li.'.iii; fi : — = (a — \)e^ +1, 7-7 = ae*. , dit ^ ' ' art' ■ \. » Pour toute valeur de a>o, on a 3— >o : on a aussi -r > o et P > o, o dès que a surpasse zéro : donc il en est de même de Q et de ^ ; par suite la fonction P jouit aussi de la même propriété puisque l'on aP = o et-j- = o quand a= o; il suit évidemment de là que /'"{cl) est une quantité négative. » On voit d'après cela que f"(a) est une fonction décroissante de a, dont la plus grande valeur est égale à /""(o) , c'est-à-dire à ?. w 4- Après cette digression, revenons au développement de /(a). D'a- près une formule connue , nous pourrons écrire e — I 2 R représentant, suivant que l'on voudra pousser le développement plus ou moins loin , ou la quantité ou la quantité 2 "'■■'■'"i. a.. .2/11 .2... (an +2) ' c'est ce que l'on comprendra en se rappelant que R est une fonction paire de cl : à peine est-il nécessaire d'avertir que $ représente d'une C '07 ) manière générale un certain noiinbre compris entre o e* i. Cette valeiw de f{a.) , substituée dans ceHe de -7- , fownjit _. ■ cl;! -«^ ' > .-. du /'* dcc f , • T. \ cest-à-direen vertu de la tormule (i), \ '» , , , - = log X + - - j^ -^^. .M.? r '; Par conséq»ent "P* . ^oj. « = C + (j: + -jlogor — X + j^. — ^^_. ,„;i Bj,a,j,„ Cette valeur de « est en même temps côUe de }og(i.2.3, . .;^)-. Noas prouverons plus tard que la constante C est égale à log( V 277-). » 5. On trouve aisément les limites de l'erreur que l'on commettraff* en négligeant dans le second membre le terme A cause de ce terme devient ~ * \ f^ e -./"(6a)^a. • ■ Il est donc essentiellement positif comme la fonction f"{^a,). De plus Uj il est moindre que 12 t/o ou I 2 puisque l'on a /"(^a) < ^. » Cette discussion nous montre qu'en désignant par /u un certain nombre compris entre o et i , on peut poser log(i .2.3. . .x) = C-\'(x -f- -j logor — x-\- ~. « 6. Si l'on prend 1.2 •••t- ,;,._;,„ "t~i ,5, _ (271 + 2)' le terme C. R. 1839, a« Sem««re (T. IX, 1N« 3.) J 5 ( io8 ) se présentera sous une autre forme; il deviendra /"(o) , _, /'°(o) , r°° e-'\»^'f"-+'(i»)du zx "•"•■■"*" an (an— i).jr^"— "*" Jo i .2. . . (an + 2) ' et si l'on veut avoir une limite supérieure de la valeur absolue de l'inté- grale dont il dépend , il suffira de remplacer /"""^"(ôa) par le maximum absolu M de _/*"''■*(«), ce qui permettra d'effectuer l'intégration. » 7. Pour déterminer la constante C , mettons l'équation log(i.2.3...x) = C +(a: _|-^)log^ _ ^ + -^, sous la forme log i 4-log2 +log3 +. . . + log JT = C -I- Ta? + -J log j? — X + etc^; le signe etc., désignant un terme qui s'annule quand x = oo. » Nous en tirerons facilement logi H- log 2 + log 3 4- • • -H-log 2X=G-i-fix-{--\log'xx — ao'-f-etc. A cause de <- logi + \og^ -\-. . .-{-\ogQX = xlog^-^-log \ -\-\og 2 -\-. . .-+■ log X' , nous aurons aussi log 2+ log 4+ log 6-+-. . . +log 2 j? = c + Tx-I-^ j log J^'+O? log 2 — j?-f-etc. Retranchant cette équation de celle qui donne la somme des logarithmes des nombres naturels depuis i jusqu'à 2X, on obtient log i+log3-l-log5+. . .+log(2x — T) = xlog.r4-ra'+-jlog2 — x-{- etc. Retranchant à son tour le double de cette nouvelle équation du double de laprécédente , il vient enfin 3lo32 4-2log44-3log6-f-...-f2log(aa:— 2) +lo8ax ) = 2C_alo{r2 4- etc — alogi — 2 log 3 — 2 log 5 — ... — 2log(2ar — 3) — 2log(2a: — i) ) ' j t" • > de sorte qu'à l'aide de la formule de Wallis , citée plus haut , on trouve en faisant x infini, et par suite logTT — log 2 = 2C — 2 log 2, C = -(log 77- + log a) = log ( Sf-xTr). » ■i' »>•»■• ( '09 ) ENTOMOioGiE. — Recherches sur quelques larves Jungivores appartenant à des insectes diptères ; par M. Léon Dcfocr, Sur la demande de l'auteiir cet ouvrage est renvoyé à l'examen d'une Commission. (Commissaires, MM. Audouin, Milne Edwards.) RAPPORTS. M. CosTAz, au nom de la Commission chargée de l'examen des pièces adressées au concours pour le Prix de Statistique , fait le rapport dont voici les conclusions (i) : 1°. Le prix est décerné à M. Duchatellier , pour ses Recherches sta- ' tistiques sur le département du Finistère; 2°. Il est fait mention honorable des deux ouvrages suivants : La Statistique générale du Jura , par M. Pyot ; Le Guide du Vojageur en France, par une société de gens de lettres. NOMIBJATIONS. L'Académie procède par voie de scrutin à l'élection d'un membre de la Commission administrative pour le deuxième semestre de iSSg et le premier de i84o. M. Bjbudant, membre sortant, est réélu à l'unanimité des suffrages. MÉMOIRES LUS. CHIMIE. — Note sur les composés décolorants désignés sous le nom ^ d'ffypochlorites; par M. ^.MjtLOTi. (Commissaires, MM. Gay-Lussac, Robiquet, Pelouze. ) « Les composés décolorants formés par l'action directe du chlore sur " ^. les alcalis, sont généralement considérés comme des mélanges de chlo- rures métalliques et de seis constitués par un acide particulier , l'acide hypochloreux. » Cette hypothèse paraissait solidement établie par la découverte si ' remarquable que M. Balard a faite d'un composé particulier de chlore et (i) Le rapport sera imprime avec les pièces relatives à la séance publique. i5.. { iio ) ' d'oxigène, formé d'un équivalent de chlore et d'un équivalent d'oxigène; maïs en examinant raclion de ces mélanges supposés de chlontre et d'hy- pochlorite, sur les sels des sections inférieures, on découvre une série de ÊiHtç nouveaux qui soJit inexplicables par la théorie des hypochlorites et qui conduisent à une manière neuve et tout-à-fait inattendue d'envisager les composés dé£oJo,riint&. » Si l'on fait réagir une solution récente de chlorure de chaux sur une solution de nitrate de plomb , on obtient un précipité blanc qui jaunit bientôt, et, par des nuances de plus en plus foncées, devient brun. Dans Ija liqueur surnageante on ne trouve que du nitrate de chaux. On avait considéré Je précipité blanc comme du chlorure de plomb qui, par la décomposition postérieure de l'hypochlorite, se convertissait en oxide p4^ei mais en séparant le précipité blanc aussitôt qu'il s'est formé , on • reconnaît sans peine qu'il ne possède pas les propriétés du chlorure de i plomb. Il continue de se colorer, en l'absence de l'hypochlorite de chaux , %,* sous l'influence d'une température peu élevée; et l'analyse démontre que le précipité blanc et le précipité devenu brun , sont deux états isomériques d'un même corps qui a pour formule Pb O Cl (i). C'est un composé qui correspond à l'oxidepuce, et dans lequel l'oxigène constituant le bioxide, est remplacé par son équivalent de chlore. Le même composé se forme y * encore, lorsqu'on fait arriver un courant de chlore sec sur de la litharge provenant de la calcination du carbonate de plomb. » En remplaçant le nitrate de plomb par le nitrate de protoxide de fer, il se flépose un corps brun qui a toutes les propriétés extérieures du peroxide de fer, mais qui est représenté par la formule Fe'O'Cl; c'est encore un peroxide dans lequel tout l'oxigène constituant le degré d'oxi- k » dation supérieur est remplacé par son équivalent de chlore. ^ ^ » Avec les protosels de manganèse le précipité est encore analogue; mais la quantité de chlore est double, parce que le manganèse prend deux fois plus d'oxigène que le fer pour passer du premier au d«rnier degré ' d'oxidation. _4,i» Mais si au lieu des protosels on emploie les persels de manganèse et de fer, il se dépose un sel basique, et il se dégage du chlore en abondance; il semble qu'alors le chlore se dégage parce qu'il ne peut plus constituer de composé correspondant à un oxide supérieur, puisque en effet il n'en exi^tepas. (i) Cl égale un équivalent ou 4421)652 de chlore. ( I" ) » Avec les sels debioxide de enivre, les phénomènes se passent encore autrement ; il se forme un composé qui se détruit presque aussitôt à la tem- pérature ordinaire et qui laisse dégager de l'oxigène. pur. Il est impossible, en présence de cette décomposition spontanée , de ne pas se rappeler l'ins- tabilité du peroxide de cuivre découvert par M. Thénard. En même temps que l'oxigène se dégage, il se dépose un oxido-chlorure qui a pour for- mule Cu'O Cl, et" qui correspond ainsi au bioxide. » On forme directement le même composé en faisant arriver du chlore sec sur du protoxide de cuivre qu'on chauffe légèrement avec la flamme de Ja lampe à alcool ; le protoxide absorbe justement la quantité de chlore nécessaire pour _former un composé correspondant au bioxide de cuivre. j) Il devenait assez simple de généraliser ces faits et de considérer les composés décolorants formés par les alcalis comme des composés cor- respondants aux peroxides dans lesquels tout l'oxigène constituant le peroxide serait remplacé par son équivalent de chlore. Dès lors , dans ces deux ordres de corps , l'analogie de composition entraînait l'analogie d« propriétés : même instabilité, même action oxidante, même action décolo- rante; car les peroxides alcalins décolorent aussi avec une grande énergie. w Cette théorie nouvelle devait trouver sa confirmation ou son écueil dans la composition comparative des composés décolorants formés par la soude et la potasse. -* ' ''*'"' » Les deux peroxides de ces bases ont une constitution bien différente : celle du potassium est KO' , et celle du sodium qui n'a pas été précisée par M. Thénard, est représentée dans les tables de Berzélins par Na*0'. 11 résulterait de ces deux formules que le composé décolorant de potasse doit contenir quatre fois autant de chlore que celui de soude : » KO-j-O*, peroxide de potassium correspond à KO + Cl* ; » Na*0* + 0, peroxide de sodium correspond à Na*0*-f-Cl. » L'expérience prouva qne la potasse absorbe une quantité de chlore double de celle qui est absorbée par la soude. » La potasse aurait dû en absorber une quantité quadruple : il y avait donc erreur dans la théorie ou dans la formule assignée au peroxide de sodium. L'analyse de ce dernier fut reprise, et l'on trouva en effet que, dans la formule adoptée, l'oxigène avait été dosé trop faiblement; que le sodium prenait deux équivalents d'oxigène au lieu d'un et demi, pour passer à l'état de peroxide, et d-evait être représenté par NaO*; la potasse devait done, ainsi que l'expérience le démontrait, avoir un pouvoir déco- ( 112 ) lorant double de celui de la soude ; la théorie se trouvait confirmée et un autre point de la science rectifié. » Dès lors les composés décolorants ne constitueraient plus de sels, mais bien des composés correspondants aux peroxides , dans lesquels tout l'oxU gène qui s'ajoute au protoxide pour constituer l'oxide supérieur est rem- placé par son équivalent de chlore. Et , par un retour bien singulier des théories, les composés envisagés comme des mélanges de chlorures et d'hypochlorites seraient réellement des composés simples; tandis que les hypochlorites considérés comme des sels simples et sans mélange, seraient des mélanges de peroxides et de corps particuliers correspondants aux peroxides. » Il est naturel de présumer que le brome, l'iode , le soufre , et peut-être encore d'autres métalloïdes formeront des composés analogues , complé- mentaires nouveaux des suroxides ; et , d'une autre part , les composés de cette nature qui sont constitués par le chlore et qui correspondent à des oxides supérieurs impropres à former des sels , comme les peroxides de plomb et de bismuth, donnent avec l'acide hydro-chlorique, quand la réaction se passe au milieu d'un mélange réfrigérant, un nouveau com- posé décolorant formé de chlore et d'hydrogène qui contient deux fois jutant de chlore que l'acide hydro-chlorique. C'est tm bichlorure d'hy- drogène qui, dans la série des combinaisons du chlore, est tout-à-fait l'analogue du bioxide d'hydrogène. L'eau oxigénée promet de devenir ainsi le type de séries nombreuses et parallèles qui étendent considéra- blement le champ de la chimie minérale, sans y introduire toutefois but cune complication. » En terminant cette note sommaire, j'exprimerai une entière recon- naissance pour M.Pelouze, qui m'a ouvert son laboratoire particulier où j'ai poursuivi ces expériences, sous ses yeux, souvent avec ses conseils. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les circoTistances qui ont accompagné la formation de la trombe par laquelle a été ravagée , le i 8 Juin iSSg, la commune de Chatenaj. — Extrait d'une l-ettre de M. Peltieh. a J'ai visité, le i4 juillet, la commune de Chatenay, canton d'Ecouen, et j'ai étudié les désastres qu'elle a éprouvés le i8 juin dernier, par l'effet d'une trombe qui s'est formée à l'extrémité de la plaine qui domine au sud la vallée de Fontenay-les-Louvres. Entouré de tous les renseigne- ïBents que me fournissaient les témoins oculaires, les habitants de (1,3) Fontenay et de Chalenay, j'ai suivi sur le terrain l'origine de la trombe, sa marche,- sa déviation, ses effets et sa terminaison. » Dès le matin, un orage s'était formé au sud de Chatenay et s'était di- rigé, vers les dix heures, dans la valléje, entre les collines d'Ecouen et le monticule de Chatenay. Les nuages étaient assez élevés , et après s'être étendus jusqu'au-dessus de l'extrémité est du village, ils s'arrêtèrent; le tonnerre grondait, ef ce premier orage suivait la marche ordinaire, lorsque vers midi un second orage, venant également du sud et marchant assez rapidement, s'avança vers la même plaine et le même monticule. Arrivé vers l'extrémité de la plaine, au-dessus de Fontenay, en présence du premier orage qui le dominait par son élévation, il y eut un temps d'arrêt à distance; sans doute les deux orages se présentaient l'un à l'autre ' par leurs nuages chargés de la msme électricité, et ils agissaient l'un sur l'autre par répulsion. » Jusque-là le tonnerre s'était fait entendre dans le second orage , lorsque tout-à-coup un des nuages inférieurs s'abaissant vers la terre, se mit en communication avec elle, et toute explosion parivt cesser. Une attraction prodigieuse eut lieu; tous les corps légers, toute la poussière qui recou- vrait la surface du sol, s'élancèrent vers la pointe du nuage; im roule- ment continuel s'y faisait entendre ; de petits nuages voltigeaient et tour- billonnaient autour du cône renversé , et montaient et descendaient rapidement. Les arbres , placés au sud-est de la trombe en furent atteints dans la moitié nord-ouest qui la regardait; l'autre moitié n'en fut pas atteinte et conserva son état normal. Les portions atteintes éprouvèrent une altération profonde dont nous parlerons plus bas, tandis que les autres portions gardèrent leur sève et leur végétation. La trombe descen- dit dans la vallée, à l'extrémité de Fontenay, vers des arbres plantés le long d'un ruisseau sans eau , mais encoz-e humide ; puis, après avoir tout brisé et déraciné, elle traversa la vallée et s'avança vers d'autres planta- tions d'arbres à mi-côte, qu'elle détruisit également. lia la trombe s'arrêta quelques minutes : elle était parvenue au-dessous des limites du premier orage, et celui-ci, jusque-là stationnaire, commença à s'ébranler et à. reculer vers la vallée ouest de Chatenay. La trombe ayant desséché et bouleversé le plan Thibault, s'avança en renversant tout sur son passage vers le parc du château de Chatenay, qu'elle transforma en un lieu de désolation. Les plus jeunes arbres seulement , placés à l'extrémité et en deliors de la trombe, sont les seuls qui restent. Les murs sont renversés, le château et la ferme ont perdu leurs toitures et leurs cheminées ; des ( "4 ) arbres ont été transportés à plusieurs centaines de mètres; des pannes,, des chevrons , des tuiles onrt été projetés jusqu'à 5oo mètres et plus. y> La trombe ayant tout ravagé, descendit le monticule vers le nord, s'arrêta au-dessus d'un étang , renversa et dessécha la moitié des arbres , tua tous les poissons , marcha lentement le long d'une allée de saules dont les racines baignaient dans l'eau, et perdit, dans ce passage, une grande partie de son étendue et de sa violence; elle chemina plus lente- ment encore dans une plaine à la suite; puis, à mille mètres de là, près d'un bouquet d'arbres, elle se partagea en deux portions, l'une s'élevant en nuage, et l'autre s'éteignant sur la terre. «Tous les arbres frappés parla trombeprésentent les mêmes caractères : . toute leur sève a été vaporisée; le ligneux est resté seul et a perdu pres- que toute sa cohésion ; il est desséché comme si on l'avait tenu pendant quarante-huit heures dans un four chauffé à i5o degrés; il ne reste plus vestige de substance humide. Cette quantité immense de vapeur, formée instantanément, n'a pu s'échapper qu'en brisant l'arbre, en se faisant jour de toutes parts , et comme les fibrilles ligneuses sont moins cohérentes dans le sens longitudinal que dans le sens horizontal ; ces arbres ont tous été clivés en lattes dans une portion du tronc. » Quinze cents pieds d'arbres, dit M. Peltier, ont évidemment servi de conducteurs à des masses d'électricité, à des foudres continuelles, in- cessantes. La température fortement élevée par cet écoulement du fluide électrique , a vaporisé instantanément toute l'humidité de ces conduc- teurs végétaux, et cette vaporisation les a fait éclater tous longitudinale- ment; l'arbre ainsi desséché, ainsi clivé, et devenu un mauvais conduc- teur, ne pouvait plus servir à l'écoulement du fluide, et comme il avait perdu toute sa force de cohésion, la tourmente , qui accompagnait la trombe, le cassait au lieu de l'arracher. » En suivant la marche de ce phénomène, continue M. Peltier, on voit la transformation d'un orage ordinaire en trombe ; on voit deux orages en présence, un supérieur, l'autre inférieur, se présentant par les nuages chargés de la même électricité. Le premier repoussani. l'autre vers la terre, les nuages en tête du second s'abaissent et communiquent au sol .par des tourbillons de poussière et par les arbres ; cette communication une fois établie, le bruit du tonnerre cesse aussitôt. Les décharges ont lieu par un conducteur formé des nuages abaissés et des arbres de la plaine ; ces arbres , traversés par l'électricité , ont leur température tel- leraeot élevée ,. qu'en un instant toute leur sève est réduite en vapeur. (»i5) dont la tension produit entre leurs couches ligneuses le clivage mentionné. » On a vu des flammes, des boules de feu, des étincelles accompagner ce météore; une odeur de soufre est restée dans les maisons plusieurs jours ; des rideaux ont été roussis. » CHIRURGIE. — Sur la fréquence des hernies selon les sexes, les âges , et relativement à la population; par M. Malg^igne. (Commissaires , MM. Mathieu , Roux , Breschet.) « Pour établir la fréquence comparative des hernies dans les deux sexes, l'auteur s'appuie sur trois séries d'observations recueillies au bureau central, pendant les deux mois d'octobre et de novembre 1 835, pendant toute l'année i836 et pendant l'année 1837. » La première série comprend 410 cas de hernies, pour lesquelles les ma- lades se sont présentés au bureau central des hospices de Paris à l'effet d'ob- tenir des bandages. Le nombre des hommes est 335 , celui des femmes 75 ; rapport 4>5 : i . » La deuxième série donnant le nombre des hernieux qui se sont pré- sentés en i836 au même bureau central offre un total de 2767 individus , dont 22o3 hommes et 564 femmes. Rapport, 3,91 : I. »La troisième série, correspondant à l'année 1837, donne pour le nombre total des malades 2373, savoir : 1884 hommes et 489 femmes. Rapport , 3,89 : I . j» » La proportion entre les hernieux des deux sexes, déduite de la deuxième série d'observations, diffère, comme on le voit, très peu de celle que donne la première , et , quoique dans cette presque coïncidence des deux nombres il y ait certainement un peu de hasard , on ne doit pas , dit M. Malgaigne, être fort loin de la vérité en admettant qu'à Paris, et dans la classe indigente, il se trouve parmi les personnes affectées de hernies environ quatre fois plus d'hommes que de femmes. » Les recherches de l'auteur sur la fréquence comparative des her- nies suivant les âges ont aussi pour base les deux séries des années i836 et 1837, considérées chacune isolément. « Chez les enfants âgés de moins d'un an les hernies paraissent plus nombreuses que chez ceux de i à 2, Pour les époques suivantes, poiir les C.R. i839,a«S«mei«re.(TaX,N»3.) 1-6 (ii6) époques cfe 2 , 3 e< 4 '^"•' accomplis , M. Malgaigne trouve que le nombre des hernies va en diminuant notablement , et il pense que cette diminu- tion tient à une plus grande mortalité , qui aurait lieu à cet âge , parmi les enfants affectés de hernies. » En considérant ensemble les huit années suivantes, de 5 à 12 ans, on trouve que la moyenne des quatre dernières années l'emporte sur celle des quatre premières, ce qui semble indiquer une recrudescence à partir de la neuvième année de la vie. Cette recrudescence semble encore mieux marquée de i3 à 20 at^. Il est remarquable cependant que l'accroisse- ment porte uniquement sur les garçons. » De 20 à 28 ans , le nombre des hernies augmente sensiblement, soit qu'on les considère en masse , soit qu'on les distingue selon les sexes af- fectés. Pour les hommes , il y a accroissement de un quart sur la période précédente; pour les femmes, l'accroissement est presque du double. L'augmentation rapide chez les garçons de i3 à. 20 ans pouvait être attri- buée, du moins en partie, à l'influence des professions auxquelles ils s'ap- pliquent à cette époque ; celle qu'on observe chez les femmes de 20 à 28 , ne peut être rapportée à cette cause, et l'on est tenté de l'attribuer à l'in- fluence du mariage, de la grossesse. Dans cette période de 20 à 28, il n'y a pas d'une année à l'autre de progression ascendante ou descendante bien marquée; mais de 28 à 29 ans se remarque une augmentation notable , plus forte encore chez les femmes que chez les hommes et annonçant une influence cachée qui ne fait que s'accroître dans les périodes suivantes. La moyenne générale pour ces deux années monte à 28 en i836, 22 \ en 1837, et chez les femmes en particulier elle est double de celle des années précédentes. » La période décennale de 3o à /\o ans peut être divisée en deux; dans les cinq pi'emières années, le chiffre général des hernies demeure presque stationnaire; la moyenne est de 29 pour i836, de 26 pour 1837. Dans les cinq dernières années, en arrivant à la seconde moitié de la période, on tïouve un accroissement considérable et subit; la moyenne est de 58 pour la série de i834, et de 46 pour celle de iHSy. » De lio à Soans, la moyeime tombe , savoir: pour la série de i836, de 58 à 54; pour l'année suivante, de 46 à 42. Mais ici il y a une différence notable dans le rapport des hernies suivant les sexes.' «Les hernies des femmes qui, après avoir fait environ le quart de celles des hommes dans les premières années de la vie, étaient devenues si rares et ne s'étaient rapprochées de ce rapport primitif de i à 4 qu'à partir de ( i'7 ) l'âge de 28 ans; les hernies des femmes, disons-nous, semblent vers 4o ans reconnaître des causes nouvelles de développement et dépassent la propor- tion que jusque alors elles avaient eu peine à atteindre. Prenant pour exemple les deux périodes qui précèdent, et additionnant i836 et iSSy, on a les rapports suivants : De 3o à 35 ans, 54 femmes.. . 281 hommes. De 35 à 40 ... . 100 4i8 » y> La proportion du quart n'est pas tout-à-fait atteinte, tandis que l'on a «iiiii . De 40 à 5o ans, 242 femmes. .. .722 hommes. c'est-à-dire que la proportion est du tiers. M De 5o à 60 ans, le chiffre général des hernies augmente , et la moyenne annuelle redevient égale ou même supérieure à ce qu'elle était de 35 à 40 ans. De plus , le rapport entre les deux sexes reparaît à peu près comme dans cette période ; d'oii il suit qu'il y a augmentation de hernies chez les hommes sur la période de 4o à 5o ans , et diminution au contraire chez les femmes. }> De 60 à 70 ans le chiffre général baisse , et celui des femmes restant le même , le rapport rédevient à peu près d'un tiers. , » Dans la période décennale suivante de 70 à 80 anSj le chiffre des her- nies chez les hommes n'a pas baissé tout-à-fait de moitié, tandis que le chiffre des femmes a diminué des deux tiers; ce qui semblerait indiquer, dit M. Malgaigne, qu'à cet âge la mortalité, qui est évidemment plus forte chez les hernieux que chez lès autres personnes, serait encoi'e plus ac- crue, par cette cause, chez les femmes que chez les hommes. » Si l'on suit ledécroissement, année par année, de la population lier- uieuse , on ne voit plus dans cette période , comme on l'avait observé dans les précédentes, les nouvelles hernies produites combler les vides creusés par la mort. Ainsi, sur un nombre de 3i4o , représentant la somme totale des hernieux compris dans les deux séries, on a encore 48 individus âgés de 70 ans, on n'en a plus que 22 de l'âge de 76, que 6 de l'âge de 80, 5 pour 81,3 pour 82 et i pour 83. »M. Malgaigne s'est aussi occupé du rapport des hernies au chiffre total de la population en France. D'après ses recherches, il y aurait en France, 2 individus sur 4' environ affectés de hernies. Il s'est aussi occupé de la fréquence plus ou moins grande de cette maladie dans les différentes provinces. » 16.. (,.8) MÉDECINE. — Recherches sur les noms vulgaires du pian,} par M. Roulin. (Commissaires, MM. Magendie , Serres, Larrey.) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Reckerches sur le mécanisme de la pro- duction de la voix chez thomme et les mammifères. L'Académie avait reçu dans ses séances da. 21 avril (i), 17 et 24 juin, trois fragments d'un Mémoire écrit en anglais et destiné au concours pour le grand Prix des sciences physiques , question proposée ; mais ces frag- ments n'étaient que des additions à une première partie , qui n'était point parvenue au secrétariat. L'auteur, averti par le Compte rendu de la séance du 17 juin, adresse cette première partie. Renvoi à la commission du concours pour le grand Prix des sciences physiques. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Mémoire concernant un système de \yaggons propres à décrire sur les chemins de fer des courbes dun petit rayon ; par M. RuRLE. (Transmis par M. le Ministre des Travaux publics.) (Commissaires, MM. Arago, Poncelet, Gambey, Séguier.) «lÉCANiQUE APPLIQUÉE. — De la disposition des pales et de leur mouve- ment dans les machines à vapeur ; par M. Rrunet. ( Commission chargée d'examiner les questions concernant les appli- cations les plus avantageuses de la vapeur à la navigation. ) CHIMIE APPLIQUÉE. — JSouvelles reckerches sur le sucre de maïs, faites en Afrique en 1 838 ; par M. Pallas. (Commissaires , MM. Robiquet, d'Arcet, Pelouze.) Le même auteur adresse une note relative à des Expériences sur quelques plantes textiles du nord de l'Afrique. (i) C'est par suite d'une faute d'impression que, dans le Compte rendu de la séance du 24 j*i>n > **" ^'^ ^® '" *" ''^'^ *''* *' avril. M. RoEssiNGER adresse un sixième Mémoire sur des expériences de physique. (Commissaires, MM. Becquerel, Breschet.) M. Gaignage adresse des échantillons de Tanno-gallate de fer préparés avec une matière végétale extraite du gland de chêne. Suivant M. Gaignage, le fruit du chêne, pris à une certaine époque, pourrait remplacer avanta- geusement la noix de galle dans beaucoup de ses applications les plus usuelles. (Commissaires, MM. Rôbiquet, Pelouze.) CORRESPONDANCE. M. LE MiiNisTRE DE l'Instruction PUBtiQCE adrcssc copie d'une lettre dans laquelle M. A. Vène , chefde bataillon du génie, émet le vœu que le Gou- vernement, après avoir consulté l'Institut, fasse exécuter par le Bureau des Longitudes des Tables algébriques ayant pour objet l'élimination dune inconnue entre deux équations littérales de degrés supérieurs en x et y (2% 3%^% 5' et 6" degré). (Renvoi à la section de Géométrie.) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur fe degré d'exactitude des indications fournies parle frein djnamométrique. — Lettre de M. Viollet. a En poursuivant les recherches dont j'ai parlé dans la lettre que j'ai eu l'honneur d'écrire à l'Académie le 24 juin dernier, sur l'exactitude du frein dynamométrique, je suis parvenu, dit M. VioUet, à plusieurs résultats qui me semblent présenter de l'intérêt. » Je suppose, dans tout ce qui suit, que l'intensité de l'action motrice ne subit pas de variations périodiques plus grandes que celles des ma- chines à vapeur les moins régulières que l'on admette ordinairement dans les manufactures. Sous cette condition, le frein seul donne des indications très exactes, sans qu'il soit nécessaire d'employer les appareils addition- nels destinés à tenir compte des variations de l'action des moteurs. » La principale difficulté des expériences dynamométriques provient de ce que l'appareil ordinaire ne possède, dans un des sens de son mou- vement, qu'un équilibre instable. L'équilibre stable peut être obtenu, par rapport aux deux sens du mouvement, par le seul transport du point fixe d'application de la charge à une distance suffisante au-dessous du niveau ( »20 ) Se Taxe de rotation , sans qu'il soit nécessaire d'introduire dans le système aucune nouvelle résistance passive appréciable. L'analyse fait obtenir l'expression de l'erreur que l'on commet en employant la formule et l'ap- pareil ordinaires. On peut éviter cette erreur , en modifiant un peu la formule usitée. Si l'on ne prend pas la peine de faire cette modification, le calcul différentiel fait voir que l'erreur, nulle quand les oscillations sont nulles, croît, à partir de ce minimum, avec l'amplitude des oscillations. Mais elle reste toujours fort petite, ainsi que je l'ai annoncé, pour les oscillations les plus grandes que l'on ait occasion d'observer dans la mesure de la puissance des usines. » Tous ces résultats sont relatifs au cas où l'appareil est aussi libre dans l'espace et aussi sensible que le dispositif décrit primitivement par M. de Prony. ha discussion fait voir que cet état de simplicité est le plus parfait. Elle démontre également que l'emploi d'un arc ayant pour centre l'axe de l'otation et destiné à maintenir toujours constante la longueur du bras de levier, rend instable dans les deux sens du mouvement l'équi- libre qui, sans l'addition de l'arc, n'est instable que dans un sen.s. Aussi les oscillations du frein ne peuvent-elles alors être arrêtées, lorsque l'in- tensité de l'action motrice éprouve périodiquement ces variations très sensibles, que par l'emploi d'accessoires qui pallient l'instabilité de l'équi- libre, en développant des résistances passives, et en diminuant la sensi- bilité de l'appareil. » L'exactitude du frein ne dépend pas de la longueur du levier qu'il suffit de prendre assez grand pour que les amplitudes des oscillations soient facilement appréciables , et que la charge ne soit pas trop considérable. » On peut rendre plus durable l'uniformité du tirage des boulons, en faisant porter les écrous sur des ressorts extrêmement résistants. Il suffit, en raison du faible user des surfaces, que ces ressorts puissent éprouver des flexions de o°,oo3 , ou même de o",oo2 , sans que leur ré- sistance éprouve un cliangenoent sensible. » pflTSiQUB DtJ GLOBE. — Sur le débordement périodique d'un picits , occasioné par un dégagement de gaz acide carbonique. — (Extrait d'une lettre de M. Pami, gérant des mines de Pontgibaud, à M. Dumas.) a Nous avons creusé à la xniue de Pranal , que vous connaissez , jusqu'à la profondeur de 90 raètres, un grand puits d'extraction. Mais le» eaux étant arrivées avec plus d'abondance que ne pouvait en supporter la ( I2r ) faible machiné d'extraction dont nous pouvions disposer, ii6ilS' aVôiife 'éW obligés d'interrompre notre travail pour créer de nouvelles machines. Cette interruption ayant permis aux eaux de remplir le puit5 jusqu'à son ori- fice , cette circonstance a donné lieu au phénomène périodique dont je vais vous entretenir. » Tous les mois environ, on voit l'eau contenue dans le puits éprouver un léger frémissement qui se termine au bout de quelques heures par mie très forte et très bruyante agitation de toute la masse, Le gaz acide çar^ bonique commence à se dégager en très grande abondance, puis vient une éruption d'eau considérable , qui ne cesse que quand le puits s'est vidé jusqu'à une profondeur de lo à i5 mètres. Ce puits a de sec- tion , 3 mètres 66 sur 2 mètres 33. Un fait remarquable , c'est que l'eau ne jaillit pas par l'orifice du puits dès le début. Elle prend d'abord son issue par le tuyau de notre ventilateur qui a o,33 de section, et qui des- cend jusqu'au fond du puits. Le coude qui joint ce tuyau au ventilateur a été brisé, et l'eau par cette issue forme un jet qui n'a pas moins de 35 à 40 pieds d'élévation. Le phénomène dure de j5 à ao minutes, avec des intermittences répétées de quelques secondes, Les trappes qui cou- vrent une partie du puits sont agitées violemment , puis tout rentre en repos pour recommencer le mois suivant. " Cette éruption de gaz n'a rien de bien inquiétant pour nous , car un seul de nos ventilateurs absorbait en moins de 10 heures toute la masse accumulée pendant un mois. » CHIRURGIE. — Sur les déviations latérales de Vépine dorsale; ^ . HOSSARD. L'auteur combat l'opinion de M. Guérin qui regarde les contractions musculaires comme cause principale de ces déviations. Il fait remarquer, en effet, qu'on les rencontre principalement chez des sujets dont le sys- tème nutsculaire offre peu d'énergie , qu'ainsi elles sont très rares chez les hommes (à moins qu'elles ne tiennent au rachitisme ou à une ma,- ladie des os) , plus rares encore peut-être parmi les jeunes filles de la campagne, et très communes au contraire chez les jeunes filles élevées dans les villes. (Renvoi à la Commission chargée de l'examen du Mémoire de M. Guérin.) M. Menotti écrit relativement à la réclamation de M. Becker , concer- nant la découverte d'un procédé au moyen duquel ou peut rendre les ( 122 ) étoffes imperméables à l'eau froide. « Pour prouver en un seul mot le peu de fondement de cette réclamation, il me suffira, dit M. Menotti, de faire remarquer que la préparation employée par M. Becker est liquide, tandis que la mienne est un savon solide dont j'ai fait reconnaître la com- position aux Commissaires nommés par l'Académie. » M. Ddmas confirme de son témoignage l'assertion de M. Menotti, re- lativement à l'état physique des deux préparations. Comme membre du jury pour l'exposition des produits de l'industrie, il a eu occasion de connaître le procédé employé par M. Becker, et il peut assurer que ce procédé et celui de M. Menotti diffèrent réellement. M. D'AiGUEBKLLE écrit relativement à une note présentée par MM. Du- pont frères , sur le transport des impressions et des vieilles gravures. « J'ai pris, dit-il, il y a cinq ans, un brevet d'invention pour un procédé qai consiste à saponifier l'encre, puis à traiter le trait décalqué par une dis- solution d'acétate de plomb qui transforme ce savon en un produit très adhérent à la pierre. » La lettre de M. d'Aiguebelle est renvoyée à la Commission chargée d'examiner le procédé de MM. Dupont. M. l'abbé Lachèvre prie l'Académie de hâter le rapport qui doit être fait sur divers Mémoires qu'il a adressés à l'Académie, relativement à la concordance des calendriers. MM. Damoiseau et Mathieu, Commissaires désignés, seront invités à' faire le plus proraptement possible le rapport demandé. M. BoccHERiR adresse un paquet cacheté ; l'Académie en accepte le dépôt. La séance est levée à 5 heures. F. ( ï^-3 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. ■ * . . . ■' . ^ * L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie rojale des Sciences, 2" semestre i83g, n° 2^0-4°. - Pétrifications recueillies en Amérique par MM. de Humboldt et Ch. De- GEWHAnoT , décrites par M. Léopold de Buch; in-fol. Journal de Mathématiques pures et appliquées; par M, J. Lrou ville , de l'Académie des Sciences; juin i83g. Nouvelles Annales des f^ojages et des Sciences géographiques, juin i83g, iii-8». Description des pays du Magreh, texte arabe d'Abou'lféda , accompa- gnée d'une traduction française et de notes, par M. Ch. Solvet ; Alger, 1 SSp, in-8*. • . ^ V ' Fojage dans la Russie méridionale et la Crimée; par M. A. Demi- DOFF, r4 et 15" liv. in-8''. Neuvième Mémoire sur la partie inférieure du Système secondaire du département du Rhône ; par M.. Pi^LK-x.. LEYiwERrE; in-4°. Discours prononcés à l'inauguration du monument élevé à la mémoire de Bichat , dans la ville de Lons- le -Saunier [Jura) le 5 mai i83q, in-8*. Examen microscopique du Sperme desséché sur le linge ou les tissus de nature et de coloration diverses; par M. Bayard; Paris, i83g, in-8*. Description d'un Genre nouveau dans la tribu des Lucanides ; par M. MuLSANT. (Extrait des Annales des Sciences physiques et naturelles d'Agriculture et d'Industrie, publiées par la Société rojale d'Agriculture de Lyon; tome 3, 2* liv.^ in-8°.) Mémoire sur l'étiologie du Pied-bot ; par F. Martin, in-8°, avec plan- ches, in-4*. Mémorial encyclopédique et progressif des Connaissances humaines ; mai 1839, in-8°. Journal de Pharmacie et des Sciences accessoires; juillet i85g, in-8°. Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie ; juillet i83g, in-8". Journal des Connaissances médico • chirurgicales ; juillet iSSg, in-8", et planches du i" semestre^ in-4". t.. K. iSîg, 2» Sem«(re. (T. IX, N» 3.) '• l"] ( '^4 ) " Bibliothèque universelle de Genève; mai iSSg, ia-8°. The Journal . . . Journal de la Société rojale de Géographie de Londres; vol. g, pari. 2; Londres; in-S". Whirlwinds. . . . Tourbillons excités par le Jeu, avec une addition sur les Typhons de la mer de la Chine ; par M. Bedfield de New-Yorck. (Extrait du Journal de Sillimann ; vol. 36.) In-8°. Bericht uberdie. . . Analyse des Mémoires lus à l' Académie des Sciences de Berlin et destinés à la publication; avril et mai iSSg, in-8°. Recherches sur diverses applications de l'Analyse infinitésimale à la théorie des nombres; par M. Lejedne-Dirichlet ; i" partie, in-4". (Extrait du Journal des Mathématiques de M. Crelle; tome 19.) Beweis Mémoire où l'on prouve que toute Progression arithmé- tique indéfinie dont les termes n'ont par tous un même diviseur commun , renferme une injinité de nombres premiers; par M. Lejecne-Dirichlet ; ia-4°. Sulle Emorragie . . . . Essai théorique et pratique sur les hémorragies internes utérines indépendantes de la grossesse; par M. Borgialli ; Turin, iBSg, in-8°. Géométrie de Legendre , traduite en turc par le général égyptien _, Mi- nistre de VInstruction et des Travaux publics en Egypte; in-S". (Présenté par M. JoMARD.J Gazette médicale de Paris; tome 7 , n° 28, in-4°. Gazette des Hôpitaux; n" 81 — 85, in-4''. La France industrielle ; n" iS. L'Expérience j journal; n° 106. Gazette des Médecins praticiens; n° 19, i"-' année. L'Esculape , journal des spécialités médico-chirurgicales; i" année, n" 5. Vlnstitut médical, journal scientifique et littéraire; i5 juillet i83g. '. r 1 ' .^l>i•^tJM COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 22 JUILLET 1839. PRÉSIDENCE DE Rt. CHEVREUL. * NOMINATIONS. M. LE Ministre de la. Guerre invite l'Académie à désigner trois de ses membres qui, conformément à l'article 43 de l'ordonnance du 3o oc- tobre i832, feront partie du conseil de perfectionnement de l'École Poly- technique pour l'année scolaire 1 839—1840. L'Académie procède par voie de scrutin à la désignation de ces trois membres. MM. Arago, Thénard, Poinsot réunissent la majorité des suffrages. MÉMOIRES LUS. CHiMiE ORGANIQUE. — Recherches sur Tacîde Ulmique ; par M. Pjéligot. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Dumas, Robiquet, Pelouze.) « La plupart des matières organiques non volatiles , soumises à l'action des agents chimiques doués des affinités les plus puissantes, subissent, avant d'arriver à leur ultime décomposition, un genre d'altération particu- lier qui les transforme en des substances brunes ou noires, sohibles dans l'eau ou dans les alcalis; la chaleur change le sucre en caramel, le tannin en acide métagallique , et fait subir à l'amidon et aux gommes, aux acides tartrique et citrique , des altérations de la même nature : à la température C. R. i839, a» Semestre. (T. IX, N»4.) ^ 8 ( 126) ■ ordinaire, l'acide sulfurique noircit le sucre. La décomposition spontanée des végétaux engendre aussi une matière brune que la nature nous offre avec profusion dans la tourbe, le terreau et la terre d'ombre. » Vauquelin , le premier, a attiré l'attention des chimistes sur la matière brane qu'exsudent les ulcères de plusieurs arbres, et particulièrement les ormes. Le nom d'ulmine fut donné à cette substance, qui fut reproduite artificiellement par M. Bracounot; elle fut ensuite étudiée plus complète- ment et analysée par M. P. BouUay, qui ayant mis hors de doute ses pro- priétés acides , lui assigna le nom d'acide ulmique. » L'acide ulmique que j'ai étudié a été préparé par le procédé de M. Bra- connot, c'est-à-dire en chauffant ensemble dans une bassine d'argent par- ties égales de ligneux et dépotasse caustique. En précipitant, par un acide minéral, l'acide ulmique de sa combinaison avec la potasse, j'ai observé qu'il offrait souvent de grandes variations dans sa couleur, qui était tantôt noire , tantôt brune , d'autres fois d'un jaune clair. » En tenant compte de la température à laquelle la réaction a lieu, j'ai obtenu deux produits bien distincts : si l'on chauffe le mélange de po- tasse et de sciufe de bois. de. manière à ce que la réaction ne soit que par- tielle , puis si l'on- traite pat l'eau la liqueur brune filtrée, on précipite, au moyen d'un acide, une substance d'un jaune-chamois clair, qui précède la formation de l'acide ulmique réel, et qui paraît ne différer de cet acide que par une certaine quantité d'hydrogène et d'oxigène qu'elle contient en plus dans le rapport des éléments de l'eau. Cette matière, qu'on ob- tiendra sans doute plus pure en employant séparément les deux substances que M. Payen a extraites du ligneux , a donné à l'analyse 65,o à 67,0 de carbone pour cent, et 6,5 d'hydrogène. «L'acide ulmique réel s'obtient toujours le même en épuisant l'action de la chaleur sur le mélange de potasse et de ligneux, de manière à détruire même une partie de l'ulmate de potasse formé. On peut encore traiter de nouveau par la potasse le produit obtenu, s'il ne présente pas la cou- leur noire qui appartient à l'acide ulmique normal. «Son analyS* par l'oxide de cuivre et le chlorate de potasse a fourni les résultats suivantS^ï" • Carbone.... 72,3 ..,, ^Ii,^^,;-- 72)' ••• 72,1 ... 72,3 ... 72»© Hydrogène. 6,2 .^, 6^f ,.. 5,8 ... 6,3 ... 6,0 ... 6,4 , .Oxigène. . . . 21,5 ... 22,4 ... 22,1 ... 22,6 ... 21,7 ... 9.1,6 r,i«jr|B»'.*. iU f* 1°. Une matière verte , très peu stable, sorte de combinaison de qui- nine et d'une substance analogue aux résines ; » 2°. Une matière rouge-carmin, de même nature que la précédente, mais très stable et plus oxigénée ; » 3°. Une matière résinoïde blanche, très avide d'oxigène et très so- luble dans les alcalis ; » 4°- Une substance rouge-brun , ayant toutes les propriétés qui carac- térisent l'extrait pharmaceutique dans sa plus grande pureté. » PHYSIOLOGIE. — Becherches sur le mécanisme de la voix; par M. Nonat. (Commissaires, MM. Magendie, de Blainville, Savart.) Comnâe résultat de ses recherches, M. Nonat est conduit à conclure que de toutes les théories qui ont été jusqu'à présent proposées pour expli- quer le mécanisme de la voix, la seule qui s'accorde avec les observa- tions anatomiques, comme avec les expériences faites sur les animaux morts et sur les animaux vivants, est celle qui assimile le larynx à un appeau. GÉoLoGiiî, — Sur la manière dont se Jorment et se disposent les couches de terrain de sédiment; par M. Boubée. (Commissaires, MM. Al. Brongniart, Cordier, Beudant, Élie de Beaumont.) Dans cette Note, l'auteur cherche à faire comprendre comment des couches sédimentaires superposées les unes aux autres pourraient avoir été cependant formées simultanément. CHIMIE APPLIQUÉE. — Fabrication dujlint-glass. (Commissaires, MM. Arago, Berthier, Dumas.) Dans cette Note, M. Stewart s'occupe de la manière d'obtenir, pour la construction des lentilles de grande dimension , des movceann àejlint-glass exempts de stries et qui présentent dans toute leur étendue un même pouvoir réfringent. ■' "•'■'• M. BouTiGNY adresse un supplément à des Recherches qu'il avait pré- cédemment présentées sur la calé/action. ■ • ( i33 ) Les Commissaires chargés de l'examen du travail de M. Boutigny de- mandent qu'il leur soit adjoint un physicien. M. Arago est désigné pour faire partie de la Commission. M. Gagnage adresse des échantillons de teintures obtenues à froid à J'aide du gland de chêne et d'une dissolution métallique. (Commission précédemment nommée. ) M. MoNiN adresse la copie légalisée d'un rapport relatif au transport sur pierre d anciennes impressions, fait le 26 novembre 1819 à l'Académie des Sciences , Arts et Belles-Lettres de Caen par une Commission prise dans le sein de cette société. La Commission déclare, dans ce rapport, qu'ayant remis à M. Monin plusieurs titres de livres anciens avec lettres rouges et noires, vignettes sur cuivre et sur bois, ce lithographe en a exécuté le transport sur pierre, et que les épreuves tirées en présence des Commissaires, reproduisaient les originaux de manière à ne rien laisser à désirer. ( Commission nommée pour les transports sur pierre exécutés par MM. Dupont. ) M. Kranss demande qu'un travail sur l'orthopédie qu'il destine au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie fondation Montyon , soit auparavant renvoyé à l'examen de la Section de médecine et de chirurgie. M. Kranss ne devant pas être à Paris à l'époque où la future Commission fera son travail , voudrait donner d'avance les explications nécessaires à quelques-uns des membres qui feront nécessairement par- tie de la Commission. Le Mémoire et les appareils qui l'accompagnent étaient arrivés en temps utile au secrétariat , mais par suite d'une insîiffi- sance dans les indications , ils n'avaient pas jusqu'à ce jour été présentés à l'Académie. (Renvoi à la Section de médecine et de chirurgie.) M. Ferragfii adresse une Note concernant l'emploi de Yair comprimé 4:orame moteur. * , . ' (Renvoi à la Comftiission précédemment nommée pour les communica- tions relatives au même sujet.) C. R. 1839, a« Stmettrc. (T. IX, .^<> i.) '9 ( i34 ) CORRESPONDANCE. PHYSIQUE DU GLOBE. — Nouveaux détails sur la trombe qui a ravagé le can- ton de Chatenaj. — Lettre de M. A. Bouchard à M. Arago. « De nombreuses occupations, des devoirs à remplir, ne m'ont pas permis de vous faire parvenir plus tôt les détails que je vous ai promis sur le phénomène météorologique qui a dévasté, le i8 juin dernier, les villages de Fontenay-les-Louvres et de Chatenay, notamment ce dernier qui en a éprouvé les plus terribles effets. Je tenais d'ailleurs à ne vous donner que des renseignements certains, sur l'exactitude desquels vous pussiez comp- ter. C'est pour les obtenir que j'ai fait une seconde visite sur les lieux où j'ai pu suivre les traces du météore, en apprécier les effets, et recueillir les témoignages des personnes qui en ont été les témoins oculaires. » I>e mardi i8 juin, au matin, d'épaisses vapeurs s'étaient élevées à l'horizon et formaient une longue bande qui s'étendait du sud-est au nord -est du monticule de Chatenay; l'atmosphère était chaude et lourde. Un peu avant dix heures on entendit dans le lointain quelques coups de tonnerre : ces coups devinrent bientôt plus forts et plus fréquents; et vers les onze heures l'orage grondait sur tous les points. Le ciel était sillonné de longs et brillants éclairs ; le roulement du tonnerre était continuel. Ce premier orage , formé au sud de Chatenay, suivit la marche ordinaire et prit la direction delà vallée qui sépare ce village, de l'est à l'ouest, des col- lines d'Écouen. Les nuages dont il était formé s'étendaient jusque sur le monticule de Chatenay , et paraissaient alors stationnaires et devoir se ré- soudre dans la plaine à l'ouest. Mais à midi parut encore un second orage dont les nuages , moins élevés que ceux du premier, marchaient rapide- ment et s'avançaient vers le monticule. Ces nuages, arrivés à l'extrémité de la grande plaine de Fontenay, en présence de ceux qui se trouvaient au- dessus de Chatenay, ralentirent leur marche, et une sorte de combat parut se livrer entre le premier et le second orage, sans qu'on pût prévoir qui l'emporterait ni quelle direction prendraient les derniers nuages. Une grande agitation se manifestait alors dans les parties intermédiaires, et le tonnerre grondait violemment, lorsque tout à coup les nuées du second orage s'abaissant vers la terre , se mirent en communication avec elle. Dès cet instant toute explosion parut cesser, et il s'éleva un effroyable tour- billoiji^cle poussière et de corps légers accompagné d'un roulement extraor- ,* ( '35 ) dinaire et confuà. Ce tourbillon augmentant d'intensité , prit sa direction vers le nord-est et s'achemina jusques auprès du village de Fontenay, à- l'endroit appelé la Croix-de-Frèche. Il renversa et déracina dans ce trajet un assez grand nombre d'arbres qui furent tous couchés dans le même sens. J'ai remarqué que la partie du branchage de ces arbres qui était en l'air avait conservé de la sève et des feuilles vertes, tandis que celle qui touchait le sol était entièrement desséchée. -1' ' -.^ » Arrivé à la Croix-de-Frèche, le tourbillon avait pris de grandes di- mensions : c'était alors une trombe terrestre qui , suivant le récit qu'en font plusieurs habitants de Fontenay qui l'avaient observée, avait la forme d'un cône renversé ayant sa base aux nuages supérieurs et son sommet à sept mètres environ de la terre. Les vapeurs qui le composaient étaient d'une teinte grise et roulaient les unes sur les autres avec une grande impétuo- sité, laissant apercevoir sur quelques points des lueurs blafardes, et fai- sant entendre un roulement confus. » La trombe commença alors à dévier de sa première direction et prit celle du nord-est, passa à l'extrémité sud-ouest du village de Fontenay, renversa sur son passage un grand nombre d'arbres, atteignit les fermes de MM. Lecerf et Destois, dont elle détruisit et enleva les toitures, renversa les murs de clôture et dévasta les enclos. Continuant ensuite sa marche le long d'un ravin humide et bordé d'arbres, elle s'avança vers la colline de Chatenay qu'elle commença à gravir jusqu'à l'enclos appelé le Plant-Thi- bault, qu'elle détruisit entièrement. Les arbres atteints par le météore présentaient les mêmes particularités que ceux dont il a été parlé précé- demment : le côté frappé était desséché, tandis que le côté opposé con- servait delà sève; de plus, les parties des troncs brisés étaient réduites en petites lattes , et quelques-unes avaient l'apparence d'un balai usé. » M. Dutour, habitant de Chatenay, avait observé tout l'orage: placé dans un belvédère au haut de sa maison, il découvrait toute la grande plaine de Fontenay. Il avait vu la trombe se former à l'extrémité de cette plaine; il en avait suivi le développement et la marche. Elle lui avait aussi paru sous la forme d'un cône renversé, ayant sa base aux nuages supérieurs et son sommetà quelques mètres dusol. Ce sommet était tenniné par une ca- lotte enflammée^ dun rouge vif (i). Le corps du météore avaitune couleur (i) M. Peltier n'avait pas négligé de faire mention de cette circonstance , dans la liCttre dont le Compte rendu a donné un extrait ; après avoir dit comment les nuages de l'orage inférieur s'abaissèrent tout à coup vers la terre en formant une sorte de cône 19.. ( i36 ) - grise; les nuages légers qui rouJaient autour avaient un grand mouve- ment; leur vapeur blanchâtre s'élevait du sommet à la base , et descendait de la base au sommet, mais en changeant de forme. Le bruit qu'il enten- dait ressemblait à celui que pourrait faire une machine à vapeur de la plus forte dimension avec ses pistons et sa chaudière. Au moment où la trombe atteignit le Plant-Thibau!t , le belvédère où il observait fut tellement ébranlé par les secousses de l'ouragan , qu'il crut qu'il allait s'écrouler. Il se hâta de descendre au rez-de-chaussée de sa maison pour pourvoir à la sûreté de M"' Dutour. Deux minutes après, les secousses ayant cessé, il remonta à son belvédère, mais déjà la trombe avait dépassé le sommet du monticule de Chatenay , et il ne la vit plus sous le même aspect : elle n'of- frit plus alors à ses yeux qu'un large ruban dans la direction du village de Fosse, ayant la forme d'un demi arc-en-ciel divisé par bandes grises et blanches, dont les plus brillantes étaient vers les courbures extérieures. La partie inférieure de ce ruban, qui touchait à terre, était environnée d'une vapeur noire qui disparut en tombant sur le sol en même temps que le ruban s'évanouissait dans l'air qui reprit tout à coup sa sérénité. » Le peu de temps écoulé pendant que M. Dutour était descendu de son belvédère avait suffi à la trombe pour transformer un parc charmant en un lieu de dévastation. Mais n'anticipons pas, et reprenons sa marche au point où nous l'avons laissée. » La trombe en s'avança nt vers Chateuay avait fait reculer vers l'ouest les nuages orageux qui couvraient d'abord ce village. Arrivée au Plant-Thi- bault, qu'elle dévasta, elle parut éprouver un petit temps d'arrêt. Elle re- prit bientôt son mouvement dans une direction nord-est, gravissant rapi- dement la colline et montant vers le village de Chatenay ; elle atteignit le sommet du monticule, ébranla fortement les maisons de MM. Beaucerf , Cohu et Debauve, dont elle enleva les toitures et brisa les fenêtres; puis, passant sur le parc, le château et la grande ferme de M. Hérelle, elle ar- racha, renversa et brisa un très grand nombre d'arbres de haute futaie, enleva presque toute la toiture de la maison d'habitation, renversa les murs de clôture, rompit des fenêtres, détruisit tous les toits de la ferme et en dévasta les enclos; descendit ensuite vers le noid, et continua ses renversé, il ajoutait :« Un observateur intelligent, M. Dutour, étant parfaitement » placé, vit le cône terminé par le bas par une calotte de feu, tandis que le berger » Olivier , qui était sur les lieux mêmes, mais enveloppé dans le tourbillon de pous- » sière , ne put rien voir de semblable. » . ( i37 ) ravages sur l'étang qui se trouve au bas de la colline. Les poissons dç cet étang moururent tous, et huit cents pieds de gros arbres furent renversés et entassés les uns sur les autres. Le phénomène parut alors s'affaiblir; sa puissance semblait s'être épuisée dans ses terribles effets autour de l'étang. Les observations de M. Dutour nous ont fait connaître l'aspect de la trombe à ce moment. M"° Louvet, qui demeure aussi à Chatenay, et qui dans cette circonstance était près de l'étang, déclare avoir vu une boule de feu ; sa fille, âgée de douze ans, a été entraînée l'espace de dix mètres environ , et n'a pu résister qu'en se cramponnant fortement à un tronc d'arbre, en dehors du passage de la trombe; elle a senti, comme ]V(. Du- tour, une très forte odeur de soufre. • '. ., ., » La trombe ainsi affaiblie, a cependant continué sa marche au-delà de l'étang, en suivant un fossé rempli d'eau et bordé d'arbres; elle avait alors peu de vitesse. Il est à remarquer que dans ce trajet elle a renversé tous les arbres dont le pied était dans l'eau , et qu'elle a laissé debout ceux qui en étaient écartés. Enfin, en quittant ce ruisseau, elle a encore parcouru environ looo mètres de la plaine vers le nord, et puis a disparu, comme je l'ai dit plus haut. Une partie de la vapeur s'est précipitée à terre, l'autre partie s'est dissipée en remontant vers les nuages, et quelques ins- tants après, le ciel était serein comme au plus beaux jours. » Les effets de cette trombe ne comportent pas une largeur de plus de i5o mètres; son parcours, depuis le point d'origine jusqu'à son éva- nouissement, est d'environ 4ooo mètres. Les arbres renversés, abattus et brisés, ont presque tous leurs feuilles séchées , leurs troncs fendus en petites lames et rompus par des cassures nettes comme si elles eussent été précédées de coups de hache. Leur bois ainsi clivé en petites tringles, est desséché totalement : un tel effet ne peut être que le résultat de la vaporisation subite de la sève par une grande élévation de température. » La puissance du météore était telle, que des arbres de plus d'un mètre de circonférence ont été transportés à plusieurs centaines de mètres du lieu où ils avaient été déracinés; des pierres, des briques, des tuiles, emportées par le tourbillon, ont été lancées à plus de 5oo mètres; des morceaux de fer ont été trouvés dans la plaine où ils avaient été portés par l'ouragan. Partout sur son passage une odeur de soufre s'est fait sentir. Une grosse charrette qui se trouvait dans la cour de la ferme, soulevée et lancée avec violence contre la pile en pierre d'un hangar, a été mise en morceaux. Dans la plaine , les claies d'un parc de moutons et la cabane du berger, enlevées par la trombe, ont été mises en pièces; les ( i38 ) débris en étaient si petits qu'on n'en a retrouvé qu'une faible partie. Les pigeons du colombier de la ferme , surpris par l'ouragan , ont été presque tous tués; leur chair s'est immédiatement corrompue. Enfin, le bruit et les effets de ce terrible météore avaient tellement agi sur l'organisation des animaux, et leur stupeur était telle, que l'on vit des lapins du parc s'approcher de la maison d'habitation et s'y mettre à l'abri à côté des chiens aussi effrayés qu'eux, et que, pendant dix minutes, ils restèrent ainsi sans que l'instinct naturel qui les rend ennemis pût reprendre son empire. ^ » Je reviens aux trois maisons de Chatenay qui furent atteintes les pre- mières et presque renversées. M"" Beaucerf était à cet instant dans sa chambre, au premier étage., occupée à des ouvrages d'aiguille : quatre manches de chemise qu'elle était en train de faire, étaient posées sur une tabte près de la cheminée. Obligée de passer dans une chambre voi- sine dont la fenêtre avait été brisée, elle avait mis sur les quatre manches un tablier et une pèlerine; lorsqu'elle revint dans sa chambre, ces deux derniers objets avaient été transportés sur une autre table, et les quatre manches avaient disparu. Elles ont été retrouvées le lendemain dans la plaine, à de grandes distances, en même temps qu'un oreiller qui ap- partenait à la chambre dont je viens de parler. Ces manches et cet oreiller ne peuvent avoir été emportés que par les cheminées, car toutes les autres issues étaient exactement fermées. M"" Beaucerf, effrayée, presque suffo- quée par les vapeurs sulfureuses répandues dans sa chambre, descendit aurez-de-chaussée. En entrant dans la cuisine, elle vit distinctement des étincelles de feu monter et descendre par la cheminée, sans qu'il y eût la moindre parcelle de bois ou de charbon dans le foyer, et sans que les deux maisons voisines eussent aucun feu domestique allumé ou couvert. La suffocation de cette demoiselle dégénéra en attaque de nerfs, et ce ne fut qu'au bout de trois à quatre heures qu'elle put revenir à elle et échapper à l'asphyxie dont elle était menacée. » M. et M"" Cohu, M. et M"* Debauve, voisins de M"" Beaucerf, ont fait de semblables déclarations. Chez M. Debauve , les rideaux de mousse- line neuve qui garnissaient les fenêtres de sa maison du côté d'où venait la trombe, ont été déchirés et roussis par le feu. Il nous les a montrés, et les restes témoignaient de la vérité de cette déclaration. » Il ne me reste plus qu'à vous entretenir d'un dernier témoignage : c'est celui de M. Dardelle, maréchal-vétérinaire à Gonesse. Il revenait du village de Vandherlant chez lui, quand il aperçut une nuée de feu éclater ( i39 ) sur Chatenay; il était tellement persuadé que Chatenay devait avoir été brûlé, qu'il vint exprès le lendemain de grand matin pour s'en as- surer. » Voilà, Monsieur, tous les renseignements que j'ai pu recueillir sur la trombe du i8 juin. Je n'entre ici dans aucun système d'explications d'un phénomène connu, mais rare dans notre climat; je dois être d'autant plus réservé à cet égard, qu'une difficulté s'est élevée par suite des dé- sastres de Chatenay entre la compagnie d'assurances générales et M. Hé- relle , qui réclame de cette compagnie le paiement des dégâts éprouvés en cette occasion par celles de ses propriétés assurées contre l'incendie^ le Jeu du ciel et ses effets. L'appréciation du fait et du dommage est main- tenant soumise à des arbitres. » MÉTÉOROLOGIE. — M. Wartmann écrit à M. Ara^o que le météore lu- mineux, observé le 6 juin iSSg, à Cambrai, k Évreux et à Chambérj, a été vu aussi à Genève ei à Lausanne. « A Genève, dit M. Wàrtmann, c'était un globe sphérique très lumineux , d'une couleur blanche tirant sur le bleu, qui cheminait non du sud-ouest à l'ouest, comme on l'a remar- qué à Cambrai, mais qui paraissait descendre verticalement à l'horizon avec assez de lenteur, en se projetant devant la constellation de la Balance , qu'on voyait au sud de l'Observatoire, près du méridien. Ce météore, dont la grosseur apparente égalait au moins huit ou dix fois celle de Vénus, laissait après lui des aigrettes lumineuses bleues, qui formaient même ime espèce de queue ; la durée de sa visibilité a été d'environ quatre se- condes, puis il a disparu subitement en l'air, sans avoir fait entendre ni bruit , ni détonation appréciable. » . . ; PHYSIQUE DU GLOBE. — Eaux thermales. — Extrait d'une lettre de M. Valz à M. Jrago. *''' « M. Fortes d'Edimbourg se rendait d'ici (Marseille) à Aix (en Pro- vence), pour y prendre la température des eaux thermales. J'avais depuis quelque temps l'intention d'y aller aussi pour la question de l'origine de ces eaux, qui me paraissait laisser assez de doutes, puisqu'on avait né- gligé précisément le plus essentiel : le nivellement de la pyramide aux bains. Malgré l'extrême chaleur j'accompagnai donc M. Forbes , et j'em- portai un baromètre de Bunten pareil au sien. Le 19 juin à 6* du matin, nous trouvâmes la température de la source des bains d'un degré plus ( .4o ) élevée que M. de Freycinet, ou à 34°, l'air ambiant étant à 20°, tandis qu'il n'était qu'à 10° pour M. de Freycinet. Nous observâmes les deux baromètres à la source, et ensuite, de même à 9*, à la pyramide, sous laquelle M. Forbes descendit à l'aide d'ime corde pour avoir la température. Nous fûmes de retour aux bains à midi pour répéter les observations ; il en résulta que les eaux sous la pyramide étaient de 5 à 6 mètres plus basses que celles des bains. Elles ne pourraient donc y parvenir; mais la différence de hauteur est trop faible pour ne pas avoir besoin de vérification. Après les chaleurs, je compte faire le même nivellement avec le niveau à bulle d'air. La conformation du terrain n'est pas trop favorable à la communi- cation prétendue : un ravin deux ou trois fois plus profond que les eaux se présente en travers à cent pas de la pyramide; i! y surgit des eaux froides , que les eaux thermales devraient traverser pour passer au-des- sous du ravin; 22 jours pour un trajet d'un quart de lieue, ce serait aussi assez extraordinaire ! Dans un petit ouvrage sur les eaux chaudes d'A.ix par Pitou, imprimé en 1768, on lit, p. 49. « Henry du Rochas, gentil- homme de Provence, dans son traité des eaux soufrées inséré au Thea- trum chitnicum , rapporte qu'étant sur la montagne de Pleinisset d'où sort le Pô, il trouva une source d'eau chaude, et qu'il fit creuser un fossé pour en chercher l'origine. Arrivé à l'endroit le plus chaud, il con- tinua jusqu'à ce qu'il trouvât l'eau très froide. Il ramassa une assez grande quantité de la terre où l'eau commençait à s'échauffer en passant dessus, et la distilla. Il en obtint une liqueur d'huile de soufre. » Voilà du moins du positif, et il ne reste qu'à vérifier. Je pourrai tenter quelques demandes dans le pays. >» MÉTÉOROLOGIE. — M. GiusKPPE Mamiani della Rovere, écrit de Pesaro, à M. ^rago , que le thermomètre centigrade s'est élevé, dans cette ville, le 28 juin dernier , jusqu'à 35°,6. Ce nombre quelque fort qu'il doive paraître, est cependant inférieur de 2"',8 au plus haut point où l'instru- ment ait jamais monté à Paris. En L789, le thermomètre de l'Observa- toire, à l'ombre et au nord, atteignit, en effet, 38'',4. MÉDECINE. — Emploi de l'huile provenant de la distillation des schistes pour le traitement de la gale. — Lettre de M. Selligue. « Il se trouvait, dit M. Selligue, dans les trois établissements que j'ai formés pour la distillation des schistes bitumineux du département de Saône-et-Loire, plusieurs hommes attaqués de la gale; or non-seulement ( i4i ) ces ouvriers n'ont point communiqué la maladie à leurs camarades, comme on était fondé à le craindre , mais ils se sont guéris assez prompte- raent sans faire de remède. Comme par suite des manipulations auxquelles ils sont employés, ces hommes, sont pour ainsi dire imbibés d'huile schis- teuse, j'ai cru que c'était à l'action de cette huile qu'était due leur gué- rison, et je regarde aujourd'hui la justesse de cette conjecture comme suffisamment démontrée, car si je tj'ai pas eu occasion de la confirmer sur des hommes pris en dehors de l'établissement , les expériences que j'ai faites sur des animaux , ne me paraissent rien laisser à désirer : des bœufs , des moutons et des chevaux, ont été parfaitement guéris par ce moyen. Un demi-kilogramme d'huile de schiste légère suffit ordinairement pour plusieurs animaux, et comme le kilogramme d'huile revient seide- ment à 20 centimes on voit que ce traitement est peu coûteux. » La lettre de M. Selligue est renvoyée à la Section de médecine. M. Gervàis annonce qu'il vient de faire transporter à Paris une ma- chine de son invention qu'il nomme Terrassier locomoteur, machine dans laquelle il fait usage de la puissance de la vapeur pour exécuter les trans- ports de terre, tels que ceux qu'exigent les travaux préparatoires des che- mins de fer ou le creusement des canaux. Il prie l'Académie de vouloir bien désigner une Commission en présence de laquelle il fera fonctionner son appareil. . î i • ., , 1 1, ^^ ■ !i;! 'îh «il.ni; 1 K 'jhoflJom (Commissaires, MM. Arago, Savary, Poncelet, Coriolls.)ji ..j.jj^jjj. M. Amussat annonce qu'il vient de pratiquer une nouvelle opération A'anus artificiel^ sans intéresser le péritoine : il ajoute que le raa,- lade , âgé de soixante-deux ans , est au neuvième jour de l'opération et se trouve dans un état très satisfaisant. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) iHpiliJ8iljrtl li )H[^rM4pjKfrr>i r>'iif,'l^iif-oq,li^;)'j^Yiiou;.'J ia .M M. CoNDOGURis, dans une lettre adressée à M. EKe de Beaumont, dorihe quelques détails sur une roche branlante qui se trouve dans la mer près dé la côte de Céphalonie. Cette roche oscillante, dont le contour est de soixante- dix pieds et qui s'élève d'un pied environ au-dessus de la surface des eaux, a dû être depuis long-temps remarquée. Si l'on trouvait dans les auteurs anciens quelque passage qui s'y rapportât , cela fournirait utie indication précieuse concernant le niveau de la mer dans les temps passés. , ,\ C. a 1833, »«Senw«;c. (T. IX, N« 4.) 20 ( l42 ) M. EzQUERiiA DEL Bayo adresse une réclamation de priorité relativement à une classification des roches, exposée par M. Bivière dans le Diction- naire pittoresque d'Histoire naturelle. « Je ne suppose pas , dit l'auteur de la lettre, que M. Rivière ait emprunté de moi les principes de sa classifi- cation , mais je veux seulement faire remarquer que les mêmes principes se trouvent clairement exposés dans un Mémoire que j'ai lu le 20 sep- tembre i833, à Breslau, à la réunion des naturalistes allemands. » M. BoNAND rappelle que l'Académiea chargé une Commission de s'occuper de diverses questions relatives aux eaux qui doivent être amenées à Lyon, et notamment aux moyens de prévenir, autant que possible, la formation de dépôts calcaires dans les tuyaux de distribution qui feront suite à un aqueduc de 12 à i3oc>o mètres de longueur. « Les directeurs de l'entre- prise, dit M. Bonand, attendent , pour commencer les travaux, la réponse de l'Académie, et ils espèrent que MM. les Commissaires, dès qu'ils se jugeront suffisamment éclairés sur les questions qui leur ont été soumises, s'empresseront de faire le rapport. » La lettre de M. Bonand est renvoyée à la Commission, qui se compose de MM. Arago , Dumas et Coriolis. M. Laurent prie l'Académie de vouloir bien se faire rendre compte d'une méthode à l'aide de laquelle il enseigne à parler aux sourds-muets de nais- sance. Il annonce avoir fait usage de cette méthode pour son fils. Le jeune homme se trouvant en ce moment à Paris, MM. les Commissaires qui seront désignés, pourront, dès à présent, constater les résultats obtenus. (Commissaires, MM. Magendie, Double, Serres, Flourens.) M. DE Caligny écrit pour faire remarquer que l'appareil hydraulique , dont il a adressé à l'Académie une description, le 5 novembre dernier, peut fournir, pour le phénomène de ceT\.ames> fontaines intermittentes^, une explication différente de celle qu'on admet généralement. M. d'Orbigny prie l'Académie de vouloir bien hâter le travail des Com- missaires chargés de faire un rapport sur la question de priorité sou- levée entre lui et M. Bowring, relativement à la carte du lac de Ti' ticaca. , ^ .- .. . ( i43 ) M. BoiTTEUX propose, comme moyen de prévenir les accidents qui résultent en mer de la rencontre de deux navires, un sjstème d'éclairage dont il voudrait qu'on rendît l'emploi obligatoire. M. Anthony écrit relativement à un moyen qu'il croit propre à prévenir, dans certains cas, Vexplosion des chaudières à vapeur. M. Flachinagker, instituteur à Tunis, adresse des recherches sur les antiquités de Carthage; ces recherches, qui paraissent devoir offrir beau- coup d'intérêt , n'étant pas du ressort de l'Académie des Sciences , la note sera transmise à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. M. d'Abbadik, près d'entreprendre un nouveau vojage sur les bords de la mer Rouge, demande que l'Académie veuille bien lui indiquer les ob- servations scientifiques à recueillir dans ce pays, et lui faire savoir si elle jugerait utile qu'il poursuivit en Afrique ou en Asie les recherches qu'il avait déjà entreprises sous ses auspices à Fernambouc, relative- ment aux phénomènes de l'aiguille aimantée. M. CouLiEB écrit relativement à une masse de gréions tombée dans l'Inde, près de Dharwar , et qui n'aurait pas eu moins de 19 pieds de contour. - ' . ^ •'; " Le journal anglais qui rapporte le fait ne donne pas des détails assez précis pour qu'on ne puisse supposer que l'agglomération des gréions ait eu lieu principalement après leur chute. M. Mbnabdiîère adresse une note sur des appareils à l'aide desquels il croit qu'on pourrait sans danger se rendre maître de toute bête féroce. M. Lauzeral envoie de nouveaux calculs relatifs au rapport des an- ciennes mesures de longueur avec les nouvelles, et à l'évslluation numé- rique des côtés d'un certain nombre de triangles. M. Têtard réclame contre le rapport qui a été fait, le 24 juin dernier, sur une note qu'il avait présentée. ( Renvoi à la Commission qui a fait le rapport. ) M. Pereira ViLELLA adrcsse un paquet cacheté. L'Académie en accepte )e dépôt. La séance est levée à 5 heures. A. ( M4) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. I/Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'académie rojale des Sciences; 2°" semestre iSSg, n" 3, in-4°. Géographie ancienne, historique et comparée des Gaules cisalpine et transalpine , suivie de l'analjse géographique des itinéraires anciens; par M. le baron Walckenaer; 3 vol. in-8'', et un atlas de 9 cartes in-4''. Recherches microscopiques sur divers Laits obtenus de vaches plus ou moins affectées de la maladie qui a régné pendant l'hiver de i838 — 1859 • par M. Turpin; in-4°. Cosmographie ou traité de l'Univers matériel, expliqué selon les prin- cipes des lois physiques; parM^**; Orléans, iSSg, in-8°. T^oyage dans la Russie méridionale et la Crimée; par M. A. deDemidoff ; 16' liv. in-8°. t. Mémoire sur la Luxation isolée de l'extrémité supérieure du cubitus en arrière, ou huméro-cubitale postérieure ; par M. le D' Sédillotj in-8°. Traité de la Médecine opératoire ; par le même ; in-8". Société d'agriculture , Sciences et Arts de Meaux ; publications de mai iSSy à mai i838; Meaux, in-8°. Annales scientifiques, littéraires et industrielles de l'Auvergne; tome 12, janvier, février, mars 1839, 111-8°. Observations météorologiques faites à Flacq, île Maurice, par M. Julien T)fS3k^Ti]^?,, pendant l'année xS'^'j. (Tableau.) De la compression contre les Tumeurs blanches des parties dures; par M. DE LA Vacherie ; Gand ; in-8°. A Review. . . . Nomerwlature de VHortus malabaricus de Rheede; par M. Billwyn; brochure in-S" ; présentée par M. B. Delessert. Paragone. . . Rapprochement entre la Vue et VOuïe; par M. Bellingeri; Turin, iSSg, in-8°. Gazette médicale de Paris ; tome 7 , n° 29. Gazette des Hôpitaux ; n" 84 — 86, in-fol. Gazette des Médecins praticiens ; n" 20. La France industrielle ; 6' année, n° 16. U Expérience , journal de Médecine ; n" 107, in-8°. , L'Ami des Sourds-Muets , journal ;'^u\\\ i83g, in-8. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU MARDI 30 JUILLET 1839. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président annonce la perte douloureuse que l'Académie vient de faire dans la personne d'un de ses membres , M. de Pronï, décédé le ag juillet iSSg. MÉMOIRES LUS. ÉLECTRO-CHIMIE. — RecJierches sur les effets de la radiation chimique de la lumière solaire ^ au m.ojendes courants électriques; par M. Edmond Recquerel. (Extrait, par l'auteur.) « On a étudié jusqu'ici les radiations particulières émanées d'un faisceau lumineux qui réagissent sur les éléments des corps pour opérer leur com- binaison ou leur séparation , seulement sur un petit nombre de substances comme le chlorure d'argent , la résine de gaïac et quelques autres. On sait que ces radiations, connues sous le nom de radiations chimiques, rayons chimiques, sont soumises aux mêmes lois physiques de la réflexion, de la réfraction , et même de la polarisation que les rayons lumineux dont elles font partie. Ces radiations peuvent exister dans toutes les parties du spectre, et dans chaque expérience nous nommerons radiations chimiques, celles qui affectent le^ substances dont nous ferons usage. » Parmi les corps qui sont altérés par la lumière, on a remarqué que le C. R. 18Î9, a» Semeiire. (T. IX, N»8.) ^ ^ , '^^ ( '46 ) plus grand nombre renferment du chlore, du brome ou de l'iode. L'action de ces corps sur l'hydrogène est telle, et principalement celle du chlore, que partout où un composé peu stable de chlore est en présence d'une combinaison hydrogénée sous l'influence des rayons chimiques, le chlore tend à s'emparer de l'hydrogène pour former de l'acide chlorhydrique. Mais, en général, on manque de procédés physiques pour reconnaître l'action de deux substances, l'une sur l'autre, sousl'influence de la lumière; car dans beaucoup de cas cette combinaison s'effectuant dans un temps très long et sans changement de couleur, on ne peut reconnaître l'influence des rayons chimiques d'après les produits formés. » Ces diverses réactions s'effectuant de molécule à molécule, on n'a pu encore obtenir des courants électriques dans la combinaison ou la sépara- tion de deux éléments sous l'influence des rayons chimiques; cependant, si l'on pouvait observer ces courants, on aurait un moyen de reconnaître et d'étudier la réaction de diverses substances, les unes sur les autres, sous l'influence de ces rayons. » Tel est le problème que j'ai résolu à l'aide du procédé suivant : Deux, liquides d'inégale densité, conducteurs de l'électricité, étant superposés l'un sur l'autre dans un vase, si l'un des liquides renferme une substance ca- pable de réagir sur une autre qui se trouve dans le second liquide, sous l'influence de la lumière , dès l'instant où l'on fera pénétrer dans la masse la radiation chimique, ils réagiront l'un sur l'autre à la surface de sépa- ration, en produisant un courant électrique qui sera accusé par un galva- nomètre , dont les deux extrémités sont terminées par deux lames de platine plongeant dans chaque liquide. ■ » On sait très bien que l'éther, dans lequel on a dissous du perchlorure de fer, se décolore à la lumière; en laissant continuer l'action pendant un certain temps, il y a production de cristaux jaunâtres qui n'ont pas encore été examinés; j'ai voulu savoir aussi comment se comporte une dissolution de perchlorure de fer dans l'alcool sous l'influence de la lumière: cette dis- solution, au bout de plusieurs jours, se décolore et laisse précipiter de l'oxide de fer. Eu examinant le liquide, on trouve que le perchlorure de fer est passé à l'état de protochlorure, et qu'une portion du chlore a réagi par conséquent sur l'hydrogène de l'alcool, sous l'influence des rayons chi- miques. ^ » Le perchlorure de fer réagissant sur l'alcool , j'ai pris pour les deux liquides d'inégale densité, une dissolution concentrée de perchlorure de fer dans l'eau , et de l'alcool du commerce que j'ai mis dans un vase cy- ( '47 ) ' • lindrique noirci à l'extérieur, lequel a été placé dans iin jardin entouré de murs. Des fils de platine établissaient la communication entre les lames de même métal, plongeant chacune dans un des deux liquides, et les deux extrémités d'un galvanomètre à fil long, très sensible, placé dans une chambre à quelque distance de l'appareil. Dans le premier instant il y eut un courant produit par la simple réaction des deux dissolutions l'une sur l'autre: le perchlorure prit l'électricité positive, et l'alcool la négative; mais, peu à peu le courant diminua et l'aiguille redevint sta- tionnaire au bout de quelque temps. On avait eu le soin de placer devant l'appareil, un écran opaque afin d'empêcher l'accès de la radia- tion dans l'intérieur. Aussitôt que cet écran fut enlevé, la radiation chi- mique qui accompagne la hmiière pénétra dans la masse liquide, et la réaction commença immédiatement. Mais comme le chlore, dans sa réaction sur l'hydrogène, prend l'électricité positive, et que déjà le per- chlorure était positif dans le premier courant, l'intensité de ce dernier fut augmentée aussitôt; la déviation de l'aiguille aimantée fut de lo à 12° sous l'influence des rayons solaires d-irects. M En général, nous avons remarqué que tous les chlorures qui peuvent passer à un état de chloruration moindre, comme le perchlorure de fer, le bichlorure de cuivre, le bichlorure d'étain, le chlorure de chaux, agissent sur l'alcool sous l'influence de la lumière, tandis que nous n'avons pu avoir de courants sensibles avec les protochlorures. » On peut, au moyen des courants électriques, rendre sensible l'action des perchlorures sur l'esprit de bois et sur l'éther. La décomposition de l'eau par le brome et la formation de l'acide bromhydrique sous l'influence des rayons chimiques , donnent naissance également à un courant élec- trique. Quant au chlore, il n'en est pas de même; le courant initial est trop énergique pour que l'on puisse directement observer l'effet de la radiation chimique. Il faut auparavant faire passer dans le galvanomètre un courant égal et dirigé en sens inverse de celui qui Qst produit par l'action de la dissolution de chlore sur l'eau ; alors l'aiguille du galvanomètre étant au zéro, sous l'influence des rayons chimiques, le chlore réagit sur l'eau et l'augmentation du courant peut être reconnue. » Ayant remarqué qu'en plaçant devant l'ouverture du vase dans lequel étaient placés les liquides , des écrans de diverse nature afin de forcer la radiation chimique à les traverser, la déviation de l'aiguille aimantée, par première impulsion, n'était jamais la même, et était plus ou moins grande suivant la nature de ces mêmes écrans ; nous avons cherché à * 21,. ■ ^ ' ( i48 ) , déterminer leur iofluence sur la radiation chimique en opérant d'abord avec des écrans de même nature , mais d'épaisseur différente. Nous avons reconnu que la radiation chimique, de même que la radiation calorifique , après avoir traversé un écran d'une certaine substance , traverse plus faci- lement un écran de la même substance , ou en d'autres termes qu'à partir d'une certaine épaisseur , différente probablement pour chaque corps , la radiation chimique n'éprouve plus ensuite d'altération , quelle que soit l'épaisseur de l'écran. » Il était important de reconnaître comment les couleurs modifiaient la radiation chimique ; nous avons opéré en conséquence avec des écrans de verre coloré. Voici l'ordre des écrans pour laisser passer la radiation chimique : Nombre des rayons chimiques g Rayons colorés qui traversent les écrans, , qui traversent les verres. en représentant par loo le nombre des rayons incidents. Verre blanc (a).. . blanc 60, 5 l orangés i Verre violet (E)... rouges, violets , peu de rayons ... j jaunes /. , . . 4')4 ^ bleus ' •'" indi o Verre bleu (D). . . rouges, verts, bleus, peu de rayons j . . |. ... 25,8 / orangés i t^erre vert (C). . . vert, peu de rayons } jaunes /. . . . insensible. l bleus •' Verre jaune (B). . . rouge , orangé , jaune , vert o Verre rouge (A).. . rouge o » Nous avons aussi recherché dans quels rapports la radiation chi- mique était arrêtée en traversant des écrans de nature différente; nous sommes parvenus aux résultats suivants ; Noms des écrani. Nombres des rayons chimiques qui les traTersent. Cristal de rocbe enfumé 79 1 4 Verre blanc (a) 58,6 Plaque e'paisse et striée de chaux sulfatée blanche .58,5 ^. ( dont l'épaisseur est 0°"", 07 î6,g incolore Ij.it-- .mmc o - [ dont 1 épaisseur est 0°"°, 52 37 Papiei- de gélatine 4*»^- **» On ne doit pas regarderie nombre 58,5 trouvé pour la chaux sulfatée, comme relatif à la chaux sulfatée limpide , car la plaque que nous avons employée était remplie de stries et n'était que translucide ; pour une plaque limpide ce nombre aurait été plus considérable. ( M9 ) » Madame de Soixiraerville d'abord , puis M. Biot , avaient montré que le papier sensible préparé avec le chlorure d'argent était inégalement in- fluencé quand on le présentait à la lumière solaire sous différents écrans ; mais actuellement , à l'aide du procédé précédemment indiqué , on n'aura plus besoin de comparer les teintes diverses du chlorure d'argent pour juger de l'effet des moyens chimiques, puisque cet effet sera mesuré par l'intensité du courant électrique produit dans l'action de la lumière sur les parties constituantes des corps. » D'un autre côté , les travaux de mon père et de M. Biot , ont montré que la radiation phosphorogénique de la lumière électrique et de la lu- mière solaire , différente de la radiation calorifique et lumineuse , pouvait être en partie arrêtée par des écrans de nature différente. On reconnait, à l'inspection des tableaux précédents, que l'ordre des substances qui se laissent traverser par la radiation chimique est le même que pour la radiation phosphorogénique; mais leur intensité d'action ne paraît pas être la même pour la radiation phosphorogénique émanée de la lumière électrique , attendu que le verre arrête une très grande portion de cette dernière, tandis que le crislal de roche en kisse passer la plus grande partie. » Quoi qu'il en soit, il paraît exister des rapports entre la radiation phosphorogénique et la radiation chimique , rapports que j'étudie et que je ferai connaître dans un prochain Mémoire. » i-v •>;»'-'< * CHIMIE VÉGÉTALE. — Extrait d'un Mémoire sur les ligneux ; par M. Payen. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Dumas, Robiquet, Pelouze, Ad. Brongniart.) « Dans des recherches dont j'ai communiqué précédemment les résultats à l'Académie, j'ai eu l'occasion de reconnaître que toutes les formations végétales naissantes ou très jeunes, contiennent une forte proportion de substance azotée; que la substance propre des membranes, constituant les ulricules et le tissu cellulaire , offre une composition identique dans di- verses plantes, et que dans les parties devenues ligneuses avec l'âge il existe deux substances chimiquement distinctes : les membranes souples et les incrustations dures. » Mes nouvelles recherches montrent que non-seulement les utricules très jeunes, à parois excessivement minces, et les tissus cellulaires, offrent une composition identique, mais qu'il en est encore de même pour les membranes plus ou moins épaisses des tissus vasculaires, des cellules qui enveloppent ( i5o ) les concrétions ligneuses des bois , des écorces et du périderme des ar- bres, pour la masse charnue des poires et des coings, pour les tissus qui constituent les enveloppes des amandes, débarrassés des incrustations, en un mot pour toutes les parties véritablement membraneuses de ces tissus. » Certains tissus acquièrent une grande dureté sans contenir des propor- tions notables de matière incrustante : on en trouve un exemple, fort re- marquable, dans les nojaux des dattes : ceux-ci, formés pour la plus grande partie d'utricules épaisses, serrées, d'une composition isomérique avec l'amidon, renferment assez abondamment deux autres principes des péris- permes (substance grasse et albumine) pour expliquer leur qualité nutritive. » Ces tissus serrés, dont la dureté dépend du rapprochement et de l'ér paisseur des membranes, se peuvent couper en tranches minces; ils se dis- tinguent par ce caractère des tissus incrustés qui , dans les concrétions du liège et de certaines écorces, ont une dureté pierreuse, sont capables d'é- brécher les lames d'acier : les premières sont faciles à couper , aplatir et déchirer en lambeaux et ne se peuvent broyer au pilon; les autres ré- sistent ou se brisent en éclats anguleux. «Certaines qualités fort importantes de différents bois, leur résistance aux agents mécaniques et chimiques, dépendent des rapports de position et de quantité entre ces deux substances. » Nos" récentes analyses, appuyées d'observations microscopiques, ont fait disparaître l'exception apparente d'un tissu particulier, dans le fruit d'une céréale (i). » Nature de la substance incrustante. — La matière incrustante qui constitue le duramen des bois, qui compose la plus grande partie des nombreuses matières dures enfermées dans l'organisation végétale, et dé- signées ensemble sous le nom de scle'rogène par M. Turpin ; en un mot la sécrétion organique spéciale des cellules fibreuses ou ligneuses, se peut diviser en trois substances distinctes : celles-ci diffèrent d'ailleurs beaucoup les unes des autres: on en pourra juger à l'inspection du tableau suivant. (i)Jeme permets d'appeler l'attention de l'Académie sur ce fait que je crois avoir maintenant mis hors de doute par des expériences faciles à vérifier : le gîiilen ne forme pas les membranes d'un tissu , il est contenu dans les cellules du périsperme des blés ; les ulricules, même du centre, dans certains blés durs, en renferment tant, entre leurs f'rains d'amidon , que toute la masse est demi transparente. ( »5i ) ■a^ 'o (2 CI ■§ ta I I I D 4J " " o ^2i •SI H I I ^<3 00 OVCO s I a *" o o 53 ac g -a> o ë 4^" u o 2 S "" o a O.-0 « C ^ -jj -g S Q ^ tf) ee C «5 !fî s S 3 1* ^■3 > a A •1— » 8 V "3 u I 00CO(£> d S a ^ 2 ^ a o Oh •ft.S P-l O 3 > sr 3 s s ^ fi a ■a 3 00 « ■M (H 0, g -4> b 1. o S 8 ^ g (A O „ K o S g o -« 3 U b II u a 3 3 .-S cS o ^3 c :« I V se c -2 -s s a 4) g u a « o; a. es c( 3 O .2 ^ « tn (A S C B a « n en CO « o a o u o + §00 5t. »» a B O U O S «a u a o 'S -o s' oo Ml- a § M O » Q «S O hI M U M a U o a S ►2 w «o â ^■i V é c -a ta ?i 3 s. cr* o o.^ C^ rA S -B il o. 'ô « l-J D Ph CI C O ■^ ^ Se 0) 'O s-s k> ( i5a ) }> Voici les résultats principaux qui ressortent de ce tableau : » Le ligneux-, considère' jusque dans ces derniers temps comme un principe immédiat^ traite' comme tel dans un grand nombre de recherches, ne contient pas moins de quatre substances distinctes. » Les proportions du carbone, dans ces substances organiques, diffèrent beaucoup. Celle qui en contient le moins en renferme o,448 , tandis que celle qui en contient le plus en admet jusqu'à 0,68, c'est-à-dire plus de moitié en sus. Les différences dans les relations entre les trois principes constituants, ne sont pas moins notables; une seule contient l'hydrogène et l'oxigène dans les rapports qui constituent l'eau. » Parmi les propriétés caractéristiques dignes d'attention , nous devons - citer : » 1°. La dissolubilité sans coloration de la matière membraneuse par l'acide sulfurique concentré, ce qui explique sa transformation en dex- trine et en sucre incolore ; » 2". Les colorations spéciales plus ou iQoins fortement prononcées des trois autres substances, par le même agent, en sorte que la transforma- tion connue du ligneux, en sucre non coloré, doit être attribuée seule- ment aux membranes isomères de l'amidon et non au ligneux entier des bois; « 3°. L'action si prononcée de l'acide chlorhydrique , qui colore en noir l'un des principes des incrustations, désagrège les membranes et peut nuire ainsi doublement dans quelques opérations du blanchiment; » 4°. Les phénomènes basiques et les formes sphéroïdales de l'un des principes des incrustations, tandis que les deux autres manifestent des réactions acides évidentes; » ,5". L'action du chlore qui blanchit deux des substances du bois, est inerte sur la troisième et colore la quatrième en jaune; ce dernier effet est d'accord avec les observations sur l'inefficacité du chlore pour blan- chir directement les sparteries et les fils écrus. » Les détails analytiques qui précèdent, ne peuvent laisser le moindre doute sur la composition générale des tissus végétaux appelés ligneux. Toute la partie véritablement organisée , constituant les membranes de tous les organes, est tantôt presque seule dans la plupart des plantes jeunes ou herbacées, comme dans les masses charnues de divers fruits; tantôt elle est accompagnée de toutes les concrétions ligniformes sécrétées par elle et renfermées dans des cellules qu'elles incrustent. » Il est permis de croire que deux , au moins , des principes immédiats ( ,53 ) (lu ligneux, donneront des acides ulmiques particuliers et permettront d'expliquer les anomalies des résultats obtenus par des chimistes très ha- biles; nous serons donc, sans doute, bientôt fixés à cet égard par la suite des recherches de M. Péligot et de M. Malaguti. » Il serait utile d'examiner le rôle que chacun des principes immédiats nouveaux joue dans la formation des produits de la distillation des bois. w II reste à déterminer l'état dans lequel se trouvent unis les principes immédiats constituant les concrétions ligneuses. La connaissance de leur poids atomique, que j'espère bientôt obtenir, y conduira peut-être; mais s'il était permis d'anticiper sur les déductions de ces faits qui me man- quent, je me hasarderais à dire que deux de ces principes jouent le rôle d'acide à l'égard du troisième qui, comme une base organique, les en- chaînerait sous des formes plus stables encore que les combinaisons qui constituent les corps gras. » ANATOMiE COMPARÉE. — RecTicrches sur la structure intime du poumon de rkomme et des animaux vertébrés ; par M. Bazin. — Deuxième Mé- moire. Extrait par l'auteur. (Commission précédemment nommée. ) « Je me suis assuré par de nombreuses préparations, faites sur le pou- mon de l'homme et sur celui d'un grand nombre de mammifères, que la membrane aérifère qui tapisse la trachée-artère , les bronches et leurs subdivisions, forme un arbre creux dont les branches, les rameaux, les ramuscules, et enfin les terminaisons en cul-de-sac ou cœcum n'ont entre elles de communication que par le tronc ou la ramification bron- chique qui leur donne naissance, et qu'ainsi il n'existe aucune anastomose, soit entre les cœcums bronchiques, soit entre une division quelconque des conduits aériens et une autre. » Les cœcums bronchiques des carnassiers sont , en général , beau- coup plus volumineux que ceux des autres animaux; c'est pourquoi ils sont très propres à ce genre d'expériences. Parmi celles que j'ai faites, je citerai la suivante : J'ai pris un portion de poumon de panthère , et j'ai injecté dans une petite bronche du mercure , que j'ai fait facilement parvenir jusque dans les cœcums. L'injection étant bien complète , il devenait diffiicile d'apercevoir s'il existait ou non des communications entre ces cœcums. Mais , en cessant de pousser la petite colonne de mercure qui C. R. 1H39, a» Semestre. (T. IX, N» 8.; 22 ( i54 ) avait servi à les injecter, ces cœcums ont chassé le métal par leur élasticité , et il n'en est resté que dans les ratnuscules pénultièmes. Alors, au moyen d'une légère pression , j'ai fait refluer le mercure de manière à ne con- server d'injectés que deux ou trois ramuscules pénultièmes. Comprimant ensuite l'origine des petits rameaux et ramuscules qui venaient d'être vidés, et poussant de nouveau le mercure dans ceux qui en contenaient encore et qui provenaient du même tronc que ceux qui étaient vides, j'ai vu les cœcums se remplir de nouveau, se distendre, se crever, le mer- cure s'épancher et même passer à travers la plèvre; et cependant les ramuscules voisins sont restés complètement vides jusqu'à ce que j'aie cessé la compression qiii interceptait leur communication avec la petite bronche par où ils avaient déjà été injectés. » L'expérience précédente prouve qu'il n'existe aucune anastomose entre les ramuscules d'une même petite ramification bronchique. On ne peut pas objecter que si la communication n'a point lieu, cela tient peut-être à ce que les ramifications de la petite bronche qui a reçu l'in- jection se rendent à des lobules différents, puisqu'il s'agit de ramuscules pénultièmes , c'est-à-dire des ramifications terminales qui donnent nais- sance aux cœcums. Et d'ailleurs, dans tout le genre canis , où il n'existe point de lobules, circonstance qui s'observe également dans le poumon de plusieurs espèces appartenant à d'autres genres de mammifères, on obtient absolument le même résultat. Or si, comme on l'a prétendu, les ramuscules bronchiques appartenant à un même lobule communiquaient les uns avec les autres, on devrait , dans les animaux où cette division secondaire des lobes pulmonaires n'existe pas , injecter un lobe entier en injectant n'importe quelle division des bronches qui s'y distribuent. » Si après avoir rempli de mercure une portion de poumon , on la laisse dans l'eau pendant un certain nombre de jours, on pourra enlever successivement la plèvre, la capsule pulmonaire, et mettre ainsi les cœcums bronchiques à nu. J'ai exécuté cette préparation sur le poumon de l'homme et celui de plusieurs animaux : les figures annexées à mon Mémoire repré- sentent plusieurs injections de bronches où ces deux membranes sont en- levées. De ce nombre est une portion de poumon de marsouin où l'on voit les cœcums bronchiques parfaitement isolés les uns des autres, con- trairement à l'opinion de J. Hunter et de Carus. Ce genre de préparation ne peut laisser le moindre doute sur la terminaison en cœcum, puisque non-seulement on peut les voir, mais les toucher. » Le poumon des m§tmmifères est pourvu d'une capsule pulmonaire en ( >55 ) tissu élastique. Dans tous les animaux dont le poumon est lobule , cette capsule envoie des prolongements membraneux dans l'épaisseur du pou- mon , ceux-ci donnent naissance à d'autres , de sorte que les ramifications bronchiques d'un certain ordre, se trouvent séparées les unes des autres par les parois des cellules que forment les prolongements de la capsule pulmonaire. » Cette capsule a une épaisseur considérable dans l'éléphant : c'est en- suite dans le marsouin et dans le bison que je lui ai trouvé le plus d'épais- seur. Cependant , d'après ce que j'ai observé dans le marsouin, et d'après les remarques faites par Hun ter sur la force avec laquelle le poumon des cétacés chasse l'air que l'on y injecte, il me paraît vraisemblable que c'est chez ces grands animaux que la capsule pulmonaire acquiert son maximum de développement. Cette capsule est d'autant plus développée que les fibres musculaires bronchiques le sont moins. Il est évident qu'elle con- tribue à l'expiration. » Maintenant il est donc possible de définir un lobule pulmonaire : c'est une ramification bronchique circonscrite par les prolongements de la capsule pulmonaire. Dans les poumons non lobules, la capsule pulmo- naire est extrêmement mince ; elle forme un réseau élastique à larges mailles. » Pour m'assurer que le mercure ne déchirait pas les bronches, comme on l'avait avancé, j'ai fait graduer un tube d'un mètre de longueur et de 3 millimètres de diamètre, et j'ai reconnu que trois jours après la mort les cœcums bronchiques de l'homme résistent à la pesanteur d'une colonne de mercure de o°',33, et du diamètre indiqué, et que ceux d'une chèvre en ont soutenu une de o'",43. » ■ fj^_ 3:2 ( ..56 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. Note sur l'expression du logarithme de l'intégrale eulérienne T(p) ; par M. BiNET. (Voir le Compte rendu de la séance du i*' juillet. ) « Soit r(^) = f^ zo-'dze-' z= f\— Ixf-'dx, et log r(p) = A(p); la i/o (/ O propriété T{p-\r i)z=pT (p) fournit l'équation logarithmique A(p+ i) — A(/j) = log(/j), ou bien A.X(p) = lp. — j^ — dx; ainsi A^.(p) = j — j- — dx; différen- — j- — ^•^ = J j^ ^i/a:;différentiant J dx , etc. ; et par une analogie d'Eu- ler et de Lagrange (voyez le Calcul des différences de M. Lacroix , p. 69), ^^ = AA(/,)-^A»A(p) + iA'A(p)-etc.^ on aura donc A(p)=//,+j^_^-(— -+-^ + -^+etc.). • Sous le signe / on reconnaît que la série 7^ (^ + ^- + »'0 = ^^^^^^ et l'on aura aussi Si l'on mettait ici pour l(p) sa valeur en intégrale définie, on formerait l'expression A'(/j)= — J^ (^ + .^-—.^dx, donnée par M. Gauss. Cette équation étant intégrée par dp donnerait la formule que M. Liouville a formée de son côté , pour la somme des logarithmes des nombres en - tiers (vojez page io4 de ce volume). Mais, pour notre objet, il convient de lui conserver sa première forme, qui permet d'en opérer l'évaluation de plusieurs manières que nous avons indiquées dans le Mémoire. Nous allons en employer une qui conduit promptement à la valeur de A(/>). On développera la fonction i — x + /a: sous le signe /, selon les puis- Ix^ Ix Ix^ «... i . ( i57 ) sances de lx\ cela donne ' . , , ix~ ix IX' et l'on a _ _ Or on sait que pour toutes valeurs positives de/) et de i — i , n^ {' '^zdËtl^^ — rrn (- h ^ — + t-^j—m h- etc.") : cette somme sera dénotée par r(î).S^. Au moyen de cette formule, tous les termes de l'équation (2) serQ^t exprimables à l'aide des sommes S^, et l'on aura sur-le-champ ' Cette équation n'est encore qu'une transformation de la première ;^(p^j)__A/> = /^. Un seulterme, S-^, s'oppose à l'intégration qui fournirait A (;)). On éliminera de l'équation (2) le terme correspondant, qui l'a produit, par le procédé que voici : on a '-= f'^ x^'^dx; or • ^-=S('— )=S(-'— 'l-S-«-). et par suite, y. .' . _ _j 1 ^_ r ^'J^ C/x + '^V -ô + etcA p — Jo \—x \ '2' 2.3' J On divisera par 1 cette équation , et en, l'ajoutant à la formule (2) , ou- .il •Vi:,,ri aura _^ _3 _, I I rixr~'dx /Ix ^ 2.lx , 3/j^ , \ On pourrait introduire ici des sommes S-^ , S^ , etc., à la place des intégrales infinies ; mais, pour arriver au but, on multipliera par dp la formule, et l'on intégrera chacun de ses termes, relativement à p, en x^ observant , sous le signe /, que fx^dp = ^- ; cela donne I , 1^0 xP~' dx /Ix , llx , ^ \ rijp)^!^^plp^p—^ Ip -^-j^-j^ {^-:3+^û + '*'•) (.58) A étant une constante arbitraire. Nous substituerons présentement aux intégrales définies des sommes S — ,S — ,etc. , d'après la formule (3) : il vient alors X(p) = A + (;,-l)Z;,-p + i(^-l3Sl-3^^S^^+^^si-,--etc.) » On voit par cette expression que la suite - S f — ~ — ^ + etc. j a la propriété de devenir nulle quand pz= co ; elle sera désignée par ju (p). I^a constante arbitraire A est facile à déterminer en recourant à l'équation ^C/») + ^ (Z' + 0 + (^/J — 0 ^2 =^ ZiT + A (ap) , qui n'est que le logarithme de l'équation connue , il en résulte A=l/(2,r). 2 Si à l'équation (i) nous ajoutons celle-ci , O 3 elle devient et en intégrant cette formule par dp l'intégrale définie de cette expression n'est autre chose que la fonction dénotée par /mÇp) (page 4i du Compte rendu). Mais la valeur en série qui vient d'être trouvée pour /u.(p), diffère dans sa forme de celle que nous rappelons en ce moment. Elle ne conviendrait pas à des grandeurs de p •< i , et il en serait ainsi de l'équation (4) , à cause de la divergence qui se manifesterait. Pour retrouver notre première expression de A(/)), ou de /u(p) , il faut modifier la manière de développer l'intégrale définie On écrira la quantité xf-'dx ( l -\- X 2\ \I X + IxJ , ( »59 ) sous la forme (I — x)ix \ X -^^ y on développera - = e-" = i -^ Ix -\ 5-h -X7 — etc. ;j ?, 2.0 2.;}. 4 Après avoir multiplié par i -\-lx, la quantité entre parenthèses se réduit à O "~ 2.3.4 "^ 2.3.4.5 ^^•' . et la fonction /u'(p) sera donnée par — 2 — 3 — 4 I /^ ' xfdx / Ix ilx . Zlx ' ^ \ f^-'ip) = --Jo r^x{^- ^^34-^ 2-73:4:5 - ^*^-> Cette formule, multipliée par dp et intégrée, donnera — a — 3 , ^ 1 /"' x''dx / Ix %lx' . 3lx , \ ^(p) = const.-- j^ r^^ta ~ ÏX4 + ^3:4:5 "- ^**^-> Chaque terme de ces suites pourra être remplacé par une somme, d'après la formule (3) , savoir /•i ( — /a-)'-' xfdx _ ,.. „ I S Xfl^TTf i-eprésentant la série j—Ty + Q^)^ "^ ^*''- » En observant d'ailleurs que la constante de ^(p) doit être nulle parce que ^(p) devient nul avec ", on aura fo. Mais quand il s'agira effectivement du calcul de f^(p), alors même que p serait un grand nombre, il faudra transformer cette suite et l'ap- proprier à l'état de grandeur de la variable p. Cet objet, développé dans le Mémoire , conduit à des séries de formes diverses : il n'offrait pas les mêmes difficultés que la recherche de la valeur exacte qui doit tenir lieu de la série divergente admise pour A(/7) = logr(/j), depuis Rramp,et l'on pourrait même dire depuis Euler et Stirling. » ( '6o ) CHIMIE. — analyse chimique des eaux dAix en Savoie; par M. Bonjean. (Commissaires, MM. Berthier, Robiquet , Pelouze.) L'auteur résume dans les termes suivants les résultats qui lui paraissent se déduire de son travail : « 1° L'acide sulfhydrique répandu à l'état de gaz dans l'air humide, se change en totalité en eau et en acide sulfurique , sans dépôt de soufre ni formation préalable d'acide sulfureux, et l'acidification a lieu dans l'air et sans l'intermède des bases ; 2° lorsque ce gaz est en dissolution dans l'eau, il se décompose au contact de l'air, en déposant du soufre; 3° le plomb, le zinc, le fer et le cuivre exposés au contact des vapeurs sulfu- reuses s'emparent, au milieu même d'un grand excès d'air humide, du soufre de l'acide sulfhydrique, et empêchent la combustion de ce métalloïde par l'oxigène; 4° '^s sulfates de fer et de cuivre que l'on rencontre dans di- vers endroits de l'étabHssement des bains, proviennent de la transformation des sulfures en sulfates, et non pas de l'action immédiate de l'acide sulfu- rique sur ces métaux , opinion qui avait été émise et adoptée jusqu'à ce jour ; 5° les fragments acides de sulfate de chaux que l'on rencontre dans les grottes de soufre et d'alun, doivent leur acidité, non pas à de l'acide sulfurique libre, mais à une petite quantité de sulfates de fer et d'alumine qui les accompagnent, et qui leur donnent une saveur acide et astringente; 6° l'eau de soufre, la glairidine et la boue d'alun contiennent de l'iode, tandis que la glairine produite par l'eau de soufre, et l'eau d'alun elle- même n'en renferment pas; 7° enfin, l'eau de soufre n'est minéralisée que par de l'acide sulfhydrique libre sans sulfure; l'eau Chevillard au contraire contient tout-à-la-fois ce gaz libre et combiné , et l'eau d'alun ne contient pas assez de principe sulfureux pour que ce principe soit perçu par l'ac- tion immédiate des réactifs. » M. Belungeri adresse des additions à deux Mémoires qu'il avait précé- demment soumis au jugement de l'Académie , savoir : une introduction pour ses Becherches sur la fécondité des Mammifères, avec une analyse du même travail. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) L'Académie reçoit une nouvelle addition au Mémoire dont nous avons annoncé les premières parties dans les séances des 21 avril, 17, 24 juin, et i5 juillet- Mémoire adrjBssé pour le concours au grand Prix des sciences ( '6r ) physiques, question concernant le mécanisme de la production Je la voix chez l'homme et chez les animaux mammijeres. (Renvoi à la Commission nommée pour ce concours.) M. Valat adresse de nouveaux documents relatifs aux applications qui ont été faites de son Appareil de sauvetage pour les mineurs blessés. (Renvoi à la Commission pour le concours au Prix concernant les arts insalubres.) M. Maoeivdie, au nom de la Commission chargée de l'examen des pièces adressées pour le. concours au Prix de Physiologie expérimentale, de- mande qu'un chimiste soit adjoint aux membres précédemment nommés. M. Pelouze est désigné à cet effet. CORRESPONDANCE. . 1 r i 1J ri «TATiTisQXJE. — Demande d'avis sur le choix des tables de mortalité, à l'occasion d'un projet de tontine. — Lettre de M. le Ministre du CotuMEncE ET 0E l'Agriculture. « M. de Montry a soumis à l'approbation du Gouvernement uïi ^fôj'et de statuts pour l'établissement à Paris, sous le titre de Caisse générale d'éducation , d'une agence d'associations tontinières. Ce projet a été l'ob- jet d'un examen sérieux de la part de mon département et du Comité des Travaux publics, de l'Agriculture et du Commerce, qui vient de me faire parvenir son avis. ' » L'article 3o de ce projet porte que, pour faciliter les associations et les mettre à la portée de toutes les positions sociales, trois modes de versement sont offerts : » Le premier consisterait dans le versement des mises'p?àV'>7iow oUpat trimestres; » Le second consisterait dans le versement des misei par annuités ,• » Le troisième , dans un versement unique fait à l'instant de la sous- cription. » Le même article ajoute que toutes les variations dans les versements à faire sont déterminées par des tables de mortalité qui demeureraient annexées aux statuts. » M. de Montry annonce , en outre , que les tables de nïortalitë dont il a fait choix sont établies d'après le travail présenté à l'Académie par M. De'- C. a. 1839, a«5emej - « Depuis la première communication que vous avez bien voulu faire en mon nom à l'Académie , sur la transformation en acide lactique du sucre dissous mis en contact avec une membrane, j'ai étendu ce genre de recherches à plusieurs autres substances. » J'ai reconnu que différents corps mis en contact avec une membrane, à une température de ^o° , pouvaient éprouver, dans cette circonstance, des altérations successives : ainsi la mannite, le sucre de lait, la dex- trine, etc., se transforment, sous cette influence, en acide lactique eu bien quelquefois en une modification de cet acide; il ne se produit, dans ce cas , ni gaz putride ni matière visqueuse. » La transformation de la mannite en acide lactique, sous l'influence d'une matière animale, vient se rangera côté des faits que vous aviez ob- servés avec M. J. Gay-Lussac, dans votre travail sur la fermentation vi.s- queuse; car, d'après vous, le sucre devrait se transformer d'abord en man- nite, et la mannite en acide lactique; c'est précisément ce que j'ai reconnu. » J'ai vu aussi que les sels organiques, tels que les citrates, les tartra- tes, Ites tnalates de potasse ou de soude, se changeaient très rapidement sous l'influence des membranes en carbonates de potasse ou de soude. » On voit donc que certains corps qui, jusqu'à présent, étaient regar- dés comme fixes, ou qui du moins se décomposaient sous des influences mal déterminées, peuvent éprouver des modifications sous l'influence de certaines matières animales. » Tout le monde comprendra qu'une force de décomposition qui paraît s'appliquer à toutes les substances organiques, peut rendre compte i!e certains phénomènes de physiologie animale ou végétale , qui jusque alors avaient été peu étudiés. ( i66 ) • » Mais pour arriver à quelque résultat général, je dois examiner clans quelles circonstances les décompositions se déterminent, quelle est la part que la substance animale peut prendre dans de pareilles réactions et quels sont les corps qui peuvent se former. » Aussi, en vous priant, Monsieur, de communiquer les différents faits que j'ai observés , j'ai voulu d'abord montrer à l'Académie, que j'avais compris toute l'importance des observations que M. Gay-Lussac avait faites à l'occasion de ma première expérience (i) , et je désirais ensuite prendre date pour un travail qui peut être de quelque durée. » PALÉONTOLOGIE. — Nouvellcs espèces fossîles découvertes dans le départe- ment du Gers. — Lettre de M. Lartet à M. Flourens. « Je vous prie d'annoncer à l'Académie un nouvel envoi d'ossements fos- siles , destinés au Muséum d'histoire naturelle. » Outre un squelette écrasé de rhinocéros, dont presque toutes les par- ties sont soudées entre elles par une sorte de travertin , cet envoi com- prend plusieurs objets nouveaux : » 1°. Une demi-mâchoire d'un carnassier, dont les molaires rentrent visi- blement dans les formes particulières aux dents des Felis; cependant elles ont plus d'épaisseur transverse , et il existe une fausse molaire de plus que dans les Felis ordinaires ; circonstances qui accuseraient une certaine ten- dance vers les Hyènes ; » 2°. Des os de plusieurs oiseaux, la plupart de l'ordre des Passereaux ; r, 3°. Des os de diverses Tortues terrestres et d'eau douce; » 4°. Des vertèbres de petits Sauriens, de la famille des Lézards ; )> 5°. Des vertèbres et des côtes d'une grande Couleuvre ; » 6°. Des os de plusieurs Batraciens anoures , dont une espèce devait approcher des dimensions de la grande Grenouille d'Amérique. » 7°. Des vertèbres et des os longs de plusieurs Batraciens delà famille des Salnmandres ; on remarquera surtout un très petit Triton. y, 8°. Enfin , <^\iQ\(\}xes> fruits jossiles parmi lesquels se trouve une de ces graines de chara (gyrogpnite) qui sont si communes dans le bassin ter- tiaire de Paris, et que je viens seulement de rencontrer pour la première fois dans notre dépôt lacustre de Sansan. » M. Deleau adresse un Mémoire imprimé sur les moyens employés pour 'i) Voir le Compte rendu de la séance du i" juillçt iSBg, page 46- * ( i67 ) enseignera parler aux sourds-muets (voir au Bulletin bibliographique) , et demande que cette brochure soit renvoyée à la Commission chargée de ren- dre compte des procédés employés dans le même but par M. Laurent, de Blois, afin que MM. les Commissaires puissent comparer les deux méthodes. M. Af.iGEnDiE déclare que la Commission a examiné le jeune Laurent et vu avec intérêt les résultats obtenus ; mais qu'elle n'a trouvé dans la méthode employée rien d'assez nouveau pour en faire l'objet d'un rapport. M. LuTZELscuwAB adrcssc un paquet cacheté portant pour suscription : Sur la transformation du sucre de raisin en sucre de canne. M. Maissiat adresse également un paquet cacheté. Les deux dépôts sont acceptés par l'Académie. La séance est levée à 5 heures. g^ BULLETIN BIBLIOGBAPBIQUË. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les litres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie rojale des Sciences; 2°" semestre i83g, n" 4, in-4°. Bulletin de la Société géologique de France; feuilles 17 — aS , tome 10, in-8°. Bulletin de V Académie royale de Médecine; tome 5, n" 21 et 22, in-8°. Annales de la Société rojale d'Horticulture dç Paris ; tome 24 , juin 1839, in-8°. Nouvelles recherches physiologiques sur les éléments de la parole qui composent la Langue française , et sur leur application à une nouvelle Dactylologie; par M. Deleau jeune; in-8°. Traité pratique du Microscope et de son emploi dans l'étude des corps organisés ; par M. le docteur Makdl; suivi de recherches sur l'organisation ( i68 ) des Animaux infusoires ; par M. Ehrenberg ; iSSg, in-8°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours de Médecine et de Chirurgie, iSSg.) Cours de Philosophie positive ; par M, Axjg. Comte; tome 4, i" partie, Jn-S". Lettres sur la Race noire et la Race blanche,- par MM. d'Eichthal et Ukbaxn ; in-S". J^ojage dans la Russie méridionale et la Crimée; par M. A. deDemidoff ; 17' liv. in-S". De la Numération décinude et du Système métrique; par M. Collenne- Épjwal; i83g, in-8°. Recueil de la Société polytechnique ; n° 17, mai iSSg, in-8°. Revue critique des Livres nouveaux; par M. Chebbuliez; 7' année, n' 7 , in-8°. Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale; tome 17, 1" et 2° liv., in-8». The Zoology Zoologie du Beagle , 3* partie ( Oiseaux ) ; par M, Gotjld; 5' liv. ; Londres, iSSg, in-4°. Annali .... Annales civiles du rojaume des Deux-Siciles; fascicules 35 et 56, i858, Naples ; in-4'. Di un caso .... Sur un cas particulier de la théorie de l'Ecoulement des liquides; par M.. C.-J. Giulio, professeur de mécanique à l'Université de Turin; Turin, 1839, in-4°. Gazette médicale de Paris; tome 7, n° 3o. Gazette des Hôpitaux; n" 87 — 89, in-fol. La France industrielle; 6* année, n* 17. L'Expérience , journal de Médecine ; n* 108, in-8°. L'Esculape , journal; n» 6. •♦^r- COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 5 AOUT 1839. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL, MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET. DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Remarques de M. Biot sur la Note lue par M. Becquerel , à la dernière séance. «La Note que M. Becquerel a lue, à la dernière séance, sur l'influence chimique des radiations, ayant été imprimée dans le Compte rendu, sans que les expériences qu'elle énonce fussent soumises à l'appréciation de l'Académie, il m'a semblé nécessaire de présenter ici quelques remar- ques, moins sur les faits qui s'y trouvent rapportés, que sur les consé- quences que l'auteur en tire, afin de prévenir des inexactitudes d'interpré- tation , qui pourraient donner une direction fausse aux recherches des physiciens, dans une carrière si riche, mais si nouvelle encore. » Le pouvoir chimique des radiations , tant célestes que terrestres, se manifeste par des phénomènes de combinaison et de décomposition, qui s'opèrent sous son influence, tandis qu'ils sont très faibles, ou insensibles dans les mêmes circonstances, lorsqu'on ne le fait pas agir. On pourrait encore soupçonner que, dans certain cas, son action consisterait à rendre seulement certains principes des combinaisons , plus sensibles à d'autres agents physiques ou chimiques; mais ce point de vue plus général nous sera probablement bientôt dévoilé. C. R. i839,a«Scm«(re. (T. IX, N»6.) ^4 ( '70 ) -l'Or, toute modification chimique est accompagnée d'un développement d'électricité, qui même est peut-être indispensable pour qu'elle s'opère. Les appareils qui accusent un tel développement pourront donc être employés, comme indicateurs du pouvoir qui l'excite , si on les applique comparativement quand il s'exerce et quand il ne s'exerce pas. Telle est , je crois, l'idée fondamentale du travail dont on nous a lu l'extrait. Elle est ingénieuse; et elle donnera sans doute des indications utiles , dans les cas où l'on en pourra réaliser exactement l'application. » Mais des appareils indicateurs ne sont pas nécessairement des mesu- reurs. Tout effet résultant d'une cause physique ne lui est pas pour cela proportionnel. Il est même très rare qu'il le soit , quand il n'en dérive pas immédiatement, et que l'agent lui-même est complexe, comme le sont certainement les radiations. Or, l'auteur du Mémoire me semble supposer cette proportionnalité, entre la quantité des radiations, et l'intensité des forces magnétiques développées tandis que leur influence s'exerce; du moins à en juger par les rapports absolus qu'il assigne, entre les nombres de rayons actifs incidents et transmis par des écrans donnés. » Lorsque M, Melloni voulut déterminer ces rapports pour les rayons calorifiques, en les concluant du pouvoir magnétique qu'ils excitaient par leur incidence sur les surfaces extrêmes d'une pile thermo-électrique, en- duite de noir de fumée, il constata d'abord, par des expériences nombreuses et très précises , que le pouvoir excité était exactement proportionnel au nombre des rayons incidents, quelle que fût leur nature et celle de la ; source dont ils sortaient. Il détermina ensuite la proportion numérique ''' de ces rayons qui étaient réfléchis par les surfaces, tant antérieures que postérieures, des écrans interposés perpendiculairement dans leur trajet , et ce fut seulement après avoir établi ces données fondamentales qu'il put réellement mesurer avec certitude les quantités absorbées dans la trans- mission , comme aussi démêler les diverses natures des filets calorifiques qui s'éteignaient ainsi dans chaque écran à des épaisseurs diverses. On peut voir dans ses Mémoires , et dans le Rapport de l'Académie , par com- bien d'épreuves sévères toutes ces choses furent prouvées, et comment les quantités ainsi que les qualités des rayons absorbés ou transmis, purent s'en déduire avec une rigueur mathématique. Un pareil travail devra iné- vitablement précéder toute mesure exacte des radiations par les quantités d'électricité ou de force magnétique développées dans les effets chimiques qu'elles excitent ; et ce travail y sera infiniment plus difficile, à cause de la diversité des corps impressionnés , à cause de l'action complexe , sou- ( '7' ) vent opposée, exercée sur eux par les divers filets d'une même radiation incidente; enfin à cause des variations accidentelles auxquelles la radiation solaire ou atmosphérique est sujette , tandis que M. Melloni employait une source calorifique d'intensité presque constante , qu'il achevait de rendre idéalement telle par la succession régulièrement alternée de ses opérations, «t qu'en outre les radiations émanées de cette source, quoique hétérogènes entre elles , agissaient dans un même sens , et avec un même pouvoir ca- lorifique, sur les surfaces noircies de son appareil mesureur. » Pour donner une idée de ces complications d'action, qu'il faudra dé- mêler avant de pouvoir mesurer les quantités relatives des radiations par les effets électriques qu'elles excitent, supposons que l'on opère sur ua papier jauni par le gaïac. Vous pourrez l'exposer à la radiation solaire directe, dans des conditions tellement combinées, qu'il y semblera tout- à-fait insensible , parce que les filets de cette radiation qui excitent l'ap- parition de la substance bleuissante, seront exactement balancés par les filets congénères, ou artificiellement ajoutés, qui la dissipent à mesure ou la maintiennent en combinaison. Mais présentez-le à la radiation dif- fuse venant du nord : ces derniers filets n'y existeront plus qu'en pro- portion beaucoup moindre; l'énergie des premiers deviendra dominante, et le papier bleuira rapidement. Il faudra donc avoir analysé ces diffé- rences survenues dans la nature de l'action pour conclure, dans chaque cas, le nombre des rayons actifs qui ont produit la résultante magnétique observable. » Mais la radiation diffuse elle-même est complexe et contient des élé- ments qui agissent sur certaines substances en sens opposé ; de sorte qu'elle les impressionne moins fortement par son action directe à travers l'air, qu'étant tamisée par des écrans qui absorbent un des deux systèmes plus abondamment que l'autre. J'avais remarqué cet accroissement dans l'excitation de la phosphorescence à travers des plaques d'eau distillée, laquelle paraissait ainsi plus vive qu'a travers l'air seul. Un chimiste aussi inventif qu'exact, M. Malaguti , vient de trouver que l'interposition des plaques d'eau produit un effet analogue sur le papier sensible pré- paré par le chlorure d'argent. Le nombre des rayons transmis, directe- ment et à travers l'écran, s'apprécierait donc alors bien mal par l'intensité du pouvoir magnétique que leur résultante développe , puisqu'il sem- blerait moindre dans l'action directe que dans l'action transmise à travers l'écran. Une telle opposition ne se présente jamais quand on étudie les ^ rayons calorifiques par la pile enduite de noir de fumée; leur action est '^4- . ■ ( C72 ) toujours de même sens quelle que soit leur nature , et elle est propor- tionnelle à leur somme, deux circonstances qui en facilitent singulièrement l'observation et l'appréciation en nombres. » Par les motifs que je viens d'exposer, l'auteur de la Note me semble ne s'être pas exprimé avec exactitude lorsqu'il a dit que désormais Veffèt chimique des radiations sera mesuré par l'intensité du courant électrique produit dans Vaction de la lumière sur les parties constituantes des corps. xMais en considérant ce procédé comme un simple indicateur de diffé- rences, il pourra être souvent très utile, puisqu'il exprimera exactement un caractère propre à la résultante complexe de l'action totale. Par exemple, l'auteur a très bien pu l'employer ainsi pour déterminer l'épais- seur de chaque écran au-delà de laquelle la radiation transmise devient sensiblement homogène pour cet écran-là. Toutefois, l'énoncé de ce fait, tel que l'auteur le donne, me paraît encore être légèrement inexact en deux points : le premier, en ce qu'il omet les pertes occasionées par les réflexions qui auraient dû lui être sensibles si ses comparaisons eussent été tout-à-fait précises; le second, c'est qu'il a dit avoir reconnu la cons- tance définitive de la transmission au-delà d'une certaine épaisseur des plaques, au heu qu'il aurait dû seulement dire qu'il l'avait vérifiée. Car cette constance résultant de l'épuration progressive de la radiation est ini des premiers faits que l'on a pris soin d'établir dans les Comptes rendus de cette année, en correspondance avec la marche suivie par M. Melloni; et il y est énoncé textuellement dans le numéro 8, page 203. Ce furent même des expériences de ce genre, faites par M. Daguerre avec des verres blancs d'épaisseurs diverses, qui, communiquées à l'auteur de la présente Note, lui permirent d'affirmer à cet illustre artiste, dès la première Vue de ses tableaux chimiques, que ce n'était pas la lumière, mais un élément congénère compris dans la radiation totale, qui les produisait. » Réponse de M. Becquebei. h M. Biot. « Le procédé indiqué par M. Edmond Becquerel pour déterminer et mesurer l'action chimique que la lumière exerce au contact de certaines dissolutions, consiste à mettre deux de ces dissolutions, superposées l'une sur l'autre, en relation avec un multiplicateur très sensible, au moyen de deux lames de platine. Des l'instant que la réaction chimique com- mence, il en résulte un courant électrique dont l'intensité est propor- tionnelle à l'énergie avec laquelle s'exerce cette réaction. ( «73 ) » Cette proportionnalité n'existe .ordinairement dans les actions chi- miques, ce qui est le cas ici , que lorsque les denx lames ne sont pas attaquées par les solutions, et quand la conductibilité de la portion liquide du liquide ne change pas. Or, la réaction étanticitrès lepte, le mé- lange des liquides l'est également, et par conséquent la conductibilité dans un temps très court ne change pas. » Une preuve que le courant reste constant , c'est que dans une expé- rience où le perchlorure de fer et l'alcool étaient en présence, l'aiguille aimantée fut chassée à io°, à l'instant où la lumière traversa les deux liquides. Un quart d'heure après , l'expérience ayant été recommencée, la déviation fut encore la même. Certes , si le mélange des deux liquides eùi eu lieu tumultueusement, on n'aurait pas eu un accord aussi parfait dans les résultats. » On voit donc que dans l'appareil dont il est question , l'intensité du courant peut mesurer exactement l'énergie de l'action chimique de la lumière. » S'il existe dans la lumière des radiations ou rayons chimiques qui produisent des effets contraires , lesquels donneraient naissance à des courants dirigés en sens inverse, on ne peut se refuser d'admettre que les résultats obtenus dans les expériences de mon fils , ne puissent servir à mesurer la résultante de ces effets. » Je ferai remarquer encore à M. Biot que , dans les liquides qui ont été soumis à l'expérience, il ne pouvait y avoir, sous l'influence de la lu- mière, qu'une seule réaction, celle de l'hydrogène sur le chlore. Des- loi's, l'efïet n'étant pas complexe, il était inutile, je crois, de s'occuper des différentes radiations chimiques qui peuvent exister dans la lumière, lesquelles compliquent singuhèrement les effets produits. » Au surplus, on ne peut nier que les effets obtenus ne puissent servir de mesure à la résultante des effets chimiques de la lumière et pai suite à la résultante du nombre de rayons chimiques en action. » « Après avoir entendu les réflexions de M. Becquerel, M. Biot fait re- marquer qu'elles ne lui semblent pas du tout répondre à l'objection qu'il a faite. Cette objection ne porte pas sur la mesure des effets chimiques par le galvanomètre ; mais sur ce que la radiation solaire, ou atmosphérique, étant composée de rayons hétérogènes , qui agissent quelquefois en sens contraires, un effet produit par leur somme totale , n'est pas proportionnel à leur nombre, et ne peut conséquemment pas l'indiquer. » ( '74 ) PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Mémoire sur la détermijiation d'une limite supérieure de l'atmosphère terrestre; par M. Biot. — Deuxième partie (voyez le Compte rendu du 28 janvier iSSg). « Vers le commencement d« cette année, j'ai présenté à l'Académie la première partie d'un travail qui avait pour but de fixer une limite supé- rieure de l'atmosphère terrestre. Des expériences qui me semblaient plus pressées, ou plus attrayantes, m'avaient détourné, depuis, d'en achever la rédaction. Mais venant de la compléter, je demande la permission d'en communiquer les résultats à l'Académie. » I^a détermination d'une telle limite se déduit de ce fait, qu'à l'équa- teur , et sur le parallèle de Paris , seules régions de la terre pour lesquelles on possède des séries d'observations météorologiques faites sur de longues colonnes verticales d'air , dans des circonstances qui permettent de les ramener ^ la simultanéité, le décroissement des températures , dépouillé de ses irrégularités locales ou accidentelles, s'accélère à mesure que l'on s'éloigne de la surface terrestre ; c'est-à-dire que le nombre moyen de mètres dont il faut s'élever , pour que le thermomètre baisse d'un degré , diminue à mesure que la hauteur devient plus grande. » Comme l'existence de cette accélération , quelle que soit sa loi , est la seule donnée physique dont j'aie besoin , je dois , avant tout , rapporter les preuves qui l'établissent. » Elle avait été remarquée par M. Gay-Lussac , sur la marche même des nombres rapportés de son voyage aérien , en négligeant leurs irrégu- larités accidentelles (i). Une discussion approfondie a prouvé la vérité de cet aperçu , en montrant que les seize plus hautes stations de M. Gay- Lussac, donnent, entre les densités et les pressions, une relation exacte- ment rectiligne (2). Car, une telle relation ayant lieu, l'intervalle de hauteur qui correspond à une diminution de 1° dans la température, décroît constamment à mesure qu'on s'élève ; et si l'on faisait abstraction de la vapeur aqueuse, il serait, dans chaque couche aérienne, presque exactement proportionnel à la densité. Les observations faites par- M. de Humboldt, dans son ascension au Chimboraço, étant calculées de la même manière, ont donné pareillement une relation rectiligne entre les (i) Annales de Chimie, tome LU, pages 84 et 85. (2) Mémoire sur la Constitution de l'atmosphère /inséré dans les Additions de la Connaissance des Temps pour i84i, page aS. ( 175 ) pressions et les densités des plus hautes stations (i). Seulement l'incli- naison de la droite sur l'axe des pressions a été tant soit peu différente de celle de Paris, comme on pouvait l'attendre de la dissemblance des lieux et des circonstances physiques. Mais il en résulte toujours que le décrois- sement des températures s'accélérait avec la hauteur, et même un peu plus rapidement- qu'à Paris. Quoiqu'il me parût Lien difficile d'attribuer celte concordance à un hasard de nombres , j'ai cherché à la constater par de nouvelles preuves ; et M. Boussingault m'a fourni les moyens d'en présenter qui la confirment encore. » Il m'a communiqué trois séries d'observations météorologiques, faites dans ses ascensions sur le Chimboraço et sur l'Antisana, jusqu'à des hau- teurs de Sgoo et de 5400 mètres au-dessus du niveau de la mer Pacifique. La série du Chimboraço comprend 8 stations élevées, commençant à la hauteur de 2700 mètres; les séries de l'Antisana en comprennent chacune neuf, commençant à aSoo mètres; elles (rffrent donc de nombreuses épreuves pour déterminer la relation des densités aux pressions à de grandes hau- teurs. Comme les colonnes barométriques n'éprouvent presque, sous l'équateur, d'autres variations que celles qui dépendent de leur période diurne, qui est habituellement régulière, on les a ramenées à la même heure du jour, par conséquent à la condition de simultanéité, en leur appliquant les valeurs locales de ces variations, déterminées expérimen- talement aux diverses hauteurs par M. Boussingaidt lui-même ; et il a choisi, pour cette époque commune, neuf heures du matin, parce que c'est l'instant où la colonne barométrique, sous l'équateur, diffère le moins de sa valeur moyenne pendant toute l'année. Toutes ces déterminations ont été prises avec beaucoup de soin et avec d'excellents instruments , qui avaient été réglés par comparaison immédiate sur ceux de l'Observa- toire de Paris. » Mais elles sont sur(out précieuses par une particularité qui leur est spéciale. On sait que M. Boussingault a remarqué, et a constaté par de nombreuses épreuves, que, sous l'équateur, on obtient la température moyenne annuelle de l'air dans chaque lieu donné, en tenant le thermo- mètre plongé pendant quelque temps dans un trou de sonde, percé à une petite profondeur en un point du sol habituellement abrité des rayons du soleil. Cette opération a été faite dans toutes les stations élevées des deux montagnes; de sorte que l'on a ainsi deux séries des températures moyennes (1) Additions à la Connaissance d(-s Temps pour iS.ji, page,97. ('76) de l'air, dépouillées des irrégularités accidentelles, et affectées seulement de celles qui peuvent dépendre de la petite influence constante des lo- calités. Or, ceci donne deux grands avantages : car, d'abord, en com- parant les hauteurs absolues des stations calculées par les températures moyennes, et par les températures accidentelles, on doit les trouver égales, si les éléments statiques qui les accompagnent ont été combinés exactement. Puis, les températures moyennes ayant été déterminées /jar contact, elles sont exemptes des incertitudes occasionées dans les indications du thermo- mètre libre , par l'influence inconnue que le rayonnement des corps qui l'entourent exerce sur lui. Ainsi la comparaison des résultats obtenus par ces deux genres d'observations , peut , à défaut de méthode plus directe, montrer jusqu'à quel point les effets de cette influence sont à craindre pour la mesure barométrique des hauteurs; ce que l'on n'avait pas encore pu faire. J'ai effectué cette comparaison avec les plus grands soins, et les derniers détails, sur les séries de l'Antisana, où elle pouvait être com- plète dans toutes les stations élevées. Mais, pour l'ascension du Chimbo- raço , je n'ai employé que la série des températures moyennes , parce que, au moment où M. Boussingault atteignit le sommet de cette montagne, le soleil échauffait avec une telle force l'étroit espace où il pouvait se tenir, que la température locale de l'air s'y trouvait ainsi élevée accidentellement à 7%8 au-dessus de zéro; ce qui était non-seulement bien plus que le terme régulier où elle aurait dû être, mais beaucoup plus qu'il n'avait lui- même obtenu 3oo mètres plus bas. Le calcul d'une série compliquée de pareils accidents, m'a paru inutile pour la recherche de précision que j'avais en vue. Et même , dans la série des températures moyennes de Chimboraço, j'ai dû détegniner celle de la dernière station par la loi de continuité déduite des stations inférieures. Car les circonstances d'échauf- fement accidentel que je viens d'indiquer y avaient mis la neige en hision , de manière que la détermination par le sondage était impossible. Mais les huit stations élevées de l'Antisana , où les deux séries des températures , moyennes et accidentelles, ont été complètes, suffisent pour établir en toute assurance l'utile comparaison que je viens d'indiquer. Et l'accord singulier de leurs résultats, pour toutes ces stations, montre que l'in" fluence du rayonnement sur le thermomètre libre est beaucoup plus faible qu'on n'aurait pu le craindre, du moins en l'appréciant par ses conséquences sur la mesure barométrique des hauteurs. Car on ne trouve pour ces huit stations, entre les deux séries, qu'une différence commune d'élévation de lo à 12 mètres, laquelle dépend du raccordement de la plus ( t77 ) basse d'entre elles avec le niveau de la mer Pacifique ; raccordement pour lequel on n'a pas d'observations intermédiaires; de sorte qu'il faut l'ef- fectuer par une parabole qui, partant de la densité inférieure , se rattache aux stations supérieures par les conditions de continuité que j'ai em- ployées pour les observations de M. de Humboldt. Or, qu'un tel mode de connexion , établi entre les conditions statiques de l'air pour un si grand intervalle, donne seulement une différence absolue de hauteur de lo à la mètres, quand on le conclut de données si dissemblables, c'est, je crois, ce que l'on aurait difficilement espéré. Et ce point franchi, la diffé- rence ultérieure entre les hauteurs relatives des stations calculées par les deux séries, moyennes ou accidentelles, est absolument insensible. «Mais un pareil accord ne s'obtient qu'en employant, avec la plus mi- nutieuse exactitude, toutes les corrections physiques, qui établissent complètement l'état statique de l'air , dans les diverses parties de la co- lonne dont on veut mesurer la hauteur par le poids. Il faut donc , pour justifier la confiance qu'il me semble que ces résultats méritent, que j'ex- plique comment je les ai calculés. » La méthode est la même dont j'ai fait usage, dans mon Mémoire sur la Constitution de t atmosphère ^ pour calculer les observations de M. Gay- Lussac et de M. de Humboldt. Ayant d'abord réduit les colonnes baromé- • triques à la température commune de la glace fondante, je les ramène toutes à la gravité inférieure, en calculant la correction que chacune né- cessite, d'après l'élévation relative de la station, conclue approximative- ment de la formule barométrique ordinaire. En divisant toutes ces co- lonnes ainsi réduites , par la colonne inférieure , j'obtiens les pressions successives , en partie, delà pression inférieure, prise pour unité. « Je cherche ensuite les densités correspondantes à ces pressions. Cela- exige l'emploi des températures observées de l'air. Mais si on les introdui- sait affectées de leurs irrégularités accidentelles, il faudrait, pour en dé- duire des lois régulières, refaire plus tard un second calcul, d'après la moyenne des résultats immédiats que l'on obtiendrait. Pour éviter ce détour, ou plutôt pour l'abréger, je construis graphiquement les tempé- ratures observées , en prenant les pressions pour abscisses; et , à travers les points qu'elles donnent , je fais passer une courbe continue qui en égalise approximativement les écarts. J'ai ainsi une série de températures régula- risées, qui ne doit jamais indiquer que de très petites corrections, si la séri« observée est elle-même assez peu accidentée pour qu'on puisse l'ap- pliquer utilement à une recherche aussi délicate que cclk que nous avons C. R, 18Î9, a« Semestre. (T. IX , N» 6.) _ 25 ( '78 ) fn vue. Ces températures rectifiées me servent pour calculer les densités, qui s'obtiennent ainsi , du premier coup , plus régulières qu'avec les va- leurs brutes. Néanmoins, l'influence des petites corrections introduites y est toujours très faible, parce que les températures n'entrent dans l'ex- pression des densités, qu'affectées du coefficient de la dilatation des gaz, qui est lui-même une trèspetite fraction, égale seulement à ^—. Enfin, ceci n'est qu'une préparation , pour arriver plus tard à une comparaison ri- goureuse des températures définitivement calculées, avec les tempéra- tures observées immédiatement, afin de juger si les premières repro- duisent celles-ci avec une suffisante fidélité, dans les limites d'écarts que de pareilles observations comportent; de sorte qu'il ne reste réellement rien, dans les résultats, de la rectification préparatoire qu'on leur a fait subir. » Mais le calcul exact des densités ne peut se faire sans connaître la ten- sion actuelle de la vapeur aqueuse dans les diverses stations; et, malheu- reusement, l'hygromètre qui les indiquerait y est rarement observé. Alors, pour introduire au moins une évaluation moyenne de cet élément, j'em- ploie la loi approximative de décroissement des tensions que j'ai déduite des observations de M. Gay-Lussac; et qui, partant de la tension actuelle- ment existante dans la couche inférieure, affaiblit graduellement la quan- tité de vapeur à mesure que la hauteur augmente , de manière à la rentlre insensible dans les couches d'air où la pression serait réduite à o,38 , l'inférieure étant i ; ce qui dépasse notablement la plus grande hauteur à laquelle M. Gay-Lussac est parvenu. Pour appliquer ceci aux régions équatoriales, il faut remarquer que l'action calorifique constante du so- leil y fait continuellement surgir, de la surface de la terre et des mers, **un courant d'air ascendant, lequel supprime le principal obstacle qui s'oppose à la diffusion de la vapeur aqueuse. J'admets donc, qu'à la surface des mers de ces régions, la tension a toute la valeur que comporte la tempé- rature de l'air, laquelle est évaluée, par M. Boussingault, à 26° cent., au niveau de la mer Pacifique, à Guayaquil, base inférieure de toutes ses stations. Cela donne cette tension égale à 24°"",888 de mercure à 0°; et en- suite, par le mode supposé de décroissement, on peut calculer la valeur de cet élément dans toutes les stations supérieures , dont la hauteur est assez approximativement connue par la formule barométrique ordinaire, pour servir à cette application. Le calcul des densités peut alors s'effectuer exactement; et comme la correction dépendante de la présence de la va- ( '79 ) peur y est toujours exlrèniement faible, tout porte à croire que les valeurs décroissantes des tensions, sur lesquelles ou la détermine, sont, en moyenne, très sufBsammeut exactes pour l'usage qu'on en fait. » Les densités ainsi obtenues sont rapportées à la densité inférieure, comme à leur unité propre, de même qu'on l'a fait pour les pressions. Ou a donc les valeurs co-existantes de ces deux éléments, dans tous les^points de la colonne aérienne où les stations ont été établies. *» Lorsque je calculai, pour la première fois, les résultats de l'ascension de M. Gay-Lussac, je déterminai d'abord les pressions et les densités pour tous les points d'observation comme je viens de le dire; puis, voulant connaître leurs relations véritables, indépendamment des hypothèses par lesquelles on avait cherché à les lier jusque alors, j'en construisis une re- présentation graphique, en prenant les pressions pour abscisses et les densi- tés pour ordonnées. La forme presque rectiligne du lieu qui les unissait se manifesta alors avec une entière évidence; et, pour les seize stations supérieures surtout, elle était si exacte, que malgré la grandeur de l'échelle dont je m'étais servi, on ne pouvait y apercevoir aucune courbure sensible. Le calcul numérique établi sur cette indication la confirma bientôt avec une complète rigueur; et, pour la première fois, on put affirmer que, dans cette grande expérience, du moins, la relation finale des densités aux pressions était rectiligne. » De là, par une déduction physique rigoureuse, il résultait que le dé- oroissement des températures allait en s'accélérant avec la hauteur, sui- vant une progression assignable, dont les termes approchaient d'autant plus d'être proportionnels aux densités que la quantité de valeur mêlée à l'air devenait moindre. Car l'intervention statique de cet élément influe sur l'expression exacte du décroissement réel des températures; et celui-ci s'apprécierait mal si l'on eu faisait abstraction. »En appliquant plus tard le même mode de calcul et de discussion , aux observations faites par M. deHumboldt, dans son ascension au Chimbo- raçOj la relation des pressions aux densités, se trouva pareillement recti- ligne pour toutes les stations élevées. Seulement, l'inclinaison de la droite finale sur l'axe des pressions était tant soit peu plus grande qu'à Paris , ce qui indiquait un décroissement des températures un peu plus rapide. Du reste, pour cette ascension, comme pour celle de M. Gay-Lussac, les résultats déduits du lieu rectiligne n'avaient, avec les observations, que des différences si petites, et variées avec tant d'irrégularité dans leurs •signes, qu'il n'y avait pas de motif suffisant poun,|irçféj'er iej uns^uxau- 4. ( i8o ) très. C'est là l'épreuve définitive qui permet de substituer les relations continues du calcul, aux accidents des observations; et je l'ai appliquée plus minutieusement encore aux trois séries de M. Boussingault. » JElles m'ont, toutes trois , donné pareillement un lieu rectiligne, pour la relation des densités aux pressions , dans toutes les stations élevées au- dessus du plateau des Andes; et cela a eu lieu avec les températures moyennes comme avec les températures accidentelles. L'inclinaison des droites sur l'axe des pressions s'est seulement trouvée tant soit peu diffé- rente dans les trois séries , en se rapprochant toutefois beaucoup de celle de M. de Humboldt,et s'accordant ainsi avec elle pour indiquer un décrois- sement final des températures un peu plus accéléré que dans l'ascension de Paris. Cette accélération, à de grandes hauteurs, se trouve donc indi- quée de nouveau par les observations de M. Boussingault, tout-à-fait indépendamment de celles qui l'avaient fait d'abord reconnaître. Ainsi je crois pouvoir l'admettre comme constatée. » Mais ceci l'établit seulement jusqu'aux plus grandes hauteurs que ces hardis observateurs ont pu atteindre, et qu'il n'y a guère d'espérance de voir dépasser. Sans doute, le principe de la diffusion des gaz ne permet pas de croire que la relation observée s'arrête brusquement au terme où ils sont parvenus; et elle doit se prolonger beaucoup plus haut. Toute- fois, on n'oserait étendre indéfiniment cette analogie; et ainsi il ne nous reste qu'à chercher si les théories physiques ne pourraient pas nous en fournir quelque indice ultérieur. » Dans une addition à son ouvrage sur la Théorie de la Chaleur, M. Poisson a considéré le décroissement des températures, dans une at- mosphère sphérique en équilibre, où la chaleur se propagerait uniquement par communication immédiate, en faisant abstraction du rayonnement propre des particules aériennes, et de leur faculté absorbante; deux cir- constances qui, sans doute, contribuent à l'état réel de notre atmosphère , mais dont les influences, sur les températures résultantes, sont de sens op- posé. Le problème, limité ainsi, étant appliqué à une atmosphère très mince relativement au rayon de la sphère qu'elle recouvre , donne, pour la propagation de la chaleur en ligue verticale, les mêmes conditions que dans une barre rectiligne, douée d'une conductibilité variable en ses dif- férents points, lesquels ici répondent aux diverses hauteurs. Et la rapidité du décroissement des températures dépend de la valeur que l'on attribue au facteur, qui exprime la conductibilité en fonction de la densité. En considérant que ce facteur résulte ici d'une action de masse à masse, ( i8. ) ^ puisque la chaleur y est supposée transmise par corrïteoriicàtiôn ' immé- diate entre les couches aériennes contigués, M. Poisson, qui voulait seule- ment donner un exemple fictif de ce genre de calcul, l'a fait proportion- nel au carré de la densité. Mais, sans lui assigner ainsi une forme particulière, on peut du moins, d'après le mode d'action réciproque dont il dérive, admettre généralement qu'il croît avec la densité, et décroît avec elle. Car, pour qu'il en fût autrement , il faudrait que l'intervention additionnelle du rayonnement réciproque et de l'absorption, fût capable d'intervertir absolument cette relation; ce que la nature et l'opposition des deux causes négligées rend peu supposable; l'expérience prouvant d'ailleurs que cette inversion n'a pas lieu dans les portions accessibles de l'atmosphère. Or, ce coefficient devant ainsi croître avec la densité, il en résulte aussitôt que le décroissement vertical des températures s'accélère généralement à mesure que la hauteur augmente, comme nous observons que cela arrive dans les couches accessibles de l'atmosphère; ce qui n'ex- clut pas qu'il puisse être modifié, dans ses valeurs numériques, suivant des lois ultérieures que nous ignorons. » Heureusement la connaissance de ces lois n'est pas nécessaire pour Ja recherche qui nous occupe ; le fait seul de la persistance de l'accélération y suffit. En l'admettant, je prends l'atmosphère terrestre au point où s'est élevé M. Gay-Lussac, et je considère toutes les couches supérieures comme étant sensiblement exemptes de vapeur aqueuse, ce qui est en effet leur condition réelle, que nécessiterait le seul abaissement de leur tempéra- ture. Alors, à tout ce reste, depuis la couche supérieure de M. Gay-Lussac, je substitue idéalement une atmosphère fictive, ayant , à cette hauteur, la même densité, la même pression, le même degré de chaleur et le même décroissement local de température que l'atmosphère véritable ; mais as- sujétie ultérieurement à la condition mathématique que le décroissement s'y maintienne ensuite constant , et tel que M. Gay-Lussac l'a observé. Une telle condition , jointe aux lois de l'équilibre , la définit complètement; et d'après les éléments physiques de la couche où elle commence, sa hau- teur totale , jointe à celle de cette couche , serait de /|7346'",5 au-dessus du niveau des mers. Ceci est un résultat certaùi de calcul. Maintenant, com- parant cette atmosphère fictive, à décroissement constant de tempéra- tures , avec le reste de l'atmosphère réelle où ce décroissement doit conti- nuer à s'accélérer , je prouve, par des théorèmes démontrés dans mon Mémoire sur la Constitution de l'atmosphère, que la hauteur totale de celle-ci doit être nécessairement inférieure à celle de l'atmosphère fictive, c'est-à-dire à 47346"", 5; parce que, pour qu'il en fût autrement, il faudrait que, dans la portion de l'atmosphère réelle, supérieure à la dernière sta- tion de M. Gay-Lussac, il existât des décroissements de température plus lents que celui qu'il a observé à cette station, ce qui serait contraire à la condition d'un décroisseraent ultérieurement accéléré. Le même calcul ap- pliqué aux séries d'observations faites à l'équateur, par M. de Humboldt et M. Boussingault, donne des limites d'élévation encore plus restreintes, parce que le décroissement des températures qu'elles indiquent, pour de grandes hauteurs , est sensiblement plus rapide qu'à Paris. Toutes ces sé- ries donnent des limites plus basses que 43 000 mètres. L'objet delà déter- mination n'étant pas une quantité absolue, on conçoit que des éléments différents doivent fournir différentes approximations. » Je dois même faire remarquer que le mode de démonstration dont j'ai fait usage , est peut-être plus exactement applicable aux régions équa- toriales qu'il ne le serait à de hantes latitudes. En effet, puisqu'on y consi- dère les colonnes verticales comme étant en équilibre, et l'atmosphère locale comme constituée sphériquement, cela exclut implicitement l'inter- vention de causes lointaines, qui agiraient sur le haut de l'atmosphère, en y versant de nouvelles couches d'air, dont le poids, et la tempérai ure pro- pre, modifieraient l'état d'équilibre des couches inférieures, et altéreraient les températures résultantes de leur seule communication. Or, des phéno- mènes de ce genre ont certainement lieu dans l'atmosphère terrestre, par le déversement continuel du courant ascendant équatorial vers les deux pôles. Qu'un tel courant supérieur existe, on n'en peut douter. Il trans- porte quelquefois sur l'île de la Barbade , des cendres du volcan de Saint- Vincent, contrairement à la direction énergique et constante de l'alise inférieur. On le retrouve sur le sommet du pic de Téneriffe, soufflant constamment du sud ouest , et descendu ainsi déjà près de la surface ter- restre. Il se fait sentir à cette surface même sur le parallèle de l'Angleterre parla prédominance des vents d'ouest; laquelle y est tellement marqtiée, que , d'après un relevé des passages faits en six ans par les paquebots à voiles, employés à un service régulier de communication mensuelle entre Liverpool et New-York , la durée moyenne du voyage d'Europe en Amérique, en allant vers l'est, a été trouvée de 43 jours; tandis que le retour moyen d'Amérique en Europe, de l'ouest vers l'est, est seulement de 23. L'accès de cet air équatorial serait peut-être encore plus sensible tlans les régions voisines des pôles terrestres, si l'on cherchait à l'y ob- ?rvçr j et , qupiqu'jil ajt dji considérablement se refroidir en se dilatait ser ( >83 ) dans son ascension vers les sommités de l'atmosphère , il pourrait se faire qu'en descendant sur les contrées glaciales, il y apportât des couches plus chaudes que ne le comporterait leur température propre, et que les indi- cations du thermomètre, sur les divers points d'une même verticale, s'y ressentissent habituellement de cette opposition. Or, des phénomènes tout pareils à ceux-là ont été en effet observés, cette année même, dans la station de Bossekop, près du cap Nord; comme je le vois dans une lettre de M. Bravais, où, en m'adressant une série de mesures baromé- triques, faites en neuf points d'une même verticale, avec les conditions nécessaires pour les ramener à la simultanéité, il remarque l'existence ha- bituelle d'une brise inférieure froide , venant du sud-est, et d'un courant supérieur chaud venant de l'ouest, lequel, par l'excès de sa température, réchauffe constamment, de haut en bas, la couche qui repose sur le sol. De sorte que celle-ci étant, par exemple, le 19 mars dernier, à 14° au-dessous de zéro, ou trouve d'abord, en s'élevant au-dessus d'elle, la température croissante jusqu'à la hauteur où le courant supérieur règne j après quoi , en s'élevant davantage, elle recommence à décroître très lentement. L'ac- célération du décroissement qui a été constatée , à l'équateur et sur le pa- rallèle de Paris, n'a donc pas encore été, jusqu'ici, prouvée expérimentale- ment pour ces hantes latitudes; et ainsi, l'on ne pourrait pas y employer le mode de raisonnement dont j'ai fait usage. Mais son application aux ré- gions équatoriales est exempte de ces difficultés , puisque l'existence même du courant ascendant exclut tout accès latéral d'air étranger dans les couches supérieures; et ainsi l'accélération qu'on y observe dans le décrois- sement des températures à mesure qu'on s'élève ne peut pas en être trou- blé. On voit, par la discussion précédente, que , pour pousser plus loin les recherches sur la constitution, même moyenne, de notre atmosphère, il devient désormais nécessaire d'avoir égard à ce double courant inférieur et supérieur qui en mêle continuellement toutes les parties dans le sens des méridiens; et ainsi il ne suffit plus de la considérer comme étant dans l'état d'équilibre, mais comme soumise à un mouvement perpétuel de fluctuation , produit par l'action calorifique du soleil combiné avec la vitesse de rotation diurne. Mais le problème ainsi envisagé, avec toute sa complication réelle , offre des difficultés mathématiques et physiques si considérables, qu'il ne sera peut-être pas abordé d'ici long-temps. » Dans un autre mémoire je considérerai le décroissement accéléré des températures dans les hautes régions de l'atmosphère, comme un élément qu'il faut faire intervenir dans le calcul des réfractions astronomiques et ( i84 ) j'examinerai jusqu'à quel point les tables jusqu'à présent usitées, y sont conformes. Je m'estimerai heureux si ces nouvelles applications des ob- servations météorologiques faites à de grandes hauteurs, peuvent engager les physiciens et les voyageurs à les multiplier en différentes saisons et sous différents climats, avec les conditions de précision, et de continuité, né- cessaires pour qu'on puisse les faire servir à de semblables déterminations. Je passe maintenant aux preuves mathématiques des divers résultats énon- cés plus haut.... » (Les calculs qui suivent paraîtront dans les Mé~ moires de l'académie. ) MÉCANIQUE CÉLESTE. — Mémoire sur l'intégration des équations différentielles des mouvements planétaires; par M. Augustin Cacchy. « Oii sait que je me suis déjà occupé, à diverses reprises, de l'inté- gration des équations du mouvement de notre système planétaire, et que tel a été l'objet direct ou indirect de plusieurs des Mémoires que j'ai publiés à Turin et à Prague, dans les années i83i , 1882, i833 et i835. Parmi ces Mémoires, il en est un qui a surtout attiré l'attention des géo- mètres, les résultats qu'il renferme ayant paru assez nouveaux et assez im- portants pour que des savants distingués aient voulu en reproduire une tra- duction italienne, en joignant au texte des notes fort étendues , propres à familiariser le lecteur avec les méthodes dont j'ai fait usage. Je veux parler du Mémoire qui, comme l'indique son titre, a spécialement pour objet la mécanique céleste et un nouveau calcul applicable à un grand nombre de questions diverses. C'est dans ce Mémoire que j'ai donné des formules pour la détermination directe de chacun des coefficients numériques relatifs aux perturbations des mouvements planétaires, et pour la simplification de calculs qui exigent quelquefois des astronomes plusieurs années de tra- vail. Un des membres correspondants de cette Académie, M. Plana, m'ayant parlé du temps que consumaient de pareils calculs, je lui dis que j'étais persuadé qu'il serait possible de les abréger, et méroe de dé- terminer immédiatement le coefficient numérique correspondant à une inégaUté donnée. Effectivement, au bout de quelques jours , je lui rappor- tai des formules à l'aide desquelles on pouvait résoudre de semblables questions, et dont j'avais déjà fait l'application à la détermination de certains nombres qu'il est utile de considérer dans la théorie de Saturne et de Jupiter. Au reste, pour établir les formules dont il s'agit, et d'antres formules analogues renfermées dans le Mémoire ci-d«ssus mentioTiné, il suf- ( -85 ) fisait d'appliquer au développement de la fonction, désignée par R dan» la Mécanique céleste, des théorèmes bien connus tels que le théorème de Taylor et le théorème de Lagrange sur le développement des fonctions des racines d'équations algébriques ou transcendantes. Mais il était nécessaire de recourir à d'autres principes et à de nouvelles méthodes pour obtenir des résultats plus importants, que je vais rappeler en peu de mots. » En joignant à la série de Maclaurin le reste qui la con^plète, et pré- sentant ce reste sous la forme que Lagrange lui a donnée, ou sous d'au- tres formes du même genre, on peut s'assurer, dans un grand nombre de cas, qu'une fonction explicite d'une seule variable œ est développable, pour certaines valeurs de x, en une série convergente ordonnée suivant les puissances ascendantes de cette variable, et déterminer la limite supé- rieure des modules des valeurs réelles ou imaginaires de x, pour lesquels • "^^^ le développement subsiste. De plus, la théorie du développement des fonc- tions explicites de plusieurs variables peut être aisément ramenée à la théorie du développement des fonctions explicites d'une seule variable. Mais il importe d'observer que l'application des règles à l'aide desquelles on peut décider si la série de Maclaurin est convergente ou divergente, . ;, devient souvent très difficile, attendu que dans celte série le terme gé- néral, ou proportionnel à la n""" puissance de la variable, renferme la dérivée de l'ordre n de la fonction explicite donnée, ou du moins la valeur de cette dérivée qui correspond à une valeur nulle de -x, et que, hormis certains cas particuliers , la dérivée de l'ordre n prend une foruie de plus en plus compliquée à mesure que n augmente. «Quant aux fonctions implicites, on avait présenté, pour leurs déve- loppements en séries, diverses formules déduites le plus souvent de la mé- thode des coefficients indéterminés. Mais les démonstrations qu'on avait données de ces formules étaient généralement insuffisantes, i" parce qu'on n'examinait pas d'ordinaire si les séries étaient convergentes ou diver- gentes, et qu'en conséquence on ne pouvait dire le plus souvent dans quels cas les formules devaient être admises ou rejetées; a" parce qu'on ne s'était point attaché à démontrer que les développements obtenus avaient pour sommes les fonctions développées, et qu'il peut arriver qu'une série convergente provienne du développcmer}t d'une fonction sans que la somme de la série soit équivalente à la fonction elle-même. Il est vrai que l'établissement de règles générales propres à déterminer dans quels cas les développements des fonctions implicites sont convergents, et représentent ces mêmes fonctions, paraissaient offrir de grandes difficul- C. R. i839, 1' Semestre. (T. IX, K» 6.) 26 ( '86) tés. On peut en juger en lisant attentivement le Mémoire de M. Laplace sur la convergence ou la divergence de la série que fournit, dans le mouvement elliptique d'une planète, le développement du rayon vec- teur suivant les puissances ascendantes de l'excentricité. Je pensai donc que les astronomes et les géomètres attacheraient quelque prix à un tra- vail qui avait pour but d'établir sur le développement des fonctions , soit explicites, soit implicites, des principes généraux et d'une application facile, à l'aide desquels on pût, non-seulement, démontrer avec rigueur les formules, et indiquer les conditions de leur existence, mais encore fixer les limites des erreurs que l'on commet en négligeant les restes qui doivent compléter les séries. Parmi ces règles, celles qui se rap- portent à la fixation des limites des erreurs commises présentaient dans leur ensemble un nouveau calcul que je désignai sous le nom de calcul des limites. Les principes de ce nouveau calcul se trouvent exposés, avec des applications à la mécanique céleste, dans les Mémoires lithographies àTurin, sous les dates du r 5 octobre i83i, de iSSa, et du 6 mars i833. L'accueil bienveillant que reçurent ces Mémoires, dès qu'ils eurent été publiés, dut m'encourager à suivre la route qui s'était ouverte devant moi, et à exécuter le dessein que j'avais annoncé (Mémoire du i5 octo- bre i83i ) de faire voir comment le nouveau calcul peut être appliqué aux séries qui représentent les intégrales d'un système d'équations différen- tielles linéaires ou non linéaires. Tel est effectivement l'objet d'un Mémoire lithographie à Prague en i835, et dans lequel je montre, d'une part, com- ment on peut s'assurer de la convergence des séries en question ; d'autre part , comment on peut fixer des limites supérieures aux modules des restes qui complètent ces niêmes séries. Toutefois, quoique les résultats auxquels je suis parvenu dans le Mémoire de r835 paraissent déjà dignes de remar- que , cependant ils ne forment qu'une partie de ceux auxquels on se trouve conduit par la méthode dont j'ai fait usage. C'est ce que j'ai déjà observé dans une lettre adressée à M. Goriolis, le 28 janvier 1837. Cette lettre, insé- rée dans les Comptes rendus de nos séances, renferme l'énoncé de quelques théorèmes importants que je me propose maintenant de développer, sur- tout sous le rapport de leurs applications à la mécanique céleste , à laquelle ils semblent promettre d'heureux et utiles perfectionnements. Pour ne point abuser de l'attention de rA.cadémie, je me bornerai aujourd'hui adon- ner l'énoncé précis et la démonstration d'un théorème fondamental in- séré dans la lettre dont il s'agit. Théorème, x désignant une variable réelle ou imaginaire, une fonc- ( .87 ) tion réelle ou imaginaire de a? sera développable en une série convergente ordonnée suivant les puissances ascendantes de .x, tant que le module de x conservera une valeur inférieure à la plus petite de celles pour lesquelles ' la fonction ou sa dérivée cesse d'être finie et continue. #•■ " IP » Démonstration. Soit une fonction donnée de la variable x. Si l'on attribue à cette variable une valeur imaginaire x dont le module soit X et l'argument/?, en sorte qu'on * ait x = \eP^-\ on aura identiquement (O df{x)^_\ dfÇx) ^ ' dX XV/— I dp ' . ^ Supposons maintenant que l'on intègre les deux membres de l'équation (i), 1° par rapport à X et à partir de X = o; 2° par rapport à p entre les li- mites pï= — TT , p = 7r. Si la fonction de X et de />, représentée par f(x), reste avec sa dérivéey'(jr), finie et continue, quel que soit p, pour la valeur attribuée à X, et pour une valeur plus petite, on trouvera (2) f__J\x)dpz=:'X7rJ{o). Si, de plus, la fonction^ (j?) s'évanouit avec Xy l'équation (2) donnera simplement (3) f_^ f{x) dp = o. Enfin , si , dans la formule (3) on remplace f [x) par le produit X X X étant différent de .r , et le module de x inférieur à X, on en conclura J — ^x X " — '"X X "^ — ir \ XX ' et par suite ,^ I/équation (4) suppose, comme les équations (a) et (3), que la fonction deXetde/», représentée ^zvf{oc), reste, avec sa dérivée _/"' (a?) , finie et a6.. 88 ) continue , poar la valeuir attribuée à X et pour des valeurs plus petites D'ail! euM , comme le rapport est la somme de la progression géométrique jr' T,=, ^,etc, ... qui demeure convergente tant que le module de x reste inférieur au mo- dule X de x; il suit de la formule (4) que sera développable en une séj'ie convergente ordonnée suivant les puis- sances ascendantes de a:, si le module de la variable réelle ou imaginaire ar, conserve une valeur inférieure à la plus petite de celles pour lesquelles la fonctions f{x) et sa dérivée /'(jî) cessent d'être finies et continues. .,,;;» Ainsi, en particulier, puisque les fonctions cos ce, sin a-, e', e^% cos ( i — x*),etc.,... et leurs dérivées du premier ordre ne cessent jamais d'être finies et conti- nués, elles seront toujours développables en séries convergentes ordonnées suivant les puissances ascendantes de x. Au contraire , les fonctions I I [i+Xj-^, -— -, —- , ;-, log(i-|-j?), arctanga:, etc.,.. qui , lorsqu'on attribue à x une valeur imaginaire de la forme Xe''*^'^^, cessent d'être, avec leurs dérivées du premier ordre, fonctions continues de X, au moment où le module X devient égala i, seront certainement développables en séries convergentes ordonnées suivant les puissances ascendantes de la variable x , si la valeur réelle ou imaginaire de x offre un module inférieur à l'unité ; mais elles pourront devenir et deviendront en effet divergentes, si le module de x surpasse l'unité. Enfin, comme le» fonctions 1 I «*, e^ , cos -, etc . . . X deviennent discontinues avec leurs dérivées du premier ordre pour une valeur nulle de x ^ par conséquent lorsque le module de x est le plus petit ( t89 ) possible , elles ne seront jamais développables en séries convergentes or- données suivant les puissances ascendantes de x. » Nota. La démonstration précédente du théorème énoncé suppose que, ' si les conditions indiquées dans ce théorème sont remplies, l'équation (i) entraînera toujours l'équation (2). Or c'est ce dont on ne saurait douter. En effet, admettons que le module X de jr conserve une valeur inférieure à la plus petite de celles pour lesquelles la fonction f(x) et sa déri- vée /"' (x) restent finies et continues. Pour une telle valeur de X, la valeur commune des deux membres de la formule (t), savoir restera finie et déterminée; et l'on pourra en dire autant des fonctions réelles X(X, p) = -i=[/^^/» J^es conclusions de ce rapport sont adoptées. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉcANiQDE APPLIQUÉE. — Description et figure d'une double vanne de décharge servant d'écluse déversoir; par M. Denizet. (Commissaires, MM. Poncelet et Coriolis.) ( 2M ) CORRESPONDANCE. M. le MiMSTBE DE l'Instruction publique transmet l'ampliation de l'or- >« 4 donnance royale relative à la fondation du prix Cuvier. L'ordonnance est conçue dans les termes suivants : * « Louis-Philippe, roi des Français, etc. » Sur le rapport de notre Ministre secrétaire d'État au département de » l'Instruction publique, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit : » Art. I". L'Académie royale des Sciences est autorisée à accepter l'of- » fre faite par la Commission des souscripteurs pour la statue de G. Cu- » vier, d'une somme de sept mille francs destinée à la fondation d'un prix » qui portera le nom de Cuvier. >' Art. II. Cette somme de sept mille francs sera placée en rentes sur " » l'État, au profit de l'Académie, et le produit servira à former le montant » de ce prix, qui sera distribué tous les trois ans à l'auteur de l'ouvrage » le plus remarquable, soit sur le Règne animal, soit sur la Géologie. » Art. m. Notre ministre secrétaire d'État au département de l'Instruc- » tion publique est chargé de l'exécution de la présente ordonnance. ,» STATISTIQUE. — Loîs de la population considérées par rapport aux assurances sur la vie. ■ M. Dehonferrand , à l'occasion de la lettre par laquelle M. le Ministre du Commerce et de l'Agriculture consulte l'Académie sur la question des ~ assurances (1), écrit que depuis long-temps il sollicitait de l'administration une pareille démarche. « En effet, dit-il, il est évident que le Gouvernement ne peut dé- sormais accorder d'autorisations pour l'établissement de compagnies qui promettraient à leurs clients des produits basés sur la table de Duvillard , puisque cette table 'ne suppose spr 1000 naissances que 496 survivants à 21 ans, tandis que les résultats du recrutement en 1837 et i838, en donnent plus de 600 pour la France entière , et 680 pour quelques dé- partements... . Je n'ai pas d'ailleurs, comme on pourrait le supposer d'après un passage de la lettre de M. le Ministre du Commerce , proposé à M. de Montry de baser ses calculs sur les tables que J'ai publiées ; mais « sur une loi de mortalité formée empiriquement en ralentissant la table ^i) Voir le Compte rendu de Ja séance du 3o juillet, page 161. ■'^'^^ ;« ■W ( aia ) des départements de la première classe à chaque âge , de la quantité dont ces départements l'emportent sur la France entière. Cette table, qui donne 710 survivants à 21 ans, approche certainement beaucoup plus de la vérité que toutes celles dont on a fait usage jusqu'à ce jour. » Je ne prétends pas avoir calculé les tables qui conviennent aux com- pagnies d'assurances, mais leur avoir assigné des limites. Ainsi, il me semble évident que la mortalité des têtes choisies est plus lente que celle des départements de la première classe; et les assurés en cas de mort sont, par les conditions de leur admission, soumis à des chances au moins aussi favorables que celles des départements de la troisième classe. » PHYSIQUE, — Expériences sur le frottement des waggons et sur la résistance de l'air contre les trains en mouvement sur les railwajs ; par M. de Pambour. « Dans une Note communiquée à l'Académie dans la séance du 26 dé- cembre 1837, j'ai donné le moyen de déterminer, sans aucun instrument dynamométriqne,le frottement des waggons sur les railways, d'après les cir- constances de leur descente spontanée sur deux plans inclinés successifs. J'ai appliqué ce calcul à un assez grand nombre d'expériencesque j'ai faites à ce sujet, et le but de la Note que je soumets en ce moment à l'Acadé- mie, est de faire connaître les résultats auxquels je suis arrivé par ce moyen , tant relativement à la résistance de l'air contre les trains, que re- lativement au frottement propre des waggons. » Les effets de la résistance directe de l'air contre une surface plane et sans épaisseur sensible, peuvent se déterminer d'après les expériences connues de Borda , qui donnent pour cette résistance , 0,1 1690 kilog. par mètre carré , à la vitesse de i mètre par seconde, ou 0,002225 livre par pied carré , à la vitesse de i pied par seconde. » Mais les trains en usage sur les railways n'offrent point au choc de l'air une surface de cette nature. Comme les waggoiis n'y sont pas conti- gus les uns aux autres , qu'ils forment par leur ensemble une grande lon- gueur, et que de plus ils se succèdent dans le train avec des hauteurs iné- gales , il est clair qu'outre la résistance directe exercée par l'air contre le premier waggon du train, ou plutôt contre le waggon de plus grande sec- tion, il doit y avoir également une résistance exercée par l'air contre les inégalités successives de la masse en mouvement. ( 2.3 ) » Pour obtenir un^ évaluation de cette résistance particulière, le 3 août i836, accompagné de M. Edward Woods, ingénieur résident du railway de Liverpool à Manchester, j'ai pris cinq waggons de différentes hauteurs, dont les surfaces avaient été soigneusement mesurées, et ces v?aggons ayant été conduits au plan incliné de Whistoii, dont la coupe exacte a été donnée page log de la première édition du Traité des Locomotives, ont été abandonnés à la gravité les uns après les autres sur le plan incliné, «t on les a laissé courir au-delà du pied du plan , jusqu'à ce qu'ils se soietit arrêtés d'eux-mêmes en vertu du frottement et de la résistance d« l'air. Ensuite ils ont été ramenés au même point de départ sur le plan, et aban- donnés de nouveau à la gravité, mais réunis ensemble et formant un seul train. Comme il était évident que le frottement des waggoTis n'avait pas varié, il est clair que si la dernière expérience indiquait un surplus de résistance , ce surplus devait être attribué à l'effet indirect de l'air contre les waggons réunis en train. Ainsi l'on pouvait en obtenir une évaluation. » Dans le tableau suivant qui contient les résultats de ces expériences, je donne le poids de chaque waggon et la surface qu'il présentait au choc de l'air. Dans l'expérience VI faite sur les waggons réunis , la surface portée dans la huitième colonne est successivement, d'abord celle du plus haut Àvaggon du train , et ensuite la surface qui donne, pour les cinq waggons en- semble, un frottement égal à la somme des frottements des waggons sé- parés. Les autres colonnes font connaître les circonstances de l'expérience, et par conséquent déterminent le frottement, d'après la formule donnée .dans la Note du 26 décembre 1837 , déjà mentionnée. Les waggons em- ployés ont été décrits dans le Traité des Locomotives. ' Expériences sur la résistance de l'air contre les trains. HADTBCR DISTàHCK HAUTEUR DISTANCE SURFACE FROTTEMENT S g DKSlGITATIOlf POIDS de chute , parcourue de chute , parcourue présentée des FJIOTTEHENT KiS-u du du BHr le sur le sur le sur le au choc naggons total train. train. premier premier second second de par du train. plan. plan. plan. plan. l'air. tonne. tonnes. pieds. pieds. pieds. pieds. pie-ls carrés. livres. livres. 1 I waggon... 4.45 34.61 33o. 1.63 2064 77 4-29 19.10 11 I waggon. . . 4 36 34.61 33oo 3.30 oo3 43 4.95 21 .57 m I waggon... 5.66 34.61 33oo a.48 3768 36 5.44 3().8o IV I waggon. . . 4.38 34.61 33o> 2 16 3889 63 3.39 14.85 V VI 1 waggon... 5 waggons. . 4.^3 a3.a8 3',. 61 34.61 33o) 33oo 2.19 3.10 2970 53:6 { 40 77 5,47 24.33 'i-77 I io.5"i 5.78 134.60 io3 4-77 no. 55 ( 2i4 ) » On a dit que, dans la sixième expérience , la surface du plus haut wag- gon du train était de 77 pieds carrés, et que cependant, pour mettre le frottement déduit de cette expérience en harmonie avec le frottement des cinq expériences précédentes, la surface opposée au choc de l'air doit être comptée à io3 pieds carrés. Outre la surface du waggon de plus grande section , il y avait donc encore sur chacun des autres -yvaggons du train, une étendue de surface équivalente à 6,5 pieds carrés de surface directe, sur laquelle l'air exerçait aussi son action ; et comme la surface moyenne des quatre waggons restants était de 45 pieds carrés , on voit que malgré leur position intermédiaire dans le train , ils éprouvaient cependant encore la résistance de l'air sur j de leur surface réelle. » Sur les railways qui n'ont que 5 pieds environ de largeur de voie, la surface du waggon de plus grande section s'élève ordinairement à 70 pieds carrés, et la moyenne surface des waggons intermédiaires, ainsi que celle du convoi et des diligences , est à peu près de 40 pieds carrés. Ainsi , il est facile d'y tenir compte de la résistance de l'air , soit contre la surface di- recte du train, soit contre sa surface directe ou indirecte , comptée comme il vient d'être indiqué par les expériences précédentes. » En appliquant l'un et l'autre mode , soit à l'expérience VI déjà rap- portée, soit aux expériences pubUées en i835 dans la première édition des Locomotives^ on obtient les résultats suivants : rntmni ( ^i5 ) f= — v-^ r^ m 00 o >o >o «o >o >rt •-a- ^* »n S a 2 = .S ^^ r^ 00 r^ ^ ^ ao « o !->■ e< . ■■ «n t^ r>« f. o o O! -' O r^ 2 12' 2 S •t •^ es cr. »n O ^î*- »o M CO b "■ , rface recte et irecle ésen- e au hoc l'air. PO o ^ r^ O 00 00 ^sr - - fl QO 30 f. co-a 5 a.- » a. , * 1 « F on ^* O r-» O O) PO V5f tû c eo S o s g, J; o t^ ai m !.D K a s es f»: PC îû r^ (il a M >• i3 wi «i <0 d O yi c^ r^ ^û «3 •sd « ** ^- - m 00 fO »r> Oi co >n •O « PI eo S O M s .2 f< ro r^ o es ■■ ^^ CTi ~^ «fl r^ 0 o g o -a g >- f) f va- (XI t^ fi V. «£! £ a - * * VJT « m 1 où 3 c^ co o O 0 o o O o o 1 £ 1 -S « - ■S c^ ^* VJ c^ r-« r^- r^ r> r- r^ tn T3 o. M .§ o. Si "> -a . '0 vi- in 00 ir 00 ^ »o ti ©5' a o j) - g ç IN « o OC e< c£> JT ^ n 2 P 3 t. 8 iS ro O ;û •2 a '• s g o. m to (.0 ta <£ c^ c^ v:- c^ r^ Q a » " auteur de chute sur iecond plan. o (D Vît- r^ PO vr - ^* (75 vs- -3 .ï ro • fO ro 01 05 « « PO v:i- ^ ci v^ eo Vf a ii 1 g ■ "" . O o O o ^* O o 0 0 « S = (. H ,2 .2 n 5 2'^ J o o o o (7i C o c c 00 cr, fO PO fO C2 PT PO PT PO PI OJ fO ro (O PO P eo PO pr Cf. ro Q o. a. - - M __ _ _ Oi " ^ ^^ ^ _ Hautes de chute sur le prem plan •o. «5 • PO vi- VJ9- co CO CO co fO PO co fO PO ro flO '43 _ « «■ o o Pi o 0 PJ M «O CO rx Si. o o »o r^ 00 ^ a "3 o -3 g d ro m ft 00 „ es o PO ce J v^d- « « PO vr ^ et - PO 00 0 " to oj tn «2 o; en --^ w t« '11. . î d s 1' g 0^1 M S s n a o ft< T c B- r • S Q a es s -o f 01 •S M) 8 ] -2 o voi et la ma m. 84 Ibs, ompris dans voi et la ma m. 83 Ibs , ompris dans S -2 'o > em.ioolbs, ompris dans ■3 O rt es « H a « a 2 u c S 0 • 5 K ■g ■g en en - « a e: o Ut pi ro -g a F a o r 13 O c c > c 8 & f 1 § ■gfO - ^ co -c VO »o »o O V5 ta î" S r^ r^ o •aouajjadxaj ap ! > f-4 ^ >< 4 ^ 'S 1 g , ( 2l6 1 I » On voit , d'après les résultats de ce tableau , que si l'on admet la ré- sistance indirecte de l'air contre les trains, au taux où elle a été portée p;n- les six premières ex.pérLence&, le frottement propre des waggons, isolés ou réunis en trains , doit être compté à cinq livres par tonne; mais que si l'on se contente de tenir compte de la résistance directe de l'air contre la surface de section du train , il faut alors prendre le frottement des waggons réunis en trains, à sept livres par toiuje. n Par l'un et l'autre calcul on arrive à très peu près au même résultat pour la résistance totale du train. C'est ce qui résulte de la détermination même des deux données, et ce qu'on reconnaît d'ailleurs en cherchant la résistance pour les charges et les vitesses qui se correspondent habituelle- ment sur les chemins de fer. En soumettant au calcul environ cent vingt ; expériences qui seront rapportées dans. la prochaine édition du Traité des l Locomotives , je n'ai trouvé de différence non négligeable que dans les cas de très grandes ou de très faibles vitesses. » Il est d'ailleurs à remarquer que dans l'expérience VI, qui a servi plus haut à déterminer la résistance indirecte de l'air, la force moiricedu mou- vement, ou le poids du train, était appliquée au centre du système, tan- dis que le choc principal de l'air s'exerçait en avant, ou contre la première voiture. Les waggons se trouvaient donc poussés les uns contre les autres pendant leur mouvement, et par conséquent ils devaient être placés hors d'équerre sur la ligne, ce qui augmentait leur frottement. Un déplacement semblable, quoique moins marqué , se rencontre également dans la marche ordinaire des waggons réunis en train, à cause de l'effet qu'on nomme bercement, et qui consiste en ce que les waggons décrivent une ligne ondulée entre les rails et se trouvent jetés alternativement soit sur un rail fi^oit sur l'autre. Il s'ensuit donc que, pour être tout-à-fait exact, le frotte- ment des waggons, réunis eu trains, devrait être porté un peu plus haut, et la résistance indirecte de l'air un peu plus bas. » Cette considération m'avait fait craindre d'adopter trop précipitam- il ment l'évaluation du frottement à cinq livres par tonne, qui se trouvait d'ailleurs si éloignée des idées généralement admises à cet égard ; et re- gardant l'évaluation du frottement à sept livres, pour les waggons réunis en train , avec calcul de la résistance de l'air sur la surface de section seu- ^ leraent, comme moins sujette à contestation et risquant moins d'introduire des erreurs dans les vitesses extrêmes que les locomotives sont naturelle- ment portées à atteindre, je lui avais donné la préférence. Mais apprenant que dans ce moment d'autres ingénieurs viennent de parvenir, cornme ( ai7 ) moi et par d'autres procédés, à la même évaluation de cinq livres par tonne pour le frottement propre des waggons, j'ai crn utile de faire con- naître les résultats auxquels je suis arrivé et les moyens que j'ai employés, afin de contribuer autant que possible à éclairer la question. » Du reste, les résultats donnés plus haut me sont connus depuis long- temps. Les expériences que j'ai faites à ce sujet remontent au mois d'août i836; le mode de calcul employé a été imprimé dans le Compte rendu de la séance de l'Académie, du 26 décembre iSSy; et l'évaluation du frottement des waggons à cinq livres, a été communiqué par moi, à M. Arago, au mois de mars i838, lors de son rapport à la Chambre des Députés, sur les chemins de fer en France. » MÉDECINE. — Emploi, chez les anciens, de l'huile de pétrole dans le traitement de la gale, — Extrait d'une lettre de M. Fournei,. a Pline (Histoire naturelle, liv. XXXV, chap. i5), parlant du pétrole d'Agrigente que l'on nommait alors huile de Sicile, dit : « Dtuntur eo ad Lucernarum lumina olei vice : item ad scabiem jumentorum. » » Avant lui, Vitruve (les dix livres d'Architecture, liv. VIII, chap. 3), avait signalé l'usage où étaient les Africains de plonger leurs bestiaux dans les eaux d'une fontaine bitumineuse qui existait près de Carlhage : quo etiam pecora, soient inungi ; et après lui Solin (Polyhistor, cap. XI), parlant encore de la fontaine d'Agrigente , disait : Equorum capillamentis legitur unguentum raedicum contra armentatios morbos. )) Tous les auteurs des xv% xvi' et xvii' siècles ont indiqué le même remède. On peut citer notamment François Arioste (i), qui guérit des hommes et des animaux atteints de la gale , avec le pétrole qu'il avait dé- couvert en i46o, au Mont-Libio, dans le duché de Modène. On peut ci- ter aussi, entre beaucoup d'autres , Agricola , qui disait au milieu du xvi' siècle : Illitum pecoribus et jumentis eorum scabiem sanat (De naturâ eorum quaeeffluunt ex terra, lib. II, p. 1 15 ; in-folio, Basileae, i546. ) » Si maintenant je passe au pétrole obtenu par distillation , je trouve qu'en Ï721 , un nommé d'Eyrinis retirait de la pierre asphaltique du Val- de-Travers, dans le canton de Neuchâtel, en Suisse, une huile dont il vantait beaucoup l'efficacité pour la guérison de la gale ; et il affirmait avoir guéri plus de trente personnes par ce moyen (Dissertation sur l'asphalte ou ciment naturel , etc., brochure in-12; Paris, 1721). w (0 Son livre a été publié en 1690 , par Jacob Oliger. C. R. 1 839 , a« Semestre. (T. IX , N» 6.) 3o ( 2'8 )■ PHYSIQUE DO GLOBE. — PuHs foré dc l'abattoir He Grenelle. M. A^'fÇQ îjnnonce que M. fValferdin et lui ont fait descendre avant- hier six thermomètres dans le puits foré de Grenelle , à la profondeur de 281 mètres; à la sortie il a été constaté que ces instruments avaient marqué, au maximum, -f-ay^S centigrades. Une Note renfermant tous les détails de cette expérience devant être prochainement présentée à l'Académie, nous nous contenterons, pour le moment, de dire qu'on a employé des thermomètres à déversement, que ]VJ, Walferdm est récemment parvenu à rendre encore plus exacts qu'ils ne l'étaient jusqu'ici. MÉTÉOROLOGIE, — Extrait d'une lettre de M.W. Wbissenborn, de Weimar, à M. ^roigo, contenant la détermination de la longueur d'un éclair. <(. . . Je me promenais le a mai dernier, vers les quatre heures de l'après- midi, dans les environs de Weimar, quand je vis s'élever de deux points- de l'horizon, dont l'un était situé vers l'est, l'autre vers l'ouest, deux nuées orageuses. Elles suivirent la même marche à peu près dans leur mouvement ascendant, et lorsqu'elles furent arrivées à 3o* environ au- dessus de l'horizon, un éclair horizontal, le plus long que j'aie jamais vu, passa de l'une à l'autre. Après ig secondes le tonnerre commença à se faire entendre dans la nuée située vers l'est, et 4 secondes pins tard dans celle située vers l'ouest. L'angle embrassé par les deux extrémités de l'éclair et mesuré une heure après l'observation au lieu même où elle avait été faite, à l'aide de quelques marques notées au moment de l'obser- vation , était de 76°. Appelant A le lieu de l'observateur, B et C les deux extrémités de l'éclair , on aura AB = 19X^37 mètres = 64o3 mètres. 'AC = 23x 337 mètres = 7751 mètres. L'angle BAC = 76°. Dans ce trian- gle ABC , étant donnés deux côtés et l'angle compris, le troisième côté BC, représentant la longueur réelle de l'éclair, peut se calculer d'après la formule BC = \/AB» + AC"— 2AB X AC x cosBÂC. Sa valeur est de 8932'",52. Voilà donc, sans équivoque, sans possibilité d'erreur prove- nant d'échos, un éclair de plus de deux lieues de long. » PHYSIQUE i)Tj GLOBE. — Extrait d'une lettre de M. Aimé, professeur de phy- sique au collège d'Alger, à M. Arago , sur le mouvement des vagues. « J'ai constaté que, pour une élévation des vagues d'environ i"',3 , le mouvement des molécules d'eau est sensible jusqu'à 40 mètres de ( 2Î9 ) profondeur, et que le monvement an fond de la mer est toujours oscilla'^ toire et tel que quand la vague arrive, une molécule du fond va au-deVartt, puis elle la suit, puis retourne au-devant d'une autre vagtte, et ainsi de suite. Je suis parvenu à quelques mesures sur l'amplitude de l'oscillation des molécules au fond de la mer. Enfin, jusqu'à présent , tontes mes expé- riences me conduisent à cette conséquence qu'au niveau de la mer les mo- lécules d'eau décrivent des courbes elliptiques dont le grand âxe est ver- tical; qu'au-dessous l'ellipse décrite se rapproche du cercle, et qu'an fond l'ellipse a son grand axe horizontal. » Les expériences dont je vous présente les résultats, durent depuis environ une année , et, grâce à l'obligeance du directeur des ponts-et-chaus- sées et des travaux du môle, qui paraît s'intéresser à mes recherches, j'ai eu jusqu'à présent tous les matériaux nécessaires à ma disposition. « Voilà, en peu de mots, les principaux résultats auxquels je suis ar- rivé. J'ose espérer qu'ils vous intéresseront, si ce n'est à cause de leur importance, du moins à cause des difficultés qu'ils ont présentées pour être obtenus. Je vais faire tous mes efforts pour compléter au moins une partie de ce long travail , et j">our vous le faire parvenir avant un mois. » MÉCANIQUE APPLiQUÉE.-^M. Arago communiquc uuc lettre qu'il a reçue de sir John Robison , à' Edimbourg , et dans laquelle il est question d'un procédé qu'on a employé à Soho pour remplacer le volant ordinaire, f/axe du levier coudé de la machine, porte une roue dentée qui engrène avec une roue , également dentée, et d'iin diamètre moitié moindre. Cette seconde roue fait osciller un piston métallique dans un cylindre bien alésé et fermé à ses deux bouts. Les oscillations du piston déterminent une forte compression de l'air, tantôt dans le haut, tantôt dans le bas de cette poinpe auxiliaire, et les choses sont tellement disposées que la réaction de l'air vient, comme le volant, en aide au mouvement de rotation, au moment même où le levier coudé est, sous ce rapport, sans effet. MÉTÉoiioLOGiE. — Extrait d'une lettre de M. Lalanne à M. Arago, sur Fevaluation numérique de la force qui a produit certains ejfets de rup- ture à Chatenaj. « Les détails qui ont été donnés précédemment à l'Académie sur la trombe de Chatenay, me dispensent d'entreprendre de nouveau le récit des circonstances qui ont précédé, accompagné ou- suivi ce phénomène 3o.. ( aao ) remarquable. Je crois cependant devoir faire observer que les habitants des villages environnants et de Chatenay même , que j'ai pu interroger, s'accordent à reconnaître que la trombe n'a été lumineuse qu'au moment de sa formation; que son volume a diminué sensiblement depuis son pas- sage sur le parc de Chatenay , puisque , comparable d'abord à une meule de blé ou à un immense entonnoir renversé , elle n'offrait plus que l'ap- parence d'un grand tuyau de poêle peu de temps avant sa disparition. Elle était animée d'un mouvement oscillatoire très sensible dans le sens vertical comme dans le sens horizontal, semblable à un pendule qui se serait successivement approché et éloigné des nuages, tout en se balan- çant autour du point de suspension. M J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un plan indicatif de l'état des lieux après le désastre du i8 juin (i). Il m'a paru curieux aussi de cher- cher l'expression numérique des efforts exercés soit par le vent extraor- dinaire qui accompagnait la trombe, soit par toute autre force naturelle développée pendant l'apparition du phénomène. » Comme la surface des branches et du feuillage des arbres renversés offrait prise au vent, et qu'il est très difficile d'évaluer ces éléments même d'une manière approchée, il n'y a pas lieu, ce me semble, d'appliquer le calcul à aucun des exemples l'emarquables de rupture ou de renversement d'arbres que l'on peut signaler à Chatenay. On doit seu- lement faire observer combien il est rare que les ouragans les plus forts dans nos climats parviennent à rompre près de terre des ormes de i^^So de circonférence, comme on l'a vu à Chatenay. Mais il ne paraît pas im- possible d'évaluer d'une manière assez approchée l'effort nécessaire au renversement des murs de clôture , qui ont été dérasés à fleur de terre en tournant autour d'une de leurs arêtes d'encastrement dans le sol , et qui sont tombés comme une seule masse. » La manière la plus simple d'envisager le mode de résistance d'un prisme vertical exposé à l'action du vent , consiste à considérer ce prisme comme pouvant tourner autour d'une des arêtes de la base lorsqu'une impulsion latérale assez puissante vient à l'y forcer; on fait abstraction de l'encastrement dans le sol et de l'adhérence des mortiers sur toute l'éten- due de la base ou plan de rupture, et le prisme est censé ne résistei- (i) Ce plan indicatif, sur lequel nous reviendrons, montre que des arbres assez voisins les uns des autres, ont e'té, eu divers points, renverse's ou même lancés dans des directions opposées. Les murs offrent des phénomènes analogues. (A.) ( aai ) qu'en vertu de son propre poids. C'est ainsi que M. Léonor Fresnel a comparé la stabilité absolue du phare de Belle-Ile à celle de plusieurs autres constructions très hardies. » Si donc nous désignons par a la hauteur verticale , par b la longueur, et par c l'épaisseur d'un mur dont la section transversale et la base sont rectangulaires, cT étant le poids du mètre cube de maçonnerie, le moment de résistance à la rupture sera \ abc^^. D'un autre côté, si p est la pression exercée par mètre carré, l'effort au- quel est soumis le mur est exprimé par \a*bp. En égalant ces deux expressions on en tire c^ Or à Chatenay on a vu des murs de o",5o d'épaisseur moyenne et de 2"" ,00 de hauteur renversés en masse après avoir tourné autour d'une des arêtes de la base. » Posant donc c = o,5, a=2, «r = 2400 kilog. , il vient p= 3oo kilogrammes; c'est-à-dire que l'effort exercé contre le mur a été de plus de 3oo kilog. par mètre carré. » Mais il est évident qu'en faisant abstraction de l'adhérence des mor- tiers on a obtenu un résultat bien au-dessous de la vérité pour l'effort nécessaire à la rupture; car la cohésion des murs a été assez forte pour qu'après leur rupture au niveau du sol ils se soient conservés en blocs d'une étendue considérable malgré le choc violent qu'ils ont éprouvé dans leur chute. Comme la rupture a eu lieu suivant un plan de joint hori- zontal à fleur de terre, et non pas suivant un plan incliné, il y a lieu d'appUquer la formule donnée par M. Navier pour l'effort qui détermine la rupture dans un solide prismatique à base rectangle encastré solide- ment tout autour de la base. En adoptant les mêmes notations que ci- dessus, et eu désignant par R un coefficient qui dépend de la nature de la maçonnerie, et qui exprime en kilogrammes l'effort de traction né- cessaire pour rompre un prisme de cette maçonnerie sur uu flSétre carre de section transversale , cette formule est ( 222 ) Or, d'après M. Vicat , les plus mauvais mortiers ne donnent pas pour R au- delà de - 5oo kilog. : mais il ne faudrait pas non plus prendre un nombre plus faible dans le cas dont il s'agit; car les murs de Chatenay, construits en meulière et en plâtre , offraient une solidité supérieure à celle de beau- coup de murs composés avec chaux grasse et sable. i> Si nous posons donc R = ySoo kilog., a = a", c = o^.So, il viendra p = i56«' ,25. Cette nouvelle valeur de p est évidemment à ajouter à celle qui a été ob- tenue précédemment, puisque dans le nouveau calcul on a fait abstrac- tion de la résistance due au poids du mur : ainsi l'effort exercé contre certaines parties de murailles renversées a dû être d'au moins 456 kilog. par mètre carré, pendant le phénomène du i8 juin. Ce résultat, qui est peut- être encore bien au-dessous de la réalité, s'expliquerait assez naturelle- ment si l'on supposait que pendant le passage de la trombe il se soit formé des vides vers lesquels l'air se précipitait avec la vitesse due à une partie de la pression atmosphérique ; car cette pression en nombres ronds est d'environ loooo kilog. par mètre carré, et par conséquent plus que suf- fisante pour produire des effets du genre de ceux qui ont été décrits. «Pour trouver d'une manière approchée la vitesse v du vent quia dû correspondre ii une pression de ^56 kilog. par mètre carré, nous em- ploierons, comme l'a fait M. L. Fresnel, la formule SDv' (m + g) __ 6p , , »«■ 7 ' d'où V* = 7SD(m-f-9)' dans laquelle S représente l'aire soumise à la pression P par le fluide dont la densité ( poids du mètre cube ) est D, et qui se meut avec une vitesse v; g est la constante due à l'action de la pesanteur; /n + çf est un coefficient constant pour chaqvie forme des corps exposés au veut , dont le premier terme m répond à la pression exercée sur la face antérieure par le choc direct du fluide, et dont le second terme q répond à la pression négative due au vidg^ormé accidentellement près de la face opposée. (*) Leçons de Mécanù/ue appliquée , payi'S 70 et 73. ( "3 ) » Prenant P = 456*, g=:g'",So88, S = i"'-', D = i* (en nombre rond),m + ^a= 1,457 ( résultat des expériences de Dubuat), il vient i>= 7a"', 5. » Vy4nnuaire du Bureau des Longitudes ne cite pas de vent dont la vitesse excède l\5 mètres, n M. Benner présente une Notice sur Véoljpile à vapeur et à mouvement continu de Héron d'Alexandrie, appareil qu'il regarde comme offrant le type d'un système de machines à vapeur, réunissant une grande puis- sance à une grande simplicité. M. Souuer-le-Sadve, en adressant l'itinéraire projeté d'un voyage de circumnavigation que va entreprendre le capitaine Lucas , pour l'ins- truction des jeunes gens destinés à la marine marchande ou au com- merce, annonce que les professeurs chargés de l'enseignement des sciences dans cette école jlottante , s'occuperont, autant que les circons- tances le permettront, des observations recommandées dans les instruc- . tions pour le voyage de la Bonite , et demande si l'Académie n'aurait pas d'indications spéciales à donner relativement à quelques-uns des points qui seront visités dans le cours du voyage. M. KoRiLSKY adresse quelques détails sur les effets produits par la trombe de Chatenajr, et des considérations sur la cause de ce phénomène. M. Claro communique des observations qu'il a faites sur les taches du Soleil, dans le cours d'une traversée de Batavia à Bordeaux. M. Benoit écrit relativement à des phénomènes qui , suivant lui seraient propres à jeter du jour sur le mode de formation de la grêle. M. Léonard appelle l'attention de l'Académie sur les moyens qu'il em- ploie pour développer l'intelligence des animaux, et en particuher des chiens. On attendra pour nommer des Commissaires, que M. Léonard ait envoyé un Mémoire. M. Hervy adresse un paquet cacheté, portant pour suscription : Pro^~ cédé pour l'extraction de Tîndigo du Poljgonum tinctorium. ( 224 ) M. LEhËBOULLET adrcsse sous enveloppe cachetée, un Mémoire d'Anato- mie comparée. M. Maissiat adresse un nouveau paquet cacheté. L'Académie accepte le dépôt de ces trois pièces. La séance est levée à 5 heures. A. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séanCès de l'Académie royale des Sciences; 2"' semestre iSSg, n' 5, in-4*. Annales des Ponts-et-Chaussées ; i" série, tome 22 — 24, in-S". Recueil deJ^ojages et de Mémoires, publiés parla Société de Géographie; tome 4 > in-4°- Leçons sur les fonctions et les maladies du Système nerveux , professées au collège de France parM. MiOENuiE, recueillies et rédigées par M. James; tome i'% in-S". Anaiomie microscopique ; par M. le D' Mandl; 5' liv. , in-fol. Des Micwscopes et de leur usage, maïuiel complet du Micrographe ; par M. Ch. Chevalier; Paris, i83g, in-8°. Mémoires de Chimie appliquée à l'Industrie , l'Agriculture, à la Méde- cine et à l'Économie politique ; par M. J. Oirardin; Rouen, i838, in-8°. Médecine opératoire. — Observations présentées à l'Académie royale de Médecine; par M. le D'' Séchaud, de Chalus (Haute-Vienue), et suivies d'un Rapport par cette même Académie; Paris, iSSg, in-8°. Annales maritimes et coloniales ; par MM. Bajot et Poirré; juillet iSSp, n° 7, in-8°. Voyage dans la Russie méridionale et la Crimée; par M. A. deDemidoff ; 18' liv. in-8°. Journal de Mathématiques pures et appliquées ; par M. J. Liouville, de l'Académie des Sciences; juillet iSSg, in-4°. ( aaS ) Bulletin de la Société industrielle de Mulhausen ; n° 58. Mémorial encyclopédique et progressif des Connaissances humaines ; juin lëSg, in-8°. . ^ JT ^ - " ." Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de'Tbdèicàlogie; août i SSg, in-S". Journal des Connaissances médico - chirurgicales ; août i83g, in-8*. Journal des Connaissances nécessaires et indispensables aux industriels, aux manufacturiers , aux commerçants et aux gens du monde; sous la di- rection de M. A. Chevalier; août iSSq, in-8°. Société royale d'Agriculture et du Commerce de Caen (séance du 19 avril et 5ï mai 1859); in-8'. Gazette médicale de Paris; tome 7, 11° 3i, in-4''. Gazette des Hôpitaux ; n" 90 — 91 , in- 4'. La France industrielle ; n" 18. L'Expérience , journal; n° 109. Gazette des Médecins praticiens; n° 21 , i"-' année. L'Esculape , journal des spécialités médico-chirurgicales; i" année, C, ïl. 183;^, -x^StmesUe. (T. IX, Ko»,) H.\A- H ■x^ *■■' ê^ ( 226 ) o . w w s o w ^^ c^ ^ Z; |zi 15 Ï5 W W c/3 5-< H a > > o o o o X s 3 H ffl ;w5 o6 c« '^ M W o a aa C/JO C« C/2 3 >• s» « 3 S *> O O cou u V tflO O o° ^ d d odood feS iîw'/jd^' c«^dt«izjc/j d d M cg c« d aj d d d O O d c« yj d d GD«3 ■" o U H an 3 'CD iso X ** W X « !=* « ^ =S 2 OJ V V OJ >H etf » 5 ra M 3 « 3 a «u a s B 3 s « « 3 t; _5 ,^ >• 0) u il bD SiD tiO SD >. si rt rt ed 2J o -S 3 S S S O O " " « fO 3 3 3 A n} ce S S 3 '^ 'O -n Cï V «vr'- - c^«cû ocooo OQO orocn o o en o ctj» co o + + + ++++ + + + + + + + + + +++++ + + + + + + -!-+++ VD O r^vo r^ao ^O OOOOMtO >-^*O»O00a0 t-»'' r^c^-. 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I r- COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. >«IBB^» SÉANCE DU LUNDI 12 AOUT 1839. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Arago donne communication de la Lettre suivante , qu'il a reçue ce matin de M. le Ministre de l'Intérieur. « Monsieur et cher collègue, la loi qui accorde une récompense nationale à M. Daguerre ayant reçu la sanction du Roi, il me reste à pu- blier sa découverte. J'ai pensé que le moyen le meilleur et le plus conve- nable était de la communiquer à l'Académie des Sciences. Je vous prie de me faire savoir si elle pourra recevoir cette communication dans la séance de lundi prochain , à laquelle pourront être invités MM. les Membres de l'Académie des Beaux-Arts. » Agréez , Monsieur et cher collègue , etc. M ,i Jf./i < L'Académie accepte avec empressement l'offre de M. le Ministre. La communication des procédés de MM. Niépce et Daguerre aura lieu dans la séance ordinaire de lundi prochain. C. a. 1839, a» Semestre. (T. IX, N» 7.) ^2 # ( 2a8 ) PHiLOsoPHrE DE LA NATURE. — Continuation du suj et , ^ . 194. — a* article: Que les faits de la greffe animale ou ve'gétale sont analogues dans leur essence avec ceux de la Tératologie, identiques dans leurs causes accidentelles, et qu'ils sont éga- lement explicables par le principe de la Loi universelle {attraction de soi pour soi) ; par M. Geoffroy-Saint-Hilvike. «11 importe, à l'égard de ces^ questions (questions soulevées dans le précédent article) , de se dépouiller un instant d'idées préconçues, d'idées acquises peut-être avec trop de légèreté , et qui pourraient n'inspirer tant de confiance que parce qu'elles ont eu pendant long-temps , de temps immémorial, l'assentiment d'une classe nonibrense de savants; toutefois, serait-il rationnel, je le demande, lorsque d'une proposition purement zoologique, découlent des conséquences qui font irruption dans le do- maine des sciences , considérées comme distinctes , de la physique propre- ment dite par exemple, de se refuser à les en déduire; et comme motif d'une pareille conduite serait-il raisonnable, je le demande encore, d'al- léguer que se laisser aller à de telles conséquences , c'est sortir du cadre même de ses recherches, c'est abandonner sa spécialité pour une autre spécialité ; c'est, pour le zoologiste, se faire physicien? Mais, quoi ! ne se- rait-ce point imposer des bornes à la logique elle-même, et la forcer en quelque sorte à rebrousser chemin ? Digue impuissante, prétention vaine! la vérité brise enfin ses entraves, et le moment vient, pour les plus incré- dules, de lui rendre un éclatant hommage. » Telles sont cependant les entraves que je rencontrai sur ma route , quand j'en vins à proclamer la loi uwiversellh. Que moi, zoologiste, je dé- couvrisse un fait non point seulement physiologique , mais qui , dans sa vaste et harmonieuse unité, enveloppât comme en un sublime faisceau les êtres dits inorganiques, aussi bien que ceux considérés comme organi- sés, c'était, disait-on , sortir inconsidérément de mes études; c'était, sans préparation préalable , intempestivement , sans mission , faire irruption dans le domaine de la physique; c'était encourir le blâme; c'était m'ex- poser volontairement au reproche de précipitation. «Pour moi, au contraire, pour moi et pour quiconque se pose devant les faits, sans autre but que celui d'inventorier ce qui est, et d'en entre- prendre l'explication; pour moi et pour quiconque regarde le titre de na- turaliste comme synonyme de celui d'historien de la nature , puiser dans l'étude des faits zoologiques une loi qui, loin d'être bornée au gouver- nement de ces faits , fût régulatrice de tous les faits naturels ; une loi qui fût confirmatrice de la loi astronomique due au génie de Newton , ou ( 229 ) ■ plutôt dont celle-ci ne devînt plus qu'un vaste et sublime corollaire; une loi enfin qui, bien loin d'être purement physiologique, fût réellement un fait physique dans toute la vaste acception de ce mot ; une loi qui, au lieu d'être spéciale , fût une loi universelle : non-seulement ce n'était pas être sorti du cadre de mes études comme zoologiste; non-seulement ce n'était pas avoir encouru le blâme, c'était avoir exactement observé, judicieu- sement déduit ; c'était avoir enfin renversé les frivoles barrières élevées par l'ignorance et le préjugé entre la science dite physiologique et la phy- sique proprement dite ; c'était aussi , après avoir fait justice du puéril édifice des forces vitales, avoir fondé, sur des bases réelles, une nouvelle école physiologique (i); c'était avoir posé les fondements de la véritable philosophie de la nature. M Faudrait-il chercher dans les résidtats auxquels elle aboutit , la légi- timation de notre manière de voir; mais c'est là une épreuve dont elle sortirait victorieuse : car autant est stérile en explications cette prétendue physiologie distincte de la physique générale, autant est riche en révéla- tions la physiologie telle que nous la concevons, c'est-à-dire rameau"spé- cial d'une science générale. La physique reste donc seule révélatrice, seule omnipotente, seule universelle; car, en définitive, il n'y a dans la nature qu'une même force d'activité, laquelle consiste dans le fait de l'attraction des choses par elles-mêmes. Cela posé. Newton donnait en astronomie la loi de ce fait , savoir, la raison inverse du carré de la distance, et directe , du volume des masses; là était l'unique et grande raison phénoménale que produisait ce fait d'essence réelle et primordiale. Mais Napoléon, à quinze ans , essayant de diriger les hautes facultés de son esprit vers ces magni- fiques sujets, doutait de ces forces en tant qu'universelles : et, en effet, elles n'étendaient pas leur action en dehors de la science astronomique; il y avait au-delà un autre fait d'essence qui, ne restreignant en rien la su- blime pensée newtonienne, y ajoutait le mérite d'une faculté, multipliée l'une par l'autre, et leur donnait , étant ainsi amenée à une puissance car- rée, une apparence en quelque sorte miraculeuse dans le phénomène fon- damental de la greffe. » Ce fut une découverte du hasard, et dont les praticiens seuls s'empa- rèrent pour en faire profiter l'agronomie , que si deux arbres plantés près l'un de l'autre grossissaient séparément, assez pour se rencontrer dans un «ontact immédiat, leur première enveloppe d'écorce s'usait et se flétrissait (i) Voyez Eludes progressives d'un A^o/«ra/»>/e, par Geoffroy Saint-Hilaire, i835, iii-4. 32.. ( a3o ) jusqu'à la mise à nu du liber subjacent; alors la nature , en vertu de sa force virtuelle et plastique, produisant l'alfrontement mutuel dans lequel consiste la greffe en approche sur les sujets prédisposés ad hoc, ne faisait autre chose qu'apporter au contact des parties absolument similaires, et l'attrac- tion accomplissait son œuvre d'essence et rendait intimes et continues toutes les files de molécules , ainsi entraînées pour l'accomplissement de ce cas accidentel, de la même manière et avec autant de solidité et de régula- rité que si ces molécules y arrivaient en vertu d'un fait d'ordre primitif, d'une règle antérieure ou phénomènes de succession ou de filiation. Voilà comme les faits tératologiques viennent se confondre et prendre leur ex- plication dans le fait plus général et décidément omnipotent des greffes. «Qu'est-ce, ra'a-t-on dit une fois solennellement en avril i835 (i), que ce mot attraction de soi pour soi? Rien autre chose, répondais-je, que l'exécution virtuelle des facultés de la matière. Celle-ci , malgré son atté- nuation sublime, qui constitue sa forme dernière de fluides élastiques impondérés , sous laquelle elle traverse les espaces intrastellaires, quittant un globe sous la forme de lumière et de calorique pour devenir sur un autre globe l'agent de toute formation et la source du mouvement vital même; la matière, malgré cette atténuation, reste entière et avec ses qua- lités spéciales, comme l'apprennent les fluides de la lumière et du calo- «*" , rique, qu'une émission solaire envoie à la terre. Un rayon lumineux se brise en sept rayons distincts , dans certaines circonstances , et cela ne dépend pas uniquement de la forme d'un prisme, mais résulte aussi d'une multitude de circonstances dont on n'excipe point avec assez de lucidité et de savoir intelligent. Un rayon lumineux , brisé par l'effet du choc à son arrivée à la terre, place les sept éléments primordiaux dans une indépen- dance respective et les rend, par l'effet de cette transformation , passibles de leur rôle phénoménal , leur attraction de soi pour soi. Car étudiez cette décomposition de fluide lumineux par un fait de choc, vous trouvez cha- » cun de ces éléments pondérables entre eux , dans une série proportion- nelle, et oxigénables en raison inverse de ce degré proportionnel. » Quand j'avais réclamé, au début de ma carrière, contre cette locution • de fluides impondérables qui offrait à l'esprit un sens absolu , pour s'en tenir à l'exploration et à la valeur relative iVimpondéré, j'ai discuté ce point dans mon morceau Nature, Encyclopédie de CouRTiif. (i) C'est quand je lisais à l'Acade'mie des Sciences mon Me'inoire écrit et imprime eu i835. Voy. Étades progressives , etc. ( 23l ) » Pourquoi les vues des physiciens sur l'éleclricité se sont-elles réparties en autant de rameaux distincts qu'il y eut pour chacun d'eux de points de départ ; c'est qu'ils se sont laissés impressionner par des considérations fausses , ne voyant autour d'eux que des événements purement ter- restres; mais faites là intervenir les influences simultanées des mondes ambiants; vous ralliez alors ces phénomènes si variés et si remarquables de l'électricité, vous les embrassez dans ces pensées d'unité qui en forment la réelle philosophie. » J'ai traité des agents de la nature, sous ses divers rapports , dans un ouvrage ad hoc (i), ouvrage peu connu, parce que bien loin d'être aux descripteurs de quelque utilité, il ne pourrait que les détourner de leurs études habituelles , et surtout parce que ( et j'accepte tout le blâme qui peut ressortir de ce dernier motif, car il m'est personnel , tandis que le premier est dans la nature même des choses); parce que, dis-je, il m'a toujours répugné d'avoir recours à une plume amie et complaisante. M C'est par de nouveaux travaux que j'appuyai les anciens; et quand je me suis rendu l'année dernière en Belgique, j'allai jusqu'à autoriser la contrefaçon des livres édités à mes frais, enseignant le moyen de le faire avec plus d'efficacité. » C'est ainsi que, dans mes Notions de Philosophie Jiaturelle, je n'ai pas craint d'écrire les généralités suivantes que j'abrège dans cette citation : « C'est le caractère et portée du principe universel , attraction de » SOI POUR soiy de sortir du sein de Dieu, comme l'une de ses principales » émanations, et d'être après cette cause des causes , aussi indéfinissable, » incommensurable, impénétrable, etc.; cette donnée de l'essence des' » choses est, ainsi que l'incomprise, l'incompréhensible nature de Dieu, B un pouvoir incréé, éternel, qui a pris place dans les mondes, qui s'y » propage, qui les pénètre, qui les doit constituer, qui est le principal « agent de l'éternité , etc. » » Voilà les hauts points d'abstraction philosophique où nous amène pour sa part le fait de la naissance extraordinaire de la fille bicorps de Prunay; est-ce trop espérer d'un pareil fait, que de s'attendre à en voir découler un jour de sublimes considérations, comme d'une source toute nouvelle d'instruction? car il s'agit maintenant de transporter dans le domaine des fluides impondérés , la loi que nous trouvons comme régu- (i) Notions historiques , sj-nlhéliques et physiologiques de Philosophie naturelle. Chez Pillol, ci-devant rue St -Martin ijS , présenlcment rue du Battoir St. -Andre'-des-Arcs. ( 232 ) latrice de la formation des tissus oiganiques ; c'est donc du cercle res- treint de la physiologie et de la tératologie, sortir pour entrer dans les champs de l'éternité ; c'est tendre à constituer définitivement une science générale et universelle. » Poser les bases de cette philosophie , qui est la vraie philosophie, tel fut l'espoir qni m'anima et qui m'encouragea à étudier avec prédilection les faits de monstruosité double. Quand, en octobre dernier, on annonça dans l'Académie la naissance phénoménale de Prunay , mon attention fut sur- tout fixée par l'essence de ce fait spécial d'une monstruosité double , et dans laquelle chacun des êtres constituants n'avait toutefois subi qu'une légère déviation tératologique. » Conclusions générales relativement aux phénomènes de la tératologie. — Quand ces phénomènes viennent dans des intervalles, ou séculaires ou à demi séculaires, surprendre l'humanité, ils étonnent et jettent dans l'émoi, et, je puis ajouter, dans une sorte d'hébétement ceux qui en sont les témoins, la société dans laquelle ces phénomènes apparaissent. Car quoi de plus attristant pour notre esprit, que ces événements, qui sem- blent le fruit du hasard, quoi de plus fécond en déductions précieuses et inattendues que ces faits en apparence désordonnés et qu'il faut bien se résoudre à accepter comme faits dans la nature. » Nous avions donc ajouté foi à de fausses théories : c'est que l'esprit des détails s'était opposé au développement des pensées d'ensemble. Aller toujours sur la description incessante des faits, œuvres sans fin comme sans limites, c'est négliger la plus belle part de sa mission, l'interpréta- tion de ces faits. » En tératologie, ati lieu de rechercher la loi de ces principaux faits qui sont des données si rares dans la nature, on a préféré s'en prendre à la nature elle-même de ses prétendus désordres. On a supposé qu'elle venait de temps en temps à faillir, et ce serait la physique de l'univers, à laquelle on ferait cette injure. «Recherchons la pensée de l'humanité à ce sujet, à ces époques très rares où apparaissent les faits fératologiques, où, comme on préférait de le dire, sous prétexte d'excuser les faits de la monstruosité. » L'antiquité effrayée de l'apparition de ces prétendues défections, les disait des monstres et en avait pris l'idée qu'ils étaient placés hors du système dp poésie. La nature, dit-il, est ingénieuse à produire, et il la personnifie en lui faisant jouer le rôle d'une franche coquette, voulant pour elle des joies désordonnées, et les impo- sant à l'humanité à titre de prodiges : Ludibriasibi,nobis miracula irige- niosafecit Natura. » Le moyen-âge reçoit, cçç enseignements qu'il prend au sérieux et qu'il traduit ainsi : monstrum, seu ludus Natures informis , horribilis , in- coinprehensibilis , ex Jemind natus. Et Leibnitz lui-même, ce sage si sévère dans les recherches des causes physiques, émet dans ces mauvais vers au sujet d'une inversion d'organe observée chez ini soldat : « la Nature » Peu sage et sans doute en débauche, , » Plaça le foie au côte' gauche, » Et de même , vice /vend, » Le cœur à la droite plaça. » » Le génie du christianisme, que son sujet faisait frondeur, s'établit dans notre question en admettant que les monstres sont nécessairement privés de quelques-unes de leurs causes finales; ce sont, ajoute-t-il, autant d'échantillons de ces lois du hasard, qui , selon les athées, doivent enfanter I univers. » Montaigne au contraire, philosophe indépendant des temps et de leurs idées dominantes, reconnaît les monstres comme placés dans l'or- donnance et la composition de l'univers au même titre que les animaux réguliers, admettant que les uns et les autres sont également des degrés divers d'organisation. » Mais Montaigne a donné dans ce seid fait une preuve suffisante de la portée de son intelligence : ce sera la gloire du xix* siècle, de prouver que ce sont autant de moyens d'étude offerts à la faiblesse de notre in- telligence , des combinaisons plus simples tenues comme en réserve pour doter l'homme de plus de lumière, pour développer progressivement le ressort de sa pensée et pour le rendre digne de sa plus haute destination ici bas : celle de connaître et de rendre de moins en moins impénétrable pour son esprit l'action du Créateur sur les objets créés. » ÉCONOMIE RURALE. — DiscussioTi de la valeur relative des assolements par les résultats de l'analyse élémentaire ; par M. Boussingavlt. (2'"' partie.) Ce travail est destiné à faire partie du XVII*, vohune des Mémoires de l'Académie. ( 23/, ) M. DuvERNOY fait hommage à l'Académie de ses Leçons sur l'Histoire na- turelle des corps organisés , professées au collège de France. (Voir au Bul- letin bibliographique.) RAPPORTS. Rapport sur un Mémoire de M. le docteur Razin, sur la structure intime des poumons chez les animaux vertébrés. (Commissaires, MM. Serres, Flourens, de Blainville rapporteur.) « La fonction de la respiration est d'une importance si grande , si évi- dente dans tous les corps organisés, mais surtout chez les animaux éle- vés et principalement dans l'homme , où sa suspension de quelques minutes suffit pour déterminer la mort; les organes qui en sont les prin- cipaux instruments sont malheureusement si souvent le siège de maladies graves et fréquemment mortelles , que de tout temps , depuis que la science humaine existe un peu rationnelle, les philosophes, les physi- ciens, en y comprenant, comme cela doit être, les naturalistes et les médecins, en ont fait l'objet de recherches assidues. En effet, la respira- tion envisagée sous ses différents rapports , et elle peut l'être physique- ment, chimiquement, anatomiquement, séméiotiquement et pathologi- quement, c'est-à-dire dans ses instruments, dans son mécanisme, dans l'influence qu'elle exerce sur le milieu ambiant et sur les autres fonctions de l'organisme , dans les signes qu'elle fournit à l'art de reconnaître et déjuger les maladies, a-t-elle été le sujet de travaux importants, surtout très nombreux, et qui tous les jours sont repris en sous-œuvre à mesure des progrès de la physique générale et particulière, et que l'art de guérir tend davantage à rendre plus rationnelles les différentes parties qui le constituent. » C'est en effet par suite de doutes qui se présentèrent à son esprit en faisant l'autopsie du cadavre d'un homme asphyxié par le charbon, et au- près duquel il avait été appelé pour lui donner des secours, que M. le doc- teur Bazin a été conduit à entreprendre le grand travail qui l'occupe depuis plusieurs années, dont il a soumis les principaux résultats à l'Aca- démie, et qu'elle a renvoyés à l'examen d'une Commission composée de MM. Serres, Flourens et de Blainville. M. Bazin n'a cependant pas encore terminé toute la rédaction de son travail, qui s'est en effet élargi à mesure qu'il avançait; mais ce qu'il en a donné à plusieurs reprises à l'Académie ■ { a35 ) est bien suffisant pour qu'il soit possible d'en porter un jugement motivé. » Nous avertirons d'abord que ce travail n'a trait qu'aux organes im- médiats de la respiration et à l'état normal , mais qu'il comprend , comme cela devait être, presque tout ce qui les constitue anatomiquement , sa- voir: les canaux aérifères dans toutes leurs parties, les vaisseaux sangui- •fères, et les nerfs qui se répandent dans la masse que forme leur agglo- mération , ainsi que les membranes qui la limitent. Et comme une partie de l'organisme ne peut être bien connue que par comparaison , M. Bazin a pensé, peut-être à tort pour son intérêt, qu'il devait étendre son travail aux quatre classes d'animaux vertébrés qui respirent dans l'air, et même à ceux qui respirent dans l'^au ou aux poissons. » Dans le premier chapitre de son ouvrage , chapitre qui a été soumis en entier à l'Académie, M. le docteur Bazin, dans le but fort louable de s'éclairer et de se critiquer lui-même dans ses recherches, et dans l'in- tention sans doute aussi de rendre justice à ses prédécesseurs en ne s'at- tribuant que ce qui lui appartient, commence par une histoire aussi éten- due qu'approfondie de tous les efforts faits par les anatomistes pour con- naître la structure du poumon, depuis Aristote et Galien, dont il apprend •les travaux dans leurs écrits originaux et non dans des analyses plus ou moins incomplètes, comme cela se fait malheureusement trop souvent aujourd'hui, jusqu'aux anatomistes les plus récents, qui éveillés par les diverses communications de M. Bazin à l'Académie , ou même conduits à cela par la nature même de leurs travaux, se sont livrés récemment à des recherches sur la structure du poumon. » Dans cette partie historique où l'on voit alternativement quitter ou reprendre telle ou telle manière de voir, suivant que telle autre était plus généralement admise, ce qui arrive malheureusement trop souvent dans les questions traitées sans principes, M. Bazin montre aisément que jusqu'au moment seulement où l'orgomologie a pu concevoir et démontrer à priori comme à posteriori j que toute partie de l'organisme qui doit être en con- tact avec un corps alibile, ne peut être qu'une modification particulière et calculée de l'enveloppe générale, il a été impossible d'arriver à une démons- tration satisfaisante de la structure réelle et de la disposition des canaux dans lesquels l'air s'introduit pour la respiration. En effet, celle-ci pou- vant être définie une fonction par laquelle le fluide sanguin à élaborer est mis dans le contact le plus immédiat possible avec le fluide élaborant ou l'air, on a vu que la modification de l'enveloppe générale qui peut être considérée comme rentrée, devait consister dans un amincissement graduel CE 1839, a'Semejtrc. (T. IX, N» 7.) 33 ( 236 ) el extrême des parties défensives ou difficilement perméables, comme l'épi- derme, dans une diminution des parties sensibles ou nerveuses, et au con- traire dans une augmentation prodigieuse du système vasculaire aminci dans ses parois. Dans cette manière de voir on devait successivement reconnaître et admettre dans la trachée-artère, les bronches et leurs subdivisions, tous les éléments de l'enveloppe cutanée, c'est-à-dire en marchant de la surface libre à la surface adhérente, l'épiderme ou l'epithelium diminué de plus en plus de l'entrée de la trachée à la terminaison des bronchesf le pigmentum entièrement nul; le réseau nerveux distribué à la couche musculaire, ou confondu avec le réseau vasculaire, et celui-ci porté au sum- mum dans le développement des vaisseaux, et dans l'amincissement de leurs parois; le derme ou tissu cellulaire sous-muqueux, devenant de plus en plus élastique ; et enfin la couche musculaire , soutenue dans une grande partie de son étendue par des parties solides, pouvant exister dans toute l'étendue des canaux aérifères. Enfin, on a pu chercher le système lym- phatique, des cryptes raucipares et des nerfs de la vie organique et de la vie aiRimale. » Toutes ces parties ayant en effet été successivement analysées avec plus ou moins de soin par les anatomistes anciens et modernes, on a pu se faire une idée assez juste de la structure du poumon de l'homme, et par suite des altérations dont il est susceptible, » Dans son travail , M. Bazin a repris chacun de ces points, et il en est peu qu'il n'ait éclairés ou même étendus. Mais celui sur lequel il a le plus insisté, et qui a fait le sujet de plusieurs de ses communications à l'Aca- démie , est la terminaison des bronches ou des canaux aérifères. » En analysant convenablement les opinions des anatomistes sur la ma- nière dont se terminent les bronches chez l'homme, c'est-à-dire les vais- seaux aériens qui, avec les vaisseaux afférents et efférents, constituent la très grande partie du parenchyme pulmonaire, on voit qu'elles peuvent être réduites à trois principales, appuyées sur l'autopsie immédiate et sur l'analogie avec ce qui existe chez certains animaux, et proposées depuis long-temps, mais auxquelles des anatomistes ont fait assez souvent quel- ques changements, peu importants, du reste, et plus encore dans les termes que dans le fond. » Suivant la première , la plus ancienne peut-être , et qui semble basée sur ce que montre le poumon des reptiles et des amphibieus, où ce n'est qu'un sac à parois réticulées, élastiques, quelquefois fort incomplètement cloisonnées , dans lesquelles se ramifie le réseau vasculaire eu deux coi*- C 337 ) ches, et qui est suspendu à l'extrémité d'une trachée plus ou moins lon- gue , on admet que le poumon de l'homme et des mammifères n'est que l'assemblage, la concentration de vésicules analogues, mais infiniment plus petites, qui termineraient l'extrémité des dernières ramifications des bron- ches, et qui, pressées, se déformeraient plus ou moins en se polygonant, et deviendraient dépendantes les unes des autres, en communiquant entre elles. C'est l'opinion de Malpighi. * » Dans une seconde manière de voir, ces prétendues vésicules ne se- raient tout simplement que les prolongements de la partie terminale des dernières ramifications des bronches, dans lesquels l'élément cartilagi- neux de celles-ci cesserait, et qui, par conséquent , formeraient de petits cœcums subcylindriques obtus , ou vésiculaires. » Dans cette opinion, comme dans la précédente, on peut admettre que ces productions ou terminaisons cœcales ou aveugles en doigts de gant, se groupant autour de la bronchiole dout elles émanent, se- raient indépendantes quoiques serrées et pressées , c'est-à-dire qu'elles ne communiqueraient entre elles que par l'intermédiaire du tronc qui les supporte , ce qui est l'opinion de Willis , ou bien que leurs parois étant percées, elles communiquent directement entre elles , ce qui constitue une sorte d'épongé, de corps caverneux aérifère, ce qui rentre, ce nous semble, dans la troisième manière de voira ce sujet. » En effet , dans cette opinion , reposant sur ce qui existe chez les oi- seaux , où les bronches et leurs ramifications traversant de part en part le poumon, constituent par leurs fréquentes anastomoses dans tous les sens une sorte de corps spongieux, caverneux, aérifère dans les parois fistu- leuses, tortueuses , anastomosées duquel se ramifient les vaisseaux afférents et efférents, le poumon des mammifères serait composé des bronches et de leurs ramifications nombreuses , comme cela est admis dans les deux manières de voir précédentes : mais plus ou moins près de leur terminai- son, elles prendraient le caractère de tout le poumon des oiseaux en com- muniquant les unes avec les autres, donnant ainsi la disposition spongieuse , labyrinthique à la partie essentielle de l'organe ; c'est l'opinion attribuée à Helvétius, mais qui paraît devoir remontera Duverney, comme le fait justement observer M. le D' Bazin. » Mais dans quelque manière de voir que ce soit, il faut reconnaître que ces canaux aérifères ramifiés ne sont qu'une extension en forme de tubes béants et décroissants de l'enveloppe générale dans laquelle se trou- vent toutes les parties qui constituent celles-ci. 1° La couche musculaire 33.. ( ^38 ) dans laquelle peuvent se développer des parties solides ; 2° la couche der- mique plus ou moins réticulée et élastique; 3° la couche vasculaire parve- nue au summum de son développement, et contenant elle-même l'élément élastique; 4° 1^ couche ou lame épidermique réduite à une minceur ex- trême , afin que le contact du fluide élaborant contenu dans les bronchilles, et du fluide à élaborer circulant dans les vaisseaux extrêmement ténus qui en tapissent les parois soit presque immédiat, et que réduits l'un et l'autre en filaments extrêmement déliés, l'action réciproque de l'un sur l'autre soit plus intense et plus prompte, comme Willis l'a parfaitement exposé suivant la théorie de Mayow. » C'est la seconde de ces manières de voir, qui au fond diffère assez peu de la première ; car des terminaisons de canaux aériens ramifiés dans les- quels cessent d'exister les parties cartilagineuses , et où se continuent les fibres musculaires , ou bien des cellules vésiculaires, musculo-vasculaires, qui s'ajoutent à l'extrémité des dernières ramifications des bronches , qu'elles soient un peu renflées, ou légèrement décroissantes en forme de cœcums , me semblent bien près d'être la même chose, que M. le D"^ Bazin accepte après de nombreuses et de minutieuses investigations. » Or cette opinion que l'on attribue, je ne sais trop pourquoi, exclusi- vement à Reissessen, qui l'a en effet confirmée dans son travail important sur la structure du poumon, est réellement celle des premiers anatomistes qui se sont occupés de ce sujet, depuis la découverte des verres grossis- sants et surtout celle de Willis, que l'on se borne trop souvent à citer, d'après Haller, au lieu de se donner la peine de le lire, et qui a évidem- ment considérablement développé ce que Malpighi avait dit sur la struc- ture intime du poumon, employant même le mercure pour l'injection des vaisseaux aérifères, comme Reissessen et surtout M. Bazin l'ont fait avec habileté. » En effet, en lisant attentivement Malpighi et surtout Willis, et en ne s'en rapportant pas exclusivement aux figures qu'ils ont données et dans lesquelles sans doute à cause de la grande difficulté reconnue par Willis lui-même, de bien rendre par le dessin des détails aussi délicats, les choses ont été considérablement exagérées ; on trouve qu'ils admettaient que la trachée-artère, les bronches, les surcroîts (surcuU) , les rejetons {pro- pagines), et les cellules vésiculaires {cellulœ vesiculares) qui naissent sur ces derniers , sont la continuation du même canal , celles-ci ne diffé- rant des autres que parce qu'elles sont dépourvues de cartilages ; mais que partout il y avait deux ordres de fibres musculaires , les unes trans- ( =»39 ) verses et les autres longitudinales , à l'action desquelles Willis atlribuait' même un mouvement de systole et de diastole dans le poumon. Suivant ce dernier, ces continuations de la trachée, dépourvues de cartilages, sont cependant comme étranglées d'espace en espace par des fibres ligamen- teuses ; et ce sont les intervalles résultants qui, remplis d'air, forment en partie les cellules vésiculaires ; cellules, ajoute Willis, que l'on pourrait- comparer, sans trop d'ineptie, à celles que présente le colon des rats, » Quelque serrés que soient ces surcroîts , ces rejetons et leurs cellules vésiculaires, au point qu'ils forment une sorte de bois inextricable et des espèces de chevelures en se terminant à la surface du poumon , ces cel- lules ne communiquent pas entre elles et sont pleinement indépen- dantes (i). » Parvenues à la surface du poumon, où elles présentent dès pores par lesquels le mercure injecté ne tarde pas à s'échapper , elles cons- tituent par leur assemblage de petites grappes , qui elles-mêmes forment les lobules, et ceux-ci les lobes du poumon. » Les artères et les veines pulmonaires forment à la surface des cellules vésiculaires un réseau admirable,que Malpighi avait d'abord pris pour des nerfs, mais dont il reconnut depuis la vérilable nature. » Enfin , cet assemblage si complet de vaisseaux aérifères et sanguifères , au point que Willis définit le poumon un organe entièrement fistuleux, quoiqu'il y reconnaisse très bien les lymphatiques, les glandules pul- monaires et les nerfs, est limité suivant lui par une double enveloppe, l'une fibreuse externe, et l'autre interne presque confondue avec les cel- lules vésiculaires. » Telle est l'analyse exacte de ce que Willis dit de plus important' à ce sujet, et qui suffira probablement pour faire remonter à ce célèbre médecin l'opinion la plus généralement admise aujourd'hui sur la struc- ture de l'organe respiratoire de l'homme. «Pour parvenir à accepter, avec connaissance de cause, l'une ou l'autre de ces manières de voir sur la structure du poumon , M. le docteur Bazin a eu principalement recours à l'injection des canaux aérifères au moyen du mercure, comme l'avait fait Willis et peut-être même Malpighi, et de- puis lorsReissessen; et en prenant toutes les précautions convenables pour être à l'abri de tout soupçon d'avoir rompu les bronches , il s'est assuré que leur terminaison se fait certainement sans renflement, par de petits^ (i) A lia ab aliis disjuncia-. ( 240 ) cœcums, ne communiquant indubitablement pas entre eux, si ce n'est par la branchiole dont ils émanent, et qu'ils forment par leur assemblage en groupes plus ou moins nombreux , plus ou moins serrés , de petits capi- tules qui , suivant qu'ils s'avancent plus ou moins inégalement dans l'épais- seur du poumon, déterminent à la surface pulmonaire la formation de lobules, comme dans l'homme et beaucoup de mammifères, ou l'absenco complète de cette disposition , comme dans les chiens et les chats. » M. Bazin, examinant ensuite les enveloppes du poumon, s'est aussi assuré qu'il en a, deux : une externe fibreuse ou séreuse, et une interne ou propre, qu'il nomme capsule, à l'imitation de Glisson pour celle du foie. Il croit même qu'elle est de nature élastique, s'appuyant principa- lement sur ce qu'il a vu d'abord sur une panthère, oii, par altération patholo- gique, cette membrane avait acquis une épaisseur notable; puis sur le marsouin, sur l'homme même, mais surtout sur l'éléphant, où le tissu fibreux passe si fréquemment à cet ëtat, dans un grand nombre de parties. » Ces confirmations et ces rectifications par M. Bazin , de ce qui avait été dit sur la structuredu poumon des mammifères par Willis et Reissessen, ne sont cependant pas encore admises par tous les anatomistes, et l'Aca- démie a môme entendu, il y a peu de temps, des observations contra- dictoires à ce sujet , dans lesquelles M. le docteur Bourgery, auteur d'un grand ouvrage sur l'anatomie de l'homme, proposait de revenir à l'opinion de la terminaison des bronchioles par des canaux irrégu- lièrement contournés, anastomosés, comme dans le tissu caverneux, en ini mot labyriiitliiformes ; mais , d'autre part , M. Bazin a dû voir une confirmation de sa manière de voir et de celle de Reissessen et de WUiis dans un long travail publié dernièrement à Strasbourg, par un élève de M. Duveruoy, et presque sous ses yeux, depuis que celui-ci avait examiné avec soin les préparations nombreuses que M. Bazin avait accimiulées dans les laboratoires d'anatomie comparée du Muséum , et dont il lui avait fait coroplaisamment l'exposition. » Au reste , ce que peuvent assurer vos Commissaires , et surtout l'un d'eux qui a suivi plus particulièrement M. Bazin dans ses recherches, d'autant plus qu'il avait lui-même admis la manière de voir deDuverney, en généralisant ce qui existe chez les oiseaux, c'est que l'opinion de l'a terminaison des broncliioles en cœcums gemraiformes , distincts, attei- gnant ou non la périphérie pulmonaire, leur semble hors de doute dans l'homme et les mammifères, ce que peut juger également l'Académie par ( a4> ) les préparations et les excellents dessins que M. Bazin a joints à son Mémoire, et qui sont remarquables par leur grande exactitude. » En résumé, les parties que M. le docteur Bazin a communiquées à l'Académie de son grand travail sur la structure intime du poumon de l'homme et des animaux vertébrés, peuvent faire présumer ce qu'il doit être lorsqu'il sera terminé, et quoiqu'il ne contienne guère encore que des confirmations démo^istratives , et des rectifications plus ou moins impor- tantes de ce qui avait été proposé depuis long-temps, il met hors de doute une opinion encore contestée tout dernièrement, en même temps qu'il montre un anatomiste délicat, persévérant et positif. En conséquence, nous proposons à l'Académie de donner son approbation au travail de M. le docteur Bazin , et d'en ordonner l'impression dans le recueil des Mémoires des Savants étrangers. » I^es conclusions de ce rapport sont adoptées. M. Lacroix fait, au nom de la section de Géométrie, le rapport sui- vant en réponse à une lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique , consultant l'Académie sur une proposition de M. Vène , chef de bataillon du génie, concernant la Construction de tables algébriques ayant pour objet l'élimination d'une inconnue entre deux équations littérales de degrés supérieurs en n et j : « La section de Géométrie s'est réunie pour délibérer sur la réponse à faire à M. le Ministre de l'Instruction publique concernant la demande de M. Vène. La section, sans nier l'utilité du travail proposé par M. Vène, pense qu'il n'en résulterait pas un avantage proportionné aux difficultés et à la longueur de l'exécution. » L'Académie adopte les conclusions de ce rapport. GÉOGRAPHIE. — Roppott sur la carte de F^allsequa , de 1439. (Commissaires : — Académie des Sciences — MM. Beautemps-Beaupré, de Freycinet et Poissant ; — Académie des Inscriptions — MM. Walc- kenaer, Quatremère, Jomard rapporteur.) Nous nous bornerons à reproduire les conclusions du rapport, qui sont conçues dans les termes suivants : « La Commission est d'avis : » 1". Que M. Tastu mérite les remercîments de l'Institut, pour la com- municaiioQ qu'il lui a faite de la copie delà cart»de YaUsequei ( a40 j» à°. Que cette carte, maigre son imperfection , mériterait d'être publiée comme l'a été la Carte catalane de la Bibliothèque royale ; » 3°. Que pour cette publication , on doit se procurer un Jac-sinùle ^ portant tous les caractères d'une parfaite exactitude. » Ces conclusions sont adoptées. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHJMiE ORGANIQUE. — De VactvoTi du chlore sur les éthers hydro-chlonques, de l'alcool et de l'esprit de bois, et de plusieurs points de la théorie des éthers ; par M. Regnault. (Commissaires, MM. Dumas, Robiquet, Pelouze.) CHIRURGIE. — Nouvelle méthode de traiter et de guérir les fistules vésico- vaginales; par M. Lallemaihd. (Commissaires, MM. Magendie, Double, Breschet.) CHIRURGIE. — Essai sur la, thérapeutique générale des fractures ; par M. Mayor, de Lausanne. (Commissaires , MM. Larrey, Roux , Breschet.) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Mémoire sur une machine à flotteur oscillant. — Nouveau récepteur hydraulique à mouvement rectiligne alternatif; par M. A. DE Caligny. (Commissaires, MM. Cordier, Poncelet, Coriolis.) M. Breton adresse un nouvel appareil électro-magnétique. « Plusieurs membres de l'Académie , dit M. Breton dans la lettre qui accompagne cet envoi, ont fait usage de l'appareil que j'avais précédem- ment présenté , et l'ont trouvé d'un usage facile et capable de grands ef- fets ; mais ils ont regretté de n'avoir pas le moyen de modérer la violence des commotions qu'il produit, et d'être privés par là d'en faire l'application dans certaines maladies où de fortes secousses ne seraient pas sans danger. Je suis parvenu à faire disparaître cet inconvénient, le nouvel instrument que je présente permettant de graduer à volonté les commotions. Il en peut d'ailleurs donner de très puissantes, quoiqu'il soit d'un volume beaucoup moindre que le premier. » (Commission précédemment nommée à laquelle est adjoint M. Magendie.) " M. P. Garnier présente un thermomètre métallique à maxima et à minima. (Commissaires, MM. Gay-Lussac, Arago, Savary.) M. Driesch adresse des observations sur les habitudes des cer/s^volants (Lucanes). (Commissaires, MM. Duméril, Flourens, Audouin.) * CORRESPONDANCE. -l M. LE Ministre OU Commerce et de l'Aorigulturb transmet, au nom de l'auteur, M. Bullard, deux Mémoires imprimés ayant pour titre : l'un, De la Peste orientale, et l'autre Pro;e« de réforme sanitaire. (Voir au Bulletin bibliographique.) BOTANIQUE. — Note sur les genres JEgi\op& et Triticum, communiquée par M. Auguste de Saint-Hilaire. « Quelques botanistes ont pensé, d'après l'extrême ressemblance des fruits de Y/Egilops avec les grains du blé cultivé, que ce dernier n'était qu'un yEgilops modifié par la culture. M. Auguste de Saint-Hilaire dit, d'a- près une lettre de M. Frédéric de Girard, de Montpellier, que M. Esprit Fabre ayant trouvé l'année dernière, dans les environs d'Agde , quelques pieds A'Mgilops triticoides , en a semé les fruits dans son jardin,* et a ob- tenu une plante dans laquelle les caractères de Y/Egilops ont presque entiè- rement disparu, pour faire place à ceux du Triticum. Ce n'est point encore tout-à-fait un Triticum; ce n'est plus un JEgilops. M. Fabre se propose de semer l'année prochaine les grains recueillis cette année, et de continuer les observations qu'il a commencées. » CHIMIE. — Recherches de M. Reiset sur quelques Cyanoferrures doubles. M. Pelouze communique à l'Académie le résultat de plusieurs expé- riences de M. Jules Reiset sur la nature des combinaisons provenant de l'action du cyanoferrure de potassium sur les dissolutions salines des mé- taux terreux. Ces résultats sont importants pour l'analyse chimique. M. Reiset, en versant du cyanoferrure de potassium dans une dissolu- tion de chlorure de calcium, a obtenu un précipité cristallisé, blanc, très C. R. iSîg, a* Semestre. (T. IX, N»7.) 34 (='44) peu soluble, formé d'un atome de cyanoferrure de calcium et d'un atome de cyanoferrure de potassium. Il a observé en outre qu'il se forme des précipités d'une composition analogue , en remplaçant les sels de chaux par des sels de baryte , de stron- tiane et de magnésie. Les cristaux qu'on obtient en versant du chlorure de barium dans une dissolution chaude de prussiate ferrure de potasse, et qui sont décrits dans plusieurs traités de chimie comme étant du cyanoferrure de barium pur, résultent de l'union d'un atome de ce dernier sel avec un atome de cyanoferrure de potassium. Le cyanoferrure d'ammonium jouit également de la propriété de s'unir atome à atome avec les cyanoferrures terreux. -,V^ ^ . .U,-ut'j j . M. FtocRENS annonce qu'il vient de recevoir de M. le docteur Guton, chirurgien en chef de l'armée d'Afrique, de nouveaux matériaux pour servir à l'Histoire naturelle des races humaines qui habitent l'Algérie. Ces nou- veaux matériaux se rapportent aux races arabe, maure et nègre. STATISTIQUE. — Sur la mortalité des têtes choisies. — Lettre de M. Demonfebkakd. M Pour faciliter les travaux relatifs à la question des assurances sur la vie, j'ai comparé les tables de la première classe de départements avec les travaux les plus récents sur la mortalité des têtes choisies. » M. Benoislon de Châteauneuf a recueilli de nombreux renseignements sur la longévité des académiciens, et en a fait la base d'un Mémoire dont l'Académie a entendu avec intérêt quelques citations faites à la dernière séance par M. le secrétaire perpétuel. L'auteur de ce Mémoire ayant bien voulu me communiquer les relevés numériques des âges d'admission et de décès de 748 académiciens, j'en ai formé un tableau de la manière suivante. J'ai écrit, à côté de chaque âge d'admission, la vie moyenne calculée dans les tables de la première classe , sexe masculin , et le temps que chaque savant a occupé le fauteuil académique. J'ai fait ensuite la somme de chaque colonne et j'ai trouvé que les 748 académiciens ont vécu ensemble i8566 ans, tandis que la somme des vies moyennes assi- gnées par le calcul s'élève à 19028 ans 6 mois. Chaque académicien a donc vécu, en moyenne, 7 mois 8 jours de moins qu'un homme de même âge pris dans les départements à mortalité lente. » La différence tient principalement à ce que, selon la remarque très ( 245 ) judicieuse de M. Beuoiston de Châteauneuf, les faits observés se rap- portent en moyenne au milieu du dix-huitième siècle, et sont plutôt comparables aux calculs de Deparcieux qu'aux tables qui expriment la mortalité dans le premier tiers du dix-neuvième siècle. Malheureusement le nombre des observations est trop faible pour qu'on puisse le subdivi- ser utilement en périodes; maison ne peut pas douter que les membres de l'Institut n'aient profité , comme l'ensemble de la population , de l'amélioration des tables de mortalité en passant d'un siècle à l'autre. »M. Casper, de Berlin, a relevé dans les almanachs des cours allemandes, les âges de looo individus des deux sexes appartenant à des familles princières; il en a formé une table qui représente la loi de population de looo individus placés dans des circonstances favorables et exceptionnelles. J'ai comparé cette table avec celle qui donne la loi de population des départements de la première classe. Les résultats sont consignés dans le tableau ci-dessous, et rapportés à un même nombre à 20 ans. ^ PRINCES POPULATION, ""• allemands. i" classe. o ., 1000 1326 5 943 looi 10 938 953 i5 911 923 ao 886 886 25 852 835 3o 796 783 . ;' 35 753 729 40 693 674 45 624 6o3 5o 557 557 55 464 497 60 398 43o 65 3i8 35o 70 235 965 75 «39 167 80 57 92 85 29 4® 90 i5 i5 9* I « 100 o o » Au premier coup d'œil, on voit que depuis 10 ans jusqu'à 70, les nombres des deux colonnes se surpassent alternativement et s'écartent fort peu d'une loi commune. Le petit nombre d'observations recueillies 34.. ( 246 ) par M. Casper, explique les légères différences dans cette période et les différences beaucoup plus grandes à partir de 80 ans. » Quant à la discordance au-dessous de 5 ans, elle pourrait bien n'être qu'apparente; elle provient en grande partie de ce que les princes mort- nés ou décédés dans les premiers mois de leur existence ne figurent pas dans les documents que M. Casper a relevés. » Ainsi, d'une part la vie moyenne des hommes danJs la première classe (le départements surpasse de 7 mois celle des académiciens du dix-hui- tième siècle; d'autre part la loi de population des mêmes départements s'accorde d'une manière très remarquable avec les observations faites sur les familles princières de l'Allemagne. » M. LÉONARD écrit qu'un Mémoire qu'il avait proposé sur les mojens propres à développer l'intelligence des animaux , n'est pas encore en état d'être mis sous les yeux de l'Académie, et qu'il espère qu'on voudra bien se contenter des Notes qui lui ont servi pour la rédaction de ce travail. « Je désire, dit-il, profiter du séjour que je fais à Paris pour donner à MM. les membres de la Commission qui sera chargée de rendre compte de mes pro- cédés les explications qu'ils jugeront nécessaires, et pour les rendre té- moins des résultats que j'obtiens. Je crois que de cette manière ils seront phis à portée de juger de ma méthode, qu'ils ne pourraient le faire sur la simple lecture d'un Mémoire dans lequel j'aurais peut-être omis des déve- loppements nécessaires. » (Commissaires, MM. Magendie, Flourens, Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire.) M. Marigny demande à retirer un Mémoire ayant pour titre .Entretiens de Pjthagore avec ses disciples sur la physique générale. Ce Mémoire n'ayant pas encore été l'objet d'un rapport, sera remis à l'auteur. M. DE Paravey adresse une deuxième lettre sur quelques passages des auteurs chinois, relatifs à des peuples désignés sous le nom de Ting-Ling. L'auteur anonyme d'un Mémoire sur le Mécanisme de la production de la voix chez l'homme et les mammifères , adressé pour le concours au grand prix de Physique, écrit relativement au retard qu'a éprouvé la première partie de son travail. Il semble résulter des informations prises à ce sujet par un de ses correspondants , M. le D' Mege , que le Mémoire avait été , par erreur, remis à l'Académie de Médecine, et qu'il l'avait été avant l'époque marquée pour la clôture du concours. La séance est levée à 5 heures. F, ( M7 ) r'«'. BULLETIN BrBLIOGRAPHIQUE; •^" ^•K^'yul L'Académie a reçu dans celle séance les ouvrages dont voici' les titres :- Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie royale des Sciences ; :2' semestre iSSg, n°6, in-4°. Leçons sur l'Histoire naturelle des Corps organisés^ professées au Collège de France; premier Jascicule comprenant une esquisse des derniers progrès de la science et de son état actuel, par M. G.-L. Duvernoy; i85g, in-8. De la Peste orientale, d'après les matériaux recueillis à Alexandrie , au Caire, à Smjrme et à Constantinople, de i835 à i838/ parM. Bdllard DK Meru ; in-8°. Projet de reforme sanitaire; par le même; in-S". Histoire des îles Canaries; par MM. Webb et Berthblot; 4'° livraison in-fol. Aphorismes ctffippocrate, traduits en français par MM. Lallemand et Pappas; Montpellier, iSSg, in-12. Traité général de Botanique; par M. Desvadx, directeur du jardin botanique d'Angers; 1" et 2""' partie, 2 vol. io-8°. ''' *^ "' •'■*'^-<{ Recherches sur les Eaux thermales; par M. Lecoq; Clermont-Ferrand, in-8°. Recherches sur les progrès de l'Astronomie et des Sciences nautiques en Espagne; par NI. Duflot de Mofras; Paris, iSSg, in-8°. OEuvres complètes de John Hunier, traduites de l'anglais par M. Rr--- chelot; 7* liv. in-S", et 7* liv. de pi. in-4''. Notice sur les Embaumements; procédés de 'M.'GAVîikz;\n-8°. Bibliothèque universelle de Genève; juin iSSg, in-8°. Académie royale de Bruxelles [séance du 8 juin j 859) ; u° 68. Sur tétat du Magnétisme terrestre à Bruxelles pendant les années 1827 à 1829; par M. Quetelet; in-4°. (Extrait du tome XII des Mémoires de l'Académie royale de Bruxelles.) Recherches sur l'Histoire naturelle et l'Anatomie des Limules; par M. Vandeii-Hoeven; Leyde, in-fol. Transactions of . . . . Transactions de la Société royale d Edimbourg ; vol. 14, partie 1"; Edimbourg, iSSg, in-4°. Kegister of . . . Registre des Marées , d après les indications de F échelle ( a48 ) (tide-gauge) établie au dock-yard de Sheemess ,qXc., imprimé par ordre des Commissaires de l'Amirauté ; Londres, i SSg , in-8'. Report of . . . Rapport de la Commission mixte de Physique et de Mé- téorologie, cité par le conseil de la Société royale dans une discussion relative à l'opportunité d'une denmnde tendant à obtenir du gouvernement de S. M. rétablissement d'observatoires magnétiques fixes et Téquipement d'une expédition navale pour des observations magnétiques dans les mers antarctiques; suivi de la décision prise , conformément à ce rapport , par le conseil de la Société royale ; àevai-îevàWe d'impression in-8°. Natural History . . , Illustrations ^Histoire naturelle, publiées par M. E. Charlesworth , éditeur du Magasin d'Histoire naturelle ; in-8'' , 4 planch. The nautical. . . Magasin nautique et Chronique navale, n" 5 — 8 (mai- août i839);in-8*. Proceedings. . . . Procès- f^erbaux de la Société royale d Edimbourg ; n* i5 — 15 (i5 janvier i838 — i5 avril 1839), in-8'. The London and . . . Journal philosophique de Londres et d Edimbourg ; 3' série, n° 94 (août 1839) , in-8». . Berichl uberdie. . . Analyse des Mémoires lus à l'Académie des Sciences de Berlin et destinés à la publication }\mn i83g, in-8°. Tijdschrift voor. . . . Journal d'Histoire naturelle; 5' partie, 3° liv. et 6' partie, 1" et 2' liv.; par MM. Vander-Hoevem et H. de Vrièse ; Leyde , 1839, in-8°. Revue zoologique, publiée sous la direction de M. Guérin dr Mew- neville; juillet i839, n* 7, in-8°. Gazette des Hôpitaux; n" g5 — 94, in-fol. La France industrielle ; 6* année , n* 1 9. L'Expérience , journal de Médecine ; n* 1 10, in-S". Gazette des Médecins praticiens; i" année, n° a 3, ia-8*. —«♦♦♦»♦• COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SOENCES. SÉANCE DU LUNDI 19 AOUT 183». PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Remarques à l'occasion (Tun passage du Rapport sur les travaux de M. Bazin, concernant la structure intime du poumon (i). — Lettre de M. DuvERNOYà M. Flourens. « Il y a une phrase dans le Rapport sur la structure intime des poumons dans les mammijères , qui pourrait être mal interprétée, contre l'intention de MM. les Commissaires et de M. le rapporteur en particulier, ainsi qu'il a bien voulu m'en donner l'assurance. » Tel est le motif non de la réclamation , mais de la simple explication que je vous prie de communiquer à l'Académie. » Les préparations que j'ai examinées avec soin, en septembre iSSy, à la sollicitation réitérée de M. le docteur £azin , étaient toutes des portions de poumons de mammifères, conservées dans l'alcool, dont les dernières ramifications bronchiques avaient été injectées au mercure. Ces prépara- tions avaient pour but de rendre évidente la terminaison en cœcum ou (i) Voirie Cfimpie rendu de la précédente séance , page a34. C.R i839,a«Snne»(re.(T.IX,N<'8.) 35 .. ( 25o ) en cul-de-sac rfe ces ilernières ramifications, et leur indépendance les unes des autres, sinon pour les rameaux d'origine. Elles ne montraient absolument que celte partie de la structure des poumons, et n'avaient rapport qu'à ceux des mammifères. J'y vis, avec plaisir, la confirmation d'une disposition que je connaissais, à cette époque de iSSy, depuis trente-trois ans, par les préparations de mon ami Reissessen et par sa Dissertation, dont nous avions adopté, M. Cuvier et moi, dès i8o4> la manière de voir, conforme à notre propre expérience. Çf^oirle tome IV, pages 326 et 809 de la première édition des Leçons dAuatomie comparée de G. Cuvier, etc.) y> J'ai cru cette explication nécessaire pour préciser le genre et le but des préparations que j'ai examinées à la sollicitation, je le répète, de M. le docteur Bazin. » LE DAGUERRÉOTYPE. « Avant d'entrer dans les considérations théoriques et techniques qui doivent le conduire à l'explication du Daguerréotype , M. Arago ex- prime le regret que l'inventeur de cet ingénieux appareil n'fîit pas pu se charger lui-même d'en développer toutes les propriétés devant l'Acadé- mie. Ce matin encore, ajoute M. Arago, j'ai prié, j'ai supplié l'habile artiste de vouloir bien se rendre à lui vœu qui me semblait devoir être partagé par tout le monde; mais un violent mal de gorge; mais la crainte (le ne pas se rendre intelligible sans le secours de planches ; mais un peu (le timidité ont été des obstacles que je n'ai pas su vaincre. J'espère que l'Académie voudra bien me tenir quelque compte de l'obligation où je me trouve de lui faire, et même sans y être suffisamment préparé, une simple communication verbale sur des sujets si délicats (i). « Un physicien napolitain, Jean-Baptiste Porta , reconnut, il y a envi- ron deux siècles, que si l'on perce un très petit tmu dans le volet de la fenêtre d'une chambre bien close, ou, mieux encore, dans une plaque métallique mince appliquée à ce volet, tous les objets extérieurs dont les (i) En l'absence de tout guide pour retrouver non-seulement les expressions dont k Se- crétaire de l'Académie s'est servi , mais encore l'ordre de ses développements , nous avons cru, après quelque hésitation, devoir reproduire les principaux passages du rapport écrit (Tue M. Arago présenta à la Chambre des Députés, en expliquant aujourd'hui dans des notes ce qui, devant la Chambre, devait rester secret. ( ^5. ) rayons peuvent atteindre le trou , vont se peindre sur le mur de la cham- bre qui lui fait faee, avec des dimensions réduites ou agrandies, suivant les distances; avec des formes et des situations relatives exactes, du moins dans une grande étendue du tableau; avec les couleurs naturelles. Porta découvrit, peu de temps après, que le trou n'a nullement besoin d'être petit; qu'il peut avoir une largeur quelconque quand on le couvre d'un de ces verres bien polis, qui, à raison de leur forme, ont été appelés des lentilles. i> Les images produites par l'intermédiaire du trou ont peu d'intensité. Les autres brillent d'un éclat proportionnel à l'étendue superficielle delà lentille qui les engendre. Les premières ne sont jamais exemptes de con- fusion. Les images des lentilles, au contraire, quand on les reçoit exacte- ment au foyer, ont des contours d'une grande netteté. Cette netteté est devenue vraiment étonnante depuis l'invention des lentilles achromati- ^■' ques; depuis qu'aux lentilles simples, composées d'une seule espèce de verre, et possédant, dès lors, autant de foyers distincts qu'il y a de cou- leurs différentes dans la lumière blanche, on a pu substituer des lentilles achromatiques , des lentilles qui réunissent tons les rayons possibles dans un seul foyer; depuis, aussi, que la forme périscopique a été adoptée, j) Porta fit construire des chambres noires portatives. Chacune d'elles était composée d'un tuyau, plus ou moins long, armé d'une lentille. L'é- cran blanchâtre en papier ou en carton sur lequel les images allaient se peindre, occupait le foyer. Le physicien napolitain destinait ses petits-"" appareils aux personnes qui ne savent pas dessiner. Suivant lui , pour obtenir des vues parfaitement exactes des objets les plus compliqués, il devait suffire de suivre, avec la pointe d'un crayon, les contours de l'image focale. » Ces prévisions de Porta ne se sont pas complètement réalisées. Les peintres, les dessinateurs, ceux particulièrement qui exécutent les vastes toiles des panoramas et des dioramas, ont bien encore quelquefois recours à la chambre noire; mais c'est seulement pour tracer, en masse, les con- tours des objets; pour les placer dans les vrais rapports de grandeur et de position; pour se conformer à toutes les exigences de la perspective linéaire. Quant aux effets dépendants de l'imparfaite diaphanéité de notre atmos- phère, qu'on a caractérisés par le terme assez impropre de perspective aérienne, les peintres exercés eux-mêmes n'espéraient pas que, pour les reproduire avec exactitude, la chambre obscure pi'it leur être d'aucun se- cours. Aussi, n'y a-t-il personne qui,, après avoir remarqué la netteté ■65.. ( 252 ) ' de contours, la vérité de formes et de couleur, la dégradation exacte de teintes qu'offrent les images engendrées par cet instrument, n'ait vive- ment regretté qu'elles ne se conservassent pas à' elles-mêmes , n'ait appelé de ses vœux la découverte de quelque moyen de les fixer sur l'écran fo- cal. Aux yeux de tous, il faut également le dire, c'était là un rêve des- tiné à prendre place parmi les conceptions extravagantes d'un Wilkins ou d'un Cyrano de Bergerac. Le rêve, cependant, vient de se réaliser. Prenons l'invention dans son germe et marquons-en soigneusement les progrès. » Les alchimistes réussirent jadis à unir l'argent à l'acide marin. Le pro- duit de la combinaison était un sel blanc qu'ils appelèrent lune ou argent corné (i). Ce sel jouit de la propriété remarquable de noircir à la lumière , de noircir d'autant plus vite que les rayons qui le frappent sont plus vifs. Couvrez une feuille de papier d'une couche d'argent corné ou, comme o!i dit aujourd'hui, d'une couche de chlorure d'argent ; formez sur cette couche, à l'aide d'une lentille, l'image d'un objet; les parties obscures de l'image, les parties sur lesquelles ne frappe aucime lumière reste- ront blanches; les parties fortement éclairées deviendront complètement noires; les demi-teintes seront représentées par des gris plus ou moins foncés. » Placez une gravure sur du papier enduit de chlorure d'argent, et ex- posez le tout à la lumière solaire, la gravure en dessus. Les tailles remplies de noir arrêteront les rayons ; les parties de l'enduit que ces tailles touchent et recouvrent, conserveront leur blancheur primitive. Dans les régions correspondantes, au contraire, à celles de la planche, où l'eau- forte, le burin n'ont pas agi; là où le papier a conservé sa demi-diapha- néité, la lumière solaire passera et ira noircir la couche saline. Le résultat nécessaire de l'opération sera donc une image semblable à la gravure par la forme, mais inverse quant aux teintes : le blanc s'y trouvera reproduit en noir, et réciproquement. » Ces applications de la si curieuse propriété du chlorure d'argent dé- couverte par les anciens alchimistes, sembleraient devoir s'être présentées d'elles-mêmes et de bonne heure; mais ce n'est pas ainsi que procède l'es- (() Dans l'ouvrage de FABRicins (De rébus inetallicis), imprimé en 1366, il est déji longuement question d'une sorte de mine d'argent qu'on appelait argent corné, ayant la couleur et la transparence de la corne , la fusibilité et la mollesse de la cire. Cette subs- tance, exposée à la lumière, passait du gris jaunâtre au violet, et, par une action plus long-temps prolongée , presque au noir. C'était l'argent corné naturel. ( a53 ) prit humain. Il nous faudra descendre jusqu'aux premières années du iix' siècle pour trouver les premières traces de l'art photographique. » Alors Charles, notre compatriote, se servira, dans ses cours, d'un papier enduit, pour engendrer des silhouettes à l'aide de l'action lumi- neuse. Charles est mort sans décrire la préparation dont il faisait usage; et comme, sous peine de tomber dans la plus inextricable confusion, l'historien des sciences ne doit s'appuyer que sur des documents impri- més, authentiques, il est de toute justice de faire remonter les premiers linéaments du nouvel art à un Mémoire de Wedgwood, ce fabricant si célèbre, dans le monde industriel, par le perfectionnement des poteries et par l'invention d'un pyromètre destiné à mesurer les plus hautes tempé- ratures. » Le mémoire de Wedgwood parut en 1802, dans le numéro dé juin du journal Of the royal Institution oj Great Britain. L'auteur veut, soit à l'aide de peaux, soit avec des papiers enduits de chlorure ou de nitrate d'argent, copier les peintures des vitraux des églises, copier des gravures. « Les images de la chambre obscure (nous rapportons fidèlement un pas- » sage du mémoire), il les trouve trop faibles pour produire, dans un M temps modéré, de Peffet sur du nitrate d'argent. » ( Tlie images for med bj means oj a caméra obscura , hâve beenfound to be too faint ta pro- ditce , in anj moderate time, an effect upon the nitrate oJ silver. ) » Le commentateur de Wedgwood , l'illustre Hiimphry Davy, ne con- tredit pas l'assertion relative aux images de la chambre obscure. Il ajoute seulement, quant à lui, qu'il est parvenu à copier de très petits objets au microscope solaire, mais seulement à une courte distance de la lentille. » Au reste, ni Wedgwood, ni sir Humphry Davy ne trouvèrent le moyen, l'opération une fois terminée, d'enlever à leur enduit (qu'on nous passe l'expression), d'enlever à la toile de leurs tableaux, la propriété de se noircir à la lumière. Il en résultait que les copies qu'ils avaient obtenues ne pouvaient être examinées au grand jour; car au grand jour tout, eu très peu de temps, y serait devenu d'un noir uniforme. Qu'était-ce, en vérité, qu'engendrer des images sur lesquelles on ne pouvait jeter un coup d'œil qu'à la dérobée, et même seulement à la lumière d'une lampe; qui disparaissaient en peu d'instants, si on les examinait au jour? » Après les essais imparfaits, insignifiants, dont nous venons de donner l'analyse, nous arriverons, sans rencontrer sur notre route aucun inter- médiaire, aux recherches de MM. Niépce et Daguerre. » Feu M. Niépce était un propriétaire rétiré dans les environs de Châ- ( ^54 ) lon-sur-Saône. II consacrait ses loisirs à des recherches scientifiques. Une d'elles, concernant certaine machine où la force élastique de l'air brus- quement échauffé devait remplacer l'action de la vapeur, subit, avec assez de succès, une épreuve fort délicate : l'examen de l'Académie des Sciences. T^es recherches photographiques de M. Niépce paraissent remonter jus- qu'à l'aiTnée 1814. Ses premières relations avec M. Daguerre sont du Diois de janvier 1826. L'indiscrétion d'un opticien de Paris lui apprit alors que M. Daguerre était occupé d'expériences ayant aussi pour but de fixer les images de la chambre obscure. Ces faits sont consignés dans des lettres que nous avons eues sous les yeux. En cas de contestation, la date cer- taine des premiers travaux photographiques de M. Daguerre, serait donc l'année 1826. » M. Niépce se rendit en Angleterre en 1827. Dans le mois de décembre de cette même année, il présenta un Mémoire sur ses travaux photogra- phiques à la Société royale de Londres. Le mémoire était accompagné de plusieurs échantillons sur métal , produits des méthodes déjà découvertes alors par notre compatriote. A l'occasion d'une réclamation de priorité, ces échantillons, encore en bon état, sont loyalement sortis naguère des collections de divers savants anglais. Ils prouvent, sans réplique, que pour la copie photographique des gravures, que pour la formation, à l'usage des graveurs, de planches à l'état d'ébauches avancées, M. Niépce con- naissait, en 1827, le moyen de faire correspondre les ombres aux ombres, les demi-teintes aux demi-teintes, les clairs aux clairs; qu'il savait, de plus, ces copies une fois engendrées, les rendre insensibles à l'action vil- térieure et noircissante des rayons solaires. En d'autres termes, par le choix de ses enduits, l'ingénieux expérimentateur de Châlon résolut, dès 1827, un problème qui avait défié la haute sagacité d'un Wedgwood, d'un Humphry Davy. » L'acte d'association (enregistré) de MM. Niépce et Daguerre , pour l'exploitation en commun des méthodes photographiques, est du i4 dé- cembre 1829. Les actes postérieurs, passés entre M. Isidore Niépce fils, comme héritier de son père, et M. Daguerre, font mention, première- ment, de perfectionnements apportés par le peintre de Paris aux mé- thodes du physicien de Châlon ; en second lieu, de procédés entièrement neufs, découverts par M. Daguerre, et doués de l'avantage (ce sont les pro- pres expressions d'un des actes) « de reproduire les images avec soixante »ou quatre-vingts fois plus de promptitude » que les procédés anciens. » Dans ce que nous disions tout-à-l'heure des travaux de M. Niépce , on ( 255 ) aura sans doute remarqué ces mots restrictifs : pour la copie pkotographi' que des gravures. C'est qu'en effet; après une multitude d'essais infructueux, M. Niépce avait, lui aussi, à peu près renoncé à reproduire les images for- mées dans la chambre obscure; c'est que les préparations dont il faisait usage, ne se modifiaient pas assez vite sous l'action lumineuse; c'est qu'il lui fallait dix à douze heures pour engendrer un dessin; c'est que, pen- dant de si longs intervalles de temps, les ombres portées se déplaçaient beaucoup; c'est qu'elles passaient de la gauche à la droite des objets; c'est que ce mouvement, partout où il s'opérait, donnait naissance à des teintes plates, uniformes; c'est que, dans les produits d'une méthode aussi défectueuse, tous les effets résultant des contrastes d.'ombre et de lumière étaient perdus; c'est que, malgré ces immenses inconvénients, on n'était pas même toujours sûr de réussir; c'est qu'après des précau- tions infinies, des causes insaisissables, fortuites, faisaient qu'on avait tantôt un résultat passable, tantôt une image incomplète ou qui laissait çà et là de larges lacunes; c'est, enfin, qu'exposés aux rajons solaires, les enduits sur lesquels les images se dessinaient, s'ils ne noircissaient pas , se divisaient, se séparaient par petites écailles (i). » En prenant la contre-partie de toutes ces imperfections, on aurait une (i) Voici une indication abrégée du procédé de M. Niépce et des perfectionnements que M. Daguerre y apporta. M. Niépce faisait dissoudre du bitume sec de Judée dans de l'huile de lavande. Le résultat de cette évaporation était un vernis épais que le physicien de Châlon appliquait par tam- ponnement sur une lame métallique polie , par exemple , sur du cuivre plaqué , ou recouvert d'une lame d'argent, La plaque , après avoir été soumise à une douce chaleur, restait couverte d'une couche adhérente et blanchâtre : c'était le bitume en poudre. La planche ainsi recouverte était placée au foyer de la chambre noire. Au bout d'un cer- tain temps on apercevait sur la poudre de faibles linéaments de l'image. M. Niépce eut la pensée ingénieuse que ces traits , peu perceptibles , pourraient être renforcés. En effet , en plongeant sa plaque dans un mélange d'huile de lavande et de pétrole, il reconnut que les régions de l'enduit qui avaient été exposées à la lumière, restaient presque intactes , tandis que les autres se dissolvaient rapidement et laissaient ensuite le métal à nu. Après avoir lav* la plaque avec de l'eau , on avait donc l'image formée dans là chambre noire, les clairs cor- respondant aux clairs et les ombres aux ombres. Les clairs étaient fonnés par la lumière dif- fuse , provenant de lamatière blanchâtre et non polie du bitume ; les ombres , par les par- ties polies et dénudées du miroir : à la condition , bien entendu , que ces parties se miraient dans des objets sombres ; à la condition qu'on les plaçait dans une telle position qu'elles ne pussent pas envoyer spéculaircment wenV œ')\ quelque lumière un peu vive. Les demi-teintes-; , (256) énumération, à peu près complète, des mérites de la méthode que M. Da- 5,'uerre a découverte , à la suite d'un nombre immense d'essais minutieux , pénibles , dispendieux. w Les plus faibles rayons modifient la substance du Daguerréotype. T/effet se produit avant que les ombres solaires aient eu le temps de se déplacer d'une manière appréciable. Les résultats sont certains, si on se quand elles existaient , pouvaient résulter de la partie du vemis-qu'une pénétration partielle du dissolvant avait rendue moins mate que les régions restées intactes. '-'■ Le bitume de Judée réduit en poudre impalpable , n'a pas une teinte blanche bien pronon- cée. On serait plus près de la vérité en disant qu'il est gris. Le contraste entre les clairs et l'ombre , dans les dessins de M. Niépce, était donc très peu marqué. Pour ajouter à l'effet, l'auteur avait songé à noircir, après coup , les parties nues du métal , à les faire attaquer soit par le sulfure de potasse, soit par l'iode; mais il paraît n'avoir pas songé que cette der- nière substance exposée à la lumière du jour, aurait éprouvé des changements continuels. En tout cas , on voit que M. Niépce ne prétendait pas se servir d'iode comme substance sen- sitive ; qu'il ne voulait l'appliquer qu'à titre de substance noircissante, et seulement après la formation de l'image dans la chambre noire; après le renforcement ou , si on l'aime mieux , après le dégagement de cette image par l'action du dissolvant. Dans une pareille opération que seraient devenues les demi-teintes? Au nombre des principaux inconvénients de la méthode de M. Niépce, il faut ranger cette circonstance qu'xm dissolvant trop fort enlevîiit quelquefois le vernis par places , à peu près en totalité , et qu'un dissolvant trop faible ne dégageait pas suffisamment l'image. La réussite n'était jamais assurée. M. Daguerre xxa&^ïiai une méthode qu'on appela la méthode Niépce perfectionnée. Il subs- titua d'abord le résidu de la distillation de l'huile de lavande au bitume , à cause de sa plus grande blancheur et de sa plus grande sensibilité. Ce résidu était dissous dans l'alcool ou dans l'éther. Le liquide déposé ensuite en une couche très mince et horizontale sur le métal y laissait, en s'évaporant , un enduit pulvérulent uniforme, résultat qu'on n'obtenait pas par tamponnement. Après l'exposition de la plaque, ainsi préparée, au foyer de la chambre noire, M. Da- guerre la plaçait horizontalement et à distance au-dessus d'un vase contenant une huile essen- tielle légèrement chauffée. Dans cette opération , renfermée entre des limites convenables et qu'un simple coup d'œil , au reste , permettait d'apprécier, La vapeur provenant de l'huile , laissait intactes les particules de l'enduit pulvérulent C|ui avaient reçu l'action d'une vive lumière ; Elle pénétrait partiellement , et plus ou moins, les régions du même enduit qui, dans la chambre noire , correspondaient aux demi-teintes. Les parties restées dans l'ombre étaient , elles , pénétrées entièrement. Ici le métal ne se montrait à nu dans aucune des parties du dessin ; ici les clairs étaient formés par une agglomération d'une multitude de particules blanches et très mates ; les demi -teintes par des particules également condensées, mais dont la vapeur avait plus oa ( =^57 ) conforme à des "prescriptions très simples. Enfin, les images une fois pro (liiiles, l'action des rayons du soleil, continuée pendant des années, n'en altère ni la pureté, ni l'éclat, ni l'harmonie. » A l'inspection de plusieurs des tableaux qui ont passé sous tos yeux , chacun songera à l'immense parti qu'on aurait tiré , pendant l'expédition d'Egypte, d'un moyen de reproduction si exact et si prompt ; chacun sera ♦j » -i moins affaibli la blancheur et le inat; les ombres par des particules, toujours en même ^ '-^ nombre , et devenues entièrement diaphanes. Plus d'éclat , une plus grande variété de tons , plus de régularité , la certitude de réussir dans .la manipulation , de ne jamais cmportçr aucune portion de l'image , tel» étaient les avantages de la méthode modifiée de M. Daguerre , sur celle de M. Niépce ,• malheureusement le résidu de l'huile de lavande , quoique plus sensible à l'action de la lumière que le bitume de Judée , est encore assez paresseux pour que les dessins ne com- mencent à y poindre qu'après un temps fort long. Le genre de modification que le résidu de l'huile de lavande reçoit par l'action de la lumière et à la suite duquel les vapeurs des huiles essentielles pénètrent cette matière plus ou moins difficilement , nous est encore inconnu. Peut-être doit-on le regarder comme un simple dessèchement de particules; peut-être ne faut-il y voir qu'un nouvel arrangement moléculaire. Cette double hypothèse expliquerait comment la modification s'affaiblit gra- duellement et disparaît à la longue, même dans la plus profonde obscurité. Le Daguerréotype . ,,-' Dans le procédé auquel le public reconnaissant a donné le nom de Daguerréotype, l'enduit *. ' de la lame de plaqué , la toile du tableau qui reçoit les images , est une couche y«a«e rf'ordont?^ * la lame se recouvre lorsqu'on la place horizontalement, pendant un certain temps et l'argent en * dessous , dans une boîte au fond de laquelle il y a quelques parcelles d'iooE abandonnées à l'évaporation spontanée. Quand cette plaque sort de la chambre obscure , on n'y voit absolument aucun trait. La couche jaunâtre d'iodure d'argent qui a reçu l'image, paraît encore d'une nuance parfaite- ment uniforme dans toute son étendue. ^ „ Toutefois , si la plaque est exposée, dans une seconde boîte, au courant ascendant de vapeur ' - mercurielie qui s'élève d'une capsule où le liquide est monté, par l'action d'une lampe à esprit de vin , à y 5" centigrades, cette vapeur produit aussitôt le plus curieux effet. Elle s'attache enr- abondanceaux parties de la surface de la plaque qu'une vive lumière a frappées; elle laisse intactes ' les régions restées dans l'ombre ; enfin , elle se précipite sur les espaces qu'occupaient les demi- teintes , en plus ou moins grandes quantités , suivant que par leur intensité ces demi-teintes se lapprochaient plus ou moins des parties claires ou des parties noires. En s'aidant de la faible lumière d'unechandelle, l'opérateur peut suivre, pas à pas, la formation graduelle de l'image ; il peut voir la vapei\r mercurielie , comme un pinceau de la plus extrême délicatesse aller marquer du ton convenable chaque partie de la plaque. L'image de la chambre noire ainsi reproduite , on doit empêcher que la lumièj-e du jour ne U K. i839, a<^5em«(;*. (T. IX.No».) i '36 ^ «r, '^. ^ -^ '■ ( a58 ) frappé de cette réflexion , que si la photographie avait été connue en 1798, nous aurions aujourd'hui des images fidèles d'un bon nombre de tableaux emblématiques, dont la cupidité des Arabes et le vandalisme de certains voyageurs , ont privé à jamais le monde savant. "Pour copier les millions et millions d'hiéroglyphes qui couvrent, même à l'extérieur, les grands montunents de Thèbcs, de Memphis, de l'altère. IVr. Da guerre a.rv'rve à ce résultat, en agitant la plaque dans de l'hyposulfite de soude et en la lavant ensuite avec de l'eau distillée chaude. D'après M. Daguerre, l'image se forme mieux sur une lame de plaqué (sur une lame d'ai- gent superposée à une lame de cuivre), que sur une lame d'argent isolée. Ce fait , en le suppo- sant bien établi , semblerait prouver que l'électricité joue un rôle dans ces curieux phé^ nomènes. La lame de plaqué doit être d'abord poncée , et décapée ensuite avec l'acide nitrique étendu d'eau. L'influence si utile que joue ici l'acide, pourrait bien tenir, comme le pense M. Pelouxe, à"ce que l'acide enlève à la surface de l'argent les dernières molécules de cuivre. Quoique l'épaisseur de la couche jaune d'iode , d'après diverses pesées de M. Dumas, ne semble pas devoir s'élever à un millionnième de millimètre , il importe, pour la parfaite dé- gradation des ombres et des lumières, que cette épaisseur soit exactement la même partout. M. Daguerre empêche qu'il se dépose plus d'iode aux bords qu'au centre, en mettant au- tour de sa plaque une languette du même métal , large d'un doigt et qu'on fixe avec des clous sur la tablette en bois qui porte le tout. On ne sait pas encore expliquer d'une manière satisfaisante, le mode physique d'action de cette languette. Voici une circonstance non moins mystérieuse : si l'on veut que l'image produise le maxi- mum d'effet dans la position ordinaire des tableaux (dans la position verticale), il sera né- cessaire que la plaque se présente sous l'inclinaison de /|5°, au courant ascendant vertical de la vapeur mercurielle. Si la plaque était horizontale au moment de la précipitation du mer- cure , au moment de la naissance de l'image , ce serait sous l'angle de 45" qu'il faudrait la re- garder pour trouver le maximum d'effet. Quand on cherche à expliquer le singulier procédé de M. Daguerre, il se présente immédiatement à l'esprit l'idée que la lumière, dans la chambre obscure, détermine la va- porisation de l'iode partout où elle frappe la couche dorée; que là le métal est mis à nu ; que la vapeur mercurielle agit librement sur ces parties dénudées, pendant la seconde opéra- tion , et y produit un amalgame blanc et mat; que le lavage avec l'hyposulfite a pour but, chimi([uement , l'enlèvement des parties d'iode dont la lumière n'a pas produit le dégage- ment; artistiquement, la, mise à nu des parties miroitantes qui doivent faire les noirs. Mais dans cette théorie , que seraient ces demi-teintes sans nombre et si merveilleusement dégradées qu'offrent les dessins de M. Daguerre ? Un seul fait prouvera d'ailleurs que les choses ne sont pas aussi simples : La lame de plaqué n'augmente pas de poids d'une manière appréciable en se couvrant de la couche d'iode jaune d'or. L'augmentation , au contraire , est très sensible sous l'action de' la vapeur mereurielle; eh bien I M. Pelouze s'est assuré qu'après le lavage dans l'hyposulfite , -? .* f'«r' (^59) ^ Karaak , etc. , il faudrait des vingtaines d'années et des légions de dessi- nateurs. Avec le Daguerréotype, un seul homme pourrait mener à bonne fin cet immense travail. Munissez l'institut d'Egypte de deux ou trois ap- . pareils de M. Daguerre , et sur plusieurs des grandes planches de l'ou- vrage célèbre, fruit de notre immortelle expédition, de vastes étendues d'hiéroglyphes réels iront remplacer des hiéroglyphes fictifs ou de pure convention; et les dessins surpasseront partout en fidélité, en couleur,*, locale, les oeuvres des plus habiles peintres; et les images photographiques étant soumises dans leur formation aux règles de la géométrie , permet- tront, à l'aide d'un petit nombre de données, de remonter aux dimen- sions exactes des parties les plus élevées, les plus inaccessibles des édifices. » Ces souvenirs où les savants, où les artistes, si zélés et si célèbres at- tachés à l'armée d'Orient, ne pourraient, sans se méprendre étrangement, trouver l'ombre d'un blâme, reporteront sans doute les pensées vers les travaux qui s'exécutent aujourd'hui dans notre propre pays, sous lé con* trôle de la Commission des monuments historiques. D'un coup d'œit,''ï chacun apercevra alors l'immense rôle que les procédés photographiques sont destinés à jouer dans cette grande entreprise nationale; chacun com- prendra aussi que les nouveaux procédés se distingueront par l'économie. **■■ la plaqt'.e, malgré la présence d'un peu d'amalgame à la surface , pèse moins qu'avant de commencer l'opération. L'hyposulfite enlève donc de l'argent. L'examen chimique du liquide montre qu'il en est réellement ainsi. Pour rendre compte des effets de lumière que les dessins de M. Dagnerie présentent , il semblait suffisant d'admettre que la lame d'argent se couvrait , pendant l'action de la vapeur mercurielle, de sphérules d'amalgame ; que ces sphérules, très rapprochées dans les clairs , diminuaient graduellement en nombre dans les demi-teintes, jusqu'aux noirs où il ne devait • y en avoir aucune. La conjecture du physicien a été vérifiée. M. Dumas a reconnu au microscope que les clairs et les demi-teintes sont réellement formés par des sphérules dont le diamètre lui a paru , ainsi qu'à M. Adolphe £rongniart , être très régulièrement dUin huit-centième de millimètre i Mais ^; ' alors pourquoi la nécessité d'une inclinaison de la plaque de 45°, au moment de la précipi- '.*^ ^ tation de la vapeur mercurielle. Cette inclinaison, en la supposant indispensable avec ^ •* ♦ M. Daguerre, ne semblait-elle pas indiquer l'intervention d'aiguilles ou de filets cristallins - •"'' qui se prenaient, qui se solidifiaient, qui se groupaient toujours verticalement dans un, liquide parfait ou dans un demi-liquide, et avaient ainsi , relativement à la plaque, une po- sition dépendante de l'inclinaison qu'on avait donnée à celle-ci? On fera peut-être des minière de beaux dessins avec le iJagM^/reofr^f?, avant que son mode '^ . ./ d'action ait été bien complètement analysé. ,,»... ■■„%.''• x ■ '.'',. 'H ... s. 'v r •«¥ ( 26o ) genre de mérite qui, pour le dire en passant, marche rarement dans les arts avec la perfection des produits. » Se demande-t-on, enfin, si l'art, envisagé en lui-même, doit attendre quelques progrès de l'examen , de l'étude de ces images dessinées par ce que la nature offre de plus subtil, de plus délié : par des rayons lumineux? M. Paul Delaroche va nous répondre. » Dans une Note rédigée à notre prière, ce peintre célèbre déclare que les procédés de M. Daguerre « portent si loin la perfection de certaines » conditions essentielles de l'art, qu'ils deviendront pour les peintres, même » les plus habiles, un sujet d'observations et d'études. » Ce qui le frappe dans les dessins photographiques, c'est que «le fini d'un précieux inima- » ginable, ne trouble en rien la tranquillité des masses, ne nuit en aucune » manière à l'effet général.» «La correction des lignes, dit ailleurs » M. Delaroche, la précision des formes est aussi complète que possible » dans les dessins de M. Daguerre, et l'on y reconnaît en même temps » un modelé large, énergique, et un ensemble aussi riche de ton que » d'effet. ... Le peintre trouveia dans ce procédé un moyen prompt de » faire des collections d'études qu'il ne pourrait obtenir autrement qu'avec y> beaucoup de temps, de peine et d'une manière bien moins parfaite, » quelque fût d'ailleurs son talent. » Après avoir combattu par d'excellents arguments les opinions de ceux qui se sont imaginé que la photographie nuirait à nos artistes et surtout à nos habiles graveurs , M. Delaroche ter- mine sa Note par celte réflexion : « En résumé , l'admirable découverte de » M. Daguerre est un immense service rendu aux arts. » » Nous ne commettrons pas la faute de rien ajouter à un pareil té- moignage. » Parmi les questions que nous nous sommes posées, figure nécessai- rement celles de savoir si les méthodes photographiques pourront devenir usuelles. » Sans divulguer ce qui est, ce qui doit rester secret jusqu'à l'adoption, jusqu'à la promulgation de la loi, nous pouvons dire que les tableaux sur lesquels la lumière engendre les admirables dessins de M. Daguerre, sont des tables de plaqué, c'est-à-dire des planches de cuivre recouvertes sur une de leurs faces d'une mince feuille d'argent. Il eût été sans doute pré- férable pour la commodité des voyageurs et, aussi , sous le point de vue économique, qu'on pût se servir de papier. Le papier imprégné de chlo- rure ou de nitrate d'argent, fut, en effet, la première substance dont M. Da- guerre fit choix; mais le manque de sensibilité, la confusion des images, ( 26i ) le peu fie certitude des résultats, les accidents qui résultaient souvent de l'opérajion destinée à transformer les clairs en noirs et les noirs en clairs, ne pouvaient manquer de décourager un si habile artiste. S'il eût persisté dans cette première voie, ses dessins photographiques figureraient pent- ètre dans les collections, à titres de produits d'une expérience de physique curieuse; mais, assurément, les Chambres n'auraient pas eu à s'en occuper. Au re«te, si trois ou quatre francs, prix de chacune des plaques dont M. Daguerre fait usage, paraissent un prix élevé, il est juste de dire que la même planche peut recevoir successivement cent dessins diffé- rents. » Le succès inoui de la méthode actuelle de M. Daguerre tient en par- tie à ce qu'il opère sur une couche de matière d'une minceur extrême, sur une véritable pellicule. Nous n'avons donc pas à nous occuper du prix des ingrédients qui la composent. Ce prix, par sa petitesse, ne serait vraiment pas assignable. » Le Daguerréotype ne comporte pas une seule manipulation qui ne soit à la portée de tout le monde. Il ne suppose aucune connaissance de des- sin, il n'exige aucune dextérité manuelle. En se conformant, de point en point, à certaines prescriptions très simples et très peu nombreuses, il n'est personne qui ne doive réussir aussi certainement et aussi bien que M. Daguerre lui-même. » La promptitude de la méthode est peut-être ce qui a le plus étonné le public. En effet, ilix à douze minutes sont à peine nécessaires dans les temps sombres de l'hiver, pour prendre la vue d'un monument, d'un quartier de ville, d'un site. » En été, par un beau soleil, ce temps peut être réduit de moitié. Dans les climats du Midi, deux à trois minutes suffiront certainement. Mais, il importe de le remarquer, ces dix à douze minutes d'hiver, ces cinq à six minutes d'été, ces deux à trois minutes des régions méridionales, expri- ment seulement le temps pendant lequel la lame de plaqué a besoin de recevoir l'image lenticulaire. A cela , il faut ajouter le temps du déballage et de l'arrangement de la chambre noire , le temps de la préparation de la plaque, le temps que dure la petite opération destinée à rendre le tableau, une fois créé, insensible à l'action lumineuse. Toutes ces opérations réunies pourront s'élever à trente minutes ou à trois quarts d'heure. Ils se faisaient donc illusion, ceux qui, naguère, au moment d'entreprendre un voyage, déclaraient vouloir profiter de tous les moments où la diligence gravirait «K% S"" * * ■ ( 262 ) lentement des montées , pour prendre des vues du pays. On ne s'est pas moins trompé lorsque, frappé des curieux résultats obtenus par des re- ports de pages, de gravures des plus anciens ouvrages, on a rêvé la repro- duction , la multiplication des dessins photographiques par des reports lithographiques. Ce n'est pas seulement dans le monde moral qu'on a les défauts de ses qualités : la maxime trouve souvent son application dans les arts. C'est au poli parfait, à l'incalculable minceur delà couche sur laquelle M. Daguerre opère, que sont dus le fini, le velouté, l'harmonie des des- sins photographiques. En frottant, en tamponnant de pareils dessins; en les soumettant à l'action de la presse ou du rouleau , on les détruirait sans •retour, Aussi, personne imagina-t-il jamais de tirailler fortement un ruban • de dentelles, ou de brosser les ailes d'un papillon (i) ? » L'académicien qui connaissait déjà depuis quelques mois les pré- parations sur lesquelles naissent de si beaux dessins , n'a pas cru devoir tirer encore parti du secret qu'il tenait de l'honorable confiance de M. Daguerre. Il a pensé qu'avant d'entrer dans la large carrière de recher- ches que les procédés photographiques viennent d'ouvrir aux physiciens, il était de sa délicatesse d'attendre qu'une rémunération nationale eût mis les mêmes moyens d'investigation 3ux mains de tous les observateurs. Nous ne pourrons donc guère, en parlant de l'utilité scientifique de l'invention de notre compatriote, procéder que par voie de conjectures. Les faits, au reste, sont clairs, palpables, et nous avons peu à craindre que l'avenir nous démente. M La préparation sur laquelle M. Daguerre opère, est un réactif beau- ( 1 ) La nécessité de préserver de tout contact les dessins obtenus à l'aide du Daguerréotype , m'avait paru devoir être un obstacle sérieux à la propagation de la méthode. Aussi, pen- dant la discussion des chambres, demandais-je à cor et à cris, d'essayer quels seraient sjir ces dessins les effets d'un vernis. M. Daguerre étant peu enclin à rien adopter qui nuise , même légèrement , aux propriétés artistiques de ses productions, j'ai adi-essé ma prière à M. Dumas. Ce célèbre chimiste a trouvé que les dessins provenant du Daguerréotype, peuvent être vernis. Il suffit de verser sur la plaque métallique , une dissolution bouillante d'une partie de dex- trine dans cinq parties d'eau. Si l'on trouve que ce vernis n'agit pas à la longue sur les com- posés mercuriels dont l'image est formée , un important problème sera résolu. Le vernis, en effet, disparaissant quand on plonge la plaque au milieu d'une masse d'eau bouillante , on sera toujours le maître de replacer toutes choses comme M. Daguerre le veut, et, d'autre jiart, pendant un voyage on n'aura pas couru le risque de gâter ses collections. M. Dumas n'a pas trouvé, au reste, que son vernis nuisît sensiblement à l'harmonie des images. .'*•■■ ( 263 > coup plus sensible à l'action de la lumière que tous ceux dont on s'était: servi jusqu'ici. Jamais les rayons de la lune, nous ne disons pas à l'état naturel, mais condensés au foyer de la plus grande lentille, au foyer du plus large miroir réfléchissant, n'avaient produit d'effet physique percep- tible. Les lames de plaqué préparées par M. Daguerre, blanchissent au contraire à tel point sous l'action de ces mêmes rayons et des opérations qui lui succèdent, qu'il est permis d'espérer qu'on pourra faire des cartes photographiques de notre satellite. C'est dire qu'en quelques minutes on exécutera un des travaux les plus longs, les plus minutieux , les plus dé- licats de l'astronomie. » Une branche importante des sciences d'observation et de calcul, celle qui traite de l'intensité de la lumière, la photométrie , a fait jusqu'ici peu de progrès. Le physicien arrive assez bien à déterminer les intensités compa- ratives de deux lumières voisines l'une de l'autre et qu'il aperçoit simulta- nément ; mais on n'a que des ttioyens imparfaits d'effectuer cette compa- raison, quand la condition de simultanéité n'existe pas; quand il faut opérer sur une lumière visible à présent, et une lumière qui ne sera visible qu'après et lorsque la première aura disparu. » Les lumières artificielles de comparaison auxquelles, dans le cas dont nous venons de parler, l'observateur est réduit à avoir recours, sont rare- ment douées de la permanence, de la fixité désirables; rarement, et sur- *• * tout quand il s'agit des astres, nos lumières artificielles ont la blancheur nécessaire. C'est pour cela qu'il y a de fort grandes différences entre les dé- terminations des intensités comparatives du soleil et de la lune, du soleil et des étoiles, données par des^ savants également habiles; c'est pouf cela que les conséquences sublimes qui résultent de ces dernières comparai- , sons, relativement à l'humble place que notre soleil doit occuper parmi les milHards de soleils dont le firmament est parsemé, sont encore en- tourées d'une certaine réserve , même dans les ouvrages des auteyrs les» moins timides. » N'hésitons pas à le dire, les réactifs découverts par M. Daguerre, hâ- teront les progrès d'une des sciences qui honorent le plus l'esprit humain. Avec leur secours, le physicien pourra procéder, désormais, par voie d'intensités absolues : il comparera les lumières par leurs effets. S'il y trouve de l'utilité, le même tableau lui donnera des empreintes des rayons éblouissants du soleil , des rayons trois cent mille fois plus faibles de la lune, des rayons des étoiles. Ces empreintes, il les égalisera , soit en affai- , blissant les plus fortes lumières, à l'aide de moyens excellents, résultat des ^ ''M ( ^6/, ) découvertes recentes, mais dont l'indication serait ici déplacée, soit en ne laissant agir les rayons les plus brillants que pendant une seconde, par exemple, et continuant au besoin l'action des autres jusqu'à une demi- heure. Au reste, quand des observateurs appliquent un nouvel instrument à l'étude de la nature, ce qu'ils en ont espéré est toujours peu de chose relativement à la succession de découvertes dont l'instrument devient l'origine. En ce genre, c'est sur Vimprévu qu'on doit particulièrement compter (i). Cette pensée semble-t-elle paradoxale? Quelques citations en montreront la justesse. » Des enfants attachent fortuitement deux verres lenticulaires de diffé- rents foyers, aux deux bouts d'im tube. Ils créent ainsi un instrument qui grossit les objets éloignés, qui les représente comme s'ils s'étaient rap- prochés. Les observateurs s'en emparent avec la seule, avec la modeste espérance de voir un peu mieux des astres, connus de toute antiquité, mais qu'on n'avait pu étudier jusque là que d'une manière imparfaite. A peine, cependant, est-il tourné vers le firmament, qu'on découvre des myriades de nouveaux mondes; que, pénétrant dans la constitution des six planètes des anciens, on la trouve analogue à celle de notre terre, par des montagnes dont on mesure les hauteurs, par des atmosphères dont on suit les bouleversements, par des phénomènes de formation et de fusion de glaces polaires, analogues à ceux des pôles terrestres; par des mouve- ments rotatifs semblables à celui qui produit ici-bas l'intermittence des jours et des nuits. Dirigé sur Saturne, le tube des enfants du lunetier de Midlebourg y dessine un phénomène dont l'étrangcté dépasse tout ce que les imaginations les plus ardentes avaient pu rêver. Nous voulons parler de cet anneau, ou , si on l'aime mieux, de ce pont sans piles, de '71 ooo lieues de diannètre, de 1 1 000 lieues de largeur, qui entoure de toiU côté le globe { I ) Voici une application dont le Daguerréotype sera susceptible et qui me semble très digne d'intérêt : L'observation a montré que le spectre solaire n'est pas continu , qu'il y existe des so- ItitioDS de continuité transversales, des raies entièrement noires. Y a-t-il des solutions de continuité pareilles dans les rayons obscurs qui paraissent produire les effets photogéniques? S'il V en a, correspondent-elles aux raies noii-es du spectre lumineux? Puisque plusieurs des raies transversales du spectre sont visibles à l'œil nu, ou quand elles se peignent sur la rétine sans amplification aucune , le problème que je viens de poser sera aisé- ment résolu. On fera une sorte d'oeil artificiel en plaçant une lentille entre le prisme et l'écran où tombera le spectre , et l'on cherchera ensuite, fût-ce même à l'aide d'une loupe, la place des raies noires de l'image photogénique, par rapport aux raies noires du spectre lumineux. ( 265 ) ^oAn Herschet annonce que son papier sensible ayant été exposé à un spectre solaire très vif, offrait ensuite toutes les couleurs prismatiques , le rouge excepté. En présence de ces faits, il serait certaine- ment hasardé d'affirmer que les couleurs naturelles des objets, ne seront jamais reproduites dans les images photogéni<[ues. M . Daguerre , pendant ses premières expériences de phosphorescence, ayant découvert une poudre qui émettait une lueur rouge après que la lumière rouge l'avait frappée; une autre poudre à laquelle le bleu communiquait ime phosphorescence bleue ; une troisième poudre qui , dans les mêmes circonstances , devenait lumineuse en vert par l'action de la lumière verte, mêla ces poudres mécaniquement et obtint ainsi un composé unique qui devenait rouge dans le rouge , vert dans le vert et bleu dans le bleu. Peut-être en ojiérant de même , en mêlant diverses résines, arrivera-t-on à engendrer un vernis où chaque lumière imprimera , non plus phosphoriquement , mais photogéniquement sa couleur ! 37. ( 368 ) Philosophie bf la nature. — Continuation des lectures insérées dans le présent volume, p. 194 et 2*8. — 3* article. Figure de la fiJle bicorps , née à Prunay en octobre i838 ; par M. Geoffroy-Saint-Hii,aibe. a Insérer dans nos Comptes rendus cette figure phénoménale à deux corps joints ensemble ; lui faire prendre rang ainsi dans nos publications académiques; l'offrir complètement dégagée des considérations ordinaires, satis explications , même de préparations anatomiques , et telle enfin qu'elle était sortie des mains de la nature, c'était, on le sait, mon vif désir : car pour moi cette simple planche, cette reproduction exacte d'un fait remarquable d'organisation, c'était tout un Mémoire; nulle descrip- tion, à mon avis , n'aurait su donner à ce fait plus d'éclat, nulle n'ajoutera plus de signification , nulle ne saurait l'exposer avec plus d'éloquence, ni devenir un fait plus capable de faire progresser la raison humaine , en la faisant pénétrer plus profondément dans les mystérieuses pensées de Dieu. » De graves difficultés s'étaient d'abord opposées, on le sait, à ce ré- sultai désiré, et je ne crains point de le dire, d'un si haut intérêt : mais Tamitië de M. Arago vient de les aplanir. Ainsi la planche repré- sentant le double enfant de Prunay sera ou est plutôt déjà insérée dans nos Comptes rendus , pour occuper dans les fastes de la science la place que lui assignait naturellement son haut degré d'intérêt; grâces en soient donc rendues à mon illustre collègue en cette Académie. » On s'étonne sans doute que j'en sois venu à demander avec tant d'insistance l'insertion dans notre collection scientifique , et surtout à l'égard d'un fait qui dans les idées communes tenait du prodige ; je pouvais l'expliquer. Mais la pensée que cette anomalie semblait placer ce fait en dehors de l'a science, serait-elle suggérée par un illustre ana- tomiste? venait cette question: A quel titre, demander ime place pour ce fait dans nos fastes scientifiques? A quel titre? mais au titre, ce me semble, d'un fait naturel : production de la nature, il ne saurait être soumis à d'autres lois qu'à celles qui régissent l'ordre universel. » Il fallait vaincre cette opposition; il fallait que tôt ou tard elle fût vaincue. Or , je me félicite d'avoir assisté à ce triomphe de la raison ( a69 ) et de la science. L'insertion dans nos Comptes rendus faite de la figure du bicorps de Prunay est décidément une légitimation du soin apporté à son étude tératologique; par cela seul nos études se trouvent sanction- nes : une place leur est assignée à titre de branche spéciale de la physiologie. » C'est parce que j'avais prévu de bonne heure cet heureux résultat que plutôt que de laisser passer inaperçu le fait d'organisation qm nous était providentiellement révélé, j'ai" pu et voulu supporter les frais de confection d'une première planche. Car quand parut la brochure du docteur Vernois sur la loi universelle, c'était une occasion favorable de vulgarisation; je la saisis, il y a quelques mois, avec un vif empressement. » Or c'est sans doute le prélude d'une révolution scientifique, radicale et profonde, que la nécessité où nous nous trouvons, par la seule inspec-* tion de cette planche , de reconnaître qu'il est des circonstances dans les- quelles les lois ordinaires de la nature produisent une classe d'autres êtres réguliers, sans doul« en tant que soumis à ces lois, mais tellement mo- difiés et si défigurés par les modifications qu'ils ont subies , qu'ils furent désignés sous le nom de monstruosités, ou bien encore sOus celui de cas rares. Mais ces cas prétendus rares deviennent chaque jour de plus en plus nombreux, et les monstres sont des êtres soumis aux lois générales et modifiés seulement dans le cours de leur développement par des cir- constances à apprécier. M Ceci prendra plus de clarté dans un des articles suivants. » Cette appréciation étant à elle seule une voie immense de recherches, on refusa d'y entrer ; on déclara même que les faits tératologiques que nous venions de montrer soumis aux lois générales, ne constituaient point un réel sujet de science, et ils étaient exclus, comme matériaux de nos études, des grandes collections publiques qu'on administrait. Ce fut pour nous \\n grand sujet de regret, car cette erreur devint préjudiciable au public et à nos élèves, en ce qu'elle va frapper durant un quart de siècle et annihiler des efforts mémorables qui se font à l'envi sur d'autres points : il eût sans doute été préférable d'exposer, sous les yeux d'un public intelli- gent, ces cas rares (supposons qu'ils eussent été ainsi nommés), ils étaient du moins des degrés intermédiaires de l'échelle, autant d'ébauches de la puissance créatrice; il eiit été préférable, dis-je, de les rallier les uns aux autres, de les embrasser enfin dans une même raison d'idées, et de leur assigner une nomenclature uniforme. • C'était enfin faire sur une large échelle ce que je me propose sur ( 270 ) Jitie base plus étroite, en offrant aux lecteurs de nos Comptes rendus la représentation de la jeune fille bicorps de Prunay. » Mais, hâtons-nous de le dire, bien loin que la prévention de noire savant confrère fût généralement partagée, ou a vu depuis quelques an- nées les esprits les plus éminents s'occuper assidûment des faits dits d'anomalies. Les études tératologiques tiendront, nous n'en doutons pas, une honorable place parmi les travaux de notre siècle ; car après tant de travaux de détails, car après l'invention des lois générales de la mons- truosité, il ne restait plus qu'à classer et à régulièrement désigner tous les faits épars, et c'est ce qui a été entrepris et accompli par mon fils M. Isidore Geoffroj-Saint-HUaire. » Cet auteur s'est acquitté avec bonheur de la tâche qu'il s'était im- posée, et le plus grand service dont lui soient redevables les esprits avides de connaissances nouvelles, ce fut, considérant l'histoire des cas d'anomalie comme une science de faits suffisamment coordonnés, de l'élever au rang de rameau spécial de physiologie; puis ensuite de rejeter définitivement une foule de locutions devenues insignifiantes et erronées, telles que celles de cas rares, monstres , déviations organiques , etc., pour leur substituer une nomenclature raisonnée et uniforme; et enfin de désigner toute cette science nouvelle, dont il venait de retracer l'histoire dans trois volumes compacts, sous le nom maintenant généralement adopté de tératologie. » On conçoit maintenant l'importance que nous attachons au fait qui est l'objet spécial de cette annotation; mais d'ailleurs cet événement n'était pas le premier de ce genre. En 1706, deux enfants mâles réunis têtes-béches par les mêmes parties que la jeune fille de Prunay, naquirent à Vitry-sur- Seine, près Paris, et long-temps auparavant Ambroise Paré avait men- tionné deux cas semblables dans son ouvrage monumental : l'un était né en 1570, le 10 juillet, se composant de deux garçons joints par les entre-deux des jambes, et l'autre naquit en février 157a, en la paroisse de Viaban, sur le chemin de Chartres à Paris , comme ce fut le cas de la jeune fille bicorps de Prunay se composant également de deux individus réunis de la même manière que dans l'exemple précédent. » La localité se trouvait à peu près la même pour les deux jeunes filles. « Nous ne remonterons pas plus haut ; mais nous ferons remarquer que ce fut à Duverney, célèbre médecin, grand anatomiste et philosophe, qu'échut la belle mission de faire connaître au public l'enfant bicorps de Vitry-sur-Seine, d'en enrichir la science. C'est une circonstance que nous i ( 271 ) mentionnons avec plaisir, car ce nous est déjà un grand sujet de recom- mandation que de pouvoir invoquer pour la légitimation de nos travaux le nom d'un Diiverney. ;gi<5 )è OT»è :Jif . » Toutefois, il faut le dire, ce célèbre médecin se borna à faire, du cas qui lui était miraculeusement offert, une description d'ailleurs pleine de lucidité, à donner de ses habiles préparations anatomiques d'exactes re- présentations. Duverney avait entre les mains des faits d'une immense portée; il se contenta d'en tirer quelques détails particuliers plus ou moins importants. Il fallait, pour que ces faits apparussent avec toute leur valeur, que la science fût en possession des documents qu'il n'était donné qu'an xix' siècle de réunir. » Mais le moment en est venu ; et c'est afin que la science , et que l'hu- manité ne soient pas frustrées de la source féconde d'instruction qu'elles ont droit d'attendre de la révélation de faits aussi éclatants, que j'ai de- mandé l'insertion dans nos Comptes rendus de la représentation du double enfant de Prunay; que dans cette occasion, cette double fille, protégée et autorisée par l'illustration de nos Comptes rendus , par le patronage des hommes éclairés de l'Académie, fût appréciée comme un fait important; elle portera à l'esprit un sentiment de grandeurs intel- lectuelles et une vive excitation pour amener ces conceptions synthéti- ques, qui sont et seront de plus en plus la gloire du xix° siècle! » \u temps d'Ambroise Paré, deux années, de iS^o à iS^a, sont un laps de temps suffisant pour que le mouvement intestin des choses pro- curât la même sorte d'écart ou de déviation, double garçon et double fille; ces cas rares ne parurent plus tard qu'après un siècle et demi, et dans le même ordre de répétition : d'abord un double enfant mâle (1706), et puis un double enfant femelle ( J 838). ,,, » L'esprit humain était resté stationnaire durant les deux années écou- lées de 1670 à 1572; plus tard, durant le siècle et demi qu'il employa à méditer ces jets mémorables de la puissance créatrice (le double enfant mâle, 1706, et le double enfant femelle, i838), un immense développe- ment intellectuel s'était manifesté, et la raison humaine fut en progrès considérable au moyen de ces trois participations éclatantes: i"les grands géomètres Kepler et Ne-wtou donnèrent leurs théories de l'attraction; 1° les anatomistes du xviii" siècle y firent intervenir la vivacité, la logique et les liunières qui caractérisèrent les célèbres débats de Lémery et de Winslow, et 3° Buffon s'y monlra génie stipérieur par l'invention et les heureuses applications de sa théorie des faits nécessaires. Voilà les. ( 273 ) secours puissants dont Duverney fut privé en i ^06, pour pénétrer dans la philosophie des causes engendrant la monstruosité ; il fut ce qu'il de- vait être à cette initiation de la science, un grand observateur, un habile anatomiste, et un esprit lucide dans la rédaction de son texte et dans le maniement de ses figures. Les beaux travaux de Duverney, à cause de la netteté et de la clarté qui les distinguent, fournissaient un texte instructif à l'intelligence de l'humanité , et c'est sous leur abri inspirateur que j'en vins à placer mes travaux de détail dans cette carrière. Long-temps les travaux de Duverney languirent, en partie oubliés et en partie incom- pris, dans les volumes de l'ancienne Académie des Sciences. » Mais le jour de leur résurrection venu , plaçons-les à la tête du mou- vement d'esprit des dernières époques. Quand vint, en i838, la nouvelle de la naissance insolite , celle d'un accouchement simultané de deux filles jointes à têtes-bêches , toute leur histoire physiologique était tracée dans les Mémoires de Duverney; et, confiant dans les doctrines de notre maître, prince des naturalistes, je pus parcourir les évolutions du fœtus dans le sein maternel , là où les yeux du corps sont impuissants à péné- trer , mais où se manifestent et sont voyants à leur manière les yeux d'un esprit éclairé. Je n'attendis point que je fusse sur les lieux occupé de l'en- quête des faits à Priinay , je les tenais donnés à mes études par les docu- ments de Duverney ; et voulant sauver à l'opinion et au sentiment public les notions oiseuses des demi-savants qui courent sur ce qu'ils ignorent et font rétrograder le savoir humain , j'eus recours à la méthode à priori de mon illustre maître, l'immortel Buffon , et je fis un narré de faits phy- siques très vraisemblables, que j'exposai dans six propositions, présentée en série continue d'activité, que j'écrivis entre les deux lundis , ou séances de l'Académie, et que je plaçai dans le Temps , le 17 octobre. Ce que j'avais voulu atteindre eut lieu ; je prévins les divagations des esprits incultes , mais ardents à chercher à savoir. On vit dans mes procédés trop de précipitation : on ne croyait pas que les écarts tératologiques pussent être autre chose que ramenés nécessairement à leurs causes , mais si l'opinion se trouvait ainsi satisfaite sous un rapport , cela même fit fureur sous un autre. » On crut voir, je le répète , une précipitation téméraire dans les six propositions établies et rédigées alors, où l'on voulut considérer que de vagues à priori; je fus condamné à ne point paraître dans les Comptes rendus publiant les lectures du 23 octobre. J'ai dit et je répète que ce même jour la Gazette médicale vint me consoler de cette disgrâce. ( ^73 ) M Aujourd'hui que je suis resté calme et réfléchi sur ce passé , je ne vois rien à changer sur ma rédaction d'alors , et elle se lie de trop près à l'histoire physiologique de la fille phénoménale de Prunay, pour que je ne m'empresse de lui donner place dans nos travaux académiques. »Or, voilà ci-après ce que j'écrivis avant de m'ètre rendu sur le lieu même de l'événement , ce que j'écrivis pour m'ètre très soigneusement informé des faits auprès de Duverney l'anatomiste de 1706, et ce que je croyais cautionner par mes à posteriori d'études. C'est ma justification auprès de l'Institut; n'était-ce pas plutôt une suite de vues savantes et inconnues à quelques-uns des lecteurs des Comptes rendus? » Je transcris ce qui fut déposé dans la Gazette médicale, et ce que j'a- vais lu à la séance du lundi 22. » Voici enfin en quoi la mystérieuse élaboration d'une monstruosité consiste : il n'est pas de plus admirable simplicité des moyens de la nature ; mais notre éducation veut voir dans tous les événements des raisons miraculeuses. » Eh bien ! je borne aux à priori suivants le champ d'étudf s de nos travaux à pos- teriori, que je crois utile à rechercher ; car pour qu'il y ait événement de double mons- truosité, il faut ce concours tout simple : la rencontre et raffronlement des produit. » En effet, un forage commencé à Vitry-le-Frfinçîris*, a traversé i23°',75? des argiles du gault; et un second forage en a traversé t2o"*,93 à Cour- demange, à une lieue et demie de Vitry , sur la rive gauche de la Marne, sans atteindre ni l'un ni l'autre la limite inférieure de ces argiles. Il est à croire qu'ils seront repris; car, dans les environs de Wassy et de Saint- Dizier, on trouve sous le gault la série descendante suivante : » Sable vert, sable jaunâtre, argile grise, minerai de fer, amas de sable et de grès ferrugineux , argile rose, sable et grès ferrugineux et sable féculiforme , argile grise, marne jaune, calcaire marneux, marne bleue, ( ^-78 ) sable blanc , sable ferrugineux et fer géodique , etc , terrain juras- sique supérieur, etc. » On voit par-là que , quand même le gault serait sec et compact , il recouvre des couches perméables comme on en désire pour l'alimen- tation des puits artésiens. La sonde les retrouvera probablement sous le sol de Grenelle. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Vitesse que peuvent atteindre les locomotives sur les chemins de fer; par M. de Pambour, — Lettre à M. Jrago. li I/interisité de la résistance de l'air contre les corps qui traversent l'atmosphère avec un mouvement très rapide, ayant donné lieu de penser que les machines locomotives ne pourraient jamais atteindre de très grandes vitesses sur les chemins de fer, je pense qu'il vous paraîtra inté- ressant d'apprendre que, dans une expérience que je viens de faire le 3 de ce mois d'août , sur le Great-Western railway, entre Londres et Maiden- head, nous avons atteint la vitesse de 55.4 milles anglais, ou aa^ lieues de poste par heure. » I^a machine Evening's Star, sortie des ateliers de M. Rob. Stephenson deNewcastle, avait des roues de 7 pieds de diamètre, et ne tirait alors que le convoi d'approvisionnement chargé de huit personnes. Elle a maintenu facilement, pendant 7 ou 8 milles de suite, la vitesse de 45 milles ou 18 lieues par heure; elle a pu également soutenir pendant 3 ou 4 milles, une vitesse correspondante à 48 milles ou ig| lieues par heure; et enfin 2 milles ont été parcourus chacun en i minute et 5 se- condes; ce qui fait 55-4 milles, ou i.7.\ lieues par heure. » Quoique ce mouvement soit très rapide , et qu'on se trouve en quelque sorte livré au hasard par la difficulté qu'il y aurait d'arrêter à temps la machine, et par l'instantanéité presque complète avec laquelle apparaissent les obstacles qui peuvent se présenter sur la route, il n'y aurait aucune difficulté à maintenir cette vitesse sans aucun danger. Il suffirait, pour cela, d'augmenter la surveillance de l'état du railway, et d'employer des mélhodes rapides de transmettre au loin les signes qui avertissent de l'état de la route. » Avec la machine que nous avons employée , nous n'avons pu dépasser la vitesse indiquée plus haut, parce que la pompe n'était pas suffisante pour alimenter la chaudière, et que nous étions obligés de suspendre la vaporisation, et par conséquent de lai-sser tomber la vitesse, jusqu'à ce ( 279 ) que la chaudière se fût remplie de nouveau; mais il n'y a aucun doute qu'en changeant seulement le diamètre de la pompe ou cehii de ses tuyaux d'alimentation, nous aurions pu maintenir notre plus grande vitesse sur une longue distance, et même la dépasser. » Des vitesses semblables à celles que nous avons rapportées ont déjà été mentionnées dans quelques journaux; mais comme ces relations sont souvent faites par ouï-dire, j'ai cru qu'il vous paraîtrait utile d'en être informé par l'expérimentateur lui-même. » Je ne donne pas ici les dimensions diverses de la machine, parce que je n'ai en ce moment pour objetque de faire coiuiaître la facilité qu'il y a d'atteindre des vitesses considérables. J'ajouterai seulement que le Great- Western railway est sensiblement de niveau. » MÉTÉOROLOGIE. — ÊtoUesJilantes. M. Arago a présenté à l'Académie, les observations d'étoiles filantes faites dans les nuits du 9 au 1 1 août i83g, à Paris, à l'Observatoire, par MM. Qiielelet , Eug. Bouvard y Laugier, Mauvais, Petit; à Paris, sur la place de l'Abattoir de Grenelle, par MM. Waljerdin et Mulot fils; à Bruxelles, à l'Observatoire , par MM. Bouvj et Mailly; à Bruxelles, dans une maison particulière, par M. Forster; à Trojes, par M. Larzil- lière ; à la Voulte {Ardêche), par M. Robert; à Mdcon, par M. Lacroix, pharmacien. Ces observations seront discutées plus tard. Dès ce moment elles ajoutent aux preuves qui ont déjà été données du fait curieux, que les nuits du 9 au 11 août sont une époque périodique d'apparitions ex- traordinaires de ces météores. MÉTÉOROLOGIE. — BoUde du ^2 juillet 1839. — Extrait d'une Lettre de M. Fravient. « Le météore vu à Cambrai, Évreux, Chambérj , Genève et Lau- zanne {Comptes rendus , 7.1 juillet iSSg) , a été visible à Paris , le 6 juin, à huit heures et demie du soir environ , ou neuf heures (nos montres étaient fort mal réglées ce jour-là). » Nous l'avons observé dans la plaine de Mont-Souris , venant du côté d'Arcueil, passant à notre zénith, puis au-dessus du F^al-de- Grâce, et se dirigeant un peu à l'ouest àe Montmartre. Au-dessus de notre tête, c'était une étoile énorme et projetant un éclat éblouissant ; elle semait sa route ( 28o ) d'ua petit bouquet d'artifice , qui l'aurait fait prendre de prime abord pour une chandelle romaine; en s'éloignant du zénith, elle diminuait progressivement d'éclat et de volume. Elle s'est dérobée totalement à notre vue , à la hauteur d'un nuage qui stationnait au-dessus de la butte Montmartre, et dans lequel elle a semblé entrer, à la manière des aérostats. » M. RoESSiNGER prie l'Académie de vouloir bien compléter la Commission chargée de l'examen de plusieurs Mémoires relatifs à la physique , qu'il a successivement présentés. M. Pouillet remplacera , dans la Commission , M. Becquerel qui s'en est retiré. M. BouRCHENY écrit qu'il est en possession d'un remède contre Thjrdro- phobie, remède dont les effets lui semblent tellement certains , qu'il offre , si l'on veut lui désigner des Commissaires , de se faire mordre en leur pré- , sence par un animal enragé. Une Commission ne peut être nommée pour s'occuper du remède que l'auteur de la lettre ne fait pas connaître et qu'il paraît vouloir conserver secret. M. DE Paravey continue de transmettre à l'Académie les notes qu'il prend dans ses lectures des auteurs orientaux. La séance est levée à 5 heures. A. BULLETIN BIBUOGRAPOIQVE. '\.i •Ifiinuo! ,'i^»iM3?A.\ '5 L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie royale des Sciences, 2' semestre iSSg, n° 7,in-4*. Ostéographie ou description iconographique comparée du Squelette et du système dentaire des cinq classes d'Animaux vertébrés récents et jos- siles, pour servir de base à la Zoologie et à la Géologie ; par M. de Blain- ville; fascicule i", in-4°, avec 11 pi., par M. Verner, in-fol. Annales françaises et étrangères d'Anatomie et de Physiologie appli- quées à la médecine et à l'histoire naturelle ; ']x\\\\e\. iSSg, in-8". Recueil de la Société polytechnique ; juin iSSg, in-8°. Revue critique des Livres nouveaux; par M. Che«bouez; 7* année, n* 8, in-8°. Catalogue des principales apparitions et Etoiles filantes; par M. Qok- telet; Bruxelles, iSSg, in-4°. Sur la Longitude de l'observatoire royal de Bruxelles; par le même ; in-4'. Académie royale de Bruxelles. — Bulletin de la séance du 6 juillet i SSg, n* 7, in-8°. Notice sur les modifications du crâne de V Orang-outang ; par M. Domor- tier; Bruxelles, i838, io-8°. Mémoire sur le Delphinorhynque microptère échoué à Ostende; "par le même; in-4°- Saggi deir... Essai d' Electro-magnétisme et de Magnéto-Électricité ; par M. F. Zantedeschi ; Venise , i839,in-8". Journal de Pharmacie et des Sciences accessoires; août i83g, in-8*. Joumaldes Sciences physiques , chimiques et Arts agricoles et industriels; sous la direction de M. Julia de Fontenellej juin et juillet 1889, in-8*. Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie; août 1839, in-8". Gazette médicale de Paris; n'' Sa — 33, in-4°. G, R. 1839, a« Semestre. (T. IXj.N» 8.) Sg ( aSa ) Gazette des Hôpitaux ; 2* série, tome r*% n" 96 — 97, in-fol. La France industrielle; & année, n" 20. Gazette des Médecins praticiens; n° 24. L'Esculape , journal ; n» 8. L'y^mi des Sourds-Muets; juillet 1859, in-S". -m^jH aci .itt"-v*K^ •, w^er. J'ajouterai que la discussion des intégrales générales des équations homogènes est pré- cisément l'une des deux méthodes par lesquelles j'étais pa.venu, en i83o, à former les équations générales des ondes sonores, lumineuses, et à retrouver ce que Fresn«l appelle la surface des ondes. 40.. ( 286 ) ordre seulement par rapportai! temps. Comme d'ailleurs, dans lesproblèmes (le mécanique, les dérivées relatives au temps sont généralement du second ordre, il est naturel de supposer, et c'était, je crois, la pensée de M. Am- père, que l'équation du mouvement de la chaleur tire son origine d'une autre équation dont elle représente une intégrale particulière, et qui se- rait du second ordre par rapport au temps, mais du quatrième ordre par rapport aux coordonnées. Or , il est remarquable que cette supposition s'accorde parfaitement avec l'hypothèse que la chaleur est représentée dans l'éther pardes vibrations qu'accompagne un changement de densité. En effet, dans les mouvements infiniment petits d'un système isotrope, la dilatation du volume se trouve séparément déterminée par une équa- tion aux différences partielles qui ne renferme que des dérivées d'ordre pair, le premier membre étant la dérivée du second ordre relative au temps, et le second membre étant composé de termes qui renferment des dérivées relatives aux coordonnées , savoir, trois dérivées du second ordre, six du quatrième ordre , et ainsi de suite. Or, d'après ce qui a été dit plus haut , la vitesse de propagation des ondes longitudinales sera nulle , si l'on réduit les équations des mouvements infiniment petits de l'éther à des équations homogènes. Donc les dérivées du second ordre disparaîtront d'elles-mêmes, et les premières dont on devra tenir compte seront les dérivées du qua- trième ordre. Si d'ailleurs on néglige alors les dérivées d'un ordre supé- rieur au quatrième, la formule que l'on obtiendra sera précisément l'é- quation aux différences partielles, dont l'équation connue du mouvement de la chaleur est une intégrale particulière. «Ainsi, en résumé, si l'on admet que les vibrations de la chaleur dans l'éther sont des vibrations accompagnées d'un changement de densité, alors, en partant de ce fait unique, qu'il existe des corps qui polarisent complètement la lumière par réflexion , on se trouvera conduit à l'équation du mouvement de la chaleur telle que Fourier l'a donnée; et réciproque- ment la forme généralement attribuée à l'équation de la chaleur entraînera la possibilité de la polarisation complète dont il s'agit. » Si l'on adopte les principes que nous venons d'exposer, la lumière pourra se propager, sans être accompagnée de chaleur, soit dans le vide et les espaces célestes, comme M. Herschell l'avait pensé, soit dans les corps parfaitement transparents et isophanes. Mais il n'en sera plus de même lorsque la lumière traversera un corps transparent non isophane, ni surtout lorsqu'elle pénétrera en s'éteignant dans une couche très mince d'un corps opaque, située près de la surface de ce corps. Alors, en effet, il n'existera ( 28? ) plus de vibrations qui, étant sensiblement parallèles aux plans des ondes, s'effectuent sans changement de densité. » Au reste, pour déterminer d'une manière précise et la nature et les lois de propagation de la chaleur dans les corps, il pouira être utile de recourir aux équations que j'ai données précédemment, et qui représentent les mouvements infiniment petits d'un double système de molécules sollicitées par des forces d'attraction mutuelle. C'est là une question sur laquelle je reviendrai dans de nouveaux mémoires, où je montrerai de plus comment les équations dont il s'agit peuvent représenter les mouvements des fluides, et en particulier le mouvement du son propagé dans l'air ou dans un alitre fluide élastique. » Je joins ici le calcul très simple sur lequel se fonde la théorie ci-dessus exposée. » Considérons un système de molécules sollicitées par des forces d'at- traction ou de répulsion mutuelle; et soit o la dilatation du volume, au bout du temps t, pour le point {pc, j, z). Si le système est isotrope, alors, en vertu des principes développés dans un précédent Mémoire, la dilata- tion u pourra être séparément déterminée par une équation aux diffé- rences partielles de la forme (i) D?u = Vo, V désignant une fonction entière de D,, D^ , D,, et même du trinôme Di-+-D; + D:, mais généralement composée d'un nombre infini de termes. On aura donc V = a(Di 4- D; + DI) + *(D: + D; + DV/ + etc. ... , rt, b désignant des coefficients constants; en sorte que l'équation (i) deviendra (2) D;u = fl(Di + D; -f D:)y -I- b{T>l + D; -f- D:)« u -f- etc. . . Si l'on se borne à la première approximation, l'équation (2), réduite à une équation homogène du second ordre, prendra la forme (3) D?u = a(D: + D;+D:)o. D'ailleurs, de ce qui a été dit dans le Mémoire sur la Réflexion des Mou- vements simples, il résulte que le coefficient a sera nul pour tout système de molécules dans lequel la lumière réfléchie pourra subir une polarisation complète, par exemple, dans le vide ou l'éther considéré isolément; et ( 288 ) qu'alors la formule (3) , ou celle que donne une première approximation deviendra (4) Dît; = o. Donc alors, dans le second membre de l'équation (2), le premier terme dont ou devra tenir compte sera celui qui renfermera les dérivées du quatrième ordre , savoir, b(i)i + i); + ï)iyv. Si Ton néglige les termes suivants , l'équation (2) pourra être réduite à (5; [Dl — i (Di + D; + D:)']y = o , ou, ce qui revient au même, à [D. + b'(pi + B; + d:)] [T>.—b'(Di + d; + d:)] 0 = o . Or on vérifie cette dernière formule en posant [D, — b^ (Di + d; + BI)]m = o , ou , ce qui revient au même, (6) D,o = i'(Di + D; + D:>, ou , enfin , et l'on reconnaît immédiatement ici l'équation du mouvement de la cha- leur telle qu'elle est généralement admise par les physiciens. » Mémoire sur la réduction des intégrales générales d'un système d'équations linéaires aux différences partielles; par M. Augustin Cauchï. a M. Cauchy prouve que la méthode exposée dans le Mémoire sur l'intégration d'un système d'équations aux différences partielles , continue d'être applicable dans le cas même où l'on peut abaisser l'ordre de l'équa- tion auxiliaire qu'il a nommée l'équation caractéristique. Alors les inté- grales générales segjrésentent sous une forme plus simple que celle qu'on aurait obtenue , si l'on n'avait pas tenu compte de l'abaissement dont il s'agit. » ( ^89) PHYSiQUF. APPLIQUÉE. — Sur la prétendue découverte de procédés photogé- niques remontant au xvn* siècle; communication de M. Libri. « L'Académie a reçu , il y a quelque temps , une lettre dans laquelle on disait que M. Daguerre aurait été précédé dans sa découverte par Marc- Antoine Cellio, qui avait publié, en 1686, une nouvelle méthode pour reproduire un dessin à l'aide des rayons solaires, sans savoir dessiner. M. Libri annonce maintenant qu'il a pu se procurei- une copie manuscrite de l'opuscule de Cellio , qui se conserve à la bibliothèque du Vatican , et que cet écrit ne contient que la description d'un moyen pour copier, à la main , les dessins à l'aide de la chambre obscure. Il n'y a donc aucune analogie entre le procédé employé par Cellio , et l'invention de M. Da- guerre. » HISTOIRE DES MATHÉMATIQUES. — Sur Une date de la seconde moitié du xii' siècle dans laquelle on a cru voir des caractères numériques pris avec une valeur de position. « Après cette première communication, M. Libri rappelle à l'Académie une lettre de M. Roulin , qui a été publiée dans le Compte rendu de la séance du 17 juin dernier, et dans laquelle il est question d'une inscription qui se trouve en Toscane, sur la porte principale de l'église Saint-André, à Pisloja. Dans cette inscription M. Roulin avait lu la date de 1196, écrite de cette manière, MCIXVI, et il avait pensé que c'était là une espèce d'arithmétique de position appliquée aux chiffres romains. Cette remarqiie a été reproduite depuis par d'autres personnes qui ont cru trouver dans l'inscription de Pistoja une preuve irrécusable de l'origine occidentale de notre système de numération. Malheureusement il paraît que leur opinion ne repose que sur une erreur de transcription. En effet, cette inscription ne porte en réalité qu'un L à la place de l'I qu'avait cru y voir M. Roulin, et il faut lire MCLXVL C'est ainsi que l'avaient pubHée Ciampi (i), Gi- cognara (2) et d'autres auteurs, et c'est là la véritable date vérifiée par M. le professeur Mori , qui a eu l'obligeance d'examiner dernièrement cette inscription. La même date (MCLXVI) se retrouve dans les livres de la fabrique que M. Mori a bien voulu compulser : cette date est celle de l'époque à laquelle a été sculpté le bas-relief, représentant l'Adoration des (1) Ciampi, Notizie inédite délia sagresiia di Pistoja. l'irenze , i8io , in-4°, p. 24. (2) Cicognara, Storia délia scultura. Prato, 1824, 7 vol. in-B" , avec atlas, inrfoi,, t. III , pag. 12g. •i'AÏmiVi>iT ( 290 ) Mages, qui est placé sur la façade de l'église. M. Roulin semble croire que la date qu'il a donnée indique l'année de l'achèvement de l'église, mais cela tient probablement à ce qu'il n'a pu lire que la fin de l'inscription : le commencement, qui paraît avoir échappé à ce savant voyageur, fait con- naître la véritable signification de cette inscription, et l'on y trouve le nom des artistes qui ont travaillé à ce bas-relief. En définitive, l'inscrip- tion de Pistoja, qui offre d'autres légères différences avec le fragment publié par M. Roulin , ne paraît contenir aucun nombre écrit en chiffres romains avec une valeur de position. » PBtLosopHiE DK LA. NATURE. — ContinuatioTi des lectures insérées dans le présent volume, p. 194» 228 et 268. — 4* article. Nouveaux documents devant servir à l'iiiteipre'tation des célèbres débats, soulevés du- rant le xviii' siècle, entre les physiologistes français, par les êtres léralologiques, c'est-à-dire considérés comme formés en dehors des conditions de l'ordre naturel; par M. Geoffroy-Saint-Hilaire. « L'espèce humaine parut en quelque sorte s'arrêter dans ses voies d'in- vestigations, sur des phénomènes qu'elle appelait /ewa: de la Nature. Ce jugement, appréciation de l'enfance de la science, ne devait satisfaire et ne contenta que des esprits superficiels. Cette prétendue généralisation laissait eu dehors et sans solution la question des causes immédiates et accidentelles, sans lesquelles il n'est rien d'appris et d'efficacement connu. Ainsi, restait entière la question sur la monstruosité, malgré l'activité des esprits et les efforts d'imagination des physiologistes du xviii* siècle. » Quand on supposa , du temps d'Ambroise Paré, que plus de semence, donnée proportionnellement par l'un des sexes, amenait plus de parties sur- numéraires, la question avait fait un pas, car du moins on songeait à en rechercher les causes. Mais , en 1 706, d'autres idées, mieux motivées en ap- parence, firent révolution, et causèrent les discussions du dernier siècle. Ou eut la prétention de rester physicien en même temps qu'on se faisait physiologiste, inclinant vers des explications de lois vitales. On eut la pensée de déterminer les lois de l'origine des êtres, et l'on crut remonter assez haut en étudiant la nature des germes se développant dans le sein maternel. Mais l'on ne tarda pas à apprendre que des œufs préexistaient, et Duverney, le premier, songea à une application pratique de cette im- portante découverte ; dès-lors la fondant d'abord sur des motifs de finalité, f 291 ) ?1 mit en cause la sagesse du Ci-éateur. C'était un paragraphe qu'il écrivit avec assez de négligence, et où il se montra plus théologien que physio- logiste; il faisait plutôt pressentir la monstruosité originaire des œufs qu'il ne la présentait en fait. » Ce fut donc I^émery qui véritablement commença cette lutte physiolo- gique. Elle eut lieu en 1724. H n'apporta à la discussion qu'un fait, que la description de deux enfants réunis d'un côté par les flancs, et dont l€S parties supérieures, les cols et les tètes, étaient parfaitement libres. Lémery voulut d'abord se maintenir dans les bornes d'une attaque sans vive insistance; elle devint différente dans la suite, en 1738, quand il reçu ce double enfant des mains de la sage-femme qui le possédait. » En 1724, Lémery donne une description courte, mais très instructive du fœtus monstrueux; il représente avec intelligence les squelettes qu'il partage en trois parties, et posées à distance. Ce qui manque à chaque portion du squelette, c'est im tiers du sujet au côté intérieur. Or cette partie médiane est nommée fausse-épine, pour la distinguer des deux épines vraies à chaciuie desquelles la fausse ou médiane était attachée et paraissait servir de lien commun. » Là s'observait un ordre vraiment admirable, où il paraissait que cha- que individu perdait une même et semblable quantité de substance. Ce sujet convenait donc très bien à une démonstration. Mais quelque avan- tage qu'il y eût à en profiter et à suivre cette marche vraiment merveil- leuse et tout-à-fait concordante pour la théorie à en déduire, je ne puis me livrer à ces descriptions qui offriraient trop de longueur dans un re- CTieil comme le nôtre. » Je ne dois faire ici usage que des vues élevées de Lémery, qui , bien qu'il resta jusqu'à l'âge de quarante-deux ans sans prendre ses degrés comme médecin, fut long-temps avant l'oracle de la science comme pharmacien et chimiste. Lémery faisait en ces qualités des cours qui attiraient à ses laboratoires la foule et les étrangers les plus éclairés : ses livres étaient à peine publiés qu'ils étaient épuisés et enlevés aussitôt. » Or, Lémery, habitué à des recherches de physique générale, et avec la conviction qu'il tenait de ses savantes études, ne recourut jamais à des explications physiologiques, mais crut à de simples causes accidentelles comme ordonnées de la monstruosité. Il voyait les questions de haut, en philosophe qui ne pouvait comprendre que les monstres entrassent dans des vues de première intention de la part du Créateur, et qu'au moyen de mesures ainsi prises selon les lois générales , les seules digues de sa C.R. 1839, i"Sfnici. Iules et de vaisseaux sanguins, dans la composition de laquelle il entre beaucoup moins" i> de tissu cellulaire que dans les poumons des mammifères. Les cellules y sont très e'vi- » dentés, et plus grandes à proportion que dans ces derniers; du moins elles nous ont » paru telles dans les grands oiseaux et en particulier dans Vautruche. Les bronches n'y » acquièrent pas un aussi petit diamètre dans leurs dernières ramifications, et toutes ne » se terminent pas par des culs-de-sacs, comme celles des mammifères. Plusieursde leurs >• plus grands rameaux et d'autres plus petits, aboutissent à la surface des poumons, qui » est percée, à cause de cela, comme un crible , et d'où l'air passe dans de grandes cel- » Iules qui communiquent les unes dans les autres, le conduisent dans toutes les parties » du corps de l'oiseau, et forment un« sorte de poumon accessoire , que nous devons » décrire ici. » { Note du R.) . Kt - - ■ (3o3) BULLBTIN BIBLIOGBAPHIQVE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie rojah des Sciences; 2' semestre iSSg, n" 8, in-4°. Notices statistiques sur les Colonies françaises ^ imprimées par ordre de M. l'amiral baron Doperré, ministre de la marine. — 5" partie. — Èta- hlissements français dans l'Inde. — Sénégal et dépendances ; in-8°. Annales des Sciences naturelles ; avril iSSg, in-8°. Annales de la Société royale d'Horticulture ; juillet iHSg, in-8°. Annales de la Société d'Agriculture , Arts et Commerce du départe- ment de la Charente; tome 21 , mars et avril 1839, in-8°. ■■ Examen du rapport sur la question de la dissolution des Calculs uri- naires; lettre par M. Leroy d'Étiolles; in-8°. Notice autobiographique ; par M.. Lamé; in-4''. 'î Observations sur les Polypes d'eau douce; par M. Gervais; 1" partie; in-8°. Traité du Froid ^ de son action et de son emploi intus et extra en hy- giène, en médecine et en chirurgie; parM. Lacorbjère; in-8°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours Montjon.) Étrennes coutançaises. Annuaire de l'Académie Constantine; par M. Pitton-Desprez; année i835 — 1838, in- 12. Voyage dans la Russie méridionale et la Crimée; par M. Anatole De- MiDOFF-, 19' liv. in-8°. La Révolution de i83o et Louis-Philippe I" j roi des Français; par M. Laribière aine; in-8°. Magasin de Zoologie, d'Anatomie comparée et de Paléontologie; sous la direction de M. Guérin-Menneville; 1" et 2* liv., in-8°. Séance publique annuelle de l'Académie des Sciences, Agriculture, Arts et Belles-Lettres d' Aix ; i838 — 1839, in-8°. Mémorial encyclopédique et progressif des Connaissances humaines ; n* io5, juillet iSSg, in-8°, Researches on the Recherches sur la nature et la constitution des- composés de V Ammoniaque; par M. Robert Kane; Dublin, 1839, in-4''. (Présenté par M. Dumas.) ( 3o4 ) Proceedings. . . . Procès- P'erbaux des Séances de la Société royale de Londres ^ n°5g (5o mai — 30 juin iSSq). Procedings .... Procès-Verbaux des Séances de la Société géologique de Londres f n° 62 (27 février — 27 mars iSSg), in-S". The Annals. . . . Annales d Electricité, de Magnétisme et de Chimie; n? 20, août i85g, in-8°. The AtheruBum , journal j eic. n° iSg, {0-4°. Darstellung. . . Exposition des recherches et mesures faites à l'occasion de l'unité de longueur prussienne; par M. Bessel; Berlin, iSSg, in-4°. Bericht uber. . . . Analyse des Mémoires lus à l'Académie des Sciences de Berlin et destinés à la publication ; ]M\\\e\. iSSp; in-8°. Journal fur die .... Journal de Mathématiques pures et appliquées , publié par M.. Crelle; 19' vol., 3' et 4' liv.; Berlin, iSSg, in-4''' Astronomische . . . . Nouvelles astronomiques de M. Schumacher; n° 342 ; in-4° (Altona). Handbuch. . . . Manuel de Mécanique analytique; par M. F. Mihdiug; Berlin, i838, in-8°. (Cet ouvrage est renvoyé à l'examen de M. Savary pour un rapport verbal.) Gazette médicale de Paris; tome 7, n" 34» 10-4°. Gazette des Hôpitaux; n°' 98 — 100. L'Expérience, journal de Médecine; n* i4, in-8". La France industrielle; n° 2r. Gazette des Médecins praticiens; n" aS , a6. L'Esculape , journal; i" année, iSSg, n° 9. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SOENCES. SÉANCE DU LUNDI 2 SEPTEMBRE 1839. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE D'ACADÉMIE. PHILOSOPHIE DE LA NATDRE. — Résumé des Cinq Mémoires insérés dans le présent volume; p. 194 , 228, 268, 290 et 3o5. — 5* article. Loi universelle , ou Conclusion des aperçus des cinq Mémoires sur les phénoniènes, dits du MONDE DES DÉTAILS; phe'uomèncs ainsi nommés par NAPOLEON , et qui sont explicables par le principe de l'attraction de soi pour soi ; par M. Geoffboy-Saint-Hilaibe. « Mes travaux depuis long-temps ont été dirigés dans le but de déter- miner les lois de la monstruosité , et ce but m'a paru assez élevé pour que je, lui consacrasse sans regret une grande partie de mon existence scien- tifique. Je me félicite de nouveau d'avoir obtenu l'insertion, dans nos Comptes rendus , de la figure de la fille bicorps de Prunay, car cette in- sertion d'un fait qui est le grand phénomène tératologique de notre épo- que , place à l'avenir les études qui seront dirigées dans cette voie sous le patronage de l'Académie ; il constate que désormais la physique générale C R. 1839, a« Semestre. (T. 1X,.N» 10.) 4^ ne se refusera plus à enregistrer des faits non encore expliqués, mais d'une importance manifeste. Pour moi, j'ai long-temps réfléchi à la question d'es- sentialité de ces faits , et il m'a semblé en trouver l'explication dans celte propriété de s'attirer, dont jouissent, ainsi que je l'ai démontré, les parti- cules semblables de la matière élevant ainsi le principe de l'attraction newtonienne, jusque-là considéré comme un fait purement astronomique, à cette universalité pressentie par Napoléon , lorsque la veille de son départ de l'Egypte , s'entretenant avec les officiers de son état-major, des rêves chéris de son enfance, il déclarait avoir cédé aux circonstances en embrassant le métier des armes, et regrettait de n'avoir pas suivi la carrière des sciences dans laquelle son héroïque ambition avait aspiré à une gloire égale, supérieure même à celle de Newton, gloire qui, sui- vant lui , devait être le partage de celui qui découvrirait et détermine- rait les lois qui régissent les portions minimes de la matière ou ce qu'il appelait le Monde des détails par opposition au Monde astronomique , lesquels consistent dans l'action réciproque des masses planétaires (i). » Déjà, il faut le dire , les sciences entraient dans cette voie féconde et (i) L'introduction à mes Notions de Philosophie naturelle (in-8°, i83iS) célèbre une nouvelle face ^u génie de Napoléon Bonaparte , sa mémorable méditation du monde des détails, qui firent la sublime et glorieuse conception de l'adolescence de ce jeune philosophe, penseur sur les sciences dès l'âgé de quinze ans, Lagrange avait fait connaître des regrets bien honorables et glorieux pour Newton et qu'il consigna dans ces paroles: // n'j aura qu'une gloire à nulle autre compa- rable dans les sciences, celle de la gloire de Newton : il n'y avait qu'un monde à découvrir. Ce qui, chez Napoléon, s'opposait à cette noble envie, fut la pensée d'oser davan- tage; et en effet, Napoléon, esprit positif et fixé sur les vrais intérêts de l'humanité, entendait placer au-dessus de toutes les spéculations, celle d'une application plus im- médiate , tous les avantages de cette sorte qui lui paraissaient résulter de l'appréciation du contact, de l'actualité de la vie sensuelle , de la connaissance des relations et du jeu des détails. Ce qu'avait pour l'imagination de grand et d'imposant le Monde astronomique ne manquait pas à son Monde des détails. L'immensité des choses , comme leur perfection d'arranjîement , il pouvait les considérer comme acquis et fournis par les minimes atomes lancés par les mondes stellaires, par la production de la lumière que les étoiles envoient à la terre. Or c'était aussi le même grandiose : car n'est-ce point au sein des détails propres à notre corps planétaire que l'espèce humaine vit déposée et se trouve entretenue ? C'était placer le Monde des détails dans un rang de supériorité au Monde astronomique; car celui-là était élevé à une puissance carrée. 11 embrassait ainsi la grandeur des choses qu'il voyait dans le caractère de son universalité. ( 3o7 ) usaient d'un langage métaphysique lorsqu'elles proclamaient la toute- puissance des forces de la Nature , et que quelques-uns de leurs plus zélés apôtres supposaient que dans les espaces intrastellaires se manifestait la vive et mystérieuse action de fluides impondérés ou corps en expansion , auxquels on donnait les noms de calorique et de lumière. » Cuvier (i)fit long-temps obstacle à ces études synthétiques, et il exerça même après sa mort un empire tellement absolu dans l'école qu'il avait fondée, que l'on vit ses disciples poursuivre jusque dans la statue de notre grand Buffon reléguée honteusement dans un coin obscur de l'établissement, qui fut le théâtre de sa gloire, celui qui le premier imprima en France une impulsion philosophique aux études de la Nature. » Le cas tératologique qui est le sujet de nos présents Mémoires, n'était pas, à proprement dire , un fait visuel quant à ses éléments de formation ; ce n'était pas non plus une conclusion toute métaphysique qui dût en ressortir. Dans cette question multiple, l'esprit ne savait guère où se fixer, ni quel parti prendre. Et j'ai cru que c'était le cas ( imprudence que je me suis permise), le cas, dis-je, de recourir à la puissante et audacieuse méthode de notre immortel Buffon , auquel sa haute pensée avait suffi pour aborder avec bonheur des questions qu'on disait insolubles et qu'il étudia d'un point de vue synthétique. J'ai exposé dans ma dissertation sur la vie , les ouvrages et les doctrines de Buffon , qui forme le principal morceau de mes Fragments biographiques (in-8°, mai i838), quel heureux emploi ce grand philosophe fit de ses hautes facultés pour arriver par de vastes généralisations à pénétrer dans la raison des choses , ayant pour guide la conception profonde et intelligente des causes nécessaires. Or, c'était parmi les cflM.îe.î nécessaires seules qu'il fallait chercher une explication des curieux phénomènes de la naissance insolite de Prunay. » Ce ne furent pas uniquement en effet mes études d'octobre dernier qui m'ouvrirent l'esprit au sujet des causes de la monstruosité. Mou siège était fait long-temps avant que se répandît la nouvelle qui mit en émoi toute la contrée de Rambouillet; dont les doubles êtres, soudés en- (i) Cuvier, qu'on s'accoutuma à cette époque de la science à préférer à Bufion, n'eût pas manqué de ratifier le jugement de la postérité au sujet de ce grand homme, lequel reçut de cette voix équitable le surnom de Prince des naturalistes; mais surtout il eût évite une comparaison fâcheuse en soi, et qu'il eût considérée comme une sorte d'in- justice et d'outrage: ces deux puissants chefs des sciences naturelles sont, en raison des immenses services qu'ils ont rendus , appelés à marcher de front dans une gloire commune , quoique différente. ' " " 43.. f ( 3o8 ) semble étaient, en effet, malgré leur rareté, presque vulgaires pour la science. Déjà nous avions vu l'homme double, qui, sous le nom de frères siamois, visita les capitales de vingt royaumes ; Vhétéradelphe de Chine qui se montre en ce moment aux populeuses nations de l'Asie ; la double fille Ritta-Christina , qui vécut quelque temps sous les yeux des observateurs; tous événements contemporains et irrécusables, illustrés par la belle anatomie, donnée long-temps auparavant, d'un cas semblable, le double garçon de Vitry-sur-Seine, par le grand Duver- ney. C'étaient là de magnifiques sujets d'observation et de méditation, suffisants pour asseoir une doctrine et donner à l'avance l'explication des faits de cette sorte qui se présenteraient dorénavant. Pour atteindre à ce résultat , il suffisait de se mettre au niveau des lumières du xix" siècle. La nature qui a donné son fait rarissime dans un temps, ne manque pas de le reproduire dans d'autres conjonctures ; aussi atteudais-je une manifes- tation semblable à la naissance insolite de Vitry-sur-Seine , pour mon- trer, profitant de l'espèce de commotion qu'un fait semblable devait pro- duire sur les esprits; pour montrer, dis-je, les conséquences importantes qui peuvent être déduites des faits de la monstruosité. C'est là le motif qui m'a fait accueillir avec tant d'empressement la nouvelle de la naissance du double enfant de Prunay. Si ce fait n'était qu'une reproduction en quelque sorte du cas de Duverney, du moins il arrivait à une époque pour laquelle son existence pouvait n'être plus un miracle, et la différence de sentiment que souleva dans le public scientifique ces deux cas si remar- quables, donne la mesure du progrès tératologique qui s'opéra dans l'in- tervalle. » J'y trouvais aussi l'occasion d'appliquer le principe de I'attractiow de SOI POUR SOI, d'apporter de nouvelles preuves à son appui, et en donnant un exemple nouveau et éclatant de la fécondité de ces principes, de tendre à dégager l'humanité des dernières entraves qui s'opposent encore à sa marche incessamment progressive. » Car enfin nous devions dans cette voie arriver à cette importante conclusion. Tandis que l'on avait cru à l'existence de deux ordres de faits diamétralement opposés , notre légitime conclusion devait être que : la nature est immuable et uniquement soumise aux lois de la physique, son mode imprescriptible d'action. » La zoologie sera la pierre de touche à laquelle seront soumises en dernière analyse toutes les modifications dont les choses sont susceptibles; modifications qui, au premier abord , seront jugées incompréhensibles, ( 3o9 ) • maïs qu'ensuite on fera rentrer dans les théories unitaires de la phy- sique générale. La fille de Prunay en sera le premier exemple remar- quable; car enfin au point actuel de nos connaissances sur la monstruo- sité, il nous faut admettre que les faits tératologiqiies sont des existences régulières à leur manière (i) , sont les objets d'une science spéciale, et qu'il existe dans la nature un certain système d'action , de formation et de dé- veloppement à la connaissance duquel ne s'est pas encore élevée l'huma- nité , en sorte qu'en l'absence de ce savoir elle soit obligée de recourir à la méthode des causes et des faits nécessaires; la philosophie en conclura forcément qu'il est dans la nature des animaux de deux ordres divers : les uns, engendrés par des parents semblables à eux, doivent à la suite de filiations successives, reproduire les phénomènes de leur naissance dans un ordre toujours identique , liés à un système de vie universelle , mar- quant en quelque sorte les anneaux du temps dans l'éternité (2) ; les au- tres, constamment les produits de causes accidentelles , privés d'ancêtres, en ce sens que des circonstances fortuites les ont constitués à l'état d'ano- malie, privés également de descendance au même titre que d'ancêtres , et réduits à vivre en parasites sur la tige où ils viennent se greffer (3). » Les animaux de cette zoologie bâtarde ou secondaire , sont gouver- nés toutefois par cette loi qui régit toutes choses, et qui domine aussi bien les corps bruts que les êtres organisés; c'est cette susceptibilité, cette sorte d'affection , cet entraînement qui porte la matière à se réunir, sous la réserve de la similitude des parties en mouvement, phénomène dépendant d'une disposition qui est, on peut se permettre de le dire, l'objet d'un discernement décidé. Cette disposition native consiste dans l'affrontement des parties similaires ; quand cet affrontement a lieu , l'at- (i) Nous connaissons d'aujourd'hui seulement qu'il est présentement deux classes d'organisation intime , d'un caractère philosophique très différent, deux sortes d'ani- maux opposés d'origine comme de formation , qui fournissent deux séries parallèles appelées à se servir l'une l'autre de mutuel contrôle et à porter la pensée humaine sur les choses, de façon à en donner une expression élevée h une puissance carrée. Aux documents de première philosophie acquis dans les âges reculés vient et va se joindre 1 immense avenir du progrès continu et incessant qui va résulter des nouvelles révéla- tions de la fin de ce siècle. (2) Ici se trouvent grandeur d'un passé infini et valeur d'éternité par l'ordre des filia- tions successives qui ont commencé avec les premières consécrations de la nature. (3) Ainsi appel durant les âges de nouvelles formations par des causes accidentelles, les greffes animales et végétales, et les mystérieux et lents phénomènes de la cristalli- sation. ( 3.0 ) traction et la combinaison des parties ne manquent jamais; il y a mieux, si l'accord ou l'agrégation n'est pas décidé très exactement par leur mutuelle rencontre, dès que l'affinité présente sa raison d'essence de la même manière de part et d'autre , il se détermine par suite de l'oscillation des points moléculaires dans le fluide oii ils sont suspendus, un mouve- ment de marche ou d'entraînement, que les chimistes, principalement M. Haùy, avaient distingué sous le nom à' affinité élective; chaque facette de la molécule intégrante vient se joindre et s'enchevêtrer sur une molé- cule concordante. w Mais je reviens à quelques considérations nouvelles sur la formation des êtres tératologiques. » Ces jumeaux éprouvent dans le sein maternel une cause accidentelle (soit une maladie, soit un choc violent venu du dehors), et dont l'effet désastreux est transmis de couches en couches jusqu'aux enveloppes pla- centaires des deux sujets. La vie individuelle de chacun des jumeaux n'est plus protégée par ses enveloppes spéciales; une déchirure a mis les deux sujets en rapports, et si par suite de mouvements mécaniques opérés au sein de la mère , il arrive que ces deux jumeaux se trouvent en contact par faces similaires , ils se trouvent dans les conditions favorables à l'exercice des affinités électives , et alors commence le travail phénoménal de l'attraction de SOI POUR SOI. » Mais dans le moment où, par cette déchirure, les eaux de l'amnios abandonnent le sac utérin, et que celui-ci se plisse sur le fœtus par suite des contractions de la matrice, ce pUssement imposant un état fixe aux relations des deux fœtus, l'un d'eux se trouve empêché dans son dévelop- pement par le plissement du sac utérin , tandis que l'autre attire né- cessairement à soi une plus grande partie des fluides nourriciers; cette disproportion continuant, il en résulte que le premier, plus ou moins com- plètement atrophié, n'a fourni au second que des parties surnuméraires. La loi de ioi pour soi s'exerce chez les deux fœtus , mais son mode d'exer- cice est modifié par les entraves qu'elle rencontre. » Je n'entends pas raconter ici les divers cas d'enfantement tératologique qui peuvent survenir, bien que la chose soit utile en soi; ce n'est pas le but que je me propose ici, et je ne me suis engagé dans le détail de ces diversités que pour arriver à ce cas le plus imprévu et le plus merveilleux de tous, celui où il arrive que le développement se fait également chez les deux sujets : tel est le cas de l'enfant double de Vitry-sur-Seine , et de ce- lui de Prunay. Les deux individus restèrent d'abord distincts, également façon- (3ii) nés par l'action du nisus formativus , et la vie s'établit chez eux comme si cha- cun eût conservé à part sa loge placentaire. Mais à un moment quelconque (et sans doute dansles premiers temps de la gestation) la cause accidentelle qui décida leur caractère tératologique, les met en rapport à la suite d'une déchirure des cloisons placentaires. Cette rencontre des sujets se faisant par l'approche mutuelle ou l'apport réciproque des régions hypogastriques , les deux individus s'établissent en se plaçant à l'opposite l'un de l'autre. Chacun des deux enfants prend une égale part de fluides nutritifs, et il en résulte que chacun arrive à nn même point d'organisation, qu'ils n'ont ni plus ni moins de parties organiques l'un que l'autre, et que chacun des deux demeure dans une parfaite intégrité. » De cette discussion prolongée dans quatre séances consécutives, ce qui résulte, je le répète, c'est ce fait de zoologie universelle, à savoir que les êtres vivants sont divisés en deux classes, dont les uns entrés dans l'ordre providentiel des mondes, sont soumis à une règle d'ordre économique par le jet des filiations successives, etdont les autres sont des animaux adventifs, accidentels ou puissantiels , pour me servir d'un terme en usage chez nos voisins; ceux-ci sont les êtres tératologiques. Ils n'appartiennent pas à un dessein de première intention de la création, comme ceux qui se perpétuent par la voie de génération; ce ne sont point, à l'instar de ces derniers, des ja- lons qui marquent et mesurent en quelque sorte les siècles, et que l'on peut appeler les époques variées de l'éternité. » Toutefois, lorsque l'on s'élève à une contemplation synthétique, on peut conclure même, par l'observation directe, qu'il n'est dans les diffé- rences qui séparent ces deux sortes d'êtres que des conditions de la plus grande simplicité. Les êtres de la zoologie générale offrent une graduation d'organisation. Les rapports exceptionnels sont soumis à des règles sem- blables. Les différences sont une affaire de temps. I^s espèces de l'ordre économique de la nature arrivent annuellement, et la durée de la course de la Terre autour du Soleil est la raison de cette limite de temps. Les êtres tératologiques , au contraire, n'adviennent que par durée de temps sécu- laire ; la nature s'essaie long-temps en vain avant de produire un cas d'une aussi difficile création que les ischiopages de Vitrj et de Prunajr (i). (i) Nous sommes forcés de recourir à deux noms nouveaux, ischiopage et hétéro- dimc , pour les cas tératologiques que nous avons étudiés et compaiés dans les Mé- moires précédents. C'est l'avantage où nous sommes amenés par les spéculations de l'esprit, et que nous assurent les trois volumes de tératologie, dernièrement et avec tant de bonheur , composés pour les études continuellement progressives au xix' siècle. ( 3l2 ) ■ » Avant d'en venir à cet état merveilleux qui consiste dans deux êtres entiers , soudés ensemble , sans confusion et sans l'omission d'une seule fibre, d'un seul nerf ou d'un seul vaisseau (et c'est l'enseignement que mon célèbre ami, M. Serres, déduira de l'observation anatomique); la na- ture, qui ne marche jamais par sauts ni bonds tranchés, s'essaie avant de parvenir à cette maximation de sa puissance. Elle s'élève graduellement à des combinaisons plus compliquées. Elle ne donnera pas tout d'abord un ischiopage , c'est-à-dire un double enfant, dans une relation exactement symétrique; dans sa marche d'une admirable simplicité, elle procédera , au contraire, par graduation; il y aura antérieurement la combinaison d'un grand et d'un petit frère, celui-là s'attribuant les bienfaits d'un luxe de nutrition , ce dernier réduit au contraire à des parties fragmen- taires, etc. , etc. » La distinction des animaux en deux classes , dont l'une est soumise à une filiation régulière , dont l'autre intervient momentanément et acci- dentellement , est une chose immense en soi sans doute , mais veuillez en peser la valeur virtuelle: elle se réduit presque entièrement à une nuance dans de certaines conditions effectives. Il y a dans la coïncidence d'une si grande simplicité à chaque opération, de quoi nous plonger dans une bien vive admiration. » Voilà en abrégé les causes accidentelles des formations tératologiques Hont mon fils, Isidore Geoffroy, a donné l'histoire (i). « Mais un autre avantage de la science , considérée synthétiquement , c'est de rapprocher les travaux de la nature dans les règnes divers, et d'en déterminer les analogies. De cette manière, les faits qui les concernent sont mieux appréciés, et réciproquement jugés les uns par les autres. » C'est ainsi que la greffe végétale va apporter de nouvelles lumières à l'intelligence de la zoologie tératologique , en même temps que les variétés accidentelles dont ces cas dérivent , vont porter sur un fait de physique gé- nérale , sur la propriété qu'ont les particules semblables de la matière , de s'unir les unes aux autres. » J'ai dit dans le dernier article comment il fallait considérer les greffes (i) Que de révélations magnifiques et iaiinenses à attendre de la nouvelle zoologie, les études des cas tératologiques / Que de simplicité dans cette ordonnance providen- tielle des choses, qui dérive du principe universel , lequel contient peut-être le dernier mot de la Création, et que Pline a formulé dans celte phrase : Rerum naturœ opus , et rerum ipsa natura ! ( 3i3 ) des végétaux, et je pourrais ajouter les greffes des cristaux, si mon in- tention était de poursuivre jusqu'en minéralogie cet ordre de considé- rations. » Pour rester dans mon sujet spécial , je remarque que la zoologie, avant d'arriver à cette puissance élevée au carré que constitue les phénomènes de monstruosité double, c'est-à-dire à une confection organique , multi- pliée par des combinaisons de même rang; que la zoologie, dis-je, procède encore plus par une variation en excès de moyens que par une diminution de ceux-ci. » C'est toujours I'attraction de soi pour soi qui est la raison de la for- mation de ces corps; et cette loi régulatrice des choses naturelles inter- vient aussi dans la plupart des phénomènes industriels. Que fait-on dans la préparation de nos aliments, sinon de multiplier, à l'aide de dissolvants , les points de contact des objets destinés au service de nos tables, et par suite de préparer l'exercice de la loi de soi pour soi. C'est à quoi s'appliquent également les fabricants de papiers quand ils réduisent par des dissolvants les chiffons et les matières de leurs cuves, et qu'ils appliquent sur des tamis ces matières réduites a une excessive minceur. » Je ne terminerai pas ce dernier Mémoire sans ajouter quelques mots encore sur les monstres du genre ischtopage; et je le ferai dans le but de rendre plus évidente encore l'intervention efficace de la loi de soi pour SOI dans les phénomènes tératologiques. » Autour des vaisseaux ombilicaux qui charrient vers le double enfant les matières alibiles qui proviennent de sa mère, les fihères vasculaires prennent une direction et une position conformes aux données méca- niques , et si je puis dire à l'assiette tératologique de ces ischiopàges. » Marie-Louise occupe le haut de notre lithographie, et Hortense-Ho- norine la région inférieure. Chaque jambe de Marie-Louise, l'une à droite et l'autre à gauche, est formée et nourrie par les vaisseaux qui partent de son cœur, centre de départ des fluides circulatoires ; et il en est de même à l'égard de tout ce qui existe jusqu'à la ligne de partage. Une moitié de la vulve à gauche et une. moitié de la vulve à droite soni, baignées et ali- mentées par du sang venu de sa poitrine et de ses organes de circulation spéciaux qui en occupent la partie médiane. » Ceci est également vrai pour Hortense-Honorine. Au reste, un simple coup d'œil sur la figure en dit plus que la description. » Je répète que les deux jumelles sont deux filles dans la structure des- C. R. i83f),a« Semcj4-Py + PV' + ---- «* — P 4- P' + P" + . . . . • Or cette relation est précisément celle qui sert à déterminer la distance moyenne de transport S', des volumes P, P', P*. . . . transportés respecti- vement aux distances />, p\ p" . . . . » De sorte que pour déterminer la distance moyenne de transport, sans calcul, il suffit de suspendre sur l'un des bras d'un levier naturellement équilibré autour de son centre, des poids proportionnels aux volumes à transporter , à des distances du centre proportionnelles aux distances de transport ; et de chercher à quelle distance du centre il faut suspendre, sur l'autre bras, un poids égal à la somme de ceux qui chargent le premier .bras. » La machine que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie est fondée sur ce principe ; elle a été construite d'après mes dessins, aux frais de l'administration des Ponts-et-Chaussées, par l'habile opticien, M. Ernst. On peut se la représenter sous la forme d'une balance ordinaire dont le fléau ne serait pas muni de plateaux et aurait une largeur de plusieurs centimètres parallèlement à l'axe de suspension. Les deux bras du fléau sont divisés en parties égales de chaque côté du centre; et l'un d'eux est ( 321 ) partagé, dans le sens de la largeur, en intervalles égaux, à l'aide de pe- tites lames perpendiculaires au fléau, entre lesquelles on peut placer des poids en forme de plaques. Cette disposition très simple résout la diffi- culté qui semblait devoir se rencontrer dans la pratique, de fixer un grand nombre de poids différents à des distances variables et quelquefois très rapprochées les unes des autres. Le poids total qui doit être suspendu à l'autre bras du levier est contenu dans un petit plateau mobile. Dans son état actuel l'appareil porte i5o divisions de chaque côté de l'axe, sur une longueur d'environ 3o centimètres ; chacune d'elles répond à un inter- valle de 4 mètres, de sorte que sur la machine on peut indiquer des dis- tances de transport jusqu'à 600 mètres, quantité que l'on n'excède jamais dans la confection d'une route ordinaire. L'échelle des poids est d'un demi-centigramme par mètre cube. Comme le volume du déblai n'est moyennement que de 5 mètres et n'excède jamais 20 mètres cubes par mètre courant, pour un projet de route de 4 kilomètres de loneueur, chaque bras du levier ne sera chargé moyennement que de 100 et dans les cas extrêmes de 400 grammes au plus. » La machine donnant la valeur de «T dans la formule générale ._Pp + P'p' + py + .... Q + Q'+Q"-»-.... ' où les quantités P, P', P" p, p% p* Q, Q', Q" peuvent être affectées du signe -f- ou du signe — et avoir une valeur finie quelconque, on pourra s'en servir non-seulement pour la recherche des moyennes et pour la solution des règles d'alliage, mais encore pour toutes les opéra- tions qui sont comprises implicitement dans la formule, comme pour la règle de trois, pour la multiplication et la division ordinaires, pour l'élé- vation au carré, etc.... Elle est applicable même au calcul des terrasses, et peut servir à en indiquer les résultats d'une manière très expéditive. D'après les essais qui ont déjà été faits, on peut conjecturer que le temps nécessaire à la recherche d'une distance moyenne au moyen de la machine , est tout au plus le quart du temps qu'exigerait le calcul ordi- naire. Si l'on calcule la dépense qui résulterait de l'emploi de la machine pour la confection des projets d'un développement de routes égal à celui des routes stratégiques, on trouvera que pour \^&o kilomètres à 4 kilo- mètres par jour, le calcul ordinaire de la distance moyenne des transports, exige deux années de travail d'un employé aux appointements de 1000 f., au moins; avec 8 machines, au prix de 80 francs l'une, pour chacun des C. R. 1839. Q«Seme«r«. (T.lXjNolO.) 45 I ( 322 ) huit départements traversés par les routes stratégiques on aurait dé- pensé seulement 5oo fr. en journées de calculateurs , et la dépense pre- ' raière de 640 fr. une fois faite, les appareils seraient restés pour tous les calculs semblables. » Une modification très simple rendrait la balance arithmétique propre à des calculs d'un ordre beaucoup plus relevé. Il "suffit en effet d'ajouter à la graduation en parties égales , des divisions logarithmiques analogues à celles de la règle de Gnnther, pour pouvoir obtenir la valeur de x dans la formule a'^zk'WO ; car il en résultera l'expression y _ " log A + ^ lofi B -f- c lofi C 4- • • • . log « qui^onvient à l'équilibre d'un levier chargé sur l'un des bras des poid.s- a,b, c, aux distances log A, log B, log G du centre, et sur l'autre bras du poids j: à la distance log a. » L'élévation aux puissances et l'extraction des racines, la règle de trois composée, et une foule d'autres calculs de ce genre, ne sont que des cas très particuliers de la formule précédente. » OPTIQUE. — Microscope achromatique à tous grossissements ; présenté par MM. Trécourt et Georges Oberha.euser. (Commissaires, MM. Arago, Adolphe Brongniart, Turpin. ) « Cet instrument, disent les inventeurs, est tel que, sans changer l'ocu- laire ni la lentille objective, on obtient les résultats suivants : «L'image peut se voir depuis zéro de grossissement, jusqu'à plus de cinq cents fois le diamètre de l'objet , en passant graduellement par toutes les amplifications intermédiaires. »Dans les plus forts grossissements, la distance delà lentille au porte- objet n'a pas moins de 4 millimètres, et cette distance grandit à mesure que l'amplification décroît. »Un objet de ^ de millimètre de diamètre, peut être vu en entier dans le champ du microscope, par un grossissement de cinq cent cinquante fois. De même, par une amplification de deux fois seulement, on peut voir en entier un objet ayant plus de 4 centimètres de diamètre. ( 3^3) «Toutes ces amplifications sont obtenues par un allongement du corpsclu microscope limité à un tirage de lo centimètres. » Cet instrument a encore sur les autres microscopes, l'avantage de donner une image redressée de l'objet. » VOYAGES SCIENTIFIQUES. — Précis dcs observutions scientifiques faites pendant un voyage en Âbjssinie, dans l'année i838; par M. d'Abbadie. (Commissaires, MM. Arago, Fiourens, Savary, Élie de Beaumont.) A ce Mémoire est jointe une carte de la mer Rouge et des pays envi- ronnants, sur laquelle l'auteur a fait plus de sept cents corrections, rela- tives principalement aux noms de lieux qui, sur toutes nos cartes, ont été jusqu'ici écrits avec très peu d'exactitude. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Nouveau sjstème moteur dans lequel , à l'ac- tion d'un jetfluide, est substituée la réaction de ce jet ; par M. Degrard. (Commissaires, MM. Coriolis, Poncelet, Séguier. ) CHIMIE ORGANIQUE. — Note sur la théorie des substitutions; par M. Laurent. ( Commissaires , MM. Gay-Lussac , ïhénard , Robiquet. ) Dans cette Note l'auteur répond à quelques remarques critiques de M. Berzélius sur ses précédents travaux ; il repousse le reproche que lui adresse le savant suédois d'avoir exagéré les idées de M. Dumas et pour cela il fait remarquer les différences qui existent entre la théorie de ce dernier chimiste et la sienne. Il rappelle enfin la date des Mémoires dans lesquels il a , pour la première fois , présenté cette idée des subs- titutions, comme fournissant une interprétation des résultats que lui donnait l'analyse, relativement à certaines transformations des composés organiques. M. Séguin aine présente des considérations sur la répartition la plus avantageuse des pentes , dans le tracé des chemins de fer. (Commissaires, MM. Savary, Poncelet, Coriolis.) M. P. Garnier adresse la description d'un thermomètre métallique à nuixima et à minima ^ instrument qu'il avait présenté à une des précé- dentes séances. (Commission déjà nommée.) 45.. ( 3^4 ) M. HoROY adresse une Note sur un nouveau système de lettres qui au- raient, suivant lui, sur celles qu'on emploie dans l'écriture ordinaire, l'avantage d'occuper moins d'espace sans devenir plus difficiles à lire. (Commissaires, MM. Puissant, Libri.) L'Académie reçoit un nouveau Mémoire adressé pour le concours au grand Prix des sciences physiques sur la production du mécanisme de la voix chez les mammifères. ( Commission chargée de l'examen des pièces adressées au concours pour le Prix des sciences physiques.) CORRESPONDANCE. M. LE Ministre de I.'I^STRDCTIOIy publique transmet deux brochures sur la théorie des ouragans , qui ont été récemment publiées aux États-Unis et que lui a adressées le Consul de France à Philadelphie. ( Voir au Bul- letin bibliographique.) M. LE Ministre du Commerce et de l'Agriculture adresse deux exem - plaires d'un rapport qui lui a été présenté par M. de Ségur-Dupejron , inspecteur des établissements sanitaires, sur les faits qui peuvent servir de base à une révision de notre législation sanitaire. (Voir au Bulletin bibliographique.). PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Formule barométrique relative à une atmosphère composée de deux gaz en repos; par M. Babinet. « La Note que je soumets à l'Académie a été écrite à l'occasion des tra- vaux récents de MM. Biot, Ivory et Dalton sur les trois importants pro- blèmes delà mesure des hauteurs par le baromètre, des réfractions astro- nomiques et de la composition de l'atmosphère; tandis que, d'autre part, les expériences météorologiques projetées par M. Arago, au moyen de pe- tits aérostats captifs qui puissent aller chercher, à des hauteurs bien con- nues, des données exactes sur les propriétés mécaniques, physiques et chimiques de l'atmosphère dans un état normal , nous permettent d'espérer un'perfectionnement ultérieur de la formule barométrique. » Si l'on nomme H et A les pressions barométriques à la station infé- (315) rieure et à la station supérieure, d la densité de l'air à la température dé la glace fondante et sous la pression de o",76, s le coefficient de la dila- tation des gaz pour i° centigrade , on a , dans l'hypothèse ordinaire, !=«-*% (0 e représentant le nombre 2,7182818, z la différence de niveau entre les deux stations, et ^ un coefficient numérique égal à d 0.0,76.(1 4-e«)* D est ici la densité du mercure et t la moyenne des températures obser- vées aux deux stations. L'air est supposé chimiquement homogène du haut en bas de la colonne atmosphérique et ne variant de densité qu'en raison de la pression et de la température. Pour mettre cette formule en nom- bres, on prendra rf=o,ooi3, D = i3,6, et loos = 0,875 suivant M. Gay-Lussac, ou 100s = o,365 suivant M. Rudberg. Dans la compa- raison numérique qui va suivre nous prendrons toujours < î= o , et par suite k =;:r ?, en sorte que la formule (i) devient D.O,ijD * " / Q o o\ — «.0,000 ia5 77 g = (a, 71828 18) ' '■'. » Mais si l'on considère l'atmosphère comme composée d'oxigène dont la densité soit md, et d'azote dont la densité soit ne?, on aura, aune hauteur quelconque z, pour la pression due au gaz oxigène, iZlî?He-»"», (2) et pour la pression due au gaz azote , ^^^=^He-'»'. (3) Eji sorte que la pression totale h, à cette station supérieure, sera la somme de ces deux pressions, ou bien — He-*"" + - — '- He-»»^ : d'où h I — n , m — I . 3- = er'"-- H e^'"'. (4) H m — n m — n ^^^ Pour mettre cette formule en nombres, on fera m s=s i,ro24 pour l'oxi- gène et n = 0,9728 pour l'azote , d'où I — n -ss.Q.^i et — =: 0,70; ( 326 ) et l'on aura g = 0,21(2,7182818)-' "■'""■'^+ 0,79(2,7182818)-' »•»""'". » La comparaison des résultats des deux hypothèses n'offre pas de diffi- culté. On donnera à z, dans l'équation (4), une valeur quelconque , et l'on en déduira la pression correspondante h , avec laquelle on calculera ensuite la hauteur z dans l'équation (i). C'est ainsi qu'a été formé le tableau suivant : Hauteurs mises dans la Hauteurs tirées de la Différence- formule (4). fopraule (i). 2O0O mètres '999 mètres..... i mètre. 6060 id S994 "^ ^ "'■ 1 0000 id 99^3 '"'• • • • • • 17. id. » On voit que la formule basée sur l'ancienne hypothèse diffère peu de la nouvelle , et elle en différerait encore moins si ses coefficients étaient dé- terminés empiriquement , comme l'a été celui de la foimule de Laplace , sans compter le coefficient de la dilatation des gaz que l'on y suppose égal à -^ , dans le but d'augmenter un peu les hauteurs qu'elle donne , comme le tableau ci-dessus en montre encore la nécessité. » Quant aux diverses proportions d'oxigène et d'azote, les expressions (2) et (3) ne laissent aucun doute sur la diminution de la proportion d'oxi- gène à mesure qu'on s'élève dans l'atmosphère. En effet, la fraction e-'""' f qui représente à une hauteur z la quantité d'oxigène , est plus petite que la fraction g_t„Z qui représente la quantité d'azote à la même hauteur, puisque la den- sité m de l'oxigène surpasse un peu la densité n de l'azote. On peut même remarquer qu'à des hauteurs qui seraient en raison inverse des densités des deux gaz , ces deux fractions seraient égales , et qu'ainsi, par exemple, à 9728 mètres, l'oxigène serait déjà réduit à la même proportion où l'azote le sera à 11024 mètres. Il est facile d'en conclure que, pour les hauteurs égales, l'oxigène diminuant plus que l'azote, la proportion de ce dernier se trouve augmentée, ainsi que M. Dalton l'a reconnu par l'ex- périence. » Pour savoir jusqu'où va cette variation, exprimée, comme à l'ordi- naire, en centièmes du volume total de l'air soumis à l'expérience, on fera la proportion •<..-. ,./,,..... e-*"'= -f- e-''= :e-*"" :: loo : a- pour l'oxigènei et le complément de ce nombre au nombre loo, expri-' mera la proportion d'azote. Le tableau suivant montre que l'influence de la hauteur est beaucoup plus grande dans la composition chimique de l'atmosphère , que dans l'exactitude de la formule barométrique ordi- naire. Hauteurs en mètres. Oxigène pour lOO d'air. Perte. o. ai o aooo 30,46 0,54 6000 19,4^ ')58 loooo 18,42 2,58. Ainsi, pendant l'été, une montagne couverte de neige et qui détermine un courant descendant dans l'atmosphère, doit amener à la surface de la terre un air moins riche en oxigène ; ce que doit aussi faire le contre-cou- rant des vents alises qui prédomine dans nos climats. » PHYSIOLOGIE. —De Vinfluence du froid sur la circulation capillaire. — Lettre de M. PoissEcitLE. « Dans mon Mémoire sur les causes des mouvements du sang dans les vaisseaux capillaires , j'ai examiné d'une manière particulière , l'action du froid et de la chaleur sur la circulation capillaire ; j'ai vu, la température ambiante étant de 20° c, qu'en mettant des morceaux de glace dans une auge où se trouvait, par exemple, un têtard de grenouille, la circulation dans les capillaires était de plus en plus lente, les globules s'allongeaient, devenaient piriformes en cherchant à se frayer un passage à travers ces vaisseaux, et ils reprenaient leur forme primitive en passant dans des vaisseaux de plus gros calibre : par un séjour plus long dans l'eau à une température de x à 2 degrés, la circulation cesse dans le plus grand nom- bre des capillaires , et si l'on mesure alors le calibre de ces vaisseaux, on les trouve de diamètres qui varient de 0,018 à 0,020 de milHmètre, comme avant l'application de la glace ; mais si l'on entretient cette basse tempéra- ture par l'addition d'une nouvelle quantité de glace , au bout d'un certain temps, les globules des vaisseaux capillaires où la circulation avait entiè- rement cessé , éprouvent un petit ébranlement sous l'influence des con- tractions du cœur ; ces oscillations des globules acquérant une amplitude de plus en plus grande, se changent bientôt en un mouvement de progres- sion qui devient de plus en plus rapide, de telle sorte qu'au bout de trois ( 328 ) quarts d'heure environ, la circulation est aussi vite dans ce milieu ambiant de quelques degrés au-dessus de zéro , qu'au sein de l'atmosphère. Certains vaisseaux qui, avant l'action de la glace , donnaient passage à deux ou trois globules de front , n'offrent plus qu'une seule rangée de globules se mou- vant dans leur axe; ces derniers vaisseaux comme ceux d'un plus gros calibre, ne paraissent pas avoir changé de volume. Mais les vaisseaux capil- laires qui offrent alors une circulation aussi vite que dans l'état normal , présentent un diamètre plus considérable; ce diamètre, de o,oi8 à 0,020 de millimètre quand tout mouvement circulatoire était aboli, est devenu 0,022; 0,024 ; o,o25; 0,026; 0,028; o,o3o et o,o34de millimètre; c'est-à- dire que les vaisseaux capillaires ont doublé, triplé de volume. D'autres ca- pillaires, mais en petit nombre, dans lesquels le repos persiste, n'ont pas comme les précédents augmenté de calibre ; si l'on enlève la glace , la cir- culation se rétablit bientôt dans ces derniers vaisseaux, et au bout de quel- ques heures , tous les capillaires sont revenus à leur volume primitif. «Ainsi, sous l'influence des contractions du cœur, les tubes vivants ac- quièrent , par l'action prolongée du froid , un volume plus considérable. » Ayant conservé pendant l'hiver, des têtards de grenouille, recueillis en juillet, j'ai trouvé aussi, en janvier, leurs vaisseaux capillaires augmentés de volume ; le lieu occupé par ces têtards était à une température de a de- grés au-dessus de zéro. jj I^ même expérience répétée sur la vessie de très jeunes surmulots , présente beaucoup plus de difficultés : en effet , dès que le contact de la glace avec les capillaires de ces mammifères a lieu seulement pendant quel- ques minutes, la circulation est pour toujours abolie; mais si l'on remplace la glace par de l'eau à 10 ou 12 degrés (la température ambiante étant de 20° c), la circulation ne se rétablit consécutivement que dans les vais- seaux capillaires qui ont, comme chez les batraciens, augmenté de volume. » Des faits précédents je crois devoir conclure, que les points de la surface téguraentaire , habituellement découverts, comme la face, le col, les mains, etc., et par conséquent soumis à une température moyenne, moindre que celle du corps , ont leurs vaisseaux capillaires d'un volume plus considérable que ceux des autres portions de la peau. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Expériences sur la température des végétaux (I^ettre de MM. Van Beek et Bergsma). « Nous avons lu avec beaucoup d'intérêt, dans le n°23 des Comptes rendus é\i jo juin dernier, la communication des expériences de M. Dutrocbet, ( 3*9 ) concernant la chaleur propre des végétaux , et il nous est agréable d'être en état de communiquer à l'Académie les résultats de quelques expériences analogues , que nous avons faites dans le mois de janvier de cette an- née. Elles montrent évidemment que l'exhalaison aqueuse dans les plantes doit être considérée comme la cause des difficultés que l'on a trouvées à prouver directement la chaleur propre des végétaux, quoiqu'elle existe réellement, comme une conséquence nécessaire de leurs fonctions virales. ;r*..ltm » Dans le but de faire quelques observations sur la température inté- rieure des plantes , nous avons pris une jacinthe en Heurs {Hjacinihus orien- talis , L.) végétant sur une carafe remplie d'eau, dans laquelle se trouvait un thermomètre, La carafe fut placée dans un autre vase, afin de pou- voir augmenter la température de l'eau dans laquelle se trouvaient les racines. )) Un galvanomètre sensible, à coin-t fil , ayant été placé pour faire les observations, la pointe soudée d'une aiguille physiologique, plktine et fer, fut introduite dans la superficie de la hampe. » Après avoir versé de l'eau presque bouillante dans le vase , la tem- pérature de l'eau dans la carafe augmentait lentement, et nous nous at- tendions à voir augmenter également la température de la plante; mais le contraire eut lieu , et nous vîmes la déviation de l'aiguille aimantée accuser une diminution de température , à mesure que celle de l'eau augmentait ; de manière que , lorsque celle-ci avait acquis la tempé- rature de 28°,5 centigr , la déviation de l'aiguille aimantée indiquait » Cette expérience, répétée plusieurs fois, a donné constamment un résultat analogue , même quand la pointe de l'aiguille physiologique fut placée dans les pétales. Nous observâmes le même phénomène , quand nous avions introduit la pointe d'une aiguille dans le pétiole d'un En- telea arhorescens , R. Br. , après avoir placé le vase qui contenait la plante dans de l'eau chaude. » La chaleur communiquée aux racines des plantes dans nos expé- riences , a dû vivement exciter leurs fonctions vitales , et par suite aug- menter l'exhalaison aqueuse; or cette augmentation n'a pu avoir lieu sans rendre latente une plus grande quantité du calorique libre, fournie par les plantes, ce qui explique l'abaissement de température que nous avons trouvé; et c'est probablement aussi à cause de l'évaporation des plantes que pendant la végétation le galvanomètre indique, près de la superficie de U. H, i839, a«S«me5(re. (T. 1X,NOIO.) 46 , . ( 33o ) presque toutes les parties herbacées des plantes , une température moin- dre que celle de l'air ambiant, fait que nous avons remarqué dès les pre- mières expériences que nous avons faites avec cet appareil. » Nous avons été confirmés dans notre opinion , par une autre obser- vation : voulant éviter autant que possible les effets de l'évaporation à la surface de la plante, nous avons introduit le point de soudure d'une autre aiguille physiologique, cuivre et fer, soudés ensemble bout à bout, presque au milieu de la hampe de notre jacinthe; dans ce cas, la déviation de l'aiguille aimantée a encore accusé une différence de température entre la partie du végétal où se trouvait la soudure et l'air ambiant : mais cette fois c'était en sens inverse ; la température de l'intérieur de la hampe était de 1° centésimal environ supérieure à celle de l'air. » En comparant les expériences de M. Dutrochet avec les nôtres, on voit que nous sommes parvenus par des moyens tout-à-fait opposés à un même résultat. )) Ces expériences tendent de nouveau à prouver l'utilité de l'emploi (les appareils thermo-électriques dans les recherches de physiologie vé- gétale. » MÉTÉOROLOGIE. — Extrait dune lettre de M. Papillau, lieutenant de vais- seau, à M. Arago, sur un coup de tonnerre. a Le 2 mars iSSg, à 5* du matin, les vents au N.-E., étant mouillé dans la rivière du Gabon, au Sénégal, par o°,i5' latitude nord et 7°,5' longi- tude est, le tonnerre est tombé sur le grand mât du brig de l'État le Nisus , a suivi le paratonnerre et s'est perdu dans la mer. La détonation a été terrible et la secousse s'est fait sentir dans toutes les parties du bâtiment. Le matin, on n'a trouvé d'autre trace du passage du fluide électrique, que la fusion presque complète de l'extrémité en platine de la tige du paratonnerre. V Etant de quart dans ce moment, et occupé à veiller à la sûreté du bâtiment, je me trouvais à 6 pieds du conducteur. J'ai éprouvé, lorsque la foudre a frappé à bord, une commotion tellement forte que j'ai failli être renversé de dessus le banc de quart. » Les observations barométriques et thermométriques donnaient les ré- sultats suivants : haut. baro. , ©"j^SG; temp. air, a6°,i centigr. ; temp. de l'eau, 28,7. «C'est la seconde fois que je vois le tonnerre tombera bord- la première ( 33. ) <;'était à bord de la corvette la Victorieuse, au moment de sa rentrée k Toulon en septembre iSaô. La commotion fut également violente, l'éclair brillant au point de causer aux yeux une sensation douloureuse , et ce ne fut que d'après la rupture de quelques cordes situées près du conducteur que l'on acquit la certitude que la foudre avait frappé sur le grand mât. » M. Amici annonce à l'Académie, que le Congrès scientifique italien , dont la première réunion doit avoir lieu à Pise, s'ouvrira le 28 septembre iSSg Les séances auront lieu dans le palais de l'Université de cette ville, 06, à partir du 28 septembre, les savants étrangers et nationaux trouveront des Commissaires chargés d'inscrire leurs noms et de leur fournir les ren- seignements nécessaires. Les mémoires et communications pourront avoir rapport aux sciences mathématiques pures et appliquées, aussi bien qu'aux sciences naturelles. L'Ac/vDÉMiE DES SciENCES DE TuniN adrcssc le programme d'un prijc qu'elle décernera, s'il y a lieu, en 1842. La question proposée est conçue en ces termes : .r Déterminer expérimentalement la chaleur spécifique du plus grand nombre possible de gaz permanents , soit simples , soit composés. On désire que l'on détermine séparément , au moins pour quelques substances ga- zeuses, la chaleur spécifique sous pression constante et sous volume cons- tant, afin de vérifier la relation établie par Dulong, entre les deux sortes de chaleurs spécifiques des gaz, et en vertu de laquelle, l'une d'elles étant donnée pour un gaz quelconque, on pourrait en conclure Vautre. » Les Mémoires destinés au concours devront être inédits et écrits en langue italienne, latine ou française. Les auteurs ne mettront point leur nom à leur ouvrage, mais seulement une épigraphe qui sera répétée sur un billet cacheté portant leur nom et leur adresse. Les Mémoires devront être remis, au plus tard, le 3i décembre i84i- M. DE Saumebt écrit qu'il a observé sur un merisier à grappes (Cerasus pétdus), dans le parc de Villelouet , près de Blois, des toiles fabriquées par des chenilles, qui ont, comme celles que M. Levasseur a observées en Moravie (voir le Compte rendu de la séance du 19 aoiît), des dimen- sions considérables, une grande finesse et beaucoup de résistance , et pourraient ainsi bien être l'ouvrage d'une même espèce d'insecte. îit. de 46.. ( 332 ) ^ Saumery a visité le parc de Villelouet dans une saison trop avancée poui avoir pu observer les larves qui avaient produit ces tissus ou les insectes parfaits ; mais d'après les renseignements qu'il a obtenus, il ne doute point que ces insectes ne soient des Lépidoptères nocturnes. M, Deshayes, bibliothécaire à Amiens, adresse un échantillon d'un tissu qu'il a recueilli, il y a plusieurs années, aux environs de cette ville et qu'il croit être tout-à-fait semblable à celui qui a été envoyé de Moravie. Un rosier en avait été complètement enveloppé dans l'espace d'une nuit; M. Deshayes, d'ailleurs, ne parvint pas à trouver lés insectes qui avaient fabriqué ces toiles. (Ces deux lettres sont renvoyées à l'examen de la Commission chargée de faire un rapport sur la communication de M. Levasseur. ) M. Beray adresse une Notice sur un appareil pour la conservation du blé en gerbes. M. Fabro adresse de F'icence , des instruments destinés à l'extractioir des dents molaires : ces instruments au lieu de culbuter la dent, comme le fait la clé de Garengeot, doivent la soulever sans changer la direction de son axe, et diminuer ainsi les chances de fracture pour l'alvéole. M. Bellerger envoie une dissertation sur la rage. Partageant l'opinion de Bosquilion et de Flammant sur la nature de cette maladie chez l'homme, il cherche à l'appuyer par de nouvelles considérations, et il offre d'en prouver la justesse par des expériences auxquelles il se soumettrait le premier. M. Bonnet de Gouttes , à l'occasion d'un article inséré dans un journal quotidien sur des guérisons qui auraient été obtenues en Croatie, dans deux cas de rage déclarée, communique ses idées sur un mode de traite- ment préservatif qui lui semble plus rationnel que celui qu'on emploie communément pour les personnes mordues par des chiens suspects. M. Gayral prie l'Académie de vouloir bien lui faire connaître l'époque à laquelle sera examiné un Mémoire sur les maladies de l'oreille, qu'il a adressé pour le concours Montyon, afin qu'il puisse se rendre à temps à Paris et donner aux membres de la Commission les explications qu'ils ju- geront nécessaires. ( 333 ) M. Deny de CuRis prie l'Académie de vouloir bien hâter le rapport qui doit être fait sur sou procédé pour la construction de chaussées de chemins au inoj-en de béton ou de ciment calcaire. M. ScHwicKABDi adresse une semblable demande relativement à- ses charpentes incombustibles. M. Vallot communique des recherches relatives à la synonymie de deux insectes, leLethrus cephalotes , Fabr. , et YAglossafarinalis,\jdXv. M. DE Paravey adresse une Note dans laquelle il a réuni divers ren- seignements puisés dans les ouvrages d'auteurs chinois et japonnais, et dans ceux de quelques naturalistes européens, relativement à la Sala- mandre gigantesque {S. maxima, Sieb.), et à d'autres espèces apparte- nant à la même famille de batraciens. M. VÈNE annonce qu'il présentera prochainement des objections contre une théorie exposée par un membre de l'Académie, dans la dernière édition de son Complément des Éléments d'Algèbre. M. Màyran, capitaine dans la légion étrangère , présente des stalactites provenant d'une caverne découverte par lui et par plusieurs officiers du même corps, sur la pente du mont Gourayah, à 5oo mètres au-dessus de Bougie. M. CouRHAUT écrit relativement à une nouvelle théorie médicale qu'il a déjà partiellement exposée dans un ouvrage présenté pour le concours de 1837, et qu'il se propose de développer d'une manière plus complète en présence de l'Académie. M. Païen adresse un paquet cacheté portant pour suscription : Nou- velles observations sur la composition des végétaux. L'Académie en accepte le dépôt. La séance est levée à cinq heures. A. ( 334 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie royale des Sciences, 2' semestre iSSg, n" g, in-4*. Annales de Chimie et de Physique i par MM. Gay-Lussac et Arago ; tome 71, mai iSSg, in-S". Ostéographie ou description iconographique comparée du Squelette et du système dentaire des cinq classes d'Animaux vertébrés récents et fos- siles, pour servir de base à la Zoologie et à la Géologie ; par M. de Blain- ville; fascicules", in-4°, et planches in-fol. Rapport adressé à son excellence le Ministre de l'Agriculture et du Commerce sur les modifications à apporter aux règlements sanitaires; par M. DE Ségdr-Dupeyron; in-8°. Les mille et une Veilles , ou Pensées philosophiques; par M. Pionnier; in-8°. Notice sur l'exactitude et l'usage du Frein dynamométrique pour la mesure de la puissance des usines; par M. Viollet; in-8°. Voyage dans la Russie méridionale et la Crimée; par M. A. deDemidoff ; 2f/ liv. in-S". Locomotives inexplosives et direction de l'aérostat; par M. l'abbé De- mongeot; Passy, in-8°. Procès- Verbal d'expériences faites en Belgique, le 7 inai iSSg, sur le Système Laignel, de courbes à petit rayon; in-8°. Histoire naturelle des Poissons d'eau douce de l'Europe centrale; par M. L. Agassiz; Neufchâtel ; in-fol. Programme d'un prix de Physique proposé par l'Académie royale des Sciences de Turin , classe des Sciences physiques et mathématiques; prix qui sera décerné en 1842 ; in-4''. The Transactions.... Transactions de l'Académie royale d'Irlande; tome 18, part, a, in-4°- Proceedings . . . Procès-Verbaux de l'Académie royale d'Irlande pour i'rrnwee 1 858— r 85g j partie 3% in-8''. ( 335 ) The Edinburgh. . . Nouveau Journal des Sciences cT Edimbourg; avril 1839, in-S". A Review. . . analyse des éléments de Géologie, de M. Lykll; iu-8*. (Extrait de l'Edinburg Review.) Gazette médicale de Paris,- n° 55, in-4''. . Gazette des Hôpitaux i rf' loi — io3,in-fol, L'Expérience; n° 1 1 3. La France industrielle; 6' année, n° 22. Gazette des Médecins praticiens; n° 27. ( 336 ) o ad o o a 6 o'Maca"g;-yjagOddrgigc/jc/jc/iddddcyàc/if./ic/j wiziaw addc« 9 d'> O c« - co - . + o 5-1 es bo.S Ri « a a> c- — > U X 3 V 00 ES t. 3 u s u ' oo 2 (S fl 3 co « , a V ^ a 3 t. en X S 3 o &S es i. = « 3 S o. 3 a &D (8 3 X a u UD « 3 C ^ u 0) O 3 O eu 3 -V i : : 5 i.3 S2§ : i-3o03(u^*-^u3i^3ïti,Qq^ H O'u u Om a,Ha,HaHK(«HMm 01 o; 3 3 O O X s « a oj es 1) 5 350 00- 3 3 3 CB tS « 3 3 3 r- -o T3 (U m O >~, >-. >-^ 000 e s ifO OiO OM-sO OrOVT- O O O ^sTfO ' «O c^M fO c^ ic r^ c f ; vrt 0 « o Oif e^ «vj-fo o irxo co c v:f O^» O:^* + + + + + + + + + ++++ + + + + ++f + + + + + i- + + + + + VO •-£) 00 es - O + + + r^ro - 00 CO f^ CiX VJ ©tCM «"î c^f» O530 O Oi^T tr~30 O O « O '^O vd- M c-ffj « '>D « vJ-^0 --"O -co •- «coco - Oic-^ C-.m ^o ON 05 O ro ^^m «Mcif)«pi«csofi««ci«c«--"-ricgc(N-(S«pie^ + r + 1- + -f--t- + + -i--r-h + + -1-f+i-v + -f-f + + -r-t-i- + +-f + ^=1- « co cî es Ci + + + co M luoaSÂfj O C-. f» o o>so >C co ' co • vrco M o »0 r^io t-»in ir^fiO©«if)«0«Olci c^vr co 1^ c« M co >o 00 OiO t-^ c^tO m 5£) 00 ^ CTi'X) «O es « e« M vj c^oo - Oifo m ifl c-^ifj + + + + + 4--r + + + + + + + +++ +++ + +++ + + + + + + 00 »o ;û- + + + + 1 d o (S ^cr^^Xi Ci - vi-co co V) X co iO ^^tO « - -q-co QOMcocûco-r^oooiO oinc^ Uo co 10 r^ C'-Si r^ r^co »n co 00 00 ir; o - l-^co OS 00 c^ r->o O O O >0 r^co O 05 "^^ - ^^ C".'0 X-'^ONC-OM-OOr;C!=esr^ c^» - fi ci oO «1 ^jJ-^^OO m co ^^ Uo to to «O '-O m m ^ (O 'sO '£ vD »o »o v,i-m »oioio»r);ovo;û>om>n>oio»o»o^^ CTXÛtO «O "O d r^ r-^ r^ o co •moaS.ÎH co o a; M c m ;û ^-^-^ ocoooesNOOc» vj-x ovo >o o vO o »n vj-vo to « n »rt o m ro -tO o e - -m - fsvi-- - o M - CT>CT)c«Xfo;oXco^-; esc^coc^rtc;c;c^c^c^^-csescs^: — — c^ — — — — fses + + + + + + + + 4- + + +++++ + + + .... « es - - M + + + + + o co + + + + co o O es M c< + + + i< ■ es ^<3-X t^vO c^ c^x r^ c) X Tî C'-Si \D -"O co ^^r r- r^ c co ^^t*o ^^ o^ r-« — co ^n es X •laoaS.Cjj c^-.0 ~3- O OX Ci C'' • «OO'-^-X -^^ro ■ r^ O co cO- ci X CJ r^ M I i-^-.0 ^^ i CTj X r-o Oi Ci O co c^ - Cl O MX^*X Cl ►" CO '.O X O « ci 0-.<0 ---r.-o c-^uo co -^O X m -.O KO m 10 10 m -.O vo m "O CO lo '-O 'O m m »*^;rio inn>o>n r-^ r^ ! c^ r^ c~» 1 r» es CO O C.^d-cO rsXX Cco ï C. O C »o O - .-o C. ex esco-c»c!«es" X V5-CO co X OiX co ' «Tx C O ^r-cO X O^Tres « c«cO |»OX t-^ c« C". C c^CO r^ M ^■5 O o - X X o co PI c< ■ Ci o + ++ + ++ + + + + + + + -;- + + + + + :-|--r^+ + r++ + +Tl++ + o o in o - m io co Cr.»0 X co CD fi c ■ M CO r.X X Ci CO CO Cir> o C. Cl - X Cl-- r?T-^ '-m c>ncoox«n-o m ce ce ce co m 10 ^""-coC: t^X o --OCOX - «co -com « t^ c^co C: in in 'O o to co in m «o co co co m m ^^in mininincocococcininininminM- X^* O ^*v3-in CiCD r^ m in in c^ r^ r^ sjoiu np sjnof Ci O-, vi-m <£> C--X c. o « eo v^m co t->X C5 o - « co vs-m '.o •"esesf5«««« t-X Ci o - «s M es co co COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SOENCES SÉANCE DU LUNDI 9 SEPTEMBRE 1839. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, M. Cauchy fait hommage à l'Académie des i", 2% 3* et 4" livraisons du nouvel ouvrage qu'il publie sous le titre à' Exercices d'Analyse et de Physique mathématique. « Parmi les diverses théories qui se trouvent ou reproduites ou déve- loppées dans les diverses livraisons que je présente aujourd'hui à l'Aca- démie, je citerai, dit l'auteur, comme paraissant mériter une attention spéciale, celle que renferme le Mémoire sur les mouvements infiniment petits dont les équations offrent une forme indépendante de la direction de trois axes coordonnés supposés rectangulaires, ou seulement de deux de ces axes. Déjà en 1 828 , et supposant les équations des mouvements infiniment petits d'un système homogène de molécules réduites à des équations homogènes, j'avais donné les conditions qui doivent être rem- plies , pour que la propagation du mouvement s'effectue en tous sens suivant les mêmes lois, soit autour d'un point quelconque, soit autour de tout axe parallèle à un axe donné. Les conditions que renferme la 4* livraison de mes Nouveaux Exercices sont beaucoup plus générales que celles que C. R. iSScj, a« Semestre. (T. IX, N» H.) 47 ( 338 ) j'avais données dans les Exercices de Mathématiques. Elles ne supposent plus les équations données réduites à des équations homogènes , et ce qu'il y a de remarquable, c'est que la théorie, en devenant plus générale, est aussi devenue beaucoup plus simple. La démonstration des formules com- prises dans la 4° livraison est fondée sur divers théorèmes relatifs à la transformation des coordonnées, et fournit le moyen d'obtenir très faci- lement les équations des mouvements infiniment petits d'un système simple, ou de plusieurs systèmes de molécules, isophanes ou isotropes. » RAPPORTS. PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. — Rapport sur deux travaux de M. Belliivgeri , relatifs à la fécondité des animaux vertébrés. (Commissaires, MM. Duméril, Breschct, Flourens rapporteur.) « L'Académie nous a chargés, MM. Duméril, Breschet et moi, de lui rendre compte d'un grand travail qui lui a été adressé par M. Bellingeri, membre de l'Académie royale des Sciences de Turin. Ce travail se compose d'une T'able de la fécondité des mammijeres , et d'un Mémoire sur la pro- portion des sexes dans les naissances des animaux vertébrés. » Nous commençons notre examen par la Table de la fécondité des mammijères. L'auteur s'y est proposé deux objets : l'un, d'établir, par le fait même, l'inégale fécondité des espèces de cette classe; et l'autre, en grou- pant autour de ce fait toutes les circonstances auxquelles il se rattache, de chercher à mettre en relief la part que chacune y prend. nBuffon, qui a posé toutes les bases de l'histoire naturelle générale, et qui les a posées avec génie, a donné, comme chacun sait, une Table des rapports de la fécondité dans les quadrupèdes (i). Cette Table, divisée en cinq colonnes, comprend le nom de l'animal, l'âge auquel chaque sexe commence à produire , la durée de la gestation , le nombre des petits pour chaque portée , le nombre des portées pour chaque année (a), et l'âge au- quel finit la fécondité, soit pour l'un, soit pour l'autre sexe. Elle contient près de soixante espèces; et déjà ce grand fait en ressort avec évidence, que la fécondité est toujours, ou du moins presque toujours, carnos lois (i) T. Vdu Supplément , pag. 38, édition in-i2. (2) Le nombre des petits et celui des porte'es sont compris dans la même colonne. ( 339 } en histoire naturelle ne sont jamais bien absolues, en raison inverse d. la taille ou de la grandeur. »Par exemple, l'éléphant, le rhinocéros, l'hippopotame, le chameau, le dromadaire , etc., ne donnent qu'un petit par portée; le cheval, le zèbre , l'âne, le bœuf, etc. , en donnent un, et quelquefois deux ; le chamois, la chèvre, la brebis, etc. , en donnent de deux à trois; ef les petites espèces, le lapin, le furet, le mulot, le cochon d'InOe , le surmulot, etc., en donnent de huit à dix, de dix à douze, et jusqu'à dix-neuf et vingt. j) Et ce n'est pas tout. Ces petites espèces ont, en outre, plusieurs por- tées par année. Le surmulot, qui produit jusqu'à dix-neuf petits par por- tée, a trois portées par année. Le cochon d'Inde produit jusqu'à huit fois par an, et jusqu'à dix ou douze petits par portée. Le dromadaire, le cha- meau, le bœuf, le cheval , etc. , au contraire , n'ont qu'une portée par an- née; l'éléphant n'a qu'une portée tous les trois ou quatre ans. »Uneseule espèce, dans la Table i\e Biiffon , se soustrait, ou du moins paraît se soustraire d'une manière marquée à la loi de la fécondité inverse de la grandeur ; et cette espèce est celle du cochon. Étant de moyenne taille, le cochon ne devrait avoir qu'une fécondité moyenne, et cepen- dant il produit deux fois par année, et jusqu'à quinze, jusqu'à vingt petitF par portée. C'est presque autant que les espèces les plus petites. Mais c'est aussi que le cochon appartient à l'ordre des animaux les plus gigantesques, lie cochon est beaucoup plus petit, par rapporta l'éléphant, au rhino- céros, à l'hippopotame, etc., que le surmulot ouïe cochon d'Inde ne le sont par rapport au rongeur de la plus grande taille; et peut-être que , pour bien juger de la grandeur relative d'un animal, ne faut-il pas moins tenir compte de son ordre que de sa classe. » Ainsi donc, et toutes ces choses étant observées, plus l'animal est grand, plus, en général, la fécondité est petite. La première loi de la fécondité paraît donc être celle de la fécondité inverse de la grandeur. La seconde est celle qui règle la proportion des sexes dans les naissances; et, selon Buffon , cette seconde loi est la prédominance des mâles sur les femelles. » Il naît, dit-il en parlant de l'homme, environ un seizième d'enfants » mâles de plus que de femelles; et, ajoute-t-il, on verra dans la suite » qu'il en est de même de toutes les espèces d'animaux sur lesquels on )> a pu faire cette observation (i). » (I) T. III, p. .07. 47" -■ ' • 4 (Ho) V II dit ailleurs : « Il naît plus de filles que de garçons dans les pays où » les hommes ont un grand nombre de femmes , au lieu que dans tous ceux » où il n'est pas permis d'en avoir plus d'une, le mâle conserve et réalise » sa supériorité en produisant en effet plus de mâles que de fe- » melles (i). » » Il dit enfin : « Le nombre des mâles qui est déjà plus grand que celui » des femelles dans les espèces pures, est encore bien plus grand * dans les espèces mixtes (2). » » En rapprochant ces trois passages de Buffon , on voit qu'il avait re- connu d'abord la prédominance générale des mâles sur les femelles; et qu'il avait reconnu ensuite que cette prédominance croissait sous l'in- fluence, d'une part, de la monogamie, et, de l'autre, du mélange des es- pèces. Nous reviendrons bientôt , à l'occasion du travail de M. Bellingeri , sur les deux premières remarques de Buffon , c'est-à-dire sur la pré- dominance générale des mâles , et sur l'influence de la monogamie. Quant à la troisième remarque, quant à celle qui concerne l'influence du mé- lange des espèces, comme M. Bellingeri ne s'en est point occupé, nous croyons devoir rappeler en peu de mots, et ici même, le petit nombre d'observations curieuses que Buffon possédait déjà. » Il fit accoupler, dans l'année 1751, deux boucs avec plusieurs brebis; et il obtint neuf mulets, sept mâles et deux femelles. Il obtint, l'année sui- vante,de la même union du bouc avec les brebis, huit autres mulets, dont six mâles et deux femelles. D'un autre côté, l'accouplement d'une louve et d'un chien (3) donna quatre mulets , trois mâles et une femelle. Buffon s'assura d'ailleurs, par de nombreuses informations, que, dans l'accou- plement de l'âne et de la jument, le nombre des mâles l'emporte cons- tamment sur celui des femelles. Enfin, la prédominance des mulets mâles sur les mulets femelles lui parut bien plus grande encore dans la classe des oiseaux; car, sur dix-neuf petits provenus d'une serine et d'un chardonneret, il n'y eut que trois femelles. « Ainsi, dit Buffon, le nombre des mâles dans les mulets du bouc et » de la brebis, est comme 7 sont à 2 ; dans ceux du chien et de la louve ce » nombre est comme 3 sont à i ; dans ceux du chardonneret et de la serine » comme 16 sont à 3. Il paraît donc presque certain , continue-t-il , que (1) T. XXIlI,p.86. ' , (2) T. V du Supplément, p. 22. (3) Observation communiquée à BufFou par le marquis de Spontin-Beaufort. ( 34i ) » le nombre des mâles , qui est déjà plus grand que celui des femelles » dans les espèces pures, est bien plus grand encore dans les espèces » mixtes (i). » » Telles sont les deux lois de la fécondité ^posées par Buffon : l'une, la fécondité inverse de la grandeur ; l'autre , la prédominance des mâles sur les femelles ; et ce sont ces deux lois que M. Bellingeri vient de sou- mettre à un examen nouveau, la première, dans sa Table de la fécondité des mammifères , et la seconde , dans son Mémoire sur la proportion des sexes dans les naissances des animaux vertébrés. » La Table de la fécondité ^ dressée par M. Bellingeri, se partage en treize colonnes. La première donne le nom de l'animai ; la seconde, l'é- poque de la fécondité pour chaque sexe ; la troisième , la durée de la gestation ; la quatrième, le nombre des petits pour chaque portée; la cin- quième , le nombre annuel des portées ; la sixième , l'époque où la fécon- dité cesse pour chaque sexe ; la septième, la durée de la vie de l'animal; la huitième , l'époque de l'année où il entre en chaleur et celle où il met bas ; la neuvième , le nombre et la position des mamelles; la dixième , le régime ou le genre de nourriture; la onzième, l'état de monogamie ou de polygamie; la douzième, la patrie; alla treizième, l'habitation. » Comparée à celle de Buffon , cette Table comprend sept éléments de plus; et, pour ce qui est des espèces, elle en contient cent quatre-vingt- huit, au lieu d'environ soixante. » Les sept éléments ajoutés par M. Bellingeri, sont : la durée de la vie totale, l'époque de la chaleur et celle de la parturition, le nombre et la po- sition des mamelles, la nourriture, l'état conjugal, la patrie et l'habita- tion. Et, pour la solution du double problème que M. Bellingeri s'était proposé : déterminer d'une part , les degrés , et , de l'autre, les causes de l'inégale fécondité dans les mammifères, il est évident que chacun de ces éléments devait être pris en considération , et qu'ils devaient tous être rapprochés et réunis sous un même point de vue. v. » Ainsi, connaître le nombre des petits par portée est une chose qui ne suffit pas ; car un animal regagne souvent par le nombre des portées l'avantage qu'il perd pour chaque portée, prise à part. » II faut connaître la durée de la gestation ; car une longue gestation implique une seule portée par année, et une courte gestation implique plusieurs portées. (i) T. V du Supplément , p. aa. ( 342 ) » Tl'fàut connaître la durée de la vie de l'animai; car plus la vie totale est longue, plus, à proportion, ]a période de Jecondiie' l'est aussi. » Le nombre des mamelles est une donnée qui ne doit pas non plus être omise ; car il y a presque toujours un certain rapport entre le nombre des petits et celui des mamelles. » Enfin, pour ce qui concerne les causes ^ ou si ce n'est les causes j, du moins les circonstances concomitantes de la fécondité, ordre de faits dont Buffon ne s'est pas occupé dans sa Table , il est évident qu'il faut connaître: l'époque du rut, si l'on veut juger de l'influence des saisons sur la fécondité; la nourriture, si l'on veut juger de l'influence du régime; l'état conjugal, si l'on veut juger de l'influence de la monogamie et de la polygamie; la patrie, si l'on veut juger de l'influence du climat; et l'ha- bitation , si l'on veut juger de l'influence des conditions locales, l'éléva- tion, l'exposition, etc. » Tout le monde sent que, pour recueillir, dans les différents auteurs , toutes les observations éparses que M. Bellingeri réunit dans sa Table , il fallait un travail immense. Ge travail ne l'a point effrayé; et, pour dernière garantie de l'extrême exactitude qu'il y a portée, il place tou- jours, à côté du fait cité, le nom de l'auteur auquel le fait est dû. «Dans \a. Préface de sa Table, M. Bellingeri dit que le principal objet qu'il ait eu en vue, en la composant, est de la faire servir de base à la démonstration de cette proposition, savoir, que la fécondité est sous la dépendance d'une partie donnée de l'encéphale. Mais il ne dit point encore quelle est cette partie. Nous n'avons donc point à nous en occuper ici ; nous n'avons à nous prononcer que sur la Table même, et nous nous plaisons à le dire : soit par la disposition méthodique de l'ensemble, soit parla .savante exactitude des détails, ce travail est un des plus impor- sants et des plus utiles de ce genre que l'on ait encore. r> Nous passons au Mémoire sur la proportion des sexes dans les nais- sances des animaux vertébrés. » On a reconnu, d'assez bonne heure, que, dans l'espèce humaine, il naît plus de mâles que de femelles. Buffon disait déjà : « Il naît à Paris plus » de garçons que de filles, mais seulement dans la proportion d'environ » 27 à 26, tandis que, dans d'antres endroits, cette proportion du nombre » des garçons et des filles est de 17 à 16 (1). (i) Tome vu du Supplément , p. 5i4. ( 343 ) » On sait aujourd'hui, par des calculs exacts, que cette proportion pour la France entière est précisément de 17 à 16, comme Buffon l'avait établie pour certaines provinces (i). La loi générale , la loi commune pour l'espèce humaine, est donc de produire plus de mâles que de femelles. En est-il de même pour les animaux ? Buffon le pensait , comme nous avons vu. » Mais, en se formant cette opinion de la prédominance absolue, dans les animaux, des mâles sur les femelles, Buffon ne considérait que le résultat empirique des faits observés. Dans ces derniers temps, M. Girou de Buza- reingues, correspondant de l'Académie, a voulu remonter jusqu'à la cause qui fait prédominer un sexe sur l'autre; et cette cause, il a cru la trouver dans la vigueur relative des individus qu'on accouple. Ainsi, par exemple, des brebis très jeunes ou très vieilles, unies à des béliers dans la force de l'âge, lui ont donné plus de mâles que de femelles; et, dans le cas con- traire, c'est-à-dire dans le cas de béliers trop jeunes ou trop vieux ,. unis à des brebis dans la force de Vkge, il a obtenu plus de femelles que de mâles (2). » La supériorité d'un sexe sur l'autre ,dans la reproduction, varie donc comme varie la vigueur relative, soit de l'un, soit de l'autre sexe, au mo- ment de l'accouplement; et cependant cette nouvelle manière de voir ne contredit point absolument celle de Buffon , qui pose la prédominance gé- . nérale et définitive des mâles sur les femelles; car, comme Buffon, ainsi qu'il le dit, 7ie prend la chose qu'en général (3), il se pourrait bien aussi que, à tout prendre, c'est-à-dire à considérer l'ensemble des espèces et l'or- donnance commune de la nature, la. vigueur relatlife des mâles l'emportât, d'une manière générale et définitive, sur la vigueur relative des femelles. . » Pour M. Belliugeri, c'est une tout autre cause, c'est l'inQuence du ré- gime ou du genre de la nourriture qui règle la proportion des sexes dans les naissances. Selon lui, le nombre des mâles l'emporte sur celui des fe- melles dans les animaux herbivores; et c'est, au contraire, le nombre des femelles qui l'emporte sur celui des mâles dans les animaux carnivores. » Dans son Mémoire, chacune des quatre classes des animaux vertébrés , (\) Annuaire da Bureau des Longitudes , article sur la Population. (2) De la Génération. Paris, 1828. (3) « La proportion, dit-il, varie beaucoup, surtout dans les provinces où il naît » quelquefois autant et même plus de filles que de garçons ; mais en prenant la chose 1) en général , il naît en France plus de garçons que de filles. » T. VIII , p. x d€ la Table du Supplément. ^ (344) les mammifères j les oiseaux, les reptiles et les poissons , se partage d'après le régime ou la nourriture , en quatre groupes : celui des animaux herbi- vores, celui des carnivores , celui des omnivores et celui des piscivores. Pour les trois dernières classes , les oiseaux , les reptiles et les poissons , et pour le dernier groupe des mammijeres , celui des piscivores, ou des phoques , des haleines , des marsouins , etc. , l'auteur manque d'observations propres. » Ses observations propres se bornent à la classe des mammijeres, et, dans cette classe, aux deux groupes principaux des herbivores et des car- nivores. Parmi les mammifères herbivores ,l' Auteur a. soumis à ses observa- tions la brebis, la chèvre, la vache , le cerf, le cheval, le cochon d'Inde et le lapin; et, parmi les mammifères carnivores, il y a soumis l'espèce du chien et celle du chat. Nous allons exposer, d'une manière rapide , les ré- sultats auxquels il est parvenu. » Dans un troupeau de brebis de la Mandria reale de Chivas , il est né , du mois de novembre i836 au mois de mars 1837, 544 agneaux, dont 3o9 mâles et 235 femelles. » Dans la province de Pignerol, 3i 8 chèvres ont produit, du 26 janvier au aa avril i837,2i3 mâles et 199 femelles. » De i5 vaches qui ont mis bas , on a obtenu 8 mâles et 7 femelles. » Pour l'espèce du cheval, sur 216 poulains, nés à la Vénerie royale du Piémont , on a eu 1:^0 mâles et 96 femelles. » Enfin, l'espèce du cochon dinde a donné, sur i4 petits, 10 mâles et 4 femelles ; et celle du lapin , sur 588 petits , 3oo mâles et 288 femelles. » Toutes ces espèces , la brebis, la chèvre, la vache, le cheval, le cochon d'Inde, le lapin, donnent donc plus de mâles que de femelles. L'espèce du cerf donne un résultat inverse: sur 99 petits, nés à la Vénerie royale, on a 'eu 40 mâles et 59 femelles. » Le cochon, espèce à peu près omnivore, mais plus essentiellement her- bivore, a donné sur 17 petits, i4 mâles et 3 femelles. » Dans les animaux herbivores, si l'on excepte le cerf, il naît donc plus de mâles que de femelles. I^e contraire a lieu dans les animaux carnivores ; il y naît plus de femelles que de mâles. Et cependant, le premier exemple cité par M. Bellingeri semble contredire cette assertion : sur 104 petits, le chien a donné C6 mâles et 38 femelles. M. Bellingeri explique ce fait, au moins singulier relativement à sa théorie, par la nourriture végétale à la- quelle le chien est presque entièrement réduit dans l'état domestique, fil 3<)-Le chat vit plus exclusivement de nourriture animale. Aussi, sur 69 petits, a-t-il donné 32 mâles et 37 femelles. ( 345 ) « Mais une àiiVr^ cause vient s'ajouter à l'influence de la nourriture, et, tour à tour, la combattre ou la renforcer. A la Vénerie du Piémont, on a obtenu, pour l'espèce du cheval, plus de mâles que de femelles. Les haras de Rhodez, observés par M. Girou, ont produit, au contraire, plus de femelles que de mâles. M. Bellingeri explique la prédominance des mâles sur les femelles, à la Vénerie du Piémont, par l'état de polygamie très restreinte dans lequel les étalons y sont maintenus. » Le cerf est polygame, et produit plus de femelles que de mâles. A côté du cerf est le chevreuil, qui est monogame, qui ne produit jamais que deux petits par portée, et qui produit toujours un mâle et une femelle, c'est-à-dire autant de mâles que de femelles. » Et la polyandrie a sur les femelles le même effet que la poljgynie sur les mâles. Le chien est Carnivore : il devrait donc donner plus de femelles que de mâles; mais outre le régime végétal auquel le chien domestique est presque entièrement réduit, la femelle du chien vit à l'état de polyan- drie, et elle donne plus de mâles que de femelles. » Cependant la pol/gynie, qui renverse l'ordre de production dans le cerj en lui faisant donner plus de femelles que de mâles, n'a pas un effet aussi marqué sur tous les autres herbivores. Le bélier, le bouc vivent à l'état de poljgynie, et donnent, comme noijs avons vu, plus de mâles que de femelles. » La monogamie et la polygamie ne sont donc que deux causes acces- soires , et dont l'action est contraire. La monogamie renforce toujours la puissance effective du sexe qui est monogame; et la polygamie affaiblit toujours la puissance effective du sexe qui est polygame. )i La nourriture et ïétat conjugal: telles sont donc, selon M. Bellingeri, les deux causes régulatrices de la proportion des sexes; et, de tous les faits sur lesquels il appuie cette opinion, nous avons tenu à ne citer ici que ceux qui lui sont propres. » Sans doute ces faits sont encore trop peu nombreux : ils le sont trop peu pour la plupart des herbivores, le cochon, le cochon d'Inde, la vache, etc.; trop peu surtout pour les carnivores, où il n'y a que deux espèces observées, et dont l'une contredit l'autre, du moins en ap- parence. » Mais par le soin avec lequel l'auteur a recueilli ces faits, par la bonne foi avec laquelle il les rapporte, par l'habileté rare avec laquelle il les em- ploie, son Mémoire sur la proportion des sexes dans les naissances des animaux vertébrés forme un premier développement , aussi curieux C. a. 18Î9, i« Semestre. (T. IX, N» 11.) ^8 ( 346 ) qu'important, de sa Table de la fécondité des mammifères (i); et les deux travaux méritent, sous tous les rapports, l'approbation de l'Aca- démie. » Les conclusions de ce rapport sont adoptées. (i) Et même, à l'avenir, la proportion des sexes ia& un élément indispensable de toute Table de la fécondité. Il pourrait fornier, dès à présent, la quatorzième colonne de la Table de M. Bellingeri. Note ajodtée après la lecture du Rapport. — Peut-être l'élément de la domesticité de- vrait-il formeraussi une colonne distincte. Quoiqu'il en soit, M. Bellingeri ne l'a point négligé dans sa Table. Ainsi : Le chien libre .'. . . i portée par an; 3, 4) ^ ou 6 petits par portée. Le chien domestique {àe ^t . taille). . a portées 5 à 6, jusqu'à 12 et 19 petits. ^jSi chien domestique [àe^et. taXWt). 1 ou 2 i ou 2. Le chat sauvage i 4» ^ ou 6. Le chat domestique 2 ou 3 4 ' 5 ou 6. Le lièvre (espèce sauvage très voi- sine du lapin ) 2 ou 3 2 , 3 ou 4- - Lelapin domestique tous les mois. . . . 4> 5 jusqu'à 9. Le sanglier ( souche du cochon do- mestique) I 8 à 10. hecochon domestique 2 10, 12, i5, et 20. L'apéréa (souche du cochon d'Inde) i i ou 2, Le cochon d'Inde 8 : 1" portée 4 ou 5 ; 2' 5 ou 6 ; les autres de 7à8 jusqu'à 12. Voici ce que Buffon disait déjà de l'influence de la domesticité sur Ia fécondité. « Dans Il les animaux domestiques soignés et bien nourris, la multiplication est plus grande » que dans les animaux sauvages ; on le voit par l'exemple des chats et des chiens qui » T)roduisent dans nos maisons plusieurs fois par an , tandis que le chat sauvage et le » chien abandonné à la seule nature , ne produisent qu'une seule fois chaque année. On » le voit encore mieux par l'exemple des oiseaux domestiques; y a-t-il, dans. aucune )) espèce d'oiseaux libres, une fécondité comparable à celle d'une poule bien nourrie? Et » dans l'espèce humaine, quelle différence entre la chélive propagation des sauvages, et >• l'immense population des nations civilisées et bien gouvernées? » (Tom. V du Sup- plément , p. 36.) ( 347 ) Observations de M. Isidore Gkoffeoy. — Remarques sur la distinction qu'il convient de faire relativement au rapport des sexes dans les naissances j entre les animaux domestiques et les animaux sauvages. « Tout en considérant les recherches de M. Bellingeri comme très dignes de l'intérêt et des encouragements de l'Académie, M. Isidore Geof- froy regrette que ce savant , dans les conséquences générales auxquelles il est arrivé, n'ait point fait assez complètement la distinction des ani- maux sauvages et des anirAux domestiques. Cette distinction est indis- pensable, selon M. Isidore Geoffroy, toutes les fois qu'on veut s'élever à la recherche des lois zoologiques. Ces lois, en effet , expriment , à l'égard des animaux sauvages, les effets d'influences très générales de climat, d'ha- bitation, dé nourriture, etc., auxquelles échappent en très grande partie les animaux domestiques ou captifs, soumis à une multitude de causes spéciales de variations, créées par les circonstances particulières où les place la volonté de l'homme. C'est ainsi , pour ce qui concerne la fécon- dité des mammifères, que le cochon d'Inde domestique est, comme l'a rappelé M. le rapporteur, l'une des espèces les plus fécondes : il fait chaque année, jusqu'à six portées (et quelquefois plus), dont chacune se compose de six, huit,dix petits, et quelquefois davantage, tandis que l'apéréa, ou cochon d'Inde sauvage, ne fait qu'une ou deux portées, chacune d'un très petit nombre d'individus. Le cochon d'Inde domestique est donc beaucoup plus que le cochon d'Inde sauvage, un exemple propre à con- firmer le rapport inverse que l'on a depuis long-temps aperçu, et que confirme M. Bellingeri entre la taille des mammifères et leur fécondité. » Le défaut d'une distinction suffisamment nette entre les animaux domestiques ou captifs et les animaux sauvages, se fait surtout sentir, selon M. Isidore Geoffroy , dans le secomd Mémoire de M. Bellingeri. L'auteur croit pouvoir conclure des observations déjà existantes dans la science et de celles que lui-même y a ajoutées, qu'il y a plus de nais- sances féminines que dé masculines parmi les mammifères carni- vores , et , au contraire , plus de naissances masculines que de fé- minines parmi les herbivores. En laissant de côté la première partie de cette double proposition, sur laquelle il n'a rien à ajouter aux* justes observations de M. le rapporteur, M. Isidore Geoffroy discute succinctement la valeur de la seconde qui, selon lui, est admissible à l'égard des mammifères herbivores domestiques ou captifs, mais non à l'égard des mammifères herbivores sauvages. M. Isidore Geoffroy a l«i- 48.. ( 348 ) même constaté la prédominance du nombre des naissances masculines chez les mammifères herbivores conservés dans les ménageries, et par con- séquent soumis aux soins journaliers de l'homme et recevant de lui leur nourriture (i). Cette prédominance est même un obstacle à la conservation des races dans les ménageries, et par conséquent à kur acclimatation, parce qu'après un certain nombre de générations, on finit souvent par n'avoir plus ou presque plus que des mâles. La prédominance du nombre des naissances masculines chez les animaux domestiques (et non plus captifs), paraît aussi admissible. Mais il en ûBt autrement des animaux sauvages. Il est sans doute impossible à l'égard de ceux-ci de s'exprimer d'une manière aussi précise qu'à l'égard des animaux domestiques, pour lesquels on peut faire à volonté des relevés de naissances, et obtenir, après des observations suffisamment nombreuses, des résultats numériques dont la conséquence est évidente par elle-même. Mais au défaut d'une mé- thode rigoureuse, nous pouvons recourir, à l'égard des animaux sauvages,, à diverses considérations qui peuvent jusqu'à un certain point en tenir lieu. Ainsi, les collections zoologiques envoyées des pays lointains et riches en animaux herbivores, ne contiennent généralement que peu de mâles, bien que les mâles, en raison de leurs bois, de leurs cornes, de leurs défenses, de leur taille, etc. soient plus spécialement recherchés par les voyageurs; ce qui indique déjà que, si les mâles sont en excès dans nos ménageries, ce sont au contraire les femelles qui se trouvent en excès à l'état sauvage. De plus, d'après les témoignages des voyageurs, les mammifères herbi- vores vivent presque tous par troupes, composées de quelques mâles et d'un plus grand nombre de femelles, ces espèces étant généralement poly- games. Pour qu'il y eût prédominance du nombre des mâles chez les mam- mifères herbivores sauvages, comme chez les herbivores captifs, ou même pour qu'il y eût égalité numérique entre les individus des deux sexes, il faudrait donc que l'on trouvât dans toutes ces espèces un grand nombre de mâles isolés; ce qui n'a pas lieu , si ce n'est accidentellement, quand un mâle est chassé du troupeau par les autres mâles, ou momentanément séparé de ses femelles. » Réponse de M. FLOunEns. « La domesticité, dit M. Flourens, peut avoir sur Xa. fécondité deux (i) La prédominance du nombre des naissances masculines chez les métis , rentre dans ce fait, puisque la presque totalité des métis connus , est née dans des ménageries, des haras. ( 349 ) sortes d'influence : ou d'accroître le nombre des portées et des petits, ou de changer la proportion des sexes dans les naissances. » Or, pour ce qui est de la première influence, M. Bellingeri n'a point omis d'en tenir compte. Voyez la note de la page 346. » Quant à l'opinion que l'influence de la domesticité peut aller, dans les animaux herbivores, jusqu'à renverser la proportion des sexes , c'est une opinion nouvelle, mais qui, pour être opposée avec avantage à celle de M. Bellingeri, devra nécessairement s'appuyer sur un plus grand nombre de faits, ou sur des faits mieux vus. Dans tous les cas, la question devra se juger sur des faits directs, seuls valables en pareille matière, et non sur Ags, considérations indirectes, dont le Mémoire de M, Bellingeri abonde, et sur lesquelles M. Floureus, rapporteur, n'a pas cru devoir appeler l'at- tention de l'Académie.» MÉMOIRES LUS. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur ht Composition de la canne à sucre,- par M. EuG.PÉLiGOT. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. ïhénard, Robiquet , Pelouze. ) a Les auteurs qui ont écrit sur la culture de la canne et sur l'art d'en extraire le sucre, donnent sur la nature réelle de cette plante si précieuse des indications tout-à-fait erronées. » En effet, aucune analyse exacte n'en avait été faite ou publiée, lors- qu'en iSaa Vauquelin essaya de remplir cette lacune en faisant venir de la Martinique du jus de canne ou vesou conservé par le procédé d'An- pert. Par malheur, ce procédé encore nouveau, et sans doute mal em- ployé, ne répondit pas à l'attente du célèbre chimiste : le vesou arriva dans un tel état d'altération qu'il avait perdu toutes ses propriétés ordi- naires, et Vauquelin dut se borner à faire connaître la substance si singu- lière en laquelle s'était transformé le sucre que renfermait ce liquide par suite de la fermentation visqueuse. » M. Gradis, négociant à Bordeaux, me proposa, il y a un an environ de faire venir de la Martinique du vesou et des cannes, pour éclairer par l'étude de ces corps quelques points de la fabrication du sucre colonial. J'acceptai cette offre avec empressement, et je reçus dernièrement ces produits conservés par les procédés très simples que je prescrivis : sa- voir, la dessiccation à une basse température pour les cannes, et l'emploi ( 35o ) . ^ do procédé d' Appert , maintenant si parfait et si répandu , pour le jus de cannes. » Ainsi le vésoù que j'ai étudié, après avoir été obtenu par l'expression de la canne pure, au moyen des appareils ordinaires, a été introduit im- médiatement dans des bouteilles ordinaires qui ont été portées peu à peu à i'd température dé loo"; ces bouteilles ont alors été bouchées et gou- dronnées. » Cette opération a réussi le mieux possible : le vesou , dans les huit bouteilles qui m'ont été expédiées , présente , au dire des coloris à l'examen desquels je l'ai soumis , tous les caractères du vesou ordinaire : c'est un li- quide trouble, d'une fluidité moyenne, contenant en suspension cette matière grisâtre globulaire qui existe dans les sucs exprimés de presque tous les végétaux. On sait que cette matière, en présence du sucre, est ou devient un ferment et le transforme en cette substance visqueuse signalée par Vauquelin; seulement la température de 100° à laquelle le vesou a été soumis, a détruit dans cette circonstance l'organisation de ce corps, et il a tout-à-fait perdu ses propriétés fermentescibles. » La densité de ce jus de canne a été trouvée égale à 108,8 et corres- pond à 12 ou i3 degrés de l'aréomètre de Beaumé : il présente une odeur balsamique particulière à la canne, et qu'on retrouve d'une manière si prononcée dans le sucre colonial brut. En le filtrant au moyen du papier non collé, on l'obtient limpide, et il offre alors une teinte citrine très claire ; qu'il soit d'ailleurs trouble ou transparent , il se conserve long- temps à l'âir sans éprouver d'altération. » Évaporé à une douce chaleur, apr'ès avoir été filtré, il donne un sirop qui, placé dans un air .sec, fournit, au bout de quelques jours, une masse dure, cassante, incolore, et cette masse est du sucre cristallisé presque pur : l'analyse de ce hquide est donc de la plus grande simplicité , puis- qu'elle consiste à en évaporer un certain poids dans une capsule tarée, qu'on pèse ensuite quand le résidu est solide et bien sec. » On arrive au même but et d'une manière plus sûre encore, en éva- porant ce même liquide à la température ordinaire, sous le récipient rie la machine pneumatique. Seulement, et c'est un fait digne d'attention, le sirop très épais qu'on obtient ne fournit pas de matière cristallisée , même au bout d'un temps assez long : l'addition d'une petite quantité d'alcool , paraît nécessaire pour en déterminer la cristallisation qui devient complète en quelques heures; c'est probablement à la coagulation de l'albumine végétale qui s'y trouve d'aitteurs , comme nous verrons tout-à- ( 35i ) l'heure en très roioiniie quantité , qu'on doit attribuer cet e£fe;t produit par la présence de l'alcool. » J'ai déterminé par les procédés ordinaires les au,tres substances qui existent avec le sucre dans le vesou; en évaporapt une «juantité pes.ée de vesou et en incinérant le résidu, on obtient 1,3 de cendres blancjlies, pour loo de vesou : ces cendres consistent en sulfate ^de .potasse, de ch,aux, en chlorures alcalins et autres sçls qu'on rencontre dans (|a sève de pres- que tous les végétaux. » Le sous-acétate de plomb qui précipite presque tous les corps orga- niques, hormis le sucre, et quifournit notamm<^i>t un précipité si consi- dérable dans le jus de betterave, donne dans le jus de canne un dépôt verdâtre très peu abondant; en admettant que l'albumine végétale est la substance organique unie à l'oxide de plomb dans ce précipité, le poids de cette substance s'élève à peine aux deux millièmes du poids du vesou. • » D'après ces déterminations, le vesou que j'ai analysé serait com- posé de : Sucre 20 , o Sels minéraux et albumine végétale. i ,5 Eau 78,5 100,0. » Le jus de la canne peut donc être considéré comme une dissolution aqueuse de sucre à peu près pure : c'est là tin résultat qui peut paraître important, car sans admettre, comme on le faisait autrefois, la préexis- tence de la mélasse ou du sucre incristallisable dans le jus de canne, on pouvait croire qu'il renfermait néanmoins, comme le jus de betterave, quelques-uns de ces corps qui, par leur présence, empêchent la cristalli- sation totale du sucre que la nature a déposé dans ces végétaux. » On sait que dans l'exploitation manufacturière de la canne, on obtient toujours une quantité de mélasse considérable qui s'élève au tiers ou au quart du sucre qu'on récolte ; il semble que la production de cette mé- lasse doive diminuer beaucoup, sinon cesser entièrement, par l'usage d'ap- pareils de chauffage plus perfectionnés. » Un des grands écueils de la fabrication du sucre dans les colonies , paraît résider dans la fermentation , si prompte ^qu'éprouve Je yeisou, Iqçs- qu'il séjourne à l'air pendant quelque, temps; il est probable.^qi^îon évite- rait cette altération qui détruit une grande quantité de sucre , gp |)pçtaut rapidement à 100° ,le jjuis de çanae aussitôt^qq^^a été pbtç^ç^u. I • "* ( 352 ) » En déféquant le jus par la chaux, à la manière ordinaire , j'en ai ob- tenu aussi, en l'évaporant à feu nu , la totalité du sucre à l'état solide , sans aucune trace de mélasse. » Les cannes que j'ai reçues avec le vesou avaient été découpées et dessé- chées au four à 60° ; M. Varaud , pharmacien à la Martinique , qui s'était chargé de cette double préparation, avait obtenu de 24kil. de cannes fraî- ches, 7 kil. ^ de cannes sèches : la dessiccation , d'ailleurs, n'avait pas été complète, car en les soumettant dans une étuve à une température de too°. elles perdent encore de 9 à 10 pour 100 d'eau; la canne à sucre fraîche contiendrait, d'après ces déterminations : Matières solides. 28,0 Eau 72,0 100,0. » En traitant par l'eau chaude ou froide la canne bien desséchée , on sé- pare le sucre de la substance insoluble ou ligneux; on trouve ainsi que la canne sèche renferme : Matières solubtes. 64,7 Ligneux 35,3 100,0. )) D'après l'analyse du vesovi, ces 64,7 de matières solubles représentent presque uniquement du sucre cristallisable. » On peut d'ailleurs aisément déduire des nombres qui précèdent, le rap- port des trois produits principaux qui constituent la canne fraîche. » On trouve qu'elle renferme : Eau 72,1 Sucre ... 18,0 Ligneux. 9,9 100,0. «La canne à sucre contient donc en théorie 90 pour 100 de vesou; mais son écrasement est tellement difficile , son tissu tellement spongieux, qu'elle n'en fournit guère en moyenne à la Martinique que 5o pour 100 : il est probable qu'avec des machines perfectionnées et le lavage des ba- gasses on arriverait à un rendement bien supérieur. » STATISTIQUE. — De l'usagc des tables de mortalité , et de la manière de les calculer pour quelles soient réellement utiles ; par M. Nestor îJrbain. ( Commissaires , MM. Arago , Poisson, Poinsot, Mathieu.) ( 353 ) , - ;."!..; 7/ II. . ,i MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PALÉONTOLOGIE. — Débiis fossiles de mammifères provenant cTune brèche ' '"" ' osseuse du département duVar. M. DuvAt , professeur de philosophie à Grasse, adresse divers fragments d'une brèche osseuse provenant d'une montagne voisine de cette ville, dite la Marbrière. Cette brèche se trouve à 2 lieues des bords de la mer, et à 5oo mètres environ de son niveau , dans les calcaires-marbres qui consti- tuent l'étage supérieur de la craie de nos contrées. «Si cette brèche, parles circonstances insolites dans lesquelles elle se trouve, pouvait offrir de l'in- térêt à l'Académie, je me ferais un devoir, dit M. Du val, de lui en adresser des fragments plus considérables, ainsi que des échantillons du terrain qui la contient et des terrains supérieurs et inférieurs. » MM. Cordier, de Blainville, Flourens, sont chargés d'examiner les pièces adressées par M. Duval. M. Vallot adresse une Notice sur deux espèces de larves mineuses et sur les lépidoptères qui résultent de leur métamorphose. (Commissaires, MM. Duméril, Audouin, Milne Edwards. ) CORRESPONDANCE. MÉTÉOROLOGIE. — Sur Ics mxyyejis de préserver les navires de la foudre. M. Sellier écrit contre l'usage des paratonnerres, à bord des navires, et recommande, comme plus efficace pour mettre les vaisseaux à l'abri de la foudre, une pratique suivie par le capitaine anglais Arroswsmith. Cette pratique consiste à faire peindre en noir, à l'huile, les mâts, les vergues, les pommes de girouettes et de pavillon, en ayant soin de carguer les petites voiles blanches à l'approche de l'orage. Suivant M. Sellier, l'inven- teur des paratonnerres , Franklin , n'avait jamais eu l'idée de faire aux vais- seaux l'application de sa découverte. M. Arago s'empresse de protester contre la proposition de M. Sellier. Suivant lui, ce physicien, à qui la science doit des expériences intéressantes , aurait dû comprendre que dans un sujet si grave , il ne faut marcher qu'ap- puyé sur des faits nombreux et concordants. Ce double caractère appar- tient, incontestablement, à une sorte de statistique qui a été récemment pu- C. R. 1839, 2« Semestre. (T. IX, N» 11.) 49 ( 354 ) bliée, et dans laquelle M. Sellier, s'il y eût jeté un coup d'œil attentif, aurait trouvé à chaque ligne la preuve manifeste de l'immense utilité des para- tonnerres à bord des navires. M. j4rngo est obligé de qualifier également d'erreur la supposition que Franklin n'approuvait pas l'application de ses appareils aux vaisseaux. M. Sellier doit avoir oublié que les voyages de Leroy, de l'Académie des Sciences, sur les côtes de l'Océan, entrepris avec l'espérance de répandre l'usage des paratonnerres dans notre marine militaire, furent, pour la plupart, concertés avec Franklin (i). M. Fravient écrit relativement à une aurore boréale qui a été observée à Paris, le 3 septembre, vers xo heures du soir. M. Arago annonce que le phénomène a été observé par les astronomes de l'Observatoire. M. KoRiLSKY présente des conjectures sur la cause à laquelle peut tenir la différence signalée entre les résultats de M. Gay-Lussac et ceux de M. Dal- ton dans l'analyse de l'air recueilli à différentes hauteurs. M. Laubépin annonce qu'il est devenu possesseur d'ime tête fossile de grand cétacé trouvée à la Louisiane, et qu'il la fera venir prochainement à Paris pour la soumettre à l'examen des naturalistes. A la lettre est jointe une figure lithographiée de la pièce fossile qui paraît être dans le plus bel état de conservation. L'Académie accepte le dépôt de trois paquets cachetés présentés par : M. GnAMPioni (Description du procédé de fabrication pour un papier de sûreté); M. S.4INT- Amour (Description d'une nouvelle machine); M. Golfier-Besseyre (Théorie du procédé de M. Daguerre). La séance est levée à 5 heures. F. (i) Au besoin nous trouverions dans les œuvres del'illustre physicien américain (t.]"^, édition de Londres de i8o6) un mémoire portant ce titre : « Opinions et Conjectures , » concernant les propriétés de la matière électrique , et les moyens de préserver les » édifices, les navires (ships), etc., du tonnerre. » A la page 227 de ce Mémoire, après avoir discuté l'action des pointes, Frailklin ajoute : « Si les choses sont telles que je viens » de le dire, cette puissante action des pointes ne peut-elle pas être utile au genre humain, » en donnant le moyen de préserver les maisons, les éj^;lises, les navires , etc., des coups » de tonnerre. Il suffira pour cela (vient ensuite la description, que nous supprimons, du •> paratonnerre ordinaire avec sa pointe et son conducteur). , . Le conducteur des •> navires doit plonger dans l'eau. » (A.) ( 355 ) BULtKTIN BIBLIOGRAPHIQUE. MS^-Uini L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres ; Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie royale des Sciences; 2' semesire iSSq, n° 10, ia-4°. 'ioTM/l Exercices d'Analyse et de Physique mathématique ; par M. A. Cauchy ; )" à 4* liv. Exercices sur la Justesse comparée du Tir des balles sphériques, plates et longues; par M. DiDioin, in-4°' j<ï»octi t4à' "<' A\ Notice analytique des Travaux de M. Monin; in-4*. > i»\o'r . Introduction à V étude du Calcul différentiel; par M. Sahson; iri-8°'', Paris. Précis élémentaire de Mathématiques; par M. J. Morardj i" et 2' partie, 2 vol. in-i2. i\sYi\i^"\vï«»ïwi«\sio'^ tsto s«â.ïVix> Introduction à l'étude de la Chimie moléculaire ; par M. Persoz; Paris, in-8*. Mémoire zoologique et anatomique sur la Chauve-Souris commune dite Murin; par M. Rousseau; in-8". Système dentaire de la Chauve-Souris commune , du Hérisson et de la Taupe ordinaire; par le même; in-S". Fingt-six mois de séjour à Bougie; par M. Lapène ; in-8*. Bulletin de l'Académie royale de Médecine; n° aS , septembre iSSg, in-8'. Annales maritimes et coloniales ; par MM. BAJOTCt Poirré; août 18 5q, in-S". Recueil de la Société polytechnique ; juillet i BSg , in-8°. Mémorial encyclopédique et progressif des Connaissances humaines; septembre iSSq, in-8'. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et des Sciences accessoires , septembre i83g, in-8°. Journal des Connaissances nécessaires et indispensables aux indus- triels, etc.; septembre 1 85g, in-8'. Bibliothèque universelle de Genève; juillet iSSg, in-8°. Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou, année i838, n°48. ( 356 ) The Transactions . . . Transactions de la Société linnéenne de Londres; vol. i8, partie 2% in-4° Proceedings. . . . Procès-Verbaux de la Société linnéenne de Londres ; 6 novembre i858 à 16 avril i839,in-8. Memorie di Matematica .... Mémoires de la Société italienne des Sciences de Modène; tome 22, partie mathématique; Modène, 1839, in-4°. Raccolta di . . . . Recueil de Problèmes de Géométrie résolus par l'ana- Ij-se algébrique; par M. F xiiv1.lL; Naples, i838, in-4'. (M. Libri est prié d'en rendre un compte verbal.) Variazioni Des Variations horaires de la Gravité j de leurs in- fluences et des mouvements combinés diurne et annuel de la Terre dont ils sont et l'effet et la preuve; par M. Carandini ; Trieste , i83g, in-4"'. C^- Li- bri est chargé de rendre un compte verbal de cet ouvrage.) Gazette médicale de Paris; tome 7 , n" 56, in-4°. Gazette des Hôpitaux ; n"' 1 04 à 1 06 , in- 4°. Gazette des Connaissances médico-chirurgicales ; septembre 1839, in-8*. L'Expérience , journal de Médecine et de Chirurgie; n° ii3, in-8'*. Gazette des Médecins praticiens; n" 28, 1" année. L'Escidape , journal des spécialités médico-chirurgicales ; i" année, ft" 104. COMPTE RENDU DES SÉANCES oi'i f^ tttkt^ ,à;>l»»j' .1.. DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 16 SEPTEMBRE 185Î). PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL. " MÉMOIRES E.T COMMIINICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. a M. LiBRi annonce à l'Académie qu'il vient de retrouver les manuscrits de Fermât j dont les géomètres regrettaient depuis si long-temps la perte. Ces manuscrits font partie d'une collection assez volumineuse dont M. Libri vient de faire l'acquisition grâce à l'obligeante intervention de M. le capi- taine Didion , professeur à l'École d'Application de Metz. La collection en- tière semble avoir été formée par Arbogast : elle contient un nombre con- sidérable de pièces inédites des plus illustres géomètres, parmi lesquels on doit citer spécialement Descartes , Roberval, Jean Bernoulli, l'Hospital, Moivre, Euler, d'Alembert, etc. Plusieurs de ces pièces sont originales ; d'autres qui ne sont que des copies faites à différentes époques d'après des manuscrits qui paraissent maintenant perdus, tiennent lieu des origi- naux et ne sont guère moins précieuses. M. Libri aura plus tard l'honneur de présenter à l'Académie une analyse détaillée de tous ces manuscrits : il se borne aujourd'hui, dans une communication verbale, à dire quelques mots sur les manuscrits de Fermât. «Ces manuscrits se composent : i° de quelques cahiers de géométrie qui paraissent autographes; 2* d'une copie des lettres inédites de Fermât à C. K. i&ig,i' Senuttie. (T. IX, N» iï.) 5o Roberval, à Mersenne , etc. (copie qui semble remonter à l'époque même où ces lettres ont été écrites ) ; 3° d'un très gros cahier d'écriture moderne tout prêt pour l'impression, où l'on a réuni toutes les pièces pré- cédentes , et où se trouvent aussi plusieurs opuscules de Fermât sur la géo- métrie et sur l'analyse. Ce cahier qui, s'il était imprimé, formerait un vo- lume iii-4°, ne renferme que des pièces inédites. Les géomètres demande- ront sans doute s'il contient la démonstration de l'impossibilité de résoudre l'équation .r"+^°=z" en nombres rationnels, lorsque n est un nombre en- tier plus grand que 2. Malheureusement cette démonstration n'y est pas, et tout prouve qu'elle n'existait pas dans les manuscrits de Mersenne, d'où ces copies ont été tirées (i). Cependant on y trouve une foule de recher- ches intéressantes sur la géométrie et sur l'analyse indéterminée. Quelques #^. passages doivent faire penser, que les connaissances de Fermât dans l'arith- métique transcendante étaient encore plus étendues qu'on ne l'avait sup- posé jusqu'à présent , et que le célèbre théorème sur les puissances n'est pas la dernière proposition du grand géomètre de Toulouse qui restât encore à démontrer dans ces derniers temps. M. Libri termine sa communica- tion en annonçant qu'il se propose de publier ces manuscrits le plus promptement possible. » " (I) « Le manuscrit dont il s'agit porte en tête la note suivante : Indication des Opus- cules mathématiques , et lettres de Fermât qui se trouvent en manuscrit dans le tome IV des lettres écrites au P. Mersenne />ar des savants, conservé à la Bibliothèque des ci-de- vant Minimes, à Paris, Cette note est suivie de la description détaillée des pièces contenues dans le manuscrit de Mersenne, et qui ont été toutes copie'es avec soin par la personne qui a formé le Recueil dont il est question ici. M. Libri quia fait, il y a deux ans, l'acquisition des trois premiers volumes de la correspondance originale du père Mer- senne, avait espéré, d'après l'indication précédente, pouvoir découvrir le quatrième volume à la Bibliothèque Royale, où se trouvent quelques manuscrits tirés de la Bi- bliothèque des Minimes : mais les recherches les plus minutieuses ont prouvé que le vo- lume dont il s'agit n'est pas dans le fonds Minimes de la Bibliothèque Royale , et il a été impossible jusqu'à présent de le retrouver ailleurs. D'après les souvenirs de M. Lacroix il semblerait peut-être qu'Arbogast aurait pu trouver le quatrième volume des manus- crits de Mersenne, à la Convention nationale dans la Bibliothèque du comité de l'instruc- tion publique. Mais où ce manuscrit a-t-il passé depuis, voilà ce qu'il faudrait découvrir; eai il semble impossible qu'il ait été détruit. Au reste , la personne à qui l'on doit le Recueil dont il s'agit ici a eu soin de joindre à la copie des écrits de Fermât qui avaient appartenu à Mersenne, la copie de quelques autres fragments également inédits de Fer- mat, que M. Libri avait déjà retrouvés à la Bibliothèque Royale. Ce soin de réunir et de classer jusqu'aux moindres fragments de ce grand géomètre porte à croire que ce ma- nuscrit, comme on vient de le dire, était préparé pour l'impression. » (359 ) M. Wauden présente , au nom de l'auteur, une Carie de la Virginie , par M. CobeU, sénateur de cet Etat. RAPPORTS. Rapport sur un Mémoire de M. Lamé, relatif au dernier théorème de Fermât. (Commissaires, MM. Liouville, Cauchy rapporteur.) « L'Académie nous a chargés , M. Liouville et moi , de lui rendre compte d'un Mémoire de M. Lamé sur le dernier théorème de Fermât. » On sait que Fermât , l'un des plus beaux génies qui aient illustré la France, a donné des énoncés de plusieurs théorèmes, parmi lesquels il en est deux dont la démonstration a été pendant long-temps recherchée avec ardeur par divers géomètres. De ces théorèmes il n'en reste plus qu'un seul qui ne soit pas aujourd'hui complètement démontré : c'est le théorème re- latif aux puissances des nombres entiers, et suivant lequel une puissance d'un degré n supérieur au second, ne peut résulter de l'addition de deux puissances du même degré. On sait toutefois que le théorème, une fois démontré pour une valeur particulière de n, l'est en même temps potir tous les multiples de cette valeur, et que, d'après les principes établis par Fermât lui-même, le théorème se démontre assez facilement pour »=r 4- De plus, Euler et M. Legendre sont parvenus à le démontrer encore poftr les valeurs 3 et 5 de l'exposant n. Mais leurs démonstrations sont fondées sur la théorie des formes quadratiques des nombres premiers; et les diffi- cultés que M. Legendre a eu à surmonter, pour le cas de n = 5, laissaient peu d'espoir d'appliquer avec succès les mêmes principes aux cas où n ac- quiert des valeurs plus considérables. Toutefois, cette considération n'a pas empêché M. Lejeune-Dirichlet, dont les recherches sur la théorie des nombres avaient été utiles à M. Legendre, de s'occuper de nouveau du dernier théorème de Fermât ; et à l'aide d'un artifice particulier de calcul , il est parvenu à le démontrer pour le cas où l'on suppose n = 14. M. Lamé a considéré à son tour un cas qui renferme le précédent , savoir, le cas où l'on suppose n = 7 ; et les savants apprendront avec plaisir qu'il est parvenu effectivement au but qu'il s'était proposé d'atteindre. » Pour démontrer l'impossibilité de résoudre en nombres entiers une équation de la forme jî' 4" ^' "H 2' =s o , 5o.. ( 36o ) où z est supposé négatif, M. Lamé n'a point recours à la théorie des formes quadratiques des nombres premiers. Après avoir prouvé à l'ordinaire que peuvent être supposés premiers entre eux, il démontre un lemme, digne de remarque, savoir, que le rapport entre la somme des trois inconnues et la racine 7* du produit des trois sommes jj + j, x-\-z, jr+z, ou de ce produit, multiplié par 7, est un carré parfait; puis à l'aide de ce lemme il prouve facilement qu'il est impossible de supposer les trois in- connues non divisibles par 7, ce que l'on savait déjà. Enfin, en supposant l'une des inconnues divisible par 7, et s'appujant sur le lemme dont il s'agit, il remplace l'équation proposée, du 7' degré, par une autre équation dont le premier membre est du 4' degré, le second membre étant du 8*, et qui peut être présentée sous la forme puis il démontre l'impossibilité de résoudre cette dernière équation , à l'aide d'une suite d'opérations semblables à celle que fournit la résolution d'Orne équation de la forme j?* — j» = A. » En lisant avec soin le Mémoire de M. I^amé, nous nous sommes de- mandé, j° si le lemme dont il a fait usage se trouve compris dans quelque autre proposition plus générale relative à une valeur quelconque de n ; 2° s'il ne serait pas possible d'abréger encore la démonstration donnée par M. Lamé pour le cas de « = 7. Nous avons reconnu qu'effectivement le lemme de M. Lamé est une conséquence nécessaire d'un théorème d'analyse qui nous semble assez curieux pour mériter d'être indiqué dans ce rapport. Voici l'énoncé de ce nouveau théorème. » Si l'on retranche la somme des puissances it'""" de deux inconnues x, j de la puissance «'"" de leur somme ' X -¥ y, le reste sera divisible algébriquement , non-seulement par le produit nxy[x + j), ( 36. ) comme on le reconnaît aisément ; mais encore , pour des valeurs de n supérieures à 3 , par le trinôme et même par le carré de ce trinôme , lorsque n divisé par'6 donnera pour reste l'unité. En appliquant ce théorème aux cas où l'on a 71 = 3, n = 5, «s=7, on obtient successivement les formules (x -h jY — x'' — jr' = 3.rj {x ■+■ j), (^ + jf — x* — j* = 5xj {x + f) (x' -i~ xj + 7*), {^ + j)' — ^' —J' = l^J (^ + j) {x* 4. x/ + 7»)', dont la dernière conduit sans peine au lerame de M. Lamé. » Quant à la seconde question , nous avons reconnu qu'on abrège la démonstration de M. Lamé quand on commence par établir l'impossi- bilité de résoudre l'équation z* = x^ — j xy* -\- - y* t en prenant pour x , j, z, des nombres premiers entre eux, et pour y un carré pair. Au reste, la méthode par laquelle on y parvient ne diffère pas au fond de celle qui sert à démontrer l'impossibilité de résoudre en nombres entiers l'équation • z* z=. x^ -\- y^ , et servirait pareillement à établir l'impossibilité de résoudre en nombres entiers une multitude d'équations de la forme z* = x+ — kxy + By. » Nous ne terminerons pas ce rapport sans rappeler qu'à une époque antérieure , M. Lamé s'était déjà occupé de la théorie des nombres. Au moment où l'Académie proposa pour sujet de prix, le dernier théorème de Fermât, elle reçut un Mémoire qui ne résolvait pas, il est vrai, la question proposée; mais qui renfermait du moins des théorèmes curieux sur l'impossibiUté de la résoudre sans que certains nombres, égaux, par exemple, à l'unité augmentée du double ou du quadruple de l'exposant, fussent diviseurs de l'une des inconnues. L'un de nous , nommé Commis- saire à cette époque avec M. Legendre, se rappelle encore avoir lu ces théorèmes dans le Mémoire envoyé au concours. Si l'auteur, que nous ( 362 ) avons su depuis être M. Lamé, ne parvint pas alors à remplir entière- ment le vœu de l'Académie, son travail n'était pourtant pas sans mérite, et son nouveau Mémoire prouve qu'il est capable de lutter avec avan- tage contre des difficultés qui dans cette matière n'ont pu être jusqu'à présent complètement surmontées par les géomètres. » En résumé, vos Commissaires pensent que le Mémoire de M. Lamé est digne de l'approbation de l'Académie, et d'être insérée dans le recueil des Savants étrangers. » Les conclusions de ce rapport sont adoptées. « Post-scriptum. On démontre aisément le nouveau théorème énoncé dans ce rapport de la manière suivante : » Soient I, a, Ç, les trois racines de l'équation a:^= I. On aura , non-seulement I -|-a-+-C=o, mais encore , en supposant n non divisible par 3 , (i) i+a» + ^"=o, et de plus » Cela posé, je dis que, si l'on prend pourn un nombre premier impair supérieur à 3, l'expression sera divisible par le trinôme x'-hxj--i-j*, et même parle carré de ce trinôme, lorsque n divisé par 3 donnera ppur reste l'unité. Effectivement, pour établir cette proposition, il suffira de faire voir qu'en supposant x = a.jr ou x=(oj; on réduit à zéro l'expression (i), et de plus sa dérivée relative à n , savoir (3) „[(^+^)''-_^'.-j, lorsque n divisé par 6 donnera i pour reste. Or, lorsqu'on suppose, par exemple, x = aj, les expressions (a) et (3) deviennent ( 363 ) n [(,+«)«-'_«'•-'] = n [(_^)'- -«"-], et il est clair qu'elles s'évanouissent, la première en vertu de la for- mule (i\ pour les valeurs impaires de n non divisibles par 3; la seconde en vertu des formules «t^ = 1 , €' = I , pour les valeurs impaires de n, qui, divisées par 3, donnent i pour reste. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Rapport sur une cloche à plongeur inventée par M. GuiLLAUIHET. (Commissaires, MM. Savart, de Freycinet, Savary, Coriolis rapporteur.) « L'Académie nous a chargés, MM. Savart, de Freycinet, Savary et moi, de lui faire un rapport sur un appareil à plongeur , imaginé par le doc- teur Guillaumet. » L'inventeur s'est proposé de faire respirer au plongeur un air qui soit toujoui's à une pression rigoureusement égale à celle qu'éprouve sa poitrine à toutes profondeurs , et qui, en même temps , n'ait jamais servi à la respiration. Il lui laisse en outre une grande liberté de mouvement en ne l'assujétissant qu'à tenir un tuyau dans sa bouche et à porter seu- lement sur le dos un petit réservoir. » Les appareils déjà imaginés pour faire rester des ouvriers long-temps sous l'eau ont rempli plus ou moins bien ces conditions, mais sépa- rément. Ainsi dans la cloche à plongeur , on respire un air qui est à la pression qu'éprouve extérieurement la poitrine ; mais on n'aspire pas un air entièrement nouveait , et l'on n'a pas de facilité pour travailler à tous les points de la carène d'un navire. » Dans les appareils comme celui de M. Paulin , où l'on ne voit qu'à travers un verre , et où la tête est dans une enveloppe d'une petite con- tenance, il se dépose sur ce verre de la vapeur qui rend la vue trouble; l'air que l'on respire n'est pas parfaitement pur. » L'idée principale de M. Guillaumet consiste à envoyer au plongeur un air qui avant d'arriver à sa bouche passe dans un petit réservoir où , par le moyen d'une soupape régulatrice, la pression se maintient parfaitement égale à celle que ce réservoir reçoit extérieurement du liquide. » Une pompe foulante m^œuvrée assez facilement par un homme^ •( 364 ) placé au bord de l'eau ou sur un bateau , comprime de l'air dans un réservoir à une pression supérieure à celle qui répond à la profondeur où doit descendre le plongeur. L'air de ce premier réservoir passe dans un tuyau formé de toile rendue imperméable par une couche de gomme élastique , et va se rendre dans un plus petit réservoir régulateur que le plongeur porte sur le dos. De là cet air ayant ainsi la pression convenable à la respiration , se rend à sa bouche en traversant une soupape à clapet , qui s'ouvre par l'aspiration et le laisse entrer dans un tuyau dont l'extré- mité aplatie est tenue entre les lèvres du plongeur. » Pendant l'expiration, la soupape dont on vient de parler reste fer- mée, et il s'en ouvre une autre qui est à l'entrée d'un tuyau destiné à l'expulsion de l'air qui a été respiré. Le tuyau qui entre dans la bouche s'embranche sur une petite chambre à deux ouvertures fermées chacune à l'aide de ces soupapes. » Le petit réservoir placé sur le dos du plongeur fait l'office de ré- gulateur pour la pression de l'air, au moyen d'une disposition analogue à celle des appareils régulateurs imaginés pour régler les dépenses de gaz. L'air qui vient du réservoir extérieur , et qui se trouve à une pres- sion toujours supérieure à celle qu'il doit prendre dans ce régulateur, y entre par une soupape à glissement qui s'ouvre seulement quand la pression devient plus faible que celle du liquide extérieur, et qui se re- ferme dès que l'égalité est rétablie. » Pour opérer cet effet , le réservoir a un couvercle mobile au moyen d'une peau de vessie : un ressort le retient dans un état d'équilibre stable pour une position moyenne , de telle sorte qu'il ne peut s'enfoncer que par un excès de la pression de l'eau sur celle de l'air intérieur. » En s'enfonçant , le couvercle fait enfoncer aussi le bout de tuyau ou calotte cylindrique qui joue dans un autre cylindre ou boisseau fixe placé au fond du réservoir , et par lequel arrive l'air comprimé. Le cylindre mobile fermé en-dessous ne laisse sortir l'air que par des trous latéraux placés à son contour. Ces trous sont couverts par le cylindre fixe lorsque le couvercle n'a pas cédé et que l'air ne doit pas entrer; ils se découvrent et laissent entrer l'air quand la pression dans le réservoir ayant diminué par l'effet de l'aspiration du plongeur, la pression exté- rieure a fait enfoncer le couvercle d'une très petite quantité. ji Nous ne connaissons pas d'expériences bien précises sur la fatigue qu'occasione la respiration dans un air à une pression un peu diffé- rente de celle qu'éprouve la poitrine par l'air extérieur : il paraîtrait, ( 365 ) d'après la mesure qu'on a faite de la plus grande pression qu'on produit par le souffle dans les instruments à vent , qu'elle ne peut guère dépasser celle qui répond à une colonne d'eau de o"',6o. Une telle différence n'existe pas dans l'appareil de M. Guillaumet : des essais faits en présence de plusieurs de vos Commissaires ont prouvé que la respiration reste ton- ' jours facile, et qu'ainsi l'air dans le régulateur se maintient à une pression très peu différente de celle qu'éprouve la poitrine, lors même que la pompe extérieure produit une compression de deux atmosphères. » Pour conserver au plongeur la même facilité à respirer , lorsqu'il se baisse en avant ou lorsqu'il se couche en arrière , c'est-à-dire lorsque sa poitrine se trouve plus basse ou plus haute que son dos où est placé le régulateur, M. Guillaumet a mis sur le couvercle un poids de plomb. Ce poids n'agit pas ou très peu quand l'homme est dans la position verti- cale ; mais quand il se baisse en avant , il comprime l'air du régulateur de manière que ce fluide prend encore une pression égale à celle de la poitrine. Le contraire se produit quand le plongeur se renverse en ar- rière ; alors la poitrine étant plus élevée, n'éprouve qu'une pression un ♦ peu plus faible que celle du liquide qui agit sur le couvercle de ce régu- lateur; il faut donc diminuer un peu cette dernière : c'est ce que fait encore ce même poids dans ce cas. )) Un avantage qu'a l'appareil de M. Guillaumet sur ceux où l'on envoie plus d'air que le plongeur n'en consomme , c'est que dans le cas où sa respiration viendrait à être suspendue, on s'en apercevrait en ne voyant plus les bulles d'air expirées venir à la surface de l'eau, et qu'on pourrait alors lui porter secours. » Enfin une autre condition de sécurité se trouve encore remplie : c'est la possibilité qu'a le plongeur de se remonter lui-même et de revenir à la surface de l'eau à l'aide d'un flotteur qui se trouve attaché à son corps. Ce flotteur est formé d'un sac de toile imperméable où, en ouvrant un robinet placé sous sa main , il fait arriver directement de l'air du réservoir extérieur au moyen d'un tuyau qui s'embranche sur celui qui va au régulateur. » Plusieurs de vos Commissaires ont assisté à une expérience où un homme, muni de l'appareil de M. Guillaumet, est resté un quart d'heure dans la Seine à une profondeur d'environ 4 mètres. » L'inventeur avait déjà fait quelques expériences dans le port de Cher- bourg, Il résulte d'un certificat régulier qu'il a présenté à votre Commis- sion, qu'un plongeur est resté pendant aS minutes à une profondeur de C. R. i839, 1» Semestre. (T. IX, N» 18.) 0 » ( 366 ) j6 mètres. Il est à croire que le froid sera toujours le seul obstacle à un séjour plus prolongé dans l'eau. Mais quand même cette durée ne pour- rait être dépassée, un ouvrier peut déjà pendant ce temps se rendre très utile. « Une question qui ne peut être résolue que par l'usage continu de l'appareil, est celle de l'imperméabilité un peu durable des tuyaux et des flotteurs. Il est donc nécessaire que des expériences suivies soient faites pour juger tant de la solidité de l'appareil que de la facilité de son jeu dans toutes les circonstances. Néanmoins on peut déjà en attendre de bons résultats , surtout pour opérer des réparations sous les navires. » En conséquence, vos Commissaires reconnaissant dans l'appareil à plonger, présenté par le docteur Guillaumet , une idée heureuse qui peut avoir de l'utilité, vous proposent de remercier l'auteur de sa communica- tion, et d'exprimer le vœu que le ministère de la Marine lui prête tout son concours et fasse constater les résultats des essais qui sont nécessaires pour reconnaître les applications dont cet appareil peut être suscep- tible. » Les conclusions de ce rapport sont adoptées. MÉMOIRES LUS. STATISTIQUE. — Rccherches statistiques sur la mortalité de Londres au commencement et à la fin du xviir siècle; par M. Bureau-Rioffrey. L'auteur, dans ce Mémoire, recherche quels sont les documents que les statisticiens anglais ont pu consulter pour arriver à connaître le mouvement de ia population de la ville de Londres, et trouve que les relevés qu'ils ont eus à leur disposition sont beaucoup trop incom- plets pour servir de base à une loi de mortalité un peu satisfaisante. Il s'attache à prouver que les variations que semble subir cette loi dans le cours du siècle, dépendent en partie de changements de circonscription, de mesures administratives, et en un mot de causes'étrangères au nombre plus ou moins grand des morts. Pour la mortalité des enfants, qui semble avoir diminué de près de moitié dans le cours des cent dernières années, M. Bu- reau-Rioffrey pense que la rapidité du décroissement n'est qu'apparente, et il signale quelques-unes des causes qui ont pu induire en erreur : tel est l'effet qu'a nécessairement produit un acte du Parlement de 1767, acte en vertu duquel tous les orphelins à la charge des paroisses doivent, dans ( 367 ) les trois semaines qui suivent leur naissance , être envoyés à la campagne pour n'en revenir qu'à l'âge de six ans. (Renvoi à la Commission nommée pour la question des tables de mortalité» Commission à laquelle est également renvoyé le Mémoire de M. Nestor Urbain, lu à la séance précédente. ) PHYSIOLOGIE. — Du lait en général considéré sous le rapport des divers phénomènes quil présente au contact de l'air; de la fermentation acide et de la fermentation putride; du caséum et de la formation du beurre; du colostrum observé chez les femmes pendant la gestation, et de ses rapports avec la sécrétion lactée après l'accouchement, etc.; parM. Do>!ïé. (Commissaires, MM. Thénard, Adolphe Brongniart, Pelouze.) L'auteur, à la fin de son Mémoire , en présente le résumé dans les termes suivants : « 1°. L'histoire chimique des phénomènes que présente le lait aban- donné à lui-même, ne peut être complétée que par l'observation mi- croscopique ; » a". Le lait doit être défini: un liquide tenant en dissolution le caséum comme le sang contient la fibrine, un sucre particulier et des sels, et en suspension des globules de matière grasse ou de beurre ; « 3°. La solubilité des globules laiteux dans l'alcool et l'éther qui ne dissolvent pas le caséum, d'une part, et de l'autre, le défaut d'action de la solution aqueuse d'iode qtii ne colore pas les globules du lait , tandis qu'elle colore le caséum en jaune comme elle le fait pour toutes les matières orga- niques azotées, prouvent que le caséum ne fait pas partie des globules, et qu'il n'est pas à l'état concret dans ce fluide; » 4*. Tous les globules du lait peuvent être retenus par le filtre, et la li- queur filtrée, transparente comme de l'eau, laisse déposer le caséum sous l'influence des acides; cette expérience prouve encore que le caséum est à l'état de dissolution , et en outre que la couleur blanche du lait tient à la matière grasse qui y est suspendue à l'état de globules très divisés; le lait peut donc être considéré comme une émulsion ; » 5". Le premier phénomène que présente le lait abandonné à lui-même, est l'ascension de la crème ; la crème est formée par les globules laiteux qui se rassemblent à la partie supérieure, par suite de leur pesanteur spé- cifique; au-dessous de la crème se trouve le lait proprement dit, dans le- quel on distingue encore deux couches moins tranchées : l'une supérieure plus blanche, l'autre inférieure un peu verdâtre et demi transparente; ces 5i.. ( 368 ) - différences de nuance ne tiennent qu'au plus ou moins de globules laiteux en suspension dans les différents points du liquide, ces globules occupant le lieu déterminé par leur poids spécifique; la crème existe donc dans le lait au moment où il sort des organes, et le lait et la crème ne diffèrent l'un de l'autre que par la proportion des globules gras oubutyreux; » 6°. Le second phénomène que l'on remarque dans le lait abandonné à lui-même est son passage à l'état acide; il est en effet bien démontré maintenant que ce fluide est alcalin en sortant des organes; peu à peu la crème s'épaissit, le caséum se coagule, des gaz se dégagent, l'odeur de fromage de Brie se manifeste, le microscope montre une foule d'animal-' cules et de végétaux infusoires; une véritable putréfaction, en un mot, s'établit dans cette matière ; » 7°. 11 faut distinguer le rôle que jouent , dans celte décomposition ou fermentation , la crème ou partie grasse non azotée et le caséum , matière azotée. Pour cela il est nécessaire de séparer ces deux éléments par le filtre, comme il est dit dans le Mémoire; on remarque alors que la crème devient rapidement très acide, tandis que le sérum , privé de ma- tière grasse, et tenant en dissolution le caséum, tend à subir la fermenta- tion alcaline ou putride; )) 8°. Les végétaux infusoires que l'on voit se produire dans ce cas, ne se montrent que long-temps après que le lait est passé à l'état acide; on ne peut donc pas les considérer comme cause de la fermentation acide , ainsi qu'on le fait pour les végétaux découverts par M. Cagniard-Latour dans les liquides où se manifeste la fermentation alcoolique; quant aux animalcules infusoires, ils existent tout aussi bien dans la partie alcaline que dans la partie acide du lait en fermentation ; » 9°. Les végétaux microscopiques du lait, figurés par M.Turpin comme résultant de la transformation des globules laiteux eux-mêmes, se dévelop- pent également à la surface du beurre, préalablement fondu et traité par l'éther, de même qu'à la surface dn lait filtré et privé entièrement de globulïs; » lo". Aucune expérience ne peut démontrer l'existence d'une ou de deux vésicules dans les globules laiteux; tous les faits au contraire établis- sent leur parfaite homogénéité; » 1 1°. Le meilleur procédé de conservation du lait est jusqu'ici l'ébulli- tion ménagée au bain-marie dans des vases que l'on bouche ensuite hermé- tiquement; » 12°. Le beurre résultant de l'agglomération des globules gras du lait. (36c,) peut être obtenu dans le vide, dans le gaz acide carbonique, dans l'hy- drogène, en contact avec les alcalis, etc. On ne peut donc pas admettre qu'il se produise sous l'iaflueuce de l'air, par suite d'une combinaison de l'oxigène ou d'une acidification , et les théories que l'on a données jusqu'ici de sa formation sont insuffisantes ; » i3'. Il existe un rapport constant entre la sécrétion du colostrum chez les femmes avant l'accouchement, et la sécrétion du lait après le part. Les femmes se divisent sous ce rapport en trois classes : i" celles chez les- quelles la sécrétion du fluide lacté est presque nulle, jusqu'à la fin de la gestation, et ne présente qu'un liquide visqueux contenant à peine quel- ques globides laiteux mêlés de corps granuleux rares : dans ce cas le lait est pauvre et peu abondant après l'accouchement j a° le colostrum est plus ou moins abondant, mais pauvre en globules laiteux qui sont petits, mal formés et souvent mêlés, outre les corps granuleux, de globules muqueux; ces caractères indiquent une plus ou moins grande quantité de lait, mais de lait pauvre et séreux; 3° enfin, un coiostrum riche en globules laiteux réguliers, d'une bonne grosseiu-, et n'étant mélangés d'aucune autre subs- tance que les corps granuleux, annonce généralement un lait abondant, riche et de bonne qualité; » i4°. Relativement à l'influence de l'âge sur les nourrices, on remarque que, dans le peuple de Paris, il est rare d'en trouver une bonne après trente ans, tandis que celles de la campagne sont dans toute Leur force à cet âge; pour l'influence des localités, il résulte des tableaux de l'adminis- tration que la mortalité des enfants est la moins grande possible dans les pays aisés, peuplés de bestiaux et surtout de vaches: la Normandie occupe le premier rang sous ce rapport. La couleur de la peau et des cheveux, ne paraît pas avoir l'influence qu'on lui attribue généralement : sur quatre cents nourrices, les résultats se sont balancés pour les brunes et pour les blondes; mais sur neuf femmes rousses, cinq seulement ont offert les qua- lités convenables; le développement des veines superficielles des mamelles, les sensations diverses que les femmes éprouvent dans ces organes pen- dant la gestation, sont insignifiants, tandis que le développement du ma- melon, la couleur brune ou du moins bien marquée de l'auréole qui l'en- toure, une certaine fermeté des mamelles, s'accordent mieux avec l'abon- dance et les qualités du lait que les caractères opposés; enfin, les conditioiis extérieures qui paraissent les plus importantes à cet égard , sont un certain état d'embonpoint général, et celui des mamelles en particulier, dans une proportion modérée. « (370 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉciNiQOE CÉLESTE. — Sur les Variations séculaires des orbites des planètes; par M. Leverrikr. — Extrait par l'auteur. (Commissaires, MM. Arago, Savary, Liouville. ) « L'action perturbatrice que les planètes exercent les unes sur les autres altère incessamment les éléments des orbites elliptiques qu'elles décrivent autour du Soleil. La détermination des variations séculaires qui en résul- tent offre le plus grand intérêt; elle seule peut fournir les données néces- saires pour calculer avec exactitude les positions des planètes dans le siècle à venir; elle seule peut nous apprendre si notre système réunit quelques conditions de stabilité, » L'invariabilité des grands axes est démontrée en se fondant sur le développement en série de la fonction perturbatrice ; on tient compte des termes du premier et du second ordre par rapport aux masses, et de toutes les puissances des excentricités et des inclinaisons. » La détermination des variations séculaires des excentricités et des longitudes des périhélies, en se bornant aux termes du premier ordre par rapport aux masses et aux excentricités, dépend d'équations différentielles linéaires simultanées. En les intégrant, on trouve que le produit de l'ex- centricité d'une des orbites par la longitude de son périhélie , a pour ex- pression la somme de sept sinus d'arcs croissant proportionnellement au temps, chacun de ces sinus étant multipUé par un coefficient différent. Ces intégrales, fonctions du temps, ne se prêtant pas facilement à toute espèce de discussion , on peut désirer d'avoir celles qui existent entre les divers éléments, indépendamment du temps. On en possède une entre les excentricités seules des sept planètes. On en trouvera sept autres dans ce travail, entre les excentricités et les positions relatives des périhélies, et dont l'intégrale citée n'est qu'une conséquence. Ces intégrales donnent, dans certains cas, un moyen plus simple de déterminer une partie de ces éléments quand on suppose les autres connus. «Le calcul des coefficients du temps sous les signes sinus, dépend d'une équation du 7' degré. On peut former cette équation parles fonctions sy- métriques. Chaque coefficient ne s'obtenant ainsi qu'après avoir calculé complètement ceux qui le précèdent, il en résulte l'avantage précieux de connaître quel degré d'exactitude il faut lui donner pour avoir la racine avec une approximation voulue. ( 37' ) » La détermination des antres coefficients des intégrales est indispensa- ble si l'on veut s'assurer qu'aucun d'eux n'est assez grand pour permettre à une ou plusieurs des excentricités de Mercure , Vénus , la Terre et Mars de grandir considérablement.Cette détermination a été effectuée par I.agrange, dans les Mémoires de l'Académie de Berlin, pour 1782. Mais les formules qu'il donne pour les quatre' planètes dont nous parlons sont complète- ment inexactes, et leur emploi doit être rejeté. M. de Pontécoulant a re- pris ce travail dans le troisième volume du Sjstème analytique du monde; mais les nombres qu'il y a consignés sont tous affectés des erreurs les plus graves et qui dépassent, quelquefois, jusqu'à 20000 et même 4oooo fois les valeurs absolues de ces nombres j aussi en supposant le temps nul dans ses formules, trouve-t-on des valeurs des excentricités et des positions de pé- rihélies qui n'ont pas le plus léger rapport avec celles que l'observation dé- termine. On trouvera dans ce travail une détermination de cette partie de la question aussi exacte et aussi complète qu'on peut le désirer. On y a évité par le moyen des approximations successives, l'application des mé- thodes générales aux sept planètes simultanément; application qui pré- senterait des difficultés de calcul presque insurmontables. » Les masses perturbatrices ne nous sont d'ailleurs que fort imparfaite- ment connues; et la détermination du problème étant effectuée sans au- cune discussion à cet égard, il resterait à savoir si les changements admis- sibles dans les valeurs des masses qu'on aurait employées ne pourraient pas renverser tous les résultats. On s'est donc décidé, malgré les longueurs des calculs nécessaires pour y arriver, à déterminer avec une approxima- tion bien suffisante les erreurs de chacun des nombres en fonction des terreurs des masses. En sorte que chaque astronome pourra apprécier quel degré de confiance méritent ces nombres, suivant le degré d'exactitude qu'il voudra reconnaître dans les masses, telles que nous les admettons. » On arrive ainsi à cette conséquence que les limites supérieures des ex- centricités de Mercure, Mars, Jupiter, Saturne et Uranus, sont parfaite- ment connues; mais que celles relatives à Vénus et à la Terre le sont beau- coup moins bien. Pour la Terre, par exemple, on peut seulement affirmer que cette limite est comprise entre 0,07 et o,og. » La même discussion de l'exactitude des résultats s'étendra à toutes les déterminations. » Ainsi l'on trouve que le prochain m/n/;raMw de l'excentricité de la Terre sera de o,oo33i4> et que ce phénomène arrivera dans 24000 ans, mais on ne peut pas répondre dans ce minimum du chiffre des dix-millièmes. ( ^72 ) » Quand les excentricités sont fort petites le sens du mouvement du péri- hélie laisse beaucoup d'incertitude dans une grande étendue de la circon- férence. Les formules citées permettront quelquefois de prononcer à cet égard. Ainsi l'on trouve que le périhélie de la Terre ne reviendra à sa posi- tion actuelle qu'après avoir fait complètement le tour de la circonférence; il parcourra la moitié de ce trajet en quatre fois moins de temps qu'il ne lui en faudra pour effectuer le reste. Mais on doit ajouter que le sens de ce mouvement si rapide dépend de petites quantités, et que si on le trouve direct par les formules de la première approximation , il se pourrait fort bien que les termes de la seconde approximation transformassent ce mou- vement de révolution en un mouvement de libration. » Les intégrales citées plus haut conduisent avec la plus grande simplicité à la détermination des excentricités qui affecteront chaque orbite si les pé- rihélies viennent jamais à coïncider. On s'est débarrassé dans cette question de la considération du temps. Il n'y a dans les positions relatives actuelles des éléments du système aucune impossibilité à cette coïncidence. Quant au calcul de son époque, elle dépend d'une analyse indéterminée où l'on n'a besoin que des solutions qui ne diffèrent de nombres entiers qu'à des approximations données. En bornant son application au système composé de Jupiter, Saturne et Uranus, on est arrivé à reconnaître que dans une période de neuf cent mille ans, les excentricités et les périhélies de ces trois planètes reviendront simultanément à leurs mêmes positions relatives , quoi- que chacun de ces éléments n'ait effectué dans cette intervalle qu "un très petit nombre de révolutions, et que les éléments relatifs à Uranus n'en aient effectué qu'une seule; c'est ce qui rend cette détermination re- marquable. Il parait possible de répondre de la durée de cette période à quatre raille ans près, c'est-à-dire à — g de sa valeur. » MÉDF.crNE. — Faits et observations sur des points importants de la peste ou typhus d'Orient, recueillis pendant les années i834-i838 à Alexandrie, le Caire, la Haute-Ègjpte, la mer Rouge, V Arabie, Smyme et Constan- tinople, par M. Aubert; suivis d'un Mémoire sur Zekhachis et son emploi dans la thérapeutique de la peste. (Adressé pour le concours Montyonau prix de Médecine et de Chirurgie.) L'auteur, médecin eu chef de l'hôpital des troupes de terre, à Alexandrie, donne les résultats des observations qu'il a faites sur la peste dans cette ( 373 ) ville, au Caire, dans la Haule-Égypte , à Suez, à Smyrne «t à Constan- tinople. MKCAifiQCE APPLIQUÉE. — Compteur à gaz, sans eau,deM. Clegg ; présenté par M. OsMONT. (Commissaires, MM. Arago, Savary, Séguier.) MÉDECINE. — Effets de l'application des grandes ventouses dans diverses maladies. — Mémoire de M. dbBonnard: (Commissaires, MM. Magendie, Double, Roux, Breschet.) M. DucHAMPT adresse, mais sans une explication suffisante, la figure d'un appareil qu'il croit propre à élever les eaux. ^ (Commissaires, MM. PoncektjCoriolis.) M. Lavaivchy présente le modèle d'un pont portatif pliant, à coulisses et à roulettes. (Commissaires , MM. Poncelet , Coriolis.) CORRESPONDANCE. NAVIRES FOUDROYÉS. — M. Arago met sous les yeux de l'Académie une grosse chaîne en fer qui a été brisée par la foudre , sur le bateau à vapeur anglais le 5/arer^ capitaine fFaugh, allant àeBeyruth (en Sjrie) à Alexan' drie, dans la nuit du aS au 24 mars iSSg. Cette chaîn« , que M, Arago a reçue de M. Delessert neveu, remplaçait l'étai du mât d'artimon quand la décharge eut lieu. Le second événement dont M. Arago a présenté la relation à l'Acadé- mie, est beaucoup plus ancien. Il remonte au 22 février 1812. Cette relation , que M. Arago tient de M. Rihouet , membre de la Chambre des députés, a été écrite par le premier lieutenant du vaisseau de ligne fran- çais k Goljrmin. Ce vaisseau se rendait de Lorientk Brest, en compagnie de trois autres vaisseaux et de deux corvettes, lorsque, dans la nuit du 21 au 22 février 1812 , la foudre tomba sur le mât d'artimon et le jeta sur la dunette. Ce C. R.lS3y,a«'S8merf/e.(T.lX,N0W.) ^ 32 (.374) mât avait été brisé en trois. Le fragment du milieu , de près de quatre mètres de long , disparut en totalité. Toutes les pièces en acier de la montre de l'auteur de la relation , res- tèrent très fortement aimantées. Cet officier lui-même fut complètement épilé et pour toujours. Le lieutenant du Golymin dit que ce vaisseau avait deux paraton- nerres , l'un sur le grand mât , et l'autre sur le mât de misaine. Le para- tonnerre du mât principal ne suffirait donc pas pour garantir un gros vaisseau; mais il faut remarquer qu'à cause du mauvais temps les mâts de hune se trouvaient calés, et cette circonstance permet de supposer que les chaînes conductrices des deux paratonnerres n'étaient pas en place. ASTftoiroMiE. — • Le splendide Observatoire de Pulkova, près de Pélers- bourg, vient d'être inauguré. M. ^^mg'o met sous les yeux de l'Académie une médaille du plus grand module, frappée à cette occasion, et d'après laquelle chacun peut se faire une idée de la forme et de l'immense étendue de ce nouvel établissement astronomique. M. Arago est redevable de cette médaille à M. Demidoff. MÉTÉOROLOGIE. — M. QcETELET écrit à M. Ârugo qu'il a vu une brillante aurore boréale en traversant la ville A'Àsti [Piémont) , dans la nuit du 3 au 4 septembre 1839, vers une heure du matin. A Alexandrie on avait commencé à observer cette aurore, à 10 heures du soir. M. Quetelel dit qu'elle dura toute la nuit. MAGNÉTISME TERRESTRE. — Extrait cTunc lettre de M. E. Capocci, directeur de l'Observatoire de Naples, à M. Élie de Beaumont. «J'ai fait, avec les instruments de Gambey que j'ai pris à Paris, des observations magnétiques en relation avec les éruptions du Vésuve, et sur les différentes chaînes de montagnes parallèles des Abruzzes; mais différentes occupations (parmi lesquelles je dois citer le nouveau système de poids et mesures que notre gouvernement vient de fixer pour notre royaume) , m'ont empêché de les discuter entièrement; je me bornerai à vous annoncer qu'après l'éruption du 1" janvier dernier, la déclinaison de l'aiguille a brusquement diminué d'un demi-degré au moins. » (375) . MÉTÉOROLOGIE. — Etoîlcs Jilaiites de la nuit du \o août. — Extrait de la même lettre. « M. Nobile, mon second, et les autres employés de l'Observatoire, ont, comme moi, observé avec surprise la grande quantité d'étoiles filantes qui dans la nuit du lo août (signalée par M. Quetelet comme une des nuits périodiques) ont encombré le ciel, particulièrement vers le matin. Il y en a eu jusqu'à 2 56 dans une heure, et 1000 à peu près en 4 heures et demie. Elles avaient une même direction de l'est au sud, avec une incli- naison à l'orient d'environ une vingtaine de degrés. Les nuits des 7, 8, 9 et II, la, i3 ont donné tout au plus 70, 80, ou 100 étoiles par heure; toutefois, il est à remarquer que la soirée du 10 était particulièrement pure et sèche, et la tension électrique extraordinairement forte. Je fais depuis un an exécuter des observations de ce genre, pendant une demi- heure , tous les soirs. . . » L'Académie a reçu de de M. Wartman, de Genève, une relation éga- lement intéressante sur le nombre inusité d'étoiles filantes qui ont été observées dans cette ville, pendant la nuit du 10 au 11 août. MÉTÉOROLOoiB. — Note de M. Lemercier, de l'Académie française, sur une lumière atmosphérique. « Le 24 août dernier, après de 1 1 heures du soir, sous un ciel parfaitement serein, éclairé par la lune, je regardais l'horizon étendu que découvrent les campagnes de la vallée d'Auge, qui m'entouraient. A quelque distance de ma fenêtre tournée vers l'ouest , ma vue était bornée par une double rangée de peupliers plantés au bord d'un petit canal en face de moi. Trois dés arbres qui formaient ce rideau devant ma ferme , étaient de hauteur inégale : celui du milieu moins élevé que ses deux voisins; un intervalle les séparait et me laissait voir au loin l'espace aérien où se multipliaient les étoiles à mes yeux. Aussitôt, ce que je supposai être l'une d'elles, se dégagea de l'ombre qui me la cachait derrière le feuillage du peuplier si- tué à gauche. La vive intensité de sa lumière la distinguait des autres, et je crus que c'était la planète de Vénus ou celle de Mercure; mais je fus frappé de son mouvement très prompt d'ascension diagonale. Je pris ma montre, elle marquait 10 heures 53 minutes , et je suivis ce point lumi- neux, qui ne s'élançait pas de haut en bas, mais qui se dirigeait de bas en haut et sur une courbe tendant de gauche à droite. Lorsqu'elle eut atteint le sommet de l'arbre du milieu , les feuilles de la tête du peuplier 5 2i (376) me la dérobèrent. J'attendis qu'elle montât encore et reparût. Mais quand elle se dégagea de ce second arbre , je m'étonnai de la voir suivre une diagonale descendante et déclinant de gauche à droite encore, jusques au flanc du troisième peuplier qui acheva de me la cacher. Ma montre alors marquait 1 1 heures 4 minutes. » DAGUERRÉoTTi'E. — Sur cc qui sc passc pendant les diverses parties de l'opération. — Lettre de M. Donné à M. Arago. « Si vous voulez bien faire connaître les résultats suivants des obser- vations microscopiques auxquelles je me suis livré sur les opérations du Daguerréotype, je pense qu'ils pourront contribuer à établir la théorie de cette belle et ingénieuse découverte. » Dans le premier temps de l'opération, qui consiste à exposer la plaque d'argent à la vapeur de l'iode, la surface du métal se recouvre, comme on sait, d'une couche jaune d'or. » L'iode est-il simplement déposé en couche très mince mais en nature sur le métal, ou bien y a-t-il combinaison entre lui et l'argent; est-il à l'état d'iodure? » Observée au microscope , et bien éclairée par une lampe dont les rayons sont concentrés au moyen d'une loupe, avec un grossissement de i5oà 200 fois le diamètre, cette couche ne présente aucune apparence de cris- taux d'iode; elle est uniforme, homogène. De plus cette couche est fixe et ne s'évapore pas lorsqu'on soumet la plaque de métal à une température élevée ; ces deux faits portent à croire que l'iode est réellement combiné à l'argent, et que la couche jaune d'or est un véritable iodure. » La couche est très adhérente à l'argent au moment où l'on retire la plaque de la vapeur de l'iode, et avant de l'avoir exposée à la lumière ; ainsi elle résiste fortement au frottement du doigt; mais il se produit une mo- dification importante dans celte couche sous l'influence de la lumière : l'effet de la lumière est de détruire son adhérence avec la surface du métal sur laquelle cette couche repose; de telle sorte qu'après son expo- ' sitionà la lumière, la plus légère friction suffit pour la détacher. » Ce fait est surtout rendu très sensible par l'expérience suivante: Que l'on expose une lame de plaqué à la vapeur de l'iode pendaiit le temps suf- fisant pour obtenir la couleur jaune d'or, puis qu'on la présente ensuite à l'action de la lumière, en préservant quelques-uns de ses points au moyen de corps faisant ombre; on verra bientôt l'iodure sous forme pour ainsi dire pulvérulente, s'enlever par le moindre frottement , dans les parties où ( 377 ) la lumière aura frappé, tandis que sur les points conservés clans l'onibre, la couche jaune résistera fortement. » L'effet est beaucoup moins prononcé sur une plaque exposée dans la chambre obscure, mais il est de même nature. » Or, voici maintenant ce qui se passe lorsqu'on soumet la plaque mé- tallique, préalablement exposée à l'action de la lumière , à la vapeur meicu- rielle : sur les parties éclairées de l'image, la couche d'iodure n'ayant pas d'adhérence avec la plaque, ne préserve pas l'argent de l'action du mer- cure; aussi voit-on manifestement après l'opération, ce métal condensé en petites gouttelettes très sensibles au microscope, ainsi que l'avait déjà ob- servé M. Dumas, sur tous les points frappés par la lumière; tandis que dans les parties ombrées , la couche d'iodure toujours adhérente , n'a pas permis à la vapeur mercurielle de s'y fixer. C'est encore ce que démontre l'inspection microscopique; on ne trouve pas de globules de mefcure dans les points tout-à-fait sombres , et l'on en apei çoit quelques-uns seulement dans les demi-teintes. » Voici une autre expérience propre également à constater ce fait : Si en sortant delà vapeur d'iode, on expose immédiatement la plaque métal- lique au mercure, puis qu'on la soumette ensuite au microscope, on n'a- perçoit pas de globules mercuriels à sa surface ; la couche d'iodure n'ayant pas subi l'action de la lumière, est restée adhérente sur tous les points, et n'a pas laissé de prise au mercure; mais si dans cet état on soumet la plaque à la lumière dans la chambre noire, et qu'on la replace de nouveau dans l'appareil à mercure , on obtient une image très imparfaite sans doute , mais visible, et de plus on découvre dans les parties claires les globules mercuriels. » Ceci explique l'inconvénient très réel, signalé par M. Daguerre, de laisser la plaque d'argent trop long-temps exposée à la vapeur d'iode, jus- qu'à ce qu'il se produise, par exemple, une teinte violacée; en effet, dans ce cas, il se forme pour ainsi dire deux couches d'iodure, l'une super- ficielle violacée , l'autre profonde jaune d'or; de telle sorte que lorsque la lumière a agi sur la première, elle ne peut atteindre la plus profonde, et celle-ci ne permet pas au mercure de se fixer: on peut s'assurer de ce fait en enlevant avec le doigt celte première couche d'iodure impressionnée par la lumière; on voit alors au-dessous d'elle une couche jaune d'or intacte. » En résumé, d'après ces expériences, l'image produite par le procédé du Daguerréotype serait formée : les parties claires , par le mercUre con- densé en globules, et probablement amalgamé avec l'argent ; et les ombres, ( 378 ) par le bruni seul de l'argent, par la surface métallique nue, sans aucun dépôt d'autre substance , sans production d'aucune combinaison. » C'est en effet ce qui existe quand, après l'opération terminée, on a enlevé toutes les traces d'iodure restant par le lavage avec la solution d'hy- posulfite de soude; les parties noires ou ombrées sont nues et réfléchissent la lumière à la manière des corps polis ou brunis et des glaces , tandis qae les points éclairés sont recouverts d'une couche d'un blanc grisâtre, facile à enlever, salissant les doigts , et dans laquelle le microscope fait apercevoir une fouie de globules mercuriels; de là, comme on le conçoit, la nécessité de parfaitement brunir et décaper d'argent, ainsi que le recommande M. Daguerre. n MÊME ^UJET. — Quelques extraits d'une Note de M. Golfier-Besseyre. « ....'... Lorsque la feuille d'argent est très convenablement pré- parée, sa surface vue au microscope est toute mamelonnée, mais très brillante; si on l'observe après qu'elle a été recouverte d'une quantité suf- fisante de vapeur d'iode , son éclat est terni , son aspect est soyeux, et il s'y fait un mouvement très réel et d'autant plus rapide que la lumière est plus intense. » Je pense que dans le procédé de M. Daguerre, la lumière n'agit sur l'iodure d'argent qu'en modifiant son état moléculaire , qu'elle en fait un corps isomère. % Le mercure en vapeur qui arrive sur l'iodure d'argent ainsi modifié par l'action de la lumière, s'y condense et y reste en globules très bril- lants , tandis que l'iodure d'argent sur lequel la lumière n'a point agi , cède de l'iode à la vapeur mercurielle qui passe outre à l'état d'iodure jaune de mercure , lequel se dépose sur les parois supérieures de l'instru- ment qui porte la plaque d'argent. » L'iodure d'argent , modifié ou non par la lumière , fait donc fonction de réserve, soit pour recevoir et retenir le mercure, soit pour détourner la vapeur en lui fournissant de l'iode; en définitive le mercure ne doit y rester que pour figurer les clairs de l'image. » Il est probable que chacun des sphérules de mercure repose sur un petit disque d'iodure de ce métal, car s'il était en contact avec l'argent, il ne pourrait s'y maintenir à cause de la forte action chimique qui existe entre ces deux métaux. » Voulant mesurer l'influence du recuit et de Yécroui, j'ai pré- paré deux plaques en argent pur, fixées toutes deux sur la même planchette ( 379 ) et conséqii«mment sur la même boîte d'iode et pendant le même temps î la plaque recuite s'est chargée de la quantité nécessaire d'iode en a 3 mi- nutes; la plaque e'crouïe était moins saturée après i heure lo minutes. » Parmi les nombreux agents susceptibles de modifier les résultats qu'on désire dans ce procédé, je citerai au premier rang le soufre : sa présence dans la ponce que j'ai employée m'a été souvent fâcheuse ; elle l'est encore dans l'emploi d'un hyposulfite en décomposition, et cepen- dant j'ai reconnu qu'en faisant en sorte d'en maintenir des traces (ce qui est facile au moyen de tâtonnements ) , on peut l'utiliser pour donner aux dessins de jolis tons de ces peintures bises qu'on appelle aqua-tiuta et sepia. » MÊME SUJET. — M. Auguste Wallet adresse aussi une indication très abrégée de ses observations. Il se réserve de les développer devant les Commissaires que l'Académie désigne sur sa demande. (Commissaires, MM. Gay-Lussac, Robiquet , Pelouze.) CHIMIE ORGANIQUE. — Suitc tïuTi Mémoire sur la composition comparée des membranes animales et végétales ; par M. Payen. (Commission précédemment nommée.) « Afin de lever une objection qui lui avait été faite contre les conclu- sions de son dernier Mémoire, l'auteur a réduit par diverses opérations mécaniques et chimiques, plusieurs membranes des animaux à leurs parties les plus résistantes. Il est ainsi parvenu à reconnaître que les tendons, les membranes péritonéales et musculeuses des intestins, etc.^ soit à l'état normal, soit épurés, blancs et diaphanes, soit même graduellement dis- sous à chaud par des solutions de soude et de potasse , ou d'acide acétique concentré, avaient sous tous ces états conservé leur composition quater- naire abondante en azote; il en conclut qu'aucune partie de ces mem- branes ne saurait se confondre par ses propriétés ni par sa constitution intime avec les membranes des tissus végétaux. j -ai , » M. Payen a observé un nouvel exemple de membranes végétale^ se confondant avec la substance amilacée, dans les sporules des champi- gnons débarrassés de la matière azotée qu'ils renferment. » En examinant au microscope les différentes parties du Chara,dontil allait analyser les membranes avec M. Schmersahl, M. Payen reconnut dans le suc, des granules d'amidon. Il vit dans les articulations des plus an- ( 38o ) ciennes tiges du Chara hispida, une fécule amilacée remarquable par les agglomérations de ses grains qui, plus ou moins intimement soudés, offraient des configurations très allongées , sinueuses , en quelque sorte articulées. L'auteur s'occupa de déterminer rigoureusement, par l'analyse chimique et l'observation directe, la nature des corps arrondis contenus dans la graine du Chara; il est arrivé à reconnaître qu'ils sont intégralement for- més d'amidon. » M. Raspail leur avait assigné leur véritable nature sans l'avoir suffi- samment démontrée; l'auteur fait remarquer en outre que, dès iSaS, M. Adolphe Brongniart considérait comme monospermes et remplies d'un endosperme blanchâtre les graines du Chara. » M. Payen examinant ensuite les cellules longues et souples contenues dans les vésicules de couleur orangée sur les rameaux du Chara , obtint de l'analyse de leurs minces membranes la composition des tissus végé- taux , tandis que les substances renfermées par elles offrent la composition azotée propre aux corps enveloppés dans les plus jeunes organes des plantes , conséquences naturelles de la constitution des organes repro- ducteurs du Chara , telle que l'a indiquée M. Brongniart , et qui paraîtraient se rapporter ici au pollen de l'organe mâle. Les mêmes faits chimiques seraient en harmonie avec les observations de M. Meyer et celles de M. Brongniart, sur les mouvements spontanés des corps renfermés dans ces ceWiûes (Jnnales des Sciences nat., novembre et décembre i838). En effet, tous les corps doués de mouvements spontanés , autres que ceux des par- ticules de Brown , ont une composition quaternaire azotée , d'après M. Payen. » Sucres extraits du lait de la noix de Coco et desjruits du Cactus opuntia, ficus indica. M. Payen communique les résultats suivants de deux autres analyses : «Le hquide lactescent contenu dans une noix de coco, lorsque le tissu de l'a- mande commence seulement à s'organiser, donna, i° les substances azotées qui précèdent et accompagnent toutes les formations végétales ; a° des globules de matière grasse cristallisable ; 3° plusieurs sels; 4° une propor- tion assez considérable de sucre blanc et pur, pour que le sirop rappro- ché se soit pris en masse, offrant alors les caractères et la composition chimique du sucre de cannes. » M. Payen ayant eu à sa disposition des fruits de Cactus, apportés de Portugal , deux ou trois de ces figues d'Inde étaient assez bien conservées ( 38i ) pour qu'il ait été possible d'en extraire du sucre cristallisable , glucose. Si , ce qui est probable, on doit attribuer aux altérations durant les trans- ports, la substance non cristallisée , la proportion totale du sucre solide s'élèverait à plus de 12 pour 100. » ASTRONOMIE. — M. CouLiER écrit que le phénomène de la formation de stries noires entre le bord du Soleil et celui de la Lune, qu'il avait si- gnalé dans sa Lettre du 16 mai i836, sur Pëclîpse de soleil de la veille, et dont l'annonce ne parut pas accueillie avec faveur, se trouve consigné dans un Mémoire de M. Baily sur la même éclipse, qui parut seulement un an après. La même observation a été faite par des observateurs amé- ricains, pendant l'éclipsé du 1 8 septembre i838. M. KoBiLSKY adresse un septième Mémoire sur la Météorologie . dans ce Mémoire , il s'attache principalement à combattre les idées émises par M. jdrago dans un article de ['Annuaire du Bureau des Longitudes, an- née i833, sur la formation des glaçons que charrient les rivières. (Commission déjà nommée.) M. Jauniart adresse la description et la figure d'un appareil pour puise r l'eau de la. mer à de grandes profondeurs. M. GciBKRT écrit relativement à la nature et au traitement de la coque- luche. .-•■'' M. Castera adresse une notice sur l'urgence qu'il y aurait à poursuivre les moyens d'obtenir un traitement curatif de )! hydrophobie. Ce Mémoire ayant été déjà présenté à une Société savante , ne peut être renvoyé à l'examen d'une Commission. La séance est levée à 5 heures. A. Erratum. (Séance du 2 septembre. ) Page 319, ligne 19, l'année iSS^, lisez raiinée i838. C. R. 18Î9, a« Stmestrc. (T. IX, N» 12 ) 53 ( 382 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie rojale des Sciences; 2' semestre , i83g, n° 11, in-4''. annales des Mines ; 3' série, tome i5, 11' livraison de 1859, in-S". Histoire des îles Canaries; par MM. Webb et Berthelot; 42° livraison, in-4''. Notice sur les travaux de M. Piobert ; in-4°. Répertoire des travaux de la Société de Statistique de Marseille , publié sous la direction de M. Roux ; tome 2' , in-S". Journal de Pharmacie et des Sciences accessoires; septembre iSSg, in-S". Florula Caprariœ , sive Enumeratio Plantarum in insula Capraria vel sponte nascenlium, vel ad utilitatem latius excultarum ; auct. J. Moris et J. DE NoTARis; Turin , in-8°. Report on the .... Sur les lignes isoclines et isodjnamiques dans les Iles Britanniques , d après les observations de MM. Humphrj Llojd, J. Philips , R. Were-Fox , J.-C. Ross et E. Sabine; Mémoire du majora. Sabine. Londres, iSSg, in-8°. (Extrait du 8° rapport de l'Association bri- tannique.) Astronomiscbe . . . Nouvelles astronomiques de M. Schumacker, n" 385. Gazette médicale de Paris; n° Sy , in-4°. Gazette des Hôpitaux , n"* 107 — logj.in-fol. L'Expérience; xx° 1 1 5. Gazette des Médecins praticiens; n° 29. L'Esculape , journal; n» 11. L'Institut médical ; journal scientifique et littéraire; ia-4'^. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 25 SEPTEMBRE 1859. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DliS MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, EMBRYOLOGIE. — Respimtion primitive de l'embryon. Détermination des Jissures cervicales de l'embryon de l'homme et des vertèbres; par M'. Serres. a En exposant dans un précédent Mémoire , l'appareil de la respiration branchiale du jeune embryon de l'homme , nous avons rappelé que celte fonction avait été attribuée à de petites fentes ou fissures, situées sur les parties latérales de la tête et du cou. Nous avons ajouté en même temps, que ces fissures nous paraissaient étrangères à la respiration primi- tive, à laquelle la nature avait pourvu par des organes particuliers, qui précèdent ces fentes , et qui subsistent même après leur effacement. » Quelque nécessaire, quelque indispensable que soit la respiration pour le développement primitif des animaux, on conçoit néanmoins que l'exis- tence simultanée de deux appareils respiratoires, en eût tellement com- pliqué l'exercice, que l'un çût annulé les résultats de l'autre; car le quadruple courant sanguin, qu'eussent nécessité ces deux respirations, C. R. 1839, a« Semestre. (T. IX, N" 15.) 54 ( 384 ) paraissait incompatible avec le développement si imparfait, à cet âge , des systèmes artériels et veineux. » Sitôt donc, que nous eûmes reconnu dans la disposition des caduques du chorion et de ses vaisseaux, l'appareil branchial primitif de l'embryon, notre attention dut se porter sur les fissures elles-mêmes, afin de déter- miner, s'il était possible, leur caractère et leur nature, ainsi que les parties auxquelles elles correspondent dans l'ordre naturel des développements. C'est le résultat de cette étude, que nous nous proposons de faire connaître dans ce Mémoire. » Si l'on considère l'embryon de l'homme , au quinzième jour au moins de la conception, et au vingt-cinquième au plus, on le trouve dentelé dans sa moitié supérieure et latérale. Ces dentelures correspondent à la partie inférieure de la face et au thorax, le cou se trouvant à peine dessiné dans cette première période de la vie embryonnaire. En arrière, le canal vertébral est ouvert dans toute son étendue, il existe un spina bifida pos- térieur naturel, recouvert par une pellicule cutanée et transparente. Dans la gouttière du spina bifida j et au travers de la transparence de la peau, on distingue un trait blanchâtre, divisé sur la ligne médiane dans toute sa longueur. Ce trait est la moelle épinière et ses deux cordons primitifs. » En haut, la tête est imparfaitement dessinée; en bas, les vertèbres coccygiennes très nombreuses, forment au-delà du tubercule du bassin, un prolongement caudal, dont la longueur est égale au reste du corps du petit embryon. En avant, la poitrine , l'abdomen et le bassin sont ouverts. » La large gouttière qui résulte de la division de ces trois cavités, est occupée en bas par la vésicule ovo-urinaire, dont l'existence est si éphé- mère chez l'embryon humain , et en haut par la vésicule péritonéale qui remplit l'abdomen et le thorax, et du centre de laquelle s'élève le pédi- cule de la vésicule ombilicale. Tel est l'être imparfait d'où doit provenir l'homme, et d'où il provient par une formation successive d'organismes nouveaux et une transformation de ceux qui existent à cette époque, » L'embryogénie a pour but de le suivre dans toutes ses métamorphoses, d'en apprécier tous les temps , toutes les périodes , de rechercher les règles expérimentales que suivent dans leur marche les organismes en action, afin d'arriver de ce point de départ au terme dé son développement com- plet. Chaque organe , chaque système d'organe, traverse de cette manière et en vertu de ces règles expérimentales, une multitude déformes transi- toires avant de revêtir définitivement celles q^u'il doit conserver dans le cours de lai^ie. ( 385 ) )) C'est à un phénomène de ce genre que sont dues les fissures que l'on remarque fugitivement sur les parties latérales et supérieures du corps du jeune embryon de l'homme ; d'où il résulte que, pour en apprécier la na- ture et l'usage, il estnécessaire d'en suivre l'origine, la position ainsi que l'effacement rapid e , afin de déterminer à quelles parties elles se rapportent dans la série des développements. C'est ce que nous allons essayer de faire. »' On sait que primitivement l'embryon est bifide sur toute sa partie antérieure , c'est-à-dire que la face , le thorax , l'abdomen et le bassin sont ouverts sur la ligne médiane , et composés de deux moitiés symétriques , l'une droite , l'autre gauche. On sait aussi que dans la série des dévelop- pements ces deux moitiés , d'abord isolées , marchent à la rencontre l'une de l'autre pour se réunir, et qu'elles se réunissent à la face en premier lieu , en second lieu au thorax , et en troisième lieu à l'abdomen et au bas- sin. L'embryon, qui était ouvert comme nous venons de le dire, se trouve alors clos de toute part. » Mais pendant que s'exécute ce premier temps de développement , les maxillaires sont représentés par deux tubercules allongés et obliques d'arrière en avant j les côtes le sont à leur tour par trois tubercules ana- logues, un peu moins inclinés que les précédents. Ces tubercules sont sépa- rés les unsdes autres par des fissures percées d'abord de part en part , qui , devenant moins profondes, sont plus tard des gouttières; enfin ces gout- tières se comblent à leur tour à mesure que les muscles intermaxillaires et intercostaux se développent. L'obliquité des tubercules maxillaires les rapproche si près du premier tubercule costal , que le cou en est effacé en avant, tandis qu'en arrière les vertèbres qui lui correspondent dé- crivent un arc, dans la concavité duquel sont logés les rudiments du pha- rynx , de l'hyoïde et du larynx. Très visible chez l'homme et les mammi- fères , cette dernière disposition est exagérée chez les oiseaux , à cause de la longueur du cou dans cette classe de vertébrés. » Si l'on se représente des arcs fixés d'abord en arrière par leurs ex- trémités postérieures, et libres en avant ainsi qu'en haut et en bas, on aura l'idée première de ces fissures qui sont ouvertes par un de leurs bouts, comme le sont les espaces qui séparent les doigts aux pieds et aux mains. Si dans un second temps, on suppose ces arcs fixés à leurs deux extrémités, mais dénudés encore en partie dans leur intervalle, on aura leur seconde période ; enfin , si l'on suppose leurs intervalles comblés par les muscles qui doivent les mouvoir, on aura le temps qui correspond à leur effacement. 54.. ( 386 ) » D'après nos observations chez l'homme, le premier temps se mani- feste au moment où l'embryon situé hors de l'aninios , va s'enfoncer dans cette vésicule; le second, à celui où il s'est enveloppé de sa lame réfléchie; et le troisième, à l'époque où l'amnios étreint les canaux qui composent le cordon ombilical. Sur deux des embryons du dixième au vingtième jour, qui m'ont servi à établir le mécanisme de sa pénétration dans l'amnios, les fissures pectorales étaient digitées; les maxillaires ne l'étaient pas. Sur l'embryon qui fut reçu par M. le docteur Félix Hatin , le 7 dé- cembre i838 (i), la digitation des fissures était efiacée,^ l'embryon était en outre déformé par son séjour entre le chorion et l'amnios. Les deiix em- brjons représentés par MM. Rieser et Lobstein, avaient également leur fissures séparées , et l'un et l'autre nous paraissent s'être arrêtés au mo- ment où ils s'enfonçaient dans l'amnios (2). » Depuis que j'ai communiqué à l'Académie la manière dont l'embryon humain s'enroule dans cette membrane, M. le docteur Jacquemier m'en a présenté, le ig mars iSSg, un cas des plus intéressants qu'il avait reçu quelques jours auparavant. Une jeune dame avorta à la suite de douleurs abdominales vingt-et-un jours après la cessation des règles. Jj'œufquiau plus pouvait avoir vingt jours , était entier et régulièrement conformé. L'embryon en pénétrant par le dos dans la vésicule de l'amnios, adhérait au chorion et à l'endochoriou par son pédicule allautoïdien ; la vésicule ombilicale était libre. » Le petit embryon moitié en dedans, moitié en dehors de l'amnios, était dentelé dans ses deux tiers supérieurs. Les dentelures étaient produites par une série de tubercules , alignés de haut en bas , sur les flancs de l'embryon , et séparées les unes des autres par des fissures plus ou moins profondes. On comptait supérieurement cinq tubercules , et cinq rainures qui les séparaient. Le premier était le rudiment du maxillaire inférieur; les quatre suivants représentaient l'état primitif des côtes. Parmi les rai- nures, la première, qui se rapprochait de l'œil, correspondait à l'ouver- ture buccale; la seconde, qui se prolongeait jusqu'au point que l'oreille occupera plus tard -, suivait la direction du maxillaire inférieur temporaire, lequel , d'après nos observations (3;, est un prolongement de la longue (i) Mémoire sur le développement de l'amnios chez l'homme. Comptes rendus de Vjlcadémie des Sciences , 1 838 , 2' semestre , page 999. (3) Der ursprung des darmkanals , etc. Goltingen, 1810 , pi. I, fig. 2 , d. e. f. g. — T>e la Nutrition dujoetus, pi. I, fig. i, b. ç. (i) Annales des Sciences naturelles, mai iSS']. ( 387 ) branche du marteau. Les trois autres fissures, plus antérieures et moins profondes, représentaient les espaces intercostaux. La poitrine était ouverte antérieurement, le cœur avait sa pointe arrondie en avant, et sa base tournée vers la colonne vertébrale au niveau du premier tubercule costal. Deux vaisseaux supérieurs, et un troisième inférieur sortaient de cette base. Les deux premiers étaient les deux aortes primitives, lesquelles recevaient sur leurs côtés des branches capillaires au niveau des rudiments costaux. Je ne pus distinguer les carotides primitives; mais en les recher- chant, je rencontrai dans la concavité qui séparait le tubercule maxillaire du premier tubercule costal, une membrane striée transversalement par de petits arcs, que je regarde comme la moitié primitive de la trachée- artère, bien que je n'aie pu reconnaître les vestiges des poumons. » Parmi les embryons de cette période de formation , représentés par les anatomistes, ceux qui se rapprochent le plus du nôtre sont, d'une part, celui de M. le professeur Muller (i), et de l'autre, celui de M. le professeur Burdach(a). Le premier offrait cinq tubercules et cinq fissures; le second n'en présentait que quatre. M. Muller détermine les deux premiers tuber- cules, qu'il considère avec raison comme les deux maxillaires rudimen- taires. Les trois autres sont si évidemment les tubercules costaux, qu'un simple coup d'œil sur la figure suffit pour les faire reconnaître. Cet ana- t oniiste ne dit rien des fissures intermaxillaires et intercostales qui les séparent, quoique cet embryon soit cité par M. le docteur Ascherson (3) au nombre de ceux qui étaient pourvus de fissures branchiales. M. Bur- dach, au contraire, ne dit rien des tubercules maxillaires; mais il déter- mine exactement les tubercides costaux (4), ainsi que les plis transversaux qui servent de parois à la moelle allongée. Sur un embryon du vingtième jour, que décrit M. Velpeau (5), il n'y avait qu'un tubercule costal volu- mineux, très éloigné du rudiment du maxillaire inférieur, et dans l'inter- valle il n'existait ni plis ni vestiges de fissures. » Les tubercules maxillaires et costaux , ainsi que les rainures plus ou moins profondes qui les séparent, diffèrent peu chez le jeune embryon du chien et du lapin, de la disposition qu'ils affectent chez l'homme. Sur (i) Avchives de Mickel, t. V, i83o, pi. XI, fig. ii , c. d. e. (a) De Fœtii humano annolaliones anaiomicœ , fig. i et 2. (3) Thèse soutenue à Berlin , 1882. (4) L. C, page 4. (5) Page 88, planche XII , fig- i , i bis. ( 388 ) l'embryon du mouton, il m'a semblé que le second des tubercules, cor- respondait non à la première côte, mais à la grande corne de l'os hyoïde, comme nous verrons que cela existe cbez le têtard des Batraciens. » Il en est de même chez les oiseaux. Leurs fissures cervicales ne se montrent que lorsque la tête commence à revêtir les caractères qui doi- vent la distinguer des autres parties. Dans les incubations que nous avons suivies cet été , dans le but de leur étude , nous n'avons distingué les su- périeures que vers la ^o"' et la So""* heure. Avant cette époque, il faut com- primer et aplatir légèrement la tète , pour en apercevoir les premiers ves- tiges. Leur plus grand développement nous a paru exister entre la 73"°* et la 94°" heure de l'incubation , ainsi que les représentent nos figures. » Sur l'embryon du poulet de la 7a"* heure, nous avons reconnu cinq fissures. Les trois premières séparaient les deux tubercules d'où sortent plus tard les maxillaires. Les deux dernières correspondaient à l'intervalle des tubercules costaux qui n'étaient qu'au nombre de deux. Sur l'embryon de 1394°" heure il y avait un tubercule costal et une fissure de plus. »Si, à partir de la 72* heure on place l'embryon sur le dos de manière à le voir de face, on distingue l'ouverture buccale entre les deux tubercules su- périeurs. Cette ouverture se prononce de plus en plus les 4', 5^,6', 7* et 8' jours de l'incubation (i). Or pendant cette période la métamorphose de ces tubercules en maxillaires ne laisse aucun doute sur le caractère et la na- ture des fentes et des fissures qui les séparaient (2). La transformation des tubercules costaux ne s'opère que plus tard, ainsi que nous l'avons exposé dans nos Recherches sur Vostéogénie. u Chez l'embryon des oiseaux, de même que chez celui des mammifères et de l'homme, les tubercules et les fissures du côté droit sont plus pro- noncés que du côté gauche , ce qui tient à l'inégalité de développement des deux moitiés du corps, déjà sensible à cette période si peu avancée de sa formation. » La détermination des tubercules maxillaires entraîne nécessairement celle des fissures ou du vide qui les sépare; les deux premières fissures (i) M. Tredeia a très bien représenté cet état de la bouche, dans les fig. 3, 4> 5, 6,7 et 8 de sa Disseriion inaugurale. Ovi aviutn. Hist. et iucub. prodromum. (2) Le due appendici situate sotto il eapo , clie sono i rudiment! délia mascella iufe- riore, slate da Rutscke e da altri prcse per rudimenti di organi respiratori o branchie. (Rolaudo, Mémoires de l'Académie de Turin, tome XXXV, p. 3^1 , fig. 55. Embryon de poulet, 72°" heure de l'incubation). Voyez également M. de Baër^om la conversion de ces tubercules en maxillaires, ainsi que les figures de M. Trœdern L. Ç. ( 389 ) sont donc les espaces intermaxillaires, et les suivantes, que! que soit Itmt nombre, sont donc aussi l'état primitif des espaces intercostaux. Quand elles sont libres, les premières doivent déboucher comme elles le font dans le pharynx , de même que les secondes ont leur issue dans le thorax. » En général les fissures intermaxillaires et thorachiques s'eflacent peu de temps après que l'embyron s'est revêtu entièrement de la lame réfléchiie de l'amnios. Mais quelquefois elles persistent au-delà de cette période; et comme alors l'embyron a acquis des formes qui nous .sont familières, on peut plus facilement que dans la période qui précède en préciser la nature. Nous allons en rapporter quelques cas. » Je reçus en mai 1 836, un œuf humain de la fin du deuxième mois. L'em- Ijryon qu'il renfermait offrait à la partie antérieure du crâne et de la face une hernie de l'encéphale des plus compliquées: par l'effet mécanique de cette hernie, le maxillaire inférieur, appliqué sur le sternum , avait con- servé sa position primitive, ce qui d'une part donnait à cet os l'aspect qu'il affecte dans son ostéosarcome, et avait empêché d'autre part le cou de se développer en avant. On remarquait au-dessous, la fissure sous-maxil- laire, située entre le bord inférieur de l'os et la partie supérieure du ster- num ; un peu en arrière et immédiatement au-dessus du membre supérieur, on remarquait également la première fissure pectorale. L'une et l'autre étaient imperforées (r). La convexité du cou, aussi prononcée chez notre embryon qu'elle l'est chez le poulet du troisième au quatrième jour de l'in- cubation, était lisse sur les parties latérales; il n'y avait dans cette région nul vestige de fissures ni de plis. » Le 19 octobre i838, une femme de 87 ans fut prise d'une hémorrhagie utérine, à la suite de laquelle un avortement eut lieu, dans la salle des femmes de ma division (2). L'œuf, qui était régulièrement conformé, appar- tenait à la fin du deuxième mois. L'embryon paraissait mort depuis quelque temps; car la lame réfléchie de l'amnios était soulevée en divers pointé', notamment en arrière le long de l'épine dorsale , et en avant où existait une hernie volumineuse, étendue du bassin à la base de la mâchoire in- férieure. » Un tubercule costal très gros occupait la partie latérale du thorait," (i) M. le docteur Martin Saint-Ange a dessiné avec le plus grand soin l'œuf et l'eni- bryon sur ses diverses faces. Planche IX , fij- 1,2, 3, 4> 5. (a) L'œuf fut reçu par M. Gosselin, interne de garde à la Pitié. Examiné une heure après, il fut dessiné par M. Estevenet, prosecteur de l'école d'Anatomie desHôpitaux. (Sgo) dont la hernie avait empêché la clôture en avant ; un second tubercule costo-claviculaire était placé au-dessus du précédent; entre eux, se trou- vait une première fissure costale ; une seconde occupait le bord supérieur de la première côte. L'une et l'autre nous parurent imperforées; mais toutes les deux étaient recouvertes par une pellicule mince, transparente, qui les oblitérait en forme d'opercule. Un opercule semblable et de même nature recouvrait l'œil, l'entrée des fosses nasales et la bouche. Il n'y avait pas de vestige d'oreille ; la région cervicale était moins bombée que chez l'embryon pVécédent; on remarquait sur sa partie latérale de légères dentelures correspondant aux lames transverses des vertèbres cervicales, dorsales et lombaires. Deux des embryons représentés dans l'ouvrage de M. Velpeau, offraient également la persistance des fissures costo-pecto- rales , l'un à la partie supérieure , l'autre à la partie inférieure du thorax (i). » Ainsi les fissures que l'on rencontre sur la partie latérale et supé- rieure du jeune embryon de l'homme , sont les espaces primitifs qui dans l'ordre naturel des développements, séparent en haut les maxillaires , et en bas les côtes; leur manifestation coïncide avec l'apparition de ces os, et elle cesse quand leurs intervalles ont été comblés par les rudiments des muscles destinés à les mouvoir. » Aux preuves directes que nous venons de donner de cette détermi- nation, nous en joindrons d'indirectes qui peut-être ne seront pas moins concluantes. » L'embryon humain ne débute pas dans ses développements par l'état qui caractérise les animaux vertébrés; primitivement il est invertébré, en prenant ce mot dans le sens rigoureux des zoologistes. » Or pendant la période invertébrée, période qui m'a paru s'étendre jusqu'au milieu de la deuxième semaine de la conception, l'embryon hu- main est privé de maxillaires et de côtes, et d'après ce qui précède, il doit être, et il est réellement privé de toute espèce de fissures. Lors même que par des causes que nous chercherons à apprécier dans un autre Mémoire, il ne franchit pas ce degré inférieur de l'organisation animale , le résultat final des développements est de former un être qui rappelle à cer- tains égards les Annélides et les Mollusques. Si des fissures de nature branchiale étaient nécessaires pour la respiration primitive de l'embryon, ce serait bien sans doute lorsqu'il s'arrête dans cet état, le plus bas de (i) Ovologie humaine , pi. V, fîg. 8 ; pi. VI, fig. 5. ( 390 l'échelle organique auquel il puisse descendre? Or, il n'en a pas et il ne saurait en avoir , puisqu'il manque des éléments sans lesquels les fissures ne sauraient se produire. Les dessins que nous plaçons sous les yeux de l'Académie, en mettant hors de doute ce fait, donneront en même temps une idée de ce que peut devenir l'homme , entravé dans l'ordre naturel de ses développements. » D'après le plan général du règne animal , tous les vertébrés ont des maxillaires, et selon nous leurs embryons doivent avoir des fissures qui leur correspondent; mais tous n'ont pas de côtes. La famille des Batraciens, déjà si remarquable sous plusieurs autres rapports , l'est aussi parce qu'elle est dépourvue de ces arceaux de cloisonnement du thorax (i). Si donc les tissures sont intimement liées au développement de ces parties, leurs em- bryons devront se distinguer des autres, parce qu'il seront privés de fis- sures costales, tout en ayant des fissures maxillaires. C'est en effet là, le caractère qui les distingue, »Sion observe les têtards des Batraciens, du 3' au 4° jour de leur dévelop- pement , on remarque d'abord en arrière de la tête un large pli en forme de bourrelet d'où doivent sortir les branchies. Un peu au-dessus on trouve également deux autres bourrelets parallèles et un peu obliques. Le pre- mier correspond au rudiment du maxillaire inférieur, le second est l'état primitif de l'appareil hyoïdien. Ces bourrelets tuberculeux sont délimités par trois sillons ou fissures , l'un supérieur intermaxillaire , le second placé entre le maxillaire et la grande corne de l'hyoïde , et le troisième sous-hyoïdien. C'est ce dernier dont j'ai cru reconnaître l'analogue chez l'embryon du mouton. Au-dessous du bourrelet branchial , c'est-à-dire au niveau que devraient occuper les tubercules costaux , il n'y a nul vestige ni de pli ni de bourrelet, ni par conséquent de sillon ou de fissure. Cette absence, déjà remarquable à cette époque, le devient surtout si l'on continue l'observation les quatrième, cinquième et sixième jours du dé- veloppement du têtard ; car alors on voit l'appareil branchial se dessiner de plus en plus, tandis que leur partie inférieure reste toujours lisse, à cause de l'absence des tubercules costaux. (i) J'ai signalé dans les lois de l'ostéogénie les côtes rudirnentaires , faisant suite aux apohyses transverses des trois vertèbres qui suivent la première, chez V Obslilricarts vul- \ garis, et d'après MM. Mertens et Dugès, chez le B. igiieus. Mais ces rudiments costaux, très significatifs pour la théorie analogique des développements de noire illustre collègue M Geoffroy Saint-Hilaire , sont sans valeur, et en quelque sorte nuls pour la question qui nous occupe. CE. i839, 2» Semertrc. (T. IX, N'iS.) 55 C 390 - » Enfin chez l'embryon des poissons dont les branchies , qui ne sont que temporaires chez les têtards des Batraciens , doivent constituer l'or- gane respiratoire permanent, les fissures sont plus nombreuses et plus prononcées que chez l'embryon des reptiles. Mais, ici encore, les trois fissures supérieures délimitent deux tubercules obliques, de la métamor- phose desquels M. Ratke a vu sortir les maxillaires, l'hyoïde et les os pharyngiens des poissons. Or les os pharyngiens me paraissent re- présentés transitoirement chez les embryons des mammifères et de l'homme, par l'hyoïde et le maxillaire inférieur temporaires, dont l'exis- tence ne dépasse pas ordinairement le premier tiers de la gestation. » Quant aux changements qu'éprouvent les fissures dans leur forme et leurs diverses profondeurs ; quant à leur effacement successif sur lequel M.deBaër a donné des notions si précises chez les oiseaux, je crois inutile de répéter ce que j'en ai dit dans les lois de l'ostéogénie. Je rappellerai seulement qu'en traitant dans cet ouvrage du développement binaire des maxillaires, de l'hyoïde et des côtes, j'ai montré, c#que confirment les faits que nous venons de rapporter , que cette partie du système osseux devait être ramenée dans sa composition à un seul et même type, le type costal, et non au type vertébral , comme l'avaient admis beaucoup d'anatomistes. » Des faits qui précèdent , il suit donc : » 1*. Que les tubercules digités de la moitié supérieure du corps des jeunes embryons des mammifères, et de l'homme sont les rudiments des maxillaires et des côtes ; » 2°. Que les fentes ou les fissures qui les séparent correspondent à l'état primitif des espaces intercostaux et intermaxillaires; » 3°. D'où il suit encore que les embryons des vertébrés, pourvus à U fois de maxillaires et de côtes, sont doués de deux ordres de tuber- cules et de fissures; tandis que ceux privés de côtes, comme les Batraciens, mais possédant les maxillaires, ont bien les tubercules et les fissures qui correspondent aux mâchoires, mais ils sont dépourvus des fissures costales , parce qu'ils manquent des tubercules dont les côtes doivent provenir. » 4°. Il suit enfin, que les fissures ne deviennent visibles et ne se forment chez les embryons, qu'après l'apparition des tubercules maxillaires et costaux. » Ces points arrêtés , nous chercherons à établir dans un autre Mé- moire , que les fentes ou les fissures cervicales sont complètement étran- gères à la respiration primitive de l'embryon. » ( 393 ) RAPPORTS. Rapport sur un ouvrage manuscrit ajant pour titre : DçiS Maladies de la France dans leurs rapports avec les saisons, ou Histoire médicale et mé- téorologique de la France ; par M. le Docteur Fusteb. (Commissaires, MM. Arago, Double rapporteur.) « C'est un principe de philosophie médicale depuis long-temps acquis à la science, et qui repose sur des observations séculaires, savoir, qu'il existe des rapports de causalité et de dépendance entre les caractères phy- siques des saisons et la nature des maladies vulgaires qui leur corres- pondent. » Douée en effet de sa nature propre, chaque saison détermine dans l'économie animale un ordre de mouvements particuliers ; elle y laisse , en fuyant , des empreintes d'autant plus marquées et plus durables , que son action s'est exercée , sans mélange, plus fortement et plus long-temps. La saison qui succède vient à son tour imprimer aux corps vivants une série différente de mouvements nouveaux, et à l'aide de ces oscillations, balan- cées entre les limites qu'il leur est donné de parcourir, on a ce qu'il est raisonnable de nommer l'année médicale. » Ce principe de la concordance des saisons avec ce qu'on a appelé les petites épidémies, fécond en applications cliniques, si propre à guider le médecin dans le diagnostic des maladies , si utile pour le diriger dans l'é- tude de leurs causes, si puissant pour l'élever à la connaissance de leur na- ture véritable et à la détermination de leur meilleur traitement; ce prin- cipe, dis-je, avait été déjà posé par Hippocrate. On le retrouve sans cesse en valeur dans les admirables livres orts qui existent réellement entre les ca- ractères de chacune des saisons, et la nature des maladies vulgaires de l'année sous le ciel de notre pays. Il s'est proposé de tracer ainsi parallè- lement l'histoire météorologique et l'histoire médicale de la France. Hâ- tons-nous de le dire, personne jusqu'à ce jour n'avait entrepris une sem- blable tâche. V Les médecins et les météorologistes ne sauraient étudier les phéno- mènes atmosphériques suivant les mêmes procédés , d'après les mêmes principes, ni dans le même but. Le météorologiste tend à connaître les divers états atmosphériques en eux-mêmes, et indépendamment de toutes les modifications qu'ils font subir aux être sublunaires. Le médecin , au contraire, tout en notant les caractères propres des saisons, veut les ap- précier dans leur action sur toute l'économie animale. » En météorologie, on ne l'a que trop proclamé, nous ne saurions exhiber un traité dogmatique que la science avoue; un ouvrage à recom- mander sur la constitution physique des saisons, sur leurs caractères, leurs éléments, leur marche et leur domination. » L'un des membres de la Commission, nous le savons pertinem- ment, possède dans sa tête et dans ses cartons les matériaux d'un grand travail sur la météorologie. Pourquoi l'amitié, qui a d'ailleurs tant d'em- pire sur lui, ne peut-elle le déterminer à la prompte publication d'un livre qui est si désiré et qui serait si utile? » Un travail didactique sur la matière ne manque pas moins aux méde- ( 395 ) cins qu'aux astronomes. Nous n'avons point de traité méthodique, de ré- sumé philosophique sur les états morbides annuels, sur les constitutions maladives des saisons. » Ce n'est pas qu'un assez grand nombre d'observateurs de différents pays ne se soient exercés dans ce double genre d'études. Plusieurs sans doute ont entrepris de suivre attentivement les phénomènes atmosphé- riques de chaque saison , et de noter les maladies générales qui viennent s'y associer. Tels sont entre autres Sydenham, VanSwieten, Ramazzini, Huxham, de Haen, Stoll, Stork, les médecins de Breslaw , Duhamel, Le- pecq de La Clôture, l'ancienne Société Royale de Médecine. Mais ce ne sont là que des matériaux épars pour la construction de l'édifice à élever (i). » D'une part donc, des météorologistes d'un grand renom ont tra- vaillé depuis assez long- temps à éclairer cette quçstion, et un point sur lequel ils sont tous d'accord, ce sont les immenses difficultés que ce sujet présente. » Réaumur a constaté le premier que toutes les variations thermo- métriques de quatre degrés, affectent notablement l'économie; en sorte que , d'après ce savant , quatre degrés en plus ou en moins de son ther- momètre, produiraient sur la sensibilité générale de la peau un effet ana- logue à celui que détermine un ton sur la sensibilité spéciale de l'ouïe. j) Cassini, de son côté, a essayé de montrer à quels degrés du thermo- mètre correspondent , à Paris, les sensations diverses d'une chaleur mo- dérée, d'une chaleur forte, et d'une chaleur excessive. » Finalement, Jérôme de Lalande a proposé un thermomètre gradué précisément d'après les rapports qui existent entre les mouvements habi- tuels de la température extérieure et les modifications de la sensibilité animale. » Tout le monde connaît les nombreuses et les minutieuses observa- tions météorologiques recueillies avec non moins de persévérance que d'exactitude par les astronomes sur plusieurs points du globe. Ces tables, chaque jour plus substantielles, et qui attestent à la fois le zèle soutenu et les connaissances variées des hommes supérieurs qui les dressent, ne sau- (i) Pendant dix années consécutives le Rapporteur de la Commission a publié, trimestre par trimestre, l'histoire des maladies régnantes à Paris, rapprochées des caractères, des saisons dominantes : il doit à la vérité de déclarer que si ce travail ne lui a que peu servi pour remonter aux causes des grandes épidémies , il lui a étë très utile pour le diriger dans ses exercices cliniques. (396) raient être trop multipliées. C'est sur elles que repose l'avenir de la science encore à faire de la météorologie. » M. Fuster, entrant tout d'abord dans cette première partie de son sujet, a su habilement profiter des travaux que nous venons d'indiquer. Il y a joint plusieurs séries d'expériences qui lui sont propres, et qui ont . surtout pour objet la recherche de l'action des qualités physiques de rair sur l'homme, et en un mot l'étude de l'action organique des saisons. » Sans doute les qualités physiques de l'atmosphère, et la température à leur tête , jouent le premier et le principal rôle dans l'influence patho- génique des saisons. Mais il faut bien distinguer dans cette question ardue la chaleur absolue de la chaleur sensible. I^a chaleur absolue est celle dont l'intensité se mesurera par l'élévation de la liqueur dans le thermomètre; la chaleur sensible, à son tour, se résumera de l'impression produite sur nos organes. Or, l'effet de la chaleur sensible n'est pas toujours propor- tionnel au degré de la chaleur absolue. Des considérations empruntées les unes à la météorologie , les autres à l'organisme, expliquent cette diffé- rence. Ainsi , indépendamment de toute variation de température absolue, l'électricité atmosphérique, la sécheresse ou l'humidité, le calme ou l'agi- tation de l'air, pour les considérations tirées de la nnétéorologie; et diverses modifications anatomiques , physiologiques et vitales, telles que la trans- |)iration cutanée, l'innervation, pour les considérations empruntées à l'or- ganisme , font varier beaucoup la chaleur sensible. « C'est surtout de l'association de la température avec d'autres condi- tions délerminées que naissent les maladies régnantes. Ces coaditions sont pour les principales, le climat, le sol, les vents, les eaux, les aspects, les productions agricoles, la lumière, l'électricité, le magnétisme, etc. » Indépendamment de leurs caractères propres sous l'empire des con- ditions énoncées , les caractères des saisons réagissent encore les uns sur les autres , à ce point que chacune d'elles transmet des émanations de son influence à la saison qui s'avance; de la même manière que chacune hérite à son tour et à différents degrés de l'action de la saison qui s'en- fuit. Cette influence modificatrice signalée par quelques observateurs, n'avait cependant pas suffisamment attiré l'attention. M. Fuster a mis . cette vérité dans son plus grand jour; il en a pour ainsi dire fixé la théorie, étabU la doctrine. Il a montré que, à ce point de vue de son sujet, les principaux caractères des saisons se mêlent, s'entrecroisent au commencement et à la fin de leur course , par la pénétration réciproque de leurs qualités domuiantes. Cette fusion intime fait naître une consti- ( 397 ) tution atmosphérique mixte qui participe à la fois des caractères de l'une et de l'autre saison. Par conséquent une constitution atmoRphénque moyenne ou mixte ouvre et ferme la marche de chaque $aison. » Du reste, est-il besoin de le faire remarquer ici, quant aux saisons eu particulier, rien ne se tranche brusquement avec netteté, avec préci- sion dans la nature ; elle procède presque toujours par voie cle transitions ménagées. » Les deux saisons élémentaires ne contribuent point à cette constitu- tion moyenne pour une part égale. Les rapports de leur prépondérance relative, reconnaissent aussi des lois générales dont M. Fuster donne les formules, mais qu'il serait trop long de développer ici, » Ce que l'auteur avance concernant les saisons , il l'applique égale- ment aux climats ou régions. Il leur attribue aussi des caractères propre» et des caractères transrais par les relations diverses, entre les climats voisins. Une différence capitale distingue les climats et les saisons; c'est que les climats sont fixes, tandis que les saisons sont transitoires. » M. Fuster a raisonné jusque-là, dans la supposition que les saisons étaient régulières. Il est certain néanmoins que, chez nous surtout, cette supposition constitue les cas les plus rares : nos saisons varient le plus souvent, soit dans leurs caractères, soit dans leurs rapports. » Pour connaître à fond l'action pathologique des saisons , il faut donc envisager à la fois les phénomènes atmosphériques ordinaires, les phé- nomènes atmosphériques insolites , ou les intempéries et les modifications peu variables sans doute, qui proviennent de l'influence de chaque localité. » Des déterminations physiologiques vives, spéciales; des modifications organiques diverses, profondes; des maladies générales distinctes, corres- pondent sous certaines conditions à l'action des différentes saisons. Ces maladies vulgaires de l'année se séparent généralement en deux classes; l'une de ces classes comprend les maladies des temps réguliers: ce sont les constitutions médicales des saisons; l'autre classe renferme les mala- dies des temps irréguliers ou les constitutions médicales intempestives. » Ces deux classes de maladies se ressemblent sous plusieurs points : elles reconnaissent les mêmes causes; elles affectent les mêmes masses; elles se développent et croissent par degrés: elles varient beaucoup dans leurs formes, et elles varient très peu, ou même elles ne varient point i\u tout, dans leur nature ou leurs caractères essentiels. » Pendant les saisons régulières et sous les climats tempérés gratifiés ( 398 ) des quatre saisons , les états morbides régnants , au début comme à la fin, s'unissent ou se combinent avec l'état morbide de la saison voisine ; en sorte que à l'occasion des transitions de chaque saison, on observe un état pathologique mixte, complexe, résultant du concours de l'action de la saison qui finit et de l'action de la saison qui commence. La thérapeu- tique, il faut le dire en passant, fait ses grands profits de la détermina- tion sagace de ces variations délicates en correspondance parfaite avec les faits fort souvent notés par les observateurs attentifs. » Ni les saisons régulières ni les intempéries n'engendrent nécessaire- ment les affections qui leur sont corrélatives : elles n'engendrent ces maladies que lorsque le corps vivant par une prédisposition, que l'on signale plus qu'on ne la détermine, mais que l'étude bien faite des tem- péraments laisse présumer, se rend suffisamment accessible à leurs im- pressions. Ce qu'il y a de certain, c'est que les sages préceptes de l'hygiène ont pour résultat de rendre l'économie réfractaire à cette influence pa- thogénique des saisons et des intempéries. Ajoutons que la saison qui arrive graduellement modifie, change par voie de succession ménagée les impressions fâcheuses de la saison qui s'enfuit. » Un fait capital ressort manifestement des nombreuses observations de M. Fuster sur le sujet qui nous occupe, c'est que l'action de la tempéra- ture , et il faut en dire autant des autres qualités atmosphériques des sai- sons, ne se soumet définitivement les modifications de l'économie qu'au- tant que cette action est à la fois forte , continue et durable. » En somme , les résultats de ces combinaisons, saisies avec perspicacité entre les diverses données météorologico-médicales de la France en gé- néral, étudiée dans ses trois grandes régions, nord, centre et midi, et de Paris en particulier, justifient les principes de l'auteur sur l'action mor- bide des divers états atmosphériques; elles offrent, dans la situation ac- tuelle des connaissances, le tableau le plus fidèle et le plus complet de la constitution météorologico-médicale de notre pays. » Dans le travail de M. Fuster, les maladies annuelles de la France sont étudiées à leur tour suivant le même plan que les saisons. Donnons, comme nous avons essayé de le faire jusqu'à présent, les résultats généraux des faits nombreux rassemblés par l'auteur. » Au printemps, caractérisé météorologiquement par des vicissitudes at- mosphériques de toutes les sortes, participant du froid de l'hiver dans le début, et de la chaleur de l'été au déclin, les maladies dominantes sont çatarrhales inflammatoires, dans la première période, et catarrbales bi- ( 399 ) lieuses dans la seconde. Les organes de la respiration et de la digestion en sont le principal siège. » Pendant l'été , le développement de la chaleur fait prédominer bientôt les affections bilieuses. Toutefois, comme l'été de la France, très ordi- nairement variable, participe aussi plus ou moins des caractères du prin- temps et des caractères de l'automne, les affections bilieuses se combinent toujours à des degrés notables avec l'élément phlogistique et l'élément muqueux. Les appareils gastrique, hépatique et intestinal se trouvent plus particulièrement atteints. » En automne , le redoublement des variations atmosphériques remet en première ligne les affections catarrhales du printemps. Il y a pourtant cette grande différence que dans le printemps , saison vai-iable et froide , précédée d'ailleurs par l'intensité du froid de l'hiver, l'affection catarrhale marche en concurrence avec les affections inflammatoires, tandis qu'en automne, saison variable et chaude, précédée au contraire par l'été, l'af- fection catarrhale va conjointement avec l'affection bilieuse. Cette der- nière combinaison se montre d'ailleurs fort susceptible de dégénérer dans des états graves et de revêtir des formes pernicieuses. IjCs organes abdo- minaux, les intestins entre autres, souffrent plus spécialement, » Enfin, pendant l'hiver, où le froid est dominant, les affections phlo- gistiques prennent le dessus. Et comme chez nous avec le froid viennent presque constamment des brouillards , des pluies, des neiges et de fortes vicissitudes atmosphériques , les affections inflammatoires vont de conserve avec les affections catarrhales et les affections muqueuses : deux modes morbides analogues, mais qui ne sont cependant point identiques. Le sys- tème sanguin, et plus encore le système muqueux, de tout l'organisme se trouvent alors les plus compromis. » Après avoir déterminé les maladies annuelles de la France, prise en masse, M. Fuster compare en particulier les différences qui caractérisent les maladies annuelles du nord et du midi. Au nord cotnme au midi où les quatre saisons sont fort distinctes, on retrouve aussi les séries des maladies correspondantes bien prononcées. Les quatre saisons dans les régions ex- trêmes sont cependant loin d'offrir toujours une égale prépondérance. Dans le nord l'hiver est la saison la plus rude, la plus continue, la plus durable; dans le midi, au contraire, c'est la saison de l'été qui revêt ces caractères. Le printemps et l'automne cèdent à l'influence des deux sai- sons fortes qui les séparent : ainsi tandis que dans le nord l'hiver empiète à la fois et sur le printemps et sur l'automne , et prolonge au loin dans C. R. 1839, 1" Semcttre. (T. IX, N» 13.) 56 ( 4oo ) - leur domaine l'empire de ses qualités, dans le midi le printemps et l'au- tomne sont débordés par la saison chaude , et se trouvent plus ou moins fortement empreints du sceau brûlant de l'été. Il résulte de là que dans les climats du nord l'année météorologique , plus ou moins analogue à l'année polaire, relève beaucoup plus de l'hiver que de l'été, pendant que dans les climats du sud l'année météorologique, plus ou moins partici- pante de l'année équatoriale , se rattache davantage à l'été. » Ainsi des maladies et de leurs différences. Dans le Nord les affections inflammatoires, apanage obligé de l'hiver, dominent les maladies annuelles. Dans le Midi au contraire les affections bilieuses, qui sont le cortège in- séparable de l'été, constituent la presque totalité des maladies régnantes. » M. Fuster examine pour chaque saison la nature et les rapports des maladies concomitantes, et il démontre, d'après ses propres obser- vations et d'après toutes les observations antérieurement recueillies, que les constitutions médicales des diverses régions de la France correspon- dent, s'assortissent exactement, sans préjudice des variétés locales, aux constitutions météorologiques de ces mêmes régions. » Pour les maladies comme pour les saisons, il constate l'existence d'états complexes, de constitutions mixtes, soumises aux mêmes règles et obéissant aux mêmes lois. Point n'est besoin de dire sans doute que les deux constitutions élémentaires ne contribuent pas à la constitution mé- dicale moyenne du mixte pour des parts égales. Les rapports de leur prépondérance, la suprématie des éléments dominants, reconnaissent à leur tour des lois générales dont M. Fuster a tracé les formules. » A cet exposé, que nous avons réduit à regret à ses plus étroites li- mites, nous joindrons quelques considérations cUniques qui nous sem- blent propres à donner poids et crédit à la doctrine des constitutions des saisons et des constitutions médicales qui leur correspondent. » En outre de la haute influence qu'exercent les caractères des saisons sur la nature des maladies générales ou des maladies vulgaires, ces mêmes saisons, et l'élément pathologique concordant, l'expérience le démontre, se font encore vivement sentir sur les maladies accidentelles, maladies intercurrentes ou sporadiques, celles qui se présentent au mé- decin deçà et delà. Il arrive souvent, par exemple, qu'une pneumonie développée accidentellement au fort de l'été, sous l'empire d'une consti- tution bilieuse bien manifeste, revêt à des degrés divers, l'empreinte de cette constitution bilieuse. Elle en prend les caractères; elle en présente la symptomatologiej elle en revendique les indications thérapeutiques. (491 ) » Cette même influence de la constitution météorologico-médicale s'é- tend fort souvent jusque sur les maladies externes, sur les grandes plaies, sur les blessures tant soit peu graves et sur les conséquences des opérar tions que celles-ci nécessitent. Desault et Bichat, qui en avaient fait la remarque expresse, en ont plusieurs fois tiré grand parti au profit de leurs malades. La riche collection des Mémoires de l'ancienne Académie de Chirurgie , en fournit également plusieurs exemples. » Allons encore plus avant dans la série des applications cliniques , fournies par la donnée qui nous occupe. » Hippocrate, nous l'avons dit, avait déjà noté comme un fait entré dans le domaine commun, celte merveilleuse concordance entre les saisons et les maladies vulgaires. J'ajoute qu'il avait poussé fort loin la détermination des circonstances variées qui s'y rapportent, et l'on peut avancer, sans se risquer, que son génie en avait mesuré toute l'importance, entrevu presque toutes les conséquences et créé pour ainsi' dire en entier la doctrine. » Il avait constaté une sorte d'analogie ou de rapports entre l'action de la révolution diurne, et l'action de la révolution annuelle du Soleil relati- vement à la production des maladies : Sicut in anno continentur periodi œgritudinum , eodem modo unâ die. Le matin était, dans son opinion , l'ana- logue du printemps; le milieu du jour représentait l'été; le soir répondait à l'automne , et la nuit se rapportait à l'hiver. L'année ainsi n'était qu'un long jour, et le jour était une année excessivement réduite. » J'insiste à dessein sur cet ordre de considérations. Plusieurs de ceux de nos classiques qui appartiennent par leurs doctrines à l'école d'Hippo- crate, ont confirmé, développé par de nombreuses observationEi cette don- née clinique : tels entre autres, pour ne citer que les plus modernes, Sy- denham , Piquer, Triller, Baillou, Ramazzini , IJuxham. Il en est résulté les propositions suivantes : les maladies ont une manière différente de se comporter le jour et la nuit. Les malades à leur tour ont d'autres ma- nières d'être la nuit que le jour; et de plus les médecins ont remarqué en général que même aux diverses époques de la seule périod;e diurne, c'est-à-'dire dans le temps qui s'écoule entre le lever et le coucher du soleil, les maladies offrent des phénomènes divers et dont les praticiens savent bien tenir compte. Les maladies ioflammatoices, celles qui. sont caractérisées par l'exaltation des forces vitales, subissent ordinairement vers le matin leurs plus fortes exacerbations ; elles trouvent aussi à cette même époque leurs plus habituelles invasions. 56.. # ( 402 ) ■ n Les fièvres catarrhales et les fièvres muqueuses, remarquables les unes et les autres par la lenteur de leurs mouvements et par l'atonie qui les accompagne , débutent et s'exaspèrent le plus souvent aux approches de la nijit : ainsi l'hémitritée d'Hippocrate. » Les fièvres bilieuses qui, par leurs caractères, semblent tenir le milieu entre les maladies inflammatoires et les maladies catarrhales, ont leurs paroxysmes et leur plus commune invasion vers le milieu du jour. Leurs paroxysmes se rapprochent plus, soit du matin, soit du soir, suivant que la diathèse sthénique ou asthénique prédomine davantage. w C'est le plus souvent dans le jour que commencent les accès de fièvres intermittentes. On serait assez embarrassé de citer un certain nombre de cas d'invasion pendant la nuit. n La fièvre lente qui se lie aux grandes suppurations internes prend ses exacerbations le soir, et c'est durant la nuit que les malades en sont le plus tourmentés. Les sueurs symptomatiques se manifestent presque ex- clusivement le matin, peu avant l'aurore. » Ramazzini, déjà cité, dans son Récit de la Constitution épidémiqiie de i6po, décrit une fièvre rémittente ataxique dont tous les symptômes prenaient une intensité fort alarmante aux approches du coucher du so- leil. Les malades étaient cruellement tourmentés toute la nuit; on eût dit qu'ils allaient rendre le dernier soupir. Dès le matin, avec les premiers rayons solaires, tous les accidents cessaient, et les malades pouvaient se lever, sortir, marcher et se promener seuls et sans aide au soleil ; velut angues ad soient, cutem curantes, erecti : ce sont les propres ex- pressions de l'auteur (i). » Huxham, dans son beau Traité de l'angine maligne, angine gangre- neuse , si fréquente en Angleterre , a bien noté que cette maladie , pen- dant tout son cours, présente ses exacerbations le soir : il ajoute que même encore, lorsque les malades sont très bien toute la journée, il arrive le soir de notables aggravations de tous les symptômes. » Nous résistons à regret au désir de multiplier davantage ce genre de citations , vivement pressés que nous sommes de présenter de suite à l'Académie un rapprochement qui nous est venu depuis plusieurs jours en pensée entre cet ordre de faits et la précieuse découverte de M. Daguerre. Le doute est l'école de la vérité : voilà pourquoi il est si utile dans les (i) Conslit. épidem,, 1690 , § 10, p. 126, et § Sg, p. i43. ( 4o3 ) sciences : ce n'est aussi que sous la forme dubitative que nous voulons hasarder ces rapprochements. » Suivant M. Daguerre les heures du matin et les heures du soir, égale- ment éloignées du midi et correspondant dès lors à de semblables hau- teurs du soleil au-dessus de l'horizon, ne sont pas cependant également favorables à la production des images photographiques. Ainsi, dans toutes les saisons de l'année, et par des circonstances atmosphériques en ap- , parence exactement semblables, l'image se forme un peu plus prompte- ment à 7 heures du matin, par exemple, qu'à 5 heures de l'après-midi; à 8 heures qu'à 4 heures ; à neuf heures qu'à 3 heures. )) Il n'est point de pure curiosité ce rapprochement que nous avons eu hâte de consigner ici. L'action chimique de la lumière pourrait bien n'être pas non plus étrangère à ces faits d'invasion et d'exacerbation de cer- taines maladies à des heures différentes de la révolution diurne. Le corps humain est plus sensible, et surtout il est autrement sensible que les instruments les phis précis, les plus délicats de nos collections de phy- sique. On le voit donc déjà, on n'a pas eu tort de le présumer, la dé- couverte de M. Daguerre et ses nouveaux réactifs recevront plus d'une application scientifique. Cette découverte exercera son influence sur plu- sieurs phénomènes, sur ceux mêmeï qui sont du ressort delà physiologie etde la médecine. » Nous recommanderons particulièrement à M. Fuster ce nouveau champ de méditations ; il rentre tout naturellement dans la série de ses recherches , et personne n'est plus apte à le féconder. » Le grand fait des mouvements diurnes ne se présente pas seulement dans quelques-uns des actes de la vie humaine : l'action excitatrice de la lumière et de la chaleur se manifeste souvent d'une manière différente et quelquefois même opposée non-seulement sur les individus, mais encore sur les espèces parmi les animaux et parmi les végétaux. On trouve des espèces nocturnes chez les mammifères , les oiseaux , les reptiles, les mol- lusques et les insectes. M Ce même phénomène des mouvements diurnes on le rencontre en- core, chacun le sait, dans plusieurs fonctions de la vie végétale : tout le monde connaît le sommeil des plantes, l'horlogp de Flore , etc. Draparnaud avait observé qu'à la fin de l'automne, lorsque la température commence à se refroidir, les fleurs de Ylpomœa violacea et des Mirabilis, qui ne s'ouvraient jusque alors que pendant la nuit, s'ouvrent aussi à cette époque durant le jour. ( 4o1 ) » Les observations les plus exactes ont constaté ces mêmes mouvements diurnes dans divers phénomènes de la météorologie. Tels sont les mou- vements diurnes de la boussole du baromètre : c'est aux heures les plus chaudes de la journée que la grêle se forme le plus abondamment, et en Europe elle tombe presque constamment de jour. » C'est peut-être en insistant sur ces analogies, en les rapprochant, en les comparant que l'on pourra parvenir à connaître les lois auxquelles ces phénomènes obéissent et à découvrir la cause générale qui les produit. » L'ouvrage de M. Fuster, on a pu le voir, par les faits importants, par les expériences utiles qji'il renferme, ainsi que par les réflexions qu'il fait naître, est un véritable .service rendu à la philosophie médicale et aux sciences d'observation clinique. « Si nous avons pu réussir à présenter d'une manière lucide le résumé de cet important travail , à montrer dans leur véritable jour les faits nou- veaux qu'il contient et la bonne direction qu'il ne peut manquer d'im- primer à nos études médicales; si nous sommes parvenus enfin à faire passer nos convictions dans l'esprit de nos collègues, chacun aura conclu par avance avec nous que le travail de M. Fuster mérite l'approbation et les encouragements de l'Académie. » Ces conclusions sont adoptées. Rapport sur deux Mémoires de M. RoEssiitiGEH , relatifs à différentes questions de physique. (Commissaires, MM. Arago, Savart , Savary rapporteur.) « M. Rœssinger a présenté à l'Académie , sur la physique générale, une série de Mémoires , dont les deux premiers ont été renvoyés à l'examen d'une Commission composée de MM. Arago, Savart et moi. Ces deux Mé- moires renferment, outre l'application des idées de l'auteur à l'ensemble des phénomènes électriques, l'annonce d'un genre d'action nouveau qui certes , s'il était constaté , serait très remarquable. Il s'agit de certains phé- nomènes de lumière , de tourbillons colorés qui se manifesteraient lorsqu'un aimant et un morceau de fer se touchent par une arête obtuse. Malheu- reusement, nous n'avons pu, en suivant toutes les indications de l'auteur, apercevoir dans les circonstances dont nous venons de parler, autre chose que les apparences mobiles et confusies qui doivent résulter de la diffrac- tion des rayons lumineux dans leur passage entre les surfaces très rap- prochées des corps , quels que soit l'état et la nature de ces corps. C'est ( 4o5 ) ce que M. Arago avait déjà dit en présentant le Mémoire de M. Rœssinger. Si quelque influence du magnétisme sur la lumière existait réellement, il est évident qu'on ne pourrait la constater que par des mesures très pré- cises. L'un de nous croit se rappeler que Fresnel l'avait essayé sans succès. M Quant aux théories de M. Rœssinger, comme elles n'offrent que de vagues aperçus dans des questions où la physique moderne a porté la mesure et le calcul , elles ne peuvent donner lieu à une discussion devant l'Académie. » Les conclusions de ce rapport sont adoptées. MÉMOIRES LUS. CHiBURGiE. — Mémoire sur l'Étiologie générale des déviations latérales de r épine j par rétraction musculaire active; par M. le docteur Jules Guérin. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Savart, Serres, Flourens, Double, Roux.) « En communiquant à l'Académie les premiers résultats de la section des muscles du dos dans le traitement des déviations latérales de l'épine, j'avais posé en principe , que le plus grand nombre de ces difformités sont le résultat de la rétraction musculaire active. Le présent Mémoire est consacré au développement et à la démonstration de cette proposition. » Existe-t-il des exemples de déviations de l'épine, accompagnées d'al- térations matérielles des centres nerveux et évidemment causées par ces altérations? A cette première question on ne peut répondre que par l'aftirmative. On trouve en effet dans mon Mémoire une série d'ob- servations de foetus monstres et autres, chez lesquels il existait une série d'altérations du cerveau et de la moelle, ou de l'un de ces deux centres seulement, depuis leur destruction totale ou partielle jusqu'à la lésion circonscrite d'une de leurs portions; lésions coïncidant avec une série de difformités articulaires du système osseux, proportionnées en nombre et en intensité à l'étendue et à l'intensité de ces lésions. Au nombre de ces difformités se trouvait la déviation de la colonne vertébrale, répondant aussi par son étendue, sa direction et son degré, à l'altération nerveuse qui en avait été le point de départ. Elle était re- pliée en différents sens, attirée et bridée des deux côtés par les muscles longs du dos, représentant la corde des 'courbures qu'elle décrivait^ ( 4o6 ) Toutes ces difformités étaient également rendues permanentes par un raccourcissement et une tension extrêmes des muscles intermédiaires. » Après les observations sur le fœtus , vient une série d'observations analogues, mais constatées et recueillies sur des sujets vivants. J'ai non-seulement vérifié pendant la vie et après la mort le rapport exact entre l'affection nerveuse antérieure à la naissance et les difformités, mais j'ai pu constater les mêmes affections produisant les mêmes diffor- mités, à toutes les périodes de l'enfance, depuis la naissance jusqu'à l'âge de quinze à seize ans. " Cette première question ainsi résolue , je passe à la suivante : » Existe-t-il, en l'absence d'altérations matérielles des centres nerveux, des mojens certains , évidents , de reconnaître qu'une déviation de l'épine est le produit de la rétraction musculaire active , mise en jeu par une af- fection nerveuse ? Ces moyens sont de deux ordres , et ils constituent deux ordres de caractères des déviations par rétraction musculaire active. Les premiers consistent dans la série des effets de la maladie , dans ses reflets multiples autres que la difformité et placés en dehors du théâtre de cette dernière ; les seconds consistent, au contraire, dans un ensemble de caractères directs appartenant à la difformité et qui lui impriment une phy- sionomie propre, à l'aide de laquelle on peut aisément la distinguer des autres espèces de déviations. » Parmi les caractères de la première catégorie , je citerai les traces générales des anciennes maladies nerveuses, une apparence de convulsion dans la figure, l'inégalité des deux moitiés de la face, le tiraillement des traits, l'inégalité des yeux et de leur facwlté visuelle, le strabisme, la saillie différente des os du crâne, quelques traces de paralysie dans une moitié du corps ou dans les membres seulement; d'autre part, les rétractions si- multanées d'autres muscles, par exemple des muscles du cou, des bras, des mains, des jambes, des pieds, d'où les difformités correspondantes- » Parmi les caractères de la seconde catégorie, je signalerai d'abord l'identité entre les formes propres à la déviation accompagn.ée d'une altération matérielle des centres nerveux, et celles de la difformité due à la même origine, mais qui est dépourvue des traces directes de la maladie : dans les deux cas elles ont le même siège, la même direction, le même nombre de courbures, les mêmes reliefs et les mêmes dépressions, etc. Mais cette identité de formes peut être ramenée à des caractères élémen- taires qui émanent de l'essence même de la rétraction musculaire active, jpt de ses rapports immédiats avec les parties de la colonne qu'elle dç- (4o7 ) place. Tels sont: le raccourcissement du muscle ou des muscles active- ment rétractés, lesquels sont rigoureusement adaptés à l'espace compris entre leurs points d'insertion, et se montrent sous les apparences de brides ou de cordes tendues, saillantes sous la peau, extrêmement dures, de consistance fibreuse. Ces effets de la rétraction active , ne peuvent être confondus avec ceux de la rétraction passive , en ce que les muscles pas- sivement raccourcis conservent leur consistance primitive, sont mous, peu résistants et tendent plutôt à passer à l'état graisseux. De plus, il existe un accord parfait entre le siège et la direction des formes de la déviation , et le siège et la direction d'action des muscles qui les déter- minent. Ce rapport commun à toutes les difformités du système osseux de la même nature, se répète rigoureusement dans toutes les variétés des déviations de l'épine et devient la base de l'histoire anatomique de ces variétés. Enfin, je signalerai comme un dernier ordre de caractères, les différents modes de distribution de la rétraction active dans les muscles du dos, dont un ou plusieurs, ou tous peuvent être rétractés, ou un seul faisceau particulier seulement; d'où les manifestations, les reliefs différents de cette rétraction, qui peut d'autant mieux se lire, que les contrastes résultant de ses caractères et de ceux de l'état musculaire nor- mal sont plus sensibles. » J'ai cherché ensuite à préciser quels sont les différents modes de la rétraction musculaire active, par rapport aux déviations de l'épine, et dans quelles limites elle doit être circonscrite comme cause ou élé- ment actif de ces difformités. » La rétraction musculaire n'est pas seulement mise en jeu par les maladies profondes du cerveau ou de la moelle, ou par les altérations matérielles des nerfs qui se distribuent aux muscles rétractés ; elle se manifeste aussi sous l'influence d'un grand nombre de maladies qui pren- nent accessoirement le système nerveux pour intermédiaire, et qui réa- lisent incidemment ou consécutivement, la rétraction de certains muscles à la suite de convulsions générales passagères, ou par le moyen de sim- ples contractures des muscles directement atteints et entièrement isolés. Ces cas se montrent fréquemment dans presque toutes les maladies de l'enfance, les maladies éruptives, la dentition, les affections rhumatis- males, les fièvres de toute nature, les moindres accidents morbides, à la suite desquels un ou plusieurs muscles peuvent se montrer et rester rétractés. La rétraction peut avoir encore une origine purement exté- rieure et locale : des plaies, des chutes, des coups, des contusions des C. H. iH3g, a« Semestre. (T. IX, N» 13.) . ^7 ( 4o8 ) muscles de l'épine amènent leur rétraction, comme cela a lieu d'une manière plus sensible dans les muscles du mollet : dans ces cas l'altération nerveuse ne peut être constatée directement, mais elle est légitimement induite de la lésion même de la motilité du muscle. » J'en viens enfin à examiner cette question , savoir « s'il existe des » moyens certains de distinguer les déviations qui sont le produit de la » rétraction musculaire active , de celles qui sont dues à d'autres causes. » D'abord je rappellerai que j'avais établi dès long-temps qu'il existe des déviations produites par des causes autres que la rétraction musculaire primitive : telles sont, les déviations musculaires passives , les déviations osseuses par inégalité de développement des deux moitiés du squelette, les déviations scrophuleuses et par rachitisme. Et maintenant je ferai remarquer que toutes ces déviations offrent un ensemble de caractères généraux et locaux, à l'aide desquels il est toujours possible de les reconnaître : les caractères généraux sont fournis par l'action générale de causes qui se manifestent presque toujours ailleurs que dans le siège de la difformité ; les caractères locaux consistent dans les apparences pro- pres de chaque déviation, apparences qui résultent du rapport intime de la cause de la déviation avec le point de la colonne sur lequel elle agit, et avec son mode particulier d'action sur cette tige. Je cite dans mon Mémoire les principaux caractères de chaque espèce de déviation , et je m'en réfère d'ailleurs pour les applications générales et, particulières de ces principes, à une loi générale que j'ai formulée dans mon travail adressé au concours de l'Académie, loi établissant que : « Les causes essentielles des jj difformités du système osseux possèdent une telle spécificité d'action à * l'égard des déformations auxquelles elles donnent naissance , que cha- » cune de ces causes se traduit à l'extérieur par des caractères qui lui » sont propres et à l'aide desquels on peut en général par la difformité .•diagnostiquer la cause, et par la cause déterminer la difformité. » » Je termine en faisant observer que non-seulement la rétraction mus- culaire active a la plus grande part parmi les causes essentielles de dévia- tions , iiaais qu'elle exerce même une action partielle dans la réalisation de chacune de celles qu'elle ne produit pas exclusivement. Toutes les causes de déviations n'agissent sur la colonne qu'en la plaçant en tout ,ou en partie en dehors de la verticale; eh bien! lorsque cet effet mé- canique, qui est l'intermédiaire obligé de toute cause morbide, existe, au même instant un effort instinctif des muscles du tronc, tend à maintenir ou à ramener la colonne dans la verticale : cet effet , qui tient à la vertica- lilé de l'épine , est le point de départ , la cause des courbures multiples et alternes qui accompagnent et caractérisent toute déviation de quelque nature qu'elle soit; or, quels sont les agents de ces courbures, sinon les muscles qui se contractent d'abord pour lutter contre les causes qui ten- dent à rompre l'équilibre du tronc, et forment des courbures de balan- cement, et se rétractent ensuite pour maintenir fixes ces courbures, en nombre, en étendue et en degré, nécessaires au rétablissement et au maintien de l'équilibre. Or, cette rétraction, bien que différente quant à son but, est essentiellement la même quanta son essence et quant à ses résultats : de part et d'autre c'est un raccourcissement actif des muscles , et de part et d'autre ce sont des courbures de la colonne. Mais pour dif- férentier ce mode de rétraction purement spasmodique ou morbide, je lui donne le nom de rétraction musculaire active secondaire; j'ai dû la prendre en considération, non-seulement à cause de la part active qu'elle prend à toutes les déviations de quelque nature qu'elles soient, mais à cause des indications qu'elle offre, quoique dans ses limites les plus restreintes , aux applications du traitement chirurgical. » - . MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE DU GLOBE. — Mémoire sur le mouvement des vagues; par M. Aimé. ._i \ (Commissaires, MM. Arago, Beautemps-Beaupré, Freycinet, Savart.) L'auteur annonce qu'il ne s'est point proposé, cette fois, de traiter ia question dans toute sa généralité; mais seulement de déterminer, par des expériences, jusqu'à quelle profondeur le mouvement des vagues peut se faire sentir dans la rade d'Alger, et quelle est la nature de ce mouvement au fond de la mer. Les expériences commencées en décembre i838, ont duré jusqu'en juillet 1 839 ; elles ont eu lieu particulièrement aux époques où soufflent ordinairement les vents de nord et de nord-est, qui produisent la houle dans la rade d'Alger. La hauteur des vagues a été déterminée au moyen d'un procédé indiqué par l'Académie. Les principaux résultats auxquels elles ont conduit , sont : 1°. Que le mouvement de la mer, produit par l'agitation des vagues? peut être sensible à 40 mètres de profondeur ; 57.. ( 4io ) ... 2*. Que le mouvement du fond est oscillatoire; 3°. Que l'amplitude de cette oscillation varie lentement du fond à la surface. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Mémoire sur la navigation à la vapeur; par M, GODSTÉ. (Commissaires, MM. Savary, Poncelet, Coriolis.) L'auteur propose de modifier la chaudière, alimentée par de l'eau de mer, de manière à extraire les cristaux de sel marin à mesure qu'ils se déposent sur les surfaces de chauffe. Il pense que , par son procédé , on évitera la perte de chaleur qui résulte des évacuations d'eau chaude char- gée de sel. CHIMIE APPLIQUÉE. — De la distillation des matières animales pour la- fabrication d'un gaz d'éclairage; par M. Séguin. (Commission nommée pour un régulateur du gaz d'éclairage présenté par' M.Séguin.) MÉDECINE. — Du persil f de ses préparations et de son emploi en médecine; par M. PÉRAiBE. (Renvoyé, sur la demande de l'auteur, à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie , fondation Montyon, ) M. Bornant présente le modèle d'une voiture mise en mouvement paf les hommes qu'elle transporte. (Commissaires, MM. Poncelet, Coriolis, Séguier. ) M. Barbier demande qu'une Commission soit chargée de constater les résultats qu'il a obtenus en enseignant à de très jeunes enfants , pris dans les salles d'asile, le nouveau système d'écriture qu'il désigne sous le nom d'expéditive française. (Commissaires, MM. Silvestre, Ch. Dupin, Libri.) (4i' ) correspondance; M. le Ministre DE la Guerre, en transmettant le Mémoire de M. Aimé sur les mouvements des vagues (Voir aux Mémoires présentés), invite l'Académie à lui adresser copie du rapport qui sera fait sur ce travail. M: Donné annonce qu'en suivant les principes qu'il a exposés dans k' précédente séance, relativement à la théorie du Daguerréotjpe , il est parvenu à graver les images photogéniques et à les reproduire par l'im- pression. Des essais d'épreuves et de plaques gravées sont mis sous les yeux de l'Académie. « M; Arago fait remarquer que M. Niépce père avait , lui aussi , trans-' formé, à l'aide d'un mordant, ses images photogénées en planches propres à donner des épreuves. Tout le monde trouvera une indication succincte de cette application , dans la brochure que le Gouvernement a fait imprimer. Quant à M. Daguerre, quoiqu'il eût essayé, depuis long- temps, l'action de certains acides à l'état liquide et à l'état de vapeur sur ses images au mercure , il n'en avait rien publié , parce que les résultats lui semblaient être et devoir rester toujours défectueux. Les essais de M. Daguerre tendaient, au surplus, à la conservation de ses images et non à un tirage d'épreuves comme ceux de M. Donné. M. Arago n'a recueilli ces divers renseignements, de la bouche de M. Daguerre, que ce matin. » M. VioLiET communique- les résultats des expériences qu'il a faites à Tours pour constater le volume des eaux fournies par un puits artésien, après une réparation entreprise dans le but de remédier à une diminution notable qui avait eu lieu dans les produits. « La réparation exécutée sous la direction de M. Mullot, a eu, dit l'auteur de la lettre, le succès le plus complet, et aujourd'hui le puits' sert comme dans l'origine à mettre en mouvement la Blature de soie de M. Champoiseau. » Le puits qui ne donnait en juillet i834, immédiatement après son^ achèvement, que 1600 litres au sol, par minute, a donné les résultats ( 4ia ) suivants, reconnus par un jaugeage dont la durée s'est prolongée depuis le i5 raai jusqu'au aS mai dernier: à o^jSo au-dessus du sol, 3480"'"' par minute. à 4"" , 75 1620 id. à ^'",75 1140 id. (i), » L'usine ayant été mise en marche, et le puits déversant ses eaux depuis le 23 mai, par un nouvel orifice, situé définitivement à 5 mètres au-dessus du sol, j'ai reconnu, le 2 aoîit, par un jaugeage, un produit de 170a"'"' par minute, au lieu de 1620 que donnait, le 2 3 mai, l'orifice situé à 4"','^5 seulement. »Ce n'est pas tout, et M. Champoiseau écrit, en date du 21 septembre, que la charge sur le seuil d'un petit déversoir permanent en mince paroi , qui a servi pour les différents jaugeages, s'est encore accrue de deux mil- limètres au moins, depuis le 2 août; ce qui, tout calcul fait, porte le pro- duit actuel à lySS""" par minuté, toujours par l'orifice situé à 5" au- dessus du sol. «Cette augmentation progressive est due, sans aucun doUtfe, à Cfe que les canaux alimentaires souterrains se sont déblayés par le rejet des sables ramenés à la surface de la terre par les eaux du puits; mais elle a une haute importance, en faisant espérer, avec une presque certitude, que la fâcheuse diminution de ce puits ne se renouvellera pas. » M. VAiitOT écrit relativement à l'origine de certaines taches en forme de croix, qui, suivant quelques écrivains , seraient apparues tout- à-coup sur des étoffes. Il les attribue à des gouttes de ce liquide coloré que laissent échapper quelquefois au milieu de l'air les lépidoptères , au moment où ils viennent de quitter leur dépouille de chrysalide; et il pense que l'apparence cruciforme tient à ce que le liquide s'étend autour jde la tache primitive, en suivant la direction des fils qui se rencontrent à angle droit. M. Bessetre demande à développer les preuves à l'appui de la théorie qu'il a donnée du Daguerréotype. (i) Ces chiffres diffèrent un peu des premiers renseignements reçus par l'Académie, parce que les résultats que je rapporte ont été mesurés depais la pose défi«ilive des tubes , et (|ue cette pose, en diminuant la section du sondage , a , par une suite nécessaire, réduit le voUime que fournissait auparavant le puits. (4i3) M. Frimot dépose un paquet cacheté, portant pour suscription : Du magnétisme terrestre. L'Académie en accepte le dépôt/; ''^ /.lia^a.:., A quatre heures et demie l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à cinq heures. F. .'. \ i_ ■ - ^-t -V. Errata. (Séance du i6 septembre.) Page 359, au lieu de M. Warden présente au nom de l'auleur une Carie de la Virginie, par M. Cobell, sénateur de cet État, lisez M. Warden préseut§ une.Çarte de la Virginie, de la part de M. Cobell, sénateur de cet État. .. , . Page 362, ligne 4 en remontant, au lieu de (1), lisez (2), et au lieu de n, liiez x Ibid., dernière ligne, au lieu de deviennent, lisez deviennent proportionnelles aux suivantes ( 4'4 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans celte séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie royale des Sciences; 2" semestre iSSg, n° 12, in-4°. De rétablissement des Français dans la régence d'Alger, et des moyens d'en assurer la prospérité; par M. Genty de Bossy; 2 vol. in-8°. Traité sur les Gastralgies et les Entéralgies, ou maladies nerveuses de l'estomac et des intestins; par M. Barras; tome a*, in-S". F'oyage dans la Russie méridionale et la Crimée; par M. A. de Demidoff ; 22= liv. in-S". Bulletin de l'Académie royale de Médecine; septembre iSSg, in-S*. Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale; tome 5' et 6» liv., in- 8». Revue critique des Livres nouveaux; par M. Chekbuuez; 7' ^nnée, n' 9 , in-8'. Éloge historique de F'incent Dandolo; par M. Bonafous; Turin , iSSg, in-8». Traits principaux de la Géologie de la Savoie; par M. le chanoine Rendu; Chambéry, in-8°. Notice historique sur M. Georges-Marie Raymond; par le mêmej in^8°. Gazette médicale de Paris; tome 7, n* 38, in-4''. Gazette des Hôpitaux; tome 1*', n"' 1 10 — 1 12, in-fol. L'Expérience, journal de Médecine j n» 116, Jn-8°. Gazette des Médecins praticiens; n»' 3o et 5i, in-4*.] L'Esculape j journal des spécialités médico-chirurgicales; w 12, in-4°. L'Ami des Sourds et Muets; i" année, août 1859, in-8°. Académie royale du Gard , programme pour 1840; in-4'*. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉA.NCE DU LUNDI 30 SEPTEMBRE 1839. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, PHYSIQUE DTi GLOBE. — Sur uTi Tiouveau tremblement de terre ressenti à la Martinique; Communication de M. Mobeàu de Jornès. « J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie la date précise du der- nier tremblement de terre à la Martinique. Il a eu lieu le 2 août, à 2 heures 45 minutes du matin. Il s'est formé de deux secousses aussi violentes que celles du mois de janvier; mais avec cette différence notable, qu'elles n'ont pas eu lieu de bas en haut; ce qui fait qu'elles n'ont pas produit les mêmes désastres. » Cependant les murs déjà ébranlés par le premier tremblement de terre se sont écroulés ; bon nombre de ceux nouvellement construits se sont lézardés. » On n'a à regretter la mort de personne, quoiqu'il y ait eu beaucoup d'accidents. » . ., . A l'occasion de la Note de M. Moreau deJonnès, M. Arago rapporte qu'ayant été dernièrement aux Archives du Royaume, avec MM. les Com- C. R. lS3j, a« Semettre. (T. IX, f» 14.) ^^ (4>6) inissaires belges chargés d'étalonner un kilogramme et un mètre en pla- tine, on lui montra sur la façade de l'ancien hôtel Soubise tournée vers le jardin, deux colonnes dans chacune desquelles]un des fûts, considéra- blement déplacé dans le sens horizontal, ne repose plus qu'en partie sur le fût qui le supporte, et déborde de même le fût plus élevé. Dans les con- trées sujettes à de très violents tremblements de terre , les voyageurs ont remarqué des effets analogues, mais cette cause n'a jamais agi à Paris avec une grande intensité. M. Daunou, directeur de l'établissement, dit à M. Arago que , d'après ce qu'assurent les plus anciens employés des Ar- chives, le déplacement remarquable dont il vient d'être question, fut le résultat de l'explosion du magasin à poudre de Grenelle, en septembre I 'J94. Cette circonstance ajoute beaucoup à l'intérêt du phénomène. Soit qu'on veuille exphquer le mouvement latéral de chacun des deux fûts massifs, par une oscillation du sol ou par une impulsion atmosphérique , il n'est pas impossible qu'on arrive jusqu'à des appréciations numériques de l'intensité de ces causes , si l'on se hâte de faire les observations conve- nables, avant que les ouvriers qui fourmillent maintenant dans l'hôtel Soubise, aient porté la main sur la façade tournée vers le jardin. M. Bouvard se rappelle que le jour où le magasin à poudre de Grenelle sauta, l'explosion fit rompre les scellés en cire et rubans qui étaient alors apposés sur la porte des souterrains de l'Observatoire, et que la porte elle-même , si elle ne céda pas, resta du moins un peu gauchie. L'Académie charge MM. Arago, Poncelet et Coriolis , d'étudier les effets produits à l'hôtel Soubise, par l'explosion du magasin à poudre de Gre- nelle. L'ébranlement, le gauchissement de la porte des souterrains de l'Ob- servatoire , ne saurait évidemment donner lieu à aucune évaluation dont la science pût tirer parti. MÉMOIRES LUS. ovoLOGiE. — Recherches sur le développement normal et anormal des animaux,- par M. Laurent. (Extrait.) (Commissaires, MM. de Blainville, Flourens, Milne Edwards. ) « L œuf de la plupart des animaux ovipares renferme en général un seul vitellus nageant dans un albumen plus ou moins abondant. ". f'^iP'V/^*^>'^^* jaunes, dans un seul œuf, se présente donc au pre- (4>7) mier abord comme un fait exceptionnel, et par conséquent anormal. Ce- pendant des œufs d'aplysies, conservés dans l'esprit-de-vin , m'ont offert cette pluralité des jaunes comme un caractère normal. Ces œufs, presque sphériques, et dont le diamètre est d'environ i millimètre, renferment chacun environ cent-cinquante vitellus. J'ai pris soin de constater que ce sont réellement de véritables vitellus, et non les fragments d'un grand jaune qui se serait brisé. » N'ayant jamais eu l'occasion d'observer le développement de ces œufs d'aplysies, si remarquables par le nombre normalement très considé- rable de leurs jaunes, je ne puis rien dire à ce sujet; seulement je pré- sume que chaque embryon n'acquiert, dans tout son développement dans l'œuf, que le volume de l'espace qui le sépare de ses voisins, et doit sortir de l'œuf très petit. Je présume encore que chaque embryon avortant normalement , séjourne plus ou moins dans la masse muqueuse qui réunit une très longue série d'œufs, et qui se montre sous la forme d'un cordon. ~ » J'arrive maintenant à deux faits exceptionnels que j'ai observés dans le genre Limax, le plus souvent dans le Limax a^restis, et quelquefois aussi dans les lymnées. » Je dois rappeler ici que ces œufs des limaces , que j'ai décrits dans une Notice adressée à l'Académie en octobre 1 835, renferment une très grande proportion d'albumen et un très petit vitellus. Ce sont deux conditions favorables à la multiplicité des vitellus, et l'œuf, en effet, en offre assez fréquemment non-seulement deux, trois, cinq, sept, douze, mais jus- qu'à quatre-vingts et même cent , ainsi que j'ai eu occasion de le recon- naître très fréquemment dans des observations continuées pendant quatre ans. » Il faut d'ailleurs se garder de confondre les vitellus multiples avec certaines agglomérations de globules vitellins d'inégale grandeur, qui sont plus ou moins clairs et plus ou moins transparents , et qui le plus sou- vent se touchent dans une étendue plus ou moins grande. Les véritables vitellus multiples d'un même œuf sont jaunâtres, translucides et espacés dans l'albumen. » Les circonstances qui m'ont paru présider à cette formation insolite d'œufs à plusieurs vitellus , sont les dérangements nombreux que j'occa- sionais aux animaux , soit pour les observer de plus près , soit pour né- toyer les vases où je les renfermais. Ce qui me paraît confirmer encore mon soupçon, c'est que je n'ai jamais trouvé des œufs à plusieurs vitellus, et 58.. ( 4i8 ) très rarement à deux, parmi ceux que je faisais recueillir à la campagne ou dans les jardins de Paris^ j> Ces observations, que je crois avoir suffisamment répétées, me per- mettent de conclure que l'existence d'un très grand nombre de vitellus, qui est un fait normal dans les œufs des aplysies et peut-être d'autres mol- lusques, doit être considérée comme un fait exceptionnel dans les limaces , les hélices, les lymnées, etc., et tous les mollusques pulmonés dont le vitellus unique est très petit. Il va sans dire qu'on observe plus fréquem- ment des œufs à deux et trois vitellus que ceux à cinq, sept et plus, et que beaucoup plus rarement on trouve des œufs à vingt, trente, et jus- qu'à quatre-vingts ou cent vitellus. » Un deuxième fait exceptionnel qui s'est aussi très fréquemment offert à mon observation , consiste dans un fendillement du vitellus qui le fait paraître d'abord biiobé, ensuite quadrilobé, ou encore plus, et irréguliè- rement lobé. Tous les œufs qui se multilobaient ainsi par le fendillement de la membrane vitelline, périssaient toujours plus ou moins lentement, et se résolvaient les uns en quelques vésicules claires simulant les vitellus agglomérés dont nous avons déjà parlé, les autres en un nombre plus grand de fragments arrondis qui prenaient bientôt une couleur brune et opaque, ce qui annonçait la perte totale de leur vitalité et leur altération. » En comparant les œufs pondus dans mes vases, à ceux que je faisais recueillir à la campagne ou dans les jardins , je trouvais aussi parmi les der- niers quelques œufs lobés, mais le nombre en était bien moindre et mes observations comparatives, jointes à d'autres faits que je ne puis rappeler ici, me conduisent à attribuer à une endosmose trop rapide le fendille- ment de la membrane vitelline, parce que je tenais mes œufs sous une nappe d'eau ou dans une mousse trop humide; or ces circonstances ont aussi agi éventuellement sur les œufs pris à la campagne ou dans les jardins. » Les œufs bilobés ou raultilobés ne se développent point; quant aux œufs renfermant deux ou un plus grand nombre de vitellus, nous avons observé qu'il y en a toujours quelques-uns dont tous les vitellus sont in- féconds et probablement non imprégnés, ce qui a lieu également pour plusieurs œufs à un seul vitellus. Nous n'avons jamais vu des œufs renfer- mant depuis quinze jusqu'à cent vitellus offrir quelques développements. Mais nous avons vu assez fréquemment deux, trois, quatre, cinq et sept vitellus dans un même œuf, se développer régulièrement et devenir des embryons , lesquels offraient des différences de volume ou de taille aumo- ( 4i9 ) ment de l'éclosion, en raison du degré de compression qu'ils avaient subi dans l'œuf. Une seule fois nous avons vu un œuf contenant douze vitellus qui se sont bien développés dans les premiers temps, plus deux autres vitellus déformés par hernie de la matière vitelline. Les douze embryons de cet œuf , de grandeur ordinaire, ont péri autant par le manque d'al- bumen", qui avait été plus promptement absorbé, que par l'effet de leur compression réciproque. » Dans im très grand nombre d'observations faites à ce sujet, je n'ai jamais vu deux ou plusieurs embryons qui se touchaient par plusieurs points, se souder et se confondre. » 11 se pourrait d'ailleurs que, dans un œuf renfermant plusieurs vi- tellus, il s'en trouvât un destiné à produire à lui seul un embryon mons- trueux , soit unitaire, soit double; mais je dois dire que le petit nombre de monstres doubles que j'ai rencontrés existaient dans des œufs à un seul vitellus. » L'observation que je viens de citer, de douze embryons d'un même œuf parvenus au tiers de leur développement sans s'être soudés ni greffés entre eux, quoique fortement pressés les uns contre les autres, est un fait qui, bien que purement négatif, mérite cependant d'être étudié dans les œufs des vertébrés. » Dans tous les cas d'œufs féconds à deux vitellus chez les vertébrés ovipares, l'isolement des embryons aurait toujours lieu dans l'œuf au moyen de leurs membranes enveloppantes. Un œuf semblable peut même être comparé à l'utérus d'un vertébré vivipare qui a reçu dans sa cavité un nombre insolite d'œufs ovariens fécondés. On sait en effet que, dans les individus mammifères anormalement multipares, les embryons plus ou moins gênés dans leur développement, sont de même isolés au moyen de leurs membranes plus ou moins réunies entre elles. 11 convient donc de faire contraster l'organisation des œufs de tous les vertébrés (mam- mifères, oiseaux , reptiles) pourvus de poumons, d'une allantoïde et d'un chorion, avec celles des œufs des autres vertébrés, soit amphibiens , soit seulement branchies, et même avec celle des œufs développés des inver- tébrés chez lesquels on voit toujours manquer l'allantoïde , et dont le chorion ou la membrane vitelline tend à s'effacer et à se confondre avec le blastoderme ou avec la couche d'albumen qui enveloppe immédiatement le vitellus. Je puis affirmer que dans les œufs de gastéropodes pulmonés terrestres et aquatiques que j'ai observés , les petits n'ont autour de leur peau et ne laissent dans l'œuf, lors de l'éclosion , aucun vestige de memi*» (420) brane enveloppante ou de chorion. Je devais mentionner cette parti- cularité, afin de montrer que la nudité complète de la peau des embryons qui se touchent dans un même œuf, n'est pas une condition suffisante pour que leur union puisse avoir lieu par le contact immédiat seul. » Cette union ne s'est même pas effectuée dans certains cas où deux em- bryons très vigoureux s'étaient déchirés en se heurtant la membrane de leur vésicule ombihcale. Je pense cependant que l'agglutination des surfaces déchirées aurait pu avoir lieu entre les deux embryons, si leurs mouvements continuels ne l'avaient pas empêchée. » Depuis que l'attention des ovoiogistes a été dirigée plus spécialement sur l'œuf pris dans l'ovaire , la science s'est enrichie de la découverte de la vésicule du germe ou de Purkinje, et de celle d'une tache granuleuse ou de Wagner. 1a vésicule du germe que Wagner a étudiée dans la série ani- male, est très facile à observer dans les limaces, les hélices et tous les mollusques pulmonés terrestres ou aquatiques. Elle m'a paru moins grande dans les paludines vivipare et impure. D Le Limax agrestis est toujours l'espèce sur laquelle j'ai le plus fréquemment observé l'œuf ovarien qui dans un très grand nombre d'individus, ne m'a offert qu'une seule vésicule du germe et très rare- ment deux. » On voudrait pouvoir suivre le sort de ces deux vésicules du germe dans un même œuf ovarien; mais l'animal étant toujours sacrifié dans ces cas et l'œuf qui promet de fournir un monstre double étant incomplet, c'est-à-dire sans albumen et sans coque , on ne peut y étudier la destina- tion physiologique de cette double vésicule qui, de même que la vésicule unique des œufs ordinaires, n'a point encore été observée par aucun ovo- logiste au-delà de l'ovaire. » Je ne pousserai pas plus loin ces considérations relatives à la pro- duction des monstruosités doubles par union et fusion de deux ou trois individus. Quant aux conditions qui dans les œufs ovariens peuvent pré- sider à la formation des monstruosités par inclusion d'un individu dans un autre, j'en suis réduit encore à de pures spéculations, puisque jusqu'à présent je n'ai jamais eu l'occasion de trouver sous la peau, ou parmi les viscères, des individus de plusieurs espèces de limaces ou d'hélix , aucun vestige d'un autre individu; je n'ai également point distingué dans le corps des embryons nombreux que j'ai étudiés, aucun indice de l'existence d'un autre embryon inclus. Il se peut au reste que cette monstruosité soit très rare ou même n'existe jamais pour les mollusques gastéropodes pulmonés terrestres ou aquatiques. » ( 4ai ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MiScAïf iQTJE APPLiQCiêE. — Reckerchcs sur la compression des gaz et sur la réduction des pressions variables en pression régulière; par M. Séguin. (Renvoi à la Commission déjà nommée pour rendre compte d'un premier travail de M. Séguin.) Dans ce nouveau Mémoire, l'auteur donne la description d'une pompe destinée à la compression du gaz d'éclairage obtenu de la distillation des matières animales, et celle d'un appareil régulateur. ' - ' « La pompe, dit M. Séguin , est disposée de manière, i° à donner le maxi- mum de force à l'instant de la course où le gaz offre le maximum de résistance par la diminution de son volume; 2° à fonctionner dans la position verticale sans perte de gaz et sans que le piston soit noyé dans un liquide; 3° à éviter, grâce à un mode particulier de transmission des forces, l'em- ploi de guides qui exerceraient les frottements sur la tige du piston. » ENTOMOLOGIE. — Sur uji nouveau genre d'insectes myriapodes qui vit aux environs de Paris, et additions à un précédent Mémoire sur les ani~- maux de cette classe; par M. Gervais. (Commissaires, MM. Duméril, de Blainville, Milne Edwards.) STATISTIQUE. — Des périodes d! accroissement et de décroissement dans la mortalité des différents pays; par M. IVestor Urbain. (Commission nommée pour un précédent Mémoire.) M. DE Saulct envoie le modèle et la description d'un cadran solaire, lequel, à l'aide d'un déplacement facile et réglé, donne à tous les Instants de la journée l'heure moyenne. (Commissaires, MM. Bouvard , Mathieu , Puissant, Savary.) M. Renwd de Vilbacr adresse, comme complément à un Mémoire qu'il avait précédemment présenté sur un nouveau système de construc- tions pour les chemins de fer, un Rapport fait par une Commission des ponts-et-chaussées, et les observations dont il a cru diverses parties de ce Rapport susceptibles. (Renvoi à la Commission déjà nommée.) ( 4" ) M. Gestin adresse de nouveau un manuscrit qu'il avait présenté l'an passé et qu'il avait ensuite retiré pour en faire prendre copie. Cet ouvrage a pour titre : Considérations physiques, climatologiques , hygiéniques et inédicales sur les différents points de relâche des cinq parties du monde. La Commission nommée à l'époque de la première présentation se composait de MM. Beautemps-Beaupré , Larrey, Double, Serres; M. de Freycinet y est adjoint. M. Gloquet présente le modèle et la description d'un appareil au moyen duquel on obtient sans calcul les résultats des principales opéra- tions qui sont du ressort de l'arithmétique. (Commissaires, MM. Arago, Savary, Coriolis.) M. Demonville transmet, pour le concours au prix d'Astronomie fondé par Lalande , une Note relative à une interprétation qui lui est propre de certaines apparences célestes. (Commission chargée de décerner la Médaille de Lalande.) M, T. GuiBERT adresse des considérations sur diverses maladies dont, suivant lui , la nature a été jusqu'ici mal connue et pour lesquelles il propose de nouveaux noms. Il demande que cette Note soit, avec quelques autres qu'il avait précédemment transmises sur des sujets analogues, ren- voyée à l'examen de la Commission chargée de juger les pièces de con- cours aux prix de Médecine et de Chirurgie, fondation Montyon. (Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Instruction publique demande l'opinion de l'Aca- démie sur des écrits de M. Godard, relatifs à un nouveau système du monde, écrits qu'elle a renvoyés à l'examen d'une Commission. La Commission nommée déclare, par l'organe de M. Bouvard, que ces écrits ne méritent en aucune façon l'attention de l'Académie. La Commission est invitée à formuler par écrit ce jugement, qui sera transmis à M. le Ministre de l'Instruction publique. ( 4^3 ) Des procédés photogéniques considérés comme mojens de gravure. — Lettre de M. Da.guerre à M. Arago. « J'avais bien prévu, et je ne me suis pas trompé, que lorsque le public connaîtrait mon procédé, il me rendrait la justice de croire que je n'avais pu obtenir ce résultat que par une immense série d'expériences. C'est pourquoi je ne pensais pas qu'aussitôt après sa publication , on pourrait annoncer des perfectionnements réels à ma découverte , et je n'avais pas cru devoir publier la filière d'expériences qui m'y avait conduit. Depuis un mois à peine on connaît mon procédé et déjà, de toutes parts, on pré- tend avoir reculé ses bornes en trouvant le moyen de multiplier ses résul- tats par la gravure et par d'autres moyens que l'on ne détermine pas encore. C'est ce qui m'engage aujourd'hui à m'adresser à vous pour réclamer contre ces prétendues innovations dont on exagère singulièrement le but et les moyens; et, avant d'aller plus loin , je dois vous donner l'assurance , qu'en vous écrivant cette lettre et en vous priant d'en donner connaissance à l'Académie , je n'ai d'autre intention que d'éclairer le public et nullement celle de blesser l'amour-propre de qui que ce soit. » Il m'est nécessaire, pour atteindre le but que je me propose ici, d'en-' trer dans quelques détails sur l'historique de ma découverte. On sait que dans le procédé de M. Niépce père , avec lequel je m'étais associé , on em- ploie un vernis de bitume de Judée appliqué sur une planche métallique, et que par l'effet d'un dissolvant qu'il indique, le métal est entièrement mis à nu dans les endroits où la lumière n'a pas frappé. Comme M. Niépce se servait principalement de son procédé pour la copie de gravures mises en confàct avec la couche sensible , il n'est pas étonnant qu'il ait pensé à attaquer sa plaque au moyen d'un acide , puisqu'elle se trouvait décou- verte dans les endroits bruns, et tout-à-fait couverte dans les endroits clairs, conditions entièrement semblables à celles qu'exige la gravure. D'un autre côté, le travail était, aussi, convenablement dessiné pour être gravé puisqu'il consistait dans la reproduction d'une gravure. Cependant, comm« il n'était pas possible de mordre à différentes reprises sans faire intervenir l'art du graveur, et que par conséquent les tailles avaient toutes la même profondeur, le résultat n'était que très défectueux, comme vous en pourrez juger d'après la planche que je vous soumets et l'épreuve qui en a été tirée. (Cette épreuve m'avait été donnée par M. Niépce avant notre association.) On conçoit que cette application du procédé de M. Niépce , à la gravure, ne pouvait pas avoir lieu pour les images obtenues dans la chambre noire , C. R. 1839, a< SemMirr. (T. IX, W» 14.} Sq CM) parce que dans ces dernières le vernis n'est entièrement enlevé que dans les grandes vigueurs, et que les demi-teintes n'étant produites que parle plus ou le moins d'épaisseur du vernis, il est impossible que l'acide agisse dans le même rapport, ce que j'ai déjà dit dans une Note que j'ai ajoutée au procédé de M. ISiépce. Cet inconvénient n'existe plus depuis les modi- fications que j'ai apportées au procédé , car j'ai substitué au bitume le ré- sidu de l'huile essentielle de lavande , et ce résidu dissous dans l'alcool et étendu sur une plaque de métal ou de verre, ne produit pas une couche continue, mais présente sur toute la surface une suite de petites sphérules de résine qui laissent entre elles le métal à découvert. C'est pourquoi on peut ainsi mordre la plaque au moyen d'un acide et c'est ce que j'ai fait sur une épreuve sur verre, obtenue dans la chambre noire, au moyen de l'acide fluorique, et pour en voir le résultat, j'ai chargé de noir les parties du verre attaquées par l'acide. » Mais cette image était très défectueuse parce que l'acide ayant agi partout également, il n'y avait pas assez de dégradation dans les teintes, inconvénient qu'il est impossible d'éviter en attaquant par une seule mor- sure, une planche dont le travail n'a pas été disposé pour cela. Ces détails suffisent déjà pour prouver que je me suis occupé de la gravure des images, et si je n'en ai pas parlé dans la description des modifications que j'ai ap- portées au procédé de M. Niépce, c'est que j'en ai jugé les résultats trop imparfaits. » Il e.stbien prouvé par la correspondance de M. Niépce, que j'ai dé- couvert, dans le mois de mai i83i, les propriétés de la lumière sur l'iode mis en contact avec l'argent. Je n'ai découvert l'application du mer- cure qu'en i835. Ou peut penser que dans ces quatre années d'intervalle entre les deux découvertes, j'ai dû faire un grand nombre d'expériences, et qu'employant toujours pour ces expériences des planches métalliques, il a dû souvent me venir à l'idée de fixer l'image par la gravure. » A cette époque je ne savais pas que l'image existe sur Tiode avant d'être apparente, et j'attendais qu'elle se fût manifestée par la coloration de l'iode. Cette image était fugace puisqu'elle se colorait indéfiniment, et d'ailleurs les clairs et les ombres y étaient transposés. Cependant, dans cet état, les acides agissaient différemment sur les parties de l'iode non colorées par la lumière, et sur celles qui étaient colorées, et j'obtenais, par leur applica- tion, une gravure extrêmement faible. » Une expérience faite sur une plaque sortant de la chambre noire et sur laquelle l'image était devenue apparente par la coloration de l'iode ( 4=5 ) par la lumière, m'avait démontré que le gaz acide carbonique, en contact avec la plaque légèrement mouillée, avait produit, par sa combinaison avec les parties de l'iode frappées par la lumière, un composé très blanc et avait ainsi remis les clairs et les ombres dans leur état naturel; mais la dé- gradation des teintes était imparfaite. Cette expérience m'adonne plusieurs fois le même résultat. " y> J'avais remarqué qu'en mettant dans une capsule du chlorate de po- tasse, et qu'en le chauffant avec une lampe dans un appareil à peu près sem- blable à celui qu'on emploie aujourd'hui pour le mercure, l'image produite, comme il est dit ci dessus, par la coloration de l'iode par la lumière , ap- paraissait en clair, absolument comme l'engendre aujourd'hui la vapeur mercurielle. » Après être arrivé à la connaissance de la propriété du mercure, l'image était loin d'être aussi complète qu'elle l'est maintenant. Je voyais avec peine sa fragilité, c'est-à-dire la facilité avec laquelle le frottement en enlevait le mercure et je voulais parvenir à lui donner plus de fixité. Pour tâcher d'atteindre ce but je commençai une série d'expérience à l'aide des acides. Je savais qu'il était difficile de trouver un acide qui agît sur l'argent sans affecter le mercure, mais l'idée me vint que dans le temps nécessaire pour que l'action de l'acide se manifestât sur l'argent dans les parties où il est à découvert, le mercure le préserverait dans celles qu'il recouvre, jusqu'à ce qu'il cédât lui-même à l'action de l'acide. J'ai effectivement obtenu ainsi plusieurs résultats avec différents acides, entr'autres avec un mélange (Facide hydro-chlorique et d'acide nitrique étendus d'eau , ainsi qu'avec plusieurs vapeurs acides. Mais ces résultats étaient défectueux et toujours parla cause que j'ai signalée plus haut, c'est-à-dire par l'impossibilité de mordre à plusieurs reprises sans faire intervenir le talent du graveur. Je savais , du reste , que l'argent est trop tendre pour en espérer un tirage même d'un très petit nombre d'épreuves. » Je dois le dire ici , le but que je me proposais dans ces expériences n'était pas d'arriver à tirer des épreuves, mais bien, en remplissant de noir les parties du métal attaquées par l'acide , de donner de la vigueur aux images. » Aujourd'hui que le procédé est arrivé à vme plus grande perfection, et qu'il donne une finesse de détails qui soutient l'épreuve de la loupe, je suis, plus que jamais, convaincu de l'impossibilité d'arriver par la gra- vure sur la plaque même, à tirer des épreuves qui approchent le moins du n)onde de la perfection d'une image présentant le maximum d'effet que 59.. • ~ ( 4^6 ) {lonne le procédé; car dans une épreuve obtenue dans ces conditions, où la perspective aérienne est reproduite avec toute sa dégradation de teintes , les plus grandes vigueurs de l'image doivent être complètement nettes de mercure, ce qui rend impossible de reproduire ces vigueurs par la morsure, puisque cette morsure agit également et produit de larges creux qui ne peuvent retenir le noir d'impression; en gravure on évite cet in- convénient en ne produisant que des creux assez étroits pour qu'ils retien- nent le noir. Pour vaincre cette difficulté, qui est évidente, il faudrait exposer long-temps au mercure l'épreuve qu'on veut graver, afin qu'il s'y attachât partout, même dans les grandes vigueurs; par ce moyen on ob- tiendrait un grain sur toute la surface de la plaque; mais aussi cette épreuve ne serait pas dans les conditions voulues, car elle n'offrirait plus ni perspective aérienne, ni finesse de détails. » Je termine en disant que je regarde comme impossible d'arriver par la gravure sur la plaque même , à un résultat semblable à celui que pré- sente une épreuve exécutée dans toutes les conditions du procédé; mais je ne pense pas de même d'un transport du mercure sur un autre corps , ce que je regarde comme possible. Un perfectionnement qui pourrait être considéré comme tel , serait le moyen de noircir l'argent dans les vigueurs sans attaquer le mercure; on détruirait ainsi le miroitage de la plaque. Une autre amélioration non moins importante, consistera à empêcher que le mercure qui s'attache aux parties de l'image qui ont été trop long-temps exposées à la lumière, ne perde de son éclat; je verrai avec le plus grand plaisir les recherches se diriger de ce côté. Quant à la conservation de l'image, cela ne présente aucune difficulté, puisqu'on peut toujours placer les épreuves sous verre, et les border de papier collé pour les garantir du contact des vapeurs, qui peuvent seules nuire surtout à l'ar- gent. » J'espère que, d'après la réclamation que je vous adresse, on ne croira pas que je regarde comme impossible qu'on puisse apporter de véritables perfectionnements à mon procédé, et je puis vous assurer que s'il en pa- raissait de tels, loin de les voir avec déplaisir, je serais le premier à m'en réjouir. Je serai toujours très heureux de voir ma découverte contribuer à l'utilité et à l'agrément du public, et je fais tous mes efforts pour qu'il en soit ainsi. Contrarié dernièrement de voir paraître tant d'épreuves qui ne présentent ni ombres ni lumières, et qui ont généralement un ton ardoise, j'ai pris le parti de donner, un jour par semaine, le jeudi de 1 1 heures à 3 heures, au Conservatoire des Arts et Métiers, une séance dans laquelle ( 437 ) j'adresse mes conseils à tous ceux qui veulent bien m'apporter leurs essais. J'espère par ce moyen que dans peu on ne verra plus tant d'é- preuves qui ne peuvent donner qu'une triste idée du procédé. » b La planche et Yépreuve dont il est question dans la lettre de M. Da- guerre, ont été placées sous les yeux de l'Académie. On a fait circuler aussi les deux lettres originales de M. Niépce père à M. Daguerre, en date de février et juin 1827 , relatives à la gravure sur des épreuves photogénées. Nous les reproduisons ici : Chalon-sur-Saône, février 1837. « Monsieur, » J'ai reçu hier votre réponse à ma lettre du 25 janvier 1826. Depuis quatre mois je ne travaille plus : la mauvaise saison s'y oppose absolu- ment. J'ai perfectionné d'une manière sensible mes procédés pour la gra- vure sur métal ; mais les résultats que j'ai obtenus ne m'ayant point encore fourni d'épreuves assez correctes, je ne puis satisfaire le désir que vous me témoignez. Je dois, sans doute, le regretter plus pour moi que pour vous, Monsieur, puisque le mode d'application auquel vous vous livrez est tout différent, et vous promet un degré de supériorité que ne comporterait pas celui de la gravure, ce qui ne m'empêche pas de vous souhaiter toHt le succès que vous pouvez ambitionner. » J'ai l'honneur , etc. » Châlon-sùr-Sadne , le 4 juin 1637. « Monsieur, «Vous recevrez presque eu même temps que ma lettre, une caisse con- tenant une planche d'étain , gravée d'après mes procédés héliographiques, et une épreuve de cette même planche, très défectueuse, et beaucoup trop faible. Vous jugerez par là, que j'ai besoin de toute votre indul- gence, et que, si je me suis enfin décidé à vous adresser cet envoi, c'est uniquement pour répondre au désir que vous avez bien voulu me témoi- gner. Je crois malgré cela que ce genre d'application n'est point à dédai- gner puisque j'ai pu, quoique entièrement étranger à l'art du dessin et de la gravure, obtenir un semblable résultat. Je vous prie. Monsieur, de me dire ce que vous en pensez. Ce résultat n'est même point récent, il date du printemps dernier; depuis lors, j'ai été détourné de mes recher- ches par d'autres occupations. Je vais les reprendre aujourd'hui que la campagne est dans tout l'éclat de sa parure, et me livrer exclusivement à ^ (4^8) la copie des points de vue d'après nature. C'est sans doute ce que cet objet peut offrir de plus intéressant; mais je ne me dissimule point non plus les difficultés qu'il présente quant au travail de la gravure. L'entre- prise est donc bien au-dessus de mes forces; aussi, toute mon ambition se borne-t-elle à pouvoir démontrer, par des résultats plus ou moins satisfaisants, la possibilité d'une réussite complète, si une main habile et exercée aux procédés de Vaqua-tinta, coopérait par la suite à ce travail. Vous me demanderez probablement, Monsieur, pourquoi je grave sur étain au lieu de graver sur cuivre. Je me suis bien servi également de ce dernier métal; mais pour mes premiers essais j'ai dû préférer l'étain dont je m'étais d'ailleurs procuré quelques planches destinées à mes expériences dans la chambre noire; la blancheur éclatante de ce métal le rendant bien plus propre à réfléchir l'image des objets représentés. » Je pense. Monsieur, que vous aurez donné suite à vos premiers essais : vous étiez en trop beau chemin pour en rester là. Nous occupant du même ol)jet, nous devons trouver un égal intérêt dans la réciprocité de nos ef- forts pour atteindre le but. J'apprendrai donc avec bien de la satisfaction que la nouvelle expérience que vous avez pu faire à l'aide de votre chambre obscure perfectionnée, a eu un succès conforme à votre attente. Dans ce cas, Monsieur, et s'il n'y a pas d'indiscrétion de ma part, je serais aussi désireux d'en connaître le résultat que je serais flatté de pouvoir vous offrir celui des recherches du même genre qui vont m'occuper. » agréez, je vous prie, etc. » Ces diverses pièces, malgré leur authenticité et leur date certaine, seraient sans valeur dans une discussion de priorité, contre la personne qui, n'en ayant pas eu connaissance, aurait, la première, entretenu le public de la combinaison des méthodes photogéniques et des procédés de la gravure. Sur ce point , la priorité de M. Niépce résulte d'une citation détaillée de l'article 8 du traité, citation faite dans la séance de l'Académie où les méthodes photogéniques furent dévoilées. Dans cette citation, dont cinquante personnes se ressouviennent, M. Arago avertit que M. Niépce avait trouvé de l'avantage à ajouter un peu de cire à son vernis, quand il faisait une image avec l'intention de la transformer en planche à graver. Il dit aussi que M. Lemaître était le graveur que MM. Niépce et Daguerre s'étaient associé, pour perfectionner les planches ébauches. ( 4^9 ) " L'article suivant du traité provisoire, passé le 14 décembre i8ag entre MM. Niépce et Daguerre , prouve qu'alors encore , les deux associés espé- raient tirer parti des planches gravées sur des dessins photogénés: « Art. 8. Lorsque les associés jugeront convenable de faire l'application de ladite découverte aux procédés de la gravure, c'est-à-dire de constater les avantages qui résulteraient, pour un graveur, de l'application desdits procédés qui lui procureraient par là une ébauche avancée, MM. Niépce et Daguerre s'engagent à ne choisir aucune autre personne que M. Lemaître, pour faire ladite application. » Au reste, dans le rapport fait par M. Arago à la Chambre des Députés, le 8 juillet i83(.), et imprimé trois jours après, il est question de « la forma- » tion (par M. Niépce) à l'usage des graveurs , de planches à l'état d'é- » hanches avancées. » On trouve , enfin, ce passage de M. Niépce, dans la brochure publiée, par M. Daguerre : ^application des procédés héliographiques. « Le vernis employé 'p.ouvant s'appliquer indifféremment, sur pierre, » sur métal et sur verre , sans rien changer à la manipulation , je ne m'ar- » réterai qu'au mode de manipulation sur argent plaqué et sur verre, en » faisant toutefois remarquer, quant à la gravure sur cuivre, que l'on peut » sans inconvénient ajoutera la composition du vernis, une petite quantité » de cire et 7" année, n"' I et 2 , in-8°. Notice sur les sept esquisses de Rubens représentant la vie d Achille ; par M. Collot; in-4°. Petit Cours d'Astronomie j ou courte expositioîi du vrai Système du Monde; par M. Demonville; i855|, in-8'. Exercices zootomiques; par M. Van Ben eden, fascicule 1"; Bruxelles, in -4°. On the ... Sur les phénomènes des Anneaux de Newton quand ils sont formés entre deux substances transparentes de pouvoirs réfringents dif- férents; par M. G.-B. Airy; Cambridge, i832 , in-4°. (Extrait des Tran- sactions de la Société philosophique de Cambridge.) On the . . . Sur le calcul des perturbations des petites Planètes et des Comètes à courtes périodes; par le même ; Cambridge , décembre 1 834 > in-8°. (Extrait du Nautical Almanac pour 1837.) ( 436 ) Continualioa of. . . Continuation des recherches relatives à la valeur de la masse de Jupiter; par le même (lu à la Société royale astronomique le i3 janvier iSSy;) in-4''. Results of the. . . Résultats des observations du Soleil, de la Lune et des Planètes Jàites à l'Observatoire de Cambridge dans les années i855 — i855; par le même (lus à la même Société le lo mars iSSy;) in-4'*- On the . . . Sur la position de l'Êcliptique qui se déduit des observations faites avec la lunette méridienne et le Cercle mural à V Observatoire de Cambridge dans l'année i835; par le même (lu à la même Société le 12 mai iSSy)} in-4°. On the parallax. . . Sur la parallaxe de a de la Lyre; par le même (la le lo novembre iSSy); \vi-l^°. On the intensitj... Sur T intensité de la Lumière dans le voisinage d'une caustique ; par le même ( extrait des Transactions de la Société philosophique de Cambridge); Cambridge, i838, in-4°. A catalogue. . . Catalogue cfe 726 étoiles déduites des observations Jàites à l'Observatoire de Cambridge de 1 828 — 1835, réduites au \" janvier i85o; par le même (lu le i4 décembre i838); in-4''. Account of. . . Compte rendu des expériences faites sur les Bateaux construits en fer, et entreprises dans le but de trouver la correction relative à la déviation de l'aiguille aimantée produite par le fer des bâti - ments; parle même (extrait des Transactions philosophiques de la Société rojrale de Londres), Londres, 1839, in-4''. The nautical. . . Magasin nautique et chronique navale; septembre i83q, in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 7 , n" 39, in-4*'. Gazette des Hôpitaux ; tome i*% n" 1 13 à i i5, in-4''. Gazette des Médecins praticiens; n* Sa, i" année. L'Éducateur; janvier et février 1 SSp , in-4°. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SQEIXCES. SÉANCE DU LUNDI 7 OCTOBRE 1839. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS , DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Note de M. Acguste de Saikt-Hilaire sur un échantillon de Drosera inter- media recueilli en Sologne par M. Naudin. « M. Turpifl, dit M. Augivste de Saint - Hilaire , a distingué, ily a déjà long- temps, deux systèmes dans la partie aérienne des végétaux, l'axile et l'appendiculaire. Cette distinction a été généralement admise par les botanistes, et M. Claude-Louis Richard , qui a rendu tant de ser- vices à la science, avait même cru pouvoir établir en principe que des axes n'étaient jamais produits par des feuilles. Cette règle est cependant bien loin d'être sans exception. Tout le monde connaît aujourd'hui l'exemple du Biyophjllum. Hedwig ayant mis sous presse des feuilles de Fritillaria imperialis , vit s'élever de leur surface des bulbilles qui repro- duisirent la plante, et MM. Poiteau et Turpin ont obtenu le même résultat avec des feuilles d'Ornitogalum thjrsoides. Tout récemment des racines et des bourgeons se sont développés sur des morceaux de feuilles de Theo- phrasta , qu'avait enfoncés dans la terre M. Neumann, jardinier en chef du Jardin des Plantes de Paris. Enfin , M. Henri de Cassini a vu naître C. R. itijg, 2« Semestre. (T. IX, N» IS.) • 6l sur quelques pieds de Cardamine pratensis d'autres individus de la même espèce. Pendant que j'étais en Sologne au mois de septembre dernier , ajoute M. Auguste de Saint-Hilaire , M. Naudin , jeune botaniste plein de zèle et de sagacité , me fournit l'occasion d'observer, sur un pied de Dro- sera intermedia , des productions à peu près analogues à celles qui ont fait le sujet du Mémoire de M. de Cassini. Ce Drosera offrait sur l'une de ses feuilles deux autres petits Drosera , dont l'un était long d'environ six lignes , et l'autre un peu moins grand. Tous les deux offraient une tige fili- forme avec de petites feuilles caulinaires alternes, spatulées et chargées de longs poils glanduleux. C'étaient , en un mot , des Drosera eau- lescents, en miniature. Au-dessous de l'un des deux pieds, la feuille n'avait éprouvé aucune lésion à sa partie inférieure; sous l'autre, elle avait pris une couleur noire et s'était altérée. On ne voyait, du moins exté- rieurement, aucune trace de racine. M. Aug. de Saint-Hilaire n'entre pas dans des détails plus étendus, parce que M. Naudin se propose de publier une Note sur la plante dont il s'agit.» « A la suite de cette communication , M. Turpin entretient l'Académie sur un autre naoyeu de reproduction foliaire, très commun, mais extrê- mement curieux en ce qu'une larve d'insecte en est l'artisan , tout en agis- sant dans un autre but. » M. le docteur Picard-Jourdain, d'Abbeville, qui a observé ce fait toul- à-fait nouveau, eut la bonté tout dernièrement d'en envoyer la descrip- tion et un grand nombre d'échantillons vivants à M. Turpin qui a pu les étudier et les figurer dans plusieurs étals successifs de leur végétation insolite. » Une larve, qui appartient à une espèce de Phrygane, très multipliée dans les eaux pures des ruisseaux, des rivières et des étangs où croît le Cresson de fontaine {Sisjmbrium nasturtium, Lin.), coupe par petits tronçons, et à l'aide de ses mâchoires tranchantes, les pétioles communs des feuilles ai- lées de cette plante aquatique pour s'en servir ensuite à composer, par agglutination, la partie extérieure de son fourreau protecteur. Les fo- lioles,, dont elle n'a que faire , restant abandonnées sur l'eau qui leur sert de territoire provisoire , produisent bientôl de leur base et en-dessus du pétiole particulier, d'abord deux ou trois radicelles incolores, puis au centre de ces radicelles un petit bourgeon conique, vert, dans lequel se trouve ■iou plutôt duquel se déroule successivement toute la partie aérienne d'une nouvelle plante de Cresson , tandis que les radicelles , en se multipliant et ( 439 ) en continuant de s'allonger, vont gagner la vase où elles s'enfoncent et se fixent en parties clans ce second territoire dont jouissent, en même temps que de celui de l'eau, les végétaux aquatiques. » M. Turpin n'a communiqué ce mode de reproduction végétale à l'Académie qu'à cause seulement du moyen singulier qui y donne lieu. Car on sait depuis long-temps que la feuille isolée d'une plante, employée comme bouture, peut reproduire un individu de l'espèce de celui dont elle a été détachée. Mais on sait moins , quoique la chose soit tout aussi fondée, que chacun des grains de globuline contenus dans la vésicule ma- ternelle des tissus cellulaires peut aussi , dans des circonstances favorables à sa végétation, germer sous la forme d'une bulbille, laquelle, étant isolée et confiée au sol, s'y enracine et devient un nouvel individu. <» C'est de cette manière que dans toutes les régions tissulaires d'un végétal , la vie se trouve également distribuée et concentrée dans d'innom- brables centres particuliers desquels peut résulter, par excitation, le déve- loppement d'un corps embryonnaire reproducteur de l'espèce. » A l'occasion de ces deux communications , M. FLounENS cite quelques expériences qu'il a faites sur le pourpier (Portulaca oleracea). * -- a M. Flourens a vu naître une plante entière et nouvelle de chaque ft&g'- ment de tige , de chaque fragment de feuille de Pourpier. i) Une feuille a été coupée en trois parties. Ctiaque partie, mise en terre, a donné une nouvelle plante, composée de sa racine, de sa tige et de ses feuilles. » PHILOSOPHIE DE LA NATURE. — D'uTi nouvcl Argument de physique intrastellaire (i); sous ce titre : Qu'il est dans la nature une substance ou essence fondamentale , la lumière, remplis- sant l'espace dans l'univers j formée de sept principes , susceptible virtuellement de transmission directe et indéfinie ^ se transformant incessamment, et sortant d'une précédente condition de corps graves , ou jr rentrant , en reparaissant à son étal 'ordinaire de sublime atténuation , tant que dure dans sa plénitude et que se mani- fosle l'admirable phénomène de la combustion. Cette substance, c'est le fec. Par M. Geoffroy St.-Hil^ire. « Je considère ce titre comme à peu près extrait du livre fameux, l'Op- (i) Voyez Compte rendu, où se trouve le premier Arguinefit de ce genre que j'ai 6l . , (44o) tique de Newton (i). En 1704, l'homme de génie auteur de cette rai-' raculeuse production naissait à une science nouvelle, entrait seulement dans ces idées inconnues à l'humanité. Par conséquent ce n'est pas de la sorte qu'il les avait formulées. Toutefois , j'ai cru entrer dans la pensée de Newton, ainsi qu'elle fut exposée par ce grand homme en des jours de puissance et de progrès. Du moins je les tiens comme implicitement contenues dans son mémorable ouvrage, et comme vraiment énon- cées dans les méditations de la fin de ce livre , notées numériquement sous le titre de Questions ^ lesquelles Newton s'adresse à lui-même; car après qu'il s'est élevé très haut, principalement dans la rédaction de la 18' et la 19" propositions, comme dans d'autres subséquentes, il s'essaie enfin à conclure, venant à rédiger ainsi la 3o" question: « Ne peut-il pas se faire une transformation réciproque entre les Corps » grossiers et la Lumière ? Les Corps ne peuvent-ils pas recevoir une grande » partie de leur activité des particules de la Lumière qui entrent dans leur » composition ? Car tous les Corps fixes qui sont échauffés, jettent de la » lumière pendant tout le temps qu'ils conservent un degré suffisant de » chaleur; et à son tour la Lumière s'arrête dans les Corps toutes les » fois que ses rayons viennent à donner sur les parties de ces corps, ainsi » que je l'ai déjà montré. » » Newton ajoute à ceci ces réflexions : « L'eau se change en terre fixe » après de fréquentes distillations; » et il continue ainsi : « Le changement des Corps en Lumière et de la Lumière en Corps est » une chose très conforme au cours de la natdre , qui semble se plaire aux » transformations. Par la chaleur, elle change l'eau qui devient un sel (2) écrit et que j'ai placé daus ce recueil : Année 1839, second semestre, tome IX, page 3i4. Je me suis porté sur cette haute généralisation , en remontant d'un fait d'organisation animale, consistant chez l'homme en un double enfant à parties soudées ensemble ; cas rare devenant l'excellent moyen qu'emploie présentement la Philosophie, pour apprécier les efforts de la nature engagée dans des voies de perfectibilité progressive et indéfinie. Ces études sont goûtées en ce temps du xix' siècle, à une exception près qui éclate dans la conduite d'un illustre naturaliste , lequel imagina de se défendre de ces idées nou- velles et qui se fit un mérite de n'admettre dans les collections d'Analomie de l'Étal , qu'il administre, aucun exemple de ce genre. (1) Traité cf Optique , sur la Lumière, etc., traduit en français par M. Coste sur ja seconde édiiion: in-4'', 1722, page 55i. (2) Au temps de Newton le mot sel n'avait pas la signification précise qu'il a reçu U4^) » fluide et sans goût, en vapeur, qui est une espèce d'air; et par le froid, » elle change l'eau en glace, qui est une pierre dure, pellucide, cassante » et fusible. Et cette pierre reparaît en eau, comme la vapeur repasse » aussi en eau par le moyen du froid » » Les œufs commencent à être d'une petitesse insensible, passent à une » grosseur considérable et se changent en animaux; les têtards se chan- » gent en grenouilles et les vers en mouches L'eau exposée durant » quelques jours en plein air prend une teinture qui ressemble à celle » de l'orge germêe dont on fait la bière, elle acquiert avec le temps j» un sédiment ou uu esprit etc. (i) » » Or, parmi ces transmutations si diverses et si étranges, pourquoi la na- ture ne changerait-elle pas aussi les Corps en Lumière et la Lumière en Corps ? • Newton s'exprima à cet égard sous la forme du doute. 11 fut plus hardi et plus explicite en généralisant son principe d'Attraction universelle. S'il lui fallut plus tard l'appui d'un autre grand géomètre, celui de l'illustre Laplace , qui vint commenter et expliquer les mouvements irréguliers de la Lune, Newton du moins eut l'immense avantage de ne point rétrogra- der en sa route, et, tout au contraire en y persistant, de prendre foi en l'avenir. » Or, serait-ce ce bonheur qui l'attendrait également au sujet de la Lu- mière? et lui arriverait-il , dans cette question , d'être un jour non moins admiré de la postérité? Il n'aurait point reculé davantage sur les points logiques posés par son puissant génie, que pour cette première conception? Or ce procès est encore en litige ; et pourquoi désespérerions-nous d'une solution une première fois obtenue et sanctionnée? Vous avez toujours à vous décider entre deux hypothèses sur la Lumière, dont aucune depuis plus d'un siècle n'obtient l'assentiment décisif des savants. Pourquoi des- cendre Newton de la haute position où il s'est si admirablement placé? » Comprenons la grandeur des temps de la renaissance au moment où une fièvre de génie s'est emparée de l'esprit humain; une ère nouvelle commence avec Kepler, Bacon, Galilée, Gassendi, etc., lesquels se groupent autour d'un géant, comme savant et inventeur, Newton. (Ze vol se poursuit , mais tend déjà à s'éparpiller dans une seconde associa- de uos jours, çt que ce grand phLloso|jhe indique déjà par une paraphrase qui suit ce mot. ( I ) Opinions comprises en 1 704 par une chimie naissante. ■ ; i> 4 . ■ ( 440 tion qui se compose de Descartes, Locke, etc., lesquels s'engagent à l'envi dans les larges voies d'une philosophie transcendante. Dans les années suivantes , ce seront beaucoup d'autres observateurs qui se pré- cipiteront sur le terrain des recherches ; mais non des émules d'autant de force et d'une aussi grande capacité. Leur nombre augmente, mais leur puissance décroît. L'esprit humain ne supporte plus d'aussi grands efforts : ne pouvant s'avancer en montant plus haut, force lui fut de descendre ou de se tenir latéralement non sur des faits aussi largement embrassés, mais sur des faits bien plus multipliés; de descendre à des détails , et enfin de se placer quelques degrés au-dessous de cette grandeur qui avait, avec tant d'éclat, marqué les premiers pas de l'humanité. « Dès-lors , il fut fait divorce et séparation des choses dans la Nature ; les cieuxsont abandonnés à une classe spéciale d'observateurs, aux astro- nomes, et la terre à une toute autre classe, aux naturalistes, d'une trempe d'esprit très différente. » Quand il n'y avait qu'un tout à observer d'ensemble , on restait sur fe lien commun des choses : leur unité philosophique était en saillie dans la pensée humaine. Cet ordre de sagesse économique est rompu; on s'excuse d'une confusion réelle dans la contemplation simultanée des choses, en croyant satisfaire à un autre but d'une utilité directe. On travaille à dres- ser le grand catalogue des êtres qui sont près de nous , vivent avec nous , et desquels nous vivons comme toutes les existences du monde ambiant. H devient si évident que c'est de premier besoin pour l'humanité que tout cède à cette considération : mais alors il n'est plus de Nature une, de phi- losophie pour cette Nature personnifiée par un illustre penseur moderne, et caractérisée dans ces expressions : Natura naturans , natura naturata. Des avis sont alors donnés par tout le monde et en particulier par cha- cun dans tous les siècles. Or, tout le monde, variant chacun dans son principe à saisir , dans la considération d'une espèce à préférer, il n'existe plus pour personne d'idée commune et l'on ne croit plus qu'en la diver- sité des choses. » Mais alors quoi deviendra commun dans ces choses aperçues si di- verses? La matière et les facultés si distinctes et si éclatantes de ses parti- cules , disent les uns ? C'est tout au contraire Dieu seul , disent les autres : ceux-ci forment les modérateurs vénérables des passions humaines, et nous en avons fait une classe de sages à part, sous le nom de théo' logiens. M Quoi de commun dans la diversité ? et je reproduis cette réponse : fa ( 443 ) matière jouirait-elle du sentiment de l'essence de ses particules , selon quelques-uns. Mais suivant d'autres, et de plus savantes inspirations, celles de nos admirable^ penseurs théologiens, ce serait Djieu seul, ca.use iMis CACSKS, qui aurait cette conscience , qui la trouverait dans les replis et les sentiments profonds de son âme immense et universelle, et dont il au- rait concentré quelques parcelles dans l'humanité, qui fût sa belle et puis- sante manière d'apparaître sur la terre et de se révéler aux hommes, à ces créatures privilégiées, admirable et glorieuse émanation delà divine Pro* vidence. » Mais j'interromps la suite de ces idées, pour passer à d'autres im- pressions où je vienne r>écessairement prendre et occuper la position d'un confrère réclamant l'indulgence de ses confrères* » Si je n'étais dans mon individualité qu'élève de l'Académie des Sciences de Paris, la plus respectable, selon moi, des corporations en recherche des faits naturels, je ferais taire mon instinct synthétique, et j'en passerais par le sentiment honoré par l'illustre Cuvier, je dirais avec lui: Hors de r observation , point de salut. » Mais j'ai depuis assez long-temps écouté les leçons d'un autre maître, notre sublime Buffon, qui fut tant de fois traîné dans la boue par des descripteurs lui faisant un crime de n'avoir point assez répété les formes du célèbre naturaliste suédois. Buffon, né dans la même aimée que Liuneus, i'707, n'arriva à des faits de détail, que quinze ans après son illustre contemporain, et l'on sait de quelle manière. Ce fut en poète, en phi- losophe synthétique^ et je l'ai écrit quelque part, en prêtre de la Nature, » J'ai cru que l'élève de Buffon, après avoir consacré une longue vie à la méditation de l'œuvre de son immortel maître, pourrait osw faire ime étude spéciale et attentive de l'Optique de Newton, qu'il pourrait adhérer à quelques théorèmes plutôt pressentis que posés par ce premier des phi- losophes de la Nature. Je donnai donc, comme on l'a vu plus haut, aux soupçons philosophiques de l'illustre géomètre anglais , à ses vues éle- vées, une foi explicite en les commentant et en les traduisant à ma ma- nière. Newton avait presque jjlacé dans la possibilité de l'univers la raison nécessaire d'une matière unique; et il ne se faisait nulle difficulté de croire (question xxx) que la Lumière ne se fît Corps quelquefois, et que les Corps ne devinssent réciproquement Lumière. » Ce fut la base sur laquelle, après de longues études, j'en vins à fonder mon système, n'entendant émettre d'idées et ne conclure logique- ( 444 ) ment qu'avec l'action du grand astre lumineux, notre Soleil, vis-à-vis d'un de ses satellites principaux , la planète devenue le lieu d'habitation de l'espèce humaine, étant notre terre nourricière^ » L'idée qui domine dans {'Optique de Newton , et que je restreins beaucoup, c'est i° que le Soleil à sa surface brûle, surtout au profit des satellites ses suffragants , et qu'il remplit et féconde la Terre de sa lumière vivifiante; 2° que la Terre qui ne serait sans le Soleil qu'un tuf inerte, sans ressort, exerce sur l'homme, son principal habitant, et toutes les autres créatures , une toute bénigne influence, les bienfaisantes émanar tions que lui apportent les rayons solaires. » Mais ce qui devait résulter à un second moment de la réflexion hu- maine , des effets de ce mariage mystique , et en général de ce puissant événement constituant une sorte d'éducation spirituelle à l'égard de ces deux astres, c'est que leur existence, en vertu de leurs communes relations, ne pouvaient former dans l'immensité des espaces célestes qu'une sorte d'à parte, circonscrit, et n'occuper qu'une seule et très petite place (petite relativement parlant), un coin seulement. Autant il y a de soleils visibles, ou d'étoiles, autant s'agrandira pour l'homme le champ d'études dont le système des Mondes lui aura fourni les bases. » Newton qui a fait éclore dans la pensée humaine l'idée que tout Soleil brûle au profit de la Terre et de ses nombreux satellites , autres associés planétaires; Newton qui a rendu vraisemblable et qui par conséquent autorise la conjecture qu'autant d'étoiles, autant sont de soleils enflammés, c'est-à-dire autant de foyers incandescents ; d'où résulte la conséquence que tous les grands corps de l'univers sont devenus les sujets d'une con- flagration générale ; Newton a, dis-je, de cette manière pressenti, et c'était l'avoir révélé que de l'avoir ainsi exprimé, que sur un point arrivait le principal accomplissement de l'économie des choses. ^ » Mais ce n'était avoir fait que vers un point, qu'avoir conclu aussi bien avec les remarques de l'observation qu'avec la puissante ressource de la pensée : et il restait, pour achever la révolution entière du cercle, à employer les allures audacieuses de Buffon, c'est-à-dire à conclure avec la grandeur de cet éclatant génie la théorie des faits nécessaires de ce maître. » Par la combustion générale, nous tenons déjà comme une nécessité phénoménale qu'aurait apportée à ce génie penseur sur les choses, le prin- cipe de l'une des deux grandes forces de la nature; mais si la combustiop existait seule, tout équilibre serait rompu. Cette force agissant isolément sous l'action incessante d'une conflagration générale, serait sans une ré,- ( 445 ) paration indispensable, et l'univers arrivant ainsi à la consommation finale de ses éléments , manquerait à son ordre providentiel , à sa constitution d'éternité. » Il est donc une autre puissance dans les choses j tel est mon sentiment buffonien, et je me suis à ce sujet expliqué dans la troisième annotation de mes Fragments biographiques, page i Sa , et que j'ose , témérairement peut-être , invoquer dans cet article. » Enfin, après avoir présenté la synthèse de ma philosophie dans l'o- puscule, Notions de Philosophie naturelle, je n'ai pu résister au plaisir de communiquer le titre et quelques premiers paragraphes de ma lecture d'avril i835 : ceci se trouve page gi et suivantes du premier opuscule. » Que vins-je dire alors ? la Lumière comme substance est le sujet et le grand artisan des métamorphoses de la matière. » Deux grands leviers pèsent sur les mondes pour en modifier sans cesse et transformer les choses dans le temps et l'espace; de rang comme de puis- sance diverse , ils constituent et assurent cependant l'ordre immuable de l'univers , étant sous la main du Créateur, tenus de traverser sans dévia- tions l'éternité des siècles. » Leurs opérations sont d'une activité incessante , défaisant sur un point et reformant sur un autre. Les événements qu'engendrent ces forces sont réglés par un balancement de leurs causes qui s'entremêlent et se renou- vellent sans cesse, tant au départ qu'à l'arrivée. C'est un mouvement de va-et-vient continuel , un remaniement et une transformation inépuisable de la matière, où les décompositions et les recompositions ne s'interrom- pent jamais. » Voilà, comme nous l'avons dit plus haut , les puissantes forces de la na- ture, qui, comme autant de serviteurs dévoués et attentifs, veillent à l'exact balancement de leurs causes alternantes et de leurs effets réciproques. Ainsi s'aperçoivent toutes ces causes qui comme si elles parcouraient des lignes courbes qui se croisent, rentrent les unes dans les autres, et ne se sont jamais véritablement opposées ni dans leurs modes ni dans leur but respec- tif: car si elles détruisent sur un point c'est pour reconstruire sur un autre. » J'ai dit qu'il faudrait les nommer combustion et électr!sa.tiow : et je les ai surtout appliquées à une notion précise de la Lumière, substance qui remplit l'espace dans l'univers, dont la virtualité tend à opérer par- tout d'innombrables transformations. » Mais l'ordre des faits nécessaires apporta par conséquent au génie pen- seur sur les choses le principe d'une autre force de la nature, lequel vient C i'..l'^ij,a«5em« Je savais bien que les événements de la monstruosité m'y ramène- raient : je ne fus point trompé dans ce pressentiment. » C'est donc sous une autre forme que j'ai présenté ces idées dans mes livres Notions de Philosophie naturelle et Fragments biographiques. Là on pourra me suivre à tète reposée , si l'on prend le soin d'y recourir. » Je remets à une autre séance de présenter un précis sur le plus ou moins de compétence des savants en cette matière. » ( 447 ) M. Chasles offre à l'Académie, de la part de M. J.-O. Halliwell membre de la Société royale de Londres, un exemplaire d'une brochure contenant diverses recherches sur deux points de l'histoire des Sciences mathématiques , savoir , sur les traités de V^bacus et sur les anciens almanachs. M. Chasles remet, en même temps, la Note suivante : « Dans la première partie de son opuscule, M. Halliwell admet l'explica- tion du passage de Boèce donnée par M. Chasles, et reconnaît aussi que les traités de VAbacus, écrits aux x' et xi' siècles, roulent, comme ce pas- sage sur un système de numération décimale reposant sur le principe; de la valeur de position des chiffres. Il cite quelques-uns de ces Traités qui se trouvent dans les Bibliothèques de manuscrits de l'Angleterre. » « Après cette communication, M. Libri prend la parole et fait remar- quer qu'à son avis M. Halliwell, dont il vient de parcourir la brochure, n'a pas adopté les opinions de M. Chasles , d'une manière aussi explicite que celui-ci paraît le penser. En effet, le savant anglais commence par dire : « Il est fort probable que le passage sur VAbacus, dans le premier livre de » la Géométrie de Boèce, est une interpolation. » Et comme il n'ajoute rien sur l'importance qu'il attribue à ce passage interpolé , il n'en résulte nul- lement que M. Halliwell ait admis l'explication de M. Chasles. D'ailleurs, en déclarant que ce passage est une interpolation , M. Halliwell a rejeté d'avance toutes les conséquences que M. Chasles en avait voulu déduire sur l'origine occidentale de l'arithmétique actuelle. » Il est vrai que M. Halliwell dit plus loin que dans VAbacus de Berhe- linus , et dans quelques autres ouvrages manuscrits: local position is clearlj pointed out. Mais nous avons à Paris des manuscrits fort anciens de Berhelinus (ou Bernelinus) où les nombres sont toujours écrits suivant les règles connues de l'arithmétique des Romains. 11 résulte de là, ou que M. Halliwell s'est borné à donner une interprétation de quelques passages de cet Ahacus , interprétation qui se trouverait toujours en contradiction avec les nombres qu'on y voit indiqués, ou bien que le manuscrit anglais serait interpolé. Dans les deux cas, la question n'aurait fait aucun pas. » Ce n'est pas seulement sur l'authenticité du passage de Boèce que M. Halliwell diffère d'opinion de M. Chasles. Le savant anglais croit aussi que cet habile géomètre a confondu le sipos et le celentis, et il admet la double origine indépendante de ce qu'il appelle les contractions Boè- ciennes, et du système arabe. En cela , et c'est la question fondamentale , il se trouve complètement d'accord avec M. Libri , et en opposition avec 62.. ( 448 ) M. Chasles. Les différentes tentatives qu'on avait faites en Europe pour abréger l'ancienne manière d'écrire les grands nombres, ont été reconnues par tous les auteurs, et signalées par Fibonacci, qui pouvait parfaitement les apprécier, et qui au commencement du xiii' siècle disait que ce n'é- taient que des erreurs en les comparant à la méthode des Hindous. Cette au- torité doit lever tous les doutes. « Les recherches de M. Chasles intéressent vivement tous ceux qu^ s'occupent de l'histoire des sciences; mais afin qu'il parvienne à faire croire à l'origine occidentale de notre système de numération, il faut que ce savant géomètre ne se contente plus de nous donner des interprétations, qui peuvent sembler parfois plus ingénieuses que solides, de passages fort obscurs. Ce n'est qu'en montrant les nombres écrits avec une valeur de position dans des manuscrits d'une date certaine et antérieure à toute communication avec les Arabes, qu'il peut faire adopter son opinion. Tant que M. Chasles ne donnera que des interprétations hypothétiques qui sont démenties dans les anciens manuscrits par tous les nombres que l'on y trouve, tant qu'il ne montrera la valeur de position que dans des ma- nuscrits d'une date postérieure à l'influence arabe, on aura toujours le droit de dire que ses interprétations ne reposent sur aucun fondement réel, ou que les manuscrits ont été interpolés. » En terminant ces observations , M. Libri signale la grande difficulté que présente cette question , dont les érudits les plus célèbres se sont occupés , et qui a été traitée de nouveau par M. Ropp dans sa grande Diplomatique j publiée àManheim, en i8i7,en 4 vol. in-4. M. Kopp a cité plusieurs exemples des singulières erreurs dans lesquelles étaient tombés plusieurs savants distingués (jui avaient cru trouver nos chiffres et l'arith- métique de position dans quelques anciens manuscrits : il suffira de rap- peler que le groupe 76 qu'on rencontre dans des manuscrits , et qui paraissait exprimer clairement le nombre soixante et seize, n'est en réalité qu'une manière abrégée d'écrire le mot ortus. » Réponse de M. Chasles. « M. Libri trouve qu'il n'y a pas entre les opinions de M. Halliweil et les miennes la conformité que semble annoncer la Note dont M. le Secrétaire perpétuel vient de donner lecture en mon nom. Je prie l'Académie d'ob- server que cette Note contient une seule assertion, et qu'elle est fondée, savoir : que M. Halliweil a admis V explication que j'ai donnée du passage ( 449) de Boèce, et a reconnu aussi que les écrits surl'kikcv& , composés atïiti.' et x!° siècles j roulent , comme je l'avais annoncé , sur le même sjstème de numération que ce passage de Boèce. » Ce texte de Boèce avait présenté de grandes difficultés, et l'explication littérale que j'en ai donnée a éprouvé quelques critiques. C'est par cette raison que j'ai dû attacher du prix à l'approbation du savant écrivain anglais , et que j'ai cru pouvoir me permettre de la signaler à l'Aca- démie, d'autant plus que cette conclusion était le principal résultat des recherches consignées dans l'opuscule de M. Halliwell. » M. Halliwell, il est vrai , et c'est là le dissentiment annoncé par M. Libri, pense que le fameux passage en question n'appartient pas à Boèce, et qu'il a été introduit postérieurement dans son ouvrage. Cette opinion avait déjà été mise en avant par M. Libri. Mais c'est là une simple objection qui n'attaque nullement mes résultats sur la signification de cette pièce; ob- jection que je n'ai pas encore discutée et sur laquelle je m'expliquerai quand je publierai mes recherches sur l'origine de notre système de nu- mération, que je persiste à faire dériver de ce passage même et des autres traités de Vj4bacus,et non de l'arithmétique arabe, comme le pense M. Libri avec la plupart des autres écrivains qui se sont prononcés sur ce point d'histoire scientifique. Je me bornerai à dire dans ce moment que je ne puis admettre la supposition que le passage du livre de Boèce serait une interpolation. On se fonde, pour la former, sur ce que certains manuscrits ne contiennent pas ce passage. Mais ces manuscrits sont in- finiment plus rares que les autres, et en les citant, on aurait dû dire ce qu'ils contiennent, et les comparer aux autres pour rechercher la raison de cette lacune et la vraie valeur de l'objection à laquelle elle a paru pou- voir donner lieu. Cette comparaison était indispensable; car si, par exem- ple, ces manuscrits ne présentent, sous le nom de Boèce, que des ex- ' traits de l'ouvrage connu de cet auteur, l'objection tombe d'elle-même. Je reviendrai plus tard sur cet incident qui ne me parait pas présenter une difficulté sérieuse. » M. Chasles entre ensuite dans quelques considérations sur le passage de Boèce et les autres Traités de XAbacus. « Ces pièces , dit-il , qui sont restées enfouies jusqu'ici dans les dépôts de manuscrits , sans qu'on leur supposât quelque valeur scientifique ou historique, et surtout sans qu'on se doutât qu'elles résolvaient d'une manière certaine la question de savoir si les Occidentaux avaient connu le principe de \a valeur de position des chiffres, offrent beaucoup d'intérêt sous plusieurs ( 45o ) rapports. En effet, j'ai l'honneur d'annoncer à l'Académie que ces écrits sont de véritables traités cF arithmétique dans le système décimal , avec neuf chiffres et la valeur de position. Cette arithmétique était identique à celle que nous pratiquons sous le nom à' arithmétique arabe, à l'excep- tion seulement que le zéro, destiné à marquer le rang des chiffres, que nous employons aujourd'hui sous la forme d'un rond, et auqiiel les Arabes donnent la forme d'un point, était , dans ce système de VAbacus , une place vide, Descolonnes affectées aux différents ordres d'unités déçu pies , per- mettaient l'usage de ces vides, sans qu'ils causassent aucune confusion ni aucune erreur. M Ces traités, écrits en grand nombre dans le cours des x* et xi« siècles, marquent donc bien l'origine de notre arithmétique actuelle, d'autant plus que les chiffres qui s'y trouvent et qui sont les mêmes que les neuf apices de Boèce, sont reconnus généralement, bien qu'on leur ait supposé une autre destination, comme l'origine de nos chiffres actuels. » Ces traités d'arithmétique existent encore dans les bibliothèques de manuscrits. Il en est parlé par les chroniqueurs de l'époque, comme de pièces arithmétiques roulant sur une certaine spéculation que Gerbert avait remise en honneur, et que ses disciples ont fort cultivée dans le cours des x' et xi' siècles. Mais on n'a jamais dit ce qu'était cette spéculation arithmétique, et , depuis trois siècles qu'on disserte sur l'origine de notre système de numération, on n'a pas songé à recourir à ces documents, ne fût-ce que dans l'espoir d'y trouver quelques notions historiques se rap- portant à la question controversée. On n'a connu que deux de ces pièces, savoir, le passage de Boèce et un certain traité intitulé : De Numerorum divisione, adressé par Gerbert à Constantin , moine de l'abbaye de Fleury. Ces deux pièces, très obscures, sont restées inintelligibles, et l'on n'a pas même remarqué qu'elles roulaient l'une et l'autre sur le même sujet. On a regardé la première comme indiquant quelque moyen abrégé d'exprimer les grands nombres avec des signes analogues aux notes de Tiron , et c'est là l'opinion émise particulièrement par M. Libri ; et la seconde comme en- seignant l'arithmétique arabe , en termes mystérieux et inintelligibles, ou bien l'arithmétique digitale, ou bien encore l'algèbre elle-même, comme ledit Andrès, mais toujours en termes mystérieux. » Avant d'avoir le secours d'autres documents, j'ai expliqué littérale- ment le sens du passage de Boèce, et j'ai annoncé l'identité du Traité de Gerbert avec ce passage. Depuis, j'ai recherché dans les bibliothèques de manuscrits les écrits sur \Ahacus dont quelques auteurs avaient fait roeu- ( 45i ) tion, et me suis appliqué à les comprendre. Cette tâche n'était pas très diffi-" cile, parce que ces écrits sont la plupart d'un style moins concis et moins obscur que ceux de Boèce et de Gerbert, et surtout parce qu'ils contien- nent de nombreux exemples numériques des règles de Vyébacus, qu'il suffit dé suivre pas à pas pour avoir enfin l'intelligence de ces écrits qui paraisr,- saient, au premier abord, inintelligibles. , yp uJiœ » Quelques personnes , ne s'en rapportant pas aux textes des traités de- \Ahacus, que sans doute elles n'avaient pas étudiés suffisamment , m'a- vaient exprimé le désir, et avaient en quelque sorte regardé comme une condition nécessaire, que je pusse produire, à l'appui de mes opinions- sur la nature et la signification de ces traités, des exemples figurés de cal- culs, avec des colonnes. J'ai la satisfaction d'annoncer à l'Académie que ce vœu est rempli, et que j'ai entre les mains plusieurs manuscrits qui m'ont été confiés des bibliothèques de Paris, de Leyde et de l'abbaye de Saint- Emmeran de Ratisbonne, où se trouvent, en grand nombre, de ces exemples figurés , avec des colonnes , et l'indication , en chiffres romains (comme je l'avais annoncé dans mon explication du passage de Boèce} des différents ordres d'iuiilés auxquels ces colonnes étaient destinées. Plu-, sieurs autres manuscrits semblables, sur lesquels j'ai reçu des renseigne-| ments, existent dans les bibliothèques de l'Angleterre. i*ojq ^tm » La découverte de ces exemples figurés m'a fait plaisir, sans doute, puisqu'elle est venue confirmer aux yeux de tous, et en quelque sorte d'une manière palpable, mon explication du système de Boèce qui est encore combattue; mais je n'y attache pas une grande importance, parce que ce sont les textes qui constituent la véritable question, et que ces textes n'ont pas besoin du secours de ces exemples figurés pour être maintenant par- faitement intelligibles, et pour prouver que mes opinions émises sur le passage de Boèce et le Traité de Gerbert étaient fondées. » Les pièces sur VÀbacus offrent déjà de l'intérêt comme étant de véri- tables traités d'arithmétique pratique , écrits dans notre système de nu-»; mération vulgaire, et comme marquant l'origine, chez les Occidentaux/ de ce système et notamment du principe de la valeur de position qui en est la base et dont on voulait n'accorder la connaissance qu'aux Orien- taux. Ces pièces se recommandent encore sous d'autres rapports ; d'abord , parce qu'elles contiennent des procédés particuliers pour faire certaines- opérations , ainsi que j'ai eu l'honneur de l'annoncer à l'Académie dans ma communication du 21 janvier, et ensuite, parce qu'elles traitent aussi la" théorie des fractions d'une mauière particulière dont on est loin de.- ( 452 ) se douter. Tout nous porte à croire que cette manière était celle des Latins. » Dans le système de XAbacus on n'exprime pas une fraction par deux nombres , numérateur et dénominateur, comme actuellement , mais bien par un signe particulier ; et ces signes étaient au nombre de 24 1 de sorte qu'il n'existait que 24 fractions qu'on exprimât directement. On ramenait toutes les autres à ces 24, qui jouaient ainsi le rôle de nos nombres complexes. Mais il y a à faire cette distinction, que nos nombres complexes expriment des valeurs concrètes , et qu'au contraire c'était d'une manière absolument abstraite que les 24 fractions de \Abacus étaient employées. » Il y a encore à remarquer que les signes de ces fractions recevaient des valeurs de position , de même que les neuf chiffres destinés à la numération des nombres entiers. » Ainsi, pendant qu'on veut refuser absolument aux Latins et aux Chrétiens occidentaux la connaissance de l'ingénieux principe de la valeur de position des chiffres , nous trouvons que non-seulement ces peuples ont connu ce principe et l'ont appliqué comme les Arabes à l'expression des nombres entiers , mais qu'ils lui ont donné , en quelque sorte, une plus grande extension en l'appliquant aussi aux signes des fractions. Il est vrai que ce procédé n'était pas notre calcul décimal actuel, et qu'il lui était inférieur, parce que les dénominateurs cons- tants des fractions de VAbacus ne suivaient pas la progression déuaire comme ceux de ce calcul décimal. » Réponse de M. Libri aux Observations de M. Chasles. « La communication verbale de M. Chasles donne lieu à quelques nouvelles remarques de M. Libri , qui persiste à croire que les opinions de M. Halliwell diffèrent sur les points les plus importants de celles de M. Chasles (i), et que le savant anglais, admettant les deux origines dis- (i) Après la séance, j'ai relu attentivement l'opuscule de M. Halliwell, et j'ai été fort surpris de n'y rien trouver qui pût faire penser que M. Halliwell ait admis (comme l'af- firme M. Chasles) V explication. . . du passage de Boece : puisqu'il s'a^jit d'une question de fait, ce qu'il y a de plus simple, c'est de donner ici tout ce que M. Halliwell dit à propos de ce passage : Il It is very probable that the well-known passage on the jébacus, in tlie first book of » the Geometry of Boetius is an interpolation. For in a MS. once belonging to C 453 ) tinctes des contractions boèciennes et du système arabe, se trouve sur la question principale d'accord avec M. Libri. Du reste, cette question ne peut pas être résolue par des autorités ; ce n'est que par des faits et par l'examen des manuscrits qu'on peut arriver à une solution satisfaisante., M. Chasles suppose que les traités de VÂbacus n'avaient pas été suffisam- ment étudiés, et il affirme à plusieurs reprises qu'il a expliqué littéralement le passage de Boèce, et que ses recherches postérieures ont confirmé, à' une manière palpable , son explication. M. Libri croit devoir rappeler que ce passage avait été déjà étudié par les érudits les plus célèbres, et que, par une juste réserve, on s'était arrêté à cette conclusion qu'on ne pouvait rien en tirer de bien clair. Aux interprétations hypothétiques de M. Chasles, on a opposé des arguments auxquels il n'a pas pu répondre >> M. Ames, no such passage appears ; aud in another, now in the library of Trinity » Collège, it is also wanting : agaiu no such contractions occur in any copy of the Treatise » on Arithmetic (*) by the same author ; although, in the library (■''*)just mentioned, » there is a list of them on fly-leaf to a MS. of that work, in a hand-writing of the four- » teenth century, which is thus headed : » Primus igin; andrasj ormis j quarto subit arbasj » Quinque quinoi ; lermasj zenis ; temenias } celentis. » And over thèse nanies the coniractions are written , as well as Roman numerals ■> explaining them. » {Halliwell, t-wo Essqys. London, iBSg, in-8° p. 5 et 6. ) Voilà tout ce que l'écrit de M. Halliwell renferme sur le passage de Boèce ; il est évi- dent que M. Chasles ne pouvait nullement en déduire que l'auteur anglais eût adopté une explication dont il ne dit pas un mot , et qu'il avait combattue d'avance en disant que le passage en question est une interpolation. Je le répète, quelles que soient au reste les opinions de M. Halliwell, il s'agit ici d'une question défait, et il est évident que M. Chasles s'est trompé lorsqu'il a dit: a Dans la première partie de son opuscule, M. Halliwell admet l'explication du passage de Boèce donnée par M. Chasles. « Comme je l'ai déjà indiqué , le savant anglais parle de Bernelinus , mais il ne dit pas en quoi con- siste la local position (\u.''û a cru y remarquer, et que, pour le dire en passant, M. Chasles, qui connaissait l'écrit attribué à Bernelinus, n'y avait pas vue, puisqu'il n'en a pas parlé dans son aperçu ni dans ses communications à l'Académie. ( Note de M. Libri.) (*j«Mo8tofthe Hss. ofthis work that I bave examined are Tery old, — generally prior to the thirtheenth century. Only one us that I am acquainted with (Bib. Burn. a^S) contains Arabie numerals. It may also be remarked he e that a treatise on arithmetic in verse, by one Leopald (Bib. Arund., 339) possesses numerals whose l'orms are , as far as I know, unique. But ihis tract will receive its due attention in a proper place. » ;** « R. XV, i6. There are also a few pages on arithmetic which contain thefoUowing accountof its rise among « the ancients : Hanc igitur artem numerandi apud Grecos Samius Pitagoras et Aristoteles scripserunl, diffu- u siusque Nicomachus et Euclides ; licet et alii in eadem floreunt (sic), ut est Eratosthenes et Crisippus. Apud i> Latinos primus Apuleius, deinde Boecius. >' C. R. i839, a" Semestre. (T. IX, N" 18.) o3 ( 454 ) d'une manière satisfaisante. Depuis près de deux ans, M. Chasles parle des nouveaux résultats auxquels il serait parvenu : mais en se bornant, comme il le fait toujours, à dire, fai trouvé on j'ai découvert , sans faire bien connaître ni ce qu'il a trouvé, ni les manuscrits oii il croit avoir découvert de nouveaux arguments en faveur de ses hypothèses, il est impossible qu'il puisse convaincre ceux qui ont des opinions différentes des siennes (i). En résumé, M. Libri se borne à rappeler à M. Chasles ce qu'il a déjà eu l'hon- neur de lui dire plusieurs fois; savoir : qu'il ne s'agit pas d'une opinion, mais d'un fait, et qu'on ne pourra croire que notre jirithmétique est dérivée de celle des Romains , que lorsqu'on aura trouvé , dans des manuscrits d'une date certaine et antérieure aux communications des Arabes avec les Chrétiens (2), les nombres écrits réellement d'après notre système actuel. Des préceptes plus ou moins obscurs où l'on croirait trouver l'arithmétique de position , ne font rien à l'affaire; il faut que les nombres soient écrits suivant les règles de cette arithmétique; car on doit se rappeler que dans ces traités où M. Chasles croit voir si clairement eette arithmétique de position, ces règles, qu'on dit si claires, ne sont jamais appliquées, et que les nom- bres sont toujours écrits d'après l'ancien système des Romains. Comment donc concilier cette science prétendue et cette pratique si vicieuse ? » M. MiLNE Edwards présente à l'Académie un Mémoire de MM. Darm et Pickering sur les Caliges. Ces crustacés, qui vivent en parasites sur les poissons, sont très communs, mais, dit M. Milne Edwards, on n'en connaissait pas la structure intérieure; le travail anatoraiqued«MM. Dana et Pickering remplit cette lacune. (1) En combattant l'opinion de M. Halliwell .sur l'authenticité du passage de Boèce, M. Chasles a dit quclorsqu'on citait les manuscrits qui ne contiennent pas ce passage, on aurait dû dire ce qu'il contiennent , et les comparer aux autres, etc. Il me semble que M. Chasles ne peut manquer de sentir qu'il est également important de faire con-» naître ce que contiennent les manuscrits dont il parle, et de fournir le moyen de vérifier ses assertions. [Note de M. Libri.) (2) Je répète ici qu'il faut que non-seulement les ouvrages, mais que les manuscrits. aussi soient antérieurs à ces communications ; en effet, tout le monde sait qu'à partir de cette époque, on a introduit même les chiffres arabes dans les ouvrages des anciens. {Note de M. Libri.) o ( 455 ) RAPPORTS. M. ConiOLis , au nom de la Commission chargée de l'examen des pièces adressées au Concours pour le grand prix de Physique, fait un rapport dont les conclusions sont qu'aucun des Mémoires qui sont parvenus à l'Académie ne remplit les conditions du programme, et qu'il n'y a pas lieu à décerner le prix. Cependant la Commission a été d'avis d'accor- der, à titre d'encouragement, la somme dont elle pouvait disposer, à MM. Piobert, Morin et Didion , pour un travail qui leur est commun; Un Mémoire de M. le colonel Duchemin lui a paru mériter aussi d'être honorablement mentionné. M. JU/iTHiEu fait , au nom d'une Commission , un rapport sur un nou- veau Mémoire de M. Têtard, relatif à l'orientation de l'Étoile. NOMINATIONS. M. IsiD. Geoffroy Saint-Hilaire est adjoint à la Commission chargée de l'examen du Mémoire de M. Laurent sur le développement normal et anormal des animaux. MÉMOIRES LLS. M. Golfieh-Resssyre lit un Mémoire sur la théorie du procédé de M. Daguerre. Un extrait de la théorie de l'auteur a déjà été donné dans le Compte rendu de la séance du 16 septembre, page 378. (Commissaires, MM. Gay-Lussac, Arago, Ad. Brongniart, Pelouze.) - MÉMOIRES PRÉSENTES. ÉCONOMIE EURALE. — Mémoire sur la nutrition économique des plantes; par M. Payen. (Commissaires, MM. Silvestre, Robiquet, Pelouze.) Une des conséquences qui semblent résulter des recherches de M. Payen, c'est qu'en donnant aux engrais, avant de les employer, la forme la plus 63.. (456) O convenable, ou peut quadrupler l'effet qu'on en obtiendrait si on les con- fiait au sol à l'état brut. « Les moyens par lesquels on met les engrais dans l'état le plus conve- nable pour que leur décomposition soit le plus efficace, sont, dit M. Payen, de deux ordres. Il faut en effet diviser ou désagréger ceux qui résiste- raient trop long-temps, tels que les matières dures des animaux, cornes, os, chair musculaire desséchée, etc. Il faut, au contraire, augmenter la cohésion ou la résistance de ceux qui céderaient trop vite aux effets de la putréfaction ; c'est ce qu'on fait, par exemple, pour le sang que l'on coagule d'abord par la chaleur, et dont on retarde la décomposition putride par le mélange qu'on en fait ensuite avec le charbon, u M. Passot présente une modification de l'appareil qu'il avait mis sous les yeux de l'Académie dans la dernière séance; modification au moyen de laquelle cet appareil, que l'auteur destinait principalement à indiquer le niveau de l'eau dans les chaudières à vapeur, peut recevoir une soupape de sûreté, laquelle est mise en jeu par le déplacement même du liquide indicateur. ( Renvoi à la Commission des moyens de sûreté pour les machines à vapeur.) MÉDECINE. — Recherches statistiques sur les causes de la goutte^ des scro- phules, des calculs, de la phthisie tuberculeuse^ etc.; par M. Fourc vut. ( Adressé pour le concours aux prix de Médecine et de Chirurgie , fondation Montyon.) CORRESPONDANCE. M. le lIiNiSTRE DE LA GcERRR adrcsse deux exemplaires du Nouveau Formulaire pharmaceutique à l'usage des hôpitaux militaires , ouvrage publié par ordre de l'administration et par les soins du Conseil de santé des armées. (Voir au Bulletin bibliographique.) ANATOMiE. COMPARÉE. — Vcssies auJciUaircs dans les Tortues du genre Emjrde. M. Lesueur présente une série de dessins destinés à faire connaître ce point curieux de l'organisation de certains Chéloniens. (457) « Les deux vessies que représentent les dessins que je mets sous les yeux de l'Académie, dit l'auteur dans la Lettre qui accompagne cet envoi, sont tout-à-fait distinctes de la vessie urinaire. Je les ai observées sur douze espèces vivant dans les fleuves et les rivières de l'Amérique du Nord , et appartenant au genre Émyde. » Je désigne ces vessies sous le nom de lombaires , à cause de leur posi- tion vers la région des lombes. » Ces vessies sont au nombre de deux, et situées une de chaque côté du rectum; elles communiquent avec le cloaque chacune par im large canal, et peuvent se remplir d'air ou d'eau, quand on introduit l'un ou l'autre par l'anus. » Perrault avait bien aperçu ces vessies chez de petites tortues d'eau , et en a dit un mot dans une simple Note, insérée dans les Mémoires de V /aca- démie royale des Sciences (depuis 1666 à 1669, tom. III, 3^ partie). » Ces vessies manquent dans la tortue gopher (T. Poljphemus) qui est une tortue essentiellement terrestre, et dans les trjronix , dont les habi- tudes sont tout-à-fait opposées et qui vivent au fond des eaux. » J'ai cru devoir rassembler tous les faits et réunir toutes mes observa- tions sur cette singulière organisation, et les consigner dans un travail par- ticulier, auquel seront joints les divers dessins que j'ai l'honneur de pré- senter aujourd'hui , lesquels constateront l'existence de ces vessies, et vien- dront à l'appui de l'observation de Perrault, Ce travail sera joint à celui que je me propose de publier sur les Tortues d'Amérique, dont je joints ici les premières épreuves. » PHYSIQUE uu GLOBE. — Cours deau souterrains et puits artésiens. M. VioLiET écrit qu'ayant fait récemment une étude du mouvement des eaux dans les principaux puits artésiens d'Elbeuf, il a été conduit à établir, pour ces mouvements, des formules qui donnent des résultats très sensiblement conformes à ceux que fournit l'observation , et dont on pourra ainsi faire usage pour prévoir ce qui devra arriver dans des cir- constances données. « Je me propose, dit l'auteur, de faire connaître prochainement cette analyse, ainsi que les expériences qui la vérifient; aujourd'hui, je me bornerai à présenter, sous enveloppe cachetée, les énoncés des princi- pales formules. » Au nombre des résultats annoncés par le calcul et contrôlés par les expériences, on doit remarquer les suivants : ( 458 ) » I*. lia charge qui résulte de la dilTérence de niveau entre la surface de la masse liquide alimentaire et l'orifice de déversement du puits, se distribue en deux parties, dont l'une est employée à surmonter les résis- tances que le mouvement du fluide éprouve dans les conduits souterrains, et dont l'autre, que je nomme charge fictive , représente la charge qui opérerait l'écoulement dans le tube artésien, s'il était alimenté par un réservoir libre; >> a". Ces deux parties très distinctes de la charge sont variables selon des lois qui dépendent de la section du tube artésien , des résistances que le fluide éprouve avant son arrivée, et de celles que le terrain oppose à sa difïusion dans tous les sens; >) 3°. L'analyse assigne la marche générale de ces lois , et même permet de les déterminer approximativement entre les termes des deux jaugeages dont j'ai parlé; » 4°- La résistance que le terrain oppose à la dispersion du fluide, li- mite la pression piézométrique, la charge que je viens d'appeler charge fictive, et les produits du puits artésien à différentes hauteurs; » 5°. Les produits dépendent encore du partage variable qui se fait de la charge totale entre les deux espèces de charge dont je viens de parler, mais ils diminuent toujours à mesure, » Que l'on réduit le diamètre du puits ; » Que l'on élève l'orifice de déversement ; » Que les conduits souterrains qui amènent l'eau sont plus obstrués; » Que les ramifications ou les filières qui dispersent le fluide se ra? vivent davantage par l'effet des filtrations, si le tubage est imparfait ou incomplet. » L'Académie accepte le ilépôt du paquet cacheté joint à la lettré de M. Fiollet. MM. BowDiTCH fils adressent le 4° et deinier volume de la traduction de la Mécanique céleste de Laplace faite par leur père M. Nathaniel Bow- ditch [voir au Bulletin bibliographique). Des Notes préparées par le tra- ducteur, et qui devaient former un 5* volume, ne se sont pas trouvées au moment de sa mort sous une forme qui permît de les publier. MM. Bowditch fils annoncent que, désirant perpétuer les services que leur père a rendus à la science dans le pays qu'ils habitent, ils ont voulu que la bibliothèque qu'il avait formée, une des plus complètes pour les ouvrages de mathématiques pures et appliquées qui existe dans la Nou- ( 459 ) velle-Angleterre , fût à la disposition de toutes les personnes qui pour- raient avoir besoin d'en faire usage. M. ScHwicKARDi écrit qu'on n'a pas bien saisi le sens de la dernière lettre qu'il a adressée, relativement à son Mémoire sur les combles'iti- combustibles. Il n'a pas , dit-il , insisté de nouveau pour obtenir un rapport, mais seulement à l'occasion des désastres occasionés récemment par des incendies, il a exprimé le regret de ne pas voir adopter un moyen qui lui paraît très propre à prévenir le retour de pareils accidents. M. Schwickardi d'ailleurs, ainsi que cela se voit par un antre passage de sa lettre, a été mal informé de la manière dont on avait rendu compte de sa lettre précédente, dans la séance du 3o octobre. La séance est levée à 5 heures. F. (46o) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres: Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie rojale des Sciences; 2' semestre iSSg, n° i4i in-4°. Traité de Philosophie médicale^ ou Exposition des vérités générales et fondamentales de la Médecine; par M. Edouard Auber; Paris, i83g, in-8'. Formulaire pharmaceutique à l'usage des hôpitaux militaires de France, rédigé par le Conseil de Santé des armées; in-8°. Voyage dans la Russie méridionale exécuté en 1 837 sous la direction de M. A. Demidoffj aS' liv. in-8''. P^ojagedans la Russie méridionale. — Voyage scientifique ; 1" liv. in-8», avec la i*^ liv. de l'atlas, in-foî. Voyage dans l'Inde; par M. Victor Jacqdemont ; 1 828 — 1 832, 22* livr. Des causes de la fréquence des Fièvres intermittentes dans le départe- ment d'Indre-et-Loire; par M. Maingault. — Examen et réfutation de ce Mémoire; par M. le D'^ Haime; Tours, in-8°. Mécanique céleste de M. de Laplace, traduite en anglais parM. R. Bow- ditch; tome 4' et dernier, avec des Mémoires sur la vie du traducteur; Boston, 1839, in-4''. The London. . . . Journal de Londres et d'Edimbourg; septembre 1839, in-S". The Athenœum. . . . L'Athénée, journal; août i83g, in-4"'. Two Essays. . . . Deux Essais, 1° Recherches sur la nature des Abré- viations numériques (contractions) qui se trouvent dans un passage de tAbacus et dans quelques manuscrits de la Géométrie de Boèce; 2° Note sur d'anciens Calendriers ; par M. F.-O. Halliwell; in-8°. Description of. . . . Description dune espèce de Caligus; par MM. Pic- KERiNG et J.-D. Dana; in-8°. Beticht ûber. . . . Analyse des Mémoires lus à l'Académie des Sciences de Berlin et destinés à la publication, f Dernier semestre de i858, et pre- mier 1839.) Abhandlungen. . . . Mémoires de l'Académie des Sciences de Berlin, pour l'année iSSy; Berlin , 1839, in-8'. ^ (46i ) yinnales maritimes et coloniales y par MM. Bajot et Poirré; sept. iSSg, in-8°. jinnales de l'Agriculture française ; ocXohtc i^Sg, ia-8*. Journal des Connaissances nécessaires et indispensables aux indus- triels, aux manufacturiers , aux commerçants et aux gens du monde, sous la direction de M. A. Chevallier; octobre i83g, ia-8°. Notizie .... Notice biographique sur la Fie et les Travaux de feu M. Huzard; par M. Bonafods; Turin, 1839, in-8°. Quelques nouvelles expériences sur le Polygonum tiactorium^ par M. JoLYj Montpellier; in-8°. Notice géologique sur les environs de Saint-Maixent (Deux-Sèvres); par M. Rivière ; Paris , iSSg, in-8°. Revue zoologique de la Société Cuviérienne; 1839, in-8°. Rapport sur les Errants trouvés; par M. Smith; Clermout-Ferraud, 1839, in-8°. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; tome 5, octobre 1839, in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 7, n" 40, in-4°. Gazette des Hôpitaux; tome i*', n"' 1 16 — 1 18, in-fol. Gazette des Médecins praticiens; n" 33 , 34, in-8*. L'Esculape , journal des spécialités médico-chirurgicales; n" i3, ia-4*. L'Expérience, journal de Médecine; n» ii8,in-8°. Ca. i839,a«&m18.) 64 as 30 (462 ) Z •a S doo o u 60=^ a eoy5O00OOO"/JO'./îc/iOt/àc/2c/jc/à;« uiuitÀui 1 ;c« , «200 C/3 t/3 ood'* X . 3 . a> ao • a • a - so . 3 S - s u 3 .41 u H -U 3 en r ° 5 H U C^ ! . GJ ■ O, . ta . > • 3 'G ! tyi.S 3 "ô) « S 3-3 Si ..X ■ •33" • a> 1) • X U 5 X «8 « • S sLa.g agi; fcO Q (U tiD ^ ^ ^ «.I.M .«■ rtn »î tn ^ — — ™ -ôj ,4j S O 6 cfl c« d M d d u b 3 ;h u V a> u ^ bs > S g 3 « - Cl o 3 S 4) bs >• ' <^ 3 X X 3 3 60 SB ^ rt 3 t_-S-S3i.uo— 0301«0«3q33 000 333 es es es 333 U 0) u s s 3 a a =; 0) OJ + o g 3 « a a o a M »n o -O0>-o r^NtO "CO O « fO 0 c^fo fl o o ro ■- CiCO ON» v^O o -fO^^Wv^-lOlO^O O O O OlN 0133 ox -^ ^* M a> Cl O c^ + ++++t±±+++-HH-++++ +++++++ ++++ + 00 «00 « "« Cl + 01 M lO 30 lO Ci>o «s « Ci r^v5i-io -.û « OOOM o ir^rt C nioio c« CiOOO - - o>n M r^C!«-fr> C130 c^ Cl Cl c^ c-ûO r^ c-'OÏ Cl O c^30 30 00 i"^ 4+++++++++++++++++++++++++++++ « « - + + + + •luoaSÂjj iC0"-O c^ orociov^-^irc-ovo c^c^r^ Cioo c^ CiQO r." nvrtsvO'-ûfO oto o fO fO « '-^^ »0 c^"^ Cl" -v^-ovr-mM Cl«^^ ' - n « «OVJM -• M «SV5 + ++ + + + + + + + + + + + ++++4-i- +++ + + + -? + + + o Ci o tO PO ro + + + lUOaàAJi - « tû Cl CWS 30 r-^O >n«««OC>''»n ^*^*co »o o 00 00 o ^a- r^oo m ^■* r^^* f) 00 00 VJ tO r^<0 ro o 0>*^ Cl Cl - M - r^ c^CO O - r^OO ^^ o 'O t^fO îO 00 " Cl Cl Ci C.«0 m O PO Pi '.O - PO '-T V3-in lO>OmiO<£!lO»CtrtlO vtpO ^^I-v:*- -.-I-IO VT^^v^v^>0 »0 10 10 10 ^tMO »o C^PO fO PO 00 va- c^ r- r^ ro CiOO Pi ■£ Cl - «O PO OO O v^QO >^0 r^ « ."O O OO ^rf « Of£) v:f « (S 00 C.«3 O C^IO - o 50 ^^ - ^O p)-"-««-Pl«Pl ' O PO Pï r>. rv^ \0 c^va-io c^VD r^iO CO ClVO tO »n 0 'O + + + + + ++++-H+ + + ++ + + + + + + + + + + + + + + + ^*v^ Cl Cl -ooîo « ~ - + + + co + 2 ^ PO P) ^ct- P! v*-x «o o o cifo c.'O PO « 00 00 o a^ w Cl civ^^* «QOtO r«oio « PI • 00 M - r^ o -* c^ ■ o o p) ci^T 1^33 uo - f> i^in o Cff^ o 10 Cl o OD o c^oo «in>opo>oio o m v—v^-r ^-rui m >ri m '-O vj o 10 ^n ^^po v^j-^^^^jo ^^»n ^^^^»o «3 m o 10 C.PO - PO c^ — ïr^ r^ t^ Cl O in ttiojSjCjj ■^-TT n ;C£> fo -jo 30 « m o cO ^roo - C.PO o c^— « -<^^CiO nco r-OO M C.30 r^ Cj O C1--0 o ^*0 co PO C^» »0 t-^30 c^'sO >0 10 O M fi « « M • Cl^ ;û t£) «3 tO + +r ++++++ + + + +++ + -{-++ + 4 ++++++ + + -!- CiCOtO o 00«3 « _ - + + + 00 rO PO 03 l-' ClM ClVO ^^ - " PJ O M CIPO «3 - C 33 r^OO OPO-OOClnOO ■^ t^ C.PO Cl t^'O o t^ ^* o •-d-^*W3 O O -tû P!rO5OiÛ00 C1-5Û ClCir^r^ O P) 03 W3 r^OO >-T - C.OO C-» ■- 3 c^M "sO O O CO:£) Ci-WOtOîûm CiP« v:f va-v^«3 «3 »0 10 '.O »0 m U3 iO «3 PO PO ^3-»o »o ^^'O ^ + + + Ci"^T)- c^PO »n o P5 fi p) PO PO ^-f - o fO r-.ço « ta 00 « PO tû tû o '-O - '-0 '-S O | « 00 po rva c-vi- - Moofooo O otx3 oio 0103 PO - cipo îoCir^M^mpoinoo truno ^* o Pi r^MCOOOsO o OCOOO PI -00 c~»in o «- Ciota Ci-VOtOfO r^tO CifO v^v-i.vr^m in m o ta ta »n o m «3 co ro ^^m >o ^* r- I r^ çjota np 9Jnof Pi V, vg-in ta c^x c. o Pi PO ^*in ta r^30 01 o - Pi Pi PO ^*in ta p; Pi Pi pi Pi r-CO PI Pi Cl O Pi PO COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 14 OCTOBRE 1839. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Réponse de M. Gba.sles , au sujet de l'opinion de M. Libri sur la brochure de M. HalLiwell. « Dans la dernière séance , M. Libri n'a pas contesté que M. Halliwell adhérât à mon explication du passage de Boèce ; mais il objectait que le savant anglais regardait ce passage comme interpolé. Alors je me suis borné à faire observer que ma Note ne faisait porter l'assenliment de M. Halliwell que sur la question principale, c'est-à-dire la signification du passage de Boèce et des autres traités de l'Ahacus; et j'ai maintenu l'exactitude de mon assertion. » Ensuite j'ai expliqué avec quelques détails ce qu'étaient les écrits sur ry^iac«.y. J'espérais que l'énoncé de résultats aussi formels, portant sur des traités tout entiers, et non pas seulement sur des fragments , pourrait, jusqu'à un certain point , me tenir lieu de réponse aux objections et aux critiques que suscite mon opinion sur la connaissance qu'ont eue les La- tins, da principe de la valeur de position; opinion contraire à celle d'écri- vains célèbres. «Mais je vois dans le Compte rendu de la séance, que M. Libri ne se C. R. iKJq, a« Semestre. (T. IX, N» i6.J 65 borne plus à alléguer quelques dissentiments entre M. Halliwell et moi, il dit que rien dans le Mémoire de ce savant n'autorise à penser qu'il admette mon explication du passage de Boèce , et il ajoute même que sur la question principale c'est avec lui que M. Halliwell est d'accord. » J'aurais peut-être pu m'étonner de trouver dans le Compte rendu celte nouvelle assertion qui n'avait pas été faite à la séance, et à laquelle par conséquent je n'ai pu lépondre ; mais elle m'a surpris surtout, parce qu'elle est absolument dénuée de fondement. M. Libri est dans une erreur com- plète en supposant que rien n'autorise à penser que M. Halliwell adhère à mon explication du passage de Boèce , et qu'au contraire il partage les sieimes sur la question principale. » 11 m'est facile de démontrer ce que j'avance. « Il est à propos de citer d'abord le titre et les premières lignes de la partie du Mémoire de M. Halliw^ell qui se rapporte à la question. Elle est intitulée : Obseivations sur les chines (On the numerical Contractions) tmuvésdans quelques manuscrits de la Géométrie de Boèce ; et elle com- mence ainsi : « Les remarques qui vont suivre me paraissent nouvelles; » je les regarde comme faisant un appendice à l'intéressant chapitre sur le « même sujet, présenté au monde littéraire par M. Chasles. « » Ces paroles , qui font voir que la brochure a été composée à l'occa- sion de mon explication du passage de Boèce, insérée dans mon J perçu historique, n'annoncent-elles pas déjà un assentiment général de l'auteur à mes résultats principaux, et l'esprit dans lequel son Uvie est écrit? car assurément il ne se serait pas exprimé ainsi, s'il avait du réfuter mon sys- tème sur la signification du passage de Boèce, ou présenter une opinion contraire. » Après le paragraphe i", cité en entier par M. Libri dans le Compte rendu de l'Académie (p. l^Si et 453), et qui dit que le passage de Boèce est probablement une interpolation , vient le paragraphe a, qui commence ainsi : « Il y a dans la Bibliothèque Bodléienne deux manuscrits qui raéri- » tent une attention particulière. L'un (n" 1 12 des Mss. de Haltou), con- » tient deux traités d'arithmétique r/fl«,y ce i^^/è/ne. » » Dans ce système De quel système s'agit-il? Ce mot système peut-il s'appliquer à un autre système que celui de Boèce, c'est-à-dire que celui que j'ai trouvé dans ce passage qui avait été inintelligible jusqu'ici? Non, assurément; car il n'a été question dans le titre de la brochure, comme dans le paragraphe 1", que du passage de Boèce et de mon travail sur cette q^uestion. ( 465 ) » AinRi, M. HalUwell parle là dii^mssage de Boèce; et il dit expressé- ment qu'il roule sur le même système de numération que deux traités d'arithmétique qu'il trouve dans la Bibliothèque Bodléienne. Or quel est le système que présentent ces deux traités? La réponse à cette questior» fera connaître le sens que M. HalUwell attribue au passage de Boèce. Eh bien ! M. Halliwell l'a faite, cette réponse; il dit : « Dans ces deux traités » et dans un autre encore , In valeur de position est clairement exprimée ( i ) . » » Le système de Boèce repose donc sur le principe de la valeur de po- sition. » Voilà la conclusion logique et inévitable de ce très court paragraphe de M. Halliwell; il esta regretter que M. Libri n'en ait pas saisi le sens. » Or, cette valeur de position, x\\ie M. Halliwell reconnaît dans les traités de ÏAhacus et dans le passage de Boèce, est précisément le principe sur lequel j'ai annoncé que ces pièces roulaient; c'est là man système, ce que j'appelle le résultat de mes recherches, comme on le voit dans mon Aperçu historique et dans mes communications à l'Académie ; comme je l'ai encore expliqué à la dernière séance. » J'ai donc eu raison de dire que M. Halliwell adoptait mon opinion sur la signification, tant du passage de Boèce que des autres traités de l'Abacus. » Deux autres paragraphes du Mémoire de^M. Halliwell, oii il est encore question du passage de Boèce, m'offriraient encore des moyens certains de constater l'opinion de l'auteur, et son adhésion à mon sys- tème (2). (1) Voici le texte même de l'anteur : « 3. There are two MSS. in tlie Bodleian Library which merit parlicular attention. » Oue, MS. llattuD. 112, possessestwo distinct trealises on Aritlimetic on ihis syslem : » tbc first is very exiensive , but anonymous; the rubricalion to llie préface of the » other is as follows: Incipit prefatio libri Abaci quœ junior Berhelinusedidit Parisiis, » Domino suo Âinulio. In both ibese treatises , as well as in the other MS. , local » position is clearljr pointed oui. » (2) Voici le premier de ces deux passages ; nous donnerons l'autre ci-après : « In the Lansdown collection (842) in the British Muséum, is a very beautifui MS. » of the whoVe works of-Boetius: wbat renders it more interesting in the présent » inquiry, is tlie contraction for the sipos without the drawing of an abacus, which » curiously illustrâtes the difliculty of the transition from numerical opérations, by > means of that instrument , to local position without distinguishing boundaiies. » Ainsi la présence du sipos dans le ms. de la collection Lansdown, montre comment s'est faite la transition du système de Boèce à la valeur de position sans colonnes {without distinguishing boundaries , sans limites distinclives). e,5.. ( 466 ) » Non-seulement les différents passages de la brochure de M. Halliwell constatent son opinion; mais l'ensemble même de cet opuscule roule entiè- rement sur cette opinion qui en fait l'objet essentiel et capital, et qui a uni- quement donné lieu à cet écrit de sa part. » En Angleterre, où le Mémoire de M. Halliwell a eu du succès, car c'est un exemplaire de la seconde édition que j'ai eu l'iionnenr d'offrir à l'Académie, on comprend cet écrit comme je l'avais compris moi-même, c'est-à-dire qu'on y voit une adhésion formelle à mon explication du pas- sage de Boèce. En effet, une revue anglaise, la revue étrangère (Foreign Monlhly review and Continental Literary Journal), contient, dans sa li- vraison d'août dernier, un compte rendu de VHistoire des sciences mathé- matiques en Italie, par M. Libri , et de mon jéperçu historique sur l'origine et le développement des méthodes en Géométrie, et j'y lis ce qui suit : « Sur » la question des chiffres de Boèce , sujet qui prenrl chaque jour plus d'im- » portance dans l'histoire de l'arithmétique, M. Libri diffère de M. Chasies » sur la coimaissance que l'auteur (Boèce) a eue de la valeur de position. » Nous ne discuterons pas cette matière ici. Il nous suffit de dire qu'un » document récemment découvert a résolu la question en faveur de Vopi- » nion de M. Chasies. » Puis, la Bévue cite en note la brochure de M. Hal- liwell , qui est jointe à l'kitéressante et précieuse collection de pièces ma- thématiques inédites que vient de publier cet érudit mathématicien, sous le titre de Rara Mathematica (i). » Enfin, l'adhésion de M. Halliwell à mon explication de Boèce et des autres traités de VÂhacus, qui est l'objet et le fait principal de sa brochure, se trouve encore formellement exprimée dans la correspondance que ce savant distingué me fait l'honneur d'entretenir avec moi. » Mais je prie l'Académie de bien remarquer qu'il est superflu d'avoir recours à cette correspondance particulière, ainsi qu'à la Revue anglaise (i) Voici ce passage : '< On ihe question of tlie Boetian contractions, a subjectwhich is becoming daily » of more importance in ihe history of Arithmetic, M. Libri difFers froin M. Chasies i> on ihe knowledge tliat the writer had of the value position. We wiil not discuss 1. the inalter hère ; suffice it lo say that a document recen il y discovered bas settled the » question in favour of M. Chasies' opinion (*). » (*) See an essay on this subjcct in the Appendix to Sara Mathematica, by J.O. Halliwell, Esq. F. R. S., etc., wherea description isgiven of very volumiiious manuscript in theBodleianlibrary, eipresBlyon thèse curions contr.ictions. {Fweing Monihly review and Continental Literarr Journal, a" IV . Augast 18Î9 . London, p. 38i et 383. ) ( 467 ) que j'ai citée. Je ne présente pour réponse à mon savant adversaire que la brochure de M. Halliwell qui a donné lieu à cet incident. » En parlant de l'adhésion de M. Halliwell, je ne l'ai appliquée, dans la dernière séance, qu'à mon explication du passage de Boèce , parce que dans la Note que j'avais l'honneur de présenter à l'Académie, je ne fesais pas l'analyse du Mémoire de ce savant; j'en constatais simple- ment , en peu de mots, le résultat principal, savoir : que le passage de Boèce et les traités de ÏAhacus roulent sur le sjrstème que f avais an- noncé. / T' i » Mais l'Académie sait bien qu'il est une seconde question moins importante que celle-là, et qui toutefois n'est pas dénuée d'intérêt. C'est de savoir si le système de YJhacus, avec des colonnes , a été perfectionné par la substitution d'un signe aux places vides , et la suppression de ces colonnes; c'est-à-dire par l'introduction du dixième caractère que nous appelons zéro. J'ai eu l'honneur d'entretenir de cette question nouvelle l'Académie dans sa séance du 21 janvier, et j'ai dit que ce signe, le zéro, avait été introduit dans le système de Yuébacus , sous le nom de sipos que je faisais dériver de '^')i(poç (calculus) jeton à compter. J'ajoutai que ce zéro n'était pas celui des Arabes qui ont un point, mais bien celui des Grecs etdesLatins qui avaient dans le calcul sexagésimal un petit cercle, ou Vomicion, pour marquer la place des degrés, minutes, secondes, etc., qui manquaient dans l'expression d'un nombre astronomique. » Eh bien ! la brochure de M. Halliwell s'explique , dans deux passages, sur cette question. On y voit que l'auteur regarde que le sipos peut avoir été introduit dans le système de Boèce pour permettre la suppres- sion des colonnes. » C'est là le second résultat important auquel les recherches du savant anglais dans les manuscrits de son pays , l'ont conduit. Sur ce second point son opinion est encore parfaitement conforme à celle que j'ai développée dans ma communication du 21 janvier » Il me reste à citer le dernier alinéa du Mémoire de M. Halliwelf. On y trouve des réflexions et l'opinion de l'auteur sur l'état dans lequel les résultats précédents placent la question. M. Halliwell dit qu'il serait im- possible avec le peu de matériaux mis au jour, de dire ce que notre notation actuelle ( c'est-à-dire notre système avec le zéro et sans co- lonnes ) doit au système de Boèce ou au système arabe. Et il ajoute qu'il lui parait extrêmement probable que les deux systèmes ont marché en' ( 468 ) Semble (c'est-à-'dire indépendants l'un de l'autre), parce que plusieurs de nos chiffres au mtiyen âge ressemblaient aux chiffres de Boèce (i). » Ainsi M. Halllwell est porté à croire que notre système dérive de celui de Boèce, et non du système arabe. C'est là sa conclusion. Eh bien! c'est là précisément la conclusion que j'ai tirée de mon explica- tion du système de Boèce et de l'étude que j'ai faite des écrits posté - ifieurssur VAhacus. Seulement je l'ai exprimée avec plus de conviction que le savant anglais. » Je viens de présenter une analyse que je crois fidèle du Mémoire de M. Halliwell. On y voit que ce savant y a exprimé une opinion parfai- tement conforme à la mienne sur ces quatre points: » 1°. Que le système de Boèce roule sur la valeur de position ; » 2°. Que, les écrits sur ïAbacus sont des traités d'arithmétique dans ce système ; » 3°. Que le zéro a été introduit sous le nom de sipos dans ce systèoie ; » Et 4°- Qu'il est probable que notre arithmétique actuelle, avec le zéro et sans colonnes , dérive de ce système de YAbacus et non de l'arith- métique arabe. » Cette analyse démontre évidemment que M. Libri a été dans une erreur complète, quand il a écrit, à plusieurs reprises, que rien dans la brochure du savant anglais ne pouvait faire penser qu'il eût admis mon explication du passage de Boèce (p. 447» 4^^ et 453 du Compte rendu). » M. Libri ajoute que c'est avec lui que M. Halliwell est d'accord sur la (i) Voici le texte de M. Hallivell ; c'est aussi le i' paragraphe, où nous avons an- noncé qu'il était question expressément du passage de Boèce. ,j ¥■ It would be iinpo:>sible, wilh the few inaterials yet brought lo light, to conjecture » with any great probability how far thèse Boetian contractions may bave influenced 1. the introduction , or co-operated wilh the Arabie System to the formation of our » présent numerical notation. It appears to me highly probable that the two Systems « became united , because the middle âge forms of the figure five, coïncide with the » fioetianimark for the same numéral, and those of two others are very similar. The » idea of local position, again, may hâve had an independent European origin ; the » inconveniences of the abacus on paper would hâve suggested it by destroying the ■> dislinguishing boundaries, and inventing an arbitrary hieroglyphic for the repre- » sentaiion of an empty square. » La dernière phrase montre bien que c'est la valeur de position que l'auteur attribue au système de Boèce; ce qui est prouvé de Teste par tout ce qui précède. ( 4% ) - question principale. Je pense que d'aprèsi les explications danS' iesquelifs je viens d'entrer, il est inutile que je réfute ce passage idu Compte rendu. Il faudrait d'ailleurs, pour éviter des .équivoques^ queiM^Lihad voulût bien préciser sa pensée. trHVfjH nn« ri •vi\^>i\{\f?\ ni!» linr» » Je n'examinerai pas non plus beaucoup d'autres poiats qui sont des objections contre mon système en lui-même, et non contre mon; asser- tion relative à la signification de l'écrit de M. Halliweil, assertion dont il m'importait seulement de démontrer ici la justesse. Quant aux autres objections, il serait trop long de les discuter ici, mais j'y reviendrai plus » Il est un point cependant qu'il m'importe de ne pas laisseï' passer sans réponse, parce qu'il pourrait induire en erreur et qu'on pourrait s'en servir un jour pour contester la priorité de me» recberehes, ou plutôt de mes résultats, dans cette question qui a déjà occupé tant d'auteur*. M. Libri dit que dans l'écrit attribué à Bernelinus que je connaissais, je n'ai pas vu la valeur de position, puisque je n'en ai pas parlé dans mon Aperçu ni dans mes communications à l'Académie (p. 453). » Je réponds : 1° que je n'ai connu le traité de Bernelinus qu'après que j'avais terminé mou ouvrage, où cependant j'ai émis l'opinion; (à la- quelle j'ai été conduit par mon explication du passage de Boèce), que tous ces traités de \Ahacus devaient reposer aussi sur la valeur de position; 3° que quand j'ai eu l'honneur d'anuoncer à l'Académie que cette opi- nion était confirmée par la lecture de divers manuscrits que j'avais réunis depuis, j'avais alors le livre de Bernelinus; et 3° que ce traité de Berne- linus est précisément un de ceux dont j'ai préparé une copie pour l'im- pression, comme le prouve une lettre de M. Halliweil qui applaudit à ce projet;, et qui, bien qu'il fût aussi dans l'intention d'éditer cette pièce, m'offre très obligeamment le secours du manuscrit Bodiéien, parce que les quatre manuscrits où j'ai trouvé soit les quatre livres, soit des frag- ments du traité de Bernelinus, ne contiennent pas la préface, qui est une pièce importante. Je puis, sans indiscrétion, faire passer sous les yeux du bureau cette lettre de M. Halliweil qui confirmera ce que j'avance. » Après cette lecture, M. Chasles entre dans quelques développements sur divers points de la question. o Après cette communication , M. Libri prend Ja parole et fait remar- quer qu'il a cité, dans l'écrit de M. Halliweil, tous les endroits où il était question du passage de Boèce. M. Chasles maintenant croit pouvoir (470) ■déduire de différents rapprochements entre plusieurs autres passages du même écrit (i), que M. Halliwell a adopté son explication relativement au passage de Boèce dont le savant anglais a nié l'authenticité. Ici M. Libri croit devoir rappeler à son savant contradicteur qu'il ne lui a jamais de- mandé ses opinions personnelles, mais des faits bien positifs à la place d'inductions ou d'interprétations. Ce sont ces faits qu'il demande encore de nouveau relativement à la question principale, de l'origine de notre arithmétique actuelle. Au reste, M. Libri fait remarquer que dans la com- munication verbale de M. Chasles, qui a suivi la lecture de la note pré- cédente, cet habile géomètre s'est chargé lui-même d'expliquer pourquoi M. Libri n'a pas encore pu admettre l'interprétation du passage de Boèce. En effet, M. Chasles vient de dire qu'il a annoncé ses résultats et ses in- terprétations avant d'en avoir découvert les preuves. Ce sont ces preuves que M. Libri demande à M. Chasles la permission d'attendre avant d'a- dopter son opinion. » Réponse de M.. Chasles. « Je m'en réfère à l'analyse que je viens de présenter du Mémoire de M. Halliwell , pour prouver que ce savant admet expressément mon expU- cation du passage de Boèce. » Divers paragraphes , autres que celui que M. Libri a cité , et qui par- lent de Boèce , et la brochure tout entière , ont pour signification évidente ce fait capital. » C'est là le seul point sur lequel j'aie désiré appeler l'attention de l'Académie, parce qu'il m'eût été pénible de laisser penser que mon asser- tion sur le sens de l'écrit du savant anglais avait été inexacte. » Je vais avoir l'honneur de répondre à l'observation de M. Libri qui s'étonne que j'annonce les résultats de mes recherches sans donner les pièces qui doivent les justifier, et qui fait remarquer aussi que mes opi- nions sur divers points de la question ont été émises avant que j'en eusse (l) M. Libri a dit dans la deroière séance que quelles que soient au reste les opi- nions de M. Halliwell , il s'agit ici d'une question de fait, et que dans la brochure du savant anglais on ne trouve pas, lomme l'a annonce' M. Chasles, que M. Halliwell admet l'explication du passage de Boece. Les lecteurs de l'écrit de M. Halliwell ver- ront si l'on y trouve ce qu'affirme M. Chasles. Du reste, si l'opinion de M. Halliwell avait été aussi explicite que le pense le savant géomètre de Chartres, il semble qu'on n'aurait pas dû employer plusieurs jiages pour tâcher de le prouver. ( Note de M. Libri. ) ( 471 ) moi-même les preuves, ce qui explique pourquoi il n'a pas encore pu adopter mon explication du passage de Boèce. » Or j'ai donné cette explication dans mon Aperçu historique, qui a paru vers la fin de iSSy, et je l'ai fait reposer sur une traduction littérale du texte qu'on n'avait point encore traduit; je ne me suis donc pas borné, (juantà ce passage de Boèce, à des hypothèses , comme on l'avait fait au- paravant : je l'ai expliqué et traduit. C'est ce travail qui constitue mes preuves, et auquel je pourrais m'en tenir. Cependant ce n'est pas le texte de Boèce, sujet principal de la question, que l'on examine et que l'on dis- cute pour critiquer l'explication que j'en ai donnée , et montrer que je l'ai mal entendu. Le savant géomètre qui m'a fait l'honneur d'entrer en controverse avec moi sur ce point d'histoire scientifique, s'élève seulement contre l'idée que le texte de Boèce puisse renfermer ce que j'y ai^vu, par la raison, d'abord, « que les érudits les plus célèbres se sont arrêtés , par une » j uste réserve, à cette conclusion, qu'on ne pouvait rien en tirer de bien clair », et ensuite que cette interprétation de ma part est contraire à l'opinion ad- mise sur l'origine de notre numération, et au témoignage laissé par Fi- bonacci, dans son livre de 1202. » Ce sont là des objections, mais non une réfutation. Je les examinerai ailleurs et je montrerai qu'elles ne prouvent rien contre mon explication- du passage de Boèce. » Quant à la publication de mes résultats , sans en donner les preuves, en voici la raison : » Après avoir donné mon explication du passage de Boèce, prouvée par la traduction du texte, j'ai exprimé des idées nouvelles, des conjectures, si l'on veut, sur les écrits arithmétiques composés au x" et au xi' siècle, sous le nom A'yébacus. J'ai dit que, à en juger par la lettre de Gerbert à Constantin et par quelques fragments que je trouvais dans un manuscrit de Chartres, seules pièces que je connusse alors sur cette matière, ces écrits devaient rouler sur le même sujet que le passage de Boèce, c'est-à-dire sur le système de numération décimale avec neuf chiffres et la valeur de posi- tion; et j'ai ajouté que j'étais porté à penser que le zéro avait été introduit dans ce système, comme perfectionnement naturel que devait produire tôt ou tard la pratique de ce mode de calcul. J'ai appelé l'attention des savants sur ce point historique, et pour provoquer et faciliter leurs recherches, j'ai pris soin d'indiquer divers traités de l'Abacus, qui devaient se trouver dans quelques bibliothèques étrangères (Rome, Leyde, Ratisbonne)._ J'ignorais alors qu'il s'en trouvât à Paris même, particulièrement le traité de Berne- C. H. iSSg, a« Semeitie. (T. IX, No 16.) ^ ( 472 ) linus. Plus tard j'ai eu connaissance de ce traité et de divers, autres écrits semblables appartenant à la bibliothèque de l'Université de Leyde. » J'ai trouvé dans ces écrits la confirmation des opinions émises dans mon Aperçu historique. Ce résultat que me procurait l'étude des traités de l'A- bacus, je devais penser que d'autres y arriveraient aussi, puisque j'avais soulevé ces questions et indiqué les manuscrits qui devaient les résoudre, indépendamment que j'en avais entretenu divers savants étrangers en ap- pelant leur attention sur les piècfes qu'ils pourraient trouver dans les biblio- thèques de leur pays. J'ai donc dû, pour m'assurer la priorité relativement à l'étude de ces pièces complètement oubUées depuis des siècles, annoncer ce que j'y avais découvert. » Voilà pourquoi j'ai eu l'honneur de faire à l'Académie ma com- munication du 2 1 janvier. » L'événement a prouvé que j'avais eu raison, puisque, dans le cours de février, M. Halliwell, quoique occupé de travaux plus importants sur l'histoire des sciences mathématiques, publiait le résultat de ses recherches dans les manuscrits de Londres et d'Oxfort (i), résultats qui s'accordent avec les miens, moins toutefois la conjecture du savant anglais sur l'inter- polation du passage de Boèce ; question secondaire qui ne fait réelle- ment rien à l'affaire; car le passage existe, il est d'un auteur ou d'un autre , et il ne s'agit ici que de sa signification (a). » (i) M. Halliwell avait déjà lu précédemnient un Mémoire sur le même sujet devant la Société royale de Littérature. Ce Mémoire n'a pas encore paru. Il fera partie des ^Fransaciions de celte Société. (2) Je puis citer , dans ce moment, plusieurs manuscrits de la Géométrie de Boèee qui contiennent ce passage: Les deux manuscrits de la Bibliothèque royale (ancien fonds, n°' 7i85et'j37'jC.); celui de la Bibliothèque de Chartres; trois des Bibliothèques de Rome dont parle Andrès dans sonHi'sioire des Liltéralures ; celui de la Bibliothèque d'Altorf, sur lequel Weidier a fait ses dissertations de 1727 et 1751 ; le manuscrit de Grœvius dont parle Huet dans sa Démonstration évangélique ; celui du D'Mead, dont Ward s'est servi et a fait mention dans sa dissertation qu'on lit dans les Transactions Philosophiques , diUuée. 1735; le manuscrit du Musée Britannique, dont parle M. Halli- well dans son opuscule ( ^ 4 ) i '*'^ autre manuscrit d'Angleterre , dont l'indication m'échappe en ce moment, et dont M. Teulet, attaché aux Archives du Royaume , a eu la complaisance de me rapporter un extrait ; enfin les manuscrils sur lesquels ont été faites les éditions de Boèce de 1492, 1 546 et 1570, les seules que je connaisse. ( 473 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur lu théorie des nombres, et en particulier sur les formes quadratiques des nombres premiers; par M. Augisti.'v Caïjchy. « Dans une des précédentes séances, en annonçant la découverte d'un manuscrit de Fermât, M. Libri a remarqué que ce manuscrit renfermait l'énoncé non-seulement des théorèmes déjà connus de cet illustre géomètre, mais encore d'autres propositions dignes de remarque. Ainsi, en particu- lier, Fermât annonce qu'il a trouvé une méthode pour décomposer direc- tement en deux carrés un nombre premier de la forme ^x -\- i. Tou- tefois nous avons eu le regret d'apprendre que celte méthode ne se trouve ni exposée, ni même indiquée dans le manuscrit de Fermât. Heu- reusement, comme je l'ai observé, la décomposition dont il s'agit, et d'autres du même genre, peuvent aujourd'hui être effectuées par des mé- thodes directes, comme Fermât l'annonçait, et même à l'aide de calculs qui n'exigent que de simples additions , comme on le verra tout-à-l'heure. Dans son beau Mémoire sur les résidus biquadratiques, publié en iSaS, M. Gauss donne une règle à l'aide de laquelle on peut obtenir directement la racine de l'un des carrés dans lesquels se décompose un nombre pre- mier de la forme [\n-\- i. Il suffit de chercher le plus petit reste qu'on obtient en divisant par n la moitié du coefficient du terme moyen dans la puissance in d'un binôme. De plus, dans le Journal de M. Crelle de 1827, M. Jacobi annonce qu'en cherchant la démonstration de la règle de M. Gauss, il a été conduit par une théorie féconde à des règles du même genre qui fournissent par exemple la réduction d'un nombre premier p, ou du quadruple de ce nombre, à la forme quadratique x*-{-']jr*, lorsque p — i est divisible par 7, ou x*-\-i'jy*, lorsque^ — i est divisible par 3. Enfin, dans des Notes et. Mémoires publiés, ou présentés à l'Académie en 1829 et i83o, je me suis à mon tour occupé de la recherche directe des formes quadra- tiques des nombres premiers , et j'ai été assez heureux pour parvenir à des résultats dont la grande généralité a paru digne de l'attention des géo- mètres. Tel est entre autres un théorème établi dans un Mémoire du 17 mai i83o, et suivant lequel, «étant un nombre premier de la forme4J?+3, et/) un nombre premier de la forme nx-^ i, on peut résoudre directement en nombres entiers l'équation • X* -f- njr* = /)"■ ou . ; 66.. ( 474 > dans laquelle la valeur de m se déduit par une règle facile de ce qu'on appelle les nombres de Bernoulli. Ce théorème , qui a été publié , avec un extrait du Mémoire en question , dans le Bulletin de M. Férussac de mars i83i, et d'autres théorèmes analogues se trouvent démontrés dans ce Mémoire, dont l'impression s'achève en ce moment, et à la suite duquel j'ai placé des notes nouvelles qui me paraissent de nature à intéresser les savants occupés de la théorie des nombres. Parmi les résultats nouveaux auxquels je suis parvenu, je citerai dès à présent une méthode directe qui sert à déterminer l'exposant d'une puissance d'un nombre premier p, re- présentée par un binôme de la forme ou ou par le quart de ce binôme, a et y étant deux diviseurs premiers im- pairs de p — I, dont l'un est de la forme \x -\- i , et l'autre de la forme ^ + 3. Au reste je ne fais aujourd'hui qu'indiquer le sujet de mes nouvelles recherches, et je demanderai à l'Académie la permission de lui donner plus de détails à cet égard dans l'une des prochaines séances. » J'ajouterai seulement ici une observation qui n'est pas sans importance. Dans les formules auxquelles je parviens, comme dans les formules que j'ai citées, de MM. Gauss et Jacobi, les valeurs des inconnues se déduisent toujours des restes que donnent les coefficients du binôme divisés par un nombre premier donné. Il semblerait en résulter au premier abord que la détermination de ces valeurs exige la formation de produits composés souvent d'un très grand nombre de facteurs; mais, pour éviter cette forma- tion, et réduire le calcula de simples additions, il suffit, comme je l'ai déjà remarqué dans un Mémoire du 5 juillet i83o, de recourir au triangle arithmétique de Pascal, et de réduire en même temps chaque terme au reste le plus petit [abstraction faite du signe] que donne la division de ce terme par le nombre premier donné. On peut même alors réduire le triangle arithmétique à quelques termes de chaque ligne horizontale , les termes suivants reproduisant périodiquement les termes déjà calculés. » M. Auguste de Saint-ISilaire , en son nom et celui de M. de Girard, fait hommage à l'Académie d'une Monographie des Primulacées et des Lenti- buiariées du Brésil. ( 475 ) M. "Wabden met sous les yeux de l'Académie un pl^n de Bo§tpn , im- primé aux États-Unis sur un tissu verni au caoutchouc qui, en conser- vant une grande souplesse , offre une surface assez unie pour recevoir Jes traits les plus déliés de.; la. gravure. MÉMOIRES LUS. CHIMIE ORGANIQDE. — Reckerches sur les alcalis végétattx ; par M. BoucHABDAT. — (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Dumas, Robiquet, Pelouze.) « L'iode forme avec les iodhydrates d'alcalis végétaux des composés qui correspondent avec le sel ammoniacal analogue; ainsi, l'iodhydrate d'am- moniaque en prenant une nouvelle proportion d'iode produit de l'iodure d'iohydrate d'ammoniaque, que M. Berzélius a nommé bi-iodure d'am- monium. Il en est de même avec les alcalis végétaux : seulement avec ces derniers corps ces composés sont mieux définis , car ils cristallisent facile- ment ; et , pour plusieurs d'entre eux , il existe non-seulement un iodure d'iodhydrate, mais encore un bi-iodure d'iodhydrate. »"La solution d'iodure de potassium iodurée est le meilleur réactif pour isoler les alcalis végétaux, car il les précipite complètement de leurs dis^- solutions acides ; ces précipités offrent des réactions précieuses , et l'on peut facilement en extraire l'alcali végétal. » En variant avec persévérance les procédés de préparation et de puri- fication, on finit par obtenir avec les alcalis végétaux des iodures d'iodhy- drates cristallisés. L'expérience démontre que ces produits floconneux, pulvérulents ou poisseux, résultent du mélange de plusieurs composés définis. » L'examen détaillé des caractères des iodures d'iodhydrate d'alcalis vé- gétaux , fournit un mode précis de distinguer les uns des autres les alcalis végétaux , car ces iotiures d'iodhydrate purs diflërent par des caractères très tranchés et d'une grande importance; ce ne sont point seulement des colorations variables, mais des couleurs propres très différentes et des modes de cristallisation distincts. - - . » L'action de la potasse sur les iodures d'iodhydrate d'alcalis végétitti est très remarquable; l'oxigène de la potasse se porte sur une portion de l'alcali végétal , et le tran^brnie en un autre alcali végétal , ou en un pro^^ ( 4:6 ) duit nouveau , soluble dans l'eau et jouissant encore de propriétés alca- lines; mais cette oxidation n'est que partielle: elle ne s'exerce pas unifor- mément sur toute la base organique. » En faisant chauffer les iodures d'iodhydrates d'alcalis végétaux avec de l'eau et du zinc, la moitié de l'iode se porte sur le zinc, pour produire de l'iodure de zinc qui se combine avec l'iodhydrate d'alcali végétal et forme des sels solubles dans l'eau , qui cristallisent régulièrement et avec facilité, d'où l'on peut extraire l'alcali végétal. Avec le fer on obtient des résultats analogues. » MÉMOIRES PRÉSEIVTÉS. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur Ics mouvements des inclinaisons et des nœuds des orbites des trois planètes , Jupiter, Saturne et Vranus; parM.liE- vERRiER. (Extrait par l'auteur.) (Commission précédemment nommée.) a On démontre dans la Mécanique céleste que les inclinaisons relatives des orbites des planètes principales ne pourront grandir indéfiniment par l'effet de leurs variations séculaires. Il faut ensuite se livrer à un travail nu- mérique assez étendu pour obtenir, relativement à chacune des inclinaisons, une limite de l'angle qu'elle ne peut franchir. » Je donne ici une expression algébrique de cette limite pour les inclinaisons respectives de Jupiter, Saturne et Uranus : quelques minutes suffisent pour la réduire en nombres. Elle offre d'ailleurs l'avantage de montrer que les inclinaisons, primitivement petites, resteront toujours peu considérables , lors même qu'on ferait varier les masses des planètes dans des limites fort étendues. » On reconnaît toutefois que la valeur numérique de cette expression pourrait grandir beaucoup si l'on diminuait suffisamment la valeur de la masse la plus voisine du Soleil; il est vrai que l'analyse employée devient défectueuse lorsque les inclinaisons commencent à s'accroître, mais comme elle subsiste jusqu'à cet instant, elle est suffisante pour accuser un agran- dissement. Une très petite planète qui serait située à une distance du So- leil double environ de la distance moyenne de la Terre, se trouverait dans les conditions nécessaires pour que les inclinaisons sur les orbites de Ju- piter et de Saturne vinssent à grandir ainsi, quoiqu'elles fussent d'abord ( 477 ) • très faibles. Non loin de cette région on remarque les plus petites planètes de notre système , dont les inclinaisons sont aussi les plus considérables. » Entre Vénus et Mercure se trouve une seconde région dans laquelle , par les actions réunies de Vénus et de la Terre, une planète de très petite masse éprouverait dans ses inclinaisons des variations étendues. » Les mouvements relatifs des nœuds des orbites de Jupiter, Saturne et Uranus , ont été étudiés par M. Liouville. On trouvera dans ce travail la solution de la même question ramenée à une simple équation réciproque du second degré. Mes conclusions s'accordent complètement avec celles de M. Liouville. » M. VÈNE adresse une Note sur une inexactitude qu'il croit avoir dé- couverte dans les formules à l'aide desquelles on détermine les points multiples des courbes. (Commissaires, MM. Sturm , Liouville.) M. Ernst présente deux baromètres construits dans ses ateliers et dont l'un à niveau constant ne diffère que par quelques modifications du baromètre de Fortin; l'autre , à niveau variable et à cuvette étroite, est désigné par l'auteur sous le nom de baromètre à siphon concentrique. Les deux instruments et la description qui les accompagne, sont ren- voyés à l'examen d'une Commission composée de MM. Arago, Cordier, Savart, Elle de Beauraont. M. Delas adresse un Mémoire sur un appareil destiné à faire con- naître les dimensions des diverses parties du corps humain et principale- ment du tronc. ( Commissaires , MM. Dupin, Puissant, Poncelet. ) CORRESPONDANCE. PHYSIQUE. — Observations de M. Arago au sujet d'un Mémoire de M. Farey sur la jorce élastique de la vapeur ^ inséré dans le tome I" des Tran- sactions de l'Institution des Ingénieurs civils. En présentant à l'Académie le premier volume des Transactions d'une société dont les travaux semblent devoir exercer une heureuse in- ( 478 ) fluence sur les progrès de l'art de l'ingénieur, M. Arago exprime le regret (l'y avoir trouvé un Mémoire de M. Farey qui ne méritait certainement pas de figurer dans un si utile recueil. Ce Mémoire est luie critique acerbe et sans le moindre fondement , d'un travail de MM. Dulong et Arago, entrepris par ordre de l'Académie et honoré de son approbation. Peu de temps avant sa mort, M. Dulong eut connaissance du Mémoire de M. Farey. Il en fut vivement blessé et se proposait de le réfuter. Ce que mon illustre ami n'a pu faire, dit M. Arago, je vais le tenter. La tâche, au reste, sera peu difficile : il me suffira d'opposer guillemets à guillemets : « Le principal objet de la présente communication, dit M. Farey, est » de montrer la coïncidence qui existe entre l'échelle de M. Southern » [pour les forces élastiques de la vapeur d'eau, correspondantes aux » divers degrés du thermomètre), et celle qu'on déduit d'une nouvelle M séri^ç d'expériences faites à Paris, eu 182g, par un comité de l'Académie » des Sciences » Un autre objet de cette communication est d'insérer, dans les «Mémoires de cette Institution , un témoignage des droits évidents de » notre compatriote, M. Southern, au mérite de la priorité dans la o détermination exacte de cette loi , en opposition avec V assertion sans y> fondement Ae l'auteur français (i) qui a publié les nouvelles expé- » riences, et suivant laquelle les déterminations obtenues précédemment » en u4ngleterre étaient inexactes. Les déterminations de M. Southern ne » sont pas mentionnées dans cette condamnation générale » A quatre atmosphères, M. Southern trouve la température de » :293%9 Fahr., et les académiciens de 298,7. Ceci n'est pas un coïnci- » dence accidentelle , mais une adoption de l'échelle de M. Southern par » l'intermédiaire de M. Tredgold , quoique l'emprunt ne soit pas avoué ...... En adoptant cette formule (a) de M. Tredgold (qui cite les expé- « riences de M. Southern et les prend comme base), les académiciens fran- » çais n'ont pas pu ignorer les déterminations de M. Southern et leur » exactitude Dans ces circonstances on a manqué de candeur , en » supprimant toute mention des déterminations de M. Southern Il faut )) remarquer que les académiciens français ont déterminé les élasticités » par Ut compression de l'air renfermé dans un baromètre, et non par une (i) M. Dulong. (2) La formule d'interpolation. (479) » mesure directe de la colonne de mercure, ou par une soupape chargée; » tandis que M. Southern employa les deux méthodes et des thermomètres » très exacts. Son échelle a donc autant d'authenticité que celle des Fran- » çais Comme il n'y a aucune certitude soit dans la mesure des élas- » ticités , soit dans celle des températures quand elles vont à 24 atmos- » phères et à 438° Fahr., il n'est nullement convenable d'adopter une nou- » velle loi, pour la faire concorder plus près que dans des limites de 1° \, » avec des observations incertaines. » Les imputations de M. Farey, a dit M. Arago après avoir fait ces cita- tions, sont catégoriques et nombreuses. Eh bien! pour les réduire au néant, je pourrai me contenter de rapporter divers passages du Mémoire critiqué. L'auteur fait dire à M. Dulong, que les déterminations obtenues en An- gleterre avant le travail qu'il exécuta avec M. Arago, étaient inexactes. Voici la phrase du Rapport à l'Académie : « La science ne possédait que des mesures assez discordantes au-dessous » de huit atmosphères, et pour des pressions plus fortes, absolument au- » cun résultat d'expériences directes. » Il n'est question dans ce passage ni d'Anglais, ni de Français, ni d'Al- lemands. On dit que les résultats des expériences connues présentaient des discordances et qu'il était difficile de choisir ; or, cela est d'une vérité incontestable. Le grand crime des académiciens français, aux yeux de M. Farey, est d'avoir supprimé toute mention des déterminations de m. Southern. C'est en cela qu'ils ont manqué de candeur. Voici comment nous avons supprimé toute citation, comment nous avons manqué de candeur; voici un passage du Mémoire. Le lecteur en croira à peine ses yeux : « Les déterminations seules de Southern et de Zlo/for offrent avec celles- » ci (les déterminations françaises), une conformité d'autant plus frap- M pante, qu'elles ont été fournies par un mode d'observation totalement B différent. A l'époque où nous avons calculé la table insérée au rapport » provisoire cité plus haut, nous les considérions déjà comme les plus » vraisemblables; aussi ne trouvera-t-on entre cette table et celle que nous » allons donner, que des différences presque insignifiantes, dans la partie » de l'échelle qui leur est commune. » {Mém. de VAcad. des Sciences, t. X, p. 222.) "i Ce* n'est pas tout. M. Southern a été cité non-seulement pour ses ex- C,R.I33y,a"=Sem«<^e.(T.IX,^»^6.> . ^7 |>énexices, mais aussi pour une siniplie formule d'interpolation. Ea voici ia, preuve : « M. Young paraît être le premier qui ait employé le mode d'interpo- » iâtion qui consiste à représenter les forces élastiques de la vapeur » par une certaine puissance de la température augmentée d'un nombre » constant. M. Young avait trouvé que l'exposant 7 satisfaisait aux expé- » riences connues à l'époque de la publication de son ouvrage. M. Creigh- » ton prit l'exposant 6 qui lui parut mieux s'accorder avec les résultais » du D"" Ure. M. Southeun adopta le nombre 5, i3, qu'il détermina sans » doute par tâtonnement. M. Tredgold rétablit l'exposant de CreightOQ,,; » en changeant le coefficient, etc., etc. » (^Mém. de VAcad., t. X, p. aSo.) Il est pénible d'avoir à répondre toujours par des dénégations for- melles; mais est-ce ma faute? M. Farey dit que pour quatre atmosphères noos avons pris , sans l avouer, la détermination de M. Southern. Le fait est complètement inexact : nos observations embrassent l'intervalle com- pris entre une et a4 atmosphères; nous n'avons, dès lors, été obligés de rien emprunter à personne; seulement, nos observations ne correspondant pas à des nombres ronds d'atmosphères^ quand on a dressé la table, nous avons fait et dû faire l'interpolation , à l'aide de la formule qui représen- tait le mieux nos résultats. Cette formule était celle de M. Tredgold. M. Dulong l'a dit, et il n'avait rien autre chose à avouer. Une fois en veine de dénigrement, M. Farey ne s'en est pas tenu à la seule partie historique du Rapport fait à l'Académie. Le travail de la Commission, examiné au fond, lui semble défectueux. MM. Dulong et; Arago, ne se sont-ils pas, en effet, servis d'un manomètre? Que serait devenue cette prétendue difficulté , si l'on avait ajouté que le manomètre fut gradué directement, par des colonnes mercurielles qui, aux derniers termes de l'expérience, n'avaient pas moins de 20 mètres de long? Le critique anglais a-t-il pu se méprendre sur le but des acadé- miciens? Qu'on en juge par cette phrase qu'on trouve à la page 196 du Mémoire : « ( La Commission) s'est déterminée à recourir au moyen le plus pé- » nible, mais aussi le plus exact : la mesure directe de la colonne de mer- j) cure capable de faire équilibre à l'élasticité de la vapeur! » M. Farey préfère les déterminations de M. Southern à celles de MM. Dulong et Arago. Permis à lui, assurément, quant aux nombres com- pris entre o et 8 atmosphères; mais au-delà il faudra bien, bon ^ré malgré , qu'il s'en rapporte aux mesures françaises, puisque les compa- - ( 48. ) triotes (le noire cririqne n'ont déterminé aucune forfce élastique au-dessus de huit. Pour le dire en passant , c'est à dix atmosphères que commen- çaient les dillficultés des expériences et leur extrême danger : la Commis- sion de l'Académie est allée à vingt-quatre atmosphères! M. Farey préfère les déterminations anglaises, parce que M. Southern employa des thermomètres très exacts. Comment donc? une Commission, travaillant sous les auspices de l'Académie, pour répondre à un vœu, à un besoin public; une Commission qui comptait dans son sein, qui avait pour rapporteur un des deux auteurs du beau mémoire devenu aujour- d'hui classique, sur les communications delà chaleur, n'aurait pas fait usage de thermomètres très exacts? De pareils doutes , quand ils sont gratuits, quand ils ne se fondent sur aucune discussion des expériences de la Com- mission de l'Académie, ne pourraient être qualifiés ici comme ils le mé- riteraient. Nous nous contenterons donc, avec toute confiance, de livrer les faits et les réflexions qiii précèdent , à tout homme impartial , et en première ligne à la plupart des membres de l'honorable Institution des ingénieurs civils de la Grande-Bretagne. MÉtÉoROLoViiE. -^ M. d'Hombues-Firmas odresse la récapitulation générale de trente-cinq années dobservations météorologiques faites à ^lais. (Nous reviendrons sur cette récapitulation dès que nous aurons obtenu de M. d'Hombres-Firmas quelques chiffres qui nous ont paru y man- quer. ) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Expériences sur la quantité d'eau entraînée à l'état liquide et mélangée avec la vapeur, pendant le travail des locomo- tives; par M. DE Pambour. « Il se fait dans les locomotives, et peut-être plus ou moins dans toutes les autres machines à vapeur, une perte qui n'a pas été mesurée jusqu'ici , et qui est cependant très importante. Elle consiste en une quantité très considérable d'eau entraînée dans les cylindres à l'état liquide, et mélan- gée avec la vapeur, mais sans être elle-même vaporisée. Pour se rendre compte de la production de cet effet, il suffit d'observer les énormes vo- lumes d'eau qui sont continuellement enlevés par le vent et tenus en stis- pension dans l'air sous forme de nuages. Comme d'ailleurs la vapeur qui se forme dans la chaudière des machines à haute pression , a une densité beaucoup plus grande que celle de l'air, et qu'au lieu de loucher seulement 67.. ( 48^ ) la surface du liquide, elle se dégage du sein même de ce liquide, on ne doit pas être surpris qu'elle puisse entraîner dans son mouvement une masse d'eau très considérable, et cet effet doit naturellement se produire pendant tout le temps du travail des machines. » Cette perte doit être beaucoup plus grande dans les locomotives que dans les autres machines à vapeur, à cause des secousses continuelles qu'elles éprouvent dans leur mouvement, du peu d'élévation de la prise de vapeur au-dessus du niveau de l'eau , du peu d'espace réservé à la vapeur pour son agglomération, et enfin de l'énorme rapidité avec laquelle cette vapeur se dégage du liquide dans la chaudière. Pour obtenir une évalua- tion de la quantité d'eau ainsi entraînée sans être réduite en vapeur, nous avons mis les machines en expérience sur des plans inclinés, dans des cir- constances où la pression de la vapeur dans le cylindre était sensiblement égale à la pression dans la chaudière , et nous avons alors comparé la vitesse qui se produisait réellement, avec celle qui aurait dû se produire, si la totalité de l'eau dépensée par la machine avait été réellement trans- formée en vapeur. » Ce calcul est très facile : comme nous connaissons par observation la vitesse de la machine, nous' avons le nombre de tours de roue et par conséquent le nombre de cylindres pleins de vapeur qui se dépensent par heure; et comme nous connaissons aussi la pression de cette vapeur, .nous pouvons en conclure la quantité d'eau correspondante. En compa- rant donc cette eau effective , à l'eau totale dépensée par la chaudière , nous en concluons la quantité d'eau entraînée à l'état liquide avec la vapeur. Dans ce calcul, nous tenons compte de la dépense de vapeur qui se fait à chaque coup de piston, pour remplir l'espace appelé liberté du cylindre, et qui n'est pas compris dans la course du piston. De même, relativement à la vaporisation de la machine, nous tenons compte de la réduction qu'elle éprouve en raison de la lenteur du mouvement, pendant la mon- tée des plans inclinés, et de la perte qui se produit dans le même instant par les soupapes de siireté. Pour tenir compte de ces deux circonstances, nous nous servons de résultats fournis par des expériences spéciales, et d'où l'on déduit qu'en raison de l'action de la tuyère , la vaporisation des locomotives varie comme la racine quatrième des vitesses, et que la perte des soupapes pendant la montée des plans, s'élève moyennement à 0.12 de la vaporisation totale produite dans la chaudière. » Les résultats sont contenus dans le tableau suivant. On remarquera que si, dans quelqu'une de ces expériences, nous avions fait erreur en admet-; C 483 ) • tant que la pression dans le cylindre ait été la même que dans la chaudière, alors il s'ensuivrait que, pour cette expérience, l'éau entraînée à l'état li- quide avec la vapeur, aurait été plus considérable que ne le donne notre détermination. Nous sommes donc sûrs que le résultat que nous obtenons n'est pas exagéré. ' '*"'^ .'*M-o<^.r..4iSà ?rti;3^c3AnUit » On remarquera encore que la perte observée ici dans les machines, ne peut être attribuée à la condensation partielle de la vapeur dans les con- duits et les cylindres, parce que l'emplacement de ceux-ci dans la chau- dière même et dans la boîte à fumée , où ils sont continuellement en contact avec la flamme du foyer, rend cette supposition tout-à-fait inad- missible. Expériences sur la quantité d'eau entraînée à l'état liquide, dans le cylindre des locomotives. pendant leur travail. VAPORISATION TOTALE par heure RAPPORT delà NOM de la DUHÉTRB du COURSE du Dia- mitre PRESSION totale dans la VITESSE de la machine en milles dans la c moyenne- ment laudière, pendant la montée du plan , et Vaporisa- tion vaporisa- tion effective h la vaporisa- tion machine. cylindre. piston. de la roue. chau- dière. par heure. pendant l'expé- rience. déduction faite de la perte des soupapes. effective. totale, après déduction de la perte des soupapes . pouces. pouces. pieds. liv. par pouc. carré. milles. pied.s cubes. pieHs cubes. pieds cubes. Star. .. «4 12 5 64.3 8.57 68.79 53.12 29.53 0.56 Slar. . . Vesta. . »4 I 1 . 125 12 l6 5 5 65.3 69-7 6 26 .4.1. 68.79 49.11 21.87 44.05 0.45 0.91 65.00 48.53 Fury. . . II i6 5 80.2 6.3i 54.45 36. 06 21.90 0.61 Leeds. , II i6 5 63.2 10.00 68.82 49-73 27.92 0.56 Vulcan. 1 1 i6 5 ■^2.2 II .42 60.60 44-77 35.91 0.80 Atlas. . 12 i6 5 ^9-7 8.00 43.81 37.44 29.06 0.78 Allas... 12 i6 5 65., 7.5o 48.21 35.36 25.78 0.73 > Mo yenne. . 0.68 » D'après ces expériences, on voit que la quantité d'eau entraînée avec la vapeur, mais à l'état liquide , dans le cylindre des locomotives, s'é- ( 484 ) lève xuoyeimeraeot à D,3a de la vaiporisation totale de la chaudière ^ comptée 9près déduction de la perte des soupapes. » Cette détermination convient à la moyenne des machines soumises à l'expérie^nce , mais nous ferons observer que la quantité d'eau ainsi en- traînée sans être vaporisée, doit nécessairement varier dans chaque ma- china, parce qu'elle tient à, la construction particulière de la chaudière et surtout à la grandeur de l'espace réservé à la vapeur pour sa formation. Si cet espace est très resserré, s'il ne contient par exemple que dix fois la capacité du cylindre , à chaque coup de piston le dixième de la va- peur formée passera dans le cylindre , et aussi la densité de la vapeur restante se trouvera tout-à-coup réduite aux neuf dixièmes de ce qu'elle était auparavant. Ce changement considérable de densité appellera im- médiatement du liquide une nouvelle quantité de vapeur pour remplir ce qui manque; mais il est évident que cette nouvelle vapeur sortira du liquide arer- d'autant pltis de violence et entraînera par conséquent 'i d'autant plus de ce liquide avec elle, qu'elle se précipitera dans un 1 miheu plus raréfié. Si donc l'espace réservé à la vapeur dans la chau- [ dière est porté à loo cylindres de vapeur au lieu de lo, comme la diffé- i rence de densité produite à chaque coup de piston ne sera plus que de I <9^oi , l'entraineraeiit de l'eau avec la vapeur sera d'autant moins considé- i rable. De même, si la prise de vapeur a très peu d'élévation au-dessus du t niveau de l'eau dans la chaudière , ou si le tube à vapeur est très large. i r«au sera p4«« facile«»ent eTi4€vé€ j-usqu'à l'entrée du tube , et y sera ad- |j mise en plus grande abondance. J » La quantité d'eau entraînée avec la vapeur doit donc varier selon la construction des machines. Mais, en outre, elle est encore influencée par des circonstances qui en sont indépendantes, comme l'intensité du feu et la malpropreté de l'eau : l'intensité du feu , par la raison qu'alors il se produit dans la chaudière un courant de vapeur tl'autant plus i violent pour la quantité d'eau qu'elle contient, et la malpropreté de l'eau , à cause de l'écume qui en résulte à la surface du liquide. '» L'entraînement de l'eau sans être réduite en vapeur se produit, comme on voit , sans qu'il s'en manifeste aucun signe extérieur, parce que l'eau mêlée à la vapeur se dissipe ensuite dans l'air avec elle. Mais il y a des instants où cet effet est tellement violent qu'il se montre à l'ex- térieur sous forme d'une pluie abondante qui tombe de la cheminée. On dit alors que la machine prime; et cet effet se produit surtout quand la chaudière est trop pleine, parce qu'alors l'espace réservé à la vapeur (4»5) esttiW.tant piu$ rédndtsèt que le niveau de Ffeai»' à'ajipl-ôchè (î'atrfàht pFte cl0 l'enlrrée «titube a vapeur. > . ' ,» IJétendue de la perte qui fait^lfr 9tt)«« des e^iepé^réWCes' pfècÀlènfè"sV' explique conaràent certaine» cbdutKëres dépetWent ^ÎSéJrtJ'àV rapirfemeiit^ qu'il est impossible de les maintenir pleines à trtié vitesse ftiênrrë (l'es nrto- dérée, et comment il est arrivé quelquefois qli'en* changeant setdérti'^/it le dôme à vapeur de la machine , on a pu produire une réduction de ptès de> 2» pour cent sur' la dépense de combustible. » ^'' us si 9^ 1 PHOTOGRAPHIE. — Transformation en planches gravées' des images formées ovooiq' P^"^ ^^ procç(ié Daguerre., — Lettre de Mv P«v!W*i,tj^t)'i «iutiQ '''i' J'ai rhonne^uT(^de;'vbiis adresser de nouvelïes . images Daguerriennes^ gravées par l'e procédé dont j'ai soumis les premiers essais à l'Acadé-- mie. Les progrès qu'a faits cette méthode en peu de temps, me paraissent justifier l'opinion qu'en ont conçue tout d'abord des artistes très distiui- gués; les sujets que je présente aujourd'hui se composent : .i,;,,,,,.,, ^ , r » i". De vingt exemplaires d'une tête d'Antinous; - .„p ». 2°. D'un buste de FApoIlon du Belvédère et d'un petit écorchésur |^, même planche; , ,ti » 3°. D'un buste de M"' Rachel fait d'après celui de Dantan; ,^^^^ 3) 4°- D'un essai de dessin microscopique pris sur l'œil d'une mouche ;u.^ » 5°. Enfin d'un portrait d'après nature que je n'ai pas eu encorç k, temps de graver, mais dont je présenterai prochainement la planche et les épreuves à l'Académie en même temps que des vues de monuments et de nouveaux objets anatomiques; j'ai obtenu déjà un très beau résultat en prenant l'image d'une personne morte. ^^; ^^ „;» D'après ces faits, dont je laisse l'appréciation aqx hommes compétents, je ne crois pas avoir à ni'occuper de la réclamation de M. Daguerre au- sujet de ma première communication ; il me parait bien établi que M. Niépce a eu effet tenté des essais de gravure sur des images produites par son pi'océdé, mais sans avoir obtenu de résultats satisfaisants. Quant aui pro- cédé actuel de M. Daguerre, tout ce que cet ingénieux artiste a pu faire à cet égard dans son cabinet est comme non avenu aux yeux de la science, puisqu'il n'en avait rien dit ni rien publié, quoique le vœu public maintes fois exprimé fût précisément de voir fixer et reproduire ses tableaux si parfaits, mais si fragiles. An reste, M. Daguerre ta lui-même au-delà de toutes mes prétenitions en fait d* priorité et d'invention, en déclarant (486) Clans sa lettre qiï il est , suivant lui, impossible d'arriver par la gravure sur la plaque elle-même, à tirer des épreuves approchant le moins du monde de la perfection de ses images et en affirmant que l'argent est trop tendre pour espérer un tirage même dun très petit nombre d'épreuves. » Je laisse encore une fois au public et aux connaisseurs à juger main- tenant la valeur de cet arrêt d'impossibilité. » PHYSIQUE DU GLOBE. ■— Tremblements de terre ressentis à Saint- Jean de Maurienne, en 1839,- observations recueillies par M. Miottard, trans- mises par M. Bonafous. Dans l'espace de cent-dix jours, du ay février au 16 juin , on a éprouvé à Saint-Jean, 76 tremblements de terre qui ont été également ressentis dans vingt villages voisins situés également sur la rive gauche de l'Arcq. Onze villages situés sur la rive droite et au pied ou à mi-côte d'une autre chaîne de montagnes , n'ont été agités que par les plus fortes secousses , et l'ont été à un moindre degré. Les tremblements étaient quelquefois précédés de ce bruit souterrain que les observateurs de tous les pays comparent au roulement rapide de chariots pesamment chargés. On a cru qu'ils l'étaient aussi parfois d'un vent dont la direction était la même que celle de la propagation du mouvement dans le sol. Dans les plus fortes secousses l'atmosphère a été obscurcie par une sorte de brouillard qui se dissipait d'ailleurs en peu de temps. Pendant le temps qu'ont duré les tremblements de terre, le volume des eaux thermales était augmenté, leur température était plus élevée et leur limpidité habituelle troublée. Depuis la cessation des secousses tout est rentré dans l'ancien état. Un tableau indique pour chacun des jours, l'heure, l'état du temps et la force des secousses. M. Dubois, d'Amiens, propose l'emploi du 'métmnom,e pour mesurer le nombre des pulsations quand les mouvements du cœur sont très préci- pités, cette mesure devenant, suivant lui, presque impossible si l'on veut compter à la manière ordinaire les pulsations, du moment où leur nombre dépasse 160 par minute. Une personne dont on n'a pu lire nom adresse une Note sur la grêle et sur les moyens de prévenir les dommages qu'elle cause à l'agriculture. ( 487 ) L'Académie reçoit deux paquets cachetés portant pour suscription : L'un , Expériences sur les mouvements des liquides dans des tubes de très petit diamètres par M. Poiseuille ; L'autre, Expériences de photographie; par M. BeuviÈre. Le dépôt des deux paquets est accepté. ■■' ■• •♦' La séance est levée à 5 heures. * A. "^; '■» V BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : • Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'académie rojale des Sciences, 2° semestre i83g, n" i45in-4". -••♦. '^ '^y ' annales de Chimie et de Phjsique; par MM. Gay-Lussac et Arago; > * juin 1839, in-8*. "* , jr Annales des Sciences naturelles ; par MM. Audouin, Milne Edwards, Ad. Brongniart et Guillemin; mai i85g, in-S". .. , ^ Connaissance des Temps ou des Mouvements célestes, à l'usage des as- •* _ ••. ^ tronomes et des navigateurs , pour l'an 1 842 , publiée par le Bureau des Longitudes; iSSg, in-8°. Monographie des Primulacées et des Le?itihulariées du Brésil méridional et de la République Argentine; par ^\M. Pi., de Saijnt-Hilaire et F. de Gi- ' - rard; in-8°. (Extrait des Annales des Sciences naturelles.) ^* Hortus maxiritianus , ou Énumération des Plantes exotiques et indi- f gènes qui croissent à Vile Maurice; par M. W Bojf.u ; Maurice, iSSg, '" „ in-8°. '^■^ ** ''*' Traité de Physiologie comparée de l'Homme et des Animaux; par • * . .. v M. DiGÈs; tome 3, in-8, avec planches. j^ La Pratique du système métrique des Poids et Mesures mise à la portée de tout le monde; par MM. Dezarnaud père et fils; in-8''. Mémorial encyclopédique et progressif des Connaissances humaines ; septembre i85g, in-8°. Recueil de la Société Polytechnique; août i83g, in-8*. C. R. 1839, a« Semestre. (T. IX, N" 16.) 68 ( 488 ) Bulletin de l'Jcadémie royale de Médecine; i5 — 3i; octobre iSSg, in-8'. Dissertation sur les Ting-ling dont parlent les livres chinois , ou sur la véritable nation à laquelle on donnait le nom de Centaures dans l'anti- quité; par M. DE Parvvey; în-S'. Mémoires de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève ; tome 8, 2" partie, {0-4°. Bibliothèque universelle de Genève; n° 44» ^oût iSSg, in-8°. Transactions of. . . . Transactions de l'Institution des Ingénieurs civils de Londres; vol. i", in-4°. Astronomische .... Nouvelles astronomiques de M. Schumacher j n° 384, in-4°. Gazette médicale de Paris; tome 7, u" 4'» in-4''' Gazette des Hôpitaux ; tome 1*% n" 1 19 à i 2 s , in-4°. L'Expérierwe , journal de Médecine ; n" 1 19, in-S". L'Esculape , journal; v?* r4 «t i5. Gazette des Médecins praticiens; n° 55. , COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SOENCES. SÉANCE DU LUNDI 21 OCTOBRE 1859. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL, MÉMOIRES ET C0M1VIUNICATI0NS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHILOSOPHIE DE LA NATURE. — Quelques obseTvatîons à propos de ma dernière lecture; par M. Geoffroy Saimt-Hilaire. « Le silence du dernier Compte rendu, au sujet des objections qui m'ont été adressées dans la séance précédente, semble prouver que ces objections consistaient beaucoup plus en une simple causerie sans caractère officiel qu'en une véritable opposition. Je m'en félicite; car en effet, si dans mon dernier Mémoire sur la physique intrastellaire , j'appliquai le mot corps à la lumière , il était évident que je n'attachai point à ce mot la signification complète et précise qu'on lui donne aujourd'hui. En citant un passage de X Optique de Newton , je ne pouvais raisonnablement donner aux expres- sions qu'il renferme que l'acception qu'elles avaient à l'époque même où les employait l'auteur dont l'illustre témoignage venait confirmer d'une façon éclatante les idées que j'avais conçues. J'avais nommé la lumière une SUBSTANCE dont j'avais modifié l'acception en y joignant l'épithète d'LMPONDÉRÉE. Cela, saus doutc, a été compris, car ma lecture a passé dans le Compte rendu sans aucune annotation. Cette réserve devait C. R. i839, i« Semeure. ( T. 1 X , N» 17.) 69 ^-T-fî-^if! (490) m'engager à garder le silence. Car, s'il est vrai que l'on me verra tou- jours prêt à réponrlre à toute objection d'un intérêt réellement scienti- fique, je ne pouvais toutefois le faire par la voie de nos Comptes rendus qu'autant que ces objections y eussent elles-mêmes été insérées. » Mais il est un point sur lequel j'ai été plus sensible , et à l'égard du- quel je ne saurais garder la même réserve. C'est le reproche de tendance - irréligieuse qui m'a été adressé. Quelle apparence effectivement, qu'à ce moment de ma carrière, j'en vienne à fouler ce respect humain auquel il ne m'était jamais arrivé de manquer dans un seul de mes travaux? C'est sous l'inspiration du sentiment pénible que cette injuste inculpation souleva en moi que je réclamai , dans les Comptes rendus d'alors (i), contre la fausse interprétation qui fut faite de ces expressions dont je m'étais servi : les FONCTIONS DE LA MATIÈRE : et c'cst daus Ic même esprit que je viens dis- cuter ces autres expressions de ma dernière lecture : Natura naturans et NATDRA naturata, cxprcssions si admirablement concises et que je n'avais pu citer sans témoigner de mon respect pour l'homme éclatant, l'illustre S. . . ., qui les avait écrites le premier. Je ne le nommai point, cet homme au génie gigantesque , dont la pensée s'élance de prime abord au-delà de l'empire des choses créées, et qui passa toute sa vie dans l'humble condition d'une laborieuse pauvreté ; je ne le citai point afin de n'avoir point à rappeler avec ce seul nom le souvenir pénible du plus monstrueux exemple d'injustice qu'eut jamais à souffrir la Philoso- phie. On n'a point tenu compte de ma discrétion : mais n'oublions pas cette perturbation, car c'est à cette citation incomprise que j'ai dû la connaissance d'une brochure où un philosophe chrétien , M. Rœssinger, a donné à ces mots Natura naturans et natura naturata, la significa-, tion que je leur attachais dans ma pensée. » Ce savant médecin , auquel des persécutions politiques ont fermé les frontières de sa patrie, Neufchâtel, et celles de la Prusse, est l'auteur d'une brochure : fragment sur l'électricité universelle ou attraction MUTUELLE. Or cct auteur, présentement réfugié à Paris, est venu lui- même me l'apporter; et dans ce livre d'un esprit puissant, qu'entachent cependant à mon avis quelques idées inexactes, j'ai lu l'interprétation que comportent ces mots : natura naturans, qui s'entendent et s'appli- quent à la DIVINITÉ donnant l'être ou de laquelle émane l'être; et natura (1) De la valeur et du sens précis des expressions fonctions de la matière. Vojet le l)résenl volume, (lom. XI ), page 68. ( 49' ) NATURATA, qui faisaient allusion aux corps ou aux créatures qui reçoivent l'être. ' » J'insiste sur cette explication, ma susceptibilité s'alarmant de la situa- tion équivoque où je serais maintenu. » ïD.')' Après la lecture de la Note de M. Geoffroy Saint-Hilaire , M. Arago a pris la parole en ces termes : « Je conviens , avec notre honorable confrère , que la question de la » nature de la lumière n'est pas de celles qui peuvent se résoudre dans » un débat oral; mais on se tromperait beaucoup en imaginant que je ne » crois plus à la solidité des objections dont je fis part à l'Académie clans la » dernière séance. Ces objections, au contraire, me paraissent encore in- » vincibles. Si je ne les ai pas insérées dans le Compte rendu, c'est par un » sentiment dont ne pourraient avoir à se plaindre, ni M. Geoffroy ni ses » amis. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Note relative à la production de tiges nouvelles par les feuilles ; par M. Turpin. « M. Aug. de Saint-Hilaire, dans sa communication faite à l'Académie (i) sur la reproduction anormale de quelques individus de Drosera intermedia, développés à la surface des feuilles d'une plante adulte de la même espèce, a cité Louis-Claude Richard comme ayant établi en principe ou en loi in- variable, que les feuilles ne pouvaient jamais produire des tiges, parce que, probablement, ce grand botaniste, en considérant avec raison la feuille comme un organe terminé et destiné à se détacher de la plante, croyait que dans cet état d'épuisement aucune végétation nouvelle et sur- tout reproductive de l'espèce ne pouvait en résulter (2). » Cette stérilité de l'organe appendiculaire des végétaux , sous le rapport de la reprQduction de l'espèce, est vraie dans beaucoup de cas, comme dans des feuilles trop peu développées , trop sèches ou résineuses comme (i) Compte rendu du 7 octobre , pag. 437. (2) Louis-Claude Richard , dans la nouvelle édition du Dictionnaire de Botanique de Bulliard , pag. 57 , a formulé le principe dont parle M. Au^^. de Saint-Hilaire , de la manière suivante. « Cestpar erreur qu'on a prétendu que certaines feuilles étaient sus- ceptibles de radication. » On sait aujourd'hui que non-seulement il peut s'échapper des racines d'une feuille , mais qu'il peut encore s'en élever des tifjes et des feuilles , en un mot , une plante nouvelle. ( 49^ ) celles des Conifères, ou bien encore comme celles réduites et épuisées, eft . bractées, en sépales, en pétales, en étamines; mais il est tout aussi vrai de dire que le plus grand nombre des feuilles proprement dites sont sus- ceptibles de produire, par extension, des corps reproducteurs et, par con- séquent, des tiges et des feuilles nouvelles. » Parmi celles-ci , je citerai quelques exemples et les classerai suivant le mode particulier de leur développement. 1°. Embiyons naissant naturellement et constamment sur les feuilles attachées à la plante-mère , et sans excitation extraordinaire. » Dans le sinus des dentelures ou crénelures qui bordent les feuilles du Brjophjllum caljcinum (i), il naît des embryons foliacés ou cotylés , mu- nis de petites radicelles latérales et qui , en se détachant de la feuille- mère et en tombant sur le sol y reproduisent un nouvel individu ; » Dans l'aisselle des folioles et du pétiole commun des feuilles ailées de plusieurs espèces de Phjllanthus ^ il se développe des fleurs auxquelles succèdent des fruits et des embryons reproducteurs, ce qui, au fond, re- vient toujours au même ; car peu importe pour la reproduction , que le corps embryonnaire naisse immédiatement de la feuille, comme dans le Bryophyllum y ou qu'il soit précédé par l'appareil foliaire de tous les or- ganes appendiculaires de la fleur, du péricarpe et de la graine , toutes choses qui ne lui appartiennent point et qui servent seulement à le pro- téger jusqu'à l'époque de son isolement et de la germination ; M Sur la nervure médiane de la feuille simple du Dulongia acuminata , genre entièrement remarquable par son inflorescence et sa fructification foliaire, et auquel IVIM. de Humboldt et Kunth ont attaché le nom de notre excellent et très distingué confrère Dulong (2). » Dans d'autres cas ce sont des bourgeons embryonnaires qui partent directement des nervures de la surface intérieure (3) de la feuille, qui s'y développent en plantule et qui , comme une sorte de parasite attaché à la feuille-mère, poussent de sa base extérieure des racines et se terminent par une fructification. Tels se présentent quelquefois ceux des feuilles du Cardamine pmtensis, ceux du Drosera intermedia , observés par M. Nau- (i) Cotylédon pinnata , Lam. Calanchoe pinnata , Vers. Cotylédon caljculata, Soland. (2) Humb. , Bonpl. et Kunth, Nov. gen. spec. plant., in-P, toni. Vil, pag. 60, Tab. 623. (3) Inipropreraent dite supérieure. ( 493 ) clin et communiqués dernièrement à J'Académie par M. Aug. de Saint-Hi- laire, ceux d'un assez grand nombre de fougères (i), au nombre des- quelles on ne peut s'empêcher de parler de ï^iplenium rhizophjllum , dont l'extrémité de la nervure médiane allongée de la feuille simple, eu se re- courbant et en touchant le sol , donne lieu à des radicelles qui s'enfon- cent dans la terre, puis à un bourgeon qui se déroule dans l'air en une touffe de feuilles formant un individu nouveau qui se sépare de la feuille- mère , sans que celle-ci en souffre , et sans que, par le même moyen , elle n'en reproduise successivement plusieurs autres semblables toujours du même point (2). io a". Par dé\>eloppeTnent, d'abord intestinal , des globulins contenus dans les vésicules des tissus cellulaires , en embryons reproducteurs de l'espèce. » Ces sortes de productions embryonnaires , presque toujours anor- males ou accidentelles, se remarquent plus souvent chez les feuilles des végétaux monocotylédons que chez celles des dicotylédons , plus souvent chez les feuilles arrachées de la plante-mère et surexcitées par des pres- sions que chez celles naturellement en place et sans excitation apparente. Ces embryons , qui résultent d'autant de globulins privilégiés, végètent d'abord dans la vésicule maternelle et sous l'épiderme , qu'ensuite ils déchirent pour venir s'achever -en bulbilles aux surfaces de la feuille. Ces coips reproducteurs ont été remarqués particulièrement sur les feuilles de ÏEucomis regîa , de la Fritillaire impériale, de ï Ornithogalum thjT~ soldes, du Malaxis paludosa, etc. (3), (i) Il ne faut pas confondre avec ces corps reproducteurs foliaires les dédoublements ou ces écarts de la nervure médiane qui se terminent en godet dans cette monstruosité' du chou désigné par le nom de Brassica oleracea , var. Costata nepenthijolia. (2) La figure coloriée de cette jolie fougère , que j'ai l'honneur de présenter à l'Aca- déinie, et qui représente tous les passages de ce singulier mode de reproduction supplé- mentaire , a été peinte par moi à Philadelphie en 1802 , et fait partie de ma collection des dessins originaux. (3) Les embryons corticaux que nous a fait connaître M. Dutrochet et qui prennent naissance dans l'épaisseur du tissu cellulaire des vieilles écorces de certains arbres , qui s'y développent sous la forme de nodules ligneux , nodules très rexnarquables en ce qu'ils offrent déjà des radicules dirigées du côté intérieur de l'arbre-mère , et du côté opposé une foule de centres vitaux, d'où il résulte plus tard des tigelles et des feuilles aériennes; ces embryons, sauf qu'ils sont ligneux, ont de l'analogie avec ceux bulbifères des feuilles dont il est ici question. ( 494 ) , - 3°. Embryons reproducteurs , naissant sur le bord des plaies cicatrisées en bourrelet, soit de la base du pétiole d'une feuille entière détachée de la plante-mère , soit de portions de feuilles , employées les unes et les autres comme boutures. » 11 n'est peut-être pas une seule feuille ou même des parties de feuille qui ne puissent donner lieu, sur le bord de la plaie cicatrisée en bourrelet ou dans le voisinage de ce point, à un ou à plusieurs corps embryonnaires composés de racines , de tiges et de feuilles nouvelles ; lesquels embryons, une fois sevrés de la bouture foliaire, qui pourrit et se décompose après son enfantement, croissent isolés et pour leur propre compte en nouveaux individus de l'espèce. » Pour obtenir de semblables reproductions, il faut souvent venir en aide et varier ses moyens suivant la délicatesse plus ou moins grande des tissus employés; il faut que ceux-ci soient riches et le plus achevés possible dans leur développement normal ; il faut poser ces sortes de boutures soit sur une éponge, soit sur des végétaux en décomposition, soit sur du sablon blanc ou noir, soit sur de la terre médiocrement imprégnée d'humidité nutritive; il faut les abriter convenablement, pour qu'une trop grande évaporation ne les épuise pas^ tout en ne les privant pas entièrement d'air et de lumière comme stimulants de la vie organique. » Ces reproductions par les feuilles bouturées , soit entières, soit frag- mentées, sont si connues des physiologistes horticulteurs, que depuis long-temps elles ont été consignées dans la science sous la forme apho- ristique. n M. Desvaux, dans sa Nomologie botanique , pose en loi : « Toute feuille placée dans des circonstances favorables , peut donner naissance à un nouveau sujet » ( i ). » D'après cette généralisation vraie en principe, mais non sans excep- tion dans la pratique, je ne parlerai que de l'une de ces reproductions , parce qu'elle paraît s'éloigner du mode accoutumé, quoique au fond elle soit phjsiologiquement la même. » L'ognon , comme on le sait y est un véritable bourgeon souterrain com- posé d'une tige abrégée, déprimée en plateau et tronquée inférieurement par décomposition, de radicelles latérales et de ses feuilles charnues et engainantes. »Si, dans l'intention de multiplier les individus, on coupe en travers la (i) Desvaux, Nomologie botanique , pag. 7. Aphor. 44- ( 495 ) . presque totalité des feuilles écailleuses d'un ognon de Jacinthe et qu'eu- suite on l'abandonne à l'air sur des planches , et , par conséquent, privé dç terre et d'humidité autre que la sienne; on voit, quelques mois après, naître sur la partie coupée ou sur la tranche inférieure et supérieure de ces feuilles surexcitées une foule de bulbilles ou d'ognoncules reproduc- teurs de l'espèce ou de la variété. Les dessins que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie pourront donner une idée exacte de ce mode de reproduction foliaire très utile dans la multiplication d'un ognon rare et précieux (2). > » Tous les essais que j'ai faits pour obtenir la reproduction par les feuil- les écailleuses de l'ognon ordinaire {AUum cepa) n'ont jamais rien produit. Je suis très porté à croire que la cause de cette stérilité est due à ce que le tissu cellulaire de ces feuilles écailleuses est épuisé ou réduit aux seules vésicules vides des globulins ou ne contenant que ceux-ci entièrement avortés et à l'état pulvisculaire. Taudis que, au contraire , les vésicules du tissu cellulaire des feuilles écailleuses de l'ognon de Jacinthe, sont rem- plies d'une globuline ou fécule très développée et très abondante. » Rien n'est donc plus vrai, comme l'a observé M. Auguste de Saint- Hilaire , que la production de tiges par les feuilles , puisque toutes sont susceptibles, soit naturellement et constamment, soitadventivement, soit enfin par excitation , de produire des fleurs, des fruits, des embryons, et par suite de nouvelles plantes composées de leur tige et de leurs feuilles. » Comme on le voit, les principes généraux sont difficiles à établir quand il s'agit des objets de la nature toujours si polymorphes, toujours si insen- siblement gradués. Pour asseoir définitivement ces principes dans la science , et pour que tôt ou tard ils ne soient pas ruinés par les excep- tions, il faut avoir considérablement analysé d'une part et synthétisé de l'autre. » En voici un que je ne cite que parce qu'il est relatif aux tiges et aux organes appendiculaires des végétaux , et parce qu'étant subordonné à la marche naturelle et progressive de la végétation , il n'offre et ne peut of- frir aucune exception. » Ce principe je l'ai formulé depuis long-temps de la manière suivante : (2) On trouve quelque chose d'analogue à cette reproduction dans un ouvrage, de- venu rare, de de Saint-Simon , inlitule : Des Jacinthes, i vol. in-4°, Amsterdam 1768. Cbap. 5 , pag. 36. ( 496 ) «Tout organe appendiculaire végétal suppose l'existence d'une tige, puisqu'il n'est qu'une extension latérale de celle-ci (i). ,, » La tige, dans l'ordre naturel de développement, précédant la feuille, peut exister seule et constituer un individu. L'organe appendiculaire, comme appendice nécessairement latéral d'une tige, ne peut pas plus exister isolément sans la tige que les membres appendiculaires latéraux des mammifères, des oiseaux et des reptiles quadrupèdes, ne peuvent avoir lieu sans la présence d'une colonne vertébrale dont ils ne sont eux- mêmes qu'une extension. » Il résulte de ce principe qu'une feuille ne peut jamais naître seule et adventivement d'une tige , si elle n'est précédée de la tige particulière et secondaire d'un nouveau bourgeon dont elle dépend entièrement. Une telle feuille appartient à une génération nouvelle. » RAPPORTS. -HI'J"1 Rapport sur un travail de M. Kulemann, relatif aux propriétés du platine - 1,., divisé, et aux phénomènes de l'Ethérification, *'^'' (Commissaires , MM. Gay-Lussac , Thénard , Pelouze rapporteur.) '\ « La propriété singulière que Dœbereiner a reconnue an platine divisé d'enflammer un mélange d'oxigène et d'hydrogène, fut bientôt suivie de plusieurs autres résultats remarquables parmi lesquels nous nous borne- rons à citer la transformation de l'alcool en vinaigre, celle de l'esprit de bois en acide formique, et la production de l'ammoniaque par le contact du deutoxide d'azote avec l'hydrogène. » Toutefois depuis quelques années aucune propriété nouvelle bien remarquable n'avait été signalée sur ce sujet, si l'on n'en excepte la trans- formation de l'acide sulfureux en acide sulfurique par l'oxigène, sous l'influence de la mousse de platine. M. Rulhmann vient de ramener l'at- tention sur une question qui lui paraissait trop négligée. Nous allons exposer les principaux résultats auxquels il est parvenu. (i) Dans l'état actuel de la science on ne peut considérer les tiges aplaties et folia- cées des plantes marines , des lichens et des marchantiées, comme des feuilles propre- ment dites : elles n'en ont que l'apparence et nullement le caractère. La feuille toujours articulée sur la tige et destinée à s'en détacher est l'organe protecteur de l'embryon qui naît à son aisselle chaque fois qu'il n'avorte pas par épuisement de la plante en cette partie. ( 497 ) » Non-seulement le deutoxide d'azote, comme cela avait été remarqué sans que M. Kulhmann en eût connaissance, produit de l'ammoniaque et de l'eau avec l'hydrogène, mais les quatre autres combinaisons dé l'azote avec l'oxigène sont dans le même cas. » Il y a plus, et la chose est remarquable par l'extension que M. Kulh- mann a su lui donner, tous les composés d'azote sont transformés en ammoniaque par l'hydrogène libre ou carburé. >> L'hydrogène est-il carburé , outre Faminoniaque , il se produit de l'acide hydro-cyanique. » On sait qu'il est souvent impossible d'unir directement l'hydrogène à plusieurs corps simples non métalliqiiés , lorsqu'on agit sur ces éléments à l'état de liberté. Le platine divisé réalise là ce que la chaleur, J'élec- tricité, la pression; ce que les dissolvants et toutes les forces qui sollici- tent ordinairement l'action chimique, sont impuissants à produire. xEn effet, à l'exception de l'azote, tous les métalloïdes gazeux ou vapo- risables, s'unissent à l'hydrogène sous l'influence du platine divisé. Il n'en faut pas excepter le cyanogène lui-même. » Nous avons dit que tous les composés d'azote sont changés en am- moniaque par un excès d'hydrogène; ils le sont en acide nitrique ou hyponitrique par un excès d'oxigène, et c'est là encore un résultat fort curieux. On fait en conséquence à volonté de l'ammoniaque avec de l'acide nitrique et réciproquement de l'acide nitrique avec l'ammoniaque. » M. Kulhmann croit que les arts chimiques utiliseront dans un avenir peut-être peu éloigné la propriété qu'a le platine divisé de produire avec facilité, trois composés d'une grande consommation dans l'industrie, l'ammoniaque, l'acide nitrique et l'acide hydro-cyanique, ou plutôt le cyano-ferrure de potassium. Ce chimiste , qui a créé dans le département du Nord plusieurs usines considérables, et qui enseigne à Lille depuis quinze ans avec le plus grand succès la chimie industrielle, est mieux que tout autre en position de réaliser des projets dont il s'occupe d'ailleurs avec ardeur. Nous ne voulons rien préjuger de l'avenir; nous ferons re- marquer cependant que dans un grand nombre de cas, on laisse perdre des produits pour lesquels on établit même quelquefois à grands frais des moyens d'écoulement, comme par exemple, le deutoxide d'azote et les vapeurs rutilantes dans la fabrication des acides oxalique et sulfu- rique , et que c'est principalement sur des produits jusqu'ici sans usage qu'opère M. Kulhmann. » Chaque jour voit diminuer le nombre des résidus dans les fabriques; C. R. i839, 2' Semestre. (T. IX, N» 1^^.) '7^ ( 498 ) partout on cherche à les utiliser, à les faire repasser dans leur état pri- mitif ou dans un état, quel qu'il soit, qui permette de les employer de nouveau. Et, qu'on nous pardonne une digression, n'est-ce pas un objet digne de la plus vive sollicitude des chimistes et des manufacturiers, de voir que chaque année en Europe, plus de loo millions de francs d'acide sulfurique, après avoir servi d'intermédiaire dans la fabrication de la soude, soient perdus sans retour. » Tous les efforts tentés dans le but de changer un tel état de choses, sont de bon exemple et méritent d'être encouragés. » La seconde partie du Mémoire de M. Kulhmann est tout-à-fait dis- tincte de la première; elle traite de l'histoire si intéressante de l'alcool et des phénomènes de l'éthérification. » A une époque déjà reculée, on avait essayé avec quelque succès l'emploi des chlorures comme moyen d'élhérification. Macquer dit dans son Dictionnaire de Chimie (vol. II, page 92, a° édition de 1778) que le perchlorure d'étain produit de l'éther hydro-chlorique avec l'alcool. » M. Thénard a indiqué dans les Mémoires de la société d^jircueiL (p. 117, t. I),que la plupart des chlorures sont susceptibles d'agir sur ï'alcool et de le transformer en éther hydro-chlorique. » Dans ces derniers temps , M. Masson , en soumettant à un nouvel exa- men, l'action du chlorure de zinc sur l'alcool, a fait connaître qu'il en résultait, non pas de l'éther hydro-chlorique, comme l'avait cru Bormes, mais bien de l'éther sulfurique. » Le fluorure de bore et celui de silicium ont été également signalés comme jouissant de la propriété de convertir l'alcool en éther sulfurique. » Cependant à part les acides, dont l'action sur l'alcool a été examinée avec beaucoup de soin , tous Jes autres modes d'éthérification ont été vé- ritablement négligés des chimistes. M. Ruhlmann a tenté de combler cette lacune et ses efforts ont été couronnés du plus grand succès. Le travail qu'il a présenté à l'Académie est rempli de faits importants et d'observations neuves qui attacheront long-temps son nom à l'histoire de l'alcool. » Nous allons résumer rapidement les principaux faits observés par cet habile chimiste. » Le bichlorure d'étain anhydre se combine en plusieurs proportions avec l'alcool. Les composés qui en résultent sont brillants, incolores, facilement cristallisables; l'eau les décompose avec rapidité et en sépare l'alcool et le chloride d'étain qu'elle disssout l'un et l'autre. Au moins cette dissolution se comporte-t-elle comme un mélange des deux substances précédentes. ( 499 ) C'est instantanément et avec un grand dégagement de chaleur qu'a lieu l'union du cbloride d'étain avec l'alcool absolu. Elle s'effectue avec uoe égale facilité sur ces corps à l'état liquide et sur leurs vapeurs. » L'action de la chaleur sur le chloride d'étain alcoolique a été étudiée avec un soin minutieux par M. Ruhlmann , et en effet c'est là que se trouve concentré tout l'intérêt que présente cette combinaison. » Un mélange d'un excès d'alcool absolu et debichlorure d'étain donne, à une température voisine de 140°, une quantité considérable d'éther sul- furique. » Le chloride d'étain domine- t-il au contraire dans le mélange, ce sont d'autres produits qui apparaissent , c'est de l'éther hydro-chlorique, du gaz oléfiant et de l'huile douce de vin. » Des. résultats semblables ont lieu avec l'alcool absolu et les chlorides de fer et d'antimoine anhydres. » L'éthérification se produit encore vers 140°, lorsqu'on opère avec un excès d'alcool , et c'est constamment de l'éther sulfurique que l'on obtient dans ce cas. » L'éthérification par le chloride de fer est remarquablement nette ; l'é- ther qui se forme déjà vers i Se" n'entraîne pas sensiblement d'eau et l'on ne voit apparaître avec lui ni gaz oléfiant ni huile douce de vin. Ce sel est peut- être de tous les corps connus celui qui donne l'éther le plus pur et avec le plus de facilité. L'expérience, qui est fort jolie, demande à peine quelques minutes pour être faite et l'on ne peut en choisir de meilleure pour montrer dans un cours la transformation de l'alcool en éther sulfurique. »M. Ruhlmann a reconnu aux trois chlorures dont il vient d'être question une autre propriété commune qui est celle de s'unir directement avec l'é- ther sulfurique. » Le chlorure d'arsenic ne lui a pas donné d'éther par son contact avec l'alcool. » Celui d'aluminium n'a fourni d'abord à la distillation qu'un alcool mêlé d'un peu de chlorure, mais à une température de 180 à 200°, il s'est dégagé une assez grande quantité d'éther hydro-chlorique. . » Les gaz acides fluo-silicique et fluo-borique sont absorbés en quantité considérable par l'alcool absolu ; les combinaisons qui en résultent sont décomposées par une chaleur d'environ i4o" qui en sépare de l'éther sul- furique. L'éthérification est beaucoup plus difficile avec le premier de ces deux gaz. «Tous ces chlorures ou fluorures s'unissent d'ailleurs directement à l'é- 70.. ( 5oo ) ther comme les trois premiers corps dont nous avons parlé. Toutes ces combinaisons éthérées sont volatiles et immédiatement décomposables par l'eau. » L'esprit de bois substitué à l'alcool se comporte d'une manière analo- gue dans toutes les réactions dont il a été question. » M. Kuhlmann n'a pas borné ses recherches à l'examen des acides et des chlorures électro-négatifs. Il a reconnu que beaucoup d'autres corps avides d'eau étaient également susceptibles de former avec l'alcool , l'éther sulfurique , l'esprit de bois et le monohydrate de méthylène des com- binaisons définies et cristallisables. Tels sont particulièrement la plupart des oxides alcalins et terreux anhydres. » L'action de la chaleur sur les alcoolates de cette sorte ne donne pas une seule trace d'éther. Leur décomposition a lieu à des températures gé- néralement très élevées et la matière organique parait se détruire comme si on la chauffait seule. » En résumé, M. Kuhlmann a été conduit par ses expériences aux con- clusions suivantes : » L'alcool et l'éther produisent un grand nombre de combinaisons dans lesquelles ils paraissent jouer un rôle analogue à celui de l'eau dans les hydrates. » Quand l'alcool et l'esprit de bois entrent comme élément électro-né- gatif dans les combinaisons, celles-ci ne donnent jamais d'éther lorsqu'on les décompose par la chaleur. « En présence des acides énergiques et d'un grand nombre de chlo- rures jouant le rôle d'acides, l'alcool et l'esprit de bois se constituent l'élé- ment électro-positif des combinaisons , et, dans ce cas, lorsque ces com- binaisons sont préparées avec un excès de la substance alcoolique , il se forme toujours de l'éther sulfurique ou de l'éther méthylique à une température qui est la même, chose très digne de remarque, que celle qui a été observée pour l'éthérification par l'acide sulfurique. Il semble que la température de 140° soit celle à laquelle l'harmonie entre les élé- ments qui constituent l'alcool soit le plus facilement rompue sous l'in- fluence des corps avides d'eau. » H est également fort remarquable que , quel que soit le mode d'éthé- rification qu'on emploie, acides anhydres ou aqueux, chlorures ou fluo- rures, les mêmes proportions d'alcool conduisent constamment à un même résultat, qu'il en faille par exemple un excès pour obtenir de l'éther sulfurique, tandis qu'un excès du corps électro-négatif, chlorure ou acide, ( 5oi ) ne produit que des carbures d'hydrogène, plus de l'éther hydrochlorique, si l'on a opéré avec un chlorure. » Nous avons répété les principales expériences de M. Kuhlmann et en avons constaté l'exactitude. Elles sont nombreuses , importantes , et nous les croyons définitivement acquises à la science. Il ne manque au travail de l'auteur, pour être complet, que l'analyse des combinaisons définies qu'il a découvertes , et nous savons qu'il s'en occupe. » Nous avons l'honneur de proposer à l'Académie l'insertion du Mé- moire de M. K.uhlmann dans le Recueil des Savans étrangers. » Les conclusions de ce rapport sont adoptées. Rapport sur un baromètre d'une nouvelle construction , présenté par M. BUNTEJV. (Commissaires, MM. Cordier, Savary, Arago rapporteur.) « Au point où la météorologie et la physique du globe soiit actuelle- ment parvenues, ces deux branches si intéressantes des connaissances humaines ne peuvent espérer de progrès réels, que de la discussion d'ob- servations simultanées faites dans un grand nombre de lieux à la fois, d'a- près un plan uniforme et avec des instruments parfaitement comparables. Les constructeurs qui , sans rien sacrifier de l'exactitude dont on se pique aujourd'hui avec tant de raison , simplifient les instruments météorologi- ques, les rendent moins fragiles, moins chers et d'un emploi plus com- mode, méritent donc bien de la science. » M. Bunteu se plaça, il y a quelques années, dans cette catégorie d'ar- tistes utiles, lorsqu'il présenta à l'Académie un baromètre à siphon très léger, très portatif et dont les voyageurs de toutes les nations ont fait de- puis un grand usage. Au nombre des avantages des baromètres à siphon sur les baromètres à cuvette, on avait placé l'absence de capillarité. D'après les idées généralement reçues, la dépression du mercure devant être la même dans les deux branches de l'instrument, la distance verticale des sommets des deux colonnes ne semblait pouvoir exiger aucune cor- rection. L'expérience a prouvé qu'il n'en est pas ainsi , et , tout compte fait , mieux vaut une forte correction dont on sache calculer exactement la valeur, qu'une compensation seulement approximative et variable. D'ailleurs , la disposition nécessaire des verniers dans les baromètres à si- phon, a souvent donné lieu chez les personnes peu familiarisées avec les ( 502 ) instruments divisés , à de graves erreurs qui ne sont pas possibles quand on se sert d'un baromètre à cuvette. B II était donc désirable , dans l'intérêt de beaucoup de voyageurs , que les baromètres à cuvette pussent être rendus aussi légers, aussi portatifs que les baromètres à siphon ; qu'on eût le moyen d'en nettoyer facilement le mercure; que leur prix fût notablement abaissé. Telles sont les diverses conditions auxquelles M. Bunten s'est proposé de satisfaire. » Le nouveau baromètre de cet artiste étant sous les yeux de l'Académie , nous pourrons nous contenter de dire que le fourreau en cuivre gradué qui enveloppe ordinairement le tube est supprimé ; que les divisions sont tracées sur le verre même, comme dans les anciens baromètres à siphon de M, Gay-Lussac; qu'une pièce mobile portant le voyant et le vernier, permet de viser et de lire avec toute la précision désirable ; que la cuvette est en fer forgé; qu'elle est mastiquée et assujétie au verre par d'excellents procédés; que le niveau constant s'obtient très simplement, non à l'aide d'une poche de peau, comme dans les baromètres de Fortin, mais en vis- sant ou en dévissant la cuvette ; que le mercure peut se nettoyer sans difficulté et très rapidement; que le baromètre proprement dit, tel qu'on l'emploiera dans les cabinets de physique et les laboratoires de chimie , ne coûtera que 40 francs ; qu'en ajoutant à cette somme 3o francs pour le pied, le prix total de l'instrument de voyage ne sera que de 70 francs, ce qui n'est pas même les deux tiers de la valeur des anciens baromètres à siphon. » Ces courtes explications auront suffi pour faire ressortir tout le mé- rite du nouveau baromètre de M. Bunten. Vos Commissaires pensent que cet instrument est digne de l'approbation de l'Académie. » Les conclusions de ce rapport sont adoptées. Rapport sur les expériences faites avec le remorqueur à vapeur de M. Charles Dietz sur les routes ordinaires. (Commissaires, MM. Arago, Poncelet , Savary, Gambey, Séguier rapporteur.) a M. Charles Dietz, depuis plusieurs années s'efforce de résoudre le problème de la locomotion par la vapeur sur les routes ordinaires. Il a désiré soumettre à votre examen un remorqueur construit par lui , sui- vant toutes les indications pratiques que de nombreuses expériences givec de précédents appareils lui avaient fournies. Une Commission a été , ( 5o3 ) désignée par vous pour assister à des expériences de locomotion au moyen d e son nouveau remorqueur perfectionné. Nous venons en ce moment vous rendre compte des faits dont nous avons été témoins. »M. Dietz, confiant dans la puissance et la solidité de toutes les parties de son remorqueur, avait offert à votre Commission de soumettre sa ma- chine à toutes les épreuves qu'elle voudrait exiger. Vos commissaires agréant cette proposition, ont fixé l'Observatoire comme point de départ des épreuves; ils ne se dissimulaient pas tous les obstacles que le remor- queur remisé aux Champs-Elysées , aurait à franchir pour arriver par les boulevarts extérieurs au lieu du rendez-vous. » Le jour indiqué, à l'heure /léterminée, ils ont trouvé à la grille de l'Observatoire, le remorqueur dont nous essayons de vous donner une très rapide description. -nf ^.">v » L'appareil est principalement composé de deux cylindres à vapeur accolés à une chaudière tubulaire du genre de celles des locomotives, mais à foyer circulaire comme dans les constructions de M. Bury. » L'action de la vapeur est transmise par deux pistons attelés à des manivelles croisées; le moteur n'agit pas directement sur l'arbre ou essieu des roues comme dans une locomotive. Le remorqueur Dielz ne diffère pas en cela seulement de ces sortes de machines; il s'appuie sur le sol d'une façon toute différente encore. Huit roues le portent, six sont plus petites que les deux autres; les six petites roues sont montées sur des chapes tournantes à la manière des roulettes de lit; elles sont distribuées aux extrémités de la machine, dont elles supportent sur le terrain le poids ainsi fractionné. Des ressorts très énergiques , mais qu'une disposition spéciale laisse fléchir dans des limites considérables, sont intercalés entre chacune des petites roues et le corps du remorqueur. Les petites roues sont indépendantes pour la suspension, c'est-à-dire qu'elles peuvent être pou ssées par les ressorts dans toutes les cavités rencontrées sur la route, elles conservent toujours ainsi pour portion du moins, une notable partie du fardeau. » Les six petites roues sont liées entre elles pour concourir à la di- rection par un mécanisme qui fait converger simultanément celles de devant dans un sens, tandis que celles de derrière prennent une position inverse. » La barre du gouvernail du remorqueur leur imprime sans trop d'effort des positions tangentes à la courbe à décrire. fi«0'i> kI , '^l>-';i!>ti} » L'impulsion dans ce remorqueur est donnée par l'adhérence des deux ( 5o4 ) grandes roues sur le sol : pour assurer cet effet , les roues motrices ne sont pas frétées à l'ordinaire d'un cercle de fer : elles sont munies de mor- ceaux de bois debout, juxtaposés et encloisonnés latéralement entre deux cercles 6xés de champ sur les côtés des jantes de chacune des deux grandes roues. » Le moteur imprime à ces roues leur mouvement au moyen d'une forte chaîne sans fin. Ce genre de transmission de mouvement permet au corps du locomoteur d'osciller sur les nombreux ressorts qui le sup- portent, de changer de relation de position avec les roues, sans qu'au- cune perturbation s'ensuive dans le mécanisme, qui ne fait qu'un avec lui. » Le jour de l'expérience , le remorqueur dont nous venons d'indiquer les principales dispositions, était suivi de son tender et d'une grande diligence, pouvant recevoir de nombreux voyageurs. " >» Le système d'articulation des voitures entre elles mérite d'être signalé: ce mode est tel, que les voitures qui suivent le remorqueur sont obligées de passer sur sa trace; cette disposition était indispensable pour circuler sûrement avec un long convoi guidé par le conducteur seul du remor- queur. » Vos Commissaires ayant pris place dans le coupé de la diligence, le convoi s'est mis en marche : la résistance au départ a été vaincue avec une grande facilité. Le boulevart extérieur qui conduit aux Invalides a été rapidement parcouru. Pendant ce trajet, soit volontairement, soit par né- cessité pour éviter les autres voitures, le convoi a été obligé de passer plusieurs fois du pavé sur la terre: toujours le retour sur la chaussée a été opéré par le locomoteur et sa suite avec aisance; sa marche ne paraissait même pas sensiblement ralentie. Un obstacle inaccoutumé est venu même pendant ce parcours fournir au remorqueur l'occasion de développer toute sa puissance: il a dû, pour continuer sa route, franchir les déblais d'une excavation nouvellement pratiquée sur la voie publique pour une répa- ration. » L'expérience a été continuée dans les Champs-Elysées en montant et descendant la rampe assez rapide de l'avenue de l'Étoile. Vos Commissaires ont eu l'occasion de remarquer la facilité avec laquelle le convoi tournait sur lui-même pour prendre une direction inverse ; après ces divers essais , ils ont pensé que l'expérience avait été suffisamment prolongée pour juger du mérite de la construction de l'appareil soumis à leur examen. Sa bonne suspension leur était apparue au moment où la pesante machine franchis- ( 5o5 ) sait sans choc les plus profonds ruisseaux ; la rentrée du convoi dans les ateliers par une porte assez étroite située sur une rue peu large, leur a donné tout-à-la-fois une nouvelle preuve de la possibilité d'une bonne direction et de l'adresse de MM. Dietz frères à conduire leur remorqueur. » Le convoi a parcouru les boulevarts, les Champs-Elysées, les rues même, comme auraient pu le faire des voitures ordinaires; la vitesse qui était à volonté accélérée ou ralentie, a été en moyenne d'environ 1 5,000 mètres à l'heure, c'est-à-dire un peu moins de 4 lieues de 4,000 mètres. » Vos commissaires n'ayant rien constaté quant à la dépense du com- bustible pendant l'expérience , ne vous en parlent pas; ils manquent aussi des éléments nécessaires pour discuter les avantages ou les inconvénients d'une telle méthode de locomotion comparée avec celle pratiquée sur les chemins de fer, ou par les chevaux sur les routes ordinaires. Tout en signa- lant la manière dont le mécanisme de MM. Dietz a surmonté les obstacles qu'il a rencontrés et lutté par les ressources de sa construction contre les difficultés pratiques de la locomotion sur route ordinaire , votre Commis- sion croit donc devoir se borner à vous rapporter fidèlement les faits passés sous ses yeux et à vous en attester toute l'exactitude. » Rapport sur un Mémoire de M. le Docteur Mayok, de Lausanne, intitulé : Essai sur la thérapeutique générale des fractures. (Commissaires, MM. Roux , Breschet , Larrey rapporteur.) « L'Académie nous avait chargés , MM. Roux , Breschet et moi , de lui rendre compte de ce Mémoire. » Ce travail n'étant qu'un extrait d'un ouvrage volumineux que M. Mayor vient de publier comme une troisième édition de sa Déligation chirurgicale, pour laquelle l'Académie lui a déjà donné une honorable récompense , vos Commissaires estiment qu'il n'y a pas lieu de faire un rapport sur ledit Mémoire. » M. Ségoier fait , au nom de la Commission chargée de décerner le prix de Mécanique de la fondation Montjon, un rapport sur les pièces adressées pour ce concours. Les conclusions du rapport sont qu'il n'y a pas lieu cette année dé décerner le prix. C. R.l339,u'aemeia/je«r destinées à la navigation sur mer, lesquelles viennent d'être exécutées dans ses ateliers. « Ces machines, dit M. Pauweis, sont à haute pression et à détente va- riable; leur puissance est de i5o chevaux et peut être portée à plus de 225 chevaux par l'action du mécanisme de la détente. » « M. Arago profite de la présentation de la machine de M. Pauwelsj pour essayer de rectifier ce qu'il croit être une erreur, touchant les dan- gers d'explosion des machines à haute pression. «Dans l'état actuel de notre législation, les explosions qui peuvent dé- pendre d'une augmentation graduelle de la force élastique de la vapeur et du mauvais état des soupapes de sûreté, doivent être moins fréquentes dans les machines à haute pression que dans les machines à pression or- dinaire. Le fait et le raisonnement se réunissent pour dissiper tout ce que ce résultat offre de paradoxal au premier aspect. » Une chaudière est aujourd'hui essayée à la presse hydraulique, sous une tension triple de celle qu'elle est destinée à supporter. Ainsi la chau- dière d'une machine à basse pression est soumise à une épreuve de trois atmosphères d'eau. La chaudière d'une machine à lo atmosphères, subit une épreuve de 3o. Chacun comprendra maintenant que si l'inattention du chauffeur, une trop forte charge de charbon dans les fourneaux, une variation accidentelle dans la qualité du combustible, des changements dans le tirage, peuvent faire passer inopinément la force élastique de la vapeur de i à 3 atmosphères, de t à la pression au-dessus de laquelle les épreuves préalables ne donnent pins aucune garantie contre les explo- sions , toutes ces circonstances isolées ou réunies seraient insuffisantes pour élever cette même force de \ à .^o. En effet, MM. Dulong et Arago ne purent jamais, quoi qu'ils fissent, dépasser 24 atmosphères dans la chaudière qui servait à leurs expériences. Quant aux explosions dépen- dantes des abaissements du niveau de l'eau et des retours subits du li- qtiide, il est évident qu'elles ne sont pas de nature à se présenter plus souvent dans les chaudières à haute pression que dans les chaudières à pression ordinaire. » M. R0MA.NEY prie l'Académie de vouloir bien nommer une Commission pour examiner une machine à vapeur qu'il a inventée. (Commissaires, MM. Arago, Poncelet,Coriolis, Séguier.) CORRESPONDANCE. M. LE Mimsthe du Commerce et de l'Agriculture rappelle l'invitation qu'il a faite à l'Académie de s'occuper des moyens propres à prévenir l'éclosion de la graine de vers à soie transportée des climats tropicaux en Europe. La Commission chargée de s'occuper de cette question sera invitée à hâter son rapport. Navigation sur les canaux. — Sir Jobn Rosisoiv écrit à M. Arago , que l'économie du transport sur les canaux, paraît pouvoir être combinée avec la célérité des voyages sur les chemins de fer, par la substitution de loco- motives à vapeur aux chevaux de trait. L'expérience vient d'être faite sur le canal de Forth and Cljde. On a atteint jusqu'à des vitesses de 18 milles (7 lieues de poste) à l'heure, sans qu'il en soit résulté aucun inconvénient pour les berges. L'économie a semblé également manifeste. De nouveaux essais se continuent par les soins de M. Macneill et de M. Scott Russell. PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Lettre de M. Daguerre à M. Arago sur la subs- titution du tripoli à la ponce, pour le polissage des plaques destinées à recevoir les images du Daguerréotype. (S. Je vous prie de vouloir bien annoncer que je viens d'apporter à la manière de polir les plaques , la modification suivante , qui abrège beau- coup cette opération importante pour la finesse des épreuves. » J'ai substitué avantageusement à la ponce le tripoli , dit de Venise. Cette matière est généralement jaunâtre : il faut en extraire les parties les plus colorées et celles qui sont d'une nature pierreuse; ce qui se fait facilement en la divisant en petits morceaux. Il faut ensuite la pulvériser (5.3) dans un mortier en marbre, et puis l'exposer, dans un creuset, à une très forte chaleur. Il ne reste plus alors qu'à la broyer à sec sur une table de marbre ou de glace avec une molette de même nature; si l'on voulait broyer à l'eau, ce ne pourrait être qu'avant la calcination dont le but principal est de détruire toute l'humidité. Ce tripoli a sur la ponce l'avantage de polir beaucoup mieux, et surtout avec beaucoup plus de promptitude. Il n'y a rien à changer, du reste, dans les opérations que j'ai indiquées dans l'emploi de la ponce, si ce n'est que le tripoli permet- tant d'étendre plus également les couches d'acide, il suffit d'en mettre deux seulement après le chauffage. Il est bon de dire que le tripoli, cal- ciné comme je viens de l'indiquer, pouvant absorber l'humidité de l'air, il faut le tenir enfermé dans un flacon j on aura soin d'en mettre très peu dans le nouet de mousseline qu'il faut enfermer aussi dans une boîte. Du reste si l'on s'apercevait que par suite le tripoli prît de l'humidité , il suf- firait de le recalciner légèrement. » Je saisis cette occasion pour avertir les personnes qui pratiquent mou procédé, que généralement elles poncent trop les plaques après la der- nière couche d'acide; il faut seulement frotter légèrement et juste assez pour ramener le poli du métal. » M. GuYON , dans une lettre adressée à M. Flourens , donne quelques détails sur une maladie de la peau qu'il a'observée en Algérie où elle est connue sous le nom de Baraz ou Bars. Cette affection lui a paru avoir de grands rapports avec celle que l'on désigne dans l'Amérique tropicale sous le nom de Carate ; il annonce l'intention d'adresser prochainement à l'A- cadémie un Mémoire sur ces deux maladies. A sa Lettre est jointe une figure coloriée représentant un Arabe atteint du Baraz; une seconde figure en noir représente un cas remarquable d 'éléphantiasis. M. Michel Saint-Martin écrit de Turin que le mécanicien de l'Univer- sité de cette ville, M. Jest, est parvenu à obtenir des images photographiées très parfaites , sans avoir d'autre guide pour le procédé opératoire et pour la construction de l'appareil, que l'opuscule publié par M. Daguerre. Le don que le Gouvernement français vient de faire au monde savant dit M. Saint-Martin , est donc incontestablement et complètement acquis à la pratique de tous. »M. Saint-Martin a cherché à se rendre raison du mode d'action des pe- C. R. i»39, a« Semestre. (T. IX, N« 17,; 73 ( 5.4 ) tites forces électriques auxquelles donne naissance l'élément voltaique que représente la lame de plaqué. Il a reconnu en effet, la supériorité des lames de cette espèce sur celle d'argent pur. MM. Gaultier de Claubry et Choron adressent un paquet cacheté, por- tant pour suscription : Procédé pour l'extraction de l'indigo du Poljgo- num tinctorium. L'Académie en accepte le dépôt. M. Delannoy adresse un paquet cacheté portant pour suscription : Sur le Daguerréotype. Le dépôt en est de même accepté. La séance est levée ;> cinq heures un quart. F, (5.5) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titi*s : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Jcadémie rojale des Sciences; 2* semestre iSSg, n° i6, in-4". Annales des Sciences naturelles; par MM. Audodin, Milke Edvfards, Ad. Brongniaht et Gdillemin; juin i83g, in-8". Fille bicorps de Prunaj {sous Ablis), connue dans la science sous le nom de Isckiopage de Prunaj^; par M. Geoffroy Saiist-Hilaire ; in-4°. Études géographiques et historiques sur l'Arabie , accompagnées d'une carte de l'Asjr et dune carte générale de F Arabie ; suivies de la relation du vojage de Mohammed- Alj dans le Fazoql , avec ses observations sur l'état des affaires en Arabie et en Ègfpte; par M. Jomardj in-S". Annales de la Société royale d'Horticulture de Paris; août iSSc), in-S». Traité élémentaire dtlistoire naturelle; par MM. Martin Saint-Ange et Guérin; 40° et 41' liv. , in-8°. Vojrage dans l'Amérique méridionale ; par M. d'Orbigny; ^o liv. in-4°. Galerie omithologique d'Oiseaux dEurope; par le même; 46' Hv., in-4». Erreurs dévoilées des Physiciens modernes dans l'explication des phé- nomènes; Paris, i85r, in-8°. Revue critique des Livres nouveaux; par M. Joël Che«buliez ; n° 10, octobre 1 839, in-8°. Des Étangs et des Marais de la Bresse et des rapports de cette con- trée avec Lyon; par M. Chardon j Paris, i838, in-8°. Guide des pères et des mères pour l'Éducalion, ou Paul et Emilie ; par le même; Paris i858, in-8°. Frai système du Monde , lettre à V Académie des Sciences ; parM. De- MONViLLE ; demi-feuille , in-8°. Annuaire magnétique et météorologique du corps des Ingénieurs des Mines de Russie ^ ou Recueil d'Observations magnétiques et météorolo^ giques faites dans l'étendue de l'empire de Russie , et publiées par ordre de l'Empereur sous les auspices de M. le comte Canerine ; par M. Kupffer ; année 1837, Saint-Pétersbourg, iHSg, in-4''. (5i6) The Londoti . . . Journal de Science et Magasin philosophique de Londres et d'Edimbourg; octobre i83g, in-8°. The Athenœurn. . . . Journal; septembre iSSg, in-4°. Fondameati. . . Fondements de Médecine rationnelle; par M. Louis PiERRAcciNi ; vol. i", i"' Cahier, Florence, i838, in-8°. Nota. . . . Note géognostico-ge'ologique sur le soulèvement des Pro^- vinces vénitiennes; par M. T. -A. Catullo; Milan, i858, in-8°. (Extrait du tome 29 de la Bib. ital.) Cenni biografici .... Essai biographique sur M P.-L. Mahil, avec un catalogue raisonné de ses œuvres publiées et inédites; par le même; Pai doue, i836, in- 8°. Journal des Connaissances médicales pratiques; octobre i85g, in- 8°. Gazette médicale de Paris; tome 7 , n° 42, in-4°> Gazette des Hôpitaux , n*" 122 — 124, in-fol. L'Expérience; u° 120. Gazette des Médecins praticiens; n° 36. L'Esculape, journal des Spécialités; n» 16. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉA'NCE DU LUNDI 28 OCTOBRE 18 3 î). PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL. MÉMOIRES ET COMMlINlCAT10I\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉJIIE. Mémoire sur l'équilibre et le mouvement des corps cristallisés ; par M. Poisson. Lu à l'Académie le 28 octobre 1 83g. « Uue addition à mon Mémoire sur l'équilibre et le mouvement des corps élastiques, présentée à l'Académie en 1828, renferme les intégrales en quantités finies des équations aux différences partielles, d'où dépen- dent les petites vibrations d'un corps solide (i). Les inconnues du pro- blème sont exprimées dans ces intégrales sous une forme qui convient à la propagation du mouvement dans un tel corps, autour de la portion, d'une petite étendue en tous sens, qui a été primitivement ébranlée d'une manière quelconque. J'aurais pu en déduire immédiatement les lois de cette propagation ; mais je me suis contenté alors d'annoncer que je le ferais incessamment; et c'est dans mon Mémoire sur la propagation du mouvement dans les milieux élastiques, lu à l'Académie en i83o (2), que j'ai développé les lois dont il s'agit. , . .'.fytfr ?a\! . (1) Mémoires de P Académie , tçme VIII , page <«3. '' (2) /Wflfe'», *a;>»i«i[m: :!'-> » J'ai considéré , dans ce Mémoire , la propagation du mouvement dans un fluide, en conservant à la question toute sa généralité, c'est-à- dire en ne faisant point usage de l'hypothèse restrictive que l'on admet communément dans ce genre de problèmes, et qui peut cependant ne pas avoir lieu. Les lois de cette propagation auxquelles on parvient ne diffèrent point au reste essentiellement de celles que j'avais trouvées , quelques années auparavant : en m'appuyant sur cette hypothèse , mais en considérant, ce qu'on n'avait pas encore essayé jusque-là, le cas général où les molécules sont animées de vitesses diverses, dans les différentes directions autour de l'ébranlement primitif et à égales distances de cette petite portion du fluide. Quant à la propagation du mouvement dans un corps solide , j'ai reconnu qu'il s'y produit deux ondes sphériques autour du lieu du premier ébranlement, et qu'elles se propagent l'une et l'autre avec des vitesses constantes, dont le rapport est celui de la racine carrée de trois à l'unité, dans le cas où le corps est placé dans le vide, ou n'est soumis à aucune pression extérieure. Lorsque ces ondes sont parvenues à une distance de l'ébranlement primitif, assez grande par rapport à ses dimensions, les vitesses propres des molécules dans l'onde qui va le plus vite, sont perpendiculaires à sa surface ou dirigées suivant ses rayons; mais il n'en est pas de même à l'égard de l'onde la plus lente ; les vitesses des molécules y sont, au contraire, dirigées suivant sa surface ou per- pendiculairement à ses différents rayons; et, déplus, leurs vibrations n'y sont point accompagnées alternativement de dilatations et de conden- sations cubiques, contrairement à ce qui a lieu dans l'onde la plus rapide. » Ces résultats, que je rappelle ici d'une manière très succincte, con- viennent seulement aux corps solides non cristallisés. Dans ce nouveau Mémoire , je considérerai le cas beaucoup plus compliqué, des corps cristallisés. Les équations de leur équilibre, et par suite celles de leur mouvement , sont au nombre de six qui renferment un pareil nombre d'inconnues. Dans le cas du mouvement, trois de ces incoimucs se rap- portent aux petites vibrations des molécules, et les trois autres à leurs petites oscillations sur elles-mêmes dont ces vibrations sont toujours accom- pagnées. On peut facilement éliminer les trois dernières inconnues ; et l'on parvient ainsi à trois équations aux différences partielles du second ordre, d'où dépendent, à un instant quelconque, les distances suivant trois axes rectangulaires , des molécules à leurs positions d'équilibre dont elles ont été un tant soit peu écartées. Les lois de ces petits mouvements et de leur propagation sont moins simples, comme on devait s'y attendre, que celles (5i9) qui se rapportent aux corps non cristallisés; on les trouvera exposées en détail dans le troisième et dernier paragraphe de ce Mémoire ; le premier contient des notions préliminaires; et le second renferme les six équa- tions de l'équilibre et du mouvement, auxquelles on est parvenu sans faire aucune supposition sur la forme des molécules, ni sur la constitution particulière du cristal. » Je présenterai à l'Académie, le plus tôt qu'il me sera possible, un autre Mémoire où se trouveront les lois des petites vibrations des fluides , déterminées d'après le principe fondamental qui distingue ces corps des solides, et dont il est indispensable de tenir compte, lorsque le mouve- ment se propage avec une extrême rapidité, ce qui rapproche en général les lois de cette propagation , de celles qui ont lieu dans les corps solides. J'appliquerai ensuite les résultats de ce second Mémoire à la théorie des ondes lumineuses, c'est-à-dire aux petites vibrations d'un éther impon- dérable, répandu dans l'espace ou contenu dans une matière pondérable, telle que l'air ou un corps solide cristallisé ou non; question d'une grande étendue, mais qui n'a été résolue jusqu'à présent, malgré toute son im- portance, en aucune de ses parties, ni par moi dans les essais que j'ai tentés sur ce sujet, ni selon moi par les autres géomètres qui s'en sont aussi occupés. » Sur la théorie des nombres et en particulier sur les formes quadratiques des puissances d'un nombre premier, ou du quadruple de ces puissances; par M. Augustin Cauchy. « Suivant une observation importante faite par I^agrange, la résolution algébrique des équations du second, du troisième et du quatrième degré, aussi bien que la résolution algébrique des équations binômes, peut se déduire de la considération d'une seule fonction linéaire des racines; savoir, de celle qu'on obtient en prenant pour coefficients des diverses racines d'une équation proposée de degré n, les diverses racines n"" de l'unité, ou plus généralement les diverses puissances de l'une de ces der- nières racines. Cette fonction sera , pour plus de commodité , désignée ici sous le nom de fonction principale. Lorsqu'on veut appliquer l'observa- tion que je viens de rappeler à la résolution d'une équation binôme du degré p , on de la forme (i) j:''— I = I, on doit d'abord débarrasser celle-ci de la racine t , en fa réduisant à l'é- 73.. ( 5ao ) qiiatron sTiivante : (2) = o, OU a:'"— 4- J^'"" + ... H- or 4- I =0, et par conséquent on doit, dans la fonction principale, prendre jrôur coef- ficients les racines de l'unité du degré p — j, on les puissances de l'une de ces t-âcines. Si d'ailleurs on homme avec M. Poinsot, mcines primitives de ré, 3, . . . /y — 1 , et deux puissances représentant la même racine, lorsque leurs exposants divisés par ^ donnent le même reste, c'est-à-dire, en d'autres termes, loi'sque leurs exposants sont équivalents entre eux, suivant le module p. Ainsi étant une racine primitive de l'équation (i), on trouvera généralement 8» = 9*, lorsqu'on aura, suivant la notation de M. Gauss h^k, (mod. /?); et de plus les diverses racines de l'équation (i) pourront être repré- sentées par r,9,ô', ... 6'-, par conséquent celles de l'équation ^2) pourront être représentées par 9,ô«, ... e»^'. La fonction principale 0 sera la somme de ces dernières, rangées dans un ordre quelconque et respectivement multipliées par les diverses racines de l'unité du degré p — i , c'est-à-dire par les diverses racines de l'é- quation (3) , xf-' = I , ou plus généralement par les diverses puissances de l'une de ces racines. ( SiT ) Donc, si l'on nomme t une racine primitive de l'équation (3), les coeffi- cients des diverses puissances de ô dans la fonction principale seront les divers termes de la suite , , ,„ • I , T, T», .... rf-', ou plus généralement les divers termes de la suite c'est-à-dire les diverses puissances d'une racine quelconque r* de l'équa'- tion (3). Si le nombre entier h est premier k p — i , les termes de la seconde suite seront les mêmes, à l'ordre près, que ceux de la première. Mais si le nombre h a pour facteur un diviseur A (a o'^ft ITT" 'T'- ' 1,1,» > • • • ' 3 la somme des produits obtenus sera évidemment une des valeurs de la fonction principale. En désignant cette valeur par 0j , on asara Or, comme je l'ai déjà remarqué, dans le Bulletin de M. Férussac de septembre 182g, la valeur précédente de la fonction principale a cela de très remarquable , que si l'on y remplace h par — h en changeant seu- lement le signe de l'indice h, le produit des deux valeurs obtenues 0., 0_,, sera égal au nombre/) pris avec le signe + ou avec le signe — , suivant que l'indice h sera pair ou impair, pourvu toutefois que h ne soit pas divisible par p. Si h était divisible par /j, alors, en vertu de la formule (8) , + ô + ô« +...+ 6— = o, on aurait évidemment (9) 0» = 0o = - ,. Mais , dans le cas contraire , on aura généralement (lo) ©»0-» = (— «)V> savoir 0»0_» = p, si h est pair, et ©.©_» = — />, dans le cas contraire. Pour cette raison, nous désignerons les deux ( 5a3 ) - expressions imaginaires 0», ©-* sous le nom de facteurs primitifs de ^tp, et nous dirons que ces deux facteurs sont conjugués l'un à l'autre. » Comme l'on a x"-' = (x "" — i) (.r » + 0 > il eu résulte que l'équation (3) se décompose en deux autres, savoir P—i ^-i (i 0 ar 3 = 1 , (la) ar > = — i , et l'équivalence (5) en deux autres, savoir p—i p—y (i3) X ^ ^ x,\moà. p), (i4) X ^ ^ — I, (mod./j). Or, T et f , étant racines primitives des formules (3) et (5), ne peuvent vérifier les formules (i i) et (i3); ils vérifieront donc les formules (12) et (14), en sorte qu'on aura (i^bis) T " = — . I, (i5) < » = — I, (mod.p). Donc, si l'on pose (16) 9 _ g. + 6'* _..,_ 9.'-' + S''"' = A, on aura 2 2 I et en posant h z^- , on tirera de la formule (lo) (17) A-=(-l)^/,. Cette belle formule est l'une de celles que M. Gauss a données dans ses Recherches arithmétiques. D'autre part, comme, en posant a: ^ i"", (mod. p), on en conclura p — ' il est clair que les diverses racines de l'équivalence (i3) seront les puis- sances paires de t , savoir I, t; t*,. ., f-*, ( W) ou, ce qui revient au même, les divers termes de la suite 1% 2% 3% ... (« •- ])•: Donc chaque racine de l'équation (i3) est le reste ou résidu de la divi- sion d'un carré par p; ce qui n'a pas lieu pour les racines de l'équiva- lence (i4)- On dit pour cette raison qu'une quantité entière h est résidu quadratique ou non-résidu quadratique, relativement au module p, sui- vant que h est racine de la formule (i3) ou de la formule (i4) » c'est-à-dire suivant que le reste de la division de /» — ' par p se réduit à -f. i ou à — i. Nous désignerons ce même reste, avec M. Legendre , par la notation h' P en sorte qu'on aura , si h est résidu quadratique et si h est non-résidu h P » Une propriété remarquable des facteurs primitifs de p , c'est que le produit de deux ou plusieurs facteurs de cette espèce est proportionnel à un semblable facteur. En d'autres termes , on a 0» ©» = Rj, » 0»^^, et généralement (i8) 0*0*01,-.. =R., »,.,... 0i-K»H-».... les expressions R», », Ri, *,j,... étant indépendantes de 0, et se réduisant en conséquence à des fonctions symétriques de x', t*, ou généralement de T* ^* ,Z SnîiiOl A l'aide de cette proposition jointe à celles que nous avons déjà rappelées , on transforme aisément certaines puissances du nombre/), ou le qua- druple de ces puissances en expressions de la forme du qua( (1)=-' ( 525 ) n étant un diviseur de p — i. Il suffit, en effet, pour y parvenir, de mul- tiplier l'un par l'autre, dans un certain ordre, les facteurs primitifs du nombre p; et l'on peut ajouter que , parmi les puissances dont il s'agit, il en existe toujours une dont l'exposant, facile à déterminer, est égal ou inférieur à la moitié du nombre N des termes qui dans la suite 1 , 2 , 3 , . . . n — I , sont premiers au nombre n. C'est ce que nous démontrerons plus en dé- tail dans un prochain article. » « Outre la Note qu'on vient de lire, M. Caucht a, dans cette séance ,. présenté à l'Académie plusieurs Mémoires et Notes manuscrites , dont il suffira pour le moment d'inriiqucr l'objet en peu de mots, les résultats qu'ils contiennent devant être développés par l'auteur dans une des séances prochaines. » Dans un de ces nouveaux Mémoires , M. Cauchy parvient à des for- mules très simples qui déterminent les pressions ou tensions supportées par trois plans rectangulaires, en un point quelconque d'un double sys- tème de molécules soumises à des forces d'attraction ou de répulsion mu- tuelle. Ces pressions sont de trois espèces suivant qu'elles résultent ou des actions mutuelles des molécules du premier système, ou des actions mutuelles des molécules du second système, ou enfin des actions réci- proques des molécules du premier système sur celles du second , et des molécules du second système sur celles du premier. L'auteur, après avoir établi les formules générales relatives , soit à l'état d'équilibre, soit à l'état de mouvement, examine en particulier le cas où les deux systèmes donnés sont isotropes , et montre les réductions que subissent alors les formules générales. Puis il indique une hypothèse qu'il suffirait d'adopter pour dé- duire de ces formules la loi tie Mariette relative à la pression dans les gaz. Enfin , il recherche la vitesse de propagation d'un mouvement simple dans un double système isotrope, et il obtient alors entre cette vitesse, la densité du gaz et la pression , une relation différente de celle que fournit la formule newtonienne relative à la propagation du son. » Un autre Mémoire a pour objet la recherche des conditions à remplir pour que, dans l'état d'équilibre ou de mouvement d'un système simple ou d'un double système de molécules , il y ait égalité de pression, en tous sens autour d'un même point. L'auteur arrive ici à des conclusions qui paraissent fort singulières au premier abord, et contraires même jusqu'à un Cett. i839, a'Semejtre. (T. lX,Kol8.) 7^ ( 526 ) certain point aux idées généralement admises. Toutefois l'exactitude des principes sur lesquels elles reposent lui persuade qu'après un mûr exa- men elles seront adoptées par les physiciens et les géomètres. » Dans un autre Mémoire , M. Cauchy discute les hypothèses proposées par M. Ampère dans un article que renferme la Bibliothèque universelle et qui a pour titre : Idées de M. ampère sur la chaleur et la lumière. M. Cauchy trouve la plupart de ces hypothèses très naturelles , et très propres à donner l'explication des phénomènes. Il en est une toutefois sur laquelle des doutes se sont élevés dans son esprit. C'est la supposition que l'action mutuelle de deux atomes est tantôt attractive, tantôt répul- sive, de manière à s'évanouir une ou plusieurs fois pour une ou plusieurs valeurs finies de la distance. En réfléchissant sur cet objet, il a semblé à M. Cauchy qu'une autre supposition pourrait remplacer avec avantage celle que l'on vient de mentionner, et rendre plus facilement raison des formes polyédriques des molécules intégrantes. Ce serait d'admettre que chaque molécule intégrante se compose de trois ou plusieurs espèces d'atomes conjugués deux à deux, les atomes de même espèce s'attirant toujours entre eux(i), et occupant deux sommets opposés du polyèdre qui constitue la molécule, tandis que deux atomes d'espèces différentes se repousseraient. M. Cauchy, en développant celte hypothèse , montre comment elle pourrait servir à expliquer les changements de forme des molécules intégrantes, et les variations que M. Mitscherlich a observées dans les angles des cristaux dUatés par la chaleur. » Enfin, dans une note présentée à l'Académie, M. Cauchy rappelle une idée qui s'était présentée depuis long-temps à son esprit, et qu'il avait même communiquée à quelques personnes. En réfléchissant sur la grande quantité de chaleur absorbée dans le passage d'un corps à l'état liquide , et surtout à l'état gazeux , il avait pensé que cette absorption de chaleur et la fluidité des gaz s'expliqueraient facilement si l'on admettait d'une part que la chaleur dépend de la force vive des molécules d'un corps mises en vibration, d'autre part, que dans l'état gazeux chaque molécule intégrante exécute des révolutions complètes sur elle-même. On pourrait supposer d'ailleurs que dans l'état liquide ou solide, ces révolutions complètes se trouvent remplacées par de simples oscillations de la molécule, sensibles ou insensibles, autour de son centre de gravité. » (i) On pourrait admettre aussi que les atomes de même espèce se repoussent , et que les atomes d'espèces différentes s'attirent. (5^7 ) ! ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Mémoire sur l'intégration d'une classe cïEqua- tions différentielles du second ordre en quantités Jinies explicites ; par M. LiouviLLE. — ( Extrait par l'auteur. ) « Étant donnée une équation différentielle d'un ordre quelconque entre deux variables^ et x, on peut se demander s'il existe ou non une intégrale particulière de la forme j-= une jonction finie explicite de x ^ c'est-à-dire une intégrale où la valeur de j^ en x se trouve écrite à l'aide d'un nombre limité de signes algébriques, exponentiels et logarithmiques. La solution de cette question paraît offrir de grandes difficultés. Les méthodes proposées par Condorcet pour y parvenir indiquent sans doute le génie pénétrant de cet illustre géomètre; mais elles sont loin d'être fondées sur des principes tout-àfait rigoureux. Les raisonnements de l'auteur sont en général incom- plets ou obscurs, et les conclusions qui en dérivent manquent quelquefois d'exactitude. 1* Mes recherches sur la classification des transcendantes (*) m'ajant na- turellement conduit à m'occuper de l'intégration des équations différen- tielles en quantités finies, j'ai obtenu quelques résultats dignes, si je ne me trompe, de l'attention des géomètres. Je me bornerai dans ce Mémoire à traiter le cas particulier où l'équation dont^ dépend est de la forme P désignant un polynôme entier ax* + hx*—^ +. . . -f- }ix-\-k. » Je prouve que si l'équation (a) possède une intégrale exprimable en fonction finie explicite de j:, on devra pouvoir y satisfaire en prenant y = e/"^, et désignant par t une fonction de x algébrique et rationnelle déterminée par l'équation Pour qu'une telle valeur de t ait lieu, il faut d'abord que le degré du polynôme P soit un nombre pair av. Cela étant, j'extrais autant que pos- sible la racine carrée de P ; je représente cette racine par Q et le reste par R, ou autrement dit, je mets P sous la forme Q'-J- R, Q étant un polynôme (*) Journal de Mathématiques , tome 11, page 56, et tome III, page 523. 74- ( SaS ) de degré ji dont le premier terme est .r'j/rt et R un polynôme de degré (v — 1} tout au plus. La valeur de <, si elle existe, se composera de deux parties, l'une entière et égale soit à Q, soit — Q , l'autre fractionnaire et de la forme ~r" • • • • "i" „ _• X — p X — q Dans le cas oii Q forme la partie entière de <, on fera fÇldx = X, et (x — p) {x — q)....{x — r) = Y, et l'on aura y = Ye/Q''^ = Ye% valeur qui substituée dans l'équation {a) donne W S^ + ^Qg + (S- «)- = <.. Si la partie entière de t est au contraire égale à — Q, on changera Q en — Q et A en — A, puis en nommant Z un polynôme entier, on trou- vera y = Ze-fQ^ = Ze-" " W --.Q-_(g+R)z = o. Tout se réduit donc à chercher un polynôme entier Y ou Z qui vérifie l'é- quation (A) où l'équation (B). » Soit a' le coefficient du terme de R où x est élevée à la puissance (v — i), a' se réduisant à zéro quand ce terme manque dans R. Pour que le polynôme Y existe , il faut que soit un nombre entier nul ou positif; de même pour que le polynôme Z existe , il faut que g' + 't/â soit un nombre entier nul ou positif. Mais la somme de ces deux quantités est égale à — v. En exceptant donc le cas où r = o , on voit que l'une au moins des deux quantités écrites ci -dessus sera nécessairement négative, et que la fonction Y ou Z qui lui correspond sera impossible sous forme entière. Afin de pouvoir continuer le calcul, admettons que l'une d'elles, ( 5^9 ) la première par exemple, remplisse la condition exigée; c'est elle qui re- présentera le degré / du polynôme Y : on posera donc Y= A,j?' + A,_,j:'— + +Ao, et la méthode des coefficients indéterminés suilQra pour foui'nir les valeurs de A^, A<_,, . . . Ao, ou pour montrer qu'elles sont impossibles. Dans ce dernier cas, l'équation (a) n'a pas d'intégrale qui puisse s'exprimer en fonction finie explicite de x : dans le premier on satisfait à cette équa- tion («) en prenant^ =: Ye*', mais l'intégrale complète, savoir, /g— 2x dx ne se réduit pas à une fonction finie explicite de x ; elle n'est exprimable sous forme finie qu'à l'aide du signe y dont on ne peut pas la débarrasser. Le seul cas où y = o fait exception j l'équation devenant alors son intégrale j = Ae'^^ + Be-'^'\ ne renferme que des exponentielles. » Les théorèmes que je viens d'énoncer sont démontrés en détail dans mon Mémoire. Pour suivre avec facihté les raisonnements que je déve- loppe, il est bon d'avoir lu le Mémoire sur la classification des transcen- dantes que j'ai rappelé plus haut, et où j'ai posé les bases de la théorie des fonctions finies : surtout il est nécessaire de se rappeler la signification constante que nous donnons aux mots fonction algébrique et Jonction finie explicite. Nous répéterons donc ici qu'une fonction y de x est dite algébrique y lorsqu'elle peut être regardée comme la racine d'une équation de la forme j'" — hj"~' — ... — M/ — N = o , L , ... M, N étaut des polynômes entiers ou des fractions rationnelles en x : il importe peu que cette racine soit exprimable ou non par radicaux : en adoptant générale- ment le signe 'iir{x) pour la représenter, on voit que toutes les fonctions algébriques deviennent explicités. Il n'en est pas de même des fonctions finies qui peuvent être implicites ou explicites. Les fonctions finies expli- cites (les seules que je considère dans le présent Mémoire) comprennent toutes les fonctions qui peuvent s'écrire en employant un nombre limité de fois les signes algébriques, exponentiels et logarithmiques , c'est-à-dire les signes '!!r(x), e*, log x. Les plus simples d'entre elles sont algébriques. C 53o ) On nomme Jonctions transcendantes celles qui ne sont pas algébriques. Lorsque dans l'expression d'une fonction non algébrique les caractéristi- ques transcendantes ne portent que sur des quantités algébriques, la fonc- tion est dite de première espèce. Ijorsque dans l'expression d'une fonction qui n'est ni algébrique , ni réductible à la première espèce, les caractéris- -tiques transcendantes ne portent que sur des transcendantes de première espèce , la fonction est dite de seconde espèce , et ainsi de suite. Telles sont les définitions dont nous faisons usage et que l'on ne doit jamais perdre de vue si l'on veut comprendre nos démonstrations. )> En cherchant à intégrer l'équation (et) , nous avons toujours borné notre analyse aux fonctions qu'on obtient en combinant un nombre li- mité de fois les signes algébriques, exponentiels et logarithmiques; mais cette analyse s'étend d'elle-même au cas où l'on joindrait à ces trois signes le signe / indiquant une intégrale indéfinie , relative à la variable x, c'est- à-dire une intégrale dont la limite supérieure est x, et dont la limite inférieure est urte constante déterminée ou arbitraire. En effet, les fonc- tions qui naissent de l'emploi du signey jouissent , dans ce genre de re- cherches, de propriétés toutes semblables à celles des logarithmes, et peuvent se traiter par les mêmes méthodes. » RAPPORTS. ENTOMOLOGIE. — Rapport sur un Mémoire relatif aux insectes myriapodes ^ par M. P. Gervais. (Commissaires, MM. de Blainville, Milne Edwards, Duméril rapporteur.) « M. Gervais ayant adressé à l'Académie un Mémoire descriptif sur un nouveau genre d'insectes myriapodes suivi de considérations générales sur les animaux de cette classe , vous avez chargé de vous en rendre compte MM. de Blainville, Edvsrards et moi. » L'auteur s'est livré depuis plusieurs années à l'étude particulière de cet ordre ou de cette famille de Millepieds ou centipèdes, animaux qui , par leur organisation et le mode de leur développement, semblent lier la classe des insectes à celle des Annélides, et par quelques genres même à la classe des Crustacés. En effet les caractères essentiels de cet ordre ne sont pas encore assez bien établis pour qu'on puisse admettre la classification qui semble avoir été adoptée depuis quelques années seulement. ( 53i ) » Fabricius désignant chacun des ordres principaux des insectes d'après les parties qui composent leur bouche , ou , comme il les appelait , leurs instruments cibaires, les avait distribués en un grand nombre déclasses; c'est ainsi que réunissant les Cloportes aux Scolopendres , il en avait fait une particulière sous le nom de Mitosata. Latreille les avait d'abord rap- prochés des Podures ou de ses Thysanoures ; puis, avec I^each, il en faisait une classe divisée en ordres et en plusieurs familles, tout en avouant que ces animaux troublaient l'harmonie des classes; mais trouvant qu'il était convenable de les en détacher. Cependant il ne leur assignait réellement aucuns caractères différentiels. » Linné avait placé à la fin de l'ordre des insectes aptères les deux genres Iule et Scolopendre distingués parfaitement par la forme et par le nombre des articles de leurs antennes d'une part; et de l'autre par le mode d'in- sertion et le nombre des paires de pattes sur les segments ou sur les an- neaux du corps. Chacun de ces genres est devenu le type de groupes éta- blis, dans ces derniers temps, d'après des considérations plus ou moins arbitraires. » Les Myriapodes ont des trachées, de nombreux stigmates, des mem- bres articulés, des antennes; les mâles ont des organes générateurs ex- ternes simples; par toute leur organisation ce sont donc des insectes et non des crustacés, ni des Annélides; mais ils forment réellement un sous-ordre à part parmi les Aptères à mâchoires. Ils ont en effet plus de six pattes, leur corps est composé d'un grand nombre d'anneaux sem- blables entre eux , sans distinction de coiselet ni d'abdomen , et ils éprou- vent une sorte de demi-métamorphose, ou du moins il s'opère chez eux, pendant les phases successives de leur existence, des changements notables dans diverses parties de la tête et dans le nombre des patties , comme l'avaient déjà observé chez quelques espèces De Géer et M. Savi. , < » Tels sont les animaux dont M. P. Gervais s'est occupé depuis long- temps, dont il a observé et décrit les moeurs, les habitudes, et dont il a fait une monographie des plus intéressantes. Déjà dans un premier Mé- moire, offert en manuscrit à l'Institut, sous le titre à' Études pour servir à l'histoire des Myriapodes, et qu'il a depuis fait imprimer dans les jén- nales des Sciences naturelles (i), il avait présenté une histoire générale de cette famille, en rapportant neuf genres bien caractérisés à la division des Iules et cinq autres à celle des Scolopendres. Quoique cette monogra- (i) annales des Sciences naturelles , tome VII. Janvier iSSg. ( 532 ) phie' renferme des vues générales, l'auteur avait principalement pour but de faire connaître les vingt-deux espèces qu'il avait recueillies vivantes dans les environs de Paris, et il y a consigné beaucoup d'aperçus nou- veaux ou non observés jusque alors sur quelques points de leur organisa- tion. Cette publication a excité celle de M. Wasa, professeur d'histoire na- turelle à Varsovie, qui, tout en rendant justice aux observations de M. Gervais , a fait connaître beaucoup de remarques très importantes qu'il avait aussi recueillies de son côté sur les mœurs et l'organisation de plu- sieurs espèces, entre autres sur la liqueur ou l'humeur protectrice que sécrètent dans le danger certaines Iules, et sur la viscosité ou matière phosphorescente que laissent sur leurs traces, dans certaines circon- stances, quelques scolopendres (i). » Dans le travail particulier dont nous rendons compte , M. Gervais continue sa monographie en faisant connaître plusieurs espèces nouvelles qu'il a découvertes depuis, et en particulier, une très petite espèce, si re- marquable par ses formes et sa structure , qu'il a cru devoir en former un genre qu'il nomme Scolopendrella , parce que c'est un scolopendre en miniature qui n'a, que dix paires de pattes. Comme chacun des anneaux porte en-dessus deux petites épines ou crochets recourbés, l'auteur l'a dé- signée sous le nom spécifique de Notacaniha. Il faudrait entrer dans la description comparée île ce genre avec ceux de la même famille pour faire bien valoir les raisons qui ont porté M. Gervais à la distinction qu'il pro- pose, et qui nous paraissent très plausibles si l'animal est adulte. r> D'ailleurs M. Gervais est un observateur zélé , patient et très exact. Tout ce qu'il a publié jusqu'ici, dans ses recherches d'histoire naturelle sur des matières très variées, lui a mérité l'estime et la confiance des naturalistes. Nous croyons devoir prier l'Académie de l'encourager dans ses travaux en l'engageant à les poursuivre, car les monographies sont devenues maintenant une des plus heureuses directions de l'histoire natu- relle, et même une nécessité pour la science.» Les conclusions de ce rapport sont adoptées. (i) Observations sur les Myriapodes , Magasin zoologique de M. Guérin de Menne- ville , tome X , page 76. ( 533 ) ENTOMOLOGIE. — Rapports sur divers tissus fabriqués par des insectes et présentés à l'Académie. ( Commissaires, MM. Audouin , Edwards , Duméril rapporteur. ) « On trouve dans le Compte rendu de la séance de l'Académie du 19 août de cette année, l'extrait d'une lettre de M. Levasseur qui adresse un morceau d'un tissu très fin , une sorte de toile fabriquée par des che- nilles et qui a été recueillie en Moravie. L'extrait de cette lettre a pro- voqué deux autres communications sur des faits analogues observés l'un par M. le comte de Saumeray, près de Blois; l'autre par M. Delahaye, conservateur de la Bibliothèque de la ville à Amiens. » Réaumur, dans le tome second de ses Mémoires, avait parlé des chenilles qui fabriquent ces tissus. Ce sont des sortes de teignes que les entomologistes ont réunies dans un même genre qu'ils appellent Hjpono- meute, nom destiné à indiquer les habitudes de ces chenilles qui restent réunies en très grand nombre pour vivre sons une tente commune et qui, lorsqu'elles se déplacent, se tapissent des galeries on chemins cou- verts , afin de se mettre à l'abri et pour se soustraire à l'action trop vive de la lumière et de l'ardeur du soleil , en se préservant ainsi de l'humi- dité de l'atmosphère et de la voracité des oiseaux. Elles se portent suc- cessivement sur les différentes branches de certains arbres qu'elles dé- pouillent entièrement de leurs feuilles, en laissant sur leur passage les tapisseries qui les garantissaient ; c'est sous cette toile protectrice que cha- cune des chenilles se file un petit cocon à peu près de la grosseur d'un grain d'orge. Tantôt ces coques sont séparées , isolées et suspendues verticalement à la toile qui forme le toit de leur lente; tantôt toutes ces chenilles se rapprochent au moment où elles sont prêtes à se métamor- phoser, de sorte que dans ce cas leurs chrysalides et leurs enveloppes for- ment une masse circulaire de follicules pressées les unes contre les autres. » Les espèces qui sont le plus connues par leurs ravages et par les grandes dimensions de leurs toiles, ce qui dépend toujours du nombre plus considérable des individus qui les ont fabriquées , sont celles que les naturalistes désignent sous le nom des plantes qu'elles semblent pré- férer et qui sont devenues leurs épithètes spécifiques avec une désinence analogue à celle que Linné avait attribuée à toutes les teignes; telles que celle A' Evonjrmella , Padelln , Cognatella , Echiella , Sedella , etc., sui- C. K. i8!;),2= Se/»ci(,e. (T. IX, ^»I8.) ' ' ■, 7^ ( 534 ) vant qu'elles se nourrissent des feuilles du fusain, du cerisier à grappes,' du sorbier, du coignassier, de l'aubépine , de la vipérine, de l'orpin. » M. Duponchel a décrit et figuré neuf espèces de ce genre dans le tome VII des Lépidoptères nocturnes de France, sur les planches 280 et 286. » Il est évident pour vos Commissaires que les tissus dont MM. Levas- seur et de Saumeray ont fait connaître l'origine, sont bien le travail des che- nilles d'Hyponomeute; mais quant à celle dont M. Delahaye a adressé un échantillon, nous croyons, comme il l'a pensé, qu'elle a été filée par une réunion de petites araignées du genre Épéire de M. Walckenaer; car cette toile est comme glutineuse et d'un tissu beaucoup plus fin encore que celui des chenilles, puisque ces derniers fils ne sont point gluants ou adhésifs comme ceux des araignées. » ENTOMOLOGIE. — Rapport sur plusieurs lettres de M. le D' Vallot , de Dijon. (Commissaires, MM. Audouin , Milne Edwards, Duméril rapporteur.) « L'Académie a renvoyé à l'examen de MM. Audouin , Milne Edwards et de votre rapporteur, une série de lettres qui lui ont été successivement adressées par M. le D' J^allot , secrétaire de la Société d'agriculture,-^ DijoDK Toutes ces lettres sont relatives à des insectes dont ce médecin a eu occasion d'observer les mœurs , et dont il a cherché à déterminer les es- pèces dans les ouvrages qu'il a pu consulter; malheureusement la plupart des faits qu'il croyait nouveaux pour la science étaient déjà consignés dans des livres qui ne lui sont pas encore parvenus. » Comme M. Vallot est plein de zèle, qu'il est bon observateur, nous aurions craint qu'il n'imputât à la négligence de vos Commissaires le retard que nous avons mis jusqu'ici à faire notre rapport, puisque nous avons été dé- signés, ainsi que l'indique le Compte rendu des séances de l'Académie. Nous devons donc avouer que c'est parce que nous n'avions pas trouvé assez de nouveauté dans ses communications, d'ailleurs intéressantes; parce qu'elles sont la reproduction de faits curieux et qu'ils n'avaient pas assez, d'importance pour en entretenir l'Académie. C'est ce que nous allons établir en relatant ceux qui sont consignés dans quelques-unes de ces lettres, et en suivant l'ordre de leurs dates. » Nous trouvons dans celle du 9 août 1837 des détails sur une teigne que M. Vallot croit avoir observée le premier et qu'il nomme humeralis. (535) C'est celle que Fabriciiis avait dédiée à Olivier ( OUvierella), que M. La- treille a comprise dans le genre OEcophora, figurée par Hubner sous le nom à' OEmulella , rapportée par M. Treitschke à son genre Àdela; que M. Stephens range parmi les Dasycéras , enfin décrite et figurée sous ce nom de genre par M. Duponchel, tome XI de ses Lépidoptères , pag. 409? pi. 3o3, fig. J. Cependant comme M. Val lot en avait vu la chenille qui n'était pas encore connue, il est à regretter que la description qu'il en a donnée soit incomplète et qu'elle laisse même ignorer si cette larve por- tait un fourreau. — Dans un autre article de cette lettre, on reste dans la plus grande incertitude sur la larve mineuse d'un diptère qui se nourrit entre les épidermes des feuilles de la Giroflée ( Cheiranthus Cheiji). Il en fait une description à la manière linnéenne; mais en termes si généraux, si concis, que cette phrase caractéristique pourrait s'appliquer à ini très grand nombre d'espèces de genres fort différents parmi les insectes à deux ailes. » Dans sa lettre du i3 mai i838, l'auteur s'est donné beaucoup de peine pour déterminer quelle est l'espèce d'insecte coléoptère qu'on trouve décrite dans les divers auteurs sous le nom de Scarabœus phos- phoreus, et il finit par reconnaître , comme tous les naturalistes l'ont déjà dit, qu'on a voulu désigner ainsi la Lampjris italica. Les autres coléop- tères nuisibles dont il est question dans cette même lettre sont bien le CoUapsis atra et les deux espèces d'EumoIpes nommées Pretiosus et Obscurus. Les longues recherches de synonymie auxquelles il s'est livré à cette occasion, étaient faites depuis long-temps et consignées dans tous les ouvrages modernes. » Jjes lettres en date du 1 3 août et du 4 septembre 18'ig sont à peu près dans le même cas. M. Vallot a reconnu ce qu'on savait depuis long-temps, que les Charançons (G. Cionus) de la scrophulaire et de la molène sont deux espèces distinctes. Ses recherches pour la détermination des deux espèces d'Attélabe nommées Bacchus et Betulœ, qui ne sont pas des Oxj- stomes , mais bien des Rhrnchites, étaient également inutiles. » La teigne que M. Vallot nomme Saponariella, parce qu'il l'a observée ' . vivant sur la saponaire , n'est pas une espèce nouvelle : elle appartient au genre Ornix et elle a été nommée Otidi prunella. Quant à celle qu'il ap- pelle Populella , il nous a été impossible de la reconnaître d'après la des- cription trop succincte qu'il en donne. Il en est de même d'un petit ichneumon parasite qui est sorti de l'une des chrysalides. M. Vallot avait renfermé dans ses lettres de petits papiers quiconte- 75.. ( 53a ) naient quelques-unes des chenilles et des teignes dont il parlait; mais elles étaient tellement écrasées, desséchées et hrisées, qu'il a été impossible d'en trouver une entière dans les débris, quoique nous les ayons présentés a plusieurs entomologistes instruits, et entre autres à M. Duponchel, qui , se livrant à ces sortes de recherches , a prouvé par ses ouvrages qu'il connaît parfaitement toutes les petites espèces de lépidoptères. » Nous le répétons donc, c'est avec regret que nous voyons les très bonnes observations de M. Vallot dirigées à son insu sur des faits curieux, mais qui ne demandaient pas de nouvelles investigations. » M. AIagekoie fait au nom de la Commission du prix de Phjsiologie expé- rimentale pour l'année i838, un rapport dont les conclusions sont qu'il n'y a pas lieu de décerner de prix cette année. La Commission mentionne hono- rablement un ouvrage sur Vovologie , par M. JVagner, et un Mémoire sur la tunique élastique du cœur, par M. Deschamps. Elle renvoie au prochain concours deux Mémoires, l'un de M. Amussat, l'autre de M. Fourcaut, les faits qu'ils annoncent n'ayant pu être à temps vérifiés. La Commission propose de réserver la somme destinée aux prix de i838 et de la reporter sur le prix de i83g dont la valeur serait ainsi doublée. L'Académie adopte cette proposition. MÉMOIRES LUS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur une détermination expérimentale de l'inten- sité de la force centrifuge dans les machines hydrauliques à réaction; par M. Passot. ( Commissaires , MM. Savary , Poncelet , Coriolis.) L'auteur croit avoir étabU, par le raisonnement et par l'expérience,, « qu'Huygens a donné une évaluation inexacte de l'intensité de la force centrifuge. » (537) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE, — Recherches expérimentales sur les causes (jui concourent à la formation des trombes; par M. Peltier. (Commissaires, MM. Arago, Becquerel, Bonssingault.) '}.?.»( V) ■. Comme nous n'avons, en ce moment, sous les yeux , qu'un extrait in- suffisant de ce grand travail, nous attendrons pour rendre compte de la théorie de M. Peltier, que les Commissaires de l'Académie aient fait leur Rapport. M. Hélie présente le modèle et la description d'un instrument destiné à exécuter les opérations de l'arithmétique , et qu'il désigne par cette raison sous le nom de Calculateur. « L'appareil , dit l'auteur, donne les mêmes ré- sultats que les bâtons de Néper, mais il se manie plus aisément, donne plus vite le résultat, et toutes les pièces étant assujéties entre elles, on n'a pas à craindre, comme pour les cartons de l'illustre géomètre, les dépla- cements causés parla maladresse, et les erreurs qui en seraient la con- séquence. » M. Petrk adresse une Note ayant pour titre : Êocpériences relatives aux actions que les aimants exercent sur les courants électro-dynamiques liquides. Entre autres conséquences qu'il déduit de ces expériences, l'auteur pense qu'elles peuvent conduire à trouver, pour les grands courants ma- rins tels que le Gulf-stream et le double courant qui traverse le détroit d e Gibraltar, une explication plus satisfaisante que celles qu'on a jusqu'à présent proposées. (Commissaires, MM. Arago, Becquerel, Savary.) M. GuitBABD prie l'Académie de vouloir bien charger une Commission d'examiner un procédé dont il est inventeur, et qui a pour objet la fabri- cation d'un gaz d'éclairage épuré au moyen de la distillation de ma* tières résineuses ou bitumineuses d'un prix peu élevé. « Mon appareil, dit M. Guilbaud , est fort peu coûteux , fort simple , et à la portée de tout le monde, puisque la cornue qui sert à l'opéralion peut être placée sans ( 538 ) inconvénient dans les foyers des usines oii l'emploi du feu est nécessaire^ pour l'élaboration des produits , et même dans une cheminée de cuisine , dans un poêle , etc. » (Commissaires, MM. d'Arcet, Dumas, Pelouze. ) M. Granier demande que l'Académie se fasse rendre compte d'un pro- cédé qu'il a imaginé pour la conservation des grains. (Commissaires, MM. les membres de la Section d'Agriculture auxquels. s'adjoindra M. Thénard.) L'Académie reçoit un Mémoire écrit en italien sur la vaccine et la va- riole. Ce Mémoire, qui ne porte pas de nom d'auteur et n'est accompagne d'aucune Lettre , paraît adressé pour le concours ouvert sur ce sujet. Le prix ne sera décerné qu'en 1842. (Renvoi à la future Commission.) CORRESPONDANCE. MÉTÉOROLOGIE. — Aurore boréah du 22 octobre iSSg. M. Ara.go a reçu des communications relatives à cette aurore boréale , de M. Darlu, do Meaux; de M. Chaperon, de Strasbourg ; de M. Coquand, directeur du Musée d'Histoire naturelle d'Aix (Bouches-du-Rhône), et de M. T^alz , directeur de l'Observatoire de Marseille. La lumière de l'aurore a été partout rouge, très vive, distribuée géné- ralement par groupes sans connexions apparentes. Au moment où, à Mar- seille, elle prit la forme d'un arc régulier, le point culminant de cet arc était dans le méridien magnétique. A Paris , M. Savarj reconnut que les plans dans lesquels étaient contenus les jets d'un blanc verdâtre, qui, de temps à autre, venaient traverser les zones rouges, passaient tous par le point du ciel qu'aurait percé l'aiguille magnétique d'inclinaison. L'aiguille hori- zontale des variations diurnes de l'Observatoire fut dans un mouvement d'os- cillation continuel et très irrégulior, pendant toute la durée du phénomène. Voici un passage de la Lettre de M. Valz : « Vers le pôle se trouvait un léger nuage blanc , éclairé de la pleine » lune. La teinte rouge l'ayant atteint, le fit participer à sa propre cou- ( 539 ) » leur, de façon à donner lieu à penser que le foyer colorant se trouvait » entre le nuage et l'observateur, par conséquent peu éloigné de ce der- »nier. On pourrait bien objecter que les rayons colorés en traversant le » nuage, lui communiquaient leur teinte; mais j'ai remarqué que le nuage » interceptait la vue des étoiles , ce que ne faisait pas l'aurore boréale , et B qu'ainsi l'explication précédente ne saurait être afiraise. » Si nous avons rapporté ces quelques lignes de la Lettre de M. Valz, c'est seulement parce qu'elles signalent aux astronomes un genre particulier d'observations sur lequel ils n'ont peut-être pas dirigé leur attciition avec assez de soin. La question si importante de la distance des foyers lumi- neux de l'aurore, ne saurait d'ailleurs être résolue par une observation isolée et reposant sur l'hypothèse que la surface inférieure du nuage était horizontale. M. Arago met sous les yeux de l'Académie deux Images photographi- ques, représentant l'une la façade du Luxembourg, l'autre l'intérieur d'un cabinet de curiosités. Ces deux images qui, chacune dans leur genre, of- frent un grand degré de perfection, ont été exécutées, la première par M. Soleil, opticien, l'autre par M. ^ttZ»ert^ architecte. MÉCAMQDE CÉLESTE. — Remarques à l'occasion d'une Note de M. Leverrier sur un point de la mécanique céleste. — Lettre de M. de PoriTÉcouiANT ( i ). « Dans le compte rendu par un journal quotidien de la séance de l'Académie du 7 octobre, je vois qu'elle a entendu la lecture d'un Mé- moire de M. liCverrier, sur un point important de la mécanique céleste- dont l'examen a donné lieu à l'auteur de contester l'exactitude de quel- ques résultats obtenus par moi dans le 3* vol. de la Théorie analytique du Système du Monde. Quoique je ne puisse que juger très imparfaite- ment en ce moment les vues de l'auteur et les moyens par lesquels il est arrivé à des résultats qui diffèrent essentiellement des miens, à ce qu'il parait, je crois devoir à l'Académie quelques explications qui me sem- blent propres à éclairer son jugement. « La stabilité du. système du monde, sans cesse menacée par les actions (1) Cette lettre, lueà la séance du i5 octobre, devait, ainsi que la Note qui la suit; être inséie'e dans le Compte rendu de cette séance; l'impression en a é(é différée par suite d'un nialentendn. ( 54o ) mutuelles des différents corps qui le composent, repose sur deux con- ditions : 1° l'invariabilité des grands axes et des moyens mouvements pla- nétaires; 2° l'exiguité des limites dans lesquelles seront toujours renfer- mées les variations des excentricités des orbites et leurs inclinaisons à l'écliptique. La première condition est satisfaite ; c'est ce qui résulte de la "forme particulière que la théorie est parvenue à donner à la variation différentielle du grand axe de l'orbite d'une planète troublée par l'action des autres planètes qui agissent sur elle; chaque planète satisfait ainsi individuellement pour ainsi dire à la condition demandée; Laplace décou- vrit le premier cette belle propriété en s'occupant de la théorie de Jupiter et de Saturne ; Lagrange la généralisa ensuite en l'étendant à toutes les planètes, et M. Poisson enfin associa son nom à cette grande découverte en démontrant que l'invariabilité des valeurs moyennes des grands axes planétaires subsiste encore en portant l'approximation jusqu'aux termes de l'ordre du carré des forces perturbatrices. La seconde condition est également remplie, du moins dans le cas général: cela résulte d'une équa- tion qui existe entre les variations des excentricités et des inclinaisons d'un système de planètes tournant dans le même sens autour de l'un de ces corps, et qui consiste en ce que la somme des carrés des excentri- cités et des inclinaisons des orbites multipliés respectivement par le pro- duit de la masse de chaque planète et de la racine carrée du grand axe de son orbite, est une quantité constante-, de sorte que si cette somme est très petite à une époque donnée, elle demeurera toujours très petite dans les siècles futurs. Il suit de là que les excentricités et les inclinaisons de chaque orbite n'éprouvent que des altérations alternatives qui seront compensées par les altérations en sens contraire qu'éprouveront les élé- ments analogues des autres orbites, de manière que l'équation qui les lie sera toujours satisfaite. Les orbites ne feront donc qu'osciller autour d'un état moyen d'excentricité et d'inclinaison dont elles s'écarteront peu , et la seconde condition d'où dépend la stabilité du système se trouvera encore parfaitement remplie. » Cependant Lagrange a pensé qu'il pouvait arriver un cas particulier où la relation qui existe entre les variations séculaires des excentricités et des inclinaisons d'un système de planètes circulant dans le même sens autour de l'un de ces corps, ne suffirait plus pour assurer que les excen- tricités et les inclinaisons de chacune d'elles demeureront toujours ren- fermées entre d'étroites limites ; c'est celui où il existerait de grandes différences entre les masses des différentes planètes , comme cela a lien ( 54. ) en effet dans notre système planétaire (i). Dans ce cas, ceux de ces élé- ments qui appartiennent anx plus petites planètes pourraient croître considérablement, et pour déterminer leurs véritables limites, il faudra, selon ce grand géomètre, recourir à l'intégration des équations différen- tielles qui les déterminent. Or cette intégration exige, comme on sait , la formation et la résolution d'une équation d'un degré égal à celui des corps agissants du système, c'est-à-dire du septième degré, lorsque l'on considère l'ensemble des sept planètes principales , et qu'on fait abstrac- tion des quatre planètes télescopiques , ce qui entraîne dans des calculs extrêmement longs et dont l'exécution peut même présenter des difficultés qui paraissent au premier aperçu insurmontables. C'est par cette raison sans doute que Lagrange, en traitant cette question dans les Mémoires de Berlin de 1782, avait partagé notre système planétaire en deux systèmes partiels qu'il supposait parfaitement indépendants entre eux, l'un com- posé de Jupiter et Saturne (la planète Uranus n'était pas sans doute encore suffisamment connue pour qu'on en tînt compte) ; l'autre de Mer- cure, Vénus, la Terre et Mars. On conçoit aisément quel était l'avantage* de cette décomposition, puisqu'au lieu d'une équation finale du sixième degré on se trouvait avoir à traiter deux équations, l'une du second degré, l'autre du quatrième, ce qui simplifiait infiniment le problème. Lorsque je fus amené, il y a quelques années, à reprendre cette mêmequestion, il me sembla que cette manière de partager en deux groupes isolés le système planétaire, par une abstraction plus ingénieuse que permise, pouvait laisser dans l'esprit quelque doute sur l'exactitude des résultats qu'on en aurait déduits. Je consultai sur ce point M. Poisson, qui pensa que l'instant était arrivé d'embrasser la question dans toute sa généralité et de consi- dérer à la fois sous un même point de vue l'ensemble de toutes les pla- nètes soumises à leurs actions réciproques. Cet avis était une loi pour moi , et je n'hésitai pas à entreprendre le pénible travail qu'il m'imposait. La longueur des calculs dans lesquels j'allais m'engager ne pouvait m'arréter ; M. Eugène Bouvard , astronome-adjoint à l'Observatoire, voulut bien d'ail- leurs , comme je l'ai dit dans mon ouvrage, me prêter pour les exécuter (i) Laplace diffère sur ce point totalement de l'opinion de Lagrange, et il maintient que la seule condition que toutes les planètes circulent dans le même sens autour du Soleil, et que leurs excentricités et leurs inclinaisons aient été très petites à une époque donnée , suffit pour démontrer, comme il l'a fait dans le n" 67 du II* livre de la Méc. Cél. , sans aucun calcul , qu'elles demeureront toujours peu considérables, C. R. 1839, a« Semestre. (T. IX , N» 18.) 76 C 542 ) son utile concours. Mais je rencontrai bientôt des difficultés plus sérieuses que je n'avais fait jusque-là qu'entrevoir et que l'on comprendra aisément en jetant seulement les yeux sur les équations rapportées aux pages 388 et 3g3 du 3' volume de l'ouvrage cité, qui renferment les arbitraires qu'il s'agit d'éliminer pour arriver à l'équation du 7° degré qu'il faut d'abord former. On voit en effet que les indéterminées que ces équations renfer- ment sont tantôt multipliées par des coefficients considérables, tantôt par des coefficients extrêmement petits, ce qui rend leur élimination très difficile pour arrivera un résultat correct; l'équation finale à laquelle on parviendrait, ainsi que les valeurs des arbitraires qu'on en déduirait, se- raient même tout-à-fait défectueuses si l'on pratiquait cette élimination par les règles ordinaires de l'algèbre. I^place, il est vrai , a donné dans le 2' livre de la Mécanicjue céleste j une méthode extrêmement élégante pour former l'équation dont il s'agit, mais je crois que ceux qui voudront l'appliquer au cas actuel où l'on considère les actions simultanées des sept planètes principales, reconnaîtront comme moi que les calculs qu'elle entraînerait seraient tout-à-fait impraticables. Le seul moyen selon moi de surmonter cette difficulté, est d'exprimer toutes les arbitraires en fonction de l'une d'entre elles, par nne espèce de tâtonnement semblable au procédé qu'on emploie dans les méthodes ordinaires d'approximation; c'est-à-dire en négligeant d'abord une partie des termes les moins considé- rables sur lesquels on revient dans une approximation suivante; on par- vient ainsi à former les valeurs de chacun des coefficients indéterminés par des approximations successives. Cette méthode est longue, il est vrai, mais c'est la seule dont on puisse, il me semble, attendre quelque succès. C'est ainsi que j'ai pratiqué l'élimination des inconnues dans les deux groupes d'équations fondamentales citées plus haut, et je persiste à penser que les résultats que j'ai obtenus ne s'éloignent pas trop de la vérité : leur concor- dance avec ceux qu'avait présentés Lagrange, dans son Mémoire de 1782, serait une garantie à cet égard ; mais, comme on voit, quelques précautions que j'aie prises , ces résultats ne peuvent inspirer le degré de confiance de ceux qui proviendraient d'une analyse rigoureuse , et il serait même très possible qu'en partant des mêmes équations que j'ai employées, et en les traitant sans les attentions délicates que j'ai indiquées , on arrivât à des résultats très différents de ceux auxquels je suis parvenu. «Quoiqu'il en soit, deux faits essentiels résultent de notre analyse comme de celle de lagrange, c'est que l'équation du 7* degré à laquelle nous sommes parvenu, a toutes ses racines réelles et inégales, et que les coef- c 543 ) ficients indéterminés qui entrent dans les expressions 6nies des excen- tricités et des tangentes des inclinaisons des orbes planétaires , ont tous des valeurs peu considérables, conditions également nécessaires et indis- pensables pour assurer que ces éléments resteront dans tous les temps très petits, comme ils le sont aujourd'hui. Quant à la question des limites précises à assigner aux variations futures des excentricités et des inclinai- sons, peut-être peut-il exister encore quelques doutes à cet égard; mais cette question est pour nous, comme on voit, plutôt une question de cu- riosité que d'un intérêt réel ; les limites dans lesquelles ces variations os- cillent seront un peu plus ou un peu moins étendues, voilà tout: le point important, c'est qu'elles ne puissent croître ou diminuer, de manière à changer considérablement la forme et la position actuelles des orbites planétaires. Ainsi donc, sous le rapport théorique, la question delà sta- bilité du système du monde a été parfaitement établie par les grands tra- vaux de Laplace et de Lagrange, mais cette question est une de celles où l'imperfection de l'instrument que la théorie du système du monde emploie pour arriver à son but, ne permet pas d'exécuter avec une rigoureuse pré- cision les opérations qu'elle indique. La même remarque s'applique à plu- sieurs autres questions delà mécanique céleste : c'est ainsi que dans certains cas les méthodes données par Lagrange pour la détermination de l'orbite d'une comète, d'après trois observations et les autres méthodes qu'on en a déduites, deviennent tout-à-fait impraticables et obligent à recourir à d'au- tres observations ou à d'autres méthodes pour fixer ces éléments avec quelque exactitude. Dans le calcul des perturbations de Jupiter et de Sa- turne, l'application des formules ordinaires à la détermination d'une quan- tité nécessaire à ce calcul, conduisit M. Botivard à une valeur toul- à-fait fautive, et Laplace fut obligé de donner, pour ce cas, une formule particulière. Malheureusement il paraît moins facile, dans la question qui nous occupe et où il s'agit après tout de fixer les va- leurs finies de certains éléments des mouvements planétaires , de rempla- cer par une méthode plus avantageuse celle qui résulte si naturellement de l'intégration directe des équations différentielles qui déterminent ces éléments. On a fait déjà plusieurs tentatives à cet égard : un géomètre an-, glais très distingué a donné ime méthode pour fixer les limites que peu- vent atteindre les variations des excentricités et des inclinaisons sans passer par la longue filière de calculs qu'exige la méthode indiquée par Lagrange. Je n'ai point son procédé assez présent à l'esprit en ce moment pour savoir jusqu'à quel point il y a réussi. On ne peut, du reste, qu'applaudir à ces 76.. ( 544 ) efforts, mais il faut bien le répéter pour ne pas induire en erreur, comme cela paraît être déjà arrivé , les personnes qui n'ont sur l'astronomie théo- rique que des notions imparfaites: il ne s'agit pas ici des changements qui peuvent arriver dans l'état actuel du système du monde , dans un inter- valle de I 200 ans au moins, à partir de l'époque actuelle. Ces altérations, les seides à vrai dire qui intéressent directement l'astronomie, nous* sont aujourd'hui à peu près aussi bien connues que le cours du Soleil; l'incer- titude même qui peut rester sur les valeurs exactes de quelques-unes des masses planétaires est sans importance à cet égard, puisque les masses des principales planètes paraissent déterminées avec une précision qui appro- che beaucoup de l'exactitude, et que celles sur lesquelles il peut encore rester quelque doute n'ont, à raison de leur petitesse, qu'une influence secondaire dans le système du monde. La question consiste donc unique- ment à savoir ai^ec précision les altérations qui pourront advenir dans les orbites planétaires, dans plusieurs milliers d'années d'ici. Cette question purement scientifique ne doit donc préoccuper que médiocrement le pu- blic , car certes il ne nous croirait pas si nous lui disions que nous sommes exactement instruits de ces changements si éloignés. Quant au travail que j'ai exécuté , j'espère que l'Académie reconnaîtra le zèle avec lequel je m'y suis livré, et qu'elle jugera qu'à défaut d'autre mérite, il aurait encore ce- lui d'avoir mis en évidence les véritables difficultés de la question, et d'avoir fourni aux géomètres l'occasion de chercher à les surmonter ou d'imaginer des méthodes qui en soient exemptes pour arriver au but que je m'étais proposé.» THKOKiF. UE LA LUNE. — IVote relative au calcul de rinégalité à longue période dépendante de la distance angulaire des périgées du Soleil et de la Lune; par M. G. de Pontécoulant. (f Dans la Connaissance des Temps pour -1840, j'ai donné le calcul de cette inégalité; mais j'ai reconnu depuis que dans l'évaluation de la fonc- tion perturbatrice, j'avais omis quelques termes du même ordre que ceux que je voidais conserver : je vais réparer ici ces omissions (i), et au lieu d'employer, comme je l'ai fait dans la Connaissance des Temps , la méthode des constantes arbitraires, je ferai usage de l'équation connue {i\ Je dois dire que ces omissions m'ont été' indiquées par M. Lubbock , géomètre anglais qui s'est beaucoup occupé, depuis plusieurs années , de la théorie de la Lune. ( 545 ) que l'on doit à Laplace , et qui donne la variation de la longitude au moyeu de celle du rayon vecteur. L'identité des résultats obtenus par les deux méthodes sera une garantie certaine de leur exactitude. » Cette équation, en faisant abstraction des termes dépendants de la latitude qui sont inutiles à l'objet que nous avons en vue, et en dési- gnant par «T les variations relatives à la parallaxe du Soleil , se réduit à la suivante {Comptes rendus de l'Académie, i" semestre iSSy, t. IV, n" 8), rf.oV dfdrir) , dK/ . i\ . . t/R d.iv rdK ^ dl de ^ dr\ rj^ dr^ dt J dv ^ ' Formons les différentes parties de cette expression. » Si d'après les valeurs rapportées dans l'ouvrage de M. Plana , on sup- pose (i) et qu'on observe que r représentant la valeur elliptique du rayon vecteur de la Lune , on a ~ 256, Jm m''~,eecos(< — cl + c t). (i) » La fonction perturbatrice peut, dans le cas qui nous occupe, se ré- duire aux termes suivants : R = — 773 [« +3cos2(k— /)]— gpr [3cos(f — /) + 5cos3(i' — /)]. (m) » Considérons d'abord la première partie de cette valeur : la substitua tion des valeurs elliptiques de /•, r, i> et v', ne donne aucun terme de l'ordre de ceux que nous considérons; en différentiant l'expression de R (t) Nous adoptons ici les notations de M. Plana ; nous représentons seulement, pour abréger, par t la quantité qu'il désigne par E«« , et nous supposons le moyen mouve- ment 71 de la Lune égal à l'unité; m représente ainsi celui du Soleil ^ et l'on a t=iEl = t—mt. ' '" ( 546 ) par rapport à la caractéristique cT sans faire varier les coordonnées du Soleil , on aura Comme la partie de R que nous considérons a pour facteur r*, on a évi- demment r— = iB.; d'après le développement de la fonction perturba- trice en série ^t les valeurs rapportées dans l'ouvrage de M. Plana, on trouve d^ m' / . . 1 35 A 3 , , 3 , , r^- = hl"* -I TV- m* 1 ecos cl m'e cas c t -t — w'ee toi (et — e t) dr 7. \ ib J 2 2 m' cos 2/ -J- 2 m'ecosfat— cO+ -, mV'cos(2«+c'/) 4- -. ni'ee cos (ai -{- c't + c'/) 2 2 4 4 K ' i5 a LS a , , ^ i5 « , . . /5 45 \« / „ , /,N r^ - = T.m— cos/ - ^m-7ecosi7-j-cO+;r-"»-7 ecosU-ct)4-( -, — V" H « cos(t+c /) r \b a 67. a ' 82 a ^4 o /" i5 « , , 45 a , , , / 5 45 \a , , I »^x ^-^m—e cos(/ — c t)-\-i~m—ee cos(i+c/— c O+l — 5+^'" H ee cos (t — ct+c 0 10 a 02 a \ b 10 /a 225 n , ^, 04 d'où l'on conclut / 45 _45^ i35 i^_4^,675_£35_45 i35_675^_i35\ -| "^V 64 i28~'256+64 i6''"i28 128 Sa+iaS 266 laS/* J X W -7 ee' cos ( « — cl + c'O- (a) a En considérant la même partie de R , on a ^ = _ i^ mV sin cl + - m' sin 21—5 m'e sin {it — et) — y m'e' sin ( 21 — c't) A» ib 2 2 4 q '*^ • 4- 3 jM» e« sin (21 — cl 4- c I ) , 4 i\> = — i- m ^siDi—i- m" «sin (l+cl) 4 — 4e'sin(l+c'l)-f-|- m^ee'sin(l+c»— c'/) 8 a 32 a 2 a ^2 a 4- -^ w -; ec' sin (3l — et -\- c't); 04 a d'où Ton conclut rff V 64^256 64 33^188^256 32; a' '^ t ^ Ç*) Cette asle'risque indique les termes Omis dans l'analyse qu'on trouve dans la Connaissance des Temps ^our tS^o. ( 547 ) En réunissant ces deux parties on aura donc ., ,,, i^ . ^. ., i , ^ r i5 , /i35 3i5 ii25\ '1,9, , , . dR. ,.„ /'5 ii25\ a , . .,, %9,r-^ :=4<^R =f — T~^) "» "-7«B cos (< — et + C). » Considérons maintenant la seconde partie de la ffjrmjtije,^^^,jç',^t-,^- dire supposons simplement 1 , _j mV ' ' ' ^ llss! — -^-^ [3 cos (i/ — f') 4- 5 cos 3 (>» — /)]. En n'ayant égard dans une première approximation qu'aux ternies dé l'ordre m*, il suffira de substituer pour r, r', v et c' leurs valeurs ellip- tiques dans cette expression; ce qui suppose r - = I — tf cosci, t> = < + 2e sin c/, a 7 17 -)= I — e'cosc't, t-'^rro*.-!!- a^'jain c/f , en négligeant comme nous le faisons lès termes qui dépendent du carré des excentricités. » En substituant ces valeurs et en observant que pour abréger nous avons désigné par t la quantité t — //i^ , on trouvera dans cTR le terme sui- vant : i5 , a , , , -~ m* -7 ee cos {i — c/ 4- c '). La partie de la fonction perturbatrice que nous considérons ayant pour fac- dr teur r', on aura r -j- = 3R , le terme précédent donnera donc dans la fonction %$' .r -^ le suivant ^ m' — ee' cos (« — c< -J- tJù. o a Pour porter l'approximation aux quantités de l'ordre m', il suffira de t^. r ^ = SJ'R =3 — Ç • J [cos t 4- 3e' cos (t - c'O] , // - = — wie cos (2/ — cC) — -^ mea' cos (4t — c« -f <^0 4" -g- woe' cos {et — c'ij , #". -j- = -TT— . -^ ««<-}- 3e sin(< — - wiee'sin(2< — cZ-f-c-'/) vs-iV ».->K 4- -y. mee' sin(cr — c l\; > >' "3 s), 4 ( 548 ) d'où l'on conclura , en substituant ces valeurs dans la formule (m) , \i28 128^128 32^64 64 64 ia8/ a i.ir ^ = 6<^R = '-^ m' ^ ee' cos{t — ct+ c't). dr 64 a En réunissant les différentes parties de J^R , on aura donc enfin kn r/ »5 . i5 \ / II25 , 585 i35n "1 „a , ,, ^,1 -,'a En réunissant de même les différentes parties de la fonction n^.r-^ on trouvera =[(-f+f=^)+(-^+^=--|)"'>?"'"'"-"+'"-i Considérons actuellement le dernier terme de la formule (a); par les va- leurs trouvées par M. Plana et par le développement de la fonction R, j ai obtenu d.Sv = 5-m— cost — i-^m —re cos (^t -^ cl) + -^ m —; e cos(t — c /; dl 8 a' 16 a -"-v'-r-v t- g ^■ + -m—,e' cos(£4-c'0 -f- "^m^ecosU+ct-c'c) + -^ m— ee'cos(3<— c<-f-c'0, 2 a' ^ ' ^ 16 a ' ' 32 a rdR _, i35 , 3 , , 9 , , . ^ I -r- dt=:—^m?ecosct — -r"» cos2<-4--''» ^ cos(2/ — c() J dv 10 4 * d'où j'ai conclu + 5 m'e' cos (2« -fc'O — ^ m'ee' cos(2« — c< + c't) ; 0 4 -dTjT.'' . (4) /675 225 , i35 225 , i35 ii25 3i5\ ,a, , ,. \ 64 1 28 32 256 64 256 ôi / a En réunissant maintenant les quatre parties (i), (2), (3), (4), qui entrent dans les valeurs de -A— et en les substituant dans la formule (à), on aura rf.J-i^w__r/ >5 i5 _^_25\ ~dr - L \ 32 ■*■ 16 + 8 ~ 3J , / 585 i35 4q5 . 3i5 3i5\ ~'\ . a , , , ,. +(-ï56-T^-^+3r=-^)'">V^'^"^('-'^' + ^'^- 345 (i) Ce terme a pour coefficient -^ dans ^c, selon M. Plana : c'est une erreur qu'il faut corriger. (2) En réparant dans la Cownaiwance rfe* T'émis pour 1840, les omissions que nous (549) w Pour intégrer cette expression , en observant qu'on peut supposer ici c' = m, il sufBra de la multiplier par le facteur ce qui donne ^ = (-Q — ^ m j —,ee' sin (f — et + c'i). » IM. Plana, au lieu du facteur numérique ^, a trouvé -^^^-^ ce qui prouve que son analyse n'est point correcte. Laplace avait trouvé^ pour le même facteur, comme on le voit en réduisant en nombres la formule donnée p. 3oo de la Connaissance des Temps pour 1824- Nous avons montré ail- leurs(i) quelles étaient les causes qui avaient conduit Laplace à ce résultat fautif, causes qu'il était d'autant plus important de signaler qu'elles ont produit des inexactitudes semblables dans les expressions de toutes les inégalités lunaires du même genre calculées par lui soit dans la Connais- sance des Temps, soit dans la Mécanique céleste. On remarque cependant qu'en commençant le calcul de l'inégalité qui vient de nous occuper, Laplace annonce qu'il l'a déterminée par la formule directe et par les formules des variations des constantes arbitraires, et qu'il est arrivé des deux manières précisément au même résultat. Or il me paraît impossible que les omissions qu'il commettait dans l'application des deux méthodes se soient exactement compensées de manière à produire cette identité de résultats , et je suppose que Laplace se sera contenté de faire la vérifica- tion sur le premier terme du coefficient de son inégalité qui , étant exact , devait en effet se retrouver identiquement le même quelle que fût la méthode employée pour le déterminer, et qu'il en aura conclu que la même coïncidence aurait lieu pour le second terme sans en faire le calcul; s'il l'eût exécuté, il se serait sans doute aperçu de l'erreur du principe sur lequel il avait appuyé le calcul des inégalités à longues périodes du mouvement lunaire, et il se serait empressé de la corriger. » avons indiquées au lieu de la valeur de la quautilé w^.r'Q rapportée p. 5a , on trouve —^ -\ '— m W' — ee cos (a — •') , et en substituant cette valeur, ainsi 10 120 / o. que celle de X, qui est correcte, dans l'expression de d.i^t, on retrouve exactement l'expression précédente, ce fjui en garantit l'exactitude. (3) V. Conn.des T. (1840) C. R. 1839, a« Sem«t«. (T. IX, N» 18.) 77 ( 55o ) M^CANiQDE CÉLESTE. — Siif le calcul dcs inégalités séculaires, tel qu'il a été donné par M. de Pontécoulant, dans le 3» volume du Système analy- tique du Monde, /7. 387 à/\oi. — Note de M. Leverrier. Excentricités et longitudes des périhélies. « I. En supposant le temps nul dans les formules de la page 098, on de- vrait retrouver les excentricités et les positions des périhélies observées dans l'année 1800. Plaçons en regard les nombres que donnent ainsi le calcul et l'observation pour ces éléments : , Mercure Véuus. . La Terre Mars. . . Jupiter . Saturne. Uraaus . EXCENTRICITES Observation. 0,206 o , 0069 o , G 1 68 o , og3 o,o48 o,o56 0,047 De Pontécoulant. 0,206 O, 1016 0,0775 0,081 o,o56 o,o34 0,057 LONGITUDES des périhélies. Observation. 74" 129 99 332 1 1 89 168 De Pontécoulant. 29» 2,4 21 I 79 33 23 ,75 45° 85 1 12 73 22 66 » Chacun des coefficients des formules citées étant écrit trois fois dans le livre aux pages 390 et 3g8, et étant d'ailleurs lié aux autres par des rap- ports écrits à la page SSg, on ne saurait rejeter les erreurs ci-dessus sur des fautes d'impressions. a Les aijgles , il ^st vrai, ne sont écrits qu'une fois à la page 390. Mais comme ils ne sont qu'au nombre de sept, on ne pourrait, même en les changeant tous, faire disparaître toutes les erreurs que nous venons de signaler. » II. Les racines A^= 18,489, et /iy =' 7,' i5 (p. 388) proviennent delà présence de Mars, Vénus et la Terre dans le système. La racine h, =z 22,260 provient de la présence de Jupiter. Formons «ui tableau des coefficients qui, d'après M. de Pontécoulant (p. Sgo), correspondaient à ces racines dans les formules relatives à Vénus, la Terre, Jupiter, Saturne et Uranus. ( 55. ) Racines dues à la ^A^= 18,489. • présence de $ , | i eto* [h^=i'], ii5.. Racine due à "^ /t, = 2a,26o.. COEFFICIEINTS Qt'I LEUR COKKESPONDRAIZNT DANS Vénus. -0,0001 -0,00'72 -o,oco8 La Terre. -0,000 I 0,0016 Jupiter. o,ooo5 0,0071 -0,0091 Saturne. 0,0620 o , o56o 0,0288 TJranuB. ■O , 0 1 85 — 0,0261 ■0,001 3 n II résulte de ce tableau plusieurs conséquences absurdes. » Les coefficients 0,0620 et o,o56o qui affectent Saturne et proviennent des plus petites planètes, surpassent le coefficient 0,0288 qui provient de la présence de Jupiter. En sorte que Saturne doit ses plus grandes pertur- bations à la présence de Mars, la Terre , etc. . . » On voit de même que Mars troublerait Uranus beaucoup plus que ne le fait Jupiter; Mars dont la masse est de —^ — ■ — . r ' 3 Ooo 000 » La comparaison des nombres compris dans les deux premières lignes horizontales, montre que Vénus et la Terre se troubleraient peu l'une l'autre, tandis qu'elles agiraient prodigieusement sur Saturne et Uranus. » Nous ne multiplierons pas davantage les exemples de ces contradic- tions. » IIL La somme des racines (p. 388), doit être égale à la somme des coefficients 'o, i) (o,a) (1,0), Voyons si cela a lieu : Somme des racines, p. 388 76", 836 o4 Somme des coefficients, p. 38o.^^. . . 76", 090 61 Différence.. o", 745 43 » Cette erreur est plus que suffisante pour montrer que les 5 décimales que M. de Pontécoulant attribue à chacune de ses racines ne sauraient être exactes. » IV. Les équations différentielles, les relations entre les rapports des coefficients, ne sont nullement satisfaites par les solutions données. Inclinaisons et nœuds. » V. Toutes les erreurs signalées dans les excentricités se retrouvent dans les inclinaisons ; et avec la même gravité. 77" ( 552 ) » Là surtout Ja petitesse de Vun des coefficients relatifs à l'action ré- ciproque de Vénus et de la Terre sur leurs inclinaisons aurait dû frapper M. de Pontécoulant, puisqu'on sait que la niasse de Vénus est déter- minée par les variations de l'obliquité de l'écliptique , et que la Terre agit semblablement sur la position du plan de l'orbite de Vénus. » GmG\\ti.vui-E.-^— Extrait d'une lettre de M. Texier à M. Bureau de la Malle. Erzeroum, le 8 septembre 1839. « Partis de Trébizonde il y a douze jours, nous n'avons traversé qvi'un pays sans arbres et sans habitants: ce sont des montagnes volcaniques fort élevées où nous avons beaucoup soufïert du froid pendant la nuit, n'ayant nul moyen de nous procurer du feu. Le premier khan où nous avons couché est à 55oo pieds au-dessus du niveau de la mer, et le troisième jour nous avons passé dans la neige sur le sommet d'une montagne de 8000 pieds. Je fais des observations barométriques trois fois par jour,- de sorte que nous connaissons parfaitement la forme et l'élévation des pays que nous parcourons. (Dans une lettre précédente il dit avoir organisé des observations de baromètre aux mêmes heures et au niveau de la mer, à Trébizonde.) j) Du reste point de monuments d'art. »Nous allons à Rars et aux ruines d'Any, grande ville arménienne dont les monuments n'ont jamais été dessinés; d'Any à Bayazid et de Bayazid à Van. Il ne faut pas songer à mesurer l'Ararat, car la neige le couvre déjà, et nous nous hâtons de gagner Schiras par les montagnes de Ker- mansihah dans lesquelles le colonel Robinson a signalé tant de ruines intéressantes. Nous verrons R;s monuments de Persépolis et de Schapour. » Nous ne serons à Bagdad qu'au printemps prochain. Dans ces pays ce n'est pas comme en Asie-Mineure; il faut parcourir de grandes distances pour trouver des choses curieuses , et les villes sont séparées par des es- pèces de déserts. » Kars, 17 septembre 1839. » Les 100 lieuesque j'ai parcourues de Trébizonde ici n'ont pas un arbre ni même un buisson, sont pourtant fertiles en grain, mais pillées sans cesse par les Kurdes , comme nos possessions d'Alger par les Arabes. Tout le montSoramli, près de Kars, est volcanique. Mais une chose très remar- quable que j'ai observée, c'est un grand gisement d'obsidienne ou plutôt C 553 ) le centre de l'épanchement de verre volcanique qui couvre de ses débris tout le terrain, à plusieurs lieues à la ronde. Cette roche, qui se trouve éparse en fragments de toute forme, mais principalement arrondis, au mi- lieu des trachytes et des pouddings volcaniques, se montre en morceaux de plus en plus nombreux jusqu'à ce qu'enfin elle couvre tout le sol de fragments d'un noir brillant et le rende tout-à-fait noir. Les plus gros blocs sont deux fois du volume de la tête ; il y en a qui ne dépassent pas un pouce cube. Leur cassure est conchoïde, d'un noir très brillant, transparente sur le bord et de la couleur du quartz enfumé. Ce grand gisement a plus de 600 pas d'étendue. ^.,14* i » 11 y a la peste à Kars, aussi nous n'y séjournerons pas et demain nous partons pour les ruines d'Any. » M. VioiiET annonce qu'il a pris des mesures pour que l'on fit à Tours et à Elbeuf des observations destinées à éclairer la question relative aux rapports qui peuvent exister entre les augmentations des produits des puits artésiens et les crues des rivières voisines. Il rapproche déjà sous ce point de vue quelques faits qu'il avait recueillis sur le régime de ces puits, et présente des considérations sur les circonstances qui pourraient contri- buer à masquer des rapports existant entre les deux phénomènes. w M. Rivière écrit relativement à un fait qu'il a observé en Vendée, Yac- croissement , à l'époque des grandes marées , dune source salée située à 4 lieues environ de la mer. Cette source se trouve au Givre, canton de Moutiers-les-Maux-Faits, dans un pré appartenant à M. Thibaudière. Selon les habitants du voisinage , elle serait soumise constamment au flux et reflux, mais M. Rivière n'a. constaté de changements en rapport avec ceux du niveau de la mer, qu'à l'époque des basses et des hautes marées. Pendant les plus hautes marées, cette source, dont le bassin a 7 pieds de longueur sur 4 de large, coule avec abondance; à l'époque des plus basses marées, elle tarit complètement. M. Plée met sous les yeux de l'Académie le dessin d'un champignon qu'il a trouvé, en octobre i83i, dans le parc de Saint-Cloud, près la lan- terne de Diogène. Ce champignon qui présente certains caractères du genre amanite de Persoon, en diffère essentiellement par quelques autres, notamment par son pédicule fus iforme. M. Plée croit qu'il doit devenir le ( 554 ) type «l'un genre nouveau, et se propose de soumettre très prochainement son travail à l'Académie. M. Bayard écrit relativement à un dispositif qu'il a imaginé pour rendre plus facile la reproduction, par les procédés photographiques , des images grossies des objets soumis au microscope solaire. M. DocHEMiN adresse une réclamation sur ce qu'il croit être une ab- sence de justice distributive dans la décision de la Commission chargée de faire le rapport sur les pièces adressées au concours pour le grand prix des Sciences mathématiques , Année i838. M. Coulvier-Gravier écrit touchant les indications qu'on pourrait, suivant lui, obtenir quelques jours d'avance, relativement à l'état serein ou pluvieux de l'atmosphère, par l'examen des étoiles filantes dont la marche indique, suivant lui, la direction des courants supérieurs. M. Retnàvd, ancien officier de marine, adresse une Note sur la cons- truction d'une boussole destinée à la navigation et qu'il croit être parvenu à soustraire à toutes les influences autres que celle du magnétisme ter- restre. L'Académie accepte le dépôt de deux paquets cachetés présentés l'un par M. Jules Guérin , l'autre par M. Nicod. La séance est levée à cinq heures. A. Erratum. (Séance du 21 octobre. ) Page 49^, ligne 11, Alium cepa, lisez Allium ( 5S^ ) Dt'LLETIN BIBMOriRAPHIQUt:. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'^dcadémie rojale des Sciences; ?.' semestre iSSg, n° 17, in-4°. Annales des Mines; tome i5, 3' livraison de 1859, in-S". Histoire naturelle des îles Canaries s par MM. WtBB et Berthelot; 44* livraison in-4°. Otia hispanica, seu delectus Plantarum rariorum aut /londum rite nota- riim per Hispanias spontè nascentium ; par M. Webb; i" livraison in-fol. Voyage dans V Amérique méridionale; par M. d'Orbigny; \\ livraison in-4''. Galerie ornithologique d'Oiseaux d'Europe; par le même; 47° 'i- vraisOM in-4°. f^oj-age dans la Russie méridionale; par M. le comte DEMmOFF; 34* ^i~ vraison , in-8". Le Brahmane ; 2"* publication, par M. Aube; in-8°. Annales d'Hygiène publique et de Médecine légale, octobre iSSg, in-8°. Recueil de la Société Polytechnique ; septembre 1859, in-8°. Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale; tome 17, 7° et 8° livraisons, in-8'*. Quelques propositions sur les fonctions du Foie et de la Pleine-porte et sur tes propriétés de la Bile; par M. Ripault, Dijon; in-B". Annales de la Société d'Agriculture, Arts et Commerce du départe- ment de la Charente; tome 21 , n°' 3 et 4 , in-8°. Description géologique du départeirient de l'Aube {canton de Soulaines); />flr M. Leymerie, Troyes; in-S". Essai historique sur les Céréales, Considérations sur leur culture , leur conservation , leurs altérations; par M. Martin de Moussy ; Paris , in-8". Le Monde physique, ou nouvelle Cosmogonie, poème didactique en quatre chants; Uzès, 1839, in-8°. Encyclopédie Roret. — Alliages métalliques; par M. Hervé; in- 12. Les Ordonnances royales et ministérielles des 5 avril et 24 juin 1 839, ( 556 ) sur la police et la surveillance des machines à vapeur en Belgique^ etc. ; par M. Tack, Bruxelles; in-8°. The Zoology .... Zoologie du voyage du bâtiment de l'Etat le Beagle , exécuté sous le commandement du capitaine Fitzroj, de iSSa — 1836. Mammijeres ; par M. J.-R. Watkrhouse; 4' et dernière livraison in-4°. Trattato sopra .... T'raité sur la constitution géognostico-phjsique des Terrains d'alluvions et des Terrains post-diluviens des provinces véni- tiennes; par M. Catulloj Padoue, i838, in-8°. (M. Élie de Beaumont en rendra un compte verbal.) Il Politecnico. . . . Le Polytechnique, répertoire mensuel des Études ap- pliquées à la postérité et à la culture 'sociale; fascicule i" , i" année, !*■■ semestre; Milan, 1839, in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 7 , n" 43, in-4°. Gazette des Hôpitaux , n°' laS — i27,in-fol. L'Expérience; n° 121. Gazette des Médecins praticiens; n° 57, 38. COMPTE RENDU DES SÉANCES ii'j DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. HI SÉANCE DU LUNDI 4 NOVEMBRE 1839. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. « M. Savahy lit «ne Note dans laquelle il expose quelques idées dont il s'est occupé, il y a long-temps, au sujet de la constitution des corps. Ainsi que M. Cauchy vient de le faire pour les gaz, dans le dernier Cow/7;,.:, , p< M. Séguier met sous les yeux de l'Académie un appareil photographique auquel il a fait subir quelques modifications. « Les modifications que j'ai cru pouvoir utilement apporter aux appa- reils actuellement adoptés, dit M. Séguier, ont pour but la diminution du poids et du volume de tout l'appareil. Elles tendent surtout à rendre prati- cables en pleine campagne les diverses opérations de la photographie, même celles qui semblent réclamer un abri contre une trop vive lumière. » L'appareil que je présente se compose d'une chambre noire et de son support. : . « La chambre noire est pourvue d'une anse pour la rendre facilement transportable; elle renferme la boite à l'iode, celle à la vapeur de mer- cure, les flacons, les cuvettes, la lampe à alcool. » Le support en forme de trépied se lie à la chambre noire par une arti- culation à rotule; ce mode de joijctiou permet de donner à la chambre noire toutes les positions. ;ii-)'jii M'Md i. » Un manteau en toile imperméable à l'eau et à la lumière, jeté sur le trépied , le convertit en une petite tente sous laquelle se pratiquent com- modément et à l'abri du jour les diverses opérations tant préparatoires que finales. » Le désirde ne pas m'écarter des proportions que je croyais d'abord indispensables pour le succès des opérations, m'a engagé à doimer à l'appareil présenté des dimensions trop considérables; l'expérience m'au- torise à penser qu'il sera possible de diminuer encore de beaucoup le poids et le volume d'une prochaine construction. » , - ( 56i ) ' ■ M. D'HoMBHES-FiRMAs adrcssc quelqucs fragments dW Jossiles qu'il a trouvés aux environs d'Alais , dans une localité déjà signalée par lui comme contenant en abonclauce des débris de cette sorte. Ceux qu'il avait; rencontrés jusqu'ici se présentaient à la surface du sol réduits en fragments trop petits et trop confondus entre eux pour qu'il fût facile de déterminer les espèces auxquelles ils avaient appartenu. M. D'Hombres - Firmes soupçonna que ces os, trouvés au milieu de champs labourés, provenaient de la couche d'argile superposée aux bancs de marne crayeuse, couche qui en cette localité forme la superficie du sol et est chaque année bouleversée par la charrue. 11 dirigea , en conséquence , ses recherches vers des points où cette couche n'avait point encore été remuée, et c'est en effet dans un d« ces points restés vierges qu'il a trouvé deux portions d'os qu'il adresse aujourd'hui à l'Académie; ces os étaient brisés en plusieurs fragments, mais les fragments avaient conservé leur position assez bien pour qu'on pût rapprocher les pièces correspondantes de ma- nière à ne conserver aucun doute sur leurs véritables rapports. Ces fragments, sur la demande de M. D'Homhres-Firmas , sont renvoyés à l'examen d'une Commission composée de MM. de Blainville, Flourens et Cordier. MÉMOIRES LUS. Mémoire sur les effets électriques produits sons l'influence des rayons solaires; par M. Edmond Becquerel. § i". Action delà radiation sur les lames mêwUiques. « Dans le dernier Mémoire que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Aca- démie, dans sa séance du lundi 29 juillet 1889, je me suis attaché à mettre en évidence, à l'aide des courants électriques, les réactions chi- miques qui ont lieu au contact de deux liquides, sous l'influence de la lumière solaire. Le procédé que j'ai employé nécessitait l'emploi de deux lames de platine, en relation avec les deux extrémités du fil d'un multi- plicateur très sensible et qui plongeaient chacune dans une des disso- lutions superposées. Or comme ces deux lames éprouvaient elles-mêmes les effets de la radiation, il a dû en résulter des phénomènes composés, dont je vais m'occuper dans ce nouveau Mémoire. On sera à même en- suite de faire la part de chacun des effets produits. ( 562 ) M Quand deux lames de platine parfaitement propres, mais d'inégale température, sont plongées dans un liquide, il y a aussitôt production d'un courant électrique; et que le liquide soit de l'eau ou de l'eau alcaline, le courant est tel , que la lame échauffée prend au liquide l'électricité négative; le contraire a lieu quand on emploie pour liquide conducteur' de l'eau acidulée. Comme le même phénomène se produit quand on ex- pose inégalement à la radiation solaire deux lames de platine ou d'or plon- geant dans une solution acide, neutre, ou alcaline, il est important de reconnaître jusqu'à quel point la radiation calorifique intervient dans la production du phénomène. Pour observer les effets de la radiation solaire, on prend une boîte en bois noircie intérieurement et divisée, au moyen d'une membrane très mince, en deux compartiments, que l'on remplit de la solution d'essai. Dans chacun de ces compartiments, on plonge une lame de platine après l'avoir chauffée préalablement au rouge; les lames de platine sont mises en communication avec un excellent multiplicateur' à fil long, et l'on recouvre enfin chaque compartiment avec une planchette, afin d'intercepter l'action de la lumière solaire. Quand on veut opérer, on enlève successivement chacune d'elles. » Tai d'abord recherché l'ordre des écrans diversement colorés, par i-apport à la radiation solaire qui agit sur les lames de platine, afin de pouvoir le comparer à l'ordre de ces mêmes écrans par rapport à la radia- tion calorifique solaire, qui agit sur une pile thermo électrique. Cet ordre est complètement différent ; il nous suffira de citer un verre jaune, qui est très diathermane et qui intercepte complètement toute action de la lu- mière solaire sur les lames de platine. » M. Melloni a montré que les rayons calorifiques de réfrangibilité dif- férente étaient inégalement absorbés par un écran d'eau d'un millimètre d'épaisseur, et que la perte était en raison inverse de la réfrangibilité; mais, comme dans les expériences précédentes, les rayons solaires avant de frapper les lames de platine, traversaient une couche liquide, j'ai voulu mettre la pile thermo-électrique dans la même position relative que les deux lames de platine ; j'ai donc cherché l'ordre des écrans interposés entre la couche liquide et la pile thermo-électrique. Dans ce cas , le verre jaune, cité plus haut, laisse encore passer une grande partie de la chaleur rayonnante; l'ordre des autres écrans est tout-à-fait différent de celui que Ton a trouvé pour les lames de platine. On doit donc en conclure que ce n'est pas la radiation calorifique qui produit ce phénomène, mais des rayons accompagnant les rayons lumineux les pkis réfrangibles, comme ( 563 ) les écrans semblent l'indiquer, ainsi que les diverses parties du spectre. En effet : » J'ai appliqué verticalement une des deux lames de platine, qui avait été préalablement chauffée au rouge , sur une des faces d'une boîte en verre qui avait été noircie, à l'exception d'une partie qui se trouvait vis-à- vis de la lame; puis ayant projeté successivement, sur cette lame, les rayons colorés du spectre solaire formés en réfractant les rayons directs du soleil, on n'a eu un courant électrique sensible que lorsque la lame était exposée dans les rayons violets ou bleus. » Toutes les fois que les lames sont très propres, qu'elles ont séjourné dans l'acide nitrique concentré, puis qu'elles ont été rougies, les rayons du spectre sont absolument sans effet pour déterminer la production de courants électriques dont nous recherchons la cause. Cette expérience tend à montrer que les rayons qui agissent sur les lames de platine ou d'or, plongées dans des dissolutions, sont plus réfrangibles que les rayons calo- rifiques. On peut se demander maintenant quel est le mode d'action de ces rayons dans la circonstance actuelle; c'est une question à laquelle il est difficile de répondre. Cependant comme les effets sont presque nuls quand les surfaces des lames sont très nettes et parfaitement décapées, il pourrait se faire que les effets produits, quand elles ne sont pas dans cet état, fussent dus à l'action des rayons chimiques sur des corpuscules d'une ténuité ex- trême qui adhèrent aux surfaces. La nature des corpuscules étant incon- nue, on est conduit naturellement à rechercher d'abord l'influence que peut exercer sur le phénomène la présence de corps inaltérables à la lu- mière, tels que le charbon et divers oxides métalliques placés sur les lames en couches très minces. Alors, dans ce cas, bien loin d'avoir une augmentation d'effets lorsqu'on expose les lames ainsi recouvertes à la radiation solaire, on a plutôt une diminution, résultat inverse de ce qui devait se passer si le phénomène était purement calorifique , les corps mis sur les lames de platine ayant un pouvoir absorbant plus fort sur le pla- tine. » J'ai opéré aussi avec des lames de métaux oxidables. » Lames de laiton. — Des lames de laiton bien" décapées ont été mises dans l'appareil à compartiment qui renfermait de l'eau ordinaire aiguisée de quelques gouttes d'acide nitrique; on a obtenil un courant «le 4 à 5 degrés, lors de l'exposition aux rayons solaires; alors on a fait passer un courant électrique par les deux lames servant d'électrodes; la lame positive s'est oxidée, tandis que l'autre est restée brillante; alors / ( 564 ) on lésa exposées siiccessivemenr à la lumière solaire, la lame brillante s'est comportée comme avant, c'est-à-dire qu'elle a pris au liquide l'élec- tricité positive, tandis que la lame oxidée est devenue fortement négative: ayant interverti l'ordre des lames, quand elles servaient d'électrodes, les résultats ont encore été les mêmes ; une des lames oxidées ayant été mise successivement dans les rayons colorés du spectre solaire, a donné : s..,»». ,1.. .no^t^ Intensité du courant nayons du spectre. ., , . ' "^ par première impulsion. Rouges I* Orangés » Jaunes 2 Verts ... 4 Bleus 2 Indigo » Violets o » Laines (f argent. — Des lames d'argent parfaitement décapées ont été mises dans l'appareil à compartiment rempli d'eau acidulée par l'acide sul- furique ; exposées successivement à la radiation solaire , elles ont donné un courant de i à 2 degrés; la lame exposée était négative par rapport au liquide : en opérant avec les mêmes lames qui avaient servi d'électrodes et exposant à la radiation solaire la lame positive ou oxidée, le courant n'a pas été plus intense. » Cette faible action pouvant être négligée , j'ai déposé sur les lames d'ar- gent des vapeurs de brome, d'iode et du chlore. Avec une couche épaisse de vapeur d'iode, répandu sur la lame, on a obtenu un courant assez in- tense, dirigé dans un sens tel, que la lame exposée au soleil prenait au liquide l'électricité négative, résultat qui annonçait l'action de l'iode sur l'argent; quand la couche d'iode était très mince, on avait un courant élec- trique allant en sens inverse, ce qui indiquait une action chimique inverse de la' précédente; par première impulsion à la lumière diffuse, le courant obtenu, dans une expérience, produisait une déviation de 45 degrés. » Quand on emploie du brome au lieu d'iode, le courant qui est assez fort a toujours lieu de manière que la lame exposée est négative par rap- port au liquide. » Ces courants n'ont que peu de durée, car une exposition de quelques instants à la radiation atmosphérique suffit pour effectuer complètement |a réaction du brome et de l'iode sur l'argent. ( 565 ) » Avec le chlore, le courant a été si peu marqué, que l'effet n'est pas «lifierent de celui que l'on obtient avec les lames de platine seules. § II. Courants électriques développés par la décomposition du chlorure, bromure et iodure d'argent, sous l'influence de la lumière solaire. " » Lorsque le chlorure d'argent est exposé à la lumière, il perd de son chlore et se change en sous-chlorure; d'un autre côté, ce composé n'é- tant pas conducteur de l'électricité, lorsqu'il est en masse, elle devenant quand il est en couche très mince , il s'ensuit que l'on peut observer les effets électriques produits sur ce corps par la radiation solaire. Pour cela on l'étend , quand il est nouvellement préparé, sur une lame de platine plongée dans l'eau rendue conductrice par l'addition de quelques'gouttes d'un acide, d'acide nitrique, par exemple; dès l'instant que la lame est exposée aux rayons solaires, ou même à la lumière diffuse, le chlorure noircit et l'aiguille du galvanomètre se dévie de plusieurs degrés dans un ik sens qui annonce que la lame est positive; résultat facile à expliquer: le chlorure, en se décomposant, prend l'électricité positive qu'il transmet à la lame métallique avec laquelle il est en contact, tandis que le liquide prend l'électricité négative. On ne peut opérer ici avec une lame d'ar- gent, attendu que la réaction du chlore, qui provient de la décomposition du chlorure sur l'argent, produit un courant en sens inverse de celui qu'on étudie. Une lame d'or se comporte de la même manière qu'une lame de platine. » Le meilleur procédé pour étendre le chlorure d'argent sur ia lame , est de le déposer dessus quand il est encore humide et de faire chauffer doucement la lame dans l'obscurité; l'adhérence du chlorure est telle, qu'il ne tombe pas, quelle que soit la position que Ton donne à la lame dans le liquide. » Le bromure d'argent, qui se décompose à la lumière plus vite que le chlorure, donne aussi un courant plus intense. Pour comparer les effets produits par la radiation sur le chlorure et le bromure, on a recouvert deux lames de platine, chacune de 4 centimètres carrés de surface, l'une de chlorure, l'autre de bromure d'argent; ces lames ayant été mises dans l'appareil à compartiment, on a eu à la lumière diffuse, i5 degrés de dé- viation avec le chlorure , et 26 degrés avec le bromure. Le bromure d'ar- gent, dans les premiers instants, a chassé l'aiguille à 55 degrés, à l'instant ou l'on a fait tomber dessus un rayon solaire; dans une autre expérience, le C. R. 1839, a» Semestre. ( T. J X , N" 19.) 79 m , (563) bromure d'argent, à la lumière diffuse, a donné, par première impulsion ^ une déviation de ^5 degrés. » Mais une différence qui caractérise ces deux corps , c'est que le chlo- rure donne pendant très long-temps un courant d'une égale intensité^ et même au bout de deux heures d'exposition à la lumière solaire on a en-' core un courant sensible. Il n'en est pas de même avec le bromure; après une exposition de dix minutes à la lumière diffuse, il a perdu presque toute sa faculté de donner un courant. » L'iodure d'argent, qui ne change pas sensiblement de couleur à la lumière, donne néanmoins, dans les mêmes circonstances, un courant presque aussi intense que celui du chlorure ; cependant il n'est pas cons- tant pendant aussi long-temps. Ce courant, produit par l'iodure d'argent, annonce qu'il se change en sous-iodure, à l'action de la lumière. Il est très probable que dans l'explication des phénomènes relatifs à la produc- tion des dessins photogéniques faits par M. Daguerre,il faut avoir égard à cette transformation. Du reste nous y reviendrons plus tard. Cette pro- priété du chlorure d'argent de donner un courant assez constant pendant un certain temps, permet de s'en servir pour déterminer les rapports des nombres de rayons chimiques qui traversent les écrans, ainsi que la dis- tribution des rayons qui influent sur le chlorure d'argent dans le spectre solaire. Voici les résultats de deux expériences : Écrans. Nombre des rayons. Sans écrans < i oo Verre blanc 66 Verre violet 53 — bleu 4o — vert \ , — jaune \ o ~ louge ) Rayons du spectre. Intensité du courant- Rouges \ Oranyés \ o Jaunes ) Verts trace Bleus o'','j5 Indigo 1° Violets 3" Rayons au-delà du violet. . . 3° » En résumé ce Mémoire met en évidence les faits émv'ants : » i". Des rayons qui accompagnent les rayons les plus refrangibles de la lumière solaire',' font éprouver à des lames métalliques plongées dans un liquide , une action telle, qu'il en résulte des effets électriques auxquels on ne peut attribuer une origine calorifique. » 2°. La décomposition du chlorure, du bromure et de l'iodure d'argent sous l'influence de la lumière, produit des effets électriques qui peuvent servir à déterminer le nombre des rayons chimiques actifs. ( 567 ) » On voit donc que Iprsqu'on veuf: employer les effets électriques pro- duits dans la réaction. de deux dissolutions l'une sur l'autre,, pour étudier cette réaction sous l'influence de la lumière, il faut avoir égard à l'action de la ra^liation solaire sur les, lî^ra^s métalliques employées , dont l'effet peut être séparé facilement de l'effet total, en opérant avec l'appareil rempli successivement des deux liquides.Dureste,dans un autre Mémoire, je reviendçaj suf la,4i/|jipjÇt^on de ces deiix eftets. » M. XjESTon UaBAiN commence la lecture d'un Mémoire ayant pour titre : Histoire et discussion des Tables de mortalité. MEMOIRES PRESENTES. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — De VactioTi de Vurchet sur les cordes ; par M. DUHAUEL. (Commissaires, MM. Caiichy, Savart, Coriolis.) L'auteur donne, dans la Lettre suivante qui accompagnait l'envoi de son Mémoire , une idée des questions qu'il y a traitées. a J'ai déjà présenté, il y a quelques années, une Note concernant l'ac- tiçri de l'archet sur les cordes , mais sans donner la démonstration des formules qu'elle renfermait. Dans le Mémoire que je présente aujourd'hui , je donne d'abord ces démonstrations, ainsi que celles de plusieurs pro- positions nouvelles sur les cordes vibrantes ; j'y ai joint diverses expériences par lesquelles j'ai vérifié mes idées théoriques. » Les physiciens se sont encore peu occupés de cette question ; les traités élémentaires n'en parlent pas , et je ne connais que Daniel BernouUi qui en ait dit quelques mots dans son important Mémoire sur les sons pro- duits par les tuyaux d'orgue. 11 assimile l'archet à une roue dentée; les^ > brins de colophane font, dit-il, la fonction des dents: et l'habileté du joueur de violon consiste à faire en sorte que le nombre des coups de dents soit égal au nombre de vibrations que la corde peut faire quand elle se meut dans toute sa longueur, ou qu'elle se partage en un nombre quel*î!v. conque de parties égales. » Cette explication ne me semble pas admissible; car il n'y aurait qu'une i ? seule vitesse de l'archet qui serait propre à produire avec netteté l'un quelconque des sons que la corde peut rendre : tandis que l'expérience 79- • ( 568 ) prouve que l'on peut faire varier cette vitesse dans des limites très éten- dues , sans cesser de produire sensiblement le même sou avec une grande pureté. )i L'action de l'archet m'a paru tout autre. Les aspérités provenant, soit du crin , soit de la colophane , étant extrêmement rapprochées, elles produisent nécessairement sur la corde un frottement de glissement, sou- mis aux lois générales que l'expérience a fait connaître. Il doit donc en résulter une force agissant sur la corde dans le sens de la vitesse relative de l'archet, indépendante de la grandeur de cette vitesse, et proportion- nelle à la pression. » J'ai été conduit ainsi à résoudre cette question de mécanique : «Déterminer le mouvement d'une corde dont les extrémités sont fixes y et qui est soumise à l'action de forces dont l'intensité varie d'un point à un autre et peut même changer à chaque instant, et dont la direction peut se changer brusquement dans la direction contraire. Cette dernière circonstance se présentera lorsque la vitesse de la corde sera tantôt plus petite et tantôt plus grande que celle de l'archet. » Lorsque la durée d'une oscillation est très courte , on peut regarder la pression comme constante pendant qu'elle s'opère. La force est alors cons- tante en grandeur ; elle l'est aussi en direction , si l'archet a toujours une vitesse plus grande que celle de la corde : et l'on obtient, dans ce cas , tm théorème très simple, d'où il résulte que le son produit par l'archet doit être le même que si la corde était pincée et abandonnée librement à elle-même; ce qui est conforme à l'expérience. » Si, au contraire, l'archet a une vitesse sensiblement moindre que la vitesse maximum de la corde, la demi-oscillation dans le sens de l'archet est ralentie, tandis que l'autre conserve la même durée; d'où il résulte que la vibration totale a une plus grande durée , et que , par conséquent, le son doit s'abaisser et devenir plus grave que le son fondamental. Ce fait auquel j'ai été conduit nécessairement par ma théorie, a été vérifié par moi, et communiqué à l'Académie il y a plusieurs années. » J'ai constaté depuis un autre fait nouveau qui résultait encore néces- sairement de cette même théorie. Lorsque l'archet a constamment plus de vitesse que la corde, le mouvement de celle-ci est, comme je l'ai déjà dit, le même que si la corde était pincée et abandonnée à elle-même ; d'où il suit que la communication du mouvement à l'air et aux corps auxquels la corde est attachée doit finir par la rédtnre au repos, quoique l'archet continue indéfiniment son action sur elle. ( 569 ) .'i, T,- " » J'ai cherché h vérifier ce fait, qui n'avait pas encore été soupçonné , et qui n'était annoncé que par ma théorie : les expériences que j'ai faites à ce sujet ont pleinement confirmé mes prévisions. » Dans la partie analytique de ce Mémoire, j'ai donné la solution de quelques autres questions qui ne se rapportent pas précisément à l'action de l'archet. Par exemple, j'ai déterminé la direction de la tension moyenne de la corde à ses extrémités , en supposant tous ses points sollicités par des forces quelconques indépendantes du temps. J'ai cherché ensuite sur quelle courbe devaient se trouver les points de la corde qui pouvaient rester constamment immobiles; j'ai démontré que cette courbe était celle suivant laquelle la corde serait en équilibre sous l'action des forces don- nées , et que les tangentes aux extrémités de cette courbe donnaient la direction des tensions moyennes en ces points. J'ai encore démontré que c'est sur cette même courbe que doivent se trouver les points où la corde présenterait des inflexions pendant toute la durée de son mouvement. » srÉCANiQUE CÉLESTE. — Mémoire sur les variations séculaires des éléments des planètes (a^ partie); par M. Le verrier. Dans ce Mémoire l'auteur poursuit la discussion qu'il avait entamée dans le premier, et fait pour les longitudes des nœuds et des inclinaisons ee qu'il avait fait précédemment pour les excentricités et les périhélies. ( Renvoi à la Commission orécédemment nommée.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Note relative aux formules à l'aide desquelles on détermine les points multiples des courbes ; par M. Vène. (Commission précédemment nommée.) M, le général Dordonneau prie l'Académie de voidoir bien désigner des Commissaires à l'examen desquels il soumettra un Nouveau procédé pour la fabrication du pain de munition. Ce pain , fabriqué avec les farines de la manutention militaire de Paris, doit, suivant l'auteur, présenter sur le pain que l'on fabrique, par les moyens ordinaires, avec les mêmes farines , l'avantage d'offrir un goût plus agréable et de se conserver pliis-long-temps sans moisir. M. Dordonneau croit aussi être en mesure de prouver que le rendement i sera plus considérable. (Commissaires, MM. Thénard, Robiquet, d'Arcet.) (57o) M. 3jegek , en adressant à l'Académie la seconde partie de l'ouvrage qu'il publie en allemand sur les débris fossiles de mammijères trouvés dans le ff^urtemberg , écrit que parmi les restes nombreux qui ont été soumis à son examen, il en est un certain nombre dont la détermination laisse encore des doutes dans son esprit et pour lesquels il serait heu- reux de pouvoir s'éclairer des lumières de l'Académie. Les espèces qui lui ont présenté le plus de difficultés sont celles qui ne se trouvent indiquées que par quelques fragments d'os ou de dents , et tel est fré- quemment le cas pour les restes provenant des fentes du calcaire juras- sique remplies de fer pisiforme. Afin de mieux donner une idée de l'état dans lequel se 'trouvent les débris qui se rencontrent dans cette sorte de gisements d'ailleurs extrêmement riches en fossiles ( surtout en restes de pachydermes), *1V1. Jaeger adresse à l'Académie des modèles en plâtre de plusieurs pièces qu'il a figurées dans son ouvrage ; il y joint des modèles d'autres fossiles provenant les uns dé la molasse , les autres du calcaire d'eau douce de Steiiheim. L'intention de l'auteur est que ces différents modèles soient ensuite déposés au Muséum d'Histoire naturelle. Les pièces et l'ouvrage dans lequel elles sont décrites sont renvoyés à l'examen d'une Commission composée de MM. de Blainville, Flourens et Cordier. CORRESPONDANCE. M. Joli, professeur d'histoire naturelle au collège de Montpellier, écrit que s'étant occupé avec soin de la coloration des marais salants du dépar- tement de l'Hérault, il est arrivé aux résultats suivants : » 1°. lie» Ahemitù salina ne contribuent que secondairement, et pour ainsi dire, en rien à cette coloration, y^-'t ' » 2°. Elle est due à des animalcules infusoires. » .9°. Les Hœmatococcus salinus ne sont que des infusoires morts et de- venus globuleux. » 4°- Les Protococcus salinus sont les globules qui s'échappent de leurs corps après la mort. » « M. AuDOuiiv prend la parole , et dit qu'étant en compagnie de M. Bu- nal il a observé au mois de juin i838, aux environs de Montpellier, dans plusieurs ruisseaux des marais salants dont les eaux paraissaient incolores, des Artemia salina colorées en rouge. Le canal intestinal de ces petits crustacés offrait seul cette couleur et elle «tait due à la matière qu'il conte- nait, Déjà M. Auidouin avait été témoin d'un phénomène semblable chez les Arténoies dont M. Payen a entretenu l'Académie en i836. En ayant placé une vingtaine dans de l'eau douce où il avait fait dissoudre du sel marin il a pu voir pendant un mois la matière contenue dans leur canal intestinal se^ renouveler sans cesse et se colorer toujours en rouge , sans qu'il ait aperçu jamais dans l'eau où vivaient les crustacés au- cune trace de substance colorée. La couleur rouge que prend la matière ingérée dans le canal intestinal du petit crustacé se développerait-elle instantanément par l'acte de la digestion? Ce serait un fait nouveau et très curieux à constater. M. Audouin engage M. Joli> qui est en po- sition pour varier ses expériences, à s'occuper de la solution de cet intéressant problème. » CHIMIE ORGAîriQUE. — Nouvétles TécKerches sur l'éthérijication. — (Extrait d'une lettre de M. Kuhluanh à M. Pelouze.) !« ^bioR !» »>'''iî*p. tji<)HdÉ lt>o;>û;'i *>■■ >u\> ..i.>r^^ , a Jf'ai constaté que l'éther sulfurique n'était pas le seul qui eût la prô^- priété de jouer le rôle de base en présence des acides et des chlorides anhydres; que l'éther hydro-chlorique et, suivant toute apparence, d'au-" très éthers encore, sont dans le même cas. L'acide sulfurique anhydre 'a une action toute particulière sur l'éther hydro-chlorique; la combi- naison acide qu'on obtient, mise en présence de l'eau, donne un composé éthéré qui se rapproche par ses propriétés de l'éther oxi-chloro-carbo- nique. Le liquide acide, après la séparation du produit éthéré, donne' avec Jes sels de baryte des cristaux que je suppose devoir être du sulfo- vinate de baryte. .»^'>«{uiî> ii^j;... . . « Dans mon travail, j'ai eu pour but moins de constater la productioti de l'éther sulfurique par l'action des chlorides sur l'alcool, cette consta-' latipn ?iyant déjà eu lieu par plusieurs chimistes, que l'étude des circons- tances qui accompagnent cette production. Je me suis assuré du reste que le produit éthéré que ,, d'après mes premiers essais, j'avais eu lieu de croire dp l'éther sulfurique pur, contenait aussi , dans la plupart des cas , de l'éther hydro-çhiprique. , > » La prpportion la plus convenable pour former des éthers libres (non combinés à des chlorides) est pour l'éthérification par le chloride d'étain, celle de a atomes de ce corps et 3 atonies d'alcool absolu. Lorsqu'on- emploie a atomes de chloride d'étain et i atome d'alcool, il distille du . (570 chloride anhydre avant l'ëthérification , et il ne se forme pas d'éther sul- fiirique. Lorsqu'au contraire on emploie 2 atomes d'alcool pour i atome de chloride, il distille environ ^ de l'alcool avant l'éthérification. » Pour le chloride de fer, il convient d'employer 2 atomes d'alcool pour I atome de chloride; si l'on employait une plus grande quantité d'alcool l'excès se séparerait avant l'éthérification. » Il semble résulter de là que l'éthérification par les chlorides repose sur la décomposition des sels neutres ou basiques, qui par l'action de la chaleur passent à l'état de sels acides, et donnent alors parleur décom- position des produits différents de ceux obtenus en premier lieu; l'éthé- rification pour ces corps présenterait dès lors quelque analogie avec la transformation par la chaleur des sulfates et phosphates neutres d'ammo- niaque en sulfates et phosphates acides. » Ce mode d'action paraît différer essentiellement de celui qui donne naissance à l'éther par l'acide sulfurique et l'alcool , en admettant pour ce dernier cas la production de l'éther comme le résultat de la décompo- sition d'un bisulfate. » 11 a été constaté que de l'alcool absolu saturé d'acide sulfurique anhydre ne donnait pas d'éther par l'action de la chaleur; j'ai trouvé ce résultat parfaitement exact. Mais comme je m'étais assuré en opérant avec les chlorides qu'un excès d'alcool avait une influence puissante dans l'é- thérification, j'ai fait quelques essais dont voici les résultats principaux: » 2 atomes d'acide sulfurique anhydre et i atome d'alcool absolu ne dopnent pas une trace d'éther ; » I atome d'acide sulfurique anhydre et i atome d'alcool m'ont donné en éther ^ du poids de l'alcool ; )i 4 atomes d'acide sulfurique anhydre et 3 atomes d'alcool m'ont donné 44 d'éther pour 100 d'alcool employé. » Ces faits méritent, je pense, de fixer l'attention des chimistes. La for- mation de l'éther dans ce cas aurait-elle lieu aussi par la transformation des sels neutres d'alcool en sels acides , ou faut-il admettre, pour se rap- procher des conditions de la théorie actuelle , que le bisulfate d'alcool, pour donner une certaine quantité d'éther, doit se trouver, au moment de sa décomposition, en présence du sulfate neutre , afin que l'acide qui devient libre par la décomposition d'une partie de l'alcool, ne puisse pas devenir un obstacle à l'éthérification des parties restantes , et amener leur trans- formation en carbures huileux et gaz oléfiant. » Celte dernière hypothèse me parait la plus conforme aux faits; car par ( 573 ) l'action de la chaleur sur la combinaison formée de i atome d'acide sul- furique anhydre et i atome d'alcool absolu, il passe en premier lieu à la distillation un peu d'alcool : c'est environ | de la quantité totale. » wÉTiioiioLcciK. — Escpéiiences sur la lumière de l'aurore boréale par M. Baudrimont. » Ayant fait quelques observations sur la lumière de l'aurore boréale du 22 octobre dernier, j'ai l'honneur de vous les soumettre, en vous priant de vouloir bien les commimiquer à l'Académie. j) Ayant appris, à io'-y,que le ciel paraissait tout en feu, je songeai aussitôt à l'apparition d'une aurore boréale, et je pris avec moi le pola- riscope de M. Savart, pour voir si cette lumière présenterait quelque phé- nomène de polarisation. C'est des observations faites à l'aide de cet instru- ment que j'ai l'honneur de vous entretenir. » En examinant le ciel dans la direction de la rue des Malhurins-Saint- Jacques, qui est à peu près percée de l'est à l'ouest; et en me tournant vers ce dernier point, j'observai l'aurore boréale sous un angle de 60 de- grés environ. La lumière qui en émanait traversait le polariscope en pro- duisant des bandes colorées, dans la direction de deux plans croisés à an- gles droits et formant chacun un angle de 45 degrés avec l'horizon (i). » En rentrant che^ moi , je pus observer une autre partie du ciel , vers le nord- ouest; la lumière était rouge et vive; elle était polarisée dans la direction de trois plans : un horizontal, et deux comme les précédents. Vers le nord, la lumière était à peine rouge; elle était polarisée dans la diriSCtion de deux plans, dont un horizontal et l'autre vertical. » La lumière de l'aurore boréale, vue au travers du polariscope, parais- sait sous forme de bandes rouges qui alternaient avec des bandes noires ; circonstance qui indique qu'elle était monochromatique. Dans la dernière observation, les bandes étaient alternativement sombres et éclairées. Leurs bords paraissaient mal terminés; circonstance due sans doute à ce que la lumière qui traversait le polariscope était faible, mais n'était pas mono- chromatique. s L'observation dans laquelle trois plans venaient s'entrecouper en un même point peut paraître singulière; peut-être existait-il nn quatrième plan de polarisation, mais je n'ai pu l'observer. Quoi qu'il en soit, je puis 1(1) Ces valeurs d'angles, comme toutes celles qui suivent, ne sont qu'approximatives. C.R. 1839, a« SeiBMlre. (T. rX, NO 19.) 8o ( 574 ) affirmer que ces trois plans venaient s'entrecouper en un même point; car j'observais en gardant la plus grande immobilité possible, et en faisant tourner le polariscope dans un plan perpendiculaire au rayon visuel. » Ceux qui connaissent le polariscope de M. Savart comprendront sans doute que ce n'est que successivement que les divers plans de polarisation indiqués dans cette lettre, ont été déterminés; car, dans une direction donnée , je n'apercevais qu'une seule série de bandes coloFées. » La lumière de l'aurore boréale nous est-elle transmise directement, et se trouve-t-elle polarisée en traversant l'atmosphère , qui serait alors modifiée d'une manière toute particulière , ou plutôt n'est-elle point po- larisée par réflexion ? Dans cette dernière condition , qui paraît assez probable , la lumière de l'aurore boréale ne serait point produite dans le lieu où nous la voyons. Quelle que puisse être la valeur de ces deux hypothèses , il est désirable que de nouvelles observations soient faites en différents lieux à la fois, dans des azimuts déterminés et en mesu- rant tous les angles avec précision ; car la direction des plans de polarisa- tion doit avoir un rapport direct avec le phénomène. « M. Arago annonce que, lui aussi, a vu à l'Observatoire, des traces de polarisation , en dirigeant sur la lumière de l'aurore le polariscope à lu- nules qu'il décrivit en i8i5; mais il ajoute que cette simple observa- tion ne l'autorisait pas à dire que le mystérieux phénomène se mani- festait à nos yeux par de la lumière réfléchie. Pour que cette conclu- sion eût été légitime, il aurait fallu s'assurer que les rayons, provenant de la lune , réfléchis et , dès-lors polarisés sur les molécules de l'atmos- phère terrestre; que ceux de ces rayons, disons-nous, qui se trouvaient Inévitablement mêlés aux rayons de l'aurore dont on faisait l'analyse , n'é- taient pas l'unique cause de la dissemblable des lunules observées dans le polariscope de M. Arago, ou des stries décrites par M. Baudrimont. Il au- rait fallu aussi tenir compte des effets provenant des réflexions multiples que les rayons de l'aurore elle-même éprouvent dans l'atmosphère. Une détermination exacte du sens et l'intensité apparente de la polarisation dans divers azimuts, aurait pu trancher la difficulté ; mais le temps manqua. Au surplus , les observations seront toujours plus décisives si elles n'ont pas été faites par le clair de lune. Il est présumable que les physiciens de l'ex- pédition scientifique du nord nous apporteront , sur ce point , quelque ( 575) chose de décisif, puisque cette recherche leur fut spécialement recom- mandée par l'Académie au moment de leur départ. » M. Arago a fait remarquer dans la lettre de M. Baudrimont , plusieurs passages qui ne sauraient se concilier avec les lois de la polarisation de la lumière, et, par exemple, une prétendue polarisation dans trois plans. On doit supposer, au surplus, qu'il n'y a, en réalité, dans les passages signalés, qu'une confusion apparente , qu'un simple manque de clarté. » M. ÇuYON, chirurgien en chef de l'armée d'Afrique, écrit à M. Flou- rens qu'il a pratiqué avec succès V inoculation de la variole sur un sujet affecté de la lèpre : « Quoique les parties sur lesquelles on a agi fussent privées de toute sensibilité, la maladie inoculée, dit M. Guyon, a suivi la marche la plus régulière ; après une éruption locale remarquable par le développement des boutons, la variole la plus bénigne a apparu sur les tronc et sur les membres. Le malade était un Cabyle venant des montagnes de Bougie , seule localité où la lèpre ait été observée depuis que nous oc- cupons l'Algérie. » M. Vallot écrit relativement à la détermination qu'il a faite de quel- ques insectes qui se trouvent vaguement décrits et mal figurés dans la Theatrum insectorum de Ch, Mouffet. M. NicoD demande l'ouverture d'un paquet cacheté qu'il avait adressé récemment. Le paquet ayant été ouvert en séance, on n'y a trouvé qu'une Note imprimée, laquelle par conséquent ne peut être l'objet d'un rapport, comme le demandait l'auteur. La séance est levée à 5 heures. F. 80.. C 576 ) , , , . , , BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres r Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie royale des Sciences, 2° semestre iSSg, n° 18,10-4". Annales de Chimie et de Physique,- par MM. Gay-Ldssac et Ârago; juin 1839, in-8*. Rapport sur la maladie aphteuse du bétail, fait au Conseil de Salubrité au nom d'une Commission ; par M. Huzard fils; in-S". Annuaire statistique et historique du département du Doubs , pour l'an- née 1859 ; Besançon; 27* année, in-12. (Cet ouvrage est adressé pour le concours de Statistique.) Leçons d Arithmétique, i" et 2' partie; par M. F. Curie; 2 vol. in-12/ Paris. Comice agricole de l'arrondissement de Moissac ( Tarn-et- Garonne) , séance générale du \" avril iSSg ; Montauban , in-8°. Mémoire sur l'application à la Mécanique d'un nouveau système de ressorts; par M. J. -A.. Barré; in-S". Traité de Mnémotechnie générale, ou l'art d'aider la Mémoire, appli- qué à toutes les sciences; par M. Aodibert; ia-i2. Encyclopédie Roret. — Géographie physique; par M. Huot; in-12. Revue zoologique de la Société Cuviérienne; octobre 1839 , in-8°. Die fossiles.... Mammijères fossiles du JVurtemberg; par M. G.-F, J^ger; 2 partie; Stuttgart, 1859, in-fol. Uber zwei .... Sur deux types différents dans ha structure du tissu érectile de V organe mâle des Strulkionidées ; parM. Muller ; Berlin , 1839, in-fol. Journal de Chimie médicale ; novembre 1839, in- 8°. Gazette médicale de Paris; tome 7 , n° 44> in-4°' ' Gazette des Hôpitaux; tome r*% n" 1 28 , 1 29 , in- 4". Gazette des Médecins praticiens; n" 39. L'Expérience , journal de Médecine; n' 122, in-S". L'Esculape, journal; Ta°* r8 et 19. (577) o W i/j O c/à c/àa jeiM M c/ji/à 1/5 d cfl d dd t« w w feMMMaaaaaaM I « - 8 teio s t- o u H ■W • 4> ■ ns '■'s • S 'M V ta es s a 5 S - 3 s >> W S o J3 3 3 O M on M a, eau •4» • ho en 'a> 'u ^ -0) 3 „ . ... . t) *- 4) « 2 0«23S"S-3 g-3 2j « 3 M Ca a U U CU Ph t>- Ph c» u s. ' « s > 3 a '3 o 3 o'3-2 03 u no. u ï — .2i X : «s s :-o v s w SlD • o fc, u 3 i. es i. <1> b i3 u ^ M ro 3 3 3 03 eO ec 3 3 3 V U c; S S S S û u o o o a 00 c^ o «o o Oi o «»n »o o o o ,tc o O; o o o »n o co CO « o Ol 05 0".>0 00 00 fO V3- r^ 0".»0 ^o »o + + + + +±+ + +++ + + + + + + ^+ + 4-++ + + o ;o « fO c^ o « « « ^r « Pï « o - ro C~. « fo O - « « « r-oo a>oo 00 « -^ o co o o n O •" r- 02 O C-- ++++++++ viîj-co co « es 00 00 - ++++++++++++4++++ ±+±±++ tO PO oo +++ 'laojSiCg crj « C-S40 oo «S irt - ^^^* s ^=f vj- - o - OO 6 e<î ir~oO Ci Ô»0 O 00 O c^-^a-OO ^^ «^ «1 m PI « « "•îrv*->o c^^ Oîcrs O O O ^ O o; r^ c-«0 ^ ^* ' + + + + +++ + + + + 4-4-f + + + +i+ , ++X + + 4.+ 4. + + «00 V3- o <£i + + + ' otojS jg 00 ffi « CTi !>• t>cr> es o^-» moo Oco l^c^ooO — co o r->vr^-^ >- — fo c£) Xi 0".eï5 es o ^^00 r^ O". o to - o r^îO c^^* r^ r^ •-- r^ 05'.0 05 O". O.OO es fo o o i^ro O) »o >o o lr> c^ c^ t^*0 00 yo es O-.-d-vO ^^ o o - eo v^^^va- o OiO - 00 r-.ooo 00 o r^vrr l>.vg-lft ' "++++++++++++++++++++++++++++4 - o 00 fJ VTj-va- espo oeofo es e< esoOOO Ci'-O 00 tO « es es + + 4- li o 00 o t^eo cOfO esioio 000 Mt£><»»0 esQO c^m OO^a-- -foeo ~inro esio 1 00 O 01 r- r~4o ^o- es ^û c^ r^ro tO '■■"• O — O T) r-0 »< c^-X> »0 c^cjO O.eo ^o- OAO 0-. I c\ O yo fo - es o ^^;0 >0 OsO c^ts oto^'-û ^*»0 00 r-"vO OO tO c^'05 OVOO O es o o t--v.-(. o v:h»n 00 •UlOi'JtjJ ^ s o 00 .c< es v^ C r- o o es r»v3-^o 00 O: o c~»r-.O00»O o OOOO o-sV C es ■ o r^m <0 ^*^=i-^ Oid Oi et vreo f) co o^.co es o - 00 i-^ Oi t^ t^'-O co - « 4-++4- + 4- + 4- + 4-+4-4-4-4-4-4-4-4-4-4+4-4-+4-4-4-4-4-4- « vtOO I cfi + + +! + t~>^* r^ 0-.»0 O c^«0 O esoo eseo -00 O: O: c^^ O lO ^c*- - en in es OiCO C: - '-£> es r^OO 0000 es es fito^o^^esx «vjco c^Oi- - vs-fo c» c-m v^ao - lO 00 r^ ^ OïJ5 sC O: c^ fO o >0 r-^^ Oî o 00 ^T- - r»to tO UTî ro O; r^'^ Oi r^ r^ C O530 O es - c 00 ^-h - vd-»0 00 o m in r^ r^ r^ uiojSXji ©■AO «eO -JrtoOioentX) «'-Û^OOOX O OMcotrt flOO 0»0 - es « -eoeo ^3-00 ^!r- »o 00 ^^ M o r>. o ^îT o 00 r~.v±eo eo 00 ^3-<0 eo lO ^ r^\0 co Oî r^"X> Oji'-t^o OiO^Oses (S oootû es 10 10 »n ^^>o to -^ »n m V5 v^t-m >n»o>n»o»njr)«n»oo«n»n*ootû-o»o>n»n CO o ^^ 10 to 01 tn in m r^ c^ t-^ sjooi np sjnof M e»V v^«0 <0 t--a0 Oï O es en ^T>r) t£) t-»ao 0> o - « en -^^to O r- 00 05 o - "MescsNwesNeswescnco COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SaENCÇlS. fit «iir '>fii snli ; î'-t.: ■,■■ (i!ii') ' t> 'ii< i ,ia,'i^f!i*[) ni' 1 . lii.v.. »««« SÉANCE DU LUNDI 11 NOVEMBRE 1839. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL. i'>'> MEMOIRES ET COMMUIVICATIOKS , ,,^„ ,„ ,,L,., uori tDES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE. — Note de M. Biot sur le Compte rendu de la dernière séance. . « Le Mémoire d'ailleurs très intéressant, qui nous a été présenté au nom de M. Edmond Becquerel dans la dernière séance, et qui a été inséré au Compte rendu, m'a paru renfermer une légère inexactitude que je crois utile de signaler, pour conserver aux résultats obtenus la fidélité d'in- terprétation nécessaire à leur utilité future. ,;î I) En faisant agir une source constante de radiation sur un naême système chimique , d'abord à travers l'air seul , puis à travers divers écrans inter- posés, l'auteur du Mémoire suppose que les effets successivement opérés sur le galvanomètre, sont proportionnels aux nombres des rayons efficaces incidents et transmis. Mais, j'ai déjà fait remarquer dans les Comptes rendus ^ que cette proportionnalité numérique ne peut pas être admise , à cause de l'inégalité d'action des diverses parties du flux total sur le système chi- mique , au lieu qu'elle existait dans les expériences de M. Melloni. Car, en définissant les quantités égales de chaleur, par la condition de fondre eu, l8îi),a«Scmcj(rc.(T.lX,lSo20.) 8ï f ( 58o ) une même masse de glace , ou de dilater également une même masse de gaz sec, cet excellent physicien avait constaté que les rayons calorifiques de toute nature agissaient avec une énergie égale sur la pile enduite de noir de fumée; et les commissaires de l'Académie qui ont examiné son tra- vail, ont eu soin d'insister sur la vérification de ce point capital qui était la base de toutes ses déterminations numériques. *' » En publiant son précédent Mémoire dans la Bibliothèque de Genève M. Edmond Becquerel n'a pas dissimulé cette objection que je lui avais faite , que son appareil pouvait indiquer des différences d'effets ; et non pas mesurer immédiatement les rapports des nombres de rayons effi- caces incidents et transmis à travers des écrans divers. Mais il a cru, comme son père, que je la fondais sur l'inconstance de la réaction chimique pendant la durée de l'expérience, ce qui n'en est nullement le sens. Dans cette supposition , il a rapporté de nouvelles expériences où , en variant l'étendue de la surface d'incidence d'un même écran , toutes les autres cir- constances restant les mêmes, il trouve que l'effet produit a varié pro- portionnellement à ces surfaces. Or, s'il veut examiner les motifs de mon opinion , tels que je les ai exposés dans le Compte rendu du 5 août der- nier , il pourra voir que cette dernière expérience ne les infirme en au- cune manière, puisqu'elle n'y a pas le moindre rapport. Je croirais inutile de les répéter ici ; mais, puisqu'ils ne paraissent pas avoir produit sur son esprit l'effet que j'en espérais, je me bornerai à les traduire par un exemple mathématique qui, je crois, achèvera de les mettre dans une entière évidence. » On sait aujourd'hui que les diverses parties d'une même radiation agissent inégalement , et quelquefois en sens contraire, sur un système chimique donné. Concevons idéalement une radiation composée de trois groupes A, B, C , de rayons ayant ainsi des énergies d'actions différentes. En les faisant d'abord agir simultanément à travers le vide sur un système chimique, il se produira un certain effet résultant de leurs actions réu- nies. Maintenant, interposez successivement dans leur trajet trois écrans divers, dont le premier absorbe seulement le groupe A, le second, le groupe B, le troisième, le groupe C. Vous aurez ainsi successivement quatre effets produits, lesquels seront dus aux groupes A-f-B-f-C, B-f-C, A_{_C, A-(-B. Comment ces effets seraient-ils proportionnels aux nombres successifs de rayons transmis agissant. Dans chaque cas, si ces rayons exercent des actions propres d'intensités inégales, qui peuvent différer jusqu'à élre de se.ns contraire, ainsi que l'expérience l'a prouvé? ( 58, ) 0 Je n'ajouterai plus qii*uiie remarque. Dans "son dernier Mémoire, M. Edmond Becquerel a étudié comparativement les facultés que divers écrans possèdent pour transmettre une même radiation efficace, à un même système chimique, et il a trouvé que ces facultés suivent un tout autre ordre que celui que M. Melloni avait reconnu aux mêmes genres d'écrans pour la transmission de la chaleur rayonnante. De là il a conclu, avec raison, que ce n'est pas la radiation calorifique qui produit ces nouveaux phénomènes. Il ne s'est vraisemblablement pas rappelé que cette dernière conséquence a déjà été établie par des expériences du même genre, et par le même genre d'argument, dans les Comptes rendus des 25 février et 4 niars derniers. C'était en effet, un des premiers caractères qu'il fallait chercher à reconnaître, quand on se proposait de fixer les caractères généraux des radiations qui excitent les phénomènes chimiques , comme on se l'était proposé alors. » ZOOLOGIE. — Mémoire sur la classification et la structure des Ophiosomes ou Céciloïdes , famille de reptiles qui participent des Ophidiens et des Batraciens , relativement à la forme et à l'organisation ; par M. Duméril. « Linné, dans la dissertation de l'un de ses élèves, P. Sundius, fit le premier connaître, en 1748 , le genre Cécilie. Il décrivit sous ce nom une espèce de serpent, dont il n'avait trouvé l'existence indiquée dans aucun auteur (i). Cette description, très curieuse en effet, était si nouvelle, si parfaite, que tous les naturalistes avaient, depuis cette époque, inscrit ce genre dans l'ordre des serpents. » Cependanten 1789, Schneider, le célèbre helléniste et naturaliste de Francfort, ayant eu occasion de disséquer un exemplaire de Cécilie, à demi desséché , avait observé sur cet animal plusieurs faits curieux d'ana- tomie, surtout dans ses parties osseuses, et comme il avait reconnu de véritables écailles sur quelques lambeaux de sa peau, cette particularité le porta à rapprocher ce genre de celui des anguilles , tout en le laissant cependant parmi les amphibies ; aussi intitula-t-il sa dissertation (2) Cécilie, « genre qui parmi les serpents est le plus rapproché des poissons, et qui est surtout très voisin des murènes. » (1) Et hune nosirum serpentent à nemine adhiic descriptum , imà nec nominalum guident. Linné. Amœnitates academicœ. (a) Hisloriœ ampkibiorum naluralis et litterariœ. Fase. a , 1801 , page 359. 81.. (582) - . ,j» Dans un Mémoire que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie il y a plus de trente ans, car il a été imprimé en 1807, j'avais reconnu de mon côté la grande analogie que les Cécilies offraient avec les Batraciens ; et pour indiquer les notables caractères qui les éloignaient des serpents, je citais l'existence des deux condyles qui unissent l'occiput aux vertèbres; la structure osseuse des deux mâchoires et surtout le mode de l'articula- tion de l'inférieure; la brièveté et le peu de courbure des côtes; la jonction réciproque des corps de leurs vertèbres, qui se fait sur le bord saillant de leurs concavités coniques, comme dans un grand nombre de batraciens et particulièrement dans les poissons; l'absence absolue de la queue, ainsi que la situation et la figure arrondie de l'orifice du cloaque. Enfin dans les cours publics, en parlant de ces reptiles, j'avais soin de dire que si j'hé- sitais encore à les ranger parmi les batraciens, c'était à cause de l'ignorance où l'on était du mode de leur reproduction, et sur leur dé- veloppement ultérieur qui pouvait seul apprendre si leur respiration s'o- pérait primitivement par des branchies. » Cependant feu Oppel , naturaliste de Bavière , qui avait suivi nos cours d'histoire naturelle, publia en 181 1, à Munich et en allemand, un grand Mémoire sur la classification des reptiles. Il y suivit, comme il l'in- dique lui-même, la méthode que nous avions employée en i8o5 dans la zoologie analytique, surtout pour les reptiles nus ou batraciens, parmi lesquels il établit une famille des apodes, afin d'y faire entrer les Cécilies, en déclarant qu'il suivait en cela nos indications. » Cette classification fut adoptée successivement : en 1816 par M. de Blainville; en i8jo par Merrem; en iSaS par M. Haworth ; en 1826 par M. Fitzinger; en i8'3o par Wagler ; en i83i par M. Gray; enfin dans ces deux dernières années par MM. Tschudi et Charles Bonaparte. » M. le professeur Mùller de Berlin ayant eu occasion de voir, dans le Musée d'histoire naturelle de Leyde, une jeune Cécilie , avait reconnu dans ce reptile la présence des trous branchiaux (1). Il y avait, de chaque côté du cou , une très petite ouverture à quelques lignes de la commissure de la bouche. Ce trou paraissait plus large que profond; il était situé dans la raie colorée qui se voit sur les côtés et qui a fait désigner cette espèce sous le nom qu'elle porte {/frpocyanea).he bord de cet orifice était irrégulier; on remarquait dans son intérieur des franges noires qui pa- raissaient fixées aux cornes de l'hyoïde ou des arcs branchiaux, mais elles (1) Isis, i83r , tome XXIVj page 710. ( 583 ) ne faisaient pas saillie au dehors de l'ouverture extérieure, et les trous eux- mêmes étaient en communication avec la cavité buccale. Celte jeune Cécilie était longue de quatre pouces et demi, tandis qu'un individu adulte de la même espèce , qui ne laissait plus apercevoir aucune trace de ces trous, avait plus d'un pied de longueur/'^'^^ '' ' j* En réunissant ces notions nouvelles aux observations déjà recueillies el à celles auxquelles nous nous étions livrés nous -même sur plusieurs points de l'anatomie de ces animaux , nous avons pu en apprécier mieux toute l'importance. Nous avons dû surtout réfléchir au but de la structure de l'os hyoïde qui, par la disposition de ses cornes ou de ses prolonge- ments pharyngiens, partagés de chaque côté en trois arceaux, rappelait la disposition offerte déjà à Cuvier par les Sirènes et les Amphiumes, et qui semble indiquer la destination primitive de ces pièces osseuses pour sup- porter les branchies. Puis la distributiou et l'arrangement des dents sur la voûte du palais, formant une double arcade implantée dans les os sus- maxillaires et palatins, comme chez les Protées anguillards. Enfin la direc- tion et la présence même des tuyaux aérifères ou respiratoires ouverts aux narines extérieures, et venant aboutir en arrière du palais , circonstance qui, ainsi qu'on l'avait déjà fait observer, éloigne ces reptiles de la classe des poissons. ! > î » Tous ces faits, et ceux que nous allons reproduire dans ce Mémoire, ont déterminé M. Bibron et moi, dans le VIIl" volume de VHisioire natu- relle des Reptiles, qui s'imprime en ce moment, à établir parmi les batra- ciens, et sous le nom de PiROMÈLEs, un premier sous-ordre qui réunit tous les genres privés de pattes. Ils sont au nombre de quatre et compo- sent une famille que nous appelons Ophiosomes ou Céciloïdes , afin que ces dénominations puissent rappeler leur ressemblance avec les serpents, en même temps que le genre principal, le plus nombreux en espèces , ce- lui qui a été distingué le premier sous le nom de Cécilie. «Les caractères essentiels de cette famille sont ainsi exprimés : co/of cylindrique , très allongé, complètement privé de pattes; à cloaque ar- rondi, ouvert à l'extrémité du tronc. Nous y inscrivons huit espèces toutes étrangères à l'Europe, dont cinq ont été recueillies en Amérique, deux en Asie et une en Afrique. Elles paraissent vivre sous la terre, dans des lieux humides et marécageux, à quelques pieds de profondeur, dans, des galeries où elles se nourrissent très probablement de larves d'insectes et de lombrics, peut-être aussi de substances végétales, car on en a trouvé , quelques débris dans leurs intestins, avec des matières terreuses qui ( 584 ) avaient sans doute servi d'abord à la nourriture des [animaux que ces Cé- cilies avaient avalés. » Ces huit espèces se trouvent maintenant distribuées en quatre genres dont trois avaient déjà été caractérisés par Wagler , ce sont i° les Céci- lies : elles sont au nombre de cinq espèces, dont deux sont décrites pour la première fois; 2° les Siphonops : deux espèces dont l'une n'avait pas non plus été distinguée jusqu'ici ; 3° les Epicrium: c'est une espèce unique dé- crite par Linné et par la plupart des auteurs, sous le nom de Cécilie glu- tineuse ; 4" enfin les Rhinatrèmes : c'est l'espèce que Cuvier avait indiquée sous le nom de Cécilie à deux bandes (Bivittata). » Nous ne décrirons pas les genres ni les espèces qu'ils réunissent , notre intention étant de ne donner dans ce Mémoire que les généralités qui concernent cette famille et qui semblent en autoriser l'établissement, et nous allons en présenter l'analyse. » Les batraciens péromèles, ou qui sont privés de membres, comme les serpents, forment un sous-ordre déjà distingué par les auteurs sous des noms différents, mais le plus généralement sous celui de serpents nus ou gymnophides. Voici leurs caractères essentiels : » Ils ont le corps cylindrique, très allongé, sans pattes et sans queue; leur peau est nue, visqueuse , imprimée d'anneaux circulaires enfoncés qui cachent de petites écailles plates , minces , à bord libre et arrondi , per- dues dans la matière visqueuse qui les recouvre. Leur mâchoire inférieure est courte, d'une seule pièce , mobile sous la partie inférieure du crâne, mais sans os intra-articulaire. L'os occipital se meut sur la vertèbre qui suit par deux condyles ou éminences arrondies, enduites de cartilages. L'orifice circulaire et plissé qui termine leur cloaque se trouve placé tout- à-fait à l'extrémité du tronc , comme chez les grenouilles ejt les autres anoures. «En comparant ces caractères avec ceux qui distinguent les autres ordres, on appréciera mieux l'importance de ces modifications. Si par la forme générale du corps les Péromèles ou Céciloïdes ressemblent aux ophidiens, on les en distingue bientôt par la nature de leurs téguments qui sont vis- queux, humides et non protégés par des plaques cornées ou par des com- partimeuts tuberculeux. La forme et la situation de l'orifice auquel aboutit l'intestin sont lout-à-fait différentes , car le cloaque est situé à l'extrémité du tronc ou de l'échiné, et il est arrondi, circulaire, au lieu d'offrir, comme dans les ophidiens, une fente transversale au-dessus de laquelle se trouve constamment une queue plus ou moins prolongée. On sait en ' ( 585 ) outre que dans les serpetits l'os de l'occiput présente au-dessous du troU vertébral une seule éminence articulaire hémisphérique reçue dans la con- cavité du corps de l'atlas , tandis que dans les Péromèles les deux condyles, comme chez tous les autres batraciens, sont reportés sur les parties laté- rales du trou occipital, ainsi que cela se voit dans tous les mammifères. Les ophidiens, en général, ont la mâchoire supérieure composée de pièces mobiles qui peuvent s'écarter transversalement et même être por- tées en avant, et les branches de la mâchoire inférieure ne sont pas sou- dées entre elles : elles sont séparées , distinctes , retenues seulement à leur symphyse par un ligament élastique; leur longueur est excessive; car elles s'articulent bien en arrière de l'occiput, de sorte qu'elles dépassent la tête, et lorsque le serpent les abaisse, il a véritablement la bouche fendue au-delà du crâne, et il peut en tordre toutes les pièces en les tournant de travers et de biais. Dans les genres de batraciens que nous étudions , la mâchoire supérieure fait partie continue de la tête, à cause de la solidité des su- tures qui imissent les os de la face entre eux et avec ceux du crâne. De plus, la mâchoire inférieure, qui est très courte, a ses deux branches réunies solidement par une véritable synarthrose , comme dans les sau- riens. Cette disposition, et le mode de jonction de cette mâchoire sur la partie inférieure du crâne, sont très remarquables. Il n'y a pas d'os carré mobile entre le temporal et la cavité condylienne; ou , si cet os existe , il est soudé au crâne , comme dans les tortues et dans la généralité des ba- traciens. De cette conformation il résulte qu'au premier aspect la face des Céciloïdes ressemble à celle de certaines chauve-souris , l'ouverture de la bouche se trouvant ainsi et par suite forcément calibrée et réduite à un . fort petit diamètre. » Les Péromèles céciloïdes ne peuvent donc rester dans l'ordre des ophidiens, puisqu'ils ont deux condyles occipitaux, la mâchoire supé- rieure, ou les os de la face immobiles, soudés au crâne, et l'inférieure d'une seule pièce, plus courte que leur tête osseuse, sans os intra-articulaire. Rappelons aussi que les corps de leurs vertèbres sont excavés en cône devant et derrière, au lieu d'être convexes antérieurernent ; que leur cloa- que est arrondi et non fendu en travers; qu'il est situé tout-à-fait vers l'extrémité du tronc; que leur langue est large, papilleuse, fixée de toutes parts dans la concavité de la mâchoire, et non protractile , ni fourchue, ni susceptible de rentrer dans une sorte de gaine ou de fourreau. » Leur analogie avec les batraciens est, au contraire, très marquée. Comme eux, ils ont la peau muqueuse, humide, presque nue; leur tête , ( 586 ) s'articule aussi sur l'échiné par deux condyles occipitaux; les corps de leurs vertèbres sont doublement concaves et mobiles sur une synchon- drose , comme dans plusieurs Urodèles. C'est aussi le même mode d'arti- culation pour la mâchoire inférieure , l'os carré étant soudé complè- tement au temporal; enfin, la forme et la position de l'ouverture du cloaque sont absolument celles des Anoures. , ».En comparant maintenant les Céciloïdes avec les autres batraciens, nous verrons : » 1°. Que quoique plus voisins d'un grand nombre de genres d'urodèles, tels que les amphiumes, les protées, les sirènes, par la forme cylindrique et allongée de leur corps, et par le grand nombre de leurs vertèbres, ils n'ont pas de queue, leur échine ne se prolongeant pas au-delà du cloaque; circonstance qui les rapproche des anoures raniformes , sous-ordre dans lequel sont réunis ceux de tous les animaux vertébrés , dont l'échiné est composée du moindre nombre connu de pièces osseuses et dont le corps est d'ailleurs toujours élargi, très court, et presque constamment fort déprimé. » 2°. Que leurs téguments sont adhérents de toutes parts aux muscles du tronc , comme dans les urodèles ; ce en quoi ils diffèrent des anoures , dont la peau lâche, libre, extensible et plissée, forme une sorte de sac ou d'enveloppe mobile autour du corps. « 3°. Que ce sont les seules espèces de batraciens qui manquent tout-à- fait de pattes, les anoures en offrant constamment deux paires , et les uro- dèles au moins une paire, et qui , lorsqu'ils en ont deux , sont à peu près de même dimension. » 4°- Que leur langue , semblable à celle des urodèles, est adhérente aux gencives et ne peut sortir de la bouche , ni être renversée pour la projeter au dehors , comme le font la plupart des anoures raniformes. » 5°. Que les Péromèles sont privés du tympan , et qu'ils ne peuvent produire de véritables sons, différents en cela des anoures qui ont une voix, et qu'ils se rapprochent ainsi de la structure et des habitudes des urodèles. » Quant au mode de la fécondation , de la ponte , de la forme des œufs et de ce qui est relatif aux métamorphoses, les faits sont encore ignorés. .|-);nU)i.i uoii i .eu.., » Il résulte de cette comparaison , que les Péromèles n'ont avec les anoures d'autres analogies que l'absence de la queue et la forme du cloa- que; qu'au contraire, ils ressemblent aux urodèles par le grand nombre ( 587 ) de leurs vertèbres , la forme générale du corps, l'adhérence de leur peau aux muscles , la structure et le peu de mobilité de la langue , l'absence du tympan, le défaut de la voix; mais cependant qu'ils diffèrent également de ces deux autres sous-ordres de batraciens, par l'absence absolue des pattes et la présence de petites écailles qui restent cachées dans l'épaisseur des plis et de la matière visqueuse qui enduit leur peau , laquelle paraît ainsi tout-à-fait nue. Enfin, que cette famille des Céciloïdes constitue un sous- ordre qui, rangé parmi les batraciens , doit suivre immédiatement l'ordre des ophidiens. » Nous avons précédemment prouvé que toute leur organisation est sem- blable à celle des batraciens, et qu'ils diffèrent absolument des tortues, des lézards et des serpents. C'était le but de ce Mémoire. » MÉCANIQUE CÉLESTE. — Mémoire sur la convergence des séries. Application du théorème fondamental aux développements des fonctions implicites; par M. Augustin Gauchy. ç. « Lorsque, dans une question de physique ou de mécanique, l'analyse ne fournit pas les valeurs des inconnues en termes finis, on cherche à dé- velopper ces inconnues en séries. C'est en particulier ce qui arrive dans la mécanique céleste, où l'on développe les coordonnées qui déterminent la position de chaque astre, par exemple, le rayon vecteur et la longitude, ou l'anomalie, ou bien encore les éléments variables des orbites plané- taires en séries ordonnées suivant les puissances ascendantes de diverses quantités, telles que les excentricités des orbites et les masses des pla- nètes. Toutefois, pour que l'on puisse, à l'aide des développements en sé- ries, obtenir des valeurs de plus en plus approchées des inconnues que l'on se propose de calculer , il est absolument nécessaire que les séries soient convergentes , et lorsque cette condition n'est pas remplie , la pré- tendue solution analytique que les développements fournissent dans chaque problème devient complètement illusoire. On comprend donc l'impor- tance que les géomètres ont dû attacher à la question de la convergence des séries. Mais l'établissement de règles générales propres à montrer dans • quels cas les séries obtenues sont convergentes ou divergentes a paru pen- dant long-temps offrir de grandes difficultés. C'est ce que l'on reconnaîtra sans peine en lisant les divers Mémoires qui avaient été publiés avant l'an- née i83i sur cette matière, et particulièrement le Supplément au 5* vo- lume de la Mécanique céleste àç: M. de Laplace; Supplément où l'auteur C. R. iSîg, a» S«me«re. (T. IX, N«20.) S* ( 588 ) a prouvé que le rayon vecteur d'une planète, développé suivant les puis- sances ascendantes de l'excentricité, pouvait cesser d'offrir une série con- vergente lorsque l'excentricité surpassait un certain nombre sensiblement égal à j. C'est dans un Mémoire sur l'astronomie , lithographie à Turin en i83i,que se trouvent énoncées, pour la première fois, diverses proposi- tions qui permettent d'établir les règles de la convergence des séries pour des cas très généraux , et même d'assigner des limites aux erreurs que l'on commet en arrêtant les développements après certains termes. Dans ce Mémoire, qui , dès le moment de son apparition , fut accueilli avec tant de bienveillance par les géomètres , et dont les savants éditeurs du Recueil imprimé à Milan, MM. Gabrio Piola et Friziani, ont publié une traduction en langue italienne, on trouve en particulier, page 7, le théorème générât que j'ai rappelé dans une précédente séance, et qui fournit immédiatement la règle sur la convergence des séries produites par le développement des fonctions explicites. » Dans le Mémoire que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Aca- démie, je montre avec quelle facilité le même théorème s'applique au dé- veloppement des fonctions implicites. Les règles que j'établis de cette ma- nière se trouvent d'accord, ainsi que je le démontre, avec celles que j'avais données dans le Mémoire de i83i. Elles comprennent d'ailleurs, comme cas particulier, la règle à laquelle j'étais parvenu dans un Mémoire de 1829, sur la convergence de la série de Lagrange, et à plus forte raison le ré- sultat auquel M. Laplace est parvenu dans le Supplément au 5® livre de la Mécanique céleste. » Mémoire sur les pressions et tensions dans un double système de molécules sollicitées par des forces d'attraction ou de répulsion mutuelle ; par M. Augustin Cauchy. « Dans le Bulletin de la Société Philomatique ^ et dans le tome II des Exercices , j'ai considéré d'une manière générale la pression ou tension supportée en un point donné d'un corps par un pian quelconque- J'ai fait voir que, dans le cas où la pression offre une intensité variable avec la direction du plan qui la supporte , elle n'est pas toujours normale à ce plan. J'ai nommé pressions ou tensions principales, celles qui sont nor- males aux plans contre lesquels elle s'exercent; et j'ai prouvé qu'en chaque point d'un corps, il existe généralement trois pressions ou ten- sions principales dirigées suivant trois axes rectangulaires entre eux. . (589) Enfin j'ai donné plusieurs théorèmes relatifs aux pressions, et analogues à ceux qui dans la géométrie se rapportent aux rayons de courbure des surfaces courbes. J'ai recherché en particulier les relations qui existent en chaque point d'un corps entre les composantes rectangulaires de la pression ou tension supportée par un plan quelconque, et les pressions ou tensions principales; et pour établir ces relations dignes de remarque, j'ai suivi une méthode fort simple qui depuis a été adoptée par d'autres géomètres, en comparant entre elles les pressions supportées par les faces d'un tétraèdre ou d'un parallélépipède infiniment petit qui renferme le point donné. «/■;'.«•? )> Dans un Mémoire présenté à l'Académie le i" octobre 1827, et inséré par extrait dans les Annales de Physique et de Chimie, M. Poisson avait donné des formules pour calculer les pressions qui résultent des actions mutuelles d'un système de molécules; et, pour obtenir les pres- sions dans le cas du mouvement, il avait supposé ce système décomposé en éléments dont chacun offrait la forme d'un parallélépipède rectangle avant le déplacement des molécules. Ayant repris la même question dans le tome III des Exercices mathématiques , j'ai déterminé directement les pressions supportées par les faces .d'un petit solide qui offre la forme d'un parallélépipède rectangle non avant, mais après le déplacement des molécules ; et dès-lors il a été facile de s'assurer que les pressions pro- venant des actions moléculaires vérifient effectivement les relations et les théorèmes que j'avais exposés dans le tome II des Exercices. En déve- loppant les formules très simples auxquelles j'étais parvenu , j'ai cherché en particulier les conditions qui devaient être remplies pour que la propagation du mouvement pût s'effectuer de la même manière en tous sens, c'est-à-dire, en d'autres termes, pour que le système de molécules devint isotrope; j'ai depuis généralisé ces mêmes conditions, dans le Mémoire sur la lumière, lithographie en i836, et dans un article que renferment mes Exercices d'analyse et de Physique mathématique. » Dans mon nouveau Mémoire, les formules que je viens de rappeler sont étendues au cas où l'on considère deux systèmes de molécules qui se pénètrent l'un l'autre, c'est-à-dire deux systèmes de molécules, renfer- mées dans le même espace, et d'ailleurs sollicitées par des forces' d'at- traction ou de répulsion mutuelle. Alors les pressions supportées par lin plan quelconque , ou plutôt leurs composantes parallèles aux axes coor- donnés, se composent chacune de trois termes qui sont sensiblement proportionnels l'un au carré de la densité du premier système de molé- 82.. (5go) cules, l'autre au carré de la densité du second système, l'autre au produit de ces deux densités. » Si l'on prend pour premier système le fluide éthéré, pour second système un fluide élastique , et si d'ailleurs on suppose que la densité de l'éther reste sensiblement la même dans le vide et dans les corps , le premier des termes dont nous venons de parler ne paraîtra point dans les expériences que l'on pourra faire. Si d'autre part on suppose les molécules d'un fluide élastique séparées par des distances assez considéra- bles, pour qu'on puisse ne pas tenir compte de leurs actions mutuelles, le second terme s'évanouira , et il ne restera de chaque pression que le troi- sième terme sensiblement proportionnel à la densité du fluide élastique. » Les recherches que je viens de rappeler m'ont naturellement ramené à l'examen du principe de l'égalité de pression en tous sens, qui pendant long-temps a été considéré comme le principe fondamental propre à établir la distinction entre les fluides et les solides. Or une discussion approfondie des équations d'équilibre ou de mouvement d'un système de molécules m'a conduit à cette conclusion, que dans un semblable système, lors- qu'il est isotrope, l'état d'équilibre offre effectivement en chaque point, une pression égale dans tous les sens, mais qu'un mouvement infiniment petit du système, ne peut plus offrir cette égalité d'une manière rigoureuse. On se trouve ainsi conduit à révoquer en doute, avec M. Poisson, l'exac- titude du principe d'égalité dépression appliqué au mouvement des liquides. Ne serait-ce pas à ce défaut d'exactitude que tiendraient les modifications que l'on a été obligé d'apporter aux formules de l'hydrodynamique pour les rendre propres à représenter les résultats des observations. » zoÔLOGrE. — Observations sur les Ascidies composées des côtes de la Manche; par M. Milme Edwards. — ( Extrait par l'auteur.) « Ayant le projet de publier ce travail dans le Recueil des Mémoires de l'Académie , je n'en donnerai ici qu'un extrait fort succinct. •» Après avoir rendu hommage aux beaux travaux de M. Savigny sur les Ascidies composées, et avoir indiqué les circonstances qui m'ont permis d'étudier divers points de l'histoire de ces animaux dont ce savant n'a pas traité, j'expose l'état actuel de nos connaissances relatives à la circulation chez les Ascidies en général , et je rends compte de mes observations à ce sujet. Je fais voir que chez toutes les Ascidies composées, il existe, comme chez les Ascidies simples, un cœur dont la position varie dans les diffé- (5^1) pentes familles, mais coïncide toujours avec celle de l'ovaire et dont les mouvements sont péristaltiques. Dans la plus grande partie du corps le sang n'est pas renfermé dans des vaisseaux , mais se trouve répandu entre les viscères et la tunique interne ; c'est seulement dans l'appareil branchial que la circulation devient réellement vasculaire, et chez tous ces animaux , de même que chez les Pérophores de M. làster, et les Salpa observés par Kuhl et Van Hasselt, le mouvement circulatoire change de direction pério- diquement, de sorte que le même canal est traversé alternativement par des courants en sens contraires et remplit tour à tour les fonctions d'une artère et d'une veine. Quant au mécanisme de cette circulation , il est très simple. Le cœur est un tube musculaire, élastique et ouvert près de chacune de ses extrémités. Ses contractions annulaires commencent à un bout et se propagent peu à peu vers le bout opposé, de façon à pousser en avant tout le sang dont sa cavité est remplie; à mesure que cet étranglement s'avance de la sorte, les parois de la portion du cœur laissée en arrière se relâchent et reprennent, à raison de leur élasticité, leur position primitive; alors le cœur se remplit de nouveau par l'extrémité où le mouvement pé- ristaltique avait commencé , puis cette même extrémité se contractant une seconde fois, et la contraction se propageant comme la première vers l'ex- trémité opposée du cœur, une nouvelle ondée de sang est poussée dans les canaux en communication avec cette dernière extrémité; bientôt une troi- sième contraction progressive se manifeste, et l'effet que nous venons d'indi- quer se répète j enfin, tant que le mouvement vermiculaire du cœur conserve la même direction, le sang circule dans le sens de ce mouvement; mais après avoir duré ainsi pendant quelque temps , la contraction péristaltique s'arrête puis s'établit en sens contraire; elle commence par l'extrémité oii elle venait auparavant se terminer, et le sang se trouve par conséquent poussé dans une direction opposée à celle du courant circulatoire ; ce li- quide s'arrête alors, puis revient sur ses pas , et bientôt tout le courant se renverse. Ces changements périodiques, dans la direction de la circula- tion , ne dépendent donc que d'un changement correspondant dans la di- rection du mouvement péristaltique du cœur; c'est toujours par le même mécanisme que les courants en sens opposés s'établissent alternative- ment, et l'on peut remarquer que les choses se passent dans le cœur des Ascidies à peu près de la même manière que dans l'œsophage des rumi- nants chez lesquels la déglutition ou la régurgitation s'opèrent suivant que les contractions annulaires de ce conduit se propagent de la bouche vers l'estomac ou de l'estomac vers la bouche. ' ( 590 » Je me suis assuré que la circulation - a lieu aussi de cette manière chez les Ascidies simples. Ce caractère est par conséquent commun à tout le groupe naturel des Tuniciers, et fournit un argument de plus aux zoologistes qui, à l'exemple de Lamarck, veulent exclure ces animaux de la grande division des mollusques pour les rapprocher davantage des zoophytes. » Dans le second chapitre de ce Mémoire , je m'occupe du mécanisme de la respiration chez les Ascidies; je signale les usages de la couronne de filaments tentaculaires dont la bouche de ces animaux est garnie, et je fais voir que leur sac branchial est pour ainsi dire suspendu dans l'intérieur d'une grande cavité que je nomme la chambre thoracique, cavité dans la- quelle l'eau arrive à travers les fentes du sac branchial pour s'échapper en- suite au dehors par le cloaque et l'ouverture anale. » Dans le troisième chapitre je traite des organes de la génération, et je fais voir que les Ascidies composées sont toutes pourvues d'un testicule aussi bien que d'un ovaire. Ce testicule communique avec le cloaque au moyen d'un long canal filiforme , et tout l'intérieur de cet appareil mâle est gorgé d'un liquide blanchâtre qui fourmille d'animalcules sperma- tiques. M Le quatrième chapitre est consacré à l'histoire du développement de l'œuf et des métamorphoses que les Ascidies composées subissent dans le jeune âge , sujet dont je m'étais déjà occupé , de concert avec M. Au- douin , il y a environ douze ans, et sur lequel un zoologiste écossais, sir J.Graham Dalyell, vient de publier une note(i). Les œufs de ces animaux n'offrent d'abord que trois parties distinctes, une membrane vitelline , un vitellum et une vésicule de Purkinje. Leur fécondation paraît s'opérer dans le cloaque, et l'on voit alors se développer dans leur intérieur un embryon dont la forme générale a la plus grande analogie avec celle d'une Cercaire; la larve qui sort de l'œuf et qui se fixe après un certain temps, subit en- suite des changements considérables qu'il serait trop long de décrire ici, et dont la description serait difficile à suivre sans le secours de figures; je ipe bornerai donc à dire que j'ai observé ces changements d'heure en heure, et que dans les planches qui accompagnent mon Mémoire, j'ai re- présenté toutes les principales phases du développement de ces animaux. (i) J'ai fait remarquer aussi, à cette occasion, que tous les faits observe's par M. Au- 4ouia et moi , en 1828, viennent d'être reproduits par ce naturaliste comme des de- jiouvertes nouvelles fruits de ses observatious. (593) » Dans le cinquième chapitre , je fais connaître un autre mode de repro- duction au moyen duquel les Ascidies composées se multiplient sans l'in- tervention de l'appareil générateur et sans produire des œufs. J'ai en effet constaté que ces animaux, de même que les Polypes, possèdent la faculté de se reproduire par des bourgeons qui naissent sur la surface de leur tunique interne et constituent des espèces de stolons. C'est de la sorte qu'un seul individu provenant d'un œuf, forme autour de lui une,colonie nombreuse, composée souvent de plusieurs centaines d'individus réunis en une seule masse par un tissu tégumentaire commun. Du reste, les Ascidies composées ne sont pas les seuls Tuniciers qui possèdent ces deux modes de reproduction; les Ciavelines sont dans le même cas, et cette particularité établit un lien nouveau entre tous ces animaux et les Polypes. » Enfin , dans un dernier article je fais l'application de ces résultats anatomiques et physiologiques, à la classification des Ascidies, et dans un second Mémoire , je donnerai la description des espèces nouvelles que j'ai rencontrées sur les côtes de la Manche. » L'atlas qui accompagne ce travail se compose de a3 planches in-4°, dessinées d'après le vivant. » MÉMOIRES LUS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Extrait d'un Mémoire sur les roues hydrauliques à aubes courbes; par M. Arthur Morin. (Commissaires, MM. Savary, Poncelet, Coriolis.) « Ce Mémoire contient les résultats de 34 séries, comprenant 352 ex- périences sur quatre roues différentes , pour lesquelles les chutes ont varié depuis o^jôo jusqu'à plus de i mètres, et les levées de vanne de- puis o^.oS jusqu'à plus de o'",4o. La vitesse a varié, dans chaque série, depuis celle que la roue pouvait prendre à une charge nulle du frein jus- qu'à celle qui arrêtait son mouvement. ;,i^ , . » L'auteur a représenté les résultats des expériences par des construc- tions graphiques, et de la discussion qu'il a établie, il conclut que pour toutes les chutes comprises entre o^jôo et 2'",oo, l'effet utile maximum de ces roues est de o",56 à o'",6o du travail absolu du moteur, lorsque la levée de vanne est comprise entre o™,io et o"',35, et que la vitesse de la ( 594 ) circonférence de la roue est égale aux o",55 de celle de l'eau affluente. Ces résultats sont conformes à ceux que M. Poncelet avait obtenus à Metz sur la première roue construite d'après son système. » Le tracé des courbes qui représentent les résultats des expériences a montré que l'effet utile diminue assez rapidement, lorsque la vitesse de la roue s'éloigne notablement en plus ou en moins de celle qui convient au maximum d'effet ; d'où l'auteur conclut que ces roues conviennent plus spécialement aux usines où la marche de la roue doit être régulière, qu'à celles où la nature du travail exige de fréquentes variations de vitesse. » L'observation des diverses circonstances du mouvement de l'eau sur les aubes, a conduit M. Morin à indiquer, pour certains cas, de légères modifications à la formule que M. Poncelet avait donnée pour déterminer la largeur des couronnes. » En résumé , l'auteur conclut de ses expériences , dont une partie lui est commune avec M. Boileau , officier d'artillerie , adjoint au professeur de Mécanique à l'École d'application de l'artillerie et du génie de Metz : w 1°. Que les roues à aubes courbes, spécialement propres à utiliser les chutes de i°',4o et au-dessous, transmettent, même avec des chutes supé- rieures, un effet utile total égal à o",56 ou o'^,6o du travail absolu du moteur, en marchant à une vitesse supérieure à celle des autres roues à axe horizontal; » 2°. Qu'elles ont l'inconvénient de ne pouvoir marcher à des vitesses très différentes de celle qui correspond au maximum d'effet, sans que l'effet utile s'éloigne de ce maximum; » 3°. Qu'elles peuvent fonctionner quand elles sont noyées d'une hau- teur à peu près égale à celle de leurs couronnes, tout en transmettant encore un effet utile égal à o",4o ou o^jôS du travail absolu du moteur; » 4°- Qu'elles peuvent être construites en bois à peu de frais et occupent peu de place , même quand elles doivent transmettre une force considé- rable ; » Et qu'en définitive leurs avantages, réunis à une grande facilité d'exé- cution, sont de nature à faire préférer, dans beaucoup de cas, ce genre de roues hydrauliques à d'autres récepteurs qui utiliseraient une portion plus considérable du travail moteur, mais pour lesquels les conditions d'é- tablissement occasioneraient plus de sujétion et de dépenses. » ( SgS ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. NAVIGATION. — Sur l'usage du clinomètre dans la navigation; par M. LÉON DuPARC , lieutenant de vaisseau. (Commissaires, MM. A rage , Beautemps-Beaupré , de Freycinet.) (Nous rendrons compte du rapport.) M. Gauche présente un objectij prismatique achromatique qu'il substitue à l'objectif ordinaire dans la chambre noire destinée aux usages delà pho- tographie. Cette substitution, qui a pour objet d'obtenir sans renversement l'image des objets , a , suivant l'auteur, un avantage marqué sur la glace parallèle qu'on emploie dans le même but, en ce que celle-ci déformefré- quemment les images ou au moins les rend nébuleuses. M. Cauche, dans la même Lettre, annonce qu'il a le premier imaginé de substituer pour le polissage des plaques métalliques destinées à la pho- tographie, le tripoli de Venise à la pierre-ponce pulvérisée. ( Commissaires , MM. Biot, Arago , Savary. ) MM. MoNNiER et Demighelis adressent la figure et la description d'une machine à vapeur à rotation immédiate. (Commissaires , MM. Séguier, Poncelet , Coriolis. ) M. Nepveu écrit qu'il a imaginé, pour les objets pesants, un moyen de transport dont il pense qu'on pourra tirer un parti très avantageux dans les grandes constructions, dans les travaux de terrassement et dans le service intérieur de certaines usines. Ce transport s'exécute au moyen d'un chemin dejer suspendu qui se déplace à volonté. (Commissaires , MM. Dupin, Poncelet, Coriolis. ) M. NicoD prie l'Académie de vouloir bien désigner des Commis- saires à l'examen desquels il puisse soumettre les résultats de recherches qu'il â faites concernant les propriétés hygiéniques de Veau. (Commissaires, MM. Magendie, Double.) C R. t839, 2« Semestre. ( T. IX, l^" 20.: 83 ( 596 ) M. DE Meis adresse un ouvrage manuscrit ayant pour titre : La Géo- métrie exposée par la méthode de Tinvention. (Commissaires', MM. Puissant, Sturm , Liouville.) CORRESPONDANCE. M. LE Ministre be la HIvrine annonce qu'il a chargé M. le Directeur gé- néral du Dépôt des cartes et plans de la Marine, de soumettre à l'examen de l'Académie toutes les observations scientifiques qui ont été faites pen- dant la campagne de la frégate la V^énus. M. le Ministre désire que ces documents soient l'objet d'un rapport. (Commissaires, MM. Arago, Élie de Beaumont, Beautemps-Beaupré, de Blainville, de Freycinet. ) MÉTÉOROLOGIE. — Notes SUT l'ovage qui a traversé le département du Loiret le 10 octobre lô^g; recueillies par M. Elie de Reacmont. « Un orage extraordinaire, à'Ia fois, pour la contrée et pour la saison, a dévasté dans la soirée du 10 octobre dernier, une partie des départe- ments du Loiret et de Seine-et-Marne. Me trouvant dans le voisinage, 6 à 7 jours après l'événement , j'ai dirigé mes courses à travers le théâtre de ses ravages, dans le but de m'in former des circonstances qu'il avait présentées. J'ai traversé les cantons parcourus par l'orage, en suivant moi-même successivement les deux directions de Montargis à Orléans, et d'Orléans à Château-Landon , et j'ai recueilli de la bouche de différents habitans du pays les détails consignés ci-après, que je n'ai fait que coor- donner. » L'orage parait être venu de la Sologne et avoir marché en ligne droite dans la direction de Saint-Fargeau sur la Loire à Nemours, c'est- à-dire presque exactement dans la direction du S. O. au N. E., et il est remarquable que dans la même soirée du 10 octobre, un violent orage avait aussi éclaté dans le département de la Charente, qui se trouve à peu près sur le prolongement de la même direction. D'après le récit des journaux , la foudre y a tué un berger dans sa cabane. » L'orage a traversé la Loire aux environs de Saint-Fargeau, point éloigné de Nemours d'environ 16 lieues. Ayant moi-même parcouru le ( 597 ) i6 octobre, la route qui longe la Loire, de Châteauneuf-Penthièvre à Orléans, j'y ai encore trouvé à la hauteur de Saint-Fargeau les restes de plusieurs arbres qui avaient été renversés en travers de la route. Comme cette route se dirige de l'E. S. E. à l'O. N. O. , on voit que la direction du vent doit avoir été à peu près du S. S. O. au N. N. E. » L'orage a donné lieu à une très forte averse de grêle , qui a ravagé un espace de peu de largeur le long de la ligne tirée du S. O. au N. E. de Saint-Fargeau à Nemours. De part et d'autre de la bande grêlée, il n'y a eu que de la pluie et du tonnerre. » A Bellegarde, bourg situé à 4 lieues au N. E. de Châteauneuf, un peu à côté de la direction du fort de l'orage, on a vu dès les six heures du soir, des nuages qui jetaient des éclairs continuels; mais sans coups de tonnerre considérables. L'orage a commencé à neuf heures du soir, il a duré près de deux heures. Il n'a pas grêlé à Bellegarde. » Il en a été tout autrement à Boiscommun et à Beaune, bourgs situés à peu de distance de Bellegarde, mais exactement sur la direction de Saint-Fargeau à Nemours. Une grêle des plus violentes accompagnée d'un vent très fort, a ravagé le territoire de ces deux communes. Les dégâts ont été considérables. La toiture de l'église de Boiscommun a été complètement dégarnie de tuiles. Le gibier a été tué dans la campagne: on y a ramassé le lendemain un grand nombre de perdrix et même de lièvres. On m'a assuré que plusieurs des gréions tombés à Bpiscommun , pesaient ci?i^ quarts de livre. » A Beauraont-en-Gatinais, bourg situé à deux lieues au-delà de Bois- commun dans la direction de Nemours, l'orage a commencé vers dix heures du soir , et a duré dans sa plus grande force jusqu'à onze heures; il était encore très fort à minuit. Le roulement du tonnerre était presque continuel : beaucoup de vitres et de tuiles ont été cassées. Il y a sur la place de Beaumont-en-Gatinais des tilleuls très touffus, où un grand nombre d'oiseaux , tels que des moineaux , prennent leur gîte pendant la nuit : un grand nombre de ces oiseaux (on m'a dit plus de 5oo), ont été ramassés morts le lendemain matin. Dans les champs un grand nom- bre d'alouettes, de perdrix et même des levrauts ont été tués. Telle famille pauvre de l'endroit a ramassé le lendemain jusqu'à aS perdrix. Le bourg de Beaumont a fait à lui seul une perte qu'on a évaluée, devant moi, à 7 on 8ooo francs, par la dévastation des cultures de safran. A Beaumont la grosseur des gréions variait depuis celle d'une noisette jus- qu'à celle d'une noix. Les toitures en tuiles de ce hourg n'ont que peu . 83.. ( SyS ) ou point souffert, ce qui tend à prouver que là où elles ont été brisées , les gréions étaient beaucoup plus gros. » Ici encore la bande grêlée a été de très peu de largeur, il n'est pas tombé de grêle sur les collines situées à une demi-lieue à l'O. du bourg; les ravages de la grêle ne se sont de même étendus qu'à une petite dis- tance vers l'E. A Château-Landon , bourg situé à quatre lieues à l'E. de- Beaumont, il y a eu une forte pluie et un grand nombre de coups de tonnerre, dont un très fort, mais pas de grêle. » A Nemours, l'orage a fait ses principaux dégâts vers onze heures du soir: toutes les ardoises, presque toutes les vitres, une grande quantité de tuiles ont été cassées par la grêle. Quelques jours après on ne pouvait trouver assez d'attelages pour aller chercher des tuiles neuves dans les diverses tuileries de la contrée, afin de recouvrir les toits; une partie de la route de Nemours à Sens a été rendue presque impraticable par ce transport inusité. , » Aux environs de Nemours, non-seulement le gibier a été tué dans la campagne, mais des animaux plus forts ont été dangereusement blessés par la chute des gréions: des troupeaux de moutons étaient parqués sur le terrain grêlé, et plusieurs moutons sont morts dans les jours qui ont suivi l'orage, des suites des contusions qu'ils avaient reçues. » Si , à partir de Nemours , l'orage a continué dans la même direction, il a dû se porter vers Moret et Montereau ; mais je manque de renseigne- ments à cet égard. Le plateau du Gatinais cesse immédiatement avant Nemours, et le terrain s'abaisse brusquement en forme de terrasse: il serait curieux de savoir si l'orage, ou du moins la grêle, a cessé près de l'extrémité de la terrasse, ou a continué au-delà. » On remarquera que l'orage a cheminé dans la direction du vent du S. O. au N. E. , et non en sens inverse, comme cela a eu lieu dans plusieurs ouragans; car à Nemours il & eu lieu un peu plus tard qu'à Bel- legarde et à Beaumont; on remarquera aussi que le lo octobre le soleil se couche avant six heures, et que par conséquent la grêle qui a brisé, à onze heures du soir, les toitures de Nemours, est tombée plus de cinq heures après le coucher du soleil. >•> Le lo octobre je me trouvais moi-même aux environs d'Auxerre: la journée fut chaude et orageuse; vers le soir deux groupes de nuages orageux se montrèrent dans le ciel, l'un au S. et l'autre à l'O. S. O. ; à six heures du soir des éclairs de chaleur continuels, mais la plupart sans tonnerre, embrasaient le ciel vers l'O. S. O. Ces éclairs partaient-ils du ( 599 ) groupe de nuages orageux qui quelques heures plus tard devait ravager la ligne de Saint-Fargeau sur Loire, à Nemours? Je n'oserais l'affirmer. Dans le cas de l'affirmative ces éclairs auraient été vus d'une distance d' • / 1- i,",'xU environ 40 lieues. » Dans la nuit du 10 au 11 , et dans la journée du 1 1 , il y a eu à Auxerre de la pluie et des coups de tonnerre, mais sans aucune circons- tance bien remarquable. » Observations sur les sources thermales c^'Hammam-Berda et rf'Hammam- mes-Koutin, situées entre Bone et Constantine; par M. Tkipier. La Note de M. Tripier étant beaucoup trop étendue pour trouver place • ici, nous en extrayons les passages suivants, relatifs à la composition et à la température des eaux des deux sources. Source d'Hammam-Derda. « . ...Un vaste bassin de construction antique, ayant la forme circulaire av ec une demi-lune excentrique, reçoit les eaux d'un grand nombre de sources thermales fort abondantes qui sourdent dans son enceinte et au pourtour. « Ce bassin a 36 mètres dans un sens et 4» dans le diamètre qui com- prend la demi-lune; il est encombré dans une partie de son étendue par des pierres et des matières terreuses sur lesquelles la végétation du de- hors vient s'établir. liaLiiT' -ièoQi' j) Les sources réunies donnent uh volume d'eau capable de faire tourner \\n moulin; les gaz, comme refoulés par l'eau, ont à côté de chaque source une issue particulière dans les sables mobiles au fond du bassin, d'où ils s'élèvent en bouillonnant. : snot » J'ai trouvé à toutes les sources une température de 29*,3 centigrades. 1 » L'eau est limpide, incolore, inodore; sa saveur est agréable et ne diffère guère de celle qu'offre la meilleure eau potable; en effet, elle ne contient que fort peu de sels à base alcaline : c'est aux bicarbonates ter- reux qu'elle emprunte ses principales propriétés; elle contient aussi en- viron le cinquième de son volume d'acide carbonique libre ; mais point de sulfures, point d'hydrogène sulfuré, et pas assez de fer pour lui commu- niquer le moindre caractère, tiioi't; » L'ébullition la convertit en une eau assez pure en la dépouillant de ses sels terreux insoluliles. -î-JW -- ^iuui .'.u:ji; ^ ;.w.; .. ^.j^ j;ul;^ uu^ti 01 C 6oo ) » Les gaz qui se de'gagent près des sources sont composés de Azote 86 volumes. Acide carbonique. i2 Oxigène 2 100 5„ » L'analyse de l'eau m'a conduit à établir sa composition ainsi qu'il suit : Grammes. Chlorures de sodium o,oai55 — de maguésium o ,01899 Sulfates de soude o,o5254 , — de magnésie 0,00733 ; — de chaux 0,02000 Carbonates de chaux 0,20000 — de magnésie 0,03725 — de stroutiane ) , ; Oxidedefer | <*"f*«s. Silice 0,01000 Matière organique az. sul. environ. o,oaooo Total des matières solides 0,38766 Eau I litre » La matière organique, desséchée avec le produit de l'évaporation se redissout en grande partie soit dans l'eau , soit dans l'alcool en même temps que les sels qni y sont solubles; cette solution étant placée sur le feu, se recouvre bientôt d'une pellicule organique, et à la fin le produit sec se troiive comme enduit d'une espèce de vernis albumineux, luisant qui donne à la masse une grande cohésion ; la matière organique se redis- sout presque entièrement dans les mêmes véhicules , et présente de nou- veau ses premiers caractères que plusieurs solutions et évaporations ne lui font pas perdre complètement; elle cède du soufre à la potasse caustique pendant un contact un peu prolongé. Source d Hamman-mes-Koutin. » Un peu avant que d'arriver aux sources principales dont la position élevée et les chutes en cascades donnent lieu à un magnifique château d'eau, le bruit d'un bouillonnement tumultueux vous attire vers un très petit bassin rempli d'une eau boueuse et sans écoulement que soulèvent des éruptions gazeuses intermittentes, dont la période d'activité est d'en- yiron dix minutes, tandis que le repos absolu qui lui succède tout-à-coup ne dure guère que d'une à deux minutes. Cette eau, dont le volume ne ( 6oi ) parait ni augmenter ni diminuer, possède pendant les instants où la source est en repos, une température de Sa degrés, qui s'élève d'une manière très sensible durant les émissions gazeuses; on la trouve plus chargée d'hydrogène sulfuré qu'aux sources dont la température est plus chaude; il est probable qu'elle s'alimente par la condensation des vapeurs que les gaz entraînent. » Quant aux sources principales, leur température , beaucoup plus élevée encore, a de tout temps attiré l'attention des voyageurs qui ont parcouru le pays, et l'on a des mesures de cette température qui remontent à près d'un siècle et demi : un auteur écrivait à Londres, en 1 702, qu'elle était à 5° près celle de l'eau bouillante, quelquefois 4' et même 3°. En 1786, Desfontaines trouva qu'elle s'élevait à 96',3. Lors de la seconde campagne de Constan- tine, MM. Antonini, Guyon, Baudens, Gouget, trouvèrent 76° Réaumur équivalant à 96° centigrades. Le 17 mai 1889, P^*" "" beau temps et ime température atmosphérique de 20°, j'y transportai un thermomètre qui avait marqué 100° dans l'eau distillée bouillante, à Alger; il marquait sur les lieux mêmes 99°,5 dans l'eau distillée, et 100° dans l'eau minérale por- tée à l'ébullition. Je le plongeai à plusieurs reprises dans un grand nombre de sources , le mercure s'éleva constamment à 95% dans toutes celles qui donnaient un volume d'eau un peu considérable; la chaleur était moindre, quoique toujours brûlante , dans plusieurs autres qui n'en donnaient que des filets. » Les gaz recueillis avec soin au milieu de la veine en ébullition m'ont présenté la composition suivante: Acides carbonique 97 volumes. — suif hydrique 00, 5 Azote 2,5 100,0 » L'analyse quantitative de l'eau m'a donné les résultats ci-après ^ » ( 602 ) .JilSifè^Mi Grammes. ...i;«o^ Chlorures de sodium o,4i56o *i'7ius(n ■) •i\{)ïi , ., — de inaenésiuin.. . . . . . 0,07864 •;i^3-If;U')-f.i),.| j/ljui) , ° . ' , •• V ■ — de potassium o,oi83g ^brniib «nlrr 1^^ Mri __ de calcium o,oio85 Sulfates anhydres'de chaux o,38o86 — de soude 0,1 ^653 — de oiagne'sie o,oo'j63 Carbonates de chaux o ,25722 — de magnésie 0,04^35 — de strontiaue o,ooi5o Arsenic dosé à l'élal métallique. o,ooo5o .îi.i: ; jii'jo Silke. . ."Î'.'P.'A .':J.'A*i-.' 0,07000 * ' Matière orgairiquid environ 0,06000 Fluortire Oxide de fer ?des traces. ■ ; > Total 1 , 5aoo7 Eau, un litre. » Tous les visiteurs ont vu avec quelque surprise, au bas du château d'eau, quandla rivière froide a reçu les eaux thermales, un bassin naturel profond de deux pieds et demi au fond duquel beaucoup de poissons se promènent , et l'op se brûle quand on y plonge le doigt : le poisson qu'on y pêche à la ligne produit une sensation de chaleur à la main qui le saisit; en agitant l'eau avec un bâton , on aperçoit des stries comme quand deux liquides de densités différentes viennent à se mêler; les poissons peuvent vivre dans la couche inférieure qui élevait le thermomètre à l\0° quand la couche supérieure en marquait 56. Ces poissons (ce sont des barbeaux) ont une chair molle et fade. » Les lauriers roses se développent admirablement et présentent une floraison hâtive au bord d'une eau qui a 48° de chaleur. Nous avons vu des dattiers pleins de vigueur au bord du courant, là où il possédait encore 45°. Leur présence ici doit être accidentelle, car il n'en existe pas d'autres dans un rayon extrêmement étendu. » MÉTÉOROLOGIE. — ÀuroTes horéoles. L'Académie a reçu, dans cette séance, quelques nouveaux détails sur l'aurore boréale du 22 octobre iSSg: de M. Mamiani délia Rovere, de Pesaro; de M. Matteucci, de Rome; enfin de M. de la Pilaje , lequel se croit autorisé à tirer des différences d'aspect , de hauteur et d'orienta- ( 6o3 ) tion que présentent les observations venues de divers lieux , la consé- quence que le phénomène se passe dans notre atmosphère , à une assez petite hauteur. M. de la Pilaje a envoyé également les descriptions d'aurores boréales observées par lui à Renac , près de Rennes <, en février i83 1 , et le i a août de la même année i83i , à Paimbœuf. D'après une lettre de M. Herrick, de New-Haven { Connecticut ) , à M. Arago, l'aurore boréale a été observée vingt-deux fois dans cette ville, entre le i" janvier et le 3 septembre iSSg. L'aurore du 3 sep- tembre se montra avec une grande magnificence. Le centre de la cou- ' ronne était à 74° de hauteur angulaire au-dessus de l'horizon sud. Il cor- respondait donc à peu près au point du ciel où l'aiguille d'inclinaison aboutit à New-Haven. L'aiguille aimantée d'une boussole horizontale , fut troublée pendant toute la durée du phénomène, au point de marquer quelquefois une déclinaison différente de 3° de la déclinaison moyenne. Toutes les perturbations s'opérèrent en ce sens, que la pointe nord de l'aiguille était constamment à l'est de sa position habituelle. D'après ce que M. Herrick mande à M. Arago , l'aurore boréale du 3 septembre 1 839 a été vue à la Nouvelle- Orléans. MÉTÉOROLOGIE. — Étoilcs Jilantes. Parmi les Notes relatives à ce phénomène qui ont été communiquées à l'Académie dans la séance de ce jour, nous citerons : Une Note de M. Schumacher , adressée à M. Arago, et destinée à montrer tout le parti qu'on pourra tirer, pour la détermination des longitudes, de l'observation des moments d'instinction des étoiles filantes- Une Note à' Antonio Colla , de Parme , de laquelle il résulte que dans la nuit du 9 au 10 août 1839, quatre observateurs réunis virent en 6 heures 27 minutes 353 étoiles filantes; Et la nuit suivante, du 10 au 11 août, en 6 heures 37 minutes . 819 étoiles; Une Note de M. Herrick, de New-Haven , adressée à M. Arago, dans laquelle on trouve que, durant la nuit du 9 au 10 août 1839, en 5 heures çuafre observateurs comptèrent, k New-Haven. . . 691 étoiles filantes- Que la nuit suivante, en 3 henres , quatre observateurs en comp- tèrent49i; c'est-à-dire, terme moyen, 164 par heure; 2,7 par minute et une chaque 22 secondes; C.R. 1839, a«Serae*tre. (T. IX, N» 20.) . B^ ( 6o4 ) Une Note de M. Edouard Clesse , de Coinmercy {département de la Meuse)y de laquelle il résulte que dans la nuit du trois août iSSg, de 9 heures à lo heures du soir, deux observateurs voyaient, terme moyen , les étoiles filantes se succéder à des intervalles de 65 secondes. MÉTÉOROLOGIE. — Oragcs. En étudiant la distribution géographique des orages, M. Jrago avait cru pouvoir conclure. des tableaux contenus dans les voyages de divers navigateurs anglais, « qu'en pleine mer ou dans les îles, il ne tonne « jamais au-delà du 75° degré de latitude nord, » M. Arago croyait, mais sans en être certain , que la même règle pourrait être étendue aux régions arctiques continentales. Celte double assertion vient d'être contredite, par M. Baer, devant l'Aca- démie de Pétersbourg , dans une Note que M. Arago a présentée à ses confrères, et dont il est redevable au zèle de M. Demidoff pour les pro- grès des sciences. Voici les renseignements extraits de l'intéressante dissertation de M. Baer. Spitzberg. Dans la relation des quatre Russes naufragés sur l'île à l'est du Spitz- berg (trois y vécurent six ans et trois mois), il est dit qu'ils entendirent tonner une fois. Sans avoir la relation sous les yeux , on ne saurait as- surer si cet unique coup de tonnerre n'a pas pu être un de ces bruits subits et retentissants, qii Egede et Crans déclarent eux-mêmes ressem- bler de tout point aux éclats de la foudre , et qui sont produits par des chutes de rochers ou par des avalanches de glace et de neige. Nouvelle-Zemble (latitude, 73° 10'). MM. Baer et Ziwolka entendirent un coup de tonnerre le 7 aoxit 1837. ï)ans le siècle passé, pendant un séjour de deux étés et de deux hivers à la Nouvelle-Zemble, entre 71° et 78" j de latitude , Rakmanine entendit le tonnerre trois fois (Est-ce le même jour?) Islande. La foudre y a incendié la cathédrale de Skalholt. ... Ouleaborg (latitude 65'). Youline y a entendu quatre-vingt huit fois le tonnerre en douze ans; c'est en moyenne 7,3 par an. ( 6o5 •) ^rkangel{64° 34'). D'après dix- huit années d'observations, il tonne à ^rkansel, en moyenne, 6,5 fois par an. Terre des Samoïèdes ( latitude 68"). M. Schrenk fut atteint en iSSy par un violent orage dans les déserts dénués d'arbres qu'on appelle toundras en Russie. Côtes de la mer Blanche ( latitude Gg^-ro" ). M. Reinecke y a observé huit orages pendant l'été de i836. Ces résultats sont, sans doute, importants; mais ils ne contredisent guère la règle que M. Arago avait déduite d'un dépouillement minutieux des voyages anglais. MÉTÉOROLOGIE. — Action dcs grands fcux four prévenir lafomiat^n des orages. M. Matteuqci avait signalé l'usage récemment introduit dans une pa- roisse de la Romagne d'allumer de grands feux dans le but de prévenir la formation des orages, et remarqué que depuis trois ans que cette pra- tique était suivie, la paroisse , jusque là ravagée chaque été par la grêle, avait été épargnée, tandis que les paroisses voisines ne l'avaient pas été. M. Arago, en citant ce fait dans sa Notice sur le tonnerre (annuaire du Bureau des Longitudes pour l'année i838), remarqua que le peu de durée de l'expérience ne permettait pas d'en considérer le résultat comme bien concluant, et il ajouta qu'on obtiendrait sans doute à cet égard des données plus précises en comparant les observations météorologiques de certains districts où les hauts-fourneaux et les grands feux d'usines sont très nombreux , à celles des districts agricoles voisins. La comparaison disait-il , a déjà été faite en Angleterre ; mais les résultats , quoiqu'en faveur de l'influence préservatrice des grands feux , ne mettent pas hors de doute cette influence. En effet, les hauts-fourneaux abondent en Angleterre partout où il y a beaucoup de mines métalliques ; la rareté des orages dans ces localités peut donc tout aussi bien être attribuée à la nature du sol qu'à l'action des énormes feux que le traitement du rainerai exige. Aujourd'hui M. Matteucci indique une nouvelle localité dans laquelle cette influence des veines métalliques ne vient pas compliquer celle des grands feux. En voyageant dans les Apennins, il a trouvé que les cantons où l'on fabrique le charbon et où l'on prépare le soufre sont très peu , - 84.. ( 6o6 ) sujets à l'orage et ne sont jamais grêlés. On lui a dit qu'il y a cinq ans un orage avec grêle éclata dans le canton où se trouvent les fours à soufre, mais que l'endroit même où ils sont établis en fut préservé. Le lieu dont il est ici question est le Perticaja, près de Rimino , où ces fours sont très nombreux. PHYSIQUE DU GLOBE. — Obseivatiofis entreprises dans le but défaire prévoir la hauteur à laquelle pourra s'élever Veau dans le puits foré de l'Abat- toir de Grenelle; par M. Walferdïn. « L'eau qui jaillit des nappes artésiennes ne remonte pas toujours au niveau du sol; tantôt elle lui est inférieure de quelques luètres, et dans ce cas on l'amène à la surface par des procédés mécaniques ; tantôt elle l'afïïeure, et tantôt enfin elle s'élève plus ou moins au-dessus du sol. » Cela dépend, comme on sait , de la différence de hauteur du point où les eaux se sont engagées , à travers des couches perméables , entre les couches imperméables qui les retiennent , et celle du point où elles remontent. » J'ai pensé qu'à l'état où en est le forage de Grenelle, il pouvait être utile de comparer la hauteur à laquelle s'infiltrent les eaux qui doivent former la nappe que l'on cherche sous le bassin de Paris, et celle de la surface du sol à Grenelle. » Si , en remontant la pente naturelle que suivent les eaux à la surface de la terre , on cherche la limite de la craie dans la direction du sud-est de Paris, on la voit cesser dans les environs de Troyes. Puis les marnes et argiles du Gault, que la sonde traverse actuellement à Grenelle , suc- cèdent à la craie , et à 18 kilomètres de Troyes , près de Lusigny , les sables verts (Green sand des Anglais, ou Grûner sand des Allemands) ap- paraissent et forment les orifices par où les eaux commencent à s'in- filtrer. M La hauteur à laquelle les eaux pénètrent ainsi dans les sables étant près de Lusigny de i25 à i3o mètres au-dessus du niveau de la mer, et celle du sol à Grenelle de 37 mètres seulement, il en résulte que , lorsque la sonde aura atteint la nappe que l'on cherche à Paris , l'eau devra sensi- blement s'élever au-dessus de la surface du sol. » C 6o7 ) - MÉTÉOROLOGiK. — Lumière des aurores boréales. ''^^ ^'^^y^ ■ M. Baudrimont réclame au sujet des remarques dont M. Jrago a fait suivre sa communication de lundi dernier. M. Baudrimont trouve que ces remarques « tendraient à faire croire qu'il a mal observé, k « J'ai dit, bien » positivement, ajoute M. Baudrimont , que la lumière était polarisée dans » trois plans qui allaient s'entrecouper en un même point Peu m'im- » porte (que cela) ne soit pas en harmonie avec les lois connues de la po- » larisation , etc. , etc. » M. Arago a répondu à peu près en ces termes : M. Baudrimont a écrit à l'Académie que la lumière de l'aurore boréale du as octobre était pola- risée. Pouvais-je,moi qui aussi avais observé attentivement ce phénomène, me dispenser de faire remarquer, que la lumière analysée était un com- posé de la lumière de l'aurore et de la lumière, partiellement polarisée, qu'envoyaient en même temps à l'œil, les régions de l'atmosphère éclairées ]»ar la lune et interposées entre l'aurore et l'observateur? M. Baudrimont, qui paraissait n'avoir pas songé à cette circonstance importante, tirait de son observation, telle qu'il l'avait donnée, une conséquence évidemment illégitime. Il disait de la lumière de l'aurore qu'elle était polarisée, et, ce- pendant, répétons-le encore, ce qu'il avait analysé avec le polariscope, qu'on me passe l'expression, n'était pas un corps simple, n'était pas la seule lumière de l'aurare, mais bien un mélange de cette lumière et d'une lumière atmosphérique qui étant, elle, polarisée, pouvait être! l'unique cause des phénomènes observés. Si M. Baudrimont venait un jour nous dire que dans un ciel à peu près serein, la lumière des nuages isolés est polarisée, je lui demanderais de même, avec toute raison, comment il est parvenu à séparer cette lumière de celle des couches atmosphériques comprises entre le nuage et l'œil. M. Baudrimont croit à une polarisation dans deux plans rectangu- laires, lorsque pendant le mouvemeni; de la rotation du polariscope , il lui est arrivé devoir, l'une après l'autre, deux séries de bandes qui, si elles existaient simultanément, se couperaient rectaugulairement. Il faut donc que je dise à M. Baudrimont que les rayons polarisés dans un seul plan , donnent précisément ce même phénomène. C'est là un des principes élémentaires de l'optique à l'égard desquels il n'est permis à personne de dire : peu m'importe. ( 6o8 ) . CHIMIE ORGANIQUE. — Rechcrches sur le camphre et la coumarine, ou ste'o- roptène des fèves de Tonka; par M. Delalande. « Le camphre, sous l'influence de l'acide sulfurique à loo", se trans- forme en une huile isomérique qui bout à 220". » Cette huile, distillée plusieurs fois sur de la potasse, régénère du camphre. /> La densité de vapeur de cette huile est la même que celle du cam- phre, = 5,3. » Lecamphène, déjà obtenu par M. Dumas en distillant le camphre sur de l'acide phosphorique anhydre, se combine avec l'acide sulfurique, et donne naissance à un acide sulfo-camphique , analogue à l'acide sulfo- naphtalique * ^"^ "o- î ^^'^'^- » Cet acide cristaUise; les sels de plomb et de baryte sont solubles et cristallisables. ^ » La densité de vapeur du camphène est égale à 4»7' En admettant la formule C*° H*', la condensation des éléments y suit la règle la plus gé- nérale aux hydrogènes carbonés, c'est-à-dire qu'il y a 4 volumes dans un équivalent. » La coumarine est un principe immédiat décrit par MM. Boulay et Boutron-Charlard , qui se trouve dans les fèves Tonka. » Sa formule se représente par C'^ H'^ O*. » Traitée par la potasse, elle se transforme en acide salicilyque, C^'H-oQ*. » On peut représenter la réaction d'une manière très simple : C»» H'» 0< -f C» H* coumarine, C*» H" CM -j- O acide salicilyque. » C'est le second exemple d'une transformation semblable. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Courauts de la Méditerranée. M. Aime , professeur de physique à Alger, adresse une Note sur le grand courant qui, entrant dans la Méditerranée par le détroit de Gibraltar, suit la côte d'Afrique, remonte le long des côtes de la Sicile et de l'Italie, f 6o9) et vient se perdre entre l'Espagne et les îles Baléares. Il résulterait des renseignements que M. Aimé a recueillis de différents navigateurs, que la force de ce courant varie avec les phases de la lune, et qu'il est le plus fort à l'époque des syzygies. MÉDECINE. — Cécité guérie par l'application des grandes ventouses de M. JUNOD. M. Blanche communique l'observation suivante : ^ ^.,i> c>i)r»ni « M. A., frappé d'amaurose par congestion à la suite d'urre plaie d'arme à feu, avait déjà reçu au Havre les soins de plusieurs médecins, sans obtenir aucune amélioration. La cécité étant devenue complète, il vint à Paris, et sur ma proposition il se décida à essayer l'emploi des grandes ventouses de M. 3unod. L'application fut faite sur les extrémités infé- rieures, et il suffit de cinq ou six séances pour rendre la vue au malade. » M. GoNDOGWBis, dans une lettre adressée à M. Élie de Beaumont, an- nonce qu'à Linari , dans l'île de Céphalonie, il y a un dattier, âgé aujour- d'hui de i6 ans, dont les fruits, très abondants chaque année, arrivent à parfaite maturité. « Ce fait, dit M. Condoguris, m'a paru remarquable, puisque d'une part les naturalistes anciens ont dit que le dattier, quoique pouvant très bien vivre en Grèce, n'y donnait jamais de fruits mûrs, et que d'une autre part les botanistes modernes qui se sont occupés de la géographie des végétaux, disent que la datte ne mûrit que dans les climats dont la température moyenne est au moins de 21 degrés cent., moyenne qui me paraît fort supérieure à celle de Céphalonie. » M. Condoguris, dans la même lettre, parle d'un enduit de couleur do- rée dont se recouvrent fréquemment les dents des moutons qui vont paître sur une montagne appelée Aia-Djnaté. Il adresse deux dents encore recouvertes de cet enduit que les gens du peuple à Céphalonie croient être de l'or. • M. le général Dordonnead adresse, comme documents pour la Com- mission chargée de faire un rapport sur son procédé de fabrication du pain de munition , la copie de quelques articles du règlement sur le ser- vice des subsistances militaires, relatifs à la composition du pain qu'on fournit aux soldats et aux signes par lesquels on peut reconnaître qu'il est de bonne quahté. M. Dordonneau présente en même temps quelques ( 6io ) remarques sur la manière inexacte dont un journal quotidien a reproduit les paroles de M. Arago sur la conservation du pain obtenu par le nou- veau procédé. M. Amyot adresse une Note sur l'application de la force électro-magné- tique comme moteur. M. Leclercq écrit pour faire sentir la nécessité d'avoir, pour la pesan- teur spécifique des corps, une unité de mesure liée par des rapports sim- ples avec les unités de longueur, de capacité, etc., de notre système métrique , et il e'xpose ses idées sur la construction d'un aéromètre des- tiné à remplir ces conditions. M. Marquiëh adresse une lithographie faite d'après une image photogra- phique. M. LEYMfetiiE donne quelques détails sur une trombe qu'il a observée en mer le 2 septembre 1804. L'Académie accepte le dépôt de trois paquets cachetés, adressés par : M. Bayard (procédé de photographie sur papier); M. Pionnier (sur un moyen destiné à empêcher les navires de som- brer sous voile et de se briser contre les écueils); M. LctZELBCHWAft. La séance est levée à 5 heures. A. (6ii ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans celle séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie rojale des Sciences; a* semestre iSBg, n° 19, in-4°. Annales maritimes et coloniales ; par MM. Bajot et Poirré; oct. iSBg, in-8". Appareils à vapeur. — Formules à l'usage des ingénieurs chargés de l'épreuve et de la réception de ces Appareils; par M. d'Adbuisson, corres- pondant de l'Académie; in-8°. Traité du Froid, de son action et de son emploi intus et extra en hy- giène, en médecine et en chirurgie; par M. La CoRBiiîRE; in-S". (Cet ouvrage est adressé pour le concours Montyon.) f^ojage dans la Russie méridionale et la Crimée; par M. le comte Demidoff; 3'liv. , in-8°, pi. in-fol. Mémoire sur les rétrécissements organiques du canal de V Urètre, et sur l'emploi de nouveaux Instruments de scarification ; par M. Martial Du- piERRis ; in-8°. F'ojage dans l'Amérique méridionale; par M. d'Orbigny; 42" livraison in- 4°. Galerie ornithologique d'Oiseaux d Europe; par le même; 4^° li~ vraisoii in-4''- Mémorial encyclopédique et progressif des Connaissances humaines ; n' 106, octobre iSSg, in-8'. Revue des Spécialités et des Innovations médicales et chirurgicales, Jon- dée et dirigée par M. Duval; n° i", tome x", novembre iSSg, in-8°. Journal des Connaissances médico-chirurgicales; noyembre i83g, in-8°. Lettre sur les moyens d'éteindre en France la Petite Vérole ; par M. Castera ;. j de feuille in-8°. Bibliothèque universelle de Genève; n" 45, septembre iSSp, in-8". Description des Echinodermes fossiles de la Suisse; par M. Agassiz; i"* partie, Spatangoïdes et Clypéastroïdes; Neufchâtel, 1859, in-4°. The Edinburgh. . . N ouveau Journal philosophique d'Edimbourg; juil- let— octobre i83<), in-8°. The Quaterly Review ; n° 128, octobre iSSg, in-S". C. «. 18Î9, 1" Semestre. (T. IX, N» ÏO. ) . 85 ( 6l2 ) The London . . . Magasin philosophique et Journal de Science de Londres et d'Edimbourg ; novembre iSSg, in-8°. Report of Rapport du Président du Conseil de la Société rojale sur les Instructions préparées pour Texpédition scientifique aux régions an- tarctiques ; iti-S". Supplément to. . . . Supplément à ce Rapport; in 8°. Proceedings of tlie. . . . Procès-Verbaux de la Société zoologique de Londres; part. 6°, Londres, i838, in-8"'. Report of the .... Rapport du Conseiller des auditeurs de la Société zoologique de Londres , lu à la séance annuelle du 29 avril iSSg; in-8°. Supplément to . . . . Supplément au catalogue des Mamjnijeres conservés dans le Muséum de la Société zoo logique de Londres ; ia-8°. Astronomische .... Nouvelles astronomiques de M. Schumacher ; n° 385, et table des n" 56 1— 384 Arsberàttelse. . . . Rapport général sur les progrès en Phjrsit^ue et en Chimie, présenté le 3i mars 1837 à l'Académie rojale des Sciences de Stockholm par M. Berzéhus, secrétaire de cette Académie j Stockholm, 1837, in-8». Arsberàttelse .... Rapport sur les progrès de la Technologie, présenté à l'académie royale des Sciences de Stockholm par M. G.-E. Pasch, le 5i mars 1837; Stockholm, 1837, in-S". Arsberàttelse. . . . Rapport sur les travaux et sur les ouvrages relatifs à la Botanique pendant Tannée 1 836, yô// à l'Académie rojale des Sciences de Stockholm le 3i mars 1837 /7ar M. J.-Ec Wikstrom; Stockholm, 1837, in-8°. Kongl. Vetenskaps. . . . Mémoires de l'Académie rojale de Suède, pour l'année 1837; Stockholm, i838, in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 7, n° 45, m-/^°. Gazette des Hôpitaux ; tome j*',n°' i5o — i3i, in-fol. Gazette des Médecins praticiens; n" 40, in-8*. L'Expérience, journal de Médecine; n* i22,in-8°. fj'Esculape , journal des spécialités médico-chirurgicales ; n° 30, in- 4*. L'Éducateur, 4* année, n° 20. • -=««»»?«»■ COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 21 NOVEMBRE 1859. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS CE L'ACADÉMIE, PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Rechcrches faites avec l'appareil thermo-élec- trique sur la chaleur vitale des végétaux; par M. Dctrochet. — (Extrait.) « J'ai communiqué à l'Académie, aux mois de juin et juillet derniers, les principaux résultats de mes recherches faites avec l'appareil thermo- électrique, sur la chaleur propre des végétaux. Depuis ce temps j'ai con- tinué mes observations et j'ai acquis de plus en plus la certitude que les résultats que j'avais annoncés étaient exacts. Je redoutais trop l'erreur* dans ces recherches difficiles et délicates , pour ne pas m'environner de toutes les précautions nécessaires pour l'éviter. J'ai répété souvent les mêmes expériences et, pour ainsi dire, jusqu'à satiété; car je leur ai consa- cré , dans le cours de cette année et dans celui de l'année dernière , près de trois cents jours dans lesquels mes observations étaientfaitesd'heure en heure pendant la journée et quelquefois pendant la .nuit. L'extrême importance de la question que j'avais à résoudre et le besoin d'éliminer les erreurs C;.K. i83),i«Semes(re.(T.IX,ISo21.^ , 86 Ttfrtfr n f ? ( 6x4 )'T' fr 1 r .^^ -^ : accidentelles de l'observation par le moyen de îa multiplicité des expé- riences , me rendaient nécessaire cette assiduité au travail. Des résultats désormais incontestablement établis sont sortis de ces recherches. Il est certain que tous les végétaux ont une chaleur propre et vitale qui réside spécialement dans leurs parties vertes; chaleur qui, soumise à un pa- roxysme quotidien , arrive à son maximum vers le milieu du jour et pré- sente son minimum pendant la nuit. Je ne répéterai point ici ce que j'ai dit et qui se trouve imprimé dans le Compte rendu des séances de l'Aca- démie des 10 juin et i" juillet de cette année touchant mes procédés d'expérimentation. Je n'ai exposé alors les résultats de mes recherches que d'une manière extrêmement succincte et seulement dans la vue de prendre date. J'entre aujourd'hui dans de plus grands détails sur les phénomènes que présente la chaleur vitale des tiges végétales. » C'est spécialement dans le sommet des tiges végétales jeunes et en plein développement que j'ai constaté l'existence de la chaleur vitale et du paroxysme quotidien auquel elle est soumise. Cette observation ne peut se faire que sur des tiges qui , dans l'état de première jeunesse , ont un diamètre d'environ un centimètre. C'est ce qui ne se rencontre que chez certains végétaux et surtout au printemps, lorsque le premier développement des liges est vigoureux. Plus tard, les tiges des plantes herbacées deviennent ordinairement de plus en plus grêles, et alors il n'est plus possible de les soumettre à ce genre d'expériences qui ne peuvent être faites non plus sur les tiges fistuleuses. » Je donne ici, comme exemple, l'observation da paroxysme diurne de la chaleur vitale dans la tige de XEuphorbia lathjris, L., pendant deux jours consécutifs. Cette tige, qui commençait à fleurir, avait un centi- mètre de diamètre au-dessous de Tombelle, endroit où la soudure de l'ai- guille fut enfoncée à la profondeur de cinq millimètres, ainsi que je le prati- quais toujours. La tige était coupée et trempait dans Teau par sa partie inférieure. L'expérience fut préparée le soir, en sorte que l'équilibre fut bien établi, sous le point de vue de la chaleur, entre toutes les dépen- dances de l'appareil et l'atmosphère ambiante , lorsque je commençai mes observations le lendemain matin, qui était le 5 juin. La table suivante offi-e la série des observations que je fis d'heure en heure pendant deux jours. J'indique le nombre des degrés du cercle dont l'aiguille aimantée du mul- tiplicateur a été déviée et le degré de la chaleur vitale de la plante qui est indiquée par cette déviation. Dans mon appareil thermo-électrique seize degrés de déviation de l'aiguille aimantée indiquent un degré ther- (é,5) mométrique centésimal de différence entre là température des deux soudures. aBnnEs de la journée. S juin Ô"" l 9 lo 1 1 midi a 3 4 5 6 9 10 6 juin. 6'' l 9 lO II midi 9. 3 4 5 6 9 lO DÉVIATlO-1 de l'aiguille aimantée. degrés. • i 2 3. 4 5 i CHALEin propre de la plante au-dessus de la chaleur atmosphérique. ■iiy'^'''' I I I 2 2 3 2 2 I degré r«ntig. 0,09 0,11 0,12 0,18 0,25 0,28 o,3i 0,34 0,28 0,28 0,18 O, 12 0,06 o,o3 o,o3 o,oi5 0,00 0,00 o,o3 0,06 0,09 o, I i o,i5 o, i5 0,18 o, 13 0,12 0,06 o,o3 o,o3 o,oi5 0,00 0,00 0,00 TEMPERATIBE atmosphérique. degrés cent. + 16,8 16,8 16,8 16,9 '7 17,2 17,3 17,5 '7.7 17,7 17,8 17,6 .7.5 >7.4 17,2 «7 '7 16,2 16,2 16,3 16,5 16,8 16,8 17»! 17,2 <7»4 ,7,6 17,5 -7.5 »7»4 1^,8 16,5 16,3 ' » Le lendemain 7 juin, le paroxysme de la chaleur vitale se repro- duisit encore, mais d'une manière peu sensible, et le 8 juin la chaleur propre de la plante se trouva tout- à-fait éteinte. Ce phénomène de l'extinc- tion assez prompte de la chaleur vitale dans les plantes coupées, dont la 86.. ( 6i6 ) vie est entretenue par l'eau dans laquelle plonge leur partie inférieure, s'est constamment offert à moi. Aussi ai-je eu soin d'employer des plantes en- racinées et plantées en pots, lorsque j'ai voulu faire des expériences d'une durée un peu longue sur leur chaleur vitale. » VEuphorbia lathjris est la plante dont la tige m'a offert la chaleur vitale la plus élevée. Cette chaleur, comme on vient de le voir, disparaît complètement pendant la nuit. Or j'ai observé que d'autres plantes qui ont moins de chaleur vitale conservent cependant une partie de cette cha- leur pendant la nuit, et même on peut dire que cela s'observe chez le plus grand nombre. Toutefois la diminution de la chaleur vitale pendant la nuit est toujours très notable. » L'heure à laquelle arrive le maximum quotidien de la chaleur vitale est toujours à peu prés la même pour chaque végétal. D'après mes obser- vations, cette heure du maximum varie de dix heures du matin à trois heures du soir chez différents végétaux, ainsi que cela est indiqué dans la table suivante. NOMS DES VÉGÉTAUX. HEURE du maximum DÉVIATION de MAXIMUM delà, chaleur vitale. TEMPËRATUnE delà chaleur vitale. l'aiguille aimantée. atmosphérique lo'' degré.^. degré c. degrés c. 3 \ ■ 0,21 -\- 22 1 I 1 0,12 23,8 midi I h 0,09 19 ." 5 T 0,34 17,5 I 3 ï 0,21 20,4 I 2 0, 12 '9»^ I 3 \ 0,22 i3,8 I ' \ OyII 16 I 4 6,25 '7 I = i 0,16 22 3 5 o,3i l6,2 2 3 T 0,21 '9»3 2 4 h 0,28 19.5 3 4 0,25 12 3 I \ 0,09 21,8 Rosa canina , L AlHiiin pori'uni , L Borago officinalis , L Euphorbia lathyris , L . . . . Papaver soiiiniferum, L.. . . Cactus flagelliformis , L. . . . Helianthus anuuus, L Impatiens balsainina ^ L. . . Carthamusferox, L Âylanthus glandulosa, Desf, Campanula tnediuin , L . . . Sambucus nigTa , L Liliuin candidum, L Asparagus officinalis, L. . .. Lactuca sativa, L (6i7 ) , -, .; . » Il est nécessaire de faire observer ici que la chaleur "Ser tiges clés végétaux n'est point uniforme et la même dans toutes leurs parties; elle est à son plus haut degré auprès du bourgeon terminal , et elle diminue en s'en éloignant. Ainsi, par exemple, l'asperge, au degré de développement où elle est lorsqu'on la sert sur nos tables , offre sa plus grande chaleur vitale auprès de son gros bourgeon terminal; c'est là en efïet que la vie a le plus d'activité. Cette chaleur diminue dans les parties inférieures, et cela d'autant plus qu'elles sont plus éloignées du sommet; elle devient nulle dans la partie blanche et étiolée de cette tige, là où elle était cachée dans la terre. Chez les végétaux ligneux, tels que le Sàmbucus nigra et le Rosa canina, la chaleur vitale ne s'observe que i!ans le sommet des scions ou jeunes tiges, là où la moelle est pleine de liquides organiques; cette cha- leur disparait dans la partie inférieure de ces tiges, là où les cellules de la moelle se remplissent d'air et où l'état ligneux succède à l'état herbacé. » Je n'ai trouvé aucune chaleur propre au tissu ligneux , même à celui de récente formation. J'ai fait mes expériences à cet égard sur des bran- ches d'un, de deux et de trois ans, du tilleul, de l'orme et du chêne. » ^obscurité complète n'empêche pas le paroxysme diurne de la cha- leur propre des tiges végétales de se reproduire, et cela pendant quelques jours en diminuant graduellement d'intensité, jusqu'à l'extinction com- plète de cette chaleur vitale. Cette expérience ne peut se faire que sur des plantas enracinées et plantées en pots; car, ainsi que je l'ai noté plus haut, la chaleur propre des tiges végétales coupées s'éteint assez promptement malgré leur exposition à la lumière. Pour avoir une obscurité complète, je couvre avec un récipient de carton la cloche de verre dans l'intérieur de laquelle se trouve la plante mise en expérience, et j'accumule du sable fin autour de la base , en sorte qu'il n'y pénètre aucun rayon de lumière. Je donne ici , comme exemple , les observations que j'ai faites sur la chaleur vitale d'une tige enracinée de Campanula médium^ L., et sur l'extinction graduelle de cette chaleur dans l'obscurité. Inexpérience fut établie le 31 mai au soir, et les observations commencèrent le lendemain matin. ¥ (6, 8) CHALEUR HEURES DEVIATION propre de la plante TEMPÉRATURE de la journée. de TaiguîUe aimantée. au-dessus de la chaleur atmosphérique. atmosphérique. degrés. tlegrè centig. degrés cent. 22 mai. ..... 6'' o,o6 + i5,5 7 • T 0,09 i5,5 8 •-* i o,i3 i5,5 9 1 0, 12 i5,6 10 3 o,i8 .5,7 1 1 4 0,25 i5,8 midi 4 7 0,28 16 ih 4 i 0,28 16,3 2 5 o,3i i6,a 3 3 ^ 0,21 i6 4 3 { 0,20 i5,7 5 3 T o,i5 .6 6 2 1 o,i5 i5,8 l 2 T o,i5 i5,4 2 0, 12 l5,2 9 I 0,06 •4 lO I 0,06 14 )> A dix heures dti soir je couvris la cloche de verre avec le récipient de carton , afin que la plante fût dès ce moment dans une obscurité complète. CHALEUR HEURES DËTIÀTION propre de la plante TEMPÉRATURE de la journée. de l'aiguille aimantée. au-dessus de la chaleur atmosphérique. atmosphérique. degrés. degré ceotig. degrés cent. 25 mai &" I 0,06 + 12,5 l I e,o6 12,5 i 0,06 .2,5 9 ' 1 0,09 12,7 10 « f 0,]0 12,3 II 2 0,12 12,7 12,7 midi 2 k o,i5 i»- 2 1 0, i5 12,5 2 3 o,t8 12,5 3 2 o,ia 12,3 4 ' f o,ii 12,5 6 ' i 0,0Q 0,00 12,5 12,3 7 I 0,06 12,4 8 '" i o,o3 12,3 9 )) » n,8 10 » M ,1,5 (6i9 ) DÉVIATION de l'aiguine aimantée. HEURES de la journée. CHALRUR propre de la plante au-dessus de la chaleur atmosphérique. TEMPERATIHE atmosphérique. 24 mai 6" l 9 10 II midi !■• 2 3 4 5 6 7 8 I I I I I ' i 2 2 a • t I « f I d^ré centig. o,o6 o,o6 o,o6 o,o6 o,o6 0,09 0,09 O, 12 O, 13 O, 12 0,09 0,09 0,06 0,0g 0,00 0,00 0,00 degrés rpnti[;. 10,5 10,5 1 1 1 1 l'A 1 1 1 1 ,2 11,8 .9 8 r r 1 1 1 1 ,» ir,8 i.,4 11,4 11,2 II 1 1 23 mai e*" 9 10 II midi i»» 2 3 4 5 6 0,00 0,00 0,00 o,o3 0,06 0,06 0,09 o, I I 0,09 0,00 o,o3 o,o3 0,00 0,00 0,00 0,00 + 10 10 10 10,3 10,3 10,5 1 1 ri 1 1 1 1 10,8 10, l 10,i) 10,3 10 9.8 9>5 » Le 26 mai , pendant toute la journée, la chaleur vitale de la plante demeura éteinte. Le 27 mai à six heures du matin , j'ôtai le récipient àe carton, et je rendis ainsi à la plante l'influence de la lumière. A midi, par une chaleur atmosphérique de g,5, l'aiguille aimantée déviée d« I degré |, indiquait chez la plante un retour de chaleur vitale de 0,09 de degré. Elle ne s'éleva pas plus haut ce jour-là. Le lendemain 28 mai cette chaleur vitale s'éleva ào,i5 de degré vers l'heure ordinaire de son maximum. ( 620 ) Je ne suivis pas plus loin cette observation qui me prouva que la chaleur vitale abolie par l'obscurité, se rétablissait en partie par le retour de l'in- fluence de la lumière. Je ferai observer que le cabinet où je faisais ces expériences n'était éclairé que par la lumière diffuse; sa fenêtre, dirigée à peu près vers le nord , ne recevait point les rayons du soleil ; les va- riations de la température y étaient ordinairement faibles et très lentes , ce qui est une des conditions nécessaires pour l'exactitude des expériences de ce genre. » Le temps nécessaire pour abolir la chaleur vitale dans l'obscurité , varie selon les plantes et probablement aussi selon le degré d'élévation de la chaleur atmosphérique. J'ai prouvé ailleurs, en effet, que les fonc- tions vitales dés végétaux s'abolissent dans l'obscurité d'autant pins promptement que la chaleur atmosphérique est plus élevée. La faiblesse de la chaleur vitale d'une plante n'est pas toujours l'indice de sa promp- titude à perdre sa chaleur vitale dans l'obscurité; ainsi chez la bourrache (Borago qfficinalis, L.) dont la chaleur vitale est très faible , cette chaleur se trouva éteinte dès le premier jour de l'obscurité; et cependant, chez une tige de laitue (Lactucn sativa, L.) dont la chaleur vitale n'est pas plus grande que celle de la bourrache, cette chaleur ne s'éteignit dans l'obs- curité que le troisième jour. Le Cactus JlagelUJormis , L. , m'a offert une persistance beaucoup plus longue de la chaleur vitale et de son paroxysme quotidien dans l'obscurité, car cette chaleur ne s'est éteinte que le onzième jour de la privation de lumière. » Ces expériences prouvent suffisamment que c'est «ous l'influence de la lumière que s'établit et se maintient la chaleur vitale des végétaux , et son paroxysme diurne ; pourquoi donc ce paroxysme se renouvelle-t-il , et cela à la même heure, dans l'absence de sa cause, lorsque l'obscurité complète semble avoir soustrait la plante à l'influence que l'époque ho- raire de la journée exerçait sur elle.'' Ce phénomène, il faut en convenir, est profondément mystérieux. » Je crois devoir suspendre la publication des expériences que j'ai faites sur la chaleur propre des autres parties des végétaux, ayant besoin de les revoir et de les suivre de nouveau. » J'ai fait quelques recherches sur la chaleur vitale des champignons; elles n'ont porté que sur trois agarics, sur un bolet et sur un lycoperdon. La soudure de l'aiguille fut enfoncée dans le pédicule, vers son sommet, chez les agarics et chez le bolet. Ces champignons sont désignés dans la table suivante sous les noms que leur a imposés BuUiart. ( 621 ) MOUS DES CUAUPIGMONS. DÉVrATION de l'aieuille aimantée. CHALEUR propre du champignon au-dessus do la chaleur atmosphérique. TEUPÉRATCRE atmosphérique. Agaricus eburneus -degrés ,_ degri c. 0,20 degrés c. 20,5 Agaricus colubrinus. . . I 1 0,10 20,2 Agaricus aunulaiius. .. ' i 0,10 17,5 Boletus œreus 1 i 0,45 •9.3 LycopertJon liirluin... 4 î 0,26 21,7 » Les champignons n'ont point, comme les végétaux verts, le besoin physiologique de la lumière; il doit donc paraître fort probable qu'ils n'offrent point, comme ces derniers, un paroxysme de chaleur corres- pondant à une t^poque horaire de la révolution diurne de la Terre. Toute- fois cette question ne peut être résolue que par l'observation directe. Or je n'ai point donné assez de suite à ces observations, je ne les ai point assez multipliées pour pouvoir me prononcer à cet égard. »Le Boletus œreus m'a offert une chaleur vitale deprès d'un demi-degré centésimal; c'est la chaleur propre la plus élevée que j'aie rencontrée dans le règne végétal, abstraction faite de la chaleur bien plus considérable, mais passagère , qu'offre le spadice des arum pendant la floraison. » CHIMIE OPTIQDE. — Note de M. Biox sur Vhuile isomère au camphre naturel, obtenue et analysée par M. Delalande (i). o M. Delalande est venu éprouver au Collège de France le pouvoir rotatoire du liquide huileux qu'il avait obtenu en mettant le camphre na- turel en contact prolongé avec l'acide sulfurique à un atome d'eau , sous l'influence d'une température de 100°. Je l'ai assisté dans ces observa- tions, et voici quels en ont été les résultats. » Le liquide huileux a d'abord été observé, sans verre rouge, dans un tube de 78 millimètres de longueur. Sa couleur, vue par transmission à travers cette épaisseur, était un jaune très pâle. Sa densité était alors 0,96. La déviation des rayons jaunes purs s'y est trouvée de 8° vers la droite de l'observateur, conséquemment de même sens que celle du cam- (i) Voyez le dernier numéro du Compte rendu, C. R. 1839, a« Semestre. (T. IX, N» 21.) 87 ( 6a2 ) phre naturel. Mais, d'après le pouvoir rotatoire précédemmeut connu de ce dernier corps, la déviation qu'il aurait produite sur les mêmes rayons, dans la même épaisseur, et avec une densité pareille, eût été 35'',5^^'^ , c'est-à-djre quatre fois et demie aussi forte que celle du produit huileux. Ainsi déjà ce produit, quoique isomère au camphre naturel, n'est pas constitué moléculairement comme lui dans son ensemble. )i On a essayé ensuite, comparativement, le pouvoir rolatoire du pro- duit huileux et celui du camphre naturel en présence de la potassé caus- tique , à la température ordinaire. Pour cela, M. Delalande a dissous des poids égaux de ces deux substances, dans une même solution alcoolique de potasse, prise aussi en poids égal. Les deux liquides formés ont été observés dans le même tube que précédemment. Celui qui contenait le camphre naturel a produit sur les rayons jaunes une déviation de II ",25^'''^ . C'était exactement celle qui devait résulter par le calcul de la proportion de camphre qu'il renfermait, en admettant que son pou- voir rotatoire primitif n'eût pas éprouvé d'altération. Ce liquide était demeuré limpide et incolore. Il n'en fut pas ainsi de l'autre. H s'était for- tement coloré; et, à travers le tube de 78 millimètres il paraissait d'un rouge vif. La déviation qu'il a imprimée aux rayons rouges a été de \°^o^^^''^^ , toujours vers la droite. C'était o'',64 de moins qu'on ne l'aurait conclu d'après le pouvoir que l'huile primitive avait d'abord exercé isolément. Quoique cette différence soit très petite, son sens ne paraît pas douteux; car la déviation a été déduite d'une moyenne entre vingt observations, et le zéro, d'où les degrés se comptent, avait été soigneu- sement vérifié. De là, et de la coloration acquise par le liquide, on peut présumer avec vraisemblance que la présence de la potasse avait déjà im- primé à l'huilé primitive quelque petite altération, même à la température ordinaire. » 11 ne restait plus qu'à éprouver de même le produit solide et cris- tallin, semblable au camphre naturel, que M. Delalande avait obtenu, en traitant cette huile par la potasse à une température d'environ 200°. Pour cela , il a pris 9 grammes de cette huile , bouillant au point fixe de lao", et parfaitement liquide. 11 l'a fait digérer pendant cinq heures avec de la potasse solide, à une température tant soit peu inférieure à ce terme, en disposant l'appareil de manière que les vapeurs qui s'élevaient retom- bassent, par condensation, dans le récipient qui contenait le mélange. ( 6a3 ) Après ce temps, ayant laissé refroidir l'appareil, tout le contenu st*fet pris en masse. On y remarquait deux couches distinctes : l'une inférieure, com- posée de potasse fondue; l'autre supérieure, formée d'un corps cHstaïUn transparent , quoique coloré en brun. M. Delalande a alors soumis ce mé- lange à une distillation ménagée, dont il a reçu le produit dans un tube taré d'avance. Il a recueilli ainsi 8 grammes d'un produit qui avait assez de consistance, pour qu'on pût renverser le tube qui le contenait, sans quil se vidât. Le gramme de déchet semble ^voir consisté en un produit noir, d'apparence analogue au goudron , et qui était resté avec la potasse. La portion sublimée a été pressée dans un linge, puis entre des doubles de papier Joseph, pour en séparer une portion du liquide huileux primitit qui n'avait pas été solidifiée. On a obtenu ainsi définitivement 3*,6 d'un corps solide, semblable au camphre naturel par son odeur et par tous ses caractères apparents. M. Delalande a dissous ce produit dans 1 1',5 d al- cool; et il a formé aussi, pour terme de comparaison, une solution de 3^,6 de camplire naturel dans un poids d'alcool pareillement de 1 1*^,5. Il a trouvé que ces deux solutions avaient toutes deux une même densité, égale à 0,857. On lésa successivement exposées à la lumière polarisée, dans un même tube de 78 millimètres de longueur : toutes deux étaient parfaitement limpides. Im solution de camphre naturel a produit sur les rayons jaunes une déviation égale à 7°,(); ce nombre avait été calculé et écrit d'avance, d'après le pouvoir connu de ce corps. Il s'est ainsi de nou- veau exactement confirmé par l'observation. Mais la solution analogue dû produit solide, régénéré de l'huile, a montré ur> pouvoir rotatoire de même sens, trois fois plus faible. La déviation opérée a été seulement de "i-^,^ ^^ ; la différence était évidente à la seule inspection de l'image extraordinaire formée dans l'azimut zéro. Ce produit solide, cristallin, quoique tout-à-fait semblable au camphre naturel par ses apparences, n'est donc pas constitué moléculairement comme lui dans le groupe total de ses particules, puisqu'il diffère du camphre dans une propriété qui leur appartient. Cela tient-il à l'essence même du produit solide obtenu ? ou bien serait-il encore un mélange d'huile primitive, unie à une certaine quantité de camphre naturel; soit que celui-ci se fût réellement revivifié sous l'influence de la potasse dans l'acte de la distillation , soit qu'il ei'it préexisté dans l'huile primitive en s'y maintenant à l'état de solution? C'est une alternative dont la chimie seule peut peser les vraisemblances, et qu'elle seule peut décider. Car, pour l'observation des pouvoirs rotatoires, 87.. (624) ces deux cas seraient possibles, puisque le produit total régénéré exerce un pouvoir spécifique un peu plus grand que l'huile primitive seule ne l'exerçait. » Les calculs qui donnent les résultats précédents, quoique très sim- ples, étant encore peu pratiqués, j'en joins ici en note le détail numé- rique, qui pourra servir d'exemples pour toutes les expériences ana- logues. J'ajouterai que les valeurs des déviations rapportées dans cette Note ont été toujours déterminées successivement par M. Delalande, aussi bien que par moi, avec des différences à peine sensibles. De sorte que les résultats énoncés sont les moyennes de ces observations indépendantes. » Dans le tome XIII des Mémoires de V Académie , page 148, le pouvoir rotatoire du camphre naturel sur les rayons rouges, à travers une épaisseur de i5a millimètres, et pour une densité idéale i , a été trouvé de 54°, 2442^''^^ , c'est-à-dire vers la droite de l'observateur. En réduisant ce nombre pour l'épaisseur de 100 millimètres, il devient -j-j4'54''.244* o" 35°, 687. Je le désignerai ci-aprèi par [«]. » L'observation est supposée faite à travers un verre rouge, coloré parle protoxidede cuivre. Si on veut la faire à l'œil nu , la déviation des rayons jaunes moyens sera , d'après les principes exposés dans le même Mémoire , W [«], ou 47°,4'8, dans la même épaisseur de 100 millimètres, et avec la densité idéale i . Je désignerai ce nombre par [«]'. La déviation qui s'y rapporte s'obtient en arrêtant le prisme biréfringent dans l'azimut où l'image extraordinaire E, offre, pour couleur, un bleu violacé qui suit le bleu foncé , et précède immédiatement le rouge jaunâtre. Cette méthode s'applique à toutes les subs- tances où le pouvoir rotatoire exercé sur les divers rayons du spectre, est sensiblement réciproque au carré des longueurs des accès. ^ » Avec ces données, on peut calculer d'avaucela déviation que produirait une solution de camphre naturel dans un liquide quelconque qui n'altérerait pas sa constitution, et qui ne serait pas, lui-même, doué du pouvoir rotatoire. Il suffit pour cela de connaître la densité de la solution que je nomme i", la longueur / du tube à travers lequel on l'observe, et la proportion pondérale ■ de camphre qui s'y trouve dissous. Alors si l'on désigne par » la déviation à travers le verre rouge , et par •' la déviation observée à l'œil nu , on aura l'une ou l'autre par ces formules En prenant [«] et [«]' tels qu'ils ont été donnés plus haut, il faudra exprimer la longueur / du tube en décimètres. » i" Exemple. li'hvàXe isomère au camphre n£[turel, avait pour densité 0,96. Son pouvoir rotatoire a été observé à l'œil nu dans un tube dont la longueur était 78 millimètres ou, en décimètres, o,;8. On demande la déviation qu'elle aurait opérée sur le rayon jaune, dans ces circonstances , si elle eût été entièrement formée de camphre naturel moléculairemeut non altéré ? 11 Dans ce tas on a e = i, puisque le système est supposé entièrement composé ( 6a5 ) de la substance active. La dévialiou demandée sera donc «'= o,']8.o,q64i',^i8^^^ = 35°,5o65. L'observation réelle du liquide huileux n'a donne' pour déviation que 8° Ce liquide n'était donc pas constitué moléculairement comme du camphre pur. » 2' Exemple, 4 grammes de camphre naturel ont été dissous dans 8 grammes d'une solution alcoolique de pola.sse : la densité du mélange a été 0,913. Il était limpide et sensiblement incolore. On l'a observé à l'œil nu dans un tube de ^8 millimètres. Quelle déviation a-t-il dû produire sur les rayons jaunes, en supposant le camphre non altéré ? » Ici, la somme des poids employés est 12, celui du camphre 4 > on a donc i = j. En y joignant les autres circonstances de l'observation, il vient •' :r. -.0,9«3.0,'j8 [«]'= H°,253^^''^^ . L'expérience a donné ii°,20. Cette expérience confirme donc l'exactitude du pou- voir rotatoire [«]' attribué au camphre naturel , quoiqu'on l'eût déduit de solutions très différemment dosées. » 3' Exemple. 4 grammes d'huile de camphre avaient été pareillement dissous dans 8 grammes de la même solution potassique, ce qui donnait encore <=f. La densité du mélange était 0,911. On l'a observé dans le même tube de 78 milli- mètres ; mais il y paraissait d'un rouge très vif et intense , de sorte qu'on a dû considérer la déviation observée comme étant celle des rayons rouges. Prenant donc pour terme de ce départ la déviation 8°, précédemment opérée par cette huile sur le rayon jaune, lorsqu'elle était presque incolore et qu'elle remplissait le tube en totalité, on l'a d'abord ramenée à celle du rayon rouge en la multipliant par ~, ce qui l'a ré- duite à 6°,i33 ; puis on l'a divisée par sa densité primitive 0,96 pour avoir la valeur de [«] qui lui était propre , sous la densité idéale i. On a eu ainsi [it] = 6'',388, le tube d'observation ayant une longueur de ']8 millimètres. Maintenant, ceci connu, on peut calculer la déviation qui aurait dû être produite par la solution potassique d'huile dans les circonstances fixées plus haut, en supposant que l'huile primitive n'y eût pas été altérée dans sa constitution moléculaire. Car, en la nommant » , comme le tube d'observation a été le même que pour la détermination de [«] , on aura « = i.o,9ii.6°,388= i»,94^ "Vingt observations de limites de^l'image ont donné seulement * = \'','io ^^ ' , et le zéro de l'appareil était parfaitement réglé. De là et de la coloration qui s'était produite, on peut inférer avec vraisemblance que la présence de la potasse avait déjà opéré sur l'huile quelque altération, tandis qu'elle n'avait pas sensiblement altéré, à doses égales, le camphre naturel. » ^* Exemple. 3^,6 de camphre naturel ont été dissous dans i iî,5 d'alcool. La den- sité de la solution a été 0,857. Observée à travers un tube de 78 millimètres, elle était ( 6a6 ) sensiblement incolore. On demande quelle déviation elle doit imprimer aux rayons jaunes à travers cette épaisseur? » Ici la somme des poids employés est i5^, i . La proportion prépondérale du camphre y est donc i =-p^, = 0,2884 1 1 ; alors la déviation et sur le rayon jaune dans le tube de '^S millimètres , sera a' = É . 0,857 . 0, 78 H' = ,»,557 ^^^^"^^ . L'observation a donné un peu plus de 7°,5, environ 7°, 6 ou 7°, 7. Elle était donc d'ac- cord avec le calcul , qui avait été fait d'avance. » MICROGRAPHIE. — Quelcfues observations nouvelles sur les Protococcus qui colorent en rouge les eaux des marais salants; par M. Turpin. « 11 semblait que tout avait été dit sur les diverses espèces de Proto- coccus (i) qui, verl ou rouge, servent par leur présence et leur nombre incalculable à verdir ou à rougir les surfaces sur lesquelles ces petits vg- gétaux globuleux et vésiculeux vivent, soit sur celles de la terre, des bois, de la neige, des marbres blancs de Serravezza , bruts ou travaillés; soit en suspension ou au fond des eaux douces ou salées; soit enfin quelquefois enveloppés, comme divers corps organisés le sont dans les coriglomérations siliceuses (2) , dans la glace , dans les gréions et dans les cristaux de sel marin. Il semblait que sur ce sujet le champ des vérités et celui des erreurs étaient épuisés, et que l'histoire de ce petit végétal, sur lequel on a tant écrit, était enfin terminée. » On savait qu'un Protococcus était un végétal très simple, se bornant, pour toute organisation , à n'être qu'une vésicule sphérique, transparente, incolore, donnant lieu, de ses parois intérieures, à un grand nombre de (l) GlobuUna kermesina , Turp, Protococcus nivalis , Agardli. Procococcus kermcsinus , id. Palmella nivalis, Hooker. Uredo nivalis , Bauer. Tremella cruenia , R. Brown. Lepraria kermesina , Wrangel. Chlorococcum , Frics. Terre rouge de la neige, de Saussure. Protococcus et Hœmatococcus salinus . ■f<2) Compte rendu, t. IV, p. 3o4 et 35f, et /4nn. des Sciences nat., mars 1837, zool. , pi. 6 et 7. ( 627 ) globulins reproducteurs (i), colorés en rouge, et dont la vésicule mater- nelle, comme un vase de cristal blanc rempli de grains colorés, recevait sa couleur. » On savait que la vésicule maternelle en terminant sa propre existence, se rompait, se décomposait, versait dans l'espace aqueux ses globules semi- nulifères reproducteurs, et que ceux-ci, conformément à la loi générale, se nourrissaient des éléments épars et nutritifs de leuf mère. » On savait que les Protococciis viridis, les Protococcus kermesinus et les ffœmatococcus , n'étaient que des âges ou des états diftérents d'une même espèce ; on savait que l'espèce qui végète dans l'eau des marais sa- lants, et qui offre également tous ces états, était caractérisée par une couleui' moins vive, plus safranée, et qu'elle était douée, très remarqua- blement, de l'odeur de violette (2). » On savait enfin que ces myriades de petits végétaux globuleux étaient la seule cause temporaire de la coloration en rouge-sanguin ou rosé de la neige et de la glace rouge, des eaux douces ou de celles de la mer et des marais salants, de la même manière que les eaux salées des parcs aux huîtres verdissent ou brunissent par l'apparition d'un grand nombre de navicules d'espèces diverses (3), ou bien encore lorsque les eaux impures (i) Une masse composée d'individus rapprochés de Protococcus globuleux , vésiculeux et remplis de leurs globulins reproducteurs, est entièrement semblable et comparable à celle de la Bichatia vesiculinosa , à celle d'une truffe formée de vésicules spfaériques contenant des globulins parmi lesquels 1 , 2, 3, 4 deviennent des truffîi)elles noires , bé- rissées et reproductives. Cette masse de Protococcus représente encore tout aussi rigoureusement une portion de tissu cellulaire , puisqu'il est positivement vrai que les vésicules maternelles pleines de leurs globulins organisés et reproducteurs, jouissent, chacune, de l'individualité, et que toutes Tégétant en simple contiguité, ont leur centre vital rayonnant particulier tout aussi bien que le possèdent chaque œuf de poisson agglutinés en masse. On peut donc dire, en toute vérité, qu'un Protococcus vésiculeux est l'analogue de- l'une des vésicules agglomérées d'un tissu cellulaire et que celui-ci est l'analogue d'une collection de Protococcus en contiguïté. (2) Il est remarquable que cette odeur de violette, que ne possèdent point les espèces qui croissent dans les eaux douces ou à la surface des marbres blancs, se retrouve dans le Byssus joliihus , Linn., qui est rouge aussi , mais dont l'organisation filamen- teuse et rameuse l'éloigné beaucoup des Protococcus qui ne sont que globuleux et vésiculeux. {Voir Micheli, Nov. plant. Gêner., p. aïo, tabl. 89, fig. 3.) (3) On sait aujourd'hui que les nombreuses espèces du genre ISavicula sont des animalcules infusoires de forme allongée , jouissant à peine du dernier caractère de l'animalilé , celui du mouvement qui, chez ces petits êtres qui vivent dans les eaux ( 628 ) - . et croupissantes des ornières verdissent par la présence de la Raphanelle urbicole (i). » On avait véritablement épuisé tout ce qu'il y avait à dire sur les Proto- coccuSj tant sous le rapport de leur histoire naturelle que sous celui de leurs propriétés chimiques. Il paraissait que c'était un fait bien acquis dans la science , et d'autant mieux acquis, qu'il avait été sérieusement examiné tour à tour par des hommes tels que de Saussure, de Sementini, Wollaston, et M. Thénard sous le rapport chimique; et par Francis Bauer, Rob. Brown, Greville, Agardh, Wrangel, Fries, et tant d'autres habiles obser- vateurs sous le rapport de son organisation végétale , lorsque M. Payen vint annoncer à l'Académie qu'il venait d'observer que la cause de la colora- tion en rouge des eaux des marais salants de Marignane , était uniquement due à la présence dans ces eaux d'un nombre prodigieux dé très petits crustacés, désignés parl.each sous la dénomination de yirtemiasalina (2). pures douces ou salées , se réduit à un simple glissé assez lent ou à un autre mouve- ment assez comparable à celui de l'aiguille aimantée oscillant sur son pivot. On sait aussi que ces élégants et innombrables infusoires sont munis d'une carapace de silice pure transparente, incolore, de la même forme et de la même grandeur que l'animalcule qui est blanc , vert ou brun jaunâtre , suivant les espèces On sait enfin que c'est aux dépôts successifs des carapaces indestructibles, finement striées en travers que sont dues ces couches considérables désignées par les noms de _/àrine ^.M/7e de Bergmehlj de Kieselguhr, etc. , et dont quelquefois des malheureux hommes , trom- pés par la couleur blanche et l'aspect farineux de ces coquilles microscopiques et sili- ceuses, se sont lestés l'estomac pour échapper à de longues disettes pendant lesquelles, la condition nécessaire de la tension de l'organe digestif étant remplie , ils pouvaient ne pas mourir en vivant de leurs propres tissus , lesquels tissus se dévoraient entre eux du plus fort au plus faible. Il ne faut pas confondre, comme on l'a fait assez communément, deux faits très curieux et découverts presque au même instant : les amas ou les grands dépôts de coquilles ou de carapaces siliceuses microscopiques simplement entassées, el les corps organisés végétaux on animaux, entiers ou fragmentés, également microscopiques, qui se trouvent empâtés dans l'épaisseur des rognons siliceux où ils sont en même temps la cause de la coloration des divers silex qui, sans ces corps étrangers, seraient blancs comme neige. (i) Raphanella urbica , BoTY . Cercaria viridisyMûWeT. (a) Artémie saline ; Arlemia salitia, Leacb. Arlemisus salinus , Lam., Anim. sans vert., t. V, p. i35. Cancer salinus , Linn. Gammarus salinus , Fabr. •Ce très élégant crustacé est voisin duBranchipe des marais. ( 6^9 ) Celait évidemment une erreur, et cette erreur qui devait être promplc- ment relevée, donna lieu à une Note de notre correspondant M. le pro- fesseur Dunal, dans laquelle, en rétablissant la vérité, il démontrait po- sitivement que, comme poiu' la coloration rouge de la neige et de la glace, ta coloration rose ou sanguine de l'eau des marais «alants était uniquement due à la présence des Protococcus salinus suspendus dans ces eaux. A celte Note, envoyée par l'auteur à l'Académie , étaient joints des dessins coloriés et des masses composées de cristaux de sel marin teints en rouge par des Protococcus qui, pendant le travail de la formation cristalline, s'y étaiemt trouvés emprisonnés. h . » Deux opinions si opposées sur la cause de la coloration rouge des ma- rais salants déterminèrent l'Académie à nommer une Commission, com- posée de MM. Aug. de Saint-Hilaire, Dumas et Turpin , pour examiner sé- rieusement lequel de ces deux habiles et savants observateurs avait la vérité de son côté. Chargé plus spécialement de ce travail purement microsco- pique, je m'en occupai aussi vite que je le pus. Je repris le sujet tout en- tier , en faisant toutes les recherches nécessaires et en observant compa- rativement au microscope un grand nombre de Protococcus vivants et s'étant développés sous diverses influences et dans des milieux différents. Tous ces Protococcus m'avaient été procurés en grande quantité, ceux des neiges par MM. Gaymard (i) et Martins, ceux des marais salants par MM. Dumas et Dunal qui les avaient recueillis, le premier dans les eaux très salées de l'étang de Bère (a) , et le second dans celles de Villeneuve; (\) Voyage de la Reclierche. Recueillis par M. Migiiet , sous le titre de graines rouges, qui donnent à la neige cette couleur. C^s Protococcus , que je conserve, étaient morts et devenus blonds. Parmi eux se trouvaient un grand nombre de fdaments de Protonema simplex , Turp., tous sus- pendus dans une eau douce qui provenait de neige fondue, étaient inodores. Ceux de M. Martins, venant à peu près des mêmes lieux, se trouvaient dans le niêiae état. (a) L'étang de Bère est situé à quelques lieues de Marseille; il renferme une eau plus salée que l'eau de mer , et qui est exploitée par marais salants. {Noie de M. Dumas.) Ces Protococcus ou ces Hœmalococcus salinus , car c'est la même cliose dans des àpes plus ou moins avancés , suspendus en grand nombre dans l'eau incolore, donnent à ce liquide une belle couleur rouge cinabre qui rappelle celle des agates. Lorsfjuu ces petits végétaux se collent en masse aux parois intérieures d'un bocal en verre blanc, on «cirait voir une cornaline polie. C'est ceUe ressemblance si parfaite de couleur, qui me détermina à faire des recherches microscopiques sur la cause de la coloration rouge des agates ponctuées, pensant bien que toutes les couleurs qu'offrent les roches siliceuses devaient leur être transmises par des corps étrangers à la silice pure qui, eu i83tj,aeSemej«re. (T. ^X,^<'2I.) SIS ( 63o ) ceux des eaux douces par M. Cagniard-Latour(i), et ceux qui croissent à la surface des marbres statuaires par M. Payen , qui les avait observés et rapportés de Serravezza. Je fis venir du Havre ceux qui végètent sur les cailloux calcaires. » Je comparai toutes ces espèces entre elles, et j'en fis toutes les fi- gures coloriées que j'ai l'honneur de mettre aujourd'hui sous les yeux de l'Académie. Tous mes nombreux matériaux étaient préparés , et la rédac- tion du rapport fort avancée lorsque M. Auguste de Saint-Hilaire m'an- nonça que M. Dunal désirait retirer sa Note pour en faire le sujet d'un Mémoire plus étendu. » Quelque temps après, M, Payen présenta à l'Académie une nouvelle Note qui était intitulée : Sur la cause de la coloration de l'eau des marais salants à F époque qui précède la précipitation du sel ( 2). » Dans cette Note, M. Payen modifiait beaucoup son opinion trop ex- comme l'eau et toutes les matières susceptibles de s'arranger en cristaux , est absolu- ment incolore. Je trourai donc que le ponctue' rouge des agates était formé par des myriades de Prowcocc//^ entiers , fragmente's ou réduits en pulvisculc. J'ai remarqué que la vésicule du Prolococcus salinus avait la double faculté de produire de ses parois intérieures ses globulins reproducteurs et une sécrétion huileuse que l'on voit s'échap- per lorsque la vésicule se contracte ou se déchire. Cette huile pourrait se retrouver lorsqu'on fait l'analyse chimique des agates rougies par la présence des Prolococcus. Cette double faculté de productions différentes est propre à la vésicule d'un grand nombre de pollens , à celle de la lupuline du houblon , aux seminules vésiculeuses dont se compose la levure de bière , aux globules vésiculeux et butyreux du lait , dans l'in- térieur desquels aussi naissent des globulins en même temps que se secrète l'huile bu- tyreuse qui s'y amasse, et qui n'en sort qu'au moment où l'enveloppe organisée se dé- truit d'elle-même ou est brisée par l'action mécanique du battage dans la baratte. (i) Ceux de M. Cagniard-Latour s'étaient développés sur les parois intérieures d'une cloche de jardin remplie d'eau de pluie , et sur les feuilles mortes et autres corps étran- gers qui se trouvaient au fond du vase. Les enduits, que {ormaieut ces Prolococcus iterme^inK* , avaient l'aspect d'un sang tué. Vus au microscope ils se présentaient sous la forme d'une vésicule sphérique remplie de ses globulins reproducteurs et d'un beau rouge. Dans la masse on en voyait de tous les âges, et la couleur, à mesure qu'ils se développaient , passait du blanc au vert , au rouge safrané, et ensuite au rouge écla- tant. Ils étaient inodores. Parmi ces petits végétaux végétaient, pour leur compte, un nombre considérable d'individus filamenteux et incolores de Prolonema simplex. Pèle mêle avec ces deux espèces de végétaux simples vivaient encore une grande quantité d'Helerocarpclla ge- mina, Turp., qui s'y distinguaient par l'élégance de leur structure et de leur beau vert émeraude. (a) Comple rendu, t. VIT, p. 782. ( 63i ) clusive sur la cause véritable de la coloration rouge de l'eau des marais salants, mais il y soutenait toujours que les yirtemia salina , lorsqu'il s'en rencontre , pouvaient aussi , secondairement, servir à cette même colora- tion, le corps transparent de ces crustacés, très vifs et très ambulants, étant coloré en rouge par une immense quantité de Protococcus kerme- sinus contenus dans le long canal intestinal de ces petits animaux , qui s'en nourrissent et les avalent le plus souvent tout entiers. » Une aussi grande concession faite à l'opinion de M. Dunal, comme à celle de tous les auteurs qui ont écrit sur la coloration en rouge des eaux douces et salées , de la neige et de la glace , par la seule présence du Pro- tococcus kermesinus, était de nature à terminer définitivement la question, et l'on pouvait en rester là, puisque l'auteur avouait qu'il y avait eu erreur relativement à la véritable cause , celle de la présence des Protococcus à l'état rouge , tandis que les Àrlemia salina , en colportant les mêmes Protococcus ingérés dans leur estomac diaphane , ne pouvaient pas même être considérés comme cause secondaire ou supplémentaire de l'intensité de la couleur rouge, puisque ces crustacés par eux-mêmes sont incolores, et que dans ce cas on ne doit les envisager que comme des sortes de vases transparents et sans couleur remplis de Protococcus colorés. » Cette nouvelle Note, pour l'examen de laquelle l'Académie nomma une autre Commission composée de MM. Robiquet, Turpin et Audouin, ne fut point l'objet d'un rapport, parce que l'auteur, comme on vient de le voir, accordait, au fond, tout ce que réclamait M. Dunal. Et en effet, M. Dunal en soutenant que c'était toujours à la présence et à la couleur rouge des Protococcus qu'était due la coloration rose ou sanguine des eaux des marais salants, avait complètement raison : car peu importe pour la cause de la coloration que les Protococcus rouges soient isolés et sus- pendus dans l'eau , comme c'est le cas le plus ordinaire , ou qu'il soient en partie renfermés dans le corps transparent et incolore d'un Ârtemia sa- lina, ce qui est le cas le- plus rare. » Le bocal rempli d'eau fortement colorée en rouge , puisée par M. Dumas dans l'étang salé de Bère, et dans laquelle eau il n'y a que des Protococcus rouges et pas un seul crustacé, prouvera à l'Académie que les Artemia salina , par eux-mêmes, ne participent pas plus à la couleur rouge que tous les aju très corps étrangers qui peuvent, par hasard, se rencontrer dans les eaux des marais salants. "" » On a vu que l'erreur, sans doute très facile , dans laquelle était tombé M. Paven, en contrariant toutes les idées reçues sur l'unique cause de la t8.. ( 637. ) coforâtiofi ronge des marais salants, avait donoé ïiieu à plusieurs réclama* fions qui, sans elle, n'auraient pas existé. C'eût été alors une chose fâ- cheuse, si l'erreur, considérée Comme moyen d'excitation dans les recher- ches, n'était pas quelquefois la cause de quelques découvertes positives. » Aujourd'hui M. le professeur Joly, de Montpellier, écrit à l'Académie qu'il s'est aussi occupé de là cause de la coloration rouge des mêmes m^arais salants, et qu'il est arrivé aux résitltats suivants (i) : » i". Les yirteinia satina j dit-il, rte contribuent que secondairement, et pour ainsi dire en rien à cette coloration. » Cela est rigoureusement vrai. Seulement je ne puis admettre l'expres- sion secondairement qui, suivant moi, ne serait bonne que dans le cas, Comme je l'ai déjà dit, où le petit crustacé agirait à l'aide d'une couleiir qui lui serait propre et non parcelle des Protococcus rouges par lui avalés. J'aurais, sans hésitation, supprimé le tqoX pour ainsi dire. » 2°. Elle est due, continue M. Joly, à des animalcules injusoires. Je m'aperçois que depuis quelque temps les observateurs micrographes abusent d'une manière étrange de la dénomination d'animalcules in- fusoires ; ils semblent vouloir donner ce nom à toutes les particules des matières inorganisées et à tous les globulins organisés qui , observés dans feau, offrent tous la propriété du mouvement de grouillement, mouve- ment si caractérisé dans les globulins de diamètre différent d'un peu de gomme-gutte dissoute et dans lesquels il serait tout-à-fait en dehors d'une science positive de voir des animalcules infusoires. M Depuis plusieurs années j'observe diverses espèces de Protococcus , j'en élève chez moi, soit d'eau douce, soit d'eau salée, je les vois naître, grandir, se colorer et se reproduire, sans avoir jamais vu ces petits êtres manifester le moindre mouvement ; donc , d'après nos règles humaines , ils sont végétaux dans toute la force du terme. » Mais ici, je crois reconnaître la cause de Terreur ou du malentendu. On sait que les particules très ténues et isolées des matières inorganiques, observées dans l'eau et au microscope, offrent toutes plus ou moins le mouvement de grouillement. » Quant aux corps organisés, j'ai Vu que des mouvements très ana- logues, si au fond ils ne sont pas les mêmes, se manifestaient chaque fois qu'étant observés dans l'eau, ces corps organisés, globulisés ou fiié.s^, of- fraient une assez grande ténuité, lorsque les uns elles autres n'atteignaient Je montrerai, au moyeu de dessins coloriés, qu'en ce nouvel état toute la masse du beurre fondu n'offre plus que de fausses vésicules conti- guës, de diverses grandeurs, sphériques ou devenues plus ou moins po- lyèdres par défaut d'espace et par la gêne naturelle qu'elles se sont fait éprouver pendant leur accroissement. On verra que ces simulacres de vé- sicules semblent marquées d'une sorte d'ombilic dans leur centre et que de ce point rayonnent vers la circonférence un grand nombre de rayons rameiix, cristalloïdes et colorés en jaune-fauve. » variable dans sa quantité et d'une manière incessante, suivant la nature spéciale des corps et leur degré de vitalité , suivant leurs divers points et suivant la température du milieu dans lequel ces corps sont plongés, peut-elle être désignée sous la dénomination particulière de chaleur propre ou vitale parce que seulement, pour quelques instants , elle se trouve retenue en foyers plus ou moins considérables? D'après cette manière de s'exprimer il faudrait aussi, pour être conséquent, appeler eau propre ou vitale toute celle contenue dans les corps inorganisés ainsi que toute celle qui baigne les tissus des corps vivants. Je crois qu'il serait plus exact de se servir des dénominations de chaleur libre ow flottante et de chaleur captive , comme d'eau libre et d'eau captive , puisque ces dénominations n'exprimeraient que des situations et des quantités variables djune seule et même chose. ( 637 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Mémoire sur l'évaluation et la réduction de la Jonction principale dans les intégrales d' un sjstème d'équations linéaires; par M. Augustin Cauchy. « Tai fait voir, dans mes Exercices d'analyse et de Phjsique mathéma- tique, qu'étant donné un système d'équations linéaires aux différences partielles et à coefficients constants entre plusieurs variables principales et des variables indépendantes , qui , dans les problèmes de mécanique, seront , par exemple , trois coordonnées rectangulaires x , j, z et le temps t, on pourra, en supposant connues les valeurs initiales des va- riables principales et de quelques-unes de leurs dérivées, réduire la re- cherche des intégrales générales des équations proposées à l'évaluation d'une seule fonction des variables indépendantes, que j'ai nommée Injonc- tion principale. Cette fonction principale n'est autre chose qu'une intégrale particulière de l'équation unique aux, différences partielles , à laquelle doit satisfaire une fonction linéaire quelconque des variables principales; et, si, dans tous les termes de cette équation aux différences partielles , on efface la lettré employée pour représenter la fonction principale, on obtien- dra entre les puissances des signes de différentiation D,, D„ D., D,, ce que nous appelons l'équation caractéristique. Ajoutons, i° que l'ordre n de cette équation caractéristique est généralement la somme des nom- bres qui , dans les équations données, représentent les ordres des dérivées les plus élevées des variables principales, différentiées par rapport au temps t; 2° que la fonction principale, assujétie à s'évanouir au premier instant, c'est-à-dire pour t = 0, avec ses dérivées relatives au temps et d'un ordre inférieur à. n — r , doit fournir une dérivée de l'ordre n — i , qui se réduise alors à une fonction de x, j^, z, choisie arbitrairement. Ainsi déterminée, la fonction principale peut toujours être représentée par une intégrale définie sextuple, relative à six variables auxiliaires, et qui ren- ferme sous le signe f une exponentielle trigonométrique dont l'exposant est une fonction linéaire des variables indépendantes. Mais , dans beau- coup (le cas, cette intégrale définie sextuple peut être remplacée par des intégrales d'un ordre moindre, ou se réduire même à une expression en termes finis. En conséquence , la fonction principale peut admettre des transformations et des réductions qu'il est bon de connaître, et qui sont l'objet du Mémoire que j'ai l'honneur d'offrir aujourd'hui à l'Académie. C. R. 1839, 2« Semestre. (T. IX, N» 21 ) 89 (638 ) «Déjà, dans un article que renferme le Compte rendu de la séance du 26 août dernier, j'ai observé que la méthode exposée dans mon Mémoire sur l'intégration d'uu système d'équations aux différences partielles, con- tinue d'être applicable, lors même qu'on peut abaisser l'ordre de l'équation caractéristique j et qu'alors les intégrales générales se présentent sous une forme plus simple que celle qu'on aurait obtenue , si l'on n'avait pas tenu compte de l'abaissement. C'est ce qui arrive en particulier lorsqu'un sys- tème simple ou un double système de molécules, devient isotrope. En effet, comme les équations du mouvement étant chacune du second ordre par rapport au temps , sont au nombre de trois dans un système simple, et au nombre de six dans un double système de molécules, il en résulte que l'équation caractéristique est généralement du sixième ordre pour un système simple, et du douzième ordre pour un double système. Toutefois, lorsque le système devient isotrope , l'ordre de l'équation carac- téristique se réduit à quatre dans le premier cas, et à huit dans le second. » Dans les deux cas que nous venons de rappeler, le premier membre de l'équation caractéristique, réduite à sa forme la plus simple, est dé- composable en deux facteurs rationnels du second ou du quatrième ordre; par conséquent l'équation caractéristique se décompose en deux autres d'ordres inférieurs. De semblables décompositions peuvent être employées avantageusement dans la détermination de la fonction princi- pale. Ainsi, en particulier je prouve que si l'équation caractéristique étant de l'ordre im, se décompose en m équations du second ordre , propres à fournir pour le carré de D, des valeurs qui soient entre elles dans des rapports constants; la fonction principale, correspondante à l'équation caractéristique de l'ordre 2m, offrira pour sa dérivée relative au temps, et de l'ordre im, la somme de m termes respectivement proportionnels aux fonctions principales qui vérifieraient les m équations du second ordre. C'est pour cette raison que les équations du mouvement d'un système isotrope , lorsqu'elles deviennent homogènes , fournissent toujours des intégrales générales semblables à celles que M. Poisson a données, dans les tomes VIII et X des Mémoires de l'académie, la fonction principale pouvant alors être réduite à celle que l'on obtient en intégrant l'équation du son , et cette réduction pouvant être opérée, quel que soit d'ailleurs le rapport entre les vitesses de propagation des deux espèces d'ondes planes compatibles avec la constitution du système , par conséquent soit que l'on suppose ce rapport égal à \/3 avec MM. Navier et Poisson , ou qu'on le réduise à zéro comme je le fais dans la Théorie de la lumière. (639) » Après avoir indiqué les avantages que peut offrir dans la détermina- tion de la fonction principale la décomposition de l'équation caractéristique en plusieurs autres, je passe à des réductions qui s'opèrent dans le cas même où cette équation est indécomposable. Je prouve en particulier que, dans le cas où elle est homogène, on peut, en considérant les deux sys- tèmes de variables auxiliaires comme deux systèmes de coordonnées rec- tangulaires, et substituant à celles-ci des coordonnées polaires , rédtiire l'intégrale sextuple qui représente la fonction principale à une intégrale quadruple. Alors les résultats qu'on obtient sont analogues à ceux que j'ai donnés dans un Mémoire présenté à l'Académie le 17 mai i83o, et dont un extrait a été inséré dans le Bulletin de M. de Férussac de la même année. » Enfin lorsque l'équation caractéristique est non-seulement homogène, mais du second ordre, l'intégrale quadruple qui représente la fonction principale se réduit à une intégrale double semblable à celles auxquelles je suis parvenu dans un Mémoire que renferme le XX* cahier du Journal de l'Ecole Polytechnique. » Outre les réductions que nous venons d'indiquer, et qui ne diminuent en rien la généralité des solutions, il en est d'autres qui tiennent à des formes spéciales des fonctions arbitraires introduites par l'intégration. Lorsqu'on adopte ces formes spéciales, on obtient non plus les intégrales générales des équations données, mais des intégrales particulières qui peuvent souvent se présenter sous une forme très simple et même s'ex- primer en termes finis. Telles sont, par exemple , les intégrales qui repré- sentent ce que nous avons nommé les mouvements simples d'un ou de plusieurs systèmes de molécules. Mais les mouvements simples et par ondes planes ne sont pas les seuls dans lesquels les variables principales puissent être exprimées par des fonctions finies des variables indépendantes. 11 existe d'autres cas où cette condition se trouve pareillement remplie. Ainsi en particulier, lorsque dans un système isotrope les équations des mouve- ments infiniment petits deviennent homogènes, des intégrales en termes finis peuvent représenter des ondes sphériques du genre de celles que j'ai mentionnées dans le n° 19 des Comptes rendus de i836 (i" sem.);, .savoir, des ondes dans lesquelles les vibrations moléculaires soient dirigées sui- vant les éléments de circonférences de cercles parallèles tracés suj- les sur- faces sphériques , ces vibrations étant semblables entre elles, et isochrones pour tous les points d'une même circonférence. De plus, si ce qu'on appelle la surface des ondes est un ellipsoïde, des intégrales en termes 89. ( 64o ) finis représenteront encore des Ondes ellipsoïdales dans lesquelles les vibrations moléctilaires resteront les mêmes pour tous les points situés sur une même surface d'ellipsoïde, ces vibrations étant alors dirigées suivant des droites parallèles. Au reste, je reviendrai plus en détail dans un autre Mémoire sur ces diverses espèces d'ondes qui se propagent en conservant constamment les mêmes épaisseurs. § I". Sur les avantagea que peul offrir la décomposition de l'équation caractéristique en plusieurs autres. » Considérons, pour fixer les idées, un système d'équations linéaires aux différences partielles et à coefficients constants, entre plusieurs va- riables principales, et quatre variables indépendantes dont trois x,j., z, pourront représenter des coordonnées rectangulaires , et le quatrième t le temps^ Si l'on nomme « l'une quelconque des variables principales, l'élimination de toutes les autres entre les équations linéaires données fournira une équation résultante (i) V« = o, dans laquelle V sera une fonction entière des caractéristiques D,, D„ D,, D„ et l'on vérifiera l'équation (t) ^^^ prenant pour », non-seulement l'une quelconque des variables principales , mais encore une fonction linéaire quelconque de ces variables. Alors aussi (2) V = o sera Véquation caractéristique , et si l'on nomme n l'exposant de la plus haute puissance de D, contenue dans V , n représentera l'ordre ou le degré de l'équation caractéristique. Enfin, si le coefficient de D" dans V se réduit à l'unité, alors, 'sr[jc , j-, z) désignant une fonction arbitraire des coordonnées, la fonction principale tsr devra vérifier, quel que soit t, l'équation linéaire (3) V/ar = o, et pour tz=zo, les conditions (4) (6) V'n = o, et pour t = o, les conditions (7) n = o, D,n = o;'':''riir'-"n = o, Df-n = ^(x, j, zÇ La valeur den étant obtenue, on aura pour déterminer tgr l'équation (5), jointe aux conditions (8) n — 2 intégrations successives, effectuées chacune, par rapport k t , a partir de l'origine < = o. » Au reste, la proposition contenue dans la formule (14) peut être généralisée; et en effet, on établit, à l'aide des mêmes raisonnements, celle que nous allons énoncer. » Théorème. Supposons que dans l'équation caractéristique V = o, la plus haute puissance de D, ait pour coefficient l'unité , et que le pre- mier membre V de cette équation soit décomposable en facteurs de même forme, en sorte qu'on ait " • V = V'V"... ; soient d'ailleurs -ar, oH u, v, w, s; enfin soient - -* % <*«> ' ■ , ^^ u, V, w, A, f/., V, six variables auxiliaires, et supposons , i" que u, c, w, soient liées avec D, V, w, par les formules u = V V^^, V :=y y/^^, IV = w \/^^i-; ■'"'■'^'^ "^' a" que l'on considère s comme une fonction de m, (^, w , déterminée par l'équation S = G. La fonction principale 'tsr, assujétie à vérifier, quel que soit t, l'équation linéaire Vip- = o, et pour < = o , les conditions «r = o, D,'Sr = o Dr'-arsso, D'r''ia' = — z) cos J =- — V — = cosp.cosô + sin/j cos y . sin G cos T -f- sinpsinç'.sinôsinT, et ■ -' s = kcû \/ — I . On devra, dans l'équation (i), remplacer les produits de dv dyv , dA du. dv , par k^sin pdpdqdr, f^sin^d&dTdp; et, en ayant égard à la formule ai' ' on trouvera les intégrations étant effectuées par rapport a. k et f entre les limites o, oo , par rapport à ^ et ô entre les limites o,7r, par rapport à ç et t entre les limites o,27r. » Si F(D., D,, D., D.) est une fonction homogène de D„ D,, D., D., alors on aura S = (A \/ — i)* F (cos p, sin p cos q, sin p sin q, u) ; et en remplaçant (645) puis effectuant la double intégration relative aux variables auxiliaires k et p, on tirera de l'équation (a), différentiée n — i fois par rapport à t, ï V rrrr *"~'<''sinpsines!r(A, ^, ») dpdqdSdr (3)D,»-''ar= ~^^^J J J j ((F(cosp, sin/jcosy, s\np%mq,t>))) cos '/^V^côs^' les valeurs àe K, ju, v , étant (4) A = ^4-^cosô, ^=j+^sin9cosT, v^zH-^sinôsinr, et le signe <£. étant relatif à la variable « considérée comme racine de l'équation F(cos/), sinp cosq^, sin/j sinç, g>) = o. On tirera immédiatement de l'équation (3) la valeur de m, en plaçant devant le second membre la caractéristique -j- .nt •»■: 7 ?- f r)3-. qui , lorsque n — 3 deviendra négatif, indiquera n — 3 intégrations effec- tuées par rapport à < à partir de l'origine < = o. Si l'on suppose simplement «=2, le coefficient de D,' dans F(D, , D,, D„ D,) étant l'unité, on trouvera ç »""' {{E{cosp, s\npi:osq,ûn psmq,u))) ' et par suite l'équation (3) donnera (5) ^==_ ' D. rrrr r.sinpsinfl^(A,^c,o - ^/^^?^!^ r>. Si l'on suppose en particulier F (m, u, w, j) = j' ^ — AM* — Bv* + cw* — ani'fv — 2E(vu — 2fuv; c'est-à-dire, en d'autres termes, si l'équation linéaire à laquelle doit satis- faire la fonction M. Ritter prend pour point de départ la formule donnée par Laplace dans le livre X de la Mécanique céleste pour représenter l'élément diffé- rentiel de la réfraction. Mais il n'attribue aux fonctions qui s'y trouvent contenues aucune forme particulière. Cette grande généralité qu'il con- serve à son équation ne l'empêche pas de développer en série la valeur de la réfraction qu'il s'agit d'obtenir. La série qu'il emploie prend naturelle- ment deux formes distinctes suivant que l'astre qu'on observe est près de l'horizon ou du zénith. Elle se compose d'un nombre infini de termes qui dépendent eux-mêmes de certaines différenciations ou de certaines intégrations : le but de M. Ritter est d'effectuer ces différenciations et ces intégrations. Il y parvient en effet, et par un habile emploi des formules de M. Gauss relatives aux séries hypergéométriques, il simplifie beaucoup les résultats de ses calculs. Toutefois ses formules finales res- tent encore très compliquées, mais cette complication tient sans doute à la nature même du sujet et à cette grande généralité qui fait le carac- tère principal de la solution de M. Ritter. ( 65i ) » Vos Commissaires pensent que les formules de M. Ritter auront daiis la pratique une utilité bornée , mais sous le point de vue analytique (le seul auquel il se soit véritablement attaché, comme l'indique le titre même de son Mémoire), l'auteur a fait preuve d'instruction, d'habileté: son Mémoire mérite sous ce rapport l'approbation de l'Académie, n Ces conclusions sont adoptées. MEMOIRES LUS. MÉCANIQUE APPLiQciE. — Mémoire sur les bateaux à vapeur; par M. A. DE JOUFFROY. (Commissaires, MM. Arago, Dupin, Poncelet, Séguier. ) Ce Mémoire se compose de trois parties, savoir: i° une introduction historique; a° des considérations sur la manière la plus avantageuse d'appliquer aux bateaux la force du moteur; 3° enfin la description d'un appareil que l'auteur vient d'établir et qu'il désigne sous le nom d'appa- reil palmipède. M. Arago, dans une Notice sur les machines à vapeur, en parlant des différentes tentatives faites pour appliquer ces machines à la navigation, avait cité feu M. le marquis de Jouffroy comme étant le premier qui eût réalisé cette idée {jàtinuaire du Bureau des Longitudes pour l'année iSSy, page 292). L'auteur du présent Mémoire donne , d'après les papiers que lui a laissés son père, des détails sur ces expériences qui furent faites d'a- bord en 1776 à Baume sur le Doubs, puis en 1781 sur la Saône. Il fait connaître le dispositif des deux bateaux et des machines destinées à les mettre en mouvement; enfin, il indique les causes qui ont empêché de donner suite à ces essais , causes qu'il ne faut point chercher, suivant lui, dans des imperfections qu'on aurait reconnues dans l'appareil, mais dans les difficultés que rencontra l'auteur lorsqu'il voulut obtenir le privilège dont il avait besoin pour tirer parti de sa découverte. « Après la lecture de ce Mémoire, M. Arago ajoute que peu de temps après la publication de sa première notice historique sur les machines à vapeur, il reçut une lettï'e dans laquelle une personne de Tournus,en Bourgogne, annonçait qu'elle avait en sa possession diverses pièces de la main même de Fidton , qui prouvaient que ce célèbre ingénieur assista à quelques-unes des expériences de M. de Jouffroy. M. Arago a égaré la ( <552 ) lettre et oublié le nom de son correspondant. ]VI. Arago espère , qu'averti aujourd'hui par la mention publique de cette circonstance, le citoyen de Tournus, dont il vient d'être question , livrera à la presse ou mieux encore à l'exaraen de l'Académie des Sciences, les documents historiques si pré- cieux qu'il a conservés. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. LE Ministre de l v Marine et des Colonies transmet, comme documents qui pourront servir au travail de la Commission chargée de l'examen d'un Mémoire de M. Péligot sur Vanalyse chimique de la canne à sucre et du vesou, deux lettres qui viennent de lui être adressées par M de Jabrun, délégué de la Guadeloupe, relativement à l'emploi dont peuvent être les recherches de M. Péligot pour l'agriculture et l'industrie coloniales. ; (Commissaires, MM. Puissant, Savary.) C. R. i839, ifi Semestre. (T. IX, No2I.) ^ QI (654) CORRESPONDANCE. CHIMIE ORGANIQUE. — Résumé cCexpériences sut l'essence de térébenthine et sur le camphre artificiel ; par MM., Sovbeiran et Capitaine. a On sait depuis long-temps que l'essence de térébenthine fournit avec l'acide hydro-chiorique un composé solide désigné sous le nom de camphre artificiel. Mais ce sujet n'avait pas été suffisamment étudié. Voici le résumé des résultats obtenus par MM. Soubeiran et Capitaine. » 1°. Ij'acide chlorhydrique en agissant sur l'essencede térébenthine^, fournit deux composés différents. L'un est le camphre artificiel ordi- naire. L'essence qui s'y trouve (camphène de M. Dumas) a conservé son pouvoir rotatoire primitif. L'autre combinaison est liquide. Elle con- tient une portion d'essence qui a éprouvé, sous l'influence de l'acide, une modification qui lui a laissé sa composition chimique et sa capacité de saturation , mais qui lui a fait perdre la propriété de donner un camphre solide. Cette essence modifiée , que l'on appellera peucjlène, possède, dans le camphre liquide, un pouvoir rotatoire à gauche, plus faible que celui ement à l'Académie. » ■ « Après la lecture de cette communication , M. Biot ajoute de vive voix que MM, Soubeiran et Capitaine ont bien voulu le rendre témoin de presque tous les résultats qu'ils viennent d'annoncer, et qu'il a pu se convaincre ainsi de leur exactitude. Il accompagne cette déclaration des réflexions suivantes : » bjn voyant le nombre des corps isomères augmenter tous les jours, on est conduit à se demander si l'analyse chimique n'omettrait pas quelques- uns des éléments es.sentiels à la constitution moléculaire des corps. Si une telle omission existe, l'extrême précision des procédés de pesage employés aujourd'hui semble devoir nécessairement la restreindre à quelque prin- cipe d'une densité assez faible pour échapper à nos balances. Or comme le principe de la chaleur intervient avec une grande puissance dans la composition et la décomposition des corps formés de matières dissem- blables, il devient naturel d'examiner par l'expérience s'il ne laisserait • pas dans les substances isomères quelque trace de sa présence, ou de son i action, qui serait dissemblable; d'autant qu'une foule de considérations physiques tendent à faire croire que ce principe est en effet un élément essentiel et important des corps matériels. » La première épreuve à faire pour arriver à ce but , celle qui semble 9'- ( 656 ) s'offrir avant toute autre, consisterait à mesurer comparativement, avec beaucoup de soin , les chaleurs spécifiques des substances isomères , pour savoir si elles sont égales, ou inégales, dans chaque cas d'isomérie donné. Le résultat de cette épreuve, quel qu'il pût être, serait fructueux pour la science. Car l'égalité des chaleurs spécifiques ajouterait encore un nou- VQ*u caractère d'identité très intime à ceux que ces substances présentent déjà; et leur inégalité révélerait du moins une dissemblance d'action dans un des principes les plus actifs de leur formation. N'ayant ni les moyens ni les forces nécessaires pour entreprendre lui tel travail , j'ai cru pouvoir avec quelque utilité indiquer les conséquences importantes qu'il pourrait avoir, et en provoquer ici l'accomplissement. » « M. Dumas prend la parole et fait remarquer à cette occasion qu'il est à sa connaissance personnelle que la question soulevéepar M. Biot a déjà fait l'objet d'un grand nombre d'expériences de la part de M. Regnault, un de nos jeunes chimistes les plus recommandables par la profondeur de ses vues comme il l'est par la précision de ses expériences. Cette remarque , qui a pour objet de prendre date en sa faveur, est appuyée par MM. Arago, Gay- Lussac, Thénard , Élie de Beaumont, etc., qui, comme M. Dumas, ont eu connaissance des travaux de M. Regnault. » "D CHIMIE ORGANIQUE. — Lettre de M. Robert Kane à M. Dumas ( i ). — (Extrait.) o . . . J'avais en vue de reconnaître , par un travail complet sur les ma- tières colorantes , la condition primitive et généralement incolore de ces matières dans les plantes , de déterminer les lois qui régissent leurs alté- (i) Les chimistes savent tous que noire savant confrère M. Robiquet , a dcuiontré depuis long- temps ce fait important, que la matière colorante de l'orseille du com- merce préexiste sous la forme d'une matière sucrée et incolore , qu'on a désignée sous le nom A'orcine, et sur laquelle M. Kane vient de faire de nouvelles et intéressantes ob- servations. Ils se rappelleront aussi les recherches sur le tournesol, que la science doit à notre illustre président , et que les analyses de M. Kane viendraient compléter. Je rappellerai encore que , parmi les faits que la Lettre de M. Kane renferme , il y en a deux qui sont confirmés d'avance par des recherches qui me sont personnelles. J'ai publié en effet des analyses qui prouvent que l'indigo bleu passe à l'état blanc en s'ap- propriant de l'hydrogène. De plus, j'ai produit et analysé depuis long-temps la ma- tière dans laquelle l'indigo se transforme sous l'influence du chlore. Loin de se décolorer, comme on le suppose généralement , l'indigo sr convertit en une matière d'une belle couleur rouge de cire à cacheter. Cette conversion se fait par le procédé ordinaire ; c'est- à-dire que le chlore enlève de l'hydrogène ù l'indigo et prend sa place de manière à ( 657 ) rations successives , enfin de fixer le mode d'action par lequel elles se trou- vent détruites par l'oxigène ou le chlore; ce qui donnerait la théorie du blanchiment. Je suis déjà parvenu à quelques résultats. » » Je me suis assuré que, dans l'action blanchissante du chlore sur les matières colorantes, il y a, comme pour les autres corps organiques, sous- traction d'hydrogène et formation d'une nouvelle substance qui contient du chlore; c'est un véritable cas de substitution. » 11 en résulte que l'ancienne théorie du blanchiment qui consistait à dire que le chlore agissait en décomposant l'eau et mettant à nu de l'oxi- gène, est fausse ; si le chlore sec n'a qu'une action faible, c'est à cause de son état gazeux. De même qu'en faisant agir l'oxigène ouïe chlore sur l'al- cool, nous obtenons deux séries qui se terminent par les acides acétique et formique, en employant une substance colorée nous obtenons des ré- sultats à peu près semblables ; mais comme les nouvelles matières sont en général incolores, le procédé est nommé blanchiment. » Je n'ai pu par aucun procédé me procurer l'érythrine de Heeren, J'ai obtenu en grande quantité la substance qu'il a nommée pseudo-érythrine, et j'en ai déterminé la constitution et les propriétés. Ce corps ne se com- bine pas avec les bases , mais donne en se décomposant deux substances : la première saccharoïde , dont je n'ai pu déterminer l'identité avec l'or- cine ; la seconde est l'amer d'érythrine ; elles donnent de l'orcéine par le concours de l'oxigène et de l'ammoniaque. » J'ai analysé beaucoup de composés d'orcéine avec les oxides de cuivre, d'argent et de plomb. L'état de l'azote dans l'orcéine est un point de grand intérêt théorique. Je pense qu'il y existe à l'état d'amidogène et que les composés d'orcéine avec les bases ressemblent à ces amidures ou amidides métalliques complexes, dont j'ai fait connaître tant d'exemples. M J'ai été conduit à m'en former cette opinion par la manière dont le constituer une matière nouvelle chlorée, ou plutôt un corps chloré appartenant au même type que l'indigo. irvj '3J!p!.;,t('i;i- vjrbiSE.l J'ai montré, décrit et fait connaître cette matière dans mes cours publies depuis plusieurs années , et je serais inexcusable de n'avoir pas publié mes observations , s'il ne m'était resté quelques doutes sur la véritable formule de la matière rouge, et .si ces doutes ne tenaient à une cause que je n'ai pu maîtriser jusqu'ici, c'est-à-dire la présence d'un peu de soufre dans l'indigo préparé par le sulfate de fer et la chaux , comme à l'or- dinaire. D'où résultent quelques traces de chlorure de soufre dont la matière rouge reste imprégnée et qui affc-ctf at toujours un pan le dosage du chlore. (Noie de M. Dumas. ) ( 658 ) chlore agit sur elle. Sa réaction a de l'intérêt parce qu'elle rattache le mode général d'action du chlore sur les substances organiques au phéno- mène du blanchiment. L'orcéine n'est pas décolorée par le chlore. L'azote est éliminé à l'état de sel ammoniac, et il se forme une substance violette insoluble dans l'eau, à laquelle j'ai donné le nom de chlororcéine. Mais on peut décolorer l'orcéine d'une autre manière : si l'on place un morceau de zinc avec un peu d'acide dans une dissolution d'orcéine, elle est déco- lorée par l'hydrogène naissant, et il se forme une matière que j'ai nommée leucorcéine, qui donne des laques blanches. » L'hydrogène sidfuré donne avec l'orcéine un composé incolore qui ne peut s'obtenir à l'état solide; il en est de même du composé pourpre produit par l'ammoniaque. » Quand l'orcéine est placée dans les conditions qui déterminent la conversion du lichen brut en orseille colorée, et qu'elle se décompose, le résultat est d'enlever tout son azote avec de l'hydrogène, de l'oxigène et du carbone, formant ensemble un sel ammoniacal: il en résulte une substance à laquelle je donne le nom d'acide érithroléique. C'est une substance onctueuse semi-fluide à la température ordinaire. Elle ne con- tient pas d'azote. Sa dissolution dans l'éther est d'un beau rouge vineux; l'ammoniaque la rend pourpre. Cette substance existe dans l'orseille et le tournesol du commerce. « Le tournesol du commerce renferme deux principes : le premier est soluble dans l'alcool et dans l'eau, le second y est insoluble. La partie soluble consiste en im acide que je nomme acide litmique ; il est uni à de l'ammoniaque et de la potasse. La partie insoluble se compose d'acide litmique en petite quantité, mais en moyenne partie d'un autre acide que je nomme litmylique et en outre d'acide érythroléique, unis à de la chaux et mêlés d'une grande quantité de marne, de gypse et d'autres matières étrangères. J'ai examiné beaucoup de sels formés par ces nouveaux acides, et j'en ai complètement déterminé le caractère et les formules. L'acide litmylique contient la même quantité de carbone et d'hydro- gène que l'acide érythroléique; seulement il contient plus d'oxigène. Mais dans l'acide litmique , la moitié de l'hydrogène de l'acide litmylique est rem- placée par de l'oxigène. » Ces acides du tournesol, qui sont rouges dans leur état naturel, pas- sent au bleu par les alcalis, et forment des sels métalliques bleus ou pourpres, mais ils sont singulièrement peu stables. Les composés bleus d'ammoniaque , au lieu d'être des sels bien caractérisés , perdent toute ( 659 ) - leur ammoniaque à la température de ioo° c. En effet, je suis disposé à |>enser que l'oxide métallique dans ces composés remplace de l'eau de -constitution et non l'eau basique, et par cette raison on pourrait les enlever par des affinités très faibles. » Une propriété très curieuse de l'acide litmique me confirma dans cçtte manière de voir. Si l'on traite du litmate de plomb par l'hydrogène sulfuré, l'acide litmique reste combiné au sulfure de plomb, et ne peut en être séparé que par le moyen d'une oxi-base soluble avec laquelle il se combine de préférence. Nous avons donc des classes de corps qui, en représentant l'acide litmique par L, se composent de li -\- HO, L -{-H:Az, L-f-HS, L + PBO, L + PBS, etc. Ceci ressemble davantag^e à un rem- placement d'eau d'hydratation que d'eau basique. S'il en était ainsi, les noms de lithmine et litmyline pourraient être plus convenables. ■ » L'action du chlore sur ces composés produit deux corps auxquels j'ai donné le nom de chloro-lUmine et de chloro-litmjline; ils sont d'iui brun jaunâtre ; mais ce cas est analogue aux phénomènes du blanchiment. J'ai analysé leur combinaison avec les oxides métalliques et j'ai déterminé leur constitution. J'ai obtenu de même la leuco-litmine et la leuco-lltmjline par l'hydrogène naissant; mais je ne suis pas encore parvenu à les isoler dans un état qui en permette l'analyse. Je n'ai pas trouvé que le procédé de Des- fosses, pour obtenir le tournesol décoloré par le protoxide de fer, soit utile. » Je me suis assuré que dans ces cas de décoloration, l'effet est pro- duit non par une .soustraction d'oxigène, mais bien par l'addition d'hydro- gène , comme vous l'avez trouvé pour la conversion de l'indigo bleu en in- digo blanc. Je regarde l'évidence sur ce point comme parfaitement complète. »»■ Je nomme atmerjthrine un corps très remarquable découvert dans le cours de ces recherches. H est volatil; sa vapeur est d'un rouge brillant, comme son nom l'indique. Il se condense sous la forme de paillettes bril- lantes, qui se fondent aisément et qui sont d'un rouge verdâtre. 11 est so- luble dans l'alcool, insoluble dans l'eau. 11 ne se forme que quand on chauffe lentement le litmate ou le lifmylate de chaux, ou bien ces acides . mêlés avec de la chaux ou du gypse; on n'obtient pas de trace d'atmery- thrine en chauffant seuls. les acides litmique ou litmyUque. C'est proba- blement un produit de décomposition, qui sans doute a les mêmes relations que l'acétone a avec l'acide acétique. Je n'ai jamais pu en obtenir assez pour le soumettre à des recherches analytiques. » Pour séparer et distinguer les trois matières du tournesol , il suffit dé- dire : l'acide litmique est soluble dans l'eau ^ très peu soluble dans l'alcooL ( 66o ) et insoluble dans l'éther. L'acide litraylique se dissout aisément dans l'al- cool, mais fort peu dans l'éther et dans l'eau. Tandis que l'acide érythro- léique est presque insoluble dans l'eau , mais facilement soluble dans l'al- cool et dans l'éther. » M. PouMARÈDE communique quelques résultats auxquels il annonce être arrivé dans le qours de recherches sur la composition chimique des tissus végétaux. Des faits exposés dans sa Note, et de plusieurs autres qu'il se propose de faire connaître postérieurement , il croit pouvoir conclure : i". Que la matière qu'on a appelée jusqu'à ce jour Pectine est un tissu organisé; 2°. Que le tissu cellulaire des fruits, des racines, des tiges, des écorces, n'est autre chose que cette pectine. 3". Que Vacide pectique ne préexiste pas dans les plantes, mais est un produit de réactions ; enfin, que la matière colorante est toujours étran- gère à cette substance. M. A.R1X0DX, dans une lettre adressée à M. Arago, donne des détails sur un nouvel essai qui vient d'être fait de son système pour les courbes des chemins de fer. « Dans cet essai, dit-il, on a parcouru un trajet de i5 lieues, dont i t sans interruption. Deux petits accidents qui sont survenus dans le trajet, me paraissent mériter de fixer l'attention, en ce qu'ils montrent que ceux qu'on peut redouter avec ce système , ont peu de gravité : une voiture a fait plus d'un tour sans chaine directrice, et avec ime grande vitesse; puis, ce qui a mis fin à l'expérience, le convoi étant dans la garre (ou le petit rond), on a imprudemment changé les ordres; une aiguille est restée fermée et la locomotive est sortie de la voie, mais les galets labourant fortement le terrain, l'ont bientôt arrêtée : tout le dégât s'est borné à la ruplure d'une pièce de support en fer. » La séance est levée à 5 heures. ^ F. Errata (Séance du 5 août.) Page 2i8, ligne 4) '-81 mètres, lisez 481 mètres (Séance du 11 novembre.) Pai;e 6o3, ligne aS, d'instiiiction, liseï d'extinction 606, 82, 37 mètres, lisez 3i mètres (66. ) * i\ L' Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de C Académie royale des Sciences; 2" semestre iSSg, n° 20, in-4°. ,sV*V.-. • Résumé analytique des Observations de M. Frédéric Cuvier sur l'instinct et l'intelligence des Animaux; par M. Fiourens, Secrélaijre perpétuel de l'Académie des Sciences; in-8". . ,,,^.<,.. Rapport fait à l'Académie royale des Beaux-Arts , dans sa séance du samedi 2 novembre, sur les Dessins produits par le procédé deM. Bayard; in-8°. Compte des recettes et dépenses et règlement définitif du Budget de l' Administration des Hôpitaux , Hospices civils et Secours de la ville de Paris, pour l'exercice i838; in-4''. Tableau général du Commerce de la France avec ses colonies et les puissances étrangères , pendant l'année i838; in-fol. Description des Machines et procédés consignés dans les brevets din- vention, de perfectionnement et d'importation; tome 56, in-4'*. Recueil de Mémoires et d'Observations de Physique, de Météorologie, d'Agriculture et d'Histoire naturelle; par M. le baron d'Hombres-Firmas ; Nimes, i838, in-8\ J^oyage dans la Russie méridionale et la Crimée; par M. Demidoff. — Voyage scientifique, 2° liv. de texte, et une liv. de pi. in-fol. F'oyage dans l'Amérique méridionale; par M. d'Oebigny; 43° liv. in-fol. Galerie ornithologique d'Oiseaux d'Europe; par le même; 49" liv. in-4°. Annales de la Société royale d'Horticulture de Paris; septembre ï83g, in-8». Bulletin de l'Académie royale de Médecine; i5 et 3o novembre 1839, in-8°. Progrès et Association. — Calculs agronomiques et Considérations so- ciales. Pwblème de l'extinction de la Mendicité résolu au moyen de l'agri- culture sociétaire; par M. Lemoyne ; Paris, 1839, in-8°. Appendice et résumé des Calculs agronomiques et Considérations so- ciales; par le même ; in-8°. C. R. 1839, 3« Semestre. (T. IX, K" 8|.) ' 92 ( 662 ) Géo-Zoologie. — Discours sur la Zoologie fossile; par M. Grateloup ; Bordeaux, 1859, in-S". Notice sur la Houe à cheval et sur son emploi; par M. fiouscASSE; la Rochelle, in-4°- The Àthenœum, jourruili octobre i85g, in-l\°. Einige regeln .... Quelques règles et éclaircissements d Algèbre pour les étudiants du xx* siècle; par M. J. de R. ; -1^ feuille in-4°. ■ Gazette médicale de Paris; tome 7 , n° 46, in-4°. " "' Gazette des Hôpitaux , n"' i35 — 136, in-fol. L'Expérience; u° 1 24. Gazette des Médecins praticiens; n°' ^i, 42. VËsculape; n° 21. w»>mii» .-(•I COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SOENCES. ■ M naiii»! SÉANCE DU LUNDI 25 NOVEMBRE 1839. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL. 1 MÉMOIRES ET COMMIINICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE ZOOLOGIE. — Notice historique sur la place assignée aux Cécilies dans la série zoologique ; par M. j>E 'BL.\iîi\ihLz. • ^« Après avoir entendu la lecture que M. Duméiil a faite, dans l'avant- dernière séance, d'un travail intitulé Mémoire sur la classification et la structure des Cécilies, j'ai dit que j'étais charmé de voir qu'enfin M. Du- méril fiât arrivé à ranger la Céciiie parmi les Amphibiens ou Batraciens; mais que je croyais qu'il m'avait accordé une trop petite part dans l'effort scientifique qui a conduit à ce résultat. Ce sont les preuves de cette ré- clamation que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie et à M. Duméril lui-même. » La Céciiie est, comme il est peut-être préalablement nécessaire de le' dire, un animal serpentiforme ou mêm.e vermiforme, fort long, cylin- drique, à peine atténué à ses deux extrémités, presque également obtuses, qu'au premier aspect on pourrait prendre pour un serpent du genre Am- phisbène ou double marcheur, à cause de cette similitude des deux ex- trémités, ou pour un poisson voisin des Murènes ou des Anguilles, parce C. a. i839, »• Semestre. (T. IX, N» 82. ) qS 1 (664) Tl|'|^f1»^> que sa peau est entièrement nue et visqueuse, et que sa tête est plus pe- tite que le corps. Mais ce qui rend même à la première vue cet animai tout- à-fait hétérogène, c'est que sa bouche très peu fendue est située en- dessous, par l'avance de sa mâchoire sur sa mandibule, et que l'anus rond et plissé en étoile est presque terminal. lies narines , quoique fort petites, sont cependant évidentes; les yeux le sont à peine, et les oreilles n'ont aucune ouverture extérieure ; du reste nulle part il n'en existe d'autre. )) Avant Linné, cet animal était indiqué dans les récits de quelques voyageurs dans l'Amérique méridionale et, entre autres, dans celui de. Margrave, au Brésil, publié par Pison; il était même figuré et signalé par l'iconographe Séba ; mais aucun méthodiste, si je ne me trompe, ne l'avait introduit dans le système zoologique. » Linné est donc le premier qui, dans une thèse qu'il fit soutenir sous sa présidence par im de ses élèves, Pierre Sund, en 1 74B, sur un certain nombre d'animaux de Surinam, que lui avait offerts Cl. Grill, donna la description et la figure d'une espèce de serpent de ce genre, auquel il donna le nom de Cécilie. Mais le célèbre naturaliste ne se borna pas à la description de l'espèce et à la caractéristique du genre; il en fit en effet une comparaison d'abord avec les poissons et surtout avec les Anguilles, parmi lesquelles on croirait, dit-il, facilement devoir le placer, quoiqu'à tort, ajoute-t-il, parce que la Cécilie manque de nageoires, caractère essentiel de tous les poissons, ainsi que d'ouvertures branchiales, étant au contraire pourvue de poumons et de narines; et ensuite avec les serpents, dont elle diffère principalement parce qu'elle manque de queue, l'anus extrêmement petit, étant très voisin de l'extrémité du corps, disposition qui n'a jamais été ob- servée chez les serpents, et parce qu'elle est dépourvue d'écaillés et même d'anneaux conformés comme en ont les Amphisbènes, son corps étant en- tièrement nu. Enfin , la forme particulière de la lèvre supérieure dé- bordant l'inférieure, comme dans les poissons cartilagineux, et l'existence de deux barbillons vers le bout du museau, à la manière des limaces, semblent à Linné exiger l'établissement d'un nouveau genre de Serpents, qu'il caractérise suivant ses principes d'une manière nette et précise, ainsi que l'espèce. » Depuis Linné jusqu'à Schneider, en i8or, c'est-à-dire pendant plus de cinquante ans, on peut assurer que la connaissance de la Cécilie n'a- vança en aucune manière, tous les auteurs particuliers ou généraux de zoologie qui eurent à parler de cet animal s'étant bornés à abréger, ou mieux, à tronquer ce que le premier en avait dit, en plaçant ce genre ou -Aj ( 665 ) à la tête de l'ordre, comme Linné le fit d'abord, ou à la fin des Serpents , par lesquels, à cette époque, tous les zoologistes systématiques terminaient le groupe d'animaux désignés aujourd'hui sous le nom de Reptiles, et, par conséquent, immédiatement en contact avec la classe des Poissons, qu'ils commençaient par les Lamproies. » Hermann , dans son Traité des affinités des Animaux (p. 271), ouvrage intéressant par sa grande érudition, mais qui présente la singularité de ne pas offrir peut-être une seule véritable affinité, allait encore plus loin, puisque la Cécilie, pour lui, était un genre intermédiaire aux Ser- pents et aux Vers, à la tête desquels on mettait, il est vrai, alors le genre Myxine, rapporté par Bloch à la classe des Poissons, vers 1780. Vt<»>Ce fut donc Schneider, auquel l'erpétologie doit ujie partie de ses progrès, à la fin du xvni° siècle, qui commença, plus de 5o ans après le mémoire de Liinié, à faire connaître les singularités de l'organisation intérieure de la Cécilie, comme celui-ci l'avait fait pour l'extérieure. Ayant en effet pu étu- dier le squelette d'un individu qu'on lui avait donné desséché, il reconnut très bien la forme des vertèbres dont le corps est excavé aux deux extré- mités, les petites côtes qui s'y articulent, la structure si remarquable du crâne et des mâchoires, et même celle de la langue, d'après uu nommé Seutzen, qu'il cite, et dont je ne connais pas le travail. Et cependant, quoiqu'il eût rapporté les raisons données par Linné pour que ce ne fût pas un poisson, la structure visqueuse de la peau dans laquelle il reconnut de très petites écailles, le porta à intituler ce genre : Genus Serpentium omnium maxime piscibus prœcipuè Murœnarum generi affine, d'après lequel on voit qu'il en faisait un genre d'Amphibiens ou de Reptiles de l'ordre des Serpents, absolument comme Linné l'avait fait, en ne consi- - dérant que l'organisation extérieure; et comme le firent encore long-temps après les zoologistes systématistes , même ceux qui avaient le plus de pré- tentions à la méthode naturelle, comme MM. Blumenbach et G. Cuvier. .-;» 1800. Le travail de Schneider ne parvint sans doute qu'assez tard eu France, car je ne le trouve pas même cité dans le Mémoire de M., Alexandre Brongniart , sur une nouvelle classification des Reptiles, qui fut imprimé dans les Mémoires de l'Institut pour i8o5. On y trouve, en effet, encore à la fin de l'exposition des genres qui doivent composer les Ophidiens, comme dans l'extrait qui en avait été publié dans le Bulletin des Sciences, par la Société philomatique , pluviôse et ventôse an vui, n° 36, p. gi, que les CéciHes, les Achrochordes et Laugahas, sont trop peu connus pour qu'on puisse leur assigner eqcore leur véritable place. 93- • ( 656 ) » i8o5. L'ouvrage où le Mémoire de Schneider me paraît cité pour la première fois en France, est celui de Daudin, sur l'Histoire naturelle des Reptiles , faisant partie de l'édition de BufFon , par Sonnini , édition dans laquelle on eut le bon esprit de ne pas comprendre ce que M. de Lacépède avait fait sur cette classe d'animaux. Mais Daudin , qui par son grand travail, si mal récompensé, donna une impulsion remarquable à l'erpétologie, ne se borna pas à ce qu'avait dit Schneider; il y joignit ses propres obser- vations, et quoiqu'il niât à tort les espèces d'écaillés vues par Schneider, et cela parce qu'il ne les chercha pas assez profondément, il a ajouté à la caractéristique du genre , non-seulement ia forme de la langue , courte , épaisse , large , adhérente , donnée par Seutzen , mais encore la forme arrondie de l'anus, et les glandes et pores muqueux de la peau. Toutefois Daudin plaça encore ce genre à la fin des Serpents, nommés alors Ophidiens, sans en former une section distincte, comme M. Latreille l'avait sans doute déjà fait en 1801, dans son Histoire naturelle des Reptiles, faisant partie de l'édition de Buffon, par Déterville, et comme il le fit dans les tableaux méthodiques du 24° volume de la première édition du nouveau Diction- naire dHistoire naturelle, en 1804. )i Ces beaux travaux de Daudin ne servirent pas peu aux progrès de l'erpétologie en France; aussi M, Duméril qui, pendant ce temps, avait eu le grand avantage d'être choisi par M. de Lacépède pour le remplacer dans sa chaire d'erpétologie et d'ichthyologie, au Muséum d'Histoire naturelle, en publiant sa Zoologie analytique, en 1806, adopta-t-il la manière de voir de M. Latreille, en mettant la Cécilie à côté de l'Amphisbène, dans une division que, d'après une considération nou- velle, mais artificielle, puisqu'elle renferme à la fois de véritables Sauriens sans pattes, comme l'Orvet et l'Ophisaure, un véritable Amphibien dans la Cécilie, et des Ophidiens certains, comme l'Amphisbène, etc. , il nomma Homodermes , par opposition à celle d^Hétérodermes qu'il donnait aux Co- luber de Linné; malheureusement il n'imita pas ses prédécesseurs, quant à la position de cet animal, qu'il mit à la tête de l'ordre immédiatement après les Sauriens à petites pattes et serpentiformes ; en sorte que la Céci- lie, au lieu d'être convenablement placée, en contact immédiat avec les Poissons, à la fin des Reptiles, fut remontée et éloignée de ses rapports naturels plus qu'elle ne l'avait jamais été, si ce n'est quand Linné, renver- sant l'ordre des Araphibiens, commençait aussi par les Serpents , finissant par les Tortues; et cependant M. Duméril ajoutait dans ses notes, après Linné et Schneider : Les Cécilies sont les seules espèces de Serpents qui (667) tî'aient pas d'écaillés ni de plaques et dont la peau soit nue comme celle des Batraciens, et chez lesquelles l'orifice commun propre aux organes gé- nérateurs et aux excréments soit de forme arrondie ; la plupart sont privées de la vue, et chez quelques-unes, la mâchoire est plus courte queia «man- dibule, et leur bouche ne paraît être qu'une simple fente. ; ! h i » Ainsi jusque alors , M. Duméril n'a certainement en aucune manière montré le moindre soupçon que les Cécilies dussent être rapprochées des Batraciens, dont il les éloignait au contraire autant qu'il était possible. Voyons si dans ses cours il était davantage question de ce rapproche- ment. J'ai eu l'avantage de les suivre assidimient pendant plusieurs an- nées et d'y prendre exactement des notes que j'ai conservées; les voilà sous les yeux de l'Académie. r^w ^,j « ^nnàh n Dans sa leçon du i*"" septembre 1806, il est certain qu'il n'avait eneoi« rien changé à ce qu'il avait dit des Cécilies dans son ouvrage ; sa caracté- ristique du genre, sa position à la tête de l'ordre des Ophidiens étaient ab-^ solument les mêmes, et quoiqu'il fit quelques observations sur le sque- lette , absolument les mêmes que dans sa Zoologie analytique, il n'était cer- tainement encore question d'aucim rapprochement avec les Batraciens. «Le cours de 1 807 n'offrit encore aucun changement important; mais dans un Mémoire ad hoc, sur la division des Batraciens, p. 46, M. Duméril paraissait n'attacher qu'une assez faible importance à la nudité de la peau; car il dit : « qu'on trouve des espèces à peau nue et sans écailles dans » toutes les divisions de la classe des Reptiles : pour les Chéloniens , plu- » sieurs Émydes , dans l'ordre des Sauriens, les Uroplates et quelques Gec- » kos; et enfin parmi les Ophidiens nous trouvons les Cécilies qui se rap- » prochent d'ailleurs considérablement des Batraciens, auxquels elles sem- » blent lier l'ordre entier desSerpents.» Età ce sujet, il ajoute en note : « Le » squelette des Cécilies, rangées jusqu'ici avec les Serpents, montre la plus » grande analogie entre ces animaux et les Batraciens. Nous citerons pour )) exemple les deux condyles de l'occipital , observation nouvelle dans la » science; l'absence de côtes (ce qui était une erreur); l'articulation du » corps des vertèbres, qui se fait comme dans les Crapauds et les Poissons; » l'absence totale de queue ; l'anus se trouvant à l'extrémité du corps et » présentant un orifice arrondi et non transverse, v Et cependant le Mé- moire, qui avait pour but de perfectionner la distribution intérieure de l'ordre des Batraciens, ne renferme que i\e.ux familles, les Anoures et les Urodèles; c'était cependant le moment, ce me semble, d'y,vCQm.prei}!i, u', s, A, B, C, A^, B^, C^, A', B', C', désignant des constantes qui pourront être imaginaires. Si les trois rayons, comme nous le supposerons dans ce Mémoire, se propagent sans s'affaiblir; on aura nécessairement , ,v j M z= U V I , V = \ \/— I , J = S V/ I , u, V, s, u' désignant des constantes réelles. On pourra même supposer toutes ces constantes réelles, positives. En effet, chaque déplacement symbolique pouvant être l'une quelconque de deux expressions imagi- naires conjuguées , qui ne diffèrent entre elles que par le signe de \/ — i, on pourra toujours admettre que, dans l'exponentielle népérienne à la- ( 68. ) quelle chaque déplacement symbolique est proportionnel, le coefficient de t \/ — 1, représenté par la quantité s, est positif. De plus, pour que le coefficient v de j- soit positif, ainsi que s , il suffira de choisir convena- blement le demi-axe suivant lequel se compteront les^ positives. Enfin, le rayon incident qui passera par l'origine des coordonnées, étant per- pendiculaire au plan invariable représenté par l'équation w xjj? + vj = o, mum\ on aura pour ce rayon X j u "~ t' et par suite les nœuds de ce rayon, qui correspondront à des valeurs constantes de l'argument u.r + ^f — si = X —• st, se déplaceront dans l'espace avec une vitesse dont la projection algébrique sur l'axe des x, sera le rapport entre des accroissements c^x, A<, de x et de t, choisis de manière que l'accroissement de l'argument s'évanouisse. Cette projection algébrique, déterminée par la formule «y fîi ?r ; •=,':<■!■'■ sera donc Ar s et pour qu'elle soit positive, ou, en d'autres termes, pour que les ondes planes incidentes se meuvent dans le sens des x positives, comme elles devront le faire en approchant de la surface de séparation des deux mi- lieux, il sera nécessaire que le coefficient u soit positif. Pour la même raison , le coefficient u' devra encore être positif, les ondes réfractées de- vant évidemment s'éloigner de la surface de séparation des deux milieux, en se mouvant elles-mêmes dans le sens des x positives » Considérons en particulier le cas où les mouvements simples propagés dans les deux milieux sont du nombre de ceux dans lesquels la densité reste invariable, c'est-à-dire, en d'autres termes, le cas oîi, dans les rayons incident, réfléchi, j-éfracté, les vibrations des molécules sont transversales. Alors les coefficients A, B, A,, B,, A', B', 95.. . . . ( 68'. ) se trouveront liés entre eux, et avec les constantes imaginaires u, V, u\ par les formules (5) . A« -I- B^' = o, . . (6) ^ — V -H ^,v — o, k'u' -H BV = o. » Soient maintenant (7) k = Vu'H-V, k' = \/u" H- V* ; et faisons, pour abréger, (8) A: = k \/^^, A' = k' V^^, (9) if = M* 4- v\ k'" = m'' + v\ On aura, en supposant les équations des mouvements infiniment petits des deux milieux réduites à des équations homogènes, (10) k- = ^, k'- = f;; /, ;' désignant deux constantes qui dépendront de la nature de ces deux milieux; et, après avoir déterminé k', à l'aide de la seconde des deux for- mules (10), on déduira de la seconde des équations (7) la valeur de (.1) u' = v/k'--v'. Si d'ailleurs il existe un rayon réfléchi et un rayon réfracté, quels que soient la direction et le mode de polarisation du rayon incident; alors, en vertu des principes développés dans un précédent Mémoire (voir le Compte rendu de la séance du i5 juillet)^ on pourra des valeurs de u, v, s. A, B, C, supposées connues, déduire les valeurs de A„ B., C., A', B', C, à l'aide des formules (ii), (9) et (6), jointes aux suivantes C, u — «' C _ iu (•2) c=ï7Tl?' c— « + «" (i3) ( 683 ) („» V . ■■ fC)'j y. —^y I I , . f /t'A ^,^ '■'■^- ~i' A' V «W -. a» ., les valeurs de tD, o', étant données par les équations l'^^—s ^i dans lesquelles 13, O', désignent encore deux constantes réelles qui dé- pendent de la nature du premier et du second milieu. / - » La constante J, comprise dans les formules qui précèdent, est, comme on sait, liée à la durée T des vibrations moléculaires par la formule ^, , rp __ 2^ xXi ('35 4r t) * 1\ ) , et l'on a pareillement ifiifi'iiciii.m îii lin?, > 1 2»- w a*- 1 — Y' * — k' ' 1, 1' désignant les longueurs d'ondulation ou les plus courtes distances entre deux nœuds de même espèce, i° dans le rayon incident ou réfléchi; 2° dans le rayon réfracté. Si d'ailleurs on nomme les vitesses de propagation des noeuds ou des ondes planes dans le premier et le second milieu, on aura , i ' - agi f^nvmo. >. o— 1— L • o'—L — L — k — T ' — k' ■"" T ' et par suite, ^, , x ^ah Enfan, SI Ion nomme t, t les angles d incidence et de rétraction, c est- à-dire les angles aigus formés par les directions des rayons incident et réfléchi avec la normale à la surface de séparation. de deux milieu^t . on aur^ * C 684 ) , ^v f u = k cos T, V = k sin t, ~^ -^ 1 xj' = k'cosT', v' = v = k'sinT', puis on en conclura oc'— V» =kk'cos(T4-T'), DD' + v»=kk'cos(T — t'), (o'H-u)u. = tk'sin(T-hT'), (u' — o) v = kk' sin (t— t'), et par suite, en posant pour abréger on tirera des formules (12), (i3), (14), jointes aux équations (4) et (8), r « C^ sin {t — t) C 2 sin t' cos t S^ _, — (i + SSQ cos (t + O + (S + SQ sin (t + tQ j/^^ C^^ A (i 4_ ss') Cos (T - tO +(S+ S') sin (r — t') t/^T G ' A/^ ^ _k 1+66^ C A "" ^ (i + SE') cos (t — t') + (S + e') sin (r — t') V/^ C"' - » Soient maintenant les déplacements d'une molécule mesurés dans les rayons incident, réflé- chi et réfracté, parallèlement au plan d'incidence, et les déplacements symboliques correspondants, chacun des déplacements effectifs «^, «^,«', étant positif ou négatif, suivant que la molécule déplacée est transportée du côté des x positives, ou du côté des x négatives. Gomme les déplacements lorsqu'ils seront positifs , auront pour projections algébriques sur l'axe des X ?, ?', f; on aura nécessairement 0 = «sinT, Ç^î=:w^sinT, ^' = «'sinT', ou, ce qui revient au même, ( 685 ) et par suite /lirionfcv' V £ li.r .r Hi.'.rn On pourra donc prendre 8 = "?, «. = 'C. «'=7^'; bno->q»' 'tl;*n<:J> de sorte, qu'en posant, pour abréger, (.9) H = ^A, H,= 'a,, H'=iA', on tirera des équations (i), (a), (3J,, ,, ^i , (20) «=He""+''^-'^d=Ce"''*"'-^~", •' ■-' ' ^ ^ _ ' _ ' :>OiU nO^K'I /•,,^ 0 TI -— UJ:+Kr— « *■ f-— itr+HT— it „ , . ' V. ^ • ; _/ — "/^ ' ^1 — ^,^ »ii I * t| enr. k| ««.o / ir ; (22) .iiiq .y., y. )v J-^— H'e""+''^-" , Ç' = C'6"'M;r,r»"lut)fV9-f hip. 90 ."«o • :'■ ■■'■■■•"' ^^-y^' ' ■' ....... . j-iiKilitoo uu .irLuih-iiiin.] ;,,» Si, maintenant, on nomme „ ^1 „„.•,„,_•l^„ 1 a» i h, c, h,, c,, h', c', , "' Mukj al :tnjtiyijj« àaimitlocj .nb?6'i les modules des expressions imaginaires h. ,'eup oisons «novTOgdO -i '"■""' "'^^ ■•'■■■"^W, C, H,, C,, h'! hV'^^'"'"^''" ^--••^---""•' et si l'on pose en conséquence /*,v, /u^, v^, jx , v', désignant des arcs réels; les formules (20), (21), (22) donneront k (24) « = h cos(y,a:+v/ — st+ju), 0 =c cos(v x+vj-—st-j-v), (aS) «^=:h^cos( — V x-i-vj — st-j-ju^), 0^=c^cos( — tx-{-yj- — st+v^) (26) *i'=i h' cos{v'x-\-\j--—st-\-fÂ,'), 0' = c'cos(i]'a?+v7' — st-^-vy Le système des formules (24) représente le rayon incident; « et Ç désignent, ( 686 ) dans ce rayon, les déplacements d'une molécule mesurés parallèlement au plan d'incidence et perpendiculairement à ce plan. Si l'un de ces déplace- ments venait à s'évanouir, le rayon incident deviendrait un rayon plan ren- fermé dans le plan d'incidence, ou polarisé suivant ce même plan, et qui pourrait être représenté, dans le premier cas, par la seule formule, (27) B = h COS (UX + VJ' S,t-\-IUL), dans le second cas, par la seule formule (28) C == c cos (ux + v;r -^^£^+ v). ,^^ ^,^5^^^ ,., Comme le rayon représenté par le système des formules (24) , offre tout- à-la-fois les deux espèces de déplacements moléculaires, observés dans les rayons plans que représentent les formules (27) et (28) prises chacune à part, on dit que le premier rayon résulte de la superposition des deux autres. -Chacun des rayons réfléchi et réfracté peut, d'ailleurs, aussi bien que le rayon incident, être considéré comme résultant de la superposition de deux rayops plans ; l'un de ces derniers étant renfermé dans le plan d'incidence, ou, ce qui revient au mêine, polarisé perpendiculairement à ce plan, et l'autre étant, au contraire , polarisé suivant ce même plan. Cela posé, après la réflexion ou la réfraction , le rayon plan , renfermé dans le plan d'inci- dence, sera représenté par la première des formules (aS) ou (26), et le rayon polarisé suivant le plan d'incidence par la seconde. « Observons encore que, dans les formules (24), (sS), (a6), les demi- amplitudes des vibrations et les paramètres angulaires se trouvent repré- sentés par h, h,, h', et yM, ^^, ix', pour les rayons renfermés dans le plan d'incidence ; et par pour les rayons polarisés suivant le même plan. « Au point où le .ïayon incident rencontre la surface réfléchissante, on a t, d: = o; ce qui réduit les formules (20), (21), (2a), aux suivantes : (29) ; = He''-^-", l = Ce'^-'\ (30) «,= H/^-", C = C/^-^ , (3i) ?=Ére^-", f'^C'e"-^-", ( 687 ) et les formules (24), (aS), (26), aux suivantes : u'iJntin!: (32) » = hcos(\7 — s^ + /«,),. C «= ccos(v;' — st + v), ; (33) «, = h,cos(v7 — sf + ^J, C>= c,cos(vjr— s< + 0, (34) «' == h'cos(vjr — st + fjt.'), Ç'= c'cos(v7— st + /). Il suit des formules (2g), (3o), (3i) que la réflexion ou la réfraction d'un rayon simple renfermé dans le plan d'incidence, ou polarisé suivant ce pTan, fait varier dans ce rayon le déplacement symbolique ^ r ^ J '^ "' ^ oq noysT «if iixiq « ou l, ^; dans un rapport constant. Ce rapport, qui sera d'ailleurs imaginaire, est ce que nous nommerons le coefficient de reflexion ou de réfraction. Si on le désigne par î ou f pour le rayon plan renfermé dans le plan d'incidence, et par J ou J'» pour le rayon polarisé suivant ce plan; on aura (35) "' — c ~ c ' H ~ A ' ~H "~ kA' pt par suite, eu égard aux formules (17), (18), (36) î=:-i?fei. 5^=^ (37) sin(T'+T)' sin (t-J-t') ' ■^_ — (i+SS') cos (T-f T ) + (S+S') sin (r+r') t/^ j i (i+6S')cos(r+T) + (S+S')sin(r— t')v/^ ' r_ '+^^' _j7 ( 1 +SS') cos (t— t') + (S+6')sin (r— r') V/— I ■ » Il suit des formules (Sa), (33), (34), que la réflexion ou la réfraction d'un rayon simple, renfermé dans le plan d'incidence ou polarisé suivant ce plan, fait varier, dans ce rayon , l'amplitude des vibrations moléculaires dans un certain rapport donné , et ajoute eu même temps au paramètre c. R. 1839, a« Semestre. (T. IX, N» 22.) 9^ ( 688 ) angulaire un certain angle. Ce rapport et cet angle sont ce que notis ap- pelons le module et l'argument de réflexion ou de réfraction. Si l'on désigne le module et l'argument de réflexion ou de réfraction par I et I , ou par I' et i' , pour le rayon renfermé dans le plan d'incidence , et par J et / , ou par J' et j', pour le rayon polarisé suivant ce même plan ; les constantes positives (38) 1 = ^^,1'=^', j = ^, j'='_ seront, en vertu des formules (35), les modules des expressions imaginaires I, V, J, J', tandis que les arcs réels (Sg) i 7= fx,— iJ,, i'= jjJ — fx., j r=zv,— V, f= v'~v, représenteront les arguments de ces mêmes expressions. On aura donc Ces dernières formules, jointes aux équations (36) et {3j), suffiront pour déterminer complètement les valeurs des modules et des arguments de réflexion et de réfraction. M Lorsqu'un rayon doué de la polarisation rectiligne, ou circulaire , ou elliptique , est considéré comme résultant de la superposition de deux rayons plans, dont l'un est polarisé suivant un plan fixe donné, et l'autre perpendiculairement à ce plan ; nous appelons anomalie du rayon résul- tant la différence entre les paramètres angulaires des rayons composants. Cette anomalie, qu'on peut sans inconvénient augmenter ou diminuer d'un multiple de la circonférence i'^, peut être censée réduite à zéro ou à -tt, pour un rayon doué de la polarisation rectiligne, et à ou à -r,pour un rayon doué de la polarisation circulaire. Nous appelons encore azi- mut du rayon résultant par rapport au plan fixe, l'azimut qu'on obtien- drait si l'anomalie se réduisait à zéro, c'est-à-dire l'angle aigu que formerait ( 689 ) dans cette hypothèse le plan, du rayon résultant avec le plan fixe. Donc l'azimut sera toujours l'angle aigu qui aura pour tangente trigonométri- que le rapport entre les amplitudes des deux rayons plans et polarisés l'un perpendiculairement au plan fixe, l'autre suivant ce même plaii.. » Concevons maintenant que le rayon donné soit un rayon incident sur la surface de séparation de • 1 £. ' ï ' F ' tirées des équations (3 7). » Les formules qui précèdent comprennent, comme cas particulier, les équations données par Fresnel pour représenter les lois de la réflexion et de la réfraction de la lumière à la première et à la Seconde surface des corps transparents, lorsqu'il existe un angle d'incidence pour lequel un rayon simple est toujours après la réflexion complètement polarisé dans le plan d'incidence. Elles montrent les modifications que doivent subir ces mêmes lois, dans la supposition contraire. C'est ce que j'expliquerai plus en détail dans les Exercices d'Analjse et de Physique mathématique. Je me bornerai ici à observer que, dans la première hypothèse, on doit avoir, pour la va- / ( 691 ) leur de r qui répond à la polarisation complète du rayon réfléchi, I = o, ï et par suite, en vertu de la première des formules (3^) , ( I 4- es'; cos (t + t') = G , (s + s') sin (t + t') = o; Or, G, 5* étant positifs ou nuls, on ne peut vérifier ces dernières équations qu'en posant (46) cos(t + t') = o, G = o, E' = o,. et par suite (47) T + t' = î, f = - I, f = - I. La première des formules (47) montre que l'angle de polarisation com- plète, quand il existe , est celui pour lequel les rayons réfléchi et réfracté se coupent à angle droit, suivant la loi découverte par M. Brewster. De plus, les deux dernières des équations (46), réduisent les formules (87) aux suivantes j cos(t — t') y , ,s Vt"J l cos (t + r ) r ^ "^ ' et de ces dernières, jointes aux formules (45), l'on tire,!*" pour le rayon réfléchi !cos(t — t) r . ,, /^sr tane «r = — ) , /■, «T = t, si r + t' < - , o cos (r H- T ) ' ^ 2 ' . tang'Sr = — r^ -, d = o, si t + t' > -;, .^^ ^^ " COS(î»- — r T ) 2 ' ^^ ' 2° pour le rayon réfracté (5o) tang.-> MÉCANiQDE APPLIQUÉE. — Rapport sur une balance à calcul présentée par M. Léon Lalanne. (Commissaires, MM. Arago, Savary, Coriolis rapporteur.) «L'Académie nous a chargés, M. Arago, M. Savary et moi, de lui faire un rapport sur une Balance à calcul, imaginée par M. lalanne, ingénieur des ponts-et-chaussées. y» On a souvent besoin de multiplier entre eux les termes de deux séries et de diviser la somme des produits par. la somme de l'une des séries. Ce calcul, qui donne une espèce de moyenne, est celui que l'on exécute pour trouver un centre de gravité, pour évaluer la distance moyenne des transports, pour déterminer certaines probabilités, et pour résoudre diverses questions qui se présentent dans toutes les'" sciences mathéma- tiques et physiques. » M. Lalanne a imaginé de faire cette opération à l'aide d'une espèce de balance romaine chargée de divers poids : le quotient qu'il cherche s'y lit sur une échelle et s'obtient avec le degré d'approximation que permet la représentation des nombres par des distances et des poids. » L'idée de cette machine à calcul est fondée sur les considérations suivantes : » Si l'on distribue sur l'un des bras d'une balance des poids qui soient proportionnels aux termes d'une série, et qu'on les place à des distances du point de suspension qui représentent les termes d'une deuxième sé- rie; si sur le second bras de la balance on suspend un poids égal à la somme des poids déjà mis sur le premier bras, il est clair que la distance où il faudra faire agir ce poids total pour l'équilibre, sera la somme des produits des poids opposés multipliés respectivement par leurs distances à l'axe et divisés par la somme des poids. On aura d'autant plus d'exacti- tude dans ce résultat que les poids et les distances seront plus exactement proportionnels aux termes des deux séries sur lesquelles on a dû opérer, et que la balance sera plus sensible. » M. Lalanne destine principalement fa machine aux ingénieurs pour leur faciliter le calcul des di.stances moyennes des transports. On sait en effet que pour ces calculs il faut prendre la somme des produits des cubes à transporter par les distances qui leur correspondent, et diviser la < 694 ) somme de ces produits par le cube total. Si donc on prend des poids qui représentent les cubes partiels, et qu'on les place sur l'un des bras de la balance à des distances qui représentent celles des transports; qu'à mesure qu'on place ainsi un poids partiel d'un côté de la balance, on en mette un égal dans un plateau suspendu à un point bien précis de l'autre bras , et qu'on puisse ensuite déplacer ce point jusqu'à ce que l'équilibre ait lieu, son écartement à l'axe de suspension représentera la distance moyenne que l'on cherche. » M. Lalanne a présenté à l'Académie une balance construite dans ce système. Le dessus du fléau est divisé en i5o cases de deux millimètres de large chacune; on y place des poids : les distances sont prises ainsi à un cent-cinquantième près jusqu'à 600 mètres. Les volumes sont représentés par les poids; un mètre cube répondant à cinq milligrammes, on peut ainsi opérer sur un total de 20 000 mètres cubes avec l'approximation d'une de ces unités. » Une expérience a été faite par l'un de vos Commissaires sur les durées comparatives des temps nécessaires pour opérer une moyenne à l'aide de cette machine et du calcul arithmétique ordinaire. Dn calcul qui, a de- mandé 5o minutes pour être exécuté une seule fois sans vérification, a été fait par la machine en 20 minutes , en ne laissant qu'une chance d'erreur très faible; ainsi le temps se trouve réduit au moins aux deux cinquièmes, en offrant déjà plus de garantie contre les grandes erreurs, et il le serait à environ le quart si l'on faisait les vérifications des calculs ordinaires. Bien qu'on n'opère ainsi qu'avec une certaine approximation, et que, comme dans toutes les opérations graphiques, on n'ait pas le chiffre exact du résultat, néanmoins l'économie de temps est assez grande pour mériter d'être signalée et pour faire compter que l'usage de celte machine sera utile aux ingénieurs. » En conséquence, vos Commissaires sont d'avis que la balance ima- ginée par M. Lalanne pour calculer des distances moyennes de transport et quelques autres moyennes du même genre mérite votre approbation , et ils Vous proposent de remercier l'auteur de sa communication. » Les conclusions de ce rapport sont adoptée3- Kf ntàvih (695) COMMISSIONS MODIFIÉES. M. DE Freycinet annonce qu'il ne peut faire partie de la Commission chargée de l'examen des observations scientifiques recueillies pendant la campagne de circumnavigation de la Vénus. MEMOIRES LUS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Noticc sur Ics pcTidules balistiques construits en 1 836 à l'arsenal de Metz; par MM. Piobert et Morin. (Extrait par les auteurs. ) (Commissaires, MM. Gay-Lussac, Arago, Dupin, Poncelet.) D'après la nature des expériences qui devaient être exécutées avec ces pendules (i), on s'était imposé pour leur construction les conditions sui- vantes : « 1°. La suspension du canon-pendule devait être susceptible de rece- voir facilement et à peu de frais tous les canons et obusiers de tout calibre; » 2°. L'appareil devait être assez léger pour que sa sensibilité fût suffi- samment grande pour les petits calibres et les petites charges, et cepen- dant il fallait que les reculs ne dépassassent pas certaines limites aux grandes charges; « 3°. Le récepteur balistique devait être susceptible de recevoir, sans se détériorer, le choc des projectiles de tous les calibres, animés dçs plus grandes vitesses que la poudre puisse leur communiquer, et être cons- truit entièrement en métaux pour éviter les effets de l'hygrométricité et les corrections qu'elle rend nécessaires pour les pendules de bois ; » 4*'' Enfin la condition mécanique d'avoir toujours les centres d'oscil- lation sur la ligne du tir devant être satisfaite pour tous les calibres , elle exigeait des moyens faciles de l'y amener. ■ » Les détails des motifs qui ont conduit les auteurs à adopter des formes presque totalement différentes de celles des anciens produits de (i) Un modèle des appareils qui font l'objet de cette Notice est mis sous les yeux de l'Académie. C. R. i839, 2« Semeiire. (T. IX , N» 22.) 97 -» ^ ( 696 ) Hutton et de ceux qui avaient été établis à la poudrerie d'Esquerdes, sont consignés dans leur Mémoire et ne sauraient trouver place ici. » Après une description sommaire des appareils, M. Morin montre, par des résultats d'expériences exécutées par M. le capitaine Didion , pro- fesseur à l'École d'application de Metz , quelle est la précision de ces ins- truments. Ainsi, dans le tir d'un canou de 16 à la charge de 2 kil. de poudre, sur quatre coups tirés avec des charges préparées avec soin, la vitesse imprimée au boulet n'a pas différé de plus de o",8o en -g^ de sa valeur moyenne 462", 7. » Entre autres expériences remarquables, ces instruments ont servi à M. Didion à déterminer d'une manière précise la charge de poudre au- (felà d'e laquelle la vitesse cesse de s'accroître dans les canons de 1 2 de place et qui est de plus de 8 kil., c'est-à-dire notablement supérieure au poids du boulet. » Outre ce tir extraordinaire, le même appareil a encore servi à me- surer des effets bien supérieurs, puisqu'on a déterminé avec son secours des vitesses de 660 mètres en une seconde , imprimées par certaines pou- dres à un boulet de 24. » Enfin en tirant, avec un canon de fa de place, des obus ordinaires du calibre de 12, pesant 4''''»oï0 5 à la charge de 6 kil., on leur a imprimé avec la poudre ordinaire des pilons une vitesse de 745°,3 en une seconde, c'est-à-dire près d'un cinquième de lieue en une seconde, ce qui est la plus grande vitesse que l'homme ait encore pti communiquer à des corps mobiles. » Les appareils dont MM. Piobert et Morin offrent les modèles, ont répondu à l'usage auquel ils étaient destinés d'une manière assez satisfai- sante pour que le Ministre de la Guerre en ait fait exécuter d'autres qui vien- nent d'être montés à la poudrerie du Bouchet, près Arpajon , et en ait commandé un troisième système pour celle de Toulouse. » Enfin le principe et la disposition générale de ces pendules ont été appliqués par M. Morin à la construction d'un pendule en bois dont le récepteur fermé par un tonneau en bois de i",5o de diamètre, recevra le clioc du projectile tiré à des distances variables de 5o, 100 et 100 mètres pour déterminer les effets de la résistance de l'air. Ces expériences sont déjà mises en cours d'exécution par M. le capitaine Didion , à Metz , et elles fournissent des données positives et les bases d'une balistique expé- rimentale, si nécessaire à la pratique de rartillerie. » ( 697 ) - MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÊcANiQDE APPLIQUÉE. — Calculs sur les résistanccs inhérentes au mou- vement et à la distribution de la vapeur dans les machines locomotives; par MM. E. Flachat et J. Petiet. (Extrait par les auteurs.) (Commissaires, MM. Arago, Savary, Poncelet, Coriolis.) '■'^f'-^ « Ces calculs portent d'abord sur l'avance du tiroir, c'est-à-dire sur la quantité linéaire dont la coquille qui recouvre alternativement les orifices de distribution et de sortie de vapeur communiquant avec les cylindres, doit précéder les mouvements du pistou. . >) Dans les machines fixes , on tient à obtenir avec une précision exces- sive l'introduction de la vapeur sur le piston au moment où il commence sa course et l'émission de cette vapeur au moment où il la finit. 3» Il résulterait des calculs présentés, qu'il y aurait pour les machines lo- comotives un avantage de aS à 3o pour - , dans la consommation du com- bustible et un accroissement notable de puissance : » 1°. En découvrant les lumières de sortie de vapeur quand le piston n'aurait encore parcouru que les o,g5 de la course, afin de réduire la ré- sistance que cette vapeur oppose au piston quand il revient sur lui-même: résistance qui, à une vitesse de 9 lieues, et avec une production de vapeur de 120 kilogrammes par heure et par mètre carré de surface de chauffe, S>Q prolonge pendant les 0,18 de la course du piston. - » 2°. En allongeant le tiroir au moyen d'un recouvrement , afin que la vapeur ne s'introduise dans le cylindre que pendant les o,85 de la course du piston. . » Les avantages indiqués ci-dessus résultent alors : de l'économie de sapeur provenant de la détente, de l'économie de résistance provenant d'un échappement anticipé, combiné avécl'utilisation même de là vapeur à l'échappement dans le moment où sa pression est la plus forte. » Ces calculs sont suivis de considérations sur la résistance produite sur les pistons par le tuyau qui sert à lancer la vapeur dans la cheminée quand elle a achevé son travail dans les cylindres. On sait que ce tuyau est ré- tréci à son Orifice afin que la vapeur y conserve une forte partie de sa pression et par conséquent une vitesse qu'elle imprime à un certain degré à l'air qui se trouve dans la cheminée ; cet air est instantanément remplacé par de nouvelles quantités qui , par l'effet de cette aspiration, traversent 97" ( 698 ) le combustible et les tubes rie fumée. Ce moyen de tirage, employé unique- ment dans les machines locomotives, doit être assez énergique pour exci- ter dans leurs foyers une combustion huit fois plus rapide, proportion- nellement aux surfaces de grilles, que dans les foyers des machines fixes. » MM. Flachat et Petiet se sont occupés de la résistance produite par la pression dans le tuyau d'échappement. Leurs expériences et leurs calculs démontrent que c'est à l'énergie de cette résistance qu'il faut attri - buer les vains efforts qui onl été faits jusqu'à ce jour pour accroître la vi- tesse des machines, bien que l'on ait dans ce but considérablement aug- menté les surfaces de chauffe, c'est-à-dire les forces de vaporisation. > » Ces ingénieurs signalent les quantités de travail qu'absorbe le passage de l'air nécessaire à la combustion, à travers la grille, les tubes de flamme et la cheminée. La vitesse de l'air est dans quelques-unes de ces machines, de 90" par seconde, vitesse analogue à celle de l'air lancé dans les hauts-fourneaux par les buses des machines soufflantes. Ces buses ont au plus o^jOSde diamètre, tandis que les cheminées des machines locomo- tives en ont o'",4o. » Pour obvier à l'énergie de ces résistances et pour mettre en rapport la production de vapeur avec le travail demandé aux machines, il est néces- saire de se livrer à de nouvelles expériences sur les meilleures dimensions à adopter et dans lesquelles entrerait l'emploi d'un tuyau d'échappement , à orifice variable à la volonté du conducteur. » C'est sur le matériel des compagnies des chemins de fer de Saint-Ger- main et de Versailles, composé de cinquante machines locomotives, que MM. E. Flachat et J. Petiet ont fait les études et expériences dont ils pré- sentent le résultat. » MÉcAwiQTjK APPLIQUÉE. — Résuiné du Mémoire sur le tirage des voitures , et sur le frottement de seconde espèce; par M. Dupuit, ingénieur des T pont.s-et-chaussées. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Arago, Savary, Poncelet, Co^-iojjsij''' :> « 1". Tirage des voitures.— ¥jn laissant tomber le long d'un plan incliné des roues de diamètres qui varient entre o",io et i^fio, et mesurant les espaces parcourus sur un terrain horizontal, en vertu de la chute, on trouve qu'ils sont proportionnels aux racines carrées des diamètres et à la hauteur de chute, quels que soit le poids et la largeur de la jante. On en conclut les quatre lois suivantes : i>Ji jjj^ t J^P eaïUiUkup eni ( 699 ) » Le tipage est proportionnel à la pression ; ; .' — indépendant de la largeur de la jante;').' "r .U-i.^r'UHtiiM} •uioî|, iriiiii- .;riv indépendant de la vitesse; ; Vl- u^ _,...,. ,u'._^„i ,.,, g,j raison inverse de la racine carrée du diamètre. " '•' Ces. quatre lois sont absolument celles établies par l'auteur de ce Mémoire, dans son Essai sur le tirage des voitures j publié en 1837, et qu'il avait trouvées à l'aide d'un simple dynamomètre; les trois dernières sont en contradiction complète avec celles que M. Morin a déduites (les , expé- triences qu'il a faites avec ses appareils dynamométriques. ''"tu] - ( ■ » 2°. Frottement de roulement ou de seconde espèce. — La résistance qui s'oppose au roulement d'un corps n'est autre chose que la réaction molé- culaire qui a lieu au contact. Cette réaction, toujours égale à la pression, passe par la normale lorsque le corps est au repos et se transporte en avant d'une certaine quantité «T lorsqu'il roule ; elle s'oppose donc au roulement avec une énergie mesurée par VS. (té-igis u{iiJ(.i«>ï>i<{xti flna q l'itMsJ nu » En partant de cette seule propriété dés corps solides , d'être un as- semblage de molécules en équilibre, oparrivQià l'expression ^s^lùvante du frottement de roulement : ^v, -7 ; Ta ai K&i ^yidif^tui p-u.cjiioi >-* j09riof?Ba'>o .' • ''■ 'r*"iL".LL_ F / P \ - aàaejii^ila.id ;tb sofliiis fil JkJîIl'. 1 aaii ç^nrl^aBxj'jiiVLl/aRy' 1 JOfjKÎH'iiàJi 9fe ■ \ ■■ :: • . ■■ -.-,-:.n mT, qqi donne toutes les propriétés de cette résistance en fonction de, l'une d'elles. Si l'on part de celle d'être proportionnelle à la pression, qui n'e;st contestée par personne, on retrouve les trois autres lois énpncées plus haut; ce qui étabht une confirmation mutuelle des expériences et de ja théorie. » Le frottement de roulement se trouvant une conséquence immédiate de l'élasticité imparfaite des corps, on peut par ses propriétés remonter à celles de l'élasticité; ainsi l'on en déduit la suivante : * . » Lorsquon fait subir une pression à la surface d un corps, on obtient sous cette pression un certain enfoncement instantané «', qui se réduit à une légère empreinte définitive s, lorsque la pression cesse; celte em- preinte £ est proportionnelle à la racine carrée de l'enfoncement dé- finitif e'. ^;' » Le frottement de roulement est proportionnel au rapport —4= ; de sorte qu'il se trouve déterminé par les deux coefficients qui définissent l'élasti- cité d'un corps. (700) » A défaut de ces detix coefficients, on peut en substituer deux autres. Connaissant, 1° le frottement du fer sur le fer et du fer sur le marbre , on en déduit immédiatement le frottement du fer sur le cuivre. Ainsi pour vingt surfaces, 40 coefficients suffiraient pour déterminer les 38o aux- quels donneraient lieu leurs combinaisons deux à deux. » Lorsque deux surfaces courbes roulent l'une sur l'autre, la résultante des réactions moléculaires, égale à la pression, ne passe plus par la direction des normales, mais parallèlement dans la direction de la vitesse, à une distance proportionnelle à la racine carrée du produit des rayons de courbure divisé parleur somme ou leur différence, suivant qu'elles sont •toutes les deux convexes ou que l'une d'elles est concave. - «Cette formule résout tous les problèmes que peut présenter le calcul de la résistance au roulement : elle peut recevoir des applications pratiques nombreuses. » 3°. Action des roues sur les routes. — Quoique le tirage soit jusqu'à un certain point l'expression du dérangement des matériaux delà chaussée, il est complètement inexact d'en conclure que la dégradation est propor- tionnelle au tirage. En maintenant les routes constamment unies, ce qui est toujours possible, les passages se répartissent uniformément sur toute la surface de la chaussée; alors les petits déplacements qu'ils occasionent se détruisent les uns les autres. D'ailleurs, dans une foule de cas le résultat du passage d'une voiture est une amélioration. ' «Dans un bon système d'entretien, les routes ne se dégradent jamais, elles né font que s'user, quelle que soit la fréquentation. » Il ne peut être question, par une réglementation du roulage, d'avoir de bonnes ou de mauvaises routes, mais seulement de dépenser plus ou moins dans leur entretien. -" » Toute restriction de la liberté du roulage est pour cette industrie une cause d'augmentation de dépense supérieure à l'économie qu'elle peut procurer dans l'entretien des routes. » Donner au roulage la liberté d'exécuter ses transports comme il l'en- tendra, à l'administration l'argent nécessaire pour avoir de bonnes routes, c'est résoudre le problème d'effectuer les transports au meilleur marché possible. » Le Me ( 701 ) PHTSIQCE DU GLOBE. — Mémoire sur les variations au niveau de la Médi- terranée, dans le port d'Alger. ( Commissaires, MM. Arago et Savary. ) temoire ae M. Aimé renferme la discussion d'une longue suite d'ob- servations comparatives du baromètre et du niveau de la nier, faites à Alger, desquelles il résulte que le niveau de la mer baisse quand le baromètre monte, et réciproquement. Nous ferons connaître le rapport des Commis- saires. MÉTÉOROLOGIE. — Rccherches suf Ics trombes; par M. Peltier. (Commission précédemment nommée.) Ce Mémoire est le développement de la note abrégée que M. Peltier pré- senta dans une des dernières séances. Il doit être l'objet d'un prompt rap- port , dont nous ne manquerons pas de donner une analyse détaillée. ;^ ^l^■:^, :: , 1 PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Notc sur le pouvoir isolant de certaines substances et sur les inductions qu'on en peut tirer pour reconnaître leur falsifi- cation; par M. Rousseau. ( Commissaires, MM. Biot, Becquerel, Robiquet. ) « J'ai présenté à l'Académie des Scieuces, en février 1824, un appareil de conductibilité électrique que j'ai nommé Diagomètre, servant à cons- tater la propriété isolante de l'huile d'olive que n'ont pas les autres huiles, et donnant les moyens d'apprécier les degrés de mélange qu'on y introduit dans le commerce. Aujourd'hui, mes recherches sur l'état moléculaire de certaines substances m'ont mis à même d'établir de nouveaux faits qui me semblent avoir quelque utilité, et être dignes d'appeler votre attention. » i". Dans le cacao des Iles torréfié et broyé, comme aussi dans le beurre qu'on en extrait par la voie sèche , j'ai reconnu une faculté idio- électrique. Il en résulte que le chocolat, dit de santé, mis en poudre , acquiert la propriété d'isoler, et que les quantités de farine ou fécule qu'on y mêle y sont appréciées par une déviation graduée de l'aiguille de l'instru- ment. j) 2°. Le café torréfié, conduisant très bien l'électricité, devient tout-à-faït isolant, étant moulu: le café dit de chicorée, qu'on y ajoute souvent, étant un excellent conducteur, les mélanges de cette substance y sont facilement reconnus. ,1 ' . » J'ai aussi fait une application de mon appareil à quelques produits (702) pharmaceutiques. Les gommes-résines, surtout, ayant des propriétés élec- triques différentes , j'ai pu reconnaître leur état physique , et aussi des anomalies qui mettent sur la voie de signaler leur sophistication. » M. Regwadt présente le modèle d'un télégraphe auquel il a fait subir des modifications qui, suivant lui, doivent avoir pour résultat de rendre les communications beaucoup plus rapides. . (Commissaires, MM. Savary, Gambey, Séguier.) M. LiiGCHEsiNi adresse un Mémoire sur une nouvelle Méthode pour la solution de certains problèmes arithmétiques. (Commissaires, MM. Bouvard, Mathieu, Puissant.) M. Remtjd de Vilb\ck soumet au jugement de l'Académie une Note sur la question de priorité, relativement à son procédé pour les courbes à court rajon pour les chemins de fer. (Renvoi à la Commission précédemment nommée pour les communications relatives au même sujet.) M. Chapelain prie l'Académie de vouloir bien charger une Commission d'assister aux expériences qu'il doit faire sur les effets de l'application ex- térieure d'un liquide auquel il attribue la propriété d'arrêter Vhémorrhagie des plus grosses artères. (Commissaires, MM. Magendie, Serres, Double.) M. VÈNE écrit pour prouver que dans les surfaces qui ont des points d'inflexion , les rayons de courbure sont nécessairement deux minima. (Commission nommée pour une précédente Note du même auteur.) CORRESPONDANCE. M. LE Ministre de la Guerre, en transmettant un Mémoire de M. Aimé, sur les changements du niveau de la mer dans le port d'Alger ( voir aux Mémoires présentés ) , invite l'Académie à lui faire connaître son opinion sur le degré d'importance de ce travail. MAGNÉTISME TERRESTRE. — M. Arago communiquc une lettre qu'il a reçu de M. Herschel, sur la grande utilité qu'aurait en ce moment un observa- ( 703 ) toire magnétique situé à Alger, et dont les travaux pourraient être com- pares à ceux des observatoires que le gouvernement anglais, à la demande de la Société royale de Londres, va faire établir à Montréal j à Sainte-Hé- lène, au Cap de Bonne-Espérance, à la Terre de Van Viemen, à Madras, à Bombay, et sur un point des montagnes de l'Himalaya. M. jérago rappelle ensuite que l'Académie s'est déjà occupée, à deux reprises différentes , du vœu renouvelé par M. Herschel. Le meilleur moyen d'y satisfaire avait paru être, de demander l'adjonction de M. Aimé à la Commission scienti- fique d'Afrique. La demande de l'Académie a été transmise par deux fois à RI. le Ministre, de la Guerre. Aucune réponse n'étant encore parvenue, M. Arago propose d'écrire de nouveau. '' Après quelques observations de M. Bory de Saint-Vincent, la proposition de M. Arago , appuyée par M. Thénard , est adoptée. MÉTÉOROLOGIE. — EtoUcs Jîlantes du milieu de novembre. L'Académie a reçu dans la séance, deux communications sur cet objet. Nous attendrons celles qui, sans doute, arriveront encore, pour en pré- senter un résumé général. CHIMIE ORGANiQUï. — Bccherckes sur la substance cérébrale humaine. « M. Pelouze communique à l'Académie le résultat de quelques expé- riences de M. Frémy, sur ce sujet. » M. Couerbe avait annoncé dans le cerveau l'existence de cinq substances distinctes, dont quatre nouvelles; et la cinquième, déjà connue, est la cholestérine. M. Frémy est arrivé à des résultats différents. Il a trouvé que la matière cérébrale consiste, pour la plus grande partie, en nu savon naturel résultant de la combinaison de deux acides gras nouveaux avec la soude. L'un de ces acides est solide à la température ordinaire, l'autre est liquide. Tous deux contiennent une quantité considérable de phosphore; mais lorsqu'ils sont bien purifiés, ils ne renferment pas de soufre. Ce dernier corps ne se trouve que dans l'albumine du cerveau. » Les quatre substances de M. Couerbe sont impures; outre les deux acides découverts par M. Frémy, on y trouve un mélange de la plupart des matériaux du cerveau. » En ce qui concerne la cholestérine, M. Frémy a vérifié les résultats de M. Couerbe. » .iiittif^dife 'i?^lT C.R. i839,a« SmwjJre. (T. IX, NO 22.) 98 ( 7o4 ) ZOOLOGIE, — Sur les changements que l'âge apporte dans la manière d'être des Campanidaires. (< M. MiLNE Edwards communique à l'Académie, au nom de M. Xord- M^NN, d'Odessa, les résultats des recherches nouvelles faites par ce savant, syr les polypes du genre Campanulaire. M. Nordmann a constaté qu'à une certaine époque de la vie de ces zoophytes, la portion terminale et con- tractile de chaque individu se détache de l'espèce de tige qui la porte et, devenue libre, continue de vivre, et acquiert des facultés locomotives assez étendues; cette portion terminale, portant les tentacules et la bouche, nage alors dans le liquide ambiant et, chose remarquable, ressemble tout- à-fait à une petite méduse. 11 est aussi à noter que latige continue égale- ment à vivre, et reproduit par bourgeons de nouveaux individus. » . CHIMIE ORGANIQUE. — Etudes sur l'essence de térébenthine ; par M. Deville. « M. Deville trouve que l'essence de térébenthine fournit deux huiles qui ont la même composition chimique, la même densité à l'état liquide et à l'état de vapeur, ainsi que le même point d'ébullition. » Elles ont les mêmes affinités, se combinant l'une et l'autre avec l'acide chlorhydrique , mais leurs combinaisons sont inégalement stables. L'une d'elles, qui fournit le composé solide connu sous le nom de camphre arti- ficiel, est plus difficile à séparer de l'acide que l'autre, qui produit avec l'acide hydro-chlorique un composé liquide. » L'auteur a remarqué que l'essence de térébenthine brute, traitée par l'acide hydro-chlorique, fournit les deux combinaisons qu'on vient d'indi- quer, comme tout le monde le sait; mais il ajoute que lorsqu'on sépare des premiers cristaux obtenus la partie non cristallisée et qu'on abandonne celle-ci à l'air, il s'y forme de nouveaux cristaux, et qu'en répétant plusieurs fois cette expérience, la presque totalité de l'essence finit par se convertir en camphre artificiel cristallisé. ; ,» ^l^'fiuteur ayant traité l'essence de térébenthine par l'acide sulfurique et le peroxide de manganèse, s'est assuré que la majeure partie de l'essence se transforme en produit non volatil; une huile se volatilise, et c'est précisément l'huile qui produit un camphre liquide, comme l'auteur l'avait prévu. C'est le moyen de l'obtenir à volonté. » En traitant l'essence de térébenthine par le chlore, l'auteur se procure un composé qui a pour formule C^^H^^Ch*, conformément à la théorie des substitutions. En traitant de la même manière la partie de l'essence ( 7o5 ) qui fiait un camphre liquide, on obtientun corps isomère avec le précédent et moins stable que lui (r). stl » L'auteur a étudié en outre l'action de la chaleur sur les composés que le chlore forme en agissant sur l'essence de térébenthine ou sur la partie de l'essence qui forme un camphre liquide. » ANTHROPOLOGIE. — Suv lu Conformité de caractères physiques entre la race juive et la race chalde'enne. — Note de M. Dure&d de la Malle, m « M. Eugène Bore, l'un des élèves les plus distingués de MM. de Sacy et Quatremère , chargé d'une mission scientifique en Orient par le Mi- nistre de l'Instruction publique, sur la recommandation de l'Académie des Inscriptions, nous a envoyé dix rapports sur les résultats de son voyage et un Mémoire très remarquable sur la Chaldée et les Chaldéens. » De Constantinople à Tauris il s'est dirigé par terre hors de la route des caravanes et dans les parties jusqu'ici les moins explorées et que M. Texier a été forcé de négliger. Il a retrouvé la position d'un grand nombre de villes antiques fixées par des inscriptions grecques ou ro- maines qu'il nous a envoyées. Enfin , il a fait faire quelques pas à la géo- graphie ancienne et moderne de cette intéressante contrée. » Quoique spécialement orientaliste et n'ayant qu'une légère teinture de l'histoire naturelle, il nous a transmis un fait intéressant pour l'anthro- pologie et l'histoire des diverses races humaines. J'avais remarqué (et j'en ai donné les preuves écrites et gravées dans un Mémoire lu à cette Aca- démie sur une nouvelle variété de l'espèce humaine), la conformité re- marquable de type qui existe entre les Chaldéens, les Kurdes etlesMèdes, sculptés sous les bas-reliefs de Persépolis, et celui des Juifs figuré dans les sculptures grecques ou romaines , enfin même l'identité de type de ces divers peuples avec celui des Juifs du Ghetto à Rome. » Cette race, qui vit parquée au milieu de la capitale du catholicisme, qui y est l'objet d'un profond mépris ,*que tous les chrétiens repoussent, et qui ne s'allie jamais avec les étrangers, a gardé, plus que toute autre branche de la race juive, le caractère indélébile de sa nation. (i) M. Dumas fait remarquer que le produit C"'H°''Ch* est précise'inent le composé qu'il avait obtenu en traitant l'huile du camphre artificiel, ou l'essence de térébenthine, par le chlore. Cette analyse n'avait pas été puhliée. M. Dumas a vu de plus qu'en pro- longeant l'action du chlore à chaud, le composé €^'11'+ Ch' se change en un autre conj- posé cristallisé; il n'en a pas fait l'analyse. ' * " ' m.. - '..>■« >■> ■ -> ■** ^ 98.. . ( 7o6 ) >' M. Bore, en remarquant dans la Perse et le Kurdistan cette ressem- blance frappante entre les traits des Juifs et des Chaldéens répandus de- puis le Pont-Euxin jusqu'aux bouches du Tigre et de l'Euphrate, sous le nom de Chalb , de Kard, de Kurd, les Chalybes, les Rardonques, les Gordyens des anciens, a observé aiissi une identité de langage qui confirme ainsi l'observation zoologique. » Tous ses guides, Chaldéens ou Kurdes, s'entendaient en parlant leur patois avec les Juifs parlant l'hébreu littéral, tout comme les paysans des comtés de Galles et de Cornouailles s'entendent avec les bas-bretons du Finistère. » M. Bore prouve, par le rapprochement des deux langues hébraïque et chaldéenne, qu'il connaît si bien et que, depuis trois ans, il étudie sur les lieux et avec les hommes qui les parlent; M. Bore prouve, dis-je, que les Hébreux et les anciens Chaldéens sortent d'une même souche et sont un même peuple. « Ainsi, la philologie vient encore ici au secours de l'histoire naturelle, que celle-ci éclaire réciproquement^ et ce rapprochement inattendu de deux sciences aussi diverses montre de nouveau que, dans ce noble faisceau de toutes les connaissances humaines auquel on a donné le nom d'Institut, toutes les branches des sciences se touchent par quelques points, peuvent s'aider mutuellement et s'éclairer Tune par l'autre. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Note sur Ics effkts comparatifs des locomotives à étroite ou à large voie; par M. de Pambour. « La théorie de la machine à vapeur que j'ai développée dans plusieurs Mémoires précédemment soumis à l'Académie, en donnant les moyens de calculer avec précision les effets des locomotives, permet d'éclaircir une question fort débattue en ce moment parmi les ingénieurs, et qui a sur- tout de l'importance pour les pays où, comme dans le nôtre, peu de chemins de fer sont encore construits. C'est celle de savoir si l'on doit conserver ou augmenter la largeur de la voie qu'on leur a donnée générale- ment jusqu'ici. » Presque tous les railways de grande commiuiication ont été faits jus- qu'à présent avec une largeur de voie de 4 pieds 8 pouces et demi anglais, pt cette dimension n'a pour base que sa correspondance à la voie ordi- naire des voitures en usage sur les routes communes. En i8j6, quand le Grcat-fVestein Raihvaj fut construit, pour former la communication (707) «litre Londres et Bristol , M. Brunel y adopta une voie de 7 pLeds anglais de largeur. Un de ses motifs pour préférer cette dimension était la faci- lité de donner aux machines des roues d'un plus grand diamètre, et, comme conséquence, la possibilité d'acquérir une plus grande vitesse. Cette attente s'est certainement réalisée à un degré déjà très satisfaisant, mais on va voir qu'il serait possible, avec la voie qui a été donnée à ce railway, d'obtenir, sous le rapport de la vitesse, des résultats beaucoup plus avan- tageux encore. » Dans la Théorie de la Machine à vapeur, nous avons donné les for- mules propres à faire connaître, soit la vitesse des machines pour une charge fixée, soit leur charge pour une vitesse voulue, soif enfin leurs effets utiles mesurés sous les différentes formes nécessaires dans la pratique. Au moyen de ces formules et des déterminations numériques des constantes, telles que nous les avons indiquées dans nos récentes communications à l'Aca- démie, nous avons calculé environ 120 expériences que nous avons faites sur les locomotives du railway de Liverpool à Manchester, et, ainsi qu'on le verra développé dans la seconde édition du Traité des Locomotives qui paraîtra incessamment, la coïncidence entre le calcul et l'expérience est telle, que nous pouvons maintenant appliquer avec confiance ces for- mules à toutes les recherches semblables qui peuvent se présenter. Nous allons donc nous en servir pour déterminer les effets des diverses espèces de locomotives en usage, soit sur les raiiways à voie étroite, soit .sur les railways à large voie. » Les machines employées sur le railway de Liverpool à Manchester va- porisent moyennement 60 pieds cubes d'eau par heure. Si donc on cherche quelle vitesse elles prendront avec cette vaporisation, en tirant une charge de 5o tonnes brutes, convoi d'approvisionnement non compris, on trouve que cette vitesse sera de 2 3. 23 milles par heure, et que la consommation correspondante de coke sera de o.5i livre par tonne brute par mille. On peut regarder ces effets comme ceux de machines de moyenne force, pour des railways à voie étroite. Sur le railway de Londres à Birmingham, qui est également à voie étroite, il y a des locomotives qui vaporisent jusqu'à 100 pieds cubes d'eau par heure, et avec cette vaporisation, elles sont en état de conduire la même charge de 5o tonnes brutes à la vitesse de 29.8 milles par heure, eu consommant 0.54 livre de coke par tonne par mille. Ces machines peuvent être considérées à peu près comme les plus fortes qu'il soit possible de placer sur un railway de 4 pieds 8 pouces et demi de voie, parce que l'intervalle entre les rails ne permet pas d'augmentei» ( 7o8 ) davantage les dimensions de la chaudière. Ainsi, sur un railway à voie étroite, une charge de 5o tonnes brutes, ou to voitures, convoi non com- pris, qui est une charge ordinaire pour le transport des voyageurs, peut être conduite, selon la force de la machine, aux vitesses et avec les con- sommations suivantes : Vitesse. Coke. Machine de 60 pieds cubes ) „ _ .,, , _ , ,,, , . ^. { 2J.23 mules par heure. . o.oi livre par loiine par mule. de vaporisation ) •^ "^ '^ 1 Machine de 100 pieds cubes ) „ _, , > ao 80 » 0.54 » de vaporisation ) Nous entendons ici par poids brut celui des voitures de transport avec leur charge, mais nous n'y comprenons pas le poids de la machine, ni celui de son convoi d'approvisionnement. » Sur le Great-Western Railw^ay, les machines de force moyenne vapo- risent environ 1 20 pieds cubes d'eau par heure , et les plus fortes en usage ont une vaporisation de 200 pieds cubes par heure; mais en considérant l'intervalle qui reste encore entre le côté de la chaudière et les jumelles de support, il n'y a pas le moindre doute que l'on pourrait placer sur cette voie, des locomotives vaporisant jusqu'à 3oo pieds cubes d'eau par heure, et au-delà , sans augmenter d'une manière importante le poids de la ma- chine. En calculant donc les effets que peuvent produire ces locomotives, on trouve qu'elles pourront conduire la même charge de 5o tonnes brutes, convoi non compris, aux vitesses suivantes : Vitesse. Coke. Machine de 120 pieds cubes » - , .„ , __ ,. .„ , . . > 32 . 4 mules par heure :. . o. 65 livre par tonne par mule, de vaporisation J^ "^ "^ "^ Machine actuelle de 200 \ pieds cubes de vapori- ?38.5 » 0.92 » sation ' Même machine, avec roue 1 plus grande et cylindre j 4''6 " o.85 ■ » plus petit ' Machine de 3oo pieds cubes J ►■ , , . . '^ {51-4 " •• <*3. » de vaporisation ' » En considérant ces résultats , on voit que les locomotives à large voie peuvent conduire la même charge moyenne , à des vitesses beaucoup plus considérables que les machines à voie étroite, et que la vitesse des pre- mières machines peut même aller jusqu'à être double de la vitesse des se- r 709 ) condes. Un tel avantage n'est certainement pas à négliger, et il serait mu- tile d'objecter que la vitesse actuelle est suffisante, car un tel argument aurait pu, avec la même force, être employé, soit il y a quelques années contre l'établissement des diligences en poste, soit aujourd'hui contre tout établissement de railways. » On remarquera dans les résultats précédents, que le surplus de vitesse est acheté par une dépense plus forte de combustible; mais il ne faut pas croire que cette circonstance tienne à la machine elle-même ou à la largeur de la voie. Elle est un effet inévitable de la vitesse, quelle que soit d'ail- leurs la machine employée ; et pour se convaincre que les machines à large voie n'ont à cet égard aucun désavantage, il suffit de les comparer, à vit«sse égale, aux machines à voie étroite. Or en calculant la charge qu'une machine à large voie, de force moyenne, pourra tirer à la vitesse de ■j5 milles par heure, on trouve que cette charge sera de i4o tonnes, et que la consommation correspondante de combustible sera de o.Sa livre de eoke par tonne par mille. En comparant cet effet à celui d'une machine de force moyenne à voie étroite , on a donc les résultats suivants : Vitesse. Charge. Coke. Machine de 60 pieds cubes de vaporisa- \ 23.23 milles par heure. . 5o tonnes. . o.5i livre par tonne par mille. tiou, à voie e'troite. . . . Machine de 120 pieds cubes de vaporisa- > 25.55 » t4o » o.Sa tion, à large voie Si donc on veut se contenter d'une vitesse de aS à aS milles par heure, on voit qu'avec les machines à large voie, on obtiendra l'avantage d'avoir une charge beaucoup plus considérable, et de consommer environ un tiers moins de combustible. » Quant aux frais d'entretien , l'observation prouve que , pour des ma- chines de même solidité , ils augmentent à peu près en proportion de la vitesse des transports. C'est donc une dépense à laquelle il faut se sou- mettre quand on veut obtenir de la vitesse; mais cette dépense peut elle- même devenir la source principale des bénéfices; et comme le poids des machines à large voie permet de donner plus de force à toutes leurs ( 7»o ) parties, on doit reconnaître qu'elles offrent, sous ce rapport, plus d'espé- rances d'amélioration que les machines à voie étroite. » Les résultats que nous avons présentés plus haut pour l'effet des machines sont, comme nous l'avons dit, déduits des formules de la théorie des locomotives; mais ces formules sont basées sur un très grand nombre d'expériences, et les nombres que nous venons d'en conclure sont eux- mêmes confirmés par l'observation directe. » En effet: i° les expériences faites par nous-mêmes sur le railway de Liverpool à Manchester, démontrent d'abord que les machines de ce railway peuvent effectivement conduire une charge de 5o tonnes brutes sur niveau , à la vitesse de 28 milles par heure, en consommant la quantité de combustible indiquée plus haut; 2° dans les expériences faites par les ingénieurs chargés par la compagnie du Great- Western Railway d'examiner la question de la largeur de la voie, lors des difficultés soulevées à ce sujet, les machines du railway de Londres à Birmingham ont conduit une charge de 53.5 tonnes brutes, machine et convoi non compris, à la vitesse de 32.4 milles par heure , en consommant o.Sg livre de coke par tonne par mille, et en vaporisant 106 pieds cubes d'eau par heure; 3° dans les ex- périences faites par les mêmes ingénieurs, sur le Great- Western Railway, une machine à roues de 7 pieds et cylindre de 16 pouces, avec une vapo- risation moyenne de j45 pieds cubes d'eau par heure, a conduit une charge moyenne de 47.6 tonnes brutes, à la vitesse de 35 milles par heure, en consommant 1.02 livre de coke par tonne par mille; et dans une expé- rience récemment publiée par les directeurs du même railway, une charge de 43 tonnes brutes a été tirée par la même machine , à la vitesse de 38 milles par heure, avec une consommation de coke de o.gS livre par tonne par mille. » Ces expériences confirment donc suffisamment les résultats que nous . avons déduits de nos formules; et elles démontrent par conséquent aussi, par analogie, la possibilité d'atteindre les vitesses annoncées par le calcul pour les machines de 3oo pieds cubes de vaporisation, à large voie, qui n'ayant point été construites, n'ont pu être soumises à l'expérience. » Du reste, pour fixer davantage les idées relativement aux diverses lo- comotives ci-dessus désignées , et faciliter les comparaisons , nous joignons ici un tableau de leurs dimensions principales, et nous ajoutons, à la suite, la vitesse maximum que ces machines pourront atteindre, lors- qu'elles n'auront à tirer que leur convoi d'approvisionnement seul. On trouvera encore ces derniers résultats confirmés par une expérience que (7") nous avons dernièrement communiquée à l'Académie, et dans laquelle une machine du Great-Western Railway a atteint une vitesse de 55-4 milles par hpure, en tirant le convoi seulement chargé de quelques personnes. » Dans le calcul, nous avons tenu compte de la résistance de l'air et du frottement des waggons , d'après les expériences que nous avons com- muniquées à l'Acndémie dans une Note récente , et nous avons aussi, d'a- près les expériences spéciales, eu égard "â l'augmentation de vaporisation des machines, résultant de leur accroissement de vitesse. ,^ B Pour employer les machines les plus puissantes du tableau ci-des- sous, il suffirait d'une largeur de voie de 6 1^ pieds anglais, ou de a mètres français. Pour transformer les vitesses suivantes en mesures françaises, il suffit de savoir que 5 milles anglais font 2 lieues de poste. , j. Tableau, de. la vitesse et de la consommation de combuslible des locomolw.es, à voie étroite et à large voie. fnttnii !!'> (!' f DMiairiTtOM la roie. Étroite Id. Large Jd. Id. Jd. sfelIONlTtOV de U nucliine* De Liverpool De Biimingliam. . . D u Gréa t-Wes ter n , Id. Id. Id. TlnM , «n pieds cubes d'(;ai> parbecre. du ;yUadre. di cubes pOUCM 60 II 100 12 120 '4 200 16 200 •4 3oo '4 COCKSK du piston. poui-cs. 16 i6 16 16 16 16 DlX]|i.TRC de la roue. piedf. 5 5 7 8 8 POIDS deb niAcbtac. Lonne^. 8 1 1 18 18 18 20 VI ■ ESSK avec une charge de 5o tooncs brutc.<> convoi non compris. mit If s par beure. 23.23 2.9.80 32 43 38.45 4t .60 5i .40 COKB par tonne brute par mille , a\cc la cbargc de 5» tonnes brutes. li.re. o.5i 0 54 0.65 0.92 0.85 1 .o3 TITKHK maxiairim , ou sans autre cbarge que le convoi il'appro^ision- ni-ment. mil!e-« par heure. 3i.38 39 00 41.29 48.00 53.00 PHYSIQUE. — Sur les effets électriques qui se produisent sous Vinjluence solaire. — Lettre de M. Ed. Becqlerel. « Le lundi 11 de ce mois, M. Biot a présenté à l'Académie quelques observations sur le Mémoire dont mon père a lu un extrait en mon nom, dans la séance du 4 novembre dernier. Ces observations m'ayant prouvé que je n'avais pas exposé les faits qui y sont relatés avec assez de clarté pour être bien compris, j'ai l'honneur 4^ vQUâ pt'iïif, 4e vouloir bien com- C. R. 18Î9, a\&m«<22.) =-),.. gg ( 7^2 ) muniquer à l'Académie les développements suivants, qui sont nécessaires, je crois, pour qu'on puisse apprécier le but de mes recherches : » M. Biot pense que les rapports des nombres trouvés par l'intensité du courant électrique produit lors de la transformation du chlorure d'ar- gent en sous-chlorure, ou pendant la décomposition du bromure, sous l'influence de la lumière solaire, ne peuvent servir à mesurer les rapports des rayons actifs qui tombent sur ce composé. En effet, il suppose qu'il existe dans un rayon solaire plusieurs sortes de rayons agissant en diffé- rents sens sur la substance impressionnable; je croyais cependant que l'on n'en avait encore reconnu que deux sortes agissant sur le chlorure d'ar- gent : 1° des rayons qui accompagnent les rayons les plus réfrangibles de la lumière solaire, et qui font passer le chlorure à l'état de sous-chlorure; i" des rayons accompagnant les moins réfrangibles (peut-être sont-ce les rayons calorifiques) qui, par une action prolongée, transforment le chlo- rure en un autre produit. Or, dans les expériences dont j'ai eu l'honneur de communiquer les résultats à l'Académie, le courant électrique est pro- duit, lors de l'exposition du chlorure, dans les rayons les plus réfrangibles du spectre et même au-delà, tandis que, dans les rayons les moins réfran- gibles, c'est-à-dire dans les rayons rouges, je n'ai jamais obtenu de cou- rant : ce qui prouve que la transformation qu'éprouve alors le chlorure ne donne lieu à aucune trace d'effets électriques, soit parce que l'action n'est pas instantanée, soit par toute autre cause. Il suit de là qu'il n'y a de courant produit que pendant la transformation du chlorure en sous-chlo- rure. Les seuls rayons actifs accusés par l'appareil dont j'ai fait usage, sont donc ceux qui opèrent celte transformation et qui accompagnent , par con- séquent, les rayons les plus réfrangibles de la lumière solaire. Ce sont les rapports des nombres de ces rayons que je crois avoir déterminés dans mes expériences. Il peut se faire cependant que je me trompe; mais je pense qu'il est inutile d'insister davantage sur ce sujet : car les nombres trouvés «expriment toujours la résultante des effets chimiques produits, et c'est de cette détermination seule dont on a besoin dans les expériences. » M. Biot a encore fait observer que l'on savait que l'ordre des écrans perméables aux rayons chimiques de la lumière solaire, qui réagissent sur le chlorure d'argent, était différent de l'ordre des écrans qui transmettent les rayons calorifiques. Je prendrai la liberté de lui faire .remarquer que je connaissais parfaitement, les recherches qui ont été faites à ce sujet avant les miennes. Mon but a été unicjuement de reconnaître quelle était la nature de la radiation qui agissait sur des lames de platine on d'or, ^ ( 7'3 ) plongeant dans des liquides, là où l'on pouvait supposer Tinfluence des rajons calorifiques et nullement celle des rayons chimiques. L'expérience m'a prouvé que, dans ce cas, l'ordre des écrans est différent de celui qui est relatif aux rayons calorifiques, et a des rapports avec l'ordre de ces mêmes écrans, relativement aux rayons chimiques, quand ils agissent sur le chlorure d'argent. )• Quant à mes expériences sur ce composé, je n'ai employé les écrans que dans le but de trouver, au moyen des effets électriques, des nombres qui fussent en rapport avec les résultantes des actions chimiques pro- duites, les moyens ayant manqué jusqu'ici pour faire cette appréciation. » D'après les explications que je viens d'avoir l'honneur de présenter à l'Académie, je pense que je serai parfaitement d'accord avec M. Biot, dont les conseils sont pour moi d'un grand prix. » Après avoir entendu cette lettre, M. Biot dit « qu'il regrette de ne pas pouvoir partager les idées théoriques qu'elle renferme. L'intérêt même qu'il porte aux ingénieuses recherches de M. Edmond Becquerel, le dé- termine à présenter dans la séance prochaine les motifs de son dissen- timent. » - MÉTÉOROLOGIE. — M. FouRNET adresse à l'Académie un Mémoire sur l'in- terversion de la température atmosphérique durant les hivers rigoureux. M. Fournet discute dans ce Mémoire , sur lequel nous aurons l'occasion de revenir, des observations qui montrent avec évidence que durant les hivers rigoureux, il fait quelquefois notablement plus froid dans les plaines que sur les montagnes et les plateaux élevés. M. Fournet trouve, de plus, une cause naturelle de ces anomalies dans la manière dont les .ven{s du nord gli.ssent alors Joiî/J les vents méridionaux. . M. Arago fait hommage à l'Académie , au nom de l'auteur, M. Brousseau», d'un exemplaire de l'ouvrage que cet ingénieur vient de publier sur la Mesure d'un arc de parallèle mojen limité par les tours de Fiume et de Cordouan. ( Voir au Bulletin bibliographique,) En raison de l'importance de cet ouvrage, M. Arago est prié de chercher les moyens d'en faire connaître le contenu sans déroger aux usages de l'Aca- démie, relativement aux communications imprimées. M. Blein adresse des remarques sur les expressions employées dans 99" ( 7t4 ) les ouvrages de quelques physiciens en parlant de la chaleur latente et de l'action du prisme sur la lumière. M. IIuBEaT adresse un paquet cacheté portant pour suscription : Pro- cédé pour la reproduction, au moyen de la gravure, des images photogra- phiques. La séance est levée à 5 heures. A.. ••f?^ (7»5) BUtLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académ.ie royale des Sciences ; 2' semes>lre i85g, n" ai , in-4°' ■i''ivvV y^m V'> Hn-mH\\\,'\ •• Leçons sur les Jonctions et les maladies du Sjitëme Herveuà:, profes- sées au Collège de France par M. Magendje , recueillies et rédigées par M. James, et revues par le professeur; tome 2, in-S". Sut la séparation primitive des Bassins de la mer Marte et de la mer Rouge; par ^l. Letronnej in-S". v^ji .im A'-». m Des Forêts considérées relativement à l'existence des sources; par M. DE Dombasle; in- 12. Notice sur les Cavernes à ossements du département de l'Aude; par M. Marcel de Serres; Montpellier, iSSp, in-4°. '^Qiii«'>7v>^ \ Du Traitement médical et préservatif de la Pierre et de la Gravèlle, avec un Mémoire sur les calculs de Cjstine; par M. Civiale; in-S". Observations sur les rétrécissements de l'Urètre, par cause traumatique, et sur leur traitement; par M. Franc; Montpellier, i83g, in-12. Notice sur l' Agriculture et les Dessèchements dans le département de la Charente-Inférieure , pour sa Statistique; par M. Fleurïao de Bellevue ; La Rochelle, 1839, in-8°. Recherches sur les Enfants trouvés et les Enfants illégitimes, en Russie, dans le reste de l'Europe, en Asie et en Amérique; par M. de Gouroff; tome 1", in-S". Mesure d'un Arc du parallèle moyen entre le pôle et Véquateur; par M. Brousseadd; Limoges, 1839, in-4''. Annales de la Société royale d Horticulture de Paris; octobre i83g, in-8°. , " Tableau de V aller supérieure des Hyménoptères; par M. de Romand; Paris; 1839, in-4°. OEuvres complètes de John Hunter, traduites de l'anglais par M. Ri- cçelot; 8' livraison de texte in-8°, et 8* livraison de planches iu-4''. Théorie des Puits artésiens; par M. Viollet; Paris, in-8°. Species des Mammifères; 6 feuilles in-8°. ( 7i6 ) Bévue critique des Livres nouveaux; 7* année, n' 11, in-8». Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale; i5 et 3o novembre i83g, in-8°. Astronomische . . . . Nouvelles astronomiques de M. Schumacher; h" 386, in-4°. Collectanea meteorologica sub auspiciis Societatis scientiarum danicœ édita, fascicule 2; Hafniue, iBSg, in-4''- (Adressé par M, OEbsted.) Oversigt .... Bévue des Transactions de l'Académie royale des Sciences de Danemarck et des Travaux de ses membres pendant l'année i838; par M. le professeur OErstiid; in-4". vv. Continuazione. . . . Continuation de l'Exposé des motifs pour la restau- ration des Bains minéraux, près de Tivoli; par M. A. Cappkli.o; Rome, 1839, in-8". Gazette médicale de Paris; tome 7, n' 4?» in-4''- ^> Gazette des Hôpitaux ; tome )«', n"' i56 — 138, in-fol. L'Expérience, journal de Médecine; n* laS, in-8*. Gazette des Médecins praticiens; n" 43, in-8°. L'Esculape , journal des spécialités médico-chirurgicales ; n" 22 et aS, in-4'. -r -*W«i*°«» COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. HM BBBM^ii SÉANCE DU LUNDI 2 DÉCEMBRE 1839. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE ZOOLOGIE. — Remarques sur une note de M. Milne Edwanîs insérée dans le Compte rendu de la séance précédente , et relative aux observations de M. Nordmann sur les Polypiers du genre Campanulaire ; par M. Bory DE Saint- Vincent. «M. Milne Edwards a communiqué à l'Académie dans sa dernière séance et comme une nouveauté, le résultat des observations de M. Nordmann, au sujet des Campanulaires dont la portion terminale et contractile de chaque individu se détache de l'espèce de tige qui la porte pour vivre en liberté, tandis que cett£ tige continue à végéter et à repro- duire par bourgeons de nouveaux individus. J'imprimais en 1824, il y a quinze ans, dans V Encyclopédie par ordre de matières, et dans le tome XVI du Dictionnaire classique d'Histoire naturelle, il y eu a onze, un fait pareil au sujet des Vorticellaires : ces crcaturts singulières, disais je, com- mencent par une véritable végétation où chaque animalcule produit à des époques de croissance déterminées, fait d'abord portion d'un individu multiple et jusqu'au moment où toutes les parties qui lui sont néces- saires pour l'émanciper y sont ajoutées; il se détache alors du rameau ou C. R. 1839, 2« Semeitie. ( T. IX, N" 23.) I OO Blâment qui le porta, pour devenir individu libre et indépendant. Si la vé- gétation sans le moindre indice de sensibilité ou de quoi que ce soit qui offre un rapport quelconque avec ce qu'on appelle sens, si l'impossibilité de changer de place à volonté, si la faculté de se ramifier en divisions où ne se manifeste aucun mouvement volontaire et pas le moindre signe d'irritabi- lité, sont des caractères propi'es à la plante, les Vorticellaires sont des plantes; car il est primitivement impossible de les distinguer de cer- tains Bysses, Conferves et autres végétaux sur l'animalité desquels on a parfois si burlesquement discuté. Lorsque l'extrémité des filaments com- mence à éprouver une sorte de turgescence dans ces Vorticellaires , leur ressemblance avec certaines plantes augmente encore, mais la différence essentielle ne tarde pas à se prononcer : car cette turgescence, qui est d'a- bord comme une fructification de sphacellaire , A'ectosperine, ou de tout autre hydrophyte à gongyles terminaux, est le rudiment de l'animalité; dès que celle»-ci est parvenue à terme, elle se développe non pas en fleurs, mais en expansions vivantes. Alors l'animalcule épanoui se trouve captif sur la tige qui lui fut originairement tutélaire; il éprouve certainement le besoin d'être libre et s'agite en tout sens jusqu'à ce qu'il parvienne à rompre le lien qui le tient attaché. Il témoigne d'abord la satisfaction qu'il en éprouve par des allures vagabondes dont les premiers essais déno- tent l'inexpérience, mais qu'il régularise peu après pour adopter le mode de natation que nécessitent ses formes et ses besoins. J'ajoutais : Plusieurs genres établis parmi les Polypiers par nos prédécesseurs sont à cet égard des f^orticellaires : de ce nombre sont les ChYTms, les Laomédées , les Thoa, les Salades et même les Cymodocées. Or les Clyties de Lamouroux sont la même chose que les Campanulaires ; au reste, ajoutais-je encore, un tel fait se reproduit si communément sous les yeux des micrographes, il fut si bien prouve et représenté, surtout dans l'exact Roësel, il y a toul-à- l'heure cent ans, que nous avons peine à concevoir qu'il n'ait pas plus tôt dessillé les yeux de ceux que révolte l'idée de ne point admettre de dé- marcation absolue entre l'animal et la plante, ou qui revoyant ce qui fut vu par tout le monde, le republient chaque jour comme nouveauté. » « M. MiLNE Edwauds répond que M. Nordmann, en publiant son travail sur les Campanulaires, rendra bien certainement justice à ses prédécesseurs, et fera probablement ressortir la ressemblance qui peut exister entre ses observations et celles de MM. Bory de Saint-Vincent, Ehrenberget Saars; mais M. Milne Edwards persiste à croire que les faits dont il a eu l'honneur ( 7'9 ) (l'entretenir l'Académie ne sont pas les mêmes que ceux décrits par ces savants, et il se réserve de répondre d'une manière plus précise à la ré- clamation de M. Bory, lorsque celui-ci aura cité les passages contena-nt l'énoncé du phénomène physiologique signalé par M. Nordmann. » ',. ,,., «M. BoRT DE Saint-Vincent réplique que cljtie et campanulnire étant la même chose, son observation sur le fait donné pour une découverte doit subsister. » PHYSIQUE. — Remarques sur quelques points de la théorie des radiations,' en réponse à une Lettre de M. E. Ikcqnerel, lue à la dernière séance , et insérée au Compte rtnàu; par M. Biot. « L'Académie s'apercevra aisément que ce qui va suivre a un but pure- ment scientifique: ce n'est ni une polémique, ni une controverse. Il ne peut y avoir rien de tel, de ma part, envers un jeune homme dont j'ap- précie le zèle et l'esprit inventif, autant que j'aime sa personne. Ce sont des explications théoriques qui se rattachent seulement en partie à ses der- nières recherches; je tâcherai qu'elles ne soient pas dépourvues de nou- veauté et d'intérêt. » Le pouvoir chimique des radiations, tant célestes que terrestres, se manifeste par des phénomènes de combinaison et de décomposition qui s'opèrent sous son influence, tandis qu'ils sont très faibles ou insensibles quand on ne le fait pas agir. M. Edmond Becquerel a imaginé de mesurer cette action par l'intensité des courants électriques que l'effet chimique opéré développe. Il peut alors y appliquer le galvanomètre , et profiter de toute la délicatesse de cet instrument. L'idée est certainement ingénieuse • et je ne doute pas que l'emploi du galvanomètre dans ces phénomènes n'y devienne très utile, surtout comme moyen d'investigation. Néanmoins, on verra tout-à-l'heure que le résultat total, ainsi obtenu, n'exprime pas tou- jours l'action propre des radiations, comme M. Becquerel paraît le supposer. Mais, pour le moment, j'admettrai d'abord avec lui, que la force magné- tique totale qu'on observe , soit en effet proportionnelle à cette action. » Les éléments de la radiation générale qui produisent ces effets , sont inégalement absorbables par des écrans diaphanes de diverse nature. Ils ont cela de commun avec les éléments de la même radiation qui excitent les phénomènes thermoscopiques , et avec ceux qui, reçus par la rétine hu- maine, développent la sensation de la vision. Mais ils se montrent diffé- rents de ceux-ci, comme ceux-ci se montrent différents entre eux, parce loo.. ( 7^o ) que les proportions de leur absorption dans les mêmes substances sonf très dissemblables. C'est ainsi qu'on parvient à les distinguer. » En faisant agir la radiation solaire ou atmospbérique , sur un même composé chimique, d'abord sans écran, puis à travers des écrans divers, M. Edmond Becquerel avait supposé que les forces développées dans le galvanomètre, sous ces diveises circonstances, étaient proportionnelles aux nombres relatifs des rayons efficaces quî les produisaient. De sorte qu'en représentant ce nombre par roo dans l'action directe, le rapport des forces transmises, à la force directe, donnait le nombre proportionnel de rayons efficaces transmis. Je lui ai fait remarquer que cette proportionnalité ne pouvait pas exister dans ses expériences , parce que les diverses por- tions du flux incident actif, qui avaient des réfrangibilités diverses, et qui étaient successivement absorbées par les écrans, agissaient sur le composé chimique avec des intensités inégales; ce qui n'avait pas lieu dans les ex- périences de M. Melloni, qu'il avait prises pour modèle de ses calculs. Car, dans celles-ci, la pile enduite de noir de fumée, qui reçoit le flux calorifique, est également impressionnée par toutes les espèces de rayons dont ce flux se compose, même lorsqu'ils viennent des sources les plus dissemblables; et alors les effets thermoscopiques observés sont propor- tionnels aux nombres relatifs des rayons incidents et transmis , du moins quand on néglige les pertes occasionées par les réflexions, ou qu'on en tient compte. Pour rendre le raisonnement plus sensible, j'avais décom- posé idéalement la radiation active en trois groupes de rayons, d'effica- cité inégale, et j'en avais tiré la preuve qu'alors la proportionnalité suppo- sée n'avait plus lieu. M. Edmond Becquerel a cru que j'entendais par là qu'il y avait en effet trois espèces de rayons réels, agissant inégalement sur le chlorure d'argent qui était le sujet de ses expériences, tandis qu'il n'en reconnaît que deux espèces, correspondant aux deux réfrangibilités extrêmes du spectre ; et comme il avait seulement comparé des effets opé- rés par l'espèce la plus réfrangible, il croit mon raisonnement non appli- cable à un tel cas. Mais il s'y applique au contraire exactement, puisque ces rayons, pris vers l'extrémité violette dxi spectre, n'étaient certainement pas d'une réfrangibilité unique, ni d'une énergie égale entre eux. De sorte que leur hétérogénéité suffit pour que mon raisonnement s'y applique, et qu'on puisse les décomposer idéalement en plusieurs groupes d'intensité inégale, comme je l'ai fait. » Quant à l'hétérogénéité de ces rayons actifs , elle est aussi évidente que celle des rayons lumineux violets qui les accompagnent entre les mêmes li- ♦ ( 72' ) mites (le r^frangibilité. Le chlorure d'argent est impressionné inégalement par chacun d'eux, selon qu'ils sont plus ou moins réfrangihies, de même que notre rétine est affectée inégalement par les rayons lumineux compris dans l'amplitude totale de réfrangibilité du spectre visible pour nous. Chaque composé chimique est ainsi plus ou moins impressionnable, entre certaines limites de réfrangibilité qui lui conviennent. Pour la couche mince d'iode de M. Daguerre, le centre du spectre actif correspond à la réfrangibilité des rayons de lumière qui nous donnent la sensation du bleu moyen. Pour les lames de platine, dépouillées de toute substance étrangère par le feu, et plongées dans un même liquide, l'action observable s'exerce dans l'ampli- tude de réfrangibilité des rayons bleus et violets visibles, suivant une cu- rieuse expérience faite par M. Edmond Becquerel lui-même. Pour la subs- tance changeante du gaïac, l'amplitude de réfrangibilité du spectre visible comprend des rayons efficaces d'influences contraires. Enfin, pour la pile thermoscopique enduite de noir de fumée, le spectre actif commence au-delà de la limite la moins réfrangible du spectre lumineux, et s'étend peut-être en se raréfiant, jusqu'au-delà de sa limite la plus réfrangible. Mais tous les rayons calorifiques compris dans cette amplitude , dont on ne connaît pas les bornes, impressionnent la pile avec une égale énergie quand ils sont absorbés par elle; ce qui permet d'évaluer comparativement leurs nombres relatifs, parleurs effets thermoscopiques, comme l'a fait M. Mel- loni. L'ensemble de toutes ces indications nous conduit, comme je l'ai dit ailleurs, à considérer généralement les radiations émanées des corps, comme composées, non de deux, ou de trois, mais d'une infinité de rayons, nyant des qualités et des vitesses diverses, susceptibles d'être émis, ab- sorbés, réfléchis, réfractés; et qui, selon leurs qualités propres, parmi les- quelles il faut comprendre leur nature et leurs vitesses actuelles , peuvent produire la vision, la chaleur, déterminer ou favoriser certains phéno- mènes chimiques, et probablement exercer beaucoup d'autres actions en- core inconnues, lorsqu'ils sont reçus par des corps ou par des organes sensibles à leurs impressions. Mais le cas où leur énergie d'action serait égale, même dans d'étroites limites de réfrangibilité, doit être infiniment rare; et peut-être ne se réalise-t-il que dans les effets thermoscopiquesj opérés par une totale absorption. » Les effets magnétiques qu'on observe, quand une radiation complexe itgit sur un composé chimique, peuvent-ils du moins toujours servir à mesurer comparativement l'action propre et actuelle que cette radiation exerce? Je fus d'abord porté à le croire lorsque M. Edmond Becquerel ( 7^2 ) proposa ce procédé d'observation ; mais des réflexions ultérieures m'ins- pirèrent des doutes, qu'une expérience récente de M. Victor Regnault m'a paru devoir changer en certitude. Elle se trouve décrite dans un Mémoire très remarquable sur la théorie des éthers, que ce jeune et habile obser- vateur a publié dans le dernier numéro des Annales de Chimie. En faisant agir le chlore sur l'éther hydro-chlorique de l'alcool à l'état de gaz, sous l'influence de la radiation solaire, il a trouvé que: « Cette influence est y> seulement nécessaire au commencement de l'expérience, mais qu'une » fois la réaction établie, elle se continue d'elle-même à l'ombre, et ne » s'arrête même pas quand le jour vient à tomber. » Si l'on mesurait l'in- tensité du courant électrique développé dans un tel cas, elle n'exprimerait évidemment point l'intensité isolée du pouvoir exercé par la radiation, mais l'effet total produit simultanément par ce pouvoir, et par la réaction chimique se continuant d'elle-même. Or une complication semblable, ou analogue, peut s'opérer ainsi dans beaucoup d'autres circonstances, à des degrés divers ; et il devient nécessaire de la résoudre expérimentalement dans chaque cas, ou de s'assurer qu'elle est insensible, pour apprécier l'influence isolée de la radiation, d'après l'effet magnétique total ob- servé. Cela est d'autant plus essentiel que la plupart des substances très impressionnables, manifestent déjà quelque commencement de réaction dans l'obscurité la plus profonde. Et qui sait si cette réaction propre , indépendante de la radiation, ne devient pas aussi plus active une fois que la radiation l'a excitée? » Dans le remarquable Mémoire que je viens de rappeler, M. Regnault a toujours exposé les éléments de ses produits aux actions successives de la radiation diffuse et de la radiation solaire; et il n'a employé celle-ci que lorsque la première lui a paru impuissante. C'est déjà une judicieuse épreuve. Mais il resterait à discerner quelles portions de la radiation so- laire totale produisent les nombreux effets qu'il a observés. Car cette ra- diation est très complexe, et il importe de savoir si tous ses éléments, ou quelques-uns seuls, sont essentiels au résultat obtenu dans chaque cas. En outre, la radiation, pour agir, devant traverser une certaine épaisseur de verre, qui forme les parois des ballons où les gaz sont renfermés, il se pourrait que la différence d'effets des deux radiations solaire et atmosphé- rique provînt seulement d'une différence d'intensité, non de nature des rayons actifs; ce qu'on pourrait découvrir, en variant les matières dont les vases sont faits, ou en essayant de la modifier par des écrans de diverse nature. ( 7^3 ) » Que l'on me permette d'appliquer les mêmes principes à l'accomplis- sement de plusieurs fonctions vitales des végétaux, que l'on suj^pose ha- bituellement excitées, ou même déterminées, par l'action de la lumière. Qu'une telle action soit en effet exercée par les mêmes éléments de radia- tion qui produisent la sensation de la vision dans nos yeux, c'est, je crois, ce dont on n'a aucune preuve. Mais n'est-il pas, au contraire, plus proba- ble aujourd'hui , que les phénomènes dont il s'agit sont opérés par les élé- ments invisibles qui accompagnent ceux-là, et que nous trouvons aptes à déterminer des phénomènes chimiques analogues dans les substances inertes? Cela pourrait se décider en soumettant des végétaux très impres- sionnables, des sensitives, par exemple, à l'influence de la radiation at- mosphérique ou solaire , modifiée par l'interposition d'écrans diaphanes de différente nature, parmi lesquels on choisirait successivement les plus propres à intercepter les radiations de telle ou telle réfrangibilité. Ou bien encore, en essayant l'effet de ces écrans sur le dégagement des gaz par des plantes plongées dans l'eau, sous des cloches de verre. Je m'étais préparé à faire une suite d'essais de ce genre pendant l'été dernier. Mais en ayant été détourné par d'autres occupations, et ne sachant pas si je pourrai les reprendre, je consignerai du moins ici une expérience que je fis, il y a bien des années, pour ce but, et dont le résultat, facile à interpréter au- jourd'hui, me semble tout-à-fait conforme aux idées que je viens d'ex- poser. «Me trouvant avec M. Arago à Formentera, pour le prolongement de la méridienne en 1808, je fis accidentellement quelques expériences eudio- métriques sur la nature du gaz dégagé par les feuilles de V^gave ameri- cana, quand elles sont exposées sous l'eau à l'influence de la lumière solaire. Me rappelant les modifications que M. DecandoUe avait opérées dans les époques de sommeil des plantes, par l'influence de la lumière artificielle, je voulus en essayer l'effet sur le dégagement des feuilles de l'Agave. Pour cela, en ayant mis quelques-unes sous l'eau dans une cloche renversée, je les exposai pendant plusieurs heures à la lumière de deux lampes d'Argant. réfléchie sur elles par les grands miroirs métalliques qui servaient pour nos signaux de nuit. Tout accès à la lumière naturelle était d'ailleurs inter- dit. 11 ne se dégagea pas la moindre bulle de gaz. Ceci constaté, j'emportai la cloche hors de la cabane, et elle se trouva exposée à la lumière diffuse d'un ciel sans soleil, couvert de nuages blancs. Le gaz s'échappa à l'instant avec une abondance extraordinaire. Cependant, la lumière projetée par i«s réflecteurs avait été si vive, que l'œil n'en aurait pu supporter l'éclat. ( 7M ) tandis qu'il recevait sans inconvénient celle du ciel nuageux. Je gardai le souvenir de ce résultat sans m'en rendre compte. Lorsque vinrent plus tard les découvertes de M. Melloni, je pensai qu'on pourrait l'attribuer à quel- ques rayons calorifiques de la lumière solaire, qui seraient particulière- ment transmissibles à travers les membranes végétales. Mais quelques essais tentés par cet habile physicien pour éclaircir ce soupçon , ne le confir- mèrent point; et la différence si frappante des effets observés, me demeura encore inexplicable. Je la compris enfin lorsque M. Dagùerre nous eut donné ses papiers sensibles, avec lesquels on put constater l'existence de rayons invisibles qui excitent les phénomènes chimiques, et qui sont in- finiment plus abondants, ou plus puissants, dans la lumière atmosphérique diffuse que dans la lumière artificielle la plus intense, surtout après qu'on l'a transmise à travers deux enveloppes de verre. Car, alors, de tels rayons manquant, ou étant très rares, d'ans la radiation qui accompagnait la lu- mière jetée parles miroirs sur les feuilles, quelque vive que cette lumière parût pour l'oeil , il ne devait point se dégager de gaz. » Voici encore un fait d'organisation qui me paraît devoir très probable- ment dépendre des mêmes principes. «Nous avons vu, feu Delaroche et moi, près des îles Baléares, des pécheurs descendre leurs lignes garnies d'hameçons, jusqu'à des profondeurs de 3oo et 4oo brasses, c'est-à-dire i5oo et 2000 pieds. Sur les côtes de Nice, on pêche ainsi, pendant l'été, jusqu'à 600 brasses ou 3ooo pieds (i). Or, d'après les expériences de Bouguer, sur la transparence de l'eau de mer, mesurée à travers des épaisseurs connues, la lumière du soleil même serait depuis long-temps éteinte et devenue absolument insensible pour l'œil de l'homme à de pareilles profondeurs (2). Cependant on en retire des poissons pour- vus de grands yeux; des poissons agiles, voraces, se nourrissant tl'autres espèces qu'ils ne peuvent atteindre que par une chasse rapide, effectuée dans ces profondeurs mêmes. Car le gaz comprimé contenu dans la vessie natatoire de la plupart d'entre eux, ne peut s'échapper et se reprendre , encore moins se sécréter et se l'eformer, en assez peu de temps pour leur (1) Cnci est attesté dans une note manuscrite adressée à M. Duinéril, par M. Rlizzo. ■ (2) Bouguer trouvait, par sos expériences, que la lumière du soleil serait tput-à-fait insensible pour l'œil de l'homme à travers une profondeur d'eau de mer égale à 679 pieds ou i36 brasses. Représentons par - cette intensité réduite, quand la profondeur est de i4o brasses : n devra certainement être un très grand nombre. D'après cela, en ( 7a5 ) permettre un mouvement rapide de quelque étendue dans le sens ver- tical. D'ailleurs, la très grande proportion d'oxigène que ce gaz renferme toujours, prouve encore qu'ils vivent habituellement à ces profondeurs. Or, il n'y a pas, je crois, d'exemple d'un animal ayant un organe très dé- veloppé qui ne lui serve point. Ils voient donc , et ils voient dans des cir- constances où la vision paraît devoir être impossible pour l'homme. Mais cette inégale aptitude n'a rien que de très concevable, quand il est reconnu que ce que nous appelons lumière , n'est qu'un élément particulier de la radiation totale émanée des corps que nous voyons lumineux. D'après les observations que M. Arago a faites sur les rayons venant des étoiles situées dans l'écliptique, et vers lesquelles la Terre marche, ou dont elle s'éloigne, une altération de-pj-^^, en'plus ou en moins, dans leur vitesse propre, suffit pour leur ôter la faculté de produire la vision dans nos yeux; et la même altération de vitesse transporte cette faculté à d'autres rayons qui ne la possédaient pas auparavant. Puisque de tels rayons, invisibles pour nous, existent dans la radiation solaire, il est très possible que quelques-uns d'entre eux éprouvent, dans l'eau de la mer, une absorption beaucoup moindre que les rayons lumineux de notre spectre visible, auxquels les expériences de Bouguer s'appliquent exclusivement; et si les poissons qui vivent à de grandes profondeurs ont une rétine sensible à ces rayons-là, il est tout simple qu'ils aient la sensation de la vision claire et distincte, à des profondeurs où nous ne pourrions l'avoir. » Les phénomènes déjà si divers que je viens de rappeler, ne sont vrai- semblablement qu'tme très petite partie de ceux que les radiations ex- citent ou déterminent. Ce nouveau champ de recherches est immense, et calculant le progrès de l'extinclLonà des protondeurs progressivement plus grandes, on aura le tableau suivant : ofondeur en brasses. Intensité. o I i4o I n 280 n" 420 Ainsi, quelque réduction que l'on crût raisonnablement devoir faire aux nombres de Bouguer, on aurait toujours , pour i'oeil de l'homme, une obscurité' complète à la pro- fondeur de 4^0 brasses. C. R. 1839, ï« Semettre. (T. IX, N» «5. ) lOI « ( 7*6 ) • promet des découvertes nombreuses aux expérimentateurs qui l'exploite- ront. L'introduction du galvanomètre y sera un moyen d'investigation puissant. Mais, pour en tirer des mesures, il faudra soigneusement discer- ner et séparer les unes des autres , les causes diverses qui peuvent agir simultanément sur lui. Voilà surtout ce que j'ai voulu proposer à M. Ed- mond Becquerel. J'espère qu'il verra dans ce que je viens de lire, denou-' veaux motifs pour continuer activement des recherches qu'il a commencées avec tant de sagacité. » PHYSIQDE MATHÉMATIQUE. — Note sur les miUeux dans lesquels un rayon simple peut être complètement polarisé par réflexion; par M. Augustin Cauchy. « Lorsque les équations des mouvements infiniment petits d'un système isotrope de molécules deviennent homogènes, elles se réduisent à celles que nous avons données dans la séance du 24 juin dernier (voir les Comptes rendus, i" semestre, page 990), et renferment deux constantes désignées par les lettres i et f. Si , d'ailleurs , le système isotrope que l'on considère est du nombre de ceux dans lesquels un rayon simple peut être complète- ment polarisé par réflexion , la constante f , comme nous l'avons prouvé dans la dernière séance , se réduira au signe près à l'unité , en vérifiant la formule f=— I. Donc alors, si l'on nomme, au bout du temps t, ?> ", K, les déplacements d'une molécule , mesurés au point (jr, y, z) parallèlement aux axes coordonnés, et u la dilatation du volume en ce même point, l'on aura ( [D?— ;(D: + D;+D:)]f4-'D.-^ = o, (i) j [Dî— *(Di + D;-i-D:j]>, + ;D,u = o, l [D?_,(D: + D^ + D:)]C+'r)r" = o, la valeur de u étant (a) v = D,Ç+D,» + D.C; puis on en conclura , non-seulement (3) Dîo = o, ( 7*7 ) ' mais encore (4) [Dr — '(Di4-D; + D:)]D:«=o, « désignant le déplacement d'une molécule , mesuré parallèletnent à un aXfe fixe qui pourra coïncider, si l'on veut, avec l'un des axes coordonnés. Si, d'ailleurs, on nomme Cl la vitesse de propagation des ondes planes, cor- respondantes à un mouvement simple et sans changement de densité, qui se pi'opage sans s'affaiblir, la constante / ne sera autre chose que le carré de la vitesse Cl, en sorte qu'on aura (5) / = a». » En vertu des formules (89) de la page gg4 (1" semestre), les vitesses de propagation des deux espèces de mouvements simples qui peuvent, dans un système isotrope , se propager sans s'affaiblir, ont pour carré / et ;(i -f- f). Donc le rapport de ces deux vitesses sera généralement V/f + f. Dans les équations adoptées par MM. Navier et Poisson, l'on a f=2; et le rapport des deux vitesses devient y 3. Mais, lorsque f^ — I , ce même rapport se réduit évidemment à zéro. » PHTSiQUE MATHÉMATIQUE. — Mémoire sur la polarisation incomplète j pro- duite, à la surface de séparation de certains milieux, par la réflexion d'un rayon simple ; par M. Augustin Cauchy. « Concevons qu'un rayon simple, et dans lequel les vibrations sont trans- versales, étant réfléchi par la surface de séparation de deux milieux iso- tropes, ne se trouve jamais complètement polarisé dans le plan d'incv; dence; et que l'impossibilité d'arriver à la polarisation complète résulte de la nature, non du premier, mais du second milieu, en sorte qu'il suffise de changer la nature de celui-ci pour obtenir, sous une certaine incidence, un rayon réfléchi qui soit complètement polarisé. Alors des deux constantes désignées par f f dans le Compte rendu de la précédente séance, la première f se réduira au signe près à l'unité, en vérifiant la condition f = -i, et l'on aura , par suite , lOI.. ■ ( 7^8 ) Mais la constante f, prise en signe contraire, différera de l'unité; par conséquent , la quantité & sera non pas égale , mais supérieure à zéro. Ces principes étant admis, concevons que le rayon incident soit décomposé en deux autres , l'un renfermé dans le plan d'incidence , l'autre polarisé suivant le même plan ; puis, représentons les coefficients de réflexion ou de réfraction par î ou r, pour le premier des rayons composants , et par J ou J', pour le second. On aura, en vertu de ce qui a été dit dans la dernière séance , . . J, sin (r* — t) y, asinr'cosT ^'^ ~sin(T'+T5' ~ sin(T'+T)' ( r= — cosÇtH-^') 4- 6'sin(T+T') V/£J J ^^^ ) cos(T-r') + S'sin(T-T')»/-. ' ) r= \ ^J/ \ cos(t— T') + S'siu(T— t')»/— I ' r, T, désignant les angles de réflexion et de réfraction , et la valeur de G' étant I Comme les formules (i) ne renferment pas 5', et sont par suite indépen- dantes de la constante f, il en résulte que les lois de la réflexion et de la ré- fraction , relatives au rayon polarisé suivant le plan d'incidence, restent les mêmes dans le cas où l'on peut obtenir la polarisation complète par ré- flexion, et dans le cas où la polarisation demeure généralement incomplète, quelle que soit l'incidence. Cette proposition, que j'ai déjà énoncée dans la séance du i" juillet, paraît conforme à des expériences entreprises depuis cette époque. » Soient maintenant les azimuts, et les anomalies de réflexion ou de réfraction, c'est-à-dire , en d'autres termes, ( 7=»9 ) ce que deviennent, après Ja réflexion ou la réfraction , l'azimut et l'anoma- lie du rayon résultant, quand, ce rayon étant primitivement doué de la po- larisation rectiligne, son azimut primitif, mesuré par rapport au plan d'incidence, est la moitié d'un angle droit. On aura, en vertu des formules établies dans la dernière séance, (4) t^ng^./^-'=l, t3.ng^'y^-' = l; puis de ces dernières équations , joinles aux formules (2), on tirera (5) tang ^. » Si {', étant inférieur à — • i, en diffère très peu , en sorte qu'on ait i+f' = -e", t' désignant une constante positive très petite, on trouvera sensiblement s' = ê' sin t'; puis,' en nommant ô l'indice de réfraction ^i^, , et posant pour abréger I C 73o ) ' on trouvera encore (lo) g' = «sinT. Cela posé, les formules (7^(8), (9) donneront à très peu près ( tang '^<7ff' = cos '(t — t') + i* sin'T sin •(t — t') , ^ ■' \ cr'= arctang[£sinT tang(T — r')]; (12) cot»-. On se trouve ainsi ramené aux formules que j'ai données dans la séance du i" juillet , page g. Seulement il s'était glissé une erreur de signe dans les deux dernières où l'arc que renferment les seconds membres doit être pré- cédé du signe +. « M. DuMÉRiL présente, en son nom et en celui de M. Bibron, le tome cinquième de l'Histoire des Reptiles avec les douze planches qui l'accom- pagnent. Ce volume termine l'ordre des Sauriens. Il comprend en parti- culier les trois familles des Lézards, des Chalcides et des Scinques. Toutes ces espèces, au nombre de plus de deux cents, sont réparties dans des genres, et beaucoup se trouvent décrites pour la première fois. » Les recherches dans les ouvrages publiés jusqu'ici et les descriptions faites constamment sur les objets mêmes de la collection immense du Muséum d'Histoire naturelle dont la direction est confiée aux auteurs, ont exigé beaucoup de temps et grossi beaucoup ce volume; elles ont aussi retardé sa publication. Les Musées de Londres et de Hollande et un grand nombre de collections particulières, ont été mises libéralement à leur dis- position pour faciliter leurs études et les comparaisons nécessaires sur tous les sujets qui pouvaient les intéresser. » L'impression du huitième volume , qui comprend l'histoire des Batra- ciens, est fort avancée et toutes les planches en sont gravées. Les auteurs annoncent qu'ils en feront bientôt hommage à l'Académie; car ils ont pris le parti de le publier avant de se livrer à la description des Serpents, ordre très nombreux qui, dans l'état actuel de la science, réclame des études spéciales plus longues et plus difficiles. » (73i ) RAPPORTS. OPTIQUE MiN^RALOGiQUE. — RappoH SUT uTi Mémoire dé M. Babinet; concernant les caractères optiques des mine'raux. (Commissaires, MM. Arago, Beiidant rapporteur.) « L'Académie nous a chargés, M. Arago et moi, de lui rendre compte d'un Mémoire de M. Babinet, qui a pour objet des observations sur les caractères optiques des minéraux. » On sait que les propriétés optiques des corps bruts , découvertes par divers savants, ont acquis une haute importance pour l'histoire naturelle même; qu'on s'en est servi avec avantage pour distinguer, pour caractériser un grand nombre de substances , et qu'elles ont conduit à des faits remar- quables relativement à la structure intime de certains corps. » Les recherches de M. Babinet ont agrandi le champ des observations: d'un côté, par un instrument aussi commode qu'exact pour la recherche des propriétés optiques des corps bruts ; de l'autre , par des faits qui fraient de plus en plus la route qu'on doit tenir pour arriver à la connais- sance de l'état moléculaire des corps. » Parlons d'abord de l'instrument de M. Babinet. Tous ceux qui ont cher- ché à mesurer les angles dièdres des cristaux , savent tout ce que l'instru- ment de Wollaston, destiné à être employé dans le cabinet, offre de pénible dans son usage, et combien par cela même il reste d'incertitude sur les ré- sultats qu'on obtient. Chacun a reconnu que le cercle de Borda , employé en rase campagne, avec des points de mire éloignés, était encore le seul moyen d'obtenir quelque exactitude. On sait aussi quel temps il faut quelles précautions il est nécessaire de prendre, pour obtenir un rapport de réfraction, dont, par cela même, on a évité de se servir pour la distinc- tion des corps. L'angle de polarisation , l'écartement des rayons dans la double réfraction, ou celui des axes dans les cristaux biaxes, le diamètre des anneaux colorés qui les entourent, etc., ont été également écartés des caractères minéralogiques , par la seule raison qu'ils exigeaient l'emploi d'instruments divers et difficiles à manier. Or l'instrument de M. Babinet, qui porte lui-même ses mires, qui n'exige aucun support fixe, qu'on peut tenir à la main , et employer partout et en tout temps, peut donner toutes ces mesures avec autant de facilité que de précision , et devient un instru- ment indispensable dans les cabinets de minéralogie. ( 73^ ) » I^es faits que M. Babinet ajoute à la science ne nous paraissent pas moins dignes d'intérêt : » 1°. L'auteur fait remarquer des phénomènes d'absorption, ou d'ex- tinction, de certains rayons du spectre, lorsque la lumière vient à tra- verser diverses substances minérales , qui nous paraissent très propres à servir souvent de caractères distinctifs. Ainsi des prismes de rubis , de gre- nat, de zircon , de béril, de topaze, etc., offrent des différences sensibles dans les spectres qu'on produit par leur moyen, ou dans des expériences équivalentes: en un mot, les substances qui ont entre, elles le plus d'ana- logies apparentes se distinguent alors de la manière la plus nette. II y a même un phénomène très remarquable que présente le béril; c'est l'appa- rilion d'xnie bande blanche dans l'espace occupé ordinairement par le jaune, circonstance qui nous a paru mériter l'attention spéciale des phy- siciens. Cette bande est fort distincte à la vue simple, mais elle devient encore plus sensible lorsqu'on analyse la lumière avec un verre bleu; car le reste de la bande jaune prend alors une teinte verte, et la partie blanche se détache plus nettement. » 2*. L'absorption avec polarisation a aussi offert à M. Babinel quelques observations, qui doivent faciliter la distinction des corps. Ce savant a remarqué jusqu'ici que toutes les matières qui offrent ce qu'on nomme la réfraction attractive, exercent le maximum d'absorption sur le rayon extraordinaire, et qu'au contraire toutes celles qui présentent la double réfraction répulsive exercent ce maximum d'action sur le rayon ordinaire : «le là résulte un moyen facile ,de distinguer les deux groupes de corps, et par conséquent diverses substances, qui ont d'ailleurs entre elles beaucoup d'analogie. Il faut remarquer toutefois qu'il y a exception à cette règle pour le béril, qui, depuis long-temps, a présenté à notre confrère, M. Biot, plusieurs phénomènes qui empêchent aussi de le confondre avec l'éme- raude, sous le rapport de la constitution moléculaire. » En rappelant que cette absorption du rayon polarisé n'a lieu que dans les cristaux accidentellement colorés, M. Babinet la montre à différents degrés dans un grand nombre de substances où elle n'avait pas encore été observée. Nous croyons que ses résultats pourront un jour servir à rendre compte de la disposition des matières colorantes accidentelles dans l'in- térieur des corps, sur laquelle nous n'avons encore aucune donnée positive. » 3°. Relativement au dichroïsmé,ou plutôt au polychroïsme , M. Babinet nous paraît aussi avoir précisé les idées qu'on s'était faites du phénomène. ( 7^3 ) ■ Il fait voir que la lumière transmise à travers un corps de cette espèce, se compose de deux parties: l'une qui n'est pas polarisée, et qui passe dans tous les sens; l'autre, polarisée, qui passe en plus ou moins grande quan- tité, suivant qu'elle s'éloigne ou se rapproche davantage des axes de réfrac- tion. C'est du mélange de ces deux lumières que résultent toutes les teintes qu'on peut observer, et qui atteignent des maxiraa ou des minima dans deux ou dans trois directions. Dans tous les cas, en soumettant la lumière transmise à l'action d'un corps analysant, il ne reste que la lumière ordi- naire, et par conséquent la même teinte dans tous les sens. » 4°- Nous arrivons à des phénomènes qui se rattachent au travail que M. Babinet a fait il y a quelques années sur les réseaux. Ici l'auteur s'oc- cupe des effets que produisent les structures d'accroissement par lames pai'allèles, les structures fibreuses, et certaines structures polyédriques dont on a encore peine à se rendre compte dans tous les détails. « I-ia structure à lames parallèles produit, quand la lumière passe par la tranche, des bandes colorées analogues à celles des réseaux. La structure fibreuse détermine alors une couronne. Ces phénomènes remarquables nous ont fait découvrir ces sortes de structure dans des corps où les lames et les fibres sont d'une telle ténuité, que jusqu'alors on n'en avait pas même soupçonné l'existence. Mais nous devons dire quelque chose de plus, c'est que dans ces expériences la distance des franges, le diamètre des couronnes permettent de comparer les divers échantillons sous le rapport de l'épaisseur des lames ou de la grosseur des fibres, et d'en calculer les dimensions : circonstances qui peuvent permettre aussi d'établir plus net- tement le rapport entre les structures et les poids spécifiques des variétés d'un même corps. Il est à remarquer que dans les matières fibreuses les couronnes ne se manifestent qu'autant que les fibres sont uniformes; et de là résulte un moyen de reconnaître si la structure qu'on aperçoit est un résultat de cristallisation ou un simple effet de mélange. « M. Babinet fait voir que les phénomènes d'astérie, qu'on a vainement tenté d'expliquer, se rattachent aussi à des phénomènes de réseau, déter- minés par les structures intérieures des corps régulièrement cristallisés. Ces structures sont connues depuis long-temps dans certaines sub.stances, mais l'auteur nous les a aussi montrées, au moyen du microscope, dans beaucoup d'autres où elles n'étaient pas soupçonnées. Il résulte de' cet^te théorie qu'on ne doit pas seulement observer des étoiles à six rayons écartés de 60 degrés, comme on l'a remarqué depuis long-temps dans le corindon, mais des astéries à branches plus ou moins nombreuses, fai- C. R. 1839, 2» Semestre. (T. IX, N» ÎS5.) * ' 02 ■ ( 734 ) sarit entre elles des angles divers, et variables suivant les corps. Toutes les substances cristallisées doivent théoriquement en produire, et c'est en effet ce que nous avons vérifié sur un grand nombre. Jusqu'ici le quartz seul, déjà si singulier sous d'autres rapports optiques et minéralogiques, n'a pu répondre à notre attente. Les considérations cristallographiques conduisent à concevoir divers effets dont quelques-uns se sont réalisés sous nos yeux; mais l'observation nous montre encore ici des circonstances q«e la théorie ne saurait prévoir, et qui, combinées avec d'autres phéno- mènes physiques, nous conduiront sans doute un jour à des conséquences importantes sous le rapport de la constitution moléculaire des corps bruts. » En résumant ces indications, on voit que le Mémoire de M. Babinet nous présente un instrument nouveau, parfaitement approprié aux besoins de la science ; des faits optiques remarquables qui n'avaient pas été aper- çus, des appréciations plus exactes de quelques-uns de ceux qui avaient été observés; enfin des apphcations importantes à la distinction des di- verses matières minérales, à la connaissance des structures qu'elles pré- sentent. » En conséquence , nous proposons à l'Académie l'insertion de ce travail dans les Mémoires des Savants étrangers, u Les conclusions de ce rapport sont adoptées. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ■ 1 ACOUSTIQUE. — Note sur un procédé graphique pour la construction des tuyaux d'orgue; par M. Cabillet. î'i (Commissaires, MM. Savary, Coriolis.) MM. Krafft et Boissier-Sucquet prient l'Académie de vouloir bien dé- signer des Commissaires pour l'examen d'un procédé qu'ils ont imaginé et qui a pour objet la désinfection immédiate, avant l'extraction, des matières renfermées dans les fosses d'aisance. (Commissaires, MM. Gay-Lussac, Thénard, Robiqiiet.) }A. Chapelain adresse une Note sur son eau anti-héniorrhagique. •-" (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. ScHMALz adresse divers ouvrages , les uns sur Vanatomie des ent»- ( 735 ) zoairesj les, aulres sur les maladies de l'oreille ^ sur \a surdite' native et \e& diverses questions qui se rattachent à l'histoire àes sourds-muets. (Voir au Bulletin bibliographique.) Le travail sur les entozoaires est renvoyé à la Commission pour le concours au prix de physiologie expérimentale, et les travaux sur les maladies de l'oreille à la Commission pour les prix de mé- decine et de chirurgie , fondation Montyon. Un ouvrage posthume de M. Sarlamdièiie, ayant pour titre : Traite' du système nerveux dans l'état actuel de la science, est adressé par la famille de l'auteur, pour le concours aux prix de médecine et de chirurgie. (Renvoi à la Commission du concours.) CORRESPONDANCE. M. LE Ministre de la Guerre invite l'Académie à désigner quelques-uns de ses membres pour faire partie d'une Commission qu'il a instituée à l'effet d'éclairer l'Administration sur la valeur d'un procédé pour la fabri- cation du pain de munition , proposé par MM. d Ordonneau et Flandin. MM. les membres de la Commission, qui avaient été précédemment chargés par l'Académie de faire un rapport sur ce procédé, s'adjoindront aux Commissaires nommés par M. le Ministre de la Guerre. * M. LE Ministre de la Guerre annonce que, conformément au désir ex- primé par l'Académie de voir M. Aimé, professeur de physique au collège d'Alger, désigné pour faire partie de la Commission scientifique de l'Algérie, il vient de comprendre ce physicien dans une nomination de « membres adjoints, dont la collaboration acceptée à divers titres pourra mériter des récompenses ou indemnités qui seront accordées par des décisions indi- viduelles. i> PHTsiQur. DU GLOBE. — • Apparition de neiges sur le sommet des principales , montagnes de l'île Bourbon. — Note de M. Bory de Saint- Vincent. « M. Lépervancbe , naturaliste très distingué de l'île de Mascareigne o\l de Bourbon, m'écrit que cette année, son pays a été témoin d'un phéno- mène qu'on n'y avait point vu de mémoire d'homme. Le 3 du mois de juillet, au lever du soleil, les hautes montagnes centrales du groupe des Salazes parurent couvertes de neige jusqu'à la région boisée qui règne à I02.. '(736) leur base. Le point culminant en paraissait plus élevé de plusieurs toises. C'est ce point où je gravis en r8oi, sur lequel je trouvai de la gelée blanche au point du jour, où mon thermomètre de Réaumur descendit à 2 degrés au-dessous de o, et qu'on appelait Piton des Neiges , comme s'il y eût déjà neigé, ce que personne cependant ne m'assura avoir vu. Ce sommet a 3 400 et quelques mètres d'élévation. M. Lépervanche s'étant rendu à la nouvelle population de Salazie, où sont les sources thermales récemment découvertes et le village nouveau qu'on y construit pour les baigneurs, y trouva le thermomètre, vers la pointe du jour, à 2° seulement au-dessus de glace, et jusque alors il n'y était jamais descendu qu'à 4°- Ce lieu , situé dans un cirque de remparts qui l'abrite de tout côté, n'est guère qu'à cinq ou six cents mètres de hauteur, et conséquemment beaucoup plus bas que le faîte du piton des Neiges; les frimats ne commencèrent à dispa- raître sur les flancs de la montagne que dans l'après-midi, mais persistè- rent jusqu'au 7 dans diverses anfractuosités et sur les pointes les plus éle- vées: alors le volcan qui forme l'autre groupe de Mascareigne, se couvrant de neiges à son tour, parut comme une vaste coupole blanche, et le prin- cipal cratère , appelé de Bory, était rempli jusqu'au rebord de manière à ne se plus distinguer. Mais le faîte, du cratère Dolomieu paraissait d'autant plus noir que des colonnes de fumée s'en échappant, n'avaient pas permis, à cause de leur chaleur, que la neige s'y accumulât. On n'avait jamais vu chose pareille sur les flancs du volcan, qui n'atteint guère qu'à 3ooo mètres à son point culminant, mais où j'avais aussi trouvé, dans les nuits que j'y passai, de légères couches de glace dont la formation offrait des particula- rités que j'ai autrefois expliquées dans mon f^oyage en quatre îles des mers d'Âjrique{t.l\l,^.ZS).» PALÉONTOLOGIE. — Description d'une nouvelle Nérinée, la Nérinéc toupie (N. Trochiformis); par M. u'Hombres-Firmas. « Ce fossile, dit M. d'Hombres-Fiimas, a été trouvé à Gatigues, arron- dissement d'Uzès, dans une formation crétacée qu'on pourrait appeler, avec juste raison, calcaire à hippurites, puisque la majeure partie de sa masse est composée de ces coquilles. » La description de cette nouvelle Nérinée est accompagnée de deux fi- gures dont l'une, présentant la coupe longitudinale de la coquille, est destinée à montrer l'épaisseur du test et la disposition des spires à l'inté- rieur. . (737) CHIMIE. — Sur un moyen d'obtenir, par la voie humide, le fer à l'état métallique. — Extrait d'une lettre de M. Capitaine, « ... Il suffit pour cela de plonger du zinc pur dans une dissolution de proto-chlorure de fer aussi neutre que possible. Peu de temps suffit, sur- tout si l'on porte la liqueur à l'ébullition , pour que le zinc devienne cassant et altirable à l'aimant, et en prolongeant l'immersion on ne trouve plus qu'un fragment friable de fer pur. Cependant, comme on pourrait crain- dre qu'il ne restât toujours un peu de zinc non attaqué, j'ai imaginé une disposition fort simple d'ailleurs pour échapper à cet inconvénient. Elle consiste à immerger dans la dissolution de fer une lame de cuivre parfaite- ment décapée et soudée par une extrémité à un morceau de zinc. C'est à peu de choses près l'appareil que l'on emploie pour obtenir l'arbre de Saturne, et il agit sans doute de la même manière. Le fer se dépose sur le cuivre en couche mince et friable, douée de l'éclat métallique, mais ne présentant aucun indice de cristallisation; cette manière d'opérer n'^ d'autre inconvé- nient que sa lenteur; mais de quelque manière que l'on s'y prenne on observe toujours un dégagement d'hydrogène qui dure autant que la pré- cipitation métallique.» PHYSIQUE i)D GLOBE. — Sur uu dégagement continu de gaz inflammable qui s'est manifesté à la suite d'un sondage pratiqué à Villetaneuse, près Saint-Denis, pour l'établissement d'un puits absorbant. — Extrait d'une lettre de M. Mulot à M. Jrago. « .... La sonde ayant atteint la profondeur de 7", on a vu l'eau bouil- lonner violemment, et ce bouillonnement a continué pendant huit jours sans interruption; le huitième jour, au soir, le chef sondeur s'étant ap- proc hé du trou avec une lanterne à la main, le gaz s'enflamma en produi- sant une assez forte détonation, et lui brûla les cheveux, les sourcils et les favoris. » Ce feu , qui ressemblait à une flamme de punch, avait la grosseur du trou qui est de o"',35 de diamètre, et s'élevait d'abord à 2" de hauteur; il s'abaissa insensiblement, jusqu'à la surface de l'eau, et s'éteignit enfin, l'eau continuant toujours d'ailleurs à bouillonner. . . . Chaque fois que l'on veut y mettre le feu, il suffit de boucher le trou de sonde avec une planche, pendant quelques minutes, et d'approcher une chandelle : le feu se communique de suite et brûle, comme il est dit ci-dessus. I/eau est à ( 738 ) r^jSo du sol; voici les terrains que l'on a traversés et leur épaisseur : Terre vége'tale naturelle. ' i",oo • Marne noirâtre et jaunâtre dans laquelle on a rencontré les premières eaux, qui sont à i" du sol 3'", 67 ; Sable verdâtre avec quelques plaquettes de grès 2", 9,8; Marne jaunâtre avec fragments de calcaire siliceux en rognons. C'est au couiinencement de cette marne que l'eau a commence à bouillir et s'est éleve'e dans le tube par l'efTet de l'ébullilion ,et a fini par baisser de o^jSo plus bas qu'elle n'était, ce qui la met à i^^Sodusol. •> M. Mulot rappelle , en terminant sa lettre , que « le lieu où se pratique le forage a été couvert précédemment par de l'eau provenant d'une ami- donnerie et d'une féculerie , et qu'ainsi, dans la recherche des causes qui ont pu produire ce dégagement de gaz, il conviendrait de tenir compte des réactions exercées sur les couches inférieures par les liquides épanchés à la surface et qui ont pu s'enfiltrer plus ou moins profondément. » • MÉTÉOROLOGIE. — MarcJie de Forage du i o octobre au-delà de Nemours. — Extrait d'une Lettre de M. de Rotes. » « L'orage ne s'est point arrêté à Nemours, il a continué à suivre la val- lée du Loing. Fromonville, Grès, Épisy, Montigny, Écuelles etMoretont eu beaucoup à souffrir de la grêle ; et, comme dans la partie supérieure du Loing, les ravages ont eu lieu sur une largeur de trois à quatre kilomètres seulement. A droite et à gauche, sur plus d'un rayriamètre, on a éprouvé une pluie très abondante mêlée de quelques gréions assez forts, mais qui n'ont occasioné aucun dégât. >) Dans la bande parcourue par l'orage, les perdrix, les faisans et même les lièvres ont été tués par la grêle. A Épi.sy, un troupeau était au parc; plus de cent moutons ont été si grièvement blessés que plusieurs sont morts le lendemain. On a trouvé des gréions de la grosseur d'un œuf de pigeon : la grosseur moyenne était celle d'une noisette franche. » L'orage a suivi ensuite la partie de la vallée de la Seine qui continue la direction de la vallée du Loing. Les villages de Vernon, Champagne, S^rnoreau, Thomery, Bois-le-Roi et Ferny ont eu beaucoup à souffrir, , ,,»11 parait que la violence de l'orage s'est arrêtée vers le coude formé par la Seine à quelque distance de Melun, où elle quitte la direction du sud au nord, exactement dans le prolongement des vallées de l'Allier, de la Loire et du Loing, pour se diriger à l'ouest. A Melun, il y a eu une ( 739 ) forte fJuie accompagnée de grêle, mais il n'y a eu que très peu de dégâts. w Je dois peut-être faire remarquer la rapidité avec laquelle cet orage s'est étendu sur une ligne aiissi prolongée. C'est à dix heures et demie du soir qu'il a éclaté à Moret et à Thomery. Ainsi il a probablement éclaté presque au même moment sur une longueur d'environ vingt lieues. » '"M. Gannal écrit relativement aux inconvénients que présente, suivant hii , Varsenic employé pour la conservation des cadavres. >J uvnu. « Il résulte , dit-il , de mes expériences : » 1°. Que les cadavres injectés avec l'arsenic et qui sont renfermés dans une caisse de plomb, se couvrent promptement de byssus, et que cette moisissure décompose la masse en moins d'une année; » 2°. Que les objets injectés avec cette substance et qui sont exposés à l'action de l'air, dégagent de l'hydrogène arseniqué aussitôt que la dessic- cation commence, et que ce dégagement se prolonge au-delà de quatre années; ' . » 3°. Que toutes les fois qu'il peut se former dans la masse un composé hydrogéné , il y a formation d'hydrogène arseniqué. » . ANATOMiE. — Forme elliptique des globules du sang chez le Chameau à deux bosses. — ; Dimensioris de ces globules chez le Prote'e de la Car- niole. M. Mandl, qui, dans une Note présentée il y a quelques mois à l'Aca- démie , avait annoncé que chez deux espèces du grand genre Camelus de Linné, les globules du sang présentent une forme elliptique, écrit au- jourd'hui qu'il a constaté la même anomalie chez une troisième espèce du genre. Des observations faites à la Ménagerie de Schœnbrun sur deux Cha- meaux de Bactriane, l'un venant d'Asie et l'autre né dans la Ménagerie, lui ont fait reconnaître dans les globules du sang la forme elliptique qu'il avait déjà trouvée dans le Dromadaire et l'Alpaca. M. Mandl a aussi observé les globules du sang d'un Protée qu'il a amené vivant à Paris, et qu'il met sous les yeux de l'Académie. Pour la forme les globules ne diffèrent en rien de ceux des autres reptiles, mais ils s'en dis- tinguent par leurs grandes dimensions, leur grand diamètre, et en effet de -,îj- à -pg de millimètre, et le petit d'environ -^. Ces dernières observa- tions ont été faites de concert avec MM. Dumas et Milne Edwards. M. DE PoNTÉcowLANT ûdrcssc uue nouvelle lettre relative aux erreurs que M. Leverrier dit avoir découvertes dans le troisième volume de la l^héorie analytique du système du monde. «Je vois, dit M. de Pontécoulant, qu'il ne s'agit que d'inexactitudes dans les résultats numériques, inexactitudes qui, en cas qu'elles existent en effet, peuvent dépendre soit d'inadvertance en effectuant quelques opéra- tions arithmétiques, soit même d'une simple erreur de transcription. Je me propose d'ailleurs de revoir très prochainement ces calculs et dès que j'aurai terminé cette vérification, j'aurai l'honneur d'en soumettre les ré- sultats à l'Académie. » M. Flouri!:>s donne l'analyse d'une lettre dans laquelle M. Pappenheim, deBreslau, lui communique quelques résultats des recherches qu'il a en- treprises sur l'hystiogénésie et sur les nerfs désignés sons le nom de nerfs organiques. M. HÉBERT demande à être autorisé à substituer à un Mémoire sur les aliments et les boissons qu'il avait présenté au mois de mars dernier pour le concours Montyon, un travail plus complet sur le même sujet. (Renvoi à la Commission du concours.) M. Vallot adresse une nouvelle lettre relative à la détermination de plusieurs insectes. M. GHOaoN soumet au jugement de l'Académie un nouveau Traité d'y4rithmétique. Cet ouvrage étant lithographie , ne peut être renvoyé à l'examen d'une Commission. M. L. GiROU DE BczARGiNGUES adresse un paquet cacheté. L'Académie en accepte le dépôt. A 4 heures et quart l'Académie se forme en Comité secret. ( 74i ) COMITE SECRET. M. Séguier lit un Rapport, au nom de la Commission chargée de l'examen des pièces adressées pour le concours du prix de Mécanique, fondation Montyon. Le prix est décerné à M. de Caligtijr, pour son appareil hydraulique à colonnes oscillantes. Fondation Manni. M. Serres fait un Rapport sur le concours concernant la question des rtwrts apparentes. Le prix est remis à l'année 1842. La séance est levée à 5 heures. F. Errata. (Séance du 18 novembre.) Page 6i3, Séance du lundi 21 novembre, lisez du lundi 18 ."S^n. 633, note ligne 12, une mucidinée, lisez ane inucédinéçV\kjJÎ\' 636, ligne 30 , par la gène naturelle, lisez mutuelle ( Séance du 25 novembre. ) Page 676, ligne la en remont., ce que les Cécilies ont de commun avec les Serpents, lisez avec les Batraciens 666, 3 en remont., Ç = Ce„j._'', /wea Ç = Ce*'-^-" ; 687, 20, au dénominat., (i-J-6S')cos(r-f »•')+» '"*2 (i+66')co6(r— T^)-f- 691, 2, 1 = 0, I, lisez I:=:o, î = o •s. C.R..i839,2»Scm««re.(T.IX,N<>25.) lo3 (742) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie royale des Sciences ; 2' semestre iSSg, n° a2, in-4°. Annales de Chimie et de Physique; par MM. Gay-Ltjssac et Arago; août 1859, ia-8°. Annales des Sciences naturelles; par MM. Audocih, Ad. Bhongniart, MiLKE Edwards et Goillemin; juillet i83g , in-8°. Erpétologie générale, ou Histoire naturelle complète des Reptiles, nou- velles suites à Buffon ; par MM. Doméril et Bibron; tome 5, in-8°. Notice sur les Gallas de Limmou; par M. Jomard; ia-8°. Traité du Système nerveux dans l'état actuel de la science; par M. Sar- landière ; un vol. in-8°. Azaïs. — Constitution de F Univers; ses conséquences philosophiques; in-8°. Bulletin de l'Académie royale de Médecine; i5 et 3o novembre iSSg, in-3'. Traité élémentaire d' Histoire naturelle; /^ar MM. Martin Saint-Ange ^et Guérin; 42' liv. in-8°. Annales de l'Agriculture française; déc. iSSg, in-S". Lettre à M. Arago, secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences; par M. le baron Blein; \ de feuille in-4''. Société d'Émulation du département desF'osges, séant à Épinal. — Con- naissances usuelles, a° 22; oct. i83g, in-S". Auûc Chambres. — Plus de Famines, plus de Disettes, ou les Substances alimentaires décuplées; par l'auteur de la nouvelle théorie de la. P^égétalion; Revue zoologique de la Société cuviérienne; n° 11, in-8''. Dissertatio anatomica de entozoorum Systemate nervoso; par le même ; in-8°. XIX Tabulée Anatomiam entozoorum illustrantes; parle même; in -4°. Uber die taubstuminen. . . . Sur les Sourds-Muets et sur leur instruC' tion considérée à l'égard de la Médecine, de la Statistique, de la Péda- gogique et de r Histoire, accompagné d'une Instruction sur l'éducation des ( 743 ) Sourds-Muets dans les premières années de leur vie et dans le centré de leurs familles; parle même; in-8°. Geschichte aud. . . Histoire et Statistique des établissement^ des [Sourds- Muets, avec des observations médicales sur la Surdi-Mutité; par le même ; ia-8°. .. .. • Traité de la conservation de l'Ouie; par M. le D' Schmàlz ; Dresde , in-8". De l'usage de l'eau themmle de Carlsbad dans les maladies de l'Oreille; par le même; in-8°. Commentatio botanica sistens Descriptionem Jistulinœ hepaticœ , et agarici J^olemi; par le même; in- 4°. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; décem- bre 1839, in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 7 , n" 48, in-4°. Gazette des Hôpitaux , n"' 140 et 141, in-fol. L'Expérience; n° 126. Gazette des Médecins praticiens; n"* 44 et 45. L'Êsculape ; Journal des spécialités; n° 2^. I ( 744) Z •= "S M ce !i3 ad t/>c«vJOi/ic/3t/3't/àcoWc/jM>giv3i«Oc/icoO'a:/Jagddd;/j w* H •a 3 h a. ■il V BO es SI B - ^ ■ 'f, ■ — S t. a u - ... - 0) 6C ; • t3 S j :^ : . . . . 2 . 3 i- ,— s- U 1- - M • . . . o O O W i^ «3 '/j uj o23îiS--&033o33333a3 = CQ g u O^u >>-3a.uaauuuuu>JU 333333 'S 3 -s 33 S i. O o « "^TT « « ~ Oîvj + + + + •?- + + + ++4 + + +++ + + + + + ^^» oi çi o o o^ o co - «o otv) f< vT c^f +++ + + + + +++4- + + +++ +++++++ + + + + + + + + + + lO CTs tr^ O tO CT>^n oi o (S « o « oi c^»n cû ^srco ^*in « va- oioo vs o c^ c 00 to oivo fo - c^^^ - o CO oioo m cDCC^îxO o o Oico^» o -o OicO CD a> r-» t-^ i>M « ai - M VTfv^vO Ol Oi ^o m m v^w ^*f<-; v^v^io in in o ^^t-io m co m ^^v^vg-fo ^a- «1 « Ol 00 r^ r^ n* a3% J3 v3-in cO vd- « ^*00 - - in o M va-ro CO Oi O OiCO CDCOromcO O oooinmco Oiesco fi en « OfO PI o (y.~ ^^co » o 00 vs-v^ «m ~aofO'ooo>o ++ +++ + + + ++ +++++ + 4- + + + 4- +++++ + + + + i< o ro M »n OO 00 ai^^oo co ooo «oo -v^wcot'i ^^«i co oimco Mm om«o GOcov^oasiovo-in -coin t^n ai aiao - c^oiMmco oco^* Oico ci a>oo co'-omoooai-cooo- c.oo r^m o oo oo r^m - c.co en m ^^ r^oo Ci ^^^^vj-m lo m ^^in ^^r^ss-^-t-v-t-^^m m in co m m in v:i-in m co in -*^^^*cn ^^ ir» i:~> r> r^ r-. r^ r^ c^ r^ c^ r- t^ t:^ i^ r^ c^ i^ r^ c^ i:^ c^ c^ r^ c^ c^ c^ r^ r^ u^ r*> « ro CO 00 Cim r^fo Cl VTfin v^ c^ r^ r^ mojSXjf « 00 ■ inv^cinoDro -O0 Circ r^OO CiOO en m - O o C.fO -< Cl^d- + + + + + + + + + + ■ ■ + + + + + + + ro C>Clvd- + + + o - m en - 00 M v^cn o vj- o CO co '- t^v^ cm o «-ooenmm - « t--M cir- oico C.OO m — c^co Cl o r^ r^m — r~. « OD pi o Ci^trcn en fi m m o o ai c-~CO moOOi-Oi-CO'--" r^OO OOirf o OiCioOO ooo ^rr^^co vrhOO C» Cl v^v*v^v^m in ^irm v^v^v^v*va-m m m co m m m vs-m m co m vrvir'-^en v^ r>» « m Cl cl o t^fn o ••^m m r- c^ r» çioui np sjnof >■ Ci evv vtm CO t-»00 05 Ô « CO vi-m co r^OQ Ol o «- « co V--10 to M«..nM,._«r)csr;cionc4 r-oo Cl o (« PI et en COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 9 DÉCEMBRE 1839. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS - DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE jtooLOGiE. — Remarques de M. Milne Edwabds sur la réclamation insé~ rée dans le Compte rendu de la dernière séance, par M. Borj Saint- F'incent, relativement aux observations de M. Nordmann sur les Cam- panulaires. a Si la réclamation faite par M. Bory Saint-Vincent, et imprimée dans le dernier numéro du Compte rendu (i), me concernait personnellement, j'aurais craint d'abuser des moments précieux de l'Académie en renouvelant devant elle une discussion sur une simple question de priorité, et j'aurais laissé aux zoologistes le soin de décider à qui appartient réellement la dé- couverte du fait dont j'ai eu dernièrement l'honneur d'entretenir l'Aca- démie; mais M. Nordmann, à qui les reproches de M. Bory s'adressent, n'étant pas ici pour se défendre, et les recherches de cet habile observateur n'ayant été portées devant le public que par mon intermédiaire, je regarde comme un devoir de ne pas laisser passer condamnation sur ses droits à (2) Pages 717 el 718. C. R. 18Î9, 2» Semestre. (T. IX, No24.) I 0(\ C i\^ ) une découverte qui, aujourd'hui encore, me paraît lui appartenir indubi- tablement. » J'avais annoncé à l'Académie que M. Nordroann , un des zoologistes les plus distingués de l'école de Berlin, venait de constater sur nos côtes, qu'à une certaine époque de la vie des Polypes du genre Campanulaire (ou Clytie, si l'on préfère la nomenclature de Lamouroux),la partion molle et contractile qui entoure la bouche et termine antérieurement le corps de ces animaux, se détache de sa tige, sort de sa capsule cornée, et ressem- ble alors par ses allures aussi bien que par sa conformation à une petite Méduse. » .M. Bory Saint-Vincent réclame pour lui cette découverte, en se fon- dant sur un passage de son article Vorticellaire , publié d'abord dans \ Encyclopédie méthodique et réimprimé quelque temps après dans le Dic- tionnaire classique d'Histoire naturelle. Le passage que mon honorable confrère rapporte pourrait faire croire que sa réclamation est fondée, mais, pour démontrer le contraire, il suffira, je pense, de reproduire ce même passage, pourvu toutefois qu'on le cite textuellement. » En effet, dans l'article Vorticellaire du Dictionnaire classique (ou de V Encyclopédie), après avoir décrit la manière dont les Vorticellaires deviennent libres, fait bien connu par les observations de Rœsel et de plusieurs autres naturalistes du siècle dernier, M. Bory parle des courants que ces animaux déterminent dans l'eau ambiante à l'aide des mouvements de leurs cils vibratiles , et ajoute : « Les Vorticellaires sont, sans exception, transparentes, cristallines;' » quelques-unes se teignent légèrement en fauve ou en vert, mais ces » nuances n'ajoutent rien à la magie de leurs évolutions. Il en existe de u simples, c'est-à-dire où chaque pédoncule ne supporte qu'un animal- » fleur^ celles-là nous paraissent être généralement propres aux infusions » végétales : car nous ne nous souvenons pas en avoir trouvé dans les in- » fusions de matières animales, et nous soupçonnons même que la plupart » de ces Vorticellaires simples ont appartenu à des composées dont leur » pédoncule propre les accompagna lors de leur affranchissement. Les es- » pèces rameuses qu'on trouve dans les eaux douces ou marines sont » dendroïdes ou en ombelle; celles-là sont presque des Sertulariées, à la » taille près , et nous les eussions placées dans cette famille si des tenta- » cules , dans le genre de ceux des Ichnozoaires et Polypes , ne rempla- » çaient dans les Sertulariées les cirrhes vibratiles des Vorticellaires. » Il parait que plusieurs des genres établis jusqu'ici sur des objets des- ( 747 ) » sÉCHÉs entre les Poljpiers , sont de simples Forticellaires; de ce nombre » seraient les Clïties, les Laomé(k*es, les Thoas, les Salacies, et même » les Cymodocées dont les capsules, qui furent les seules parties de ces êtres » qu'on ait plus ou moins légèrement examinées, sont articulées sur le » stipe, de façon à faire croire qu'elles s'en peuvent détacher lorsque l'a- » nimalcule porté à l'extiémité de ce pédoncule, qui n'est qu'un prolon- » gement du stipe, est parvenu au degré d'animalité qui le détermine à » prendre l'essor. En attendant que ceci soit constaté par des observations » plus exactes, nous répartirons les Vorticellaires dans les trois tribus )i suivantes. » [Dict. class. d'Hist. nat. , t. xvi, p. 640.) ' » On voit que dans ce passage, dont je donne ici la citation textuelle, il n'est dit nulle part (comme dans le Compte rendu de la dernière séance) que ce soit à l'égard de la séparation spontanée de la portion buccale de l'animal que les Campanulaires ou Clyties se rapprochent des Vorticellesj et je ferai remarquer à mon honorable confrère que les mots à cet égard, qui seuls donnent à sa citation le sens que l'on y trouve, n'existent pas dans le texte original. Du reste, vers la fin de la même phrase, dont la première moitié seulement a été rapportée à l'appui de la réclamation de M. Bory, il est dit expressément que ces Polypes n'ont été étudiés qu'à l'état de dessicca- tion, et qu'on n'en a encore examiné, plus ou moins légèrement, que les capsules; ce qui implique que Von n'avait januxis même vm la portion molle et tentaculaire dont la chute et la transformation en un animal libre semblable à une Méduse, vient d'être constatée par M. Nordmann. Enfln si les conclusions que je tire de ce passage avaient besoin d'une nou- velle confirmation, on la trouverait dans la dernière phrase de ce même ali- néa , tel qu'il est imprimé dans \' Encyclopédie méthodique; car là, M. Bory termine en disant que pour se prononcer sur le rapprochement hasardé en- tre les Vorticellaires et les Campanulaires ou Clyties, rapprochement qui du reste ne consiste que dans une modification de classification , il faut attendre que ces Polypes aient été le sujet d'observations faites sur le vivant (i). » J'ajouterai encore que les Campanulaires, dont on connaît maintenant les parties molles aussi bien que la dépouille solide, ne peuvent en aucune façon prendre place dans la famille des Vorticellaires, et que, d'après la connaissance de ce qui se passe chez celles-ci, il n'est aucun zoologiste (i) Encjclop. méihod., Hist. des Zoophjries, p. ^83 , 2* colonne, ligne 3i à 35. 104.. ( 748 ) qui se fût cru autorisé à dire que des faits analogues se reproduiraient chez les Campanulaires. » Je ne pousserai pas plus loin cette discussion snr une question dans laquelle je suis moi-même entièrement désintéressé, et si l'Académie trouve que j'y ai déjà consacré trop de son temps, j'espère qu'elle m'ex- cusera en faveur du motif qui m'a fait prendre la parole. » « M. BoRT DE Saint- Vincent répond que, tenant comme son confrère, M. Milne Edwards, à ne pas abuser du temps de l'Académie, il se borne à répondre qu'il n'a pas réclamé la priorité de l'observation pour lui, mais pour Rœsel , qui , il y a cent ans à peu près , a observé et dessiné des faits analogues qui, sous le microscope de M. Bory de Saint-Vincent, ont été vérifiés soigneusement. D'ailleurs il s'en réfère à ce qu'il a imprimé il y a quinze ans et dix ans dans ses ouvrages précédents. » MiCROGflA.PHiE. — Sur le singulier caractère phjsique et microscopique que prend subitement le beurre fondu et refroidi, et sur la grande diffi- culté qu éprouve le beurre , dans toutes sortes d'états , à se moisir ou à produire des végétations mucédinées; par M. Turpin. « La Note que nous avons lue il y a quinze jours après nos observations sur Y unique cause de la coloration rouge de l'eau des marais salants, n'a- vait d'autre but, pour l'instant, que d'annoncer le très remarquable et très prompt changement qui s'opère dans les éléments constitutifs du beurre, lorsqu'on le fait fondre et qu'on le laisse ensuite se refroidir et se condenser. » Quand on examine du beurre frais au microscope , on voit que, mal- heureusement, il n'est pas pur, et qu'un grand nombre de globules lai- teux, petits, moyens et gros (i), sont empâtés dans l'huile butyreuse ou le beurre proprement dit, lequel, comme les huiles épurées ordinaires, n'offre rien de visible au microscope. » Si le beurre que l'on observe est très jaune naturellement, les plus gros globules laiteux montrent dans leur intérieur vésiculeux une très fine granulation colorée d'un jaune pâle , mais dont la grande réunion de ces (i) C'est à la décomposition et la putréfaction de ces globules organisés qu'est due la prompte rancidité du beurre. En faisant fondre le beurre au bain-marie, et en le tenant en fusion pendant quelques heures , les globules laiteux , en raison de leur pe- santeur spécifique , tombent peu à peu au fond du vase; c'est ce dépôt de globules que l'on nomme caséum. ( 749 ) globules granuleux produit la couleur jaune, plus intense, du beurre vu à l'œil nu. » Tout le monde a pu observer que la couleur jaune du beurre exposé à l'air et à la lumière prend, sous cetle influence, une plus grande intensité et que cette intensité n'a lieu qu'à la surface. Nous sommes très porté à croire, d'après un grand nombre d'analogies, que la lumière n'agit que sur les globulins ou granules déjà colorés des gros globules laiteux dont nous venons déparier et non sur le beurre proprement dit, ni sur la vésicule du globule laiteux (i). » Si l'on fait fondre ce beurre, d'un aspect si uniforme, si fin, si gras et si coulant sur la langue, et qu'on le laisse se condenser et se refroidir, son aspect change, il devient plus dense, sa couleur prend une plus grande intensité; il est comme grésillé, il s'étend plus difficilement et paraît comme raboteux en passant sur la langue. Moins gras ou moins huileux il a perdu de sa qualité. » Pour se rendre compte de la métamorphose que subit le beurre par la simple ébullition et par le refroidissement, il faut prendre de petites por- tions de ce beurre fondu et les aplatir en lames au moyen du compresseur ou entre deux lames de verre que l'on presse entre ses doigts. » Dans cet état, qui le rend plus transparent et plus facile à être observé au microscope, on est étonné de voir que toute la masse du beurre fondu n'est plus guère composée que d'une agglomération, par simple contiguité , d'un nombre immense de cristaux équivoques, rameux ou arborifères, excessivement ténus, comme granuloïdes, colorés en jaune-fauve , disposés en sphéroïdes rayonnants et empâtés chacun dans une portion denatièie grasse, qu'au premier abord on serait tenté de prendre pour une vésicule particulière (2). » Comme on le peut voir dans notre dessin, ces fausses vésicules, dont la grandeur varie d'un vingt-cinquième à un dixième de millimètre, sem- (i) Ce qui se passe ici nous parait analogue à ce qui a lieu lorsqu'on expose à l'air et à la lumière une pomme de terre dont le tissu est incolore. On sait que la lumière la verdit ; mais ce que l'on ne sait pas aussi bien , c'est que celte action n'a lieu que sur les grains de fécule les plus voisins de la surface, et non sur les ve'sicules mater- nelles du tissu cellulaire qui ne vivent plus. (2) Ce beurre cristallise' et aplati entre deux lames de verre simule assez bien l'aspect d'un tissu cellulaire véjje'tal , et d'autant mieux que les cristaux rayonnants en spbé- poïdes empâtés , en s'affrontant sur plusieurs points, sont devenus polyédriques par pression mutuelle. Ce même aspect, composé delà forme et delà couleur jaune-fauve ( 75o ) blent en s'étendant s'être gênées entre elles pour la plupart, et être deve- nues, par cette pression mutuelle, plus ou moins polyèdres. Celles, en plus petit nombre, qui ont joui de l'espace, ont conservé leur sphéricité naturelle. Quelques-unes sont ovoïdes et d'autres se sont entre-greffées par deux et par trois, ce qui est toujours indiqué par un même nombre de cen- tres ombilicaux. )■> Au centre de tous ces corps est un point ombilical d'où partent, eu rayonnant dans tous les sens , les nombreux cristaux dont il vient d'être question. Tous nagent isolément dans l'huile butyreuse, laquelle retient encore en suspension une grande quantité de globulins et de globules lai- teux. Si l'on froisse ces corps polyédriques , en faisant gUsser l'une sur l'autre les deux lames de verre, ils se cassent en plusieurs parties dont chacune emporte les cristaux qui s'y trouvent empâtés. » Encore ici, comme pour le beurre frais, la couleur jaune est étrangère à l'huile butyreuse : on voit qu'elle appartient aux cristallisations empâtées. » Si le beurre, étant fondu, est mis de suite entre deux lames de verre, il ne subit point le changement crislalloïde; il montre seulement ses nom- breux globules laiteux : ce qui tend à prouver que la condensation et le refroidissement subit sont les conditions nécessaires à cette cristallisation ; et si, étant placé à l'état cristallisé entre les lames de verre, on le fait fon- dre sur des charbons, tout l'appareil cristalloïde s'efface et ne reparaît plus, parce que, comme dans le premier cas, le refroidissement est sans doute trop lent. On ne voit plus que de très courts et très ténus filaments inco- lores, vermiculaires, isolés ou quelquefois groupés en étoile, ce qui an- nonce un nouveau mode très simple de cristallisation. » Les cristallisations colorées du beurre fondu ont un caractère qui les distingue nettement de toutes celles que l'on connaît; leur empâtement particulier dans la matière grasse, où elles se trouvent renfermées comme dans une sorte de moule, les cristaux particuliers de forme arborescente, ou coralloïde, flexibles et disposés en sphéroïdes rayonnants, les feraient prendre, pour ainsi dire, pour des cristallisations imparfaites et pouvant servir de passage à de certaines Mucédinées incomplètes sous le rapport de la fructification. » On ne peut nullement les confondre, même les rapprocher, de ces des sphéroïdes cristallins , rappelle aussi les taches brun-fauve qui caracte'risent le pelage delà peau de la Girafe, et ce qui ajouterait encore quelque cliose à cette res-> semblance serait si du centre des taches les poils rayonnaient vers la circonfe'rence. ( ySi ) autres cristallisations qui se forment en quantité considérable et librement dans l'épaisseur du beurre frais abandonné pendant quinze à vingt jours. Celles-ci se composent de cristaux bien arrêtés, simples, en aiguille, trans- parents, sans couleur, de diverses longueurs et de diverses.épaisseurs, dis- posés aussi en sphéroïdes rayonnants plus ou moins complets et partant tous ou presque tous (i ) d'un petit amas de globules laiteux qui leur a servi de point d'appui. Ces sphéroïdes, comme notre dessin le montre, com- mencent par quelques cristaux isolés, puis par des fascicules pénicilliformes qui, en se multipliant, forment un sphéroïde complet, dont les plus grands, mesurés au micromètre, peuvent avoir un dixième de millimètre environ. » Comme les cristallisations du beurre fondu et refroidi, celles-ci dis- paraissent entièrement sous l'action de la chaleur, lorsque, sur un charbon , on fait fondre ce beurre rempli de cristaux. » Pour les bien voir il faut, comme nous l'avons dît pour le beurre fondu, aplatir de petits morceaux de beurre en couches très minces et entre deux lames de verre. Dans cet état on aperçoit clairement les agglomérations rayonnantes de cristaux aiguilliformes que ce beurre contient en quan- tité considérable. Mais il ne faut tenir aucun compte des innombrables fis- sures droites ou ondulées, occasionées par la pression du beurre et que l'on pourrait prendre pour des commencements de filaments mucédinés, si l'on ne savait pas que ces , fissures disparaissent entièrement à l'aide d'une très faible chaleur qui agit en étendant et en rapprochant les mo- lécules buty reuses. » Ces faits fort incomplets sont dus au hasard ; nous ne les cherchions point, ils se sont présentés sous nos yeux en examinant, au microscope, la composition visible des éléments constitutifs du beurre frais naturel et du beurre frais fondu, dans la seule intention de nous assurer si , dansée corps gras, il restait des globulins susceptibles de germer et de produire, à la surface de ces beurres, des Mucédinées semblables à celles du lait, , comme l'a avancé M. Donné (2). » C'est de quoi nous allons maintenant nous occuper. Mais avant nous (i) Si nous disons de presque tous, c'est que, comme on sait, les cristaux après s'être appuyés sur un corps étranger, peuvent ensuite se former les uns sur les autres. Les cristaux agglomérés en sphéroïdes rayonnants, dans les vésicules du tissu cellu- laire des Cactus, des Rhubarbes, s'appuient sur quelques grains de globulines qu'ils finissent par envelopper complètement, ce qui détermine, en même temps, la forme sphéroïde de l'agglomération. (a) Compte rendu , i6septembre i839,p. 36o-. ( 752 ) éprouvons le besoin de dire que M. Raspaii a décrit et figuré , dans sa Chi- mie organique (i), des cristallisations qui, pour la forme, soit des cristaux en particulier, soit du mode de leur agrégation, rappellent, quoique bien imparfaitement, celles du beurre naturel et celles du beurre fondu. Ces cristallisations proviennent , suivant l'auteur , les unes de la quinine et les autres de la narcotine. » Si l'on jette les yeux sur la pi. ii de cet ouvrage, on verra que les quatre lamelles è, delà fig. 4, marquées d'un centre ombilical d'où rayon- nent de simples traits, et que l'auteur croit être des cristaux de sous-acé- tate de plomb , offrent peut-être quelque chose d'analogue , ainsi que la rosace a de la fig. 5, avec la cristallisation du beurre fondu. On s'aperce- vra aussi que les cristaux fascicules de la quinine, a'a' a', fig. 4 de la même planche, ont de la ressemblance avec nos cristaux du beurre naturel aban- donné pendant une vingtaine de jours. » Dans les sciences d'observation positive, lorsqu'il y a différence d'opi- nion, on ne peut pas toujours discuter à l'instant, comme on le peut faire plus facilement dans les sciences morales, parce que bien souvent cela nécessite de revoir, sous une autre face, des faits anciens ou d'en obser- ver de nouveaux. » Aujourd'hui, pour ne point trop compliquer la question, nous ne par- lerons que du beurre naturel et du beurre fondu, exposés sous diverses influences favorables à la végétation , depuis quatre-vingt-cinq jours , et desquels il n'est encore résulté aucune végétation raucédinée. » Nous avons dit, il y a quinze jours, que cette végétation sur le beurre nous paraissait, sinon impossible, mais difficile à concevoir, et que nous nous expliquerions sur cette difficulté. » Ce n'est pas que le beurre naturel et même le beurre fondu manquent de globules laiteux pouvant donner lieu au développement d'un grand nombre d'individus de Mucédinées à leur surface, puisque, comme on l'a vu, le beurre proprement dit en retient, malheureusement, de très gran- des quantités ; mais c'est parce que ces globules seminulifères sont enduits d'une couche d'huile butyreusequi, en interceptant les bienfaits de l'oxi- gène comme stimulant et de l'eau comme moyen de nutrition, les em- pêche de végéter. » Pour prouver ce que nous avançons, nous avons pris des seminules reproductrices de V Oidium fructigena , de Sepedonium caseorum, et de (i) Chimie organique , i838, p. 49' • ( 753 ) Mucor miicedo; nous les avons placées séparément entre des lames de verre, les unes dans une goutte d'huile d'olive et les autres dans une goutte d'eau. Celles-ci ont toutes prodigieusement germé et végété au bout de quelques jours , tandis que les autres, après plus d'un mois, étaient en- core dans le même état. Mais il est facile de sentir qu'étant dans de bonnes conditions de conservation, si l'iiuile qui les enduit vient à se détruire à la longue, qu'alors, se trouvant en contact avec l'oxigène et l'eau, elles se réveilleront et germeront. » C'est en effet ce qui vient enfin d'avoir lieu. Hier matin, après trente- sept jours d'inaction , nous avons vu qu'un assez grand nombre de sémi- nales du Mucor mucedoj celles placées sur les bords ou en dehors de l'huile, où elles s'étaient sans doute ressuyées, germaient et poussaient entre les lames de verre. » Nous en dirons autant des globuUns et des globules laiteux situés le plus près possible des surfaces d'un morceau de beurre exposé à l'air. Il leur suffira aussi que pour végéter, au bout d'un temps assez long, qu'ils soient dépouillés, ou décapés en quelque sorte, de l'huile butyreuse qui les enveloppait. Car jusque-là nous ne croyons pas leur végétation pos- sible. » C'est par cette raison que nous pensons que sur les beurres fondus, infiniment moins gras ou huileux , les moisissures ou Mucédinées peuvent plus promptement végéter que sur les beurres naturels, parce que leurs globules, quoique plus rares, moins enveloppés d'huile, s'en trouvent plus tôt débarrassés et mis à nu. » Nous le répétons, les globules laiteux renfermés dans le corps gras du beurre naturel et du beurre fondu n'ont encore, après quatre-vingt-cinq jours, donné lieu à aucune Mucédinée, tandis que les mêmes globules du lait, seulement suspendus dans l'eau séreuse et alimentés par le sucre naturel de ce liquide, ont végété, comme les seminules placées dans l'eau, au bout de quelques jours. M Mais, comme on le voit, si les globules laiteux du beurre éprouvent de grandes difficultés à végéter dans l'huile butyreuse, il n'y a pour- tant pas impossibilité absolue , puisque pour cela ils n'ont besoin que d'être suffisamment dégraissés. Nous attendrons encore , et dés que nous aperce- vrons les premiers vestiges de la Mucédinée du lait, nous en avertirons. Tous nos échantillons de beurre naturel et fondu ont été observés c« matin au microscope , en ne prenant pour cela qu'aux surfaces des mor- ceaux. Il n'existait pas encore un seul filament mucédiné, tandis que ces C ft. i839, a«S,.m«(;f. (T. lX,N'^a4.) ' Io5 ( 754 ) mêmes beurres , étendus depuis la même époque en couches très minces entre des lames de verre et abandonnés sur des éponges humides, mon- trent sur leurs bords quelques individus filamenteux de Pénicillium glau- cum en pleine fructification; différence qu'il faut expliquer par le dégrais- sage plus prompt des globulins laiteux , occasioné par leur isolement dans l'extrême aplatissement du beurre. ■K Nous croyons devoir prévenir les observateurs micrographes qui n'ont pas une connaissance assez approfondie de l'organisation végétale , et surtout de celle des diverses espèces de Mucédinées, qu'outre les deux cristallisations si différentes dont nous avons parlé, il s'en forme une troisième qui est extrêmement élégante par la grande ténuité de ses rami- fications très multipHées, incolores, flexueuses ou géniculées; par sa forme arborescente qui la rapproche de plusieurs Mucédinées encore in- complètes. 'Mais on est bientôt désabusé en voyant que les rameaux sont pleins au lieu d'être tubuleux, articulés ou cloisonnés, et remplis de glo- bulins ou de globules, et lorsque l'on voit surtout que ces rameaux ne peuvent se terminer par une fructification quelconque. Ces cristallisations, dont nous possédons en ce moment un magnifique exemplaire, formé dafis du vieux beurre naturel aplati entre deux lames de verre, ont quelques rapports de formes avec ceux, les plus déliés, de la glace qui se forment l'hiver à la face intérieure des vitres. » Les moisissures ou les diverses espèces de Mucédinées sont des végé- taux microscopiques dont l'organisation, sauf les organes appendiculaires dont ils sont absolument dépourvus, est aussi caractérisée, aussi compliquée que celle des autres végétaux avec lesquels ils ontlaplus grande analogie. On sait que ces végétaux mucédinés, sous les mêmes influences fondamen- tales qui favorisent la végétation en général, forment des herbages consi- dérables à la surface des matières organiques, soit que ces matières fassent encore partie d'un corps organisé mort ou mourant , soit qu'elles soient plus ou moins divisées et éparses dans l'espace. Mais que sont ces ma- tières organiques lorsqu'on s'en approche aidé du microscope? Ce sont toujours des amas considérables de globulins ou de globules qui n'at- tendent que la réunion des agents favorables à leur végétation filamen- teuse et à leur fructification terminale. » Si ces globulins, dont le développement ne peut s'élever dans l'échelle organique qu'à la hauteur d'une espèce de Mucédinée, sont soumis à la cuisson par une ébuUition prolongée, si on les enduit d'huile, si on les contracte par l'alcool ou par un acide concentré, si on les prive de toute ( 755 ) humidité, si on les place sous une température très abaissée, si on leur refuse l'air et l'oxigène , comme tous les embryons végétaux, placés dans ces mêmes circonstances, on les tue dans leur vitalité ou seulement on les engourdit, et l'on arrête pour quelque temps leur végétation. Dans tous ces cas, comme on le sait, on évite le développement des moisissures. » Nous venons tout-à-l'heure de dire que les globulins de la matière organique pouvaient se filer et se développer en un végétal mucédiné, lorsque même ils faisaient encore partie de ceux qui composent un corps organisé vivant, mais seulement mourant et affaibli dans sa vie d'associa- tion , ce qui , dans ce cas , produit l'indépendance des globulins les plus extérieurs de la masse organisée. » C'est ainsi que , pour citer un petit nombre d'exemples , les globulins qui font partie du tissu lardacé du ver à soie et de tant d'autres insectes, produisent les Botrytis Bassiana, lorsque le ver n'est encore qu'affaibli par une maladie due à d'autres causes qu'à celle du développement de la Mu- cédinée, qui n'en est qu'une conséquence, mais qui peut ensuite achever de tuer l'animal en l'épuisant de sa propre substance. w M. le professeur Laurent nous a communiqué un grand nombre d'œufs de la Limace agreste [Limax agrestis), de la paroi intérieure des- quels}, et de la surface extérieure du foetus inclus, et encore animé d'un reste de vie et de mouvement, il s'était développé un nombre prodigieux de végétaux mucédinés, filamenteux, tubuleux et rameux, qui se voyaient très nettement au travers de la double enveloppe transparente de ces œufs enchaînés en chapelet, comme nous les avons représentés dans le dessin que nous mettons sous les yeux de l'Académie (i). » M. le docteur Guérard nous a aussi fait part qu'une personne de sa connaissance avait observé dernièrement une Mucédinée filamenteuse et plumeuse développée à la surface du corps nu d'une écrevisse de rivière dépouillée depuis peu de sa robe crustacée , et continuant de vivre et de voguer dans l'eau , emportant avec elle cette forêt de végétaux microsco- piques , à laquelle une partie des globulins extérieurs de son tissu malade avait sans doute donné lieu. » Les Mucédinées développées, et observées par M. Dutrochet, aux parois internes de la noix ou du périsperme du Coco , avant le bris de ses (i) Développement de végétaux dans les œufs des mollusques ; par M. Laurent , Jour- nal de l'Institut, 1839, page 229. io5.. (756) solides et épaisses enveloppes, et les clavaires des mouches végétantes, qui partent toujours d'un point déterminé , résultent de la même cause. » Avait-il plu des seminules sur le corps du Ver à soie, sur celui im- mergé de l'Écrevisse, sur celui du foetus de Limace, plongé dans l'albumen et abrité de la double enveloppe de l'oeuf? Par où celles du Ck)co auraient- elles pu pénétrer? Pourquoi la clavaire part-elle, sur l'insecte, d'un point déterminé? Non, l'ensemencement, comme moyen unique de la produc- tion des Mucédinées, ne peut plus être admis aujourd'hui. » La nature, toujours si prévoyante pour tout ce qui peut assurer la re- production et le maintien des espèces, a accordé aux Mucédinées la double faculté d'être immédiatement produites par les globulins (i) des matières organiques, après qu'ils ont cessé de faire partie et d'être tributaires de la vie d'association d'un corps organisé vége'tal ou animal et , secondaire- ment, parleurs petits articles terminaux que l'on appelle des seminules. » Aujourd'hui , les physiologistes de quelque valeur n'admettent plus cette explication , par trop grossière , du développement des Mucédinées aux surfaces des matières organiques au moyen de pluies permanentes, dans l'atmosphère, comme dans les chaumières et les palais, composées, tout-à-la-fois, des graines de toutes les espèces de Mucédinées, et tombant simplement sur un fumier destiné à les alimenter (a). Cette idée absurde ne peut naître chez un micrographe, physiologiste, intelligent, et qtii a beaucoup vu; car l'on sait que ces matières placées entre deux lames de verre permettraient d'y reconnaître les seminules , si caractérisées , des di- verses Mucédinées, si , par hasard, il s'y en trouvait, et cela tout aussi clai- rement que se distingueraient, à la vue simple, des grains de blé mélangés avec de la terre. On sait aussi que le lait, d'abord inspecté au microscope, (i) Par ia dénomination de globulin, nous désignons habituellement tous les petits globules , soit ceux encore contenus dans les globules vésiculeux, soit ceux isolés dans l'espace, qui n'ont pas le diamètre d'un loo" de millimètre. {•>.) D'après cela, l'eau du lait contient en suspension des globulins et des globules, quoique entre les uns et les autres il n'y ait aucune ligne de démarcation et que tous étant de même nature organique , tous frères, si je puis m'exprimer ainsi , ne diffèrent que par des diamètres plus ou moins grands, et par le plus ou le moins de matière butyreuse qu'ils ont sécrétée. Ceci ne veut pas dire que si, par hasard, des seminules de Mucédinées tombent sur de la matière organique, qu'elles n'y germeront pas. Loin de nous cette pensée ; mais ce moyen secondaire de reproduction est très distinct du moyen primitif, celui direct des globulins de la matière organique. ■ ■ ( 75? ) puis ensuite recouvert d'une cloche en verre, produit, à sa surface, la même quantité d'individus de Pénicillium glaucum , provenant tous direc- tement d'un globule laiteux ou de l'un des globulins échappés du globule après sa destruction. » Une vérité, à laquelle on s'accoutumera peu à peu, c'est que tous les globulins visibles ou non encore visibles (i) à nos microscopes actuels, qui forment , par leur réunion , ce que l'on nomme à la vue simple de la matière organique, ont tous, quelque ténus (a) qu'ils soient, un centre vital parti- culier qui peut, lorsque leur végétation est favorisée par l'excitation et la nutrition, grandir et se filer en un végétal mucédiné. » Si maintenant on ne peut plus admettre que la production des végé- taux «lucédinés, à la surface des matières organiques, soit due à des ense- mencements de graines apportées du dehors, comme il avait été commode de le supposer à priori, d'où peuvent-ils donc provenir si ce n'est des glo- bules ou des globulins qui, par agglomération, forment ces matières? M Mais il existe encore ime hypothèse à la vérité plus savante et plus près du positif que celle, si absurde, de l'ensemencement des Mucédinées par ces pluies continuelles de seminules, qu'il faut aujourd'hui reléguer avec ces autres pluies passagères de crapauds. Cette hypothèse consiste à regarder toutes les moisissures comme des productions végétales spontanées, c'est- à-dire comme formées, de toutes pièces, à l'aide d'un certain nombre de molécules de matière organique, réduite à l'élat chaotique le plus absolu; molécules qui, sous certaines influences vitales, s'attirent, s'agglomèrent et composent , de la sorte , le premier rudiment de toutes les espèces de moisissures. ■ > » Si le temps le permettait , il nous serait facile de démontrer, par beau- coup d'exemples, que peu importe pour la production d'une Mucédinée que plusieurs globulins moléculaires s'associent pour la commencer, ou qu'un seul , en grandissant, lui suffise (3). On doit sentir que cette e.xplica- (i) Les globulins qui donnent à l'albumen de l'œuf son collant et sa densité, ne peu- vent être aperçus que lorsqu'on les e'tend dans une certaine quantité' d'eau sucrée tenue sous une tempe'rature de 3o°. (a) Les dimensions n'ont point de valeur aux yeux de la nature. (3) La même difficulté' existe relativement à la formation primitive des embryons végé- taux dans le sac ovulaire. Sont-ils formés à l'aide d'un grand nombre de globulins qui s'agglutinent, sorte de Cambium globulaire , globulins qui se trouvent dans l'ovule ou qui peuvent peut-être y être apportés des vésicules polliniques par le micropyle? ou un seul de ces globulins privilégiés peut-il être l'origine ou le début de l'embryon? Cette ( 758 ) tion de l'origine des Mucédinées est si près de la nôtre qu'à peine peut-on en saisir la différence (i). » Dans le résumé du Mémoire de M. Donné, on trouve, comme preuve de ce que les globules laiteux ne peuvent pas donner lieu aux innombrables Mucédinées qui végètent à la surface du lait, que le lait filtré et privé , dit- il , entièrement de globules, produit cependant les mêmes végétaux micros- copiques. » La couleur laiteuse et opalisée du lait le mieux filtré et son opacité plus ou moins grande indique au micrographe le moins exercé que dans cette eau du lait il se trouve toujours en suspension un très grand nombre de petits globules laiteux qui ont traversé les divers filtres dont on s'est servi. Sans la présence de ces globulins, si visibles au microscope , l'eau du lait, réduite à elle-même, aurait la transparence de toutes les eaux pures. Mais dans ce cas de pureté nous n'aurions point de Pénicillium glaucum , pas plus qu'il ne s'en développe à la surface des eaux ordinaires. Il n'est donc pas étonnant, qu'au bout d'un temps plus ou moins considérable, les glo- bulins laiteux du lait filtré puissent végéter. » Au premier abord, le petit lait clarifié et filtré, quoique légèrement coloré en jaune verdâtre, offre une très grande limpidité; le microscope n'y découvre aucun corps, mais, chose remarquable, c'est que dans ce cas, le sens du goût, étant plus délié que celui de la vue, avertit, par la sa- veur du lait, que dans ce liquide sont réellement en suspension un nom- bre prodigieux de globulins laiteux qui échappent à l'action microscopique par leur extrême ténuité et par leur extrême transparence. » En abandonnant ce petit lait si limpide pendant un ou deux jours sous une température ordinaire , il perd sa limpidité et sa couleur caractéris- tique, il se trouble, il devient laiteux et il se produit à sa surface une pel- licule mycodermique qui, peu à peu, devient une crème blanc de lait. » Le microscope montre que ces changenients gont dus à ce que les glo- bulins laiteux, d'abord invisibles, sont devenus ensuite apparents en pre- deriiière opinion est la nôtre. Suivant nous, l'un des globulins plus favorisés que les autres commence l'embryon. Tous les autres affame's et de'truits lui servent de pâture, (i) Les partisans de la spontanéité des Mucédinées admettent aussi, d'après certaines apparences, qu'une puissance vitale, gazeuse et rayonnante, eu se dilatant dans la matière organique, refoule les globulins et forme, par ce moyen, l'enveloppe mem- braneuse d'une vésicule qui devient l'origine d'une Mucédinée, laquelle ensuite se sufiît et s'achève, en absorbant et en s'assimilant la matière nutritive ambiante, comme Je font les autres végétaux. ( 759 ) nant un peu plus de développement et que ces globulins, en raison de leur grande ténuité, jouissent encore du mouvement monadaire. » Il n'est donc pas étonnant que malgré le clarifiage et le filtrage de ce lait les nombreux globulins qu'il retient toujours en suspension ne puis- sent, après s'être suffisamment accrus, et montés à la surface du liquide, végéter et se filer sous l'influence de l'air en une Mucédinée. » Qui oserait assurer que l'eau distillée de ce même petit lait clarifié et filtré ne contient pas encore bon nombre de globulins laiteux entraînés - avec la vapeur et qui, comme ceux du petit lait limpide, pourraient ap- paraître en troublant ce liquide obtenu par voie de distillation et donner aussi naissance à des végétaux mucédinés? » Dans l'observation des corps qui ne peuvent être étudiés qu'à l'aide du microscope il ne suffit pas d'avoir les plus excellents yeux du corpsj il faut encore, comme s'exprimait Goethe, avoir ceux de l'esprit. Pour nous, ces derniers, qui ne se rapportent point à la seule imagination, résultent de la connaissance acquise du plus grand nombre possible d'objets comparables entre eux. Aussi écrivions-nous, il y a vingt ans, que plus l'homme savait et embrassait de choses, mieux il expliquait celle dont il s'occupait. Pour ces acquisitions nombreuses et positives, il faut un grand nombre d'années et des travaux très assidus; il faut de plus avoir cheminé avec méthode et constance dans la voie si explicative, du plus simple au plus composé. C'est ainsi que nous avons toujours pensé que l'étude préalable des tissus végétaux devait guider avec avantage dans celle plus difficile des animaux. » Comme l'on voit , pendant la vie scientifique de l'homme positif, les yeux du corps s'affaiblissent lorsque pendant quelques temps encore ceux de l'esprit se fortifient, « Dupetit-Thouars répétait souvent : Lorsque j'étais à l'Ile de France je ne voyais les objets de la nature que par le trou d'une aiguille, tandis que, aujourd'hui, je les vois largement dans l'espace. » Citons un seul exemple de ce que nous venons d'avancer, et prouvons par là de quelle utilité peuvent être l'analogie et la comparaison de la chose en observation avec des choses déjà connues. n A Dieu ne plaise que nous cherchions à diminuer le mérite très grand de M. Donné; nous avons trop d'estime pour sa personne et nous faisons un trop grand cas de ses travaux en tous genres. Mais il se rappellera sans doute que ce fut à l'aide de connaissances acquises en organisation vé- gétale microscopique, de l'analogie et de la comparaison, que nous lui observâmes que le mucus vaginal à l'état normal, qu'il avait décrit ( 76o) comme étant composé de simples pellicules, comme des écailles per- cées d'un trou dans leur centre, comme des débris de la désorganisation normale et quotidienne de l'épithélium (i), était au contraire, suivant nous, un véritable tissu cellulaire organisé, lâche, très aqueux, développé à la surface des muqueuses du vagin , servant à les lubrifier, et se renou- velant plus ou moins promptement suivant le degré d'action vitale et de surirritation de l'organe producteur de ce tissu. Que les vésicules , com- posant par contiguïté ce tissu pulpeux, étaient ovalaires ou piriforraes, molles, flasques et affaissées , beaucoup plus grandes que celles du mucus nasal, remplies de même que celles-ci de globulins très ténus, mais que parmi ceux contenus dans la grande vésicule du tissu cellulaire du mucus vaginal, un ou deux (2) de ces globulins, plus favorisés que les autres, prenaient le développement d'un globule assez gros (3) qui se vésiculisait et donnait naissance, dans son intérieur, à de nouveaux globulins. » Il nous fut facile de démontrer que c'était ces globules vésiculeux et remplis de globulins que M. Donné prenait pour des trous, correspondant à l'orifice des follicules, » Pour donner plus de force à notre démonstration, nous appelions l'analogie à notre secours et nous trouvions : que les vésicules remplies de globulins du tissu cellulaire, simplement nommé mucus vaginal à l'œil nu, pouvaient, aussi bien que toutes celles qui par contiguïté forment l'épithélium de toutes les muqueuses, être justement comparées, sous le rapport de l'organisation, à celles également pariétales qui apparaissent aux surfaces de l'aubier et du liber des végétaux, ainsi qu'à la surface de leurs plaies vives, surexcitées, et auxquelles vésicules on a donné le nom collectif de Cambium. (1) RecLerehes microscopiques sur la nature des Mucus, etc., p. l'j, {1) Avec quelques inlerine'diaires. . (3) C'est bien probablemeut tle ces mêmes globulins accrus en globules vésiculeux dans la vésicule maternelle àojxtY Explicaieur universel ^&T\e dans les termes suivants : Chaque globule de mucus humain ( pourquoi pas animal ? ) est formé d'une en-i veloppe transparente renfermant trois grains^ (globules) disposés en triangle équilaté- ral. C'est bien ainsi que Von se figure toute aimantation naissante: un globule d'ordre majeur, correspondant, sous distribution régulière, à deux globules d'ordre mineur, plus délicats sans doute.'! Azeiis, Constitution de l'Univers, 1839, p. 32g. Nous avouons que, quand bien même nous connaîtrions cette régulière et constante triniie' de globules, nous ne pourrions, vu le peu d'étendue de notre esprit, en déduire d'autres conséquences que celle du fait. ( 76i ) » Nous trouvions que le tissu cellulaire fugace, exubérant et pariétal des muqueuses normales ou surexcitées et celui produit à la surface des plaies vives, était d'autant plus analogue avec celui du Cambium des vé- gétaux que, comme celui-ci, il se montrait successivement sous les as» pects d'une agglomération de simples globules (tissu globulaire) et de ces mêmes globules plus développés en vésicules remplies de globulins (tissu cellulaire ou vésiculaire). On pouvait donc le nommer le Cambium des animaux (i). » TVous faisions beaucoup d'autres rapprochements dont, ici, nous ne pouvons faire mention (a). RÉSUMÉ. » 1°. Le beurre naturel contient un grand nombre de globules laiteux qui, en se décomposant et en se putréfiant, occasionent la rancidité prompte du beurre. Abandonné pendant quelque temps , il se forme dan» son épaisseur une très grande quantité de cristaux en aiguilles et groupés en sphéroïdes rayonnants ; » 2°. Le beurre fondu et refroidi n'offre plus guère qu'une grande agglo- mération de sphéroïdes cristalloïdes, empâtés, chacun, dans autant de petites' portions de matière grasse, et devenus, pour la plupart, plus ou moins polyèdres par pression mutuelle; » 3". Dans ces deux états les globules laiteux ou leurs globulins, qui se trouvent enduits de l'huile butyreuse, ne peuvent végéter en Mucédinées à moins, qu'à la longue, ils ne se trouvent dénudés de l'huile qui les en- veloppe ; » 4'- I'6 lait le mieux filtré , contenant toujours en suspension un assez grand nombre de globulins laiteux, ce qui donne au sérum son aspect blan- châtre et opalisé, peut , à la longue, produire plus ou moins les Mucédinées du lait, suivant la quantité des globulins contenus; — — . . j (i) Le tissu cellulaire développé à la surface de toutes les muqueuses doit avoir par- tout le même caractère d'organisation fondamentale. 11 ne doit différer que par le plus ouïe moins de développement qu'il reçoit, suivant le plus ou le moins d'éûergic vitale des diverses régions où il se forme, et qu'il enduit en quelque sorte. Comme le Cambium végétal, il peut être simplement composé de (globules pleins, contigus {globulaire), ou de ces globules accrus en vésicules plus ou moins grandes et remplies de globulins, et être alors vésiculaire. ■*" " (a) Voyez mon Rapport sur l'ouvrage ci-dessus cité, Ann. des Scienc. nat., t^'i'jj, p. 4 — 5 — 6. , C. R. iSSg, a» Semeiire. (T. IX , N» M.) . Io6 ( 762 ) » 5". Si du petit lait clarifié et filtré paraît, par sa très grande limpidité, privé de globulins, si le microscope n'en découvre aucun, c'est parce que, comme ceux du blanc d'œuf filtré , ils sont trop ténus et trop transparents pour pouvoir être aperçus. Mais si on, laisse ce petit lait pendant deux ou trois jours sous une température ordinaire , les globulins croissent dans toute l'épaisseur du liquide. Celui-ci perd sa belle transparence , sa légère teinte vert jaunâtre; il se trouble, et prend la couleur laiteuse opalisée. » Les globulins montent en partie et viennent à la surface s'agglomérer en une pellicule mycodermique d'un blanc laiteux. Ces globulins , vus au microscope, paraissent fauves et sont doués d'un mouvement monadaire très prononcé ; » 6°. Les diverses espèces de Mucédinées tirent leur origine primitive des globules ou des globulins qui forment la partie sèche ou matérielle des matières organiques plus ou moins délayées. Elles peuvent aussi , par un moyen secondaire ou, en quelque sorte supplémentaire, se reproduire par leurs articles terminaux (seminules) simultanément avec les globules ou globulins des matières organiques; » 7°. Des morceaux de beurre naturels et de beurre fondus, remplis de globules laiteux et exposés depuis quatre-vingt-cinq jours aux influences les plus favorables à la végétation des Mucédinées, n'ont encore rien pro- duit à leurs surfaces. » Note sur les vertèbres cervicales de l'Ai (Bradypus tridactylus, L.); par M. H. DE Blainville. — (Extrait par l'auteur.) « M. de Blainville commence par rappeler que la généralisation des sept vertèbres cervicales chez l'homme et tous les mammifères, attribuée à Daubenton par M. G. Cuvier dans son éloge du célèbre collaborateur de Buffon, lui semble plutôt avoir été formulée pour la première fois par M. Blumenbach, en 1782, dans son Ostèographie des Mammifères , en alle- mand , et peut-être même par Vicq-d'Azir, en 1 792 , puisque ni l'im ni l'autre ne citent Daubenton; mais que l'anomalie des neuf vertèbres cervicales de l'Aï a été certainement indiquée pour la première fois par M. G. Cuvier, en 1798, dans son premier Mémoire stn- les ossements fossiles des qua- drupèdes, puisqu'on y lit ce passage {^Bulletin par la Société philomatique, n° XVIII, p. 108, an vi) : « Le citoyen Cuvier consigne ici en passant la » découverte intéressante qu'il a faite, que l'Aï ou Paresseux à trois doigts M a naturellement et constamment neuf vertèbres cervicales; c'est la pre- . ( 763 ) » mière exception connue à la règle établie par le citoyen Daubenton , que » tous les quadrupèdes vivipares n'ont ni plus ni moins de sept vertèbres » cervicales. » » Mais le but que M. de Blainville se propose dans cette Note est plus élevé, puisqu'il est scientifique. Il s'agit, en effet, de déterminer si en ayant égard au fait observé, d'abord par M. le D' Harlan, pour la neuvième ver- tèbre cervicale de l'Aï, et ensuite pour la huitième et la neuvième, par M. le D' Bell, d'espèces d'épiphyses articulaires, à l'extrémité de leurs apophyses transverses, ces vertèbres doivent être considérées comme de véritables cer- vicales, ainsi que l'admet le premier, par des raisons, il est vrai, peu pé- remptoires (parce que, dit-il, ces épipbyses ne sont que des rudiments); ou bien si, comme le veut M. Bell, dans un Mémoire inséré dans les . Transactions de- la Société rojale de Londres, ces épipbyses sont analo- gues aux côtes asternales antérieures des oiseaux , ce qui ferait qu'alors les vertèbres qui en sont pourvues devraient être considérées comme tho- raciques, d'où l'universalité de la règle des sept cervicales chez les mam- mifères ne serait pas infirmée. » M. de Blainville décrit d'abord ces espèces d'épiphyses, que forme la moitié terminale des apophyses transverses , et qui , dans un âge au-delà de l'état adulte , sont encore distinctes du reste de la masse latérale à laquelle elles sont jointes par une surface articulaire encroûtée d'un mince cartilage avec synoviale, mais d'une manière fort serrée; disposition dont il a vu les traces sur les trois ou quatre squelettes qu'il a examinés. Dès-lors il lui est aisé de montrer qu'il n'y a aucun rapport de forme et de disposition avec ce qui existe dans les côtes asternales antérieures des oiseaux, qui sont bifurquées à leur base et articulées avec le corps de la vertèbre cor- respondante. Mais une objection qui lui semble sans réplique, c'est que de ces deux dernières vertèbres du col de l'Aï, l'une au moins, et quelque- fois toutes les deux, offrent à la base de leurs masses latérales le trou ca- ractéristique des vertèbres cervicales des mammifères et qui sert au pas- sage de l'artère vertébrale et du grand sympathique. En effet, ces deux vertèbres sont conformées comme leurs correspondantes chez le paresseux Unau qui n'a que les sept vertèbres cervicales ordinaires. » Une autre preuve qui n'est pas moins forte, c'est qu'un squelette d'Aï, rapporté du Brésil par MM. Quoy et Gaymard, peut-être, il est vrai, d'es- pèce nouvelle, n'a que huit vertèbres cervicales; et que les deux dernières sont" comme les huitième et neuvième de l'Aï ordinaire; en sorte que M. de Blainville se croit en droit de conclure: io6.. ( 764 ) » 1°. Que les neuf vertèbres qui se trouvent avant le thorax dans l'Aï sont bien véritablement cervicales; »2«>. Que l'augmentation d'une ou de deux au cou de ces animaux porte sur la catégorie de celles que, dans son Ostéographie , il a nommées inter- médiaires, ordinairement au nombre de trois; )>3°. Que ces animaux offrent donc évidemment une anomalie à la règle des sept vertèbres cervicales observées dans tous les mammifères connus, que leur cou soit aussi long que le corps, comme dans la Girafe, ou si court qu'il semble ne pas exister, comme dans les Cétacés et même le La- mantin ; car M. de Blainville s'est assuré que cet animal a, non pas seule- ment six vertèbres cervicales, comme le dit M. G. Cuvier, mais bien sept. Seulement, la septième n'étant formée que de son arc, avait été perdue dans le squelette observé par celui-ci; »4°. Que le squelette d'Aï , rapporté par MM. Quoy et Gaymard , surtout s'il n'appartient pas à une espèce nouvelle , porterait à penser qu'un au- tre individu pourrait n'offrir que sept vertèbres cervicales, comme l'Unau, ou le Paresseux à deux doigts. » PHYSIQUE MATHEMATIQUE. — Sw la léflexioTi dcs rajoTis lumineux produite par la seconde surface dun corps isophane et transparent; par M. Au- gustin Cauchy. « Dans un grand nombre de questions relatives à la physique mathé- matique, il s'agit de savoir sous quelles conditions un mouvement vibra- toire, qui a pris naissance dans un milieu donné, se transmet à un autre raiUeu, et quelles sont les lois suivant lesquelles le mouvement se réfracte en passant du premier milieu dans le second , ou se réfléchit dans l'intérieur du premier milieu. De semblables questions se rencontrent à chaque ins- tant, non-seulement dans la théorie de la lumière, mais encore dans la théo- rie du choc des corps, dans celle des plaques vibrantes, etc. . . ; et cette remarque explique suffisamment tout l'intérêt que les physiciens et les géomètres attachaient avec raison à la recherche des équations qui doivent être remplies dans le voisinage de la surface de séparation de deux mi- lieux, par exemple, de deux systèmes de molécules. Comme la nature des phénomènes observés se trouve intimement liée à la forme de ces équa- tions, tant que celles-ci demeuraient inconnues, il fallait renoncer à traiter d'une manière rigoureuse les plus belles questions de la physique, par exemple, la réflexion et la réfraction de la lumière. Heureusement, dans un ( 765 ) précédent Mémoire, je suis parvenu à vaincre la difficulté que je viens de signaler, en donnant une méthode générale pour la formation des équa- tions relatives aux limites des corps. Pour montrer de plus en plus les avan- tages de cette méthode, je me propose de l'appliquer successivement aux divers problèmes de physique mathématique; et déjà, dans les précédentes séances, on a pu voir avec quelle facilité elle donnait les lois de la polari- sation des rayons lumineux réfléchis ou réfractés par la première surface d'un corps isophane et transparent. Les formules qui expriment ces lois renferment deux constantes, dont la première, bien connue des physi- ciens, est celle que l'on nomme indice de réfraction ^ et varie avec la na- ture du corps transparent entre les limites i et-j-, ou i et 3; tandis que la seconde, prise en signe contraire, diffère généralement très peu de l'unité. Lorsque cette dernière constante se réduit, au signe près, à l'unité, un rayon polarisé rectilignement, suivant im plan quelconque, peut tomber sur la surface réfléchissante sous ime incidence telle, qu'il se trouve, après la réflexion, complètement polarisé dans le plan d'incidence; et l'angle d'incidence pour lequel cette condition est remplie, ou ce qu'on nomme V angle de polarisation complète, a précisément pour tangente trigonométri- que l'indice de réfraction, conformément à un théorème de M. Brewster. Dans ce même cas, les formules qui représentent les lois de la polarisation sont précisément les formules si remarquables qui ont été données par Fresnel , et qui se trouvent ainsi pour la première fois k, l'équation (2) fournit une valeur toujours négative de «'*, par conséquent des valeurs toujours imaginaires de u' ; et par suite, quel que soit l'angle d'incidence, le mouvement réfracté se propage sans s'affaiblir. Alors aussi, en nommant r' l'angle de réfraction, et ô l'indice de réfraction, l'on a ' ' ( V =ksinr= k' sin t', (3) ' ) fl — ^'°^ = ÎL ' sii) T k ' par conséquent, la formule (2) se réduit à u'^ = k'» (sin *t'— I ) = -. k'» cos V, et on la vérifie, comme on devait s'y attendre, en posant «' = 1/ V — I, v' = k' cost'. ( 769 ) Dans tous les cas , si l'on combine la formule (a) avec la suivant© l»;v /;! ib (4) k' = ôk, -'.}) on en tirera , yt»:-!. J.ii4»^i<>'4b U (5) M"=3k*(sin»T — Ô»). Si d'ailleurs on nomme ^ l'azimut et cT l'anomalie de réflexion, la première des formules (45) [page 690] donnera (6) tang'or./^-' =.1^, tandis que l'on tirera des formules (la), (i3) et (35) [pages 682, 683 et 687] (7). ï — 7 Z^ 71 Tx ^' les valeurs de t), t)' étant (8) o=(v.-.^y, t)'=(v.-.^y » Gincevons maintenant que l'on ait k' 9, l'équation (5) fournira une valeur positive de u'', par conséquent, deux valeurs réelles de i/, l'une positive, l'autre négative; C. R. i839,a«Seme«re. (T.IX,N»M.) IO7 ( 770 ) et la valeur négative de u! sera (lo) m' = — kU, U désignant une constante positive déterminée par la formule (il) U=k(sin»T — Ô'f = ksinV4-4)sinV— 4)- Alors le mouvement réfracté s'éteindra en se propageant dans le second milieu; et l'anaplitude des vibrations moléculaires, étant proportionnelle à l'exponentielle décroîtra en progression géométrique, tandis que l'on fera croître en pro- gression arithmétique l'abscisse x, c'est-à-dire la distance d'une molécule à la surface réfringente. » Dans le cas que nous considérons ici, l'azimut et l'anomalie de ré- flexion peuvent encore être déterminés à l'aide des formules (6), (7) et (8). Si la nature des deux milieux est telle, qu'un rayon simple se trouve toujours, sous une certaine incidence, complètement polarisé par ré- flexion, l'on aura (12) f=-.i, f = _i, i=o, ^, = 0, et par suite, les équations (6), (7) donneront /os . t\/~l V'' + UU' (i3) tang^.e ^ = IJ^' ' puis , en ayant égard aux formules M=kcosT\/ — I, p' = ksinT\/ — i, «' = — kU, on tirera de l'équation (12) f ,\ . f[/^ ■ sinV -f-UcosT 1/ — i (14) tang-jjT.e *^ = — -.•=-■ sin' T — U cosT y — i On vérifiera la formule (i4)> en posant (i5) tangfsr =1, et (it)) d = 2 arc tang ^7— — . Umiv ( 77») » Si, dans l'hypothèse admise, et en supposant les'conditions( 12) véri- fiées, on calcule non plus seulement les valeurs de tr et de J", ou, ce qui revient au même , la valeur du rapport - , mais encore les deux termes de J ce rapport, î et J, qui représentent les coefficients de réflexion d'un rayon renfermé dans le plan d'incidence ou polarisé suivant ce plan, on recon- naîtra que les modules de ces coefficients se réduisent, tout comme le module de leur rapport, à l'unité. Par conséquent, dans cette hypothèse, les amplitudes des vibrations moléculaires ne varient pas , quand on passe ûu rayon incident au rayon réfléchi; ce qui fait dire que la réflexion est totale. L'angle de reflexion totale est l'angle d'incidence pour lequel la réflexion totale commence à se produire, c'est-à-dire l'angle -vl- déterminé par la formule (9). Il suit d'ailleurs de la formule (i5) que, dans le cas de la réflexion totale , l'azimut de reflexion se réduit à la moitié' d'un angle droite et par suite l'azimut du rayon réfléchi à l'azimut du rayon in- cident. Quant à l'anomalie «T, on la tire aisément des formules (11) et (16), ou , ce qui revient au même, de la suivante /■ N ^ «^ sin ^ (t -j- 4) sin » (t — 4-) (17) tang - = ^ — i—^ ~ —; '^ '' 02 sinr tangT et , comme en vertu de ces formules , on aura encore , „.' ^i (sin'r— â')(i — sin'r) /« — «V /i -f «" « V (18) tang--= :^^ =(^__^ _(^^___), il est clair que cette anomalie, qui s'évanouit, 1° pour rsiz'^, 2" pour t = -, acquerra entre les limites t = 4/, t= -, une valeur maximum pour la- quelle on aura (iq) sm'T = — — r-, , - = — r— . )» Lorsqtie, les conditions (12) étant remplies, l'angle d'incidence t reste inférieur à l'angle de réflexion totale , alors, pour que le rayon réflé- chi soit complètement polarisé dans le plan d'incidence , il faut que Ton ait [Voir la formule (47), page 691], . -"on T -f- T = -. ■ lit'* ♦tivf.'i -d, ■l;3«ov De cette dernière formule, jointe à la première des équations (2), ou 107. . ( '7T» ) conclut ;,,, tangr = Q. Donc, si l'on nomme (p l'angle de polarisation complète, on aura (ao) p == arc tang 6, et par suite, la seconde des formules (19) donnera - = acp, 2 (21) 'TT — J' = 4 in-fol. L'Expérience, journal de Médecine; n* 127, in-8°. Gazette des Médecins praticiens; n" 46, in-8°. L'Esculape , journal des spécialités médico-chirurgicales ; n" 25 et 26 , in-4"'. L'Éducateur; mai et juin 1839, in-4°. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 16 DÉCEMBRE 1839. PRÉSIDENCE DE M. CHEYREUL. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Note sur là chuleur propre du spadice de f Arum maculatum , à l'époque de la floraison ; par M. Dutbochet, « J'ai communiqué » l'Académie, dans ses séances des 6 et i3 mai de cette année, les principaux résultats de mes observations sur la chaleur qui se développe dans le spadice de \Arum maculatum à l'époque de la floraison : je n'y reviendrai pas ici , réservant les détails à cet égard pour le Mémoire dans lequel je vais publier mes recherches sur la chaleur propre des végétaux; je veux seulement annoncer ici un fait dont je n'ai pas fait mention dans mes communications précédentes. » Le spadice de Varum maculatum offre son paroxysme de chaleur le plus intense le premier jour de la floraison. Ce paroxysme a son siège principal dans la partie supérieure et renflée en massue du spadice , c'est sous l'influence de ce paroxysme que s'opère le rapide épanouissement de la spathe, épanouissement qui commence et s'accomplit dans l'espace d'environ trois heures. Le paroxysme qui a lieu le second jour de la floraison est moins intense; il a son siège principal dans les fleurs mâles ; C. R. 18Î9, a» Semestre. (T. IX, N»a8.) I Og (78^ q:té : c'est sous son influence que s'opère l'émission du pollen. Or, j'ai expéri- menté que ce paroxysme du second jour de la floraison, paroxysme qui arrive toujours avant midi, s'est reproduit comme à l'ordinaire chez un Arum placé dans une obscurité complète , à partir du soir du premier jour de la floraison. Ainsi VÀrum maculatum ofTre en grand , dans son spadice, le même phénomène qu'offrent, avec de bien plus faibles proportions de chaleur propre, les jeunes tiges de tous les végétaux, c'est-à-dire un paroxysme diurne de chaleur vitale qui se reproduit, malgré l'obscurité complète, à l'heure où il doit ordinairement arriver. » ZOOLOGIE. — Note lue par M. de Blainvilie, en pre'sentant de nouvelles livraisons de son ouvrage sur l'Oste'ologie des animaux vertébrés. (Voir au Bulletin bibliographique.) « J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie les deux dernières livraisons de mon Ostéographie des Primates de Linné j ordre qui comprend les singes, les sapajous et les makis, et dont la description iconographique forme un demi-volume de trente-une feuilles d'impression et de trente-une planches grand in-folio, soigneusement dessinées au diagraphe et lithographiées sous mes yeux et sous ma direction, par M. Werner, peintre du Muséum. Cette partie complète dans l'état actuel de la science, pourra donner à l'A- cadémie une idée du grand ouvrage que j'ai entrepris de publier par par- ties distinctes et indépendantes, avec le concours de M. Werner pour l'iconographie, et de M. Arthus Bertrand pour la typographie, sur l'ostéo- graphie des cinq classes d'animaux vertébrés, récents et fossiles. Mon but étant de fournir à la zoologie et à la géologie des bases véritablement po- sitives , je me propose de considérer à part chaque groupe linnéen , bien circonscrit, et par conséquent naturel, en prenant pour type d'une des- cription in extenso^ une espèce moyenne, et en lui comparant ensuite les espèces ascendantes et descendantes; cela aussi bien pour le squelette que pour le système dentaire. Mais dans le squelette je ne décris pas seulement les os proprement dits, ou les pièces solides de l'appareil locomoteur, comme on le fait ordinairement; j'y comprends encore les sésamoides, l'hyoïde, ainsi que les parties solides de la peau, des organes des sens, de la génération, en un mot toutes celles qui sont susceptibles de laisser leurs traces dans les couches de la terre. » Il en est de même pour le système dentaire. Je ne me suis pas borné k le décrire dans sa seule partie visible, comme on l'a fait presque généra- ( 783 ) lement jusqu'ici : j'ai aussi décrit et figuré les racines et même les alvéoles, non -seulement dans l'état adulte, mais encore dans les changements prin- cipaux que chacune de ces parties éprouve avec l'âge. » L'ostéographie des Primates est ainsi exécutée : en prenant pour type des singes ou de ceux de l'ancien continent, la guenon callitriche; des sapajous ou de ceux du nouveau continent, le sajou commun; des makis on de ceux de Madagascar, le maki à front blanc, en comprenant parmi ceux-ci l'Aye-Aye , que j'ai montré depuis long-temps dans un Mémoire ad hoc, publié ici pour la première fois, devoir être rapproché des Tarsiers, ainsi que les Galéopithèques qui font évidemment le passage aux Carnas- siers, ou Secitndates. » Je m'occupe ensuite de rechercher les traces que des animaux de cet ordre ont laissées de leur ancienneté à la surface de la terre, soit dans les oeuvres de l'homme , soit en nature et à l'état fossile ; et , pour mieux mettre en et at de juger de leur analogie plus ou moins rapprochée avec les espèces ac- tuellement vivantes, je traite dans autant de chapitres particuliers, dont plusieurs ont été lus à l'Académie, de l'histoire et des principes de la classi- fication des Primates, ainsi que de leur distribution géographique actuelle. » L'iconographie de cette ostéographie des Primates est calculée pour le but proposé. Je donne la figure de grandeur naturelle, ou du moins ré- duite le moins possible, du squelette dans la même projection de profil, de quatre espèces de singes, de quatre espèces de sapajous, de cinq de makis, dont celui de l'Indri et de plusieurs autres espèces n'était pas connu. J'en fais autant pour les têtes entières vues sous différentes faces, pour ce que je nomme les parties caractéristiques du. tronc et des membres, c'est-à-dire les pricipales vertèbres, l'hyoïde, le sternum, pour le premier, et les princi- pales articulations pour ceux-ci. Le système dentaire, dans tout ce qui le concerne, est exposé comparativement dans trois planches : l'une pour les singes , la seconde pour les sapajous , et l'autre pour les makis. » Enfin dans la dernière, consacrée à la représentation des ossements fossiles de singes, j'ai donné la figure des espèces représentées sur les mo- numents égyptiens, afin de montrer que ces espèces ne diffèrent pas de celles que l'on trouve encore aujourd'hui vivantes dans la Haute -Egypte. « 109. ( 784 ) ANATOMiE cojiiPAnÉï.. ■^ Recherches sur la structure et la Jormation clei- dents des Squaloïdes , et application des faits observés à une nouvelle théorie du développement des dents ; par M. R. Owen, correspondai)t de l'Académie. — (Extrait.) « Les auteurs les plus récents qui ont écrit sur la nature et le dévelop- pement des dents, et qui ont résumé en des propositions générales leurs observations relativement^à ces organes dans les poissons, les reptiles et les mammifères, les ont décrits comme des corps de nature inorganique, dont l'accroissement s'opère à la manière des corps bruts, par la juxta -position successive de couches exsudées par un bulbe ou membrane glandulaire. Telle est la théorie proposée par Cuvier, et par ses savants continuateurs, dans la seconde édition des Leçons d'^natomie comparée (tome iv, i'" par- tie, page 197). La même opinion se trouve reproduite tout récemment par M. de Blainville, dans sa magnifique Osléographie (pages 1.4 et i5); et le professeur Mûller, tout en reconnaissant, avec la profondeur de science et la perspicacité qui le distinguent, la nature plus compliquée de la substance dentaire, telle que l'ont démontrée les recherches de Pur- kinje, de Fraenkel et de Retzius , regarde pourtant encore les dents comme formées, ainsi que les poils et les ongles , par une exsudation pro- gressive de couches fournies par un bulbe sécréteur, et il nie l'existence d'aucune connexion organique entre les dents et ce dernier organe, si ce n'est dans les genres Mjliobatis et Rhinoptera. » Le fait manifeste du développement centripète des dents, et la facilité avec laquelle on peut séparer du bulbe sous-jacent la portion de la dent déjà solidifiée , paraissent avoir éloigné toute comparaison ultérieure entre le développement des dents et celui des poils, et avoir empêché toute espèce de doute relativement à l'identité de ces deux sortes de dévelop- pements. » Ayant acquis, pendant le cours de mes recherches microscopiques sur la texture des dents d'animaux récents et d'animaux éteints appartenant aux différentes classes de vertébrés, des preuves réitérées que la texture du tissu dentaire est diamétralement opposée à ce que serait une série de couches superposées ou concentriques, j'en ai étudié le développement dans différentes classes d'animaux , et j'ai étudié avec le microscope les changements qu'éprouve le bulbe sécréteur dans l'exercice de la fonction qu'il- remplit. Dans la communication présente, je me propose de sou- mettre à l'Académie le résidtat de mes recherches sur le développement ( 785 ) «les dents chez les poissons Plagiostomes de la famille des sqnaloïdes, en esquissant brièvement la texture des dents telle que je l'ai observée dans trois genres de Squales » La formation des dents des Squales, ainsi que de beaucoup d'autres poissons, représente sur une grande échelle la période la plus reculée, ou, ainsi qu'on l'appelle, la période papillaire du développement dentaire chez l'homme et les mammifères. Cette période n'est pas suivie, chez les ani- maux en question, par une T^énoiSe folliculaire ou éruptive. Les papilles formatrices ne sont pas enfermées , et par conséquent ne font jamais érup- tion. Quand elle est consolidée par le dépôt de sels calcaires dans les cel- lules et dans les tubes préexistants, la dent sort graduellement du fourreau protecteur que lui formait pendant la première période de sa formation un repli de la membrane muqueuse. 3'ai étudié le développement des dents des squaloïdes dans les genres Galeus, Carcharias et Scymnus. y> Dans le fœtus utérin, long d'un pied, du grand white sharck {Car- charodon , Smith), les mâchoires semblent au premier coup d'œil dépour- vues de dents. Une fente se montre du côté interne du bord de chaque mâchoire, parallèlement à ce bord, entre la mince membrane lisse qui revêt le bord convexe du cartilage et le bord libre d'un repli de la mem- brane muqueuse, qui repose sur la face interne de la mâchoire. Lorsque ce repli est écarté de la mâchoire , on aperçoit les petites dents qui sont disposées comme d'habitude en rangées verticales. Elles ont leurs pointes dirigées en arrière et vers la base de la mâchoire, et on les voit sortir de trous ou fourreaux du repli membraneux , à mesure que l'on tire ce- lui-ci en arrière vers sa ligne d'attache , du côté de la base de la mâchoire. En ce point, la lame antérieure du repli, que l'on peut désigner, par rap- port à sa fonction, sous le nom de repli ihécal, se continue avec la mem- brane^ muqueuse à la base des rangées dentaires, tandis que la membrane postérieure se réfléchit pour constituer le frein de la langue. Tout près de la ligne antérieure de réflexion, il existe une rangée de papilles coniques simples; dans la rangée suivante, les papilles sont plus grandes, leur cône plus épais et plus aplati , avec un sommet revêtu d'un petit étui de substance dentaire dense et brillante, qui s'enlève aisément. La troisième série de papilles de la mâchoire inférieure, en comptant de bas en haut, offre déjà le volume et la forme de la dent future, avec des crénelures bien distinctes sur leurs bords. La moitié de la dent est complète, et on ne peut l'enlever de la base charnue du bulbe , qu'en produisant dans ce dernier organe une lacération manifeste. Quand on soumet le bulbe au micros- ( 786 ) cope, OH aperçoit: parfaitement les prolongements déchirés qui se conti- nuaienl clans les canaux médullaires de la dent nouvellement formée. » La quatrième dent est complètement formée, aussi bien que la cin- quième et la sixième dans la série ascendante; ces dents vont diminuant proj^ressivement de grandeur; la dernière, ou la plus haute , qui est la pre- mière mise à nu sur le repli thécal réfléchi , et la première qui arrive à son développement complet, consiste dans un simple cône, semblable par sa forme et ses dimensions à la troisième portion , ou portion apicale des dents de grandeur ordinaire qui sont situées au-dessous. Néanmoins son ac- croissement est achevé , et sa base est solidement fixée à la membrane maxil- laire. » Dans un fœtus de Carcharias, long de trois pouces, qui n'avait pas eur core perdu ses branchies externes, le sillon membraneux qui existe entre la mâchoire et le repli thécal était beaucoup plus bas, et il n'existait que deux rangées de papilles sur la membrane maxillaire. » Les petites dents antérieures dans le fœtus plus avancé, prennent sans doute leur origine dans ces papilles primitives , auxquelles en doivent suc- céder d'autres de dimensions progressivement plus grandes, jusqu'à ce qu'elles aient atteint les formes et les dimensions normales des dents adultes. » Les bulbes encore inossifiés, lorsqu'on les examine sous un fort gros- sissement, se composent de granules ou cellules semi opaques , polyédrales, suspendues dans une matrice ou gangue transparente, et enveloppées d'une membrane coriace transparente, laquelle constitue la surface externe du bulbe. Sous cette membrane, sur les bords crénelés, les granules ou celhdes sont disposées en lignes qui correspondent précisément à celles des tubes calcigères de la dent future. La formation de la dent commence par le dépôt de particules terreuses dans la membrane coriace externe du bulbe. Je n'ai pas réussi à saisir l'arrangement distinct du sel qui se dépose dans celte membrane; il est transparent, extrêmement dense, et il constitue l'enve- loppe polie émaillée de la dent. Dans des coupes pratiquées sur des dents complètement formées, les branches terminales les plus fines des tubes cal- cigères parallèles, périphériques, se perdent dans la substance transpa- rente émaillée supérieure. Quand la couche externe émaillée du sommet de la dent est complète, elle se détache si facilement du bulbe sous-jacent, que l'on peut facilement supposer qu'il n'existe entre eux aucune connexion organique. Mais si un bulbe, dans ces conditions, est soumis au micros- cope, et comparé à un bulbe encore dépourvu de matière calcaire, on voit ( 78? ) qu'il n'est plus revêtu de la membrane lisse, dense, que l'on observe dans ce dernier; et le bord apical du bulbe dont on a détaché son étui ëmaillé paraît villeux et floconneux. Il est manifeste que la première lame de la dent n'a pas été exsudée par la surface de la membrane externe du bulbe , et n'a pas été davantage déposée entre cette membrane et la portion granuleuse du bidbe, ainsi que l'ont dit Purkinje et Raschkow pour les mammifères; mais qu'elle a été produite par une conversion de la mem- brane externe en une sorte d'os semblable à un émail dense. La forma- tion du corps de la dent par le dépôt de particules terreuses dans des ca- vités préexistantes et disposées à l'avance, peut se démontrer d'une manière encore plus satisfaisante. A mesure que la formation de la dent est plus avancée, il devient plus difficile de séparer la portion calcifiée du bulbe rie la portion non calcifiée, et en même temps plus facile de découvrir la continuation des prolongements du bulbe dans l'intérieur de ces nombreux canaux médullaires, qui constituent tant de centres de radiation distincte pour les tubes calcigères plexiformes, »Le piiiicipe du développement dentaire s'effectnant par dépôt dans la substance et non par exsudation en dehors de la substance d'un bulbe préexistant, tel qu'il ressort de la dentition des Squales, est d'une appli- cation sans effort, naturelle et manifeste à la formation des dents des mammifères. » Dans l'ivoire d'une dent simple de mammifère, il existe un canal mé- dullaire unique, appelé cavité du bulbe, et un système unique de tubes rayonnes calcigères; mais le plan et le mode de formation sont les mêmes que dans les Squales. » Suivant la quanlité plus ou moins grande de matière terreuse déposée dans le bulbe, et en raison du nombre, des dimensions et du mode d'agré- gation des cavités qui contiennent cette substance terreuse, il est plus ou moins facile de détacher la portion ossifiée de la dent de la portion non ossifiée. Mais cette facilité de séparation ne prouve nullement une absence de connexion organique entre les portions séparées, ni la formation de la portion déjà calcifiée, par transsudation d'une surface secrétoire libre. » Les tubes calcigères d'une dent de mammifère ont des parois distinctes tant dans les portions calcifiées que dans les portions non calcifiées du bulbe. Ces parois sont rendues fragiles par le dépôt qui s'y fait de par- ticules terreuses dans la portion calcifiée du bulbe, et alors se séparent facilement de leur portion non calcifiée, laquelle se continue dans le reste du bulbe, et c'est l'excessive petitesse des tubes rompus qui rend invisible ■ ( 788 ) à l'œil nu l'irrégularité de la surface du bulbe; mais cette apparence d'une surface naturelle libre, exsudante, n'est qu'une illusion )) Comme conclusion, je répéterai ce que j'ai déjà dit, que l'organisation des dents des squaloïdes ainsi que de tous les autres animaux chez lesquels elle a été bien déterminée, est inexplicable parla théorie du développement par exsudation, et que cette théorie est repoussée par l'observation directe, en ce qui concerne le développement des dents des squaloïdes. » L'appUcation du mode de développement par dépôt de sels calcaires dans des cellules ou des tubes préalablement creusés dans la substance du bulbe, tel qu'on l'observe chez les Squales , peut seul rendre intelligible le développement de la structure cellulaire et tubulaire de l'ivoire ou portion osseuse des dents chez l'homme et les mammifères. » L'argument tiré du peu de connexion mécanique qui existe entre les portions calcifiées et non calcifiées du bulbe dans les dents de mammifères, en faveur de la théorie de l'exsudation, et par conséquent de la nature glandulaire de ce bulbe, pourrait être rais en avant avec presque autant de raison pour démontrer que le cartilage primitif du sternum sécrète ou transsude par couches successives les noyaux osseux, que dans l'embryon, on peut détacher avec tant de facilité des cavités dans lesquelles ils sont formés. » La formation ou ossification de l'ivoire, ou corps de la dent, diffère, dans mes vues, de celle des os, par la direction et non par la nature essen- tielle du développement. La gangue (matrix) préexistante dans un cas , se calcifié de la circonférence au centre, et dans l'autre, du centre à la circon- férence. L'ossification dentaire est centripète, celle des os est centrifuge. » La composition de l'ivoire et de l'os est essentiellement la même: dans les deux cas on observe des modifications d'une même structure essen- tielle. Ces modifications sont extrêmement tranchées dans les classes su- périeures; mais la texture des dents et celle des os se rapprochent par d'imperceptibles gradations dans les classes inférieures de l'embranche- ment des vertébrés. » M. liARREY annonce, d'après une lettre de M. Guyon , chirurgien-en-chef à l'armée d'Afrique , que M. de Mirbel ayant terminé les recherches d'or- ganographie végétale qu'il était allé faire dans ce pays, s'est embarqué à Alger pour revenir en France. ( 789 ) RAPPORTS. CHIMIE ORGANIQUE. — Rapport sur un Mémoire de M. Regnault, ingénieur des Mines, relatif à l'action du chlore sur les composés éthérés et à la théorie des éthers. ( Commissaires, MM. Robiquet, Pelouze, Dumas rapporteur. ) « L'Académie nous a chargés, MM. Robiquet, Pelouze et moi, de vous rendre compte du Mémoire dont nous venons de rapporter le titre ; c'était nous imposer un devoir qui n'était pas sans quelque difficulté. » Vous entretenir, en effet, des opinions théoriques adoptées par M. Regnault , vous montrer comment elles dirigent ses expériences, comment elles expliquent ses résultats, ce serait engager l'Académie à se prononcer dans une discussion où votre rapporteur, qui s'y trouve vive- ment intéressé lui-même, craindrait de compromettre le vote de l'Académie. w Aussi, nous bornerons-nous à dire ici, en quelque sorte au point de vue historique, qu'à l'aide de la théorie des substitutions qui a déjà tiré les plus grands secours de ses expériences, l'auteur est parvenu à créer une multitude de composés nouveaux et curieux, qu'il a toujours pu prévoir leur composition et leurs principales propriétés. » Mais si nous voulons éviter de discuter au nom d'une Commission de l'Académie une théorie qui soulève encore des objections d'une haute portée , comment nous borner d'un autre côté à exposer simplement ici des faits qui n'ont souvent d'importance que par leur connexion même avec les vues théoriques qui ont dirigé l'observateur. Leur découverte ne s'est pas bornée à enrichir la science de quelques corps nouveaux, elle emprunte évidemment quelque mérite particulier des circonstances dans lesquelles elle a été faite et de la facilité avec laquelle l'auteur a pu prévoir tous les phénomènes qu'il faisait naître. » Nous chercherons à concilier nos devoirs envers l'Académie et envers l'auteur du Mémoire, en faisant ressortir ici les faits les plus essentiels de son travail , et en montrant comment ces faits dérivent du principe des substitutions, équivalent à équivalent, considéré comme expression de l'expérience pure. » En effet, tout le travail de l'auteur part de ce point dont il a été si souvent question devant l'Académie, qu'une substance organique étant donnée, on peut lui enlever tout ou partie de son hydrogène, pourvu C.a. i8Jg,a«Semej«f«.(T.lX,N»28.) HO ( 790 ) diié ce gaz soit remplacé par une quantité équivalente de chlore. II en résulte un corps nouveau, produit par la substitution du chlore à l'hydrogène. » Mais nous nous hâtons d'ajouter que jamais on n'a tiré de ce prin- cipe un parti plus heureux ; que jamais ou n'a fait naître à son aide des corps mieux caractérisés, mieux définis. L'Académie va du reste en juger par les détails suivants. » L'auteur a soumis à l'action du chlore, il y a long-temps, le gaz dé- fiant et les produits qui dérivent de la première action de ces deux corps. Il s'est assuré par l'expérience que le gaz oléfiant C'*H' donne C*H4Cl* + H'Cl» C+H'Cls + H' Cl' C^Cl» ou, à cause de la combinaison facile de ce corps avec le chlore, C4Cl'% c'est-à-dire le perchlorure de carbone. » Ainsi, à mesure que le gaz oléfiant perd 3, 4, 6, 8 atomes d'hydro- gène, il gagne 2, 4> 6, 8 atomes de chlore. » Partant de cette série, l'auteur s'est proposé de résoudre une ques- tion long-temps agitée, celle de la nature des éthers composés, et il a soumis l'éther chlorhydrique à quelques épreuves. En admettant les for- mules qui précèdent, celle de l'éther chlorhydrique étant supposée C4H8, H''Cl% elle réaliserait le premier terme de la série. On pourrait donc obtenir par le chlore et l'éther chlorhydrique toute la succession de produits que l'on vient d'indiquer. C'est là ce que M. Regnault a cherché d'abord à vérifier. » Or, en agissant sur le gaz oléfiant, le chlore donne d'abord la liqueur des Hollandais G'' H'CH. L'auteur, en le faisant agir sur l'éther chlorhydri- que, a obtenu aussi un composé C*H*CH; mais quoique fort semblable par ses propriétés physiques à la liqueur des Hollandais, ce composé en diffère en ce qu'il n'est altéré ni par la potasse, ni par le potassium. » L'auteur part de là pour donner à l'éther chlorhydrique la formule suivante cm-oci', et au nouveau composé , C4H'CK ( 790 C'est-à-dire qu'il rejette la théorie qui admettait l'existence du gaz oléfianl dans l'éther chlorhydrique. » Mais l'auteur ne s'est pas borné là, et par une succession d'expériences délicates dans laquelle nous ne pouvons pas le suivre , il est parvenu à pro- duire tous les composés suivants : Poinld'ébuH. Densité. Vol. de vapeur. Dens. de la vap. c^H'oci' 11° « 4 3,421 c^H^ci* 64» 1,174 4 3,421 C4H«Cl« 75" 1,372 4 4,606 C4H L'auteur a soumis à des expériences semblables un nouvel éther qu'il iio.. ( 792 ) fait connaître dans son Mémoire: c'est l'éther hydro-sulfiirique. Ili'obtient facilement en distillant du monosulfure de potassium dissous dans l'alcool avec de l'éther chlorhydrique. En traitant cette nouvelle substance par le chlore, il n'a pu former encore qu'un seul composé. » Voici les principales propriétés de ces deux corps : Point d'ébullit. Densité. Vol.devap. Ocns.cnvap. Éther sulfhydiique. CiH^S 73" 0,825 2 8,i3 fd. chloré C'H^Ci«S .... 160» 1,673 » » » En agissant de la même manière, l'auteur s'est procuré l'éther hydro- sulfurique de l'esprit de bois, et il l'a soumis à l'action du chlore, ce qui a donné les corps doués des propriétés suivantes : Point dMbuIlit. Densité: VoI.dcTap. Dens. enTiip. ÉtUer inéthylo-sulf- faydrique CH^S 41» 4,845 2 2,i58 Id. percLloré. . . . C'Cl°S plus haut >• » , w Gomme on pouvait s'y attendre, mais comme qn est heureux de le voir confirmé par l'expérience , ces corps qui correspondent à l'éther or- dinaire offrent le même mode de condensation que lui. D'ailleurs à mesure qu'on les modifie par le chlore, leur densité, leur point d'ébuUition et probablement aussi le poids de leur vapeur s'élèvent. » Mais parmi les produits des belles recherches dont nous entretenons l'Académie, celui qui fixera le plus vivement son attention, c'est le pro- duit obtenu par l'action du chlore sur l'éther ordinaire. » M. Malaguti avait déjà converti l'éther ordinaire en un produit chloré liquide, et s'était ainsi assuré que le chlore avait remplacé 4 des atomes d'hydrogène appartenant à l'éther. M. Regnault a été plus loin: il a fait disparaître tout l'hydrogène de l'éther et il l'a remplacé tout entier par du chlore. On a ainsi la série suivante : Point d'éb. Densité. Vol. de vap. Denéité eu T»p. Éther an^'0 35» ...0,715... 2 ... 2.57 D'arcet... Ghloiélhéral C^H^Ch'O... » .. ... » MiLAGUTt.. ÉtUer chlore C^H^Ch- 0... » ... i.5 ... » ... » au-delà Regnault, . Éiher perchloré.. G* Ch"'0... 280° ... » ... » ... » » Cet éther perchloré, dans lequel tout l'hydrogène est remplacé par du chlore , constitue l'un des corps les plus importants de la Chimie organique. (793) Il jouera dans l'avenir un rôle continuel dans ses diverses conceptions, et mérite une étude plus approfondie que celle dont il a été l'objet jusqu'à présent. résentés par M. Donné j invite l'Académie des Sciences à désigner ( 8oi ) parmi ses membres un chimiste qui prenne part au travail de cette Com- mission. M. Dumas est invité à s'adjoindre à la Commission nommée par l'Aca- démie des Beaux-Arts. M. IVell de Bréauté écrit à M. Arago que le i'] novembre, à huit heures et demie du matin, conséquemment de jour, il a observé, de concert avec M. Racine, une occultation de Régulas par la Lune. L'étoile a continué à être visible quelque temps encore après avoir atteint le bord du disque lu- naire , et elle n'a disparu entièrement qu'après avoir parcouru sur l'astre , un arc beaucoup plus long que ceux qu'on a signalés dans d'autres cas où la même illusion optique avait été observée. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Examen de Teff'et des pentes sur les chemins de fer; par M. de Pambour. « Comme on s'est beaucoup préoccupé en France des inconvénients et surtout des dangers des pentes sur les chemins de fer, que l'on s'est attaché, autant que possible, à les restreindre dans les limites qu'on a appelées pentes normales , en considérant les pentes plus inclinées comme dangereuses pour la sûreté des voyageurs , et qu'il en est résulté, dans la construction des chemins de fer, des surcroîts excessifs de dépense, qui se sont opposés à l'établissement de quelques-uns d'entre eux, j'ai cru qu'il serait utile d'examiner cette question au moyen des principes que j'ai développés, sur le mouvement des locomotives, dans ma Théorie de la Machine à vapeur, et de faire connaître les résultats auxquels je suis ar- rivé à cet égard. K Je me propose d'examiner l'étendue des désavantages résultant de l'intervention des pentes sur les railways, de reconnaître s'il existe des pentes qui puissent être appelées notmales, et enfin de chercher dans quelles limites les pentes peuvent offrir des dangers réels, à la descente des trains. Je commencerai par calculer la vitesse qu'un train de poids connu, tiré par une machine donnée, acquerra, soit en montant, soit en descendant une pente d'une inclinaison déterminée. Ensuite, je me ser- virai des résultats ainsi obtenus, pour arriver à la connaissance de la charge et de la vitesse des machines, en parcourant un système de pentes et de contre-pentes données, et enfin je chercherai quelles sont les pentes sur lesquelles il peut y avoir danger à la descente des trains. ♦ Pour appliquer la formule que j'ai donnée pour connaître la vitesse ( 8o3 ) (les locomotives, au cas d'un train mis en mouvement sur une pente, il suffît de considérer que la traction que doit alors exercer la machine, se compose du frottement des voitures, augmenté ou diminué, selon le sens du mouvement, de la gravité de la masse totale du train, y compris le poids de la machine. En se servant donc de cette formule , avec la déter- mination des constantes, telle que je l'ai indiquée dans plusieurs com- munications récentes à l'Académie, et supposant, pour fixer les idées, une charge de 5o tonnes brutes, convoi compris, tirée par une machine de 5'j pieds cubes de vaporisation (pour une vitesse de 20 milles par heure), avec cylindre de 11 pouces de diamètre, course du piston 16 pouces, roue 5 pieds de diamètre, frottement io3 livres, et poids 8 tonnes (me- sures anglaises), on obtiendra, sur les diverses pentes que nous allons sup- poser, les vitesses suivantes : T-'itesst d'une locomotive de 67 pieds cubes de vaporisation , avec un train de 5o tonnes, sur diverses pentes données. Direction àa mouvement. vitesse de la machine, en milles par heure, l'inelinaison de la pente étant : 0 1 6 0 0 1 4 & 0 I 1 5 0 t 1 0 0 En montant En descendant 23. o5 23. o5 30.20 25.98 .9.34 26.86 '3-94 35.00 n 4i .5o » Par ce premier calcul, on peut donc connaître facilement la vitesse, et par conséquent le temps du parcours , de la machine avec sa charge , sur chacune des inclinaisons successives qui peuvent se présenter sur la ligne. Mais si celle-ci se compose d'une suite de pentes et de contre-pentes di- verses, il faudra chercher le temps total du parcours et la vitesse moyenne du train, pendant la totalité du trajet. Le temps total du parcours n'est autre chose que la somme des temps de parcours partiels trouvés par le calcul précédent, et pour en conclure la vitesse moyenne du parcours total, il n'y aura plus qu'à diviser la longueur totale de la ligne à par- courir, par le temps du parcours total , et le quotient sera définitivement la vitesse moyenne cherchée. » Dans le but de reconnaître les inconvénients d'un système de pentes et contre-pentes entre deux points donnés, en comparant les effets pro- duits alors à cevix qui auraient eu lieu en suivant la ligne de niveau tracée entre ces deux points , j'ai calculé, comme on vient de l'indiquer, le temps ( 8o4 ) du parcours et la vitesse moyenne d'un Iraia de 5o tonnes, en montant et en descendant diverses pentes et contre-pentes. Les résultats sont compris dans le tableau suivant : Temps du parcours de 10 milles, et vitesse mojrenne dune machine de 5'] pieds cubes de vaporisation, sur un sjsteme de pentes et contre-penles égales. OBJET DU CALCUL. DÉSIGNATION DE LA 10 milles sur »o milles en montant, ""'"'" et 10 milles en et 10 milles sur descendant , à LIGNE A PARCOURIR. 10 milles eu montant, et 10 milles en descendant , à 1 i b 0 10 milles en montant, et 10 milles fn descendant., à 1 1 5ft Temps du parcours de 20 milles, en minutes. '. . 52.06 23. o5 52.80 22.^3 53.36 22.49 60.18 '9-94 Vitesse moyenne du parcours, en milles par heure » En outre, on peut encore chercher quelle sera la charge moyenne de la machine pendant la totalité du parcours. Pour cela, il suffit de cher- cher les charges effectives de la machine sur chaque pente, et en tenant compte du temps que la machine doit employer à la traction de chacune de ces charges, on arrivera facilement à la connaissance de la charge moyenne du parcours. » Or, en cherchant les charges effectives , ou réduites au niveau, qui cor- respondent au passage d'une machine d'un poids de 8 tonnes, tirant un train de 5o tonnes brutes, convoi compris, sur diverses pentes données, on obtient d'abord les résultats suivants. Charges effectives d'une machine du poids de 8 tonnes, en tirant un train de 5o tonnes, sur diverses pentes données. Direction du mouvement. charge effective de la macbine , eu tonnes , l'inclinaison de a pente étant : 1 1 so 0 t 6 0 0 1 4 5 0 £11 montant En descendant 5o 5o 93.2 6.8 io5.2 — 5.2 223.2 — 123.2 j) Actuellement, on a trouvé plus haut le temps du parcours de la ma- ( 8o5 ) chine avec sa charge, sur une longueur de lo milles de chacune de ces inclinaisons. Ce temps du parcours n'est autre chose que le temps que la machine doit tirer sa charge effective sur chaque plan. Par conséquent, en multipliant chaque charge effective par le temps du parcours corres- pondant, faisant la somme de ces divers produits, et divisant cette somme par le temps du parcours total, le quotient sera la charge moyenne delà machine pendant le parcours; on obtient ainsi les résultats suivants : Charge moyenne dune machine de 8 tonnes, en parcourant, avec vn train de 5o tonnes, un sjsteme de pentes et de contre-pentes données. OBJET DU CALCUL. DÉSIGNATION DE LA LIGNE A PARCOUKIh. lo milles sur nWeau ;et 10 milles sur niveau. 10 milles en montant) et 10 milles en descendant^ à 1 e 0 g lO milles en montant, et 10 milles en descendant, à 1 4 &0 ^10 milles en montant, et 10 milles en deicendant, à 1 I b 0 Charge moyenne , en tonnes 5o 55.40 58.98 124.55 » On voit par ces résultats que, dans tous les cas, l'intervention des pentes suivies de contre-pentes est défavorable au travail de la machine • avec planches lllhographiées sous sa direction, par M. Werner , in-fol. Voyage dans l'Inde; par \ictor Jacquemont; feuilles 3 3 — 38, et 3 plan- ches in-4*. Notice sur les Indiens de l'Amérique du Nord; par M. A. Vail ; i vo- lume in 8°. Annales françaises et étrangères d'Anatomie et de Physiologie; cahier n"'4, in-8°. Historique et Description du Daguerréotype et du Dioramxi ; rédigés par M. Daguerrej in-8°. Hygiène de V Enfance, ou des moyens de conserver la santé des Enfants; par M. Dhdc; in-8°. Planches et Description de Roues à réaction intérieure et extérieure pour employer les fluides et les gaz comme forces motrices; par M. liEGRis ; in-8°. Traité élémentaire d'Histoire naturelle; par MM. Martin Saiht-Ange et Guérin; 43^ liv. in-8°. Journal de Pharmacie et des Sciences accessoires; oct., nov., déc. 1839, in-8'. Le Technologis te , ou Archives des progrès de l'Industrie française et étrangère; par M. Malepeyre; oct. et nov. 1839, in-8°. Pétition aux Chambres. — M. Ddbois de la Vigerie, ingénieur civil, re- vendique le projet présenté par V Administration des Ponts-et- Chaussées pour le chemin de fer de Paris à Orléans; in-S". ( 8i2 ) • Du mouvement des projectiles appliqué aux armes à feu; par M, ARÈ^E; Turin, in-8°. The Zoology .... Zoologie du vojage du Beagle , capitaine Fitzroy; publiée sous la direction de M. C. Darwin, naturaliste de l'expédition; 3^ part., section (Oiseaux); par M. Goold; Londres, iSSp, 4*liv. in-4*. The London .... Journal de Science et Magasin philosophique de Lon- dres et d'Edimbourg; déc. 1839, in-8°. The Athenseum , yoMr/w// nov. iSSg, n° \/\5, 'm-^°. Gazette médicale de Paris; tome 7 , n° 5o, in-4°. Gazette des Hôpitaux; tome i®% n°' i45 — 147, in-4°. L! Expérience , journal de Médecine; n" 128, in-8°. Gazette des Médecins praticiens; n°' 47 et 48- L'Ësculape, journal; n" 27. UEcho de la Presse, journal; n°' i — 5, in-4'*, i" année. u\< •^ COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 23 DÉCEMBRE 1859. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL. MEMOIRES ET COMBIUNICATIOlVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE. — Note sur la constitution de l'acide acétique et de l'acide chlo- racétique ; par M. J. Dumas. « Dans un Mémoire que j'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie il y a quelque temps , j'ai montré que le chlore décompose l'acide acé- tique sous l'influence solaire, et qu'il donne ainsi naissance à un nouvel acide que j'ai nommé acide chloracétique. » J'ai exprimé à cette occasion l'opinion que l'acide acétique et l'acide chloracétique appartiennent à un même type chimique, l'un étant représenté par C8H804, et l'autre par C«H>OS Ch«. » J'ai cherché à généraliser ce point de vue et à faire comprendre com- C. R. 18Î9, a« Semestre. (T. IX, N«26.) I 1 3 (8i4) a; ment ces types peuvent servir à grouper les corps organiques en genres bien caractérisés. -» M. Berzélius n'admettant pas la théorie des substitutions , a publié , dès qu'il a eu connaissance de mon Mémoire une réfutation des vues qui s'y trouvent énoncées. Ce savant illustre regarde l'acide acétique et l'acide chloracétique comme très différents l'un de l'autre , parce qu'ils n'ont pas la même densité, ni le même point d'ébullition , ni la même odeur, etc. » M. Berzélius n'a certainement pas compris ce que j'appelle les propriétés fondamentales d'un corps , car il y a long-temps que je sais qu'en rem- plaçant dans un composé l'hydrogène par du chlore, on le rend plus dense et moins volatil en même temps qu'on augmente la densité de sa vapeur. » Aussi est-il bien clair pour moi que les objections produites par M. Ber- zélius ne s'adressent en rien aux vues que j'ai réellement voulu exprimer. » Cependant, pour éviter tout nouveau malentendu, je vais chercher à préciser ma pensée par un exemple. » En faisant réagir sur l'acide chloracétique un alcali quelconque, j'ai obtenu une réaction très remarquable. L'acide s'est converti en deux corps nouveaux, savoir : de l'acide carbonique qui s'est uni à l'alcali, et du chloroforme qui est devenu libre. On a eu ainsi eus Ch^ » J'étais convaincu , et je l'avais annoncé en quelque sorte dans mon Mémoire , que l'acide acétique produirait une réaction analogue : c'est-à- dire que sous l'influence d'un excès de base il se changerait en acide car- bonique et en un carbure d'hydrogène qui aurait pour formule C*R\ » Après quelques tâtonnements inévitables, j'ai parfaitement réussi à produire cette réaction remarquable. » Il suffit de mêler lo grammes d'acétate de soude cristallisé avec 3o ou 4o grammes de baryte caustique, et de chauffer très doucement le mé- lange dans une cornue pour déterminer la transformation de l'acide acé- tique en acide carbonique et en un gaz , qui a pour formule C'*H^ » Rien de plus net que cette décomposition : le résidu reste parfaitement blanc; il ne se dégage pas la moindre trace d'huile ou d'esprit pyro-acé- tique, pas la moindre vapeur, si ce n'est de l'eau pure qui accompagne le gaz- » Voici l'analyse de ce gaz par l'eudiomètre : (8i5) Gaz 33 3i 3o Oxigène 91 86 84 Après l'explosion , reste 5g 55,5 54 ' La potasse laisse 27 25,5 a4 On avait donc, carbone 32 3o 3o — hydrogène... 64 ..... 61 60 C'est-à-dire que le gaz était formé, comme on dit ordinairement, d'un volume de vapeur de carbone pour deux volumes d'hydrogène. » Mais telle est précisément la composition d'un gaz que les chimistes n'ont jamais su produire , je veux parler du gaz des marais. » On ne peut s'empêcher de remarquer ces liaisons qui se manifestent entre le gaz des marais produit de la décomposition spontanée des matières végétales, et le gaz des marais provenant de la décomposition finale de l'acide acétique qui, lui-même, a été produit par la distillation sèche du bois. » 3e me propose de faire une étude complète de ce gaz, et de poursuivre l'examen des réactions analogues à celle qui lui a donné naissance. » Quant à présent, je me borne à établir d'une manière précise que le gaz C*H', correspondant au chloroforme _, g selon la théorie des substi- tutions, a été produit par l'acide acétique tout comme le chloroforme l'était par l'acide chloracétique. » C'est-à-dire que l'acide acétique et l'acide chloracétique possèdent les mêmes propriétés fondamentales, comme je l'avais établi , et appartiennent au même tj-pe organique. » M. d'Hombres-Fjruas adresse la description et la figure d'une Sphérulite qu'il a trouvée dans le département du Gard, et à laquelle il donne le nom de Sphendites Requieni. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHIMIE oRGMfiQUE. — Notc SUT la formation de l'huile essentielle de mou- tarde; par M. RussT. (Commissaires, MM. Robiquet , Pelouze.) « Les recherches entreprises jusqu'ici sur la semence de moutarde ont mis hors de doute que cette semence ne renferme point d'huile essentielle; ojd sait seulement que l'huile à laquelle sont dues l'odeur et la saveur ii3.. ( 8i6 ) • caractéristiques de la moutarde se forme sous l'influence de l'eau dans certaines conditions. Mais on ignore jusqu'ici aux dépens de quel corps se forme l'huile essentielle , et son mode de production. » Il résulte de mes recherches qu'il existe dans la farine de moutarde grise deux principes dont la réaction sous l'influence de l'eau donne nais- sance à l'huile essentielle; l'un est un acide particulier que j'ai appelé mj- rolique , de/n'jpov, essence; l'autre est une matière qui a la plus grande analogie avec l'albumine: je l'ai appelée mjrosjne , de jui/pov ^ essence ^ et (S VII, avec. » L'acide myrolique est sans odeur par lui-même; il existe dans la mou- tarde noire combiné avec la potasse; le myrolate de potasse est un sel soluble dans l'eau, parfaitement cristallisable, sans odeur, sans couleur, d'une saveur amère, décomposable par la chaleur. L'acide myrolique, qu'on peut isoler, se combine également avec la soude, la baryte, l'am- moniaque, et donne des sels qui, de même que le myrolate de potasse, développent de l'huile essentielle sous l'influence de la rayrosyne. » La myrosyne est une substance soluble dans l'eau , coagulable comme l'albumine par la chaleur, par les acides, par l'alcool; elle a la plus grande analogie avecl'émulsine. Néanmoins, ni l'albumine, ni l'émulsine, ni la synaptase de M. Robiquet , ne peuvent la reraplacjer pour la production de l'huile essentielle de moutarde. » Mise en contact avec une dissolution de myrolate de potasse , elle dé- veloppe l'odeur de moutarde, et la liqueur soumise à la distillation donne de l'huile essentielle. » Elle existe dans la moutarde noire simultanément avec le myrolate de potasse; de là vient que lorsqu'on délaie avec l'eau la poudre de cette semence, elle donne immédiatement de l'odeur, tandis qu'elle n'en donne pas lorsqu'on la traite par de l'alcool , par de l'eau bouillante ou convena- blement acidulée, qui agissent sur la myrosyne. » La moutarde jaune, au contraire, ne contient pas de myrolate de po- tasse, mais elle contient de la myrosyne ; aussi ne donne-t-elle point d'odeur quand on la traite par l'eau; mais si l'on filtre la liqueur aqueuse inodore, et qu'on y ajoute une infusion également inoflore de moutarde noire (il faut pour l'obtenir telle la préparer avec de la moutarde préalablement traitée par l'alcool) , on obtient immédiatement l'odeur de moutarde. » La myrosyne que j'ai obtenue jusqu'ici a été préparée en évaporant, à une très douce chaleur, le produit du traitement de la moutarde jaune par l'eau froide, ajoutant à la liqueur lorsqu'elle est en consistance de si- (8.7) rop, une suffisante quantité d'alcool faible qui la précipite, puis reprenant le précipité par l'eau, et évaporant à siccité à la température de 20° à 4o°. Ainsi obtenue, elle laisse encore un résidu notable de sulfate de chaux après la calcination. » J'ai fait l'analyse du myrolate de potasse, de l'acide myrolique; mais avant de livrer à la discussion les nombres que j'ai obtenus, je désire vé- rifier la composition que j'assigne à cet acide par l'étude approfondie des réactions qu'il produit, étude dont je m'occupe en ce moment. » A la Note de M. Bussy est joint un paquet cacheté relatif aux mêmes recherches. L'Académie en accepte le dépôt. M. RociQCGT présente, au nom de M. Bilssy, un échantillon de myrolate dépotasse qu'il a obtenu. CHIMIE ORGANiQDE. — Recherches sur les semences de moutardes noire et blanche; par MM. liouTROiv et Frémy. ( Commissaires, MM. Robiquet, Pelouze.) « On sait que lorsque l'on traite la farine de moutarde noire par l'eau froide ou tiède, il se produit à l'instantmême une certaine quantité d'huile volatile. Si , au contraire , on soumet celte semence à l'action de l'alcool à 40°, et qu'on reprenne par l'eau le tourteau séché ou bien le produit de l'évaporation de l'alcooli, on ne parvient plus à donner naissance à de l'huile volatile. On sait enfin que la semence de moutarde traitée par de l'eau aiguisée d'acide sulfurique ou alcaUsée.par la potasse, n'en donne pas non plus. Ces faits curieux avaient déjà été annoncés, en i8.3i, par MM. Robi- quet et Boutron , et par M. Faure. » Les beaux travaux de MM. Liebig et Vôhler, sur l'action de l'émulsine des amandes douces sur l'amygdaline, nous ont fait supposer que par des moyens analogues nous pourrions expliquer la formation de l'huile vola- tile de moutarde. Nos recherches ont été dirigées dans ce but, et nous pouvons annoncer aujourd'hui à l'Académie que nos essais ont été cou- ronnés d'un plein succès. Nous avons reconnu, en effet, que la moutarde noire contient un principe particulier analogue à l'émulsine qui détermine constamment la production de l'huile volatile. Ce principe est soluble dans l'eau , se coagule à 70° ou 80°, et se précipitie sous forme de flocons blan- châtres quand on verse dans sa dissolution aqueuse de l'alcool à 4o°- Ainsi rendu insoluble par l'alcool ou par la chaleur, il n'est plus propre à formée (8,8) <]e l'huile volatile. L'acide sulfurique et la potasse détruisent aussi son ac- tion. Ces propriétés nous indiquent pourquoi la semence de moutarde ne forme plus d'huile volatile quand on l'a traitée par l'alcool, l'acide sulfurique et la potasse, ou quand on l'a légèrement torréfiée. » Si l'on reprend par l'eau bouillante le tourteau de moutarde noire épuisé par l'alcool , on dissout alors une matière très amère, complètement inodore , et qui jouit de la propriété remarquable de donner beaucoup d'huile volatile quand on la met en contact à la température ordinaire, ou mieux à celle de 3o° ou 40° avec l'espèce d'émulsine dont nous avons parlé plus haut. » Ces faits donnent donc l'explication de phénomènes qui jusqu'ici étaient restés sans solution, et doivent maintenant faire placer la moutarde noire auprès des amandes amères. » La moutarde blanche a dû fixer aussi notre attention, car, quoique congénère avec la moutarde noire, elle offre cependant les différences les plus tranchées. On sait^ en effet, que cette semence ne donne jamais d'huile volatile, mais qu'elle peut fournir un principe acre quand on la fait digérer quelque temps dans l'eau froide. On sait aussi que quand on la traite par l'alcool à 38°, elle abandonne par évaporation une substance cristalline qu'on a nommée sinapisme. Nous avons reconnu que c'est cette sinapisine qui, sous l'influence de l'émulsine, se transforme en principe acre. Le principe acre n'est pas le seul qui se forme dans cette réaction ; nous croyons qu'il se produit plusieurs corps et principalement de l'acide hydro-sulfo-cyanique , qui a été rencontré par M. Pelouze dans ses recher- ches sur la moutarde. Il est probable que cet acide se forme aussi pendant la réaction de l'émulsine sur la moutarde noire. Si ce fait se confirme , il viendra offrir un nouveau point de rapprochement avec les expériences de MM. Liebig et Vôhler, qui ont reconnu que lorsqu'on fait réagir de l'émulsine sur l'amygdaline , il se produit de l'acide cyanhydrique. Nous avons vu enfin que l'émulsine de la moutarde blanche obtenue à froid, réagit sur la matière inodore de la moutarde noire , de manière à donner instantanément de l'huile volatile. Nous avons en vain recherché cette pro- priété dans des semences émulsives , telles que les amandes douces et la graine de lin. i' Sachant que l'on s'occupe de recherches sur les moutardes, nous avons cru devoir annoncer à l'Académie ces principaux résultats, nous réservant de consigner dans notre Mémoire les détails de nos analyses. » (8i9) CHIMIE ORGANIQUE. — Dc Voction qu'excrcent les sels métalliques sur l'al- bumine et sur les tissus organiques; par M. Lassaigne. (Commissaires, MM. Robiquet, Pelouze.) « Les expériences rapportées dans ce Mémoire, dit M. Lassaigne, et les faits qui en découlent, me semblent démontrer : » i'. Que l'albumine jouit de la propriété de s'unir à un grand nombre de sels métalliques sans les décomposer, et de former avec eux des com- posés insolubles dans l'eau, lorsque ces corps lui sont unis dans certaines proportions, mais susceptibles de s'y dissoudre le plus souvent à la faveur d'un excès d'albumine ou de solution du sel métallique qui lui est déjà combiné; » 2*. Que ces composés, qu'on pourrait désigner sous lenom ^albuminates, paraissent résulter de l'union de plusieurs atomes d'albumine à un atome de sel métallique ; » 3°. Que les albuminates jouissent de la singulière propriété de se dis- soudre, sans éprouver immédiatement d'^altération, dans Tés solutions de sels alcalins qui décomposeraient les sels métalliques pris isolément, et d'y rester dissous pendant un temps plus ou moins long , suivant la tempé- rature ; » 4°- Qu'il est vraisemblable que dans l'administration des sels métalliques" à l'intérieur, il s'établit dans l'économie, par suite de l'absorption, une combinaison analogue entre ces sels, les tissus et l'albumine contenue dans les divers Guides animaux, et que c'^est probablement sous cet état qu'ils sont transportés dans les humeurs et que leur effet médicamenteux est le plus souvent produit; qu'il serait intéressant, par conséquent, que les médecins examinassent les effets tEérapeutiques de ces composés d'albu- mine et de sels métalliques; » 5°. Que dans l'action d'un sel métallique sur un tissu quelconque il s'é- tablit d'abord une combinaison entre ces deux corps qui doit modifier ses propriétés vitales et apporter un changement dans ses fonctions; » 6°. Que ces propriétés reconnues, à certains sels métalliques de se com- biner soit à l'albumine, soit à la base des divers tissus de nos organes, viennent généraliser ce que l'on avait déjà constaté pour le bichlorure de mercure à l'égard des mêmes substances. » ( 820 ) ovoLOGiE. — Recherches sur les trois sortes de corps reproducteurs des animaux, et sur l'histoire naturelle et l'anatomie des œufs de ZUydra vulgaris grisea; par M. Laurent. ( Commission précédemment nommée. ) L'auteur donne dans les termes suivants le résumé de ses recherches : « 1°. La composition générale de l'ovule ou œuf ovarien, telle que l'a pro- posée Wagner, n'est point applicable à toute la série animale. » 2°. IjCS ovules ou œufs ovariens qui sont bivésiculaires concentrique- ment, et qui exigent pour leur développement une imprégnation sperma- tique dans la très grande majorité des espèces animales , subissent dans la série animale une simplification graduelle, en raison de la simplification progressive correspondante des organes et des appareils génitaux mâles et femelles, qui finissent par disparaître complètement. » 3°. L'œuf de Y ïfydra grisea vulgaris étudié par nous dans sa structure intime, est univésiculaire et fécond sans avoir subi d'imprégnation sperma- tique, et ne renferme qu'une seule substance de nature subblastodermique. » 4°' Les tubercules gemmulaires de l'hydre vulgaire, c'est-à-dire les gemmes à l'état naissant, ne sont point constitués par une vésicule qui au- rait de l'analogie avec celle des ovules les plus simples ou univésiculaires. Ces gemmes naissants ne sont, comme on l'admet généralement, qu'une extension du tissu de l'individu-mère. » 5". Les très petits fragments des organismes inférieurs (hydres, etc.) susceptibles de devenir des individus entiers, ne présentent pas plus que les gemmes, une composition univésiculaire analogue à celle des œufs les plus simples. Ces très petits fragments reproducteurs d'individus entiel's sont des sortes de gemmes indépendants d'une mère. » 6". Les termes reçus: sécrétion (pour les œufs), extension (pour les gemmes), et scission (pour les fragments), indiquent les différences réelles de la production de ces trois sortes de corps, en outre des différences à tirer de l'existence ou de la nullité d'organes spéciaux pour les produire.» CHIMIE ORGANIQUE. — Mémoire sur les produits résultant de l'action de l'acide azotique sur la résine d'aloès et leur application à la teinture; par M. BoDTiN. (Commissaires, MM. Thénard, Robiquet, Pelouze.) La réaction de l'acide nitrique sur l'aloès donne naissance à plusieurs produits, savoir, à une matière pulvérulente amorphe que M. Boulin dé- ( 821 ) signe sous le nom lYacicie polychromatique , à de l'acide oxalique, à de l'acide carbazotique, et enfin à un composé que l'auteur considère comme nouveau et qui lui a paru offrir de j^rands rapports avec l'acide cyanhy- drique, dont il a l'odeur et dont il partage les propriétés délétères. L'acide polychromatique avait été déjà obtenu par M. Braconnot, puis par M. Liebig; mais, suivant M. Boutin, ces deux chimistes ne l'avaient pas observé à l'état de pureté, quoique, pour l'amener à cet état, le procédé soit très simple et consiste seulement dans des lavages. A l'état de pureté, l'acide polychromatique se présente sous forme d'une poudre d'un brun-rouge foncé, inodore, ayant une saveur très amère, très astringente, rougissant le papier de tournesol. A la température or- dinaire, il est peu soluble dans l'eau, et il faut 85o parties de ce liquide pour en dissoudre une de l'acide qui d'ailleurs communique à la masse une belle teinte pourpre. L'acide polychromatique se combine avec les oxides métalliques, et forme des sels dont les plus solubles cristallisent parfaitement; beaucoup sont insolubles; quelques-uns sont détonants à une certaine tempéra- ture, mais non par la percussion. Tous ces sels sont diversement colorés. Cette faculté qu'a l'acide polychromatique de donner avec différentes bases des sels de couleurs très différentes, a porté l'auteur du Mémoire à essayer d'en faire des applications à l'art de la teinture, et il annonce avoir réussi. En variant les mordants il a donné à la laine et à la soie des nuances très délicates et cependant très solides. Il a obtenu plusieurs bruns, du violet, du bleu, du jaune, et du vert. MÉDECINE. — Calculs vësicaux observés chez des malades soumis à l'usage des eaux alcalines. — Calcul très dur d'urate de soude. M. Leucy d'Ëtiolles écrit de nouveau relativement aux inconvénients qui, suivant lui, peuvent résulter pour certaines personnes disposées aux affections calculeuses du traitement par les alcalis. « Des sels dont la pré- sence est rare dans les calculs se forment, dit-il, très souvent sous l'in- fluence de ce traitement. Tels sont l'urate de chaux , l'urate double de soude et d'ammoniaque, le carbonate de chaux, sels insolubles que l'ana- lyse a trouvés 7 fois sur 9 dans des personnes que j'ai lithotritiées après un traitement alcalin. Je ne parle point des phosphates, dont la produc- tion est rendue plus abondante » M. Leroy d'Étiolles met sous les yeux de l'Académie un calcul dont la C. R. iSSg, 1' Semestre. (T. IX, N» 86.) I I 4 . ( 822 ) couche moyenne a été reconnue par M. Bourson , à l'examen de qui il l'a soumis, comme entièrement formée d'urate de soude. « Ce calcul, dit M. Leroy d'EtioUes, est le plus dur que j'aie encore rencontré ; car une percussion d'un quart d'heure, l'instrument étant complètement immo- hile, n'a pu en détacher qu'une mince écaille, et j'ai dû recourir à la taille hypogastrique. L'enveloppe extrême du calcul est d'oxalate de chaux, le noyau d'acide urique, et la couche moyenne qui en forme plus des deux tiers est, comme je l'ai dit, d'urate de soude. La production de ce dernier sel ne peut d'ailleurs être considérée comme le résultat d'un traitement al- calin, le malade ayant pris seulement six bouteilles d'eau de Vichy. » (Commissaires, MM. Gay-Lussac, Robiquet, Pelouze.) M. Jaillet prie l'Académie de vouloir bien désigner une Commission à l'examen de laquelle il soumettra le modèle (l'un appareil hydraulique propre à servir de moteur dans différentes usines, et pouvant aussi faire l'office d'une pompe à incendies. (Coirimissaires, MM. Poncelet, Coriolis.) ''^M.LoiJvniER adresse une Note relativement à un mode de traitement au moyen duquel il annonce avoir traité avec succès plusieurs cas d'ankjlose (lu genou. ( Commissaires, MM. Roux , Larrey, Breschet. ) M. VÈNE adresse la suite de son Mémoire sur les points de rebroussement. (Commission précédemment nommée.) M Bertaccioli prie l'Académie de lui désigner des Commissaires à l'exa- men desquels il puisse soumettre un savon de sa composition, dont il fera connaître la formule. CORBESPONDANCE . ASTRONOMiF. — Éléments provisoires de la Comète de Galle. — Extrait d'une lettre de M. de Humboldt à M. Jrago. , « Berlin, i6 déceftibre iSSg. » J'ai tardé, mon cher ami, à te donner la nouvelle de la comète dé- couverte à l'Observatoire de cette ville par M. Galle, astronome-adjoint, le ( 823 ) 3 décembre à 1 7 heures -f , très près de » de la Vierge. Je me trouvai alors avec le roi à Potsdam, et la découverte ayant déjà été annoncée dans les jour- naux allemands, j'ai voulu attendre quelques jours, pour te communiquer les positions propres à déterminer provisoirement l'orbite de la comète ; malheureusement la brume épaisse et le mauvais temps n'ont pas permis d'observations à MM. Encke et Galle, avant le 8 décembre, et je m'empresse aujourd'hui de t'envoyer les calculs que M. Galle a faits de l'oi'bite de sa comète, qui a aussi été vue à Altona par M. Schumacher, et à Breslau par M. Boguslawski. Il m'est bien doux de pouvoir ajouter que M. Galle est nn jeune astronome très instruit, à connaissances très variées, et occupé ré-, cemment d'un travail intéressant sur les halos et les phénomènes lumineux qui leur sont analogues. Voilà la Note qui m'a été communiquée ce matin : « Les positions suivantes de la comète sont les seules que j'aie pu obtenir » depuis la première, vue le 2 décembre, jusque aujourd'hui: ' Temps moyen de Berlin. ji Déclin. Décembre 2 i8»39'26'',2 i89''38'24",o — 2''io'io",8 8 i5 27 49 >2 2°3 10 54 ,4 — o i3 16 ,9 10 16 3o 23 ,2 208 8 53 ,6 + o 26 3'j ,9. î s.').-. » Le mauvais temps a empêché d'en obtenir plusieurs. Malgré quelque » incertitude qui reste encore dans ces positions, surtout la seconde, et » dont on répétera plus tard la réduction , j'ai cependant essayé de cal- » culer la parabole correspondante, ce qui me donne: Inclinaison de l'orbite à l'écliplique 52°3i'5i" ; Longitude du nœud ascendaut 1 19 4' ^^ Longitude du périhélie.. . ., 191 12 56 Logarithme de la plus courte distance du Soleil. 9,'j9442 Temps du passage par le périhélie ; 1840 janv. 4>28 Mouvement direct. » Ce qui s'accorde aussi avec une observation de M. Schumacher : Décembre 9, i8''3i'i3", temps moyen d'Altona , & = i3''43'45", Décl. = + 0=8', 3, » reçue d'Altona sous date de décembre 12. î'**'^' » D'après cet orbite , la comète qui commence déjà à être visible à l'œil » nu, va en s'éloignant lentement de la Terre, et elle aura atteint la dis- 114.. f 8a4 ) » tance = i vers le i" janvier i84o, son plus grand voisinage ayant été » vers le lo décembre. » Les observations sont faites au micromètre filaire du grand équatorial » de Franenhofer. » PHYSIQUE APPLiQUÉE. — Photographie. «M. Arago annonce que M. Daguerre a trouvé le moyen d'abréger, dans les opérations photographiques, la partie du procédé relative à l'iodage des planches de plaqué. Pour cela, il substitue à l'iode en nature, une planche de bois blanc préparée de manière que toute sa surface exhale des vapeurs d'iode. La planche métallique et la planche iodante sont mises en regard dans une boîte plate que l'on referme aussitôt. Au bout tie deux minutes, la surface de l'argent a pris la teinte d'or reconnue néces.saire pour le suc- cès de l'opération. Par l'ancien procédé, il ne fallait pas moins d'une demi- heure ou trois quarts d'heure pour arriver au même résultat. «La préparation de la planche iodante n'exige aucun soin particulier. Quand on ne s'en sert pas, on la tient renversée au-dessus d'une boîte au fond de laquelle sont fixés quelques fragments d'iode; la vapeur qui s'exhale de ces fragments la tient constamment saturée. » « M. AnvGo parle de nouveau du procédé employé par M. Jacobi pour obtenir par la voie humide, au moyeu de courants électriques, des lames de métal quixlonnent la contre-épreuve exacte du moule qui sert de récep- tacle à la dissolution sur laquelle on agit; il rappelle que ce procédé, com- muniqué par M. Jacobi lui-même à M. Faraday, a été décrit, tant en France qu'en Angleterre, dans divers recueils scientifiques, où l'on a aussi fait mention des expériences de même nature dues à M. Spencer. » CHIMIE ORGANIQUE. — Procluït résulianl de Vaction du chlore sur l'essence de térébenthine; par M. Deville, « En traitant l'essence de térébenthine par le chlore jusqu'à saturation complète et laissant l'opération se terminer sous l'influence de la radiation diffuse, j'ai trouvé que l'essence perd htiit atomes d'hydrogène qui sont remplacés exactement par huit atomes de chlore. ,; » Le corps résultant de cette substitution est encore une sorte d'huile, plus visqueuse que l'essence de térébenthine primitive, et offrant une odeur ( 825 ) tout-à-fait différente. Sa densité est i,36, tandis que celle de l'essence est 0,86. » L'essence de térébenthine exerçant un pouvoir rotatoire vers la gauche de l'observateur, j'ai dû naturellement chercher si le composé nouveau jouirait de propriétés analogues. Je l'ai observé au Collège de France avec les appareils de M. Biot et en sa présence. Le tube d'observation avait pour longueur 78 millim. A travers cette épaisseur, l'essence de térébenthine exercerait une déviation vers la gauche, de 23-,7. La nouvelle substance, au contraire, a manifesté un pouvoir de rotation vers la droite; et la déviation opérée dans ce sens s'est trouvée, par une moyenne entre dix observations concordantes, égale à 3°,Oy5. Si l'essence de térébenthine était amenée idéalement à une densité égale à celle du nouveau corps , l'angle de dé- viation vers la gauche serait 35°,82. » Je conclus de là qu'en se substituant à l'hydrogène , le chlore a formé avec les autres éléments de l'essence, un système moléculaire nouveau, quoique compris dans la même formule chimique; ou , en d'autres termes , des atomes chimiques assemblés en nombre égal, dans le nouveau système et dans l'essence, forment des groupes moléculaires dissemblables, puisqu'ils ©nt des actions différentes sur le principe lumineux. » Remarques de M. Biot sur la Note précédente. '<\ ^\ .;'!' » Dans l'organisation humaine, où tous les actes sellent, se coordon- nent les uns aux autres, on est toujours porté à se demander si Je satig reste étranger à des dérangements aussi profonds que ceux qui caracté- risent la néphrite albumineuse. » Quoique nos moyens d'investigation ne soient pas assez parfaits pour déterminer la part plus ou moins active que peut y prendre ce fluide, un fait important semble néanmoins nous mettre sur la voie: c'est celui de la présence d'une matière analogue à l'urée dans le sang des malades at- teints de la néphrite albumineuse. » Si la présence de l'urée, constatée par MM. Proust, Bostock, Chris- tison et divers autres observateurs, vient à se confirmer par d'autres observations et de nouvelles expériences, ce fait serait, comme on -le voit, la répétition de celui qu'ont obtenu MM. Prévost et Dumas par l'abla- tion des reins chez les animaux. •-.;» En conséquence de ce qui précède , la Commission propose d'accor- der, à titre d'encouragement, une médaille en or de la valeur de quinze cents francs, à chacun des trois médecins précités : ' " « 1°. M. Bright, 'j"i » 2°. M. Martin Solon, i*J'~ » 3°. M. Rayeb. » En second lieu, la Commission a remarqué le Traité pratique des ma- ladies vénériennes , de M. Ricord. ■• ■ .' vi^ « -. i\ .. c .. . ■ ( 844 ) » Il en est des maladies vénériennes comme des fièvres intermittentes : leur guérison par les préparations mercurielles n'est guère mieux expli- quée que celle de ces fièvres par les préparations du quinquina : c'est un fait expérimental dont la médecine fait tous les jours une heureuse appli- cation aux malades affectés de ces maladies. » La Commission propose d'accorder au docteur Ricord une médaille en or d'encouragement , de la valeur de quinze cents francs, pour l'appré- ciation plus exacte de la symptomatologie des maladies vénériennes, que renferme son ouvrage, ainsi que pour les indications, mieux précisées qu'on ne l'avait fait avant lui, sur l'emploi des préparations mercurielles dans leur traitement. » En troisième lieu, la Commission propose d'accorder à M. Martin, à titre d'indemnité, la somme de mille francs, pour les perfectionnements importants qu'il a faits à une jambe mécanique. » La Commission a pris en outre beaucoup d'intérêt aux Mémoires de MM. Dieffenbach, Pravaz, Bouvier et Guérin, sur la section des muscles, proposée comme moyen de guérison du torticolis ancien ou récent ; mais elle a pensé que l'expérience n'avait pas encore suffisamment prononcé sur la valeur pratique de cette méthode. Il en est de même du travail de J^. Amassât, sur l'introduction accidentelle de l'air dans les veines. » PRIX PROPOSÉS. SCIENCES MATHÉMATIQUES. fiRAND PRIX DES SCIENCES MATHÉMATIQUES. POUR 1840. a Dans la théorie des perturbations des planètes, on a exprimé, jusqu'à présent, les accroissements de leurs coordonnées, dus aux forces pertur- batrices, par des séries de sinus et de cosinus des multiples des moyens mouvements. Maintenant qu'on possède des tables numériques d'une autre espèce de fonctions périodiques, on pourrait essayer d'exprimer ces accroissements, soit dans la théorie des planètes, soit dans celle du piouvemenl de la Lune autour de la Terre , par des séries de ces autres fonctions. Afin d'appeler l'attention des géomètres sur cette manière nou^ ('845) velle d'envisager le principal problème de la Mécanique céleste , l'Acadé- mie rappelle qu'elle a proposé la question suivante pour sujet du grand prix de mathématiques qui sera décerné en i84o. » Déterminer les perturbations du mouvement elliptique , par des séries de quantités périodiques , différentes des Jonctions circulaires , de manière qu'au moyen des tables numériques existantes, on puisse calculer, d'après ces séiies, le lieu dune planète à toute époque donnée. » L'Académie verrait avec intérêt que les formules qu'elle demande fussent applicables au mouvement de la Lune, lors même qu'elles con- duiraient, dans ce cas, à une approximation moindre que celle qui a été obtenue dans ces derniers temps; mais elle ne fait pas de cette applica- tion particulière une condition du concours. » Les Mémoires devront être arrivés au secrétariat de l'Académie avant le i*"^ mai 1840. Les noms des auteurs seront contenus, comme à l'ordi- naire , dans des billets cachetés. » PRIX D'ASTRONOMIE, FONDE PAR M. DE LALANDE. « La médaille fondée par M. de Lalande, pour être donnée annuelle- ment à la personne qui, en France ou ailleurs (les membres de l'Institut exceptés), aura fait l'observation la plus intéressante, le Mémoire ou le travail le plus utile aux progrès de l'astronomie, sera décernée dans la séance publique de l'année 1840. » » La médaille est de la valeur de six cent trente-cinq francs. » PRIX EXTRAORDINAIRE SUR L'APPLICATION DE LA VAPEUR A LA NAVIGATION. « Le Roi , sur la proposition de M. le baron Charles Dupin , ayant or- donné qu'un prix de six mille francs serait décerné par l'Académie des Sciences en i836, » Au meilleur ouvrage ou mémoire sur remploi le plus avantageux de la vapeur pour la marche des navires, et sur le système de mécanisme, d'ins- tallation, d'arrimage et d'armement qu'on doit préférer pour cette classe de bâtiments, » L'Académie annonça qu'elle décernerait le prix dans sa séance pu- blique de i836. C. R. i839 , 1' Semestre. CI. IX, N» 87.) I 1 7 ( 846 ) » Les auteurs des inventions présentées n'avaient pas donné aux Com- missaires de l'Académie les moyens d'effectuer les expériences qui seules doivent en constater le mérite pratique. L'Académie remit donc la question au concours. De nouvelles pièces, de nouvelles inventions ont été admises à concourir avec les premières. Il fallait seulement qu'elles fussent arrivées au secrétariat de l'Académie avant le i" mai i838. « Aucun des Mémoires présentés n'ayant paru digne du prix , l'Académie remet encore une fois la question au concours. » Le prix, s'il y a lieu, sera décerné dans la séance publique de 1841. Les Méitioires devront être arrivés au secrétariat de l'Institut avant le i'"' mars i84i- » PRIX DE MÉCANIQUE, FONDÉ PAR M. DE MONTYOIÏ. « M. de Montyon a offert une rente sur l'État, pour la fondation d'un piix annuel, autorisé par une ordonnance royale du 29 septembre iSig, en faveur de celui qui, au jugement de l'Académie royale des Sciences, s'en sera rendu le plus digne, en inventant ou en perfectionnant des instru- ments utiles aux progrès de l'agriculture, des arts mécaniques et des sciences. » Ce prix sera une médaille d'or de la valeur de cinq cents francs . Les ouvrages ou mémoires adressés par les auteurs, ou, s'il y a lieu, les mo- dèles des machines ou des appareils, ont dû être envoyés francs de port au secrétariat de l'Institut avant le i" mai 1889. » PRIX DE STATISTIQUE, FONDÉ PAR M. DE MONTYON. « Parmi les ouvrages qui auront pour objet une ou plusieurs questions relatives à la statistique de la France , celui qui , au jugement de l'Acadé- mie, contiendra les recherches les plus utiles, sera couronné dans la pre- mière séance publique. On considère comme admis à ce concours les Mé- moires envoyés en manuscrit, et ceux qui, ayant été imprimés et publiés, seront parvenus à la connaissance de l'Académie; sont seuls exceptés les ouvrages de ses membres résidants. » Les Mémoires manuscrits ou imprimés, adressés par les auteurs, ont dû être ehvoyés au secrétariat de l'Institut, francs de port, et remi» ( 847 ) avant le i*' mai i83g : ils peuvent porter le nom de l'auteur; ce nom peut aussi êtie écrit dans un billet cacheté joint au Mémoire. » Le prix consistera en une médaille d'or équivalente à la somme de cinq cent trente francs. Il sera décerné dans la séance publique de iSSg. » Les concurrents pour tous les prix sont prévenus que l'Académie ne rendra aucun des ouvrages qui auront été envoyés au concours; mais les auteurs auront la liberté d'en faire prendre copie. » SCIENCES PHYSIQUES. GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES pouB 1841. « L'Académie propose pour sujet du grand prix des sciences physiques qui sera décerné , s'il y a lieu , dans sa séance publique ^e 1 84 1 , la question suivante : » Déterminer par des expériences précises la chaleur spécifique des prin- cipaux corps simples et celle d'un grand nombre de combinaisons m.inérales et organiques. Discuter le rapport qui existe entre le poids atomique des corps et les chaleurs spécifiques données par l'expérience. » Depuis l'époque où MM. Dulong et Petit firent connaître la belle rela- tion qu'ils avaient observée entre la chaleur spécifique des corps simples et leurs poids atomiques, les chimistes ont mis le plus vif intérêt à voir ce genre d'expériences se généraliser et embrasser les composés chimiques les plus importants et les plus caractéristiques. n M. Dulong travaillait depuis long-temps à compléter ses expériences à cet égard, quand une mort prématurée vint le ravir à la science. » L'Académie , convaincue que la voie ouverte aux observateurs par l'un de ses membres les plus regrettés, doit conduire à d'importantes décou- vertes, propose la question des chaleurs spécifiques, considérées dans leurs relations avec les théories chimiques, pour sujet du prix qui sera décerné dans la séance annuelle de i84i. » Elle engage les concurrents à étudier sous ce point de vue : \^ » 1°. Les corps simples ; » 2°. Quelques oxides ou composés binaires ^ en choisissant de préférence 117.. (m) ceux qui forment des séries , comme les trois oxides de cuivre , par exemple ; » 3°. Quelques sels des principaux genres et à divers états de saturation , en les comparant à l'état anhydre et à l'état hydraté; » 4°- T^^s principales matières organiques. » Les chaleurs spécifiques des corps dimorphes, celles des corps iso- morphes, celles des corps du même type chimique devraient être soigneu- sement comparées. Les cas nombreux d'isomérie que la chimie organique présente, fourniront matière à des observations pleines d'intérêt. » Les concurrents trouveront peut-être quelque avantage à étudier de préférence les corps dont on connaît la densité à l'état aériforme. Les nom- breuses déterminations de ce genre qu'on a faites depuis quelques années, leur fourniraient le moyen de discuter à la fois la question des chaleurs spécifiques sous le double point de vue de la théorie atomique et de la théorie des volumes. » Les Mémoires devront être parvenus au secrétariat de llnstitut le i*"^ avril i84i- » GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES, PROPOSÉ EN 1837 POUR i8S9. « L'Académie rappelle qu'elle a proposé pour sujet du grand prix des sciences physiques qu'elle décernera, s'il y a lieu, dans sa séance publique de iSBg, la question suivante : » Déterminer par des expériences précises quelle est la succession des changements chimiques, physiques et organiques, qui ont lieu dans l'œuj pendant le développement dujœtus chez les oiseaux et les batraciens. » Les concurrents devront tenir compte des rapports de l'œuf avec le milieu ambiant naturel, ils examinewnt par des expériences directes l'in- fluence des variations artificielles de la température et de la composition chimique de ce milieu. » Dans ces dernières années, un grand nombre d'observateui-s se sont livrés à des recherches profondes sur le développement du poulet dans l'œuf, et, par suite, à des études analogues sur le développement du fœtus dans les autres animaux ovipares. En général, ils se sont occupés de cet examen au point de vue anatomique. Quelques-uns pourtant ont abordé les questions chimiques nombreuses et pleines d'intérêt que cet examen permet de résoudre. ( 849 ) » Admettons, en effet, que l'on fasse l'analyse chimique de l'œuf au moment où il est pondu, que l'on tienne compte des éléments qu'il em- prunte à l'air ou qu'il lui rend pendant la durée de son développement, enfin qu'on détermine les pertes ou les absorptions d'eau,qu'il peut éprou- ver, et l'on aura réuni tous les éléments nécessaires à la discussion des pro- cédés chimiques employés parla nature pour la conversion des matériaux de l'œuf dans les produits bien différents qui composent le jeune animal. » En appliquant à l'étude de cette question les méthodes actuelles de l'analyse organique, on peut atteindre le degré de précision que sa solution exige. » Mais s'il est possible de constater par les moyens chimiques ordinaires les changements survenus dans les proportions du carbone, de l'hydro- gène, de l'oxigène ou de l'azote, si ces moyens suffisent, à plus forte raison, en ce qui concerne les modifications des produits minéraux qui entrent dans la composition de l'œuf, il est d'autres altérations non moins importantes qui ne peuvent se reconnaître qu'à l'aide du microscope. » L'Académie désire que, loin de se borner à constater, dans les diverses parties de l'œuf, la présence des principes immédiats que l'analyse en retire, les auteurs fassent tous leurs efforts pour constater, à l'aide du microscope, l'état dans lequel ces principes immédiats s'y rencontrent. » Elle espère d'heureux résultats de cette étude chimique et microsco- pique des phénomènes de Torganogénésie. » Indépendamment de l'étude du développement du fœtus dans ces con- ditions normales, il importe de constater les changements que les modifi- cations de la température ou de la nature des milieux dans lesquels ce développement s'effectue, peuvent y apporter. Les concurrents auront donc à examiner, pour les œufs d'oiseaux, leur incubation dans divers gaz; pour ceux des batraciens, leur développement dans des eaux plus ou moins chargées de sels, plus ou moins aérées. » Le prix consistera en une médaille d'or de la valeur de 3ooo fr. Les Mé- moires ont dû être remis au secrétariat de l'Académie avant le i" avril iSSg. Ce terme est de rigueur. Les auteurs ont dû inscrire leur nom dans un billet cacheté, qui ne sera ouvert que si la pièce est couronnée. » ( 85o ) GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES PROPOSÉ POUR 1837 ET REMIS AU CONCOURS POUR 1839. « L'Académie avait proposé pour sujet du grand prix des sciences phy- siques à décerner en 1 837, la question suivante : ii Déterminer par des recherches anatomiques et phjsiques quel est le mé- canisme de la production du son chez l'homme et chez les animaux verté- brés et invertébrés qui jouissent de cette faculté. » Cette question n'ayant point été résolue, l'Académie, en 1 887, l'a remise au concours pour l'année i839,en la restreignant dans les termes suivants: » Déterminer par des recherches anatomiques, par des expériences d'a- coustique et par des expériences physiologiques, quel est le mécanisme de la production de la voix chez l'homme et chez les animaux mammijères. » Le prix consistera en une médaille d'or de la valeur de 3ooo francs. » Les Mémoires ont dû être remis au secrétariat de l'Académie avant le i" avril i83g. Ce terme est de rigueur. Les auteurs ont dû inscrire leurs noms sur un billet cacheté , qui ne sera ouvert que si la pièce est cou- ronnée. » PRIX DE PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE, FONDÉ PAR M. DE MONTYON. « Feu M. le baron de Montyon ayant offert une somme à l'Académie des Sciences , avec l'intention que le revenu fût affecté à un prix de physiolo- gie expérimentale à décerner chaque année, et le Roi ayant autorisé cette fondation par une ordonnance en date du 22 juillet 1818: » L'Académie annonce qu'elle adjugera une médaille d'or de la valeur àt huit cent quatre-vingt-quinze francs 2l l'ouvrage, imprimé ou manus- crit , qui lui paraîtra avoir le plus contribué aux progrès de la physiologie expérimentale. » Le prix sera décerné dans la séance publique de 1 83g. » Les ouvrages ou mémoires présentés par les auteurs ont dû être en- voyés francs de port au secrétariat de l'Institut, avant le 1" avril 1839. » DIVERS PRIX DU LEGS MONTYON. » Conformément au testament de feu M. le baron Adget de MoNxyow, et aux ordonnances royales du 29 juillet 1821, du 2 juin 1824 et du 23 août 1829, il sera décerné un ou plusieurs prix aux auteurs des ouvrages ou des découvertes qui seront jugés lesplus utiles à l'art de guérir, et à ceux qui ( 85i ) auront trouvé les moyens d.e rendre un art ou un métier moins insaluble. » L'Académie a jugé nécessaire de faire remarquer que les prix dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions propres à perfectionner la médecine ou la chirurgie , ou qui diminueraient les dan- gers des diverses professions ou arts mécaniques. » Les pièces admises au concours n'auront droit aux prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. » Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée : dans tous les cas, la Commission chargée de l'examen du concours fera connaître que c'est à la découverte dont il s'agit que le prix est donné. » Les sommes qui seront mises à la disposition des auteurs des décou- vertes ou des ouvrages couronnés ne peuvent être indiquées d'avance avec précision, parce que le nombre des prix n'est pas déterminé : mais les li- béralités du fondateur et les ordres du Roi ont donné à l'Académie les moyens d'élever ces prix à une valeur considérable; en sorte que les au- teurs soient dédommagés des expériences ou recherches dispendieuses qu'ils auraient entreprises, et reçoivent des récompenses proportionnées aux services qu'ils auraient rendus, soit en prévenant ou diminuant beau- coup l'insalubrité de certaines professions, soit eu perfectionnant les sciences médicales. » Conformément à l'ordonnance du 23 août, il sera aussi décerné des prix aux meilleurs résultats des recherches entreprises sur les questions , proposées par l'Académie, conformément aux vues du fondateur. » Les ouvrages ou mémoires présentés par les auteurs ont dû être en- voyés francs de port au secrétariat de l'Institut, avant le i" avril iSSg. » PRIX RELATIF A LA VACCINE. « L'Académie rappelle qu'elle a proposé pour sujet d'un prix de aoooo francs, qui sera décerné, s'il y a lieu, dans sa séance publique de i84a, la question suivante : » La vertu préservatrice de la vaccine est- elle absolue, ou bien ne serait- elle que temporaire ? » Dans ce dernier cas, déterminer par des expériences précises et des faits authentiques , le temps pendant lequel la vaccine préserve de la va- riole. » Le covi'-pox a-t-il une vertu préservatrice plus certaine ou plus per- ( 852 ) sistante que le vaccin déjà employé à un nombre plus ou moins considé" table de vaccinations successives? » En supposant que la qualité préservatrice du vaccin s'affaiblisse avec le temps , jaudrait-il le renouveler, et par quels moyens? » L'intensité plus ou moins grande des phénomènes locaux du vaccin a-t-elle quelque relation avec la qualité préservatrice de la variole? » Est-il nécessaire de vacciner plusieurs Jois une même personne ^ et, dans le cas de l'affirmative ^ après combien d'années faut-il procédera de nouvelles vaccinations ? » Les Mémoires devront être remis au secrétariat de l'Académie avant le \" avril 1842. Ce terme est de rigueur. » PRIX FONDÉ PAR M. MANNI. « M. Manni, professeur ^ l'Université de Rome, ayant offert de faire les fonds d'un prix spécial de i 5oo francs, à décerner par l'Académie, sur la question des morts apparentes et sur les moyens de remédier aux accidents funestes qui en sont trop souvent les conséquences ; et le Roi, par une ordonnance en date du 5 avril 1837, ayant autorisé l'acceptation de ces fonds et leur application au prix dont il s'agit : » L'Académie avait proposé, en 1837, pour sujet d'un prix qui devait être décerné dans la séance publique de i83g, la question suivante: » Quels sont les caractères distinctifs des morts apparentes? » Quels sont les moyens de prévenir les enterrements prématurés? » L'Académie a reçu sept Mémoires manuscrits. Plusieurs d'entre eux ont paru renfermer des vues utiles, mais que l'expérience n'a pas encore suffisamment justifiées. « En conséquence, elle remet le prix sur les morts apparentes à l'an- née 1842. » L'Académie espère que, dans le cours de ces deux années, les auteurs auront le temps nécessaire pour donner à leur travail le degré de perfec- tion que réclame un sujet aussi important. » Les Mémoires devroîit être remis au secrétariat de l'Institut , avant le i*' avril 1842. » LECTURES. M. Arago, secrétaire perpétuel pour les Sciences mathématiques, a lu dans cette séance publique l'éloge historique de feu M. Jridré-Marie Ampère. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABÉTIQUES. JUILLET — DÉCEMBRE 1 83g. TABLE DES MATIERES. A Pages. AbAcus. — M. Chasies, en présentant un opus- cule de M. Halliwell sur deux points de l'histoire des mathématiques, dit que Tau- teur admet l'explication donnée par lui (M. Chasies), du passage de Boèce coucernant l'Abacus, et reconnaît aussi que les traités de l'Abacus écrits aux x° et xi' siècles, roulent, comme ce passage, sur un système de numération écrite avec valeur de position 4^7 — Remarques de M. Lihri sur la communica- tion de M- Chasies Ibid. — Réponse de M. Chasies aux remarques de M. Libri 448 — Réplique de M. Libri 452 — Remarques de M. Chasies sur un passage du Compte rendu, relatif à cette discussion.. 463 — Réponse de M. Z.i&ri aux remarques de M. ChasUs 469 — Réplique do M. Chasies 470 Aberration de la lumière. — Sur un nouveau moyen de constater un fait qui s'y rap- porte ; Lettre de M. Babinet yji Académie des sciences de Turin. — Programme d'un prix proposé par cette Académie (sur la chaleur spécifique dos gaz permanents). . 33 1 Acide acéticue. — Sur la composition de cet acide ; par M. Dumas 8i3 Acide carbonique. — Sur un procédé par lequel onannonceavoirobtenula solidification de ce gaz ; Lettre de M. Savaresse 87 Acide culoracétiqde Sur la composition de cet acide j par M. Dumas., , Si'J Acide lactique. — Sur la transformation du sucre en acide lactique, par suite du con- C, R. '83^, 1'- Semestre. (T. IX.) tact avec une membrane animale ; Lettre de M. Gay-Lussac 46 ^- Transformation en acide lactique de la mannite, du sucre de lait et de la dextrine, quand ces substances sont mises en con- tact avec une membrane animale; Lettre de M. Frémy à M. Pelouze i65 Acide piharique , nouveau composé obtenu de la térébenthine du pin maritime. — Note sur cet acide et sur quelques-uns de ses dérivés ; par M. Laurent 797 Acide ulmique. — Mémoire de M. Péligot sur cet acide laS jEgilops. — Effets de la culture sur ces grami- nées, qu'elle semble rapprocher des Triti- cum; expériences de M. E. Fabre sur l\S- gilops triticoïdes, communiquées par M. A. de Saint-Htlaire l\^ Aglossa. — Sur la synonymie de VAglossaJari- nalis et da Letrus cephalotes ; par M. Yal~ lot 333 Aimant. — Suivant M. Rœssinger il se mani- festerait des phénomènes de lumière, des tourbillons colorés, lorsqu'un aimant et un morceau de fer se touchent par une arête obtuse , . 4°4 Air comprime employé comme moteur. — Note de M. Ferragni sur ce sujet i33 Air Résistance de l"). — Expériences sur la ré- sistance de l'air contre les trains en mou- vementsur les chemins de fer et sur Icjrot- tement des waggons ; par M. de Pamhour. 2ia Albumine. — De l'action exercée par les sels métalliques sur l'albumine liquide et sur les tissus organiques; par M. Lassaigne. . . 81g 118 Alcalis végétaux. — Recherches sur cette classe de corps ; par M. Bouchardat Algérie (Ea-/>/ora(ion scientifique deV). — M. le Ministre de la Guerre annonce Porganisa- tion définitire de la Commission chargée de cette exploration, et prie l'Académie de lui transmettre une liste des livres, inslj^ents et réactifs dont les membres de la Commission auront besoin pour leurs travaux , Aliments. — Propriétés électriques de cer- taines substances alimentaires considé- rées comme un moyen de découvrir la/ai- sijication de ces substances; par M. Rous- seau — M. Hébert demande à reprendre un Mé- moire sur les aliments et les boissons qu'il avait précédemment présenté , et à le remplacer par un travail plus complet sur le même sujet Aloês. — Des produits auxquels donne nais- sance l'action de V acide nitrique sur l'aloès succolrin ; par M. Boulin Alteenahcb des végétaux. -^aéviioire sur Tal- ternance des essences forestières ; par m.Gand Amputations. — Guérison après une amputa- tion de la jambe , pratiquée sur un jeune enfant qui avait eu la cuisse fracturée en deux points , et la moitié Af, la jambe compltitement arrachée par l'engrenage d'une machine; Mémoire de M. Bailleul. AnAlïse mathématique. — Note sur l'évalua- •( tion approchée du produit i.a.3...x; par M. Liouville Ankiloses. — Traitement de l'ankylose du ge- nou au moyen d'un appareil agissant à la manière d'un levier du second genre ; par M. Louvrier Anneaux colores qui se forment entre deux corps de puissance rèfractive dissemblable. — Remarques de M. Arago à l'occasion d'expériences sur ce sujet rapportées dans un Mémoire imprimé de M. Aity Anthropologie, — M. Flourens annonce qu'il vient de recevoir de M. Guyon, chirur- gien en chefde l'armée d'Afrique, de nou- veaux matériaux pour servir à Vhistoire t naturelle des races humaines qui habitent V Algérie — Note sur la conformité dans les caractères physiques de la race juive et de la race chaldéenne ; par M. Bureau de la Malle, d'après les observations de M. E. Bore.. Antiquités. — Mémoire sur les antiquités de Canhage; par M. Flachinacker Anus artificiel. — M. Amuwai annonce qu'il vient de pratiquer une seconde fois une (854) Pages. 4,5 3oi JOI 820 799 356 1*4 433 244 703 143 Piges. opération d'anus artificiel, sans intéresser le péritoine 141 Aplysies. — Les œufs de ces animaux , d'après les observations de M. Laurent, contien- nent, chacun, plusieurs vitellus {environ cent cinquante) 4' 7 Appareils divers. — Note de M. Ménardière sur des appareils avec lesquels on peut se rendre maître des bêtes féroces 1 43 — Appareil propre à élever les eaux; présenté par M. Duckampt., 3,3 — M. Passot met sous les yeux de l'Académie un appareil destiné à indiquer les change- ments de niveau d'un liquide contenu dans un vase opaque 4^^ — Modifications apportées à cet appareil , de manière à permettre de l'adapter aux chaudières à vapeur 4^ Aréomètres. — M. Leclercq propose de cons- Iruîre les aréomètres dans de certaines proportions qui les mettraient en rap- port avec les mesures métriques 610 Arithmétique. — Nouvelle méthode pour la solution de certains problèmes arithmé- tiques ; par M. Lucchesini ,02 — Nouvelle méthode d'arithmétique par addi- tion et par soustraction ; par M. Cho- ron 74° «' 77^ Aritbmoplanimètre , nouvelle machine cal- culs présentée par M. Léon Lalanne 800 Arsenic. — Sur les inconvénients attachés à l'emploi des préparations arsenicales pour la conservation des cadavres; Lettre de M. Gannal « jSg — Réclamation deprioritéé]evéepaTM.Couerbe relativement à une mélhode pour consta- ter la présence do l'arsenic dans les ca- davres 601) — Lettre de M. Orfila h l'occasion de cette réclamation 81^ Artemia salina. — M. Joly combat l'opinion qui attribue à la présence de ce petit crus- tacé la c }lûration en rouge que présentent les eaux de certains marais salants .'j^o — Remarques de M. Audouin à l'occasion de cette Lettre Ibid, — Remarques de M. Turpin, relativement aux diverses opinious émises sur les causes de cette coloration à laquelle il soutient que la présence de V Artemia salina est étran- gère 6^6 Arum. — Sur l'époque des paroxismes de cha- leur propre dans le spadice des Arum , pendant la floraison , et sur la persistance de cette époque malgré la privation de lumière j par M. Dutrochet 781 Ascidies. — Sur l'anatomie et la physiologie ( 855 ) des ascidies composèei ; pïr M. Milne Ed- wards Asphalte. — Sur 'quelques emploi» de celte substance ; Lettre de M. Guibert Assolements. — Discussion de la valeur rela- tive des assolements par les résultats de Vanalj'se élémentaire ; Mémoire do M. Boussingault , a" partie Assurances sur la vie. — M. le Ministre du Commerce consnlte l'Académie sur le choix de tables de mortalité, à l'occasion d'un projet de tontine — Lettre de M. Demonferrand sur les lois de la population considérées par rapport aux '.opérations des sociétés d'assurances sur la vie < Atmosphère terrestre. — Sur la détermina- tion d'une limite supérieure de l'atmos- phère terrestre; par M. Biot {i* Mé- moire) — Formule barométrique relative à une atmos' phère composée de deux gaz en repos j par M. Babinel — Sur la cause des dilTérenccs qui existent entre les résultats de M. Gay-Lussac et ceux do M. Dalton, relativement à la com- position de l'air pris à diverses hauteurs dans l'atmosphère ; Lettre de M. Korilski. — Note de M. Lemercier sur une lumière at- mosphérique Attraction de soi pour soi. — Mémoire de M. Geoffi-oy-Saint-JIilaire. Première par- tie , ayant pour titre : « Il n'est qu'une seule physique dans l'univers dont les mondes pèsent les uns sur les autres , "' communiquant par une immense diffu- sion moléculaire, sublime atténuation de matière, gaz élastiques impondérés , et sont régis au moyen du principe, attrac- tion de soi pour soi » — 2c partie : « Que les faits de la grejje ani- male ou végétale sont analogues dans leur essence avec ceux de la tératologie , iden- tiques dans leurs causes accidentelles, et qu'ils sont également explicables par le Pagr.. 590 54 a33 iGi 174 324 354 375 'o4 principe de la loi universelle , attraction de soi pour soi » — 3' partie : « Action de cette cause dans la production des enfants bicorps on général, et de Ia fille bicorps de P runaor-sous-Ablis en particulier, avec iignres « — 4' partie : ti Nouveaux documents devant servir à l'interprétation des célèbres dé- bats soulevés durant le xviii° siècle, entre les physiologistes français, parles êtres té- ralologiques , c'est-à-dire considérés comme formés en dehors des conditions de l'ordre naturel i> — 5* partie : « Loi universelle, ou conclusion des aperçus des cinq mémoires sur les phénomènes dits du monde des détails; phénomènes ainsi nommés par Napoléon, et qui sont explicables par le principe de l'attraction de soi pour soi. d Aurores souéales. — Lettre de M. Fravientim une aurore boréale observée à Paris le 3 septembre. — M. Arago annonce qu'elle a été observée à l'Observatoire de Paris. . — Lettre de M. Quelelet sur une aurore bo- réale vae kAsti, dans la nuit du 3 au 4 sep- tembre — M. Arago rend compte d'observations rela- tivesà l'aurore boréale du 32 octobre iSSg, faites à Paris , à Meaux , à Bordeaux , à Strasbourg et à Marseille — Expériences faites au moyen du polariscope, sur la lumière de l'aurore boréale du 22 oc- tobre ; par M. Baudrimont 073 et — Remarques de M. Arago sur l'incertitude des résultats qu'on peut déduire de ces expériences 674 et — Communication relative à l'aurore boréale du 22 octobre, faite par M. Arago d'après les observations faites à Pesaro par M. Mamiani, à Rome par M. Matteucci , à Renac, près détiennes, parM. delaPilaye. — D'uprès une Lettre de M. Herrick, l'aurore boréale a été observée vingt-deux fois à la Nouvelle-Orléans, depuis le 1" janvier jusqu'au 3 septembre i83g P»?M. 328 3o7 90 3o5 354 374 538 607 607 602 6o3 Balance arithmétique , ou nouvelle machine à calculs; par M. Léon Lalanne 3f9 Baromètres. — M. Ernst présente deux nou- veaux baromètres construits dans ses ate- liers 477 — Nouveau baromètre portatif à niveau cons- tant, de M. Bunten. (Rapport sur cet ins- trument.) 5oi Barométrique (formule). Voir à Atmosphère. Bateaux a vapeur. — De la disposition des pales et de leur mouvement dans les na- vires à vapeur ; par M. Brunet 1 1 8 — Mémoire sur la navigation à la vapeur; par M. Couslé 410 — Recherches historit/ues sur les bateaux à vapeur, et description d'un nouvel appa- reil ; par M. A. de iouffroy 65r — Remarques de M. Arago, à l'occasion de la partie historique de ce Mémoire ihid. Bateaux-poste. — Essais faits en Angleterre 118.. ( 856 ) pour substituer à l'actiun des chevaux qui '' font marcher les bateaux-poste, celle d'un remorqueur à vapeur; Lettre de M. JRoii- son à M. Arago Bburre. — Note sur les caractères microsco- piques que présente le beurre fondu et re- froidi ; par M. Tarpin — Mémoire sur le même sujet. Causes de la diflicnlté qu'éprouve le beurre à moisir; par M. Turpin Biiî. — M. A. de Sainf-Bilaire communique les résultats d'expériences faites par M. Esprit Fabre sur les effets que produit la culture pou^r rapprocher VJEgylops triti- coïdes du blè cultivé {triticum) — Notice 'Sur un appareil pour conserver- le PagM. 5ia 636 748 243 Pagts. blé en gerbes ; fiar H. Bernr 332 BosTos (plan de). — M. Warden met sous les yeux de l'Académie un plan de Boston imprimé sur un tissu verni au caoutchouc. 4?^ Boussole. — Note sur une nouvelle boussole destinée à l'usage de la navigation ; par M. Reynaud 554 Brèches osseuses qui se trouvent à 5oo mètres de hauteur dans la marbrière, montagne des environs de Grasse ; M. Duval envoie un échantillon de cette brèche 353^- Bdlletins BiBLiocRAPniQCEs. Pages 55, 89, i23, 144, 167, 2î4, 247, 2S1, 3o3, 335, 355, 382, 414, 435, 460, 487, 5i5, 556, 576, 611,661,715,742,778,811 et 828 Cadrans. — Modèle et description d'un ca- ', . dran solaire donnant à tous les instants de ' ' la journée Vheure moyenne 4*' Calculeuses (Aefections). — Recherches sur les causes de ces affections ; par M. Four- cault 4'^ Sur les calculs véstcattx trouvés cher des personnes soumises à un traitement par les eaux alcalines gazeuses. — Calcul très dur composé d'urate de soude; Note de M. Leror d'Étiolles 821 Caléf ACTION. — Addition à de précédentes re- cherches de M. Boutigny sur la caléfac tion 131 M. Boutigny prie l'Académie dehâter le rap- port qui doit être fait sur ces recherches. 803 Calendriers {Concordance des). — M. Lachèvre demande un rapport sur plusieurs mé- moires qu'il a présentés sur ce sujet ... . 1 22 Campanulaires. — M. Milne Edwards fait con- naître une observation de M. Nordmann sur les polypiers du genre campanulaire. 704 — Remarques de M. Bory de Saint-Vincent à l'occasion de ces remarques . . 717, 719 et 748 Réponses du M. Milne Edwards. ... 719 et 745 Camphre. — Recherches sur cette substance et sur Vhuile qui lui est isomérique ; par M. Delalande 608 Constitution moléculaire des produits iso- mères au camphre; par M. Biot 621 Candidatures. — M. Séguin demande à être porté sur la liste des candidats pour la place vacante dans la section de Mécanique, par suite du décès de M. de Prony 277 Canne a sucre. — Recherches sur la composi- tion de la canne à sucre; par M. Péligot. 349 Cautes géographiques. — M. à'Orhigny prie l'Académie de hâter le rapport sur la question de propriété débattue entre lui et M. Bowring, relativement à la carte du lac de Titicaca |^^ — Rapport sur là carte de Vallsequa, dressée en 1439 24t — M. Warden présente une carte de la Virgi- nie, de la part de M. Cobell, sénateur de cet état 35g — M. Warden présente un plan de Boston imprimé sur un tissu verni au caoutchouc. 47^ Cartuage. — Sur les antiquités de cette ville; par M. Flachinacker 1^3 Cécilies. Voir à Céciloïdes. Céciloïdes. — Mémoire sur cette famille de reptiles; par M. Duméril 58i — Remarques de M. de Blainville à l'occasion de ce Mémoire 6Ci — Réponse de M. Duméril aux remarques de M. de Blainville 675 Cécité guérie par l'application des grandes ven- touses de M. Junod, Lettre de M. Blanche. 601) Gélestine. — Monographie de la célestine de Sicile; par M. Maravigna. (Rapport sur ce Mémoire.) 3( Cekfs-voiants. — Observations sur les habi- tudes de ces insectes ; par M. Dricsch. . . «43 Cerveau. — Recherches sur" la composition chimique de la substance cérébrale de l'homme ; par M. Frémy 70$ Recherches sur la structure da cerveau et ses rapports avec le crâne; par M. Foville. -jO/Ç) Chaleur. — Mémoire ayant pour objet de mon- trer comment une seule et même théorie peut fournir les lois de la propagation de la lumière et de lu chaleur; par M. Cauchy aSJ — Idées de M-. Ampère sur la chaleur et la. ( 857 ) lumière. — Discussion de ces idées; par M. Cauchj- 5a6 — Et par M. Savaiy 55; — Nouvelles liypothèse» sur \e» maufements moléculaires des corps , proposées comme pouvant rendre compte de Vabsorption de chaleur qui a lieu dans le passage d'un corps à l'état liquide, et surtout à l'état gaieuJt; par M. Cauckr > liid. Chaleur propre des corps organisés. Voir à Température. Chaleur rayonninte. — Lettre de M. Melloni à M. Arago sur la transmission de la cha- leur rayonnante 3i5 — Communication de M. Arago à l'occasion de cette lettre ; expérience faite avec le photomètre de Leslie , et qui fournira un moyen très simple de décider, sans passer par aucune mesure , si les rayons calori- fiques émanés des corps terrestres échauf- fés se réfléchissent en plus ou moins grande proportion que les rayons lumi- neux 3i9 Chaleur spécifique des gat permanents. — Question proposée comme sujet de prix par Y Académie des sciences de Turin .... 33 1 CnAMDRE OBSCURE. — Fixation des images for- mées au foyer de la chambre obscure. — Voir à Photographie. Champignons. — Sur un champignon à racine fusiforme qui paraît devoir former le type d'un nouveau genre; par M. Pléc 553 Chant. — Considérations physiologiques sur la voix humaine et son mécanisme pendant le chant ; par M. Séchaud 376 Chara. — Granules d'amidon dans le suc dû chara; observations de MM. Pt^en et Schmersahl. S^l) Charpentes. — Rapport sur un Mémoire de M. Ardant ayant pour objet des études thi'oriqucs et expérimentales sur lés char- pentes à grandes portées, 200 — M. Schwichardi prie l'Académie de hâter le rapport qui doit être fait sur ses char- pentes incombustibles 333, 434 et 459 — Système de charpentei pour soutenir les rails des chemins de fer; par M. Huhojrs de Lavigerie 80 1 Chasse aux béiesféroces. — Appareils propo- sés par M. Ménardière 1 34 Chaudières à vapeur. — Appareil destiné à in- diquer à chaque instant le niveau de l'eau dans une chaudière à vapeur; présenté par M. Passât 456 Voyez aussi Machines h vapeur. Chaussées des chemins. — M. Denf de Curis prie l'Académie de hâter le rapport qui doit, être fait sur son procédé pour la ; _ Page». constmolion des chaussées en béton ou ciment calcaire 333 Chemins de fer. — Mémoire concernant un système do waggons propres à décrire sur les chemins de 1er des courbes d'un petit rayon; par M. Burle 118 — Expériences sur le frottement des waggons et la résistance de l'air contre les trains en mouvement sur les chemins de fer ; par M. de Pambour uia — Sur la vitesse que peuvent atteindre les lo- comotives sur les chemins de fer ; par le même 278 — Note sur la répartition la plus avantageuse des pentes dans le tracé des chemins de fer; par M. Séguin 323 — Complément à un précédent Mémoire sur un nouveau système de construction pour les chemins de fer; par M. Renaud de Vilback l^■i^ — Nouvelles idées sur les wagons des che- mins de fer; paquet cacheté adressé par M. Bommard 4^4 — Sur un dispositif ayant pour objet d'empê- cher les roues des locomotives de sortir de la voie sur les chemins de fer ; par M. Baux 5 10 — Chemin de fer suspendu, pour le trans- port des matériaux de construction ; par M. Nepveu 695 — Modèle et figure d'un chemin de fer sus- pendu , etc. ; par M. Bérauli 653 — Essais du système de M. Arnoux pour les courbes des chemins de fer 660 — Réclamation de priorité relativement à un système de couriez pour les chemins de fer ; par M. ,,.". un rapport on réponse à une Lettre de '" M. le Miniitie du Commerce concernant le choix à faire entre les tables de morta- lité pour les opératioui d'assurances sur la vie humaine Compression- — Rccherciiessurla compression des fjoz et sur la réduction des pressions variables à une pression régulière; par M. Séguin CoMPTEun pour le gaz '^'éclairage. — M. Os- mont présente un compteur saru eau, de M. Clc^ Congrès scientifiques. — M. Amici annonce l'ouverture du premier congrès scienti- fique italien qui aura lieu à Pise a,a moi» d'octobre jS^g CoKSTiTUTiOH UES CORPS. Voycz à Corps. Convergence des séries. — Application du théorème fondamental aux développements des/onctions implicites; par M. Cauchy. , Coqueluche. — Sur la nature et le traitement de cette maladie; Lettre de M. Guibcri. . . Cordes vibrantes. — Mémoire concernant Vac- tion de l'archet sur les cordes vibrantes ; par M. Duhamel Corps cbistailisés. — Sur Yéi/uilibre et le mou- vement des corps cristallisés ; par M. Pois- son — Mémoire sur la constitution des molécules intégrantes et sur les mouvements atomi- ques des corps cristallisés; par M. Cauchy. Corps [Constitution des). — MémoiredeM. Sa- vary sur ce sujet Coi'BARiNE. — Recherches sur la coumarine, ou stéroptène des Jkpes de Tonka; par M. Delalande CouRAMis MARiijg. — Sur le courant qui, du (85g ) i03 3;3 33 i 587 .38 1 567 5x7 558 557 6o8 P.8« détroit do Gibraltar, se porte dans la Mé- diterranée ; par M. Aimé. Co8 CoiRBEs. —Sur une inexactitude dans les for- ^, mulesà l'aide desquelles on détermine les points multiples des courips; Lettre de M. \ène 477 — Nouvelle Note sur ces mêmes formules; par M. Vène 56^ — Note sur les rayons de courbure aux points d'inflexion des courbes ; par M. Vène. . . . 70a — Note sur les points conjugués; par M. Vène. 775 — Nouvelle communication sur les points sin- guliers des courbes; par M. Vène. 801 — Addition à une précédente Note sur les points de rehroussement ; par M. Vène,.,. 822 Craie. — Sur leajbrmations sous-jacentes à la craie, considérées par rapport aux Jb- rages artésiens; par M. Cornuel 278 Cresson. "—Observations de M. Turpin rela- tives à un mode anormal de reproduction du cresson de fontaine 4^8 Crocodiles. — Sur la /orme des globules du jan^chez ces animaux; NotedeM. Mandl. 826 Croix (Taches en/orme de). — Sur l'originedes taches en croix qu'on a vu quelquefois apparaître tout-à-coup sur des vêtements ; par M. Vallot.. 4'* Cuivre. — Traces d'oxide de cuivre trouvées dans des eaux qui sortent d'un terrain ^ volcanique; Lettre de M. Berzélius a M. Chevreul 164 Cutanées (Affections). — Sur une maladie de la peau observée en Algérie; Lettre de M. Guyon à M. Flourens 5i3 Cyanoferrures. — M. Pelouze communique les résultats de recherches de M. Reiset sur quelques cyanoferrures doubles 243 iiv 1 — .nio<.'jo»'>TKiJ I i Daguerréotype. Voira Photographie. Dattiers. — Un dattier qui se trouve dans , l'ile de Céphalonie porte des fruits qui parviennent à maturité ; Lettre de M. Con- dogiiris 6on Décès. — M. le Président annonce à l'Acadé- mie le décès de M. de Prony (séance du 3o juillet ) 145 Décolorarts (Composés). Voir à JJypochlo- rites. Dents. — Un enduit d'apparence dorée s'ob- serve fréquemment sur les dents des mou- tons qui fréquentent certains pâturages dans l'ile de Céphalonie ; Lettre de M. Condoguris 609 — Instrument pour l'extraction des dents , présenté par M. fairo 33» — Sur la structure des dents des squales et sur le mode de formation des dents en géné- ral ; par M. R. Owen 784 Déviations de la colonne vertébrale. — Mé- moire sur l'étiologie générale des dévia- tions latérales de l'épine par rétraction musculaire active ; par M. /. Guérin 4"'' Dextrine. — Transformation en acide lactique de la dextrine mise en contact avec une substance animale 1 ('5 — Emploi du vernis de dextrine pour la con- servation des dessins au crayon et dos dessins formés au moyen des procédés photographiques; Note de M. Silvestre.. apS D1AGOMÈTRE. — Instrument destiné à faire re- connaître , au moyen des propriétés e/ec- //■iyu« manifestées par certaines substances alimeiilttires, si elles ont été sophistiquée» ; Note de M. Rousseau 701 Dimensions du corps humain. — Appareil des- tiné à faire connaître ces dimensions, pré- senté par M. Delas 477 DtPTÈRES. — Recherches sur quelques larves ( 860 ) P«gej. P«g««: fungivores appartenant à des insectes dip- tères ; par M. Léon Dufour 1 09 Drosera. — Sur un mode de reproduction anor- mal du Drosera intermedia ; Noie de M. Auguste de Saint-Hilaire ^Sn t^ÀV pour les usages économiques. — M. Bo- nand prie l'Académie de hâter le rapport qui doit être fait sur diverses questions relatives au projet pour amener de l'eau à Lyon >4a — Recherches sur les propriétés hrgiénifjues de l'eau ; par M. Nicod SgS Eac nE MER. — Description et figure d'un nouvel appareil pour puiser l'eau de la mer à de grandes profondeurs ; par M. /«n- niart 38l Eau des marais salamts. — Sur la cause de la coloration en rouge de ces eaux ; Lettre de M. Jolr . . 570 — Remarques de M. Audouin à l'occasion de cette lettre '*'''• 7- Examen des différentes opinions émises sur les causes de cette coloration ; Mémoire de M. Turpin Eacx minérales. — Analyse chimique des eaux d'Aix en Savoie ; par M. Borijean 160 Sur les calculs urinaires trouvés chez des personnes soumises à un traitement par les eaux alcalines gazeuses; Note de M. Leroy d'Ètiolles 821 Eaux thermales. — Recherches sur les eaux thermales d'Aix en Provence; Lettre de M. ra/« '39 Éclairage. — M. Boiteux propose, pour les na- vires , un mode d'éclairage dont le but est d'empêcher qu'ils ne s'entrechoquent de nuit i43 Voir aussi à Gaz d'éclairage. Éclairs. — Détermination de la longueur 4''an éclair ; Lettre de M. Weissenbom à M. Arago ai8 Ecriture. — Sur de nouveaux caractères qui , suivant l'auteur, M. Horoy, permettraient de faire tenir dans un même espace un plus grand nombre de mots 3a4 — M. Barbier demande qu'une Commission soit chargée d'examiner les résultais qu'il a obtenus en enseignant à de très jeunes enfants son nouveau système d'écriture. . 410 Électricité. — Nouvel appareil électro-magné- tique ; par M. Breton a^a — Influence des aimants sur les courants élec- troKlynamiques ; Note de M. Peyré 53^ .— Recherches sur les effets électriques pro- duits sous l'influence des rayons solaires ; par M. Ed. Becquerel i/J5 et 56i — Remarques sur ce Mémoire ; par M. Biot. . 670 — Note sur l'application do la force élec- tro - magnétique comme moteur; par m. Am}ot 610 — Sur les propriétés électriques de certaines substances alimentaires comme moyen de faire découvrir ia/alsijlcation de ces subs- tances ; Note de M. Rousseau 701 — Sur les effets électriques qui se produisent sous Vinjluence solaire; par M, Ed. Bec- querel 71-I Embryologie. — Respiration primitive de l'em- bryon; détermination des_^îurej ce/vi'ca/ej de l'embryon de l'homme et des Terté- brés ; par M. Serres 383 — Recherches sur le développement normal et anormal des animaux ; par M. Laurent. ^16 Embryons des végétaux. — Mémoire sur les embryons monocolylédonés; par M. de Jus- sieu l5 Voir aussi au mot Reproduction. Encres dites de sûreté. — M. Héran demande qu'il lui soit permis de reprendre des "^^ échantillons d'encre qu'il a autrefois pré- sentés 88 Engrais. — Notes sur les engrais ; par M. Ptfyen ayg et 4^5 Entomologie. — Voir à Insectes. ÉoLïPiLEs. — Note sur l'éolypile à vapeur et à mouvement rotatif de Héron d'Alexandrie ; par M. Benner aa i Épine dorsale, ses déviations. — Voir à X)rtho- „ . " pédie. Équations. — Mémoire sur Vintégration des équations différentielles des mouvements planétaires; par M. Cauchy i84 — Mémoire sur la réduction des intégrales gé- nérales d'un système adéquations linéaires aux différences partielles; par M. Cauchy. a88 — Mémoire sur l'i» (egrad'on d'une classe d'e- quations différentielles du second ordre en quantités finies explicites; par M. Liou- villc Sa; Erreurs {Théorie des). — Essai d'une théorie élémentaire des erreurs ; par M. Chevil- lard 799 Essence de térébenthine.— Recherches sur l'es- (86i ) sence de térébenthine et lea corps qui lui «ont isomères; par MM. Soubeiran et Ca- pitaine o54 — Recherches sur l'essence de térébenthine ; par M. Deville 7o'l — Produit résultant de l'action du chlore sur l'essence de térébenthine ; Note de M. De- ville 824 Étain. Traces d'oxide d'étain trouvées dans certaines eaux qui sortent d'un terrain volcanique; Lettre de M. liercélius à M. Chevreul 164 Éthérification. — MémoiredeM. KiiA/mann sur l'action du platine très divisé et sur les phénomènes de l'éthérification. (Rapport sur ce travail .) 49^ — Nouvelles recherches sur l'éthérification; par M. Kuhlmann 571 Etbers. — De l'action du chlore sur les éthers kïdro-chlori(juesAe l'alcool et de l'esprit de bois , et de plusieurs points de lu théorie des éthers; par M. Regnault 243 Etoffes. — Réclamation de priorité relative- ment à un procédé pour rendre les étoffes imperméables à l'eau froide; Lettre de M. Becker 88 — Lettre de M. Menotti à l'occasion de cette réclamation 121 — M. Dumas confirme l'assertion de M. Me- notti relativement aux différences existant entre son procédé et celui de M. Becker. . 12a Étoiles filantes. — Observations des étoiles filantes du Q au 11 août, faites à Paris, à l'Observatoire , parMM.QueJe/e/, E. Bou- vard, Laugier, Mauvais, Petit; à Paris, P>8«| 379 375 43i sur la place de l'abattoir de Grenelle, par MM. Wal/erdin et Mulot fils; à Bruxelles, à l'Observatoire, par MM. Bouiy et Maillr, et dans une maison particulière par M. Forster; il Troyes, par M. Larzillière ; à la Voulte ( Ardèche) , par M. Robert; à Mâcon , par M. Lacroix .'■. — Observation des étoiles filantes du 10 aoùi, faite à Pfaples par MM. Capocci et Mo- bile, et à Genève par M. Wartmann — Étoiles filantes du 10 août, observées à Metz en iSSg; Lettre de M. de Saulcy. . . — Sur le parti qu'on pourrait tirer, pour dé- terminer les longitudes, du moment d'ex- tinction des étoiles filantes; Lettre de M. Schumacher à M. Arago 6o3 — Analyse faite par M. Arago de diverses lettres relatives aux étoiles filantes du 10 août, observées à Parme par M. Colla, h New-Haven (Connecticut) par M. Her- rick — Nombre des étoiles filantes observées le 3 août à Commerce (Meuse ) ; par M. Clesse, — M. Aiago annonce avoir reçu diverses com- munications relatives aux étoiles filantes du \i au l'i novembre 703 — Sur le même météore périodique; Lettre de M. Le Verrier Explosion du magasin à poudre de Grenelle. — Sur un effet de l'ébranlement résultant de cette explosion , lequel se voit encore sur la façade du bâtiment des Archives du Royaume; Communication de M. Arago. — Sur un effet produit dans le bâtiment de l'Observatoire par la même explosion ; Communication de M. Bouvard 4>6 ibid. fio8 80 4[5 Fécoxbité. — Additions à un Mémoire sur la fécondité des mammifères; par M. Bellin- geri I Qo — Rapport sur ce Mémoire 338 — Remarques de M. Isidore Geoffroy- Saint- Hilaire à l'occasion de ce rapport 347 — Réponse de M. Flourens 348 Fer. — Sur un procédé qui permet de l'obte- nir, par la voie humide, à Vétat métallique ; par M. Capitaine ^Sj Feux ^Sur l'action des grands feux pour pré- venir les orages; Lettre de M. Maîteucci. 6o.5 FuTiXEs. — Nouvelle méthode de traitement pour les fistules vésico -vaginales ; par M. Lallemand 24^ — Sur le traitement des fistules vésico-vagi- nales; par M. Leroy d'Ètiolles Sofi Fixation des images formées au Joyer de la chambre obscure. — Voir à Photographie. C. R. 1839, 2« Semestre. (T. IX.) Flint-class. — Sur un procédé de fabricn- tion qui permet d'en obtenir des grandes masses exemptes de stries, etc. ; par M. Stewart iBa Fonctions de la matière. — De la valeur et du sens précis de cette expression employée dans une précédente Note; par M. Geof- froy-St.-Hilttire f 8 Fontaines intermittentes. — Sur le débor- dement périodique d'un puits , occasionné par un dégagement d'acide carbonique; Lettre de M. Palu, 120 — M. de Caligny écrit qu'un appareil dont il a donné, l'an passé, la description, fournit pour le phénomène des fontaines inter- mittentes une explication différente de celles qu'on a proposées généralement. . 142 — Sur les causes de l'intermittence dans les ( 863 ) PagM. Tontaines dites périodiques j Lettre de M. Dutrochel 1 6î — Description d'un modèle Jonclionnant de fontaine intermittente oscillante ; par M. de Caligny 809 FoncE CEKTRiFïGE. — Détermination expéri- mentale de l'intensité de la force centri- fuge dans les machines hxdrauli(jues à réaction; par M. Passât 536 Fosses d'aisance. — Procédé pour la désinfec- tion, avant l'extraction, des matières con- tenues dans les fosses d'aisance ; par MM. H-rafft et Boissier-SuctiRE. — Sur la transformation en planches gravées des images photogéniques obtenues par le procédé de M. Daguerre; Prêtes de M. Bonne 411 et 485 — M. le secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts invite l'Académie des Sciences à choisir dans son sein un chi- miste pour s'adjoindre à une Commission chargée de faire un rapport sur ces essais de M. Donné 801 — Remarques de M. Arago sur des essais ana- logues à ceux de M. Donné , déjà faits par M. Niépce et par M. Daguerre 4" — Des procédés photogéniques considérés comme moyen de gravure ; Lettre de M. Daguerre -• Gravure sur métal obtenue par M. Niépce, Bl|M. au moyen de l'action d'un acide sur une image photogénée ; Lettre de M. Niépce relative à ce procède ^vj — Article du contrat entre MM. Niépce et Daguerre, relatif à la combinaison des mé- thodes photogéniques et des procédés de la gravure 4>9 — Sur la reproduction des images photogé- niques au moyen de la gravure ; paquet cacheté adressé par M. Hubert, à la séance du a5 novembre 714 Grèle. — Sur la grêle qui a dévasté, le 17 juin 1839, le canton de Saint-Sever ; Lettre de M. Léon Dufour 5l — Sur les ravages qu'a causés la grêle dans plusieurs arrondissements des départe- ments de V Indre, de la Vienne et do la Haute-Vienne; Lettre de M. Pierquin, ... 5» — Sur une énorme masse de gréions qu'on dit être tombée dans VInde; Lettre de M. Coulier 143 — Sur la formation de la grêle; Lettre de M.Benoit aaï — Sur la grêle , et sur les moyens de prévenir les ravages qu'elle cause & l'agriculture. . 4^^ H Hémorragies. — Notes sur un liquide destiné à arrêter l'hémorragie des grosses artères; par M. Chapelain 703 et 734 — Remarques de M. Magendle à l'occasion de ces Notes 776 Hernies. — Sur Xhl fréquence des hernies selon les sexes, les âges et relativement à la population; par M. Malgaigne ii5 H01LE provenant de schistes bitumineux, em- ployée avec succès contre la gale; Lettre de M. Selligue. . . - .• ■ • i4o — Sur l'emploi de Vkuile de pétrole pour le traitement de la. gale, dans les temps an- ciens ; Lettre de M. i^urne/ 217 Huiles essentielles. — Sur la formation de l'huile essentielle de moutarde noire; par M. Bussr 8i5 — Recherches sur la moutarde blanche, la moutarde noire et l'huile essentielle à la- IilACES_/br7n«ej aujoyer de la chambre obscure. Voir à Photographie. Incendies. — Emploi de la vapeur d'eau pour éteindre, dans des circonstances particu- lières, les incendies; par MM. Picard, quelle celle-ci donne naissance; par MM. Boutron et Frémy 817 Hydra velcaris. — Recherches sur Vœuf de l'Hydra vulgaris grisea; par M. Laurent. S10 HïDRADLiQUES (Machines). — Voir au mot Ma- chines. Hydrophobie. — M. Bourcheny écrit qu'il est en possession d'un remède contre l'hydro- phobie, et qu'il est prêt à en constater l'eflicacité , par des expériences faites sur lui-même, si on veut lui donner des Com- missaires qui assistent à ses expériences. 280 Hygiène natale. — Considérations physiques , hygiéniques et médicales sur les diffé- rents points de relâche des cinq parties du monde ; par M. Gestin 242 Hypochlorites. — Note sur les composés déco- lorants désignés sous le nom d'bypochlo- rites ; par M. Uillon 109 Colladon et Duchesne 4^0 Indicateur du niveau de l'eau dans les chau~ dières. — M. Passât présente un appareil qui a pour objet de rendre constamment appréciable à l'extérieur , la quantité de 119,. ( 864 ) Pages. liquide contenue dans un vase opaque, susceptiblede se vider graduellement. . . f^ii — Modifications apportées par l'auteur à cet appareil pour le rendre applicable aux chaudières à vapeur \^^ Insectes. — Sur la chaleur propre des in- sectes ; paquet cacheté déposé par M. Du- trochet (séance du 8 juillet) 81 — Recherches sur quelques larves Jitngivores appartenant à des insectes diptères; par M. Lion Dufour 109 — Tissus très fias, très résistants, et de grandes dimensions , fabriijués par des chenilles en Moravie ; Lettre de M. Lc- vasseur -. ^7^ — riiîus de mcmenature fabriqués par la /arfe d'un lépidoptère qui se nourrit sur le meri- sier à grappes ; Lettre de M. de Saumery. 33t M. Deshayes adresse d'Amiens un échantil- lon d'un semblable tissu recueilli sur un rosier 33a — Rapport sur les trois communications pré- cédentes 533 — Sur un nouveau genre d'rnsecfej myriapodes qui vit aux environs de Paris ; par M. Gervais 4'^i — Rapport sur plusieurs notes de M. Yallot concernant diverses questions d'entomo- logie 534 — Détermination de quelques insectes in- diqués par T. Uoujfet ; Lettre de M. Fa/- lot 575 et 74<* Inspiratioas. — Sur une relation très simple qui existe entre la taille des animaux et le nombre de leurs pulsations ou de leurs inspirations ; par MM. Sarrus et Rameaux. a^S Instinct. — M. Flourens fait hommage à l'A- cadémie de son Résumé analytique des observations de F. Cuvier sur l'instinct et sur l'intelligence des animaux 6^9 Instrument a calciler.— M. Hélie présente un instrument de son invention, qu'il nomme le calculateur. — Voir aussi à Machines à calculs 537 Instruments d'arpemtagk. — M. Skariinshy ' adresse une Note ayant pour titre : Ins- Page». trumen t pour mesurer la ligne horizontale par le rayon visuel sans porter la chaîne. 653 — Rapport sur cet instrument -j-'i Instruments de chi rbrcie . — Instrunien ts pour extraire les dents molaires dans le sens de leur axe , présentés par M. Fabro 33i Instruments de physique. — Nouvel appareil électro-magnétique ; par M. Breton a JQ — Thermomètre métallique à maxima et à mi- nima; par M. Gantier 2« Intégrales eulériennes. — Mémoire sur les in- tégrales eulériennes, et sur leur applica- tion à la théorie des ^suites Gl k l'évalua- tion des Jonctions de grands nombres; par M. Binet 3n — Note sur l'expression du logarithme de l'intégrale eulérienne T(p) ; par M. Binet. i56 Intégration. — Mémoire sur l'intégration des équations différentielles des mouvements planétaires ; par M. Cauchy jgv — Mémoire sur la réduction des intégrales générales d'un système d'équations li- néaires aux différences partielles; par M. Cauchy 288 — Mémoire sur l'intégration d'une classe d'e- quations différentielles du second ordre, en quantités finies explicites ; par M. Liouville. SiJ — Sur l'évaluation et la réduction de la fonc- tion principale dans les intégrales d'un sys- tème d''équations linéaires; par M. Cauchy. 637 Isohériques (Corps). — Recherches sur le camphre, et sur Vhuile qui lui est isomé- rique; par M. Delalande G08 Sur la constitution moléculaire des produits isomères au camphre ; par M. Biot 621 — Recherches sur Vessence de térébenthine, et découverte de corps nouveaux qui lui sont isomères ; par MM. Soubeiran et d- pitaine 654 — Indication de recherches à faire sur les corps isomères. Mesures comparatives de leurs chaleurs spécifiques. Communication deM.Bioi 655 — Plusieurs membres de l'Académie dé- clarent que depuis long-temps M. Re- gnault s'occupe do recherches sur ce sujet, ibid. R Kaolin. — Du kaolin considéré sous le rapport géologique , et des causes qui ont présidé à sa for- mation; par M. Renou i3i> .X i ( 865- ) Pages. t^n. — Recherches sur les changements que présente le lait abandonné à lui-mômc au contactde l'air. — Surleco/oj/rum observé chez les femmes pendant la gestation , et sur ses rapports avec la sécrétion lactée après l'accouchement ; par M. Donné 367 — Sur la faculté que conserve le /ai/_^/ont 573 et G07 — Remarques de M. Arago sur l'incertitude des résultats de ces expériences relative- ment à la nature de la lumière des au- rores boréales 574 et G07 Voir aussi à Optique mathématic/ue et à Mé- canique analytique. PoLïcOM'M TisCTORiDM. — Sur l'état où se trouve l'indigo dans les feuilles du Polr- gonum tinctorium; par M. Robiquet 191 — Procédé pour Vextraclion de l'indigo du Polxgonum tinctorium; paquet cacheté dé- posé par M Hervf (séance du 5 août). . . 2i3 — Procédé pour l'extraction de l'indigo du Polygonum tinctorium adressé, sous en- veloppe cachetée, par MM. Gaultier de Claubrr et Choron (séance du 21 octobre). r)i4 — Nouvelles recherches sur Vindigo du Poly- gonum tinctorium ; par M. Colin 77^ Pompes. — M. Seguin présente la description d'une pompe pour la compression du gaz \ >; d'éclairage et d'un appareil régulateur pour le même gaz 421 Komis. — M. Lavanchy présente le modèle d'un pont portatif pliant 37! POPDLATION. — M. le Ministre du Commerce, à l'occasion d'un projet de tontine , consulte >i^î l'Académe sur le choix à faire entre les différentes «ai/es de mor(ain 35-2 — Recherches statistiques sur la mortalité do la ville de Londres dans le cours du xvm« siècle; par M. Bureau-Riqffrey . . . 367 — Des périodes d'accroissement et de décrois- sement dans la mortalité des différents pays ; par M. N. Urbain 421 PoCLS. — Sur l'emploi du métronome pour compter les battements du cœur lorsque le pouls est très accéléré 486 PocMON. — Recherches sur la structure intime du poumon de l'homme et des animaux vertébrés; par M. Bazin i53 — Rapport sur ce Mémoire; par M. de Blain- ville 234 — Remarques de M. Duvernor à l'occasion d'un passage du précédent rapport 249 — Lettre de M. Bazin en réponse à ces re- marques 3oi Pression atmosphérique. — Les variations du niveau de la mer dans le port d'Alger pa- raissent , d'après les observations de M. Aimé , être en rapport avec les varia- tions de pression atmosphérique 701 Pressions. — Mémoire sur les pressions et tensions dans un double système de mo- lécules sollicitées par des forces d'attrac- traction ou de répulsion mutuelle ; par M. A. Cauchr 588 Prix Ccvier. — M. le Ministre de l'Instruction publique transmet ampliation de l'ordon- nance royale autorisant l'Académie à ac- cepter l'offre faite par les souscripteurs pour la statue de Cuvier, d'une somme de 7000 fr. destinée à la fondation d'un prix qui portera le nom de prix Cuvier, et qui sera distribué tous les trois ans à l'auteur de l'ouvrage le plus remarquable , soit sur le règne animal, soit sur la géologie.. . . 211 Prix décernés. — Rapport de la Commission du concours au prix de Statistique. 109 et 833, — Rapport sur les pièces adressées au con- cours pour ie grand prix des Sciences ma- thématiques 45^ et 829 ^ Rapport sur les pièces adressées au con- cours pour le prix de Mécanique, fonda- tion Montyon 5o5 — Par suite d'une remarque de M. Poncelet, l'un des membres de la Commission , le vote de l'Académie sur les conclusions est ajourné 5o6 — Rapport sur Tes pièces adressées au con- cours pour le prix de Physiologie expéri- mentale '. 536 et 84 > — Rapport sur les pièces adressées au con- cours pour Te prix de Mécanique de la fon- dation Montyon '.' 741 et 83i ( 873 ) Rapport sur le concours pour le prix con- cernant les morts apparentes ^4' Rapport sur le concours aux prix de Mé- decine et de Chirurgie, fondation Monlyon. 777 ;— Rapport sur le concours concernant les arts insalubres 777 ^^ ^44 — Rapport de la Commission chargée de dé- cerner la médaille de Lalande ■ . . 778 et 8jo Pmx PROPOSÉS pour être décernés , s'il y a lieu , en 1839: — Grand prix des Sciences physiques, non dé- cerné en 1837 et proposé do nouveau avec certaines modifications pour l'année i839 860 — Grand prix des Sciences physiques , con- cours de rSSg 848 — Pri> de J/^can/^ue, fondation Montyon... 846 — Prix de Statistique, tonàationVlonUon. ., Ibid. — Prix de Physiologie expérimentale , fonda- tion Montyon 85o — Divers prix du legs Montyon Ibid. Pour être décernés en 1840; — Grand prix des Sciences mathématiques . . . 844 — Prix d'Astronomie, fondation Lalande .... 845 Pour être décernés en 1 84 1 : — Grand prix des Sciences physiques 847 — Prix extraordinaire concernant l'application de la vapeur à la navigation 845 Pour être décernés en 1842 : — Prix relatif à la vaccine 85i — Prix relatif aux morts apparentes , fondé par M. Manni 852 Pbix proposé par YAcadémie des Sciences de Turin pour l'année 1841 (question re- lative à la chaleur spécifique des gaz per- manents) 33i Protées. — Sur les grandes dimensions dos globules du sang chez le protée; Note de M. Mandl 739 — Un de ces animaux, vivant, est mis sous les yeux de l'Académie Ibid. Protococccs Suivant M. Joly, \ei Protococ- cus salinus, à la présence desquels on a at- tribué la coloration en rouge qui se re- marque dans les eaux des marais salants, ne saraient autre chose que les débris glo- buleux de certains animaux infusolres aux- P»S«». quels serait réellement due la coloration observée 5-0 — Remarques de M. AudouiR sur ce phénomène. Ibid. — M. Turpin soutient l'opinion précédem- ment exprimée par lui, que la présence .^. ','■ d'un Protococcus est la vraie cause do cette coloration des eaux des marais sa- lants et celle de diverses autres colorations en rouge ...,.„.., 6a6 Pi'iTs FORÉS. — État des travaux au puits foré de l'abattoir de Grenelle, température du :, Jond à 281 mètres de profondeur, observée par MM. Arago et Walferdin. ai8 — Sur ]es Jormations sous-jacentes à ta craie considérées par rapport nax/orages arté- siens; Lettre de M. Cornuel à M. Ârago. . . 277 — M. Fio//eï communique des renseignements sur les produits obtenus d'un puits foré à Tours , après des réparations exigées par une diminution notable des eaux 411 — Note sur le mouvement des cours d'eau sou- terrains étudié dans les puits artésiens;, par le même ; . , 457 — Sur les rapports entre V augmentation du produit des puits artésiens et les crues des rivières voisines; Lettre de M. Viollet 553 — Sur la hauteur de la craie dans les points où elle se termine et où elle reçoit par infil- _ tration les eaux qui vont former la nappe liquide qu'elle recouvre; observations en- treprises dans le but de faire prévoir la hauteur à laquelle pourra s'élever l'eau dans \e puits foré de l'abattoir de Grenelle; par M. Walferdin 606 — Sur le dégagement continu d'un gaz inflam- mable qui s'est manifesté dans le cours ài''yxD forage pratiqué aux environs de Saint- Denis j Lettre de M. Mulot 737 PcLSATioxs. — Sur une relation très simple qui existe entre la taille des animaux et le nombre de leurs pulsations ou de leurs ins- pirations; par MM. Sarrus et Rameaux. . . 276 Pyrites. — M. Jullien adresse des considéra- tions sur l'origine des pyrites que la mer rejette sur une portion de côte située près de Wissant (Pas-de-Calais) ,\ ftHPir:ir!i-4^ QuiNiHE. — De l'action du chlore sur la qui- nine; par M. André i3i — Sur les ejfets délétères du sulfate de qui- toi 1«il >.a ninc administré à haute dose à des lapins; par M. jDeiideno.'.i'.';JV.'Â'.iW.iil.rr.-i'.'- solaires; parti. Ed. Becquerel 56i Remarques à l'occasion de ce Mémoire ; par M. Biot 579 — Nouvellesexpériencesde M. Ed. Becquerel sur le même sujet 711 Nouvelles remarques de M. B(o« jiS et 71g Rage. — Dissertation sur la rage ; par M. Bel- lenger 333 MM. Magendie, Serres et Double deman- dent qu'on ne nomme point de Commis- sion pour ce Mémoire, l'opinion soutenue par l'auteur étant suffisamment jugée, . . y^6 — Sur les premiers secours à donner aux per- sonnes mordues par des chiens qu'on soupçonne enragés ; par M. Bonnet de Gouttes 332 — Note de M. Castera sur l'urgence de recher- cher un traitement curatif contre cette ma- - - ladie 38i — M. Bellenger demande que ses communi- cations relatives à la rage soient l'objet d'un rapport 80g RErLEXiON. Voir à Optique mathématique et à Lumière. Réfraction. Voir à Optique mathématique^ , et à Lumière. Réfractions a&ironouiqués. — Recherches à^ta^ lytiques concernant le problème des xé- Page.. fractions astronomiques ; par M. Ritter. (Rapport sur ces recherches) 65o Relâche {Points de). — Considérations physi- ques, climatologiques, hygiéniques et mé- dicales sur les différents points de relâche des cinq parties du monde ; par M. Gestin. ^ti Reproddction {Modes anormaux de) dans le Droseraintermedia; Note de M. A. deSaint- Hilaire ., ^3^ — Dans le cresson de fontaine ; Communica- tion de M. Turpin 433 — Dans le pourpier commun; Communication de M. Flourens 439 — Sur divers modes de production de tiges nou- velles put des feuilles; Note de M. Turpin. 491 Refrodccteurs (Corps). — Recherches sur les trois sortes de corps reproducteurs des animaux, et en particulier sur l'œu/de VHydra vulgaris grisea ; par M. Laurent., 8ao Reptiles M. Duméril présente le 5" volume de VHistoire des Reptiles qu'il publie en commun avec M. BiJron ■jio Résistance de l'air. — Expériences sur le frot- tement des wagons et sur la résistance de l'air contre les trains en mouvement sur les railwars; par M. de Pambour 312 Respiration. — Du mécanisme de la respira- tion dans ]es poissons; par M. Duvernoy.. 75 — Sur la respiration primitive de Vembryon. — Détermination des Jissures cervicales de l'embryon de l'homme et des vertébrés ; par M. Serres 383 Rétraction musculaire. — Mémoire sur Tétio- logie générale des déviations latérales de l'épine par rétraction musculaire active ; par M. /. Guérin 4o5 Roche branlante sit\iée en mer à peu de dis- tance de la côte de Céphalonie ; Lettre de M, Condoguris 141 Roches {Classification des). — M. Ezquerra del Baya adresse une réclamation de priorité relativement à une classification des ro- ches 1 42 Roues hydrablicdes. — Mémoire sur les roues hy- drauliques à auJei courJ«; par M. MoWn. 593 Saisons. — Des maladies de la France dans leurs rapports avec les saisons ; par M. Fuster (Rapport sur cet ouvrage) 393 — M. Fuster demande que son ouvrage soit admis au concours pour les prix de méde- cine Montyon 827 Salamandres. — Note sur les indications qu'on trouve dans les livi-es chinois et japonais et dans ceux de quelques naturalistes eu- ropéens, sur les Salamandres, et particu- lièrement sur les grandes espèces ; par M. de Paravey 333 (875) Pag». Sano. — Sur ia/urme eHiptique des globules du sang dans le chameau à deux lasses. — Sur la dimension de ces globules dans le pro- tde; Note de M. Mandl jSg — Sur \ajbrme des globules du sang chez les crocodiles; Note de M. Mandl 8a6 Voir aussi au mot Hémorragies. SAv\KT/iGK (Appareils de). — M. Fa/at adresse de nouveaux documents relatifs aux appli- cations qui ont été faites do son appareil de sauvetage pour les mineurs blessés. i6l et 653 Savon pour rendre les étoiles imperméables à Peau/roide. — M. Becker réclame la prio- rité de cette découverte 88 — ^ M. JUcnoWi a (firme que son procédén'a rien de commun avec celui de M. Becker I3i — M. Dumas confirme l'assertion de M. Me- notti I la — SavôB pour les usages de l'industrie, pré- senté par M. Bertaccioli 821 ScRopHCLES. — Recherches statistiques sur les causes des scrophules ; par M. Fourcault. ^56 Section souscutanée des mvscles dans les trai- tements orthopédiques. — Mémoire sur les /7/aie; sous-cutanées; par M. Jules Guérin. 81 — Considérations sur la section des muscles dans le traitement des déviations latérales de l'épine ; par M. Bouvier 85 Sels MÉTALLigtES. — Do leur action sur Val- bumine liquide et sur les tissus organiques; par M. Lassaigne Sig Sexes. — Mémoire sur la proportion des sexes dans les naissances des animaux vertébrés ; par M. Bellingeri (Rapport sur ce Mé- moire) 338 ScBiSTES BiTïMiNEBx. — LTiuilo provenant de ces schistes a été employée avec succès contre la gale; Lettre de M. Selligue 140 — Sur l'emploi de Vhuile de pétrole ■psiT les an- ciens dans le traitement de la gale; Lettre de M. Fournel 217 Soleil. — M. Coulier écrit relativement à une communication qu'ilavait faite précédem- ment sur des stries noires observées entre le bord du Soleil et celui de la Lune pen- dant une éclipse 38i Sources. — Accroissement du volume des eaux d'une source située à quatre lieues de la mer, à l'époque des granifcimar^ei; Lettre de M. Rivière 553 Sources sobterraines. Voyez Puitsforés. Sources intermittentes. — : Sur le débordement périodique d'an puits occasioné par un dégagement de gaz acide carbonique; Lettre de M. Palu 120 — M. de Ca/i^ry écrit qu'un ap/iarei7 /lydrau- lique dont il a donné l'an passé la des- cription , permet de comprendre le phé- Pagei. nomène des fontaines intermiitentes au- trement qu'on ne le fait communément. . 14a — Description d'un modèle Jonctionnant de fontaine intermittente oscillante; par M. de Calignx 80g — Sur les causes de l'intermittence dans les fontaines dites périodiques ; par M. Dw ■ trochet _ _ jgj- SooRCEs THERMALES. — Observations sur les ' souices d'Hammam-Borda et d'Hammam- • - Mes-Koutin, situées entre £one et Conslan- tine; par M. Tripier 59g SouRDS-MBETS M. Laurent prie l'Académie de se faire rendre compte de la méthode qu'il a employée pour apprendre à parler à son fils, sourd de naissance 14,1 — M. Deleau adresse une brochure relative à une méthode pour l'enneigement de la parole aux sourds-muets, et demande que cotte méthode soit comparée à celle de M. Laurent ,g6 — M. Schmalz adresse pour le concours Mon- tyon , plusieurs ouvrages concernant les - maladies de l'oreille et les sourds-muets. 734 Spiiérulites. — Sur une espèce trouvée dans le département du Gard , jjar M. d'Homhres- F-rmas 3,5 SponcilleS. — Sur les mouvements de spon- gilles très jeunes et non encore fixées ; par M. Laurent 302 Stalactites. — M. Mayran adresse des stalac- tites provenant d'une caverne qu'il a dé- couverte, en compagnie d'autres ofliciers de la' légion étrangère, sur la pente du •, mont Gourayah , à 5oo mètres au-dessus de Bougie 333 Statistique. — Le prix de Statistique pour l'an- née i838, est décerné à M. Duchattellier, auteur de Recherches statistiques sur le ., , département du Finistère ; mention ho- norables accordées à la Statistique du Jura, par M. Pyot, et au Guide du voyageur en France, ouvrage publié par une Société de gens de lettres 109 et 833 — M, ^e Minîstredu Commerce, à l'occasion d'un projet de tontine qui lui a été présenté , consulte l'Académie sur le choix à faire , entre les différentes tables de mortalité.. . 161 — Lettre de M. Demonferrand sur les tables de mortalité considérées par rapport aux opé- Taitionsdescompagniesd'assurancesurlavie. ai i — De l'usage des tables de mortalité, et de la manière de les calculer pour qu'elles soientréellement utiles; parM. iV. Urbain. 35> — Recherches statistiques sur la mortalité de la ville de Londres pendant le cours du XVIII* siècle ; par M. Bureau-Rioffrey 3C'6 Substitotions [Théorie des). — M. Laurent écrit. C876) relatiremenlàsa théorie dessabstitutions et aux différences qu'elle présente avec celle de M. Damas Sdcre. — Sur la transformation du sucre en acide lactique; Lettre de M. Gay-Lutsae. — Sur la transformation du sucre de cannes en sucre de raisin ^ paquet cacheté adressé par M. IiuizeZjcAwaS (séance du 3o juillet). — Sur la composition de la canne à sucre ; par M. Péligot — Sucre de cannes trouvé dans la noix de eoe«',lt)t.dans \es fruits du cactus; par P'i"- 3î3 46 167 P«ge.. M. Payen 38o — Lettre de M. labrun, délégué de la Guade- loupe, concernant le Mémoire de M. P^- ligotsuT la composition de la canne à sucre. 65:i — Nouvelles recherches sur le sucre de maïs ; par M. Pallas 118 Sucre de lait. — Transformation en acide lac- tique de cette substance mise en contact avec une membrane animale; Lettre de M. Frénv à M. Pelouze i65 Sulfate de strontiane. Voir au mot Céles^ tine. Tables algébriotes. — Lettre de M. Yène sur l'utilité qu'il y aurait à faire exécuter des tables algébriques ayant pour objet Vélimination d'une inconnue entre deux équations littérales de degrés supérieurs, i ig — Rapport fait par la section de Géométrie, en réponse à une lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique consultant l'Acadé- mie sur l'opportunité du travail demandé par M. Yène 241 Tables de mortalité. Voir à Mortalité. Taches du Soleil. — Observations de M. Claro faites dans le cours d'un voyage de Calcutta à Bordeaux 223 T«!(iA. — M. Empren demande qu'une Com- mission soit chargée de constater les ef- fets d'une me/Aodeife traitement qu'il em- ploie contre le tiBnia 3oo Taille des animaux. — Sur une relation très simple qui existe entre la taille des ani- maux et le nombre de leurs pulsations ou do leurs inspirations ; par MM. Sarrus et Rameaux 2^5 Tanno-gallate dk fer préparé au moyen d'une substance extraite du gland de chêne; par M. Gagnage 1 19 Teinture. — M. Gagnage adresse des échan- tillons de teintures obtenues à froid à l'aide du gland de chêne et d'une dissolu- tion métallique i33 Télégraphes. — Modifications proposées pour le télégraphe ordinaire , dans lo but de rendre les communications plus rapides ; par M. Régnant 702 Température atmosphérique. — Élévation du thermomètre à Pesaro au mois de juin dernier ; Lettre de M. Mamiani 1 40 — Sur V interversion de la chaleur atmosphé- rique durant Xe&hivers rigoureux; par M. Fournet 7 1 3 Température des couches terrestres. — Ob- servations de la température du fond du puits foré à l'abattoir de Grenelle , faites par MM. Arago et Walferdin 218 Température propre des corps vivants. — Ré- ponse de M. Dutrochet à une Note lue par M. Becquerel relativement au procédé employé pour évaluer la température des végétaux 4? — Nouvelles expériences sur la température propre des végétaux ; par M. Dutrochet,. 61 3 — Sur la chaleur propre des insectes , paquet cacheté déposé par M. Dutrochet (séance du 8 juillet) 81 — Expériences sur la température des végé- taux; parMlA Van Beek el Bergsma 3j8 — Sur Vépoque de paroxisme de chaleur pro- pre dans le spadice des Arum, pendant la floraison , et sur la persistance de cette époque malgré la privation de lumière. . 781 Tératologie. — Sur lajille bicorps de Prunay ; par M. Geojfroy-St.-Hilaire. 194, 228, 268, 290, 3o5 et 5oG — Anatomie d'un pigeon monstrueux; par M. Qualrefage 607 Térébenthine [Essence de). Voir à Essence. Terrains de sédiment. — Sur la manière dont se forment et se disposent les couches de terrain de sédiment; par M. Boubée i32 Terrains volcaniques. — On a trouvé des traces de cuivre et d^étain dans des sources sortant d'un terrain volcanique efileuri; Lettre de M. Berzelius à M. Chevreul.. . . 164 Terrassier locomoteur , appareil mû par la vapeur, et destiné à fouiller le sol, transporter des terres, etc.; par M. Ger- vais , '4^ Prix de revient du travail exécuté par cet appareil. ... 276 Théorèmes de Fermât. Voyez Théorie des nom- bres. Théorie des nombres. Mémoire sur le der- nier théorème de Fermât ; par M. Lamé. ^J — Rapport sur ce Mémoire. ■ ■ • •;nvr '.'aaittlirj^ ( 877 ) Pagr» 4,3 519 Sur la théorie de» nombres , et en particu- lier sur les /orm« quadratiques des nom- bres premiers; par M. Cauchy Sur \ei formes quadratiques des puissances d'un nombre premier ou du quadruple do ces puissances ; par M. Caudix TiWRMOMÉTiiES. — M. Garnier présente un nouveau thermomètre à maxima et à mi- nima ■ 24^ Description de cet instrument 323 Tisses fnhriqués par des insectes. — Toiles de grandes dimensions, fabriquées par des chenilles en Moravie ; Lettre de M. Levas- seur 3';5 — Tissus de même nature, fabriqués par la larve d'un lépidoptère nocturne qui vit sur le merisier à grappes; Lettre de M. de Saumerjr 33 1 — M. Deshayes adresse d'Amiens un sem- blaWc tissu recueilli sur un rosier 33a — Rapport sur ces trois communications. . . . 533 Tisses ORGANIQUES. — Mémoire sur les états différents d'agrégation du tissu des végé- taux ; par M. PaXen ai)6 — De l'action exercée par les sels métalliques sur Valbumine liquide et sur les tissus or- ganiques ; par M. Lassaigne 819 — Sur la composition comparée des mem- branes animales et végétales ; par M. Ptven 379 TomiKRRE. — Sur un coup de tonnerre qui a frappé , le 2 mars iSSg, le briclf de l'État le Nisus; Lettre de M. Papillau à M. Arago 33o — Sur la question de savoir si dans les ré- P>g« gions arctiques continentales on a des ob- servations d'orages accompagnés de ton- nerre ; Note de M. Arago. . 60 f — Sur l'action des grands Jeux pour prévenir les orages ; Lettre de M. Malteucci 6o5 ToRTCEs. — Sur l'existence de deux vessies auxiliaires dans les tortues du genre Émyde ; par M. Lesueur 4^6 Trehblehents de TsaRE, — Sur un nouveau tremblement de terre ressenti, le aaoât, à la Martinique ; Lettre de M. Moreau de Jonnès 4'^ — Sur le tremblement de terre de la Marti- nique; Note de M. Dubreuil 4^4 — Sur les tremblements de terre ressentis à Saint-Jean de Maurienne en i839;parM. Miottard 4^ Tritici'm. Voir à Blé. Trombes. — Sur les circonstances qui ont ac- compagné la formation de la trombe par laquelle a été ravagée, le 18 juin iSSg, la commune de Châtenajr; Lettre de M. Pel- tier 1 H Voyez aussi la note de la page i35 — Nouveaux détails sur cette trombe j par M. Bouchard 1 34 — Evaluation numérique de la force qui a produit certains effets de rupture à Châ- tenay ; Lettre de M. Lalanne à M. Arago. — M. Korilskjr adresse quelques remarques sur les effets produits par cette trombe. . . — Théorie des trombes; par M. Peltier. 537 61^01 — Sur une trombe vue en mer le i septembre 1804 ; Lettre de M. Leymerie 610 219 ni'i u TJrihe. — Recherches sur l'nriue humaine ; par M. Lecanu 84 Urihaires (Calculs). Voir à Calculs, Litho- tritie, etc. Vaocire. — Me'moire sur la variole et la vac- cine, adressé pour le concours au prix proposé par l'Académie 538 et 85i ViMUES. — Lettre de M. Aimé sur le mouvement des vagues a 18 — Mémoire sur le mouvement des vagues; par M. Aimé 409 VAWres. — Description et figure d'une double vanne de décharge, servant d'éclusc-ùc- Tersoir; par M. JJenizet aïo Vapedr d'eau. — Sur son emploi pour éteindre les incendies qui se développent dans des parties d'édifices disposées de manière à C. R. sSSg, a" Semestre. T. IX ) pouvoir être closes à volonté ; par MM. Picard, Colladon et Duchesne ^So — Observations de M. Arago au sujet d'un Mémoire de M. Farey sur la force élas- tique de la vapeur d'eau , itséré dans le tome I'"^ des Transactions des ingénieurs civils 477 — Expériences sur la quantité d'eau entraînée à l'état liquide et mélangée avec la vapeur , pendant le travail des locomotives j par M. de Pambour 4**' Variations séculaires des orbites des planètes. — Mémoire sur la détermination de ces 121 ( 878 ) Pages. variations ; par M. Le Verrier. 3^0 , 476 > 55o ft 569 Variole. — Sur l'effet des feuilles d'or appli- quées sur le visage pendant l'éruption de la variole, pour empêcher les pustules de marquer ; par M. Legrand 5a Remarques de M. Larrey à l'occasion de cette communication • 53 — Sur un moyen de pre'venir les traces de la variole ; par M . Larrer 81 — Inoculation de la variole sur un lépreux , pratiquée avec succès par M. Guy on S^S Vécétaiix. — Lettre de M. Dutrochet h. l'occa- sion d'une communication de M. Becque- rel, relative à un procédé pour mesurer la température des végétaux 4? — Nouvelles expériences sur la température propre des végétaux ; par M. Dutrochet. .. 61 3 — Expériences sur la température des végé- taux ; par MM. Van Beek et Bergsma .... 3i8 — Mémoire sur les états différents d'agréga- tion du tissu des végétaux ; par M. Payen. agO — Dépôt d'un paquet cacheté sur la composi- tion des végétaux ; par M. Paycn 333 — Sur la composition comparée du tissu élé- mentaire dans Xeavégétaux et les animaux ; par M. Payen 379 — Becberclies chimiques sur la nutrition des plantes ; par M. Payen 5og — Modes anormaux de reproduction des vé- gétaux. Voir au mot Reproduction, Vestooses (Grandes). — VI. de Bonnard adresse une Notice sur les résultats qu'il a obtenus de l'emploi de cet appareil . . . 373 Vers a soie. — M. le Ministre du Commerce invite l'Académie à hâter le rapport de la Commission chargée de s'occuper des moyens propres à prévenir Véclosion des œufs de vers à soie transportés de Chine en Europe Sia Vertèbres cervicales. — Sur l'anomalie que présente, sou» le rapport du nombre des vertèbres cervicales , le Paresseux à trois doigts ; par M. de Blainville ^Ci Vessie. — Sur l'existence de deux vessies auxi- liaires dans les tortues du genre Émyde; Note de M. Lesueur ^5-} Vibrations atomiques. Voir à Mouvements ato- miques. Vision. — Explication du mécanisme de l'oeil; par M. Vallée I2() ViTELLUs. — La pluralité des vitellus dans un œuf est, d'après les observations de M. Laurent, le cas normal pour les ceu/s des Aplysies, et un cas anormal assez fré- quent pour ceux des espèces du genre Li- max, et particulièrement du L. agrestis.. ^16 Voitures. — M. Bornand présente le modèle Faites'. d'une voiture mise en mouvement par les hommes qu'elle porte 410 — Mémoire sur le tirage des voitures, sur le frottement de seconde espèce et Vaction des roues sur les routes; par M. Dupuit. 698, 775 — Note sur un dispositif destiné à empêcher les voitures de verser; par M. Bessand. . . 775 Voix. — Recherches sur le mécanisme de la production delà voix, i"^* partie d'un Mémoire dont on avait reçu précédem- ment trois suppléments 1 1 8 — Dernière partie de ce travail 160 — L'auteur fait connaître les causes du re- tard qu'a éprouvé la première partie de son Mémoire. 143 246 — Recherches sur le mécanisme de la voix • par M. Nonat jja — Considérations physiologiques sur la voix humaine et son mécanisme pendant le chant ; par M. Séchaud a^6 — Mémoire sur la production du mécanisme de la voix chez les mammifères , adresse pour le concours au grand prix des sciences physiques 3î4 Volcaniques (Éruptions). — De leur influence sur la déviation de Vaiguille aimantée; Lettre de M. Capocci 3-4 Voyages sciEsTn'iQUEs. — M. d'Ahbadie, près de repartir pour les bords de la mer Rouge, demande à l'Académie des instructions. . — Sur un voyage de circumnavigation que va entreprendre le capitaine iucai pour l'ins- truction des jeunes gens destinés à la ma- rine marchande ou au commerce; Lettre de M. Soulier-le-Sauve ^^J — MM. Ferret et Gabricci annoncent leur prochain départ pour VAbyssinie, et s'of- frent pour faire dans ce pays les re- cherches et les observations scientifiques que l'.\cadémie jugerait à propos de leur indiquer 3oa — Précis des observations scientifiques faîtes pendant un voyage en Abyssinie , dans Vannée iS'iS ; par M. d'Abbadie JaJ — M. le Ministre de la Guerre annonce l'orga- nisation définitive de la Commission chargée de Vexptoration scientifique de l'Algérie, et prie l'Académie de lui trans- mettre une liste des ouvrages, instru- ' ' ments , réactifs . etc. , nécessaires aux tra- vaux de cette Commission 3oi — M. Dureau de la Itlalle communique l'ex- trait d'une lettre de M. Tcxic-r, sur son "" voyage dans VArménie 552 — M. le Ministre de la Marine invite l'Aca- démie à charger une Commission de faire un rapport sur les observations scien- tifiques recueillies pendant la campagne ( 879) de ciicumnai-igation de la frégate la Vénus, 5g6 Ces observations sont transmises à l'Aca- démie parM. le Directeur général du dépôt de la marine 6 >'/ L'Académie décide qu'une nouvelle de- mande sera adressée à M. le Ministre de la Guerre, à l'eiTet d'obtenir que M. Aimé fasse partie de la Commission chargée de l'exploration scientifique de Y Algérie. . . . 70^ M. le Ministre de la Guerre annonce qu'il a P.a«. compris M. Aimé dans une nomination de membres adjoints qui pourront être appe- lés à prendre part aux travaux de la Com- mission scientifique de Y Algérie ^35 Et qu'il a nommé membre titulaire do la même Commission , M. Renou, l'une des personnes présentées par l'Académie. ... 80 r M. Borr de Saint-Vincent annonce le dé- part très prochain de la Commission scien- tifique de l'Algérie 57:1 w Wacgons pour les chemins de fer. Voir à Chemins de fer. Zoologie. — M. Arago présente trois Mémoires de zoologie par M. de Perron, Mémoires déposés par l'auteur en i835 et i836 au Bureau des Longitudes où ils étaient res- tés depuis lors ioo \1\. ( 88a ) TABLE DES AUTEURS. MU. p«8"- ABBADIE(D'), près d'entreprendre un nou- veau voyage sur les bords de la mer Rouge, demande à l'Académie des instructions. . . 1 43 Précis des observations scientifiques faites pendant un voyage en Ahyssinie , dans l'an- née i838 3î3 AIMÉ. — Sur le mouvement des vagues; Lettre à M. Arago 218 — Mémoire sur le même sujet l^oç) — Obsenaiions météorologiques recueillies au collège d'A/ge/-, du a2 janvier i83S au aa janvier 1 SSp 87 — Sur le courant qui , du détroit de Gibral- tar, se porte dans la Méditerranée 608 — Sur les variations du niveau de la mer dans le port à!' Alger 70 1 — L'Académie demande de nouveau à M. le Ministre de la Guerre que M. Aimé soit compris au nombre des membres qui com- poseront la Commission scientifique de l'Al- gérie 7o3 M. le Ministre de la Guerre annonce qu'il a compris M. Aimé dans une nomination de membres adjoints qui pourront être appe- lés à prendre part aux travaux de la Com- mission scientifique de l'Algérie 7 35 AIRY. — Remarques de M. Arago à l'occasion d'un Mémoire imprimé de M. Airy, sur l'époque à laquelle ont été faites des ex- périences relatives à la formation des an- neaux colorés entre deux corps de puis- sances réfractives différentes ^^3 AJASSON DE GRANDSAGNE. — Sur le rap- port de la Commission du concours pour le prix concernant les arts insalubres , un encouragement de 600 fr. est accordé à MM. E. de Bassano et Ajasson de Grand- sagne, inventeurs d'unertècAe de sauvetage qui permet de s'éclairer pendant quelques instants dans une cavité envahie par l'a- cide carbonique 778 et 842 AMICI annonce l'ouverture de la première session du congrès scientifique italien qui doit avoir lieu à Pise 33i AMPÈRE. — Idées de ce physicien sur la chaleur et sur la lumière , discutées par n.Cauchx 5i0 Pige-, — Remarques de M. Savary sur ces mêmes hypothèses 557 — Éloge historique de M. Ampère, par M. Arago; lu à la séance publique du 3o déc. 1839. . 85î AMtfSSAT annonce qu'il vient de pratiquer une nouvelle opération d'antu artificiel sans intéresser le péritoine 141 — Un Mémoire de M. Amassât est renvoyé par la Commission du prix de Physiologie expérimentale à un nouveau concours. 536 et 84 1 AMÎOT. — Note sur l'application de la_/ô)ce électro-magnétique comme moteur 610 ANDRE. — Action du chlore sut la quinine.. i3i ANONYMES. — Première partie d'un . Mé- moire adressé pour le concours au grand prix des sciences physiques (mécanisme de la production de ïa voix) j trois parties faisant suite à celle-ci étaient déjà arri- vées 1 18 — Dernière partie de ce travail 160 — L'auteur fait connaître les causes du retard qu'a éprouvé la première partie de son travail 246 — Mémoire sur le mécanisme de la produc- tion de la voix, adressé pour le concours au grand prix des sciences physiques. . . . 3a4 — Mémoire sur la grêle et sur les moyens de se préserver de ses ravages 486 — Sur la variole et la vaccine 538 ANTHONY. — Sur un moyen destiné à pré- venir les explosions des chaudières à vw peur 143 ARAGO. — Remarques sur la nécessité d'in- diquer, quand il est question de gréions d'un grand volume, si ces gréions sont sim- ples , ou si ce ne sont pas plutôt des agglo- mérations de gréions originairement dis- tincts, formés pendant ou après la chute. 52 — Sur l'intérêt qu'il y aurait à essayer vn moyen proposé pour préserver un canton de la grêle, en déchargeant de son électricité le nuage orageux qui menace ce canton.. Ibid. — Sur l'étal des travaux au puits foré de Yahat- toir de Grenelle , et sur la température du Jond du trou de sonde ai8 — M. Aiago donne communication d'une Lettre dans laquelle M. lu ministre de Vin- (88i ) Page» . (^/l'pur annonce que , si l'Académie y con- «ent, c'est dans une de ses séances qu'aura lieu la première divulgation du procédé de MM. I Sur un effet produit à grande distance par l'ébranlement résultant de Vexplosion de la poudrière de Grenelle i^i5 Observations au sujet d'un Mémoire de M. Farey sur Xa force élastique de la va- peur 4?7 Remarques à l'occasion d'un Mémoire de M. Geoffroy -Saint-Hilaire sur le rôle que joue la /umié/e dans l'univers 49' Rapport sur un nouveau baromètre de M . Bunten Soi ■ Remarques sur la fausseté d'une opinion généralement répandue , relativement au MM. p„g„. danger iTexplosion, pour les machines à va- peur à haute pression Su — Remarques surVinccrtiiude des résultats ob- tenus dans des expériences de polarisation sur la lumière de Vaurore boréale. 5^4 et 607 — Remarques sur une Note de M. Daer rela- tive au tonnerre des régionscircumpolaires, Go/i — Remarques à l'occasion de la partie histo- rique d'un Mémoire de M. de Joujffroy sur les bateaux à vapeur ^ (>5l — Eloge historique de feu M. A. -M. Ampère; lu à la séance publique du 3o déc. 1839. 852 M. Araco fait, d'après sa correspondance par- ticulière, des communications relatives aux objets suivants : — Trombe qui a ravagé le village de Châlenay ; Lettre du M. Bouchard 1 34 — Météore lumineux du 6 juin 1839 vu à Ge- nève et à Lausanne comme il l'avait été â Chambéry, à Evreux , à Cambray ; Lettre de M. Wartmann i3y — Eaux thermales d'Aix en Provence ; Lettre de M. Yalz Ibid. — Elévation du thermomètre à Pcsaro, au mois de juin iSSç); LettredeM. Jtfrtm/ani. 140 — Détermination de la longueur d'un éclair; Lettre de M. Weissenbom a 18 — Sur le mouvement des vagues; Lettre de M. Aimé. Ibid. — Sur un procédé qu'on a employé pour rem- placer le volant ordinaire; Lettre de M. Robison a 1 g — Sur l'évaluation numérique de la force qui a produit certains effets de rupture, à Châ- tenay , dans le passage de la trombe; Let- tre de M. Lalanne ibid. — Sur les couches sous-jacentes à la craie, considérées par rapport slut forages arté- siens ; Lettre de M. Cornuel 277 — Sur la vitesse que peuvent atteindre les lo- comotives sur les chemins de fer; Lettre de M. de Pambour 278 — Sur les étoiles filantes observées dans les nuits des 9 et 1 1 août à Paris, à Bruxelles, à Troyes , à la Voulte et à Màcon 27,) — Sur la transmission de la chaleur rayon- nante ; Lettre de M. Melloni 3 1 5 — Sur un coup de tonnerre tombé à bord d'un bâtiment de l'État; Lettre de M. Papillau. 33o — Sur une aurore boréale vue à Asti; Lettre de M. Qaetelet 374 — Sur ce qui se passe dans les divers temps du procédé de M. Daguerre; Lettre de M. Donné 3^6 Des procédés photogéniques considérés comme moyen de gravure; Lettre de M. Daguerre 4'3 — Reproduction en nombre illimité , au ( 88 MM. _ P»B"- moyen de procédés photogéniques, dé des- sins faits à la main ; Lettre de M. Beiri.. 4'»9 — Étoiles fiantes du lo août ; Lettre de M. F. de Saulcy 4^» — Emploi du rcmorijueur à vapeur pour le service des bateaux-poste ; Lettre de M. Rohison 5i2 — Sur la substitution du tripoli à la ponce , pour le polissage des plaques destinées à recevoir les images photographiques ; Let- tre de M. Daguerre ibid. Observations relatives à Vaurore boréale du 11 octobre ; Lettres de MM. Darlu, Meaux ; Chaperon, Strasbourg; Coquand, Aii; YaU, Marseille 538 Observationsdu même phénomène; Lettres de MM. Mamiani, Pesaro; Matteucci, Borne; de la Pilaye, Renac (Ile-et-Vi- laine) 6oa — Observation de 2i aurores boréales à New- Haven (Connecticut), depuis le ■"jan- vier jusqu'au 3 septembre iSSg; Lettre de M. Berrick 6o3 — Étoiles filantes du loau ii août; Lettres de M. Schumacher, Altona ; Colla, Parme ; Herrick, New-Haven (Connecticut) ibid. — Étoiles filantes observées le 3 août 1 839 i Lettre deM. C/ewe -. 604 — Action des grands Jeux pour prévenir la formation des orages; Lettre de M. Mat- teucci 6o5 — Sur les courbes des chemins de fer; Lettre de M. ArTioux 660 — Sur l'utilité qu'il y aurait à établir un ob- servatoire magnétique à Alger; Lettre de M. Herschel 70a — Météore périodique du 1 1 au i3 novembre. 703 2 ) MM. Pagc- — Sur un dégagement continu de ^^az in/?am - mable qui s'est manifesté à la suite d'un ioiuiag-e; Lettre de M. Mulot 737 — Simplification apportée par M, Daguerre aux opérations de la photographie. , . . 824 — Procédé de M. iacoby pour obtenir , par la voie humide, des moulages métalliques ; Lettres de M. Bemidoff. 809 et 814 — M. Arago est nommé membre de la Commis- sion chargée de faire un rapport en ré- ponse à une lettre de M. le Ministre du Commerce, concernant les tables de morta- lité qui peuvent être prises pour bases par • les sociétés d^ assurances sur la vie 1 6 3 — Est élu pour faire partie du conseiljde per- fectionnement de l'Ecole Polytechnique pendant l'année scolaire 1839-1 P40 '*5 — Est chargé do faire un rapport verbal sur un ouvrage de M. Brousseaud , sur la me- sure d'un arc du parallèle moyen 713 ARDANT. — Études théoriques et expérimen- tales sur l'établissement des charpentes à grandes portées (Rapport sur ce Mémoire), aoo ARNOtJX. — Essai de son système de courbes àpetit rayon pour les chemins defer 660 AUBERT. — Faits et observations concernant la peste, recueillis en Egypte , en Arabie, àSmyrne, à Constantinople, etc., suivis d'un Mémoire sur le khachis et son em- ploi dans le traitement de la peste 371 ATJDODIN. — Remarques sur la cochenille du nopal 6g — Remarques à l'occasion d'une Note de M. Joly sur la cause de la coloration en rouge des marais salants 570 AYME adresse un paquet cacheté ( séance du I " juillet ) 54 BABINET. — Formule barométrique relative à une atmosphère composée de deux gas en repos 3i4 — Mémoire sur les caractères optiques des minéraux. (Rapport sur ce Mémoire.). . . 73 1 — Sur un nouveau moyen de constater un fait relatif à Vaberration de la lumière 774 BAER. — Remarques sur une Note de M. Baer relative au tonnerre des régions circumpo- laires 6o3 BAILLEUL. — Cas de guérlson après l'am- putation de la jambe pratiquée sur un jeune enfant qui avait eu la /amie arra- chée et la cuisse fracturée en deux points par l'engrenage d'une machine 653 BARBIER demande qu'une Commission soit chargée de constater les résultats qu'il a obtenus en enseignant à de très jeunes en- fants son nouveau système d'écriture 4 ' <> BASSANO (E. DE). —Sur le rapport de la Commission pour le concours au prix concernant les arts insalubres, un encou- ragement de 600 fr. est accordé à MM. E. de Bassano et Ajasson de Grandsagne , inventeurs d'une mèche de sauvetage qui donne le moyen de s'éclairer pendant quelques instants dans une cavité envahie par l'acide carbonique 778 et 8 1^1 BAUDELOCQUE. — Observations relatives à la génération 5io BAUDRIMONT. — Expériences faites au moyen du polariscope sur la lumière de l'aurore Jore'fl/e du aa octobre... 5^3 et 607 BAYARD. — Combinaison des appareils pho- ( 883 ) MM. P«(!«>- tographiijucs et du microscope solaire. . . . 55(j — ■■ Paquet cacheté (séance du ti novembre). 610 BAZIN. — Recherches sur la structure inlimo du poumon do l'homme et des animaux vertébrés ( 2' Mémoire) 1 53 — Rapport sur ce Mémoire 234 — Lettre en réponse à quelques remarques de M. Dufernoy sur un passage de ce rapport. 3oi — Sur la nature et les connexions nerveuses du ganglion céphalique (glande pituitaire). 607 BECKER Réclamation de priorité relative- ment à un procédé pour rendre les étoffes imperméables à l'eau Jroide 88 BECQUEREL. — Réponse à des remarques faites par M. Biot sur une communication de M. Becquerel concernant l'étude des effets des radiations chimiques au moyen des courants électriques 172 — Nouvelle Lettre sur le même sujet 7i3 BECQUEREL (Edmond). — Recherches sur les effets de la radiation chimique de la lumière solaire, au moyen des courants électriques i45 et 5Gi — Sur les effets électriques qui se produisent sous Vinjluence solaire 7" B ELLEKGER. — Considérations sur la na- ture de la rage spontanée et de la rage communiquée, chez l'homme. 333, 776 et 80g B ELLINGERI. — Supplément à son Mémoire sur \&/écondité des mammifères 160 Tables sur \& fécondité des mammifères et Mémoire sur la proportion des sexes dans les naissances des animaux vertébrés. (Rap- port sur ce Mémoire. ) 338 BENNER. — Sur Véofypile à vapeur et à mou- vement rotatif de Héron d'Alexandrie. . . . 2a3 BENOIT écrit relativement à des phénomènes qui , suivant lui , seraient de nature à jeter du jour sur le mode de formation de la grêle aa.'i BÉRAULT. — Modèle et description d'un chemin de fer suspendu, etc 653 BERAY. — Sur un appareil pour la conserva- tion du blé en gerbes SSï BERGSMA. — Expériences sur la température des végétaux (en commun avec M. Van Beek) 328 BERRI adresse plusieurs épreuves d^images photogénées obtenues par trois procédés différents 4>9 bERTACCIOLI soumet à l'examen de l'Aca- démie un savon de son invention 822 BERTHELOT. — Sur la culture de la coche- nille aux Canaries. ( Note de M. ÂMdouin sur la cochenille du nopal.) 69 BERZELIUS. — Sur la présence d'^tai'n et de cuivre dans des eaux sortant d'un terrain volcanique iG^ 09 MM. p,j„, BESLAY. — Rapport sur une chaudière à va- peur présentée par M. Beslay 32 BESSAND. — Note sur un dispositif destiné à empêcher les voitures de verser rfjly BESSEYRE demande à développer les preuves à l'appui de la théorie qu'il a donnée du Daguerréotype ^|._2 BEUDANT est réélu membre de la Commission administrative pour le 2' semestre de iSSg j; et le i""' de 1840 . — Rapport sur un Mémoire de M. Bahinet concernant les caractères optiques des mi- nérauja ^3^ BEUVIÉRE. — Expériences de photographie (paquet cacheté adressé à la séance du 14 octobre) jjg^ BINET. — Mémoire sur les intégrales eulé- ricnnes et sur leur application à la théorie des suites et à l'évaluatioB des fonctions de grands nombres 3q — Note sur l'expression du logarithme de Vin- tégrale eulérienne T (p) i56 BIOT. — Remarques sur une Note de M. Ed. Becquerel concernant le pouvoir chimique de certaines radiations qui accompagnent les radiations lumineuses ; ifig — Réflexions à l'occasion d'une réponse de M. Bec^uerei aux remarques précédentes. 153 — Mémoire sur la détermination d'une limite supérieure de Vatmosphère terrestre i^^A — M. Biot fait hommage d'une Notice sur les effets chimiques des radiations , et sur l'em- ploi qu'en a fait M. Daguerre pour obtenir de la chambre noire des images persis- tantes .....--. QQQ — Remarques relatives à un Mémoire de M. Ed. Becquerel sur les effets électriques produits sous Vinjluence solaire 670 — Remarques à l'occasion d'une nouvelle communication du même auteur sur le même sujet 713 et 71g — Sur la constitution, moléculaire des pro- duits isomères au camphre 6 j £ — Indication d'expériences à faire relative- ment à la question de Visomérie ; utilité qu'il y aurait à mesurer comparativement les chaleurs spécijiques des corps isomères. — Sur l'importance de l'étude de certains pro- duits chimiques au moyen de méthodes op- tiques BLAIN VILLE (De). —Rapport sur un Mé- moire de M. Bazin, concernant la structure intime des poumons chez les animaux ver- tébrés 234 — Remarques à l'occasion d'un Mémoire de M. Duméril sur les cécilies G6Î — Note sur les vertèbres cervicales de VAi ( Bradxpus tridactïlus) 76a S55 824 (884) MM. . P»g" — M. de Blninville , en présentant les deux dernières livraisons de son Osiéographic des Primates, donne une idée du plan qu'il s'est tracé pour cet ouvrage 782 — M. de Blninville est nommé membre de la Commission chargée de proposer une question pour le grand Prix de sciences physiques de 184 1 797 BLANCHE. — Lettre sur un cas de cécité guéri par l'application des grandes ven- touses de M, Junod Gog BLEIN. — Sur quelques expressions em- ployées par les physiciens en parlant de la chaleur latente et de l'action du prisme sur la lumière 7 1 ii BOISSIER-SUCQUET. — Procédé pour la désinfection ie% fosses d'aisance (en com- mun avec M. Krafft) 734 BOITEUX. — Sur un système dl'éclairage pour les navires en mer 14^ BOMMARD adresse , sous enveloppe cachetée, une Note sur les waggons des chemins de fer (séance du 3o septembre) 4^4 BONAND prie l'Académie de hâter le rapport promis sur un projet concernant les eaux qui doivent être amenées à Lyon 14 * BONJEAN. — Analyse chimique des eaux d'Aix en Savoie 160 BONNARD (EVe). — Effets de l'application des grandes ventouses dans diverses maladies. $73 BONNET DES GOUTTES. — Sur les pre- miers soins à donner aux personnes mor- dues par des chiens suspects 33a BONNEY. — Sur un cas de mirage observé dans les environs d'Auxonne 434 BORE. — Conformité des caractères physiques entre la race juive et la race chaldéenne. . 705 BORNANT présente le modèle d'une voiture mise en mouvement par les pieds des hommes qu'elle transporte 4'" BOR"ï DE SAINT- VINCENT. —Remarques à l'occasion d'une Note de M. Milne Edwards, concernant des observations de M. Tfordmann sur les polypiers du genre campanulaire 7 * 7 > 7 ^9 ®t 74^ — Apparition de neige, au mois de juillet, sur les hautes montagnes de Vile Bour- bon 735 — M. Bor^annonce son départ pour l'Algérie. 772 BOUBÉE. — Sur la manière dont se forment et se disposent les couches des terrains de sédiment i33 BOUCHARD. — Détails sur la trombe qui a ravagé, le 18 juin. i83g, la commune de Châtenay l34 SOUCHARDAT. — Nouvelles recherches sur les alcalis végétaux 475 SOURCHENY écrit qu'il est en possession d'un remède contre Vhydrophobie , et de- mande qu'une Commission soit nommée à l'effet de constater l'efficacité de ce remède. aSo BOUCHERIE. — Dépôt d'an paquet cacheté (séance du |5 juillet) laa BOURDON. — Figure et description d'un nou- vel indicateur pour les chaudières à va- peur 46 BOUSSINGAULT. —Discussion de la valeur relative des assolements par les résultats de l'analyse élémentaire aSî liOUTlGNY. — Supplément à de précédents Mémoires sur la calé/action 1 Sa — M. Bautigny prie l'Académie de hâter le Rapport qui doit être fait sur les diverses Notes qu'il a adressées relativement à la calé/action 8oy BOUTIN — Etude des produits auxquels donne naissance l'action de Vacide nitrique sur Valoès succotrin gio BOUTRON et FREMY. - Recherches sur la moutarde blanche, la moutarde noire et Vhuile essentielle à laquelle celle-ci donne naissance 000 BOUVARD. — EfTet produit à l'Observatoire de Paris par Yexplosion de la poudrière de Grenelle 416 — M. Bouvard, au nom de la Commission nommée pour examiner les écrits de M. Godard, déclare qu'ils ne méritent en aucune façon l'attention do l'Académie.. 42a BOUVARD (EuG. ). — Observation des étoiles filantes du 9 au II août , à l'Observatoire de Paris ang BOUVIER. — Considération sur la section des muscles dans le traitement des déviations latérales de l'épine 85 — Les travaux de M. Bouvier sur la section sous-cutanée des muscles dans le traitement de certaines difformités, sont mentionnés honorablement dans le Rapport sur le concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie / 844 BOUVY. — Observation Ae& étoiles filantes , du 9 an II aoât, à l'Observatoire de Bruxelles. »:3 BOWDITCH. — Les fils de ce mathématicien , en adressant le 4^ et dernier volume de sa traduction de la Mécanique céleste de La- place, annoncent qu'ils ont fait de sa bi- bliothèque privée, qui était très riche en ouvrages scientifiques, une bibliothèque publique 458 BRETON. — Nouvel appareil électro-magné- tique a4a BRIGHT. — Une médaille d'or lui est accordée pour ses travaux sur l'a/feummune oiï né- phrite albumineuse 777 et 843 ( 885 ; *"•■ Pag«. nnOUSSEAUD. — La médaille de LaUnde lui est accordée pour l'ouvrage qu'il vient de publier sous Ic.titre de Mesure d'un arcdu parallèle moyen 77S et 83o BKUNET. — De la disposition des pales, et de leurs mouvements dans les navires à vapeur. 118 BUCKLAND, nommé récemment correspon- dant pour la section de Minéralogie et de Géologie, adresse ses rcmerciments à l'A- cadémie 88 BUNTEN. — Nouveau baromètre à niveau MM- p.g„. constant. ^ Rapport sur cet instrument). Soi BUEEAU-EIOFFREY. — Recherches statis- tique» sur la mortalité de Londres, au commencement et à la fin du 1 8" siècle. 366 BURLE. — Waggons propres à décrire sur les chemins de fer des courbes d'un petit fayon ,,8 BUSSY. — Note sur la formation de Vhuile essentielle de moutarde noire, et dépôtd'un paquet cacheté relatif aux mêmes recher- ches (séance du 23 décembre) 8i.5 CABILLET. — Sur une opération graphiijue pour la construction des tuyaux d'orgue. 734 CALIGWÏ ( De) écrit qu'un appareil hydrau- lique, dont il a précédemment adresse lu description , peut fournir, pour le phéno- mène àes fontaines intermittentes , une ex- plication différente de celle qu'on admet le plus communément i4a — Mémoire sur une macAi'ne à flotteur oscil- lant. — Nouveau récepteur hydraulique à mouvement rectillgne alternatif 1^1 — M. de Caligny annonce qu'il vient de faire exécuter un nouveau bélier hydraulique de son invention 5io — Le prix de Mécanique de la fondation Mon- tyon lui est adjugé pour cet appareil .741 8' 833 — Description d'un modèle fonctionnant de fontaine intermittente oscillante 809 CAPITAINE. — Sur les corps isomères kVes- sence de térébenthine 654 — Sur un procédé qui permet d'obtenir , par la voie humide , la/er à l'état métallique. jSy CAPOCCI. — Influence des éruptions volca- niques sur la déclinaison de Vaigaille ai- mantée 374 — Observation à Naples des étoiles filantes de la nuit du 10 aoiU ... 375 CASTERA (De). — Surla nécessité de s'occu- per de recherches pour trouver un traite- ment curatif de la rage 3Si — Sur le rapport de la Commission du con- cours pour le prix concernant les arts insalubres, un nouvel encouragement de aooo fr. est accordé à M. ) ■'■'!) et 91 Mémoire sur Vintégration des équations différentielles Ae& mouvements planétaires. i8?i Mémoire où l'on montre comment une seule et mëine théorie peut fournir les lois de propagation de la lumière et de la cha- '«"r 283 Mémoire sur la réduction des intéprales générales d'un système adéquations liné- aires aux différences partielles a88 M. Cauchy, en faisant hommage à l'Aca- démie des quatre premières livraisons de ses Exercices d'analyse et de physique ma- , ! : thématique, indique quelques-unes de» m théories qui y sont traitées 33*' Rapport sur un Mémoire de M. Lamé re- latif au dernier théorème de Fermât 35q Mémoire sur la théorie des nombres, et en particulier sur les/orme* quadratiques des nombres premiers /-j • Mémoire sur les formes quadratiques des puissances d'un nombre premier ou du qua- druple de ces puissances 5iq Présentation de plusieurs Mémoires de mécanique analytique et de physique ma- thématique 5^5 • Sur la constitution des molécules inté- grantes et sur les mouvements atomiques des corps cristallisés 555 ■ Sur la convergence des séries; application du théorème fondamental au développe ment des fonctions implicites , ,587 ■ Mémoire sur les pressions et tensions dans un double système de molécules sollici- tées par des forces d'attraction ou de ré- pulsion mutuelle 588 - Sur l'évaluation et la réduction de la fonc- tion principale dans les intégrales d'un . système /ai» souS'Cutanées 8i — Mémoire sur l'étiologie générale des dévia- tions latérales de l'épine par rétraction mus- culaire active 4^5 — Dépôt d'un paquet cacheté , séance du 28 octobre 554 — Le travail do M. Guérin sur le traitement du torticolis ancien par la section sous- cutanée des muscles, est mentionné ho- norablement dans le rapport sur le con- cours pour les pri-v de Médecine et de Chi- rurgie, fondation Monlyon GUIBERT. — Lettre sur l'emploi de Vasphalte. — Lettre sur la nature et le traitement de la coqueluche 38i 8^4 54 MM. P'ge». — Sur quelques maladies jusqu'ici mal con- nues et mal nommées l(li GUILBAUD. — Appareil pour la fabrication d'un gaz d'éclairage obtenu de» matière» résineuses ou bitumineuses 537 GTJLLLATJMET. — M. de Freycinet est ad- joint a la Commission chargée de faire un rapport sur la cloche à plongeur de M. Guil- laumet 3oi — Rapport sur cet appareil 363 GDYON. — M. Flourens annonce qu'il vient de recevoir de M. Guyon, chirurgien en ,1, chef à l'armée d'Afrique, de nouveaux ma- ,. tériaux pour servir à Vhistoire naturelle des races humaines qui habitent l'Algérie ... i\^ — Sur une maladie de la peau observée en Algérie 5 1 .^ — Inoculation de la variole sur un lépreur . . 57$ H HÉBERT demande à remplacer un Mémoire sur les aliments et les boissons qu'il avait adressé précédemment, par un travail plus complet sur le même sujet 7^0 HËLIE. — Instrument à calculer 537 HERAN demande à reprendre des échantillons d'une encre dite de sûreté, qu'il avait pré- cédemment adressés ,88 HERRICK écrit qu'à New-Haven (Connecti-- cut), depuis le i*'' janvier jusqu'au a3 sep- tembre 1859 on a observé vingt-deux au- rores boréales, et que l'aurore boréale du 3 septembre a été observée à la Nouvelle- ^^rléans 6o3 U£j^cl'^HEL , au nom de la Société royale de Lg^^'res, invite l'Académie à solliciter du Qgyygp nement français l'établissement d'un Ubse, -cataire magnétique à Alger 70a HERVY adresse "" P-^î""' cacheté portant pour suscriptioii = Procédé pour l'extrac- tion de l'indigo du Polrgomim tinctorium (séance du S août). '»oM- -■•,nou'bnoi!ii;-i-v.^'^ ;'t-.i'..f . 'nnii ÏACOBÏ. — 'Son procédé de moulage «.'• me'M/ par la voie humide; Lettre de M . Demi 'A°ff- 809 JAILLET. — Machine hrdraulique propos'^e comme moteur pour divers usages, et comme pouvant remplacer les pompes à incendies • • 8t* ^ JACQUINOT. — Sur un cas de' mirage ob- servé aux environs d'Auxonne 4^4 JiîXiER, en adressant la deuxième partie de J'ouvrage qu'il publie sur les restes/os- 3a3 808 481 56i HOLLARD. — Faits relatifs à la spécialité de fonctions qu'on attribue aux deux or- dres de racines des nerfs spinaux , . , . HOMBRES-FIRMAS(D'). - Résumé des oJ- servations météorologiques faites pendant trente-cinq ans à Alais — Sur \(ia fossiles des environs d'Alais — Sur une périnée fossile trouvée à Gattigues ( — M. /omard présente ses Eludes géographi- ques et historiques sur l'Arabie 5o6 JOUFFROÏ (De). — Mémoire sur les bateaux MM. Pagn à vapeur gf, i JULLIEN. — Sur l'or^mc des ^jri/ej que la mer rejette sur une portion de la côte si- tuée près de Wissant (Pas-de-Calais). ... 433 JUNOD. — Cas de cécité guérie par l'usage de sesgrandes ventouses 609 JUSSIEU (De). — Recherches sur les em- bryons monocotïlédonés i5 K KAME (Robert). — Recherches sur les ma- tières colorantes 656 KORILSKY adresse quelques détails sur les effets produits par la trombe de Châtenajr, et des nonsidérations sur la cause de ce phénomène aîS — Sur la cause à laquelle peuvent tenir les différences qui s'observent entre les ré- sultats de M. GaX-Luisac et ceux de M. Dalton, relativement à Vanalyse de Vair pris à diverses hauteurs 354 — Sur le mode de formation des glaçons que charrient les rivières, etc 38 1 KRAFT. — Procédé pour la désinfection des fosses d'aisance (en commun arec M. Boissier'Sucquet ) ^34 KRANSS demande qu'un travail sur Vortho- pédie qu'il destine au concours Montyon, soit renvoyé à la section de Médecine et de Chirurgie 1 33 RUHLMANN. — Mémoire sur les proprié- tés àuplatine très divisé, et recherches sur les phénomènes de l'éthérijlcation (Rap- port sur ces deux travaux) ,}g6 — Nouvelles recherches sur l'éthérificatinn . S^i LACHÈVRE demande un rapport sur des Mémoires précédemment adressés par lui et reiatih h\a concordance des calendriers. 122 LACROIX fait, au nom de la section de Géo- métrie, un rapport en réponse à une Lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique concernant l'opportunité de faire exécu- ter des tables algébriques ayant pour objet l'élimination d'une inconnue entre deux équations littérales de degré supérieur en X et en j' 24 ' LACROIX. — Observation des étoiles filantes du 9 au II août , à Mâcon 279 LALANDE (De). Voir à Delalande. LALANNE (Léon). — Sur Vévaluation numé- mérique de layôrce qui a produit certains effets de rupture à Châtenay 319 — Note sur une balance arithmétique ou nou- velle machine à calcul 319 — Rapport sur cette machine Ggi — Note sur une autre machine à calculs , Va- rithmoplanimètre 800 LALLEMAND. — Nouvelle méthode pour le traitement des ^iïu/ci vésico-vaginales .. 242 LAME. — Mémoire sur le dernier théorème de Fermât 45 — Rapport sur ce Mémoire . SJk) LANGE-BEAUJOUR. — Dépôt d'un paquet cacheté (séance du 9 décembre) 777 R.C. iSîg, a« Semestre. (T.IX.) LA PILAYE (De). — Observation de Vaurore boréale du aa octobre , à Renac près Rennes 602 LARREY. — Remarques concernant Vappli- cation desjeuilles d'or sur la peau, à l'oc- casion d'une Note de M. Legrand sur \ei avantages de cette application pendant l'éruption de la variole , pour empêcher le visage d'en être marqué 53 — Sur un moyen de prévenir les traces de la variole 81 — M. harrey déclare, au nom d'une Com- mission, qu'il n'y a pas lieu à faire de rapport sur un Mémoire concernant la thérapeutique des _/rac/a;«, adressé par M. May or de Lausanne 5o5 — Annonce le retour de M. de Mirbel 788 LARTET. — Sur de nouvelles espèces fos- siles découyeHes daiDB le département du Gers ; Lettre à M. Flourens 1C6 LARZILIÉRE. — Observation des étoiles filantes du 9 au 11 août, à Trores ajg LASSAIGNE. — De l'action exercée par les sels métalliques sur Yalbumine liquide et sur les tissus organiques gj q LAUBEPIN écrit relativement à une tête fos- sile de grand cétacé trouvée à la Loui- siane , et il en adresse une figure litho- graphiée 354 123 ( 894) MM. Pages. LATJGIER. — Observation des étoiles fUantes dn g au 1 1 août , à TObservatoire de Paris 279 LAURENT. — Note sur la théorie des substi- tutions 3^3 — Sur un nouveau composé (Vacide pymari- qué) obtenu de la térébenthine de pin ma- ritime , et sur quelques produits qui en dérivent 797 LAURENT demande que l'Académie se fasse rendre compte de la méthode à l'aide de laquelle il a appris à parler à son fils , sourd-muet de naissance '4^ LAURENT. — Observation sur les mouve- ments de spongilles très jeunes et non en- core fixées 3o3 — Recherches sur le développement normal et anormal des animaux 4'" — Recherches sur les trois sortes de corps re- producteurs des animaux, et en particu- lier sur Vixafde Vliydra vulgaris grisea . . . 810 LAUZERAL envoie de nouveaux calculs con- cernant la conversion des anciennes et 1 nouvelles mesures '4^ LAVANCHY. — Pont /lorfaJi/; pliant, à cou- lisses et à roulettes 3^3 LECANU. — Recherches sur Vurine humaine. 84 LECLERC propose de construire les aréomè- tres dans de certaines dimensions qui les mettraient en rapport avec Iss mesures métriques 610 LEGRAND. — Effet des feuilles d'or appli- quées sur le visage pendant l'éruption de la variole^ pour préserver le visage des marques que laisseraient les pustules. . . .^a LEMERCIER. — Note sur une lumière atmos- phérique observée le 24 août 3^5 LÉON DUPARC. Voyez Duparc. LEONARD annonce avoir trouvé les moyens de développer notablement l'intelligence des animaux, et en particulier des chiens. 223 — Écrit qu'un Mémoire qu'il avait proposé sur les moyens propres à développer l'intel- ligence des animaux n'est pas encore pro- pre à être présenté, mais que les notes qui lui ont servi pour ce travail suflîrout pour que les Commissaires puissent con- naître la méthode qu'il emploie 246 — Recherches pratiques sur Véducation du chien . 276 LEREBOULLET adresse un paquet cacheté portant pour suscription : Mémoire d'Ana- tomie comparée (séance du 5 août) 214 LEREBOURS. — M. Arago met sous les yeux de l'Académie plusieurs images photogé- niques obtenues par M. Lerebours 43° LEROY D'ÉTIOLLES. - Lettre sur un ins- trument lithotriteur pour les maladies des voies urinaires; et demande d'un rap- port sur plusieurs Mémoires précédem- ment présentés concernant la lithotritie. — Sur le traitement des Jistules vésico-vagi- nales — Sur les calculi vésicaux trouvés chez des personnes soumises à un traitement par les eaux alcalines gazeuses. — Calcul très dur d'urate de soude LESUEUR. — Sur deux vessies auxiliaires existant dans les tortues du genre Émyde. LEVACHER demande qu'un Mémoire sur le pian et le crabe, qu'il avait précé- demment présenté , soit admis au con- cours pour \esprixde Médecine et de Chi- rurgie LEVASSEUR adresse, au nom de son frère , des échantillons d'un tissu très fin , très résistant et de grandes dimensions que forment des chenilles en Moravie — Rapport sur cette communication LE VERRIER. — Sur les variations séculaires des orbites des planètes 370 — Sur quelques erreurs contenues dans le 3' volume de la Théorie analytique du système du monde de M. de Pontécou- lant , — Sur les variations séculaires des éléments des orbites des planètes ( inclinaisons et longitude des rueuds ) — Sur le météore périodique du laau i3 no- vembre LEYMERIE. — Sur une trombe observée en mer HBRI. — Sur la prétendue découverte de pro- cédés photogéniques remontant au xvii' siècle — Sur une date de la seconde moitié du dou- zième siècle, dans laquelle on a cru voir des caractères numériques pris avec une valeur de position — M. Libri annonce qu'il vient de retrouver les manuscrits de Fermât, que l'on croyait perdus, avec diverses pièces inédites des plus illustres géomètres des deux der- niers siècles — Remarques sur une Note de M. Chasles re- lative à l'existence aux x* et xi° siècle d'un système de numération écrite , dans lequel les chiffres auraient eu une valeur de po- sition — Réplique à M. Chasles sur la même ques- tion — Suite de la même discussion — M. Libri fait hommage à l'Académie d'une Notice sur des manuscrits inédits de Fer.» mat qui sont aujourd'hui en sa posses- sion , et qu'il se propose de publier P.gei. 53 5o6 8ai 45e 53 275 533 , 476 55o 569 808 610 289 Ibid. 357 447 452 469 775 (895 j «»■ Page>. LIODVILLE. — Note sur réyaluation ap- prochée du produit I.2.3...I lo/j — Intégration d'une classe d'équations diffé- rentielle) partielles du second ordre en quantités tinles explicites 5^7 — Rapport sur des recherches analytiques de M. Ritter, concernant le problème des ré- Jractions astronomiques 65o LOUVRIER. — Traitement de Vankylose du genou par une machine agissant à la ma- nière d'un levier du second genre 8aa LUCAS. — M. Soulier -le-Sauve adresse l'iti- néraire d'un voyage de circumnavigation que va entreprendre le capitaine Lucas, pour l'instruction des jeunes gens desti- nés à la marine marchande et au com- merce j j3 LUCCHESINI. — Nou»elle méthode pour là solution de certains problèmes arithmé- tiques ^02 LUTZELSCHWAB. — Paquet cacheté por- tant pour suscription : Sur la transforma- tion du sucre de raisin en sucre de cannes (séance du 3o juillet) 167 — Paquet cacAete (séance du 11 novembre).. 610 M MAGENDIE demande, au nom do la Com- mission pour le concours au prix de Phy- siologie expérimentale , qu'un chimiste soit adjoint aux membres précédemment nom- més 161 — Déclare que les moyens employés par M. Laurent pour apprendre à parler aux jourdi- mue (j n'offrent rien d'assez nou- veau pour exiger un rapport 167 — Fait hommage à l'Académie du i"' volume de ses Leçons sur les fonctions et les ma- ladies du système nerveux aon — Rapport sur les pièces adressées pour le concours hm prix de Physiologie expérimen- tale 536 Remarques à l'occasion d'une Note de M. Chapelain f sur une eau destinée à ar- rêter les hémorragies 776 Remarques Ji l'occasion d'une Lettre de M. Bellengcr , concernant la nature de la rage chez l'homme ibid. — M. Magendie est nommé membre de la Commission chargée de présenter une question pour le grand Prix de sciences physiques pour 184 1 73^ MAILLY. — Observation des étoilesfilantes du g au 1 1 août à l'observatoire de Bruxelles. 270 MAISSIAT. — Dépôt d'un paquet cacheté (séance du 3o juillet) 167 — Paquet cacheté (séance du 5 août) 224 MALGAIGNE. — Sur \& fréquence des her- nies selon les sexes , les iges , et relative- ment à la population. 1 1 5 MAMIAJNI. — Sur le maximum de température observé en juin i83c) à Pesaro i^o — Observation de Vaurore boréale du 22 oc- tobre à Pesaro 602 MANOL. — Sur Xn forme elliptique des glo- bules du sang chez le chameau à deux bosses. — .Sur les dimensions des globules dans le sang du Protée (un de ces ani- maux, apporté vivant par M. Wandl, est ' mis sous les yeux de l'Académie) 739 — Sur ]a. forme des globules du sang dans les crocodiles 826 MARAVIGNA. — Monographie de la céles- (me de Sicile (Rapport sur ce Mémoire). 38 MARIGWÏ demande à retirer un Mémoire ayant pour titre : Entretiens do Py thagore avec ses disciples sur la physique géné- rale, Mémoire qui n'a pas encore été l'ob- jet d'un rapport 246 MARQUIER Lithographie faite d'après un dessin photographique . 610 MARTIN. — Une somme de 1000 fr. lui est accordée pour les perfectionnements qu'il a apportés à une jambe mécanique 777 MARTIN-SOLON. — Une médaille d'or lui est accordée pour ses travaux sur Valbumir nurie ou néphrite albumineuse... 777 et 843 MATHIEU est nommé membre de la Commis- sion chargée de faire un rapport en ré- ponse à une lettre de M. le Ministre du Commerce concernant les tables de mor- talité qui peuvent être prises pour base dans les opérations d'assurances sur la vie. i63 — Rapport sur une nouvelle Note de M. Té- tard relative à l'orientation de l'arc de l'étoile 455 — Rapport de la Commission chargée de dé- cerner la médaille de Lalande 778 et 83o MATTEUCCI. — Observation de Vaurore boréale du 22 octobre à Rome 602 — Action des grands feux pour prévenir la formation des orages 6o5 MAUBL ANC Demande d'un rapport 54 MAUVAIS. — Observation des étoiles filantes du 9 au 1 1 août , à l'Observatoire de Paris. 279 MAY OR, de Lausanne. — Essai sur la théra- peutique générale des ^octarei 242 — La Commission chargée d'examiner ce tra- 123.. ( 896 Mil, P'if- vail déclare qu'il n'y a pas lieu à faire de rapport 5o5 MAYRAN adresse des sialaclites provenant d'une caverne qu'il a découverte , en com- pagnie d'autres officiers de la légion étran- gère, dans le flanc du mont Gourayah, à 5o;) mètres au-dessus de Bougie 333 MEIS (De). — Nouveau traité de Géométrie . 696 MELLONl. — Sur la transmission de la chaleur rayonnante ; Lettre à M. Arago 3l5 MÉNARDIÉRE adresse une Note sur des ap- pareils à l'aide desquels on peut sans danger, suivant lui , se rendre maître des hétes féroces 1^3 MENOTTI. — Réponse à une réclamation de priorité faite par M. Becker, concernant un procédé pour rendre les étoffes imper- méables à Veau froide 121 MELLON. — Note sur les composés décolo- rants désignés sous le nom àl'hypochlorites. 1 09 MINISTRE DE LA GUERRE adresse à l'A- cadémie un tableau de la situation des établissements français en Algérie 88 — Invite l'Académie à désigner trois de ses membres pour faire partie du conseil de perfectionnement de l'Ecole Polytechni- que pendant l'année scolaire iSSg-iSjo. laS — Annonce l'organisation définitive de la Commission chargée de Vexploration scienti- fique de l'Algérie, et prie l'Académie de lui transmettre une liste des livres, instru- ments, réactifs, etc., dont cette Commis- sion pourra avoirbesoin pour ses travaux. 3oi — Transmet un Mémoire de M. Aimé sur le mouvement des vagues, et demande que l'Académie lui fasse connaître l'opinion de la Commission chargée de l'examen de ce travail .jii — Adresse deux exemplaires du nouveau _/"or- mulaire pharmaceutique à l'usage des hô- pitaux militaires 456 — Demande communication du rapport qui doit être fait sur un Mémoire de M. Aimé concernant les variations du niveau de la nwr dans le port d'Alger "^oi — Invite l'Académie à désigner quelques-uns de ses membres pour faire partie d'une Commission qu'il a chargée d'examiner le procédé proposé par MM. d'Ordonneau et Flandin, pour \z fabrication du pain de munition ^35 — Annonce qu'il a compris M. Aimé dans une nomination de membres adjoints qui pour- rontètre appelés à partager les travaux de la Commission scientifique de VAlgéi-ie. Ibid. — Annonce qu'il vient de nommer membre titulaire de la commission scientifique de l'Algérie , M. Renou , l'une des per- ) ' • MM. P»*»». sonnes désignées à cet effet par TAcadé- mie 801 MINISTRE DE LA MARINE ET DES CO- LONIES invite l'Académie à charger une Commission de faire un rapport sur les observations scientifiques recueillies pen- dant la campagne de circumnavigation de la frégate la Vénus 596 — M. le Ministre transmet, comme docu- ments pouvant servir au travail de la Commission chargée de l'examen d'un Mémoire de M. Péligot sur l'analyse de la canne à sucre et du vesou, deux lettres de M. labrun, délégué de la Guade- loupe 65a MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLI- QUE transmet une lettre de M. Yène, con- cernant la nécessité de tables algébriques pour l'élimination d'une inconnue enire deux équations littérales de degré supé ■ rieur "9 — Adresse ampliation de l'ordonnance royale autorisant l'Académie à accepter une somme de .7000 fr. destinée à ]3Lfondation d'un prix qui portera le nom de prix Cu- vier et sera décerné tous les trois ans à l'auteur de l'ouvrage le plus remarquable soit sur le règne animal , soit sur la géo- logie air — Transmet deux brochures sur la théorie des ouragans 3ï^ — Demande l'opinion de l'Académie sur des écrits de M. Godart relatifs à un nouveau système du monde ^d MINISTRE DE L'INTÉRIEUR annonce l'in- tention que la première divulgation des procédés photographiques de MM. Niépce et Daguerre ait lieu , si l'Académie y con- sent , dans une de ses séances ; ces pro- cédés devant être rendus publics, confor- mément i la loi qui accorde aux deux inventeurs une récompense nationale.. . . laj MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS trans- met un Mémoire de M. Burle concernant un système de waggons propres à décrire sur les chemins de fer des courbes d'un pe- tit rayon 118 MINISTRE DU COMMERCE ET DE L'A- GRICULTURE consulte l'Académie sur le choix de tables de mortalité, à Poccasion d'un projet de tontines 161 — M. le Ministre du Commerce et de l'Agricul- ture transmet deux Mémoires imprimés de M. Bullard, sur la peste et sur les me- sures sanitaires 3^3 — Transmet deux exemplaires d'un rapport qui lui a été fait par M. Ségur-Dupeyron , sur les modifications qu'il conviendrait X«t (897 ) MM. P»l!« d'apporter aux règlements sanitaires 334 ~- Happelle la demande faite à l'Académie par l'Administration , d'un rapport sur les moyens de prévenir l'éclosion des œufs de vers à soie dans le trajet de Chine en France 5 n MIOTTARD. — Sur les tremblements de terre ressentis à Saint-Jean-de-Maurienne 4^^ MIRBEL (De). — Son prochain retour de l'Al- gérie annoncé par M. Larrey , . 788 MONIN adresse la copie d'un rapport fait en 1819 sur des transports sur pierre de vieilles impressions exécutés en présence d'une Commission de l'Académie des sciences et arts de Caen i33 MONNIER. — Machine à vapeur à rotation immédiate (en commun avec M. Demi- ehelis. ) 5ç)5 MOREAU DE JONNÊS. —Sur des tentatives pour la culture de la cochenille, faites h la MM. P>tM. Martinique et à la côte de Coromandel... 7.Î — Sur un nouveau tremblement de terre res- senti le 1 août 2i la Martinique 4 '^ MORIN. — La Commission du grand prix des sciences mathématiques propose d'accor- der, à titre d'encouragements, la somme destinée à ce prix à un travail présenté par MM. Piobert , Morin et Didion. 4-55 et 83o — Mémoire sur les roues hydrauliques à aubes courbes 5()3 — Sur les pendules balistiques construits en i836 à l'arsenal de Metz, par MM. Pio- bert et Morin (JgS MULOT. — Sur un dégagement continu de gaz inflammable qui s'est manifesté à la 1 suite d'an forage pratiqué dans le voisi- nage de Saint-Denis 737 MULOT fils. — Observation des étoilesfilantes du g au 11 août, à Paris 279 N NELL DE BRÉAUTÉ. — Occultation de Ré- gulus observée en plein jour Soi NEPVEU. — Chemin defer suspendu pour le transport des matériaux de construction. 5g5 NICOD. — Paquet cacheté présenté à la séance du 28 octobre 554 — M. Nicod demande l'ouverture de ce pa- quet cacheté, qui se trouve renfermer seulement une Note imprimée 676 — Sur les propriétés hygiéniques de l'eau SgS NIEPCE. — M. Arago donne communication d'une lettre dans laquelle M. le Ministre de l'Intérieur annonce que, si l'Académie y consent , c'est dans une de ses séances qu'aura lieu la première divulgation des procédés photographiques de MM. Niépce et Daguerre, procédés qui doivent être rendus publics, conformément à la loi qui accorde une récompense nationale aux deux inventeurs .127 — Exposition de ce procédé par M. 'Arago, dans la séance du ig août 25o — Lettres relatives à la combinaison des mé- thodes photogéniques et des procédés de la gravure. — Article relatif au même sujet dans un contrat passé, en 1829, entre MM. Niépce et Daguerre 4'^9 NONAT. — Recherches sur le mécanisme de la roi.r i32 NORDMANN. — Observations sur les poly- piers du genre Campanulaire 7''4 0 OBERHAEUSER et Trécourt présentent un microscope achromatique donnant tous les grossissements de o à 5oo sans change- ment de verres 3îî ORBIGNY (D') prie l'Académie de h.lter le rapport qui doit être fait sur la question de propriété agitée entre lui et M. Bowring relativement à la carte du lac de Titicaca. 142 ORDONNEAU (D'). — Sur un nouveau pro- cédé pour la fabrication du pain de muni- tion 569 et 609 — M. le Ministre de la Guerre invite l'Aca- démie à désigner quelques-uns de ses membres pour faire partie de la Commis- sion qu'il a chargée d'examiner le procédé pour la fabrication du pain de munition proposé par MM. d'Ordonneau et Flandin. 735 ORFILA. — Lettre à l'occasion d'une récla- mation de M. Couerbe sur l'existence de l'arsenic dans le corps humain 826 OSMONT présente un compteur à gaz sans eau, d'après le système de M. Clegg 373 OWEN. — Sur la structure des dents des Sqtmles , et sur le mode de formation des dents en général - 784 (898 ) p MM. PagM. PALLAS. — Nouvelles recherches sur le sucre de maïs 118 — Expériences sur quelques plantes textiles du nord de l'Afrique Ibid. PALU. — Sur le débordement périodique d'un puits, occasionné par un dégagement de gaz acide carbonique lao PAMBOUR (Be). — Expériences concernant \& frottement des waggons et la résistance de Yair contre les trains en mouvement sur les rail-ways 21a — Vitesse que peuvent atteindre les locomo- tives sur les chemins de fer 2^8 — Sur la quantité dVau à l'état liquide en traînée par la vapeur dans le jeu des locomotives , i^8i — Examen comparatif de la vitesse qu'on peut obtenir sur les chemins de fer à voie étroite et à voie large ^06 — Recherches sur l'influence des pentes et des contrepentes dans les chemins de fer. . . . 802 PAPILLAU. — Sur un coup de tonnerre qui a frappé sans l'endommager un navire muni d'un paratonnerre 33o PAPPENHEIM. — Sur Vhystiogénésie et sur les nerfs organiques ; Lettre à M. Flourens. 'j^o PARA'VE'S'(De). — Sur les miao tse et sur les hommes du Ting-ling 88 — Nouvelle lettre sur I es hommes du Ting-ling. 246 — M. de Paravey continue à transmettre les notes qu'il prend dans ses lectures 280 — Note sur les renseignements que l'on trouve dans les écrits des auteurs chinois et japo- nais , et dans ceux de quelques natura- listes européens , relativement aux grandes espèces de salamandres 333 — Sur la direction de certains cristaux magné- tiques qui se trouvent dans des schistes primitifs , direction qui , suivant M. de Paravey, doit indiquer celle du pôle ma- gnétique à l'époque où ces schistes se sont déposés 77; PASSOT. — Appareil destiné à indiquer les changements de niveau d'un liquide Tarif S» fermé dans un vase opaque ^'i'i — Modifications apportées à cet appareil , de manière à permettre de l'adapter aux chaudières a vapeur, 4^6 — Sur une détermination expérimentale de l'intensité de la,/ôrce centrifuge dans les machines hydrauliques à réaction 536 PAUWELS demande qu'une Commission soit chargée d'examiner deux machines à va- peur destinées & la navigation , qui vien- nent d'être exécutées dans ses ateliers. . . 5i 1 MM. p,j„. PAYEN. — Mémoire sur le ligneux 149 — Mémoire sur les états différents d'agréga- tion du tissu des végétaux ig/G — Note sur les engrais 293 — Dépôt d'un paquet cacheté portant pour suscription : Nouvelles observations sur la composition des végétaux ( séance du 2 septembre) 333 — Sur la composition comparée des mem- branes animales et végétales 379 — Présence du sucre de cannes dans les^aitj du cocotier et dans ceux du cactus 38o — Mémoire sur la nutrition économique des plantes 455 — Recherches chimiques sur la nutrition des plantes 509 PÉLIGOT. — Recherches sur Vacide ulmique. ia5 — Sur )a composition de la canne à sucre 349 PELLETAJN. — Machine à rotation mue par un courant d'air chaud 88 PELOUZE esf adjoint à la Commission char- gée de l'examen des pièces adressées pour le concours au prix de Physiologie expéri~ mentale , iÇr — Communique une lettre de M. Fremy rela- tive à la transformation en acide lactique de la mannite f du sucre de lait, de la dex- trine , mis en contact avec une membrane animale i65 — Communique les résultats des recherches de M. Reiset sur quelques cyanqferrures doubles 2 '|3 — Rapport sur un Mémoire de M. Kuhlmann relatif aux propriétés du platine très divisé et aux phénomènes de Véthérijica- tion 496 — M. Pelouze communique les résultats des recherches de M. Frèmy sur la substance cérébrale humaine ^03 PELTIER. — Sur les circonstances qui ont accompagné la formation de la trombe par laquelle a été ravagée , le 18 juin iSSg, la commune de Châtenay , 112 Voyez aussi la Noie, page i35. — Théorie des trombes .537 et 701 PERAIRE. — Du persil , de ses préparations et de son emploi eu médecine 410 PEREIRA VILELLA. — Dépôt d'un paquet cacheté (23 juillet) i43 PERRON (De). — M. Arago présente trois Mémoires de zoologie qui avaient été dé- posés en 1 835 et i836 au Bureau des Lon- gitudes par M. de Perron , et y étaient restés jusqu'à ce jour 3oo PETIET. — Sur les résistances inhérentes au . (899) MH. P«Sn. mouTement et à la distribution de la va- peur dans les machines locomotwes (en commun avec M. Flachat) 697 PETIT. — Observation des étoiles filantes , du 9 au 1 1 août, à l'Observatoire de Paris.. . '^79 PEYKE. — Influence des aimants sur les cou- rants électro-tliynamiques 537 PICARD. — Emploi do la vapeur d'eau contre les incendies 4^° PIERQOIN. — Sur les ravages qu'a exercés la grêle dans plusieurs arrondissements des départements de VIndre , de la Vienne et de la Haute-Vienne Si PÏOBERT. — La Commission du grand prix des sciences mathématiques propose d'ac- corder , il titre d'encouragement , la somme qui devait être consacrée à ce prix à un travail de MM. Morin, Piobert et Didion 455 et 83o — .Sur les pendules balistiques construits , en i83u, à l'arsenal de Metz, par MM. ilorin et Piobert 696 PIONNIER. — Paquet cacheté (séance du Il novembre) 610 PIOT , premier élève sortant de l'École Poly- technique, promotion de i83^, reçoit le prix fondé par M""' de Laplace PLÉE. — Sur un nouveau genre de champi- gnons à racine fusiforme 553 POINSOT est élu pour faire partie du conseil de perfectionnement de VÊcole Po^/ecA- m'^ue pendant l'année 1839-1840 laS — Est nommé membre de la Commission chargée de faire un rapport en réponse à une lettre de M. le Ministre du Commerce , concernant les tables de mortalité qm peu- vent être prises pour base par les sociétés d''assurances sur la vie i63 POISEUILLE. — Expériences relatives à l'in- fluence iVL froid sur la circulation capil- laire 327 — Sur le mouvement des liquides dans des tubes de très petit diamètre. ( Paquet ca- cheté présenté à la séance du 14 octobre. ) 4^7 POISSON est Hommé membre de la Conmiis- sion chargée de faire un rapport en ré- ponse à une lettre do M. le Ministre du Commerce, concernant les tables de mor- talité qui peuvent servir de base aux so- ciétés $' assurances sur la vie i63 — Sur Véquilibre et le mouvement des corps cristallisés 5i h PONCELET. — Rapport sur un Mémoire de M. Ardant ayant pour titre : Études théo- riques et expérimentales sur l'établisse- ment des charpentes à grandes portées '200 — M. Poncelet est nommé membre de la Commission pour la révision des comptes pendant l'année 1837 3ig — M. Poncelet demande l'ajournement du vote de l'Académie sur les conclusions du rapport relatif au concours pour le prijc de Mécanique 5oG PONTÉCOULANT (De). — Remarques à l'oc- casion d'un Mémoire de M. Le Verrier sur un point de la mécanique céleste 539 — Sur un point de la théorie de la Lune 544 — Nouvelle Lettre à l'occasion des remarques de M. Le Verrier concernant quelques pas- sages de la Théorie analytique du système du monde 789 POUMARÉDE. — Recherches sur la pectine et sur l'acide pectique 668 PRAVAZ. — Un travail de ce chirurgien est mentionné honorablement dans le Rap- port de la Commission pour les prix de Médecine et de Chirurgie 844 PRÉSIDENT DE L'ACADÉMIE annonce la mort de M. de Prony ( séance du 3o juil- let) 145 PRONY (De). — Sa mort annoncée à l'Aca- démie (séance du 3ojuillet) 145 PUCHERAN. — Paquet cacheté (séance du 3o septembre ) ,^34 PYOT. — Sastatistique du Jura est mentionnée honorablement dans le rapport sur les pièces adressées au concours pour le prix de Statistique 1 09 et 840 QUATREFAGE. — Anatomie d'un pigeon monstrueux 5o7 QUETELET.— Observation des étoiles filantes du 9 au n août , à l'Observatoire de Paris. 379 — Observation d'une aurore boréale à Asti, dans la nuit du 3 au { septembre 374 R RAMEAUX. — Sur une relation très simple qui existe entre la taille des animaux et le nombre de leurs pulsations ou de leurs ins- pirations (en commun avec M. Sarros).. 275 RAYER Une médaille d'or lui est accordée pour ses travaux sur Y albuminurie ou né- ( QOO ) MM. P»s«- phrite albumCneuse 777 et 843 BEGNAULT. — De l'action du chlore sur les élhers hjfdro chloriques de Valcool et de Vesprit de bois, et de plusieurs points de la théorie des élhers 242 — Rapport sur ce travail 789 — A roccasion d'une Note de M. Biot sur la nécessité de recherches relatives à la ques- tion de VIsomérie, et en particulier sur l'utilité qu'aurait la mesure comparative des chaleurs spécifiques pour les corps iso- mères, plusieurs membres de l'Académie annoncent que M. Regnaull s'occupe de- puis long-temps d'un travail sur ce sujet. f)55 REGNAUT. — Modifications proposées pour les télégi'aphes 702 REISET. — Ses recherches concernant la na- ture des combinaisons produites par l'ac- tion du cyanoferrure de potassium sur les dissolutions salines des métaux terreux; communiquées par M. Pelouze a^^ RENAUD DE VILBACK. — Supplément à un précédent Mémoire sur un nouveau sys- tème de construction pour les chemins de Jer 421 — Réclamation de priorité relativement à un système de courbes à court rayon pour les chemins de fer 70a RENOU. — Du kaolin considéré sous le rap- port géologique, et des causes qui ont présidé à sa formation i3i REYNATJD. — Nouvelle iouMoZe , destinée h l'usage de la navigation 55} RICORD. — Une médaille d'or lui est accor- dée pour ses travaux sur les maladies si- philitiques 777 et 844 EITTER. — Recherches analytiques concer- nant le problème des réfractions astrono- miques. (Rapport sur ces recherches.). . . 65o RIVIÈRE. — Accroissement du volume des eaux d'une source située à 4 lieues de la mer, à l'époque des grandes marées 553 ROBERT. — Observation des étoiles filantes du g au II août, à la Youlte (Ardèche)... 279 5iî MM. p,gc*. ROBERT. — Observations relatives à la g-e'o- logie du nord de l'Europe 80 1 ROBIQUET. — Sur Vélat dans lequel se trouve l'indigo dans les feuilles du Polygonum titictoriiim , « igi — Remarques sur un passage d'une Note de M. R. Kane, concernant l'action décolo- rante du chlore 675 ROBISON. — Sur un procédé qu'on a employé pour remplacer le ro/ant ordinaire; Lettre à M. Arago 219 — Emploi du remorqueur à vapeur pour le ser- vice des ia/caux-;;oi(e; Lettre à M. Arago. RCESSINGEIR. — Expériences de physique ^ 6* Mémoire na — M. Rœssinger demande qu'un nouveau com- missaire soit adjoint à la Commission chargée de l'examen des Mémoires qu'il a présentés, Commission devenue incom- plète par la retraite d'un des membres originairement nommés 280 — Rapport sur deux Mémoires de M. Rœs- singer relatifs à différentes questions de physique 404 ROGET demande, au nom de la Société royale de Londres, que des observations magné- tiques soieol faites à Paris et dans le nord de l'Afrique d'après le pl.in adopté par cette Société ROMANEY demande qu'une Commission soit chargée de rendre compte d'une machine à vapeur de son invention 5l2 ROULIN. — Recherches sur les noms vul- gaires du pian 118 ROUSSEAD. — Sur les propriétés électriques de quelques substances alimentaires et sur le parti qu'on en peut tirer pour dé- couvrir la sophistication de ces sub- tances ROUX. — Sur un dispositif ayant pour objet d'empêcher les roues des locomotives de sortir de la voi^ sur les chemins de fer . , . ROYES (De). — Sur la marche de Vorage du 10 octobre au-delà de Nemours 738 277 701 5io SAINT-AMOUR. — Paquet cacheté portant pour suscription: Description d'une ma- chine ( séance du g septembre) 354 SAINT-HILAIRE (Auguste bb). — Note sur les genres Mgilops et Triticum , d'après des expériences faites par M. E. Fabre. . 243 — Sur un échantillon de Drosera intermedia recueilli en Sologne par M. Naudin .... 4^7 -- M. Auguste de Saint-Hilaire fait hommage, en son nom et celui de M. de Girard, d'une monographie des primulacées et des lentibu- lariees du Brésil 474 SAINT-MARTIN.— /n/Zuence galvanique du plaqué dans les plaques employées pour les images photographiques 5 1 3 SARLANDIÈRE. — Son ouvrage posthume sur le système nerveux est adressé pour le concours aux prix de Médecine et de Chi- rurgie 7''5 SARRUS. — Sur une relation très simple ( 90' ) MM. Page». qui existe entre la taille des animaux et le nombre de leurs pulsations et de leurs inspirations ( en commun avec M. Ra- meaux) 3^5 SAULCY (De). — Modèle et description d'un cadran solaire, lequel peut, à tous les ins- tants de la journée , marquer l'heure moyenne 4" SAULCy (F. de). — Étoiles fiantes du lo août observées à Metz 4^^ SAUMERY (De). — Sur des tissus de grandes dimensions , d'une grande (inesse et de beaucoup de résistance, fabriqués par les larves d'une espèce de lépidoptère nocturne qui vit sur le merisier à grappes 33 1 — Rapport sur cette Note S33 SAVARESSE. — Note relative à un nouveau procédé pour obtenir la solidification du gaz acide carbonique 87 SAVAR^Ï . — Rapport sur la chaudière à va - peur de M. Bestajr 3a — M. Savarï est nommé membre de )a Com- mission chargée de faire un rapport en réponse à une Lettre de M. le Uinistie du Commerce , concernant les tables de mor- talité qui peuvent être prises pour base dans les opérations d^assuranccs sur la vie. i63 — Rapport sur deux Mémoires de M. Hœssin- ger, relatifs à diverses questions de phy- sique 4'>4 — Sur la constitution des corps 557 . — Rapport sur un instrument d'arpentage pré- senté par M. Starzxnski 5 j3 SCHMALZ adresse, pour le concours aux prix de Médecine et de Chirurgie, divers ou- vrages relatifs aux maladies de l'oreille et aux sourds-muets ^34 SCHUMACHER. — Sur le parti qu'on peut tirer du moment d'extinction des étoiles filantes pour la détermination des longi- tudes SCHWICKARDI demande que l'Académie veuille bien hâter le rapport qui doit être fait sur ses charpentes incombustibles. 333 et 434 — Nouvelle Lettre sur le même sujet 469 SECHAUD. — Considérations physiologiques sur la voix humaine pendant le chant. . . . SÉGUIER. — Rapport sur les expériences faites avec le remorqueur à vapeur de M. Diett — Rapportsurlespiècesadresséesau concours pour le prix de Mécanique. 5o5 , 74> et — Appareil portatif pour iaLphotographie.Sdo et — M. Séguier est atijoint à la Commission chargée de l'examen d'un procédé pour la fabrication d^n gat d'éclairage fropoai 6o3 27S 5oi 83 1 772 par M. Séguin SEGUIN demande à être porté sur la liste des candidats pour la place vacante dans la section de Mécanique^ par suite du décès de M. de Pronr — Sur la répartition la plus avantageuse des pentes dans le tracé des chemins de fer. . . . SEGUIN. — De la distillation des matières animales pour la fabrication d'un gaz d'é- clairage , — Recherches sur la compression des gae et sur la réduction des pressions variables en pression régulière — Appareil pour prévenir les explosions des machines à vapeur qui résulteraient d'é- puisement du liquide SELLIER. — Sur les moyens de préserver les navires de la foudre .... SELLIGUE. — Emploi de Vhuile de schistes dans le traitement delagale chez l'homme et chez les animaux SERRES. — i{ej;)iVfl«ion primitive de l'emi/yon; détermination des fissures verticales de l'embryon de l'homme et des vertébrés. . — Rapport sur le concours au prix concer- nant les morts apparentes — Remarques à l'occasion d'une Lettre de M.Dellenger, qui a pour objet d'établir la non-existence de la rage chez Vhomme — Rapport sur les pièces adressées au con- cours pour les prix de Médecine et de Chirurgie de la fondation Montyon SILVESTRE(De). -Sur l'emploi de la , ligne a6, -J^ -^^^^^ [, luez -J^ ^^^^^77)1 43, i3, C'est uue, lisez C esl \a 44, 29, M,e— f^, /liez u,e— ^,j; 45, 6, Mémoire sur le dernier théorème de Fermât, par M. Lamé, ajoutez le nom des Commissaires chargés de faire un rapport sur ce travail : MM. Cauchy, Liouville. • 5oj i5 et 16, l'évaporation inégale de la tige vivante qui etc., lisez l'évaporatiou inégale de la tige morte et de la tige vivante qui etc. «t6, 18, De la disposition des pales et de leurs mouvements dan.s les ina- cliines à vapeur , lisez dans'les navires à vapeur ' 223, 6, Éolypile à vapeur et à mouvement continu, lisez mouvement rotatif I 319, «9, r*n«€e l'SS-^, /MezTannée i838 359, une carie (te la Virginie par M. Cobell , lisez de la part de M. Cobell 362 , 4 en remontant , au lieu de (i) liset (2) , et au lieu de n lisez x Ibid., dernière ligue, au //eu de deviennent, Zwez deviennent proportian- nelles aux suivantes 434, 4* ligne en remontant , Pucheron , Zùez Pucheran 486, avant-dernière ligne , une personne dont on n'a pu lire nom , lisez lire le nom 48g, 10, au sujet des observations qui m'ont été adressées dans la séance précédente , lisez dans l'avant-dernière séance 495 , II, Alium cepa, lisez Allium 576, 8° ligne en remontant, Slrulhionidées, lisez Slruthionidées 6o3, 12' ligne en remontant, inslinction , lisez extinction {,